DICTIONNAIRE UNIVERSEL RESUMANT E’> \)MPLJ'TA.NT Tous les faits présentés par les Encyclopédies, lt ficiens Dictionnaires scientifiques, les 'Œuvres complètes de Buffon, et les meilleurs Traités ,'ciaux sur les diverses branches des sciences naturelles; — Donnant la description des <■ s et des divers phénomènes de la nature, 1 étvT'v.uogie et la définition de» noms scient ,ues, les principales applications des corps organiques et inorganiques , à l’agriculture , médecine , aux arts induré!* etc.; OtTVIi UTILE Aux Médecins, aux Pharmaciens, aux Agri nrs, aux Industriels, et généralement à tous les hommes désireux de s’h aux merveilles de la nature; EURS PAR ARAGO, BAZIN, UEREL , BIRRON , BLANCHARD, BOITARD, D AlSSON , AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, OLAT, CORDIER , DECAISNE , DELAFOSSE , DESHAYES, J. DESNOrM >, ALCIDE ET CHARLES D’ORBIGNY, DOYÈTE , DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL , DUVERNOY , MILNE - EDWARDS ÉLIK DE BE AUMONT j FLOURENS, GÉRARD, GERYAIS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, LAÜRILLARD . . DE jl T 'BOLDT, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LEMAIRE, nEYEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST- ANGE , MONTAGNE PELOUSE, PELLETAN, C. PRÉVOST, DE QUATRE PAV-ÉS, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACH , VALENCIENNES, ETC. DIRIGE F£.ÏV M. CHARLES D’ORBIGNY, 2Et enrichi d’un magnifique Atlas de planches gravées sur acier TOME TROISIEME PARIS, AU BUREAU PBISCIPAl »l> : y RUE DE SEINE-SA (NT-GERMAlN , kl J ET CHEZ LANGLOIS] ET LECLERCQ, Rue de la Harpe , S| . Mêmes ma, sons i chez L. Michel ‘ 4843 FOïVTÜV * MASSON ET C une •O 2—0 (#■ l ^ Digitized by the Internet Archive in 2019 with funding from Wellcome Library t https://archive.org/details/b30454888_0007 / DICTIONNAIRE UNIVERSEL D’HI ST O IRE NATURE L LE. TOME TROISIÈME. LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES, Avec l'indication des lettres initiales dont leurs articles sont signés. Zoologie générale 9 Anatomie , Physiologie, Tératologie et Ant!aaao»ologie* MM. CASIMIR BROUSSAIS , D.-M. , professeur à l’hôpital militaire du Val-de-Gràce. [f;. b.] DUPONCHEL fils , méÉrcin de l’École Polytechnique. [A. D ] DUVERNOY, D.-M., professeur d’Histoire naturelle au collège royal de France, etc. [Duv.| EDW ARDS (W.E.),D.-MV membre de l’Institut etc. [E.] FLOURENS , D.-M., secrétaire perpétuel de l’Acad. royale des Sciences, membre rie l’Académie française, professeur-admi¬ nistrateur au Muséum d’Histoire naturelle. |Fl..s.| GEOFFROY SAINT-HILAIRE , membre de l’Institut, pro¬ fesseur-administrateur au Muséum d’Hist. naturelle. [G. -S -H.] Mammifères MM. ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE, D.-M., membre de l’Institut, inspecteur de l’Académie de Paris. [I. G.-S.-H-l DE HUMBOLDT (le baron Alexandre ) , membre de l’Ins¬ titut, de l’Académie royale de Berlin, de la Société royale de Londres, etc., etc. [de Humb ] BAZIN , D.-M., membre de plus, sociétés savantes, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Bordeaux. [Baz.'j MARTIN SAINT-ANGE , D.-M., membre de plusieurs socié¬ tés savantes. [M. S.-A.] ri (liseaui. ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE, D.-M ., membre LAURILLARD y membre de la Société philomatique , etc- de l’Institut, etc. [I. G.-S.-H.| ; (Mammifères, Oiseaux et Reptiles fossiles.) [L..d.] GÉRARD , membre de plusieurs sociétés savantes. [G.] I DE QUATREFAGES, doc. en méd. et ès-sciences. [A. de Q.] DE LAFRESNAYE (le baron), memb. déplus, soc. sav. [Lafe.] I ROULIN , membre de la Société, philomatique, etc [Roül.] Keptiles et Poissons. BIBRON , professeur d’Histoire naturelle, aide-naturaliste au I VALENCIENNES, professeur-administrateur au Muséum d’His- Muséum d’Histoire naturelle. [G. B.] I toire naturelle. [Val ] Mollusques. ALCIDE D’ORBIGNY, auteur du Voyage dans l’Amérique I DESHAYES » membre de la Soc. philomatique, etc. [Desh.] méridionale, membre de la Soc. philomatique, etc. [A.d’O.] I VALENCIENNES, prof.-adm. au Mus. d’Hist. nat. [Val.] Articulés. (Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrhopodes, Ânnélides, Helminthides, Systolides.) AUDOUIN , D.-M., membre de l’Institut, professeur-adminis¬ trateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Aud.] BLANCHARD, membre de la Soc. entomolog.de France. [Bl.] BOITARD , auteur de plusieurs ouvrages d’Hist natur. [Boit.] BRUIiLÉ , professeur à la Faculté des sciences de Dijon. [B.] CHEVROLAT, membre de plusieurs sociétés savantes. [G.] DOYÈRE, prof. d’Hist. nat. au coll. royal de Henri IV. [L.D.y.i .] DUJARDIN, docteur es-sciences , doyen de la Faculté des scien¬ ces de Rennes. [Duj.] DUPONCHEL, membre de plusieurs sociétés savantes. [D.] GERVAIS, membre de la société philomatique. [P. G ] LUCAS, membre de la Société entomologique de France. [H. L.] MILNE-EDWARDS , D.-M., membre de l’Institut, etc. [M. E ] DUJARDIN, membre de la Société philomatique, etc. [Dt j.j MILNE-EDWARDS , D. -M., membre de l’institut, etc. [M. E.] Koophytes on Rayonnés* (Échinodermes, Acalèphes, Foraminifères, Polypes, Spongiaires et Infusoires.) ALGIDE D’ORBIGNY, membre de la Société philomati¬ que, etc. [A. d’O.] Botanique DE BRÉB1SS0N , membre de plusieurs soc. savantes. BRONGNIART , D.-M., membre de l’Institut, professeur-admi¬ nistrateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Ad. B.] DECAISNE, aide-naturaliste au Muséum d’Histoire naturelle, membre de la Société philomatique. [J. D.] DE JUSSIEU , D.-M., membre de l’Institut , professeur-admi¬ nistrateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Ad. J.] LEMAIRE , ancien professeur de l’Université , membre de plu¬ sieurs sociétés savantes. [C. I-.] LEVEILLÉ , D.-M., membre de la Société philomatique et de plusieurs autres sociétés savantes. [LÉv.] MONTAGNE, D.-M., membre de la Société philomatique et de plusieurs autres sociétés savantes. [G. M.] RICHARD , D. -M., membre de l’Institut, professeur à la Fa¬ culté de médecine. [A. R ] SPÂCH , aide- naturaliste au Muséum d’Hist. naturelle. [Sp. ] [ Bkéb.] €wé®loj5gie , Minéralogie CORJD1ER , membre de l’Institut, professeur-administrateur au Muséum d’Histoire naturelle , pair de France , inspecteur-général des mines , conseiller d’Etat. [L. G.] DELAFOSSE , professeur de minéralogie à la Faculté des scien¬ ces, etc. [Del.] DESNOYERS , bibliothécaire au Muséum d’Hist. nat. (Ques- I tions géologiques sous le point de vue historique.) [J. Des».] Chimie, Physique ARAGO , secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, dé- 1 puté, etc. [A».] BECQUEREL , membre de l’institut , professeur-administra¬ teur au M uséum d’Histoire naturelle. [Becq.] i DUJ MAS , membre de l’Institut, professeur de chimie à la Fa- I culté de médecine et a la Faculté des sciences, etc. [Dum.] ÉLU. DE BEAUMONT , membre de l’Institut, professent au collège royal de Fi ance, ingénieur en chef des mines, etc. [E. de B.] CHARLES D’ORBIGNY. membre de plusieurs sociétés savan¬ tes, etc. [G. d’O.] CONSTANT PRÉVOST , professeur de géologie à la Faculté des sciences, etc. [G. 1*. J et Astronomie* PELLETAN , D.-M-, professeur de physique à la Faculté de mé¬ decine, etc. [R-] PELOUZE , membre de l’Institut, professeur de chimie au collège royal de France et à l’École Polytechnique, etc. [Pf.l ] RIVIÈRE, professeur de sciences physiques de l’Université royale. [IL 3 Paris. Imprimerie de Bourgogne et Martinet, rue Jacob. 50. DICTIONNAIRE UNIVERSEL RESUMANT ET COMPLÉTANT l ous les laits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientifiques, les Œuvres complètes de Buffon , et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, 1 étymologie et la définition des noms scientifiques, les principales applications des corps organiques et inorganiques à l’agriculture, à la médecine , aux arts industriels , etc.; OUVRAGE UTILE Aux Médecins, aux Pharmaciens, aux Agriculteurs, aux Industriels, et généralement à tous les hommes désireux de s’initier aux merveilles de la nature; PAR MESSIEURS ARAGO, RAZIN, BECQUEREL, BS BR OA , BLANCHARD, BOITARD, DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIARX, C. BROUSSAIS, BRULEE, CHEVROTAT, CORDIER, DECAISSE, DELAFOSSE, DESHAYES, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES D’ORBIGNY, DOYÈS'.E. DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY, MILNE-EDWARDS, ELIE DE BEAUMONT. FLOURENS, GÉRARD, G ER VAIS, G. S.-HILAIRE ET SS JD. GEOFFROY S. -HILAIRE, AL. DE HUMBOLDT, DE JUSSIEU, DE LA FR ESN A YE , LAURILLABD , LEMAIRE, RÉVEILLÉ , LUCAS, MARTIN ST-ANGE, MONTAGNE, PELOUZE, PELLETAN , C. PRÉVOST, DE OU AT ii EF AG ES, A. RICHARD. RIVIÈRE, ROUIJN , SPACI1 , VALENCIENNES , ETC. D ÏRÏGÉ PAR M. CHARLES FORBI6NY, Et enrichi d’un magnifique Atlas de planches gravées sur acier, représentant plus de 1 ,200 sujets. TOME TROISIEME. PARIS, AU Kl BEAU PKIKCIPAJ, DES EMTEIKS RUE DE SEINE-ST. -GERMAIN , 47. 1845. DES ÆfJSTÆ ABRÉVIATIONS EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE. (Les abréviations en petites capitales placées au commencement de chaque article indiquent la grande classe à laquelle il appartient). Acal . Acalèphes. Anat . Anatomie. Ann . Annales. Annél . Annélides. Arach. . . . Arachnides. Astr . Astronomie. Sot . Botanique. Sot. cr. . . . Botanique cryptogami- que. Sot. ph. . . . Botanique phanéroga- mique. Sull . Bulletin. Oiirn. .... Chimie. drrh . Cirrhopodes. Crust . Crustacés. - • Echin . Echinodermes. Fig . Figure. Foramin. . . Foraminifères. Foss . Fossile. G» ou g. . . . Genre. Géol.. .... Géologie. Helm . Helminthides. Hist. nat. . . Histoire naturelle. Mam . .... Mammifères. Mèm. .... Mémoire. Météor. . . . Météorologie. Min . Minéralogie. Moll . Mollusques. Paléont. . . . Paléontologie. Ph. ou Phan. Phanérogame, ou pha~ nérogamie. Phys . Physique. Physiol. . . . Physiologie. PI . Planche. Poiss . Poissons. Polyp. . . . Polypes, Polypiers. Rept . Reptiles. Spong. . . . Spongiaires. Systol . Systolides. Syn.Synon. . Synonyme, ie. Téral . Tératologie. V. ou Foy. Voyez. Vulg . Vulgaire. Zool . Zoologie. Zooph. . . . Zoophytes. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D’HISTOIRE NAT I G CAAMA. mam. — Nom d’une esp. du g. Antilope. C A AM UE, DC. (Ca...? avO/3, fleur), bot. pu. — Synonyme du genre Mussœnda L., et qui deviendra peut-être un genre distinct, lorsque les deux espèces qu’il renferme se¬ ront mieux connues. (C. L.) CAAPEBA, Plum. (nom vernaculaire). bot. ph. — Synonyme du genre Cissampe- los, L. (C. L.) CABALLERÏA, R. et P. ( Caballero , ca¬ valier ; ici nom propre ? ). bot. ph. — Syno¬ nyme de M y vaine , L. (C. F,.) CAB A B ET. ois. — Nom vulgaire du Frin- gilla montium , esp. du g. Linotte. CABARET, bot. ph. — Nom vulgaire français du genre Asarum. (C. L.) CABARET DE MURAILLE. BOT. PII. — Nom vulgaire de la Cynoglosse printa¬ nière. CABASSOU. mam. — Voyez kabassou. CABÈBE. Cubera ( nom mythologique ). ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, éta¬ bli par M. Treitschke , dans la grande tribu des Geomeirœ de Linné ou des Phalénites de Latreille. En adoptant ce genre dans notre Hisi. natur. des Lépidopt. de France , nous l’avons réduit à 5 espèces ayant la plus grande analogie entre elles , non seulement par le dessin de leurs ailes qui se compose de simples lignes transverses, presque paral¬ lèles entre elles , mais encore par leur ma¬ nière de vivre : elles fréquentent de préfé¬ rence les endroits humides des bois, et volent ordinairement ensemble. Elles paraissent pour la première fois en mai, et pour la se¬ conde en juillet et en août. Leurs Chenilles, de la famille des Arpenteuses, sont minces , T. m. allongées etlégèrement verruqueuses,avecla tête ovale. Elles se transforment à la super¬ ficie du sol dans un léger cocon, revêtu de grains de terre. Elles vivent sur les arbres ou sur les arbustes. Celles qu’on trouve à la fin de l’été ne donnent leurs papillons qu’au printemps suivant , après avoir passé l’hiver en chrysalide ; celles qu’on rencontre à la fin de mai subissent toutes leurs méta¬ morphoses dans l’espace de six semaines ou deux mois. — Parmi les 5 espèces que nous rapportons à ce genre et qui sont toutes fi¬ gurées dans l’ouvrage précité, nous ne men¬ tionnerons ici que la C. strigülaria ( Geom. respersaria Hubn.) , commune dans les bois des environs de Paris. (D.) CABÉRÉE. Caberea. polyp. — Genre de Polypes bryozoaires , de la famille des Cel- lariées , établi par Lamouroux. Ils ont leurs cellules fort petites , disposées en quinconce à l’une des faces seulement des articula¬ tions , comme pinnées , d’un polypier cal¬ caire, phytoïde, dichotome, portant à la face dorsale la continuation des radicules fila¬ menteuses à l’aide desquelles il est fixé. M. de Blainville, qui a rectifié les caractères attribués aux Cabérées par Lamouroux, cite 2 espèces dans ce g. : Cellaria peciinata Lamk. , et C. dichoioma Lamx. -, l’une et l’autre de l’Australasie. (P. G.) CABESTAN, moll. — Nom vulgaire du Purpura Trochlea Lam. On appelle Faux ca¬ bestan le Murex Dolariurn Lamk. CABLAI. Hydrochærus , Erxleb. — mam. Sous le nom générique de Cavia emprunté à Klein , Gmelin avait réuni un assez grand nombre de Rongeurs , présentant entre eux une certaine analogie de formes et de mœurs, 1 ‘2 CA H CAB et que les naturalistes avaient jusque là pro¬ menés d’un genre et même d’un ordre à l'au¬ tre. Cuvier, le premier, en sépara les Agoutis ( Chloromys ) ; depuis , Frédéric Cuvier pro¬ posa de former un genre particulier des Pa¬ ras ( Cœlogenys ) ; enfin Cuvier distingua en¬ core des Cabiais proprement dits les Cobayes ( Cavia ) , et , plus tard , Frédéric Cuvier rap¬ procha de ce dernier genre les Mocos(Æe- rodon). Voyez les mots agouti, cobaye et PACA. Les caractères du genre Cabiai ( Hydrochæ - rus), ainsi réduit, sont les suivants : Quatre molaires en haut et en bas de chaque côté de la mâchoire , formées de lames vertica¬ les , transverses et parallèles; quatre doigts en avant , trois en arrière, tous palmés et armés d’ongles très larges. Ce genre ne renferme qu’une seule espèce, le Cabiai [H. capybura), que Linné avait réuni aux Cochons sous le nom de Sus hydro- charrus , Le Cabiai est le plus grand rongeur connu ; il a près de 1 mètre de longueur sur 50 centimètres de hauteur. Ses formes sont trapues et ramassées ; ses jambes , courtes , forment autant de rames robustes , grâce aux membranes qui réunissent les doigts. Un poil dur, lisse, peu fourni, d’un brun jaunâtre sur la partie supérieure du corps , un peu plus clair sous le ventre, le couvre en entier. Sa tête est forte, obtuse , son mu¬ seau très épais , sa lèvre supérieure fendue, ses oreilles sont courtes et arrondies. Le mâle porte, au-dessus du museau , une protubé¬ rance nue d’où suinte une sérosité inodore, sécrétée sans doute par une glande particu¬ lière. La femelle a six mamelles de chaque côté du corps. Elle porte , dit-on , quatre petits , qu’elle met bas sur un lit de paille préparé d’avance. Le Cabiai paraît se trouver dans toute l’A¬ mérique méridionale ; mais il habite surtout les bords des rivières de la Guiane et des nombreux affluents du fleuve des Amazones. C’est là qu’on le rencontre réuni en gran¬ des troupes. A la moindre apparence de danger, il cherche un refuge dans l’eau , et y cache tout le corps , en ne laissant à l’air que l’extrémité des narines, afin de respirer. Pdessé ou vivement poursuivi , il plonge et reste long-temps sous l’eau. Dans quelques provinces de l'Amérique méridionale, on fait une chasse active à cet animal, dont la chair passe pour un excellent manger. Comme tous les animaux qui , dans l’état sauvage, vivent en société , les Cabiais sont susceptibles de s’apprivoiser , surtout lors¬ qu’ils sont pris jeunes. Ils sont sensibles aux caresses, reconnaissent la main de celui qui les soigne , et se rendent à son appel. (A. DE Q.) CABOCHE, ois. — Nom vulgaire de la Chevêche. CABOCHON. Capulus , Mont. ; Peleopsis, Lam. moll. — Genre de Mollusques de l’ordre des Gastéropodes peetinibranches de Cuvier , Trachélipodes turbinacés de La¬ ma rck , ayant pour principaux caractères : Coquille conique à sommet plus ou moins recourbé ou spiral ; ouverture arrondie ; ca¬ vité profonde offrant une impression mus¬ culaire en forme de fer à cheval. Animal conique, légèrement spiral , muni d’une tête distincte ; branchies sur une rangée sous le bord antérieur de la cavité branchiale ; trompe assez longue ; sous le cou un voile membraneux très plissé ; deux tentacules coniques portant les yeux à leur base exté¬ rieure. Ce genre , dont nous possédons une belle espèce sur les côtes de Cette, le Cabo¬ chon bonnet de Hongbois , ne renferme qu’un petit nombre d’espèces vivantes et beaucoup plus de fossiles. On l’a long-temps confondu avec les Patelles. (C. d’O.) CABOMBA. bot. ph. — Genre établi par Aublet ( (îuy., I , p. 321, t. 1 24 ), et formant le type d’une petite famille distincte , celle des Cabombées. On le distingue aux ca¬ ractères suivants : Calice composé de 6 sé¬ pales : 3 extérieurs sessiles , et 3 intérieurs onguiculés. Étamines 6 , hypogvnes , à an¬ thères introrses. Pistils généralement au nombre de 3 , distincts et dressés au centre de la fleur. Ovaire uniloculaire , conte- tenant 2 ovules superposés ; style ter¬ miné par un stigmate simple. Le fruit se compose de 1 à 3 carpelles charnus, indéhis¬ cents , terminés en pointe à leur sommet contenant une ou deux graines superposées. La plante qui sert de type à ce g., le Cabomba aquatica Aubl. (/. c. ) , a le port de la Re¬ noncule aquatique ; comme elle, elle nage à la surface des eaux , et présente des feuilles submergées et opposées, divisées en lanières étroites , et d’autres émergées, alternes, pel- CA B 3 tées , elliptiques et entières ; les lleurs sont solitaires aux aisselles des feuilles. Celle plante croît dans les diverses parties de l’A¬ mérique, depuis le Canada jusqu’au Brésil. Le nom de Cubomba a été changé à tort par Schreber en celui de Neciris , qui doit être rejeté. (A. R.) CABOMBACÉES, CABOMBÉES. bot. ph. — Ce petit groupe , que quelques bota¬ nistes considèrent comme une simple tribu des Nymphæacées, en diffère néanmoins par plusieurs caractères qui ont paru suffisants à d’autres auteurs pour établir une famille distincte, nommée aussi Hydropellidées , et ainsi caractérisée : Calice à 3-4 folioles im¬ briquées et persistantes, avec lesquelles al¬ ternent autant de pétales. Étamines en nom¬ bre double ou multiple, hypogynes, à filets libres, à anthères terminales, oblongues, bi- loculaires , introrses. Deux ou plusieurs ovaires libres, verticil lés, contenant chacun 2-3 ovules suspendus en série rectiligne le long d'une suture longitudinale interne, surmontés chacun d’un style plus ou moins court, et d’un stigmate simple, et devenant autant de carpelles indéhiscents, quelquefois réduits en nombre par suite d’avortement. Graines à test coriace , renfermant, au som¬ met d’un périsperme charnu dont l’extré¬ mité est creusée à cet effet d’une petite fosse, l’embryon entouré d’une petite poche mem¬ braneuse, en forme de champignon, dont les cotylédons, très courts, forment le pied , et dont la radicule, très épaisse, forme le cha¬ peau discoïde. Celle-ci répond à un micro- pyle saillant en forme de mamelon. — Les es¬ pèces , peu nombreuses , se trouvent dans les régions chaudes de l’Amérique, et une seule à la Nouvelle-Hollande. Ce sont des plantes herbacées, aquatiques, à feuilles alternes, les unes flottantes et peltées, les autres submer¬ gées et parfois divisées en nombreux filets; à fleurs axillaires, solitaires, de couleur jaune ou pourpre. Genres: Cabomba, Aubl. (JVeclris, Schreb.). — Uydropeltis, Rich. ( Brusenia, Schreb. — Ixodiu, Soland. — Rondachine , Bosc.). (Ad. J.) "CABBALEA ( nom propre ). bot. ph. — Ce g., de la famille des Méliacées , composé d’espèces brésiliennes, est consacré au navi¬ gateur Cabrai, auquel on doit la découverte du Brésil. Ses caractères sont les suivants : i Calice court, à 5 folioles quinconciées. Pé- CAC laies en nombre égal, alternant avec les fo¬ lioles, libres, réfléchis vers leur milieu. Eta¬ mines en nombre double , à filets soudés en un tube cylindrique , glabre , terminé supé¬ rieurement par 10 crénelures bifides, por¬ tant intérieurement 10 anthères insérées au- dessus de ces crénelures , et alternant avec r, 9 elles , dressées , étroites et légèrement ar¬ quées. Ovaire engainé par un tube 5-gone 5-crénelé, à 5 loges , renfermant chacune 2 ovules superposés, surmonté d’un style fili¬ forme, glabre, que termine un stigmate plus large, discoïde. — Les espèces, au nombre de 4 , offrent une tige ligneuse , des feuilles pennées avec impaire, à folioles opposées, inéquilatérales, la terminale portée sur un long pétiole déformé ; à panicules axillaires, quelquefois réunies en nombre, etcomme fas- cieulées sur un pédoncule avorté et dépourvu de feuilles. Il y a des fleurs où le nombre des parties est réduit à 4 au lieu de 5. (Ad. J.) CABRE, mam. — Synonyme vulgaire de Chèvre. "CABRERA, Lagasc. bot. ph. — Syno¬ nyme de Digilaria , Juss. CABRI, mam. — Nom vulgaire du Che¬ vreau. CABRILLET. bot. ph. — Nom vulgaire français du genre Ehretiu. (C. L.) CABROLLE. poiss. — Nom de pays du Caranx glauque. CACABES ( xaxa£yj , sorte de vase culi¬ naire). bot. ph. et cr. — Deux genres ont reçu ce nom : l’un , établi par Bernhardi , est syn. de Phy salis, L. ; l’autre, créé par Endlicher, est syn. de Peziza , Dill. (C. L.) CACAJAO. mam. — Nom d’une esp. du g. Saki. CACALIA (nom employé par Dioscorides pour désigner , à ce qu’on suppose , le Ca- calia alpina). bot. ph. — Famille des Com¬ posées. M. De Candolle a restreint ce genre aux espèces qui ont pour caractères géné¬ raux : Capitule pluriflore homogame , com¬ posé de fleurs tubuleuses , 5-fides , herma¬ phrodites. Involucre formé d’un seul rang de folioles, dont le nombre varie de 5 à 30, et accompagnées à la base de quelques brac- téoles. Réceptacle dépourvu de paillettes. Styles à rameaux terminés par un cône as¬ sez court et couvert de poils. Fruits oblongs, glabres, surmontés d’une aigrette formée de soies raides , scabres , et disposées sur un 4 CAC CAC seul rang. — Ainsi limités, Ses Cacalia sont des herbes vivaces , munies de feuilles al¬ ternes souvent pétiolées , dentées ou lobées, portant des capitules disposés en corymbe ou en panicules, et garnis de fleurs blanches, roses ou jaunâtres. La plupart des espèces anciennement admises dans ce genre font aujourd’hui partie des Séneçons et des Ade- nostyled. (J. D.) CÂCALIANTHEMUM (Cacalia et «vGe- p.ov, fleur), bot. ph. — On désigne sous ce nom une des sections du genre Kleinia, comprenant toutes les espèces munies de capitules homogames , qui contiennent des fleurs hermaphrodites. (J. D.) CACAO. bot. ph. — Fruit du Cacaoyer. C oyez ce mot. CACAOYER , CACAOTIER. Cacao. Theobroma, Lin. bot.ph. — Noms donnés à un genre d’arbres appartenant à la famille des Byttnériées de De Candolle, et à la polyadel- phie pentandrie de Linné. Ses caractères sont : Fleurs en petits faisceaux naissant au- dessus de chacune des feuilles, petites, rou¬ geâtres ou jaunâtres. Calice à cinq sépales , caduc. Corolle à cinq pétales linguiformes , creusés de fossettes à leur base , attachés à la base du tube staminifère ou androphore, ce dernier urcéolaire. Étamines 10, dont cinq seulement sont fertiles et portent cha¬ cune deux anthères enfoncées dans la cavité des pétales. Style filiforme, portant un stig¬ mate à deux divisions ou à deux lobes. Ovaire ovale, strié, à cinq loges polyspermes ; il lui succède un fruit à péricarpe ligneux, indéhiscent , ordinairement long de 5 à 8 pouces , jaune ou d’un beau rouge écar¬ late, selon l’espèce. Les graines , de la gros¬ seur d’une petite fève, sont horizontales, oblongues, nichées dans une pulpe butyra- cée : ce sont elles qu’on nomme proprement Cacao. La pulpe du fruit est agréable au goût, et l’on en fait des liqueurs rafraîchissantes. Les Cacaoyers sont des arbres qui tous croissent dans l’Amérique équatoriale, dans les forêls qui les protègent contre l’effort des vents ; leur port agréable a beaucoup d’ana¬ logie avec celui de nos Cerisiers. Leurs feuil¬ les sont généralement grandes , très entières ou quelquefois dentées , munies de petites stipules caduques. Leurs fleurs, tantôt soli¬ taires, tantôt fasciculées, sont placées soit à l’aisselle des feuilles, soit sur le tronc ou les grosses branches ; on en voit en tout temps d’épanouies , mais c’est aux approches des solstices qu’il y en a le plus. Long-temps avant la découverte de l’Amérique par les Européens , les Indiens avaient soumis ces arbres à la culture. Les Caraïbes donnaient à l’arbre même le nom de Cacao , et les Mexi¬ cains celui de Cacahoaquaiil ; ils nommaient le fruit Cacahoatl , et savaient déjà le torré¬ fier pour en préparer une boisson qu’ils ap¬ pelaient Chocolatl, d’où nous avons fait Cho¬ colat. Il y a plusieurs espèces de Cacaoyers ; mais tous produisent des graines ayant les mêmes propriétés, et servent par conséquent à faire du chocolat : seulement leur qualité est un peu différente, d’où il résulte que , dans le commerce, on est assez dans l’usage de les mélanger. Toutes contiennent une huile qui s’épaissit naturellement et qui prend alors le nom de Beurre de Cacao , à cause de sa ressemblance avec le vrai Beurre , tant par sa couleur que par sa consistance» Comme sa fermeté approche de celle du suif de mouton , il arrive assez fréquemment , dans le commerce de la droguerie , qu’on la falsifie en la mélangeant avec cette dernière substance, et il est fort difficile de s’en aper¬ cevoir. Ce Beurre de Cacao est un peu plus adoucissant que le Beurre frais ordinaire : aussi la médecine s’en est-elle emparée pour en composer des pommades contre les ger¬ çures des mamelles, les brûlures, etc. ; elle en prépare aussi des suppositoires employés contre les hémorrhoïdes. Le charlatanisme ne pouvait pas manquer d’en composer des cosmétiques merveilleux , et c’est ce qui est arrivé, si l'on en juge par les nombreuses annonces des journaux. Mais ce qui donne une haute importance à la culture des Cacaoyers et une immense extension au commerce de leurs graines , c’est l’usage du chocolat, répandu si rapide¬ ment dans toute l’Europe. Cette boisson, ou, si l’on aime mieux , cette nourriture , n’est rien autre chose que le Cacao torréfié à la manière du Café , puis broyé aussi fin que possible (car de là dépend en grande partie sa qualité), et ensuite uni au sucre pour être broyé de nouveau au moyen de cylin¬ dres de fer. Cette pâle , dont on forme des tablettes en la jetant dans des moules, porte le nom de chocolat de santé, et il e,st bien re - CAC CAC marquable qu’en cet état et sans autre mé¬ lange, elle est très indigeste. Pour lui ôter ce grave inconvénient et la faire supporter par tous les estomacs, on est obligé d’y mélanger quelque aromate , tel que la Cannelle ou la Vanille ; mais alors elle perd son nom de cho¬ colat de santé pour prendre celui de l’aro¬ mate qu’on y a mélangé. Les propriétés médicales du chocolat ont été fort exa¬ gérées ; cependant il est à peu près certain qu’il est analeptique et convient aux per¬ sonnes épuisées ou convalescentes , quand leur estomac, toutefois, peut le supporter. Dans tous les cas, c’est une nourriture agréa¬ ble et saine , et c’est déjà beaucoup si ce n’est tout. Le commerce reconnaît plusieurs qualités de Cacao , par exemple, le Caraque , le Surinam, le Barbiche, celui des îles, etc. Le Caraque croît dans le Caracas ; il est plus onctueux et plus amer que les autres sortes, et il est généralement préféré en France et en Espagne, tandis que les peuples du nord de l’Europe donnent la préférence à celui des îles. Une sorte qui paraît être supérieure à toutes les autres est le Cacao de Soconuzco ; mais il se consomme en totalité dans le Mexi¬ que , où il est cultivé. Je ne pense pas que le Cacao du commerce appartienne à une espèce unique (le Theo- broma cacao ) , ainsi que l’a prétendu l’au¬ teur de l’article Cacaoyer du Dictionnaire classique d'histoire naturelle ; et j’ai même la certitude que chaque espèce fournit des graines de qualités différentes , ainsi que je l’ai dit plus haut. Mais comme je reviendrai sur ce sujet en citant les espèces dont les graines se trouvent dans le commerce, je vais parler ici de la culture de cet arbre précieux. Les Cacaoyers ne peuvent être cultivés en Europe qu’en serre chaude , et seulement comme objet de curiosité ou d’étude botani¬ que. Dans ce cas , on peut les conserver en les traitant de la même manière que le Caféier. Voyez ce mot. Dans nos colonies, il faut à ces arbres une bonne terre légère, ni trop sèche ni trop hu¬ mide , et une exposition abritée des grands vents. On leur consacre ordinairement les nouveaux défrichements , et l’on plante des Bananiers dans leurs intervalles, afin de les abriter des ardeurs du soleil pendant leur jeunesse. On donne des labours aussi pro¬ fonds que possible. Ils doivent être semés 5 sur place, parce que le pivot de leurs racines leur est absolument nécessaire pour résister aux ouragans et aux grandes sécheresses dont les contrées intertropicales , les seules où ils peuvent être cultivés utilement , sont si souvent affligées. On doit mettre leurs graines en terre aussitôt qu'elles sont récol¬ tées , car elles perdent en quelques jours leurs vertus germinatives. On peut semer en pépinière si l’on veut; mais, dans ce cas, on dépose les graines dans de petits paniers de lianes , qu’on tient à l’ombre et enterrés jusqu’à ce que le jeune arbre ait atteint la hauteur de 8 à 10 pouces ; alors on enlève les paniers pour les enterrer en place, et lors¬ qu’ils sont pourris, ce qui arrive très peu de temps après, le Cacaoyer peut étendre libre¬ ment ses racines en pleine terre. Quand on sème en place , en quinconce , on met l’intervalle de 8 à 10 pieds entre cha¬ que arbre , selon M. Tussac , et de 20 à 30 pieds , selon Bosc. Cette énorme diffé¬ rence résulte sans doute de ce que ces natu¬ ralistes ont vu cultiver deux espèces diffé¬ rentes de Cacaoyers. Quoi qu’il en soit, il est prudent de semer de trois à cinq graines à chaque endroit, parce que si toutes ne lèvent pas, soit par l’effet de la sécheresse, soit parce qu’elles ont été dévorées par les rats, il en restera toujours au moins une, et aucune place ne sera vide. Quand les plants ont ac¬ quis une certaine force, on arrache ceux qui sont de trop en laissant le plus vigoureux. On donne au moins deux binages pendant le cours des deux ou trois premières années. A deux ans, les jeunes Cacaoyers ont de 2 à 4 pieds de hauteur , et à trois ans ils com¬ mencent à fleurir ; mais ils ne donnent de récoltes importantes qu’à cinq ans , et ils sont en bon rapport pendant vingt-cinq ou trente. Les soins qu’on leur donne pen¬ dant ce temps-là consistent à les étêter de manière à les maintenir à une hauteur de 12 à 15 pieds pour faciliter la récolte des fruits, à leur donner un binage annuel, et à les défendre contre l’envahissement des mau¬ vaises herbes. La forte récolte du Cacao se fait en décem¬ bre ; il y en a une moindre en juin. Chaque arbre peut donner deux à trois livres d’a¬ mandes sèches. Aussitôt les fruits cueillis on les ouvre et on en retire les graines , on les met dans de grands canots de bois, et ou 6 CAC CAC les couvre de feuilles de Bananier ou de Ba¬ lisier, sur lesquelles on pose des planches chargées de pierres. Elles restent à fermenter pendant quatre à cinq jours, durant lesquels on a soin de les remuer tous les matins ; puis , quand elles ont acquis une couleur rougeâtre, on les fait sécher au soleil, et on les met dans le commerce. Une Cacaoyere bien tenue est d’un excellent produit, attendu que ses frais sont payés par la culture des plantes , Patates , Bananes , etc., qu’on met dans ses intervalles , et que sa récolte man¬ que rarement. Cacaoyer commun , Theobroma cacao Lin. Arbre de 30 à 40 pieds , à rameaux droits et grêles. Feuilles courtement pétiolées , lon¬ gues de 10 pouces, oblongues ou ovales- oblongues, acuminées, très entières, glabres et de la môme couleur sur les deux surfaces. Stipules linéaires et caduques. Fleurs rou¬ geâtres, petites, nombreuses, en cymes cau- linaires et raméaires , ou axillaires. Fruit rougeâtre ou jaunâtre , glabre , lisse , à dix pans, ovale-oblong, affectant un peu la forme d’un petit Concombre. Graines un peu plus grosses qu’une amande. Cette espèce est la plus généralement cul¬ tivée dans les Antilles et dans quelques par¬ ties de l’Amérique continentale. Son fruit est connu dans le commerce sous le nom de Cacao des îles. Cacaoyer de la Guiane , Theobroma guia- nemis Willd. Arbrisseau de 15 pieds, à ra¬ meaux courts et inclinés. Feuilles courte¬ ment pétiolées, longues de 8 pouces, oblon¬ gues , acuminées, sinuolées -denticulées , glabres en dessus, cotonneuses en dessous ; stipules petites et caduques. Fleurs jaun⬠tres , en fascicules eaulinaires et raméales. Fruit couvert d’un duvet roux , ovoïde , à cinq angles. Graines presque globuleuses , comprimées, roussâtres. Les Caraïbes donnent le nom de Cacao à cette espèce qui croît dans les forêts maré¬ cageuses de la Guiane. Ses amandes, fraîches, sont excellentes à manger, et se trouvent souvent mêlées , dans le commerce , avec celles du Cacao ordinaire. La pulpe du fruit est blanche, fondante, vineuse, agréable, et, par la distillation, on peut en retirer une li¬ queur spirilucuse. Cacaoyer bicolore , Theobroma bicolor Humb. et Bonpl. Arbrisseau de 10 à J 2 pieds, à rameaux étalés. Pétioles longs d’un pouce ; feuilles longues d’un pied , oblongues ou obovales-oblongues , acuminées , un peu si¬ nuolées, à sept nervures , vertes en dessus , blanchâtres en dessous, obliquement cordi- formes à la base ; stipules courtes , lancéo- lées-subulées. Fleurs petites , d’un pourpre noirâtre , en cymes axillaires et solitaires. Fruit long de 6 pouces, ligneux, ovale-globu¬ leux, pentagone, soyeux et rugueux. Cette espèce forme à elle seule de vastes forêts dans les vallées de la Colombie et du Brésil , où les Indiens la connaissent sous le nom de Bacao. Elle est cultivée au pied des Andes de Quindin, quoique ses graines , qu’on mêle dans la proportion d’un tiers au Cacao ordinaire , ne soient pas d’une ex¬ cellente qualité. La pulpe jaune qui les en¬ toure a une saveur très agréable , et avec l’écorce ligneuse du fruit, on fait des gobe¬ lets et autres petits ustensiles de ménage. Cacaoyer sauvage , Theobroma sylve^lris Willd. Arbrisseau de 15 pieds , quelquefois multicaule , à rameaux irréguliers. Feuilles courtement pétiolées, de 8 pouces de lon¬ gueur, très entières, oblongues, acuminées, arrondies à la base , glabres en dessus , co¬ tonneuses et rougeâtres en dessous ; stipules oblongues, pointues. Fleurs jaunâtres, en fas¬ cicules eaulinaires et raméales. Fruit ovoïde, cotonneux, à duvet roussâtre, non anguleux, long de 5 pouces ; pulpe blanche , gélati¬ neuse. Graines ovales , comprimées , rous¬ sâtres. Il croît dans les forêts humides de la Guiane , et ses amandes sont bonnes à man¬ ger, quoiqu’on les trouve très rarement dans le commerce. Les autres espèces de Cacaoyers sont en¬ core peu connues , et ce n’est que très rare¬ ment que leurs graines sont envoyées en Europe. Tels sont , par exemple , les Ca¬ caoyer élégant (T. speciosa Mart. ), du Brésil , à fleurs deux fois plus grandes que celles de l’espèce commune ; — Cacaoyer blanchâtre ( T. submcana Mart. ), trouvé dans les forêts du bord des Amazones ; — Cacaoyer a petit fruit ( T. microcarpa Mart.), remarquable par son fruit, qui ne dépasse pas la grosseur d’une Prune : il croit sur les bords du Rio-Negro ; — Cacaoyer a feuilles Étroites ( T. anguslifolia DC. ), du Mexique; — Cacaoyer a feuilles ovales CAC / CAC ( /'. ovalifolia DC. ), qui croît également au Mexique , et qui fournit probablement l’ex¬ cellent Cacao connu sous le nom de Cacao de Soconuzco. (Boit.) CACARA. bot. pii. — Nom vernaculaire de plusieurs espèces du genre Dolichos. (C. L.) •CACASPISTES ( xotxoç , mauvais ; àcr- wtç, serpent), rept. — Ritgen désigne sous ce nom les Serpents venimeux dont le corps est garni de plaques. CACATOÈS, ois. — Même chose que Ca¬ catois. CACATOIS. Cacataa, Briss. (nom tiré du cri même d’une des espèces de ce genre d’Oi- seaux) ois. — Genre de la famille des Perro¬ quets et de la division des Perroquets à queue courte et égale de Cuvier. Il fait partie de nos Zygodactyles préhenseurs , de notre famille des Psittacidées, et de notre sous-famille des Cacatuinées. Ses caractères sont : Bec 1res robuste, court, très arqué dessus et dessous; comprimé sur les côtés ; bords très anguleux ou dentés; extrémité de la mandibule infé¬ rieure échancrée , et se terminant souvent en pointe de chaque côté de cette échancrure. Tête grande et ornée d’une huppe mobile et pliable chez la plupart. Ailes longues. Queue terminée carrément ou légèrement arrondie, tantôt de longueur médiocre, tantôt allongée et très ample à son extrémité. Brisson fut le premier qui, en 1760, sépara, sous le nom de Rakatois, les Cacatois des au¬ tres Perroquets à queue courte ; mais il ne connaissait , de même que Buffon , que les Cacatois à plumage blanc , et nullement les grandes espèces noires de l’Australasie, dont Vigors a fait son g. Calyptorhynque, ni celles du même pays dont on a fait les g. Calloce- phalone t Psiivichas. Les modifications mul¬ tipliées qu’apportent dans la même espèce les différences d’âge et de sexe, ont jeté pen¬ dant long-temps de la confusion dans la dé¬ termination des espèces; mais les travaux monographiques de Ruhl et de Wagler ont contribué à dissiper plus d’un doute , et les ornithologistes modernes sont assez généra¬ lement d’accord sur les divisions à établir dans ce groupe. Il résulte donc de l’ensem¬ ble des études comparatives faites sur ce genre intéressant qu’il est aujourd’hui divisé de la manière suivante : 1° Cacatois. Cacalua , Briss. Renfermant toutes les espèces à huppe très mobile, à co¬ loration blanche, relevée seulement par de légères teintes soufrées ou orangées, habi¬ tantes de l’Inde , de ses grandes îles et de la Nouvelle-Hollande. 2° Calyptorhynque. Calypiorhynchus, Yig. et Horsf. Composé de grandes espèces de la Nouvelle-Hollande à plumage noir lui¬ sant , parfois sombre et enfumé , relevé par de grandes plaques d’un rouge vif ou oran¬ gé , ou couleur de soufre traversant la queue en forme de larges zones; à huppes plus simples et moins mobiles ; à ailes et queue beaucoup plus développées ; à pattes plus faibles; à bec plus court, plus fortement arqué , et plus finement caréné que chez les espèces précédentes. D’après la forme moins vigoureuse de leur bec , elles vivent princi¬ palement de racines bulbeuses et de fruits mous, et se tiennent en petites troupes dans les forêts en montagnes de la Nouvelle-Hol¬ lande. On les dit très sauvages , et on n’en apporte point de vivants en Europe. 3° Callocephalon, Less. Corydon , Wagl. Ce genre n’est composé que de la seule petite espèce, Psittacus galeatus, de la Nou¬ velle-Hollande, à plumage noir varié de gris et d’olivâtre sombre, et remarquable surtout par une huppe verticale dont les plumes lé¬ gères, à barbes effilées et pendantes vers leur extrémité , retombent en forme de panache. 4° Psittbichas , Less. ( lllustr . de zool. , pl. 1). Dasyplilas, Wagl. ( Monogr . Psiuac.). Ses caractères sont : « Bec faible , plus long que haut, peu élevé et peu arqué; tête et haut du cou en partie dénudés, et couverts de poils simples et rigides, autour des yeux et sur les joues; plumes de l’occiput et du cou raides, étroites et couchées ; ailes gran¬ des ; queue moyenne et arrondie. » Ce genre, originaire de la Nouvelle-Hollande, se rap¬ proche par le plumage des Calyptorhynques ; mais il en diffère par la nudité de son cou , caractère qui lui est commun avec les Aras. Les Cacatois blancs , les seuls qu’on ap¬ porte vivants en Europe, sont de tous les Perroquets les plus dociles et les plus sus¬ ceptibles d’attachement. Ils sont mimes et cabrioleurs, et développent à chaque instant leur belle huppe dès qu’ils sont mus par quelque sentiment de crainte , de colère ou de curiosité. J’en possède un , le Cacatois a huppe rouge, que je laisse libre tous les jours 8 CAC CAC au dehors de mon habitation. Il ne cherche i jamais à s’en éloigner ; et, quoiqu’il vole très bien, il se contente d’en parcourir les arbres les plus voisins, se suspendant souvent à l’extrémité des branches les plus flexibles , et prenant plaisir à s’y balancer avec grâce, la tête en bas, les ailes et la huppe ouvertes, et en poussant de grands cris de satisfaction. A l’approche de la nuit il descend sur les branches basses, attendant qu’on vienne lui présenter le poing pour le reporter dans sa cage. Gomme la plupart des Perroquets en domesticité , les Cacatois ont de l’antipathie pour les enfants , probablement à cause de leurs mouvements brusques et bruyants, qui les effraient et les contrarient. Lorsqu’on les a tourmentés ou frappés, ils en conservent ran¬ cune assez long-temps, se mettent en colère à l’approche de celui dont ils ont à se plain¬ dre , et cherchent à le mordre avec une sorte de fureur. Lorsqu’un objet les effraie , ils entr’ouvrent et ébouriffent tellement tout leur plumage en se berçant lentement, que dans ces moments leur figure est des plus bizarres, et ne rappelle pas mal celle de la Chouette Effraye lorsqu’on s’en approche le jour. (Lafr.) CACATUA, Briss. ois. — Nom scientifi¬ que du g. Cacatois. *CÂCÂTIJÏ]\ÉES. Cacalninœ. ois. — Sous- famille de la famille des Psittacidées ou des Perroquets, faisant partie de nos Zygodac- tyles préhenseurs dans notre sous-ordre des Zygodactyles. Cette sous-famille répond à celle des Plyctolophince de Swainson et Bonaparte , et des Cacatuinœ de G. R. Gray dans sa TAsi of the généra. (Lafr.) *CACCÏNIA (nom propre), bot. pii. — Genre de la famille des Aspérifoliées , formé par Savi ( Coroll. bol. , I , t. 1 , f. 1-6) sur une plante herbacée , ascendante, indigène de la Perse, à feuilles étroites, glauques, subchar¬ nues, ciliées-dentées en scie, scabres; à fleurs quelquefois tétramères , disposées en forme de grappes. (C. L.) CACHALON. min. — Même chose que Cacholong. CACHALOT. Physeter, Linn. mam. — Genre de Cétacés qu’on peut caractériser de Sa manière suivante : Tête énorme, brusque¬ ment tronquée en avant, formant le tiers ou je quart de la longueur totale du corps. Dents rudimentaires ou nulles à la m⬠choire supérieure , bien développées , et en nombre variable à la mâchoire inférieure. Si la détermination et la distinction des espèces est souvent embarrassante quand il s’agit d’animaux vivant auprès de nous, et dont l’examen peut être répété en quelque sorte aussi souvent que le besoin s’en fait sentir, les difficultés deviennent bien autre¬ ment grandes quand le naturaliste doit s’oc¬ cuper de ces êtres qui vivent loin de nous, au sein d’un élément que l’homme ne par¬ court qu’accidentellement. Elles deviennent presque insurmontables lorsqu’il faut étu¬ dier ces monstres marins que le hasard seul peut placer sous des yeux exercés aux recher¬ ches scientifiques. Echoué sur le sable de nos rivages, leur immense corps s’affaisse et se déforme sous son propre poids , alors même qu’une décomposition déjà avancée ne l’a pas déjà défiguré en partie, et cette circon¬ stance ajoute à la difficulté très réelle qui résulte pour le dessinateur de l’impossibilité d’embrasser d’un coup-d’œil des masses considérables, pour l’anatomiste, de la né¬ cessité de disséquer des organes par trop volumineux. Aussi, la plupart des figures représentant les grands Cétacés sont-elles peu comparables entre elles, et chaque ob¬ servateur, réduit pour ainsi dire à ses pro¬ pres forces, a dû se trouver entraîné à voir, dans chaque individu qu’il examinait, quel¬ que modification jusque là inconnue du type générique. Encore les naturalistes aux¬ quels nous faisons ici allusion se sont-ils trouvés dans les circonstances les plus favo¬ rables. Que sera-ce si nous voulons faire en¬ trer en ligne de compte les observations né¬ cessairement tronquées des navigateurs, qui souvent n’ont pu qu’entrevoir à des distances assez éloignées, ces géants de la mer, ou en¬ core les rapports nécessairement inexacts et exagérés des pêcheurs? Les réflexions qui précèdent s’appliquent plus particulièrement peut-être au genre Cachalot qu’à tout autre. Il en est peu qui offrent une aussi grande dissidence d’opi¬ nions dans les écrits des auteurs les plus es¬ timés. Il en est peu où il soit aussi difficile de démêler la vérité au milieu des observa¬ tions inexactes et contradictoires qui com¬ posent la masse de nos connaissances à leur égard. Quelques détails historiques CAC 9 justifieront sans peine cette assertion. Les anciens paraissent avoir eu des notions po¬ sitives sur les Cachalots, car on en trouve dans les mers dont les productions leur étaient le plus connues , et en particulier dans la Méditerranée. Leur Orca appar¬ tenait probablement à ce genre, et c'est à un Cachalot qu’il faut rapporter ce que Pline dit d’un énorme poisson qui, attaqué à Os- tie par plusieurs galères romaines, submer¬ gea plusieurs de ces embarcations. C’est sans doute aussi de nos Cachalots qu’il veut parler lorsqu’il raconte qu’on trouve , dans la mer des Gaules, des Physeier qui se dres¬ sent à la surface des flots de manière à s’élever a la hauteur des voiles des vais¬ seaux, en faisant jaillir de grandes masses d’eau. fl faut arriver à cette grande période des temps modernes qui a reçu le nom d’épo¬ que de la Renaissance , pour trouver quel¬ ques documents sérieux sur les animaux qui nous occupent. Ambroise Paré, le pre¬ mier, figura assez grossièrement un Cacha¬ lot de 58 pieds de long, pris en 1577 , près d’Anvers. Vingt ans après environ, Clusius figura et décrivit un de ces Cétacés échoué sur les côtes de Hollande. Johnston, Sibbald, Hasœus , Dudley , Bayer , ajoutèrent , à ce qu’on connaissait sur ce sujet , quelques renseignements recueillis, soit par eux-mê¬ mes , soit auprès des pêcheurs de Baleines. Dans les premières années du xvme siècle , Anderson eut occasion d’observer personnel¬ lement plusieurs Cachalots échoués à l’em¬ bouchure de l’Elbe, et publia quelques notions assez précises. Malheureusement il y joignit d’autres détails qui lui furent four¬ nis par diverses personnes, et qui sont évi¬ demment erronés. Il faut compter parmi ces derniers ceux qu’il donne sur les dents à plusieurs pointes qui auraient été placées à la partie postérieure de la mâchoire. De¬ puis, Despelettes, Pennant, Robertson, Othon Fabricius, Schreber, Camper, Alderson , fi¬ rent encore diverses observations, presque toujours sur des individus qui venaient échouer sur nos côtes. Enfin, quelques voya¬ geurs, entre autres MM. de Chamisso, Quoy et Gaimard , Beale , ajoutèrent quelques faits nouveaux aux renseignements déjà obtenus. Mais il est à regretter que souvent ils n’aient pu juger par eux-mêmes, et T. III. CAC qu’ils aient été forcés de s’en rapporter au témoignage de gens dont l’exactitude laisse beaucoup à désirer. Ainsi, le Cachalot bos¬ selé, figuré dans l’atlas du Voyage de l’Ura¬ nie , a été dessiné d’après le seul rapport d’un marin, etM. de Chamisso a publié ses des¬ sins et ses descriptions d’après les sculptures en bois qu’il s’était fait faire par les pêcheurs Aléoutes. Nous le répétons, tous ces renseignements, en grande partie inexacts ou erronés, sont en tout cas peu analogues entre eux. On ne peut compter avec quelque certitude que sur ceux qui ont été recueillis dans ces der¬ niers temps, et encore laissent-ils beaucoup à désirer : aussi voyons-nous les auteurs systématiques varier extrêmement dans la fixation des espèces. Sibbald, le premier, eut l’idée de réunir ensemble les Cétacés dont la mâchoire inférieure est seule armée de dents. Il en décrivit quatre espèces, dont une n’a évidemment aucun des caractères du genre Cachalot, et est sans doute un Béluga ( voyez dauphin). Rai, Artédi, ne fi¬ rent que copier Sibbald. Brisson reconnut 7 espèces de Cachalots. Linné en admit 4 dans son genre Physeier. Bonaterre crut pouvoir en caractériser G. Lacépède en admit 8 auxquelles Desmarcts en ajouta une neuvième , établie d’après les des¬ sins chinois. Ces deux derniers auteurs divisèrent le genre Cachalot en 3 sous- genres : les Cachalots proprement dits , les Physales et les Pliyselères. G. Cuvier, dans ses recherches sur les os¬ sements fossiles, fut amené à faire une étude sévère de tous les matériaux épars que nous venons d’indiquer. Pour déterminer les es¬ pèces perdues, il fallait avoir une connais¬ sance exacte des espèces actuellement vi¬ vantes. Le résultat de cet examen fut que toutes les espèces admises jusque là se ré¬ duisaient à une seule bien constatée, le Ca¬ chalot macrocéphale, qui paraît se trouver dans toutes les mers arctiques. Quelques différences que présentèrent à ce savant des mâchoires provenant de Cachalots pris dans les mers antarctiques, le conduisirent pourtant à soupçonner que ceux-ci pour¬ raient bien former une espèce distincte ; mais il ne crut pas pouvoir la caractériser suffisamment. Frédéric Cuvier et Lesson ad¬ mirent pleinement les conclusions de G. Cu* r 10 CAC vier. Nous adoptons également cette ma¬ nière de voir : aussi réunirons-nous dans l’histoire du Cachalot macrocéphale ce que nous savons de plus positif sur l’organisa¬ tion et les mœurs de ces animaux. Le Cachalot macrocéphale ( Physeier macrocephalus Lacép.) est un de ces Mam¬ mifères géants dont la masse énorme avait besoin d’être soutenue dans un milieu d’une densité considérable pour que ses mouvements ne devinssent pas trop diffici¬ les. La Baleine seule l’emporte sur lui sous le rapport de la taille. On assure avoir ren¬ contré de ces animaux qui avaient jusqu’à 85 pieds de longueur. Il n’est pas rare d’en voir de 70 pieds de long, et dont le maxi¬ mum de circonférence est de 52 pieds. Il porte une tète énorme, dont la longueur fait à peu près le tiers de celle du corps. Cette tête ressemble à un gros cylindre légèrement comprimé et brusquement tronqué en avant. A la partie inférieure se trouve la bouche, dont la mâchoire inférieure est presque entièrement cachée par la supé¬ rieure , qui déborde de tous côtés. Celte tête monstrueuse se joint sans aucune appa¬ rence de cou à un corps massif, conique, terminé par une large nageoire caudale. Sur le dos se trouve un nombre variable de pro¬ tubérances charnues représentant la na¬ geoire dorsale. Les nageoires pectorales ou les bras occupent leur place ordinaire, et leur étendue, bien que considérable, parait être peu proportionnée à la masse qu’elles doivent aider à mettre en mouvement. La peau qui recouvre ce cétacé est douce au toucher comme de la soie. Sur les parties supérieures du corps, la couleur est noirâtre ou d’un bleu ardoisé, souvent mêlé de reflets grisâtres ou verdâtres, et tacheté de blanc; le ventre est toujours blanchâtre. On ne sait que fort peu de choses sur les orga¬ nes des sens des Cachalots. Chez eux, comme chez les autres Cétacés, le toucher doit être rendu fort obtus par la couche épaisse de lard que recouvre la peau. Les yeux, proportionnel¬ lement très petits, sont situés fort en arrière du museau sur une légère saillie. Leur cou¬ leur est, dit-on, jaunâtre, et quelques poils raides et courts qui les entourent peuvent être regardés comme les représentants des cils ou des sourcils. L’oreille ne se distingue à l’extérieur que par une ouverture très CAC étroite qui sert d’orifice externe au conduit auditif. Les narines, réunies en une seule ouverture semi-circulaire, percée à la partie supérieure et antérieure du museau, rem¬ plissent le rôle d’évent, et servent par con¬ séquent surtout d’orifice externe à l’appareil respiratoire. De tous les organes des sens, la langue seule semble pouvoir être le siège d’une fonction bien développée. Elle est épaisse, charnue, recouverte de téguments délicats, et susceptible de mouvements d’ex¬ tension et de contraction fort étendus. Les deux mâchoires sont armées de dents; mais, à la mâchoire supérieure , ces orga¬ nes demeurent rudimentaires ou disparais¬ sent entièrement; à la mâchoire inférieure, au contraire, ils acquiérent un développe¬ ment assez considérable. Leur nombre et leur forme sont d’ailleurs variables. Dans le jeune âge, ces dents sont sans racines, co¬ niques et légèrement recourbées en arrière. Plus tard elles prennent une racine, devien¬ nent ovoïdes, et se redressent presque entiè¬ rement. Le plus grand nombre qu’on ait eu occasion d’observer est de 54. Un individu de 70 pieds de long en portait 52, tandis qu’un autre qui n’avait que 49 pieds n’en présenta que 36. Ainsi, elles sembleraient se multiplier à mesure que la taille de l’a¬ nimal augmente. Au reste, ces dents parais¬ sent servir uniquement à retenir la proie qu’elles ont saisie, et, lorsque la bouche se referme, elles sont reçues dans des cavités creusées dans les gencives de la mâchoire supérieure. Nous possédons un trop petit nombre de détails anatomiques sur les Cachalots pour entrer ici dans des détails qui trouveront mieux leur place à l’article cétacé [voyez ce mot) ; mais nous devons faire connaître les particularités du squelette, qui séparent nettement le genre qui nous occupe de tous les groupes voisins. Nous avons vu que la tête de ces animaux présentait extérieurement la furme d’un cy¬ lindre comprimé, qu’elle était par consé¬ quent d’une grosseur égale partout. Il n’en est pas de môme de la tête osseuse. Lors¬ qu’on a enlevé les parties molles, on trouve un crâne très petit, terminé en arrière par un mur à pic, formé en grande partie d’une espèce de crête occipitale extrême¬ ment élevée au-dessus du niveau du crâne, CAC CAC il et dont la base cache presque entièrement les pariétaux en se contournant pour s’u¬ nir aux maxillaires. Ceux-ci, en se portant fort en arrière , complètent cette espèce d’enceinte semi-circulaire, et leurs bords, très élevés en dessus, achèvent de former une grande concavité dont les parois laté¬ rales vont en diminuant de hauteur d’ar¬ rière en avant. Le plancher de ce bassin est composé des intermaxillaires et du vomer qui occupe la ligne médiane. Ainsi , les os de la face forment à eux seuls la plus grande partie de cette tête de Cachalot, si démesu¬ rément développée , eu égard au reste du corps. Un fait très remarquable, c’est que ces os ne sont pas symétriques. Ceux du côté droit ont toujours un développement plus considérable que ceux du côté gauche, et ce défaut de symétrie se traduit extérieure¬ ment par la position de l’évent , qui est toujours placé de ce côté. Ces diverses circon¬ stances semblent venir à l’appui de l’asser¬ tion de quelques voyageurs, qui assurent que les yeux sont toujours inégaux, et que le gauche est quelquefois presque entière¬ ment atrophié. La cavité dont nous venons de décrire la portion osseuse est complétée en dessus et en avant par une voûte cartilagineuse qui paraît pouvoir s’ossifier avec l’âge. Une cloi¬ son membraneuse , horizontale , la partage en deux cavités, l’une supérieure, l’autre inférieure. C’est dans les vastes cavernes résultant de cet ensemble de disposition que se trouve la substance long-temps appelée très improprement sperma celi , et connue aujourd’hui sous les noms de Blanc de Ba¬ leine ou de Céline . Elle est renfermée dans des espèces de cellules formées par l’entre¬ croisement des cloisons membraneuses. Ce réservoir communique en outre avec une espèce de grand tronc vasculaire rempli de la même substance, qui règne, dit-on, le long du dos , et se ramifie dans toute l’éten¬ due de la couche graisseuse sous-cutanée. Ce réservoir de matière grasse est traversé obliquemement d’arrière en avant, par la prolongation membraneuse du canal nasal, qui vient , comme nous l’avons dit plus haut, s’ouvrir un peu sur la gauche, à l’ex¬ trémité du museau , et former l’évent. Le reste du squelette des Cachalots n’offre rien de particulier. Nous ajouterons seule¬ ment que, des sept vertèbres du cou, l’atlas seul est libre ; les autres sont soudées en un seul os. Le nombre des vertèbres dor¬ sales est de quatorze ou de quinze, et cha¬ cune d’elles porte une côte dont les apo¬ physes sont remarquables par leur gros¬ seur. La pêche du Cachalot a long-temps été négligée. Ces Cétacés sont plus difficiles à capturer que la Baleine, et il paraît que ce n’est pas sans danger qu’on les attaque. On les rencontre presque toujours réunis en troupe , et lorsqu’il s’en trouve quelqu’un de pris ou de blessé, les autres accourent à son secours. Un navire même considérable n’est pas alors en sûreté au milieu de ces colosses , dont les mouvements précipités par la fureur semblent capables de briser ou d’engloutir tout ce qui se trouve autour d’eux : aussi les pêcheurs ont-ils long-temps porté toute leur attention sur la Baleine, dont le lard, bien plus épais et moins fibreux, semblait d’ailleurs plus propre à les récom¬ penser de leurs fatigues. Mais depuis que la Cétine a été employée dans l'industrie , ils ont également déclaré la guerre aux Cacha¬ lots, les ont presque entièrement chassés de nos mers , et sont obligés de les poursuivre jusque dans les grandes mers antarctiques. C’est de là que nous viennent principale¬ ment aujourd’hui l’huile de Cachalot, la Cé¬ tine et l’Ambre gris, parfum dont l’origine „ long-temps discutée, est aujourd’hui bien connue. C oyez ambre gris.. Ainsi que nous venons de le dire , les Ca¬ chalots parcourent ordinairement les mers , réunis en troupes quelquefois nombreuses. Ces troupes reconnaissent pour chef un mâle qui nage en avant, prêt à donner le signal du combat ou de la fuite. Le cri , très fort et très retentissant, qu’ils poussent en pareil cas ressemble , dit-on , au son des cloches. On ne sait rien de bien positif sur la pro¬ portion des mâles et des femelles qui com¬ posent ces hordes errantes, non plus que sur le mode d’accouplement des deux sexes et sur la durée de la gestation. Le nombre des pe¬ tits paraît être de un à deux par portée , et en venant au monde , ils ont déjà acquis le quart de la grandeur qu’ils doivent atteindre. Les mères paraissent être très attachées à 12 CAC CAC leur nourrisson , et au moindre péril elles se hâtent de l’entraîner avec elles ou de le défendre. Cet amour les aveugle au point qu’on assure que lorsque le petit vient à échouer, la mère subit le même sort par suite des efforts qu’elle fait pour aller à son secours. On comprend que l’entretien de corps or¬ ganisés aussi considérables doit exiger une grande quantité de nourriture : aussi les Ca¬ chalots sont-ils très voraces. Tout leur est bon , Poissons , Mollusques , Crustacés. On assure qu’ils poursuivent les Requins et les jeunes Baleines avec un tel acharnement qu’ils les forcent à se jeter sur la plage , où quelquefois ils échouent eux-mêmes, entraî¬ nés qu’ils sont par l’ardeur de la chasse. Les Phoques sont aussi exposés à leurs attaques, et l’homme lui -même n’en est pas à l’abri. Les pêcheurs islandais assurent que souvent ces animaux saisissent avec la gueule les légers bateaux dont se servent les peuples du Nord , les renversent, et dévorent l’équi¬ page qui les montait. On doit à M. Beale quelques détails de mœurs intéressants sur les Cachalots de la mer du Sud. Ce chirurgien a souvent ren¬ contré dans ses voyages des bandes de 2 ou 300 Cachalots. Il les a vus se battre entre eux avec fureur, s’élancer les uns contre les autres en cherchant à se saisir par la m⬠choire inférieure. Dans l’état de repos leur respiration est très régulière , et le jet d’eau qui sort par l’évent n’est presque que de la vapeur. Lorsque l’animal est agité, ce jet est projeté violemment en avant, et les aspira¬ tions se succèdent à des intervalles plus rap¬ prochés. Il dit avoir reconnu que ces animaux peuvent se passer de respirer pendant une heure et vingt minutes. En temps ordinaire, le Cachalot fait environ 2 lieues à l’heure ; mais il peut doubler cette vitesse. On le voit alors élever et abaisser rapidement son im¬ mense queue , et le corps suivant son mou¬ vement se découvre et se plonge alterna¬ tivement dans les flots. A chaque impulsion il s’élève ainsi de 25 à 30 pieds au-dessus de l’eau, et quelquefois même s’élance tout en¬ tier hors de la mer. Ces faits viennent, on le voit, tout-à-fait à l’appui de ce que Pline nous dit des Physeier de la mer des Gaules. (A. DE Q.) CACIÜCAME. MAM. — Voyez TATOU. CACHIMAN. bot. ph. — Voyez anone. *CACHU\NA (Gray, Liai of généra), ois.— Genre d’Oiseaux de proie de Flemming, synonyme de celui de Macagua herpeiolhe - res de Vieillot, qui lui est antérieur. V oyez MACAGUA. (LàFR.) CÂCHOLGNG. min. — Synonyme Ral- mouck de Calcédoine. Ce mot désigne au¬ jourd’hui la variété de Calcédoine , d’un blanc mat. Voyez quartz agate. (Del.) CACHOU, bot. ph. — On appelle ainsi une substance médicamenteuse, autrefois connue sous le nom de Terra japonica, et qu’on extrait dans l’Inde des gousses non mûres du Mimosa calhecu L. Quelques au¬ teurs disent qu’on la retire de la décoction du bois ; mais il est plus généralement ad¬ mis qu’elle provient des fruits avant qu’ils ne soient parvenus à leur entière maturité. On trouve dans le commerce un assez grand nombre de variétés de Cachous dont l’origine n’est probablement pas toujours la même. Le plus communément, le Cachou est en pains ou gâteaux du poids d’une demi-livre à une livre , d’un brun rougeâtre, assez lourds , à cassure luisante et comme rési¬ neuse, d’une saveur astringente, laissant dans la bouche un arrière-goût sucré et agréable, sans odeur marquée. Le Cachou est en très grande partie composé de Tannin, qui forme plus de la moitié de son poids , et d’une matière extractive particulière, mê¬ lée d’une certaine quantité de mucilage. C’est un médicament tonique et astringent très énergique , dont on fait un très fré¬ quent usage, soit à l’intérieur, soit à l’exté¬ rieur. Pour l’usage interne, on prépare, soit des pastilles ou tablettes, soit un extrait qui le débarrasse de toutes les matières étrangè¬ res qu’il contient ; à l’extérieur on l’emploie sous forme de lotions ou d’injections dans la diarrhée chronique, ou dans toutes les autres affections où l’usage des astringents est in¬ diqué. On trouve encore assez souvent dans le commerce un suc qu’on désigne aussi sous le nom de Cachou en masses. C’est un suc extrait du Buiiia frondosa, arbrisseau de la famille des Légumineuses. Il est en masses plus ou moins volumineuses , enveloppées dans les feuilles de l’arbre qui l'a produit. I! jouit des mêmes propriétés que le Cachou ordinaire. (A. R.) 13 CAC CACHRYS. Cachrys (xa^pvç, plante indé- terminée ; Y. Pline, lib. xxiv,cap. 11). bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , Iribu des Smyrnées , formé par Tournefort {Insi., 172), adopté et revu par De Candolle, qui le divise en trois sections (. Mém ., Y, 65; Prodr ., IV, 236) : a. Eucachrys ; b. y£go- maralhmm ; c. Lophocachrys. li renferme en¬ viron une quinzaine d’espèces, croissant dans les contrées méridionales et orientales de l’Europe, au Caucase, etc. Ce sont des plan¬ tes pérennes, à feuilles décomposées; à fleurs jaunes, réunies en ombelles nombreuses, dont les involucres et les involucelles sont polypliylles. On en cultive plusieurs espèces dans les jardins. Le Cachrys lœvigala, ou Ca- chryde à feuilles lisses, est assez commun dans le midi de la France. (C. L.) *CACICUS (Cacique, nom générique des princes indiens en Amérique), uns. — Genre de Coléoptères hétéromères , de la famille des Mélasomes , établi par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, sur une seule espèce rapportée du Tucurnan par M. Lacordaire , et nommée par lui C. américaines. Ce g. a été adopté par M. Solier dans son Essai sur les Collapiérides ; il le place dans sa tribu des Akisites , division des Élénophorites. M. Lacordaire a observé que le C. améri¬ caines produit un bruit assez fort en frottant ses pattes postérieures contre le bord exté¬ rieur de ses élytres. On peut s’assurer de ce fait sur l’insecte mort, dit M. Solier, en faisant frotter les cuisses postérieures sur les petites côtes transverses de la carène des flancs. (D.) CACIQUE. OIS. — Voy. CASSIQUE. CACOCIIONDUITES (xaxoç, mauvais; XovSpoç, grain), rept. — Nom donné par Ritgen à une famille d'Ophidiens venimeux à peau grenue. *CACOIVAPEA, Cham. bot. ph. — Syno¬ nyme de Herpestes, Gærtn. (C. L.) "CACOPHOLIDOPMIÏES (xaxoç, mau¬ vais; cpo)fç, écaille; oeptç, serpent), rept. — • Ritgen appelle ainsi une famille de Serpents venimeux à peau écailleuse. *CACOSCELES ( xaxoaxe'k'nç , qui a des jambes faibles), uns. — Genre de Coléoptères tétrainères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycites, établi par M. Newman ( Eniomolog . Magaz., 1839, p. 491), sur une seule espèce décrite et figurée par lui sous CAC le nom de C. œdipus. Cette espèce, de la taille du Prionus coriarius , a été trouvée sur les côtes d’Afrique, dans la baie d’Algoa. (D.) XACOSCELIS (xaxocrxcXyjç, qui a de mau¬ vaises jambes), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu des Allicites , créé par M. Chevrolat, et adopté par M. Dejean, qui, dans son Catalo¬ gue, en mentionne 7 espèces de l’Amérique équinoxiale. La Gulleruca famehea de Fab., et XAllica binoiala d’Illiger, ont servi de types à ce g. On distingue les Cacoscelis à leurs cuisses postérieures épaisses, aplaties, et ayant la forme d’un carré long et oblique. Le dos des jambes postérieures est sillonné et garni de soies très épaisses ; leur termi¬ naison , au-dessous de l’insertion du tarse, offre une petite dent à peine visible, qui in¬ dique que ces Insectes ne peuvent sauter bien haut. (C.) CACOSMIA U *ax°Ç » mauvais ; barf , odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Yernoniacées, établi parKunth pour un sous-arbrisseau des Andes du Pérou qui a quelques rapports avec le g. Flaveria, et possède une odeur forte et désa¬ gréable qui lui a valu son nom. (C. d’O.) "C ACOSTOE A ( xaxoç , mauvais; o-To>aç , cuirasse), ins. — Genre de Coléoptères té¬ tramères, famille des Longicornes, tribu des Saperdines, établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, avec 2 espèces du Brésil qu’il a nommées C. leucophœa , et C. tenua. Ce g. est voisin de celui d’ Hippopsi s, près du¬ quel il se trouve placé ; mais ses antennes sont moins longues et dépassent à peine le corps; elles ont 11 articles presque égaux, seulement le 2e est très court. La tète est tronquée et inclinée, bicornue ; le corselet et les élytres sont cylindriques , les secondes plus larges, arrondies chacune à l’extrémité. (C.) CACOUCÏA (nom vernaculaire), bot. ph. — Genre de la famille des Combrétacées, tribu desÇombrétées, formé par A.uh\et {Guy art., 1, 450, t. 179), et renfermant des arbrisseaux grimpants, croissantdans les Guyanes, à feuil¬ les alternes et opposées, courlementpéliolées, ovales-aiguës, très entières, veinées ; à fleurs assez grandes, coccinées, bracléées, disposées en une grappe spiciforme , terminale , sim¬ ple. On cultive dans les serres en Europe le C. coccinea. (G* Jj0 14 CAD CACTACÉES ou CACTÉES. Caclaceœ vel Cactece. bot. pu. — Les caractères géné¬ riques de cette famille seront définis à l’ar¬ ticle opuntiacées. (G. L.) CACTIEBS. Cacli. bot. pu. — Dénomi¬ nation appliquée par Jussieu à la famille des Cactées ou Cactacées. (c. L.) CACTOIDES. Cactoidœ. bot. pii. — Dé¬ nomination appliquée par Ventenat(7aè/. 3. 289) à la famille des Cactacées. (C. L.) 'CACTORA'IS (xaxxo; , chardon; opvtç / oiseau), ois. — Genre ou plutôt section du g. Geospizct , formée par M. Gould ( Proceed. 1837, p. 5 et 49), sur un petit groupe de Frin- gilles ou Gros-becs marcheurs, particuliers à 1 archipel des Gallapagos , situé vis-à-vis le Pérou. V oyez geospiza. (Lafr.) "CACTUS (xooc-roç, plante épineuse ; Cactus des modernes), bot. pu. — Dénomination générique imposée par Linné àux genres de la famille des Cactacées, établis de son temps, et qu’il réunissait ainsi en un seul. Haworth, plus tard, ne l’appliquait qu’au g. Melocac- tus • (C. L.) CADABA (nom vernaculaire), bot. ph. — Genre de la famille des Capparidacées, tribu des Capparidées , formé par Forskal (. Ægypt . t>7), et comprenant environ 8 espèces, crois¬ sant en Asie et en Afrique. Ce sont des sous- arbrisseaux glabres ou couverts d’une pu¬ bescence glanduleuse , à feuilles alternes, simples ou trifoliolées; à fleurs axillaires, solitaires. (C. L.) C ADAM B A , Sonn. [ TVight . ic. t. 40], (nom vernaculaire), bot. pu. — Synonyme du g. Gueliarda, Vent. (C. L.) CA DEL UE. ins. — On donne ce nom, dans le midi de la France, à une larve qui ronge le Blé renfermé dans les greniers. Cette larve est celle du Trogosila caraboides Fab., espèce de Coléoptères de la famille des Xy¬ lophages. Voyez TROGOSITE. (D.) CADENELLES. bot. ph. — Nom vul¬ gaire des fruits du Genévrier oxycèdre. ’CADÉTIE. Cadelia. bot. ru. — Le g. éta¬ bli sous ce nom dans la famille des Orchi¬ dées , tribu des Malaxidées , par M. Gaudi- chaud [Voy.de l'Uranie, Bot., p. 422, t. 33), ne nous paraît nullement distinct du g. Den¬ drobium , auquel il doit être réuni. L’espèce unique qui le compose, et que M. Gaudi- chaud a décrite et figurée sous le nom de Cadelia umbellata , est la même que celle que .'CAD nous avons nous-même décrite et figurée ( Voy . Astrolabe , Sert,, p. 13, t. 5) sous le nom de Dendrobium hispidum. C’est par oubli que nous n’avons pas indiqué que ces deux plantes sont identiques. (A. R.) CADÏA (nom vernaculaire), bot. pii. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Cæsalpiniécs, établi par Forskal [Ægypt. 90), sur un arbrisseau indigène de l’Arabie- Hcureuse et cultivée dans nos jardins. Le C. varia est inerme, a des feuilles impari- pennées , à folioles alternes ou opposées, linéaires; des fleurs blanches, passant au rose , assez grandes , portées sur des pé¬ doncules axillaires , solitaires , 2-3-flores. (C. L.) *CADISCUS (x?.<$iaxoç, sorte de petit vase). bot. ph. — Cette plante , laissée par M. De Candolle parmi les genres douteux à la suite des Composées, semble offrir quelque analo¬ gie avec les Tagetes. On n’en connaît im¬ parfaitement qu'une seule espèce indigène de l’Afrique australe. (J. D.) CADMIE. Cadm ia (xa^aa, espèce de mi¬ néral qui se trouvait près de Thèbes). min. — Les anciens minéralogistes donnaient le nom de Cadmie fossile au minerai ordinaire de Zinc ou Calamine. On a ensuite appliqué ce nom à l’oxyde de Zinc , qui, dans le trai¬ tement des minerais zincifères, s’attache aux parois du fourneau. Cet oxyde est en masses fibreuses et concrétionnées d’un gris cen¬ dré. (Del.) CADMIUM ( Cadmia , Cadmie fossile ). chim., min. — Métal découvert, en 1818, par Stromeyer dans plusieurs minerais de Zinc. Il est blanc comme l’Étain, brillant et sus¬ ceptible d’un beau poli ; il est mou, facile à couper, et tache comme le plomb les corps qui le touchent. Sa pesanteur spécifique est de 8,6. Il est très fusible, et cristallise par décantation en octaèdres réguliers. Il se li¬ quéfie bien au-dessous du rouge, et se vola¬ tilise à une température plus élevée. Il se combine avec l’oxygène dans les proportions de 100 à 14,35; il forme avec les acides des sels incolores; il s’allie avec la plupart des autres métaux. On reconnaît sa présence dans un minerai en chauffant celui-ci sur le charbon ; il dépose alors autour de la ma¬ tière d’essai une auréole de poussière de couleur rouge ou jaune orange. (Del.) CAD AILS ( nom mythologique ). ins. — CAD CÆL 15 Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu des Cryptocéphalides, créé par M. Chevrolat, et adopté par M. De- : jean , qui, dans son dernier Catalogue , en mentionne 2 espèces de la Nouvelle-Hol¬ lande, le Crypi. gigas Oliv., et le C. prui- n os us C. (C.) C ADMIS (nom mythologique), bot. cr. — Phycées. Ployez spiiæroplea. C ADOUCI X. ois. — Nom vulgaire du Chardonneret en Picardie. CADRAN. Solarium, moll. — Genre de Coquilles univalves marines, de l’ordre des Gastéropodes pectinibranches de Cuvier, et de la division des Trachélipodes turbinacés de Lamarck. Le genre Cadran , séparé des Toupies par Lamarck , n’est qu’un simple sous-genre pour beaucoup de eonchyiiolo- gistes. Il se distingue des autres Toupies par une spire en cône très évasé, dont la base est creusée d’un ombilic fort large où l’on suit de l’œil les bords intérieurs de tous les tours marqués par des cordons crénelés. On en connaît sept espèces , propres aux mers australes et à celle des Indes; une seule, le Cadran strié , se trouve dans la Méditer¬ ranée. Il y en a un nombre à peu près égal de fossiles , qui se trouvent principalement dans les environs de Paris, dans les dépar¬ lements des Landes et de la Gironde , ainsi qu’en Italie. (C. d’O.) CADRAN, bot. cr. — Nom assez impropre qu’on donne, dans quelques parties de la France, à l’Oronge vraie. Ployez oronge. (Lév.) CA DSCR A. bot. ph. — Voyez ivadscra. CADUC. Caducus. zool., bot. — On donne ce nom à toute partie qui ne persiste pas pendant la durée des organes dans la com¬ position desquels elle entre. Kirby a ap¬ pelé panes caduques celles qui manquent à l’insecte aux différentes phases de sa méta¬ morphose. En botanique , cette expression est plus fréquemment employée ; ainsi l’on appelle calice caduc celui qui tombe au mo¬ ment de l’épanouissement de la fleur comme dans le Pavot ; la corolle est caduque dans la Vigne et dans le Pigamon ; les stipules sont caduques dans plusieurs espèces de Pas¬ siflores. La caducité parait être le résultat de la présence d’une articulation au point d’in¬ sertion de l’organe dont la chute doit être prématurée. (C. d’O.) C A DUC IBR ANC ÏIES ( caducus , caduc ; branchiœ, branchies), rept.— Latreille {Fa¬ milles naturelles du Règne animal) appelle ainsi les Amphibiens tétrapodes dont les branchies disparaissent quand l’animal de¬ vient adulte. Ce sont les Batraciens anoures et une grande partie des Urodéles, c'est-à- dire les Grenouilles , Crapauds , Rainettes, Pipas, Salamandres, Tritons, etc. (P. G.) CÆCILIUS ( Cœcilia , animal aujourd’hui indéterminé), ins. — Genre de la tribu des Psocides, de l’ordre des Névroptères, établi par Curtis ( British entomol.) sur quelques petites espèces de Psocjues dont les tarses n’ont que deux articles, et dont le bord pos¬ térieur des premières ailes offre trois cellu¬ les. Le type de ce genre est le Cœcilius fenes- tratus Curt., trouvé en Angleterre. (Bl.) ^CÆCULUS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Buprestides , établi par MM. de Castelnau et Gorydans leur ico¬ nographie de cette tribu. Ils y rapportent 6 espèces, dont 1 de la Sibérie, 1 d’Alger, 1 de Bagdad, ï présumée de la Nubie, ï de Bolivie , et 1 dont la patrie est inconnue. Nous citerons comme type du genre le Cœ- culus sibericus ( Bupreslis sibericct Fab., ou tartarica Pall.). M. Dejean a placé cette es¬ pèce dans son g. Cyphonata. (D.) CÆDÏUS (xYjtîoç, deuil?), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue, et qui, d’après la place qu’il y occupe , paraîtrait appartenir à la tribu des Pédinites de M. Solier, qui ne l’a pas encore publiée au moment où nous écrivons ceci. M. Dejean rapporte au genre dont il s’agit trois espèces, savoir : C. coria- ceus Dej., de i’Ue de France ; C. madagas- carensis Dup., de Madagascar, et C. dia- peroides Dej., de Guinée. (D.) *CÆLEBOGYNE [cœlebs, célibataire; yuvvj, femelle), bot. ph. — Ce nom, qu’on pourrait sans doute blâmer à cause de son étymolo¬ gie moitié latine et moitié grecque, a été donné à un g. d’Euphorbiacées qui mérite toute l’attention des botanistes, par un fait exceptionnel dans la physiologie végétale , l’existence d’un ovaire fécond sans l’inter¬ vention d’organes mâles. En effet, le petit arbrisseau originaire de la Nouvelle-Hol¬ lande, qu’on a appelé ainsi , transporté de- puis plus de 12 ans dans les jardins d’An¬ gleterre y a fructifié plusieurs fois , et ses graines ont germé et produit de nouveaux individus complètement semblables aux pre¬ miers, ce qui repousse la supposition d’une fécondation hybride. Ses fleurs consistent en un ovaire à 3 loges 1-ovulées, surmonté d’un gros stigmate sessile à 3 branches larges , ré¬ fléchies, toutes couvertes de papilles, et qui devient plus tard une capsule à 3 coques. Il est entouré de bractées plus ou moins nom¬ breuses, chargées ordinairement en dehors à leur base d’une grosse glande. Plusieurs de ces ovaires sont situés sur un petit épi terminant une branche axillaire. Les feuilles alternes , par leur consistance coriace et leurs dents épineuses , rappellent celles du Houx, et ont fait donner à l’arbrisseau le nom spécifique d ’ilicifolici. En comparant ces caractères à ceux des differents g. de la même famille, ils semblent assigner sa place auprès du Sapium qui présente des ovaires à peu près semblables, accompagnés chacun d’une bractée biglanduleuse, et de 3 sépales eux-mêmes ordinairement munis de glan¬ des. Que toutes les fleurs mâles qui compo¬ sent le sommet d’un épi florifère de Sa¬ pium viennent à avorter, et que par suite les femelles situées au-dessous prennent plus de développement; que plusieurs de leurs glan¬ des se soudent deux à deux comme dans l’Euphorbe , et l’on aura à peu prés une in¬ florescence de Cœlebogyne. C’est donc l’avor¬ tement de ces mâles qui établit la différence du nouveau genre. Les recherches les plus minutieuses n’ont pu faire à aucune époque découvrir ni rudiment d’anthères, ni granu¬ les de pollen fixés sur le stigmate qui de¬ meure frais très long-temps , après l’époque consécutive à la fécondation où il se fane d’ordinaire. (Ad. J.) CÆLENA. ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Phalénides, établi parM. Stephens, et adopté par M. Westwood. Ce genre rentre dans celui d ' Apamea de M. Treitschke. Voyez ce mot. (D.) CÆLIDSA. ins. — Voyez coelidia. *CÆLIIV. ins. — Genre de la famille des Ichneumonides braconides, établi par M. Nees d’Esenbeck [Mon. des lchn. d’Eur.) pour les espèces qui ont l’abdomen séparé du corselet par un long appendice. (C. d’O ) CÆLIOXYS. ins. — Voyez cof.moxys. CÆO CÆEQGEIVLS ou CÆLOGEN1S. MAM. — Voyez COELOGENUS, CQELOGENYS. CÆLOPA. INS. — Voyez COF.LOPA. *CÆIMIA (xatvta, victoire sanglante), ins. — Genre de Coléoptères, famille des Mala- codermes, tribu des Lampyrides, établi par M. Newman ( Enlomol . mugaz., no 24, 1838) sur une seule esp. nommée par lui C. sca- pularis, sans indication de patrie. (D.) CÆNOPTERIS (xocvcç, nouveau ; ttte- ptç, fougère ). bot. foss. — Ce nom a été donné par Bergius à un genre de Fougères , admis par beaucoup d’autres sous celui de Darea, qui lui a été donné par AVilldenow ; mais , conformément à l’opinion de Rob. Brown , la plupart des botanistes ne consi¬ dèrent pas ces plantes comme différant des Asplénium. Voyez ce mot. (Ad. B.) CÆNOTÏIALAMES. bot. cr.— (Lichens.) Voyez C0EN0THALAMES. CÆOMA (xat'w, je brûle), bot. cr. — Le professeur Link , paraissant ne pas vou¬ loir abandonner entièrement l’opinion des anciens, et surtout des agriculteurs, rela¬ tivement à l’origine des Champignons épi- phytes , a donné ce nom aux Uredo et Æci- dium de Persoon. Quelques auteurs ont adopté les idées du célèbre professeur de Berlin; d’autres, au contraire, ont con¬ servé, avec raison, ies anciennes dénomi¬ nations de Persoon. En effet, Link a com¬ mis une erreur en considérant l’enveloppe des spores des Æcidium , qui est un vé¬ ritable péridium, comme un état patho¬ logique de l’épiderme et des cellules sous- épidermiques. La différence d’organisation qui existe entre les genres Uredo et Æci¬ dium est si grande , comme je l'ai démontré dans mon Mémoire sur les Urédinées [Ann. des Sc. nat., janv. 1839), qu’ils n’appartien¬ nent même pas à la même famille, quoique parasites l’un et l’autre , et vivant quelque¬ fois simultanément sur la même feuille. Voyez les mots uredo , testicularia , puc- CINIA, TRIPHRAGMIUM, ÆCIDIUM et ENDOPHYL- LUM. (LÉV.) *CÆOMACEÆ. bot. cr. — Famille de Champignons établie par Corda dans ses Ic<>nes, et qui est composée d’un grand nom¬ bre de genres tous très petits , se dévelop¬ pant sur la surface des végétaux ou dans leurs tissus, et dont les spores sont toujours simples. Elle embrasse les genres suivants : CÆO CÆS 17 Cceoma, Lk. ; Uredo , Pers. ; Ustilago, Lk.; Sepedoniurn , Lk. ; Gymnosporium , Corel. ; Melanconium , Lk. ; Cryplosporium, Runze ; Coccularia , Corel.* Coniosporium, Lk. ; My- xosporium, Lk. ; Conioihecium , Cord. ; Dap- sylosporium , Cord.; Fusarium , Lk. ; Fusi- dium, Lk.; Tubercularia , Tode ; Stromaleria, Cord. ; Chroostroma , Cord. ; Melanoslroma , Cord. ; Gloioslroma , Cord. ; Epicoccum , Cord. ; Illosporium , Mart. ; Echinobolryum , Cord., et Physoderma , Wallr. Les caractères de cette famille, si elle doit être conservée , ne conviennent pas à tous les genres : seulement les spores sont im¬ pies ; mais il faut observer qu’elles ne sont pas toutes supportées par une base ou un stroma commun. En effet, dans les g. Fusi- dium , iSepedonium , elles sont fixées à des fi¬ laments , tandis que dans les g. Tubercula¬ ria , Epicoccum , etc. , elles ont un véritable stroma. Mais le plus grand inconvénient qu’elle présente, c’est de ne pas comprendre les g. Puccinia , T riphragmiurn , Phragmi- dium , etc., qui ont avec les Uredo la plus parfaite analogie par leur mode de dévelop¬ pement et par leur structure , et ne dif¬ férant entre eux que par un degré d’organi¬ sation plus ou moins parfait. En effet, dans le g. Uredo , les sporanges ou capsules, qu’on a regardés jusqu’à ce jour comme des spores , sont simples ou uniloculaires ; dans les g. Puccinia , Gymnosporangium , Podi- soma , ils sont bispores ou biloculaires. Ils sont disposés en triangle dans le Triphrag- mium , et sur une série de 4 , 5 , et meme plus, dans le g. Phragmidium , etc. Il y a dans cette petite famille, à laquelle je conserve le nom d 'Urédinèes , et sur laquelle je revien¬ drai plus tard , un enchaînement de carac¬ tères qui ne se rencontre dans aucune au¬ tre , et qui ne permet pas de la diviser en plusieurs, ni de la réunir à d’autres. (Lév.) CÆOMLRLS (xatw, je brûle; ovpd, queue). bot. cr. — Lorsque M. Link rédigea la partie des Champignons de l’édition du Systema naiuroc de Linné que Willdenow a publiée, on reconnut de suite que cette rédaction fut le fruit non seulement d’une grande éru¬ dition, mais encore d’un grand nombre d’ob¬ servations. Dans l’analyse des Urédinées pro¬ prement dites, il vit que le plus grand nom¬ bre des espèces avaient les spores sessiles , et que d’autres au contraire les avaient pour- t. in. vues d’un pédicelle plus ou moins long. Ce fut à ces dernières qu’il donna le nom de Cœo- marus. Ce genre , que Link avait déjà établi ( Obs . myc .) , ne fut cependant pas conservé dans le Systema nalurce, mais bien confondu avec toutes les espèces d’ Uredo etd’sEcidium sous le nom de Cœoma. Plus tard (1830), M. Marchand de Luxembourg, dans un ou¬ vrage très intéressant qu’il a public avec 31. Numan , directeur de l’École vétérinaire des Pays-Bas, sur les propriétés nuisibles que les fourrages peuvent acquérir pour diffé¬ rents animaux domestiques par la produc¬ tion des Cryptogames, a rétabli ce genre sous le nouveau nom de Pucciniola, genre qui ne peut également rester dans la science, puis¬ que les espèces d’ Uredo , excepté celles qui appartiennent à la section des Ustilago , pré¬ sentent des spores pédicellées. Voy. uredo. (Lév.) *CÆPOIUS (xYinopoç , jardinier), uns. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines , tribu des Alticites, créé par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Des 3 espèces qu’il mentionne, une seule est décrite sous le nom de Galleruca sligmula Germ. {Sp., p. 602.) (C.) CÆSALPINIA (A. Césaîpin , médecin, botaniste du xvie siècle), bot. pii. — Genre fort remarquable de la famille des Papilio- nacées, type de la tribu des Cæsalpiniées , créé par Plumier ( Gen. 28, t. 9), et adopté par tous les auteurs qui l’ont suivi. De Can- dolle le divise en 4 sections, auxquelles Yogel en ajoute une 5me ; ce sont : a. IVu- garia, DC.;b.P Brasileltia, DC.; C. Sappania, DC. ; d. Libidibia, DC. ; c. P eltophorum , Yog. Les espèces bien déterminées de ce beau genre sont au nombre d’environ une quin¬ zaine, presque toutes introduites et cultivées dans nos jardins. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux , lç plus ordinairement armés d'aiguillons, croissant dans les parties tro¬ picales de l’Asie , de l’Afrique et de l’Amé¬ rique, à feuilles alternes, abmptipennées , portées sur des rameaux simples ou panicu- lés ; à fleurs jaunes ou jaunâtres, disposées en grappes terminales , dont les pédicelles sont ébractéés à la base. Plusieurs d’entre eux offrent particulièrement un haut degré d’intérêt. Le C. mimosoides Lam., originaire du 3Ialabar, a des feuilles aussi sensibles et aussi contractiles que la Sensitive commune. 2 18 CÆS Le C. Sappan L., des Indes orientales , four¬ nit par son bois , connu vulgairement sous les noms de Bois de Sappan , ou Brésillet des Indes, une belle teinture rouge pour les laines et les cotons. Le C. echinata Lam., du Bré¬ sil , espèce qu’on ne rapporte qu’avec doute à ce genre , fournit également à la teinture ce qu’on appelle dans le commerce le Bré¬ sillet ou Bois de F emambouc. Outre ce pré¬ cieux produit, ses nombreuses fleurs, pana¬ chées de rouge et de jaune, exhalent une odeur suave ; son bois est encore susceptible de recevoir un beau poli. Les principaux ca¬ ractères de ce genre sont : Un tube calici- nal, turbiné-urcéolé, dont le limbe 5-parti, décidu , les lacinies réfléchies , l’inférieure plus grande , concave ; 5 pétales onguicu¬ lés , insérés à la gorge du calice , alter¬ nant avec les lobes de celui-ci ; l’inférieur hétéromorphe, plus vivement coloré. Etami¬ nes 10 , ascendantes , insérées avec les pé¬ tales, aussi longues ou plus longues qu’eux, toutes fertiles, velues à la base. Style ascen¬ dant, non articulé à la base ; stigmate large¬ ment pelté-capité. Légume comprimé, sub- oblong , inerme , ligneux ou spongieux , 2-4-sperme. (G. L.) *CÆSALPI]\IÉES. bot. pu. — Grande tribu de la famille des Légumineuses, carac¬ térisée par une corolle presque régulière, des étamines le plus souvent libres, et un em¬ bryon droit. Voyez légumineuses. (Ad. J.) *CÆSÂREA (nom propre), bot. ph. — Genre formé par Cambessèdes ( Mém. mus., XVIII , 373 , t. 18 ), rapporté avec quelque doute à la famille des Géraniacées , dans laquelle Endlicher(Gen. PL, t. 6052) le place à côté du Vivania , Cuv., dont il est fort voi¬ sin, et en forme une petite tribu dont ce der¬ nier est le type. Ce g. comprend quelques es¬ pèces herbacées du Brésil austral, à tiges ra¬ meuses , garnies de feuilles opposées ou verticillées par quatre à la base des rameaux, très courtement pétiolées, ovales ou longue¬ ment lancéolées , grossièrement dentées en scie ou sinuées , glabriuscules en dessus ou velues-soycuses, couvertes en dessous d’un tomentum d’un blanc pur; à fleurs axillai¬ res, blanches , violettes ou rouges , longue¬ ment pédicellées , et disposées en panicules au sommet des rameaux. (C. L.) '‘CÆSIA ( Fréd. Cæsio, botaniste italien ). bot. ph. — Le père Vellozo avait appliqué à un - arbrisseau du Brésil la dénomination de Cæ¬ sia spinosa, et nous en a laissé une figure dans sa Flora fluminensis (t. III, t. 23). Comme il existe un g. Cæsia, formé par Robert Brown, dans la famille des Liüacées ( Asphodélées), Reissek {vise.) forma d’après cette figure, bien qu’elle soit très médiocre et incomplète, le genre Cormonema. Voy. ce mot. (C. L.) CÆSIE. Cæsia (nom propre), bot. ph. — M. Robert Brown a nommé ainsi un genre de la famille des Liliacées, qui se compose de quelques espèces qui croissent à la Nouvelle- Hollande et à la Tasmanie, et auquel ce sa¬ vant botaniste donne pour caractères : Calice coloré, composé de 6 sépales égaux et étalés, Etamines 6 , attachées à la base des sépa¬ les. Ovaire à 3 loges , contenant chacune 2 ovules redressés et collatéraux. Le fruit est une capsule à 3 loges , rarement unilocu¬ laire par avortement , indéhiscente , conte¬ nant ordinairement une ou deux graines dans chaque loge. Les espèces qui compo¬ sent ce genre sont herbacées, à racine fasci- culée, assez souvent annuelles, à feuilles étroites , et à fleurs disposées en grappes ou en panieuîe. (A. R.) CÆSIO. poiss. — Voyez cæsion. CÆSIOMORE . Cœsiomorus. poiss. — Nom imaginé par M. de Lacépède pour com¬ prendre dans un g. distinct deux Poissons figurés par Commerson , et que le premier de ces deux naturalistes plaçait en même temps dans d’autres genres et sous d’autres espèces), en rapportant à celui-ci les phrases que le voyageur français avait inscrites sur les dessins mêmes des deux Poissons. Ce g, qui, malgré son nom, n'avait aucun rap¬ port avec les Cæsions , n’a pas dû être con¬ servé. C’est parmi les Trachinotes qu’il con¬ vient de ranger les deux Poissons dont il s’agit. Le Cæsiomore Bloch [C. Blochii ) est tellement voisin du Trachinote faucheur de Lacépède , le même que le Scomber falcutus de Forskal , qu’on pourrait les regarder comme identiques. L’autre, le Cæsiomore Bâillon, est un Trachinote également voisin du Trach. faucheur, dont Lacépède avait in¬ scrit la phrase parmi les synonymes de son Caranx glauque, lequel est composé de plu¬ sieurs autres espèces : 1 e Lichia amia, le Ca¬ ranx ascensionis, etc. (Val.) CÆSION. Cæsio. poiss. — Genre de la famille des Ménides , ainsi nommé par CÆS CAF 19 Commerson , qui le croyait voisin des Scombres, et en aurait fait, par conséquent, un Scombéroïde. Lacépéde, en adoptant les idées de Commerson , ajouta à la diagnose des Cæsions des caractères que ces Poissons ne présentent pas. C’est ainsi qu’il a parlé de carènes relevées sur les côtés de la queue, de petites nageoires à deux aiguillons au- devant de l’anale, etc.; nous avons démontré ces erreurs dans notre Ichthyologie. Si Com¬ merson avait eu l'idée de comparer le pois¬ son pourlequelil établissait ce g. àun Picarel ( Spams smaris Lin. J, au lieu de le comparer à un Maquereau , il n’aurait peut-être pas établi ce g. que lui et Lacépéde avaient mal caractérisé. Il comprend aujourd’hui des Poissons sparoides, à corps plus ou moins allongé, plus ou moins haut; à dorsale recu¬ lée au-delà des pectorales ; à bouche peu pro- tractile ; à dents en velours aux mâchoires, et à palais lisse. A l’espèce vue par Commerson, et que Lacépéde avait appelée Cœsion azuror , nous en ajoutons 9 espèces , toutes origi¬ naires de la mer des Indes. Nous retran¬ chons toutefois de ce ,g. le Cœsion poulain de Lacépéde , qui est le même que le Scomber œquula de Forskal , et qui appparlient au groupe des Zées dans la grande division des Scombéroïdes. (Val.) CÆSULIA ( cœsiillœ , ceux qui ont les yeux bleus ; allusion à la couleur des fleurs). bot. ph. — Genre de la famille des Compo¬ sées, tribu des Astéroïdées, et qui a pour ca¬ ractères : Capitules uniflores, réunis en glo- mérules ou en capitule général. Invoîucre formé de deux folioles ou valves carénées , membraneuses, soudées entre elles à la par¬ tie inférieure , et faisant corps avec l’ovaire qu’elles dépassent et qu’elles semblent cou¬ ronner par deux points analogues à ceux des Bidens. Les corolles tubuleuses se di¬ visent en 5 lobes ; les rameaux des styles sont filiformes, glabres et divergents ; les an¬ thères assez raides, et accompagnées à la base de soies lisses. Les fruits, comprimés, man¬ quent d’aigrette, et semblent munis de deux ailes , lesquelles résultent des deux folioles de l’involucre. — Le Cœsulia, dont la place est encore assez incertaine , est une herbe vivace qui croît dans les lieux humides ou les marais du Coromandel ; elle porte des feuilles amplexicaules , linéaires , atténuées aux deux bouts et à l’aisselle desquelles sedé- ! veloppent des capitules sessiles, renfermant des fleurs d’un bleu tendre, dont l’épanouis¬ sement marche du centre à la circonférence , et dénote ainsi une inflorescence terminale. (J. D.) * CÆSULÎÉES. bot. ru. — line des divi¬ sions de la tribu des Inulées (Composées- Astéroïdées) , comprenant le seul genre Cœ¬ sulia. (J. D.) 'CÆT0CAPNÏA. bot. ph. — MM. Link et Otto ont décrit et figuré sous ce nom ( Icônes du Jardin de Berlin, p. 35, t. 18) un g. syn. de B ravoa , de MM. La Llave et Lexarza. P" oy. BRAVOA. (A. R.) CAFÉ. bot. ph. — Nom donné au fruit du Caféier. A la Martinique, on appelle café bâtard le Tetramerium ; à Mascareigne , le Coffea muuriliana , et les graines de Gœrt- neria , et café diable, l’ Lraucana guianensis. CAFÉ AU LAIT. MOLL. — Nom vulg. du Cyprœa camea. CAFÉIER, CAFÉIER ouCAFIER. Cof¬ fea, Lin. bot. ph.— On nomme ainsi des arbris¬ seaux, tous exotiques et des contrées intertro¬ picales, appartenant à la famille des Rubia- cées, et à la Pentandrie monogynie de Linné. Us ont pour caractères génériques : Fleurs sui¬ des pédoncules axillaires. Style à stigmate bifide. Etamines 5, rarement 4. Corolle tu¬ buleuse, ordinairement à 5 divisions, en ayant quelquefois de 4 à 7. Limbe du ca¬ lice très court, presque globuleux, adhérant avec l’ovaire; ce dernier devient un fruit cérasiforme , à deux loges monospermes; les deux noyaux cartilagineux renferment chacun une graine convexe du côté ex¬ terne , plane et avec un sillon longitudinal profond du côté interne. Les feuilles sont opposées, courtement pétiolées , et les sti¬ pules solitaires et entières. On mentionne de 30 à 35 espèces de ce genre , mais 12 ou 15 seulement sont déterminées. Une seule est devenue célèbre par son utilité , parce qu’elle fournit le Café du commerce; c’est le Caféier cultivé , Coffea arabica Lin. , fort joli arbrisseau toujours vert, n’attei¬ gnant que 3 à 15 pieds dans nos serres , et s’élevant quelquefois jusqu’à 40 pieds entre les tropiques. Feuilles opposées, ovales-lan- céolées, aiguës, d’un vert luisant et agréable ; rameaux opposés-croisés ; en juillet et août (dans nos serres). Fleurs axillaires, groupées à l’aisselle des feuilles, blanches ou un peu 20 CAF rosées, odorantes, approchant, pour la forme et l’odeur, de celle du Jasmin d’Espagne ; il leur succède un drupe ombiliqué, de la gros¬ seur d’une petite Cerise, passant successive¬ ment du blanchâtre ou jaunâtre, au vert , au rouge, puis enfin au rouge-brun pres¬ que noirâtre ; la chair en est glaireuse, jau¬ nâtre et d’une saveur douceâtre. Les deux noyaux sont minces et formés par la paroi interne du péricarpe. La graine, d’une con¬ sistance dure , a le périsperme corné , et constitue le Café du commerce. A Bourbon, on en possède une variété moins grande, plus touffue , à feuilles crépues , cultivée depuis 1819 dans les serres du Jardin des Plantes, à Paris, sous le nom de Café-le-Roi. « Le Cafier, dit Raynal, vient originaire¬ ment de la Haute-Éthiopie, où il a été connu de temps immémorial, où il est encore cul¬ tivé avec succès. Son grain est plus gros, un peu plus long, moins vert, et presque aussi parfumé que celui qu’on commença à cueil¬ lir dans l’Arabie, vers la fin du xv^ siècle. On croit communément qu’un moîlach nommé Chadely fut le premier Arabe qui fit usage du Café , dans la vue de se délivrer d’un assoupissement continuel , qui ne lui permettait pas de vaquer convenablement à ses prières nocturnes; ses derviches l’imi¬ tèrent. Des bords de la mer Rouge le Café passa à Médine, à la Mecque, et, par des pè¬ lerins , dans tous les pays mahométans. » Mais le meilleur Café vient toujours de l’Yé¬ men , et particulièrement de Moka, où les Arabes le connaissent sous le nom de Ka- houeh , dont nous avons fait le mot Café. Comment le moîlach Chadely devina-t-il les propriétés du Café? c’est ce que les auteurs racontent de la manière la plus ridicule. Il s’aperçut , disent-ils , que les Chèvres qui avaient brouté les feuilles de cet arbrisseau devenaient plus légères, plus sauteuses que de coutume, et bondissaient dans une sorte d’ivresse qui les tenait éveillées. Il eût été bien plus simple , et surtout plus vraisem¬ blable, de supposer que le moîlach avait ap¬ pris les propriétés de cette boisson de ses voisins les Ethiopiens. Quoiqu’il en soit, l’usage des infusions de Café se répandit très rapidement, à partir du milieu du xvc siècle, dans tout l’Orient, en Syrie, en Arabie, en Egypte, en Turquie, en Perse, dans l’Inde, et jusqu’à Geylan et à Java. Il n’en fut pas de même en Europe, quoique Rauwolff en ait parlé en 1583, dans la relation de ses voyages en Orient, et que Prosper Alpin ait donné la description du Caféier en 1591. Ce fut à Venise, en 1615, qu’on prit du Café pour la première fois en Europe, puis à Marseille en 1654. Ce qu’il y a de singulier, c’est qu’il ne parvint pas à Paris de Marseille , mais directement de l’Orient par le voyageur Thévenot, et seu¬ lement en 1667. A peu près vers la même époque (en 1669), Soliman-Aga, ambassa¬ deur de Mahomet IV à Paris, fit goûter de cette liqueur à quelques courtisans qui la trouvèrent excellente, et l’arménien Paskal, qui accompagnait le diplomate, ouvrit à Pa¬ ris le premier café public. Son établissement ne prospéra pas, et il fut obligé de le trans¬ porter à Londres, où il eut un succès si pro¬ digieux, qu’en 1688 , il y avait dans cette capitale autant de cafés qu’au Caire , selon le botaniste Rav. Cependant, en France, l’usage du Café restait confiné dans quelques maisons de grands seigneurs, lorsqu’une circonstance vint lui donner un très grand développe¬ ment. Les médecins dénoncèrent cette bois¬ son à l’opinion publique , comme extrême¬ ment dangereuse pour la santé, et ils décla¬ rèrent que ce n’était rien autre chose qu’un •poison lent. On connaît le bon mot que cette exagération fournit à Voltaire. Dès que leCafé fut défendu ,tout le monde voulut en prendre, et bientôt Paris n’eut rien à disputer à Con¬ stantinople pour le nombre de ses cafés pu¬ blics. Il est assez remarquable que c’est une cause à peu près semblable qui produisit un pareil effet dans cette capitale de l’empire turc. Au milieu du xvir siècle, le grand vizir Kuproli se transporta, déguisé comme leGia- far des Mille et une Aruits, dans les princi¬ paux cafés de Constantinople. Il y trouva une fouie de gens mécontents, qui, persua¬ dés que les affaires du gouvernement sont en effet celles de chaque particulier, s’en en¬ tretenaient avec chaleur, et censuraient avec une hardiesse extrême la conduite des gé¬ néraux et des ministres. Il passa de là dans les tavernes où l’on vendait du vin , et les trouva remplies de gens simples et de sol¬ dats qui s’enivraient sans dire un seul mot sur la politique. Ces derniers établissements lui parurent devoir être tolérés , mais il fi t CA F CAF fermer les premiers, défendit rigoureuse¬ ment l’usage du Café, et fit déclarer par le Muphti que cette boisson était comprise dans la loi de Mahomet, qui défend les liqueurs fortes. C’en fut assez pour en populariser l’usage à Constantinople. Pendant long-temps l’Europe fut tribu¬ taire de l’Arabie pour le commerce du Café, et les Hollandais furent les premiers qui pensèrent à le cultiver eux-mêmes dans leur colonie de Batavia, d’où ils en envoyèrent quelques plants dans leur jardin botanique d’Amsterdam. Ce ne fut qu’au commence¬ ment du siècle dernier , sous le règne de Louis XIY, qu'un plan de ce précieux ar¬ buste fut transporté de Hollande au Jardin du Pioi, à Paris, où l’on parvint à le multi¬ plier dans les serres chaudes , simplement comme objet de curiosité. Ce fut là que le capitaine Declieux en prit trois pieds pour les transporter à la Martinique, dans l’espé¬ rance de les multiplier, et d’en enrichir nos colonies en en répandant la culture. La tra¬ versée fut périlleuse et longue , au point qu’on fut forcé de ménager l’eau, et de mettre l’équipage et les officiers à la demi-ration. Declieux, prévoyant sans doute les immenses résultats que devait avoir la mission dont il s’était chargé , aima mieux se priver d’eau que d’en laisser manquer ses plantes. Néan¬ moins , malgré tous ses soins, il en perdit deux pendant la route, et n’arriva à la Mar¬ tinique qu’avec un seul Caféier. C’est de ce pied que sont sorties toutes les vastes planta¬ tions qui couvrent aujourd’hui les Antilles et les contrées chaudes du continent améri¬ cain. En moins d’un siècle, la culture 'du Café devint une source si considérable de richesses pour nos colonies que, dès 1776, on évaluait à 33 millions de livres de Café la quantité que la seule partie française de Saint-Domingue exportait en France. Si l’on joint à cette estimation ce que nous recevions de nos autres colonies , et ce qui était expédié en Europe de toutes les îles anglaises, danoises, hollandaises et es¬ pagnoles, on arrive à cette conséquence que le sucre seul a pu rivaliser d’importance commerciale avec le Café. Il en est du Café comme de plusieurs au¬ tres productions de la nature: le terrain , le climat, la température, ont sur ses qualités une très grande influence, d’où il résulte 21 que chaque contrée en produit avec une qualité spéciale plus ou moins recherchée. Le plus estimé vient de Moka, et se reconnaît facilement à ses grains petits et ronds. Cette forme leur vient de ce que, par une singu¬ larité assez remarquable, une des graines avorte presque constamment dans ces con¬ trées, et celle qui reste s’arrondit dans la pulpe du fruit. C’est le même phénomène physiolo¬ gique que celui qui fait distinguer les Mar¬ rons de Lyon des Châtaignes de tous les au¬ tres pays. Après le Moka viennent trois sor¬ tes de Cafés qui se disputent le second rang : l’un est celui de Java, le second celui de Bour¬ bon, le troisième celui de Cayenne; mais ce dernier est peu connu en Europe, parce que, jusqu’à présent, les Américains ont con¬ sommé presque tout ce que cette colonie a pu produire. Le Café de la Martinique est particuliérement estimé, et môme beau¬ coup de personnes le préfèrent à celui de Bourbon ; enfin, vient le Café de Saint-Do¬ mingue et des autres îles sous le vent. L’usage du Café est aujourd’hui tellement répandu dans toutes les classes de la société qu’il serait oiseux de parler ici du plaisir que procurent son parfum agréable et sa saveur si recherchée. Quoi qu’on en dise, toute ma¬ nière de le préparer est bonne, excepté celle de le faire bouillir dans l’eau , parce que , dans ce cas , le plus délicat de son arôme s’échappe par la vaporisation. La graine de Café cru n’est douée d’aucun parfum, et n’of¬ fre qu’une saveur herbacée peu agréable; il est constaté aujourd’hui qu’en cet état il possède des propriétés fébrifuges, quoiqu’il soit peu ou point employé en médecine. C’est la torréfaction qui lui donne son arôme suave et sa délicieuse saveur, en dévelop¬ pant deux de ces principes extractifs, l’un nommé Caféine par les chimistes , l’autre consistant en une huile empyreumatique particulière. Si on laisse trop brûler le Café, ces deux principes disparaissent, le premier par la carbonisation, l’autre par l’évapora¬ tion, et il perd à la fois toutes ses qualités. Considéré sous le rapport hygiénique, il est certain que le Café , même quand on en abuse jusqu’à un certain point, n’a aucune des propriétés malfaisantes que lui attri¬ buaient les anciens médecins. Il est tonique, stimulant, favorise la digestion et les sécré¬ tions ; il excite les facultés intellectuelles 22 CAF CAI sans trop les exalter ; il neutralise en partie les effets des boissons spirilueuses , et peut même être employé avantageusement dans les empoisonnements par les narcotiques , et particulièrement contre l’opium. Cepen¬ dant, il ne convient bien qu’aux tempéra¬ ments froids et aux personnes replètes; celles qui ont la constitution délicate, ner¬ veuse ou bilieuse, doivent s’en abstenir. En France, on ne peut cultiver le Caféier que pour orner les serres chaudes, d’où il ne sort que pendant les plus fortes chaleurs de l’été. On le plante en caisse, dans une bonne terre à Orangers, et l’on a soin de le placer dans un endroit bien aéré, afin d’éviter l’attaque des Cochenilles. On l’arrose fréquemment en été, très modérément en hiver, et on le change de vase tous les ans ou au plus tard tous les deux ans, afin de lui donner de la nouvelle terre. Il fleurit très bien et produit des grai¬ nes parfaites , qu’on sème aussitôt leur maturité dans de petits pots enfoncés dans la tannée d’une couche chaude. Partout où le Café peut se cultiver utile¬ ment on lui donne les soins dont nous al¬ lons parler. Il lui faut surtout un climat particulier, où la température ne descende jamais au-dessous de 10 degrés, et ne monte que rarement au-dessus de 25 à 30. Il se plaît sur le penchant des montagnes ombra¬ gées, à l’exposition du levant , dans un sol plutôt un peu humide que trop sec, et dans les localités non soumises aux vents de mer. Il réussit surtout admirablement dans les terres vierges nouvellement défrichées. On le sème en pépinière , dans un bon terrain, et les graines lèvent un mois ou six semai¬ nes après ; on leur donne les soins ordinaires pendant un an ou quinze mois, et ordinai¬ rement les jeunes plants sont alors assez forts pour être transplantés à demeure, dans des trous préparés pour les recevoir à la distance de 2 à 4 mètres les uns des autres et disposés en quinconce. On les défend con¬ tre l’effort des vents qui ébranleraient leurs racines , l’on tient la terre nette de toutes les plantes parasites , et l’on remplace avec soin les plants malades ou mal venus par d’autres plus vigoureux qu’on prend dans la pépinière. Trois ou quatre ans après la plantation, les Caféiers commencent à don¬ ner des fruits. C’est alors qu’on leur fait su¬ bir une opération pour arrêter la sève, la forcer à se jeter dans les branches latérales r les mettre à fruits , et en rendre la récolte plus facile à cueillir ; elle consiste à étèler les arbrisseaux , à la hauteur de 1 mètre ou 1 111 ,30 si l’on a planté les pieds à 2 mètres d’intervalle, ou à 2 mètres de hau¬ teur si on les a plantés à 3 ou 4 mètres les uns des autres. Les Caféiers fleurissent pendant tout le cours de l’année; mais c’est principale¬ ment au printemps et en automne qu’ils se couvrent d’un plus grand nombre de fleurs. Les fruits mûrissent quatre mois après l’é¬ closion des fleurs qui les ont produits, et sont cueillis à la main à mesure qu’ils entrent en maturité, d’où il résulte que la récolte dure à peu près toute l’année. Avant de livrer les graines du Café au commerce, il faut les débarrasser de la pulpe qui les entoure, et pour cela on em¬ ploie, selon les pays, des procédés différents. Les uns réunissent les fruits en tas , au so¬ leil, et les remuent chaque jour jusqu’à par¬ faite dessiccation , afin d’éviter la fermenta¬ tion. D’autres les font macérer dans l’eau pendant 24 ou 48 heures avant de les faire sécher, etc., etc. ; mais la meilleure méthode est celle qu’on nomme grager, et qui four¬ nit le Café connu dans le commerce sous le nom de Café gragé ou Café fin vert. Elle con¬ siste à faire passer les fruits nouvellement cueillis sous la meule d’un gruge , sorte de moulin à décortiquer , qui sépare la graine de sa pulpe sans enlever la pellicule mince qui lui sert d’enveloppe immédiate. On fait ensuite sécher les graines au soleil, qui leur donne une teinte verdâtre. Comme nous l’avons dit, il existe encore un assez grand nombre d’espèces de Caféiers, mais aucune ne fournit des grains ayant les propriétés du Caféier cultivé. (Boit.) CAFÉINE, chim. — Voyez caféier. *CAFIUS (xocep/w, je respire?), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Bra- chélytres, tribu des Staphylinides, établi par Leach , mais non adopté par M. Erichson , qui en rapporte les espèces au g. Othius du même auteur. (O.) CAFFRE (Levaill. Afriq. 6). ois. — Sy¬ nonyme de Falco vulturinus, esp. du genre Aigle-Pêcheur. CAICAS (les Caicas). ois.— C’est, dans le Traité de M. Lesson, une de ses sections dans CAI CA.I •23 les Perroquets à queue médiocre régulière¬ ment carrée. Voyez perroquet. (Lafr.) CAIDBEJA , Forsk. ( nom vernaculaire). bot. ph. — Synonyme de Forskolea. (C. L.) CAÏEU et non CAYEU, bot. — Voyez BULBE. CAILLE. Coturnix. ois. — Section du genre Perdrix. Voyez ce mot. (Lafr.) CAILLEROT. bot. ph. — Nom vulgaire du Viorne obier. CAILLERAIT. bot. ph. — Nom vulgaire des espèces du genre Galium. CAILLETOT. poiss. — Nom vulgaire du jeune Turbot en Normandie. CAILLETTE, ois. — Nom vulgaire du Pétrel. CAILLEE TASSART. Cathoessus. poiss. — Nom vulgaire d’un poisson des Antilles, qui y est aussi nommé Savalle, et dont on a fait le genre Mégalope. M. Cuvier a em¬ ployé cette dénomination pour un genre de la famille des Clupéoïdes très voisin des Harengs , et s’en distinguant parce que le dernier rayon de la dorsale se prolonge en filet plus ou moins long. D’ailleurs leur bouche n’a pas de dents, ce qui les distin¬ gue des Mégalopes, dont la bouche est den¬ tée. On peut séparer aussi les Cailleux Tas- sarts en deux groupes : Des espèces ont le museau court et la lèvre supérieure échan- crée comme les Aloses ; d’autres ont le mu¬ seau prolongé et saillant comme les An¬ chois. On trouve de ces Poissons dans les mers de l’Inde ou d’Amérique. Je crois que ce genre de Cuvier subira des modifi¬ cations que je ferai connaître dans mon histoire de la famille des Clupées, quand j’aurai revu ces espèces. (Val.) *CAILLIÆA (Caillié, voyageur français en Afrique), bot. ph. — Genre de la famille des Mimosées, tribu des Acaciées, formé par Guillemin et Perrotet ( Flor . Seneg. , I, 239 ) , et renfermant quelques arbrisseaux croissant dans l’Asie et l’Afrique tropicales. Ce genre a pour synonymes le Dichroslachys de Wight et Arnott, et les deux principales espèces sont le Mimosa cinerea L. , et le Desmanihus trichostachys DC. (C. L.) CAILLOU, géol. — Voyez silex. CAILLOU ROULÉ. géol. — On nomme ainsi tout fragment de roche dure, quelle que soit sa nature minéralogique, qui a été évi¬ demment usé et arrondi par l’action prolon¬ gée des eaux. C’est au frottement les uns contre les autres des divers fragments que les eaux courantes ou les vagues de la mer mettent en mouvement, qu’est due la for¬ mation des Cailloux roulés. On donne plus particulièrement le nom de Galets à ceux des Cailloux roulés qui doivent leur forme au flux et au reflux de la mer sur les rivages. On ne devrait donner le nom de Cailloux roulés qu’aux fragments arrondis de Silex (ou Caillou), et réserver le mot Galets pour dé¬ signer d’une manière générale toutes les pierres roulées, quelle que soit leur nature minéralogique. Voyez silex et galets. Lorsque les Cailloux roulés sont réunis par un ciment, ils forment des Poudingues. (C. P.) CAÏMAN. rept. — V oyez crocodile. *CAIMANS. rept. — M. de Blain ville a donné ce nom à une famille de Reptiles émy- dosauriens, comprenant ceux dont le museau est large et court. CASIIIAA , Steph. ois. — C’est , dans la List ofthe généra de Gray, un synonyme de Sarkidiornis , Eyt. , ayant pour type Y Oie bronzée ou de la côte de Coromandel , Anas melanotus Buff. ( Enl . 937 ). Voyez anati- gralle. (Lafr.) *CAJANÉES. bot. pii. — Une des sections établies dans la grande tribu des Papiliona- cées de la famille des Légumineuses. Voyez ce mot. (Ad. J.) CAJ ANUS. Cajan, Adans. (nom vernacu¬ laire). bot. pii. — Genre de la famille des Papilionacées, type de la tribu des Cajanées , formé par De Candolle sur le Cylisus cajan de Linné. Il ne renferme encore que deux espèces , le C. bicolor DC. , qui est cette dernière, et le C. flavus DC. ( Cylisus pseu- docajan de Jacquin), toutes deux exotiques, l’une de l’Amérique, et l’autre de l’Asie tro¬ picale , et cultivées dans nos serres d’Eu¬ rope. Ce sont des arbrisseaux dressés, pu- bescents, et comme veloutés, à feuilles pen- nées-trifoliolées , dont les folioles ovales- lancéolées-mucronées ;à stipelleseourtement subulées; à stipules lancéolées; à fleurs sim¬ plement jaunes ou maculées de pourpre , disposées en grappes axillaires, pédonculées, corymbiformes, et portées par des pédicelles géminés , sortant de bractées oblongues- 1 an cédées ; à légumes hérissés, pubesccnts. (C. L.) 24 CAK CAL CAJEPUT ( cajupuia , nom malais de celle substance), bot. — Huile verdâtre, très vo¬ latile, d’une odeur pénétrante assez sembla¬ ble à un mélange d’essence de Térébenthine, de Camphre, de Menthe et de Rose, obtenue par la distillation des feuilles du Melaleuca leucodendron. On avait avancé sans preuves suffisantes que cette huile a la propriété d’é¬ loigner des collections d’histoire naturelle les Insectes qui les dévorent ; mais on a des exemples de l’inutilité de ce moyen. Les na¬ turels des Moluques l’imprègnent de la fu¬ mée de Benjoin , et s’en servent comme de pommade. Dans notre matière médicale , l’huile de Cajeput est réputée stimulante, sudorifique et antispasmodique. (C. d’O.) *CAJOPHORA (xouw, je brûle ; «popoç, por¬ teur ; allusion à la douleur que cause la piqûre des poils de ces plantes), bot. pu. — Genre de la famille des Loasacées, formé par Presl ( Rel . hcenk ., II, 41, t. 56), et comprenant quelques espèces indigènes du Pérou et du Chili. Ce sont des plantes herbacées, an¬ nuelles ou vivaces, rameuses, souvent vo- lubiles et hérissées de poils raides et tu- bulés, dont la piqûre cause des ampoules douloureuses. Les feuilles en sont opposées, lobées ou bipinnatifides , éstipulées ; les pédoncules axillaires ou terminaux, uniflo- res, solitaires. Les fleurs sont jaunes, brac- téées. On cultive assez souvent dans les jar¬ dins le C. laterilia G. D. (Loasa laterilia, Bot. mag.) (C. L.) CAJOU, CAJU, CAZOU et CAZE. bot. ph. — Noms malais servant à désigner les arbres en général et le bois qu’on en retire. Les noirs transportés dans nos colonies y ont introduit ces noms, qui, joints à une épithète, constituent l’appellation vulgaire de plusieurs végétaux arbores¬ cents. On retrouve dans la langue madé- casse, mais avec une aspiration qui les dé¬ figure un peu, les noms de Cazou et de Caze, pris dans la même acception. (C. d’O.) 'CA. J U PU TI , Adans. Farn., II (nom ver¬ naculaire). bot. ph. — Synonyme de Mela¬ leuca. (C. L.) CAKILE (nom arabe de plusieurs espè¬ ces de ce genre), bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Crucifères , type de la tribu des Cakilinées, formé par Tournefort ( Insi ., 483), et renfermant un certain nombre d’es¬ pèces, croissant en Europe et en Amérique, en-deçà du tropique du cancer. Toutes sont herbacées, annuelles, glabres, rameuses, à feuilles pinnatifides ou dentées ; à fleurs blanches ou purpurescentes , en grappes dressées, oppositifoliées et terminales; à pé- dicelles ébractéés, filiformes ; silicule lomen- tacée , bi-arliculée, comprimée. On en cul¬ tive quelques unes dans les jardins d’Eu¬ rope: ce sont entre autres les C. mariiima et americàna. (C. L.) ‘CAKILIiVÉES. bot. ph. — Une des tri¬ bus établies par M. De Candolle dans la fa¬ mille des Crucifères ( voyez ce mot), et ayant pour type le g. Cakile. (Ad. J.) CALABURA , Pluk. (nom vernaculaire). bot. ph. — Synonyme de Munlingia , Plum. (C. L.) CAL ADÉNIE . Caladenia ( xc/.loç , beau; ocov7v, glande), bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Orchidées , tribu des Aréthusées , établi par Rob. Brown ( Prodr ., 1 , 323) , et adopté par tous les botanistes subséquents. Il se compose aujourd’hui d’une trentaine d’espèces, toutes originaires de la Nouvelle- Hollande. Ce sont des plantes toutes terres¬ tres, à racine tuberculeuse, portant des feuilles radicales ordinairement étroites , et des fleurs solitaires sur une hampe radi¬ cale. Leur calice est comme bilabié/toul cou¬ vert de glandes. Le sépale supérieur est dressé , les latéraux recouvrent souvent le labelle, ou, réunis aux deux inférieurs, con¬ stituent la lèvre inférieure. Le labelle est onguiculé, concave, simple, ou trilobé. L’anthère renferme 4 masses polliniques bilobées. (A. R.) CALADIÉES. bot. ph. — L’une des tri¬ bus établies dans la famille des Aroïdées. Elle se subdivise en 2 sous-tribus: 1 o les colocasiées, contenant les genres Remusa- lia, Colocasia , Caladium , Peltandra , Xan- thosoma, Aconlias , Syngoniam et Culcasia ; 2° les phi loden dre es , composées unique¬ ment du genre Philodendron. F oyez aroi- DÉES. (A. R.) CALADION. Caladium ( légère altéra¬ tion de xaAaGtov , sorte de petite corbeille ; forme des spathes). bot. ph. — Type de la tribu des Caladiées , dans la famille des Aroïdées. Ce genre , établi par Ventenat ( Jard . de Cels, t. 50) et adopté par MM. Schott et Endlicher (. Melet . 18), qui en ont cir¬ conscrit les limites, peut être ainsi dé- CAL 25 CAL fini : Spathe droite et roulée. Spadice an- drogyne. Etamines nombreuses, couvrant toute la partie supérieure du spadice. Elles se composent d’une écaille peltée, portée par un axe très épais, autour duquel sont soudées plusieurs anthères uniloculaires , s’ouvrant par un pore terminal. Les éta¬ mines les plus inférieures sont avortées et squammiformes. Les pistils, nombreux, oc¬ cupent la partie inférieure du spadice. Ils se composent d’un ovaire à deux loges , contenant chacune de deux à quatre ovu¬ les attachés à la cloison et' redressés. Le fruit est une baie à une ou deux loges, con- tenantun petit nombre degraines. MM. Schott et Endlicher ne laissent dans ce genre qu’une seule des espèces qui y avaient été rappor¬ tées, savoir le Caladium bicolor \e nt., figuré dans l’Atlas de ce Dictionnaire, Monocotylé- dones, pl. 2. Ils en décrivent deux autres nouvelles. Ce sont toutes des plantes viva¬ ces, à feuilles généralement peltées et à spa¬ the blanche. Toutes trois sont originaires d’Amérique. (A. R.) 'CALAIS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, subdivision des Elatérides. M. Delaporte , qui a créé ce genre ( Revue Silbermann , t. IY, p. 9), l’a séparé du genre Alaus, près duquel il devra être placé. Les Calais ont les antennes plus courtes et le cor¬ selet dépourvu de taches ocellées ; il cite 3 espèces des Indes orientales : les A. spe- ciosus , iricolor et lacleus de Fab. , et décrit 2 espèces du Sénégal comme appartenant à son genre. (C.) *CALAÏ$ (nom mythologique), bot. ph. — M. De Candolle a créé ce g. , qui fait partie des Composées-Chicoracées , sur quelques plantes de la Californie, qui ont pour carac¬ tères : Capitules multillores. Involucre dou¬ ble : l’extérieur plus court, sous forme de ca- licule à 3-G folioles; l’intérieur cylindracé, composé de 10 à 12 écailles disposées sur deux rangs. Le réceptacle, dépourvu de pail¬ lettes , porte des fleurs qui reposent sur des fruits cylindriques, atténués au sommet, et couronnés par une aigrette formée de 5 pail¬ lettes dilatées et scarieuses à la base, s’enve¬ loppant réciproquement à la manière des lobes d’une corolle à préfloraison tordue, et terminées chacune par une sorte de soie rude et dressée. (J. D.) CALAMAGROSTÏDE. Culamagrostis 'x«- /ap.aypwaTt; , sorte de roseau). BOT. Pli. — Famille des Graminées , tribu des Arundi- nacées. Ce genre, assez nombreux en espè¬ ces, a été primitivement proposé par Adan- son et adopté depuis par presque tous les agrostographes. Il comprend les espèces du genre Arundo de Linné, dont les épillets sont unifiores. Les valves de la lépicène, membraneuses et très allongées , sont plus longues que la fleur. Les paille! tes de la glume sont environnées à leur base de très longs poils disposés en bouquets; l’infé¬ rieure porte une arête qui naît de son dos ou de son sommet; très rarement cette arête manque. Les étamines sont au nombre de 3. Le fruit est une cariopse glabre. Les espèces de ce genre, au nombre d’en¬ viron une douzaine, sont des plantes viva¬ ces, à épillets pédicellés et disposés en pa- nicule. Presque toutes sont originaires d’Eu¬ rope ou de l’Amérique du Nord. Celles qu’on rencontre le plus communément en France sont les C. epigeios Roth., C. lan- ceolaia Roth., C. lüiorea DC., qui croissent dans les prés ou sur le bord de la mer. (A. R.) * C A L A M A N T 1 1 U S (xaWoç, roseau; à'v- Goç, sorte de petit oiseau), ois. — Genre formé par M. Gouid pour recevoir 2 espèces de Farlouzes ou plutôt de Cysticoles des roseaux de la Nouvelle-Hollande. Il est synonyme du genre Praticola de Swainson. Voyez cysti- COLE. (LAFR.) *CALAMAR3A, Dillen. ( calamus , roseau). bot. cr. — Synonyme d ’Jsoeies, Linn. * CAL AMARRE. Calama via ( calamus , plume, fétu), reft.— Genre d’Ophidiens éta¬ bli par Roié (J sis, 1826), et qui a été subdivisé depuis ; aussi est-il, pour MM. Duméril etBi- bron , le type d’une petite famille de la sec¬ tion des Xiphodontes, et qu’ils nomment Calamariens. Les caractères assignés aux Calarnaria par ces naturalistes sont les sui¬ vants : Scutelles nasales excessivement pe¬ tites ; pas de frontales antérieures ni de frê¬ naie. Ils en indiquent trois espèces, et entre autres le Coluber calarnaria de Linné. (P. G.) *CALAMARIÉES. Calamariœ. bot. pii. et cr. — Linné avait donné ce nom à une fa¬ mille de Monocotyiédonés , comprenant les genres aujourd’hui classés dans les Cypéra- 1 cées ; mais il y avait introduit avec doute V t. m. 26 CAL les genres eus, Schenchzeria et Flayelluria, qui appartiennent aux Alismacées et aux Joncées. Endlicher a désigné sous ce nom la sixième classe de sa méthode qui comprend l’unique famille des Équisétacées , renfermant le g. Equisetum , L., et le g. Calamites, Suck., son représentant probable à l'état fossile. (G. d’O. ) 'CALAMARIE1V8. rept. — Les Calama- riens , dont Boié faisait un seul genre, sont de petits Serpents de l’Inde appartenant à la section des Ophidiens-Xiphodontes de MM.Du- méril et Bibron, et que ces naturalistes, dans leur traité d’Erpétologie, élèvent au rang de famille, en leur reconnaissant pour carac¬ tères : Dents maxillaires supérieures assez fortes, comprimées, très pointues au sommet, recourbées en arrière dès leur base ; les pre¬ mières moins coniques que les suivantes, et les dernières les plus courtes de toutes. MM. Duméril et Bibron portent à trois le nombre des genres de cette petite famille : ce sont les Calarnaria , Carphophis et Carpho- phiops. (P. G.) CALAMÉES. Calameœ. bot. ph. — Kunth et Martius ont donné ce nom à une tribu de la famille des Palmiers , ayant pour] type le g. Calamus. CALAMENT. bot. ph. — Nom vulgaire d’une espèce du genre Mélisse. *CALAMIDES. Calamides. folyp. — Nom donné par Latreille à une famille de la classe des Polypes ayant le corps en forme de tuyau de plume. ’ G VL A AI S F OR Al E . Calamiformis ( cala¬ mus, plum e; forma, forme), bot. pu. — Cette épithète, employée en histoire naturelle, sert à désigner les parties des animaux ou des plantes ayant la forme d’un tuyau de plume. Tels sont le corps des Pennatules et uneus- pèce du genre Mesembryanthemum , dont les feuilles sont grêles et longues. (G. d’O.) CAL AMIN A ( xa}y:p.Y], chaume), bot. ph. — Famille des Graminées. Le genre ainsi nommé par Palisot de Beauvois n’a pas été généralement adopté. Il comprend des es¬ pèces rangées dans les genres Anthistiria et Apluda. (A. R.) CALAMINE. Calamina. min. — On adonné le nom de Calamines ou Pierres calaminaires à des masses compactes , concrétionnées ou terreuses, souvent cellulaires , comme ver¬ moulues, et formées en très grande partie de CAL silicate de Zinc, entremêlé souvent de car¬ bonate du même métal. Ges pierres consti¬ tuent le minerai de Zinc le plus important par l’abondance de ses gîtes et la facilité de son exploitation. Elles se présentent en amas considérables au milieu des calcaires de sédiments secondaires, depuis le terrain houiller jusqu’aux étages jurassiques. Les principaux gîtes de Calamine sont ceux de la Haute-Silésie, des pays de Limbourg et de Juliers, aux environs d’Aix-la-Chapelle, de la Carinthie, et du Derbyshire en Angle¬ terre. On n’employait autrefois ce minerai que pour convertir le Cuivre rouge en lai¬ ton ; maintenant on s’en sert à Liège pour préparer le Zinc métallique , qu’on est parvenu à laminer et à tirer à la filière , et qu’on substitue au Plomb pour le dou¬ blage des baignoires, des réservoirs, etc., et pour la couverture des édifices. Voyez zinc. Le nom de Calamine, emprunté à l'art de la métallurgie , est employé par plusieurs minéralogistes comme nom spécifique, et désigne alors exclusivement ie silicate de Zinc, qui forme la base des pierres calami¬ naires. Voyez SILICATES. (DEL.) *C ALAMINTIîA , Mœnch et Koch (xoda- p.i'vÔ/), l’herbe aux chats), bot. ph. — Syno¬ nyme et section du genre Melissa, L. et Benth. (C. L.) CALA MITA (diminutif de calamus , ro¬ seau ; allusion à l’habitat), rept. — Nom scientifique du g. Rainette. CALAMITE. Calamita ( xaàctylq , tige de roseau), polyp. foss. — Gueltard a, dans ses Mémoires, donné ce nom à desCaryophyllées fossiles semblables à des tuyaux réunis ; tel est le Caryophyllea musicalis. CALA MITE A ( par analogie avec Cala¬ mites). bot. foss. — Sous ce nom , M. Cotta {die Dendrolahen, p. 68) a désigné des tiges pétrifiées, d’une structure très remarquable , qu’il présumait appartenir aux liges des ter¬ rains houiîlers connus depuis long-temps sous le nom de Calamites. Quelques indices d’articulations transversales et la disposition des stries à la surface extérieure établis— ! saient cette probabilité. Depuis, des échan- j tillons plus étendus, que j’ai recueillis dans | les houillères de Saint-Bérain, m’ont montré ces articulations d’une manière très pronon¬ cée , et une surface extérieure très analogue à celle des noyaux, dépouillés de leur écorce CAL CAL 27 charbonneuse , de certaines espèces de Cala¬ mites, telles que le Calamites pachyderma Hist. véy. foss., I, pl. 22). Mais quoique la structure intime de ces tiges soit bien con¬ servée, leur opacité s’oppose à ce qu’on étu¬ die les détails de leurorganisation. Leséchan- tillons observés en premier par M. Cotta , et trouvés en Saxe aux environs de Schemnitz, sont au contraire sil icifîés , et peuvent être soumis à une étude approfondie : c’est ce qu’a fait dernièrement le docteur Alexandre Petzholdt, dans un opuscule très intéres¬ sant, intitulé: Ueber Calamitea, e te. (Dresde, 1841 ). Dans ce même travail , ce savant a fait connaître l’organisation des Calamites proprement dites, telle qu’elle est conservée à l’état charbonné dans quelques Calamites ordinaires des terrains houillers, dans les¬ quelles le centre est occupé par un dépôt non organisé. Celte partie, que M. Petzholdt considère comme formant les parois tout en¬ tières d’une tige fîstuleuse, me paraîtrait plutôt correspondre à sa partie corticale seu¬ lement. Mais on peut encore se demander s’il est certain que les Calamitea ne soient que la partie intérieure des Calamites , dont les tissus ligneux et vasculaires auraient été conservés par la pétrification, et si les Cala¬ mites sont bien les mêmes tiges dans les¬ quelles, par suite d’autres circonstances dans le mode de conservation , l’axe ligneux au¬ rait été entièrement détruit, tandis qu’au contraire , l’écorce seule aurait été con¬ servée. En examinant celte question avec atten¬ tion , on est conduit à la résoudre affirmati¬ vement et à considérer les Calamitea comme les axes ligneux des Calamites , ou au moins de certaines espèces de Calamites , proba¬ blement des espèces à écorce charbonneuse épaisse, et à stries longitudinales très mar¬ quées sur le noyau intérieur, peu apparentes au contraire extérieurement, telles que les Calamites pachyderma , approximatif , nodo- sus. Peut-être les Calamites à écorce mince, a stries longitudinales moins prononcées sur le noyau intérieur, à tubercules articulaires très marqués, constituent- elles un autre groupe renfermant des espèces moins li¬ gneuses, et peut-être même des plantes d’une organisation très différente. Je dois , du reste , faire observer que plusieurs des tiges fossiles désignées sous ce nom par M. Cotta , se rapportent probable¬ ment à des végétaux d’autres familles. Ainsi ses Calamitea concentrica et lineata paraî¬ traient plutôt se rapporter à des bois de Co- • nifères , tels que ceux qu’on rencontre assez fréquemment dans les mêmes terrains ; les Calamitea striata et bistriala, mais surtout la première de ces espèces, doivent au contraire être considérées comme types de ce genre. C’est également sur le Calamitea striata qu’ont été faites les observations d’anatomie microscopiques de MM. Petzholdt et Unger, et les Calamitea transformées en carbonate de Fer, que j’ai recueillies dans les terrains houil¬ lers de Saint-Bérain (département de Saône- et-Loire), me paraissent aussi se rapporter à cette espèce , ou n’en différer que très légè¬ rement. Ce sont donc les tiges de cette espèce que je vais faire connaître avec plus de détail , et le genre Calamitea ne devra com¬ prendre que les tiges pétrifiées qui offriront une organisation analogue. Ces tiges ont une moelle centrale très vo¬ lumineuse, souvent aplatie, elliptique ou li¬ néaire, suivant le degré de pression que la tige a subi. Le tissu cellulaire qui remplis¬ sait cette partie centrale doit avoir été plus ou moins complètement détruit par cette pression, et par suite de son altération plus facile; cependant, M. Petzholdt a reconnu son existence , et constaté que le centre de la tige n’était pas entièrement occupé par une vaste lacune. Autour de cette moelle , dans la position qu’occupe l’étui médullaire des plantes dicotylédones, se trouve une série de petites lacunes tubuleuses , cylindriques , complètement distinctes de la zone ligneuse qui entoure la moelle. Ce cylindre ligneux, souvent fort épais et très régulier, qui s’é¬ tend depuis la moelle jusqu’à la surface ex¬ terne des échantillons, et dans les morceaux de Saint-Bérain , jusqu’à l’enveloppe char- bonnée représentant l’écorce de ces tiges, est composé de bandes rayonnantes alter¬ natives, très régulières, d’aspect et de cou¬ leurs en général très différents, d’une lar¬ geur à peu près semblable dans le Calamitea striata , alternativement larges et étroites dans le Calamitea bistriala. Ces lames rayon¬ nantes, qui se continuent dans toute la lon¬ gueur de la tige d’une articulation à une autre sans interruption , sembleraient au 28 CAL CAL ■ retnier aspect résulter de l’alternance de faisceaux ligneux et de rayons médullaires celluleux , très larges , comme ceux des Poivres , des Ménispermées , etc. Cepen¬ dant l’étude microscopique démontre que ces lames rayonnantes alternatives sont for¬ mées, les unes et les autres , d’un tissu al¬ longé, dirigé parallèlement à l’axe delà tige, séparées par des rayons médullaires étroits, interrompus, et composés de petites cellules quadrilatères , comme celles qui consti¬ tuent en général ces parties. Mais, abstrac¬ tion faite de ces rayons médullaires étroits et peu apparents , ces lames rayonnantes sont chacune composées d’un seul tissu ; les unes de fibres ligneuses , à parois épaisses, lisses, sans stries, ni ponctuations , et d’un [dus petit diamètre ; les autres de vais¬ seaux rayés , ou plutôt de ces fibres rayées transversalement qui constituent tout le système vasculaire des Fougères, de certai¬ nes Cycadées , etc. Ces fibres rayées ont un plus grand diamètre que les fibres ligneuses qui composent les autres lames rayonnantes; leur coupe transversale est à peu près quadri¬ latère, et leurs parois sont beaucoup moins épaisses ; la nature de ces fibres ou vais¬ seaux rayés est tout-à-fait semblable à celle des parties vasculaires des Sigillaria , des Sligmaria , des Lepidodendron et des Psaro- nius. Elles sont en outre disposées comme dans le Sigillaria elegans et le Sligmaria fi- coides, en séries rayonnantes, régulières, sé¬ parées pardes lames celluleuses rayonnantes étroites , formées d’une seule rangée de cel¬ lules quadrilatères ; mais, dans ces deux gen¬ res de plantes fossiles, il n’existe que des faisceaux formés par les vaisseaux rayés. Ici, au contraire, il y a alternativement des fais¬ ceaux de cette nature, et d’autres formés de fibres fines et lisses , comparables ou aux fi¬ bres ligneuses ordinaires ou aux fibres du liber. Cette alternance de faisceaux rayon¬ nants de deux natures tout-à-fait différentes est un caractère très remarquable, qui n’a jusqu’à ce jour été signalé dans la tige d’au¬ cun végétal vivant. Malgré cette différence essentielle, peut- on établir quelques rapports entre ces tiges et celles des végétaux vivants? L’existence de la moelle et des rayons médullaires est un caractère propre aux végétaux dicotylédo¬ nes; l’uniformité du tissu de chacun des faisceaux ligneux , la nature des vaisseaux qui constituent une partie d’entre eux, se trouvent particulièrement dans les Dicoty¬ lédones gymnospermes , telles que les Coni¬ fères et les Cycadées , et d’après ces caractè¬ res les Culumilea seraient le type d’une famille spéciale de cette classe. Ces rapprochements doivent-ils faire re¬ jeter complètement les rapports des Cala¬ mites avec les Équisétacées , rapports que nous avions fondés sur leur structure exté¬ rieure , et que la plupart des botanistes avaient admis ? c’est ce que nous allons exa¬ miner à l’article calamités. (Ad. B.) *CALAMITÉES. Calamiieœ. bot. foss. — Nom donné à la famille qui comprendrait les Calamites et les Calamitea , en admettant que ces deux genres soient différents l’un de l’autre, et constituent une famille distincte de celle des Equisétacées. F oyez calamites et calamitea. (Ad. B.) CALAMITES. Calamites ( xaWri, tige de roseau), bot. foss. — On a désigné depuis long-temps, sous ce nom, des tiges qui se ren¬ contrent très fréquemment dans les terrains houillers, et qu’on avait anciennement con¬ sidérées comme des liges de grands Roseaux ou Bambous, ce nom étant dérivé de celui de Calamus, donné vulgairement par les anciens aux Roseaux, et appliqué depuis par Linné à un genre de Palmiers à tige grêle et flexi¬ ble, les Rotangs. Il est maintenant bien re¬ connu que les tiges fossiles qui nous occupent n’ont aucun rapport avec celles des plantes monocotylédones que nous venons de citer ; mais, quoique nous ayons contribué un des premiers à démontrer cette erreur, nous avons cru devoir admettre le nom de Cala¬ mites si généralement adopté précédemment, et qui a également été conservé par les au¬ teurs plus récents. Si nous- pensons avoir bien établi les dif ¬ férences de ce genre et des tiges de Monoco¬ tylédones , nous sommes beaucoup moins convaincu de la réalité de ses rapports avec les Prêles ou Equiselum , rapports que nous avons déjà indiqués il y a vingt ans, et cher¬ ché à démontrer, en 1828, en nous fondant sur les moyens alors à notre disposition, c’est- f à-dire sur la comparaison attentive des for- i mes extérieures. En effet, les liges des Calamites sont arti¬ culées, ou du moins présentent des indices CAL CAL 29 de cloisons ou diaphragmes intérieurs, qui se dénotent au dehors par des anneaux trans¬ versaux , correspondant à des interruptions dans les stries longitudinales dont ces tiges sont marquées, lorsqu’elles sont en bon état et bien complètes. Leur surface extérieure est formée par une couche de Charbon très régulière , d’une épaisseur plus ou moins grande, mais très uniforme , qui présente tous les caractères de la surface externe de la tige. — Celte couche charbonneuse est tel¬ lement mince, dans quelques espèces, qu’on ne peut pas supposer qu’elle représente toute l’épaisseur d’une lige fistuleuse ; car des ti¬ ges semblables, d’un décimètre environ de diamètre sur 2 à 3 mètres d’élévation au moins, et n’ayant pas un demi-millimètre d’épaisseur, comme on l’observe dans le Ca¬ lamites Suckowii , n’auraient évidemment pas pu se soutenir et conserver leur régularité. D’un autre côté, cette couche devient trop épaisse, dans quelques espèces, pour qu’on puisse la considérer comme un simple épi¬ derme, môme pour un épiderme épais et co¬ riace comme celui de certaines plantes gras¬ ses. 11 nous semblerait donc plus naturel de considérer celte couche charbonneuse com¬ me une enveloppe externe de la tige analogue à l’écorce tout entière, et recouvrant une partie intérieure, détruite dans les tiges que renferment les Schistes ou les Grès, comme il est maintenant bien certain que cela a lieu pour les Sigillaria et les Lepulodendron , dont l’axe ligneux, quoique ayant existé, a toujours été détruit dans ce mode particu¬ lier de conservation. Tantôt, cette écorce très mince suit toutes les modifications de forme du noyau argi¬ leux ou arénacé s*r lequel elle est appli¬ quée ; dans ce cas , les caractères de la plante sont à peu près les mêmes lorsqu’elle est dans son état d’intégrité et pourvue de son écorce, et lorsqu’elle ne présente plus que le moule ou noyau intérieur : c’est ce qu’on observe dans les Calamites Suckowii , Cistii, cannœformis. Tantôt, au contraire, l’écorce épaisse n’offre plus à l’extérieur les mêmes formes que le noyau qu’elle recou¬ vre; elle est quelquefois parfaitement lisse, ou à peine marquée de quelques légères ondulations , et ne présente aucune trace d’articulation , tandis que le noyau qui nous représente la portion intérieure de la lige détruite et sur laquelle était appliquée l’écorce charbonnée offre des articulations très nettes et des sillons longitudinaux plus ou moins réguliers; on reconnaît facilement celle structure dans les Calamites approxi¬ matif, nodosus et pachyderma . Ces différences dans l’épaisseur de la cou¬ che corticale charbonneuse sont- elles le résultat de différences spécifiques , chaque espèce ayant sous ce point de vue une structure spéciale, comme nous l’avons admis précédemment dans l'Histoire des végétaux fossiles, ou bien ces différences tiendraient- elles au moins en partie à l’àge des indi¬ vidus? C’est une question sur laquelle nous reviendrons plus tard. Il résulte toutefois de cette épaisseur plus ou moins grande de l’écorce que, dans plu¬ sieurs de ces plantes, la tige est parfaitement lisse extérieurement, sans aucun indice ap¬ parent au-dehors d’articulation ou d’inser¬ tion d’organes appendiculaires, tandis que le noyau intérieur, ou la tige recouverte par cette écorce, présente des articulations trans¬ versales très prononcées, et des sillons longi¬ tudinaux très réguliers et très marqués qui alternent toujours entre eux des deux côtés d’une articulation. Dans les espèces ou dans les individus à écorce mince, la surface externe présente, au contraire, tous les caractères qu’offre constamment le noyau intérieur dont elle • suit fidèlement les contours, et l’on remarque en outre, très souvent, dans ce cas, de$ tu¬ bercules placés entre les sillons, le long des articulations, tantôt d’un des côtés seule¬ ment, tantôt au-dessus et au-dessous des ar¬ ticulations. Ces tubercules, souvent ellipti¬ ques, forment quelquefois comme un double collier très régulier autour de chaque articu¬ lation. L’aspect de la surface de l’épiderme dans ces points ne semble pas indiquer que ce soient des cicatrices d’insertion d’organes qu’on n’a jamais vu naître de ces points, mais plutôt des indices de la position d’or¬ ganes rudimentaires , comme les mamelons ou écailles qui représentent les feuilles sur certaines plantes. D’après cette manière de considérer ces tubercules , ils indiqueraient des organes rudimentaires verticillés , les uns par leur position correspondant aux feuilles, les autres probablement à des ma¬ melons radiculaires. Celte disposition nous 30 CAL CAI, paraissait analogue à celle des feuilles déjà si réduites, qui, parleur réunion, forment la gaine des Equiseiitm actuels, et nous étions d’autant plus disposé à considérer ces tuber¬ cules comme les représentants des dents de ces gaines à l’état rudimentaire, qu’une espè¬ ce, tout-à-fait semblable par ses autres carac- tèresaux Calamites ordinaires, offrait à cha¬ que articulation une gaine dentée, ne diffé¬ rant de celle des Prêles que par sa direction étalée dans un plan presque perpendicu¬ laire à la tige , c’est le Calamites radiants ( tiist. vég ., fos.s. 4, pl. 2G, fig. 1,2). Si nous examinons maintenant la forme générale de ces tiges , nous verrons qu’elles s’atténuent ordinairement vers leur base , souvent en se courbant comme si elles nais¬ saient d’une souche rampante; que, dans cette partie inférieure , les articulations sont plus rapprochées , et paraissent, dans plu¬ sieurs échantillons, donner naissance à des ra¬ cines verticil lées ; que la tige , généralement simple , produit cependant quelquefois des rameaux qui naissent latéralement des arti¬ culations, ordinairement sans ordre régulier, quelquefois en verticilles plus ou moins complets ; ces rameaux prennent leur ori¬ gine, non pas au-dessus de l’articulation, comme dans les Graminées elles Palmiers, où l’articulation est indiquée extérieurement par la cicatrice d’insertion de la feuille arn- plexicaule, mais sur l’articulation même ou au-dessous, comme dans les Equisetum. Tous ces faits observés sur un grand nombre d’é¬ chantillons établissent parfaitement l’ab¬ sence de toute analogie entre ces plantes et les Monocotylédones-Arundinacées; ils sem¬ blent au contraire indiquer de nombreux rapports avec les Équisétacées, surtout si l’on se rappelle la grande dimension qu’attei¬ gnent ces végétaux dans la période contem¬ poraine des dépôts jurassiques et la forme du Calamites radiatus si analogue à celle des Equisetum. Mais quelques autres points d’or¬ ganisation , découverts dans ces derniers temps, montrent cependant combien ces vé¬ gétaux de l’ancien monde différaient de nos Equisétacées et ne nous paraissent pas per¬ mettre de les classer dans celte famille. Tant qu’on n’a connu les Calamites qu’à l’état d’empreinte dans les roches qui ac¬ compagnent la Houille , on pouvait sup¬ poser que c’étaient des végétaux à tiges fistuleuses , sans parties dures et ligneu¬ ses , presque dépourvus de vaisseaux , et dont la partie charbonnée, jointe peut-être à quelques tissus intérieurs plus délicats et détruits , constituait toute la tige. La com¬ pression considérable que présentaient sou¬ vent ces tiges lorsqu’elles étaient étendues parallèlement aux couches, leur déforma¬ tion, dans quelques cas, semblaient même confirmer celte supposition. Cependant, il y a quelques années, M. Cotta a fait connaître, sous le nom de Calamitea, des tiges pétrifiées, trouvées en Allemagne dans les Grès rouges delà formation houillère, qu’il présuma se rapporter à des Calamites. Nous avons re¬ trouvé des tiges semblables changées en Fer carbonaté lithoide, formant des nodules dans la Houille même de Sain t-Bérain, et plusieurs de ces morceaux présentaient des articula¬ tions bien distinctes et une surface extérieure sillonnée, comme celle des Calamites et par- ticulièrementdu C alamiies pachij derma; cette partie extérieure était transformée en Char¬ bon comme elle l’est ordinairement dans les Calamites, où la partie centrale est rempla¬ cée par une substance amorphe. Nous avons indiqué à l’article calamitea. l’organisation remarquable de cet axe ligneux présentant une moelle très étendue et des lames rayon¬ nantes, formées alternalivementde vaisseaux ou fibres rayées et de fibres ligneuses, lisses et plus fines, ces lames rayonnantes étant en outre divisées par des rayons médullaires étroits. Ce corps ligneux, ainsi constitué, devait être recouvert par une partie corti¬ cale , détruite dans les Calamitea siiicifiées de Chemnitz, décrites par M. Cotta, et dont l’anatomie microscopique a été donnée par M. Unger dans le mémoire de M. Petzholdt ( Ueber Calamitea), mais qu’on retrouve à l’é¬ tat charbonné dans les Calamitea de Saint- Bérain que nous citions précédemment, et qui seule existe dans les Calamites conservés dans les Schistes et les Grès du terrain houil- ler. C’est ainsi que les Sigillaria, les Lepido- dendron, les Stigmaria, sont réduits dans ces mêmes circonstances à leur écorce char¬ bonneuse, quoique tous trois aient possédé à l’état vivant un axe ligneux plus ou moins volumineux par rapport au diamètre de la tige. Cette partie corticale, dans les Calamites , est ordinairement réduite à une couche de CA J, Charbon compacte et brillant, dans lequel on n’aperçoit pas d’organisation , mais qui pa¬ raîtrait résulter de la pression et de l’amin¬ cissement de cette écorce. M. le docteur Petzholdt , dans l’opuscule déjà cité , a mon¬ tré que, dans quelques cas, on trouvait, dans les roches qui accompagnent la Houille, des tiges de Calamites qui, n’ayant pas été apla¬ ties par la compression , ont conservé cette zone charbonnée sans que sa structure ait presque subi d’altération ; que, dans ce cas, elle formait une zone beaucoup plus épaisse, présentant des lacunes longitudinales, régu¬ lières , entourée de toutes parts par le tissu végétal , et que les espaces qui séparaient ces lacunes offraient des lames rayonnantes qu’il suppose formées par des alternances de tissu cellulaire et de vaisseaux. — Le sa¬ vant que nous venons de citer a parfaitement représenté cette organisation remarquable, qu’on n’avait pas encore observée ; et , con¬ sidérant cette zone comme constituant la tige tout entière et entourant une cavité centrale, il reconnaît dans cette organisation une grande analogie avec celle de nos Equi- setum ; c’est ce dont on ne saurait douter, si en effet la tige des Calamites ne consistait que dans cette partie charbonnée; mais si , comme tout porte à le penser, d’après le mode habituel de conservation des autres tiges du terrain houiller, également réduites à leur écorce charbonnée, et d’après l’analo¬ gie de forme extérieure qui existe entre les Calamites et les Culamitea ; si,d s-je,ces der¬ nières sont la partie ligneuse des premières, la zone externe, décrite parM. Petzholdt, ne serait que l’écorce de ces tiges privées de leur axe ligneux, et la présence ainsi que la structure si particulière de cet axe ligneux ne permettraient plus d’établir de rapports intimes entre ces tiges et les Équisîtacées. Les Calamites constitueraient alors une famille tout-à-fait spéciale, actuellementdétruite, et appartenant probablement comme les Coni¬ fères, les Cycadées, les Sigillariéej, à la divi¬ sion des Gymnospermes , à moins qu’on ne voulût admettre que nos Équisé acées her¬ bacées actuelles, en acquérant un dévelop¬ pement arborescent, ne pussent présenter dans leur axe ligneux, réduit dais nos es¬ pèces vivantes à de petits faisceaux vascu¬ laires à peine visibles, un accroisæment qui l’amènerait à la dimension et à la structure CAL 31 qu on observe dans les ( alamitea , de même qu’on reconnaîtrait difficilement dans la tige celluleuse, molle et légère d’un Æschino- rnenepaludosa, les parties qui formeront le bois épais et solide d’un liobinia , d’un slca- cia , ou de tout autre arbre de la même fa¬ mille des Légumineuses. Contrairement à l’opinion que nous venons d émettre, et d’après laquelle les Calamites sciaient la partie corticale, et les Culamitea l’axe ligneux d’un même genre de plantes, M. Petzholdt suppose que ce sont deux gen¬ res de végétaux tout-à-fait distincts, dont le premier représente de vraies Equisétacées , le second des liges dicotylédones: de nou¬ velles recherches amèneront probablement la découverte d’échantillons qui décideront cette question d’une manière positive. En terminant cet examen, je dois faire ob¬ server que la plante fossile, désignée par M. Corda, sous le nom de Calamoxylum ( Sierub . Flor. der E'orw., t. 2, append., p. 2G, tab. liv ) , est évidemment d’un tout autre genre que les Calamitea, et ne saurait appartenir ni au même genre , ni à la famille des Cycadées. E" oyez calamoxylum. Les Calamites, dont nous venons d’exami¬ ner la structure, les caractères distinctifs et les rapports avec les plantes vivantes, consti¬ tuent un des genres les plus fréquents dans les terrains houillers ; il n’y a pas de mi¬ nes de Houille qui n’en présente , et leur abondance peut faire supposer qu’elles ont contribué efficacement à la production de la Houille. Les espèces de ce genre sont nécessairement difficiles à distinguer , vu le petit nombre de caractères varia¬ bles qu’elles présentent, et l’on peut dou¬ ter si leur distinction a été généralement bien établie. Les caractères qui nous avaient semblé avoir le plus de valeur , lorsque nous nous sommes occupé de celle question (. Histoire des végétaux fossiles ), étaient l’épais¬ seur de l’écorce charbonnée et la forme des côtes ou cannelures qui séparent les sillons longitudinaux que cette écorce présente , soit extérieurement, soit intérieurement; mais on conçoit que si cette tige offre l’or¬ ganisation qu’on a reconnue dans les Cala¬ mitea, si la zone ligneuse et son enveloppe corticale sont analogues, dans leur structure et leur mode général de développement, à ces parties dans les Conifères , il y aura accrois- 32 CAL CAI sement, avec l’àge, de ces deux parties , soit avec accroissement total de la tige, soit avec réduction de la zone celluleuse interposée entre elles, comme on l’observe dans lesCy- cadées. Dans ce cas, la différence d’épaisseur de l’écorce serait ou pourrait être un effet de l’âge, et îa largeur des stries , correspon¬ dant chacune à un faisceau vasculaire , pourrait dépendre de l’accroissement du corps ligneux, puisque ces faisceaux dispo¬ sés en lames rayonnantes s’accroissent par leur côté extérieur sans se subdiviser , et deviennent par conséquent de plus en plus épaisses. Il y a cependant des différences ab¬ solues , dans l’épaisseur de l’écorce et dans la largeur et la convexité des côtes longitu¬ dinales, qui paraissent fournir des carac¬ tères distinctifs importants, car on ne trouve pas de passages insensibles. C’est sur ces caractères qu’ont été fondées la plupart des espèces de Calamites , car le rapprochement des articulations , à moins qu’il n’existe dans toute l’étendue d’une longue tige, comme pour le C. approximatifs , et la présence ou l’absence des tubercules , ne paraissent que des caractères accidentels, dépendant delà partie de la tige qu’on a sous les yeux ; ces caractères existant en général vers la base des tiges, et disparaissant vers leur sommet. Tout ce que nous venons de dire s’applique spécialement aux tiges des Calamites , à ces sortes de colonnes cylindriques , qui se montrent souvent traversant les couches du terrain houiller perpendiculairement à leur direction , et qui atteignent ainsi 2,3, et 4 mètres de long. C’est sur ces tiges que la classification des espèces a été fondée. Mais, comme nous l’avons déjà dit , ces tiges donnent quelquefois naissance à des ra¬ meaux, soit isolés, et naissant irrégulière¬ ment de quelques unes des articulations , comme les rameaux des Equiselum Lyemale , et limosum, soitdisposés en verticilles comme ceux des Equiselum fluvialile , palustre , ar- vense. Ces rameaux, du moins les principaux, offrent la même organisation que les tiges elles-mêmes ; mais ne se subdivisent-ils pas eux-mêmes en rameaux secondaires , et ces ramuscules ne porteraient-ils pas alors des organes appendiculaires foliacés et des or¬ ganes reproducteurs? Quelques faits déjà observés pourraient le faire présumer; ainsi MM. Lindley et Hutton ont figuré dans le Eossit Flora des échantillons de Calamites no- dosus terminés par des rameaux verticillés , portant eux-mêmes des feuilles verticillées , qui ont tous les caractères d’une Astérophyl- lite ; d’un autre côté , plusieurs Astérophvl- lites ont présenté des tiges principales assez grosses, qui acquéraient alors une partie des caractères des rameaux des Calamites ; ce¬ pendant ces tiges, et le Calamites nodosus lui- même, que nous citions précédemment, n’ont pas tous les caractères de vraies Calamites , et en particulier les stries parallèles si régu¬ lières des tiges et des rameaux principaux de ce genre. L’absence de ce caractère tiendrait- il à l'état jeune et plus herbacé de ces jeunes rameaux sur lesquels la compression aurait fait disparaître les sillons longitudinaux? Si l'on arrivait à prouver cette connexion des Astérophyllites avec les Calamites , les premiers n’étant que les rameaux feuiilés des plantes dont ces dernières seraient les ti¬ ges , on aurait fait un grand pas dans la con¬ naissance d’un des groupes les plus remar¬ quables des végétaux de l’ancien monde ; car on aurait alors sur ces végétaux des don¬ nées presque aussi complètes que sur les vé¬ gétaux vivants. Les Calamites nous donnent les formes extérieures de leurs tiges princi¬ pales ; les Calamitea la structure interne de ces mêmes liges ; les Aslerophyllites leurs rameaux et leurs feuilles , et les E'olkman- nia , leurs fructifications. C’est la connexion de ces diverses parties qu’on doit s’efforcer de constater; mais ce n’est que dans la mine même qu’on peut arriver à ce résultat : l’é¬ tude des collections ne suffit pas. Du reste, l’admission de ces divers genres de plantes fossiles , comme ne constituant que des parties diverses des mêmes plantes, ne ferait que confirmer les rapports que nous indiquionsprécédemmententre les Calamites et les Gymnospermes, comme on peut le voir en consultant l’article astérophyllites, dont l’élude nous avait conduit au même résultat. Tout ce que nous venons de dire des Ca¬ lamites ne s’applique qu’aux Calamites du terrain houiller ; les Calamites des forma¬ tions plus récentes, du Grès bigarré et du Keuper, telles que les C. Mougeotii et arena- ceus , ne sont connues jusqu’à ce jour qu’à l’état de noyaux intérieurs dépouillés d’é¬ corce ; leurs caractères sont par conséquent très douteux , et tant que leur forme exté- CAL 33 rieure et leur structure interne ne seront pas connues, on peut douter si ce sont des for¬ mes toutes particulières d’Équisétacées dont on trouve d’autres espèces gigantesques dans ces terrains , de vraies Calamites analogues à celles des formations houillères ou les ti¬ ges d’un genre particulier, dont le genre Schi- zoneura de MM. Schimper et Mougeot serait peut-être les rameaux. (Ad. Brongniart.) *CALAMODYTA (xa ).av<îpoç, espèce d’alouette), ois. — Genre de M. Lesson dans la famille des Alouettes, ayant pour type Y Alouette calandre , et pour synonyme adopté par Gray ( List of lhe généra ) le genre Melanoco - rypha, Boié (1828). Voyez alouette, alau- didees et alaudinées. (Lafb.) CALANDRE (xoQav^poç). ois. — Espèce du genre Alouette , Alaudu Calandra L. R oyez alouette. CALANDRE. Calandra. ins. — Genre de Coléoptères tétramères , de la famille des Curculionites, établi par Clairville, et appelé ainsi par lui d’après le nom vulgaire de l’une des espèces qu’il renferme, et qui n’est que trop connue par ses ravages dans les magasins de Blé, comme nous le verrons plus bas. Ce g. a été adopté sans modifications par Fabricius , Olivier et Latreille ; mais, vu le grand nombre d’espèces qui sont venues s’y rattacher successivement (on en compte aujourd’hui environ 200), Schœnherr, dans son Généra et Species Curculionidurn , en a fait une division, sous le nom de Rhyncho- phorides. Elle se compose de 24 genres , parmi lesquels nous avons cherché inutile- CAL CAI 35 ment le nom de Calandra , qu’il a jugé à propos de remplacer par celui de Sitophilus, et cela, sans doute, parce que ce nom de Calundra lui a paru faire anomalie parmi les autres, qui sont tous tirés du grec. Mais c’est une méthode très vicieuse, que de sa¬ crifier ainsi le fond à la forme ; car on doit toujours respecter les noms admis dans la science et consacrés par l’usage , comme ce¬ lui dont il s’agit. Les Calandres se distinguent des autres Curculionites par les caractères suivants: Antennes insérées vers la base du rostre; funicule de G articles ; massue de 2 ; le dernier spongieux. Rostre allongé , grêle , légèrement courbé , sans sillons latéraux. Mandibules obtuses , tridentées. Palpes très petits. Lèvre et menton linéaires. Mâchoi¬ res ciliées ou velues. Du reste , considé¬ rés dans leur ensemble , ces Insectes ont une forme elliptique, et sont plus ou moins déprimés en dessus. Leur corselet est ova¬ laire, très rétréci en avant, et arrondi en ar¬ riére. Leurs ély très, planes, ne recouvrent pas l’extrémité de l’abdomen et cachent des ailes membraneuses dont il ne paraît pas qu’ils fassent souvent usage. Leurs pattes, très ro¬ bustes, ont les tarses spongieux en dessous , avec le pénultième article en cœur, non bi- lobé. Les Calandres marchent très lentement, et se cramponnent fortement au corps qui les soutient. Toutes celles qu’on connaît, à l’exception d’une seule , dont nous parle¬ rons plus bas , et qui n’appartient peut-être pas à ce g., vivent à l’état de larve aux dé¬ pens des plantes monocotylédones , les unes dans les racines ou les tiges, les autres dans l’intérieur des graines ou des semences. Parmi ces dernieres, qu’on nomme Snopho- ges, la plus commune en Europe, et la plus redoutable pour nous, puisqu’elle attaque la principale base de notre nourriture , est la Calandre du blé ( Calandra granaria Oliv., Curculio granarius Linn. ). Sa larve est quel¬ quefois en si grand nombre dans un mon¬ ceau de Blé, qu’elle n’en laisse que le son ; et malheureusement , l’on ne s’aperçoit de ses dégâts que lorsqu’il n’est plus temps d’y remédier, attendu qu’elle ne ronge que l’in¬ térieur du grain qui la renferme, et qu’elle y prend tout son accroissement, sans endom¬ mager l’enveloppe ; de sorte que ce n’est qu’en prenant une poignée de grains qu’on s’aperçoit à leur légèreté qu’ils sont vides. Parmi les divers moyens indiqués par les agronomes pour prévenir ou diminuer les ravages de ces Insectes , nous ne men¬ tionnerons que celui qu’on a reconnu être le plus eflicace , et en même temps le moins coûteux. Lorsqu’un tas de Blé est in¬ fecté par les Calandres , on dresse à côté de ce tas un petit monticule de grains auquel on ne touche plus, tandis qu’on remue le premier avec une pelle. Les Calandres qui habitent le grand tas, étant inquiétées , l’a¬ bandonnent pour se réfugier dans le petit , auquel on ramène, avec un balai, celles qui s’en écartent. On continue cette opération pendant quelques jours et à des intervalles très rapprochés , et lorsqu’on juge que le nombre des individus réunis dans le petit tas est assez considérable , on les fait tous périr en jetant, sur celui-ci, de l’eau bouil¬ lante. Ce procédé , qui détruit les Insectes parfaits, et non les larves contenues dans les grains , doit être employé aux premières chaleurs du printemps, avant que la ponte ait eu lieu; il réussit plus complètement si l’on substitue au petit tas de Blé une quan¬ tité égale de grains d’Orge pour lesquels il paraît que les Calandres ont une préférence marquée. La Calandre du riz ( Curculio oryzœ Linn.) est, pour les pays où l’on cultive cette graminée , un aussi grand fléau que celle du Blé pour l’Europe , car elle a la même manière de vivre et de se propager que sa congénère. Elle attaque aussi les grains de Mil , au Sénégal , suivant Olivier. Quant aux espèces Rhizophages , c’est-à-dire qui vivent dans l’intérieur des liges ou des racines, nous citerons : 1° la Calandre pal¬ miste ( Calandra pulmarum Fab., Oliv., Cur¬ culio id. Linn.). Cette espèce , une des plus grandes du g. (elle a près de 2 pouces de long), se trouve dans toutes les collections. Sa larve, connue vulgairement sous le nom de Ver palmiste, a été figurée par mademoi¬ selle de Mérian; elle vit dans la moelle du tronc du Palmier, et se métamorphose dans une coque qu’elle se construit avec les fibres qui entourent cette moelle. Les naturels de la Guiane, de Surinam , etc., et même les créo¬ les la font griller, et la mangent comme un mets très délicat; 2" la Calandra Guerinii Chevr. ( Conocephalus id. Schœn. ) , qui a 36 CAL CAL été trouvée à Madagascar, sur une espèce de Vaquois (. Pandanm ), g. d’arbres voisin des Palmiers ; 3° la Calandra acupunctata Chevr. { Scyphophorus acupunctatas Schœnh.) , qui vit au Mexique, dans la tige ou la racine du Maguey ( Agave cabensis), dont les natu¬ rels obtiennent une boisson qui se convertit en boue infecte, lorsque cette plante est at¬ taquée par la larve de l’insecte en question ; 4° la Calandra zamiæ ( Sphenophoms id. Schœnh.), souvent importée du cap de Bonne- Espérance, et qui éclôt dans nos serres, où elle vit dans la tige de la plante dont elle porte le nom; 5° la Calandra abbreviata Fabr. , Oliv. ( Sphenophoms abbreviatus Schœnh.), qui se trouve à la fois en France, en Barbarie et en Sibérie. Cette espèce est la plus grande de celles d’Europe; elle at¬ teint quelquefois 8 lignes de long , et peut être considérée comme le type du genre; elle est ordinairement toute noire , et offre une variété à él y très brunes. Il y a lieu de croire que sa larve vit dans l’intérieur de quelques Roseaux. J’ai trouvé plusieurs fois l’insecte parfait sur les plantes aquatiques d’une mare qui existait sur les bords de la Seine, à l’extrémité du Champ-de-Mars , avant la construction du pont d’Iéna ; 6° enfin, la Ca¬ landra linearis ( R hy ne hop horus id. Herbst., Calandra lamarindi Christ.). On la trouve quelquefois dans les caisses de conserve de Tamarin, envoyées d’Amérique ; ce qui sem¬ blerait annoncer que cette espèce a une ma¬ nière de vivre différente de celle des autres, et n’appartient pas au même genre. (D. etc.) CALANDÏiÉIDES. Calandre'ides. ins. — Schœnherr avait d’abord désigné ainsi une di¬ vision de la famille des Curculionides, ayant pour type le g. Calandre , et qu’il a rempla¬ cée depuis par celle de Rhynchophorides. (D.) CALANDRELLE (diminutif de Calan¬ dre). ois. —Nom d’une espèce du g. Alouette, A. arenaria. *CALANDKI\IA (L. Calandrini, botaniste italien), bot. pii. — Beau genre de la famille des Portulacacées, type de la tribu des Ca- landriniées, établi par Kunth ( in Hnmb. et Bonp.y N. C en. et sp., VI, 77, t. 526), ren¬ fermant un assez grand nombre d’espèces, croissant surtout dans l’Amérique australe extra-tropicale , très rarement dans la Nou¬ velle-Hollande méridionale. Ce sont des plantes herbacées annuelles ou suffruti- queuses , a feuilles alternes , très entières , éstipulées, ovales-lancéeîées, charnues, sub- sessiles ou longuement pétiolées ; à fleurs ordinairement très belles, rarement peu re¬ marquables , axillaires ou oppositifoliées , solitaires ou en grappes , pourpres ou d’un rose pâle. On en cultive dans les jardins près d’une vingtaine , dont l’une des plus belles est la C. discolor, recherchée surtout par la beauté de son feuillage, d’un beau vert glauque maculé de pourpre sombre, et de ses larges fleurs d’un rose cocciné. (C. L.) *CALANDRINTÉES. Calandrinieœ . bot. pii. — Tribu établie dans la famille des Por- tulacées ( voy. ce mot), et ayant pour type le g. Culandrinia. (Ad. J.) CALANDRITES. Calandrites. ins. — M. le comte de Castelnau désigne ainsi un groupe de Curculionites, composé des g. lihï- na, Sipalus, Calandra, Alhrolomus , Aruor- phocerus, Cossonus et Dryophihorus. (D.) * CAL ANE. Calanus. crust. — Sous ce nom est désigné par Leach un genre de Crustacés de la famille des Monocles, et que M. Edxvards range dans son ordre des Copé- podes. Cette coupe générique, à laquelle on rapporte le Cyclops fjnmarchianus de Millier, présente tous les caractères généraux des Cycîopes, et en diffère seulement par le manque des 2 antennes postérieures et par le grand allongement des antérieures. (H. L.) CALANTÎIE. Calanthe (xa).c'ç, beau; av- Ooç, fleur), bot. pii. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Mandées, établi par R. Brown f Bot. reg. , 578), adopté par Bin¬ dley. Le même genre a été nommé Cenirosïs par Dupetit-Thouars , et Amblyglottis par Blume. Ses caractères sont: Calice étalé; les 3 sépales extérieurs presque égaux; les 2 la¬ téraux étant quelquefois un peu soudés avec le labelle; les 2 intérieurs généralement plus petits que les externes. Labelle embras¬ sant le gynostème et soudé avec ses bords, ordinairement éperonné, le plus souvent à 3 lobes, offrant des lamelles ou des tubercu¬ les sur son disque. Gynostème court; ros- telle pointu; anthère contenant 8 masses polliniques attachées 4 par 4 à 2 glandes bi¬ partites. Les espèces de ce genre, au nombre d’une vingtaine, sont toutes originaires de l’Inde. Une seule croît dans les îles australes d’A¬ frique. Ce sont des plantes terrestres, ci fenil - les larges et pliées; à fleurs généralement blanches ou rosées , disposées en longues grappes. (A. R.) *CALANTHEA, DC. (xoOo;, beau; «V 0oç, fleur), bot. ph. — Synonyme de Coli- codendrum, Mart. (C. L.) *CALAï\iTÏCA ( calaniica , coilTe). bot. cr. — Nom que Batlarra donne à un agaric dont le chapeau est blanc , mamelonné , et sup¬ porté par un pédicule droit, charnu , blanc , pourvu d’un anneau qui naît d’un mycélium blanc, rameux et anastomosé. Fries regarde cette espèce comme une variété de YAgari- cus constriclus. (LÉv.) CALAO. B uceros, L. ois. — Genre faisant partie des Passereaux syndactyles de Cuvier. Ses caractères sont : Grande taille. Bec de très forte dimension, de forme variable quant à sa partie supérieure , mais toujours grand , élevé, comprimé et arqué, de substance cel¬ luleuse , à bords sinueux ou inégalement dentelés. Narines rondes ou ovalaires, basa¬ les, ouvertes dans la substance cornée , im¬ médiatement au-dessous de la proéminence ou casque qui surmonte la mandibule supé¬ rieure; chez la plupart des espèces, de longs cils aux paupières. Tarses gros, épais; pieds syndactyles à doigts courts, mais gros et épa¬ tés , l’interne réuni à sa base , et l’externe jusqu’au-delà du milieu au médian. Ailes de longueur moyenne, à rectrices tertiaires prolongées jusqu’à la pointe des primaires. Queue allongée , ample et arrondie à son ex¬ trémité; tuyaux des rémiges non recouverts en dessous, comme chez tous les Oiseaux, par des couvertures inférieures. Plumage rare et très peu fourni , souvent duveteux ou comme poilu , sur la tête , le cou et le tronc. Cuvier a établi, dans son Régné animal , deux sections dans le genre Calao ■ les Calaos à proéminences , et ceux sans proéminences. M. Lesson, dans son Traité, l’a sectionné en trois sous-genres, sous les noms de Tock (Toc ' ms), pour les espèces à bec sans proémi¬ nences, à arête vive, à bords lisses ou den¬ telés ; de Calao ( Buceros ) , pour celles à cas¬ que , et à bords du bec déchirés ou crénelés dans l’âge adulte ; et de Naciba ( Bucorvus ) , pour une espèce à bec peu courbé, très com¬ primé , à narines recouvertes de faisceaux de poils rigides, à casque tronqué en avant, où i! n’est fermé que par une membrane. C’est le Calao d'Abyssinie, Buceros Abyssi¬ niens Gmel. M. Gray ( List of lhe généra ) a remplacé ce nom générique de Bucorvus ( Naciba ) , Less. , par celui de Tragopan ( Mœhring ) , qui, selon lui, est antérieur et date de 1752. Il adopte comme genres les deux autres sous -genres de M. Lesson, Buceros et Tockus. Parmi les espèces très variées qu’offre ce genre, dont M. Temminck adonné une mo¬ nographie et figuré un très grand nombre d’espèces dans ses Planches coloriées , il en est une remarquable entre toutes , non seu¬ lement par son bec court , gros , presque droit , surmonté d’une protubérance arron¬ die , à face antérieure, large et presque car¬ rée ; mais par une queue d’une longueur extraordinaire, très étagée, avec les deux rec trices médianes dépassant les deux précé¬ dentes de 12 à 14 pouces : c’est le Calao a casque rond de Buffon , Buceros galeuius Lalh. En 1829, époque de la publication de la seconde édition du Règne animai de Cuvier, ce savant ne citait encore que la tête de ce rare oiseau qu’on possédait seule au Muséum , et qui seule avait été figurée par Buflon ( Pl. eul. 933). En 1834, nous rencon¬ trâmes chez un marchand naturaliste une peau complète et très adulte de cette es¬ pèce, et nous nous empressâmes de le faire figurer et de le décrire dans le Magasin de zoologie de Guérin , 1834. Le général Hard- \vick l’avait déjà publié dans les Tram. Lin., comme Cuvier l’annonce dans ses addi¬ tions à la fin du volume. C’est, de toute la série, la seule espèce qui présente une queue à rectrices médianes prolongées, ce qui lui donne 4 pieds 2 pouces de longueur, du bout du bec à l’extrémité de ces rectrices. Il habite les îles de Java et Sumatra , et aussi la presqu’île de Malacca. Le genre Calao fait partie de notre famille des Bucéridées et de notre sous-famille des Bucérinées. Ployez ces mots. (Lafr.) Les Calaos sont des Oiseaux d’un naturel taciturne qui vivent en troupes nombreu¬ ses dans les forêts des contrées chaudes de l’ancien continent et de la Nouvelle -Hol¬ lande. Leur vol est pesant et de peu de durée , et ce désavantage n’est pas compensé par la facilité de la marche ; bien loin de là , ce? 38 CAL exercice paraît les fatiguer beaucoup; et, quand ils sont à terre, ils sautent comme les Corbeaux: aussi se tiennent-ils presque tou¬ jours perchés sur les arbres les plus élevés, et choisissent-ils de préférence ceux dont le feuillage est peu touffu, et même les bran¬ ches desséchées. La nourriture des Calaos consiste en fruits, en graines et en Insectes. Véritables omni¬ vores , ils se repaissent également de chair fraîche ou putréfiée ; ils font la chasse aux Rats et aux Souris , qu’ils gardent pendanj, quelques instants dans leur bec pour les ra¬ mollir, et qu’ils engloutissent dans leur large gosier après les avoir jetés en l’air. On dit même que les grandes espèces suivent les chasseurs pour dévorer les intestins ou les débris du gibier qui leur sont abandonnés. Les Calaos, retirés dans les lieux sombres, font entendre de fréquents claquements de bec produisant un bruit de nature singulière et qui s’entend au loin. Leur cri ordinaire est un mugissement sourd , quelquefois en¬ trecoupé d’un petit gloussement aigu. C’est dans le creux des arbres qu’ils con¬ struisent leur nid : ils s’y retirent chaque soir , lors même que le temps de l’incuba¬ tion est passé. La ponte consiste en quatre ou cinq œufs , communément d’un blanc sale , que couvent alternativement le mâle et la femelle. Ils ont grand soin de leurs petits , qui ne les quittent qu’à un âge avancé. Le bec des jeunes Calaos diffère essentiel¬ lement de celui des adultes. Dans leur jeu¬ nesse il est de nature consistante ; et, à me¬ sure que l’oiseau avance en âge , son bec , en prenant de l’accroissement , devient de plus en plus celluleux ; il s’amincit même au point de devenir diaphane , de sorte que, malgré ses proportions monstrueuses, il est fort léger , et ne trouble en rien leur équi¬ libre. Dans les Indes , où certaines espèces sont en grande vénération , les Calaos sont nour¬ ris dans les maisons , qu’ils purgent des pe¬ tits Rongeurs qui les infestent. Dans l’état de domesticité, ces Oiseaux mangent du pain, et s’accommodent de tous les genres de nour¬ riture ; la coloration ordinaire de leur plu¬ mage est le noir ou le gris relevé de blanc. La chair des Calaos est délicate ; et celui des Moluques , C. hgdrocorctx , qui vit prin- CAL cipalement de noix muscades , a un fumet très agréable. Le nombre des espèces de ce genre est con¬ sidérable , et semble représenter dans l’an¬ cien monde les Toucans qui habitent exclu¬ sivement l’Amérique, dont ils diffèrent ce¬ pendant par la conformation de leur langue, petite et placée au fond de la gorge, tandis que chez ces derniers elle est longue , grêle et barbelée. (C. d’O.) CALAPPE. Calappa. crust. — Genre de Crustacés décapodes brachyoures , de la fa¬ mille des Oxystomes, de la tribu des Ca- lappiens, établi par Fabricius, et ainsi carac¬ térisé : Carapace fortement bombée en des¬ sus , très large en arrière où elle se prolonge de chaque côté, de manière à former, au-des¬ sus des pattes des quatre dernières paires , une voûte sous laquelle ces organes sont complètement cachés. Front étroit, triangu¬ laire ; orbites petits et presque circulaires ; yeux gros et courts. Antennes internes de grandeur médiocre et se reployant presque verticalement sur le front. Épistome non dis¬ tinct; cadre buccal se terminant antérieure¬ ment par un canal longitudinal divisé en deux gouttières distinctes qui servent à con¬ duire au dehors l’eau venant des bran¬ chies. Plastron sternal très.étroit. Pattes de la première paire très grandes , disposées à s’appliquer contre la bouche et à cacher en¬ tièrement la partie antérieure du corps; les suivantes grêles , de longueur médiocre et terminées par un article styliforme et can¬ nelé. Abdomen de la femelle offrant sept articles, et seulement cinq chez le mâle, les trois qui précèdent le pénultième étant sou¬ dés entre eux. Les espèces que cette coupe générique renferme sont au nombre de huit, d’une taille assez grande, et habitent des mers très variées, car on les rencontre dans la Méditerranée, dans celles des Indes et d’Asie, et jusque sur les côtes d’Afrique baignées par le grand océan Atlantique/ Des deux espèces que la Méditerranée nour¬ rit dans son sein , nous citerons le C. gra- nulaia Fabr. , très abondant sur les côtes de l’Algérie , fort bon à manger , et d’une di¬ gestion facile. (H. L.) * CALAPPIENS. Calappii. crust. — M. Milne-Edwards ( Hist. nat des Crust. ) dé¬ signe sous ce nom une tribu de Décapodes bra¬ chyoures, famille des Oxystomes, et dont les CAI CAL 39 caractères peuvent être ainsi exposés : Cara¬ pace tantôt circulaire, tantôt très élargie, et toujours plus ou moins bombée. Front de largeur médiocre ; bords latéraux de la ca¬ rapace minces et plus ou moins dentelés. Antennes externes petites, distinctes. Pattes externes fortes, comprimées, courbées de manière à s’appliquer contre la région buc¬ cale, et armées en dessus d’une crête plus ou moins élevée. Ouvertures par lesquelles l’eau arrive dans les cavités respiratoires disposées de la manière ordinaire au devant de la base des pattes ; nombre des branchies normal. Les genres Calappa , Platymera , Mursia , Cryptosoma , Thealia , Orilhya, Ma¬ nda et Hepatus appartiennent à cette tribu. (H. L.) "CALASPIS (xoJoç, beau ; àa-n-t'ç, écusson). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa¬ mille des Chrysomélines , tribu des Cycli¬ ques, fondé par M.j!Hope (Coleopte rit st’s Ma- nual , 1840, p. 160, 182) sur le Cassida grossa de Linné , et créé antérieurement dans le Catalogue de M. Dejean, sous le nom d ’Eu- genysa. (C.) CALATHE. Calathns (xaAaOoç, corbeille). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carnassiers , tribu des Carabi- ques, sous-tribu des Calathites, établi par Bonelli , et adopté par tous les entomologis¬ tes. L’un de ses principaux caractères est d’avoir les crochets des tarses fortement den¬ telés en dessous. Les Insectes de ce g. sont de moyenne taille, très vifs, et généralement de couleurs sombres. On les trouve sous les pierres, au pied des arbres, dans les endroits froids et humides. Ils paraissent propres à l’F.urope et au nord de l’Asie , de l’Afrique et de l’Amérique. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 25 espèces , parmi lesquelles nous citerons comme type le Ca- lathus cisteloides Illig. , dont le Calath. fri- gidus n'est qu’une variété. — Cette espèce se trouve à la fois en France et dans la Perse occidentale. (D.) *CALATHEA ( calathus , petit panier), bot. th. — Genre établi par Meyer ( Esseq . 6) dans la famille des Cannacées , pour des plantes herbacées de haute taille , originaires de l’Amérique tropicale. On en connaît aujour¬ d’hui une vingtaine d’espèces. (C. d’O.) CALATJÏIDE. Calalhidis ( xa/aôoç , cor¬ beille . bot. pu. — M. Henri de Cassini ap¬ pelait ainsi l’inflorescence des Synanthérées, plus généralement désignée sous le nom de capitule. Voyez ce mot. (A. R.) CALATIIIDIFLORE. Calathidiflorus (ca~ lathus, corbeille ;flos , fleur), bot. pu. — On appelle ainsi l’involucre, lorsqu’il entoure un clinanthe chargé de fleurs sessiles ou presque sessiles, comme cela a lieu dans les Synanthérées. CALATHIDIPHORE. Calathidiphorum ( xaÀaGoç, corbeille ; cp/pw, je porte), bot. ph. — Cassini donne ce nom à la partie commu¬ nément hérissée de poils qui , dans les Sy¬ nanthérées, porte les calathides du capitule. "CALATHITES. Calathites. ins. — M. le comte de Castelnau ( Hist . nat.des anim.artic., faisant suite au Buffon-Duménil,t. I, p. 100) désigne ainsi un groupe de Coléoptères, de la tribu des Carabiques, qui se compose des g. Dolichus , Ctenipus, Calathus , Prisiodactyla et Taphria. Ce sont des Insectes très agiles, de moyenne taille , presque toujours de cou¬ leurs sombres. Ils habitent au pied des ar¬ bres, sous les pierres. Plusieurs espèces sont aptères ; quelques unes hivernent sous les écorces des arbres. (D.) CALATHUS. INS. — V Oyez CALATHE. *CALBOA,Cavan. (nom propre), bot. pii. — Un des synonymes du genre Quamocl.it , Tourn. (C. L.) CALCAIRE. Calcarius ( calx , cis, chaux). min. — Pierre calcaire ; pierre à chaux. Cet adjectif, pris substantivement, est devenu un nom spécifique, par lequel on désigne mainte¬ nant l’espèce minérale qu’Haüy appelait Chaux carbonatée, c’est-à-dire le Carbonate de chaux rhomboédrique. Le Calcaire peut être considéré, soit comme espèce minérale, soit comme roche. Dans le premier cas, il com¬ prend les nombreuses variétés connues sous les noms de Spath et de Stalactite calcaire , d’Albâtres, de Marbres salins et Marbres or¬ dinaires, de Craie, Marnes, Pierres à chaux et à bâtir, etc. Son histoire minéralogique sera faite avec détails au mot carbonates , où il se trouvera ainsi rapproché des autres espè¬ ces avec lesquelles il a le plus de rapports. Considéré comme roche, c’est-à-dire comme masse minérale formant de grands dépôts dans la nature , il est extrêmement répandu dans tous les terrains de sédiments , depuis les plus anciens jusqu’aux plus modernes ; et, par ses modifications de structure et de 40 CAL CAL composition, constitue un grand nombre de variétés particulières, connues sous les noms de Calcaire lamellaire ou saccharoïde , de Calcaire compacte, de Calcaire oolilhique, de Craie , de Calcaire grossier, de Calcaire mar¬ neux , de Calcaire siliceux , de Calcaire glo- buli forme, e le. Tous ces Calcaires n’ont pas la même origine, et sous ce rapport on les dis¬ tingue en Calcaires mèlarnorphiques, Calcaires marins , Calcaires d’eau douce , Calcaires de sources minérales. V oy. roches. (Del.) CALCAIRE. Calcarius ( cnlx , cis, cbaux). géol. — Terme employé génériquement par les géologues pour désigner les masses miné¬ rales ou roches, qui, étant essentiellement composées de Chaux carbonatée, se dissol¬ vent plus ou moins complètement, avec effervescence, dans l’acide nitrique, et donnent de la Chaux caustiquepar la cal¬ cination ; tels sont les marbres statuaires, les diverses sortes de marbres colorés , la pierre lithographique , le Calcaire ooli- thique , la Craie , la Pierre à grains gros¬ siers des environs de Paris , etc. Ces exem¬ ples indiquent combien les Calcaires pré¬ sentent de variétés sous le rapport de leur composition, de leurs caractères extérieurs, de leurs propriétés, et aussi sous celui de leur mode de formation. En effet, les uns sont uniquement de la Chaux carbonatée, cristallisée, incolore (Marbre statuaire, Sta¬ lactite, Albâtre) ; dans d’autres, cette sub¬ stance est intimement combinée avec de la Magnésie et de la Silice (Dolomie, certains Travertins), et la texture de ces roches an¬ nonce que leurs molécules ont été rappro¬ chées, ou au moins disposées en vertu d’une action chimique. La plupart des Calcaires au contraire, ceux qui, dans la composition du sol, jouent le rôle le plus important, ont évidemment été formés par voie de sédi¬ ment. Ce sont des mélanges en proportions très variables d’ Argile et de Sable avec des particules de Chaux carbonatée de diverses grosseurs détachées de roches préexistan¬ tes , ou de corps organisés. Ces matières , charriées par les eaux , se sont déposées si¬ multanément et successivement sur le tra¬ jet de celles-ci; souvent elles ont été co¬ lorées par des substances métalliques ou charbonneuses , et leur consistance ac¬ tuelle est le résultat d’une simple cohé¬ sion, ou l’effet d’un ciment cristallin qui a pénétré après coup les amas sédimentaires. Un assez grand nombre de sources qui pa¬ raissent provenir de i’intérieur de la terre versent encore à la surface du sol émergé et dans les bassins remplis d’eau, une quantité considérable de Chaux carbonatée qui entre dans la composition de roches calcaires cristallisées et sédimentaires qui se forment encore journellement; d’une autre part, les Mollusques et les Polypiers sécrètent sans cesse une immense quantité de matière calcaire , et les dépouilles de ces animaux brisées, triturées, deviennent la base princi¬ pale de la plus grande partie des sédiments que les eaux de la mer déposent sur le fond de celle-ci et sur ses rivages. L’examen et l’étude des roches calcaires de tous les âges conduisent à reconnaître qu’elles ont eu de semblables origines. Les Calcaires sont presque toujours dispo¬ sés en bancs régulièrement stratifiés, qui al¬ ternent souvent avec des lits d’Argile, de Grès ou de Sable. Ils renferment de nom¬ breux fossiles , qui y sont presque toujours entassés pèle - mêle et brisés; parmi eux dominent les débris de Mollusques marins et de Polypiers , tandis que , dans les assises argileuses et arénacées qui alternent dans les mêmes localités avec les bancs calcaires, ces Polypiers sont aussi rares que les végétaux et animaux terrestres et fluviatiles y sont abon¬ dants. On expliquera au mot formation à quoi il faut attribuer ces différences ; on verra aussi à cet article qu’il existe des dé¬ pôts calcaires qui ont été formés dans les eaux douces , et qui contiennent exclusive¬ ment des débris d’animaux lacustres ou flu¬ viatiles , mais que la matière calcaire de ces dépôts a une origine différente de celle des principaux calcaires de formation marine. Voyez FORMATION , ROCHE , TERRAINS. (C. P.) CALCANÉUM [calcanéum , talon J. zool. — On nomme ainsi un des os les plus volu¬ mineux du tarse , correspondant au semi- lunaire de la main. Voyez os. *CALCAR ( calcar , éperon), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mé- lasomes, tribu des Ténébrionites , établi par Laltreille , et adopté par tous les entomolo¬ gistes. Ce g. est fondé sur une seule espèce ( Trogosita calcar Fabr. ) retranchée du g. Trogosile de cet auteur, la même que le Te- nebrio elongatus de Herbst. Cette espèce se (•AI 41 CAL Irouve en Espagne, en Corse et en Barbarie. Elle est figurée dans V Iconographie du Règne animal de Cuvier, pl. 30, fig. 8. (D.) CALCAR. moll. — Nom latin du g. Épe¬ ron de Montfort. CALCARATA, Pal I . ois. — Synonyme de Bruant de Laponie. * C AL C A R 1 F OR ME . Ca Ica r ifo rmis (ca Ica r , éperon ; forma, forme), bot. pu. — Celte ex¬ pression s’emploie pour tous les appendices naissant des organes floraux, et qui sont pro¬ longés en forme d’éperon : tels sont ceux qu’on observe sur les étamines antérieures des Violettes. (A. R.) CALCARIXE. Calcarina , d’Orb. (dimi¬ nutif de calcar, éperon), foram. — Ces jolies petites Coquilles, qui représentent tout-à-fait une molette d’éperon, ont été réunies par nous en un genre ainsi caractérisé : Coquille libre, spirale, déprimée, très rugueuse. Spire enroulée sur le côté , entièrement appa¬ rente en dessus, embrassante en dessous. Lo¬ ges prolongées en appendices marginaux, souvent très allongés. Ouverture en fente longitudinale contre l’avant-dernier tour de spire. — Les espèces de ce genre, très grosses relativement aux autres Foraminifères , ont quelquefois jusqu’à 3 millimètres de dia¬ mètre. On les trouve seulement à l’état vi¬ vant sur les bancs de Coraux des îles océa¬ niennes. (A. d’O.) *CALCEARIA ( calcearium , chaussure ). bot. ph. — Le genre de la famille des Orchi¬ dées, ainsi nommé par Blume ( Bijdr ., 418), doit être réuni au genre Corysanihes de R. Brown. Voyez corysanthes. (A. R.) CALCÉDOINE, min. ~Voy. quartz agate. CALCÉOLAIRE. Calceola via ( calceolus , petit soulier ; forme de la corolle chez ces plantes), bot. ph. — Genre extrêmement re¬ marquable de la famille des Scrophularia- cées, tribu des Verbascées, établi par le père Feuillé ( Obs. Iïl, t. 12) , et renfermant au moins une soixantaine d’espèces indigènes du Chili et du Pérou. Ce sont des plantes annuelles, suffrutiqueuses ou frutiqueuses , acaules ou caulescentes , à feuilles opposées ou ternées, très rarement alternes, très en¬ tières, dentées, crénelées ou dentées en scie, quelquefois pennati parties ou pennées , to- menteuses, soyeuses ou veloutées ; à pédon¬ cules uni-multiflores, alaires, axillaires , en corymbes terminaux; à fleurs jaunes, blan¬ ches ou pourpres. On en cultive environ une vingtaine dans les jardins d’Europe, où plu¬ sieurs d’entre elles ont produit un très grand nombre de charmantes variétés qui font les délices des amateurs. En effet, les fleurs de ces variétés , bien supérieures en beauté et eu grandeur à celles du type , affectent tou¬ tes les nuances du jaune, du blanc et du pourpre , et portent en outre, vers la partie inférieure de la corolle, sur le sabot propre¬ ment dit , de larges macules ou une mul¬ titude de petits points d’une autre couleur, dont l’effet est infiniment gracieux. (C. L.) *CALCEOLAR, Lœflfl. ( calceolus , sorte de chaussure), bot. ph. — Un des nombreux synonymes du genre Jonidium, Vent. (C. L.) CALCÉOLE. Calceolus ( calceolus , petit soulier), moll. foss. — Genre de Coquilles fos¬ siles de l’ordre des Conchifères Monomyai- res de Lamarck , établi par cet auteur dans sa réforme du genre Anomie de Linné. !! a persisté à lui conserver sa place dans la fa¬ mille si peu naturelle des Rudistes, dont il a formé un groupe voisin des Brachiopodes ; mais les observations récentes des conchylio- logistes modernes et entre autres celles de M. Deshayes , ont confirmé les rapports qui existent entre les Calcéoles et les Cranies , comprises aujourd’hui dans la famille des Brachiopodes. Les caractères de ce genre sont: Coquille bivalve, symétrique5régulière; valve inférieure grande, conique, courbée , plane en dessous , convexe en dessus , ou¬ verte obliquement, fort épaisse ; valve su¬ périeure peu convexe, operculiforme, striée en dedans et partagée dans le milieu par une lame perpendiculaire; charnière droite, mul- tidentée sur la valve inférieure , articulée avec la valve supérieure par une seule dent moyenne, conique , intrante , plus grosse et plus saillante que les autres. Animal tout-à- fait inconnu. On ne connaît que 2 ou 3 espèces de Cal¬ céoles trouvées en Allemagne. (C. d’O.) CALCEOLUS, Benth. ( calceolus , petit soulier), bot. pii. — Synonyme seclionnaire du genre Coleus, Lour. (C. L.) CALCIPHYRE ( calx , cis, chaux ; «s , corne . ins. — Genre de la famille des Oxyu¬ res, de l’ordre des Hyménoptères ; établi par M. Nees von Esenbeck , sur quelques espè¬ ces européennes qui ne diffèrent guère des Céraphrons que par des antennes un peu verticillées dans les mâles , et par un abdo¬ men ovalaire presque sessile, avec la tarière des femelles entièrement cachée. On peut considérer comme le type du genre le C. fuscicornis Nees von Esenb. , répandu dans le nord de l’Europe. (Bl.) CALLICÈRE. Callicera (xaXo'ç, beau; xspxç, corne), ins. — Genre de Diptères, di¬ vision des Brachocères , subdivision des Té- trachoetes, famille des Brachystomes, tribu des Leptides, établi par Meigen, et adopté par M. Macquart. Ce g. se distingue principale¬ ment du g. Cérie , auquel Latreille l’avait réuni, par ses antennes sans pétiole ; par son abdomen large et non cylindrique ; enfin, par la nervure sous-marginale des ailes , qui est droite, au lieu d’être sinuée. M. Macquart n’y rapporte qu’une seule esp., la C. cuivreuse, Cullicera œnea Meig. ( Bibio id. Fabr.). Cette esp. se trouve depuis le nord de l’Allemagne jusqu’en Italie, mais elle est rare. (D.) ’CALLICERIJS (xaDiVpwç, qui a de belles cornes), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Brachélytres , tribu des A léocharides , établi par Curtis ( Brii.ent ., t. 443), mais non adopté par M. Erichson, qui en comprend les espèces dans le g. Ho- mnloia de Mannerheim. Voyez ce mot. (D.) CALLICHEIV ( xcdoç, beau ; t^voç, pied), ois. — Genre formé par Brehrn , en 1830, dans sa famille des Canards ( type, Anas ru- fina), et synonyme de celui de Brama , Boié, qui lui est antérieur. (Lafb.) 'CALLlCHEORïS(xxAA^)wpt';, d’un beau \ert). ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Lamellicornes, tribu des Phyllophages de Latreille, fondé par M. De- jean, sur une seule esp. du Chili, qu’il nomme C. elegans. (D.) ‘CALLICHROA (xoJoç, beau ; xP°a > cou¬ leur ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Senécionidées , et qui a pour caractères : Capitule multiflore , I bélérogame ; fleurs du rayon femelles pres¬ que sur deux rangs , ligulées , larges, cu¬ néiformes ; celles du disque hermaphrodites , 5-dentées. Involucre polyphylle,à folioles placées sur deux rangs; réceptacle déprimé, fimbrillifère, dépourvu de paillettes, suivant Don , ou , suivant Schauer, garni sur le bord de 2-3 séries d’écailles. Fruits obfusiforrnes, ceux du rayon glabres, plus comprimés, pri¬ vés d’aigrette , à disque élevé , tronqué , les extérieurs entourés par les folioles de l’invo- lucre ; ceux du disque velus et couronnés d’une aigrette. — Le Callichroa , dont on ne connaît encore qu’une seule espèce, est ori¬ ginaire de Californie. (J. D.) CALLICHROME. Cullichroma ( xaM- xptopux, belle couleur), ins. — Genre de Co¬ léoptères tétramères, famille des Longicor- nes, tribu des Cérambycins , établi par La¬ treille, et modifié par M. Audinet Servi! le , qui, dans sa nouvelle classification de cette famille [Ann. de La Soc. ent. de France , t. Il, p 532 , l’a réduit aux seules espèces qui présentent les principaux caractères sui¬ vants : Mandibules longues, rétrécies et amin¬ cies, terminées en pointe fine, un peu cour¬ bée ; corselet uni , tuberculeux latérale¬ ment. Antennes glabres. Élvtres de forme et longueur ordinaires. Ce g., ainsi réduit, ren¬ ferme cependant encore un assez grand nom¬ bre d’espèces qui se font généralement re¬ marquer par les couleurs vives et brillantes dont elles sont parées. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en énumère 23 , parmi lesquelles nous citerons: 1° la Cul. suiuralis ( Ceramb . id. Fab.), de Cayenne; 2° la Cal . splendida Dej., de l’Amérique septentrionale, et 3° la Cal. rugicollis Chev-, du Mexique. Les Callichromes du Brésil ont une odeur de rose très prononcée, comme ceLle du g. Aromia, notamment l’espèce nommée phyllopus par M. Dejean. (D.) CALLICHTHE. Callichihys ( xaXK^'Gvç , espèce de poisson de mer), poiss. — Ce nom , d’un genre de la famille des Silu- roides , est emprunté des anciens ; mais il était employé par eux dans un tout autre sens que ne le fit Linné quand il intro¬ duisit le mot de Callichihys dans l’Ich- thyologie. Athénée se sert du mot xaUi^Gvç comme synonyme , ou mieux peut-être comme adjectif de F" dha;, et ce poisson méri¬ tait en effet cette épithète. Si les Grecs dési- 5*2 CAL CAL gnaienl sous ce nom un poisson particulier, on doit croire , par plusieurs passages d’Aris¬ tote, que leur xaDi^Gv; était notre Pélamide (. Pelamys sarda L.). Il est difficile de conce¬ voir pourquoi, dans le Muséum Adolphi-Fre- derici, Linné, dès 1746, donnecettedénomina- lion à un petit poisson d’Amérique, qu’il plaça ensuite dans son grand genre Silurus sous le nom de S. callichihys. Gronovius avait adopté le genre Callichihys , et Bloch et Lacépède conservèrent également cette même coupe générique , mais sous le nom de Cataphrac- tus. Ce sont des Siluroides à corps cuirassé ; à deuxième dorsale adipeuse, avec un rayon dans son bord antérieur. La cuirasse con¬ siste en deux rangées de lames étroites et hautes qui embrassent la moitié de la hau¬ teur, celle de la rangée supérieure se croi¬ sant un peu avec celle de la rangée infé¬ rieure. La tête est recouverte d’un casque osseux ; une bouche petite et sans dents ; deux barbillons à chaque angle; trois rayons à la membrane branchiostège, les pectorales à épine velue ou hérissée de petites pointes ; l’épine dorsale est faible. — Ces Poissons , à formes courtes , se tiennent sous les herbes dans la vase des marais , s’y enfoncent faci¬ lement, ou même pouvant vivre long-temps à sec , ils profitent de cette faculté pour aller chercher à travers les prairies d’autres eaux quand les chaleurs ont desséché les marais où iis vivaient. Ils peuvent percer les digues, et par cela devenir très nuisibles. On en con¬ naît aujourd’hui dix à douze espèces. (Val.) "CALLICNEMIS ( xouy; , belle ; xvvjj: uuj , cuisse ou jambe), ins. — Genre de Coléoptè¬ res pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Phyllophages, groupe des Mélolon- thites , fondé par M. le comte de Castelnau sur une seule espèce originaire d’Italie , et nommée par lui C. Latreillæi ( Buffon-Dumè - nil, t. II, p. 129, pl. 14, fig. 2.) Le g. auquel elle sert de type est très voisin du g. Pachy- pus , don t il ne diffère essentiellement que par sa tête tronquée carrément; par son cor¬ selet non excavé, et par ses élytres entières dans les deux sexes. — Suivant M. Mulsant, le Cal. Laireillœi habite plus particulière¬ ment la Barbarie et se trouve aussi , mais rarement, dans les parties chaudes du midi de la France : on l’a pris à Fréjus. (D.) CALLICOCCA , Schreb. (xoAoç, beau; xoxx oç, graine, coque), bot. ph. — Synonyme et section du genre Cepliaelis, Sw. (C. L.) *CALLÏ<;ODOjV, Benth. (x«l oç, beau ; xw~ v, cloche), bot. pu. — Synonyme section- naire du g. Erica. (C. L.) CALLICOMA (xoJoç, beau; xop.-n, cheve¬ lure, feuillage), bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Saxifragacées, tribu des Cunoniées, formé par Andrews {Bot. rep. , t. 566) sur une plante indigène de la Nouvelle-Hollande orientale et cultivée dans nos jardins. C’est un bel arbrisseau à rameaux et à feuilles opposées, simples, penninerves, lancéolées , grossièrement dentées en scie, blanches en dessous, munies de stipules interpétiolaires, elliptiques, membranacées, caduques; à pé¬ doncules géminés, monocéphales, axillaires, plus longs que le pétiole, portant des fleurs petites, rassemblées en capitules épais , glo¬ buleux, sessiles au- dessus d’un réceptacle velu; involucre commun, tétraphylle, court, réfléchi ; au lieu d’involucelles, 4 ou 6 brac- téoles membranacées , entourant chaque Heur. .(C. L.) CALLICOïiNIA, Burm. bot. ph. — Syno¬ nyme d’Astéroptère , section établie par De Candolie dans le g. Leyssera, L. CALLICTEMIS. ins. — Nom de genre estropié dans le dernier Catalogue de M. De- jean. V oyez CALLICNEMIS. (D.) "CALLICTfSTHUS , Endl. (xctAoç , beau ; xvaQoç, pudendum femineum). bot. pii. — Syn. et section du genre Cigna , Sav. (C. L.) *C ALU DEA (xodio'ç, beau; iSé a, forme). ins.— M. Laporte de Castelnau a établi sous cette dénomination ( Essai d’une class. des Hémipt. ) un genre dans la famille des Scu- tellériens, de l’ordre des Hémiptères. Ce g., adopté par M. Burmeister et regardé par nous comme une simple division du g. Scu- lellera proprement dit, ne diffère essentiel¬ lement de ce dernier que par l’absence d’un sillon longitudinal à l’abdomen. Les Cullideu sont de jolis Insectes parés de couleurs vives et métalliques. On en connaît une vingtaine d’espèces, tant des Indes-Orientales que d’A¬ frique. On peut en considérer comme le type la C. eques ( 1 ’elyra eques Fab.). (Bl.) CALL1DIE. Callidium (xaH, belle; î$é a. forme), ins.— Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Longicornes, tribu des Céram- bycins, établi par Fabricius aux dépens des Capricornes et des Leptures de Linné. Les CAL 53 CAL Gallidies ont les antennes subülifornies, mu- tiques , à peine aussi grandes que le corps , et insérées à côté de l’échancrure de l’œil , au lieu de partir du fond de cette échancrure comme dans les Capricornes. Leur corselet ou prothorax est arrondi latéralement , et plus ou moins déprimé en dessus. Leurs [jattes sont fortes, avec les cuisses allongées et renflées subitement en massue. Ces Insec¬ tes se trouvent dans les forêts , sur le tronc vermoulu des vieux arbres, et dans les chan¬ tiers. Quelques espèces continuent de vivre à l’état de larve dans les bois que renferment nos bûchers, et voilà pourquoi on en ren¬ contre assez souvent dans l’intérieur des maisons. Quand on les saisit ou qu’on les in¬ quiète, ils font entendre, comme beaucoup d’autres Longicornes , un bruit particulier occasionné par le frottement du prothorax sur la base de l’écusson qui est chagrinée. Dans l’accouplement, le mâle, ordinairement plus petit que la femelle, est placé sur le dos de celle-ci. La femelle est pourvue d’une es¬ pèce de tarière qu’elle sort de son abdomen, et dont elle perce le bois pour y déposer ses œufs. Les larves ressemblent à des vers mous et allongés, composés de 13 segments, y com¬ pris la tète , qui est supportée par un cou très renflé. La bouche est armée de deux fortes mandibules, qui leur servent à ronger et réduire en poudre le bois dont elles font leur nourriture. Elles ont six pattes écail¬ leuses , qu’on distingue à peine tant elles sont petites. Elles n’arrivent à leur entier accroissement et ne se métamorphosent en nymphequ’au boutdedeux ans, pendant les¬ quels elles changent plusieurs fois de peau. Malgré tous les retranchements que ce genre a subis depuis sa fondation par Fabri- eius, il renferme encore un assez grand nom¬ bre d’espèces. M. bejean , dans son dernier Catalogue , en désigne 28 parmi lesquelles nous citerons seulement quelques unes des plus connues , savoir : 1° Callidium sangui- neurn Eabr. , la Lepture veloutée couleur de feu de Geoffroy, qui se trouve communé¬ ment dans les bûchers et les appartements, au premier printemps; 2° Callidium luri- dum Fabr., la Lepture noire à grosses cuisses brunes de Geoffroy , qui se trouve dans les chantiers de Taris ; 3° Callidium clavipes Fabr. , espèce entièrement noire, plus rare que les deux précédentes ; et 4° enfin Calli¬ dium ba juins Fabr., qui se trouve dans pres¬ que toutes les parties du monde. M. Mul- sant a cru devoir faire un genre particulier de cette dernière , d’après l’indication de M. Serviile {voyez le g. iiylotrupes). Toutes les espèces que nous venons de désigner sont figurées dans Olivier. (D.) *CALLIDïlVE. Callidina (xalôq , beau; Sï- voç, tourbillon ). systol. — Genre de Systo- lides établi par M. Ehrenberg dans sa famille des Philodinées. Il est très voisin des Rotifè- res , dont il diffère par l’absence des points rouges qu’on a nommés des yeux. L’espèce décrite par M. Ehrenberg sous le nom de C. elegans est longue de 0,37 mill. Dans notre Hist. des Infusoires, nous en avons décrit une autre espèce, le C. constricia , longue de 0,5 mill. , et caractérisée par le faible développement de son appareil rota¬ toire. (Duj.) *CALLIDRYAS (nom mythologique), iins. — Genre de Lépidoptères , de la famille des Diurnes de Latreille ou Rhopalocères de Roisduval , tribu des Papilionides , créé par M. Roisduval , aux dépens des Coîiades de Fabricius, dont il ne diffère essentiellement que par des antennes plus longues, et dont la massue est plus nettement tronquée. L’au¬ teur en décrit 28 espèces , toutes exotiques {Hist. des Lépid., faisant suite au Buffon-Ro- rei) , nous citerons comme type la Callidryas eubule {Pap. id. Linn., Papil. marcellina Cram., Coliaseubule et marcellina God.). Celte esp. est très commune au Brésil, à la Guia- ne, et dans plusieurs parties des Antilles. (D.) *CALLIDRY3\'OS (xaXoç, beau ; fyvvoç?.... il faut sans doute lire dpvuog, bois de chêne). bot. ph. — Genre mentionné parGaudichaud ( Freyc ., 29), qui en attribue la formation à Néraud. Ilneparaitpasavoirétédécrit. (C.L.) *CALLIGEUM (xoAoç, beau; Geum , genre de plantes), bot. ph. — Synonyme et section du genre Geum, L. (C. L.) CALLIGONIJM (xoAoç, beau ; yovf, nœud, articulation), bot. ph. — Genre de la famille des Polygonacées-Eupolygonées , formé par Linné ( Gen 600), et auquel on rapporte comme synonymes sectionnâmes les genres Calliphysa, Fisch. et Mey., et P lerococcus , Pal ! . il renferme quelques plantes croissant dans le Levant et l’Asie médiane, d’un as¬ pect singulier, et dont trois environ sont cultivées dans nos jardins. Ce sont des ar- 54 CAL CA L brisseaux aphylles, à rameaux dichotomes, articulés ; chaque articulation est ceinte d’une gaine membranacée, courte, oblique¬ ment tronquée, remplaçant les feuilles. Les fleurs, d’un vert blanchâtre, sont pédicel lées (pédicelle médian articulé], et sortent des gaines. — il existe un autre genre,* Calligo- num, Lour., rapporté en synonymie au Tra- chyiella de De Candolle. (G. L.) 'CALLIGRAPHIA (xaXvj, belle ; ypayo, pein¬ ture). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, établi par M. Chevrolat, dans la famille des Chrysomélines , sans publication de carac¬ tères. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, y rapporte 27 espèces, toutes d'Amérique, et parmi lesquelles figurent 2 Chrysomèles de Fab., la Ch. philadelphica , et la Ch. excla- mationis. Voyez chrysomélines. (D.) CALLÏMATIONI. ins. — Voyez calym- MATION. *CALLIMÈ.\E, Fisch. ins. — Synonyme de Bradyporus , Charp. CALLIMICRA (xaXoç, beau ; pxxpoç, pe¬ tit). ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬ res, famille des Sternoxes , tribu des Bu- prestides, établi par M. Dejean, pour y pla¬ cer deux espèces du Brésil, nommées par lui l’une C. lucidac t l’autre C. venustula.MM.de Castelnau et Gory,dans leur iconographie des Buprestides , rangent ces deux espèces dans leur g. Corœbus; ils nomment la pre¬ mière C. bicolor, et conservent à la seconde le nom donné par M. Dejean. (D.) *CALLIMOME (xdUipoç, très beau), ins. — Genre de la famille des Chalcidiens, de bor¬ dée des Hyménoptères, établi par M. Spinola, el\ adopté par tous les entomologistes. Les Cûllimome , qui ont reçu aussi de Fabricius la dénomination de Diplolepis , se font re¬ marquer par leurs antennes fusiformes , composées de treize articles , dont le premier grêle et allongé, et par leur abdomen sessile, ovalaire, avec la tarière des femelles presque aussi longue que le corps , capillaire et droite. Ces Insectes sont de petite taille , et revêtus de couleurs brillantes et métalliques. On en connaît un grand nombre d’espèces européennes. Les plus répandues sont les C. cynepedis ( Ichneumon cynepedis Linn.) , C. bedeyuaris ( Diplolepis bedeguaris Fab.), etc. (Bl.) CALLÏMORPHE. Callimorpha ( xa \r, , belle ; p. op cpv), forme), ins. — Genre de Lépi¬ doptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Chélonides , établi par Latreille qui y comprenait plusieurs espèces qu’on en a re¬ tranchées depuis ; de sorte qu’il se réduit au¬ jourd’hui à celles dont les principaux carac¬ tères sont : Antennes longues et simples dans les deux sexes. Palpes un peu plus longs que la tête, écartés, peu velus et pointus. Trompe très développée. Tête et corselet squammeux. Abdomen lisse et cylindrique. Ailes grandes relativement au corps. Les Callimorphes sont des Lépidoptères à corps svelte, et dont les ailes sont ornées de couleurs vives et bril¬ lantes. Quoique appartenant à la famille des Nocturnes, ces insectes volent en plein jour et dans les endroits les plus exposés au so¬ leil. Ils aiment à se reposer sur les fleurs de Chardons dont ils sucent le nectar à l’aide de leur longue trompe comme les Lépidoptères diurnes. C’est en juillet qu’ils se montrent ordinairement. Leurs chenilles sont ornées de couleurs variées et hérissées de poils courts. Ils se cachent pendant ie jour et se nourrissent de plantes basses. Leur trans¬ formation a lieu dans un léger réseau qu’ils filent quelquefois en commun. — Ce g. se réduit en Europe à trois espèces, savoir: les C.dominula Linn., C. donna Esp., et Gr. hera Linn. La seconde n’a encore été trouvée qu’en Italie , principalement dans les envi¬ rons de Florence. Les deux autres paraissent habiter toute l’Europe , et ne sont pas rares aux environs de Paris. La première préfère les endroits marécageux. (D.) *CALLIMOSOMA (xàX^oç, très beau; c copia, corps), ins. — M. de Castelnau ( Etudes entomol., p. 156) propose d’établir sous ce nom un nouveau genre de Carabiques avec le Pamborus Guerini de M. Gory, espèce de la Nouvelle-Hollande, qui diffère en effet par son faciès des autres Pamborus ; mais il n’en donne pas les caractères. (D.) *CALLL\OTL’S (xaXoç, beau; vwtoç, dos). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa¬ mille des Curculionides-Aonatocères, légion des Mécorhynques , division des Cholides, établi par Schœnherr aux dépens du g. C ho lus , dont il se distingue principalement par son rostre presque linéaire et cylindri¬ que, et par ses pieds antérieurs rapprochés à la base. Il y rapporte deux espèces du Brésil, qu’il nomme, l’une C. Sahlbergii , et l’autre C. Zetlerstedtii. (D.) CAI CAJ CALLIODON (x«)ioçt beau; o&iv, (lent). poiss. — Ce nom, imaginé par Gronovius pour désigner le genre des Scares, a été ap¬ pliqué à une subdivision de ce groupe , dont les dents antérieures sont imbriquées sur plusieurs rangs comme des tuiles. Les laté¬ rales sont écartées et pointues. Ce sont des Poissons de la mer des Indes ou d’Amérique, semblables aux Scares par leurs habitudes et leur physionomie. On connaît neuf à dix espèces de ce genre. (Val.) CALLIOMORE. Calliomorus. poiss. — Dé¬ nomination que Lacépède a imaginée, par une contraction du mot Callionyme, pour placer le poisson que Linné avait rangé dans ses Callionymes sous le nom de Callionymus in¬ diens , et qui a été reproduit dans le même ouvrage sous le nom de Cotte mculécnsse, d'a¬ près un dessin de Commerson. Ce poisson , d’un genre distinct, est un Platycéphale, nom imaginé par Bloch, et adopté par lui en Ich- thyologie. Le nom de Calliomore n’est donc plus que synonyme de celui-ci ; il n’a pas été conservé dans la méthode ichthyologique. (Val.) C ALLIONYME. Callionymus (xaD.iww u.oç, qui a un beau nom), poiss. — La dénomination empruntée aux auteurs grecs de xaDiœwaoç, était celle d’un poisson bien connu sur nos côtes, YCrawoseop^iUranoscopusscaberAÀn.). Linné l’appliqua , dès la 10e édition de son Systema, à un poisson tout différent; et, de¬ puis, le genre Callionyme prit rang en ich- thyologie. Il est caractérisé de la manière suivante : Ouïes ouvertes par un seul trou de chaque côté de la nuque,- nageoires ven¬ trales jugulaires, avancées, écartées et plus larges que les pectorales. Tête oblongue ; bouche petite et protractile. Dents en fer de lance sur les mâchoires ; palais lisse; la peau n ne, sans écailles. Ce genre ne correspond plus à celui de Linné , car ce grand homme gâta le groupe, dont il prenait pour type l’espèce de nos côtes, en y adjoignant le Callionymus indi¬ ens , qui est un Platycéphale. Pallas intro¬ duisit encore dans ce genre une espèce foute distincte par ses caractères génériques, dont le principal consiste en l’absence de ventrales : c’est le Callionymus baiculensis de Pallas, ou le Coméphore de Lacépède. Après avoir retranché les espèces dont nous venons de parler, le genre Callionyme 55 en comprend encore une vingtaine , dont neuf vivent dans nos mers. L’une d’elles , le Callionymus lyra , est un beau poisson de nos mers septentrionales. (Val.) “CALLÏOPE (nom mythologique), mam., ois. — Nom proposé par Ogilby pour un sous- genre d’Antilopiens, établi sur Y A. strepsi- ceros. Latham donne aussi ce nom à une esp du g. Fauvette , Molacilla culliope. *CALLIOPEA , Don (nom propre), bot. pu. — Syn. seetionnaire du g. Crépis de Linné. *CALLIOPSIS, Sw. (xccaoç, beau ; oïj/cç, as¬ pect). bot. ph. — Un des nombreux syno¬ nymes sectionnâmes du genre Pélargonium , L’hérit. (C. L.) *CALLIOPSIS ( xaXoç, beau ; o^tç, figure). bot. ph. — Ce genre diffère à peine du Coreopsis, dont il faisait partie, et s’en dis¬ tingue uniquement par les paillettes cadu¬ ques de son réceptacle , et par les rameaux des styles tronqués et non terminés en cône. Ce genre comprend deux plantes cultivées communément dans les parterres : ce sont les C. tinctoria et Atkinsoniana , à feuilles opposées, unies ou bipennées ; à capitules terminaux, offrant des rayons jaunes tachés de brun à la base, et un disque de fleurons jaunes ou pourprés. (J. D.) *CALLIPELTIS (xaioç, beau ; bou¬ clier). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Stellatées , établi par Steven ( Observ. Pl. ross. 69) sur une es¬ pèce indigène de l’Orient et d’Espagne, et cultivée dans nos jardins. Le C. cuculluria est une petite plante fort curieuse, annuelle, dressée, très rameuse, grêle, glabre ; à feuil¬ les binaires, opposées, oblongues , formant avec deux stipules conformes des verticilles tétraphylles. De chaque aisselle foliaire sor¬ tent trois Heurs jaunes très petites ( six par conséquent ), courtement pédiceliées, dont la réunion forme également des verticilles. Le fruit, velu au sommet , est contenu dans une ample bractée membranacée en forme de cornet. (C. L.) *CALLIPEPLA, Wagl. [xcàYnzt’rcloç , qui a un bel habillement), ois. — Genre démem¬ bré par Waglcr de celui d’Onyx, Vig. ou Colin, pour recevoir Y Ortyx squamala Vig. Poyez perdrix. (Lafr.) *CALLIPEPLA (xaDurîirÀoç, qui a un bel habillement), ins.— Genre de Coléoptères té- 56 CAL CAL traraères, famille des Chrysomélines, établi par M. Dejean, pour y placer deux espèces rapportées delà Nouvelle-Guinée par le capi¬ taine Dumont d’Urville, et nommées par lui, l’une, C. postica, et l’autre C. sexsignata. Ce g. rentre dans la tribu des Galérucites de Lalreille. (D-) CALL1PHLOX, Boié (xaXXi'yXoÇ, qui jette de belles flammes), ois. — Synonyme des Rubis , Less. , et remplacé dans Gray ( List of généra ) par Mellisuga , Briss. , établi en 1760. Voy. colibri. (Lafr.) *CALLIPHORE (xocXoç, beau; yop/oi , je porte), ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Besvoidy dans son Essai sur les Myodaires, et faisant partie de sa famille des Calyptérées, division des Coprobies ovi¬ pares , tribu des Muscides, section des Céru- lées. Ce genre a pour type la Musca vomi- tana de Linné, dont on ne connaît que trop l’instinct, qui la porte à venir déposer ses œufs sur les viandes destinées à notre usage. Cette espèce se trouve répandue sur presque tout l’ancien continent. Elle offre plusieurs variétés distinctes qu’on serait tenté de pren¬ dre pour autant d’espèces. En général, les Calliphores d’Europe sont d’un noir bleu⬠tre , nuancé de cendré , tandis que celles de l’Amérique sont ornées de bleu azuré, de bleu hyacinthe, et de vert d’émeraude. Toute¬ fois, celles des deux pays qui vivent dans le voisinage des eaux ont les teintes plus ter¬ nes ou plus pâles. L’auteur en décrit 17 es¬ pèces, y compris celle que nous avons déjà citée , savoir : 7 d’Europe , 1 du Spitzberg, qui paraît n’être qu’une variété de la C. vomi- taria, 5 de l’Amérique du Nord, 1 du Pérou, 1 de l’intérieur de l’Afrique, et 2 de la Nou¬ velle-Hollande. Le g. Calliphorci a été adopté par M. Macquart, qui le range dans la divi¬ sion des Brachocères , subdivision des Di- chœtes, famille des Athéricères , tribu des Muscides, section des Créophiles, et sous- tribu des Muscies. Il y rapporte 10 espèces, dont 8 sont différentes de celles de M. Ro¬ bineau-Desvoidy. Les larves des Calliphores, suivant M. Macquart, sont blanches , tron¬ quées obliquement à l’extrémité. La tête porte deux cornes charnues, et la bouche est armée de deux crochets cornés ; une pointe également cornée paraît entre ces crochets. De chaque côté du premier segment du corps se trouvent deux stigmates antérieurs; trois stigmates postérieurs paraissent de cha¬ que côté du dernier, sur une tache brune. La partie supérieure de ce segment est mu¬ nie de onze pointes disposées en rayons. Sept à huit jours suffisent à ces larves pour arriver à l’état de nymphes, et peu de jours après à l’état parfait. (D.) *CALLIPHYSA , Fisch. et Mey. ( xaXoç , beau ; cpvcra , vessie, follicule), bot. pii. — Synonyme sectionnaire du genre Calligo- num de Linné. (G. L.) *CALLÏP0G0X (xaXvj, belle; , barbe), ins. — Genre de Coléoptères tétra- méres, famille des Longicornes, tribu des Prioniens , fondé par M. Audinet-Serville (. Ann . de la Soc. eut. de France, t. I, p. 141) sur le Prionus barbatus de Fabricius, espèce du Mexique dont le principal caractère gé¬ nérique est d’avoir le menton très velu et les mandibules garnies, en dessus comme en dessous, d’un duvet très épais dans les deux sexes. (D.) *CALLIPRORA ( xaXoç , beau ; nptopcx. , proue, extrémité), bot. pii. — Genre établi par Bindley ( Bot. reg. , t. 1590 ), et qui fait partie de la famille des Liliacées , tribu des Agapanthées. Il se compose d’une seule es¬ pèce originaire de la Californie, ayant des feuilles radicales linéaires-ensiformes , des fleurs jaunes disposées en sertule au som¬ met de la hampe. Le calice est comme cam- panulé , formé de 6 sépales égaux et péta- loides. Les étamines, au nombre de 6, sont toutes fertiles; leurs filets sont plans, péta- loides et bilobés, alternativement plus courts. Les anthères sont attachées entre les deux lobes supérieurs des filets. Le fruit est une capsule triloculaire et à 3 ailes membra¬ neuses. (A. R.) CALLIPTÉRIDE. Callipleris, Bor. (xa Xvj , belle; iTTsptç, fougère), bot. cr. — Synonyme de Diptazinm , Swartz. CALLIRHIPIS (xoJoç, beau ; p éven¬ tail). ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬ res, famille des Sternoxes, tribu desÉlatéri- des, établi par Latreille ( Règne anim., t. IV, p. 459). Les Insectes de ce genre se font remarquer par leurs antennes en forme d’éventail , comme celle des Rhipicères ; mais les articles en sont moins nombreux et moins serrés que chez ces derniers. M. le comte de Castelnau, qui a donné une mo¬ nographie des Callirhipis [Ann. de la Soc. CAL CAL 57 ent. de France, t. lit, p. 241-257), en décrit 14 espèces, dont 3 de Java, 1 de la Nouvelle- Hollande, et les autres de diverses parties de l’Amérique. Aucune de ces espèces ne se rapporte nominativement à celles queM. le comte Dejean désigne au nombre de 4 dans son Catalogue. Latreille cite comme type la Callirhipis Dejeanii , rapportée d’Amboine par M. Dumont d’Urville , et envoyée précé¬ demment de Java au Muséum par MM. Viard etDuvaucel. Les détails génériques de cette espèce sont figurés dans l’ Iconographie du règne animal , par M. Guérin, p. 13, fig. 6, a-c. (D.) CALLIRHOE. Callirhoe (nom mytholo¬ gique). acal. — Genre d’Acalèphes discopho- res ou médusaires , établi par Péron et Le- sueur pour des Méduses à corps orbiculaire, transparent , garni de bras en dessous et de tentacules au pourtour, mais privé de pédon¬ cule , étayant quatre ovaires chenillés à la base de l’estomac. M. de Blainvilie a caracté¬ risé ce genre d'une manière plus précise et plus complète. Eschscholtz en fait un genre de sa famille des Océanides , comprenant les Discophores cryptocarpes à disque très con¬ vexe , dont la cavité stomacale, peu étendue, s’ouvre au dehors par un orifice buccal en forme de tube, et se prolonge en canaux étroits jusqu’aux bords de l’ombrelle. Il lui donne pour caractères d’avoir des tentacules margi¬ naux, d’être privé de tentacules sous l’om¬ brelle, qui est excavée, et d’avoir l’orifice buccal pourvu de quatre longs bras. C’est ce dernier caractère seul qui le distingue des Océanides. On connaît deux espèces de Callirhoe : 1° 67. micronema, large de 40 mill., presque sphérique, à bras très longs et très larges, et à tentacules très courts ; 2° C. basleriana , large de 40 à 50 mill., convexe, presque plane, à bras aigus , et à tentacules longs, inégaux. L’une et l’autre vivent sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. (Uuj.) *CALLIRHOÉ. Callirhoe (nom mytholo¬ gique). bot. ph. — L’une des subdivisions du grand g. Amaryllis , établie par le pro¬ fesseur Link. Elle correspond à Y Amaryllis belladona. Noyez amaryllide. (A. Pi.) Nuttal désigne aussi , sous cette dénomi¬ nation , un genre synonyme du genre Mal¬ va , L. (C. L.) CALLIRHOE. Callirrhoe ( nom mytholo- giqueh moll. ross. — Ce genre, institué par Monlfort pour une pile d’alvéoles de Bélem- nites séparées de la coquille, rentre naturel¬ lement dans les Bélemnites, auxquelles il ap¬ partient. (C. d’O.) VCALLI8ACE (xctloç , beau ; uoixoç , bou¬ clier , forme du fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , tribu des Peu- cédanées, établi par Fischer (in Hoffm. Um- bell. ed., II, p. 170, excl. sp.), et ne renfer¬ mant qu’une espèce indigène de la Daourie et cultivée dans les jardins. C’est une plante herbacée , pérenne , ayant le port d'une An¬ gélique, à gaines amples dont les supérieu¬ res aphylles ; à ombelles pubescentes, mul- tiradiées ; à ombellules multiflores, denses ; à involucre nul ou oligophylle , dont l’invo- lucelle polyphylle , sétacé; à fleurs blan¬ ches. (C. L.) "CALLISALRE. Callisaurus ( xoAoç , beaq ; ecôjpo c, lézard), rept. — Genre de Sauriens dont on ne connaît encore qu’une espèce, C. draconoides , rapportée de Californie , et dont M. de Blainvilie a donné la description dans les Nouvelles annales du Muséum. Ses caractères sont un mélange de ceux des Phrynosomes, bien que la forme diffère, et de ceux des Dragons. La dentition est pleuro- donte comme dans les premiers; et aussi comme dans tous les Iguaniens du Nouveau- Monde. La peau est plissée sous le cou et le long des flancs , où elle forme un petit re¬ pli. Les cuisses des Callisaures ont des pores très apparents sur une seule rangée; leur dos n’a pas de crête, et leurs écailles sont homogènes. M. de Blainvilie place les Cal¬ lisaures parmi les Draconiens ; MM. Bibron et Duméril le rapportent aux Iguaniens pleurodontes, et ils combattent l’opinion de Wiegmann, qui les réunissait aux Hypsiba- tes. Ces derniers manquent en effet de pores fémoraux, et présentent au contraire des dents palatines et une crête dorsale, ce qui n’a pas lieu chez les Callisaures. (P. G.) *CALLISEMÆA ( xa \6ç , beau ; cvj/jux toc, étendard), bot. ph. — Beau genre de la fa¬ mille des Papilionacées , tribu des Dalber- giées, établi par Bentham (Ann. Wien. mus., II, 105) pour quelques plantes brésiliennes. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles imparipennées ou abruplipennées ; à rachis se terminant en une soie , et dont les folioles sont oblongues, plus ou moins échan» T. III. 58 CAL CAL crées au sommet; à nervures secondaires parallèles , en lignes serrées ; à fleurs dont les pédicelles offrent, au-dessus de la base, deux bracléoles membranacées, lancéolées, lâches, promptement caduques; à grappes florales axillaires , simples , lâches , pauci- flores. (G. L.) CÂLLïSIE. Callisia ( xalbç , beauté ). bot. ph. — Genre de la famille des Go ra¬ mé] inées , établi par Lœffüng ( lier ., p. 392) et adopté sous ce nom par la plupart des bo¬ tanistes ; c’est le genre que Jacquin a ap¬ pelé Hapalanihus. Les espèces qui le com¬ posent, au nombre de 3 ou 4 seulement , croissent dans l’Amérique méridionale. Ce sont des plantes herbacées , à tiges éta¬ lées; à feuilles engainantes, lancéolées , or¬ dinairement à dents comme cartilagineu¬ ses ; à fleurs disposées en sertules axillai¬ res ou terminaux et nus. Les 6 sépales sont disposés sur 2 rangs et persistants ; les éta¬ mines au nombre de 3, opposées aux folioles extérieures du calice, ont leur filet barbu et dilaté à son sommet qui est arrondi ; l’an¬ thère , presque globuleuse , est attachée en avant du filet. Le fruit est une capsule à 2 ou 3 loges , contenant chacune une graine presque carrée et peltée. (A. R.) *CALLISPHYIUS (xaloq , beau ; cru upa , marteau), ins. — Genre de Coléoptères té- trainères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , établi par M. Newman ( The entornologist, 1840, part. 2 , p. 1 ) sur une seule espèce de file de Chiloë au sud du Chili, nommée par lui C. macropus , et remar¬ quable par la brièveté et le rétrécissement de ses ély très , qui se terminent en pointe , ainsi que par la longueur démesurée de ses pattes de derrière , garnies de poils longs et épais qui les font paraître très renflées. Du reste , ce g. se rapproche du g. Odontocera de M. Serville. (D.) CALLISTA (xaDtoroç, très beau), bot. ph. — Don désigne sous ce nom un des nom¬ breux synonymes sectionnaires du genre Erica , L. ; et Loureiro un syn. du genre Acronia, Presl. (C. L.) *CALLISTACHYA (xoAoç, beau ; a-ca^uç, épi), bot. ph. — Deux genres ont reçu ce nom : l’un, établi par Rafinesque, est syn. de Pœderola , L. ; l’autre , créé par Smith , est syn. du g. Jsotropis , Renth. (C. L.) CALLISTACIIYS (xoAoç , beau ; «rrap/vç , épi), bot. ph. — Genre de la famille des Pa- pilionacées, tribu des Podalyriées-Australa - sicées, fondé par Ventenat ( Malm ., t. llo), et renfermant plusieurs plantes de la Nou¬ velle-Hollande , remarquables la plupart par la beauté de leurs fleurs. Trois espèces ont été introduites dans les jardins d’Europe, les C. lanceolata, ovata , linearifoliu. Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux à feuil¬ les éparses ou verticillées, simples, entières, soyeuses en dessous , accompagnées ou non de stipules ; à fleurs jaunes, disposées en épis terminaux; à bractées petites; à pédicelles bibractéolés ; à ovaire très velu. [C. L.) CALLÏSTE , Boié. Callistus ( xocXhaTo; , très beau ). ois. — Synonyme d ’Ajlaia , Swains. ; de Calospiza , G. -R. Gray. Toyez AG LAI A et CALOSPIZA. (LAFB.) CALLÏSTE. Callisia (xocHÀio-roi;, très beau). moll. — Poli avait réuni sous ce nom les g. Mactre et Cythérée de Lamarck ; mais celle fu¬ sion n’a été adoptée par aucun auteur, et ces deux genres sont demeurés intacts. (C. d’O.) *CALLISTEMMA, H. Cass, (xsdvj, belle; arT.txa. , couronne). bot. pii. — Synonyme de Callistèphe, substitué par l’auteur lui- même à Callistemma , à cause de sa ressem¬ blance avec le g. Calostemma de R. Brown. *CALLIST£M(M ( xg().oç , beau ; CTT/îp.wv, filet), bot. pii. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu ou sous-famille des Lepto- spermôcs, créé par R. Brown {Bot. Heg. , 393), et renfermant un assez grand nombre d’espèces , toutes indigènes de la Nouvelle- Hollande, et la plupart fort remarquables par la beauté de leurs fleurs. On en cultive près d’une vingtaine dans les jardins euro¬ péens. Ce sont des arbrisseaux â feuilles sans stipules, alternes, raides, allongées, verti¬ cales ou planes-horizontales ; à fleurs le plus souvent d’un pourpre éclatant, semblables à celles des Mélaleuques, mais à filaments li¬ bres, comme dans les Meirosideros , et dis¬ posées en épis feuillés au sommet , ou épar- ses-immergées dans les ramules. (C. L.) ^CALLISTÈPHE. Callistephus (xaXoç, beau; arétpoç, couronne), bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Synanthérées , tribu des Astéroî- dées, sous-division des Diplopappées , établi par H. Cassini, et dont le type est Y Aster si- nensis (Reine-Marguerite de nos jardins), qui ne pouvait rester dans les Aster, dont il dif¬ fère trop essentiellement , pour que l’œil le CAL CAL 59 moins exercé ne puisse en saisir les dis¬ semblances. Les caractères de ce genre sont les suivants : Capitule mullitlore , hétéro- game. Fleurs du rayon femelles , ligulées , unisériées ; fleurs du disque tubuleuses , hermaphrodites. Involucres entourés de bractées courtes , foliacées ; squames 3- ou 4-sériées , ouvertes , ciliées , obtuses. Ré¬ ceptacle large, convexe, courlement alvéolé. Anthères tronquées ; stigmates du disque ovoïdes à la pointe. Aigrette double, simi¬ laire, unisériée, l'extérieure paléacéosétacée; les squamellules courtes, inégales, irréguliè¬ res , denticulées ; l’intérieure composée de squamellules sétacées, filiformes, barbellu- lées, décidues.Ce sont des plantes herbacées annuelles, originaires de la Chine , droites , rameuses , à feuilles alternes , sessiles, sub¬ ciliées, largement dentées; à rameaux allon¬ gés, monocéphalés ; à capitules larges, origi¬ nairement blancs à disque jaune. Dans nos jardins, les capitules du C. sinensis sont com¬ posés de ligules ou de tubes diversement co¬ lorés, et affectant les trois couleurs rose, vio¬ let et blanc. Ces jolies plantes, si communes dans nos jardins et d’une culture si facile , qu’elles trouvent place dans la plus humble plate-bande aussi bien que dans les parterres les plus brillants , ont été apportées de la Chine au Jardin des Plantes en 1728 ; mais elles étaient alors semblables à notre Margue¬ rite des champs. En 1734, on obtint la va¬ riété à fleurs violettes; en 1772, la Reine- Marguerite double , et quelques années plus tard celle à tuyaux ou Anémone. Les horti¬ culteurs cultivent ces deux dernières varié¬ tés , dont toutes les autres ne sont que des sous-variétés. Les Reines-Marguerites se multiplient de graines semées au printemps sur couches, et repiquées dans le courant de juin, ou même simplement mises en place. Elles donnent leurs fleurs depuis le mois d’août jusqu’à la fin de septembre. Le sol qui leur convient le mieux est une terre lé¬ gère, suffisamment amendée, et une exposi¬ tion au midi. (C. d’O.) CALLISTHENE (xaXXtaG tv-fa, plein de vi¬ gueur). bot. ru. — Genre de la famille des Vochysiacées , formé par Martius et Zucca- rini ( IVov . Gen. et sp. , 1 , 123, t. 75, 76), et renfermant environ trois espèces remarqua¬ bles par l’élégance de leur port. Ce sont des arbres habitant les plaines élevées du Bré¬ sil, et remplis d’un suc résineux. Les ra¬ meaux en sont opposés, ainsi que les feuil¬ les , lesquelles sont subdistiques , très en¬ tières, penninerves. Gemmes axillaires, petits, pérulés ; stipules très petites, décidues ; pé- dicelles axillaires et latéraux solitaires, uni- flores, opposés , plus courts que les feuilles. Dans ce genre, la corolle est formée d’un seul pétale d’un jaune rayé, obeordiforme, ongui¬ culé, inséré à la base et entre les deux divi¬ sions antérieures du calice. (C. L.) *CALLISTHENES (nom d’un philosophe grec , ou , si l’on veut , xa).Xta0evvîç , robuste). ins. — M. Fischer de Waldheim {Eniomogr, de la Russie, t. I, p. 95, ch. 7 ) désigne ainsi un genre de Coléoptères pentamères de la famille des Carabiques, fondé par lui aux dé¬ pens du genre Calosoma pour y placer une seule espèce trouvée par le docteur Pander dans les sables des déserts des Kirguises, au midi d’Orenbourg, et qu’il nomme en con¬ séquence C. Pander i ; mais ce genre n’a pas paru suffisamment caractérisé pour être adopté par les autres entomologistes qui lais¬ sent l’esp. lui servant de type parmi les Ca- losomes , don t elle ne diffère en effet que parce qu’elle est aptère , et que ses élytres sont courtes et arrondies. Voy. calosoma. (D.) CALLISTHENE! , Spreng. ( xatttoç,Tbeau ; xWo; , ra¬ meau). bot. cr. — (Phycées. ) Après avoir déjà fait connaître [Syn. Alg., p. lvij), sous le nom de Bowiesia, le g. qui fait le sujet de cet article , et qui appartient à la belle fa¬ mille des Floridées dont il est un des plus magnifiques ornements , M. Greville l’a en¬ suite publié [in Lindl. Nul. Sysl. of Bot. , p. 436) sous celui de Calocladia r que nous conservons ici. Voici ses caractères diagnos¬ tiques : Fronde comprimée , cartilagineuse , purpurine ou d’un rouge de sang , linéaire, rameuse, à rameaux distiques ciliés, et par¬ courue par une nervure longitudinale peu apparente. Conceptacles sphériques, presque terminaux , percés d’un pore au sommet , contenant des spores claviformes fixées à une columelîe centrale et rayonnant vers tous les points de la loge. Trois espèces , toutes exotiques , composent ce genre , dont les représentants sont rares dans les collec¬ tions. (G. M.) CALOCNEMIS. ins. — F oyez callic- NEMIS. ’CALOCOAÎES (xa/oç, beau ; xogn, cheve¬ lure). ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Longicornes, tribu des Prio- niens, établi par Aï. Serville dans sa nouvelle classification de cette famille [Ann. de la 67 ioc. eut. de France , t. I, p. 194). Ce g. se distingue principalement des autres Prio- niens par ses antennes , dont le onzième et dernier article est armé , à son extrémité , d’une dent latérale qui en simule un dou¬ zième. Il est fondé sur une seule espèce rap¬ portée duTucuman par M. Lacordaire, qui l’a nommée C. hamatiferus. M. Guérin l’a figu¬ rée dans son Iconographie du li'egne animal de Cuvierx pl. 42, fig. 8, sous le nom de Prio- nus Desmarestii. Depuis , M. Buquet [Mag. de zoo/., 1840) en a fait connaître une se¬ conde esp. trouvée en Colombie , et qu’il a publiée sous le nom de C. Kreuchelyi. (D.) CALODEMA (xoJoç , beau ; «5/fj.aç, corps). ins. — Sous-genre de Coléoptères pentamè¬ res, famille des Sternoxes, tribu des Buores- tides, établi par MM. de Castelnau et Gory [Mon. des Buprest., pl. 16, fig. 33) , dans le g. Stigmodera d’EschschoItz , sur une grande et magnifique espèce de la Nouvelle- Hollande, nommée par M. îlopc, St. regalis. Elle a 19 lig. de long sur 7 lig. l/2 de large. Elle est d’un vert doré très brillant, finement ponctué, avec deux grandes taches pourpres de forme ovale sur le corselet, les ély très d’un châtain clair, et cinq taches jaunes ar¬ rondies de chaque côté de l’abdomen. Elle a été trouvée à l’ile Maquarie , près de la ri¬ vière de Hunter. (D.) CALODENDROlV (xa ),oç , beau ; SIvSpov , arbre), bot. ru. — Genre de Diosmées , le même que le Pallasia d’Houttuyn , établi d’après un arbre du cap de Bonne-Espé¬ rance, et caractérisé de la manière suivante : Calice court, divisé profondément en 5 par¬ ties raides et ouvertes. Disque court , tubu¬ leux , à la base duquel s’insèrent autant de pétales alternes, étroits, oblongs, réfléchis, hérissés en dehors de poils étoilés. Filets au nombre de 10, adnés à la base du disque : les 5 opposés aux pétales en offrant eux- mêmes l’apparence , tuberculeux , terminés par une glande ovoïde sans anthère ; les 5 alternes terminés par une anthère glandu¬ leuse à son sommet. Style oblong, infléchi, terminé par un stigmate à peine plus épais que lui et partagé par 5 sillons rayonnants. Ovaires 5, soudés par leur face interne en un seul exhaussé sur un long support, couverts de tubercules et contenant chacun 2 ovules superposés. Capsule hérissée de piquants , à 5 angles , 5 valves , et 5 loges 2-spermes. 68 CAL CAL Rameaux et feuilles opposés ou verticiliés par tiers ; celles-ci pétiolées , grandes , par¬ semées de glandes sur leur bord et dans leur épaisseur, qui est, ainsi criblée de points transparents. Pédoncules terminaux, divisés en panicule souvent par trichotomie, à pé- dicelles comprimés , puis dilatés au-dessous de la fleur. (An. J.) *CALODERA (xalo;, beau; Sép-n , cou), ois. — Genre formé par Gould sur deux es¬ pèces de la Nouvelle-Hollande , et qu’il a remplacé lui-même par celui de Chlamydera adopté par G. -R. Gray (L. of the Gen.). Voyez CHLAMYDERA. (LAFR.) * CA LO DERA (xedoç, beau ; Sép-n, cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Àléocbarides, éta¬ bli par M. le comte Mannerheim , et adopté par M. Erichson (Monographie , p. G4). Ces Insectes ont, en général , le corps finement ponctué, soyeux , et recouvert d’une pous¬ sière blanche. La plupart vivent sur le bord des eaux. Les deux sexes ne présen¬ tent aucune différence notable entre eux. M. Erichson en décrit 12 espèces, toutes d’Europe. Nous n’en citerons qu’une comme type du genre: C. nigricollis Erich. ,1a même que le Siaph. id. Payk., 1 ’Aleoch. id. Grav., et le Bolitoch . id. Lacord. Cette espèce se trouve dans les bois. (D.) *CALODERUS, Stcph. (xoAoç, beau ; Sép-n, cou ). ins. — Synonyme de Cardiophorus, Esch. (C.) *CALODISA (xaXoç beau ; Disa, genre de plantes), bot. pii. — L’une des sections éta¬ blies dans le grand genre Disa, de la famille des Orchidées. V oyez disa. (A. R.) CALODUJM, Lour. (xoAw&ov, petite corde, forme des tiges), bot. pii. — Synonyme du genre Cassytha , L. (C. L.) *C ALODR ACOX, Benth. (xoAoç, beau;<îPa- xœv , sorte de plante?; ici imitation du mot Dracocephalum ). bot. ph. — Synonyme sec- tionnaire du genre Dracocephalum , L. (C. L.) CALODUOMUS (xodoç, beau; iïpop.zvq , coureur), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Curculionides-Ortho- cères, division des Brenthides, établi par M. Guérin, et adopté par M. Schœnherr, qui le place à côté du g. Traphoderes (Gen., et Sp. Cure., t. 5, p. 575), dont il se rap¬ proche par son corselet comprimé antérieu¬ rement, mais dont i! s’éloigne par son rostre très court, et par la structure singulière de ses pieds de derrière, qui sont, en outre, d’une longueur démesurée. L’espèce qui lui sert de type a été nommée C. Hanisii par M. Schœnherr, figurée et décrite parM. Gué¬ rin , sous le nom de C. Mellyi, dans son Mayas, de zool. 1832, pl. 33. Elle est origi¬ naire de Manille. Elle est aussi très bien re¬ présentée dans un Mémoire publié par M. Boheman, à Stockholm, en 1839. (D.) *CALODRYUM (xodoç, beau; Spvov, petit bois), bot. pii. — Genre de la famille des Mé- liacées, offrant pour caractères : Calice pro¬ fondément 5-fide ; pétales alternes ordinai¬ rement réunis entre eux irrégulièrement par leurs bords ; filets soudés en un tube terminé par 10 dents, qui portent autant d’anthères dressées, terminales, surmontées d’un petit appendice. Style filiforme, ter¬ miné par un stigmate en tète , que surmon¬ tent 5 petits lobes. Ovaire à 5 loges con¬ tenant chacune 2 ovules collatéraux , pen¬ dants. Le fruit n’a pas encore été observé. — La seule espèce connue est un arbrisseau de Madagascar, à feuilles alternes, simples, très, entières ou légèrement sinuées à la manière du Chêne; à pédoncules axillaires , courts , accompagnésde bractées et portant 1-2 fleurs. (Ad. J.) "CALOEXAS. ois. — Genre établi par G. -R. Gray, en 1840, dans la famille des Pi¬ geons , et synonyme de la race des Nicom- bars de M. Lesson, ayant pour type Columba nicobarica. Voy. pigeon. (Lafr.) *C A LOG1VA THUS (xoc/c'ç, beau; yva 9oç, mâchoire), ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères, famille des Mélasomes , établi par M. Guérin (May. zool., 1837, elass. 9, pl. 172), qui le place dans la tribu des Erodites à côté du genre Lep tony chus de M. Chevrolat. Ce genre est fondé sur une seule espèce, trouvée au cap de Bonne- Espérance, et remarquable par le dévelop¬ pement insolite de ses mandibules , qui est tel, qu’on la prendrait , au premier aspect, pour une espèce de Lucanide. Cette espèce anomale participe à la fois des Hélopiens,des Zophosis et des Erodius. (D.) CALOGYNE (xcAcç , beau ; yuvyj , femme ; ici pistil. Il aurait fallu écrire Calligyne). bot. ph. — Genre de la famille des Goodénia- cées , tribu des Goodéniées , établi par R CAL CAL Brown ( Prodr . 579) sur une petite plante annuelle, poilue , indigène de la Nouvelle- Hoilande, exhalant, quand elle est sèche, l’o¬ deur de notre Flouve (. Anihoxanihum odora¬ tion L). Les feuilles en sont alternes, den¬ tées ou incisées , les florales auriculées à la base; les pédoncules axillaires, uniflores , ébractéés ; les fructifères réfléchis. L’organi¬ sation du style est assez curieuse ( ande no- men genericum) ; il est linéaire, trifide au sommet ; le lobe médian dressé ; les latéraux plus longs défléchis ; les indusies des stig¬ mates subbilabiés horizontalement. (C. L.) CALOMECOA , Sp. ( xaXoç , beau; f un- *®v, pavot), bot. ph. — Synonyme section¬ nais du genre Papaver , Tourn. (C. L.) CALOMEL (xaXôç, beau ; p.éQicxi, , noir), min. — Synonyme de Chlorure de Mercure. Vog. CHLORURES. (DEL.) 'CALOMEL WOS , Presl. (xa 16ç, beau; fX£/avoç noir), bot. cr. — Synonyme de Gymnograrnme, Desv. CALOMELIS1SA , Benlh. ( xotÀoç , beau ; g./hcrua , mélisse ; il aurait fallu écrire Cal- iimelissa). bot. ph. — Synonyme sectionnaire du genre Métissa, Benth. (C. L.) CALOMEIUA , Vent. bot. pii. — Synon. d ’Humea, Smith. CALOMICIil S (xaio'ç, beau ; p.t xpoç, pe¬ tit ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, établi par Dil- Iwein, et adopté par M. Westwood ( Synops . of ihe Gener. of Brilish ins.) , qui lui donne pour type le Crioceris circurnfusa de Mar- sham. (d.) "CALOMMATE. Calommala (xAoç, beau ; cfjpa, aroç, vue, aspect). ARACH. — Ce g., que nous avons créé dans le tome 6e des An», delà Soc. entomol., appartient à la fa¬ mille des Aranéides, et à la tribu des Tétrap- neumones. Les caractères de cette nouvelle coupe générique sont : Yeux au nombre de 8 ; la première paire isolée, celles qui suivent disséminées entre elles, et placées sur les cô¬ tés latéraux et à la base de la partie relevée du céphalothorax. Mandibules robustes, al¬ longées, très saillantes au-delà de leur naissance. Mâchoires allongées, en forme de croissant. Lèvre très petite, arrondie. Plas¬ tron sternal plus long que large. Palpes grêles, allongés. Pattes courtes, robustes, surtout les seconde , troisième et quatrième paires; la première grêle. Abdomen peu al- 69 longé, de forme arrondie. La seule espèce connue, et qui lui sert de type, est le C. ful- vipes Luc. ( Mug. de zonl., cl. 7, 1. 14, fig. 1 à 7). Elle a été trouvée à Bahia. (IL L.) ' C ALOIMEMA (xoc)oç, beau; vvjjaa, fil, tissu). bot. ph. — Seconde section établie par M. Lindley ( Swan-river , LII ) dans le genre Caludenia. (A. R.) C ALOAYCTIOY (xoAoç, bon ; vu xti oç, de nuit ; allusion à Vlpomœa bona nox de Linné). bot. ph. — Genre de la famille des Convol¬ vulacées, formé par Choisy ( Mèm . soc. hist. nat. Ge»'ev.,\l, 441, t. 1) sur Ylpomœa bona nox L., le Convolvulus grandifloms Jacq., etc. Il renferme quelques espèces herbacées, vo- lubiles , croissant dans les parties tropicales de l’Amérique et de l’Asie , à feuilles alter¬ nes , cordiformes ; à fleurs très grandes, très belles, portées par des pédoncules axillaires, 1-3-flores , dont les fructifères deviennent renflés. On en cultive environ 6 espèces dans les jardins. (C. L.) 'C ALOPAPPUS ( xa)oç , beau ; ’Ky.mzoq , duvet), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Mulisiacées , établi par Meyer ( Mey. lieis. , I, p. 315) pour un sous-arbrisseau du Chili, bas, à rameaux nombreux et rampants formant une touffe gazonnante, radicants et glabres. Feuilles su- bulées, très entières, roulées en leur marge, uninervées et très serrées. Capitules termi¬ naux, sessiles et solitaires. Corolle pourpre. On n’en connaît qu’une seule espèce, que Meyer, a appelée C. acerosus. (C. d’O.) GALOPE. Calopus ( xa ).o7royç , qui a de beaux pieds), ras. — Genre de Coléoptères hé- téromères , famille des Sténélytres , établi par Fabricius sur une seule espèce propre à la Suède, et nommée Ceramby x serraticor- nis par Linné , qui l’avait considérée à tort comme un Capricorne. Ce genre a été adopté par tous les entomologistes, et rangé avec raison par Latreille dans la section des Hé- téromères et la famille des Sténélytres. L’es¬ pèce unique sur laquelle il est fondé a envi¬ ron 9 lignes de longueur. Sa forme est très- allongée. Sa tête est un peu avancée, avec les yeux fortement échancrés et entourant la base des antennes. Celles-ci sont très lon¬ gues, filiformes, de onze articles plus épais dans le mâle que dans la femelle; le protho¬ rax , plus étroit que la base des élytres , est presque carré, arrondi sur les côtés et rabo- 70 CAL CAL leux, en dessus. Les ély très sont longues, parallèles, sans rebords latéraux, finement chagrinées et présentent chacune, dans leur longueur, trois lignes peu élevées. Les pattes sont plus grêles que fortes, et de médiocre longueur. La couleur générale de l’in¬ secte est d’un brun-clair pubescent. Celte espèce habile principalement les bois de la Suède. On la trouve aussi quelquefois dans les Alpes. (D.) *C ALOPIIACA ( xaloq , beau ; cpocxvj , len¬ tille). bot. ph. — Genre de la famille des Pa- pilionacées, tribu des Lotées-Galégées, con¬ stitué par Fischer ( Msc. ex DC. , Prodr. Iï , 270) sur le Cyiisus volgaricus de Linné. Il ne se compose encore que de cette espèce. C’est un arbrisseau croissant en Sibérie, sur les bords du Volga, à feuilles imparipennées , multi-juguées; à stipules lancéolées ; à fleurs jaunes, disposées en grappes axillaires et ter¬ minales, pauciflores ; à légume oblong, sub¬ cylindrique , mucroné par le style, oligo¬ sperme, poilu-glanduleux. On le cultive dans les jardins d’Europe. (C. L.) CALOPHÆNA (xoeXo'ç, beau; «patvco , je brille), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipcnnes, établi par M. Klug, et qui correspond au genre Cordistes fondé anté¬ rieurement par Latreiïle. (I).) *C ALOPH ANES (xaXoç, beau;? cpavvjç, dieu de la lumière, ou «pavyj, flambeau), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Ecmatacanthées - Rueliiées , formé par Don (Sweet. Fl. Gard., II, 181) sur \e Ruel- lia oblongî folia de Michaux, et renfermant quelques espèces croissant dans le nord de l’Amérique, dont le type est cultivé dans les jardins d’Europe. Ce sont des plantes her¬ bacées vivaces, dressées, presque simples, à feuilles opposées ; à fleurs axillaires solitai¬ res , courtement pédonculées ; à corolle bleue , maculée à la gorge. (C. L.) *CALOPHYLLÉES. bot. ph. — Tribu de la famille desGutlifères (voy. ce mot), nommé ainsi d’après le genre Calophyllum , qui lui sert de type. (Ad. J.) CALOPHYLLUM ( xa)oÇ, beau; «puXXov, feuille), bot. ph. — Très beau genre de la famille des Clusiacées-Guttifères, type de la tribu des Calophyllées , formé par Linné (Gen. 658), adopté par tous les auteurs qui Font suivi, et renfermant environ une dou¬ zaine d’espèces encore peu connues, et qui, lorsqu’elles seroifi mieux déterminées , de¬ vront vraisemblablement faire partie d’autres genres ou même en constituer de nouveaux. Leurs principaux caractères distinctifs sont : Fleurs hermaphrodites ou polygames par avortement. Calice ébractéolé , 2-4-phylle. Corolle 2-4-pétale, hypogvne, à estivation imbriquée-roulée. Etamines nombreuses ou plus rarement définies , libres ou subpolva- delphes à la base, à filaments filiformes, courts, à anthères introrses. Ovaire libre. Style terminal , à stigmate pelté, entier ou sublobé. Drupe globuleux , monosperme ; graine dressée. Les Calophyllum sont des ar¬ bres croissant dans les régions tropicales du globe, à feuilles opposées , sans stipules, pétiolées, coriaces , très entières , luisantes, et remarquables par leur belle nervation , laquelle consiste en une nervure longi¬ tudinale , des côtés de laquelle partent pa¬ rallèlement de nombreuses nervures fines, serrées , qui viennent se confondre au bord du limbe. Les fleurs , ordinairement blan¬ ches , très nombreuses , quelquefois assez belles et odorantes , sont disposées en grap¬ pes cymeuses ou paniculées. On en cultive plusieurs dans les serres chaudes , en Eu¬ rope ; ce sont particulièrement les C. mo- phyllum L. , tacamahaca Willd. , spectabile Willd. , calaba Jacq. , spurium Chois^ L’une des espèces les plus communes et Ses mieux connues , le C. tacamahaca ( C. inophyllurn Lam.), est un grand arbre des Indes orienta¬ les , trouvé également dans les îles de Bour¬ bon et de Madagascar. Il découle, par incision, de son tronc noirâtre et crevassé, une résine connue sous le nom de Tacamahaca ( unde nomen specificum ) , et d’un usage peu fré¬ quent aujourd’hui. Le bois de cet arbre , d’un beau grain et d’une assez grande du¬ reté , est recherché pour les constructions navales ou civiles, le charronnage, etc. (C.L.) *CALOPHYSA (xaXoç, beau ; wï™, sorte de vessie), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomaeées , tribu des Miconiées , formé par De Candolle (Prodr., III, 166) pour un arbrisseau brésilien , à rameaux cylindriques , velus ainsi que les pétioles de soies raides , étalées , à feuilles opposées , cordiformes, aiguës, septiplinerves, dentées- ciliées, couvertes en dessus de soies éparses, qui se retrouvent en dessous le long des ner- CAL vures, entre lesquelles se voient aussi quel- j ques petites glandes; à la base des pétioles sont de chaque côté des vésicules subarron¬ dies. Les fleurs, peu nombreuses, sont dispo¬ sées en cymes axillaires, courtes et serrées. Le nom générique de ce végétal fait allusion à la forme du calice, qui, en passant à l’état de fruit, ressemble assez bien à une sorte de bouteille ou de fiole , et devient une capsule bacciforme. „ (G. G.) ’CALOPHYTES. Calophytæ (xa>o;,beau ; «pu-rov, plante), bot. pu.— Classe proposée par Bartling ( Fam. P/., p. 398 ) pour des végé¬ taux dicotylédons , polypétales , à pétales et étamines périgynes, rarement hvpogynes ; à ovaires disjoints ou plus ou moins conjoints, le plus souvent solitaires ou en nombre dé¬ fini, rarement multisériés ; à styles libres, en même nombre que les ovaires ; à placen¬ taires axiles; à graines ordinairement dé¬ pourvues de périsperme ; à feuilles alternes, stipulées, le plus ordinairement composées. Cette classe renfermerait diverses familles , telles , par exemple , que les Mimosées, les Cæsalpiniées , les Swartziées , les Papiliona- cées , les Chrysobalanées , les Amygdalées , les Spiréacées , les Dryadées , les Rosacées , les Pomacées. (C- L.) CALOPODE. Calopodium ( xylo-rzoSiov , forme de soulier), bot. pii.— Nom donné par Rumph à la spathe des Aroïdées. CALOPOGON. Calopogon (xaXoç, beau; Trwywv, barbe), bot. ph. — Famille des Or¬ chidées, tribu des Aréthusées. Genre établi par R. Brown ( Hort . kew., V. p. 204), et ayant pour type le TAmodorum tuberosurn L., plante commune dans presque toutes les par¬ ties de l’Amérique du Nord, et qu’on cultive très facilement dans nos serres tempérées. Ses sépales sont étalés, presque égaux ; le labelle libre, rétréci à sa base, dilaté à son sommet, et barbu dans sa partie moyenne. Son gynostème, allongé , est dilaté et mem¬ braneux de chaque côté à sa partie supé¬ rieure. I/anthère, sessile, contient deux mas¬ ses polliniques. Le petit nombre d’espèces de ce genre sont des plantes à racine tubéreuse, originaires de l’Amérique septentrionale, ayant une bampe nue , des feuilles solitaires, étroites et lancéolées. (A. R.) *CALOPSIS (xcJo'ç , beau ; etyiç , aspect). bot. ph. — Le g. ainsi nommé par Palisot de Beauvois, dans la famille des Restiacées, CAL 71 doit être réuni au grand g. U es do de Linné. F oyez restio. (A. R. J *CALOPSITTA (xaloç, beau ; ^tx-ra, abré¬ viation de perroquet), ois. — Genre formé parM. J^esso^en 1831, dans la famille des Perroquets, pour le Psittacus I\r ovœ-Hol- landiœ , syn. de JVymphicus,SVdig ., adopté par Gray {List of die Gen.). Foy. nympiiicus. (Lafr.) *C A LOPT Ellü .Y ( xoùo'v , beau ; «rspo'v , aile), ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬ res, famille des Serricorncs, section des Ma- lacodermes , tribu des Lampyrides, établi par M. de Castelnau {Suites au Buff.-Dum., t. I, p. 261 ) aux dépens du genre Dictyo- plère de Latreille. Les Calopteron différent principalement des Dictyoptères par la forme de leur tête non prolongée en museau. Ce sont des Insectes revêtus de couleurs bril¬ lantes et propres à l’Amérique. L’auteur en décrit 5 espèces, dont 2 du Brésil , 2 de Cayenne et 1 de Cuba. Nous ne citerons que cette dernière, qui est le Lycus bicoior de Fabr. Elle est d’un beau rouge, avec la moi¬ tié postérieure des élytres d’un vert métal¬ lique à reflets bleus. Le genre Calopteron de M. de Castelnau correspond à celui de Cha- ractus de M. Dejean , qui doit être considéré comme non avenu , ce dernier n’en ayant pas publié les caractères. (D.) *CALOPTERlJS ( XOUOÇ , beau ; TXT £pO V , aile), ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬ res, famille des Carabiques , créé par M. le baron de Chaudoir ( Tabl. d'unenouv. subdiv. du genre F eronia de M. Dejean, etc., etc.). A ce genre il donne pour caractères : Deuxième article des tarses antérieurs transversal chez les mâles, et rebord antérieur des élytres ef¬ facé. Les espèces qu’il y rapporte sont les Plerostichus Duvuiii, Prevoslii , fossulatus , Minkwilzii , variolatus et Eluyii , du Species de M. le comte Dejean. (C.) CALOPTILIEM ( xaXoç , beau; tct.Aov, aile), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées, sous-famille des Labiatifiores, tribu des Nassauviacées, établi par Lagasca, qui l’avait d’abord appelé Sphœrocephalus. C’est une petite plante herbacée du Mexique qui , d’après l’auteur, a beaucoup de rap¬ ports avec le Nassauvia. (C. d’O.) GALOPES, ins. — Foy. calope. *CALOUAMPHE. Caloramphus , Less. (x«- >oç , beau ; pa'f/e poc, bec), ois. — Genre formé 72 CAL par M. Lesson, en 1839 [Revue zool.), sur un oiseau de l’Inde de la famille des Barbus , auquel il donne le nom de C. sanguino- lenius , mais qu’il a reconnu être le même que le ducco , Lath. , de Gmelin et des au¬ teurs. Le Barbion fuligineux de Temminck ( PL col. ) en est le jeune. Cette espèce type doit donc reprendre son nom primitif de Laihami , et devient pour nous comme pour Gray le C. Laihami Laf. Ses caractères géné¬ riques sont, d’après M. Lesson : « Bec moins long que la tête, plus large que-haut à la base, très' comprimé , convexe en dessus , à arête dorsale en lame , entamant les plumes du front; à bords presque droits et lisses; à commissure sans aucune soie ; à mandibule inférieure non renflée en dessous; à narines frontales, percées en trous arrondis. Ailes ne dépassant pas le croupion ; tarses faibles , courts ; queue à 12 rectrices. » (Uafr.) *C ALOIUI ABDOS (xaÀoç, beau ; paoô'o; , rameau), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées , tribu des Véronicécs, formé par Bentham [Scroph. ind ., 44) sur la Veronica brunoniana de Wallich. C’est une plante herbacée vivace, du Népaul, glabie, presque simple, de 30 à 60 centim. de hau¬ teur; à feuilles oblongues-lancéolées , den¬ tées en scie, rétrécies à la base en un court pétiole ; à fleurs agrégées, sessiles, en un épi de 15 à 16 centim. de long. C’est jusqu’ici la seule espèce du genre. (C. L.) *CALORHEXIA,Torr. etGr. (xcJoç,beau; Rhexia , genre de plantes), bot. ph. — Syn. sectionnaire du g. Rhexia , R. Br. (C. L.) ^CALORICITÉ ( calor , chaleur), phy- SI0L. _ Chaussier a désigné sous ce nom la faculté qu’ont les corps vivants , de déve¬ lopper une certaine quantité de Calorique qui les met en état de résister au froid atmo¬ sphérique, et de conserver , par conséquent, dans toutes leurs parties et pai tous les temps, une température à peu près égale. Considérée sous ce point de vue, la Caloricité serait une propriété vitale particulière, et même une fonction. Voyez chaleur ani¬ male. (A-* ^*) CALORIQUE, phys. — V oy. chaleur. *CALORNI$ (xaUç, beau ; opviç, oiseau). ,01S.__ Genre formé par G.-R. Grav ( L. of ilie Gen.) en remplacement de Lamprolornis , Tem., 2me division , et ayant pour type le Turdus canior Gmel. Voy. stoup.ne. (Lafr.) CAL CALOROPHUS (xot/oç, beau ; pocpoç, breu¬ vage). bot. ph. — Labillardière a décrit et figuré sous ce nom un genre ( Flor. Nov.- Holl. , t. 228 ) qui a été réuni par la plupart des botanistes modernes au genre Resiio de Linné. Voyez restio. (A. B.) * CALOSACME , Wall. ( xaAoç , beau ; àxpvj, pointe, tranchant), bot. ph. — Syn. sectionnaire du g. C Invita, Hamilt. (C. L ) *C ALOSA1X1TII.ES (xaÀo'ç, beau; «v0»j , fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées, tribu des Eubignoniées, formé par Blume ( B/jdr. 760) sur le Rignonia indica de Linné, seule espèce dont il soit encore jusqu’ici composé. Recherché pour l’ornement des serres chaudes en Europe , le C. indica ( Sputhodea peniandra , Bot. moy., 3081) est un bel arbre des parties tro¬ picales de l’Asie, à feuilles décomposées- pennées , dont les folioles subcordiformes- ovales ; à fleurs grandes et belles, pourprées, nombreuses et disposées en panicules ter¬ minales. (C. L.) 'CALOSAURE. Calosaura ( xa/oç, beau ; CTocvpa, lézard), rept. — Genre de Sauriens de la famille des Lacertiens , proposé par MM. Duméril et Bibron [Erpétologie, Y, 261), et dont l’espèce unique est le Laceria Les- chenaultii Milne-Edw. Ce petit genre , très voisin de celui des Uphiops , s’en distingue par ses paupières, qui sont bien développées. Ses deux plaques naso-rostrales , au lieu d’une seule, l’éloignent des Psammodromes; et par l’absence de pli sous-collaire, il diffère des Eremias, Acanthodactyles et Scapteires : ceux-ci et les Acanthodactyles ayant d’ail¬ leurs les côtés des doigts dentelés, ce qui n’existe pas chez les Calosaures. L’Inde est la patrie de ce petit animal. (P. G.) *CALOSMA, Presl. (xaXoç , bon, bonne; oap.y} , odeur), bot. ph. — Synonyme de Benzoin , Nees. CALOSOME. Calosoma [ xaXov , beau ; criïpa, corps), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères , famille des Carabiques, tribu des Simplicipèdes de Dejean , ou des Abdomi¬ naux de Latreil le, établi par Weber et adopté par Fabricius , Lalreille et tous les entomo¬ logistes qui ont écrit depuis. Cependant ce n’est guère que par son faciès qu’il se distin¬ gue du genre Carabe, aux dépens duquel il a été créé ; car les caractères, ou plutôt les différences qui les séparent, sont très légères CAL CAL et ne sont pas toujours constantes. Voici en quoi elles consistent : Troisième article des antennes sensiblement plus long que les au¬ tres, légèrement comprimé et tranchant ex¬ térieurement. Mandibules plus larges à leur base, inermes et striées transversalement en dessus. Jambes intermédiaires et postérieu¬ res arquées, surtout chez les mâles. Elytres en carré plus ou moins allongé, et non ova¬ les. Ailes inférieures bien développées et propres au vol dans les espèces qui en sont pourvues, car quelques unes en manquent. Du reste, les Calosomes ressemblent aux Ca¬ rabes , mais ils sont encore plus agiles et plus voraces qu’eux: munis d’ailes, ils vo¬ lent bien dans l’occasion, et se tiennent ha¬ bituellement sur les arbres, où ils font la chasse aux autres Insectes, principalement aux Chenilles. Quant à leurs larves, celle du Calosoma sycophanta , qui forme le type du genre, paraît être la seule qui ait été obser¬ vée jusqu’à présent, d’après l’histoire qu’en donne Réaumur (t. Il, xi. Mém.). Cette larve devient aussi longue et plus grosse qu’une chenille de médiocre grandeur (un pouce et demi). Le dessus de son corps est d’un beau noir lustré qui donne à ses an¬ neaux un aspect corné , bien qu’ils soient mous. Elle a six pattes écailleuses, et sa bouche est armée de deux fortes mandibu¬ les recourbées en croissant l’une vers l’au¬ tre. Cette larve semble avoir été créée spé¬ cialement pour diminuer la trop grande multiplication des Chenilles dites procession¬ naires. On sait que ces Chenilles vivent en nombreuse société et se métamorphosent sous une toile commune. Eh bien ! on ne peut ouvrir un de leurs nids sans y trou¬ ver une ou plusieurs des larves dont il s’agit, faisant un horrible carnage des êtres sans défense au milieu desquels elles se sont établies et continuent de vivre, même après que les Chenilles qui ont échappé à leur voracité ont pu se changer en chrysalides, car elles font également leur nourriture de celles-ci. Leur gloutonnerie est telle qu’el¬ les ne cessent de manger que lorsque la peau distendue de leur ventre est sur le point de crever ; alors elles tombent dans un état de torpeur qui ne cesse qu’après que leur digestion est faite et qu’elles se sont entièrement vidées. Mais malheur à elles si elles se laissent surprendre dans cet état, qui 7 o ne leur permet plus de faire aucun mouve¬ ment; car elles sont dévorées à leur tour par de jeunes larves de leur espèce, qui les préfèrent pour nourriture aux Chenilles dont elles sont entourées. M. le comte Dejean, dans son dernier Ca¬ talogue, mentionne 29 espèces de Caloso¬ mes, dont G d’Europe, 3 d’Asie, 3 d’Afrique, 16 d’Amérique, et 1 dont la patrie lui est in¬ connue. Toutes sont d’assez grande taille, et la plupart ornées de couleurs métalliques très brillantes. Sous ce rapport, le plus remarquable et en même temps le plus commun parmi les espèces d’Europe est le Calosoma sycophanla ( Carabus sycophantus Linn.) déjà cité. On est sûr de le rencontrer sur les Chênes infestés de Chenilles proces¬ sionnaires, et sa présence s’annonce d’a¬ vance par une odeur forte et pénétrante qui n’a rien d’agréable. Cette espèce esttrès bien figurée dans Y Iconographie des Coléoptères d’Europe , par MM. Dejean et Boisduval , t. II, pi. 70. (D.) *CALGSPIZA (xcAoç, beau ; o-rrtÇ’a, pinson), ois. — Genre formé par G. -R. Gray (Z. of the Gen .) dans la famille des Tangaras pour remplacer les g. Aglaia , Sw., et Callislus , Boié, ses synonymes déjà employés, le pre¬ mier en botanique , et l’autre en entomolo¬ gie. Voyez AGLAIA. (Lafr.) CALOSTEAIAIA ( xocaoç , beau ; (TTspp.a , couronne), bot. pu. — Famille des Amarylli- dées. M. Rob. Brown a établi sous ce nom un g. qui se compose de quelques espèces originaires de la Nouvelle-Hollande , ayant à peu près le port des Pancratium , mais à fleurs petites et jaunes ou purpurines. Leur calice est coloré et infundibuliforme, à tube court et à limbe régulier et étalé. La gorge du calice est munie d’une couronne tubu¬ leuse saillante , présentant douze dents ou lanières dont six alternes portent les étami¬ nes. L’ovaire est à une seule loge conte¬ nant deux Ou trois ovules pariétaux et su¬ perposés. Le style se termine par un stigmate simple et obtus. Le fruit est charnu et con¬ tient une ou deux graines en forme de bul- billes. (A. R.) *CALOSTIGMA , Schott ( xocXoç , beau ; Gzlypot., stigmate, en botanique), bot. fh. — Syn. sectionnaire du g. Philodendron , du même. — Ce nom s’applique aussi à un g. de la famille des Asclépiadacées , formé par T. III. CAL 74 CAÏé M. Decaisne [Ann. sc. nat. nouv. IX, 345, t. 12) pour une plante remarquable recueil¬ lie par M. Gaudichaud dans la province de Saint-Paul , au Brésil. C’est un arbrisseau volubile, tomenteux ; à rameaux couverts de poils jaunâtres; à feuilles lancéolées, ellipti¬ ques ou ovales , courtement acuminées ou mucronulées , subcordiformes à la base ou arrondies; à fleurs longuement pédicellées , disposées en ombelles extra-axillaires , dont e pédoncule est court; les lacinies de la co¬ rolle sont crassiuscules et couvertes en de¬ dans de poils très fins et couchés. (C. L.) CALOSTOMA ( xa/oç , beau ; gto[A(X , bouche), bot. cr. — Genre de Champignons établi par Desvaux (. Journ . bot., t. II, p. 94, pl. 2 , f. 2), auquel Nees a donné plus tard le nom de Milromyces. (Lév.) 'C ALOT A ( xaXoTvjç , beauté ). bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, établi par Harwey et synonyme de Ceratandrade Lind- lev. Voyez ceratandra. (A. Pv.) 'CALOTES (xaXcT/!ç, sorte de Lézard dans Aristote ; xa a6ç, beau ; ovç , oto$ , oreille). rept. — Linné a nommé Laceria calotes une espèce d'Iguanien prise par G. Cuvier pour type d’un genre distinct sous le nom de Ga- léoie, en latin Calotes. Ce genre, partagé par M. Raup en Galéotes proprement dits et en Bronchocèles, renferme des espèces indien¬ nes de taille médiocre , auxquelles MM. Du- méril et Bibron assignent les caractères sui¬ vants : Tête en pyramide quadrangulaire , plus ou moins allongée, couverte de petites plaques anguleuses ; écaille occipitale fort pe¬ tite ; langue épaisse , fongueuse , faiblement échancrée au bout; cinq incisives et deux canines à la mâchoire supérieure. Narines latérales, percées chacune dans une plaque située tout près de l’extrémité du museau ; point de pli transversal sous le cou ; une crête depuis la nuque jusque sur la queue; écailles des côtés du tronc homogènes, im¬ briquées , disposées en deux bandes obli¬ ques; pas de pores fémoraux. Ce sont des Iguaniens Acrodontes. (P. G.) CALOTHAMNIJS (xaXo'ç, beau; Qxy- voç, arbrisseau), bot. pu. — Genre de la fa¬ mille des Myrtacées , tribu des Leptosper- mées , établi par Labillardière ( Nov . Holl.., II, 25, t. 164), et renfermant quelques ar¬ brisseaux de la Nouvelle-Hollande austro- occidentale , dont plusieurs sont cultivés comme plantes d’ornement dans nos serres tempérées. Les feuilles en sont éparses, ser¬ rées , sans stipules, subcylindriques ; les fleurs, coecinées, sessiles, axillaires, forment un épi dont le sommet est terminé par des feuilles. (C. L.) CALOTÏIECA (xo Joç , beau ; Oox-o , étui , théque). bot. pit. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Bromées , établi par Palisot de Beauvois ( Agrost . , t. 17, f. 2 ), et adopté par le professeur Kunth ( Gram., 120; Agrost., 374 ), qui l’a modifié de la manière suivante : Épillets multiflores. Les deux valves de la lépicène sont ovales , oblongues, concaves : l’inférieure a 3 ner¬ vures ; la supérieure , un peu plus grande , a 5 nervures. La paillette inférieure de la glume est concave, se prolongeant de chaque côté en une sorte d’aile falciforme ; la pail¬ lette supérieure, plus courte, est plane, bi- carénée. Le fruit est une cariopse trigone et nue. Les espèces, en assez petit nombre, qui composent ce genre , sont toutes originaires des diverses contrées de l’Amérique méri¬ dionale. Steudel donnait aussi ce nom à un genre également de la famille des Graminées, mais qui rentre dans le genre Sporobolus de B. Brown. Voyez sporobolus. (A. R.) 'CALOTHORAX ( xotAoç, beau ;0copo<£, poi¬ trine ). ois. — Genre formé par G.-R. Gray [L. oftJie Gen.) dans la famille des Colibris, ayant pour synonymes, selon cet auteur, les Lucifer s de Lesson. (Lafr.) 'CALOTHRIX (xodo'ç, beau; 6p t%, cheveu, filament), bot. cr.— (Phycées.) Genre établi par Agardh dans la tribu des Oscillariées , sous-tribu des Lyngbyées. Ses caractères principaux sont : Filaments membraneux , dépourvus d’un strate muqueux, simples ou munis de rameaux appliqués à leur base, dressés, souvent fascicuiés, sans mouvement oscillatoire; tube continu, renfermant un endochrome discoidal ou annulaire, donnant lieu à des sporidies lenticulaires. Les Culothrix forment, dans les eaux dou¬ ces et salées , des touffes filamenteuses assez élégantes, de couleurs variées, le plus sou¬ vent verdâtres. Ces Algues croissent atta¬ chées aux pierres et aux tiges des végétaux inondés. Leurs filaments, vus au micro¬ scope , semblent articulés à cause de la transparence de l’enveloppe, qui permet de vuir les séparations très rapprochées des dis¬ ques lenticulaires de rendochrome. Il est dif¬ ficile de tracer des caractères génériques bien tranchés qui établissent des limites certaines entre les Caloilirix et les genres Lijngbya et Scylonema. On en connaît envi¬ ron quinze espèces, dont les deux tiers ap¬ partiennent aux eaux douces; parmi celles- ci, la plus remarquable est le C. disioria Ag., qui représente des touffes d’un beau vert bleuâtre dans les eaux froides et limpides. Le C. rufescem Garmich. forme, sur les pierres inondées des sources,, un enduit d’un brun rougeâtre. Les C. scopulorum Ag., et fasciculata Ag. croissent sur les roches sous- marines. Une espèce parasite sur les Hy- drophytes marines filamenteuses , le C. confervicola Ag., a été considérée par M. End- licher comme devant former un genre par¬ ticulier qu’il place dans la tribu des Céra- miées sous le nom de Leibleinia. (Bréb.) *CALOTIS (xaXoTyjç , beauté), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroïdees, qui a pour caractères : Capitule multi flore hétérogame ; fleurs du rayon 1 -sé¬ riées femelles, celles du disque tubuleuses 5-dentées, mâles. Réceptacle dépourvu de paillettes , convexe , scrobiculé. Involucre formé de 1-2 rangées d’écail les distinctes et ■étroites. Fruit comprimé , cunéiforme, ter¬ miné par deux paillettes auriculées , et de 1-3 arêtes terminées en crochets. — Les Ca¬ lons croissent à la Nouvelle-Hollande. Voyez Bol. regisl. , n° 504. (J. D.) CALOTÏIOPIS (xûcao; beau ; rpo7rtç , ca¬ rène), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadacées , tribu des Cynanchées- Calotropidées , formé par Robert Brown ( Mem. vern. soc., 1 , 39 ) pour renfermer un petit nombre de plantes croissant dans les Indes orientales et la Perse. Plusieurs d’entre elles sont cultivées dans les serres pour la beauté , la singularité et l’arome de leurs fleurs. Ce sont des arbrisseaux ou des herbes à peine suffrutescenles , dres¬ sées, glabres, lactescentes ; à feuilles oppo¬ sées, amples, ovales-asrondies ou lancéolées ou oblongues, subseasiles; les inférieures plus distinctement pétiolées; à fleurs gran¬ des, disposées en ombelles intra-pétiolaires. [/une des espèces les plus remarquables est le C. procern Andr,- ( Asclepias giganlea Andr.,^. procera Ait.). La corolle en est blanche, à segments révolutés, lavés de vio¬ let; la couronne staminale est d’un beau violet semblable, et ses folioles, égalant le gy- nostème, se recourbent à la base en rostres prononcés, blanchâtres, dont la disposition et la couleur différente donnent à l’ensem¬ ble de la fleur un aspect agréable. — On donne aussi ce nom à un genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées-Galégées , établi par Don ( Syst. , II , 228 ) sur le Caiega tricolor d’Hooker, et qui n’est pas encore généralement adopté. S’il devait l’ê¬ tre, il serait nécessaire qu’il reçût une au¬ tre dénomination , puisqu’il existe déjà un genre sous le même nom. On pourrait en¬ core en changer simplement l’orthographe, et l’écrire Callitropis (Don écrivait Callo- iropis ), ce qui serait plus régulier et le dif¬ férencierait assez du précédent. (C. L.) CALPA (xocAtcyj, vase), bot. cr. — Mousses. Necker désignait sous ce nom l’urne dans le genre Fontinale. Voyez mousses. (A. R.) *CALPA\DilïA ( xoO.ity} , urne ; àvvjp, àv- Spo; , androcée ou réunion des étamines en forme d’urne ). bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Méliacées , établi par M. Blume, et dont les caractères sont les suivants : Calice composé de 4 folioles inégales, concaves, im¬ briquées sur deux rangs, persistant. Pétales alternes , inégaux. Etamines au nombre de 25-40, dont les filets sont élargis et réunis en un tube en forme d’urne ; les plus extérieurs complètement confondus ; les intérieurs li¬ bres en partie ou même loul-à-fait. Ovaire à 3-4 loges contenant chacune 6 ovules atta¬ chés à l’angle interne sur deux rangs , s’a¬ mincissant au sommet en un style épais que termine un stigmate à demi trifide, dont les divisions sont bilobées. Capsule globuleuse, ligneuse, se séparant à la maturité en 3 val¬ ves , et dont les loges contiennent chacune 1-2 graines informes , dépourvues de péri- sperme et d’arille, à cotylédons volumineux et charnus, à radicule supère. — L’espèce unique est un arbrisseau de Java, à feuilles simples , lancéolées , dentées en scie. Les fleurs sont solitaires ou géminées aux ais¬ selles des feuilles. (Ad. J.) CALPE ( xàÀTCv), urne), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, et le seul de sa tribu, celle des Calpides, établi par Ochsenheimer sous le nom de Calypira , auquel M. Treitschke a substitué celui de 76 CAL CAL Calpe , le premier ayant déjà été donné à un genre de Mollusques. Le genre dont il s’agit se rapproche des Cucullies, ou mieux encore du genre Chariclea par les Chenilles, et des Plusites par l’insecte parfait. L’esp. unique qui lui sert de type en Europe ( Calpe Thalic- iri Treits. , ou Bombyx capucina Esp. ) est remarquable surtout par son corselet très bombé , et divisé en 5 zones de poils bien distinctes, ainsi que par ses premières ailes dont le sommet est très aigu , et le bord in¬ terne présente un lobe arrondi précédé d'une échancrure. Cette espèce , figurée dans plu¬ sieurs ouvrages , et entre autres dans notre Hist. nai. des Lépidopt. ( t. VIII , lre part. , pl. 131 , fig. 2 et 3 ), n’a encore été trouvée en France que dans les environs de Perpi¬ gnan. Sa chenille vit sur le Thalicirum fla- vurn, et se renferme dans un léger tissu, en¬ tre des débris de feuilles ou de mousses à la surface du sol , pour se changer en chrysa¬ lide. Le papillon éclôt en juin ou en août. Plusieurs espèces de l’Amérique du Nord pa¬ raissent appartenir à ce genre. (D.) *CALPE. Calpe (nom d’une des colonnes d’Hercule). acal. — Genre d’Acalèphes di- phydes ou de Diphyes, établi par MM. Quoy et Gaimard, qui l’observèrent dans la Médi¬ terranée près de Gibraltar, ainsi que VÂbyla, dont il ne diffère que par la forme de quel¬ ques parties , et notamment par la forme de la partie antérieure. M. Eschsclioltz a réuni ces deux genres. Voyez abyle. (Due) *CALPICARPUM, G. Don (x0 urne ; xocpTcoç, fruit), bot. pu. — Synonyme du genre Cerbera, L. (C. L.) *CALPIDES. Calpidœ. ins. — Tribu de Lépidoptères nocturnes, qui a pour type le g. Calpe. Voyez ce mot. — M. Blanchard {Hist. nat. des Insectes faisant suite au Buf- fon-Durnénil , t. III, p. 515) désigne sous le nom de Calpites un groupe de Lépidoptères qui correspond à cette tribu. (D.) CALPÏDL4, Dupet.-Th. (xaXircç, iêoç, pe¬ tit vase), bot. ph. — Synonyme du genre Pisonia , Plum. (C. L.) CALPITES. ins. — Voyez calpides. *CALPUR]VTA (? Calpumius , auteur la¬ tin). bot. ph. — Genre de la famille des Pa- pilionacées, tribu des Sophorées , établi par E. Meyer ( Comment . 2) aux dépens de quel¬ ques espèces de Virgilia, Lam., et de Robi- nia , L’hériE Ce sont des arbrisseaux appar¬ tenant à l’Inde et au cap de Bonne-Espê rance, à feuilles dépourvues de stipules, im- paripennées , plurijuguées , dont la foliole terminale distante de la dernière paire ; à fleurs en grappes axillaires ou terminales , solitaires ou paniculées. On en cultive plu¬ sieurs esp. dans les jardins d’Europe. (C. L.) CALSCHISTE ( calx , chaux ; schistus , schiste), géol. — Roche à base de Calcaire et de Schiste , à éléments tantôt distincts et tantôt intimement unis ; elle fait efferves¬ cence dans l’acide nitrique sans s’y dis¬ soudre complètement. (C. d’O.) CALTHA ( Caltha, dans Pline, plante in¬ déterminée ; syncope de xoCuxGoç , corbeille). bot. ph. ■ — Genre de la famille des Renon- culacées , tribu des Renonculées , formé par Linné ( Gen. , 703) et adopté par tous les auteurs postérieurs. Il renferme environ 20 espèces, répandues dans les lieux maréca¬ geux et ombragés de l’Europe et de VAmé- rique boréale; quelques unes se rencontrent aussi dans l’extrémité la plus australe de ce dernier continent, et dans les parties monta¬ gneuses de l’Asie médiane. Ce sont des plan¬ tes herbacées, vivaces, à tiges cylindriques , garnies de feuilles entières ou lobées , à pé¬ tioles engainants à la base ; à fleurs assez grandes, jaunes, terminales, exinvolucrées. Les principaux caractères de ce genre im¬ portant sont : Périanthe simple , coloré , 4-5-phylle , rarement 6-8-phyile , dont les divisions persistantes ou décidues. Étami¬ nes nombreuses , hypogynes ; 4-10 ovaires , ou même plus, libres, uniloculaires, à ovu¬ les nombreux , bisériés , fixés à la suture ventrale. Capsules folliculaires , sessiles , membranacées , déhiscentes longitudinale¬ ment à l’intérieur. L’espèce type du genre est fort commune dans toute l’Europe , surtout en France, aux environs de Paris , dans les marais et les prés humides, où elle fleurit en mars et en avril. On la connaît sous les noms vulgaires de Souci d'eau, de Populage. Ses grandes et belles fleurs font un fort bel effet par leur jaune d’or extrêmement bril¬ lant , qui se détache sur le vert foncé et luisant de ses larges feuilles arrondies. Em¬ ployé autrefois en médecine sous le nom de Populago , le Souci d’eau est doué d’un principe acre, et, dit-on, même vésicant. On l’administrait comme purgatif et antiscorbu- tique. Aujourd’hui il est presque entière- CAL ment négligé sous le rapport thérapeutique; mais depuis long-temps introduit dans nos jardins, il y a produit diverses variétés, dont une à fleurs pleines. Loiseleur-Des- longchamps rapporte que dans le Nord , ses boutons confits au vinaigre tiennent lieu de Câpres ; mais il ajoute que ce condiment doit être peu salubre. Une preuve de la causticité de cette plante, c’est que parmi nos animaux domestiques, les Chèvres et les Moutons pa¬ raissent seuls la paître, et non sans quelque répugnance. Le genre Caliha a été divisé par Don et De Candolle en trois sous-genres : JVirbisia , Don ; Psychrophila, DC. ; Populago , DC. — Tournefort et plusieurs auteurs donnaient le nom de Cahha à un genre de plantes de la famille des Synanthérées, connu aujourd’hui sous le nom de Calendula. (C. L.) CALTHOIDE. Calihoides, B. Juss. (< Cul - tha, nom d’une plante; etc îo-;, ressemblance). — Syn. d ’Othonna , L. CALUMET (calamus , roseau), bot. ph. — Nom vulgaire donné , dans nos Colonies, à plusieurs végétaux dont les Nègres font des tuyaux de pipe. Ainsi, à Haiti , ce nom est donné à une espèce du genre Lygodium ; à Cayenne c’est le Mabea piriri d’Aublet, esp. d’Euphorbiacée. Le calumet des hauts, à Mascareigne, est un Nasius , de la famille des Graminées. Ce mot, importé sans doute au Canada par les Européens , a passé dans la langue des Indiens , et sert à désigner plusieurs espèces du genre Arundo. (C. d’O.) *CALURUS, Swains. (x«! \6ç, beau; ovpà , queue), ois. — Synonyme de Couroucou. V oyez ce mot. (Lafr.) *CALVIFR01YS (calvus , chauve ; frons , front), ois. — Genre de Daudin indiqué comme douteux par G.-R. Gray {L. of the G en.), et comme synonyme de Gymnocepha- lus, GeofT. (Lafr.) CALYBE ( nom mythologique ). uns. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Subulipalpes, éta¬ bli par M. de Castelnau ( Etudes entom. , p. 92) pour y placer une seule espèce origi¬ naire de Cayenne , nommée par lui C. Le- prieuri, de la collection de M. Buquet. Ce g. est voisin des Tachypus; mais il en diffère par ses mandibules avancées, son labre carré pl son corselet plus étroit que la tète, (D.) CAL 77 CALYBÉ (nom mythologique), ois. — Nom d’une espèce du g. Cassican. CALYBION. Calybium (xa)vS’tov, petite ca¬ bane). bot. ph. — Dans sa classification car- pologique , le professeur Mirbel appelle ainsi un genre de fruit que tous les autres botanistes s’accordent à désigner sous le nom de Gland. (A. R.) *CALYCADENIA ( xa'Àu£ , calice ; à^v , glande), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionidées, éta¬ bli par De Candolle pour des plantes herba¬ cées recueillies par Douglas en Californie. Elles ont la tige droite, rigide, les feuilles in¬ férieures opposées , les supérieures alternes, raides, linéaires, à bords entiers et roulés, à capitules solitaires portant des fleurs jaunes. On n’en connaît que 4 espèces. (C. d’O.) *CALYC ANDRA, A. Rich. (xUu$, calice; àvvjp, étamine, en botanique), bot. ph. — Sy¬ nonyme du g. Cordyla de Loureiro. (C. L.) *CALYCANDRIE. Calycandria (xa),v|, ca¬ lice ; àv^poç [àvYjp], homme ; ici étamine), bot. ph. — Dans les modifications introduites par mon père (le professeur L.-C. Richard) au système sexuel de Linné, la Calycandrie formait la 12e classe. Elle renfermait toutes les plantes ayant plus de 10 étamines insé¬ rées sur le calice, l’ovaire étant libre ou pa¬ riétal. Cette classe comprenait une partie de la Dodécandrie et de l’Icosandrie de Linné. Voyez SYSTEME SEXUEL. (A. R.) C ALYCANTH ACÉES, C ALT C AN- THE ES. Calycanihaceœ, Calycaniheœ. bot. ph. — Cette famille, primitivement réunie aux Rosacées , est maintenant considérée comme distincte, quoique devant rester auprès d’el¬ les. Le calice présente inférieurement un tube court, urcéolé, épais; supérieurement un grand nombre de divisions imbriquées sur plusieurs rangs, tantôt toutes semblables , tantôt les extérieures offrant l’apparence de bractées , les intérieures celle de pétales qu’elles représentent probablement. Les éta¬ mines, en grand nombre, s’insèrent sur un disque charnu qui entoure l’entrée du tube calicinal , et finit par le fermer presque en¬ tièrement. Les filets intérieurs sont stériles ; les extérieurs terminés par une anthère ad- née, biloculaire, extrorsc. Les ovaires, nom¬ breux et distincts, sont insérés sur toute la surface du tube, terminés chacun par un style et un stigmate simple , et contenant un 78 CAL CAL » seul ovule dressé ou deux superposés dont le supérieur avorte. Ils deviennent autant d’osselets , remplis chacun par une graine dressée qui, sous une enveloppe membra¬ neuse, présente un embryon sans périsperme, à radicule infère, à cotylédons foliacés et enroulés dans leur longueur. — Les espèces sont des arbrisseaux aromatiques, vulgaire¬ ment cultivés dans nos jardins , originaires , l’une, qui forme le premier genre, du Japon ; les autres, de l’Amérique septentrionale. Leurs liges, tétragones, sont extrêmement re¬ marquables par quatre faisceaux ligneux, qui accompagnent celte tige ainsi que les bran¬ ches, engagés dans l’épaisseur de l’écorce aux quatre angles qu’ils contribuent à former. Les feuilles, dépourvues de stipules, sont op¬ posées, très entières, péliolées.Les fleurs, qui se développent avant elles ou en même temps , sont solitaires , axillaires ou termi¬ nales, verdâtres ou d’un brun rougeâtre. Genres : Chimonanlhus , Lindl. ( Meralia , Nees). — Calycanihus , Lindl. ( Buttneria , Duham. — Beurreria, Adans. — Pompadoura, Buchoz). (Ad. J.) CALYCANTHÈMES. Calycanthernœ. bot. ph. — Linné ( Phil. Bot. ) a désigné sous ce nom une famille de sa méthode naturelle comprenant onze genres , répartis depuis dans les familles des Onagrées , Mélasto- mées, Salicariées, Rubiacées et Lythrariées. Agardh avait donné le môme nom à une fa¬ mille composée à peu près des mêmes grou¬ pes, et Yentenat l’avait restreint à la seule famille des Lythrariées. (C. d’O.) CALYCANTHUS ( xaiwÇ , calice; àvôoç , fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Calycanthacées , révisé par Lindley ( Bot. Bey., 404; ex Liim. et aliis ), et comprenant huit espèces environ , presque toutes intro¬ duites et fort recherchées dans nos jardins , qu’elles ornent au premier printemps de leurs fleurs, qui, chez plusieurs d’entre elles , exhalent une odeur agréable. Ces plantes ne demandent aucun soin ; et , pla¬ cées dans un coin du jardin au nord et en terre de bruyère, elles prospèrent où peu d’autres plantes pourraient vivre. Une des plus belles espèces du genre linnéen , le C. præcox , en a été retiré par Lindley , qui en a fait le genre Chimonanlhus. Une autre , le C. ft.oridus , est un exemple fameux de l’excès où peut parvenir la flatterie ; Buchoz en avait fait un genre dédié à la trop fameuse Pompadour. Les principaux caractères de ce genre remarquable sont : Périanthe simple , coloré, à tube urcéolé, court, à limbe multi- parti, dont les lobes sont multisériés, imbri¬ qués, subcharnus et coriaces, lancéoles-li- néaires. Etamines nombreuses, insérées sur un anneau charnu qui forme l>a gorge du périanthe. Ovaires nombreux, uniloculaires et uni-ovulés. Styles terminaux, à stigmates obtus ; akènes enveloppés par le tube pé- rianlhien devenu charnu et cornacé. — Ce sont des arbrisseaux aromatiques, à rameaux brachiés , et appartenant tous à l’Amérique septentrionale. Leurs feuilles sont opposées, pétiolées, très entières, dépourvues de stipu¬ les; les fleurs, d’un pourpre noirâtre , sont terminales , et paraissent en même temps que ces dernières. (C. L.) CALYCERA (xoc)u£, xoç , calice ; dans ce genre , le calice prend un développement inusité), bot. ph. — Genre type de la famille des Calycérées, formé par Cavanilles [le. IY, 34 , t. 358), et renfermant un très petit nom¬ bre d’espèces, indigènes du Chili, pérennes , très glabres ou subpileuses; à feuilles alter¬ nes , pennatifides-dentées ; à fleurs en capi¬ tules terminaux , solitaires. Le type de ce genre est la Scabiosa sympaganlhera de Piuiz et Pavon. Voyez , pour les caractères généri¬ ques , l’article calycérées. (C. L.) CALYCÉRÉES. Calycereæ. bot.ph. — Pe¬ tite famille de plantes intermédiaire entre les Dipsacées et les Synanthérées, établie par B. Brown , et que Cassini postérieurement avait désigné sous le nom de Boopidées. Les Calycérées sont exclusivement propres à l’A¬ mérique extra-tropicale et tropicale. Elles sont annuelles ou pérennes , rarement suf- frutescentes , souvent caulescentes et rem¬ plies d’un suc aqueux. Les tiges et les ra¬ meaux en sont cylindriques ou anguleux ; les feuilles alternes, sessiles , entières ou dentées, souvent pennatifides , dépourvues de stipules. Leurs principaux caractères dis¬ tinctifs sont : Fleurs hermaphrodites ou uni- sexuées par l’avortement de l’ovaire et du style, sessiles, rassemblées en un capitule multiflore terminal ou oppositifolié par l’al¬ longement d’un rameau axillaire, très rare¬ ment plan au-dessus du réceptacle souvent globuleux ou conique-convexe,et formé d’un involuc-re de folioles uni-plurisériées , libres * CAL CAL 79 ou plus ou moins connées entre elles. Récep¬ tacle commun , couvert sans ordre de paillet¬ tes presque obsolètes ou très rarement dis¬ posées en alvéoles et de fleurs entremêlées; tube calicinal conné avec l’ovaire. Limbe 5- parti , a lacinies plus ou moins inégales, or¬ dinairement squarniformes dans les fleurs stériles, plus ou moins allongées et persistan¬ tes dans les fertiles. Corolle gamopétale régu¬ lière, insérée sur un disque épigyne, à tube allongé, grêle, droit, à limbe campanulé ou infundibuliforme , beaucoup plus court et plus ample que le tube, 5- ou 4-fide, à laci¬ nies linéaires, trinervées. Etamines 5, alter¬ nes avec les lacinies de la corolle, insérées à sa base, à filaments adnés dans toute la lon¬ gueur au tube de celle-ci , et libres à leur sommet. Anthères introrses , biloculaires , dressées , linéaires , exappendiculées , réu¬ nies par la base en un tube et longitudi¬ nalement déhiscentes. Ovaire infère uni¬ loculaire et uni-ovulé ; ovule anatrope, sus¬ pendu au sommet de la loge. Disque épi¬ gyne, conoidc, ceignant la base du style et de la corolle , se prolongeant dans le tube de celle-ci en une lamelle très ténue , gonflée à la gorge de cette dernière en 5 aréoles glan¬ dulaires. Style terminal, simple, exsert, cla- viforme au sommet , très glabre ; stigmate terminal, très entier , glanduleux , subcapi¬ teux. Akène couronné des lobes calicinaux, souvent endurcis et spinescents , ou de la corolle marcescente, desséchée en une boule hérissée. Graine unique, inverse, à test mem¬ braneux , à raphé linéaire et à chalaze api¬ cale ; albumen charnu. Embryon orthotrope, axile, cylindrique, plus court que l’albumen. Cotylédons oblongs, obtus, plans, accom- bants ; radicule supère, tournée vers l’om¬ bilic. Plumule indistincte. Les Calycérées sont réparties en quatre genres seulement : Gamocarpha, DC.; Boo- pis , Juss. ; Catycera, Cav. , et Acicarpha , Juss. Nous avons dit en quoi elles différaient principalement desSynanthérées; nous ajou¬ terons pour terminer cet article qu’elles s’é¬ loignent surtout des Dipsacées par la réu¬ nion basilaire de leurs anthères et la nerva¬ tion des lobes de la corolle. (C. L.) CALYCÏEES. BOT CR. — Voy. CALICIÉES. CALYCIFLORES (végétaux). Caly ci flo¬ res [calyx, calice ;Jlos,floris, fleur), bot. ph. — Dans sa division primaire du règne végétal , M. De Candolle avait réuni en un groupe toutes les familles à plusieurs pétales libres ou soudés et attachés au calice. Cette grande classe comprend des végétaux très hétérogè¬ nes, savoir, toutes les familles polypétales et gamopétales à insertion périgynique et à in¬ sertion épigynique. (A. R.) *CALYCILM, Eli. (xa&vÇ, calice), bot- ph. — Synonyme d ’ Heieroiheca, Cass. *CALYCOBOLES , Willd. (xa'M , calice; éo7o;, action de jeter; allusion à la chute précoce de la corolle que semble jeter le ca¬ lice). bot. fh. — Synonyme du genre Du- fonrea de Kunth. (C. L.) *CALYCOCORSlJS. bot. ph. — Synonyme de Pf'illernelia. "CALYCOGOMLM (xa'K, calice; yM- v?oc, angle), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Miconiées, éta¬ bli par De Candolle (. Prod ., III, 108), et ne comprenant encore que deux espèces crois¬ sant dans les Antilles, particulièrement à Saint-Domingue, à rameaux cylindriques, couverts, ainsi que les pétioles et les feuilles en dessous, d’une pubescence étoilée, flo¬ conneuse, tomenteuse , un peu roussâtre; à feuilles 3-5-nervées, courtement pétiolées, ovales-oblongues, obtuses à la base, subcor- diformes, très entières, glabres en dessus. Fleurs 1-3 , belles , blanches , terminales , courtement pédicellées, et dont le calice est comme ponctué d’une pubescence étoilée, éparse. (C. L.) *CALYCOMIS, R. Br. (altération de Cal- licoma ). bot. ph. — Synonyme du genre Callicoma, du même auteur. *C ALYCOPHYLLlÛM (xoéAvÇ, calice; ?vA- Aov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Cinchonées-Eucin- chonées , formé par De Candolle pour ren¬ fermer quelques espèces du genre Macroc- nemis , Yahl., et croissant dans les Antilles. On en cultive deux dans les jardins comme plantes d’ornement, les C. caudidissimum et coccineum DC. Ce sont des arbrisseaux glabriuscules , à feuilles opposées, pétio¬ lées, membranacées , glabres en dessus, velues en dessous, le long des nervures, à stipules courtes, larges, décidues ; à fleurs blanches ou pourpres, disposées en corym- bes axillaires et terminaux, dont les pédon¬ cules sont comprimés et trichotomes. (C. L.) CALYCOPTERIS, Lamk. (x«>w$, calice; 80 CAL tct eptç, fougère; découpures du calice), bot. ph. — Syn. du genre Gethonia. — Richard donne aussi ce nom à un synonyme du g. Calycogoniurn. (C. L.) * CALYCOSTÉMONES. Calycostemones (xa>u£, calice; cî^mv, corolle), bot. — Nom donné par Gleditsch et Mœnch à une classe de plantes dont les étamines sont insérées sur le calice; celte expression répond à celle de Périçiyne. *C A L YCOTMïl IX ( xâlvl , calice; 0pe'$, cheveu), bot. pii. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu des Chamélauciées, formé par Labillardière , et renfermant quelques espèces particulières à la Nouvelle-Hollande tropicale et extra-tropicale. Ce sont des ar¬ brisseaux à feuilles éparses, serrées, téré- tiuscules, ordinairement à courts pétioles et à deux stipules très petites, rigides et sétu- liformes. Les fleurs, pourpres, blanches ou jaunes , sont axillaires, solitaires, subsessi- les ou rassemblées au sommet des rameaux. (C. L.) *CALYCOTOMË, E. Mey. (*« ).u$, calice ; royrt, découpure), bot. ph. — Synonyme du g. Melinospernnim de Waîpers. (C. L.) *CALYCOTOMON, Hoffm. (xaXv£, calice ; TÔyoq, découpure), bot. ph. — Synonyme du genre Cytisus, L. (G. L.) *CALYCOTOMUS, A. Rich. (xa>vÇ, calice; râpas, découpure), bot. ph. — Synonyme du genre Couostegia de Don. (C. L.) CALYDERMOS (xaYvÇ, calice; êépjj.a , peau), bot. ph. — Ce g., qui fait partie des Composées-Sénécionidées , a été établi par Lagasca sur une plante du Mexique, et a pour caractères : Capitule multiflore, homogame; involucre oblong, imbriqué, formé d’écailles scarieuses , très obtuses. Réceptacle étroit, conique, couvert de paillettes linéaires, ai¬ guës. Corolles tubuleuses, ô-fides ; rameaux du style terminés par un appendice conique. Fruit 4-5-anguiaire , velu et surmonté, dans quelques espèces, d’une aigrette composée de paillettes linéaires, obtuses, parcourues par une légère nervure. Le g. Calydermos comprend aujourd’hui 5 espèces indigènes du Mexique, et citées dans le Prodromus de M. de Candolle. (J. D.) Ce nom a aussi été employé par Ruiz et Pavon pour désigner un genre synonyme du genre Nicandra , Adans. (C. L.) “CALYLOPHtS, Sp. (xdlu^, calice; *0- CAL , je transperce), bot. cr. — (Mousses.) Ce genre a été créé par Swarlz ( Jahrb . der Gewâchs. I Hefi, p. 3, t. I, fig. 11-15) pour des Mousses acrocarpes haplo- péristomées, auxquelles il assigne les carac¬ tères suivants : Péristome simple , formé d’une membrane spongieuse, horizontale, sommet du sporophore , laquelle porte des stries plus ou moins apparentes, et rayon¬ nant du centre à la circonférence. Chez quelques espèces, il arrive que la membrane se déchire dans le sens des stries , et il en résulte seize dents courtes qui se relèvent, mais restent adhérentes au bord entier per¬ sistant de la membrane. Capsule cylindri¬ que, égale, dépourvue d’anneau, tout en¬ tière enveloppée par la coiffe , qui la tient étroitement embrassée à sa base. Coiffe s’ouvrant par une ou plusieurs fentes au ni¬ veau de l’opercule, mais ne tombant point, même à la maturité. Pédoncule ordinaire¬ ment court, très long dans le seul C. andro- gynum Nob. Opercule terminé en bec. Spo¬ res petites, globuleuses , lisses et brunes. Fleurs monoïques ou dioïques : les mâles gemmiformes, axillaires ou terminales; les femelles toujours terminales, composées de 4 à 12 pistils, dont un seul fécond, accompa¬ gnées de paraphyses filiformes, articulées , ordinairement nombreuses. Ces Mousses ont quelque ressemblance avec les Orthotrics, et une grande affinité avec le g. Syrrhopodon. Elles forment ordi¬ nairement, sur les rochers ou les écorces, des coussinets assez bien fournis. Leur tige est droite ou couchée à la base , simple ou ra¬ meuse, Leurs feuilles, linéaires, crispées par la sécheresse , sont entières , parcourues par une nervure , et portent ordinairement à leur sommet des corps celluleux que quel¬ ques botanistes ont regardés comme des an¬ thères , que d’autres ont érigés en un nou¬ veau genre (Miquel, Bull. Sc. phys. etnat. JYeerl., 1839, p. 37) qu’ils ont nommé Bryo- myces, et que nous considérons, nous, comme de simples gem.nes ou propagules, destinées peut-être à propager la plante. Les espèces peu nombreuses (5 à G) qui constituent ce g. sont toutes intertropicales , ou dépassent 6 T. III. 82 CAL CAL « peu ces limites. Palisot de Beauvoir avait proposé pour ce g. le nom de Cryphium, qui n’est connu que pour avoir été cité par M. Desvaux dans une exposition méthodique des Mousses {Mém. de la Soc. Linnéenne de Paris , t. III). (C. M.) * C A LY PÉOPSIDE. Calypeopsis (xalvnzp/x, calyptre ; ofiq, aspect), moll. — Genre établi par M. Lesson ( Zool . du voy. de la Coquille , n° 158) pour une coquille de la famille des Calyptraciens, très voisine des Calyptrées. Elle a été trouvée dans les sables de Payta, sur la côte du Pérou. (C. n’Q.) *CALYPLECTUS, R. et P. (xodtvÇ, calice ; Tzhxzoq, tressé, entrelacé), bot. pu. — Syn. et section du genre Lafoensia, Vandell. (C. L.) *CALYPOGEIA (xaXuL CalicC; ut ro, SOUS; y~t , terre), bot. cr. — (Hépatiques.) Raddi a fondé sous ce nom ( Jungerm . Emise., p. 19) un très beau genre de la tribu des Jongermanniées , sous-tribu des Trichotna- noidées, dont voici les caractères, tels qu’ils ont été exposés par M. Nees dans ses Hépa¬ tiques d’Europe : Périanthe charnu, pendant, hérissé de soies radicellaires , adné au som¬ met de la tige, poussant, au point même où il adhère, ou un peu de côté , un pédoncule qui s’élève de son fond épaissi. Coiffe incluse, membranacée, libre. Capsule tordue, à qua¬ tre valves ; valves étroites, restant ouvertes, et se roulant sur elles-mêmes après la chute des spores. Anthéridies agrégées, entourées d’un involucre déchiré , et placées sur un court rameau capituliforme au sommet, et naissant dans l’aisselle d’un amphigastre. Propagines réunies en tête. Plantes rampan¬ tes, à feuilles incubes. Stolons rares ou nuis. Périanthes s’enfonçant dans la terre. Am- phigastres bifides. Feuilles entières ou bifi¬ des. Ce genre ne se compose que de trois es¬ pèces , deux européennes , et une originaire du Pérou , où elle a été découverte par M. Aie. d’Orbigny. (C. M.) CALYPOGIA ( xcéto$, calice ; vw>, sous ; ■y vi, terre), bot. cr. — (Hépatiques.) L’espèce qui a servi de type à M. Dumortier ( Sylt. Jungerm., p. 73) pour l’établissement de ce g. n’appartenant point au g. homonyme de Raddi, religieusement conservé par M. Nees d’Esenbeck dans son beau travail sur les Hépatiques d’Europe, ce dernier y a substi¬ tué le nom de Geocalyx, auquel nous ren¬ voyons le lecteur. (C. M.) ^CALYPSO. Calypso (nom mythologique). crust. — Les doutes qui existent sur l’exis¬ tence du crustacé composant cette coupe générique, qui a été établie par M. Risso [Hist. nat. des Crust. de Nice), font que cette dernière n’a pu être adoptée. (H. L). CALYPSO (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Yandées, établi par Salisbury {Farad., 89), et qui ne se compose que d’une seule espèce, Calypso borealis Hook. {Exot. fl., t. 12), ou Cypripedium bulbosum L. C’est une petite plante terrestre qu’on trouve ré¬ pandue dans les régions boréales de l’Eu¬ rope, de l’Asie et de l’Amérique. Sa tige est renflée etbulbiforme à sa base, portant une seule feuille plissée ; elle est uniflore. Son calice se compose de sépales presque égaux. Le labelle est concave et trilobé. Ses 2 lobes latéraux , soudés , sont placés au-dessus du lobe moyen, qui est dilaté. Le gynoslème est dressé et pétaloide. L’anthère, biloculaire, contient 2 masses polliniques , réunies sur une glande membraneuse et presque carrée. (A. R.) Cette dénomination a été aussi employée par Dupetit-Thouars pour désigner un genre synonyme du genre Falacia, L. (C. L.) *CALYPTE , Hal. Galyptus { xoiNicvôç , couvert, caché ). ins. — Synon. de Brachis- tes, Wesm. *CALYPTÉUÉES. Calypteratœ. ins. — M. Robineau-Desvoidy désigne ainsi la pre¬ mière famille de ses Myodaires , compre¬ nant ceux de ces Diptères qui ont des cuil- lerons larges , à double squame , et recou¬ vrant les balanciers. Il la partage en quatre grandes divisions : celle des zoobies, qui se compose de deux tribus , les Oestridées et les Emomobies ; celle des botanobies , qui ne forme qu’une tribu , les Phusiennes ; celles des coprobies vivipares , comprenant deux tribus, les Macropodées, et les Théra- mydes ; enfin , celle des coprobies ovipares , qui ne renferme que la tribu des Muscides. Noyez ces différents mots. (D.) CALYPTERIA ( xalvnzpy., voile). OIS. — Illiger a désigné sous ce nom les tectrices caudales. C A L Y PTEll I S ( xaÀv7TTpa, voile), bot. foss. — Zippelius , dans une lettre adressée au docteur Blume, insérée dans les journaux de science hollandais , et dans le Bull, des CAL CAL 83 sciences nalur. deFérussac, t. XVIIi , p. 92, a désigné sous le nom de Calyplerisnuisiaia une nouvelle plante parasite de la Nouvelle- Guinée qui paraîtrait être de la famille des Scitaminées. Il n’en donne aucune descrip¬ tion. (Ad. B.) CALYPTERUJM ( xa).u7rT vjpiov , couver¬ cle). bot. foss. — Ce nom a été donné par Bernhardi à un genre de Fougères qui cor¬ respond au véritable ünoclea de Linné, puis¬ qu'il a pour type 1 ’ ünoclea sensibilis de cet auteur. Foy. onoclea. (Ad. B.) *CALYPTOBIUM (xoùvnToç , caché; S'.ôç, vie), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Xylophages , établi [par M. Villa , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue, où il est placé après le g. Monopis de Ziegler. Ce g. a pour type une espèce de la Lombardie, nommé C. diffi¬ cile par M. Villa. M. Dejean lui en adjoint une autre nommée C. irnpressum, par Ivunze. Ce g. est le même que celui auquel M. Porro avait donné le nom un peu bizarre d ’ Amphi- bolonarzon. (D.) * CALYPTOCÉPHALE. Calyptocephalus ( xxavtttù), je couvre ; xEtpaAT), tète). KEPT. — Genre de Reptiles batraciens établi par MM. Duméril et Bibron ( Erpétologie , VIII , 447), et dont l’espèce unique, appelée par eux C. Gayi , est originaire du Chili. C’est par erreur que M. Tschudi, dans sa Classif. des Batraciens , la nomme Peltocephalus Quoyi. Les caractères assignés à ce g. par ses auteurs sont : Tête comme recouverte d’un bouclier rugueux ; langue disco-ovalaire , entière, libre à son bord postérieur; une rangée de dents vomériennes interrompue au milieu , située entre les arrière-narines ; tympan distinct; trompes d’Eustache assez grandes. Quatre doigts libres, lisses ; pas le moindre rudiment de pouce extérieurement ; orteils de même forme que les doigts , mais réunis par une membrane ; saillie du pre¬ mier os cunéiforme assez forte , mais non tranchante ; une vessie vocale de chaque côté de la gorge des mâles ; apophyses trans¬ verses de la vertèbre sacrée non dilatées en palettes. (P. G.) CALYPTOCEPIIALIJS ( xoùvt ttoç , cou¬ vert, xecpoùvj, tète), ins. — Genre de Coléop¬ tères pentamères, famille des Malacodermcs, tribu des Lampyrides, établi par Gray et adopté par M. de Castelnau [Hisi. nat. des 1ns., Buff.-Dum., t. 1, p. 20:3). Ce genre est voisin des Lamprocères, dont il se distingue par un corps linéaire, et parce que les ra¬ meaux de ses antennes sont beaucoup plus grêles et plus allongés que chez ces der¬ niers. Il a pour type une espèce de la Guiane anglaise, nommée par le fondateur du g. C. fasciatus. M. de Castelnau y joint deux au¬ tres espèces de Cayenne, qu’il nomme l’une C. Gonyi, et l’autre C. thoracicus. (D.) CALYPTOMÈNE. Calyplomena ( xaW- tûç, caché ; fx/vw, je demeure ). ois. — Genre démembré de celui de Coq de roche , Rupi- cola, Briss., pour une petite espèce verte de Java. Foy. coq de roche. (Lafk.) *CALYPTOPS (xaWroç , couvert; dty, œil ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides-Gonato- cères, division des Brachydérides, établi par M. Schœnherr (t. 5, p. 890), sur une seule espèce du cap de Bonne-Espérance, nommée par lui C. granosus. Ce g. a presque le fa¬ ciès des Oiiorhynchus , et a pour principal caractère, ainsi que son nom l’indique, la tête sub-déprimée , et munie de deux lobes très élevés , de forme triangulaire , qui ca¬ chent en partie les yeux. (D.) *CALYPTOPSIS (xoJvtctoç, couvert; 4k» vue), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, établi par M. Solier( Ann. de la Soc. entom. de France, t. 4, p. 269), qui le place dans la tribu des Tentyrites, famille des Col- laptérides. Ce g. est fondé sur une seule es¬ pèce nommée par lui C. emondi, et qu’il croit venir de la Grèce. Elle est représentée avec ses caractères génériques dans le volume précité (pl. 6, fig. 1-8). (D.) *CALYPT0RHY1\QUE. Calyptorhynchus (xakiTTToç, couvert; pvyx°;, bec), ois. — Genre formé par Vigors dans la famille des Perroquets , et démembré du genre Caca- tua de Brisson , pour recevoir les espèces noires de Cacatois de la Nouvelle-Hollande. Il est synonyme de Banksien (Banksianus , Less.). Voyez cacatois. (Lafr.) CALYPTRA. bot. — Nom latin de l’or¬ gane désigné sous le nom de Coiffe ou Caiyp- tre. (A. R.) CALYPTRA. ins. — Voyez calpe. 'CALYPTRACÉES. Calyplraceœ. moll. — Lamarck avait d’abord donné ce nom à la famille de l’ordre des Gastéropodes, qu’il | dénomma plus tard Calyptraciens. 84 CAL CALYPTRACIENS. moll. — Famille de l’ordre des Gastéropodes-Hydrobranches de Lamarck (Pectinibranches de Cuvier), insti¬ tuée par cet auteur, qui la transforma à plu¬ sieurs reprises, sans que ces modifications successives, tout en l’améliorant, contribuas¬ sent à la fixer. Cuvier ne l’adopta pas, parce qu’elle présentait l’anomalie d’être composée de Coquilles symétriques et asymétriques. M. de Blainville ( Tr . de Mcilacol .) réforma la famille des Calyptraciens de Lamarck, et n’y laissa que les Coquilles non symétriques. M. Deshayes , tout en adoptant les idées de M. de Blainville , rejette, comme douteux, le genre Notrème compris dans cette famille , et y introduit le g. Siphonaire qui a beau¬ coup de caractères communs avec les Cabo¬ chons. La famille des Calyptraciens se trouve aujourd’hui composée des g. Hypponyce, Cabochon, Siphonaire , dépourvus d’appen¬ dices internes, et des g. Calyptrée et Cré- pidule qui en sont pourvus. (C. n’O.) CALYPTRANTHES ( xodiuTC-poî , coiffe, voile ; avQoç, fleur), bot. pu. — Genre de la fa¬ mille des Myrtacées, tribu des Myrtées, formé par Swartz (Fl. Lnd. occid., It, 917, t. 5) pour renfermer une vingtaine d’espèces , dont plusieurs sont cultivées dans nos jardins. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux de l’Amérique tropicale , à feuilles opposées , dépourvues de stipules , pellucides-ponc- tuées , très entières ; à fleurs blanches , bi- bractéolées, sur des pédoncules simples ou en cymes ramifiées. Ce g. se distingue prin¬ cipalement par son tube calicinal conné avec l’ovaire, et dontle limbe supère est clos au sommet, puis libre , et se détache en une sorte d’opercule après l’anthèse. (C. L.) CALYPTRANTIfUS , Juss. (xaMwTpa, coiffe; avQoç, fleur), bot. ph. — Syno¬ nyme du genre Calyptranthes , Swartz. ■ — Blume emploie aussi ce nom pour dési¬ gner un synonyme du genre Syzygium de Gærtner. (C.L.) CALYPTRE. Calypira (xa)v7rrpa, coiffe). bot. cr. — Ce nom est synonyme de Coiffe, et désigne un organe qui enveloppe le pistil dans sa jeunesse, et, se déchirant au sommet chez les Hépatiques pour laisser passer la capsule , persiste à la base du pédoncule , tandis que, dans les Mousses, la rupture s’o¬ pérant circulairemenl à la base, il est soulevé et entraîné par la capsule , et la recouvre CAL souvent jusqu’à la maturité des spores. Foj. COIFFE. (C. M.) CALYPTRÉE. Calyplrœa ( Xv$, calice), bot. pii. — Famille des Pal¬ miers. M. Blume nomme ainsi un genre qui a pour type Y Areca apicata Lam. Les fleurs mâles et femelles sont réunies sur le même spadice, qui est simple, La spallie , in¬ complète, est quelquefois remplacée par des écailles. Les 3 sépales extérieurs du calice sont concaves, en forme de capuchon, et réunies ensemble; les 3 internes ont la pré¬ floraison valvaire. Le fruit est presque sec et ne contient qu’une seule graine. (A. R.) *CALYPTROCARPlJS (xaXvVrpa, coiffe, voile ; xapwoç, fruit), bot. pii. — Ce genre a été établi par M. Lessing ( T Arme a , 1834) sur une plante originaire du Mexique , et qui offre pour caractères : Capitule inultiflore, hé¬ térogamie. Fleurs du rayon ligulées, 1-sériées, femelles, celles du disque hermaphrodites, tubuleuses, 5-dentées. Involucre composé de 5 folioles. Réceptacle paléacé. Fruits plano- obcornprimés, bi-aristés , bordés d’une aile étroite et interrompue. Ce genre , qui fait partie des Composées-Sénécionidées, est voi¬ sin des Heter osperma, Synœdrella, dont il dif¬ fère par une écorce épaisse qui enveloppe le fruit. (J. D.) * C A L Y PTROC AR Y A ( xaLîwTpoc , coiffe ; xotpva , noyer), bot. pii. — Famille des Cypéracées. Le professeur Nees d’Esenbeck appelle ainsi une des tribus du grand genre Scleria. Ployez sclerie. (A. R. *C ALYPTROSPERMUM, Dietr. T-pa, coiffe; o-Tî/pp.a , graine), bot. pii. — Sy¬ nonyme du genre Menodoru , lîumb. et Bonpl. (C. L.) "CALYPTROSTYLSS ( xocAdurpa , coiffe ; GTvliq , style ). bot. ph. — Famille des Cypéracées. L’une des divisions établies par le professeur Nees d’Esenbeck dans son grand genr e Uaplosiylis. l ogez ce mot. (A. R.) *CALYPTURA , Sw. ( xcJutî-toç , caché ; oùpa, queue), ois. — Synonyme de Munakin. Voyez ce mot. (Lafr.) CALYSPHYROÏ (xa),v£, calice; acpvpov , pied, talon), bot. ph. — Genre établi par Bunge ( Enum . PL chin. bor. 34), et dont la place dans les familles naturelles n’est point encore déterminée. L’auteur lui-même le place parmi les Rubiacées , en déclarant qu’il faudra peut-être le réunir aux Lobélia- cées, tandis qu’Endlicher, avec doute toute¬ fois, le met à la suite des Lonicéracées, parce que ses feuilles dentées et sans stipules (du moins l’auteur du g. n’en parle pas) , ses étamines libres, semblent l’éloigner de ces deux familles et le rapprocher surtout du Diervilla , auquel on devra peut-être le réunir. C’est un arbrisseau de la Chine bo¬ réale, à feuilles opposées, subsessiles, oblon- 86 CAL CAM gués, acuminées-dentées ; à fleurs pourpres, ù peu près de la grandeur et de la forme de celles du Rhododendrum dciuricum , binées ouquaternées au sommet des rameaux. (C. L.) * C AL YSSOSPOR lUill ( xak>£ , calice ; aTropoc, spore : il eût fallu écrire Calucospo- riurn). bot. cr. — Genre de Champignons fondé par Corda ( Sturm. Fl. Germ ., p. 53, tab. 27 ). Les organes de la fructification sont situés à l’extrémité et autour d’un pé- dicelle droit, opaque, annulé, qui traverse un capitule terminal, membraneux, renfer¬ mant des spores arrondies, transparentes, et qui, après s’être rompu, reste fixé autour du pédicelle comme un petit calice. Le C. bico- lor Cord. , seule espèce que l’auteur ait fait connaître, croît sur les chaumes desséchés des Graminées. Son pédicule, qui atteint à peine une ligne de longueur, est droit, subu- liforme, annulé, et de couleur noire. Le ca¬ pitule est d’abord gris , puis les lambeaux persistants deviennent roux. Ce g. me pa¬ raît devoir être soumis à de nouvelles ob¬ servations avant d’être adopté. (Lév.) CAL1STEGIA (xà),v£ , calice ; xxéyn, toit, couverture; plutôt Calycosiegia!). bot. pii. — Genre de la famille des Convolvulacées , tribu des Convolvulées , créé par R. Brown , renfermant environ 20 espèces , répandues dans toutes les parties tempérées du globe, en Europe, en Asie, en Amérique, etc., et dont les types sont les Convolvulus sepium et arven- communs en Europe, surtout en Fran¬ ce, aux enviions de Paris. On en cultive en outre une douzaine dans les jardins. Ce sont des plantes herbacées, lactescentes, glabres, volubiles ou couchées, à feuilles sagiltées ou réniformes; à pédoncules uniflores , axillai¬ res. Ce genre se distingue surtout des Con¬ volvulus , dont il a été démembré, par un ovaire incomplètement biloculaire , et deve¬ nant uniloculaire lors de la maturité. On administre comme purgatif l’extrait du C. sepium. (G. L.) CALYTHRIX (xak>£, calice; Op t£, cheveu). bot. ph. — Première dénomination générique que Labillardière a ensuite remplacée par celle plus régulièrede Calycothrix. (C. L.) CALYTRIPLEX, Ruiz et Pav. bot. ph. — Synonyme d’Herpestes, Gært. CALYX. bot. ph. — Nom latin du Calice. CALYXHYMIi YIA , R. et P. bot. pii. — Même chose que Calymenia ; seulement le mot est un peu plus régulièrement écrit. 11 faudrait lire Calychymenia . (C. L.) CAMACÉES. Chamaceœ. moll. — Famille établie par Lamarck, dans l’ordre des Conchi- féres dimyaires (Acéphales testacés de Cu¬ vier), pour des Coquilles irrégulières, inéqui- valves, se fixant aux rochers et aux coraux comme les Huîtres, à sommets souvent très saillants , inégaux et recoquillés. Le man¬ teau, fermé , est percé de trois ouvertures : l’une nécessaire à la sortie du pied , la se¬ conde à la respiration , et la troisième à l’issue des excréments. Toutes les modifi¬ cations introduites dans cette famille par les conchyliologistes en ont altéré les rap¬ ports naturels , et elle gagne à être con¬ servée telle que l’a établie Lamarck. M. Des- chayes y introduit le g. Camostrée de M. de Blainville, de sorte que la famille des Ca- mâcées se compose des g. Came, Camostrée, Dicérate et Ethérie. Un examen plus atten¬ tif des rapports des trois premiers genres ré¬ duira sans doute cette famille aux deux g. Came et Ethérie. (C. d’O.) C A A! A G NO C. bot. ph. — On nomme ainsi à Cayenne, suivant Aublet, une espèce de Manihot, différant des autres par ses ra¬ cines, qui sont bonnes à manger sans être râpées, pressées, ni réduites en farine. On peut les faire cuire sous les cendres ou dans un four, ou les faire bouillir. Coupées par rouelles, elles servent de nourriture aux ani¬ maux domestiques. (Ad. J.) CAMAIL. ois. — Nom d’une espèce du g, Tangara , J\ alra. CAMARA, Chanv. (xap.apa , voûte), bot. pii. — Synonyme de Lanterna, L. CAMARE. Carnara (xapd pa, chambre voû¬ tée). bot. ph. — M. de Mirbel appelle ainsi une grande division des fruits provenant de plu¬ sieurs pistils contenus dans une même fleur. La Camare , dit-il , est une boîte périear- pienne, souvent comprimée sur les côtés, et dont le profil a plus ou moins la forme d’un D romain ou de deux S italiques réunies , ou encore d’un arc tendu. Elle est composée de deux valves jointes par deux sutures margi¬ nales. C’est dans l’épaisseur de l’une des su¬ tures que se prolongent les vaisseaux conduc¬ teurs et nourrisseurs. Cette suture est tour¬ née constamment vers l’axe idéal des fruits , en sorte que, dans la supposition où les dif- CAM férentes Camares provenant de la même fleur viendraient à se rapprocher et à se souder, la boîte régulière qu’elles compose¬ raient serait divisée en plusieurs loges par des cloisons rayonnantes, et porterait les graines le long de son axe central. Voyez FRUIT. (A. R.) *CAMAREA (nom propre), bot. pii. — M. A. de Saint-Hilaire a consacré ce genre à D. Manoel Fereira da Camara, gouverneur de la province des Diamants, qui avait reçu et aidé dans ses recherches botaniques le cé¬ lèbre botaniste. Ce genre appartient à la fa¬ mille des Malpighiacées, tribu des Méiosté- monées, et peut être ainsi caractérisé : Fleurs se présentant sous deux, formes tout-à-fait différentes: 1° Fleurs normales : Calice partagé profondément en 5 divisions, dont 4 portent chacune 2 glandes. Pétales plus longs, on¬ guiculés, légèrement dentelés sur leur bord. Etamines au nombre de 6, dont 5 opposées aux divisions calicinales. Filets soudés , 3 dans toute leur longueur, 3 seulement par leurs bases; 4 portant -des anthères fertiles; 2 des anthèresstériles changées en une masse pétaloide chiffonnée. 3-4 ovaires distincts sur un réceptable conoide, et dont un seul porte un style terminé par un stigmate sim¬ ple. Carpelles couverts extérieurement de crêtes ou de petites aspérités en forme d’ai¬ guillons, disposées en séries longitudinales. 2° Fleurs anormales ; Calice à 5 divisions sans glandes. Pas de pétales et un seul rudiment d’anthère d’une extrême petitesse. 2 ovai¬ res. Style et stigmate nuis ou tout-à-fait rudimentaires. Le fruit comme dans les normales. — Les espèces, au nombre de 6, sont des sous-arbrisseaux à feuilles opposées ou légèrement alternes , quelquefois verti- cillées 3 par 3, très entières. Les fleurs nor¬ males , à corolles jaunes , sont disposées en ombelles ou en corymbes à l’extrémité de la tige simple ou multiple ; les anormales, ver¬ dâtres, sont toutes petites et cachées à l’ais¬ selle des feuilles inférieures. On peut, d’a¬ près le fruit, diviser ce genre en 3 sous-gen¬ res : 1° le Crypiolappa, à 3 carpelles glabres, couverts de petites pointes qui rappellent ceux de la Bardane; 2° le Facamea, à 4 car¬ pelles velus, hérissés de pointes molles; à feuilles linéaires, repliées en dessous par les bords ; 3° le Camarea , à 3 carpelles, rele¬ vés de petites crêtes transversales , et d’une CAM 87 dorsale allongée en une sorte de petite aile ; à feuilles linéaires. (Ad. J.) * CAMARin \CIILS , Could. (xaydpu , voûte ; p bec), ois. — Genre ou sous- genre démembré par Gould de son genre Geospiza. Voyez ce mot. (Lafr.) 'CAMARIA (xajxapa, voû te), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Sté- nélytres, établi par MM. de Saint-Fargeau et Serville ( Encyclopédie t. X, 2e part., p. 454), qui le placent dans la tribu des Hélopiens , tandis que M. Dejean le met dans celle des Ténébrionites. Quoi qu’il en soit, il se distin¬ gue principalement de ceux qui l’avoisinent par ses antennes , qui n’ont que 10 articles au lieu de 11. Il a pour type une espèce du Brésil , que les auteurs nomment C. nilida. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en désigne 22 autres , dont 20 également du Brésil , 1 de Cayenne et 1 de Java. Ce sont pour la plupart des Insectes de grande taille, revêtus de couleurs cuivreuses. (D.) CAMARIEN (fruit), bot. pii. — Fruit de la nature de la Camare. Voyez ce mot. (A. R.) CAMARINE. Empelrum ( camerinheira , nom portugais de la Camarine à fruits blancs). bot. pii. — Genre de la famille des Empêtrées , long-temps rapporté à celle des Ericacées , ayant pour caractères : Fleurs jamais unique¬ ment mâles, quelquefois femelles avec 3 étami¬ nes stériles , le plus souvent hermaphrodites avec un seul filament fertile. Calice mono¬ sépale, à 3 divisions entourées de 4 à 5 petites écailles. Corolle de 3 pétales linéaires, ou¬ verts. Fleurs mâles : 3 étamines à filets grêles et anthères courtes, b leurs femelles : Ovaire supérieur aplati ; style nul ou très court ; 7 stigmates; baie orbiculaire, 9-sperme.Ce sont de petits arbustes toujours verts d’environ 1 pied, à tiges humifuses, à feuilles petites, nombreuses et ramassées. Fleurs petites , herbacées, sessiles, axillaires. La C. a fruits noirs , E. nigrum , croît sur les hautes mon¬ tagnes de l’Europe centrale, et se trouve jus¬ que sous le pôle. Ses baies acidulés se man¬ gent dans le Nord ; on leur attribue des ver¬ tus antiscorbutiques et diurétiques. Les Groënlandais en préparent, parla fermenta¬ tion , une boisson alcoolique. Cette plante , de peu d’effet, est cultivée par curiosité dans les jardins botaniques; elle demande les mêmes soins que les Airelles. L’espèce CAM 88 CAM appelée jadis E. album forme aujourd’hui le genre Corema. (C. d’O.) *CAMAROTE. Camaroia (xapccpœTQç, qui a la forme d’une voûte), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères , famille des Athéricèrcs , tribu des Muscides , établi par Meigen et adopté par M. Macquart , qui lui donne pour type la Camarota fïavilarsis Meig. Cette Muscide se trouve dans le midi de la France et rarement dans le nord. Elle fréquente les sols calcaires. Ce genre est re¬ marquable par la forme déprimée de la tête ; par le style épais des antennes , et par les nervures des ailes dont la marginale est réunie à la médiastine : ce dernier caractère n’existe chez aucun autre diptère à la con¬ naissance de l’auteur. (D.) * C AM A ROT I DE S . ins. —Division établie par M. Schœnherr dans la famille des Gur- culionides-Grthocères, et qui a pour type le g. Camarolus. Voyez ce mot. (D.) "CAM A ROTIS (xap-dpa, VOÛte ; ovç, wtoç, oreille), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidacées , tribu des Yandées , formé par Bindley (Sert., Orchid., t. 19) , et ne conte¬ nant encore qu’une espèce? C’est une plante caulescente , de l’Inde, à feuilles distiques , coriaces, oblongues-linéaires , échancrées au sommet; à grappes florales multiflores, axil¬ laires. Le gynostème, dans ce genre, est érigé et très longuement sigmoïde-rostré , d’où son nom générique. (C. L.) '"CAMAROTUS (xapapwToç,qui a la forme d’une voûte), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Curculionides-Ortho- cères , division des Camarotides , établi par Germar et adopté par Schœnherr qui y rap¬ porte seulement deux espèces : l'une de l’A¬ mérique méridionale nommée C. coccinel- toides Klug. ; et l’autre C. cassidoides Sch., du Brésil. M. Dejean nomme cette dernière C. rotundipennis , et la donne comme de Cayenne. (1>.) *CAMASSIA (nom vernaculaire). bot. pii. — Ce genre de la famille des Liliacées, tribu des Asphodélées , formé par Bindley ( Bol. Rcg., t. 1486) sur le Phalangium quamash de Purs h , ne parait pas être généralement adopté, et devra probablement rester réuni au genre Cyanolis , Raf. (C. B.) CAMAY, Schreb. bot. iui. — Synonyme de Rapourea, Aubl. dGAMBALA. Cambala. myriap. — M. T. Gray, dans YAnim. Kingdom, désigne sous ce nom un genre de Myriapodes qui appar¬ tient à l’ordre des Chilognathes et à la fa¬ mille des Iulites. Cette nouvelle coupe géné¬ rique , dont les caractères nous sont incon¬ nus , doit venir se placer, d’après lu figure que M. T. Gray en donne, près des Platyu- lus. L’espèce type de ce genre est le C. lac¬ tarium Gr. ( Op. cil. Ins., pi. 135, fig. 2). Nous ne connaissons pas la patrie de cette espèce , dont les caractères spécifiques nous sont aussi inconnus. (H. L.) *CAMBAI\IA. bot. ph. — Nom donné par Comrnerson au genre de Méiiacées , nommé antérieurement par Loureiro Aglaia. Voyez ce mot. , (Ad. J.) *CAMBEA, Flamilt. bot. ph. — Synonyme de Careya, Roxb. *CAMBES‘SËDEA [nom propre), bot. ph. — Le genre désigné sous ce nom par Kunth est synonyme d eBuchanania, Roxb. Le même nom a été donné par Wight au genre Bouca de Meisner. *C AMBESSÉDÉSIE. Cambessedesia (Cam- bessèdes, botaniste, collaborateur deM.A. de Saint-Hilaire), bot. pii. — Genrede la famille des Mélastomacées , tribu des Lavoisiérées , établi par De Candolle pour des sous-arbris¬ seaux de l’Amérique méridionale, à feuilles scssiles , à fleurs solitaires ou en corymbe , de couleur pourpre ou rouge orangée. On en connaît environ une douzaine d’espèces. (C. d’O.) CAMBING-OUTANG. mam.— Syn. d’An- tilope de Sumatra. CAMBIUM, bot. ph. — Quand au prin¬ temps , au moment où la sève est en mou¬ vement, on enlève l’écorce d’une jeune bran¬ che, elle se sépare facilement du corps ligneux sur lequel elle est appliquée , et auquel elle semble être fort peu adhérente. Entre ces deux parties constituantes du corps de la branche semble exister un liquide mucila- gineux, qui paraît en même temps réunir et séparer l’écorce et le bois. C’est ce liquide organisé que Grew , et depuis lui la plupart des phytotomistes, ont désigné sous le nom de Cambium. Le rôle qu’il remplit est extrê¬ mement important dans les phénomènes de la végétation, et surtout de l’accroissement de la tige. C’est lui qui, en effet, est l’origine de tous les tissus nouveaux qui se forment pendant toute la durée de la végétation. On CAIVJ CAM 89 aurait une idée très fausse du Cambium si un le considérait, ainsi que l’ont fait beaucoup d’auteurs , comme étant un liquide extra¬ vasé , et qui apparaît ainsi accidentellement lorsqu’on met à découvert quelque partie du végétal en état d’accroissement. Le Cam¬ bium, ainsi que Duhamel l’avait déjà par¬ faitement remarqué il y a près de cent ans, est une partie organisée , un véritable tissu à l’état «laissant. « Pour moi, dit-il (, Physiq . des arbres, II, p. 27), je crois que la sub¬ stance mucilagineuse, ou le Cambium végétal qu’on trouve entre l’écorce et le bois , n’est pas un suc extravasé , mais un Cambium aussi bien organisé que celui qu’on aperçoit dans les plaies des animaux, lorsqu’elles se cicatrisent. Je ne puis imaginer, ajoute ce grand expérimentateur, qu’une liqueur ex¬ travasée puisse produire un corps organisé ; et il me parait plus naturel de croire avec Grew, qu’il se développe entre le bois et l’c- corce des vaisseaux et du tissu cellulaire, et que ces substances , extrêmement remplies de sucs, sont aussi tendres que les vaisseaux les plus mous des animaux. » Et un peu plus loin (p. 28), il dit encore : « Si le Cambium a l’apparence d’un mucilage , on n’en doit pas conclure qu’il n’est pas organisé. » Cette manière d’envisager le Cambium est celle que presque tous les physiologistes mo¬ dernes ont adoptée, et celle que M. de Mirbel a confirmée par ses belles recherches sur la structure des racines du Dattier. (F oyez Comptes-rendus de l’Institut , t. VIII, p. 645 , année 1839, et Mém. del’Ac. dessc., t. XVIII.) Le travail de M. de Mirbel, dont nous don¬ nerons ici une analyse très succincte , a eu principalement pour objet de suivre expéri¬ mentalement le Cambium dans les différen¬ tes périodes de son développement et de ses transformations successives , depuis le mo¬ ment où il commence à apparaître à l’état d’une sorte de tissu encore fluide , jusqu’à celui où il est parvenu à l’état d’utricules ou de vaisseaux. La tâche était belle et difficile; elle exigeait une persévérance et une habi¬ tude rigoureuse, indispensables dans des re¬ cherches de ce genre. C’est en observant la racine de Dattier dans ses divers développe¬ ments, au moment où elle sort de la graine par l’acte de la germination, que M. de Mir¬ bel est arrivé aux résultats que nous allons faire connaître. Le Cambium, dans son état primitif, n’est qu’un mucilage amorphe. C’est une matière qui tapisse, par exsudation, la paroi intérieure des cellules ou des lacunes dans lesquelles il se développe. Bientôt la surface interne de l’utricule qui contient cette matière change d’aspect : elle était d’abord lisse, elle devient inégale et comme mamelonnée , c’est-à-dire qu’elle présente des éminences arrondies et d’abord peu saillantes, qui, peu à peu, passent à l’état de Cambium globuleux. Au premier aperçu, dit M. de Mirbel, on le pren¬ drait pour un assemblage de globules étroi¬ tement unis les uns aux autres. On y distin¬ gue les parties relevées en bosse ; elles sont éclairées , tandis que le contour est dans l’ombre. Le passage de la lumière à l’ombre s’opère par nuances insensibles , comme il arrive à tout corps hémisphérique et poli dont le sommet reçoit directement les rayons lumineux. A ce premier état où une ébauche d’organisation commence à se manifester, succède le Cambium globulo-cellulaire , qui ne diffère du précédent qu’en ce qu’au centre de chaque mamelon , on aperçoit un point sombre, indice certain de l’existence d’une cavité. Un peu plus lard, l’apparence globu¬ leuse disparaît complètement , et les cavités acquièrent une grandeur plus considérable. Dans cet étal, la matière régénératrice reçoit le nom de Cambium celluleux. Ce serait , ajoute M. de Mirbel, se faire une idée fausse du Cambium, de ne voir en lui qu’une ma¬ tière alimentaire susceptible de se porter d’un endroit à un autre. Ce serait se trom¬ per également de croire que toute la masse du Cambium est organisée. Le Cambium , si je ne m’abuse , est l’alliance , mais non la confusion d’un organisme naissant, produit d’un organisme antérieur, joint à un suc ali¬ mentaire qui pénètre incessamment la masse du jeune tissu , et l’accroît par la nutrition. Passé les trois états de Cambium globuleux , de Cambium globulo-cellulaire et de Cam¬ bium celluleux , toute apparence de muci¬ lage disparaît, et il n’est plus question de l’existence du Cambium. Il s’est changé en un tissu cellulaire continu , qui , à son tour, se métamorphosera en utricules simples ou en vaisseaux. Telles sont les diverses métamor¬ phoses par lesquelles passe la matière orga¬ nisatrice pour arriver à constituer, soit les organes primitifs de la plante, soit les orga- 0* T. III. 90 CAM CAM nés nouveaux qui se forment, ou enfin pour accroître ceux qui existaient déjà. En effet, tantôt le Cambium se dépose, soit par zones ou par couches , comme entre le bois et l’écorce dans la tige des végétaux dicotylédonés , ou entre chacune des zones qui , le plus souvent, constituent la racine des végétaux monocotylédonés, soit par dé¬ pôts ou amas séparés, tantôt dans l’intérieur môme des utricules du tissu utriculaire , tantôt dans les lacunes résultant de l’écarte¬ ment ou de la rupture de ce tissu. Dans le premier cas , c’est lui qui donne naissance aux nouvelles couches concentriques qui se forment chaque année, et qui, peu à peu, augmentent le diamètre de la tige ; dans le second cas , c’est encore le Cambium qui sert à l’accroissement latéral des organes, en passant successivement par les états in¬ termédiaires de tissu globuleux , de tissu globulo- celluleux et de tissu celluleux. C'est également lui qui donne naissance aux nouveaux faisceaux vasculaires ; car ses métamorphoses ne se bornent pas aux changements que nous avons rapidement énumérés. Le tissu utriculaire, en effet, est l’origine de toutes les modifications de vais¬ seaux qui entrent dans la composition des organes végétaux. C’est donc encore le Cam¬ bium qui les produit. Quelle est l'origine, la source du Cam¬ bium? Évidemment, il est produit par les sucs élaborés qui circulent dans la plante, en un mot, par le latex. Or, on sait que ce fluide nutritif est principalement élaboré dans les feuilles ; qu’ensuite il descend dans l’écorce qui est plus spécialement dans sa région la plus intérieure, et qu’en effet, c’est là la partie où les vaisseaux laticifères exis¬ tent presque exclusivement. Nous parlons ici seulement des végétaux dicotylédonés. En se répandant, par exsudation sans doute, à travers les parois des vaisseaux laticifères, le fluide nutritif abreuve les tissus au mi¬ lieu desquels ils sont placés, et c’est alors que le Cambium se produit ; non pas que le fluide lui-même se transforme en Cambium, mais en déposant dans les organes les ma¬ tériaux qui doivent donner naissance à sa formation. En un mot, le fluide nutritif, dans les végétaux, agit comme le sang dans les animaux, qui, en pénétrant chaque organe et chaque tissu, y laisse les matériaux qui peuvent servir à sa nutrition et à son ac¬ croissement. Mais quoique les vaisseaux du latex existent presque uniquement dans l’é¬ corce, le fluide élaboré qu’ils contiennent se répand de proche en proche , dans tous les organes en contact avec la partie qui les con¬ tient. C’est ainsi que les couches ligneuses extérieures, les seules qui soient encore susceptibles d’accroissement, reçoivent par transfusion ou par exsudation une certaine quantité de latex qui se répand au milieu du tissu qui les constitue. C’est ainsi également que le latex peut aller former des dépôts de Cambium au milieu des masses de tissu utri¬ culaire qui entrent dans la composition de la plupart des organes de la plante. Au reste, nous reviendrons sur ce sujet im¬ portant dans l’article organogénie, où nous étudierons avec soin le mode de formation des tissus élémentaires de la plante et des organes qu’ils constituent. V oyez organo¬ génie. (A. Richard.) CAMBOGIA, Lin. (nom de pays), bot. ph. — Synonyme de Garcinia du même auteur. CAMBIVY. Cirnber. moll.— Ce genre, éta¬ bli par Montfort sur la Patella borbonica, est synonyme du Navicelle de Lamarck. Voyez ce mot. .CAME. Chaîna (xw’o > came), moll. — Genre de l’ordre des Conchifères dimyaires de Lamarck , famille des Camacées , ayant pour caractères : Animal orbiculaire ou sub- orbicuiaire, épais; manteau très peu ouvert inférieurement ; pied petit, coudé; branchies inégales , sur un même côté, la supérieure très courte ; deux ouvertures postérieures pe¬ tites, à bords quelquefois saillants et tubu- liformes. — Coquille épaisse, solide, adhé¬ rente, irrégulière, inéquivalve, inéquilaté- rale, à sommets inégaux, plus ou moins en spirale et distincts. Charnière composée d’une seule dent lamelleuse , épaisse , obli¬ que, subcrénelée, s’articulant avec un sillon de la valve opposée ; ligament extérieur et enfoncé ; impressions musculaires assez grandes. Les Cames vivent en général dans les mers chaudes , à une profondeur quelquefois as¬ sez grande, attachées à d’autres Coquilles, à des Polypiers ou aux rochers , et souvent réunies en groupes très variés. Leur adhé¬ rence, qui modifie leur forme à l’infini sui vant les corps auxquels elles sont fixées, est telle CAM CAM 91 que souvent on les brise en les arrachant. Leur couleur est rarement brillante , et la valve inférieure est constamment moins co¬ lorée que la valve supérieure. Lamarck les a divisées en deux groupes suivant qu’elles tournent de gauche à droite ou de droite à gauche. Il en a indiqué 17 es¬ pèces vivantes, et 13 à l’état fossile ; la plu¬ part se trouvent aux environs de Paris. (C. d’O.) CAMÉCERISIER. bot. ph. — Voyez CA- MEKIS1ER. CAMÉLÉE. Cneorum , L. ; Chamelea , Tourn. (xwyj, chenille;

oç, recourbé). bot. pii. — Synonyme de Ctenium , Panz. CAMPLLOSLS , Palis. ( xxp.v:v\oq , re¬ courbé). bot. ph. — Syn. de Ctenium, Panz. * C A MP Y L A NfTTI ER A , Hook. (xxunvïoç , recourbé; anthera , anthère), bot. pii. — Sy¬ nonyme de Pronaya , Hug.— Schott et Endli- cher donnent aussi ce nom à un synonyme du g. Eriodendron , DC. *C AMPYL ANTHUS ( xapTzvlot; , Ci'Urbé ; avôoç, fleur), bot. pii.' — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Véronicécs , établi par Roth sur une plante encore incom¬ plètement connue et indigène de l’île de Ténériffe. C’est un arbrisseau â rameaux cylindriques , couverts de tubercules pro¬ duits par les cicatrices résultant de la chute des feuilles; celles-ci sont térétiuscules, fili¬ formes, charnues. Fleurs en grappes axillai¬ res, pubescentes au sommet des rameaux; pédoncules tribractéés à la base. Le fruit en est inconnu. (C. L.) *CAMPYLÏA , Sweet et Lindl. ( xau-T , recourbé), bot. pii. — Synonyme de Pélar¬ gonium , Lhérit. 110 CAM CAJVJ CAMPYLtPAS ( xauirvXoç, COUrbé ; novç, pied), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Lamellicornes , tribu des Mélitopbiles de Latreille, sous-tribu des Tri- chites, établi par Kirby, et adopté par M. de Castelnau ( Hist . des Coléoptères, Buff.-Dum. G 2, p. 160). Suivant ce dernier auteur, il diffère des Osmoderma par ses mandibules membraneuses ; par son écusson en triangle curviligne ; par ses tarses postérieurs longs, et par son menton nu. Il lui donne pour type le Trichius limbatus de Fabricius, qui se trouve à Java et au cap de Bonne-Espérance. Ce g. est le même que celui d ’Ayenius , de MM. de Saint-Fargeau et Serville. Voyez ce mot. (D.) *CAMPYLIRHYNCHAS (xap.7tv).oç, COUr- bé; pvyx°ç, bec), ins. — Genre de Coléop¬ tères tétramères , famille des Curculionides , créé par Mégerle, et non adopté par Schœn- herr, qui en répartit les espèces sur les g. Phytobius et Cenlorhynchus. (D.) CAMPYLOCARPAS, Mey. (xap.7rv).o ç, re¬ courbé ; xap7roç, fruit), bot. pu. — Syno¬ nyme d } Arabis, Lin. *CAMPYLOCARYAM, DC. (xotpucu'Xoç, re¬ courbé; xapuov, noix), bot. ph. — Synonyme d ' Anchusa, L. *C AMP YLOCÈLE . Campylocelus (xap.7 zv- , courbé; xoAta, intestins), annél. — M. Ehrenberg donne ce nom aux Infusoires Entérodèles, dont le canal intestinal pré¬ sente des courbures dans son trajet. CAMP Y LOCH IL A (xcx.y.nvXoç , courbé; xeî'Aoç, lèvre), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par M. Stephens, et adopté par M. Westvood, qui le place dans sa tribu des Pyralidœ ( Synops . of. the Gen. of British ins.) Ce g. est le même que celui désigné antérieurement par M. Treitschke , sous le nom de Nymphula. Voyez ce mot. (D.) *CAMPYLOCLïNIAM (xx.uttvIoç, courbé; Clvn , lit, réceptacle), bot. pii.— M. De Can- dolie a fondé ce g. sur les espèces du g. Eu- patonum (famille des Composées) , qui ont les fleurs insérées sur un réceptacle légère¬ ment courbé , et presque hémisphérique , les capitules mulliflores, l’involucre composé de 2-3 séries inégales, les extérieures ovales, les intérieures plus étroites. Les 5 espèces qui constituent ce g. sont indigènes de l’A¬ mérique. (J. D.) *C AMPYLODOYTIUM ( xapnoXoe, COUr- bé; ocîo vç, dent), bot. cr — Genre de la famille des Bryacées , établi par Schwæ- grichen ( Suppl. , t. III) pour une mousse de Pensylvanie vivace et rameuse, dont les seuls caractères connus sont : Sporange latéral , égala la base; péristome simple, à 16 dents lancéolées, incurvées, connivenles d’abord et réfléchies plus tard. (C. d’O.) CAMPYLOMYZE. Campylomyza ( xap- nvloq, courbé ; je suce), ins. — Genre de Diptères, division des Némocères, famille des Tipulaires, tribu des Fongicoles, établi par Wiedmann , et adopté par Meigen, ainsi que par Latreille et M. Macquart. Ce dernier en décrit deux espèces , savoir : C. bicolor Wied. et C. aceris Meig. Ces deux espèces se trouvent en France et en Allemagne. Le nom générique fait allusion à la courbure de la trompe. (D.) *CAMPYL01\EMA , Poir. (xap.™),o; , re¬ courbé ; v/p.oç, bois), bot. ph. — Synonyme de Carnpynema , Labill. CAMPYLOXEARAM , PiGSl (xapTcvÀoç, recourbé; vCpov, nervure), bot. cr. — Sy¬ nonyme de Poly podium, Linn. *CAMPYL®¥HYTE. Cam py lophy luiii[xoitj.- wuXoç, courbé; oç, courbé ;7n:£pov, aile). ois. — C’est, dans le TraitédeM. Lesson,la sixième race de son sous-genre Ornismye, renfer¬ mant les espèces à tuyaux des rémiges dila¬ tés. (Lafr.) *C A MP Y LOPTERA S (xap.nv\oc, courbé; t zztpov, aile), ois. — Genre formé par Swain- son dans la famille des Colibris pour les es¬ pèces à tuyaux des rémiges dilatés. (Lafr.) * CAMPYLOPAS , Sp. ( xap.nvloç , re¬ courbé ; t vovç , pied), bot. ph. — Synonyme d ' Hypericum, Linn. CAMPYLOPAS ( xxpnvXoç , courbé ; CAM CA IM 111 -rrouç, pied), bot. cr. — Genre de la famille des Bryacées , établi par Bridel pour des Mousses qui croissent dans les parties chau¬ des et tempérées du globe, soit sur la terre même, soit sur les troncs d’arbres. Les ca¬ ractères sont : Coiffe conique, fendue sur les côtés ou frangée à la base ; sporange termi¬ nal, égal à la base ou muni d’une petite apo¬ physe ; opercule cuspidé; péristome simple, de 16 dents bifides ou bifissiles, à lanières égales. (C. d’O.) *C AMPYLORH YNCHUS( xap.7ru)oç, cour¬ bé ;puyx°ç, bec), ois. — Genre formé par Spix, en 1824, sur des Oiseaux d’Amérique, et synonyme de Grimpic Picolapies Less. , en restreignant toutefois ce dernier g. aux espèces analogues au Grimpic zôné de cet auteur (Cent, zoo/.); il devient alors, selon nous, synonyme ou section du genre Thrio- thore. (Lafr.) *C AMPYLORETIS , Sev. (xa^vAoç , re¬ courbé; pvTtç, ride), bot. ph. — Synonyme de Meliloius, Tournef. *CAMPYLOSOMES. Campylosomata (xap- ■rcuXoç, courbé; 0-wp.a, corps), moll. — Leach désigne sous ce nom un ordre de la classe des Cirrhipèdes, comprenant ceux qui ont le corps flexible. *CAMPY LOSPERMÉES . Ca mpyl o sp e r- meœ ( xocanvlog , recourbé ; o-tt /pp.a , graine). bot. ph. — Division établie dans les Ombel- lifères ( voyez ce mot), et ainsi nommée parce qu’elle est caractérisée par le contour de la graine dont le bord se réfléchit et s’enroule du côté interne. (Ad. J.) *C AYÏPYLOSPORUS, Sp. ( xocfwnftoç, re¬ courbé; anoçA, graine), bot. ph. — Syno¬ nyme â’Bypericum, Linn. *C AMPYLOST ACHYS (xaprv'Aoç, courbé; o-ra/uç, épi), bot. ph. — Genre de la famille des Stilbacées , formé par Kunth ( Abhandl . Perl. Acad., 1831,206), et renfermant quel¬ ques plantes du Cap. Ce sont des arbrisseaux à feuilles quaternées, linéaires , rigides, co¬ riaces , très entières ; à inflorescence spici- forme , terminale , dense , penchée , ou très courte et un peu dressée. Le type de ce genre est le Slilbe cernua Thunb. (C. L.) *CAMPYLOTHECA (xtxp.7 rvloç , courbé ; 0yjxv) , thèque). bot. ph. — Ce g. , créé par Cassini aux dépens de quelques Bidens , a pour caractères : Capitule multiflore, hétéro- game; fleurs du rayon ligulées, «à nervures nombreuses , neutres ; celles du disque her¬ maphrodites, tubuleuses, à tube court, et à gorge très allongée, parcourue par dix ner¬ vures. Réceptacle plan, muni de paillettes. Involucre composé de folioles peu nom¬ breuses, oblongues-elliptiques, d’abord dres¬ sées , puis réfléchies. Fruits allongés, con¬ tournés ou courbés , tétragones-obcompri- més, bordés d’une aile étroite qui se termine elle-même en une petite pointe souvent ca¬ duque. — Les 2 espèces de ce genre habi¬ tent la Polynésie. (J. D.) *CAMPYLOTROPIS (xap.7r vXcç , courbé ; rpovrcç, carène), bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Papilionacées , tribu des Hédysa- rées-Euhédysarées , formé par Bunge [Mon. PL Chin., dec. 1) pour un arbrisseau origi¬ naire de la Chine, à feuilles pennées-trifolio- lécs, dont les folioles très entières ; à stipules caulinaires un peu piquantes , subulées , persistantes ; à fleurs pourpres, souvent résu- pinées, réunies en grappes axillaires ; à brac¬ tées indivises , uniflores ; les pédicellcs en sont étalés et articulés avec le calice, qui est muni de deux bractéoles très promptement caduques ; le légume est obovale, plan, mem- branacé , monosperme , à suture supérieure rectiligne. (C. L.) *CAMPYLUS (xapTzvXn ç, courbé), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes , tribu des Élatérides, établi par Fischer ( Entom. de la Russie , t. 2, p. 153), et adopté par Latreille, ainsi que par M. Dejean et les autres entomologistes. Les espèces de ce g. ont les antennes pectinées comme les vrais Elater ; mais les articles en sont plus allongés. Les yeux sont globuleux et saillants. Le corselet est presque carré, un peu plus large postérieurement. Les ély- tres sont très allongées, linéaires , arrondies àl’extrémité. Les Campylus ne paraissent pas doués, au même degré que les autres g. de la même tribu, de la faculté de sauter. M. De¬ jean , dans son dernier Catalogue, en dési¬ gne 6, dont 5 d’Europe, et 1 de l’Amérique du Nord. Nous citerons comme type Y Elater linearis de Linné. (D.) CAMPYNEMA (xapTzvXoi; , Courbé; v9jju.a , filet), bot. ph. — Genre établi par Labillar- dière sur une plante découverte par lui au capVan-Diemen, et qu’il supposait devoir être placé parmi les Narcissées, desquelles l’éloi¬ gnent suffisamment son périanthe inappen- CAN diculé , sa racine fusiforme-fasciculée , sa tige feuillée, etc. Quelques auteurs le réunis¬ sent avec aussi peu de raison aux Amarylli- dées loin desquelles la rejettent son inser¬ tion staminale, son style profondément tri¬ parti (Labillardière, probablement a tort, lui en attribue trois). Malheureusement les fi¬ gures analytiques de hauteur sont tellement médiocres, qu’il n’est pas possible de statuer à cet égard ; d’autant plus que la plante dont il s’agit n’a pas encore été retrouvée depuis lui. Nous nous associons donc provisoire¬ ment au sentiment de M. R. Brown , qui le place parmi les Mélanthacées , nonobstant son ovaire infère , en raison de son port , de son style triparti, de sa capsule tripaili- ble ; etc. Le C. lineare, haut de 30 à 40 cent., a des racines fasciculées-fusiformes, d’où s’é¬ lèvent , d’une touffe de feuilles radicales , linéaires , plusieurs tiges glabres , portant deux (2) feuilles graminéennes très étroites, semi-amplexicaules , et terminées par une ( et 2 ou 4 ) fleur assez semblable à celles des Melanthium. (G- L.) CAMUNONGouCAMUNIUM. bot. ph.— Fiumph donne ce nom à la méliacée, que Lou- reiro nomme Aglaici. F < oyez ce mot. (Ad. J.) CAMUS, mam. — Nom vulgaire du Dau¬ phin ordinaire. *CAMUTIA , Bonat. (nom propre), bot. p H> _ Synonyme de Melampodium. CAN A. bot. pii. — Un des noms vulgaires de YArundo donax. CANAFISTOUAetCANAFISTULA.BOT. PlT. __ Synonyme de Casse canéficier. CAN AH IA. bot. ph.' — Genre de la fa¬ mille des Asclépiadacées , tribu des Calolro- pidées , établi par R. Brown aux dépens de 1 ’ Asclepias laniflora de Vahl , et ne renfer¬ mant que cette espèce. C’est un arbrisseau dressé, de l’Arabie, à feuilles opposées, pla¬ nes , lancéolées -elliptiques , aiguës; à pé¬ doncules interpétiolaires , fasciculés-multi- fflores au sommet; à pédicelles imbriqués, unibractéés à la base. (C. L.) CANAL MÉDULLAIRE, bot. ph. — C’est la partie la plus intérieure du corps ligneux, dans la tige et les branches des végétaux di- cotylédonés. Fdle est formée par l’angle in¬ terne des compartiments ligneux , et repré¬ sente une sorte d’étui ou de tube renfermant la moelle. Nous traiterons du mode de for¬ mation, de la grandeur, de la forme du ca¬ nal médullaire aux mots étui médullaire et MOELLE .Voyez ÉTUI MÉDULLAIRE et MOELLE. (A. R.) *CANALA, Pohl. bot. ph. — Synonyme de Spigelia , Linné. *CANALIA , F. W. Schmidt, bot. ph. — Synonyme de Gnidia , Linn. CANALICULÉ. Canaliculalus ( canalicu - lus, petit canal), zool., bot. — Cette expres¬ sion, employée en zoologie et en botanique, sert à désigner les diverses parties des plan¬ tes ou des animaux creusées en canal ou en gouttière. CANAMELLE [canna, canne; mellis , miel ). bot. pii. — Synonyme de Canne à sucre. CANANGA, Aubi. bot. pii. —Synonyme de Gualieria, Piuiz et Pav. *CANALIFÈRES. Canaiifera [ canalis , ca¬ nal ; fero, je porte), moll. — Nom donné par Lamarck à une famille de son ordre des Brachélipodes dont la coquille a un canal plus ou moins long à la base de leur ouver¬ ture, et dont le bord droit ne change pas de forme avec l’âge. Tels sont les genres Cé- rite , Pleurotome , Turbinelle , Cancellaire , Fasciolaire , Fuseau, Pyrule, Struthiolaire, Ranelle, Rocher et Triton. (C. d’O.) CANARD, mam. — Un des noms vulgai¬ res du Chien barbet. CANARD. Anas, L. ois. — Nous ne com¬ prendrons, sous ce nom, que les espèces de la famille des Canards que nous avons annon¬ cées , au mot asatinées, devoir faire partie de cette sous-famille [voyez ce mot). L’es¬ pèce d’ou sont sorties nos races domestiques, le Canard sauvage proprement dit, Anas boschas L., peut en être regardée comme le type. Elles se distinguent à l’extérieur par des pattes placées assez en avant pour leur permettre une marche , sinon très facile , au moins beaucoup moins pénible que chez les espèces de la sous-famille voi¬ sine, les Fuligulinées ou les Milouins. Elles n’ont point, comme ces derniers, le pouce bordé d’une large membrane ; la leur n’est que rudimentaire. Elles ont la tète moins large, le cou plus long , le bec plus égal, le corps moins épais et plus allongé ; et, par suite, elles sont moins nageuses et moins plongeuses, moins pélagiennes , plus rive¬ raines, et visiteuses des eaux douces. CAN CAN Chez les Canards, en général, les renfle¬ ments de la trachée à sa bifurcation en capsu¬ les cartilagineuses de formes cl de grosseurs diverses , mais dont la gauche est générale¬ ment la plus grande, peuvent servir de ca¬ ractère pour la distinction des espèces , et très probablement pour celle des groupes naturels. Le renflement du bas de la trachée est peu considérable. Le savant Cuvier, qui a traité de la famille des Canards ou des Lamellirostres avec la clarté et la simplicité qui lui sont propres , faisait de ce groupe la deuxième division de ses Canards proprement dits, plaçant les Mi- louins ou Fuligulinées dans la première. Il la subdivisait en plusieurs groupes , tels que *. 1° Les Souchets ( Riiynchaspis , Leach ). 2° Les Tadornes ( T^dorna , Leach). 3° Les Canards musqués ( fyloschatiis , Less. ).. 4° Les Pilets. 5° Les Canards sauvages. 6° La Sarcelle de la Chine Bufif. , A. galericulata L., et le Canard de la Caroline, A. sponsa L., espèces étrangères. 7° D’autres espèces, également étrangères. Tels sont les Anas arborea , aulumnalis , vi- duaia , etc. , et dans ce nombre, VA. semi~ palmciia Latr. , dont les pieds ne sont qu’a demi palmés. 8° Le Ciiipeau ou ridenne ( A. shepera L. ) et le Siffleur ( A. penelope L.), etc. 9° Enfin , diverses petites espèces dési¬ gnées sous le nom commun de Sarcelles, telles que les A. querquedula et crecca. Parmi ces divers groupes, que Cuvier pla¬ çait dans sa seconde division des Canards, ayant pour type V Anas boschas , nous avons pensé que les Tadornes , d’après l’éléva¬ tion de leurs tarses, la facilité et même la rapidité de leur marche , la saillie de leur front, pouvaient figurer dans nos Anatigral- linées, dont V Anas semi-palmala est le type. Nous y rangeons également, malgré le peu d’élévation de leurs tarses , les Canards mlsqués, qui ont comme eux les palmures cchancrées, la tête avec des parties nues et saillantes vers le front , les ailes surtout et la queue amples, conséquemment un vol fa¬ cile et non précipité, comme les Anatinées, et une nidification sur les arbres. Le sixième groupe de Cuvier, qui se com- T. III. 113 pose de petites espèces étrangères à tête hup¬ pée, et que leurs habitudes perchantes et nichantes sur les arbres pourraient faire ran¬ ger dans nos Anatigralles , s’en éloigne évi¬ demment par le peu de longueur de leurs tarses et leur palmure entière; ce qui nous a engagé à les laisser dans nos Anatinées, où ils forment un chaînon entre eux et les Ana- tigrallinées , comme les Tadornes en for¬ ment un semblable chez ceux-ci. Son septième groupe renferme positive¬ ment la plupart des espèces dont nous avons formé nos Anatigralles ; nous les y repor¬ tons naturellement, ainsi que I’Oie de Gambie (Anas gambensis) dont il faisait un Cygne. Quant au huitième, où il réunit toutes les espèces auxquelles il ne trouve pas de ca¬ ractères assez saillants pour les distinguer, il s’en trouve néanmoins parmi elles qui peuvent figurer dans des coupes particu¬ lières, et même dans quelques unes de cel¬ les que ce savant a établies. Son neuvième groupe , qui renferme les Sarcelles véritables, représentants, sur une plus petite échelle , de nos Canards-type et de nos Pilets , nous les conservons soigneu¬ sement dans notre groupe des Anas , et les rangeons à leur suite. Notre genre Canard (Anas) renfermera donc comme sous-divisions : 1° Les Souchets (g. Sputula, Boié ; Iîhyn- chnspis , Leach ) , remarquables par un bec prolongé , dont la mandibule supérieure est ployée en demi-cylindre et spathuliforme, et dont les lamelles sont si longues et si minces, qu’elles ressemblent plutôt à des cils. Ces es¬ pèces vivent de vermisseaux qu’elles re¬ cueillent dans la vase au bord des ruisseaux. L’espèce type est le Souchet commun (enl, 971, 972), Anas clypeata L., auquel viennent se réunir une ou deux autres d’Amérique, et deux de la Nouvelle-Hollande, dont une, V Anas membranacea Lat. , a les bords de la mandibule supérieure prolongés, de chaque côté et vers le bout, en un appendice mem¬ braneux, ce qui lui a valu de devenir le type du nouveau g. AJalacorhynchus de Swainson. 2° Les Canards-type (g. Anas , L. ; type A. boschas L.), souches de nos races domes¬ tiques. Leur trachée se termine vers le bas par une grande capsule osseuse. Le mâle porte quelques plumes du croupion relevées., et comme recoquillées sur le dos. Ils se sui> 8 CAN 1 14 divisent eu Pii.ets g. Dafila, Leach), remar¬ quables par une queue prolongée horizonta¬ lement et pointue; par un bec long, mais étroit. L’espèce type est le Filet, A. acuta L. ( enl . 954 ). La capsule de sa trachée est petite ; en Sarcelles ( g. Querquedula , Stcph. ; type A. querquedula L. ) , espèces les plus petites du genre , ayant , chez les grandes Sarcelles , la capsule en poire , et chez les petites, environ de la grosseur d’un pois. 3° Les Siffleurs (g. Mareca , Steph.; type A. penelope L.) ; sans autre caractère que la capsule de la trachée arrondie , médiocre et fort osseuse. 4o Les Huppés (g. Aie c, Roié; Dendronessa, Sw.; type A. galericulata L.) ; espèces étran¬ gères à tête huppée, à bec un peu plus étroit en avant, ayant la capsule de grandeur mé¬ diocre et arrondie. G.-R. Gray ( List of lhe Généra ) cite encore dans sa sous-famille des Anatinæ , répondant à notre groupe actuel, les g. Chau¬ le lasmus , G. R. Gray, ou Chauliodus , Sw. (type A. Slrepera L., ou Chipeau). — Lep- totarsis, Gould (type Lept. . Eytoni Gould).— Pœcilonitlci Eytoni (type A. bahamensis L. ) ( genres dont nous ne sommes pas bien à portée de reconnaître l’importance) , et les g. Casarca que nous avons réuni aux Ta¬ dornes, et Cairina , Flem., plus ancien que Moschatus, Less., que nous avons réuni à nos Anatigralles. Voyez ce mot, ainsi qu’A- NATIGRALLINEES et CANAROIE. (LAFR.) Les Canards se distinguent, entre tous les Palmipèdes , par la beauté de leur plumage. S’ils n’ont pas l’éclatante blancheur du Cy¬ gne, ils présentent une variété de coloration que la nature a refusée à ce dernier. Le Ca¬ nard a éventail, au plumage brillant, au pa¬ nache vert pourpré et aux rémiges orange , relevées en éventail (voir l’Atlas de ce Dic¬ tionnaire, Oiseaux, pl. 1 2, fig. 2), le dispute en beauté au Faisan doré. Les fines maillu- res noires sur fond blanc des Sarcelles et des Siffleurs , le plumage si varié du Sou- chet, la tête d’un beau vert d’émeraude du Canard sauvage , et sa poitrine d’un brun pourpré, flattent agréablement l’œil. Les cou¬ leurs qui se rencontrent chez les Oiseaux de ce genre sont le blanc, le noir, le vert, le brun , le gris, le vineux, le pourpré et l’o¬ rangé; on n’y voit jamais le rouge vif du CAN Cardinal ou des Aras, le bleu des Martins- Pêcheurs, le jaune brillant du Loriot; ces couleurs semblent avoir été refusées à tout l’ordre des Palmipèdes, et ne décorent que leur bec ou leurs pieds. Cette distinction de plumage n’a lieu que pour le mâle, car les femelles sont vêtues de couleurs sombres et peu variées. La démarche du Canard est incertaine et sans grâce ; ses pieds , reculés en arrière , semblent se refuser à la station ; aussi ne vient-il à terre que pour s’y reposer : la terre n’est pas son élément ; il est plus essen¬ tiellement aquatique. Mais voyez au sein des eaux cet animal qui vous a paru si stu¬ pide, il y reprend ses avantages, et sa viva¬ cité vous étonne : il y fait mille évolutions qui exigent autant de force que de prestesse , c’est là aussi qu’il trouve sa nourriture, et le besoin rend l’instinct plus subtil. Tous les Canards vivent de petits Mollusques, d’ïnsec- tes aquatiques, de faibles ou de jeunes Crus¬ tacés, de vermisseaux, de frai de poisson, de petits Batraciens , d’herbes aquatiques , de lentilles d’eau et de graines de jonc ; les grosses espèces vivent de Poissons. Ils ont coutume de tremper dans l’eau , afin de les y ramollir, les aliments qui ne sont pas assez tendres pour être avalés, et leur vora¬ cité naturelle s’est encore accrue dans l’état de domesticité, où ils sont devenus de véri¬ tables omnivores. C’est principalement sur le bord des eaux douces, stagnantes ou coulantes, c’est près de nos étangs , de nos lacs et de nos marais que se tiennent les Canards. C’est aussi là qu’ils nichent; et, sous ce rapport, il y a en¬ tre toutes les espèces de ce genre identité de mœurs. Ils établissent leurs nids au milieu des joncs, dans les herbes des marécages ; quelquefois, comme le Canard sauvage, ils s’éloignent dans les champs, nichent même sur des arbres, et prennent possession de nids de Pies ou de Corneilles abandonnés par ces Oiseaux. Il ne faut pas demander à leurs nids l’é¬ légance et l’industrie de ceux des Mésanges et des Fauvettes, non plus que la solidité de celui de l’Hirondelle : la femelle dépose ses œufs tout simplement au milieu d’une touffe grossièrement tassée, mais bien gar¬ nie de duvet. La pariade commence au printemps et CA N CAN •cincras- tacoides. crust. — Nom donné par M. de Blain ville à une famille de l’ordre des Crus¬ tacés , intermédiaire aux Cancérides et aux Astacoïdes, et comprenant les g. Banine et Mégalope. CANCRE. Cuncer. crust. — Ce nom, qui appartient surtoutâ la langue vulgaire, sert à désigner les Crabes brachyures. Ainsi on a appelé : C. chevalier , Y Ocypoda ippeus ; C. jaune , onde, ours, Y Homola spinifrons , C. madré , le Grapsus varius; C. migraine , ou migrane, le Calappa granulala; C. a pieds larges, le Plalyonychus latipes ; C. peint , de rivière , le Gecarcinus ruricola et le Grap¬ sus pictus ; C. SQU1NAD0 , le Mai a squinada . CANCRELAT, ins. — Un des noms vul¬ gaires de la j Blatia americana. CANCRELATS, térat. — Synonyme d’Albinos dans quelques pays. CANCRÎFORMES. crust. — Voyez car¬ cinoïdes. ‘ CA NC R !N IT E ' nom propre), min. — On a dédié au comte de Cancrine, ministre des finances en P.ussie, une substance vi¬ treuse d’un bleu foncé, translucide, à texture laminaire, conduisant par le clivage au do¬ décaèdre rhomboïdal. Cette substance a été trouvée en Sibérie , près de Zlatow , dans les monts Umen ; elle a une dureté égale à 5,5, une densité de 2,28. Au chalumeau, elle perd sa belle couleur bleue, et se fond en un verre blanc bulleux ; elle se dissout en gelée dans l’Acide chlorhydrique. D’après M. Hoffmann , elle est composée de Silice , 38,40 ; Alumine, 32,04 ; Soude, 24,47 ; Chaux, 0,32. La perte est due à un dégagement de 120 CAN CAN Chlore, Ce résultat d’analyse, rapproché des caractères qui précèdent, prouve que la Can- crinite n’est point une espèce particulière ; mais qu’on doit la considérer comme une variété bleue de Sodalithe, ainsi que le pense M. G. Rose. Ce même nom de Cancrinite a été trans¬ porté par le minéralogiste que nous venons de citer à une autre substance, qui a été trouvée comme la première dans les monts Ilmen, et qui, par sa composition fort sin¬ gulière, paraît bien devoir être envisagée comme une nouvelle espèce : c’est un silico- carbonate, formé d’un atome d’ÉIéolithe et d’un atome de Carbonate de chaux. Son ana¬ lyse a donné à M. G. Rose : Silice , 40,59 ; Alumine, 28,29 ; Soude, 17,38 ; Chaux, 7,06 ; Potasse, 0,57 ; perte, 6,11. La nouvelle Can- crinile est en petites masses d’un rouge de rose tendre, vitreuses, translucides ; elle est facilement clivable suivant trois directions qui se coupent sous des angles de 120°, pa¬ rallèlement aux faces d’un prisme hexaèdre régulier. Elle se dissout avec effervescence, et finit par se réduire en gelée dans l’Acide chlorhydrique. (Del.) CA ACUITES, crust. — Nom donné aux Crustacés fossiles. CAN CHOMA, ois. — Voyez savacou. CA NC HOMES. ois. — Nom d’une esp. du g. Plaiyrliynclius. CANCROPHAGE ( cancer , crabe; yxyw, je mange), ois. — C’est, dans Barrère, le synonyme de Cancroma. Voyez savacou. CANDA. Cancla (nom propre), polyp. — Genre établi par Lamouroux , pour une es¬ pèce de Cellariée, rapportée des mers aus¬ trales par Péron et Lesueur, et à laquelle il a donné le nom de Canda Arachnoidea ( Cellariu filifera). Ses animaux sont incon¬ nus ; ils sont contenus dans des cellules non saillantes, résistantes, subcrétacées , dispo¬ sées sur des rangs alternes, et sur une face seulement de rameaux dichotomes , articu¬ lés , réunis par des fibrilles transverses , et formant dans leur ensemble un polypier frondescent, flabelliforme et radiculé. (C. d’O.) CANDAHCM , Rich. bot. pii. — Sync- nyme d ’Amorphophaliis , RL *CANDEINE. Candeina, d’Orb. foramin. — J’ai établi ce genre pour des Coquilles li¬ bres, spirales, coniques, lisses, non criblées de petits trous dont la spire régulière est oblique, trochoïde. Les loges qui la compo¬ sent sont nombreuses, sphériques. Leurs ou- veitures extérieures sont nombreuses, pla¬ cées en lignes sur le retour de la dernière loge. Ces coquilles appartenant à l’ordre des Hélicostègues et à la famille des T urbinoidce , se rapprochent, par leur forme extérieure, des Globigerina, dont elles se distinguent néanmoins par leur contexture vitreuse, et non perforée, et par un grand nombre d’ou¬ vertures à la dernière loge. On n’en connaît jusqu’à présent qu’une seule espèce vivante, des Antilles. (A. d’O.) CAADITE (nom de lieu), min. — Variété de Pléonaste , ou Ceylanite ferrugineuse , d’un noir de velours, trouvée près de Candi, dans l’île de Ceylan. V oyez pléonaste. (Del.) CANDOLLEA (nom propre), bot. ph. et cr. — La célébrité de De Candolle lui a valu plusieurs dédicaces. La seule adoptée par lui, dans son Prodrome (t. 1, p. 73) , est le g. établi par Labillardière ( JYouv. Holl. 2. p. 34), pour un arbrisseau de la Nouvelle- Hollande, appartenant à la famille des Dil— léniacées , ayant les rameaux un peu dres¬ sés, cendrés et rugueux, et les feuilles en forme de coin; ce qui a valu à cette plante le nom de C. cuneiformis. De Candolle en fait connaître deux autres espèces, rappor¬ tées du même pays par R. Brown. — Labil¬ lardière a encore donné ce nom à une plante de la famille des Stylidiacées , qui n’est au¬ tre que le g. Slylidium de Swartz. On trouve encore dans les auteurs les mêmes noms ; mais n’avant plus qu’une valeur synony- mique. Ainsi , le Candollea de Baumgartner est synonyme de Mengiesia, Sw. ; celui de Mirbel est synonym Q'de^IViphobolu.s, Kaulf.; et celui de Raddi est synonyme de Plagio- cliila , Nees d’E., et de Radula , de Dumont. (C. d’O.) *CANDOLLELLA (en l’honneur du célè¬ bre botaniste De Candolle ). bot. cr. — • (Phycées). Genre proposé par Benj. Gaillon, dans son travail sur les Némazoaires. Ce g., non adopté , appartient à ses Némazoaires Diarthrosées , et correspond au g. Diaioma, DC. et Bacillaria, Ehrenb. (Bréb.) CANE. ois. — Nom vulgaire de la fe¬ melle du Canard. CAN CA N 121 CANEBAS. bot. pu. — Nom vulgaire de la Guimauve cannabine. CANÉFICE , CANÉFICIER. bot. pii. — Nom d’une espèce du genre Cassia. CANELLA. bot. ph. — Nom spécifique latin du genre Cannelle. CANELLACÉES. Canellaceœ. bot. ph. — Le genre Canella , dont les affinités sont encore mises en doute, a paru à M. Endli- cher pouvoir devenir le centre d’une petite famille qu’il ne définit pas et place à la suite des Guttileres. (Ad. J.) *CANELLO, I)imb. bot. pii. — Synonyme de Drirnys , Forst. CANEPÉTIÈRE. ois. — Nom vulgaire de la petite Outarde. CANÉPIIORE. Canephom{xarnopoi;, qui porte les corbeilles sacrées), bot. pii. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Gar- déniées , formé par Jussieu ( Gen. , 208), et renfermant deux espèces indigènes de l’île de Madagascar. Ce sont des arbris¬ seaux glabres , à feuilles opposées, ellipti¬ ques , coriaces , accompagnées de stipules solitaires de chaque côté , triangulaires-ai- guës ; à fleurs réunies en forme de calathide (unde nomen genericum ) au sommet de pé¬ doncules dilatés, ou ceintes d’un involucre court , sessiles au sommet des rameaux, et séparées par des squamules. Ce genre , en¬ core peu connu , devrait, selon M. Lindley, être réuni aux Cinchonacées. (C. L.) CANETON, ois. — Nom vulgaire du jeune Canard. CANETTE, ois. — Nom vulgaire de la Sarcelle d’hiver. CANICHE, mam. — Nom le plus vulgaire du Chien barbet. *CANICIDIA (contraction decanis, chien, et occido , je tue), bot. ph. — Genre établi par le père Velloso (Fl. flum., IV, 139) sur un arbre qu’il est difficile de déterminer au¬ jourd’hui et de rapporter à l’une des familles connues, en raison de l’extrême médiocrité de la figure qui en est donnée. (C. L.) CANINES. MAM. — Voyez DENTS. CANINIA. zooph. — Genre de Caryophyl- lies unistellées ou isolées, établi par M. Mi¬ chelin ( Congrès de Tarin , 1840; et Dicl. sc. nat., Suppl., 1,485), et dédié à M. Ch. Bonaparte, prince de Canino et de Musi- gnano. Il n’en a encore été trouvé qu’une seule espèce, la Caninia cornucopia Michel., des terrains de formation secondaire , à Sablé, en Belgique. (P. G.) "CANINS. Cunina. mam. — Nom donné par C.oldfuss et J.-E. Gray à une famille de la classe des Mammifères , ayant pour type le genre Canis. CANIS. mam. — Nom latin du Chien. CANNA, mam. — Nom latin d’une espèce du genre Antilope. CANNA ( Kaneh , nom hébreu du roseau). bot. ph. — Nom latin du Balisier. Voy. ce mot. *CANNABINA, Brehm. ois. — Syn. de Linaria, Bechst. V oy. linotte. (Lafr.) CANNABINE. Cannahina ( cannabinus , qui a l’aspect du chanvre), bot. pii. — Ce nom, appliqué comme spécifique à un Eu- patoire, une Guimauve, une Ortie, etc., est devenu nom générique et synonyme du Da- lisca. Nous renvoyons à ce mot pour ce qui concerne cette plante. (C. d’O.) *CANNABINËES.G«maèineœ. bot. ph. — Le grand groupe des Urticées a été séparé en plusieurs familles. L’une de celles qu’on a proposées a le g. Cannabis pour type, et porte par conséquent le nom de Cannabinées. Nous l’examinerons avec les autres à l’article Urticées. (Ad. J.) CANNABIS (xavva&ç, nom grec du chan¬ vre). bot. ph. — Nom latin du Chanvre. *C ANN ACÉES , CANNÉES. Cannaceœ , Canneœ. bot. pii. — Nom donné par Robert Brown à une famille de plantes ayant pour type le g. Canna , et par M. A. Richard à une tribu de la famille des Amomées. Voy . amomées. CANNACORUS (canna, canne, roseau; acorus , acorus). bot. ph. — Synonyme de Balisier. CANNE, bot. pii. — Nom vulgairement donné à des plantes dont la tige présente une disposition semblable à celle des Roseaux. Ainsi l’on a appelé C. bamboche , 1 ' Arundo bambos ; C. A main , le Caiamus petrœus ; C. Congo, C. d’Inde, le Canna indien, et le Cos- tas arabicus; C. de Riviere, à la Martinique, le Costus arabicus ; à Cayenne, X Alpinia spi- cata; C. marine, aux Antilles, V Arum segui- num , à racine vénéneuse; à Mascareigne, le Scirpus iridifolius ; et à Cayenne, V Alpinia occidenlalis ; C. roseau, C. vile, 1 ’Arundo donax. On a donné le nom de C. royale à la variété à feuilles panachées. CANNE A SUCRE ou CAN \ MELLE. 8* T. III. GAN 1 22 GAN Saccharum , Lin. ; Saccharophorurn , Neck. bot. pii. — Genre de la famille des Grami¬ nées, tribu des Saccharinées de Kunlh et de la Triandrie -Digynie de Linné. Kunth a établi la tribu des Saccharinées sur les con¬ sidérations suivantes : Axe articulé ; épil- lets à une ou deux fleurs: l’une sessile, l’au¬ tre pédicellée quand ils sont géminés; pail¬ lettes membraneuses non carénées, l’infé¬ rieure souvent arislée ; deux styles. Quant aux caractères génériques, ils peuvent se réduire à ceci : Fleurs en panicules plus ou moins serrées ; glume à deux valves, revêtues en dehors d’une houppe de poils longs et soyeux; balle à deux valves glabres, sans houppe de poils. Si nous retranchons de ce genre impor¬ tant deux espèces qui se trouvent en Eu¬ rope , et même dans le midi de la France 3 savoir : la canne a sucre cylindrique ( Sac - charum cylindricum DC., Lagurus cylindricus Lin.) et la canne a sucre de Ravenne (Sac¬ charum Ravennœ Murr. , Andropogon liaven- nœ Lin.), toutes les plantes de ce genre sont propres aux parties les plus chaudes du globe , quoiqu’elles puissent réussir à un certain point jusque dans le midi de l’Eu¬ rope, et particulièrement dans quelques pro¬ vinces de l'Espagne, ainsi que nous le di¬ rons. Les planteurs connaissent environ une huitaine d’espèces de Cannes à sucre cultivées; mais il est probable que, si l’on portait une critique sévère dans l’étude de ce genre, ces prétendues espèces se fon¬ draient les unes dans les autres en autant de variétés qu’on pourrait rapporter à une espèce unique. Quoi qu’il en soit , nous al¬ lons passer rapidement en revue celles qui offrent le plus d’intérêt. Canne a sucre officinale [Saccharum offi- cinarum Lin.).— Plante vivace comme toutes ses congénères , originaire des Indes orien¬ tales. De sa racine genouillée et fibreuse s’é¬ lèvent de 6 à 12 pieds, plusieurs tiges lisses, articulées et garnies de quarante à soixante nœuds plus ou moins rapprochés. Elles sont épaisses de plus d’un pouce et demi, et rem¬ plies d’une moelle blanchâtre, molle, succu¬ lente, pleine d’une liqueur sucrée. Les feuil¬ les sont engainantes à la base, longues de 3 à 4 pieds, larges d’un pouce , rudes sur leurs bords, lisses et striées sur leur surface, avec une nervure moyenne longitudinale. Lorsque la Canne fleurit, elle pousse a son sommet un jet sans feuilles ni nœuds , nommé jl'eche, portant une large panicule de fleurs petites, soyeuses et blanchâtres. Le fruit consiste en une semence oblongue, en¬ veloppée par les valves ; sous-variétés blan¬ che, jaune et rouge. Les deux plantes qui suivent sont certainement des variétés de celle-ci. Canne a sucre violette ( Saccharum vio- laceum Tussac). — Elle est généralement con¬ nue aux Indes orientales , d’où elle est originaire, et en Amérique , sous le nom de Canne à sucre de Batavia, Elle r.e diffère guère de la précédente que par sa couleur violette et le plus de rapprochement des nœuds de sa tige. Ses épiilets sont plus pe¬ tits et les valves de sa glume plus ciliées. Sous-variété à tige rubanée de beau violet et de jaune. Canne a sucre de Taïti ( Saccharum lai¬ teuse Mort. Par.). — Elle est originaire de Taiti, d’où elle fut portée aux Antilles par Bougainville, puis par l’Anglais Bligh.On la distingue des précédentes par sa taille plus haute; par ses nœuds plus éloignés les uns des autres; par les poils plus longs qui entou¬ rent l’épillet, et par quelques autres carac¬ tères tout aussi peu importants. Les Cannes à sucre dont nous venons de parler sont a peu près les seules cultivées pour la fabrication du sucre. Les suivantes fournissent un excellent fourrage , et leur moelle est plus ou moins sucrée. Canne a sucre de Ténériffe (Saccharum Teneriffœ Lin.). — Feuilles subulées, planes; fleurs paniculées , nautiques , à involucre remplacé par des poils; glume très velue. Canne a sucre du Japon (Saccharum japo- nicum Thunb. ) — Rameaux fasciculés ; val¬ ves ciliées , l’extérieure aristée. Canne a sucre spontanée ( Saccharum spontaneum Lin. ). — Originaire du Malabar. Feuilles roulées ; panicule étalée ; épis sim¬ ples, capillaires ; fleurs involucrées, gémi¬ nées, l’une pédonculée ; tige de 1 ou 2 pieds de hauteur. Cette espèce se plaît dans la terre tourbeuse des marais. Canne a sucre roseau (Saccharum arun- dinaceum Retz). — Originaire de Tranque- bar. Panicule ramassée , à pédoncules divi¬ sés ; Heurs géminées, sessiles ; balle à trois valves, polygame ; style noirâtre. CAN GAN 1 23 Canne a sucre a plusieurs épis ( Saccha - rum polyslachion Sw.). — Originaire des In¬ des occidentales. Fleurs paniculées, à épis filiformes , très longs, fastigiés ; fleurettes rapprochées ; rafle filiforme. Canne a sucre du Bengale ( Saccharum bengalaise Retz). — Panicule serrée , à pé¬ doncules divisés ; fleurettes géminées ; balle à deux valves, hermaphrodite. Canne a sucre rampante ( Saccharum re- pens Willd.). — Originaire de Guinée. Pani¬ cule lâche ; fleurettes géminées , sessiles , aristées; feuilles planes, à gaine poilue. Enfin l’on connaît encore les Saccharum munga , adpressurn , mexicanum , etc. Comme on peut le voir par mes courtes descriptions , le genre Saccharum est assez mal établi. Brown et quelques autres bota¬ nistes l’ont retouché , et divisé en trois ou quatre nouveaux genres , Monachne , Po- gonatherum , Perolis et Saccharum;' mais , comme leurs travaux se contrarient conti¬ nuellement, c’est une étude qui reste à faire. Quoi qu’il en soit , les Cannes à sucre sont des végétaux pleins d’élégance, affectant tous le port léger et gracieux des Roseaux : aussi les trouve-t-on assez souvent dans nos ser¬ res chaudes , où on les cultive en pots en¬ foncés dans la tannée. On leur donne une terre substantielle, franche ; beaucoup d’eau en été, peu en hiver ; on les dépote chaque année sans couper aucune racine, et on les multiplie de rejetons ou de boutures qu’on fait reprendre assez facilement en petits pots plongés dans une couche chaude , en ayant soin de tenir la terre constamment humide. Le sucre était-il connu des anciens? Cette question me paraît tout-à-fait résolue pour ceux qui ont lu avec quelque attention ce que nous ont laissé sur ce sujet quelques auteurs grecs et latins. Cette substance est appelée par eux tantôt Miel de roseaux, Sel de roseaux, tantôt Saccharon ou Saccharum. Lorsque Dioscoride fait l’énumération des différentes espèces de miel, il dit que l’une , qu’il nomme Saccharon , se trouve dans l’Inde ou l’Àrabie-Heureuse, dans la moelle de certains Roseaux ; qu’elle se congèle à la façon du sel , et qu’elle est friable comme lui. Galien dit à peu près la même chose, et Pline ajoute que le sucre vient d’Arabie, mais que celui des Indes est meilleur et plus estimé ; que c’est un miel extrait île certain i roseau, friable sous la dent, et uniquement réservé pour la médecine. Comme aucun de ces auteurs ne fait mention de l’éclatante 1 blancheur du sucre , il est à croire que les anciens ignoraient l’art de le raffiner par l’é¬ puration. On dit cependant que les Chinois ont su, depuis la plus haute antiquité, l’ex¬ primer de la Canne, l’épurer, le blanchir, et lui donner, en le cristallisant , la forme et la consistance d'un sel. Ce qu’il y a de cer¬ tain, c’est que les Arabes connurent le sucre raffiné bien long-temps avant les Européens ; il ne fut guère apporté en Europe que vers l’époque des premières croisades , ou peut- être un peu avant. Dans un compte de l’an 1333 , pour la maison du dauphin de Vien¬ nois, Humbert , il est parlé de sucre blanc ; il en est aussi question dans une ordonnance du roi Jean , en 1353. On trouve à la Bi¬ bliothèque royale des poésies manuscrites d’Eustache Deschamps, mort vers 1420, dans lesquelles le poète met le sucre au nombre des plus fortes dépenses d’un ménage aisé. Cette substance était alors fort chère, parce qu’on la tirait de l’Inde par la voie d’Alexan¬ drie, et que les Vénitiens en avaient exclu¬ sivement le monopole, faisant alors presque seuls le commerce de la Méditerranée. Cette branche lucrative d’industrie passa ensuite aux Portugais , lorsque Vasco de Gama , ayant découvert le cap de Bonne-Espérance, ouvrit aux Européens une route par mer aux Indes orientales. A peu près vers la fin du xiiic siècle , la culture de la Canne à sucre fut trans¬ portée des Indes en Arabie , d’où elle passa en Nubie, en Égypte et en Éthiopie. Dans le siècle suivant, elle fut portée en Syrie, en Chypre et en Sicile. En 1420, le prince Henri de Portugal, voulant cultiver l’île de Madère, que ses vaisseaux avaient découverte, y fit planter des Cannes tirées de Sicile. Elles y furent cultivées avec succès, et y produisi¬ rent un sucre plus abondant et beaucoup meilleur que partout ailleurs à cette épo¬ que. L’Espagne suivit l’exemple du Portugal, en introduisant cette précieuse culture aux îles Canaries , et bientôt après sur le sol même de la mère-patrie. On naturalisa la Canne à sucre dans les royaumes d’ Andalou¬ sie, deValence, de Grenade, etc., où elle réussit parfaitement. Enfin cette culture devint la passion de toute l’Europe méridionale, et an 124 CAN CAN l’essaya jusqu’en Provence , où elle échoua complètement. Charles -Étienne disait, en 1550: « Les sucres les plus estimés sont ceux i que nous fournissent l’Espagne, Alexandrie, et les îles de Malte, de Chypre, de Rhodes et de Candie. Ils nous arrivent de tous ces pays moulés en gros pains ; ceux au contraire qui nous viennent de Valence sont en pains plus petits. Celui de Malte est plus dur; mais il n’est pas aussi blanc , quoiqu’il ait du bril¬ lant et de la transparence. Au reste , le su¬ cre n’est autre chose que le jus d’un roseau qu’on exprime au moyen d’une pierre ou d’un moulin , qu’on blanchit ensuite en le faisant cuire trois ou quatre fois , et qu’on jette dans des moules , où il se durcit. » Il semble résulter de ce passage qu’on ignorait encore en France , à cette époque , l’art de raffiner le sucre. Au xvii® siècle , Alexandrie , Chypre et Rhodes ne fournissaient plus de sucre à la France, mais seulement Madère et les Cana¬ ries. Il nous en arrivait aussi beaucoup de l’Inde par les Hollandais qui s’étaient empa¬ rés des établissements des Portugais. Les Anglais dépossédèrent à leur tour ces der¬ niers de celte branche de commerce, et déjà, en 1660 , ils fournissaient presque seuls du sucre au nord de la France. Cependant, en 1506, la Canne à sucre fut introduite à Saint-Domingue, puis dans nos autres colonies , dans le reste des Antilles, et postérieurement sur le continent américain , où sa culture se répandit prodi¬ gieusement. Ce n’est , à proprement parler, que depuis celte dernière époque que l’usage du sucre se répandit chez tous les peuples civilisés, et devint, pour le plus grand nom¬ bre, une substance de première nécessité. La facilité qu’on avait dans le Nouveau-Monde de faire cultiver les sucreries par des escla¬ ves multiplia considérablement les planta¬ tions et leurs produits , et fit baisser le prix de cette marchandise au point qu’on cessa de cultiver la Canne en Europe. Néanmoins en Espagne, où, comme nous l’avons dit, cette industrie avait été exercée très en grand, on ne l’abandonna pas entièrement , et la Canne y fut cultivée jusqu’à l’époque de la révolution française , notamment par M. de Cabarus , dans le royaume de Murcie. En 1789, on comptait encore dans cette province plus de vingt fabriques de sucre en activité. En France, sous l’empire et pendant le blocus continental , le commerce maritime étant interrompu , le sucre augmenta telle¬ ment de prix qu’il fallut se déterminer à s’en passer, ou à tenter d’en extraire de végétaux indigènes. On soumit tour à tour à l’expé¬ rience le Raisin , le Mais, le Sorgho, la Ch⬠taigne , la Carotte , et enfin la Betterave. Le chimiste allemand Achard fut le premier dont les expériences fixèrent l’attention des gouvernements. Des chimistes français , et principalement Chaptal , perfectionnèrent ses procédés , les modifièrent , et en firent l’application en grand avec un tel succès , que bientôt l’industrie agricole s’en empara dans la plupart de nos départements du Nord ; le sucre de Betterave peut, sous tous les rapports, le disputer aujourd’hui à celui de Canne. A l’état de pureté, le sucre est blanc, phos¬ phorescent par la percussion , d’une pesan¬ teur spécifique de 1,606. La forme primitive de sa cristallisation est le prisme tétraèdre , ayant un rhombe pour base. Ses éléments , selon Thénard et Gay-Lussac, sont en poids : Carbone . 42,47 Oxygène . 50,63 Hydrogène . 6,90 En volume, selon Berzélius : • Carbone . 12 Oxygène . 10 Hydrogène. .... 21 Le sucre, considéré comme substance ali¬ mentaire, est trop généralement connu pour que nous en parlions ici. On sait également que c’est par son moyen que la pharmacie déguise la saveur souvent repoussante d’une foule de médicaments. On l’a beaucoup pré¬ conisé comme puissant antidote dans les em¬ poisonnements par les sels de cuivre ; mais il paraîtrait qu’il n’a pas toujours produit les résultats qu’on en attendait dans ces circon¬ stances. Ses propriétés nutritives ont beau¬ coup baissé dans l’opinion de certaines gens, depuis que les expériences de Magendie ont démontré qu’il ne pourrait pendant long¬ temps servir seul à la nutrition. Mais Buffon avait avancé , bien long-temps avant Magen die, que la variété dans les substances est une des conditions de l’alimentation animale, et qu’il n’est aucune substance , même plus CAN CAN 125 composée que le sucre , capable d’alimenter seule pendant un laps de temps assez long. On doit déduire de ce que nous avons dit plus haut, que la Canne à sucre peut être avantageusement cultivée dans les climats tempérés, jusqu’au 40e ou 42e degré de lati¬ tude, quoique le climat de la zone torride soit le plus favorable à sa croissance. Pour arriver à un état complet de maturité il lui faut dix à douze mois de végétation. Quel¬ ques soins qu’on apporte à la cultiver , toutes les fois qu’elle n’aura pas une tem¬ pérature suflîsante pour provoquer une vé¬ gétation active pendant ce laps de temps , elle ne réussira pas. Pour être très pro¬ ductive , elle exige une terre substantielle , médiocrement légère , un peu limoneuse , très divisée ou facile à diviser, préparée par de bons labours , et amendée avec les détritus de la récolte précédente enterrés à demi pourris , ou réduits en cendres. Une longue multiplication par drageons et par bouture a, depuis des siècles, altéré les or¬ ganes de la fécondation dans la Canne à su¬ cre ; et, dans les Antilles au moins, elle porte très rarement des graines fécondes , d’où il résulte qu’on ne peut la multiplier de se¬ mences. Les drageons se détachent du pied des vieilles plantes , mais ne forment ja¬ mais des tiges aussi vigoureuses que les boutures enracinées. Ces dernières se font avec les lêtes de canne ; c’est la partie supé¬ rieure de la tige , garnie d’un petit nombre de feuilles vertes , et formée d’entre- nœuds plus rapprochés que les inférieurs. L’époque de la plantation varie en raison des climats, des expositions, des terrains, et plus en¬ core des habitudes locales , mais elle se fait, autant qu’on le peut, pendant un jour de pluie ou la veille de ce jour. On plante les Cannes en rayons parallèles ou en quin¬ conce, et à la distance de 2 , 3 ou 4 pieds, dans des trous de 7 à 10 pouces de profon¬ deur sur 15 à 18 de diamètre, selon la nature du sol. Trois semaines ou un mois après la plantation, les jeunes Cannes commencent à pousser , et l’on favorise leur développement au moyen de sarclages. Au premier, on butte les pieds en entassant de la terre autour du collet; le second et le troisième n’ont pour but que de débarrasser le sol des plantes parasites. Lorsque les Cannes ont six mois , on les débarrasse des bourgeons qui croissent à leur pied, et il ne reste plus qu’à les cou¬ per pour en extraire le suc, lorsqu’elles sont en complète maturité , ce qui arrive du dixième au quinzième mois après la planta¬ tion. Les souches repoussent de nouvelles Cannes, et lorsqu’une pièce de terre est bien entretenue , elle peut produire pendant plu¬ sieurs années sans être replantée. Le produit qu’on retire de la Canne ne consiste pas seulement en sucre, mais encore en sirops qu’on distingue en sirops fins , gros sirops , sirops bâtards et sirops amers. Avec ces derniers on fabrique une sorte d’eau- de-vie nommée Rhum par les Anglais et Tafia dans nos colonies, très recherchée et très ré¬ pandue dans le commerce. On obtient en¬ core une espèce d’eau-de-vie avec le suc même de la Canne soumis à la distillation , et ce suc, mis en fermentation dans des ton¬ neaux, donne un vin agréable, qu’on par¬ fume avec le suc d’Ananas , d’Orange ou d’Abricot. (Boit.) CANNE BERGE. bot. pii. — Nom vul¬ gaire du V accinium occycoccos. V oyez ai¬ relle. CANNE DE PROVENCE, bot. pu. — Nom vulgaire de Y Ar un do donax L. CANNÉES, bot. ph. — Voyez cannacées. CANNEL-COAL ( pour Candle-coal ; mot anglais , qui signifie Charbon chandelle ). min. — Variété compacte de Houille , sem¬ blable au Lignite jayet, qui s'allume ai¬ sément et brûle avec une longue flamme ; c’est une Houille très hydrogénée , à coke boursouflé , dont les Anglais se servent avec avantage dans la préparation du gaz pour l’éclairage. Voyez houille. (Del.) CANNELÉ. Strialus. bot. pli. — Voy. ca- NALICULÉ. "CANNELÉS. Canaliculaia. ecilin. — Nom donné par Lalreille à une famille de la classe des Échinodermes, renfermant ceux dont le corps est garni de rayons creusés en gouttière. CANNELLE. Cinnamomum. bot. — La Cannelle est l’écorce du Laurus cinnamo¬ mum privée de son épiderme. Elle arrive dans le commerce en morceaux longs d’un pied, durs, cassants, roulés, provenant des branches de quatre ans. On en connaît trois espèces: une de Ceylan, dont la Cannelle malle est une variété, la seconde de Cayenne, et la troisième de Chine, la moins estimée de toutes. 126 CAN CAN L’écorce de Cannelle est un stimulant fort actif qu’on emploie toujours associée à d’au¬ tres médicaments. L’huile essentielle qu’on en tire par distillation est employée concur¬ remment avec l’écorce; mais son action est bien plus profondément irritante. On a donné le nom de Cannelle à des écorces dont l’odeur et la saveur rappellent celle de la véritable Cannelle. La C. blanche est l’écorce du Winterana cane lia ; la C. de Cochinchine ou de Mala¬ bar, celle du Laurus cassia; et la C. giro¬ flée, celle du Myrtuscaryophyllata. (C. d’O.) CANNELLE, bot. cr. — Nom vulgaire spécifique donné à quelques esp. de Cham¬ pignons dont la couleur est d'un brun can¬ nelle. CANNELLIEïLbot. pii. — Nom d’une esp. du g. Laurier. *CANNOMOïS, Palis, bot. ph. — Syn. de Restio , Linn. CANNOPHYLLITES. Cannophyllites ( canna , genre de plantes;

vol horizontal et plus rapide que celui des Aigles et des Buses ; leur démarche est plus facile que celle de tous les autres Oiseaux de proie ; ils s’avancent jusque dans les lieux habités, et sont aussi peu farouches que les Urubus. Us se posent sur les arbres, sur les toits des maisons ou sur la terre, et ne prennent aucun soin pour se cacher Le mâle et la femelle se tiennent ordinairement ensemble ; et, quand ils sont en amour, ils renversent leur tête en arrière jusqu’à ce qu’elle s’applique sur le dos, en faisant en¬ tendre le cri de caracara, d’ou est venu leur nom. On voit souvent ces Oiseaux en grand nombre sur les charognes. Tel est le portrait fidèle et caractéristique fourni par Azara de son groupe des Caracaras, et rapporté scru¬ puleusement par Vieillot. Associés aux Cathartes et aux Sarco- ramphes, représentants desVautours de l’An¬ cien-Monde, les Caracaras semblent, comme eux, créés dans le double but de dévorer les cadavres et de détruire les Reptiles, montrant la même ardeur et la même assiduité à rem¬ plir cette double mission. Leur nombre est si grand en Amérique, que la seule espèce du Caracara commun y est, selon Azara, ce qui a été confirmé depuis par M. Aie. d’Orbi- gny, aussi nombreuse que toutes les autres espèces de Falconidées réunies. II n’en est pas ainsi de ces dernières , qui , destinées à se repaître de petits Mammifères ou d’Oi- seaux vivants, n’y sont que dans une propor¬ tion limitée et suffisante seulement pour le maintien de la balance générale. Aux notions déjà fournies par Azara , M. Aie. d’Orbigny, dans son V oyage en Amé¬ rique, en ajoute de plus détaillées encore et non moins intéressantes. « Les Caracaras, dit-il, dont quelques es¬ pèces ont été placées à tort dans divers grou¬ pes d’Oiseauxde proie, doivent en former un bien distinct, car ils ont tous des caractères qui leur sont spéciaux, comme de ne jamais attaquer les animaux adultes vivants, mais seulement les jeunes Poulets et les jeunes Agneaux qui viennent de naître, dont ils dé¬ vorent le cordon ombilical, et quelquefois les intestins ; de vivre, ainsi que les Cathartes, de charognes et même d’excréments; de se teniretde marcher beaucoupsur le sol; d’être fort criards, et surtout les plus familiers de tous les Oiseaux de proie. On peut enfin les 150 CAR CAR regarder comme un groupe dont le caractère le plus distinct est d’être essentiellement mar¬ cheur ; aussi leurs ongles, déjà peu arqués pour que leur marche soit plus facile, sont- ils le plus souvent usés ou émoussés à leur extrémité. » Compagnons fidèles de l’homme partout où il s’est établi, on les retrouve à toutes les zones de latitude et de hauteur, depuis les terres les plus australes jusqu’à la ligne, et depuis le niveau de la mer jusqu’aux som¬ mets les plus élevés des Andes. Mais tous ne sont pas de même espèce, et chacune d’elles a une zone d’habitation qui lui est propre. Ainsi, le Caracara commun vit partout, de¬ puis la zone glaciale jusqu’à [la zone brû¬ lante des tropiques; mais il ne se rencontre jamais sur les hautes sommités, où il est rem¬ placé par le Phalcobène montagnard, espèce nouvelle de Caracara qui, bien différent de celui-là , vit seulement dans les régions éle¬ vées, sèches et arides, tandis que le Caracara chimango , fidèle compagnon du premier , l’accompagne partout au milieu des plaines et suit ses habitudes demi-domestiques. Le Caracara chimachima, au contraire, quoi¬ que de mœurs non moins paisibles, ne se voit qu’isolé près des maisons voisines des bois , et seulement dans les plaines chaudes , où il reste pour ainsi dire circonscrit entre les tro¬ piques. » Le Caracara est devenu en Amérique le compagnon parasite et souvent importun de l’homme dans tous ses degrés de civilisation. Si le sauvage voyageur s’arrête et se construit une cabane , il vient se percher dessus , comme pour en prendre possession le pre¬ mier, et séjourne aux alentours pour profi¬ ter des restes de sa nourriture ; si un hameau, si un établissement agricole où l’homme s’entoure d’un grand nombre d’animaux do¬ mestiques, viennent^ à s’élever, il arrive et campe dans le voisinage ; là, il redouble de vigilance et d’assiduité, dans l'espoir d’une nourriture abondante et facile. Stimulé par son appétit vorace, il ne craint pas de s’a¬ battre au milieu des villes et des basses-cours pour enlever de jeunes Poulets, ou ravir à l’habitant négligent le morceau de viande qu’il fait sécher au soleil. Mais, à part ces cas particuliers de rapine , les Caracaras rendent un vrai service aux habitants des villes et des campagnes, en dévorant les ani¬ maux morts et les immondices de toute es¬ pèce, comme lesCathartes, et souvent on les voit disputer avec acharnement à ces dégoû¬ tants rivaux la possession d’un lambeau de chair. » Les Caracaras sont certainement les plus familiers de tous les Falconidées, ce en quoi ils se rapprochent des Cathartes , et s’éloi¬ gnent de tous les autres Falconidées. A peine se dérangent-ils du passage du voyageur, et s’ils s’en croient trop près, ils s’en éloignent seulement de quelques pas, en marchant ou en sautant. Généralement querelleurs , ils se livrent entre eux des combats sanglants. Cependant, ils se réunissent par couples chaque soir , et passent ordinairement la nuit à côté de leur fidèle compagne sur les branches basses du vieil arbre qu’ils ont adopté. Dans les lieux où les arbres sont éloi¬ gnés, on voit le Caracara commun terminer sa chasse de la journée bien plus tôt qu’ail- leurs, un trajet de 5 à 6 lieues ne l’effrayant pas pour aller retrouver son gîte habituel , et il franchit cet espace en un instant. Dans les lieux où les arbres manquent, il choisit pour domicile le point le plus élevé des buissons, ou, à défaut de buissons, un tertre, mais cela très rarement. Ces détails regardent particu¬ lièrement le Caracara commun et le Chi¬ mango. La troisième espèce, le Chimachima , est moins sociable, et ne montre jamais , quoique ne craignant pas l’homme, cette extrême familiarité et cet esprit de rapine qui rassemble les deux autres espèces et les Cathartes. Il s’attache aux bêtes de somme que les bâts ont blessées, se pose et se cram¬ ponne avec tant de force sur leurs plaies qu’il déchire, qu’il ne reste à l’animal ainsi dévoré pour ainsi dire tout vivant, d’autre ressource que de se rouler à terre ou de se jeter dans un bois. Cette espèce, beaucoup moins com¬ mune que les autres, peut être considérée comme n’offrant pas plus d’un individu sur cent de l’espèce commune, et sur dix du Chimango. «Les Caracaras ont un vol qui les fait fa¬ cilement reconnaître de loin. Leurs ailes sont coupées carrément à l’extrémité; et, ou¬ vertes, elles présentent une forme oblongue d’égale largeur ou parallélipipède. Leur marche habituelle les distingue éminem¬ ment de tous les autres Falconidées. On les voit effectivement se promener à pas lents, CAR CAR 151 le corps horizontal comme nos Poules , et prolonger long-temps cet exercice. La nou¬ velle espèce même, notre Phalcobène mon¬ tagnard, ne se perche jamais sur les arbres, passe la journée à terre et la nuit sur les pointes de rochers et les pics les plus escar¬ pés voisins des habitations. » L’instinct de rapine qui caractérise le Ca- racara commun le porte à accompagner quel¬ quefois le chasseur sans qu’il s’en doute; et, dès que ce dernier a touché ou blessé un oi¬ seau , s’il n’est prompt à le ramasser , le Caracara lui enlève sa chasse avec une ef¬ fronterie sans exemple , quoique d’ailleurs il n’attaque jamais le plus petit oiseau vi¬ vant. Son cruel manège contre les Agneaux nouvellement nés est tellement redouté, que non seulement le berger ne perd pas un instant de vue sa brebis prête à mettre bas, mais le Chien-berger qui, dans la province de Corrientès, conduit, surveille et ramène seul un nombreux troupeau, n’en laisse jamais approcher impunément un Caracara. » Cetoiseau s’accouple toute l’année, comme les animaux domestiques, dont peut-être il a pris les mœurs. Cependant, il est à peu près certain qu’il ne fait qu’une ou deux couvées par an. Il place son nid sur les arbres les plus touffus et les plus enlacés de lianes, ou dans les halliers à défaut de grands arbres. Il est composé, à l’extérieur, de branchages secs et épineux, et l’intérieur est quel¬ quefois tapissé de crins. Il y dépose deux œufs d’un rouge violet, couverts de taches plus foncées de la même couleur. » ( Ployez d’Orb. Ployage en Am., Ois., pl. 1. f. 5.) Le Caracara semble réunir à lui seul tous les moyens de tyranniser ses semblables; car, se fiant sans doute à la force de son bec, non seulement on le voit s’attaquer tantôt aux siens et aux autres espèces de Caracaras, tantôt aux Cathartes, aux Mouettes, ou à tel autre oiseau qui le gêne ; mais s’il voit quel¬ qu’une de ces dernières avaler un bon mor¬ ceau, soudain il s’acharne à sa poursuite, la presse, la harcèle jusqu’à ce qu’il l’ait con¬ trainte à dégorger, pour s’en nourrir lui- même, cet aliment qu’il lui envie. Les Mouet¬ tes , peu belliqueuses , dégorgent prompte¬ ment , étant habituées à le faire à la mer quand elles sont poursuivies par les Ster¬ coraires et les Puffins ; mais les Cathartes osent quelquefois résister, et alors combat sanglant, où leCaracara remporte toujours la victoire qu’il doit à la supériorité de ses armes. On compte cinq ou six espèces du genre Caracara ; car aux trois espèces dont nous venons de faire mention , et dont la plus commune est le Caracara de Marcgrave et d’Azara ( Falco cheriivay Jacq. , le Busard du Brésil de Brisson , Falco brasi liensis Gm., P o ly bonis vulgaris Vieil , Gai., pl. 7.), il faut ajouter le Caracara noir, Falco aierri- mus (Tem., pl. col. 37 et 342), véritable Ca¬ racara, dont Vieillot a fait, on ne sait pour¬ quoi, son genre Iribin ( Daptriu .>), et le Gym- nops fasciaius de Spix, pl. 4. Quant à la nou¬ velle espèce, habitante du sommet des An¬ des, etdécouverte parM. Aie. d’Orbigny , le Phalcobœnus monianus d’Orb. ( Foyage en Am., Ois., p. 51, pl. 2, f. 1,2), soit qu’on adopte le genre ou qu’on n’en fasse qu’une simple sous-division, les caractères qui le dis¬ tinguent des autres Caracaras sont : Tarses emplumés sur un tiers de leur longueur, avec le reste réticulé ; doigts plus allongés, presque semblables à ceux des Gallinacés, et terminés par des ongles longs, déprimés, élargis, très peu arqués, et obtus ou forte¬ ment usés à la pointe ; et quant aux mœurs, des habitudes entièrement marcheuses et ru- picoles, ne se perchant jamais sur les ar¬ bres, mais seulement sur les rochers. Il est très douteux que le Caracara funè¬ bre de Temminck (pl. col., 192 et 224) ap¬ partienne à ce groupe. M. Lesson, dans son Traité, le place dans les Circaètes. Il habite, selon cet auteur , toutes les régions avan¬ cées du Sud, telles que les îles Malouines, la Terre-de-Feu , la Nouvelle-Zélande, la Terre de Diemen, et le sud de la Nouvelle- Hollande. (Lafr.) *CÂRACARAS. ois. — C’est, dans le Traité de Lesson, la première tribu de la famille des Falconidées, renfermant les genres Iribin et Rancanca de Vieillot, et Caracara , Marcgr. Elle est synonyme des Carucarides de d’Orb. ( Foy . en Am.), et des Polyborinœ de Bona¬ parte et de G. -R. Gray (P. of the g en.) , que nous adoptons également. (Lafr.) CARACHERA, Forsk. bot. pii. — Syno¬ nyme de Lanlana. (C. L.) CARACO, Pall. mam. — Nom d’un esp. du g. Rat. CARACOLER, bot. ph. — Synonyme de Caraco lia. 152 CAR CAR CARACOLLE. MOLL. — FoiJ. CAROCOLLH, "CARACTÈRES. ZOOL., BOT., MIN. — V ’oij . MÉTHODES. CARADAMINOPSIS. bot. ph. — Nom écrit ainsi par erreur, Foyez cardaminopsis. "CAR ADR INA (nom d’un fleuve de l’Al¬ banie qui se jette dans l’Adriatique; en ita¬ lien, Drino-Negro). ins. — Genre de Lépi¬ doptères nocturnes, établi parOchsenheimer, aux dépens du grand genre Noctua de Fa- bricius, et adopté par tous les lépidoptéris- tes. Ce genre renferme une vingtaine d’es¬ pèces généralement de couleur grise, et dont plusieurs sont assez difficiles à distin¬ guer entre elles, tant elles sont peu caracté¬ risées ; mais on les reconnaît toutes généri¬ quement à leur corselet lisse et subglobu¬ leux, à leur abdomen court et non crêté et à leurs ailes supérieures, dont le bord termi¬ nal est arrondi. Leurs Chenilles sont cour¬ tes, ramassées, atténuées aux deux extrémi¬ tés , souvent rugueuses et couvertes de points inégaux ou saillants, donnant chacun naissance à un poil rude et le plus sou¬ vent recourbé. Elles se nourrissent de plan¬ tes basses, sous lesquelles elles se cachent pendant le jour. Nous citerons comme type du genre la Caradrina respersa Treits. , qui se trouve principalement dans le centre de la France, et qui paraît en juillet. Elle est figurée et décrite , ainsi que toutes les au¬ tres, dans notre Histoire des Lépidoptères de France. (L.) *C ARA DR INIDES. Ca radrinides. ins. — Nom d’une tribu de Lépidoptères nocturnes établie par M. Boisduval ( Généra et index methodicus Europœorum Lepidopterorum) , et qui se compose des genres Simyra , Cara¬ drina et Hydrilla. (D.) "CAR AG AN A (nom vernaculaire), bot. ph. — Ce genre, de la famille des Papilionacées, tribu des Lotées-Galégées , établi par La- marck ( Dict ., I, G15, t. G07, fig. 12, col. 3), aux dépens d’une partie des Robinia de Linné (2e sect. ), renferme environ 20 espè¬ ces propres à l’Asie médiane , et presque toutes cultivées dans les jardins d’Europe comme plantes d’ornements. Ce sont des ar¬ bres ou des arbrisseaux, à feuilles abrupti- pinnées, multijuguées; à folioles mucronées, dont le pétiole séleux ou spinescent au som¬ met; à stipules souvent également spines- centes ; à fleurs jaunes ou très rarement blanches , dont l’étendard est souvent de couleur différente, portées sur des pédicelles axillaires , unillores et souvent fasciculés. Le principal caractère distinctif de ce genre est d’avoir le calice 5-fide, le légume cylin¬ drique, les graines globuleuses, et le pétiole spineux au sommet. (C. L.) C ARA G ï Aï A ( nom vernaculaire. )bot. pii. — Genre de la famille des Broméliacées, formé par le père Plumier ( Gen., 10 )î, très voisin du Tillandsia, et sur l’adoption du¬ quel les auteurs modernes ne sont pas d’ac¬ cord, par cette raison principale que les 3 ou 4 espèces qui le composent sont assez peu connues. On sait qu’en général la fa¬ mille des Broméliacées attend une révision aussi sévère que rationnelle. ( C. L. ) CARAIPA (nom vernaculaire), bot.ph. — Genre de la famille des Ternstræmiaeées , tribu des Laplacéées , formé par Aublet ( Guyan . , I, 561, t. 223-224), et renfermant une douzaine d’espèces environ. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux propres à l’Amé¬ rique tropicale (celles de l’Inde et d’Afrique font désormais partie du genre Xylocarpus ), à feuilles alternes, ou très rarement oppo¬ sées, courtement pétiolées, penninerves, très entières, sans stipules; à fleurs disposées en grappes axillaires , plus courtes que les feuilles , dont les pédicelles inférieurs op¬ posés , les supérieurs épais , articulés à la base. Par son port et la disposition de ses étamines (8-10 filaments soudés en un tube denté au sommet et anthérifère à la gorge), ce genre appartiendrait aux Méliacées, parmi lesquelles le rangent plusieurs auteurs ; tan¬ dis que son fruit (drupe sec ) et surtout ses graines ex-albumineuses le rapprochent , au sentiment de De Candolle , des Guttifères , auxquelles le réunit Endlicher. (C. L.) "GARAI J J A. bot. pu. — Genre de la fa¬ mille des Rhizophoracées, formé par Rox- burgh (pi. Corom., III, 8, t. 21 1), et renfermant 5 ou 6 espèces propres à l’Asie tropicale et aux îles adjacentes. Ce sont des arbrisseaux toujours verts, glabres, à feuilles opposées, rigides, luisantes en dessus, dentées; à pé¬ doncules axillaires, épais, courts, raides, doublement bifides ou trifides , pluriflores. On cultive dans les serres , en Europe, le C. lucida des Indes orientales. A ce genre en ont été réunis plusieurs autres, placés auparavant, mais avec doute, par leurs au- CAR leurs, dans des familles différentes; tels sont le Baraldein de Dupetit-Thouars (Rutacées), le Barraullia , du même ; le Diatoma de Loureiro ( in parlent , Myrtacées ) , etc. (G. L.) *C A R ALLUMA (nom vernaculaire), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadacées, tribu des Stapéliées, établi par Robert Brown (. Mem . fVern ., soc., I, 23) pour quelques plantes de l’Inde, quelquefois épiphytes, à tiges ramifiées, charnues, tétragones, dres¬ sées ou divariquées, subramifiées, aphylies, ou portant sur les angles à chaque dent , lorsque les rameaux sont jeunes, une petite squame lancéolée, foliacée, caduque; à fleurs solitaires, axillaires au sommet des rameaux, petites , mais d’une forme singulière et élé¬ gante ; à périanthe rotacé, profondément 5-fide dont les lacinies étalées ou dressées. L’une des espèces les plus jolies (le C. fim- briaia Wall.), cultivée depuis long-temps dans nos serres, porte des fleurs renversées en forme de clochettes chinoises, et dont le pé- rianlhe, d’un blanc jaunâtre, est en dedans élégamment strié de raies pourpres trans¬ versales; les lacinies en sont filiformes, li- gulées en dehors, d’un pourpre brun, et sont bordées de longs poils qu’agite sans cesse le moindre vent. (C. L.) CARAMBOLE, bot. pii. — Nom du fruit du Carambolier. CARAMBOLÏER. Averrhoa (Averrhoës , célèbre médecin arabe), bot. ph. — Genre de la famille des Oxalidacées, formé par Linné ( Gen ., 576), et ne renfermant encore que deux espèces, les A. Bilimbi Rh. et Carambola L. , toutes deux types des deux sous-genres de ce nom, et qui, lorsqu’elles seront mieux connues, formeront peut-être deux genres distincts dans cette petite fa¬ mille. La place de ce genre dans le système a été et est encore assez contestée. Les uns le placent parmi les Rhamnées, les autres parmi les Térébinthacées, etc., et nous avons suivi le sentiment le plus général en les réunissant aux Oxalidacées. Ce sont de petits arbres de l’Inde, à feuilles alternes, impari- pennées, non stipulées, dent les folioles al¬ ternes , subsessiles, multipenriées, ovales, lancéolées, très entières ; à fleurs peu re¬ marquables, disposées en grappes panicu- lées, terminales. Le fruit est une petite baie acide. (C. L.) T. III. CAR 153 CARAMOTE. crust. — Nom vulgaire d’une esp. du g. Pénée. CARANDAS. bot. ph. — Nom d’une es¬ pèce du genre Harissa. CARANDIER. Caranda ( nom vernacu¬ laire ). bot. ph. — Petit palmier de l’ile de Ceylan , dont Gærtner, sous le nom de C. pedunculaia , a seulement fait connaître le fruit, et qui ne paraît pas avoir été depuis examiné par d’autres botanistes. (C. L.) CARANGA , Wahl, (nom vernaculaire). bot. ph. — C i oyez curanga. (C. L.) CAR ANGLE, poiss. — Coyez caranx. *CARANÏSTES (xapaviorvjç, capital ). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , fa¬ mille des Brachélytres , tribu des Staphyli- nides , établi par M. Erichson ( Monographie , pag. 923 ). Ce genre , placé par l’auteur en¬ tre les g. Palœsirinus et Stapliylinus, est fondé sur une seule espèce du Bengale, nommée par lui C. W ester rnanni. Sa lon¬ gueur est de 7 lig. 1 /2. Elle est noire , avec la tête , le corselet et les ély 1res d’un bleu obscur; l’abdornen ferrugineux à son extré¬ mité et marqué sur le dos d’une tache noire, tomenteuse; les pattes de couleur châtain. (D.) *CARANÏSTES (xapaviaz^'ç , capital) . ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides-Orthocéres , division des Anthribides, établi par Schoenherr ( t. V, pag. 270 ) , et auquel il rapporte deux espè¬ ces qu’il nomme, l’une C. linealus et l'au¬ tre C. languidus ; la première de Madagascar; la seconde de cette île et de celle de Bour¬ bon. Ce genre, suivant l’auteur, a presque le faciès des Cistèles. ( D. ) CARANX. poiss. — Genre de Poissons de la famille des Scombéroïdes, caractérisé par deux dorsales avec une épine cou¬ chée en avant de la première; par deux épi¬ nes libres au-devant de l’anale. Le corps est couvert de petites écailles, excepté le long de la ligne latérale, où elles s’élèvent en crête osseuse denticulée, plus ou moins forte. La caudale est grande et fourchue. Ils n’ont rien du corselet des Thons, mais sou¬ vent, après la dorsale et l’anale, on trouve de fausses pinnules. Ce genre ainsi caracté¬ risé ne correspond plus aux Caranx de Lacé- pède, qui avait emprunté ie genre de Corn- merson. Cet habile zoologiste avait très pro¬ bablement tiré ce nom du mot de Caranyue, 10* 154 CAR CAR sous lequel les marins français, espagnols et portugais, désignent aux Antilles ou aux Indes les grandes espèces de Caranx à tête élevée et tranchante, et il est probable que ce nom est une corruption du mot Acarau- na, qui désigne génériquement, sur les côtes du Brésil, les Poissons à corps élevé. Cette étymologie est plus vraisemblable que celle donnée par Commerson lui-même, qui vou¬ lait faire croire qu’il avait formé le mot de Caranx du grec xapa (tête), à cause de la grosseur de la tête de ces Poissons. Il n est pas vrai qu’elle soit plus grosse que celle de la plupart des autres Poissons , et il y en a beaucoup qui l’ont plus grosse. Le genre des Caranx est un des plus nom¬ breux en espèces. Les unes ont le corps al¬ longé, oblong, la tête peu convexe, la ligne latérale couverte de lames hautes et armées de pointes sur toute la longueur. On peut leur donner le nom de Saurels ; c’est la dénomination de l’espèce commune sur nos côtes. Une seconde division pourrait com¬ prendre les espèces à corps allongé comme les Saurels, mais dont la ligne latérale n’a de boucliers que sur la moitié postérieure du corps. Nous avons nommé ces espèces plus spécialement Caranx ; et, dans une troi¬ sième subdivision à tête haute et comprimée, à profil tranchant, avec la ligne latérale des Caranx, on réunirait les espèces auxquelles on appliquerait alors le nom de Carangues. Ces différences sont trop légères, et les grou¬ pes se fondent entre eux par des nuances trop insensibles, pour élever ces subdivisions à la hauteur d’une coupe générique. Mais elles sont commodes pour déterminer le grand nombre d’espèces de ce genre. On trouve aussi quelques variations dans la dentition de ces Poissons; mais les caractè¬ res que nous pouvons en tirer ne sont pas assez constants pour en faire autre chose que des sous-divisions nouvelles dans les groupes secondaires du genre Caranx. L’es¬ pèce ordinaire de Caranx, abondante sur toutes les côtes d'Europe, se nomme Saurel sur celles de Picardie et de Normandie. C’est un mauvais poisson huileux qui a la forme du Maquereau, ce qui le fait aussi appeler Maquereau bâtard. U en existe de nombreu¬ ses variétés, et qui présentent entre elles de telles différences dans le nombre des bou¬ cliers de la ligne latérale, et dans Ses rap¬ ports de longueur des deux parties de la courbure de cette même ligne, qu’on serait tenté d’en faire des espèces distinctes; car les boucliers de la ligne latérale varient de 70 à 99, c’est-à-dire d’un tiers en nombre. Non seulement l’espèce s’observe en Eu¬ rope, mais nous en avons reçu soit du cap de Bonne-Espérance, soit des mers australes de l’Amérique du Sud, jusqu’à Chiloë, qui ne nous paraissent pas différer spécifique¬ ment de celle d’Europe ; et , comme nous en avons aussi des variétés très voisines de la Nouvelle-Hollande, d’Amboine, de la Nou¬ velle-Zélande, du Japon, nous devons re¬ garder le Saurel comme étant du nombre des Poissons qu’on peut appeler cosmopoli¬ tes. Quelques Caranx étrangers, surtout ceux des Antilles, ont non seulement un goût peu agréable, mais encore leur chair devient vénéneuse. Les personnes qui en ont mangé éprouvent des nausées, des éruptions cuta¬ nées , des vomissements, qui déterminent quelquefois des espèces d’empoisonnements assez graves. Il faut donc, dans les pays étrangers , ne prendre de ces Poissons qu’avec beaucoup de précautions. (Val.) CARANXOMORE. rosss. — Genre peu naturel établi par Lacépède pour des Scorn- béroïdes distribués par Cuvier dans les gen¬ res Coryphène, Centronote et Cichle. CARAPA. bot. pii. — Genre de Méliacées établi par Aublet d’après un arbre de la Guiane , où il porte vulgairement ce nom. Ses caractères sont les suivants : Calice à 4-5 folioles écailleuses , imbriquées. Autant de pétales alternes , libres , réfléchis, obtus. Étamines en nombre double, à filets soudés complètement en un tube terminé par '8-10 crénelures entières , portant en dedans au¬ tant d’anthères incluses, alternant avec les crénelures, épaisses, introrses, attachées par le bas de leur dos. Style court, épais ; stig¬ mate en forme de chapeau, convexe. Ovaire porté sur un disque concave qui le déborde , à 5 côtes et à 5 loges, dont chacune renferme 4 ovules insérés sur deux rangs à l’angle in¬ terne, l’un au-dessus de l’autre. Fruit globu¬ leux , à péricarpe épais, se séparant en 4 valves opposées aux cloisons, qui, amincies en membrane, finissent par disparaître plus ou moins complètement ; de sorte qu’une seule loge semble renfermer les graines, au nombre de 6-12, attachées à l’axe central qui CAR CAR 1 55 persiste , ascendantes , convexes en dehors , anguleuses en dedans, de forme irrégulière, grosses et revêtues d’un tégument épais et spongieux. Embryon antitrope, à radicule courte et dorsale, àcotylédonsépais, inégaux, soudés en un seul corps, situés l’un au-des¬ sus de l’autre. Outre l’espèce de la Guiane , on en trouve une au Sénégal et en Guinée où elle porte vulgairement le nom de Toa- louma, et qui a les plus grands rapports avec la première. Toutes deux sont de grands ar¬ bres à feuilles pennées avec ou sans impaire, à longues panicules terminales. L’amande contient une huile amère dont les Galibis se frottent le corps pour éviter la piqûre des In¬ sectes. (Ad. J.) CARAPACE. Testa, zool. — C’est le nom des appareils plus ou moins semblables à des boucliers, qui protègent extérieurement le corps de certains animaux ou quelques unes de leurs parties. Il y a des Mammifères qui sont pourvus d’une carapace ; exemple : les Tatous. Les Chéloniens ont aussi un mode de protection analogue ; mais leur carapace n’est pas four¬ nie par les mêmes organes que celle des Qua¬ drupèdes dont il vient d’être question. Beau¬ coup de Poissons (des Silures , les Coffres, les Pégases, etc. ) ont de même des carapa¬ ces partielles ou même générales, et l’on dit qu’ils sont cataphractés. Une carapace existe aussi chez beaucoup d’Entomozoaires, et la pièce solide qui recouvre le dos et la tête des Crustacés reçoit également ce nom. II est en¬ fin des Infusoires et une foule d’autres animaux inférieurs auxquels on connaît aussi un appareil protecteur plus ou moins analogue, tantôt siliceux , tantôt calcaire. Mais il est plus convenable de parler de ces différentes sortes de carapaces à propos des genres qui en sont pourvus. C’est aussi ce que nous croyons devoir faire pour celles des animaux supérieurs. (P. G.) CARAPAT. bot. pu. — Synonyme de Ri¬ cin. Ce nom est quelquefois aussi donné à l’huile qu’on tire de celte graine. CARAPE. ois. — Nom d’une espèce du genre Nothure, Nothura nana. CARAPICÏÏEA ( nom vernaculaire ). bot. ph. — Genre de la famille des Rubia- cées, tribu des Psychotriées-Céphalidées, formé par Aublet (Guy un. I. 167, torri. 68), et différant fort peu du Cepltaelisde Swartz, au¬ quel il vaudrait peut-être mieux le réunir. Quoi qu’il en soit, à l’exemple de DeCandolie et d’Endlicher, nous en traiterons ici séparé¬ ment. Il ne contient guère que deux espè¬ ces, les C.Aublciii DC. ( C . guianensis Aubl.) et Palrisii DC. Ce sont des arbrisseaux glabres, à ramules un peu noueuses ( la fi¬ gure d’Aublet ne représente rien de tel ) ; à feuilles pétiolées, ovales, acuminées, accom¬ pagnées de stipules géminées, soudées à la base et biglanduliféres ; à fleurs blanches, très petites, rassemblées en un capitule cour- temerit pédonculé , naissant des aisselles foliaires supérieures et ceint de quatre bractées aiguës, dont 2 ovales-lancéolées , longuement développées ( in C. Aubletii , ex Jig. Aubt. ). ( C. L. ) GARAI AS ou CARATHAS. bot. ph. — Voyez KARATAS. CARAVELLE, moll. — Nom vulgaire du Pliysalis pelagica. G ARA VA, Azar. mam. — Nom de pays d’une esp. du g. Alouate. CAR RENI, Adans. bot. ph. — Synonyme de Cnicus, Vaill. CARBO. ois. — Nom spécifique du Cor¬ moran dans Linné, et devenu aujourd’hui nom générique. Voyez cormoran. (Lafr.) C ARBOCÉRUVE, Beud. ( de carbo et de cérium), min. — Syn. de Carbonate de Cé¬ rium. V oyez carbonates. (Del.) ‘CARBON ARIA. bot. pu. — Synonyme de Monimia. CARBONATES ( carbo , charbon), min. — Ordre ou grand genre chimique de la mi¬ néralogie , l’un des plus naturels des classi¬ fications modernes. Les substances qui font partie de ce groupe ont pour caractère com¬ mun d’être solubles dans les acides , les unes à froid , les autres à chaud , et de dégager alors avec effervescence un gaz incolore et inodore, qui est de l’acide carbonique. Tous les Carbonates connus jusqu’à présent sont solides, ont une dureté inférieure à 5, et des formes cristallines qui se rapportent seule¬ ment aux trois systèmes rhomboédrique , rhombique et klinorhombique. Comme ce groupe Carbonates est l’une des divisions les plus importantes de la méthode que nous avons adoptée , en même temps que l’une de celles qui s’offrent les premiè¬ res dans l’ordre alphabétique, nous croyons devoir indiquer ici en peu de mots les réglés 15(5 CAR CAR de classification que nous nous proposons de suivre, et qu’on trouvera, du reste, expo¬ sées au mot méthode , avec tout le soin et tous les développements que comporte l’im¬ portance du sujet. Le point de départ de notre classification est le principe de spécification posé par Haüy, et que nous regardons comme incon¬ testablement acquis à la science. Ce prin¬ cipe est que l’identité d’espèce consiste dans l’existence simultanée d’une même compo¬ sition et d’une forme moléculaire identique. Il suit de là que l’espèce minérale a deux types ou deux caractères fondamentaux d’é¬ gale valeur, dont i’un est la forme de la mo¬ lécule, ou, ce qui revient au même, la forme cristalline, et l’autre est la composition chi¬ mique, telle que la donne l’analyse. Cela étant, il est manifeste que les divisions su¬ périeures de la méthode, si elles sont ration¬ nellement établies, peuvent et doivent offrir trois sortes de genres ou de groupes de degrés différents, pour lesquels on descendra pro¬ gressivement de la classe jusqu’à l’espèce : l’un, purement chimique, basé sur une cer¬ taine ressemblance générale de composition, comme celle qu’indiquent les expressions de Carbonates, de Sulfates , de Sulfures, etc.; un autre , purement cristallographique, et à l’exemple du précédent, fondé sur une cer¬ taine ressemblance générale de cristallisa¬ tion, comme celle qui résulte de l’analogie du système cristallin, et que rappellent les dénominations reçues d’espèces Cubiques, Rhomboédriques , Rhombiques , Klinorhom- biques, etc.; un enfin, plus rapproché de l’espèce et beaucoup plus naturel, fondé sur l'analogie des types chimiques et des types cristallins tout à la fois : ce dernier groupe , qu’on pourrait appeler physico-chimique , est le g. minéralogique proprement dit, ré¬ sultant du rapport que Mitscherlich nous a fait connaître sous le nom d’ Isomorphisme. Au-delà, il n’y a plus que des espèces, c’est- à-dire des réunions de corps , offrant une ressemblance ou identité complète des in¬ dividus , relativement au type chimique, à la forme cristalline, et par suite aux prin¬ cipaux caractères physiques , tels que la densité, la dureté, la couleur, etc. Une Méthode rationnelle nous paraît de¬ voir offrir toutes les divisions que nous in¬ diquons ici, et qui sont de nature à pouvoir se coordonner entre elles. Mais comment éta¬ blir leur subordination ? Lequel des deux caractères, le chimique et le cristallographi¬ que, devra le céder à l’autre? Nous expo¬ serons ailleurs les raisons qui, selon nous, doivent faire accorder la prééminence au ca¬ ractère chimique; et, par conséquent , c’est le grand genre chimique que nous subdivi¬ serons en genres cristallographiques, les¬ quels à leur tour se partageront en g. pro¬ prement dits ou groupes d’espèces isomor¬ phes. Mais, afin de distinguer entre eux ces divers genres par des dénominations diffé¬ rentes, nous assignerons aux premiers les noms â’ Ordre et de Tribu , déjà consacrés dans d’autres parties de l’histoire naturelle. Cela posé, l’ordre des Carbonates se parta¬ gera, d’après les systèmes cristallins dont ses espèces ont offert des exemples, en trois tri¬ bus seulement : la tribu des Carbonates Rhomboédriques, celle des Carbonates Rhom- biques, et celle des Carbonates Klinorhombi - ques. xMais la détermination du caractère chi¬ mique pouvant, dans quelques espèces, devan¬ cer celle du caractère cristallographique, il y a lieu d'établir à la fin de chaque ordre un ap¬ pendice particulier, où l’on groupera les espè¬ ces dont la composition générale est connue, mais dont la forme cristalline n’est pas en¬ core suffisamment déterminée ; ou, ce qui est la même chose, de former de ces espèces une sorte de tribu surnuméraire et provisoire , sous le nom de Substances adélomorphes , tribu qui , par sa nature, devra nécessaire¬ ment changer au fur et à mesure des progrès qui s’accompliront dans cette partie de la science. — Arrivons maintenant à la descrip¬ tion de l’ordre des Carbonates, et de ses di¬ verses subdivisions, établies selon les règles précédentes. ORDRE DES CARBONATES. Première tribu. — Rhomboédriques. 1er Genre Cr. — Clivable parallèlement aux faces d’un rhomboèdre de 104° 50' à 107° 40'. 1 re espèce. Calcaire ( ou Carbonate de chaux, Kalkspath). — L’une des substances le plus abondamment répandues dans la na¬ ture; facile à reconnaître par la propriété qu’elle a de faire une vive effervescence dans les acides, de se réduire en chaux vive par la calcination , et de se laisser rayer profon- CAR CAR 157 dément par une pointe de fer. Caract. spécif. : CCa — clivages parallèles aux faces d’un rhomboèdre de 105° 5'. Densité = 2,5 ; dureté =3. Éclat vitreux, transparent, sans couleur; possédant la double réfractionà un haut de¬ gré, et en montrant les effets à travers des faces parallèles. — Son analyse a donné : Acide . 43,71 Base . 56,29 Les formes cristallines du Calcaire sont extrêmement nombreuses. On a observé et calculé les faces d’une douzaine de rhom¬ boèdres différents, d’autant de scalénoèdres, de plusieurs dirhomboèdres , et des deux prismes hexagonaux. Toutes ces formes, par leurs combinaisons, produisent des variétés, dont le nombre s’élève à plusieurs centai¬ nes. Celles qu’on rencontre le plus souvent sont : le rhomboèdre aigu de 78° 51' [Inverse de Haiiy); le rhomboèdre obtus de 134° 57' ( Equiaxe , H.) ; le scalénoèdre de 104° 38’ et 144o 24’ [Métastatique, H.). Plusieurs de ces variétés montrent une grande tendance à produire des groupements réguliers par transposition, hémitropie, etc. Le nombre des variétés de formes acci¬ dentelles et de structure est aussi très con¬ sidérable. Parmi les premières, on distingue le Calcaire en Sialacüies ( voyez ce mot). On y rapporte les Stalagmites, qui sont des mas¬ ses mamelonnées , stratiformes , composées de couches ondulées, et dont la couleur varie entre le blanc jaunâtre, le jaune de cire ou de miel, et le brun rougeâtre. C’est cette va¬ riété qui fournit l’Albâtre calcaire ou Alb⬠tre oriental, qu’il ne faut pas confondre avec celui qu’on prend si souvent pour terme de comparaison , lorsqu’on v eut désigner la blancheur; ce dernier est un Albâtre gyp- seux ( voyez albatre). — Nous citerons en¬ core les Pisolithes , ou Dragées de Tivoli , en globules de la grosseur d’un pois ou d’une amande, composés ordinairement de cou¬ ches concentriques avec un petit grain de matière étrangère pour noyau central ; les Incrustations calcaires, et les Travertins pro¬ duits par les sources incrustantes ( voyez incrustations) ; le Calcaire pseudomorphi- que en coquilles, madrépores, etc. Parmi les variétés de structure ou en mas¬ ses amorphes, on distingue : le C. laminaire limpide, dit Spath d’ Islande , parce que le plus beau qu’on connaisse provient de cette île : c’est celui que recherchent les physiciens pour les expériences relatives à la double réfraction et à la polarisation de la lumière; — le C. fibreux, à fibres droites et soyeuses, variété assez rare, qu’on tra¬ vaille en Angleterre pour en faire des bijoux de forme arrondie ; — le C. lamellaire ou sac- char aide, â cassure brillante, grenue ou fi¬ nement lamellaire : c’est â cette variété que se rapportent le Marbre statuaire des anciens, dit de Paros, et le marbre statuaire des modernes, dit de Carrare. Ce dernier a le grain semblable â celui du sucre; il se tire des carrières de Carrara, sur la côte de Gênes. Il en existe aussi en France dans les Pyrénées. Ces marbres saccharoïdes appar¬ tiennent aux terrains des Schistes cristallins, anciennement nommés terrains primitifs ; — le Calcaire compacte , sublamellaire , à pâle mêlée de fragments d’Encrinites ; — le C. com¬ pacte, à grain fin et à cassure terne, diver¬ sement coloré par des mélanges mécaniques : c’est celui dont on fait l’emploi le plus habi¬ tuel , sous le nom de Marbres ( voyez ce mot). Les marbres veinés et colorés appar¬ tiennent en général à la série des terrains de transition, ou aux plus anciens terrains de sédiment connus ; — le C. compacte lithogra¬ phique, de couleur jaunâtre, à grain serré, et à cassure lisse, susceptible de poli , et pou¬ vant se laisser légèrement imbiber d’eau. On l’emploie dans la lithographie, nouvel art qui consiste à remplacer les planches de cuivre dont se servent les graveurs, par des pierres polies sur lesquelles on dessine avec un crayon gras. Les meilleures pierres litho¬ graphiques sont celles de Pappenheim , en Bavière ; mais on en trouve d’assez bonnes en France, particuliérement à Châteauroux (Indre), à Belley(Ain), etc.; — le C. oolithi- que , en grandes masses composées de glo¬ bules, assez gros communément , et quel¬ quefois très fins , et qu’on a comparés â des œufs de Poissons. Les Calcaires lithogra¬ phiques et oolilhiques sont communs dans les terrains secondaires moyens, surtout dans l’étage des terrains jurassiques ; — ie C. crayeux ou la Craie , quelquefois sa¬ blonneuse et grisâtre, souvent blanche et très friable, laissant des traces de son pas¬ sage sur les corps durs. Triturée et délayée avec de l’eau, elle fournit une pâte dont ou 158 CAR CAR fait le blanc d’Espagne. On l’emploie aussi pour la préparation de la Chaux maigre et de la Chaux hydraulique. Sa position géo¬ logique est bien déterminée : c’est elle qui forme la limite supérieure du sol secondaire; le C. grossier, plus ou moins mélangé de sable ( la Pierre à chaux, et la Pierre à bâtir commune), d’un jaune ou d’un blanc sale, à grain grossier, et non susceptible de poli. Il est très abondant aux environs de Paris, ou il se fait remarquer par la grande quantité de Coquilles marines qu’il renferme, et particulièrement par des espè¬ ces du g. Cèrithe. Il forme la plus grande paitie de 1 étage inférieur des terrains ter¬ tiaires. On l’emploie principalement comme pierre de taille, mais il sert aussi à l’extrac¬ tion de la Chaux, avec la Craie, le Marbre et les autres variétés de Calcaires ( voy . chaux); le C. bitumineux, de couleur noire ou brune, répandant, lorsqu’on le chauffe, une odeur bitumineuse, et perdant, par l’action conti¬ nue du feu , sa couleur et son odeur ; — le C. fétide, exhalant, par la chaleur ou par le frottement, une odeur d’acide sulfurique ; le C. quartzifère, des carrières de Grés de la foiêt de Fontainebleau, et des environs de Nemours. Ce Calcaire a l’apparence d’un Grès, mais il tait une vive effervescence dans l’acide azotique. Il est souvent cristallisé avec beaucoup de netteté sous la forme delà variété en rhomboèdre aigu qu’Haüy a nom¬ mée inverse. La matière calcaire a entraîné mécaniquement et retenu dans sa masse des particules siliceuses, qui n’ont point gêné sa cristallisation ; et, parce que ces cristaux ont extérieurement l’aspect du Grès , on leur donnait autrefois le nom fort impropre de Grès cristallisé de Fontainebleau. On trouve aussi la même variété en concrétions mame¬ lonnées et en masses amorphes. Parmi les variétés de mélange, on distingue : le C. siliceux, a texture compacte et à grain variable, ordinairement fin, plus dur que le Calcaire commun, et laissant un résidu de silice par la dissolution dans l’acide ni¬ trique; comme le précédent , il est commun dans la partie inférieure des terrains pari¬ siens ; — le C. argileux ( Marne calcaire ) , provenant du mélange du Calcaire avec l’Ar¬ gile, et qui se distingue par la propriété qu’il a d’ètre à la fois fusible , effervescent et ductile avec l’eau ( voyez marnes). Nous avons indiqué en peu de mots, dans ce qui précède, la position géologique des principales variétés de Calcaires que nous avons citées. De plus amples détails sur les gisements de celles qui forment des masses considérables à la surface du sol seront don¬ nés aux articles roches et terrains , aux¬ quels nous renvoyons. Nous ajouterons seu¬ lement quelques remarques au sujet des va¬ riétés qui ne se trouvent qu’accidentellement au milieu des grandes masses. Le Calcaire cristallisé se rencontre principalement dans les gîtes métallifères; c’est du Harz dans le nord de l’Allemagne , du Derbyshire et du Cumberland en Angleterre, que proviennent la plus grande partie des beaux groupes qui ornent les collections minéralogiques ; les fissures des diverses roches et les petites ca¬ vités qu’elles offrent çà et là en sont fré¬ quemment tapissées. Les Stalactites garnis¬ sent l’intérieur des cavernes ou grottes des pays calcaires. 2e espèce. Dolomie (Carbonate de Chaux et de Magnésie, Bitterspath , Calcaire lent , Spath perlé). — Ce minéral a de grandes analo¬ gies avec l’espèce précédente ; son caractère distinctif le plus apparent est son éclat légè¬ rement nacré , joint à la lenteur de l’effer¬ vescence qu’il produit avec l’acide azotique. La solution chauffée donne d’abord un pré¬ cipité abondant par l’oxalate d’ammoniaque ; puis, en refroidissant, elle se troue de nou¬ veau, et donne encore un précipité. Caractères spécifiques : CCa + CMg ; — clivable parallèlement aux faces d’un rhom¬ boèdre de 10G° 15'. Densité = 2,8 ; dureté= 3,5. Eclat vitreux tirant sur le nacré. Ana¬ lyse : Acide carbonique . 47 Chaux . 31 Magnésie . 22 Cette substance se trouve assez fréquem¬ ment en cristaux rhomboédriques assez sim¬ ples , quelquefois groupés deux à deux par pénétration , et le plus souvent réunis en druses blancs à l’état de pureté , mais pré¬ sentant fréquemment des teintes jaunes ou vertes , rouges ou brunes, lorsque cette sub¬ stance se mélange avec les Carbonates de Fer et de Manganèse. Elle offre aussi quelques variétésglobulairesou mamelonnées; et, a l’é¬ tat lamellaire, grenu ou compacte, elle con- CAR CAR 159 stitue des couches ou de grandes masses irrégulières [voyez dolomie). A l’état cristal¬ lin, elle se trouve dans les gîtes métallifères, particulièrement au Mexique, dans les Alpes du Piémont, de la Savoie, du Saint- Gothard et du Tyrol. On rapporte à cette espèce, comme varié¬ tés de mélange, la Miémite, d’un jaune ver¬ dâtre, de Miemo en Toscane, la Tharan- dite, de Tharand en Saxe, et la plus grande partie des substances appelées Spaths schis¬ teux, Spaths perlés, Spaths brunissants, dont les cristaux rhomboédriques sont ordinai¬ rement contournés en forme de selle , et qu’Haüy rangeait dans un appendice à la suite de son espèce Chaux carbonatée , en leur donnant les épithètes de magnésifère et de ferro-magnésifère. La Konite de Pietzius et le Gurhofian de Rarsten ne sont que des variétés compactes et presque pures de Dolomie. 3e espèce. Giobertite (Carbonate de Ma¬ gnésie, Magnésite en partie , Talkspath). — Caractères spécifiques : CMg; en poids, Acide carbonique , 51,7; Magnésie, 48,3. Clivable parallèlement aux faces d’un rhom¬ boèdre de 107° 25'. Densité —3 ; dureté = 4,5 ; éclatvitreux. Soluble lentement à froid, et avec une faible effervescence dans l’acide azotique ; solution précipitant par la potasse , même après avoir été traitée par un sulfhy- drate ; ne précipitant pas par l’oxalate d’am¬ moniaque. La Giobertite se trouve disséminée en cristaux dans les roches magnésiennes , et en filons dans les roches serpentineuses , où elle accompagne fréquemment la Magnésite ou l’Hydrosilicate de Magnésie. Ses cristaux, quand ils sont purs, ce qui est rare, ressem- blentbeaucoup à ceux de la Dolomie ; maisils n’offrent point de courbure, comme il arrive souvent à ces derniers , et ne renferment point de Chaux. Le plus ordinairement ils contiennent quelques centièmes d’oxydule de Fer, qui leur donnent une teinte grise ou brunâtre , ce qui constitue la sous-espèce nommée Breunérite , dans laquelle l’angle du rhomboèdre a été trouvé de 107° 22' seu¬ lement. Enfin il s'y ajoute parfois une petite quantité de matière bitumineuse qui les co¬ lore en noir, comme on le voit dans les va¬ riétés du Salzbourg, improprement nommées, par Haüy, Chaux carbonatée ferrifère. Le Salzbourg, le Tyrol et la Styrie sont les pays dans lesquels on la rencontre le plus com¬ munément. A Hrubschitz en Moravie, à Bal- dissero et Caslellamonte dans le Piémont, on observe la Giobertite en masses compactes ou terreuses, au milieu des roches ophioli- thiques. 4e espèce. Plumbo-calcite. Selon Johnston, il existerait un Carbonate de Chaux et de Plomb , composé de 92,2 de Carbonate de Chaux et de 7,8 de Carbonate de Plomb, et isomorphe avec les espèces précédentes. Ce minéral, trouvé à Wanlockhead en Angle¬ terre , dans les haldes d’anciennes mines de Plomb, cristallise en rhomboèdre de 104° 53' ; les cristaux sontdsolés ou réunis en druses, et le plus souvent à faces cour¬ bes; leur densité est de 2,0; leur dureté est un peu inférieure à celle du Calcaire. Ils fondent sur le charbon en émail blanc. 5e espèce. Mésitinite ( Mesitinspath de Breithaupt. Carbonate de Magnésie et de Fer). Cette substance, qui a beaucoup de ressem- blance avec la Sidérose lenticulaire, est à la Giobertite et à la Sidérose ce que la Dolomie est à la Giobertite et au Calcaire, c’est-à-dire une espèce intermédiaire, résultant du mé¬ lange des deux Carbonates en proportions atomiques égales. Elle est clivable parallèle¬ ment aux faces d’un rhomboèdre de 107° 14'. Sa formule de composition estCfeXCMg. Densité=:3,3 ; durelé=4; éclatvitreux ; cou¬ leur jaunâtre. On la trouve à Traverselle en Piémont, avec la Dolomie, le Cuir fossile et le Quartz hyalin. 6e espèce. Ankérite ou RoHwANü(Fer spathique blanc). Substance qu’on a confon¬ due, comme la précédente, avec la Sidérose lamellaire ou le Fer spathique. C’est encore une espèce mixte, composée de Carbonate de Chaux et de Fer, avec un peu de Carbonate de Magnésie et de Manganèse. Elle cristal¬ lise en rhomboèdre de 106° 12'. Densité . 3; dureté— 4. Couleur : le blanc grisâtre ou rou¬ geâtre. On la trouve en masses cristallines au Rathhausberg, près de Gastein, et en plu¬ sieurs points de la Styrie. 7e espèce. Sidérose (Carbonate de fer, Fer spathique et Fer lilhoide), — Cfe; clivable en rhomboèdre de 107°. Densité = 3,9; dureté = 4. Couleur : le gris jaunâtre et le jaune isabelle , passant au brun rougeâtre et au brun noirâtre, les dernières nuances 160 CAR CAR produites par l’altération de la substance, qui tend à se transformer en oxyde ou hy¬ drate de Fer. Cette substance est composée de Fer oxydulé 61,37, et d’acide carbonique 38,63. Calcinée au chalumeau, elle donne une matière noire ou rouge qui fond en glo¬ bule noir, attirable à l’aimant. La solu¬ tion, qui se fait lentement à froid , donne un précipité abondant par le cyanure fer- roso-potassique. Cette substance étant un des principaux minerais de fer , nous réser¬ vons les autres détails de son histoire pour l’article fer, où les différents minerais de ce métal seront décrits comparativement. On peut considérer comme une Sidérose manganésifère Y Oligonspaih de Breithaupt, qui se rencontre à Ehrenfriedersdorf en Saxe. 8eespèce. Diallogite (Carbonate de Man¬ ganèse, Mangan spath). — CMz;rhomboèdrede 106° 51'. — Densité — 3,5 ; dureté — 4,5. Couleur : le rouge de rose , brunissant à l’air. Donnant au chalumeau une fritte verte par la fusion avec la Soude. Composé de 62,25 d’oxydule de manganèse, etde 37,75 d’acide carbonique (voy. manganèse). 9e esp. Smitiisonite (Carbonate de Zinc , Galmey, Zinkspath). — CZn; rhomboèdre de 107° 40'. — Densité =4,5 ; dureté = 5. Couleur : le blanc ou le jaunâtre. Donnant à la calcination une fumée blanche qui se dépose autour de la pièce d’essai. La solu¬ tion dans l’acide azotique, qui se fait avec une vive effervescence, donne , par l’ammo¬ niaque , un précipité qui se redissout par un excès de cet alcali. — La Smithsonite est composée d’oxyde de Zinc 64,55 , et d’acide carbonique 35,45. Voir , pour les autres dé¬ tails de son histoire, l’art, zinc. 2e tribu. — Rhombiques. Genre unique. Cr. — Forme primitive : prisme rhombique droit. ire esp. Aragonite (Carbonate de Chaux prismatique). — CCa. — Ayant la même com¬ position relative, et par conséquent donnant à l’analyse le même résultat que le Calcaire, mais différant de cette dernière espèce par l’ensemble de toutes ses propriétés physi¬ ques. L’Aragonite se clive difficilement pa¬ rallèlement aux pans et à la petite diagonale prisme d’un orthorhombique de 116» 16’. Sa densité est un peu plus considérable que celle du Calcaire ; elle est de 2,95 ; sa dureté est de 3,5, en sorte qu’il raie le Carbonate de Chaux ordinaire, t! a la double réfraction à deux axes. Celte espèce est remarquable par la singu¬ larité de sa cristallisation, et surtout par les longues discussions qu’elle a fait naître en¬ tre les chimistes et les cristallographes. Les divergences d’opinions venaient de ce qu’on ne s’entendait pas sur la valeur des mots de composition chimique , et que les chimistes n’avaient point encore établi, entre la com¬ position relative et la composition absolue, une distinction bien importante, dont la réa¬ lité a été confirmée plus tard par l’admission du principe de l’isomérie. Aujourd’hui la cause de ces divergences a complètement disparu , et tout le monde serait bien près d’être d’accord si un autre malentendu, pro¬ duit par une application peu réfléchie du terme de dimorphe , n’était venu ranimer la controverse et obscurcir pour quelque temps encore une question des plus simples. On verra au mot dimorphisme ce que signifie réellement cette expression, dont on a beau¬ coup abusé. En ce moment nous nous bor¬ nerons à dire que , pour les chimistes qui prétendent attribuer au Dimorphisme la va¬ leur d’un nouveau principe , le Calcaire et l’Aragonite sont l’un et l’autre du Carbonate de Chaux, c’est-à-dire une même espèce qui seulement se montre dimorphe ; tandis que, pour nous comme pour Haüy, le Calcaire est un Carbonate de Chaux et l’Aragonite en est un autre. Ces deux espèces de Carbonates sont des composés isomères, et leur hétéro- morphie est précisément la conséquence des modifications isomériques qui les distin¬ guent. Ces modifications résultent sans aucun doute des circonstances différentes dans les¬ quelles se forment les deux Carbonates. On a reconnu par l’expérience que l’Aragonite se forme seulement par la voie humide. Elle ne peut subsister à une haute température; lorsqu’on la soumet à une chaleur rouge faible, elle se désagrège, tombe en pous¬ sière , et passe à l’état de Calcaire spa- thique. Cette propriété de se déliter au feu et de tomber en poussière est un ca¬ ractère qui peut servir à la distinguer du Calcaire proprement dit. On sait, depuis les travaux de J. Hall, que ce dernier peut CAR 161 se former à une haute température et sous une pression considérable ; mais il se pro¬ duit aussi par la voie humide, à une basse température , et dans des conditions autres que celles qui déterminent la formation de l’Aragonite. Il faut avouer cependant qu’on observe quelquefois dans la nature, comme on peut aussi obtenir dans les opé¬ rations des laboratoires, un mélange des cristaux des deux espèces. Il est rare de rencontrer de l’Aragonite sous la forme de cristaux simples. Ce minéral a une singulière tendance à former des groupes composés de cristaux tellement as¬ sortis, que le tout présente l’aspect d’un prisme qui aurait été produit d’un seul jet. Ces groupes résultent de l’accolement de deux, trois ou un plus grand nombre de prismes rhomboidaux, dont les axes sont parallèles, et qui sont tantôt simples vers les bases et tantôt modifiés de diverses ma¬ nières. On rencontre aussi très communé¬ ment l’Aragonite en masses bacillaires ou fibreuses, dont les éléments sont droits ou rayonnés, et en groupements coralloïdes, dus à une multitude de petites aiguilles cristal¬ lines qui se groupent les unes sur les au¬ tres en se disposant obliquement autour d’un axe commun. Elles forment ainsi des branches cylindriques , qui se contournent et se ramifient entre elles à la manière du Corail. Cette variété était connue des an¬ ciens sous le nom de Flos ferri, parce qu’ils la prenaient pour une sorte de végétation, et qu’elle se trouve habituellement dans les gîtes de minerais de Fer. L’Aragonite se rencontre principalement en cristaux implantés dans les fentes des dépôts serpentineux et basaltiques, et en cristaux disséminés dans les Argiles gyp- seuses des terrains salifères. Les lieux d’où proviennent les plus belles cristallisations sont Bilin en Bohême, Leogang dans le Salzbourg, Bastène près de Dax, en France, etMolina en Aragon. C’est de ce dernier pays qu’a été tiré le nom d’Aragonite. 2e esp. Witerite. (Carbonate de Baryte.)— CBa. Prisme rhombique de 118° 30’. — Cris¬ taux simples, etgroupesde cristauxanalogues à ceux de l’espèce précédente. Densité=4,2; dureté = 3,5. Éclat vitreux et un peu gras, sanscouleur. Soluble lentement avec effer¬ vescence dans l’acide nitrique; la solution T. fil. CAR précipite abondamment par l’acide sulfuri¬ que, quelque étendue qu’elle soit. Cette sub¬ stance, assez rare, se trouve en cristaux im¬ plantés, en masses fibreuses, aciculaires ou compactes, striées et subfibreuses dans les filons, et particulièrement dans les mines de Plomb d’Angleterre. On la cite aussi dans quelques autres contrées. 3e espèce. Strontiamte. (Carbonate de Strontiane.) — CSr. Prisme rhombique de tl7« 16'. — Mêmes habitudes de cristallisa¬ tion que les deux espèces précédentes. Densité — 3,7; dureté — 3,5. Éclat vitreux un peu gras, sans couleur; quelquefois cependant nuancé de jaune ou de verdâtre. Soluble avec effervescence dans l’acide nitrique; solution cessant de précipiter par l’acide sulfurique lorsqu’elle est très étendue. C’est encore une substance de filon qu’on a trouvée particulièrement à Stronthian en Écosse, à Braunsdorf en Saxe, et à Leogang dans le Salzbourg. 4e espèce. Céruse. (Carbonate de Plomb. Bleyspath.) — CPb. Prisme rhombique de 117° 14’. Même tendance aux groupements réguliers que dans l’Aragonite. Densité=6, 7; dureté=3,5. Éclat gras ou adamantin dans les cristaux. Facilement réductible au cha¬ lumeau sur le charbon. — Solution nitri¬ que précipitant, sur un barreau de Zinc, des lamelles métalliques brillantes, t^oyez, pour les autres détails de cette espèce importante, le mot plomb. 5e espèce. Junckérite. (Carbonate de Fer prismatique.) Celte espèce rare, découverte par M. Paillette dans la mine de Poullaouen en Bretagne, et décrite par M. Dufrénoy, se¬ rait, d’après ce minéralogiste, au Carbonate de Fer rhomboédrique ce que l’Aragonite est au Spath calcaire. Composition atomique : CFe — Prisme rhombique de 108° 26’. Cet angle a son correspondant dans les quatre espèces qui précèdent, et les variations qu’il éprouve dans la série sont très légères. Den¬ sité = 3,8 ; dureté = 4. — En très petits cris¬ taux octaédriques , à faces convexes , d’un gris jaunâtre. 3e tribu. — KLINORHOMBIQUES. Nous n’indiquerons point ici les genres qui se confondent avec les espèces, le prin¬ cipe de l’isomorphisme n’ayant pas encore pu leur être appliqué. Une seule de ces es- 11 CAR 162 CAR pèces est anhydre ; toutes les autres sont hy¬ dratées. lrc espèce. Baryto-calcite. (Carbonate de Baryte et de Chaux.)— CBa +CCa. Composé de 65,9 de Carbonate de Baryte, et de 33,6 de Carbonate de Chaux. Cristallisant en prismes obliques à base rhombe, très allon¬ gés, dont les pans font entre eux l’angle de 95°15’, et dont la base est inclinée de i 19° sur l’arête longitudinale obtuse. Densité = 3,6; dureté=4. Éclat vitreux, sans couleur. Cette substance n’a encore été trouvée qu’à Alston- Moor, dans le comté de Durham, en Angle¬ terre. 2e espèce. N atron . (Sous-carbon ate de Sou¬ de hydraté.) — CNa + ïOAq. Cristaux dé¬ rivant d’un prisme klinorhombique de 100° 19’, dont la base est inclinée sur les pans. 3e espèce. Urao (Trôna, Sesqui-carbonate de Soude), dont la formule est : C3Naa -f~ 4Aq. Prisme klinorhombique de 47<> 30’, dont la base est inclinée aux pans de 105° il’. 4e esp. Gay-lussite. (Carbonate de Soude etdeChaux hydratée.) — CNa -f-CCa -1- 6Aq. Prisme klinorhombique de 111° 10’; base inclinée sur les pans de 96<> 30’. V oijez, pour l’histoire chimique et géologique de ces trois espèces de Carbonates, le mot soude. 5e espèce. Azurite (Carbonate bleu de Cuivre, Kupferlasur, W.)— CaCu3Aq' ; en poids: Acide carbonique, 25,69; oxyde de Cuivre, 69,09 ; Eau, 5,22.— Forme fondamen¬ tale: Prisme klinorhombique de 99° 32’; base inclinée sur les pans de 91° 47'. Densité=3,8 ; dureté — 3,5. Couleur : le bleu d’azur pas¬ sant au bleu-indigo. Donnant de l’eau par la calcination, et noircissant. Solution nitri¬ que précipitant du Cuivre sur une lame de Fer.— L’Azurite se présente presque toujours cristallisée, ou en sphéroïdes composés de cristaux groupés. On la trouve aussi à l’état terreux. L’Azurite est sujette à une altéra¬ tion qui la fait passer au vert et la trans¬ forme dans l’espèce suivante. V oyez, pour : plus de détails sur l’histoire minéralogique de ces deux espèces , le mot cuivre. 6e espèce. Malachite. (Carbonate vert de Cuivre.)— CCu^q1 . En poids : Acidecarboni- que, 20,00; oxyde deCuivre, 7 1 ,82; Eau, 8,18. Forme primitive : Prisme klinorhombique de 103° 42';base inclinée sur les pans de 111» 48'. Densité —3,6; dureté = 2,5. Éclat soyeux. Couleur: le vert pré ou vert d’éme¬ raude. — H y a dans la Malachite plus d’eau et moins d’acide carbonique que dans l’Azu- rite. Le passage de F Azurite à la Malachite ne peut donc s’expliquer que par une simple déperdition d’eau ; on s’en rend compte au contraire en admettant la substitution d’un nouvel atome d’Eau à un atome d’Acide carbonique. V oyez cuivre. 4e tribu. — adélomorpiies. Celte division comprend quelques espèces douteuses ou incomplètement connues , dont nous nous bornerons à présenter ici une simple énumération : 1° La Mysorine. Carbonate de Cuivre brun et anhydre, auquel passe la Malachite par la perte de son eau ; 2o La Carbocérine. Carbonate de Cérium et de Lantane, terreux et grisâtre, qui se trouve en couche mince sur la Cérite de Bastnaës ; 3° Un Carbonate d’Yttria, qui accompa¬ gne, dit-on, la Gadolinite de Suède; 4° La Bismuthine, ou Carbonate de Bis¬ muth , signalée récemment par M. Breit- haupt ; 5° Enfin, un Carbonate d’argent, espèce encore problématique , citée comme prove¬ nant de la mine de Wenceslas, près d’Aît- wolfach , dans le pays de Bade. (Delafosse.) CARBONE. Carbonium icarbo, charbon). ciiim. — Parmi les corps élémentaires, le Car¬ bone est sans contredit l’un des plus impor¬ tants. En effet, il est un des principes consti¬ tuants des animaux et des végétaux ; le règne minéral nous le présente sous la forme de Diamant, d’Anlhracite , de Houille, de Li¬ gnite, etc., etc. ; il se trouve dans l’air à l’é¬ tat d’acide carbonique; il forme sous le même état, avec différentes bases, les nom¬ breux Carbonates répandus dans la nature. Seul peut-être de tous les corps simples, le Carbone ne peut être complètement ca¬ ractérisé par ses propriétés physiques ; car si la nature nous l’offre pur dans le Diamant, elle nous le présente aussi à un état de pu¬ reté presque complète dans l’Anthracite, et l’on sait la différence prodigieuse qui existe entre ces deux corps. L’un est le plus dur, le plus incombustible, le plus limpide, le plus brillant, le plus rare de tous les minéraux. L’autre, malgré une CAR identité pour ainsi dire complète de compo¬ sition, est noir, opaque, le plus souvent fria¬ ble, combustible et répandu en couches puissantes dans de nombreuses localités. Comme le Carbone est l’un des principes constituants des substances organiques, c’est de la décomposition, par le feu, de ces sub¬ stances, et surtout de celles du règne végé¬ tal qu’on le retire. Il s’en faut toutefois qu’obtenu de celte manière il soit pur : il est toujours mêlé de différents sels; il contient en outre une certaine quantité d’Hydrogène. Le Carbone, résultant de la combustion des substances organiques, porte plus particuliè¬ rement le nom de Charbon. On peut cependant se procurer du Car¬ bone pur, en brûlant à l’air des matières résineuses ou huileuses , qui , comme on sait, sont très riches en Carbone. La fumée produite par cette combustion imparfaite laisse précipiter une suie noire, très légère, connue sous le nom de noir de fumée. Sou¬ mis à une nouvelle calcination dans des va¬ ses fermés, ce noir de fumée perd les par¬ ticules huileuses qu’il avait entraînées, et peut, dès lors, être considéré comme du Car¬ bone pur. D’après ce qui précède, le Carbone est gé¬ néralement solide, inodore, insipide, infusi¬ ble au feu le plus violent, insoluble dans l’eau; ses autres caractères, comme la cou¬ leur, la densité, la dureté, sont variables. Tel que la nature nous le présente le plus souvent, ou tel qu’on le relire des substan¬ ces organiques, le Carbone est noir, brillant ou opaque, plus ou moins pesant, plus ou moins friable; il possède, du reste, toutes les propriétés chimiques qui caractérisent les corps très combustibles. Il est rangé parmi les Métalloïdes. Mis en contact avec les gaz simples ou composés, le Carbone, à l’état de Charbon , jouit de la propriété de les absorber en plus ou en moins grande quantité. Cette absorp¬ tion, sur laquelle la température, la nature du gaz, celle du corps absorbant, le nombre et le diamètre de ses pores, sa densité, exer¬ cent une grande influence , cette absorption a toujours lieu avec un faible dégagement de chaleur, ainsi que le démontre l’expé¬ rience faite sous la cloche à mercure. Dans le même état, le Carbone possède encore la faculté d’absorber l’odeur, la cou- CAB 163 leur, le goût des diverses substances avec lesquelles on le met en contact. Ces deux propriétés ont été mises à profit dans les arts, dans l’industrie et dans l’éco¬ nomie domestique. Corpora nil agunt , niai soluta. Ce vieil axiome de chimie trouve son application dans l’histoire du Carbone; et, en effet, ce corps, ne pouvant jamais être amené à l’état fluide, ne présente qu’un petit nombre de combinaisons directes, bien qu’on puisse lui supposer des affinités assez énergiques. Ce n’est donc qu’avec l’Oxygène et le Sou¬ fre qu’il se combine directement, et ce n’est que sous l’influence d’affinités complexes qu’il s’unit à l’Azote, au Chlore, à l’Hydro¬ gène et à un petit nombre de métaux. Quant aux nombreux composés organiques que le Carbone forme avec les trois gaz les plus ré¬ pandus à la surface de notre globe (Azote , Hydrogène, Oxygène), nous devons recon¬ naître dans leur formation l’action de forces toutes différentes, de forces vitales dont l’exa¬ men n’entre point dans le cadre de cet arti¬ cle, exclusivement destiné à l’histoire chi¬ mique du Carbone. Le Carbone forme avec l’Oxygène trois composés remarquables •• deux gazeux, Y A- cide carbonique et 1 ’ Oxyde de Carbone-, un solide , Y Acide oxalique. Nous n’avons rien à dire de Y Acide car¬ bonique , dont l’histoire a été retracée par la savante plume de M. Pelouze. V oyez ACIDES. V Oxyde de Carbone, gazeux comme l’a¬ cide carbonique, est composé d’un atome de Carbone et d’un atome d’Oxygène ; il est incolore, inodore, insipide, d’une densité égaie à 0,9670; il n’a point d’action sur la teinture du tournesol. Impropre à la com¬ bustion et à la respiration, il éteint une bou¬ gie enflammée et asphyxie les animaux qui le respirent. Indécomposable par la chaleur seule, il est éminemment combustible, et passe à l’état d’acide carbonique en absor¬ bant, sans changer de volume, une quantité d’Oxygène égale à celle qu’il renferme déjà. Bien que doué d’une grande puissance désoxydante, il peut cependant, dans quel¬ ques cas, céder une portion de son Carbone à certains métaux , et passer ainsi à i’état d’acide carbonique. Le gaz oxyde de Carbone s’obtient par plusieurs procédés, mais tous 164 CAR CAR fondés sur ces deux principes, soit d’enlever à l’Acide carbonique une portion de son Oxygène, soit de lui fournir une plus grande proportion de Carbone. V Acide oxalique, qui se rencontre tout formé dans le règne organique, et qu’on ob¬ tient par la modification chimique de divers composés ayant la même origine, diffère de la plupart des composés animaux et végé¬ taux en ce qu’il ne renferme point d’FIydro- gène ; il est formé d’un atome d’Oxygène et d’un atome d’Acide carbonique. Voyez ACIDES. Le Carbone, avons-nous dit, se combine directement avec le Soufre. En faisant pas¬ ser ce dernier corps en vapeur sur du Char¬ bon bien calciné, on obtient un composé li¬ quide, de consistance huileuse, insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool, très vola¬ til, très inflammable , d’une odeur fétide, d’une saveur âcre et brûlante. Ce corps porte indifféremment le nom de Carbure de Soufre ou de Sulfure de Carbone. Découvert par Lampadius à la fin du siècle dernier, étudié depuis par Yauquelin , Thénard et d’autres chimistes, il est resté sans usage. Le Carbone forme avec l’Azote un com¬ posé remarquable qui joue le rôle de corps simple : c’est le Cyanogène ( voyez ce mot). Indépendamment du Cyanogène, il existe une autre combinaison solide d’Azole et de Carbone à laquelle M. Liebig a donné le nom de Mellon. Aux articles chlore et hydrogène, nous parlerons des combinaisons du Carbone avec ces deux corps. Les dernières, très nombreu¬ ses, différant entre elles soit chimiquement, soit par de simples modifications isoméri- ques, présentent une véritable importance, et sous le rapport industriel, puisque le gaz de l’éclairage et ses résidus sont des compo¬ sés de ce genre, et sous le point de vue scientifique, puisque des combinaisons d’Hy- drogène et de Carbone forment la base de la plupart des composés organiques. Quant aux combinaisons du Carbone avec les métaux, celles qui s’opèrent avec le Fer offrent seules de l’intérêt. La Mine de plomb (Plombagine, Graphite ), avec laquelle se fabriquent les crayons , regardée long-temps comme un Carbure de Fer, n’est qu’un simple mélange d’une grande quantité de Carbone avec une petite quantité de Fer. La Fonte et l’Acier sont de véritables Carbures de Fer conte¬ nant , l’une de 2 à 4 centièmes de Carbone, l’autre de 6 à iO millièmes. Le Carbone , en minéralogie, forme un genre renfermant plusieurs espèces, telles que le Diamant, le Graphite, l’Anthracite, la Houille, la Lignite, etc., etc. (A. D.) CARBOMDES. min. — Famille minérale comprenant les corps formés de Carbone pur ou uni à d’autres substances. Elle se compose des g. Carbone et Carbonates. CARBONIQUE (acide), chim. — Voyez ACIDES. CARBURE DE FER. min. — Synonyme de Graphite. CAR CADET et CARCAÏLLOT. ois. — Nom vulgaire de la Caille. CARCAJOU, mam. — Synonyme de Blai¬ reau du Labrador. *CARCÉLIE. Carcelia ( nom d’homme ). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy ( Essai sur les Myodaires ) , et dédié par lui à l’entomologiste Carcel, mort victime de son zèle pour la science , dans les environs de Smyrne. Ce g. fait partie de la famille des Calyptérées, division des Zoobies, tribu des Entomobies. Les es¬ pèces assez nombreuses qu’il renferme se rencontrent ordinairement dans les terrains desséchés , et font entendre en volant un fort bourdonnement. Les larves observées vi¬ vent dans des Chenilles de Lépidoptères noc¬ turnes. Des 21 espèces décrites et nommées par l’auteur, 20 sont de France, et une, à ce qu’il présume, est de Saint-Domingue; nous citerons parmi les premières la C. amœna , sortie de la chrysalide du Liparis chrysor- rhcea. (D.) CARCÉRUL AIRES. Carcerularis ( carcer , prison), bot. — M. de Mirbel appelle ainsi les fruits secs indéhiscents renfermant un petit nombre de semences libres. Il les di¬ vise en trois groupes : la Cypsèle , le Cé- rion et la Carcérule. Cette dénomination correspond aux fruits pseudospermes de De Candolle. CARCERULE. Carcerula ( carcer , prison). bot. — Nom donné par M. de Mirbel à des fruits secs indéhiscents qui ne sont ni des Gérions ni des Cypsèles. Cette dénomination répond à YUtricule et à la Sarnare de Gært- ner, au Scléranthe de Mœnch et au Cys- tidium de Link ; tels sont les fruits des Ama- CAR CAR IG5 ranthes , des Urlicées , de la Belle-de-nuit , du Frêne, de l’Orme, etc. C ARC H A RHIN, Blainv. poiss. — Syno¬ nyme de Bequin. CARCII ARIAS (xap^aptaç, requin), poiss. — Nom latin du Piequin. #CARCHARIODONTES ( xao^apt ocç, re- quin ; oh. — Voy. FILAO et CASUARI1NÉES. CASLARÏNÉES. Casuarineœ. bot. pii. — Le genre Casuarina, autrefois réuni aux Co¬ nifères , en a été depuis avec raison détaché pour former une petite famille distincte , plutôt voisine des Myricées. Les caractères de cette famille, qui jusqu’ici n’a pas d’au¬ tre genre , doivent être par conséquent les mêmes que les siens, et sont les suivants : Fleurs monoïques ou dioiques ; les mâles ont des épis rangés par verticil les qu’entou¬ rent autant de gaines courtes, terminées par des dents et striées. Chacune consiste en une seule étamine, dont le filet, accompagné en dehors «à sa base d'une petite bractée per¬ sistante, l’est de plus de deux bractéoles pla¬ cées, l’une à droite , l’autre à gauche , et de deux folioles encore plus petites , l’une en dedans, l’autre en dehors. L’anthère bilocu- laire en s’allongeant détache, enlève et garde sur son sommet, en manière de coiffe, ces deux folioles soudées ensemble par leur par¬ tie supérieure. Les fleurs femelles forment par leur réunion une sorte de petit cône ; ce sont autant d’ovaires à l’aisselle d’une brac¬ tée , avec deux bractéoles latérales sans ca¬ lice. Ces ovaires sessiles, comprimés, termi¬ nés par un style court et deux stigmates fili¬ formes , contiennent chacun un seul ovule dressé , orthotrope , et deviennent autant de petites samares , d’abord renfermées entre les bractéoles, découvertes plus tard, et très remarquables par la structure de la petite aile qui les surmonte, et dont l’épaisseur est toute composée d’un amas de fils spiraux. L’embryon , entouré immédiatement d’un test adhérent à l’endocarpe, a sa radicule tournée en haut en sens inverse de son point d’attache qui est en bas. Les Casuarina sont des arbres ou des arbrisseaux fréquents sur¬ tout dans la Nouvelle-Hollande , se rencon¬ trant aussi dans l’tnde, dans ses îles et dans celles de l’Océanie, surtout près des tropiques ou entre eux. Ils sont remarquables par l’ab- ! sence de feuilles, remplacées par des gaines entourant la tige striée aux nœuds et émettant des rameaux verticillés , ce qui leur donne une certaine ressemblance avec les Prèles , bien différentes néanmoins et par leur fructi¬ fication et par l’origine de leurs rameaux en dehors et non en dedans des gaines. (An. J.) 'CA Sl'A R LAITES, bot. foss. — Scldot- heim avait désigné sous ce nom, dans sa Flora cler V orwell , les plantes fossiles à feuilles verticillées qu’on avait pendant long¬ temps comparées à des Galium et à des Bip- paris , et qui depuis ont formé les genres Asterophylliies et Annularia; il est évident que çes fossiles n’ont pas plus d’analogie avec les Casuarina qu’avec les deux genres aux¬ quels on les avait précédemment compa¬ rés. Le Casuarinites equiseliformis peut être considéré comme le type du genre Astero- phyllites , et le Casuarinites stellatus, comme celui des Annularia. t'oyez ces mots. Tout récemment , M. Gœppert, dans un Mémoire sur l’anatomie des tiges de Ca¬ suarina , a signalé un morceau de bois fos¬ sile qui, d’après lui, offre beaucoup d’ana¬ logie avec le bois de Casuarina , et qui pour¬ rait recevoir le nom de Casuarinites. Mais l’échantillon ne paraît pas assez bien conser¬ vé, et l’auteur n’est pas entré à cet égard dans des détails suffisants pour qu’on puisse apprécier l’exactitude de ce rapprochement. (Ad. R.) CASLARÏLS. ois. — Nom latin du genre Casoar. CATA. ois. — Nom vuîg. d’une esp. du g. Ganga. G A T ARROSA (xa-ra Spaxjiç, action de man¬ ger avidement), bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Graminées, tribu des Festucacées- Bromées, formé par Paiisot de Beauvois ( Agrost . 97, t. 19, f. 8), et renfermant 7 ou 8 espèces environ , dont quelques unes sont cultivées dans les jardins.de botanique ou de quelques amateurs. Ce sont des her¬ bes annuelles ou vivaces , répandues dans les parties extratropicales du globe ; au Cau¬ case, au Chili, en Europe. La plus com¬ mune d’entre elles, celle qui a servi de type à 1 auteur, le C. aquatica ( Aira aqualica Linn. ) est répandue à la fois en Europe , en Asie , en Amérique. C’est une graminée croissant dans les endroits inondés , ram¬ pante, à rameaux dressés, simples ; à feuilles planes ; à fleurs articulées , décidues, dispo¬ sées en épillets pédicel lés sur une panicule confusément rameuse et verticillée. (G. L.) *C AT A C ANTTl LS. iws.-Genre de la tribu des Scutellériens , groupe des Pentatomites , établi par M. Spinola ( Essai (l'une classifie, des Hémipi. hèléropi .) sur quelques espèces très voisines des vraies Pentatomes. (Bl.) 224 CAT CAT *CATACHÆNUS (xara^atvw, je bâille'), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides-Gonatocères , légion des Brachyrhynques , division des Brachydéri- des, établi par M. Schœnhcrr ( t. 6, p. 305) pour y placer une seule espèce originaire de Manille, et nommée par lui C. cinctellus. Ce g. placé à côté de celui d’ Emjnaihus s’en dis¬ tingue principalement par l’ampleur et l’é¬ cartement de ses mandibules. (D.) CATACLÉSÏE. bot. pu. — Voyez cato- CLESIE. CATACLYSME, geol.-— Voyez déluge. *CATADRÔMUS (xara, sur ; , en bas; Otnw , je regarde), mam. — Sous-genre de Ru¬ minants à cornes ou Cérophores, que M. H. Smith a proposé dans la traduction anglaise du Règne animal de G. Cuvier. Il y rapporte les Antilope Brookesii , gnu et taurina. Noy. ANTILOPE. (P. G.) 'CATOCALA ( xarw , au-dessous ; xaitoç, beau), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, établi par Schrank aux dépens du grand g. Nociua de Linné, et adopté par tous les auteurs qui ont écrit de¬ puis sur les Lépidoptères. Ses caractères sont : Antennes grêles et filiformes dans les deux sexes. Dernier article des palpes nu et cylindrique. Trompe longue et robuste. Cor¬ selet lisse, squameux, avec le collier et les ptérygodes bien marqués. Abdomen en cône allongé dans les deux sexes, crêté et terminé par un pinceau de poils dans les mâles. Ailes grandes relativement au corps , et formant un toit presque plat dans le repos. — Les Chenilles sont allongées, plates en dessous et atténuées aux deux extrémités. Elles ont la première paire de pattes membraneuses plus courtes que les autres, et celles du der¬ nier anneau plus longues ; elles sont ciliées sur les côtés, et l’avant-dernier segment est surmonté de deux petits tubercules. Elles se tiennent appliquées pendant le jour contre le tronc ou les grosses branches des arbres sur lesquels elles vivent, et où il est très difficile de les apercevoir à cause de leur cou¬ leur qui se confond avec celle des écorces. Leur chrysalide, enveloppée d’un léger tissu, secrète une matière pulvérulente d’un blanc bleuâtre. Ce genre est un des plus naturels qu’on ait établis dans la grande tribu des Noctué- CAT 235 lites de Latreille. Les espèces qu’il ren¬ ferme sont toutes remarquables par l’am¬ pleur de leurs ailes , dont les inférieures seules sont ornées de couleurs éclatantes , tandis que les supérieures , qui les recou¬ vrent pendant le repos , sont au contraire de couleurs sombres; de là le nom de Cuiocalu que leur a donné Schrank, et qui veut dire belles en dessous. Quant au nom vulgaire de Lichenées ou Likenées qu’elles portent dans les anciens auteurs, il leur a été donné parce que les premiers observateurs ont sup¬ posé que leurs Chenilles se nourrissaient du Lichen qui croît sur le tronc des arbres ; mais c’est à tort , car elles ne mangent que des feuilles; et si pendant le jour elles se tiennent de préférence parmi les Lichens, c'est pour se soustraire à la vue de leurs en¬ nemis , leurs couleurs variées de gris et de brun se confondant avec celle de ces crypto¬ games lorsqu’ils sont desséchés. On connaît maintenant en Europe 22 es¬ pèces de Caiocala qui se partagent en 3 grou¬ pes , d’après la couleur du fond de leurs ailes inférieures, savoir : celles à fond bleu, celles à fond rouge , et celles à fond jaune- orangé ; ces trois couleurs sont rehaussées chez toutes par une large bordure et des bandes noires. Nous en citerons une de cha¬ que groupe : 1° la Caiocala fraxini ( Noct . id. Linn., Fab., etc.), la Lichenée bleue de Geof¬ froy ; 2° la Caioc. nupta ( Noct. id. Linn. , Fabr.), la Lichenée du saule de Geoffroy, moins grande que la précédente ; 3° la Caioc. conversa ( Aroct . id. Esper.), la Converse En- gram., plus petite que la nupta. — Les deux premières se trouvent communément aux environs de Paris ; la troisième habile parti¬ culièrement le midi de la France. (D.) *CATOCALIDES. Catocalides. ins.. — Tribu établie parM. Boisduval ( Gen . et ind. meih. , p. 166), dans la famille des Lépidop¬ tères nocturnes, et qui a pour type le g. Ca¬ iocala. Elle se compose en outre des g. Cate- phia, Ophiusa , Microphisa et Cerocala. (D.) *CATOCALITES. Catocalites. ins. — M. Blanchard ( Buffon-Duménil , lus., t. III, p. 518) désigne ainsi un groupe de Lépidop¬ tères nocturnes, dans la famille des Noctué- liens, et qu’il compose des g. Catepliia , Ca¬ iocala , Ophiusa , Ophideres et Phyllodes. Ces deux derniers ne renferment que des espèces exotiques. (I).) 236 CAT CAT *CATOCHA (xocr o^v), inspiration), ins.— Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Tipulaires , tribu des Gallicoles, établi par M. Halyday, et adopté par M. Mac- quart. Ce g. est fondé sur une seule espèce- remarquable par la dilatation des tarses : aussi l’auteur l'a-t-il appelée C. lalipes. Elle est d'un noir luisant, avec les pieds d’un jaune obscur , les tarses bruns et les ailes grisâtres. (D.) *C ATOCHRY SOPS ( xofr» , au-dessous ; xpvaroç, or; ’ty, œil), ins. — Genre de Lépidop¬ tères, de la famille des Diurnes, tribu des Ly- cénides, établi par M. Boisduval {Voyage de C Astrolabe, Ent., lre part., pag. 87) aux dépens du g. Lyccena de Fabricius, pour y placer trois espèces , dont une inédite qu’il nomme C. cyla, et qui provient de la Nou¬ velle-Irlande. Les deux autres sont des îles de l’Australie ou de la Nouvelle-Hollande , et ont été décrites par Fabricius, la première sous le nom de Lie. strabo , et la seconde sous celui de Tàc. ceniaurus. (D.) CATOCLÉSIE. Caloclesium ( x«t co , en dessous; xk'-TTTM , je cache), bot. — Ce nom , créé par M. Desvaux, répond à celui de Carcérale de M. de Mirbel. CÂTODOiM (xaTtt), en bas; 13 ovç, dent). mam. — Linné, dans les premières éditions de son Systema naturœ, nommait ainsi le g. de Cétacés qui a pour espèce type le Cacha¬ lot. Voyez CACHALOT. (P. G. ) *CAT0GLOCHIS (xarw , en bas ; y)û)^tç , pointe ). paléont. — Mot proposé par l’abbé Croizetpour désigner un sous-genre de Cerfs fossiles d'Auvergne (et non d’Amérique, comme on l'a imprimé par erreur au mot Anoglochis ), dont le premier andouiller est rapproché de la couronne. (L...d.) * C ATO LETIIIiL1 S ( xocTto)E0poç , perni¬ cieux). ins. — Genre de Coléoptères télra- mères, famille des Curculionides-Gonatocè- res , division des Cossonides , établi par M. Schœnherr ( t. IV, pars secundo, p. 1077 ). Ce g. est voisin des Rhyncolus, dont il se dis¬ tingue par un rostre arqué plus mince et plus long; par un corselet moins allongé, et par des élytres moins convexes. L’auteur y rapporte deux espèces , l'une du Brésil , et l’autre du Mexique. Il nomme celle-ci C. ru- fus , et la première C. longulus , d’après M. Chevrolat , qui la lui a communiquée. (D.) CATOLGB5JS. bot. ph. — Orthographe vicieuse employée à l’article Arabide pour Catalobus. V oyez ce mot. *C ATOMÉTOPE S {y.dzco, en bas ; p^oV», espace), crust. — M. Milne-Edwards a éta¬ bli sous ce nom une famille de la section des Décapodes brachyures , à corps déprimé, épais , assez régulièrement rhomboidal ou ovalaire ; à yeux portés sur des pédoncules longs et grêles, et présentant, dans les appa¬ reils respiratoire et copulateur, des particu¬ larités de structure qui les distinguent assez des Oxyrhynques et des Cyclométopes. Ce groupe , qui renferme plusieurs types d'or¬ ganisation, est divisé en six tribus telles que les Thelphusiens, les Gécarciniens , les Pin- nothériens, les Ocypodiens, les Gonoplaciens et les Grapsoidiens. Il en sera plus longue¬ ment question à l’article crustacés. Voy. ce mot. (c. d’O.) *CATOMISMUS. ins. — Genre de Coléop¬ tères tétramères , famille des Curcuîionites , division des Erirhinides , communiqué par moi à M. le comte Dejean, qui l’a mentionné dans son Catalogue. Il y rapporte une espèce du cap de Bonne-Espérance qu’il nomme 6. mœrens. Ce g. n’a pas été décrit parmi ceux publiés par M. Schœnherr, bien qu’il se trouve indiqué comme de cet auteur, dans le Catalogue des Insectes recueillis dans l’Afrique australe par M. Drège. L’insecte que j’ai reçu sous le nom de C. Dregei Schn. me parait devoir rentrer dans cette division ; mais je ne saurais assigner précisément la place qu’il doit y occuper. Sa trompe est égale, très sillonnée; les pattes sont fortes, nautiques, les postérieures plus longues; les tibias sont terminés par un ongle crochu. Il ressemble assez à un Cleogonus, et s'en dis¬ tingue cependant par son corselet, qui est droit sur le côté. ' (C.) CATONIA (Caton, célèbre Bomain). bot. ru. — Quatre genres ont été, à diverses re¬ prises , proposés sous ce nom , et aucun n’a été assez complètement décrit, ou les ca¬ ractères qui leur étaient assignés n’étaient pas assez distincts pour déterminer l’adop¬ tion de l’un d’eux. Ainsi le Cuionia de Medi- kus est synonyme de Crépis ; celui de Vahl, d ’Ericybe. Dans sa Flora fluminensis (IV, t. 8) , le père Vellozo fit un genre Cale' nia, sur une plante de l’Octandrie monogy- nie , et que l’extrême médiocrité du dessin CAT CAT 237 empêche île reconnaître: enfin, sous ce même nom, P Brown en proposa un, cité également par Jussieu, plus tard par MM. Poiret et Jaunie Saint-Hilaire, et qu’on ne saurait également rapporter à aucune famille. (G.L.) CATOPES ( xoctg)7toç , qui a les yeux en dessous), poiss. — M. Duméril (, Zool . anal.) propose de donner ce nom aux nageoires ventrales des Poissons qui correspondent aux membres postérieurs des autres Vertébrés. Il les avait d’abord appelés Calopodes. *CATOPHRACTES ( xàrw , en dessous ; «PpaxT'/iç , clôture), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées , formé par Don ( Proceed . Linn. Soc., 1839, 4), pour une plante encore peu connue, découverte dans le pays des Namaquois. C’est un arbrisseau dressé , épineux , à feuilles fasciculées, sim¬ ples , dentées en scie; à fleurs blanches, belles , latérales et subsessiles. (C. L.) C:\T0PI1THALIVIITE. min. — Synonyme de Silex chatoyant. CATOPODES. poiss. — K oyez ca- topes. CATOPS (xxtm, deSSOUS ; of, œil). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Nécrophages, créé par Fabricius. Knoch et Illiger ont donné aux Insectes qui rentrent dans ce g. le nom de Piomaphayus , et Latreil le celui de Cho¬ iera ; mais le nom de Catops a prévalu comme plus ancien. Les Cuiops ruf encens , morio, agi- lis et trunealus Fabr., se trouvent aux en¬ virons de Paris. M. W. Spence a donné ( Tr. de la Soc. Linn. de Londres) une monogra¬ phie des espèces d’Angleterre sous le nom de Cliolevu. Le nombre des espèces d’Europe peut s’élever à une trentaine. On en connaît 2 ou 3 des États-Unis. Ces Insectes sont très vifs, nocturnes, et se brisent facilement; on les trouve sous les bûches humides, sous les pierres et sous les feuilles mortes dans les bois. (C.) *CATOPTES (x«to7ttvjç, qui fait sentinelle). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa¬ mille des Curculionides-Gonatocères, légion des Brachyrhynques , établi par M. Schœn- herr (tom. VI, pars secunda, p. 243), sur une seule espèce originaire de la Nouvelle-Zé¬ lande et décrite par lui sous le nom d’Obli- que-sifjnalus. (D.) *C ATOPTROPIIORE Cuopirophorus (xâ- T07» Tpo v , miroir; «p/pa>, je porte), ois. — Genre établi par M. Ch. Bonaparte ( Syn., p. 323 ) pour le Chevalier semi-palmé , Totanus semi-palrnatus , et qu’il fonde sur le dévelop¬ pement des palmures de ses doigts. Coyez CHEVALIER. (G.) *CATOPYGE. Calopygus (xotra, en bas; ■noyn , fesse), éciiin. — Genre d’Échini- des formé par M. Agassiz aux dépens du genre Nucléolite, et comprenant des espè¬ ces fossiles qui ont le disque ovale, les am- bulacres convergeant uniformément vers le sommet, l’anus à la face postérieure. Ces espèces, au nombre de huit, sont les Nu- cleoliles columbaria et ovaluin de Lamarck , N. castanea et N. depressa de Brongniart , TU. pyriformis et JV.subcarinaia de Goldfuss, et le Calopygus obovutus décrit par M. Agas¬ siz. (Duj.) *CATOSCOPIUM (xoctco, en bas; «reo**», je regarde), bot. cr. — (Mousses.) Genre de Mousses acrocarpes, haplopérislomées , éta¬ bli par Bridel ( Bryol . univ. I. p. 3(18), au dé¬ pens des Weissia d’Hedwig. Le W. nigrila , qui en forme le type, est la seule espèce con¬ nue, à moins qu’à l’exemple de MM. Bruch et Schimper, on n’y réunisse le W. Martiana Hop. et Hornsch. Ces Mousses présentent pour caractères : Péristome simple , com¬ posé de 16 dents aiguës, infléchies, solides ; coiffe très étroite , longuement conique , se rompant au sommet, et glissant le long du pédoncule ; capsule inégale , munie d’une apophyse manifeste et d’un anneau. Fleurs dioiques terminales: les mâles en tète, com¬ posées d’environ 16 anthéridies, et de para- physes ; les femelles, d’un très petit nombre de pistils sans paraphyses. Ces Mousses ha¬ bitent dans les lieux tourbeux et élevés de l’Europe, où elles forment des gazons touf¬ fus. (C. M.) CATOSTOME. Caioslornus ( xaro) , en bas; drop. a, bouche), poiss. — Genre de Pois¬ sons de l’Amérique septentrionale, de la fa¬ mille desCyprinoides, caractérisé par l’épais¬ seur des lèvres verruqueuses qui entourent une bouche ouverte en dessous et propre à sucer. Il n’y a pas de cirrhes ou de tentacules autour de ces lèvres comme en ont les La- bèons, Cyprinoïdes de l’Asie ou de l’Afrique, et remarquables , comme les Calostomes , par l’épaisseur de leurs lèvres. La dorsale et les autres nageoires sont celles des Ables. On connaît maintenant une douzaine d’espèces 238 CAT CAU de ce genre décrites par M. Lesueur. Une d’el- ies, le Catostome a grandes écailles, pré¬ sente une particularité anatomique fort re¬ marquable, et qui consiste en ce que la vessie aérienne est divisée en trois parties dont la dernière communique avec l’œsophage par un canal semblable à celui qui, dans la Carpe, lie la seconde vessie à la partie an¬ térieure du tube digestif. (Val.) C ATOX ANTÏI A ( xaTct) , en bas; ÇavQoç , jaune), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Sternoxes, tribu des Bu- prestides, établi par M. Dejean pour y placer deux espèces que MM. Gory et de Castelnau, dans leur Iconographie de cette tribu, rappor¬ tent au g. Chrysochroa. Ces deux espèces sont : lo le Bup. bicolor Fabr. , le géant des Buprestes, et l’un des plus brillants ; 2° le C. Boisduvalii , qui peut rivaliser pour l’éclat des couleurs avec le premier, nommé à cause de cela C. opulenta par M. Gory. Voyez chryso¬ chroa. (d.) C .ITHACA, ois. — C’est le nom d'une es¬ pèce du genre Parrakoua ou Parraqua. Voy. ce mot. (Lafr.) GATT A, Lam. mam. — Nom spécifique du Maki mococo. CATTLMYA (W. Caltley , amateur de plantes), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidacées, tribu des Épidendrées , formé par Lindley ( Collect. , t. 33, 37 ), et renfer¬ mant aujourd’hui près d’une trentaine d’es¬ pèces , dont plus de la moitié sont cultivées à î’envi dans nos jardins. La plupart sont remarquables par la beauté de leurs fleurs, dont quelques unes sous ce rapport excitent même l’admiration ; car non seulement la nature leur a donné une ampleur considé¬ rable (celles de certaines espèces ont jusqu’à 16 et 17 centimètres de diamètre), un bril¬ lant coloris , mais encore une odeur extrê¬ mement suave. Ce sont des plantes épi phy - tes, pseudobulbifères, appartenant toutes à l’Amérique tropicale, à feuilles solitaires ou géminées, coriaces; à fleurs terminales, sor¬ tant souvent d’une grande spathe. Les prin¬ cipaux caractères de ce beau genre sont : Divisions périgoniaies externes membrana- cées ou charnues, étalées, égales ; les internes ordinairement plus grandes. Labelle entier ou trilobé, enveloppant le gynostème et s’at¬ tachant avec lui ; celui-ci claviforme , al¬ longé, semi-cylindrique, échancré. Anthère charnue, quadriloculaire, dont les bords des cloisons membranacées. Pollinies 4; autant de caudicules repliees. (C. L.) *CATUBÉE. Caïubea , Mart. bot. ph. — Syn. de Couioubea, Aubl. CATURUS, Linn. bot. pu. — Syn. d 'Aca- lypha, Linn. *CATUS. mam. — Nom spécifique du Chat ; Brisson en avait fait un nom générique. *CAUCAL1DÉES. Caucalidece. bot. pii. — Syn. de Caucaiinées. Voy. ce mot. *C AUC A LIMÉES. Caucalineœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Ombellifères. Voy. ce mot. (Ad. J.) CAUCALIS ( xavxaAfç, sorte de plante in¬ déterminée). bot. ph. — (Genre de la famille des Ombellifères , type de la tribu des Cau- calinées, formé par Linné, et comprenant aujourd’hui environ une douzaine d’espèces. Ce sont des plantes herbacées, annuelles ou à peine bisannuelles , indigènes des parties médiane et australe de l’Europe, à feuilles multifides, dont les folioles lancéolées, éta¬ lées , à fleurs blanches : celles du disque mâles et stériles. On en cultive plusieurs espèces dans les jardins , et deux ou trois croissent aux environs de Paris. (C. L.) CAUCANTIIUS ( cauca , nom arabe ; av- 6oç , fleur), bot. ph. — Un arbuste que les Arabes appellent Cauca , a fourni à Forskai ce genre que ses caractères encore fort imparfaitement connus semblent rap¬ procher des Malpighiacées. Ce sont : Un ca¬ lice petit, campanulé, 5-parti , dépourvu de glandes. Des pétales beaucoup plus longs, constamment onguiculés, ovales, concaves, ouverts. 10 étamines à filets filiformes, droits, à anthèresdidymes. 3 styles subulés; des stig¬ mates tronqués. Un ovaire velu, plus long que le calice. L’auteur n’a pas vu le fruit, et ajoute, par oui-dire seulement, que c’est une baie de la grosseur d’un œuf de pigeon. Les rameaux sontcouverts d’un duvet farineux et cendré. Les feuilles sont rapprochées, oppo¬ sées , glabres, pétiolées ; les fleurs blanches , disposées en corymbes terminaux. (Ad. J.) CAUDAL. Caudalis (cauda, queue), zool. — On désigne par cette épithète tout ce qui a rapport à la queue. Ainsi l’on appelle appendice caudal un prolongement aminci qui termine le corps ; nageoire caudale , celle qui termine la queue de presque tous les Poissons et des Cétacés. CAU CA U ’CALDALISONE. Caudalisona . rept. — Genre établi par Fitzinger aux dépens des Crotales de Linné, et dont le type est le C. rniliuris. ‘CALDES.polyp. — Nom donné par La- treille à une famille de l’ordre des Polypes trichostomes comprenant ceux dont le corps est terminé en pointe ou en queue. CAUDEX ( raudex , tige), bot. — Ce nom, employé par les botanistes anciens comme synonyme de tige ( caudex ascendant) , l’a encore été par Linné pour désigner le rhi¬ zome des Iridées et des Fougères , ou cau¬ dex descendant. Willdenow l’appliquait au tronc des Palmiers et des Fougères arbores¬ centes ; Bernhardi , au collet des végétaux, et Link, à la base persistante de certaines tiges annuelles; telles sont les Gentianes et les Saxifrages. (C. d’O.) CAI DICLL E. Caudicula (diminutif de caudex, tige), bot. — Nom donné par M. Ri- chard au pédicel le qui porte les masses pol- liniques des Orchidées. CA LDI AI AXES. Caudimanus ( cauda , queue ; manus , main ). mam. — Dénomina¬ tion sous laquelle on a compris les Singes du nouveau continent dont la queue est prenante. *C A LDI VERSERA [cauda, queue ; ver- bera, fouets), rept. — C’est , dans Gesner et quelques autres naturalistes , le nom des Fouette-queue , genre de Sauriens de la famille des Iguanes, appelé Uromastix par Merrem. (P. G.) CALDIVOLVULUS. mam. — Synonyme de Cercoleptes ou Polos. 'CA LDL LE. Caudula ( caudula , petite queue), ins. — Kirby appelle ainsi les ap¬ pendices sétacés qui terminent le corps des Thysanoures de la famille des Lépismènes. CALEE R PE. Caulerpa ( xavXo$ , tige ; tp'izoi , je rampe), bot. cr. — (Phycées. ) Ce beau genre d'Algues, créé par Lamouroux (Desv., Joum. bot. , II , p. 143) , appartient à la famille des Zoospermées. Ses caractères sont : Souche rampante ou rhizome cylin¬ drique, fixée dans le sable du rivage par des espèces de rameaux radiciformes , et pous¬ sant de son côté supérieur des frondes mem¬ braneuses, foliacées, vertes, souvent comme vernissées, planes et entières ou pennées, à ramules imbriqués de tous côtés ou disposés sur deux rangs opposés. Nous en avons fait 239 connaître l’organisation intérieure dans un Mémoire présenté à l’Académie des sciences (séance du 18 septembre 1837 ), et sur le¬ quel il a été fait, par M. Ad. Brongniart, un rapport auquel nous ne pouvons que renvoyer. (Yoy. Comptes-rendus hebdorn. de l’Institut, 26 février 1838.) M. Decaisne a constaté l’accroissement par zones concen¬ triques des tiges et des frondes , et l’a très bien figuré [pi. arab. , t. VI, b, 5). Les Caulerpes sont nombreuses et se présentent sous un grand nombre de formes qui moti¬ veront peut-être la formation de plusieurs genres. Déjà M. Bory en avait séparé celles à rameaux claviformes, imbriqués, dont il avait formé son g. Cliaitvinia. M. Decaisne propose d’ériger aussi en sous-g. la section des Chemnitzia , dans laquelle les rameaux, claviformes aussi, sont aplatis en tête de clou au sommet. Le nombre des Caulerpes s’élève à environ trente-cinq espèces ; leur centre géographique est dans les mers équa¬ toriales. Une seule, le C. proliféra, est propre à la Méditerranée. M. Hombron l’a rappor¬ tée aussi de Manga-Reva. (C. M.) CALLERPÉES. Caulerpece. bot. cb. — (Phycées). M. Greville a élevé le genre Cau- lerpe à la dignité de tribu , et ce n’est, pas sans raison, si l’on considère que leur struc¬ ture spongieuse et leur mode d’accroissement les séparent naturellement des Siphonées, auxquelles les avait réunies M. Harvey, et les tiennent bien plus éloignées encore des Ul- vacées, où elles avaient d’abord été placées. (Voyez De l’ organisation et du mode de re¬ production des Caulerpèes, Ann. Sc. nàt. Bot. , 2e série, tom. IX, p. 129.) Ce que nous avons dit au mot caulerpe nous dispense d’entrer dans de plus grands détails , puis¬ que les caractères génériques sont applica¬ bles à la tribu. Celle-ci se compose des g. Caulerpa , Lamx.,et Tricladia, Due. (C. M.) *CALLERPITES. bot. ross.— J’ai donné ce nom à une section des Fucoides ou Algues fossiles, qui me paraissait offrir surtout de l’analogie avec le genre Caulerpa. Parmi les sept espèces que j’avais placées dans cette section , il en est plusieurs qui paraissent bien des Algues analogues aux Caulerpa : tels sont le Fucoides frumenlanus ( Algacites frumenlarius Schloth. , IVachtr. z. Petref., ! tab. 27 , fig. 1), et le Fucoides Nilsonianus 240 GAU GAU (Hüt. vég. foss., pl. 2, fig. 22). Mais il en est d’autres tels que les Fucoides Brardii, Orbi- gnianus et hypnoides, qui me paraissent de¬ voir sortir de ce g. et de la famille des Algues, et n’êtreque des rameaux de Conifères (voy. conifères fossiles). — Quant aux Fucoides lycopodioides et selaginoides , également rap¬ portées à la section des Cciulerpiies , et pro¬ venant des schistes bitumineux du pays de Mansfeld, leur classification est encore très douteuse. Quelques uns des échantillons pa¬ raissent aussi devoir se rapporter aux W al- chia dans la famille des Conifères ; d’autres s’éloignent notablement des plantes de ce groupe, et sembleraient, par leur peu de régularité , appartenir à la famille des Algues. (Ad. B.) CAELESCEVT. Caulescens ( caules , tige). bot. — Cette expression sert à désigner les plantes pourvues d’une tige , par opposition à celles qui en sont privées. *CAGMCE\AL. Caulicinalis. bot. — Qui croît sur les tiges et les rameaux. Tel est V Agaricus caulicinalis. *CAEEIGOLES. Caulicolœ ( caulis , tige ; colere , habiter. ) bot. pu. — Epithète don¬ née par M. De Candolle aux plantes pha¬ nérogames qui , comme la Cuscute , vivent en parasites sur les tiges des autres végé¬ taux. *CAULICULE. Cauliculus. bot. — L.-C. Piichard appelle ainsi la partie intermédiaire de l’embryon qui a germé et qu’on aperçoit entre les cotylédons et la racine. Ce mot est synonyme de Flumule. Link donne le même nom à chacune des diverses tiges qui sortent d’une seule racine. *CAULIFLQRÉES. Cauliflorœ [caulis, tige; jlora , fleur), bot. pii. — Division établie dans le genre Oxalis pour les espèces qui ont les pédoncules axillaires et unitlores. CAEMVAIRE. Cnulinaris ( coulis , tige). bot. — On donne ce nom à tout organe ap¬ pendiculaire naissant sur la tige ou qui en dépend ; tels sont les épines des Cachet du g. Gleditzia , les aiguillons des Rosiers, les racines du Lierre , de la Vanille et du Pandanus , les stipules des Lathyrus , les glandes qui affectent la même position , les fleurs de la Cuscute , du Papayer, du Ca¬ cao , et les capsules de certains Lycopo- des , etc. M. Dutrochet appelle Elongation cauliuaire celle qui résulte du développe¬ ment en longueur de la racine ou de la tige, après leur formation. C U. LIMA (Cauiini , botaniste italien). bot. ph. — Genre de la famille des Naiada- cées, établi par Willdenow (in Act. Acad. Berol. J 7 98 , 87) , et contenant 7 ou 8 espè¬ ces , croissant sous des climats fort di¬ vers, en Europe , en Égypte, à la Guade¬ loupe, dans l’Amérique boréale, aux Indes orientales. Ce sont des plantes aquatiques submergées, annuelles ou vivaces, croissant dans les étangs, les fossés et les ruisseaux , à tiges simples ou rameuses ; à feuilles oppo¬ sées, dont les plus jeunes fasciculées dans les aisselles , dilatées à la base, très entières ou plus ordinairement dentées ; à fleurs monoï¬ ques, très petites , agglomérées dans les ais¬ selles foliaires. La plus commune, la Cauli- nia fragilis Willd. (Najas minor Ail.), est ré¬ pandue par toute l’Europe, et se trouve abondamment aux environs de Paris, sur les bords de la Seine, etc. Deux autres genres ont aussi reçu ce nom : l’un, établi par Mœnch , est synonyme de Kenuedya , Vent. ; l’autre, créé par De Can¬ dolle, est syn. de Posidonia, Rœn. (C. L.) C A EM VITES. bot. foss. — Sous ce nom générique, j’ai désigné des empreintes de tiges trouvées dans le Calcaire grossier des envi¬ rons de Paris , etqm me paraissent tout-à- fait analogues génériquement à celles du Cau- linia oceanica de De Candolle, dont les tiges, dépouillées plus ou moins complètement de leurs feuilles , sont si fréquentes sur les ri¬ vages de la Méditerranée. Ce fossile avait d’abord été considéré par Desmarest comme un polypier, et désigné par le nom d’Am- phiioites parisiensis; mais on ne peut, je crois, douter de son origine végétale et de son analogie avec les tiges des Zostera et des Caulinia. De nouveaux échantillons, prove¬ nant aussi du Calcaire grossier des environs de Paris , me font même penser qu’il existe dans cette formation plusieurs espèces ap¬ partenant à ce genre. Ce sont toujours des liges cylindriques rameuses et presque di- chotomes, marquées de cicatrices transversa¬ les laissées par les insertions des feuilles, et plus ou moins rapprochées suivant les espè¬ ces ; ces cicatrices très étroites embrassent la moitié ou presque la totalité de la tige, et sont d’une égale largeur dans toute leur étendue ; rien n’indique ni nervure moyenne ni bour- CAU GAU 241 geon axillaire. La tige est lisse ou finement striée et n’est pas articulée ; il y a quelques cicatrices arrondies, laissées par les origines des radicelles ; mais elles sont rares, et ne naissent pas sur chaque mérithalle comme sur les rhizomes, fl est probable que les feuilles linéaires, rubanées, sans nervures médianes, si fréquentes dans le même Cal¬ caire, et que j’ai désignées sous le nom de Zosterites enervis et teniœformis , sont les feuilles de ces mêmes plantes. (Ad. B.) CAULOBÏUS (xavAoç, tige; Sfoç, vie). uns. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par moi dans la tribu des Tinéites ( Hisl . nat. des Lèpül. de France, tom. XI, pag. 157), sur la Tineas parganiella Germ.,dont la chenille vit dans l’intérieur des tiges de plusieurs plantes aquatiques , mais plus particulièrement dans celles du Sparganium natans. Les caractères généri¬ ques de cette Teigne à l’état parfait sont d’a¬ voir les palpes inférieurs arqués et relevés au-dessus de la tête ; une trompe rudimen¬ taire; des antennes moins longues que le corps et filiformes dans les deux sexes; la tète plus étroite que le corselet, celui-ci ar¬ rondi ; le bord terminal des premières ailes coupé carrément, et le bord postérieur des secondes non dénudé et garni d’une frange très courte. Cette espèce n’est pas rare dans les environs de Paris, où il y a des étangs bor¬ dés de Sparganium natans; mais on ne peut se la procurer qu’en élevant la chenille. (D.) XAL7LOCAP*PE. Caulocarpus ( xavXo ç , tige; xapTroç , fruit), bot. — Nom qu’on donne à la tige des plantes vivaces qui per¬ siste et porte plusieurs fois du fruit. De Can- dolle a donné le nom de Caulocarpiens aux végétaux qui jouissent de cette propriété. On dit aussi Caulocarpique. *CAULOC ARPIEN, C AELOCARPIOUE. Caulocarpeus , Caulocarpicus. eot. — F oyez CAUI.OC ARPE. *C A ULOG ASTER (xcttAo'i,, tige; yacrrip, ventre), bot. cr. — Genre de Champignons établi par Corda ( Sturm . Fl. germ. , p. Cl , tab. 31), et placé dans la famille des Pilobo- lidées. Il se présente sous la forme de petits filaments libres, dressés, longs, simples, contournés, et un peu renflés en forme de massue. Sur les côtés de cette tigelle sont fixés des péridioles membraneux, ovales, presque libres et recouverts de poils ; ils renferment des spores simples et globuleuses sans aucun mélange de filaments. La seule espèce désignée sous le nom de C. chordo- sLyloides est blanche, avec les spores de cou¬ leur rousse ; elle a été trouvée sur les fruits de l’Érable. (LÉv.) *C ALLOGEOSSLAÎ xoaAoç, tige ; y). aux ctoc, langue), bot. cr. — Genre de Champignons très remarquable, appartenant auxGastéro- mycétes, et caractérisé par un péridium qui se continue avec le pédicule , et s’ouvre en se déchirant sur les côtés. Les spores sont situées autour d’une coîumelle centrale dont la forme est conique ou cylindrique. Ce genre a été fort bien caractérisé par Greville (Edim. phil. journ.). Jusqu’à ce jour on ne l’a encore trouvé qu’aux Indes et dans la Caroline. (Lév.) CALLOPTÉÏIIDES. bot. foss. — F oyez CAULOPTERIS. *CAULOPTEIiIS ( XOaAo'ç , tige; 7TT fptç, fougère), bot. foss. — M. Lindley a donné ce nom à des tiges analogues à celles des Fougères arborescentes actuelles , dont on a trouvé quelques exemples dans les ter¬ rains houillers. J'avais réuni ces fossiles comme une simple section aux Sigillaria , dans mon Histoire des végétaux fossiles ; mais je reconnais actuellement qu’il faut conserver ce genre séparément , les Sigillai- res devant même, en tout ou en partie, être exclues de la famille des Fougères. [V oy. mon Mémoire sur le Sigillaria elegans dans les Archives du Muséum , tom. I. ) Les Caulop- teris sont donc les seuls exemples de tiges de Fougères en arbre qui se rencontrent dans les formations anciennes, et elles n’y sont pas nombreuses. Ce sont des tiges quelque¬ fois assez grosses dont l’étendue en longueur n’a pas été reconnue, qui portent de grandes cicatrices pétiolaires, ovales ou oblongues , disposées en séries longitudinales, plus ou moins espacées , et sur lesquelles , lors¬ qu’elles sont bien conservées , on aperçoit des traces de faisceaux vasculaires. Ces fai¬ sceaux sont tantôt petits, arrondis, isolés les uns des autres , et assez nombreux sur cha¬ que cicatrice , comme dans les Cyathées ac¬ tuelles ; mais les espèces dans lesquelles on peut soupçonner cette disposition ne les montrent que d’une manière très obscure : ce sont les Caulopieris pelligera ( Sigillaria pelligera , Hist. vèg. foss. , 1 , 147 , pl. 138 ) ; 16 T. III. 24*2 CAU CAU Caulopteris macrodiscus ( Sigillaria macrodis- cus , Hist. vég. foss., I, 148, pl. 139) ; Caulop - teris Cistii ( Sigillaria Cistii , Hist. vég. foss., I, 148, pl. 140, fig. 2); Caulopteris primœva (Lindl. et Hutt. , Foss. flor. , 42. Sigillaria Lindleyi , Hist. vég. foss. , I , 149 , t. 140 , fig. 1 ) ; et Caulopteris Phillipsii Lindl. et Hutt., pl. 140. Le Lepulodendron punctalum Sternb. ( Si¬ gillaria punctata , Hist. vég. foss., I, 421 , pl. 141), que j’avais placé aussi dans la sec¬ tion des Caulopteris , me paraît appartenir également à des tiges de Fougères arbores¬ centes, mais à une tribu différente de celle des Dicksoniées, et devoir former avec quel¬ ques autres espèces un genre spécial, genre que M. Corda a établi dans le dernier fas¬ cicule du Flora der Porwelt sous le nom de Protopteris. Ce genre renfermerait cette espèce, Pro- topleris punctata , le Protopteris Cotteana Cord.,dont la texture interne, seule connue, confirme les rapports avec les Dicksoniées, etqui ne diffère peut-être pas spécifiquement de l’espèce précédente , le Protopteris Sin- geri [Caulopteris S ingeri Gœpp.), et une nou¬ velle espèce très remarquable par sa belle conservation et par sa position géologique beaucoup plus moderne dans les Grès verts inférieurs à la Craie, espèce découverte près de Grandpré (département de la Meuse) par M. Duvignier, et que je me propose de pu¬ blier prochainement dans les Archives du Muséum. Cette tige appartient évidemment à une Fougère arborescente, probablement de petite taille, analogue aux Dicksonia antarc- tica, aux Cibotiurn et autres Fougères arbo¬ rescentes de ce groupe. Ces esp. sont foutes caractérisées par leurs cicatrices pétiol aires présentant une seule cicatrice vasculaire , formant une bande repliée, soit en forme d’U , soit en forme de cisailles , avec les ex¬ trémités recourbées en dedans. (Ad. B.) *CAULOTRETUS ( xouAoç , tige ; Vfwj-roç , troué), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Cæsalpiniées, pro¬ posé par M. A. Richard (? Msc.) pour ren¬ fermer plusieurs espèces de Bauhinia de Linné. On en connaît 6 ou 7 espèces. Ce sont des arbres ou plus ordinairement des arbris¬ seaux grimpants et cirrhifères, indigènes de l’Amérique tropicale. Les feuilles en sont alternes, bilobées, souvent mêlées à des feuilles conjuguées , munies de stipules décidues ; à fleurs blanches ou jaunâtres , disposées en grappes terminales et axillaires, dont les pédicelles sont bracléés à la base, bibractéolés au milieu. On les répartit en deux sous-genres : a. Eucaulotretus , Endlich.j b. Tylotœa, Yog. (C. L.) CAURALE. Eurypyga , Illig. ois. — Buffon a donné à ce petit Échassier le nom de Caurale, c’est-à-dire Râle à queue , par contraction de Cauda , queue, et de Râle , à cause de la ressemblance qu’il lui trouvait avec ce dernier oiseau. Ses caractères sont: Bec plus long que la tête, droit, pointu, épais à la base, etcomprimé sur les côtés. Sillon nasal très profond, occupant les deux tiers de la mandibule supérieure ; côté de la mandibule inférieure sillonné ; pointe du bec échan- crée. Narines linéaires , ouvertes , per¬ cées dans une membrane qui recouvre le sillon nasal. Pieds longs , grêles ; tarses al¬ longés , scutellés en devant ; doigts anté¬ rieurs étroits ; l’externe réuni par une mem¬ brane ; pouce allongé , portant presque en entier sur le sol. Ailes amples; troisième ré¬ mige la plus longue. Queue très longue, large et égale. Le Caurale est un oiseau de la taille d’un Courlis, a cou mince et élancé, à jambes basses, à queue étalée, rappelant, par son plumage nuancé par bandes en zig-zags de brun, de roux, de gris-blanc et de noir, la coloration si douce et si moelleuse de nos Phalènes. Les créoles de Cayenne l’ont ap¬ pelé Oiseau du soleil , Paon des Palétuviers, Petit Paon des Roses , quoiqu’il ne présente aucun des caractères qui rappellent ce bril¬ lant Gallinacé. Le Caurale vit dans l’intérieur des terres, au centre des grands bois , et dans les sa¬ vanes, le long des rivières et des ruisseaux de la Guiane. C’est un oiseau solitaire , fai¬ sant entendre un sifflement lent et plain¬ tif que les chasseurs imitent pour le faire approcher. Sa nourriture consiste en Pois¬ sons, en Insectes, en larves et en Mollusques qu’il tire de la vase. Son caractère défiant et sauvage a empêché d’étudier ses mœurs, de sorte que nous ne connaissons aucune des circonstances de sa nidification. On n’en connaît jusqu’ici qu’une seule espèce, le C. phalènoïde dont la place n’est pas déterminée avec précision par les orni- CA U 243 thologistes : Latham le rangeait parmi les , Bécasses, Gmelin parmi les Hérons et les | Grues, à la fin desquels l’a rejeté Cuvier. Vieillot l’a mis entre les Tantales et les Courlis, Temminck entre les Itâles et les Rhynchus ; mais nous partageons l’opinion de M. G. -R. Gray (List of généra, 80), qui le place entre les Grues et les Hérons, en tête de sa famille des Ardéinées. Il participe en effet de ces deux genres; et si sa structure exté¬ rieure rappelle la Grue , son genre de vie le rapproche des Hérons. (G.) CAURIS. moll. — Synonyme de Cyprea moneta Lin. CAUSEA, Scop. bot. ph. — Synonyme de Hirlella , Linn. "CAUSES. PHYS. — V Oyez MATIERE. "CAUSIMA (xaSutuog, qui a la propriété de brûler), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères , famille des Vésicanls , créé par M. Dejean, dans son Catalogue, sans indica¬ tion de caractères. L’espèce qu’il y rapporte est du Brésil ; elle a été décrite par M. Klug (Eut. brasiliana , p. 437 ) , sous le nom de Lyita vidua. Ce g. vient avant celui de Te- traonyx de Latreil le, dont il ne se distingue que par la forme de l’écusson, qui est étroit et en carré long. (C.) CAUSSE, min. — Synonyme vulgaire de Marne , dans les Cévennes. "CAUSTIQUE. Causticus ( xa vorcxoç, de xafu, je brûle), chim. — Les Caustiques sont des substances qui, mises en contact avec un corps organisé, le détruisent en le corrodant, à la manière du feu. Les plus actifs et les plus employés sont : la Potasse caustique , le Chlorure d’antimoine, le Nitrate d’argent ou pierre infernale, le Sublimé corrosif, les Acides minéraux, et plusieurs préparations arsenicales. C AU STI S (xavaTtç , chaume qui jaunit). bot. ph. — Genre de la famille des Cypéra- cées, tribu des Cladiées, établi par R. Brown ( Prodr . 239), et renfermant 4 ou 6 espèces indigènes de la Nouvelle- Hollande extra¬ tropicale , et ayant le port de certaines Res- tiacées. Ce sont des plantes herbacées, viva¬ ces?, à chaumes aphylles (dont les gaines entières sphacélées, prolongées d’un côté en un mucron subulé, concolore) indivises, cy¬ lindriques vers la base, paniculés vers le haut, bi-trichotomes, semi-cylindriques; à ramules extrêmes subulés , comprimés- CAV foliiformes ; à fleurs terminales le plus sou¬ vent solitaires, hermaphrodites; à épillets dont les pédoncules sont renfermés dans une gaine, et les paillettes imbriquées mul- tifariées. (c. L.) CAVALAM , Rumph. bot. ph. — Syno¬ nyme de Sterculia , Lin. CAVALE, mam. — Synonyme de Jument. "CAVALIER. poiss. — Synonyme d’E- phippura. "CAVALLÎUM. bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées , établi par Schott et Endlicher pour le Sterculia urens, et que la plupart des auteurs replacent dans le genre Sterculia. (C. d’Q.) "CAVAMLLA (nom propre), bot. ph. — Plusieurs g. ont été dédiés au célèbre bota¬ niste espagnol Cavanilles, dont deux sous le nom de Cavanilla : l’un par Desmasseaux, qui rentre dans le Plaqueminier ou Diospy- ros ; l’autre dont on ne connaît que la figure insérée au Flora jluminensis, d’après laquelle on reconnaît sans incertitude une espèce d’Euphorbiacée du genre Caperonia. (Ad. J.) CAVANILLA, CAVANILLEA. bot. pii. — Outre les deux genres cités dans l’article précédent, et dédiés au botaniste Cavanilles, on en connaît un troisième établi par Thun- berg , dont le nom est orthographié de la même manière, et qui est synonyme du genre Adelanthus d’Endlicher. D’un autre côté , Borkhausen , Lamarck, Gmelin et Medikus, en en changeant un peu la dési¬ nence, en firent aussi chacun des genres par¬ ticuliers dont aucun n’a été adopté. Celui du premier auteur est synonyme du Weissia d’Hedwig ; celui du second, de Diospyros ; le troisième g. répond au g. Sida , le qua¬ trième au Pentapetes. Enfin , après tant de vicissitudes , cette dénomination est définiti ¬ vement restée à un g. constitué par Ruiz et Pavon sur de meilleurs errements. Voyez CA VANILLES IA. (C. L.) CAVANILLESIA (Cavanilles, botaniste espagnol), bot. pii. — Genre de la famille des Sterculiacées ? , tribu des Bombacées , établi par Ruiz et Pavon (Prodr. 97, t. 20) , pour trois espèces indigènes de l’Améri¬ que tropicale. Ce sont de grands arbres dont les jeunes pousses sont couvertes d’une pu¬ bescence étoilée, à feuilles alternes, pétio- lées, cordiformes ou subpeltécs, 5-7-lobées, membranacées, décidues; à fleurs roses, dis- i CAV 244 G AV posées en ombelle, et paraissant avant les feuilles. (C. L.) *CAVE ( cava , creux ; sans doute à cause de l’étendue de leur diamètre), anat. — On donne ce nom à deux troncs veineux qui rapportent au cœur le sang de toutes les par¬ ties du corps. V oyez veines. *CAVENDISHIA (nom propre), bot. pii. — Genre de la famille des Éricacées, tribu des Vacciniées , formé par Lindley (Bot. reg ., 1791) sur un petit arbrisseau encore peu connu, toujours vert, trouvé au Pérou. Les gemmes en sont grandes, imbriquées ; les feuilles comme celles des Lauriers ; les fleurs capitées, involucrées, sont pourpres et d’un bel aspect. Le calice, conné avec l’ovaire, est tubulé, campanulé, tronqué, 4-denté; la co¬ rolle cylindracée, 5-dentée; les filaments staminaux , insérés à la base de la corolle, sont inclus , charnus, monadelphes, à con¬ nectifs alternes , hastés , à anthères nauti¬ ques. L’ovaire est infère, 4-loculaire ; chaque logemulti-ovulée; stigmate simple. (G. L.) CAVERNES. gÉol. — F' oyez grottes. CAVERNEUX, poiss. — Nom vulgaire du Blennius cavernosus Schn., espèce du g. Blennie. CAVERON. bot. pii. — Nom vulgaire du Prunellier. CA VI A. mam. — Nom latin du Cobaye. *CAVIADEÆ. mam. — M. Lesson appelle ainsi , dans son Nouveau tableau du règne ani¬ mal , la famille des Cabiais, g. Cavia de Linné, dont les genres sont ceux de Chloromys, Cœ- logenys, Cobaïa , Eerodon, Mara et Hydro- chœrus. Les deux premiers ont la dentition et plusieurs caractères des Hystriciens , et di¬ vers mammalogistes sont tentés de les placer dans la famille de ces derniers. C’est à tort que M. Lesson met le Toxodon , singulier g. fossile, décrit par M. Owen, parmi les Ca- viens. On verra , à l’article toxodon de ce Dictionnaire, que l’animal ainsi nommé tient des Dugongs par plusieurs points essentiels, et que probablement aussi, il avait des affi¬ nités avec les Hippopotames, réunion de ca¬ ractères qui n’a rien d’étrange , si l’on se rappelle que les Dugongs sont des animaux aquatiques de la famille des Eléphants, et que leur place dans l’échelle zoologique est entre les Pachydermes proboscidiens , et les Pachydermes ordinaires. (P. G.) CAVIAR, roiss. — Aliment très recher¬ ché dans le Nord et dans une partie de l’O¬ rient, et qui se prépare avec les œufs de l’Esturgeon. CAVICORNES. Ca vicornia. mam. — illi- ger a établi sous ce nom parmi les P»umi- nants une famille dans laquelle il a placé les Chèvres et les Antilopes. CAVILLONE. poiss. — Nom vulgaire de la Trigla aspera Viv., espèce du g. Trigle. CA VIN IL AI, Th. bot. pii. — Syn. de 1 hi- baudia, Pav. "CAVITAIRES. Cavilaria. helm. — Nom donné par Cuvier au premier ordre des In¬ testinaux, comprenant ceux qui ont un ca¬ nal intestinal flottant dans une cavité abdo ¬ minale et distincte, avec une bouche et un anus. Cette dénomination correspond à celles de Nématoïdes de Rudolphi , et d’Entomo- zoaires apodes oxycéphaiés de M. de Biain- ville. Ce groupe comprend les g. Filaire, Trichocéphale , Cucuilan, Ophiostome , As¬ caride, Strongle, Spiroptère, Physaloptère , Sclérostome, Linguatule, Prionoderme , Cer¬ née, Némerte, Tubulaire, Ophiocéphale et Cérébratule. CAVOEÏNE.CVœo/ma. moll. — Bruguière a créé sous ce nom un genre de Mollusques- Nudibranches, que nous caractérisons ainsi : Corps allongé , mollasse. Pied épais, étroit, souvent acuminé postérieurement, tronqué en avant ou latéralement prolongé en deux appendices tentaculiformes. Tète peu dis¬ tincte , portant antérieurement deux tenta¬ cules buccaux coniques ; sur la partie supé¬ rieure , deux tentacules ordinairement en massue, divisés en feuillets ou entiers , et à la base postérieure desquels sont les yeux, lorsqu’ils sont visibles. Branchies situées des deux côtés du dos , composées de lobes nombreux cylindriques ou coniques, épars quelquefois, le plus souvent par lignes transversales ou par groupes pairs. Orifice des organes de la génération et de l’anus en un tubercule situé au côté droit, en avant ou au-dessous des premiers lobes branchiaux. Les Cavolines habitent toutes les mers , depuis les régions glacées des pôles jusqu’à la zone torride. Ce sont des animaux si élégants dans leur forme , de couleurs si riches, que Cuvier les avait nommés Eolide (voyez ce mot) ; mais Bruguière ayant l’an¬ tériorité , nous revenons au premier nom imposé par ce dernier auteur. Les Cavolines CEA CE JJ 245 rampent sur les Algues marines au moyen de leur pieds; et c’est ainsi que quelques unes sont transportées au sein des océans, sur les bancs du Sargassnm natans. (A. d’O.) . CAYEU. bot. — V oyez caïeu. "CAALUSEA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Résédacées, formé par M. A. Saint-Hilaire, sur le Réséda cu- nescens de Linné. C’est une plante herbacée, croissant en Égypte, à feuilles linéaires, lan¬ céolées, ondulées, velues, portées par des ra¬ meaux héri sés de poils ; à tïeurs disposées en grappes, dont les pédicelles bractéés à la base. Ce genre ne contient que cette plante, et diffère du g. Réséda par un calice 5-parti, dont les lacinies subégales ; une co¬ rolle de 5 pétales; 10 à 14 étamines; un ovaire longuement stipité, etc. (C. L.) CAYOPOLLEV. mam. — Nom d’une es¬ pèce du g. Sarigue. CAYOU. mam. — Nom d’une espèce du g. Atèle. CAYRATIA, Juss. bot. ph. — Synonyme de C issus , Lin. CAZE, CAZOU. bot. ph. — Voy. cajou. "CEA. ins. Genre de la famille des Chal- cidiens, groupe des Ptéromalites , de l’ordre des Hyménoptères, établi par M. Haliday ( Entornol . magaz.) , sur une petite espèce trouvée en Angleterre. Ce genre se fait sur¬ tout remarquer par l’absence totale des ailes, et par des antennes grêles et filiformes , ayant leur premier, article très long et fort grêle, et les suivants courts et épais. (Bl.) CEANOTHUS ( xsavwGoç , espèce de char¬ don?). bot. ph. — Genre de la famille des Rhamnacées, tribu des Frangulées , formé par Linné ( Gen. , 267 ), renfermant plus de 40 espèces, dont un quart environ sont cul¬ tivées dans les jardins comme plantes d’or¬ nement. Ce sont des sous-arbrisseaux gla¬ bres ou pubescents , rarement épineux , ap¬ partenant a l’Amérique boréale. Les rameaux en sont dressés ; les feuilles alternes, dentées en scie, subtrinerves ; les fleurs, d’un beau coloris, blanches, jaunes ou bleues, sont dis¬ posées en panicules terminales ou en grappes axillaires. Les principaux caractères de ce beau genre sont : Un tube caiicinal subhémi¬ sphérique , concave , dont le limbe coloré , ! membranacé, 5-parti ; une corolle de 5 pé- ! taies longuement onguiculés, exserts, étalés, cuculiés en limbe et insérés au bord d’un disque annulaire, subpentagone, spongieux, couvert de petits mamelons et revêtant le tube caiicinal ; 5 étamines insérées avec les pétales et leur étant opposées ; d’abord in¬ cluses, puis dressées et exsertes; les filaments filiformes ; anthères extrorses ; style simple, trifide , dont les stigmates très petits, papil- liforrnes ; une capsule triloculaire, tricostée, ceinte à la base d’une partie du tube cal ic i- nal. (C. L.) CEBATHA , Forsk. bot. ph. — Syn. de Coccuius , DC. "CEBLEPYRINÆ. ois. — Sous-famille faisant partie de la famille des Laniadœ dans la Classif. of birds de Swainson. Elle est synonyme, sauf quelques modifications , de notre sous-famille des Céblépyrinées. Voyez ce mot. (Lafe.) "CÉBLÉPYRINÉES. Ceblepy rince, ois. — Sous-famille de notre famille des Muscica- pidées , et dont les caractères sont: «Bec élargi à sa base , mais dépourvu de longs poils à son ouverture. Ailes pointues. Queue ample arrondie ou étagée latéralement, quel¬ quefois légèrement échancrée au milieu. » Cette sous-famille, composée uniquement d’espèces de l’Ancien -Monde , renferme: 1° les Echenilleurs de Levaillant , auxquels nous réunissons, comme l’a fait Temminck, les Choucans de Cuvier, qui ne sont que de grosses espèces d’Échenilleurs ; 2° les I hoe- nicomis de Boié et de Swainson, renfermant quelques espèces deMuscicapidées asiatiques à plumage généralement d’un rouge éclatant, tels que les Muscicapa flammea et miniuta de Temminck. V oyez les genres éciienilleur et pericrocotus de Boié , ce dernier étant sub¬ stitué à celui de Plicenicornis comme plus an¬ ciennement formé par le même auteur dans la List of lhe généra , etc. (Lafe.) CEBLEPYRIS , Cuv. ois. — Nom latin du g. Èchenilleur. "CÉBOCÉPHALE. Cebocephalus ( xyjoo.;, singe ; xîcpcJyJ, tête), térat. — Genre de Mons¬ tres unitaires appartenant à la famille des Cyclocéphaliens. (1s. G. S. -H.) CÉBRION. Cebrio (nom d’un géant, dans la mythologie), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes, tribu des Cébrionites, établi par Olivier, et adopté ] par Fabricius , Latreille et tous les entomo¬ logistes qui sontvenus ensuite. Les Cébrions, par leur faciès et la solidité de leurs ély très. 246 CEB CE B lient la tribu à laquelle ils appartiennent à celle desÉlatérides; mais, parle reste de leur organisation , ils ne peuvent être placés ail¬ leurs que parmi les Malacodermes. Ce sont des Insectes, remarquables non seule¬ ment par les différences énormes qui existent entre les deux sexes, mais encore par leur manière singulière de s'accoupler. Le mâle a des antennes très longues, les pattes grêles, les élytres longues, amincies et recouvrant le pygidium ou extrémité de l’abdomen ; il est ailé. La femelle a les antennes très courtes, les pattes renflées, les élytres courtes , écar¬ tées, et laissant à découvert le pygidium qui se termine par une longue tarière : elle est aptère. Ces différences sont telles , que La- treille lui-même, à une époque où l’accouple- mentdes deux sexes n’était pas encore connu, avait fait de la femelle du C.gigasFabr.{C. bre- vicornis 01.) un nouveau genre sous le nom d 'Hammonia , qui a été supprimé depuis. On doit à M. Guérin-Méneville les premières observations faites sur cet accouplement des plus bizarres , comme on va le voir. Se trouvant en Provence, en 1812, il remar¬ qua dans un champ des environs de Toulon, au mois de septembre, et après une assez forte pluie d’orage, un très grand nombre de Ce¬ brio gigas qui volaient à la manière des Hannetons, et allaient de temps en temps se heurter contre les corps qu’ils rencontraient. L’année suivante, à la même époque, et dans les mêmes circonstances atmosphéri¬ ques , il retourna dans la même localité, et cette fois, ayant vu cinq de ces Cébrions po¬ sés à terre , il les observa avec attention, et ne tarda pas à s’apercevoir que l’un d’eux était accouplé avec un individu , qui , ayant son corps caché dans un trou de 2 lig. 1 J2 à 3 lignes de diamètre, ne laissait sortir que l’extrémité postérieure de son abdomen. Il saisit ce couple, et ne fut pas peu surpris de reconnaître, dans l’individu femelle caché en terre, le Cebrio brevicornis d’Olivier, ou T e- nebrio clubius de Pmssi, dont Latreille avait fait, comme nous venons de le dire, son g. Hammonia. M. Audouin, dans un voyage qu’il fit dans les Pyrénées-Orientales en 1833, a eu occasion de vérifier l’exactitude des observations de M. Guérin, et a rendu compte de celles qu’il a faites lui-même à la Société entomologique de France, dans sa séance du G novembre de la même année. Il en résulte que la tarière de la femelle, la seule partie de son corps qui sorte de terre au moment de l’accouplement, a la forme d’un tube, dans lequel le mâle introduit l’organe qui caractérise son sexe ,. et qu’ainsi cette tarière sert non seulement à la ponte des œufs dans la terre, mais en¬ core à rendre possible un accouplement si inusité. Il en résulte aussi que le ramollis¬ sement de la terre par la pluie est indispen¬ sable pour que les deux sexes puissent se rapprocher. Voilà pourquoi ce n’est qu’après de fortes averses qu’on rencontre des Cé¬ brions. Ils disparaissent tous par Un temps sec. M. Bejean , dans son dernier Catalogue, désigne 10 espèces de ce g., dont 7 du midi de l’Europe, 1 d’Afrique, 1 de Java, et 1 de l’Amérique septentrionale. Indépendamment du C. gigas déjà cité, nous mentionnerons ici le C. mono Dufour, qui se trouve en Es¬ pagne, et qui , par sa couleur noirâtre, se dis¬ tingue facilement du précédent, qui est d’un brun fauve ou testacé. (D.) CÉBRIGMTES. Cebrionites. ins.— Tribu établie par Latreille dans l’ordre des Coléop¬ tères pentamères, famille des Serricornes > section des Malacodermes, et qu’il compose des g. P hysodacly lus, Cebrio, Anelastes,Calli- rhipis,Sandalus , Rhipicera , Ptiloduciyla ,Das- cillus ( Atopa , Fabr.) Elodes ( Cyphon, Fabr. ) Scyries,IVycieus,etEubria. Ces différents g. ont pour caractères communs : Mandibu¬ les pointues sans échancrure ni dents ; pal¬ pes filiformes ou plus grêles à l’extrémité. Corps arqué ou bombé en dessus. Tète sans étranglement à sa partie postérieure. Ex¬ cepté le mode singulier d’accouplement du g. Cebrio , qui sert de type à cette tribu , on ne sait que très peu de chose sur les mœurs des Cébrionites. Beaucoup se tien¬ nent sur les plantes , dans les lieux humi¬ des et même aquatiques. Tous sont ailés, du moins les mâles ; car dans le g. Cebrio, les femelles sont aptères. Leurs larves ne sont point connues; on présume qu’elles vivent et se transforment dans la terre. (D.) “CÉBUGALE ( cebus , sapajou; ycxXr,, chat ou belette j. mam. — Genre proposé par M. Lesson ( Mastologie méihod. , p. 215), et dans lequel se place l’espèce appelée par lui C. Commersonii , Lémurien de Madagascar que M. Geoffroy avait nommé long-temps avant Cheirogaleus major. (P. G.) CEBUS. mam. — Nom latin du g. Sajou. CECIIENES (xs^y)vù)ç , baillant), ins. Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Simplicipèdes de M. Dejean , établi par M. Fischer de Wal- dheirn aux dépens du g. Carabe ( Enlom . delà Russie , torn.I, p. 110). M. Dejean n’a pas trouvé ce g. suffisamment caractérisé pour l’adopter ; il en a placé les espèces dans la 10e division de son g. Carabus. M. Fischer lui donne pour type le Carabus Boeberi d’Adams, qui se trouve sous les pierres dans l'Ossetie , région du Caucase , et y réunit les Car. Creuizeri Ziegl., et irre- gularis Fabr. (D.) *CECIDODAPHNE (xijxtç, noix de galle ; cîoèjjvYi , laurier), bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Lauracées, tribu des Cryptoca- rvces , institué par Nees ( in W ull. Pi. as. rur ., II, Ci) et ne contenant qu’une espèce, le C. glaucescens ( Laurus glaucescens Ha- milt.). C’est un arbre de l’Inde encore peu connu, à feuilles alternes, veinées, à fleurs hermaphrodites?, réunies en panicules courtes , multiflores. (C. L.) CECIDOMYIE. Cecidomyia (xvjxîç , têoç, galle, excroissance; g.vTac, mouche), ins. — Genre de Diptères némocéres, famille des Ti- pulaires, tribu des Gallicoles, établi par Mei- gen et adopté par Latreille, ainsi que par M. Macquart , qui lui donne pour caractè¬ res : Tête hémisphérique. Antennes de la longueur du corps , ordinairement de 24 ar¬ ticles dans les mâles, de 14 dans les femelles; les deux premiers courts et nus. Pieds al¬ longés : 1er art. des tarses très court ; 2e très long. Ailes frangées , à 3 nervures longitu¬ dinales. Les Cécidomyies sont dans l’ordre des Diptères ce que sont les Cynips parmi les Hyménoptères. Les femelles sont munies d’un oviducte rétractile , en forme de ta¬ rière qui leur sert à percer certaines plan¬ tes pour y déposer leurs œufs. Il se forme, a l’endroit de la blessure, une espèce de galle qui prend un grand accroissement; cette galle renferme la larve qui y trouve à la fois l’abri et la nourriture , et qui n’en sort qu’à l’état d’insecte parfait. Les excroissances oc¬ casionnées par la piqûre de Cécidomyies ac¬ quièrent quelquefois des dimensions consi¬ dérables, et ont des formes très variables; on les rencontre le plus souvent sur les Pins, les Genévriers, le Lotier, la Yesce, le Genêt commun , etc. Ce genre est assez nom¬ breux en espèces. M. Macquart {Hist. des Di¬ ptères, 1. 1, p. 159-1G2, Buffon-Rorei ) en dé¬ crit 1 8, parmi lesquelles nous citerons les plus remarquables: lo La Cecidomyie du saule , C. salicina Meig. , qui a été décrite par Degéer ( Mém., tom. VI, pag. 402). Elle dépose ses œufs sur certaines espèces de Saules; les larves qui en naissent sont d un jaune rougeâtre, et les galles ressem¬ blent tantôt à des roses doubles, mais vertes comme les feuilles de l’arbrisseau, tantôt à des tubérosités irrégulières , de figures très variées , formées par les branches mêmes , qui , dans certains cas , ont pris une crois¬ sance démesurée. 2° La Cecidomyie du pin , C. pini Meig. Suivant Degéer ( loc. ch. , p. 417 ), cette es¬ pèce vit sur le Pin , à l’état de larve , dans une coque de soie blanche enveloppée de résine et collée aux feuilles. 3° La Cecidomyie des marais, C. palustris Meig. Au mois de mai, les épis en fleurs du Vulpin des prés sont couverts d’une multi¬ tude de ces petits Insectes. M. Macquart en a vu beaucoup qui introduisaient l’extrémité de leur abdomen entre les valves des glu- rnes, sans doute pour y déposer leurs œufs. 4° La Cecidomyie du bouillon blanc , C. ver b as ci Vall. La larve de cette espèce vit solitaire dans la fleur du Bouillon blanc, dont la corolle s’arrondit et reste fermée sans s’épanouir. La nymphe est armée anté¬ rieurement d’une pointe dont elle se sert pour sortir de sa retraite , dans l’ouverture de laquelle sa dépouille reste engagée. La larve devient souvent la proie de celle d’un autre insecte, VEulophus verbasci. 5° La Cecidomyie du lotier, C. loti Meig. Suivant Degéer ( loco cil., p. 420), les larves de cette espèce vivent en société dans les fleurs du Lotus corniculatus , qui se transfor¬ ment en des vessies pointues au sommet. Parvenues à toute leur taille, elles en sor¬ tent pour se transformer en nymphes dans la terre , et ne tardent pas à paraître sous la forme d’insecte ailé. G° Enfin la Cecidomyie destructive , C. destructor Wied. [Ann. Zweif., ri0 2), de l’A¬ mérique septentrionale, où elle fait beau¬ coup de tort aux blés. Les Américains l’a p— 248 CEC CEC pellent Mouche de Hesse , parce qu’ils croient qu’elle leur a été importée dans la paille que les Hessois , faisant partie de l’armée anglaise , apportèrent avec eux lors de la guerre de l’indépendance. Quoi qu’il en soit , la femelle de cette espèce dépose ses œufs avant l’hiver à l’insertion des feuilles du froment, qui, à cette époque de l’année, sont toutes très voisines du collet des raci¬ nes. La larve qui en naît mange le chaume en descendant sous les racines, et le fait pé¬ rir. C’est en juin de l’année suivante que cette larve acquiert sa dernière forme et par¬ vient à l’état parfait. Voyez tipülaires gal- LICOLES. (O-) *CÉCIDOMYTES. ins. — Groupe ou sous-tribu établie par M. Blanchard dans l’ordre des Diptères , et qui se compose des g. Lestremia , Zygonevra , Cecidomyia , La- sioptera et Psychoda. Ce groupe corres¬ pond à la tribu des Tipülaires gallicoles de M. Macquart, dont nous avons suivi dès le principe et continuerons de suivre la mé¬ thode dans ce Dictionnaire. (D.) CÉCÏLÏE. Cœcilia ( cœcus , aveugle), poiss. — Genre institué par Lacépède pour une espèce d’Anguilliformes , que Linné avait appelé Murœna cceca. Ce poisson ressemble aux Sphagébranches par la position des trous des ouïes percés sous la gorge ; mais il en diffère en ce qu’il n’a aucune trace de na¬ geoires , même de verticales. Malgré cette absence complète de toutes les nageoires , ces animaux n’en sont pas moins des Pois¬ sons; car ils ont des branchies recouver¬ tes par un appareil operculaire et une mem¬ brane branchiostège, comme dans les autres Vertébrés de cette classe. On ne connaît en¬ core qu’une seule espèce de poisson de ce genre , originaire de la Méditerranée. Linné, comme nous l’avons dit, le fit connaître par une description très courte sous le nom de Murœna cœca. Bloch le rapproche de son genre Sphagébranche ; mais Lacépède, en le jugeant plus exactement , en fit un genre distinct qu’il nomma Cécilie; et, comme l’es¬ pèce avait été apportée à Linné par Brander, il la nomma Cœcilia Branderiana. Depuis , M. de La Boche en retrouva un individu aux îles Baléares , et il le fit connaître par une bonne description et une figure très correcte dans les Annales du Muséum , t. XXI, fig. 6, mais en adoptant le nom d 'Aptérichthe que M. Duméril a préféré à celui donné par La¬ cépède. Il a en effet l’avantage de mieux caractériser le poisson, et, de plus, d’éviter une sorte de confusion ou de double emploi du même mot, puisque le nom de Cécilie est employé en erpétologie pour désigner un des genres les plus curieux de la classe des Rep¬ tiles. (Val.) CECILIE. Cœcilia (cens, aveugle), rept. — C’est à l’époque de Linné qu’on a eu la pre¬ mière connaissance des animaux de ce groupe singulier, et ce célèbre naturaliste est le pre¬ mier qui les ait distingués en un genre à part. Mais leurs caractères n’ont été bien étu¬ diés que par les zoologistes de notre époque, et c’est à MM. Duméril , de BlainviHe , Bi- bron, etc., que la science doit les principa¬ les recherches faites à cet égard. Les Cécilies sont étrangères à l’Europe. Ce sont des animaux serpentiformes, mais dont les mœurs, ainsi que l’a fait remarquer Pé- ron , semblent se rapprocher de celles des Tritons. Comme eux, ces Reptiles sont aqua¬ tiques , et se tiennent dans les endroits ma¬ récageux. Ils ont aussi la peau nue et mu¬ queuse, et on les eût aussi classés parmi les Batraciens sans leur forme qui rappelle pres¬ que complètement celle des Serpents. Ils ont toutefois l’anus presque terminal, disposition qui est fort rare dans ces derniers, et ce trait concorde avec tout le reste de l’organisation des Cécilies pour en faire de vrais Batraciens. Ainsi, leurs maxillaires supérieurs ne sont pas mobiles; leur mâchoire inférieure n’a pas d’os carré ou inter-articulaire; leurs ver¬ tèbres sont biconcaves comme celles des Tri¬ tons, etc.; leur langue n’est pas bifurquée; ils manquent du double pénis des Batra¬ ciens , et les écailles de leur peau , au lieu d’être formées par l’épiderme, c’est-à-dire par un dessèchement de la partie superposée au derme, sont de petites plaques situées dans le derme lui-même, principalement au voi¬ sinage des plis circulaires dont le tégu¬ ment des Cécilies est annelé de distance en distance. Un seul caractère, propre aux Batraciens, manquait aux Cécilies, ou plutôt n’avait pu être constaté chez elles : nous voulons parler de la métamorphose que tous les Batraciens éprouvent en passant du jeune âge à l’état adulte. Mais, il y a quelques années seule¬ ment, M. J. Muller publia qu’il avait vu dans GEC 249 CÉC une jeune Gécilie conservée au Musée de Leyde ( Cœcilia hypocyanea Van Hass., Ia0\ glulinosa Lin., espèce de Java et de Ceylan ), une ouverture placée de chaque côté du cou, un peu en arrière de la fente buccale, et que c’était celle des trous branchiaux ; il en con¬ clut que ces animaux subissent des mé¬ tamorphoses analogues à celles des autres Amphibiens. Sans nier qu’il en soit ainsi pour l’espèce dont il vient d’être question, d’après une ob¬ servation faite à la Guiane par M. Leprieur, observation que nous avons publiée ail¬ leurs ( Dici. sc. nat., suppl., I, p. 171), on peut dire que la chose n’a pas toujours lieu de la sorte. M. Leprieur a obtenu en effet, d’une Cœcilia biviitata qu’il s’était procurée vi¬ vante, six petites Cécilies, toutes sans bran¬ chies, même au moment de leur naissance. Mais ce fait est loin d’être une objection réel le à la réunion desCéciliesauxBatraciens, et l’on pourra voir, à l’article reptiles de ce Dictionnaire, qu’on cite plusieurs autres ani¬ maux du même groupe qui seraient aussi dans le même cas des Cécilies étudiées par M. Leprieur. Les Reptiles qui nous occupent n’attei¬ gnent pas une taille considérable. Ils ont ra¬ rement deux pieds de longueur, et leur dia¬ mètre n’a pas même un pouce; on ne leur voit aucune trace de membres. Il en a été décrit une dizaine d’espèces, réparties comme il suit, en quatre genres, par MM. Duméril et Bibron. a. Museau creusé de fossettes: * Au-dessous de chaque narine, Cœcilia, Wagl. ; v* Au-devant de chaque œil , Siphonops, Wagl. ; *** Au-dessous de l’œil, sur la lèvre, Epi- crium, Wagl. b. Museau non creusé de fossettes, Rhi- natrema, Dum. et Bibr. Les Cécilies viennent de l’Amérique mé¬ ridionale ( Mexique , Brésil , Guiane ) , de l’Inde (Java, Malabar, Ceylan), et d’Afrique (îles Seychelles et Gabon). MM. Duméril et Bibron signalent la Cœcilia ro, strata comme étant à la fois des Seychelles et de l’Amé¬ rique méridionale; mais, ainsi qu’ils le font remarquer, le fait est trop contraire aux données connues de la géographie zoolo¬ gique pour ne pas demander confirmation. T. m. Schneider avait vu, dans les Cécilies, le g. de Serpents le plus voisin des Poissons , et particulièrement des Murènes; Linné, qui réu¬ nissait les Salamandres et les Tritons aux Lé¬ zards à cause de leur forme, avait aussi classé les Cécilies parmi les Serpents, et cela, d’a¬ près le même principe. G. Cuvier fut le der¬ nier naturaliste célèbre qui imita cet exem¬ ple , mais uniquement pour les Cécilies. Avant la publication de sa seconde édition du Règne animal , MM. Duméril et de Blain ville les avaient déjà mises parmi les Amphibiens (Batraciens), et c’est la place qu’on leur assi¬ gne actuellement. La seule question qui reste en litige estde savoir si elles doivent être plus rapprochées des Serpents à cause de leur physionomie extérieure, ou, pour cette raison , reléguées à la fin des Batraciens. Cette seconde manière de voir, qui est celle de M. de Blainville, repose sur le fait que les Cécilies étant des Batraciens apodes et ver- miformes, et par là même, modelés sur un type qui rappelle la dégradation organi¬ que , doivent être au dernier rang dans leur classe, comme le sont aussi dans la leur ou dans le groupe quelconque auquel ils ap¬ partiennent les animaux modelés d’après le même plan. Mais c’est une double ques¬ tion de morphologie et de zoologie qui ne doit point nous occuper ici. fP. G.) *CÉCïEOîDES. Cceciloides. rept. — Nom que MM. Duméril et Bibron ( Erpétologie , VIII, 259 ) donnent à la famille unique de leur sous-ordre des Batraciens péromèles. Elle répond au g. Cœcilia de Linné. Voyez cécilie. (p. G.) *CECRACTES (xex.pa.xT vjç, bruyant), ms. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides , division des Brachydérides , établi parSchœnherr (Synon. et sp. Curcul., t. VI, p. 303), qui le place entre les Scytro- pus et les Eugnathus. On le prendrait au pre¬ mier abord pour un Polydrosus ; mais la forme de son rostre est très différente. (C.) C ECHOPPA (nom mythologique), bot. ph. — Genre fort remarquable de la famille des Artocarpacées , formé par Linné (Gen. ex lie fl. il., 272), et renfermant quatre ou cinq espèces , appartenant toutes à l’Amé¬ rique tropicale. Dans les Antilles , où ces plantes sont assez communes et cultivées pour l’ornement des jardins, on donne à plusieurs espèces le nom vulgaire de Bois- 16” CED 250 Trompette , en raison de ce que les tiges sont tout-à-fail creuses et renflées aux ar¬ ticulations. On les cultive également pour le même objet dans les serres chaudes en Europe. Ce sont des arbres élégants, à feuil¬ les alternes (insérées aux nœuds caulinaires), cordiformes, peltées, palmatilobées, ordinai¬ rement d’une couleur différente en dessous ; les plus jeunes enroulées dans des stipules spathiformes. Les fleurs, qui sont dioïques, ébractéolées, sont disposées en épis fascicu- lés-ombellés , munis à la base d’une brac¬ tée à peu près semblable aux stipules. Dans les mâles (très nombreuses), lepérigone est turbiné-anguleux , obtus, subbidenté, et s’ouvre par une fente transverse ; dans les femelles (qui sont en petit nombre), le péri- gone est campanulé , resserré à son orifice et presque entier. Chez les premières , les étamines, au nombre de deux, ont leurs fi¬ laments filiformes , courts, un peu exserls , leurs anthères oblongues-tétragones, bilo- culaires. Chez les secondes, ces organes, en nombre égal , sont stériles et alternes avec les dents du périgone ; l’ovaire est ovale , uniloculaire ; le stigmate terminal , subses- sile, capité. Le fruit est un akène mono¬ sperme recouvert du périgone persistant. La graine , comme l’ovule , est inconnue. Ces deux espèces , les plus communes et le plus généralement cultivées, sont le C. pel- tata L. , dont le tronc s’élève quelquefois à plus de 30 pieds, sans donner aucune ramifi¬ cation , et qui croît aux Antilles , et le C. palmaia Willd., du Brésil. (C. L.) *CECROPîS. ois. — Genre établi par M. Lessonauxdépensdug. Hirundo, étayant pour type VH. purpurea. (G.) CÉC110PS. Cecrops ( Cécrops , nom du fondateur d’Athènes ). crust. — Ce genre, qui appartient à l’ordre des Siphonostomes, à la famille des Peltocéphales et à la tribu des Pandariens, a été créé par Leach et adopté par tous les carcinologistes. On n’en connaît qu’une seule espèce : c’est le C. ha¬ ïr eillex Leach ( Guér., Iconogr. crust., pl. 95, fig. 8). Cette espèce, qui a jusqu’à un pouce de long, vit sur les branchies du Thon. Le mâle est de moitié plus petit que la femelle, et se trouve accroché sous la partie posté¬ rieure de son corps. (H. L.) CÉDONULLI. moll. — Nom d’une es¬ pèce du g. Cône et d’une Came. CED CÉDRAT, bot. pii. — Nom du fruit du Cédratier. CÉDRATIER, bot. pii. — Nom d’une va¬ riété du Citronnier. CÈDRE. Cedrus. bot. pii. - Ce nom a été appliqué à des arbres très différents par leur place dans les méthodes botaniques et par leur origine géographique ; mais les bota¬ nistes le réservent spécialementau Cèdre du Liban , grand arbre de la famille des Conifè¬ res , Pinus Cedrus Linn. Quelques auteurs ont considéré les Cèdres , dont on connaît maintenant deux espèces , comme un genre spécial ; les autres les ont réunis aux Mélèses [Larix): c’était l’opinion de Tournefort; d’au¬ tres ont formé un seul genre de ces arbres et des Sapins sous le nom d ’ Hbies r c’est la classification de Richard dans sa Monogra¬ phie des Conifères ; d’autres enfin , revenant à l’opinion de Linné, ne font qu’un seul genre de ces arbres et des Pins : c’est l’opinion de Lambert, admise par Endlicher dans son Gé¬ néra planiarum. En combinant les caractères de végétation et de port avec ceux des orga¬ nes reproducteurs, nous croyons qu’on peut diviser les Pinus en plusieurs genres , et le Cèdre appartiendrait alors au genre Mélèse ou Larix. Voyez ce mot. (Ad. B.) Le nom de Cèdre a été encore appliqué à beaucoup d’autres Conifères, et même à des arbres de familles différentes. Ainsi l’on a appelé : C. acajou , C. mahogoni , le Sivietenia mahogoni et le Cedrela odorala. C. blanc , le Cupressus thuyoides. C. de Busaco, le Cupressus pendilla. C. d’Encens, C. d’Espagne, le Juniperus thurifera. C. de la Caroline, C. de Virginie, le Ju¬ niperus virginiana. C. de la Jamaïque, le Guazuma ulmifolia. C. de Lycie, le Juniperus phœnicea. C. de Sibérie , le Pinus cembra. C. des Bermudes, le Juniperus bermudianu. C. Rouge , le Juniperus virginiana et VIcica allissima. CEDRELA. bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Cédrélacées , auquel on a aussi donné le nom diminutif de Cèdre , et même ce dernier nom lui -même , à cause de son bois, qu’on comparait à celui du Cèdre pour la beauté et l’incorruptibilité. Il offre les ca¬ ractères suivants : Calice court, 5-fide. Pé- i CED CEL 251 taies alternes , dressés , munis en dedans et en bas d’un pli dans le milieu de leur lon¬ gueur. Organes de la fécondation exhaussés sur un support que revêt un disque glandu¬ leux à 5 côtes , soudé dans leur intervalle avec les plis des 5 pétales, terminé supérieu¬ rement par 5 lobes. 10 filets insérés au haut du disque : 6 opposés aux pétales , très courts, stériles, manquant même quelque¬ fois tout-à-fait; 5 alternes, subulés, portant chacun une anthère cordée , attachée par sa base, introrse d’abord et plus tard oscillante. Style court , pentagone , caduc. Stigmate pelté , marqué supérieurement de 5 rayons, et sur les côtés obscurément de 5 angles. Ovaire porté sur le support et le disque , à 5 loges 8-12-ovulées. Fruit capsulaire se sé¬ parant à la maturité, du sommet à la base, en 5 valves qui alternent avec autant de cloisons : celles-ci s’en séparent et restent fixées à l’axe, qui présente ainsi 5 ailes, entre lesquelles sont suspendues les graines, pro¬ longées inférieurement en une aile membra¬ neuse. Périsperme mince, charnu, intime¬ ment adhérent au tégument mince et spon¬ gieux. Embryon dressé, à cotylédons foliacés, à radicule plus courte, saillante, supère. Les espèces, au nombre de 9, sont originaires, les unes de l’Asie, les autres de l’Amérique tro¬ picale ; les premières se distinguent par la brièveté du support de l’ovaire et par le nom¬ bre 8 des ovules , des secondes où il y en a 12 avec un support allongé. Toutes sont des arbres à bois coloré et odorant , à feuilles pennées avec ou sans impaire , dont les fo¬ lioles sont inéquilatérales , à grandes pani- cules terminales. (Ad. J.) CEDRELA , Lour. bot. ph. — Syn. de Bœckea , Linn. CÉDRÉLACÉES, CÉDRÉLÉES. Cedre- laceæ , Cedreleœ. bot. ph. — Le Cedrela est le type d’une famille à laquelle M. R. Brown donnait le second de ces noms , que nous avons changé pour le premier, laissant à une section le nom de Cédrélées. On les confon¬ dait autrefois avec les Méliacées, et elles ont en effet des rapports assez intimes pour qu’il vaille mieux les traiter ensemble. Voyez mé¬ liacées. (Ad. J.) CEDÏiOTA , Schreb. bot. ph. — Synon. d'Aniba, Aubl. *CEDRUS,MilI. part. bot. ph. — Syn. d aCe- drela, Linn — Ce nom s’applique encore à un g. créé par Miller, et syn. de Sioietenia, Lin. CE IB A, Mart. et Zucc. bot. ph. — Syn. de Bombax , Linn. CEINTURE. poiss. — Nom vulgaire de Poissons de l’ordre des Acanthoplérygiens, fa¬ mille des Tænioides, auxquels on à donné le nom de Ceinture, à cause de la forme de leur corps qui les fait ressemblera un ruban d’argent. Cuvier a donné à ce g. le nom de Trichiure , du nom latin Trichiurus . CEINTURE DE PRÊTRE, ois. — Syn. vulg. d’une variété de l’Alouette hausse-col. CEDL ois. — Voyez ceyx. CEEA, Mœhr. ois. — Syn. de Casoar. CÉLACIÏNÉE. Cœlachne. bot. pii. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Fes- tucacées , établi par R. Brown pour une pe¬ tite plante de la Nouvelle-Hollande qu'il nomme C. pulchella. Elle a le port d’une pe¬ tite Brize. Son chaume est glabre et rameux; ses feuilles sont planes et dépourvues de li¬ gules; ses fleurs très petites et disposées en panicule étroite. CÉLADON, uns. — Nom d’une espèce de Phalène. *CELÆNO. Celœno. mam. — M. Leach a établi, sous ce nom, dans la famille des Vespertiliens , un genre composé d’une espèce unique , le C. Brooksiana , dont la patrie est inconnue, et qui paraît devoir rentrer dans le g. Sténoderme, dont il aies caractères généraux. Il en diffère toutefois par le nombre des incisives supérieures, qui n’est que de deux. (C. d’Q.) CÉLAN. poiss. — Nom vulgaire du Clupea Pitchardus, esp. du g. Hareng. *CELANTIIERA. bot. pii. — Nom donné par Thouin {Mém. acad. scierie., 1788) au genre généralement adopté depuis sous le nom de Maraltia. Voyez ce mot. (Ad. B.) CÉL ASTRE. Celastrus (xyjÀctarpov, arbris¬ seau aujourd’hui indéterminé), bot. ph. — Ce genre linnéen , qui comprendrait au¬ jourd’hui un grand nombre de plantes, a été réduit, d’après les travaux des botanis¬ tes modernes, et en particulier de M, Kunth, à quelques espèces croissant dans l’Améri¬ que boréale , l’Asie et l’Afrique tropicales , et dont 5 ou 6 environ sont cultivées dans les jardins européens. Nous citerons parmi elles les C. bulletins et scandens. Ce sont des arbrisseaux incrmes , cà feuilles alternes , submembranacées , très entières ou dentées 252 CEL GEL en scie , munies de cils stipulâmes peu ap¬ parents ; à fleurs dioïques, petites, pédicel- lées, disposées en grappes axillaires et ter¬ minales, bractéées. Le calice en est urcéolé, 5-fide ; la corolle formée de 5 pétales insé¬ rés sous un disque périgyne, beaucoup plus grands que les divisions du calice et alter¬ nant avec elles. Les étamines , au nombre de 5, sont insérées dans les sinus du disque, plus courtes que les pétales et alternant avec eux ; à filaments subulés , à anthères introrses , biloculaires. Le style est court, épais , à stigmate tubuîé. Le fruit est une capsule coriace , subglobuleuse , 2-4-locu- laire. (G. L.) CÉLASTRÏIMÉES .Celastrineœ. bot. pu.— Famille de plantes dicotylédones polypétales périgynes , confondue autrefois avec les Rhamnées qu’on en a séparées avec raison , et qui s’en distinguent facilement par leurs étamines opposées aux pétales. Ses caractères sont les suivants : Galice à 4-5-divisions plus ou moins profondes, imbriquées dans la pré¬ floraison, égales, revêtu dans son fond d’un disque charnu plus ou moins épais, qui lui adhère quelquefois jusqu’à une certaine hauteur. Pétales en nombre égal , alternes , insérés sous le rebord du disque, plans , à préfloraison imbriquée. Étamines en même nombre, alternes avec les pétales, insérées avec eux ou sur le rebord ou en dedans du disque , à filets courts , à anthères introrses, biloculaires , dont le connectif est souvent dilaté en dehors. Ovaire sessile , plus ou moins plongé dans le disque, libre ou soudé en partie avec lui , à 2 , 3 ou 5 loges renfer¬ mant chacune un seul ovule anatrope, ou le plus souvent deux collatéraux dressés , ra¬ rement plusieurs ascendants sur deux rangs. Style court, épais ; stigmate partagé en au¬ tant de petits lobes qu’il y a de loges. Le fruit est tantôt indéhiscent, charnu ou quel¬ quefois en forme de samare , à loges mono¬ spermes, ou bien capsulaire, à loges 2-poly- spermes et à déhiscence loculicide. Les grai¬ nes sont le plus souvent enveloppées plus ou moins complètement d’un arille charnu , coloré, et sous un test crustacé renfermant, dans l’axe d’un périsperme charnu, un em¬ bryon droit à radicule infère , à cotylédons foliacés. — Les Gélastrinées habitent les ré¬ gions chaudes du globe ; mais approchant les tropiques , elles les passent rarement, et s’observent ainsi le plus abondamment entre les 24e et 40e degrés de latitude, surtout au cap de Bonne-Espérance. Ge sont des ar¬ bustes ou des arbrisseaux , quelquefois des lianes, à feuilles alternes ou rarement oppo¬ sées, simples , très entières ou dentées , sou¬ vent coriaces et glauques , accompagnées de stipules petites et caduques. Leurs fleurs hermaphrodites, rarement unisexuelles par avortement, sont blanches, verdâtres ou purpurines, disposées en cymes axillaires. Tribu I. Évonymées. Fruit capsulaire. Genres : Pulterlickia, Endl. — Lophopeta- lum , Wight. — - Evonymus , Tourn. — Poly- cardia , J .{JFlorinda, Noronh. — Commersonia , Commers. ) — Catha , Forsk. ( Gymnosporia , W. et Arn.) — Celastrus , Kunth. — May te¬ nus, Faill. (Hœnkea, R.etPav.) — Microtropis, Wall. — Pterocelastrus, Meisn. ( Aster ocarpas , Eckl. et Zeyh.). Tribu IL Élæodendrées. Fruit drupacé. Genres : Ptelidium, P. Thouars. ( Seringia , Spreng.) — Wimmeria, Schlecht. — Fraun- hofera , Mart. — P leurosty lia , Wight et Arn. Hartogia , Thunb. { Schrebera , Thunb.) — Elœadendron , Jacq. ( Rubentia , Comm. — Schrebera, Retz. — Portenschlagia, Tratt. — JYerija , Roxb. — Skytophyllum , Lauridia , Mystroxylon et Crocoxylon, Eckl. et Zeyh.) — Myginda, Jacq. ( Rhacoma , L. — Crossopeta- lurn , P. Er.) — üreophila , Nutt. ( Pachys- tima, Raf.). M. Endlicher place à la suite le Dulongia de Kunth, et avec doute les genres suivants : Carpodetus, Forst. — Bhesa, Hamilt. — Ac- tegiion, Blum. — Tralliana, Lour. — Lepta, Lour. — Goupia , Aubl. ( Glossopetalum , Schreb.) — Perrotiatia , Kunth. — Alzatea , R. Pav. (Alziniana, Dietr.J. (An. J.) CELASTRUS. bot. pu. — Nom latin du g. Célastre. *CÉLK1.\ÉE8. Celeinœ . ois. — Sous-fa¬ mille delà famille des Picidées ou des Pics, dont les caractères sont: « Doigt vertical plus court que l’antérieur; arête supérieure du bec légèrement courbée, ses sillons latéraux manquant chez la plupart. Tarse plus court que le doigt versatile; tête ayant une huppe occipitale de plumes soyeuses. » Gette section, qu’on pourrait regarder comme le genre Marcheur, dans l’innom- CEL 253 brable famille des Pics, renferme effective¬ ment des espèces qui parfois se tiennent à terre, et y marchent momentanément pour y saisir les Fourmis et autres Insectes ; tels sont nos Pics verts et gris d’Europe, et quel¬ ques espèces étrangères analogues. Ces espè¬ ces forment le g. Gecinus , Boié ou Bracluylo- pluts , Swains. Les autres g. faisant partie de cette sous-famille sont: Hernüophus, Sw.; Celeus , Boié ou Malacolophus, Sw.; Meiglip- les, Sw.; Tiga, Kaup.; Chrysodolus , Sw.,et B rachypternus ,Strick. V oyez ces mots. (Lafr.) CELERI, bot. ph. — Nom vulgaire d’une espèce du g. Ache, ALpium graveolens , à la¬ quelle la culture a fait perdre sa saveur re¬ poussante et ses propriétés si souvent mal¬ faisantes pour l’homme ; car les bêtes ovines et bovines le mangent sans répugnance. Le Céleri est une plante saine et fort agréable, qu’on mange crue ou cuite. On en cultive plusieurs variétés : le Céleri à couper, les Céleris plein, blanc et violet, et le Céleri rave, dont la racine devient plus grosse que le poing ; c’est l’un des légumes les plus communs des parties septentrionales de la France et de toute l’Allemagne. Il est fort délicat et très parfumé. On le mange en sa¬ lade ou à la sauce. Les Céleris demandent une terre meuble et de fréquents arrose¬ ments. On les sème en avril; en septembre, on butte ceux qu’on veut faire blanchir, et en décembre on les recouvre de paille ou de feuilles pour les empêcher de geler. Les graines de Céleri jouissent des propriétés stimulantes de toutes les Ombellifères. CÉLÉRIGRÆBES. Celerigrada ( celer , rapide ; gradus, marche ). mam. — Nom sous lequel M. de Blainville a désigné l’or¬ dre des Rongeurs, à cause de la rapidité de leurs mouvements. CÉLEST1NE. min. — Syn. de Strontiane sulfatée. CELETES (xyiKttîç , qui a une hernie). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa¬ mille des Curculionides, créé par Schœnherr ( Synon. elsp. Curcul. , t. III, p. G34), qui le met entre les Phenomerus et les Madame; peut-être dans l’ordre naturel serait-il mieux placé prés des Isorhynchus. Ce g. ressem¬ ble à la première vue à un Erirhinus ; mais la forme du rostre et des antennes est diffé¬ rente. Il ne renferme qu’une espèce prove¬ nant du Brésil , et décrite par l’auteur sous ' CEL le nom de C. binoiatus (Rliy nchœnus, k\ug.). (G.) *CELEUS. ois. — Genre créé par Boié aux dépens du g. Pic, et ayant pour type le Picus Jlavescens. (G.) *CELIA. ins. — Genre de la famille des Crabronidcs, de l’ordre des Hyménoptères, établi par M. Schuckard (Fossorial hyménop¬ tères), aux dépens du g. Stigmas de Jurine. Il se distingue de ce dernier par des antennes coudées ; des mandibules bidentées dans les mâles, et simples dans les femelles; des pat¬ tes sans épines, etc. Le type du g. est la C. troglodytes, répandue dans une grande par¬ tie de l’Europe. (Bl.) *CÉLIBE. ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , attribué à Latreille par M. le comte Dejean, et à Kirby par MM. Boisdu- val et de Castelnau. Dans le Catalogue de la ‘collection de M. Dejean, il fait partie des Mé- lasomes, et vient à la suite des A sida. Selon MM. Boisduval et de Castelnau, il appartien¬ drait aux Taxicornes , et devrait être placé non loin des Cossyphenes. En effet, il est très rapproché du genre Helœus , et ne s’en distingue qu’en ce que la tête est libre et non recouverte par le corselet. On compte envi¬ ron 10 à 12 espèces de ce genre , toutes ori¬ ginaires de la Nouvelle-Hollande. M. Bois¬ duval [Voyage de /’ Astrolabe) en a fait con¬ naître 2 espèces, dont une porte le nom de C. silphoides , et l’autre celui de C. cassidoi- des. Le Silpha lœvicollis Fab. doit peut-être y être placé. (C.) CÉLIBE. Celibs. foram. ? — Monlfort a créé sous ce nom un genre de Coquilles multiloculaires , offrant des loges globuleu¬ ses placées les unes au bout des autres, formant une ligne droite et percées chacune, sur le côté, d’une ouverture ronde. Per¬ sonne, depuis Montfort, n’ayant reconnu le Célibe sur les côtes de la mer Adriatique, où cet auteur l’indique , nous pourrions croire que ce genre est apocryphe , comme tant d’autres qui ne sont dus qu’à l’imagi¬ nation de cet auteur. (A. d’O.) *CELÏ1\A. ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes établi parM. Stephens, et adopté par M. Westwood,qui ( Synops . ofthe généra of Brilish insects) le place dans la tribu des Géométrides. Ce g. répond à celui de Larissa de Curtis, et a pour type la Lar. imbutata du I même auteur. 254 CEL Ce nom sert aussi à désigner un g. de Coléop¬ tères pentamères, famille des Hydrocantha- res, tribu des Hydroporides, établi par M.Aubé (Species général des Coléoptères de la Collect. de M. Dejean, t. VI , p. 444) aux dépens du g. Hydroporm de Clairville. Ce g. se dis¬ tingue de tous ceux de la même tribu par la présence de l’écusson qui n’est pas visible chez les autres. L’auteur n’y rapporte que 3 espèces, toutes propres à l’Amérique, sa- voir : Celina lalipes Brui. , type du genre [P oyagede M. Aie. d' Qrbigny dans VAmèr. mèrid. , tom. VI , pag. 150), Celina aculeata Chevr. , du Brésil , et Celina anguslaia, Dej., de Cayenne et des États-Unis. fD.) *CËLLA ( cella , resserre), bot. — Nom sous lequel Scopoli a désigné le fruit de son g. Pontoppidana , dont le péricarpe est triple, ligneux à l’extérieur, pulpeux dans sa partie moyenne , et membraneux à l’intérieur. CELLAIRE. Cellaria [cella, loge), polyp. — Ce genre, le principal de la famille des Celiariées, teilequ’on l’admetàprésent, a été établi par Pallas, et subdivisé depuis par La- marck, Lamouroux, de Blainviüe, Mordmann et plusieurs autres. Les animaux des Cellai- res qu’on avait supposés hydriformes, c’est- à-dire à un seul orifice intestinal, sont bryo¬ zoaires ou à deux orifices : tous sont marins. Les espèces en sont communes , même dans les mers d’Europe. (P. G.) CELLANTHUS. moll. — Synon. deCel- lulie. CELLARIA. polyp. — Nom latin du genre Cellaire. (P. G.) CELLARIÉES. Cellarieœ. polyp. — Nom¬ breuse famille de Polypes bryozoaires dans laquelle se placent les Flustres, les Cellaires et quelques autres genres, mais dont plu¬ sieurs auteurs ont néanmoins distrait les Flustres pour en faire une famille à part. Les Celiariées sont des animaux marins , tenta- culés ; on en connaît un grand nombre d’es¬ pèces. Leurs polypiers sont membraneux , divisés en loges articulées ou jointes entre elles , et dans chacune desquelles réside un polype. Il en existe à l’état fossile , et les terrains qui les renferment sont de formation marine. Celles qui vivent actuellement sont également marines ; nous avons toutefois décrit, comme appartenant à cette famille, un g. vivant dans les eaux douces, en Europe. Poyez PALUD1CELLE. (P. G.) CEL CELLÉPORE .Cellepora [cella, log eyporus, pore), polyp. — Genre de la famille des Poly¬ pes bryozoaires à polypiers membraneux et operculifères ; on en doit la distinction à La- marck. Ses caractères sont : Cellules complè¬ tes, bien distinctes , urcéolées , ventrues , à ouverture terminale ronde, operculée, for¬ mant, par leur accumulation irrégulière, une sorte de polypier fragile, comme spongieux, poreux, appliqué ou encroûtant. Les espèces madréporiformes ont reçu de Lamouroux le nom de Celleporaria. Celles-ci et celles du genre Cellépore proprement dit vivent également dans les eaux de la mer. On en cite une vingtaine. (P. G.) CELLÉPORÉES. Celleporeœ. polyp. — Groupe de Polypes dont le principal genre est celui de Cellepora, établi par Lamarck, et dont les espèces sont remarquables par leurs cellules plus ou moins ellipsoïdes , presque verticales et irrégulièrement amon¬ celées les unes sur les autres. Il en est résulté que la surface du polypier est très inégale , et que les cellules sont disposées sur plusieurs étages; aussi la masse totale peut-elle devenir considérable. Les polypes sont bryozoaires. Poy. cellépore. (P. G.) CELLULAIRE (tissu). zool.,bot. — Poy. ANIMAUX et ANATOMIE VEGETALE. CELLULAIRES- Cellulares ( cellula , cel¬ lule, petite loge ). bot. — Nom donné par MM. De Candolle et deHumboldt aux végé¬ taux dans la composition desquels il n’entre que du tissu cellulaire, et qui sont dépourvus de vaisseaux. Telles sont les Acotylédonées, dénomination à laquelle répond celle de Cel¬ lulaires. * CELLULARIA. polyp. — Nom linnéen correspondant à celui de Cellaria , actuelle¬ ment la famille des Celiariées. (P. G.) CELLULARÏTES. polyp. foss. — Nom donné aux Polypiers fossiles du g. Cellaire. ^CELLULES. Cellulœ , fr'avi, A Iveoli [cel¬ lula, petite loge), ins. — On nomme ainsi les loges construites par plusieurs genres de l’ordre des Hyménoptères, tels que les Abeil¬ les et les Guêpes , pour y déposer leur miel ou leurs provisions , et y élever leurs lar¬ ves. On donne encore ce nom aux espaces de l’aile membraneuse des Insectes formés par l’intersection des trachées. La forme et le nombre de ces cellules sont extrêmement variables , et servent à distinguer les genres CEL 255 CEL dans certains ordres. Jurine a fait une heu¬ reuse application de ce caractère dans sa nouvelle méthode de. classer les Hyménop¬ tères et les Diptères , perfectionnée par M. Chabrier. Les principes sur lesquels elle se fonde seront développés aux mots hymé¬ noptères et INSECTES. En botanique, on donne le nom de cellules à de petites cavités fermées de toutes parts, affectant la forme ovale, obiongue ou hexa¬ gonale, et de la réunion desquelles résulte le tissu cellulaire.M.Turpin appelait cellule in¬ tégrante , celle qui constitue le végétal à l’état le plus simple. Ce nom a encore été employé comme synonyme de Lacune. (C. d’O.) Ce nom sert aussi à désigner les loges dans lesquelles sont placés les Polypesà polypiers, et qui sont une partie endurcie de la sub¬ stance de ces animaux. Leur consistance va¬ riable, leur forme toujours caractéristique , et les précautions curieuses que la nature a prises pour abriter les petits êtres qui y vi¬ vent , seront indiquées à l’article polypes. (P. G.) CELLULIE. Cellanlhus. foram. — En co¬ piant une des figures du Nauiilus craticula- lus de Fichtel et Moll , Montfort en a formé un genre sous le nom de Cellulie. C’est pour nous une espèce du genre Polystomelle ( voyez ce mot), que Fichtel a mal observée, et que Montfort n’a pas comprise. (A. d’O.) CELAI ISL\ (nom mythologique). bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Eupato- riées, établi par Cassini pour des plantes her¬ bacées des terres australes, à tige droite, sim¬ ple, nue et monocéphale; à feuilles radicales oblongues; à capitule dont le disque jauneet le rayon rose. On n’en connaît que 2 esp., les C.lortgifolia etspathulala. Le C, rolundifolia Cass, fait aujourd’hui partie du g. Alciope , sous le nom d 'A. labularis. CÉLONITE. Celoniles. ins. — Genre de l’ordre des Hyménoptères , famille des Di- ploptères , tribu des Masarides , établi par Latreille pour un insecte du midi de l’Eu¬ rope. Il ne diffère guère du g. Masaris , au¬ quel l’avaient réuni Fabricius et Jurine, que par un corps plus massif. On n’en connaît qu’une seule esp. , 1 e C. api for mis. M. Dela¬ porte écrit Cælonites. (C. d’O.) CELOSIA (xv j).oç , brillant), bot. ph. — Tout le monde connaît cette belle plante, si commune et si recherchée, à laquelle on donne le nom vulgaire d’Amarante , de Passe-velours, de Crète de Coq ; elle est le type de ce genre, formé par Linné , et ap¬ partenant à la famille des Amaranta- cées, tribu des Célosiées. On en connaît un assez grand nombre d’espèces , dont en¬ viron une dizaine sont cultivées dans nos jardins. Ce sont des plantes annuelles ou bisannuelles , indigènes de l’Asie et de l’A¬ frique tropicales , rares en Amérique. Elles sont dressées , glabres , quelquefois suffru- tescentes , à feuilles alternes , dont le limbe décurrent en pétiole ; à fleurs hermaphrodi¬ tes, tribractéées, scarieuses, brillantes, dispo¬ sées en épis. Le périgone est pcntaphylle; elles ont 5 étamines à filaments filiformes , con- nés à la base en forme de coupe , à anthères biloculaires ; point de staminodes ; un style court , à stigmate capité ou trilobé -, pour fruit un utricule circoncis , renfermant un grand nombre de graines lenticulaires-réni- formes. ^ (C. L.) ''CÉLOSIÉES. Celosieœ. bot. pii. — Tribu de la famille des Polygonées, ayant le g. Celosia pour type. (Ad. J.) CÉLOSOME. Celosomus ((xvîXyi, hernie ; crwfxce , corps ). térat. — Genre de Monstres unitaires, appartenant, comme l’indique son nom, à la famille des Célosomiens. (Is. G. S.-H.) * CÉLOSOMIENS. Celosomœi. terat. — Famille de Monstres unitaires, appartenant à l’ordre des Autosites , et caractérisée par l’existence d’une éventration plus ou moins étendue, et toujours compliquée de diverses anomalies des membres, des organes génito- urinaires , ou meme du tronc dans son en¬ semble. Bien que les monstruosités célosomiques ne soient pas rares, cette famille est l’un des groupes tératologiques dont l’histoire est le moins avancée, et offre, dans l’état présent de la science, le moins d’intérêt. Aussi nous sufûra-t il de mentionnerici, en les caractéri¬ sant succinctement, les six genres dès à pré¬ sent connus , et de compléter leurs caracté¬ ristiques par quelques remarques générales. I. Aspalasome. Aspalasomus, Geotf. S. -II. ( à.a'Koi'Xix^, taupe ; ucoga, corps). — Dans ce g., l’éventration , occupant la partie inférieure de l'abdomen , détermine spécialement des modifications remarquables dans la confor¬ mation des organes génito-urinaires. L’appa- 256 CEL GEL reil urinaire et l’appareil sexuel , au lieu de se confondre, comme à l’ordinaire , à leur terminaison , et de s’ouvrir au-dehors par un orifice commun, sont partout séparés, et se terminent à l’extérieur par des ouvertu¬ res distinctes. Cette disposition, qui rappelle l’un des faits les plus connus de l’organisa¬ tion de la Taupe, a valu à ce genre le nom qu’il a reçu de M. Geoffroy Saint-Hilaire. II. Agenosome. Agenosomus (à privatif; yEwaco, j’engendre ; aâ^a, corps). — Ce g. a de môme été établi par M. Geoffroy Saint-Hi¬ laire ( sous le nom à'Agène, modifié depuis par l’addition de la terminaison some , com¬ mune aux différents genres de Célosomiens). Dans ce groupe, comme dans le précédent, l’éventration porte surtout ses effets sur la région inférieure du tronc , et spécialement sur l'appareil génito-urinaire ; mais l’ano¬ malie s’étend beaucoup plus loin, et va jus¬ qu’à l’atrophie des organes génitaux et uri¬ naires , tantôt très rudimentaires , tantôt tout-à-fait nuis. III. Cyllosome. Cyllosomus, Is. Geoff. (xvD Xoç, boiteux; aiïya, corps). — L’éventration, latérale et inférieure dans ce g., entraîne l’ab¬ sence ou l’état rudimentaire du membre pel¬ vien du côté occupé par l’éventration. IY. Schistosome. Schistosomus , Is. Geoff. (o^iotoç , fendu , coupé ; o-waa, corps). — Ce g. est caractérisé par des anomalies analogues à celles des Cyllosomes, mais beaucoup plus complexes et plus remarquables. Toute la portion antérieure des parois abdominales est dépourvue des téguments normaux qui sont représentés seulement par des membra¬ nes minces et diaphanes. Les membres pel¬ viens sont tous deux frappés d’atrophie , et le corps est inférieurement comme tronqué. Y. Pleurosome. Pleurosomus , Is. Geoff. (Tzltvpoi, côté; o-SfAoc, corps). — L’éventration, latérale et supérieure , thoracique en même temps qu’occupant la partie supérieure de l’abdomen, est compliquée de l’atrophie plus ou moins complète du membre thoracique du côté occupé par l’éventration. VI. Célosome. Celosomus, Is. Geoff. [voy. plus haut). — L’éventration envahit ici toute la poitrine, et non l'un de ses côtés seule¬ ment : le sternum est affecté de fissure , ou même manque plus ou moins complètement, et le cœur fait hernie au-devant de la poi¬ trine comme les viscères digestifs au-devant de l’abdomen. Ce genre est donc plus qu’au¬ cun autre remarquable par le déplacement herniaire d’un grand nombre d’organes , et de là le nom de Cêlosome qui lui a étédonné, en raison de ce qu’on y trouve portées au maximum les anomalies qui caractérisent généralement les Célosomiens. De ces six genres, les trois premiers n’ont été observés que chez l’homme : le quatriè¬ me au contraire n’est établi que d’après un Veau décritpar Fingerhut.Les monstruosités dans lesquelles l’éventration est à la fois tho¬ racique et abdominale, sont également con¬ nues chez l’homme et les animaux. Parmi ces derniers, nous citerons en particulier un pou- letcélosome, sorti d’un œuf que, dans ses ex¬ périences sur les causes des monstruosités , M. Geoffroy Saint-LIilaire avait fait incuber dans une situation verticale. Les Monstres célosomiens naissent ordi¬ nairement vivants , mais leur mort suit de très près leur naissance. Toutefois Méry cite un individu qui a vécu quatorze heures; Gockel en cite un autre qui n'est mort que le second jour ; et un troisième sujet aurait vécu même jusqu’au onzième, si l’on doit en croire Mercklein, L’étal imparfait des muscles de l’abdomen est sans doute une des causes de mort chez ces Monstres , dont la respiration , faute de l’un de ses appareils musculaires , ne peut se faire que très im¬ parfaitement. (Is. G. S. -H.) CELSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scophulariacées , tribu des Verbascées , formé par Linné, revu et plus nettement déterminé par Bentham ( Scroph. ind., 16 ) , qui le divise en 3 sous- genres : a. Pseudothapsus , b. Arcturus , c. Nefflea. Il renferme, selon cet auteur, une vingtaine d’espèces , dont la moitié en¬ viron a été introduite dans nos jardins. Ce sont des herbes ou des sous-arbrisseaux , croissant dans le bassin méditerranéen, sur¬ tout dans la partie orientale, dans l’Asie médiane et sur les monts Emodes. Les feuil¬ les en sont alternes, les inférieures souvent pennatifides , lyrées ; les fleurs assez sem¬ blables à celles de notre Molène ordinaire, bractéées , en épis terminaux , subsimples , sur des pédoncules solitaires non contour¬ nés, recourbés par la suite. (C. L.) *CELTIDÉES. Celtideœ. bot. ph. — Cette fatnille, établie par Fvichard, reste distincte CEN CEN '257 pour les uns, et est pour les autres confon¬ due avec celle des Ulmacées, avec laquelle nous l’exposerons. (Ad. J.) CELTfS. dot. pu. — Nom latin du Mico¬ coulier. CELYPÏIUS, ( xA-jcpo; , coquille, écaille). ins. — Genre de Diptères , division des Bra- chocères , famille des Athéricères, tribu des Muscidcs, établi par Dalman et adopté par M. Macquart. Ce g. est l’un des plus re¬ marquables de l’ordre des Diptères , par la conformation de l’écusson , qui se dilate en arrière et recouvre l’abdomen et les ailes. Cette expansion est formée de deux tégu¬ ments ; le supérieur très convexe, de sub¬ stance cornée ; l’inférieur plat et membra¬ neux. Elle présente ainsi une capacité pro¬ bablement remplie, d’après l’opinion de M. Macquart, d’un fluide qui accélère ou re¬ tarde le vol, en augmentant ou en diminuant le poids de l’insecte. Cet auteur en décrit deux espèces : le Celyphus obiecins de Dal¬ man, originaire de Java, et le Cel. scutatus de Wiedmann, des Indes orientales. (D.) CEMONUS, Jur. ins. — Syn. de P em¬ plir ed on, Latr. * CENANGIUM (xevoç, creux; àyyï cov, vase). bot. cr. — Genre de Champignons que Per- soon avait primitivement réunis aux Pé- zizes, et dont Fries a formé un g. particulier, caractérisé par un réceptacle membraneux et coriace, tantôt fixé par le centre , tantôt muni d’un pédicelle , mais toujours très court. L’hyménium, d’une couleur con¬ stamment différente, estcomposé de théques mêlées avec des paraphyses, dont les spores, au nombre de 8, s’échappent comme dans les Pézizes. Toutes les espèces croissent sous l’épiderme des arbres ou des arbrisseaux, et deviennent libres quand elles sont entière¬ ment développées. Si l’on vient à les compa¬ rer avec les Pézizes, on voit que les Cenan¬ gium n’en diffèrent que par le réceptacle, qui est plus ou moins coriace. Ils ont en outre de grands rapports avec les Tympanis , mais ceux-ci , dans le jeune âge, ont une espèce de voile filamenteux, qui est uni au bord de la cupule, et recouvre l’hyménium. Quand ce voile est rompu, il est alors difficile de les distinguer. L’auteur du System a mycologic.um en a formé quatre divisions principales , qu’on eut considérer comme des sous-genres : 1° Scier oderris , qui naissent sous l’épi¬ derme des arbres ; fis sont munis d’un pédicelle très court, sphériques , et s’ou¬ vrent circulairement et régulièrement. C’est à celle section qu’appartiennent les C. ribes F. et cerasi F., qu’on rencontre très fré¬ quemment sur les Groseillers et les Ceri¬ siers. Le C. prunastri F. est remarquable par les formes qu’il affecte; dans des circonstan¬ ces, il est parfaitement reconnaissable; mais dans d’autres, il s’allonge et se présente sous la forme d’une pointe noire plus ou moins allongée. Persoon même en avait fait le i Spheria prunastri. 2o Triblidium. Comme les précédents ils naissent sous l’écorce, sont presque slipités ; mais le réceptacle s’ouvre par trois, quatre ou plusieurs fentes qui s’étendent du centre à la circonférence. Le Cenangium pinasiri F. qu’on peut considérer comme type, est très fréquent sur les branches de Sapin. 3o Clithris. Ce sous-genre diffère de ceux qui précèdent, en ce que le réceptacle s’ou¬ vre, comme dans les Hyslerium , par une fente longitudinale. Nous en avons deux espèces qu’on peut observer journellement: le C.fer- ruginosum , qui croît très abondamment sur les rameaux du Pinus sylvestris, et que Per¬ soon a décrit sous le nom de Peziza abietis ; l’autre, le C. quercinum , qu’on observe sur les rameaux du Chêne. Buliiard l’a très bien figuré (tab. 432, fig. 4) sous le nom de Va- riolaria corrugata. 4o Excipula. Les espèces de celte section se développent presque sur l’épiderme même, elles sont sessiles ; mais les réceptacles sont cornés, sessiles , nus, d’abord fermés , puis s’ouvrent et forment un cercle régulier. L’hyménium est d’une consistance molle et presque déliquescente. V Excipula rubi se rencontre assez fréquemment sur le Rubus idœus; les autres sont plus rares. Les trois premières sections du g. Cenan¬ gium sont parfaitement distinctes , mais la quatrième s’en éloigne; aussi, Fries en a-t-il fait un g. particulier qu’il place entre les g. Aclidium et Labrella. Quand on examine un Cenangium , on se demande s’il était bien nécessaire de créer un genre nouveau ; malgré le grand nom¬ bre de Pézizes qui existent , il me semble qu’il n’y avait pas nécessité. Toutes s’ou- i \rent, il est vrai, d’une manière circulaire, 17 T. HU 258 CEN CEN on pouvait, alors y laisser les Cenangium qui s’ouvrent comme elles , e( conserver seule¬ ment dans un autre g. les espèces qui s’ou¬ vrent longitudinalement ou par rayons. La différence de consistance dans le réceptacle ne paraît pas un caractère assez important pour fournir un caractère générique. Il fau¬ dra donc un jour, pour ne pas embrouiller la science par des caractères factices, revenir à la première idée de Persoon , qui en avait faitdes Pézizesdans son Synopsis Fungorum, et qui plus tard, probablement pour ne pas paraître ignorer les progrès de Sa mycologie, adopta en partie les idées d’une école au¬ jourd’hui substituée à la sienne. (Lév.) CENARRHENES ( xevoç , inutile ; appvjv , mâle), bot. pii. — Genre formé par Labil- lardière ( JVov. holl. , 1 , 36 , t. L.) dans la famille des Protéacées, tribu des Nucamen- tacées-Persooniées , pour un arbre qu’il ob¬ serva dans l’île de Van-Biemen , glabre, à feuilles alternes, planes, dentées en scie, lui¬ santes , couvertes en dessus de glandules cutanées; à fleurs alternes, sessiles , uni- bractéées, dont le périgone décida , et dis¬ posées en épis axillaires, simples. Le nom générique fait allusion à 4 glandes hypogynes semblables à de petites étamines , alternant avec les véritables. (C. L.) CENCHRAMES. ois. — Nom sous lequel Mœhring (1752) a désigné le Dindon, Melea- gris gallopavo. (G.) CENCHRIS. rept. — Nom d’une esp. du g. Boa. CENiCHRITES. mole. foss. — Chez les anciens auteurs qui se sont occupés de fos¬ siles , ce nom paraît être synonyme des pe¬ tits grains arrondis qui composent certaines roches calcaires , et qu’on nomme aujour¬ d’hui Oolithes. (A. d’Q.) CENCÜ-IRÏTES. min. — Nom donné par les anciens aux petits Diamants qui n’étaient pas plus gros qu’un grain de millet. CENCHROMA ( x/v OU xv;v , et y_p petite aigrette), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , tribu des Sésé- linées , formé par Koch ( Umbell ., 103) sur l' Athamania denudata de Fischer , et ne ren¬ fermant que cette espèce. C’est une plante herbacée vivace , glabre , trouvée sur les bords du Volga, à feuilles bipinnatiséquées, dont les segments sont divariqués , subtriti- des , les lacinies lancéolées , cuspidées , très entières, riervées; à fleurs blanches, dont les involucres nuis ou monophylles , les in- volueelles polyphylles. Elle est cultivée dans quelques jardins. (C. L.) * CENIOEOPHOlY (xevoç, inutile; crête), bot. ph. — Genre de la famille des Scitaminées, tribu des Amomées, formé par Blume sur une plante fort peu eonnue encore (le C. rubrum) , découverte dans l’ile Célèbes , et ayant le port des Alpinia. Les tiges en sont fort élevées ; les feuilles oblongues-lancéolées , velues en dessous ; l’inflorescence est en épi terminal , à l’excep¬ tion de l’étamine et de l’ovaire. On n’en con¬ naît ni la fleur ni le fruit; l'auteur dit seu¬ lement que les lacinies internes du limbe périgonial sont très petites , denticuliformes ( unde nomen genericum ), et le label le très grand , concave. (C. L.) CÉNOMÏE. IN S. — VoiJ. C0EN0MYIE. CÉNOM1CE , Achar. (xevoç, videjfru- xv) ç , champignon), bot. cr. — (Lichens.) Sy¬ nonyme de Cladonia. (C. M.) CÉNORAMPHES- Cenoramphi. ois. — Nom sous lequel M. Duméril a désigné , dans sa Zoologie analytique , une famille de l’ordre des Passereaux renfermant les Grim¬ peurs à bec léger et celluleux , tels que les Toucans, les Aracaris, etc. (G.) CENTAURÉE. Centaurea ( centaurus , cen¬ taure). bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées-Cynarées, composé d’un nom¬ bre considérable d’espèces répandues sur toute la surface du globe, et présentant en¬ tre elles, malgré la constance des caractères essentiels qui les font réunir dans un même genre, des dissemblances qui ont déterminé les botanistes à les grouper en séries ou sec¬ tions portant des dénominations particulier CEN CEN 260 res. Les caractères communs de ce g. sont : Fleurons de la circonférence presque tou¬ jours stériles , plus rarement hermaphro¬ dites , et dépassant quelquefois le disque ; akène comprimé à hile latéral ; aigrette tou¬ jours composée de soies subfiliformes, rudes, le plus souvent plurisériées , celles de la cir¬ conférence subconnivenles et plus petites que celles du centre, rarement égales ou plus longues ; les écailles de l’involucre de forme variée. Nous donnerons ici , sans rappeler la sé¬ rie des modifications qu’a subies ce genre , les divisions qui y ont été établies par De Candolle. Série I. Aploplépidées. Écailles del’invo- iucre sans appendices , ou munies d’appen¬ dices scarieux non ciliés , plus rarement épineux. Elles sont divisées en 5 sections : Hyalcea , Centaurium , Microlophus , Cliarto- lepis et Phalolepis. Série II. Jacéinées. Ecailles moyennes de l’involucre scarieuses , cilialodentées , non ou à peine décurrentes à la pointe. 8 sec¬ tions : Jcicea , Pterolophus , Lepteranthus , Ælheopappus , Slizolophus , Plectocephalus , Psephellus, Clieirolophus. Série III.Cyanées. Appendice des écailles moyennes de i’involucre plus ou moins sca¬ rieux, prolongé le long de l’écaille, plus ra¬ rement terminé en épines simples. 9 sec¬ tions : Mdanolorna , Cyanus, Odoulolopiius , Lopholorna , Spil tcron , Acrolophus , Acrocen- iron , Hymenocentron et Crocodylium. Série IV. Calcitrapées. Appendice des écailles de l’involucre , corné , piquant , muni à sa pointe d'épines pinnatilobées. 4 sections : Eerutina , Me-socentron , Core- thropsis et Calcilrapa. Série V. Sérijjiées. Écailles de l’involucre déprimées , imbriquées , pourvues , à leur sommet, d un appendice corné, épineux et palmé. 5 sections : Philostizus, Seridiu, Pcc- tinaslrurn, Seridioides et Alophium. Ces 31 sections comprennent 201 espèces , et De Candolle a rejeté à la fin du genre , sans les avoir groupées , une quarantaine d’espèces trop imparfaitement connues pour être classées. Les C. conifera et galactiies , différant essentiellement des Centaurées, en ont été séparées pour former les g. Leuzea , DC., et Galactiies, Mœnch. Le nombre des esp. cultivées dans nos jar¬ dins est d’une quarantaine environ. Les plus universellement répandues sont : la Grande Centaurée, C. centaurium; la C. musquée, C.moschata, les C.crocoaylium, monlana, can- didissima , ragusina , amencana , etc. I! en croît spontanément , dans les environs de Paris, une dizaine d’espèces parmi lesquelles nous citerons la C. cyanus ou Bluet, une des plus communes , qui se trouve souvent mê¬ lée, dans des proportions considérables, aux céréales dont l’homme fait sa nourriture. On lui attribue des propriétés ophthalmiques , d’où lui vient son nom de Casse-lunettes. La C. Jacea (Jacée), abondante dans les prés et considérée comme un excellent fourrage; la C. calcitrapa ( Chausse-trappe , Chardon étoilé), petite plante diffuse et hérissée d’é¬ pines, qui croit partout sur le bord des che¬ mins ; toutes les parties en sont amères , propriétés qui lui sont communes avec ses congénères. On la préconise comme succé¬ danée du quinquina. Sa racine passe pour un excellent diurétique , et on lui attri¬ bue des vertus égales à celles du Chardon bénit, Centaurea benedicta , qui croît dans le midi de la France. Le nom de Centaurée a encore été improprement donné à d’autres plantes; ainsi l’on appelle : Centaurée bleue, la Sculella ria galeri- culata. C. jaune, la Chlora perfoliata. Petite centaurée , V Eryihrœa. CENTAURELL (diminutif de Centau- rium ). bot. pii. — Genre de la famille des Gentianacées , tribu des Gentianées-Chiro- niées , formé par L.-C. Richard ( in Midi. PL bor Amer., t. 98, i. 12 ), et renfermant trois ou quatre espèces seulement. Ce sont des plantes basses , annuelles , indigènes de l’Amérique boréale, à feuilles opposées, su- buiées, très petites; à fleurs terminales, pe¬ tites, blanches ou un peu verdâtres. (C. L.) C EVTAURIÉES. Cenlaurieœ. bot. pii. — Nom d’une division de la tribu des Gompo- sées-Cynarées, ayant pour type le g. Cen¬ taurea. CENTAURIUM, DC. bot. pii. — Syn. de Centaurea , Less. — Hall., syn. de Rhapon- tiurn , DC. — Pers., syn. de Cenlaurella , L. Ri ch. ' CE NT A U ROPS ï S {centaurea, centaurée; o\ptç, aspect), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Yernoniacées, établi par Bo- jcr ( Lin ., 1833) pour des plantes fruliqueuses et sylvicoles de Madagascar, à feuilles alter¬ nes, presque entières, obovales ou ovales, à pétioles courts, à base cunéiforme; à capi¬ tules ovales-oblongs , en corymbe ou soli¬ taires ; à fleurs pourpres, d’après l’herbier.On n’en connaît que deux esp., les C. lanuginosu et fruct'COsu. CEIMTELLE. eutel/a. bot. pu. — Genre établi par t.inné et réuni aux Hydrocotyles. *CE IV T E MERES, ins.— Genre deColéop- téres tétrarnéres, famille des Curculionides, division des Apostasiméridès , créé par M. Chevrolat sans indication de caractères. M. Dejean l’a adopté dans son Catalogue, et l’a placé entre les Phylnphilus et les Evirhi- nus de Schœnherr; mais, par suite d’une er¬ reur typographique , ce nom se trouve mal indiqué : c’est Ceniromerus qu’il devrait y avoir (de xévrpov, pointe, éperon; pyipog , cuisse). Ce genre renferme deux espèces de Cayenne : l’une C. como.sus Ch. ; l’autre C. lineauis Buq., lesquelles n’ont pas été dé crites par M. Schœnherr. (C.) CE IM TE NE S. mam. — Syn. généralement adopté , mais vicieux , de Cenieies. CENTENILLE. Cenlunculus { ceniunculus , planteaujourd’hui indéterminée), bot ph. — Genrede la familledesPrimulacées, tribudes Anagallidées, formé par Linné ( Gen., 189). On n’en connaît guère que 2 espèces , dont l’une croît dans l’Amérique du Nord , et l’autre en Europe; celle-ci se trouve fré¬ quemment aux environs de Paris, où elle est connue sous le nom vulgaire de Centenille, C. miniums de l’auteur suédois. Ce sont de petites plantes annuelles , couchées ou dres¬ sées (la seconde à peine haute de 0™05cent.) ; à feuilles alternes; à fleurs axillaires, solitai¬ res , sessiles ou pédonculées , ébractéées. (C. L.) CENT ETES. mam. — Nom latin du genre Tanrec. CEIMTINODE. bot. pii. — Nom vulg. du Polygonum aviculare , esp. du g. Renouée. CENTIPEDA , Less. bot. pii. — Syn. de Dichrocephala , DC. * CEIMTIPÈDE. Ctniipes { centum , cent ; pes, pied ). ins. — Rirby donne ce nom aux Insectes qui , comme les Scolopendres , ont plus de cinquante pattes et moins de deux cents. CENTOTUÈQIJE. Cenioilieca ( x/vTïjua , aiguille; ÔvjV/,, gaine), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Festuca- cées, établi par Desvaux {Journ. bol., III, 70) pour le Cenchrus lappaceus , herbe de l’Asie tropicale et de l’Océanie, qui diffère fort peu des Poas à la suite desquels il est placé. * C E N T R A DE IM I A {xevrpov, éperon ; *3r,v , glande), bot. pii. — Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Lavoisiérées, formé par G. Don (Syst., II, 7G5), et ne conte¬ nant qu'une espèce découverte au Mexi¬ que, le Rhexia inœquilaierulis de Chamisso et Schlechtendai. C’est un sous-arbrisseau à rameaux tétragoncs , velus ; à feuilles op¬ posées , dont Tune très petite , l’autre beau¬ coup plus grande, toutes oblongues, lan- céolées-aigués , très entières , ciliées, mem- branacées, triplinerves , dont les côtés très inégaux; à fleurs peu nombreuses, dispo¬ sées en grappes axillaires. Son nom géné¬ rique fait allusion à ce que , dans ce g., les plus petites anthères se prolongent en un appendice glanduliformc. (C. L.) CEIMTIIAIMODOIM ( xévrpov , épine , oSoé', dent), poiss. — Genre établi par Lacépède pour placer le prétendu Silurus anberbis de Gmelin ou d’Houttuyn.La description incomplète du naturaliste hollandais, reproduite avec con¬ fiance sous le nom que celui-ci lui avait im¬ posé, a induiten erreur M. de Lacépède, qui n’a pas reconnu dans elle un Platycéphale, dont les caractères spécifiques ne sont pas suffisamment développés pour en déterminer l’espèce. Ce g. doit, en tout cas, comme nous l’avons fait, être rayé des méthodes ichthyo- iogiques. (Val.) C E IM T R A IM TH E II A {xévrpov, éperon; àvOrip-i, anthère, en botanique), bot. pii. — Genrede la famille des Scrophuiariacées, tribu des Gérardiées , établi par R. Brown {Pronr., 488) , et renfermant un très petit nombre d’espèces , dont aucune ne parait encoreavoir été introduite dans nos cultures. Ce sont des plantes herbacées vivaces , in¬ digènes d’Asie et de la Nouvelle-Hollande tropicale , à tiges dressées ou diffuses , rigi¬ des , scabres , garnies de feuilles subsessi- les , oblongues ou lancéolées , très entières ou paucidentées ; à fleurs sessiles, alternes, ou les inférieures opposées , souvent unila¬ térales , celles de la base distantes , les su¬ périeures souvent en épis. (C. L.) CEIMTRANTHIJS {xévrpov, éperon ; «vôoç, 562 CEN CEN fleur ). bot. pii. — L’une des plus belles plantes d’Europe , connue sous le nom vul¬ gaire de Valériane rouge, qu’on trouve fré¬ quemment en France, aux environs de Paris, sur les vieilles murailles, et dont on admirait, il y a quelques années , avant l’achèvement du canal St-Martin, les beaux panaches de fleurs pourpres, suspendus en nombre immense aux rnurs du vaste fossé de la Lastille. Cette plante , introduite dés lors dans nos jardins, où elle a produit une charmante variété à fleurs blanches, est le type du g. dont il s’agit. I! a été déter¬ miné par De Candolle (d’après Necker). Il appartient à la famille (Fl. fr., IV, 258 et s.) des Valérianacées , et contient environ 6 espèces , la plupart admises dans les cul¬ tures des amateurs. Ce sont des plantes herbacées vivaces, rarement annuelles, croissant dans le bassin méditerranéen , l’A- sie-Mineure, le Caucase , etc. , à feuilles op¬ posées, indivises, ou pennatiséquées ; à fleurs rouges ou blanches , et disposées en panicules corymbeuses. Ce g. se distingue de celui de Valeriana , Neck. (non Linn.) par l’éperon dont est ornée la base ; le tube pé- rianthien interne dont le tube est régulier, 5-fide ; une seule étamine (et non 3). (C.L.) CENTRA IlCïliJS (xevt pov, épine, àp^ôç, anus), poîss. — Genre de la famille des Per- coïdes, à dents en velours, à dorsale unique, et à rayons à la membrane branchiostège.Les caract. du g. consistent dans la présence de dents en velours ras sur les palatins, sur le vomer et sur la base de la langue. Le bord dupréopercule estaussi dentelé. Ainsi carac¬ térisé, ce g. comprend de petits Percoïdes, dont la plupart des espèces ont de nom¬ breux rayons épineux à l’anale. Le C. sparoides en a jusqu’à neuf ; mais il en est aussiqui ironique trois épines : tels sont les Centrarchus viridi s et yulosus , quoi¬ que cette dernière espèce ait d’abord été dé¬ crite comme une espèce du genre Pomotis. Nous connaissons aujourd’hui d’autres es¬ pèces qui ont sept, six, cinq et môme quatre rayons épineux à l’anale. Toutes vivent dans les eaux douces de l’Amérique septentrio¬ nale, où les peuples des bords du lac Pont- chartrain les nomment Perches d'étang. 11 paraît que, dans le Nord, ils sont appelés Rock bass (Perche de roche). On doit la con¬ naissance de ce genre à M. Pose , qui remit à Lacépède le dessin et la description de l’es¬ pèce du Centrarchus sparoides, mais que ce savant plaça malheureusement parmi les Labres. (Val.) CENTR A THERUM ( xevrpov , épine ; oS-ôp , épi ). bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Composées-Vernoniées , établi par M. H. Cassini, pour une plante herba¬ cée de l’isthme de Panama, qu’il a nommée C. punctatum. Elle a la tige grêle, cylindri¬ que , haute d’environ 0m,80, rameuse ; ses feuilles sont péliolées , allernes , ovales , ar¬ quées, parsemées de vésicules transparen¬ tes. Elle porte, au sommet des rameaux, des capitules solitaires formés de fleurs herma¬ phrodites. (C. d’O.) CENTRINE. Centrina. poiss. — Cénomi- naiion spécifique d’un poisson cartilagineux que Linné nommait Squalus centrina, et que nous appelons le Humantin (voyez ce mot). M. Cuvier en a fait un genre distinct. 11 est probable que le nom grec Ksv-ptv/î , dont la racine est K/vrpov (aiguillon) , désignait ou ce poisson ou TAiguillat (Squalus acantliias, Lin.), devenu aussi le type d’un genre dis¬ tinct de la famille des Squales. (Val.) TSENTRINUS ( xîvt ptç , pointe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curcuîionites, division des Apostasimé- rides, créé par Schœnherr (S y non. et sp. Curculion., t. lli, p. 730). Ce genre renferme plus de 80 esp. , la plupart originaires de l’Amérique méridionale ; quelques unes , mais en petit nombre, proviennent des An¬ tilles , et d’autres de l’Amérique septentrio¬ nale. La trompe, chez ces Insectes, est longue, arquée , mince ; elle peut s’appuyer sur la poitrine , où elle est reçue dans une fossette plus ou moins prononcée et située en des¬ sous du prothorax : celui-ci est quelquefois armé, chez les mâles, de deux pointes diri¬ gées en avant, lesquelles ressemblent à des défenses d’Eléphant. M. Schœnherr a divisé ce genre en plusieurs groupes , suivant que les cuisses sont simples ou armées. Dans le premier se trouve le C. quadrivittatus Fab. (Rhynchænus ) , et Se C ’. carbonarius Fab. ( Calandra ); et, dans le dernier, Se C. Leachii de Rirby (Cryptorhynchus), et le C. tardigra- dus (Rhync., 01.) Ces groupes seront sans doute érigés plus tard en genres. (C.) CE NT RIS (xsvrptç, aiguillon), ins. — Genre de l’ordre des Hyménoptères , de la famille CEN CEN 263 de* Anthophorides , tribu desApiens, établi par Fab ricins , mais considérablement res¬ treint par les entomologistes modernes. Les Ceniris se font remarquer par un corps ex¬ trêmement épais et velu; par des ocelles disposées en triangle sur lesommetdelatête ; par des mandibules quadridentées ; par des ailes antérieures pourvues de quatre cellu¬ les cubitales, dont la dernière très incom¬ plète, etc. On commit une cinquantaine d’espèces de ce genre , qui habitent toutes les régions équatoriales de l’Amérique. Les mœurs de ces Insectes sont encore inconnues. Les cou¬ leurs dont ils sont ornés sont généralement vives et agréablement nuancées. L’espèce qu’on doit considérer comme le type du genre est le C. furcata Fab. (Bl.) CENTIUSOIE. Centriste us (x/vrpov, ai¬ guillon). poiss. — Genre de Poissons de la famille des Tubulirostres , établi par Linné pour l’espèce vulgairement appe¬ lée la Bécasse de mer par les riverains de la Méditerranée. A ce genre Linné rapportait une seconde espèce qui en a clé séparée, et dont on a fait le genre Àm- phisile. Les caractères du g. Centrisque con¬ sistent dans un corps ovale et comprimé, prolongé par un museau tubuleux , que termine une petite bouche fendue oblique¬ ment. Il y a trois rayons grêles à la mem¬ brane des ouies. Le dos porte deux nageoi¬ res : la première, reculée en arrière, consiste en une longue et forte épine supportée par un appareil osseux qui tient à l’épaule , comme cela a lieu dans beaucoup de Pois¬ sons. Cet appareil est recouvert par des plaques larges et dentelées ; les écailles du corps sont petites et rudes. On trouve à l’intérieur un intestin grêle sans cæcum , replié quatre fois sur lui-même; la vessie natatoire est très grande. Nous ne connais¬ sons encore qu’une seule espèce de ce genre, nommée Centriscus scolopcix. Par une er¬ reur commise dans les notes de Forskal , et que ses éditeurs ont malheureusement conservée, l’espèce y avait été inscrite sous le nom de Silurus cornuius. M. de Lacépède s’imaginant alors que le poisson indiqué dans celte courte notice avait de l’affinité avec les Silures, a établi, d’après elle, le genre Macroramphose qui doit être rayé des catalogues ichthyologiques. Gc petit poisson de la Méditerranée avance dans l’Atlantique jusqu’aux îles Canaries. (Val.) *CENTROCAIlPIIA,Don.BOT. ni.— Syn. de Rudbeckia , L. * CENTROCEUCUS ( x/vrpov , éperon , aiguillon ; x/pvoç, queue). ois. — Swainson a établi sous ce nom un g. formé aux dépens du g. Tétras, et dont le type est le Tetrao urophasianus Ch. Bonap., décrit par M. Dou¬ glas ( Trans. soc. Lin. , t. XVI , p. 133), et que Lewis et Clarke ont désigné sous le nom de Cock ofthe plains. C’est un oiseau de Ca¬ lifornie , qui paraît être, dans le Nouveau- Monde, le représentant de notre Coq de bruyère. Voyez tétras. (G.) XEiVniOCEIiOI (x/vrpov, pointe; x/paç, antenne), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Longicornes, tribu des Cérarnbycins, établi par M. Dejean , dans son Catalogue, saris indication de caractères. Il l’a placé près des Ciytus ; mais, dans l’ordre* naturel , il doit avoisiner les Ela- phidion. L’espèce qu’il y fait entrer se trouve à Buénos-Ayres, et a été nommée par lui C. feslivurn. (C.) * CENTROCHEILA (x/vrpov, pointe; , lèvre), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Cicindélètes , établi tout récemment par M. Lacordaire ( Mém . de la Société royale des sc. de Liège). Ce g. est fondé sur la Cl- cindela bipusiuLutu de Latreille, placée par M. Dejean et tous les auteurs parmi les Oxycheila , et pour laquelle M. Guérin-Mé- neville avait créé , dans ce dernier g., une section sous le nom de Pseudoxycheila, en la fondant uniquement sur la moindre largeur des élylres à leur base comparativement à celle du prothorax. Mais M. Lacordaire ayant trouvé des caractères plus solides pour convertir cette section en genre , est parti de là pour considérer comme inédit le nom peu euphonique que lui avait donné M. Guérin, et s’est cru autorisé à le rem¬ placer par un plus convenable. (D.) * CENTROCLINION ( x/vrpov , épine ; x/tvtov, réceptacle), bot. pii. — Genre de la famille des Composées-Mulisiacées , établi par Don, pour des plantes sulïrutiqueuses du Pérou, a rameaux cylindriques ; à feuilles alternes, eourtement pétiolées , glabres en dessus et tomenteuses en dessous , entières ou bordées de fortes dentelures; à capitules 264 CEN CEN terminaux, à longs pétioles. Ce genre ne renferme qu’un petit nombre d’espèces cultivées dans nos jardins botaniques ; son caractère essentiel consiste en épines courtes et disposées sur plusieurs lignes concentri¬ ques dont son réceptacle est hérissé. (C. d’O.) CENTRODONTE. poiss. — Syn.de Bogue. CENTROG4STER ( x/vrpov , aiguillon ; yixcrz-np , ventre J. poiss. — Genre de Pois¬ sons établi par Houttuyn, et inscrit par Gme- lin, dans la 13e édition du Systema nu- turce , mais qui n’a pas pu être conservé; car des quatre espèces dont il se compose, les deux premières ( Cenirogasier fuscescens , et Ceni. argeniatus ) sont des Amphacanthes que le vague des descriptions d’IIouttuyn rend difficiles à déterminer. La troisième, le Cenirogasier equula est de la famille des Zées et du genre Equula; et la quatrième , le C. rhombeus est du g. des Psetius. (Val.) *GENTROGLOSSA (xevrpov, pointe; yXSva ôoç, mâchoire), ins. — Genre de Coléop¬ tères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Crémastochilides, créé par aM. Gué- rin-Méneville [Revue zoologique , 3, 1840, p. 79). Ce g. a été adopté par M. Burmeister, et placé par lui entre les Genuchus et les C œ- nochilus. L’espèce qui a servi de type à ré¬ tablissement de ce g. provient de la côte Malaie ; M. Guérin l’a nommée C. subru- gosus. (C.) * CENTROLËPÏDÉES. Centrolepideœ. bot. ph. — Petite famille de la classe des Monocotylédonées, établie parDesvaux [Ann. des sc. nai. , 1828 , 13 , 3G ) , ayant pour ca¬ ractères essentiels : Périanthe nul ou quel¬ quefois une giurne à 2 valves ; 1 étamine à anthère simple; 3 à 18 ovaires attachés à un axe commun. Fruit composé d’utricules mo¬ nospermes à déhiscence longitudinale. — Ce sont de petites herbes touffues, semblables à des Scirpes, à feuilles sétacées ayant une gaine à la base ; à scapes filiformes, nues, in¬ divises, et à fleurs contenues dans une spathe terminale. Ces plantes, propres à la Nouvelle-Hollande, ont des affinités avec les Restiacées, dont elles diffèrent par ieurs nombreux carpelles déhiscent*!, et leur inflorescence spathacée. Celte famille se compose des g. Aphelia, R. Br. ; Atepymm , R. Br. ; Centrolepis , Labill. ( Desvauxici , R. Br. ), et du g. anomal Gai- mardis , Garni. Elle répond à celle des Des- vauxiées de Bindley. (C. d’O.) * CENTROLEPIS ( xEvxpov, aiguillon ; ).£- ■Kl-, écaille), bot. pii. — Genre de la famille des Centrolépidées de Desvaux, établi par Labillardière , et composé d’une seule esp. , le C. fascicularis , petite plante de la terre de Diemen à feuilles fasciculées, un peu den¬ tées sur leurs bords, et de moitié moins longues que les hampes florales. * CE ,\ TRQ LOB S LAI (x/vrpov , aiguillon ; Ao£cov , petite gousse), bot. pu. — Genre établi par Bentham ( in Annal. Wiener Mus., II, 95), sur une plante du Brésil , le Nissoliarobusia du père Vellozo {Fl. fl., VII, t. 85) , et qui fait partie de la famille des Papilionacées , tribu des Dalbergiées. C’est un très bel arbre malheureusement peu connu , entièrement glabre, à feuilles im- paripennées, dont les folioles subcoriaces , ovales - oblongues , penninerves , courte- ment mucronées; à inflorescence terminale, en grappes paniculées , dont les pédicelles bibractéolés. Le légume, subsessile, ovale, à peine comprimé, indéhiscent, d’un aspect véritablement curieux, est terminé en un fort mucron , vestige du style , hérissé de très longues épines , et muni d’une aile la¬ térale de plus de 20 centimètres de long sur 9 à 10 de large. (C. L.) CENTROLOPIIE. Centrolophus (x/vrpov, aiguillon; \6tpoç, cou).poiss. — Genre de Pois¬ sons de la famille des Scombéroïdes, voisins desCoryphènes, et qui se distinguent de cel¬ les-ci, par le palais qui est lisse et sans dents. Le profil de la tête est aussi moins élevé. Ce genre, créé par Lacépède, sous la dénomi¬ nation que nous lui avons conservée , n’a¬ vait pas été caractérisé par ce savant; car il faisait porter son caractère sur trois pe¬ tites saillies pointues , visibles sur la nuque et au-devant de la dorsale du poisson qu’il avait sous les yeux ; caractère purement ac¬ cidentel , et résultat du dessèchement lais¬ sant poindre sous la peau l’extrémité des trois premiers interépineux. La première CEN CEN 265 espèce du genre Centrolophe est un pois¬ son abondant sur toutes les côtes de la Mé¬ diterranée, décrit et figuré par Rondelet sous le nom de pompilus , mais que l’auteur du genre Centrolophe laissait, comme ses devanciers , parmi les Coryphénes , sous le nom de Cor. pompilus. Cette espèce, qui devient noire -dans l’alcool, et que les au¬ teurs indiquent comme plombée , est d’un joli vert glauque argenté avec les na¬ geoires bleuâtres. J’en ai sous les yeux un fort beau dessin fait d’après un individu vivant, et que je tiens de l’obligeance de M. Costa de Naples , à qui je dois de rectifier ici l’er¬ reur commise dans notre grande ichthyolo- gie relativement à la couleur de ce poisson. La seconde espèce vient de l’Océan , et c’est sur un individu desséché et pêché à l’em¬ bouchure de la Seine, que M. de Lacépède a formé le genre Centrolophe , en ne fai¬ sant pas attention que cette espèce, désignée par Pennant sous le nom de Black-ruffe , était devenue le Perça nigra de Grneün, pla¬ cée par Lacépède dans le genre des Holo- centres, sous le nom de Holocenirus niger. On connaît encore trois autres espèces de ce genre dont deux viennent des contrées chaudes de l’Atlantique et de la mer des Indes. (Val.) XENTRONIA ( x/vxpov , éperon, ai¬ guillon ). bot. ph. — Deux genres ont reçu ce nom : l’un , créé 'par Blume , est rapporté comme synonyme au genre Gasparinia d’Endlicher. L’autre est un genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Mélastomées- Lavoisiérées , formé par Don ( in Mem. JVemer. Soc., IV, 314 ), pour une plante indigène du Pérou, et ne renfermant que cette espèce, le C. laurifolia , ou l’ Osbeckia peruviana de Pavon [in Lamb. Herb. ). C’est un bel arbre dont les jeunes branches sont couvertes d’un duvet épais, ferrugineux, et garnies de feuilles pétiolées, amples, elliptiques-acuminées , coriaces, très entières , pcnninerves , réticulées-vei- nées , glabres en dessus, luisantes, cou¬ vertes en dessous d’un duvet roux, devenant glabres en vieillissant; les fleurs en sont grandes, pourpres, et disposées en une grosse panicule terminale. (C. L.) CEIVTRONIES. Centroniæ ( x/vxpov , ai¬ guillon). zoopii. — Nom proposé autrefois par Pallas pour un groupe d’anirnau! épineux ou rayonnés, comprenant les Échinodermes, les Crinoides et les Actinies. (Duj.) XENTRONIPES (x/vxpov , pointe; sro vç, pied). ins. — Genre de Coléoptères hétéromè- res , famille des Ténébrionites , établi par M. Dejean, et placé dans son dernier Catalo¬ gue immédiatement après le g. Tenebrio de Fabricius. Il y rapporte 4 espèces, toutes de l’Amérique, parmi lesquelles nous citerons celle que M. Chevrolat a nommée C. extensi- collis, et qui provient du Mexique. (D.) XENTRONOTA , DC. bot. pii. -^Syn. de Gasparinia , Endl. CENTRONOTE. Centronotus (x/vxpov , aiguillon ; vwxo ç , dos ). poiss. — Dénomina¬ tion créée par Lacépède, pour réunir, dans un même genre , des espèces qui appartien¬ nent à des genres distincts , et dont l’une , le Cent, acanthias, est une Epinoche ( Gasl . ociileatus ) , poisson de la famille des Per¬ ches à joues cuirassées. Les autres espèces reconnaissables sont des Scombéroïdes; mais nous n’avons pu retrouver celles qu’il a désignées sous le nom de Cent, carolin , et Cent, gardènien. M. Cuvier a pris, dans le Règne animal, le nom de Centronote pour désigner la tribu des Scombéroïdes qui ont la dorsale précédée d’épines libres , et qui comprend les genres Pilote, Elacate, Li- che et Trachinote. (Val.) XENTROPETÂLUM (x/vxpov, éperon, Tc/xa^ov, pétale), bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Orchidacées, tribu des Ophrydées, formé par M. Lindley ( Sert. Orchid., n. 21 , innot ), et renfermant jusqu’ici une seule espèce, indigène du Pérou. C’est une plante herbacée , à feuilles distiques, charnues, linéaires, falciformes; à fleurs jaunes, de grandeur médiocre, portées sur des pédon¬ cules solitaires terminaux. (C. L.) XENTROPHORUS ( x/vxpov , pointe ; tpopo'ç , porteur), ins. — Genre de Coléoptè¬ res tétramères, famille des Curculionites , division des Brenlhides, établi par M. Che¬ vrolat ( Revue zoologique , 1839 , p. 180 ) , au dépens du genre Ceocephalus de Schœnherr. Le,s espèces qui s’y rapportent sont toutes africaines. Sur les 8 qui sont décrites , G se trouvent à Madagascar, la 7e à Sierra-Leone, et la 8e au cap de Bonne-Espérance. On re¬ trouve encore cette dernière au Sénégal , et dans le royaume d’Oware. Ce genre se distin¬ gue des Ceocephalus par ses cuisses forte- !7* T. III. 266 CEN ment éperonnées et échancrées; caractère qui n’existe pas chez le précédent. (C.) CENTROPHYLLUM. bot. ph. — oyez KENTROPHYLLUM. ‘CEiVTROPIM. ois. — Sous-famiile que M. Gray avait adoptée dans la première édition de sa List of the généra, et qu’il a re¬ jetée dans la seconde (1841), la remplaçant par celle des Coccyzinœ. (Lafr.) CEMTROPODÎï. Centropodus (xevxpov, ai¬ guillon izoSôq, pied), poiss. — Genre de Poissons établi par Lacépède sur la des¬ cription d’une espèce de la mer Rouge nommée, parForskal, Scomber rhornbeus. Ce poisson, qui n’a rien de commun avec les Scombres, rentre dans le genre des Pseitus, et le genre Centropode a dû être rayé des méthodes ichthyologiques. (Val.) *CEïMTROPODIUM , Burch. bot. pu. — Svn. d ’ Emex , Neck. * CENTROPOGON ( xf'vxpov , aiguillon ; 7 rwywv, barbe), bot. pu. — Genre de la fa¬ mille des Lobéliacées, tribu des Délisséées , formé par Presl ( Monog ., 48), et comprenant environ une douzaine d’espèces, dont la plu¬ part sont cultivées dans nos jardins sous d’autres noms génériques. Ce sont des plan¬ tes herbacées ou sufïrutescentes , ou môme des sous-arbrisseaux, appartenant à l’Amé¬ rique tropicale, à feuilles alternes, entières, dentées; à fleurs axillaires, solitaires, lon¬ guement pédonculées (ou plutôt, pour quel¬ ques espèces du moins , à très longs tubes ). Le type de ce genre est le Lobelia surinamen- sis Lin. Le principal caractère de ce g. consiste en la forme de la corolle, insérée au sommet du tube calicinal, assez lon¬ guement tubulée, courbe au milieu, à limbe quinquéfide , dont les lacinies sont falei- f ormes et roulées en sorte de casque , les inférieures étalées. (C. L.) CENTROPOME. C entropomus (x/vxpov, aiguillon; n tapa. , opercule), poiss. — Ce nom générique a été composé par M. de Lacépède, pour réunir, dans un genre particulier de son 19e ordre des Tho- racins,un grand nombre de Percoïdes qui étaient bien loin d’avoir tous les caractères génériques assignés à ce genre. En en sépa¬ rant toutes les espèces n’ayant pas le carac¬ tère exprimé dans la diagnose, nous en avons retiré les Sandres, les Varioles, les Aprons, et il n’est plus resté dans le genre Cen- CEN tropome qu’une seule espèce. Son carac¬ tère consiste en ce que l’opercule n’a pas d’épines. D'ailleurs, le préopercule, l’inter-opercule et le sous-opercule sont den¬ telés ou épineux. Des dents en velours cou¬ vrent les mâchoires et le palais. Il y a sept rayons à la membrane branchiostège ; deux dorsales séparées s’élèvent sur le dos. On ne connaît qu’une espècede ce genre répandue dans toutes les parties chaudes de l’Amé¬ rique méridionale ; on la désigne à Cayenne sous le nom de Brochet de mer. Bloch a connu ce poisson, et le rangea d’abord parmi les Sciènes , sous le nom de Sciœna undecimalis , à cause des onze rayons de la première dorsale; puis il le retirade cette famille, où il était fort mal placé, pour le classer encore plus mal dans son édition posthume donnée par Schneider , puisqu’il en fit un Platycéphale. Lacépède a plusieurs fois reproduit cette espèce d’abord sous les noms de Sphyrène orvert, d’après un dessin de Plumier, et de Persèque loubine. Marcgrave l’avait indiquée et figurée sous le nom de Camuri. (Val.) CENTROPRISTES ( xevrpov , aiguillon ; Trpt'oTYjs , scie), poiss. — Genre de Percoïdes à dorsale unique , à dents en velours , ayant le préopercule dentelé, l’opercule épineux, la membrane branchiostège à sept rayons. Ce sont donc des Serrans à dents en ve¬ lours , sans dents canines. La plupart des espèces viennent d’Amérique ; on en con¬ naît cependant deux de la mer des Indes. La mieux connue de toutes est le Centropriste noir, ou le Black bass (Perche noire) des Américains. (Val.) CENTROPUS , 111. ois. — Synonyme de Coucaî. CEXTROPYX , Sp. rept. — Synonyme de Trachygasler. (P. G.) "CENTROSCELIS (x/vrpov, pointe; axellq , jambe ). uns. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Chysomélines , créé par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son Catalogue. Les Insectes de ce genre fai¬ saient autrefois partie du genre Chrysomela. La Chry. notala Fab. lui a servi de type pour l’établir ; elle se trouve au cap de Bonne-Espérance. Plusieurs autres espèces inédites proviennent du même pays; elles offrent toutes un assez grand nombre de variétés. (C). CEN CEN \ * CENTROSEMA (x/vTpov, éperon ; j étendard), bot. ru. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Phaséolées-Cli- loriées , établi par De Candolle aux dépens de diverses espèces de Clitoria, et renfermant environ 25 espèces, dont quelques unes sont cultivées dans nos serres sous d'autres noms génériques. Ce sont d’élégants arbrisseaux ou de belles plantes herbacées , volubiles , appartenant toutes à l’Amérique, et particu¬ lièrement au Brésil. Les feuilles en sont tri- foiiolées, ou quelquefois subquinquéfolio- lées ; les folioles opposées , stipulées , avec l’impaire plus ou moins distante ; quelque¬ fois ces feuilles sont unifoliolées par l’avor¬ tement des folioles latérales ; les stipules sont linéaires , acuminées ou aiguës ; les fleurs sont blanches, roses, violacées, coccinées ou d’un blanc jaunâtre, et portées par des pé¬ doncules axillaires, solitaires ou binés, pauciflores , munis de bractées semblables aux stipules inférieures , la supérieure sou¬ vent orbiculaire, subcucullée, amplexicaule; les bractéoles plus grandes, couchées sur le calice et striées. Le caractère principal de ce genre curieux consiste en ce que l’étendard de la corolle largement arrondi , dépassant les ailes , ’exappendiculé , rétréci et plissé à la base, porte sur le dos un éperon court, ob¬ tus, et s’insère par un onglet peu allongé et gibbeux à l’extérieur. Le légume est subses- sile, linéaire, plan-comprimé, renflé aux deux sutures , et contient de nombreuses graines éstrophiolées. (C. L.) 'CENTROSIA, A. Rich. bot. ph. — Syn. de Calamhe , R . Br. *CENTROSIS , Sw. bot. ph. — Syn. de Limodorum , Tourn. CENTROSPERMUM, Kunth. bot. ph. — Syn. d ’ Acantliospermum, Schr. — Sp., syn. de Chrysanthemum. *CENTROSTACHYS (xevrpov, aiguillon ; orajfvç, épi), bot.' ph. — Genre de la famille des Amarantacées, tribu des Achyranthées- Ærvées, formé par Wallich (in Roxb. fl. Ind., Iï , 497), et ne renfermant qu’une es¬ pèce , Y Achyranthes aquatica de Roxburgli. C’est une plante herbacée aquatique , vi¬ vace?, à feuilles opposées, lancéolées; à fleurs hermaphrodites , tribractéées , com¬ plètement étalées ou réfléchies après l’an- thèse, et disposées en épis serrés. Son nom générique fait allusion aux 5 folioles du pé- 267 rigone, lesquelles sont spinescentes , tandis que les bractées en sont mutiques. (C. L.) * CENTROSTEMMA ( xfvrpov , éperon ; 0-Wp.^a , couronne), bot. ph. — Genre formé par M. Decaisne ( in Nouv. Annal, sc. nat. , IX, 271, t. Il c ) dans la famille des Asclé- piadacées, tribu des Pergulariées-Hoyées , et auquel il a donné pour type YHoya mul- tijlora de Blume. Il ne renferme encore que cette espèce. C’est un arbrisseau volubile du Japon, à feuilles opposées, subcoriaces, vei¬ nées; à fleurs dressées, longuement pédicel- lées, disposées en ombelles interpétiolaires , terminales, multiflores. (C. L.) *C ENTROS TOME S. Cent rostornata. échin. — M. de Blain ville, dans le Diction- ncire des sciences naturelles , LX , et dans YActinologie, appelle ainsi une famille d’É- chinides ou Oursins, chez lesquels la bouche est centrale , et non subcentrale ou termi¬ nale. Tels sont les Galerites , Echinometres , Echinus et Cidarites. (P. G.) CENT ROTES ( xevrpcoToç , armé d’aiguil¬ lons). ins. — Genre de la famille des Mem- branides, de l’ordre des Hémiptères, section des Homoptères , établi par Fabricius , mais très restreint par les entomologistes moder¬ nes. Tel qu’il est adopté aujourd’hui , ce genre se distingue surtout de ceux de la même famille par un écusson visible, des élytres libres, n’étant point engagées sous le prothorax , et des jambes élargies. Les Centroius ont la faculté de sauter, prin¬ cipalement à l’aide de leurs pattes postérieu¬ res, qui ont des cuisses un peu renflées. Ces Insectes vivent sur les plantes, dans les endroits humides. On rencontre , aux en¬ virons de Paris , le C. comutus Lin., le type du genre. (Rl.) *CENTROURlJS (x/vrpov, aiguillon ; oûpa, queue), ois. — Nom générique de Swainson , dans la famille des Perroquets , synonyme de celui de Nestor de Wagler,qui lui est an¬ térieur. Voyez nestor. (Lafr.) * CENTRURIDES. arach. — M. Koch (Arachuiden Systems ) désigne sous ce nom unefamillecomprenanlles Scorpions qui ont dix yeux, une paire médiane et quatre bila¬ térales. Au genre Centrurus établi par M. Eh¬ renberg, il ajoute celui de Vœjovis. Les Cen- trurides connus sont américains. (P. G.) ‘CENTRURUS ( xevTpov, aiguillon; ovpoc , queue), ois. — C’est ainsi que M. Strickland 268 CEP CEP a désigné, en J 841 , le g. Cenirourus de Swain- son (1837), et synonyme lui-même du g. Nes¬ tor, Wagl. (1830), le plus ancien par consé¬ quent. Voyez nestor. (Lafr.) * CENTRURUS ( xsvTpov , piquant ; oôpa, queue), arach. — Genre établi par M. Ehren¬ berg (. Symbolœ physicœ ) pour les Scorpions américains à quatre paires d’yeux latéraux, ce qui porte à dix le nombre de ces organes dans ces espèces. On n’en connaît qu’un pe¬ tit nombre, et leur patrie est l’Amérique. Exemple : Centrurus galbinus Koch (. Arcichn ., pl. 139, f. 320). (P- G.) CENTUNCUEUS. bot, ph. — Nom latin du g. Centenille. * CENTDRDS. ois. — Genre établi , par M. Swainson , dans le groupe des Pics for¬ mant la sous-famille des Géléinées, et ayant pour type le Picus carolinensis. (G.) CENDRE, helm. — Voyez coenure. *CEOCEPHALUS (x/«, je divise ; tête), ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬ res , famille des Curculionites , division des Brenthides, créé par Schœnherr ( Synon . et Sp. Car cul. , t. I , p. 357 , et t. Y, p. 510). Les espèces qui en font partie sont les Br. caudatus Lat., C. codicillus, C. appendicula- tus, C. Dehaani Sch., et, Br. reticulatus Fab. Les deux premières se trouvent à File Bour¬ bon, et les deux dernières à Java. Ces Insec¬ tes ont la trompe droite, large et longue ; la tête échancrée en arriére en forme de cou ; les antennes ont leurs articles en massue près de la base, et subglobuleux vers l’extrémité; les cuisses sontsimples. J’en ai retranché les espèces africaines pour en faire le genre Cenirophorus , leur rostre étant plus court , mince, cylindrique, et leurs cuisses forte¬ ment unidentées et échancrées. (C.) CEODES {xyjw^ç, odoriférant), bot. ph. ■ — Sous le nom de Ceodes umbellifera , Fors- ter, dans la relation de son voyage dans les mers australes, décrit un arbuste à rameaux dichotomes, à grandes feuilles , à fleurs en ombelle d’une odeur agréable; mais il lui assigne des caractères tellement incomplets et incertains que la plupart des auteurs, ne pouvant lui assigner une place rationnelle , le passent sous silence. (C. L.) * CE ONYX. mam. — Nom que M. Tem- minck donne aux Couscous, groupe dePha- langers. Voyez piialangers. (P. G.) CEPE, bot. cr. — Voyez ceps. CEPHAELIS ( xscpaàvj, tête), bot. pii. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Psychotriées , formé par Swarlz ( Prod., 45 ) , et comprenant au-delà d’une trentaine d’espèces, dont une douzaine environ sont cultivées dans les jardins. Ce sont des plan¬ tes herbacées, sutîrutescentes, ou des arbris¬ seaux dressés ou rampants, croissant dans les parties chaudes de l’Amérique , et jouis¬ sant de quelque réputation en médecine, en raison des qualités émétiques dont leurs ra¬ cines sont douées. Leurs feuilles sont oppo¬ sées , pétiolées, ovales-aiguës , munies de chaque côté de stipules géminées, libres ou soudées en une seule qui est bifide ou bi- dentée ; les fleurs, entremêlées de brac- téoles , sont réunies en capitules terminaux ou axillaires, sessües ou pédonculés, accom¬ pagnés de 2 à 8 bractées opposées en croix et formant un involucre. Les principaux carac¬ tères de ce genre important sont : Tube cali- cinal obovale , conné avec l’ovaire , dont le limbe supère, très court, 4-5-denté. Corolle supère, infundibuliforme, dont la gorge nue ou velue, le limbe 4-5-lobé. Etamines 4-5, incluses , insérées au-dessous de la gorge , à filaments très courts , à anthères linéaires incombantes. Style simple, inclus ou subex- sert, à stigmate bifide. Baie obovale-oblon- gue, succulente ou assez sèche , couronnée par les restes persistants du calice, et formée de deux pyrènes osseuses , costées , mono¬ spermes. L’espèce la plus célèbre , et même la plus commune et la mieux connue, le C. ipecacuanha A. Rich., est un petit arbrisseau du Brésil, que Brotero, le premier, a fait connaître sous le nom de Collicocca i'peca- cuanha, et qui fournit au commerce la racine émétique à laquelle on donne le nom d’Jpé- cacuanhu brun. (C. L.) CÉPHAL ACANTHE. Cepha lacanthus (xe- epodwi, tête ; axavGa, épine), poiss. — Lacépède a composé ce mot pour désigner un genre de Poissons de la famille des Trigles , et par conséquent un Percoïde à joue cuirassée qui ressemble plus encore à un Dactyloptère ou Poisson volant qu’à un Trigle. La tête cui¬ rassée a la forme d’un parai lélipipéde , ter¬ miné par quatre longues pointes saillant des surscapulaires et des préopercules. Les bords de ces pointes sont dentelés en scie ; les pectorales courtes ne dépassent pas l’es¬ pèce de seconde nageoire formée au-dessous CEP CEP 269 d’elles par la réunion des rayons libres et pectoraux des Trigles. Par ce caractère, le poisson ressemble aussi aux Dactyloplères ; mais il en diffère par la brièveté des pecto¬ rales. On peut donc dire de lui que c’est un Dactyloptère sans ailes , ou un Trigle sans rayons libres et pectoraux. On ne connaît encore qu’une espèce de ce genre originaire de Surinam, et que Linné avait d’abord dé¬ crite et figurée, dans le Muséum Adolphi Frederici, sous le nom de Pungitius pusillus. Malheureusement il fit reparaître cette espèce ( Systema naturce ) dans le genre des Epinoches , en l’appelant Gasterosteus spinarella. M. de Lacépède eut raison de la retirer de ce genre, puisqu’ellen’en présente aucun des caractères ; mais il était inutile d’introduire un nouveau nom dans la no¬ menclature , et il eût mieux fait de conser¬ ver la première dénomination de Pungitius, proposée d’abord à ce genre par Linné. (Val.) *CEPHALALGES .xtcpMyvç, qui a mal à la tête), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionites, division des Brachydérides, créé par Schœnherr ( Syn. et sp. Cure., tcftn. VI, p. 467), qui le place entre les Diabalhrurius et les Haplopus. Des deux espèces qu’il y rapporte, l’une est de Saint- Domingue, l’autre de Cuba. La première a été nommée par lui C. murinus, la deuxième a été décrite par moi , sous le nom du¬ bitatif de Phylonomus? Cubce , mais avec doute; car si ces Insectes ont en effet beaucoup de ressemblance avec ceux de ce dernier g., ils en différent par leurs yeux rapprochés; leurs antennes plus courtes, non insérées sur l’extrémité de la trompe. Ils se distinguent des Cepurus par leurs jam¬ bes mutiques au sommet, et leurs anten¬ nes autrement conformées. (C.) * CEPHALANDRA ( xt9x Ir, , tête ; àv» p , étamine, en botanique), bot. pu.— Genre de la famille des Cuéurbilacées , tribu des Cu- cuinérinées, formé par Schrader (in Eckl. et Zeyh., Enum. PL cap., 280) pour une plante grimpante du Cap, à racines tuberculeuses, ramifiées; à feuilles alternes, courtement pétiolées , quinquélobées , glaucescentes ; à cirrhes simples ; à fleurs dioïques, grandes, d’un jaune orangé , portées sur des pédon¬ cules axillaires, solitaires, unillores. Aux fleurs femelles succèdent des fruits pourpres- ! cramoisis, de la forme et de la grosseur d’un œuf de pigeon , et renfermant des graines blanchâtres. (C. L.) CÉPHALANTHE. Ceph ulanlliium (xEcpaÀ^, tête ; àvGoç , llcur ). bot. — Nom donné par Richard au mode d’inflorescence des Synan- thérées. Cette dénomination répond à celle de Calathide. CKPHALANTIIÉES. Cephalaniheœ. bot. ph. — Sous-tribu établie par De Candolle dans la tribu des Spermacocées du grand groupe des Rubiacées. Elle a pour type , et jusqu’ici pour unique genre, le Cephalan- tlius , L. (Ad. J.) C EPH A L A Ni TIIEH A (xsy«H, tête ; av0e- poç , fleur, anthère), bot. ph. — Genre établi par L.-C. Richard (Orchid, europ.,2 1) dans la famille des Orchidées aux dépens des Epi- pactis, dont il diffère par son ovaire sessile, son calice à sépales dressés et connivents , son labelle embrassant les organes sexuels, son anthère terminale , et ses pollinies au nombre de deux et bilobées. Ce sont des plantes herbacées et sylvicoles de l’Europe centrale et australe. * CEPHALANTHUS (xeyotM, tête; av- Goç, fleur), bot. pii. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Spermacocées-Cé- phalanthées, établi par Linné ( Gen., 113 ), et contenant environ une douzaine d’espèces, dont une seule jusqu’ici a été introduite dans nos cultures, le C. occidentalis. Ce sont des arbrisseaux croissant en Amérique et en Asie , à rameaux cylindriques ; à feuilles opposées ou ternées , munies de stipules courtes, libres ou presque soudées ; a fleurs jaunâtres, sessiles, agglomérées, mais dis¬ tinctes en capitules globuleux , sur des ré¬ ceptacles velus et portés par des pédoncules nus, sortant des aisselles foliaires supérieures et du sommet des rameaux. (C. L.) * CEPII AL ARIA (xscpcJyj, tête). BOT. PH. — Genre de la famille des Dipsacées , tribu des Scabiosées, institué par Schrader (Ind. sem. Gœiiing., 1814) pour quelques plantes retirées des Scabiosa de Linné. On en con¬ naît une vingtaine d’espèces répandues dans l’Europe médiane, l’Asie boréale et méditer¬ ranéenne , ainsi qu’au cap de Bonne-Espé¬ rance ; une dizaine environ sont cultivées dans les jardins. Ce sont des plantes her¬ bacées vivaces, très rarement annuelles, à feuilles opposées, dentées ou pinnatifides, 270 CEP CEP à fleurs blanchâtres, jaunâtres ou lilacinées, réunies en capitules ( unde nomen genericum) terminaux, subglobuleux, dont les paillettes extérieures stériles. Les principaux caractè¬ res de ce genre sont : Un involucre polyr phylle, plus court que les paillettes du ré¬ ceptacle qui sont muliques ou aristées ; un ïnvolucelle tétraèdre, 8-sillonné, dont la cou¬ ronne 4-8-dentée. Tube calicinal conné avec l’ovaire, à limbe supère, cyathiforme ou dis¬ coïde. Corolle épigyne, 4-fîde. Étamines 4. Style filiforme , dont le stigmate longitudi¬ nal; utricule rnonosperrne enveloppé par l’involucelle, et couronné par les vestiges du calice. Graine inverse. (C. L.) CEPIIALEIA. ins. — Foy. cépiialie. *CÉPHALÉIDÉES. Cephcileidece. bot. pu. — Sous-tribu établie par Te Candolle dans la tribu des Psychotriées du grand groupe des Rubiacées, et ayant pour type le genre Cephaëlis. (Ad. J.) #CEPISALEIS , Yahl. bot. pu. — Syn. de Cephaëlis , Sw. CÉPHALÉMYIE. Cephalemyia [xt^ak-n , tête; pvl a, mouche), ins. — Genre de Dip¬ tères, division des Brachocères , famille des Athéricères , tribu des OEstrides, établi par Clarck aux dépens du g. OEstre de Linné, et adopté par Meigen et Latreil le, ainsi que par M. Macquart ( tom. If, p. 51). Ce g. est fondé sur une espèce ( OEstras ovis Linn.) dont la larve vit dans les sinus frontaux et maxillai¬ res des Moutons, et sort par les narines lors¬ qu’elle est sur le point de se transformer en nymphe. Cette transformation a lieu dans la terre, comme celle des autres larves de la même tribu. Forgez l’article oestrides pour plus de détails à ce sujet. Nous ajouterons seulement ici que c’est à la présence des lar¬ ves des Céphalémyies dans les sinus fron¬ taux des Moutons qu’il faut attribuer ces ac¬ cès de vertiges qui s’emparent tout-à-coup de ces animaux, et les font aller se heurter la tête contre les corps les plus durs; car il n’est pas douteux que ces larves ne doivent leur causer les plus vives douleurs chaque fois qu’elles se remuent , comme nous le voyons chez l’homme pour le Tœnia. Les Céphalémyies ont le corps peu velu ; la tête grosse et arrondie antérieurement; point de cavité buccale ; les cuillerons grands ; la première cellule postérieure des ailes fermée. L’unique espèce de ce g Cephalemyia ovis Clarck (OEsirus id. Linn., Fabr., Meig. n. i, tab. 38, fig. 16 ) a 5 lignes de long , la face rougeâtre, le front à bandes pourprées , les antennes noires, le corselet grisâtre, à petits tubercules noirs , très nombreux et portant chacun un poil, l’écusson d’un fauve bru¬ nâtre, l’abdomen d’un blanc soyeux, les pieds fauves et les ailes hyalines. Elle se trouve dans toute l’Europe. (D.) CÉPIIALÉS (xecpalGj, tête), moll. — On doit à Cuvier la division des Mollusques en 2 grandes classes , et il a fondé leur distinc¬ tion sur la présence ou l’absence de la tête, ce qui est exprimé par les noms d' A cèp ha¬ lés pour les Mollusques qui n’ont point de tête et de Céphcilés pour ceux qui en ont une. F oyez mollusques. (Desh.) *CEPHALEUÏlOS ( xt^y.'k-n , tête ; tvpS-, moisissure), bot. cr. — Genre de Champi¬ gnons découvert à Surinam par Weigelt , et dénommé par Kunze. I! appartient a la 2e section des Hyphomycètes de Fries, et pré¬ sente pour caractères : Des filaments dres¬ sés, fertiles, simples, non cloisonnés, qui se terminent à leur sommet en péridioles al ¬ longés qui ont la forme de massue , et qui renferment des spores libres. Le C . vires- cens Kunze, croît sur les feuilles coriaces et forme des taches orbiculaires verdâtres qui pâlissent par la dessiccation. Le C. densus Kunze, n’a été trouvé jusqu’à ce jour que sur les vieux Agarics. (Lév.) * CÉPIÎALÏADE. térat. — syn. de Cé¬ phalopage. ^ CEPII A IJ f >RJM , A. Piich. bot. ph. — Syn. d’Anthacephalus, L. C. Rich. 'CÉPIIALIE. Cephalia ( xstpoJvj , tête ). ins. — Genre de Diptères , division des Brachocères, famille des Athéricères , tribu desMuscides, établi par Meigen et adopté par Latreille, ainsi que par M. Macquart (tom. II, p. 482). Ce g., qui n’a encore été observé qu’en Allemagne, est remarquable par la grosseur de la tête à laquelle son nom fait allusion. Quoique d’un faciès très différent de celui des Sepsis , ces Muscides appar¬ tiennent cependant par leur organisation à la même tribu. M. Macquart en décrit deux espèces , nommées par Meigen , l’une C. ruppes , et l’autre C. nigripes. La première, longue de 4 lignes, est noire , avec la faee , la base des antennes , les côtés du thorax , CEP 271 CÉP l’écusson et les pattes fauves ou testaeés. Les ailes sont terminées par une tache brune dans les femelles. (D.) CmilüW, Thonn. bot. pu. — Syn. de Sarcocephalus , Afzel. *CEPHALOBAHES (x£tpaÀo§ap-/)ç, dont la tète est pesante). ins. — Genre de Coléop¬ tères pentamères, famille des Curculionites, division des Brenthides , établi par Schœn- herr(tStyn. et Sp. Curcul., t.Y, p. 517). L’espèce qu’il y rapporte aune tète d’un volume tout- à-fait extraordinaire, surtout chez le mâle. Cet insecte provient de laNouvelle-Grenade, et a été décrit sous le nom de C. mcicroce- phalus, que lui a donné M. Dejean. Les indi¬ vidus les plus grands ont jusqu’à 3 pouces; mais il s’en rencontre qui sont de moitié plus petits. Ce g. est très voisin des vrais Brenthus , et ressemble aux Cleoderes ; la forme du corps est cependant plus aplatie que chez ces derniers. (C.) CÉPfl A LOBR ANCHES ( x£cpa),77 , tête ; Gpdyx branchies), annél. — Dans un arti¬ cle sur les Vers, inséré dans V Encyclopédie du XIXe siècle , M. Milne-Edwards nomme ainsi le grand groupe d’Annélides Chétopo- des ou Sétigères, qui répond aux Tubicoles, et comprend les Serpuliens et les Térébel- liens. (P4G.) * CEPHALOCERA (xe? «U, tête; x/paç , corne), ms.— Genre de la tribu desTenthré- diniens, de l’ordre des Hyménoptères, établi par M. Klug ( Juhrburcher dey Insec l. ) sur quelques espèces brésiliennes qui se rap¬ prochent beaucoup du genre Ai hall a.. (Bl.) *CÉPHALOCÈRE. Cephalocera ( x£cpaU, tête ; x/paç, corne ). ins. — Genre de Dip¬ tères, division des Aplocères , famille des Tanystomes, tribu des Mydasiens, établi par Latrci lie , et adopté par M. Macquart ( Dipt. exoi ., 1. 1, p. 13). Ce g., suivant Latreille, dif¬ fère principalement des Mydas par sa trompe longue et avancée en forme de siphon. M. Macquart en décrit trois espèces, toutes du cap de Bonne-Espérance. Nous citerons celle quia servi de type à Latreille, et qu’il nomme C . longirostris. Elle est noire, avec le corselet rayé de jaunâtre, l’abdomen fas- cié de blanc dans le mâle, et de jaune dans la femelle, les pieds jaunes. Sa longueur esl de G lignes 1/2. (D.) CÉPHALOCLE. Cephuloculus (x£•/), tête; Izïoç, lisse). ins. — Genre de Coléoptères tétrarnères, fa¬ mille des Chrysoméiines , tribu des Hispi¬ des, créé par M. Chevrolat, adopté par M. De¬ jean qui, dans son Catalogue, en mentionne 27 espèces, dont 22 proviennent d’Amérique, 2 des Indes orientales, et 3 du Sénégal. Ces Insectes ont un peu du faciès des Cassidai- res, mais ils sont étroits, quelquefois allon¬ gés carrément, entièrement lisses , sans épi¬ nes; leur corselet est ou arrondi en avant et sur les côtés, ou en carré transverse. Les Hispa metallica , nigricomis Fabr., YHisp. nigricomis d’Olivier, espèce distincte de la première, et F Alurnus cyanipennis de Perty rentrent dans ce genre. (C.) *CÉPHALOMÈLE. Cephalomeles (xecp aL/j, tête ; p./Àoç, membre), térat.— Genre remar¬ quable de Monstres doubles, appartenant à la famille des Polyméliens. (Is. G. S. -H.) 'CEPII ALOON (xe^o dvj, tête ; mov, œuf). ins. — Genre de Coléoptères hétéroméres , établi par M. Newmann ( The emomological magazine , no xxiv, 1838 , p. 376), sans indi¬ quer ni à quelle famille ni à quelle tribu il appartient; mais, d’après les caractères très détaillés qu’il en donne, il paraîtrait devoir être rangé parmi les Hélopiens. I! est fondé ! sur une seule espèce qu’il nomme Ceph. lep- inrides , et qui se trou ve au Canada et dans le nord des Etats-Unis d’Amérique. (D.) * CEPII ALOPA CHUS ( XZtpCn \-f), tête ; TZtX- épais), mam. — M. Swainson ( Histoire des quadrupèdes) établit ce genre pour le Tarsier de Banca , qui aurait , dit-on , une paire d’incisives supérieures de moins que le Tarsier ordinaire des îles Moluques et Phi¬ lippines. Nos collections ne le possèdent pas encore. Dans la Mastologie méthodique de M. Les- son , ce genre , encore douteux , change de nom pour s’appeler Hypsimaque en français et Hypsicebus en latin. (P. G.) 'CÉPIIAEOPAGE. Cephalopages (xîcpodvj, tête, et la terminaison commune auxMonstres doubles supérieurement et inférieurement). térat. — Genre très remarquable de Mons¬ tres doubles appartenant à la famille des Eu- somphaliens. (Is. G. S. -H.) * CEPHALOPAPPUS («xeo0rb dian. Appareil de résistance k , . T . i A1 ,, n \Argonauta, Linn. charnu. Nageoires nulles. Lupu- 1 ° les sessiles , sans cercle corné. ] Poiut de membranes buccales. / / IR Tribu. DECAPODA. Dix bras. Yeux libres dans leur orbite. Un osselet dorsal , médian. Appareil de résis-' tance cartilagi¬ neux. Des nageoi¬ res. Une membra¬ ne buccale. Cupu¬ les pédonculées , s pourvuesd’un cer- U'ie corné. Ile Famille. SEPIDÆ , d’Orb. Une paupière inférieure aux yeux. Membrane buccale sans cupules. Point de crêtes auricu¬ laires. Tube locomoteur sans brides. Bras tentaculaires, ré¬ tractiles en entier. Ille Famille. LOLIGIDÆ , d’Orb. Point de paupières. Mem¬ brane buccale armée de cupu¬ les. Une crête auriculaire trans¬ versale. Tube locomoteur pour¬ vu d’une douille bride. Bras tentaculaires contractiles ou en pointe. IVe Famille. LOLIGOPSIDÆ, d’Orb. Point de sinus lacrymal. Tube [locomoteur sans valvule et sans / (bride. Crête auriculaire nulle. \ 'Point d’ouvertures aquifères j anales. Osselet corné. J ïCrancliia. Leach. I Sepiola. Rondelet. Sepioloidea , d’Oib. ■ Rossia, Owen. Sepia, Lin. | Beloptera, Desh. I Spirulirostra, d’Orb. Loligo, Lamk. ^Sepioteuthis , Blainv. Teudopsis , Deslong. Loligopsis , Lamk. Histioteuthis , d’Orb. Chiroteuthis , d’Orb. Ve Famille. TEUTHIDEÆ , d’Orb. Un sinus lacrymal. Tube lo¬ comoteur pourvu de valvules et de brides. Crêtes auriculaires nombreuses. Ouvertures aqui¬ fères anales très prononcées. Osselet corné. VU Famille. BELEMNITIDÆ. Osselet interne corné, élargi antérieurement , rétréci et ter¬ miné postérieurement par un godet, encroûté en dehors d’un rostre, contenant une série aé¬ rienne de siphon. l Onychoteuthis , Licht. * Enoploteutliis , d’Orb. ' )Kelœno , Munst. ( Ommaslrephes , d’Orb. i Conoteuthis, d’Orb. \ > Belemnites , Lamk. Belemnilella, d’Orb. loges percées d’un J Vile Famille. . \ SPIRULIDÆ. | Vnimal raccourci. Coquille i ^pirula, Lamk. interne spirale, formée de loges » aériennes. / CEP CEP 275 / I»« Famille. / / IIe Ordre. TENTACULIFÊRES. Tête peu distincte du corps. Un appendice pêdiforme servant à la reptation. Un grand nom¬ bre de tentacules cylindriques, rétractiles, an- nelés, sans cupules, entourant la bouche. Qua¬ tre branchies. Tube locomoteur fendu sur toute sa longueur. Animal contenu dans la loge su¬ périeure d’une coquille symétrique ou non , formée d’un grand nombre de loges aérien¬ nes, droite, arquée, enroulée sur le même plan, ou turriculée. NAUTILIDÆ. Coquille spirale ou droite , à cloisons simples ou onduleu¬ ses, non découpées sur leurs bords. Siphon non marginal. Li¬ gnes d'accroissement convexes en avant. Ile Famille. A MM O NID Æ. Coquille spirale , arquée où droite , à cloisons découpées , anguleuses ou digitées, divisées sur leurs bords en lobes pro¬ fonds. Siphon marginal. Lignes d’accroissement concaves en avant. Nautilus, Lin. Aganides , Montf. Cyrthoceras. Lituites , Bien. Orlhoceras , Bien. \Goniatites , Haan. j. Ammonites , Brug. lCrioceras, Lév. f Toxoceras , d’Orb. [ Ancyloceras, d’Orb. > Scaphiles, Parkins. I Hamiles, Park. \Plychoceras, d’Orb. \Baculites, Lamk. j Turrilites, Lamk. Helicoceras, d’Orb. Considérés sous le rapport des change¬ ments qui se sont opérés dans leur forme depuis la première animalisation jusqu’à nos jours , les Céphalopodes offrent les ré¬ sultats les plus curieux et les plus im¬ portants , puisqu’ils peuvent utilement gui¬ der le géologue dans la reconnaissance de l’àge relatif des terrains. Déjà nombreux, déjà très variés dans leurs détails , ils se montrent avec les premiers animaux qui parurent sur le globe. Leurs formes sont alors fort simples : ils ont des Coquilles droi¬ tes ou enroulées sur le même plan, divisées par des cloisons entières. Les terrains silu¬ riens nous montrent , avec les Trilobiies et les Asaphus , diverses espèces des genres Orhoceras, Cyrthoceras , P hragmoceras et Nautilus. Mais ces premières espèces dispa¬ raissent bientôt , remplacées par d’autres dans les couches dévoniennes et par d’au¬ tres encore au sein des terrains carbonifères, où les Goniatites acquièrent leur plus grand développement spécifique. Après les terrains carbonifères, les Orlho¬ ceras, les Cyrthoceras, les P hragmoceras, to¬ talement anéanties, deviennent des formes perdues qui ne doivent plus se montrer sur notre planète, et, de tous les g. qui existaient, il ne reste que les Nautiles, auxquels sejoi- gnent, pour la première fois, des Ammonites pendant la période des terrains triasiques. Alors, ces premières Ammonites ont des cloi¬ sons toutes particulières , peu divisées, bien différentes de celles des étages supérieurs. Avec les terrains triasiques, les Céphalo¬ podes existants disparaissent encore; et, dans j les terrains jurassiques qui les recouvrent, ils sont remplacés par un plus grand nombre d’êtres tout-à-fait distincts. En même temps que d’autres espèces de Nautiles, se montrent beaucoup de Bélemnites rondes et de nom¬ breuses Ammonites à cloisons découpées et ramifiées , si remarquables par la diversité de leurs formes et par leurs détails. Elles couvraient alors les mers de leurs espèces souvent gigantesques, dontnous n’avons plus d’analogues, quoiqu’à cette époque elles com¬ posassent des couches entières. Aux séries d’espèces d’Ammonites toujours distinctes qui se succèdent dans les diff erents étages des couches du Lias, de l’Oolithe, dans les cou¬ ches oxfordiennes , coralliennes, kimmeri- diennes et portlandiennes se joignent des formes génériques inconnues. Les Sèches, les Sépioleuthes , les Onychoteuthes, lesRé- læno se montrent sur le globe, en représen¬ tant des types de formes jusqu’alors in¬ connues. Remontons-nous d’un étage ? Passons- nous des terrains jurassiques aux terrains crétacés ? nous voyons, avec l’étage néoco¬ mien, une faune toute nouvelle ; non seule¬ ment des Ammonites ornées extérieurement de points d’arrêts, des Bélemnites compri¬ mées, mais encore une série particulière de genres , tels que les Conoteuthis , les Crio- ceras, les Ptychoceras, les Toxoceras, les Ba- eulites, les Hamiles, les Scaphiles et les An¬ cyloceras. Bientôt, avec le Gault, l’ensemble change d’aspect. Les Ammonites sont ornées de pointes sur les côtés du dos ; les Bélem- 276 CEP CEP nites n’ont plus qu’un seul représentant , les Piychoceras • les Toxoceras cessent d’exis¬ ter, tandis que les Turrilites et les Helico- ceras apparaissent sur ce nouvel horizon. Avant les premiers dépôts de la Craie chlo- ritée, la faune se renouvelle encore ; les es¬ pèces sont distinctes, leur proportion numé¬ rique n’est plus la même, et l’ensemble de la zoologie est bien différent. Après ce maxi¬ mum de développement de formes , les Cé¬ phalopodes à cloisons sinueuses s’éteignent peu à peu, et cessent entièrement avec la Craie blanche, où les Bélemnitelles seules existent comme dernier vestige des Bélem- nitidées (Voyez Paléontologie française). Les terrains tertiaires les plus rapprochés de notre époque ne nous montrent que quelques espèces de Céphalopodes, comme représentants de cette classe. Plus de ces nombreuses Coquilles droites ou contour¬ nées à cloisons entières des terrains anciens ; plus de ces Coquilles élégamment enroulées, à cloisons sinueuses ou ramifiées des ter¬ rains jurassiques et crétacés; dans ce nouvel horizon, on ne voit d’autres Céphalopodes que les Nautiles, les Sèches, les Béloptéres , les Spirulirostres, seuls restes de cette zoo¬ logie si variée et si multipliée des couches inférieures, ou seulement des genres qui devaient prolonger leur existence jusqu’à nous, et devenir nos contemporains. Si après toutes ces séries successives, nous voulons jeter un coup d’œil sur les Cépha¬ lopodes cloisonnés d’aujourd’hui, nous pour¬ rons dire qu’il n’en existe plus que des débris, comparativement à ces nombreuses espèces dont nous venons de parler. Ils sont représentés seulement par deux Nautiles et une Spirale, en tout 3 espèces vivantes ; mais une partie des autres Céphalopodes, dont les restes ne pouvaient pas toujours être conservés dans les couches terrestres, nous offre un grand nombre d’espèces des plus singulières par leur organisation , par leurs mœurs, et par le rôle qu’elles jouent actuellement. Leurs troupes innombrables peuplent le sein des mers sous toutes les la¬ titudes, ou présentent, sur nos côtes, un ali¬ ment abondant aux habitants du littoral des deux hémisphères. Ainsi, outre les deux g. que nous venons de citer (Nautile et Spirale), nous avons encore les Poulpes, les Philo— nexes, les Argonautes, les Granchies , les Sé- pioles, les Rossies, les Calmars, les Sépio- teuthes, lesCalmarets, les Histioteuthes, les Onychoteuthes, les Enoploteuthes, les Gm- mastréphes, sur lesquels trois, les Sèches, les Sépioteuthes et les Onychoteuthes vivaient dès l’époque des terrains jurassiques, tandis que tous les autres ne nous sont connus qu’à l’état vivant, et pourraient bien être spé¬ ciaux à notre époque. ( Ployez notre Mono¬ graphie des Céphalopodes acétabulifères.) (A. d’Orbigny.1) *CÉPHALOPSIDES. Cephalopsides. ins. — Tribu établie par M.Macquart dans l’ordre des Diptères, division desRrachocères, famille des Athéricères, et qui se compose des g. Pipun- culus et Aielertevra. Les caractères communs à ces deux g. sont d’avoir la tête très épaisse; le style des antennes dorsal , et ordinairement trois cellules postérieures aux ailes, dont l’a¬ nale est allongée. Cette tribu tire son nom du g. Cephalops de Meigen, le même que ce¬ lui de Pipunculus , Latr. , qui a prévalu comme plus ancien, mais que son peu d’eu¬ phonie n’a pas permis à M. Maequart de con¬ vertir en nom de tribu. Voyez ce mot , où nous donnons des détails sur les mœurs des Insectes qu’il désigne génériquement. (D.) *CÉPHALOPSITES. Cephalopsites. ins — Groupe établi par M. Blanchard dans l’ordre des Diptères, et qui correspond à la tribu des Céphalopsides de M. Maequart. (D.) CÉPHALOPTÈRE. Cephalopterus, Geoff. St.-Hil. (xÉcpaD), tête ; ir zspov, aile, tète ailée ; à cause de la grande huppe dont est ornée la tête de l’oiseau type de ce genre ). ois. — - Genre formé par Geoff. Saint-Hilaire {Ann. du Mus., t. XIII, 1809) sur un oiseau du Bré¬ sil, et dont les caractères sont: « Bec puissant, allongé, triangulaire et déprimé, à pointe crochue et dentée; à narines en croissant, ouvertes dans une membrane sur une large fosse nasale. Pieds courts , assez robustes , construits sur le type percheur, c’est-à-dire avec les doigts latéraux allongés, et princi¬ palement l’externe. Ailes longues ; queue courte. Tète surmontée d’une huppe épa¬ nouie en forme de parasol ; partie antérieure du cou dénudée; un large fanon de plumes retombant sur le thorax. L’oiseau type de ce g., le Cephalopterus omalus Geoff. [Ann. du Mas., 1809, pl. 15), est certainement un des plus remarquables de la série, par la magnifique huppe dont CEP CEP 277 il est orné. Üe la grosseur à peu près d’une Corneille, son plumage en a la teinte noire à reflets bleus, surtout vers le bord des plu¬ mes ; celles du dessus de la tête s’élèvent verticalement, en forme de petites tiges dé¬ nudées et en rayonnant, puis se garnissent de barbes qui, s’épanouissant dans tous les sens, forment une huppe en forme de para¬ sol retombant sur le front et tout autour de la tête; une sorte de fanon de plumes tom¬ bantes d’un noir-bleu brillant vient recou¬ vrir la partie dénudée du cou. Temminck , dans ses Planche. s- coloriées , Vieillot, dans sa Galerie , en ont donné de belles figures, mais postérieurement à celle des Annales. On ne sait encore rien sur les mœurs de ce singu¬ lier oiseau, qui, d’après la forme élargie de son bec, analogue à celui des Baccivores, doit probablement se nourrir en grande par¬ tie des baies et fruits mous si nombreux, dans les forêts du Nouveau-Monde. Ses pat¬ tes, conformées sur le même type que celles des Cotingas, éminemment frugivores, indi¬ quent, comme chez eux, une station habi¬ tuelle sur les arbres , et très probablement le même g. de nourriture; car l’absence de grands poils à l’ouverture du bec annonce que, comme les Cotingas, il n’est point mus- civore, ce dernier caractère étant, au con¬ traire, l’apanage de tous les Muscicapidées. Le Muséum n’a possédéjong-temps qu’une mauvaise dépouille de ce rare oiseau qu’il avait reçue du cabinet d’Ajuda de J.isbonne, à qui le Brésil en avait fourni deux indivi¬ dus ; mais, dans ces derniers temps, il s’en est procuré de beaux exemplaires, qui ornent aujourd’hui la galerie. Les forêts de l’inté¬ rieur du Brésil étant l’habitation de cet oi¬ seau, il a été difficile jusqu’à ce moment d’obtenir des renseignements sur ses mœurs. Espérons que de nouvelles investigations nous en fourniront bientôt. Le genre Cépha- loptère fait partie de notre famille des Bac- civoridées, de notre sous-famille des Coraci- ninées. Voyez ces mots. (Lafr.) CÉPIÏALOPTÈRE. Cephalopiem (xe9«M, tête; nrepov, aile, nageoire), poiss. — Genre de Poissons de la famille des Raies , établi par M. Duméril pour désigner les Cartilagi¬ neux à nageoires pectorales grandes, élargies et pointues, dont la tête, obtuse et carrée en avant , porte à chaque angle une petite na¬ geoire dirigée en avant, simulant une sorte de corne. Celle petite nageoire se roule tou¬ jours en dessous et en dedans au-devant de la bouche de l’animal , qui est une fente li¬ néaire large ; de très petites dents , qui ne paraissent plus qu’une fine granulation sur l’os maxillaire, couvrent les deux mâchoi¬ res. La queue , grêle et filiforme , porte à sa base une petite nageoire, derrière laquelle il y a un aiguillon. Les espèces du genre Cé- phaloptère sont d’une taille énorme et d’un poids considérable. On prend, avec les Thons, dans les madragues de la Méditerranée, une espèce que Lacépède a dédiée au profes¬ seur Giorna de Turin, sous le nom de Raia Giorna , que Bloch désignait sous celui de Raia Cephalopiera , et qui a été depuis nom¬ mée par M. Risso Céphalopi'ere Massêna. Il y en a plusieurs autres espèces dans l’Atlanti¬ que et dans les mers de l'Inde. Rafinesque a reproduit ce genre de Pois¬ sons sous le nom d ’Apierurus ; cette déno¬ mination est inexacte, d’après ce que j’ai dit plus haut de la nageoire portée sur la base de la queue de ces Poissons. (Val.) *CEPHALOPlJS. mam. — Division propo¬ sée par Smith dans le g. Antilope. *CEPHALOSERIS, Pœpp. bot. ph.— Syn. de Polyachyrus, Lagasc. * CEPHALOSPHÆRUS ( xEcpa^yj , tête ; crcpaTpa , sphère), ins. — Genre de Coléoptè¬ res télramères , famille des Curculionites , division des Apostasimérides, créé par M. De- jean dans son Catalogue, sans indication de caractères. Ce g. , suivant cet auteur, de¬ vrait suivre les Slrongyloies de Schœnherr. Les 2 espèces qu’il y rapporte viennent du Brésil ; il les a nommées C. rectirostris et C. cylindricus. (C.) * CEPHALOSPORIIJM ( xeov, feuille), bot. pu.— Genre type et unique de la famille des Gératophyllées, établi par Linné, et renfermant environ 8 espèces. Ce sont des plantes herbacées annuelles (?) ou vivaces, plus ou moins submergées et crois¬ sant dans les lacs, les étangs, les fleuves et les ruisseaux des parties tempérées de l’Eu¬ rope , de l’Asie , de l’Afrique et de l’Améri¬ que ; à feuilles verticillées, rigidules, di-tri- chotomes-multifides, à involucres axillaires, solitaires. Deux d’entre elles, les C. demer- surn L., et C. submer mm L. , croissent aux environs de Paris, où on les trouve dans les mares et les fossés pleins d’eau. Les carac¬ tères de ce genre étant précisément ceux de la famille , nous renvoyons le lecteur à cet article. Voyez cératophyllées. (G. L.) CÉRATOPII Y TES. Ceratophyla. polyp.— Première tribu de lafamille des Polypes à po¬ lypier, établie par Cuvier ( Règne anim. ,nouv. édit., III, 309), qui y réunit les Antipathes et les Gorgones. (G. d’O.) *CERATOPHYTLM (x/paç, corne; yurov, souche), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères, le même que celui de Cerophytum de Latreille. M. Stephens ( British Entomol .) en a changé l’orthographe probablement parce qu’il l’aura trouvée incorrecte, comme elle l’est en effet. Voyez cerophytum. (G.) 'CEHATOPII Y LS ( xepaç , corne ; aç, corne ; o-ri- Xd; , épi), bot. pii.— Genre établi par Blurne (Bijdr . , G44), et rapporté avec doute à la fa¬ mille des Combrétacées. Il ne renferme qu'une espèce encore incomplètement dé¬ crite. C’est un grand arbre à feuilles épar¬ ses , oblongues , très entières , très glabres , glauques en dessous ; à fleurs réunies en ca¬ pitules serrés , disposées en épis axillaires , GE R 293 et entremêlées de processus filiformes, spon¬ gieux. (C. L.) CERATOSTEMMA (xepaç, corne ; - p.a , couronne), bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Éricacées , tribu des Vacci niées , formé par Jussieu [Gen., 163) et renfermant 5 ou G espèces, indigènes du Pérou. Ce sont des arbustes à feuilles alternes, coriaces, très entières; à feuilles solitaires ou réu¬ nies , pédonculées , sortant de gemmes pé- rulées, axillaires. L’une des plus remarqua¬ bles est le C. bijlorum ( Poepp. et Endl., PL. ch ., I, t. 10). (C. L.) CERATOSTIGMA (xepaç , corne ; ari'y- p a, stigmate, en botanique), bot. pii. — Bunge créa ce genre ( Enum. PL. chin., 55) dans la famille des Plumbaginées, pour une petite plante vivace recueillie aux environs de Pékin , et qui n’est pas encore suffisam¬ ment connue. Les feuilles en sont obovales, aiguës , bordées de cils rigides ; les fleurs , d’un bleu agréable, sont rassemblées en ca¬ pitules terminaux. On n’en connaît ni le fruit ni la graine ; on sait seulement que l’o¬ vaire est uniloculaire , et ne contient qu’un ovule. (C. L.) CERATOSTYLIS (xepaç, corne ; axvXoç, style), bot. pii. — Genre delà famille des Orchidées , tribu des Vandées , établi par Blurne (Bijdr , 304, fig. 5G) pour six espèces d’Orchidées des montagnes de Java , para¬ sites , caulescentes , sans bulbes , à pédon¬ cules uniflores à la base des feuilles et en¬ tourés d’écail les. *CER AT1IOTIIEC A (xepaç, corne ; Q*xy, , coffret), bot. pii. — Genre de la famille des Bignoniacées, tribu des Sésamées, formé par M. Endlicher ( Linn ., Vit, 1, t. 1, 2; Aiaht ., t. 5) pour renfermer un très petit nombre d’espèces herbacées , indigènes de l’Afrique tropicale. Les tiges en sont dressées , tétra- gones, mucoso-pruineuses, à feuilles oppo¬ sées , pétiolées , anguleuses , grossièrement dentées; à pédoncules floraux axillaires, courts , opposés , solitaires , uniflores à la base, munis de 2 bractéoles glandulifères dans leur aisselle. Dans ce g., le fruit est une capsule plane-comprimée , tronquée, a 4 angles corniformes (unde nomen ) au som¬ met, quadriloculaire , seplicide-bivalve, et renferme de nombreuses graines compri¬ mées et cartilagineuses au bord. (G. L.) * CE RATE PIS (x/paç , corne ; owi; , qui 294 CER CE R aide), ins. —Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Taxieornes , créé par Perty, et non adopté. Ce g. rentre dans ce¬ lui d’ Ulorna de Mégerle. (D.) ^CÉRATURGE. Ceraturgus (x/paç, corne; ovpyoç, fabricant), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères , famille des Ta- nystomes , tribu des Asiliques , établi par Wied marin, et adopté par Latreille ainsi que par M. Macquart (t. lit, p. 288). Ce dernier auteur en décrit 2 espèces : le Ceraturgus aurulentus Wied. ( Dasypogon id. Fabr.), de FAmérique septentrionale , et le Cer. cornu- ius Macq .{Dasypogon id. Wied.), dont la pa¬ trie est inconnue. (D.), CÉRAUNIAS. min. — Syn. de Céraunite. CKU/\IM()\' , Theophr. bot. cr. — Syn. d’Elaphromyces, Nees. CÉRAUNITE (xîpoumaç, qui provient de la foudre ). min. — Ce nom , qui veut dire Pierres de foudre , a été donné par les an¬ ciens à des Pierres de diverses natures et de formes différentes qu’on croyait tombées avec la foudre , telles que des Pyrites , des Bélemnites, des Jades, etc. Dans les temps modernes , il est devenu synonyme de Pierres météoriques. Ployez AÉROLITHES. (DEL.) CERBERA (Cerbère, chien tricéphale, portier de l’enfer mythologique; allusion aux propriétés vénéneuses des plantes de ce gen¬ re). bot. ph. — Genre de la famille des Apo- cynacées, tribu des Ophioxylées , formé par Linné et renfermant un petit nombre d’esp., toutes remarquables par les grâces trom¬ peuses de leur port et de leurs fleurs. Ce sont en général des arbres originaires de l’Asie tropicale , et dont toutes les parties contien¬ nent un liquide laiteux, abondant et émi¬ nemment mortifère. Ils sont assez élevés ; les feuilles sont éparses, cunéiformes-oblongues, aiguës, glabres ; les fleurs belles , grandes , terminales ,. ordinairement blanches ou ro¬ sées. On en cultive avec empressement quel¬ ques unes dans nos serres , où elles fleuris¬ sent assez volontiers. Les genres Tanghinia et Thevetia, démembrés de celui-ci , en sont néanmoins assez peu distincts ( voy . ces mots pour l’appréciation des caractères différen¬ tiels). Ue Cerbera a un calice 5-parti, étalé ; une corolle hypogyne , infundibuliforme , à gorge 6-dentée, à limbe 5-lobé, dont chaque division oblique ; 5 étamines incluses , in¬ sérées au haut du tube , à anthères subses- siles, mucronées , incombant sur le stig¬ mate ; un style filiforme , dont le stigmate discoïde, crenulé au bord inférieurement; convexe et échancré en dessus ; le fruit est un double drupe séparé ( dont l’un avorte souvent), semi-bivalve, couvert d’un test fibreux ; un placentaire lamellaire, fixé à la base, coupe la loge en deux parties ; les graines , solitaires par avortement, sont ad- nées au placentaire. (C. L.) CERBÈRE. Cerberus ( nom mythologi¬ que). rept. — Genre d’Ophidieris établi par G. Cuvier ( li'eg . anim., II , 81, 1829) , et sy¬ nonyme d ’Hornalopsis , Boié. (P. G.) CERCAIRE. Cercaria ( xepxoç , queue ). infus. — Genre de la famille des Microzoai- res apodes de M. de Blainville , établi par Muller pour des Infusoires à corps gélati¬ neux , très contractile, élargi en avant et ter¬ miné par une sorte de queue plus ou moins prononcée. Ces animaux, qui vivent dans les eaux douces ou salées et dans diverses infu¬ sions, ne semblent différer des Monades que par leur appendice caudal. Les derniers tra¬ vaux de M. Nitzsch sur les Cercaires ont complètement modifié ce g., qui ne renferme plus les mêmes espèces que dans Millier et Lamarck ; plusieurs ont été placées dans les Planaires, et le nombre s’en trouve réduit à sept. (C. d’O.) CERCARlÉES.Cemrnece.iNFUs. — Famille établie par M. Bory de Saint-Vincent dans l’ordre des Infusoires homogènes à corps appendiculé , et ayant pour type le g. Cer¬ caria. C’est dans cette famille qu’il place les Zoospermes. (C. d’O.) * CERCASPIS (xépxoç , queue, àcrvrtç, ser¬ pent). REPT. — Genre d’Ophidiens établi par Wagler '{Syst., p. 191) pour le Hurria carinata Ruhl , que M.Schlegel ne sépare pas desLy- codons. Ce Serpent est de File Ceylan.(P. G.) *CERCEIS. Cerceis (nom mythologique). crust.— Ce genre, qui a été créé par M. Mil- ne-Edwards (Hist. naturelle des Crustacés , t. III), appartient à l’ordre des Isopodes (sec¬ tion des Nageurs) et à la famille des Sphé- roniens (tribu des Onguiculés). Les Crusta¬ cés qui composent cette petite coupe géné¬ rique ont beaucoup d’analogie avec ceux de la section désignée sous le nom de Sphœ- roma ; mais leur corps est beaucoup moins I flexible : ils ne peuvent le reployer de façon CE R CER •295 a appliquer leur tête contre leur abdomen. Leur forme générale est même plus allongée, et leur tête, au lieu d’être large et courte , est presque aussi longue que large , à peine bouchée , de forme triangulaire et arrondie en avant; les yeux en occupent les bords la¬ téraux, et sont dirigés en dehors ; quant aux autres parties du corps, elles diffèrent peu des Sphœroma. Les espèces comprises dans ce nouveau genre sont au nombre de deux , les C. tridentata et C. bidentaia Edw. ( op. cit ., p. 22l). Ces deux espèces sont propres à la Nouvelle-Hollande. (H. L.) CERCELLE. ois. — Nom vulgaire de la Sarcelle. CERCERIS. ins. — Genre de la famille des Crabronides, de l’ordre des Hyménoptè¬ res , établi par Latreille ( Généra Crust. et Insect.) et adopté par tous les entomologistes. Les Cerceris se font particulièrement remar¬ quer par leurs ailes offrant trois cellules cubitales, dont la seconde pédonculée, et recevant une nervure récurrente, ainsi que la troisième, et par l’abdomen ayant la base et les côtés de chaque segment resserrés et crénelés. On connaît un grand nombre d’espèces de ce genre; elles construisent ordinaire¬ ment leurs nids dans des sentiers, et appro¬ visionnent leurs larves avec divers insectes. D’après les observations de M. Westwood, la C. arenaria ( Sphex arenaria Lin. ) , le type du genre, approvisionne les jeunes avec une espèce de Charançon appartenant au genre Trophosomus. M. Walckenaër a fait connaître les habi¬ tudes de la C. ornata Latr. , qui nourrit ses larves avec différentes espèces d’Hyménop- tères, appartenant au genr e Halictus. Enfin, dans ces derniers temps , M. Léon Dufour a publié des observations pleines d’intérêt sur les mœurs d’une nouvelle espèce de Cerceris , qui approvisionne ses petits d’un Bupreste qui se trouve dans le midi de la France. En considération de cette habitude , il l’a nom¬ mée Cerceris bupreslicida. V oyez crabro- NIF.NS. (bL.) XERCIINEIS, Boié. ois.— Syn. de Falco linnunculus L. (G.) *CERCïBIS, Wagî. (Isis, 1822). ois. — Genre formé aux dépens du g. Ibis , et qui a pour type Y Ibis oxycercus de Spix. (G.) * CERCIDOCERUS (xepxtç, navette ; xi- paz y corne), ins. —Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites, divi¬ sion des Bhyncophorides , créé par M. Gué- rin-Méneville ( Icon . Heg. anim., pl. 39, f. G), et adopté par Schœnherr (Syn. et sp. Cur- citlion ., t. III, p. 850 ). Ses principaux ca¬ ractères sont : Antennes des mâles termi¬ nées en marteau; écusson étroit, long, ar¬ rondi par le bout ; pygidium tricaréné et arrondi carrément. Les espèces qui s’y rap¬ portent proviennent de Java et de Bornéo; on en connaît 7 à 8. Le C. nigro laieralis Gm., en est le type. On rapporte aussi à ce g., mais avec doute, le Cal. albicollis Oliv., de l’Afrique équinoxiale. (C.) CERCIS. bot. ph. — Nom latin duGaînier. CERCLE A BARRIQUE. BOT. PI1. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Bauhinia. * CERCOCARPÉES. Cercocarpeœ. bot. ph. — Section établie par MM. Torrey et A. Gray parmi les Bosacées dans la tribu des Dryadées, et comprenant les genres Purshia et Cercocarpus. (Ad. J.) CERCOCARPI S (x /pxoç, queue ; xapirog, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Bo¬ sacées - Sanguisorbées , établi par Kunth (IV ov. gen. am. , VI , p. 232 ) pour un arbre du Mexique , à feuilles alternes , entières , stipulées, et à fleurs axillaires , en ombelles fasciculées. La seule esp. de ce g. est le C. foihergilloides. CERCOCÈBE. Cercocebus (xejpxoç, queue ; xTjSoç, singe ). mam. — M. Geoffroy Saint- Hilaire a réuni, sous ce nom générique, plu¬ sieurs Singes de l’ancien continent qui éta¬ blissent une transition entre les genres Cer¬ copithèque et Macaque. V oyez cercopithè¬ que, MANGABBY et MACAQUE. ^S. G. S. -H.) CERCODEA, Lam.; CERCODïA, Murr. bot. ph. — Syn. d’Faloragis , Eorst. CERCOD IA NÉES . Cercodianece. bot. ph. — La famille établie sous ce nom par Jus¬ sieu, et sous celui d’Hygrobiées par Richard, est la même que les Haloragées de R. Brown, dont le nom a prévalu. (Ad. J.) * CERCOLABES. mam. — Sous-genre de la famille des Hystriciens proposé par Brandt. CERCOLEPTES. mam. — Syn. latin de Kinkajou. * CERCOMOAAS ( x/pxoç, queue ; monas , monade, de povoç , seul), infus. — Genre de l’ordre des Infusoires asymétriques, famille 296 CER CE R des Monadiens, ayant pour caractères : Ani¬ mal arrondi ou discoïde, tuberculeux, avec un prolongement postérieur variable en forme de queue , plus ou moins long , plus ou moins filiforme. Les Cercomonas ne diffè¬ rent des Monades que par leur prolongement postérieur, et M. Dujardin dit qu’il croit . avoir vu souvent des Monades passer par degrés à l’état de Cercomonas. Ces animaux, dont on compte 9 espèces , se trouvent dans les infusions de diverses natures, etleurlon- gueur varie de 0,0085 à 0,035. (C. d’O.) * CERCOMYS (x/pxoç, queue ; |*vç, rat). mam. — Genre de la tribu des Echimys dans l’ordre des Pvongeurs , établi et caractérisé par F. Cuvier (. Nouv . Ann. Mus. , I , 449 ). On ne lui connaît encore qu’une espèce : elle est du Brésil, Coy. echimys. (P. G.) *CERCONECTES. ois.— Genre établi par Wagler {Isis, 1832) , et ayant pour type 1 ’A- nas mer sa. (G.) 'CERCOPIDES. Cercopidœ. ms. — Fa¬ mille de la tribu des Cicadiens, de l’ordre des Hémiptères , comprenant un assez grand nombre de genres que nous rangeons dans quatre groupes distincts , qui sont les Ty- phlocybites , lesUlopiles, les Jassites et les Cercopites. Ces Insectes sont répandus dans les diverses parties du monde. On les ren¬ contre toujours sur les végétaux , dont ils sucent la sève , en les piquant au moyen de leur bec. La plupart d’entre eux ont la pro¬ priété de sécréter une matière blanche sem¬ blable à de l’écume qu’ils déposent sur les végétaux. Les Cercopides sont des Insectes assez pe¬ tits ou de moyenne taille , ayant générale¬ ment des formes élégantes , et des couleurs vives ou variées. (Bl.) * CEUGOPIENS. Cercopii. ins. — Syn. de Cercopides. CERCOPIS ( xtpxoç,Gty- nocephalus, des anciens. Coy. cynocéphale. Le nombre des espèces présentement con¬ nues dans le genre Cercopilhecus , en com¬ prenant celles qui seront ici décrites pour la première fois , ne s’élève pas à moins de 21 . C’est plus que n’en possédait, à une époque encore peu éloignée de nous, le genre Cer¬ copilhecus tel qu’on le définissait d’abord , c’est-à-dire comprenant, outre les vrais Cer¬ copithèques et les Mangabeys, les Singes qui composent aujourd’hui les genres Nasalis , Semnopithecus, Colobus et Miopithecus. Afin de faciliter la distinction spécifique des Cer¬ copithèques, je les diviserai, d’après les dif¬ férences organiques plus haut mentionnées, et d’après les différences de naturel qui con¬ cordent avec celles-ci, en deux sections sub¬ divisées en sept petits groupes , d’après le mode de coloration. Section I. Espèces à museau un peu plus court et à formes plus sveltes. Elles ont le naturel plus calme et plus doux. A. Especes à nez velu et blanc. 1. Cercopithèque hocheur , C. nictitans Erxl.— Cette espèce, d’abord décrite par Buf¬ fon sous le nom de Guenon à nez blanc proé¬ minent, a le pelage d’un noir très tiqueté de jaune-pâle olivâtre sur les parties supérieures et latérales de la tête (y compris les pom¬ mettes) et du corps. Le menton est blanch⬠tre; le dessous du corps d’un gris-noirâtre un peu tiqueté. Les membres et la queue sont noirs. Les callosités existent; et c’est double¬ ment à tort qu’Illiger avait placé cette es¬ pèce dans son genre Lasiopyga , où elle se trouvait réunie au Semnopithecus nemæus , espèce qui a d’ailleurs des callosités aussi bien que le C. nictitans et tous les autres Cercopilhecus et Semnopithecus. Cette jolie espèce, remarquable non seulement par la 'blancheur, mais aussi par la proéminence assez marquée de sonnez, habite la Guinée. 2. C. blanc-nez, C. petaurista Erxl. — Elle a été décrite, par Allamand et par Buflon ,sous le nom de Blanc-nez , qu’elle a conservé, et sous le double nom de Blanc-nez et d’Asca- gne par Audebert, qui avait à tort distingué 302 CER CER une troisième espèce à nez blanc. Chez ce beau Cercopithèque , qui , comme le précé¬ dent, habite la Guinée, les parties supé¬ rieures du corps et de la tête sont d’un vert plus ou moins lavé de roux et tique¬ té de noir; les inférieures , d’un blanc très pur sous la gorge et le menton. Les mem¬ bres sont en dehors , et la queue est , en dessus, d’un gris foncé tiqueté d’olivàtre ; le dedans des membres est cendré , le des¬ sous de la queue blanc. Les poils du dessus de la tête sont, chez les individus complè¬ tement adultes, allongés et un peu redressés, et forment ainsi une sorte de huppe large , mais très courte. B. Espèces ayant les parties latérales et infé¬ rieures de la face garnies de très longs poils . 3. C. barbu, C.pogonias Bennett(Proceed. ofthe Soc. zool. of London, ann.1833, p. 67). —Belle espèce découverte il y a quelques années à Fernando Po, et très remarquable par l’existence d’une longue barbe d’un blanc jaunâtre, qui couvre toutes les parties laté¬ rales et inférieures de la face , et tombe jusque sur le col. Le pelage est d’un noi¬ râtre tiqueté de blanc , qui passe au noir sur le milieu du dos , la croupe , le dessus et l’extrémité de la queue. Le front et la face externe des cuisses sont d’un jaunâtre ti¬ queté de noir. Parties inférieures du corps et de la queue, et face externe des mem¬ bres d’un jaune roussâtre. — Il ne faut pas confondre cette espèce avec la Guenon bar- bique des auteurs , qui appartient au genre Semnopithèque. Voyez ce mot. C. Espèces à queue d’un roux vif. 4. G. Moustac , C. cephus Erxl. — Espèce depuis long-temps connue et très distincte par la coloration de la tête : le tour de la bouche est noir avec du blanc placé immédia¬ tement au-dessus du noir. Le dessus de la tête est d’un vert lavé de roussâtre et tiqueté de noir ; et des poils allongés , formant une tache jaune assez étendue , existent entre les yeux et les oreilles. Le dessus du corps et la face externe des membres sont d’un roux lé¬ gèrement verdâtre et tiqueté de noir. Les mains sont noirâtres ; la gorge et le dessous du corps , blanc ; la face externe des membres et la région anale, cendrées. La queue, près de son origine, est grise en dessous , et d’un brun roux tiqueté en des¬ sus : le reste est d’un roux vif , plus clair en dessous et vers l’extrémité. Cette espèce ha¬ bite la Guinée ; et, malgré le nom qu’on lui adonné, n’est point le K? )voq des^Grecs, qui habitait le nord-est, et non l’ouest de l’A¬ frique. ( V oyez plus haut, page 301.) 5. G. a oreilles rouges, C. erythrotis Wa- terh. — Espèce de Fernando Po, que caractéri¬ sent, d’après Ch.Waterhouse, son pelage gris (les poils étant anrielés de jaune et de noir) , s es joues et sa gorge blanches , ses bras noi¬ râtres , ses oreilles rousses , de même que la région anale , enfin sa queue d’un roux vif avec la ligne médiane supérieure et l’extré¬ mité noirâtre. D. Espèces ayant la queue de couleur va¬ riable, mais terne, et sans bande surcilière blanche. 6. C. AUX LEVRES BLANCHES , C lübialUS . — Espèce encore inédite, et dont la patrie est inconnue. Elle peut être ainsi décrite: Pelage long et bien fourni; poils du dos couchés et dirigés en arriére. Sur chaque joue, un bou¬ quet de longs poils dirigés en arrière. Oreil¬ les garnies intérieurement de poils gris et roussâtres. Parties supérieures du corps d’un gris foncé, très tiqueté de jaune pâle olivâtre. Sommet' de la tête d’un noir ti¬ queté de jaune verdâtre; front et joues d’un jaune verdâtre tiqueté de noir, parce que les anneaux clairs dominent dans cette partie. Une tache noire sur la face au-dessus de la commissure des lèvres ; le reste du tour de la bouche blanc. Gorge et parties inférieu¬ res d’un blanc sale. Les quatre mains et la face interne des membres de devant , noirs ; face externe des membres postérieurs, d’un cendré brunâtre; face interne des uns et des autres, cendrée. Tour de l’anus et dessous de la queue dans une assez grande étendue, d’un fauve sale ; dessus de la queue, dans la même portion , variée de roux et de noir ; le reste de cet appendice , noir. — Cette espèce a les rapports les plus intimes avec le C. nicti- tans par la couleur des parties supérieures, et par la disposition des poils des joues ; mais elle s’en distingue nettement par la coloration des parties inférieures et de la queue. Elle a des poils fauves ou roux aux oreilles, et rappelle aussi l’espèce précédente; mais la coloration de la queue est bien dif¬ férente. Enfin, elle ressemble aussi, par plu¬ sieurs caractères, au C. Cumpbelli , dont la description va suivre; mais elle s’en distingue par sa queue jaunâtre inférieurement dans une partie de son étendue ; par la couleur des parties postérieures du corps, qui est la même que celle des parties antérieures, et par la disposition des poils du dos, tous couchés , dirigés en arrière, et presque pa¬ rallèles entre eux. 7. C. Campbell , C. Campbelli Waterh. — Cette espèce , découverte récemment à Sierra-Leone , est remarquable par son pe¬ lage long et touffu , et par la disposition des poils se partageant et divergeant sur le milieu du dos. Les parties supérieures sont d’un gris olivâtre , les poils étant annelés de noir et de jaune ; les parties postérieures du corps et les cuisses sont d’un gris ar¬ doisé avec de très petits anneaux. Les par¬ ties inférieures du corps et le dedans des membres sont blancs. La queue , variée en dessus de noir et de jaune sale, l’est, en dessous , de noir et de blanchâtre , les poils de l’extrémité étant plus longs et noirs. 8. C. Martin, C. Martini Waterh. — Les caractères de cette espèce sont les suivants : Poil assez long. Parties supérieures gris⬠tres , les poils étant annelés de noir et de blanc jaunâtre ; dessus de la tête, bras et queue, noirâtres; poitrine d’un blanc sale; abdomen et face externe des cuisses , brun⬠tres. Des poils d’un brun rougeâtre à la base delà queue. Cette espèce, de Fernando Po , est encore imparfaitement connue. 9. C. Temminck , C. Temminckii Ogil. — Espèce douteuse et que nous ne mention¬ nons ici que pour mémoire. Elle n’est con¬ nue que par un individu en très mauvais état , que possède le Musée de Leyde depuis 1824, et qui vient de la côte de Guinée. Le mauvais état de cet unique individu n’a pas permis de le décrire complètement, fl est d’un cendré tiqueté de blanc , avec les membres noirs, le menton et la poitrine d’un blanc pur, et le ventre cendré. La couleur de la queue n’est pas connue. 10. C. monoïde, C. monoides Nob. — Espèce nouvelle, dont la patrie est in¬ connue, et dont les caractères sont les sui¬ vants : Dessus de la tète et nuque d’un vert olivâtre tiqueté de noir ; dessus du col, côtés de la tête , longs poils sur les joues, et par¬ tie inférieure des flancs, d’un gris tiqueté ; dos et partie supérieure des flancs d’un roux tiqueté, légèrement lavé de vert; épaules , face externe des bras, avant-bras, les quatre mains, une partie des cuisses, et la plus grande partie de la queue, d’un noir pur; le reste des cuisses et la base de la queue , d’un noir grisonnant ; face externe des cuisses et des jambes, ventre et bas de la poitrine, gri¬ sâtres; devant de la poitrine et gorge, blancs. Oreilles garnies supérieurement, à leur face interne , de poils blancs assez longs. Cette espèce, que nous décrivons d’après un vieil individu , a, comme l’indique son nom , les plus grands rapports avec le C. mono , dont la description va suivre. La co¬ loration des parties supérieures est presque exactement la même que chez celui-ci; et la taille, les formes, les proportions sont aussi les mêmes. Mais la Mone a les parties infé¬ rieures d’une couleur très différente, et il faudrait une grande inattention pour con¬ fondre les6\ mono et C. monoïdes. Cette nou¬ velle espèce a aussi quelques rapports avec le C. cephus par la couleur de son dos, et avec une espèce qui sera décrite plus bas , le C. leucampyx , par la disposition de ses couleurs. La distinction est d’ailleurs trop facile pour qu’il y ait lieu d’insister sur les caractères différentiels. Enfin le C. monoides a aussi de nombreux rapports de coloration avec un singe encore imparfaitement connu, le Semnopithecus ou Cercopilhecus albogu- laris de quelques zoologistes anglais; espèce dont les affinités naturelles ne sont pas en¬ core suffisamment déterminées , et que nous nous bornerons, sans l’intercaler dans la sé¬ rie , à citer à la fin de cette première partie de notre article ( Voyez page 307). Pour le moment , il nous suffira de faire remarquer que le C. monoïdes, quoiqu'il ait, comme le S. ou C. albogularis , la gorge blanche, ne peut être confondu avec celui-ci , chez lequel, d’après les zoologistes anglais, la couleur générale du pelage est le gris tiqueté , passant sur le dos au vert oli¬ vâtre ; chez lequel aussi la poitrine est d’un blanc pur , le pelage long et fin , et les pouces antérieurs courts ; caractères dont aucun ne se retrouve chez le C. monoides, E. Especes ayant La queue de couleur va - 304 CER CER viable , mais terne , et ayant une bande sur- cilière blanche ou blanchâtre. 11. G. mone , C. mona Erxleb. — Cette belle espèce, venant de Guinée, et peu rare dans les ménageries, présente, comme plu¬ sieurs de ses congénères , des couleurs fort différentes selon les régions du corps : la tête est olivâtre ; les joues sont d’un olivâtre clair ; une tache noire s’étend de la partie supérieure de l’orbite à l’oreille, et l’on re¬ marque sur le front une ligne d’un blanc verdâtre. Le dos, les épaules, les flancs, sont d’un roux tiqueté de noir. La croupe est noire, à l’exception de deux taches elliptiques blanches , placées à droite et à gauche de l’origine de la queue. Les mains et la face ex¬ terne des membres sont noires. Les parties inférieures du corps et le dedans des mem¬ bres sont d’un blanc pur qui , sur ceux-ci , tranche avec le noir de la région externe. La queue est variée de jaune et de noir, avec l’extrémité noire. C’est Buffon qui a appli¬ qué en propre â cette espèce le nom de Mone ou Mona , sous lequel (ainsi que sous ses di¬ minutifs Monina et Mounina ) on désigne les Singes dans plusieurs langues méridionales. 12. C. PvOloway, C. Roloway Erxleb. — Ce Cercopithèque, qui est aussi de Guinée , et qu’Allamand a décrit sous le nom de Roloway ou de Palatine , a été confondu, par la plu¬ part des auteurs, avec l’une des espèces sui¬ vantes, le C. diana , quoique la coloration de son ventre et de son dos soit très nettement caractéristique. Le dos est d’un brun très foncé, presque noir ( il est marron chez la Diane) ; la tête , les flancs , les cuisses , les jambes sont d’un gris obscur, les poils étant terminés par une pointe blanchâtre. On remarque une ligne blanche sur le de¬ vant du front, et sous le menton une barbe pointue pareillement blanche. La poitrine, le ventre (qui est noirâtre chez la Diane) et la face interne des cuisses , sont d’une cou¬ leur blanche tirant sur l’orangé (pendant la vie de l’animal). 13. C. diane, C. diana Erxleb. — Cette es¬ pèce, avec laquelle on avait confondu la pré¬ cédente et celle qui va suivre, est un Singe delà Guinée, du Congo, de Fernando Po, ayant les caractères suivants : Parties latéra¬ les de la face , poils du menton , formant une barbe pointue et assez longue ; gorge , poi¬ trine , partie antérieure et externe de l'é¬ paule et du bras, d’un blanc pur. Une ligne blanche étroite à la partie antérieure du front. Milieu du dos marron. P entre noirâtre . Flancs d’un gris foncé, tiqueté de blanc. La queue noire ainsi que les membres, sauf le dedans de la cuisse qui est roux ou roussâtre, et une ligne longitudinale jaunâtre sur la face externe. 14. C. A diadème , C. leucampyx Mart. , Simia leucampyx J. -B. Fisch. , C. diadema- tus Is. Geoff. — M. Frédéric Cuvier , qui dis¬ tinguait le C. Roloway du C. diana , avait confondu avec celui-ci une belle espèce de la côte occidentale d’Afrique , que la ména¬ gerie a possédée il y a quelques années. J. -B. Fischer, en 1829, et nous en 1830, avons re¬ connu , chacun de notre côté , cette erreur, et donné à l’espèce nouvelle les noms spé¬ cifiques de leucampyx et de diadematus , qui ont la même signification. Fidèle à nos principes de nomenclature , nous adoptons ici le nom de Fischer, qui est antérieur d’un an au nom proposé par nous-même. Les caractères du C. leucampyx sont les sui¬ vants : Dessus du corps et joues d’un gris olivâtre tiqueté de noir ; une tache en forme de croissant sur le front ; cette tache est blanche, ainsi que le dessous du menton (mais non toute la gorge et la poitrine). Queue noire tiquetée de blanc ; le reste noir. Pour prévenir toute nouvelle erreur, nous fe¬ rons remarquer que parmi les trois espèces confondues, par divers auteurs, sous le nom de C. diana , la couleur blanche occupe infé¬ rieurement, chez le C. Roloway , la gorge, la poitrine, le ventre; chez le C. diana , la gorge et la poitrine, mais non le ventre ; chez le C. leucampyx, le menton seulement. Dans cette troisième espèce, en outre , il n’existe point de barbe, et la lunule frontale est beaucoup plus grande. Section IL Espèces à museau un peu plus long et à formes moins sveltes. Elles ont le naturel plus pétulant et plus irascible que les précédentes. F. Espèces à pelage gris-verdâtre ou vert. Quelques auteurs ont compris ces espèces sous le nom commun de Singes verts, nom or¬ dinairement appliqué en propre à l’espèce la plus commune de ce groupe , le C. sabœus. L’histoire de ces espèces avait été fort em- CER CE R 305 brouillée, par suite d’une erreur et d’une omission , faites par M. Frédéric Cuvier dans l’établissement de l’une d’elles. L'avan¬ tage que nous avons eu de pouvoir dispo¬ ser de tous les matériaux autrefois em¬ ployés par ce naturaliste, nous a permis de faire quelques rectifications qui, sans ce se¬ cours, eussent été impossibles. Aussi tous les auteurs, jusqu’à ce jour, n’ont-ils pas hésité à suivre M. Frédéric Cuvier, et ne pouvaient-ils faire autrement que de repro¬ duire les mômes inexactitudes. 13. C. Delalande, C. Lalandii Nob. — Les auteurs, à l’exemple de M. Frédéric Cuvier, ont généralement confondu cette espèce avec la suivante. M. Desmoulins ( article Guenon du Dictionnaire classique d’histoire naturelle , t. VII , p. 668, 1825) a seul jusqu’à présent admis celte espèce ; mais il a commis une au¬ tre et grave erreur en prenant pour des adul¬ tes, et en décrivant comme tels, de très jeunes sujets ; ce qui l’a conduit à proposer le nom, d’ailleurs fort irrégulier, de Guenon naine Del'üande , C. pusillus Delalande. Nous con¬ servons à cette espèce le nom de Delalande, qui l’a rapportée , il y a vingt-deux ans , de l’Afrique australe , où déjà Levaillant l’avait observée ; mais nous modifions le nom pro¬ posé , tout-à-fait inadmissible pour une es¬ pèce qui ne le cède en rien par sa taille à ses congénères. Ses caractères spécifiques sont les suivants : Une bande blanche au-devant du front. Pelage long , d’un gris légèrement olivâtre sur le dos et sur les flancs ; parties inférieures du corps et externes des membres, blanchâtres. La face, le menton et les quatre mains , noirs. Queue grise , avec l’extrémité noire. L’anus entouré de poils ras , d’un roux vif. Ce Singe, qui habite l’Afrique australe, spécialement la Cafrerie, et qui nous est pré¬ sentement connu par l’examen d’une série d’individus de tout sexe et de tout âge , est distinct de tous les Cercopithèques de cette section, en ce que son pelage, très long, n’est véritablement pas vert, même sur le dos et la tête, mais d’un gris à peine teinté de vert ou d’olivâtre. 14. C. vervet , C. pygerythrus Fr. Cuv., C. pygerythrceus Desmar. — Cette espèce est admise dans tous les ouvrages modernes ; mais , parmi les auteurs , les uns, la décri¬ vant en partie d’après nature, en partie d’après M. Frédéric Cuvier , en mélangent T. III. les traits avec ceux de la précédente; les autres transportent au C. pygerythrus la des¬ cription du C. Lalandii; erreurs qui ne pou¬ vaient être évitées. Le C. pygerythrus , qui est fort rare , n’était connu que par la des¬ cription , inexacte d’ailleurs , de M. Fré¬ déric Cuvier; et le C. Lalandii , avec le¬ quel ce célèbre zoologiste avait lui-même confondu le C. pygerythrus, existe au con¬ traire aujourd’hui dans toutes les grandes collections. Les véritables caractères spécifi¬ ques , pris d’après l’individu-type, sont les suivants : Une bande blanche au-devant du front. Pelage d ’unvert jaunâtre tiqueté de noir sur la tète, le dos, les épaules, les flancs, le dessus de la queue; gris sur la face externe des membres. Parties inférieures du corps et de la queue , et dedans des membres blancs. La face , le menton , les quatre mains dans leur totalité, le bout de la queue, noirs. Tour de l’anus d’un roux vif. Cette espèce, comme on le voit par cette caractéristique, se rapproche à plusieurs égards de la précé¬ dente ; mais elle s’en distingue par son pe¬ lage vert-jaunâtre et non'grm. Quant aux es¬ pèces suivantes , le C. pygerythrus en dif¬ fère par la coloration du tour de l’anus , par celle des mains, et surtout par celle du menton ( caractère exprimé dans la figure de M. Frédéric Cuvier, mais qu’il a entièrement omis dans sa description). Quelle est la patrie de cette espèce P C’est ce que nous ignorons encore entièrement. Fr. Cuvier et , d’après lui , tous les auteurs disent le C. pygerythrus originaire du cap de Bonne-Espérance. Celte origine est in¬ exacte , ou du moins rien n’en prouve l’exactitude. L’individu-type , encore seul connu , avait été acheté à un marchand d’a¬ nimaux qui n’a pas fait connaître la pa¬ trie de ce Singe; et l’on ne peut que pré¬ sumer qu’il venait d’une région indétermi¬ née de l’Afrique ; région qui même se¬ rait bien plutôt l’ouest ou le nord de l’Afri¬ que que le sud, si bien exploré par MM. De¬ lalande, Smith, Verreaux et tant d’autres. Si M. Fr. Cuvier a indiqué le Cap comme la patrie du C. pygerythrus , c’est toujours par suite de la même confusion entre celui- ci et le C. Lalandii. Nous ferons remarquer, en terminant, qu’on ne peut d’ailleurs re¬ procher cette confusion au célèbre zoologiste que nous venons de nommer : elle était 20 CER CER 306 presque inévitable. A l’époque où il écrivait, et lorsqu’il n’avait sous les yeux qu’un C. pygerythrus tout-â-fail adulte , et de très jeu¬ nes C. Lalandii , rien de plus naturel que d’attribuer à des différences d’àge les diffé¬ rences qui existent, pour la nature et la cou¬ leur du pelage, entre ces deux espèces, ayant l’une et l’autre le menton noir et le tour de l’anus roux. 15. C. malbrouck , C. cynosurus Geoff. Saint-Hilaire, Simia cynosuros Scop., C. tephrops Benn. — Cette espèce, dont la patrie, connue depuis peu, est la côte occidentale d’Afrique , est , à plusieurs égards, voisine de la précédente. Ses caractères sont les sui¬ vants : Une bande blanche au-devant du front (plus large, mais moins nettement cir¬ conscrite que dans les espèces précédenteset que dans la suivante). Pelage d’un vert très jaunâtre, tiqueté de noir sur la tête , le dos , les épaules et les flancs; gris, sur la face ex¬ terne des membres. Parties inférieures du corps , y compris le menton , et dedans des membres, blancs. La face noirâtre, avec le tour des yeux livide. Mains noires ou noir⬠tres, avec l’extrémité des doigts plus claire . Queue d’un gris noirâtre en dessus, blan¬ châtre en dessous. Les poils roux autour de l’anus, en petit nombre, et ne formant point une tache bien circonscrite. — On voit , par ce dernier caractère , que c’est à tort que l’existence de poils roux autour de l’anus (d’où le nom de pygerythrus) a été présentée comme réellement caractéris¬ tique du Vervet. Non seulement le C. La¬ landii , que M. Frédéric Cuvier confondait avec celui-ci, mais aussi le Malbrouck qu’il en distinguait, ce dernier toutefois à un moindre degré, ont des poils roux autour de l’anus. Il faut substituer à ce caractère ce¬ lui qui résulte de la couleur du menton , noir chez les deux premiers Singes verts, blanc chez le Malbrouck. En outre, comme M. Fr. Cuvier l’a d’ailleurs fait remarquer, la face est autrement colorée, et il en est de même chez les mâles , du scrotum, qui est bleu-lapis chez le C. cynosurus et vert-de- gris chez le C. pygerythrus. Nous avons remarqué , dans un individu de l’espèce que nous venons de décrire, une anomalie trop rare pour que nous la passions sous silence. Il existe de chaque côté, à la mâchoire inférieure, une mâchelière surnu¬ méraire, conformée comme les mâchelières normales , et placée obliquement en arrière et un peu en dehors de ceüe-ci. Nous avons déjà observé et cité ( Histoire gènèr. des ano¬ malies , t. I , p. G60 ) deux cas assez analo¬ gues parmi les Singes à six molaires; mais nous n’en connaissions encore aucun parmi les Singes à cinq molaires. 16. C. gris-vert ou Grivet Fr. Cuv., C. g?zseo-wn'dl6’Desmar.,désigné,depuis la pu¬ blication de ce dernier nom, par M. Fiéd. Cuvier, sous le nom de C . griseus , et par M. Desmoulins , sous celui de C. subviri- dis. — Cette espèce habite l’Abyssinie, où ei!e porte le nom de Tota, le Sennaar, où on la nomme Abellan , et l’Égypte. Elle a , comme les espèces précédentes , une bande blanche au-devant du front; mais cette bande est étroite. Les joues sont garnies de longs poils blancs, dirigés en arrière. Le pe ¬ lage est d’un vert jaunâtre tiqueté sur ia tête, le dos, les épaules et les flancs ; d’un gris tiqueté de blanc sur la face externe des membres. Le dessus de la queue est d’un gris qui devient de plus en plus foncé , et passe au noir vers l’extrémité. Les parties inférieures, y compris le menton , et le dedans des membres sont blancs. La face est noire, et les mains noirâtres. II n’existe point de poils roux autour de l’anus. Le mâle a le scrotum vert-de-gris ( Voyez notre Atlas , Mammi¬ fères , pl. 6). — Le C. griseo-viridis se rap¬ proche donc beaucoup des espèces précéden¬ tes, par l’ensemble de sa coloration ; mais i! se distingue : 1° du C. pygerythrus , en ce qu’il n’a ni le menton et la totalité des mains noirs, ni le tour de l’anus roux ; 2° du C. cynosurus, par les longs poils de ses joues, par l’absence complète de poils roux à l’a¬ nus, autour duquel sont, au contraire, des poils blancs assez longs . et par la couleur verte du scrotum. Ces caractères de colora¬ tion concordent avec des différences très marquées dans la forme de la tète, plus ronde, et à museau plus gros chez le C. cy¬ nosurus , pyramidale, et à museau plus tin chez|le C. griseo-viridis. 17. C. CALLiTRiCHE , C. sabœus Desmar., vul gairetnent Singe vert ou Singe de Saint- Jacques. — Espèce du Sénégal, et des îles du cap Vert , très distincte par son pelage d’un vert doré vif, passant au gris sur la face ex¬ terne des membres, et sur une partie de la CER CE Pi queue, et par un flocon de poils jaunes termi¬ nant celle-ci. La face est noire , et surmon¬ tée d’une ligne surcilière blanche peu dis¬ tincte. La face est plus allongée quedans les espèces précédentes. C'est le plus commun des Cercopithèques, et ses caractères distinc¬ tifs sont trop faciles à apercevoir, et d’ailleurs généralement indiqués avec trop de net¬ teté, pour qu’il soit inutile d’insister sur eux. 18. C. Tantale, C. Tantalus Ogil. — Cette espèce, qui ne nous est connue que par une courte description récemment publiée par M. Ogilby ( P roceed. Soc. zool. of London , ann. 1841, p. 33), est, comme les précéden¬ tes, d’un vert olivâtre en dessus, et cendrée sur la face externe des membres. La queue est brune , mais terminée , comme chez le Callitriche, par des poils jaunes. Les poils du périnée sont aussi jaunes ( flavi ), et les parties inférieures du corps sont de cette couleur. La face est noirâtre , avec le tour des yeux livide. Il existe une bande surci¬ lière blanche. Cette espèce est encore très imparfaitement connue, et l’on ignore sa patrie. 19. C. roux-vert, C. rufo-viridis Nob. — Nouvelle espèce que nous avons récemment observée vivante, et qui par son pelage, en partie vert, en partie d’un roux verdâtre, et en partie roux, fait le passage des Singes verts, spécialement des C. griseo-viridis , C. cynosurus et C. pygerythrus, au xSinges roux qui composent notre dernier petit groupe. Il existe sur le front un bandeau blanc, large, dont la couleur contraste avec celle de la face, entièrement noire. La tête est en dessus d’un vert olivâtre, et le corps d’un roux ver¬ dâtre. Les flancs, depuis les membres anté¬ rieurs jusqu’aux postérieurs, sont d’un roux pur , à peine tiqueté de noir : cette couleur rousse passe supérieurement par nuances insensibles au roux verdâtre du dos. Les épaules et les cuisses sont d’un gris ver¬ dâtre ; le reste de la face externe des mem¬ bres est gris; mode de coloration fort ana¬ logue à celui de la plupart des Singes verts. Les parties inférieures et le dedans des mem¬ bres sont blancs. Les mains antérieures sont d’un noir tiqueté, les postérieures grisâtres. La queue, d’un gris foncé en dessus, est d’un gris-blanchâtre en dessous. Nous regrettons de ne pouvoir faire connaître la patrie de cette jolie espèce : nous nous la sommes pro- 307 curée, pour la ménagerie du Muséum, par la voie du commerce , et nous ne possé¬ dons aucun renseignement sur son origine. Seulement, ayant acquis notre individu avec une Mone, nous pouvons conjecturer que le C. roux-vert a pour patrie , comme cette dernière espèce, la côte occidentale d’A¬ frique. (t. Espèces à pelage roux. 20. C. patas, C. ruber Geofif. St.-Hil., vul¬ gairement Singe rouge. — Il habite la côte occi¬ dentale d’Afrique, en particulier le Sénégal, et est suffisamment caractérisé par son pe¬ lage roux en dessus, blanc en dessous, avec les épaules et la face externe des épaules et des bras, gris ou grisâtres, et le nez noir. Ce Singe est très fréquemment transporté en Europe; mais il vit plus difficilementdans nos climats que les espèces à pelage vert. 21. C. a dos rouge ,C.pyrrhonotus. — Espèce habitant la Nubie, et y portant le nom de Nisnas. Elle a été établie, il y a quelques années, sous ce nom, par MM. Hemprich et Ehrenberg [V erhand. Gesellsch.Naturforsch. Freunde , t. I, 1829 , et Symbolœ physicæ , 1830). Elle peut être ainsi caractérisée : Pe¬ lage roux en dessus et sur la partie infé¬ rieure des membres ; partie postérieure du dos et dessous de la queue d’un roux plus foncé que le reste du pelage. Nez blanc. Cette espèce, très distincte du C. ruber par ce der¬ nier caractère, l’est aussi par la couleur des épaules et de la face externe des bras , qui sont rousses comme le corps, et non grises ou grisâtres. Les deux espèces ont d’ailleurs, à l’état adulte, la même taille (six décimètres du bout du museau àl’anus). L’assertion con¬ traire n’a été émise que parce qu’on avait comparé le C.pyrrhonolus parfaitement adulte à des C. ruber encore jeunes. Quant à l’opi¬ nion, encore tout récemment émise, que le C. pyrrhonotus est identique avec le C. ruber, elle est réfutée à l’avance par ce qui précède. En terminant cette première partie de no¬ tre article, nous indiquerons, sans prétendre le classer, un Singe qui a beaucoup occupé dans ces derniers temps les zoologistes an¬ glais , et dont les affinités naturelles sont néanmoins encore indéterminées. C’est le Semnopithecus albogularis de Sykes ( Proc, zool. Soc. of Lond., 1830- 31 ) , reporté depuis, par M. Sykes lui - même et par 308 CER CEE MM. Ogilby et Martin, dans le g. Cercopithe- cus. Ce Singe est, suivant les uns, un vérita¬ ble Semnopithèque, selon les autres un Cer¬ copithèque voisin des C. cynosurns et C. gri- seo-viridis ; selon d’autres encore, elle fait le passage des Scmnopithèques aux Cerco¬ pithèques. C’est une espèce à tête arrondie , à abajoues peu développées, à formes grê¬ les , presque comme chez les Semnopithè- ques , mais à cinquième molaire inférieure quadri-tuberculée, et n’ayant point l’estomac complexe des Semnopithèques. Sa couleur dominante est le gris tiqueté ; couleur qui sur le dos passe au vert olivâtre : la gorge et la poitrine sont d’un blanc pur ; les mem¬ bres et la queue sont noirs. La détermination de la patrie de cette espèce est un problème non moins intéressant à résoudre que celle des affinités naturelles du tSemnopiiliecus ou Cercopiihecus albogularis. Deux individus arrivés en Angleterre à des époques et par des voies différentes, ont été indiqués comme venant de Madagascar, mais non toutefois d’après des renseignements authentiques. Cette espèce remarquable viendrait-elle en effet de Madagascar, et faudrait-il effacer de la science l’un des faits les plus intéres¬ sants de la géographie mammalogique [voy. page 298), le remplacement dans cette grande île de la famille des Singes par celle des Lé¬ muriens ? II. Genre. Miopiil&èqstc? . Miopithecus. Dés ï 829, dans notre Mémoire sur les ca¬ ractères des Singes américains , nous avions fait connaître que le Singe décrit par Buf- fon sous le nom de Talapoin, diffère, par la disposition de ses narines, des vrais Cerco¬ pithèques. Une étude plus complète nous a montré qu’il en diffère également par plu¬ sieurs autres caractères importants, et qu’il doit être érigé en un genre distinct. Ce genre, que bientôt nous avons pu enrichir d’une seconde espèce, peut être ainsi carac¬ térisé : Formes assez grêles. Membres et queue longs. Mains assez allongées, ayant les doigts réunis à leur base par des membranes : pou¬ ces antérieurs bien développés, bien moins cependant que les postérieurs. — Ongles en gouttière. Crâne volumineux , s'élevant su¬ périeurement au-dessus des orbites. Museau très court. Angle facial de soixante degrés en¬ viron. Yeux Irésgrands. Conques auriculaires très grandes. Nez très peu saillant. Cloison in¬ ter-nasale assez épaisse, fflarines de forme al¬ longée , ouvertes , non pas seulement sous le nez, mais à la fois inférieurement et latérale¬ ment. Des callosités ischiatiques. Des aba¬ joues. Incisives médianes supérieures dé¬ veloppées. Canines supérieures longues (chez les adultes] et tranchantes postérieurement. Aux deux mâchoires, les deux premières mâ- chelières quadrangulaires,à quatre tubercules „ dont les deux externes à la mâchoire supé¬ rieure, et surtout les deux internes à l’infé¬ rieure , sont saillants et pointus. Dernière molaire de chaque mâchoire , plus petite que les précédentes. L’inférieure se rétrécissant en arrière, n’ayant que trois tubercules , savoir : deux antérieurs , disposés comme ceux des autres mâchelières , et un talon plus étroit que le reste de la dent. La supérieure offrunt une disposition analogue , et beaucoup moins étendue d’avant en arrière que transversale¬ ment. Taille très inférieure à celle de tous le# autres Singes de l’ancien continent (de trois à quatre décimètres ). A ces traits distinctifs, nous ajouterons les caractères ostéoîogiques suivants : l’ouver¬ ture antérieure des fosses nasales, fait déjà signalé par Daubenton, remonte jusqu’au dessus du niveau inférieur des fosses orbi¬ taires : ce caractère remarquable résulte à la fois de la plus grande étendue longitudi¬ nale de cette ouverture, de la brièveté de la face, et du diamètre considérable des orbites. Celles-ci , dont l’ouverture antérieure , très grande, a presque autant de hauteur que de largeur, sont très profondes. Elles ne sont séparées intérieurement que par une cloison osseuse très mince, transparente même dans une partie de son étendue, comme chez plu¬ sieurs Singes américains. Le diamètre an¬ téro-postérieur du grand trou occipital est moindre que son diamètre transversal. On sait que le contraire a ordinairement lieu. Enfin nous ajouterons que les mains posté¬ rieures, et spécialement les métatarses, sont très allongés, beaucoup plus que chez les Cercopithèques. L’espèce qui forme le type de ce genre, le Talapoin, dont on verra avec intérêt le sque¬ lette dans Y Ostèographie de M. de Blainville, non seulement a été jusqu’à présent placé CE II CEE 309 parmi les Cercopithèques , mais a souvent été confondue avec certaines espèces de ce genre. Erxleben, par exemple, était porté à voir dans le Talapoin un jeune C. cephus , et M. Cuvier {Règne animal, ltc édition, t. I) un jeune C. cynosurus. Le Talapoin a en ef¬ fet le pelage vert comme ce dernier et quel¬ ques autres Cercopithèques , et ses organes de locomotion , sans être semblables à ceux du genre Cercopithecus , en diffèrent peu. Mais le système dentaire, qui offre chez le Talapoin des caractères qu’on ne retrouve chez aucun autre Singe, et bien plus encore la conformation très caractéristique des or¬ ganes des sens, enfin le volume considérable de l’encéphale, fournissent à ce Singe des ca¬ ractères à la fois importants et bien tran¬ chés. Il est à remarquer que toutes les modifi¬ cations organiques qui distinguent le Tala¬ poin, ou mieux, et d’une manière plus gé¬ nérale , les Miopithéques des Cercopithèques et de tous les Singes de l’ancien monde , tendent à le rapprocher des Singes améri¬ cains. Il en est ainsi du volume de l’en¬ céphale et des globes oculaires , de l’ex¬ trême brièveté de la face , de l’étendue des conques auriculaires , de la disposition très remarquable des narines , de la petitesse de la dernière molaire , de la saillie et de la forme pointue des tubercules des mâcheliè- res , et enfin de la petitesse de la taille. Aussi, lorsque la ménagerie du Muséum a possédé des Miopithéques , les avons-nous vu prendre plusieurs fois pour des Singes américains , sinon par des zoologistes , au moins par des personnes qui n’étaient pas étrangères à la science. Le nom que nous avons donné à ce genre (M iopithecus , plus petitSinge; de Maa>v, moin¬ dre , plus petit, ou Melov, moins , et de 'rcîQriZ ou 7tc0/]xoç, Singe) rappelle la petite taille du Talapoin, type de ce genre. C’est la con¬ sidération de cette petite taille qui, avec la remarque déjà faite sur les narines, nous a conduit à examiner et à revoir avec soin les caractères génériques du Talapoin. Les con¬ séquences auxquelles nous sommes arrivé concordent parfaitement avec les résultats généraux de nos recherches sur les varia¬ tions de la taille dans les animaux ( voyez nos Essais de zoologie générale ) ; et encore ici nous n’avons eu qu’à nous applaudir d’a¬ voir suivi, dans l’une de ses conséquences , le principe que nous avons posé, il y a dix ans, sur la similitude de la taille des espèces véritablement congénères. Les mœurs des Miopithéques dans l’état sauvage ne sont nullement connues. En cap¬ tivité, quelques individus ontpu être étudiés à Paris et à Londres , et tous les observa¬ teurs, quand ils n’avaient pas sous les yeux des individus malades, ont été frappés, comme nous l’avons été nous-même, de la grâce, de la gentillesse et de la douceur de ces jolis Singes. Nous pouvons donc dire de leur naturel ce que nous avons dit de leurs caractères organiques : il diffère notablement de celui des Cercopithèques, et se rapproche de celui des Singes américains, notamment de ces petites et élégantes espèces insecti¬ vores, et à cerveau et organes des sens si développés, les Caliitriches et les Saimiris , qu’ils semblent représenter parmi les Sin¬ ges de l’ancien monde. Les espèces, au nombre de deux, viennent l’une et l’autre de la côte occidentale d’Afri¬ que ; mais la région qu’elles habitent n’est point encore suffisamment déterminée. 1. M. talapoin, M. talapoin Nob., Simia , puis Cercopithecus talapoin des auteurs qui ont toujours conservé à cette espèce , même en latin , le nom que Buffon , la croyant in¬ dienne, lui avait imposé. — Ses caractères spécifiques sont les suivants : Le nez noir; les poils du front relevés et formant une sorte de huppe large et courbe. Pelage d’un vert tiqueté, plus foncé sur le corps , plus clairet plus lavé de jaune sur la face externe du corps et le dessus des mains. Dessous du corps et dedans des membres blancs ; queue grisâtre. Nous avons fait remarquer ailleurs [Zool. du Eoy . de Bélanger ) que le Cerco¬ pithecus pileatus des auteurs modernes est établi sur un Talapoin décoloré par l’action long-temps prolongée de l’alcool. C’est à tort que quelques zoologistes récents, en suivant les indications que nous avions données à l’égard du C. pileatus, ont ajouté à la synony¬ mie du Talapoin la Guenon couronnée de Buffon, Simia pileata Sh., qui est un Maca¬ que, comme nous avions pris soin de le dire. 2. M. chevelu, M. capillatus. — Les carac¬ tères de cette nouvelle espèce (indiquée par nous dans les Comptes-rendus hebd. de l’Ac , 310 CER CER des sc. j t. XV, p. 720), sont les suivants: Poils du front relevés, et formant une huppe assez courte. Ces poils et les parties supé¬ rieures et latérales du corps, ainsi que la face externe des membres et le dessus des mains, d’un roux légèrement nuancé de ver¬ dâtre et tiqueté de noir; le dessous du corps et le dedans des membres blancs. Le dessus de la queue et la croupe , près de l’origine de celle-ci, noirs; le dessous de la queue grisâtre. Malheureusement l’état imparfait de conservation de notre individu ne nous a permis de constater ni la coloration du bout de la queue , ni, ce qui est plus regrettable, celle du nez. Ce singe, bien que nous ne connaissions ni son crâne ni Ses dents, a trop d’analogie avec leTalapoin, par la disposition des couleurs et la conformation des ongles et des autres or¬ ganes extérieurs, pour que nous hésitions à le considérer comme lié avec leTalapoin par les affinités les plus intimes. Il n’en diffère , outre une taille un peu plus considérable (environ 4 décimètres du bout du museau à l’origine de la queue, au lieu d’un peu plus de 3), que par quelques différences faciles à apprécier, mais d’une faible importance. Ainsi la teinte générale est rousse ( non cependant sans une teinte d’olivâtre ) et non verte. La couleur presque entièrement noire de la pre¬ mière moitié des poils du dessus du corps , fournit aussi un caractère distinctif, ces poils étant cendrés dans la portion correspondante chez le Taîapoin. Du reste, dans les 2 espè¬ ces, la seconde partie des poils est pareillement colorée par grands anneaux , les uns noirs , les autres plus clairs. Chez le Taîapoin , le mode de coloration des poils de la huppe est généralement le même que celui des poils du corps. Chez le M. capillatus , il n’en est ainsi qu’en arrière , les poils de la partie anté¬ rieure de la huppe étant annelés sur toute leur longueur. Enfin leTalapoin a sur la joue un bouquet de poils jaunes dirigés en bas, qui manque chez le M. capillatus. On voit , par la nature des caractères presque minu¬ tieux auxquels nous sommes obligé de re¬ courir pour la distinction des deux espèces, que nous avons pu sans témérité les considé¬ rer comme congénères, quoique l’une d’elles soit seulement connue jusqu’à présent par sa dépouille. (Isidore Geoffroy St-Hilaire.) 41 CERCOSAIJRA ( x/pxoç, queue ; cravpoc , lézard ). rept. — Genre de Sauriens proposé par Wagler dans la famille des Lacertiens ou Lézards proprement dits. L’espèce type est le Cercosaura ocellala. (P. G.) * CEfICOSTYiLOS (x/pxoç, queue ; o-t-j- Aoç, style), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Lesson (; Synops ., 239 ) pour une plante herbacée du Brésil, ligneuse à sa base, à feuilles alternes, sessiles, décurrentes, très entières, couvertes d’une pubescence blanchâtre , à capitules solitaires, placés à l’extrémité des rameaux allongés et aphylles au sommet, et à fleu¬ rons jaunes. On n’en connaît qu’une esp. , le C. brasiliensis. * CERCOTRÏCHAS ( x/pxoç , queue; rpt- yjç [_ 0p?£], poil ). ois. — Genre de Boié dans la famille des Saxicolidées, ayant pour type le Merle de Mindanao, Turdus saularis L. , et postérieur à celui de Copsychus , Wagl. (1827). frayez ce mot. (Lafr.) GERCES ( x/pxoç, petite bête qui ronge la vigne), ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬ res, famille des Clavicornes, tribu des Nitidu- laires, établi par Latreille ( Règne animal de Cuvier , t. IV, p. 506), et qui correspond en partie au g. Catheretus de Herbst. Ce g. se compose d’un certain nombre de petites es¬ pèces q-24 CER trouve une bande brune , transversalement étendue d’une mâchoire inférieure à l’autre, plus foncée sur les parties latérales que dans la partie centrale ; quelquefois même , la teinte brune est si vaguement dessinée sur cette bande au-dessus du museau qu’il n’en existe vestige que sur les côtés. Le tour de l’œil est plus pale que le reste de la tête , quelquefois même gris-blanchâtre. Le bout du museau est noir, et sur les parties laté¬ rales se trouve cette tache blanche qu’on retrouve chez tant de Cerfs. Les côtés du cou offrent une teinte moins foncée que le reste du corps. Le dessous de la mâchoire inférieure et la gorge sont blancs : puis la coloration brune reparaît jusque entre les deux membres an¬ térieurs. L’abdomen est blanc, ainsi que deux lignes à la face interne des avant-bras, et une ligne en avant de chaque cuisse. La face externe des membres est fauve-brun , sans taches , et une tache brune se voit sur les pieds à la bifurcation des doigts. L’Axis se distingue nettement des autres Cerfs indiens par les caractères que nous ve¬ nons d’exposer ; les formes plus sveltes de son bois suffiraient pour le mettre à part, si déjà la particularité qu’offre son andouil- ler supérieur de naître à la face interne du merrain et d’être à peu près vertical , ne l’isolait de tous ceux que nous avons passés en revue, et chez lesquels l’andouiller supérieur naît tantôt en avant et tantôt en arrière. A plus forte raison, on ne peut confondre ses perches avec celles qui portent plus de deux andouillers. Mais comme sa coloration, immuable en toute saison, pourrait le faire confondre avec le Daim en pelage d’été , quoique la palmature du sommet du bois de ce dernier suffise déjà pour l’isoler, il ne sera peut-être pas inutile d’esquisser les principales différences de ces deux Cerfs. Dans l’ensemble général du pelage en pre¬ mier lieu, la teinte de la robe de l’Axis est plus foncée, plus brune que celle du Daim. De plus, les teintes noires de la tête de l’Axis sont absentes chez le Daim, et sa queue est tricolore, fauve en dessus, blanche en des¬ sous, avec du noir sur les côtés limitant ces deux couleurs ; tandis que la queue du Daim est en tout temps simplement fauve en des¬ sus et blanche en dessous. En revanche, le CER Daim a la tache de ses fesses cerclée de noir en dehors, à quelque époque de l’année que ce soit, tandis que la région correspondante chez l'Axis est simplement blanche. Enfin la ligne blanche verticale que chacun de ces animaux porte de son côté sur la croupe , est plus antérieure chez le Daim que chez le Cerf iiîdien. L’Axis est des mêmes pays que l’Hippé- laphe. Au dire|de M. Smith, cité par M. Fis¬ cher, il paraît que ceux de Java constituent une variété de l’espèce , de même que ceux qui habitent Ceylan. Au Bengale, cet animal est à peu près réduit en domesticité , et on l’engraisse pour le manger. On ne sera donc pas surpris de nous voir faire des vœux pour que dans notre pays on imite présentement les Indiens ; vœux qui nous semblent d’au¬ tant plus réalisables que les individus qui ont vécu à la ménagerie du Muséum ont, fréquemment propagé. Chez l’Axis, le rut ne paraît pas avoir d’époque fixe, et les femel¬ les peuvent produire dans toutes les saisons : elles portent neuf mois à peu près. Les pe¬ tits naissent tachetés comme les adultes , et les bois des jeunes mâles ne commencent à paraître que dans leur deuxième année. Dés le premier bois, un tubercule annonce le premier andouiller; sur le second bois, qui commence à pousser à la troisième année, les deux andouillers se montrent, et, depuis cette époque , le nombre des andouillers étant fixé, ceux-ci, comme les merrairis qui les portent, ne font qu’acquérir plus de volume. Leur cri est un petit aboiement, et les femelles ont la singulière habitude de tordre leur cou, de manière que la gorge re¬ garde le ciel. 17. Cerf-Cochon, Cervus porcin as Zim- merm. , Porcine deer Pennant. — Pennant a le premier établi celte espèce, que Schreber a confondue avec l’Axis. Elle est de très pe¬ tite taille; ses formes sont lourdes et massi¬ ves, sa tête assez grosse. Ses bois sont portés sur des meules beaucoup plus hautes que chez les autres Cerfs , observation déjà faite par Desmaresl ; et l’andouiller supérieur , naissant du bord interne du merrain , est petit , et se dirige en arrière et en dedans. Le pelage est gris-fauve-brun , plus fauve sur la croupe , plus foncé sur les membres, et surtout sur ceux de devant. Les côtés de la tête sont blanchâtres et le chanfrein de CE R CE R 325 couleur brune, ainsi que le front, qui est ce¬ pendant jaunâtre au pourtour des meules. La tète olîre des taches à peu près sembla¬ bles à celles qui se voient dans les mêmes régions sur les autres Cerfs. Le pourtour des fesses est blanc ainsi que le dessous de la queue, qui est au contraire fauve en dessus. L’abdomen est blanc dans la partie mé¬ diane. Le Cerf-Cochon habite le continent indien; on l'engraisse et on le mange comme l’Axis. Nous n’hésiterons donc pas plus que pour ce dernier à conseiller sa doinesticalion dans notre pays. 18. Cerf aux paupières nues , Cervus nudipulpebra Ogilb. (Proc. 1830-31). — Ce Cerf, originaire des rives du Gange, est de la taille du Daim, quoique plus lourd par ses formes. Il est de couleur brune uni¬ forme , presque noire, particuliérement sur la tête , le cou et la ligne médiane du dos , sans poils blancs sur la queue , le ventre et le dedans des cuisses. Le corps est obscuré¬ ment teinté de blanc, et cette couleur ne se manifeste qu’aprés un examen attentif, fait sous l’influence d’une lumière appropriée. Le poil est rude et grossier, plus long sur le corps que sur la tète, le cou et les extrémités qui sont noirs et sans taches. Les bois sont longs , portant seulement deux andouillers: un prés du front, et l’autre aux deux tiers environ de sa longueur. Le museau est large, noir et nu ; les larmiers sont très ap¬ parents , les yeux larges, ainsi que les oreil¬ les , qui ont la forme de celles des bœufs. Les cils sont noirs , et un espace considérable autour de chaque œil est de la même cou¬ leur et sans poils. 19. Cerf de Lescii en au lt, Cervus Lesche- nauhii Cuv. — Connu seulement par un bois donnant de sa base un andouiller médiocre, et dont la pointe se partage en deux branches presque égales faisant chacune le quart de sa longueur. Le Cerf nain (Cervus pumi- lio Sm.),et le Cerf Pseudaxis ( Cervus pseuclaxis de Java ), décrit dans le texte du Voyage de la Bonite, appartiennent, comme les précédents, à cette même série des Cerfs dont le bois n’a que deux andouillers. Le bois du Cerf de Leschenauli provient de la côte de Coromandel. Venons maintenant aux Cerfs chez les¬ quels l’andouiller supérieur peut être consi¬ déré comme constituant la bifurcation an¬ térieure du rnerrain. Le Chevreuil , le Cerf du Mexique, les deux Cerfs de l’Amérique méridionale connus sous les noms de Goua- zouti et de Gouazoupoucou , ainsi que le Cerf Cariacou dont nous avons déjà donné la description, appartiennent a cette section. 20. Chevreuil, Cervus capreolus L. — Le Chevreuil, dont M. Smith a fait le type d’un de ses sous-genres ( Capreoline group ), et que M. Ogilby sépare des Cerfs ordinaires pour en former le genre Caprcea, est dans la saison d’été de couleur fauve doré ou rous- sàtre, plus grisâtre sur la tête et le de¬ vant du cou , plus blanchâtre sous le corps de l’animal. La queue est remplacée par un simple tubercule, et il existe sur les fesses une bande qui , lorsqu’elle ne disparaît pas en été , est de couleur fauve. En hiver, le pelage est fauve-brunâtre, et la bande trans¬ versale des fesses devient blanche. La tête , privée de larmiers, a le bout du museau brun ; mais l’extrémité delà lè¬ vre inférieure et la tache du bout de la lèvre supérieure sont de couleur blanche. Le Chevreuil habite les régions tempérées du continent européen , et Smith cite le té¬ moignage du capitaine Williamson en faveur de son existence sur le continent asiatique. Il en existe deux variétés , l’une rousse et l’autre brune : c’est cette dernière espèce qu’on considère, au dire de Smith et de Des- marest , comme propre au duché de Lune- bourg. L’Axis de Gmelin , qu’on rapporte au Cervus pygargus de Palias et de Schreber, ne serait point différent , suivant Cuvier, de notre Chevreuil d’Europe. Cependant , nous ne devons pas omettre que, dans la 2e édition de son Règne animal , ce zoologiste, suivant en cela l'exemple de Desmarest, a décrit à part le Chevreuil de Tartarie ( Cervus py¬ gargus Pall. ), absolument comme s’il le considérait comme une espèce bien déter¬ minée. Le Chevreuil est monogame ; et l’amour, dans cette espèce , paraît consister dans un attachement tendre et durable. Il vit, dans les pays secs et élevés, en petites familles, com¬ posées du mâle , de la femelle et des pe¬ tits de l’année. Il perd son bois à la lin de l’automne, le refait en hiver, et entre en rut dans les quinze premiers jours de novem¬ bre. La Chevrette porte cinq mois et demi, 3-26 CER CER et met bas au mois d’avril deux petits, tou¬ jours mâle et femelle, qui s’attachent l’un à l’autre pour la vie, et qui ne quittent leurs parents qu’au bout de 8 à 9 mois. 21. Cerf du Mexique, Cervus mexicanus L. Desm. — LeCerfduMexique est-ilune espèce particulière ? On comprendra notre réserve sur ce sujet, si nous disons que Pennant, qui l’a établie , lui rapporte les bois des animaux connus sous le nom de bois de Chevreuil d’Amérique , dont nous avons parlé à l’occasion du Cariacou, et que Cu¬ vier est tenté de regarder les bois qu’il a ob¬ servés, comme appartenant auGouazoupou- cou d’Azara. Dans l’impossibilité où nous sommes de nous prononcer présentement sur cette ques¬ tion, nous nous contenterons de donner la description qu’a faite de cet animal M. Lich¬ tenstein , qui le croit identique avec Y A- culliame d’Hermandez. « Taille du Daim dans sa plus grande » force (1) ; bois moyennement aplati et sans » empaumure, avec andouiller interne vertical » et extrémités des fourches fortement cour- » bées en avant et en dedans, rond et noueux » à la racine, aplati et blanchâtre dans le reste » de son étendue ; couleur uniformément gris- » brun obscur , avec le dessous de la queue » blanc. » La tête est allongée, le museau effilé, le » nez dénudé, de couleur noire et sans tache » perceptible aux côtés de la mâchoire infé- » rieure, couverte, comme la gorge, de poils ( 1 ) Les dimensions de l’animal observé et décrit par M. Lichtenstein sont les suivantes : Pieds. Pouc. Longueur du corps jusqu’à la racine de la . . 4 9 i/2 Longueur de la queue ( avec les deux pouces de la touffe de l’extrémité) . , 6 Longueur de la tète jusque entie les deux oreilles. . . . . ! , < depuis la couronne jusqu’à Longueur du bois) . la .P°.i,,te Postérieure. . 9 jp Hiepuis la couronne jusqu’à f la pointe antérieure. . » n ip ( a la pointe Distance directe de la couronne) Postérieure. . » 8 3/t, J a la pointe ( antérieure . » 7 172 C entre les deux pointes pos- Distance directe) 'f*™™ ’ • : • ; » 11 »/* j entre les deux pointes ante- f Heures . » 7 3/1 Longueur des oreilles . » 5 172 Largeur des oreiles . . » 3 3/1 Taille en avant . ?. (j Taille en arrière. ....... . . 2 10 » blanchâtres. Le pelage, sur le milieu de la » portion dorsale du nez, sur le front, en- » tre les oreilles, est plus serré ( dichter ) , » plus long et de couleur plus uniforme » que dans le reste de la tête Les pointes des » poils sont dirigées en arrière, disposition » plus marquée dans la Biche que dans le » mâle. Le poil est court sur tout le corps , » serré et lisse. Sa couleur en robe d’été est » celle du poil de Chevreuil, et sans mélange » de rouge ; seulement, dans le rut (an den » laüfen ), la couleur brune obscure se change » en une coloration brun-clair beaucoup » plus nette. Le dedans , aussi bien que » l’abdomen et la gorge, sont blancs. » Le bois est rond à sa racine , creusé de » profonds sillons bordés principalement en » avant et en dedans de beaucoup de nœuds » ou perlures. Il a dans celte partie 4 pou- » ces de circonférence, et dans la couronne » (Rose) à peu près 5. Large d’environ deux » doigts au-dessus de la couronne (ce qui ne » se voit cependant pas chez tous les indivi- » dus), il devient lisse et prend une forme » aplatie, pendant qu’à son côté interne, il » donne un andouiller dont la direction est » tout-à-fait verticale , en sorte que, dans » une longueur de près de 3 pouces et demi, » les pointes de ces deux andouillers ne sont » pas beaucoup plus éloignées l’une de l’au- » tre que ne le sont les deux merrains à » leurs racines. Dans le reste de son éten- » due , le bois devient plus aplati , et dans » l’endroit où les deux perches sont le plus » éloignées l’une de l’autre (ce qui arrive à G » ou 7 pouces de la couronne), sa largeur est » de 2 pouces; à ce niveau, il ressemble à » une fourche dont la branche antérieure, » dans une direction presque horizontale et » dans une longueur de 4 à 5 pouces , se » courbe en dedans avec sa pointe, tandis » que la branche postérieure, seulement plus » longue de 3 pouces, continue la direction » primitive de la perche, et devient presque » verticale. » La bifurcation antérieure est en outre » comprimée vers sa pointe, de façon â for- » mer une vive arête, et le bord en devient » assez saillant quelquefois pour donnera » l’extrémité de cet andouiller la forme «d’une nouvelle fourche (comme cela se » voit dans la figure sur la perche gau- » che), etc. » CE R CE R 3 ‘17 22. Cerf des marais, Cervus pu Indo-sus Desm., Gouazoupoucou , Az. — Le bois de ce Cerf consiste en des perches épaisses, cylin¬ driques, ayant, à quatre pouces et demi au- dessus de la meule , un andouiller tantôt bifurqué, tantôt simple, dirigé d’abord en avant, et ensuite en haut. L’extrémité du merrain est divisée en deux pointes. Le corps et l’extérieur des membres sont rouge- bai ; l’intérieur de l’oreille , le dessous de la tète et de la poitrine, ainsi que l'entre-deux des cuisses de derrière, sont blancs ou blanchâtres. Du blanc entoure les paupières, et descend de chaque côté jusqu’au muffle, où il fait le tour de la bouche; il y a du noir au bout du mu¬ seau, et une tache noire de chaque côté à la lèvre supérieure. Une bande noire règne sur le chanfrein et jusque entre les yeux. L’intervalle des ongles à la seconde join¬ ture, une bande sous la poitrine, et le des¬ sous de la queue, sont noirs, ainsi qu’une tache à poil court à l’intérieur du jarret. Il parait que le noir de la poitrine et du mu¬ seau manque à plusieurs individus. Le Faon manque de taches. 23.Cerfdes champs, Cervus carnpeslris Fr. Cuv., Gouazouti , Azar. — Dans le Gouazouti, le bois, composé d’une perche assez mince, donne à deux pouces et demi de la meule un maître andouiller antérieur , et se termine par une bifurcation formée pardeuxandouil- lers à peu près égaux. Les trois andouiliers sontàpeu près dans le même plan vertical. Ce bois est assez remarquable par sa régularité; car, sur un grand nombre que nous avons examiné, nous n’avons pas trouvé la plus petite déviation au type de forme que nous venons de signaler. Aussi, nous semble-t-il à propos de noter sous ce rapport les disposi¬ tions tout à-fait anormales du bois donné au Cabinet du Muséum par le capitaine Letour- neur , et chez lequel les andouiliers sont en très grande quantité. Ce bois, dont Cuvier a donné la Figure et la description, appar¬ tiendrait, suivant lui , à un très vieux indi¬ vidu de l’espèce dont nous parlons. Le pelage, dans cette espèce, est fauve, un peu grisâtre, avec des teintes plus pâles sur la partie qui avoisine l’abdomen et sur l’ex¬ térieur des membres; plus foncé sur la ligne médiane du dos et du cou, et sur l’espace intercepté entre les deux meules et les deux oreilles. La queue est brunâtre sur la face supérieure , blanche à son extrémité et en dessous. Le dessous de la mâchoire in¬ férieure, la gorge, l’intérieur des oreilles, qui sont longues et pointues, ainsi que le dessous du corps et l’intérieur des membres, sont blancs. Les fesses offrent au pourtour de l’anus une tache blanche moins étendue que dans les autres espèces ; le tour des yeux et une tache au bout de la lèvre supé¬ rieure sont de couleur blanche. Cette espèce habite l’Amérique du Sud comme la précédente, à laquelle elie est in¬ férieure en taille. Elle est immuable dans ses couleurs comme tous les Cerfs de cette partie du nouveau continent. Mais, tandis que le Gouazoupoucou séjourne habituelle¬ ment dans les esters, ou langues de terre basse formées près les rivages, soit mari¬ times, soit fluvialiies, par la retraite des eaux ou par leurs alluvions , le Gouazouti habite les plaines découvertes. Sa course est très rapide, et lorsqu’un mâle est poursuivi , il répand une odeur infecte dont on est frappé à quatre cents pas de lui. Cette odeur est, dit-on, beaucoup plus forte au temps du rut. Les femelles ne l’ont point ou ne l’ont que faiblement. Le Faon du Gouazouti a une livrée, celui du Gouazoupoucou en est dépourvu. G. Cerfs daguets ( Subulonine group , Ham. Sm.). Les Cerfs daguets, exclusivement ori¬ ginaires de Cayenne, se distinguent nelte- mentde tous les autresCerfs par l’état rudi¬ mentaire de leur bois, qui réalise, â s’y méprendre, les conditions de forme du pre¬ mier bois des autres espèces. De plus, leur tète est plus acuminée t plus pointue, et dans leur crâne, leurs os incisifs, ainsi que la portion du maxillaire supérieur qui lui fait suite en arrière, sont plus verticalemenl dirigés, moins déjetés en dehors. Leurs lar¬ miers sont très rudimentaires , et la partie nue et glanduleuse de leurs narines plus* étendue que dans tous leurs congénères. Ces deux espèces sont, comme le Gouazouti et le Gouazoupoucou, susceptibles de domes¬ tication, au dire de Desmoulins. L’une de ces espèces , le Cerf némori- vage ( Cervus nemorivagus Fr. Cuv. — Gouazoubira , d’Azara) a les bois durs T 328 CE \\ CE R solides, plus inclinés en arrière que dans le suivant. Le pelage est d’un brun grisâtre formé de poils [de cette couleur , ayant un peu de blanchâtre vers leur pointe ; les lè¬ vres, le dessous de la tête , sont de même blanchâtres. Le ventre , l’intérieur des jam¬ bes de devant , depuis le poignet jusqu’au sabot, sont de couleur blanche , teintée de fauve ; cette dernière coloration existe au contraire purement dessinée sur la partie la plus extérieure des fesses , le dessus de la queue et la partie inférieure des membres postérieurs. Le Faon est tacheté de blanc. L’autre de ces espèces, le Cerf roux {Cer¬ vus ru fus Fr. Cuv. — Gouazoupila d’Azara), a le pelage roux vif en dessus , et brun obscur tournant du roux sur le dessus de la tête et la face externe des oreilles et des jarrets. Les taches de la tête, si commu¬ nes dans les autres Cerfs, manquent à cette espèce , comme au Gouazoubira , et la cou¬ leur blanche existe seulement sur la partie postérieure du ventre, le dessous de la queue et le pourtour des fesses. Sous le point de vue de leurs habitudes , ces deux espèces offrent entre elles beau¬ coup d’analogie. Toutes deux, en effet, vivent d’habitude dans les bois, et n’en sor¬ tent qu’à la Fin de septembre et au mois d’octobre, tourmentées qu’elles sont par les Taons. Le Gouazoubira vit solitaire ; il est nocturne, ou, pour parler plus exactement, crépusculaire , ne sortant jamais avant le crépuscule pour fourrager aubord des bois, dans les cultures des Indiens dites Chaca- ras (1). Existe-t-il deux espèces de Gouazoupita , l’une à grande taille , l’autre à petite taille, par conséquent dans les mêmes rapports de grandeur que le Cariacou et le Cerf de Vir¬ ginie ? Ce fait nous semble très probable, mais certainement il n'est point encore dé¬ montré. Quoi qu’il en soit, c’est de la petite espècequeM.Hamilton Smith fait son Cervus simplicicornis , lui donnant pour caractères d’être plus petit que le Gouazoupita , d’a¬ voir des teintes plus animées , et de man¬ quer de canines. Cette dernière allégation (i) D’Azara, dans son Histoire des mammifères du Para¬ guay (t. I, p. 43 et suiv.) , a donné, des quatre Ct’if-; qu’il a observés, une description comparative, que nous regrettons bien de ne pouvoir transcrire en entier. nous parait trop absolue; car, sur deux crânes de Biches envoyés du Brésil, l’un par M. Auguste de Saint-Hilaire, l’autre par Delalande, et appartenant bien certainement à la petite espèce, nous avons trouvé de» canines. Smith ajoute que les poils de des¬ sus sont plus longs , la queue plus courte, le pourtour des yeux annelë de noirâtre : il existerait également du noirâtre à la bouche. Nous terminerons cet article par la des¬ cription d’une espèce connue seulement jus¬ qu’ici par la désignation spécifique de Cerf d’ANTis [Cervus atuisiensis d’Orb.), que lui a donnée M. Aie. d’Orbigny, l’intrépide voyageur qui l’a rapportée de l’Amérique méridionale. Le pelage de cet animal est brun, tiqueté de blanc jaunâtre sur les flancs , la ligne médiane du dos , l’extérieur des membres jusqu’au jarret , le dessus et l’extérieur du cou , brun-blanchâtre au contraire sur les côtés de la tête et le front. Le dessous de la mâchoire inférieure, la moitié supérieure du dessous du cou , l’extrémité de la lèvre supérieure , une tache transversale étendue d’une ouverture de narine à l’autre , le de¬ dans des membres , le pourtour des organes génitaux sont blancs, ainsi que la tache des fesses , le dessous , les côtés et l’extrémité de a queue. Une ligne longitudinale brune, mais mélangée de poils blancs , occupe la région supérieure de ce dernier organe dans la moitié antérieure de son étendue. L’exté¬ rieur des membres , depuis les sabots jus¬ qu’au jarret, est fauve. Le dessous du corps est brunâtre. La tête a la forme de celle du Cerf de Vir¬ ginie, et le front est assez bombé. Les lar¬ miers sont assez grands, et le chanfrein est couvert d’une ligne brunâtre qui se divise supérieurement, chaque moitié de la bifur¬ cation allant de chaque côté rejoindre la base des meules. Les oreilles sont allon¬ gées , pointues à leur sommet, d’un gris- brun en dehors , avec une tache de poils blancs à leur base, ayant en arrière et en de¬ hors des poils blancs assez allongés sur leur bord externe et antérieur , mais seulement sur la moitié inférieure de ce bord. En arrière de la tache blanche de la lèvre su¬ périeure, existe une tache brune plus éten- CER 329 CER due dans la direction longitudinale que ver¬ ticalement. Les poils du pelage du Cerf d’Antis sont secs , durs et cassants , caractère physique par lequel celle espèce se distingue des autres Cerfs de l’Amérique méridionale, dont les poils sont au contraire très doux au toucher. Par cette particularité , le Cerf d’Antis se rapproche des Cerfs indiens, qui pour la plupart ont des poils ainsi faits. Ces poils sont plus flexibles sur la queue et sur la tête, depuis l’espace interauriculaire jus¬ qu’à la réunion des deux moitiés de la bi¬ furcation de la ligne brune du chanfrein. Sur le reste de cette partie du corps et sur les membres , ils sont moins longs que par¬ tout ailleurs. Un autre caractère de ces poils consiste dans leur coloration annelée. L’anneau de la racine est blanchâtre ; il devient ensuite brunâtre , plus foncé supérieurement , en¬ suite blanc-jaunâtre , et celui de la pointe est brun plus sombre. Sur ceux de la tête, le blanc domine à la pointe de ces poils. Dans les parties blanches, les poils sont uni¬ formément de cette couleur. La forme des bois ne présente pas jusqu’ici d’analogue parmi les Cerfs décrits :1a meule est très petite, entourée d’une couronne hé¬ rissée de péri u res obtuses; à un pouce et demi ou deux pouces de la couronne, le bois se bifurque , la bifurcation antérieure se dirige en avant pour se porter ensuite un peu verticalement, puis en arrière, de façon que la pointe regarde dans cette dernière direc¬ tion et un peu en dedans. La bifurcation postérieure se dirige au contraire en arrière, de façon à présenter sa concavité en avant et saconvexité en arrière. Ce bois, comme on le voit, présente réellement quatre cornes, et l’on pourrait certainement l’appeler Cerf tétracère. Les divisions rudimentaires du prolongement frontal du Cerf d’Antis sont lisses, pointues au sommet et creusées de sillons longitudinaux peu marqués. Le Cerf d’Antis habite la Cordilière orien¬ tale de la république de Bolivia , princi¬ palement les environs de la ville de la Paz. Il ne quitte pas le sommet des monts, et les la¬ titudes qu’il fréquente sont élevées de 4,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, ré¬ gions ou la végétation n’offre plus que des Graminées. On conçoit dés lors combien il est T. III. difficile de s’en emparer: aussi, pour prendre possession des individus dont nous lui devons la connaissance, M. Aie. d’Orbigny fut-il obli¬ gé de requérir l’assistance du corrégidor de Palca, à six lieues de la Paz. Conformément aux ordres qu’ils en reçurent, les habitants de la commune de Palca et ceux d’une com- munevoisine cernèrent à leur base un groupe de montagnes et en gravirent les lianes, de façon qu’à la cime de la Cordilière, le cercle formé par les chasseurs s’étant beaucoup ré¬ tréci , l’animal se vit forcé de subir le sort qu’on lui réservait (1). (D. Puciieran.) CERFS FOSSILES. paleont. — Dans les lieux où se rencontrent des ossements de Bœufs , c’est-à-dire dans les terrains meu¬ bles , les tourbières, les cavernes et les brè¬ ches osseuses, on trouve diverses espèces de Cerfs , dont tous les naturalistes regardent quelques unes comme éteintes. Les dépôts tertiaires qui contiennent des os de Mas¬ todontes , de Rhinocéros et de Dinothé¬ rium , en offrent également plusieurs dif¬ férentes de celles qui vivent aujourd’hui ; mais il n’est guère possible de se prononcer sur le rejet ou l’admission de toutes cel¬ les qu’on a établies depuis quelques an¬ nées , parce que les difficultés inhérentes à la détermination des os fossiles sont aug¬ mentées, pour ce genre, par la singulière propriété qu’elles offrent toutes de perdre et de reproduire annuellement un bois qui varie presque toujours de forme , dans les premières et les dernières années de la vie de l’animal. Avec quelque soin, on peut se procurer en un petit nombre d’années une série de perches des espèces vivantes , pri¬ ses dans les différents âges , et avoir ainsi sous les yeux les transformations que ces ex¬ croissances subissent avant d’arriver à leur état parfait. Quant aux espèces fossiles , cette opération offre de très grandes diffi¬ cultés; elle demande une longue suite d’observations que le temps seul peut ame¬ ner, car on trouve souvent des perches de différents âges détachées de leur crâne , et par conséquent sans autre indication que leur forme pour la distinction des espèces ; et, tant qu’on ne possédera pas la série des (j) M. Bennett ( Proc , i83o-i83i, p. 27) « décrit la Bicha d’un Cerf auquel il a donné le nom de Cervus humilis. Cette Biche venait du Chili. 21* CE R CEE 330 bois de chacune on courra risque de se tromper. C’est surtout dans les alluvions anciennes d’Eppelsheim et dans celles de l’Auvergne, ainsi que dans les collines ter¬ tiaires sub-apennines qu’on en a découvert de tout-à-fait nouvelles ; ruais il paraît que les terrains meubles et les cavernes en ont offert aussi quelques unes qui diffèrent de celles que Cuvier a décrites dans les Osse¬ ments fossiles . Nous allons d’abord faire mention des espèces qui se trouvent dans cet ouvrage ; ensuite nous indiquerons celles qu’on a établies depuis la publication de ce livre, en négligeant les caractères tirés des dents, qui nous mèneraient beaucoup trop loin , et ne nous attachant autant que possible qu’à ceux que les bois fournissent. J. Cerf a bois gigantesque, Cervus eury- ceros Aid., Cervus megaceros Hart. — 11 est connu généralement sous le nom d’Elan fos¬ sile d’Irlande, parce qu’il est plus commun en cette île que partout ailleurs. C’est une espèce intermédiaire entre le Cerf et l’Élan ; elle tient du Cerf par ses proportions générales et par la forme de son crâne , et de l'Élan par sa taille et par la forme de ses bois. Tou¬ tefois , les palmes presque horizontales de ceux-ci diffèrent des palmes de l’Elan par les andouillers de leur bord postérieur, par le moindre nombre et l’extrême grandeur de leurs andouillers antérieurs, et par leur élar¬ gissement progressif. Dans l’Élan , au con¬ traire, la palme s’élargit subitement, et se rétrécit graduellement en haut.Ces bois ont, dans le fossile, une envergure de plus de trois mètres; leur merrain est cylindrique; et, im¬ médiatement au-dessus de la couronne, naît un andouiller quelquefois bifurqué, qui se porte en avant et en haut. On a trouvé des dépouilles de cet animal dans les Iles Britan¬ niques, en France, en Allemagne, en Pologne et en Italie , dans les terrains meubles qui recèlent des os d’Éléphants et de Rhinocéros tu horrhinus. En Irlande, on les déterre ordi¬ nairement sous des lits de tourbe et dans des couches de marne. Comme on n’a jamais vu de tête de cette espèce dépourvue de bois, il est probable que, comme chez notre Benne, les deux sexes en portaient. 2. Benne d’Étampes , Cervus taraudas priscus. — Il est voisin du Renne vivant, et a été trouvé dans le sable entre des blocs de grès à Étampes, et dans la caverne de Bren- gucs, département du Lot. On l’a rencontré aussi, dit Cuvier, en Toscane, et il en cite des morceaux qui lui ont été rapportés par M. J. Pentland. 3. Daim de la Somme, Cervus dama gigan- teus. — Trouvé dans les tourbièresd’Abbeville et les sables des bords de la Somme. Les bois de celte espèce étaient assez semblables à ceux du Daim, mais d’une très grande taille; la principale différence consiste en ce que la meule est en connexion immédiate avec le frontal sans aucun pédicule intermédiaire qui la porte. Cette espèce se trouve également en Allemagne. On la rencontre aussi en Au¬ vergne , dans les terrains d’altérissement de la montagne de Gergovie. 4. Cerf fossile, Cervus primigenius Kaup. — Celte espèce se trouve en grand nombre dans les tourbières, les sablonnières et les cavernes à ossements de l’Europe. L’Angle¬ terre en produit comme les autres contrées, quoiqu’il n’y ait point aujourd’hui de Cerfs sauvages en ce pays. Ses bois ne se distin¬ guent, selon Cuvier, de ceux du Cerf ordi¬ naire , que par plus de grandeur; ils étaient plus grands même que ceux du Cerf du Canada. 5. Chevreuil fossile, Capreolus fossilis. — Les tourbières et les sables d’alluvion four¬ nissent cette espèce, qui ne paraît différer en rien du Chevreuil ordinaire. Un seul bois a offert à la base un petit andouiller, qu’on ne trouve point dans nos Chevreuils. Enfin Cuvier compte dans les brèches os seuses de Gibraltar, de Celte et d’Antibes, un Cerf de la taille d’un Daim dont les bois ne sont pas connus; deux Cerfs des brèches os¬ seuses de Pise, dont l’un était à peu près de même taille que notre Cerf commun, et l’au¬ tre un peu plus grand, mais dont les mo¬ laires , entourées à leur base de collets sail¬ lants , ressemblent à celles des Cerfs de l’ar¬ chipel des Indes; enfin une espèce plus petite des brèches de Pise, dont les dents offrent les mêmes caractères que les deux précéden¬ tes. Ces trois espèces appartenaient sans doute à ce sous-genre ou au moins à ce groupe de Cerfs, dont les bois, comme ceux des Axis , ne portent à chaque perche que deux andouillers. Les alluvions tertiaires d’Auvergne fournissent plusieurs espèces de ce sous-genre, dont quelques unes sont peut- CE R CER 331 être les mêmes que celles-ci. S’il en est ainsi, on doit en conclure que les brèches osseu¬ ses sont contemporaines de ces alluvions. Telles sont les huit espèces de Cerfs fos¬ siles établies par Cuvier, non compris son Chevreuil de Montabuzard, sur lequel nous reviendrons. Depuis la publication des Ossements fos¬ siles, on a découvert et l’on découvre tous les jours des ossements de Cerfs , enregis¬ trés dans les recueils académiques, dans les journaux scientifiques, comme les Annales des sciences naturelles , le Journal minéralo¬ gique et géologique de Léonard et Bronn ; dans des mémoires particuliers , et dans les ouvrages paléontologiques et géologiques , tels que VEssai géologique et minéralogique des environs d’Issoire , par MM. Devèze et Bouillet; les Ossements fossiles du départe¬ ment du Puy-de Dôme, par MM. l’abbé Croi-* zet et Jobert aîné ; les Ossements des caver¬ nes de Liège, par M. Smerling; les Mammi¬ fères fossiles du Wx urtemberg , par M. Jàger ; ceux de la contrée de Georgensgmünd en Bavière, par M. Herman de Meyer ; les Re¬ cherches sur les Ossements humaliles des ca¬ vernes de Lunel -Vieil , par MM. Marcel de Serres, Dubreuil et Jean -Jean; les Ossements du cabinet de Darmstadt , par M. Raup, etc. Dans la caverne de Sallèle, département de l’Aude , il s’en est trouvé plusieurs , à l’un desquels M. deChristol a donné le nom de Cervus elaphus Reboulii. Cette même ca¬ verne et celle de Bize ont fourni deux espè¬ ces de Chevreuils , auxquels M. de Christol a imposé les noms de Capreolus Tournalii et Capreolus I, eu froyi. Ce même savant, dans la Description des fossiles de Pézenas et de M ontpellier, insérée dans les Annales des sciences naturelles , a fait connaître deux au¬ tres espèces de Chevreuils qu’il nomme Ca¬ preolus Cauvierii et Capreolus Tolozani ; le premier de la taille de notre Chevreuil, et le second plus petit. Ces localités ont encore fourni à M. de Christol des ossements de Benne , au moyen desquels il s’est assuré que l’espèce fossile ne portait point de dents canines comme l’espèce vivante, et des osse- ! ments d’Élan ( Alces fossilis H. de M.), dont le crâne se distinguait par la dépression ! de la base et l’élévation du sommet du front, beaucoup plus marquées l’une et l’autre que dans l’Élan vivant. M. II. de Meyer en cite aussi dans le XVI' vol. des Curieux de la na¬ ture , qui ont été trouvés dans la haute Ita¬ lie, ceux-là mêmes que cite Breislak dans sa (néologie de la T^ombardie. S’il était reconnu que les ossements du Renne et de l’Élan appartiennent aux espè¬ ces actuelles , et non à des espèces éteintes qui pouvaient s’accommoder de notre cli¬ mat, leur existence, dans le midi de l’Europe, confirmerait les idées de M. Agassiz sur une époque de grand refroidissement du sol de l’Europe ; car l’un d’eux, étantdomestique, n’aurait certainement pas disparu de nos contrées, si le climat ne lui eût été contraire. M. Félix Robert a fait connaître, dans les Ann. de la Soc. d’agr. sc. et arts du Puxj en Velaij, 1829, quelques Cerfs de l’Auvergne, dont l’un, le Cervus solilhacus, de la taille de l’Élan, doit être compris, à cause de ses bois à deux andouillers seulement, dans le sous- genre Axis. Une perche de 1 mètre de lon¬ gueur avait son premier andouiller placé à 33 centimètres de la couronne, et le second à GO. Cette espèce pourrait bien être la même que la grande espèce de Nice de Cuvier : elle provient des marnes limoneuses supérieures aux terrains tertiaires des environs de Poli- gnac. Le second de ces Cerfs de M. Robert est le Cervus dama Polignacus , espèce qui offrait les mêmes dimensions que la précé¬ dente, et dont les bois étaient plus aplatis aux deux tiers de leur hauteur, et pourvus autour de l’aplatissement de plusieurs pe¬ tits andouillers , comme on en voit dans le Daim. Son maître andouiller se trouvait im¬ médiatement au-dessus de la couronne. Du même gisement que le précédent. Les cavernes de Lunel-Vieil ont fourni à MM. Marcel de Serres , Dubreuil et Jean- Jean, quatre espèces de Cerfs, à savoir : Le Cervus intermedius , dont les bois se rapprochent de ceux du Cerf commun et du Cerf du Canada ; le Cervus coronatus , distin¬ gué par une ligne circulaire saillante, placée à la base de la meule, laquelle dessine très bien cette partie sur le frontal ; le Cervus antiquus, dont la dernière molaire inférieure est à double cône ; le Cervus pseudo-virginia- nus , Cerf à meules et à bois demi-aplatis. MM. l’abbé Croizet et Jobert aîné ont fait connaître, dans leurs Recherches sur les os¬ sements du Puy-de-Dôme, diverses espèces 332 CER CER de Cerfs, dont plusieurs sont incontestables. Les uns n’ont que deux andouillers, comme l'Axis et l’Hippélaphe et quelques uns de nos Cerfs de trois ans, dont le premier est placé immédiatement au-dessus de la couronne. Tels sont : Le Cervus Eiueriarum, dont les perches sont à double courbure ; le second andouil- ler étant antérieur et placé à la naissance de la seconde courbure. Du ravin des Étuaires. Le Cervus pardinensis , dont les perches ont chacune deux légères inflexions seule¬ ment; le second andouiller, également anté¬ rieur, est placé aussi à la naissance de la se¬ conde inflexion. Du point de contact des ter¬ rains tertiaires et des alluvions volcaniques. Le Cervus arvemensis , dont les perches presque rectilignes forment entre elles un angle très ouvert jusqu’à la naissance du se¬ cond andouiller , qui est dirigé en dessous. Elles éprouvent à cet endroit une déviation assez forte , mais néanmoins les pointes ter¬ minales se dirigent encore en dehors. Des sables volcaniques de Malbattu. Quelques autres Cerfs, figurés par l’abbé Croizet, n’ont également que deux andouillers ; mais le premier naît à une certaine distance de la couronne, comme chez nos Chevreuils. Tel est le Cervus cusanus, dont les bois sont de la grandeur de ceux de notre Chevreuil. Du ra¬ vin des Etuaires et d’Ardey. D’autres , tout en ayant le premier andouiller placé loin de la couronne , ont des bois à plusieurs bran¬ ches. Ce sont : Le Cervus ardeus, dont les perches, forte¬ ment courbées en arrière jusqu’à la nais¬ sance du maître andouiller, se relèvent en¬ suite un peu en s’écartant, et se terminent par une sorte de palme à trois pointes, et peut-être plus. Des sables volcaniques d’Ardey. Le Cervus ramosus, dont les bois, d’abord courbés en dehors , se recourbent gracieuse¬ ment en dedans, de manière à former pres¬ que un ovale. Le maître andouiller est placé à peu près au quart de la longueur de la perche, le second à moitié ; celui-ci est suivi de trois et peut-être même de quatre autres andouillers de plus en plus petits. Tous sont placés au bord antérieur du merrain, et dirigés en avant et en haut. Ces bois sont tellement aplatis sur les côtés, que MM. De- vèze et Bouillet, dans leur Essai géologique et minéralogique sur les environs d’issoire, les ont considérés comme des bois de jeunes Elans. Cette belie espèce a été trouvée dans les alluvions volcaniques de Bourbon. Enfin il en est qui ont trois andouillers , ou plutôt deux andouillers seulement et la pointe ter¬ minale bifurquée, car aucune de ces deux pointes ne suivant la direction du merrain , il serait difficile de dire celle qui doit former andouiller : le premier ou maître andouiller est situé immédiatement au-dessus de la couronne , et le second vers le milieu. Tels sont : Le Cervus Issiodorensis , à bois lisses. Le second andouiller externe est placé entre les deux légères courbes de la perche ; les poin¬ tes terminales de celle-ci, à peu près égales en longueur et en largeur. De la montagne de Peïrier. Le Cervus Perrieri , à bois sillonnés pro¬ fondément. Le second andouiller externe est placé vers les deux tiers de la perche ; le mer¬ rain, qui, depuis sa base jusqu'à son second andouiller, est presque rectiligne, fait un angle très ouvert au droit de cet andouiller. La pointe terminale interne plus petite que l’externe. De la montagne de Perrier. Outre ces espèces figurées dans l’ouvrage cité , la collection paléontologique que M. l’abbé Croizet a cédée au Muséum con¬ tient encore des ossements de plusieurs au¬ tres espèces que ce savant a établies, depuis la publicationdesonouvrage.Ce sont les Cer - vus gergovianus, C. borbonicus , C. JY escher- sensis, C. Croizeti, C. dama giganleus , Cerf Du Regard , C. de dalette , C. de Privai ; mais comme nous n’avons de bois complet d’aucune de ces espèces, il nous est impos¬ sible de les caractériser. M. Kaup, dans la description des osse¬ ments de Mammifères du Musée de Darms¬ tadt, a fait connaître les Cerfs qu’on rencon¬ tre dans les alluvions tertiaires des bords du Rhin ; mais , n’ayant pas toujours ren¬ contré les bois de ces Cerfs, il a été obligé , pour la distinction des espèces, d’entrer, sur la forme de leurs dents, dans des détails qui ne peuvent trouver place ici. Ces espèces sont: le Cervus Benlioldi, de la grandeur du Cerf commun, mais dont les dents ressem¬ blent plus à celles du Chevreuil qu’à celles du Cerf; le Cervus nantis , de la taille du Chc- 1 vreuil, mais à molaires plus étroites ; le Cer- CE R CER 333 vus Partschii , à peu près de la grandeur de l’Antilope saltiana , et par conséquent, la plus petite espèce de Cerf connue jusqu’à ce jour ; le Cervus anocerus , qui ressemble au Cerf Muntjac par la longueur de ses meules; les bois manquent de maître an- douiller, et les perches courtes se terminent par deux pointes; le Cervus dicranocerus , à bois de même nature que le précédent, mais plus grand; le Cervus curtocerus du ter¬ rain diluvien d’Eppelsheim , espèce qui a de l’affinité avec YElaphus; le maître andouil- ler, grêle, est placé à la base de la couronne. Dans un autre travail, M. Kaup a déjà éta¬ bli que les ossements de Cerfs proprement dits formaient deux espèces : l’une qu’il a appelée Cervus elaphus primigenius , qui est celui de Cuvier , et l’autre Cervus elaphus prisons, qui se distingue par un merrain triangulaire. M. Lartet a envoyé au Muséum, parmi un grand nombre d’ossements de divers autres animaux, une quantité considérable de bois d’un Cerf, provenant du dépôt tertiaire de Sansan, qu’il a nommé Dicrocère. Ce Cerf portait de longues meules , mais moins longues cependant que celles de notre Cerf Muntjac , et que celles du Dicranocerus de M. Kaup. Ces bois n’ont aussi que deux poin¬ tes, mais le seul andouiller qui existe naît sur la même base que la perche , en sorte qu’il semble être une seconde perche anté¬ rieure plutôt qu’un andouiller. Dans les collines tertiaires sub-himalaya- nes , on rencontre aussi diverses espèces de Cerfs fossiles qui n’ont point encore été déter¬ minées. On trouve seulement, dans le t. IV du Journal asiatique, la représentation d’un fragment de bois que le lieutenant du génie W. E. Baker croit appartenir à un Élan. Enfin, dans le calcaire d’eau douce de Montabuzard , département du Loiret, on trouve une espèce de Cerf que Cuvier a fait connaître sous le nom de Chevreuil de Mon- laiuzard ( Cervus capreolus aurelianensis H. de M.). Les dents molaires postérieures de cet animal se distinguent de celles du Che¬ vreuil par des pointes plus grosses à la face externe, en avant de chaque demi-cylindre, et par un collet qui entoure la base du côté interne. Les deux molaires antérieures sont simples, tranchantes et divisées en trois lo¬ bes, avec un collet à la base de la seconde seulement. Ces différences, que Cuvier con¬ sidérait comme constituant un caractère presque générique, ont paru suffisantes à M. Kaup pour en faire un genre sous le nom de Dorcalherium , qu’il pense devoir être placé en avant des Cerfs, et il en décrit une espèce qu’il appelle D. navi, dont les débris existent aussi bien dans le calcaire tertiaire de Findheim que dans les sables d’Eppels¬ heim. M. Kaup ne dit point si cette espèce est la même que celle de Montabuzard, ou si cette dernière doit être comptée comme un Dorcalherium aurelianense. Mais il pense que le genre Palccomeryx de H. de Meyer a beaucoup d’affinité avec le Dorcalherium, et en effet, les différences de ces deux genres nous ont paru peu sensibles; les Palœomeryx doivent donc être considérés, aussi bien que les Dorcalherium, comme dessous-genres de Cerfs, plutôt que comme des genres particu¬ liers. M. Herman de Meyer compte déjà cinq espèces de Palœomeryx ; le P. Boy uni, le P. h'aupii, le P. pygmœus, tous trois des ter¬ rains lacustres de la contrée de Georgens- gmünd , le P. minor, de la molasse d’Arau, et le P. Scheuchzeri , de la molasse de la Suisse et des bords du Pihrn. Ainsi, nous comptons environ cinquante espèces de Cerfs fossiles, décrits ou simple¬ ment mentionnés, et il nous en a probable¬ ment échappé quelques unes. On trouvera peut-être que cenombre estbien grand pour le peu d’étendue des contrées qui leur sont assignées, et quelques personnes seront sans doute par là même disposées à croire que plusieurs doubles emplois se révéleront par la suite. Tout en étant persuadé que quelques unes de ces espèces sont à ef¬ facer, nous croyons cependant que les es¬ pèces réelles sont encore nombreuses, et qu’on doitsous ce rapportcomparer lecentre de l’Europe, au temps où vivaient cesCerfs, à quelques contrées de l’Afrique, les envi¬ rons du Cap, par exemple , où l’on trouve un nombre d’espèces d’Anlilopes non moins considérable. On doit d’ailleurs considérer que toutes ces espèces n’ont pas vécu en¬ semble, mais qu’elles étaient réparties entre deux populations ou deux faunes : celle qui a laissé des débris dans les terrains tertiai¬ res, et celle dont on trouve les restes dans les terrains d’alluvion ou le diluvium. (Laurillard.) 334 ce a CER CERFEUIL. Cerefolium. bot. ph. — Nom vulgaire d’une esp. du g. Anthriscus ( voyez ce mot) , dont on cultive deux variétés dans les jardins, le C. commun et le C. (visé. Cette plante, dont la saveur aromatique est très prononcée, entre dans un grand nombre d’assaisonnements. Elle était jadis employée en médecine comme diurétique; mais l’u¬ sage en a été abandonné. V Anthriscus Cere¬ folium croît spontanément sur le bord des chemins. La plante cultivée dans quelques jardins sous le nom de C. musqué n’est pas un Anthriscus , mais un Myrrhis. V oyez ce dernier mot. (C. d’O.) CERF-VOLANT, ins. — Nom vulgaire du mâle de la plus grande espèce du g. Lu¬ cane ( Lucanus Cenms ) qui se trouve en France. Voyez lucane. (D.) CERIE. Céria (x/pa;, corne), ins. — Genre de Diptères , division des Brachocè- res, famille des Brachystomes , tribu des Sylphides, fondé par Fabricius et adopté par Meigen , Latreille, ainsi que par M. Macquart , qui le place en tête de la tribu dont il fait partie. Les Insectes de ce g. sont tous variés de noir et de jaune, ce qui , joint à leur forme, les fait au premier aspect ressembler à des Guêpes. On les rencontre sur les fleurs , mais plus ordinai¬ rement sur les ulcères des troncs d’arbres dans lesquels on suppose que vivent leurs larves, car elles n’ont pas encore été ob¬ servées. M. Macquart en décrit 3 espèces, savoir : Céria conopsoides Meig. {id. clavi- cornis Fabr.), qui se trouve en France depuis mai jusqu’en octobre; Ceria subses- silis Illig. , Meig. , du nord de l’Allemagne jusqu’en Italie ; Ceria vespiformis Latr., de l’Italie et de la Barbarie. (D.) *CERIGO (nom d’une île de l’archi¬ pel). ins. — Genre de Lépidoptères noctur¬ nes établi par M. Stéphens, et adopté par M. Boisduval , qui le place dans sa tribu des Noctuides [Généra etind. meihod ., pag. 101). Ce g. est fondé sur une seule espèce , la JVoct. cytlierea de Fabricius , qui se trouve en juillet aux environs de Paris, dans les bois secs. On la rencontre quelquefois vo¬ lant sur les Chardons. (D.) CÉRINE. min. — Sous ce nom, que quel¬ ques minéralogistes considèrent comme sy¬ nonyme d’Allanite , M. Beudant désigne le Silicate de Cérium noir, qui accompagne la Cérite dans les mines de Riddarhytla , en Suède. Voyez cérium. (Del.) CERÏNTHE. bot. pii. — Dénomination latine du genre Mèlinel. (C. L.) CERUYTIIOïDES , Boerh. bot. pii. — Syn. de Steenhammera , Reichenb. CÉRION. Cerio (xvjp tov , cellule), bot. — Nom donné par M. de Mirbel aux fruits des Graminées ; il est synonyme de Cariopse. *CERIOPS (xvjptov, alvéole ; cty, forme J. bot. ph. — Genre de la famille des Rhizo- phoracées, formé par Arnott ( Ann. of nat. hist. , I, 363 ) pour renfermer deux plantes retirées des Rhizophora {R. decandra Roxb., R. timoriensis DC.). Ce sont des arbres crois¬ sant sur les bords de la mer, en Asie et dans la Nouvelle-Hollande ; à feuilles opposées , obovales , glabres, très entières ; à stipules caduques , interpétiolaires ; à fleurs à peine du volume d’un pois, dont le calice est muni d’une bractée cupuliforme ( unde nom en ge- nericum ) ; pédoncules égalant presque le pé¬ tiole, et portant au sommet une cyme sirb- capitée , formée par la réunion de fleurs nombreuses. (C. L.) *CERIOR]\IS , Swains. ois. — Syn. de Tragopan, dont le Tragopan Duvaucelii de Temm. est le type. (G.) *CERIPHASIA. moll.— Tel est le nom que M. Swainson propose pour un genre qu’il établitâux dépens des Mélanies, renfer¬ mant celles qui , par leurs tubercules et par la dépression antérieure de leur ouverture , se rapprochent un peu des Cérites ; mais ce genre ne peut être adopté. V oy. mélanie. (Desh.) CERïSCUS, Gærtn. bot. pu. — Syn. de Randia. CERISE, bot. ph. — Nom du fruit du Cerisier. Ce nom a été étendu à d’autres fruits qui offrent une ressemblance parfaite avec la Cerise. Ainsi l'on a appelé : Cerise a capitaine , les fruits du LVLalpi- gliia urens. C. de juif, ceux de l’Alkekenge. C. d’ours, ceux de la Busserole. CE RISETTE, bot. ph. — Syn. vulg. de Morelle faux Piment. CERISIER. Cerasus ( Cérasonte , ville de l’Asie-Mineure ). bot. pii. — Le Cerasus de Tournefort , adopté et rejeté tour à tour par les auteurs systématiques , et ne diffé¬ rant réellement du genre Prunus que par CE R îles caractères sans nulle importance scien- | tifique , comme , par exemple, des feuilles | condupliquèes et non convolulées dans les I gemmes, un drupe très glabre et non prui- neux , etc., doit rester réuni à ce genre, dont nous le considérons, avec plusieurs bo¬ tanistes modernes, comme une simple sec¬ tion. l'oyez prunier. (C. L.) CERITE Cer ilflimn (xmopiZY]i;f céri te). MOLL. — Si nous voulions remonter dans l’histoire de ce genre, nous le trouverions mentionné pour la première fois dans l’ouvrage de Ron¬ delet , qui connut l’espèce la plus vulgaire de la Méditerranée. Depuis cette époque jusqu’au moment où Adanson ( Hisi. des Coquilles du Sénégal) créa le genre, tel qu’il a été conservé jusqu’aujourd’hui, un très grand nombre d’auteurs, Bonanni , Lister et Rumphius surtout, en ont figuré un assez grand nombre d’espèces. Il est f⬠cheux que Linné n’ait pas adopté le genre d’Adanson ; il était très nettement distin¬ gué des Murex; mais Linné évitait, autant que possible, de multiplier ses genres , et peut-être aussi, dans sa manière large de les envisager, ne trouvait-il pas que celui d’Adanson fût suffisamment caractérisé. La méthode linnéenne ne présente pas seule¬ ment cet inconvénient. Trompé par une fausse appréciation de formes extérieures , Linné fit passer une espèce de Cérite parmi les Trochus , et quelques autres dans son genre Sirombus. Cette distribution vicieuse des espèces fut long-temps imitée par les successeurs de Linné, jusqu’au moment où Bruguière ( Encycl. méth. ) réhabilita le genre d’Adanson , en le caractérisant d’une manière plus complète. A dater de ce moment, le genre Cérite fut adopté par tous les conchyliologues. Cependant Mont- fort ayant fait avec l’espèce que Linné rap¬ porte aux Troques, un genre sous le nom de Telescopiurn, quelques auteurs, tels queCu- vier, Férussac, etc., conservèrent ce mauvais genre Telescopiurn , et le mirent en rapport avec le genre Trochus. Le genre Cérite est tellement naturel, qu’il a été impossible, malgré le grand nombre des espèces , d’y établir des sous-divisions. Toutes les for¬ mes soit de l’ouverture, soit de la co¬ quille en général, présentent dans l’en¬ semble du genre des modifications telle¬ ment graduées, qu’il est impossible d’éta- CER 335 blir des coupures assez nettes pour former des genres. La coquille des Cérites étant canalieulée à la base, tous les auteurs ont naturelle¬ ment compris ce genre dans la longue série des Coquilles canaliculées. Lamarclt leur fait commencer cette série, Cuvier les rappor- che des Murex , et la plupart des natura¬ listes sont encore aujourd’hui partagés entre ces deux opinions. L’opinion de Lamarck nous paraît être celle qui se rapproche le plus des rapports naturels; en effet, les animaux des Cérites ont la plus grande analogie avec ceux des Mélanies. L’ouvrage déjà cité de MM. Quoy et Gaimarden donne la preuve la plus évidente, et nous pou¬ vons ajouter que la manière de vivre dif¬ fère peu dans les deux genres , quoiqu’ils habitent , l’un les eaux douces, et l’autre la mer: aussi M.Quoy n’a-t-il pas manqué de mettre les deux genres qui nous occupent dans les rapports les plus intimes. Ce qui a contribué à abuser un grand nombre de na¬ turalistes , et Lamarck le premier, sur la place que ce genre doit occuper dans la série générale, c’est qu’on supposait l’animal vo¬ race et vivant à la manière des'Murex, des Strombes et de tous les autres Mollusques à Coquilles canaliculées ; mais l’observation m’a démontré que les Cérites vivent de plantes. Ces animaux se tiennent en géné¬ ral à peu de profondeur ; ils rampent sur les rochers garnis de cryptogames marins , et se nourrissent souvent de leurs détritus en décomposition. L’animal rampe sur un pied court et ovalaire , à l’extrémité posté¬ rieure duquel est fixé un opercule corné , multispiré, assez voisin de celui de certains Troques. La tête estproboscidiforme, fendue à son extrémité par une ouverture longitu¬ dinale qui est celle de la bouche. Celte trompe est ridée transversalement, co¬ nique, convexe en dessus, et porte à l’ar¬ rière 2 tentacules coniques, à la base des¬ quels, et du côté externe, se trouvent des yeux à peine saillants. Le manteau revêt l’intérieur de la coquille, se creuse en canal à l’extrémité antérieure pour revêtir celui ■ de la coquille , et se montre à peine au-de- hurs sur le bord extérieur du test. Les Coquilles appartenant au genre Cérite sont toutes turriculées , allongées , à som¬ met pointu , ce qui est cause que presque 336 (TER CER tous les auteurs , jusqu’à Linné , qui les ont figurées, les ont confondues avec les Vis. Elles sont spécialement caractérisées par la forme de l’ouverture, qui est ovale , obronde , creusée à la base d’un canal court, ayant le bord droit très saillant en avant, et assez fréquemment déprimé vers l’angle postérieur. La columelle est lisse, fortement arquée dans sa longueur, courte et tronquée obliquement à son extrémité. Il résulte de ce qui précède, que les carac¬ tères du genre peuvent être exprimés de la manière suivante : Animal à pied court, quelquefois dila¬ té en avant ; tète proboscidiforme ; bouche terminale; 2 tentacules coniques, portant les yeux non saillants à la base, au côté externe; un opercule corné, orbiculaire, multispiré , ayant le sommet subcentral. Coquille turriculée, à ouverture oblongue, oblique, terminée à sa base par un canal court, tronqué ou recourbé , jamais échan- cré ; bord droit , mince ou épaissi , saillant en avant. Parmi les nombreuses espèces du genre Cérile, il yen a quelques unes dont la spire est constamment inverse. Ce petit ca¬ ractère, qui n’a point d’importance, ne pourrait suffire à l’établissement d’un genre, car nous nous sommes assuré que, relative¬ ment à l’animal , il ne présentait aucune différence générique avec les autres espèces de Cérites. On connaît actuellement, dans le genre Cérite , plus de 300 espèces , soit vivantes, soit fossiles. Les terrains ter¬ tiaires sont particulièrement riches en es¬ pèces de Cérites , tandis que les terrains se¬ condaires en offrent un si petitnombre, qu’on a cru pendant long-temps qu’elles n’y exis¬ taient pas. Cependant on sait actuellement qu’il y a des Cérites jusque dans les parties inférieures du terrain jurassique. Quant aux espèces vivantes, on les trouve dans presque toutes les mers ; cependant, il faut le dire, la plus grande partie se montre dans les mers les plus chaudes, là où la végéta¬ tion sous-marine devient plus considérable. (Desh.) CÉRITE (de Cérès). min. — Silicate rouge de Cérium. Voyez cérium. (Del.) * CÉRITES. moll. — Famille proposée par Férussac ( Tableaux systématiques des Mollusques ) pour le g. Cerilhium lui seul. Quelle que soit la manière d’envisager les rapports du g. Cérite, la famille des Cérites ne peut être adoptée. (Desh.) CERITHIIJM. molli — Nom latin du g. Cérite. CERIUM (nom dérivé de celui de Cérès). chim. et min. — Métal dont la découverte est due aux chimistes suédois Ilisinger et Ber- zélius. Il a été trouvé pour la première fois dans la Cérite, minéral pesant de la mine de Bastnàs, près de Biddarhytta dans le West- manland. Il appartient à la classe des mé¬ taux qui absorbent l’oxygène aux plus hau¬ tes températures ; il est cassant, lamelleux, d’un blanc grisâtre , et presque infusible , quoiqu’on soit parvenu à en sublimer de petites portions : l’eau régale peut seule le dissoudre. L’étude des minéraux qui le con¬ tiennent a besoin d’être refaite au point de vue chimique ; car on a souvent confondu l’oxyde de Cérium avec celui d’un autre mé¬ tal qui l’accompagne fréquemment, ie Lan¬ thane ( voyez ce mot). On reconnaît la pré¬ sence du Cérium ou de son oxyde dans un minéral, à ce que celui-ci donne avec le Bo¬ rax , au feu d’oxydation , un verre qui est rouge ou orangé foncé tant qu’il est chaud, et qui devient jaune en se refroidissant. Le Cérium n’existe pas dans la nature à l’état de pureté. On le rencontre dans plu¬ sieurs espèces du genre Fluorure ( la Fluo- cérine, la Basicérine, l’Yttrocérite , etc.); dans une espècedu genre Carbonate (laCar- bocérine ) ; dans deux espèces du g. Phos¬ phate (la Monacite et l’Edwarsite) ; dans un assez bon nombre de Silicates (la Cérite , la Tschewkinite, la Cérine et l’Allanite, la Ga- dolinite, l’Orthite et le Pyrorthite ) ; enfin dans un Silico-titanate , rapporté par Les- chenault de la côte de Coromandel. Voyez ces divers mots. (Del.) CERIUM, bot. ph. — Genre établi par Loureiro pour une herbe annuelle, à feuilles alternes pluri-nervées , à fleurs en épis ter¬ minaux , sessiles , pourvues de bractées. Il n’en a cité qu’une seule esp. sous le nom de Cérium spicatum. Endlicher le rejette dans ses genres douteux ; d’autres auteurs l’ont placé à la suite des Solanées. CERMATÎDES. Cermaiides. ins. — Syno¬ nyme de Scutigérides, employé par Leach. Voyez SCUTIGÉRIDES. ( Bl.) CERMATIE. Cermalia. ins. — Synonyme CE K de Scuiigera , employé par llliger et par le docteur Leach. Foyez scutigera. (Bl.) CERNEAU, bot. ph. — Nom de la Noix avant sa maturité complète. CERNIER. Polyprion. poiss. — Sous ce nom générique emprunté aux dénomnations vulgaires des pêcheurs, et dont l’étymologie est bien difficile , pour ne pas dire impos¬ sible à donner, nous avons désigné, en ichthyologie, un de nos grands Percoïdes de la Méditerranée, commun surle marché de Marseille, que sa chair blanche et tendre fait rechercher, et qui cependant, resté in¬ connu à Rondelet et à Belon, n’a que tout récemment pris place dans nos Catalogues scientifiques. Les caractères du g. Cernier consistent dans une tête grosse , dont les arcades sur- cilières , les deux bords du préopercule, ce¬ lui du limbe , le sous-opercule et l’inter- opercule, les surscapulaires et une crête éle¬ vée longitudinalement sur l’opercule , sont dentelés. Les dents sont en velours ou en carde fine aux mâchoires. La dorsale est uni¬ que. Le rayon épineux de la ventrale et ceux de l’anale sont gros et dentelés. Ces caractères ont été exprimés par M. Cuvier quand il a nommé le g. Polyprion , en le détachant des Amphiprions auxquels Bloch l’avaitassocié , d’après l’inspection d’un dessin que Latham lui avait envoyé. D’ailleurs Bloch avait re¬ produit cette espèce sous le nom d'Epine- phelus oxygenius , d’après des noies de Forster. On ne connaît encore qu’une espèce de ce g. , le Cernier dis marseillais , qui se re¬ trouve au cap de Bonne-Espérance , sur les côtes de l’Amérique méridionale, autour du cap Horn, et qui se promène depuis Monte¬ video jusqu’à Yalparaiso du Chili. Cette esp. paraît aussi traverser le grand Océan, car on l’a également trouvée autour de la Nouvelle- Zélande. Forster l’a vue dans les parages et dans le détroit de la Princesse-Charlotte. (Val.) * CEROBATES (xtpoSoir-oç, dont les pieds sont cornus), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Curculionites , division des Brenthides, créé par Schœnherr ( Syn . et Sp. Curcul. , t. Y, p. 487 î, qui n’y fait entrer que 3 espèces, le firent, tri- s tria tus Fab. , et ses C. sulcatus et C. pyg- mœus. La Ve est originaire de Java ou de CER 337 Sumatra, la 2e du cap de Bon ne- Espérance, et la 3e du Mexique. Ce genre a des repré¬ sentants à Cayenne, à la Nouvelle-Grenade et dans d’autres contrées de l’Amérique mé¬ ridionale; on en connaît environ 10 espèces. 11 se rapproche assez des Trachelizus, près desquels il a été placé ; mais son corps est bien plus aplati, et l’armure des jambes antérieures des mâles est très différente. Fe¬ melles inconnues. (C.) * CEROCALA (x/poeç, corne ; xaàoç, beau). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Catocalides , fondé par M. Boisduval sur une seule espèce pla¬ cée par M. Treitschke dans le g. Ophiusa , mais qui s’en distingue principalement par ses antennes largement pectinées dans le mâle, et par la forme de ses palpes, dont le dernier article est très long, très grêle et très aigu. Cette espèce a été nommée C. scapu - losa par les auteurs allemands, parce que le dessin de ses ailes supérieures représente as¬ sez bien un scapulaire lorsqu’elles sont fer¬ mées. Bien que M. Treitschke dise qu’on la trouve à la fois en Espagne et dans nos dé¬ partements méridionaux , ce qui nous a dé¬ terminé à la décrire et à la figurer dans notre Hist. nui. des Lépidopt. de France , t. YII, p. 353, pl. 121, cependant tous les individus qui en existent dans les collections de Pa¬ ris proviennent de l’Andalousie. (D.) * CEROCEPHALA (x/paç, corne: xe- , tête), ins. — Genre de la famille des Chalcidiens, de l’ordre des Hyménoptères, établi par M. Westwood ( in Guér., Magaz. de zool.) sur une petite espèce ( Cerocephula cornigera Westw.) trouvée en Angleterre. Ce genre, qui se rapproche des Spalangia, s’en distingue surtout par une tête tridenlée, et par des ailes pourvues de nervures plus courtes. (Bl.) CÉROCOME. Cerocoma (x/potç, corne; xofjiYj, chevelure), ins.— Genrede Coléoptères hétéromères, famille des Yésicants, créé par Geoffroy, et adopté par tous les entomologis¬ tes. Les Cérocomes ont, par leur organisation générale, beaucoupde rapports avec les Can¬ tharides et les Mylabres; toutefois, elles en diffèrent essentiellement par leurs antennes composées seulement de 9 articles, lesquels sont dilatés , inégaux , et de forme irrégu¬ lière dans les mâles, tandis qu’ils sont arron¬ dis et grossissent graduellement du premier 22 T. III. 338 CER CE R au dernier dans les femelles. Les deux sexes se distinguent en outre par la couleur des pattes et des antennes, qui sont d’un jaune fauve chez les premiers, et noirs ou verts chez les seconds. Ces Insectes , peu nom¬ breux en espèces, deviennent d’autant plus communs qu’on se rapproche davantage du littoral de la Méditerranée : aussi en trouve-t-on sur les côtes septentrionales de l’Afrique comme dans l’Europe méridionale. Leurs ély 1res sont ordinairement d’un brun- vert métallique comme celles de la Cantha¬ ride des boutiques , et leur abdomen est fauve. Les Céracomes fréquentent les fleurs, principalement celles en corymbes. Quoi¬ qu’elles volent avec agilité, il est facile de les prendre à la main lorsqu’elles ont la tête en¬ foncée dans le calice des fleurs pour en ex¬ traire le suc mielleux dont elles paraissent très avides. Leurs larves ne sont pas encore connues ; mais l’analogie porte à croire qu’elles sont parasites comme celles des Méloës, et qu’elles ne se retirent dans la terre que pour subir leur dernière métamor¬ phose. On ne connaît encore que 7 ou 8 es¬ pèces de ce g. , parmi lesquelles nous citerons la Cerocoma Schœfferi Fabr., qui peut être considérée comme le type du g. ; on la trouve quelquefois assez abondamment aux envi¬ rons de Paris sur les fleurs de la Millefeuille. Il résulte des expériences faites par M. Fré¬ déric Leclerc , d’après le procédé de M. le docteur Bretonneau , et consignées dans la thèse qu’il a soutenue, le 23 mai 1835, pour être reçu docteur en médecine, que la Cero¬ coma Schœfferi n’est pas moins épispastique que la Cantharide des boutiques. 11 y a lieu de croire d’après cela qu’il en est de même de toutes les espèces du même genre ; mais elles ne sont pas , du moins en France, as¬ sez nombreuses en individus pour devenir comme celle-ci un objet de commerce. (D.) XEROCTENLS ( x*p«<, , corne ; xt-voç , peigne), ins. — Genre de Coléoptères té- traméres , famille des Longicornes , divi¬ sion des Prioniens , créé par M. Dejean. M. Serville ( Ann. Soc. entom. de France , t. I, p. 130 et 196), l'a adopté et en a publié Ses caractères. L’espèce type est le C. abdo- rninalis Dej. et Serv., qu’on trouve au Bré¬ sil. Les C. unicolor et C. equestris Dej., pro¬ viennent du même pays, et ne sont peut-être que des variétés de la première. Suivant M. Lacordaire, qui les a observés sur les lieux, les Cérocténes vivent sur les feuilles, et on les trouve volant pendant la plus grande chaleur du jour. Ils ne font entendre aucun bruit. (C.) * CERODON. mam. — Syn. de Kerodon. CÉROLITHE (xrjpôç, cire ; YOoq , pierre). min. — M. Breithaupt a désigné ainsi une substance d’un aspect céroide , blanche ou verdâtre , translucide , d’un éclat gras ou légèrement vitreux , compacte et à cassure conchoidale, et qui se trouve en petits lits et en rognons dans la Serpentine , à Zoblitz en Saxe , et â (Frankenstein en Silésie. Selon PfafT, c’est un Silicate hydraté d’Alumine et de Magnésie. (Del.) * CÉROMYE. Ceromya (xypoc, cire ; p.v~ rentre dans le genr ePlatycerus de Latreille, et quant au 2e il m’est inconnu. (c.) CERIRA (x/paç, corne; ovpct , queue). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par Schrank et adopté par les entomologistes anglais. Ce g. corres¬ pond à ceux d ' Harpyia d’Ochsenheimer , et de Dicranura de Latreille , dont le nom, quoique moins ancien, a prévalu chez les en¬ tomologistes français. (D.) CÉRUSE. min. — Syn. de Carbonate de plomb. Voyez plomb et carbonates. (Del.) CER VA AI A. bot. ph. — Syn. de Ceruama. CERVANTES! A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Santalacées , établi par Ruiz et Pavon (Prod., 31, t. Vît), pour quelques arbres ou arbrisseaux iner- mes , découverts au Pérou , à feuilles épar¬ ses, simples, entières; à fleurs subsessiles, bractéées , disposées en groupes, formant des cymes axillaires et terminales subdicho- tomes ( Endlicher ). (C. L.) CERVEAU. Cerebrum. zool. — Voy. en¬ céphale. CERVEAU DE MER ou DE NEPTUNE. polyp. — Nom vulgaire de Polypiers pierreux appartenant au g. Méandrine, et particulié¬ rement à la M. cérébriforme de Lamarck. CERVELET, zool. — V oyez encéphale. * CERVEQUUS (cervus, cerf; equus , che¬ val). mam. — M. Lesson ( Tabl. Reg. anim. ) a établi sous ce nom un genre de Rurni- nants, dans lequel se placerait le prétendu Cheval bisulque du Chili (Equus bisulcus ) décrit par Molina , et sur lequel on manque CER 344 encore de renseignements. M. Lesson donne au genre Cervequus le numéro 9 dans la fa¬ mille des Cerfs, entre les Cariacus et les 6 m- bula. On doit rappeler, toutefois, que M. Gay, naturaliste français, qui explore le Chiii de¬ puis plusieurs années , a écrit à l'adminis¬ tration du Muséum ( Nouv . Ann. Mus. , IV, 92 ) : « Ce que je regrette infiniment, c’est le mauvais état dans lequel se trouve le fameux K quus bisulcus de Molina , que M. le prési¬ dent de la République avait , à ma prière , envoyé chasser dans les Cordilières des In¬ diens Huiliches. Ce quadrupède, qu’on avait révoqué en doute, et que Molina avait si improprement classé parmi les Pachyder¬ mes , est un véritable Ruminant, devant former sans doute un genre nouveau voisin des Chevrotains, et bien caractérisé par deux grands trous situés à la base des yeux (lar¬ miers), comme s’ils servaient à la respira¬ tion. Sa taille est un peu plus grande que celle d’un grand Cerf ; il est de la même cou¬ leur. » (P-G.) CER VI AN A , Mi n . bot. ph Syn. de Mol- lugo , L. * CEU Vf CH SI VUE. Cervicapra ( cervus , cerf ; capra , chèvre), mam. — Division établie par M. de Blain ville dans le g. Antilope , et comprenant les espèces à cornes simples, droites, courbées en avant ou en arrière, n’ayant jamais de brosses, presque jamais de mufle , le plus souvent des larmiers, des pores inguinaux, et une queue courte. CEUVICIX V , Del. bot. ph. — Syn. de ÏVahlenbergia, Schrad. C ERVIGOBR A VOIES. Ce rvicobranchia- ta. moll. — M. de Blainville ( Traité de ma¬ lacologie) divise en trois ordres la 3e sous- classe des Mollusques, celle des Paracépha- lophores hermaphrodites. L’ordre second est celui des Cervicobranches. M. de Blainville le caractérise par une large cavité branchiale ouverte au-dessus de la tête. Cette tête est saillante, avec deux tentacules coniques por¬ tant des yeux sessiles au côté externe de la base. Deux familles constituent l’ordre des Cervicobranches : les Rétifères et les Bran- chifères. La première ne contient que le seul genre Patelle ; la seconde renferme les gen¬ res Fissurelle , Émarginule et Parmophore. C oyez ces mots. (Desh.) * CERVINA, Gr. bot. cr. — ( Phycées.) Synon. de Cucus, Lin. (C. M.) CES CER VELES. Cervuli. mam. — Division établie dans le g. Cerf par M. de Blainville , pour les espèces dont le bois est porté par un long pédicule osseux dépendant des os du front. Ce groupe comprend les Cerfs Munt- jac , Musc et à petits bois. CERVUS. mam. — Nom latin du genre Cerf. *CÉRYLE ( xYipvloç , espèce d’oiseau de mer), ois. — Genre formé parBoié,en 1828, dans la famille des Martins-Pêcheurs, ayant pour type le Martin-Pêcheur pic (Alcedo ra¬ dis L.). (Lafr.) CERYLON (xvîp, malheur; vAvj, bois), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Xylophages , créé par Latreille ( Gen. , t. III , p. 13), qui y rapporte le Lyctus histe- roides de Fab. et Ylps terebrans d’Oliv. , les classant l’un et l’autre dans une division distincte ; mais ces espèces appartiennent évidemment chacune à un genre propre. La lre espèce seule devra être réservée pour le g. Cerylon ; une 2e espèce, le C. deplanatam Gyll., en doit faire partie. M. Dejean , dans son Catalogue , en men¬ tionne G espèces ; mais il est présumable qu’elles appartiennent à des genres diffé¬ rents. La Ge, le C. perforalum Chev., a servi de type à M. Westmael pour former son g. Ammobates, trouvé récemment aux envi¬ rons de Paris par M. Montandon. Cet insecte et le I.angelcindia anophlhalma sont du petit nombre de ceux qui n’ont point d’yeux. (C.) CÉRYOMIDE ou CÉEYOMYCE. bot. cr. — Syn. de Bolet. CÉSALPINIÉES. bot. ph. — Voyez cæ- SALPINIÉES. *CESATIA. bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Ombellifères , tribu des Orthos- permées-Hydrocotylées, formé par Endli- cher [Ann. Wien. mus., II, 200), pour une plante découverte dans l’intérieur de la Nouvelle-Hollande austro-occidentale. C’est une plante herbacée dont les feuilles supé¬ rieures triparties, à lobes linéaires aigus ; l’involucre de cinq folioles lancéolées , en¬ tières , un peu plus courtes que les pédi— celles ; les fleurs , au nombre de cinq, en ombelles latérales et terminales , simples. (C. L.) CÉSIOMORE. poiss. — Voyez cæsio- more. CES 345 CES GESTE. C eiïum ( césium , ruban), acal. — Genre très remarquable du groupe des Aea- lèphes-Béroïdes à corps symétrique. On en doit la distinction à M. Lesueur , qui en découvrit l’espèce type dans les parages de Nice (Méditerranée), en 1823. C’est un corps rubané, mais dont le grand dia¬ mètre est en largeur et non en longueur; aussi est-il proportionnellement fort court, et toute son étendue dépend-elle de l’extrême développement des parties latérales. C’est sur celles-ci que sont les cils ambulacraires. Les ouvertures anale et buccale sont au mi¬ lieu du ruban, opposées l’une à l’autre, pe¬ tites ; une paire de productions cirrhiformes et cirrhigères sort de la bouche. Le Césium f^eneris observé par M. Lesueur avait plus d’un mètre et demi de large. Esch- scholtza fait connaître une espèce plus petite du même genre propre aux mers du Sud , et Mertens ( 3lém. de V Acad, de Sainl-Pé- lersbounj) en décrit avec beaucoup de soin une troisième sous le nom de C. amplii- irites . Les genres Axia ou Axiotima et Lemnis- cus sont peu différents de celui des Cestes. (P. G.) CESTOIDES. Cesloides. helm. — G. Cuvier appelle ainsi la famille de Vers intestinaux qui comprend le genre Ligule, et il la place après toutes les autres. M. de Blai n ville ne sépare pas les Ligules d’avec les Bothrocé- phalés anorhynques , et le genre Bothrimone de M. Duvernoy paraît en effet intermédiaire aux uns et aux autres. (P- G.) CGSTIIACKM (xEcrrpov, trait, épieu). poiss. — Sous-genre de l’ordre des Chon- droptérygiens-Sélaciens, établi par G. Cuvier aux dépens du grand genre Squale pour une esp. delà Nouvelle-Hollande, Squalus Phi- lippi Schn., dont les caractères sont: Évents, anale, dents en pavé des Émissoles ; une épine en avant de chaque dorsale , comme les Aiguillots ; les mâchoires pointues avan¬ çant autant que le museau , et portant, au milieu, des dents petites, pointues, et, vers les angles, d’autres dents fort larges etrhom- boïdales. CESTREAl). Cesirum ( x/crrpov, espèce de bétoine?). bot. pu. — Genre de la famille des Solanées, type de la tribu des Cestri- nées , établi par Linné , adopté par tous les botanistes modernes , et renfermant une soixantaine d’espèces. Ce sont des arbris¬ seaux de 2 à \ mètres de hauteur, et Ions indigènes de l’Amérique tropicale. La plu¬ part sont intéressants par la beauté de leur port et le parfum de leurs fleurs. On en cultive près de trente, tant dans les jar¬ dins botaniques que dans ceux des ama¬ teurs. Tels sont, entre autres : le C. noclur- nurn L., dont les fleurs verdâtres, et d’un bel aspect, répandent pendant la nuit une odeur agréable , mais forte ; le C. diur- num L., à fleurs petites, blanches, exhalant leur parfum pendant le jour; le C. parqui L’hérit., dont les fleurs réunies en fascicule, et d’un blanc verdâtre relevé de violet ou de pourpre, sont odorantes pendant la nuit; le C. auriculalum L’hérit., à Heurs verdâtres, pubescentes , exhalant dans les ténèbres un arôme musqué qui , pendant le jour, de¬ vient désagréable et presque fétide. Les feuilles en sont alternes , solitaires ou rare¬ ment géminées, très entières, ovales-lancéo- lées, acuminées ou aiguës ou même obtuses, d’un vert sombre , et quelquefois , lorsqu’on les froisse entre les doigts , émettant une odeur vireuse , qui semblerait indiquer des propriétés délétères. Les fleurs réunies, soit en grappes bractéées , axillaires ou en co- rymbes , soit en épis ou en fascicules , sans être revêtues d’une brillante livrée , sont néanmoins, par leur nombre et leur forme qui rappelle celle des Jasmins , d’un aspect gracieux et assez ornemental. Leurs cou¬ leurs sont ordinairement le blanc ver¬ dâtre ou le vert jaunâtre. Les principaux caractères des Cesirum sont : Calice campanulé , 5 fide ; corolle hypogyne, infundibuliforme , à tube allon¬ gé, élargi supérieurement, à limbe 5-parli, subplissé, étalé ou roulé en dessous. Éta¬ mines 5 , incluses , insérées sur le milieu du tube de la corolle, â filaments sim¬ ples ou unidentés en dedans , à anthères longitudinalement déhiscentes. Style sim¬ ple , à stigmate subcapité , concave , ou ob¬ scurément bilobé. Baie ceinte du calice ou enveloppée par lui , biloculaire ou unilo¬ culaire par l’oblitération de la cloison et l’adhérence des placentaires. Graines peu nombreuses à ombilic ventral ; un embryon droit dans l’axe de l’albumen; des cotylédons foliacés ; une radicule infère. (C. L.) * CESTRINÉES. Cest rinece. bot. nr. — 22* T. III. 346 CET CET Tribu de la famille des Solanées, ayant pour type le genre Ceslrum. (Ad. J.) CESTRON. bot. ru. — Syn. de Bétoinc. CESTRORÎIUV. poiss.— Syn. de Marteau. CESTREM. bot. pu. — Syn. latin de Ces- treau. C ESTE 11. moll. — Nom latin du genre Ces te. CÉTACÉS, mam. — Ces monstrueux et gigantesques enfants des mers forment, dans le Règne animal de Cuvier , le huitième et dernier ordre des Mammifères, d’où il ré¬ sulte qu’ils se trouvent placés entre les Bœufs et les Vautours dans ce qu’on ap¬ pelle la classification naturelle! Il est plusieurs manières d’étudier les êtres vivants: les uns, comme Buffon, n’ont pas voulu voir les analogies qui lient les espèces les unes aux autres, ces liens frappants, in¬ contestables , qui les réunissent en groupes et les rapprochent en familles, parfaitement tranchées , quand on ne se préoccupe pas trop de certaines espèces qui paraissent un peu adultérines et sont de transition , comme, par exemple, le Guépard placé parmi les Chats, quoique ses ongles non rétracti¬ les le rapprochent des Chiens. Des naturalis¬ tes ont dit : « Il n’y a que des espèces , et les groupes nommés genres , familles , or¬ dres , etc., sont purement systématiques et artificiels. » Telle était l’opinion de Buffon ; mais Buffon jalousait le méthodiste Linné, et s’il n’eût pas craint de trop ressembler au grand naturaliste du Nord, il aurait proba¬ blement fait une classilication. D’autres ont pensé d’une manière absolument contraire ; ils ont cru que toutes les espèces, sans excep¬ tion , se touchaient par des analogies rigou¬ reuses pour former ce qu’ils appelaient la grande chaîne des êtres, et ils se sont épuisés en efforts inutiles pour trouver la place que chaque chaînon devait occuper dans cette série qu’ils croyaient non interrom¬ pue et sans ramification . Cuvier vint et dit : L’animal existe, puis il sent, puis il agit; donc les organes qui touchent à l’existence doivent fournir les caractères primaires; ceux qui fournissent la sensation donneront les caractères secondaires , et les caractères tertiaires seront pris dans ceux de la loco¬ motion. Comme ces caractères sont subor¬ donnés par leur importance , la méthode s’arrangera en raison de leur subordination. Partant de ce raisonnement très contestable, il arrangea son Règne animal en ordres , en tribus, en familles naturelles, etc. ; mais lui- même , dans cet ouvrage, viola la loi de la subordination des caractères , en prenant tantôt l’un, tantôt l’autre, selon que cela lui convenait le mieux pour l’arrangement des espèces. Dès lors on ne s’occupa plus de trou¬ ver le chaînon dans l’espèce, mais dans des groupes plus ou moins nombreux, représen¬ tant des familles naturelles. On fit à la zoolo¬ gie l’application de la méthode botanique de Jussieu, et l’étude changea tout-â-failde face. Cuvier déclara positivement que la science serait arrivée à son plus haut point de perfec¬ tion, et qu’elle aurait complètement atteint son but, quand on aurait trouvé la classifica¬ tion la plus rigoureusement naturelle. Cetle opinion, qui n’est pas la mienne, estgénérale- ment adoptée, et l’on ne s’occupe plus au¬ jourd’hui qu’à chercher avec ardeur celte bienheureuse classification naturelle , sans doute pour se reposer quand on l’aura trouvée (si elle est trouvable), car alors il ne restera plus rien à faire : on saura toute la science ! ! Pour aller à la recherche de cette méthode naturelle , deux manières de procéder se présentaient.Dans l’une, on allait du connu à l’inconnu, et cette voie parut la plus rationnelle à Cuvier : il l’adopta. Homme d’es¬ prit, homme de mémoire par-dessus tout, excellent anatomiste, connaissant parfaite¬ ment l’organisation humaine, habitué à re¬ garder l’étude de l’anatomie comme la base de l’histoire naturelle tout entière, il était tout simple qu’il prît l’Homme pour point de départ , puisqu’il le prenait pour terme de comparaison. Il plaça donc l’Homme à la tète de sa classification, et partit de là pour arriver de groupe en groupe jusqu’à l’ani¬ malcule infusoire. Et voilà comment le Ca¬ chalot se trouve naturellement, selon Cuvier, entre le Bison et le Vautour. L’autre manière deprocéder, dans la clas¬ sification naturelle, consiste à passer du sim¬ ple au composé, et du moins composé au plus composé, etc. C’est la marche qu’adoptèrent Lamarck et d’autres naturalistes, qui, à tort ou à raison, prétendaient mettre de la phi¬ losophie dans la science. Ceux-là suivaient la nature sur la marche de la création , et avaient la prétention de classer les êtres CET CET 347 dans le même ordre que celui dans lequel ils avaient dù paraître sur la surface de no¬ tre globe infiniment petit. Leur mode de classification est à peu près celui de Cuvier, mais retourné. Or, ce qu’il y a de bien sin¬ gulier, c’est que Cuvier lui-même, dans son Histoire des Ossements fossiles , vient sanc¬ tionner d’une manière puissante la ration- nalité de cette méthode , que Lamarck n’a pas su suivre, et que Cuvier n’a pas voulu suivre. Sa paléontologie prouve par des faits , que les animaux et les végétaux les plus simplement organisés ont occupé les plus anciennes couches géologiques, et qu’à mesure qu’on remonte de couche en cou¬ che jusqu’aux terrains de dernière forma¬ tion, cette organisation se complique et passe successivement par tous les degrés intermé¬ diaires de complication, depuis le plus ho¬ mogène zoophyte jusqu’à l’Homme. Il ne resterait donc plus, pour avoir une méthode tout-à-fait dans l’ordre de la création, ordre, selon moi, le seul naturel , que de renoncer à la série linéaire non interrompue , d’ad¬ mettre dans la classification des embranche¬ ments parallèles , et de déterminer, ce qui serait le plus difficile, où ces embranchements commencent et où ils finissent. Dans cette classification dont la nature fournit les éléments , les Cétacés paraissent pour la première fois au sein des terrains tertiaires : les Dauphins, les Ziphius , moitié i Dauphins , moitié Cachalots , puis les Epau- lards, et enfin les Lamantins. Ce sont les premiers Mammifères habitants de la terre, car la Sarigue, Didelphis Bucklandi , est con¬ testée pour son gisement par les plus savants paléontologistes. Les Cétacés suivent les Me- galichihys moitié Poissons , moitié Lézards , de la première époque, les Reptiles mons¬ trueux et les Cetiosaurus ou Baleines-Lézards d’Owen , de la deuxième époque. Ils précè¬ dent immédiatement , dans la troisième épo¬ que, les Carnivores amphibies, tels que le Phoca fossilis , etc. ( Voir Iluot , Cours de Géologie , tom. I, p. 237 et suiv., etc. ) En comparant les Cétacés aux autres Mam¬ mifères , on trouve que les organes dont ils sont privés, comme le bassin par exemple, manquent, non par oblitération d’une par¬ tie précédemment développée, mais par défaut de développement d’une partie res¬ tée à l’état rudimentairc.il n’y a pas avorte¬ ment, dégénérescence de l’espèce, ainsi que le pensent la plupart des naturalistes; seulement l’espèce ne s’est pas perfectionnée ou, si l’on aime mieux, modifiée par une complication d’organes. Dans le premier cas, celui où les parties manqueraient par oblitération , les Cétacés seraient venus après les autres Mammifères, et devraient alors occuper la place que Cuvier leur donne dans sa classification. Dans le second cas, les Cétacés auraient pré¬ cédé les autres Mammifères dans l’ordre de la création, ce qui est démontré, comme nous l’avons dit, par les belles découvertes paléontologiques de Cuvier lui-même, et ce naturaliste ne les aurait pas mis à leur place dans sa classification. La solution de cette question est d’une haute importance en histoire naturelle, non seulement pour le perfectionnement de la méthode, mais encore pour la philosophie de la science. C’est par elle seule qu’on peut arriver à la connaissance approfondie d’une foule de faits jusqu’à présent mal expliqués ou restés sans explication. Considérés en général, les Cétacés forment un ordre parfaitement tranché. Tous habi¬ tent les eaux, et ont une conformation qui ne leur permet pas d’en sortir: aussi les an¬ ciens les prenaient-ils pour des Poissons. Sur la terre, la masse énorme de leur corps ne leur permettrait pas le moindre mouve¬ ment; et, il y a plus, le poids de la partie qui se trouverait regarder le ciel écraserait la partie qui toucherait à la terre. C’est ce qui arrive quand ces monstrueux animaux viennent échouer sur la plage : ils s’aplatis¬ sent, s'affaissent au point que les viscères pressés par un poids considérable ne peu¬ vent plus remplir leurs fonctions. La respiration devient d’abord pénible, quoi¬ que les poumons soient, au moins dans les Souffleurs, environnés défibrés musculaires qui augmentent beaucoup la puissance de l’organe: puis elle devient impossible, et l’animal meurt en fort peu de temps as. phyxié, quoique plongé dans le seul élément respirable pour lui. Sa force musculaire n’est nullement en rapport avec l’énormité de sa taille, et cela par une loi générale de la nature qui fait décroître cette force en raison inverse et proportionnelle du développement de la taille, dans tous les animaux. 348 CET CET En conséquence , pour que les Cétacés puissent se mouvoir et changer de place , il leur faut un élément qui soutienne leur masse sans trop la comprimer, et qui lui serve de point d’appui sans lui opposer trop de résistance : l’eau est cet élément. Tous manquent de pieds de derrière ; mais leur corps plus ou moins cylindrique, toujours allongé, se termine postérieurement par une queue épaisse et une nageoire cartilagineuse, horizontale, qui les remplace avantageuse¬ ment dans les fonctions qu’elle doit rem¬ plir. C’est à l’aide de cette queue qu’ils se poussent en avant pour nager; et leurs bras, ou nageoires de devant, ne leur servent guère qu’à se maintenir dans l’attitude qui leur est naturelle ou à se diriger à droite ou à gauche. La position horizontale des na¬ geoires de la queue fait que ces animaux ont une manière de nager tout-à-fait différente de celle des Poissons ; ces derniers, ayant la na¬ geoire caudale verticale, poussent l’eau de droite à gauche, et de gauche à droite, tan¬ dis que les Cétacés la poussent du haut en bas et de bas en haut. Cette organisation leur donne une grande facilité pour plonger, mais il en résulte aussi qu’ils ne peuvent parcourir la surface que par des mouve¬ ments ondulatoires , si prononcés dans les Marsouins, qu’on les croirait toujours dispo- sésà fairelaculbute.Leur tète, ordinairement fort grosse , tient au corps par un cou si énorme qu’ils paraissent ne point en avoir. Leurs extrémités antérieures ont les os apla¬ tis, raccourcis , recouverts d’une membrane tendineuse, ce qui leur donne toute l’appa¬ rence de véritables nageoires dont, en effet, elles remplissent les fonctions. Ces animaux respirent l’air en nature : aussi ont-ils des poumons et non des ou'ies, et ne peuvent- ils habiter que la surface et non le sein des eaux. Ils plongent avec facilité , ainsi que nous l’avons dit; mais, comme les Mammifè¬ res, ils ne peuvent rester sous l’eau qu’un temps limité fort court, de dix à vingt cinq minutes au plus, et sont obligés de venir respirer l’air à la surface. Leurs oreilles sont ouvertes à l’extérieur par des trous fort pe¬ tits , et entièrement dépourvues de conque extérieure; leur sang est chaud; leur cir¬ culation double; ils font des petits vivants, et non des œufs ; la femelle porte des ma¬ melles au moyen desquelles elle les allaite, et la réunion de tous ces caractères en fait une classe de Mammifères tout-à-fait à part. Outre ces caractères généraux, les Cétacés en présentent d’autres, particuliers à cer¬ tains individus, d’où l'on a dû les séparer en plusieurs divisions, dont on a fait des famil¬ les, qu’on a ensuite subdivisées en genres. Ces animaux sont fort peu connus, faute de facilité pour les étudier; car leur grosseur , les mers lointaines et glacées qu’ils habi¬ tent, ne permettent aux naturalistes ni de les avoir dans des cabinets d’histoire natu¬ relle, ni d’aller les observer sur les lieux où les baleiniers seuls vont les chercher. Cela étant, avant d’entrer dans les détails indis¬ pensables pour faire connaître leurs divi¬ sions méthodiques , il est nécessaire que nous jetions un coup d’œil rapide sur leur anatomie. La colonne vertébrale est, chez eux, com¬ posée d’un nombre variable de vertèbres , selon les espèces ; cependant , les vertèbres cervicales sont constamment au nombre de sept, excepté chez le Lamantin, qui n’en a que six. Elles sont toujours fort minces, et toutes soudées les unes aux autres chez les Ba¬ leines, ce qui rend le mouvement de la tête impossible; les six dernières seulement sont unies dans les Cachalots , ce qui permet un léger mouvement par le glissement des condyles occipitaux sur l’atlas, qui lui- même peut éprouver une très légère flexion. Les Dauphins et les Marsouins n’ont ordi¬ nairement que les deux premières ankylo¬ sées ; enfin, dans les Dugong, Lamantin, Plataniste et Rorqual, elles sont libres, sans que pour cela les mouvements de la tête soient très aisés. Les vertèbres dorsales , en nombre variable, selon les espèces, ont leurs apophyses épineuses de même longueur que les transverses, penchées en arrière et s’al¬ longeant progressivement de la première à la dernière. Les vertèbres lombaires ont les apophyses épineuses également très lon¬ gues , mais droites ou dirigées en avant. Comme le bassin manque, ou du moins n’est pas articulé à la colonne vertébrale , les vertèbres sacrées se confondent avec les lombaires et les coccygiennes. Les apophy¬ ses de ces dernières s’oblitèrent successive¬ ment. Le sternum est large, court, d’une seule 1 pièce dans les Baleines , généralement de CET 4 dans les Marsouins et les Dauphins , de 5 dans les Dugongs. Les côtes sont remar¬ quables par leur grande courbure : il y en a 11 à 12 dans les Dauphins, 12 à 15 dans les Baleines, 14 dans les Cachalots, 10 dans les Lamantins, 18 dans les Dugongs. Le bassin n’existe pas chez les Lamantins; il commence à se montrer chez les Dauphins, où il con¬ siste en deux petits os rudimentaires, longs, minces, perdus dans les chairs, l’un à droite et l'autre à gauche de l’anus. Chez les Ba¬ leines, à l’extrémité de ces os, qu’on peut comparer à des rudiments d’iléons, se trouve articulé un second os plus petit, arqué, avec la convexité externe , qu’on peut regarder comme un commencement d’ischion ou de pubis. Enfin, dans les Dugongs, le rudiment du bassin est composé de deux paires d’os réunies deux à deux et bout à bout par un cartilage, et attaché aux vertèbres par un autre cartilage. Les membres antérieurs sont beaucoup moins anormaux. Ils sont attachés au tronc par une omoplate plus ou moins large, qui n’est jamais soutenue par une clavicule ; ils se composent, comme ceux des autres Mam¬ mifères , de l’humérus , du radius , du cu¬ bitus , du carpe , du métacarpe et des pha¬ langes. Le radius et le cubitus ont déjà leur forme cylindrique dans le Lamantin et le Dugong ; mais, dans les Cétacés souffleurs, ils sont comprimés, aplatis, quoique un peu moins que les os du corps , du métacarpe, et les phalanges. Celles-ci sont quelquefois très nombreuses, et en rangs droits et serrés. La tète est remarquable, dans les Baleines et dans les Cachalots, par un énorme déve¬ loppement qui fait quelquefois le tiers ou le quart de la longueur totale de l’animal. Cette monstrueuse grosseur ne résulte pas d’une grande amplitude de la boite cé¬ rébrale , mais bien d’un excès de dévelop¬ pement des os de la face des mâchoires, et surtout du maxillaire supérieur. Le crâne, proportionnellement plus petit dans les Cétacés que dans la plupart des Mammi¬ fères quadrupèdes , est fort étroit d’avant en arrière, et très élargi transversalement. Dans les Cachalots , les parties postérieures des maxillaires et l’occipital sont énormé¬ ment développés pour former la grande ca¬ vité où se trouve accumulée l'Adipocire ou CÉT 349 Céline, si ridiculement nommée Sperma-ceU par les anciens. Le système dentaire n’est pas moins sin¬ gulier chez ces animaux que le reste de leur organisation. Si , outre un grand nombre de prétendues anomalies dentaires qui se rencontrent dans tous les ordres des Mammifères, les Marsupiaux n’avaient pas déjà compromis l’importance qu’on a voulu donner aux dents pour la classification na¬ turelle, il suffirait de l’étude des Cétacés pour détruire tout— à-fai t cette importance. Les dents manquent dans les Narvals , aux canines près ; car leurs défenses, quoique extérieures et tout-à-fait analogues à celles de l’Eléphant , n’en sont pas moins des ca¬ nines implantées dans le maxillaire. Les Baleines en manquent également, mais elles sont remplacées par de larges lames d’une substance cornée , nommée dans le commerce Fanon ou Baleine. Les dents des Stellères ont une grande analogie avec les plaques de l’Ornithorhynque ; les molaires des Dugongs ressemblent beaucoup à celles de l’Oryctérope , et celles des Lamantins à celles des Quadrumanes. Enfin les dents coniques des Dauphins et des Cachalots ont les racines faites à peu près comme celles des incisives de lait dans l’homme ; mais le nombre en est très varia¬ ble , même chez les individus de la même espèce. Si nous passons au système musculaire des Cétacés , nous trouvons ce qu’on ap¬ pelle ^es anomalies, me paraissant toutes en faveur de la méthode de classification qui , procédant du simple au composé , placerait les Cétacés, non avant les Vautours , mais avant les Carnassiers amphibies, et au com¬ mencement delà classe des Mammifères. Les muscles du cou, quoique à peu près inutiles, existent à l’état rudimentaire et en même nombre que chez les autres Mam¬ mifères. Ceux qui s’attachent à l’atlas et à l’axis sont particulièrement d’une maigreur et d’une brièveté dénonçant visiblement leur inutilité. Les muscles du dos ne présen¬ tent guère de différence avec ceux des Mam¬ mifères, si ce n’est qu’ils sont plus dé¬ veloppés et qu’ils se prolongent jusque sur les vertèbres coccygiennes. Par exemple , le long dorsal s’attache au crâne antérieure¬ ment , et vient fixer ses tendons jusqu’au 350 CET CET bout de la queue ; le sacro-lombaire par¬ courue même trajet, seulement ses tendons postérieurs s’attachent aux apophyses trans¬ verses de la queue. Dans les Cétacés, le principal organe du mouvement de translation étant la queue , on devait y retrouver les rudiments des muscles , qui, plus tard , chez les Quadru¬ pèdes, donneront aux pieds de derrière leur puissance de mouvement : c’est aussi ce qui arrive. La queue des Cétacés a tous les muscles de celle des autres Mammifères; et de plus : l’antagoniste du sacro-lombaire en des¬ sous des apophyses transverses ; un lombo- sous-caudien naissant au-dessus des cinq ou six vertèbres dorsales, sous le long dorsal, et s’étendant jusqu’à l’extrémité de la queue; un lombo-sous-caudien d’une très grande épaisseur , venant de la région pectorale et s’attachant sur les côtés aux apophyses trans¬ verses , et en dessous , aux os en V des deux tiers postérieurs delà queue; un muscle ve¬ nant des os rudimentaires du bassin, et s’in¬ sérant aux os en V de la moitié antérieure de la queue ; enfin le grand droit et l’oblique ascendant, qui , de l’abdomen , vont s’atta¬ cher en arrière à la base de la queue, sur ses côtés. Tous les autres muscles diffèrent peu de ceux des Mammifères quadrupèdes , à cela près que ceux des membres antérieurs sont pour la plupart rudimentaires comme les membres eux- mêmes , et que quelques uns ont des points d’attache différents. Par exemple, dans le Dauphin, et peut-être dans tous , le grand dentelé ne s’étend pas jus¬ qu’aux vertèbres cervicales et s’arrête aux côtes ; le petit pectoral se dirige vers l’extré¬ mité antérieure du sternum , etc. Tels sont les principaux organes du mou¬ vement. Si nous passons à ceux de la nutri¬ tion , parmi lesquels il faut comprendre les dents dont nous avons déjà parlé, nous re¬ trouverons encore une analogie frappante avec les mêmes organes dans les Quadru¬ pèdes : seulement nous nous bornerons à faire remarquer ici l’insuffisance de l’anato¬ mie pour établir la classification naturelle. Parmi les Quadrupèdes , tous les Carnas¬ siers, les Rongeurs et les Pachydermes , ont l'estomac simple; les Ruminants seuls , vi¬ vant d’herbe, en ont quatre. Chez les Cé¬ tacés, nous avons également des herbivo¬ res qui ont plusieurs estomacs; mais les Carnassiers qui devraient n’en avoir qu’un , n’en ont pas moins de trois, et même sou¬ vent de cinq à sept , au grand étonnement de Frédéric Cuvier , qui s’exprime ainsi : « Cette grande complication de l’estomac , dit-il , chez des animaux qui se nourrissent des substances les plus animalisées peut- être , est une anomalie dont il serait bien important de rechercher la cause : car, en partant des faits constatés, on n’est conduit par aucune analogie à la reconnaître. » Nous ne pousserons pas plus loin la des¬ cription des organes de la nutrition , parce qu’ils ne sont pas assez bien connus pour cela. Quant à ceux de la circulation , nous dirons que le système artériel est le seul qui présente une modification importante , par les circonvolutions infinies des artères, et le vaste plexus des vaisseaux remplis de sang oxygéné qui se trouve surtout sous la plèvre , entre les côtes de chaque côté de la colonne vertébrale. Ces vaisseaux étaient indispensables à des animaux plongeurs destinés à rester parfois assez long-temps sous l’eau sans revenir à la surface oxygé¬ ner leur sang par la respiration. Le cœur , chez les Dauphins et les Baleines, ne pré¬ sente aucune modification remarquable ; mais dans le Dugong et le Slellère , les deux ventricules sont profondément sépa¬ rés , ce qui le rend fourchu. Les organes de la respiration diffèrent peu de ceux des Quadrupèdes quant au diaphragme , aux poumons , aux bronches et à la trachée-artère ; mais les différences sont grandes quant aux narines , c’est-à- dire au canal par lequel passe l’air extérieur pour pénétrer dans les poumons. Nous avons vu que les Cétacés n’ont pas la fa¬ culté de mouvoir la tête, à cause de la briè¬ veté, de la grosseur de leur cou , et surtout à cause de la soudure de tout ou partie des vertèbres cervicales ; ils sont obligés de na¬ ger constamment couchés dans une position horizontale, et de respirer l’air en nature. Cela étant, si leurs narines étaient percées au bout du museau, comme dans les autres Mammifères , ne pouvant pas lever la tète pour mettre ce museau hors de l’eau , ils seraient obligés de prendre une position verticale à chaque inspiration d’air , et de faire sans cesse un mouvement de demi- CET culbute qui les empêcherait d’avancer dans leur marche, et les priverait de la faculté de fuir devant le danger, comme de poursuivre leur proie. La nature a paré à ces inconvénients en leur plaçant l’ou¬ verture des conduits aériens sur le point le plus culminant de la tête, de manière à ce qu’elle se trouve toujours hors de l’eau quand l’animal est dans la position hori¬ zontale qui lui est naturelle. Cette ouver¬ ture porte le nom d 'Event. Son orifice est simple chez les Dauphins , et situé vers le sommet de la tête ; simple dans les Cacha¬ lots et rapproché de l’extrémité supérieure du museau ; double et en forme de crois¬ sant , placé sur le sommet de la tête , chez les Baleines. Dans les Cétacés herbivores non souffleurs, l’orifice des narines se trouve au bout et sur la partie antérieure du museau dans le Lamantin , et dans le Dugong à sa partie moyenne et supérieure. Dans les Dauphins, qui seuls ont été étudiés sous ce rapport, les parties principales qui composent l’évent sont : le larynx, qui re¬ monte jusque dans les arrière-narines ; les muscles du pharynx, dont la disposition est telle qu’ils ont la faculté d’étreindre la par¬ tie antérieure de l’organe respiratoire j les poches membraneuses et charnues placées à la partie supérieure des narines. Dans tous les Cétacés , les arrière-narines se ressem¬ blent par le redressement presque vertical du sphénoïde et de l’ethmoide, et le manque presque total des os du nez. Lorsqu’une Baleine ouvre la gueule pour manger, celte gueule se remplit nécessai¬ rement d’eau, et c’est au moyen de ses évents qu’elle la vide; les Souffleurs ont pour cela un appareil de compression con¬ sistant dans les deux poches musculeuses dont nous avons parlé , susceptibles d’une grande contraction , qui pousse l’eau vers l’ouverture de l’évent avec une force d’au¬ tant plus grande que des soupapes charnues l’empêchent de refluer vers la gorge. Elle est donc lancée au-dehors par les narines en formant des jets plus ou moins forts, mais dont la hauteur a sans doute été exagérée par les voyageurs. Les évents ont, comme on le voit, une double fonction, car celle-ci n’a point de rapport avec l’acte de la respira¬ tion. Quand la température de l’atmosphère est très basse, que le froid est excessif, l’air I pulmonaire chargé d’humidité que chasse la Baleine, se condense à sa sortie des nari¬ nes en une vapeur plus ou moins épaisse, formant des jets plus ou moins visibles , phénomène qu'on observe chez tous les ani¬ maux à sang chaud, pendant l’hiver ; mais, dans toute autre circonstance, aucun jet ne se montre, et l’acte extérieur de l’expiration se passe dans les Souffleurs comme dans les autres Mammifères. Le système nerveux est très peu connu dans les Cétacés , et il est probablement identique avec celui des autres Mammifères, avec les modifications nécessitées par les formes de ces animaux, et le milieu qu’ils habitent. Il paraît que les nerfs olfactifs n’existent pas, ou du moins sont réduits à des filets presque imperceptibles , et que les Dauphins, les Marsouins et les Baleines sont privés du sens de l’odorat ; du moins il est certain que l’ethmoïde n’offre pas de trace de trous dans les premiers, et que s’il y en a dans les Baleines , ils sont en très petit nombre et ne donnent passage à aucun nerf. Les téguments qui recouvrent le corps n’offrent, quoi qu’on en ait dit , rien qu’on ne retrouve dans les autres Vertébrés ; et j’ai été moi-même dans le cas de le vérifier à Honfleur au mois d’août dernier (1842) sur un Marsouin. Dans la peau de ces animaux, comme dans celle des Quadrupèdes, on re¬ trouve assez facilement les six organes dé¬ crits par Breschet et Roussel de Vauzème , savoir: le derme ; les corps papillaires, très développés, dit-on, dans les Baleines , mais très peu dans le Marsouin , comme j’ai pu m’en assurer; l’appareil sudorifique; l’ap¬ pareil d’inhalation; l’appareil blennogène, et l’appareil chromalogène. Ces deux derniers organes consistent en glandes dont les pre¬ mières fournissent la liqueur muqueuse for¬ mant le derme en se desséchant , et les se¬ condes la liqueur qui colore la peau. Il ré¬ sulterait du développement des corps papil¬ laires, que les Baleines devraient avoir une grande finesse de tact, et c’est aussi ce que je crois, quoique les auteurs aient avancé le contraire. Je développerai celte opinion en traitant des sens des Cétacés. La peau, con¬ sidérée comme membrane, offre trois parties bien distinctes : l’épiderme, composé d’une première couche fort mince, et d’une seconde épaisse ; le derme, qui se confond par sa face 352 CET CET interne avec la couche adipeuse nommée lard , et fournissant au commerce Y huile de baleine. Cette couche de lard est extrême¬ ment forte, et offre parfois , dans les Balei¬ nes , jusqu’à 5 à 6 décimètres d’épaisseur. La peau, constamment dépourvue de poils, forme quelquefois sur le dos des gibbosités, ou une élévation en forme de nageoire, mais qui n’a que l’apparence d’un organe de la natation ; car elle est privée de mouvement, n’est soutenue par aucun os , et ne consiste qu’en une masse de matière adipeuse et ten¬ dineuse. Tous les Cétacés n’ont que deux mamel¬ les : les Herbivores les ont placées sur la poi¬ trine, et les Souffleurs sur le ventre, de cha¬ que côté de la vulve ; celle-ci a la plus grande analogie avec la vulve d’uneVache, et le pé¬ nis a un fourreau chez tous ; les testicules sont intérieurs, placés sur les muscles lombo- sous-caudiens. Une question long-temps et vainement agitée est celle de savoir com¬ ment se fait l’accouplement chez les Cétacés. Les uns ont avancé que la femelle se ren¬ verse sur le dos ; et , d’après ce que Sleîlère dit avoir vu, il paraîtrait que le fait est vrai pour les animaux qui portent le nom de ce voyageur , peut-être aussi pour les Dugongs et les Lamantins. D’autres ont prétendu que, dans les Baleines , le mâle et la femelle se couchent sur le côté pour se rapprocher. Le fait est que personne jusqu’à ce jour n’a été témoin de l’accouplement, et qu’on en est réduit à des conjectures sur ce sujet, comme sur le temps de la gestation , que quelques personnes croient être de sept à onze mois , selon les espèces. Il est plus certain que les animaux de cet ordre ne font qu’un petit, car on n’en a jamais trouvé qu’un à la suite des mères qu’on a harponnées. « Les petits tettent , le fait est du moins très probable, dit F. Cuvier, car il n’est pas impossible. » Si l'on apportait dans la science un scepti¬ cisme .aussi sévère qu’il plaît à F. Cuvier de le montrer ici, il faudrait douter de tout. Les petits tettent certainement; car, lorsque la femelle conduit un jeune Baleineau , on lui trouve constamment les mamelles pleines d’une abondance de lait gras , d’une odeur et d’une saveur agréables, analogues à celles du lait de jument. Comment se fait l’allaite¬ ment? Voilà le point discutable; mais il vaut mieux attendre que l’observation nous ait éclairés sur cet objet, que d’avancer des conjectures hasardées. Il est rationnel de conclure de tout ce que j’ai dit sur l’organisation des Cétacés, que ces animaux ont les sens obtus , et l’in¬ telligence peu développée. J’ai dit que les Cétacés souffleurs devaient être à peu près privés de l’odorat ; cependant ce sens existe chez eux, si l’on s’en rapporte aux observa¬ tions de Hunter et d’Albert ; mais alors il faut croire que c’est avec un très léger dévelop¬ pement, et seulement dans les Baleines, car il est certain que les Cachalots et les Dau¬ phins ont l’ethmoïde tout-à-fait imperforé. L’organe de l’ouïe ne paraît guère plus per¬ fectionné, si l’on en juge par le manque de conque extérieure de l’oreille, et par les mi¬ nimes proportions de la caisse auditive : aussi Scoresby dit-il qu’un coup de canon tiré à une assez petite distance n'émeut pas du tout une Baleine, et ne lui fait donner aucun si¬ gne capable de faire croire qu’elle l’ait en¬ tendu. D’une autre part , il est certain que les pêcheurs, pour approcher cet animal à la portée du harpon , sont obligés de s’avancer avec les plus extrêmes précautions, afin de ne pas lui donner l’éveil du danger qui le me¬ nace, ce qui le ferait fuir avec rapidité. Je conclus de ces deux faits qui paraissent con¬ tradictoires , qu’en effet la Baleine a le sens de l’ouïe très obtus, mais celui du tact beau¬ coup plus délicat qu’on ne le croit générale¬ ment. En effet, il est très possible qu’elle ne soit pas avertie de l’approche des harpon- neurs par le bruit, mais bien par le mou¬ vement d’ondulation que le canot et les rames impriment à la mer , et aussi par le léger clapotement des eaux contre sa peau. On pourrait encore regarder comme organe du toucher dans tous les Cétacés, Souffleurs et Herbivores, ces petits poils raides, courts et rares, placés autour des lèvres. Le Laman¬ tin peut sans doute prendre par le toucher une connaissance plus exacte des corps exté¬ rieurs , car sa main , un peu moins impar¬ faite que celle des autres espèces, a les doigts munis de petits ongles , et sa lèvre supé¬ rieure, avancée en une sorte de petite trompe, est recouverte, surtout à l’extrémité , d’une peau très délicate qui doit jouir d’une assez grande sensibilité. Le nez avancé du Dugong doit avoir à peu près la même faculté. Les Cétacés ne peuvent pas non plus avoir CET CET le sens du goût très perfectionné ; tous ont la langue fixe, graisseuse, dépourvue de pa¬ pilles chez les Dauphins et les Marsouins. Les uns , les Dauphins et les Cachalots, sont purement carnivores et ne vivent que de proies , auxquelles les premiers surtout donnent sans cesse la chasse; mais leurs dents ne leur permettent pas de la mâcher et ne peuvent servir qu’à l’arrêter, et peut- être à la diviser quand elle est trop grosse pour pouvoir être avalée d’un seul morceau. D’autres, tes Baleines, sont également carnas¬ siers ; mais ils se nourrissent plus de Crus¬ tacés, de Mollusques et de Zoophvtes, que de Poissons , et paraissent même manger des plantes aquatiques. Ils ne poursuivent jamais une proie ; mais ils recherchent les parties de la mer où ces petits animaux abondent : ils nagent en avant en ouvrant leur énorme gueule, puis ils la referment tout-à-coup, chassent l’eau qu’elle contient par leurs évents, et avalent les petits animaux qui s’y trouvent et que retiennent les barbes de leurs fanons. L’ouverture du gosier des Baleines n’est nullement proportionnée à leur énorme taille : aussi ne cherchent-elles guère à suivre que les bancs de Sardines, de Harengs ou autres Poissons de moindre gros¬ seur, quand il y a disette d’autres petits ani¬ maux. Enfin il est des espèces plus amies des rivages que celles que je viens de nommer, et qui ne s’en éloignent guère, parce qu’elles y paissent , sur les bas-fonds, les Algues et autres plantes marines qui font leur unique nourriture : tels sont les Dugongs , les Stel- lères et les Lamantins. Il y a chez eux une mastication, malgré la fixité de la langue. Quant à la vue , elle paraît assez bonne, quoiqu’elle ne soit pas d’une très longue portée. Un Dauphin suit aisément de l’œil un poisson qu’il chasse ; et, malgré la pres¬ tesse de mouvements de sa proie, il est rare qu’il la perde de vue ; mais, pour que l’or¬ gane jouisse de toute l’amplitude de ses fa¬ cultés, il faut qu’il soit plongé à une certaine profondeur dans l’eau , même pour distin¬ guer les corps qui sont hors de cet élément. Chez les Souffleurs, l’énorme développement des frontaux et leur projection latérale éloi¬ gnent l’œil de l’encéphale ; les canaux opti¬ ques sont très étroits, les globes oculaires petits , et la sclérotique a une épaisseur au moins égaie au quart de son diamètre ; avec T. ni. 353 de telles conditions, il est impossible que leur vue soit très nette et très étendue. Los Herbivores seuls ont l’œil pourvu d’une paupière latérale; dans les Souffleurs, il est privé de glandes lacrymales; mais les pau¬ pières sont inférieurement garnies de petites glandes qui sécrètent une matière muqueuse propre à lubrifier la sclérotique. Avec de tels organes et des sens aussi peu perfectionnés , les Cétacés ne peuvent être doués d’une grande intelligence: aussi, sous ce rapport comme sous tous les autres, res¬ tent-ils très inférieurs auxMammifères qua¬ drupèdes. Chez eux l’instinct de la sociabilité parait dominant, et il en résulte toutes les autres passions qu’on leur a reconnues. Le mâle et la femelle vivent ensemble, et ne - peuvent être séparés que par la mort ; ils aiment leurs petits avec beaucoup de ten- - dresse , ne les quittent jamais , d’où il suit qu’ils vivent en troupes ou au moins en fa¬ milles; que les Stellères font tous leurs efforts pour délivrer un des leurs lorsqu’il a été harponné, selon le voyageur Stelier ; que les Cachalots s’avertissent à la distance de G ou 7 milles de la présence d’un danger, selon Beale ; qu’ils se défendent avec fureur quand on les attaque, et que tous se protègent mutuellement, selon F. Cuvier. Quant à ce que dit ce dernier auteur de la supériorité d’intelligence du Dauphin, rien ne me sem¬ ble moins vrai, et il faut croire que le juge¬ ment de ce naturaliste a été influencé par les contes de l’antiquité. Le Dauphin, selon les anciens, est un ani¬ mal très intelligent , plein de douceur et de bonté , sensible à la bienveillance , se fami¬ liarisant avec les personnes qui le traitent bien, leur obéissant , s’attachant à elles, se faisant même un besoin si impérieux de ses sentiments affectueux, qu’il périt quand la fatalité lui enlève la personne qu’il aime. Pausanias, Pline, Élien et beaucoup d’autres content à ce sujet des anecdotes fort jolies. Tout cela , comparé à la brutalité , à la stupide voracité du Dauphin de nos jours , donne envie de connaître mieux l’animal que les anciens ont voulu désigner sous ce nom de Dauphin. Vous ouvrez A risîote , et vous lisez qu’il a la gueule placée sous la tête, très loin du bout du museau , et que, pour saisir sa nourriture, il est obligé de se tourner sur le côté et même sur le dos. You- 23 354 CET CET lez-vous en savoir davantage? prenez Pline, et vous verrez qu’il ajoute à ce qu’a dit Aris¬ tote , que le Dauphin a sur le dos une na¬ geoire épineuse , arme puissante avec la¬ quelle il combat et dompte les plus cruels ennemis. Or voici le curieux : ces deux ca¬ ractères, de la position de la bouche et de la nageoire, sont positifs et n’appartiennentqu’à un animal ; et cet animal si bon , si affec¬ tueux, si ami de l’homme, c’est le Requin. Voilà l’animal que le poêle Oppien , après l’avoir si bien décrit qu’il est impossible de le méconnaître , fait sortir de la mer au son delà flûte des bergers, pour accompagner les innocentes brebis et goûter avec elles le re¬ pos sous le doux ombrage des bois (Halieu¬ tiques , ch&nl 1er). Mais laissons là pour ce qu’elles valent toutes les grossières erreurs de l’antiquité. Les Cétacés ont des habitudes géographi¬ ques dont ils ne sortent jamais , quoi qu’en ait pensé Frédéric Cuvier: « Les Cétacés souffleurs, dit -il, se tiennent dans les grandes mers où les différences de la tem¬ pérature sont fort légères , et où il sem¬ ble qu’ils doivent trouver constamment et en abondance la nourriture qui leur con¬ vient. On ne voit donc pas quels obstacles pourraient contraindre les Cétacés à se ren¬ fermer dans certains parages , à préférer certaines latitudes, eux qui voient constam¬ ment les routes ouvertes devant eux , et qui peuvent les parcourir avec tant d’aisance et de rapidité. » D’abord, il me paraîtrait fort étonnant que, pour des animaux forcés de vivre toujours à la surface de l’eau, et meme une partie du corps à l’air , la tem¬ pérature du pôle n’eût que de fort légères différences avec celle de l’équateur. Ensuite il est à peu près prouvé aujourd’hui que les espèces sont cantonnées à demeure fixe dans des régions limitées non seulement entre des parallèles, mais aussi entre des méridiens, comme l’a fort bien établi le naturaliste A. Desmoulins, dans son Mémoire sur la distribution géographique des Vertébrés. Chaque espèce a un goût de préférence pour telle ou telle nourriture, et il serait difficile de concevoir une cause qui pût lui faire abandonner une localité où elle trouve l’abondance, pour aller se promener sans but sous des climats qui ne lui offriront pas les mêmes ressources. La même raison qui contraint les animaux voyageurs à s’ex¬ patrier annuellement, la recherche des ali¬ ments , doit , ce me semble, fixer les Céta¬ cés dans le lieu de leur naissance. Nous voyons, chez les Mammifères quadrupèdes, une prédilection instinctive pour les locali¬ tés, quelquefois très restreintes , qui les ont vus naître , et cette prédilection est si forte, que, chassés de leur patrie par les chasseurs, ils y reviennent toujours, même au péril de leur vie. Pourquoi les Cétacés seraient-ils privés de cet instinct si nécessaire dans la nature pour tenir les êtres vivants épar¬ pillés sur le globe, et les empêcher de s’entasser dans les climats les plus favo¬ risés ? Non seulement les Cétacés ne sont pas or- bicoles, mais encore il en est d’uniquement fluviaux, d’uniquement pélagiens, et d’au¬ tres qu’on ne rencontre guère que dans la haute mer. Parmi les Dauphins, l’un, le Plataniste , ne quille jamais les eaux du Gange , un autre , celles du Cassiquiare et de i’Orénoque. L’Hypéroodon , le Globi- ceps , le Béluga, les Delphinorhynques cou¬ ronnés et microptères, le Nesarnak , parais¬ sent confinés au nord de l’Atlantique, et ne s’avancer jamais au-dessous du 40e paral¬ lèle. Le Narval existe depuis le nord jus¬ qu’au tropique ; le Marsouin et le Dauphin commun ne quittent pas nos mers tempé¬ rées ; leDauphin de Desmarestet leMarsouin de Risso appartiennent à la Méditerranée; dans l’Océan austral , se trouvent les Dau¬ phins à sourcils blancs, de Péron, du Cap, etc. Le Dauphin noir habite les mers du Japon avec d’autres Cétacés peu ou point connus. La Baleine franche est confinée dans les mers du Nord, et la Baleinedu Cap dans l’hémisphère austral. Les Cachalots se trou¬ vent également dans le grand Océan et dans l’océan Atlantique ; mais on n’est pas sûr que tous soient d’une espèce identique; les Rorquals habitent également des mers cir¬ conscrites. Parmi les Cétacés herbivores, un Lamantin vit dans une grande partie du cours des fleuves de la Colombie, et un au¬ tre à l’embouchure de plusieurs fleuves de l’Afrique. Le Dugong se plaît sur les bas- fonds de l’Archipel asiatique , et paît les fucus sur les bords des Moluques jusqu’à la Nouvelle-Hollande; il se retrouve aussi sur quelques plages de la nier Rouge. Les CET CET 355 Slellères vivent en petites familles sur les ri¬ vages des îles et du détroit de Behring , etc. M. Is. Geoffroy a divisé les Cétacés ainsi qu’il suit : Les uns ont la tête de moyenne grosseur, et forment la famille lre des Delphiniens. Les autres ont la tête extrêmement grande. Parmi ceux-ci, il en est dont la mâchoire inférieure est garnie de dents , et qui man¬ quent de fanons à la mâchoire supérieure. Ils composent la famille 2e des Physétériens. Ceux dont la mâchoire inférieure est dé¬ pourvue de dents et la mâchoire supérieure garnie de fanons, se groupent dans une fa¬ mille 3e, celle des Baleiniens. Le savant professeur subdivise ces trois familles de la manière suivante r Fam. lre. Les Delphi niée s. Denis coniques , nombreuses , et disposées en série aux deux mâchoires. a. Museau assez court et non prolongé en bec. Avec une nageoire dorsale : les Marsouins . Sans nageoire dorsale : les Delphinapières. b. Museau prolongé en bec. Bec moyen et conique : les Dauphins. Bec long et mince : les laies. Bec extrêmement long et mince : les Pla- îanisles. Dents coniques très peu nombreuses et n’ occupant que le bout des mâchoires , ou même l’extrémité de l’une d’elles seu¬ lement . Un seul genre , celui des Hétérodons. *** Point de dents coniques, mais une ou deux grandes défenses dirigées parallèlement au corps, à la mâchoire supérieure. Un seul genre, celui des Narvals. Fam. 2°. Les Physétériens. Les uns ont une nageoire dorsale : ce sont les Physéi'eres. Les autres n’en ont pas : ce sont les Ca¬ chalots. Fam. 3e. Les Haleiniens. Les uns portent une nageoire: les Baléi- noplères. Les autres n’en portent pas : les Baleines. L’immense utilité qu’on retire des Cé¬ tacés par leur huile, leur adipoeire ou blanc de haleine, leurs fanons, leurs dents, leur peau, etc., m’autorise à finir, non par l'his¬ toire de leur pêche, car il en sera traité aux articles des genres et des espèces , mais par quelques réflexions sur les abus énormes qui se sont glissés dans ce genre d’in lustrie commerciale, industrie qui devait former de bons matelots pour notre marine militaire. Pendant nos guerres maritimes de l’em¬ pire, la pêche de la Baleine fut entièrement oubliée en France, au point que nous fûmes complètement tributaires des étrangers pour l’huile, le blanc de baleine et les fanons; ce qui faisait sortir de nos ports des sommes immenses, sans compensation. La Restau¬ ration comprit tout ce qu’il y avait d’oné¬ reux et d’humiliant dans une telle position, et elle résolut delà changer. Le 8 février 1816, parut une ordonnance par laquelle le gou¬ vernement offrait aux armateurs qui vou¬ draient armer des baleiniers une prime tel¬ lement forte, qu’elle couvre , et au-delà, les dépenses d’un armement, lors même que le navire s’en revient à vide. Les équipages, au moins dans les premières années , devaient être composés de matelots étrangers, connais¬ sant cette pêche pour l’avoir déjà faite, et de matelots français destinés à l’appren¬ dre ; plus tard, le gouvernement augmenta les primes pour les baleiniers dont les équi¬ pages et les officiers étaient entièrement français , et accorda des franchises de quel¬ ques mois aux marins qui partaient pour la pêche. Après trois campagnes, et un exa¬ men prouvant qu’ils étaient capables, on leur délivrait, sur leur demande, un brevet de capitaine de pêche , ou même de capi¬ taine au long cours. Vinrent ensuite les compagnies d’assurance , qui consentirent à assurer non seulement la coque des navires, mais encore la cargaison, quoiqu’elle ne fût qu’en expectative , de manière que les ar¬ mateurs ne couraient aucune chance de perte. Tout ceci était tellement encourageant, qu’en peu d’années la France n’eut plus rien à envier ni à demander aux étrangers , et cent navires baleiniers français, partis de nos ports du Nord, principalement du Ha¬ vre, fournissaient ce qu’il fallait d’huile à la consommation de notre industrie. Tout allait parfaitement bien, si d’énormes abus, que 356 CET nous allons signaler, n’étaient venus se jeter â la traverse. Lorsqu’un négociant veut ar¬ mer un baleinier, il choisit d’abord un capi¬ taine, auquel il accorde depuis un quinzième jusqu’à un neuvième de la cargaison à ve¬ nir, selon qu’il a plus ou moins de confiance dans ses talents de navigateur et de pêcheur. Celui-ci choisit lui-même son équipage , or¬ dinairement composé de quatre lieutenants ou chefs de pirogues, et d’autant de harpon- neurs,d’un médecin de sept autres employés subalternes, et de seize matelots, en tout trente-trois hommes, y compris le capitaine. Cependant, le nombre des matelots peut va¬ rier en plus ou en moins, selon la grandeur du navire. Si l’on en retranche le médecin et le commandant , il est rare de trouver parmi les autres , officiers et matelots , un homme assez lettré pour savoir plus que si¬ gner son nom. Les lieutenants et les em¬ ployés ont une part de cargaison convenue avec le capitaine, et qui peut être plus ou moins forte; mais celle des matelots n’est jamais que du 232e ou 225e, d’où il résulte qu’après une excellente pêche et un voyage de vingt-deux mois, il revient à chacun de ces derniers G à 700 francs, très rarement davantage. Qu’on juge , d’après cela , si les capitaines peuvent trouver de bons sujets pour les accompagner, et si cette écume des ports , rebut de la marine du commerce , qu’ils sont forcés de prendre faute de mieux, renferme les éléments d’une école prati¬ que propre à former , avec le temps, de bons sujets pour la marine royale. Le premier but du gouvernement est donc absolument man¬ qué, et il le sera toujours, tant que l’arma¬ teur seul profitera de la prime, car un homme intelligent et bon sujet, trouvera plus d’avantages à s’occuper chez lui d’un travail quelconque, qu’à courir les mers pour gagner 700 francs en deux ans. J’ai dit que la prime d’une part, et les compagnies d’assurance de l’autre, produi¬ saient une somme assez considérable pour offrir un bénéfice à l’armateur dans le cas de naufrage, soit avant , soit après la pê¬ che. De là, un autre abus tellement hon¬ teux , que ce n’est pas sans répugnance que je vais en parler ici , en avertissant néanmoins le lecteur que peu de négociants se livrent à ce coupable trafic. Un capitaine part pour la pèche ; il double le cap Horn ; CET et la, il se trouve tellement isolé de toute autorité française qu’il n’est aucun moyen d’éclairer sa conduite. Il s’approche d’une côte par un bon vent et une mer calme. Voilà que tout-à-coup, par un accident qu’il sait habilement faire naître , un câble, une chaîne, se rompt au milieu d’une superbe manœuvre, et malgré tous les efforts de l’é¬ quipage, le vaisseau fait naufrage parle plus beau temps du monde, sans qu’on puisse en accuser personne. Le capitaine dresse procès- verbal de cet affreux malheur , le lit à ses lieutenants, le fait signer par eux, viser par des autorités locales forcées de s’en rappor¬ ter à lui, et voilà l’armateur en règle avec la prime et la compagnie d’assurance. On met l’équipage à terre , et il n’y manque pas un homme, car dans ces naufrages il ne périt ja¬ mais personne, puis, le consul français ou son agent renvoie en France, sur les vaiseaux de l’Etat, les matelots qui n’ont pas trouvé à prendre de nouveaux engagements sur d’autres baleiniers français ou étrangers. L’armateur n’a plus qu’à toucher la prime du gouvernement et celle de la compagnie d’assurance : il indemnise le capitaine, et il fait un bénéfice certain, facile, sans courir les chances de la pêche. Ce n’est pas tout : il reste la coque du na¬ vire, plus ou moins avariée; il faut la ven¬ dre aux enchères. Mais les autorités de cer¬ taines localités, où, par parenthèse, les ba¬ leiniers vont toujours faire naufrage par un singulier hasard, sont très compatissantes, prennent le pauvre capitaine en commisé¬ ration, et s’arrangent de manière à lui faire adjuger à vil prix le navire naufragé, moyen¬ nant certaines petites indemnités convenues mystérieusement. Avec fort peu de frais, le navire est remis en état, conduit dans un port des côtes d’Amérique, à Talcahuano, par exemple, et là, il est vendu à peu près ce qu’il avait coûté, quelquefois davantage. L’armateur encaisse, pour la seconde fois, la valeur du navire. Dans tout cela, il n’y a de victimés que le gouvernement, les com¬ pagnies d’assurances, et les pauvres matelots qui, après un an d’un pénible voyage, ren¬ trent chez eux les mains vides, si mieux ils n’aiment rester en Amérique pour y vaga¬ bonder et y vivre dans la misère, ce qui n’ar¬ rive que trop fréquemment. Mais si la pèche a été bonne, abondante , CET CET 357 voici les matelots heureux, car ils recevront une grosse part? Il n’en est rien. Ces hom¬ mes rie mer, au caractère brutal, aux mœurs grossières, se ruent sur la terre comme des brutes affamées, lorsqu’ils arrivent dans un port après cinq à six mois de navigation. Pour assouvir des passions long-temps com¬ primées, il leur faut de l’argent, et ils n’en ont pas. Si le capitaine est ce qu’ils appel¬ lent un bon enfant, il leur en fournira jus¬ qu’à la concurrence de la valeur de leur part de prise, moins cependant les intérêts qui, parfois, peuvent monter à 20, 25 ou même 30 p. 0/0, selon que le capitaine est plus ou moins bon enfant. Arrivés en France, ils retrouvent la misère qui les en avait chassés. Voici une autre circonstance. La pêche a été bonne , car le bâtiment rapporte 2,000 barriques d’huile; les matelots ont été hon¬ nêtes gens, sobres, actifs ; il revient à chacun d’eux 8 barriques 1/2, et l’on arrive sans ava¬ rie. Le matelot, en mettant pied à terre, a plus besoin d’argent que de marchandise, car il faut qu’il vienne promptement au se¬ cours de sa famille ou de son ménage , qui ont souffert pendant ses deux années d’ab¬ sence. Mais l’huile, qui vaut, terme moyen, 85 francs la barrique, se trouve être en baisse et n’en vaut que 60 en cet instant. L’arma¬ teur, pour rendre service à son matelot qui n’entend rien au commerce, lui achète au comptant sur le pied de 510 francs ies huit barriques et demie, puis, à la suite d’une opération de bourse ou après un ou deux mois d’attente, il les revend 722 fr. 50 c. J ai montré la plaie, c’est à d’autres d’y porter remède. (Boitard.) CÉTACÉS FOSSILES. paléont. — Les Cé¬ tacés , étant des animaux marins , n’ont pas laissé de dépouilles dans ces dépôts lacustres qui renferment un si grand nombre d’autres Mammifères, et ce n’est que dans les Calcai¬ res marins tertiaires et les sables qu’on en a rencontré. Ils sont jusqu’ici peu nombreux, et ceux qui appartiennent aux grandes es- pèoes, comme les Baleines et les Cacha¬ lots , offrent de telles difficultés par leur poids et leur étendue , qu’on peut à peine établir des comparaisons suffisantes pour ies déterminer. Toutefois Cuvier a décrit des ossements de Cétacés herbivores, de Dau¬ phins et de Baleines. On a déjà vu, à l’arti¬ cle de ces dernières, les espèces qui en exis¬ tent Nous observerons cependant que c’est à tort que les Balœna macrocephala et JJ. arcuata de Desmoulins ont été conservées, puisque Cuvier, dans ses Ossements fossiles , a fait, au moyen des pièces sur lesquelles ces espèces sont établies, un nouveau genre de Cétacés voisin des Cachalots et des Hy- péroodons, auquel il a donné le nom de Zi- phius. Voyez ce mot. (L . d.) CETERACH. bot. pu.— La Fougère, con¬ nue sous le nom vulgaire et pharmaceutique de Ceterach , avait été rapportée par Linné au genre Asplénium ; mais l’absence de tégu¬ ment l’a fait exclure de ce g., et les auteurs modernes l’ont tantôt rapportée au g. Gram- mitis, au g. Gymnogramma ,et tantôt ils l’ont considérée comme un g. particulier sous le nom de Ceterach. Cette dernière opinion fut celle de Will- denow et de De Candolle :Ta première est adoptée par Swartz et Presl. Il est certain que la différence entre les Ceterach et les Gymnogramma repose plutôt sur l’aspect que sur des caractères de fructification : mais , néanmoins , le groupe auquel on a donné ce nom est très naturel. Ce sont des Fougères à frondes coriaces , pinnatifides ou bipinnatifides ; à pirmules semi-ellipti¬ ques, adhérentes par toute leur base au ra¬ chis, recouvertes inférieurement d’écailles larges et nombreuses qui cachent entière¬ ment la fructification. Les capsules sont disposées en lignes continues le long des nervures secondaires, qui sont simplement fourchues. Ce dernier caractère est celui des Gymnogramma, ce qui a fait réunir ces deux g. par Presl ; mais les Gymnogramma sontdesFougères à frondes très subdivisées, à pinnules membraneuses rétrécies à leur base, ordinairement cunéiformes-lobées, et le plus souvent dépourvues d’écaillcs ou n’en offrant pas de larges et scarieuses comme les Ceterach. Presl énumère 5 esp. de la tribu des Gymnogramma , qui corres¬ pond au g. Ceterach. Le C. ojjicinarum est commun sur les rochers dans plusieurs par¬ ties de la France. (Ad. B.) CÉTIIOSIE. Cethosia. ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, tribu des Nymphalides, établi par Fabricius et adopté par Lalreillc. Ce g. semble lier les Danaïdes aux Argynnes , el a beaucoup de 558 CET CET rapports avec les Vanesses , dont il diffère par la massue plus grêle et plus allongée de ses antennes ; par ses palpes plus écartés dans toute leur longueur et plus amincis à l’extrémité ; enfin par les crochets des tar¬ ses , simples et non bifides. Godart , dans V Encyclopédie, en décrit 17 espèces , toutes exotiques , dont 9 de l’Amérique méridio¬ nale , 1 d’Afrique , 3 de la Chine , 1 du Ma¬ labar, 1 de Java et 2 de la Nouvelle-Hol¬ lande. Toutes ces espèces sont plus ou moins remarquables par l’éclat de leurs couleurs, et la plupart d'assez grande taille. Nous cite¬ rons comme type la Celhosia Julia Fabr. ( Pap . alcyonea , Cram. pap. 18, pag. 38, pl. 215, fig. a, e, g), très commune à la Guiane et au Brésil. (D.) CÉTINE. ZOOL. — Voy. BLANC DE BALEINE. * CETIOSAURUS ( xyjToç , baleine ; u«ÿ- poç , lézard ). bept. ross. — Genre de Rep¬ tiles gigantesques décrit par M. R. Owen ( Procès- verbaux de la Société géologique, juin 1841, et dans la deuxième partie du rapport de ce savant fait à l’Association bri¬ tannique pour l’avancement des sciences , 1841), et dont les débris se rencontrent dans les formations oolithiques de diverses parties de l’Angleterre. ïl se distingue des autres gen¬ res de grands Reptiles des terrains sous-cré¬ tacés, tels que le Megalosaurus, Y Iguanodon, le Poikilopleuron et le Slreptospondylus , par des caractères plutôt négatifs que posi¬ tifs, mais cependant très reconnaissables pour ceux qui en ont examiné quelques os. Les vertèbres et les os des membres présen¬ tant une structurespongieuse, et ces derniers n’offrant aucune trace de cavité médullaire, M. Owen pense que ces animaux étaient ma¬ rins ; il pense aussi que leur grandeur et leur force doivent les faire considérer comme des animaux carnassiers qui remplissaient, dans les mers où se déposait l’oolithe, la fonc¬ tion des grands Cétacés de nos mers actuel¬ les, celle de modérer la trop nombreuse multi¬ plication de certaines espèces. Ce genre com¬ prend déjà quatre espèces , qui jusqu’ici se distinguent principalement par la longueur relative de leurs vertèbres. I. Cetiosaurus longus Owen. — Le corps d’une vertèbre de la queue de cette es¬ pèce, rencontrée dans les oolithes supérieur et inférieur, est légèrement concave à cha¬ que extrémité. Il est long de 178 milli¬ mètres , large de 197 , et haut de 153. 2. Cetiosaurus Prévis Owen. — Le corps d’une vertèbre dorsale, trouvée dans le ter¬ rain néocomien (couches wealdiennes), a la face postérieure plus concave que l’anté¬ rieure. Il est long de 90 millimètres , large de 161 , et haut de 153. 3. Cetiosaurus médius Owen. — Le corps d’une vertèbre de la queue, qui provient des couches situées sous le terrain néocomien, a la face antérieure plus concave que la postérieure. Sa longueur est de 141 milli¬ mètres, et sa largeur de 178. 4 .Cetiosaurus brachy unis Owen . — Le corps d’une vertèbre dorsale, rencontrée dans le terrain néocomien , a la face antérieure lé¬ gèrement convexe à sa moitié supérieure , et concave à sa moitié inférieure ; sa face postérieure est uniformément concave. Il a 76 millimètres de long, 1 14 de large, et 108 de haut. (L,,.d.) CÉTOINE. Cetonia. ins. — Genre de Co¬ léoptères pentamères , famille des Lamelli¬ cornes, tribu des Scarabéides-Mélitophiles , établi parFabricius aux dépens du grand g. Scarabœus de Linné, et adopté par tous les entomologistes; mais il a été singulièrement modifié depuis sa création, à cause du grand nombre d’espèces exotiques qui sont venues s’y rattacher , et parmi lesquelles on a senti la nécessité d’établir de nouvelles divisions pour en faciliter l’étude. Déjà Lamarck en avait retranché son g. Goliathus; Knoch, son g. Cremaslocheilus-, Kirby, ses g .Gnathocera, Macroma et S chizorhina ; Mac Leay, ses g. Agestrata et Gymnetis ; e t enfin Wiedmann, son g. Macronoia ; lorsque MM. Percheron et Gory , dans leur Monographie des Cétoi¬ nes, en ont distrait à leur tour 5 nouveaux g., auxquels ils ont donné les noms de Diplo- gnatha , Amphisloros , Dicheros , Ichnesioma et Lomuptera. Cependant, malgré tous ces retranchements, le genre Cétoine, tel qu’il existe aujourd’hui , est encore le plus nom¬ breux de sa tribu. En effet, MM. Gory et Per¬ cheron évaluent à plus de 200 le nombre des espèces qu’il renferme ; ils en décrivent et figurent 186 , auxquelles ils donnent pour caractères essentiels d’avoir le lobe terminal des mâchoires entièrement couvert de poils et la lèvre arrondie. Nous ajouterons à ces caractères que les Cétoines ont généralement le corps ovale et déprimé dans sa partie su- CET périeure ; la lêle petite et prolongée en un chaperon plus long que large; le prothorax trapézoïdal légèrement convexe , très étroit antérieurement, et large postérieurement ; l’écusson triangulaire et plus ou moins grand ; les ély très fortement sinuées ; l’in¬ tervalle qui existe de chaque côté entre l’an¬ gle postérieur du corselet et l’angle huméral de chaque élytre, rempli par une pièce trian¬ gulaire que sa position a fait nommer axil¬ laire ; enfin les jambes fortement dente¬ lées. Du reste, les Cétoines sont des Coléoptères dont la forme lourde et massive n’a rien de gracieux ; mais, par compensation, la na¬ ture les a parées , comme les Buprestes , des couleurs les plus vives et les plus bril¬ lantes. On pourra s’en faire une idée en parcourant la belle Iconographie qu’en ont publiée MM. Gory et Percheron. Parmi les plus remarquables qui s’y trouvent repré¬ sentées, nous citerons : 1 ° celle qu'ils nom¬ ment Hax , espèce du Sénégal, dont les cou¬ leurs sont aussi vives que variées ; 2° la Cet. fustuosci de Fabricius, qui est entière¬ ment d’un vert doré très éclatant. C’est la plus grande que nous ayons en Europe ; on la trouve en Grèce , en Italie , et dans le midi de la France. Ces Insectes ont le vol assez rapide et bruyant , et tiennent leurs él y très fermées pendant qu’ils l’exécutent ; ils se contentent de les soulever pour permettre à leurs ailes membraneuses de se déployer au moment de prendre leur essor, et de se reployer lorsqu’ils s’abattent sur une plante. Les Cétoines aiment à se reposer sur les fleurs en ombelles et en corymbes, ainsi que sur les Piosacées et les Carduacées, pour en su¬ cer la liqueur miellée à l’instar des Abeilles et des Bourdons. C’est ainsi que le calice de la Rose est souvent visité dans nos jardins par une espèce commune ( Ceiouia auraia Fabr. ), dont le vert d’émeraude contraste de la manière la plus agréable avec la cou¬ leur tendre de cette reine des fleurs. Cepen¬ dant plusieurs espèces s’abreuvent de pré¬ férence de la sève extravasée qui suinte à travers l’écorce des arbres. Quant à leurs larves , elles sont loin d’être aussi voraces et aussi nuisibles que celles des Hannetons, bien qu’elles leur ressemblent beaucoup par leur organisation. Elles se tiennent ordinai- CÉT 359 rement dans le détritus qui s’amasse au pieJ des grands arbres dont le tronc a été creusé par le temps. L’on en trouve aussi assez sou¬ vent dans les fourmilières ; « et les partisans » de l’instinct des Fourmis , dit M. Perche- » rori , en ont tiré de suite la conséquence » que ces larves vivaient en bonne intelli- >»gence avec elles. Nous croyons, ajoute cet » entomologiste, que si l’on eût pris la peine » d’examiner seulement avec un peu d’at- » tention la position relative des unes et des » autres, on se serait aperçu que la terre , » autour de la larve , est toujours très bat- » tue et compacte, qu’il n’existe entre la loge » qu’elle occupe et la fourmilière aucune » communication ; ce qui, nous le pensons, » peut beaucoup contribuer à la bonne har- » rnonie qui règne entre elles. D’un autre » côté , pour rendre compte du motif qui a » pu déterminer la larve à choisir une pa- » reille habitation , deux raisons , nous » croyons, peuvent l’expliquer : la facilité » d’agir au milieu d’une terre meuble peut » être la première; quant à la seconde, la » chaleur qui existe dans les fourmilières » peut y attirer ces larves quand arrive l’ar- » rière-saison, époque où on les y trouve le » plus habituellement. » M. Mulsant ( Hisi . des Lamellicornes , pag. 546) pense que si les Fourmis souffrent dans leur nid la présence des larves des Cétoines, c’est qu’elles trou¬ vent dans les matières excrémcntitielles de ces larves quelque chose qui flatte leur goût. Quoi qu’il en soit de ces deux opinions, tou¬ jours est- il qu’à l’approche du froid, les larves dont il s’agit s’enfoncent à la profon¬ deur de 2 ou 3 pieds , se pratiquent une loge pour y passer l’hiver, et ne la quittent qu’au retour du printemps. Lorsqu’elles ont pris tout leur accroissement, c’est-à-dire au bout de trois ou quatre ans, elles se renfer¬ ment dans une coque ovale très solide, lisse intérieurement et rugueuse en dehors, qu’el¬ les se fabriquent avec les matières qui les entourent , et dont elles font une espèce de ciment au moyen d’une liqueur gommeuse qu’elles dégorgent ; elles ne tardent pas à s’y transformer en nymphes , et environ un mois après elles en sortent à 1 état d insecte parfait. Ces observations ont été faites prin¬ cipalement sur la Cétoine dorée, Ceionia auraia Fabr., ou l’Émeraudine de Geoffroy, espèce que nous avons déjà nommée, et qui 363 CET CET peut être considérée comme le type du genre. Voyez l’art, cétonides. (D.) * CÉTONIDES. ins. — Nom d’une divi¬ sion de la tribu des Scarabéides-Mélitophiles de Latreille , famille des Lamellicornes, or¬ dre des Coléoptères pentamères, établie par MM. Gory et Percheron ( Monographie des Cétoines , etc., pag. 18). Elle se compose de 10 g. , ayant pour caractères communs : lo pièces axillaires saillantes entre les angles postérieurs du corselet orTprothorax , et les angles huméraux des élytres ; 2° écusson non recouvert par le prothorax. Yoici main¬ tenant les noms et les caractères distinctifs de ces 10 genres , ce qui nous dispensera de faire un article pour chacun d’eux, du moins pour ceux qui n’ont pas encore paru dans ce Dictionnaire, et qui n’y seront mentionnés que comme mots de renvoi à celui-ci. A. Lobe terminal des mâchoires corné. Genres : Cremastocheilus, Knoch. Caractères: Sternum non proéminent ; ler art. des an¬ tennes triangulaire, non déprimé. Type, C. castaneœ Latr. — Diplognatha, G. et P. : Ster¬ num non proéminent; 1er art. des antennes arrondi. Type, C. gagates Oliv. — Gnalho- cera, Kirb. : Sternum proéminent ; chaperon carré. Type, C. africana Fabr. — Amphis- toros , G. et P. : Sternum proéminent ; cha¬ peron bidenté. Type, C. elata Fab. — Macro- ma , Kirb. : Sternum proéminent; chape¬ ron bilobé. Type, C. scutellala Fabr. B. L^obe terminal des mâchoires non corné. Genres : Goliathus, Lam. Caractères: Lobe terminal des mâchoires dépourvu de poils à son extrémité; lèvre fortement échancrée. Type, C. micans Oliv. — Schizorhina , Kirb. : Lobe terminal des mâchoires dé¬ pourvu de poils à son extrémité ; lèvre sim¬ plement sinuée. Type, S. Australasice Donov. — Cetonia, Fabr.: Lobe terminal des mâchoi¬ res entièrement couvert de poils ; lèvre ar¬ rondie. Type , C. aurata Fabr. — Dicheros , G. et P. : Lobe terminal des mâchoires entièrement couvert de poils; lèvre carrée. Type , C. bicornuta Latr. — Ichnesloma , G. et P. : Lobe terminal des mâchoires entiè¬ rement couvert de poils ; lèvre triangulaire. Type, C. heteroclyta Latr. Toutes les Cétonides ayant à peu prés les mêmes mœurs que les Cétoines , nous ren¬ voyons, pour ne pas nous répéter, à ce que nous en avons dit à l’article de ces dernières; mais nous croyons devoir mentionner ici les observations anatomiques faites par M. Léon Dufour sur la Cétoine dorée ( Cetonia aurata Fabr.), lesquelles peuvent s’appliquer, sauf quelques modifications , à toutes les autres espèces du même groupe. D’après ce savant anatomiste , l’estomac de la Cétoine dont il s’agit diffère peu de celui du Hanneton ; il est cependant moins long , et sa tunique externe est couverte de petites papilles su¬ perficielles en forme de points. Un intestin excessivement court le suit, et présente aus¬ sitôt un renflement allongé qui n’est point caverneux comme celui du Hanneton, et qui a tous les caractères du cæcum des autres Insectes. L’appareil biliaire est analogue à celui des Carabiques, mais plus long et plus délié. Suivant le même anatomiste , les or¬ ganes génitaux mâles se composent essen¬ tiellement d’une paire de testicules et de deux masses, composées chacune de douze utricules agglomérés, du centre desquels partent autant de conduits propres qui abou¬ tissent successivement à un canal déférent. On remarque aussi des vésicules spermati¬ ques , tubuleuses , et toutes ces parties dé¬ bouchent par des orifices distincts à l’origine du conduit éjaculateur. M. Marcel de Serres ( Mèm. du Mus. d'hist. nui. , t. IV ) a fait de son côté quelques ob¬ servations sur l’appareil respiratoire des Cé¬ toines. Il en résulte que cet appareil est très compliqué ; qu’il se compose d’une quantité innombrable de trachées ou poches pneu¬ matiques qui enveloppent tous les muscles depuis la tête jusqu’à l’extrémité de l’abdo¬ men ; qu’elles sont très multipliées, surtout autour du tube intestinal et des organes re¬ producteurs, qu’elles enveloppent d’un ré¬ seau inextricable. Cependant toutes ces tra¬ chées partent de plusieurs troncs principaux qui fournissent des branches transversales fort nombreuses, dont les principales abou¬ tissent directement aux stigmates. Les troncs des trachées pulmonaires accompagnent tou- jours le vaisseau dorsal auquel elles four¬ nissent de nombreuses ramifications ; les troncs des trachées artérielles sont au con¬ traire fixés sur les côtes inférieures du corps, et leurs branches s’étendent jusque dans les pattes. Voyez cétoine. (D.) CET CEU 361 * CÉTONIENS. ins. — M. Mulsant ( Uist. uni. des Coléopi. de France , pag. 517) dési¬ gne ainsi sa huitième famille de la tribu des Lamellicornes, et la divise en trois branches qu’il nomme Valguaires, Trichiaires et Cé- toniaires. La première ne comprend que le g. V aigus ; la seconde se compose des g. Os- modenna, Gnorimus et Trichius ; et la troi¬ sième, des g. Ceionia, Oxythijria et Tropi- - nata: ces deux derniers sont de la création de M. Mulsant. Voij. cétonides, gymn étu¬ des et triciiides. (D.) ‘CÉTOMTES. ins. — M. de Castelnau ( liist. nalur. des Coléopi ., Buffon-Duménil , p. 162) désigne ainsi une division établie par lui dans la tribu des Scarabéides-Méli- tophiles de Latreille , et qui se compose en partie des Cétonides et des Gymnélides de MM. Gory et Percheron. F oyez cétonides et GYMNÉT1DES. (D.) *CET0PI1AGA, Less. ois. — Genre de la famille des Gobe-mouches, formé par Swain- son , qui l’écrit Selophaga. Voyez séto- PIIAGE. (LAFR.) * CÉTOPffiE , Pianz. moll. — Syn. deCo- ronule. CETRARIA (cetra, bouclier), bot. cr. — (Lichens.) La circonscription donnée par Fries à ce g. étant un peu plus large, nous l’adop¬ terons tel qu’il a été limité par lui ( Syst. Orb. veget. , p. 238), et non tel que l’avait fondé Acharius (Lich. univ ., p. 96). Voici à quels caractères on pourra reconnaître ces Lichens, qui font partie de la tribu des Par- méliacées : Thalle cartilagineux , membra- nacé, foliacé ou fruticuleux, et, dans ce der¬ nier cas, creux au centre, ascendant ou même droit quand il est fertile. Apothécies tenant le milieu entre la forme peltée ou en bouclier et la forme scutellaire, fixées par le côté sur les bords du thalle , et conséquemment obliquement marginées par ce môme thalle. Disque ouvert. Lame proligère assez mince, placée immédiatement sur la couche médul¬ laire. Thèques obovales ou en massue, con¬ tenant de 6 à 8 sporidies elliptiques , hyali¬ nes et très petites. Paraphyses nulles dans les C. glauca et aculeaia, les seules que nous ayons analysées. Les espèces de ce g., presque toutes euro¬ péennes, vivent en général sur la terre, en¬ tre les mousses ou sur les rochers. Elles pré¬ fèrent les régions froides. Leur nombre est de 15 ou 16. L’une d’elles, dont nous allons encore dire quelques mots , vu son impor¬ tance comme aliment et comme médicament, a son centre vers le pôle arctique et sur les plus hautes montagnes ; c’est le fameux Li¬ chen d’Islande , C. islandica , que tout le monde connaît, au moins sous ce nom , en ignorant sans doute et son origine et l’uti¬ lité dont il est dans l’économie domestique. Le C. islandica se distingue de ses congénè¬ res par son thalle foliacé d’un roux châtain, lacinié, et à laciniures garnies de cils, et par le disque bai-brun de ses apothécies. Il doit son nom à l’usage que quelques peuples du nord, et principalement les habitants de l’Is¬ lande , en font comme aliment. On le mois¬ sonne tous les trois ans , ce laps de temps étant nécessaire au développement complet du Lichen, et par un temps humide; car, excessivement fragile à l’état sec , on le ré¬ duirait en poussière, au grand détriment de la récolte, si on le cueillait dans d’autres cir¬ constances atmosphériques. Pour s’en servir, on lui fait subir une macération de vingt- quatre heures, afin de lui enlever son amer¬ tume ; puis on le mange bouilli et réduit en gelée dans du lait frais ou aigri , ou bien , après l’avoir réduit en poudre , on le mé¬ lange avec de la farine pour en faire des galettes. On peut même le mêler au pain ordinaire dans diverses proportions. Cet ali¬ ment est sain et très nourrissant. La méde¬ cine emploie avec succès la décoction ou la gelée de cette substance, soit dans les affec¬ tions pulmonaires chroniques, soit dans les convalescences, comme aliment doux et res¬ taurant tout à la fois. (G. M.) * CETTIA , Bonap. ois. — Genre formé par Bonaparte , en 1838 , pour la Sylvia ceui Marm. Voyez rousserolle. (Lafr.) * CEUTHOSPORA {xtvQoç, caché ; «ropot, spore), bot. cr. — Genre de la famille des Pyrénomycètes, tribu des Cytisporées, établi par Fries pour de petits Champignons para¬ sites , croissant sur les feuilles coriaces de certains végétaux, et ayant pour caractères : Perithécium inné, caché dans un tubercule vésiculo-charnu, astome, et à déhiscence ir¬ régulière; nucléus subdéliquescent. * CEETOCERES ou plutôt CEETIIOCE- RIJS( x£v9w, je cache; x/pa;, corne), ins. — 1 23* T. 111. 362 CEY CHA Genre de Coléoptères pentamères, famille des (Cavicornes, créé par M. Schiippel, et publié parM. Germar {Sp. ins., p. 85,tab. 1, f. 2, a.). Cet auteur n’y rapporte qu’une seule espèce trouvée parmi des grains de Riz , et qu’il pense être exotique ; il lui a donné en conséquence le nom de C. advenu. Ce genre est assez rapproché des Histéroïdes ; mais il s’en distingue par des mandibules non avan¬ cées , et des él y très recouvrant entièrement l’abdomen. (C.) * CEUTORHYNCHUS ou plutôt CEE- THORHYNCHUS (x£uôje m’entr’ouvre ;, àxrtç, rayon), bot. pii. — Genre apparte¬ nant à la famille des Composées , tribu des Sénécionidées , et intermédiaire entre YHy- menopappus et le Bahia. — Il diffère du pre¬ mier par les (leurs du rayon , plus grandes et plus ouvertes , et par son aigrette compo¬ sée seulement de 5 à 6 squamelles au lieu de 15 à IG comme dans l’ Hymenopappus. Il dif¬ fère du second par les fleurs du rayon, qui ne sont ni ligulées ni femelles; de l’un et de l’autre par la composition de l’aigrette ap¬ partenant, soit aux fleurs du disque, soit aux fleurs du rayon. — On ne connaît en¬ core que 2 espèces du genre Chccuaciis , et toutes deux ont été découvertes en Cali¬ fornie. (J. D.) * CHÆXA1MTHE (xouvw , je m’entrouvre ; av0/) , fleur), bot. pii. — Genre de la famille des Orchidacées, tribu des Vandées , formé par Lindley [Bot. Reg., 1838, Mise., 38) sur une plante éphiphy te ( C. Barkeri) décou¬ verte au Brésil , et dont la description com¬ plète n’a pas encore été publiée. Le nom gé¬ nérique fait allusion à la forme du périgone qui est ringent. (C. L.) *CHÆIMAIMTHEI1A , Rieh. bot. ph. — Syn. latin de Charianthe. CHÆNANTHOPHORES. Chœnanihopho - rœ (xaivw , je m’entr’ouvre; av9o;, fleur; «popoç , porteur; qui porte des Heurs bâil¬ lantes ou munies de deux lèvres ). bot. rn. — Ce nom a été proposé par Lagasca 364 CHÆ CHÆ pour désigner les Composées appartenant au groupe des Labialiflores proposé an¬ térieurement par M. De Candolle. (J. D.) CIIÆNOCARPUS, Neck. bot. ru.— Syno¬ nyme du genre Spermacoce, L. (C. L.) ÆHÆNOMELES , Lindl. bot. pii. — Syn. de Cydonia, Tourn. *CHÆ1\0PJLEIJRA (xouvw , je m’entr’ou- vre ; 7 zhvpx} flanc), bot. ph. — ■ Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Charianlhées , formé par M. A. Richard ( Msc.ex DC. Prodr ., Ht, 197) , sur un ar¬ brisseau encore peu connu , croissant dans l'ile de Saint-Domingue , ayant le port d’un Miconici , et étant très glabre , à feuilles opposées, pétioiées, lancéolées-oblongues, obtuses à la base, acuminées au sommet, bordées de petites dents , distantes , ayant la forme de cils, 3-ou presque 3-plinerves; à fleurs d’un blanc rosé, disposées en thyr- ses terminaux à divisions opposées , for¬ mant des sortes de grappes. (C. L.) C9ÆNORAMPHE. ois. — Voyez bec-ou¬ vert. *CHÆl\OSTOMA (Xouvœ , je m’entr’ou- vre ; aTop.cc, bouche). bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées , tribu des Buchnérées-Monuléées, formé par Bentham (Bot. mag. Comp., I, 377) , et renfermant une- vingtaine d’espèces environ, dont quelques unes sont cultivées comme plantes d’orne¬ ment dans les jardins européens. Ce sont des plantes herbacées annuelles ou plus souvent vivaces , ou même suffrutiqueuses, indigènes du cap de Bonne-Espérance, à feuilles opposées, dentées ou plus rarement très entières; à feuilles florales semblables aux bracléiformes, non adnées au pédicelle ; à fleurs axillaires ou en grappes , assez lon¬ guement pédonculées , et ne noircissant pas en desséchant ; à capsules glabres. (C. L.) CHÆREFOLHJM. bot. pii. — Syn. ancien de Cerfeuil. C H ÆROPII Y LLUM (Xatpw » je me ré¬ jouis; cpvMov , feuille), bot. pii. — Ce genre, formé par Linné, adopté par tous les au¬ teurs modernes , a été révisé par plu¬ sieurs d’entre eux, entre autres par De Candolle (Prodr., IV, 224), qui le divise en trois sections, lesquelles pourront peut-être devenir plus lard autant de genres distincts. Elles sont fondées sur la nature et sur la forme différente du fruit; ce sont : a. Physocaulis , b. firachystylis , c. Euchœrophyllum. Consti¬ tué comme il l’est aujourd’hui, le g. Chœro- phyllum comprend une trentaine d’espèces répandues dans toute l’Europe tempérée et australe, l’Asie-Mineure , etc.; une ving¬ taine sont cultivées dans les jardins bota¬ niques et plusieurs sont employées en mé¬ decine. Ce sont des plantes herbacées an¬ nuelles ou bisannuelles, plus rarement viva¬ ces , à feuilles décomposées, dont les seg¬ ments dentés ou multifides; à involucre nul ou oligophylle ; à involucelles poly- phy lies ; à fleurs blanches, quelquefois roses ou jaunes. Le genre Chœrophyllum de Lagasca est sy¬ nonyme d ’ Anthriscus. Voyez ce mot et cer¬ feuil. (C. L.) CHÆROPOTAME. mam. — Syn.de Chœ- ropolame. CIIÆTACAMIILS ( xocc'tyj , long crin; axavOa , épine ). bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Acanthacées, tribu des Ecmata- canthées-Pvue! liées , formé par Nees ( m Lindl., Introd., édit. 11.445), pour une plante herbacée, indigène du Cap, à feuilles op¬ posées , ovales , glabres ; à fleurs axillaires , solitaires, sessiles, bibractéolées ; bractéo- les et calices très longuement sélacés et durcissant avec l’àge. Le type de ce genre est la Ruellia setigera de Persoon. (C. L.) *CHÆTACIILÆNA (xou'tvj , crin ; xXa?va, enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Mutisiacées, établi par Don (Linn. transact., XVI, 255), pour une plante annuelle du Pérou, qui croît près de Guaya- Qui I , et qu’il nomme Ch. odorata. El le a le port des Soucis; les tiges décoinbantes, simples ou rameuses; les feuilles caulinaires alternes, pétioiées, ovales , sinuato-dentées ou subly- rées, veluesen dessous, les feuilles radicales longuement pétioiées; des capitulessolitaires portés sur des pédoncules filiformes, dressés et laineux, et à écailles munies d’une soie terminale. *CHÆTÆA, Jacq. bot. pii. — Syn. de Butineria , Lœffl. CHÆTANTI1ERA ( XatT'/j , crin; àv- 07! pa , anthère), bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Composées-Mutisiacées, établi par Piuiz et Pavon (Prodr., 106), pour des plan¬ tes herbacées du Chili , à feuilles sessiles , membraneuses, uninervées, très entières, dentéesou rarement pinnatifldes, à capitules CHÆ CHÆ 365 terminaux solitaires, jaunes. Le type de ce genre est le Ch. ciliaia. On en connaît trois espèces. CIIÆTAiMIILS ( jfatTV) , crin ; avQo; , fleur ), bot. pu. — Genre de l’ordre des Res- tiacées , établi par R. Brown ( Prod ., 251), pour une plante herbacée du littoral austral de la Nouvelle-Hollande ayant le port des Lepiocarpus, et qu’il a appelée Ch. leplocar- poides. *CHÆTARTHRÏA ( x«fr*» ,crin; apGpov, article), ins. — Genre de Coléoptères de la famille des Brachélytres , établi par M. Wa- terhouse, et qui correspond à celui de Cylli- dium de M. Erichson. (D.) *CHÆTÉPHORE. Chœtephora, Brid. (Xou- t/î , chevelure ; £- 366 CHÆ CHÆ tc tç , écaille , écorce), bot. pu. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Os- beckiées , proposé par Endlicher (G en. PL, 6233), d'après une section établie par De Candolle dans le genre Osbeckia. ïl ne ren¬ ferme qu’une espèce , le lihexia microphylla de Bonpland ( Rliex ., t. II). C’est un arbris¬ seau de l’Amérique australe , à rameaux nombreux , cylindriques, strigueux-scabres ; à feuilles opposées, très courtement pétio- lées, ovales, très entières, 5 - nervées, couvertes sur les deux faces de poils rudes et couchés , d’un vert plus pâle en dessous ; à fleurs jaunes, solitaires, pédicellées, grou¬ pées en une sorte de corymbe. (C. L.) CHÆTOMIUM (Xoht*j , poil ). bot. ch. — Genre de Champignons Gastéromycètes-Pé- risporiacés , établi par Kunze ( Myc ., I, 15) pour de petits Champignons noirâtres, crois¬ sant à la surface de divers végétaux, et ayant pour caractères : Peridium membranacé, sub¬ globuleux, couvert de poils opaques, ouvert au sommet; sporules simples, translucides, entourées d’une matière gélatineuse. Le Ch. ylobosum est la seule esp. décrite par Kunze. *C IIÆ TOMON AS ( j , crin ; p.ovoç , seul , monade), infus. — Genre de la section r des Epitriqués nus, de la famille des Gyclidi- nes, ayant pour caractères: Corps dépourvu de cils, mais garni de soies non vibraliles , les cils de la bouche non compris. * CHÆTONOTUS ( x crin; v»io;, dos). un fus. — Genre de l'ordre des Rotifères mo¬ notroques nus, section des Ichthydines, ayant un vaisseau dorsal au lieu de cœur , des transversaux hyalins , bien distincts et sans mouvements propres; un canal ali¬ mentaire simple; une couronne de cils sim¬ ple et entière, point variable ; point d’yeux ; le corps glabre, avec la face dorsale du corps garnie de soies. *CHÆTOPAPPA (^euryj, chevelure; tzcHtc- noq, aigrette), bot. pu. — Genre de la famille des Composées, voisin du Bohonia , et qui a pour caractères : Capitule multitlore, radié ; fleurs du rayon 1 -sériées, femelles, ligulées, celles du disque hermaphrodites , tubuleu¬ ses, 5-dentées. Réceptacle nu, étroit. Aigrette double ou presque double : le rang extérieur composé d’écailles larges et hyalines , plus courtes dans les fleurs du disque , plus lon¬ gues au contraire dans celles du rayon ; le ! rang intérieur formé constamment de cinq j soies raides et rudes. — Ce gen re ne ren¬ ferme encore qu’une seule espèce indigène de l’Amérique buréale: c’est une petite herbe annuelle couverte de poils scabres , souvent rameuse et multicaule, et munie de feuilles radicales obovales-spathulées , atténuées en pétiole, et portant à leurs aisselles des ra¬ meaux terminés par un seul capitule conte¬ nant des ligules de couleur blanche passant au pourpre. (J. D.) \CHÆTOPHORA ( , soie ou crin ; epopoç , porteur), iins. — Genre de Coléoptères pentamères, établi par MM. Spence et Kirby, et adopté par MM. Bruilé et de Castelnau. Ce g. appartient à la tribu des Byrrhiens de Latreille, et se distingue des Pyrrhus par la massue des antennes très serrée, et compo¬ sée de 3 articles au plus, dont le dernier est beaucoup plus gros et presque globuleux. Ses tarses filiformes et à dernier article très long le rapprochent des Georyssus. Les In¬ sectes dont il se compose habitent les en¬ droits sablonneux. Nous citerons comme type le Ch. arenaria ( Pyrrhus arenarius de Sturm), qui se trouve dans le sud-est de la France. Suivant M. Hope ( Coleopler. ma- nual , 1840, pag. 108), M. Dilwyn aurait éta¬ bli avec cette espèce son g .Syncalypsa. oy. ce mot. (D.) CHÆTOPIIOI4A ( xcx.ixn , soie ; epopoç , porteur), bot. cb. et ph. — (Phycées.) Genre d’Algues de la tribu des Batrachospermées , établi par Agardh, avec les caractères sui¬ vants: Fronde gélatineuse (globuleuse ou lobée), composée de filaments articulés, rameux, partant d’une base commune. Les rameaux terminaux sont prolongés par un filament ténu, inarticulé , qui semble une longue soie diaphane , caractère qui rap¬ proche ce g. des Batrachospermes auxquels l’avait réuni Vauchcr , et des Rivulaires dont il faisait partie avant qu’Agardh l’en eût séparé. L’endochrome qui remplit les articles des filaments est le plus souvent d’un beau vert; aussi les Chætopliores, dont le port est généralement élégant, sont-ils remarquables par leur couleur brillante. Ce g. renferme une douzaine d’esp. dont les trois quarts sont d’eau douce. Parmi celles- ci, on doit citer principalement le Ch. en- divicefolia Ag., qui a des expansions mu¬ queuses, vertes , lobées , et qui croît dans les eaux pures , attaché aux pierres et aux CHÆ CHÆ 36? morceaux de bois inondés , souvent en so¬ ciété avec le Ch. elegans Ag., qui est glo¬ buleux. Les esp. marines sont presque tou¬ tes brunes ou rougeâtres. (Bréb.'I Le Chœlophora de Nuttal est synonyme du genre Chœlopappa , I)C. *CIIÆTOPRORELLA (XatTvj, crin, soie; epopoç, porteur), bot. cr. — (Phycées.) Nom imposé par B. Caillou au g. Chœlophora. Ce changement, destiné à ramener les noms de certains groupes d’Algues à une terminai¬ son uniforme, n’a point été adopté. (Bréb.) CHÆTOPHOREÆ. bot. cr. — F < oy. ciié- TOPIIOR EES. CHÆTOPHOROIDEÆ. bot. cr .—Foy. CHETOPHOROÏDEES. *CHÆTOPS poil ; visage), ois. — Genre de Swainson dans sa sous-famille des Merulinœ, et syn. de celui d ’sfrgya de Lesson. (Lafr.) CH ETOPSIS , Grev. bot. cr.— Syn. de Demalium, Fr. *CHÆTOPTÈRE ( yalv/i , Cl’in ; nrspcv , aile), annél. — Genre de l’ordre des Annéli- des, formé par Cuvier (fi èg. anim., 2e édit., III, 208) , qui le place à la fin de la section des Dorsibranches. Ce g. a été établi pour un articulé de la mer des Antilles, de 0,24 à 0,25 de longueur, habitant un tuyau de substance analogue au parchemin, d’où son nom de Ch. pergamentaceus , et ayant pour caract. : Bouche sans mâchoire ni trompe , garnie en dessous d’une lèvre munie de deux ten¬ tacules très petits; ensuite vient un disque avec 9 paires de pieds , puis une paire de longs faisceaux soyeux représentant des sor¬ tes d’ailes. Les branchies, en forme de lames, sont attachées plutôt en dessous qu’en des¬ sus , et régnent le long du milieu du corps. (C. d’O.) *CHÆTOSOMA (xFizy, chevelure ; «po$ , flexible? ). ins.— Genre de Diptères établi par Wilkes , et adopté par M. Westwood , qui le range dans sa tribu des Scenopidœ. Ce g. répond à celui d ’Aielenevra de M. Macquart. f^oy. ce mot. (D.) CHALCAS, Lour. bot. ph. — Syn. de Mur¬ ray a, Ron. XIIALCÉ. Chalceus, Cuv. poiss. — Genre de Poissons de la famille des Salmonoides, et voisin des Serrasalmes. Ils different de ceux-ci en ce qu’ils ont le ventre arrondi , au lieu que les Serrasalmes l’ont comprimé et dentelé en scie. Les dents de l’in ter- maxillaire sont comprimées et tranchantes, et le maxillaire en porte de petites, rondes ou grenues. Ce caractère les distingue des Té- tragonoptères. Les espèces qu’on connaît viennent du Nil ou des grands fleuves de l’Amérique équinoxiale. (Val.) CHALCIDE. Chalcides (j^aAxoç, airain ). rept. — Genre de Sauriens qui a donné son nom à la famille à laquelle il appartient ( voyez chalcidiens) , quoique ce nom ait eu chez les anciens une signification diffé¬ rente de celle dont nous devons parler ici, et que lui a donnée Daudin. Les Chalcides de ce naturaliste sont en effet de l’Amérique méridionale , sauf une espèce qu’on sup¬ pose originaire du Bengale. On en connaît quatre; le Chalcides de Pline est au con¬ traire du périple de la Méditerranée. Les espè¬ ces du g. Chalcide sont des Chalcidiens ou Cordyliens à membres excessivement courts et pourvus de 2 ou 3 petits ongles surmontant autant de doigts tout-à-fait rudimentaires. Leur corps est pourvu d’un sillon bilatéral ; leur langue est bifide, et leur palais garni de dents ; leurs narines sont latérales et s’ou¬ vrent chacune dans la plaque naso-rostrale et la première labiale ; leurs yeux sont pourvus de paupières. Ils n’ont pas le tympan visible extérieurement ; leurs tempes sont scutel- lées, leurs plaques subcrâniennes grandes. Tel est le Chalcide de Lacépède ( Chalcides flavescens de Bonnaterre) , espèce à laquelle on a donné plusieurs autres noms. (P. G.) CHALCIDES ou CIIALCIS (xxôç, ai¬ rain). rept. — Nom sous lequel Pline parle d’une espèce de Lézard du Midi de l’Europe, et dont il dit : Genus lacertorum quasdam cenei colons lineas in lergo habens ; unde et nomen habet. T. III. CHA 369 Ce Saurien est très probablement celui du midi de la France et des autres parties de l’Europe australe dont les naturalistes font actuellement le g. Seps , et qu’ils nomment Seps Chalcides ou Tridaclylus. Quant au mot Chalcides , il a été employé comme nom générique pour un petit groupe dont l’ani¬ mal qui le portait chez les Romains ne fait plus partie, et lui-même a servi à dénommer une famille bien caractérisée. Voy. chalcide, CHALCIDIENS et SEPS. (P. G.) CHALCIDIENS. Chalcidii. rept.— Famille de Reptiles Sauriens, dont on doit la distinc¬ tion au naturaliste bavarois Oppel. On lui a donné les différents noms de Chalcidiens (Op¬ pel), Chalcides (Merrem et Goldfuss), Chal- cido'ides (Fitzinger), Chalcididés ou Chalcidi- nés (J. E. Gray), P lychopleures (Wiegmann), Cyclosaures (Duméril et Bibron). Elle est voisine des Scinques et aussi des Amphis- bénes : ceux-ci lui sont môme adjoints par les deux erpétologistes que nous venons de citer; mais l’absence de trous auditifs ex¬ ternes , la nature des squames , etc., sont autant de caractères au moyen desquels on peut les en distinguer : aussi en a-t-il été question ailleurs {voyez amphisbéniens). Le principal caractère des Chalcidiens est d’a¬ voir un sillon bilatéral sur le tronc ; leurs membres présentent d’ailleurs les mêmes différences que celles qu’on observe chez les Scincoïdiens : bien développés chez les premières espèces, et au nombre de 4, iis y sont d’abord pentadactyles , puis tétradac- tyles et ensuite très courts et en stylets ; chez d’autres , ils sont au nombre de 2 seulement; et, chez les dernières, on n’en re¬ trouve plus aucune trace, du moins à l’exté¬ rieur. Voici les genres de cette famille : Zo- nure ou Cordyle , Tribolonole , Gerrho- saure , Saurophide , Gerrhonoie , Pseudope , Ophisaure , Pentodactyle , Hélèrodactyle , Chalcide. Sauf le genre Tribolonote , qui est de la Nouvelle-Guinée, les autres sont d’A¬ mérique ou d’Afrique. (P. G.) *CHALCIDIENS. Chalcidii. ins. — Tribu de l’ordre des Hyménoptères , caractérisée par des antennes ordinairement coudées , et n’ayant jamais plus de 12 ou 13 articles; par des palpes fortcourts, et par des ailes n’ayant qu’une seuie cellule cubitale incomplète , sans cellule radiale. Les Chalcidiens sont en 24 370 CH A CHA générai de la taille la plus exiguë , mais presque tous sont ornés de couleurs bril- | lantes, variées et métalliques. Ces Insectes composent une tribu extrêmement nom¬ breuse en espèces. Ces dernières forment aussi une longue série de genres , que nous classons dans plusieurs groupes : les Leu- cospites , Chalcidites , Eurytomites , Ptèro- malites , Eulophites . Tous les Chalcidiens ont des mœurs analogues. A l’état d'insecte par¬ fait, ils fréquentent les fleurs ou les plantes en général ; mais ce qu’il y a surtout de cu ¬ rieux dans leurs habitudes, c’est la manière dont vivent leurs larves, et les lieux où s’ef¬ fectue le dépôt des œufs. En effet, c’est le corps d’autres larves ou de nymphes , ou même l’intérieur des œufs de certaines espè¬ ces, que ces Insectes vont choisir pour y éta¬ blir le berceau de leur postérité. Le Chalci- dien femelle entame la peau d’une Chenille, à l’aide de la tarière que porte l’extrémité de son abdomen, et dépose aussitôt des œufs au même endroit; peu de jours après, de pe¬ tites larves naissent de ces œufs dans le corps de la Chenille. Elles y vivent aux dépens de cette dernière , mais en ne rongeant d’a¬ bord que le tissu graisseux, afin de ne pas tuer leur victime. Ces larves se métamor¬ phosent dans l’intérieur même de la Che¬ nille, ou auprès d’elle, en se filant de petits cocons. Quelquefois elles se servent de sa dépouille comme d’un abri protecteur. Les larves des Chalcidiens sont blanch⬠tres, de consistance molle, de forme ovalaire ou légèrement atténuées en arrière. Elles sont privées de pattes, et l’on juge sans peine qu’elles n’en avaient pas besoin, puisqu’elles ne doivent jamais se déplacer sensiblement, pendant tout le cours de leur existence. Les nymphes retracent déjà toutes les par¬ ties de l’insecte parfait; on peut les distin¬ guer toutes, mais emmaillotées, comme cela a lieu chez la plupart des nymphes. Les habitudes des Chalcidiens diffèrent peu entre elles ; on remarque seulement que certaines espèces , certains genres mêmes s’attaquent toujours à des larves , d’autres à des nymphes, d’autres à des œufs ; quel¬ ques unes attaquent aussi les Pucerons. Il est positif que le plus grand nombre des Chalcidiens vivent chacun aux dépens d’une espèce particulière, bien que le cas ne soit pas général. Ce sont, au reste, des Insectes très utiles à l’agriculture, qui contribuent puissamment à arrêter la trop grande multi¬ plication des insectes phytophages. M. A n - douin en a observé une dizaine d’espèces qui détruisent constamment les Chenilles de la Pyrale de la vigne, dont les ravages sont si redoutables. Dans quelques cas aussi , des arbres couverts de Pucerons en sont en par¬ tie débarrassés par les Chalcidiens. Cette tribu a été l'objet de travaux impor¬ tants de la part de plusieurs entomologistes ; mais, comme on le pense bien , pour des In¬ sectes qui n’ont pas ordinairement plus d’une ligne ou deux de longueur, les espèces exo¬ tiques sont presque entièrement ignorées. M. Walker, qui a publié sur cette tribu une monographie des espèces d’Angleterre, en décrit environ 1200 espèces, MM. Westwood et Haliday en Angleterre, ainsi que M. Nees Yon Esenbeck ont notablement contribué à faire connaître ces Insectes. (Bl.) CIIALCIDIES. ins. — F oyez chalci- DITES. CHALCIDITES. Chalcidites. uns. — Groupe de la tribu des Chalcidiens , de l’or¬ dre des Hyménoptères', comprenant les gen¬ res Chalcis , Dirhinus, Palrnon, Comira, Chi- rocera, Eucharisf Thoracanilia. (Bl.) CIIALCÏMOA , Daim. ins. — Foyez PHOLIDOTUS et CASIGNETUS. CHALCIS (xaXxoç, airain), ins. — Genre de la tribu des Chalcidiens , de l’ordre des Hy¬ ménoptères , établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes avec de plus ou moins grandes restrictions. On reconnaît les Chalcis à leur corps épais, à leur tête large, à leurs ailes n’offrant, qu’une seule nervure bifurquée au milieu, et à leurs pattes posté¬ rieures très développées et propres au saut; les cuisses étant très renflées , dentelées en dessous, et munies d’un sillon dans lequel s’applique la jambe. Les espèces de ce genre, quoique bien pe¬ tites encore, sont grandes par rapport à la taille de celles qui composent la plupart des autres genres de la même tribu. Le type est la Chalcis sispes ( Sphex sispes L.), répandu dans l’Europe méridionale , mais assez rare aux environs de Paris. M. Westwood a établi les genres Brachy- meria et Ilockeria, que nous avons regardés ( Mi st. nat.) comme de simples divisions du g. Chalcis proprement dit. Les caractères CHA CHA qui les en distinguent ne consistant que dans la longueur un peu plus ou un peu moins grande du pédicule de l’abdomen, et des hanches postérieures. (Bl.) CHALCITE. Chalcites , Less.; Chrysococ¬ cyx, Boié (x. d’orn., 1831), dans la famille des Coucous , pour recevoir de petites espè¬ ces d’Afrique , d’Asie et de la Nouvelle-Hol¬ lande , remarquables par un plumage bril¬ lant et à reflets métalliques des plus vifs. Les caractères génériques sont : Plumage d’un Yert brillant métallique. Bec et confor¬ mation générale du genre Coucou propre¬ ment dit, ayant pour type l’espèce euro¬ péenne. Tarses très courts, presque entière¬ ment emplumés.— Parmi les trois ou quatre espèces africaines, une entre autres, le Cou¬ cou cuivré, Cuculus cupreus Lat. (Voy. Gai. pl. 42) , se distingue par son plumage du plus beau vert émeraude a reflets d’or ; le ventre seul est de cuuleur serin. Elle se trouve au cap de Bonne-Espérance, et aussi au Sénégal , avec une légère modification de couleur qui semble n’indiquer qu’une va¬ riété de la même espèce. Le nom de Chalcite étant le premier nom français donné à ce petit groupe par Lesson, et celui de Chrysococcyx le premier en grec, nous pensons qu’on peut les admettre l’un et l’autre comme synonymes , celui de Chryso¬ coccyx, à la vérité plus ancien, étant bien difficile à franciser. (Lafr.) "CIIALCOCIIHOIJS foaXxo'ç, airain; XP6a, couleur), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères , famille des Carabiques , tribu des Féroniens , établi par M. de Chaudoir avec le Steropus lenis Illig. ( Dejean , Species), qui a pour patrie le cap de Bonne-Espérance. M. de Chaudoir place ce g. à la suite des Camploscelis. (C.) * CIIALCODEIiMUS ( XaLcoç , airain ; «îepfAoc, peau), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionites, tribu des Cryptorhynehides (division des Apostasi- mérides de Schœnherr), créé par M. Chevro- lat, et adopté par MM. Schœnherr et Dejean. Ce dernier y rapporte [Calai.) i5 espèces, dont 14 sont propres à l’Amérique et une seule à la Nouvelle-Hollande , et Schœnherr n’en décrit que 13; mais, d’après les des¬ criptions et le nombre d’espèces inédites que renferme ma collection , ce genre peut s’éle- 371 ver à une trentaine d’espèces. Ces Insectes sont d’une couleur métallique, tantôt bril¬ lante , tantôt obscure; leurs élytres offrent des côtes entre lesquelles il existe 2 stries ponctuées. (C.) CHALCOICHTHYOLÎTHE. poiss. foss. — Schistes ardoisiers pyriteux portant l’em¬ preinte de Poissons. *CHAECOLEPIDIES ( xako'ç , cuivre ; , id'oç, écaille), ins. — Genre de Co¬ léoptères pentamères , famille des Serricor- nes , section des Sternoxes , tribu des Élaté- rides , créé par Eschscholtz et adopté par Latreille , ainsi que par MM. Dejean et de Castelnau. Les Insectes de ce genre sont de grande taille , et garnis de stries de poils d’une autre couleur que celle du duvet qui re¬ couvre leurs élytres , ce qui les fait paraître rayés longitudinalement. Leur corps est en outre parsemé d’écailles métalliques plus ou moins nombreuses. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en désigne 17 espèces, toutes d’Amérique. M. de Castelnau en dé¬ crit 6, parmi lesquelles nous citerons comme type le Chalcolepidius sulcatus [Elater id. Fab., Oliv.) qui se trouve à Cayenne. (D.) * CHALCONOTIIS (xa wj , brillant), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Chrysomélines , tribu des Fumolpites, créé par M. Chevrolat, et adopté par M. Dejean. Ce dernier, dans son Cata¬ logue, en mentionne 31 espèces provenant de diverses contrées de l’Amérique , mais principalement de l’Amérique méridionale. Ce genre se distingue des Colaspis , Fab. , à côté desquels il se trouve placé, en ce que les 0 à 7 derniers articles des antennes sont bien plus renflés que chez ceux-ci. Type, Ch. maculaia Dej., du Brésil. (C.) *CIIAECOPHANES ( x°dbc ocpav/jç , qui a l’éclat du cuivre), ois. — Genre formé par Wagler dans la famille des Troupiales , et syn. ele celui de Quiscale , Vieil., et de Scolecophagus , Sw. , dont le premier lui est antérieur. K oyez quiscale et scolecopha- gus. (Lafr.) *CHALCOPHOÏïA , airain ou cui¬ vre; cpopoç, porteur), ins,— Genre de Coléoptè¬ res pentamères, de la famille desSerricornes, section des Sternoxes, tribu des Buprestides, créé par M. Serville et adopté par MM. Dejean et Solier. Ce dernier en a publié et repré¬ senté les caractères grossis dans les Ann. de la Soc. enlom. de France (t. II , p. 278, pl. 10, fig. 9). M. Dejean y rapporte 7 es¬ pèces que MM. Gorv et de Castelnau ont comprises dans la 2e division de leur genre Bupreslis ( Iconographie des Buprestides, t. II), Ces 7 espèces sont toutes d’assez grande taille, et revêtues de couleurs bronzées ou cuivreuses , ainsi que l’indique leur nom générique. Nous citerons comme type le Ch. mariana Sol. ( Bupreslis id. Fabr. ), qui se trouve principalement dans le midi de l’Europe ; mais aussi en Allemagne, et quel¬ quefois dans les environs de Paris. (D.) *CMALCOPEACIS (xaW, airain; MÇ, plaque), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Chrysomélines, tribu des Eumolpites, créé par M. Chevrolat, et adopté par M. Dejean, qui, dans son Catalogue, en mentionne 11 espèces de l’Amérique méri¬ dionale. Ce genre se distingue des Chalco- phana et des Colaspis par les antennes dont les 2 derniers articles sont réunis ; le pénul¬ tième est cyliudro-conique, et le dernier acu- miné et en forme de toupie. Type, Ch. in¬ certa Dej., du Brésil. (C.) *CHALCOSOMA ( /oc airain ; crwÇa, corps), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides , établi par M. Hope ( Coleopte - risV s manual , 1837, p. 11 et 86). Il y fait en¬ trer 3 espèces des Indes orientales , dont les étuis sont de couleur métallique : 1° Scara- boeus allas Fab. gf , S. Chiron 9 01., 2° S. caucasus F., 3° S. hesperus Erichs. Les mâles de ces espèces ont une longue corne sur la tête, et deux sur le côté antérieur du protho¬ rax. Ces trois cornes offrent une armure d’é¬ gale longueur. (C.) CHALEF. Flœagnus (slcultx, olivier; a yvoç, nom grec d’un arbrisseau qu’on présume être le Gattilier). bot. pu. — Genre type de la famille des Eléagnacées, formé par Linné [G- en., 1 59 J et adopté par tous les botanistes modernes. Ses principaux caractères sont : Fleurs hermaphrodites ou polvgames , dont le périgone, tubuleux à la base, a son limbe campanulé, régulier, 4-6-fide. Les étamines, au nombre de 4-6 , sont insérées à la base des lacinies du limbe, et alternent avec elles ; à l’entrée dn tube, on remarque un disque annulaire ou conique. Le fruit est un akène recouvert par le tube périgonial , qui se renfle , s’endurcit intérieurement , et se creuse en ombilic au sommet. Ce genre renferme environ une vingtaine d’espèces. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux crois¬ sant dans l’Europe centrale, l’Asie tempérée, et surtout dans le Japon. Les feuilles en sont alternes, couvertes de petites écailles brillantes ; les ramules souvent spines- cents ; les fleurs axillaires pédicellées. En gé¬ néral, leur port élégant et leur feuillage d’un aspect particulier, ordinairement blanch⬠tre , les font admettre dans les jardins pay¬ sagers, où l’on respire avec plaisir l’odeur assez suave que répandent les fleurs de quel¬ ques espèces. Le bois en est tendre , et ne peut guère servir que pour le chauffage. On mange en Orient les fruits de l’une des es¬ pèces les plus communes, VE. angustifolia L., connu vulgairement sous le nom & Oli¬ vier de Bohême, à cause de sa ressemblance avec l’Olivier. Une nouvelle espèce fort in¬ téressante, décrite par M. Decaisne , VE. re- Jlexa, sans contredit la plus belle du genre, a des feuilles d’un vert foncé en dessus et CHA CH A 373 parsemées de petites verrues blanches, et d un ioux ferrugineux plus ou moins vif en dessous. Les fleurs en sont extrêmement nombreuses , ponctuées d’un pourpre pâle, et d’une odeur agréable. (C. L.) CHALEPUS (xahiroç, incommode), ms. Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides , établi par M. Mac-Leay, et adopté par M. De- jean dans son Catalogue. Dix -sept espèces propres à l’Amérique méridionale y sont in¬ diquées , et l’on doit regarder comme types du genre les Melolonihu barbota et geminata de Fab. Ce dernier est décrit par Olivier sous le nom de M . dubia. [C.) CHALEPUS. ins. — Voyez calepe. CHALEUR. Phys. — Voy. température. CHALEUR ANIMALE, zool. — Voyez RESPIRATION. CHALÏCODOMA pierre; cîwf/.a, maison), ins. — Genre de la tribu des Apiens, famille desOsmiides, de l’ordre des Hyménoptères, établi par M. Lepeletier de Saint-Fargeau etadopté par nous {Hist. des Ins.). Les Chalicodomes, détachées du genre Mégachile de Latreille , en différent très peu sous le rapport des caractères zoolo¬ giques ; quelques légères différences dans les dentelures des mandibules fournissent une des principales distinctions. Mais les Chalicodomes ont des habitudes qui ne sont pas entièrement analogues à celles des au- ties genres de la famille des Osmiides. Le type du genre, la Ch. des murailles (Chai, mur aria Fab.) , a été l’objet d’obser¬ vations très intéressantes de la part de di¬ vers naturalistes , parmi lesquels nous de¬ vons placer en première ligne le célèbre Réaumur. Cet habile observateur appelle notre insecte V Abeille maçonne, et l’on verra que ce n’est pas sans raison. La Chalico- dome des murailles construit en effet son nid avec une sorte de mortier très dur, qu’elle applique sur les murs. Tout le monde peut facilement voir ces nids, pen¬ dant l’été, dans les endroits bien exposés aux rayons du soleil. Ils ont la forme d’une demi-sphère ; leur solidité et leur adhérence à la pierre sont telles qu’on ne saurait les détacher sans employer un ciseau bien acé¬ ré, et sans frapper dessus un violent coup de marteau. L’apparence extérieure de ces nids les ferait considérer comme des placards de terre lancés contre les murailles. La surface en est toujours un peu raboteuse , ce qu’il faut attribuer à la nature du gra¬ vier que recueille notre Maçonne pour faire sa construction. Ces modestes habitations renferment ordinairement dans leur inté¬ rieur six à huit alvéoles , dont les parois lisses sont faites d’un mortier beaucoup plus lin que la masse générale. Quand les loges sont achevées, l’industrieuse mère les appro¬ visionne d’une pâtée composée de miel et de pollen; ce que font, au reste , la plupart des autres Hyménoptères de la tribu des Apiens. Elle pond ensuite auprès de cette provision. La larve qui nait de ses œufs presque aussitôt, trouve ainsi à sa portée la subsistance nécessaire pour acquérir tout son accroissement. Quand elle est arrivée à cette période de son existence, elle se file une coque soyeuse qui ne remplit pas totalement sa cellule; alors a lieu sa transformation en nymphe. Six semaines plus tard , l’insecte parfait s’est débarrassé des langes de la nymphe; mais on est alors à la fin de l’automne, et il doit rester dans sa demeure jusqu’au printemps prochain. Lorsque les premières chaleurs du soleil se font sentir, notre Cha- licodome nouveau-née ramollit l’enveloppe qui l’entoure , en dégorgeant un liquide abondant, et en enlevant successivement, avec ses mandibules, le mortier détrempé. Ces habitations sont assez solides pour se maintenir pendant plusieurs années; et, comme la construction demande un travail long et pénible, il arrive fréquemment que des femelles s’emparent d’anciens nids , et se contentent de les réparer. Quelque¬ fois même elles en viennent à se disputer la propriété d’une demeure ainsi abandon¬ née. Le nid d’une autre espèce du même genre, répandue seulement dans l’Europe méridionale , la Chalicodome de Sicile (Chai. Sicula Ros.), ne diffère guère de celui de la précédente qu’en ce qu’il est sphé¬ rique et appliqué autour des branches d’ar¬ bres. (Bl.) ’CII ALICORUS. ins. — Genre de Coléop¬ tères pentamères, famille des Malacodermes, établi par M. Erichson ( Entomographien , p. 124), lors de la révision et delà publica¬ tion des Malachies du Musée royal de Ber¬ lin. Caractères : Antennes de 1 1 articles dis- 374 CH A CHA tincts ; palpes maxillaires à 4e article sécuri- forme; chaperon très court; labre transver¬ sal; tarses antérieurs du mâle à 5 articles simples. Cet auteur ne rapporte à ce genre qu’une espèce, le C. vinulus. (C.) *CHALICOTHERUJM {XM, calcaire; Gyjptov , animal), mam. foss. — Genre de Pa¬ chydermes établi par M. Kaup ( Descriptions des oss. de Marnm. foss. du mus. de Darm¬ stadt ) sur quelques dents assez semblables à celles de VAnoplotheriurn , mais dont les ca¬ ractères ne nous paraissent pas assez déter¬ minés pour être exprimés par des paroles. Selon M. Kaup, ce genre, qui comprend déjà deux espèces , a de l’affinité avec le g. Lo- phiodon et le g. Tapir, et doit être placé entre les Anoploiherium et les Palœotherium. La plus grande espèce, le Ciialic . Goldfussii, pouvait avoir la taille du Rhinocéros de Ja¬ va , et la plus petite, le Chalic. antiquum , celle du Rhinocéros de Sumatra. (L...d.) VCHALILITHE, Thompson (Xod!£, cail¬ lou ; AiGoç, pierre ).min. — Pierre siliceuse, hydratée , d’un brun rougeâtre , ayant , par son aspect, de l’analogie avec certains Silex ferrugineux , et qui ne paraît être qu’une variété de Rétinite ou Pechstein. Elle vient des monts Donegore, près de Sandy-Rrae , dans le comté d’Antrim en Irlande. M. F. de Kobeli la rapproche de la Thompsonite. (Del.) * CHALÏME. Chalimus (XaLp.oç, empoi¬ sonneur). crust. — Burmeister ( Mèm des car. de la nat. de Bonn, t. XVII) a donné ce nom à de petits Crustacés que M. Milne- Edwards, dans le tom. III de son Histoire naturelle sur ces animaux, range dans l’or¬ dre des Siphonostomes , dans la famille des Peliocéphales et dans celle des Cali- giens. Les Crustacés qui composent cette coupe générique ont beaucoup d’analogie avec les Caligcs ; mais ils en diffèrent par la présence d’un appendice médian qui naît du milieu de la face inférieure du front, pré¬ sente des trous de divisions annulaires à sa base et se termine par un bouton. Cet ap¬ pendice ressemblant beaucoup à ceux qui servent à fixer les Lernées sur leur proie, est probablement destiné aux mêmes usages. Quant à la conformation générale du corps, elle se rapproche beaucoup de celle des Nogagues. L’espèce type de ce genre est le C. scombns Burin. ( ()p. cit. , pag. 294 , pl. 13, fig. 13 à 18); elle a été trou¬ vée sur le Maquereau. M. Kroyer (Joum. d’Hist. nat., t. II , p. 20, pl. 1 , fig. 2) a dé¬ crit une seconde espèce de Chalimus , qui se distingue de la première par la brièveté du thorax et de l’abdomen , mais qui , suivant M. Milne - Edwards , paraît n’être qu’un jeune. (H. L.) ’CHALK. geol. — Syn. anglais de Craie. *CHALK MAREE, géol. — Syn. anglais de Craie marneuse. CBALKOLITHE {Xa\x6ç , cuivre ; XiGoç, pierre), min. — Nom du Phosphate vert d’Urane et de Cuivre. Dopez phosphates et URANE. il) EL.) *CHALKOPHACïTE (x«Xxoç, cuivre; .) CHAOS (xaoç, chaos), bot. cr. — (Phycées). Ce genre a été proposé par M. Bory de Saint- Vincent pour des végétaux amorphes des plus simples et principalement remarqua¬ bles par un enduit muqueux qui recouvre des corpuscules de formes diverses. Nous avons déjà dit, à l’article chaodinées, notre manière d’envisager ces productions, que nous rapportons, pour la plupart, aux Pleurococcoïdées ou aux Protococcoïdées. Le C. primordiales Bor. est un Protococcus ou un Pleurococcus , et les autres espèces pa¬ raissent devoir être rapportées aux genres Phytoconis et Hœmatococcus. (Bréb.) CHAPEAU ou CHAPITEAU. Pileus.ROT. cr. — Nom du renflement delà partie supé¬ rieure du champignon qui porte l'hyme- nium. Voyez agaric. 391 CHAPEAU CANNELEE, bot. cr.— Nom vulgaire donné par Paulet à l 'Agaricus custa neus. CHAPEAU D’ÉVÊQUE, bot. pu. — Nom vulgaire de l’Épimède des Alpes. CHAPELET. rept. — Nom vulgaire d’une espèce du g. Couleuvre, que Cuvier regarde comme identique au Cotuber sibilans de Seba. CHAPEL1ERÏA (Chapelier, voyageur français), bot. pii. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Gardéniées-Eugar- déniées, formé par Acb. Richard (Mém. soc. hist. nat. Par ., V, 252) pour un arbrisseau découvert dans l’ile de Madagascar. Les feuil¬ les en sont opposées, coriaces, elliptiques-ai- gués, très glabres, munies de stipules inter- pétiolaires, entières, caduques ; les fleurs, courtement pédicellées , sont rassemblées dans les aisselles foliaires. (C. L.) *CHAPELLIERA , Nees ( nom propre ). bot. ph. — Synonyme et section du genre Elynanthus, Pal. (G. L.) CHAPERON. Clypeus. ins. — Cette ex¬ pression a plusieurs acceptions : Latreille appelle ainsi la partie du front des Coléop¬ tères la plus voisine de la lèvre supérieure; suivant Fabricius, c’est le labre des Orthop¬ tères, des Névroptéres et des Hyménoptères ; d’après M. Strauss, c’est une des six pièces du crâne, placée au-devant de l’épicrâne et re¬ couvrant la bouche en entier. CHAPERON DE MOINE, bot. ph. — Un des noms vulgaires de l’Aconit napel. CHAPITEAU, bot. cr. — Voy. chapeau. *CHAPMANNIA (Chapraann, naturaliste voyageur allemand), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Hé- dysarées, établi par Torrey et A. Gray sur une plante herbacée, subdressée, velue, vis¬ queuse, découverte dans l’Amérique bo¬ réale. Les feuilles en sont irrégulièrement imparipennées , accompagnées de stipules libres, membranacées , décidues; les fleurs, polygames et sessiles dans l’axe d’une brac¬ tée ovale, sont bibractéolées et disposées en grappes terminales, lâches, subcomposées, à pédoncules 1-3-flores. (C. L.) CHAPON, ois. — V oyez coq. CIIAPTALÏA (dédié au célèbre Chaptal). bot. ph. — Ce genre, qui fait partie des Com¬ posées, tribu des Mutisiacées , a pour carac¬ tères : Capitule mulliflore, hélérogame , 39*2 CHA CH A paraissant muni de rayons ; involucrc cam¬ panule, formé d’écail les imbriquées, linéai¬ res— lancéolées, aiguës. Fleurs du disque m⬠les, stériles, renfermant un style court, sim¬ ple ; celles du disque placées sur deux rangs et fertiles ; corolles du disque tubuleuses, bilabiées; la lèvre extérieure 3-dentée , l’in¬ térieure 2-denlée; les fleurs femelles du rang intérieur à peine ligulées ou munies de très petites lèvres ; celles du rang extérieur, au contraire, manifestement ligulées et à lan¬ guettes blanches, plus longues que le style. Style des fleurs femelles bilobé au sommet. Fruit cylindracé, atténué aux deux bouts , glabre, pourvu au sommet d’un disque as¬ sez dilaté à l’intérieur duquel naît une ai¬ grette composée de plusieurs rangées de pail¬ lettes très ténues et scabres. — Les Cliaptnlia sont des herbes vivaces, indigènes de l’Amé¬ rique. (J- F).) *CHAFTIA. ois. — Genre formé par Hodg¬ son, en 1837, présumé par Gray ( List of généra ) devoir faire partie de la famille des Drongos , et ayant pour type le Chapiia mus- cipetoides Hodg., que Gray soupçonne être le même que le Dicrurm œneus de Vieillot. (Lafr.) CHAR. moll. — Bruguière avait adopté sans examen un genre établi, par Gioeni, sur l’estomac d’une Bulle , erreur signalée par Draparnaud , ce qui a fait rayer ce g. des catalogues. CHAR OR NEPTUNE, polyp. — Nom vul¬ gaire donné par les marchands au Madré¬ pore palmette, variété du M. muriqué. CH ARA. bot. cr. — Nom latin de la Charagne. Voyez ce mot. (Ad. B.) CHARACÉES. Characeœ. bot. cr. — Cette famille, établie par L.-C. Richard, ne com¬ prend que le seul genre Chava de Linné , que quelques auteurs , et particulièrement Agardh , ont divisé en deux : Char a et Ni- tella. Ce genre a occupé les places les plus diverses dans la classification ; rangé par Linné, parmi les Phanérogames, dans laMo- noécie-Monandrie, de Jussieu le classa parmi les Nayades, place que lui conserva De Can- dolle, tout en restreignant la famille à un nombre de genres beaucoup plus limité. R. Brown l’a aussi mis au nombre des Phané¬ rogames inonocotylédones à la suite des Hy- drocharidées ; quelques auteurs l’ont même classé parmi les Dicotylédones à la suite des Éiodées ou Haloragées, avec les Myriophyl lurn et Ceraiophyllum , dont il a un peu le port et partage l’habitat Se formant, à son égard, une opinion tout opposée, plusieurs auteurs modernes l’ont rapproché des famil¬ les les plus simples du règne végétal, et l’ont placé auprès des Conferves dans la grande classe des Algues. Cette opinion , émise par Wallroth et Martius, adoptée par Agardh, a été partagée dans ces derniers temps par Endlicher, qui, dans son Généra Plantarum , ouvrage recommandable sous tant de rapports, a placé les Characées entre les Conferves et les Ulvacées , et a tracé une description très inexacte de ses carac¬ tères , et qui n’est nullement en rapport avec les observations publiées sur ce genre depuis vingt ans. Ces observations, sur lesquelles nous re¬ viendrons à l’article charagne, nous parais¬ sent classer ce genre parmi les Cryptogames les plus élevées , près des Fougères et des Marsiléacées, ou toutau moins entre celles-ci et les Mousses et les Hépatiques , dont elles se rapprochent par la structure de leurs or¬ ganes mâles. La principale différence entre ces familles et celle des Characées consiste dans la simplicité d’organisation de leurs tiges, des ramules et des parties qu’on pour¬ rait appeler des feuilles ou des bractéoles ; mais on sait combien, dans les plantes pha¬ nérogames elles-mêmes, ces parties offrent une structure moins complexe dans les plan¬ tes aquatiques complètement submergées , comparées aux plantes des mêmes familles qui vivent hors de l’eau. Ainsi la structure, qu’on peut appeler confervoide , de la tige et des rameaux du Chara , ne doit pas déter¬ miner leur classification ; mais c’est plutôt la nature de leurs organes reproducteurs qui doit nous diriger dans ce cas ; or celle-ci les range évidemment parmi lesCryptogames les plus élevées. (Ad. B.) CHARACHERA , Forsk. bot. ph. — Sy¬ nonyme de Lantana, L. CIIARACIA'S. Cliaracini. poiss. — Groupe établi par Artédi dans le grand genre Sau¬ mon pour les Saumons n’ayant pas plus de 4 ou 5 rayons aux ouïes. Ils ont les nom¬ breux cæcums des Saumons, et la vessie di¬ visée par un étranglement comme les Cy¬ prins, mais pas de dents sur la langue comme les Truites. La forme de leur corps et leurs CH A CHA dents varient assez pour avoir déterminé Cu¬ vier à les diviser dans les sous-genres suivants: Curimates, Anostomes, Serpes, Piabuques, Serrasalrnes , Tétragonoptèrcs , Chalceus , Piaiis, Hydrocins, Citharines, Saurus, Sco- pèles et Aulopes. Voy. saumons. *CHARACTUS , Dej. ins. — Syn. du g. Calopteron de M. de Castelnau. (D.) * CIIARADRIÉES. Charadrieœ. ois. — M. Lesson a formé sous ce nom une famille de l’ordre des Échassiers, dont le genre Plu¬ vier [Charadrius) est le type, et il y comprend les g. Glaréole, Vanneau, Pluvier, OEdicnème et Huîtrier. M. Swainson adopte ce groupe sous le nom de Charadriadées ; mais il en sépare les Huîtriers, qu’il met parmi les Ar- déadées , et y introduit les Court-Vite. Les ornithologistes systématiques ont modifié ce nom à l’infini; il est devenu des Cliara- dridées pour M. Ch. Bonaparte (qui a donné le nom de Charadrinées à une division de ce groupe) ; M. Gray en a fait ses C haradrianées , M. Kaup ses Charadrii , etc. Nous ne citerons pas les modifications apportées par ces di¬ vers auteurs au groupe des Pluviers; nous dirons seulement que cette famille est encore bien arbitrairement définie, et nous croyons plus naturel le petit groupe des Pluviers tel qu’il a été établi par Cuvier , qui n’y com¬ prend que les deux sous-genres OEdicnème et Pluvier. Voije z ce dernier mot. (G.) CHARADRIUS. ois. — Nom latin du g. Pluvier. * CIIARÆAS (nom propre), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes fondé parM. Ste¬ phens ( Illustrations of Brilish eniomology , vol. II, pag. 108), qui le range dans sa fa¬ mille des Noctuides. Ce g. se compose de 5 espèces, dont 3 sont propres à l’Angle¬ terre, et ne nous sont pas connues; les 2 autres sont la Noct. cespilis Fab. ( Lupe - rina id. Boisd. ), et la Noct. graminis Linn. (Heliophobus id. Boisd.). Ces deux espèces se trouvent en France , mais rarement. M. Guénée, en adoptant le g. de M. Stephens {Ann. de la Soc. ent. de France, t. X, p. 241), le réduit à la seule Noct. graminis. (D.) CHARAGNE. Chara. bot. cr. — Les plantes qui constituent ce genre, connues sous les noms vulgaires de Charagne ou Lustre d'eau , sont extrêmement communes dans les eaux douces de toute l’Europe, et même, à ce qu’il paraît, répandues sur presque toute la surface du globe. Vaillant, en 1719 , les réunit sous le nom générique de Chara , et en donna un caractère qui , ainsi qu’on le verra, était, à plusieurs égards, plus exact que celui admis par beaucoup d’auteurs modernes. Adopté par tous les botanistes subséquents, ce genre fut placé dans les classes les plus diverses des différents systèmes, tantôt au¬ près des plantes les plus parfaites par leur organisation, tantôt auprès des végétaux les plus simples, et occupant, dans le règne vé¬ gétal, les derniers degrés de l’échelle. Il en fut de même de la famille des Characées, que L.-C. Bichard a établie pour ce genre que l’isolement dans lequel le placent ses carac¬ tères insolites ne permet pas de rattacher immédiatement à aucune autre famille natu¬ relle. Elle fut rangée soit parmi les Phané¬ rogames , soit parmi les Agames près des Conferves, soit parmi les Cryptogames au¬ près des Marsiléacées. Cette variation dans la classification de ce genre tient à l’inexactitude du caractère qui en a été tracé par plusieurs de ces auteurs. L’existence très apparente de deux systè¬ mes d’organes concourant à la reproduction, tous deux extérieurs et bien distincts l’un de l’autre, l’un renfermant le germe de la re¬ production, l’autre l’accompagnant, mais ne devenant jamais un vrai corps reproducteur, engagea Linné , de Jussieu, B. Brown , De Candolle, à placer les Chara parmi les Pha¬ nérogames , et généralement auprès des Nayades, si singulières elles-mêmes par plu¬ sieurs points de leur organisation. La nature de ces organes, ainsi qu’on va le voir, ne permet cependant aucune comparaison en¬ tre ces plantes et les Chara. Les observations incomplètes de Schmide! et d’Hedwig, acceptées sans contrôle par plusieurs auteurs contemporains, leur ayant fait considérer les fruits du Chara comme un conceptacle rempli d’un grand nombre de graines ou de spores très fines , les con¬ duisirent à placer ce genre auprès des Con¬ ferves ou des Céramiaires, opinion encore admise aujourd’hui par Endlicher, dans son Généra Plantarum. Cependant, dès 1823, je faisais remarquer {Dict. class. Hist. nat ., III, p. 47G) que les observations de Vaucher sur la germination des Chara prouvaient, comme Vaillant l’avait établi dans son caractère 25* T. III. 394 CHA CH A du genre Chara, que les fruits de ces plantes étaient monospermes. Ce caractère et la place qui en résulte pour les Characées ont été admis par Lindley dans son Natural System of Botany. Les observations plus récentes faites sur la structure de ces organes, sur leur germina¬ tion , sur la texture remarquable de l’autre système d’organes qui l’accompagne, me pa¬ raissent ne laisser aucun doute sur l’organi¬ sation, beaucoup plus parfaite qu’on ne le pense assez généralement, des plantes de cette famille. On peut caractériser ainsi les Chara et la famille des Characées : Végétaux aquatiques submergés, à tiges articulées, cloisonnées, simples ou composées de plusieurs cellules tuberculeuses parallèles. Rameaux verticil- lés. Organes reproducteurs de deux sortes, portés sur le côté supérieur ou à l’extrémité de ces rameaux, et souvent accompagnés de ramuscules ou bractéoles. Organes mâles : Vésicules sphériques, transparentes, recou¬ vrant une seconde enveloppe colorée, formée de plusieurs pièces portant dans leur centre des vésicules oblongues, d'où naissent, vers le centre, des tubes nombreux, vermiculés, cloi¬ sonnés, renfermant des filaments très déliés, repliés, doués de motilité, sortant de ces tu¬ bes lors de leur immersion dans l’eau. Or¬ ganes femelles ; Oblongs ou ovoïdes , formés de deux enveloppes : l’externe molle, formée de cinq tubes membraneux contournés en spirale, et formant au sommet une couronne à cinq dents ; l’interne crustacée, également formée de cinq lames spirales colorées ; em¬ bryon unique, contenu sous ces enveloppes et en remplissant entièrement la cavité, formé d’une seule cellule remplie de fécule. Ce sont ces graines de fécule, s’échappant de la vésicule qui constitue l’embryon , que plusieurs observateurs ont prises pour autant de spores libres ; mais un examen plus at¬ tentif suffit pour démontrer qu’ils ont tous les caractères de la fécule, et leur irrégula¬ rité ne permettrait même pas de supposer que ce fussent des sporesde nature amylacée. Vaillant et Linné , d’après lui , avaient donc raison de donner pour caractère aux Chara une capsule monosperme. Le mode de germination, observé par Vaucher ( Mèm . Soc. Iiist. nau de Genève , tom. I ), prouve d’une manière positive cette unité d’em¬ bryon ; car il a fait voir que, laissées dans l’eau après leur parfaite maturité à l’automne, les petites graines ou capsules des Chara germaient au printemps, en produisant cha¬ cune une seule tigelle, qui sort du milieu des cinq dents, et forme une espèce de couronne au sommet de chacune de ces prétendues capsules. Ce fait, observé par Vaucher, suf¬ firait pour distinguer complètement ce genre des Conferves et autres Agames. Mais si, en examinant ces mêmes graines en germina¬ tion, on brise leur enveloppe, on voit que la base de cette tigelle n’est autre chose que la vésicule encore en partie remplie de fécule , qui , occupant tout l’intérieur de la graine avant la germination , s’est allongée à son sommet pour former le premier article de la tige de Chara. Le fruit des Chara ne contient donc qu’un seul embryon ; mais, si ce n’est pas une cap-- suie polysperme, peut-on même dire que ce soit un fruit monosperme, une sorte d’akène comme celui de beaucoup de Phanérogames ? je ne le pense pas. Il n’y a rien dans tout cet organe reproducteur qu’on puisse com¬ parer à un vrai pistil : pas de stigmate , pas de véritable ovule fixé dans la cavité de l’o¬ vaire ; et, si l’on voulait assimiler cet organe à quelque chose de mieux connu dans les végétaux phanérogames, il faudrait le com¬ parer aux graines nues des Conifères pour la disposition générale des téguments de l’ovule, qu’on retrouverait, ainsi que le mi- cropyle, dans les deux téguments des graines de Chara , et dans l’ouverture qu’entoure la couronne terminale, et, à ce que je pense, à certaines parasites pour la formation de l’em¬ bryon aux dépens des cellules mêmes qui constituent le nucelle. Mais si l’on cherche des analogies parmi les plantes plus voisines par le reste de leur organisation, on verra que, par leur double tégument , leur em¬ bryon formé d'une vésicule remplie de fé¬ cule et de mucilage , leur mode de germi¬ nation, les graines des Marsiléacées ont une extrême ressemblance, dans tous leurs ca¬ ractères essentiels, avec celles des Chara : seulement, elles se développent dans l’inté¬ rieur de conceptacles , mêlées avec les or¬ ganes fécondateurs, tandis que, dans les Chara , ces deux sortes d’organes sont in¬ sérés extérieurement sur les rameaux. Les organes mâles ou fécondateurs des CHA CHA 395 Char a ne sont pas moins remarquables que leurs graines, et leur structure est même bien plus compliquée , quoique très bien connue , grâce aux nombreuses recherches dont ils ont été l’objet depuis une vingtaine d’années. Ce sont des globules parfaitement sphériques, rouges ou orangés, placés en gé¬ néral immédiatement au-dessous des grai¬ nes. Beaucoup plus gros que ces graines dans leur jeunesse , ils cessent bientôt de s’accroître, tandis que les graines augmen¬ tent, et deviennent bientôt égales ou plus grosses qu’eux. A une certaine époque, ils se déchirent, s’ouvrent même assez régu¬ lièrement, et finissent par disparaître avant la maturité complète des graines qu’ils ac¬ compagnent. Ils sont composés d’un tégu¬ ment extérieur lisse, incolore, transparent, assez épais; au-dessous se trouve un se¬ cond tégument plus solide, coloré en rouge , formé de six à huit plaques triangulaires à bords crénelés, appliqués les uns contre les autres , composés de cellules oblongues cu¬ néiformes, partant, en rayonnant, du centre de chaque plaque , et remplis de granules rouges. Du milieu de la face interne de cha¬ cune de ces plaques ou valves, qui se sépa¬ rent lorsque le globule se détache et se dé¬ chire, part une vésicule oblongue, transpa¬ rente, dirigée vers le centre du globule, où ces cellules sont réunies entre elles par l’in¬ termédiaire d’une petite masse cellulaire. Ces vésicules contiennent aussi un assez grand nombre de granules rouges ; de l’ex¬ trémité centrale de chacune d’elles ou de la masse celluleuse qui les réunit, naissent une infinité de filaments ou tubes sinueux ver- miculés, simples, cloisonnés, qui remplissent toute la cavité du globule. Chacun des arti¬ cles de ces filaments contient, lorsqu’ils sont parvenus à leur état adulte , un petit corps filiforme replié en spirale dans celte petite cavité; lorsque les filaments sont plongés dans l’eau, ces sortes de petits filets se met¬ tent bientôt en mouvement, s’agitent, et semblent chercher à s’échapper de leur étroite prison. Ils y parviennent bientôt, au moins dans la plupart des cas , sans qu’on distingue l’ouverture par laquelle ils sont sortis, et continuent à se mouvoir dans l’eau avec plus ou moins de rapidité , suivant la température de la saison. Ces faits , d’abord aperçus par Bischoff , mieux observés par Meyer, ont été l’objet de recherches très étendues de la part de M. Thurel , qui a fait connaître le mode de formation et la forme remarquable de ces petits animalcules végétaux (voyez Ann. des sciences naturelles , 1840, t. XIV, p. 65, pl. 5, C, 7 et 8). En effet, un examen très attentif, avec un excellent microscope et un éclairage convenable (car la ténuité de ces animalcules filiformes exige la réunion de tous les moyens propres à rendre la vision plus nette), mon¬ tre que ces animalcules ne sont pas d’une structure aussi simple qu’on l’avait cru. Leur corps est filiforme, grêle , ^diversement con¬ tourné en spirale , formant en général de trois à cinq tours de spire ; près d’une de leurs extrémités naissent deux filets d’une ténuité extrême , fixés au même point de l’animalcule , en égalant ou en dépassant le corps en longueur , et s’agitant dans l’eau avec une telle rapidité qu’on ne peut les observer parfaitement que lorsque leurs mouvements se ralentissent, soit par l’éva¬ poration du liquide, soit par quelque au¬ tre circonstance, ou lorsqu’ils cessent com¬ plètement par l’addition , dans ce liquide , d'un peu d’iode. L’extrémité près de la¬ quelle ils sont fixés est toujours celle qui se dirige en avant dans le mouvement des animalcules , et ils s’agitent alors comme les tentacules d’animaux plus parfaits. L’ob¬ servation de ces tentacules , due à M. Thu- ret, en montrant dans ces corps une orga¬ nisation beaucoup plus complexe qu’on ne l’avait pensé, jointe à l’irrégularité, à l’é tendue et à la persistance de leurs mouve¬ ments, prouve la spontanéité de ces mouve¬ ments , et les rend tout-à-fait comparables à ceux des animalcules spermatiques. On sait, du reste, que l’existence de ces ani¬ malcules filiformes, dans les organes fécon¬ dateurs, n’est pas bornée aux Chara,et que les anthéridies de toutes les Mousses et Hé¬ patiques en présentent de fort analogues (Ann. sc. nut ., 2e série, t. X , 1838, p. 319). On ne saurait donc douter que les globules rouges des Chara ne soient des organes ana¬ logues à ces anthéridies , et destinés ainsi qu’elles à concourir à la reproduction des plantes qui les portent. Les Chara, si remarquables par la struc¬ ture de leurs organes reproducteurs , n’of¬ frent pas moins d’intérêt au physiologiste CHA CHA par leurs organes de la végétation. En effet, e est sur cette plante que Gorti a observé, en premier lieu, la circulation intra-cellulaire, si¬ gnalée depuis dans les cellules de beaucoup d’organes différents des végétaux , mais tou¬ jours étudiée de préférence sur les Chara , où elle se montre avec une constance et sur une échelle qui en rendent l’observation plus facile. Quoique nous ne puissions pas , à l’occa¬ sion de ces plantes , étudier ce phénomène d’une manière générale, nous allons expo¬ ser la manière dont il se passe dans les tiges de ces végétaux. Les tiges des Char a offrent deux structures différentes. Dans les unes, qui appartien¬ nent aux espèces composant le genre ou le sous-genre Nüella , la tige et les rameaux sont formés d’un seul tube cylindrique à parois assez épaisses, mais simple et tapissé intérieurement de granules verts; dans les autres, constituant le vrai genre C/mra, la tige est formée d’un tube central entouré d’une sorte d’étui ou d’écorce composé de tubes plus petits réunis entre eux , et qui détermi¬ nent des stries ou cannelures longitudinales sur la surface externe, tandis que cette sur¬ face est lisse dans les Nüella ; en outre, la tige doit à cette différence de structure beau¬ coup plus de fermeté dans les Chara propre¬ ment dits , plus de flexibilité et de mollesse dans les Nüella. Du reste , chacun de ces tubes, soit dans les tiges des Chara , soit dans celles des Nüella , a la même organisation. C’est un cylindre dont la paroi est formée d’une membrane simple, incolore, et dont la cavité ne présente ni cloison ni diaphragme, soit longitudinal , soit transversal , quoique quelques auteurs lui en aient attribué ; cette cavité est remplie d’un liquide aqueux inco¬ lore, dans lequel flottent des granules ou des vésicules incolores ou d’un vert pâle. La sur¬ face interne de ces tubes est tapissée de gra¬ nules verts d’une grosseur très uniforme, dis¬ posés en séries longitudinales, très réguliè¬ res et plus ou moins serrées entre elles ; les granules qui les composent sont toujours contigus dans une même série. Ces séries , parfaitement parallèles entre elles, sont plus ou moins obliques par rapport à l’axe du tube; mais c’est le résultat d’une sorte de torsion qui fait varier les degrés de cette obliquité. Le fait le plus essentiel à noter, c’est que ces séries de granules verts couvrent toute la surface interne du tube , à l’exception de deux bandes parallèles à ces mêmes séries et opposées entre elles, qui en sont complè¬ tement dépourvues. Cette disposition des granules verts, adhé¬ rents aux parois internes des tubes, s’observe également sur le tube simple des tiges et des rameaux des Nüella , et sur le tube central et les tubes périphériques des tiges et des rameaux composés des Chara ; mais l’inten¬ sité de la coloration et le rapprochement de ces globules verts , sur les parois des tubes qui sont en rapport avec la lumière, rendent les phénomènes de circulation plus difficiles à observer dans ces tubes que dans le tube central dépouillé de son enveloppe de tubes corticaux des vrais Chara , tels que les Chara hispida et tomeniosa; et c’est sur ces tubes ainsi isolés que les phénomènes ont été sur¬ tout étudiés. On a pu constater alors parfai¬ tement qu’il y avait un couranicontinu des¬ cendant, par exemple, le long d’une des pa¬ rois couvertes de séries de granules , et re¬ montant en sens inverse le long de la paroi opposée , après avoir passé d’une paroi à l’autre le long des bouts de ces tubes qui correspondent aux articulations de la tige. Jamais le mouvement n’a lieu ni dans un sens ni dans l’autre, pour la partie qui cor¬ respond aux deux bandes dépourvues de granules. Quand un des granules flottants qui font apercevoir le mouvement du fluide y est porté accidentellement, il reste sta¬ tionnaire, ou, se rapprochant insensible¬ ment de l’un ou de l’autre des courants , il est bientôt entraîné par lui. Ce fait, qui s’observe assez souvent, prouve positive¬ ment qu’il n’y a pas, chez les vrais Chara, de cloison longitudinale ou de double paroi interne entre les deux courants, comme Slack l’avait pensé , en appliquant à ces plantes ses observations sur les Nüella , et comme il arrive peut-être aux autres végé¬ taux. Les courants ayant toujours lieu pa¬ rallèlement aux séries de globules, sont plus ou moins obliques par rapport à l’axe du tube, suivant que ces séries elles-mêmes sont plus ou moins inclinées par rapport à cet axe. Tous ces faits, ainsi que plusieurs autres signalés par les divers auteurs qui ont étudié ce phénomène remarquable, et CHA 397 CHA particulièrement par M. Dutrochet , prou¬ vent évidemment, comme l’avait déjà pensé M. Amici , et comme l’a bien établi M. Du¬ trochet, que ces courants ont lieu sous l’in¬ fluence de ces séries de globules fixés aux parois du tube, et sont déterminés par une action de ces globules sur le tluide. M. Amici l’avait attribué à une action élec¬ trique, comparantces séries de globules à des sortes de petites piles. Il croyait même avoir reconnu, dans chaque globule, deux glo¬ bules de nature et de couleur différentes ; mais ce fait n’a été revu, depuis lui , par aucun observateur. Desexpériences spéciales faites par MM. Bec¬ querel et Dutrochet, pour déterminer si le mouvement interne du Chura avait lieu sous l’influence d’une action électrique , les ont , au contraire , conduits à cette conclusion « que les forces qui produisent le mouvement rotatoire, dans les Chara , ne peuvent , sui¬ vant toutes les apparences , être rapportées à l’électricité. » Enfin , M. Donné a ajouté un nouveau fait qui conduirait à une autre explication du phénomène de la circulation intra-cellu¬ laire : il a vu que les globules en séries de la paroi interne du tube des Chara , déta¬ chés de ce tube par une pression graduelle et maintenus dans le liquide qui remplit ce tube, soit dans le tube même , soit hors du tube , présentaient un mouvement rotatoire très vif, sans translation, s’ils se trouvent en dehors des courants, joint à un mouve¬ ment de translation, s’ils sont placés dans les courants. Le même genre de mouve¬ ment se présente dans des séries détachées de ces mêmes globules , qui généralement se recourbent en forme de cercle, et tour¬ nent autour du centre de ce cercle comme une roue. Ainsi la surface de chacun de ces globules doit avoir une action sur ce li¬ quide environnant qui , lorsque les globules sont fixés , fait mouvoir ce liquide , qui , au contraire , lorsque les globules sont libres , détermine leur mouvement ; phénomène qu’on a déjà observé sur les membranes animales pourvues de cils vibratiles, lesquels déterminent aussi des courants dans le li¬ quide qui les baigne, et dont les fragments isolés s’y meuvent par suite du mouve¬ ment de ces mêmes cils. Mais, dans les globules mobiles des Chara , les observa¬ tions les plus attentives n’ont jamais pu faire découvrir de traces de ces cils ; et, si l’on compare ces globules aux spores égale¬ ment douées des mouvements spontanés des Conferves, on sera porté à penser que c’est plutôt par une contraction successive des di¬ verses parties de ces globules, par un chan¬ gement de forme, analogue à une sorte de mouvement péristaltique , que le fluide am¬ biant, ou le globule lui-même, est mis en mouvement. Nous avons insisté sur les phénomènes physiologiques si curieux que présentent les tiges de toutes les cellules tubuleuses des Cfiara , non que ce phénomène soit unique¬ ment propre à cette plante, mais parce que nulle part il n’est plus prononcé et plus fa¬ cile à étudier , et qu’il fait ainsi partie de l’histoire complète de ce genre. Si nous jetons maintenant un coup d’œil sur la classification des nombreuses espèces de ce genre, sur leur manière de vivre et leur distribution géographique , nous ver¬ rons que ces plantes , croissant toutes dans les eaux douces ou quelquefois dans les eaux saumâtres des mers intérieures, telles que la Baltique , paraissent répandues sur presque tous les points du globe, mais n’ont été cherchées et étudiées avec soin qu’en Europe. — On les a retrouvées à la Nouvelle- Hollande , au Chili , dans l’Inde , au Séné¬ gal , etc. M. Alex. Braun , qui s’est livré avec un soin particulier à l’étude de ces plantes , les considère comme ne formant qu’un seul genre divisé en plusieurs sections , et com¬ prenant seulement 23 espèces à l’époque ou il a présenté un premier tableau de ces re¬ cherches en 1834 ; mais un grand nombre de variétés , qui, pour plusieurs auteurs , sont de véritables espèces, feraient plus que doubler le nombre de ces dernières. D’autres auteurs, en premier M. Agardh, et depuis lui M. Endlicher, ont divisé le genre Chara en deux s les Chara et les Ni- tella ; les premiers offrant une tige composée de plusieurs tubes et des anthéridies placés immédiatement au-dessous des graines; les autres ayant la tige formée d’un seul tube sans tubes corticaux, et les anthéridies sépa¬ rés des graines ou sur des pieds distincts, ou sur les sommets des rameaux. Mais ces deux caractères ne sont pas toujours réunis , et 398 GHA CHA M. Braun cite des espèces ayant la fructifi¬ cation des Chara et la tige des IVitella, et qui paraissent s’opposer à cette division, sur laquelle on ne pourra avoir d’opinion bien éta¬ blie que lorsque toutes les espèces auront été étudiées dans les diverses phases de leur fructification. (Ad. Brongniart. ) * CIIARAMUS ( ? xapotfAo; , trou, cavité). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa¬ mille des Curculionites, créé par M. Steven {Mus. Mosq ., t. 2, p. 92) , mais non adopté par Schœnherr, qui en comprend Tunique espèce (le Ch. Lama Dej -Stev.) dans le genre Hypsonotus. Elle avait été publiée antérieu¬ rement par Germar, sous le nom de H. cla- vulus. (C.) CIIAÏI/WCOX. Curculio. ins. — Genre a de Coléoptères tétramères, établi par Linné, et qui, d’après les caractères qu’il lui donne (antennes presque en massue insérées sur un rostre avancé) , renfermerait aujour¬ d’hui plus de 3,000 espèces au lieu de 95 qu’il y rapporte, d’après la 12e édition de son Systema naiurce. Aussi les entomolo¬ gistes qui sont venus depuis, l’ont-ils sub¬ divisé en un grand nombre de coupes gé¬ nériques , dont la réunion forme une des principales divisions ou tribus de la grande famille des Bhynchophores de Latreille , la même que celle des Curculionites deM. De- jean , ou Curculionides de M. Schœnherr. Cette tribu ou division porte , dans la mé¬ thode de Latreille, le nom deCharançonites, et répond en partie à celle des Gonatocères de Schœnherr. Il résulte de là que le g. Charançon {Cur¬ culio), tel qu’il existe aujourd’hui, n’a de commun que le nom avec celui de Linné , et qu’il se réduit à un petit nombre d’espèces, qui, d’après Latreille, se distinguent généri¬ quement des autres Curculionides par les caractères suivants : Antennes de onze ar¬ ticles , dont le premier fort long et les trois derniers réunis en une massue , insérées à l’extrémité du museau-trompe , lequel est toujours court, épais, non appliqué contre la poitrine , et offre de chaque côté une rai¬ nure oblique où se loge la partie inférieure du premier article des antennes; pénul¬ tième article des tarses toujours bilobé. Ce g. ainsi caractérisé répond à celui d ’Entimas de Germar, Schœnherr et Dejean, qui, dans leur nomenclature, n’ont pas jugé à propos de conserver le nom de Curculio; il ne com¬ prend que des espèces d’Amérique , toutes de grande taille et , comme l’attestent les noms qui leur ont été donnés, revêtues des couleurs les plus riches. Nous citerons comme type le Curculio splendidus Fab. {C. fastuosus Oliv.), qui se trouve au Brésil, et dontvoici un courte description : Longueur, 12 à 14 li¬ gnes ; corps noir en partie, recouvert de pe- ti tes écailles d’un vert doré des plus éclatants; corselet ayant une ligne enfoncée d’un vert doré, et les côtés de cette dernière couleur avec de petits tubercules noirs ; élytres ayant des stries couvertes de gros points, avec des taches dorées assez grandes , placées irrégu¬ lièrement; pattes noires , couvertes de poils d’un gris bleuâtre. Latreille rapporte au même genre une jolie petite espèce très brillante qu’on trouve communément , dans le midi de la France , sur le Tamarisc ( Curculio Tamarisci Fab.), mais elle appartient au g. Coniaius de Germar. L'ancien g. Charançon renferme plusieurs espèces intéressantes à connaître, soit par leurs mœurs, soit à cause des dégâts qu’elles nous causent : on en trouvera l’histoire à chacun des g. auxquels elles appartiennent aujourd’hui. Ainsi , pour les Charançons du Blé, du Riz, du Palmier, voy. calandre; pour celui des Noisettes, voy. balaninus ; pour celui de la Vigne, voy. rhynchites; pour celui de la Livêche , voy. otiorhyn- chus , et pour le Charançon paraplectique , voy. lixus. (D.) C SI A II A N C O VITES. Curculionites. ins. — a Latreille avait d’abord désigné ainsi une fa- mil le de Coléoptères tétramères composée des g. Curculio et Atielabus de Linné ; mais, ayant appelé depuis cette famille les Rhyncho- phores, en y réunissant les Bruches du même auteur, il n’a plus appliqué le nom de Charan- çonites qu’à une tribu de cette même famil le, laquelle tribu se divise en deux sections : les Brévirostres , c’est-à-dire ceux dont le mu¬ seau-trompe est court et épais , avec les an¬ tennes insérées à son extrémité, et les Lon- girosires , ceux dont le museau-trompe est plus ou moins long, avec les antennes insé¬ rées le plus souvent vers son milieu, et quelquefois entre les yeux. La première sec¬ tion se compose de 31 g. et la seconde de 43, en tout 74 g. dont nous nous dispenserons de CIIA CHA 399 donner ici la nomenclature, attendu qu’elle j formerait double emploi avec celle des g. compris dans la division des Ùonatocères de Schœnherr, dont nous avons suivi jusqu’à présent la méthode comme la plus récente et la plus complète pour la famille des Cur- culionides. Voyez ce mot et celui de gona- toceres. (D.) CHABANSON. moll. — Synonyme vul¬ gaire de Cône pavé. CHARANTIA. bot. ph. — Synonyme de Momordique. CHARAX (xapa£, pieu), poiss. — Les au¬ teurs anciens qui ont écrit sur l’ichthyolo- gieont désigné, sous ce nom, des Poissons trop incomplètement décrits pour qu’on puisse déterminer avec précision à quel genre ils appartiennent. Cependant, le poisson cité par Elien parait être un Holocentre. Plus ré¬ cemment, Gronovius a employé ce nom pour désigner des Poissons de la famille des Saumons , distribués par Cuvier dans ses Piabuques, ses Chalceus, etc., etc. M. Risso l’a reproduit à son tour pour l’appliquer au Puntazzo , espèce de Sparoïde, séparé des Sargues par Cuvier , et érigé par lui en un genre distinct. Il a conservé le nom de Charax , comme nom scientifique du Pun¬ tazzo. Voyez ce mot. *CHARAXES (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères diurnes, de la tribu des Nymphalides de Latreille, fondé par Ochsenheimer, sur une seule espèce ( Nym - phalis jasius Latr.), qui s’est propagée sur tout le littoral de la Méditerranée où croît l’Arbousier ( Arbutus iineclo) , sur lequel vit sa Chenille , et qui se trouve par conséquent à la fois en Afrique, en Asie et dans la par¬ tie méridionale de l’Europe. Mais cette es¬ pèce a un grand nombre de congénères parmi les exotiques, la plupart d’Afrique, et les autres des Indes orientales. Les Charaxes , à l’état parfait, se rappro¬ chent beaucoup des Apatura, et n’en dif¬ fèrent guère que par leurs ailes inférieures terminées par deux queues avant l’angle anal. — Mais il n’en est pas de même de leurs premiers états : les Chenilles des Apatura ont la tète surmontée de deux cor¬ nes seulement, et le dernier segment terminé en queue bifide ; la tête de celles des Cha¬ raxes est armée de quatre cornes , et leur extrémité postérieure est aplatie en forme de queue de poisson. — Leurs Chrysalides dif¬ férent encore davantage : celle des Apatura est fortement comprimée sur les côtés , et carénée sur le dos ; celle des Charaxes est presque ovoide , avec la partie abdominale de forme conique. Le Ch. jasius se trouve en France depuis Perpignan jusqu’à Antibes , mais principale¬ ment aux environs de Toulon et dans les îles d’Hyères, où abonde l’Arbousier. Ce Papil¬ lon , comme tous ses congénères , a le vol extrêmement rapide, et ne se laisse pas ap¬ procher facilement lorsqu’il est en repos. Aussi , pour se le procurer , surtout en bon état , faut-il se donner la peine d’élever sa Chenille, dont l’éducation, heureusement pour les amateurs , ne présente aucune dif¬ ficulté , et réussit presque toujours. — C’est un des plus grands et des plus beaux Lépi¬ doptères diurnes de l’Europe ; il est figuré avec sa chenille et sa chrysalide dans plu¬ sieurs ouvrages iconographiques. (D.) CÏÏARBOX. Carbo. chim. et min. — Voyez CARBONE et COMBUSTIBLES CHARBONNEUX. (Del.) CHARBON. bot. cr. — Voy. URELO. CHARBONNIER, zool. — Nom d’une variété et , suivant quelques auteurs , d’une espèce du sous-genre Renard. Voy. chien. — En erpétologie , ce nom s’applique à une espèce d ’Anolis. — Les pêcheurs désignent aussi sous ce nom le Merlan noir, Gadus carbonarius. CHARBONNIÈRE, ois. — Nom vulgaire du Parus major L. , espèce du g. Mésange. Le P. ater, esp. du môme genre, porte aussi vulgairement le nom de Petite charbon¬ nière. (G.) CIIARDINIA. bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Composées-Cynarées , établi par Desfontaines aux dépens du genre Xeran- themum , et auquel il donne pour type le X. orientale. CHARDON, poiss. — Nom vulgaire d’une espèce du genre Raie , Raia fullonica. CHARDON. Carduus. bot. pii. — Genre de la famille des Composées-Cynarées , éta¬ bli par Gærtner, et ayant pour caractères : Capitule à fleurs égales ; involucre composé d’écailles imbriquées, lancéolées ou linéaires, non scarieuses en leurs bords, à sommet le plus souvent pointu ou aminci. Réceptacle fimbrillifère ; tube de la corolle court, oblong 400 CF1A CHA à la gorge, à limbe quinquéfide, en gueule renversée. Filets des étamines libres et ve¬ lus. Anthères appendiculées , linéaires, al¬ longées ; prolongement nul ; stigmates réu¬ nis. Fruits oblongs, comprimés, glabres; aréole apicilaire presque charnue , basilaire, un peu oblique. Aigrettes plurisériées, réu¬ nies à leur base en anneau par des poils fili¬ formes se détachant du fruit. Ce sont des herbes droites, simples, monocéphales ou divisées en rameaux monocéphales, à feuilles caulinaires décurrentes,pinnati!obéesou en¬ tières , à capitules subglobuleux ou oblongs, droits et s’inclinant le plus souvent après la floraison , à fleurs pourpres ou quelquefois blanches. Il n’y a plus qu’une cinquantaine d’es¬ pèces de Chardons , depuis la réforme du genre qui a vu disparaître successivement les plantes qu’on y avait momentanément réu¬ nies, et qui ont été distribuées dans des gen¬ res voisins. Ils sont propres à presque tou¬ tes les parties de l’Europe, de l’Asie-Mi- neure, de l’Asie centrale, de l’Afrique septentrionale , et paraissent surtout aimer les lieux montueux. Ce sont des plantes épineuses très abondantes , dont les fleurs sont recherchées des Abeilles. — Elles ne sont d’aucun usage , ni en économie do¬ mestique, ni en médecine ; l’aspect désa¬ gréable de leur lige épineuse n’a pas empê¬ ché qu’on n’en introduisît quelques espèces dans les jardins , comme plantes d’orne¬ ment ; tels sont les Carduus acanthoides, al- pesiris (variété du C. dejloraïus), argemone, crispus et personatus ; mais ils sont en gé¬ néral peu recherchés ; il en croît spontané¬ ment 4 ou 5 espèces dans nos environs. Certaines plantes munies d’épines ont en¬ core été vulgairement appelées Chardons; quelques unes seulementappartiennent à la famille des Composées. Ainsi l’on a appelé : Chardon bénit , le Centaurea benedicta et le Carthamus lanatus. Ch. a foulon , Ch. bonnetier , le Dipsa- cus fullonum. Ch. Étoile, le Calcitrapa lanata. Ch. hémorrhoÏdal, le Serratula arvensis. Ch. des prés , Cnicus oleraceus. Ch. ROLLAND , ou roulant , le Panicaut commun , Eryngiam carnpestre. (C. d’O.) CHARDON ( petit), moll. — Synonyme vulgaire de Murex senlicosus. CHARDON DE MER. kchin. — Nom vulgaire des Oursins. CHARDONNERET. Fringilla carduelis. ois. — Nom vulgaire d’une esp. du g. Moi¬ neau, dont on s’accorde à faire un groupe distinct auquel on réunit les Linottes et les Tarins ou Serins , et qui en diffère surtout par un bec très effilé. Croisé avec le Serin , il donne naissance à des métis connus sous le nom de Mulets à cause de leur stérilité y et qui ont perdu une partie de la brillante livrée du Chardonneret, un des plus jo¬ lis oiseaux de nos pays. On appelle aussi Ch. du Canada le Fr. tristis , espèce de Li¬ notte de la Louisiane. (G.) CHARÉE. ins. — Foyez charrée. * CHARIANTHÉES. Chariantheæ. bot. ph. — Tribu ou plutôt sous-famille, formée par Seringe (in DC. Prodr., III, 196) dans la famille des Mélastomacées, et se distin¬ guant surtout par des anthères, dont la dé¬ hiscence a lieu au moyen de fentes longitudi¬ nales. Elle comprend les genres Charianihus , Don; Chcenopleura, Rich.; Kibessia, Blum.; Ewyckia, Blum.; Astronia, Blum., et pro¬ bablement le Spalhandra de Guillemin et Perrotet. (C. L.) * CIIARIANTHUS ( x«P‘«« » gracieux ; avQoç , fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées (Charianthées ?) , formé par Don ( in Mem. W ern. soc., IV, 327 ), et renfermant 5 ou 6 espèces , croissant dans l’Amérique tropicale, et principalement dans les Antilles. Ce sont des arbrisseaux dressés, à feuilles opposées , pétiolées , 5-nervées, très entières ou rarement calleuses-den- tées ; à belles fleurs pourpres, disposées en une cyme corymbeuse, trichotome. (C. L.) CHARÏBDE. Charybs. moll. — Mauvais genre établi par Montfort pour un Spirorbe copié dans Soldani , et qu’il a donné comme une coquille de Céphalopode cloisonnée. Foyez spirorbe. (Desh.) XII A R IC LE A (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes établi par M. Stephens ( Illustr . of Brit. eniom., vol. II, pag. 92) , qui le range dans la famille des Noctuides. Ce g. a été adopté par MM. Bois- duval et Guénée, qui le placent tous deux dans la tribu des Xylinides ; il est fondé sur une seule espèce extrêmement jolie ( Noct. Delphinii Linn., etc.), dont la chenille paraît vivre exclusivement sur le Delphinium aja - cru CHA cis , cultivé dans les jardins ; du moins je ne l’ai jamais rencontrée sur celui des champs, Delphinium consolida. Elle se nourrit des graines encore vertes de la première de ces deux plantes , et se trouve quelquefois abondamment dans les jardins de Paris où cette plante est cultivée. Parvenue à toute sa taille en juillet , elle s’enfonce dans Ja terre pour se changer en chrysalide , et son pa¬ pillon n’éclôt qu’en mai ou juin de l’année suivante. Cette espèce est figurée, sous ses trois états, dans Hubner, ainsi que dans notre Histoire naturelle des Lépidoptères de France. (D.) * CIIARIEIA (xapÏEiç, élégant), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes , tribu des Prioniens, créé par M. Serville [Ann. de la Soc. entom. de Fr., t. 1, p. 197). Ses principaux caractères sont: Antennes de 11 articles ; élytres allant en s’élargissant des angles huméraux à l’ex¬ trémité. L'espèce que cet auteur y rapporte est de Cayenne; il l’a nommée C. cyanea. C’est la plus petite de cette famille; la fe¬ melle seule est connue. (C.) * CHARIEIS (x<* pt«s, gracieux), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Eupa- toriacées, établi par H. Cassini, pour une plante herbacée du cap de Bonne-Espérance, annuelle, à tige dressée, rameuse, striée et poilue; à feuilles inférieures opposées, ses- siles , à feuilles supérieures alternes , ses- siles , oblongues , lancéolées ou linéaires; à capitules terminaux, solitaires; à fleurs du disque jaunes , et de la couronne violettes. L’unique espèce de ce g. a reçu de Cassini le nom de Ch. heterophylla. (C. d’O.) Cil A II I i:\TOPT EN LS , Chevr. ins.— Synonyme du genre Sphenothecus de M. De- jean, dont les caractères ont été publiés par M. Dupont. (C.) *CHARIESSA (xap'taerot, gracieux), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Térédiles , tribu des Clérones , créé par M. Perty ( Delectus anim. art., p. 109, t. 22, fig. 3', qui le classe parmi les Chrysomélines et dans la tribu des Gallérucites ; l’espèce qu’il y rapporte est du Brésil : il la nomme Ch. ramicomis. Ce genre est 1e. même que celui de Brachymorphus { voyez ce mot). M. Rlug , dans sa Monographie des Clérones qui vient de paraître , a classé les 2 espèces T. III. 401 décrites sous l’un et l’autre de ces genres parmi les Enoplium. (C.) * CnARIESTÈRE. Chariesterus (x«- pteuTEpov, gracieux), ins. — Genre de l’ordre des Hémiptères, familledes Coréens, établi par M. Delaporte aux dépens du g .Coreus, et ayant pour type le C. antennator. L’auteur lui- même en a fait une simple division des Coreus. (C. d’O.) *CHARINOTES (^oeptç, grâce ; vwtoç, dos). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa¬ mille des Longicornes, tribu des Céramby- cins, division des Trachvdérides, établi par MM. Serville et Dupont {Ann. soc. ent. de France , t. III , p. 39 ; Mag. zoo/. Guérin , 1839, pag. 20, pl. 150). Caractères : Antennes de 12 art. ; 5e et 6e presque égaux , graduel¬ lement dilatés ; présternum renflé , muni d’une pointe peu visible; mésosternum ren¬ flé. Le Ch. fasciatus est l’espèce type ; elle a été trouvée dans la province de Minas Ge- raës , au Brésil , par M. Auguste Saint-Hi¬ laire. (C.) *CHARIPTERA (^aptç, grâce, beauté; TïTtpov , aile ). ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par M. Guénée , dans la tribu des Hadénides {Ann. de la Soc. entom. de France , t. X , p. 243 ) , et qu’il compose de 4 espèces remarquables par le dessin élé¬ gant qui orne leurs premières ailes , savoir : JYoct. aprilina Linn., JYoct. culta Fab., Mi- selia gemmea Treits., et JYoct. adjunctana Boisd. La première appartient au g. Agrio- pis de M. Boisduval. F oyez ce mot. (D.) *CHAR1S (yapiç , grâce), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longi¬ cornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Newman ( The entomologist, 1840, part. II, pag. 21 ), pour y placer trois espèces du Bré¬ sil , qu’il nomme C. Euphrosyne , Erato et Aglaia. Ce genre est voisin de celui que M. Serville a fondé sous le nom de Tomop- lerus. (D.) *CHARISSA (xaoiç, grâce, agrément). ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, tribu des Phalénites de Latreille, établi par M. Curtis et adopté par M. Stephens {Illus¬ trations of British enlomology , vol. III , pag. 267) , qui le place dans sa tribu des Geometridœ. Ce g. répond à celui de Gno- phos,créê antérieurement par M. Treitschke. Foyez ce mot. (I).) CIIARLOT. ois. — Un des noms vulgaires 26 CHA 402 CHA du Courlis commun , JYumenius arcuatus. (G.) *CIIARLWOODÏA , Sweet. bot. pu. — Synonyme de Cordyline , Comm. CHARME. Ca rpinus. bot. pu. — Genre de la famille des Cupulifères, formé par Linné , et renfermant 5 ou G espèces habi¬ tant les parties tempérées et même froides de l’Europe et de l’Amérique boréale, dont deux croissent aussi dans l’Inde orientale. Ce sont des arbres à feuilles alternes, ovales ou oblongues, très entières, annuellement caduques , plissées avant la vernation dans des gemmes pérulées , et dont l’inflores¬ cence en chatons se développe en même temps que les feuilles. L’espèce la plus com¬ mune et la plus importante sous le rap¬ port économique est le Carpinus betulus L. C’est un arbre indigène, formant en grande partie l’essence de nos forêts, où il atteint une hauteur d’environ dix à quinze mètres. Son port est élégant , élancé, bien ramifié, et forme une belle et large cime; les feuilles en sont légères , glabres , ovales, aiguës, finement plissées et dentées, d'un vert agréable. Il se plaît surtout dans les terrains calcaires. Cet arbre est non seulement un bel or¬ nement de nos forêts et de nos parcs , mais il est surtout précieux par la qualité de son bois , qui est blanc, dur, pesant, d’un grain fin et serré. Les charrons et les mécaniciens en font un grand usage. On en fabrique des roues de moulins, des pressoirs, des vis, des manches d’outils, des leviers, des maillets, etc. , etc. C’est aussi un très bon bois de chauffage ; il pro¬ duit en brûlant une flamme vive et claire , dure long temps , donne beaucoup de cha¬ leur et un excellent charbon. Blessé au moment où la sève se remet en mouve¬ ment, il en perd par la plaie une énorme quantité; et quelquefois d’entre les gerces de l’écorce suinte une substance gommeuse, rougeâtre , soluble dans l’alcool , assez ana¬ logue à la gomme de certaines Pomacées. Transporté dans nos jardins , où il est connu sous le nom de Charmille, on le tient par la taille à l’état nain, en le recêpant sans cesse; il pousse alors de nombreux ramilles fort effilés, très flexibles , et se prête par là à toutes les formes que le caprice ou la mode suggère au jardinier. Un des mé¬ rites de cet arbre est encore de végéter de bonne heure au printemps , et de conser¬ ver fort tard ses feuilles en automne. Voici les caractères distinctifs du genre Carpinus : Fleurs monoïques. Fleurs mâles .* Chatons cylindriques latéraux. Périgone monophylle, à squames simples, ébractéées, imbriquées. Étamines 12 (ou plus nombreuses), insérées à la base d’une squame périgoniale; à fila¬ ments simples ; à anthères ovales, unilocu¬ laires , velues au sommet. Fleurs femelles : Chatons terminaux, lâches, à bractées peti¬ tes, décidues ; involucre biflore, dont les fo- liolesgéminées,pétiolées, trilobées; périgone à limbe supère, cupuliforme , denliculé. Ovaire infère , bilocuïaire ; ovules solitaires dans les loges, anatropes , appendus au sommet de la cloison. Style court ; stigmates deux , allongés , filiformes. Grappe fructi¬ fère, lâche; noix solitaires, monospermes entre les involucres, ovales-comprimées, costées, apiculées par le limbe périgonial. Graine pendante , à test très finement rnem- branacé. Embryon exalbumineux , ortho¬ trope ; cotylédons obovés , charnus; radi¬ cule supère, immergée. (C. L.) * CHARMOSANA (^apjxoauvoç, agréable), ois. — Genre établi par Wagler aux dépens du g. Perroquet, et ayant pour type le Psü- lacus papuensis. (G.) CHARNIÈRE, moll. — Voyez mollus¬ ques. *CHARNU. Carnosus. bot. — On appli¬ que cette épithète aux parties des végétaux dont le tissu épais et succulent offre une consistance analogue à celle de la chair. * CHAROPUS (x«po7 roç , agréable à voir). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa¬ mille des Malacodermes, tribu des Malachi- des, créé par M. Erichson ( Eniomographien, p. 119). Caractères : Antennes de 11 articles; palpes maxillaires, filiformes» à 4e article acu- miné ; chaperon très court , membraneux ; labre transverse; tarses antérieurs des mâles de 5 articles simples. 5 espèces européennes composent ce genre. Le Malachius pallipes d’Olivier , commun aux environs de Paris , en est le type. Les mâles de ce genre sont ailés et les femelles aptères. (C.) CHAROSFERME. Charospermum [Çhara, nom d’un genre de plantes; anepu «, se- CHA CHA 403 mcnce). bot. cr. — (Phycées). Genre élabli par Link pour plusieurs Algues qui appar¬ tiennent aux genres Draparnaldia et Ba- truchospermum. (Breb.) CH4RPÈNË. bot. pii. — Synonyme vul¬ gaire de Charme. CHARPENTIER, ois. — Traduction fran¬ çaise du mot espagnol Carpenieras , nom sous lequel Azara a décrit les Pics ( Hist. des Ois. du Paraguay ). V oy. pic. (Lafr.) CIIARPENTIERA , Gaud. bot. ru. — Synonyme de Chamissoa , H. B. K. CIIARPENTIÈRES. ins.— Nom vulgaire de certaines femelles d’Hyménoptères de la famille des Apiaires, qui percent le bois pour y déposer leurs œufs. CIIARRÉE ouCHARÉE. ins. — Nomsous lequel les pécheurs désignent toutes sortes de larves, particulièrement celles des Friganes. *CHARTERGLJS ( papier ; fpyov, travail ). ins. — Genre de la tribu des Ves- piens, de l’ordre des Hyménoptères, établi par M. Lepeletier de Saint-Fargeau sur quelques petites espèces de Guêpes américaines, très remarquables par le genre de construction de leurs nids. Le type dœgenre est le Ch. nidulans Fab., très répandu à Cayenne, d’où les voyageurs nous rapportent fréquemment leurs nids , qui sont ordinairement très grands, en forme de cône renversé, et plus ou moins évasés par le bas. Ces habitations sont composées d’une sorte de carton très fin et très lisse, et si semblable à du carton de pâle que les fabricants les plus exercés ne sauraient reconnaître s’il n’est pas sorti d’une fabrique spéciale. Au premier abord, la demeure de nos Char- lergus parait fermée de toutes parts par une enveloppe générale; mais on ne tarde pas à reconnaître qu’il existe, à la partie inférieure, une petite ouverture arrondie, ayant tout au plus 10 à 12 millimètres de diamètre. Les gâteaux sont à l’intérieur disposés par étages et font corps avec l’enveloppe même. Les loges , toujours hexagonales, sont placées seulement à la partie inférieure desgâleaux. On sait, en effet, que, dans tous les guêpiers, il n’existe qu’un seul rang de cellules, comme cela se remarque dans les ruches d’Abeilles. Les nids de Chartergus sont en outre sus¬ ceptibles de s’agrandir considérablement. Ils sont d’abord courts et ne renferment qu’un ou deux gâteaux; mais, quand le nombre des individus augmente, les petits Vespiens agrandissent leur domaine, en établissant des loges sur la partie inférieure de l’enveloppe, qui devient alors un gâteau. Dès ce moment, les ouvrières prolongent les parois exté¬ rieures de l’enveloppe et entourent le nou¬ veau gâteau, jusqu’à ce qu’un semblable travail recommence. La collection du Muséum d’histoire natu¬ relle de Paris renferme plusieurs de ces nids qui contiennent une nombreuse série de g⬠teaux et ont atteintun grand développement en longueur. Il est encore une autre espèce appartenant à ce genre et construisant un nid très analo¬ gue, que nous ne devons pas oublier de mentionner ici, à raison de la célébrité qu’elle a acquise. Cet insecte est connu au Brésil sous la dé¬ nomination de Guêpe Lecheguana. Il a sou¬ vent été cité par divers naturalistes, entre autres par M. de Saint-Hilaire, qui a failli être empoisonné par le miel de cette petite Guêpe. Voici ce qu’on rapporte à ce sujet. M. Auguste de Saint-Hilaire , dans une excursion, s’était arrêté quelque temps sur les bords du Rio de Santa -Anna. Il vit un guêpier suspendu à un arbre. Deux hom¬ mes qui l’accompagnaient , un soldat et un chasseur, détruisirent le guêpier et en tirè¬ rent le miel. M. de Saint-Hilaire en mangea un peu, ainsi que ses deux hommes. Ils le trouvèrent tous agréable au goût; mais bientôt ils tombèrent dans un état de fai¬ blesse indéfinissable, et bientôt le vertige s’empara de leur tête. Le chasseur, assis dans une charrette à côté de son maître, se leva tout à coup, déchirant ses vêtements et les jetant loin de lui. Il prit un fusil , le fit partir et se mit à courir dans la campagne, criant que tout était en feu autour de lui. De son côté, le soldat, qui avait cependant déjà éprouvé des vomissements, monta à cheval courant la campagne ; mais bientôt il tomba, et quelques heures plus tard on le trouvait profondément endormi dans l’endroit même où il s’était laissé tomber. M. de Saint-Hilaire et ses gens avaient bu de l’eau tiède en quantité ; les vomissements qu’ils avaient eus les avaient soulagés : ils commencèrent à reprendre leur état normal. Le lendemain M. de Saint-Hilaire était en- 404 CHA CHA core faible ; ses deux hommes n’avaient pas non plus repris toutes leurs forces. D’après les renseignements que prit le sa¬ vant botaniste, tous , Portugais, Espagnols, Guaranis, etc., s’accordèrent à lui dire que te miel de la Guêpe Lecheguana n’était pas toujours dangereux ; mais que parfois il oc¬ casionnait une sorte d’ivresse et de délire dont on ne se délivrait que par des vomisse¬ ments , et qui allaient quelquefois jusqu’à la mort. Les indigènes assurèrent connaître parfaitement la plante sur laquelle la Guêpe Lecheguana va souvent sucer le miel empoi¬ sonné; mais comme on ne put la lui représen¬ ter, il en fut réduit à des conjectures. (Bl.) * CHARTOPTERYX (Xapr»j5, carte; ttt ê- pu£, aile), ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères, établi par M. Hope pour y placer une espèce de l’Australie, figurée et décrite par M. Westwood ( Arcana eniomologicct , n» 3, p. 43, pî. 12 , fig. 2 ) , sous le nom spécifique de Kildrenii. Son nom générique, dit l’auteur, fait allusion aux lignes dont la partie inférieure de ses ély très est marquée comme une carte géographique. M. West¬ wood pas plus que M. Hope n’indique la fa¬ mille ou la tribu à laquelle ce nouveau g. appartient; mais, d’après la figure que le premier en donne , il nous a paru pouvoir être rangé parmi les Héîopiens. (D.) CHARTREUSE, moll. — Nom vulgaire d’une espèce du genre Hélice. CHARTREUX, mam. — Nom d’une variété du Chat domestique. *CHARYBDIS (nom mythologique), crust. — M. Dehaan ( Fauna juponica ) désigne sous ce nom un genre de Crustacés qui, par la forme de sa carapace et celle de ses organes de la manducation et de la locomo¬ tion, vient se ranger dans l’ordre des Déca- podes-Brachyures , et dans la famille des Portuniens de M. Milne-Edwards. Cette nou¬ velle coupe générique , qui n’est qu’un dé¬ membrement de celle de Thalamila , Latr. , renferme sept espèces : les T. G-dentata, T. variegata , T. annulata Fabr. , T. erythro- daclyla Lamk. , T. nalator Herbst. , ap¬ partiennent au genre Charybdis. M. Dehaan, dans l’ouvrage ci-dessus cité, en décrit et figure deux espèces nouvelles, dont l’une est appelée C. miles , et l’autre C. variegatus ; ces deux espèces ont été rencontrées dans les mers du Japon. (H. L.) CHARYBS. MOLL. — VûlJ. CH ARIBJJE. * CHARYTONÏA. ins.— Genre de Coléop¬ tères pentamères, famille des Serricornes , section des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par M. Gistl, et qui répond à celui de Siernocera, créé antérieurement par M. Esch- chollz. Voyez ce mot. (D.) CHASALIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Bubiacées, tribu des Psychotriées-Cofl'éées, établi parCommerson (ex Juss.,in Mern. 379), et contenant environ une dizaine d’espèces, croissant dans les îles de France et de Bourbon. Ce sont des arbrisseaux glabres , à feuilles opposées ou ternées-verticillées, munies de stipules ova¬ les , indivises ou soudées en une gaine qua- drifide; à fleurs sessiles, groupées au som¬ met des rameaux, ou disposées en panicules corymbeuses. Ce genre est particulièrement remarquable , en ce que ses anthères sont sessiles et insérées en forme de bouclier au milieu ou sur le sommet du tube de la co¬ rolle. (C. L.) CHASCAX’UM(x«crxoivov, nom d’nne plante aujourd’hui inconnue , et qui est peut-être Y Aniirrhinum rnajus des modernes), bot. ph. — Genre de la famille des Yerbénacées, tribu des Lippiées , formé par E. Meyer ( Comm. PL Afr. aast. , 275), et dont le type est le Buchnera anima de Linné. Il renferme 5 es¬ pèces environ , toutes appartenant au Cap. Ce sont des plantes herbacées , vivaces par leurs tiges et suflrutescentes à la base; à feuilles opposées , dentées ou incisées ; à fleurs en épis. (C. L.) * CIIASCOLYTRUM (xaVxw, je bâille; tAvrpov, gliime). bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Graminées, tribu des Feslucacées, établi par M. Desvaux (, Jour» . bot. , III , 71 ) pour une plante herbacée des parties chau¬ des et tempérées de l’Amérique méridionale, ayant pour caractères : Feuilles planes ; pa¬ nicules simples ou rameuses, à rameaux so¬ litaires , géminés ou semi-verticillés ; épil- lets pédicellés presque elliptiques ; rachis articulé. L’espèce type de ce genre est le Chascolyirum e/egans, que Palisot deBeauvois écrit Cascolytrum , et à laquelle il donne pour synonyme le Briza erecta Lam. (C. d’O.) * CHASMAGjV ATIIUS ( x^<7p.a , hiatus ; yvàôoç, mâchoire), crust. — C’est dans l’or¬ dre des Décapodes-Brachyures , et dans la CHA CHA 405 tribu des Gonoplaciens , que nous rangeons cette nouvelle coupe générique établie par M. Dehaan ( Fauna japonica). Le Crustacé sur lequel ce nouveau genre a été créé a beaucoup d’analogie avec les Cleisiosioma ; c’est donc près de ces derniers que nous croyons devoir le placer. L’espèce type de ce genre est le C. convexa Deh. ; elle habite les mers du Japon. (H. L.) *CH YSMANTIUM, Link. bot. pii. — Synonyme d ' Uniola , L. CHASMARIIYNCHOS. ois. — Voy. cas- MARHYNCHOS. CIIASMATOPTERUS (x« <7 p.a, otro; , OU' verture ; Tzxepov , aile ). ins. — Genre de Co¬ léoptères pentamères, famille des Lamelli¬ cornes , tribu des Scarabéides , division des Anthobies, créé par M. Dejean dans son Ca¬ taloguent adopté par MM. Saint-Fargeau et Serville (. Encycl . tnéih., t. X , p. 337) qui lui donnent pour caractères : Mâchoires termi¬ nées par un lobe membraneux et soyeux ; chaperon arrondi; pattes antérieures biden- tées ; crochets des tarses petits, égaux, bifi¬ des. Les Ch. villosuius , pilosulus et hirlulus d’Illiger se trouvent en Espagne, et le C. hir- JusSturm, en Barbarie. C’est sur la première de ces espèces que ce g. a été fondé. (C.) *CHASME, Salisb. bot. ph. — Synonyme de leucodendron , Herm. * CHASME (Xaa|»a, hiatus), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des La¬ mellicornes, tribu des Scarabéides, division des Anthobies de Latreille, fondé par MM. Ser¬ ville et Lepeletier de Saint-Fargeau ( Ency¬ clopédie, tom. X, 2e part., pag. 378) sur une seule espèce du cap de Bonne-Espérance , nommée par eux C. décora. Ce g. a été adopté par Latreille ainsi que par M. Dejean , qui , dans son Catalogue, en désigne une seconde espèce du même pays sous le nom de C. inor- nuta. Les Chasmes sont très voisins des Chas- matoptères, mais s’en distinguent suffisam¬ ment par les écailles dont leur corps est en partie couvert , et par la forme inégale des crochets de leurs tarses. Leur nom générique fait allusion à leurs élytres béantes. (D.) *CHASMIA , Schott. bot. pii. — Syn. de Zeyheria , Mart. * CHASA10DIA (Xacr,Wi'a , bâillement). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa¬ mille des Lamellicornes, tribu des Scara¬ béides, division des Xylophiles de Latreille, établi par Mac-Leay ( Horœ entomoloyicœ , édit. Lequien, pag. 91), qui le place dans sa famille des Rutelidœ , à côté des Macruspis. 11 en diffère principalement par l’échancrure du labre et du chaperon, qui sont entiers chez ces derniers. Ce g. a été adopté par Latreille et par les autres entomologistes. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, y rapporte 5 es¬ pèces , dont 4 du Brésil et 1 de Cayenne. Nous citerons comme type la Chasm. viridis de Mac-Leay , que M. Dejean rapporte avec doute à Vernarginuta de Schœnherr ; elle est d’un vert foncé très brillant , avec les ély¬ tres à peine striées , l’anus et les côtés du corps ridés , les cuisses et le dessous du cor¬ selet très velus. Du Brésil. (D.) CHASMODON (Xa bâillant , en- tr’ouvert). ins. — Genrede la tribu des Ichneu- moniens , de l’ordre des Hyménoptères , fa¬ mille des Braconides, établi par M. Haliday aux dépens du genre Alysia . Les Chasmo- dons en diffèrent par un étranglement du thorax et par l’absence d’ailes. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre : c’est le Ch. aplerum ( Alysia aptera Nees von Esenb.), qui a été trouvé en France, en Aile magne et en Angleterre. (Bl.) * CHASMONE , E. Mey. bot. ph. — Syn. d ' Argyrolobium, Eckl. et Zeyh. * CIIASOLîl AI (nom propre), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres , tribu des Oxytélides , éta¬ bli par M. le comte de Castelnau dans ses Etudes enlomologiqu.es (2e livr«, pag. 132), et reproduit dans son Histoire des Coléoptères faisant suite au Buffon-Duménil, t. I, p. 190), pour y placer une seule espèce de Madagas¬ car, qu’il nomme C. Ernestini. M. Erich- son , dans sa Monographie, n’a pas admis ce genre, et pense que l’espèce qui la constitue est la même que son Isomalus complanatus. Voyez le g. isomalus. (D.) CHASSE-BOSSE, bot. pii. — Nom vul¬ gaire de la Lysimaque commune. CHASSE-CRAPAUD. ois. — Un des noms vulgaires de l’Engoulevent d’Europe. (G.) CHASSE-FIENTE, ois. — Un des noms vulgaires sous lequel Kolbe et Levaillant ont désigné le Vautour fauve ou V. griffon, V ul- lur fulvus , qui ne mérite pas plus que ses congénères cette dénomination, puisque tous les Oiseaux appartenant à ce groupe ont un genre de vie identique. (G.) m CHA CHA CHASSELAS. bot. ph. — Nom vulgaire d’une variété de Raisin. Voy. vigne. CHASSE-PUNAISE, bot. ph.— Nom vul¬ gaire de la Cimicaire. CHASSERAGE, bot. ph. — Synonyme de Passcrage. ^CHASSEUSES. Venalorïœ. arach. — Celte épithète a été donnée par Lister aux Araignées qui ne filent pas de toiles pour attraper leur proie , et qui la prennent soit à la course , soit en la guettant. (H. L.) *CMASTEi\ÆA (nom propre), bot. pii. — Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Lavoisiérées , établi par De Candolle ( Prodr ., III, 102) pour un arbrisseau de l’A¬ mérique australe dont le port est celui d’un Meriania. Il ne renferme qu’une espèce. Les feuilles en sont opposées , pétiolées, ovales, trinerves , très entières, coriaces ; les fleurs amples, pédicellées, ébractéées, et disposées en forme d’ombelles , au sommet des divi¬ sions raméaires. (G. L.) CHAT. Felis. mam. — Les Chats doivent former, non pasun genre, mais,commel’adit M. Is. Geoffroy ( Leçons de Mamm. des cours scient ., p. 40), une section à laquelle il donne le nom de Féliens. C’est , dans la classifica¬ tion de ce savant naturaliste , la 6e de son sous-ordre des Carnivores, ordre des Car¬ nassiers, série des Mammifères quadrupèdes. Celte famille , très naturelle et fort aisée à caractériser, vient après les Hyènes et se lie aux Chiens par le Guépard : elle termine la grande série des Carnassiers digitigrades. Ces animaux ont le museau arrondi , formé de deux mâchoires courtes , et par conséquent très fortes, armées de 28 à 30 dents, savoir : 0 incisives en haut et autant en bas ; 2 ca¬ nines supérieures et 2 inférieures ; 8 molai¬ res à la mâchoire supérieure, et seulement 6 à la mâchoire inférieure dans le plus grand nombre. Quelques uns, les Lynx , n’ont que 28 dents, parce que, au moins à l’état adulte, il leur manque la petite molaire antérieure. Leur langue et leur verge sont hérissées de petits aiguillons cornés, très rudes et recour¬ bés en arrière ; ils ont 5 doigts aux pieds de devant , 4 à ceux de derrière , tous armés d’ongles puissants, crochus, tranchants, ré¬ tractiles, se dressant vers le ciel à la volon¬ té de l’animal, lui permettant de saisir et de déchirer sa proie, en se recourbant ensuite ; puis, lorsqu’il est en repos, se logeant entre les doigts, de manière à n’user par le frotte¬ ment ni leur pointe aiguë, ni leur tranchant inférieur. Un seul , le Guépard , n’a pas ces armes terribles. Du reste, leurs yeux jaunes, le plus ordinairement nocturnes, farouches, leur tête ronde , leurs oreilles courtes , leur dos arqué, leurs jambes courtes et robustes, donnent à tous un air de famille qui les fait aisément reconnaître. Je crois devoir les di¬ viser en trois genres, sur des considérations que j’exposerai à leur article respectif. Ier Genre. Crisæf®ai*4lg. Cynailurus , Wagl.; Gue- p ardus , Duvern. Déjà , Frédéric Cuvier, dans son Histoire des Mammifères, avait indiqué la nécessité de créer au moins un sous-genre pour ces ani¬ maux, lorsque M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire confirmadéfinitivement ce genre qui doit être nécessairementadopté.Ces animaux diffèrent des Chats proprement dits et des Lynx par leurs ongles faibles, usés à la peinte, non ré¬ tractiles, comme ceux des Chiens, et n’étant propres ni à retenir, ni à déchirer une proie. Leurs doigjs sont plus allongés que dans les vrais Chats , d’où il résulte qu’ils ont le pied ovale en avant et non pas rond. Us ont, comme les Chats, 32 dents ; mais les sillons des canines sont presque effacés , les molai¬ res tranchantes ont leur lobule plus pro¬ noncé ; les 2 premières d’en bas ont quatre lobes au lieu de trois ; la dernière molaire , ou carnassière d’en bas, présente, au lieu d’un talon effacé à peine sensible, un petit lo¬ bule pointu et très distinct, ce qui rapproche les Guépards des Hyènes. La seconde mo¬ laire d’en haut a également son quatrième lobe plus marqué que dans les Chats ; mais, en revanche, son tubercule interne est entiè¬ rement effacé. Leur queue est plus longue que celle de tous les grands Felis, leur taille plus élancée, leur colonne vertébrale plus droite, leurs jambes sont plus hautes, leur tête est plus courte, plus petite, plus ronde. Enfin, leurs formes générales, la facilité qu’ils ont de courir, leur extrême douceur, leur attachement et leur obéissance à leur maî¬ tre , leur courage, les rapprochent beaucoup plus des Chiens que des Chats. Ce genre ne renferme qu’une espèce , savoir : Le Guépard ou Fadh, Guepardus jubalus Duv., Felis jubala Schr. et Lin., Felis gultala CHA CHA 407 Herm., \eFadh ou F edh des Arabes, le Fars des Persans , le Pars des ï\ usses , le Joz ou Jouzze des Turcs , le Tigre chasseur des Indiens, le Léopard à crinière, VOnça des Ita¬ liens et des Portugais, selon G. Cuvier, etc. — Ce charmant animal habite l’Asie méridio¬ nale et plusieurs contrées de l’Afrique. Ses formes sont gracieuses , légères et élancées ; sa taille est celle d’un Mâtin : il a 1 m, 1 37 (3 pieds i/2) de longueur, non compris la queue, et 0m,650 (2 pieds] de hauteur. Son pelage est d’un beau fauve clair en dessus et d’un blanc pur en dessous ; de petites taches noires, rondes et pleines, également semées, garnissent toute la partie fauve ; celles de la partie blanche sont plus larges et plus la¬ vées ; sur la dernière moitié de sa queue se trouvent douze anneaux alternativement blancs et noirs ; enfin les poils de ses joues, du derrière de la tête et du cou, sont plus longs, plus laineux que les autres, ce qui lui forme comme une espèce de petite crinière. Il a surtout une physionomie particulière qui suffirait pour le faire reconnaître : une ligne noire part de l’angle antérieur de l’œil , et descend en traversant la joue et en s’é¬ largissant jusqu’à la lèvre supérieure, vers la commissure ; une autre plus courte part de l’angle postérieur, et se rend vers la tempe. A cette jolie robe , le Guépard joint la lé¬ gèreté et la grâce des mouvements. Ayant les doigts longs , les ongles libres et posant sur la terre par leur extrémité très peu pointue, il court avec beaucoup plus d’agilité que les Chats , et peut aisément atteindre le gibier qu’il poursuit j mais il ne peut grimper sur les arbres , toutes choses qui le rapprochent des Chiens, quant aux habitudes. Aussi de¬ puis fort long-temps s’en est- on servi pour la chasse ; et , suivant les Turcs et les Per¬ sans, c’est un de leurs premiers rois qui sut dresser cet animal à cet usage ; mais les Arabes, Rasis dans le 10e siècle, Avicenne au commencement du 11e, et Eldemiri dans le 14e, en ont parlé les premiers. Selon Elde¬ miri, Chaleb , fils de Walid, eut l’idée de le substituer, pour cet usage, au Lion et au Tigre qu’on y employait dans les Indes de¬ puis la plus haute antiquité, si l’on s’en rap¬ porte à Elien. Quoi qu’il en soit, je répéterai ce que j’ai dit à ce sujet dans mon Histoire des Mammifères du Jardin des Plantes. « A Surate, au Malabar, dans la Perse, et dans quelques autres parties de l’Asie , on élève ces animaux pour s’en servir à cet exer¬ cice. Les chasseurs sont ordinairement à che¬ val, et portent le Guépard en croupe derrière eux ; quelquefois ils en ont plusieurs, et alors ils les placent sur une petite charrette fort légère et faite exprès. Dans les deux cas l’a¬ nimal est enchaîné, et a sur les yeux un ban¬ deau qui l’empêche de voir. Ils partent ainsi pour parcourir la campagne, et tâcher de dé¬ couvrir des Gazelles dans les vallées sauva¬ ges où elles aiment à venir paître. Aussitôt qu’ils en aperçoivent une, ils s’arrêtent, dé¬ chaînent le Guépard, et lui tournant la tête du côté du timide ruminant, après lui avoir ôté son bandeau , ils le lui montrent du doigt. Le Guépard descend, se glisse douce¬ ment derrière les buissons, rampe dans les hautes herbes, s’approche en louvoyant et sans bruit, toujours se masquant derrière les inégalités du terrain, les rochers et au¬ tres objets, s’arrêtant subitement, et se couchant à plat ventre quand il craint d’être aperçu , puis reprenant sa marche lente et insidieuse. Enfin , quand il se croit assez prés de sa victime, il calcule sa dislance, s’élance tout-à-coup, et en cinq ou six bonds prodigieux et d’une vitesse incroyable, il l’atteint, la saisit, l’étrangle, et se met aus¬ sitôt à lui sucer le sang. Le chasseur arrive alors, lui parle avec amitié, lui jette un morceau de viande , le flatte , le caresse, lui remet le bandeau , et le replace en croupe ou sur la charrette , tandis que les domes¬ tiques enlèvent la Gazelle. Néanmoins , il arrive quelquefois que le Guépard manque son coup, malgré ses ruses et son adresse. Alors il reste tout saisi et comme honteux de sa mésaventure, et ne cherche jamais à poursuivre le gibier. Son maître le console, l’encourage par des caresses, et les chas¬ seurs se remettent en quête avec l’espoir qu’il sera plus heureux une autre fois. Dans le Mogol, cette chasse est pour les riches un plaisir si vif, qu’un Guépard bien dressé et qui a la réputation de manquer rarement sa proie , se vend des sommes exorbitan¬ tes. » En Perse , cette chasse se fait à peu près de la même manière, à cette différence près que le chasseur, qui porte le Guépard en croupe , se place au passage du gibier que des hommes et des Chiens vont relan¬ cer dans les bois. L’empereur Léopold Ier 408 CHA CHA avait deux Guépards aussi privés que des Chiens. Quand il allait à la chasse , un de ces animaux sautait sur la croupe de son Cheval , et l’autre derrière un de ses cour¬ tisans. Aussitôt qu’une pièce de gibier pa¬ raissait, les deux Guépards s'élançaient , la surprenaient, l’étranglaient, et revenaient tranquillement, sans être rappelés, repren¬ dre leur place sur le cheval de l’empereur et sur celui de son courtisan. Comme on le voit par ces faits, il s’en faut de beaucoup que le Guépard ait le caractère perfide et féroce de la plupart des grands Chats, avec lesquels les naturalistes l’ont classé. Quoique habitant des forêts et vi¬ vant de proie, il est peu farouche et s’appri¬ voise fort aisément. Alors, il s’attache à son maître, répond à sa voix, le suit, le caresse, se laisse dresser à chasser pour lui, et mon¬ tre autant d’intelligence que de douceur. Ce¬ lui qui vivait, il y a peu d’années, à la ména¬ gerie, venait du Sénégal. Il était si familier qu’on l’avait placé dans un parc, où il vivait librement, et dont jamais il n’a cherché à sortir. Il obéissait au commandement du gar¬ dien de la ménagerie, et il aimait surtout les Chiens, avec lesquels il jouait toute la jour¬ née, sans jamais chercher à leur faire aucun mal. Un jour, il reconnut, parmi les curieux qui visitaient la ménagerie , un petit nègre qui avait fait la traversée du Sénégal sur le même vaisseau que lui , et il lui fit autant de caresses qu’un Chien en ferait à son maître qu’il retrouverait après une longue absence. 2e Genre. proprement dits. Felis. Ces animaux ont 30 dents, comme le g. pré¬ cédent; leur carnassière supérieure a trois lobes, et un talon mousse en dedans ; l’infé¬ rieure a deux lobes pointus et tranchants , sans aucun talon ; enfin, ils n’ont qu’une très petite tuberculeuse supérieure, sans rien qui lui corresponde en bas. Il résulte du nom¬ bre , de la forme et de la disposition des dents, que les mâchoires sont très cour¬ tes, et que les dents, étant peu éloignées des puissances qui meuvent les mâchoires, peuvent agir avec d’autant plus de force, que le point d’articulation des mâchoi¬ res, le condyle , est sur la ligne des dents. La langue des Chats est hérissée de papil¬ les cornées tellement dures, qu’elles dé¬ chirent la peau, même quand ces animaux se bornent à lécher leur proie. Leurs doigts sont armés d’ongles rétractiles; la phalange on¬ guéale plus courte que haute, à bord posté¬ rieur profondément échancré, tourne sur la tête plus étendue en haut de la phalange précédente; celle-ci est, en ce sens, creusée d’une gorge pour recevoir le talon corres¬ pondant de la phalange onguéale. De cette gorge part un ligament très fort, qui, par son élasticité, tient la phalange et l’ongle re¬ dressés, sans aucun effort musculaire de la part de l’animal. Un effort des muscles flé¬ chisseurs n’est, nécessaire que pour la flexion. U résulte de toute cette organisation que les Chats doivent être, et sont en effet, des ani¬ maux éminemment carnivores , ne se nour¬ rissant absolument que de chair , et autant qu’ils le peuvent de chair encore palpitante de vie. Leur système dentaire a beaucoup d’analogie avec celui des Hyènes , mais ils n’ont pas, comme ces dernières, une poche glanduleuse sous l’anus. Le genre des Chats renferme des espèces très nombreuses, et qui ne diffèrent guère entre elles que par la grandeur et la cou¬ leur : aussi leur histoire est-elle fort em¬ brouillée. De cette ressemblance de formes devait nécessairement résulter une ressem¬ blance de mœurs , et c’est ce qui arrive. Si on les étudie en anatomiste , ces ani¬ maux sont incontestablement organisés pour être les plus féroces et les plus forts de tous les carnassiers ; et leur structure est admira¬ blement en harmonie avec leurs habitudes. Us ne peuvent courir comme le Chien, parce que leurs membres et leur colonne verté¬ brale ont une flexibilité d’articulation qui les rend incapables de conserver, sans de péni¬ bles efforts, la rigidité nécessaire à la course; mais ils grimpent avec la plus grande faci¬ lité, se plient, se courbent, s’allongent avec une extrême souplesse, et bondissent à une très grande distance Leur intelligence est généralement moins développée que celle des Mammifères qui les précèdent dans la clas¬ sification de Cuvier; ce qui vient probable¬ ment du peu de place que l’énorme déve¬ loppement de leurs mâchoires et des mus¬ cles de leur tête a laissé à la boîte cérébrale. De là, leur peu de courage ; car, quoi qu’on en puisse dire , le courage est un pur effet de l’intelligence qui domine l’instinct inné CHA CHA 409 de la conservation. L’homme , par cette rai¬ son , devait être le plus courageux des ani¬ maux , et il l’est en effet, comme il en est le plus intelligent ; mais la stupidité peut quel¬ quefois tenir lieu de courage, soit en em¬ pêchant de voir le danger, comme dans l’Ours blanc et le Glouton , soit en l’exagé¬ rant , comme chez les animaux lâches , qui , croyant leur vie menacée, combattent avec désespoir, avec fureur; c’est ce qu’on appelle le courage de la peur, et celui-ci est terrible. Ces animaux lâches n’attaqueront leur proie que lorsqu’ils y seront poussés par la plus cruelle des nécessités, la faim ; ils ne l’atta¬ queront jamais de face, dans la crainte d’une résistance , mais ils se glisseront dans l’om- hre de la nuit , se placeront en embuscade , l’attendront en silence et avec une patience que rien ne lassera , s’élanceront sur elle à l’improviste, la surprendront et la tueront sans combat , sans la moindre lutte. Alors même que leur faible victime succombera sans essayer de se défendre, ils ne commet¬ tront pas le meurtre sans colère; et, s’ils ren¬ contrent la moindre résistance, la crainte les poussera à une fuite honteuse ou à la fu¬ reur : dans ce dernier cas, le combat sera terrible et désespéré. Tels sont les Chats. Deux bawers hollandais chassaient aux en¬ virons du Cap , et l’un d’eux s’approcha d’une mare. Un Lion était caché dans les hautes herbes et ne pouvait voir le chas¬ seur; trompé sans doute par le bruit de ses pas qu’il prenait pour ceux d’un animal ru¬ minant, d’un bond prodigieux il s’élança sur lui, et par hasard le saisit au bras. Mais il avait reconnu son adversaire ; et , surpris de la hardiesse de sa propre attaque, il resta immobile pendant plus de trois minutes, toujours tenant le chasseur, sans oser ni le lâcher pour fuir, ni l’attaquer pour le dé¬ vorer, et fermant les yeux , afin de ne pas rencontrer le regard effrayant de sa victime. Cette terrible situ lion ne cessa qu’au mo¬ ment où le chasseur eut frappé le monstre d’un coup de couteau. Alors commença une lutte atroce qui ne finit que par la mort de l’un et de l’autre. Dans les rampoks de Java, on faisait combattre des Tigres et des Pan thères contre des hommes. On amenait dans l’arène ces animaux renfermés dans des cages de bois, et ils étaient tellement ef¬ frayés â la vue des hommes qui les entou- T. III. raient, qu’il fallait mettre le feu* à leur cage pour les obliger d’en sortir, et les at¬ taquer à coups de dards pour les détermi¬ ner à combattre. Du reste, les Chats ont les sens excellents. Leur odorat, quoique moins parfait que celui des Chiens, a cependant le degré de finesse nécessaire pour leur faire découvrir d’assez loin un ennemi ; leur ouïe, perfectionnée par leurs habitudes nocturnes, est encore favori¬ sée par le développement de leurs oreilles; leurs yeux sont parfaitement organisés ; la di¬ latabilité et la contractilité de l’iris leur per¬ met de voir également bien le jour et la nuit. Le goût seul paraîtrait, chez eux, manquer d’une certaine délicatesse , aussi avalent-ils leur proie par lambeaux plutôt qu’ils ne la mâchent. Ayant peu d’intelligence, les Chats sont peu susceptibles d’éducation ; et, quoi qu’on fasse, on ne peut exciter chez eux des facultés dont ils n’ont pas les organes. C’est à cela qu’on doit attribuer les habitudes fa¬ rouches, le caractère indépendant et sauvage que le Chat domestique a conservés, malgré l’ancienneté de sa servitude. Aucune espèce connue ne vit en société , et l’amour même ne parvient à réunir le mâle et la femelle que pendant le court instant du désir et de l’accouplement. Du reste, cette vie solitaire, cette antipathie pour la société, s’expliquent assez bien par les besoins individuels. Les Chats ne se nourrissent que de proie vi¬ vante; il faut à chacun d’eux un espace assez grand de pays pour le nourrir, et tout être qui doit lui disputer son gibier, partager ou plutôt diminuer ses moyens d’existence , lui est nécessairement hostile. L’instinct de la solitude, naissant de celte cause, est indélé¬ bile chez ces animaux : aussi tiennent-ils au pays, à la localité où, dès leur enfance, ils ont trouvé une nourriture suffisante. Us s’y affectionnent au point que le Chat domesti¬ que le plus doux, le plus caressant , tient plus à la maison qu’à son maître ; il ne la quitte jamais pour le suivre, et y revient quand on Ta transporté dans une nouvelle demeure. Tous les Chats, pour exprimer leur satis¬ faction, même dans les plus grandes espèces, font entendre ce rourou qu’à Paris l’on ap¬ pelle filer dans le Chatdomestique.Tous feu- lent en soufflant et en montrant leurs dents lorsqu’ils menacent, et cependant leur voix 26* 410 CHA CH A varie beaucoup d’une espèce à une autre : par exemple le Lion rugit d’une voix creuse et presque semblable à celle d’un Taureau ; le Jaguar aboie comme un Chien ; le Chat miaule; le cri de la Panthère ressemble au bruit d'une scie , etc. Si le Lion et le Tigre ont été vantés pour leur courage, ils ne l’ont pas moins été, ainsi que toutes les grandes espèces du genre, pour leur cruauté et leur férocité pré¬ tendue indomptable, et l’un n’est pas plus vrai que l’autre. Les Chats sont beaucoup moins cruels que la plupart des petits Car¬ nassiers auxquels nous ne faisons pas ces reproches. La Fouine, la Belette, le Re¬ nard , par exemple , semblent donner la mort pour le plaisir de tuer, et s’ils pénètrent dans un poulailler, une basse-cour, une bergerie, ils n’en sortent plus tant qu’il y reste un être vivant. Les Chats, au contraire, n’atlaquent que quand ils ont faim, et se contentent, pour l’ordinaire, d’une seule victime. Au milieu d’un troupeau nombreux et sans défense , ils saisissent leur proie, la dévorent, et se retirent sans faire attention aux autres , jusqu’à ce que la faim les y ramène; ils ne tuent jamais sans néces¬ sité. Quant à leur prétendue férocité, elle n’existe pas plus chez eux que chez les au¬ tres Carnassiers. Quoi qu’on en ait dit, tou¬ tes les espèces s’apprivoisent fort bien et sont susceptibles d’affection pour Tleur maître. Pour mettre le moins de confusion possi¬ ble dans l’histoire difficile des espèces, je les diviserai en trois sections. section lre. Chats de l’ancien continent. Le Lion , Felis Txo de tous les naturalis¬ tes, VA zad des Arabes, le Gehad des Persans. — C’est le plus célèbre de tous les Chats, et le plus grand concurremment aveele Tigre. Son pelage est communément d’un fauve assez uniforme; le dessus de la tête et le cou du mâle adulte portent une épaisse crinière, tan¬ dis que le reste du corps est couvert de poils ras ; sa queue est terminée par un gros flo¬ con de poils. La femelle ressemble au mâle, avec cette différence qu’elle a la tête plus petite et qu’elle manque de crinière. Les na¬ turalistes ont signalé plusieurs variétés de Lion , qui sont : Le îsîon jaune du Cap, peu dangereux, mais se glissant quelquefois la nuit dans les basses-cours pour s’emparer des Chiens, des Moutons, et, quand il le peut, du gros bétail. A leur défaut, il se contente de dévo¬ rer les immondices qu’il rencontre. Le Iiîon brun du Cap , le plus féroce et le plus redouté de tous, mais devenu fort rare et se retirant dans l’intérieur, à mesure que la civilisation s’avance vers le centre de l’Afrique. Le ï»ion de Perse et d’Arabie, à crinière épaisseet pelage d’une couleur isabelle pâle. Il paraît que c’est à cette variété, devenue fort rare, qu’on doit rapporter les Lions qui vivaient autrefois en Grèce. Le ILion sans crinière, variété dont l’exis- tence douteuse ne repose que sur la foi d’un voyageur ( Olivier, Foy. en Syrie, etc., t. II, p. 427 ). Il habiterait les confins de l’Ara¬ bie. Le professeur Kretschmer avait annoncé, en 1827, au major Smith , qu’il attendait de Nubie la peau et les mâchoires de ce Lion , que le major suppose être plus grand que l’espèce ordinaire , à pelage brunâtre et sans crinière. Serait-ce le Lion qu’on voit sou¬ vent figuré sur les anciens monuments égyptiens? Le liion du Sénégal , à crinière peu épaisse et pelage un peu jaunâtre. Le Ition de Barbarie, à pelage brunâtre, avec une grande crinière dans le mâle. Cette variété est commune dans la province de Constantine, en Algérie, et c’est elle que nous voyons le plus communément dans nos ménageries. Toutes ces variétés paraissent également différer par la grandeur, car on trouve des Lions adultes qui ont jusqu’à huit à neuf pieds (2m,599 à 2m ,924) de longueur, depuis le bout du museau jusqu’à la naissance delà queue, mais seulement dans les déserts où ils vivent sans inquiétude de proies abon¬ dantes; d’autres, et ce sont les plus ordi¬ naires, ne dépassent pas cinq pieds et demi ( lm,78G ) de longueur, sur trois et demi (1 n\ 137) de hauteur. Les femelles sontgénéra- lementd’un quart plus petites que les mâles. Si l’on s’en rapportait aux anciens auteurs, il faudrait ajouter à ces variétés, le Idon à crinière crépue, tel que le représentent les anciens monuments, sur la foi d’Aristote (lib. IX, c. 69) ; et, sur la foi d’Èlien (lib. XVII, c. 2G), le Bion des Indes, noir et CHA CHA hérissé, qu’on dressait à la chasse; peut- être encore une variété noire , que, selon Pline (lib. VIII, c. 17 ), on trouvait en Syrie. Aucun voyageur moderne ne fait mention de ces trois derniers; mais ce n’est pas une raison suffisante pour nier leur ancienne existence, surtout quand on réfléchit aux ossements fossiles de grands Chats qui se trouvent si communément partout, même en France, et dont les analogues vivants sont entièrement perdus de nos jours. Pour¬ quoi ces Lions noirs et crépus n’auraient- ils pas disparu de l’Arabie et de la Sy¬ rie, comme les Lions fossiles ont disparu de l’Auver ne et des environs de Paris? Il y a plus: l’espèce elle-même est tout en¬ tière menacée d’une destruction complète, et cela bientôt, avant un siècle peut-être. En effet , Hérodote, Aristote, Pausanias, affirment que, de leur temps , les Lions étaient très communs en Macédoine, en Tlirace, en Acarnanie , en Thessalie, où maintenant il n’en existe plus. L’Écriture- Sainte , Oppien, Apollonius de Tyane,Elien, et autres, disent qu’il y en avait beaucoup en Asie, et particulièrement en Syrie , en Arménie, aux environs de Cabylone, entre l’Hyphasis et le Gange, etc. Aujourd’hui l’on n’en trouve plus guère en Asie qu’entre l’Inde et la Perse, et dans quelques rares cantons de l’Arabie. Dans les lieux où l’espèce existe en plus grand nombre à notre époque, c’est-à-dire en Afrique , elle est devenue tellement rare, qu’on se demande comment les anciens PvO- mains en ont pu rassembler une si grande quantité dans leurs cirques. Pline (lib. VIH, c. 16 ) dit : « Quintus Scévola fut le premier qui en montra plusieurs à la fois dans le cir¬ que , lors de son édilité. Sylla , pendant sa préture , fît combattre cent mâles à la fois; Pompée six cents , dont trois cent quinze mâles, et César quatre cents. » Peut-être l’Afrique entière n’en contient-elle pas un pareil nombre aujourd’hui. Les Grecs, ne connaissant pas d’animal plus terrible et plus fort que le Lion , en ont fait le roi des animaux, et l’ont orné de ver¬ tus qu’ils croyaient royales, telles que la noblesse de caractère, la supériorité du cou¬ rage , la fierté , la générosité , etc. BulTon , en sa qualité d’écrivain plus qu’en celle de naturaliste, a fait comme tous ses dcvan- 4 11 ciers, c’est-à-dire que, sans trop s’inquiéter de la vérité de ces faits, il nous les a trans¬ mis dans son style séduisant. Il est fâcheux que toutes ces belles qualités du Lion s’éva¬ nouissent devant la réalité toujours peu poé¬ tique et encore moins flatteuse. Ce roi des animaux ressemble à tous ses congénères, ou, s’il se distingue du Tigre, du Jaguar, etc., c’est par sa poltronnerie. Quoique n’ayant pas la pupille nocturne, il ne sort de sa re¬ traite que la nuit et seulement quand il est poussé par la faim. Alors , soit qu’il se glisse dans les ténèbres à travers les buissons, soit qu’il se mette en embuscade dans les roseaux , sur les bords d’une mare où les animaux viennent boire , par un bond énorme il s’élance sur sa victime, 4qui est toujours un animal faible et innocent , ne pouvant lui opposer aucune résistance lors même que, dans son attaque, il n’emploierait pas la surprise, la ruse ou la perfidie. Ce n’est que poussé par une faim extrême qu’il ose assaillir un Bœuf ou un Cheval , ou tout autre animal capable de lui résister. Dans tous les cas, s'il manque son coup, il ne cherche pas à poursuivre sa proie parce qu’il ne peut courir, et l’on a appelé cela de la générosité , comme on a décoré du nom de gravité la lenteur forcée de sa marche. Sa nourriture ordinaire consiste en Gazelles, et en Singes quand il peut les surprendre à terre, car il ne grimpe pas aux arbres. Dans l’ombre, il parcourt la campagne ; et , s’il ose alors s’approcher en silence des habita¬ tions, c’est pour chercher à s’emparer des pièces de menu bétail échappées de la ber¬ gerie ; il ne dédaigne pas même de prendre des Oies et autres volailles quand il en trouve l’occasion. Enfin, faute de mieux, il se jette sur les charognes et les voiries, mal¬ gré cette noblesse et cette délicatesse de goût qu'on lui suppose. 11 est arrivé assez souvent à nos sentinelles, à Constantine, de tirer et tuer des Lions qui venaient la nuit rôder autour de la ville afin de manger les immon¬ dices jetées hors des murs. Si, pendant le jour, un Lion a la hardiesse de s’approcher en tapinois d’un troupeau pour saisir un mouton, les bergers crient aussitôt haro sur le voleur, le poursuivent à coups de bâton, lui arrachent sa proie de vive force, met¬ tent leurs Chiens à ses trousses, et le forcent à une fuite honteuse et précipitée. Il en ar- 412 CHA CHA rive souvent autant au cap de Bonne-Espé¬ rance, quand des bawers hollandais le sur¬ prennent rôdant autour de leurs écuries; ils en ont même tué quelquefois à coups de fourche. C’est dans les vastes solitudes où il domine en maître, parce qu’il domine seul , que le Lion déploie toutes les facultés qui assurent sa puissance. Là, sûr delà supériorité de ses forces, n’ayant jamais attaqué un être qui ait pu lui résister, et surtout n’ayant jamais lui -même été attaqué, comptant sur une agilité qui n’est comparable qu’à sa vigueur, il ne craint jamais de manquer de proie, et se contente alors d’une seule victime à d’assez longs intervalles; mais il la lui faut vivante. Sa figure est imposante et mobile comme celle de l’homme, et ses passions se peigne» non seulement dans ses yeux (tou¬ jours un peu louches), mais encore dans les rides de son 'front. Sa démarche est légère , quoique lerîte et oblique; sa voix est terri¬ ble, et tous les animaux tremblent à une demi-lieue à la ronde quand son rugisse¬ ment fait retentir les forêts pendant la nuit; c’est un cri prolongé , d’un ton grave , mêlé d’un frémissement plus aigu. Lorsqu’il me¬ nace, son front se ride et se plisse; il relève les lèvres, montre ses énormes dents, et souffle comme le Chat domestique. Dans la colère, ses yeux deviennent flamboyants et brillent sous deux épais sourcils qui s’élè¬ vent et s’abaissent comme par un mouve¬ ment convulsif ; sa crinière se redresse et s’agite ; de sa queue, il se bat les flancs. Tout à coup il fléchit sur ses pattes de de¬ vant, ses yeux se ferment à demi, sa mous¬ tache se hérisse , son agitation cesse , il reste immobile , et le bout de sa queue raide et tendue fait seul un petit mouvement lent de droite à gauche. Malheur à l’être vivant qu’il regarde dans cette attitude ; car il va s’élancer et déchirer une victime. Quelque terrible que soit le Lion dans sa colère , il fuit devant l’homme , et ne l’atta¬ que que s’il en est attaqué lui-même. On le chasse avec des Chiens appuyés de piqueurs à cheval ; on le relance dans son fourré , on l’en déloge, on le poursuit, jusqu’à ce qu’on soit parvenu à le tuer. Son prétendu courage ne tient pas contre l’adresse d’un Nègre ou d’un Hottentot , qui souvent l’attaquent tète à tête avec des armes assez légères, fis le prennent quelquefois vivant dans des fosses creusées sur son passage et couvertes de ga¬ zon ; et, dès qu’il est prisonnier, il devient, au dire de BufTon, d’une lâcheté telle, qu’on peut l’attacher, le museler et le conduire où l’on veut. Pris jeune, il s’apprivoise fort bien , est doux et caressant non seulement avec son maître , mais encore avec les ani¬ maux domestiques élevés avec lui. Cepen¬ dant il serait dangereux de trop s’y fier ; car il est capricieux comme tous les animaux , et le moindre de ses caprices peut donner la mort. Soit que Buffon ait cru aux contes que nos pères ont débités sur le Lion de Flo¬ rence, sur celui d’Àndroclès', etc. , soit que son amour pour les contrastes l’ait porté à ennoblir le Lion pour l’opposer au Tigre , ainsi qu’il a fait du Chien pour le faire con¬ traster avec le Chat , toujours est-il qu’il nous parle de cet animal d’une manière très propre à nous en donner une fausse idée , et qui touche parfois de bien près au ridicule. Par exemple, après nous avoir dit qu’il con¬ serve la mémoire et la reconnaissance des bienfaits, il ajoute que : « Sa colère est no¬ ble , son courage magnanime, et son naturel sensible. » J’avoue que pour moi , la sensi¬ bilité du Lion est une chose excessivement curieuse. Au reste, cette sensibilité ne l’em¬ pêche pas de dévorer ses propres petits, ainsi que font presque tous les Chats, toutes les fois qu’il peut découvrir la retraite où sa fe¬ melle les a cachés. Comme tous les animaux de son genre, la Lionne a quatre mamelles. Elle porte cent huit jours, fait de deux à cinq petits, et les j allaite ordinairement six mois. Quoique moins forte que le Lion , pour les défendre elle combat jusqu’à la dernière extrémité , même contre les mâles de son espèce. Elle cherche toujours , pour mettre bas, un lieu très écarté et d’un difficile accès. Lorsqu’elle craint la découverte de l’endroit où elle a caché ses petits, elle embrouille sa trace en retournant plusieurs fois sur ses pas, et finit par les emporter dans une autre cachette , quelquefois très éloignée, où elle les croit plus en sûreté. Elle chasse pour eux, et leur apporte du gibier, qu’elle leur apprend à dé¬ chirer, dès qu’ils sont assez forts pour cela ; et elle ne les abandonne que quand ils sont capables de se défendre contre le danger et de saisir leur proie. Tous les petits se ressem- GHA filent en naissant; leur pelage est laineux pendant leur jeunesse, plus foncé que celui de leur mère, avec de petites raies brunes , transversales, sur les flancs et à l’origine de la queue. Ce n’est qu’à cinq ou six ans, lors¬ qu’ils deviennent complètement adultes , qu’il ne reste plus aucune trace de celte li¬ vrée; mais, dès l’àge de trois ans, la crinière commence a pousser aux mâles. Si l’on en juge par l’analogie et par la règle générale que ButTon a posée, le Lion doit vivre de trente à trente-cinq ans. (f^oyez l'atlas de ce Dictionnaire , Mammifères , pl. 8. A.) En 1824, il est né, à la ménagerie de Windsor, d'une Tigresse qu’on avait ac¬ couplée avec un Lion , deux petits que Fr. Cuvier a fait représenter dans son Histoire naturelle des Mammifères ( pl. 106, 17e liv. ). Ils étaient fort doux l’un et l’autre , ne res¬ semblaient ni à leur père ni à leur mère, et ne se ressemblaient pas même entre eux. Ce fait du croisement de deux espèces si dif¬ férentes , ne pourrait-il pas expliquer la grande confusion qui existe dans l’histoire et la synonymie des Chats ? Le Tigre, Felis ùgris Lin., le Tigre royal Buff.-Cuv., le Paleuy de s Persans, le Radja- Houlan ou Arirnaou-Bessar des Malais, le Madjan-Gédé des Javanais, le Luu-Hu des Chinois. — Cet animal est le plus grand et le plus terrible des Chats. Sa taille égale et sur¬ passe môme celle du Lion ; mais il est plus grêle, plus svelte ; sa tête est plus arrondie, et ses jambes sont proportionnellement plus longues. Son pelage est d’un fauve vif en des¬ sus, d’un blanc pur en dessous, partout irré¬ gulièrement rayé de noir en travers, ce qui le distingue très bien de toutes les grandes espè¬ ces de son genre. Sa queue, noire au bout, est alternativement annelée de cette couleur et de blanc ; enfin , c’est un des plus beaux et des plus élégants animaux qu’on connaisse. Si l’on s’en rapportait aux voyageurs, il ha¬ biterait toutes les parties de la terre , erreur qui résulte de ce qu’ils ont donné le nom de Tigre à presque tous les grands Carnassiers à pelage tigré et moucheté. Quant au véri¬ table Tigre, il habite les Indes orientales et leur archipel , les déserts qui séparent la Chine de la Sibérie orientale , jusque entre les rivières d’Irlisch et d’Ischim , et même , quoique rarement, jusqu’à l’Obi. Il est com¬ mun dans le Bengale ; mais jamais on ne l’a CHA 413 trouvé en-deçà de l’Indus, de l’Oxus et de la mer Caspienne. Buffon,s’il a paré le Lion des qualités qu’il n’a pas, s’est plu, par compensation et pour faire ombre au tableau, à nous peindre le Tigre avec les couleurs les plus noires ; il le représente comme ayant une férocité inouïe, une cruauté indomptable, et une soif de sang qui le dévore constamment. Le fait est que le Tigre n’est pas plus cruel queleLion; mais il est plus rusé pour approcher sa proie, plus audacieux pour l’attaquer, et plus courageux pour la combattre. Poussé par la faim , il se jette indifféremment sur tous les animaux, même sur l’homme, et dans ce cas aucun danger ne l’intimide. On en a vu sortir de la forêt , s’élancer avec la rapidité de l’éclair , saisir un cavalier au milieu d’un bataillon , d’une armée, l’emporter dans les bois et dis¬ paraître avant même qu’on ait eu le temps de le poursuivre. Ce qui sans doute n’a pas peu contribué à la réputation de cruauté qu’on lui a faite, c’est celte audace indomp¬ table qui lui fait braver les armes de l’hom¬ me , et le rend , pour notre espèce , le plus terrible des animaux et le fléau des In¬ des orientales. Pour épier plus aisément sa proie, il habite de préférence les roseaux qui croissent sur les bords des fleuves et des grandes rivières ; et , comme il nage fort bien, il aime à gagner les îlots afin d’y établir son domicile temporaire. De là, il observe ce qui se passe sur le fleuve , et va chercher , pour s’en nourrir, les cadavres d’hommes et d’animaux qui flottent sur les ondes. Quand sa faim est assouvie, il cesse de devenir dan¬ gereux , et son caractère méfiant et timide reprend le dessus ; il se cache dans les four¬ rés et fuit la présence de l’homme, à moins qu’il n’en soit attaqué. Ses habitudes sont, dans les circonstances ordinaires, absolument semblables à celles du Lion et des autres grands Chats. La femelle met bas de trois à cinq petits , qu’elle cache de la même ma¬ nière que la Lionne, pour empêcher le mâle de les dévorer. Il arrive, mais très rarement, qu’un des petits est Albinos; en grandissant il devient entièrement blanc, et l’on ne re¬ connaît ses bandes qu’à une certaine inci¬ dence de lumière qui les fait paraître plus opaques. Un de ces Albinos a vécu à la mé¬ nagerie d’Exeter-Change, et a été figuré par Griffith dans son Règne animal, p. 444. 414 CHA CHA Pris en bas âge et élevé en domesticité, le Tigre ne se montre ni plus féroce ni plus fa¬ rouche que le Lion. Il s’apprivoise parfaite¬ ment, reconnaît son maître, le caresse, s’y attache autant qu’aucun autre animai , ex¬ cepté le Chien , et il est même susceptible d’une certaine éducation. On sait que l’em¬ pereur Héliogabale se montra dans Rome sur un char traîné par deux de ces animaux, et les anciens savaient le dresser à la chasse. On a vu , â Francfort , un Tigre d’une rare beauté, que son maître avait habitué à faire divers exercices,- et tout Paris sait que le sieur Martin entrait dans la cage d’un de ces animaux qu’il montrait en public, le cares¬ sait, le contrariait même , sans qu’il en soit jamais résulté le moindre accident. Le Tigre qui vivait dans la ménagerie de Paris , en 1835, se promenait librement sur le pont du vaisseau qui l’amenait en France, et les mousses du bâtiment dormaient entre ses jambes, la tête appuyée sur ses flancs, qui leur servaient de traversins. Il paraît que ce fut Auguste qui fit venir à Rome les pre¬ miers Tigres qui parurent en Europe (Pline, lib. VIII , cap. 17). Le Tigre ondulé ou F élis nebulosa de Fr. Cuv., n’est, selon ce naturaliste, qu’une va¬ riété du Tigre ordinaire , dont les taches noires , au lieu de former des lignes trans¬ versales , se recourbent pour enceindre de grandes taches d’une couleur plus claire. Il a vécu pendant trois ans à Londres , où il avait été amené de Canton. Quant à moi , je pense qu’on doit le rapporter à l’espèce de l’Arimaou-Dahan , ou F élis macrocelis de Temminck. La Panthère , F élis pardus Lin., Temm., non Cuvier ni la plupart des autres natura¬ listes français , le Nemr des Arabes , le Léo¬ pard de Rutïon qui la croyait d’Afrique , fi¬ gurée pl. 101 de Schreber. — Cet animal n’ayant jamais été ni vu ni dessiné par les naturalistes français , qui ont constamment fait leur Panthère d’une variété du Léopard, nous devons comparer ces deux animaux pour en donner une idée précise. La Panthère est beaucoup plus petite que le Léopard; son pelage est d’un fauve jaunâtre foncé, et non d’un fauve clair, avec de nombreuses taches en rose, très rapprochées, ayant au plus 12 à 14 lignes (0m,027 à ()m, 032) de diamètre, avec Se centre de la même couleur que celle du fond du pelage, tandis que dans le Léopard les taches sont assez distantes , de 18 lignes (0m,041) de diamètre, avec le centre toujours plus foncé. La tête de la Panthère a le crâne plus allongé; sa queue, composée de dix- huit vertèbres au lieu de vingt-deux, est aussi longue que le corps et ia tête pris en¬ semble, tandis que celle du Léopard est de la longueur du corps seulement. Enfin, la Pan¬ thère ne se trouve pas en Afrique, mais seu¬ lement dans l’Inde. Elle est particulièrement commune au Bengale , dans les îles de la Sonde, probablement à Java,àSumatra, etc. Telle est l’opinion de Temminck et la mienne. Grâce aux relations faciles qui exis¬ tent entre la Hollande et l’Inde, ce natura¬ liste a été à portée d’appuyer son opinion sur des faits et des échantillons incontes¬ tables. La Panthère n’habite que les forêts ; elle monte sur les arbres avec une extrême agi¬ lité , ce que ne font ni le Lion ni , je crois , le Tigre, afin de poursuivre les Singes et les autres animaux grimpeurs dont elle se nourrit. Ses yeux sont vifs , dans un mou¬ vement continuel ; son regard est cruel, ef¬ frayant, et ses mœurs sont d’une atroce fé¬ rocité. Elle n’attaque pas l’homme quand elle n’en est pas insultée ; mais, à la moindre provocation, elle entre en fureur, se préci¬ pite sur lui avec la rapidité de la foudre , et le déchire avant qu’il ait eu le temps de penser à la possibilité d’une lutte. La nuit, elle vient rôder autour des habitations iso¬ lées pour surprendre les animaux domesti¬ ques, les Chiens surtout; et, faute de proie vivante , elle se nourrit de cadavres. Du reste, ses habitudes ne diffèrent en rien de celles des autres Chats. Le Léopard, F élis Leopardus Lin. et Temm. , F eh s pardus et Felis Leopardus G. Cuv., Fe- lis varia Schreb., 1 ’Engoi du Congo. — Cet animal varie pour la taille , depuis trois pieds onze pouces jusqu’à quatre pieds et plus , non compris la queue, c'est-à-dire qu’il égale presque la stature d’une Lionne. Son pelage est d’un fauve clair , avec six à dix rangées de taches noires , en forme de rose, c’est-à-dire formées de l’assemblage de trois à quatre petites taches simples sur chaque flanc. Quant au reste , il diffère de la Panthère par les Caractères que j’ai énoncés à l’article de cette dernière. CHA CH A Plusieurs fois, j’ai voulu décrire et dessi¬ ner les Panthères et les Léopards , ou du moins les animaux qui portent ces noms sur les étiquettes, soit à la ménagerie, soit au Cabinet d’histoire naturelle , à Paris, sans jamais réussir à découvrir en eux le moindre caractère spécifique qui pût me les faire distinguer , même ayant à la main le R ègne animal de Cuvier. J’eus recours à ses Re¬ cherches sur les ossements fossiles , et j’y lus: S’il existe un Léopard distinct spécifique¬ ment de la Panthère , je pense que ce doit être un animal dont nous avons reçu des peaux des îles de la Sonde , peau d’un plus beau fauve, à taches un peu plus petites, plus annelées que celles de la Panthère, etc.» Or, cette description parait convenir tout- à-fait à la Panthère de Temminck. Il en ré¬ sulte : 1° que , dans son Règne animal , Cu¬ vier donne les noms de Panthère et de Léo¬ pard à deux variétés très fugitives de ce dernier; 2° que, dans ses Recherches sur les ossements fossiles (tome "VII, p. 400) , il re¬ vient sur son erreur, mais pour nommer Léopard l’animal des îles de la Sonde que je crois, avec Temminck, être une Panthère, et pour donner le nom de Panthère à des ani¬ maux d’Afrique qui sont, à mon avis, des Léopards. Du reste, cette inversion de nom n’a aucune importance scientifique , tant qu’on ne saura pas positivement quels sont les animaux que les anciens nommaient Léo¬ pards et Panthères ; ce qui me parait extrê¬ mement difficile , pour ne pas dire impos¬ sible à établir. Quoi qu’il en soit , le Léopard d’Afrique , qui existe aussi aux Indes , est célèbre par sa férocité. Fischer ( Zoognos ., t. III), qui lui donne le nom de Panthère, dit qu’il se trouve aussi en Perse, dans la Soungarie et la Mongolie , jusqu’aux monts Altaï. Comme la Panthère , dont il a les mœurs , il grimpe sur les arbres avec une grande agilité. Les Nègres le craignent beaucoup , et cependant ils lui font une chasse active pour s’empa¬ rer de sa fourrure, qui est très belle. Les Négresses du Congo recherchent beaucoup ses dents pour s’en faire des colliers. L’Once de Buffon , F élis uncia Schrcb., F élis panthera Erxleb. (Figurée par Griffith, p. 409 ), non le F élis onça de Linné. — Ce Chat est plus petit que le Léopard, n’avant que trois pieds et demi, non compris la 4 1 5 queue qui est de la longueur du corps, moins la tête. Son pelageest plus long, d’un gris blanchâtre sur le dos et sur les côtés, et d’un gris encore plus blanc sous le ventre ; comme celui du Léopard , il est moucheté de taches en rose , à peu près de la même grandeur et de la même forme, mais plus irrégulières. La plupart des naturalistes (et moi-même pendant long temps) ont cru que l’Once de Buffon devait être le F élis onça de Linné, et par conséquent le Jaguar, d’où il est résulté que cet animal a été rayé des Catalogues comme faisant double emploi. Cependant, j’avais pris note , dans ma jeu¬ nesse, d’une fourrure que le hasard avait fait tomber entre mes mains , et cette note , que j’ai actuellement sous les yeux, ren¬ ferme une description qui convient par¬ faitement à l’Once. A peu près vers le même temps , G. Cuvier, dans une addition qu’il plaça à la fin du IVe vol. de l’édition in-4° de ses Recherches sur les ossements fossiles ( tom. VII , p. 404 de la dernière édition in-8 ), publia cette note que je rap¬ porte textuellement: « L’Once de Buffon, qui n’avait pas été vue depuis ce grand natura¬ liste, paraît s’être retrouvée. M. le major Charles Hamilton Smith, l’un des natura¬ listes qui connaissent le mieux les Quadru¬ pèdes, m’a fait voir le dessin d’un animal que le roi de Perse avait envoyé au roid’An- glelerre , et qu’on nourrissait à la tour de Londres. Il venait des hautes montagnes du nord de la Perse , et il offre tous les carac¬ tères qu’on observe dans la figure de Buf¬ fon , etc. Il est probable que cet animal , qui paraît destiné à vivre dans des pays assez froids , est celui qui se porte au midi de la Sibérie et dans le nord de la Chine, etc.» Sur le témoignage de G. Cuvier, d’Hamil- ton Smith, de Buffon, de Schreber , de Shaw, et sur celui de mes propres yeux, j’ai cru devoir rétablir ici , ne fut-ce que pour mémoire, un animal qui avait été rayé du tableau des Mammifères. Quanta ses mœurs, Buffon a tellement confondu son histoire avec celle d’autres grands Chats, qu’il m’est impossible d’en rien démêler de certain. Le Serval oo Tiger-Boschkat , F élis ser¬ val Lin. et Temm. , F élis Caleopardus , Ca- peusis et Serval Desm. , le Chat-tigre des fourreurs, le Chat du Cap de Forster, le 4i6 CHA CHA CItat-pard de Perrault, le Serval de Buffon. — Cet animal atteint jusqu’à 28 pouces (0m, 758) de longueur, non compris la queue qui en a huit ou neuf (0m,217 ou 0m, 244); ses oreilles sont grandes , rayées de noir et de blanc j son pelage est d’un fauve clair, tirant quelquefois sur le gris ou sur le jaune ; il a le tour des lèvres, la gorge, le dessous du cou et le haut de l’intérieur des cuisses blan¬ châtres ; des mouchetures noires sur le front et les joues; un rang de ces mouchetures vers le pli de la gorge; le long du cou, qua¬ tre raies noires, dont les extrêmes, interrom¬ pues sur l’épaule, reprennent pour finir plus loin ; les intermédiaires, vers le même point, s’écartent, et, entre elles, naissent deux autres raies qui vont se terminer au tiers antérieur du dos ; il a deux bandes noires à la face in¬ terne du bras ; tout le reste de son pelage a des taches isolées , et sa queue, de moitié moins longue que son corps, estannelée de noir. Du reste, toutes ces taches sont pleines. Cet animal habite les forêts du cap de Bonne-Espérance et de toute la partie mé¬ ridionale de l’Afrique. Selon le voyageur Bruce , il se trouverait aussi en Abyssinie. Il grimpe sur les arbres avec beaucoup d’a¬ gilité pour donner la chasse aux Oiseaux et aux Singes, aux Bats et aux autres petits ani¬ maux. Son caractère reste farouche dans la captivité, et il est impossible de l’apprivoi¬ ser, parce qu’il est insensible aux bons trai¬ tements, et qu’il entre en fureur à la moin¬ dre contrariété. Sa fourrure chaude, douce et fort belle, est d’une assez grande valeur. Le Chat nigrifede, Felis nigripes de Bur- chell et Griffith. — Ce Chat paraîtavoir beau¬ coup de rapports avec le Serval, et habile les mêmes contrées. Il a la taille de notre Chat domestique. Il est d’un roux approchant de la couleur du tan, plus pâle en dessous entiè¬ rement couvert de taches noires plutôt lon¬ gues que rondes. Celles du dos et du cou forment quelquefois des bandes ; celles des épaules et des jambes sont transversales et d’un noir plus profond. Dans les vieux indi¬ vidus , les taches supérieures passent au brun , et les autres , au contraire , devien¬ nent d’un noir plus intense. Le dessous des pieds est très noir, d’où lui est venu son nom. Ses oreilles sont ovales, obtuses, d’un brun mêlé uniforme, avec leur bord antérieur garni de poils aussi longs qu’elles. La queue est de même couleur que le dos, sans an¬ neaux, mais confusément tachetée jusqu’à quatre pouces de sa base. Il a probablement les mêmes habitudes que le Serval. Le Chat doré , Felis chrysothrix , et Felis aura ta deTemm. — lia environ deux pieds et demi de longueur, non compris la queue; celle-ci est moitié de la longueur du corps seulement, avec une bande brune tout le long de sa ligne médiane , et le bout noir; les oreilles sont courtes, arrondies, noires en dehors, roussâtres en dedans ; le pelage est très court, luisant, d’un rouge bai très vif, sans taches sur les parties supérieures, avec quelques petites taches brunes sur les lianes et le ventre; ce dernier est d’un blanc roussâtre, et les quatre pattes sont d’un roux doré. Sa patrie et ses moeurs me sont inconnues. Je soupçonne que celte espèce doit être reportée aux Lynx. Le Chat obscur, Felis obscur a Desm .,Cliat noir du Cap de Fr. Cuv., a été apporté du Cap par Péron. — Son pelage est d’un noir un peu roussâtre, avec des bandes transver¬ sales d’un noir foncé et très nombreuses ; il a sept anneaux à la queue, et il est un peu plus petit que le Chat du Cap ou Serval. Son naturel est fort doux , et un individu qui a vécu à la ménagerie était libre et fort privé. « Le Chat de la Cafrerie , Felis cafra Desm., est d’un tiers plus grand que notre Chat sauvage. — Il est d’un gris fauve en dessus, et blanchâtre en dessous ; les pau¬ pières supérieures sont blanchâtres; sa gorge est entourée de trois colliers ; il a vingt ban¬ des brunes transversales sur les flancs; huit bandes noires lui traversent les pattes de de¬ vant, et douze celles de derrière. Sa queue est longue, à quatre anneaux bien marqués, et terminée de noir. Il est de la Cafrerie , d’où il a été rapporté par M. Lalande. Le Chat ganté, Felis maniculata Rupp. et Temm., est à peu près de la taille du Chat domestique. — Il est d’un gris fauve, avec la plante des pieds noire ; il a, sur la tête, sept ou huit bandes noires, arquées, étroites; sa queue est longue, noire au bout, avec deux anneaux rapprochés de cette couleur; la li¬ gne de son dos est noire ; les parties infé¬ rieures sont blanches, nuancées de fauve sur la poitrine; la face externe des pieds de de¬ vant a quatre ou cinq petites bandes trans- CHA CHA 417 versales brunes , et la face interne deux grandes taches noires; il porte cinq ou six petites bandes sur les cuisses. Cette espèce habite l’Egypte, et probablement toute la partie septentrionale de l’Afrique. Le Chat du Bengale , F élis bengalensis Desm., Felis lorquala Fr. Cuv., le Chai du JVépaul du même. — Il est de la taille du Chat ordinaire ; son pelage est d’un gris fauve en dessus , blanc en dessous ; son front est marqué de quatre lignes longitudinales bru¬ nes, et les joues de deux ; il a un collier sous le cou et un autre sous la gorge; des taches brunes et allongées s’étendent sur son dos; ses pieds et son ventre sont mouchetés de brun, et sa queue est brunâtre, avec des an¬ neaux peu apparents. On le trouve au Ben¬ gale. Peut-être faudra-t-il réunir à cetle espèce : Le Chat a taches de rouille, Felis rubi- ginosa de M. Isidore Geoffroy. — Sa taille est un peu moindre que celle de notre Chat domestique, et sa queue forme environ le tiers de sa longueur totale. Son pelage est d’un gris roussâtre en dessus et sur les flancs, blanc en dessous ; il a sur le dos trois lignes longitudinales; les taches des flancs, de couleur de rouille , sont disposées en sé¬ ries également longitudinales. Les taches ventrales sont noirâtres, disposées en ban¬ des transverses , irrégulières. La queue est de même couleur que le fond du pelage , mais sans taches. Ce Chat a été trouvé par Bélanger, dans les bois de Lataniers des en¬ virons de Pondichéry. Le Chat domestique , Felis catus Linn. — Cet animal est trop connu pour qu’il soit né¬ cessaire d’en faire la description ; mais il n’en est pas de même de son type. Le Chat sauvage a le pelage d’un gris brun, un peu jaunâtre en dessus, d’un gris jaune-pâle en dessous; il a sur la tête quatre bandes noirâtres qui s’unissent en une seule plus large, régnant sur le dos ; des bandes transverses très la¬ vées sur les flancs et les cuisses; du blanc autour des lèvres et sur la mâchoire infé¬ rieure ; le museau d’un fauve clair ; deux anneaux noirs près du bout de la queue qui est également noir , ainsi que la plante des pieds. Il a 22 pouces (0m,59G ) de longueur, non compris la queue, c’est-à-dire qu’il est un peu plus grand que la variété domes¬ tique. Malgré sa petite taille, on retrouve, dans le Chat sauvage, toutes les habitudes des gran¬ des espèces. Il vit, isolé dans les bois, de la chasse active qu’il fait aux Perdrix, aux Liè¬ vres , et à tous les autres animaux faibles; il grimpe sur les. arbres avec agilité et dépose ses petits dans leur tronc caverneux. Chassé par les Chiens courants , il se fait battre et rebattre dans les fourrés, absolument comme le Bénard; puis, lorsqu’il est fatigué, il s’é¬ lance sur un arbre, se couche sur une grosse branche basse, et, de là, il regarde fort tran¬ quillement passer la meute, sans s’en met¬ tre autrement en peine. Autrefois, il était commun dans toute la France ; mais, depuis une cinquantaine d’années, il y devient fort rare, et l’on ne le trouve plus guère que dans les grandes forêts. De cette espèce, et peut-être de son croi¬ sement avec le Chat ganté, sont provenues les nombreuses variétés de Chats domesti¬ ques qu’on peut, à l’imitation de Linné, classer en plusieurs races, savoir: loLe€hat domestique tigré , Felis Catus domeslicus Linn. , 2° le Chat des Chartreux , F. C. cœruleus Linn. , 3° le Chat d’Espagne , F. C. hispanicus Linn. , 4° le Chat d’ An¬ gora, F. C. angorensis Linn. , 5° le Chat rouge de Toboîsk de Gmelin, G° le Chat de Chine à oreilles pendantes, 7° le Chat ma¬ lais de Raffles , sans queue ou avec une queue noueuse. Une singularité inexplica¬ ble , c’est que tous les Chats marqués de trois couleurs, jaune, noir et blanc, sont des femelles. Buffon a évidemment chargé de sombres couleurs le portrait du Chat, pour faire va¬ loir celui du Chien. Cet animal est d’un ca¬ ractère timide ; il devient sauvage par pol¬ tronnerie, défiant par faiblesse, rusé par né¬ cessité, et voleur par besoin. Il n’est jamais méchant que lorsqu’il est en colère, et ja¬ mais en colère que lorsqu’il croit sa vie me¬ nacée; mais alors il devient dangereux, parce que sa fureur est celle du désespoir , et qu’alors il combat avec tout le courage des lâches poussés à bout. Forcé, dans la domesticité, de vivre continuellement en société du Chien , son plus cruel ennemi, sa méfiance naturelle a dû augmenter, et c’est probablement à cela qu’il faut attribuer ce que Buffon appelle sa fausseté, sa marche in ¬ sidieuse, etc. Il a conservé de son indépen- 27 T. III. 418 CHA CHA dance tout ce qu’il lui en fallait pour assu¬ rer son existence dans la position que nous lui avons faite, et si l’on rend cette position meilleure, comme à Paris, par exemple, où le peuple aime les animaux , il abandon¬ nera aussi une partie de son indépendance en proportion de ce qu’on lui donnera en affection. La Chatte , plus ardente que le mâle, entre communément en chaleur deux fois par an, en automne et au printemps; elle porte 55 à 56 jours, et ses portées ordi¬ naires sont de 4 à 6 petits. Ces animaux vi¬ vent ordinairement de 10 à 15 ans. Section II. Chats d’ Amérique. Le Jaguar , Felis onça Lin. , le Tigris umericanus Boliv. , Y Onza des Portugais, le Tlatlanqui - ocelotl d’Hernandès , le Ta- guarètè d’Azara , la grande Panthère des fourreurs. — Après le Tigre et le Lion, cet animal est le plus grand de son genre. D’Azara dit en avoir mesuré un qui avait six pieds (lm,949)de longueur, non compris la queue, qui elle-même était longue de vingt-deux pouces (0m,596). Son pelage est d’un fauve vif en dessus, semé de taches plus ou moins noires, ocellées, c’est-à-dire formant un anneau plus ou moins complet, avec un point noir au milieu. Ces taches sont au nombre de quatre ou cinq par lignes trans¬ versales sur chaque flanc; quelquefois ce sont de simples roses ; elles n’ont jamais une régularité parfaite, mais sont constamment pleines sur la tête, les jambes, les cuisses et le dos, où elles s’allongent tantôt sur deux rangs , tantôt sur un seul. Le dessous du corps est blanc , avec de grandes taches ir¬ régulières, pleines et noires; le dernier tiers de la queue est noir en dessus , annelé de blanc et de noir en dessous. [V oyez l’atlas de ce Dictionnaire, Mammifères, pl. 8. ) Il en existe une espèce plus petite , figurée par Smith. Sa couleur est plus pâle et plus cen¬ drée , et ses moeurs paraissent plus féroces. Le Jaguar est répandu depuis le Mexique exclusivement, jusque dans le sud des Pam¬ pas de Bucnos-Ayres, et nulle part il n’est plus commun et plus dangereux que dans ce pays. Malgré le climat presque tempéré et la nourriture abondante que lui fournit la grande quantité de bétail qui paît en liberté dans les plaines, il y attaque très souvent l’homme ; tandis que ceux du Brésil , de la Guiane et des parties les plus chaudes de l’Amérique fuient de vant lui , à moinsqu’ils n’en aient été attaqués. Les bois marécageux du Parana,du Paraguay et des pays voisins, sont peut-être les endroits où ils sont le plus multipliés, et où les accidents sont le plus fréquents ; ils étaient encore si nombreux au Paraguay, après l’expulsion des jésuites, qu’on y en tuait deux mille par an , selon d’Azara. Aujourd’hui le nombre en est con¬ sidérablement diminué. Cependant, au Bré¬ sil et dans la Guiane, presque régulièrement au lever et au coucher du soleil , on entend leur cri retentir à une très grande distance ; il consiste en un son flùté, avec une très forte aspiration pectorale, ou bien, quand l’animal est irrité , en un râlement profond qui se ter¬ mine par un éclat de voix terrible. Le Jaguar se plaît particulièrement dans les esters et les grandes forêts traversées par des fleuves, dont il ne s’éloigne pas plus que le Tigre, parce qu’il s’y occupe sans cesse de la chasse des Loutres et des Pacas. Comme le Tigre, il nage avec beaucoup de facilité, et va dormir, pendant le jour, sur les îlots , au milieu des touffes de joncs et de roseaux. Il pêche , dit- on f le poisson, qu’il enlève très adroitement avec sa patte. Il ne quitte sa retraite que la nuit , s’embusque dans les buissons , attend sa proie, se lance sur son dos en poussant un grand cri , lui pose une patte sur la tète, de l’autre lui relève le menton, et lui brise ainsi le crâne sans avoir besoin d’v mettre la dent. Il est d’une force si extraordinaire, qu’il traîne aisément dans un bois un Cheval ou un Bœuf qu’il vient d’immoler. Il attaque les plus grands Caïmans ; et s’il est saisi par eux , il a l’intelligence de leur crever les yeux pour leur faire lâcher prise. En plaine, le Jaguar fuit presque toujours devant l’homme , et ne fait volte-face que lorsqu’il rencontre un buisson ou des herbes hautes dans lesquels il puisse se cacher. On prétend qu’il vit en société avec sa fe¬ melle, ce qui ferait exception parmi les ani¬ maux de son genre. Quoique grand , il grimpe sur les arbres avec autant d’agilité que le Chat sauvage , et fait aux Singes une guerre cruelle. La nuit , rien n’égale son audace ; et, sur six hommes dévorés par les Jaguars, à la connaissance de d’Azara, deux furent enlevés devant un grand feu de bi¬ vouac. CHA CHA 419 Le Jaguar noir, Jaguarété de Mai'Cgrave, F élis nigra Erxl., n’est qu’une variété acci¬ dentelle et fort rare du Jaguar ordinaire, dont elle ne diffère absolument que par la couleur. On trouve aussi une variété Albi¬ nos mentionnée par d’Azara. Le Couguar ou Guazouara , F élis puma Traill. , Felis concolor Lin., le Lion puma des colonies espagnoles, le Tigre rouge de Cayen¬ ne, le Milzeli du Mexique, \eCuguacu-arana de Marcgraaf, le Pagi du Chili, a, selon Griffith, la pupille constamment ronde. — Il atteint quatre pieds (lm,299) de longueur, et quel¬ quefois davantage, non compris la queue, qui a vingt-six pouces (0m,704). Son pelage est d’un fauve agréable et uniforme, sans aucune tache; sa queue est noire à l’extré mité, et ses oreilles sont aussi de cette cou¬ leur. Il ressemble un peu au Lion , mais n’a ni crinière ni flocon de poils au bout de la queue. Son corps est plus allongé ; ses jambes sont plus courtes ; sa tête est plus ronde et proportionnellement moins grosse; sa pupille ronde. On le trouve au Paraguay, au Brésil , au Mexique, à la Guiane et aux Etats-Unis. Le Couguar de Pensylvanie de Buffon, en est une très légère variété. Dans ses mœurs, cet animal semble avoir plus d’analogie avec le Loup qu’avec les Chats. Comme lui, il égorge tout un trou¬ peau de brebis, s’il en a le temps, avant d’en manger une ; comme lui , après avoir satis¬ fait sa voracité, il cache le reste de sa proie. Sa vie est solitaire et vagabonde, et il pré¬ fère le séjour des Pampas ou prairies her¬ beuses à celui des forêts. La nuit, il vient rôder autour des habitations , tâche de se glisser dans les basses-cours, s’empare des Chiens, des Moutons, des Cochons, et de tous les autres animaux incapables de lu résister. Naturellement fort lâche, il n’at¬ taque jamais l’homme, et très rarement le gros bétail. Le major Smith raconte un fait singulier d’un de ces animaux. On l’avait enfermé dans une cage, et, comme on voulait s’en défaire, on lui tira un coup de fusil dont la balle lui perça le corps. L’ani¬ mal était occupé à manger lorsqu’il reçut le coup , et le seul signe de douleur qu’il donna fut de redoubler subitement de vo¬ racité ; il se jeta sur sa nourriture avec une nouvelle avidité , et la dévora en buvant son propre sang , jusqu’au moment où il tomba mort. Il monte aussi sur les arbres, mais en s’élançant d’un seul bond et non en grimpant à la manière des Chats. Il s’ap¬ privoise très aisément, devient fort doux , s’attache à son maître et lui rend ses ca¬ resses. Je regarde le Couguar noir de Buffon , Felis discolor de Schreber, comme une simple variété du Couguar ordinaire, à pelage un peu plus brun et légèrement plus long. On le trouve à Cayenne. Le Chat umcouore, Felis t/mco/o/- Traill., est de moitié plus petit que leCouguar.— Son pelage est en entier d’un fauve brun-rouge sans taches ; sa queue est longue ; ses oreilles n’ont point de noir; sa tête est beaucoup plus pointue, et ses petits ne por¬ tent point de livrée , tandis que ceux du Couguar en portent une comme les Lion¬ ceaux. Il habite les profondes forêts de Démérary et de la Guiane hollandaise. Le Yagouaroundi , Felis yagouaroundi Desm. , est de la taille d’un Chat domesti¬ que. — En petit, il ressemble assez au Cou¬ guar par ses formes allongées; mais son pelage est d’un brun noirâtre , tiqueté de blanc sale; les poils de la queue sont plus longs que ceux du corps , et ceux de sa moustache sont à longs anneaux alterna¬ tivement noirs et gris. Il habite le Paraguay, et probablement aussi le Chili. « L’Yagoua- roundi , raconte d’Azara, qui l’a découvert le premier, habite seul, ou avec sa fe¬ melle, les bords des forêts , les buissons , les ronces et les fossés, sans s’exposer dans des lieux découverts. Il grimpe avec faci¬ lité aux arbres pour y prendre des Oiseaux, des Bats , des Micourés , des Insectes , etc. , et il attaque aussi les volailles, s’il en trouve une occasion favorable pendant la nuit; car cet animal est nocturne (sa pupille est ronde). Enfin , c’est un Chat sauvage, sans qu’on puisse en donner une meilleure idée que par cette dénomination. Je ne doute pas qu’on puisse le priver, parce que j’en ai vu un pris adulte , qui se laissait lou¬ cher vingt-huit jours après. » Le Chalybe, F elisChalybeala Herm. ( Ob¬ servation . zoolog., pag. 3G; Smith, et Griff., li'egn. anim. , pag. 474). — Cette espèce a 2 pieds 6 pouces de longueur, non compris la queue, qui a prés de 14 pouces. Son pelage est grisâtre ou chocolat , avec du blanc sur 4 20 CHA chaque poil , marqué de taches rondes, pleines , opaques , d’un brun foncé ; l'exté¬ rieur de l’oreille est noir, avec une tache blanche au milieu, l’intérieur blanchâtre ; sa queue, d’une couleur plus foncée, porte douze anneaux obscurs, et a l’extrémité noire. Smith a vu et dessiné cet animal dans la ménagerie de Bellock , et Griffith en donne la figure, à la page 473 de son Règne animal ; mais ni l’un ni l’autre ne parlent de sa patrie. Cependant , Hamilton Smith le compare au Yagouaroundi , et pense qu’il pourrait bien n’en être qu’une variété tachetée, d’où je conclus qu’il le croyait d’Amérique. Si l’on rapproche la mauvaise figure qu’en a donnée Griffith de celle du Chat de Java de Fr. Cuvier , on est tenté de ne le regarder que commeunetrès légère variété du Kuwuc , F élis minuta de Temminck, et alors il habiterait Java et Sumatra. D’un autre côté , Hermann croit qu’il est d’Amérique ; mais la description de Smith ne s’accorde pas parfaitement avec celle d’Hermann. Ce dernier dit que son Chalybeata a deux pieds de longueur, non compris la queue, qui en a un , d’où il ré¬ sulte qu’il serait plus petit. Il est fauve en dessus, blanc en dessous; ses taches sont d’un noir bleuâtre, les antérieures et celles d’entre les épaules, simples , celles des cô¬ tés presque binées, et les postérieures en anneau, presque comme dans la Panthère; tout le reste s’accorde assez bien. J’en con¬ clus que s’il y a véritablement une espèce de Chalybé, ce doit être celle d’Hermann. Le Chat a ventre taché , F élis celiclo- gaster Temm., non le Chat à ventre tacheté de Geoffroy, qu’il faut reporter, selon Temminck, au Lynx bai. — Il est de la grandeur de notre Renard. Son pelage est doux , lisse , court , d’un gris de Souris , marqué de taches pleines d’un brun fauve; les taches du dos sont oblongues et les au¬ tres rondes; il a cinq ou six bandes brunes, demi-circulaires , sur la poitrine ; le ventre est blanc, marqué de taches brunes; il a deux bandes brunes sur la face interne des pieds de devant , et quatre sur les pieds de derrière; sa queue est un peu plus courte que la moitié totale de son corps , brune , tachée de brun foncé; ses oreilles sont mé¬ diocres , noires à l’extérieur; ses mousta¬ ches sont noires et terminées de blanc. Il CHA habite le Chili ou le Pérou , et ses mœurs sont inconnues. L’Ocelot , Maracaya , ou Macaraga , F élis pardalis Lin. , le Chibigouazou d’A- zara , Y Ocelot n° 1 d’Hamilton Smith. — Il a environ 3 pieds (0m,î)75) de longueur, non compris la queue, qui a quinze pouces (0,n,40G); quelquefois on en trouve d’un peu plus grands. Le fond de son pelage est d’un gris fauve ; il a sur les flancs et sur la croupe cinq bandes obliques d’un fauve plus foncé que celui du fond , bordées de noir ou de brun; une ligne noire s’étend du sourcil au vertex ; deux autres vont obliquement de l’œil sous l’oreille, d’où part une bande transverse noire , interrompue sous le mi¬ lieu du cou, et suivie de deux autres pa¬ rallèles; on lui voit quatre lignes noires sous la nuque , deux sur les côtés du cou , trois plus ou moins interrompues le long de l’épine du dos ; le dessous de son corps et l’intérieur de ses cuisses sont blanchâtres , semés de taches noires isolées. C’est un très joli animal, absolument nocturne, dormant tout le jour dans les fourrés qu’il habite, et n’en sortant que la nuit pour se livrera la chasse des Oiseaux, des Singes et autres petits Mammifères. Je peindrai ses mœurs d’un seul trait , en disant qu’il a tout à la fois les habitudes des Chats et celles des Fouines. Il paraît, selon d’Azara, qu’il vit cantonné avec sa femelle , et qu’il ne quitte guère la forêt qui l’a vu naître. Il habite l’Amérique méridionale, et particu¬ lièrement le Paraguay. Le Chat enchaîne , Felis calenala de Smith, cité et figuré par Griffith page 478), me paraît être une variété de l’Ocelot , quoi qu’en dise M. Lichtenstein. — Il est de la grandeur de notre Chat sauvage , et ses jambes sont proportionnellement plus petites que celles de l’Ocelot ; il a aussi la tête plus grosse et le corps plus massif; le nez, le dessous des yeux et tout le dessus du corps sont d’un jaune rougeâtre , et les tempes d’un jaune d’ocre ; les joues sont blanches, ainsi que tout le dessous du corps et l’inté¬ rieur des jambes ; plusieurs rangées de ta¬ ches noires partant des oreilles convergent sur le front; une seule raie s’étend de l’angle extérieur des yeux au-dessous des oreilles ; les épaules , le dos , les flancs, la croupe et les cuisses portent de longues bandes aller- CHA Cil A 421 nativement noires et brun-rouge ; le ventre et la gorge ont des raies noires , et la queue porte des anneaux incomplets de cette dernière couleur. Il habite le Brésil. Le Tlatco-ocelotl ou Ocelotl du Mexi¬ que , Felis pseudopardalis , probablement 1’ Ocelot n° 2 d’Hamilton Smith. — Ce Chat est un peu plus petit que le précédent. Il a, d’après Daubenton, 2 pieds 5 pouces de lon¬ gueur sans la queue , sur seize pouces de hauteur au garrot. Il diffère de l’Ocelot par ses taches , qui , bien que bordées, ne for¬ ment pas des bandes continues, mais sont isolées les unes des autres ; par sa queue plus courte, et par ses jambes plus hautes. Il miaule comme un Chat , préfère le poisson à la viande , habite la baie de Campêche , et c’est à peu près tout ce qu’on sait de son histoire. Buffon (tom. 9 , pl. 18) l’a figuré sous le nom de Jaguar. Le Ciiat a collier, Felis armillaia Fr. Cuv. — Il a beaucoup d’analogie avec les quatre précédents , et particulièrement avec l’Oce¬ lot no 4 d’Hamilton Smith; mais il est plus petit que l’Ocelot ordinaire , et sa queue est plus courte. Il a 0m,G50 de longueur non compris la queue, qui en a 0m,300, et sa hau¬ teur moyenne est de (V, 320. Son pelage est d’un gris jaunâtre en dessus , et blanc en dessous. Du reste , ses taches sont comme celles de l’Ocelot , dont il n’est peut-être qu’une petite variété. Il habite les mêmes contrées. Je crois que quand on comparera avec at¬ tention , dans leurs formes , leurs couleurs et leurs habitudes, les Chats à collier, Tlatco-ocelotl , enchaîné et Ocelot, on arri¬ vera à penser que ce sont autant de varié¬ tés d’une espèce unique. Quant à moi, telle est mon opinion. Le Chat océloÏde, Felis macroura Wied., Temm. — Il ressemble également à l’Ocelot ; mais son pelage est plus clair, faiblement teinté d’ocre qui s’éclaircit sur les flancs ; sa queue notablement plus longue et moins mince vers l’extrémité; sa taille est plus petite, son corps plus allongé, ses jambes sont plus basses, et les taches de ses flancs moins étendues. Il habite le Brésil. Le Chati , Felis mitis Fr. Cuv., Felis Wiedii Schintz.il a vingt -deux pouces et demi (0in,G10) de longueur, non compris la queue, qui en a dix (Olu,27 1 ); c’est-à-dire qu’il est un peu moins grand que notre Chat sau¬ vage. Son pelage est fauve, ou d’un gris brunâtre pâlissant sur les lianes, blanc aux joues et sous le corps; les taches blanches ou noires de sa tête et de son oreille sont les mêmes que dans l’Ocelot; son museau est couleur de chair ; il a trois séries déta¬ chés noires le long du dos : celles des flancs, des épaules et de la croupe sont d’un fauve foncé , bordées de noir tout autour, excepté au bord antérieur. Il y en a sept ou huit au- dessus l’une de l’autre. Quelques unes de celles de l’épaule s’unissent en une bande oblique. Sur les jambes , ce sont des taches pleines, un peu en forme de bandes ; elles sont plus petites sur les pieds , et il n’y en a point sur les doigts ; celles du ventre sont pleines aussi, mais nuageuses ; la queue a dix ou douze anneaux noirs. Cette espèce se prive aisément , a beaucoup de douceur, et contracte promptement toutes les habitudes de notre Chat domestique. Son miaulement est plus grave et moins étendu que celui de ce dernier. Le Guigna, Felis guigna de Molina. — Selon l’opinion de G. Cuvier, cette espèce pourrait bien n’être qu’une variété du Margay. Il est de la grandeur de notre Chat sauvage, et en a les formes générales. Son pelage est fauve, marqué de taches noires, rondes, larges d’en¬ viron cinq lignes (0m,011), s’étendant sur le dos jusqu’à la queue. Il habite l’Améri¬ que méridionale, et particulièrement le Chili. Le Coi.ocollo ou Calo-Cola , Felis colo- colla de Molina. — Il est de la grandeur de l’Ocelot; son pelage est blanc, plus ou moins grisâtre, avec des bandes longitudi¬ nales flexueuses , noires et bordées de fauve. La queue est serai-annelée, jusqu’à sa pointe, de cercles noirs. Ses jambes, jusqu’aux ge¬ noux, sont d’un gris foncé. Il se trouve au Chili et à Cayenne. Selon Molina, il habile les forêts, ainsi que le précédent, et tous deux se rapprochent des habitations pen¬ dant la nuit, pour faire visite aux poulaillers et enlever la volaille. Ils se nourrissent ha¬ bituellement de Souris et d’Oiseaux. Le Margay, Felis ligrina Linn., le Chat de la Caroline de Collinson, et le Margay de Buffon. — Il a plus de 2! pouces (0m,5G9) de longueur, non compris sa queue, qui en a Il (O111, 298); son pelage est d’un fauve grisa- 422 CHA CHA treen dessus, blanc en dessous ; il a quatre lignes noirâtres entre le vertex et les épau¬ les, se prolongeant sur le dos en séries de taches longues ; les taches des flancs sont longues, obliques, plus pâles à leur centre qu’à leurs bords; il y en a une verticale sur l’épaule, et d’autres ovales et éparses sur la croupe, les bras et les jambes ; les pieds sont gris, sans taches , et la queue porte douze ou quinze anneaux irréguliers. Cet animal a les mœurs de notre Chat sauvage et vit de petit gibier, de volaille, etc.; mais il est d’un naturel plus farouche , plus indomptable, et par là même très difficile de plier à la ser¬ vitude. Il habite le Brésil, le Paraguay et la Guiane. Dans ce dernier pays, on le mange et on trouve sa chair très délicate. Le Chat élégant, F élis elegans Less. ( Cent ., pl. 21). — Il a le pelage épais, court, très fourni , d’un roux vif et doré en dessus, avecdes taches d’un noir intense, tandis que les flancs et le dessous du corps sont d’un blanc tacheté de brun foncé; les membres, roux en dehors, blancs en dedans, sont mou¬ chetés de brun , et la queue est anneléede brun sur un fond roux en dessus et blan¬ châtre en dessous. Il a un cercle noir au¬ tour des yeux ; deux raies parlant du mi¬ lieu de la paupière montent parallèlement sur le crâne , et se prolongent sur le cou , avec plusieurs taches plus ou moins allon¬ gées et brunes sur l’occiput. Son dos est cou¬ vert de nombreuses raies interrompues de taches rondes, très noires et pleines; sur les côtés ces taches sont aurore , à centre d’un fauve vif. Celte espèce a un pied et demi de longueur, non compris la queue, qui a en¬ viron un pied. On trouve ce Chat dans les forêts du Brésil, où, selon Lesson , il serait assez commun. L’Eyra, F élis eyra Desm., l’Æ’yrad’Azara. — Il a 20 pouces (0m,542) de longueur, non compris la queue, qui en a 1 1 (O111. 298) ; son pelage estd’un roux clair ; il a une tacheblan- chede chaque côté du nez, et ses moustaches sont également blanches; sa queue est plus touffue que celle du Chat domestique. Sa pupille est ronde. G. Cuvier (Recherches sur Les ossements fossiles, t. VII, p. 420 ) dit qu’il a la mâchoire inférieure blanche ; mais c’est peut-être une erreur, car d’Azara dit positivement le contraire. Quoi qu’il en soit, J’Eyra est très doux, d’un caractère gai, et il s’apprivoise très facilement. Il vit dans les forêts du Paraguay et du Brésil. Le Chat negre , F eli s nigrilia. — Je ne connais cette espèce que par une note de G. Cuvier ( Ossem . foss., t. VII , pag. 26) , note copiée par A. Desmoulins , insérée par lui dans le Dictionnaire classique d’ Histoire natu¬ relle; par Lesson, dans son Manuel de mamma- logie; par Griffith, dans son Règne animal, et dont voici le texte: Le Nègre serait un peu plus grand que notre Chat sauvage, et tout noir. Sa longueur serait de 23 pouces, et sa queue en aurait 16. Il est de l’Amérique méridionale. Le Chat de la Nouvelle-Espagne, Felis mexicana Desm., le Chat sauvage de la JVou - velle-Espagne de Buff. — Espèce douteuse ad¬ mise par Desmarest. Son pelage est d’un gris bleuâtre uniforme, moucheté de noir. Il habite les forêts de la Nouvelle-Espagne. Serait-ce le Chat d’Hoffmansegg cité par Griffith ? Section III. Chais des îles asiatiques de l'archipel des Indes. L’Arimaou ou Mêlas , Felis mêlas Pér., la Panthère noire de quelques naturalistes. — G. Cuvier et Temminck regardent tous deux cet animal comme une variété du Léopard ; mais Péron , et surtout Lesson, qui l’ont vu dans son pays, le considèrent comme une es¬ pèce distincte , et je partage d’autant plus leur opinion, que j’ai pu en voir un vivant à la ménagerie. Il est de la grandeur d’une Panthère, et il en a les formes générales. Son pelage est d’un noir vif, sur lequel se dessinent des zones de la même couleur , qui semblent plus lustrées. Sur la plupart des figures enluminées qu’on a données de cet animal, on voit des taches d’un noir plus foncé, disposées comme celles du Léopard; je ne doute pas que ce ne soit purement par un caprice des dessinateurs, car je n’ai rien pu apercevoir de semblable sur celui dont je viens de parler, et que j’ai fait dessiner. Il n’habite que les districts les plus isolés de l’ile de Java, où on le dit assez commun. Les Javanais l’emploient dans les combats du rampok. L’Arimaou est un animal fa¬ rouche, indomptable, qui n’habite que les forêts sauvages. Au moyen de ses ongles puissants et crochus, il grimpe avec agilité sur les arbres , poursuivant de branche en CHA CHA 423 branche, jusqu’à leur sommet, les Wouwous et autres Singes dont il se nourrit. Ses yeux sont vifs, inquiets, dans un mouvement con¬ tinuel ; son regard est cruel , effrayant, et ses mœurs sont d'une atroce férocité. Cepen¬ dant il n’attaque pas l’homme s’il n’en est lui-même attaqué; mais à la moindre pro¬ vocation il entre en fureur, se précipite sur lui avec la rapidité de la foudre, et le déchire avant qu’il ail eu le temps de penser à la possibilité d’une lutte. Pendant le jour, il reste et dort dans ses halliers ; mais la nuit, il devient un sujet d’effroi pour tous les êtres vivants. Il rôde silencieusement autour des habitations isolées, pour surpren¬ dre les animaux domestiques, les Chiens sur¬ tout, pour lesquels il a un goût de prédi¬ lection. Le Kuwuc , F élis minuta Temm., F élis javanensis et F élis unduta Desm., F élis su- mairana et F élis javanensis Horsf., le Cha de Java de Cuvier , le Servulin et le Chai de Sumatra des auteurs. — Il a la taille et un peu les formes de notre Chat domestique , mais sa queue est plus courte et plus grêle, et ses oreilles sont plus petites. Son pelage est d’un fauve brun clair en dessus , moins foncé sur les flancs; le dessous est blanc; des bandes et des taches noires s’étendent parallèlement du front aux épaules , et d’au¬ tres occupent les parties supérieures du corps. Sous cette robe , c’est le Servalin ou Felis minuta de Temminck, et ses variétés sont : Le Felis javanensis de Desmarest et Hors- field, à pelage d’un gris brun clair en dessus et blanchâtre en dessous, avec quatre lignes de taches brunes allongées sur le dos, et des taches rondes, épaisses sur les flancs ; une bande transversale sous la gorge, et deux ou trois autres sous le cou. Le Felis widaia de Desmarest , à pelage d’un gris sale, tirant plus ou moins sur le fauve ; sa face est grisâtre, tachetée de noir, avec trois bandes transversales de cette cou¬ leur sur les joues, et deux bandes blanches bordées de noir , partant du coin de l’œil vers le nez, et s’étendant sur le front en pas¬ sant près des oreilles. Son corps est par¬ semé de petites taches noirâtres, un peu al¬ longées , lui formant 7 à 8 séries le long du dos et des flancs. Ce Chat a vécu quelque temps à la ménagerie, en 1842, et m’a offert un caractère des plus extraordinaires et que je crois presque unique dans le genre des Chats : il a les pieds palmés, et la membrane qui réunit les doigts s’étend jusqu’à l’extré¬ mité des phalanges onguéales. Si cette par¬ ticularité n’existe pas dans les deux précé¬ dents, il faudra regarder ce Chat comme formant une espèce distincte, propre à l’ile de Sumatra. On doit aussi en déduire, par analogie, qu’il habite le bord des eaux ou les marais, et que ses habitudes le rappro¬ chent du Lynx des marais. Je ne connais que l’Ocelot qui offre une particularité ana¬ logue à celle-ci ; mais les membranes de ses doigts sont bien moins grandes, bien moins remarquables que dans celui-ci. Le Chat de Diard, Felis Diardii G. Cuv. — Il a 3 pieds de longueur (0m, 975), non com¬ pris la queue, qui a 2 pieds 4 pouces (0m,758). Le fond du pelage est d’un gris jaunâtre ; le dos et le cou sont semés de taches noires formant des bandes longitudinales ; d’autres taches descendent de l’épaule en lignes per¬ pendiculaires aux précédentes, sur les cuis¬ ses et une partie des flancs, et leurs anneaux sont noirs, à centre gris ; il a des taches noi¬ res et pleines sur les jambes; les anneaux de sa queue sont nuageux. Il habite Java. Le Rimaou-dahan ou Chat longibande , Felis macrocelis de Temminck, Felisnebulosa Grilf., le Tigre ondulé de Fr. Cuvier, le Ti¬ gre à queue de Renard du docteur Horsfield. —Cet animal a 3 pieds (0m,975) de longueur, non compris la queue , qui a 2 pieds 8 pou¬ ces (Om,867). Il est d’un gris jaunâtre, avec des taches noires, transversales et très grandes sur les épaules , obliques et plus étroites sur les flancs, où elles sont sépa¬ rées par des taches anguleuses , rarement ocellées ; ses pieds sont forts et munis de doigts robustes; sa queue est grosse et lai¬ neuse. Cette espèce se trouve à Bornéo et à Sumatra. Sir T. -S. Raiïles nous donne des renseignements assez détaillés sur cet animal. Selon ce voyageur, il est rare à Su¬ matra, quoiqu’on l’y trouve à peu près partout. C’est dans l’intérieur de Bencoo- len qu’il paraît y en avoir le plus; il ha¬ bite de préférence à proximité des habita¬ tions, pour s’en approcher la nuit et sai¬ sir quand il le peut les petits animaux do¬ mestiques et même la volaille ; mais les ha¬ bitants ne le redoutent que pour cela, car 424 CHA CHA il n’attaque jamais l’homme. Il se nourrit, à défaut de volaille, d’Oiseaux qu’il va saisir sur les arbres, de petits Mammifères, et quelquefois de jeunes Faons. Presque tou¬ jours on le rencontre sur les arbres, où il passe, dit-on, une partie de sa vie ; il y dort dans l’enfourchure des branches , et c’est en raison de cetle habitude que les gens du pays Font nommé Dahan (enfourchure). En capti¬ vité , il est fort doux , très gai , et recherche beaucoup les caresses de son maître, qu’il re¬ çoit en se couchant sur le dos et remuant la queue à la manière des Chiens. Il s’affec¬ tionne même aux autres animaux domesti¬ ques , et sir Railles dit en avoir vu deux qui ne pouvaient plus se priver de la société d’un jeune Chien qu’ils avaient l’habitude de voir passer devant leur prison. 3e Genre. S^yilX. Lynx. Ces animaux ont été regardés jusqu’ici comme devant former une simple division dans le genre des Chats , parce qu’on ne leur avait pas trouvé un caractère assez tranché pour en faire un genre ; cependant ce carac¬ tère existe, au moins dans la plupart, et peut être dans tous. Il consiste à n’avoir pas de petite fausse molaire antérieure, c’est-à- dire cette petite dent placée contre et derrière la canine de la mâchoire supérieure chez les vrais Chats , ce qui réduit le nombre de leurs dents à vingt-huit au lieu de trente. Je suis certain que ce caractère existe dans les Lynx d’Europe et d’Amérique , dans le Chat manoul , dans le Chat pampa d’A- zara, dans le Chat de montagne, et dans trois ou quatre autres espèces. On pourra regar¬ der comme caractères moins importants, ou peut-être quelquefois comme supplé¬ mentaires, la queue moins longue que dans les autres Chats, les oreilles terminées par un pinceau de poils , et la fourrure généra¬ lement plus longue que dans le genre pré¬ cédent. Section I. Lynx de l’ancien continent. Le Loup-Cervier, Lynx vulgaris. — F élis Lynx Lin., le Wargelue ou le Lo des Sué¬ dois, le Los des Danois , le Goupe des Nor¬ végiens , le Rys osirowidz des Polonais , le Rys des Russes , le Sylausin des Tarlares, le Poizchorÿ des Géorgiens, et enfin le Lynx ordinaire des auteurs. — Cet animal est long de 2 pieds 4 pouces à 2 pieds 10 pouces (0m,758 àOm,921), c’est-à-dire que sa tai 1 le est presque le double de celle du Chat sau¬ vage. La queue ne dépasse pas 4 pouces (0,n,108). Le dos et les membres sont d'un roux clair, avec des mouchetures d’un brun noirâtre; le tour de l’œil , la gorge , le des¬ sous du corps et le dedans des jambes sont blanchâtres; trois lignes détachés noires sur la joue joignent une bande oblique, large et noire, placée sous l’oreille de chaque côté du cou , où les poils , plus longs qu’ail- leurs , forment une sorte de collerette ; il a quatre lignes noires prolongées de la nuque au garrot, et au milieu d’elles une cinquième interrompue ; des bandes mouchetées obli¬ ques sur l’épaule , transversales sur les jambes ; les pieds d’un fauve pur, excepté le tarse rayé d’un fauve brun en arrière ; enfin la queue est fauve, avec du blanc en dessous et des mouchetures noires. On trouve des variétés de celte espèce qui ont les taches et bandes moins foncées , la queue rousse avec le bout noir , tout le des¬ sous du corps blanchâtre , et la taille plus petite. Fischer en cite une variété blan¬ châtre. Comme le Loup, le Lynx pousse une sorte de hurlement pendant la nuit ; il at¬ taque de préférence les Faons , et ces deux habitudes lui ont probablement valu des chasseurs son nom vulgaire de Loup-Cer¬ vier. Autrefois, il y en avait en France et en Allemagne ; mais , depuis une soixantaine d’années, ils en ont disparu, si ce n’estpeut- être dans quelques grandes forêts des Alpes et des Pyrénées. Il paraît qu’on en trouve encore assez fréquemment en Espagne, et qu’ils sont très communs dans les forêts du nord de l’Europe , de l’Asie et du Caucase. Aussi agile que fort, le Loup-Cervier grimpe sur les arbres avec beaucoup de facilité pour surprendre les Oiseaux dans leurs nids, et poursuivre les Écureuils , les Martes et même les Chats sauvages, qui ne peuvent lui échapper. Quelquefois il se place en em¬ buscade sur une des basses branches pour s’élancer de là sur un Faon de Renne, de Cerf, de Daim ou de Chevreuil ; il lui saute sur le cou , s’y cramponne avec ses ongles , et ne lâche prise que lorsqu’il a abattu sa proie, en lui brisant la première vertèbre du Ci! A CïIA cou. il lui fuit alors un trou derrière le crâne et lui suce la cervelle par cette ouverture. Rarement il attaque une autre partie du ca¬ davre des grands animaux , à moins qu’il n’y soit poussé par une faim excessive. Pris jeune et élevé en captivité, il s’apprivoise assez bien et devient même caressant, ce qui ne l’empêche pas de reprendre sa liberté dés qu’il en trouve la plus légère occasion. Quoique ses formes soient assez épaisses , il est plein de grâce et de légèreté; son œil est brillant, mais cependant doux et expressif. Comme le Chat, il est d’une propreté re¬ cherchée, et passe beaucoup de temps à se nettoyer et à lisser sa jolie robe, qui fournit une fourrure assez estimée. C’est un grand destructeur d’Hermines, de Lièvres , de La¬ pins , de Perdrix et d’autre gibier. Le Parde , Lynx pardina. — F élis par- dina Oken et Temm., le Chat-pard des voya¬ geurs, le Loup- Cervier des académiciens de Paris. — Il est de la taille de notre Blaireau; sa queue est plus longue que celle du Loup- Cervier ; il porte aux joues de grands favoris; son pelage est court, d’un roux vif et lustré, parsemé de mèches ou taches longitudinales d’un noir profond, avec de semblables ta¬ ches sur la queue. Il habite les contrées les plus chaudes de l’Europe, telles que le Por¬ tugal , l’Espagne, la Sicile, la Turquie et la Sardaigne. Le Cïielason ou Chulon , Lynx cervaria. — Felis cervaria Temm., le Kal-lo desSué- dois. — Sa taille est à peu près celle d’un Loup. Sa queue est conique, plus longue que la tète, à extrémité noire; ses moustaches sont blanches ; les pinceaux de ses oreilles sont toujours courts et manquent quelquefois ; son pelage est d’un cendré grisâtre, brunis¬ sant sur le dos ; sa fourrure est fine , douce, longue et touffue , surtout aux pattes , avec des taches noires dans l’adulte, brunes dans le jeune âge. On le trouve dans le nord de l’Asie , et il a les mêmes mœurs que les précédents ; mais sa grande taille et sa force le rendent plus redoutable pour le gros gi¬ bier , et il attaque les Chevreuils adultes , les jeunes Cerfs et autres animaux rumi¬ nants de cette grandeur. Le Manoul ou Manul , Lynx manul. — Fe¬ lis manul Pall., le Stepnaja-Koschka des Bus¬ ses. — Il est de la taille d’un Bénard ; sa queue touffue, touchant à terre , est mar¬ quée de six a neuf anneaux noirs; son pe¬ lage est d’un fauve roussàlre uniforme , très touffu et très long; il a deux points noirs sur le sommet de la tête, et deux bandes noires parallèles sur les joues ; son museau est très court. Temminck n’a point admis cette espèce; mais la figure bien caractérisée que Pallas en a donnée, figure que G. Cuvier parait n’avoir pas vue ( Ossem . foss.y tom. VII, pag. 426), ne laisse aucun doute sur son exis¬ tence. Ce Lynx habite les steppes nus , dé¬ serts et rocheux qui s’étendent entre la Si¬ bérie et la Chine. Il paraît qu’il ne se plait pas dans les bois, où il n’entre jamais , et qu’il préfère les pays stériles et hérissés de rochers : aussi n’est-il pas rare dans la Daou- rie et dans toutes les contrées comprises entre la mer Caspienne et l’Océan, au sud du 52e degré de longitude. C’est un animal noc¬ turne qui ne sort que la nuit du trou de ro¬ cher où il dort pendant le jour, pour aller faire la chasse aux Oiseaux et aux petits Mammifères dont il se nourrit. C’est surtout à la timide famille des Lièvres qu’il fait une guerre aussi acharnée que cruelle. Le Caracal, ou Lynx des anciens, Lynx caracal. —Felis caracal Lin. , le Siayoush des Persans, X Anak-el-Ared des Arabes, le Kara-Kalach des Turcs , le Lynx africain d’Aldrovande , Je Lynx de Barbarie et du Levant des voyageurs. — Il a 2 pieds 5 pouces (0m,785) de longueur, non compris la queue, quia 10 pouces (0™, 271); il est par consé¬ quent de la taille d’un de nos plus grands Barbets. Son pelage est d’un roux uniforme et vineux en dessus, blanc en dessous ; ses oreilles sont noires en dehors, blanches en dedans ; sa queue lui atteint les talons; il a du blanc au-dessus et au-dessous de l’œil , autour des lèvres , tout le long du corps et en dedans des cuisses ; sa poitrine est fauve, avec des taches brunes; une ligne noire part de l’œil et se rend aux narines ; il a une tache de la même couleur à la naissance des moustaches. On en connaît plusieurs varié¬ tés , savoir : Le Caracal d’Alger, qui est roussâtre , avec des raies longitudinales ; il a une bande de poils rudes aux quatre jambes , et ses oreilles manquent quelquefois de pinceaux. Le Caracal de Nubie , dont la tête est plus ronde, qui n’a point de croix sur le pelage, 27* T. III. CH A CHA mais qui porte des taches fauves sur les parties internes et sur le ventre. Le Caracal du Hengale, dont la queue et les jambes sont plus longues que dans les précédents. Celte espèce habite l’Afrique, la Perse et l’Arabie ; elle a les mœurs et les habitudes du Loup-Cervier ; elle attaque d’assez grands animaux, tels que Gazelles , Antilopes , etc. On dit que le Caracal suit le Lion pour re¬ cueillir les débris de sa proie, mais ceci me paraît un fait hasardé. Lorsqu’il s’empare d’une Gazelle, il la saisit à la gorge, l’étran¬ gle , lui suce le sang , et lui ouvre le crâne pour lui manger la cervelle; après quoi il l’a¬ bandonne pour en chercher une autre. Du reste, il paraît avoir les mêmes habitudes que notre Loup-Cervier, et, pris jeune, il s’apprivoise assez bien, sans néanmoins perdre son goût pour la liberté. Les Grecs avaient consacré cet animal à Bacchus , et très souvent ils le représentaient attelé au char de ce dieu. Pline en raconte les choses les plus merveilleuses. Selon lui, il avait la vue si perçante qu’il voyait très bien à tra¬ vers les murailles; son urine se pétrifiait en une pierre précieuse nommée Lapis lyn- carius , qui guérissait une foule de mala¬ dies , etc. LeCiiAus ou Lynx des marais, Lynx chaus. ■ — Felis chaus Guldenst., le Dikaja koschka des Busses, le Kir myscliak des Tartares-, le Moes-gedu des Tcherkasses. — Il est long de 2 pieds (0m,G50), non compris la queue, quia 8 à 9 pouces (0m,2 1 7 à 0m, 244) de longueur. Ses jambes sont longues ; son museau est obtus; ses oreilles sont pourvues de pinceaux très courts ; il a une bande noire depuis le bord an¬ térieur des yeux jusqu’au museau ; son pelage est d’un gris clair jaunâtre ; le bout de sa queue est noir, avec deux anneaux de la même couleur qui en sont rapprochés. Il habite l’Égypte, la Nubie et le Caucase. Il est surtout commun sur les bords du Kur et du Terek. Il présente une particularité assez rare parmi les animaux de la famille des Chats ; c’est d’être un excellent nageur , et de se plaire dans l’eau , où sans cesse il est occupé à faire la chasse aux Canards et au¬ tres Oiseaux aquatiques, et aux Reptiles. Il vient aussi à bout de s’emparer des Poissons en plongeant. Le Chat à oreilles rousses de Fr. Cuvier n’est qu’une variété du Chaus, à pelage plus pâle, à bandes moins apparentes sur le corps et sur les jambes , et à queue plus annelée. On ne compte que deux ou trois anneaux noirs au plus à la queue du Chaus , tandis qu’on peut en compter au moins cinq com- plels à celle du Chat à oreilles rousses. Fr= Cuvier pense que si ce Chat n’est pas une espèce distincte, on doit le rapporter au Fe¬ lis caligata qui suit ici ; mais il nous est im¬ possible de partager cette opinion, ne fût-ce que par la seule considération de la couleur des pattes, etc. Le Lynx botté, Lynx caligata. — Felis ca¬ ligata Bruce et Temm.,Ft;ù\s libycus Oliv. — Il a 22 pouces de longueur (0m,G23), non compris la queue, qui en a près de 14 (0*»,579), et qui est grêle. Ses oreilles sont grandes , rousses en dehors, à pinceaux bruns très courts ; la plante des pieds et le derrière des pattes sont d’un noir profond ; le milieu du ventre et la ligne moyenne de la poitrine et du cou sont d’un roussâtre clair ; les parties supérieures du pelage d’un fauve nuancé de gris et par¬ semé de poils noirs; les cuisses sont mar¬ quées de bandes peu distinctes , d’un brun clair ; il a deux bandes d’un roux clair sur les joues ; la queue est de la couleur du dos à sa base , terminée de noir, avec trois ou quatre demi-anneaux vers le bout , séparés par des intervalles d’un blanc plus ou moins pur. Il habite l’Afrique , depuis l’Égypte jusqu’au cap de Bonne-Espérance et le midi de l’Asie. « Cet animal , dit le voyageur Bruce, habite le Ras-el-Féel (en Abyssinie), et, tout petit qu’il est, vit fièrement parmi ces énormes dévastateurs des forêts, le Rhi¬ nocéros et l’Eléphant , et dévore les débris de leur carcasse quand les chasseurs ont pris une partie de la chair ; mais sa principale nourriture consiste en Pintades dont ce pays est rempli. Il se met en embuscade dans les endroits où elles vont boire , et c’est là que je le tuai. L’on dit que cet animal est assez hardi pour se jeter sur l’homme , s’il se trouve pressé par la faim. Quelquefois il monte sur les gros arbres , quelquefois il se cache sous les buissons ; mais, à l’époque où les Mouches deviennent très incommodes par leurs piqûres, il s’enfonce dans les cavernes ou bien il se terre. » Section IL Les Lynx d’Amérique. Le Lynx du Canada, Lynx canadensis.-Fe- CHA lis canadensis (ieoff. , Felis borealis Temm., selon Godman , le Lynx du Canada elle Lynx duMississipi deBuffon. — Il est plus petit que leCaracal, et sa qüeue est obtuse, tronquée, avec très peu de noir au bout , plus courte que la tête; ses moustaches sont noires et blanches ; il a de très longs pinceaux de poils aux oreilles; sa fourrure est fauve, à pointe des poils blanche, ce qui rend le fond géné¬ ral d’un cendré grisâtre , ou ondé de gris et de brun ; elle est extrêmement longue , surtout aux pattes; et, pendant l’été seule¬ ment, après la mue, on lui voit des li¬ gnes plus foncées aux joues, quelques mou¬ chetures aux jambes, et même quelques ta¬ ches sur le corps. Selon Ed. Griffith {An. Ring., vol. 2, pag. 424), il aurait l’œil diurne, tandis que le Chat-Cervier ou Lynx bai a la pupille nocturne. Il habite le nord de l’A¬ mérique, et peut-être aussi de l’Asie. Le Lynx bai, ou Chat-Cervier des four¬ reurs, Lynx ru fa.— Relis rufa Guld. et Temm., Pinuum dasypus Nieremb., VOcotochil d’Her- nandès, le Bay-cat des Anglo-Américains, le Chat à ventre tacheté de Geoffroy , le Relis dubia ? Fr. Cuv., le Lynx du Mississipi, et le I^xynx d’Amérique des voyageurs. — Cet ani¬ mal est de la taille de notre Renard. Les pinceaux de ses oreilles sont petits ; sa queue est courte, très grêle , avec quatre anneaux gris et quatre noirs; ses favoris sont courts; son pelage, roussâtre en été, d'un brun cendré en hiver , est toujours ondé et rayé. Du reste, il a les formes et les habitudes de notre Lynx d'Europe. Il habite les États- Unis. LePAJERos, Lynx pageros. — Relis pageros Desm., le Chutpampa d’Azara. — Il est long de 29 pouces (0m, 758) non compris laqueue, qui en a tO (0m,271). Son pelage est long, doux, d’un brun clair en dessus , montrant, sous une certaine incidence de lumière, une raie sur l’échine, et d’autres parallèles sur les flancs; la gorge et tout le dessous du corps sont blanchâtres, avec de larges bandes fau¬ ves en travers; les membres sont fauves à l’extérieur, annelés de zones obscures; les oreilles ont les pinceaux blancs, formés par des poils de l’intérieur de l’oreille ; les mous¬ taches sont annelées de noir et de blanc, et se terminent par celle dernière couleur. Ce Lynx habite les pampas au sud de Buénos- j Ayres. Il se nourrit de Perdrix et autre menu CHA 427 gibier, et attaque les Chevreuils ou Goua- zoutis. Le Lynx de la Floride , Lynx florida- na. — Relis floridanaBesm. — Espèce dou¬ teuse de Pvafinesque, qui, selon l’opinion de G. Cuvier , pourrait bien n’ètre qu’une va¬ riété du Lynx bai, dont elle a le port. Sa taille est un peu moindre; son pelage est grisâtre ; il n’a pas de pinceaux aux oreilles ; ses flancs sont variés de taches d’un brun jaunâtre, et de raies onduleuses noires. II habite non seulement la Floride, mais en¬ core la Géorgie et la Louisiane. Le Lynx doré , Lynx aurea. — Felis aurea Desm. — Espèce encore douteuse de Ra- finesque , que G. Cuvier soupçonne n’être qu’une variété du Lynx bai. Ses oreilles sont dépourvues de pinceaux. Il est de moi¬ tié plus grand que notre Chat sauvage ; sa queue est très courte; son pelage est d’un jaune clair brillant, parsemé de taches noi¬ res et blanches ; son ventre est d’un jaune pâle sans taehes. On ne l’a trouvé en Amé¬ rique que sur les bords de la rivière Yellow- stone, vers le 44e parallèle. Le Lynx de montagne , Lynx montana. — Relis montana Desm. — G. Cuvier pensait qu’il pourrait bien n’être qu’une variété du Lynx de Canada; mais, depuis, il a été mieux connu, et on l’a même eu vivant à la mé¬ nagerie, ou l’on a pu s’assurer qu’il forme une espèce ^distincte. Son pelage est gris⬠tre et sans taches en dessus , blanchâtre avec des taches brunes en dessous; ses oreilles sont dépourvues de pinceaux, gar¬ nies de poils noirs en dehors , avec des ta¬ ches blanchâtres et fauves en dedans ; sa queue est courte , grisâtre. Il habite les monts Alleganys, les montagnes du Pérou et les États de New-York. Le Lynx a bandes , Lynx fasciata. — Relis fasciata Desm. — Il n’est peut-être, selon G. Cuvier, qu’une variété du Lynx du Canada, auquel il ressemble beaucoup. Sa taille est courte ; les pinceaux des oreilles sont noirs au-dehors ; sa queue est courte, blanche, avec l’extrémité noire ; son pelage est très épais , d’un brun roussâtre , avec des ban¬ des et des points noirâtres en dessous. Il a été trouvé par Clarke et Lewis à la côte nord-ouest de l’Amérique septentrionale. Le Lïnx de la Caroline , I.ynx caroli- niensis. — Relis caroliniensis Desm., peut-être •428 CHA le Chai- Tigrede Collinson? — On n’a que des renseignements fort incomplets sur cette es¬ pèce. Son pelage est d’un brun clair, rayé de noir depuis la tête jusqu’à la queue ; son ventre est pâle , avec des taches noires ; ses moustaches sont noires et raides ; il a deux taches noires sous les yeux , et ses oreilles sont garnies de poils fins ; ses jambes sont minces, tachées de noir. La femelle a les formes plus légères que le mâle; elle est d’un gris roussâtre, sans aucune tache sur le dos; son ventre est d’un blanc sale, avec une seule tache noire. Cette espèce habite la Caroline. Temminck, dans sa quatrième Monogra¬ phie, n’admet pas autant d’espèces que j’en signale dans cet article, et Temminck a rai¬ son , au moins dans le plus grand nombre de cas. Cependant, j’ai cru devoir ne pas heurter ici les naturalistes qui pensent que la quantité des noms et des descriptions fait la richesse de la science , et d’ailleurs , tant qu'on n’attachera pas au mot espèce un sens rigoureusement défini , et accepté par tous , ceci n'aura pas une grande impor¬ tance. Voici la liste des Chats admis par Temminck, liste qu’il faudrait probablement encore réduire si l’on admettait en principe que l’espèce se constitue seulement par l’im¬ puissance des métis ou mulets à produire entre eux. Section I. Chats de l’ancien monde. Les Felis Léo, le Lion; Tigris, le Tigre; J'ubata , le Guépard ; Leopardn s , Léopard; Pardus, la Panthère ; Macrocelis , le Longi- bande; Serval , le Serval ; Cervaria , le Che- lason ; Eorealis, Lynx du Canada; Lynx, le Loup-cervier ; Pardina, le Lynx parde ; Ca- racal , le Caracal ; Aurata , le Chat doré ; Chaus , le Lynx des marais ; Caligata , le Lynx botté; Catus , le Chat domestique ; Ma- viculata , le Chat ganté; Minuta, le Kuwuc ou Servalin. Section IL Chats dy Amérique. Les F élis concolor et discolor, Couguar ou Puma; (Jnça , le Jaguar; Jagouaroundi, le Yagouaroundi ; Celidogaster, Chat à ventre tacheté ; Rufa , Chat bai ; Pardalis, l’Oce¬ lot; Macroura, l’Océloïde ; Milis, le Chati ; Tigrina, le Margay. (Boitard.) Quelques autres Mammifères ont encore CI IA reçu le nom vulgaire de Chat ; ainsi Ton a appelé : Chat bizaam, Ch. civette , Ch. musqué,, la Civette; Ch. de Constantinople, Ch, ge- nette , la Genette commune; Ch. épineux , le Coindou ; Ch. volant, les Galéopiihèques et I ePieromys taguan; Ch. sauvage a ban¬ des noires des Indes, la Genette rayée. CHATS FOSSILES, paléont. — Des os¬ sements de plusieurs espèces de Chats ontété recueillis dans les cavernes, les brèches os¬ seuses , les couches meubles et les terrains tertiaires supérieurs. Cuvier en a fait con¬ naître deux espèces, dont l’une, le F élis spe- lœa, diffère de tous les Felis vivants par une crête sagittale courte, par une plus grande largeur du crâne, près des apophyses post¬ orbitaires, et une moins grande largeur près des temporaux, en se rapprochant cependant de la Panthère par l’uniformité de la cour¬ bure de son profil supérieur; mais le crâne fossile surpassant celui du Lion en grandeur, il est impossible de le rapporter à une Pan¬ thère. L’autre, le Felis antiqua, est à peu prés de la grandeur de la Panthère, mais on n’en a pas trouvé jusqu’ici de tête assez complète pour en faire une comparaison exacte. Ces deux espèces se rencontrent dans plusieurs cavernes de Hongrie, d’Allemagne, d’Angle¬ terre et de France; elles se sont trouvées aussi dans les brèches osseuses de Nice , en Italie dans les environs de Viterbe, et dans les alluvions de nos fleuves. Ir est difficile, vu les différences que présente la tête du Felis spelœa, comparée à celle de nos grands Chats (différences déjà signalées par M. Gold- fuss dans le tom. X des Nouveaux mémoires des Curieux de la nature , et confirmées par Cuvier dans le tom. IV de ses Ossements fos¬ siles), d’admettre que les ossements de cette espèce soient les restes de ces Lions que les anciens assurent avoir habité quelques con¬ trées du midi de l’Europe. Il est plus proba¬ ble que ce grand Chat, contemporain de l’ɬ léphant à longues alvéoles et du Rhinocé¬ ros à narines cloisonnées, était comme ceux- ci une espèce distincte. MM. Marcel de Ser¬ res, Dubreuil et Jean Jean signalent cinq espèces de Chats de la caverne de Lunel- Vieil , réunies à trois espèces d’Hyènes. Le Felis spelœa , d’un sixième plus grand que le Lion ; 1 o. Felis leo, de la taille du Lion ac¬ tuel ; le Felis leopardus , le Felis serval et le Cl IA Felis férus. Ces messieurs pensent que, dans ces cinq espèces, il n’y a que le Felis spclœa qui soit une espèce perdue , et ils supposent que celles des quatre autres qui ne se trou¬ vent plus en Européen ont été chassées par l’homme. MM. l’abbé Croizet cl Joberl aîné , dans leurs Recherches suf les Ossements fos¬ siles du Puy-de-Dôme , ont décrit cinq es¬ pèces de Chats fossiles provenant des al- luvions tertiaires sous-volcaniques d’Au¬ vergne. Ces espèces sont le Felis arvernen- sis, qui égalait en grandeur le Jaguar ; le Felis pardinensis , de la taille du Couguar; le Felis rnegnntereon, plus haut d’un tiers que le précédent; le Felis issiodorensis , de la grandeur du Lynx du Canada; enfin le Felis brevirosiris , de la taille du Lynx d’Europe. Le Felis megantereon se distingue tellement de toutes les espèces vivantes , que déjà M. Bravard a proposé d’en faire un nouveau genre sous le nom de Stenodon. La partie antérieure de la mâchoire inférieure , celle qui porte les canines et les incisives, est très haute, et l’angle antérieur de son bord inférieur est très prolongé et recourbé en bas. Ses canines supérieures sont très longues, aplaties et semblables à celles qui avaient été données à Cuvier, comme appar¬ tenant à un Ours fossile du val d’Àrno, au¬ quel ce savant avait donné le nom d ’Ursus culiridens. On recueille aussi en Auvergne des dents canines également aplaties , mais beaucoup plus grandes que celles qui se sont trouvées fixées aux mâchoires du Felis megantereon , et pour lesquelles M. Bravard a établi une espèce , sous le nom de Felis ou Stenodon culiridens. M. Kaup a décrit, dans les Ossements fossiles du cabinet de Darmstadt , quatre espèces de Chats provenant des sables ter¬ tiaires des bords du Bhin : le Felis apha- nisia, de la grandeur du F. spelœa; le Fe¬ lis prisca , de la taille du Lion, c’est-à-dire un peu moindre que le précédent ; le Felis ogygia, d’une taille un peu au-dessous de la Panthère , et le Felis antediluviana , un ; peu moindre que le précédent. Outre cela, M. Kaup a créé pour des dents canines apla¬ ties et dentelées, fort semblables à celles du Felis megantereon ou du F. cultridens, un g. sous le nom de Machairodus. M. Larlet a trouvé, dans les terrains tertiaires du dépar- CHA 419 tement du Gers, deux espèces de Chats, qu’on trouvera décrites dans V Ostéographie de M. de Blainville, au chapitre Chat, ac¬ tuellement sous presse. M. Lund, dans sa Faune fossile du Brésil , parle de trois espèces de Chats , l’un plus grand que le Jaguar , l’autre un peu moin¬ dre que le Couguar, et le troisième de la (aille du Chat à longue queue. Enfin, MM. Hugh et Falconer citent deux Chats parmi les Fossiles des montagnes sub-hi- malayanes. Tels sont jusqu’à présent les re¬ présentants du genre Chat parmi les Faunes précédentes. On voit qu’ici, comme dans presque tous les genres, s’il y a des espèces dont l’extinction soit incertaine , il s’en trouve pour lesquelles on ne peut conserver le plus léger doute; tel est, pour n’en citer qu’une, ce Felis megantereon auquel un menton extrêmement allongé devait donner une physionomie bien particulière. (L...d.) CHAT-HUANT. ois. — / oyez ciioüette. CHAT MARIN, poiss. — Nom vulgaire de X Anarrhichas lupus , d’une espèce du g. Pimélode, le Silurus catus , et du Squale roussette. CHAT ROCHSER. roiss. — Nom vul¬ gaire du Squalus catulus. CHATAIGNE, mam. — Nom donné à une partie cornée qui se voit souvent soit à la partie inférieure , soit à la partie supérieure de la jambe de devant du Cheval. CHATAIGNE. eot. pii. — Fruit du Ch⬠taignier. Fuyez ce mot. — Ce nom a encore été donné à d’autres fruits; ainsi l’on a ap¬ pelé : Ch. d'Amérique , le fruit du Sloanea dentata ; Cii. du Brésil , le fruit de la Ber- tholétie ; Ch. d’eau, le fruit de la Macre ; Cii. de cheval , celui du Marronnier d’Inde ; Cii. du Malabar , le fruit du Jacquier; Cii. de mer, la graine du Mimosa scandens ; Cii. sauvage, le fruit du Brabeia siellata; Cii. de terre, la racine du Bnnium bulhocastanum ; Cir. de la Trinité , le fruit du Pachirier à grandes fleurs. CHATAIGNE A BANDES, moll. — Nom vulgaire du Murex nodosus. CHATAIGNE NOIRE, ins. — Nom vul¬ gaire donné par Geoffroy à YHispa atra. Foyez iiispe. CHATAIGNIER. Castanea (xocaravov, ch⬠taigne). bot. ph. — Genre de la famille des Cupulifères, formé par Tournefort (Dusi.,352), 430 CHA réuni ensuite à tort par Linné au g.Fagusdonl il est très voisin, il est vrai, mais dont il dif¬ fère surtout par son mode d’inflorescence et la nature de son fruit. Il est adopté aujour¬ d’hui par tous les botanistes , et renferme douze ou quinze espèces , toutes d’un port élégant, et croissant dans les parties tempé¬ rées et extratropicales de l’Europe, de l’Asie, de l’Amérique boréale, dans l’île de Java, les Moluques , etc. Ce sont des arbres ou de grands arbrisseaux à feuilles alternes , très entières ou dentées , quelquefois comme in¬ cisées, et dont les fleurs paraissent en même temps que les feuilles. Les caractères généri¬ ques du Castanea sont: Des fleurs monoï¬ ques ou très rarement hermaphrodites. Fleurs mâles agglomérées en nombre indéfini , en¬ tourant des rachis axillaires , plus rarement solitaires, bractéolées; périgonecalicinal pro¬ fondément 5-G-parti. Étamines 8-15, insé¬ rées à la base du périgone, autour d’un dis¬ que glanduleux , à filaments filiformes , al¬ longés , simples, à anthères biloculaires , incombantes , dont les loges opposées. Fleurs femelles et hermaphrodites : gemmes axillaires, subsolitaires, formées de nom¬ breuses bractées linéaires , inégales , con- nées, avec un involucre campanulé, 1-3-flore; limbe périgonial supère, 5-8-fide. Étamines 5-12 , très petites et fort souvent abortives. Ovaire infère, 3-G-loculaire ; ovules anatro- pes, solitaires dans les loges, et appendus au sommet de l’angle central. Style très court, épais ; stigmates sétiformes, étalés, en nom¬ bre égal à celui des loges. Le fruit est une sorte de capsule formée d’un involucre co¬ riace, hérissé, et renfermant trois , deux , ou même une seule nucule ; celles-ci ova- les-trigones ou subanguleuses, monosper¬ mes , à épicarpe coriace , à endocarpe fi¬ breux. Graine pendante, à lest membra- nacé , pénétrant par de nombreux replis dans les fentes du nucléus. Embryon ex¬ albumineux, orlhotrope, à cotylédons très grands, épais, farinacés, souvent inégaux, plissés et étroitement cohérents , à radi¬ cule supère, immergée. L’espèce la plus commune , et en même temps la plus importante sous le rapport économique, est le Châtaignier proprement dit, le C. vesca Gærtn. ( C. saliva Mill. , vulgaris Lmk, Fagus castanea L.). C’est un grand et bel arbre, commun dans les forêts CHA de l’Europe, où il est connu de toute an¬ tiquité comme indigène, se plaisant sur les parties déclives des montagnes, dans un sol sablonneux , profond , et réussissant moins bien dans les plaines et dans un sol cal¬ caire ou gras ou aquatique. Il abonde sur¬ tout sur les bords du Pihin , dans le Jura , les Pyrénées, le Périgord, le Limousin, les Alpes , les Cévennes , la Corse , etc. Ses branches sont longues et étalées ; son écorce lisse, grisâtre ; ses feuilles lancéolées-oblon- gues, pointues, glabres, fortement plissées- nervées , et bordées de dents aiguës. Au temps de l’imprégnation (avril -mai), les chatons mâles exhalent une odeur sperma¬ tique qui se répand au loin. Cet arbre acquiert quelquefois une gros¬ seur prodigieuse, et plusieurs sont célèbres dans l’histoire par leur énormité. On cite entre autres le Châtaignier dit du mont Etna , auquel les voyageurs donnent une circonférence de plus de 50 mètres. Le tronc en est creux; et, dans son intérieur, on a pratiqué une retraite capable d’abriter tout un troupeau et son berger. Une chronique locale rapporte que ce fameux Châtaignier abrita pendant un orage, sous son vaste feuil¬ lage , dans son voyage d’Espagne à Naples , Jeanne d’Aragon et toute sa suite, composée de plus de cent cavaliers ; de là, le nom de Châtaignier aux cent chevaux. D’autres au¬ teurs prétendent qu’on y a même établi une maisonnette avec un four où l’on fait cuire ses propres fruits , en chauffant ce four aux dépens de l’arbre lui-même, au moyen des fragments que les habitants lui enlèvent à coups de hache; acte de vandalisme qui doit nécessairement en amener bientôt la disparition complète. Outre ce géant végétal, qui aujourd’hui n’existe plus ou à peu près (il a été, dit-on, frappé par ia foudre), on en trouve dans le même lieu quelques autres, tous également d’une grosseur extraordi¬ naire. On cite en France plusieurs gros Ch⬠taigniers , dont un des plus remarquables existe près de Sancerre. Il a, dit-on, plus de 10 mètres de circonférence ; on le croît âgé d’au moins mille ans, ce qui ne l’empêche pas de produire chaque année d’abondantes récoltes de fruits. Toutefois il n’est rien qui, dans ces monstres gigantesques , puisse sur¬ prendre l’imagination ; car il est probable , comme le pensent les botanistes modernes , CH A CHA que ces troncs énormes résultent de la sou- ; dure de troncs partiels qui se seraient natu¬ rellement greffés par approche, en raison de leur \oisinage immédiat et de leur crois¬ sance intime. Le bois du Châtaignier est pesant , élasti¬ que, d’une grande ténacité; son grain est fin , serré, et peut recevoir un assez beau poli. Il pourrit difficilement à l’air, dans la terre et dans l’eau , et est rarement attaqué par les insectes. Toutefois son emploi , comme bois de construction , a peut-être été trop vanté ; car il a été reconnu que d’antiques constructions réputées faites de ce bois l’avaient été de chêne. Comme bois de chauffage il donne assez de chaleur , flambe bien, produit un assez bon charbon ; mais son emploi sous ce rapport est dange¬ reux , en raison des nombreuses étincelles qu’il lance incessamment en pétillant. Ses jeunes branches servent avec succès à faire des cerceaux, des treillages, des échalas, etc. Son bois sert encore a confectionner des cu¬ viers , des baquets, etc. Dans nos forêts, comme dans celles de l’A¬ mérique septentrionale, où il croît égale¬ ment, le Châtaignier a produit de nom¬ breuses variétés qu’il serait trop long d’é¬ numérer ici ; elles se distinguent surtout par le feuillage , la grosseur et la saveur des fruits, le nombre de ceux-ci dans la co¬ que , etc. Ces variétés reçoivent d’ailleurs des noms vernaculaires en patois , dans cha¬ que pays où elles se sont produites ; et le lec¬ teur curieux d’en connaître les principales peut à cet égard consulter la nouvelle édi¬ tion des Arbres et arbustes de Duhamel, le Traite de la châtaigne de Parmentier, et les Mémoires publiés par Desmarest [Journal de physique, 1771-1772, etc.). Le fruit du Châtaignier est un aliment sain et assez abondant ; il est composé d’une grande quantité d’amidon, d’une partie plus ou moins considérable, selon les localités , de matière sucrée , et d’une très minime portion de gluten. Dans les Cévennes , le Limousin, la Corse, etc., les Châtaignes en¬ trent pour la plus grande part dans la nour¬ riture des pauvres paysans, qui les font rô¬ tir ou bouillir, ou en composent même une sorte de pain. Ce pain, toutefois, est pesant, d’une digestion difficile , en raison de la grande quantité d’amidon qu’il renferme, et 431 que n’allège pas, comme dans le froment, une assez grande partie de gluten; défaut, du reste, auquel il serait facile de remédier, si l’on ne possédait pas d’autres végétaux plus abondants en matières nutritives. Dans cer¬ tains cantons , le Limousin , par exemple , à l’aide de quelques préparations indus¬ trieuses , on parvient à enlever l’enveloppe immédiate du fruit, laquelle, en cuisant avec lui , lui communique nécessairement une partie de son astringence et de son amer¬ tume. Dans le Gard , près d’Alais , on des¬ sèche les Châtaignes de manière à pouvoir les conserver pendant plusieurs années. On en obtient la dessiccation complète en les étalant sur des claies au-dessous desquelles on entretient continuellement un feu d’abord modéré et dont on augmente progressive¬ ment l’intensité, jusqu’à ce que les Châtai¬ gnes aient atteint un certain degré de dureté qui en indique l’état désiré. On les jette en¬ suite dans des sacs mouillés, qu’on roule et qu’on frappe doucement en tous sens pour en détacher l’écorce. On vanne ensuite, et l’opération est terminée. Les grosses Châtaignes, connues sous le nom de Marrons, viennent des environs de Lyon et de Saint-Tropez (Yar). La Sardaigne nous en envoie également d’immenses quan¬ tités , et ce fruit est l’objet d’un commerce d’importation et d’exportation qui n’est pas sans importance. La Châtaigne, conservée naturellement, est sujette à se gâter, et les piqûres de certains insectes lui communiquent de l’amertume. Nous avons dit que le Châtaignier se plaît sur les montagnes et dans un sol léger et profond. Sa culture, dès le principe, de¬ mande quelques soins. On ne le multiplie que de graines , qu’on sème en place ou en pépinières abritées des vents par des arbres ou des haies vives. On pourrait également le multiplier par le bouturage et la greffe ; mais le premier procédé est trop long, trop dispendieux, et l’on emploie généralement le second pour conserver quelques variétés pré¬ cieuses que les graines ne reproduiraient probablement pas. Pour les Châtaigniers des¬ tinés à la haute futaie, le terrain doit avoir préalablement été préparé par plusieurs la¬ bours successifs. Les Châtaignes sont plan¬ tées une à une en quinconce et dans des ri¬ goles tracées parallèlement avec le soc de la 432 CM A CH A charrue ou lu pioche du cultivateur. On les place à un décimètre les unes des autres , et on les recouvre de 8 à 10 centimètres de terre. Deux ou trois ans après, on les dis¬ tance à un mètre et demi ; ils doivent rester quatre ou cinq ans dans cet état. A cette époque, le plant a atteint 2 ou 3 mètres de hauteur sur un diamètre à la base de 6 cen¬ timètres. On les relève alors pour les mettre définitivement en place, dans un terrain dé¬ friché et préparé à l’avance. L’année sui¬ vante, et après leur bonne reprise, on les greffe en flûte , et on a soin de choisir pour greffes les meilleures variétés sous le rap¬ port alimentaire. Quatre, cinq ou six ans au plus après cette opération , les jeunes Ch⬠taigniers commencent à rapporter ; chaque année voit s’augmenter leurs produits , qui ne cessent guère que par une cause acciden¬ telle , telle que la carie, par exemple, mala¬ die à laquelle ces arbres sont très sujets. Quant aux Châtaigniers destinés aux bos¬ quets ou aux taillis , on peut les semer plus drus , ou même jeter deux ou trois graines dans chaque trou. On sarcle la première an¬ née, et, dès la seconde, on bine deux fois par an , au printemps et en automne. On butte le jeune plant vers la troisième année. Les fruits destinés aux semis doivent con¬ server leur enveloppe , et l’on peut les con¬ fier à la terre dès le mois d’octobre, si le temps est favorable. Dans le cas contraire, on les met stratifier pendant l’hiver, et l’on sème en février ou en mars , en ayant soin de ne point rompre la radicule ; puis on les couvre de terre au moyen d’une herse sans dents. (C. L.) CHATAIRE. bot. pii. — Syn. vulgaire du g. N epela. CHATELANIA , Neck. bot. pii. — Syn. de Tolpis , Adans. CHAT!. mam. — Nom d’une esp. du g. Chat, F élis Chaii. CI1ATILLON. POISS. — Vi Oy. CHATOUILLE. *CHATÛESSE§. poiss. — Syn. de Caillou Tassa rt. CHATOIEMENT, min. — Celte expres¬ sion, qui fait allusion à l’éclat changeant des yeux du Chat dans l’obscurité , a été em¬ ployée, en minéralogie, pour désigner les re¬ flets variés produits par certaines pierres, lorsqu’on change l’angle sous lequel on les regarde. CHATON. Catulus, Amenlum , Juins . bot. — Mode d’inflorescence propre à certains arbres , surtout à ceux de la famille des Amentacées et des Conifères , résultant de la réunion de fleurs unisexuelles , disposées en épi autour d’un axe commun, au moyen de bractées faisant l’office de pédoncules. Il tombe de lui-même après la floraison ; caractère qui le distingue de l’épi. CHATOUILLE, poiss. — Nom vulgaire d’une esp. du g. Ammocèle, le Peivomyzon branchialis. CHATTE, mam.— Nom vulgaire de la fe¬ melle du Chat. CHATTE PELEESE , CH. PELEE, ins. — Synonyme de Calandre du blé. *CHAELELASMES, Gr. ois. —Syn.de Chauliodits, Sw. (G.) CHAULSODE. Chaidiodus (^av).io(îovç , à dents saillantes), poiss. — Genre de la fa¬ mille des Lucioides , comprenant des Pois¬ sons remarquables par la longueur des dents de la mâchoire supérieure qui croisent les branches de l’inférieure, quand la gueule est fermée. Ce sont de petits Poissons de la Mé¬ diterranée , qui ont beaucoup de rapports avec les Stomées. F oy. ce mot. (Val.) CHAELIODES ( ^avÀto<îous, à dents sail¬ lantes). ins. — Genre de la tribu des Hé- mérobiens , groupe des Sialites , de l’ordre, des Névroptères, établi par Latreille , et adopté par tous les entomologistes. On re¬ connaît les Chauliodes à leurs mandibules courtes et dentées , à leurs antennes pecti- nées et assez courtes, ainsi qu’à leurs ailes larges, pourvues de nervures saillantes. Ces Insectes sont exotiques. Le type du genre est le Ch. pectinicornis ( tiemerobius pectini- comis L. ), habitant la Pensylvanie et la Géorgie (Amér. sept.). (Bl.) *CHAELIODES. ois. — Genre établi par Swainson [Nat. hist. ofBirds , t. II, 366), et ayant pour type notre Chipeau , Anas stre- pera , esp. du g. Canard. (G.) * CHAELIODES (Xav>to$ovS, dont les dents avancent hors de la bouche), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Tinéites, établi par M. Treitschke , et adopté par nous (Hist. nal. des Lépidoptères de F rance, t. XI, p. 202). Ce genre se distingue de ceux de la même tribu par ses palpes courts , peu garnis d’é- cailles, légèrement renflés au milieu, et par CHA CHA ses ailes antérieures , falquées , garnies de deux dents au bord interne. Il ne renferme que deux espèces ( les Tinea illigerella et pontificella Hubn.) dont les Chenilles ver- ruqueuses vivent sur les plantes basses, en¬ tre des feuilles réunies en paquet, et se mé¬ tamorphosent dans un léger réseau, entre¬ mêlé de grains de terre et de mousse. Leurs Papillons éclosent dans le courant de juil¬ let. M. Blanchard , en adoptant le g. dont il s’agit (Buffon-Duménil , Ins., t. III, p. 555) , a cru devoir en changer le nom en celui de Chauliomorpha , attendu la trop grande res¬ semblance de Chauliodus avec Chauliodes , nom d’un g. de Névroptères créé antérieu¬ rement par Latreille. (D.) XIIAULIOGÏVATIIUS ^.v)ioyv aGoç, m⬠choire saillante). ins. — Genre de Coléoptè¬ res pentamères, famille des Malacodermes , tribu des Lampyrides de Latreille, établi par M. Hentz ( Transact. de la Société dTIist. nal. de Philadelphie , t. III, 3e série). Ce g., créé aux dépens du genre Telephoras , s’en distingue par le développement tout parti¬ culier des mâchoires qui se prolongent en forme de lanières. Il a pour type le Tele- phorus pensylvanicus de Degeer. (D.) "CHAULIOMORPHA , Blanch. ins. — Synonyme de Chauliodus , Treits. P oyez ce mot. (D.) * C II AULMOOGP» A , Roxb . BOT. PH. — Synonyme d ’Hydnocarpus , Gært. CHAUME. Culmus. bot. — Tige simple, fistuleuse , entrecoupée de nœuds d’où nais¬ sent les feuilles, comme dans les Graminées. CIIAUAA ( jfauvoç , vain , superbe), ois. — Illiger a donné ce nom à un Echassier du Brésil et du Paraguay déjà désigné, par d’A- zara, sous le nom de Chaia , que Linné avait placé dans le groupe des Jacanas , dont Vieil¬ lot avait fait un g. particulier, sous le nom d ’ Opistolophus, et que les auteurs modernes rapportent au g. Kamichi, sous le nom de Palamedea chavaria. (G.) CnAUNGOUN. ois. — Nom de pays de¬ venu spécifique d’une esp. du g. Vautour, le P ultur indicus. (G.) XHAUIV'OIMOTUSfxayvoç, léger, superbe ; vwroç , dos), ois. — Genre formé par G. -B. Gray, en 1837, et démembré de celui de Ma- laconotus, Jard. et Selb. , pour quelques es¬ pèces de Pies-Grièches d’Afrique, à plumes coccygienncs longues et touffues, et dont le t. m. 433 type est le Ch.Sabinei (Jard et Selby’s, lll. orn., pl. 27). V oyez malaconote. (Lafr.) "CHAUXORMS (x*vvo?) lâche ; opvcç, oi¬ seau). ois. — Genre proposé par M. G. -B. Gray, en 1 841 , et indiqué (List, of the généra) comme faisant partie du groupe des Tama- tias, et ayant pour type le Ch. Tamatia (Bucco Tamatia Gm., Enl.,146, 1). (Lafr.) "CHAUIMUS ( x«vvoç , gonflé), rept. — Genre de Batraciens Bufoniformes établi par Wagler, et réuni à celui qu’il nommait Paludicola , par M. Tschudi. Voici les carac¬ tères que lui assigne ce naturaliste : Tête petite , anguleuse ; museau tronqué ; nari¬ nes supérieures ; langue oblongue, entière, libre en arriére ; point de dents ; tympan caché. Doigts libres ; orteils réunis par une membrane à leur base ; métacarpe fort grand ; deux gros tubercules au métatarse ; parotides à peine distinctes. Corps ovale , épais. — Les Chaunus sont de l’Amérique méridionale. (P. G.) CHAUS. mam. — Nom d’une espèce du g. Chat , F élis Chaus. CHAUSSE-TRÂPPE. moll. — Nom vul¬ gaire d’une esp. du g. Bocher. CHAUSSE-TRAPPE. bot. pu. — Nom vulgaire d’une espèce de Centaurée, C. Cal- citrapa. CHAUVE-SOURIS. mam. — Nom vul¬ gaire sous lequel on comprend tous les Chéi¬ roptères, à l’exception du Galéopithèque. P Oyez CHEIROPTERES. (A. DE Q.) CHAUX. Calx. min. — Protoxyde de Calcium ; une des anciennes terres alcali¬ nes , connue de toute antiquité, à raison de l’abondance avec laquelle elle est répandue dans la masse de notre planète. Elle ne se rencontre jamais pure, mais toujours com¬ binée avec des acides , savoir, avec l’acide carbonique dans les coquilles des Mollus¬ ques et le test des Zoophytcs , avec l’acide oxalique dans certains végétaux , avec l’a¬ cide phosphorique dans les os des animaux vertébrés , enfin avec les acides carbonique, sulfurique, phosphorique, arsénique, silici- que, borique, titanique, tungstique, dans un grand nombre d’espèces minérales. Dans les classifications qui procèdent par les bases ou principes électro-positifs comme celle d'Haüy, la Chaux constitue un grand genre minéra¬ logique, dans lequel toutes ces espèces vien¬ nent se ranger sous les noms de Chaux car- 28 434 CHA CHE bonatée, Chaux sulfatée, Chaux phospha¬ tée, etc.; mais, dans les méthodes modernes, où le groupement des espèces se fait d’après les principes électro-négatifs, le genre Chaux ne peut plus exister ; et toutes les espèces . qu’on y rapportait anciennement sont dis¬ persées dans les genres Carbonates, Sulfates, Phosphates, Silicates, etc., et c’est là qu’il faudra les chercher dans ce Dictionnaire. La Chaux pure est blanche, infusible, d’une saveur âcre, caustique, alcaline. Elle a beaucoup d’affinité pour l’eau; quand on l’arrose avec ce liquide, elle s’échauffe, siffle, et se réduit en une poudre blanche et volu¬ mineuse qui est de l’hydrate de Chaux. On donne à l’hydrate le nom de Chaux éteinte, pour le distinguer de la Chaux vive , terme par lequel on désigne, dans le langage ordi¬ naire, la Chaux caustique et anhydre. La dis¬ solution de l’hydrate calcique dans l’eau porte le nom d 'Eau de Chaux. M. Gay-Lussac a trouvé que, quand on évapore l’Eau de Chaux sous le récipient de la machine pneu¬ matique , l’hydrate cristallise en prismes hexaèdres réguliers. Un caractère qui dis¬ tingue la Chaux des autres terres , c’est qu’elle produitavec l’acide chlorhydrique un sel très déliquescent (le Chlorure de cal¬ cium), et avec l’acide sulfurique un sel vo¬ lumineux , très peu soluble dans l’eau ( le Gypse). La Chaux a beaucoup d’affinité pour la Silice , et la précipite de sa dissolution dans la Potasse caustique. Son hydrate se combine même avec le sable quartzeux, quand on mêle celui-ci avec la Chaux vive, et qu’on gâche le tout avec de l’eau. Le mé¬ lange tend à se convertir en une masse dure et pierreuse qu’on nomme Mortier. La Chaux sert à une multitude d’usages dans la vie commune , les arts et les manu¬ factures. Les plus fréquentes applications qu’on en fasse sont pour l’amendement des terres et la confection des mortiers. La Chaux ne se retire en abondance que des cal¬ caires ou carbonates de Chaux naturels. On choisit de préférence les variétés les plus compactes , et on les calcine dans des fours construits exprès pour cette opération , et auxquels on donne la forme la plus avan¬ tageuse , pour que la pierre à Chaux ne re¬ çoive que la quantité de chaleur suffisante. Selon la nature des pierres qu’on emploie, on obtient des qualités de Chaux très diffé¬ rentes. Les Calcaires purs produisent ce qu’on appelle la Chaux grasse, qui foisonne beaucoup, c’est-à-dire prend beaucoup d’eau à l’extinction , supporte une forte dose de sable, et fournit une grande quantité de mortier. Elle est économique, mais c’est une Chaux de mauvaise qualité ; car elle est longtemps à se durcir à l’air, n’y prend ja¬ mais une parfaite consistance, et ne durcit pas dans les endroits humides. Les Calcaires mélangés de Silicates alumineux , donnent naissance à la Chaux maigre et à la C-haux hydraulique. La Chaux maigre, qui est moins productive que la Chaux grasse, en ce qu’elle absorbe beaucoup moins d’eau, et supporte peu de sable , a sur elle l’avantage de dur¬ cir promptement et fortement à l’air , et même dans les endroits humides ; on doit donc la préférer à la Chaux grasse , lors¬ qu’on tient à la solidité des construc¬ tions. La Chaux hydraulique durcit non seulement dans les endroits humides , mais même très promptement sous l’eau , ce qui la rend indispensable dans les constructions qui doivent être submergées. On fait artificiellement de bonnes Chaux maigres et hydrauliques , avec les pierres calcaires susceptibles de se délayer, comme la Craie et les Marnes. On les réduit en bouillie épaisse, qu’on mélange avec des Silicates alumineux réduits en poudre , comme certaines scories de forge ou de vol¬ can, de la brique pilée , etc.; on en fait des pains, qu’on laisse sécher au soleil, et qu’on cuit ensuite , comme des Calcaires ordinai¬ res. On pourrait aussi se servir de Chaux éteinte, au lieu de Calcaire délayable. (Del.) CHAVANCELLE. bot. pii. — Nom vul¬ gaire du Boletus soloniensis . CIIAVARIA. ois. — Nom vulgaire d’une esp. du g. Kamichi. Voyez ciiauna. (G.) CHAVAYER. bot. pu. — Syn. d ' Olden- landia umbellata. CIIAYOTA , Jacq. bot. ph. — Syn. de Sechium , P. Brown. CIIEILANTHES ( lèvre; âv6oS , fleur ; forme des indusies ). bot. pu. — Genre de la famille des Fougères établi par Swartz, et conservé depuis presque sans modification. Ce sont de petites Fougères à frondes très subdivisées , très délicates ; à pinnules pe¬ tites, plus ou moins arrondies , entières ou crénelées , portées sur des rachis et pétioles CHE CliE 435 grêles et fermes comme ceux des Adia- tam , dont ce g. est très voisin. Les pinnu- les ont des nervures pinnées , simples ou bifurquées, terminées par un groupe de capsules marginal , arrondi, très petit, re¬ couvert par le bord recourbé des crénelures de la fronde, et par un tégument membra¬ neux, scarieux, souvent très étroit, qui fait suite à ce bord de la fronde. Ce sont cet en¬ roulement du bord des frondes, ce tégument étroit et indépendant des capsules, qui dis¬ tinguent immédiatement ce g. des Adian¬ tum , qui offrent aussi un port assez différent. Ce caractère les rapproche davantage des Allosorus, parmi lesquels Presl a placé plu¬ sieurs Cheilanihes des autres auteurs, et des N oiholœna , qui se distinguent par l’absence complète du tégument marginal. — Les Chei- lunthes sont des Fougères fort élégantes, souvent remarquables par la petitesse et le nombre de leurs pinnules, quelquefois re¬ couvertes d’un duvet fin et serré, assez rare chez les Fougères. On en connaît environ 30 espèces , croissant dans des contrées très diverses ; le C. odora seul croît dans le midi de l’Europe. (Ad. B.) * CHEILANTHITES. BOT. FOSS. — Les Fougères fossiles, si fréquentes dans les ter¬ rains houillers, mais si rarement en fructi¬ fication, ontétédiviséesgénériquement, tan¬ tôt d’après les caractères seuls que présentent leurs frondes stériles, c’est-à-dire d’après la forme des folioles et la distribution des ner¬ vures , tantôt d’après l’analogie plus ou moins prononcée qu’on reconnaissait entre ces fossiles et les genres actuellement ad¬ mis dans cette famille. C’est ce principe que M. Gœppert a admis et d’après lequel il a divisé , par exemple , les Fougères que nous avions réunies sous le nom de Sphe- noipleris en Adiantiies , Cheilanihiies, Hy- menophijlliles et Trichomaniies. S’il y avait des caractères positifs pour distinguer, d’a¬ près des empreintes de frondes stériles , les genres Adiantum , Cheilanihes , Hymeno- phyllum et Tricliomanes, cette division serait excellente; mais, dans l’état actuel de nos connaissances sur la famille des Fougères , elle ne pourrait être admise que pour le peti^r nombre d’espèces qu’on trouverait en fructification. Pour 'celles, au contraire, qu’on ne connaît qu’a l’état stérile , et dont les frondes, dans cet état, n’offrent que des caractères ambigus entre ces divers genres actuellement existants, et plusieurs autres qu’on pourrait énumérer, tels que les g. Lindsœa , Davallia , Dicksonia , Asplénium , Darea, etc., il me paraît valoir mieux de les réunir sous le nom générique d eSphenopie- ris, que de les distribuer presque au hasard dans les genres Cheilanihiies, Adiantiies , Hy- menophyllites, Trichomaniies. Ce sera, si l’on veut, un genre provisoire , mais qui subsis¬ tera longtemps encore si l’on veut attendre qu’on puisse le remplacer par une classifica¬ tion précise et assurée. Quoi qu’il en soit, M. Gœppert a rapporté à son genre Cheilanihiies 27 espèces , dont 23 se sont trouvées dans les terrains houil¬ lers de la France, de l’Angleterre et de l’Al¬ lemagne , et 4 dans les formations jurassi¬ ques de l’Angleterre. Parmi ces plantes, quelques unes ont en effet beaucoup d’ana¬ logie avec les Cheilanihes ; d’autres davan¬ tage avec les Davallia, etc. (Ad. B.) CHEILINE. Cheilinus ( , lèvre)., poiss. — Genre de Poissons de la famille des Labroïdes, établi par Lacépède, avec une dé¬ nomination empruntée à Commerson. Tel qu’il est caractérisé aujourd’hui, le genre au¬ quel nous avons conservé ce nom ne cor¬ respond plus à celui de Lacépède. Ces carac¬ tères consistent dans l’épaisseur des lèvres, dans la grosseur des dents coniques sur un seul rang, dans la présence de larges écail¬ les sur les joues, et enfin dans l’interruption de la ligne latérale. Les écailles du corps sont larges, minces, peu adhérentes. Elles avan- centpresque sur la caudale ; mais la dorsale et l’anale sont nues , comme dans les La¬ bres. Ce sont de beaux Poissons, originaires des mers de l’Inde ; je n’en connais aucun de la Méditerranée ou de l’Atlantique équa¬ toriale. Plusieurs de ces Cheilines ont les os verts comme 1 ’Esox belone Lin. Les vertè¬ bres sont plus foncées que les autres os ; il semble qu’on les ait plongées dans une solu¬ tion de cuivre. Lacépède rapportait à ce g. la Cheiline scare, Poisson qui n’a été vu par aucun naturaliste depuis Belon, et dont l’es¬ pèce repose sur les documents laissés par ce savant voyageur. Si le Scarus de Belon existe, ce ne serait pas dans le genre des Cheilines qu’il prendrait place. A celte es¬ pèce hypothétique , Lacépède ajoutait la Cheiline trilobée, dont Commerson avait 436 CHE CHE laissé une description très détaillée , et très exacte. Il n’y avait pas fait entrer d’autres espèces qu’il aurait pu cependant trouver dans Forskal. Je compte aujourd’hui plus de vingt espèces dans ce genre. (Val.) CHEÏLION. Cheiüo (xHXoç, lèvre), poiss. — Genre de la famille des Labroïdes , éta¬ bli sous ce nom par Commerson , quoiqu’il ne l’ait pas suffisamment caractérisé. Se fon¬ dant sur les caractères de la méthode lin- néenne, ce naturaliste, compagnon de Bou¬ gainville, le distinguait des Labres par l’ab¬ sence des prolongements cutanés des rayons épineux de la dorsale. Il en avait d’ailleurs observé, sur les marchés de File de France, deux espèces, dont il a laissé la description dans ses manuscrits. Ces matériaux ont servi a Lacépède pour introduire ce genre dans sa méthode ; mais , comme ce naturaliste ne recourait pas à la nature , il l’a placé , contre toutes ses affinités , auprès des Pomatumes , des Harpés, des Piméloptères, genres appar¬ tenant eux-mêmes à des familles toutes dif¬ férentes et éloignées les unes des autres. Cuvier reconnut le genre de Commer¬ son ; mais il ne crut pas devoir le distinguer des Labres , parce qu’il pensait que la mol¬ lesse des rayons ne donnait pas un caractère assez tranché. Cuvier aurait eu raison si ces Poissons n’avaient pas, avec cette mol¬ lesse des rayons, d’autres dispositions par- iiculières de dentition qui ne laissent aucun doute sur la valeur générique de ce petit groupe intermédiaire entre les Labres et les Girelles. Les caractères du genre, tels que je les ai donnés dans notre Histoire naiurelte des Poissons , consistent en des intermaxil¬ laires élargis et couverts en dedans de gra¬ nulations qu’on n’observe dans aucun au¬ tre Labroïde. Les dents de la rangée externe f ont comprimées, triangulaires et tranchan¬ tes. Les deux mitoyennes seules sont en cro¬ chets ; tous les rayons sont mous et flexi¬ bles, quoique les neuf premiers de la dorsale et les deux de l’anale soient simples et sans articulations ou bifurcations. La membrane branchiostège a six rayons ; la ligne latérale n’est pas interrompue. Il y a sur l’opercule un petit nombre d’écail les. Les deux premières espèces ont été obser¬ vées , à File de France , par Commerson , et retrouvées sur les marchés de cette ile par presque tous les voyageurs qui y ont fait des | collections de Poissons , quoiqu’ils ne soient pas très abondants. Leur chair est blanche et de bon goût. Nous avons reconnu une troisième espèce de ce genre dans les Poissons rapportés aussi de File de France par M. Dussumier. On Fy nomme Tassard marron; et comme, dans toutes nos colonies , on donne le nom de Tassard aux Poissons à dents tranchantes , comme les Cybiums ou les Sphyrènes , il est assez curieux de reconnaître que les pêcheurs ont aussi saisi et exprimé la ressemblance que les Cheilions ont avec ces Poissons. Commerson n’est pas le premier naturaliste qui ait observé des Poissons de ce genre; car Forskal en a fait connaître une espèce qu’il a publiée sous le nom de Labrus iner- mis. On en connaît encore 3 ou 4 autres es¬ pèces du grand Océan indien. (Val.) CfSEÏLOCOCCA, Salisb. bot. pii.-— Syn. de Plaiylobium , Sm. CUEILODACTYLE. Clieilodactylus (xiï- Xog , lèvre ; JxxtvXoç , doigt), poiss. — Genre de Poissons de la famille des Sciénoides , à une seule dorsale armée de nombreuses épines ; à corps ovale, comprimé ; à bouche peu fendue, cachée sous l’avance du museau; à dents en velours ou en cônes peu aigus sur les mâchoires seulement; à palais lisse; à pectorales composées de deux sortes de rayons : les supérieurs étant divisés et arti¬ culés comme ceux de tous les autres Pois¬ sons , et les inférieurs simples , gros , réunis par une membrane qu’ils dépassent quelque¬ fois dans une partie de leur longueur. Celte conformation rappelle celle qu’on observe dans les Cirrh i tes parmi les Percoîdes , ou dans les Scorpènes parmi les Perches à joues cuirassées. Lacépède , auteur de ce genre , a cru que le poisson sur lequel il observait ces carac¬ tères avait des rapports avec les Labres , et , pour rendre ce rapprochement, il composa le nom de Cheilodaciyle. Il le plaça dans l’or¬ dre des Abdominaux à cause de l’insertion des ventrales, qui lui a paru plus reculée que celles des autres thoraciques. Il s’est trompé sur cette double affinité, car les os qui portent la ventrale sont attachés à la ceinture humérale, et ne restent pas li¬ bres dans les muscles abdominaux ; puis le poisson est évidemment un Sciénoidc et non un Labroïde. L’espèce décrite par CHE CHE Lacépède n’était pas non plus nouvelle comme il le pensait ; Gronovius l’avait men¬ tionnée, et très probablement sur le même in¬ dividu qui avait ensuite passé sous les yeux du célèbre naturaliste français. Nous avons ajouté d’autres espèces à ce genre , toutes originaires du grand Océan austral. Une au¬ tre espèce se rencontre aussi sur les côtes du Japon. (Val.) CIIEILODÏPTÈRE. Cheilodipterus (%&- )oç, lèvre ; cJiVrepoç, à deux ailes), poiss. — Genre de Poissons de la famille des Per- coïdes , voisin des Apogons, et caractérisé par des dents en fin velours aux deux m⬠choires parmi lesquelles on voit saillir quel¬ ques longs crochets pointus. Des dents en velours existent au vomer et aux palatins ; le limbe du préopercule a un double rebord, et chaque bord est finement dentelé. L’oper¬ cule entier manque d’aiguillons. Les deux dorsales sont bien séparées ; la membrane branchiostége a sept rayons. Les écailles sont grandes, caduques, et couvrent la tête aussi bien que le tronc. Les nageoires n’en ont aucune. Tels sont les caractères généri¬ ques du groupe que nous avons conservé dans notre Ichthyologie, et qui diffère beau¬ coup de celui que Lacépède avait formé sous cette dénomination. C’est d’après l’inspection du dessin de Commerson, fort mal gravé dans Lacépède (t. III, pl. 34, fig. 1), que ce dernier, comparant le poisson représenté à un Labre , mais à deux dorsales, a formé le mot im¬ propre de Cheilodipiere. Ce nom , en effet , donne une idée fausse du poisson repré¬ senté par Commerson; ce poisson n’ayant rien des lèvres épaisses d’un Labre. D’ailleurs, le genre Cheilodiptère de Lacépède comprend les espèces les plus éloignées les unes des autres : ainsi le Ch. heptacanthe est du g. Temnodon , le Ch. chrysoptere du g. Per¬ che , le Ch. cyanoptere est du g. Ombrine, et même l’Ombrine commune, le Ch. acoupa est un autre Sciénoïde du g. Corb , les Ch. Maurice, Ch. macrolépidote , Ch. tacheté sont du g. des Eléotris , voisins par consé¬ quent des Gobies. La seule espèce qu’on puisse rapporter au g. tel que nous l’avons caractérisé, est le Ch. rayé, espèce que La¬ cépède a reproduite en double emploi , d’a¬ près la description de Commerson , sous le nom de Ceniropome macrodonte. Nous avons donné la description du Cji. rayé d’après 437 nature , et nous y avons aussi joint la des¬ cription de deux autres , conservés dans le Cabinet du roi. Il ne nous est pas venu de¬ puis d’autres espèces. (Val.') * CHEILODUOMUS (xertoç, plage ; SPo- p.$vç, coureur), ois. — Genre institué par Biip- pel , qui a pris pour type le Churadrius œgyptiacus, esp. du g. Pluvier. (G.) *CHEILOMEI\ES (x*~Àoç, lèvre; y-nvn , lune), ins. — Genre de Coléoptères trimères, famille des Coccinellides , créé par moi et adopté parM. Dejean , dans son Catalogue. Des huit espèces qu’il y rapporte, quatre sont originaires des Indes orientales , une de la Nouvelle-Hollande , une du Sénégal , et deux du cap de Bonne-Espérance, Beaucoup d’espèces de ce genre, encore inédites, pro¬ viennent de cette partie de l’Afrique méri¬ dionale. On doit regarder comme types de ce genre les Coccinella 6- maculata , inler- rupta et lunata Fabr. ( la C. vulpina Fabr. , sulphurea Oliv. , est regardée comme for¬ mant une variété de cette dernière). On ne sait rien encore sur leurs moeurs. (C.) * CHEILONYCIIA (x^oç, lèvre; ow$, vxoç , ongle), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Cicindélètes, fondé tout récemment par M. Lacordaire ( Mèm. de la Soc. roy. des scienc. de Liège , t. I, p. 65 et suivantes, an¬ née 1842 ) sur la Cicindela chalybea Dej., du Brésil. Cette espèce se distingue des autres Cicindèles par un corps assez épais, et par des élytres courtes et subcylindriques. Son nom générique fait allusion à la forme avan¬ cée du labre, dont la dent médiane est très saillante, surtout chez la femelle. (D.) * CSIEILOPSIS , Mocq. bot. ph. — Syn. présumé de Dilivaria, Juss. * CIIEILOSA (xfftoç , bord d’une coupe). bot. ph. — Genre établi par M. Blume dans la famille des Euphorbiacées, d’après un grand arbre de Java , qui offre les caractè¬ res suivants : Fleurs dioiques. Calice ouvert à 5 divisions inégales ; pas de corolle. Fleurs mâles: 8-10 étamines à filets libres, sail¬ lants, autour d’un rudiment central de pis¬ til qui ceint un anneau glanduleux, court Fleurs femelles : Ovaire entouré inférieure¬ ment d’un urcéole (dont la forme donne sans doute son nom au genre ), à 3 loges 1-ovu- lécs. Style persistant , profondément divisé en 3 branches, chacune bifide et réfléchie 438 CHE CHE Capsule globuleuse , tomenteuse , marquée de 6 sillons et se séparant en 3 coques. Grai¬ nes à enveloppe presque charnue. Feuilles alternes, oblongues, bordées vers le sommet de dents écartées, coriaces , glabres. Fleurs disposées en grappes axillaires et rameuses. (Ad. J.) *CHEILOSïE. Cheilosia (X£?Ao; , lèvre). ins. — Genre de Diptères, division des Bra- ehocères , famille des Brachystomes, tribu des Syrphides, établi par Mégerle, et adopté par M. Macquart, qui lui donne pour carac¬ tères : Face concave en dessus, à proémi¬ nence au milieu ; bord de la bouche saillant. Antennes presque contiguës; 3e art. orbicu- laire ; style légèrement velu. Il en décrit 21 espèces, toutes d’Europe, et la plupart assez rares, à l’exception de la Cheilosia vidua ( Syrphus id. Met'g.), commune dans les prés au mois de mai. (D.) *CIIEILOTOMA (x*«io5, lèvre ; Top. vj , coupure), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Chrysomélines , tribu des Clylhraires, établi par moi et adopté par M- Dejean, qui, dans son Catalogue, n’y rap¬ porte que 2 espèces : la CLythra bucephala Fab. , et la Cheiloioma erytlirosloma de Fal- dermann. La lre se trouve aux environs de Paris pendant le mois de juin , sur les fleurs des prairies ; et la 2e , dans les pro¬ vinces méridionales de la Russie et dans la Perse occidentale. (C.) * CHEIEYCTIS , Raf. bot. pii. — Syno¬ nyme de Monarda , L. #CHEIMATOBIA (x £~p.a , octoç , hiver ; Æco'co, je vis), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Pha- lénites de Latrei Ile, fondé par M. Stephens ( Illust . of briiish entomology , vol. III, p. 274), sur la Geom. pliai, brumaia de Linné, et la Geom. rupicapraria des auteurs allemands. Dans notre Hist. natur. des Lépidoptères de France, nous plaçons la première dans le g. Laremia de Treitschke, et la seconde dans le g. Hibemia de Latreille. (D.) * CHEIMATOPHÏLA (X£?pa, «roç, hiver; cptA/w , j’aime ). ins. — Genre de Lépidoptè¬ res, de la famille des Nocturnes, établi par M. Stephens, qui le place dans sa tribu des Tortricidœ , et auquel il donne pour type une espèce nommée , par M. Haworth , C . castaneana , et qui nous est inconnue. (D.) * CHEIMONEA , hiver), ois. — Genre établi par Kaup ( Skizz . Entiv.-Gesch ., 1 , 84 ) dans la 17e classe de sa Méthode , et ayant pour type le Larus tridaclylus. (G.) * CHE1MOIVOPHILA (xj'-y-w , wvoç , hi¬ ver ; cpt>/co , j’aime ). ins. — Genre de Lépi¬ doptères, de la famille des Nocturnes , tribu des Tinéites , établi par nous {Hist. nat. des Lépid. de France , t. XI, p. 53, pl. 287, fig. 8 et 9) sur une seule espèce ( Tinea gelatella Linn.) que nous avons retranchée du g. Lem- matophila de Treitschke. — M.Westwood [Sy- nops. of the généra of briiish insecls ) appli¬ que le nom générique de Cheimophila , qui ne diffère du nôtre que par le retranchement d’une syllabe, à la Tinea phryganella de Schrank , qu’il place parmi les Yponomeu- tides de M. Stephens, et qui appartient pour nous au g. Lemmatophila de Treitschke. (D.) *CHEIRACA1\THIIS (Xnp , main ; axav- Ga , épine), iielm. — Genre de Vers in¬ testinaux nématoides établi par M. Diesing {Ann. mus. Berlin , 1839), pour deux espèces de Vers, dont l’une est parasite de l’estomac de plusieurs espèces de F élis , et l’autre du canal intestinal du Sudis gigas. Il a des rap¬ ports avec les Échinorhynques et les Stron- gles; mais il se rapporte plutôt à la famille de ceux-ci. En voici les caractères : Corps grêle, élastique, atténué en arrière; des épines palmées, 2-5-dentées sur la partie an¬ térieure du corps , simples ensuite , et dis¬ paraissant un peu plus loin. Tête subglo¬ buleuse, un peu déprimée , entourée d’épi¬ nes simples; bouche terminale, bivalve, nue. Queue du mâle spirale , excavée à son extrémité, et présentant de chaque côté trois petites saillies obtuses; pénis conique, al¬ longé, simple. — M. Nord marin croit que ce genre pourrait bien être le même que le Gnathostoma de M. R. Owen. Voyez ce mot. (P. G.) CIIEIRAfiTHÉES. Cheiraniheœ. bot. pii. _ Tribu de la famille des Crucifères , ayant pour type le g. Cheiranthus. * CHEIRANTHERA (x«p, main ; avGvjpa, anthère, en botanique, d’avGvjpoç, fleuri). bot. ph. — Genre de la famille des Pitlosporacées, formé par Ail. Cunningham {ex Bot. Beg., 1719) pour un sous-arbrisseau croissant dans l’est et le sud-ouest de la Nouvelle- Hollande, el ne contenant que celte espèce. Les rameaux en sont dressés, étales, roides ; les feuilles alternes, linéaires, assez aiguës, CHE » 439 très entières, subincisées au sommet , les plus jeunes fasciculées dans les aisselles ; les fleurs, d’un beau bleu, sont groupées en corymbes terminaux, dont les pédicelles roi- des. Le nom générique fait allusion à la dis¬ position des étamines, lesquelles, au nombre de 5, sont comme unilatérales. (G. L.) CHEIRANTIIODENDROIV, Lavrag. bot. ph. — Synon. de Cheiranthera , Humb. et Bonpl. CHEIRANTÏIIJS. bot. ph. — Syn. latin de Giroflée. CHEIRI. bot. pii. — Nom d’une esp. du g. Giroflée. * CHEIRINIA, Link. bot. ph— Syn. d E- rysimum, Gært. *CHEIRODES (yd? , u'poç , main ; Seaiç , lien?), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères , famille des Taxicornes, proposé par M. Dejean dans son dernier Catalogue , et dont M. de Castelnau a publié les caractères en changeant son nom en celui d ’ Anémia. V oy. ce mot. M. Dejean y rapporte les 3 es¬ pèces suivantes qu’il a nommées ainsi :1°C. scarabceoides ( A . granulata Delap.), 2° C. emarginatus, 3° C. opatroides. La lrese trouve au Sénégal, la 2e en Égypte, et la 3e en Espagne. M. Gêné (De quib. Ins. novis) a fait connaître une 4e espèce de Sardaigne , ap¬ pelée par lui Cheirodes sardous. (C.) CHEIROGALE. Clieirogaleus (yz'ip, main ; yal-n, chat), mam. — Commerson, naturaliste de l’expédition française commandée par Bougainville, avait rassemblé de nombreu¬ ses collections qui furent envoyées après sa mort au Muséum de Paris, ainsi que ses manuscrits et ses dessins. C'est d’après l’ins¬ pection de trois de ces dessins faits à Mada¬ gascar, mais dont l’authenticité ne reposait ni sur une description ni sur des pièces con¬ servées , que M. Étienne Geoffroy établit en 1812, dans les Annales du Muséum , le genre Cheirogale. Voici un passage de la note pu¬ bliée par lui en même temps qu’une copie des trois dessins de Commerson : « Les animaux que ces dessins nous font connaître ont, comme les Chats, la tête ronde, le nez et le museau courts , les lèvres gar¬ nies de moustaches, les yeux grands , sail¬ lants et rapprochés , les oreilles courtes et ovales. Leur queue est longue, touffue, ré¬ gulièrement cylindrique, se ramenant natu¬ rellement en avant, ou s’enroulant tantôt sur elle-même et tantôt autour du tronc. Jus¬ que là ce ne sont que des traits empruntés en quelque sorte à la famille desFelis ; mais ces traits sont combinés dans les animaux de Commerson à des doigts aussi profondément divisés et aussi propres à la préhension que le sont ceux des Makis. On trouve également dans ces deux genres d’animaux un pouce à chaque main aussi écarté , aussi distinct et aussi susceptible de mouvements propres. Ces nouveaux animaux n’ont d’ailleurs d’on¬ gle large, court et aplati qu’aux pouces ; les ongles des autres doigts sont étroits, grêles, aigus , et dépassent de beaucoup la dernière phalange. Toutefois cette disposition des on¬ gles n’en fait pas des griffes comme celles des Arctopithèques, des Ours ou des Chats ; leur forme et leur position les font plus res¬ sembler à ces ongles subulés qui , dans les Makis , ne garnissent que le seul deuxième doigt des pieds de derrière. » Les dimensions respectives des trois ani¬ maux figurés par Commerson ont fait ad¬ mettre à M. Ét. Geoffroy trois espèces de Cheirogales , sous les noms spécifiques de major, médius et minor. Le Clieirogaleus minor est sans doute , comme l’admettait M. Ét. Geoffroy, le Unie maucauco de Brown et de Pennant, queBuf- fon nommait Rat de Madagascar . C’est donc le Lemur murinus des nomenclateurs , c’est- à-dire un animal de la famille des Lému¬ riens , et très voisin des Makis proprement dits. M. Ét. Geoffroy a proposé depuis de le distinguer génériquement sous le nom de Microcebus. C’est un Lémurien à trois paires de mamelles. Quant aux Clieirogaleus médius et majoi\ il est plus difficile d’établir leur synonymie par rapport aux autres Lémuriens rapportés par les voyageurs qui ont , depuis Commer¬ son, visité Madagascar. Aussi M. Ét. Geoffroy, dans ses Leçons sur l’ Histoire des Mammi¬ fères, a-t-il appelé Cheirogale de Milius (Clieirogaleus Milii ) une espèce de ce genre plus nouvellement observée, et qu’on a pos¬ sédée vivante au Muséum de Paris. F. Cuvier, qui avait d’abord parlé du Cliei¬ rogaleus Milii de M. Ét. Geoffroy sous le nom de Maki nain , dans le t. II de son Histoire naturelle des Mammifères (édition in-folio ), en a fait dans la réimpression in-4° du même ouvrage un genre distinct, et il en a rem- 440 CHE CHE placé le nom par celui de Myspilhecus typus. Il y décrit avec soin la dentition de ce quadrumane, qui présente avec un même nombre de dents, c’est-à-dire 36, la même formule que les Makis. Il donne aussi en détail les caractères extérieurs , auxquels il reconnaît avec raison une certaine analo¬ gie avec ceux des Galagos, sauf pour la lon¬ gueur des tarses et l’ampleur des oreilles. Le crâne, décrit et figuré par M. de Blain ville (■ Osièographie des Lémurs , p. 35, pl. 7), est plus court et un peu plus large que celui des Makis, ce qui le fait ressembler à ceux du Galago, du Loris paresseux et du Lemur griseus. Ce dernier diffère en effet des autres Makis par plus de brièveté dans le crâne ; mais, par ses mamelles pectorales ainsi que par l’ensemble de son squelette , il ap¬ partient bien au genre Lémur. Le Chei- rogale de Milius a les côtes assez larges , en treize paires au lieu de douze comme cel¬ les des Makis ; il a par conséquent treize ver¬ tèbres dorsales , nombre que M. de Blain- ville a déjà reconnu au Maki nain , et qui paraît devoir être considéré comme un des caractères génériques des Cheirogales. Les vertèbres lombaires du Ch. Milii sont au nombre de sept, comme celles du Maki nain et des vrais Makis; il y a vingt-sept vertèbres coccygiennes, sept sternèbres, et un trou au condyle interne de l'humérus pour le pas¬ sage du nerf médian. Le pénis est soutenu par un petit os bifurqué à l’une de ses ex¬ trémités. Les intestins ont un cæcum d’un diamètre plus considérable que le colon, et dont la longueur égale 0,02. Les yeux du Cheirogale de Milius sont très grands et à pu¬ pille ronde; tout son corps, excepté son mu¬ seau et l’extrémité de ses membres, est cou¬ vert d’un pelage épais, mais très doux au toucher. Le front, la partie postérieure de la tète, le dessus du cou, les épaules et le des¬ sus des bras , le dos , les côtés du corps, la croupe, les cuisses , les jambes et toute la queue sont d’un gris fauve uniforme. Le dessous de la mâchoire inférieure, la gorge, le dessous et les côtés du cou, la poitrine, la face interne des bras, le ventre et la face ex¬ terne des cuisses sont blancs. Les mains et la face sont de couleur de chair pendant la vie. Comme on devait s’y attendre , les ha¬ bitudes du Cheirogale qu’on a possédé vi¬ vant étaient celles d’un animal nocturne. Au rapport de F. Cuvier, il passait tout le jour caché dans un nid de foin où il était roulé en boule , dormant assez profondé¬ ment; mais il sortait de sa retraite aussitôt que la nuit commençait , et il était en mou¬ vement jusqu’au jour. Sa vivacité et son agilité étaient extrêmes ; on le nourrissait de fruits, de pain et de biscuits. F. Cuvier parle d’une femelle qui a vécu en même temps que le mâle, dont les dé¬ pouilles et le squelette sont encore au Mu¬ séum ; mais il ne dit pas quelle était la dis¬ position de ses mamelles. Il importerait ce¬ pendant que ce caractère fût connu, puisque le Maki nain , qui est aussi un Cheirogale, a , comme les Galagos et les Tarsiers , trois paires de mamelles : une abdominale , une aux hypochondres, et la troisième pectorale. Un autre Lémurien, découvert à Madagas¬ car par M. Jules Goudot, et dont les formes sont un peu plus élancées que celles du pré¬ cédent , a été considéré comme appartenant aussi au genre Cheirogale. M. de Blain ville en a fait figurer le crâne sous le nom de Tx- mur furcifer ( Ostéographie des Lémurs, p. 35, pl. 7). La première avant-molaire supérieure de cette espèce est caniniforme ; son crâne est plus allongé dans sa partie faciale que celui du Cheirogale de Milius , et il a les os du nez un peu busqués. Le Lemur furcifer se distingue du Maki par sa queue plus longue et aussi par sa co¬ loration. Le pelage est laineux et doux, gris cendré avec quelques nuances fauves ; le dessous du corps est plus clair; les pattes sont d’un roux noirâtre , et une bande noi¬ râtre veloutée commence au sacrum , s’é¬ largit un peu au dos, et va jusqu’à l’occiput où elle se bifurque , se dirige sur chaque œil, passe dessus, et se termine près du mu¬ seau. Le reste de la face est clair. La queue a la couleur générale du corps dans sa pre¬ mière moitié ; elle devient noire dans la se^ conde. M. J.-E. Gray vient d’indiquer une autre espèce de Cheirogale sous le nom de Ch. Smithii [Ann. and mag. of nat. hist. , 1842), et il cite dans sa description le Cli. typicus de M. Andrew Smith, dont nous ne connais¬ sons pas les caractères. Le genre Cheirogale est donc encore assez peu connu ; mais les nouvelles observations CIJE CHE auxquelles il a donné lieu, permettent de le considérer comme une réunion de plusieurs especes de Lémuriens de moyenne ou de pe¬ tite taille , et plus intimement liés aux Ga- lagos et aux Tarsiers, que ne le sont les au¬ tres Lémuriens madécasses. Ils manquent des moustaches qu’on leur avait attribuées. Leurs tarses sont assez allongés, et leurs ongles diffèrent peu de ceux des Makis; ils n’ont donc rien des Chats. II nous reste , pour terminer cet article, à parler du genre Cheirogale, sous le point de vue synonymique. Ainsi que nous l’avons dit plus haut , le Myspithecus de F. Cuvier n’est qu’un Cheirogale mieux observé que ne le permet¬ taient les figures laissées par Commerson; le prétendu Cheirogaleus Commersonii dé¬ crit par MM. Vigors et Horsfield est, d’après M. J.-E. Gray, un Aolus ( Coy. ce mot) , qu’il a rapporté au JS yciipiihecns felinus de Spix,-sa patrieest par conséquent le Brésil, et non Madagascar. Quant aux quatre genres [Cébugale , Myscebus , Gliscebus et Myoxi- cebus ) , établis par M. Lesson dans son In¬ dex mammalogique, et dans chacun desquels est une des espèces citées plus haut, ils doivent être considérés comme non avenus, puisqu’ils font tous double emploi. (P. G.) * CHEIROMELES ( / £ (o , main; meles , blaireau ). mam. — Nom d’un sous-genre de Chéiroptères, du groupe des Molosses, établi par le docteur Horsfield ( Zoological resear- ches in Java ) pour une espèce de l’Inde. M. Temminck ( Monogr. de mammal. ) s’est aussi occupé de cette espèce. Coy. molosse. (P. G.) * CHEIUOMYENS. mam. — Famille de Mammifères établie pour le genre Cheiro¬ mys. On dit aussi Chiromyens. Voy. ce mot. (P. G.) CHEIROMYS [y dy , main ; yvç , rat). mam.— Ce nom, que l’usage a consacré, n’est pas le plus ancien de ceux qu’on a donnés au Mammifère qui le porte ; il n’est pas non plus le meilleur, puisque la prétention que semble avoir eue son auteur de lui faire exprimer les affinités naturelles du Cheiro- mys n’a pas été justifiée par un examen approfondi de l’animal. Le voyageur français Sonnerat découvrit, sur lacôtede Madagascar, le Mammifèredont il est ici question , et le nom (VAye-Aye, T. III. 44 1 qu’il lui imposa , rappelle l’exclamation que les habitants d’un autre point de l’ile firent entendre à la vue de cet être si bizarre et assez rare pour leur être resté jusqu’alors inconnu. L’Aye-Aye présente en effet un ex¬ térieur fort étrange ; mais l’examen attentif de ses caractères le rend bien plus curieux en¬ core. Buffon, qui compare avec assez de raison les dents de l’Aye-Aye à celles des Écureuils, mais qui en assimile à tort la tête à celle de ces animaux , lui consacra une note des¬ criptive trouvée à sa mort dans ses papiers. Cette note fut publiée par Lacépède, avec des observations relatives à de véritables Écu¬ reuils, bien que Buffon dise expressément, en terminant son histoire de l’Aye-Aye, que cet animal a des rapports avec les Tarsiers par l’aplatissement du pouce de ses pieds de derrière , ainsi que par sa queue longue et touffue, ses oreilles droites, nues et trans¬ parentes , la nature laineuse de ses poils et la longueur de sesdoigts. Gmelin, néanmoins, inscrivit l’Aye-Aye parmi les Écureuils, sous le nom de Sciurus rnadag ascariensis ; mais Schreber en fit un Maki, et l’appela Lemur psilodactylus. M. E. Geoffroy le considéra le premier comme devant former un genre à part, qu’il dédia à Dauben ton. G. Cuvier rem¬ plaça par la dénomination de Cheiromys celle de Daubenwnia de Geoffroy ; et M. de Blainvi lie proposa , mais sans en faire réel¬ lement usage, le nom de Myspiihecus ou de iWyslemut', comme plus en harmonie avec les principes d’une nomenclature méthodique. Sonnerat s’était procuré deux Cheiromys , et l'un de ces animaux, qu’il conserva en captivité pendant deux mois, fut nourri de riz cuit. Au rapport de ce voyageur, le ré¬ gime habituel des Aye-Ayes consiste en lar¬ ves d’insectes, et il paraît que les longs doigts de leurs membres antérieurs leur ser¬ vent également à fouiller sous les écorces des arbres, et à pousser, jusque dans leur gosier, leur proie que sans doute ils mangent vivante. Celui des deux Aye-Ayes qui fut plus par¬ ticulièrement observé par Sonnerat parait être le même qu’on voit encore dans les galeries du Muséum de Paris. L’autre a sans doute été détruit avant d’avoir profité à la science; et comme, depuis lors, aucun exem¬ plaire de cette curieuse espèce n’est venu à la connaissance des naturalistes , il s’en es 28* 44 ’1 CHE CHE suivi bien des lacunes dans leurs notions sur le Cheiromys; aussi, grâce à la singularité de ses caractères, la di versité d'opinion qui s'é¬ tait élevée entreGmelin et Schreber s’est-elle continuée chez leurs successeurs. MM. E. Geoffroy et Cuvier d’une part, deRlain- ville et Is. Geoffroy de l’autre , ont sur¬ tout pris part à ce débat, les deux premiers continuant à rapporter l’Aye-Aye à l’ordre des Rongeurs , et les deux autres au con¬ traire les rapprochant des Lémuriens dans l’ordre des Quadrumanes ou Primates ; ce qui nous oblige à développer ses princi¬ pales particularités caractéristiques , un peu plus que s’il s’agissait de l’un de ces genres nombreux donttoutle monde interprète uni¬ formément les traits organiques. La peau bourrée d’un Cheiromys , la tête osseuse et quelques os des membres, tout du même sujet, sont les seules parties connues , et au moyen desquelles a dû être établie l’histoire zoologique de cette singu¬ lière espèce. Nous avons déjà indiqué la phy¬ sionomie de quelques unes de ces parties. Il importe de signaler aussi la grosseur de la tête, dont la forme arrondie , surtout dans sa par¬ tie crânienne, dénote un cerveau considéra¬ ble ; la position terminale des narines; l’ab¬ sence de fissure verticale au milieu de la lèvre supérieure ; l’ampleur des conques au¬ ditives fort minces et ouvertes en avant; deux mamelles seulement, placées à la région in¬ guinale ; la nature du pelage composé de deux sortes de poils, les uns soyeux, quoique rudes, longs et lisses, les autres lai¬ neux et composant une sorte de bourre à la base des premiers ; enfin la queue longue, et que les poils, fort longs eux-mêmes , ren¬ dent touffue, mais non distique. Quant aux membres, au crâne et aux dents, ils méri¬ tent que nous nous y arrêtions davantage. Les membres antérieurs ont cinq doigts comme les postérieurs, mais la forme en est assez différente. Le radius et lecubitus sont distincts dans toute leur longueur , et leur forme rappelle celle des mêmes os chez les Quadrumanes. Le carpe montre aussi, entre ses deux rangées, l’os intermédiaire que pré¬ sentent un grand nombre d’animaux du même ordre, et qu’eux seuls ont offert jusqu’ici. Les doigts sont allongés, principa¬ lement l'annulaire ; le médius, après lui le plus long , est remarquable par son extrême gracil ité; l'annulaire dépasse un peu l’index,, et le pouce, quoique écarté, n’est pas réel¬ lement opposable. Au contraire, celui des membres postérieurs l’est complètement, et, comme chez les Lémuriens, le second orteil a son ongle plus effilé que celui des autres doigts. Le tarse est un peu allongé. Un des principaux caractères du crâne consiste dans l’état complet du cercle orbi¬ taire , et ce caractère, joint à plusieurs de ceux que présente la même partie du sque¬ lette, eût été plus que suffisant pour faire ranger l’Aye-Aye parmi les Quadrumanes» La considération des membres ne laissait non plus aucun doute à cet égard ; mais un autre caractère dont nous n’avons point encore parlé , lit négliger à quelques naturalistes toute la valeur de ceux-ci ; nous voulons parler du système dentaire. On verra, à l’ar¬ ticle mammalogie de ce Dictionnaire , toute l’influence , tantôt juste, tantôt exagérée, qu'a eue, sur la science, l’emploi carac¬ téristique des dents; et l’Aye-Aye est un des exemples les plus remarquables de cette influence. Il est dépourvu de canines, et, semblable aux Rongeurs, il présente en avant, supé¬ rieurement et inférieurement , une paire de fortes incisives séparées des molaires par un espace vide comme celui qu’on nomme la barre chez ces animaux. Les molaires elles- mêmes ont quelque chose de celles des Ron¬ geurs ; on en compte quatre paires en haut et trois en bas , toutes à couronnes mousses et comparables, jusqu’à un certain point, à celles des Écureuils. M. de Blainville (Os- léographie des Lémurs ) et G. Cuvier ( Règne animal) ont fait connaître les caractères os- téologiqucs des Cheiromys , et l'on sait, par ce que nous avons dit plus haut, comment chacun d’eux a cru devoir les interpréter. Lacépède, Illiger, Ogilby, etc., ont regardé le Cheiromys comme un lien entre les Qua¬ drumanes et les Didelphespédimanes; mais c’est exclusivement sur l’analogie entre quelques uns des caractères harmoniques de ces animaux que repose toute celte ana¬ logie ; et les véritables différences classiques qu’on leur reconnaît doivent, au contraire, les en faire séparer. Tout justifie donc le rap¬ prochement fait par Schreber, et accepté par MM. de Blainville , Is. Geoffroy et quelques autres naturalistes, entre \eCheiromys et les CITE C H E Lémuriens. Toutefois la valeur du groupe qu’il constitue parmi ces animaux est bien moins arrêtée ; et si tout le monde admet que l’Aye-Aye forme un genre distinct de celui des vrais Makis , quelques personnes refusent encore d’accepter pour ce genre îa distinction d’une famille particulière, adoptée par MM. Illiger et Isid. Geoffroy , qui l’ont nommée Leptodactyles (Illiger), et Chiromyens ( Is. Geoffroy ). (P. G.) CIIEIUONECTE. mam. — P oyez ciiiro- NECTE. * CIIEIIiOPLATYS (XecP , x«po« , main ; -rrWu; , large ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéïdes , attribué à M. Kirby, par M. Hope (Coleoplerist Manual), qui y rap¬ porte les Scarabceus truncatus et cornalus de Fab. ( ICximius , Guér,). La lr* de ces espèces se trouve à la Nouvelle-Hollande, et la 2<- aux Indes orientales. Ce genre offre les caractères propres aux Callicnèmis de M. de Castelnau ou Colerhinus deM. Erichson, et n’en diffère sans doute pas. broyez ces deux noms. (C.) CHÉIROPTÈRES ou Cil VLVES-SOL- RIS. Cheiroptera , Cuv. [ xe‘P> main ; tcts- pov, aile ). mam. — Les naturalistes ont donné ce nom , qui signifie animaux dont la main est devenue une aile , à l’ensemble des Mammifères construits non plus pour mar¬ cher à la surface du sol, mais bien pour s’é¬ lever et se mouvoir dans les airs à la ma¬ nière des Oiseaux. Pour parvenir a ce résul¬ tat , il était nécessaire que le plan général de l’organisme mammalogique éprouvât de grands changements; aussi les Chauves- Souris présentent-elles, surtout au premier coup d’œil, des anomalies telles que leur vé¬ ritable nature a longtemps été méconnue. Leurs mœurs nocturnes, le choix de leur retraite, en ont fait, pour des peuples entiers, un objet de dégoût et d’horreur. Moïse les met au nombre des animaux impurs dont le peuple de Dieu ne doit jamais manger la chair. Les Grecs semblent les avoir prises pour modèles de leurs Harpies. Au moyen- âge , elles sont les compagnes des sorciers , des loups garous ; et quand on a voulu re¬ présenter Satan , on a chargé ses épaules de vastes ailes de Chauves-Souris. Bien des an¬ nées se sont écoulées avant que les natura¬ listes eux-mêmes eussent des notions préci¬ ses sur ces êtres ambigus. Aristote les cl é fi - 44-> ni t des Oiseaux à ailes de peau , et s’étonne de ne leur trouver ni queue, ni croupion. Pline, suivant les errements de son illustre prédécesseur , les regarde également comme des Oiseaux qui, par une exception unique, engendrent leurs petits vivants, et les allai¬ tent au moyen de mamelles. Aldrovande les réunit à l’Autruche, parce que, dit-il, ces deux espèces d’ Oiseaux participent de la na¬ ture des Quadrupèdes. Scaliger signale la Chauve-Souris comme le plus singulier des oiseaux, couvert de poils au lieu de plumes, manquant de bec et portant des dents. Plus lard , pourtant , le petit nombre connu de Chauves-Souris fut placé parmi les Qua¬ drupèdes; et enfin Linné , s’exagérant la va¬ leur de quelques uns de leurs rapports, alla jusqu’à les réunir à l’Homme et aux Singes dans son ordre des Primates, Si l’étude des êtres s’enchaînant naturel¬ lement les uns aux autres pour former ce magnifique ensemble que nous désignons sous le nom de Règne animal , est remplie d’un si grand attrait, on comprend tout ce qu’il y a d’intérêt puissant à examiner de plus près encore ceux qui semblent échapper aux règles générales. A ce litre, un Cétacé ou Mammifère poisson, un Cheiroptère ou Mam¬ mifère oiseau , méritent toute notre attention. Un problème bien digne de la science se¬ rait de ramener ces exceptions apparentes sous l’empire de la loi commune, et de mon¬ trer la nature toujours une jusque dans ce qu’un œil inattentif pourrait prendre pour des écarts désordonnés ; aussi allons-nous entrer ici dans quelques détails assez circonstan¬ ciés. Mais pour mieux nous faire compren¬ dre , nous poserons d’abord quelques prin¬ cipes généraux , en le faisant aussi briève¬ ment que l’exige un article de Dictionnaire. Lorsque nous jetons un coup d’œil sur les espèces diverses qui composent le règne ani¬ mal , chacune d’elles nous apparaît comme pourvue de deux sortes de caractères : les uns l’isolent des espèces voisines et l’indivi¬ dualisent dans l’espace et le temps ; les au¬ tres rattachent entre elles un certain nombre d’individualités, et les réunissent en groupes plus ou moins régulièrement circonscrits. Ce que nous venons de dire des espèces s’ob¬ serve également entre ces groupes primitifs ; et, par l’appréciation des caractères de plus en plus généraux, l’esprit peut établir des CHE CHE 44 4 groupes secondaires , tertiaires , et délimiter tous ces groupes. Reconnaître leur subordi¬ nation réciproque , fixer exactement leurs rapports et leurs différences, leur plus ou moins de proximité ou d’éloignement, con¬ stituer par suite une méthode naturelle par¬ faite, tel est le problème que s’est posé la science moderne, et vers la solution duquel elle marche sans doute; mais, il faut bien le dire, avec lenteur, résultat inévitable des difficultés du sujet. Malgré tout ce qui manque encore à nos classifications les plus parfaites , nous pou¬ vons cependant dire dès aujourd’hui qu’el¬ les embrassent assez bien l’ensemble des êtres appartenant au régne animal , et que, parmi les groupes qu’elles admettent, un certain nombre sont bien connus, et par là même irrévocablement fixés. Ce que nous disons ici s’applique à des groupes de degrés très différents, désignés par les mots de clas¬ ses , d’ordres , de familles et de genres. Lorsque nous étudions un de ces groupes vraiment naturels , que nous en pesons et apprécions tous les caractères , notre esprit se crée, pour ainsi dire involontairement , l’image d’un type idéal qui les réunirait au plus haut degré possible. Mais, entre ce type à la conception duquel nous n’arrivons que par un procédé artistique , et sa manifesta¬ tion dans les espèces existantes, il se trouve toujours une différence plus ou moins grande. C’est ainsi que l’homme et la femme n’ont jamais présenté la réalisation complète des beautés que les peintres et les sculpteurs ont rêvées, qu’un petit nombre d’entre eux sont parvenus à représenter sur la toile ou à ci¬ seler dans la pierre. Nous regarderions comme les plus parfaits l’homme ou la femme qui rappelleraient le mieux les formes , les proportions des chefs- d’œuvre de la sculpture et de la peinture. Eh bien ! de même chaque animal sera, pour nous, d’autant plus élevé dans le groupe dont il fait partie, qu’il se rapprochera davantage du type idéal dont nous parlons. S’en éloi¬ gner sera une condition d’infériorité. Nous voyons en général, dans chaque groupe, un certain nombred’êlresqui présen • tenta un haut degré le cachet caractéristique de leur type. Il en est d’autres, au contraire, chez qui cette empreinte semble s’effacer, et celle dégradation relative peut être le résul¬ tat de trois causes différentes , agissant en¬ semble ou séparément. Les caractères dis¬ tinctifs peuvent s’affaiblir ; ils peuvent s’exa¬ gérer; ils peuvent se compliquer de carac¬ tères étrangers qui viennent à la fois établir de nouveaux rapports, et détruire ceux qui existaient. Tant que ces altérations ne dé¬ passeront pas certaines limites , l’animal , tout en s’écartant de son type virtuel , lui restera encore plus ou moins intimement rattaché ; mais il viendra un moment où, ces limites franchies , devra apparaître un type nouveau. Lorsque l’altération dont nous parlons ré¬ sultera de la suppression d’un grand nom¬ bre des caractères distinctifs du premier groupe, accompagnée de l’apparition de ca¬ ractères entièrement nouveaux, les types ne conserveront entre eux que peu ou point de rapports. Il n’en sera pas de même lorsque les différences dépendront seulement de l’a¬ moindrissement ou de l’exagération d’un caractère primitivement existant. Alors le nouveau type ne sera pour nous qu’un dé¬ rivé du premier; et quelque grandes que soient les dissemblances apparentes, il sera toujours possible de remonter à la source dont il émane. Dès lors, nous pouvons nous représenter le règne animal tout entier comme décom¬ posé en un certain nombre assez restreint de types primitifs autour desquels se dispo¬ sent, dans un ordre et à des distances varia¬ bles , leurs dérivés immédiats , qui don¬ nent eux-mêmes naissance à d’autres types et ainsi de suite. Les espèces existantes vien¬ nent toutes se ranger dans ce règne animal imaginaire, en se distribuant chacune selon son degré de ressemblance avec son type virtuel. Les caractères, dans l'acception élevée que nous donnons ici à ce mot, sont si intime¬ ment liés aux conditions d’existence , qu’ils ne sauraient varier sans que celles-ci en soient influencées. La réciproque est égale¬ ment vraie , et nous pouvons dire que tout changement dans les conditions d’existence entraîne nécessairement des modifications plus ou moins profondes dans les caractè¬ res. Cette manière d’envisager la question se prêtant d’ailleurs plus facilement au rai¬ sonnement, c’est elle qui nous servira de guide pour nous rendre compte des anoma- Cl SE 445 CIIE lies apparentes que présente l’ordre des Chéiroptères. Faisons encore ici une remarque impor¬ tante. Parmi les caractères distinctifs de cha¬ que type, il s’en trouve toujours quelqu’un dont l’influence prédomine. Souvent cette in- fluenceest telle que ce caractère étant donné, les autres s’en déduisent comme conséquence forcée. Or, on comprendra sans peine que ce type venant à se modifier, l’importance rela¬ tive des caractères doit souvent changer, et que, par exemple, un des caractères primiti¬ vement subordonnés venant à éprouver une •extension considérable , ce caractère peut très bien changer de rôle, dominer à son tour le reste de l’organisme, et entraîner des modifications propres à rétablir l’équilibre. Les naturalistes ont trop souvent perdu de vue cette variabilité de la valeur des ca¬ ractères ; et peut-être pourrait- on attri¬ buer à cet oubli la lenteur avec laquelle nous marchons vers une méthode réellement naturelle. En effet , si nous attribuons tou¬ jours à un caractère devenu inférieur dans un groupe quelconque, l’importance qu’il a pu avoir dans d’autres groupes ; si, en même temps, nous lui subordonnons un caractère élevé au rang de dominateur, il est évident qu’il nous sera impossible de juger des rap¬ ports réels du groupe dont il est devenu le signe caractéristique, et, par suite, de la place que doit prendre celui-ci dans le cadre géné¬ ral. I/étude que nous allons faire des Chau¬ ves-Souris nous présentera l’un des exemples les plus propres à prouver toute l’impor¬ tance des observations que nous venons de faire. Pour abréger, nous poserons en fait , ce qui d’ailleurs est universellement reconnu aujourd’hui, que les Chéiroptères appartien¬ nent au type primitif des Mammifères. Or, qu’est-ce qu’un Mammifère? En négligeant des détails secondaires, nous pouvons dire quec’estunanimal essentiellement constitué pour vivre à la surface du sol, et y rencontrer l’accomplissement de toutes ses conditions d’existence. Dès lors , un corps horizontal , des supports ou membres en nombre suf¬ fisant pour permettre une locomotion ra¬ pide sans nuire par leur nombre même , tel sera l’idéal abstrait du Mammifère , en ce qui touche à la vie individuelle. Pour ce qui regarde Ja vie d'espèce, le Mammifère engendre ses petits vivants , et les allaite pendant un temps variable. Sous ce dernier rapport, les Chauves-Sou¬ ris répondent entièrement à toutes les exi¬ gences du type auquel elles appartiennent. Nous retrouvons aussi chez elles un tronc dont l’ensemble rappelle celui des Mammi¬ fères les mieux caractérisés. Leurs membres postérieurs , à quelques dispositions près , dont nous signalerons la cause un peu plus loin, rentrent dans la règle générale. Les membres antérieurs , au contraire, ont en¬ tièrement changé de forme et de fonctions. En même temps , le système tégumentaire présente, sur divers points du corps, une ten¬ dance extraordinaire à un développement exagéré, relativement à ce que nous obser¬ vons dans les autres dérivés du type. Tout autour des divers organes des sens , et sur toutes les parties latérales du tronc , il se contourne en cornets, ou s’étend en larges membranes. Tels sont les faits bruts que nous montre la simple observation ; voyons quelle peut en être la cause , et quelles conséquences ils entraînent. En créant les Chauves- Souris, l’Auteur de toutes choses a voulu faire un Mammifère volant. Il fallait donc remplacer ici l’aile ca¬ ractéristique de l’Oiseau par un appareil identique quant à la fonction , mais très différent au point de vue anatomique. Sans ces deux conditions, le nouvel être, ou n’au¬ rait pu voler , ou aurait pour ainsi dire pris au type Oiseau son caractère le plus essen¬ tiel. Il y aurait eu confusion , et rien n’est plus contraire aux grandes lois qui régissent la nature. Que fallait-il pour que la première de ces conditions fût efficacement remplie? Il fallait développer un des organes extérieurs de telle sorte qu’il présentât une surface suf¬ fisante pour que, dans ses mouvements, i! pût prendre sur l’air ambiant un point d’ap¬ pui dû à la résistance de ce fluide. Or, le¬ quel des systèmes organiques se prêtait le mieux à cette extension ? Il est évident que c’est le système cutané. De là ces larges membranes qui forment l’aile de la Chau¬ ve-Souris. Ces membranes sont formées par deux feuillets de peau s’étendant et s’amin¬ cissant de manière à se doubler pour pré¬ senter à la fois une grande solidité et la lé- 446 CHE gèreté indispensable dans le cas dont il s’agit. Ces membranes une fois obtenues, il fallait leur donner des supports ; car sans cela leur ténuité même eût été un obstacle à ce qu’elles remplissent les fonctions qu’on en attendait.Ces supports ne pouvaient être pris que dans le système osseux et dans une partie de ce système jouissant de mouve¬ ments étendus. Les os des membres seuls se prêtaient à cet usage ; et ceux des mem¬ bres antérieurs, placés de manière à main¬ tenir la tête en haut, devaient être évidem¬ ment préférés. C’était donc sur ces os que devaient porter les modifications nécessi¬ tées par une destination toute nouvelle. Or, pour atteindre le but proposé , deux conditions devaient être remplies. Il fallait que les os destinés à supporter les mem¬ branes alaires fussent à la fois étendus et légers. D'autre part, il était nécessaire que, dans les mouvements d’impulsion qu’ils communiqueraient au corps, une trop grande facilité de mouvements en tous sens ne nui¬ sît pas à la fixité du point d’appui. Deux moyens très simples ont satisfait à ces deux exigences. D’abord les os du bras et de l’avant- bras sont déjà fort allongés ; puis, sur le carpe, s’implantent quatre os métacarpiens fort longs et fort grêles qui divergent en tous sens, à peu près comme les rayons d’un cercle, et auxquels fontsuite des phalanges de même nature. Ces os ainsi modifiés sou¬ tiennent et tendent la membrane cutanée, comme les baguettes d’un parapluie main¬ tiennent en place le taffetas qui les recouvre. Dans l’accomplissement de ces nouvelles fonctions, l’ongle terminal, qui sert aux Mammifères ordinaires d’arme ou d’organe accessoire de locomotion , devenait complè¬ tement inutile; aussi n’existe-t-il pas, et avec lui disparaît ladernière phalange destinée à le supporter. Dans ces changements éprouvés par la main et les doigts, le pouce seul conserve ses formes et sa mobilité normales; aussi l’ongle et sa phalange se retrouvent-ils ici dans leur intégrité. Voilà donc l’aile construite; restait à lui donner la solidité indispensable. Il a suffi pour cela de fixer la main modifiée dans un état intermédiaire entre la pronation et la supination, cl de détruire en même temps ces mouvements dans les os de l’avant-bras. Pour cela , le cubitus a été raccourci : on n’a conservé que son tiers supérieur ; et cette portion, soudée comme un arc-boutant contre le radius, donne à celui-ci la solidité nécessaire pour résister aux efforts considé¬ rables qu’il est obligé de supporter. Les mouvements de flexion et d’extension étant devenus seuls possibles entre les deux gran¬ des parties du membre antérieur, leurs rapports se rapprochent de ceux qui exis¬ tent entre la cuisse et la jambe ; aussi l’olé- cràne se détache-t-il dans certains cas du cubitus, et se métamorphose-t-il en une véritable rotule brachiale. Les nouvelles fonctions dévolues au mem¬ bre antérieur nécessitent des mouvements bien plus violents et bien plus étendus que la marche sur un plancher solide ; aussi leur influence s’étend-elle sur toutes les parties qui concourent à leur accomplisse¬ ment. L’omoplate est longue et large ; son apophyse coracoïde se prolonge et se re¬ courbe en avant de manière à jouer pres¬ que le rôle d’une seconde clavicule. Celle- ci est longue , très forte , courbée de ma¬ nière à élargir la poitrine en même temps qu’elle fournit de larges points d’attache aux muscles puissants qui ramènent l’aile vers le tronc. Le sternum lui-même porte l’empreinte de ces modifications. Il est très développé, et sur la ligne médiane se trouve une sorte de bréchet qui rappelle celui des Oiseaux , et qui, comme chez ces derniers, est destiné à multiplier les points d’attache du muscle grand pectoral. Les changements imposés au type des Mammifères par une nouvelle condition d’existence , le vol , sont donc fort considé¬ rables , mais ne s’en déduisent pas moins d’une manière très simple de ce seul fait premier, l’expansion des téguments en membranes alaires. Mais là ne se borne pas la tendance du système cutané à franchir ses limites ordinaires. La peau modifiée s’é¬ tend entre les quatre membres, et jusque sur la queue, comme pour aider encore, sous la forme de parachute, à l’accomplissement des nouvelles fondions. De plus, elle forme, autour des oreilles et à l’entrée des na¬ rines , des replis souvent très compliqués, tous destinés à donner à ces organes une GUE CHE sensibilité exquise. Le toucher lui-même semble avoir acquis par l’extension de la main une délicatesse extraordinaire. On sait I que Spallanzani, après avoir arraché les yeux à des Chauves-Souris, les vit se diriger avec la même sûreté qu’auparavant, et vo¬ ler dans son appartement sans jamais se heurter au plafond. On sait aussi que ce célèbre physiologiste avait été conduit par là à regarder ces animaux comme doués d’un sixième sens qui leur révélait l’appro¬ che d’un obstacle solide; mais la perfection du toucher suffit pour expliquer ce phénomène. On conçoit en effet sans peine que , perce¬ vant les moindres mouvements de l’air, il puisse très bien avertir la Chauve-Souris de la proximité d’un corps qui occasionne dans ce fluide des remous et des contre-courants imperceptibles pour nous. Ainsi l’expansion des téguments , soit par le fait seul de son existence, soit par les modifications secondaires qu’elle nécessite , métamorphose un animal marcheur en ani¬ mal volant : elle a permis à cet animal de vivre et de se diriger dans les ténèbres, d’y poursuivre et d’y atteindre sa proie ; elle l’a même misa portée d’habiter ces sombres ca¬ vernes où ne pénétra jamais la lumière du jour, sans risquer à chaque instant de perdre la vie par un choc imprévu. En un mot, elle a donné naissance au type des Chéiroptères par une simple dérivation du type plus gé¬ néral des Mammifères. Le système cutané acquiert donc ici une importance prédo¬ minante , et les caractères qu’il nous four¬ nit sont, en ce sens, essentiellement domi¬ nateurs. Par conséquent lorsque nous vou¬ drons juger de la place qu’occupent dans ce groupe les diverses espèces qui s’y rat¬ tachent, c’est dans cet ordre de faits que nous devrons chercher nos termes de com¬ paraison. Mais lorsqu’il s’agira de déterminer les re¬ lations générales des Chéiroptères avec les groupes voisins , nous devrons nous atta¬ cher à des considérations d’un ordre bien différent. Ce seront alors les caractères les plus fixes du type des Mammifères qui de¬ vront nous guider. Or, sous ce point de vue, le système nerveux se présente en première ligne comme fournissant les signes les plus essentiels. Sans entrer ici dans des détails qui exigeraient trop de développement, nous 447 dirons d’une manière sommaire que le cer¬ veau des Chéiroptères ressemble beaucoup à celui des Insectivores et des Rongeurs par sa forme ovalaire rétrécie en avant; par la nullité complète des circonvolutions céré¬ brales ; par le peu de développement des hémisphères cérébraux, qui ne recouvrent jamais le cervelet ; par la brièveté du corps calleux, dont la longueur égale à peine celle des tubercules quadrijumeaux ; par la po¬ sition fort en arrière de ces tubercules, etc. Toutes ces circonstances anatomiques rap¬ prochent singulièrement le cerveau des Chéiroptères de celui des Oiseaux , et ten¬ draient par conséquent à les placer à un rang inférieur dans la série mammalogique. En revanche, il en est d’autres qui sem¬ blent leur assigner, au contraire , une place fort élevée. Leurs organes externes de la gé¬ nération sont entièrement semblables à ceux des Singes. Les femelles sont, à ce qu’on dit, sujettes à un écoulement vaginal périodique qui rappellerait les menstrues. Enfin, et cette considération a été regardée comme ayant une grande valeur , leurs mamelles sont placées sur la poitrine comme chez l'Homme et les Quadrumanes. D’un autre côté, les organes mêmes de la génération présentent, dans leur profondeur, des circonstances qui rentrent dans ce que nous avons vu des rapports établis par le système nerveux. Ainsi la matrice se pro¬ longe en deux longues cornes droites qui indiquent une tendance vers la division com¬ plète observée chez un grand nombre de Rongeurs, toutes semblables à celles qu’on observe chez un petit nombre de ces der¬ niers. Enfin les dents elles-mêmes nous offrent des discordances assez sensibles. Chez toutes les Chauves-Souris proprement dites, celles qui se rapprochent le plus du type virtuel, nous trouvons un système dentaire essen¬ tiellement insectivore d’accord avec leurs habitudes. Chez les Roussettes qui sont fru¬ givores , et qui s’éloignent encore à d’au¬ tres égards du type des Chéiroptères , on rencontre des molaires à couronne plate, qui rappellent celles de quelques Quadrumanes. Mais ce qui, dans tous les cas, nous paraît établir une différence sensible entre ces der¬ niers et l’ordre dont nous parlons, c’est la grande variabilité du nombre des incisives 448 G HE et le peu d’importance dont elles paraissent douées. On les voit, en effet, disparaître quelquefois entièrement, tantôt à la m⬠choire supérieure, tantôt à la mâchoire in¬ férieure; et, dans un assez grand nombre.de cas, elles restent presque rudimentaires. Si l’on adopte les idées que nous avons déve¬ loppées ailleurs ( Considérations sur les ca¬ ractères zoologiques des Rongeurs, et sur leur dentition en particulier) , on trouvera ici un rapprochement de plus à établir entre les Rongeurs et les Chéiroptères. Quelles conséquences tirer de ces faits en apparence opposés? Nous croyons devoir en conclure que les Chéiroptères sont un de ces groupes fort embarrassants pour le zoologiste systématique, obligé de décrire les animaux en passant de l’un à l’autre par une série linéaire; que, si nous voulons nous faire une idée exacte de leurs rapports avec les autres Mammifères , nous ne saurions y parvenir par ce moyen ; mais qu’en défini¬ tive les groupes avec lesquels leurs affini¬ tés sont les plus étroites, sont en premier lieu les Insectivores, et en second lieu les Rongeurs. Or, nous avons cherché à établir (loco citato) que la place assignée à ceux- ci dans la plupart des classifications , était trop élevée, et nous croyons pouvoir en dire autant des Chéiroptères. Pour terminer ce que nous avions à dire de général sur les Chéiroptères, il nous reste à signaler quelques unes de leurs ha¬ bitudes. Ici encore nous retrouverons l’in¬ fluence du caractère essentiel de cet ordre. Le membre antérieur, passé à l’état d’aile, est devenu très peu propre à la marche; aussi n’est-ce qu’avec de pénibles efforts que la Chauve-Souris se meut à la surface du sol. Étendant aussi loin que possible l’ongle cro¬ chu qui termine son pouce , elle se cram¬ ponne à quelque aspérité du terrain; puis, le membre une fois fixé attire à lui le reste du corps, en même temps que les pieds posté¬ rieurs poussent d’arrière en avant pour aider à ce mouvement. Il est facile de compren¬ dre que ce mécanisme doit diriger le corps de côté, et dans la direction du membre an¬ térieur qui entraîne le corps. Mais l’autre bras agit à son tour de la même manière, et par suite , comme l’a fort bien observé M. Geoffroy , la marche d’une Chauve-Sou¬ ris s’exécute, non point en ligne droite, mais par une suite de zigzags dont i’axe seul détermine la direction réelle. Les Chauves-Souris sont toutes des ani¬ maux nocturnes. Retirées pendant le jour dans les carrières, dans les greniers , dans les troncs d’arbres, elles attendent l’heure du crépuscule dans un état d’immobilité presque constante et sans doute de som¬ meil. Pendant ces heures de repos, elles sont suspendues par leurs pattes de derrière dont les ongles, courbés en demi-cercle et formant une ligne continue, sont parfaite¬ ment appropriés à cet usage. Cette position leur permet de fuir facilement à la moindre apparence de danger, tandis que, lorsqu’elles sont à terre , la longueur de leurs ailes les empêche le plus souvent de prendre leur vol. Souvent elles s’accrochent les unes aux autres, et forment ainsi des masses énor¬ mes. C’est surtout dans les salles sou¬ terraines de certaines cavernes qu’on les trouve ainsi réunies en nombre tellement considérable, que leur fiente forme une cou¬ che épaisse sur le sol. M. Geoffroy a fort bien observé et décrit le petit manège à l’aide duquel elles savent prendre la posture nécessaire pour se débarrasser de leurs ex¬ créments sans se salir. Presque tous les Chéiroptères sont insec¬ tivores ; les Roussettes seules font exception à la règle et se nourrissent de fruits. Aussi¬ tôt que le crépuscule commence à faire place à la nuit, on voit ces chasseurs nocturnes sortir de leurs sombres retraites , et courir après leur proie avec une gloutonnerie qui les aveugle sur le danger, et ne leur permet pas de distinguer les pièges les plus grossiers. Aussi peut-on prendre des Chauves-Sou¬ ris à la ligne, en amorçant un hameçon avec un insecte, et en agitant cet appât dans l’air. Lorsque la chasse est abondante , elles en mettent une partie en réserve dans les es¬ pèces d’abajoues qui leur garnissent les deux côtés de la bouche. Ces animaux ne sont nullement faciles à observer vivants. Privés de leur liberté, ils ne tardent pas à périr, quelque soin qu’on prenne pour les conserver. Nous citerons ici quelques observations intéressantes dues à M. G. Daniell , sur les habitudes de la Pipistrelle et de la Noctule. En juillet 1 833, M. Daniell reçut cinq fe¬ melles fécondées de Pipistrelles, et les mit CIIE CIIE 449 dans une cage où elles furent fort turbulen¬ tes. Elles mangeaient avec avidité les Mou¬ ches et la viande crue , mais refusaient ob¬ stinément la viande cuite. Lorsqu’une Mou¬ che entrait dans la cage, elles l’étourdis¬ saient d’un coup d’aile , et se jetaient sur elle les ailes étendues comme pour lui fer¬ mer la retraite. La mastication et la déglu¬ tition étaient lentes et pénibles. Plusieurs minutes étaient nécessaires pour dévorer une grosse Mouche. Au bout de dix-neuf jours, les cinq Pipistrelles étaient mortes. A l’autopsie, on trouva qu’elles ne portaient qu’un seul petit. Le IG mai 1834 , M. Daniell se procura quatre femelles et un mâle appartenant au genre Noctule. Le mâle était très sauvage , cherchait sans cesse à s’échapper, et mourut au bout de dix-huit jours, après avoir refusé toute espèce de nourriture. Trois femelles succombèrent peu après. Celle qui survécut fut nourrie avec du foie et du cœur de vo¬ laille , qu’elle mangeait à peu près comme eût fait un Chien. Elle mettait un soin par¬ ticulier à sa toilette, employait beaucoup de temps à nettoyer sa fourrure, et à la parta¬ ger en deux portions par une raie droite qui suivait le milieu du dos. Pour cela, elle se servait des extrémités postérieures comme d’un peigne. Elle mangeait beaucoup relati¬ vement à son poids , et se tenait presque constamment pendue au sommet de sa cage, ne quittant cette position que le soir, pour prendre sa nourriture. Le 23, M. Daniell ayant remarqué que cette Noctule paraissait fort inquiète , l’ob¬ serva avec soin, et fut témoin de son accou¬ chement. Après une heure d’agitation envi¬ ron, la Noctule s’accrocha par les membres antérieurs, étendit ses pieds de derrière, et roula sa queue de manière a former avec la membrane inter-fémorale une espèce de poche dans laquelle fut reçu un petit , de taille relativement assez forte , entièrement nu et aveugle. Un cordon ombilical , long de 2 pouces , l’attachait à la mère , qui ne tarda pas à le couper , puis se mit à lécher et à nettoyer son petit. Gela fait, elle reprit sa position accoutumée, et enveloppa si bien le petit avec ses ailes qu’il fut impossible d’observer le mode d’allaitement. Le lende¬ main elle mourut , et l’on trouva la jeune Noctule adhérente encore à la mamelle. On essaya de la nourrir à l’aide d’une éponge imbibée de lait; mais elle succomba à son tour au bout de huit jours, sans que ses yeux fussent ouverts. Quelques poils seulement commençaient à se montrer sur le corps. Les Chéiroptères , considérés par un cer¬ tain nombre de naturalistes comme une simple famille de l’ordre des Carnassiers , nous paraissent devoir former un ordre a part. Nous partageons à cet égard la ma¬ nière de voir de M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire. On sait que le groupe qui nous oc¬ cupe a été de la part de ce naturaliste l’ob¬ jet de travaux nombreux et importants : aussi adoptons-nous également la classifi¬ cation qu’il a proposée. M. Isidore Geoffroy partage l’ordre des Chéiroptères en quatre familles : 1° celle des Guléopiihéciens, qui ne renferme que le seul genre Galéopithèque ; 2° la famille des Pié- ropiens , dont le type est fourni par les Rous¬ settes; 3° celle des Fesperiiliens , renfermant un grand nombre de genres, qui devront plus tard être distribués en un certain nom¬ bre de familles nouvelles ou au moins de tribus ; 4° enfin , la famille des P anrpirieus , formée avec les Phyllostomes de Cuvier. De ces quatre familles , la première , la se¬ conde et la quatrième sont parfaitement na¬ turelles. La troisième renferme un grand nombre de genres encore trop peu connus pour être classés définitivement, mais dont l’ensemble forme une série dans laquelle ie type des Chéiroptères se prononce de plus en plus, depuis les Noctiüons jusqu’aux Mé¬ gadermes. La distribution géographique des Chéirop¬ tères présente quelques faits assez remar¬ quables. La seule espèce connue de Galéo¬ pithèque est propre aux îles de la Sonde. On ne trouve les Vampiriens qu’en Améri¬ que. Tous les Ptéropiens appartiennent a l’ancien continent, en y comprenant la Po¬ lynésie , qui n’en possède qu’un seul genre. Quant à la famille des Vespertiliens , elle a des représentants sur toute la surface du globe. Parmi les douze genres principaux admis par M. Isidore Geoffroy comme en¬ trant dans sa composition , trois paraissent être cosmopolites ( V taper i\ lion , Luaiure , Oreillard ) ; un se rencontre à la fois dans les parties les plus chaudes des deux continents [IVyctinorne); un paraît être commun aux cli- 29 T. III. 450 CHE mats chauds et aux contrées tempérées de l’ancien continent ( Rhinoloplie ) ; un autre habite spécialement le midi de l’Europe ( Dinope ); quatre sont répartis dans les con¬ trées chaudes de l’Asie et de l’Afrique [Ta- pluen, JVycière , Jlliinopome , Mégaderme)-, enfin deux paraissent être propres à l’Améri¬ que chaude ( Noetilion , Molosse). Mais si, parmi ces genres,!! en estquelques uns qui appartiennent à la fois aux deux continents, il n’en est plus de même des es¬ pèces , quelque nombreuses qu’elles soient. Sous ce rapport, les faunes des deux mondes sont presque entièrement différentes. M. Isi¬ dore Geoffroy, en démontrant l’identité spé¬ cifique des Nyctinornes du Brésil et du Ben¬ gale, a fait connaître la seule exception bien constatée jusqu’ici à cette règle générale. Voir les articles relatifs aux différents gen¬ res, et plus particulièrement les mots galéo- PITIIEQUE, ROUSSETTE, VESPERT1LION, MEGA- DERME, P1IYLL0ST0ME. (À. DE QUATREFAGES.) * CHIimOSPOUA , Mong. bot. pu. — Sy¬ nonyme de StilOospora, Fers. C1IEIR0STEM0N (x£i'p > main ; ar^wv, filament), bot. pii. — Genre de la famille des Sterculiacées , tribu des Bombacées, formé par Ilum bol dt et Bonpland [Fl. Æquin., I, 82, t. 24), et ne contenant qu’une espèce. C’est un arbre indigène du Mexique, à tronc grêle, élancé, terminé par une cyme touffue, comme sphérique. Le bois en est blanc, très léger; les feuilles en sont alternes, pétiolées, subarrondies-ovales , 5-7-lobées-aiguës, cor- diformes à la base, d’un glauque verdâtre en dessus, blanchâtres-tomenteuses en des¬ sous , accompagnées de stipules ovales , amincies, décidues.Le périanlheest unique, 3-bractéé à la base, subcampanulé , blan- ehâtre-tomenteux en dehors , pourpré en dedans; les pédoncules sont 1 -flores, solitai¬ res; dans l’appareil staminal est un tube cylindrique, exsert, ô-fide au sommet, à lacinies mucronées , unilatérales ( unde no- m en genericum). Le C. platanoides est cultivé dans plusieurs jardins européens. (C. L.) *CIÏEIROSTYLIS ( x£‘P , main ; , style), bot. ru. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Néoltiées , établi par Blume, pour une plante originaire des montagnes boisées de File de Java, et dont on ne connaît qu’une seule espèce qu’il a nommée Ch. montana. (C. u’O.) *CI1EmOTIIERIUHf (xsfp, main ou pied; Qriplov, animal ). paleont. — En 1828, le révé¬ rend H. Duncan a fait connaître ( Trans.de la Soc. roy. d’Ed., vol. XI) des pas d’animaux imprimés en creux dans le nouveau Grès rouge du comté de Dumfries, et M Siegler, en 1834, a trouvé, près de Hildburghausen , sur la face inférieure d’un banc de Grès bi¬ garré , d’autres empreintes, mais moulées en relief, dans des creux de l’Argile sous- jacente, laquelle avait été traversée, en diffé¬ rentes directions, par les animaux alors exis¬ tants , au moment où la surface en était encore molle. C’est à ces empreintes que M. Kaup a donné le nom assez impropre de Ch e i roihe rium . Les t races d u Grès d’ Lïi 1 d bu r g- hausen paraissent indiquer que les animaux qui les ont laissées avaient cinq doigts aux pieds, et que le pouce était écarté des au¬ tres doigts ; mais, comme la partie de l’em¬ preinte qu’on prend pour celle du pouce est extérieure, on a supposé que ces ani¬ maux marchaient en fauchant, c’est-à-dire en portant le membre droit à gauche*, et le gauche à droite. Diverses opinions ont été émises sur les animaux dont ces traces ré¬ vèlent l’existence. Lerévér. H. Duncan re¬ gardait les empreintes qu’il avait décou¬ vertes comme des pas de Mammifères ; mais le révér. doct. Buckland , après avoir fait quelques expériences , leur trouva la plus grande ressemblance avec les pas d’une Tortue terrestre. M. de Humboldt, considé¬ rant sans doute que, dans les Schistes de Stonesfield, qui appartiennent à la formation oolithique, placée immédiatement au-dessus du Grès bigarré et du Keuper , il se trouve des Didelphes, a pensé que ces animaux étaient de l'ordre des Marsupiaux ; le comte deMunsteretM.Linkles rapportentà laclasse des Batraciens. Cette dernière opinion est partagée par M. Richard Owen, qui attribue ces empreintes à des espèces de Batraciens, pour lesquelles il a formé un genre sous le nom de Labyroihodon [voyez ce mot), et dont l’une des espèces est ce Salamandroides Jœyeri ou Masiodon salamandroides , dont nous avons parlé à l’article batraciens fos¬ siles. Dans cette supposition, il est probable que les pieds ne portaient que quatre doigts, etqu’ils étaient munis, comme quelques uns de nos Batraciens vivants, d’une espèce d’ar¬ mure externe qui a laissé l’empreinte qu’on CÏÎË cm: prend pour celle du pouce , en supposant , comme il a été dit plus haut, que l’animal marchait en fauchant. On a trouvé de semblables empreintes dans les carrières de nouveau Grès rouge de Storeton-Hill en Angleterre ; mais au lieu d’un seul banc, contenant des empreintes comme à Hildburghausen, il y en a trois sé¬ parés par des couches d’Argile. En Amérique , le professeur Hitchcock {Amer. Journal of sc., t. XXXII) a publié la découverte qu’il a faite , en 1835, dans ce même Grés rouge, de plusieurs emprein¬ tes qu’il attribue, les unes à des pasdeMam- nufères , et auxquelles il donne le nom de Jeirapodichnii.es , les autres à des traces de Sauriens qu'il appelle Sauroidichniles , et enfin les derniers à des traces indubitables de pieds d Oiseaux qu’il nomme (Jrnithichni- ies , et il comprend toutes ces empreintes sous le nom général d’Ichnites (de fxv°ç, empreinte de pied, et K0oç, pierre). Sans contraction, le mot d ’lchnolithes nous paraî¬ trait préférable à celui de Cheirotherium. Cette découverte d’empreintes de pied d’Oi- seaux est importante, en ce qu’elle nous apprend que ces animaux, dont on ne con¬ naissait d’ossements fossiles que dans les terrains tertiaires, existaient déjà cependant lors du dépôt des terrains secondaires. M. Bruno a proposé ( Mém. de l'Acad. de 1 urin , 2e série, t. 1) le nom de Cheirotherium pour un Cétacé herbivore , trouvé dans l’Argile de la colline sub-apennine de Mon- tiglio, près du Tanaro , qui nous paraît ap¬ partenir au genre Mètaxytherium ( voyez ce mot) établi parM. deChristol. (L...r>.) CHELA. poiss. — Dénomination employée dans le langage des pêcheurs indiens, comme substantif, ou mieux , eornme une sorte de nom générique pour désigner plusieurs es¬ pèces de Cyprinoides qui se distinguent par d’autres noms , devenant alors analugues de nos épithètes spécifiques. Ces hommes habitués à voir la nature , à reconnaître ses différentes productions , disent Phul-Chela , G hora-Chela, clc. , pour désigner ces Poissons. M. Buchanan a adopté ce nom qu’il a latinisé pour le faire passer dans le langage linnéen, et s’en est servi pour distinguer une coupe particulière de ses Cyprins. Ce sont des Pois¬ sons reconnaissables à leur ventre tranchant, à leur corps allongé ef comprimé, à leur pe- 451 lite tète en fer de lance, et à leurs lèvres sans barbillons. L’auteur anglais y range sept espèces, dont la forme est , en général, assez semblable à celle de notre Cyprinus culiruius. Comme la dorsale est aussi recu¬ lée sur le dos, et répond à l’anale, Cuvier a adopté ce nom pour une subdivision de ses Leuciscus , en prenant pour type de ce groupe le Cyprinus cultratus , et en y ajoutant les es¬ pèces sans barbillons de Buchanan. M. Agas- siz, dans son travail sur les Cyprins, a donné le nom de Pelecus aux premières espèces, réservant alors celui de Chela aux espèces qui ont des barbillons , ce qui fait que le g. de M. Agassiz devient précisément tout autre que le genre formé par M. Buchanan. Quant à moi, je n’ai pu encore me faire une idée juste de ce que M. Buchanan voulait ap¬ peler du nom de Chela; car j’y trouve réu¬ nies des espèces qui ont depuis trois jusqu’à neuf rayons aux ventrales , et qui ont aussi deux lignes latérales de chaque côté. Ces espèces seront génériquement aussi distinc¬ tes entre elles qu’elles le sont des Cyprinus cultratus. Cette coupe est donc encore fort incertaine en ichthyologie. M. John M’Cleî- land, qui a fait un grand et beau travail sur les Cyprinoides de l’Inde, a placé les Chela de M. Buchanan, les uns dans ses Perilam- pus, les autres dans ses Opsarius ou dans ses Leuciscus , ce qui, selon moi, ne laisse pas d’accroître encore les incertitudes sur des Poissons encore peu connus. (Val.) * CSIELAiÜA {yoA, pince, tenailles; al¬ lusion à la forme des palpes), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Tinéites, établi par M. Haworlh et adopté par MM. Stephens et Westwood, ainsi que par nous ( Histoire des Lépidoptères de France , t. XI , p. 353, pl. 299, fig. 10). Ce genre est fondé sur une seule espèce ( 77- nea rhomboidella de Linné , ou conscriptella de Ilubner) qui se trouve dans le nord de la France. (D.) * CHELEPTER1X ( yriA, pince ; nr/pv?, aile), ins. — Sous-genre -de Lépidoptères nocturnes, établi par M. Cray dans le g. En- drornis ( J'he trans. of the entorn. Society of fond., vol. 1, part the second, pag. 121), pour y placer une espèce de l’Australie (Sydney), nommée Collesi par M. Ghildren. Son nom générique indique la forme de ses ailes , dont les inférieures plus longues que les su- CME 452 CHE périeures ont leur sommet courbé en cro¬ chet. (I).) * CHÉLICÈRE. Chelicera (pW, pince; xepaç , corne), aracii.— Sous ce nom, sont désignées par Latreille, dans les Arachnides, deux pièces de la tête, représentant les an¬ tennes intermédiaires des Crustacés décapo¬ des, souvent configurées en pinces, quelque¬ fois aussi lameliées et faisant partie d'un suçoir ; ces organes coopèrent d’une ma¬ nière toujours directe aux fonctions de la mastication. (H. L.) * CHELIDIS, Glog. ois. — Synonyme de Phibalura , Vieill. CIIÉLIDOINE. Chelidouium hi¬ rondelle). bot. ph. — Genre de la famille des Papavéracées , établi par Tournefort, et ayant pour caractères : Calice à 2 sépales glabres et caducs ; corolle à 4 pétales en croix. Étamines hypogynes en nombre indé¬ fini; siüque à 2 valves, s’ouvrant de la base au sommet, uniloculaire, portant sur les su¬ tures deux placentas se réunissant en un stigmate bilobé , mais séparés, dans le reste du fruit , de manière à simuler une cloison a jour. Graines ayant, au-dessus de l’ombilic, une crête anguleuse et comprimée. Ce sont des plantes herbacées, vivaces, pro¬ pres aux parties tempérées de l’hémisphère boréal , toujours vertes , renfermant dans leur lige succulente un suc jaune et âcre; les tiges sont rondes, rameuses; les feuilles alternes, pétiolées, pinnatifides, à segments dentés ou lobés; pédoncules axillaires et ter¬ minaux, muitiilores, disposés en ombelle; fleurs jaunes, médiocres. Ce genre , réformé par De Candolle , ne comprend plus que deux espèces : la grande Chélidoine , Ch. ma jus , vulgairement ap¬ pelée Eclaire, qui se trouve partout en abondance, à l’ombre des vieux murs, où elle fleurit tout l’été, et se multiplie sans culture, et la Ch. l/Vcinié a feuilles de Chêne , Ch. querci folium , dont les feuilles sont presque linéaires, et les pétales décou¬ pés. Toutes les parties de ces plantes contien¬ nent un suc jaune, fétide, d’une àcreté fort grande, dont l’usage médicinal a été sagement abandonné. Bien qu’il ait été préconisé dans la goutte et i’hydropisie , on ne s’en sert plus aujourd'hui que pour détruire les ver¬ nies. On a essayé avec assez de succès à uti¬ liser cette matière colorante dans la tein¬ ture des tissus. Le nom de Chélidoine vient de ce que les anciens croyaient que l’Hiron¬ delle guérit, avec le suc de cette plante, les yeux malades de ses petits. (C. d’O.) CIIEEIDON (xCiêuv , hirondelle), ois. — Genre formé par Boié ( Isis , 1822 ) , et démembré du genre Hirundo , L. pour VH. urbica ou Hirondelle de fenêtre. Cet auteur indique, comme caractères de ce petit groupe, que le blanc prédomine sur leur plumage , que leurs œufs sont blancs, que leurs pieds, ont une conformation particulière. Si ce genre doit être conservé, il devrait alors être restreint à la seule espèce type, puisqu’elle seule possède les deux caractères assez mar¬ quants de tarses et doigts emplumés, et de doigts externes soudés. Voyez hirondelle. ^Lafr.) CïIÉLIDONES ou CHÉLÏDONS. ois. — C’est, dans la Méthode de Vieillot, le nom d’une famille de son ordre des Sylvains,et de la tribu des Anisodactyles , renfermant les genres Hirondelle, Martinet , Engoule¬ vent, Ibijau etPodarge, et synonyme de celle des Fissirostres de Cuvier. C’est aussi, dans la classification de Temminck et de Lesson, le nom de la même famille. Il nous a sem¬ blé, ainsi qu’à plusieurs auteurs modernes, qu’elle devait plutôt former deux familles qu’une seule : ce sont les Caprimulginées et les Hirondinidées. (Lafr.) "CIIÉLIDOPTÈRE. Chelidoptçra (Xeh- ciwv , hirondelle; -nrtpôv , aile), ois. — Genre formé par Gould, et démembré de ce¬ lui de Burbacou de Levaiilant, Cuvier, etc., ou Monase(/f/onasa, Vieillot), dans la famille des Coucous, pour recevoir la petite espèce de Barbacou à courte queue , désignée par Levaiilant sous le nom de barbacou écaudé ou a croupion blanc (pl. 46 de ses Barbus) ; par Pal las et Gmelin sous celui de Cuculus leuebrosus (quoi qu’en dise M. Temminck); par Vieillot ( Ency ., t. 1388) sous celui de mon as e A pieds jaunes (. Monasa lenebrosa) ; par Buflon, sous celui de petit coucou noir de Cayenne [Enl. 505), et par Temminck sous celui de monase ténébreux (Mouusa le- nebrio, pl. 323, f. 1 ). Cet Oiseau , distrait peut-être un peu légèrement du genre Bar¬ bacou , en a entièrement les mœurs tran¬ quilles. Il se tient toute la journée sur une branche sèche, et ne se donne que le mou- CHE CEE 453 vement nécessaire pour saisir au vol les In¬ sectes qui passent à sa portée. Il niche dans un arbre creux, et quelquefois dans un trou en terre lorsqu’il en rencontre de tout faits. (Lafr.) ’CHÉLIDOURE. CAe/irfoura. ins.— Genre établi dans l’ordre des Orthoptères par M.Ser- ville pour le Forftcula optera, Foyez forfi- cule. CIIEEIFER. arach .— Voyez ciiélicerb. * CIIÉLIG ASTRE. Cheligaster .( Xn\-n , pince; yaorvjp, ventre ). ins. — Genre de i iplères, division des Brachocères, famille des Athéricères , tribu des Muscides, établi par M. Macquart aux dépens des Sepsis de Fallen,et des Tephritis de Fabricius. Ces Muscides se trouvent le plus souvent sur les fumiers. M. Macquart en décrit trois espèces. Nous citerons comme type la Cheligaster putris , Sepsis id. Fal 1 . , Te- phritis id. Fahr. Eile est d’un noir luisant, avec la face à reflets blancs, et les ailes un peu brunâtres dans les deux sexes. Lon¬ gueur, t ligne 1 /2. (D.) CIIELIMORPHA. ins. — F oyez chely- MORPHA. * CHELÏNOTES ( XCA, pince; vSVoç , dos ). moll. — Genre proposé par M. Swain- son dans la famille des Haliotidées, pour ras¬ sembler les Vélutines et quelques Sigarets. Ce g. ne peut être adopté. (Desh.) CIIELMOIV (xdpd>v , nom d’un poisson inconnu tiré d’Hesychius ). poiss. — Genre établi par Cuvier aux dépens des Ché- todons de Linné, pour y placer deux Poissons voisins l’un de l’autre, et remarquables par l’excessif allongement de leur museau. Cette singulière forme dépend de la longueur ex¬ traordinaire des intermaxillaires et de la mâchoire inférieure. Ces deux os sont réunis par une membrane sur presque toute leur longueur; de sorte que la bouche fendue à l’extrémité de ce long museau n’a qu’une très petite ouverture. Les dents sur ces deux mâchoires sont en velours ras ; le maxil¬ laire paraît â la base du cône du bec comme une petite plaque revêtue d’écai 1 les. Leur corps , leurs nageoires , leurs écailles , et même la disposition générale des couleurs, ressemblent tout-à-fail à ceux des autres Chétodons. On ne connaît encore que deux espèces de cc genre, toutes deux de la mer des Indes, et différant l’une de l’autre par le plus ou moins d’allongement du bec. L’espèce à bec médiocre est le Chœlodon rostratus de Linné. Elle vient de Java, y habite les eaux dou¬ ces ou marines indifféremment, et a une habitude des plus singulières. Elle lance à plus d’un pied de distance des gout¬ tes d’eau sur les Insectes posés sur les plan¬ tes, et les fait ainsi tomber dans l’eau pour s’en nourrir. Pour s’amuser de ce stratagème, les Chinois de Java élèvent de ces Pois¬ sons dans des vases remplis d’eau , et leur tendent avec un brin d’herbe des Insectes au- dessus du vase. M. Reinwardt a été sou¬ vent témoin de cette habitude, et m’a ra¬ conté le fait plusieurs fois. Il était d’ailleurs connu et décrit avant lui. (Val.) *CHELMSF0RD1TE (nom de lieu), min. — Nom donné par MM. J. et S. Dana à un minéral trouvé par eux à Chelmsford, dans l’Etat de Massachusetts, et qu’ils ont regardé comme une sous-espèce de Wollastonite ou de Spath en table, tandis que Thompson y voit une variété de Paranthine. Il se ren¬ contre dans le Calcaire au milieu du Mica¬ schiste, avec l’Apatite, le Quartz et le Mica. Il esten masses amorphes, ou cristallisé en prismes rectangulaires, striés longitudina¬ lement. Sa couleur est le blanchâtre , avec des nuances diverses de vert et de rouge. Il pèse spécifiquement 2,4. Au chalumeau, il fond en bouillonnant en un émail blanc bulleux. Selon MM. Dana , ses principes composants seraient la Silice et la Chaux. (Del.) * CHELOBASIS ( X-Cn , pointe; Sa'cnç, base ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- méres, famille des Chrysomélines, tribu des Flispites , créé par M. Gray (Animal King- dom, t. II, p. 143, pl. 101, fig. 4), et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue, Ce g. est le même que celui établi par M. Perty ( Delectus anima lium ariicul. , pag. 1 01 , pl. 20 , fig. 7 ) , sous le nom d 'Arescus. L’espèce qu’il y rapporte est du Brésil ; il la nomme A. labiatus. Elle ne diffère aucune¬ ment de la Chelobasis cornigera de M. Gory, citée au Catalogue de M. Dejean : seulement cette dernière a été trouvée â Cayenne, où l’on rencontre quelquefois des espèces pro¬ pres â l’un et à l’autre pays. Ce genre est ca raclés isc par un avancement de la tète en forme de corne tronquée entre les antennes; CHE 454 CHE le lei article de celle-ci offre une épine courbe. (C.) *CHELOCIIIRUS(xv>>v,', pince; x“p,main). ins. — Genre du groupe des Aradites, tribu desCimiciens, de l’ordre des Hémiptères, éta¬ bli par M. Spinola [Revue zool.). Ce savant en¬ tomologiste ne nous a fait connaître qu’une seule espèce de Clielochirus. (Bl.) CIIEEODERUS (x-oU, dent; êépn, cou). uns. — Genre de Coléoptères tétramères, fa¬ mille des Longicornes, établi par M. Gray [Règne anim. angl. Ins., t. Il, p. 117, pl. 119), et adopté par M. de Castelnau (Ruffon- Duménil, Ins., t. Il, pag. 409), qui le met dans la tribu des Prioniens ou Prionites de Lalreille, entre les g. Meroscelisus et Alloce- ras de M. Serville. Ce g. est fondé sur une espèce unique du Chili, nommée par l’auteur anglais, C. Childrenii. (DJ CIIÉLODINE. Chelodina (x^vç, tortue; Sîvyi , courant d’eau), rept. — Filzinger a nommé ainsi un genre de Chéîoniens de la famille des Émydes ( FAodiies , Dum. et Bib.), et dont on connaît trois espèces seulement : l’une de la Nouvelle-Hollande, c’est la plus anciennement connue ; les deux autres de l’Amérique méridionale. Elles se rapprochent des Chélydes, et font comme elles partie des Elodites plcurodères , c’est- à-dire des Chéîoniens habitant les marais, et qui, entre autres particularités, présentent celle de ne pouvoir rentrer leur cou sous la ligne médianede leur carapace , pendant le repos, et le placent sur un des côtés de leur corps. Les Chéiodines ont à chaque pied cinq doigts, mais dont quatre seulement sont armés d’ongles ; elles n’ont pas de bar¬ billons sous la gorge, caractère qui, joint au précédent, les distingue des autres Pleu- rodères. Leur carapace est assez déprimée , unie , garnie , à son pourtour, de vingt-cinq écailles et le sternum de treize. Wagler a remplacé le nom générique de ces animaux par celui d ’Hijdromedusa. L’espèce de la Nouvelle-Hollande est le J'estudo longicollis de Shaw, Chelodina No- vœ-Hollandiœ de MM. Duméri! etBibron. Sa carapace est d’un brun marron, ovale-oblon- gue, à peine rétrécie en avant et terminée en angle obtus en arrière; son sternum est jaune, a suture brune. Sa longueur totale est de 29 pouces. Le Chelodina Jlavilabris est une espèce du Brésil, nouvellement décrite par MM. üumé- ril et Bibron {Erpèiol. gén., It , 44C). Sa ca¬ rapace est allongée, ovale, entière , arrondie en avant ; son front est convexe , et ses m⬠choires sont d’un beau jaune. Longueur to¬ tale , 2 pieds. Le Chelodina Maximiliani de Filzinger, ou la troisième espèce connue, vient aussi du Brésil et de quelques autres parties de l’A¬ mérique méridionale. Sa carapace est d’un brun clair, tacheté de noir, courte, ovale; son front est plat, jaunâtre, marbré de brun , ainsi que les mâchoires et le dessous du cou. Longueur totale , 3 pieds 7 pouces. (P. G.) "CIIÉLON ANTHÈRE. Chelonanlhera (x«- , tortue; anihera, anthère), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par Blume pour des plantes herbacées , parasites, bulbeuses, d’où s’élè¬ vent des feuilles de formes très variées et des pédoncules multifiores. Ces plantes , dont on connaît un assez grand nombre d’espèces, sont originaires de l’archipel in¬ dien. CHELONARÏÜM (x^wvrj, tortue), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fondé par Fabricius, et adopté par tous les ento¬ mologistes, qui ne s’accordent pas sur la place qu’il doit occuper dans la méthode na¬ turelle. Latreille, après l’avoir mis d’abord dans la famille des Clavicornes , tribu des Byrrhiens ( Gen. Crust. et Ins., t. II, p. 44), le range [Règ. anim. de Cuvier, t. IV, p. 452) dans la famille des Serricornes , tribu des Élalérides. M. Dejean,dans son dernier Ca¬ talogue, le maintient parmi les Clavicornes, entre les g. Troscus et N osodendron, et M. de Castelnau [Buffon-Duménil, Ins., 1. 1, p. 228) le place dans la famille des Sterrioxes, tribu des Eucriémides , sous-tribu des Troscites. Il faut que ce g. présente des caractères bien équivoques pour qu’on le promène ainsi d’une famille à une autre. En attendant que les entomologistes s’accordent à son su¬ jet, nous nous bornerons à dire que les es¬ pèces qu’on y rapporte sont toutes de l’Amé¬ rique du Sud, à l’exception d’une seule (Ch. Lecontei Dej. ) qui appartient à l’Amérique du Nord. M. Dejean, dans son dernier Cata¬ logue, en désigne 12, parmi lesquelles nous citerons comme type le Ch. Beauvoisii Lalr., qui parait être le même que le Ch. ai mm de CIIE CHÈ Fabricius. Cette espèce est de Saint-Domin- gue. (D.) CIIELONE (Xe) ,wvy) , tortue), bot. pu. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Digitalées, établi par Linné ( Gen ., 748), et renfermant 5 ou 6 espèces , recher¬ chées pour l’ornement des jardins. Elles ap¬ partiennent toutes à l’Amérique boréale. Ce sont des plantes herbacées, vivaces, à feuilles opposées, dentées, à fleurs en épis termi¬ naux. Le nom générique fait, dit-on, allu¬ sion à la forme de la lèvre supérieure. Les principaux caractères de ce g* sont : Calice 5-parti; corolle tubulée, convexe en arrière, bilabiée, barbue à la base; 5 étamines, dont 4 fertiles, didynames, exserles, insérées sur le tube de la corolle, à anthères biloculaires, divariquées. Style simple, à stigmate subbi- lobé. Capsule biloculaire, septicidc-bivalve, à placentaires adnés ; graines nombreuses, comprimées, bordées d’une large mem¬ brane. (C. L.) CHÉLONÉE. Ckelonia ( XsXwvvj , tortue ). rept. — Les Grecs donnaient indifférem¬ ment le nom de Xdwvyj aux trois sortes de Tortues terrestres , fluviatiles et marines qu’ils connaissaient. On trouve toutefois, dans Aristote, que l'espèce d’eau douce était plus spécialement appelée E'p.uç , et les modernes ont conservé cette dénomination au groupe dont cette espèce est devenue le type. Lin- næus, qui employait les mots latins de préfé¬ rence à ceux qui viennent du grec , réunit toutes les Xelcavn d’Aristote dans le seul g. Tesiudo ; mais , lorsque les Tortues furent considérées par les erpétologistes comme un ordre particulier, que M. Alex. Brongniart a nommé Chêloniens { Foy. ce mot), les pre¬ miers genres établis dans cet ordre furent ceux de Tesiudo , pour les espèces terrestres, Emys , pour celles d’eau douce, et Chelonia pour celles qui vivent dans la mer. Nous trai¬ terons, à l’article chêloniens, des perfection¬ nements qu’a dû recevoir ce premier essai d’une classification des Tortues, mais nous devons dès à présent rappeler qu’il fut aisé de distinguer des Ckelonia de M. Brongniart, la Tonne Luili, formant le g. Dermaioche- lys ( Blainv. ), ou Sphargis (Merrem). Elle manque en effet d’écail 1 es ; ce caractère la sépare réellement des diverses espèces aux¬ quelles resta le nom de Chélonées , et qui sont avec elle les seules Tortues marines au¬ jourd’hui connues. Merrem a remplacé le mot Ckelonia , pris dans cette acception plus restreinte , par celui de Careiia , qu’on n’a pas adopté. Les Tortues marines composent une fa¬ mille bien distincte de Chêloniens , et MM.Duméril et Bibron les ont réunies sous le nom commun de Thalassites , qui rappelle leur genre de vie ; ce sont aussi les Carei- loides de M. Fitzinger, les Halychœlones de M. Ritgen , les Tesliludines Oiucopodes de Wagler, etc. Pour MM. J. E. Gray, Ch. Bo¬ naparte et quelques autres nornenclaleurs, les Chélonées, aussi bien que les Dermaio- chelys , forment chacune une tribu distincte ou même une famille, et ils donnent à la première de ces familles les noms de Ckèlo - niadées , Ckelonina, etc. Destinées à passer leur vie au sein des mers , les Chélonées et le genre dont elles sont si voisines, diffèrent notablement des autres Tortues. Leurs formes et leurs habi¬ tudes sont appropriées à ce nouveau milieu; et, comparés à ceux des autres Chêloniens, leurs organes locomoteurs semblent avoir subi certaines modifications qui en font, dans leur groupe, les analogues des Phoques, des Cétacés, et surtout des Manchots, les re¬ présentants marins actuels des Vertébrés pourvus de poumons. Aussi embarras¬ sées, quand elles viennent à terre , que le sont les Manchots , avec lesquels on les a surtout comparées, elles jouissent comme eux, dès qu’elles sontdans l’eau, d’une grande facilité de mouvements qu’elles doivent aussi à la transformation de leurs membres en véritables rames. Mais c’est probablement à tort qu’on a voulu reconnaître , entre les Chélonées et les Manchots, un lien qui unirait la classe des Oiseaux à celle des Reptiles. Leur apparente ressemblance tient à l’analogie de leurs conditions d’existence ; et, comme es¬ pèces aquatiques, les uns et les autres pa¬ raissent devoir être placés les derniers dans leur groupe respectif. Les Tortues marines sont d’une taille égale à celle des plus grandes espèces terrestres , et toujours supérieure à celle des espèces d’eau douce. Elles vivent en grand nom¬ bre dans les mers intertropicales , vien¬ nent assez souvent sous les zones tempérées des deux hémisphères; mais leur présence sous des latitudes plus froides est purement 456 CHE CHE accidentelle. Une même espèce peut vivre dans des parages fort distants , et se retrou¬ ver, par exemple, dans l’océan Atlantique et dans la mer des Indes, particularité que leur organisation explique jusqu’à un certain point, mais dont on a peu d’exemples dans les autres animaux marins. C’est ainsi qu’on a rapporté le Chelonia virgata de différents points de l’océan Atlantique américain , des mers du Cap, de la mer des Indes et de la mer Rouge, et le Caret (Ch. imbricala ) , de Bourbon, des îles Seychelles ( mer des In¬ des), d’Amboine (Moluques), de la Nouvelle- Guinée , et, assure-t-on , de Cuba. Les animaux de ce genre ont de tout temps fixé l’attention des peuples littoraux, des naturalistes et des navigateurs. La singularité de leurs formes aurait seul mérité cette dis¬ tinction aux Chélonées, si l’excellence de leur chair, l’abondance de leurs œufs et l’extrême finesse de l’écaille que plusieurs d’entre elles fournissentà l’industriene les rendaient encore plus utiles que curieuses. Semblables à diverses autres Tortues aquatiques, les Chélonées n’ont pas la faculté de rentrer sous lacarapace leurs pattes et leur télé; mais elles n’en sont pas moins très bien protégées par les plaques d’écaille dont cette carapace est recouverte, et par les squames épidermiques fort dures qu’on voit sur leur crâne et sur leurs membres. Leurs mâchoires sont gar¬ nies d’un bec de corne et tranchantes à leur bord ; leur tympan n’est pas visible extérieu¬ rement; leur cou est peu allongé, et leur queue ne dépasse guère le bord postérieur de la carapace. Celle-ci est plus ou moins cor- diforme, appointie en arrière et déprimée, de manière à n’offrir à l’eau qu’une résis¬ tance assez faible, dont il ne faut plus tenir compte quand on lui compare la force d’im¬ pulsion due aux quatre rames formées par les membres. Les plaques marginales de cette carapace sont habituellement au nombre de 1 3 de chaque côté, l’antérieure commune aux deux côtés, assez large, et la postérieure sé¬ parée; total , 25. Elles en entourent habi¬ tuellement 13 autres, dites plaques du dis¬ que, mais dont la paire latérale antérieure est divisée en deux chez les Caouanes, ce qui leur donne 15 écailles au disque au lieu de 13. L eCh. Dussumieri a 17 plaques au disque, dont 5 seulement sur la ligne médiane, comme dans les autres espèces. Cette Chélonée pré¬ sente d’ailleurs 26 écailles marginales. Le Ca¬ ret a les plaques du disque imbriquées ; cel¬ les des autres Chélonées sont contiguës et comparables à un placage de marqueterie; les plaques marginales offrent une différence analogue; dans le Ch.mydas, elles se touchent par leurs bords, et sont contiguës, tandis que dans d’autres elles sont imbriquées dans une étendue variable du pourtour, et prin¬ cipalement en arrière , ce qui rend le bord plus ou moins dentelé (C. imbricala et Dus¬ sumieri). Les écailles du plastron sont de trois sortes : t° moyennes ou correspondant à celles du disque, au nombre de G à 12 pai¬ res, plus une antérieure impaire ( total, 13); 2° latérales grandes, au nombre de 4 à G de chaque côté; 3° latérales petites, situées en avant et en arrière des précédentes, et dites axillaires ou inguinales , suivant leur posi¬ tion. La charpente osseuse thoraco-abdomi¬ nale que ces plaques de la carapace et du plastron cachent à la vue , résulte, comme chez les autres Chéloniens, de la fusion des pièces du squelette proprement dit avec celles du dermato-squelette. Les espaces in¬ tercostaux n’y sont remplis par la matière osseuse que dans les deux tiers de leur éten¬ due, ce qui n’empêche pas le cercle des piè¬ ces marginales d’être complet. Quant à la partie osseuse du plastron, c’est-à-dire au sternum, la plus grande partie de son disque ne s’ossifie pas, et ses os pairs, occupant les numéros 2 et 3, ne se touchent pas parleur bord interne; ceux de la quatrième'paire (xyphosiernaux , E. Geoff.) ont un point de contactà leur pointe postérieure; tous sont plus ou moins apophysés à leurs bords, et l’os qui est impair ( entosternal , Geoff. ) est étroit et fort allongé. La tête a supérieure¬ ment et latéralement des plaques un peu va¬ riables pour le nombre et pour la forme, se¬ lon les espèces ; mais ce qu’elle présente sur¬ tout de caractéristique , c’est une voûte os¬ seuse bilatérale à la crête sagittale, et qui recouvre les muscles temporaux et une par¬ tie des cervicaux postérieurs , placés ainsi entre elles, et le cartilage dont le cerveau est recouvert. G. Cuvier y voit une lame de l’os pariétal, le frontal postérieur, le mastoïdien, le temporal et le jugal réunis entre eux et avec la caisse. Cette détermination a été critiquée par différents auteurs, et entre au¬ tres par M. Laurent; mais cc naturaliste est- CHE CIIE il plus près de la vérité que Cuvier, lors¬ qu’il considère la voûte osseuse du crâne des Chélcnées , comme une ossification de l’aponévrose du muscle temporal? nous ne voulons pas l'affirmer. M. de Blain vil le ad¬ met l’opinion de Cuvier , et M. Carus, pour expliquer la nature de cette voûte osseuse, fait intervenir le dermatc-squelelte. Nous terminerons ce qui est relatif au té¬ gument externe et au squelette en parlant des membres : les antérieurs sont plus grands que les postérieurs ; les doigts sont peu ou point distincts extérieurement. Ordinaire¬ ment il n’existe d’ongle qu’au premier doigt de chaque patte ; mais quelquefois le second en montre également un. Les Chélonées ont été partagées , dans Y Erpétologie générale de MM. Duméril et Bibron , en trois sous-genres : Chélonées franches, qu’on pourrait appe¬ ler Mydasea; Imbriquées, auxquelles nous laisserons en propre le nom de Caretin, comme le fait Ritgen, et Caouanes que Fit- zinger appelle Thalassochelys. 1er Sous-genre. Flaques du disque au nombre de treize, non imbriquées ; museau court, arrondi ; mâchoire supérieure légèrement échancrée en avant, avec de faibles dentelures sur ses côtés ; l’étui corné de la mâchoire supérieure composé de trois pièces .profondément den¬ telé en scie à ses côtés. Un ongle au premier doigt de chaque patte. Chelonée franche, Clielonia mydas. On l’a aussi appelée Testudo viridis (Schneider), Caretia esculenta (Merrem), 'Jé^iudo macro- pus (Walbaum), etc.— Sa carapace estsubcor- diforine, peu allongée, glacée de verdâtre et plus ou moins marbrée ; ses plaques médio- dorsales sont hexagones. Elle atteint jusqu’à 5 et G pieds de long, sur une largeur moin¬ dre d’un quart. Son poids s’élève à 7 et 800 livres ; on voit à Chatham , en Angleterre, le crâne d'un individu qui devait avoir au moins cette taille. Cette espèce vit principale¬ ment dans l’océan Atlantique, et c’est à elle que se rapportent surtout les détails curieux publiés sur la ponte des Tortues marines , et sur les ressources que les œufs et la chair de ces animaux offrent aux navigateurs dans les parages éloignés. Les Chélonées fran¬ ches cherchent en effet le voisinage des lies et des côtes désertes ; et lorsqu’elles vont à terre, ce qui est rare , c’est de préfé¬ rence sur les rivages lias et sablonneux. Elles y viennent à l’époque de la ponte, et font souvent un trajet considérable pour s’v rendre; puis elles regagnent la pleine mer. On cite comme lieu de prédilection, pour la ponte des Tortues franches, 1 i le aux Caïmans , dans la mer des Antilles ; celle de Saint-Vincent au cap Vert , et celle de l’As¬ cension, dans l’océan Atlantique méridional ; mais il en existe beaucoup d’autres. Une seule femelle peut donner jusqu’à deux ou trois cents œufs, tous ronds comme des bis- caiens , à coque granuleuse et peu résis¬ tante, dont le seul inconvénient est que leur albumen ne se coagule pas par la coc- tion. Il est à regretter que cet albumen, qui parait différent de celui des Oiseaux , n’ait pas été analysé chimiquement. Lors de la ponte, les mâles quillenten même temps que les femelles leurs parages habituels, et les suivent dans leurs voyages; ce à quoi les déterminent bien plutôt l’instinct de so¬ ciabilité qui anime ces animaux et leur dé¬ sir de la reproduction, que le sentiment géné¬ reux qu’on leur prête quelquefois de proté¬ ger les femelles. L’acte de la fécondation s’appelle Cuvalage ; il s’opère souvent en route. U paraît que les œufs des Chélonées éclo¬ sent plus ou moins vite, suivant la manière dont les rayons solaires échauffent le sable où ils ont été déposés. Aux îles du cap Vert, il leur faut, assure-t-on, dix-sepl jours ; et les jeunes , aussitôt qu’ils ont brisé leurs enveloppes, gagnent iiumédialement la mer, et pour ainsi dire en ligne droite ; mais , si court que soit le trajet, de nombreux enne¬ mis, principalement des Oiseaux de proie , sont là pour les attaquer; et d’autres non moins voraces, des Crocodiles et des Pois¬ sons, attendent leur immersion. L’accroisse¬ ment des jeunes Chélonées est rapide; Valmont de Bomare exagère cependant, lorsqu'il rapporte qu’un habitant de Saint- Domingue, en s’embarquant pour la France, prit avec lui une Chélonée franche, qui grandit d’environ un pied en un mois. On rencontre souvent au large des bandes de Tortues franches , et les voyageurs ont plusieurs manières de les prendre. C’est une opération très facile lorsque les Chélonées 29” T. III. 458 CTIE CHE sont endormies à la surface de l’eau ou qu’elles y viennent pour respirer. Dans les mers du Sud , des plongeurs habiles profi¬ lent de ces moments favorables pour arriver sous les Tortues , et parviennent ainsi à les saisir. On dit aussi que, sur la côte de Mozambique , à la Chine et sur quelques points de la mer des Indes, on s’empare de ces animaux à l’aide de certains Poissons , nommés, pour celte raison, Poissons pêcheurs. Christophe Colomb avaitdéjà signalé ce fait; et Commerson , Middleton et Sait assurent l’avoir également constaté ; d’après Sait , ce poisson est le Rémora ( voyez eciieneis). Lorsque ce voyageur était, en 1809, comme consul anglais, sur la côte de -Mozambique , l’êvêque lui ayant fait présent d’un de ces poissons, tous les habitans lui dirent que l’espèce en était employée à la pêche des Tor¬ tues. S’il faut l’en croire, on attache VEche- neïs au bateau par une corde , et, dès qu’on voit une Tortue , on le jette à l’eau pour qu’il aille aussitôt se fixer, par la ventouse dont sa tète est garnie, au reptile pélagien dont on veut s’emparer; et comme YEche- neis ne manque pas son coup, il devient aisé, en tirant la corde, de ramener à bord le poisson et le reptile. C’est aussi vers les bords de la mer Rouge que Pline fait vivre les Chélonopha- ges , ou mangeurs de Tortues; mais il ne nous dit pas si, pour satisfaire leur amour de la table, les Romains avaient mis à con¬ tribution la chair de ces animaux. Chez ics modernes, elle n’est plus le partage exclusif des navigateurs, et l’on amène souvent en Europe des Chélonées vivantes pour le repas des riches. On en vend sou¬ vent à Londres. Le Tarde soap jouit, dans toute l’Angleterre, d’une réputation assez méritée pour avoir provoqué la contrefa¬ çon; c’est alors du Mock tarde soup , dont le Veau seul fait les frais. Les diverses autres espèces de Chélonées sont également bien accueillies des gastronomes ; et, sur plusieurs points des côtes d’Angleterre, on a établi des parcs ou des viviers dans les¬ quels on recueille les Chélonées que le com¬ merce amène. La figure 2 , de la planche no 2 ( Reptiles ) de notre Allas , est faite d’après une Chélonée franche rapportée vi¬ vante à la ménagerie du Muséum de Paris. La chair de ces Tortues est par elle-même fort bonne; mais le goût exquis qu’elle donne à la sauce fait surtout sa supériorité. Plu¬ sieurs grandes villes de France ont imité l’Angleterre à cet égard; et, dans Paris, on voit assez souvent aujourd’hui des Chélo¬ nées vivantes, chez les marchands de co¬ mestibles. Quelques unes sont apportées par la marine , d’autres pêchées sur nos côtes ou à peu de distance au sud; mais le nombre de celles-ci n’est pas consi¬ dérable, et elles appartiennent surtout à l’espèce de la Caouane. On estime aussi la graisse des Chélonées, malgré sa couleur verdâtre. Elle fond à une température peu élevée. L’espèce de Chélonée' à propos de la¬ quelle nous rappelons tous ces détails a donné lieu à beaucoup de récits apocry¬ phes que nous passerons sous silence. Son nom spécifique est souvent écrit Mïdas , comme celui du fameux roi de Phrygie , dont parle la fable ; mais, d’après Schneider, il serait emprunté de Nyphus, et aurait pour racine Igvc , igvo ç (Aristote), altéré par quelque compilateur. Les naturalistes rapportent encore au sous-genre des Mydas , soit comme es¬ pèces distinctes , soit comme simples varié¬ tés, les Chelonia virgata , Dura. ( Tortue de la mer Rouge, de Bruce ; Koyage aux sources du Nil, pl. 42), de la mer Rouge, Chelonia macu- losa et lacrymata G. Cuv. (côte malabare), Chelonia marmorata Dum. et Bib. ( île de l’Ascension). 2e Sous-genre. C^îiE’et-flîî , Ritgen. Plaques des disques imbriquées et au nombre de treize; museau long et com¬ primé ; mâchoires à bords droits sans den¬ telures, recourbés légèrement l’un vers l’au¬ tre à leur extrémité ; deux ongles à chaque nageoire. On n’en connaît qu’une seule espèce. Chélonée imbriquée, Chelonia imbricata , le Caret. — Sa carapace est subcordiforme, marbrée de brun sur un fond fauve ou jaune ; son dos est en toit, et de fortes den¬ telures se remarquent à la partie postérieure du limbe. Cette espèce n’atteint jamais la taille des Chélonées franches, et son poids ne va pas au-delà de 200 livres. Sa chair n’est pas aussi estimée , on la dit même de mau¬ vais goût; mais l’écaille précieuse du Caret CHE CHE 451) est l’objet d’un commerce important. Celte substance est aussi fournie par la Chélonée franche et par la Caouane; mais celle du Ca- ret jouit d’une grande supériorité. La dé¬ pouille entière d'une Tortue se compose : 1° de sa carapace ou disque de la partie dor¬ sale; 2° du plastron ou disque inférieur; des écailles marginales ; ce qu’on appelle les ergots ou onglons. La dépouille d’un seul individu pèse environ 3 ou 4 livres. On la détache en approchant du feu les ca¬ rapaces qui en sont encore garnies; et, avant que la main de l’homme en ait changé la forme , elle est dite écaille brute. L’art de la tabletterie s’en empare de préférence , et la livre au commerce sous mille formes dif¬ férentes. L’écaille a une grande analogie avec la corne ; elle se travaille comme elle , et peut acquérir un grand poli. Sa supériorité sur la corne consiste dans sa transparence si richement accidentée et dans sa nature compacte, au lieu d’ètre fibreuse ou lamel- leuse. On la ramollit par l’action de l’eau bouillante ; et, par le même moyen ou par la compression, les rognures d’écail le sont éga¬ lement susceptibles de s’agglutiner ; elle prend alors le nom d 'écaille fondue. On est parvenu à imiter l’écaille au moyen d’une préparation : aussi faut-il se tenir en garde contre ce nouveau genre de fraude. On pêche des Carets dans l’océan Atlantique américain et dans la merdes Indes, depuis Madagascar jusqu’à la Nouvelle-Guinée. •3e Sous-genre. Tïiala^goelielyg. Plaques du disque non imbriquées; m⬠choires légèrement recourbées l’une vers l’au¬ tre à leur extrémité. Chélonée caouane , Chelonia caouanea. Elle a reçu plusieurs autres noms , dont MM. Duméril et Bibron ont fait le relevé : Testudo corlicala (Rondelet), T. marina (Gesner), T. caretta (Linné), T. cephalo ( Schneider), Ch. pelagorum (Valenciennes). C’est le 9a^a<7oç, lèvre ; aroya, bou¬ che ). ins. — Genre de 1 ordre des Hyménop¬ tères , famille des Mellifères , établi par La- treille pour un insecte très voisin du g. Hé- riade , dont il diffère par des palpes maxil¬ laires de 3 articles, et par des mandibules grandes, étroites, arquées et échancrées à l’extrémité.— On n’en connaît encore qu’une seule espèce, le Ch. rnaxillosa , répandue dans une grande partie de l’Europe, et dont la femelle dépose les œufs dans de vieux troncs d’arbres. * CISELERA ( x-'A*), pince ; ovoa, queue ). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , établi par M. Hope ( Linn. (rems., vol. XVIII , p. 444), et qui a pour type une espèce originaiie d’Assam, contrée de l’Asie orientale. Cette espèce , qu’il nomme C. bifasciala , oltre cette particula¬ rité que son abdomen se termine en une pince aiguë , dont chaque branche est mu¬ nie, dans sa partie moyenne, d’un double crochet. (H.) CHÉLYDE. C lie lys (xeÀvç, tortue), rept. — Genre de la famille des Emydes, dans l’ordre des Chéloniens , et que M. Duméril (Zoo/, analytique, p. 76j a établi pour une espèce aquatique de l’Amérique méridionale. Cette Tortue, dont la physionomie extérieure est fort singulière et quelque peu hideuse, était plus anciennement connue sous le nom de Muiumaia , dénomination que Merrem accepta même eommegénérique. On l’a aussi appelée Raparapa (Barrère et Firmin). Cette espèce a la tête fortement déprimée , large et triangulaire, et on l’a comparée sous ce rapport au Pipa ( voyez-en la description osléologique dans Cuvier, Oss.J'oss.,\, 189). Ses narines sont prolongées en une petite trompe; sa bouche est largement fendue, et ses mâchoires sont arrondies et peu épaisses. Ses pattes antérieures ont cinq doigts, et celles de derrière quatre. La Chélyde muta- mata porte deux barbillons charnus au menton , et son cou est garni en dessus de quelques appendices cutanés assez longs ; de là, le nom de Tesludo fimbriaia que lui im¬ posa Schneider. Elle est d’eau douce. On la trouve au Brésil et à la Guiane dans des endroits marécageux. Sa longueur totale at¬ teint jusqu’à 2 et 3 pieds. Sa chair est esti- 403 niée. M. Duméril en cite un individu femelle qui, amené v ivant à Paris, y pondit plusieurs œufs , dont un se développa et fournit un petit. On soupçonne, d’après une lettre adressée à l’erpélologisle Daudin par Ruiz de Xelva , et d’après quelques observations de MM. Du¬ méril et Bibron, l’existence d’une seconde espèce de Chélyde, propre aux mêmes ré¬ gions que la vraie Malamata. Celle-ci a pour caractères : Carapace ovale-oblongue, trica- rénée , à écailles subimbriquées et surmon¬ tées de lignes concentriques , coupées par d’autres lignes irradiées. (P. G.) *CI1ÉLYD0U)ES. rept. — Fitzinger élève au rang de famille le genre Chelys , qui ne paraît pas devoir être séparé de ceux de la grande catégorie des Emydes ou Chéloniens Elodites , bien qu’il semble lier cette famille à celle des Trionyx ou Potamides. (P. G.) CHÉLYDRE tortue ; v^wp,eau). rept.— Nom qu’il ne faut pas confondre avec celui de Chélyde { voyez plus haut), et qui a été donné d’abord à un Serpent aquatique, puis à une Tortue d’eau douce, et que Wagler ainsi que M. J.-E. Gray , d’après M. Seh- vveigger, ont plus particulièrement appliqué à un genre de la famille des Emydes, ayant pour objet la Tortue serpentine ( Tesludo ser~ peutinu), qui vit dans l’Amérique septentrio nale. M. Flemming nomme Chelonura le même genre, et MM. Duméril et Bibron l’ap¬ pellent Emy saure. Voyez ce mot. (P. G.) *CHELY MORPIIA ( x£^'v? » tortue ; po p- wvv), signifiant Tortue. (P. G.) * CIIEM ER INA ( x^pspivoç, d’hiver ). ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Phalénites de Latreille, établi par M. Roisduval ( Gener. et lnd. melhod. , pag. 193) pour y placer une espèce décou- j verte en Corse , et retrouvée depuis en Pro¬ vence par le docteur Rambur, qui lui avait donné le nom de Caliginearia, mais que M. Boisduval a remplacé par celui de Ram- | buraria , attendu que le premier nom avait déjà été appliqué à une autre espèce. L’ap¬ parition de celle dont il s’agit n’a lieu qu’en 464 CHE janvier ou février, ce qui justifie son nom générique. (1>.) CIIEMMTZIA, Scop. bot. pu. — Syn. de Slrychnos , L. *CHEMNITZÏE.6’âem?u7zia (norn propre). moll. — J’ai établi, sous ce nom , dans la famille des Pyrurniclellidœ , un genre de Mollusques Gastéropodes ainsi caractérisé : Coquille allongée, non ombiliquée, compo¬ sée d’un grand nombre de tours , le plus souvent cortulés en longs. Bouche entière, ovale ou anguleuse, large en avant, rétré¬ cie en arrière , pourvue d’un labre mince et tranchant. Columelle droite, souvent encroûtée. Ces Coquilles ont , dans l’âge embryonnaire, l’axe de la spire transversal à l’axe de l’âge adulte. Les Chcmnitzies sont toutes marines, et vivent à d’assez grandes profondeurs sur le littoral de toutes les régions. Fossiles , elles se rencontrent dans tous les terrains. Ce genre avait été confondu par les con- chyliologistes avec les Mélanies ; mais puisqu’on en séparait , non sans raison, les Eulimes et les Bonellies pour en former des genres distincts, il convenait d’en retirer encore les Chemniizia , attendu qu’elles ne se rangent bien ni avec l’un ni avec l’autre. En effet, les Chemnilzies diffèrent des Eu¬ limes par leur coquille non polie, et dès lors ne devant pas être protégée par l’animal. En résumé, le genre Chemnitzie est destiné à recevoir les Coquilles marines, vivantes et fossiles, mal à propos classées parmi les Mélanies, toutes fluviatiles. (A. d’O.) CHE1V. ois. — Genre établi par Boié aux dépens des g. Oie et Bernache. Il prend pour type Y Anas hyperborea, et y réunit YA.ber- nicla ou Cravant et Y A. magellanica . (G.) CHE1MALOPEX. ois. — Nom donné par les anciens à la Bernache armée, Anas eegyptiaca. C’est le type d'un g. établi sous ce nom par Stephens , et dont M. Lessori a fait le nom scientifique de son g. Bernache, quoique Stephens ait expressément séparé son g. Chenalopex de son g. Bernicla, dont le type est le Gravant. (G.) CHÊNE. Quevcus. bot. pii. — L’étymologie de ce nom est fort incertaine ; néanmoins on suppose avec quelque raison qu’il vient de Quernus, expression employée par Pline. Quant au mot original, Vossius veut qu’il vienne d’un mot grec qui signifie dur, âpre. Quelques élymologistes le font venir del’ar- | ménien Gazni, norn du Chêne dans cette langue. Cet arbre appartient â la famille des Cu- pulifères, et présente pour caractères : Fleurs monoïques. Mâles: Chalonsgrèles, pendants et dépourvus de bractées ; périgone calici- nal G-S-parli, à divisions inégales, ciliées , bifides dansquelques espèces. Etamines 6 10, insérées â la base du périgone, autour d’un disque glanduleux; filaments filiformes, simples, inégaux; anthères biloculaires , didymes, à locules subapposées. Femelles Bourgeons axillaires ou portés sur un axe commun , sessiles , munis de bractées et d’un involucre uniflore composé d’un grand nombre d’écaiiles égales, imbriquées, for¬ mant cupule à la base de la fleur. Limbe du périgone supère , G-fide ou plus rarement denticulé. Ovaire infère, tri-ou quadri-locu- laire. Ovules géminés, anatropes, attachés par leur milieu à l’angle interne de la loge. Style court et épais ; stigmates en même nombre que les loges , arrondis ou com¬ primés, raccourcis, obtus, droits ou étalés. Gland ou nucule monosperme, ovale ou oblong, coriace, renfermé plus ou moins dans l’involucre devenu une cupule li¬ gneuse, pendant; test mince, membraneux; embryon dépourvu d’endosperme , ortho¬ trope; cotylédons plans-convexes , épais, charnus ; radicule immergée, supère. Les Chênes sont des arbres variant pour la taille de 0m,40ou 0ni, 50 jusqu’à 40 mètres, à feuilles le plus communément dentées , sinuées, découpées, lobées ou très entières, caduques ou persistantes: celles de printemps molles et pubescentes , celles d’aulomne co¬ riaces, souvent glabres, à stipules géminées, très petites et fugaces ; inflorescence le plus ordinairement ayant lieu à la même époque, axillaire, supérieure ou terminale. Les Chênes ne croissent ni dans les pays tropicaux ni dans les climats glacés : les con¬ trées tempérées de l’hémisphère septentrio¬ nal leur conviennent le mieux. Ils croissent dans toute l’Europe, où ils s’élèvent au nord jusqu’en Scanie , par le 56° de lati¬ tude et descendent au sud jusqu’aux cô¬ tes d’Afrique. Ils se trouvent dans l’Asie- Mineure , sur l’Atlas , sur le Caucase , eu Chine , au Japon , sur les pentes et dans les vallées de l’Himalaya, sur les hautes mon- CHE CT1E tagnes des îles de la Sonde, aux Etats-Unis, où ils ne passent pas le 45° ; au Mexique et dans les Cordillières , où on les trouve à 9,000 pieds d’élévation ;mais cet arbre sem¬ ble être étranger à tout l’hémisphère austral. Le Chcne , qui de nos jours forme en¬ core la moitié des parties boisées de la France, c’est-à dire 4 millions d’hectares, parait avoir, dès la plus haute antiquité, composé les vastes forêts de l’Europe; et les grandes espèces , telles que les Q . robur,cer- ris , etc., y étaient dominantes. Cet arbre, auquel se rattachent tant de souvenirs, et qui , à toutes les époques, a rendu de si grands services aux peuplades vivant à l’ombre de ses forêts, a été , pen¬ dant une longue suite de siècles, l’objet d’une vénération profonde de la part des nations primitives, depuisles bords sauvages de la Baltique jusqu’aux fertiles plages de la Méditerranée. Partout, les traditions eu¬ ropéennes nous montrent le Chêne jouant un des premiers rôles dans les cérémonies civiles et religieuses. Les Grecs, dont l’ima¬ gination poétique décorait des formes les plus gracieuses les erreurs grossières des autres peuples , avaient placé sous l’écorce des Chênes, les Hamadryades, dont la vie était intimement liée à celle de l'arbre : témoin les plaintes menaçantes de celle qu’Erysich- thon fit périr en abattant l’arbre dans le¬ quel elle vivait; et les anciens attribuaient au Chêne une si longue vie, cause probable de leur vénération , qu’ils donnaient aux Hamadryades 932,120 ans d’existence. Les Dryades vivaient également dans l’intérieur des Chênes ; mais elles pouvaient les quitter, et l’on avait, sans doute par mesure de po¬ lice, défendu d’abattre un arbre, avant que les prêtres eussentdéclaré que les nymphes qui les habitaient s’en étaient retirées. C’est dans la profondeur de la forêt de Dodone , en Epire , qu’on allait religieusement re¬ cueillir les oracles rendus par les Chênes sacrés; et les branches entrelacées de l’arbre dédié à Jupiter étaient la récompense du vainqueur des jeux olympiens. Les Romains, moins frivoles que les Grecs, en avaient fait la récompense des vertus civiques. Les ado¬ rateurs d’Odin eide Teutatès célébraient, au sein des sombres forêts de Chênes de l’île de Riigen ou du pays des Carnutes , leurs sanglants mystères ; et les Druides, armés 465 de la serpe d’or, y allaient détacher une fois l’an, au 6e jour de la lune de décembre, le Gui , qui croît rarement sur leur écorce et joue un si terrible rôle dans l’histoire de Baldur. C’est ce même Gui de Chêne qu’on distribuait au peuple au commencement de janvier, et qui a donné naissance à l’ancien cri d 'A gui l’an neuf, pour annoncer le re¬ nouvellement de l’année. Avec le temps , et par suite des progrès de la science et de la raison , le Chêne a perdu son auréole poétique ; mais il a conservé ses droits à la reconnaissance de l’homme , comme un des arbres forestiers les plus utiles. Le bois du Chêne , un des plus durs et des plus résistants, produit, à l’état de taillis, un excellent bois de chauffage ; et, comme futaie, l’on en tire la plus grande partie des charpentes, sciages, merrains , etc., em¬ ployés dans les constructions civiles et mari¬ times, dans les travaux de menuiserie, de charronnage et d’ébénisterie. Les sculpteurs en bois s’en servent pour la décoration des grands édifices publics ; et c’est avec ce bois, que le temps a noirci comme l’ébène et rendu aussi dur que le fer, que sont faites les boiseries de nos églises et les charpentes de nos vieilles cathédrales, que le préjugé vulgaire croit encore être en Châtaignier, bien que Daubenton ait reconnu le contraire. Toutes nos grandes forêts contiennent une partie de Chênes dont l’exploitation suffit aux besoins de notre industrie ; mais on trou¬ ve dans le commerce, sous le nom de Chêne de Hollande , des bûches plus grosses que celles du Chêne ordinaire , particulièrement recherchées par les menuisiers et par les facteurs de pianos. Il parait que ce ne sont que des Chênes des Vosges transportés en Hollande et immergés pendant deux ou trois ans au fond des canaux, où ils acquièrent les qualités que nous leur connaissons. Le Chêne est un excellent bois de chauf¬ fage ; mais, pour en obtenir le maximum de chaleur, il faut qu’il soit âgé de quarante ans au plus. A celte époque, il donne 109° de chaieur; à mesure qu’il vieillit, il perd de sa puissance calorifique; et, à 200 ans, il ne donne plus que G9°. De tous les bois qu’on soumet â la carbonisation , le Chêne est celui qui fournit le charbon le plus dense, car il pèse 45 kilogr. la voie. L’écorce de toutes les espèces sert â prépa- 30 T. 111. 4m CHE CME rer le ion, employé dans le tannage des cuirs. C’est sur des Chênes de 12 à 15 ans qu’on enlève l’écorce, en la détachant, pendant la végétation, au moyen d’un maillet de bois ; on la laisse ensuite sécher ; et , avant de l’employer, on la réduit en poudre grossière. Cette même écorce, si riche en tannin, sert à frelater le quinquina, et on la considère comme un des plus puissants succédanés de ce médicament. Le tan qui a servi à la préparation des cuirs est introduit dans le commerce des combustibles , sous le nom de Moues à brider , et les horticulteurs l’emploient pour remplir les bâches des ser¬ res chaudes. Il s’y établit une fermentation lente qui dure plusieurs mois. Les fruits de la plupart des Chênes , sur¬ tout des espèces de nos forêts, ont une sa¬ veur âcre très désagréable , et ils ne ser¬ vent qu’à la reproduction des forêts et à la nourriture des bêtes fauves et des Porcs. Au¬ trefois , on en administrait la poudre torré¬ fiée , comme un tonique astringent; mais on ne s’en sert plus, et l’usage thérapeutique du Chêne est bien restreint, sinon tout-à- fait abandonné. On parvient à dépouiller les glands de leur âcreté en les laissant ma¬ cérer dans une lessive ; et, depuis quelques années , le public est l'objet d’une mystifi¬ cation industrielle dans laquelle ces fruits jouent le principal rôle. On lui vend , sous le nom de Racahout des ylrabes , de la fé¬ cule mêlée à du cacao et du sucre, comme un analeptique dont la farine de gland fait la base. L’inventeur avait bien essayé d’y en introduire; mais il a trouvé plus com¬ mode, et surtout plus lucratif, d’y substi¬ tuer la fécule , qui atteint le même but. Avant la culture des céréales, les espèces de Chênes à fruits doux servaient à la nour¬ riture de populations entières. De nos jours, en Grèce, dans l’Asie-Mineure, dans les États barbaresques, en Espagne et en Portugal, on mange crus , bouillis ou grillés, les glands d’une espèce appelée, par les botanistes, Q. balloia , et qui portent en espagnol le nom de belloias. Elle pourrait sans doute fort bien réussir dans les parties montagneuses de nos départements méridionaux. M. Mi¬ chaux dit que plusieurs espèces de glands de Chênes d’Amérique sont fort recherchées comme aliment par les nègres et par les in¬ digènes. Parmi les productions utiles du Chêne, ü faut encore compter : L’écorce duCuÊNE quercitron.ÇL linctoria , grand et bel arbre de l’Amérique du Nord, dont il a été fait avec succès, en 1818, un se¬ mis au bois de Boulogne pour remplacer la partie du bois dévastée par les armées étran¬ gères. Celle écorce sert à teindre en jaune les cuirs , les laines , la soie et les bois ; mais on ne l’emploie pas pour les toiles. Le quercitron remplace avec avantage la gaude et le bois jaune. II nous en arrive chaque an¬ née des États-Unis, et surtout de Philadel¬ phie , une quantité assez considérable en boucauts de 5 à 700 kil. Le Liège, produit par le Ch. liège, Q. su- ber, arbre du midi de l’Europe, assez sem¬ blable au Q. ilex, est cette croûte épaisse , spongieuse, formée par le uéveloppement du tissu cellulaire, et qu’on enlève tous les huit ou dix ans aux mois de juillet et d’août. On commence à écorcer les Chênes-lieges de 14 à 15 ans; mais celte première écorce ne sert qu’à faire des bouées et du noir de fu¬ mée. Ce n’est qu’à 25 ans qu’on peut en em¬ ployer l’écorce à faire des bouchons. Le Kermès, Coccus ilicis L., Lecanium ili- c's des entomologistes modernes, vit sur les branches et les feuilles d’un Chêne nain de nos provinces méridionales, d’où le nom de Cil a kermès, Q. coccifera , de l'arbre qui nourrit cet insecte. Avant l’introduction de lacochenille, les habitants de la Provence en faisaient un commerce considérable pour la teinture en écarlate; mais, depuis, cette branche de commerce a bien diminué. Les larges cupules du Q. œgylops, Ch. ve- lani, arbre de l’Archipel et de l’Asie-Mineure, qui se trouve à l’état sauvage sur le littoral de l’Océan, connues sous le nom de V elanède, sont employées dans l’Orient, ainsi que par les Italiens et les Anglais, aux mêmes usa¬ ges que la noix de galle. La noix de galle est produite par le Q. in- fecioria, répandu dans toute l’Asie-Mineure, depuis le Bosphore jusqu’en Syrie, et depuis les côtes de l’Archipel jusqu’en Perse. Ce sont, comme l’on sait, des excroissances ron¬ des, dures et tuberculeuses, produites sur les feuilles de cet arbre par la piqûre d’un Cynips appelé C. gallœ tinctoriœ. La ré¬ colte a lieu en juillet avant la sortie de l’in¬ secte. Cette cueillette produit la Galle noire CHE CIJE 46? ou verte qui est pleine, pesante et entière; la Galle blanche , bien moins estimée, est d’une couleur plus claire, et elle porte un trou que l’insecte y a fait en s’échappant. Les noix de galle d’AIep et d’Anatolie sont les plus estimées. Elles servent à teindre en noir les étoffes de toute sorte, à pré¬ parer les cuirs , à fabriquer de l’encre , etc. Les noix de galle de nos pays sont sans va¬ leur, et ne contiennent que fort peu de tan¬ nin et d’acide gallique. On s’en sert en mé¬ decine pour faire des lotions et des injections astringentes. On voit que rien n’est plus varié que les produits du Chêne, et que les espèces les plus gigantesques ainsi que les plus hum¬ bles, occupent, dans l’économie forestière et industrielle, une place éminemment utile. Au premier rang se placent, comme arbres d’exploitation, les espèces européennes, telles que le Ch. pédoncule , Q. pedunculata , Ch. commun ou a grappes , Ch. femelle , le géant de nos forêts, s’élevant jusqu’à 40 et 45 mètres ; le Ch. rouvre, Q. robur, appelé aussi Ch. sessile , Ch. commun a glands sessii.es, un des plus beaux arbres forestiers, dont on connaît 6 variétés, mais toutes moins élevées que le précédent; le Tauzin , Ch. angoumois , Q. tauza , bel arbre de 20 à 25 mètres, à bois dur et noueux, excellent pour les constructions et le chauffage , dont les jeunes branches sont souples et flexibles , et croissant fort bien dans les lieux arides ; le Ch. Cerris , Q. cerris , à bois dur et très résistant, et propre aux terrains pier¬ reux et arides, mais offrant, ainsi que le pré¬ cédent , cette particularité que les glands restent deux ans sur l’arbre , et leurs nom¬ breuses variétés, toutes à feuilles caduques ; le Chêne vert, Ch. yeuse, Q. ilex, arbre de médiocre grandeur, à feuilles persistantes, | aimant les climats chauds et les terrains secs | et dont le bois, lourd et compacte, est d’un excellent usage ; le Ch. -liège, Q. suber, dont il a été question plus haut, et dont la culture est par malheur fort négligée. — Parmi les es¬ pèces d’Amérique, nous citerons comme étant d’une culture aussi facile que notre Chêne commun , le Ch. blanc, (). alba , pré¬ féré par les Américains à toutes les autres es¬ pèces ; les Ch. rouge, Q. ruber ; Ch. a gros fruits, Q. macrocarpa ; Ch. écarlate, Q. voccinea ; Ch. des montagnes, (). montaua ; espèces à feuilles caduques , qui résistent fort bien à nos hivers , et ont un excellent bois ; et, parmi ceux à feuilles persistantes , le Cii. vert, Q.virescens, qui réussirait très bien dans les parties incultes du midi de la France. Toutes ces espèces sont intéressantes sous le rapport forestier. Nous donnerons les détails de culture qui se rattachent à la partie économique de leur histoire , mais nous ne décrirons aucune des espèces, au nombre de plus de 100, répandues dans toute la zone de la végétation de ces arbres si utiles. Les Chênes sont des arbres à racines pivo¬ tantes et fort longues, qui ont besoin d’un sol assez profond pour qu’elles puissent s’y étendre à leur aise. Ils aiment une terre franche et un peu humide, et l’exposition du N. et de l’E., à mi-côte. Les sols pierreux sans aridité leur conviennent encore , bien que leur croissance y soit moins rapide ; mais, dans les terrains humides et dans les vallées profondes, où leur végétation est très prompte, le bois est mou, sans nerf, et sujet à la pourriture. En général, pour la réussite du Chêne, il faut bien étudier les circonstan¬ ces locales qui lui conviennent. Les forêts de Chênes peuvent être aména¬ gées en futaie ou en taillis ; mais l’on ne doit adopter ce dernier mode d’exploitation que dans les terrains maigres et rocailleux, où tout autre aménagement est impossible. Les Chênes se reproduisent par semis , par plants enracinés arrachés dans les chênaies, et par plants cultivés en pépinière. Le semis a lieu en automne et au prin¬ temps, au moyen de glands ramassés à me¬ sure qu’ils tombent au pied des arbres les plus vigoureuxet plantés dans la situation la plus favorable. Les méthodes défectueuses de conservation des glands ont fait préférer les semis d’automne, quoiqu’ils soient sou¬ mis à de nombreuses chances de destruc¬ tion; mais, d’un autre côté, les semis de prin¬ temps manquent souvent par suite de l’ab¬ sence d’humidité et de la mauvaise conserva¬ tion de la semence. On échappe à ce double inconvénient en semant au printemps des glands stratifiés, de manière qu’au moment du semis le gland commence seulement à germer. Quelle que soit la méthode qu’on adopte, le semis a lieu en place après un pro¬ fond labour a la charrue pour les grandes étendues de terrain, et à la bêche ou à la 468 CHE CHE pioche pour les simples bosquets. Cependant, pour les semis de printemps, on donne un second labour un mois avant de semer. Pour les graines non stratifiées, le semis a lieu à la volée, et on recouvre à la herse; tandis que pour celles qui ont été strati¬ fiées, on sème en rayons, on recouvre à la pelle d’environ un pouce de terre. Quelques lorestiers ont essayé avec succès de planter en fossette après un léger labour à la pioche. Il faut environ 3 hectolitres de glands pour ensemencer à la volée un arpent forestier ;ce qui fait 120,000 glands , tandis que, par la méthode de stratification, il n’en faut que la moitié. Pour abriter le jeune plant contre les rayons du soleil, et pour obtenir un dédom¬ magement de ses premiers frais, on sème, parmi les glands, de l’Avoine ou du Blé de mars. Dans les terrains exposés au midi, dans les sols secs et battus par les vents, on serne du Genêt et de l’Épine blanche pour abriter les Chêneaux. Les forestiers regar¬ dent, nous ne savons pour quel motif, l’ɬ pine noire comme contraire au jeune plant. La plantation au moyen de drageons en¬ racinés ne doit être employée qu’en l’absence de toute autre ressource ; mais, quand des motifs particuliers empêchent de semer en place , on sème en pépinière. On y laisse le jeune plant pendant 2 ou 3 ans , les plants de 5 à G réussissant souvent mal , et on les met en place à im ou lm,50 de distance. Les trous destinés à recevoir le plant doivent avoir environ 50 cent, en tous sens; mais en général, ils doivent être proportionnés au vo¬ lume des racines et à la vigueur du plant. Dans les terrains chauds, la transplanta¬ tion d’automne est la meilleure; tandis que, dans les sols froids et humides, on préfère «•elle du printemps. I! entre environ 6,000 plants dans un hectare de bonne terre, et le double dans une mauvaise. On plante en¬ core des arbres à haute tige pour futaie, mais alors il n’en faut que 8 à 900 par hectare, et on les espace de 4 à 5 mètres. Les soins à donner aux forêts nouvelle¬ ment plantées sont des binages, en ayant soin surtout de débarrasser le sol des mau¬ vaises herbes. Deux ans après, on resème les plants vides, et, au bout de 3 ans, il y a, d’a¬ près l’opinion de savants forestiers, avantage à les recépcr à fleur de terre pour donner de la force aux racines et obtenir des rejetons vigoureux. Cette opération se fait avec une serpette, en taillant l’arbre en biseau du côté du nord ; on prétend même qu’il est avanta¬ geux de faire subir un recépage aux forêts destinées à être élevées en futaie , en ayant soin de supprimer les rejetons inutiles et en ne réservant que le jet le plus beau et le plus droit. On regarnit encore les clairières par des arbres à haute tige, plantés à 2m ou 2™ ,50 de distance. Les usages multipliés du Chêne à toutes les époques de sa vie, et le besoin de donner plus d’espace et de développement aux jeu¬ nes arbres à mesure qu’ils grandissent, ont nécessité des éclaircies. Cette opération, qui se fait par arraehis, a communément lieu de 5 ans en 5 ans, suivant le mode d’exploita¬ tion ; mais en général, il est plus avantageux de retarder l’exploitation que de l’avancer, et les coupes décennales devraient être bannies de la pratique. Certains forestiers ont encore la coutume, réprouvée aujourd’hui, de faire des futaies sur taillis ; et, après la quatrième éclaircie, ils ne font plus cette opération que de dix ans ! en dix ans, en donnant à chacun 0m,60 à 0m,70 d’intervalle de plus entre chaque ar¬ bre. Mais on préfère élever sur-le-champ une futaie, qu’on exploite par coupes régulières et totales d’une partie de la forêt, faites à i ! plusieurs reprises pour faciliter le reboise- | ment. Les coupes se font à la cognée, entre deux terres et en bec de flûte, en évitant d’é¬ clater les souches. Les Chênes croissent avec une lenteur ex¬ cessive : d’après les ealculs de Duhamel, leur accroissement est d’environ 7 millim. par année, ce qui ferait à 120 ans près de 3 mètres seulement de circonférence. L’époque de l’exploi tatiorr est de mars en avril ; mais on la prolonge jusqu’en mai , à cause de i’écorcement des arbres qui n’a lieu que pendant la sève. Dans les pays où i’é¬ corcement se fait sur pied, on abat les ar¬ bres aussitôt après. Un soin d’une haute im¬ portance pour les propriétaires de forêts est de recéper tous les bois mal-venants et ra¬ bougris, afin de n’avoir que des arbres d’une belle végétation. La durée de la vie du Chêne est fort lon¬ gue : elle peut aller jusqu’à 4 ou 5 siècles ; mais, le plus communément, à 1 20 ou 150 ans, CH E che 469 l’arbre commence à se couronner, les bran¬ ches se dessèchent et meurent, la cime en¬ tière périt, et le tronc lui-même devient le siège d’ulcères qui le rongent; il faut donc l’abattre avant cette époque. Les botanistes groupent les Chênes entre eux, suivant qu’ilsont les feuilles lobées, den¬ tées ou entières ; mais quelques uns établis¬ sent comme premières divisions deux, gran¬ des sections comprenant les arbres à feuilles caduques, et ceux à feuilles persistantes : deux ordres de phénomènes d’une bien plus haute importance que les formes acciden¬ telles du feuillage. (G.) CHENE ( petit ), bot. ph. — Nom vul¬ gaire des Teucrium et V eroniea chamœclrys , et du D ryas ociopeiala. CHÊNE MARIN. bot. ph. — Nom vulgaire du Fucus vesiculosus et de plusieurs de ses variétés. CHENELOPEX. ois. — Voyez ciiena- LOPEX. C II É N E N D O P O R E . Ch enendopom . spong. — Genre établi par Lamouroux pour un fossile du calcaire jurassique supérieur de Caen, nommé Ch. fungiformis. Il est très voisin des Spongiaires fîcoïdes. (P. G.) *CHÉNÉSIE. Chenesia (nom propre), ms. — Genre de Diptères , division des Némocé- res , famille des Tipulaires , tribu des Fon- gicoles , fondé par M. Macquart sur une es¬ pèce unique qui lui a été communiquée par M. Robert , de Chênée près de Liège. Ce g. , dont la place naturelle lui a paru difficile à déterminer, se rapproche un peu de celui des Fongicoles. L’auteur nomme C. casta- nea l’espèce dont il s’agit, et la décrit ainsi : Longueur, 1 ligne 1/2. Tète noire. Thorax d’un testacé un peu obscur. Abdomen noir. Pieds et balanciers d’un jaune pâle. Ailes un peu jaunâtres ; nervures brunes. (D.) CHÈNEVÉ et CHÈNEVIS. bot. ph.— Nom de la graine du Chanvre. CHÉNIER, bot. ph. — Nom donné par Paulet aux Champignons qui croissent sui¬ tes Chênes. CHENILLE. Eruca. ms. — Nom donné au premier état des Lépidoptères , depuis leur sortie de l’œuf jusqu’à leur transfor¬ mation en chrysalide. Cet état répondant à celui de Larve chez les Insectes des autres ordres, nous en traiterons à ce dernier mot pour éviter les répétitions. Voy. larve. (D.) CHENILLE. V eriagus. moll. — M. Schu¬ macher, dans son Essai d’une classification des coquilles , substitue ce nom à celui du g. Cérite. Voyez cérite. (Desh.) En conchyliologie on appelle vulgairement: Chenille bariolée, le Murex aluco ; Ch. blanche, le Cerithium veriago; Ch. blanche striée , le Cerithium fas- cialum ; Ch. granuleuse, le C. granulalum ; Cii. (grande), le C. nodulosurn ; Ch. de mer , l’Aphrodite hérissée et un Oscabrion. CHENILLE AQUATIQUE. infus. — Nom vulgaire de la Lepadellci cirrata. CHENILLETTE. bot. pii. — Nom vulgaire de la Scorpiure. *CHENISCUS ( xWcrxoç, petite oie), ois. — Nom d’une espèce du g. Bernache, érigée en g. par Eyton,etdont la Bernicla coroman- deliana est le type. M. Gray (List of généra) en fait un synonyme de son g. Microcygna. M. Brooke comprend , dans le g. Cheniscus , Y Anus madagascariensis , qui est pour M.G.- R. Gray le type du g. Netiapus de Brandt. (G.) CHENNIUM (xYjvtov ou ^y)wtov, petite oie), ms. — Genre de Coléoptères dimères , famille des Pséiaphiens, établi par Latreille et adopté par tous les entomologistes français. M. Aubé, dans sa Monographie de cette famille , qui a paru en 1833, le place dans la section de ceux qui ont onze articles aux antennes , et dont les articles des tarses sont inégaux. Ses principaux caractères sont d’avoir le deuxiè¬ me article des palpes sphérique et les an¬ tennes monilifurmes. Ce g. ne renferme jus¬ qu’à présent qu’une seule espèce trouvée par Latreille dans le département de la Corrèze , et nommée par lui Ch. biluberculutum. (D.) CIIENOLEA , L. bot. pii. — Syn. de Eo- cliia , Roth. CHÉNOLOBIE. moll. — Voy. cirriii- pedes. *CI1EN0PIS. ois. — Wagler a établi, sous ce nom, un genre formé aux dépens du genre Cygne, et dont le C. noir, Cygnus atratus , est le type. (G.) C11ÉNOPODE. Chenopodium (^yjv , oie; ttovç, pied ; certaines espèces ont des feuilles palmées : de là aussi leur nom vulgaire fran¬ çais de patte d'oie), bot. pii. — Genre type de la famille des Chénopodiaeées ( Chénopo- 470 CHE CHE diées-Kochiées ), établi par Linné , et ayant pour caractères : Fleurs hermaphrodites. Pé¬ rigone de 5 divisions carénées dorsalement. Étamines 5 , insérées à la base du périgone et opposées à ses lacinies. Squamules hypo- gynes nulles. Ovaire déprimé, uniloculaire, uni-ovulé. Stigmates 2, filiformes, très courts. Utricule membranacé , déprimé , enveloppé par le périgone connivent et devenu penta¬ gone. Graine horizontale, lenticulaire-dé- primée, à test crustacé ; embryon annulaire, périphérique, ceignant un albumen abon¬ dant, farinacé ; radicule centrifuge. On compte plus de GO espèces de Chénopo- des. Ce sont des plantes annuelles ou rare¬ ment suffrutescentes , répandues dans les parties tempérées des deux hémisphères, et plusieurs sur les côtes de la Nouvelle-Hol- ande. Comme la plupart des plantes de cette famille, beaucoup d’espèces de ce genre sont éminemment intéressantes par leurs diverses propriétés, tant sous le rapport éco¬ nomique que sous le rapport pharmaceuti¬ que. En général, elles n’affectent pas de sol particulier, croissent partout, et principa¬ lement dans les décombres, les champs cul¬ tivés, le long des chemins, les endroits ari¬ des ; quelques unes se plaisent sur les bords de la mer, dans les marais salins, etc. Elles sont parsemées de glandules d’un aspect fa¬ rinacé et contenant une huile essentielle particulière, dans les principes de laquelle gisent les propriétés spéciales à chacune d’elles. Leurs feuilles sont alternes, pélio- lées, dilatées ou étroites, ou même cylindri- ques-subulées, plus ou moins charnues, si- nuées ou dentées ; leurs fleurs sont petites , verdâtres, ébractéées, ordinairement dispo¬ sées en glomérules , formant une sorte de grappe ou de panicule terminale. Nous citerons parmi les espèces les plus con- nueset les plus intéressantes : 1 eChenopodium hoir y s L., plante du midi de la France, exha¬ lant de toutes ses parties une odeur forte et aromatique, d’une saveur âcre et amère, in¬ diquant des propriétés énergiques. On s’en servait en effet avec succès dans les affec¬ tions hystériques, les catarrhes chroniques ; aujourd’hui elle paraît ctre tombée en dé¬ suétude. Le C. anthelminiicum L., de l’Amé¬ rique septentrionale, où on l’emploie comme vermifuge ; on la cultive dans le même but en Europe. Le ('. ambrosioides L., vulgaire¬ ment Thé du Mexique , dont on prépare, par infusion , une boisson agréable et légè¬ rement excitante, en usage dans toute l’A¬ mérique méridionale sous le nom de Maiè. Elle s’est tellement multipliée en France, aux alentours des villes, qu’on pourrait, si l’on ne connaissait son origine , la supposer indigène. Le C. seiigerum DG., qui croît sur les bords de la Méditerranée, et dont les Es¬ pagnols, par exemple, retirent par incinéra¬ tion une excellente soude. Le C. quinoa Willd., du Chili et du Pérou , s’élevant à en¬ viron un mètre de hauteur, dont les habi¬ tants mangent les feuilles en guise d’épi¬ nards, et les graines en bouillie. Les indigè¬ nes, dit-on, tirent encore de ces feuilles une excellente bière. Cette plante, qu’on a culti¬ vée en France avec succès, est presque sans intérêt pour nous. Les graines ont une amer¬ tume fort désagréable , et les feuilles sont moins bonnes que l’Epinard. Le Ch. viride pourrait fort bien le remplacer, mais ce serait comme fourrage seulement. L’énumération de ces plantes, quelque intéressantes qu’elles soient, serait ici trop longue ; nous la termi¬ nerons donc en n’omettant pas toutefois le C. vulvariam L., plante annuelle si commune en Europe, dans tous les lieux incultes , sur le bord des chemins, dans tous les terrains en friche , si facile à reconnaître à l’odeur mé¬ phitique qu’elle exhale quand on la froisse entre les doigts ; elle est, ainsi que le C. bo- irys, réputée antispasmodique. (C. L.) CI1ÉNOPODÉES , CHÉNOPODÏÉES. Chenopodeœ , Chenopodiecc. bot. pu. — Nous avons dû préférer à ce nom celui d’Atripli- cées [C. ce mot), sous lequel la même famille avaitété primitivement établie. (Ad. J.) *C!IEOBUEA (nom propre), bot. pii. — La plante figurée, dans la Flora fluminensis (IV, t. 14G). sous le nom de Cheobula pinnata, n’a été encore rapportée à aucun genre , en rai¬ son sans doute de la médiocrité du dessin et de l’absence de caractères exacts qui en per¬ mettent la détermination. (C. L.) *CïIEPORlJS. ins.— Genre de Coléop¬ tères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Féroniens Dej. , établi par Mégerle et adopté par Latreille ( Règne animal , t. IV, p. 396 ) ainsi que par M. le Baron de Chau- doir ( Bulletin de la soc. irnp. de Moscou , 1838 , n° 1, pag. 12 et 49 ). Ces deux der¬ niers auteurs lui donnent pour type le Mo- CME EUE 47 1 lops siriolatus Fabr., se trouvant surtout en Carniole, d'après M. Dejean, et caractérisé principalement par son chaperon échan- cré. (D.) CIIERAMELA, CI1ÉRAMÉLÏER. bot. ph. — Rumph donne le premier nom à un arbuste de Java qui appartient au genre Cicca [voyez ce motï, et lui a fait donner en français celui de Chéramélier. (Ad. J.) CIIÉRAMELLE et CHÉRAMELLIER. bot. ph. — Noms vulgaires du fruit du Cicca distica. CIIERIMOLIA. bot. ph. — Nom d’une esp. du g. Anone. CHÉRIAIOLIER. bot. ph. — Nom vul¬ gaire de l’ Anona clierimolia Lamk. * CHERI1MA, Cass. bot. ph. — Synonyme de Chœtanthera , R. et P. CHERLERÏA, Hall. bot. ph. — Syn. d ' Al- sine, Wahlenb. CHERMÈS. ins. — Voyez kermès. *CI1ÉR0PII ALLÉES. Chœrophylleœ. bot. ph. — M. A. Richard a désigné sous ce nom une tribu de l’ordre des Ombellifères, ayant pour type le g. Cliœrophyllum. CIIÉROPLTHÈQIJE. Cheropithecus. mam. — Ancien nom des Cynocéphales, adopté de¬ puis comme nom générique par M. de Blain- ville. * GUERRES (xeppoç, désert, inculte), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides-Gonalocères , légion des Erachyrhynques , division des Pachyrhyn- chides , établi par Dalman et adopté par M. Schœnherr (t. I, p. 499, et t. Y, p. 802), qui y rapporte 10 espèces, toutes de la Nou¬ velle-Hollande. Elles sont pour la plupart de moyenne taille; leur corps est court, épais , rugueux , de couleur obscure : elles sont aptères. Type : Car cul. infauslus Oliv. (D.) CIIERSEA, Lin. rept.— Syn. de Vipera chersea Daud., esp. du g. Vipère connue sous le nom de petite Vipère, et qui se trouve principalement dans les contrées septentrio¬ nales de l’Europe. (P G.) #CIIERSÏI\A ( xtpTivoq , terrestre), rept. —Genre de Chéloniens terrestres établi par M. J.-E. Gray , pour la Tortue anguleuse ( Testudo angulaia ), de Madagascar, laquelle, comme beaucoup d’autres , n’a que 1 1 pla¬ ques sternales au lieu de 12. Voy. tortue. (P. G.) "C1IERSIS ( xEPa0Ç » terrestre ). arach. — Quoique celte coupe générique ait été primitivement désignée par Savigny sous le nom de Chersis , et ensuite , par Audouin , sous celui de Plaiyscelum, c’est, à notre avis, le nom de Palpimanus de M. Léon Dufour qu’il faut adopter, cet auteur ayant été le premier qui en ait fait connaître les carac¬ tères génériques. Voyez palpimanus. (II. L.) *CIIERSITES. rept. — Aristote appelait X^œvyj xsPCTaca> c’est-à-dire Tortue terres¬ tre , les Tortues de terre connues de son temps; mais le nombre s’en est beaucoup accru , et les divers genres qu’elles ont per¬ mis d’établir ont été réunis en une seule famille. C’est pour cette famille que MM. Du- méril etRibron, dans leur Erpétologie géné¬ rale , emploient le nom de Chersites. Les gen¬ res dont ils la composent sont les suivants : Tonne , Homopode , Pyxide et Cinixys. Le nombre en est plus considérable pour quelques auteurs ; c’estce dont il sera ques¬ tion à propos de ceux que nous venons de citer et principalement à l’article tortue. (P. G.) 'CIIF.RSOTIS ( xepffo;, désert, inculte), ms. — Genre de Lépidoptères Nocturnes , établi par M. Boisduval , dans sa tribu des Noctuides ( Généra et index melhodicus Lepidop. europ. , page 103). Ce genre se compose de dix espèces retranchées par cet auteur des Agrolis , Trachea et JYoc- lua de M. Treitschke. Les Chenilles sont cylindriques, allongées, avec des raies pâles, longitudinales; elles se nourrissent de plantes basses, se cachent pendant le jour et s’enfoncent dans la terre pour se changer en chrysalides. Le type de ce g. est la iVoctaa rectangula Fab., qui se trouve en Suisse et en France , dans le département des Basses- Alpes. (T>.) *CIIERSIJS (xepffoùoç, terrestre), rept. — GenredeChéloniens, établi dans lafamille des Chersites par Wagler , pour la Tortue bordée ( Testudo marginata ) d’Orient , dont le sternum est mobile en arrière. La Tortue moresque est aussi dans ce cas. Les Chersus ne forment, dans la méthode de MM.Dumé- ril et Bibron , qu’une simple section du genre Testudo. Voy. tortue. (P. G.) CHERSYDRE. Chersydrus (x/p^oç, vi¬ père; v<îwp, eau), rept. — Genre de Ser¬ pents, établi par Cuvier, ( R'eg. anim., II, 472 CHE CHE pag. 98 ), pour l’Acrochorde fascié , espèce, de Serpent de mer de l’archipel indien. (P. G.j CHERT. géol. — Synonyme anglais d’Hornstein. CHERVI ou CIIIROLIS. bot. ph. — Nom d’une espèce du g. Sium. 'CIIESIAS (surnom de Diane), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénites deLatreille, établi par M. Treitschke, et adopté par nous, dans 1 ’Hist. nat. des Lépidopt. de France , vol. VIII, B* partie, pag. 497. Ce g. se com¬ pose de 7 espèces dans l’auteur allemand; mais deux seulement lui appartiennent réel¬ lement: ce sont les Phal. spartiaia Fabr. , et Geom obliquaia Hubn. Ainsi, M. Boisduval, dans son Généra et ind. methodicus , a eu raison d’en retrancher les autres esp., qu’il a réparties dans divers genres. Les caractères des véritables Chesias sont d’avoir les palpes s’élevant au-dessus du chaperon; les ailes en toit très aigu dans le repos , les supérieures étroites et lancéolées et les inférieures ar¬ rondies. Leurs Chenilles sont lisses, allon¬ gées, avec la tête globuleuse; elles se méta¬ morphosent dans la terre. (D.) * CIIESNEYA (lord Chesney, voyageur anglais ). bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées-Galégées , institué par Lindley [It. Chcsn. inédit, c. ic.), et ne renfermant encore qu’une espèce dé¬ couverte sur les bords de l’Euphrate. C’est un arbrisseau très rameux , diffus , et dont toutes les parties sont couvertes de duvet. Les feuilles en sont imparipennées-quadri- juguées ; les folioles subarrondies , apicu- lées ; les stipules ovales , réfléchies ; les pé¬ doncules uniflores , bibractéolés au-dessous du sommet ; les fleurs jaunes, épineuses , à étendard tomenteux. Ce genre se distingue surtout par la forme de son légume, d’abord comprimé, puiscylindracé, terminé en forme de bec par le style persistant, et rempli d’une pulpe sèch#. (C. L.) ’CIIÈTE. Chetum (-^cnix-n , soie), ins. — M. Bobineau-Desvoidy appelle ainsi une pièce tri-articulée des antennes de certains Myodaires, que les entomologistes désignent ordinairement sous le nom de Soie ou Filet. (D.) ^CIIETIE. Cliœtia (^«try), soie, crin). annei.. — H i 1 1 , dès 1752, dans son History of animais, avait distingué sous ce nom le genre Dragonneau, appelé Gordius par Linné. Voyez dragonneau. (P. G.) *CHÉTOCERE. Chetocera (^outy) , crin; x/paç, corne), ins. — Genre de Diptères, éta¬ bli par M. Robineau-Desvoidy ( Essai sur les Myodaires ), et faisant partie de sa famille des Palomydes, qui ne renferme qu’une tribu portant le même nom. Ce genre est fondé sur une seule espèce trouvée à Paris par l’auteur , et nommée par lui C. clari- pennis. (D.) CIIÉTOCÈRES. INS. — Voy. SÉTICORNES. CHÉTODIPTÈRE ( Chœtodon , Chélo- don ; <îi7CTspoç, à deux nageoires), poiss. — Lacépède avait établi sous ce nom, d’après le caractère du Cliœtodon Plumieri , indiqué par Bloch et par Grnelin , un genre pour distinguer le poisson ainsi dénommé des autres espèces du genre des Chétodons. Bloch ayant, comme il le dit, trouvé, dans les manuscrits de Plumier, la Figure d’un poisson voisin des Chétodons, la fit graver ( pl. 211 , fig. 1 ) sous le nom de Chœlodon Plumieri , et caractérisa l’espèce par la pré¬ sence de deux dorsales, dorso bipinnato. Il ne fit pas attention qu’il gravait ( pl. 212, fig. 2) évidemment îâ même espèce de poisson tirée aussi des manuscrits de Plu¬ mier, en se servant du travail de Brousson- net sur ce Chétodon, nommé par cet ichthyo- logiste Cliœtodon faber. Dans sa seconde édition , Bloch ne cite plus que cette se¬ conde espèce ; il oublie le Chœtodon Plu¬ mieri. Ce silence me confirme dans l’opinion que les deux espèces sont semblables, et reposent sur des documents identiques. A l’article du Chœlodon faber, Bloch n'a plus tiré son caractère de la division des deux dorsales, non plus qu’à d’autres espèces, qui les ont cependant divisées tout aussi profondément. Tels sont les Chœt. orbis, Ch. falcatus, et d’autres. Lacépède ne travaillant que sur les ouvrages de Gmelin , a séparé génériquement sous un nom formé de la contraction des mots Chœtodon et Dipterus , la seule espèce à laquelle ces auteurs indi¬ quaient deux dorsales. Il a fait reposer ce genre sur une espèce nominale ; car d’après le travail de Broussonnet, le nom de Chœ¬ todon faber doit être imposé à l’espèce qui, dans l’ouvrage de Lacépède , reparaît sous le même, danslegenre Chétodon. Commeles CHE CHE 473 espèces de Squamipennes à dents en soie , voisines des Chétodons et à deux dorsales, appartiennent à trois groupes distincts , et que le genre Chétodiptère de Lacépède re¬ pose sur une erreur ou tout au moins sur un double emploi , on comprendra les rai¬ sons qui ont déterminé à ne pas adopter le genre créé, sous ce nom, par Lacépède. (Val.) CHÉTODON. Chœtodon (*<* (xn , crin; ooouç, o*to?, dent), poiss. — Genre de Pois¬ sons créé par Linné, ou mieux par Artédi, composé de six espèces appartenant en¬ core aujourd’hui au genre qui a conservé cette dénomination , après tout ce qui en a été successivement détaché par les ichlhyo- logistes. Bloch et Lacépède ont d’abord re¬ tranché des Chétodons les genres Ampha- canthe, Amphiprion, Pomacentre ; etCuvier, poussant encore plus loin la réforme, en a re¬ tiré les Dascylles, les Premnades, qui appar¬ tiennent à des familles différentes de celles des Chétodons, et a composé la famille, dans laquelle il place ce genre, de plusieurs autres démembrés de celui de Linné. Les genres Ho- lacanthe, Acanthopode, Chétodiptère de La- eépéde, appartiennent à la même famille que les Chelmons, les Heniochus , et autres gen¬ res voisins créés par Cuvier. Ce grand maître de la zoologie actuelle a préféré désigner cette famille sous le nom de Squamipennes. Il est peut- être à regretter qu’il n’aitpas employé le mot de Chéiodonoïdes, comme souvenird’un grand genre de Linné. Toutefois, il ne faut pas oublier que les genres de la division des Squamipennes à dents tranchantes, comme les Piméleptères , ou ceux de la tribu à dents en carde comme les Piaiis , sont caractérisés par une diagnose tout-à-fait opposée à la si¬ gnification du mot Chétodonoide. Le nom de Squamipennes présente donc l’avantage de réunir tous les genres de cette famille sous une dénomination qui leur convient sans ex¬ ception; mais il a cependant l’inconvénient, à la vérité bien léger, de pouvoir s’appliquer à des Poissons qui, comme les Nébris, les Lépiptères, les Chevaliers de la famille des Sciénoides, ont, aussi bien que les Chéto¬ dons, les nageoires couvertes d’écailles. Mais il faut bien se souvenir que, dans les mé¬ thodes naturelles qui président à la distri¬ bution des êtres, les diagnoses des groupes sont établies sur l’ensemble des caractères, et qu’on choisit, pour désigner la famille, T. 111. celui qui paraît le plus saillant. Ce qui fait placer les Nébris et les Lépiptères dans la fa¬ mille des Sciènes , c’est leur important ca¬ ractère d’avoir le museau saillant en avant par l’avance de l’ethmoide, en même temps que ce museau est caverneux ou lacuneux, et d’avoir la bouche petite et fendue sous le museau ; la présence des écailles sur les na¬ geoires ne fournit ici qu’un caractère secon¬ daire. Dans les Squamipennes, le museau n’est pas saillant, la bouche est fendue à l’extrémité , et les nageoires sont couvertes d’écailles. Nous reviendrons d’ailleurs sur ce sujet avec plus de détails à l’article squamipennes ( voyez ce mot). Si le genre Chœtodon , tel que Linné l’a vait composé, forme la plus grande partie de la famille des Squamipennes , le genre auquel nous réservons aujourd’hui le nom de Chœtodon comprend les espèces qui réu¬ nissent les caractères suivants ; Le corps est comprimé , à peu près ovale, elliptique, quelquefois comme arrondi ; la queue courte et comme tronquée. La tête petite; la bouche peu avancée, très peu fendue; des dents grêles, flexibles, serrées comme les soies d’une brosse ; les nageoires, et prin¬ cipalement la dorsale et l’anale, enveloppées jusqu’au bord par des écailles semblables à celles du tronc. Le palais et la langue lisses et sansdents;la membranebranchioslège soute¬ nue par six rayons ; les opercules sans armu¬ res ; de très fines dentelures au préopcrcule. Les rayons mous de la dorsale se continuent par une courbe à peu près uniforme et sem blable à celle des rayons épineux et à celle du corps , de sorte que la portion molle de la nageoire dorsale est terminée en angle ar¬ rondi, ou ne se prolonge qu’en un filet délié. Réduit à ces caractères, le genre est encore très nombreux en espèces ; on en compte plus de 60 qui peuvent se grouper entre elles par la distribution de leurs couleurs. Pres¬ que toutes en effet ont une bande noire qui descend du front à travers l’œil sur le bas de la joue ; nous l’avons nommée la bande ocu¬ laire. Mais après les espèces qui présentent ce caractère, quelques autres ont le corps traversé par des bandes verticales, obliques ou longitudinales. ( Voyez l’atlas de ce Dic¬ tionnaire, Poissons, pl. 8, fig. 1 ). A la suite de ces deux premiers groupes , on peut pla¬ cer les espèces dont les flancs sont semés 30" 474 CHE CHE de petits points ou de petites taches brunes. Dans d’autres espèces, on ne trouve plus ces bandes ni ces points ; mais on voit, sur l’ar rière du corps, une ou deux bandes interrom¬ pues, et une ou deux taches quelquefois ii- serées, et devenant un véritable ocelle. Il y a des espèces fort nombreuses qui ont quel¬ ques parties noires en arrière de la bande oculaire, et qui peuvent être réparties d’a¬ près la direction des stries ou lignes de re¬ flets. Ainsi, ces lignes entourant chaque écaille couvrent le corps d’une espèce de ré¬ seau. Les stries sont longitudinales, ou verti¬ cales, ou forment des chevrons dont l’an¬ gle est dirigé en avant, ou bien encore les stries latérales obliques du dos croisent à an¬ gle droit les stries obliquo-latérales du ven¬ tre. A ces caractères , tirés de la direction des bandes ou des stries, se joignent des ocel¬ les , ou des taches noires entourées d’un cercle blanc ou jaune. Enfin , quelques es¬ pèces se distinguent des autres par un fil que forme le prolongement de plusieurs rayons mous de la dorsale. Presque tous ces Poissons ont de 12 à 13 rayons épineux à la dorsale, mais d’autres n’en ont que 9, et 25 à 30 rayons mous. Telle est la séparation des nombreuses es¬ pèces de ce genre, toutes étrangères, et princi¬ palement des mers des Indes-Orientales. On en voit des variétés infinies le long des cô¬ tes rocheuses. Elles se meuvent avec rapi¬ dité, se tiennent à de petites profondeurs comme pour montrer les teintes brillantes et variées dont elles sont ornées. Non moins parés que les Colibris ou les Souimangas , ces richesornementsdela classedes Oiseaux, ces Poissons reflètent les couleurs dorées des métaux ou éclatantes des pierres pré¬ cieuses , relevées par des oppositions de ta¬ ches ou de bandes noires qui contribuent par leur opposition à en accroître encore les jeux de lumière et le brillant. Ces couleurs si vi¬ ves sont disposées sur des fonds rose, pour¬ pre, azuré, et l’homme peut jouir de toutes ces beautés parce que les individus viennent jouer à la surface des récifs, et se détachent encore au milieu des couleurs vives et va¬ riées des coraux au milieu desquels ils vi¬ vent. Ce séjourles afait quelquefois nommer Klipvisch (Poisson de roche) ; dans nos colo¬ nies américaines on les nomme souvent De- moiseUes ; et slediminutifs Labelita ou Ci- talineta , sous lesquels les Espagnols les dési¬ gnent, se rattachent à la même idée. Ils ont l’habitude de suivre en mer les corps en mouvement ; aussi les voit-on de temps â autre, dans la haute mer, éloignés de toute côte, mais groupés autour de bois flottants et entraînés par les courants. Ils aiment à se tenir longtemps dans Je sillage des navires , et suivent quelquefois plusieurs jours le même bâtiment. On a même des exemples de Chétodons qui ont traversé l’At¬ lantique, et sont venus se faire prendre dans la Tamise. Schneider a remarqué avec saga¬ cité que les Chétodons n’avaient pas échappé aux observations des anciens. Ce sont les Poissons désignés dans Élien par le nom de Citharœdus , et nous avons fait voir, dans notre Ichthyologie , que l’un de ses deux Citharœdus est un Holacanthe ( Holacanthus imperaior Lam. ), et l’autre le Chœlodon vitlatus. Plusieurs espèces deChétodons présentent des particularités remarquables. Voyez sur¬ tout au mot platax celles qui caractérisent les os de ces singuliers Poissons. (Val.) *CïIÉTÛDOMDiSS. Chœiodonides . poiss. — Nom donné par M. de Blainvilïe à une famille de l’ordre des Poissons thoraciques ayant pour type le g. Chœlodon. CHÉTOLOXES (x«^,soie; >o£oÇ, laté¬ ral, oblique), uns. — M. Duméril ( Zoologie analytique , pag. 282 ) désigne ainsi une fa¬ mille de Diptères dont le caractère principal est d’avoir des antennes à poil isolé , latéral ? simple ou barbu. Cette famille correspond au genre Mou¬ che de Linné, et comprend 12 g., dont nous croyons inutile de donner la nomenclature, attendu qu’elle formerait double emploi ou confusion avec celle des familles de M. Mac- quart, dont nous suivons ici la méthode. (D.) *CÏIËTOPHOI\ÉES. Chœtophoreœ. bot. cr. — (Phycées). Tribu de la famille des Zoos- permées, créé par M. J. Agardh ( Linnœa , XV; Heft., IV, p. 450), etquiapour type leg.C/we- topliora, Ag. ( voy . ce mot). Ses caractères sont: Filaments rameux, articulés, à endochromes verts , décolorés à chaque bout, enveloppés d’une matière gélatiniforme qui les relie quelquefois entre eux en leur donnant la forme de frondes gélatineuses irrégulière¬ ment divisées. Le mode de reproduction , CîiE qui n’est pas bien connu dans toutes , mais qui a été bien observé dans le Draparnaldia , est le même que celui que nous avons dé¬ crit au mot Bryopsis. Ces Algues vivent or¬ dinairement dans les eaux douces, rarement dans la mer. Les genres qui se rangent dans cette tribu sont : Bolbochæie , Ag.; Drapar¬ naldia , Bor. ; Chœiophora , Ag. (C. M.) * CïIÉTOPIIOllOIDÉES. Chœtophoroi- deæ, Harv. bot. cr. — Synonyme de Chéto- phorées de J. Agardh. (C. M.) CHÉTOPODES. Chœlopoda ( , soie; tcovç , 7rocîoç , pied ). année. — M. de Blainville ( Système d’ Helminthologie pu¬ blié en 1828 , dans le Dictionnaire des sciences naturelles , t. LVII ) nomme ainsi la nombreuse catégorie des Vers annélides qui ont, sur les parties latérales du corps, des soies ou petits poils épineux inarticu¬ lés, au moyen desquelles ils se meuvent comme avec des pieds rudimentaires. Il les partage, d’après la similitude ou la dissem¬ blance de ces soies dans chaque animal, et d’après la parité ou la variété de forme des articles eux-mêmes, entrois ordres, qui sont les Hélérocriciens , les Paromocriciens et les Homo cri ci eus. Il sera question d’une manière détaillée, à l’article vers, de l’orga¬ nisation et des principales singularités ob¬ servées dans ces animaux. G. Cuvier avait, bien avant M. de Blain¬ ville, admis un groupe correspondant à ce¬ lui des Chétopodes , puisque, dans son Ta¬ bleau élémentaire des animaux , publié en 1798, il distinguait, comme première caté¬ gorie du groupe des Vers , ceux qui sont pourvus d’épines ou de soies pour s’aider dans leurs mouvements. Mais depuis cette époque, il a changé d’opinion ; et, dans son ouvrage sur le Iiègne animal, les Tubicoles, les Dorsi- branches et les A branches sètigères rempla¬ cent le groupe unique des Chétopodes. (p. G.) *CIIÉT0PTÉRIE1VS. année. — Une espèce très remarquable d’Annélides Chétopodes , rapportée de la mer des Antilles, a servi à G. Cuvier pour l’établissement du genre Chæ- topterus ( Règne anim., t. III, p. 208 , 1830) ; et ses caractères l’ont fait regarder avec rai¬ son, par M. Milne-Edwards , comme devant former une famille particulière à laquelle ce naturaliste a donné le nom de Chétoptériens. Depuis, M. Sai s a fait connaître une deuxième CHE 475 espèce de Chétoptère propre aux mers d’Eu¬ rope. G. Cuvier n’a donné que très peu de dé¬ tails sur les Chétoplères ; ceux que MM. Mil¬ ne-Edwards et Sars ont publiés font bien connaître l’organisation extérieure de ces Annélides ; mais on n’en a point encore étu¬ dié l’anatomie. Le corps des Chétoptères est long et plus ou moins aplati. On ne lui distingue pas de tete proprement dite ; mais il est néanmoins subdivisible en trois parties , comme celui des Chétopodes Hétérocrieiens. La première partie est élargie, et plus ou moins disci- forme-al longée ; son bord antérieur est plus ou moins transversal. La bouche qui est au- dessous de ce rebord n’a ni trompe ni m⬠choire. On remarque, à chacun de ses côtés, un tubercule ou une petite antenne. Les pieds sont de quatre sortes. Ceux de la partie antérieure du corps consistent en une seule rame dorsale ayant l’aspect d’un cor¬ net membraneux , et du fond de laquelle naît un faisceau de soies. Les pieds de la se¬ conde sorte se composent de deux rames, dont la dorsale ressemble beaucoup , quant à son mode d’organisation, à celle des pieds de la première sorte , et dont la rame ven¬ trale ne forme qu’un seul lobe charnu , qui , d’abord bien distinct , se soude bientôt avec celui du côté opposé pour former une sorte de bourrelet transversal impair. Les pieds de la troisième sorte, qui suivent les précédents, manquent aussi de soies à leur rame ventrale , dont chaque paire est con¬ fluente sous la ligne médiane; mais leur lame dorsale également dépourvue de soies, estreprésentée par un grand appendice mem¬ braneux et boursouflé, qui se confond avec son congénère , de manière à former une es¬ pèce de sac vasculaire dorsal et impair. Enfin les pieds de la quatrième sorte, qui occupent la partie postérieure du corps, se composent d’une rame dorsale, presque semblable à celle des pieds de la première et de la seconde es¬ pèce, et d’une rame ventrale formée de deux tubercules charnus bien distincts, et occu¬ pant toute la face inférieure du corps. Les Chétoptères sont des Annélides na¬ geuses. Ils ont pour retraite un tube de na¬ ture membraneuse. Voici comment on a caractérisé les deux espèces connues dans ce groupe : 47 a CME ^ I Ciiétoptere A parchemin, Cheloplerus pergamentaceus G. Cuv. (Edwards, Annè- lides, p. 281 , pl. 8 , f. 1 à 4 ; id. Iconogr. du Règne anim., pl. 20, f. 2). — C’est l’espèce des Antilles. Elle a G à 8 pouces de longueur, et son corps est fort étroit, si ce n’est à la partie antérieure , à peu près large de dix lignes. La seconde paire de ses pieds, de la deuxième sorte, qui est la dixième de tout le corps, ist très développée, et ses deux ra¬ mes dorsales, soutenues par un grand nom¬ bre de soies, forment de chaque côté du corps une sorte d’aile , ce qui a valu à ces ani¬ maux leur nom générique. Ciiétoptere de Norwege , Chelopterus norvegus Sars ( Beshrivelser , p. 64 , pl. 2 , fi g- 29.) — Celte espèce, découverte par M. Sars, auprès de Bergen , en Norwége , et que M. Bouchard Chantereaux nous a dit avoir retrouvée sur les côtes de France , à Bou¬ logne , a la partie antérieure du corps par¬ tagée en dix segments pourvus de pieds sé- tigères ; la deuxième en quatre segments réu¬ nis entre eux par une partie fort étroite, et j la troisième en quatorze, tous pédigères. Sa bouche est munie d’une paire d’antennes plus prononcée que celles du Chelopterus pergamentaceus. G. Cuvier écrit Chœloplerus et non Che- topterus comme M. Edwards. On a reproduit, à l’article ciiætoptere de ce Dictionnaire, le peu de détails donnés par Cuvier sur cette amille remarquable d’Annélides. (F. G ) *CHETUSIA. ois. — Genre établi par le prince de Canino aux dépens du genre Plu¬ vier, et dont le Ch. Gregarius est le type. (G.)< CHEVAL. Equus , Linn. mam. — Les ani¬ maux dont nous allons tracer rapidement l’histoire, forment, au milieu des Mammifè¬ res, un de ces groupes parfaitement distincts, d’autant plus embarrassants pour les zoo¬ logistes que leurs caractères , éminemment propres à les réunir en une famille na¬ turelle, ne les rattachent aux autres groupes que d’une manière très éloignée. Le type idéal du Cheval n’a subi que des modifica¬ tions légères pour donner naissance aux six espèces que nous connaissons ; mais, en re¬ vanche, il n’a que bien peu de rapports avec les types plus généraux auxquels on a es¬ sayé de le rapporter. Aussi est- il peut-être un des meilleurs exemples à citer à, l’appui des quelquesidéesgénérales que nous avons rapidement indiquées ailleurs [Voyez l’arti¬ cle chéiroptères de ce Dictionnaire). De l’extrême ressemblance que présentent entre eux tous les Chevaux, il est résulté que les naturalistes ont été généralement d’ac¬ cord pour en former un genre unique. M. Gray seul a eu l’idée de le partager en deux sous - genres , dont le premier ( Equus ) ne renfermerait que le Cheval, et le second ( Asinus ) comprendrait les cinq au¬ tres espèces. M. Isidore Geoffroy n’a pas eu de peine à démontrer combien cette division était peu fondée, en rappelant que les ca¬ ractères assignés par l’auteur anglais à cha¬ cun de ces deux sous-genres s’observaient souvent chez tous les deux. D’un autre côté, les différences extrêmes qui isolent le groupe dont nous parlons ont conduit les natura¬ listes à de grandes variations sur la place qu’on devait lui assigner, sur l’importance même qu’on devait lui attribuer dans les classifications zoologiques. Storr et Illiger en ont fait un ordre distinct sans s’accorder sur le rang qui lui convenait. Dans les ou¬ vrages de Linné , les Chevaux forment un genre de ses Belluœ, et sont placés à côté des Hippopotames. Pour Cuvier, ils sont le type d’une famille (les Solipèdes ) de ses Pachydermes , famille qui ne renferme que le genre Cheval. M. Isidore Geoffroy, qui par¬ tage les Pachydermes en quatre sections, sous-divisées elles-mêmes en familles, place dans la dernière section et entièrement isolée la famille des Solipèdes, composée du seul genre Cheval, attribuant ainsi à cette der¬ nière un degré d’importance supérieur à celui de \a.f amille, mais inférieur à celui de l 'ordre. Voyez les mots solipedes et pachy¬ dermes. Quoi qu’il en soit, nous pouvons assigner au genre Cheval les caractères suivants : Un seul doigt et un seul sabot à chaque pied ; point d’ongles rudimentaires en ar¬ rière; de chaque côté du métacarpe et du métatarse des stylets osseux représentant deux doigts latéraux ; trois incisives et six molaires à chaque mâchoire et de chaque côté dans les deux sexes. Les mâles ont en outre une petite canine en haut, et quel¬ quefois aussi en bas ; ces canines ne se voient presque jamais chez les femelles. Ou pourrait joindre à ces caractères déjà bien CilE ! CîIE 477 suffisants l’existence de châtaignes , ou pla¬ ques ovalaires rugueuses , placées près du carpeaux membres antérieurs, et au-dessus du tarse aux membres inférieurs. Ces pla¬ ques de consistance cornée sont ou de sim¬ ples productions épidermiques, ou des poils agglutinés , et ne sauraient être regardées comme des callosités amenées par le frotte¬ ment, car ces parties sont complètement à l’abri sous ce rapport. Au reste, nous dirons en passant que cette cause, regardée comme produisant les callosités chez les Singes et les Chameaux, ne nous paraît nullement avoir l’influence que quelques naturalistes, et entre autres Buflfon, lui ont attribuée. On sait que les Chevaux ne vomissent ja¬ mais. M. Magendie a découvert les causes de ce fait par l’étude détaillée de leur tube digestif. I/œsophage est composé de deux parties dis¬ tinctes; la partie supérieure est musculeuse et contractile , la partie inférieure est sim¬ plement élastique. Elle aboutit à l’estomac et s’y réunit obliquement en formant un car¬ dia que des fibres très fortes tiennent con¬ stamment fermé, si bien que, même après la mortdel’animal, ii fautemployerunegrande force pour y introduire le doigt. Ceci nous ex¬ plique comment les contractions de l’estomac, alors même qu’elles sontaidées par celles des muscles abdominaux, ne peuvent déterminer l’ascension rétrograde des aliments. L’ouver¬ ture pylorique, au contraire, est toujours lar¬ gement ouverte, et doit laisser très facile¬ ment passer les aliments, et surtout les bois¬ sons. L’estomac est simple et petit; mais en revanche, les intestins sont très volumineux, elle cæcum surtout est énorme. Il s’ensuit que, chez les Chevaux, la digestion doit être surtout intestinale. Toutes les espèces du genre Cheval parais¬ sent très bien partagées sous le rapport des sens. Leur toucher général est délicat; et, bien que leur corps soit en entier recouvert de poils serrés, on voit leur peau se froncer et se mouvoir au moindre attouchement, sur¬ tout lorsqu’il a lieu sous le ventre. Leur langue est douce. Leur lèvre supé¬ rieure est susceptible de s’allonger et d’exé¬ cuter des mouvements assez étendus ; aussi l’emploient- ils pour ramasser leur nourri¬ ture, et souvent ils semblent s’en servir pour reconnaître et palper certains objets. Le sens du goût est d’ailleurs aussi développé chez eux que chez les autres Herbivores. La conque auditive, dont les dimensions varient selon les espèces, est toujours assez grande chez les Chevaux, et leur ouïe paraît très délicate. Au moindre bruit imprévu, on les voit s’arrêter avec attention, en dirigeant leur oreille de ce côté. Leurs yeux sont généralement grands, et à fleur de tête. La pupille a la forme d’un parallélogramme horizontal. La vue estexcel- lente ; et, bien que ce ne soient pas des ani¬ maux nocturnes, ils distinguent nettement les objets dans l'obscurité. Le sens qui paraît être le plus exquis chez les Chevaux, c’est l’odorat, quoique l’appa¬ reil olfactif ne présente pas ici un aussi grand développement que chez les Carnassiers. Les narines sont très mobiles et séparées par un espace nu, mais non glanduleux. Lorsque l’animal veut reconnaître un objet qui lui inspire de la défiance, on le voit ouvrir lar¬ gement les naseaux, comme pour ne perdre aucune des émanations qui peuvent s’en exhaler, et l’on assure que, dans l’état sau¬ vage, il évente ainsi ses ennemis à plus d’une lieue de distance. Les organes de la génération n’offrent rien de bien remarquable dans le genre qui nous occupe. La verge est grande, et contenue dans un fourreau dirigé en avant. Les testi¬ cules sont en dehors. Chez les femelles, on trouve quatre mamelles inguinales. La por¬ tée est de 1 1 à 12 mois, et les mères mettent bas en se tenant debout, ce qui ne s’observe que chez un très petit nombre de Mammi¬ fères. Le genre Cheval se compose, de nos jours, de six espèces qui présentent de grandes res¬ semblances. Chez toutes , on trouve sur le corps un poil court et ras en été , qui s’al¬ longe pendant la saison froide. Chez toutes, excepté peut-être chez le Cheval proprement dit, ce pelage tend à présenter des bandes alternativement claires et foncées. Toute¬ fois, cette tendance est peu prononcée dans l’Ane et dans THémione. Elle est, au con¬ traire, très marquée chez le Couagga , le Dauw, et surtout le Zèbre. A ces différences de pelage correspondent des différences de patrie. Les espèces à robe uniforme sont asia¬ tiques ; les espèces à pelage zébré sont afri¬ caines. Ainsi, comme l’a fait observer M. Isi¬ dore Geoffroy, la division du genre en groin 478 GUE CHE pes secondaires se trouve être exactement la même, soit qu’on la fonde sur l’appréciation des caractères zoologiques, soit qu’on la dé¬ duise de leur distribution géographique , telle du moins qu’elle était avant d’avoir été altérée par l’industrie humaine. En effet, les six espèces qui composent ce genre appar¬ tiennent en propre à l’ancien continent, et tous les Chevaux américains, domestiques ou sauvages, proviennent d’individus importés d’Europe. De grandes étendues de terrains séparent d’ailleurs les localités d’où parais¬ sent être originaires les espèces asiatiques et les espèces africaines. ïl semblerait donc qu’il a existé pour le genreCheval deux cen¬ tres de création , un pour chacune de ces deux parties du monde. A côté des caractères zooîogiques et ana¬ tomiques que nous venons d’indiquer comme étant communs à toutes les espèces du genre Cheval, nous devons en signaler un autre, qui, quoique emprunté à un ordre de faits bien différent, ne nous parait pas moins im¬ portant. Nous voulons parler de l’instinct qui porte ces animaux à se réunir en troupes plus ou moins nombreuses , et à accepter pour chef celui d’entre eux que sa force, son courage, et sans doute aussi son expérience, rendent digne de ce poste élevé. Cet instinct se montre avec la même force dans les espè¬ ces asiatiques et africaines. Effacé en appa¬ rence chez nos Chevaux domestiques , sans doute parce que l’occasion de se manifester lui manque, il reparaît avec toute son éner¬ gie lorsque ces animaux, échappés à l’empire de l’homme, retrouvent leur liberté native. Mais alors se montre un fait qui nous sem¬ ble bien remarquable, et sur lequel nous reviendrons plus loin. Cet instinct, bien que restant le même au fond, se manifeste d’une manière différente dans des localités éloi¬ gnées. Tandis que les Tarpans de la Tartarie vivent pour ainsi dire par familles composées seulement de quelques membres, les sauva¬ ges descendants de la race espagnole, répan¬ dus dans les pampas de l’Amérique méridio¬ nale, forment des peuplades extrêmement nombreuses, où les individus se comptent par milliers. Une autre particularité bien digne de re¬ marque , c’est que toutes les espèces de Chevaux paraissent pouvoir se féconder mu¬ tuellement, et donnent naissance à des mé¬ tis ou Mulets. Nous nous bornerons pour le moment à citer quelques faits, et nous renverrons à un article spécial pour traiter d’une manière générale cette question , une des plus intéressantes dont puisse s’oc¬ cuper la zoologie. Ployez mulet. Examinons maintenant avec quelques détails chacune des six espèces que nous avons nommées plus haut, en commençant par celle qui a fourni à bon droit le nom gé¬ nérique de ce groupe. I. Le Cheval, Equus caballus Linn _ Parmi les animaux qui peuplent la surface du globe, il en est quelques uns dont la vie est entièrement liée à celle de l’espèce humaine, et qui semblent avoir été créés animaux do¬ mestiques. On dirait que l’auteur de toutes choses, en plaçant l’homme sur la terre, a voulu l’entourer de serviteurs destinés à as¬ surer son existence et à lui faciliter la con¬ quête de l’univers. A peine pouvons-nous soupçonner de quelle souche sont sortis nos Bœufs , et ce n’est plus qu’à l’état fos¬ sile que nous rencontrons les restes de leurs ancêtres. Nulle part on n’a trouvé de traces authentiques de Chien sauvage. Il en est de même du Cheval. L’espece tout entière est soumise ; elle est devenue notre propriété. Si quelques individus échappés à cet empire ont, il est vrai, propagé dans les plaines de l’Asie et de l’Amérique des races plus indépendantes, celles-ci n’ont point encore oublié leur vieille tradition , et lorsque le nœud coulant du Cosaque , le lazzo du Mexicain viennent arrêter la course vagabonde d’un de ces enfants des steppes ou des pampas, celui-ci ne tarde pas à re¬ connaître son maître, à reprendre le joug que ses pères avaient momentanément se¬ coué. De cette domestication complète du Cheval est née l’extrême difficulté de détermi¬ ner sa patrie. Longtemps on a fait honneur à l’Arabie de la production de ce précieux quadrupède. Huzard est le premier peut-être qui se soit élevé contre une opinion consa¬ crée par un assentiment universel, et les raisons par lesquelles il l’a combattue nous paraissent décisives. Les livres de Moïse ne parlent que des Chevaux d’Egypte, et nullement de ceux d’Arabie. C’est aussi de l’Egypte que, d’après le livre des Bois, Sa¬ lomon faisait venir les siens. Ézéchiel nous - GM K CHE apprend queles Syriens tiraient les leurs de la Cappadoce ou de l’Arménie. Les écrivains profanes sont ici d’accord avec les auteurs sacrés. Dans la nombreuse cavalerie qui fai¬ sait partie de l’expédition dirigée par Xerxès contre la Grèce, on ne voit pas figurer les Arabes. Ceux-ci sont montés sur des Cha¬ meaux. Sous le règne d’Auguste, Strabondit, en parlant de l’Arabie , que ce pays produit des animaux de toute espèce, excepté desChe- vaux. Enfin, dans les premières guerres qui signalèrent l’établissement de l’Islamisme en Arabie, on ne voit figurer de cavalerie ni dans l’armée de Mahomet ni dans celle de ses ennemis , et dans l’énumération des dépouilles que le prophète recueille après la victoire, il n’est nullement question du Cheval. L’erreur combattue par Huzard vient sans doute de ce fait, que, depuis nombre d’années, la race la plus parfaite de Che¬ vaux nous vient de l’Arabie. Mais comment s’y est-elle formée? Quelques témoignages historiques permettent de le soupçonner. Dès le temps d’Arrien,,et peut-être bien longtemps avant, on exportait d’Égypte en Arabie des Chevaux destinés à être offerts aux princes de ce pays, comme le don qui pouvait leur être le plus agréable. Plus tard, des Empereurs grecs , guidés par le même motif, firent passer en Arabie un assez grand nombre de ces Chevaux de Cappadoce si es¬ timés des anciens. On peut d’ailleurs sup¬ poser que les relations commerciales ont dû en amener également de la Perse, de laMé- die , où existe encore une des races les plus estimées. Qu’on tienne compte maintenant des soins extrêmes que prennent les Arabes pour faciliter la propagation et le perfection¬ nement de ces animaux , et l’on compren¬ dra sanspeine comment ils ontpu, chez eux, se multiplier, au point que, dès 1272, Marco- Polo put voir, à Aden, embarquer un grand nombre de Chevaux arabes qu’on y venait chercher de tous les points de l’Inde. On comprendra surtout comment ces Chevaux ont dû acquérir, dans un intervalle de plus de mille ans, les qualités précieuses qui les mettent aujourd’hui à la tête de toutes les races connues. Aux considérations historiques qui précè¬ dent , nous en ajouterons quelques unes puisées dans la nature mêmedu Cheval. S’il 479 était réellement originaire de l’Arabie, il devrait, rendu à lui-même, rechercher de préférence les pays chauds ; car on sait que tout animal qui échappe à l’influence modi¬ ficatrice de l’homme tend à se rapprocher autant que possible de ses premières condi¬ tions d’existence. Or, il n’en est pas ainsi. Les Chevaux sauvages qui habitent les vastes plaines de la Tartarie remontent en été vers le Nord. Ils ne s’avancent jamais à plus de trente degrés vers le Sud ; et en hi¬ ver, bien loin de rechercher les vallées où ils trouveraient une espèce d’abri contre la ri¬ gueur de la saison, ils s’élèvent sur les mon¬ tagnes dont le vent glacial du nord a balayé la neige. Ces faits ne nous permettent pas d’em¬ brasser ici l’opinion de Huzard, qui pa¬ raît pencher à regarder le Cheval comme originaire du centre de l’Afrique. Nous re¬ gardons cette espèce comme essentiellement asiatique , et née , soit sur le grand plateau central qui occupe une si vaste portion de cette partie du monde , soit au nord-est de la chaîne du Caucase. Quoi qu’il en soit, tous les Chevaux sont aujourd’hui domestiques ; et ceux à qui l’on donne l’épithète impropre de sauvages , ne doivent être regardés que comme une simple race. C’est à ce point de vue que nous en parlerons plus bas. Mais avant d’entrer dans ces détails, donnons d’abord une idée géné¬ rale de l’espèce telle que nous l’avons jour¬ nellement sous les yeux. « La plus noble conquête que l’homme ait » jamais faite est celle de ce fier et fougueux » animal qui partage avec lui les fatigues de » la guerre , et la gloire des combats. — » Aussi intrépide que son maître, le Cheval » voit le péril et l’affronte; il se fait au bruit » des armes, il l’aime; il le cherche et s’ani- » me de la même ardeur: il partage aussi ses «plaisirs; à lâchasse, aux tournois, à la «course, il brille, il étincelle. Mais docileau- » tant que courageux , il ne se laisse point » emporter par son feu ; il sait réprimer scs » mouvements. Non seulement il fléchit » sous la main de celui qui le guide ; mais » il semble consulter ses désirs; et, obéis- » sant toujours aux impresssions qu’il en » reçoit , il se précipite, se modère , ou s’ar- » rête et n’agit que pour y satisfaire; c’est » une créature qui renonce à son être pour 480 CHE » n’exister que par la volonté d’une autre , » qui sait même la prévenir ; qui , par la » promptitude et la précision de ses mouve- » menls , l’exprime et l’exécute ; qui sent >» autant qu’on le désire, et ne rend qu’au- » tant que l’on veut; qui , se livrant sans ré- » serve , ne se refuse à rien , sert de toutes » ses forces , s'excède et meurt pour mieux » obéir. » Dans ce tableau emprunté au plus grand peintre qu’ait eu la nature, on regrette de ne pas voir quelques traits consacrés à des services non moins nécessaires et certaine¬ ment plus utiles. Ce n’est pas seulement dans les hasards périlleux de la guerre et de la chasse, ou au milieu de brillantes fêtes, que l’homme a recours au Cheval. C’est en¬ core lui qui, le premier peut-être, l’aida à défricher la terre qui le nourrit. C’est lui qui se charge de transporter ses fardeaux ; c’est à sa force et à sa légèreté que son maître a dû de diminuer les distances, d’établir au loin des relations qui, sans lui, seraient im¬ possibles. Jusqu’à ces derniers temps , il a été le seul lien entre les peuples éloignés des bords de la mer, et que séparaient de vas¬ tes plaines ou des chaînes montagneuses. Si, de nos jours, le génie inventeur de l’homme a su trouver dans la vapeur un moyen plus prompt encore pour répondre à son impatience, ce n’est là qu’un auxi¬ liaire applicable à un petit nombre de cas , et jamais les locomotives ne feront une con¬ currence réelle au Cheval, si ce n’est sur un petit nombre de lignes exceptionnelles. Nous examinerons plus loin, dans un ar¬ ticle séparé, les races sauvages ou domesti¬ ques ; nous essaierons de montrer les modi¬ fications que la servitude et la liberté , le changement de climat et la nourriture ap¬ portent dans les qualités physiques ou mo¬ rales du Cheval. Ici nous esquisserons seu¬ lement son histoire naturelle pour ne pas trop la séparer de ce que nous avons à dire sur les autres espèces du même genre. C’est au printemps, à cette époque. où la nature semble secouer la torpeur où la jettent les froids de l’hiver, que le Cheval éprouve le besoin de se reproduire. Alors les mâles appellent les femelles par des hennissements à la fois graves et reten¬ tissants, et celles-ci leur répondent , quoi¬ que d’une voix moins forte. La gesta- CHE tion est de douze mois environ , et la mère se délivre debout. Le poulain naît couvert de poils , les yeux ouverts ; et déjà ses jam¬ bes, quoique proportionnellement fort lon¬ gues, ont assez de force pour le soutenir et lui permettre de marcher. Adeux ans etdemi ou trois ans , le jeune Cheval peut se re¬ produire , et les femelles sont même plus précoces que les mâles; mais il ne faut pas leur permettre de se livrer si jeunes aux fatigants plaisirs de l’amour. Les poulains nés de ces alliances prématurées ne sont ja¬ mais d’une belle venue , et les parents s’é¬ puisent et se ruinent souvent pour la vie. Il faut attendre l'âge de quatre à cinq ans poul¬ ies Chevaux de trait, et jusqu’à sept et huit ans pour les Étalons fins de l’Espagne et du Limousin. Cette précaution trop souvent né¬ gligée est une des plus necessaires pour la conservation des races. Le poulain tette environ un an ; mais on assure que, pour avoir des Chevaux très vi¬ goureux, il est bien de le séparer de sa mère avant qu’il ait atteint cet âge. Il acquiert son développement entier vers la cinquième an¬ née. Cependant il est quelques races qui pa¬ raissent plus précoces. D’autres au con¬ traire sont bien plus tardives ; et, parmi ces dernières, nous signalerons en particulier la belle race limousine. On estime la durée en¬ tière de la vie du Cheval à trente ans en¬ viron , terme moyen. La dentition du Cheval suit une marche assez uniforme pour permettre de juger, presque avec certitude , de l’âge d’un indi¬ vidu jusqu’à une certaine époque. Quelques jours après la naissance, on voit paraître les deux incisives moyennes à chaque mâchoire ; à trois ou quatre mois, il en vient deux au¬ tres à côté des premières; enfin les deux dernières se montrent à l’âge de six mois. Ces dents de lait se reproduisent dans le même ordre, entre deux et trois ans et à des intervalles de six mois ; de sorte que le tra¬ vail de cette seconde dentition dure environ dix-huit mois ou deux ans. Toutes ces dents ont, aumomentoù elles sont encore entières, un creux placé à leur extrémité. Ce creux s’efface par le frottement, et l’usure qui en résulte fournit ainsi le plus sûr moyen d’estimer l’âge du Cheval. Les incisives de lait sont plus blanches , plus étroites que celles de la seconde denti- aiE 481 lion :leur eollet est aussi plus marqué. A quinze mois environ les deux médianes com¬ mencent à perdre leur creux ; à vingt mois cette cavité est ordinairement effacée dans les deux incisives qui ont paru en second lieu ; à l’âge de deux ans on n’en trouve au¬ cune trace dans les deux latérales. Nous avons vu que ces dents de lait sont rempla¬ cées par une seconde dentition. Les produits de cette dernière perdent leur creux dans le môme ordre : les premières à la mâchoire inférieure entre quatre ans et demi et cinq ans ; les secondes entre cinq et six ans; les dernières entre sept et huit ans. Les incisives supérieures s’usent moins rapidement. Les cavités des deux moyennes disparaissent vers la huitième année; celles des suivantes vers la dixiéme ; celles des deux latérales vers la douzième. Passé cet âge, le Cheval ne marque plus , et les signes tirés des plis du palais , de l’aspect des molaires , du plus ou moins d’enfoncement des yeux , n’ont presque plus de valeur. Certains Chevaux ont des dents d’une telle dureté qu’elles résistent au frot¬ tement et ne s’usent jamais. On les appelle Chevaux bégus. Cette particularité s’observe plus souvent chez les femelles que chez les mâles, et se rencontre surtout dans quelques races du nord de l’Europe, en particulier chez les Chevaux polonais. Le Cheval marche au pas , trotte et ga¬ lope. Pour se rendre compte de ces diver¬ ses allures , on a coutume d’examiner sé¬ parément les mouvements exécutés par chacun des quatre pieds ; mais il est beau¬ coup plus simple de les réunir deux à deux, et de ramener ainsi cette locomotion d’un quadrupède à celle des bipèdes. Alors on verra que la locomotion qui nous occupe est entièrement semblable chez les animaux à quatre pattes et chez ceux qui n’en ont que deux, et qu’ici sa complication apparente tient seulement à ce que, dans certains cas, les deux bipèdes qui entrent dans la compo¬ sition du quadrupède n’exécutent pas en même temps des mouvements identiques. Ainsi, dans le pas et dans le trot, le bipède droit levant la jambe antérieure, ce sera la postérieure que le bipède gauche mettra en mouvement. Il n’y a entre ces deux allures qu’une seule différence indépendamment de la promptitude des mouvements , c’est que, dans le premier, le bipède gauche ne T. in. part pas en même temps que le bipède droit. Dans le galop comme dans la course des animaux à deux jambes, la locomotion n’est qu’une suite de sauts exécutés avec plus ou moins de rapidité ; mais, dans le petit galop, les deux bipèdes latéraux du Cheval sautent l’un après l’autre, et, de là, ces quatre temps que l’oreille reconnaît si facilement, tandis que, dans le galop à fond de train, ils exécu¬ tent simultanément les mêmes mouvements, et alors l’assimilation de cette allure à la course simple est frappante au premier coup d’œil. Voyez, pour plus de détails, l’article LOCOMOTION. Indépendamment de ces trois modes na¬ turels de locomotion , les Chevaux peuvent en prendre deux autres, qui sont un effet de l’éducation ou celui de la fatigue. Dans Y amble, les deux pieds d’un même côté par¬ tent à la fois et se portent simultanément en avant , puis ceux du côté opposé exécutent le même mouvement. Ici encore nous pou¬ vons appliquer notre théorie. Mais, au lieu de considérer comme liés fonctionnellement deux à deux les deux membres d’un même côté, il faut faire la même supposition pour les deux jambes placées aux extrémités de l’animal : nos bipèdes théoriques seront donc, l’un postérieur, l’autre antérieur, au lieu d’ê¬ tre latéraux . On voit dès lors que l’amble résulte de ce qu’ils trottent en emboîtant le pas, si l’on peut s’exprimer ainsi. Dans Vau- bin, où le Cheval galope du train de derrière pendant qu’il trotte du train de devant, cette décomposition du quadrupède en bi¬ pède antérieur et bipède postérieur est encore bien plus marquée. Ces deux allures, avons- nous dit , ne sont nullement naturelles aux Chevaux ; on les dresse à trotter l’amble, à cause de la douceur de mouvement qui en résulte. Quant à l’aubin , on l’observe sur¬ tout chez les Chevaux de diligence qu’on presse outre mesure , pendant qu’ils traî¬ nent un poids trop considérable pour obéir facilement aux saccades résultant d’un vé¬ ritable galop. IL L’Ane, E. asinus L. — Moins beau, moins brillant, moins intelligent que le Cheval, l’Anen’estdevenu notre serviteur que depuis une époque bien moins reculée, et son type sauvage, connu des anciens sous le nomd’O- nager, habite encore les déserts de l’Asie où les Tarlarcs lui donnent le nom de Koulan. 31 482 CSÏE GUE L’Onagre esl de la grandeur d’un Cheval de moyenne taille; sa tète est lourde; ses oreilles sont moins longues que celles de nos Baudets communs. Son pelage est d’un gris ou d’un jaune brunâtre. Une longue bande brune s’étend sur la ligne dorsale d’un bout du corps à l’autre, et le poii qui la forme est floconneux et ondoyant, même pendant l’été. En hiver, cette espèce de crinière est moins distincte, parce que le corps entier se couvre d’une toison semblable. Une ou deux bandes grises coupent en croix cette ligne longitudinale à la hauteur des épaules. Les côtés de l’encolure sont sillonnés de lignes que forment des bouquets de poils relevés à contre-sens (épis). Celte espèce sauvage était bien connue des anciens. On la trouve mentionnée dans les livres de Moïse, et même ce législateur la croyant d’une autre espèce que l’Ane domes¬ tique, défendit de les accoupler. Plus tard , cet animal figura dans ces fêtes somptueu¬ ses que les empereurs donnaient au peuple romain , comme pour le dédommager de la perte de sa liberté. D’après Jules Capitolin, l’empereur Gordien nourrissait entre autres animaux rares 30 Anes sauvages, et Philippe en fit paraître une vingtaine dans les jeux séculaires. Depuis, on avait presque perdu de vue cet animal, lorsque Pallas le retrouva et le décrivit avec son exactitude ordinaire, lors de son voyage en Piussie, en 1773. L'Ane parait avoir la même patrie que le Cheval ; mais, partis sans doute d’un même centre de création, l’un fut porté plus au nord, l’autre plus au midi. Dans ses migrations périodiques, l’Onagre descend jusqu’au golfe Persique, et jusqu’à la pointe sud de l’I n- dostan. En revanche, il ne paraît pas dépas¬ ser au nord le 45e degré de latitude. Dans ces voyages, il suit la même tactique que le Cheval. Réunis en hordes innombrables , les Anes sauvages traversent les déserts de l’Asie sous la conduite de chefs dont les or¬ dres sont exécutés avec une admirable ponc¬ tualité. S’ils viennent à être attaqués par les Loups, ils se rangent en cercle, en plaçant au centre les Poulains elles vieillards, frappent leurs ennemis des pieds de devant , les dé¬ chirent par de cruelles morsures, et rempor¬ tent toujours la victoire. Mais l’Onagre trouve dans l’homme un ennemi plus redoutable. Celui-ci lui déclare la guerre pour améliorer ses races domestiques, pour s’emparer de sa peau, avec laquelle il fait le chagrin , pour sc nourrir de sa chair, qui passe en Tartarie pour un mets des plus délicats. La rapidité de sa course le dérobe assez facilement à une attaque ouverte ; mais il se laisse pren¬ dre aux pièges, aux nœuds coulants, et donne souvent dans les embuscades que lui ten¬ dent ces peuples chasseurs. Si le Cheval n’existait pas , a dit Buffon, l’Ane serait pour nous le premier des ani¬ maux. C’est la comparaison qui le dégrade. L’Ane sauvage et le Cheval redevenus libres sont à peu près de même taille; mais l’Ona¬ gre est plus fort et plus agile. Pourquoi donc l’un est-il l’objet de tant de sollicitude, l’au¬ tre de tant de dédain ? Cette différence tient sans doute à la supériorité intellectuelle du Cheval. Toutefois, nous aurions tort de juger l’espèce de l’Ane d’après les échantillons abâtardis par les mœurs et un climat trop froid que nous trouvons dans nos campa¬ gnes. En Perse, où l’on élève avec soin les Anes domestiques , l’espèce s’est remarqua¬ blement anoblie. Leur taille égale celle des Chevaux; leurs formes sont devenues svel¬ tes, leur physionomie animée et intelligente. Employés à tous les usages qui , chez nous, sont l’apanage des Chevaux , ils rendent les mêmes services ; et la rapidité des Anes de selle est si bien connue que les riches Per¬ sans préfèrent cette monture à toute autre. III. L’Hémionk ou Dziggetai, E. hemio- nus Pallas. — Aristote et Élien avaient déjà mentionné cet animal comme distinct de l’Ane sauvage et du Mulet métis. Les mo¬ dernes l’avaient perdu de vue, lorsque Mes- serschmidt le reconnut et le rapporta au Mulet fécond d’Aristote. Mais ce fut Pallas qui, dans un de ses beaux Mémoires, le dé¬ crivit le premier avec beaucoup de soin, et lui donna le nom qui lui a été conservé. L’Hémione mérite complètement son nom par la ressemblance qu’il offre à la fois avec le Cheval par les parties antérieures du tronc, avec l'Ane par les postérieures. La tête présente le même mélange ; par sa grosseur elle rappelle celle de l’Ane, et celle du Cheval par sa forme. On peut en dire autant des oreilles qui, un peu moins longues que cel¬ les de l’Ane, se rapprochent de celles du Che¬ val par leur coupe et par leur implantation. Un trait qui n’appartient à aucune des deux CHE CME espèces qui nous servent de terme de com¬ paraison , c’est la forme des narines. Chez PHémione, leurs ouvertures simulent deux croissants dont la convexité est tournée en dehors. Le pelage de PHémione est formé d’un poil ras et lustré. La couleur en est presque uni¬ formément blanche pour les parties infé¬ rieures et internes , isabelle pour les portions externes et supérieures. Ces deux couleurs se fondent insensiblement l’une dans l’au¬ tre. A la face externe des membres, on ob¬ serve de longues barres transversales d’une teinte isabelle pâle. La crinière, qui com¬ mence un peu en avant des oreilles, s’étend jusqu’au garrot en diminuant insensible¬ ment de longueur : les poils qui la compo¬ sent sont noirâtres. Elle semble se continuer en une bande de même couleur qui règne tout le long de la ligne dorsale , s’élargit d’arrière en avant , se rétrécit assez brus¬ quement après avoir dépassé les hanches, et vient se terminer en pointe sur le haut de la queue. Celle-ci, dans sa plusgrande étendue, est couverte de poils aussi ras que le reste du corps, et l’on trouve seulement à l’extré¬ mité un bouquet de crins noirâtres. Dans cette description abrégée, nous avons supprimé un grand nombre de détails qu’on trouvera dans un Mémoire très intéressant, inséré, par M. Isidore Geoffroy , dans les Nouvelles annales du Muséum. La ménagerie du Jardin des Plantes pos¬ sède en ce moment (1843) quatre Hémio- nes vivants. Trois ont été envoyés par M. Dussumier ; le quatrième est né à la ménagerie, le 25 juillet 1842. L’autre fe¬ melle adulte avait mis bas également à peu près à la même époque; mais le petit mou¬ rut le 8 septembre de la même année , des suites d’une maladie très fréquente chez ces animaux dans le jeune âge, la diar¬ rhée. Il se trouve en ce moment dans les ga¬ leries du Muséum. Nous pensons qu’on nous saura gré de décrire les diverses livrées que présentent ces Solipèdes. Nous allons le faire en peu de mots, et d’une manière comparative avec la description de l’adulte donnée par M. Isidore Geoffroy. Le jeune Hémione mort à l’âge de moins de deux mois avait encore la même robe qu’au moment de sa naissance. Ses pro¬ portions sont élégantes, et il n’a pas çes A 83 longues jambes qui défigurent le poulain. Le sabot est encore plus comprimé que chez l’adulte. La tête, un peu moins forte proportionnellement, est surtout moins haute. La teinte isabelle tire sur le rou¬ geâtre à la hauteur des côtes. Partout ail¬ leurs elle est plus pâle que chez l’adulte. Les zébrures des membres semblent rem¬ placées par un réseau isabelle à peine sen¬ sible. Vers la ligne dorsale, la couleur des lianes passe insensiblement à une teinte blanchâtre: en même temps le poil s’allonge et se relève contre la crinière. Celle-ci s’é¬ tend depuis la tête jusque vers le tiers supé¬ rieur de la queue. Les poils qui la compo¬ sent ne sont pas assez raides pour mériter le nom de crins, et ont quelque chose de laineux. Leur longueur est de 9 centimètres sur le cou : ils se raccourcissent insensible¬ ment, et n'ont plus que 5 centimètres sur le milieu du dos ; mais ils s’allongent de nouveau sur les hanches, où ils ont près de 8 centimètres. Cette prolongation de la cri¬ nière couvre tout l’espace qu’occupera plus tard la bande noire. La couleur de cette cri¬ nière varie : sur le cou , les poils placés dans l’axe sont roux ou noirâtres ; sur les bords se trouvent des flocons de couleur blanchâtre. Au-delà du garrot , les poils sont roux dans leur plus grande étendue, et blancs à leur extrémité. Le pinceau qui termine la queue est composé, au centre, de poils noirâtres entourés de poils blancs. Ce pinceau naît par une pointe qui se pro¬ longe sur la ligne médiane de la queue jusque vers le tiers moyen. Voici quelques mesures prises sur ce jeune individu , qui a été monté avec le plus grand soin : Hauteur au garrot . 0m,815 — id. aux hanches . 0 ,85 Longueur de l’extrémité du mu¬ seau à l’origine de la queue. ... 1,11 Longueur de la tête . 0 ,325 — id. de la queue, bouquet compris . 0 ,35 Hauteur à partir du plan de posi¬ tion jusqu’à l’extrémité supérieure du canon antérieur . 0 ,35 id. jusqu’à l’extrémité du ca¬ non postérieur . 0, 41 Le poulain d’Hémione encore vivant, et qui aujourd’hui f janvier 1843 a près de six 484 CHE GUE mois, a grandi très rapidement. Sous tous les rapports, il semble tenir le milieu entre celui que nous venons de décrire et les Hémiones adultes. Ses formes sont déjà presque identiques, et ses couleurs encore moins vives , le sont pourtant plus que chez le poulain mort, excepté sur les côtes, où la nuance rougeâtre a disparu. Le poil qui couvre le corps tout entier est long et lé¬ gèrement floconneux, ce qu’on ne sauraitat- Iribuer à la saison puisqu’il n’a pas changé chezlesadultes. La crinière, d’une teinte noi¬ râtre déjà assez prononcée, se prolonge au- delà du garrot par des poils longs, mais clair¬ semés. Les poils qui occupent la place de la bande dorsale sont d’un brun roux. Sur la croupe , ils ne sont pas plus longs que ceux du reste du corps ; mais vers les hanches ils s’allongent du double , et cette crinière pos¬ térieure se prolonge également sur la queue, de manière à joindre presque l’origine du bouquet terminal qui remonte aussi plus haut. L’Hémione se trouve en grand nombre dans le pays de Cutch, au nord de Guzarate. On ne peut les prendre qu’avec des pièges, leur course étant plus rapide que celle des meilleurs Chevaux arabes. Il paraît qu’on pourrait les apprivoiser avec assez de faci¬ lité. M. Dussumier assure qu’à Bombay, on s’en est servi comme Chevaux de selle et de trait. Les Hémiones de la ménagerie sont en¬ core loin de cet état de soumission ; ce¬ pendant ils connaissent leur gardien , et le jeune poulain vient le flatter quand il lui apporte sa nourriture. L’extrême vivacité qui semble former le foni du caractère de ces Solipèdes, serait peut-être la plus grande difficulté qu’on aurait à vaincre pour les amener à un état de domestication ; mais , et en cela nous partageons entièrement l’opi¬ nion de M. Isidore Geoffroy, l’acquisition d’une nouvelle espèce domestique nous pa¬ raît avoir assez d’importance pour qu’on ne doive pas reculer devant quelques obstacles. IY. Le Couagga, E. quacclia Gmel. — Les trois espèces que nous venons d’examiner appartiennent à l’Asie : il nous reste à parler de celles de l’Afrique. Nous placerons à leur lête le Couagga, comme celle qui présente le plus de rapports avec ses congénères asiati¬ ques. En effet, ce Solipède rappelle assez bien les formes du Cheval par la légèreté de sa taille, la petitesse de sa tête, la brièveté de ses oreilles ; mais il a la queue, la bande dorsale et les barres transversales de l'Ane. D’un autre côté , les zébrures qui ornent la partie antérieure de son corps sont, pour ainsi dire , le cachet que lui a imprimé le centre de création d’où il émane. La taille du Couagga est celle d’un Cheval de moyenne grandeur : sa hauteur au garrot est d’environ 4 pieds. Le fond du pelage sur la tête et sur le cou est brun foncé noirâtre, le dos , les flancs , le haut des cuisses, sont d’un brun clair qui pâlit et se change en gris roussâtre sur le milieu des cuisses. Les parties internes et inférieures sont d’un as¬ sez beau blanc. Sur le fond brun de la lête et du cou sont des raies d’un gris blanc ti¬ rant sur le roussâtre. Le nombre et la disposi¬ tion de ces raies paraissent varier selon l’âge et les individus. Une ligne noirâtre règne le long de l’épine , et descend jusque sur la queue comme chez l’Hémione. La crinière de cet animal est courte et droite ; sa couleur générale est coupée par des taches blanches correspondantes aux raies du cou. Le Couagga paraît être propre aux parties les plus méridionales de l’Afrique. Il habite en grand nombre les karoos ou plateaux de laCafrerie, où il se nourrit de plantes gras¬ ses et d’une espèce particulière de Mimosa. Comme les autres Chevaux, il vit en familles qui se mêlent souvent aux troupeaux de Zè¬ bres. Les voyageurs lui ont donné le nom de Cheval du Cap , et il paraît mériter ce nom sous tous les rapports. Il s’apprivoise facile¬ ment, et les colons hollandais ont , dit-on , l’habitude d’en élever avec le bétail ordi¬ naire , qu’il défend avec courage contre les animaux féroces, et surtout contre les Hyènes. La ménagerie du Muséum a possédé pen¬ dant quelque temps un Couagga mâle , qui mourut à l’âge de dix-huit ou vingt ans. A l’aspect des Chevaux et des Anes , il répétait à diverses reprises son cri couaag.Qn essaya vainement de le croiser avec une Anesse; mais on sent combien peu on doit regarder comme décisif l’insuccès qui suivit cette ten¬ tative isolée. Y. Le Dauw, E. montâmes Burchell. — Cette espèce, qui a été la dernière connue, semble tenir le milieu entre le Zèbre et le Couagga. Elle se rapproche davantage de ce dernier CHE CHE par ses formes et ses proportions, tandis que son pelage rappelle davantage la robe carac¬ téristique du premier. La taille du Dauw est à peu près de 3 pieds 4 pouces au garrot ; sa longueur de 4 pieds 8 pouces. Le fond du pelage est Isabelle sur les parties supérieures, blanc aux parties in¬ férieures. Tout le dessus du corps est rayé de rubans noirs ou bruns , transverses en avant et obliques en arrière , se ramifiant et s’anastomosant, surtout dans le milieu du corps. Le bout du museau est noir : de ce point parlent quatorze rubans noirs. Sept se dirigeant en dehors se réunissent sur le chanfrein à un nombre égal de lignes de même couleur, qui partent à angle pres¬ que droit du sommet de la tête, et vien¬ nent former, avec les premières, des espè¬ ces de losanges. Les autres se dirigent obli¬ quement sur les joues, et se réunissent aussi à angle droit avec d’autres bandes venant de dessous les mâchoires. Les rubans noirs du cou se prolongent sur la crinière, qui est ainsi alternativement noire et blanche. Le dernier ruban du cou se divise sur le bras en un chevron dans lequel s’en inscrivent trois ou quatre autres. La queue est toute blanche. Tout ce pelage est ras, excepté à la queue et à la crinière. Celle-ci est raide, et ne retombe pas comme dans le Cheval sur les côtés du cou. Koyez l’Atlas de ce Dic¬ tionnaire, Mammifères, pl. 10, fig. 2. Le mâle diffère de la femelle en ce qu’il est plus petit et que ses rubans sont moins teintés de brun. L’un et l’autre ne portent de châtaignes qu’aux membres antérieurs. On voit en ce moment, à la ménagerie du Muséum, un mâle et une femelle de Dauw en pleine santé, et qui l’habitent depuis plusieurs années. Ils s’y sont même propa¬ gés ; et l’année dernière (1842), au mois de septembre, la femelle a mis bas un poulain, qui est déjà fort beau. Ces animaux parais¬ sent recevoir avec plaisir les soins de leur gardien, qu’ils reconnaissent fort bien. Ce¬ pendant ils sont loin d’avoir perdu le sou¬ venir et l’amour de leur ancienne indépen¬ dance , et dans un accès de colère , l’un d’eux a cassé la cuisse à l’homme qui le soi¬ gnait. Mais des accidents de ce genre arri¬ vent journellement aux gens qui soignent les Chevaux provenant des races les plus douces ; et nous n’en restons pas moins 485 bien convaincus que le Dauw, comme tous scs congénères , pourrait être soumis à no¬ tre empire. Peut-être même , à cause de la force de ses membres, qui semblent annon¬ cer â la fois beaucoup de vigueur et de lé¬ gèreté, pourrait-on en retirer des avantages au moins pareils à ceux qu’on a trouvés en Orient dans la domestication de l’Onagre. Le Dauw sauvage habite le Cap , et sans doute une étendue considérable de l’Afrique montagneuse. VI. Le Zebre, E. zébra Linn. — Quoi qu’en ait pu dire Buffon , le Zèbre n’est, nulle¬ ment supérieur au Cheval par la beauté des formes ; et, sous ce rapport, il ressemble sin¬ gulièrement à notre Ane domestique. Mais sa taille est bien plus élevée, et la richesse de sa robe, que tout le monde connaît, suf¬ firait seule pour le séparer nettement de toutes les autres espèces du même genre. Le fond de ce pelage est blanc, glacé de jau¬ nâtre, et cette teinte règne seule sous le ven¬ tre et à la partie supérieure et interne des cuisses. Partout ailleurs , elle est rayée de bandes dont la direction est perpendiculaire à l’axe de la partie qu’on observe , excepté sur le chanfrein où cette direction est longi¬ tudinale. La couleur de ces bandes est rousse sur le museau, partout ailleurs leur teinte est noire ou d'un brun presque noir. Leur nombre paraît être constant dans certaines parties du corps : on en compte 8 sur le cou, 2 sur l’épaule , 12 sur le tronc. Chaque cuisse en présente 4 plus larges que les autres qui en dessinent très bien la convexité. Le reste des membres , les oreilles, etc., sont ir¬ régulièrement rayés de noir et deblanc, et le tour du museau est tout entier d’un brun noirâtre. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes Poulains naissent avec les couleurs de l’espèce, seulement le brun est plus pâle. La ressemblance qui existe entre le Zèbre et l’Ane avait depuis long-temps fait penser que ces espèces pourraient se croiser et don¬ ner naissance à des métis. Cette expérience a été tentée pour la première fois en An¬ gleterre par lord Clive, qui , suivant Buf¬ fon, n’y put réussir qu’en faisant peindre un Ane de manière à simuler un Zèbre. Au! doute que la femelle mise en expérience n’eût reconnu une supercherie aussi gros¬ sière , si la nature ne l’eût disposée à rece-~ 486 CHE voir les caresses d’un animal aussi voisin. Aussi les essais de lord Clive renouvelés à la ménagerie avec un Zèbre femelle ont-ils été couronnés de succès, sans qu’on ait eu re¬ cours à aucun artifice. Son accouplement avec un Ane d’Espagne de forte race fut fé¬ cond, et au bout d’un an et quelques jours, elle mit au monde un métis qui vit encore aujourd’hui. Plus tard, on essaya de la réu¬ nir au Cheval , ce qui se fit également sans difficulté ; mais malheureusement elle mou¬ rut au huitième mois de sa grossesse. Le fœtus, avec les formes du père, avait une partie de la robe de la mère. Ces expériences paraissent prouver que toutes les espèces de ce genre peuvent se féconder entre elles , ainsi que nous l’avons déjà dit. On a longtemps regardé le Zèbre comme un animal indomptable. Les faits avancés par Buffon et quelques autres auteurs sur des équipages formés par cet animal ont été dé¬ mentis, et l’on serait peut-être encore dans le doute à cet égard, sans les observations faites à la ménagerie sur la femelle dont nous venons de parler. Ce Zèbre, qui avait été pris jeune, et avait appartenu au gou¬ verneur du Cap, était fort doux, et se laissait approcher, conduire et mener presque aussi facilement qu’un Cheval bien dressé. Aristote et ses commentateurs ne parais¬ sent pas avoir connu le Zèbre ; mais il a dû figurer dans les spectacles sanglants des cir= ques romains. Philippe rapporte que Cara- calla tua dans un seul jour un Éléphant , un Rhinocéros, un Tigre et un Hippo-Tigre. Le même auteur , dans un autre passage , raconte que le préfet du prétoire, Plautius, fameux par ses brigandages administratifs, envoya des centurionsdans les îles de la mer Erythrée pouryenleverles Chevaux du soleil semblables à des Tigres. Ces deux expressions ne peuvent évidemment se rapporter qu’à no¬ tre Zèbre. Diodore de Sicile paraît aussi avoir parlé de cet animal dans sa description des pays troglodytes, mais d’une manière assez obscure. Au reste, il n’est pas surprenant que les Romains aient eu connaissance de cet animal; car, bien que sa véritable patrie semble être le Cap, l’espèce s’étend dans presque toute l’Afrique orientale, et elle est très commune au Congo et en Abyssinie. CHE Chevaux (Races). Section L Races libres, eu mieux, Races sauvages. Nous avons déjà dit que le Cheval n’existe pas à l’état sauvage, et nous partageons en cela l’opinion des zoologistes qui ont le plus approfondi la question. Cependant quelques auteurs ont admis la manière de voir oppo¬ sée. Ils se fondent sur les récits de quelques voyageurs, et sur ce qu’on sait des Chevaux qui vivent en liberté dans les déserts de l’Asie. Examinons rapidement la valeur de ces diverses objections. Hérodote raconte que , sur les bords de l’Hipanis, en Scythie, il y avait des Chevaux sauvages qui étaient blancs, et que, dans la partie septentrionale de la Thrace , il s’en trouvait qui avaient le poil long de cinq doigts par tout le corps. Aristote cite la Syrie; Pline, les pays du Nord ; Strabon , les Alpes et l’Espagne comme possédant des Chevaux sauvages. Tous ces témoignages ne peuvent évidemment s’appliquer qu’à des races ana¬ logues à celles dont nous parlerons tout-à- l’heure. Nous en dirons autant de ce que Cardan rapporte au sujet de l’Ecosse et des Orcades ; Olaüs , de la Moscovie ; Dapper, de l’ile de Chypre; Struys, de l’île de May. Dans le peu de détails donnés par ces au¬ teurs , on trouve toujours quelques uns des traits caractéristiques des Tarpans, ou Che¬ vaux libres de l’Asie, mais rien qui puisse faire supposer qu’ils ont vu des Chevaux non descendus de races primitivement appri¬ voisées. Léon l’Africain assure avoir vu lui-même, en Numidie, un poulain sauvage dont le poil était blanc et la crinière crépue ; Marmol a consigné ce fait, en ajoutant que les Chevaux sauvages de l’Arabie et de la Lybie étaient petits , de couleur cendrée , et si rapides à la course qu’aucun Cheval domestique ne pou¬ vait les atteindre. Il est à présumer, sur¬ tout d’après cette dernière particularité , que ces prétendus Chevaux sont des Onagres , ou Anes sauvages. Les seuls faits bien authentiques sur les¬ quels s’appuient les partisans de l’opinion que nous combattons sont empruntés à l’his¬ toire des Chevaux qui vivent en liberté dans les déserts de l’Asie, et qu’on nomme Tar¬ pans. Voyons jusqu’à quel point les déduc- CME CH E 487 lions qu’ils en tirent peuvent être justes. Ces Tarpans se distinguent par les carac¬ tères suivants : La tète est grande proportion nellementau reste du corps ; le front bombé au-dessus des yeux ; le chanfrein droit ; les oreilles, plus longues que celles de nos Che¬ vaux domestiques, sont habituellement cou¬ chées en arrière ; le pourtour de la bouche et les naseaux garnis de longs poils. Leurs membres sont plus longs et plus forts , et leur crinière se prolonge au-delà du garrot. Enfin leur poil quelquefois long et ondoyant n’est jamais ras. Cette description empruntée à un des na¬ turalistes qui ont embrassé l’opinion que nous cherchons à réfuter, ressemble sous tous les rapports à celle que d’Azara nous a donnée des Chevaux libres de la Plata. Pour ceux-ci , leur origine est bien connue , et l’on sait qu’ils tirent leur origine des Che¬ vaux espagnols échappés à leurs maîtres de¬ puis la conquête du Nouveau-Monde. Dans les pampas de l’Amérique du Sud, comme dans les steppes de l’Asie, le Cheval rendu à lui-même a perdu une partie des belles for¬ mes qu’il devait à l’éducation. Sa taille a diminué ; ses jambes et sa tête ont grossi; ses oreilles se sont allongées et rejetées en ar¬ rière; son poil est devenu plus grossier; et, chose bien remarquable, nous retrouvons sous l’équateur ces Chevaux dont le poil long et floconneux semblerait devoir être propre à des climats rigoureux. Deux siècles au plus ont donc suffi pour produire en Amé¬ rique une race presque entièrement sem¬ blable à celle qu’on regarde en Europe comme le type sauvage primitif. Un fait qui d’ailleurs ne laisse aucun doute, c’est qu’on trouve , dans les steppes qui s’é¬ tendent entre le Don, l’Ukraine et la Crimée, des Tarpans qui ressemblent en tout aux autres, et dont on connaît parfaitement l’o¬ rigine. Ce sont les descendants de quelques Chevaux échappés de l’armée de Pierre-le- Crand, lors de son expédition contre la ville d’Asoph. Pourquoi voudrait-on assigner une origine différente à des races qui présentent en tout les mêmes caractères ? On s’appuie , il est vrai, sur quelques cir¬ constances de pelage , et plus encore sur ce qu’on prétend que les Alzados, ou Chevaux insurgés d’Amérique reviennent sans peine à l’état domestique, tandis que les Tarpans sont indomptables. Ces deux assertions sont également contredites par le rapport des voyageurs. On sait que les Cosaques et les Tartares montent souvent ces prétendus Chevaux sauvages dont ils s’emparent à l’aide de nœuds coulants ; et, d’autre part, Buffon assure que les Chevaux libres de Saint-Domingue et de la Virginie sont, même après avoir été dressés, très revêches et ombrageux. Quant aux différences présentées par la robe de ees Chevaux , dans l’ancien et le nouveau continent , elles sont presque nulles. En Asie , pas plus qu’en Améri¬ que , on ne trouve de Cheval pie dans ces hordes errantes ; les noirs sont très rares dans les deux localités; mais en Europe, les couleurs les plus communes sont le brun , l’isabelle et le gris de souris, selon Forsler ; en Amérique, le bai-châtain, au rapport de d’Azara. Sur l’un et l’autre continent, on en trouve d’ailleurs de toutes les couleurs , et ce peu de fixité dans les teintes du pelage serait seule une preuve décisive en notre faveur, caT elle est contraire à ce qu’on ob¬ serve dans toutes les espèces sauvages. La seule différence réelle qui existe en¬ tre les Tarpans et les Alzados s’observe dans la manière dontils appliquentl’instinctd’as- sociation qui leur est commun. Les premiers vivent en petites troupes de 15 à 20 , tou¬ jours composées d’un seul mâle , de ses fe¬ melles et de leurs poulains. Les Alzados , au contraire, se réunissent en nombre im¬ mense. D’Azara assure qu’on en rencontre des troupeaux composés de plus de dix mille individus. Il nous paraît qu’on peut assez facilement rendre compte de ce qu’il y a de singulier, au premier abord, dans le fait que nous rappelons ici. Les Tarpans vivent dans un pays où ils n’ont en général à combattre que des ennemis assez faibles. Les Loups seuls, et pendant l’hiver seulement, peu¬ vent leur faire courir quelque danger. En Amérique, au contraire, les Chevaux rendus à la liberté avaient à se défendre contre de grandes espèces de Chats, bien autrement redoutables, et, de là, pour eux, la nécessité de se réunir en plus grand nombre. Dailleurs, la nature même des lieux se prêtait à la vie en commun de ces peuplades vagabondes par la vaste étendue et la fertilité des plai¬ nes qu’elles parcourent ; tandis oue. sous ce 488 CHE CHE dernier rapport surtout, les landes du nord de l’Asie laissaient beaucoup à désirer. En¬ fin les observations de M. Roulin parais¬ sent démontrer que ces grandes troupes d’Alzados résultent seulement de la réunion peut-être fortuite de familles semblables à celles des Tarpans. En Amérique comme en Sibérie , chaque étalon possède un certain nombre de juments qu’il protège avec cou¬ rage et surveille avec jalousie. Pendant le jour , ces familles se réunissent et se mêlent pour paître en commun ; mais, tous les soirs, les mâles rassemblent leurs femelles, et chaque petite bande, sous la conduite de son chef, gagne sa retraite de nuit. Celle-ci est une espèce de gîte dont on ne change que par nécessité. Au reste, quel que soit le nombre de Che¬ vaux qui se sont ainsi réunis, leurs mœurs restent les mêmes. Ils mènent toujours une vie errante au milieu des pâturages où ils trouvent leur nourriture. Chaque bande oc¬ cupe un canton d’une étendue proportionnée à ses besoins , le regarde comme son do¬ maine, et en défend l’approche aux hordes étrangères. Le fourrage vient-il à manquer, on se met en route sous la conduite des chefs. Ce doit être pour les voyageurs un spectacle à la fois admirable et terrible que celui de ces migrations de dix mille Chevaux traver¬ sant en liberté les plaines sans bornes du Nouveau-Monde , et ébranlant le sol sous leur galop cadencé. Précédés par des éclai¬ reurs, ils marchent en colonne serrée que rien ne peut rompre. La colonne elle-même est subdivisée en pelotons, tous composés d’un mâle et de ses femelles. L’avant- garde signale-t-elle une caravane, un gros de cavalerie , aussitôt les mâles qui se trou¬ vent en tête se détachent , vont reconnaître de l’œil et de l’odorat. Puis, au signal de l’un d’eux, la colonne entière charge l’ennemi, ou bien se détourne et passe à côté, en invi¬ tant par des hennissements graves et prolon¬ gés les Chevaux domestiques à les rejoin¬ dre. Il est rare que cet appel ne soit pas en¬ tendu ; et, à l’approche de ces Alzados, les voyageurs doivent se hâter d’attacher soli¬ dement leurs Chevaux, pour les mettre hors d’état de fuir. L’oubli de cette précaution entraînerait presque à coup sûr la perte de leurs montures. Ce n’est pas seulement dans l’Amérique du Sud que les Chevaux se sont ainsi mul¬ tipliés à l’état sauvage. On en trouvait éga¬ lement dans la Floride ; mais les habitants ont été obligés de les détruire, afin de pou¬ voir conserver leurs Chevaux domestiques qui se laissaient trop facilement embaucher par ces individus affranchis. A côté de ces races qui ont reconquis toute leur liberté première , il s’en trouve plu¬ sieurs qui servent pour ainsi dire d’intermé¬ diaires entre elles et les races les plus entiè¬ rement soumises. Il faut ranger dans ce nombre les Chevaux d’Islande, que leurs maîtres laissent paître sur les montagnes , sauf à les reprendre quand le besoin s’en fait sentir. On doit encore y rapporter ces troupeaux que les Cosaques du Don guident sans les garder dans les déserts de l’Ukraine, et qui obéissent moins à leurs propriétaires qu’aux chefs qu’ils se sont choisis. Nous pla¬ cerons à côté de ces derniers les Chevaux de la Finlande, qui passent l’été dans une indé¬ pendance absolue, vivant en troupes à la ma¬ nière des Tarpans, mais qui reviennent pen¬ dant l’hiver au toit qu’ils connaissent. Enfin, nous mettrons dans la même catégorie les Chevaux de la Camargue ou delta du Rhône. On croit dans le pays que ces derniers pro¬ viennent de Chevaux barbes abandonnés par les Sarrasins sur cette plage isolée, lors de quelques unes des descentes qu’ils fai¬ saient jadis sur nos côtes. Entièrement livrée à elle-même, cette race a sans doute dégé¬ néré ; mais elle est encore fort belle, et a sur¬ tout conservé la plupart des qualités pré¬ cieuses qui distinguent ses ancêtres suppo¬ sés. Les Chevaux de la Camargue ont le pied remarquablement sûr, et, une fois sou¬ mis , ils sont fort dociles et pleins de feu; mais il faut les contraindre à obéir dès le premier jour oû l’on cherche à les monter, sans quoi ils restent presque indomptables. Section IL Races domestiques. L’asservissementduCheval semble, avons- nous dit , dater de l’époque même oû l’es¬ pèce humaine vint prendre possession de la terre comme d’un domaine préparé pour elle par le Créateur; mais, pour entrer en jouis¬ sance de ce patrimoine , elle devait vaincre bien des obstacles , soutenir bien des com¬ bats. Dans cette lutte, le Chien fut sans doute son premier auxiliaire , le Cheval le CHE 489 second. Comme le Chien , il dut suffire à lui seul à mille besoins ; et son espèce se pliant avec une merveilleuse facilité à chaque né¬ cessité nouvelle, à chaque caprice même de son maître , il en résulta un nombre de ra¬ ces presque infini. Avant d’entrer sur ce su¬ jet dans quelques détails, essayons quelques remarques générales sur les modifications que l’homme et la nature ont fait subir à l’animal qui nous occupe. Fr. Cuvier s’est plaint de ce que, dans la distinction des diverses races , on s’était uniquement préoccupé des caractères phy¬ siques et anatomiques, en négligeant entiè¬ rement les qualités morales. Celle observa¬ tion nous semble très juste. Ces qua¬ lités varient autant que l’extérieur du corps. Le Cheval est un animal générale¬ ment intelligent , affectueux et doué de beaucoup de mémoire; mais cet ensemble se modifie par l’éducation , par l’influence du milieu où il se trouve placé. On re¬ trouve, chez les Chevaux comme chez les hommes, la hardiesse ou la poltronnerie, la patience ou l’irascibilité , une perception vive et nette, ou lourde et embarrassée. Or ces différences de caractères se transmettent presque aussi sûrement que les formes et les proportions du corps : elles caractérisent également les races. Aussi Buffon veut-il que , dans le choix des étalons , on se préoc¬ cupe autant de ces vices, de ces vertus, que de la vigueur et de la beauté; et cette recom¬ mandation nous parait avoir une haute im¬ portance. Que ferez-vous d’un nouveau Bu- céphale, s’il ne veut souffrir ni la selle ni le harnais , s’il met à chaque instant la vie de son maître en péril ? Mais pour que l’intelligence et les qualités affectives du Cheval se développent dans toute leur étendue , il faut que l’homme lui vienne en aide ; il faut qu’il le traite en com¬ pagnon, en ami, non pas en esclave. Sous le fouet de nos charretiers le Cheval s’abrutit, et dégénère au moral plus encore peut-être qu’au physique. Cet animal, comme tous les autres, a besoin de ne recevoir que des im¬ pressions nettes et précises. Comment serait- il possible qu’il en fût ainsi, lorsque l’idée de devoir s’allie sans cesse chez lui à l’idée et à la peur du châtiment ? Son cerveau ne recevant plus que des impressions confuses , l’association des idées devient impossible ; CHE l’ardeur et la bonne volonté font place au découragement, à la paresse, et quelquefois à un désir de vengeance. Mais si vous pro¬ fitez des heureuses dispositions que lui dé¬ partit la nature ; si , armé de patience et de douceur, vous vous adressez à son intelli¬ gence et à ses penchants affectueux , vous obtiendrez les mêmes résultats que l’Arabe, vous les dépasserez même. Pour prouver ce que nous avançons ici, il nous suffira de rappeler à nos lecteurs les merveilles qu’une foule sans cesse renouvelée court admirer tous les soirs au Cirque des Franconi. La couleur du pelage ne peut guère être mise au nombre des caractères essentiels des races. Presque toutes produisent des Chevaux de tous poils ; cependant il en est quelques unes qui semblent affection¬ ner certaines couleurs ; ainsi les Chevaux barbes sont généialement gris ; les an- dalous noirs ou bai-marron. Les Chevaux danois sont presque les seuls qui présentent assez souvent ces robes à couleurs singu¬ lières, connues sous le nom de robes pies ou tachetées. La variation de la taille est au contraire remarquable et caractéristique dans plu¬ sieurs races de Chevaux. En général, on peut dire que celles qui viennent des pays tempérés remportent sous ce rapport sur les races exposées à un excès de froid ou de chaud. Les plus grands Chevaux connus , ceux dont les proportions ont quelque chose de colossal qui rappelle nos Chevaux de bronze, se trouvent en France, où iis servent au halage des bateaux sur le bord de quel¬ ques grandes rivières, et en Angleterre où ils sont connus sous le nom de Chevaux de brasseurs. Les plus petits , au contraire, se trouvent , dans le ÎNord , en Irlande et sur¬ tout aux îles Shetland; au Midi, dans les provinces méridionales de la Chine et de l’Inde. Mais l’influence du froid et de la cha¬ leur, quoique diminuant également la taille, produit sous tous les autres rapports des ef¬ fets bien différents. Les petits Chevaux ir¬ landais et shetlandais sont robustes, agiles et pleins de feu; tandis que ceux qu’on trouve dans l’Inde et la Chine sont faibles, chétifs, et d’un fort mauvais service. La nature même du terrain semble pro¬ duire des résultats analogues. Sous une même latitude, les Chevaux de montagnes 3 r T. III. 490 GHE CHE sont de petite taille , mais compensent pres¬ que ce désavantage par leur vigueur ; ceux des plaines, au contraire, en atteignant des dimensions plus considérables , restent tou¬ jours lâches et mous. On peut citer comme exemple les petits Chevaux de la Corse et des Pyrénées, d’une part ; de l’autre, les lourdes montures des fermiers de la Beauce. Ces contrastes nous paraissent pouvoir s’expliquer par l’influence que doivent exer¬ cer sur les premiers l’air vif et sec des mon¬ tagnes , la nourriture frugale dont ils doi¬ vent souvent se contenter, et sans doute aussi l’exercice violent qu’entraînent les diffi¬ cultés du terrain. Ces seconds, au contraire, toujours plongés dans une atmosphère lourde et humide, repus de végétaux aqueux, et n’ayant à faire que des marches faciles, doi¬ vent ressentir les effets d’un milieu dont l’influence s’exerce jusque sur les plantes. Une température modérée, et également éloignée de l’excès du froid et de celui de la chaleur; une contrée où le jeune poulain puisse exercer ses forces naissantes sans se fatiguer outre mesure ; une atmosphère pure, un régime nourrissant, mais non stimulant, telles seront donc les conditions les plus fa¬ vorables à l’élevage des Chevaux. Les pays de coteaux présentent assez ordinairement ces avantages /aussi voyons -nous générale¬ ment les belles races prendre naissance dans de semblables localités ; et si , ailleurs , on parvient à perfectionner l’espèce , ce n’est qu’à force de soins et par des croisements souvent répétés avec les races les plus pri¬ vilégiées. Nous dépasserions de beaucoup les bor¬ nes d’un article de dictionnaire, si nous vou¬ lions entrer dans des détails, même fort restreints, sur toutes les races qu’a fournies l’espèce du Cheval ; nous indiquerons donc seulement en peu’de mots ce que les travaux des divers auteurs nous ont appris sur les principales d’entre elles. Races françaises. Disons-le tout de suite : peu de pays sont aussi heureusement doués que notre patrie sous le rapport qui nous occupe: aussi les Chevaux de France ont-ils eu de tout temps une grande réputation. Dès avant les conquêtes de César, les Romains connaissaient les Chevaux gaulois, et les es¬ timaient autant que les célèbres coursiers de l’ile de Crète. Les Chevaux bretons sur¬ tout passaient pour être infatigables. Plus tard , lorsque nos chevaliers , armés de toutes pièces, recherchèrent des montures à la fois fortes et agiles, ils tirèrent de la Normandie leurs Chevaux de bataille. Dès cette époque aussi, la race limousine, si intelligente, si souple, fut recherchée comme monture de parade, et eut le privilège de fournir aux nobles châtelaines leurs haque- nées les plus élégantes. En même temps se formait dans le Midi cette race qu’on cherche à rétablir de nos jours, la race na¬ varin e , qui donne de si beaux Chevaux de selle. Le Boulonais, la Franche-Comté , échangeaient, contre les races de luxe que nous venons de citer, leurs Chevaux de trait, si recherchés encore pour le service des messageries. L’Auvergne, le Poitou, la Bour¬ gogne, produisaient d’excellents bidets pres¬ que égaux aux forts Chevaux de selle élevés dans le Roussillon, le Bugey, le pays d’Auch, le Forez, etc. Il faut bien le reconnaître: ce magnifique développementde l’espèce chevaline était dû, en majeure partie , aux grands vassaux , qui tous possédaient de superbes haras pour la chasse et pour la guerre. Richelieu dé¬ truisit à la fois les grands feudataires et les utiles établissements qu’ils avaient fondés. Colbert , cet homme de génie , qui compre¬ nait si bien toutes les sources de la richesse nationale, Colbert tenta vainement de les ré¬ tablir ; et pourtant la dégradation de nos races indigènes se tîtcruellement sentir pendant les longues guerres du règne de Louis XIY. On estime à cent millions environ le prix qu’il fallut payer à l’étranger pour cinq ceni mille Chevaux. En 1790, la révolution qui se fai¬ sait au nom du peuple, abolit et dispersa au hasard ce qui restait des anciens haras. Les guerres qu’elle amena à sa suite, en enle¬ vant aux propriétaires tout ce qui leur res¬ tait de meilleurs Chevaux , ne laissa plus dans nos campagnes, pour la propagation de l’espèce, que des animaux de rebut, et nos vieilles races abâtardies marchèrent promp¬ tement à une dégradation inévitable. De nos jours , la race normande propre¬ ment dite a cessé d’exister; et malgré les nombreuses tentatives faites pour la re¬ lever, on est loin d’avoir encore réussi. La plupart des Chevaux de Normandie sont sur¬ tout propres au trait et à la yoiture. Ils bril- Cl ï E C H 1] lent à la montre, à cause de leurs belles for¬ mes et du feu de leurs regards ; mais en gé¬ néral , ils sont mous et manquent de fond. Cependant on a vu, dans quelques courses publiques , des coureurs normands lutter avec avantage contre des purs-sang anglais ; et nul doute qu’avec de la persévérance et des croisements bien entendus, on parvien¬ dra à retrouver, sinon les admirables Che¬ vaux de bataille si recherchés par nos an¬ ciens preux, du moins mie race nouvelle mieux appropriée peut-être aux besoins ac¬ tuels. Les races limousine et navarine avaient également presque entièrement disparu des provinces qu’elles enrichissaient il y a une centaine d’années. Elles commencent à se relever, et la dernière, en particulier, a fait des progrès remarquables depuis l’établis¬ sement des courses à Tarbes. Il en est de même de nos races du Perche , du Boulo- nais, d’Alsace et des Ardennes. Encore quel¬ ques années de soins assidus, et noire artil¬ lerie , notre grosse cavalerie trouveront, il faut l’espérer, à se remonter sans être obli¬ gées de se pourvoir hors du royaume. On commence aussi, mais depuis peu de temps seulement, à s’occuper de celle de nos races actuelles qui avait peut-être le mieux conservé son ancien type: nous voulons par¬ ler de la race bretonne, une des plus pré¬ cieuses que possède la France, et qu’on a trop long-temps négligée. Le Cheval breton est fortement membré , très musculeux , plein d’ardeur et d’énergie; s’il ne possède pas les belles proportions de l’arabe, il lui ressem- ble sous le rapport du fond et de la solidité. D’ailleurs ses formes s’allieraient très bien a celles des Chevaux barbes et arabes , et ces croisements ne pourraient que donner naissance à une race des plus belles et des plus utiles. En parlant des races françaises, nous ne devons pas oublier non plus les Chevaux de la Corse et des Pyrénées. Bien que de très petite taille, ils sont remarqua¬ bles par leur vigueur et la sûreté de leurs pieds. Us trottent et galopent sans hésitation au milieu des sentiers rocailleux de nos mon¬ tagnes ; et les citadins, qui vont chaque an¬ née chercher le plaisir ou la santé aux bains des Pyrénées , n’ont pas d’autres moutures pour parcourir ces vallées pittoresques. Depuis quelques années, le gouvernement parait sentir toute la gravité de l’état de 491 choses que nous venons de signaler; il sem¬ ble reconnaître enfin que la France ne doit pas dépendre, pour la remonte de sa cavale¬ rie, de peuples qui d’un instant à l’autre peu¬ vent être ses ennemis, et les événements po¬ litiques de 1810 auront été sans doute , pour nos hommes d’Etat , un avertissement dont ils auront compris toute la portée. Les haras ont été reformés, des courses établies, des prix fondés. On est allé cher¬ cher en Angleterre et en Arabie les étalons propres à renouveler le sang appauvri de nos races. Dernièrement, le gouvernement français est même parvenu à se procurer un certain nombre de Chevaux de la race lïo- chlani. Espérons que d’autres mesures vien¬ dront compléter ce qui manque encore à ces encouragements, et que nous cesserons en¬ fin de payer à l’étranger ce tribut de trente millions que nous coûtent , terme moyen , chaque année , les Chevaux qu’il nous amène. Race arabe. Cette race fournit sans con¬ tredit les premiers Chevaux du monde; et pourtant, le Cheval arabe est loin de pré¬ senter l’ensemble de traits auquel nous at¬ tachons l’idée de beauté. Sa tète est presque carrée, son chanfrein droit ou creux, son encolure droite, et même quelquefois ren¬ versée. Mais ses articulations larges et fortes servent de point d’attache à des muscles puissants qui se dessinent sous une peau lisse, à poil ras, et que parcourent en tous sens des vaisseaux sanguins très apparents. Son poitrail estlarge; ses jambes sont fines et nerveuses , ses tendons nettement détachés du canon ; son pied est excellent, et terminé par un sabot dont la corne est d’une ex¬ trême dureté. Cet ensemble annonce à la fois la vigueur et l’agilité : aussi, aucun Che¬ val n’égale-t-il le Cheval arabe courant sous l’homme, dressant la tête et l’encolure de manière à protéger le cavalier , devançant à la course l’Autruche et l’Antilope, ou se précipitant au milieu d’un combat. C’est a lui seul peut-être que s’applique, dans toute son étendue, ce beau passagedu livrede Job, alors que Jéhovah , parlant du sein des nuées , interroge le juste tombé , et lui re¬ trace toutes les magnificences de la création : « As-tu donné la force au Cheval ? As-tu revêtu son cou d’un hennissement éclatant comme le tonnerre? » I CI1E 49 2 CHE « Feras -tu bondir le Cheval comme la Sauterelle? Le son magnifique de ses narines est effrayant. » « il creuse la terre de son pied ; il s’égaie en sa force ; il va à la rencontre des hommes armés. » « Il se rit de la frayeur ; il ne s’épouvante de rien , et il ne se détourne point de devant l’épée. » « Il n’a point peur des flèches qui si filent autour de lui , ni du fer luisant de la hal¬ lebarde et du javelot. » « Il creuse la terre plein d’émotion et d’ar¬ deur au son de la trompette, et il ne peut se retenir. » « Au son bruyant de la trompette, il dit : Aii! Ah! Il flaire de loin la bataille, le ton¬ nerre des capitaines et le cri de triomphe. » D’une sobriété extrême , le Cheval arabe ne demande à son maître que cinq ou six livres d’orge , et quelquefois un peu de paille hachée; doué d’un fond d’haleine inépuisable, il fait habituellement 18 à 20 lieues par jour, quelquefois davantage. Tout en lui annonce la vigueur, la force et la bonté ; et ces qualités précieuses qu’il a re¬ çues de ses ancêtres, il les transmet à sa pos¬ térité. Toutes les races s’améliorent en se retrempant à celle source si pure. Celles même qui lui sont supérieures pour la taille, et dont les formes sont très diffé¬ rentes, s’ennoblissent par le mélange de son sang généreux. Elevé dans la tente commune , et faisant pour ainsi dire partie de la famille, le Che¬ val arabe a pour son maître l'attachement et la fidélité du Chien. Il se montre quelque¬ fois l’émule de cet animal par la sûreté de son instinct. Lorsqu’un Arabe tombe de son coursier et ne peut se relever , celui-ci s’ar¬ rête , et reste auprès de lui en hennissant jusqu’à ce qu’il arrive du secours. Si quel¬ quefois, vaincu par la fatigue, le cavalier se couche pour dormir au milieu du désert, il se tient tranquille à ses côtés ; mais, à l’as¬ pect d’un autre homme, il hennit, et ré¬ veille celui qui semble sommeiller sous sa garde. En revanche, il n’est rien au monde que l’Arabe préfère à son Cheval , ou mieux à sa jument, car c’est pour cette dernière qu’il semble réserver toute son affection. On trouve, dans les récits des voyageurs, mille exemples de cet attachement. Un vieil Arabe possédait une jument qui l’avait porté dans maintes rudes batailles, dans bien des courses rapides. Parvenu à l’âge de quatre- vingts ans, et ne pouvant plus la monter , il la céda à son fils aîné , en lui faisant pro¬ mettre de ne jamais se livrer au repos avant d’avoir pourvu à tous ses besoins. A la pre¬ mière escarmouche, le jeune homme fut tué, la jument tomba entre les mains de l’en¬ nemi. En apprenant cette nouvelle, le vieil¬ lard s’écria : «J’ai trop vécu, puisque j’ai perdu à la fois mon fils et ma jument! » Et en disant ces mots , il expira. L’Arabe tient à la réputation de sa jument autant qu’à son propre honneur. Sir John Malcolm rapporte à ce sujet une anecdote caractéristique. Un scheick des environs de Bassorah , avait de magnifiques haras. Une de ses meilleures juments disparut sans qu’il pût découvrir si elle s’était égarée ou si elle avait été dérobée. Quelque temps après , sa fille s’enfuit avec un jeune homme d'une autre tribu qui l’avait plusieurs fois demandée en mariage, sans obtenir le con¬ sentement du père. Celui-ci monta à cheval avec ses amis, et poursuivit le ravisseur, mais en vain. Les deux amants échappèrent à leur poursuite , grâce à la rapidité de leur monture; et le vieux chef jura qu’ils de¬ vaient être portés par le diable ou par la ju¬ ment qu’il avait perdue. Il apprit bientôt qu’il avait deviné juste: l’amant de sa fille était le voleur de sa jument, et s’était servi de cette dernière pour enlever sa maîtresse. Le scheick , heureux de voir qu’il n’avait pas été battu à la course par un Cheval étran¬ ger, se réconcilia avec le jeune homme, à condition que celui-ci lui rendrait sa chère jument. Ce n’est pas sans peine que les Arabes sont parvenus à produire , à conserver leuis admirables Chevaux. Leur race noble qu’ils nomment Kochlani , Kohejle ou Kai- Ihcin , est pour eux l’objet de soins dont nous avons peine à nous faire une idée. Chaque Cheval a sa généalogie mieux tenue, et plus authentique peut-être, que celle de nos plus fiers barons. Les Arabes donnent deux mille ans d’existence à la race Koch¬ lani , et prétendent qu’elle a pris naissance dans les haras de Salomon. S’il y a un peu de l’hyperbole orientale dans ces préten¬ tions, toujours est-il que, parmi ces familles CHE EUE 493 aristocratiques de l’espèce chevaline, il en est dont les titres bien en règle remontent à plus de quatre cents ans. Les juments de celte race ne sont couvertes que par un éta¬ lon de même sang, et en présence d’un té¬ moin qui reste près d’elle pendant vingt jours , pour s’assurer qu’aucun étalon vul¬ gaire ne s’en approche. A la naissance du poulain , ce même témoin est appelé , et doit signer l’acte de naissance, qui est expédié juridiquement et dans les sept jours qui sui¬ vent l’accouchement. Avant d’être regardé comme appartenant à cette race noble, un Cheval arabe doit faire ses preuves. Le poulain , jusque là li¬ vré à toute sa liberté, est conduit à son maî¬ tre. Celui-ci lui saute sur le dos , et le lance à fond de train au milieu des sables et des rochers du désert. Il lui fait faire ainsi une course de 12 ou 15 lieues, puis il le force à se jeter à la nage tout haletant et couvert de sueur. L’animal, au sortir du bain, doit se montrer plein d’ardeur. S’il résiste à cette épreuve, son caractère est définitivement établi , et il est reconnu pour un digne des¬ cendant de la race Kochlani. Il est très difficile de se procurer en Eu¬ rope des Chevaux Kochlani. La plupart de ceux qui ont été achetés sous ce nom ap¬ partenaient en réalité à des races inférieu¬ res. Cependant, il est possible d’obtenir à prix d’argent quelques étalons. Mais il n'en est pas de même des juments : les Arabes ne s’en défont à aucun prix. Seules elles trans¬ mettent la noblesse , et c’est toujours par les mères que se comptent les généalogies. On a grand soin de les préserver de toute mé¬ salliance , et quand cela arrive, par hasard , le poulain est regardé comme appartenant à la race du père. Au contraire, on fait sou¬ vent couvrir des juments de race inférieure par des étalons Kochlani, et le poulain est réputé de la race maternelle. Indépendamment de la race privilégiée , les Arabes en possèdent deux autres. Les Kudischi , littéralement Chevaux de race in¬ connue , répondent à nos demi-sang , ou sang mêlés. Ce sont d'excellents Chevaux, aux¬ quels il ne manque souvent que des parche¬ mins pour avoir la même valeur que les vrais Kochlani. C’est à cette race qu’appartien¬ nent la plupart des Chevaux arabes qu’on voit en Europe. La race la plus inférieure porte le nom d ’Aitechi. Ce sont des Che¬ vaux fort ordinaires, qu’on n’emploie guère que pour les services les plus communs. C’est probablement de cette race que des¬ cendent les quelques Chevaux libres qu’on dit exister dans quelques parties sauvages de l’Arabie, et que les habitants du pays chassent avec ardeur comme un gibier des plus estimés. Race barbe. Cette race, qui paraît descen¬ dre de la race arabe, s’en rapproche peut- être plus qu’aucune autre par sa vigueur, la longueur de son haleine, et la rapidité de sa course. Les formes en sont plus agréables, et son encolure surtout flatte bien davantage les yeux: aussi est-elle très recherchée poul¬ ie manège. Le fameux Cheval , connu des Anglais sous le nom de the Godolphin ara- bian , appartenait à cette race. Il fut acheté à Paris, où il traînait la charrette d’un por¬ teur d’eau, cl transporté en Angleterre. Il y devint le père de quelques uns des plus il¬ lustres coureurs , et contribua puissamment à relever la race anglaise dégénérée. Les Chevaux barbes nous viennent principale¬ ment du Maroc et du pays de Fez. Race Dongola. Le royaume de Dongola et les districts voisins, placés entre l’Égypte et l’Abyssinie, fournissent une race de Che¬ vaux qui , au dire de Bruce, ne le céderait en rien aux deux précédentes. Ils ont la taille beaucoup moins longue à proportion que les Chevaux arabes, mais sont également agiles , robustes , intelligents, et très atta¬ chés à leurs maîtres. Ces Chevaux sont regardés comme les meilleurs du nord-est de l’Afrique. Leurs propriétaires prétendent que ce sont les des¬ cendants d’un des cinq Chevaux sur lesquels Mahomet et ses compagnons s’enfuirent de la Mecque à Médine dans la nuit sacrée de l’Hégire. Les étalo.ns de cette race sont plus estimés que les juments. Leur prix est très élevé. Bosman assure en avoir vu un qui fut vendu au Caire pour une somme équiva¬ lant à mille livres sterling ou 25,000 francs. Races lurhomane et circassienne. La con¬ trée qui s’étend au sud de la Tartarie, au nord-est de la mer Caspienne , et qu’on dé¬ signe sous le nom de Turkistan , a de tout temps été renommée pour ses excellentes races de Chevaux. On leur reproche, il est vrai, d’avoir les, jambes trop longues, la (été 494 CHE trop grande; mais ces défauts sont plus que compensés par leurs excellentes qualités. A la fois agiles et robustes , ils semblent dé¬ fier la fatigue. On assure qu’on a vu de ces Chevaux parcourir environ 300 lieues dans l’espace de onze jours consécutifs, ce qui fait près de 30 lieues par jour. Au reste, ’é- ducation entre pour beaucoup dans cette faculté de supporter les traites les plus lon¬ gues. Les Turkomans élèvent leurs Che¬ vaux à peu près comme le font les Arabes pour leurs Chameaux de course. Ils les ha¬ bituent de bonne heure à toute espèce de fatigues et de privations. De plus, ils les préparent lorsqu’ils doivent partir pour une expédition , les font jeûner, les privent de boisson, les amaigrissent ainsi , et les ren¬ dent capables de résister aux courses les plus rapides et les pl us prolongées. On assure que ces Chevaux peuvent alors supporter un ga¬ lop soutenu pendant sept et huit heures. En Circassie , chaque grande famille de princes ou de nobles élève une race parti¬ culière de Chevaux, qu’on marque sur la fesse, pendant qu’ils sont jeunes, d’un signe particulier. Appliquer le signe qui distingue les descendants d’une race illustre à un Che¬ val d’une origine commune, est un crime qu’on punit de mort. La plus renommée de ces races circassiennes porte le nom de Shalokh , et appartient à la famille des Sul¬ tans de Tau. Son signe distinctif est un fer de Cheval avec une flèche. Les Chevaux Shalokh sont remarquables par leur force et leur légèreté plutôt que par la beauté de leurs formes. Race persane. Les Chevaux persans étaient célèbres bien des siècles avant qu’on ne con¬ nût les Chevaux arabes , à une époque où ceux-ci n’existaient peut-être pas. Ils for¬ maient jadis la meilleure cavalerie de l’O¬ rient. Les Chevaux persans de race pure étaient si estimés, que les rois les envoyaient comme cadeaux du plus grand prix , et que lorsque lesParlhes voulaient se rendre leurs dieux propices par un sacrifice des plus so¬ lennels, ils immolaient un de ces animaux, Cette race n’a pas dégénéré, et de nos jours encore , est regardée comme une des plus parfaites. Le Cheval persan se rapproche beaucoup de l’arabe, auquel il est supé- périeur pour la beauté des formes extérieu¬ res. Sa tète est plus fine et sa croupe mieux CHE faite. On assure même qu’il est plus rapide au départ ; mais si la course se prolonge , l’arabe ne tarde pas à prendre le devant. Race turque. Le Cheval turc provient du croisement de l’arabe et du persan. Son corps est plus long , sa croupe plus élevée que chez le premier, mais il porte la tête comme lui. Ses qualités le rapprochent da¬ vantage du second. La race turque a servi à la formation de la race anglaise. Les noms de Bierley-turc et de Helmsley-iurc sont bien connus en Angleterre, et se lient à ceux des meilleures familles de coureurs. Races espagnoles. Les provinces d’Anda¬ lousie, de Grenade et d’Estramadure, four¬ nissent seules à l’Espagne des Chevaux d’un grand prix. On y distingue deux races, dont l’une est assez commune et fort propre au service de la cavalerie. L’autre, beaucoup plus rare , ne s’est conservée dans toute sa pureté qu’à la chartreuse de Xérès , et chez quelques grands propriétaires. Celle-ci aies plus grands rapports avec notre race limou¬ sine ; les Chevaux qui en proviennent sont très recherchés comme Chevaux de selle, et le prix en est très élevé. Comme nos limou¬ sins, ils n’atteignent tout leur développement que vers l’âge de huit ans. Races anglaises. Le Cheval anglais pro¬ prement dit est le Cheval de course. La souche première de cette race aujourd’hui si estimée paraît avoir été un Cheval fran¬ çais vendu à vil prix à un Anglais , et croisé avec des juments du pays. Depuis, on a eu soin de relever de plus en plus la race par des croisements fréquents avec des éta¬ lons barbes ou arabes. Les Chevaux dits premier sang sont les fils d’un de ces éta¬ lons joints à une jument déjà croisée d’a¬ rabe ou de barbe au premier degré. Les Chevaux de course ressemblent beau¬ coup aux barbes ou aux arabes , mais ils ont la tête plus forte, les oreilles plus grandes, le corps plus allongé ; ils sont d’ailleurs plus hauts et plus étoffés. Ils possèdent beaucoup de force, de vigueur et de hardiesse, mais manquent de souplesse et de grâce. On sait combien est extraordinaire la rapidité de leur course. On assure qu’on a vu l’un de ces Che¬ vaux parcourir jusqu’à 80 pieds dans une seconde , ce qui suppose une vitesse d’envi¬ ron 9 myriamèlres, ou 23 lieues à l’heure. Il est inutile de rappeler à nos lecteurs CHE CHE 4 95 jusqu’où est porté en Angleterre l’amour, on pourrait dire la fureur des courses. La po¬ pulation entière accourt à ces fêtes publi¬ ques, et se presse autour des hippodromes. Les courses les plus célèbres ont lieu à New-Market, à Epsorn et à Ascot-Heath. Elles durent plusieurs jours, et donnent lieu à des paris énormes , qui absorbent quelquefois les fortunes les plus considéra¬ bles. C’est là que se rencontrent les sponmen les plus distingués ; que se conserve la tradi¬ tion des hauts faits de ces héros du turf, les Wilde, les Tornhill , les Schaftoe, les Quib- bler,etc. Là aussi, on redit les noms des Chevaux célèbres par les victoires qu’ils ont remportées eux-mêmes ou par celles de leurs descendants. Parmi eux, nous citerons Darley arabian , qui , né dans les déserts de Palmyre , fut acheté à Alep, et devint le père d’une famille de coureurs renommés. Au nombre de ses fils , on distingue surtout F lying- childers ou Devomhire , qui , élevé d’abord pour la chasse, fit preuve de tant de courage et d’agilité , que son maître le fit entrer dans l’hippodromeoù il dépassa tous ses rivaux ; Bleeding ou BariletCs childers , qui ne fut jamais dressé ; Almanzor et quel¬ ques autres. Les deux Childers servirent surtout à améliorer la race, et c’est parmi leurs descendants que se trouvent les plus illustres coureurs, entre autre Blaxe, Snap, Snmpson , et par-dessus tous , le fameux Eclipse. Ce Cheval incomparable, dont tout véri¬ table sporlman ne prononce le nom qu’avec respect, naquit en 1764. Il était fils de Marsh et de Spiletta. Il remontait, par ses ancêtres paternels, jusqu’à Darley arabian : par sa mère , il était arrière-petit-fils de Godolphin arabian, ce Cheval barbe dont nous avons parlé plus haut, et qu’ont rendu célèbre les vicissitudes de son existence, la tendre ami¬ tié qui le liait avec un Chat , et la noblesse de ses descendants. Dès sa jeunesse , Eclipse promit de se montrer digne de cette haute origine. On admirait la beauté et le caractère particulier de ses formes. Né dans les écuries duducdeCumberland, il futcédé à un reven¬ deur de bestiaux pour 75 guinées , environ 1,500 francs. Le colonel O’Kelly acheta la moitié de sa propriété. L’année suivante, lorsque la réputation de ce bel animal eut grandi, O’Kelly désirant en être seul pro¬ priétaire, paya la moitié restante 1,000 li¬ vres sterling ou 25,000 francs. Éclipse ne parut dans la carrière qu’à l’âge de cinq ans. Lors de son début, et après qu’il eut gagné la première manche, son maître ayant remarqué qu’au lieu de le presser, le jockey l’avait continuellement retenu, offrit de parier qu’il déterminerait d’avance le rang qu’occuperaient tous les coureurs à la manche suivante. La chose parut si peu probable, qu’une foule de per¬ sonnes acceptèrent le défi, et les paris s’éle¬ vèrent très haut. Sommé alors de se pro¬ noncer, et de dire comment il plaçait les chevaux , il s’écria : — « Éclipse le premier, les autres nulle part! » — L’événement jus¬ tifia sa prévision. Éclipse distança tous ses rivaux, et ceux-ci, dans le langage du lurf, demeurèrent sans places. L’année suivante, Eclipse battit Encéphale qui n’avait jamais été vaincu. Deux jours après il distança Pensioner, un des coureurs les plus renommés de son temps. La même année il remporta le grand prix à York. Dès ce moment aucun Cheval n’osa courir con¬ tre lui, et il couronna sa brillante carrière de dix-sept mois, en parcourant au pas l’hip¬ podrome de New-Market, et en enlevant ainsi, faute de concurrents , le grand prix royal. A dater de cette époque, ce bel animal ne fut plus employé que comme étalon , et mou¬ rut à l’âge de vingt-cinq ans, en 1789. Parmi ses enfants, on compta 334 Chevaux qui fu¬ rent couronnés en diverses occasions , et gagnèrent à leurs maîtres une somme de plus de 160,000 liv. sterl. Mais si Éclipse n’a jamais rencontré de rival pour la rapi¬ dité, il a été dépassé sous le rapport de la fécondité par King-Herod, autre descendant de Darley arabian. Celui-ci n’a pas laissé moins de 497 fils qui, par les prix qu’ils remportèrent, valurent à leurs propriétaires plus de 200,000 livres sterling, ou 5,000,000 de francs. Indépendamment des Chevaux de course, l’Angleterre possède trois autres races princi¬ pales qui s’éloignent de plus en plus de la précédente. Ce sont les Chevaux de chasse , ceux de carrosse et ceux de trait. Le nombre total de tous les Chevaux anglais est d’envi¬ ron 1,300,000, représentant une valeur d’à peu près 367,000,000 de francs. Mais quel que soit d’ailleurs le croisement de ces divers 496 CHE CME Chevaux, on retrouve toujours, jusque dans les individus les plus inférieurs, l’influence du sang arabe ; et l’on peut dire qu’il n’est peut-être pas un seul pays au monde où l’es¬ pèce chevaline soit aussi généralement belle et bonne que chez nos voisins d’outre- mer. Race sheilandciise ou sheliie. Parmi les ra¬ ces appartenant au sol de l’empire britan¬ nique, nous devons une mention toute par¬ ticulière à celle qui habite les îles placées au nord de l’Ecosse. Les Chevaux shetlandais sont de véritables miniatures. Il en est parmi eux qui égalent à peine en hauteur nos Chiens de Terre-Neuve. Pour en donner une idée , nous citerons le trait suivant. Un An¬ glais avait acheté une de ces charmantes pe¬ tites montures, mais ne savait comment l’a¬ mener. Le Sheliie avait à peine deux pieds et demi de haut ; il paraissait docile. Le voya¬ geur le plaça à ses côtés sur le siège d’un cabriolet. Il s’y coucha comme l’eût fait un Chien, et fit ainsi le voyage. Au reste, mal¬ gré leur petite taille, les Shclties sont ex¬ trêmement robustes ,et résistent à la fatigue d’une manière remarquable. On rapporte qu’un de ces animaux, dont la hauteur était à peine de deux pieds neuf pouces, fit en un jour plus de 13 lieues, en portant un cava¬ lier qui pesait près de 50 kilogr. Races indiennes. Partout où les Anglais ont pénétré, ils ont cherché à créer ou à mo¬ difier en bien les races de Chevaux ; et leurs efforts se combinant avec l’influence des climats , il en est résulté de nombreuses variétés de l’espèce. Leurs vastes posses¬ sions dans les Indes orientales se prêtaient admirablement à ces sortes d’expériences : aussi en ont-ils profité , et le nombre des races indiennes est assez considérable. Nous avons dit plus haut que les Chevaux ordi¬ naires des contrées les plus méridionales étaient petits , faibles , et d’un très mauvais service. A côté de cette variété dégénérée se trouve une des plus belles races connues , la race Toorky , née du croisement de la race persane avec des Chevaux turkomans. Le Toorky est grand , beau de formes , très gracieux dans ses mouvements, et d’une extrême docilité. Habilement mené, il s’a¬ nime peu à peu , et déploie autant de vi¬ gueur que de rapidité dans sa course. Les races Iranee , Cozakee , Mojinniss, Tazsee , présentent aussi d’excellentes qualités. En¬ fin , on trouve dans les montagnes, au nord des possessions anglaises, de petits Poneys, qui ressemblent, pour la taille et la plupart des autres qualités, à nos petits Chevaux des Pyrénées. Races larlares , transylvaines , hongroises , polonaises. Toutes ces races, qui paraissent descendre de Chevaux arabes, ont conservé quelque chose de leur origine, et fournis¬ sent des Chevaux sobres , légers, vigoureux et bons coureurs. On leur reproche d’avoir la tête carrée , de manquer de corps , d’avoir les sabots étroits et à talon trop haut. Au reste, ce dernier défaut se corrige par une ferrure appropriée, et ne nuit nullement à la solidité de leurs pieds. Une remarque à faire relativement aux Chevaux polonais , c’est qu’ils sont presque tous bègus. Races allemandes. La plupart des souve¬ rains allemands prennent grand soin de leurs haras, et croisent fréquemment leurs ju¬ ments avec des Etalons arabes, barbes, an¬ glais ou espagnols : aussi les produits en sont-ils forts beaux. Le commerce des Che¬ vaux est très considérable en Allemagne , et c’est dans cette contrée surtout que la France va chercher ce qui lui est néces¬ saire pour remplacer ses races éteintes. Un très grand nombre de nos Chevaux de cava¬ lerie viennent du Holstein et du Mecklem- bourg : cette dernière contrée nous envoie en outre de magnifiques attelages. Ces Che¬ vaux , hauts de taille , souples , élégants et solides, proviennent presque tous de ju¬ ments du pays croisées avec des étalons an¬ glais. Races américaines. Partout où l’homme porte ses pas, il amène avec lui ou traîne à sa suite les animaux dont il a fait ses amis ou ses esclaves. En prenant possession du Nou¬ veau-Monde, il n’en a pas chassé seulement les races humaines qui lui disputaient le sol : il a déclaré également la guerre à tous les êtres nuisibles ou inutiles, et les a remplacés par ceux qui lui étaient de quelque profit. LesChevaux, inconnus des indigènes d’Amé¬ rique, et qui furent pour eux, lors de la con¬ quête, l’objet d’une si grande terreur, les Chevaux sont aujourd’hui bien plus com¬ muns dans ces contrées qu’en Europe. Sur la vaste étendue du nouveau continent , il s’est formé un grand nombre de races. Les souches primitives varient aussi bien pour CHE CHE les Chevaux que pour les hommes. Le Che¬ val du Canada et de la Louisiane est géné¬ ralement d’origine française, aussi bien que son maître ; mais comme celui-ci, il dispa¬ raîtra bientôt sous le flot anglais qui le presse de tous côtés. Le reste de l'Amérique du Nord, jusqu’à la Floride et au Mexique , a été peuplé par des Chevaux anglais. En¬ fin , à partir du Mexique jusqu’au cap Horn, presque tous les Chevaux sont de sang es¬ pagnol. Le Cheval canadien est généralement re¬ gardé comme un excellent trotteur , et sous ce rapport il l’emporte sur la plupart de ses frères d'origine anglaise. La Pensylvanie fournit de bons Chevaux de trait , et quel¬ ques uns propres à la chasse. Le Cheval an¬ glais , plus ou moins mélangé , se retrouve dans tout le reste des États-Unis. Les plus beaux individus habitent la Géorgie et la Virginie, où de riches planteurs, héritiers des goûts de leurs ancêtres, s’occupent avec grand soin d’améliorer et d’entretenir la race. Les Chevaux américains les plus estimés sont ceux du Chili : on en distingue trois races, dont une est caractérisée par son al¬ lure , qui est l’amble. La race la plus recher¬ chée porte le nom de Bruzo. Ses mouve¬ ments sont d’une élégance extrême , et l’on en transporte tous les ans en Europe quel¬ ques individus comme objets de curiosité. La troisième race touche de près aux Alza- dos, et peut être regardée comme représen¬ tant dans l’Amérique du Sud les Chevaux à demi sauvages des Cosaques du Don. Le commerce des Chevaux chiliens est très con¬ sidérable, et se fait surtout avec le Pérou. (A. DF. Quatrefages.) CHEVAL FOSSILE, paléont. — On ren¬ contre, en très grand nombre, des ossements fossiles du genre Cheval dans les couches meubles qui recèlent des os de Fihinocéros, d’Éléphants, de Cerfs et de Bœufs , ainsi que dans les cavernes et les brèches osseuses ; mais il a été jusqu’ici impossible de les dis¬ tinguer des espèces actuelles. Il est vrai de dire que les squelettes de toutes les espèces du genre , c’est-à-dire du Cheval , de l’Ane, du Couagga , de l’Onagga et de l’Hémione , se ressemblent tellement , lorsqu’ils sont de même taille , qu’on n’a point encore trouvé de caractères propres à les différencier. Ce¬ pendant le Cheval étant généralement d’une T. III. 497 taille supérieure à celle des autres espèces, et les ossements dont nous parlons offrant les mômes dimensions que les siennes , on peut croire qu’ils appartiennent bien réel¬ lement à cette espèce appelée Equus fos- silis. On rencontre de ces ossements , non seu¬ lement en Europe, mais encore en Amérique, où l’on sait qu’il n’existait point de Chevaux avant l’arrivée des Européens. M. le docteur Théodore Leclerc en a rapporté du Texas qui se trouvaient également mêlés avec des os de Bœufs. Ce fait prouve que la disparition des races fossiles du diluvium ne doit pas être attribuée à l’action des hommes, comme quelques naturalistes le pensent ; car même en supposant, ce qu’il est difficile d’ad¬ mettre, que l’utilité des Chevaux n’ait point été reconnue des populations indigènes de l’Amérique, ces populations n’étaient point assez nombreuses, elles n’occupaient point assez complètement le sol pour avoir fait disparaître un animal aussi rapide à la course. S’il est impossible de distinguer ces Che¬ vaux des terrains meubles ou diluviens , il n’en est pas de même de ceux qu’on trouve dans les sables tertiaires. AL deChris- tol a découvert , dans le bassin de Pézénas , département de l’Hérault, et dans la vallée de la Durance, des ossements d’une espèce de Cheval dont l’émail des dents molaires supérieures, au lieu de présenter un croissantau milieu du bord interne, montre un cercle qui ne se confond point avec les croissants du reste de la dent; et, comme les os du squeletle ont offert aussi quelques différences à AI. de Christol , il a fait de cet animal un genre auquel il a donné le nom d ’Hipparion ( petit Cheval ). Peu de temps après, AI. Kaup a trouvé, dans les sa¬ blières d’Eppelsheim, sur les bords du Rhin, mêlées avec des os de Dinothérium, de Mas¬ todontes et de Rhinocéros, des dents de Che¬ vaux qui offrent le même caractère que celles de l’Hipparion ; mais soit qu’il n’eût point connaissance de l’établissement de ce genre, soit qu’il ait pensé que les ossements d’Eppelsheim diffèrent de ceux de Pézénas , il en a fait aussi un genre sous le nomd’%- poiheriinn (de ÎTz-nôç , et 6yjo !ov ), et il en dis¬ tingue déjà deux espèces: YHipp. gracile et VHipp. nannm . Mais ces deux genres doivent 32 OIE 498 CHE être, selon nous, réunis, et n’en former qu’un seul. (L...d.) On a encore donné le nom de Cheval à des animaux appartenant à des genres diffé¬ rents , et n’ayant avec le Cheval qu’une grossière ressemblance. Ainsi l’on a appelé : Ciieval-cerf, le Cerf des Ardennes et l’Antilope chevaline ; Ch. des fleuves , l’Hippopotame; Ch. marin, le Morse. Parmi les Poissons, on a donné ce nom à l’Hippocampe , qui , après sa mort, se contourne de manière à présenter l’encolure du Cheval. (C. d’O.) CHEVAL DU BON DIEU. ms. — Nom vulgaire du Grillon des champs. CHEVAL DU DIABLE, ms. — Nom vul¬ gaire des Mantes et des Spectres dans le midi de la France. CHEVALIER. Totanus, ois. — Genre de l’ordre des Échassiers, famille des Bécasses, ayant pour caractères : Bec plus long que la tête, grêle, comprimé sur les côtés, le plus communément droit , quelquefois un peu retroussé, ferme à la pointe et mou à la base, la mandibule supérieure légèrement recourbée vers la pointe ; sillon nasal ne passant pas la moitié de sa longueur ; na¬ rines linéaires et basales; langue filiforme, médiocre et pointue ; iris brun. Articulation métatarsienne très saillante; tarses grêles, munis de larges scutelles , d’un quart plus longs que le tibia, qui esta demi-nu. Les doigts au nombre de quatre ; les deux ex¬ ternes unis par une large membrane, une membrane moins étendue et quelquefois nulle à la base des doigts internes. Pouce rudimentaire et touchant le sol par l’ex¬ trémité seulement; les doigts externes et internes égaux , et l’ouverture des doigts externes moins grande que celle des doigts internes. Coloration des tarses variable, verte, rouge, orange, grise, brune, couleur de chair, etc. Ailes médiocres, presque aussi longues que la queue, de 12 rectrices; première rémige la plus longue; queue courte et égale ou légèrement arrondie. Ces Oiseaux , dont la taille varie depuis celle d’une Grive jusqu’à celle d’un Moi¬ neau, se distinguent entre tous les petits Echassiers longirostres par l’allure libre et dégagée qui leur a valu leur nom. Bclon dit dans son naïf langage , que « les Français voyant un oysillon haut encruché sur ses jambes , quasi comme étant à cheval , l’ont nommé Chevalier. » Son nom scientifique vient du dialecte sicilien Toiano , qui sert à désigner des Oiseaux de rivage, tels que les Chevaliers et les Barges. Un des principaux caractères génériques des Chevaliers est la consistance de leur bec, qui leur permet de vivre dans les terrains secs et fermes; tandis que les Barges , avec lesquelles ils ont le plus d’affinité, ont le bec si mou qu’elles ne peuvent fouiller que dans la vase ou la terre molle. La coloration générale desChevaliers, qui, comme dans tous les Oiseaux de cette fa¬ mille , varie deux fois l’an , est le gris brun plus ou moins foncé, avec des mouchetures de blanc sur le dos , le cou et la tète ; la poitrine partage la teinte générale ; mais le ventre est le plus communément blanc, et souvent la gorge est de celte couleur. Rien de plus difficile que la désignation du plu¬ mage dans une même espèce, car il varie suivant la saison ; mais la livrée d’été porte toujours des couleurs plus vives et plus pu¬ res que celle d’hiver. Le plumage des jeunes est à peu près celui des adultes après la mue d’automne, et l’on ne trouve, entre les deux sexes , d’autre différence que la proportion un peu plus forte des femelles. La variation de plumage des Chevaliers a rendu la dé¬ termination des espèces de ce genre si diffi¬ cile, qu’aujourd’hui même encore , malgré les travaux de M. Temminck, un des plus habiles ornithologistes classificateurs, on ne peut en regarder le nombre comme bien ri¬ goureusement défini. Ils vivent en petites troupes , plus ra¬ rement solitaires , sur le bord des eaux douces stagnantes ou courantes. Quelques espèces vivent sur les rives des grands fleu¬ ves et les plages maritimes , quelquefois aussi dans les bois marécageux , et même , comme le Campe* iris , dans les terrains secs et sablonneux, où ils se nourrissent de vers, d'insectes et de frai de poisson. Les grandes espèces paraissent donner la préférence aux Mollusques bivalves, et quelquefois aussi ils mangent des Poissons et de petits Crustacés ; on dit même aussi des Algues. Leur vue est très perçante, et ils aperçoivent le moindre insecte qui s’agite autour d’eux. Tantôt ils épient leur proie avec patience, tantôt ils s’avancent jusque dans l’eau pour l’y dé- CME CME rouvrir , et ils annoncent leur succès par un léger mouvement de queue. Toute bonne cu¬ rée n’est pourtant pas le partage unique de celui qui l’a découverte , car ses congénères accourent de toutes parts pour la lui dispu¬ ter. Assez communément, ils ne quittent un terrain qu’après ravoircomplétementépuisé. Les Chevaliers courent avec légèreté sur le bord des ruisseaux , les pieds souvent plongés dans l’eau, et en remuant la queue comme le font les Canards. Certaines espè¬ ces , telles que les T. vociferus et milans , remuent constamment la tête. Us nagent et plongent avec assez de facilité, quoique ra¬ rement, et rasent en volant la surface de l’eau en frappant l’air par coups détachés , et en poussant souvent un cri aigu. Comme tous les Oiseaux qui se nourrissent de vers, ils sont d’une grande propreté, et se lavent avec grand soin le bec et les pieds. Les Oiseaux de ce genre sont essentielle¬ ment erratiques ; une double migration les amène chez nous en automne et au prin¬ temps, c’est-à-dire en septembre et de mars en juin, et quelques espèces ne s’y rencon¬ trent qu’accidenteliement à d’autres épo¬ ques de l’année. C’est dans le nord des deux continents que les Chevaliers vont faire leur ponte, qui paraît avoir lieu en juin ; ce qui n’empêche pas qu’il n’y en ait qui nichent aussi dans l’Europe centrale : tels sont la Guignetle , T. hypoleucos , et le Cul-Blanc , T. ochropus. Comme tous les Oiseaux de cet ordre, ils construisent négli¬ gemment, avec quelques graminées et des racines flexibles , un nid dans les herbes et sur le bord des eaux , ou bien ils pondent dans un simple trou pratiqué dans le sable, de trois à cinq œufs pointus , variant du jaune blanchâtre au jaune verdâtre, parse¬ més, vers le gros bout surtout, de taches brunes ou rouges , quelquefois réunies , comme dans le /’. culidris. Les circonstances de l’incubation et de l’é¬ ducation des petits ne sont pas connues. On ignore même si certaines espèces, qui, comme le Bécasseau, T. ochropus, se voient chez nous une partie de l’année, y font leurs petits. On sait seulement que ces derniers quittent le nid dès qu'ils sont éclos, et que les adultes vivent par couples à l’époque de la ponte, sans qu’on ait remarqué parmi eux de polygamie. 49 9 Ces Oiseaux sont répandus par tout le globe : on les trouve depuis le Bengale , les îles de la Sonde et des Moluques , où ils se voient toujours en plumage d’hiver, jus¬ qu’aux contrées arctiques , qu’ils paraissent affectionner pour leur ponte. L’Amérique septentrionale en nourrit un grand nombre, et ils paraissent choisir de préférence les marais salants pour lieu de leur séjour ha¬ bituel. Le cri des Chevaliers n’est pas le même dans toutes les espèces. C’est un petit sifflet agréablement modulé dans le 7 . ochropus , assez semblable à celui de l’Hirondelle de fenêtre dans le Ch. gambette, T. culidris-, un gémissement aigu dans le Ch. guignette, T. hypoleucos ; quelquefois il est doucement modulé, ce qui, sur le lac de Genève, l’a fait appeler Sifflasson ; et c’est un cri semblable à celui des Barges, dans le Cn. aux pieds verts, T. cjlouis, qui diffère des Chevaliers proprement dits par son bec retroussé. La plupart des Chevaliers sont peu dé¬ fiants, surtout ceux qui vivent en troupes , et ils se laissent approcher d’assez près pour être tirés. Les Ch. bécasseau , T. ochropus, et arlequin, T. fuscus, comme toutes les es¬ pèces solitaires , font cependant exception , car ils sont très difficiles à joindre, et exer¬ cent quelquefois longtemps la patience du chasseur. La chair de ces Oiseaux est fort délicate, ce qui les fait rechercher, quoique dans notre pays ils ne soient communs que sur un petit nombre de points, surtout en Lorraine, en Auvergne, dans les Vosges, sur les bords de la Saône, en Picardie et jusque dans la Brie. On voit assez souvent aussi la Gambette dans les yrénées ; mais certaines esp., telles que le Ch. gambette, T. culidris, et le Ch. arlequin , 7 \ fuscus , sont surtout communes en Hollande. Les États-Unis , les îles de la Sonde, des Moluques, Java et Saint- Domingue, nourrissent un grand nombre de Chevaliers. On les chasse au fusil, aux filets, aux gluaux et aux pièges, qu’on appâte avec des vers , et l’on en prend quelquefois dans ceux tendus aux Bécasses. Les Chevaliers pris jeunes peuvent être élevés en domesti¬ cité avec du pain trempé dans du lait ; ils deviennent assez familiers pour aller sans crainte de l’homme chercher, dans la terre fraîchement remuée des jardins, les vers qui s’y trouvent; mais, à l’époque des migra- 500 CilE lions, la nature reprend son empire , et ils partent pour ne jamais revenir. L’homme n’est pas le seul ennemi des Che¬ valiers, les Oiseaux de proie en enlèvent sou¬ vent pour s’en repaître ; mais ils choisissent de préférence ceux qui vivent seuls , car la sentinelle placée par ceux qui vivent en troupes les prévient de l’approche du danger. il y en a de 35 à 40 esp. , en rétablissant dans ce genre celles qui en ont été séparées pour former des genres distincts, tels que les genres Gloliis, Nills.; Totanus gloliis ; Trin- goides, Bonap. ; T. hypoleucos , Aciilurus, du même auteur, T. bariramius,e t Caioptropho- rus , id.,T. . semi-palmatus , Wills., esp. propre aux États-Unis. Nous en avons ïO espèces en Europe , qui sont les Ch. semi-palmé , T. semi-palmalus ; Ch. arlequin, T.fuscus; Ch. gambette, T. ccilidris ; Ch. stagnatile, T . stagnaùlis ; Ch. a longue queue , T. bartrci- mia ; Ch. cul-blanc, T. ochropus ; Ch. Syl¬ vain , T. glureolci; Ch. perlé, T. macula- rius ; Ch. guignette , T ■ hypoleucos ; et Ch. aboyeur, T. gloliis. Sept espèces se trouvent en France. Les classificateurs placent les Chevaliers, les uns en tête de la famille des Bécasses, les autres plus ou moins près des Échassiers Macrodactyles. Mais comme l’arbitraire a ici force de loi , et que les raisons apportées par chacun ont une égale valeur, il est diffi¬ cile d’assigner à ce groupe la véritable place qu’il doit occuper dans la méthode; nous inclinerions cependant à l’opinion de ceux qui les rapprochent des Avocettcs, et des Oi¬ seaux de ce groupe dont les habitudes sont le plus aquatiques. (G.) CHEVALIER. Eques, Bl. poiss. — Genre de Poissons établi par M. Bloch, sur deux espèces américaines , dont une, connue de Linné, avait été placée parmi ses Chéto- dons. Ce n’est pas cependant à cette famille que ce genre appartient , quoique ses na¬ geoires impaires soient, comme celles des Chétodons , couvertes d’écailles. Ce genre appartient à la famille des Sciénoides, parce que le museau, saillant et caverneux, est formé par l’avancement de l’ethmoïde , et que sous lui se cache la bouche, comme on le voit dans les Maigres, dans les Sciènes et autres Poissons de cette famille. Comme eux aussi, les Chevaliers ont la tête cou¬ verte d’écaiiles jusqu’au bout du museau, la mâchoire inférieure percée de pores ou de petites fossettes, le palais lisse et sans dents, deux dorsales, la seconde étant éten¬ due sur toute la longueur du dos, l’anale petite. Us n’ont pas de barbillons sous la symphyse de la mâchoire. Les Chevaliers ont la bouche petite et peu fendue, des dents en velours sur les deux mâchoires , et ne se prolongeant pas en filets serrés et soyeux, comme celles des Chétodons. La membrane branchiostège a sept rayons. La première dorsale est courte et élevée en pointe assez aiguë ; la seconde, très allongée, est couverte d’écailles. La seconde épine de l’anale est faible. On ne connaît encore que trois espèces de ce genre , toutes trois des mers équato¬ riales américaines. Celle que Linné avait nommée Chœtodon lanceolatus , dont Bloch a fait son Eques americanus, s’appelle aux An¬ tilles le Gentilhomme. La seconde , désignée aux mêmes îles sous le nom singulier de Maman Baleine , est notre Eques punclatus. Je ne connais pas le nom vulgaire de la troisième , Y Eques lineaius. Bloch avait connu ce poisson, mais il ne l’avait point classé dans le genre qu’il établissait avec raison pour les deux précédents; c’est son Grammisles acuminatus. (Yal.) CHEVALIER NOIR, Geoff. ins. — Syn. de Panagæus crux major. CHEVALIER ROUGE, Geoff. ins.— Syn. de Badister bipuslulaïus. CIIEV.IWE , CHEVAINE , CREVE*. poiss. — Noms vulgaires de plusieurs esp. du g. Able. CHEVAUCHANT. BOT. — Payez équi- TANT. CHEVÊCHE, ois. — Poyez chouette. CHEVÊCHOïDE. ois. — Nom du Strix passerinoides, esp. du sous-genre Chevêche. P oyez chouette. (G.) CIIEVELINE. bot. cr. — Syn. vulgaire de Clavaire. CHEVELU, bot. — Syn. de Radicelle. Cette expression , employée aussi comme épithète , sert à désigner les appendices fili¬ formes qui garnissent certaines semences ou les racines pourvues de nombreuses rami¬ fications capillaires. * C II E V E L IJ E S. Capillaiæ. arach . — M. Walckenaer donne ce nom (Hist. nul. clés lus. api., t. I, p. 535) à la septième race CHE CI IE 501 du genre des Thomisus , et dont les carac¬ tères sont : Abdomen ovoïde , couvert de longs poils ainsi que le céphalothorax et les pattes ; celte septième race comprend le Thomisus villosus Walck. (H. L.) CHEVELURE. Coma. bot. — On donne ce nom à la touffe de feuilles qui couronne l’Ananas et certaines espèces de Fritillaires. C’est aussi l’aigrette qui accompagne cer¬ taines semences et naît de leur enveloppe extérieure , comme dans les Asclépios. Les semences chevelues sont toujours contenues dans un péricarpe. CHEVELURE DES ARBRES, bot. — Nom vulgaire des plantes grimpantes et filamenteuses , telles que le Tillandsia us- neoides , les Usnées et l’Hydne rameux. CHEVELURE BLONDE, bot. ph.— Nom vulgaire du Slipa pennata. CHEVELURE DORÉE, bot. pii. — Syn. du Chrysocome Linosyris. CHEVEUX. zool. et bot. — Voy. poils. En botanique, on a donné le nom de Che¬ veux à des végétaux de diverses sortes affec¬ tant la forme capillaire. Ainsi l’on nomme : Cheveux du diable, la Cuscute ; Ch. d’é¬ vêque , la Raiponce ; Ch. de mer, le Fucus filum et V Cliva compressa; Ch. du roi, le Tillandsia usneoides ; Ch. de Vénus, l’Adian- the de Montpellier ; Ch. de la Vierge , plu¬ sieurs esp. de Byssus; Ch. de paysans , la Chicorée sauvage étiolée par sa culture dans des caves, et désignée à Paris sous le nom de Barbe de capucin. CHEVILLER-ROUX-BRUN. BOT. CR. — Nom vulgaire du Bolelus granulosus. CHEVILLES, bot. cr. — Syn. vulgaire d’ Agaric. CHEVILLURE. mam. — On donne ce nom à tous les andouillers des bois du Cerf, si¬ tués au-dessus du second. CHE VIN. poiss. — Nom vulgaire du Leu- cisca dobula , esp. du g. Able. CHÈVRE. Capra , Gme). mam. — Le mot Chèvre a, dans notre langue, comme le mot Capra en latin , une double signification : dans l’usage commun, i! désigne une espèce particulière de Ruminants répandue dans presque toutes les parties de l’ancien monde, où, de temps immémorial, elle se propage à l’état domestique ; dans le sens que lui donnent les naturalistes, il s’applique non seulement à l'animal domestique et a l’es¬ pèce sauvage qu’on suppose en être la sou¬ che primitive , mais encore à toutes les es¬ pèces qui s’en rapprochent par l’ensemble de leurs caractères. Pris dans cette dernière acception, le mot a varié de valeur suivant les temps , c’est- à-dire qu’il n’a pas toujours été appliqué aux mêmes espèces. Cependant , on peut dire, en général, que depuis Aristote jusqu’à Pallas, on s’en est servi pour tous les Rumi¬ nants cavicornes , qui semblaient ne pou¬ voir être assimilés, à cause de leur taille , aux Bœufs, et, à cause de la nature de leur pelage, aux Moutons. Ainsi, sans avoir une idée précise de ce que nous entendons par genre , les anciens ont employé le mot Chè¬ vre dans un sens générique, désignant sous le nom de Chèvres sauvages plusieurs ani¬ maux qu’ils reconnaissaient d’ail leurs comme espèces distinctes, et pour lesquels ils avaient des noms particuliers : Dorcas, Oryx, Ke- mas , Dama , Câpre a , etc. Le moyen-âge conserva l’habitude de ces désignations col¬ lectives, et, aux noms particuliers déjà en usage, en ajouta quelques autres, résul¬ tant pour la plupart d’une mauvaise lecture des manuscrits. Ce fut aussi à peu près de la même manière que, pour le sujet qui nous occupe, il ajouta aux faits : c’est-à-dire que s’il parut en grossir le nombre, ce fut sur¬ tout en rendant méconnaissables ceux qui étaient déjà connus. Aussi , malgré le mé¬ rite incontestable de quelques écrivains de cette époque , considérés même comme na¬ turalistes , n’en dirais-je rien ici s’ils n’a¬ vaient adopté, dans leur exposition des pro¬ ductions des trois règnes , un ordre qu’ils léguèrent aux naturalistes du xvi* siècle. Ceux-ci , riches d’une immense érudition , recueillirent, avec un zèle et une patience infatigables , toutes les notions relatives à l’histoire naturelle qui se trouvaient épar¬ ses dans les écrits des âges antérieurs, res¬ tituèrent les textes corrompus , rapprochè¬ rent les passages qui pouvaient s’élucider réciproquement et sans faire de critique proprement dite (ce qui eut peut-être été dangereux à une époque où l’on n’avait pas encore suffisamment les moyens de contrôler les dits par les faits), en préparèrent les prin¬ cipaux éléments pour l’usage de leurs suc¬ cesseurs. L’ordre alphabétique qu’à l’exem¬ ple des encyclopédistes du xnr siècle, ils 502 CHE OIE suivaient dans leur histoire des animaux, eut un résultat qu’ils n’avaient pas cherché peut-être , mais qui n’en était pas moins important ; ce fut de bien faire ressortir les groupes qui avaient été vaguement aperçus par les anciens. Les naturalistes classifica¬ teurs, qui commencèrent à paraître vers la fin du xvie siècle, trouvèrent ainsi quelques parties de leur travail déjà assez avancées , et ils en profitèrent. C’est ce qui leur est ar¬ rivé pour les Ruminants cavicornes , et en particulier pour les Chèvres, comme on peut s’en assurer en lisant, dans le précieux ou¬ vrage de C. Gesner, les passages qui se rap¬ portent à ces animaux. Quoiqu’à l’époque où se firent les premiè¬ res classifications zoologiques, les progrès de la géographie eussent amené la découverte de beaucoup de Mammifères nouveaux, ceux qui furent d’abord admis dans le groupe Chèvre avaient été presque tous connus des anciens , et le nombre en resta longtemps assez limité pour que la nécessité d’une sub¬ division ne se fit pas bien vivement sentir. Ainsi Ray, en 1693 , comprenait , dans son Caprmum genus, 11 espèces qui toutes peut- être, à l’exception d’une seule , la Grimme , avaient été plus ou moins clairement indi¬ quées dans les écrits des Grecs ou des Ro¬ mains ; et , en 1766 , Linné , dans sa 12e et dernière édition du Systerna nalurœ , n’en avait pas une seule qui fût réellement nou¬ velle (1), si ce n’est l’Argali de Sibérie, qu’il ( i) Les modifications que subit le genre Chèvre dans les éditions successives du Systerna naturœ ne sont pas telles qu’on aurait pu les attendre des progrès de la science ; ce¬ pendant elles ne peuvent être passées ici sous silence ; mais avant de les exposer, il est nécessaire de dire quelle était la composition de ce groupe dans l'ouvrage de Ray, ouvrage non seulement fort remarquable pour l’époque où il parut, mais qui aujourd’hui même fournirait peut-être quelques in¬ dications utiles pour une distribution naturelle des Mammi¬ fères. Le genre Chevre de Ray comprend , comme je l’ai dit , onze espèces , dont deux ne sont réellement que des va¬ riétés domestiques de l’Ægagre , mais se ressemblant si peu qu’on conçoit très bien qu’elles aient pu être longtemps con¬ sidérées comme spécifiquement différentes; viennent ensuite le Bouquetin des Alpes, puis six des Antilopes de Pallas, le Chamois, la Gazelle des Indes, qu’il confond avec l’Addax de Nubie, et qu’il donne par suite comme espece africaine, le P usa ri de Buffon, dont il n’a connu que les cornes, et auquel il assigne à tort l’Inde pour patrie, le Kevel, la Grimme, en¬ fin le Bubale. Il y au rait ici double emploi s’il était prouvé qu’on doit reconnaître l’animal que nous nommons au¬ jourd’hui, dans le petit Bœuf de Belon (Obs lib 11, cap. 5o), ce dernier ayant été déjà mentionné dans le Synopsis, à l’occasipn du genre Bœuf, mais comme une espèce encore avait même le tort de confondre avec deux autres Moutons anciennement connus , le Mouflon de Sardaigne et le Mouflon de Crète. Deux Antilopes, appartenant aux parties de l’Afrique explorées seulement dans les temps modernes, avaient figuré dans les éditions précédentes, et disparu , l’on ne sait pour¬ quoi , de celles-ci. Ray n’avait connu de véritables Chèvres trop peu connue pour qu’on put lui assigner sa véritable place. Après ces Antilopes, enfin, Ray place deux vrais Moutons, le Mouflon de C'ète(0. orient., Wagner), indiqué par Belon, et le Mouflon à manchettes, d’Afrique ( 0.tragelaphus,Cu\ ), déjà peint en traits parfaitement reconnaissables par Élien sous le nom de Chèvre de Lybie , et admirablement bien décrit par Gains, qui en avait vu un individu à Londres , en i56i (Gesner, t. I, p 267, lig. 67). L’inclusion de ces deux derniè¬ res espèces dans le genre Chèvre a d’autant plus droit de surprendre de la part du naturaliste anglais qu’il avait déjà indiqué à la suite du genre Mouton , et comme devant pro¬ bablement y prendre place un jour, le Mouflon de Sardaigne, longtemps regardé comme une espère perdue , et qui lut paraissait, dit-il , avoir les plus grands rapports avec un des Tragelaphus de Gesner, le Mouflon de Crète. En 1735, Linné, dans la première édition du Systerna na¬ turœ , publiée sous forme de tableaux synoptiques, divisa, comme Ray, les Ruminants en trois genres : Chevre, Mouton et Bœuf; mais rien n’indique qu’il lui ait emprunté cette division ni même qu’il ait connu son travail. Il a mieux ap¬ précié les vrais rapports des différents genres des Ruminants en plaçant près des Cerfs les Chameaux, que le naturaliste anglais rejetait à la suite des Pachydermes; mais il a moins bien connu les espères Voici en effet celles que comprend son genre Cavra : Hircus, Ibex , Rupicapra , Strepsiceros, Ga- zella, Tragelaphus. Les deux derniers noms employés sans qualificatifs sont complètement vagues, puisqu’ils avaient été l’un et l’autre appliqués à des espèces bien différentes ; le mot Strepsiceros n’a pas un sens mieux déterminé , et l’on ne sait s’il s’agit de l’animal de Pline ou de celui de Belon ; Ray, qui l’avait employé dans le dernier sens, c’est-a-dire comme désignant un Mouton à cornes droites tordues en spi¬ rale, avait eu le tort d’en faire une espèce distincte, mais du moins il ne l’avait pas séparé de ses congénères. Dans la deuxième édition du Systerna naturœ (Stockholm, 1740), Linné a profité du travail de Ray, qu’il n'oublie point de citer II adopte toutes ses espèces d’Antilopes, à l’ex¬ ception d’une seule , le Bubale , qu’il supprime sans doute comme espèce encore trop peu connue ; en revanche, il en ajoute une autre bien plus mal déterminée, que lui avait fournie le grand ouvrage de Seba, un ruminant de très petite taille, qui est peut-être un Chevrotain de l’Archipel indien, mais qu’il confondit longtemps avec une Antilope africaine, un Guevei. Il retranche du genre Capra les deux Mouflons de Belon et de Caius, sans les faire entrer dans le genre Ovis ; enfin , il introduit avec notre Chèvre domestique d’Europe trois autres variétés, qu’il suppose originaires d’Amérique, savoir : celles qu’il a nommées depuis C depressa et C. re¬ niera, et la Chèvre mambrine, déjà pi ésentée comme espèce distincte par Ray. Pour cette dernière, l’erreur était jusqu’à un certain point excusable, le chanfrein busqué et les oreilles pendantes donnant à l’animal' un faciès tout particulier ; elle l’était beaucoup moins pour les deux autres, qui sont des variétés très peu anormales, et pourtant Linné y persista jusqu’à la fin. Les éditions du Systerna postérieures a la seconde , tant CHE CfiE 503 que le Bouquelin des Alpes, et deux variétés de la Chèvre domestique qu’il considérait comme espèces distinctes ; quant à l’espèce sauvage dont ces deux races sont probable¬ ment dérivées , il ne paraît pas en avoir connu rexistence. Linné à son tour consi¬ déra comme spécifiquement différentes , non seulement ces deux races créées sous l’in¬ fluence de l’homme , mais deux autres en¬ core ; et, des espèces sauvages , il ne men¬ tionna réellement que celle qui l’avait été déjà par Gray ; car sa C. bezoarlica a cer¬ tains caractères ( cornua tereùa ) qui ne con¬ viennent point à la vraie Chèv re du Bczoard, et qui sont empruntés à des Oryx , désignés à tort par quelques auteurs sous le même nom. Brisson, qui publia en 1756 son Règne animal divisé en neuf classes , nous conserva, dans son Genus hircinum, les espèces des pre- rclles que l’auteur a données lui-même que celles qui ont été publiées sous ses auspices ou qu’il a consacrées de son approbation, ne contiennent relativement au genre Chèvre aucun changement, si ce n’est que, par suite d’une étrange distraction, on y voit réuni à la Gazelle des Indes, sous le nom de Capricerva , l’Ægagre ou Chèvre à Bezoard , animal que Kæmpfer avait décrit et figuré d’une manière recon¬ naissable dans ses Amœn. exot., sous le nom de Cervicapra. Hans la dixième édition (Stockholm, nous voyons re¬ paraître un Mouton, l’Argali de Sibérie, admis cette fois sur le témoignage de Gmelin , mais d’ailleurs confondu avec les Mouflons des îles de la Méditerranée et du conti¬ nent africain Nous avons de plus un nouveau nom appliqué à une espère qui, dans les éditions précédentes, n’était in¬ diquée que par une phrase caractéristique, et il devient évi¬ dent que jusque là Linné a appliqué à la Gazelle commune, Dorcas , la courte description que Ray avait donnée du Ke- vel. — La douzième et dernière édition, enfin , contient plu¬ sieurs changements qui ne sont pas tous également heureux: d’un côté, une espèce qui n’avait pas encore eu place dans Je Systema naturœ, le Saiga, Coins des anciens, y est intro¬ duite sons le nom de C tatarica ; de l’autre, deux espèces, qui, depuis la deuxième édition , y avaient toujours figuré , sont reportées pièsdu Porte-Musc, par l’application fausse (au moins dans un des cas ) d’une remarque de Brisson , qui avait montré l’affinité de cette espèce célèbre et de certains petits Ruminants sans cornes des iles de la Sonde. L’auteur admet donc cette fois que les cornes figurées dans la planche de Seba n’appartiennent pas, comme il l’avait cru jusqu’alors, a l’animal prés duquel elles sont placées; il en fait un Che- vrotain, et lui assigne pour patrie non seulement l’Asie, ce qui serait conforme à la nouvelle détermination de l’espèce, mais encore l’Afrique, ce qui était vrai pour la détermination précédente, et ne l’est plus pour celle-ci. — La seconde espèce déplacée est la Grimme, qui, ayant toujours jusque là été dé¬ crite comme sans cornes, parce que le seul individu qu’on eut observé était une femelle, est réunie aux Ghevrotains. La Gazelle des Indes, Cervicapra, n’est plus , dans cette douzième édition , confondue avec la Chèvre à Bczoard, Ca¬ pricerva de Kæmpfer; mais celle-ci est rendue méconnais¬ sable par la description qu’on donne de ses cornes , descrip¬ tion qui convient, non aux cornes d’un Bouquetin, mais à celles d’un Oryx, mières éditions du Systema de Linné, et en ajouta seulement deux nouvelles espèces, prises à des sources assez suspectes , à deux vagues passages d’Hernandez interprétés par l’ignorant Seba. Avant lui , on avait déjà placé les espèces sauvages de Moutons parmi les Chèvres ; mais il y fit entrer de plus un Mouton domestique à toison laineuse, qu’il désigna sous le nom d ’blircus laniger. Pour suivre l’ordre des temps, j’aurais dû mentionner, avant la classification de Bris¬ son , celle de Klein, qui la précéda de cinq années ; mais j’aurais pu sans inconvénient l’omettre tout-à-fait , et je me contenterai de dire que l’auteur, qui fait, comme tous ses devanciers, un genre pour les Bœufs et un autre pour les Moutons, comprend, dans un troisième, dans le genre Tragus, non seule¬ ment tous les autres Ruminants cavicornes, mais encore les Ghevrotains et la Girafe. A peine Linné avait-il dit son dernier mot sur la répartition des Ruminants cavicornes, que Pal las en proposa une autre; et cette fois le changement n’était pas, comme celui de Klein, reflet d’un pur caprice, mais le ré- j sultal d’observations nouvelles et d’une plus j juste appréciation des caractères importants des espèces. Par suite de ce remaniement, exposé d’abord dans les Miscellauea zoolo- gica (La Haye, 1766), puis présenté avec de nouveaux développements dans le premier fascicule des Spicilegia (Berlin, 1667 ), le groupe des Bœufs seul restait tel qu’on l’a¬ vait toujours admis ; les Chèvres propre¬ ment dites réunies aux Moutons formaient un second genre; un troisième enfin compre¬ nait sous le nom d’Antilopes toutes les au- , très espèces que Ray et Linné avaient fait entrer dans le genre Capra , et quelques unes encore qu’on avait depuis peu découvertes au Cap , au Sénégal , dans l’Inde, dans l’A¬ frique australe. Pallas, dans la création de ce dernier genre, fut d’ailleurs guidé par un travail récent de Buffon et de Daubenton sur les Gazelles (i). (i) Tout en continuant à relever avec une rigueur extrême les erreurs vraies ou supposées des classificateurs, Buffon avait été insensiblement amené à faite de la classification, et pro¬ bablement, si le temps le lui eût permis, il serait arrivé un jour à faire, comme eux, une distribution méthodique, sinon du règne animal tout entier, du moins des deux classes de Vertébrés à sang chaud; seulement il eût procédé dans un ordre inverse, c’est-à-dire qu’au lieu de considérer les espèces comme le dernier terme d’une série de subdivisions prati¬ quées d’une manière toujours un peu arbitraire , il les eût 504 CHE CHE Quoique le XIIe vol. de Y Histoire naturelle , dans lequel ce travail est consigné , ait pré¬ cédé de deux ans la dernière édition du Sys- tema , il ne parait pas que Linné en ait eu connaissance, non plus que du volume pré¬ cédent, qui contient, sur le Mouflon, des re¬ cherches dont il eût certainement profité pour réformer son genre Ovis. Celles que Buffon fit au contraire sur le Bouquetin et le Chamois n'auraient pu que jeter de la con¬ fusion dans le genre Capra ( si elles avaient été de nature à faire illusion à tout autre qu’à leur auteur), puisque dans les deux animaux que nous venons de nommer, il ne voulut voir que deux variétés spontanées , représentant, l’une le type male, et l’autre le type femelle d’une espèce originairement la même. Cette erreur fut relevée avec sévérité par Pal las dans le 1 Ie fascicule de ses Spicil ., consacré à l’histoire de l’Àrgali et du Bou¬ quetin de Sibérie (1). prises pour point de départ, et se fût élevé à des groupes de plus en plus généraux. Ou touchait en effet à l’époque où la zoologie allait pouvoir adopter cette méthode, qui, pour être profitable à une science descriptive , doit la prendre quand elle est déjà riche de faits et n’en est pas encore encombrée, quand les espèces connues sont assez nombreuses pour que les principaux types s’y trouvent représentés, et pas assez pourtant pour qu’un même homme ne puisse successivement les passer toutes en revue , puis les embrasser à la fois d’un coup d’œil. (i) II revient encore sur ce sujet dans le fascicule suivant où, à l’occasion des caractères distinctifs des Antilopes, il in¬ siste sur l’invariabilité des espèces sauvages 11 montre que Buffon a tantôt invoqué , tantôt repoussé ce principe , et lui reproche de s’ètre laissé fréquemment entraîner à soule¬ ver des paradoxes étranges par le besoin de contredire les naturalistes qui ne s’étaient pas rangés humblement à sa suite. .... « Impellem quicquid sibi summa petenti Obstaret, gaudens que viam fecisse ruina.» Que cette accusation soit fondée ou non, on regrette de la voir faite à l’occasion de ce douzième volume de l’histoire naturelle, où Pallas avait si largement puisé pour son travail sur les Antilopes, dont il offrait ici un troisième remanie¬ ment. Si l’on se reporte en effet aux deux précédents (Mis¬ ée//. zoo/., 1766, Spicil , ir fasc 1767), on voit que l’auteur n’y fait pas figurer une seule espèce qui ne se trouvât déjà décrite ou mentionuée avec quelques détails importants dans le volume publié par Buffon en 1764 , et que même, se con¬ formant à l’exemple que le naturaliste français lui avait donné pour les Gazelles, il répartit ces espèces en petits groupes, qu’il caractérise par la forme des cornes. Ce système de distribution, basé exclusivement sur un caractère fort ap¬ parent sans doute, mais réellement sans importance fonc¬ tionnelle, pouvait conduire à rapprocher des espèces d’ail¬ leurs très disparates. Il est fâcheux que Pallas s’en soit tenu a ce premier essai, et qu’il n’ait pas cherché à prendre les éléments de ses déterminations, non plus dans un caractère unique, mais dans les combinaisons de plusieurs caractères, qu’il était d’ailleurs loin de négliger quand il s’agissait de distinguer tes espèces entre elles. S’il eût tenu compte de la Dans cette publication, Pallas fait mention de trois espèces de Chèvres sauvages , les seules qu’il ait jamais connues ; ce sont: 1° le Bouquetin de Sibérie, dont il donne, d’après ses observations personnelles, une très bonne description, mais qu’il confond, comme il l’a fait jusqu’à la fin de sa vie, avec le vé¬ ritable Ibex ou Bouquetin des Alpes ; 2° le Bouquetin du Caucase observé par Gulden- stœdt, et auquel il croit pouvoir rattacher l’animal désigné sous le nom de Capricorne par Buffon , qui n’en avait eu que le sque¬ lette ; 3° l’Ægagre déjà décrit par Gmelin , qui en avait envoyé un crâne en Russie. Dans ce dernier animal , qu’il considère comme la souche principale de nos races do¬ mestiques , Pallas reconnaît bien le Cervi- capra deKæmpfer, et croit aussi reconnaître cet animal dans la description qu’a faite Monardes d’un animal qu’il soupçonnait être la Chèvre du Bézoard. Cette détermination est au moins douteuse ; car, quoique les dé¬ tails donnés par le médecin de Séville ne puissent convenir qu’à un Bouquetin, ils ne sont pas assez précis pour permettre de dé¬ cider quelle est l’espèce dont il parle; et comme il nous apprend que ce Bouc à pe¬ lage de Cerf était venu par la voie d’Afrique (ce qui eût été un étrange chemin pour l’Æ- gagre ), on peut croire qu’il s’agit ici du Be- den, dont l’existence à l’ouest et à l’est de la mer Rouge est aujourd’hui bien constatée. Pallas est moins justifiable encore de vou¬ loir rapporter à l’Ægagre, ou au moins à une espèce très voisine, la description que Caius avait donnée de son Tragelaphus de Mauri¬ tanie (2) , qui n’est autre que le Mouflon à présence ou de l’absence des poches inguinales, des sinus in¬ terdigitaux, des larmiers, du nombre des mamelles, de la pré¬ sence des cornes dans les deux sexes ou seulement dans les mâles, etc., il fût arrivé à des groupes naturels, et il eût cer- tainementreconuu que ces groupes étaientassez tranchés pour devoir être élevés au rang de genres. Il lui eût été facile alors d’assigner à chacun de ces genres une bonne formule carac¬ téristique, au lieu qu’il ne le put faire pour le groupe résul¬ tant de leur réunion. Plusieurs tentatives ont été faites de¬ puis, et toujours sans succès, pour assigner au groupe des Antilopes des caractères généraux qui fussent en même temps caractères distinctifs. Ceux qu’on a donnés pour tels ont été bientôt après reconnus comme n’existant que dans un cer¬ tain nombre d’espèces; quelquefois même ils manquaient dans presque toutes. (?.) » Videtur omninô Monardes verum Ægagrum innuisse quem vivurn descripsit. Credibile mihi quoque nunc videtur Tragelaphum Caii..„ nisi plané idem.proximè tamen affine animal fuisse, adeo que synonymon illud non ad Antilopen Tragocamelum esse relegandum. » ( Spicil zoo/., fasc. XI, note de la page 43.) On voit par ce passage que Pallas n’a pas été CHE CIIE manchettes. Outre ce Mouton , dont il mé¬ connut toujours les véritables affinités, l’au¬ teur des Spicilegia mentionne avec plus ou moins de détails, dans son IIe fascicule, tous les Moutons sauvages qui nous sont connus aujourd’hui , sauf ceux des monts Himalaya et des chaînes qui s’y rattachent; mais il penche à les rapporter tous à une même espèce, considérant les différences ex¬ térieures qu’ils présentent entre eux comme les effets de changements dus à l’influence des climats (1). Plus tard , dans son Mémoire sur les va¬ riations des animaux ( Acla Petrop., t. IV, part. 11-1784), il ne semble plus disposé à admettre cette identité. Enfin dans un der¬ nier ouvrage (2) , il reconnaît définitivement heureux dans les applications qu'il a essayé de faire de la description de Caius. Celle qu’il rappelle en terminant ce passage était tout-à-fait insoutenable, et l’on dirait qu’elle ) epose uniquement sur la ressemblance des deux mots Tra- gclaplius et Tragocarnclus . — Sous ce dernier nom , Parsons avait décrit le Nil-Gau, d’une manière incomplète il est vrai, mais d’ailleurs très reconnaissable: Pallas cependant conti¬ nua toujours à y voir une espèce distincte. ( Spicil ., fasc. XII, pages \3, 14 et 19) (1) Pallas puise les éléments de la comparaison qu’il établit à ce sujet : i° Dans ses observations sur l’Argali sibérien , dont il avait eu plusieurs individus des deux sexes et d’âges diffé¬ rents ; 2° Dans la fort bonne description que Buffon et Daubenton avaient donnée du Mouflon de Corse, description accompagnée d’une figure aussi très satisfaisante; 3° Dans les indications fournies par Belon relativement au Mouflon de Candie , qu’on sait aujourd’hui différer assez, notablement de l’espèce propre aux îles occidentales de la Méditerranée ; mais qui semble en revanche s’étendre vers l’Orient jusqu’aux montagnes de la Perse, où il existerait concurremment avec une autre espèce; 4" Dans les notes recueillies par Gmelin et sur les dépouilles envoyées par ce voyageur : ces dépouilles , à en juger par la tète que Pallas a figurée ( fasc. XI, tab. V, fig 1 ), et quoi qu’en dise M. B 1 y t h (Proc. zool. Soc., i84c, p. pS), pourraient bien appartenir à un Mouflon commun à la Perse et à l’ile de Crète; mais les notes, dans lesquelles l’auteur a joint à ses propres observations des renseignements obtenus de la bouche des gens du pays , renferment quelques indications qui semblent se rapporter à la seconde espèce persane, plus voisine de l’Argali sibérien, et dont notre Musée possède plu¬ sieurs parties, les unes envoyées par M. Gamba, consul à 'fi¬ nis, les autres rapportées par M. Botta; 3° Dans les fragments d’histoire naturelle contenus dans la relation des missionnaires jésuites en Californie, fragments où l’Argali des montagnes rocheuses, le Bœuf musqué et l’An¬ tilope laineuse sont indiqués comme trois espèces de Mou¬ tons. C’est le duvet du dernier animal que Pallas dit avoir observé dans des ubjets de parure provenant de la côte nord- ouest du nouveau continent, duvet d’une blancheur éclatante, surpassant en finesse la plus belle laine d’Espagne, et qui lui semble devoir être fournie par un vrai Mouton. (2) La Zoographia Rosso-Asiatica, ouvrage complétement imprimé dès l’année t8ti , mais qui n’a été rendu public qu’en i83r. 505 deux espèces sauvages de Moutons qu’il dé¬ signe sous les noms d’Æyoceros argali et Æg. rnusimon (1) ; ces deux espèces , jointes au Bouquetin de Sibérie qu’il n’a jamais distingué du Bouquetin des Alpes , à l’Æga- gre et au Bouquetin du Caucase (2), com¬ posent son genre Ægoceros. Ce genre, dans lequel se trouvent réunies des espèces appartenant à deux types que Pallas lui-même avait reconnus comme bien distincts (3), ne pèche point pour cela contre les règles de la classification , et l’on peut dire même qu’il rentre plutôt dans le cas gé¬ néral, puisque la plupart des autres genres se laissent également subdiviser en deux ou plusieurs groupes secondaires au moins aussi différents entre eux que le sont les Chèvres des Moutons (4). Mais, remarquons- (ï) Sous le nom d’Æ. rnusimon , Pallas comprend, avec les deux Mouflons de la Méditerranée, ceux de la Perse, des en¬ virons de la Caspienne, et en général ceux de toutes les par¬ ties de l’Asie comprises entie le 25e et le 4oe degré de lat. N Il y rattache même spécialement lesMoutons sauvages de l’Hi- malaya, dont il devait alors la connaissance à Pennant. Pour son Æ argali , il lui assigne pour habitat non seulement la Sibérie , mais encore toutes les parties froides du continent asiatique, et, quoiqu’avec quelque doute , celles du nouveau continent. (2) Pallas a eu le tort de désigner le Bouquetin du Caucase sous le nom d’Æ. Ammun , nom dont l’emploi dans la my¬ thologie est trop connu pour qu’il fût permis de l’appliquer à tout autre animal qu’à un vrai Mouton, et qui a été eu ef¬ fet appliqué à l’Argali par plusieurs des naturalistes qui ont écrit postérieurement à l’impression de la Zoographia Rosso- Asiatica, mais antérieurement à sa publication. (3) Pallas, dans le onzième fascicule des Spicil., in¬ dique d’une maniéré à la fois très concise et très com¬ plète les caractères distinctifs de ces deux types. Sa com¬ paraison porte, il est vrai, sur deux espèces particulières, l’Argali et le Bouquetin de Sibérie ; mais il a bien soin de faire remarquer , et dans ce passage , page 37, et dans une note mise au bas de la page 8, que ce qu’il dit de 1 ' Æg. rnusi¬ mon et de l 'Æg. ibex s’applique également en général aux Oves et aux Hirci des naturalistes antérieurs. Parmi les ca¬ ractères qu’il indique comme exclusivement propres aux Moutons, il faut reinaïquer la présence de sinus lacrymaux, de poches inguinales nues et de pores interdigitaux. Ce der¬ nier trait d'organisation , sur lequel Pallas insistait en 1776, mais qu’il ne donnait pas pour nouveau , a été présenté en i834 , dans les Mémoires de l’Académie de Turin , comme une découverte La distraction est d’autant plus étrange que l’existence des pores interdigitaux donnant lieu , chez les Moutons, à une maladie assez commune, le piétin , est con¬ nue de tous les vétérinaires. (i) Les naturalistes qui ont continué à séparer générique¬ ment les Chèvres des Moutons ont été déterminés surtout par le désir de respecter autant que possible la distribution de Linné , distribution dont ils s’écartent d’ailleurs en ce point même, sansparaitie s’en douter; car leurs genres Ovis et Capra sont ceux de la treizième édition du Systema na- turœ , qui , dans cette partie comme dans toutes celles où il diffère de la douzième, est l’œuvre de Gmelin, et non point de Linné. t. ni. 32* CIIE CME le bien , on n’a pas encore complètement sa¬ tisfait à ce qu’exige la classification quand on a groupé convenablement les espèces connues qu’on fait entrer dans un genre; il faut encore donner Sc moyen d’y rattacher les espèces qui pourraient être découvertes par la suite, c’est-à-dire choisir parmi les traits d’organisation communs à toutes les espèces qu’on a considérées, ceux qui sem¬ blent le plus importants, et les exprimer dans ce qu’on nomme la formule carac¬ téristique. Or, dans celte seconde partie de sa tâche, Pallas n’a pas été aussi heureux que dans la première. Yoici en effet comment il s’exprime: « Je comprends sous le nom û’Ægoceros tous les animaux qui ont les cornes anguleuses, recourbées, rugueuses; qui ont les ergots très petits; qui manquent presque complètement de brosses aux ge¬ noux et de sinus lacrymaux; tous ceux en un mot qui , chez les naturalistes , forment les genres Ovis et Capra, en retranchant du dernier les Antilopes. » Il est évident que celte formule est défectueuse à plusieurs égards, et particulièrement en ce qu’un des caractères y est exprimé de manière à ne con¬ venir ni à l’un ni à l’autre des deux groupes dont se compose le genre. On ne peut dire en effet d’aucune des cinq espèces admises par l’auteur qu’elle manque à peu près de si¬ nus lacrymaux, car les trois dernières, de même que nos Chèvres domestiques , en manquent complètement , et les deux pre¬ mières les ont, comme tous nos Moutons, parfaitement distincts quoique peu déve¬ loppés. Les formules données parles autres natu¬ ralistes, qui, à l’exemple de Pallas, ont réuni les Moutons aux Chèvres, ne sont pas non plus complètement satisfaisantes quoiqu’el¬ les ne soient pas sujettes aux mêmes objec¬ tions. Je citerai ici, comme exemple , celle qu’Illiger donnait en 181 1, en en retranchant seulement les caractères communs à la fa¬ mille entière des Ruminants cavicornes : « Genre Capra. — Museau allongé, avec mufle glanduleux (1) ; — menton barbu chez certai- (i) Rhinarium , expression qu’il définit en ces termes: . Nasi pars exireina , ubi ente glubrà , teuui , plerumque luimidà distincts est, » et qu’il oppose à ehiloma , museau entièrement velu, ainsi que cela se voit dans la formule du genre Antilope : » Rostrum production , rhirtario aut chilo- rnate instruction,, museau effilé avec on sans mufle glandu- I eux. nés espèces ( les Chèvres) , imberbe chez les autres (les Moutons). — Sinus lacrymaux chez plusieurs. — Contes anguleuses , marquées en travers de stries ou de bourrelets , diver¬ sement courbées. — Oreilles de longueur moyenne, pointues. — Mamelles inguinales, et au nombre de deux. — Queue très courte, ou seulement courte.— Ergots petits. » Cette formule a été depuis reproduite pres¬ que sans changement par un grand nombre de naturalistes : ainsi Goldfuss , en 1830, la modifie seulement en un point; il insiste da¬ vantage sur la séparation des Chèvres et des Moutons, qu’il distingue non seulement par l’absence ou la présence de la barbe, mais encore par la direction et la courbure des cornes, la forme du chanfrein, et aussi par la nature du pelage. L’indication qu’il donne re¬ lativement à ce dernier point n’est pas exacte. Fischer, dans son Syn. Mam., 1829, répète littéralement la phrase d’Illiger, sauf en un point où il substitue à un énoncé trop vague un énoncé faux. Illiger avait eu le tort de ne pas dire que, chez ses Caprœ, l’espace nu du bout du museau ( rhinarium ) se montrait seu¬ lement à l’état rudimentaire; Fischer le fait disparaître complètement (; rhinario nullo). Les autres formules qu’on a données pè¬ chent toutes également par quelque point essentiel , de sorte qu'on pourrait tirer une objection sérieuse contre la légitimité du genre, de la difficulté qu’on rencontre à le bien définir. Les classificateurs qui ont continué à sé¬ parer génériquement les Chèvres des Mou¬ tons avaient à remplir une tâche plus aisée, et Pallas lui-même leur avait aplani le che¬ min. Quelques uns , il est vrai , se sont at¬ tachés de préférence à des traits de configu¬ ration que l’illustre naturaliste ne place qu’en seconde ligne , tels que la forme du chanfrein , l’absence ou la présence de la barbe; mais la plupart ont avec lui consi¬ déré comme caractères dominateurs l’ab¬ sence ou la présence des sacs sous-orbitaires, des poches inguinales , des sinus interdigi¬ taux (1), la forme du front, celle du pied, etc. (i) M. Ogilby, qui a communiqué en i836, à la Société zoologique (le Londres, un travail assez étendu sur la clas¬ sification des Ruminants, y caractérise dans les termes sui¬ vants les deux genres Chèvre et Mouton : Ovis — Cornua in utroque sexu ; sinus lacrymales exigui immobiles; fossæ interdigitales parvæ ; folliculi inguinales nul 1 i ; mammœ duæ. T y pus est Ovis Anes. Capra. — Cornua in utroque sexu ; sinus Jactymales nulli; CHE 50? Si leurs énoncés différent à quelques égards, cela tient en grande partie à ce qu’ils n’ont pas bien senti ce qui distingue la définition d’un genre de ce que nous nommons la for¬ mule générique ; cette dernière devant se réduire à l’indication des caractères essen¬ tiels , tandis que la définition peut faire men¬ tion de tous les traits qui sont communs aux diverses espèces du genre sans l’être à la fa¬ mille tout entière, et dont plusieurs sont sus¬ ceptibles d’être modifiés par le fait de la do¬ mesticité. Au reste, il vaut mieux à cet égard pécher par excès que par défaut ; l’important est d’être clair. Des formules très concises fossœ interdigitale s parvæ; fuUiculi inguinales nulli; mam- mœ duæ. Typus est Capra hircus. Ad hoc genus pertinent Ovis tragelaphus et Antilope lanigera aut Americana aurt. On ne comprend plus guère aujourd'hui l’Antilope lani¬ gère parmi les Chèvres , et si l’on a cru pouvoir l’y ratta¬ cher à une époque où l’on ne connaissait encore de l'animal que de mauvais dessins et quelques dépouilles incomplètes, c’est seulement paire que les chasseurs américains la dési¬ gnaient sous le nom de Mountain goat (Bouc de montagnes). Quant au Mouflon à manchettes ( Tragelaphus) , qui appar¬ tient bien au groupe des Ægocères de Pallas, si l’on n’en fait pas le type d’un troisième sous«genre , comme l’a proposé M. Blytli, qui se fonde sur ce que l'animal manque de sinus sous-orbitaires, ce n’est point aux Chèvres qu’on le doit réu¬ nir, mais aux Moutons dont il a tous les autres caractères A part ces applications , au moins fort contestables , on remarquera dans les deux formules de M. Ogilby des in¬ dications tout-à-fait fausses; ainsi l’on s’étonnera à bon droit de le voir refuser des poches inguinales aux Moutons, et accorder des shius interdigitaux aux Chèvres. Ce n’est pas pour relever ces inexactitudes qui sont de pures inadver¬ tances , ou peut-être de simples fautes d’impression , que nous mentionnons ici la classification de M Ogilby, mais pour faire quelques remarques sur les principes qui ont guidé l’auteur dans la formation du genre qui nous occupe, et dans la distribution des Ruminants en général. Sa pre¬ mière division ne différé de celle qui est généralement adop¬ tée qu’en ce qu’il fait deux familles au lieu d’une seule des Humiliants cavicornes , la famille des Capridées et celle des Buvidées. Cette dernière se composant de toutes les espèces ■qui ont un mufle très apparent, l’autre se trouve compren¬ dre toutes celles dont Linné, dans sa T2 édition du Systema , formait le genre Capra ; elle est divisée en 7 genres, tous ca¬ ractérisés, comme les deux dont nous venons de parler, par l’absence ou la présence, et, dans ce dernier cas, par le plus ou moins grand développement des sacs sous-orbitaires, des poches inguinales et des sinus interdigitaux, par le nom¬ bre des mamelles , et par la présence ou l’absence des cornes chez les femelles. Or cette uniformité, cette sorte de symé¬ trie des formules, nous semblent plus propres à satisfaire l’œil que l’esprit; car s’il est certain que les formules gé¬ nériques d’une même famille doivent être toutes corrélati¬ ves, toutes solidaires , pour ainsi dire, les unes des autres, il ne s’ensuit pas qu’elles doivent être toujours tirées de la considération des mêmes parties — L’auteur a pris soin de nous faire connaître les motifs qui l’ont guidé dans le choix de ses caractères, et ici encore il semble avoir fait une fausse application d’un bon principe. 11 est bien vrai que, pour les coupes d'ordre supérieur, la distinction des groupes doit re¬ poser sur des différences d’organisation assez profondes nom CHE peinent être fort admirées par ceux qui n’ont amais eu occasion de les appliquer, peuvent même paraître suffisantes tantqu’on n’en fait l’application qu’auxespèces connuesde l’au¬ teur; mais ce qu’elles ont d’incomplet se dé¬ cèle presque toujours dès qu’on en veut faire usage pour la détermination d’un nouvel animal. Ce qu’il faut éviter avec soin , c’est bien moins d’introduire dans l’énoncé un caractère qui ne soit pas essentiel , que d’y comprendre un caractère qui ne soit pas ri¬ goureusement général, même quand l’excep¬ tion porterait sur un cas unique. Ainsi c’est un reproche qu’on peut faire à la défini- entraîner des différences de fonctions; mais, quand on ar¬ rive aux dernières subdivisions, on est forcé d’employer, comme caractères, des traits d’organisation qu’on juge im¬ portants d’après leur constance et dont réellement on ignore l’usage. Si l’on veut s’obstiner a n’admettre que ceux auxquels on est parvenu à assigner apres coup un genre d’u¬ tilité, on s’expose à en négliger de meilleurs pour lesquels l’imagination n’aura rien suggéré; pour ceux même auxquels on s’est arrêté , il est rare que les relations qu’011 leur sup¬ pose avec les habitudes ou les besoins des animaux soutien¬ nent bien l’épreuve d’un examen de détail : M. Ogilby, par exemple, suppose que, chez les Ruminants cavicornes, les po¬ res interdigitaux sont en rapport avec l’habitat de l’animal , avec la nature aride ou marécageuse du sol que foule son pied ; et il ne remarque pas que les Chèvres et les Moutons, qui, à l’état sauvage , ont à très peu près le même habitat , nous offrent sous le rapportées pores interdigitaux une op¬ position marquée. Dans la famille des Capridées, le premier caractère est, comme il a été dit, fondé sur la considération des cornes ; dans celle des Moscliidées , où les deux sexes ont le front désarmé , c’est le plus ou moins grand développement du mufle qui sert à établir la première distinction générique: à cela près les caractères sont pour les deux familles tués des mêmes parties , c’est-à-dire du nombre des mamelles , et de l’absence, la présence, la grandeur des poches sous-orbitaii es inguinales et interdigitales. Dans cette famille des Moscliidées , telle que l’admet M Ogilby, il n’y a qu’un genre dont les espèces soient con¬ nues des zoologistes, le genre Moschus ; un second 11e compte qu’une espèce, dont l’auteur est le seul , jusqu’à présent , a admettre l’existence (il n’en connaît que quelques dépouilles, et le caractère par lequel elles se distinguent des Mammifè¬ res connus pourrait bien être un simple cas de monstruosité). Mais M. Ogilby admet qu’il y a encore d’autres genres à décou¬ vrir, et pour combler la lacune, qui, suivant lui, existerait entre cette famille et celle des Capridées, il admet l’existence actuelle de deux autres genres dont il indique d’avance la patrie , et dont il donne la formule en combinant des carac¬ tères tirés des cinq parties que nous avons nommées plus liant. Il ne dit pas, au reste, pourquoi il a choisi ces deux corn - binaisons de préférence à toutes les autres. Sans doute il n’a pas examiné toutes celles qui étaient possibles, et pent-êtie même n’en soupçonnc-t-il pas le nombre. Si l’on remarque, en effet, que des cinq caractères qu’il emploie trois sont sus ccptibles (le trois modifications (le plein développement de l’organe, son état rudimentaire et son absence complote), et que les deux autres ontde même chacun deux formes possibles, enverra qu’on pouvait établir cent huit formules différentes. Dans la famille des Bovidées , le nombre des genres quV>r lion, d’ailleurs très bonne, que Desmarest a donnée du ; enre Chèvre dans Y Encyclopé¬ die méthodique ( Mnmmalogie , part. 2, 1822). Son premier caractère , qui a rapport au nombre et à la disposition des dents , doit être supprimé. Il est en effet superflu de mentionner, à l’occasion du genre, les traits communs à toute la famille (l’absence des canines aux deux mâchoires, et des incisives à la mâchoire supérieure).. Le nombre des incisives â la mâchoire inférieure est même inutile à indiquer, puisque l’unique excep¬ tion qu’on avait cru trouver ne s’est pas véri¬ fiée (1); et, quant au nombre des molaires , il est impossible de le faire entrer parmi les caractères génériques, ce nombre n’étant pas le même dans toutes les espèces (2). En sup¬ primant cette indication qui est inexacte, et deux ou trois autres qui , portant sur des rapports de dimensions, sont nécessairement un peu vagues , et en ajoutant, comme l’a¬ vait déjà fait, en 1817, M. Fr. Cuvier, dans le t. VIII du Dictionnaire des sciences médica¬ les , quelques traits sur lesquels Pallas lui- même avait attiré l’attention, soit en traitant spécialement des Ægocères, soit en parlant des Antilopes, la définition du genre qui nous occupe peut se donner à peu près dans les termes suivants : CJlièv l*es. Caprœ , Gmel. Ruminants cavicornes. — Cornes prismati¬ ques existantchez les deuxsexes: trèsgrandes chez les mâles, portées sur un noyau osseux creusé de cellules qui communiquent avec pourrait ainsi établir à priori serait encore bien plus consi¬ dérable , puisqu’il faudrait tenir compte non seulement de la présence ou de l’absence des sinus cutanés à la tête et aux pieds mais encore du lieu qu’ils y occupent, ceux de la tete pouvant être circum-orbitaires ou maxillaires , et ceux des pieds pouvant exister, soit au train de devant, soit au train de derrière, soit aux deux à la fois : les trois cas en effet non seulement sont possibles, mais se présentent dans la na¬ ture, ainsi que l’a constaté M. le docteur Rousseau, qui, at¬ taché depuis de longues années à notre Muséum d’histoire na¬ turelle, a eu l’occasion d’examiner presque tous les Ruminants qui ont vécu à la ménagerie. Il faut reconnaître que M. Ogilby n’est pas le premier qui ait établi ainsi à priori des combinaisons de caractères, et il faut reconnaître aussi que, dans quelques cas, on a découvert des espères qui satisfaisaient à l’une des formules imaginées; mais on n’en doit pas moins dire que ce s sortes de jeux ne profitent guère à l’histoire naturelle, qui est une science d’observation et de déduction , et non une science spéru- 1 ,tive. (i) Dans le cas du Nanguer, auquel Pallas assignait 6 dents incisives seulement. Spicil ., fasc. I, p. 8. (■>.) La Capra Cour as ira a 8 molaires de chaque côté a la mâchoire supérieure , et - à l’inférieure. les sinus frontaux , très rapprocîiées, très peu divergentes à leur origine , où leur direction est dans le prolongement du plan du front, se portant en haut et en arrière en décrivant un grand arc dont la courbure est un peu plus prononcée vers la pointe que vers la base , marquées en travers de rides plus ou moins ondulées, et souvent, à la partie anté¬ rieure , de bourrelets saillants très épais; de couleur brune plus ou moins foncée , mais jamais complètement noires. — Point de larmiers ni de poches sous-orbitaires , ou plus généralement point de sinus cu¬ tanés à la tête. - — Mujle rudimentaire fi¬ gurant une sorte d’Y , dont le corps occupe l’espace étroit qui sépare les narines, tandis que les branches se prolongent le long de leur bord supérieur. — Langue douce. — Joues hérissées à l’intérieur de papilles cornées.—- Menton garni d’une barbe non divisée anté¬ rieurement (J) , plus ou moins longue sui¬ vant les espèces, pouvant même n’être bien apparente que chez les vieux mâles et dans leur pelage d’hiver (2). — Col court. — Corps ramassé. — Queue courte' , presque nue in¬ férieurement. — Mamelles au nombre de deux, séparées par un raphé velu. — Testi¬ cules volumineux contenus dans un scrotum libre, allongé dans le sens vertical. — Jambes robustes, surtout au train de devant. — Point de brosses aux poignets (3). — Point de pores (x) Dans plusieurs espèces sauvages de Moutons, la ganache est garnie inférieurement de longs poils , mais ces poils for¬ ment deux masses distinctes qui ne se réunissent point en avant. Caius l’avait déjà remarqué pour le cas du Mouflon à manchettes ; et Pennant, qui ne connaissait l’animal que par la description de Caius, dit qu’il ne sait ce qu’on doit enten¬ dre par cette expression « barbe divisée » ( anmeo Capri sed divisa). C’est une disposition semblable qui paraît exister dans la barbe de l’animal qu’on a désigné sous le nom de Capra Jenilaica , que la forme de ses cornes semble aussi éloigner des vraies Chèvres. On ne voit réellement pas d’ail¬ leurs quels motifs ont pu le faire rattacher à ce groupe , quand on ignore encore s’il en possède les caractères essentiels, tels que l’absence de poches sous-orbitaires, de poches inguinales nues, île pores interdigitaux, le raphé velu des mamelles , etc. (?.) Ce caractère ne pourrait être conservé si des observa¬ tions ultérieures confirmaient ce que M. Hodgson a cru pou¬ voir affirmer de la Capra Ja'hral. II a conservé à la vérité , pendant toute une année, un mâle de cette espèce, et ne lui a point vu de traces de barbe, même dans son pelage d’hiver; mais on a affirmé la même chose du Bouquetin des Pyrénées, et cependant je montrerai qu’à partir de leur deuxième an¬ née . les mâles ont une baibe pendant l’hiver. Il se pour¬ rait que l’apparition de cetornemcnt fut plus tardive dans la Chèvre Jàliral. ( !) Pallas compte dans le nombre des caractères qui dis- CHE CHE 500 iiilerdigilaux. — Ergots petits, servant chacun d’enveloppe à un corps élastique, comparable à ceux que présentent, chez les animaux on¬ guiculés, les parties du pied qui appuient sur le sol, et un petit osselet, vestige du doigt latéral. — Poils de deux sortes : les poils soyeux moyennement longs, très lisses (1), plus développés au front, à la nuque, le long de l’échine et vers les épaules ; poils laineux très fins, très frisés, très abondants. Les mâles , dans toutes les espèces, exha¬ lent, surtout au temps du rut, une odeur très forte , très déplaisante , qui , quoi qu’on en ait dit, ne disparaît jamais com¬ plètement, même par le fait de la domes¬ ticité. Dans les combats qu’ils se livrent à cette époque, ils se dressent sur les jambes de derrière, et en retombant se heurtent obli¬ quement du front. Ces deux caractères ne les distinguent pas moins bien des Moutons que la plupart de ceux que nous avons énon¬ cés ci-dessus. Les Chèvres comme les Mou¬ tons habitent les montagnes , mais avec cette différence que les premières semblent aimer ces lieux principalement à cause de leur âpreté, les autres à cause de leur basse tem¬ pérature (2). Aussi, quoique dans les chaînes de montagnes où se trouvent à la fois, à l’é¬ tat sauvage, des animaux de l’un et l’autre genre, les Chèvres occupent en général la région la plus élevée et par conséquent la plus froide -, à l’état de domesticité, ce sont les Moutons qui supportent le mieux tinguetit les Ægocères des Antilopes l'absence de brosses aux poignets (Zoogr. liosso-Asiat., t. I, p. 224). On ne concevrait pas comment il eût pu en faire un trait commun à toutes les espèces d’un groupe dans lequel il comprend positivement le Mouflon à manchettes, si l’on ne remarquait qu’en analy¬ sant la description de Caius (Spicil. zool., fasc XI, p. 44), il a justement omis le passage où il est fait mention des longs poils qui garnissent le poignet , g enibus longo et denso pilo... contectis. Dans la Chèvre Jàhral de M. Hodgson, les longs poils qui garnissent les épaules paraissent bien se prolonger sur les bras; mais les poignets sont calleux , et il ne paraît point que, ni au-dessus ni au-dessous, les poils forment une touffe distincte. (1) Pallas distinguait les Antilopes des Ægocères, entre au¬ tres caractères, par le poil cervin, c’est-à-dire par un poil de nature spongieuse et ondée. Ce caractère, s’il n’appartenait en effet a toutes les especes d’Antilopes , les distinguerait bien des Chèvres, mais non des Moutons, et lui-même signale des poils ondes et spongieux dans l’Argali. J’en ai trouve de sem¬ blables au Mouton sauvage rapporté de Perse par M. JBotta. (2) Dans les hautes latitudes, les Moutons sauvages passent volontiers dans les plaines une grande partie de la saison froide ; aussi voyons-nous que, dans plusieurs parties de la Russie asiatique, l’Argali se désigne sous le nom de Slepnoï Bavan, Mouton des Steppes. les rigueurs de l’hiver, el qui ont le plus de peine à s’acclimater dans les pays très chauds. Un ensemble de caractères, tel que celui que nous venons de présenter, pourrait être commun à des animaux fort dissemblables d’ailleurs par l’aspect général , par la pro¬ portion des diverses parties , leur grandeur absolue , la distribution des couleurs, etc. ; mais ce n’est point le cas pour les Chèvres. Toutes celles que nous connaissons offrent à l’état sauvage un tel air de famille , que, dans les descriptions qu’en faisaient les voya¬ geurs qui les avaient observées dans di¬ vers pays , on ne remarquait guère d’autres différences que celles qui pouvaient fort bien être attribuées à l’influence du climat ou des autres circonstances extérieures. Pour décider cependant si ces écrivains avaient parlé de simples variétés ou d’es¬ pèces distinctes, la critique des textes était in¬ suffisante, et la comparaison directe des objets eux-mêmes indispensable. Cette comparai¬ son devint possible par suite des grandes expéditionsd’histoire naturelle faites sous les auspices du gouvernement russe. Dans peu d’années, le musée de Saint-Pétersbourg re¬ çut les dépouilles de trois espèces distinc¬ tes ; et Pallas put réunir aux renseignements que Gmelin le jeune et Guldenstædt avaient rassemblés sur l’Ægagre et le Bouquetin du Caucase (1), ceux qu’il avait recueillis lui- même sur le Bouquetin de Sibérie. Il ne put comparer à ce dernier des dépouilles de notre Bouquetin des Alpes ; et ne trouvant point, dans la description que Daubenton en avait donnée en 1764, un renseignement qui l’eût éclairé sur la différence des deux ani¬ maux (2), il continua toujours à les con¬ fondre. Depuis l’année 1783 , époque à laquelle Pallas publia la description de la Chèvre du Caucase que Guldenstædt avait toujours (1) En constatant l’existence dans un même pays dp deux sortes de Chèvres sauvages, l’Ægagre et le Bouquetin du Cau¬ case, Guldenstædt faisait quelque chose de plus que de gros¬ sir le catalogue des Mammifères connus. Il montrait aux na¬ turalistes combien il était facile de s’égarer quand on vou¬ lait considérer comme de simples effets des circonstances extérieures les dissemblances observées entre des animaux congénères provenant de pays différents (2) Pallas a soin de dire que les cornes du Bouquetin de Sibérie sont à leur base subtriquetra. Daubenton avait oublié de faire remarquer que celles du Bouquetin des Alpes for¬ ment dans cette partie un rectangle allongé d’avant en ar¬ rière 510 CHE CHÈ différé de donner dans l’espoir de la rendre plus complète, plusieurs autres espèces ont été successivement proposées comme devant se ranger dans le même groupe , mais trois seulement ont pu jusqu’ici être admises à en faire partie ; ce sont : le Beden des mon¬ tagnes situées à l’est et à l’ouest de la mer Bouge, leBouquetin des Pyrénées et le Jàh- ral du Népaul. On devra probablement y rat¬ tacher aussi le Markhur ou Rawacheh du petit Thibet, que M. Vigne a décrit et figuré en 1840 (1); car un des caractères que lui assigne cet écrivain qui parle de visu, la disposition en spirale des cornes, le distin¬ gue de toutes les autres espèces connues, et les raisons qu’a données depuis M. Blyth , pour en faire une simple race marronne provenantd’une des variétés de nos Chèvres domestiques, sont loin de paraître concluan¬ tes. Un autre Bouc sauvage dont M. Vigne trouva les dépouilles dans les mêmes parages que celles du Markhur, et qu’on lui désigna alors sous le nom de Chup (2), pourrait bien être l’animal qu’il a mentionné ailleurs sous le nom de Skyn comme habitant du petit Thibet; c’est peut-être aussi celui que Fraser a vu dans le haut de la vallée du Sutledje , et qu’il nomme Barri , par suite d’une mé¬ prise qui lui a fait confondre ce Ruminant avec PArgali des mêmes montagnes (3); c’est enfin vraisemblablement celui qu’on nomme Kyl dans le Cachemire. Tous les renseigne¬ ments qui se rapportent à ces diverses dé- (1) Vigne « Personal narrative of a visit to Gliuzni , Ka- bul, and Afghanistan. » Lond. i8io, in-8, chap. 3, passim. La vignette placée en tète du chapiire est défectueuse, les deux cornes ne sont pas symétriques , et il est évident que le dessinateur n’en avait qu’une sous les yeux quand il a fait sa ligure dont il faut cependant lui savoir gré. M Vigne rap¬ porte, eu le donnant pour ce qu’il vaut, un conte que lui fi¬ rent les gens avec lesquels il voyageait, savoir que le Mark- lmr mange des Serpents. Nous verrons plus tard que cette fable , qui se trouve également dans une Histoire naturelle écrite en Perse vers le commencement du xive siècle , et dont il serait possible de retrouver des traces à une époque beaucoup plus ancienne dans les écrivains de l’Occident (par exemple dans Piine, lib. VIII, cap. 32, qui l’attribue au Cerf), pst fondée sur un pur calembourg. Parmi les fables qui ont eu cours en histoire naturelle , il y en a une bonne partie qui repose simplement, comme on peut en avoir la preuve, sur ce qu’on a voulu expliquer, au moyen de mots appar¬ tenant à la langue vulgaire , un nom pris à une langue oubliée. (2) Vigne, loco citato , p. 85. (3) Fraser journal of a tour through the Hitnâla'ya moun- fains Lond. 1800, in-4, pag. 352. Les peaux que M. Fraser a vues étaient des peaux d’Argaü, comme il le prouve claire¬ ment lui-mème en disant que les poils paraissaient autant de lubcs spongieux creux à l’intérieur. nominations semblent indiquer un ani¬ mal très semblable d'aspect à notre Bouque¬ tin des Alpes, mais dont les cornes, au moins aussi longues, sont notablement plus grê¬ les (1). Un Bouquetin des Nilgherries, obser¬ vé récemment par M. Beagin , se distingue du Skyn de l’Himalaya par la présence d’une longue barbe, ce qui semble le rapprocher du Bouquetin de Sibérie. Par tout son aspect extérieur et même par ce qu’on connaît de sa structure osseuse , l’animal qui a été désigné sous le nom de Capra jemlaica , s’éloigne assez des vérita¬ bles Chèvres pour qu’on doive s’abstenir provisoirement de l’y rattacher. Si le genre Ægocère est conservé , on ne peut guère douter qu’il ne s’y trouve compris ; mais il y (1) M. Hutton, qui écrit Sikeen au lieu de Skyn, a vu, en i838, dans le temple de Meeroo, un grand nombre de cornes de cet animal qui y avaient été déposées comme offrandes ; il remarqua que toutes étaient fort anciennes, et on lui ap¬ prit que, depuis plus d’une génération, le Sikeen ne se voyait plus dans les environs où il paraissait avoir été jadis assez, commun. Il est probable que l’introduction des armes à feu est pour quelque chose dans ce fait M. Hutton ne parait pas avoir vil ce Bouquetin vivant; mais ses chasseurs en ren¬ contrèrent, près de Leppee , un petit troupeau composé en grande partie de femelles, circonstance qui semble indiquer des habitudes semblables à celles de notre Bouquetin des Alpes. ( Journ . of a trip through Kunawur. J. of the Asiatic soc. of Ber, gai , nov. 1839.) Le Skyn parait être l’animal dont il est parlé dans les F.n- cyclopédies chinoises sous le nom de Chan-Yang. » C’est, di¬ sent quelques uns des auteurs cités dans ces grandes compi¬ lations, un animal qu’on trouve dans les contrées situées au nord-ouest de la Chine. Sa taille égale presque celle d’un Ane; ses cornes longues, recourbées, sont garnies d’un côté seulement de bourrelets saillants, gros comme le doigt d’un homme, et séparés les uns des autres » Ils ajoutent qu’on ren¬ contre paifois des individus qui n’ont qu’une corne. Comme le mot Yang signifie Mouton aussi bien que Chèvre, on a mêlé à l’histoire de notre Bouquetin plusieurs traits appartenant à un Argali, et même quelques uns empruntés à l’histoire du Yak. Les auteurs recommandent d’ailleurs de ne point con¬ fondre le Chan-Yang avec le Ling-Yang. Ce dernier paraît ressembler beaucoup à notre Chamois, et on le distingue delà Chèvre de montagnes (Chan-Yang) principalement par la forme de ses cornes qui sontcourbées en manièie de ciochet, longues de 4 à 5 pouces, arrondies, marquées d’anneaux ci t - rulaires peu saillants et très rapprochés. Notre Chamois, à ce que croyaient autrefois les chasseurs, devait se servir, pour s’aider à grimper, des crochets dont sa tète est garnie; ceux que porte au front le Ling-Yang lui servent , suivant les sa¬ vants chinois, à se suspendre à des branches lorsqu’il veut dormir. C’est ce qu’on dit aux Moluques du Babiroussa. L'histoire du Ling-Yang est encore plus confuse que celle du Chan-Yang, et on y trouve mêlés des traits qui appartien¬ nent non seulement aux Chèvres, aux Moutons et au Vak , mais encore à une espece de cavicorne qui paraît nouvelle, et dont le poil , très long à la paitie inférieure du corps , se réunit à partir de la poitrine jusqu’à la région inguinale, en un certain nombre de dorons distincts , ce qui 1 a fait nommer Mouton à neuf queues. CHU CHE 511 formera probablement, comme le Mouflon à manchettes, le type d’un sou s-genre distinct. On ne peut comprendre , ni parmi les Chèvres ni même parmi les Ægocères , le Ruminant du Népaul que M. Duvaucel avait donné pour un Bouquetin, mais à qui M. F. Cuvier avait assigné sa véritable place. On y comprendra encore bien moins leTackhaitse, animal de plaines , et que Daniel, le seul eu¬ ropéen qui l’ait vu jusqu’à présent, compare au Nil-gau pour le pelage, pour le port et pour la taille. Revenant aux Chèvres véritables , nous allons donner pour les diverses espèces que nous avons signalées plus haut comme étant suffisamment établies , non pas des descrip¬ tions complètes, mais des indications un peu détaillées des caractères par lesquels chacune de ces espèces se distingue des six autres. i. Le Bouquetin des Alpes (Capra ibex). — Denis molaires au nombre de six de chaque côté aux deux mâchoires. Cornes très différentes suivant les sexes, non seulement sous le rapport des dimen¬ sions , mais aussi sous celui de la forme. Chez les mâles , les cornes sont comprimées latéralement, et presque deux fois moins épaisses de dedans en dehors que d’avant en arrière. Leurs deux faces latérales , à peu prés planes et parallèles entre elles , sont , ainsi que la face postérieure qui est arron¬ die, marquées de stries ondulées ; la face an¬ térieure, plane transversalement, est séparée de la face externe par une vive arête, et de l’interne par un filet saillant : elle présente d’espace en espace des bourrelets très épais , qui se terminent en dehors d’une manière abrupte, et en dedans par un gros nœud lié au filet longitudinal. Ces bourrelets, au nom¬ bre de vingt à trente chez les individus un peu âgés, sont mieux marqués et plus gros à la partie moyenne que vers la base. Vers la pointe ils sont aussi moins proéminents et moins réguliers de position ; mais, dans cette partie, la figure de la corne change no¬ tablement , devenant d’abord triangulaire par suite du rétrécissement graduel de la face antérieure qui finit par se perdre dans le filet longitudinal, puis ensiforme par suite de la diminution de la face postérieure. Les cornes d’un vieux mâle, mesurées suivant leur courbure , ont jusqu’à 1 mètre de lon¬ gueur, et même davantage. Les cornes de la femelle , au contraire , sont très courtes , et atteignent à peine 14 à 15 centimètres ; elles sont triangulaires , offrant à l’union de la face interne avec la face extero-antérieure un filet très saillant, renflé d’espace en es¬ pace par des nodosités plus prononcées que dans notre Chèvre domestique. Les cornes, chez les femelles, paraissent se montrer as¬ sez tard; chez les mâles, au contraire, elles commencent à poindre très peu de temps après la naissance. D’abord assez semblables pour la forme à celles des femelles, elles s’en distinguent cependant en ce que les nodosités de leur bord antérieur sont beau¬ coup plus fortes; bientôt apparaît un vrai bourrelet transversal , et au-dessous com¬ mence à se faire voir la face antérieure plane avec son filet interne saillant. Chez un jeune individu de la galerie zoologique de Paris dont l’âge n’excède pas dix à onze mois , les cornes, mesurées le long de leur courbure, ont de longueur 0m,27 , et de contour à leur base 0m,19. Sous le rapport de la taille, il y a aussi entre le mâle et la femelle une différence très notable, et beaucoup plus grande que celle qui existe entre nos Boucs et nos Chèvres do¬ mestiques. On assure que l’Elagne (c’est ainsi qu’on nomme la femelle) est d’un tiers plus petite que le mâle ; de sorte que celui-ci ayant au garrot O111, 87 de hauteur, la femelle au¬ rait seulement 0m,54. Je ne connais point de mesure immédiate d’une femelle adulte; mais la différence ne me paraît pas avoir été exagérée, et s’accorde assez bien avec les différences dans les poids, qui doivent être à peu près comme les cubes des dimensions linéaires, c’est-à-dire dans le rapport de 27 à 8 à peu près : or le poids de la femelle ne dépassant pas, dit-on, 43 à 44 kilog., celui du mâle atteint jusqu’à 145. Une autre différence entre les sexes con¬ siste en l’absence de barbe chez les femelles ; les mâles, quoi qu’on en ait dit, prennent de bonne heure cet ornement, mais ne le por¬ tent qu’en hiver (1). — Le Rui a lieu en (i) Dans les anciennes descriptions et dans les anciens dessins le Bouquetin des Alpes est toujours représenté comme barbu ; ce qui devrait paraître fort étrange s’il était vrai , comme le prétendent aujourd’hui beaucoup de naturalistes, que l’animal n’a jamais de barbe ou n’en a que rarement, et comme cas exceptionnel. Les deux opinions sont certaine¬ ment inconciliables; mais les observations sur lesquelles elles reposent peuvent être bonnes; seulement , de part et d’autre , on se sera trop hâté de les généraliser. La plupart 512 CHE CHE janvier; la Naissance des petits dans les derniers jours de juin ou les premiers des anciennes figures ont été faites d’après des animaux con¬ servés dans des parcs, et probablement à l’époque où l’animal étant renfermé dans l’étable s’offrait plus commodément au peintre pour l’étude des détails ; il était alors dans son pelage d’hiver. Au contraire, les individus adultes conservés dans les galeries zoologiques ( et ce sont ceux qui ont servi de modèles pour les figures et de types pour les descriptions des zoologistes modernes), sont, en général , des animaux tués dans les montagnes , c’est-à-dire dans leur robe d’été; car, comme nous l’apprend Berthout ( Mém. de la Soc. de Lau¬ sanne, année 1789, pag. 177), ce n’est guère qu’au mois d’aoùt et de septembre qu’on peut se livrer à cette chasse. Je vais montrer, au reste, en prenant les Bouquetins aux différents âges, que la barbe se montre et disparaît tour à tour chez les mâles, suivant les saisons.— Ma comparaison portera sur cinq individus dont un a été observé trois fois à six mois d’intervalle , avec l’indication de l’àge à chaque fois ; l’âge des autres (qui détermine la saison dans laquelle chacun d’eux est mort, puisque l’époque de la naissance est con¬ stante) sera indiqué d’une manière suffisamment précise par leurs dimensions , dont je donne ici la table. DÉSI¬ GNATION des individus. TAILLE me¬ surée au garrot. AGE observé ou déduit des di¬ mensions. SAISON de la mort observée ou conclue. PELAGE d’hiver ou d’été , présence ou absence de barbe. A. Jeune Bou¬ quetin de la gale¬ rie zool. de Paiis. millini 1 [ 58o 10 à ir mois Avril ’ ou mai. . Poil d’hiver, nulle apparence de ^ barbe, i B N Bouquetin décrit par Dau- benton. j 596 ! i4 à i5 mois < r Mort à la | ménagerie 1 de ( Versailles au plus lort I de l’été. ' 1 Poil d’été , point de barbe. C. \ Deuxième Bouquetin de la 1 gai zool. J 6C0 1 18 a 20 mois : Janvier 1 ou février. < [ Poil d’hi¬ ver , poils du menton dépassant les autres , de 2 à 3 lignes. D. x Bouquetin de la ville d’Aigle , printemps de 1784. > 7 12 2 ans. .... Point de barbe. D; J Le même, , OU ’ six mois j plus tard. • • • 2 ans 1/2. ‘ ' i Petite barbe. E. Troisième J Bouquetin ’ du musée ( de Paris. J 750 2 ans r/2. 1 . Barbe brune de 12 centi¬ mètres de long. D” J Bouquetin de la ville J d’Aigle, l vu au prin- 1 temps ' de 1785. • ■ • 3 ans. ■1 i:; '°1 Point de barbe. ‘ l.e plus jeune de tous ces individus ( celui que nous désL jours de juillet (1). — Habitat. L’Ibex , qui semble aujourd’hui confiné dans un petit canton des Alpes piémonlaises , se trouvait autrefois dans toutes les parties élevées de la chaîne comprise entre le mont Blanc et le mont Eisenhut, en Slyrie ; peut-être, à une époque plus ancienne, habitait-il aussi une partie de la chaîne des Apennins : du moins Yarron nous apprendque, de son temps, il y existait des Chèvres sauvages dans deux can¬ tons différents , tous les deux assez voisins du mont Sibylla (États de l’Église) ; mais il ne donne aucun détail qui permette d'iden¬ tifier l’espèce. 2. Le Bouquetin de Sibérie [Capra P alla- sii). — Dents molaires , en même nombre que dans l’espèce précédente. — Cornes des mâles offrant dans les trois quarts de leur longueur, à partir de la base , une courbure uniforme et s’infléchissant ensuite de plus en plus ra¬ pidement à mesure qu’elles approchent de la pointe. Vers cette extrémité, la corne est comprimée latéralement; dans le reste de son étendue, elle est à peu près triangulaire. La face antérieure, légèrement convexe , et marquée d’espace en espace de bourrelets plus proéminents à la partie moyenne qu’aux deux extrémités , n’est point limitée comme dans les cornes de i lbex en dehors par une vive-arête, en dedans par un filet saillant. Les bords qu’elle forme à sa jonction avec les faces latérales sont très émoussées ; ce¬ lui que forment ces deux faces en se rencon¬ trant en arrière est encore plus arrondi. La figure des cornes de femelles n’a point été , que je sache , indiquée par les zoologistes ; Pallas dit seulement, d’après les renseigne¬ ments obtenus près des Tartares qui lui ap- gnons par la lettre A ) n’a pas atteint tout-à-fait un an , et est encore dans sa première robe presque uniquement com¬ posée de poils laineux , ses cornes sont déjà assez longues , d’ailleurs il n’y a nulle apparence de barbe; l’individu est évidemment trop jeune. Le second, l’individu B, est mort au musée de Versailles au plus fort de l’été, la barbe lui manque également. Nous voyons qu’elle a l’air de poindre dans le 3e C , qui a son pelage d’hiver de deuxième année ; — qu’elle manque au Bouquetin d’Aigle observé dans le prin¬ temps D, mais qu’elle avait apparu chez lui en automne D’, et qu’elle existe également chez le 3e Bouquetin du musée qui , d’après ses dimensions, avait le même âge , ce qu’indi¬ que d’ailleurs la nature de son pelage; qu’enfm ce même Bouquetin d’Aigle qui était barbu au mois de novembre 178’» 11e l’était plus en juin 1785. (1) Je dois relever ici une erreur dans l’article de M. Des- marest. Il y est dit que les petits naissent au mois d’avril. — C’est l’époque de la mise bas pour la Chèvre du Caucase, et la transposition d’une espèce à l’autre est peut-être imputable seulement à l’imprimeur. CHE CH E 513 4 portèrent les deux mâles dont il s’est servi , que les femelles ont les cornes longues « tout au plus d’un pied el demi ; » ce qui doit pa¬ raître encore beaucoup, si l’on se rappelle que, dans l’autre espèce, elles n’atteignent guère que G pouces (1). — La barbe se montre dans les deux sexes ; mais elle est beaucoup plus longue chez les mâles, et, au menton , les poils ont 8 pouces de longueur ; ils se raccourcissent en se portant en arrière , mais ils se continuent le long des ganaches jus¬ que vers l’angle postérieur des mâchoires. — Le mâle a sous la queue un espace nu où l’on aperçoit l’ouverture, en forme de croissant, d’un sinus dont le fond est tourné vers le sa¬ crum. Existe-t-il quelque chose de semblable chez les autres espèces congénères? c’est ce que nous ignorons jusqu’à présent, ou pour mieux dire nous ne le savons que pour une seule. Pallas assigne au Bouquetin de Si¬ bérie 5 vertèbres lombaires seulement ; Dau- benton semble en donner 6 au Bouquetin des Alpes, lorsqu’il dit que, pour le nom¬ bre et la disposition générale des os, le squelette de cet animal ne diffère point du Bouc domestique ; c’est en effet le nom¬ bre que j’ar trouvé à un squelette de no¬ tre cabinet d’anatomie comparée. Comme Pallas insiste beaucoup sur le nombre qu’il a trouvé chez son Bouquetin, en l’opposant au nombre de six qu’il a rencontré chez l'Ar- gali sibérien , et que même il semble consi¬ dérer cette différence comme un des carac¬ tères distinctifs entre les Chèvres et les Mou¬ tons , on doit tenir son observation pour bonne; reste à savoir seulement si c’est le cas générai qui s'est présenté à lui (2). D’après les renseignements fournis par les Tartares qui vivent aux pieds des monts Sayansk, les petits du Bouquetin de Sibérie naissent dans le mois de mai; ce qui , en supposant le temps de la gestation à peu près égal pour toutes les espèces , reporte le temps du rui en décembre, un mois plus tôt par conséquent que pour le Bouquetin des Alpes, et, comme on va le voir bientôt, plus tard d’un mois que pour le Bouquetin du Caucase. La distribution géographique de l’espèce n’est pas encore bien déterminée. On sait qu'elle se rencontre sur divers points de la grande chaîne de montagnes qui sépare la Sibérie de la Tartarie orientale, surtout dans cette portion où sont les sources du Iéniseï , rivière dont les eaux transportent quelquefois bien loin dans l’intérieur du plat pays les cornes des Bouquetins qui ont péri sur les monts Sayansk ou sur le petit Altaï. Du côté de l’ouest il ne pa¬ raît pas que l’animal s’avance beaucoup aujourd'hui , et s’il est vrai qu’il ait été au¬ trefois jusque dans l’Oural , du moins n’y existe-t-il plus maintenant. Du côté opposé il s’étend vers les montagnes, ou naissent les allluents supérieurs de la Lena. Va-t-il jusqu’au Kamtschatka, comme Pallas l'avait dit d’abord? on a quelque lieu d’en douter, d’après le silence que notre naturaliste garde à cet égard dans sa dernière publica¬ tion. Il est beaucoup plus douteux encore qu’on le trouve jusque dans les îles Kurdes, et l’espèce de Ruminants cavicornes qu’on dit exister à l'état sauvage dans Pile de Kou- nachir pourrait bien etre un Argali. On en connaît en effet au Kamtschatka , dans des lieux très peu élevés au-dessus du niveau de la mer ; mais, si la basse latitude d'une sta¬ tion compense pour les Moutons le défaut d’élévation hypsométrique , les Chèvres, sous tous les parallèles , ont , comme nous l’avons dit, le besoin des hauteurs. Par cette raison , on ne peut s’attendre à voir le Bou¬ quetin sibérien au nord de l’Altaï, où il ne rencontrerait en général qu’un pays plat. Du côté du sud, au contraire , il aurait pu trou- tèbres lombaires, et je n'en ai trouvé que 6 à deux Béliers fla¬ mands et à un Bélier de Corse. Parmi les Cochons , des anomalies pareilles ont été signa¬ lées par M Eyton dans les Proeeediugs de la Société zoolo gique de Londi es, année i83*, pag. 23. (1) • Neque majora sesquidorlrante cornua. « Peut-être fau¬ drait-il dire semidodrante (six pouces). (2) Le nombre des vertèbres dans une même espèce pré¬ sente , même à l’état sauvage , des différences plus fré¬ quentes qu’on 11’est en général porté à l’admettre. On sait, par exemple, que, dans la première femelle d’Aurorhs qui a été examinée anatomiquement, le nombre des vertèbres cos¬ tales était différent de celui qu’on avait trouvé clans le mâle. Dans les espères domestiques, le nombre de res os est, à plus forte raison, sujet à varier Parmi les squelettes que j'ai exa¬ minés au cabinet d’anatomie, j’ai trouvé 6 vertebres lom¬ baires à un Bouquetin des Alpes, à un métis de Bouquetin et de Chèvre, à un Bouc à \ cornes, à un Bouc d’Angoia, à un Bouc commun de France, à un Bouc de la Haute-Egypte; mais un second individu de la même race n’en avait que 5 pen¬ dant qu’un Bouc de Juida en avait 7. — Chez des Moutons, j’ai observé des différences du même genre: ainsi, une Bi ebis d’Afrique , un Bélier et une Brebis mérinos, une Brebis commune, un Bélier à large queue, m’ont offert 7 ver- T. III. 33 514 CHE ver plusieurs chemins pour s’avancer, sans renoncera ses habitudes montagnardes, vers l’Inde , la Péninsule indo-chinoise et la Chine proprement dite; mais, d’après le peu qu’on sait aujourd’hui sur la faune de cette vaste région qu'on désignait naguère en¬ core sous le nom de plateau central de l’A¬ sie, on a lieu de croire que, parmi les Chè¬ vres sauvages qui s’y trouvent, plusieurs constituent des espèces entièrement nou¬ velles ; de sorte qu’on ne sait où s’arrê¬ tent , d’un côté , celles que l’on connaît plus ou moins bien dans les chaînes aus¬ trales, et, de l’autre, l’espèce sibérienne, qui ne va probablement pas aussi loin que le supposait Pallas. 3. Le Bouquetin du Caucase ( Capra Cau- casica Guld., Æg. Ammon Pal 1-). — Dents molaires au nombre de 8 de chaque côté à la mâchoire supérieure, et de 7 à l’inférieure. — Chanfrein droit, large, de niveau avec le front, qui est aussi remarquablement large. — Cornes : celles du mâle sont très grandes, dirigées en haut et un peu en dehors , mais se rapprochant vers leur pointe par suite de la courbure générale. Triangulaires dans toute leur étendue, ces cornes ont une face postérieure large, et deux faces antérieures, séparées par un bord mousse ; l’interne mar¬ quée en travers de gros bourrelets assez ir¬ réguliers de forme et de position, et l’externe ne présentant , comme la face postérieure , que de simples stries ondulées. Les cornes de la femelle sont très courtes, subtriangu¬ laires comme celles du mâle, mais avec cette différence que la face la plus large est en de¬ dans. Des deux faces externes l’antérieure est la plus étroite ; le bord qui se rencontre à l’u¬ nion de ces deux faces est le plus mousse des trois; le plus tranchant estcelui qui se trouve a l’union des faces interne et antérieure; il présente une suite de nodosités qui sont les renflements des stries de la face interne. J’ai dû reproduire ce que Pallas fait dire à Guldenstædt relativement aux cornes de la femelle ; mais je doute qu’il ait bien lu ou bien corrigé les notes du voyageur (1) : du moins semble-t-il y avoir une contradiction dans la position respective qu’il assigne aux (i) « Descriptio capitum duorum masrulorum et integræ feminæ, qualeiri In manusciiptis cel. Guldenstædt invenio , hic paucis mutatis vel exclusis, subjungo. • Acta Petrop , t . ÜI , part. 2. faces et aux angles; car si l’angle le plus aigu se trouve en avant, le plus petit côté doit être postérieur et non antérieur. La barbe , chez le mâle, est longue de 4 pou¬ ces (1 1 centimètres environ) ; elle garnit seu¬ lement le menton, et ne s’étend point à la ganache; elle parait manquer complètement dans la femelle. — Les formes de l animal pa¬ raissent plus trapues que celles des deux es¬ pèces précédentes.— Le pied, suivant Gulden¬ stædt, ne présente point d’une manière bien marquée la bride transverse qui , dans les autres Chèvres , s’oppose à l’écartement des doigts. Les sabots sont noirâtres ainsi que les cornes. — Les yeux , placés très en côté , sont proportionnellement petits; l’iris en est mordoré. Voici quelle est, dans cette espèce, la dis¬ tribution des couleurs (en supposant qu’elle soit la même pour les deux sexes, ce que le savant voyageur ne put constater, n’ayant eu à sa disposition qu’une femelle entière et deux têtes de mâles). La tête est d’un gris fauve mêlé, participant de la couleur des di¬ verses parties des poils, qui sont plus jau¬ nâtres vers la pointe et plus cendrés vers la racine; les narines, les lèvres, le menton sont noirâtres; la gorge et l’intérieur des oreilles d’un blanc saie. Le cou tout entier, le dos, les flancs, les épaules et la partie ex¬ terne des cuisses, sont d’une teinte fauve obscure, et cette teinte est celle de l’extre- rnité des poils , le cendré de la racine ne se laissant pointvoir extérieurement. Une bande étroite, d’un brun roux, court depuis la nu¬ que tout le long de l’épine dorsale. La poi¬ trine est noire , mêlée de quelques poils blancs; le ventre est blanc - cendré ; les fesses sont d’un blanc tirant sur le jaune : cette couleur se voit encore à la partie in¬ terne des membres abdominaux, et sur le côté externe du métatarse, où elle forme une grande tache ovale. Les membres pectoraux sont aussi de couleur noirâtre en dehors, et surtout à la partie antérieure ; ils sont blancs à leur partie interne et postérieure. La queue est noire , bordée extérieurement de quel¬ ques poils jaunâtres. La femelle conçoit en novembre et met bas en avril. On assure que le mâle ne re¬ cherche point les Chèvres domestiques qui s’approchent des lieux où il fait son séjour. Les habitants du Caucase, qui prennent quel- quefois des jeunes, prétendent qu'on ne par¬ vient point à les élever. Le Bouquetin du Caucase se trouve dans la «•haine de laquelle il a tiré son nom , surtout prés des sources du Térek et du Kouban , dans le pays des Ossètes et dans la Kakhétie. Il occupe les parties les plus élevées des montagnes de formation primitive; on ne le trouve point dans les montagnes calcaires qui sont moins élevées, et où l’on rencontre au contraire PÆgagre. Ainsi les deux espè¬ ces , quoique habitant la même chaîne , ne sont point exposées à se mêler. Les habi¬ tants , qui les connaissent bien l’une et l’au¬ tre, ont pour chacune des noms distincts que Guldenstædt a pris soin de recueillir, et que Pallas nous a transmis (1). Peut-être est-ce au Bouquetin du Caucase, comme l’a déjà remarqué Desmarest , qu’on doit rapporter ce que dit Belon de son Bouc sauvage de l’île de Crète (2). Le voyageur (i) Pallas attribue à Guldenstædt l’bonneur d’avoir décou¬ vert le Bouquetin du Caucase. Il est bien certain qu’il a , avant tout autre naturaliste , décrit cet animal, et donné quelques détails sur ses habitudes; mais aucun voyageur n’en avait-il déjà annoncé l’existence ! c’est ce dont il est permis de douter. Je suis porté en effet à rapporter à la C. caucasica le passage suivant, écrit parut] missionnaire de la Propagande, qui, vers le milieu dudixseptième siècle, a visité divers points du Caucase • Il se trouve aussi dans les montagnes de la Col- * chide, dit le père Archange Lamberti , un animal qui tient > de la Chèvre et du Cerf, auquel il ne le cède point en gran- • deur de corps, mais il a des cornes approchantes de celles • de la Chèvre et retortesen arrière , d’une couleur entre le • noir et le cendré ; elles ont bien trois palmes de long. La » chair de cet animal est fort délicate , et plus estimée que » celle du Cerf : j’en ai vu de cette même espèce en Circassie. » A la vérité on pourrait croire que le P. Lamberti a eu en vue l’Ægagre, qui vit aussi dans plusieurs parties du Caucase ; mais la corpulence de ce dernier n’est guère comparable à celle du Cerf, tandis que pour le Bouquetin du Caucase le rapprochement n’a rien de choquant. (2) Pallas a dit, et l’on a répété après lui, que Belon in¬ diquait l’existence de deux espèces distinctes de Bouquetins dans l’ile de Candie; peut-être est-ce en effet ce qu’a voulu dire le voyageur français; mais, dans ce cas, il ne s’est pas exprimé clairement , et l’on peut tout aussi bien interpréter sa phrase en supposant qu’il a parlé des Bouquetins de Can¬ die et de ceux de Chypre comme étant différents; voici en effet comment il s’exprime : « Aussi en avons trouvé deux dif- * féreutes (Chèvres sauvages), comme avons fait apparaîire • par la diversité de leurs cornes apportées de Chypre et de * Crète, dont avons fait présent à M J. Choul, bailli des mon- * tagnes de Lyon. » L’existence de deux espèces distinctes dans deux îles assez éloignées l’une de l’autre, est une supposition beaucoup plus vraisemblable que celle qui les réunit dans une même île. En rapportant donc provisoirement à la C. Caucasica , ainsi que l’a fait Desmarest , le Bouquetin de Candie, à laquelle des especes continentales connues pourra*t-on rattacher l’autie? Le fera-t-on venir de la rôte de l’Asie-Mineui e nu français parle de cornes de quatre coudées de longueur ; et quoique Guldenstædt ne pa¬ raisse pas en avoir trouvé de celle taille aux individus qu’il a eu occasion d’observer, il résulte de ce qu’il dit, comme des pièces qu’il a envoyées, que les cornes , dans cette es¬ pèce, sont encore plus grandes que dans les autres. Wagner, qui regarde comme très plausible l’hypothèse de Lesmarest, l’appuie, en faisant observer, d’une part , que la na¬ ture, la teinte du pelage, paraissent être les mêmes chez les deux animaux (du moins autant qu’on en peut juger d’après les termes assez vagues des descriptions) , et d’autre part, que le Bouquetin de Crète a une longue barbe brune comme le Bouque¬ tin du Caucase ; il insiste sur cette dernière circonstance, comme excluant l’idée que l’a¬ nimal puisse appartenir à l’espèce des Py¬ rénées , idée qui paraît être celle de Belon. 4. L’Ægagre (Capra Ægagrus Pall., Pa- seng des Persans , Chèvre du Bézoard de Chardin , Tavernier et autres voyageurs ). — Dents molaires au nombre de 6 de cha¬ que côté aux deux mâchoires.. Cornes très petites ou nulles chez la femelle (ï) , grandes de la cote de Syrie? Dans le premier cas, ce serait l’Ægagre qui, vivant dans le Taurus, se trouve en quelques points de eette chaîne à une assez petite distance de l’île; dans le second, ce serait un Bouquetin de Syrie, qui, selon toute apparence, est le même que le Bedden de la Palestine. 11 n’y aurait d’ailleurs nulle invraisemblance à supposer que le Bou¬ quetin cypriote constitue une espère distincte, et le fait même serait presque prouvé si l’onpouvait ronsidérercommeappai- tenant à eet animal, ainsi que Girtanner semble le donner à entendre, une corne figurée dans le tome XXIX du Journal de physique. Cette corne, qui se trouvait dans le cabinet de la bi¬ bliothèque Sainte-Geneviève, et qui différé assez notablement de celle de l’Ægagre, ressemblait de tout point, selon le na¬ turaliste que nous venons de citer, a des cornes de Bouquetin de Chypre qu’il avait vues au Musée britannique. Malheureu¬ sement Girtanner n’était pas bien bon appréciateur des res¬ semblances : il avait le premier appelé l’attention sur la forme particulière des cornes du Bouquetin des Alpes, et il était bien près de confondre toutes les autres, dés qu’il ne les trou¬ vait pas quarirangulaires à leur base avec une face antérieure plane, comprise entre une arête et un filet saillant. Si les cornes du Bouquetin Cypriote existent encore au Musée britannique, il sera intéressant de les comparer, d’une part, avec la figure des cornes d’Ægagre donnée par Pallas ( Spicit. -, fasc XI, pl. 5,fig. 2 et 3), et, de l’autre, avec la figure donnée dans le Journal de physique. On a un Catalogue imprimé du cabinet de la bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris 1692. m- fol ); mais la corne eri question n’y est point mentionnée , non plus qu’une corne de l’Ibex. que Girtanner y vit aussi en 1786; l’une des deux cependant, proba blement la dernière , se trouvait déjà dansla collection, et on la voit dans lapl. IV' sur le rayon inférieur de l’armoire à gauche. (1) Kœmpfer dit (Àmcenit exot , p. .898) ; Cornua fannnir surit nulla vel exigua. La ligure de la femelle qu’il donna 5 1 6 CHE CHE <‘hez le mâle, se portant, à leur naissance ^ un peu en avant de la ligne du chanfrein, et décrivant, à partir de ce point, une courbe qui, sauf vers la pointe où elle tend à se resserrer, forme un arc de cercle assez ré¬ gulier (1); presque contiguës à leur base, et peu divergentes entre elles, leur écarte¬ ment, après avoir augmenté graduellement jusque vers le commencement du quart postérieur, va en diminuant à partir de là jusqu’à la pointe ; leur gaine, cornée, d’une teinte plus pâle que chez nos trois premiers Bouquetins, est beaucoup moins épaisse (2), et sa surface extérieure est marquée, non plus de gros bourrelets , réguliers de forme et de position comme dans les C. lbex et C. Pallasii , ou irréguliers et confluents planrlie IV, n° ?. (et non n° i, comme on le ditdansle texte), ne porte point de cornes. Gmelin , de son côté ( Beise durch Russland, t III, p. /; p 4 ) , assure qu’on lui a apporté plusieurs femelles, et qu’aucune n’avait de tiares de cornes; il sem¬ blerait donc que cette partie avorte dans le plus grand nom- lire de cas, ce qui ne laisserait pas que d’être étrange pour l’animal qu’on représente comme la souclie de nos rares domestiques, rares où les femelles ont communément des cornes qui sont, comparativement à celles des mâles, plus grandes que dans les espèces sauvages. 0) Cette augmentation de la courbure vers la pointe a lieu également pour les cornes des espèces précédentes. (?) « Cornua fusco-cinerescentia ; mole liret maxima. Icvia tamen, ut detractæ ossibus géminés vaginæ (quas optime eum Plinio gladiorum vaginis romparaveris) tantum très libras eum sesqui-quatuor unriis pondéré exæqncnt. » Pallas, loc. cit., p. 4 6 — Notre auteur remarque un peu plus loin (page 5o, note) que ces cornes sont trop faibles pour être employées, comme celles du Bouquetin de Sibérie, à faire ries ares, de sorte que ee serait cette dernière espèce qu’Ho- mère aurait désignée dans le passa (te où il décrit l’arc de Pandarus fait avec les eornes d’une Chèvre sauvage sauteuse, jy o ? V 5 / tçouov ouyoç aypiov. Comme Pandarus amenait ses guerriers des rives de l’E- sepe, rivière qui prend sa source dans l’Ida, c’est dans cette montagne qu’il a dû tuer l'animal Je ne tirerai de là d’ailleurs aucune conclusion relativement à l’espèce de Chè¬ vre sauvage qui se trouvait en Troade dans les temps hé¬ roïques, car je ne suis pas bien certain que le poete con¬ nût exactement la Faune du mont Ida ; mais ce que je ne crains pas d’assurer, c’est qu’il connaissait bien les Bouque¬ tins, car il n’en dit pas un mot qui ne soit caractéristique. I.’animal est d’un naturel défiant, puisque c’est d’une cachette que Pandarus lui lanre sa flèrhe. Son séjour favori est sur les sommets pelés des monts. Il est frappé au moment où il s’élancait du haut d’un rocher, et c’est sur la roche nue qu’il tombe mourant Les cornes qui surmontent sa tète ont de longueur seize travers de main ( Dôron ), c’est-à-dire 1 mètre 17 cent environ. Voiià les renseignements qui se trouvent condensés dans quatre vers ( Iliade , chant IV, vers 106 et s.). Belon dit que les cornes du Bouc-Fstain de Crete servent a faire des arcs , et ainsi ce serait , en supposant juste la re¬ marque de Pallas sur l’inutilité des cornes d’Ægagre poui cet emploi , une nouvelle raison à ajouter à celles qui ont déjà fait rapporter a la C. caucasien la Chèvre Candiote. comme dans la C. Caucasien, mais de sim¬ ples rides ondées qui , d’espace en espace , se montrent un peu plus grosses et rappro¬ chées en faisceau ; les renflements qui ré¬ sultent de celte disposition sont plus ou moins marqués , et surtout plus ou moins nombreux, variant ainsi dans les cornes d’a¬ dulte de 3 ou 4 jusqu’à 9 ou H). Au reste, la différence à cet égard pourrait bien n’étre pas un simple cas de variétés individuelles, mais constituer des variétés permanentes pour les divers pays où l’espèce se trouve. On devrait distinguer trois faces dans les cornes de l’Ægagre, mais la face posté¬ rieure, beaucoup plus étroite que les deux autres , est désignée par Pallas comme un bord ; le bord antérieur est mince , de l’é¬ paisseur du petit doigt, et limité extérieure¬ ment par une gouttière qui court tout le long de sa moitié inférieure; la face externe est irrégulièrement convexe, l’interne est plane ; toutes les deux se perdent dans le bord ou côté postérieur, qui est complètement ar¬ rondi. La barbe existe chez les deux sexes (1), et c’est une particularité qui rapproche cette espèce de notre Chèvre commune, à laquelle elle ressemble, suivant Gmelin, par l’aspect général de la tête. L’Ægagre est plus bas sur jambes que notre Bouc commun (2) , mais son corps est (1) Gmelin ne dit point que la femelle soit barbue, et Kœmpfer ne s’exprime pas clairement non plus à ce sujet dans le texte (Animal magnitudineni Capræ domesticæ ejtis- demque barbatum caput obtinens); mais dans sa figure, qui, bien que mal dessinée, est précieuse parce qu’elle est naïve, on voit ce trait très clairement indiqué. La barbe du mâle est représentée assez petite et s’étendant peu en arrière; au reste, la longueur et l’abondance des poils qui garnissent le menton peuvent dépendre de la saison et de l’àge de l’ani¬ mal; Gmelin dit en effet que la barbe est assez longue. (?) La brièveté relative des jambes est très apparente dans la figure donnée par Kœmpfer et dans une autre beaucoup meilleure qui date d’un millier d’années avant l’ère chré¬ tienne. Cette dernière figure se voit sur un bas-relief des ruines de Persépolis, et a été reproduite très fidèlement par M. Ker Porter ( Travels in Georgia , P ersia, Arme nia, an- çient Babylonia , Lond , 1821, in-i, t I, p. 652). Certaines parties qui, dans cette sculpture, paraissent d’abord mal ren¬ dues, se comprennent quand on les rapproche de la figure de Kœmpfer; ainsi le cou pourrait paraître trop gros, trop renfié à la partie postérieure, mais l’image donnée par le savant llanovrien montre que cette apparence est due a la longueur tics poils qui garnissent la région cervicale, et qui d’une part descendent jusque vers le garrot, tandis que de l’autre ils s’avancent sur la partie supérieure du front. Les cornes présentent des marques transversales plus nom¬ breuses que ri Mrs qui surmontent le crâne envoyé du nord de CH K CH K 517 à peu près de même grosseur; il est couvert d'un poil ras, ou du moins bien couché, comme celui du Cerf, et ce trait, fort peu im¬ portant de ressemblance, paraît être celui qui lui a valu de la part de quelques voya¬ geurs européens le nom que Kœmpfer tra¬ duit par Cupricerva. La couleur du pelage est, sur le cou, le dos et les flancs, un roux glacé de gris. Il règne sur toute la longueur du dos une raie noire qui est assez large du côté du cou, et va en se rétrécissant vers l’origine de la queue ; la queue est également noire et de longueur moyenne; la partie antérieure de la tète est noirâtre, les côtés sont d’un gris roux, nuancé d’un peu de noirâtre; la partie pos¬ térieure est couverte de poils roux auxquels sont mêlés des poils gris; la barbe et la gorge sont d’un châtain foncé (1). L’Ægagre la Perse par Gmelin, et figuré dans le XI fascicule des Spi- cilegia, mais elles n’en offrent guère plus cpie la rorne ap¬ portée du Caucase par Guldenstædt et figurée dans les Act. Acacl. petrop., t. III, part 2, pl. XVII b, fig. 2. Dans cette dernière, les bourrelets, sans être bien saillants, s’annoncent sur le contour par de petits ressauts qu’on 11e voit point dans la figure persépolitaine ; mais Gmelin a soin de nous apprendre que. les anneaux transverses s’oblitèrent chez les vieux individus, sans doute à cause de l’habitude qu’ils ont de frotter leurs cornes crtntre les arbres et arbustes, afin d’en détacher l’écorce, qu’ils mangent avide¬ ment. Cette habitude, commune à toutes les espèces du genre, paraît être surtout très prononcée chez l’Ægngre, et lui a valu jadis le nom que portent aujourd’hui, sous une forme un peu altérée, les Ruminants que Pallas asépaiés des Chèvres. Nous avons dit que , dans l’Ægagre , les cornes à leur naissance , au lieu de faire suite au plan du front, comme cela a lieu dans les trois espèces précédemment décrites, s’inclinent un peu en avant; ce trait est encore parfaite¬ ment exprimé dans la sculpture persépolitaine, qui serait irréprochable de tout point si l’accroissement de courbure des cornes de l’animal vers leur extrémité libre n’était un peu exagéré. Malgré cette légère incorrection, la figure est encore plus fidèle que ne le sont la plupart de celles qu’on nous donne des Mammifères dans les livres d’histoire natu¬ relle; et quand on se rappelle d’ailleurs que le palais dont elle orne les murs est à une très petite distance de cette etiaiiie de montagnes que Kœmpfer dit être dans toute son étendue habitée par l’Ægagre, on ne peut se méprendre sur l’espèce qu’a voulu représenter l’a tiste persan. M Hamilton Smith en parle en effet comme s’il ne pouvait y avoir au¬ cun doute à cet égard, l’allas avait annoncé, dans la Zoographia Rosso-Asiat ., une figure faite par le dessinateur de Gmelin; mais la partie de l’Atlas relative aux Ægoceros a paru depuis longtemps, et l’on n’y trouve, pour l’Ægagre, que des têtes osseuses. Au reste la perte est peu regrettable; car Pallas, qui, certes, n’est pas difficile en fait de dessins, déclare celui-ci mauvais, ce qu’on croit aisément, quand on a vu la figure que le même peintre a faite de l’Argali du nord de la Perse ( Ginclin- Reise t/tirch Russtand. t. III. p. 55). (1) Gmelin ne parle ni de la couleur de la région abdo¬ minale, ni de relie des jambes; mais la figure de Kœrnp- par.il trait n’ètre pas aussi indifférent au froid que les autres Bouquetins. Gulden¬ stædt l’a vu, dans le Caucase, occuper une station moins élevée que l’espèce congénère qui est dans la même chaîne. Cependant Gmelin nous dit qu’en Perse il habite les points culminants des plus hautes mon¬ tagnes, où on le rencontre par troupes, sou¬ vent dans des parages que fréquentent éga¬ lement les Mouflons. C’est un animal très défiant et très agile. L’époque du rut et la durée de la gestation 11e nous sont pas connus d'une manière pré¬ cise; le voyageur que nous venons de nom¬ mer , le seul qui en ait parlé, se contente de dire que ces animaux entrent en chaleur dans l’automne , et que les petits naissent au printemps. L 'habitat n’est guère plus exactement déterminé : Kœmpfer a vu l’Ægagre en Perse , dans les montagnes du La ris tan ; il en a vu à Casbin un autre individu , tué probablement dans l’Elbrouz, et il croit, d’a¬ près les renseignements qu’il obtint dans celte ville , que l’animal habite les monta¬ gnes du Khoraçan (I). Gmelin l’avait trouvé dans une position intermédiaire , mais sur l’autre versant des montagnes , dans les pro¬ vinces de Gilan et de Mazenderan , de sorte qu’on peut dire qu’il habite toute la chaîne qui borde la Perse du côté de la mer Cas¬ pienne, aussi bien que celle qui la borde du côté du golfe Persique. La chaîne australe, en se prolongeant vers l’ouest, s’approche du Caucase, et l’Ægagre , ainsi que l’a constaté fer, toute mauvaise qu’elle est, nous fournit encore quelques renseignements à cet égard. On voit que, pour les jambes, la distribution des couleurs est à peu près comme chez notie Bouquetin des Alpes , c’est-à-dire que la partie antérieure est presque partout d’une rouleur foncée, et qu’une tache , claire occupe la partie postérieure du canon. Le poil du | ventre paraît aussi être d’une nuance plus claire que celle des lianes, et en être séparé par une bande foncée, comme cela a lieu dans plusieurs Chèvres sauvages et dans bien d’autres Ruminants cavicornes. (1) Kœmpfer dit ( Atnœn , fasc. If, p. 3yg ) qu’il vit a ! Casbin , entre les mains de quelques uns des principaux habitants, de beaux Bézoards « quos se obtinuisse affirma- j haut ex Corasaan sive Chorasmia » O11 pourrait, à cause de ! ce double nom, se demander si les Chèvres qui fournissaient i ces Bézoards ne venaient pas du Kharesm, ou pays de Khiva, qui confine au sud avec la Perse; mais comme précédem¬ ment , p. 098 , il avait dit , en parlant des Ægagres de cette même province de Chorasmia , qu’ils sont surtout noin- bieux aux environs de la ville de Sabsawaar ( Sobsawar de la carte d’Arovvsmith ) , il n'est pas dout-ux qu’il s’agit ici du Khoraçan. 518 CME CHE Gulderistædt , vil aussi dans ces montagnes. Voilà tout ce qu’on sait de positif sur la dis¬ tribution géographique de l’espèce. Pallas, à la vérité, l’étend beaucoup davantage; mais c’est sur de pures conjectures , dont quel¬ ques unes sont aujourd'hui reconnues par¬ faitement fausses, tandis que d’autres sont assez probables, tout en ayant besoin d’être justifiées pardes observations directes. Ainsi, l’Ægagre se trouvant dans les montagnes du Ivhoraçan , il est probable qu’il se rencontre aussi dans celles qui s’y rattachent du côté du Caboul ; mais est-il vrai qu’il s'avance vers l’est aussi loin que ces montagnes, qu'il passe dans l’IIindou-kouch , et de là dans ('Himalaya , où il serait connu sous le nom de Bok aeri; c’est ce qui n’est rien moins que prouvé. Pallas place aussi notre Ægagre dans le Taurus, où l’on peut, en effet, s'atten¬ dre a le trouver; il le place de même dans i’ile de Candie, et d'après ce que nous avons dit page 51.5, note 1, la chose semble plus douteuse. Enfin, il lui assigne également pour patrie les Alpes helvétiques et les Py¬ rénées, ce qui est tout-à-fait faux. On croit généralement , avec Pallas , que nos Chèvres communes tirent leur origine principale de i’Ægagre ; c'est une question qui n’a jamais été bien discutée et qui nous forcera à revenir sur l’histoire de cette es¬ pèce , quand nous traiterons des races do¬ mestiques. 5. Le Bedden ou Beden ( Capm Sinaïtica Hempr. et Ehrenb. , Bouc sauvage de la Haute-Egypte , F. Cuvier (1)). — Denis mo¬ laires au nombre de cinq de chaque côté aux deux mâchoires. Des huit incisives, les deux externes paraissent n’être point remplacées à la seconde dentition, de sorte que si l’on n’avait observé que des adul- (i) Le nom de C. Nubiana, proposé en 1826 par M. Cu¬ vier comme synonyme latin de cette espèce, ne pouvait être adopté, puisqu’il parait, d’après le témoignage de deux na¬ turalistes qui ont visité les pays voisins de la mer Rouge , que le Bouquetin de la Haute-Egypte ne dépasse point du coté du sud les frontières de la Tliébaïile. Ehrenberg affirme qu’on ne l’a jamais vu en Nubie, et Ruppel déclare également qu’on ne le reneontre point au sud du >4e parallèle nord, e’est-à- IX , cap 58 comparant les cornes d’individus apparte¬ nant à une même espèce. Peut-être la face postérieure est-elle un peu plus arrondie. D’ailleurs, l’aplatissement des deux faces latérales qui rencontrent à angle droit la face antérieure également plane, l’arête qui limite extérieurement cette dernière, le fi¬ let saillant qui, du côté opposé, la sépare de la face externe, tout est semblable de part et d’autre , jusqu’à la forme des bourre¬ lets transverses, dont chacun représente une sorte de corniche avec sa marge supérieure bien plate et sa doucine à double inflexion. M. Rüppel dit que les cornes du Walie sont beaucoup plus grosses que celles de l’Ibex; mais s’il y a une différence à cet égard , elle n’est pas grande, comme on peut s’en assu¬ rer en établissant pour les deux espèces quelques rapports de dimensions (1). Les fe¬ melles ont, comme dans toutes les espèces connues, les cornes beaucoup plus petites et autrement configurées que les mâles (2). — Barbe. La femelle, d’après ce que Rüppel apprit des gens du pays, est complètement privée de cet ornement. De deux individus mâles observés par notre voyageur, l’un , en raison de son âge, devait être imberbe; l’autre, plus grand, mais qui n’avait pas encore sans doute atteint tout son dévelop- (i) Je prendrai pour terme de comparaison un des Ibex conservés dans notre galerie zoologique, celui qui se trouve, dans la note de la page 5i2, désigné par la lettre E ; il offre aussi, comme l’individu décrit par Rüppel, un nœud qui forme la base de la corne , dont le contour mesuré en ce point est de 2b centimètres , la hauteur de l’animal au garrot étant 75 cent. Chez l’autre Bouquetin , ces deux dimensions sont, d’une part, 2 pieds 7 pouces, et de l'autre, 10 pouces 2 lignes, ou, en réduisant le tout en lignes, 3/2 et 122 ; or 78 : 25 : : 372 : 124 , d’où l’on voit qu’il manque deux lignes au contour de la corne du Bouquetin Abyssin pour qu’elle soit proportionnellement aussi grosse que celle de notre Ibex. Relativement à la longueur, la différence, tou¬ jours très petite, est en sens inverse : mesurées le long de leur courbure extérieure , les cornes ont, chez notre Ibex, 52 centimètres, tandis que celles du Walie , qui , pour être dans le même rapport avec la taille prise au garrot , de¬ vraient avoir 21 pouces 1/2 seulement , en ont en effet 23. Si j’avais employé pour cette comparaison , au lieu des me¬ sures que j’ai prises moi-même, celles que donne Girtanner au Bouquetin d’Aigle observé à deux et à trois ans, l’avan¬ tage pour la longueur comme pour la grosseur eut été du côté rie l’animal Abyssin ; mais le Bouquetin de Girtanner avait été pris fort jeune, et, pat suite de l’état de captivité , le développement de ses cornes pouvait bien n’avoir pas été tout-à-fait normal. (2) On assura à M. Rüppel que ces cornes étaient arron¬ dies ( zugerundetc) ; mais sans doute par cette expression , on voulait seulement dire qu’elles 11’offraient point de vive arête. T. III. i 33 522 CHE CHE perneni (1), portait au-dessous du menton un bouquet de poils assez courts, dirigés obliquement en arrière et en bas. Peut-être cette disposition est-elle toute différente de celle qu’eût présentée un animal déjà vieux ou seulement observé dans une autre saison. La couleur du pelage et sa longueur dans certaines parties doivent aussi se ressentir de l’influence des mêmes causes ; mais M. Rüp- pel paraît n’avoir pas pu recueillir d’obser¬ vations à ce sujet. Il a même oublié de dire si l’individu qu’il décrit est en robe d’été ou en robe d’hiver. Yoici au reste quelle est» chez cet individu, la distribution des cou¬ leurs. Un beau brun-châtain s’étend sur le de¬ vant et le dessus de la tête, sur les parties supérieures du cou et du dos-, le nez, une tache en forme de virgule qui , descendant entre l’œil et l’oreille , s’avance obliquement vers la joue, les côtés du cou, le devant de l’épaule et la partie moyenne des flancs, sont d’un brun terre d’ombre; le dessous de l’œil , le dessous de l’oreille, la ganache, la partie antérieure du cou, la poitrine, la face interne des membres, la partie pos¬ térieure de l’abdomen , sont d’un blanc sale. (i) M. Ruppel ne disant rien de l’âge de l’individu dont il donne les dimensions, on pourrait croire qu’il le considère comme adulte. En supposant que telle fût en effet son opi¬ nion , je ne saurais la partager. C’est entre la quatrième et la cinquième année que les Bouquetins arrivent à toute leur taille. Or, le Spécimen décrit dans la Faune d’Abyssinie n’a guère plus de trois ans, comme on le reconnaît à divers signes, et en particulier à la disposition de ses cornes ; elles sont , ainsi que je l’ai dit, très semblables à celles de l’Ibex, et le sont à tel point qu’il est impossible de ne pas admettre que leur développement se fait de la même manière dans les deux espères, de sorte qu’à un même âge le nombre des nœuds ou bourrelets transverses sera le même de paît et d’autre. Mais le Bouquetin Ibex que j’ai déjà pris pour terme de comparaison présente 7 bourrelets à chacune de ses cornes, le Bouquetin de la Faune Abyssinienne en avant 8 suivant la figure , 8 ou 9 suivant le texte; or, comme le premier n’est âgé que de 2 ans et 1/2 , en donnant une année de plus au second , ce sera beaucoup accorder; je crois qu’on serait plus près de la vérité en évaluant à 9 mois la différence. Mon Ibex à l’âge de 2 ans 1/2 , âge qu’il atteint vers le commencement de décembre, est en pleine robe d’b i ver ; les poils de sa barbe, qui ont acquis toute la longueur qu’ils auraient eue cette année (12 centimètres), descendent verticalement; dans le Walie , au contraire, les poils de cette partie suivent encore à peu près la direction qu’ils ont à leur racine, c’est-à-dire qu’ils se portent obli¬ quement en arrière, faisant avec le bord inférieur de la mâchoire un angle de 45 degrés environ : c’est exactement ce que nous voyons dans la pl. ccxxxi C. de Schreber , qu représente un Ibex avec son poil du commencement de l’hiver, et sa barbe naissante. Le passage de la bande du dos à celle du ventre se fait par nuances insensibles, tan¬ dis que, chez la plupart des autres Bouque¬ tins, c’est près du point où commence le blanc de l’abdomen que les flancs offrent la bande la plus obscure, les poils dans cette partie ayant la même couleur que sur la li¬ gne médiane du dos. Sur les jambes , la dis¬ tribution du blanc , du noir et du brun est à peu près la même que chez le Bedden. Les poils sont très courts sur tout le corps, et M. Rüppel dit n’avoir trouvé nulle trace de cette crinière, qui, chez d’autres espèces, règne le long de l’épine (1). Autour des cor¬ nes, et sur le front, où ils forment une étoile, les poils sont réunis par mèches, et à demi fri¬ sés. Us sont assez longs à la queue , surtout à son extrémité , où ils forment un pinceau noir. — La queue elle-même est très courte ; elle est nue inférieurement : l’animal la porte , suivant son caprice , tantôt basse et tantôt redressée. Entre la queue et l’anus se voit un double enfoncement au fond duquel s’amasse une pommade d’odeur très pénétrante. De chaque côté du fourreau, M. Rüppel a trouvé deux mamelons rudimentaires, et ce nombre se trouve aussi assez souvent, quoique toujours comme cas anormal , chez nos Boucs domestiques (2). Quant aux fe- (1) Il lie f;tut pas oublier que, chez les espeees mêmes ou règne le long de l’épine une sorte de crinière dont la teinte est toujours plus noire que celle du reste du dos, il y a un moment, après la mue, où les poils de cette région ne se dis¬ tinguent de ceux des parties voisines ni par la longueur ni par la couleur. (2) Daubenton. dans sa description du Bélier (Ilist. nat , t. V, p. 35), dit que l’animal qui lui a servi pour cette des¬ cription offrait en avant du scrotum quatre mamelons bien apparents , quoique le nombre normal soit de deux seule¬ ment; puis, dans la description du Bouc , il ajoute que les mamelons, qui ont la même situation que chez le Bélier, sont aussi sujets à varier en nombre . comme chez ce dernier animal. • Il n’y en a qu’un de chaque coté dans la plupart des individus , et dans les auties il s’en trouve deux d’un côté et un de l’autre, ou deux de chaque côté; mais toutes les fois que j’ai vu deux mamelons de chaque ( ôté , il y eu avait un qui était moins gros que l’autre. C’est dans les femelles , et surtout dans relies qui ont du lait , qu’il faut rechercher les différences qui se trouvent entre les mame¬ lons , et celles qui sont entre les mamelles. Toutes les Chèvres n’ont que deux mamelles, et il n’y a dans la plupart qu’un mamelon à chaque mamelle ; cependant j’en ai disséqué une qui avait deux mamelons bien formés sur chacune des mamelles.... La différence de volume des mamelons normaux et anormaux est en général, comme l’a bien vu Daubenton, d’autant moins marquée que l’animal est plus loin de l’âge nubile : c’est cr que j’ai constaté, surtout chez la Vache, où CME mel les, que notre voyageur, ainsi que je l’ai dit, n’a pas eu occasion d’observer, on doit, jusqu’à preuve du contraire , supposer qu’elles ont habituellement , de même que nos Chèvres domestiques, deux mamelles, et non pas quatre. Le Walie , dit Rüppel , habite les plus hautes .• imcs des montagnes de l'Abyssinie, et non pas de toutes ces montagnes indistinc¬ tement, mais seulement de celles qui, pen¬ dant une partie de l’année au moins , sont couvertes de neige : aussi ne le trouve-t-on que dans les provinces de Simen (Samen) et de Godjam , et il y est même aujourd’hui assez rare. 7. Le Bouquetin des PvrénÉes ( Capra Pijrenuica Schinz).— Ce Bouquetin ne figure comme espèce distincte que dans les publi¬ cations les plus récentes, et il y figure sous un nom qui prête à plus d’une objection. Bien ne prouve en effet, d’une part, qu’il ait pour séjour exclusif les Pyrénées , et de l’autre qu’il y soit le seul représentant du genre Capra (1), Quoi qu’il en soit, voici les ce genre d’anomalie est si fréquent qu’il se présente une fois sur deux. Les mamelons rudimentaires sont placés le plus souvent en arrière des deux paires normales; quelquefois , mais plus rarement, entre les deux paires. (i) Le passage si souvent cité-de Gaston Phœbus ne paraît par se rapporter à la Capra Pyrenaica , mais à une espèce plus robuste , dont la barbe est plus longue, et dont les cornes, « grosses comme la jambe d’un homme ., sont marquées en travers d’épais bourrelets; la robe parait aussi être de couleur différente . tnontrant du fauve partout où l’autre a du blane. A la vérité, rien ne dit qu’il s’agisse d’un animal des Pyrénées , et si on l’a supposé jusqu’ici, c’est peut-être tout simplement parce que l’auteur du livre était comte de Foix et vicomte de Béarn. Mais cet indice paraîtra bien faible quand on se rappellera que Gaston , qui avait voyagé et rhassé dans une grande partie de l’Europe, a parlé d’animaux qui ne vivent que dans des contrées fort éloi¬ gnées de ses domaines : ainsi le Renne (qu’il avait observé en Norwége , et non en Maurienne , comme on le croyait avant M. Cuvier) lui a fourni le sujet d’un chapitre entier. Dans ce que dit Espinar des Chèvres sauvages d’Espagne ( Arte de Ballesteria y Monteria , p. 220 ) , ce qui a rapport à la couleur du pelage convient bien à la C. Pyrenaica ; mais 1 1 n’en est pas tout-à-fait de même relativement aux cornes, auxquelles il donne des bourrelets distincts et séparés les uns des autres. Il semble aussi indiquer que les cornes se portent directement en arrière; enfin il leur assigne de très grandes dimensions. On en trouve, dit-i! , qui ont jusqu’à 5/4 de varie de longueur, im,o44. — Remarquons encore, toutefois, que si nous ne pouvons pas douter que l’auteur n’ait vu ces animaux en Espagne ( il le déclare expressé¬ ment), rien ne nous dit que les montagnes où il les a trouvées fassent partie de la chaîne des Pyrénées ; on a même lieu de croire , d’après la manière dont il s’exprime, qu’il en connaît en plusieurs provinces. CHÈ 523 caractères que lui assignent les naturalistes qui ont été à portée de l’observer (1) : Cornes. Par leur aspect général elles nous rappellent la Chèvre domestique, bien plus qu’aucune des espèces précédentes. Chez celles-ci , en effet, nous avons toujours vu la corne décrire une courbe plane et qui , chez les mâles du moins, ne présente aucun point de réflexion ; dans la nouvelle espèce, au con¬ traire , de même que dans la Chèvre domes¬ tique, la corne décrit une double courbure, et présente du côté de la pointe une flexion en sens opposé de celle qu’elle avait près de la base. On peut distinguer dans ces cornes, comme Palias l’a fait pour celles de l’Æ- gagre, deux faces, l’une interne et l’autre externe, et deux bords, l’un très épais et arrondi, l’autre mince, qui forme une arête saillante. Dans l’Ægagre , et aussi dans la Chèvre commune , le bord mousse et épais est en arrière, l’arête tranchante en avant ; dans le Bouquetin des Pyrénées, c’est juste¬ ment l’inverse. Assez divergentes à leur ori¬ gine, les deux cornes se portent d’abord en haut et en arrière, puis en arrière et en bas. Dans toute cette portion de leur trajet, où elles se sont continuellement écartées l’une de l’autre, elles semblent avoir éprouvé un mouvement de torsion, en vertu duquel l’a¬ rête tranchante, de postérieure qu’elle était à l’origine, est devenue enfin supérieure. A ce point , qui correspond à peu près à l’union du tiers extrême avec le tiers moyen, la corne , qui jusque là avait eu sa concavité dirigée en bas , commence à s’infléchir en sens inverse ; elle cesse aussi à peu près vers ce point de se porter en dehors, et tend au contraire à se rapprocher de celle du côté opposé ( dans la Chèvre commune, le mouvement en dehors persiste jusqu’au bout). Des rides flexueuses très pressées en¬ tourent la corne en forme d’anneau. Pour des bourrelets proprement dits , on n’en voit point ; mais la corne offre une suite de ren¬ flements séparés par des dépressions ou (i) Nous empruntons res caractères au travail de M Scliinz sur les espèces sauvages de Chèvres ( ISouv ■ Mém. delà Soc helvét des sc. nut , t. 2 ; Neufvhâtel , rS38). La description qu’on y trouve de la C. Pyrenaica a été faite par M. Bruch d’après trois individus conservés au Musée de Mayence. Nous avons essayé de suppléer à ce qu’elle a d’obscur ou d’ineoin- plet au moyen des figures données par M. Schinz, regrettant bien d’ailleurs que ce naturaliste n’en ait pas confié l’pxé- cution à un peintre plus habile. 524 CHE GUE étranglements irrégulièrement espacés , et dont le nombre peut varier notablement d’un côté à l’autre chez le même individu. Ces dépressions ne sont nulle part plus pro¬ fondes que sur l’arête saillante qu’elles découpent en festons. — Les cornes de la femelle , à partir de leur base , se portent en haut et en dehors en se courbant légère¬ ment ; elles sont aplaties d’arrière en avant, et sillonnées à leur surface de stries peu profondes. — La longueur des cornes , me¬ surées suivant leur courbure, a été trouvée, chez un mâle conservé au musée de Mayence, de 81 centimètres ; chez une femelle appar¬ tenant à la même collection , elle était de 25 à 26 centimètres seulement : la couleur de ces cornes est d’un brun noirâtre. La couleur du pelage est , sur le dos , les flancs et une grande partie du cou , d’un brun cendré ; au ventre, autour des parties sexuelles, à la face inférieure de la queue, à la face postérieure des jambes, elle est d’un blanc sale; les côtés de la tête sont brun- foncé ; les jambes, la poitrine, une ligne qui règne le long de chaque flanc , une autre qui court tout le long de l’épine dorsale , la face supérieure de la queue, et la barbe chez les vieux mâles, sont d’un brun pres¬ que noir. Chez les femelles et chez les jeunes mâles, toutes ces parties sont d’une teinte beaucoup moins foncée. La barbe , qui n’occupe pas seulement la partie moyenne du menton , mais s’étend jusqu’à l’angle des mâchoires , paraît d’ail¬ leurs rester assez courte : dans l’individu du musée de Mayence, elle atteint à peine 6 cen¬ timètres de longueur; la femelle a toujours été trouvée imberbe. La taille du mâle dont nous venons de parler est de 86 centimètres au garrot et 90 à la croupe ; celle de la femelle est de 71 au garrot et un peu moins à la croupe (1). La distribution géographique de cette es¬ pèce est encore assez mal connue. Dans les (i) M. F. Cuvier a donné, dans VHistoire naturelle des Mammifères (avril j 833) , une bonne figure d’un animal qu’il désigne sous le nom de Bouquetin des Pyrénées. L'indi¬ vidu est bien jeune pour que les caractères spécifiques soient chez lui fortement accusés; cependant il aurait fallu que l’àge produisît en lui de grands changements pour qu’à l'état adulte il fût conforme à la description de Bruch et à la figure de Schinz. Si la personne qui l’avait donné au Musée, où il a vécu quelque temps, n’a pas été trompée sur le lieu d’où on l’avait amené, on aurait une nouvelle raison de croire à l’existence d’une deuxième espèce de Bouquetin dans les Pyrénées. Pyrénées, où ont été obtenus tous les spéci¬ mens qu’on en possède , elle parait , au dire des chasseurs ne se trouver que du côté es¬ pagnol. Il existe bien , dans l’intérieur de la Péninsule, et même jusqu’à son extrémité op¬ posée, dans la Sierra de Ronda, des Chèvres sauvages dont il est parlé dans divers Trai¬ tés sur la chasse ; mais les auteurs de ces ouvrages se sont beaucoup plus occupés des habitudes des animaux afin d’en déduire les moyens de les surprendre , qu’ils ne se sont occupés des formes , et ainsi ils ne nous fournissent point les moyens de décider s’il existe en Espagne une seule ou bien plu¬ sieurs espèces de Bouquetins. 8. Le Bouquetin jharal ( Capra Jhâral , Hodgs.). — Les diverses Chèvres dont nous venons de faire mention , bien que présen¬ tant chacune quelque particularité d’orga¬ nisation suffisante pour caractériser l’espèce, offrent encore une telle somme de ressem¬ blance qu’il est impossible de songer à les sé¬ parer les unes des autres. Celle dont il nous reste à nous occuper, au contraire, s’écarte à tel point du type commun , par tout son as¬ pect extérieur, qu’on ne serait pas surpris d’apprendre un jour qu’elle manque de l’un ou l’autre de ces caractères dont les Chèvres proprement dites doivent présenter la réu¬ nion. Hâtons-nous de dire cependant qu’elle a toutes les habitudes de ces animaux, ainsi que l’a reconnu M. Hodgson (1). Ce zélé na¬ turaliste, qui aura si puissamment contribué à nous faire connaître la faune Himalayenne, (i) M. Hodgson , quoique ayant reconnu dans son Jharal plusieurs des caractères essentiels du genre Chèvre , semble surtout déterminé à Je faire entrer dans ce groupe d’après la considération de ses mœurs. J’ai pu observer, dit-il, pen¬ dant près d’une année, un Jhâral et un Nayaur, tous les deux de même sexe, à peu près de même âge, tous les deux par¬ faitement apprivoisés et jouissant d’une pleine liberté Or, quoique ces deux bêtes eussent été élevées dans des circon¬ stances toutes semblables, leurs manières ne se ressemblaient en rien : tandis que dans Je dernier on voyait toujours percer quelque chose du naturel apathique du Mouton , l’autre montrait le caractère curieux de la Chèvre, sa gaieté, sa vivacité. La préférence que témoignait le Jhâral pour les lieux escarpés 1 LIS estimé Cil plaine. 14° Le Chien de montagne, Car tlog des Anglais, a le pelage ordinairement brun, épais et fourni ; sa tcle est forte, son front large et son cou gros ; il a les yeux et le nez noirs, et les lèvres d’un rouge obscur. Plus grand que le Chien de Brie, plus fort, plus propre à combattre et à écarter les Loups , mais moins intelligent. Ce n’est rien autre chose que le précédent, croisé avec une forte race de Mâtin. On le préfère dans les pays boisés et montagneux , ainsi que pour ac¬ compagner les troupeaux en voyage. 15° Le Chien du mont Saint-üBernard , ou Chien des Alpes, est bien voisin du pré¬ cédent. — Il est né de la femelle du Mâtin croisée avec un mâle de Chien de berger ; il a conservé la taille de sa mère, et acquis les poils longs et l’intelligence de son père. C’est celte variété que les moines du mont Saint-Bernard ont dressée à aller à la re¬ cherche des voyageurs égarés dans les nei¬ ges ; et tout le monde sait avec quelle sa¬ gacité, quelle ardeur de zèle ils s’acquittent de ces pieuses fonctions. Après ces variétés indigènes, on peut pla¬ cer les Chiens exotiques suivants. 1G° Le IFoulî, OU Chien de la Nouvelle- Irlande, Canis JYovœ-Hiberniœ , Less. Il est de moitié plus petit que celui de la Nou¬ velle-Hollande, dont nous allons parler. Son museau est pointu ; ses oreilles sont cour¬ tes, droites et pointues ; ses jambes grêles ; son pelage ras, brun ou fauve. Les habi¬ tants de la Nouvelle Irlande le multiplient et l’élèvent dans des sortes de parcs pour le manger , et ils l’ont habitué à se nourrir de tout, principalement de végétaux et de pois¬ sons. M. Lesson dit qu’il est hardi, coura¬ geux et vorace. -j-j Variétés sauvages ou demi-sauvages , exotiques. 17° Le Chien marron d’Amérique res¬ semble, dit Buffon, à nos Lévriers ; mais ces animaux sont un peu moins élancés. Ils ont pour l’ordinaire la tête plate et longue, le museau eflilé, l’air sauvage, le corps mince et décharné , le pelage hérissé , fauve ou brunâtre. Ils sont très légers à la course, chassent en perfection , et s’apprivoisent ai¬ sément. 545 18° Le Chien du cap de Sonne-Espé- rance, de Ivolbe, a le museau pointu , les oreilles droites, la queue longue et traînant presque â terre, le poil clair, tirant sur le fauve, long, toujours hérissé. On le trouve vivant à l’état sauvage et à celui de domes¬ ticité, et on ledit excellent pour la garde des troupeaux. Il existait dans le midi de l’Afri¬ que avant le voyage de Vasco de Gama.On le trouve marron au Congo. Ï9n Le Bingo OU Chien de Sa BJouvelIe- Hollande, Cum.v A uslralusice Desm., F. Cuv. — Sa tête et son museau allongés le font un peu ressembler au Renard ; il est plus grand et atteint la taille de notre Chien de berger ; ses oreilles sont droites ; son pelage est fauve ou, mais rarement, d’un brun rougeâtre en dessus, toujours plus pâle en dessous; il se compose de deux sortes de poils : l’extérieur soyeux, celui de dessous plus lin et laineux ; sa queue est très touffue , et il la porte ho¬ rizontalement en courant. C’est de tous les Chiens celui dont les détails anatomiques se rapprochent le plus de ceux du Loup. Au temps de la découverte, il n’y avait sur le continent australien aucun quadrupède qui rappelât l’Ancien-Monde , si ce n’est le Chien ; de là quelques naturalistes ont tiré, par analogie, la conséquence un peu forcée, ce me semble, que cet animal devait, en des temps antérieurs, y avoir été transporté des îles de l’archipel Indien. Le Dingo, aussi misérable que les sauvages tribus austra¬ liennes qu'il suit dans leurs continuelles mi¬ grations, vit de Crabes, de Coquillages et de débris de Poissons; aussi , toujours affamé, est-il extrêmement vorace. 11 n’aboie pas, mais il hurle d’une manière lugubre ; et, à l’état sauvage, aux alentours de Port-Jack¬ son , il s’occupe chaque nuit à donner la chasse aux volailles et aux Brebis portées par les Européens en Australie. Aussi hardi qu’affamé, il ne craint même pas de se jeter quelquefois sur le gros bétail , et lui fait des morsures presque toujours mortelles, au dire des colons. Il en résulte qu’on lui fait une guerre soutenue, et l’on a observé qu’il est extrêmement vivace et fort difficile a tuer. Quand cet animal surprend un grand Kangourou, il s’élance sur son dos, s’y cramponne et le déchire; mais si celui- ci l’aperçoit et se retourne pour le combat¬ tre , le Dingo se retire à quelques pas pour 35 T. III. CHI 546 recommencer son attaqueaussitôt que l’autre veut s’eri aller. Harassé de fatigue, le Kan¬ gourou finit toujours par succomber sous une de ces attaques incessantes. 20° Le Wah ou Chien de l’Hymalaya, Canis hymalayensis Less. — • Museau pointu et tête allongée ; oreilles droites et pointues ; poils extérieurs bruns et soyeux, les inté¬ rieurs cendrés et laineux. Il est d’un gris cendré sous la gorge, avec deux taches noi¬ râtres sur les oreilles ; sa queue est touffue. On le trouve dans les montagnes de l’Hy- malaya. 21° Le ©hole ou Chien des Indes orien¬ tales, Canis indiens.— U a les formes généra¬ les et la taille du Dingo, mais son pelage est d’un roux uniforme brillant, et sa queue est moins touffue. Il vit , à l’état sau¬ vage, en Orient et dans l’Afrique méridio¬ nale. Les Dholes se réunissent en troupes nombreuses pour chasser les Gazelles , ce qu’ils font ordinairement en plein jour, afin d’éviter autant que possible la dange¬ reuse rencontre des Léopards et des Lions. Néanmoins , quand le danger se présente, ils le bravent intrépidement, en se défen¬ dant mutuellement , et , à force de har¬ celer leur ennemi par leur grand nombre, ils le forcent presque toujours à la retraite, et même quelquefois à leur abandonner sa propre proie. 22° Le Quao, Canis quao Hardw., a beau¬ coup d’analogie avec le Chien de Sumatra , mais ses oreilles sont moins arrondies , et sa queue est plus noire. On le trouve dans les montagnes de Ramghur, dans l’Inde, où il parait vivre à l’état sauvage. 23° Le Chien de Sumatra , Canis suma- trensis Hardw., a le nez pointu , les yeux obliques, les oreilles droites, les jambes hautes, la queue pendante et très touffue, plus grosse au milieu qu’à sa base; il est d’un roux ferrugineux, plus clair sur le ventre. Il vit à l’état sauvage, dans les forets de Sumatra. Il a beaucoup d’analo¬ gie avec le Dingo, selon I\affles (Voir Trans. Soc. linn., tom. XIII, part. I), ainsi qu’avec le Quao. Sa voix est plutôt un cri qu’un aboiement , et son urine est fétide. Ici , quoi qu’on en puisse dire, je place¬ rai deux Chiens que tous les naturalistes re¬ gardent comme espèces, et que je ne puis admettre, en adoptant même leurs autres cm opinions , que comme de simples variétés de notre Chien domestique. 24° Le Ko u p ara ou Chien crabier , Ca¬ nis thaus Linn. , Canis cancrivorus Less., le Chien des bois de Cayenne de Buff. , a le pelage cendré, varié de noir en dessus , d’un blanc-jaunâtre en dessous. Ses oreilles sont brunes, droites, courtes, garnies de poils jaunâtres en dedans; les côtés du cou et le derrière des oreilles sont fauves; les tarses et le bout de la queue noirâtres. Il vit en famille dans la Guiane française, où on le rencontre en petites troupes de sept à huit individus, rarement plus ou moins. Il se plait dans les bois où coulent des rivières peuplées d’Écrevisses et de Crabes, qu’il sait fort bien pêcher , et dont il fait sa nour¬ riture de prédilection. Quand cette ressource vient à lui manquer , il chasse les Ag utis , les Pacas et autres petits Mammifères. Enfin, faute de mieux, il se contente de fruits. Il est peu farouche et s’apprivoise avec la plus grande facilité. Une fois qu’il a reconnu son maître, il s’y attache, ne le quitte plus , ne cherche jamais à retourner à la vie sauvage, et devient pour toujours le commensal de la maison. Il s’accouple sans répugnance avec les Chiens domestiques, et les métis qu'il produit sont très estimés pourla chasse des Agoutis et des Akouchis. Ces métis , croisés de nouveau avec des Chiens d’Eu¬ rope, produisent une race encore plus re¬ cherchée pour la chasse. 25° Le Petit K.oupara, Canis caviœvorus , est probablement une variété du précédent. Sa tête est plus grosse , son museau plus al¬ longé ; son pelage est noir et fort long. Il habile le même pays , a les mêmes habitu¬ des, mais son instinct le porte à faire aux Cabiais une guerre beaucoup plus active. Aussi les sauvages J’élévent-ils de préfé¬ rence pour la chasse de ces animaux. ** Les Épagneuls. Moins grands que les M⬠tins ; à museau généralement moins long, moins ejjilé vers le nez; à oreilles presque toujours longues , larges et pendantes. t Oreilles droites ; nez assez effilé . 26° Le Chien-I«oup , Canis pomeranus Linn. , est un peu moins grand que le Bra¬ que , à museau long et effilé ; oreilles droi¬ tes ou pointues; queue horizontale ou rele¬ vée, enroulée en dessus; pelage court sm cm ! cm la télé , long, soyeux , mais non frisé sur le rorps, d’un blanc jaunâtre, rarement gris ou fauve. Il est assez attaché à son maître , et c’est un excellent gardien , dont le cou¬ rage surpasse les forces. On lê trouve dans toute l’Europe tempérée et septentrionale. Il en existe une sous-variété à pelage d’un blanc de neige extrêmement long et soyeux , qui se trouve en Allemagne. 27° Le Chien de la Chine , Canis sinen- sis, a la plus grande analogie avec notre Chien-Loup; mais il est plus grand, plus trapu , plus lourd, et son pelage est noir. Le Jardin des Plantes de Paris en a eu plu¬ sieurs qu'on avait amenés de Canton. 28° Le Chien des Esquimaux, Canis bo- reulis Fr. Cuv., a beaucoup d’analogie avec le Chien-Loup. Sa queue est relevée en cercle ; son pelage est peu fourni, très fin, ondulé, de couleur variable , avec de grandes taches noires ou grises. Ce Chien est extrêmement précieux dans son pays, à cause de l’usage auquel on l’emploie ; on en altéle deux ou davantage à un traîneau, et, parce moyen, on fait, avec la plus grande rapidité , de fort longs voyages sur la glace ou sur la neige. 29° Le Chien de Sibérie , Canis sibiricus Linn. , se distingue des précédents par son pelage très long sur tout le corps , d’un gris ardoisé et cendré, ou noir avec un collier blanc; il a l’extrémité de l’oreille un peu courbée. On l’emploie au même service que le précédent. On a vu , il y a quelques an¬ nées, sur la route de Paris à Gorbeil , un jeune homme dans une petite calèche traî¬ née par deux Chiens de Sibérie , franchir deux ou trois fois par semaine cette distance avec une rapidité qui ne le cède qu’à celledes chemins de fer, Pendant que deux Chiens tiraient , deux autres étaient placés derrière la voiture , sur un siège à rebord ; à moitié route, le maître les attelait à leur tour à la voiture, et les deux premiers venaient pren¬ dre leur place et se reposer sur le siège. Par ce mode de relais , le jeune homme pouvait fournir une fort longue route sans fatiguer son curieux attelage. L’Alco ou Techichi, Canis arnericamis Linn. , est de la taille du Bichon , et remar¬ quable par la petitesse de sa tète ; son corps est trapu, son dos arqué , sa queue courte et pendante, son pelage long et jaunâtre, blanc à la queue. 11 habite l’Amérique. t f Oreilles grandes, pendantes , a poils longs et soyeux ; nez moins effilé que dans les pré¬ cédents. 31° L’Epagneul français, Canis extrarius Linn. , a les oreilles très longues , larges et tombantes, terminées par de longs poils soyeux. Ses jambes sont assez courtes ; son pelage est long , soyeux, ordinairement mêlé de blanc et de brun-marron. Il est excellent pour la chasse de plaine et pour le marais ; mais il craint beaucoup la chaleur, et ne jouit de toute la finesse de son nez que le soir et le matin ; il s’attache beaucoup à son maître. On regarde , comme sous-va¬ riété de l’Épagneul , le Comfoner des An¬ glais. 32° Le Petit Épagneul, BiilT., le P y rame de Bufl\, et le Chien de Calabre. Ce sont des animaux fort petits, peu intelligents, mais ayant beaucoup d’affection pour leur maître. Le premier ressemble lout-à-fait à un Epa¬ gneul en miniature ; son pelage est blanc, plus ou moins taché de jaune ou de brun , avec les oreilles d’une de ces deux couleurs. Le Pyrame lui ressemble, mais son pelage est moins long, moins soyeux , avec les pat¬ tes de devant , les joues, le dessous des yeux , et deux taches sur le front, d’un fauve roux très vif. Le Chien de Calabre , le Sprin¬ ger or Cocker des Anglais, ressemble au Pyrame, mais il est plus grand. On les élève pour les appartements. Probablement il faut aussi ranger dans les sous-variétés dé¬ générées de l’Epagneul , voisines de celles- ci , les trois variétés suivantes. 33° Le Bichon , Canis nvliiæus Linn., fort petit, mais à taille leste et dégagée; à pe¬ lage ordinairement d’un fauve plusou moins grisâtre ou jaunâtre , long , hérissé partout , et particulièrement autour des yeux. Il est sans intelligence , criard, généralement peu attaché à son maître. Le Petit Griffon en est une légère sous-variété un peu plus grande. 34° Le Chien laion, Canis leoninus Linn., est très petit, fort remarquable par son pelage ordinairement blanc ou jaunâtre , très long et très soyeux sur la partie anté¬ rieure du corps, fort court sur la partie postérieure , ce qui lui donne un peu, sous le rapport de la crinière , l’apparence d’une miniature de Lion. 35° Le Gredin , Buff. , Canis brcvipiln 54S CÜI cm Linn., se distingue de tous les autres par son pelage long et soyeux aux oreilles, court et presque lisse sur tout le reste du corps. Il est petit et ordinairement noir. 21° Le Petit Barbet, BulT., ne diffère du petit Épagneul que par son pelage moins soyeux et très frisé. Toutes ces petites espè¬ ces sont peu intelligentes et exigent beau¬ coup de propreté. 3G° L’iEpagneuî frisé est de la grandeur d’un Braque de Bengale, dont il a les formes générales ; son pelage est d’un brun choco¬ lat foncé , court, frisé et bouclé sur tout le corps, très court et très lisse sur la tête, ex¬ cepté aux oreilles, où il est long et soyeux. Il est plus commun en Allemagne qu’en France. Il a les mêmes qualités que l’Épa¬ gneul français. 37° L’Epagneul anglais, Canis exlrarius bri tannas , est comme l’Épagneul français; mais son pelage est plus soyeux, plus long , entièrement noir, avec une tache de fauve- rouge vif sur chaque œil. ïi a pour la chasse les mêmes qualités, mais moins d’ardeur. 38° Le ©bien anglais ou Epagneul écos¬ sais, Canis exlrarius scolicus , Y English seller des Anglais, diffère de l’Epagneul français par ses formes légères, plus élancées; par ses oreilles plus haut placées , plus petites; par sa queue en panache, plus recourbée et plus relevée; enfin, par ses yeux jaunes et son nez rose. Son pelage est constamment blanc, avec de larges taches blondes. Il est excellent pour la chasse en plaine, mais il est très délicat. Ce beau Chien, introduit en France par Charles X, l’année même de sa déchéance, est aujourd’hui assez commun en Normandie. Du reste , il a déjà existé chez nous, caron le voit assez fréquemment représenté dans les tableaux de chasse peints du temps de François Ier. 39° Le Chien terrier ou iEienardier, Canis rulpinarius, le Terrier des Anglais, est petit, mais robuste et musculeux ; son museau est fort et un peu court ; ses oreilles sont pe¬ tites et à demi pendantes ; ses jambes assez courtes ; son pelage est ras, brillant, noir, avec le derrière des pattes , les joues , et deux taches sur les yeux d’un fauve vif. Il est courageux, hardi, entreprenant, mais peu attaché à son maître. On l’emploie à la chasse pour acculer le Renard dans son ter¬ rier, où il pénètre assez aisément. 40» Le Terrier griffon eu est une sous- variété à oreilles plus droites, et à poils plus longs, plus ou moins hérissés. j-j A rez comme clans les précédents ; mais jambes très courtes proportionnellement au corps , ce c/ui fait paraître celui-ci très long ; pelage lisse on hérissé , jamais soyeux. 41° Le Basset à jambes droites , Canis vertagus Linn., a les oreilles et la tête comme le Chien courant, mais le museau plus fin et plus allongé ; son corps est très long, ainsi que sa queue; ses jambes sont grosses et fort courtes. Son pelage est ras, ordinaire¬ ment brun ou noir, et, dans ce dernier cas, l’animal est marqué de feu sur les yeux et sur les quatre pattes. Ce Chien n’est ni at¬ taché ni fidèle. On s’en sert pour la chasse du Blaireau, du Lapin et du Levraut. La fe¬ melle, si elle en a la facilité, va volon¬ tiers faire ses petits dans les bois , et ne les amène à la maison qu’au moment de les sevrer. Il y en a une sous-variété à pelage plus long, un peu hérissé. 42° Le Basset à jambes torses, Buff. , ne diffère du précédent que par ses proportions moins grandes, et ses jambes de devant con¬ trefaites et tordues. Quelquefois le fond de son pelage est blanc, marqué de taches noi¬ res ou d’un marron foncé. Il a les mêmes qualités, et l’on s’en sert de la même ma¬ nière. Il faut rapporter à la suite de cette variété le 7'ourne- Broche , Turnspit des An¬ glais, très petit , à pelage d’un gris ardoisé taché de noir. 43o Be Basset de Borges est un peu plus pelil que le précédent, et à jambes torses. Ses oreilles sont plus grandes, plus pendan¬ tes ; son museau plus fin et plus allongé; ses formes moins lourdes, et son pelage, or¬ dinairement d’un fauve gris de souris, est très ras. Il est excellent pour la chasse du Levraut. 4'j° Le Basset de Samt-Bomingue a été apporté de Haïti par le docteur Ricord , an¬ cien voyageur correspondant du Jardin des Plantes. Ce naturaliste, dont la riche collec¬ tion fut détruite en 1831, par l’ouragan qui renversa de fond en comble la ville des Caves, à Saint-Domingue, croit que ce Bas¬ set a été apporté aux Antilles, du continent de l’Amérique espagnole, côte ferme. Comme nos Bassets, i! a ie corps allongé, les jambes cm cm de devant courtes, fortes, torses, et celles de derrière arquées. La tête est assez grosse, le museau etlilé, les oreilles petites, larges, à demi pendantes ; les yeux bleus; laqueue longue, relevée; le pelage court, lisse, noir en dessus, blanc en dessous , variant assez rarement du noir au fauve ou au tacheté. On sait que les Rats, transportés aux AntiÜ- lcs.par nos vaisseaux, sont devenus un fléau pour les colons par les dégâts qu’ils font dans les plantations de cannes à sucre. Aussi les planteurs élèvent-ils ce Basset avec beau¬ coup de soin, et, dès l’âge d’un an, ils l’em¬ ploient à donner la chasse à ces pernicieux Rongeurs, qui se sont multipliés à l’infini. Les jeunes Chiens sont dressés par les vieux, qui les habituent a les suivre à la piste, à les surprendre et à les étrangler avant qu’ils aient eu le temps de se cacher dans leurs trous. Parmi les échantillons très nombreux que les galeries du Muséum doivent au zèle de M. Ricord pour le progrès des sciences naturelles, on remarque un de ces Bassets qui, je crois, n’ont pas encore été décrits par les auteurs. Voy. l’Atlas de ce Dictionnaire, Mammifères, pl. 7 D. Nez plus court que dans les précédents ; corps robuste ; jambes d’une longueur propor¬ tionnée , assez fortes. Poils longs, soyeux, lai¬ neux ou hérissés. 45° Le Barbet ou Caniche , Cunis aquali- cus Linn., le Large rougit Waler-Dog des An¬ glais, le Grand Barbet de Buff., atteint quel¬ quefois la grandeur d’un Mâtin, mais il a les jambes plus courtes et plus fortes, et le corps plus trapu; son museau est épais, peu al¬ longé; son pelage très long, frisé et un peu laineux, noir ou blanc, ou mêlé de ces deux couleurs. C’est le plus fidèle et le plus in¬ telligent des Chiens. Quelquefois on le dresse à la chasse , surtout dans le nord de l’Eu¬ rope, et il y est utile parce qu’il va très bien à l’eau. Mais , en France , il ne vaut jamais l’Épagneul et le Braque, qui ont l’odorat beaucoup plus fin que lui. 4G° Le Petit Barbet, Cunis rninor Linn., ne diffère du grand que par sa taille plus petite , très variable, et par son pelage un peu moins laineux et plus hérissé. Du reste, même fidélité et même intelligence. 47 ° Le Barbet-Griffon ou Chien anglais, est plus petit encore que le précédent, à poils plus courts, plus hérissés , moins laineux, à oreilles moins pendantes, plus petites, à 549 formes généralement plus légères. Il est blanc, quelquefois taché de blond roussâtre. Aussi attaché à son maître que le précédent, il a moins d’intelligence, et son éducation est beaucoup plus difficile. Il est colère et quelquefois criard. 48° Le Griffon, Cunis arreclus , le Chien courant métis de Buff., est de la taille du plus grand Barbet, mais à formes moins lourdes. Son pelage est rude, hérissé , peu épais, or¬ dinairement d’un fauve roux ou noirâtre, quelquefois grisâtre, rarement blanc. Je le crois un ancien métis du Courant et du Barbet. Il est bon à la chasse du Lièvre, mais meilleur pour celle du Renard. Rarement il s’attache beaucoup à son maître , et ses ma¬ nières sont rudes et grossières. 49° Le Chien de Terre-Meuve , Cunis aquaülis , n’est probablement qu’un ancien croisement du Barbet et du Mâtin transportés en Amérique. Il est au moins de la taille du premier, mais plus épais; il a le museau nu, gros et assez allongé ; les oreilles ne sont ni très grandes ni très pendantes, mais à poils fournis, longs et soyeux, comme celles de l’Épagneul ; son pelage est soyeux , très long, onduleux, blanc avec de grandes par¬ ties noires ; la queue est recourbée, relevée en beau panache. On dit qu’il a les pieds palmés. Il se plaît à aller dans l’eau pour en j retirer les objets qui flottent à la surface ; mais on a beaucoup exagéré celte qualité qui ne domine pas plus chez lui que chez le Caniche. Cet animal est aimant, fidèle, et susceptible d’une certaine éducation. ■j-j-j-j-j- Nez comme dans les précédents ; oreilles très pendantes , larges et longues ; poils ras ; queue mince , peu recourbée , en Jouet. 50° Le Chien courant, Buff. , Canis galli- cus , Lin., le Fox-hound des Anglais. Il a le museau assez long; les oreilles larges , lon¬ gues et pendantes ; les jambes robustes, as¬ sez longues ; le corps gros et allongé ; la queue mince et relevée ; le pelage ras , court, blanc mêlé de noir, ou mêlé de blanc et de fauve jaunâtre , ou entièrement noir, et dans ce cas il est marqué de feu aux qua¬ tre pattes et sur les yeux. Il est excellent pour la chasse du Lièvre , du Cerf, du San¬ glier , mais il est brutal, égoïste, et n’a au¬ cun attachement pour son maître. Le Beugle des Anglais en est une sous -variété plus petite. 550 cm cm 51° Le Chien courant suisse est absolu¬ ment semblable au précédent, si ce n’est qu’il est entièrement noir, à l’exception de deux taches sur les yeux , des joues , de la poitrine, et de l’intérieur des quatre pattes, qui sont d’un fauve plus ou moins vif ou jaunâtre. Il est excellent pour la chasse du Renard et du Lièvre , mais son caractère est farouche. Il n’obéit pas, ne s’attache à per¬ sonne, et mord à la moindre contrariété. Il ne souffre ni les caresses ni les corrections. 52° Le îiimier, Canis sagax Lin., le Old- english hound des Anglais, ressemble au Cou¬ rant , mais il est plus grand , plus robuste ; son nez est plus gros et plus grand ; ses oreil¬ les sont très longues , très larges , très pen¬ dantes et assez plissées ; ses lèvres sont un peu pendantes. Il a les mêmes habitudes et les mêmes qualités que le Courant, et s’em¬ ploie comme lui à la chasse du Lièvre et des grandes bêles fauves. Cependant, on ne s’en sert guère qu’en le conduisant à la laisse pour faire l’enceinte et découvrir le gibier. 63° Le Chien d’arrêt, Canis avicularius Linn., le Spanish pointer des Anglais, a les oreilles plus courtes, moins larges et sur¬ tout moins pendantes que le précédent; son museau est un peu moins long, assez épais ; son corps moins allongé, très musclé, ro¬ buste ; la poitrine large ; les jambes plus ro¬ bustes et moins longues ; le pelage blanc , avec des taches toujours d’un brun marron plus ou moins foncé, et jamais noires. Il a du courage , de l’ardeur, de l’intelligence , de l’attachement pour son maître, et les pas¬ sions très vives. Il est excellent pour la chasse de plaine , et craint peu la chaleur; mais, dans les marais, il est sujet à prendre des douleurs. 54 o Le Braque à nez fendu en est une variété qui ne le vaut pas à la chasse. 55° Le Braque, Buff., le Harvier des An¬ glais, en est une sous-variété plus grande, plus efflanquée , beaucoup moins robuste , mais ayant du reste toutes ses qualités et ses défauts. 56° Le Braque de Bengale de Buffon n’est point le Dalmatian ou Coach doo4 sieurs semaines passées dans fa tristesse et presque sans prendre de nourriture, il re¬ prit son appétit ordinaire , et l’on crut qu’il avait oublié son ancienne affection. Au bout de 18 mois son maître revint au Jardin des Plantes, et, perdu dans la foule des specta¬ teurs, il s’avisa d’appeler l’animal. Le Loup ne pouvait le voir, mais il le reconnut à la voix, et aussitôt ses cris et ses mouvements désordonnés annoncèrent sa joie. On ouvrit sa loge : il se jeta sur son ancien ami et le couvrit de caresses, comme aurait pu le faire le Chien le plus fidèle et le plus attaché. Malheureusement il fallut encore se séparer, et il en résulta pour ce pauvre animal une maladie de langueur plus longue que la première. Trois ans s’écoulèrent : le Loup, redevenu gai, vivait en très bonne intelli¬ gence avec un Chien, son compagnon, et ca¬ ressait ses gardiens. Son maître revint en¬ core ; c’était le soir, et la ménagerie était fermée. Il l’entend, le reconnaît, lui répond par ses hurlements, et fait un tel tapage, qu’on est obligé d’ouvrir. Aussitôt l’animal redouble ses cris, se précipite vers son ami , lui pose les pattes sur les épaules, le caresse, lui lèche la figure, et menace de ses formi¬ dables dents ses propres gardiens qui veu¬ lent s’interposer. Enfin, il fallut bien se quit¬ ter. Le Loup, triste, immobile, refusa toute nourriture ; une profonde mélancolie le fit tomber malade; il maigrit, ses poils se hé¬ rissèrent, se ternirent; au bout de huit jours il était méconnaissable, et l’on ne douta pas qu’il ne mourût. Cependant, à force de bons traitements eide soins on parvint à lui conser¬ ver la vie; mais il n’a jamais voulu depuis ni caresser ni souffrir les caresses de personne. Que l’on compare cet animal avec nos fé¬ roces Dogues de combat, et, en l’absence de tous caractères anatomiques différentiels , qu’on décide s’il est ou non de l’espèce du Chien. En outre, le Loup est également apte à recevoir l’éducation du Chien. « En Orient, et surtout en Perse, dit Chardin, on fait ser¬ vir des Loups à des spectacles pour le peu¬ ple; on les exerce de jeunesse à la danse, ou plutôt à une espèce de lutte contre un grand nombre d’hommes. On achète jusqu’à 500 éeus un Loup bien dressé à la danse. » Intéressé par système à séparer le Loup de l’espèce du Chien , Buffon a dit que la Louve porte trois mois et demi; or, dans la ménagerie, où ces animaux font des petits tous les ans, la gestation n’a jamais été que de deux mois et quelques jours. Le Loup, qui est 2 ou 3 ans à croître, vit 15 à 20 ans. La femelle met bas, du mois de décembre au mois de mars , de 6 à 0 petits , jamais moins de trois, qui naissent les yeux fermés. U existe entre le Chien domestique et le Loup une antipathie et une haine que Buffon croyait constitutionnelles, mais que les croi¬ sements faits à la ménagerie ont prouvé ve¬ nir d’une autre cause, et cette cause la voici : le Chien domestique , à l’instigation de l’homme , a déclaré une guerre implacable au Loup ; il le harcèle, le poursuit, le com¬ bat dans toutes les occasions, et cette lutte journalière et incessante a dû nécessaire¬ ment amener une haine atroce entre les deux races, haine qui est devenue hérédi¬ taire et instinctive. Le Tscherno-buroï ou Loup noir , Ca- nis lyeaon Linri., Vulves nigra Gesn. , confondu par Gmelin avec le Canis. argenta- tus de Pennant , n’est probablement qu’une variété du précédent ; il est de même gran¬ deur , mais ses formes sont plus légères, plus élancées , et sa couleur est d’un noir profond et uniforme II habite principale¬ ment la Russie et le nord de l’Europe , et , s’il n’y a pas confusion dans son histoire, on le trouve accidentellement dans les hau¬ tes montagnes de la France. G. Cuvier dit en avoir vu quatre tués dans nos départe¬ ments, et , depuis , la ménagerie en a pos¬ sédé deux amenés des Pyrénées. On en a aussi rencontré dans le Canada. On dit cet animal beaucoup plus féroce que le Loup ordinaire ; mais je ne connais aucun fait au¬ thentique sur lequel on puisse appuyer celte opinion. Maintenant je pose cette question : le Loup noir du nord de l’Europe et du Canada, en un mot , le Canis Lyeaon de Linné , est-il bien le même que le Loup noir qu’on trouve en France? S’il n’est pas le même, je pense qu’on peut le conserver dans les Catalogues comme espèce à la manière des naturalis¬ tes; s’il est le même, non seulement ce n’est pas une espèce , mais ce n’est pas même une variété constante du Loup ordinaire ; c’est tout simplement un individu attaqué de mélanisme, comme on en voit dans beaucoup d’autres espèces d’animaux, Pu- cm ma, Léopard, Jaguar, etc., comme on en voit aussi d’autres attaqués d’albinisme. Je fonde mon opinion sur ce fait, dont j’ai été té¬ moin , et qui a été consigné par Fr. Cu¬ vier. Il y a plusieurs années, deux Loups noirs , pris dans les Pyrénées , furent ap¬ portés à la ménagerie de Paris, s’y accouplè¬ rent, et produisirent chaque année des pe¬ tits. Or, ces petits ne se ressemblaient pas, même quant à la couleur. Pas un n’était entièrement noir, et chez plusieurs le noir avait entièrement disparu pour passer au gris plus ou moins brun, ou plus ou moins fauve et jaunâtre. Ils avaient même perdu cette légèreté de forme si remarquable dans leurs parents. De ce fait , unique dans l’histoire des Mammifères si ces Loups ■eussent constitué une espèce, Fr. Cuvier conclutque ces Loups noirs des Pyrénées n’é¬ taient rien autre chose que des Métis de quel¬ ques uns de nos Chiens domestiques avec une Louve ; et , s’appuyant sur des récits po¬ pulaires qui ne méritent aucune croyance, il dit qu’il n’est pas rare de voir de tels ac¬ couplements dans les pays de forêts. Quand même ce que dit Fr. Cuvier serait vrai , cela n’expliquerait ni la couleur noire de ces animaux, ni la différence de couleur de leurs petits ( car les variétés de Chiens se transmettent pures par la génération), ni la férocité de ces petits, etc. Mais je ne crois pas à l’accouplement d’un Chien , dans les forêts, avec une Louve ; je crois encore moins qu’un Chien, qui apporte avec lui, dès sa naissance, une haine et une frayeur instinc¬ tives du Loup , puisse s’approcher d’une Louve autrement que pour la combattre et la terrasser. Il est donc probable que ces Loups, pris en France à de longs interval¬ les, et n’y paraissant qu’accidentellement , d’après ce que dit Georges Cuvier, ne sont que des Loups ordinaires attaqués de méla¬ nisme , et , tout naturellement aussi , leurs petits devaient retourner plus ou moins à leur type primitif , au Loup ordinaire, parce que le mélanisme et l’albinisme sont des maladies qui ne se transmettent que fort ra¬ rement par la génération , et jamais dans toute leur intensité. On doit donc conclure de tout cela, comme penchait à le faire Fr. Cuvier, que nos Loups noirs de France ne constituent pas une espèce ; mais non pas, comme le €H1 555 croyait le même auteur, que ces animaux forment une race métive. Le Loup odorant, Canis nubilus Say ( Major long’ s expedii. ) est plus grand que notre Loup ordinaire, auquel il ressemble. Son pelage est obscur et pom¬ melé à sa partie supérieure , et le gris domine sur ses flancs; mais ce qui le distingue plus particulièrement de ses congénères , c’est l’odeur forte et fétide qu’il exhale. Cet animal robuste, d’un as¬ pect redoutable , habite les immenses plai¬ nes du Missouri , dans l’Amérique septen¬ trionale. Il a les mêmes mœurs que notre Loup, mais avec les modifications qu’a¬ mène forcément la Yie du désert. -Dans ces vastes solitudes , il ne se trouve que rare¬ ment en présence de l’homme : aussi n’a-t il pas appris à le craindre. Il vit en troupes nombreuses, chasse les Daims et autres animaux ruminants, et ose assaillir le Bison quand il le trouve écarté de son troupeau. Les sauvages qui peuplent le pied des mon¬ tagnes rocheuses et les bords de l’Arkansas redoutent cet animal ; et quand ils sont parvenus à en tuer un , ils se font un tro¬ phée de sa dépouille, qu’ils portent en forrno de manteau, avec la peau de la tête pen¬ dante sur leur poitrine. Le Loup des prairies, Canis latrans Harl, le Prairies Wolf de Say , se trouve dans les mêmes contrées que le Loup odo¬ rant, et a les mêmes habitudes; cepen¬ dant il parait un peu moins carnassier, car il se nourrit souvent de baies et autres fruits. Son pelage est d’un gris cendré, varié de noir et de fauve cannelle terne. Il a sur le dos une ligne de poils un peu plus longs que les autres , lui formant comme une sorte de crinière courte; ses parties infé¬ rieures sont plus pâles que les supérieures, et sa queue est droite. Comme tous les Chiens sauvages que les nombreuses popu¬ lations des pays civilisés n’ont pas forcés à s’éparpiller, le Loup des prairies vit en troupes composées quelquefois de plus de cinquante individus associés pour la chasse, l’attaque et la défense, aguerris, soumis a une sorte de tactique régulière. Ils poursui¬ vent les Daims , les Cerfs , les Argalis, les forcent ou les surprennent, et les dévorent en commun. L'àgouaea-gouazou ou PARAÉI’AGA , le 556 CH! CH ï Loup rouge de Cuvier, Canis jubatus , est de j la taille de nos plus grands Loups. Sa cou¬ leur générale est d’un roux cannelle foncé sur les parties supérieures , plus pâle en dessous, presque blanc à la queue et dans l’intérieur des oreilles ; il a le pied , le mu¬ seau et le bout de la queue noirs; une courte crinière noire part de la nuque et s’étend jusque derrière l’épaule , quelque¬ fois tout le long du dos. Cette espèce , si l’on s’en rapporte à d’Azara, n’est pas rare dans les Pampas de laPlata, où il habite exclusivement les esters, ou lieux maréca¬ geux et inondés sur les bords des rivières. Contre les habitudes des autres Chiens , sa vie est solitaire ; il ne sort de sa retraite que la nuit, pour aller à la recherche des ani¬ maux aquatiques qu’il poursuit à la nage avec une grande facilité; il se nourrit non seu¬ lement de sa chasse , mais encore de fruits, et d’Azara en a possédé un qui mangeait jusqu’à des oranges. Il paraît néanmoins qu’il préfère à tout, les Oiseaux, leurs œufs, les Pats , les Reptiles , et les cannes à sucre. Comme il est aussi agile coureur que bon nageur, il fait quelquefois la chasse aux Cerfs ; mais ce n’est que très rarement, et poussé par une faim extrême, qu’il attaque le gros bétail, et son courage alors ne le cède pas à sa force. En esclavage, il grogne et aboie comme un Chien domestique , mais avec plus de force et de confusion , dit l’au¬ teur cité plus haut; il paraît qu’il s’appri¬ voise fort bien, et qu’on peut même le dres¬ ser à la chasse. Dans le courant de mai, époque de ses amours , ce Loup fait retentir les Pampas de ses hurlements qui s’enten¬ dent de très loin , et qui ont un son lugubre et effrayant; il répète plusieurs fois de suite, et en les traînant, les sons goua-a-a. goua-a-a. La femelle , qui ressemble tout-à-fait au mâle, a six mamelles, et fait, à chaque portée , trois ou quatre petits, qu’elle met bas vers le mois d’août , et qui la suivent à la chasse aussitôt qu’ils peuvent marcher. Le nom d’Agouara-gouazou , que porte cet animal, signifie, en langage guaranis , grand Bénard, ^dgouara , Bénard; gouazou , grand. Le Loup du Mexique , Canis mexicanus Linn. , n’est guère moins grand que notre Loup ordinaire. Son pelage est d’un gris roussàtre , mélangé de taches fauves , mar¬ qué de plusieurs bandes noirâtres qui s’é¬ tendent de chaque côté du corps, depuis la ligne dorsale jusqu'aux flancs ; le tour du museau, le dessous du corps et les pieds sont blanchâtres. Ce Chien habite les parties chaudes de la Nouvelle-Espagne, et paraît beaucoup moins farouche que le précédent. Le Loup de Java, Canis javanensis Fr. Cuv. , ne m’est connu que par un article de Fr. Cuvier, inséré dans le Diction . des Sc. nat. Il ressemble heaucoup au Loup ordi¬ naire pour la taille et pour les formes ; mais ses oreilles sont plus petites, et son pelage est d’un brun fauve, noirâtre sur le dos , à la queue et aux pattes; il a été trouvé à Java par Leschenauit. ** Animaux ne dépassant guère la taille de notre Renard. Le Culpeu, Molin. , Canis antarclicus Shavv. , est un peu plus grand que le Jackal. Son pelage est d’un gris roussàtre; ses jam¬ bes sont fauves; sa queue, rousse à son origine , est noire au milieu et terminée par du blanc. Il habite le Chili et File Falkland , l’une des Malouines, où il a été trouvé par le capitaine Freycinet, et précédemment par le commodore Byron et par Bougainville. Cet animal a une vie solitaire et misérable, qu’il passe en grande partie dans un trou qu’il se creuse dans les dunes, sur les bords de la mer et des fleuves. Toujours maigre , sans cesse affamé , ii se nourrit des Lapins et du gibier qu’il peut saisir à force de ruse et de patience. Comme on n’a pas observé si sa pupille est diurne ou nocturne, on n’est pas certain s’il appartient au Chien ou au Bénard. Le terrier qu’il se creuse ferait croire que peut-être il appartient au genre de ce dernier; mais comme Bougainville dit l’avoir entendu aboyer de la même ma¬ nière que les Chiens ordinaires, et que Mo- lina avance la même chose, j’ai cru devoir le laisser provisoirement avec eux jusqu’à ce qu’on ait de plus amples renseignements. C’est sur la foi de Molina que j’ai réuni le Canis culpœus du Chili au Canis antarcli¬ cus de Pennant , quoique la description de Molina ne convienne pas rigoureusement au Chien antarctique, qui a le bout de la queue blanc. Voici cette description du Culpeu; Canis caudâ reclâ elongalâ , apice concolore lœti. Quant au reste, et surtout CHI CHI sous le rapport de la taille , ils se ressem¬ blent assez : il en est de même pour les mœurs , car Molina , sur cet objet , renvoie à ce que dit le commodore Byron , du Chien des îles Malouines. Or, Molina écrivait son histoire naturelle du Chili dans le Chili même, et il connaissait parfaitement le Culpeu , qui paraît y être commun. Après avoir dit qu’il creuse son terrier dans les campagnes, comme le Renard , et qu’il se nourrit de petits animaux, il ajoute : «Lors¬ que le Culpeu aperçoit un homme de loin, il marche tout droit à lui, en s’arrêtant de distance en distance pour le considérer at¬ tentivement. Si l’homme ne fait aucun mou¬ vement, l’animal reste quelques minutes à le regarder, puis, sans montrer les moin- di es intentions hostiles, il se retourne tran¬ quillement et s’en va. J’ai rencontré plu¬ sieurs fois de ces animaux dans les bois , et toutes les fois ils m’ont fait la même ma¬ nœuvre. Dans le pays, chacun les connaît et ne les craint pas. Cette singulière curio¬ sité des Culpeus les expose tous les jours aux coups de fusil des chasseurs , et c’est pour cette raison que cet animal, aussi fé¬ cond que le Renard , est moins commun que lui au Chili. » Le Corsac ouAdive, Canis corsac Linn. Le N ougs-hari du Malabar , le Chien du Bengale de Pennant, est beaucoup plus pe¬ tit que le Renard , et ne dépasse pas la grandeur d’un Chat. Ce joli animal, au¬ jourd’hui si peu connu en France qu’on va le voir à la ménagerie comme une curiosité, a été néanmoins fort commun à Paris sous lerégnede Charles IX, parce qu’il était de mode chez les dames de la cour d’en avoir au lieu de petits Chiens ; elles les désignaient sous le nom d’ Adiré , et les faisaient venir à grands frais de l’Asie. Le Corsac a le pelage d’un gris fauve uniforme en dessus , d’un blanc jaunâtre en dessous ; les membres sont fauves ; la queue est très longue , tou¬ chant à terre, et noire au bout. Il a de chaque côté de la tète une raie brune qui va de l’œil au museau. Il habite les déserts de la Tatarie , et se retrouve dans l’Inde, où il a été souvent confondu avec le Jackal. LesCorsacs vivent en troupes, non dans les bois, mais dans les steppes déserts et couverts de bruyères, où sans cesse ils sont occupés à chasser les 55/ Oiseaux , les Rats , les Lièvres et autres pe¬ tits animaux. Pendant la nuit, ils font en¬ tendre leur voix , moins glapissante que celle des Jackals , mais tout aussi désagréa¬ ble. Ils s’accouplent au mois de mars ; la femelle porteautant de jours que la Chienne, et met bas en mai ou en juin , de six à huit petits qu’eile allaite pendant cinq à six se¬ maines. Ces animaux n’ont pas moins de finesse que le Renard pour s’emparer de leur proie , consistant quelquefois en nids de Canards et autres oiseaux , dont iis man¬ gent les œufs et les petits après avoir surpris la mère. On dit que le Corsac ne boit pas ; mais , nonobstant l’affirmation de G. Cu¬ vier , il est permis de douter de ce fait, qui serait une étrange anomalie dans le genre Chien. Le Raragan, Canis caragan Pall.-Gmel., est très probablement l’animal que Buffon a décrit sous le nom d’Isa lis, le prenant pour l’Isatis de Gmelin. D’autres naturalistes veu¬ lent que le Raragan soit le même animal que le Corsac ; mais comme il en diffère par la taille et la couleur, et, en outre, qu’il en a été distingué par les Tartares Rirghis eux- mèmes ; que ces Tartares font un commerce immense de la peau de ces deux animaux ; qu’ils s’occupent presque exclusivement à leur faire la chasse, et qu’il était d’un haut intérêt pour eux de savoir s’ils sont réelle¬ ment distincts , il me semble qu’on est suffisamment autorisé à les distinguer. D’ail¬ leurs, le docteur Tilesius (Nova acta physio- medic. acad. nat. car. , 1823) distingue par¬ faitement le Raragan de Pallas de l’Isatis , mais sans donner de détails sur cet animal. Le Raragan, donc , est un peu plus grand que le Corsac; son pelage est d’un gris cen¬ dré en dessus , d’un fauve pâle en dessous. Il est excessivement commun dans les vastes solitudes de la Tatarie, et principalement sur les bords de l’Oural, où il vit de la même manière que le Corsac. Les chasseurs kir- ghis lui font une guerre incessante pour s’emparer de sa fourrure, qui est assez es¬ timée , et ils apportent annuellement à Orenbourg jusqu’à 50,000 peaux de ces ani¬ maux. Le Reni.ie ou Tenue , Canis mesomelas Erxl., le Jackal du Cap des voyageurs, le Chacal à dos noir de quelques naturalistes, porte sur le dos une plaque triangulaire d’un 558 cm cm gris-noirâtre ondé de blanc , large sur les épaules , et finissant en pointe vers la base de la queue ; ses flancs sont roux, sa poitrine et son ventre blancs ; sa tête est d’un cendré jaunâtre , son museau roux , ainsi que ses pattes; sa queue , qui descend presque jus¬ qu’à terre, a, sur son tiers supérieur, deux ou trois anneaux noirs ainsi que son extré¬ mité. Il paraît , si l’on s’en rapporte au peu que les voyageurs nous ont appris sur ses mœurs, qu’il a les mêmes habitudes que le Jackal. L’Anthus, Canis anthus, Fr. Cuv., le Cha¬ cal du Sénégal des voyageurs, n’est bien cer¬ tainement, comme le dit M. Is. Geoffroy, qu’une très légère variété du Jackal, quoique Fr. Cuvier l’ait érigé en espèce. Il en diffère par son odeur un peu moins forte. Son pe¬ lage est gris , parsemé de quelques taches jaunâtres en dessus, blanchâtres en dessous ; sa queue est fauve, avec une ligne longitu¬ dinale noire à sa base, et quelques poils noirs â sa pointe. Ses mœurs sont absolument les mêmes, et voici un fait qui confirme encore mon opinion. Une femelle de cette espèce vivait à la ménagerie ; on mit avec elle, dans la même cage, un Jackal mâle de l’Inde, et ils ne montrèrent aucune répugnance l’un pour l’autre , ce qui n’arrive pas aux ani¬ maux d’espèces différentes , quoique très rapprochées. Le 26 décembre ils s’accouplè¬ rent, et le 1er mars suivant la femelle mit bas cinq petits , qui curent les yeux fermés pendant dix jours. Deux seulement ont vécu, et lorsqu’ils furent adultes, l’un était farou¬ che , méchant, indomptable; l’autre fort doux et caressant. Cette différence de carac¬ tère est un fait très remarquable : il prouve que chez les animaux comme chez l’homme, il y a, outre le caractère général de l’espèce, un instinct, un caractère individuel qui peut rendre deux individus très différents dans leurs mœurs et leurs habitudes. C’est à quoi Buffon n’avait pas assez réfléchi quand il s’est fondé, pour séparer le Loup de l’espèce du Chien, sur le caractère farouche du pre¬ mier et sur le caractère affectueux du se¬ cond. Le Jackal , Schakal ou Tschakkal , Ca¬ nin aureus Lin. ; Cuiiis burbanis? Shaw. ; le Chacal OU Loup doré , G. Cuv. ; le Thos de Pline, le Tho'ès d’Aristote , le Gôlâ des In¬ dous , le lYari de Coromandel , le Tara de Géorgie, le Mebbia d’Abyssinie, YAdive ou Adibe des Portugais de l’Inde, le Dab ou Dib des Barbaresques , le LCimï des Arabes, a le pelage d’un gris jaunâtre en dessus , blan¬ châtre en dessous, en général d’une couleur plus foncée que celle de I ’ Anthus. Sa queue, assez grêle et noire à l’extrémité, ne lui des¬ cend qu’aux talons. Il exhale une odeur forte et désagréable. Sa taille est à peu près celle du Renard ; mais il est un peu plus haut sur jambes , et sa tête ressemble à celle du Loup. On le trouve dans toute l’A¬ frique, si, comme je le crois, Y Anthus en est une variété ; en Asie, depuis la Turquie jus¬ que dans l’Inde, et en Morée. Il varie beau¬ coup en raison des contrées qu’il habite , et nous mentionnerons ici ses principales varié¬ tés , d’après un excellent travail de M. Is. Geoffroy. 1° Le 'Jackal du Caucase, que nous ve¬ nons de décrire. Tilesius le regarde comme une espèce particulière , qu’il croit être le type de notre Chien domestique ( Histoire natur. de l' Isatis , du Chacal du Caucase et du Cor sac). 2° Le Jackal de l’Inde. 3° Le Jaekal de Mssbie, Canis variegatus, de l’Atlas de Ruppel. 4° Le Jackal d’Alger. Celui-ci est un peu plus grand que les autres, et son pelage plus rude. Les parties supérieures sont assez abon¬ damment variées de noir, surtout à la croupe et à l’extrémité de la queue; le dessous est d’un fauve clair ; il a, sur le devant des jam¬ bes de devant, une ligne noire interrompue. Il se prive fort bien, et plusieurs de nos of¬ ficiers en promènent à l’attache dans les rues d’Alger. 5° Le Jackal de BSorée , le seul que pos¬ sède l’Europe, et qui était resté inconnu avant notre expédition de Morée. 6° Enfin l’Anthus , de Fr. Cuvier. Guldenstædt, Tilesius, et d’autres natura¬ listes , pensent que le Jackal est le type de notre Chien domestique, et ils apportent de fort bonnes raisons à l’appui de leur opi¬ nion ; mais je n’en reste pas moins convaincu que le Jackai n’a fait que contribuer pour une part à l’existence des nombreuses varié - tés du Chien domestique , et que toutes les autres variétés sauvages de ce genre y ont également contribué. Quoi qu’il en soit, lu Jackal produit très bien avec le Chien do- 550 cm meslique, comme on le voit tous les jours chez les Kalmouks, et comme on l’a vu il y a peu d’années à Constantinople. Les anciens racontaient que le Lion, lorsqu’il allait à la chasse, était conduit par un petit animal qui lui découvrait sa proie. Le roi des forêts, après l’avoir atteinte et terrassée, ne man¬ quait jamais d’en laisser une portion pour son guide, qui l’attendait à l’écart, et qui n’osait en approcher que lorsque le Lion s’é¬ tait retiré. Les anciens nomment cet ani¬ mal, dans leurs ouvrages, le Pourvoyeur du Lion. Or, les naturalistes du dernier siècle, prenant la chose au sérieux , se sont escri¬ més pour savoir si ce pourvoyeur du Lion était le Thos d’Aristote ou un autre animal, et il en est résulté une polémique aussi sou¬ verainement ridicule que souverainement inutile. Les Crées ne savaient pas mieux que nous ce qu’était ce guide complaisant ; car ils avaient tiré ce conte d’une jolie fable in¬ dienne de Pii pai , et voici cette fable. « On demandait un jour à ce petit animal qui marche toujours devant le Lion pour faire partir le gibier : — Pourquoi t’es-tu consa¬ cré ainsi au service du Lion? — C’est parce que je me nourris des restes de sa table. — Mais par quels motifs ne l’approches-tu ja¬ mais? tu jouirais de son amitié et de sa re¬ connaissance. — Oui, mais c’est un grand : s’il allait se mettre en colère ! » Aujourd’hui l’on nediscuteplus sur des apologues, et l’on sait que le Lion n’a pas besoin d’un autre pourvoyeur que lui-même. Les Jackals vivent en troupes d’une tren¬ taine d’individus au moins, et quelquefois de plus de cent, particulièrement dans les vastes solitudes de l’Afrique et de l’Inde. Quoique ces animaux n’aient pas la pupille nocturne , ils dorment le jour, et la nuit ils parcourent la campagne pour chercher leur proie tous ensemble, et, pour ne pas trop se disperser, ils font continuellement reten¬ tir la campagne d’un cri lugubre ayant quel¬ que analogie avec les hurlements d’un Loup et les aboiements d’un Chien. On pourrait en donner une idée en prononçant lentement et sur un ton très aigu les syllabes ( Jua ...., oua..., oua. Ils sont alors tellement auda¬ cieux qu’ils s’approchent des habitations, et entrent dans les maisons qui se trouvent ouvertes. Dans ce cas ils se jettent sur tous les aliments qu’ils rencontrent , et ne cm manquent jamais d’emporter ceux qu’ils ne peuvent dévorer à l’instant. Toutes les ma¬ tières animales conviennent également à leur voracité, et ils attaquent, faute de mieux, les vieux cuirs, les souliers, les har¬ nais des chevaux , et jusqu’aux couvertures de peaux des malles et des coffres. Comme les Hyènes, ils vont rendre visite aux cime¬ tières mal clos et mal gai dés des musulmans, déterrent les cadavres et les dévorent. Aussi, pour mettre les morts à l’abri de ces ani¬ maux, est-on obligé parfois de mêler à la terre dont on les recouvre de grosses pierres et des épines. Si une caravane ou un corps d’armée se mettent en route, ils sont aussi¬ tôt suivis par une légion de Jackals , qui , chaque nuit, viennent aussitôt rôder autour des campements et des tentes , en poussant des hurlements si nombreux et si retentis¬ sants, qu’il serait impossible à un voyageur européen de s’y accoutumer au point de pou¬ voir dormir. Après le départ de la caravane, ils envahissent aussitôt le terrain du cam¬ pement, et dévorent avec avidité tout ce qu’ils trouvent de débris des repas , les im¬ mondices, et jusqu’aux excréments des hom¬ mes et des animaux. Lorsqu’une troupe de Jackals se trouve inopinément en présence d’un homme , ces animaux s’arrêtent brusquement, le regar¬ dent quelques instants avec une sorte d’ef¬ fronterie qui dénote peu de crainte , puis ils continuent leur route sans trop se presser , à moins que quelques coups de fusil ne viennent leur faire hâter le pas. Quoique se nourrissant de charognes et de toutes sortes de voiries, quand ils en ren¬ contrent, ils ne s’occupent pas moins de chasser chaque nuit, et quelquefois en plein jour, tous les animaux dont ils croient pou¬ voir s’emparer ; mais néanmoins c’est aux Gazelles et aux Antilopes qu’ils font la guerre la plus cruelle. Ils les chassent avec autant d’ordre que la meute la mieux dressée, et joignent à la finesse du nez et au courage du Chien , la ruse du Renard et la perfidie du Loup. On a dit qu ils poussent quelquefois la hardiesse jusqu’à se jeter sur les enfants et sur les femmes ; mais ceci est une exagé¬ ration , qui n’est appuyée , à ma connais¬ sance, sur aucune observation positive. Il est plus certain qu’ils osent , quoique très rarement , et seulement quand ils sont en CH1 560 CHI grand nombre , attaquer des Bœufs et des Chevaux. Le voyageur Delon rapporte que, dans le Levant, on élève des Jackals dans les mai¬ sons ; mais il ne dit rien sur leurs habitudes qui, du reste, doivent être assez douces, du moins si l’on en juge par les Jackals qui vi¬ vent à la ménagerie. Ces derniers sont doux, affectueux , caressants , mais capricieux , et passant quelquefois, sans motif apparent , du plaisir à la colère. Leur accouplement , la gestation , et toutes les circonstances de l’allaitement et du développement des petits, ne diffèrent en rien de ceux du Chien. 2e Genre. Renards. F ulpes. Ces animaux diffèrent de ceux du genre précédent par leur système dentaire. Leurs incisives supérieures sont moins échancrées, ou même rectilignes sur leur bord horizon¬ tal ; leurs rangées dentaires, au lieu d’être continues, ont les trois premières molaires séparées , ne se touchant pas , et il reste surtout un large intervalle entre la canine et la première molaire. Leur pupille est noc¬ turne , allongée verticalement; leur queue est plus longue , plus touffue ; leur museau est plus conique et plus pointu, et ils exha¬ lent en général une odeur fétide. Du reste , ils ont les pieds comme les Chiens, c’est-à- dire cinq doigts aux pieds de devante! quatre à ceux de derrière. Les Renards , quoique aussi forts que les Jackals, n’osent pas attaquer des animaux qui pourraient leur résister , et ils se bor¬ nent à vivre de Rats, de Lièvres, de Lapins, et autres petits Mammifères , d’Oiseaux , de Reptiles, et même d’insectes et de fruits en baies quand ils ne trouvent pas mieux. Ils aiment particulièrement les raisins. Jamais ils ne touchent au cadavre d’un animal mort, ni à aucune autre voirie , à moins qu’ils ne soient pressés par une faim extrême ; comme aux Chats, il leur faut une proie vivante. S’ils ont moins de courage que les Chiens , en récompense ils ont plus de finesse, et leurs ruses sont célèbres depuis la plus haute antiquité. Us ne chassent que la nuit, et le jour ils dorment dans des terriers qu’ils savent se creuser avec assez d’art. Leur vie est solitaire, et ce n’est même que rarement et pour peu de temps que le mâle habile le même lieu que la femelle. Néanmoins , ils aiment assez à rapprocher leurs terriers les uns des autres , et ils se mettent volontiers deux ensemble pour chasser le même Lièvre. Ces animaux n’aboient ni ne hurlent, mais glapissent. Ils sont moins répandus sur le globe que le Chien , et l’on n’en a encore trouvé ni dans la Nouvelle-Hollande, ni dans les îles des archipels indiens. Section L Renards de l’ancien continent. Le Renard ordinaire, Fulpes vulgaris , Canis v ulpes Lin., le Renard, Buff. » le Fuchs des Allemands , le Fox des An¬ glais , le Rdf des Suédois , le Zorra des Espagnols, le Lis des Polonais, le ÏAça des Russes , le Tilk des Turcs et des Persans , le Taâleb ou Doren des Arabes , et enfin le Nori des Indous. Il est d’un fauve plus ou moins roux en dessus, blanc en dessous ; le derrière de ses oreilles est noir ; sa queue est touffue, terminée par un bouquet de poils blancs. Je regarde comme simples va¬ riétés de celui-ci les Renards suivants : 1° Le Renard charbonnier, Canis alopex Lin., Brand-R'ùf des Suédois , le Kohlfuchs des Suisses , n’en différant que par le bout de sa queue qui est noir, ainsi que quelques poils de son dos, son poitrail, et le devant de ses pattes de devant. Steinmuller pense que ce n’est que le jeune âge du Renard or¬ dinaire ; quant à moi, je le regarde comme une variété individuelle , assez commune dans les montagnes du département de Saône-et-Loire, où j’en ai tué plusieurs fois de jeunes et de vieux des deux sexes, mais principalement des mâles. 2° Le Renard musqué de îa Suisse diffère du Renard ordinaire par son odeur musquée. Cette odeur n’est pas agréable comme on l’a dit , mais analogue à celle de la Fouine. Du reste, il est d’un beau rouge pâle en dessous, au lieu d’être blanc, et l’extrémité de sa queue est noire, avec quelques poils blancs disséminés. 3° Le Renard noble OU Edulfucfas de la Suisse, n’est rien autre chose qu’un très vieux mâle charbonnier. 4o Le Renard croisé d’Burope, Canis cru- cigera Briss. et Gern., qu’il ne faut pas con¬ fondre avec le Canis decussatus de Geoffroy, ne diffère du Renard charbonnier que par i cm 561 cm quelques poils noirs lui formant une croix sur le dos. ôo Le Renard à ventre noir, Canis mêla- nogasier de Bonaparte, ne me paraît être qu’une sous -variété du Renard charbon¬ nier, dont la gorge , la poitrine , le ventre , et le côté intérieur des cuisses, sont d’une couleur noirâtre en hiver, et deviennent blancs en été. Il habile l’Italie, et se trouve quelquefois en France, quoique rarement, dans les forêts montagneuses entre la Loire et la Saône. 6° Le Renard blanc, Canis albus de quel¬ ques auteurs, qui est une variété indivi¬ duelle albinos , ou un Pœnard ordinaire du nord , en pelage d’hiver. Plus agile que le Loup , presque aussi in¬ fatigable, le Renard est plus rusé à la chasse et plus ingénieux pour se dérober au danger. Il habite un terrier qu’il sait se creu¬ ser au bord des bois ou dans les taillis , sous les troncs d’arbres , dans les pierres , les ro¬ chers , ou enfin dans Ja terre, mais alors sur un sol en pente, aQn d’éviter l’humidité et les inondations. Quelquefois il s’empare du terrier d’un Blaireau , ou même de ce¬ lui d’un Lapin , et l’élargit ou le distribue selon sa commodité. Il le divise en trois parties : la maire , près de l’entrée ; c’est là que la femelle se tient quelques mo¬ ments en embuscade pour observer les env i¬ rons avant d'amener ses petits jouir des douces influences de l’air et des rayons du soleil; c’est aussi là que le Renard qu’on enferme s’arrête quelques minutes pour épier l’instant favorable d’échapper aux chasseurs. Après la maire, vient la fosse, où le gibier, la volaille , et autres produits de la rapine sont déposés, partagés par la fa¬ mille , et dévorés. Presque toujours la fosse a deux issues , et quelquefois davantage. L’ac- cul est tout-à-fait au fond du terrier ; c’est l’habitation de l’animal , l’endroit où il dort, où il met bas et allaite ses petits. Ce terrier n’est guère habité qu’à l’époque où le Re¬ nard élève sa jeune famille, et lorsqu’il veut se dérober à un danger pressant. Dans toute autre circonstance , il passe la journée à dor¬ mir dans un fourré quelquefois fort éloigné de sa retraite, mais toujours rapproché du lieu où il a l’intention de commettre quelque déprédation. Vers la tombée de la nuit, il quitte sa cachette et se met en quête. Il par¬ court les lieux un peu couverts, les buis¬ sons, les haies, pour tâcher de surprendre des Oiseaux endormis , ou la Perdrix sur ses œufs; il se place à Fallut dans un buisson épais, pour s’élancer et saisir au passage le Lièvre ou le Lapin. Quelquefois il parcourt le bord des étangs, et se hasarde 'même dans les joncs et les marécages pour s’em¬ parer des jeunes Poules d’eau et autres Oi¬ seaux aquatiques. A leur défaut, il mange des Mulots , des Rats d’eau, des Lézards et des Grenouilles. Si , pendant ces excursions , le chant d’un Coq vient troubler le silence de la nuit, il s’achemine avec précaution vers le ha¬ meau d’où viennent ces sons alléchants , il en fait cent fois le tour, et malheur à la vo¬ laille qui ne serait pas rentrée le soir dans la basse-cour! elle serait saisie et étranglée avant même d’avoir eu le temps de crier. Lorsque le jour commence à paraître, il rentre dans le bois, reste à proximité de la ferme, et passe la journée en observation. Si la vo¬ laille s’écarte dans les champs pour aller chercher sa pâture, il la guette avec soin , choisissant des yeux sa victime, et attendant patiemment l’occasion de s’en emparer. Tant que le Chien de garde rôde ou veille dans les environs , il reste immobile et tapi dans sa cachette; mais celui-ci rentre-t-il un instant dans la ferme, le Renard se coule le long d’une haie, en rampant sur le ventre. Pour approcher sans être aperçu, il se glisse derrière tout ce qui peut le masquer , un buisson , un tronc d’arbre , une touffe d’herbe ; parvenu à proximité , d’un bond il se jette sur sa proie, fuit au fond des bois avec autant de vitesse que de précau¬ tions pour n’être pas aperçu , et là il la mange avec sécurité. Quand son coup lui a réussi , on peut être sûr qu’il reviendra à la charge tous les trois ou quatre jours, et qu’au bout de l’année il ne restera pas une seule pièce de volaille dans la basse-cour , si l’on ne parvient à saisir le voleur. Dans les pays où le Lièvre abonde , deux Pvenards savent très bien s’entendre pour leur faire la chasse. L'un s’embusque au bord d’un chemin, dans le bois, et reste immobile; l’autre se met en quête , lance le Lièvre, le poursuit vivement en don¬ nant de temps à autre de la voix, pour avertir son camarade. Le Lièvre fuit et ruse 36 T. III. 562 CHI devant lui comme devant les Chiens, mais le tout en vain; le Renard le déjoue, est toujours sur ses traces , et combine sa poursuite de manière à le faire passer dans le chemin auprès duquel son compagnon est en embuscade. Celui-ci, dès qu’il voit le Lièvre à sa portée, s’élance, le saisit ; l’autre chasseur arrive, et ils le dévorent en¬ semble. Si l’affûteur manque son coup, au lieu de courir après le Lièvre , il reste un moment saisi de sa maladresse, puis, se ravisant, et comme s’il voulait se rendre compte des causes de sa mésaventure, il retourne à son poste, et s’élance de nou¬ veau dans lechemin ; il yretourne, s’élance encore, recommençant plusieurs fois ce manège. Sur ces entrefaites, son associé parait et devine sur-le-champ ce qui est arrivé; dans sa mauvaise humeur, il se jette sur le maladroit, et un combat de cinq minutes est livré. Ils se séparent ensuite, l’association est rompue, et chacun se met en quête pour son propre compte. Buffon , avec son élégance ordinaire, mais avec plus de vérité que de coutume , a dit : « Le Renard est fameux par ses ruses, et mérite sa réputation ; ce que le Loup fait par la force , il le fait par adresse , et réussit plus souvent. Il emploie plus d’esprit que de mouvement ; ses ressources semblent être en lui-même : ce sont, comme l’on sait, celles qui manquent le moins. Fin autant que circonspect, ingénieux et prudent, même jusqu’à la patience, il varie sa con¬ duite , il a des moyens de réserve qu’il sait n’employer qu’à propos. » Dans ma jeunesse, j'ai beaucoup chassé le Renard , et je lui ai vu employer, pour se tirer du danger, des ruses qui supposent certainement beaucoup d’intelligence. Mais ces ruses sont toujours les mêmes, et une fois que l’expérience vous les a apprises, rien n’est plus facile que de le rendre victime de sa propre finesse. Par exemple, lorsqu’il est lancé par les Chiens, après avoir fait une tournée de dix minutes, il revient constamment repasser exactement sur sa voie , à cent ou cent cin¬ quante pas environ de l’endroit où il a été lancé. Quand il est pris par les Chiens, après avoir lutté un moment , il contrefait parfai¬ tement le mort, et se laisse tourner et retour¬ ner par les chasseurs sans faire le plus petit mouvement; puis tout-à-coup, au moment CHI où l’on y pense le moins, ii se relève et dé¬ campe lestement. Quelques naturalistes ont prétendu que le Chien de Laconie dont parle Aristote n’était rien autre chose que le Renard plié à la domesticité ; mais ce fait me parait d’autant plus douteux que cet animal ne s’apprivoise jamais complètement. Il entre en chaleur en hiver, et la femelle, qui ne fait qu’une portée par an , en avril et mai, ne met jamais bas moins de trois petits , et rarement plus de quatre ou cinq. Elle en a le plus grand soin , et si elle s’aperçoit qu’on ait rôdé autour de son terrier, elle les en tire pendant la nuit, et les transporte un a un dans un autre. Le Renard met dix-huit mois à croître , et vit treize ou quatorze ans. Le Renard de Bengale , Pulpes bengu- lensis , — Canis bengalensis Shaw. , habite l’Inde, et me paraît une variété du Renard ordinaire, dont il diffère peu, au moins quant aux mœurs. Il est brun en dessus , avec une bande longitudinale noire sur le dos ; il a le tour des yeux blancs, et sa queue est noire au bout. Le Pienard d’Égypte, Pulpes nVoticus , — Canis niloiicus de Geoffroy, figuré pl. IV de l’atlas deRüppel, habite l'Égypte et la Nubie, et offre beaucoup d’analogie avec le précé¬ dent, dont il a la taille et probablement les mœurs. Il a le dessus du corps roussàtre, le dessous d’un gris cendré; les pieds fauves et les oreilles noires. Peut-être n’est-ce qu’une variété du précédent. Le Ren ard pale, Pulpes pallidus , — Ca¬ nis pallidus de Cretzschmar , figuré pl. II de l’atlas de Piüppel, se trouve également en Égypte et en Nubie ; il est d’un fauve très clair en dessus , blanc en dessous , avec la queue touffue et noire à l’extrémité. On sait qu’il habite un terrier pendant le jour, qu’il chasse pendant la nuit, et que, par con¬ séquent, ses mœurs sont àpeu près les mê¬ mes que celles de notre Renard commun. Le Renard varié , P ulpes variegaïus , — Canis variegatus Rüppel, figuré dans l’atlas de ce voyageur , à la planche X. Comme les deux précédents, il habile l’Égypte et la Nubie. Son pelage est d’un fauve jaunâtre en dessus , blanc en dessous ; sur le dos et sur la queue, il est varié de mèches noires formées par des poils plus longs que les au¬ tres. Ces trois espèces me paraissent avoir CHI cm 5G3 les plus grands rapports, et pourraient bien n’ètre que des variétés d’àges et de sexes d’une même espèce. L’Isatis ou Renard bleu , — Pulpes la- gopus , — Canis lagopus Linn., le Pesets des Russes, le Fialracka des Suédois , le Refr des Islandais, le Graa-rœv des Danois, le IVaudi des Finnois, le Melrak des Norwé- giens, le Njal des Lapons. Son pelage est très long, très fourré, très moelleux, presque semblable à de la laine, mais non crépu, tantôt d’un cendré foncé, tantôt blanc; le dessous de ses doigts est garni de poils , et le cinquième doigt des pieds de devant est presque aussi fort que les autres , un peu plus court seulement , avec l’ongle plus recourbé ; le bout du museau est noir. Cet animal se trouve sur tout le littoral de la mer Glaciale et des fleuves qui s’y jettent, et partout au nord du 69e degré de latitude. Comme tous les Renards, l’Isatis est rem¬ pli de ruses, de hardiesse, et enclin à la rapine. Sans cesse il est occupé, pendant la nuit, à fureter dans la campagne, et quelquefois on l’entend chasser avec une voix qui tient à la fois de l’aboiement du Chien et du glapissement du Renard. Il a sur ce dernier l’avantage de ne pas craindre l’eau et de nager avec la plus grande faci¬ lité ; aussi se hasarde-t-il souvent à traver¬ ser les bras des rivières ou des lacs , pour aller chercher, parmi les joncs des îlots, les nids des Oiseaux aquatiques. Les Isatis ont une singulière habitude , que je crois uni¬ que parmi les Carnassiers : ils émigrent en grand nombre du pays qui les a vus naître, dès que le gibier dont ils se nourrissent or¬ dinairement vient à manquer. En général, ces émigrations ont lieu vers le solstice d’hi¬ ver, et les émigrants descendent quelquefois au sud du 69e degré; ils n’y fixent point leur demeure et n’y creusent pas de ter¬ riers , quoiqu’ils y restent quelquefois trois ou quatre ans , mais jamais plus. Passé ce laps de temps, pendant lequel le gibier a dû se repeupler dans leur patrie , ils y re¬ tournent avec empressement. La fourrure de ces animaux est extrême¬ ment précieuse et fait une branche de com¬ merce considérable ; aussi leur fait-on une guerre à outrance. S’il arrive à un chasseur de prendre un ou deux petits, il les apporte à sa femme , qui les allaite et les élève jus¬ qu’à ce que leur fourrure puisse être vendue. Les voyageurs prétendent qu’il n’est pas rare de trouver de pauvres femmes qui partagent leur lait et leurs soins entre leur enfant et trois ou quatre Renards bleus. Ces animaux se plaisent dans les contrées déboisées et découvertes , sur des montagnes nues , et c’est sur leur penchant , ou au moins sui¬ des collines élevées , qu’ils aiment à creuser leurs terriers. Ils entrent en chaleur vers la fin de mars, et la femelle porte environ neuf semaines. En mai et juin, elle met bas sept à huit petits , et même beaucoup plus si l’on s’en rapporte à Gmelin. Les mères blanches font leurs petits d’un gris roux en naissant, et les mères cendrées font les leurs presque noirs. Vers le milieu du mois d’août, ils commencent à prendre la cou¬ leur qu’ils doivent conserver toute leurvie. En septembre, ceux qui doivent être blancs sont déjà d’un blanc pur , excepté une raie sur le dos et une barre sur les épaules , qui noircissent encore ; on les nomme alors Kresiowiki ou croisés. En novembre, ils sont entièrement blancs, mais leur pelage n’a toute sa longueur et tout son prix que depuis décembre jusqu’en mars. Les gris prennent ieur couleur plus vite ; ce sont les plus précieux , surtout quand cette couleur est d’un gris ardoisé tirant sur le bleuâtre. La mue commence en mai et finit en juillet. A celte époque, les adultes ont la même livrée que les nouveaux-nés de leur couleur, et ils parcourent des phases de coloration absolument semblables. Le Renard de Lalande ou Megalotis, poulpes Lalandii , — Canis megalolis Desm., Canis Lalandii Desmoul. , est plus haut sur jambes que notre Renard ; sa tête est plus petite et sa queue plus fournie ; ses oreilles très grandes, égalant presque sa tête, sont remarquables par un double rebord à leur bord inférieur externe. Son pelage est d’un gris brun en dessus , d’un fauve pâle et plus laineux en dessous ; il a une bande de poils noirâtres et plus grands que les au¬ tres le long du dos , le devant des quatre pieds est d’un brun noirâtre ; le dessus et le bout de sa queue sont noirâtres ; enfin tout le pelage de cet animal est plus laineux que dans les autres espèces. Il habite le cap de Bonne-Espérance et la Cafrerie. Le Zerdo ou Fennec , Pulpes fennecus , 564 cm — Canis fennecas Less. , Canis Zerdo Gmel Fennecas Brucii Desm. , Canis Z erda, Pygmceus ou Saharensis Leuckart., Y Ani¬ mal anonyme de Bufifon. C’est le plus petit de tous les Bénards ; ses jambes sont grêles ; son museau est effilé ; H a les oreilles très grandes, bordées à l’intérieur de longs poils blancs; son pelage est d’un joli roux isabelle en dessus , avec une tache fauve placée de¬ vant chaque œil ; la base et le bout de la queue sont noirs. Aucun animal n'a soulevé autant que celui-ci de polémiques parmi les natu¬ ralistes. On en a fait tantôt un Chien, tantôt un Galago; Desmarest a cru de¬ voir en faire le type d’un nouveau genre, et définitivement on l’a placé avec les Renards, auxquels il appartient. Les uns ont dit qu’il grimpait sur les arbres, d’au¬ tres qu’il vivait de dattes , etc. Le vrai est qu’il est carnivore comme les autres es¬ pèces de son genre; et, quoique ses mœurs soient fort mal connues, il est certain qu’il doit se nourrir de petits Mammifères , d’Oi- seaux , etc. — Le voyageur Bruce , qui a eu plusieurs fois occasion de le voir pendant son voyage en Abyssinie, loin de nous avoir donné des renseignements utiles sur cet ani¬ mal , n’a fail qu’embrouiller sa synonymie et son histoire. On le trouve à Dongoia, en Afrique. Le Renard d’Afrique , Pulpes famelicus , — Canis famelicus Cretzschmar , figuré dans l’allas de Rüppel, pl. Y, a beaucoup d’analogie avec le précédent, mais ses oreil¬ les sont moins longues. Il a la tête jaune et le corps gris, ainsi que les deux tiers de la queue, qui est blanche à l’extrémité. Il a été trouvé en Nubie par M. Rüppel, qui l’a envoyé au Musée de Francfort. Le Renard de Denham, Pulpes Denhamii , — Canis fennecas Denham, diffère du Zerdo par son pelage d’un roux blanchâtre uni¬ forme, seulement plus pâle en dessous; son dos brun est rayé de lignes noires très dé¬ liées; son menton, sa gorge, son ventre et les parties internes de ses cuisses et de ses jambes sont blancs; son museau est noir. On prétend qu’il vit de dattes , ce qui me parait plus que douteux. Cet animal se trouve dans l’Afrique cen¬ trale, et les Arabes emploient sa peau comme fourrure. CEI Section IL Si^ards d’Amérique, Le Renard fauve, Pulpes fulvus, — Canis fulvus Desm., le Renard de la Pirginie , Pa- lisot de Eeauvois , est absolument sembla¬ ble à notre Renard ordinaire, et il n’y a certainement que la distance géographique qui ait pu déterminer les naturalistes à sé¬ parer ces deux animaux. Je ne répéterai pas ici ce qui a été dit mille fois sur la faci¬ lité que les animaux du nord de l’Europe ont dû avoir pour passer sur le nouveau continent; il suffit qu’on les y trouve assez souvent pour ne pas révoquer la chose en doute, et par conséquent il est au moins inutile pour la science de créer sans autre raison de nouvelles espèces. Quoi qu’il en soit, le Renard fauve a le pelage nuancé de roux et de fauve ; le dessous du cou et du bas -ventre blanc; la poitrine grise; la face antérieure des jambes de devant et les pieds noirs , avec du fauve sur les doigts ; l’extrémité de sa queue est blanche. Du reste, il a la taille, les formes et les mœurs de notre Renard. On le trouve aux États- Unis d’Amérique. Le Renard argente, Pulpes argenlatus, — Canis argenlatus Fr. Cuv. , le Renard ar¬ genté ou Renard noir de G. Cuv., le Canis lycaon de Gmelin , qui l’a confondu avec le Loup noir. Il est long de près de deux pieds, non compris la queue ; son pelage est d’un noir de suie, partout piqueté*ou glacé de blanc, excepté aux oreilles, aux épaules et à la queue, où il est d’un noir plus pur ; il a le bout de la queue, le dedans de l’oreille et le dessus des sourcils blancs ; son museau et le tour de son œil sont gris, et son iris jaune. Voilà encore un animal qui a passé d’un continent dans l’autre ; car, s’il habite principalement le nord de l’Amérique, on le trouve aussi dans le Kamtschatka , comme l’affirment Krakenninikof et Lesseps. Il aies mêmes habitudes que notre Renard , mais comme il est plus grand et plus fort , il est aussi plus courageux et ne craint pas d’at¬ taquer des animaux d’une certaine grosseur. On dit que lorsqu’il peut approcher d’un troupeau , il a la hardiesse d’enlever, mal¬ gré les cris des bergers, les Agneaux ou Che¬ vreaux qui lui conviennent, ce qui me pa¬ rait une exagération. C’est probablement pour avoir entendu raconter de pareilles bis- CHI CH1 565 toi t es, que Gmelin l’aura confondu avec le Loup noir. Sa fourrure est moins estimée que celle du Renard bleu, mais cependant elle a du prix. On en a eu un vivant à la ménagerie du Jardin des Plantes, et on lui a reconnu toutes les habitudes du Renard ordinaire. Ainsi que ce dernier, il marchait la tête et la queue basses, et, quoique fort bien ap¬ privoisé et assez doux, il gardait un amour de liberté qui a fini par le faire mourir dans la tristesse et le marasme. Lorsqu’on le con¬ trariait, il grognait comme un Chien en montrant les dents , et il eût été dangereux de le toucher dans ses moments de mauvaise humeur et de tristesse. Il exhalait une odeur 1res désagréable, mais qui ne ressemblait pas à celle du Renard ordinaire. Il parais¬ sait beaucoup souffrir de la chaleur pendant l’été. Le Renard gris , F ulpes F irginianus , — Canis F irginianus Erxl., le Renard gris de Catesby , le Grey-Fox des Anglo-Améri¬ cains , est , selon G. Cuvier, une très légère variété du Renard tricolore, et telle est aussi mon opinion. Il ne s’en distingue que par son pelage entièrement d’un gris argenté. On le trouve dans la Caroline et la Virginie. L’Agouarachay ou Renard tricolore , F ulpes cinereo-argenlalus, — Canis cinereo- argeniatus Schreb., Fr. Cuv., a 39 pouces 1/2 de longueur sur 15 pouces 1 /4 de hauteur au garrot. Il est noir , glacé de gris en des¬ sus ; la tête est d’un gris fauve , le museau blanc et noir ; les oreilles et les côtés du cou sont d’un roux vif ; l’intérieur de l’oreille est blanc, ainsi que la gorge et les joues; le menton est noir; la face internedes membres et tout le dessous est fauve, plus vif vers les flancs , plus pâle sous le ventre et la poi¬ trine; la queue est fauve, nuancée de brun, et terminée par du noir foncé. Il habite les Etats-Unis et le Paraguay. Un jeune, apporté de New-York, a vécu à la ménagerie de Paris; sans être méchant, il était assez farouche , et il exhalait une odeur très désagréable. C’est, je crois, à d’Azara qu’on doit la première descrip¬ tion de cet animal, et quelques détails inté¬ ressants sur ses mœurs. « L’Agouarachay , pris jeune, dit-il , s’apprivoise et joue avec- son maître, de la même manière et avec plus de tendresse et d’expression que le Chien ; il reconnaît les personnes de la maison , et les fête en les distinguant des étrangers , quoiqu’il n’aboie jamais contre ces derniers. Mais s’il entre dans la maison un Chien du dehors, son poil se hérisse, et il le menace par ses aboiements jusqu’à ce qu’il le fasse fuir, sans toutefois oser le mordre. Il ne gronde point contre les Chiens de la maison , au contraire, il joue et folâtre avec eux. Il vient lorsqu’on l’appelle au crépuscule du matin et du soir, parce qu’il se couche et dort le reste du jour, afin de n’avoir pas be¬ soin de repos pendant la nuit, qu’il emploie à parcourir la maison pour chercher des œufs et des oiseaux domestiques, auxquels il ne pardonne jamais quand il peut en at¬ traper. Il n’est pas docile , et si l’on veut le faire entrer dans un lieu ou si l’on veut l’en fai re sortir, il faut beaucoup de peine pour l’y obliger ; il souffre même auparavant des coups, auxquels il répond en grognant. » A l’état sauvage , l’Agouarachay a les mê¬ mes mœurs que notre Renard, mais plus de hardiesse , car il ose approcher , pendant la nuit, des bivouacs où dorment les voyageurs pour s’emparer des sangles et des courroies de cuir, qu’il emporte et dévore. Il pousse l'effronterie jusqu’à s’introduire dans les basses-cours pour en enlever la volaille, ou toute autre chose à sa convenance. Enfin , dans le Paraguay, on assure qu’il mange des fruits, des cannes à sucre, et qu’il suit le Jaguar pour s’approvisionner de ce que ce¬ lui-ci gaspille. Sa voix, qu’il fait entendre pendant la nuit, est gutturale, retentissante, et semble prononcer le mot goua-a-a. Quel¬ quefois la femelle met bas en plein air, dans un tas de feuilles ou d’herbes sèches; mais le plus ordinairement elle s’empare d’un terrier de Vizcache, dans les pampas et non dans les bois, l’agrandit, et y fait, en octo¬ bre, de quatre à cinq petits qui naissent presque noirs, et parmi lesquels se trouve quelquefois, quoique rarement, un Albinos. Dans tout autre temps les Agouarachays ha¬ bitent les bois et les épais buissons , où ils vivent solitairement. Le Renard agile , F ulpes velox, — Canis . velox Sav, a été observé pour la première fois par le major Lelong , pendant son expédi¬ tion au Missouri. Son pelage est doux , fin , soyeux, fauve et d’un brun ferrugineux ; le dessous de sa tête est d’un blanc pur, et les poils de son cou , plus longs que les au- CHI GHI 566 très, lui forment une sorte de fraise. Il a la taille svelte, le corps mince, ce qui, dit-on, le rend très léger à la course; sa queue est longue, cylindrique , noire. Il se plait dans les pays découverts , sur les bords du Mis¬ souri , se loge dans un terrier, et paraît avoir les mêmes habitudes que nos Renards. Le Renard croisé, Poulpes decussalus, — Canis decussalus Geoff. , Omis " cr neiger Schr., est de la taille de notre Renard ; tout son corps , et surtout le dos , la queue , les pattes et les épaules sont d’un gris noirâtre, plus foncé vers les épaules , à poils annelés de gris et de blanc ; il a une grande plaque fauve de l’épaule jusqu’à la tète, et une autre de même couleur sur le côté de la poi¬ trine. Son museau , les parties inferieures de son corps et ses pattes , sont noirs ; sa queue est terminée par du blanc. On le trouve dans le nord de l’Amérique, et pro¬ bablement jusqu’au Kamtschatka. 3e Genre. lïyëlioïfles. Hyenoides. Ces animaux ont le même système den¬ taire que les Chiens, seulement le petit lobe en avant des fausses molaires est moins prononcé. Leur pupille est arrondie, diurne, et ils n’ont que 4 doigts à tous les pieds. Ces caractères les rapprochent a la fois des Chiens et des Hyènes, avec lesquels ils ont de nombreuses affinités. Jusqu’à présenton n’en connaît qu’une espèce. La Hyénoïde peinte , Hyenoides vicia, — Hyœna picia Tem., Hyæna venatica Burch. et Brooks , Canis pictus Uesm. , le Chien hyénoïde Cuv. Sa taille est celle d’un grand Mâtin , et, de tous les animaux, c’est elle qui a le pelage le plus agréablement varié. Sur un fond grisâtre se dessinent d’une ma¬ nière plus ou moins tranchée des taches blanches , noires , d’un jaune d’ocre foncé, très irrégulièrement parsemées et mélan¬ gées, quelquefois assez larges, d’autres fois très petites, toujours placées sans ordre et sans nulle symétrie. Non seulement ces ta¬ ches varient beaucoup sur les parties cor¬ respondantes du même animal, mais encore d’individu à individu. Sa tête est grosse ; son museau large et noir; ses yeux sont gros et saillants ; ses oreiiles larges, grandes, arron¬ dies et velues; sa queue touffue, blanche au bout, descend jusqu’à ses talons. « Un voya¬ geur très digne de foi, dit M. Is. Geoffroy, qui a vu vivant un individu de celte espèce, nous a assuré qu’il tenait dans un état ha¬ bituelle flexion , non pas seulement, comme les Hyènes, les membres postérieurs , mais aussi , ce qu’on n’a encore observé chez au¬ cun autre animal, les membres antérieurs.» Voy. notre atlas, Mammifères, pl. 7 d. La Hyénoïde habite le midi de l’Afrique. Avec tout le courage du Chien elle a la vo¬ racité des Hyènes , ce qui la rend très dan¬ gereuse pour le bétail. Elle se réunit en troupe plus ou moins nombreuse, et ose alors se défendre contre le Léopard, et même contre le Lion. Elle aime à se nourrir de voiries et de cadavres corrompus; et pour satisfaire ce goût , elle a la hardiesse de pé¬ nétrer , pendant la nuit , dans les cours des fermes , et même dans les villages, où elle vient ramasser les immondices jusqu’aux portes des maisons. Malgré cela, elle ne se livre pas moins avec ardeur à la chasse des Gazelles et des Antilopes. Dans ce cas, plu¬ sieurs Hyénoides se réunissent en meute, et poursuivent leur gibier avec autant d’ordre et de persévérance que nos meilleurs Chiens courants, et en plein jour. Lorsque l’animal est pris ou forcé, elles le dévorent toutes en¬ semble sans se quereller ; mais elles ne souf¬ frent pas qu’un animal carnassier d’une autre espèce vienne leur disputer leur proie ; et c’est alors que, comptant sur leur cou¬ rage, sur leur nombre et sur leur force col¬ lective, elles osent résister au Léopard et au Lion. Faute de gibier, les Hyénoides atta¬ quent parfois les troupeaux , les Moutons surtout , et même les Bœufs et les Chevaux quand elles les trouvent isolés ; mais aucun fait ne constate qu’elles se soient jamais je¬ tées sur les hommes. Comme elles ont pres¬ que toujours été confondues par les voya¬ geurs avec les Hyènes, il est impossible de savoir autre chose de certain sur leurs mœurs et leurs habitudes. (Boitard.) CHIENS FOSSILES. PALÉONT. k: — Des ossements du genre Chien , c’est-à-dire de Renards , de Loups , et peut-être même de véritables Chiens , se rencontrent dans les cavernes ; mais il est si difficile de distinguer le squelette d’un Loup de celui d’un Chien mâtin ou d’un Chien de berger de même taille, qu’il est presque impossible d’affirmer si les os fossiles de la grandeur de ceux du CHI CHI Loup doivent être considérés comme appar¬ tenant à l’un ou à l’autre de ces Carnas¬ siers. Cependant Cuvier pense que l’éléva¬ tion de la crête sagitto- occipitale qui se re¬ marque aux tètes trouvées dans la caverne de Gaylenreuth, annonce un Loup plutôt qu'un Chien. L’une d’elles , la seule qu’il ait vue , lui a même paru avoir le museau plus court à proportion du crâne que chez les Loups ordinaires. Cette espèce ( Canis. spe- /œus Goldf.) se trouve , non seulement dans les cavernes , mais aussi dans les dépôts di¬ luviens avec des os d’Hyènes et d’Eléphants. Dans ces mêmes lieux se rencontrent les os d’un Renard ( Canis spelœus minor H. de Mey.), qui ont paru à Cuvier venir d’une es¬ pèce un peu plus grande que la commune. La caverne de Lunel-Viel a fourni à MM. Marcel de Serres , Dubreuil et Jean Jean , des ossements d’un Chien intermé¬ diaire pour la taille au Chien courant et au Loup. Il ressemble , par l’allongement de son museau et la forte proportion de ses os, au Chien retourné à l’état sauvage : c’est le Canis familiaris Jossilis de H. de Meyer. M. Lund cite deux espèces de Chiens dans sa faune fossile du Brésil. Le Canis troglo¬ dytes , Loup des cavernes , plus bas sur jambes que le Loup vivant actuellementdans le pays ; et le Canis protalopex , ou Renard des cavernes du Brésil , assez semblable au Pienard vivant dans cette partie de l’Amé¬ rique du sud. Les alluvions sous-volcani- ques d’Auvergne ont également fourni à M. l’abbé Croizet deux espèces du genre, qu’il appelle Canis neschersensis et K ulpes issiodorensis. M. Bravard vient d’en trouver dans ces mêmes terrains une nouvelle espèce qu’il se propose de nommer Canis borbonicus, re¬ marquable , nous écrit-il , par la conforma¬ tion particulière de l’angle de sa mâchoire inférieure. Les terrains tertiaires supérieurs d’Avaray près de Beaugency, département du Loiret , recèlent, avec des os de Mastodonte, de Rhi- nocéros et de Dinothérium , des restes d’un grand animal carnassier, que Cuvier, d’a¬ près l’inspection d’une première mâchelière tuberculeuse , avait jugé être un Loup gi¬ gantesque. Cette dent s’est trouvée sembla¬ ble , sauf la grandeur, à la dent correspon¬ dante de l’animal que M. Lartet a découvert 567 dans les terrains tertiaires lacustres du dé¬ partement du Gers, mêlé également avec des os de Mastodonte et de Rhinocéros , et qu’il a nommé Amphicyon , animal dont les os des membres ont quelque analogie avec ceux des genres voisins des Ours. Malgré sa dentition , en tout semblable à celle du Chien, sauf une petite dent tuberculeuse de plus à la mâchoire supérieure (et l’on sait que cette dent se trouve quelquefois dans les Chiens), M. de Blain ville, dans son Osléogra- phie, se fondant sur la proportion des doigts, des tarses et de la queue , laquelle est fort grande, l’a compris dans son genre ou son groupe des petits Ours , quoique la taille de son Amphicyon major égale celle de nos plus grands Ours , et que la dent d’Avaray, dé¬ crite par Cuvier, annonce un animal plus grand encore d’un cinquième. Mais, comme chez les espèces d’un même genre et de grandeur différente, la largeur des os aug¬ mente dans une proportion plus forte que leur longueur; comme l’astragale et le cal¬ canéum de Y Amphicyon se rapprochent beaucoup par leurs formes de ceux du Loup et par leurs proportions de ceux du Lion, la poulie tibiale de l’astragale étant aussi pro¬ fonde et même plus que dans le Lion et le Loup ; comme celte structure n’existe pas chez les Plantigrades , parce qu’un léger mouvement bilatéral du pied sur leur jambe est nécessaire pour que la face plantaire puisse s’adapter aux inégalités du sol , tan¬ dis qu'au contraire la marche digitigrade exige de la fixité dans l’articulation du pied avec la jambe , et par conséquent une pou¬ lie astragalo-tibiale à gorge profonde , nous pensons, malgré la brièveté des métacarpiens et des métatarsiens, qu’il y a encore de for¬ tes raisons de douter que V Amphicyon ait été un animal plantigrade, et nous sommes tentés de lui conserver la place que M. Lar¬ tet lui a assignée dans sa pensée en le nom¬ mant Amphicyon , c’est-à-dire voisin ou prés du Chien. Quoi qu’il en soit, M. de Rlain- ville en décrit deux espèces : Y Amphicyon major , de la taille du Tigre ou d’un grand Ours ; et Y Amphicyon minor, d’une taille un peu moindre. En considération de sa gran¬ deur plus forte , nous pensons qu’on pour¬ rait appeler celui d’Avaray Amphicyon gi- ganteus. Les terrains tertiaires moyens ont offert à Cuvier une portion de mâchoire in- cm cm 568 férieure du genre Chien (Ossem. foss., III, lxix, lig. i), voisine, mais distincte de nos Renards et de nos Chacals. Elle provient des plâtrières des environs de Paris. Nous nommerons cette espèce , en attendant de plus amples informations, Canis parisiensis . Suivant M. de Blain vil le , un fragment de mâchoire de carnassier venant également du plateau de Paris , et que celui-ci a donné ( pl. LXX, fig. 12) comme provenant d’une Genette , appartiendrait à une espèce de Chien qu’il se propose de nommer Canis vi- verroides. Enfin M. Murchison a fait connaître ( Trans. de la Soc. gêol. de Londres , 2e sé¬ rie, III) un Renard fossile provenant du Calcaire tertiaire d’eau douce d’OEningen , près de Constance, terrain dans lequel se trouvent ces grands squelettes de Salaman¬ dres , que Scheuchzer a pris pour des sque¬ lettes d’hommes. M. Gédéon Mantell , qui a examiné ce squelette, n’a pu le distinguer du Renard commun , tant les différences qu’il a aperçues lui ont paru légères. Il est vrai que l’écrasement du crâne n’a pas per¬ mis de comparer cette partie principale du squelette aussi complètement qu’il serait nécessaire pour prononcer l’identité défini¬ tive de l’espèce fossile et de l’espèce vivante ; et comme jusqu’ici les Mammifères des ter¬ rains tertiaires se sont trouvés différents des Mammifères actuels , nous proposons de nommer ce Renard fossile Canis anliquus. (L...D.) CHIEN DE MER. foiss. — Nom vulgaire, sur presque toutes nos côtes , et l'on pour¬ rait ajouter dans presque toutes les langues, de Poissons cartilagineux du genre ou de la grande famille des Squales. Voyez ce mot. (Val.) CHIEN VOLANT. mam. — Syn. de Pious- sette commune, Pteropus vulgaris GeofF. CHIENDENT, bot. ph. — Nom vulgaire du Triticum repens , et de plusieurs autres esp. de Graminées traçantes. On appelle en¬ core : Ch. aquatique , le Fesiuca fluitans ; Ch. marin , \' Arundo arenaria , certains Fucus et des Zostères ; Ch. musqué, Y Andropogon schœnanthus ; Cii. queue de rat, Y Alopecurus agreslis ; Ch. ruban , Y Arundo donax, et le Phala- ris arnndinacea à feuilles panachées ; Cii. a vergettes, Y Andropogon digitation. CHIENDENT FOSSILE, min. — Nom vulgaire de l’Asbeste flexible. *CHILDRÉNITE (nom d’homme), min. — Substance décrite par M. Brooke , et dé¬ diée par lui à M. Children; en petits cris¬ taux jaunâtres ou brunâtres , qui sont des octaèdres rhomboïdaux de 130° 20', 102° 30' et 97o,50' , d’une dureté comparable à celle del’Apatite, et composés, d’après Wollaston, d’acide phosphorique , d'alumine et d’oxyde de fer. Elle a été trouvée à Tavistock, dans le Devonshire, en Angleterre, avec Apatite, Quartz , Pyrite et Sidérose. Cette substance , encore imparfaitement connue , paraît se rapprocher beaucoup de la Wavellile du même pays. (Del.) * CHSLECHIUM , Raf. bot. pii. — Syn. (Y Echiochiion , Desf. * CHILIANTHES, Burch. bot. pii. — Syn. de N nxia, Com. *CHILINA, Gray. moll. — Lamarck avait rapporté à son genre Auricule une Coquille qui n’en présentait pas tous les caractères , et à laquelle il a donné le nom d ’Auricula bombeyana. Lorsque , dans Y Encyclopédie , nons avons traité du genre Auricule , nous avons appelé l’attention des naturalistes sur YAuricula bombeyana de Lamarck, et nous avons proposé d’introduire cette espèce dans le genre Lymnée, parce qu’elle en a les prin¬ cipaux caractères. Nous ne connaissions , à cette époque, aucune autre espèce qui eût de l’analogie avec celle de Lamarck. M. Gray, dans son Spicilegia zoologica , en ajoutant deux espèces à celles-ci, les laissa parmi les Auricules ; et ce ne fut que plus tard , en 1837, que M. Gray proposa, sous le nom de ChiLina, un genre nouveau qui a pour type YAuricula bombeyana de Lamarck , et dont il donna une monographie dans les Illustra¬ tions zoologiques de M. Sowerby le jeune. A peu près à la môme époque, M. A. d’Orbigny, dans son Voyage dans Y Amérique méridio¬ nale, institua, pour les mêmes Coquilles, un genre Bombeya , dont il compléta les carac¬ tères par ceux de l’animal , resté inconnu jusqu’alors. Le genre Chilina diffère , sous quelques rapports, de celui des Lymnées, et cependant il en est extrêmement voisin ; comme les Lymnées, il est habitant des eaux douces. L’animal rampe sur un pîedoblong, arrondi cm cru en arrière , tronqué transversalement en avant, et séparé de la tète par un sillon peu profond. Celle tète est auriculée des deux côtés , mais plus largement que celle des Lymnées, et elle porte en dessus une paire de tentacules aplatis , très courts , triangu¬ laires , à la base desquels se trouve le point oculaire. D’après les figures de M. A. d’Or- bignv, il parait que le manteau se prolonge postérieurement dans l’angle de l’ouverture de la Coquille, ce qui n’a pas lieu dans les Lymnées. La principale différence qui existe entre ce genre et celui des Lymnées consiste donc dans l’élargissement de la tête et dans l’excessive brièveté des tentacules ; mais , à cet égard, il faut dire que dans quelques unes de nos Lymnées, telles que le Peregev et Y Àuricula vins surtout, les tentacules s’é¬ largissent considérablement à la base, et se raccourcissent en proportion. Il est à présu¬ mer, d’après cela, que plus lard on trouvera quelques autres intermédiaires entre les Chi- lina et les Lymnées, et alors les naturalistes les réuniront. Le genre Clii'inn peut être caractérisé de la manière suivante : Animal gastéropode, à tête grosse et obtuse, auriculée de chaque côté , portant en dessus une paire de tenta¬ cules aplatis, triangulaires, très courts, réu¬ nis à la base ; les yeux sont placés au côté externe de la base des tentacules. Le man¬ teau a un appendice canaliculé en de¬ hors de la Coquille. Celle-ci mince, ovale ou ovale-oblongue , épidermée ; spire plus ou moins aiguë; ouverture ovale, entière, plus longue que large, le bord droit, mince et tranchant ; columelle assez épaisse , ayant un ou deux plis plus ou moins aigus. Quand on a sous les yeux un certain nom¬ bre d’espèces de ce genre, on s’aperçoit que les caractères ne sont pas plus constants que dans les Lymnées. Ainsi l’on y ob¬ serve des espèces qui ont complètement la forme des Lymnées allongées : celles-là n’ont qu’un pli columellaire également , comme dans les Lymnées. D’autres espèces sont plus courtes , plus épaisses , et il en est quelques unes qui ont deux très gros plis sur la colu¬ melle. Généralement les Coquilles du genre Chilina sont verdâtres ; presque toutes sont ornées de fascies transverses, de points ou de flammules rougeâtres, coloration qui , nous devons le dire, ne se montre jamais dans les Lymnées. — On connaît actuellement 15 esp. de ce genre, qui toutes proviennent des eaux douces de l’Amérique méridionale. (Desii.) CIIILIOPIIYLLIJM (xticoc, mille ;cpô>- Aov , feuille j. bot. pii. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, qui a pour caractères : Capitule mulliflore hété- rogarne ; fleurs du rayon femelles , souvent stériles, ligulécs , très étroites et disposées sur deux ou quatre rangs ; celles du disque hermaphrodites. Réceptacle convexe, chargé de paillettes acuminées plus longues que les fruits. Involucre composé de deux rangées d’écailles , et présentant en outre des pail¬ lettes plus étroites , linéaires , placées entre le rang interne et les fleurs du rayon , les¬ quelles sont souvent irrégulières et bifides , à tube barbu à la base. Style des (leurs du rayon profondément bifide, à rameaux légè¬ rement velus, celui des fleurs hermaphrodi¬ tes ou du disque seulement échancré au som¬ met, à rameaux tronqués et à peine barbus aux extrémités. Fruits comprimés, glabres , dépourvus d’aigrettes. — La seule espèce qui forme ce genre est originaire du Mexique; c’est une plante vivace sous-ligneuse, munie de feuilles très découpées, bi- ou tri pinnati- parti tes , à lobes inégaux, linéaires , d’où M. De Candolle a tiré le nom de Millefeuilles OU Chilioplnjllum. (J. D.) CIIÏLIOTRICHLM [ x^oi , mille; 0pfÇ , zptxog, poil), bot. pii. — Ce genre appar¬ tient à la famille des Composées , tribu des Astéroidées , et présente pour caractères : Capitule mulliflore. Fleurs du rayon ügu- lées , femelles, 1-sérices; celles du disque hermaphrodites, tubuleuses, à 5 dents. Invo- lucre composé d’écailles imbriquées, oblon- gues, aiguës. Réceptacle convexe, chargé de paillettes linéaires, barbues au sommet, et placées entre les fleurs. Stigmates des fleurs du disque subulés-linéaires , allongés , pu- bescents. Fruits grêles , cylindracés , angu- leux-striés , terminés par une aigrette com¬ posée de plusieurs soies filiformes, scabres, inégales , persistantes. — Le Chitioirichurn ' habite les îles Malouincs ; c’est un petit ar¬ brisseau couvert de feuilles alternes , sessi- les , coriaces , entières , enroulées en leurs bords, glabres sur la face supérieure, plus ou moins toincnteuses sur l’inférieure. Les pédoncules solitaires portent un seul capi¬ tule tomenteux, qui renferme des ligules de 3G* T. m. 570 CU ï couleur blanche lavées de purpurin à la sur¬ face inférieure. On n’en connaît qu’une seule esp., mais qui offre plusieurs variétés. (J.D.) * CHILMOORIA , Halmilt. BOT. PH. — Syn. d ’ Hy dnocarpus > Gærtn. *CHILO (xeftoç, lèvre ; parce que ces Papil¬ lons ont les palpes très développés ). uns. — Genre de Lépidoptères Nocturnes, tribu des Orambides , établi par M. Zincken dit Som¬ mer ( Mag . eiuom. de Germcir, vol. II, p. 34) aux dépens du g. Crumbus de Fabricius. En adoptant ce g. (Hist. natur. des Lépidoptères de France , t. X, p. 32), nous l’avons réduit à une seule esp. [Chilo phragmitellus Treïlsch., Tinea phragmitella Hubn.), remarquable par la longueur de ses palpes dirigés en avant en forme de bec , et par la dissemblance qui existe entre les deux sexes , non seulement pour l’envergure , mais pour la forme des premières ailes, qui sont petites et obtuses dans le mâle, tandis qu’elles sont grandes et aiguës dans la femelle. La Chenille vit dans ies tiges du Roseau à balais ( Arundo phrag- mites ), et s’y transforme en une chrysalide qui passe l’hiver, sans être enveloppée d’une coque: seulement la portion de la tige qui la contient est fermée aux deux bouts par un tissu transversal. Elle est placée la tête en haut, très peu au-dessus du niveau de l’eau, et le trou par où doit sortir le Papillon est bouché par la pellicule intérieure de la tige. Celte espèce se trouve en Autriche et dans plusieurs contrées de l’Allemagne. (D). * CHILOCARPÉES. Cliilocarpeœ fcsïïoç, lèvre, bord ; xapnoq, fruit), bot. cr. — (Hé¬ patiques.) M. Nees d’Esenbeck désigne sous ce nom {Hep. eur., III, p. 3i4) ce groupe des Hépatiques membraneuses Gastérocar- pées, dont le fruit est presque marginal. Ex.: Aneura. (C. M.) * CHIEOCARPUS (XtAoç, nourriture; xap- w 05 , fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées, tribu des Carissées, établi par Blume ( Bijdr., 1025) sur deux plantes découvertes par l’auteur à Java , et encore peu connues , car il n’en a pas complété la diagnose. Ce sont des plantes fruliqueuses, grimpantes, à feuilles opposées, veinées; à inflorescence eymeuse, axillaire. Ce genre se distingue surtout par sa capsule cortiqueuse, uniloculaire, remplie d’une pulpe granu¬ laire, et s’ouvrant enfin latéralement pour donner issue à des graines comprimées, con- Clïl volutées , sillonnées d’un côté , et envelop¬ pées de membranes qui naissent des parois capsulaires. (C. L.) *CIIILOCORUS. ins.— Genre de Coléop¬ tères trimères, tribu des Coccinellides, créé par Leach , et généralement adopté par les entomologistes modernes. 11 se distingue des autres genres établis récemment aux dépens des Coccinelles de Linné , par un chaperon évasé en demi-cintre, et par des épipleures larges et tronqués. 30 à 40 espè¬ ces de ce g. sont dispersées dans les diverses contrées du globe ; 3 se trouvent aux envi¬ rons de Paris : ce sont les Coc. renipusiulaia d’illiger, bipustulata et quadri-verrucata de Fab. La Coc. Cacli d’Olivier, propre à l’A¬ mérique , ne se trouve que sur le Caclier à Cochenille, où elle vit probablement aux dépens de ce précieux Hémiptère , comme nos Coccinelles d’Europe aux dépens de nos Pucerons. (C.) CSIILODÏA (x^oq , lèvre ; hêovq, dent). bot. ph. — Genre de la famille des Labia- cées , tribu des Prostanthérées , formé par R. Brown sur un arbrisseau observé sur les côtes orientales de la Nouvelle-Hollande, à rameaux finement pubescents, garnis de feuilles sessiles , linéaires , lancéolées , ai¬ guës , coriaces , légèrement roulées en des¬ sous aux bords et vertes sur les deux faces; les florales conformes ; à pédoncules axillai¬ res , uniflores, portant en dessous du calice deux bractées sétacées. Le nom générique est dû à la disposition de la lèvre inférieure de la corolle , laquelle est trifide , et dont le lobe médian est lui-même fendu en-deux. (C. L.) * CHILODON (x«ttoç, lèvre; éSovç, dent). infus.— Genre de la famille des Trachéliens, proposé par M. Ehrenberg, et qui a pour ca¬ ractères : Corps cilié de tous côtés ; la bouche remplie d’un faisceau tubuleux de dents, et le front avançant en forme de lèvre élargie, membraneuse ou garnie d’une oreillette en forme de bec latéral. Tels sont le Kolpodaca- cullus de Muller, et deux ou trois espèces nouvelles. (P. G.) CHILOGLOTTIS (x‘7uoi, mille; ylwr- rtç , languette ). bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Orchidées, établi par R. Brown pour une plante herbacée du Port-Jackson, glabre , pseudo-bulbeuse , munie de deux feuilles radicales ovales, portant plusieurs nervures. La hampe , ayant vers le milieu cm cm une seule bractée, ne porte qu’une seule fleur roussâtre. [/unique espèce de ce genre porte le nom de Ch. dtphyllu. (C. n’Ü.) CHILOGNATHES. ChilognaVia ( x*Hoç, lèvre; yvoéOoç, mâchoire), myriap. — Premier ordre de la classe des Myriapodes, établi par Leach et adopté par Latreille , qui primiti¬ vement l’avait élevé au rang de famille. Les animaux renfermés dans cet ordre ont le corps généralement crustacé , cylindrique , muni de pieds très courts, distribués par paires uniques sur les anneaux antérieurs, par paires doubles sur les autres , toujours terminés par un seul crochet, et de deux an¬ tennes fort courtes, un peu plus grosses vers le bout ou presque filiformes, et composées de sept articles. Les mandibules sont crus- tacées , sans palpes , de trois articles , avec des dents mobiles, imbriquées au bout; quelquefois ces organes sont en forme de suçoir. La langue , terminant antérieure¬ ment la tète, se présente sous l’apparence d’une lame ou d’un feuillet, divisée à la surface extérieure par des sutures longitu¬ dinales et des échancrures ; ces quatre aires principales, couronnées supérieurement par des tubercules , dont les deux intermédiai¬ res, plus étroites et plus courtes, situées au- dessus d’une autre aire , leur servant de base commune. Les organes sexuels sont situés à la partie antérieure du corps ; ceux du mâle sont placés sur le sixième segment, après la septième paire de pattes, et ceux de la femelle derrière ceux de la seconde paire. Les stigmates , qu’il ne faut pas confondre, d’après les observations de M. Savi , avec des pores latéraux, destinés à la sortie d'une liqueur acide et d’une odeur pénétrante que répandent ces animaux, sont situés alterna¬ tivement en dehors de l’origine de chaque paire de pieds très petits ou peu apparents. Ces ouvertures de la respiration communi¬ quent intérieurement avec une double série de poches pneumatiques, disposées longitu¬ dinalement en chapelet, le long du corps, et d’où partent les branches trachéennes , se répandant sur les autres organes. On remar¬ que encore que les organes de la locomotion sont contigus à leur naissance, ou insérés sur la ligne médiane et inférieure du corps. Le premier segment du corps dans les uns , le second dans les autres, et précédé alors d’un demi-segment clypéiforme , est ordi¬ nairement plus grand que les suivants ; le pénultième , dans les espèces anguiformes r se termine souvent en pointe, et le dernier ou l’anal est partagé longitudinalement en deux valvules ; enfin les yeux sont lisses , et varient de beaucoup pour le nombre. M. Savi, et ensuite M. Waga, nous ont dé¬ voilé le développement des Chilognathes : le premier dans son Histoire du développement des animaux invertébrés (1828); le second, dans un Mémoire fort intéressant publié (mai 1839) dans la Revue zoologique par la Société cuviérienne. Cet auteur, après avoir exposé dans son travail les moyens à em¬ ployer pour élever les Myriapodes , et poul¬ ies conserver vivants pendant un certain laps de temps, explique ensuite la sin¬ gulière manière de muer de ces Insectes , et donne les diverses conditions dans les¬ quelles il faut les placer pour ne pas les gê¬ ner dans leur changement de peau. Après être entré dans quelques détails sur l’em¬ ploi que font les fuies de ces ouvertures qui sont situées le long de leur corps , et que M. Savi a désignées sous le nom de stigmates , M. Waga passe à la nourriture des Myriapodes. Dans ce chapitre , les ob¬ servations l’ont conduit à remarquer que les Chilognathes se nourrissent non seule¬ ment de substances végétales , mais encore de substances animales. Enfin , dans le der¬ nier chapitre , M. Waga passe à l’histoire naturelle de ces animaux , c’est-à-dire à leur développement. L’auteur y donne la description des œufs des Iules , la manière dont ces œufs se fendent pour la sortie du jeune Iule ; ensuite il explique de quelle ma¬ nière les anneaux prennent de l'accroisse¬ ment, et enfin le développement successif des organes de la locomotion. Tel est, en peu de mots, le résumé de l’ouvrage de M. Wa¬ ga, le seul, après Degéer, qui ait pu exami¬ ner avec soin le développement de ces In¬ sectes. M. Savi , il est vrai , a bien étudié le développement d’une espèce de Iule ; mais jusqu’à présent ses observations avaient été presque mises en doute, en ce qu’elles n’é¬ taient pas du tout d’accord avec ce qu’avait remarqué Degéer. Le travail de M. Waga sur le développement de ces animaux confirme ce qu'avait avancé le savant italien dans son Mémoire, et démontre pourquoi les obser¬ vations de M. Savi ne sont pas d’accord avec 572 cm » CH1 celles de Degéemc’est que ce dernier natu¬ raliste n’a aperçu l’Iule éclos que lorsqu’il était hexapode, et que M. Savi, au contraire, a vu les embryons apodes, c’est-à-dire l’ani¬ mal dans l’état où il se trouve après que les œufs sont fendus , pour livrer ensuite pas¬ sage aux jeunes Iules. Cet ordre comprend trois familles que nous avons désignées sous les noms de Pol- lixéniles , Glomèrites et luliies , lesquelles correspondent aux Monozonies, aux Trizo - nies et aux Peniazonies de M. Brandi. Voyez ces mots. (H. L.) *CI1IL0GÏ1AMMA lèvre; ypcHy- fjLtx , ligne), bot. pu. — Nom donné par Blume à une section du genre Anirophyum dans la famille des Fougères. Cette section, rapportée par d’autres auteurs au genre Tœ- nitis, constitue le g. Pieropsis de Presl. Voyez ce mot. (Ad. B.) *CHIIiOLOBA (yj~> oç, lèvre; \006c, lobe), nxs. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides Mélitophiles , établi par M. Burmeis- ter ( Handbuch der Entomologie 3. Band. , Lamellieornia melilophila , s. 501 ) aux dé¬ pens du g. Ceionia de MM. Gory et Perche¬ ron , et fondé sur une seule espèce, la Cei. oçuiade M.Wiedmann. Voy. cétonides. (D.) * CH1LOMONAS ( xaÀoç - lèvre ; monas , monade, de povoq , seul), infus. — Genre de l’ordre des Infusoires asymétriques , famille des Monadiens, établi par M. Dujardin (Hist. nalur. des Infus., p. 295) pour des animaux microscopiques à corps ovoïde - oblong , obliquement échancré en avant, avec un blâment délié sortant de l’échancrure. Les Chilomonas se meuvent en tournant d’avant eu arrière. Ce g. renferme deux espèces, l’une trouvée dans une infusion de mousses, l’autre dans une infusion de sucre et de ni¬ trate d’urée. (C. n’O.) * CI! I LO Ni Y CT ERÏS (xeîXoç, lèvre ; wx«- ptç , Chauve-Souris), mam.— Genre de Chéi¬ roptères , établi par Gray, pour une espèce venue de l’iie de Cuba, où elle parait fort commune. Ses caractères essentiels sont les suivants : Le nez est tronqué obliquement. La lèvre inférieure est arrondie; des deux cotés elle porte deux espèces de replis mem¬ braneux qui se prolongent en s’élevant en arrière. Les oreilles sont grandes, latérales, séparées, et leur bord externe très élargi se prolonge inférieurement avec le repli labial dont nous venons de parler. On ne connaît qu’une espèce de ce genre, le C. M ac-Leayii Gr , dont le pelage , après un séjour prolongé dans l’alcool, est gris de souris, plus pâle en dessous, avec l'extré¬ mité des pieds verdâtre. (A. de Q.) CHlIiOPODES. Chidupoda (x'àiot, mille; TzoZq, pied), myriap. — Cet ordre, le deuxième de la classe des Myriapodes, a été créé par Latreille, et comprend des animaux dont le corps est toujours linéaire , déprimé, mem¬ braneux , composé d’une série nombreuse d’anneaux , recouverts d’une plaque co¬ riace et cartilagineuse, ne portant, dans la plupart, qu’une paire de pieds, insérés sur leurs côtés, et dont la dernière est ordinai¬ rement prolongée en arrière sous la forme de queue. Les antennes, toujours plus grê¬ les vers l’extrémité, sétacées , sont com¬ posées de 14 articles au moins. La bouche présente un labre fort court ; 2 mandibules écailleuses, munies d’un petit appendice en forme de palpe, comme divisé en deux par l’apparence d’une suture transverse et ter¬ minées en manière de cuilleron, dentelé sur ses bords; une langue quadrifide, dont les deux divisions latérales plus grandes, ar¬ quées, annelées transversalement, et dont deux internes en forme d’appendices maxil- liformes, triangulaires; 2 palpes ou petits pieds insérés à leur base et terminés par un petit crochet. Quelques uns ont des yeux à facettes; mais ceux du plus grand nombre ne se composent que de 4 à 5 yeux lisses, si¬ tués sur les bords latéraux de la tète ; ces organes se présentent quelquefois sous la forme d’un seul ocelle , quelquefois ils sont entièrement nuis. Le premier segment du corps porte en dessous deux paires de pieds. Les deux antérieurs sont horizontaux, avan¬ cés, réunis inférieurement au moyen d’un article commun, formant une plaque presque triangulaire , avec l’extrémité supérieure comprimée, tronquée et dentelée ; ils sont ter¬ minés par un fort crochet écailleux, percé sous son extrémité d’un trou pour la sortie d’une liqueur vénéneuse; les deux autres pieds ressemblent aux suivants et sont sé¬ parés par un petit segment ventral. Les stig¬ mates sont ordinairement situés sur les côtés du corps et alternent par segment; ceux des autres sont dorsaux ; les trachées sont en to- cm cm talilé tubulaires; les organes de la généra¬ tion sont placés à l’extrémité postérieure du corps et cachés. Leurs organes internes ont été étudiés par divers naturalistes , tels que Treviranus, Gaëde, Marcel de Serres et Léon Dufour, qui nous ont dévoilé l’organisation intérieure de quelques types; les recherches des deux premiers ont eu pour objet les es¬ pèces des genres Scutigera et Lithobius , et celles des autres, les Scolopendra propres. Ici les stigmates sont latéraux, et conduisent à un faisceau de fortes trachées , s’écar¬ tant en tous sens, et fournissant des anasto¬ moses par arcades , avec les trachées et les stigmates voisins. Les vaisseaux de Malpi- ghi, au nombre de deux, sont situés sur les côtés du tube digestif, et occupent plus des deux tiers de la longueur du corps. On ne peut leur attribuer d’autre usage que celui d’organes sécréteurs; l’ovaire et l’oviducte de la femelle sont impairs ; l’organe sexuel masculin paraît se composer d’un canal im¬ pair, terminé par un paquet d’autres con¬ duits longs et étroits, et deux glandes ac¬ cessoires. Les yeux lisses, dans les espèces qui composent les genres renfermés dans cet ordre, diffèrent de ceux des Araignées et des Scorpions, en ce qu’il n’y a pas, comme dans ceux-ci , de corps vitré entre le cristal¬ lin et la choroïde. Sur les 4 à 5 yeux com¬ posant ordinairement chaque groupe ocu¬ laire , trois de ces cristallms sont circulaires, et l’autre est elliptique ; les uns et les autres sont très durs, transparents, très convexes , et de couleur d’ambre; leurs convexités in¬ ternes correspondent à des enfoncements, ayant la forme de calices, et contenant les parties internes de l’œil ; toute la cavité est tapissée par la choroïde , sous la forme d’une rétine entièrement blanche. M. Gaëde a décrit le canal digestif, le vaisseau dorsal et le système nerveux ; la Scutigère aranéoïde ou l’espèce de notre pays a offert à M. Léon Dufour deux glandes salivaires ayant la forme d’une grappe ovale, granuleuse, com¬ posée d’utricules, et quatre vaisseaux hépa¬ tiques d’inégale grosseur, courts. Les orga¬ nes mâles de la génération consistent en 2 articles qui confluent en une anse courte, re¬ cevant le conduit des deux vésicules sémi¬ nales, et formant la partie la plus apparente des organes. Geux de la femelle se compo¬ sent d’un ovaire et de deux glandes sépa¬ rées; la vulve est armée des deux côtés d’une pièce mobile, qui doit jouer un rôle dans l’acte de la copulation ; sous les pla¬ ques dorsales sont des glandes ou des sa¬ chets adipeux, d’où s’écoule une humeur d’un violet rougeâtre ; au-dessus des viscè¬ res, sont des lobules adipeux blancs, et dis¬ posés quelquefois en mosaïques. M. Marcel de Serres a observé , sous chacune de ces plaques, deux poches pneumatiques et des trachées tubulaires, recevant l’air et com muniquant avec les trachées latérales et in¬ férieures. Ces insectes, répandus dans toutes les parties du monde, courent très vite, sont carnassiers, nocturnes, se logent sous les pier¬ res humides, les voûtes, les poutres, les écor¬ ces des arbres, dans la terre, le fumier, etc.; quelques uns sont phosphorescents. Diver¬ ses espèces exotiques et de grande taille sont généralement redoutées , à raison de leur morsure. Cet ordre a été divisé en deux fa¬ milles , que nous avons désignées sous les noms de Scutigénles et de Scolopendriles. Voyez ces mots. (IL L.} * C H ILOPODOll OUPII A ( Clulopoda , chilopodes; p.opy y} , forme), ins. — 3lac- Leay ( Annulosa Juvanica , é dit. Lequien , p. 101 ) désigne ainsi une des cinq gran¬ des tribus dont se compose l’ordre des Co¬ léoptères , dans sa Méthode , et qu’il divise ensuite en cinq familles, qu’il appelle Geo- dephaga ( type , Carabus ) , Hydrcidcphaga (type, Dyiiscus) , Plulhydrida (type, thj- drophilus) , Necrophaga (type, Silpha),e t îirachdylra (type , Staphylimis ). Le nom de cette tribu indique que les larves des Insec¬ tes qu’elle renferme ressemblent aux Chi¬ lopodes, l’une des familles de l’ordre des My¬ riapodes. (D.) * CHILOPORÏNA. he lm. — M. Ehren¬ berg appelle ainsi une famille de ses Rhab- docœla(Apoda lereiularia Blainv.), dans la¬ quelle il place le sous-genre Derosiomci de Dugès. La bouche de ces animaux s’ouvre inférieurement, et leur anus est â la partie terminale postérieure du corps. (F. G.) * CÏIILOPSIS (x^'QÇ * lèvre ; ctytç , appa¬ rence). bot. ph. — Un arbrisseau du Mexique, dressé , à rameaux cylindriques pubescents, garnis de feuilles alternes, allongées-linéai- res, planes, coriaces, glaucescenles, très en¬ tières, a servi â Don pour l’établissement de ce genre ( Edinb. philos. Journ. , IX , 202), 574 CHI qui ne comprend que cette espèce, le C. sa- l/gnu. Les fleurs , d’un pourpre foncé , for¬ ment une grappe terminale , spiciforme , dense , tomenleuse, à péd icelles courts , bi- bractéolés. Cette plante est surtout remar¬ quable pour la forme de sa fleur, dont le ca¬ lice, membranacé , ventru, fendu à la base par devant , a son limbe oblique et tridenté par derrière. Sa corolle hypogyne, tubuleuse à la base, dilatée à la gorge, campanulée, a son limbe 5-fide, bilabié, dont tous les lobes obtus, ondulés , l'antérieur très grand , al¬ longé. (C. L.) #CfIILOPÏERIS (xettoç , lèvre; «repov , aile), bot. ph. — Nom donné par Presl à une section du g. Grammiiis de la famille des Fougères. Voyez ce mot. (Ad. B.) *CÏIIL0SCÏSISTA X£?Ào;, lèvre; aXtaroç, fendu ). bot. ru. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par M. Bindley, pour une petite plante épiphyte du Népaul , velue , aphylle , à racines apla¬ ties, vertes et subfoliacées, à fleurs en grap¬ pes blanches, odorantes, et à ovaires pu- bescerits. On n’en connaît qu’une seule es¬ pèce, la Ch. usneoides. (C. d’O.) *CÏIÏL0SCYFIIUS (XeT) oç, lèvre; axwappoç , torrent; qui croît le long des torrents), bot. pii. — Genre formé par Jacquin ( Amer. , p. 61 ) sur une plante de l’Amérique tropicale. On le rap¬ porte avec doute à la famille des Rubiacées, dans la tribu des Hédyatidées-Chondélétiées. Les feuilles en sont opposées , ovales , acu- minées aux deux extrémités , très entières , luisantes, courtement pétiolées ; les stipules i n ter pétiolaires , solitaires de chaque côté; les fleurs blanches, disposées en cymes ou en colombes terminaux. C’est un arbre élevé ' et d’un port élégant, commun à la Martini¬ que , où il croit fréquemment le long des torrents. Les habitants, par celte raison, lui cm cm i)/;) donnent le nom de Bois de Rivière , ou C. cymosa Jacq. On y joint une seconde espèce beaucoup moins connue, le C. turbinata ; ce qui rend la diagnose générique incertaine. (G. L.) GHIMAZA , R. Rr. bot. pii. — Syno¬ nyme du Chimophila , Pursh. CHIMÈRE. Chimœra ( nom mythologi¬ que). poiss. — Genre de Poissons carti¬ lagineux établi par Linné, et qui oITre les plus grands rapports avec les Squaies , en même temps que , par plusieurs autres points de leur organisation , ces Poissons ont de l’affinité avec les autres Cartilagi¬ neux à branchies libres. Linné leur a donné ce nom à cause de la forme singulière de leur tète, rendue plus bizarre par la pré¬ sence de certains lambeaux osseux ou cuta¬ nés qui saillent souvent sur leur museau. Celte partie de la tête qui avance au-delà de la bouche, soutenue comme celle des Squa¬ les par un appareil osseux, est percée de nombreux pores donnant issue à la muco¬ sité. La peau qui recouvre ce museau est nue, sans écailles; sur la tète, de nombreu¬ ses lignes disposées assez régulièrement lais¬ sent voir l’orifice de pores muqueux. Sous cette peau est un vestige d’opercule derrière lequel on voit une seule fente branchiale ; mais au fond du sac ouvert par cette fente, on reconnaît aisément les cinq trous qui correspondent aux différentes branchies qui ne sont pas libres comme celles de l’Es¬ turgeon , mais qui sont moins adhérentes que celles des Squales. Ainsi , comme je le disais tout-à-l’heure, les Chimères tiennent par leur opercule des Poissons en général; et, par la disposition de leur museau et de leurs branchies, elles offrent plusieurs traits de l’organisation des Squales. Les mâles se reconnaissent aussi , comme ceux des Squa¬ les, à des appendices attachés à l’angle interne des ventrales et composés de lames osseuses tranchantes ou hérissées d’épines, divisées en trois branches. Leur intestin est court et muni a l’intérieur d’une valvule en spirale. Les femelles pondent des œufs assez grands, contenus dans une sorte de coque cornée à bords aplatis et velus. Les dents des Chimères sont de grandes plaques osseuses très dures, au nombre de quatre à la mâchoire supérieure , et de deux à l’inférieure. Linné réunissait sous ce nom les diverses espèces répandues en général autour des deux pôles ; mais Gronovius a donné une dénomination géné¬ rique à la Chimère antarctique ; et cette division ayant été adoptée par Cuvier, il en résulte qu’on réserve le nom de Chimère à l’espèce de nos mers qui se trouve éga¬ lement dans notre Océan septentrional et dans la mer Méditerranée. Son museau n’est pas terminé par un lambeau charnu ; il est conique. Sa deuxième dorsale est lon¬ gue et étendue sur tout le dos. La caudale ressemble à celle des Squales. L’espèce sur¬ nommée le Roi des Harengs , ou Chat , se prend à la poursuite des bandes de Poissons voyageurs. (Val.) CHIMERIIMA, Esch. ois. — Voyez ce- ROHYNQUE. *CHIMERITES , Blanch. ins. — Sous- tribu des Lépidoptères crépusculaires, ré¬ pondant à notre tribu des Atychides. Voyez ce mot. (D.) * CHIMÉRODERME. Chimœroderrna , Poli ( Chimœra , Chimère; êéppot., peau). moll. — Dans sa Nomenclature, Poli impose ce nom aux Coquilles de son genre Chi¬ mœra, qui est le même que celui nommé Pi nna par Linné. V oyez pinne. (Desh.) CHIMIE. — Les corps matériels que nous présente la nature ou l’art , considérés au point de vue chimique, se divisent en deux grandes classes. La première classe com¬ prend les Corps simples , ou Cléments, c’est- à-dire ceux dont on ne peut retirer qu’une seule espèce de matière. A la seconde classe appartiennent les Corps composés, dont il est possible de retirer . plusieurs éléments. L’Or est un élément, parce qu’on n’en peut retirer aucun autre corps que des molécules d’Or. Il est clair qu’on n’af¬ firme pas pour cela que l’Or est un corps réellement simple , un corps indécompo¬ sable. La preuve d’une pareille affirma¬ tion ne pourrait être fournie par aucune expérience ; mais il est bien plus rationnel et bien plus philosophique de considérer l’Or comme un corps simple, que de se jeter dans des hypothèses vagues , et d’ailleurs gratui¬ tes sur sa nature composée. Longtemps de semblables idées ont eu cours parmi les alchimistes ; mais elles sont aujourd’hui abandonnées partout le monde. cm cm 576 et l’on regarde comme de véritables élé¬ ments tons les corps qui n’ont pu être dé¬ composés , c’est-à-dire réduits en plusieurs matières de nature différente. Dans l’état actuei de la science, on con¬ naît 56 Corps simples ou Éléments qu’on divise principalement, pour en faciliter l’é¬ tude , en Corps simples non métalliques ou Métalloïdes , et en Corps simples métalli¬ ques ou Métaux. Les Métalloïdes sont au nombre de 14 , et ce sont : l’Oxygène , l'Hydrogène , le Bore , le Silicium, le Carbone, le Soufre, le Sé¬ lénium, le Phosphore, le Chlore, le Brome, l’Iode, le Fluor, l’Arsenic et le Tellure. L’un de ces Métalloïdes , le Fluor, n’a pu encore être isolé de ses combinaisons. L’ar¬ senic et le Tellure sont rangés par quelques chimistes parmi les métaux. Le nombre des Métaux est de 42. Voici leurs noms : Aluminium, Anti¬ moine, Argent, Baryum, Bismuth, Cad¬ mium , Calcium , Cérium, Chrome , Cobalt, Colombium , Cuivre ,Dydyme , Etain , Fer, Glucinium, Iridium , Lantane , Lithium, Magnésium, Manganèse, Mercure, Molyb¬ dène, Nickel, Or, Osmium, Palladium, Platine, Plomb, Potassium, Pihodium, Sodium , Strontium , Thorinium , Tellure , Titane , Tungstène , Urane , Vanadium , Yttrium , Zinc, Zirconium. En partageant les corps simples en Métal¬ loïdes et en Métaux, on a eu principalement égard à certaines différences que les élé¬ ments présentent dans leurs propriétés chi¬ miques. Les Métalloïdes et les Métaux s’u¬ nissent sans exception à l’Oxygène; presque tous le font même directement et en plu¬ sieurs proportions; mais les uns (ce sont les premiers) ne sont jamais susceptibles de former des composés basiques , des bases alcalines , des oxydes saiifiables, tandis que chaque métal forme au moins un oxyde sus¬ ceptible de s’unir aux acides et de les neu¬ traliser. Les Métalloïdes , en s’unissant à l’Oxygène, produisent des composés neutres ou acides; mais, nous le répétons, car là se trouve le point essentiel de la classification des éléments, ils ne forment pas de com¬ posés basiques ou électro-positifs. Ainsi on ne connaît pas un sulfate d’oxyde de Phos¬ phore , un manganate d’oxyde d’iode, tan¬ dis qu’on connaît au contraire le Sulfate d’oxyde de Zinc , le Manganate d’oxyde de Potassium ou de Potasse. Quelques uns des Métaux, comme le Manganèse, le Chrome, etc., forment bien, comme les Métalloïdes, des acides en s’unis¬ sant à l’oxygène ; mais ces mêmes métaux produisent également des bases saiifiables ; ainsi il existe des Sels de protoxyde de Man¬ ganèse et de protoxyde de Chrome. Les Métaux, surtout les Métaux usuels, se distinguent encore des Métalloïdes par une plus grande densité, parun éclat plus vif, par la propriété de conduire beaucoup mieux l’électricité et la chaleur. Mais ces proprié¬ tés sont d’un ordre bien moins important que le caractère chimique qui vient d’être indiqué ; car non seulement elles varient dans les divers métaux, mais elles sont sus¬ ceptibles de modifications considérables dans le même métal. Ainsi , en ce qui concerne ia densité, le Potassium et le Sodium sont plus légers que l’Eau , et à plus forte raison , que l’Iode , le Soufre, etc.; et avant la découverte des Mé¬ taux alcalins , une grande densité était con¬ sidérée comme un des caractères de la Mè - lallité. Les corps simples, en s’unissant ensemble, forment un nombre extrêmement considé¬ rable de combinaisons. Une combinaison chimique se distingue d’un mélange en ce qu’elle ne forme qu’un seul corps dont toutes les parties , même les plus ténues , contiennent une certaine quantité de cha¬ cun de ces principes constituants. Ainsi le Marbre, ou carbonate de Chaux, est une com¬ binaison, un composé chimique, parce que les plus petites parcelles que la division mé¬ canique la plus parfaite peut en séparer présentent non seulement les divers élé¬ ments qui le composent , mais encore dans les mêmes rapports que la masse tout en¬ tière qu’on considère. Un mélange, fût-il très intime , de Chaux et de Sable, se distinguera d’une combinai¬ son de ces deux corps , parce qu’on en pourra séparer mécaniquement, d’une part la Chaux, d’une autre part, le Sable. Qu’on examine un pareil mélange avec un micros¬ cope d’un pouvoir grossissant considérable, on verra qu il est hétérogène, tandis que les particules de marbre offriront au contraire une parfaite homogénéité. cm cm O / / On admet généralement , et tous les phé- noménes chimiques s’accordent avec cette hypothèse , que les corps simples ou com¬ posés ne sont pas divisibles à l’infini , et qu’il existe une limite au-delà de laquelle toute division ultérieure devient impossible. C'est à ces dernières parcelles de la matière qu’on donne les noms de Molécules , de Particules , à' Atomes. Ces molécules sont tantôt simples, ex.: Soufre, Phosphore, Plomb; tantôt composées, ex.: chlorure de Sodium , carbonate de Plomb , etc. Les Molécules intégrantes sont les molé¬ cules mêmes d’un corpssimple ou composé; les Molécules constituantes sont celles qui appartiennent à chacun des corps qui s’u¬ nissent. Les Molécules intégrantes sont donc toutes de la même nature que le corps dont elles font partie ; en d’autres termes , ce sont les particules mêmes de ce corps. Les Molécules constituantes sont , au con¬ traire , de nature différente : elles se réu¬ nissent , s’unissent une à une, deux à deux, pour constituer les molécules intégrantes. Ainsi chaque molécule intégrante du sulfate de Potasse , composé de Soufre , d’Oxygène et de Potassium , est formée de ces trois élé¬ ments mêmes, tandis que les molécules con¬ stituantes de ce sel sont les molécules mêmes de Soufre , d’Oxygène et de Potassium. Tous le> corps sont loin de se combiner les uns avec les autres : on observe à cet égard des différences considérables. Ceux dont la tendance à la combinaison est la plus grande , sont précisément les mêmes que la nature a répandus avec le plus de profusion. Ainsi l’oxygène, qui est certaine¬ ment de tous les corps simples ou composés celui dont il existe les plus grandes quanti¬ tés ; l’oxygène, que tout le monde sait exister en si grande quantité dans la masse solide de notre globe , dans l’air et dans l’eau , se combine directement avec presque tous les corps simples, et avec un nombre-immense de corps déjà composés , et il n’y a aucun élément avec lequel on ne puisse l’unir , souvent même en des proportions diverses , quand on agit par des moyens indirects , par des moyens qui consistent à le présen¬ ter au corps à Y étui naissant, c’est-à-dire au moment même où il se sépare d’une com¬ binaison. On ne peut s’expliquer celte ten¬ dance de tous les corps à la combinaison sans admettre l’existence d’une force inhé¬ rente, comme la pesanteur elle-même, aux molécules matérielles. Mais cette force dont la nature est complètement inconnue, bien différente de la gravité, ne se manifeste entre les corps doués réciproquement de la plus grande tendance à s’unir, qu’à des dis¬ tances tout-à-fait inappréciables. Si l’instru¬ ment d’optique le plus perfectionné peut, nous ne disons pas mesurer, mais seulement saisir l’intervalle qui sépare deux corps, jamais ceux-ci ne s’attireront assez pour se combiner. Cette attraction chimique que manifes¬ tent les corps qu’on place dans des condi¬ tions convenables de rapprochement, porte le nom de Cohésion , quand elle s’exerce sur les molécules intégrantes ou particules mê¬ mes des corps , et celui d’ Affinité quand elle tend à unir des corps de nature différente , ou en d’autres termes quand elle agit sur les molécules constituantes. Ainsi , dans un morceau de Silex (combi¬ naison d’Oxygène et de Silicium) , c’est la cohésion qui tient réunies les particules mêmes du Silex, et les empêche de sedésagré- ger, de tomber en poussière , et c’est l'affi¬ nité qui conserve unies les molécules d’Oxy¬ gène aux molécules de Silicium. La cohé¬ sion des corps apporte en général un ob¬ stacle à leur combinaison , et il est rare qu’ils manifestent une affinité énergique , quand on les présente les uns aux autres ii l'état solide. Il faut que l’un d’eux, au moins, soi t à l’é¬ tat liquide ou gazeux. Mêlez du Soufre à du Fer, il n’y aura pas d’action entre ces deux éléments, ou s’il y en a une, elle ne se ma¬ nifestera qu’après un très long temps ; mais faites fondre l’un d’eux, détruisez ainsi sa cohésion , et leur union aura lieu sur-le- champ. Toutefois , ce phénomène est sou¬ vent compliqué par les changements appor¬ tés dans les affinités par la chaleur, l’élec¬ tricité, etc., etc., et l’on conçoit que l’aug¬ mentation de la température d’un corps dé¬ veloppe ou accroisse sa tendance à la com¬ binaison. L’affinité n’est pas une force qu’il soit possible de mesurer. Quand on dit qu’elle est plus grande pour C dans A que dans B, il faut indiquer expressément dans quelles 37 T. III. 578 CH1 circonstances on place A, B, C. Ainsi l’a¬ cide sulfurique versé à la température ordinaire dans une dissolution de Borax (borate de Soude) déplace l’acide borique, s’unit à la Soude, et l’on serait, d’après cela, porté à dire que l’acide sulfurique a plus d’atlinité pour la Soude que n’en a l’acide borique, puisqu’il se met à sa place ; mais si je prends ce sulfate de Soude et cet acide borique, et si j’expose leur mélange à une température élevée , l’acide borique repren¬ dra le dessus, se substituera à l’acide sulfu¬ rique, et le borate de Soude sera régénéré. Si je faisais abstraction de la première ex¬ périence , je dirais que l’acide borique a plus d’affinité pour la Soude que l’acide sul¬ furique, et je serais conduit à une conclu¬ sion contraire à la précédente. Je ne puis donc dire vaguement que l’un de ces deux acides possède plus d’affinité que l’autre pour les bases; mais je dis que cette affinité est plus considérable dans l’acide sulfurique à une basse température, et dans l’acide borique à une température élevée. Il faut donc de toute nécessité préciser les conditions d’une expérience pour arriver à quelque compa¬ raison dans la nature des affinités électives des corps. Le milieu dans lequel on opère, exerce, comme nous venons de le voir pour la température, une modification quelque¬ fois notable dans l’ordre des affinités. Ainsi l’acide acétique déplace l’acide carbonique du carbonate de Potasse , dans le sein de l’Eau, et à son tour, l’acide carbonique décompose les Acétates , et forme du carbo¬ nate de Potasse, lorsque le dissolvant est l’Alcool. On remarque dans les corps une grande tendance à la stabilité , et il semble que c’est pour l’atteindre qu’ils agissent les uns sur les autres. Quand on met deux corps en présence , et qu’il en peut résulter un troisième plus stable dans les condi¬ tions déterminées par l’expérience même , ce troisième corps se forme presque tou¬ jours. L’insolubilité, la volatilité des corps, semblent également exalter l’affinité. Ainsi, quand on mêle deux sels solubles qui, par l’échange réciproque de leurs bases et de leurs acides, peuvent former un nouveau Sel insoluble, ce dernier se forme presque con¬ stamment. Le sulfate de Baryte, qui est inso¬ luble, se forme et se précipite quand on verse cm une solution d’un sulfate soluble dans un Sel barytique. Il en est de même en général des compo¬ sés insolubles, acides ou basiques. La Po¬ tasse se substitue à la plupart des oxydes métalliques, qu’elle précipite de leurs dis¬ solutions salines. D’un autre côté, un corps volatil est chassé par un autre plus fixe. L’acidesulfurique, qui bout à 320°, chasse des azotates l’acide azotique, qui est plus volatil, et ce dernier à son tour chasse l’a¬ cide carbonique des carbonates. L’acide phosphorique se substitue aux acides des sulfates , azotates , carbonates, et il est lui- même déplacé à de hautes températures par les acides borique et silicique, qui sont beau¬ coup plus fixes : aussi les affinités de ces deux derniers acides, qui sont faibles à froid, augmentent-elles avec la température. Les corps ne se combinent qu’en un très petit nombre de proportions, et les composés qui en résultent sont soumis dans leur com¬ position à des lois remarquables par leur simplicité. Il suffira de citer quelques exem¬ ples pour faire ressortir l’intérêt que présen¬ tent les combinaisons définies. 12,5 d’hydrog. -f- 100 d’oxyg, . = l’eau. 12,5 id. -f 200 id. = l’eau oxygénée. 177,03 d’azote -V- 100 id. =rprotoxyde d’azote. 177,05 id. -f 200 id. = bi-oxyde d’azote. 177,03 id. -f- 500 id. — acide azoteux. 177,03 id. 4- 400 id. = a. bypo-azolique. 177,03 id. 4- 500 id. := a. azotique. 442,65 de chlore-f- 100 id. =. a. hypochloreux. 442,65 id. 4- 500 id. = a. cliloreux. 442,65 id. 4- 400 id. = a. hypochlorique. 442,65 id. 4- 500 id. = a. chlorique. 442,65 id. 4- 700 id. = a. perchlorique. 339, < de fer 4- 201,16 sou fre = protosulfure de fer. 539, id. 4- 402,32 id, = id. — bi-sulfure de fer. 590, de potasse 4- 501 ,16 d’ac. sulfurique = sulfate de potasse. 590, id. 4-1,002,32 id. =bi-sul- fate de potasse. La simple inspection de ce tableau mon¬ tre que quand un corps s’unit en diverses proportions avec un autre, ces proportions sont des multiples simples de la première. Ainsi, si nous représentons le protoxyde d’a¬ zote par Az = 177 ,04 + O — ï 00 , ou par AzO, les autres combinaisons de l’Azote avec l’Oxvgène auront nécessairement pour for- cm cm mules As O2 ; As O3 ; Az 0<; As O3. C’est là ce qu’on appelle la loi des proportions mul¬ tiples, l’une des plus belles qu’on ait jamais découvertes en Chimie , et peut-être la plus féconde en heureux résultats. Dalton avait pressenti cette loi : il admettait que les corps simples, en s’unissant, ne pouvaient former qu’un nombre restreint de composés sus¬ ceptibles d’être représentés par les symboles suivants : AB ; AB2 ; AB3; AB 4 ; AB5 ; AB7 ou A2B ; A- B2 ; A2B3 ; A2B< ; A2B3 ; A2B7. Wollaston, célèbre physicien et chimiste anglais, vérifia le premier les vues théori¬ ques de son compatriote Dalton. Il trouva que, dans les trois oxalates de potasse con¬ nus, pour la même quantité de base, il y a des quantités d’acides représentées par les nombres 1 , 2 et 4 (Ko C203 ; Ko C203)2 et Ivo ( C203)4. Il vit encore que le sulfate acide de potasse contient deux fois plus d’acide sulfurique que le sulfate neutre. La loi des proportions multiples s’applique également aux corps simples et aux corps composés. Les Oxydes , les Acides , les Sul¬ fures , les Chlorures sont, dans leur compo¬ sition , soumis aux mêmes lois que les sels que nous venons de nommer. Des lois d’une égale simplicité président à la formation de tous les composés, quels qu’ils soient. Pre¬ nons les substances gazeuses. 200 vol. d’hyclr. 4- 100 vol. d’oxyg. = 200 vol. de va¬ peur aqueuse. 300 id. id. -f- 100 id. azote = 200 id. gaz ammoniac. 100 id. id. + 100 id. chlore = 200 id. acide hydrochlorique. 100 id. id. 4- 50 id. ox. = 100 id. prot¬ oxyde d’azote. 100 id. id. 4- 100 id. ox. =200 id. bi¬ oxyde d’azoîe. Ces exemples, qu’on pourrait multiplier beaucoup , prouvent que les gaz se combi¬ nent en volumes dans des rapports simples, et que, lorsqu’il y a une contraction appa¬ rente, celle-ci est aussi en rapport simple avec leur volume primitif. Ainsi, le volume primitif des gaz hydrogène et oxygène étant exprimé par 3, celui de la vapeur aqueuse qu’ils produisent est représenté par 2. Quel¬ quefois le volume du composé est égal au volume des composants, mais il n’est jamais plus considérable. Cette loi, dont la découverte est duc à 6/9 M. Gay-Lussae, s’étend non seulement à tous les gaz , mais à tous les corps susceptibles de se réduire en vapeufs à des températures plus ou moins élevées, et par analogie on conçoit qu’il n’y aurait aucune exception pour un corps quelconque, simple ou com¬ posé , si l'on pouvait produire assez de cha¬ leur pour le réduire en vapeurs. Le Carbone n’est pas seulement réfractaire, il est encore parfaitement fixe. Cependant on peut le faire entrer dans des combinaisons gazeuses. En l’unissant avec l’oxygène , on obtient de l’oxyde de carbone ou de l’acide carbonique. On est donc naturellement porté à considérer ces gaz comme formés de cer¬ tains volumes simples d’oxygène et de vapeur de carbone, encore bien qu’on ne puisse fixer d’une manière positive les volumes relatifs de ces deux corps, ni leur état de condensa¬ tion. On n’a guère à choisir qu’entre deux hy¬ pothèses, l’une qui consiste à considérer l’a¬ cide carbonique comme formé de volumes égaux de vapeur de carbone et d’oxygène condensés de moitié, l’autre dans laquelle on l’envisage comme formé d’un i volume de vapeur de carbone et d’un volume d’oxy¬ gène condensés en un volume. Une pareille hypothèse peut être faite rai¬ sonnablement sur les autres corps fixes qui entrent dans un composé gazeux, et elle pré¬ sente l’avantage de les faire rentrer dans une loi générale qui , outre qu’elle satisfait l’es¬ prit, est très commode pour faciliter l’étude de beaucoup de questions diverses. On avait depuis bien long-temps observé que quand on décompose des sels neutres, ils donnent naissance , par l’échange réci¬ proque de leurs bases et de leurs acides, à de nouveaux composés salins également neu¬ tres. C’est Wentzel qui a le premier trouvé la véritable cause de la conservation de la neutralité dans certaines séries de sels. Il a vu que lorsqu’on prend une certaine quan¬ tité de base, par exemple 390 p. de Chaux, et qu’on la neutralise le mieux possible par une série d’acides, il faut, par exemple : 601.16 d’acide sulfurique , 657,03 d’acide azotique, etc., etc. Que d’autre part, si l’on prend une autre base en proportion telle qu’elle neulralis 501.16 d’acide sulfurique, cette quantité sera exactement celle qu’il faudra employer aussi pour produire la neutralisation lu plus 580 cm CBI parfaite de 677,03 d’acide nitrique. En d’au¬ tres termes , les acides conservent les mê¬ mes rapports dans les nombres qui expri¬ ment leur capacité de saturation pour les diverses bases, et réciproquement. Si donc il fallait, pour neutraliser 1 kilog. de la base A, 2 kilog. d’un acide B et 4 kilog. d’un acide C, et qu’en prenant une autre base A', il fallût pour la saturer 3 kilogr. de B; sans avoir besoin de faire l'expérience, on peut affirmer qu’il lui faudra 6 kilogr. de C, car il existe, entre les nombres 2 et 4 , les mêmes rapports qu’entre 3 et 6. On pourra donc établir la proportion : 2 : 4 : : 3 : x = G. Les sels métalliques neutres, dont le mé¬ tal peut être précipité par un autre métal , donnent naissance à de nouveaux sels éga¬ lement neutres. Ainsi, le sulfate d’Argenten dissolution dans l’eau est décomposé par une lame de Cuivre, et l’on voit l’Argent se déposer peu à peu et si complètement qu’il n’en reste plus une trace dans la liqueur : le Cuivre en a pris la place , et l’on a mainte¬ nant du sulfate de Cuivre , qui est au même état de neutralité que le sulfate d’Argent. Rien ne se dégage , rien ne se sépare, sinon le métal de la dissolution. Le phénomène est de la plus extrême simplicité : c’est un mé¬ tal qui se substitue à un autre ; c’est un nouveau sel qui prend la place du premier. On peut ainsi opérer successivement plu¬ sieurs décompositions. Prenons pour exem¬ ple le sulfate d’Argent. 1 ,952 parties de ce sel contiennent 501 d’a¬ cide sulfurique et 1,451 d’oxyde d’Argent. Cesï,451 d’oxyded’ArgentcontienncntlOOp. d’oxygène. Si l’on y plonge une lame de Cuivre, on obtient de l’Argent métallique , et un sel de Cuivre qui contiendra nécessairement 501 d’acide sulfurique, et une quantité d’oxyde de Cuivre renfermant 100 d’oxygène, puis¬ que l’expérience a consisté dans un simple changement de métal. Une lame de Cadmium précipitera le Cui¬ vre du sulfate de Cuivre, et fournira du sul¬ fate de Cadmium dans lequel 501 d’acide sulfurique seront unis à une quantité d’oxyde de Cadmium contenant 100 d’oxygène. Enfin le Zinc à son tour précipitera le Cadmium , et donnera du sulfate de Zinc ou pour 501 d’acide , l’on a 100 d’oxygène dans la base. Faisons l’acide sulfurique, So3 ; l’oxyde d’Argent , Ago ; l’oxyde de Cuivre , C uo ; ce¬ lui de Cadmium, C do ; et celui de Zinc, Z no. Nous aurons les équations suivantes pour représenter les décompositions précédentes : 1° AgoSo3 -j- Cu — A g -j- CmoSo3 ; 2° CwoSo3 -|- C d = Cu 4 • Cr/oSo3 ; 3° Q/oSo3 + Z n = C d X Z no So3. D’où l’on voit, et c’est là une loi de Ritchter qui porte le nom de ce chi¬ miste, que, dans les sels du même genre et au même état de neutralisation , il y a un rapport constant entre la quantité d’acide et la quantité d’oxygène de l’oxyde. C’est à Ber- zélius qu’on doit d’avoir ajouté à cette loi , qu’il y a aussi un rapport simple entre l’oxy¬ gène de l’acide et l’oxygène de la base , qui est celui de 3 : 1 dans les sels que je viens de nommer. Il est arrivé à ce résultat im¬ portant, en faisant un grand nombre d’ana¬ lyses exactes dirigées principalement dans le but de déterminer les poids atomiques des corps. Le mot neutralité appliqué aux combinai¬ sons chimiques , et particulièrement aux sels , a besoin d’être compris dans sa véri¬ table valeur. Il y a des matières colorantes, par exem¬ ple, celle du Tournesol, qui subissent une modification par leur contact avec un acide soluble. Un papier de tournesol qui est bleu devient rouge quand on le plonge dans une dissolution, fût-elle très faible, d’acide sulfurique ; ainsi rougi, il redevient bleu par son contact avec les alcalis, avec les oxydes solubles. Les combinaisons de certains acides avec les bases sont quelque¬ fois neutres relativement aux papiers réac¬ tifs ; en d’autres termes, elles ne rougissent pas le papier bleu, elles ne bleuissent pas le papier rouge. Le sulfate de Potasse, l’azo¬ tate d’Argent sont dans ce cas ; mais d’autres sels rougissent le papier bleu , le sulfate de Cuivre est dans ce cas ; quelques autres le ramènent du rouge au bleu, comme, par exemple, le carbonate de Potasse. Le sulfate de Cuivre est donc, relative¬ ment au Tournesol, un sel acide. Mais quand on met sa composition en parallèle avec celle du sulfate de Potasse, qui est neutre, on trouve qu’elle lui correspond complète¬ ment. Le sulfate de Cuivre étant Cu + 100 p. d’oxyg -f- 501 d’acide sulfurique ou C uo CHI CIÎI 581 So3, celui de Potasse est P -J- 100 p. oxygène X 501 d’acide sulfurique ou Po S03. — Voilà donc deux sels qui appartiennent évidem¬ ment par leur composition à une même sé¬ rie , et qui en sortiraient par leur action sur les papiers réactifs : le premier serait un sel acide, le second un sel neutre. Or, comme la composition chimique d’un composé est infiniment plus importante à considérer que sa manière de se comporter vis-à-vis de telle ou telle matière colorante, les chimistes ont préféré ranger dans la même série tous les sels qui ont une composition analogue, quelle que soit d’ailleurs leur action sur les ma¬ tières colorantes. Ainsi tous les sels qui ont pour formule MSo3, M'oSo3, M"oSo3...,M, M, M", représentant des métaux quelcon¬ ques , sont des sels neutres. A ce titre , le sulfate de Cuivre, quoique rougissant le pa¬ pier bleu de Tournesol , est un sel neutre. Le terme a été évidemment mal choisi; mais il avait été employé avant la connais¬ sance exacte de la composition des sels, et on l’a conservé. Voici la composition de quel¬ ques uns des principaux sels neutres. L’oxygène de la base est à l’oxygène de l’acide comme 1 : 3 dans les sulfates neutres, dans les oxalates neutres , les chlorites, les manganates, les acétates ; comme 1 ; 2 dans les carbonates, les sulfites neutres ; comme 1 : 5 dans les chlorates, les iodates, les bro- mates, les azotates ; comme 1 : 7 dans les permanganates , les perchlorates , les per- iodates, etc. Cette composition est indépen¬ dante du degré d’oxydation des métaux. Ainsi le sulfate neutre de protoxyde de fer est FeoSo3, le sulfate neutre de peroxyde est F e2o:i (So3) ; et tous deux sont neutres parce qu’ils remplissent cette condition de présen¬ ter le rapport de 1 : 3 dans l’oxygène de leur base et de leur acide. Le sulfate de peroxyde de fer, qui a pour formule Fe?o3So3, est un sulfate tribasique, etc. Nous avons dit qu’un corps simple ne s’u¬ nissait à un autre corps simple qu’en un petit nombre de rapports ; qu’un métal, par exemple , ne s’unit jamais en plus de 5 ou G proportions avec l’Oxygène, le Chlore , le Soufre , etc. Cette règle subit cependant quelques exceptions ; ainsi le carbone et l’hydrogène forment un nombre considéra¬ ble de composés dont quelques uns peuvent être produits artificiellement. La nature organique nous présente une foule de combinaisons qui ont pour éléments le Carbone, l’Hydrogène, l’Oxygène et l’A¬ zote, ou les trois premiers seulement de ces corps. L’art, de son côté, estparvenu à former avec ces mêmes corps simples des composés identiques avec ceux de la nature , et quel¬ ques autres que celle-ci ne nous offre pas. Cette fécondité n’appartient qu’aux élé¬ ments dont nous venons de parler. Dans le règne minéral on ne trouve que des compo¬ sés très limités entre les mêmes corps, et il est rare, d’un autre côté, qu’une substance inorganique contienne au-delà de 5 à 6 élé¬ ments. L’art imite bien encore ici la nature, et peut reproduire un grand nombre des es¬ pèces minérales qu’elle a créées ; mais il est impossible de multiplier ces mêmes espèces avec des éléments inorganiques. Pour plus de clarté, supposons 3 éléments , l’Oxygène, le Chlore et un métal ; le chimiste ne pourra les unir que dans un nombre restreint de rapports. Il pourra former avec eux 2,3, 4 composés au plus , même en cherchant à mettre ces éléments en contact à l’état nais¬ sant; tandis qu’avec les 4 éléments des ma¬ tières organiques, il formera un grand nom¬ bre de composés divers. Frn résumé , la na¬ ture et l’art, qui peuvent produire beaucoup de combinaisons avec le Carbone, l’Oxygène, l’Hydrogène et l’Azote, n’en peuvent former qu’un très petit nombre avec les autres élé¬ ments. Toutefois , on peut remplacer assez souvent dans une matière organique l’un de ses éléments, l’hydrogène, par exemple, par d’autres éléments, comme le chlore, etc. On a dit que l’art ne peut produire une matière organique qu’en en détruisant une autre ; qu’il faut , par exemple , du sucre , de la gomme, etc., pour faire de l’acide oxa¬ lique , et qu’on ne peut obtenir ce dernier avec des corps simples. Cette assertion n’est pas fondée , et à cet égard l’art est plus puissant qu’on ne le croyait. Nous allons voir qu’avec des métaux et des métalloïdes , et l’aide seul des agents impondérables ordinaires, la chaleur et l’é¬ lectricité , on peut créer des matières que nous présente la nature vivante dans les animaux et dans les plantes, par exemple l’urée , l’acide hydrocyanique , l’acide oxa¬ lique , etc. Avec de l’hydrogène et de l’oxygène nous, 582 cm cm faisons directement de Veau , En abandon¬ nant du fer dans un mélange d'azote, d’oxy¬ gène et d’eau, il se forme de l’ammoniaque, qui reste , pour la plus grande partie , dans le fer oxydé ou dans la rouille , qui se pro¬ duit en même temps qu’elle. Cette ammoniaque , en passant sur du charbon , à une température d’un rouge sombre, donne de l’acide prussique ou cyan¬ hydrique, que la nature nous présente dans plusieurs plantes. Cet acide , mis en contact avec l'oxyde de mercure, qu’on peut obtenir par l'oxydation directe de ce métal , fournit du cyanure de mercure. En chauffant ce cyanure on en re¬ tire le cyanogène, qui , reçu dans l’eau, s’y décompose, à la lumière, en produits divers, parmi lesquels on remarque : 1° l’acide des oxalis, de l’oseille, V acide oxalique ; 2° l’u¬ rée , matière animale qu’on trouve dans l'urine de l’homme et de beaucoup d’ani¬ maux. Cet acide oxalique, combiné avec l’am¬ moniaque , donnera de l’oxalate d’ammo¬ niaque , que la chaleur transformera en oxamide , autre matière particulière , qui , jusqu’à présent, n’a pas été trouvée dans la nature , etc. D’où il suit qu’avec des élé¬ ments , le chimiste peut en réalité créer, de toutes pièces , des matières que la nature nous présente dans les animaux , dans les plantes comme dans les minéraux , et que l’art même peut en former, dans les mêmes conditions, que la nature ne présente pas. Il y a cependant des matières organiques que l’art sera sans doute toujours impuis¬ sant à imiter ; ce sont celles auxquelles la nature a donné certaines formes particuliè¬ res indépendantes de leur composition, celles qui constituent les organes mêmes des plan¬ tes et des animaux , par exemple l’amidon , la fibre musculaire, etc. Bien que les substances organiques, dont le nombre est si considérable, soient for mées des mêmes éléments, ainsi que nous l’avons déjà dit, et qu’elles ne diffèrent entre elles que par les proportions de leurs prin¬ cipes constituants, elles n’en sont pas moins soumises, comme les combinaisons inor¬ ganiques , à des lois de composition d’une grande simplicité. Il est rare que les for¬ mules qui les représentent soient compli¬ quées. D’ailleurs on y rencontre, comme dans la Chimie minérale, des acides nombreux, des bases, et des corps indifférents ou neu¬ tres. Nous citerons parmi les acides l’acide tartrique , ainsi nommé parce qu’on le re¬ tire du tartre que le jus du raisin laisse dé¬ poser pendant sa fermentation ; l’acide ci¬ trique , qu’on extrait du citron ; et l’acide malique, qu’on retire de beaucoup de fruits, et plus particulièrement des pommes : parmi les bases alcalines végétales, la Quinine et la Cinchonine, dans les quinquinas; la Mor¬ phine, la Narcotine, la Codéine, dans l’opium ou dans le suc de pavot ; la Strychnine et la Brucine, dans la noix vomique, etc. Parmi les matières indifférentes dont le nombre est considérable , nous citerons les Sucres, les Gommes, l’Amidon, l’Albumine, la Gélatine, etc. Le plus souvent ces matières ont des noms tirés de ceux des plantes ou des animaux dont on les extrait, ou dans lesquels on les a découvertes pour la première fois. Ces noms n’offrent pas, comme ceux de la plu¬ part des composés inorganiques , l’avantage de rappeler leur composition ; mais il est impossible qu’il en soit autrement, tant est considérable le nombre de ces subslances. On avait cru , jusque dans ces dernières années , qu’une combinaison chimique , quelle qu’elle soit, devait toujours présen¬ ter les mêmes propriétés , quand , bien en¬ tendu , les éléments qui la constituent sont dans des rapports fixes et invariables. Mais on sait aujourd’hui que les mêmes éléments unis dans les mêmes rapports peuvent se grouper d’une manière différente, et donner naissance à des combinaisons dans lesquel¬ les on remarque des propriétés physiques et chimiques extrêmement différentes. On ap¬ pelle isomères les corps dont la composition est parfaitement semblable et la constitu¬ tion moléculaire différente. Ainsi, l’essence de térébenthine et l’essence de citron sont l’une et l’autre formées de 88,2 de carbone et de 11,8 d’hydrogène; mais elles diffèrent par leur odeur, leur point d’ébullition , leur densité de vapeur, par la quantité d’a¬ cide chlorhydrique avec lequel elles s’unis¬ sent, etc., etc. Le raisin nous présente deux acides : l’a¬ cide tartrique et l'acide racémique, dont la composition est la même et dont les proprié¬ tés sont différentes. GHI cm 583 Il y a plus: certains corps simples eux- mêmes présentent des différences dans leurs propriétés physiques. Le Soufre, par exem¬ ple , cristallise sous deux formes incompa¬ tibles; le Diamant est si différent du Carbone par son aspect , son éclat , sa densité , etc. , qu’on les prendrait l’un et l’autre pour des corps tout-à-fait différents, tandis que l’iden¬ tité de leur nature est parfaitement démon¬ trée. Les travaux de M. Gay-Lussac sur le Cya¬ nogène ont montré qu’un corps composé peut jouer , dans un grand nombre de cir¬ constances , le même rôle qu’un corps sim¬ ple. Ainsi le Cyanogène, qui est évidemment formé de carbone et d’azote (C2Az) , nous offre toutes les propriétés générales de l’iode, et l’on ne peut mieux l’étudier qu’à côté de ce métalloïde. Les cyanures, l’acide hydrocyanique, cor¬ respondent aux iodures et à l’acide hydro¬ cyanique. On donne le nom de radicaux à ces composés qui simulent les réactions des éléments. Le cyanogène est donc un radical; c’est, en quelque sorte, un métalloïde com¬ posé. Le nombre des radicaux s’est peu élevé depuis la découverte du cyanogène , et la plupart du temps les composés qu’on con¬ sidère comme tels n’ont pu être isolés des combinaisons dans lesquelles on en suppose l’existence. Ainsi Y ammonium , tDAz , métal ou radical composé, formé de 4 équivalents d’hydrogène et d’un équivalent d’azote , existe, ou du moins on peut le supposer, en combinaison avec le chlore, formant ainsi le chlorure d'ammonium ou sel ammoniac ; mais il a été jusqu'à présent impossible de l’en retirer. 11 se décompose en ammoniaque et en hydrogène. D’un autre côté son oxyde H'Azo se défait, quand on cherche à l’isoler de la combinaison avec un oxacide , en am¬ moniaque H3Az et en eau H'o. Quoi qu’il en soit, l’existence du cyano¬ gène, son rôle analogue à celui d’un élé¬ ment, ne sont mis en doute par aucun chi¬ miste ; et sans être aucunement en droit d’en conclure que les corps que nous consi¬ dérons comme simples sont composés, il est bien difficile de ne pas voir dans l’immor¬ telle découverte de M. Gay-Lussac un des faits les plus importants dont la philosophie chimique se soit jamais enrichie. (Pelouze.) CniMONANTIIlJS (*«/*«», hiver ; à'vOo;, fleur), bot. pu. — Genre de la famille des Calycanthacées , formé par Lindley ( Bot. Reg. , t. 404 ) aux dépens du Calycanihus prœcox de Linné, dont il diffère surtout par dix étamines seulement, toutes égales, dont cinq alternes stériles, subulées, et cinq fer¬ tiles ; à filaments filiformes, se soudant par la suite à la base, et par cela même persis¬ tantes ; tandis que, dans les Calycanihus, les étamines sont indéfinies, inégales, décidues, à filaments très courts, et douze seulement fertiles, etc. Le Chimonanlhus fragrans ( Ca - lycanlhus prœcox L., Meratia fragrans Nees) fleurit en février ou en mars (de là son nom générique), et quelquefois même en décem¬ bre , lorsque le temps est doux, et avant qu’il soit entièrement dépouillé de son feuillage. On en connaît une belle variété , dite C. fr. grandijlorus ( Lind. Bot. Reg. , 451), et tous deux sont fort recherchés dans nos jardins. Ce sont des arbrisseaux formant buisson, hauts de 1 à 2 mètres, à rameaux nombreux , étalés , effilés , glabres , comme articulés , à écorce brune et scahre , garnis de feuilles oblongues - lancéolées , coriaces , planes , un peu pubescentes en dessous, le long des nervures. Les fleurs en sont très nombreuses , d’un pourpre violacé , assez amples, et répandant une odeur qui appro¬ che de celle de la Jonquille. Originaire du Japon , d’où il fut introduit en Europe vers 1766 , on tient le Chimononthus sous le cli¬ mat de Paris en terre de bruyères, et on le multiplie de marcottes ou de graines, qu’il donne toutefois assez rarement. (C. L.) * CIIIMOPHILA (x£tf*wv, hiver; ?i\6ç, ami), bot. pii. — Genre de la famille des Éri- cacées?, tribu des Pyrolées, établi par Pursh aux dépens du Pyrola de Tournefort, et dont il diffère à peine , pour renfermer deux ou trois petits arbustes toujours verts, indigènes d’Europe et de l’Amérique boréale. Les feuilles en sont éparses ou verticillées , co¬ riaces, lancéolées ou cunéiformes, dentées ; les fleurs en sont blanches, disposées en co- rymbe ou en ombelle ; les pédicelles fine¬ ment bractéés. Ployez pyrola. (C. L.) CHIMPANZÉ, mam. — Nom de pays du Troglodyte noir, érigé en sous-genre par quelques auteurs. Voyez troglodyte. CM INC AP IN. bot. pii. — Nom d’une esp. du g. Hêtre. cm cm 584 CHÏIVCnA. mam. — Sous-genre de Mou¬ fette établi par M. Lesson (ÎYouv. tableau , p. 67). Foi). MOUFETTE. (P. G.) CHINCI1E. mam. — Nom d’une espèce de Moufette dans le P. Feuillée , ainsi que dans quelques auteurs. V oy. moufette. (P. G.) CHINCHILLA. Chinchilla, mam. — Il n’est personne qui n’ait remarqué les élé¬ gantes fourrures à poils si doux et d’un beau gris perlé auxquelles on donne le nom de Chinchilla. Ces pelleteries, aussi jolies à l’œil qu’agréables au toucher, nous sont envoyées de l’Amérique méridionale, prin¬ cipalement du Chili. Non moins précieuses que l’IIermine , la Marte ou la Zibeline , elles proviennent toutefois d’un animal assez différent de ces derniers par son organisation et par ses habitudes. De même que l’animal du Petit-Gris , celui-ci est un Rongeur, et la petite famille dans laquelle il se place four¬ nit d’autres espèces estimées des fourreurs (voyez chinciiillides) ; elle n’en a pas d’aussi recherchée que le vrai Chinchilla. La taille de ce dernier diffère peu de cel le de notre Écu¬ reuil , mais son corps est moins élancé ; sa queue est en balai et non en panache, elle n’est pas aussi longue que le tronc ; ses yeux sont gros et pleins de vivacité ; ses lè¬ vres supérieures portent des vibrisses, c’est- à-dire des espèces de moustaches composées de longues soies, et ses oreilles, amplement ouvertes, sont arrondies à leur bord et presque nues. Les pattes antérieures du Chinchilla sont plus courtes que les posté¬ rieures , à cinq doigts , et celles-ci à quatre seulement. Son intestin est pourvu d’un cæcum considérable, et sa dentition offre un caractère distinct de celui de tous les Rongeurs étrangers à ce petit groupe. Le squelette du Chinchilla présente quel¬ ques particularités dont nous devons parler brièvement. Son crâne a la caisse auditive considérable et multiloculaire de chaque côté ; inférieurement en arrière, en dessus et en avant du canal auditif, qui est subverti¬ cal. La portion supérieure de la caisse est mise à nu entre l’occipital et les pariétaux, et elle est séparée du canal auditif par une bande osseuse étroite provenant de la jonc¬ tion , à son côté externe, de deux apophyses dont l’une part de l’occipital et l’autre du temporal. Les pariétaux ne montrent au¬ cune (race de la suture sagittale. Les vertè¬ bres dorsales sont au nombre de treize; il y a six vertèbres lombaires, trois sacrées et vingt et une coccygiennes. Le sternum est composé de six pièces ou sternèbres. Quant aux membres, les antérieurs ont une clavi¬ cule complète , c’est-à-dire allant du ster¬ num à l’acromion, partie de l’omoplate qui est ici fort saillante; l’empreinte deltoï— dienne de l’humérus est développée en ma¬ nière de troisième trochanter, et la fosse olécranienne est perforée ; caractère qui se retrouve dans leLagotis, mais qui manque à la Viscache. Le radius et le cubitus sont distincts dans toute leur longueur aussi bien que le tibia et le péroné; ces deux derniers ont une longueur assez considérable. Les phalanges onguéales ont en général un sil¬ lon à leur extrémité libre. Les mamelles des Chinchillas sont au nombre de 3 paires, savoir : une inguinale et deux latérales à la partie antérieure de l’abdomen. Tous ces détails relatifs à l’organisation du Chinchilla sont connus depuis une di¬ zaine d’années seulement; mais l’animal lui-même était cité depuis longtemps dans les ouvrages des naturalistes. Le P. Joseph Acosta , dans son Histoire des Indes , publiée à Barcelone en 1591, parle de ces Rongeurs sous le nom qu’on leur a conservé. « Les Chincilles, dit la traduction française de ce livre, sont de petits animaux comme escu- rieux, qui ont un poil merveilleusement doux et lisse , et qui se retrouvent en la sierre du Pérou. » Un navigateur anglais , Richard Hawkins, dans son V oyage à la mer du Sud , imprimé à Londres en 1593 , en fait mention sous le nom de Chinchilla. « Sa peau , dit-il , est la plus douce, la plus délicate, la plus cu¬ rieuse fourrure que j’aie jamais vue. Elle est très estimée dans le Pérou , et le mérite en effet. Peu viennent en Espagne , par la difficulté de les y transporter , et parce que les princes et les nobles du pays s’en em¬ parent. » D’autres auteurs parlent du Chinchilla comme d’une espèce d’Écureuil. Tel est l’Espagnol Alonzo de Ovallc, dans sa Rela¬ tion historique du royaume de Chili , qui a paru à Rome en 1646. Tel est aussi l’auteur anonyme du Compendium de l’Histoire du CHI cru 585 Chili , publiée en italien, à Bologne, en 177G ; mais celte erreur en est à peine une pour l’époque, si on la compare à celle du même auteur lorsqu’il confond le Chinche avec le Chinchilla, et qu’il donne au Chinche «une fourrure si douce, qu’on en fait des couver¬ tures pour les lits. » Il parait en effet que les anciens Péruviens , plus industrieux que ceux de nos jours , ou plutôt privés des res¬ sources qu’ils durent plus tard à leurs rela¬ tions avec les Européens , tissaient le poil des Chinchillas pour en faire des étoffes. Buffon a malheureusement accepté l’erreur grossière du compilateur italien ; et , après avoir parlé très exactement du Chinche, d’a¬ près le P. Feuillée, il termine en disant que « le même animal lui paraît indiqué par Acosta sous le nom de Chinchilla , lequel n’est pas très différent de celui de Chinche.» D’Azara , qui ne laisse échapper aucune occasion de critiquer Buffon , n’a pas man¬ qué de relever celle erreur. En 1782, l’abbé Molina, natif du Chili, parla aussi des Chinchilles dans son Essai sur r histoire naturelle de celte contrée; mais son récit, publié à Bologne, est écrit de mé¬ moire, et, par suite, peu descriptif. Il y con¬ sidère avec raison le Chinchilla comme une espèce de Mus (Linné) sous le nom de Mus laniger. La subdivision du genre Mus en un grand nombre d’autres rendait insuffisants les dé¬ tails donnés par Molina; et tous les zoolo¬ gistes qui essayèrent de déterminer sa place parmi les autres Plongeurs , arrivèrent à un résultat plus ou moins fautif. Aussi G. Cu¬ vier préféra-t-il faire du Chinchilla une es¬ pèce incertœ sedis , ne sachant s’il devait en faire un Écureuil avec de Ovalle, un Rat selon Molina et quelques autres, un Hams¬ ter à l’exemple de M. Geoffroy, un Cavia ou même un Lagomys ; opinions assez diverses comme l’on voit , et dont aucune cependant n’approchait de la vérité. G. Cuvier jugeait mieux du Chinchilla lorsqu’il le rapprochait de la Yiscache , en disant que celle-ci « ne peut guère être qu’une grande espèce de Chinchilla, à poil moins long et moins doux » En effet, les observations de MM. Is. Geof¬ froy, Yarrell, Bennett, Einm. Rousseau, etc., ne tardèrent pas à faire voir que le Chin¬ chilla et la Viscache, bien que distincts l’un de l’autre , diffèrent encore plus des autres Rongeurs qu’ils ne diffèrent entre eux ; et ils formèrent un petit groupe appelé d’abord Callornys par M. Is. Geoffroy, groupe auquel se joignit le groupe /.agotis , e t qui devint bientôt une petite famille distincte sous le nom de Cliinchillidœ , Chinchdlides ou Cal- lomyens. Coyez ces mots. D’après Molina , les Chinchillas vivent dans des trous sous terre. Ce sont des ani¬ maux sociables, et leur humeur est si douce qu’on peut les prendre dans la main sans qu’ils cherchent à mordre ni même à s’é¬ chapper. Ils semblent prendre un grand plaisir à être caressés. En place-t-on un sur soi, il y reste aussi tranquille que s’il était dans sa propre demeure; et celte douceur extraordinaire est due probablement à sa pusillanimité, qui rend le Chinchilla fort ti¬ mide. Comme ce petit animal est excessive¬ ment propre, on ne peut craindre qu’il sa¬ lisse les habits de ceux qui le tiennent, ou qu’il leur communique aucune mauvaise odeur, car il en est entièrement exempt. Par cette raison il peut habiter les maisons sans aucun désagrément, et presque sans occa¬ sionner de dépense; car celle-ci, toujours au dire de Molina , serait très amplement com¬ pensée par le produit de la fourrure du Chin¬ chilla. Nous avons dit plus haut que les dé¬ tails donnés par l’auteur chilien étaient in¬ suffisants , il faut ajouter qu’ils ne sont pas toujours corrects ; c’est ainsi qu’après avoir attribué au Chinchilla les dents du Rat des habitations , ce qui est une erreur , il lui a donné de petites oreilles pointues , nouvelle erreur qu’il était encore plus facile d’éviter. Les Chinchillas qu’on a possédés vivants à Londres et à Paris n’étaient pas tous aussi familiers que ceux dont il vient d’être ques¬ tion. Bennett cependant en cite un qui , resté pendant un an en possession de lady Knighton avant d’être offert à la Société zoo¬ logique, avait été tenu dans un apparte¬ ment, et qu’on pouvait laisser courir dans la chambre. Ce Chinchilla, en effet, était doux et assez apprivoisé. Il était fort actif , sautait fort bien et pouvait atteindre d’un seul bond le dessus d’une table ordinaire. Sa nourri¬ ture consistait principalement en herbes sè¬ ches, telles que du t rèfle et de la luzerne. Un autre individu, observé par le même auteur, préférait les graines et les herbes succulen¬ tes. Placés dans la même cage, sans avoir pu 37* T. 111. 586 CISI s’observer préalablement à distance , et par conséquent sans se connaître déjà, ces deux Chinchillas se battirent à outrance , et l’on dut les séparer. En se fondant sur ce fait, qui se répète cependant presque toujours lorsqu’on réunit sans précaution des ani¬ maux, même d’espèce identique , le savant mammalogiste anglais que nous venons de citer combat l’assertion de Moîina , que le Chinchilla aime la compagnie des animaux de son espèce. Mais ici le témoignage de plusieurs voyageurs récents est favorable à ce dernier; et, dans quelques parties des Andes chiliennes, les terriers des Chinchillas sont assez nombreux pour ajouter encore à la difficulté des chemins. Les femelles ont par année deux portées de trois ou quatre petits chacun : aussi le nombre de ces animaux est-il considérable, principalement dans certaines montagnes du Chili et du Pérou. Leur nourriture se com¬ pose généralement de plantes bulbeuses. Tout le monde sait qu’en Europe on estime beaucoup leur fourrure , et c’est ce qui les a rendus l’objet d’une chasse très active pour laquelle on emploie des Chiens dressés à les prendre sans endommager leur robe. Ces Chiens sont le plus souvent conduits par des enfants. Un grand nombre de peaux de Chinchillas sont annuellement expédiées en Europe par Valparaiso et Santiago. Elles sontdéjà prépa¬ rées, et manquent, comme presque toutes celles du commerce , des différentes pièces du squelette, des membres mêmes et de la queue. C’est d’après leur seule inspection que îesnaturalistes ont pendant longtemps connu les Chinchillas , et les caractères de cette es¬ pèce étaient restés ignorés malgré le nom¬ bre immense des individus qu’on sacrifiait annuellement. Pendant la grande mode , le chiffre des fourrures expédiées annuelle¬ ment était si considérable , que les autorités chiliennes ont dû prendre des mesures pour éviter la destruction de l’espèce. Schmidt- meyer , dans son Voyage au Chili et aux Andes, publié en 1824, rapporte déjà « que l’usage immodéré qu’on en faisait à cette époque avait occasionné une véritable des¬ truction de ces animaux , » et cependantde .1828 à 1832 , il s’est vendu à Londres 18,000 peaux de Chinchillas. A présent , on porte moins cette fourrure chez nous , mais elle CHI est encore assez loin d’être passée de mode en Angleterre. On ne connaît bien qu’une espèce de Chinchilla, et celle espèce, qu’on ne trouve qu’au Chili et au Pérou , dans les monta¬ gnes, se distingue assez des autres Chinchil- lides pour qu’on l’ait distinguée générale¬ ment. E.-T. Bennett laisse à ce genre le nom de Chinchilla, ce que font aussi MM. E» Rousseau et J. -E. Gray, etc. J. -B. Fischer et M. Vander Hoeven en ont parlé sous le nom générique d’ Eriomyi s , qu’elle portait, as¬ surent-ils , dans le Muséum de Francfort , mais qui n’a pas prévalu. C’est pour eux YEriornys chinchilla. Pour les mammalogis- les cités plus haut, c’est au contraire le Chinchilla lanigera. (P. G.) CHINCHILLA FOSSILE. PALEONT. — MM. Croizet et Jourdan ont signalé , dans les terrains tertiaires d’Auvergne, des dé¬ bris qu’ils rapportent au genre du Chin¬ chilla. Ce sont des mâchoires à dents mo¬ laires au nombre de quatre paires. Leur couronne présente des lamelles semblables à celles des Chinchillides. MM. de Laizer et de Parieu établissent sur ces débris le g. Ar- chœomys. M. Croizet a fait le g. Gergonio- mys. Voyez rongeurs fossiles. (P. G.) 'CHINCHILLIDES. Chinchillidœ. mam. • — Petite famille de Rongeurs américains , comprenant les trois genres suivants : Chin¬ chilla , Benn., ou Eriomys , Lichtenst. ; Lo¬ go iis , Benn., ou Lagidium , Mey. ; Lagos- lomus , Brook. , ou Viscacha , Mey. Cette famille , établie d’abord sous le nom ci-des¬ sus par M. Bennett, correspond au g. Callo- mys de M. Geoffroy. On appelle aussi les Chinchillides Callomyens ( voyez ce mot), Chinchillina (Wagner) , et Viscachidce (Les- son ). (P. G.) CHINCILLE , Acosta, mam. — Syn. de Chinchilla. CHINCOU. ois. — Nom d’une esp. du g. Vautour, Vultur monachus. Le même nom a été donné par erreur au V. galericula- las. (G.) CHÏNGOLO. ois. — Nom spécifique de Y Emberiza cctpensis. Voy. moineau. (G.) CïIÎNQUîS. ois. — V oy. éperonnier. CIIIOCOCCA (xtwv, neige; xoxxoç , baie). bot. pii. — Genre de la famille des Rubia- cées, tribu des Psycliotriées-Cofféées, établi par Linné, revu et limité par P. Brown cm cm 587 ( Jam ., 174) , el renfermant aujourd’hui 7 ou 8 espèces , dont 2 , le C. racemosa , type du genre, et le C. anguifuga , sont cultivées dans les serres chaudes en Europe. Toutes appar¬ tiennent à l’Amérique équatoriale. Ce sont des arbrisseaux, dressés ou sarmenleux, à feuilles opposées , ovales ou oblongues , ai¬ guës , glabres , accompagnées de stipules acuminées, élargies à la base, persistantes ; à fleurs d’abord blanches, puis jaunes, dis¬ posées en grappes axillaires, opposées, sim¬ ples ou paniculées. On attribue aux racines de ces plantes des propriétés violemment drastiques, et on les regarde comme un puis¬ sant antidote contre la morsure des Serpents venimeux. (G.. L.) ClSIODECTOiY (xtc^v > neige ; Stxzo; , qui reçoit, c’est-à-dire réceptacle), bot. cr. — (Lichens). Fondé par Acharius [Syn. Lich., p. 108 ) sur deux seules espèces, ce genre s’est accru depuis lui d’un grand nombre d’autres par les recherches de M. Fée , qui en a publié une monographie dans le tome XY1Ï des Annules des sciences natu¬ re lia. Voici les caractères de ce g., qui ap¬ partient à la tribu des Endocarpées des Li¬ chens angiocarpes : Thalle crustacé, cartila¬ gineux , primitivement byssoïde. Verrues ( apothécies des auteurs) formées par la cou¬ che médullaire pulvérulente du thalle, et dans lesquelles sont nichés les nucléus. Ceux-ci, noirâtres et presque arrondis, ont une consistance intermédiaire entre celle de la cire et de la gélatine. D’abord séparés les uns des autres, ils se rapprochent peu à peu et confluent souvent par leur base, tandis que le sommet ou l’ostiole, arrondi ou carré, se montre au-dehors sans faire de saillie, et tranche par sa couleur noire sur la blancheur des verrues. Thèques courtes , en massue, contenant des sporidies fusifor¬ mes , cloisonnées. Ce g. diffère des Pertu- saires par la couleur du nucléus. On en con- naîtaujourd’hui 9 ou 10 espèces; la plupart croissent sous les tropiques. Une seule, le C. myrùcola , vit dans le midi de l’Europe; nous l’avons recueillie abondamment en 1827 aux îles d’Hyères. (C. M.) * CIIIOIV (nom d'une idole juive, suivant Boisle). ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Longieornes , tribu des Cé- rambycins, établi par M. Newmann ( 7 lie enlomologist, 1840, part. U, pag. 23). Ce g. se rapproche du g. Cerasphorus de M. Serville, et a pour type le Stenocorus rusiicus de Fa* bricius. (D.) * CIHGXACÎIXE (x twv, neige ; du* vet). bot. ph. — Genre de la famille des Gra¬ minées, tribu des Phalaridées, formé par R Brown sur le Coix arundinacea de Willde- now, dont il diffère principalement par l’ab¬ sence d’un véritable involucre osséo-carlila- gineux. (C. L.) CHIOIVANTHUS ( Xtcov , neige; avGoç , fleur), bot. pii. — Genre de la famille des Oléacées , tribu des Oiéinées , constitué par Linné ( Gen ., 20) , et renfermant 8 ou 10 es¬ pèces répandues dans l’Amérique boréale et tropicale, ainsi que dans les contrées chaudes de l’Asie. Ce sont des arbres ou des arbris¬ seaux dont les rameaux, comprimés ou tétra- gones vers le sommet, portent des feuilles op¬ posées , simples, entières, persistantes ou non , cQurtement pétiolées, renfermées avant la foliation dans des bourgeons axillaires , terminaux et écailleux. Les fleurs en sont blanches, et disposées en panicules latérales ou terminales, ou axillaires, nues ou feuil- lées. On en cultive 2 ou 3 espèces dans les jardins en Europe. La principale d’entre elles , originaire de l’Amérique septentrio¬ nale, est le C. virginica L., appelé vulgaire¬ ment l’arbre à ia neige, à cause de l’immense quantité de belles fleurs blanches dont il se couvre. C’est un bel arbrisseau de 4 mètres, à rameaux nombreux , opposés , glabres ou pubescents, comprimés-tétragones, rouge⬠tres ou ponctués pendant l’extrême jeunesse. Les feuilles en sont fermes, rugueuses , pla¬ nes , un peu ondulées sur les bords , cadu¬ ques , et longues de 6 à 30 centimètres sur 10 à 100 millimètres de large; les pétioles fort courts sont marginés , plans en dessus, et souvent d’un pourpre violet; les bour¬ geons violacés , glabres ou pubescents. Les fleurs, longues de 2 à 3 centimètres, sont disposées en panicules latérales sur les ra¬ meaux de l’année précédente, de 8 à 30 cen¬ timètres de longueur. Il succède à ces fleurs un drupe ellipsoïde, acuminé, de la grosseur d’une petite olive. Cette belle plante résiste à nos plus grands hivers; mais, dans le nord de l’Europe et de la France en particulier, elle ne donne pas de fruits. Elle fleurit en mai ou en juin, aime un sol frais et ombragé, el ses fleurs exhalent 588 cm CM une odeur agréable. Son écorce est très amère, et les Américains remploient , ainsi que celle de ses racines, contre les fièvres intermittentes. On la multiplie de graines, de marcottes et de grelTes , qu’on fixe sur notre Frêne commun ; mais ces greffes réus¬ sissent difficilement et ne sont pas de longue durée. (G. L.) CHIONE , Még. ( nom mythologique ). moll. — M. Mégerle , dans sa classification des Coquilles bivalves, a donné ce nom à un démembrement des f^énus de Linné, dé¬ membrement déjà établi par Lamark, sous le nom de Mereirix , et depuis changé en Cythérée, qui a été généralement adopté. C oyez cythérée et vénus. (Desh.) * CïlIOlME. Cliione (^iwv, neige?), ins. ■—Genre de Diptères établi par M. Robi- neau-Desvoidy [Essai sur les Myodaires), et appartenant à sa famille des Palomydes, qui ne renferme qu’une seule tribu portant le même nom. Toutes les espèces de ce g. n’habitent que parmi les plantes des marais. L’auteur en décrit trois, dont nous ne cite¬ rons que la première , nommée par lui ChA sepedonoidea. (D.) * CI1IONE , DG. bot. ph. — Synonyme de i Sacconia, Endl. 'CHIOAÉE. Chionea (x‘wv, neige), ins. — Genre de Diptères , division des Némocères , famille des Tipulaires, tribu des Terricoles, établi par Dalman [Ann. eut. holm., 1823, p. 35, no l ) , et adopté par Latreil le ainsi que par M. Macquart. La seule espèce de ce g., caractérisé principalement par l’absence des ailes, est la Chionea araneoides de Dal¬ man, qui se trouve en Suède, dans les bois, sur la neige, pendant tout l’hiver. (D.) * CHIONIDÉES. Chionidcc. ois.— M.Les- son avait désigné sous ce nom , dans son Manuel d'ornithologie , un groupe rapporté par lui à l’ordre des Gallinacés, dont le Chio- nis était le type, et qui comprenait en outre les g. AttagisetThinocore. Dans ses ouvrages ultérieurs, il a fait de ses Chionidées sa fa¬ mille des Pontogalles ou des Tétraochores. Mais d’autres ornithologistes ont conservé ce premier nom ; et M. G. -R. Gray [List, of gen.) a fait des Chionidées, sous le nom de Chioni- didées, une famille qu’il diviseen deux sous- familles, celle des Thinochorinées , compre¬ nant les g. Attagis , Ocypetes et Thinocorus , et celle des Ghionidinées qui ne renferme que le g. Chionis. Cet ornithologiste rap¬ porte celte famille à l’ordre des Gallinacés , tandis que M. Ch. Ronaparte, qui admet les mêmes divisions, la rapporte à celui des Grades ou' Echassiers, opinion partagée par M. de Blainville, qui fa établie sur des preuves anatomiques. Le groupe des Chio¬ nidées répond aux Vaginales de Cuvier. (G). CHIONIS (x‘wv, neige), ois. — Genre de la famille des Echassiers-Charadriés établi par Forster, et présentant pour caractères: Bec robuste, conique, convexe, légèrement com¬ primé; mandibule supérieure un peu plus fléchie à l’extrémité, à demi recouverte à sa base d’une lame cornée, découpée antérieu¬ rement, sillonnée , et sous laquelle se trou¬ vent des narines basales, petites et obli¬ ques. Tour des yeux nu , garni de verrues blanches ou orangé pâle chez les adultes ; mandibule inférieure renflée en dessous et pointue. Tarses courts, robustes , réticulés ; doigts antérieurs réunis à leur base par une membrane , pouce rudimentaire et ne tou¬ chant pas le sol. La 2e rémige ia plus lon¬ gue ; une espèce d’éperon au poignet. Queue courte , à rectrices larges et presque droites. Cet oiseau , découvert par Forster dans les îles Malouines , et commun à toutes les terres Australes, est de la grosseur d’un Pigeon , mais plus massif. Son plumage est d’une blancheur éblouissante ; son bec est jaune chez les adultes , et ses pieds varient du blanchâtre au brun et au rougeâtre, suivant l’âge. U vit seul ou en petites trou¬ pes sur les rochers à fleur d’eau qui bor¬ dent la plage, et sa nourriture consiste en herbes marines et débris d’animaux qu’il recueille sur la grève. Son vol est pesant et peu étendu. Ses mœurs sont sauvages et défiantes. La plupart des navigateurs disent que la chair en est fort bonne, et ressemble à celle du Canard ; mais quelquefois aussi elle a un goût détestable , ce qu’il faut at¬ tribuer à la nourriture que le hasard lui a procurée. Vieillot, trompé par le ré¬ cit de Forster , qui en avait fait un mangeur de cadavres , l’avait appelé Chionis necro- phagus. On rfavail jusqu’à ce moment connu qu’une espèce de ce genre, le Chionis blanc, Ch. alba , ou bec en fourreau, synonyme de JCtginalis de Lalham, et de Coleoram- cm cm 589 phus rie M. Duméril , dénomination qui ré¬ pond au nom vulgaire français; mais le docteur Hartlaub vient d’en faire connaître une seconde qu’il désigne sous le nom de Ch. min or. Les Chionis ont été longtemps ballottés de l’ordre des Gallinacés à celui des Échas¬ siers , sans qu’on sache, avant les travaux de M. de Blainville, à quel ordre les rappor¬ ter. L’incertitude était en effet fort grande ; car cet oiseau ressemble beaucoup à un Gal- linacé , ce qui lui a valu , de la part des na¬ vigateurs, les noms de Pigeon et de Poule antarctique. Forster , cependant , avait déjà dit qu’il appartenait à la classe des Oiseaux aquatiques qui marchent à gué , et sa place parmi les Échassiers est irrévocablement fixée à la fin de la famille des Pluviers et près de l’Huitrier. M. G. -R. Gray l’a néan¬ moins conservé dans ses Gallinacés, entre les Tétras et les Tinamous. (G.) * CHIONOBAS ( x‘“v°6«ç , qui marche dans la neige), ins. — Genre de Lépi¬ doptères, tribu des Satyrides , établi par le docteur Boisduval ( Généra et ind. method. , p. 29, n° 3) aux dépens du g. Satyrus de La- treille, et qui correspond exactement au groupe créé par nous huit ans auparavant sous le nom d’Arciicolçs. Voy. ce mot. (D). * CIIIOXOBATES (Xt«v, neige; je marche ). mam. — Genre établi par M. Kaup (. Skizz . Eniw.-Ge&ch ., p. 170) aux dépens du g. Lepus , et ayant pour type le Lepus variabilis Pall. Il en fait le 51e groupe de sa méthode , et réunit son Chionobates au g. Aitagen , que rapprochent les caractè¬ res communs d’une livrée blanche pendant l’hiver et d’un même habitat. CHIOXOLÆNA, DG. (%iwv, ovoç, neige ; XÀaîva , vêtement , enveloppe ). bot. pu. — Genre de plantes appartenant à la famille des Composées, tribu des Astéroidées, et qui a pour caractères : Capitules multiflores, hé- térogames ; fleurons tubuleux : ceux du rayon très grêles, 2-3-dentés ou tronqués, femelles et disposés sur plusieurs rangs; ceux du disque,, au nombre de 15 environ, sont à 5 dents, bisexués ou stériles par avortement. Involucre formé de plusieurs écailles li¬ néaires, sèches, blanches, glabres et cadu- ces ; réceptacle nu, ponctué. Les anthères sont dépourvues d’appendices basilaires; les styles des fleurs de la circonférence délias¬ sant les fleurons sont grêles et bifides, ceux qui appartiennent aux fleurs du disque sont indivis, filiformes et légèrement hispides. Les fruits grêles, cylindriques et velus, suppor¬ tent une aigrette soyeuse unisériée. — Cette plante, originaire du Brésil, se rapproche du g. Conyze par ses caractères. On n’en connaît qu’une seule espèce. (J. D.) *CHIOI\lOPTEnA, DC. (Xiwv, ovoç, neige ; cpov , aile; par allusion à la couleur de l’aigrette ). bot. pu. — Cette plante re¬ marquable, qui a été découverte dans les An¬ des du Chili par M. Claude Gay , et figurée dans les quatre volumes des Icônes selectæ de M. B. Delessert, appartient à la famille des Composées, tribu des Mutisiacées, et présente pour caractères : Capitule mul- tiflore , rayonné ; involucre campanulé , formé de plusieurs rangées d’écai 1 les dont les extérieures sont tridentées et les intérieu¬ res lancéolées , très entières , égalant en lar¬ geur les fleurs de la circonférence. Corolles bilabiées : celles du pourtour, au nombre de 15, sont munies d’une lèvre extérieure très longue, étalée, tridenlée, et d’une lèvre très courte, grêle, bifide ; celles du disque, longuement tubuleuses , ont les lèvres d’é¬ gale longueur, mais l’extérieure 3-dentée ; les anthères appartenant aux fleurs du rayon avortent en partie ; celles du disque, fertiles, offrent un appendice apicilaire corné, et des appendices basilaires assez longs , en forme de soies épaisses et pubescentes. Le style filiforme se divise au sommet en deux lo¬ bes courts et légèrement obliques. Les fruits des fleurs du disque comprimés , presque ailés, oblongs, glabres, supportent une ai¬ grette composée de plusieurs rangées de soies longues et plumeuses. (J.D.) CIHOXOSPIZA , Bonap. ois. — Syn. de M ontifringilla , Brehm. CIIIOXOTBIA (x«®v, neige; oGpvç, bois), bot. ph. — Genre rapporté avec doute à ta famille des Aurantiacées , établi par Jack ( Malag. mise. Bot.mag. comp., I, 155), pour renfermer un arbrisseau de l’Asie tro¬ picale, à feuilles opposées, parsemées de points transparents, munies de stipules su- bulées-aiguës ; à fleurs petites, verdâtres, disposées en grappes axillaires, dressées, ra¬ mifiées, dont les pédicelles multiflores. Il se distingue principalement par ses 10 étami¬ nes à anthères incombantes, par une baie 590 CHI CRI subglobuleuse, déprimée, remplie d’une pulpe farinacée, renfermant une seule graine arrondie, ombiliquée au sommet. (G. L.) * CHION1PHE ( neige ; vcpvj, tissu ). bot. cr. — (Phycées). C’est dans le tome XIX des Nov. A et. Acad. Nat. Curios. que M. Thiennemann a publié ce singulier g, qui appartient à la sous-famille des Zoosper- mées et vient se placer, selon l’auteur, près des Confervacées parmi les Byssoïdées. Il nous semble voisin du Trentepohlia. Voici ses caractères : Filaments jaunes ou verd⬠tres , libres, cloisonnés, hyalins , dichoto- mes, entremêlés, se renflant au sommet en une sorte de capsule sphérique et colorée, dans laquelle les spores sont contenues. Cette production a été trouvée sur la neige, à la fin de l’hiver, en Islande et en Saxe. Ce g. se compose de trois espèces. (C. M.) CIIIPEAU. ms. — Nom vulgaire de VA- nas strepera , espèce du g. Canard. (G.) CHIPIE (nom donné par les Guaranis à tous les petits oiseaux granivores , d’après le cri d’une des espèces ). ois. — Genre établi par d’Àzara (Apuntamientos , etc., t. I), pour des Oiseaux du groupe des Fringilles auxquels il assigne pour caractères : Bec conique, très fort, pyramidal, pointu, et à mandibules égales ; ailes pointues ; queue moyenne , presque égale ou légèrement éta¬ gée. Ce genre Chipiu , tel que l’avait établi d’Azara, a cessé d’exister , et les espèces qui le composaient ont été presque toutes répar¬ ties dans les genres Touit, Embérizoide, Passerine et Némosie. Le s. -g. Chipiu de M. Besson comprend encore des espèces assez hétérogènes. Les Chipius sont des Oiseaux répandus depuis le Brésil jusqu’à Buénos-Ayres. Dans l’état sauvage , ils vivent en troupes nom¬ breuses et se nourrissent de graines et d’in¬ sectes qu’ils ramassent à terre. Ils fréquen¬ tent les terrains cultivés, et en hiver se rapprochent des habitations. Ils ne pénè¬ trent pas dans l’épaisseur des bois, mais ils se tiennent sur les bords. Leur vol est ra¬ pide , quoique incertain. Le ramage des mâles est fort agréable. Ils diffèrent de leurs femelles par des teintes plus vives et des proportions plus fortes. Ces Oiseaux vivent sans peine en capti¬ vité, même quand ils ont été pris vieux ; on les nourrit de graines et de mais con¬ cassé. (G.) CIIIQUE. ins. — Noyez fuce. *CHI1UTA. bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Gesnéracées-Cyrtandrées , établi par Hamilton (Népal., 39 ) pour des plantes herbacées du Népaul presque charnues, à tige simple ; à feuilles opposées , pétiolées, dentées, souvent inégales; à pédoncules axillaires bibractéés, unis ou mulliflores ; à corolles grandes, roses, bleues ou jaunes. *CHIROCARPUS , Braun, bot. pu. — Syn. de Caylusea , Saint-Hilaire. CSIIROCENTRE ( /jcp , main; xtvrpov , aiguillon), poiss. — Genre de Poissons de la famille des Clupéoides, établi par M. Cu¬ vier pour une Clupée déjà décrite par Corn- merson et par Forskal. On ne connaît en¬ core que cette seule espèce. Elle a le corps long, comprimé, le ventre tranchant, mais non dentelé. Le bord de la mâchoire supé¬ rieure est formé par les intermaxiilaires et les maxillaires, tous deux fortement dentés. La mâchoire inférieure saillante, et plus longue que la supérieure , a aussi de grosses dents coniques et pointues qui se placent entre les dents de la supérieure et dans des sortes de petites alvéoles lorsque la bouche est fermée. La langue est aussi hé¬ rissée de dents, mais les palatins et le vo- mer sont lisses. La membrane branchio- stège a sept ou huit rayons. Les pectorales sont longues et pointues, et soutenues par un rayon externe très dur. Une longue écaille triangulaire et pointue saille de l’ais¬ selle de la pectorale. Les ventrales sont très petites, la caudale est fourchue. La vessie natatoire est en fuseau, longue et très étroite; l’intestin et l’estomac forment un sac très allongé sans cæcum. Commerson donne pour nom vulgaire de ce poisson sur les marchés de l’Ue de France, la dénomina¬ tion de Sabre ou de Sabran. Lacépède en a fait un Brochet en lui donnant pour épi¬ thète le nom générique adopté par Cuvier. Bloch l’a désigné, d’après Forskal, sous le nom de Clupea deatex; Rüppel l’a figuré. On voit que l’espèce est commune dans toutes les mers de l’Inde. (Val.) CIISROCÉPHALE. Chirocephalus. crust. — Synonyme de Brancliipus. Noy. ce mol. (H. L.) cm CIIIROCEUA (x«tp, main, rameau ; xr'paç, corne , antenne), ins. — Genre de la famille des Chalcidides et du groupe des Ghalcid i tes, établi par Latreille, et généralement adopté par tous les entomologistes. Une seule es¬ pèce , qu’on trouve , quoique assez rare¬ ment , dans le midi de la France , compose encore ce petit genre. On la nomme Ch. a antennes pectinees (Ch. peciinicornis). Ce Chirocère est en effet très remarqua¬ ble et distinct de tous les genres voisins par ses antennes insérées au-dessous du front, composées de dix articles portant chacun un long rameau , à l’exception toutefois des trois premiers. (Bl.) *CIlIIiOCOLUS (Xeip, main ; xo'Xoç, im¬ parfait). rept. — Genre de Sauriens nommé d’abord Heierodactylus par Spix, et ensuite Chi rocolus par Wagler. Ex. : L ’Heier. irnbri- catus de Spix, petit reptile du Brésil que MM. Duméril et Bibron viennent de décrire avec plus de soin qu’on ne l’avait fait jus¬ qu’ici, et qu’ils rapportent à leur famille des Chalcidiens. (P. G.) * CHIIIODICA. ins. — Genre de Coléop¬ tères létramères , famille des Ghrysoméli- nes, tribu des Galérucites de Latreille, éta¬ bli par M. Germar, qui en a publié les ca¬ ractères dans la Revue entomologique de Sil- bermann ( tom. II, 1834, Descript., n° 16, pl. 18). Ce g., suivant l’auteur, se rappro¬ che beaucoup des Galléruques , et notam¬ ment des espèces 4 -maculala et adusta. Il est fondé sur une seule espèce provenant du cap de Bonne-Espérance, et nommée par M. Germar chalcopiera. Elle n’a pas plus de 3 lignes de long. Elle est rouge, légèrement pointillée en dessus, avec les yeux noirs et les élytres d’un vert bleuâtre métallique, bordées de rouge testacé. (D.) * CHIRODOTA (x«'p, main; Jotoç , pourvu), échin. — Genre d'Holothuries , établi par Eschscholtz, dans son Allas zoo¬ logique. YoijeZ HOLOTHURIES. (P. G.) CfimOGALEUS, Corn. mam. — F oyez CHEIROGALE. CIHUOMYENS. mam. — M. Is. Geoffroy ( Cours de mammalogie , 1835, p. 25 ) a con¬ sidéré comme formant une famille particu¬ lière, ainsi que le faisait Illiger , le genre Cheiromys (V oy. ce mot). M. Is. Geollroy s’accorde avec Schreber et M. de Blainvil le pour placer les Chiromyens auprès des Lé- CHI 59 i mu riens dans l’ordre des Quadrumanes ou Primates. (p q ^ CH UIOM YS. mam. — Voyez cheiromys. CHIROMIZE. Chiromyza. ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Brachystomes, tribu des Xylotomes, éta¬ bli parWiedmanri et adopté par M. Macquart. Ce g., très voisin des Therèves de Latreille, ne se compose encore que de trois espèces propres au Brésil, et décrites parWiedmann. Le type est la Chiromyza viiiaia de cet au¬ teur. Ces Diptères sont remarquables par la longueur de leurs pattes antérieures. (D.) CHIIIOX ( nom mythologique ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Lucanides de Latreille, établi par Mac-Leay ( Horce entom., édit. Lequien, p. 20), qui le place dans sa fa¬ mille des Passalides. Ce g., qui est un dé¬ membrement de celui de Synodendron de Fabricius, a été adopté par la plupart des en¬ tomologistes, et entre autres par M. de Cas¬ telnau, qui le met dans sa tribu des Æsalites, et y rapporte trois espèces. Nous citerons comme type le Chiron digilatus (Synoden¬ dron digilalurn Fabr.), qui se trouve à la fois au cap de Bonne-Espérance , dans la Haute-Égypte, au Sénégal, et même aux Indes orientales suivant Mac-Leay. Les du¬ rons ont le corps cylindrique, avec les jam¬ bes de devant très larges et les cuisses très grosses , ce qui leur donne beaucoup de force pour fouir. (D.) CIIIilOAECTE. Chironectes (x£tV> main; vvjxTvîç, nageur), mam. — Genre de la famille des Sarigues, établi par Illiger pour la seule espèce bien connue de ce groupe qui soit aquatique. On l’appelle YYapock ou Yapoch, parce qu’elle est commune dans l’Yapock, grande rivière de la Guiane. Buffon, Zim¬ mermann, etc., décrivaient cette Sarigue comme une espèce de Loutre; mais si elle ressemble à ces dernières par son genre de vie et par la palmature de ses pieds posté¬ rieurs , elle appartient bien aux Sarigues par tous ses autres caractères. Comme la plupart de celles-ci, l’Yapock a une poche abdominale, et sa queue, un peu plus longue que le corps, est nue et écailleuse. Ses dents ne diffèrent pas de celles des autres ani¬ maux de la même famille; mais ses pieds antérieurs sont remarquables par le déve¬ loppement extraordinaire de l’os pisiforme , 592 cm cm qui fait une saillie comparable â un rudi¬ ment de sixième doigt. On n’a pas de détails précis sur les habi¬ tudes de l’Yapock; mais il est probable qu’il est insectivore comme les autres Sarigues , avec cette seule différence que c’est d’in¬ sectes aquatiques , et peut-être aussi de poissons, qu’il doit préférablement se nour¬ rir. Ses caractères peuvent faire supposer qu’il est en même temps grimpeur , et qu’il jouit d’une égale agilité dans l’eau , à terre et sur les arbres. C’est un joli petit mammi¬ fère agréablement coloré de roux brun, avec trois bandes transversales grisâtres inter¬ rompues dans leur milieu, et blanc en dessous. Sa longueur habituelle est de 9 à 10 pouces pour le corps et d’un pied pour la queue. Il est probable qu’on en recon¬ naîtra de plusieurs espèces, et l’on en a déjà cité au Brésil , à la Guiane et au Pérou, dont les caractères ne paraissent pas être toujours les mêmes. D’après Longsdorf, cité par Desmarest , une Sarigue palmée observée aux environs de Piio-Janeiro au¬ rait la queue velue et non prenante; mais celte espèce n’ayant pas été retrouvée, on doit la considérer comme fort douteuse. D’après Longsdorf, sa longueur totale se¬ rait de 2 pieds, et non de 2 pouces {JVot more lhan tioo incites ), comme on le dit dans le British Cyclopœdia de Parkington. (P. G.) CHIROIYECTE (xaV> main; vvjxtoç, qui nage), poiss, — Commerson avait imaginé ce nom comme épithète d’une espèce de son genre Antennarius. Lacépède, qui confondait, à l’exemple de Linné et d’Ar- tédi , les espèces de ce genre avec la Bau¬ droie, sous le nom de Lophius, avait pris l’épithète de Commerson pour désigner, sous le nom de Lophie chironecie , une des espèces désignées par le voyageur. Ce nom, spécifique dans Commerson et dans Lacé¬ pède, a été choisi par Cuvier pour désigner le genre démembré des Lophius , et com¬ prenant les mêmes espèces que Commer¬ son se proposait de réunir sous la dénomi¬ nation citée plus haut d 'Antennarius. Ce sont de petits Poissons à corps , et sur¬ tout à tête comprimée , au lieu d’être dé¬ primée ou aplatie comme celle de la Bau¬ droie , ayant sur la nuque et sur le commen¬ cement du dos trois rayons libres représen¬ tant la première dorsale. En arrière , il y en a une seconde. Les pectorales sont petites et portées sur une sorte de petit pédoncule ou bras soutenu par les osselets allongés du corps , et même aussi par le radial et le cubital; mais cette partie du membre anté¬ rieur reste engagée sous la peau. Les ven¬ trales sont petites , avancées au-devant des pectorales ; elles sont aussi pédiculées; et quand l’animal est un peu gonflé, il a l’air d’avoir quatre pieds; mais ici les membres postérieurs ou les nageoires ventrhles sem¬ blent, par leur position avancée, tenir lieu de membres antérieurs. Il paraît qu’ils peuvent se gonfler en avalant de l’air, et en le tenant dans leur estomac large et mem¬ braneux. D’ailleurs, la petitesse de leur trou branchial leur permet de rester à sec pen¬ dant quelque temps, et même, dit-on, de poursuivre leur proie sur une grève dessé¬ chée , mais couverte de vase ou d’autres plantes marines. La gueule est large et fendue; il y a des dents en cardes fines sur les deux mâchoires, sur le chevron du vomer et sur les palatins. La membrane des ouïes a six rayons. Linné confondait toutes les espèces de ce g. sous le nom de Lophius hystrio ; mais Commerson commença à en distinguer les espèces, et l’on voit comment Lacépède, employant les matériaux de Commerson , a dénommé plusieurs d’entre elles. Cuvier, dans un mémoire spécial sur ce genre, en décrit 10 espèces, et moi-même j’en ai encore beaucoup augmenté le nombre dans mon Llistoire naturelle des Poissons. On trouve ces espèces dans les contrées chaudes de l’Amérique ou de toute la mer des Indes. — On pourrait séparer de ce genre les deux dernières espèces de ma Monographie , à cause de la réunion des trois rayons anté¬ rieurs par une membrane , ce qui en fait une véritable nageoire ; et ce fait prouve bien la justesse du rapprochement , qui nous fait considérer ces trois rayons comme représentant, soit dans les Baudroies , soit dans les Chironectes, la première dorsale des autres Acanthoptérygiens. (Val.) CIimONIA , L. non Schm. (du Centaure Chiron). bot. pii. — Genre de la famille des Gentianacées , tribu des Gentianées-Chiro- niées, établi par Linné , et renfermant en¬ viron une vingtaine d’espèces, dont la moi- cm cm lié au moins sont cultivées dans les jardins d’Europe, en raison de leur gracieux port, et surtout de la beauté de leurs fleurs. Ce sont toutes des plantes herbacées ou suffru- tiqueuses , appartenant à l’Afrique australe et particulièrement au cap de Bonne-Espé¬ rance. Une seule espèce ( Ch. amœna Baf. , ou Ch. graciiis Midi.) indiquée comme indigène du nord de l’Amérique, et rap¬ portée à ce genre, ne parait pas toutefois devoir lui rester réunie. Les Cliironia ont des rameaux alternes, des feuilles opposées, linéaires - lancéolées , nervées, des fleurs terminales, disposées en panicule. On en ré¬ partit les espèces en trois sous-genres : a. Hippochiron , Endlich. : Corolle resserrée à la gorge ; capsule oblongue. Plantes vivaces, b. Euchironia , Endl. : Gorge de la corolle égale ; capsule oblongue ou ovale. Sous-arbrisseau, c. Roeslinia , Mœnch.: Corolle resserrée à la gorge ; capsule sub-globuleuse , à peine dé¬ hiscente; une seule espèce, Cli. buccifera. Les principaux caractères de ce genre in¬ téressant sont : Calice de 5 lacinies subca¬ rénées. Corolle hypogyne à tube court , marcescent, à limbe subcampanulé , de 5 divisions décidues. Etamines 5, insérées à la gorge de la corolle, à filaments courts déclinés, portant des anthères droites ou légèrement recourbées, déhiscentes au sommet par un pore géminé. Style termi¬ nal , se dirigeant en sens inverse des éta¬ mines, et courbé au sommet, à stigmate obconique. Capsule semibiloculaire , à exo- carpe subcharnu, à endocarpe membra- nacé , incomplètement bivalve. Graines nombreuses, très petites. Dans leur pays natal les Chironies se plai¬ sent dans les pâturages élevés des montagnes où elles jouissent d’une grande lumière, d’une température modérée, d’un air vif et pur; conditions essentielles pour leur prospé¬ rité , et qui chez nous en rendent la culture assez difficile. Aussi, dans les serres tempé¬ rées où nous les conservons en hiver, doi¬ vent-elles être placées près des vitres et ex¬ posées à une chaleur douce , un peu plus élevée que la température externe. (C. L.) *C1IÏH01\IE. Chironia , Desh. mgll. — Nous avons proposé ce genre pour une pe¬ tite coquille bivalve, voisine des Erycines de Lamarck , et rapportée pour la première fois par M. le capitaine Chiron. Déjà on 593 connaissait quelques espèces , qui ont avec celle-ci beaucoup d’analogie : telles sont celles, par exemple, que M. Philippi a ras¬ semblées dans son genre Bomia. Mais comme ces espèces sont à peine connues, qu’il en est même qu’on a rapportées au genre Car- dium, nous avons pensé qu’il serait utile de signaler à l’attention des naturalistes la coquille rapportée parM. Chiron, en lui don¬ nant le nom de l'auteur de sa découverte. Ce genre, très intéressant, peut être carac¬ térisé de la manière suivante : Coquille bi¬ valve, équivalve , régulière, mince, épider- mée ; charnière étroite, ayant sur la valve droite , immédiatement au-dessous du cro¬ chet , une dent assez grosse , comprimée et courbée sur elle-même, une dent latérale postérieure oblique; sur la valve gauche deux dents semblables à celles de la valve droite , mais plus petites. Le ligament inté¬ rieur court, très large, enfoncé entre les deux dents de la charnière , et s’appuyant sur de petits cuillerons obliques, cachés presque en¬ tièrement sous le bord cardinal. Impressions musculaires écartées , réunies par une im¬ pression paléale simple. D’après les caractères que nous venons d’exposer, il est facile de juger des rapports dans lesquels le genre Chironia doit être en¬ chaîné. La charnière est éminemment diffé¬ rente de celle des Érycines, puisqu’elle n’en a pas les cuillerons saillants. Le ligament large , et à cheval en quelque sorte sur le bord cardinal, se rapproche de celui des Os- téodesmes ; mais il est dépourvu de la pla¬ que osseuse qui caractérise ce dernier genre. D’ailleurs l’impression paléale est simple dans les Chironia , elle est sinueuse dans les Erycines et dans les Ostéodesmes ; ce qui annonce une différence très notable dans la structure intime des animaux. Nous ne connaissons qu’une seule espèce dans ce genre. Elle a près d'un pouce de large, et elle provient très probablement des mers de Californie. (Desii.) * CHIIiONIÉES. Ch ironieœ. bot. pu. — Tribu de la famille des Gentianées , ayant pour type le genre Chironia. V oyez gentia¬ ne es. (Ad. J.) * CHIUONIUS. rept. — Genre de Serpents de M. Filzinger , établi sur le Coluber can¬ nants Linn., des bois du Brésil. C’est un Herpeiodngas pour M. Schlegel. (P. G.) 38 T. III. 594 cm cm CI1IRONOME. Chi rouomus ( xl'lP > bras; j vôp.05, règle), uns. — Genre de Diptères , di¬ vision des Némocères , famiiie des Tipulai- res , tribu des Guliciformes, établi par Mei- gcn et adopté par Latreille. Les espèces de ce g. sont très nombreuses. M. Macquart en décrit G4 , dont 4 d’Amérique et toutes les autres d’Europe. Il les divise en 7 groupes. Tous les Chironomes, à l’exception de quel¬ ques uns, sont de très petite taille. Leur nom générique fait allusion à la manière symé¬ trique dont ils étendent leurs pattes lors¬ qu’ils sont posés. O11 les voit alors soulever les deux antérieures, qui sont beaucoup plus longues que les autres , et les agiter comme des antennes. Les larves de ces Diptères sont ver mi for¬ mes , et ordinairement d’un rouge sanguin. Elles sont douées d’un instinct social, habi¬ tent en famille des demeures qu’elles con¬ struisent sans beaucoup d’art au fond des eaux ou sur les rives. Les matériaux qu’elles emploient sont des particules de feuilles dé¬ composées, que Réaumur a cru leur voir réunir au moyen de fils de soie. Chaque larve se fait ainsi un fourreau tortueux , et la réunion de plusieurs de ces tuyaux forme des masses irrégulières , offrant à leur sur¬ face l’ouverture de chacun d’eux. La tète sort souvent, tandis que la partie postérieure reste cramponnée dans l’intérieur. Les larves abandonnent quelquefois leurs fourreaux pour en construire d’aulres ; alors elles se meuvent dans l’eau en se contournant vive¬ ment comme des Vers , aucun de leurs or¬ ganes ne remplissant les fonctions de na¬ geoires. Les deux tubes dont elles sont mu¬ nies à l’extrémité du corps servent sans doute à la respiration. C’est dans leurs fourreaux qu’elles passent à l’état de nymphes ; sous cette forme, elles ne diffèrent des autres Ti- pulaires culiciformes que par d’élégants pa¬ naches placés à l’extrémité des trachées sur le thorax et à la partie postérieure du corps. Les jambes antérieures de l’insecte parfait , qu’on aperçoit à travers l’enveloppe de la nymphe, étant trop longues pour être appli¬ quées contre le corps comme dans les autres Insectes, sont ici contournées d’une manière particulière. Les étuis qui renferment les ailes ressemblent à des nageoires et en rem¬ plissent peut-être les fonctions , lorsque la nymphe quitte sa cellule et vient à la surface de l’eau pour subir sa dernière métamor¬ phose. M. Lepelelier de Saint-Fargeau a observé qu’en sortantdesa peau de nymphe, l’insecte lient ses pieds posés sur l’eau comme les Cousins , jusqu’à ce que le développe¬ ment de ses ailes lui permette de prendre son essor. Degéer a décrit la larve du Chiro- nomus slercorarius qui vit dans le fumier. Cette Tipulaire paraît être la même quecelle que Réaumur a reconnue être vivipare, et dont il fait mention dans son Mémoire sur les Mouches sarcophages , qui offrent égale¬ ment ce mode reproductif, si rare parmi les Insectes. (D.) * CIIIUONOMITES. ins. — M. Blanchard désigne ainsi une tribu de Diptères , qui ré¬ pond exactement à celle des Tipulaires cu¬ liciformes de M. Macquart, dont nous sui¬ vons la méthode dans ce Dictionnaire. (D.) * CïimOPETALEM ( X^p , main ; 7rrra- \ov , pétale ; de la forme digitée des pétales). bot. ph. — Genre de la famille des Euphor- biacées, et qui offre les caractères suivants : Fleurs monoïques. Calice 5-parti. Fleurs m⬠les ; 5 pétales alternes , onguiculés , dont le limbe palmatiparti se découpe en 5-7 lobes aigus. 5 glandes alternant avec les pétales * sur un cercle un peu intérieur. 5 étamines dont les filets se soudent inférieurement en un support qui soutient un rudiment d'o¬ vaire, et divergent au-dessus, terminés cha¬ cun par une anthère adnée à son sommet et inlrorse. Fleurs femelles : Pas de pétales. 5 glandes opposées aux divisions du calice. Ovaire sessile, à 3 loges 1-ovulées. 3 styles distincts, bifides, réfléchis. Capsule globu¬ leuse , à 3 coques monospermes. Les espè¬ ces peu nombreuses sont des plantes her¬ bacées originaires du Chili et du Pérou , teintées d’une couleur violâtre ; à poils sim¬ ples ; à feuilles alternes dentées en scie; à fleurs disposées en épis axillaires, dans les¬ quels les femelles occupent le bas, les mâles, plus nombreuses, le haut. (Ad. J.) *CHlRO POTES. mam.— Sous-genre éta¬ bli par M. Lesson aux dépens du g. Saki. CHIROPTÈRES. MAM. — Voyez CHEI¬ ROPTERES. COIROSCELIS ( Xe< ’■?■> main; axG.t's » jambe ). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu dcsTénébrionites, établi par Lamarck [Ann. du Mus, d’hist. nat^j, t. lit , p. 2C0 , pl. 22 , cm cm fig. 2 a-d) sur un insecte de la Nouvelle- Hollande, auquel il a donné le nom spéci¬ fique de bi-fenesiraia , à cause de deux ta¬ ches situées, une de chaque côté, en dessous j du second anneau du ventre , lequel est membraneux à cette place, au lieu d’être corné comme le reste du corps. Lamarck soupçonne que ces deux taches, qui forment, dit-il, comme deux lacunes, pourraient bien indiquer un organe particulier, et servir peut-être à transmettre quelque lumière phosphorique comme les deux taches orbi- culairesdu Taupin lumineux ( Elaier noctilu- cus Linn. 1. Quoi qu’il en soit , ce g. a été adopté par tous les entomologistes , qui y rapportent une seconde espèce , le Tenebrio digiiaius Fabr. Celle-ci se trouve en Guinée et à la côte d’Angole. IJ’après l’étymologie donnée par Lamarck lui-même , le nom de Cliiroscelis fait allu¬ sion à la forme particulière des jambes an¬ térieures, qui, dans les espèces de ce genre, sont larges et palmées à l’extrémité comme des mains. (D.) * CIIIROSCÉLITES. ins. — Division éta¬ blie par M. de Castelnau ( Hisi . des Inseci. , Buffon-Duménil , vol. Il , pag. 216) dans la tribu des Ténébrionites de Latreille , et qui se compose des g. (Jrihocerus , Cliiroscelis , Toxicurn , Phrenapaies et Boros. Tous ces g. ont le corps allongé, à côtés parallèles, et les antennes à derniers articles se dilatant su¬ bitement à l’extrémité pour former une mas¬ sue. (D.) CHIROTE. Chiroies (xstPcuT°ç , qui a des mains), rept. — Genre d’Amphisbénes , qui ne comprend encore qu’une espèce, dif¬ férente de toutes celles qu’on a distinguées parmi ces animaux , en ce qu’elle est pour¬ vue de membres antérieurs , petits , il est vrai, mais à cinq doigts. ïl a été établi depuis longtemps sous ce nom par M. Duméril , et appelé depuis Bimanus par Oppel. Les habi¬ tudes du Chirole ne sont pas connues ; mais ses caractères, sauf celui qui vient d’ètre indiqué, ne le distinguent pas des Amphis- bènes. De même que la majeure partie de ceux-ci, il est américain. C’est un animal cylindroïde, long d’un pied à peu prés, et encore rare dans les collections. Ses dents sont pleurodontes , c’est-à-dire appliquées contre le bord interne des mâchoires; elles sont en nombre impair a l’inter-maxillaire. 595 Le corps présente un sillon bilatéral ; il y a des pores au-devant de l’anus , et la queue est assez courte. On appelle Chiroies canaliculnlus , lom- bricoides ou propus, l’espèce unique qui sert de type à ce genre. Sa patrie est le Mexique. (PG.) *CIIIROTEUTIIE. Chiroteulhis (x£tP bras; tevGiç, calmar), moll. cépiialop.— J’ai établi ce genre, de la familledes Loligopsidées (Mo¬ nographie des Céphalopodes acéiabulifères) , pour un singulier mollusque, voisin des Lo- lujopsis par sa contexture presque gélati¬ neuse, par son tube locomoteur dépourvu de valvule , par sa nageoire terminale , par ses yeux sans sinus lacrymal, et qui s’en dis¬ tingue néanmoins par sa tète énorme , par son corps libre au lieu d’ètre attaché à la tête, par son appareil de résistance compli¬ qué, par ses yeux non pédoncu'.és, et surtout par ses bras tentaculaires très longs, termi¬ nés par une énorme massue lancéolée, por¬ tant une cupule charnue supérieure à son extrémité, tandis que le dessous est armé de quatre rangées de cupules pédonculées. On ne connaît de ce genre qu’une seule espèce (le Chiroteulhis Veranyi d’Orb.), propre à la Méditerranée ; elle est remar¬ quable par sa forme , la longueur dispropor¬ tionnée de son bras, qui est plus de deux fois celle du corps. Ces bras s’allongent comme des mains propres à saisir au loin une proie, et les rapporter à la bouche de l’animal. Parmi lesCéphalopodes, c’est sans contredit l’espèce la plus extraordinaire. (A. d’O. ) CHIROTHER1UM. MAM. — V I oyt Z CHEI- ROTHERIUM. *CHIROTIDÆ. rept. — M. Ch. Bona¬ parte fait du Chirote {voyez ce mot) une famille distincte sous ce nom, et il consi¬ dère tous les Amphisbènes, pourvus ou dé¬ pourvus de pattes, comme formant un ordre particulier qu’il appelle Saurophidii. Voyez REPTILES. (P. G.) CHIROUIS. BOT. PH. — Voy. CIIERV IS. *CïîlElJ. mam. — Nom d’une espèce du g. Antilope. CHIRURGIEN, ois. — Nom vulgaire du Jacana. CHIRURGIEN. poiss. — Nom vulgaire d’une esp. du g. Acanlhure. CIIÏRUS (x£tV’ oç, bras), poiss. — Genre de Poissons établi sous ce nom par Steller, et 596 CPU on que Cuvier a placé à la fin de la famille des Gobioïdes, en disant que ce genre formerait un jour le type d’une famille particulière. Le fait est qu’ils appartiennent au groupe des Percoïdes à joues cuirassées. L’articulation du sous-orbitaire avec le préopercule ne peut laisser de doute sur ce point; d’ailleurs, quand on a saisi ce rapport, on reconnaît bientôt que tout le reste de leur organisa¬ tion s’accorde parfaitement avec celle des Poissons de ce groupe. Ils ont en effet cinq rayons aux ventrales, qui sont jugulaires, comme celles des Colto'ides. De même que les Hémilépidotes ou les Hémitriptères, leur corps est couvert d’une peau nue , percée de pores nombreux , mais ici disposée en séries régulières, ce qui a fait croire qu’ils avaient plusieurs lignes latérales. Les rayons des nageoires dorsales sont simples et mous comme ceux des Cottes, auxquels je les compare. Leurs dents assez petites en cônes, les tentacules qui surmontent leur arcade sourcilière, enfin leur séjour dans les mers de Kamtschalka, semblent aussi prou¬ ver la vérité de ce rapprochement. Pallas dit positivement que ces Poissons ont des cæcums. Je ne puis concevoir par quel lap¬ sus cal ami G. Cuvier a dit le contraire ; car son assertion est précisément tirée de Pallas. Cet illustre voyageur a donné une Monographie fort étendue de ce genre en ac¬ compagnant les descriptions de fort belles figures , mais il lui a imposé le nom de Labrax. Cette dénominalion me parait même adoptée plus généralement que celle deSteller. On ne connaît que huit à dix es¬ pèces de ce genre. (Val.) CHÏSMOBRANCHES. Cliismobranchiaia (xio-fi-y) , fente ; SpcHy^ ta, branchies), moll. — M. de Blainville ( Traité de malacologie ) a proposé de rassembler les six genres sui¬ vants dans le second ordre de la première section de ceux des Mollusques gastéropodes, qui n’ont pas les organes de la respiration symétrique : Coriocelle , Sigaret, Cryptos- tome, Oxynoé , Stomalelleet Vélutine. Cet ordre ne pourra certainement pas sub¬ sister. Déjà nous avons fait apercevoir que le genre Cryptostome est un double emploi de celui des Sigarets , et nous pourrons éga¬ lement démontrer que ces genres ont les plus grands rapports avec les Natices, et ne peu¬ vent pas en être séparés. Le genre Oxynoé est probablement un autre double emploi des Sigarets, et il suffit dedire qu’il a été créé et proposé par Rafinesque pour qu’on ait plus de peine encore à l’admettre. Enfin le genre Stomalelle est très voisin des Ha- liotides, et doit rester dans son voisinage. Il résulte évidemment, d’après ce que nous venons dedire, que l’ordre des Chismobran- ches doit disparaifre de la méthode natu¬ relle. (Desh.) CfllSMOPIMÉS. Chismopneœ. poiss. — M. Duméril a désigné sous ce nom, dans sa Zool. anal., une famille'de la sous-classe de ses Poissons cartilagineux , dont les bran¬ chies n’ont pas d’opercules, mais des mem¬ branes dont l’ouverture forme une fente sur les côtés du cou. Les g. Lophie , Baudroie , Baliste et Chimère qui fcomposent cette fa¬ mille , sont répartis dans autant d’ordres de Cuvier. *CHISOCHETO]Y, Blum. bot. ph.— Syn. de Scliizochiion , Spreng. CIIITI]\E. Chiiina[yi rwv, tunique), chim. — Substance ainsi nommée par M. Auguste Odier, et découverte par lui dans les parties solides et tégumentaires du corps et des membres des Insectes et des Crustacés, dans la composition desquelles elle entre pour un quart. On l’obtient en traitant ces deux par¬ ties par la potasse à chaud, qui ne fait que la dégager, sans la dissoudre , des autres substances animales avec lesquelles elle se trouve mêlée. Elle offre pour caractère d’ê¬ tre soluble dans l’acide sulfurique à chaud, de ne point jaunir dans l’acide nitrique , de brûler sans se fondre , c’est-à-dire en lais¬ sant un charbon qui conserve la forme de l’organe brûlé , enfin de ne pas contenir d’azote. Par ce dernier caractère, la Chitine se rapproche des substances végétales , et l’auteur la compare sous ce rapport au li¬ gneux. La matière parenchymateuse trouvée par MM. Thouvenel , Beaupoil et Robiquet dans leur analyse des Cantharides n’est autre chose que la Chitine. (D.) CHÏTOIM. moll. — Syn . d’Oscabrion. ’ * CHITONELLE. Clutonellus , Blainv. moll. — C’est le genre Oscabrelle de La- rnarck, dont le nom a été inutilement changé par M. de Blainville dans son Traité de ma¬ lacologie. (Desh.) * C1HTO.MA (xitwv, tunique), bot. ph. CFil au 597 — Genre de la famille des Zygophyllées , qui offre les caractères suivants : Calice 4- parti , caduc, à divisions inégales. 4 pétales beaucoup plus longs, écbancrés , courle- ment onguiculés. Étamines en nombre dou¬ ble, plus courtes que les pétales , égales entre elles; filets filiformes, dressés, à anthè¬ res s’ouvrant et velues en dedans. Ovaire sessile, terminé en un style que surmonte un stigmate élargi à 4 lobes , relevé de 4 angles aigus et creusé de 4 loges dont chacune con¬ tient 2 ovules suspendus à l’angle interne, l’un au-dessus de l’autre, et anatropes. Cap¬ sule à déhiscence septicide qui la partage en 4 valves comprimées, prolongées supérieu¬ rement en une aile large et coriace. Graines attachées à l’axe, comprimées, à test coriace, parcourues sur leur côté interne par un re¬ pli longitudinal , qui se termine à l’extré¬ mité opposée vers la chalaze en une crête membraneuse. Embryon droit, vert, entouré d’un périsperme charnu , blanc, à radicule courte et supère , à cotylédons oblongs. — La seule espèce connue est un arbrisseau du Mexique, couvert de poils soyeux, à feuilles alternes vers le bas, opposées plus haut, mais de telle sorte que, dans chaque paire, l’une des deux avorte en partie alternative¬ ment, pennées avec impaire; à pédoncules opposés aux feuilles au haut de la tige, so¬ litaires et portant une seule fleur grande, d’un rose pourpre. (Ad. J.) * CHIZOERHIS , Wagler ( x& , fente ; pi? , nez ; à cause de l’ouverture des na¬ rines en forme de fente), ois. — Wagler, en 1827, démembra ce g. de celui de Muso- phaga (Musophage d’Isert et Latham), pour les espèces connues alors sous les noms de Musophage varié et de Touraco géant. Les caractères de ce nouveau genre sont: « Becélevéetlargeà sa base, puis comprimé, à carène arrondie et très arquée; mandi¬ bule inférieure moins haute que la supé¬ rieure de moins que moitié , toutes deux fortement échancrées à leur extrémité, et denticulées sur les bords ; narines ouvertes dans la substance cornée du bec à quelque distance de sa base, tout près de sa tranchée supérieure et en forme de fente assez courte ; ailes assez allongées, avec les quatre premiè¬ res pennes étagées; queue allongée, légè¬ rement arrondie , avec l’extrémité des pen¬ nes obtuse; pieds assez courts; tarses ro¬ bustes, couverts antérieurement ainsi que les doigts de larges squamelles; doigt mé¬ dian fort allongé , les latéraux beaucoup plus courts et égaux, réunis au médian à leur base par une courte membrane, le pouce fort court ainsi que son ongle. » On reconnaît facilement que les seuls ca¬ ractères distincts de ceux du Musophage , ne consistent, pour ce nouveau genre, que dans l’absence de cette sorte de disque corné recouvrant le front du Musophage vio¬ let, et dans l’insertion différente des nari¬ nes. Du reste , ces oiseaux sont , comme les Touracos dont ils sont très voisins, frugi¬ vores et insectivores , et comme eux aussi particuliers à l’Afrique, où ils fréquentent les bois et les arbres près des rivières. L’espèce type Chizœrhis variegaia Wagl., Musophage varié\ aill. (Gui., pi. 48), Tou¬ raco musophage y ai 1 1 . ( P rom . et Guêp., pi. 20), Phasianus africaines Lat., est en dessus d’un gris cendré qui prend une teinte ob¬ scure sur la tête, le cou et la poitrine ; une huppe de plumes très déliées etacuminées orne l’occiput ; le dessous , depuis la poi¬ trine, est blanc, avec de longues mèches d’un brun noir; les plumes du dessous ont un trait médian delà même nuance ; les rectri- ces et l’extrémité des rémiges sont noires ; le bec est jaune-verdâtre. Elle n’est pas rare au Sénégal. Depuis la formation du genre par Wagler, deux nouvelles espèces sont venues se grou¬ per près de l’espèce type. Elles sont dues au zèle de deux savants explorateurs de l’A¬ frique orientale et méridionale , Rüppel en Abyssinie, et le docteur Smith au cap de Bonne-Espérance. L’espèce abyssinienne, dé¬ couverte par le premier, est le Chizœrhis zo- nurus Büpp. ( Faune cl’ Abyssinie, 2e partie, pl. 4), voisine du variegaia, mais d’un brun noirâtre uniforme en dessus et au côté seu¬ lement, blanc-grisâtre en dessous , avec une bande transversale blanche sur le milieu de la queue, interrompue par les deux rectri- ces médianes, et une huppe occipitale de plumes acuminées. La seconde espèce, découverte par le doc¬ teur Smith dans l’intérieur de l’Afrique mé¬ ridionale , est le Chizœrhis concolor Sm. ( Illustr . of the zoo/, of South Africa, Aves,p\. 21). Il l’avait déjà décrite dans son Report of iheExp . forexplor. conlr. Africa, I836,p.ô4, 598 CHL CHL sous le nom de Coliphimus concolor , igno¬ rant alors que Wagler avait formé le même genre sous le nom de Chizœrhis qu’il a adopté à son retour en Europe. Ce savant Anglais nous fournit sur cette nouvelle es¬ pèce les détails suivants. C’est vers le 25e degré 34' de latitude sud qu’il la rencontra pour la première fois, lorsque le pays com¬ mençait à se couvrir de bois et de plantations sur le bord des rivières. A sa première vue, les Hottentots le regardèrent comme une es¬ pèce d eColiou, et persistèrent dans cette opi¬ nion, fondée sur les grands rapports qu’elle offre effectivement avec eux dans sa ma¬ nière de se tenir quand elle est perchée, et dans le genre et le peu de durée de son vol. C’est sur le bord des rivières qu’elle se plaît le plus, se tenant perchée sur les branches les plus élevées des arbres, ou les parcou¬ rant avec agilité, à la recherche des fruits, qui sont le fond de sa nourriture. Son vol est court, le plus ordinairement d’arbre en arbre. Quelquefois elle bat des ailes avec vi¬ gueur et un mouvement accéléré, mais le plus souvent elle ne fait que planer, les ailes étendues, et ne les agitant alors qu’au mo¬ ment où elle se perche à la fin de son vol. Là, quand rien ne l’inquiète, elle garde une attitude assez stupide et disgracieuse, la tête rentrée entre les épaules, et pous¬ sant de temps en temps un cri fort qui semble exprimer le mot mie ; mais dès que quelque bruit ou quelque objet l’inquiète, sa pause devient au contraire gracieuse et élégante; sa huppe, habituellement tom¬ bante, se redresse verticalement, et ses cris deviennentalors plus forts et plus fréquents. Les premiers individus que l’on rencontra étaient très sauvages ; mais à mesure que S’on avança ils devinrent beaucoup plus nombreux et moins timides, au point qu’on eûtpuen tuer jusqu’à 40 et 50 certains jours, si on l’eût désiré; en ouvrant leur estomac on y trouva , outre des débris de fruits , des ailes et autres parties de Criquets ou Gril¬ lons. Cette troisième espèce du genre , car le Touraco géant est reporté aujourd’hui prés des Musophages, diffère des deux autres par un bec plus court, plus fortement ar¬ qué et de couleur noire, par un plumage uniformément gris-cendré plus foncé seule¬ ment sur les rémiges et à l’extrémité des rec- trices, et par une huppe frontale et verti¬ cale de plumes légères et décomposées. Les Chizœrhis , ainsi que les Musophages et les Touracos que Cuvier place à la fin de l’ordre des Grimpeurs, mais comme un groupe anomal et isolé, n’ayant réellement pas une conformation de pattes zygodactyle, mais seulement le doigt externe légèrement versatile, nous avons pensé, comme Swain- son, qu’ils étaient plus naturellement placés dans les Passereaux que dans ces derniers, qu’ils devaient être rapprochés des Colious d’après la grande analogie dans la forme de leur bec, de leurs pattes , de leur plumage et de leurs mœurs frugivores, et former avec eux une famille de nos Passereaux aniso- dactyles sous le nom de Musophagidées, dont ils sont une sous-famille, sous celui de Ma- sophaginées. Coyez ces derniers mots et ce¬ lui de colinées. (Lafk.) CHLÆNACEES. Chlœnaceœ (prouva, ou en latin lœna, tunique extérieure de l’invo- lucre qu’on observe autour des fleurs. Cette famille se trouve ainsi nommée, non d’après un de ses genres, mais d’après le caractère qui fournit la désinence de tous les noms génériques), bot. pu. -—Famille de plantes dicotylédonées polypétales hypogynes, pré¬ sentant les caractères suivants : Involucre renfermant une ou deux fleurs : dans le pre¬ mier cas, en forme d’urcéole plus ou moins charnu , et terminé par 5-6 dents ; dans le second, composé de deux bractées membra¬ neuses, grandes et soudées à la base, ou pe¬ tites et distinctes. Calice de 3 folioles plus courtes que l’involucre, ou le dépassant à peine. 5-6 pétales grands , élargis et quel¬ quefois soudés à leur base. Etamines au nombre de 10 ou plus ordinairement indéfi¬ nies, insérées sur la face interne d’un disque urcéolaire hypogynique, crénelé au sommet. Filets libres , filiformes. Anthères bilocu- laires, inlrorses. Ovaire libre, sessile, sur¬ monté d’un style que termine un stigmate trilobé , creusé de trois loges renfermant chacune deux ovules suspendus collatéraux. Fruit capsulaire à 3 valves opposées à au¬ tant de cloisons , mais ordinairement caché dans l’involucre qui grandit , devient quel¬ quefois charnu, et s’oppose à la déhiscence. Graines réduites à 3 par avortement, ou même à une par celui de deux loges, ovales- comprimées, à test coriace. Embryon droit, Cïïi I CHL 509 entouré d’un périsperine corné ou charnu, vert, à radicule supère , à cotylédons folia¬ cés, ondulés. — Les espèces, toutes origi¬ naires de Madagascar, sont des arbres ou des arbrisseaux quelquefois grimpants, à feuilles alternes, simTples, entières , penni- nervées ; à bourgeons enveloppés dans le principe par une stipule oblongue , qui tombe plus tard ou persiste rejetée à la base du rameau ; à inflorescences dichotomes , composées d’un petit ou d’un assez grand nombre de fleurs, quelquefois fort grandes. Quelques part es sont , dans leur jeunesse surtout , couvertes de poils étoilés ou sim¬ ples , ceux-ci quelquefois brûlants. Genres : Sarcolœm , P. Thouars. — Lepto- lœna, P. Thouars. — Schizolœna, P. Thouars. — Rnodolœna , P. Thouars. (An. J.) CHLÆNIUS (x^a~va, manteau), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Patellimanes , fondé par Bonelli et adopté par tous les en¬ tomologistes. Les Chlœnius ont les palpes extérieurs filiformes , le dernier article des maxillaires cylindrique , et le même des la¬ biaux en cône renversé. Les mâles se distin¬ guent des femelles par leurs tarses antérieurs dont les trois premiers articles sont très di¬ latés, et garnis en dessous d’une espèce de brosse. Du reste , ce sont des Insectes de moyenne taille, parés ordinairement de cou¬ leurs métalliques très brillantes, souvent ponctués ou granulés, et la plupart couverts d’un duvet court et serré ; c’est à celte der¬ nière particularité que fait allusion leur nom générique. Ils paraissent répandus par tout le globe : l’Europe, l’Amérique septen¬ trionale, l’Afrique , et surtout la partie mé¬ ridionale de l’Asie, en nourrissent un grand nombre d’espèces; ils sont beaucoup plus rares dans l’Amérique méridionale, et jus¬ qu’à présent on n’en connaît qu’une espèce de la Nouvelle-Hollande (Ch. ausiralis). Ils se tiennent ordinairement sous les pierres et les débris des végétaux , aux bords des rivières et dans les endroits humides, et presque tous exhalent une odeur alcaline très forte et désagréable. Ce g. étant très nombreux en espèces ( le dernier Catalogue de M. Dejean en désigne 133), cet auteur y a établi 4 divisions, d’a¬ près des caractères qu’il serait trop long de transcrire ici. Nous citerons seulement comme types une espèce de chacune d’el¬ les : 1° Cul. quadrinoialus Dej., du Sénégal ; 2° Chl. vduiinus Duftschmid , de France et d’Allemagne ; 3° Chl. nigripennis Fabr. , des environs de Paris ; 4° enfin, Ch. chloridins Még., des Indes orientales. (D.) * CIILÆNOBOIUS, Cass. bot. pu.— Syn. de Plerocaulon , Eli. * CIILÆPIIAGA. ois. — Genre établi par Eyton dans le g. Bernache, et dont Y Anus magellanica est le type. (G.) * CHLAMÏDODON ou mieux CI1EA- MYDODOIV ( x^apuç , enveloppe; o-Wç , dent ). infus. — Genre de l’ordre des Infusoires asymétriques, famille des Plœsco- niens de M. Dujardin, établi par M. Ehren¬ berg pour un animal microscopique long de 0,11, vert ou hyalin , bigarré de vésicules roses, et vivant dans les eaux de la Baltique. C’est un animal de forme ovale, aplatie,, pourvu de cils et de crochets à la face ven¬ trale , et ayant une bouche entourée d’un faisceau de dents droites. La seule espèce connue a été désignée par le créateur du g. sous le nom de Ch. Mnémosyne. (G. d’O.) CIILAMIDQMOIVADE. Chlamidomonas (x\ap.v$, bouclier; p.ov aç, monade ;. infus. — Genre de la famille des Volvox , établi par M. Ehrenberg pour le Monas pulvisculas de Muller. Ses caractères sont d’être dépourvu de queue, et d’offrir au contraire une dou¬ ble trompe filiforme et un point oculiforme. (P. G.) * CIILAM1DEUA (x lap-jt; , manteau; 3épn , cou; à cause de l’espèce de man- telet dont est orné le cou des oiseaux de ce genre), ois. — Genre formé par Gould d’abord sous le nom de C parure; a vQoç t fleurj. bot. pii. — Genre établi par Lindley ( Colleci ., t. 34) dans la famille des Amaryl- lidées, aux dépens du genre Pancraihm , pour des plantes herbacées du Chili, à bulbe tuniqué, à feuilles linéaires apparaissant tard, à hampe cylindrique, à ombelle ter¬ minale, pauciflore, à spathe scarieuse mono- diphylle, à fleurs grandes et jaunes. Le Pan- cratium luteum de Poiret est le type de ce genre. (C. d’O.) CHLIDOAIE. Chlidonia{x}i$<ùv , bracelet). polyp. — Dans la pl. 13 des Polypes du grand ouvrage sur l’Égypte, M. Savigny a figuré, sans avoir pu le décrire, un unimal marin dont il fait un genre sous ce nom. Lainou- roux, et M. Bory, cité par lui, ont bien à tort considéré ce genre comme du groupe des Infusoires, et s’ils eussent alors connu la planche citée, Lamouroux n’aurait pas dit que les Chlidonies ne différent pas du Vor- licellapolypina (g. Carchesium , Ehr.). Lapl. 13 des Polypes de M. Savigny est en effet ex¬ clusivement composée de Polypiers de la fa¬ mille des Cellariés, et MM. Audouin et Bory ( Explication des planches d'Egypte) ont, avec plus de raison, rapproché les Chlidonies des Loricaria de Lamouroux. La détermination serait même complètement exacte si la figure 4 qu’ils citentétait bien celle queM. Savigny a voulu inscrire comme représentant sa Chli- donie; mais nous en doutons fortement, et cette figure est plutôt sa Gémellaire (Gemicel- laria , Blainv.). C’est en effet ce qu’admet M. Milne-Edwards dans la deuxième édition de l’ouvrage de Lamarck. C’est à la figure 3 38' i CHL CUL 602 ( Eucratea Cordieri)que le nom de Chlidonie nous semble avoir été donné, et comme ledit encore M. Milne-Edwards, c’est celle d’un po¬ lypier voisin des Caténicelles, mais un peu différent. On pourrait donc en faire le Chli- donia Cordien. Les Chlidonies sont sans doute bryozoaires comme les autres Cellariés. (P. G.) CIILOANTHES ( x'^ , herbe verte; avQyj , fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées, tribu des Lippiées , formé par Rob. Brown ( Proir ., 513.; F. Bauer , lll. Pl. JY.-Holl. , t. IY) , et renfermant environ 4 espèces découvertes dans la Nouvelle-Hol¬ lande orientale extratropicale. Ce sont des arbrisseaux pubescents , à feuilles opposées, découvertes, linéaires, bulbées , à fleurs d’un blanc jaunâtre , devenant vertes en desséchant, portées par des pédoncules axillaires , solitaires, uniflores , bibractéés, à lacinies calicinales subfoliacées , roulées aux bords. Le fruit est un drupe sec, contenant deux nucules ( pyrènes ) trilocu- laires, dont la loge intermédiaire est sté¬ rile. On en cultive deux espèces dans les jardins européens. (C. L.) * C11LOÉ. Cltloe (nom de femme), ins. — Genre de Diptères , établi par M. Robineau- Desvoidy ( Essai sur les Mijodaires ), et fai¬ sant partie de sa famille des Mésomydes , di¬ vision des Larves coprobies, tribu des An- thomydes. Ce genre ne renferme qu’une espèce qui paraît en mai dans les bois, et dont les individus sont extrêmement nombreux. L’auteur la nomme Chloe sylvicola. (D.) CHLOÉ. Chloeia (Chloé, nom d’une nymphe), annél. — M. Savigny a nommé ainsi ( Sysl . des Annèlides , p. 58) un genre d’Annélides voisin des Amphinomes et ap¬ partenant à la même famille que ces der¬ nières ( Amphinomiens). On n’en connaît qu’une espèce propre aux mers de l’Asie, et que Pallas avait entièrement décrite sous le nom d ’Aphvodiia fluva. M. Savigny l’appelle Chl. capillata. D’après les observations de MM. de Rlain- ville et Milne-Edwards , les caractères des Chloés peuvent être ainsi résumés : Anten¬ nes au nombre de cinq; tête surmontée d’une caroncule; pieds biramés et portant deux cirres; branchies fixées sur le dos et écartées de la base des pieds, en forme de feuilles tripinnalifides, excepté sur les trois premiers anneaux et sur le pénultième, où elles affectent celles de petits cirres. M. Milne-Edwards doute fort qu’on puisse laisser dans le g. Chloé le Chl. rupesiris des parages de Nice, décrit par M. Risso. (P. G.) * CHLOEB11JS (xL'vj, herbe; vie). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa¬ mille des Curculionites , division des Otio- rhynchides , établi par Schœnherr (Syn. et Species Curcul. , t. II, p. G44 ; et t. VII, p. 4 1 G). Des trois espèces qui forment ce genre, l’une est propre à la Sibérie occidentale et les deux autres se trouvent au Caucase : ce sont les Ch. psütacinus , immeriius et Steveni. Ces In¬ sectes ressemblent beaucoup aux Phyllo - bies; ils s’en distinguent par les caractères suivants : Fossettes du rostre un peu plus écartées; yeux ovalaires; corselet échancré et lobé près des yeux; extrémité des jambes onguiculée. (C.) CHLOEIA. annél. — Nom latin du genre Chloé. Foyez ce mot. (P. G.) * CHLOENOBIA (x> o£vv}ç , champêtre ; i3toç, vie), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères , famille des Lamellicornes, tribu des Mélolonthides , créé par M. Dejean , qui y rapporte une espèce des États-Unis, nommée par lui Ch. fasiidita. Cette espèce sépare les Rhizotrogus des Scliizonycha. (C.). *CHLOERUM, Willd. bot. ph. — Syn. d Aboldoba , Humb. et Bonp. *CHLOOPSIS (x>ox , herbe ; fyt;, appa¬ rence). bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées-Anthéricées , établi par Rlume. Ce sont des plantes herbacées des forêts tem¬ pérées de l’île de Java , à racines fibreuses , à feuilles fasciculées , linéaires, membra¬ neuses à leur base, à fleurs en grappes d’un bleu clair, portées sur des pédicel les arti¬ culés au milieu de leur longueur. On en connaît 2 espèces , les Ch. acaulis et caules- cens. (C. d’O.) *CHLORA (x^wpo;, jaune), bot. ph. — Genre de la famille des Gentianacées , tribu des Gentianées-Chironiées, établi par Linné ( G en ., 1258 ), renfermant 8 ou 10 espèces dont quelques unes sont cultivées dans les jardins. Ce sont des plantes herbacées, an¬ nuelles , indigènes de l’Europe médiane et centrale (deux toutefois sont citées comme existant en Amérique, mais il est douteux qu’ils appartiennent à ce genre), à feuilles opposées, nervées , sessiles ou cornées-per- CUL cm foliées , à fleurs terminales , jaunes, soli¬ taires ou disposées en corymbe.Griesebach, qui s’est occupé de ce genre, le divise en deux sections {Gent., 116, 118) : a. Xantlian- ihus , b. Urananthus. Cette dernière , selon Bentham, fondée sur le Lisianihua glaucifo- lius Jacq. ( le. rar ., t. 33) , plante de l'Amé¬ rique tropicale, à fleurs bleues, devrait former un genre distinct. (C. L.) 'CIILORÆA (x^apoç, jaune ou vert), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Aré- thusées,élabliparLindley pour des plantes de l’Amériquedu Sud, croissant au sommetdes Cordillières , près de la limite des neiges. Leurs racines sont fasciculées et charnues ; Ses hampes sont simples, portent des feuilles à la base seulement avec quelques bractées sur le fourreau ; les feuilles sont oblongues et munies de nervures; les fleurs grandes et belles, en épis, blanches, verdâtres ou jau¬ nes, et agréablement veinées. (C. d’O.) * CHLORÆMA ( » verdâtre ; aîjux , sang). annél. — Genre d’Annélides Chétopodes , établi par M. Dujardin sur une espèce des côtes de France , dont les caractères sont un mélange de ceux des Sa- belles et des Nais, mais qui rentre dans la famille des premières. Il doit son nom à la couleur du sangde la seule espèce jusqu’ici connue, le Ch. Edwardsii. (P. G.) *C II LOU A NTH ACÉES ou CÎILORAN- TIIÉES. Chloranthaceœ. bot. ph. — Famille des plantes dicotylédonées , à fleurs dicli- nes , dioiques ou monoïques , quelquefois rapprochées dans une inflorescence com¬ mune qu’on doit peut-être considérer comme une fleur hermaphrodite. Les mâles consis¬ tent dans une anthère uniloculaire dont la loge est adnée à la face interne d’un con¬ nectif charnu; les femelles dans un ovaire surmonté d’un stigmate simple et sessile, renfermant dans une loge unique un seul ovule pendu au sommet, et devenant, à la maturité, un drupe que remplit la graine pendante revêtue d’un tégument membra¬ neux, et présentant , au sommet d’un gros périsperme charnu, un embryon très petit, antitrope, situé par conséquent à l’extré¬ mité libre de la graine , avec une radicule infère et des cotylédons courts et divari- qués. Ces fleurs, nues ou à demi plongées dans une bractée naviculaire, sont situées sur des épis terminaux , ou plus rarement C)03 axillaires, souvent rameux : celles qu’on décrit comme hermaphrodites, montrant sur un pédicule qui part de la base de l’o¬ vaire, 4 anthères , dont les 2 médianes sou¬ dées par leur bord. — Les espèces sont des sous-arbrisseaux ou de petits arbres origi¬ naires des contrées tropicales , l’Inde, l’O¬ céanie, l’Amérique. Leurs feuilles, simples et opposées, présentent dans une certaine longueur, sur les côtés et en bas de leur pé¬ tiole , des stipules qui , soudées avec celles du pétiole opposé , forment une gaîne am- plexicaule. Genres : Hedyosmum , Swartz ( Tafalla , Ruiz etPav.). — Ascarina, Forst. — Chloran- ihus , Swartz (. lÿigrina , Thunb. — Creodus , Lour. — Cryphœa , Hamilt. — Peperidia , Reichenb. — Stropha , Noronha.). (Ad. J.) * CHI.ORAi\TIIIE. Chloranthia (xX»poç, vert ; avGoç , fleur), bot. ph. — Dupetit- Thouars donne ce nom à un cas de térato¬ logie végétale dans lequel les organes flo¬ raux sont convertis en fleurs véritables. CfiLORANTHES (x>o>po's, jaune; «v- 6o; , fleur), bot. ph. — Genre type de la fa¬ mille des Chloranthacées, formé par Swartz ( Plulos . irans., LXXVIII, 359 ), contenant une dizaine d’espèces propres à l’Asie tropi¬ cale. Ce sont des plantes herbacées, annuelles ou sutTrutiqueuses , à articulations raméai- res renflées , à feuilles opposées , pétiolées , réticulées-veinées , très entières ou dentées, à pétioles dilatés à la base , connés avec les stipules intra-axil laires en une ochrée assez lâche, à fleurs disposées en épis axillaires terminaux, simples ou rameux. On en cultive la moitié environ dans les serres desjardins botaniques d’Europe, et l’une des plus communes, le C. incompicùus , n’a, comme son nom spécifique l'indique suffi¬ samment , rien d’ornemental. Les fleurs en sont vertes, très petites et groupées en pa- nicule terminale. F oyezt pour les caractères, le mot chloranthacées. (C. L.) CHLORATES. c h i m . — Sels formés par la combinaison de l’acide chimique avec les diverses bases. C’est à Berthollet qu’on en doit la découverte. Voici quelles sont leurs principales propriétés : Ils sont solubles dans l’eau , à l’exception du Chlorate de protoxyde de Mercure. Tous sont décompo¬ sés à une température inférieure au rouge sombre ; la plupart laissent dégager 10xy- 604 cul CUL gène de leur base et de leur acide , et don¬ nent pour résidu un chlorure métallique. Projetés sur des charbons ardents, ils en activent beaucoup la combustion. Les aci¬ des chlorhydrique et sulfurique les colorent en jaune , et en séparent un gaz jaune ver¬ dâtre qui détonne avec violence lorsqu’on le chauffe légèrement. Ils ne forment pas de précipité dans les sels d’argent, ce qui les distingue des chlorures et permet de recon¬ naître quand ils sont purs ou mêlés à ces derniers sels. Un grand nombre de corps combustibles enlèvent l’oxygène aux Chlorates, et forment, quand on les mêle avec ces composés , des poudres fulminantes , qui détonnent par la chaleur ou par le choc. Le Soufre, le sul¬ fure d’Arsenic, le sulfure d’Antimoine , le Charbon , le Phosphore , beaucoup de ma¬ tières végétales et animales sont dans ce cas. La plupart des métaux sont attaqués par ces sels, qui les convertissent en oxydes ou en acides. Tous les Chlorates sont les produits de l’art ; il n’en existe pas un seul dans la na¬ ture. Le plus important, le seul qui soit em¬ ployé dans les arts, est le Chlorate de po¬ rtasse. On le prépare de diverses manières , mais surtout en faisant passer du Chlore jusqu’à refus dans une solution concentrée de Po¬ tasse, ou en saturant de Chlore le lait de chaux, et faisant bouillir la liqueur qui en résulte avec du chlorure de Potas¬ sium. Il se forme , dans ces deux cas , des cristaux de Chlorate de potasse qu’on lave avec de petites quantités d’eau pour les dé¬ barrasser du chlorure de Potassium qui les imprègne. Le Chlorate de potasse cristallise en lames rhomboïdales anhydres , peu solubles dans l’eau froide , fusibles vers 350o, et se décom¬ posant à une chaleur un peu plus élevée en Oxygène et en chlorure de Potassium. La présence d’un peu d’oxyde de Cuivre ou de Manganèse facilite cette décomposition : aussi, lorsqu’on se sert de ce sel pour la pré¬ paration de l'Oxygène, est-il commode de le mêler préalablementavec environ la dixième partie de son poids d’oxyde de Cuivre. Sérullas a fait voir que le Chlorate de po¬ tasse, avant de se décomposer complète¬ ment , passe d’abord à l’état de perchlorate ; mais cet effet cesse d’avoir lieu lorsqu’on le chauffe en présence de l’oxyde de Cuivre ou de celui de Manganèse. Le Chlorate de potasse est employé à la fabrication des briquets oxygénés. A cet effet, on plonge des allumettes ordinaires dans une pâte molle faite avec une partie de Sou¬ fre , et de 2 part, de Chlorate délayé dans un peu d’eau gommée. Lorsqu’elles sont sèches, on s’en sert pour allumer du feu en touchant légèrement, avec leur extrémité, de l'a¬ miante placée dans un petit flacon , et imbi¬ bée d’acide sulfurique concentré. L’allu¬ mette prend feu aussitôt : le flacon doit être bien bouché , pour que l’acide n’attire pas l’humidité de l’air. Le Chlorate de potasse entre aussi dans la composition des allu¬ mettes à frottement , dites allumettes alleman¬ des. Ces dernières ne diffèrent des précé¬ dentes qu’en ce que la pâte avec laquelle on les fait contient une très petite quantité de phosphore qui en augmente considérable¬ ment la combustibilité. (Pel.) CHLORE ( jaune ou vert), chim. — Le Chlore , ainsi nommé à cause de sa couleur, est un gaz jaune-verdâtre , d’une saveur et d’une odeur forte et désagréable, d’une densité de 2,42 , susceptible d’être li¬ quéfié sous une pression de quelques atmo¬ sphères. Son action sur l’économie animale est très énergique , et il agit comme poison à faible dose. L’eau en dissout environ 2 fois et demi son volume à la température ordinaire. Cette dissolution est beaucoup plus colorée que le gaz, dont elle possède d’ailleurs toutes les propriétés. Son odeur caractéristique est la même que celle du Chlore. Le gaz s’en dégage par une légère élévation de tempé¬ rature et par l’agitation au contact de l’air pendant quelques instants. Cette dissolution se conserve bien dans l’obscurité ou dans des flacons faits en verre bleu, mais elle s’altère à la lumière diffuse, et à plus forte raison à la lumière solaire directe. On la voit se décolorer peu à peu, et bientôt elle ne ren¬ ferme plus que de l’acide chlorhydrique et un peu d’acide chlorique. Ces deux acides sont dus à la décomposition d’une certaine quantité d’eau dont l’oxygène, en presque totalité, devient libre. Quand on reçoit le Chlore dans l’eau à une température voisine de zéro, elle laisse déposer de nombreux flo- CHL 605 CHL cons d'un jaune verdâtre qui sont formés d’Eau et de Chlore. Cet hydrate de chlore peut encore être obtenu en décomposant, par l’a¬ cide chlorhydrique, une dissolution aqueuse d’acide hypochloreux. Quand, après l’avoir rapidement comprimé entre des feuilles de papier buvard, on l’introduit dans lin tube de verre qu’on scelle par les deux bouts et qu’on le chauffe légèrement, il se décom¬ pose. Le Chlore devient libre, et ne trouvant pas d’issue pour se dégager, il s’accumule dans le tube, où la pression qu’il subit ne tarde pas à le liquéfier. On obtient de la sorte deux liquides superposés : l’un infé¬ rieur, de Chlore pur, l’autre d’eau saturée de Chlore. L’atmosphère du tube est elle- même fortement colorée en jaune verdâtre par du Chlore gazeux. Le Chlore sec ne peut que se dilater quand on le fait passer à travers un tube de porce¬ laine incandescent , mais lorsqu’il a été mal desséché ou qu’on le mêle avec de l’eau, celle-ci est décomposée, et l’on obtient de l’acide chlorhydrique et de l’oxygène. Le Chlore s’unit à la température ordi¬ naire avec le Brome, l’Iode, le Soufre, le Phosphore, l’Arsenic et un grand nombre de métaux. Il arrive même quelquefois , pour l’Antimoine, par exemple, que ces com¬ binaisons s’effectuent avec un vif dégage¬ ment de chaleur et de lumière. Sous ce rap¬ port et sous quelques autres, le Chlore se rapproche de l’oxygène. Il s’unit au Carbone en quatre proportions différentes, mais au¬ cun de ces composés ne peut se former di¬ rectement. Mêlé avec l’hydrogène, et exposé à la ra¬ diation solaire, le Chlore donne immédiate¬ ment et avec explosion du gaz acide chlor¬ hydrique, qui est formé de volumes égaux de Chlore et d’hydrogène, unis sans conden¬ sation. A la lumière diffuse, cette combinaison s’effectue avec lenteur. Elle n'a pas lieu dans l’obscurité. Le Chlore n’existe pas dans la nature à l’état de liberté; mais les composés qu’il forme avec les métaux sont nombreux , et quelques uns , comme le chlorure de So¬ dium, sont très répandus. On l’extrait ordinairement de l’acide chlor¬ hydrique, qu’on trouve abondamment et à bas prix dans le commerce. A cet effet, on introduit dans un matras du peroxyde de Manganèse en poudre ou en morceaux d’un petit volume. Le matras porte un tube recourbé dont l’extrémité plonge dans l’eau d’un premier flacon de la¬ vage , et de là il se rend , par un autre tube, dans un flacon rempli d’eau pure, si l’on veut préparer une dissolution de Chlore, ou rempli d’air si on veut obtenir ce corps à l’é¬ tat gazeux. Dans ce dernier cas, on le dessé¬ che ordinairement en le faisant passer à tra¬ vers un large tube rempli de chlorure de Calcium. Le Chlore gazeux ne peut pas être recueilli dans le Mercure, parce qu’il atta¬ que rapidement ce métal, ni dans l’eau, parce qu’il y est soluble. Cependant, quand celle-ci est saturée de sel marin , sa faculté dissolvante pour le Chlore diminue beau¬ coup , et l’on peut y recueillir le Chlore sous la forme gazeuse. Cette opération présente deux inconvénients, celui de donner un gaz saturé d’humidité et celui de répandre de plus ou moins grandes quantités d’un gaz dont l’action sur l’économie animale est très malfaisante. On prépare encore le Chlore en faisant réagir l’acide sulfurique étendu de la moi¬ tié de son volume d’eau sur un mélange de sel marin et de bi-oxvde de Manganèse. Usage du Chlore. La propriété que pos¬ sède le Chlore de décolorer la plupart des matières organiques est mise à profit dans le blanchiment des toiles, de la pâte du pa¬ pier, pour laver les estampes, enlever les taches d’encre, etc., etc. On s’en sert pour détruire les miasmes qui peuvent être ré¬ pandus dans l’air, par exemple, dans les salles des hôpitaux, dans les amphithéâtres de dissection , etc., etc. C'est souvent à l’état de Chlorure d’oxyde (mélange de Chlorure et d’hypochlorite) que l’on emploie le Chlore. Comme il est peu so¬ luble dans l’eau, celle-ci n’en prend pas la centième partie de son poids. On conçoit qu’on ne puisse pas transporter économi¬ quement de grandes quantités de cette dis¬ solution ; mais en le recevant dans des solutions de potasse ou de soude ou dans de la chaux éteinte, on peut préparer des chlorures d’oxyde qui contiennent des pro¬ portions considérables de Chlore, que les aci¬ des les plus faibles en détachent facilement. L’équivalent du Chlore pèse 4 i2,fi5. (Pel.) 606 CHL CUL * CHLORIDA (%la)p tç , ISoç, vert), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, établi par M. Servil le ( Ann. de la Soc. eut. de France , t. Il, p. 537, et t. III, p. 31) aux dépens du g. Sienocorus , Fabr. Ce g. se distingue des autres de la même sous- tribu par son présternum simple, sa tête horizontale, ses antennes pubescentes et par l’extrémité bi-épineuse de chaque élytre. M. Dejean ( Catal.) en désigne 4 espèces, dont une du Brésil , une du Mexique et deux de Cayenne. Nous citerons comme type la C. costata Serv. , Sienocorus costatus Fabr. M. Lacordaire, qui a eu occasion d’observer cette espèce sur les lieux, ainsi que la festiva , dit qu’elles se tiennent sur les feuilles , le tronc des arbres, et quelquefois sous leurs écorces, qu’elles volent souvent pendant le jour et produisent un son aigu avec le cor¬ selet. Voy. CÉRAMBYCINS. (D.) *CIILORIDÉES. Chlorideœ. bot. pii. — Tribu de la famille des Graminées, ayant pour type le g. Clitoris. *CHLORIDES. min. — Dans la méthode de M. Beudant, ce nom désigne une famille de minéraux, dans lesquels le Chlore fait fonc¬ tion de principe électro-négatif. (Del.) CHLORIDUJM, Link. bot. cr. — Syn. de Dematium , Fr. CHLORIMA y verdoyant), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionites, attribué à Germar dans le 1er Catalogue de M. Dejean et dans celui de Dahl , mais qui n’a pas été conservé. Les espèces qu’il renferme sont réparties dans le genre Chlorophanus , Daim. F oyez ce mot. (C.) * CHLORINE. Chlorina (diminutif de Chloris). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy ( Essai sur les Myodaires ) et faisant partie de sa famille des Mésomydes, division des Phyllophages , tribu des Pégomydes. L’auteur n’y rapporte que 2 espèces qu’il nomme, l’une, C. thora- cica , et l’autre C. phyllioidea ; la première a été trouvée à Saint-Sauveur, et la seconde dans les environs de Paris. (D.) CHLORION (Xa copoç , vert), ins. — Genre du groupe des Sphégites, de la tribu des Sphégiens, de l’ordre des Hyménoptères, établi par Fabricius , et caractérisé surtout par un labre quadrilobé et de longues man¬ dibules unidentées au milieu. Les Chlorions sont de jolis Insectes de forme élancée, et de couleur verte ou bleuâtre métallique et très éclatante. Ces Hyménoptères sont répandus également dans les pays chauds des deux hémisphères. L’espèce européenne, que plu¬ sieurs entomologistes leur adjoignent, paraît devoir rester isolément dans le genre Am - pulex. On trouve communément à l’ile de France et à l’ile Bourbon le Chlorion com¬ primé ( C . compressum) , qui fait une guerre acharnée aux Blattes et aux Kakerlacks , si nuisibles dans toutes les colonies. C’est pour en approvisionner son nid, et donner la nourriture à ses larves, que le Chlorion leur fait une telle guerre. Dès qu’il aperçoit une Blatte', il s’arrête; la Blatte s’arrête en même temps. Le Chlorion s’é¬ lance alors sur elle, la saisit avec ses man¬ dibules entre la tête et le corselet, lui en¬ fonce son aiguillon dans l’abdomen, et ne lâche prise que lorsque sa victime ne donne plus aucun signe de vie. Le Chlorion traîne alors sa proie jusqu’à son nid. L’ouverture n’est pas ordinairement assez grande pour donner passage à un in¬ secte aussi gros que la Blatte; notre Hymé- noptère ne s’en étonne nullement et ne recule pas devant une telle difficulté. Il arrache les ailes, souvent aussi les pattes de la Blatte; il pénètre à reculons dans son trou, et tirant avec ses mandibules, il fait entrer son insecte, qui s’allonge et se com¬ prime contre les parois du tube. La présence des Chlorions est un véritable bienfait dans les colonies, où les marchan¬ dises sont fréquemment dévorées ou au moins très détériorées par les Blattes. (Bl.) CHLORIS, Mœhr. (x>«pL, jaune), ois.— Voy. gros-bec et coccothraustinées. — Boié a aussi, en 1826, formé sous ce nom un genre dans la famille des Sylviadœ, pour quelques petits Bec-fins d’Amérique placés par Swain- son dans son g. Sy Ivicola, tels que le Parus américaines Lin., ou Sylvia pusilla de Wilson. Bonaparte a formé le genre Panda pour ces espèces ; et, comme le nom de Chloris est employé en botanique, Gray, dans sa List of généra , a adopté celui de Parulu , quoique plus récent. Voyez ce mot. (Lafr.) CHLORIS (xW‘'s> verL B0T- PU-— 1 Genre de la famille des Graminées, tribu des Chlo- i idées , établi par Swartz , mais qui , depuis CUL CUL 607 cet auteur, a subi de nombreuses modifica¬ tions. Les Chloris sont des plantes d’un port élégant qui se trouvent dans l’Amérique du Sud , dans les États-Unis , aux Indes orien¬ tales et au cap de Bonne-Espérance. Elles ont le chaume simple ou rameux, les feuil¬ les planes, les épis digités-fasciculés , plus rarement solitaires ou géminés, les épillets unilatéraux sessiles. * CHLORISOM A , Swains. ois. — Syn. de Cis, sa, Boié, qui lui est antérieur. * CHLORISSA (x>«piÇw, je suis vert), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , tribu desPhalénites, établi parM. Stephens [Illasi. vf brit. eni. , vol. III, pag. 315), qui le range dans sa famille des Geometridœ. Ce g. se compose de 3 espèces qu’il a retranchées de celui que nous avons fondé sous le nom de Hemithea , savoir : les Geom. viridaia et ihy- miaria Linn., et chloraria Hubn. Koy. he¬ mithea. (D.) CHLORITE (x>»PoÇ , vert), min. — Talc Chlorite, Mica talqueux, Terre verte. Sili¬ cate alumineux hydraté à base de Magnésie et de protoxyde de Fer, en petites lamelles hexagonales, d’un vert plus ou moins foncé, agrégées entre elles avec plus ou moins de force , et composant ainsi des masses à structure grenue ou écailleuse. Leur nature chimique n’est pas facile à déterminer, et il est probable qu’il y a diverses espèces ou al¬ térations d’espèces parmi les substances qu’on a réunies jusqu’à présent sous ce nom. Les variétés cristallisées paraissent être des prismes hexagonaux très courts , réguliers , et appartenant par conséquent soit au sys¬ tème dihexaédrique, soit au système rhom- boédrique. Suivant M. de Kobell , ils déri¬ veraient d’un dihexaèdre de 120° à la base ; et suivant M. Breithaupt , d’un rhomboèdre aigu de 6G° II'. La détermination de ces matières n’est donc complètement satisfai¬ sante ni sous le rapport chimique , ni sous le rapport cristallographique. On voit seule¬ ment qu’elles doivent être placées entre le Talc et les Micas. Le Talc diffère des Chlo- rites et des Micas par l’absence de l’Alu¬ mine ; mais, comme lacomposition des Chlo- rites et des Micas est variable, on peut dire qu’il s’établit une sorte de passage entre les Micas proprement dits et le Talc, d’une part, par les Micas magnésiens (ou Micas à un axe) qui sont pauvres en alumine ; et de l’autre par les Chlorites, qui sont des espèces inter¬ médiaires, des Micas talqueux pour ainsi dire. Il en résulte que dans la nature il est fort difficile d’établir une distinction rigou¬ reuse entre les roches micacées , chloriteu- ses et talqueuses, d’autant plus que les trois sortes de substances paraissent se suppléer mutuellement dans leur rôle géologique , et donnent naissance à des séries de roches correspondantes. Les moyens de distinction se tirent du toucher, de la dureté et de la flexibilité , des caractères de fusibilité et de solubilité dans les acides , et enfin des pro¬ priétés optiques. Les lamelles de Chlorite se clivent très ai¬ sément parallèlement à leurs grandes faces ; elles sont transparentes, d’un vert d’éme¬ raude dans la direction de l’axe, et perpen¬ diculairement d’une couleur jaunâtre ou d’un rouge hyacinthe. Elles sont flexibles , mais non élastiques , très tendres, fusibles, dégagent de l’eau dans le tube de verre , et sont complètement décomposées par l’acide sulfurique, ce qui les distingue du Talc pro¬ prement dit. Les Chlorites grenues ou écail¬ leuses sontabondantes dans les terrains gra¬ nitiques et schisteux des Alpes et du Tyrol , dans les montagnes de la Bohème et de la Scandinavie , où on les trouve en nids , en amas et en couches (Schistes chloriteux). Sous le nom de Terre verte ou de Chlorite terreuse, on a confondu, avec les matières précédentes, des substances d’un vert jaun⬠tre ou d’un vert bleuâtre qui ne renferment point d’Alumine, et qui paraissent être d’une tout autre nature. Elles se rencontrent en rognons ou en enduit dans les roches amyg- dalaires des terrains trappéens, ou en grains disséminés dans les sables et calcaires des parties inférieures du sol crétacé et du sol tertiaire. Telles sont les Terres vertes de Chy¬ pre et de Vérone qu’on emploie dans la peinture, et celles de la Craie et des calcai¬ res parisiens , composées de silicate de Fer et de silicate de Magnésie. V oyez terre verte. (Del.) * CHLORÏTSPATII, Fiedler. min— Sub- tance d’un vert noirâtre divisible en feuil¬ lets minces, qui accompagne le Diasporede l’Oural, et paraît être un silicate d’Alumine et d’oxydule de Fer. (Del.) * CHLOROCOCCUM (** wpoç , vert j xox- xoç, grain.) bot. cr.— (Phycées.) Genre éta- 608 CHL bli par M. Greville ( Flore cryptogamique d’ Écosse) avec les caractères suivants: Cor¬ puscules globuleux ou ovoïdes , libres , non muqueux , de couleur verte , réunis en glo- mérules. Les 3 ou 4 esp. qui composent ce genre ont été souvent confondues avec des esp. de genres voisins , et avec des croûtes stériles ou états primordiaux de divers Li¬ chens, états incomplets connus sous le nom de Lepraria. Le Ch. murale Grev. , esp. la plus commune, forme, sur les murs ombra¬ gés, de larges taches ou croûtes d’une belle couleur verte, dont les granules, vus à l’aide du microscope , paraissent ovoïdes et sans cloisons , ce qui les distingue de ceux des Pleurococcus auxquels ils ressemblent beau¬ coup. Dans les Clilorococcum , la reproduc¬ tion a lieu seulement par la dispersion des sporules de l’endochrome. (Bréb.) * CHLORODE. Chlorodius fa>»poç, vert). crust. — Genre de l’ordre des Décapodes , établi par Leach, et rangé par M. Milne-Ed- wards dans sa famille des Cyclométopes et dans sa tribu des Cancériens. Les Crustacés qui composent cette coupe générique ont beaucoup d’analogie avec les Xanthes; ce¬ pendant ils s’en distinguent par leur cara¬ pace, qui est généralement moins large , et surtout par la disposition de leurs pinces , dont l’extrémité est élargie et profondément creusée en cuillère. Les espèces renfermées dans ce genre sont au nombre de sept, et toutes exotiques. Le C. ungulalus Edw. ( Hisi. nat. des Crust. , t. I , p. 400 , 21, 16 , fig. 6 à 8 ), qui habite les mers de l’Austra¬ lasie, est le type de ce genre. (H. L.) * CIILOROGONÏUM ( x>®po's , verdâtre ; yovt'a , angle), infus. — Genre voisin des Eu- glènes établi par M. Ehrenberg, et caractérisé ainsi : Animal de la famille des Astasiées , pourvu d'un seul œil , nageant librement (ne s’attachant pas à un pédicule fixe), et ayant une queue et une trompe filiforme double. L’auteur n’en connaît qu’une espèce. (P. G.) *CHLOROLOPUS (x>wp oç, vert; Woç, peau), ins. — Genre de Coléoptères télramè- res , famille des Curculionites , attribué à M. Dejean parM. Boisduval [Foyage de /’ As¬ trolabe , p. 358 ). L’espèce que ce dernier y rapporte est de l’île de Vanikoro ou de la Nouvelle-Guinée: il la nomme Ch. arrogans. Schœnherr la classe dans son genre Geone- CHL mus , et la cite à la table sous le nom géné rique de Cidoropus . (C.) * CÎILQROMÉLANE , Breithaupt (x><»- poç, vert ; piAocç , noir), min. — Syn. de Cron- stedtite. F oyez ce mot. (Del.) CHLOROMYRON, Pers. bot. ph. — Syn. de Feriicillaria , Ruiz et Pav. CïlLOROMYS. mam. — Foy. agouti. * CHLORONERPE, Swains. ois.— Genre établi dans le groupe des Pics, et dont le Pi- cus rubiginosus est le type. (G.) *CHLOROMTE. Chlo ronitum , Gaill. (XAtopoç, vert; niieo , je brille), bot. cr. — (Phycées.) Synonyme de Conferva. (C. M.) * CHLOROMTON, Gaill. bot. cr.— Syn. de Conferva, A g. * CHLOROPALE (x^wpoç, vert ; bnctlhoq, opale), min. —MM. Rernhardi et Brandes ont donné ce nom à une substance siliceuse d’un vert-pré, compacte ou terreuse, qui se rencontre avec l’Opale, dans les roches tra- chyliques d’Unghwar en Hongrie. Elle est composée de Silice, d’oxydule de Fer et d’Eau. Elle a été prise d’abord pour une Terre verte. (Del.) CHLOROPHÂNE (x),&>pos, vert ; , je parais), min. — Variété de Fluorine de Si¬ bérie, de couleur violette, qui devient phos¬ phorescente par la chaleur en répandant une belle lumière verte. Foyez fluorine. (Del.) * CHLOROPIIANTS (xRopo'ç, vert; »poç , vert ; cpo- Yi ç , écaille), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Curculionites , créé par M. Dejean dans son Catalogue, mais non adopté par Schœnherr, qui en reporte l’une des deux espèces décrites par M. Gory ( Mag. zoo/., 1834) sous les noms de Coniatus nigro- punctatus et sumpluosus dans son genre Phy- lonomus. L’une et l’autre se trouvent à Ma¬ dagascar. (C.) * CHLOROPHORA , Gaud. bot. ph. -Sy¬ nonyme de Maclura. (C. L.) * CHLOROPHORE. Chlorophora (yUP6^ vert ; (popoq , qui porte), ins. — Genre de Dip¬ tères établi par M. Robineau-Desvoidy ( Es¬ sai sur les Myodaires ), et appartenant à sa famille des Phytomides, tribu des Myodines. Ce genre est fondé sur une seule espèce originaire du Brésil , et nommée par l’au¬ teur 67//. lilurata. Elle faisait partie de la collection du comte Dejean. (D.) * CHLOROPHORÉES. Chloroph oreœ. bot. ph. — Tribu établie dans la grande fa¬ mille des Urticées ( voyez ce mot), par M. Gaudichaud , et ayant pour type son genre Chlorophora . (Ad. J.) ‘CHLOROPHYLLE, bot. — Voy. ciiro- mule. — C’est aussi une épithète donnée par De Candolle aux plantes parasites phanéro¬ games pourvues de feuilles vertes. ‘CHLOROPH YTE. Chlorophytum (x^pk, vert ; cpwov , plante), bot. — Fries a dési¬ gné sous ce nom toutes les plantes dont l’é¬ volution se fait d’une manière successive, et qui ont des parties ou des expansions vertes. CHLOROPHYTUM (x'^pk, vert ; ipurov, plante), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées Anthéricées, établi par lier, et ca¬ ractérisé par Pv. Brown. Ce sont des plantes herbacées , à racines fasciculées , à feuilles radicales, linéaires ou un peu élargies, à fleurs blanches en grappes, portées sur des pédicelles articulés dans leur partie moyenne. R. Brown a réuni Y Anthericum elaium à l’es¬ pèce qu’il a trouvée à la Nouvelle-Hollande, et qu’il appelle Ch. laxum. Ce g. est très voisin du g. Phalangium. — Le g. Chlorophy¬ tum de Pohl a été réuni au g. Horreria de Meyer. (C. d’O.) * CHLOROPS opo'ç , vert; fy , œil). ins. — Genre de Diptères, division des Bra- T III. 609 chocères , famille des Athéricères, tribu des Muscides, fondé par Meigen aux dépens du g- O scinis de Lalreille, et adopté par M. Mac- quart, qui en décrit 36 especes, toutes d’Eu¬ rope- Elles sont généralement jaunes , va¬ riées de noir, avec les yeux verts, ainsi que l’exprime leur nom générique. Ce qui les caractérise principalement, c’est la nervure costale des ailes qui ne dépasse pas la sous- marginale. Ces jolies Muscides se trouvent sur les fleurs pendant les mois de juillet et d’août. On peut considérer comme type de ce g. la Chlorops gracilis Meig. , de France et d’Allemagne. (D.) ‘CHLOROPSIS, Jard. et Selb. ois.— Sy¬ nonyme de Phillornis, Boié. Voyez verdin. CHLOROPUS. ois. — Un des noms latins de la Poule d’eau. * CHLOROPYGIA , Swains. ois. — Sy¬ nonyme de Brachypleracias , Lafr. * CHLOROSA (xac opoç, vert), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , établi par Blume (Fl. Jav.) pour des plantes herba¬ cées, parasites, à racines articulées, à hampe radicale, portant un fourreau à la base, terminée par un épi de fleurs verdâtres por¬ tées sur de courts pédicelles , et accompa¬ gnées de bractées. On en connaît deux es¬ pèces , croissant sur les arbres des vallées ombragées de Java. ‘CHLOROSOMA feXcopo'ç, verdâtre; corps j. rept. — Genre d’Ophidiens de Wa- gler (■ Syst ., p. 185), reposant sur le Coluber purpurascens de Gmelin, que M. Schlegel ne distingue pas de Y Herpeiodryas vindissi- mus. (P. G.) " C ÏILOROSPIZ A (x^wpo?,vert; o-Tr/^a, pin¬ son). ois.— Genre formé par Bonaparte dans la famille des Frmgillidées , et synonyme de Ch loris de Mœhring et de Brisson , ayant pour type le Loxia chloris de Linné ou Ver¬ dier. Voyez GROS-BEC et coccotiiraustunées. (Lafr.) CHLOROSTOMA (x^pk, vert; ar0> « , bouche), moll. — M. Swainson, dans ses Il¬ lustrations zoologiques , propose ce genre pour quelques Turbos. Il lui donne pour type le Turbo argyrostomus. Ce g., comme on le voit, ne peut être adopté. Voyez turbo. (Desh.) * CHLOROTA (x^wpoTYjç, couleur verte). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa¬ mille des Lamellicornes, tribu des Xylophi- 39 610 CHL CHI les , créé par M. Dejean , dans son Catalo¬ gue , sans indication de caractères. Cet au¬ teur y rapporte deux espèces du Brésil, les Ch. aulica De]-, et fastuosa Buquet. (C.) CHLOROXYLON (/Woç , jaunâtre ; Xov , bois), bot. ph. — Genre de la famille des Cédrélacées , ainsi caractérisé : Calice court , 5-parti. 5 pétales courtement ongui¬ culés, étalés. 10 filets également étalés, su- bulés , amincis à leur sommet, portant chacun une anthère vacillante , apiculée. Disque présentant sur son contour 10 sinus alternativement plus ou moins profonds, et où s’insèrent les étamines, entourant la base de l’ovaire avec laquelle il est soudé. Style court, parcouru par 3 sillons, terminé par un stigmate obscurément trilobé. Ovaire à demi plongé dans le disque, à 3 sillons indi¬ quant autant de loges , dont chacune ren¬ ferme 8 ovules ascendants. Capsule s’ou¬ vrant du sommet à la base en trois valves. Graines prolongées supérieurement en aile. L’unique espèce connue est un arbre de l’Inde , àboisdense et jaune ; à feuilles pen¬ nées sans impaire dont les folioles sont très obliques et criblées de points transparents; à panicules terminales, grandes et rameuses. (Ad. J.) CHLORURES, chim.— On donne ce nom aux combinaisons du Chlore avec les corps simples non métalliques, et avec les métaux. Les principaux Chlorures métalloïdi- ques sont les Chlorures de Carbone, de Bore, de Soufre , de Sélénium et de Phosphore. Tous ces composés, à l'exception des quatre Chlorures de Carbone, sont décomposés par l’eau dont l’hydrogène se porte toujours sur le Chlore pour former de l’acide chlorhydri¬ que H CL, et l’oxygène sur le métalloïde pour former un oxacide. Ces Chlorures sont d’ailleurs sans usages. Les Chlorures métalliques sont plus im¬ portants. La nature nous en présente un grand nombre , et quelques uns, surtout le Chlorure de Sodium, sont employés dans l’industrie et pour les usages ordinaires de la vie. Tous sont solubles dans l’eau, excepté le Chlorure d’Argent et le protochlorure de Mercure. On les reconnaît à la propriété que possèdent leurs dissolutions de former dans les sels d’argent un précipité blanc, caille- botte, insoluble dans l'eau et dans les acides, très soluble dans l’ammoniaque , et se colo¬ rant rapidement en violet par l’action de la lumière. Mêlés avec du bi-oxyde de Manganèse et de l’acide sulfurique, ils laissent dégager du Chlore. Chauffés avec l’acide azotique , ils for¬ ment une eau régale qui jouit de la propriété de dissoudre l’Or. Le charbon ne les altère pas. Chlorure de sodium. — C’estun des corps les plus répandus dans la nature. On l’y trouve tantôt à l’état solide, en couches considéra¬ bles , tantôt en dissolution dans l'eau. Dans le premier cas, on le désigne sous le nom de Sel gemme . Les bancs de Sel gemme sont nombreux. Il y en a en Pologne, en Hongrie, en Angleterre, en Espagne, dans plusieurs parties de la Russie, en Italie, en Suède, en Norvège, en Suisse; et, il y a quelques an¬ nées, on en a découvert une en France dans le département de la Meurthe, dans le voi¬ sinage de Château-Salins et de Vie. La plupart des dépôts de Sel gemme sont placés à la base des terrains secondaires, près des grands dépôts qui renferment la Houille , et au milieu de vastes bancs d’ar¬ gile grise dont ce Sel est presque toujours plus ou moins imprégné. Le sulfate de Chaux accompagne ordinairement le Set gemme. Il est aussi altéré par la présence d’une petite quantité de sels calcaires et ma¬ gnésiens et par du Chlorure de Potassium. On trouve à Wieliczce une variété de Sel gemme très remarquable, qui laisse dégager dans l'eau un gaz identique avec le gaz des marais ou hydrogène protocarboné. Ce gaz y est fortement condensé, de sorte que ce Sel gemme, en se dissolvant dans l’eau, pro¬ duit une véritable décrépitation. On ren¬ contre quelquefois des débris organiques dans le Sel provenant de cette même saline. Le Sel gemme est toujours transparent ou au moins translucide, et le plus souvent incolore ; mais on en trouve quelquefois de rouge, de jaune, de bleu, de violet, de brun et de vert. On attribue ces couleurs à la présence d’une trace de Fer ou de Manga¬ nèse. Tel que le présente la nature, le Sel gemme ne décrépite pas quand on le chauffe ou qu’on le projette sur un corps rouge; mais comme toute autre espèce de Chlorure de Sodium, il présente cette propriété quand CHL CM] on l’a dissous et fait cristalliser dans l’eau. La nature nous présente le Sel marin en dissolution dans presque toutes les eaux , même dans celles qui sont les plus douces, et réputées les meilleures. Quelques unes de ces eaux en renferment des quantités considérables, comme par exemple les eaux de la mer, de quelques lacs et d’un grand nombre de sources. Ces dernières se ren¬ contrent dans presque tous les lieux où l'on rencontre des dépôts de Sel gemme, et dans d’autres également nombreux où ces dépôts n’ont pas été observés. Quelques unes de ces eaux sont saturées de Sel. On y trouve en même temps du sulfale.de Soude, et des sulfates et des Chlorures à bases de Chaux et de Magnésie. L’eau du puits salé de Château-Salins contient 13 à 14 centièmes de son poids de Chlorure de Sodium. Le Chlorure de Sodium est formé d’un équivalent ou 442,65 de Chlore, et d’un équivalent ou 290,90 de Sodium. Il est in¬ colore , transparent , d’une saveur franche¬ ment amère et salée. 100 parties d’eau froide en dissolvent 39 p., et 40 parties à 109°, 7 , qui est le terme de l’ébullition de l’eau sa¬ turée de ce Sel. Aussi n’est-ce que par éva¬ poration qu’on en peut obtenir des quan¬ tités considérables. Cette faible diffé¬ rence entre la solubilité à froid et à chaud ne se montre que dans des cas extrêmement rares; elle permet de séparer facilement le Chlorure de Sodium de plusieurs autres sels, par exemple du nitrate de potasse qui cris¬ tallise en proportion considérable par le re¬ froidissement. Le Sel marin cristallise or¬ dinairement en cubes. Il est fusible à la chaleur rouge , et répand dans l’air des fu¬ mées épaisses qui annoncent qu’il est vo¬ latil. Exposé au feu , il décrépite forte¬ ment. Tel qu’on le rencontre dans le commerce, le Sel est anhydre ; ets’il renferme de l’eau, ce qui arrive souvent, c’est de l’eau hygro¬ métrique, de l’eau simplement interposée entre les cristaux anhydres. Cependant , à de basses températures etdans quelques au¬ tres circonstances particulières , on peut le combiner chimiquement avec de l’eau. Il y a peu de sels dont les usages soient aussi nombreux. On s’en sert pour saler et conserveries viandes, pour relever l’insi- Gl i pidilé de la plupart des mets, pour fabri¬ quer la soude artificielle, l’acide hydrochlo- rique , le Chlore, le sel ammoniac, etc., etc., pour vernir certaines poteries , pour amen¬ der les terres , engraisser les bestiaux. Sa valeur vénale est trop faible pour qu’on le fabrique jamais artificiellement. On l’extrait, tantôt des mines de Sel gemme , tantôt de l’eau de la mer ou des sources salées. ACar- dona en Catalogne, et à Wieliczce en Po¬ logne, comme il est à peu près pur, on l’ex¬ trait du sein de la terre, et on le verse im¬ médiatement dans le commerce. Dans la plupart des autres localités, on le purifie par dissolution et évaporation. Lorsque les eaux salées dont on veut ex¬ traire le sel, n’en contiennent en dissolu¬ tion qu’une petite quantité , comme par exemple les eaux de la mer , on a recours à des moyens détournés pour concentrer ces dissolutions, car on ne pourrait le faire avec avantage par le feu. Dans les pays chauds , on a recours à une évaporation spontanée; dans les climats tempérés, la concentration se compose d’une évaporation spontanée et d’une évaporation par le feu. L’eau des sources salées est ordinaire¬ ment concentrée dans des bâtiments de gra¬ duation , vastes parallélipipèdes rectangles, construits avec des fagots d’épines et ex¬ posés aux vents qui régnent le plus fré¬ quemment. L’air qui passe de toutes parts à travers les fagots concentre rapidement l’eau , et quand celle-ci a été amenée à un degré voisin de la saturation , on achève l’évaporation dans des chaudières. Cette évaporation spontanée a lieu sur les bords de la mer, dans des bassins qu’on tapisse d’argile et qu’on appelle Marais salants. L’eau de la mer y est conduite par des canaux et s’y évapore sans l’interven¬ tion d’aucune chaleur artificielle. Chlorures décolorants, Chlorures d’oxy¬ des. — Ces composés que la plupart des chimistes considèrent comme des mélanges atomiques de Chlorures métalliques et d’hypochlorites , se préparent en recevant le Chlore dans certaines dissolutions alca¬ lines ou dans la chaux éteinte. Celui qui est le plus employé, est le Chlo¬ rure de chaux. On s’en sert comme rongeur dans les fabriques de toiles peintes , et pour CHL CHN 61 2 blanchir les tissus de lin, de chanvre et de coton , la pâte de papier, etc. Ce même com¬ posé et le Chlorure de potasse ou de soude (Eau de Javelle) sont également employés pour désinfecter l’air chargé de miasmes , enlever des taches d’encre, etc., etc. Ces Chlorures laissent dégager abondam¬ ment du Chlore quand on les met en con¬ tact avec les acides , même avec l’acide carbonique : aussi exhalent-ils sans cesse 1 odeur de ce gaz. Ce sont des agents éner¬ giques d’oxydation, et tout à la fois de chlo¬ ruration. (Pel. ) CHLORURES, miin. — L’un des ordres ou grands genres chimiques de la minéralogie, comprenanttous les Chlorures naturels, qui font partie de l’écorce terrestre. Chauffés avec l’acide sulfurique et le peroxyde de Manganèse, ils dégagent tous du Chlore, gaz facile à reconnaître à sa couleur verdâtre et à son odeur safranée. Fondus au chalumeau avec du sel phosphorique mêlé d’oxyde de Cuivre, ils colorent la flamme en bleu pour¬ pre. Si l’on a égard aux différences de sys¬ tème cristallin, on peut les partager en deux tribus : Les Chlorures cubiques : lo le Chlo¬ rure de sodium ou Saimare, Sel gemme (voy. l’article précédent, et de plus sel gemme) ; 2° le Chlorure ammonique ou Sel ammoniac, Salmiac (voy. salmiac ) ; et 3° le Chlorure d'argent ou Kérargyre, Argent corné (voy. ar¬ gent). Le Sel marin solide ou en roche est quelquefois , mais très rarement, accompa¬ gné de Chlorure de Potassium ou Sylvine (voy. ce mot) ; celui qui est en solution dans les eaux de la mer y est associé aux Chlo¬ rures de Calcium et de Magnésium. Les Chlorures quadratiques. A cette tribu ne se rapporte dans l’état actuel de la science qu’une seule espèce , le Chlorure de mercure ou le Calomel ( voyez mercure ). Outre les Chlorures proprement dits , il existe un groupe de composés qu’on peut appeler Qxy-chlorures , parce qu’ils résul¬ tent de la combinaison d’un oxyde et d'un Chlorure ; ce groupe renferme plusieurs es¬ pèces : Y Aiukumite, qui est un oxy-chlorure de Cuivre; la Mendipiie , qui est un oxy¬ chlorure de plomb; la Wohzine (oxy-chlo¬ rure de zinc), etc. Voy. oxy-chlorures. Enfin , parmi les Oxy-sels , et notamment dans les genres clés Carbonates, Phosphates, Arséniates et Silicates, on rencontre un cer¬ tain nombre d’espèces chlorifères, qui résul¬ tent, non du mélangé, mais de la combinai¬ son définie d’un Chlorure avec un Carbonate, un Phosphate ou un Silicate. Ces espèces, déjà nombreuses, nécessiteront peut-être un jour l’établissement de groupes distincts sous des noms particuliers, telsqueceuxde Chloro- carbouutes, Chloro-pkosphales , Chloro-sili- cates. En attendant, nous les avons classées parmi les genres auxquels elles se rappor¬ tent d’elles-mêmes, lorsqu’on néglige le rôle que joue le Chlore dans leur composition. (Del.) *CHLORYLLIS (x*®p°ç, jaune ou vert; Fllis . ? Il faut peut-être lire Chlorillis, dim. de Chions), bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Papilionacées , tribu des Phaséo- lées-Diocléées, formé par E. Meyer (Comm. Pl. afr ., 149) sur une seule espèce, la C. pru- lensis E. M. C’est une plante herbacée vi¬ vace, indigène du Cap, à tige proeombante, à feuilles trifoliolées ; folioles stipellées, subtrilobées-anguleuses, l’intermédiaire pé- tiolulée; fleurs belles, à calices éhractéolés, à étendard subcoriace, vert, à carène d’un vert jaunâtre , à ailes violacées. Ces fleurs sont disposées en grappes terminales, pyra¬ midales, à peine pédonculées. (C. L.) * CIUMOODES (xvowtîvK, lanugineux). ijns. — Genre de Coléoptères trimères , formé par moi aux dépens du genre Coccmella de Linné. Les espèces de ce genre sont petites, rondes, convexes, de couleurs métalliques, revêtues d’une pubescence courte et serrée, à dernier article des tarses court et à cro¬ chets bifides. M. Dejean, qui a adopté ce genre dans son Catalogue, en mentionne 5 espèces de l’Amérique méridionale, mais il est au moins deux fois plus nombreux. (C.) * CfINOOPfIOKA (xvooç, duvet; epopoç, qui porte . bot. cr. — Kaulfuss avait établi sous ce nom un genre de Fougères du groupe des Cyathéacées, qui ne paraît pas différer suffisamment des Alsophila de P». Brown, la présence seule de poils nombreux autour des capsules ayant servi à le définir, et ce caractère disparaissant successivement dans diverses espèces qui se lient insensiblement avec les vrais Alsophila. Eaulfuss a fondé ce genre sur le Cya- ihea villosa ( H. et B. Willd. , ôpec., t. V, p. 495) , espèce originaire de l’Amérique CHOE CHOE (313 équatoriale. M. Blume a rangé dans ce même genre plusieurs espèces de Fougères arborescentes de Java, et s’il était adopté, plusieurs espèces des Indes orientales vien¬ draient également s’y ranger. (An. B.) * CHNOOTRIBA ( ^vooç, efflorescence, duvet; Tpi'Ça) , j’use), ins. — Genre de Co¬ léoptères trimères, établi par moi avec le Coccinella similis de Herbst et de Schœnherr. AI. Dejean , qui a adopté ce genre dans son Catalogue, ayant reconnu que l’espèce nom¬ mée ainsi par Schœnherr était distincte de la première, a appliqué le nom de Ch. assi- milis à celle qui se trouve sur la côte de Gui¬ née et au Sénégal , et a conservé le nom pri¬ mitif à l’espèce du cap de Bonne-Espérance. Ces Insectes, ainsi que les Epiluchna et au¬ tres genres voisins, sont couverts d’une vil¬ losité cotonneuse; mais leurs ongles ne sont pas complètement bifides et n’offrent qu’une petite dent interne; corps plus étroit; étuis prolongés presque en pointe. (C.) * C!IOASPIS( je verse; àtrniq, aspic, serpent), bot. cr. — (Phycées.) Genre pro¬ posé par Gray pour les espèces d’Algues de la tribu des Zygnémées appartenant au g. Spirogyra, dont l’endochrome est contourné en spirale dans chaque article des filaments. Le nom de Spirogyra de Link, ayant été éta¬ bli antérieurement, doit être préféré à celui de Choaspis , et à celui de Salrnacis , Bor., qui est encore un synonyme de ce g. , que quelques auteurs regardent comme une simple section du g. Zygnema. (Bréb.) CIIOCARD. OIS. — C Oyez CHOQUART. Clïüi:\ A , Oken. moll. — Tel est -e nom que M. Oken donne au genre Gastrochène, depuis longtemps établi parSpengler. Eoyez GASTROCllÈNE. (ÜESH.) *CHOERIDIEM (x°‘p èîtov, petit cochon). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa¬ mille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides coprophages, créé par MM. Lepeletier et Serville ( Encyclopédie méthodique , t. X, p. 348) et ainsi caractérisé : Antennes de 9 articles; massue triplicatile ; tête nautique dans les deux sexes; chaperon échancré ou bidenté; corps court, convexe; corselet mu- tique; écusson nul; 4 pattes postérieures courtes, très dilatées, épaisses à l’extrémité; tarses aplatis. Le Ch. simplex, trouvé à Cayenne, est l’espèce type de ce g. On doit y rapporter les Sc. melanocephalus et capis- tratus de Fabricius ; mais plus de 80 espèces de l’Amérique méridionale sont encore iné¬ dites. (C.) CHOEROCAMPA ( ^otpoç » cochon ; xap.7rv) , chenille), ins. — Genre de Lépidoptè¬ res, delà famille des Crépusculaires, tribu des Sphingides, fondé par l’auteur de cet article dans son Hist. des Lépidopt. de France (Suppl., t. II, p. 159) aux dépens des Déilé— philes d’Ochsenheimer. Ce g., qui a pour type le Sph. porcellus de Linné, se compose de toutes les espèces dont les Chenilles ont été appelées Cochonnes, à cause de la forme de leurs trois premiers anneaux, qui sont très rétractiles et terminés par une tête pe¬ tite et arrondie, ce qui fait que lorsque l’a¬ nimal les allonge pour atteindre sa nourri¬ ture, cette partie de son corps ressemble au groin du Porc ou à la trompe du Tapir. In¬ dépendamment de ce caractère tiré de la larve, l’insecte parfait en fournit d’autres qu’il serait trop long de rapporter ici. Ce g. a été adopté par M. William Harris dans le Catalogue de sa collection (Journ. américain des sciences et des arts, n° 2, vol. XXXVI, pag. 20). (D.) *CHOEROMORPHA (xoTpoç, pourceau; popcp-a, forme), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par M. Dejean dans son Catalogue, et caractérisé par un corselet mu- tique, le dernier article des antennes acu- miné, et le préslernum muni d’une pièce presque carrée, tronquée en avant et en ar¬ rière, élargie anguleusement sur chaque côté antérieur. Ce g. serait peut-être mieux placé près des 7'ragomorphus qu’à côté du g. Ste- modonta. L’espèce qui y est rapportée se trouve à Java , M. Dejean l’a appelée C. pi- gra. (C.) CIIOEROPmiECLS. mam. — Ancien nom des Cynocéphales, adopté récemment comme nom spécifique par M. de Blainville. CHOEROPOTAME (x°~poç > cochon ; tto- iap.oç , fleuve ). mam. foss. — Nom employé par Prosper Alpin, pour un animal imagi¬ naire, et que Cuvier a appliqué à un genre de Pachydermes de la famille des Cochons , trouvé dans les gypses des environs de Pa¬ ris. Cet animal avait à chaque côté de la mâchoire supérieure 7 molaires , dont 4 de remplacement, coniques, ressemblant un peu a celles de l’Hippopotame, cl 3 arrière- 614 CHÜE CHO molaires un peu plus larges que longues, et presquecarrées. La couronne deces dernières ! offre quatre principaux cônes mousses, et deux plus petits, situés , l’un entre les deux cônes antérieurs, et l'autre, qui est le plus petit de tous, entre les deux cônes postérieurs. Au milieu des quatre grands tubercules se voit une petite proéminence légèrement bi- furquée , et toute la dent est entourée d’un collet tuberculeux au milieu et à l’angle an¬ térieur du bord externe. La mâchoire infé¬ rieure ne portait que six molaires de chaque côté: trois antérieures, pointues et compri¬ mées, deux arrière-molaires à deux paires de tubercules, et une dernière à trois paires. Cette mâchoire était pourvue de canines courtes comme dans les Pécaris, mais moins aplaties et ressemblantdavantage à celles des Carnassiers, il est probable qu’il en existait aussi à la mâchoire supérieure, et que l’une et l’autre portaient des incisives. Les terrains tertiaires d’eau douce de i’île de Wight, qui recèlent des débris cYAno- plotherium et de Palceotheriurn , ont offert à M. Piichard Owen une mâchoire inférieure de Chœropotame plus complète que celle que Cuvier a décrite : le bord inférieur de cette mâchoire est très arqué , et son angle posté¬ rieur se prolonge en crochet autant et même plus que chez les Carnassiers. Ces caractè¬ res , joints à celui qu’offrent les premières molaires coniques, annoncent une certaine affinité avec ces derniers animaux. Et comme les Pachydermes se rattachent déjà par d’au¬ tres genres avec d’autres ordres, on peut, ce nous semble, les considérer comme une fa¬ mille centrale d’Ongulés , qui se lie par les Chœropotames aux Carnassiers, par les Da¬ mans , les Éléphants et les Mastodontes aux Plongeurs, par les Anoplotherium aux Pviiminants, et peut-être même par les Di - noiherium aux Cétacés herbivores. M. H. de Meyer ayant donné à deux espèces du même genre qu’il a découvertes dans la molasse de Georgensmünd les noms de Ciiœr. Meiss- nerie t Chœr. Sœmmeringii, M. Owen propose d’appeler l’espèce décrite par Cuvier Chœr. Cuvieri. M. Desmarest l’avait nommée Chœr. gypsorum. (L...D.) * ciioehopus (%oïpoç, COChon; noue, j pied), mam. — Genre de Mammifères didel- plies à peine connu. Voici ce qu’on en sait : j Le major anglais Mitchell a découvert sur : les bords du Murray, dans l’Est de la Non- | velle-Hollande, un Mammifère de la taille d’un jeune Lapin de garenne , et à peu près delà même couleur. Ce petit animal, aperçu à terre par les guides indigènes du major, se réfugia immédiatement dans un trou d’ar¬ bre d’où on put le retirer vivant. Les natu¬ rels furent unanimes pour dire qu’ils ne le connaissaient pas encore. Sa tète est allon¬ gée et son museau fort grêle; il manque de queue, et ses pattes, surtout les antérieures, ont du rapport avec celles des Cochons. Mal¬ heureusement l’exemplaire encore unique de cette singulière espèce est resté au Musée de Sydney , et c’est d’après un dessin de M. Mitchell que le g. Cliœropus a été établi pour elle par M. Ogilby. Les pattes anté¬ rieures paraissent en effet n’avoir que deux doigts égaux entre eux, et dont les ongles, comme ceux de beaucoup de Mammifères du groupe des Ineduccibilia , ont une ten¬ dance à la forme ongulée. Aux membres postérieurs l’index et le médius sont petits et syndactyles. Cliœropus ecaudalus est le nom de ce Mam¬ mifère. On en voit une figure dans la rela¬ tion de la troisième expédition du major Mitchell , tom. II, pl. 38. C’est probablement une forme voisine des Péramèles. (P- G.) CHOIX. bot. ph. — Non vulgaire du g. Schœnus. CHOIX (Pierre de), min. — Nom vulgaire sous lequel on désigne à Lyon un des cal¬ caires employés dans cette ville comme pierres de construction. (Del.) CHOIX E. bot. ph. — Synonyme vulgaire (YAirona wuricata. * CHOIHOMICES (xo~p°s » cochon ; pî- xn; , champignon), bot. cr. — Genre de la famille des Gastéromycètes , établi parVit- tadini ( Tuberac ., p. 50, t. Il), pour des tu¬ bercules souterrains blancs, recherchés par les Cochons, ayant dans leur jeunesse des propriétés nauséabondes, et, à leur maturité, remplaçant les Truffes, dont ils ont la déli¬ catesse. C’est dans les sables de l’Afrique septentrionale que se trouvent ces végé¬ taux que Desfontaines avait nommés Truffes blanches. Ses caractères sont : Utérus irré¬ gulièrement arrondi, lisse et indéhiscent à l’extrémité , à l’intérieur charnu et veiné ; péridioles vésiculeux, pyriformes, longue- : ment pédicellés , disposés sur le côté des CHG 615 CIIO veines ; sporangioles sphériques et hérissées. (C. d’O.) CIIOISYA ( nom propre ). bot. pu. — Genre de Diosmées, consacré par M. Kunth à M. Choisy, botaniste genevois, connu par ses travaux sur les Convolvulacées et sur quel¬ ques autres sujets. — Ses caractères sont les suivants : Calice à 5 sépales, caduc ; 5 pétales plus longs portés sur de courts on¬ glets , étalés; 10 étamines plus courtes ; 5 ovaires soudés entre eux à la base, qui se continue en un court gynophore portant les pétales et étamines, pubescents, contenant chacun 2 ovules superposés ; 5 styles portés de l’angle interne des ovaires au-dessus de leur sommet, bientôt rapprochés et soudés en un seul que termine un stigmate capité à 5 lobes. Le fruit n’est connu que par la relation de B npland, qui le dit une capsule marquée de 5 sillons et terminée par 5 poin¬ tes. — L’espèce unique, originaire du Mexi¬ que, est un arbrisseau à feuilles opposées, composées de 3 folioles parsemées de points transparents, à fleurs blanches disposées en ombelle à l’extrémité des pédoncules axil¬ laires ettrifides. (Ad. J.) *CHOKJROSAL. bot. ph. — Synonyme de Duabanga. (C. L.) CHOLESTÉRINE. Cholesterina ( XoU , bile; CTTcap , graisse), zool. — Nom donné par M. Chevreul à la substance grasse par¬ ticulière , découverte par Green dans les calculs biliaires, et qui se trouve également dans le sang, dans certaines concrétions cé¬ rébrales , dans le musc , dans le jaune d’œuf, etc. Elle ressemble aux corps gras par ses propriétés, et surtout à la cétine, mais elle en diffère en ce qu’elle n’est pas saponifiée par les alcalis. La Cholestérine tirée des calculs biliaires se convertit en acide cholestérique par l’action de l’acide azotique. CHOLEVA , Latr. — ins. Synonyme de Cutops, Fabr. (D.) * CHOLIDES. Cholides. ins. — Subdivi¬ sion faite par Schœnherr dans sa division des Apostasimérides, etcaractérisée ainsi : Pattes antérieures éloignées à la base par l’espace pectoral aplati et plus ou moins canali- culé. Les genres qu’elle renferme sont les suivants : Illiinastus , Cholm , Liiornerus , Callinolus , Dionychus , llomcilonoius , Peta- lochilus , Oncorhinus , Trypetes , Solenopus, Arnerhinus, IVettarhinus, Sclerosomus , Hct- plosonyx, Alcides , Lœmosaccus , Strongy- lotes , Derelomus , lsonychus , Phcenomerus , Celetes, Madarus, Pyropus , Baridius, Bary- cerus , Madopterus , C 'entrinus , Cylindroce- rus , Plalyonyx , Loboderes , Diorymerus , Eurhinus, Coleornerus et Cyrtomon. (C.) CIIOLIPUS (xwÀoç , boiteux ; 7tovç , pied), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, tribu des Ténébrionites , créé par M. Dejean, dans son Catalogue, pour une seule espèce indigène de Java, et qu’il nomme Ch. brevicornis. Ce genre est placé entre les Aspisoma et Charinolus de cet au¬ teur, mais il n’a pas été publié. (C.) * CROUTES. ins. — Groupe ou sous- tribu de Coléoptères tétramères, établi par M. de Castelnau dans la famille des Curcu- lionites, et qui a pour type le g. Cholus de Schœnherr. (D.) CIIOLQEPE. Cholœpus. mam. — Eoy. PARESSEUX. * CIIOLOVOCEIiA (d’après l’étymologie de ce mot donné par l’auteur, il aurait dû l'écrire Colovocera , car il le fait dériver de xo\qv nv , tronquer, et de x/pocç, corne ). ins. — Genre de Coléoptères trimères, établi par M. Victor Motschoulski ( Bull, de la Soc. imp. des nat. de Moscou , 1838 , n° II, pag. 177, sur un insecte recueilli par lui à Derbent, non loin de la mer Caspienne, et auquel il a donné le nom spécifique de formicaria , attendu qu’il l’a trouvé au mi¬ lieu des fourmilières cachées sous les pierres. C’est un insecte très petit , d’une demi- ligne de long, entièrementd’un rouge fauve, qui ressemble beaucoup au premier abord à un P halacrus ; mais outre qu’il est trimère, il a les antennes aplaties comme les Endo- mychus et les Lycoperdina. (D.) * CIIOLUS (p)ô;, boiteux), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Cur- culionites, créé par M. Germar ( Species insec torum , p. 212), formant la base de la subdivision des Cholides. Ce genre, qui a été adopté par M. Schœnherr ( Généra et Sp. Cur cul. , t. III , p. 2G4 ) , renferme 19 espè¬ ces , toutes de l’Amérique méridionale. Cet auteur l’a partagé en espèces à écusson ap¬ parent , ou sans écusson visible en dessus ; deux seulement sont dans ce cas. Les Cho- lus se rapprochent beaucoup des Dionychus , principalement par la forme de la trompe ; 6 1 G CHO mais leur corps rhomboïde et leur rostre aplati au sommet les distingue de suite des Baridius et des Balaninus ; les espèces types sont les Rhynchœnus Rana et cinctus de Fab. , originaires de Cayenne. (C.) CIIOMELIA (médecin et botaniste fran¬ çais du xvme siècle), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Psy- chotriées-Cofféées, constitué par Jacquin (Amer., 18. t. XIII), et renfermant 5 ou6 es¬ pèces croissant dans l’Amérique tropicale. On en cultive quelques unes dans les jar¬ dins européens. Ce sont des arbrisseaux souvent épineux, pubescents ou glabres, à feuilles opposées, très courtement pétiolées, rigides, coriaces, munies de stipules courtes interpétiolaires ; à fleurs blanchâtres, d’une odeur agréable, accompagnées à la base du calice de deux bracléoles sétacées , et portées par de courts pédoncules axillaires uni-pau- ciflores. (C. L.) * CHOMiOCARPON, Cord. ( émi¬ nence ; xap-Troç , fruit ). bot. cr. — ( Hépati¬ ques.) Synon. de Preissia, Nees. (C. M.) * CHONDESTES. ois. — Genre de la fa¬ mille des Fringillidce , formé par Swainson dans le Zool. joum., n° 10, cité dans son Synopsis of ilie bîrds of Mexico et maintenu par cet auteur dans sa Cla^s. of ihe birds. Il le créa pour une espèce de Pinson mar¬ cheur du Mexique , que M. Say avait dé¬ couvert de son côté dans l’ouest de l’Amé¬ rique nord et nommé Fringilla gramrnacci. Swainson nomme Chondestes sirigata l’es¬ pèce type, qui est remarquable parunecolo- ration brun-fauve en dessus, blanchâtre en dessous, et surtout par deux larges bandes longitudinales de couleur ferrugineuse, sé¬ parées par une ligne grise qui occupe tout le dessus de sa tête. Ses mœurs plutôt que ses formes ont pu, ce nous semble, autori¬ ser la séparation générique de cette espèce de Fririgille, car, ainsi que les Alouettes, il se tient habituellement sur le sol, ce qui lui a fait donner le non anglais de Lark- finch. Comme elles, il fréquente les prairies et ne s’envole presque jamais sur les arbres. Son chant est agréable, et souvent il conti¬ nue de le faire entendre en volant. Ce genre, qui jusqu’ici ne renferme encore que le Chondesles sirigata de Swainson ou Fringilla grammaca de Say, offre, comme l’on voit, de grands rapports dans ses mœurs avec le CHO genre Pleclrophane de Meyer, ayant pour type l’ Emberiza nivalis L. (Lafr.) CHONDODENDRUM. bot. pu. — Foyez CIIONDRODENDRUM. CHONDR ACANTHE. Chondracanihus (xovêpoq , cartilage ; axavGa, épine), crust. — Ce genre établi par de La Pioche, aux dépens des Lemea de Muller, appartient à l’ordre des Lernéides et à la famille des Chondracan- thiens.La tête est peu distincte du thorax; ce dernier n’est pas divisé transversalement , et se termine par deux prolongements en forme de cornes , entre lesquels se trouve un petit tubercule abdominal , et les orifi¬ ces d’où naissent les tubes ovifères. A l’ex¬ trémité antérieure de la tête , se trouve une paire d'antennes rudimentaires, et une paire de pattes-mâchoires ayant la forme de crochets assez forts. La bouche est située assez loin en arrière, et armée de chaque côté d’un petit crochet, devant laquelle se trouve une troisième paire de pattes-m⬠choires plus grande que la précédente, et ancreuses comme celles de la première paire, mais plus petites. A ces organes succèdent deux paires de lobes bifurqués, qui repré¬ sentent autant de pattes thoraciques. Sur la portion moyenne du thorax, on remarque une troisième paire de prolongements bra- chiformes qui paraissent être de même na¬ ture que les précédents, mais qui sont sim¬ ples. Le mâle est extrêmement petit, et se trouve accroché sous l’extrémité postérieure du thorax de la femelle ; il est plus ou moins pyriforme, et ne ressemble pas du tout à la femelle ; sa tête est très grosse; son thorax est articulé , et il est pourvu de pattes-m⬠choires très grandes. Les espèces que ce genre comprend sont au nombre de 8 , et vivent parasites sur les Poissons. Le C. comuius Cuv. (Edw., Hist. nat. des Crust., tom. III, pl. 40, fig. 18 à 22), peut être regardé comme le type de cette coupe générique; cette espèce vit sur les branchies de divers Pleuronectes. (H. L. ) *C II ON DR A G A NTI1 IENS . Chou d racan- thii. crust. — Cette famille, qui a été éta¬ blie par M. Milne-Edwards , appartient à l’ordre des Lernéides. Les Crustacés qui la composent sont remarquables en ce que les femelles se fixent sur leur proie à l’aide de petites mâchoires ancreuses, insérées à l’extrémité antérieure de la tête et CHO CHO 617 sous le front. Les appendices thoraciques ne servent pas au même usage , et ont la forme de pattes ordinairement biramées , très petites et non préhensiles. La tête est distincte du thorax, et porte une paire d’an¬ tennes et deux paires de pattes-mâchoires uniformes et ancreuses. Sur les côtés de la bouche , on aperçoit ordinairement une paire d’appendices qui représentent les pat¬ tes-mâchoires de la seconde paire , et qui sont quelquefois ancreuses comme les au¬ tres , mais souvent rudimentaires. La bou¬ che est quelquefois située très loin en ar¬ rière des pattes-mâchoires antérieures , et elle est armée de petits appendices repré¬ sentant les mandibules. Le nombre et la disposition des appendices correspondant aux pattes thoraciques varient ; tantôt on n’en compte que deux paires, tantôt trois, et même quatre. Les tubes oviféres vien¬ nent du bord postérieur du corps, de sorte que l’abdomen est rudimentaire , et n’est représenté que par un ou deux tuber¬ cules médians. Le mâle se trouve quelque¬ fois accroché sous l’anus de la femelle ; il est extrêmement petit, et ne ressemble en rien à celle ci. Cette famille comprend 8 genres, qui sont désignés ainsi : Selius, Aeihon , Clavella , Cycnus , Tucca , Peniculus , Lernanthropus , Chondracanlhus. (H. L.) *CH0NDRACHYRU1VI , Nees. bot. pu.— Syn. présumé d ’Eaionia, Raf. CHOXDRÏA, Agardh foovÆpo;, cartilage). bot.cr.— (Phycées.) Coy. laurencia, Lamx.; CI1RYSYMENIA, Ag. fil.; LOMENTARIA, Lyilgb., et ACANTIIOPHORA, Lamx. (C. M.) * CHOlYDRIÉES. Chondrieœ. bot. cr. — (Phycées.) C’est une des tribus de la famille des Floridées, établie par M. J. Agardh {Lin- nœa , XV, 1 , p. 20 ) , et à laquelle il donne pour caractères: Fronde celluleuse, conti¬ nue, souvent étranglée de distance en dis¬ tance. Sphérospores épars sur les rameaux. Conceptacles externes, au fond desquels sont fixées par leur extrémité amincie des spori- dies pvriformes enveloppées d’un péricarpe. Cette tribu comprend, suivant M. J. Agardh, les genres suivants: Laurencia', Lamx.; Chnm- pia, Lamx.; Lomentaria , Lyngb.; Bonnemai- sonia , Ag .; Asparagopsis, Montag.; Culocla- dia, Grev.; Delisea, Lamx.; auxquels M. De- caisne ajoute {Ann. sc. nat., août 1842) : Co- t. m. rallopsis,Grey.-} Caienelta , Grev.; Duwomin , Lamx. ; Gracilaria, Grev. ; Microcladia , Grev. ; Soliera, J. Ag. (qui n’est pas, quoi qu’on dise, notre Giganïna gudituna) ; P/njl- lopliora, Grev. , et Boiryocarpa, Grev. (C.M.) CÏIONDRILLA , Tourn. (qu’on sup¬ pose dérivé de x°v^p°î > grain, grumeau. — Suivant Vaillant, le suc laiteux des Chon- drilles se grumèle facilement), bot. pii. — Ce genre fait partie des Composées, tribu des Chicoracées, et les plantes qui les com¬ posent sont des herbes vivaces , indigènes de l’Europe, des régions orientales, ou plus rarement de la Sibérie. Elles sont munies de liges droites, raides, souvent dichoto- mes, de feuilles radicales, roncinées, de caulinaires entières , et de capitules renfer¬ mant des fleurons de couleur jaune. Ces capitules, de forme à peu près cylindrique, ne contiennent qu’un petit nombre de fleurs, entourées par un involucre composé de deux rangées d’écai 1 les courtes et appri- mées. Le réceptacle nu , étroit , supporte des fruits cylindriques, couverts au sommet desquamelles dont les 5 supérieures consti¬ tuent une sorte de calicule , et au milieu desquelles le fruit se prolonge sous la forme d’un bec qui supporte une aigrette formée de plusieurs rangées de soies très blan¬ ches. — On rencontre fréquemment en France •et dans les lieux sablonneux et incultes, le Ch. jnncea. (J. D.) *CHOI\DROCERA (x°veîpoç, dilatation; xepotç, corne), ins. — Genre de la tribu des Coréens, de l’ordre des Hémiptères, section des Héléroptères , établi par M. Laporte de Castelnau ( Ess . clas. des Hèm.) , et regardé par plusieurs entomologistes comme une simple division du genre Coreus. On reconnaît facilement les Cuondrocera à leurs antennes, dont les deuxième et troi¬ sième articles sont plus élargis que les au¬ tres. Le type est le Cii. a larges antennes {Ch. lati cornis Lap.), de l’île de Cuba. (Bl.) CHONDRODENDREM, R. et P. (et non Chondodendrum ; j^ov^po;, grain ; SévSpov, ar¬ bre). bot. ph. — Synonyme de Coccidus , DC. *CHO]\DRODITE (^ovcîpcj^rîç, grumeux). min. — Maclurite, Brucite des Américains . Nomdonnépar M. Berzélius à une substance minérale, qui ne s’est encore présentée que sous la forme de grains arrondis, jaunes ou brunâtres, à texture lamellcuse, disséminés CHO 618 CHO dans les calcaires saccharoïdes , à Sparta j dans le New-Jersey, aux Etats-Unis, à Pargas et à Ersby en Finlande, à Aker en Suderma- nie , à Arendal en Norwége , et à Boden près de Marienberg en Saxe. Cette substance a par sa composition de grands rapports avec le Péridot; cependant les analyses de Sey- bert et de Thomson ont donné 3 à 4 pour 100 d’Acide fluorique, qu'on suppose exister dans ce minéral à l’état de Fluorure de ma¬ gnésium. Selon Thomson , la Chondrodite des États-Unis est formée de Magnésie, 54,64; Silice, 36; Acide fluorique, 3,75 ; oxyde de Fer, 3,97; Eau, 1,62. Sa cristallisation est imparfaitement connue : on admet généra¬ lement qu’elle appartient au système klino- rhombique , et l’on cite des prismes de 147° 48', terminés par un biseau oblique semblable à celui des cristaux de Pyroxène. Ces prismes sont clivables dans le sens des diagonales , et dans une direction oblique par rapport à l’axe. La Chondrodite est infu¬ sible au chalumeau. Sa dureté est comprise entre celles du Quartz et du Feldspath or- those. La Buinite de Bournon qui se trouve au Vésuve, pourrait bien être identique avec le minéral dont il est ici question. (Del.) CIIONDROPETALUM, Rottb. bot. pu.— Syn. d ’Elegia , Thunb. CtlONDUOPTÉRYGïENS. Chondropte- rygii (x°v _Ce mot, qui exprime la nature car¬ tilagineuse du squelette des Poissons, a été imaginé par Artedi, qui faisait de ce groupe son quatrième ordre de la classe des Verté¬ brés. L’état de cartilage permanent, dans lequel on trouve les os de ces animaux, était le seul caractère qu’Artedi opposait aux Poissons à squelette osseux; ceux-ci étaient ensuite subdivisés d’après l’organisation de leur membrane branchiostége , soutenue par des osselets ou dépourvue de cette sorte de squelette, et qui était exprimée par ces mots: Branchiis ossiculatis vel Branchiis ossibus destinais. La 4e classe était composée des genres Peiromyzon , Acipenser , Squalus et liuia. Par ce premier essai, Artedi réunissait quatre genres naturels et qui forment entre eux un groupe également conforme, selon moi, aux principes de la méthode naturelle, quoiqu’il semble que l’ordre des Chondrop- térygiens d’Arledi ait été composé d’après un seul caractère, l’état cartilagineux du sque¬ lette. Les Lamproies et les Esturgeons ne sont pas cependant aussi voisins l’un de l’autre que les finies et les Squales, qui ont en effet entre eux la plus grande affinité. Mal¬ heureusement Linné, qui a rendu tant de services aux sciences naturelles, mais qui n’a pas eu dans tout son Systema naturce , je ne dis pas l’idée, mais même le sentiment des familles naturelles , a brouillé tout ce qu’Artedi avait si bien commencé. Car dès la 10e édition de son Systema naturce , il fait passer tous les Chondroptérygiens dans la classe des Reptiles, ayant commis la faute de faire le groupe des Amphïbia nantes. Il y a été conduit non seulement par la fausse croyance que ces animaux respiraient par des branchies et par des poumons , mais on voit encore qu’il veut justifier ce rapproche¬ ment par la disposition des organes de la gé¬ nération et par les propriétés toxiques de plusieurs genres , citant la Pastenague qui blesse dangereusement avec son aiguillon sus-caudal, ou la Torpille, qui engourdit avec ses batteries électriques. L’on ne peut nier cependant que, dans cette erreur, l’auteur du Systema naturce n’ait saisi quelques uns des rapports qui lient en effet les Raies et les Squales aux Reptiles, mais il a exagéré ces rapports. Linné, faisant alors passer tout le groupe d’Artedi dans la classe des Reptiles, y ajoute le genre Chimcera , inconnu à son compatriote; mais il vient tout de suite dé¬ truire l’ordre encore bien plus naturel en y adjoignant le genre Lophius , dont le sque¬ lette fibreux n’est pas cartilagineux, et que, d’après l’examen des os du crâne , de la face , des nageoires, l’on doit placer plutôt parmi les Percoïdes que dans le voisinage des Raies. Mais ce qui prouve encore, comme je le disais tout à-l’heure, combien Linné était en¬ traîné par ses méthodes artificielles à des rapprochements les plus disparates, c’est ce qu’il fait dans sa 12e édition. Ses Amphibia nantes sont divisés en deux sections ; l’une comprend les genres qui peu¬ vent se réunir sous cette diagnose : Spiracula composita seu plura. Le nombre des trous branchiaux va caractériser les genres Peiro¬ myzon , Raja, Squalus, Chimcera ; mais alors le genre Acipenser est exclu de ce groupe et porté dans la seconde section sous la ca¬ ractéristique de Spiracula solitaria, avec les Lophius, les Cycloptères, les Baüslcs, les CHO cno 619 Centrisques, les Syngnathes, etc., etc., réu¬ nion composée de genres les plus disparates. Pennant, dans sa Zoologie britannique , eut le mérite de revenir aux idées premiè¬ res d’Artedi , de rétablir l’ordre des Chon- droptérygiens , et de les placer dans la classe des Poissons. Gouan et Gmelin suivirent la même manière de voir; mais il paraît que celui-ci a mal compris la table synoptique d’Artedi, puisque donnant pour caractère es¬ sentiel des Poissons de cet ordre, la nature cartilagineuse des soutiens des branchies, il réduit leur diagnose à ces mots ; Branchia cartilaginea ; d’ailleurs les genres qui y sont ramenés sont ceux d’Artedi , ils forment un ordre naturel augmenté alors du genre Chi- mæra, qui doit effectivement y prendre place. G. Cuvier, qui, dans ses Essais de clas¬ sification des Poissons, est revenu aux idées d’Artedi , a rétabli aussi le groupe des Chondroptérygiens en laissant voir qu’il en fait une division plus élevée qu’un ordre , mais en n’en faisant pas une classe. C’est, dit-il , une suite qu’on ne peut considé¬ rer ni comme supérieure ni comme infé¬ rieure à celle des Poissons ordinaires; mais qui est en quelque sorte parallèle à la pre¬ mière, comme, par exemple, les Marsu¬ piaux sont parallèles aux autres Mammifè¬ res onguiculés. Je pense qu’il vaut mieux considérer les Chondroptérygiens comme un ordre à diviser en quatre familles : les Sturoniens , composés des Esturgeons et des Polyodons; les Ciiimériens, compre¬ nant les Chimères et les Callorhynques, les Plagiostomes de M. Duméril, qu’on peut subdiviser en Squales et Plaies , et enfin les Cyclostomes du même auteur, ou la fa¬ mille des Lamproies. Cette dernière famille est étrangère aux autres, cela est vrai, mais les trois premières ont entre elles des rapports manifestes. En effet, outre la nature cartilagineuse du sque¬ lette , nous voyons que le système digestif est fait sur un même plan , et l’on peut dire depuis la bouche jusqu’à l'anus; car, dans tous, les inlermaxillaires sont rudimentai¬ res , cachés sous la peau ; et les maxillaires sont unis aux palatins. L’intestin porte en- dêdans une longue valvule en spirale ; le pancréas est encore une glande distincte unie en une seule masse; dans le genre Po- lyodon , nous lui trouvons un commence¬ ment de division en cæcums. Chez tous les Poissons de ces trois familles , le labyrinthe- de l’oreille est contenu dans l’épaisseur des os du crâne. C’est par ce dernier caractère, joint à la présence des organes extérieurs des males, et des trous péritonéaux de ces animaux , qu’on croit devoir leur trouver de l'affinité avec les Pieptiles. Ce rapport est très évident, mais a-t-il l’importance qu’on lui attache ordinairement , c’est ce que je ne pense pas. Je crois qu’il ne faut voir dans celte organisation similaire qu’une de ces reproductions de combinaisons de forme, ou d’emploi des mêmes moyens, dans lesquelles la nature aime à nous révéler en quelque sortes a puissance infinie ; car pour le reste, et surtout pour la partie essentielle de sa con¬ stitution , qui dépend de son système respi¬ ratoire, un Esturgeon est un poisson tout autant qu’une Perche, malgré la différence de l’organe de l’ouïe. Il ne faut même que la plus légère attention pour ne trouver dans les appendices des mâles des Raies ou des Squales qu’une ressemblance plus appa¬ rente que réelle ; car dans les Reptiles , les organes doubles sont au moins dans les Ser¬ pents, ainsi que je l’ai pu voir facilement dans les grands Pythons y de véritables or¬ ganes copulateurs , conduisant par une rai¬ nure profonde le sperme liquide et blanc laiteux du mâle dans les organes de la fe¬ melle. Les deux organes sont mous , quel¬ ques pointes les hérissent à l'extrémité; il n’y a rien en eux de comparable à ce sys¬ tème de pièces osseuses des appendices des mâles des Raies , et ces organes non rétrac¬ tiles ne peuvent jamais se retirer en dedans, et ils n'ont aucune communication avec les canaux déférents du testicule. Ils ne ser¬ vent qu’à accrocher la femelle; la copula¬ tion se fait par une juxtaposition des deux cloaques, comme se fait la fécondation d’un grand nombre d’Ovipares. Je préfère la division des Chondroptéry¬ giens en famille à celle basée sur le plus ou moins de liberté des branchies, ce qui a conduit à établir deux grandes divisions , les Chondroptérygiens à branchies libres , et les Chondroptérygiens à branchies fixes. Les Esturgeons et les Polyodons ont les branchies libres et faites comme celles des Poissons osseux; une grande fente bran- 620 CHO CHO chiale ouverte ou fermée par le jeu d’un opercule complète cet appareil , qui serait en tout semblable à celui des autres Poissons, si la membrane branchiostége était soute¬ nue par des rayons. Mais dans la Chimère , on ne peut vraiment dire que les branchies soient libres, bien qu’elles ne soient pas fixées comme celles des Squales ; elles ont une conformation intermédiaire entre les deux formes, et tiennent évidemment de l’une ou de l’autre manière d’être; chaque branchie étant enfermée dans une sorte de poche particulière qui s’ouvre dans une plus grande, commune alors pour toutes. Cet appareil ne communique avec l’extérieur que par une simple fente étroite et verticale. Cependant un reste d’opercule se trouve en¬ core engagé sous la peau. Les Esturgeons tiennent encore des autres Poissons par la présence d’une grande vessie aérienne ; mais les Sturoniens et les Chimères ont le mu¬ seau fait comme celui des Squales , et leur peau garnie de boucliers osseux dans les uns , nue dans les autres , nous montre une nouvelle affinité avec les Piagiostomes. Cette famille est la plus répandue et la plus considérable en genres et en espèces , ainsi qu’on peut le voir dans le beau et grand travail que MM. Muller et Henle ont fait sur celte branche de l’ichthyologie. (Val.) "CHONDRORHYNCHUS (*ov<îpoç , carti¬ lage ; pvyxoç, rostre), mam.— Dès 1814 , dans sa Zoognosie ( lit , 142 ) , M. Fischer a dis¬ tingué sous ce nom l espèce d’Ours appelée ZJ r sus labiaius , par M. de Bîainville. Mal¬ gré les affinités qu’il lui reconnaît avec les Ours, M. Fischer place à tort son Chondro- rhynque parmi les Édentés, ce que firent également Shaw et d’autres naturalistes. Voyez ours. (P- G.) * C BON DROSE A , Harr. bot. ph. — Syno¬ nyme de Saxifraga. (C. LJ ' * C ! 10 N'DROSEPI A (Xo vfyoç , cartilage, çyjTrfa, Seiche), moll. céphal.— M. Leuckart a proposé ce nom pour les Céphalopodes qui , tout en ayant la forme et les nageoires longitudinales des Seiches, renferment un osselet cartilagineux analogue à l’osselet in¬ terne des Calmars; mais cette division avait antérieurement reçu de M. de Bîainville la dénomination de Sepioteuthis. V oyez ce mot. D O.) CH01MDR0SUJM 6(ov<îpoç, froment), bot. bit. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Chloridées , établi par Desvaux pour des herbes de l’Amérique méridionale, à chaumes simples ou rameux à la base et réunis en touffes, à feuilles planes et linéai¬ res , à épis terminaux solitaires ou géminés, dont les épillets sont unilatéraux et contien¬ nent deux fleurs, l’une hermaphrodite, l’au¬ tre stérile. On en connaît 4 ou 5 espèces. ’CflONDROSPERMUM (x™<$p°ç , grain ; an épiia , semence), bot. pu. — Genre établi par Wallich et rapporté avec doute par Endlicher ( Gen ., pl. 3345) à la famille des Jasminacées, et qui probablement doit être placé de préférence parmi les Oléacées. Il renferme deux espèces, dont le type est le Chionanthus smilacifolius de l’auteur anglais lui-même. Ce sont des arbrisseaux indiens, grimpants, à rameaux tétragones, à feuilles opposées, pétiolées, ovales, acuminées, tri- nerves , réticulées - veinées , glauques; à fleurs en panicules terminales et axillaires, rarnifiées-brachiées. (C. L.) * CHONDRUS, Harlman. moll. — M. Hart- man , dans sa Classification des coquilles terrestres et fluviatiles de la Suisse, a proposé ce nouveau genre pour le Papa secale des auteurs. Ce genre, fondé sur des caractères de trop peu d’importance , ne peut être adopté, i Voyez maillot. (Desh.) CeOMORLS (x ovcîpoç, cartilage), bot. cr. — (Phycées.) Genre de la famille des Flori- dées, tribu des Sphérococco'idées, fondé par Lainouroux [Ann. Mus., XX, p. 106), sur le Fucus crispas L., et généralement adopté aujourd’hui. Il est ainsi défini : Fronde car¬ tilagineuse, d’un rouge livide ou passant au vert , plane , sans nervure , dichotome , à segments linéaires ou cunéiformes, ordi¬ nairement obtus au sommet. Conceptacles hémisphériques, sessiles sur une des faces de la fronde ou plus ou moins profondément immergés , rarement pédicellés. Sporidies petites, arrondies. M. J. Agardh (. Alg.rnedil ., pag. 94 ) a réformé le g. de Lamouroux. Il donne pour types du sien les C. norvégiens et Gigartina Grijjithsiœ , et le place parmi les Spongiocarpées de sa tribu des Crypto- némées, prenant ses caractères dans la struc¬ ture filamenteuse des frondes , et dans les némathèces qui constituent le fruit. Nous attendrons pour l’admettre que le temps ait sanctionné cette nouvelle disposition. cno i CIIO 621 Le g. Chondrus , tel qu’il a été limité par M. Greville, se compose d'environ 30 espè¬ ces, dont 8 seulement habitent les mers de l’Europe. (G. M.) * CHONETE. Chonetes , Fischer, moll. — Démembrement inutile proposé par M. Fis¬ cher, dans son (Jryctographie des environs de Moscou , pour une coquille incomplètement connue, appartenant au grand genre des Térébratules. Voy. térébratule. (Desii.) *CHOVIKRlTE, de Kobell foamc'a et xpt- toç, c’est-à-dire distingué par sa fusibilité). min. — Substance blanche, compacte, trans¬ lucide, dont la spécification est encore in¬ certaine , et qui a beaucoup de rapport avec la Pyrosklérite, avec laquelle elle est asso¬ ciée a l’ile d’Elbe. Elle est composée, d’après l’analyse de Kobell , de Silice , 35,69; Alu¬ mine , 17,12 ; Magnésie , 22,50 ; de Chaux , 12,60; d’Oxydule de fer, 1,46; et d’Eau, 9,00. Elle fond facilement par elle-même en un globule vitreux. Sa pesanteur spécifique est de 2,91. (Del.) 'CHO\TA , Molin. bot. cr. — Syn. pré¬ sumé de Thyrsopteris, Kung. CHONTA. bot. ph. — Nom vulgaire donné au Pérou et au Chili à plusieurs espèces de Palmiers. Ce nom est cité par Dombey , et par MM. Gaudichaud et d’Orbigny ; mais les espèces auxquelles il s’applique ne sont pas rigoureusement déterminées. (Au. B.) CHOPI , Less. ( du nom de l'espèce d’oi¬ seau type de ce sous-genre), ois. — Sons- genre formé par M. Lesson (7V. d’orn.), dans son g. Troupiale, et auquel il donne pour caractères : « Bec plus court que la tête, haut à la base, à mandibules légèrement recour¬ bées , à bords arqués et rentrés; tarses ro¬ bustes ; queue ample et échancrée ; plumes du front étroites comme celles des Martins. » L’espèce type et même unique de ce sous- genre, que Vieillot et les auteurs modernes ont rangé dans le genre Troupiale ( Agelaius ), est le Chopi azura , n° 62, Turdus curceus Gmelin , Troupiale chopi , Agelaius chopi Vut Dict. ; Icterus sulciroslris Spix. C'est un oiseau de la grosseur de l’Étourneau, à plu¬ mage d’un noir mat, et facile à reconnaître aux plumes étroites et acuminées de sa tète et de son cou, et aux sillons obliques qui se remarquent sur la base latérale de sa man¬ dibule inférieure. L’extrême familiarité, et en même temps le courage poussé jusqu’à la témérité, tels que nous les dépeint l’auteur espagnol chez cet oiseau, sont dans la famille des Trou- piales une sorte d’anomalie de mœurs ; mais les formes du bec et des plumes acuminées du cou , seuls caractères de forme un peu distincte, se retrouvant chez d’autres espèces de la même famille qui diffèrent un peu sous d’autres rapports , il n’est guère possi¬ ble de baser une séparation générique. V oyez troupiale et agélainées. (Lafr.) CilOQUART ou CIÎOQIJARD. Pyrrho- corax(nvp, poç, roux ou rouge; xopa£ , cor¬ beau ; à cause de la couleur rouge des pattes de l’espèce de Corbeau type de ce genre). ois. — Genre démembré par Cuvier et Vieil¬ lot, en 1816, de celui de Corvus, pour recevoir l’espèce désignée par Pline, et après lui par Lalham et Linné, sous le nom de Corvus pyrrhocorax. Les caractères de ce genre sont : « Bec médiocre , assez grêle, légèrement ar¬ qué en dessus dans toute sa longueur , lé¬ gèrement échancré , à narines orbiculaires , mais cachées par les plumes du front, qui sont dirigées en avant, et appliquées sur elles comme chez les Corbeaux; pattes ro¬ bustes ; ongles grands , arqués et très acérés, celui du pouce principalement; ailes gran¬ des et pointues; queue légèrement arrondie comme chez les Corbeaux. » Ce genre ne se compose , d’après Vieillot , que d’une seule espèce vraiment authen¬ tique , le Choucas des Alpes de Brisson (tom. II, pag. 30, pl. 1, fig. 2; Choquard ou Choucas des Alpes Buff. , Enl., 531 ; Cho- quart des Alpes , Pyrrhocorax alpinus Vieil., Gai. 1, p. 164., pl. 104), qui est un peu plus grand que le Choucas de clocher, d’un noir intense avec le bec jaune-citron, les pieds noirs dans le jeune âge, puis d’un noir rou¬ geâtre, et enfin d’un rouge vif chez l’adulte. Habitant des Alpes , cet oiseau s’y rencontre en troupes pendant tout l’été, se tient habi¬ tuellement sur les rochers de leurs som¬ mets , et niche dans leurs crevasses. Il s’y nourrit principalement de baies et de grains alpestres, de Planorbes et autres petits Mollusques terrestres qu’il trouve en abondance dans les interstices des ro¬ chers , sous la mousse et les lichens, et aussi d’insectes , entre autres de cette belle Chrysomèle alpine connue sous le nom de Ch nysomela gloriosa. Il ne dédaigne pas non 622 CHO CHQ plus les charognes. Il niche dans les cre¬ vasses les plus inaccessibles des rochers, et pond ordinairement quatre œufs , dont le fond, d’un blanc sale ou légèrement verd⬠tre , est irrégulièrement couvert de taches sombres , et offre beaucoup d’analogie avec ceux du Choucas et des Corvidées. L’hiver, il descend dans les plaines et émigre dans quelques contrées voisines. Il est très sau¬ vage. On rencontre souvent avec ces Oiseaux sur les montagnes, le joli Tichodrome à ailes rouges, ou Grimpereau de muraille qui semble se plaire dans leur société , escala¬ dant les pans verticaux des rochers, tandis que ceux-ci se tiennent perchés sur leurs pointes. La seconde espèce rangée dans ce genre par les auteurs d’après Levaillant , est le Sicrin Vaill. (Ois. d’Afr., 2, p. 127, pl. 82), Corvus crinilus Daud. , Sexsetaceus Shaw., Pyrrho. crinilwsS ieil. (JV.Dict.) Pyrrho. seli- fer Cuv. (Règ. an.) que Wagler dans son Sys- lema Avium range dans les Martins (Pastor). Nous sommes très portés à adopter son opi¬ nion , car ses caractères se retrouvent chez tous les Martins et les Mainates de l’Inde , et paraissent entièrement étrangers auxCho- quards ou Corbeaux. En rapprochant les Choquards des Cor¬ beaux , et surtout des Choucas, il est facile de reconnaître entre eux la plus grande ana¬ logie de forme générale, de narines recou¬ vertes de plumes sétacées , de coloration et de mœurs, et on peut les regarder comme de véritables Choucas à bec grêle ; mais si cette seule différence dans le bec a pu en autoriser une distinction générique, on aurait dû leur réunir, comme l’a fait Temminck, le Crave ( Fregilus ), espèce de Corbeau également à bec grêle , mais seulement plus allon gé. Nous ne concevons pas que notre célèbre Cuvier ait été assez esclave de sa classifica¬ tion ornithologique d’après la forme du bec, pour placer le premier de ces oiseaux prés des Merles dans ses Dentirostres , et le se¬ cond près des Huppes dans ses Ténuirostres ; il ne faut que comparer leurs mœurs par¬ faitement identiques pour reconnaître en eux deux véritables Choucas, mais des Chou¬ cas à bec grêle qui , à la rigueur, devraient être dans le même genre, ou plutôt ne former, comme l’a pensé Wagler ( Sysiema Avium), qu’une section du g. Corvus. (Lafr.) CHOU A GllS (xopayoç, chorège , danser). ins. — Genre de Coléoptères , créé par M. Kirby ( Linn . trans., tom. 12, p. 14; Cen¬ turie, édition Lequien, Paris, 1834, p. 72, pl. 4, fig. 97), qui le suppose trimère, et en fait avec raison la base d’une nouvelle tribu , celle des Choragides. Ce genre a pour carac¬ tère : Palpes presque sétacés ; les deux pre¬ miers articles des antennes renflés , à mas¬ sue tri-articulée; corps cylindrique; tête abaissée; chaperon long. L’espèce que cet auteur y rapporte a été trouvée en Angle¬ terre, en Belgique et en Lombardie. M. Curtis a trouvé 4 articles aux tarses de cet insecte , ce qui résulte aussi de mes observations. En examinant ces tarses qui sont robustes, j’ai reconnu un très petit ar¬ ticle situé à l’extrémité du deuxième. Le Choragus Sheppardi présente une telle anomalie, qu’on ne doit plus être surpris de le voir figurer dans des classifications si dif¬ férentes. Les mœurs de ce Coléoptère sont trop in¬ téressantes pour ne pas citer ce qu’en a dit M. Robert: « Cet insecte est surtout remar¬ quable en ce qu’il possède la faculté de sau¬ ter; il ne le cède point sous ce rapport à la plus agile de nos Altises. Je l’ai trouvé en as¬ sez grand nombre, dans le mois de juin , sur un vieux saule , au bord de l’Ourthe , près de Liège. Il se lient immobile sur l’arbre et s’éclipse au moindre mouvement. Je pré¬ sume qu’il vit sur le bois, et le perfore à la manière des Ànobies, l’ayant toujours ren¬ contré à proximité de petits trous. CHOIRAS , RufT. mam. — Synonyme de Mandrill, espèce du genre Cynocéphale. CHOIIDA corde à boyau), bot. cr. — (Phycées.) Genre de la tribu des Chor- dariées, de la famille des Phyco'idées, créé par Slaekhouse , adopté par Lamouroux (Ann. Mus. , XX , p. 46), et dont la place n’est pas encore irrévocablement fixée : les uns le rapportant aux Dictyotées, les autres aux Laminariées. Quoi qu’il en soit, on peut définir ce g. comme il suit : Fronde simple, cylindrique, filiforme, d’un vert olivacé pas¬ sant au noir, creusée intérieurement d’une cavité interrompue de distance en distance par des cloisons complètes ou incomplètes. Nous ne connaissons rien de plus admirable que la structure de ces cloisons vues au mi¬ croscope. Toute la fronde est recouverte de CHO CHO 623 filaments courts , libres et disposés comme les fils du velours, c’est-à-dire perpendicu¬ lairement à l’axe de la fronde ; c’est à leur base que sont fixées des spores pyriformes. Le Fucus Filum L. sert de type à ce g. dont on ne connaît que 3 espèces, et encore la 3e a-t-elle été découverte récemment par d’Urvil le dans le F' oyage au pôle Sud. [G. M.) CHQRDARIA (x°p£w, corde à boyau). bot. cr. — (Phycées). C’est sur le Fucus fla- gelliformis Fl. Dan. que M. Agardh a insti¬ tué ce g. (Syn. Alg., p. 12), qui appartient à la famille des Phycoïdées, et forme le type de la tribu des Cliordariées ( voyez ce mot). Voici ses caractères : Fronde filiforme , cartilagineuse, dichotome ou irrégulière¬ ment rameuse, solide et continue, dont l’axe est composé de filaments longitudi¬ naux , cloisonnés, entrelacés, qui viennent successivement aboutir à la circonférence où fisse terminent enfin par d’autres fila¬ ments courts, horizontaux, claviformes, li¬ bres et cloisonnés aussi. C’est entre ces der¬ niers, qui recouvrent toute l’étendue de la fronde et que ne relie aucun épiderme, que se voient les spores. Celles-ci sont pyri¬ formes, enveloppées d’une tunique transpa¬ rente (■ périspore ), et naissent soit de la base , soit du milieu du filament rayonnant. On rencontre quelquefois, au lieu de spores, des sortes de gemmes ou de propagules ( Chor- daria sordida Bor. ) tou t -à-fait semblables au fruit de certains Eciocarpus. Ce g. se compose de 5 espèces dont deux sont pro¬ pres aux mers équatoriales. Il faut en ex¬ clure le C. nernalion Ag., qui forme aujour¬ d’hui un g. particulier. (C. M.) *CIIORDARIÉES. Chordarieœ. bot.cr.— (Phycées). Tribu de la famille des Phycoïdées, établie par M. Gre v il le, successivementmodi- fiée par les travaux de MM. Harvey, De- caisne et J. Agardh, et sur les limites de la¬ quelle ces phycologues sont encore loin d’ê¬ tre d’accord. Pour nous , celte tribu est caractérisée par sa fronde olivacée, brune ou noirâtre , filiforme ou globuleuse , solide ou creuse, devenant dure et cartilagineuse à l’air libre, de gélatineuse qu’elle était dans l’eau , d’une fracture celluloso-filamenteuse. La fronde est composée au centre, soit de filaments cloisonnés , soit d’une masse de cellules arrondies , et à la périphérie, de fi¬ laments libres, articulés, ordinairement en massue, lesquels naissant des premiers ou des cellules centrales , sont disposés ho¬ rizontalement et recouvrent toute la fronde comme les fils d’un velours. La fructifi¬ cation, qu’on ne connaît pas encore bien dans toutes les Chordariées, consiste en spo¬ res pyriformes attachées par le sommet aux filaments rayonnants vertici 1 lés qui gar¬ nissent les frondes. Cette tribu comprend les genres Corynepliora, Ag. ; Myriocladia , Harv. ; Mesogloia, Ag. ; Chordaria , Ag. ; Chorda, Lamx.; Ægira ? Fries. (C. M.) * CHORDEIEES. ois. — Genre formé par Swainson en 1831 ( Nonh . zool., V. 2), dans la famille des Caprimulgidcc ou des Engoule¬ vents, sur une espèce de l’Amériquedu Nord, le Caprimulgus arnericanus Wils. ( Amer, orn., pl. 40, fig. 12), ou Engoulevent Pope- tue, Caprimulgus Popeiue Vieil. (2V. Dict.). Plus tard , Swainson ( Class. of birds ) ne l’employa plus que comme sous-genre de son genre Caprimulgus , et lui assigna pour caractères distincts : « Ouverture du bec unie et non garnie de longs poils ; ailes très longues, atteignant l’extrémité de la queue qui est légèrement fourchue. » Les autres caractères génériques de son genre Capri- mulgus , qui sont l’extrême petitesse du bec à bords infléchis, la brièveté du tarse, la di¬ rection en avant de tous les doigts, l’égalité des latéraux et la peetination de l’ongle mé¬ dian, lui appartiennent également. Deux ou trois autres espèces américaines viennent encore se ranger dans ce petit groupe naturel et bien distinct par l’absence de poils au bec., par la longueur des ailes at¬ teignant l’extrémité de la queue légèrement fourchue ; caractères qui , joints à une ex¬ trême facilité de vol , rapprochent singuliè¬ rement ces espèces des Hirondelles. Foyez ENGOULEVENT et CAPR1MULGINEES. (LAFR.) * CHORDODERA {x°p$ *j, corde; àtpri, cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬ res, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles , division des Cé- tonides , établi par M. Burmeister ( Handb . der Eut., 3. Baud, s. 202) aux dépens du g. Ceionia de Fabricius. Il y rapporte 2 espèces, la Cet. b-lineaia Fab. et la Cet. pentachor- dia Klug. Foyez cétonides. (D.) CHORDOSTYLEM. bot. cr. — Ce genre, établi par Tod e(Meckl., 1 . t. VII, f. 53), a été rapporté avec doute par Endlicher dans les CHO 624 CU O g. Periconia, du même auteur, et Typhula de Fries. *CHOREBlJS. ins. — Genre de la tribu des Ichneumoniens , famille des Braconides, établi par M. Haliday, sur quelques espèces indigènes dont les yeux sont velus et le se¬ cond anneau de l’abdomen plus grand que les autres. Le Chorebus conjungeus peut être considéré comme le type de ce genre. On trouve cette espèce dans toute l'Europe cen¬ trale. Cependant M. Haliday place cette es¬ pèce dans un sous-genre particulier qu’il nomme Chœnusa et regarde comme le type du genre Chorèbe, une espèce qu’il nomme C. nereidum. (Bl.) * CHÛREïUS (x°p£uw, je saute), ins. — Genre de la famille des Cbalcidides , groupe des Encyrtitites , de l’ordre des Hyménoptè¬ res, établi parM Westwood sur de petits In¬ sectes à corps assez large et déprimé , à ailes rudimentaires, à pattes postérieures assez fortes. Les Choreius ont la faculté de sauter avec beaucoup d’agilité. Le type est le Cho¬ reius ineptus -, qu’on trouve dans diverses parties de l’Europe. (Bl.) "CHORELLÉES. Chorelleœ. ins. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy, dans son Essai sur les Myodaires , à une section de la tribu des Anthomydes , famille des Mésomy- des, comprenant des espèces qui se balan¬ cent et dansent en grandes troupes dans les airs. (D.) CHORETRUM (xwpvjTvjç, rustique), bot. pu. — Genre de la famille des Santalacées , établi par Robert Brown ( Prod ., 354) et très voisin de son genre Leptomeria. Il ne ren¬ ferme encore que 2 espèces, découvertes par l’auteur lui- même sur les côtes méri¬ dionales de la Nouvelle-Hollande. Ce sont des arbrisseaux ayant le port des Leptome¬ ria et ressemblant assez bien à nos Genêts, ayant de nombreux rameaux, des feuilles éparses, très petites, distantes, placées seu¬ lement au-dessous des ramules et des fleurs ; celles-ci petites, blanches, axillaires ou ter¬ minales, solitaires ou agrégées, quadri- bractéées. (C. L.) *CIIOREETES9 Treits. ins.— Synonyme de Xylopoda, Latreille. (D.) * CIIGîilEÆNA ( xwpt'; , séparément ; y la. a , d’où en latin lœna, tunique: enve¬ loppe unique, en opposition au genre voisin Diplolœna). bot. pii. — Genre des Diosmées australasiennes, extrêmement voisin de Y E- riostemon ou du Phebalium , et ayant les ca¬ ractères suivants : Calice de 5 folioles im¬ briquées; 5 pétales plus longs ; 10 étamines alternativement plus longues et plus courtes, à filets subulés , inférieurement hispides, glabres supérieurement, à anthères vacillan¬ tes. 5 ovaires sur un court gynophore dis¬ coïde, contenant chacun 2 ovules superpo¬ sés. 5 styles, partant chacun de la base de l’angle interne de chaque ovaire, soudés plus haut en un seul que termine un stig¬ mate aigu à 5 lobes. Capsule de 5 coques bi¬ valves, monospermes par avortement. L’u¬ nique espèce connue est un arbrisseau originaire du pays du roi Georges , à feuilles alternes, profondément lobées, couvertes en dessous, ainsi que les jeunes rameaux, les calices et les pétales, d’un enduit tornen- teux couleur de rouille, composé de poils étoilés; les fleurs sont disposées en cymes contractées à l’aisselle des feuilles. (Ad. J.) *CH0R1NE. Chorinus. cfust.— Leach dé¬ signe sous ce nom des Crustacés qui appar¬ tiennent à l’ordre des Décapodes brachyu- res, à la famille des Oxyrhynques , et que M. Milne-Edwards range dans la tribu des Mai en s. Cette coupe générique est ainsi ca¬ ractérisée : Carapace ordinairement longue et étroite. Rostre formé de deux grosses cor¬ nes pointues et horizontales. Yeux rétracti¬ les avec les orbites dirigées en dehors et en bas. Article basilaire des antennes externes étroit etsans épines notables à son extrémité; tiges mobiles de ces appendices s’insérant sous le rostre et en grande partie exclue par lui. Pattes antérieures plus longues, surtout chez le mâle, avec la pince qui les termine assez fortement courbée en dedans ; pattes suivantes cylindriques; celles des trois der¬ nières paires de longueur médiocre, les se¬ condes très longues. Chez le mâle, ces orga¬ nes sont en général une fois et demie ou même près de deux fois aussi longues que celles de la troisième paire. Ce genre, dont le C. héros Leach peut être considéré comme type, renferme quatre espèces , dont deux habitent les mers d’Asie, une celles des Antilles, et enfin la quatrième l’Australasie. (H. L.) C1IORION. Chorion ( x°Pl ov» enveloppe). zool., bot. — Nom donné par les anatomistes à la partie la plus extérieure des membranes CHO CHO qui enveloppent le Fœtus (voy. foetus et oeuf) , et à la couche la plus épaisse du tissu cutané ou derme. Voyez peau. Le nom de Chorion a été aussi employé par Malpighi pour désigner la pulpe liquide qui, avant la fécondation, constitue l’a¬ mande de la graine et disparaît avant la maturité. •CHORIONNAIRE.OwrioMHaWus. bot. — Dans la première classification carpologique de M. de Mirbel, c’est le nom qu’il avait donné aux fruits qu’il a plus tard appelés élairionnaires. *CHORIPETALUM ( xwpiç , séparément ; w/raXov , pétale), bot. pu. — Genre de la famille des Myrsinacées ? formé par Alph. De Candolle [Linn. Trans., XVIII, 121), sur les Myrtille auranliaca et undulata de Wallich , et ne renfermant encore jusqu’ici que ces deux plantes Ce sont des arbrisseaux de î’tnde, à feuilles alternes , très entières, glabres, ovales à la base, et rétrécies en longs pétioles , à fleurs souvent polygames par avortement, dont les pétioles ciliés- glanduleux ou maculés d’orangé sont dé- cidus par la suite [uude nomen genericum). Ces fleurs sont disposées en grappes pédon- culées , axillaires , munies de bractées per¬ sistantes, alternes, très petites. (C.L.) CHORISEMA (Xo>pi'ç, à part marque ; allusion à la netteté de la macule qui orne dans ce genre le pétale supérieur ). lot. ph. — Genre de la famille des Papilio- nacées , tribu des Podalyriées-Eupodaly- riées, formé par Smith [Ann. ofBot., I), et renfermant un assez grand nombre d’espè¬ ces , dont une douzaine au moins sont cul¬ tivées dans les jardins d’Europe pour la beauté de leurs fleurs. Ce sont des plantes herbacées , suffrutiqueuses ou frutescentes, indigènes de la Nouvelle-Hollande , cou¬ chées ou ascendantes, à feuilles alternes, dressées , simples , très entières ou dentées, épineuses , coriaces, souvent glabres, mu¬ nies de stipules petites, subulées ; à inflo¬ rescence en grappes, subterminales, nues ou axillaires, feuillées, à fleurs rouges ou orangées, portées par de courts pédicel les bibractéolés, et dont les calices, souvent at¬ ténués a la base, portent a l’intérieur un disque staminifère qui en égale en hauteur le J 3 ou le 1/4; plus rarement ces calices sont arrondis à la base, et le disque est très 625 court. Les principaux caractères de ce beau genre sont : Calice plus ou moins bilabié (le plus jusqu’au milieu); lèvre supérieure simple , courternent bifide ; l’inférieure tri¬ partie. Étendard arrondi, échancré ou bi¬ fide, dépassant à peine les ailes; celles-ci oblongues , rétrécies à la base ; carène ven¬ true , obtuse, plus courte que les ailes. Etamines libres ; filaments glabres. Style court , unciné-courbé , glabre ; stigmate oblique ou presque droit, grêle ou capité. Légume sessileou subsessile, ovale, ventru, nu intérieurement. Graines estrophiolées. (C. L.) *CIIORlSÏA (xwptdiç , séparation ). bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées, tribu des Bombacées , formé par Kunth [In Hnmb. et Bonpl. N. G. et Spr., Y, 295, t. 485), et renfermant seulement deux ou trois espèces. Ce sont des arbres brésiliens, munis d’aiguillons; leurs feuilles sont al¬ ternes, longuement pétiolées , 5-7-foliolées- palmées, dont les folioles articulées avec le pétiole [unde nomen genericum), lancéolées, acuminées , dentées en scie , accompagnées i de stipules déciducs; les fleurs grandes, très belles, pourprées, sont portées dans l’aisselle des feuilles supérieures , sur des pédoncules solitaires , géminés ou ternés , comme en grappes par la chute des feuilles, uniflores , et bi-tri-bracléolées sous chaque fleur. (C. L.) *CHORISïS ( xr-’Vt(7t? > séparation), bot. pii. — Ce genre est fondé sur le Prenan- thes repens L., qui habite le Kamtschatka. Il a pour caractères, d’après M. Don : Ca¬ pitule composé de 10- 12 fleurs ; involucre formé de 7-10 folioles scarieuses, munies d’une sorte de calicule à leur base; récep¬ tacle nu. Fruits fusiformes, comprimés, sillonnés, glabres , atténués au sommet où ils se dilatent en un disque épigyne, autour duquel naît une aigrette formée de trois rangées de soies molles et fugaces. — La seuleespèce connueest une herbe à feuilles radicales pétiolées, triparti tes , du milieu desquelles naît une tige qui supporte de 1 à 3 capitules renfermant des fleurons de couleur bleue, et qui se trouve garnie de feuilles lobées ou entières. — Ce genre, en¬ core imparfaitement connu , semble devoir se classer prés des Mulgedium ou des Pre- ; nuntlies. (J. D.) 40 t. m. I CEO im chu CHORISMA , Don. bot. pu. — Syn.de Chorisis. CHORISOLÉPIDE. Chorisolepis ( x«- pîç , séparément; Xs-nlç , écaille), bot. ph. — Cassini désigne ainsi i’involucre des Sy- nanthérées quand il est composé d’écailles distinctes. CÏIORISPERMIJM , R. Br. (Xwptç, sépa¬ rément ; ffTt£pp.a , graine ). bot. ph. — Syn. de ( horispora , DG. (G. L.) CHORISPORA (Xfopcç, â part; arropa, semence), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères , tribu des Cakilinées , formé par De Candolle ( Syst II, 435) , et renfer¬ mant un petit nombre d’espèces indi¬ gènes de l’Asie médiane, dont quelques unes sont cultivées dans les jardins bo¬ taniques. Ce sont des plantes herbacées , an¬ nuelles ou bisannuelles, ramifiées, couver¬ tes, plus ou moins abondamment , deglan- dules pédicel lées et de poils simples ou laineux ; à feuilles roncinées , dentées ou presque très entières ; les caulinaireséparses, rétrécies en pétiole; à fleurs violacées, blanches ou jaunes , disposées en grappes latérales et terminales , et dont les pédi¬ cel les filiformes, ébractéés. (G. L.) ‘CHORISTES (Xwptt7Tyji; , qui sépare). bot. ph. — Genre de la famille des Rubia- cées, tribu des Hédyotidées-Rondélétiées , formé par Bentham (PL Hciriiv., 63) , et contenant un petit nombre d’espèces décou¬ vertes au Mexique. Ce sont des arbrisseaux très ramifiés, à feuilles opposées, péliolées, munies de stipules interpétiolaires , â in¬ florescence terminale, lâche, dichotome- cymeuse, pauciflore. Ce genre se distingue principalement par sa capsule biloculaire, couronnée par le limbe calicinal , et se sé¬ parant en deux coques (• unde nomen gene- ricurrt) courtement loculicides , déhiscentes au sommet, et renfermant plusieurs graines aptères , attachées à des placentaires fixés à leur bord intérieur. (G. L.) *ClIORISTITE. Choristiies , Fischer.— moll. — Double emploi fait par M. Fischer pour des espèces de Coquilles fossiles des environs de Moscou, qui rentrent parfaite¬ ment dans le genre Spirtfer de Sowerby. p'oyez spirifer et tkrébratule. (Desh.) *CllORISTOPUS, Eyt. ois.— Syn. d’An- seruuas , Less. *CHORISTOSFORÉES. Cliqnslosporeœ (xœPlG , séparé ; cnropa , spore). BOT. CR, — (Phycées). Dans sa classification des Al¬ gues^/. Arab., p. 1 i2,et Ann. sc. nal., Juin 1842 ) fondée sur les formes de la fructifi¬ cation , M. Decaisne a imposé ce nouveau nom à la famille des Floridées de Lamou- roux. M. Harvey , de son côté , la désigne sous celui de Rhodospermées. Nous traite¬ rons, au mot floridées , des caractères qui la distinguent des autres familles des Phy- eées, (G. M.) CHORIZANTHE (x«p('Ç«, je sépare; âv0oç, fleur), bot. ph.— Genre de la famille des Po- lygonées-Eriogonées , établi par R. Brown, pour des plantes herbacées de Californie et des sous-arbrisseaux du Chili , à feuilles al¬ ternes , les caulinaires rassemblées à la base, et celles des rameaux subfasciculées , souvent velues, à pétioles à peine vaginésà la base, à inflorescence en cymes un peu l⬠ches eu réunies en capitules. CHORiZEMA. BOT. PH. — Ployez CHO- RISEMA. CHORLITE. Rostratula. ois. — Nom sous lequel Vieillot avait , dans le TVomf. dict . d’hist. nai., désigné d'abord le g. Rbynchée, GHORLITO. ois. — D’Azara (Apura, para la Hisi. de lospaj. del Parag ..) a désigné sous ce nom , donné en Espagne aux Cheva¬ liers et en général à tous les Échassiers lon- girostres, diverses espèces de Bécasseaux et de Chevaliers propres au Paraguay. Il y faut rapporter aussi son Chorlilo colas obscura y blanca , chevalier a demi-collier de Vieillot et Rhynehéede Saint-Hilaire, de M. Besson, et le Chorlilo larso cornprirnido , dont Vieillot a fait son genre Stéganope, Lobipède de Cu¬ vier. Le nom de chorlito des indes a encore été donné au Rhynchœa alba. (G.) CHORO. mam. — Nom d’une espèce du g. Alouate. CHOROÏDE, anat. — ployez oeil. CHOROIDIENNE (glande), poiss. — Voyez oeil. CHOROK. mam. — Nom d’une espèce du g. Marte. CHOROZEMA. BOT. PH. — Ployez CHO- R1SKMA. *CHORTONOMIE. Chononomia (x°proç, herbe; vopoç, loi), bot. — M. Desvaux a donné ce nom à l’art de faire les herbiers. * CIIORTOPHILE. Choriophila (Xo'Pto5, CliO herbe; yiUw , j’airne). ins. — Genre de Dip¬ tères, division des Brachocères, famille des Athérieéres, tribu des Muscides, créé par M. Macquart aui dépens des Anthomyies, dont il diffère particulièrement par sa tète un peu plus épaisse, par ses antennes moins allongées et dont le style n’est pas orné d’un panache. Ces Muscides se trouvent le plus souvent sur les herbes des bois et des prai¬ ries, et principalement sur les Graminées, ainsi que l’indique leur nom générique. M. Macquart en décrit 22 espèces, toutes d’Europe. Nous n’en citerons qu’une, Chort. oralis Macq. , Adia id. Rob. Desvoidy, qui se trouve en France. (D.) *CHOTECKIA , Op. et Cord. bot. pu. — Synon. de \ DisophylLa. (C. L.) CHOUX , Adans. moll. — Nom qu’Adan- son , dans son Voyage au Sénégal, donne à une coquille du genre Cône, Conus Adan- sonii Lamk. Ployez cône. (Desh.) CHOC (de Cuulis , nom sous lequel les Latins désignaient les légumes et herbes po¬ tagères de toutes sortes. Ce nom est devenu pour les peuples d’origine étrusque, tels que les Romains, les Toscans et les Napolitains, le Cavolo , qui fait Kohl en allemand et Chou en français. Les Anglais ont fait leur mot Cabbage de Cabus , qui sert à désigner les Choux pommés et qui est venu lui-même de Capuccio , ayant en Toscan la même si¬ gnification). Brassica (d’après Varon ce mot vientde Prœseca , à cause des découpures des feuilles du Chou), bot. ph. — Genrede la fa¬ mille des Crucifères-Orthoplocées siliqueu- ses, ayant pour caractères : Calice tétrasépale, fermé, bossuéà la base; corolle à 4 pétales, hy- pogyne, entière ; 6 étamines hypogynes, tétra- dynames, libres, non dentées; silique bi¬ valve, allongée, presque cylindrique, à valves convexes, subtrinervées, veinées; ner¬ vure médiane droite, nervures latérales irré¬ gulières ou flexueuses ; plusieurs semences subglobuleuses, pendantes, unisériées, lisses et sans échancrure ; embryon exalbumineux, renfermant des cotylédons eoridupliqués a radicule ascendante. Ce sont des herbes indigènes du littoral méditerranéen, des Indes orientales et de l’Amérique australe extralropicale , bisannuelles, plus rarement annuelles ou vivaces, quelquefois suffru- tescenles a la base,, à feuilles radicales pé- tiolées, lyrées ou pinnatifides , feuiiles cau- C1IO 0*27 •inaires sessiles ou amplexicaules , entières , à rameaux allongés, aphylles et à fleurs jaunes. I)e Candolle ( Prodrom . syst. uni., vol I, p. 213 ) a divisé le g. Brassica en 3 sections : la lre comprend les Choux proprement dits; Brassica , à silique sessile, dépourvue de bec ou surmontée d’un bec conique ne con¬ tenant aucune graine; la 2e les Erucaslrum, à silique sessile surmontée d’un bec conique mono-disperme à la base; la 3e les Micro¬ podium, à silique légèrement pédicellée, ter¬ minée par un style court, grêle, et un stig¬ mate capité. Nous ne décrirons dans cet article que le g. Brassica proprement dit, et nous traite¬ rons, dans des articles spéciaux, des g. Eru¬ caslrum et Micropodium. Le nombre des espèces du g. Brassica ne va pas au-delà de 17 ; mais 6 seulement, le Chou commun ou Chou sauvage , Brassica oleracea; le Chou-colza , Br. camvestns ; le Chou-rave, Br. rapa ; le Chou-navet, Br. napus ; la Navette d’été, Br. prœcox, et le Chou chinois, Br. sinensis , ont en grande culture et dans nos jardins potagers une véritable importance. Leurs nombreuses variétés servent à la nourriture de l’homme et des animaux domestiques , et leurs grai¬ nes contiennent une quantité considérable d’huile qui sert à l’éclairage et dans les arts. L Chou sauvage , Br. oleracea sylves- iris. — Espèce sauvage à lige assez élevée et rameuse, à feuilles glauques, lobées et un peu charnues, qui croît spontanément sur le bord de la mer en Angleterre, en France et dans l’Europe septentrionale. 11 paraît être le type du Chou cultivé et de ses nombreu¬ ses et utiles variétés. Nous établirons.parmi les Choux 5 races : 1° les Choux cabus ou pommés ; 2o les Choux de Milan ; 3° les Choux verts ou sans pomme ; 4° les Choux- raves ; 5° les Choux-Fîeurs et les Brocolis. 1. Choux cabus ou pommés, Br. oleracea capitata. Feuilles lisses et glauques , char¬ nues, entières ou lobées, les plus jeunes très glabres. Ces Choux, à pommes pleines et serrées, sont les plus savoureux et sont surtout recherchés pour la nourriture de l’homme; leur seul défaut est d’ètre quel¬ quefois musqués. Les principales variétés de Choux cabus sont: les Choux d’ York, pain de sucre, cœur de bœuf , Saint-Denis , de Po - 628 CIIO CHQ mérunie , de Hollande à pied courte t quintal. Ce dernier arrive à un poids considérable dans les terrains riches et frais, et sert à faire la Choucroute , qui forme dans le nord de l’Europe la base de la nourriture du peuple. Cet aliment, éminemment excitant et anti¬ scorbutique, consiste, comme on sait, en Choux grossièrement hachés auxquels on a fait subir un commencement de fermenta¬ tion acide. C’est encore à cette division qu’appartiennent les Choux rouges , qu'on mange en salade ou confits, et qu’on a longtemps préconisés contre les inflamma¬ tions chroniques du poumon : ce sont les seuls encore employés en médecine sous forme de sirop. Les anciens regardaient les Choux comme une panacée universelle, et Caton attribua à la vertu de cet aliment d’avoir garanti sa famille de la peste. Dieuches, un des plus anciens médecins dont le nom est cité par Calien, avait écrit sur les propriétés médi¬ cinales du Chou un traité qui n’est pas arrivé jusqu’à nous. Suivant l’école de Sa- lerne, son suc relâche le ventre et son pa¬ renchyme le resserre. 2. Les Choux de BSilan OU pommés fri¬ sés , Br. oleracea bullata. Feuilles cloquées et d’un vert foncé réunies en tête, surtout dans les jeunes individus, et à rameaux pa- niculés. Ils sont moins serrés que les précé¬ dents, mais n’ont pas comme eux l’incon¬ vénient de sentir le musc : ce sont surtout des Choux d’été. Les variétés hâtives sont mûres en juin ; les autres pomment au commencement de l’hiver et se conservent jusqu'en mars. Les sous-variétés les plus cultivées sont : les Milans ordinaire , à tête longue , dorée , des Vertus , et le Chou de Bruxelles ou à jets, qui produit dans l’ais¬ selle des feuilles de petits Choux fort recher¬ chés des gourmets. 3. Choux verts ou non pommés, Br. ole¬ racea acephala et costata , ne pommant pas, ayant la tige cylindrique et élancée, et jouis¬ sant de la propriété de durer 3 ans et plus. Le type de celte race est le Chou cavalier, grand Chou à vaches, Chou en arbre, qui s’é¬ lève sans feuilles jusqu’à 2 mètres et a donné lieu au puff du Chou colossal de la Nouvelle- Zélande , mystification à laquelle bien des amateurs se sont laissé prendre, tant de nos jours encore on aime le merveilleux. On cultive ses sous-variétés, dont les principales sont les Ch. mcë'lier, Ch. caule t, Ch. vivace de Daubnilon , Ch. brancha de Poitou; ce dernier forme une touffe considérable , sans s’élever aussi haut que le cavalier. II arrive accidentellement à une grosseur mons¬ trueuse, et tout Paris a admiré les propor¬ tions gigantesques du Chou Billaud eau, triste émule du Ch. colossal, qui vient de donner lieu à un procès auquel se sont trouvés mê¬ lés des noms qu’on ne s’attendait guère à y rencontrer. On ne peut guère manger ces Choux que lorsque la gelée les a attendris, cl l’on sert leurs pousses au printemps, avant le dévelop¬ pement des fleurs sous le nom de Brocolis - asperges. Le Chou palmier, d'un port élégant et d’une forme gracieuse, est cultivé comme plante d’agrément dans certains jardins po¬ tagers. Les Choux à grosses côtes , Br. ole¬ racea costata , résistant très bien au froid , sont de bons légumes d’hiver. 4. Choux-raves, Br. oleracea caulo-rapa , dont les diverses variétés produisent au- dessus du collet de la racine un renflement d’un excellent goût quand on les récolte avant qu’ils aient acquis toute leur grosseur. Les variétés cultivées sont : le Ch.-ravecom- rmm, qui est blanc ou violet, et celui à feuilles découpées. ô. Choux-fleurs et 23rocoIis, Br. oleracea boinjtis. Cette race, qu’on suppose produite originairement par le Chou vert, a été ap¬ portée en France des pays orientaux au commencement du xvne siècle. Les pédon¬ cules floraux forment à leur extrémité, avant l’épanouissement des fleurs , une masse charnue, grenue, consistant en fleurs avor¬ tées , et qui est recherchée sur nos tables comme un légume fort délicat. Les trois principales variétés du Chou-fleur sont : le tendre, le demi-dur et le dur. Ce sont des plantes dont la culture exige des soins assidus et intelligents. Les Brocolis dont la couleur est le violet, ou le blanc ou le jaune, ont la pomme moins serrée que les Choux-fleurs, et ils sont moins répandus dans notre pays, mais beaucoup plus en Italie. IL Chou-colza, Z? rassica campestris, à feuil¬ les épaisses et glauques, un peu charnues ; les feuilles radicales lyrées, subhispides CHO CIIO 6*29 ou ciliées ; les caulinaires glabres, cordifor- mes et amplexicaules. La variété la plus intéressante est le Colza, Br. campestris oleifera , cultivée dans cer¬ tains pays comme un fourrage d’hiver, mais plus généralement pour sa graine. On en cul- tivedeux variétés, le C. d'hiver , plus rustique et d’une culture plus répandue, et le Colza de mars. Le premier est le plus productif, et sa graine, plus huileuse, est d’un prix plus élevé. L’hectolitre pèse de 60 à 70 kil. , et il en faut 3 à 4 hect. pour une tonne d’huile, tandis que l’autre ne pèse que 55 à 60 kil., et il en faut, pour la même quantité d’huile, de 4 à 5 hect. Un hectare rapporte 8 à 900 kil. d’huile. Les meilleures qualités de Colza cultivées en France viennent de Cambrai, Saint-Quen¬ tin , Arras, etc. Les qualités supérieures viennent de la Hollande et du Palatinat ; on en tire aussi du Mecklembourg et de la Rus- sie , mais il est moins estimé. L’huile qu’on tire du Colza sert non seu¬ lement à l’éclairage, mais encore à la fabri¬ cation des savons mous. Le commerce de cette denrée est l’objet d’opérations commer¬ ciales aussi ruineuses que les jeux de bourse, et que la morale publique devrait flétrir. C’est au Br. campesiris qu’on rapporte 2 variétés à racines tubéreuses : le Chou-navet , Ch. lurnep ou de Laponie , et le Ch. rutabaga ou navet de Suède, Br. napobrassica ; toutes deux , la première surtout , capables de sup¬ porter un froid même intense, sont une ressource précieuse en hiver pour les Bêtes à cornes et les Moutons. III. Chou-rave rabioule ou navet turnep, Brassicarapa, à feuilles non glauques, héris¬ sées de poils, à calice étalé, à racine charnue, constitue une des espéceslesplus utiles du g. Brassica, et depuis plusieurs siècles on la cul¬ tive pour la nourriture du bétail. On en con¬ naît plusieurs variétés, dont la plus renom¬ mée estcelledeiUo?/o//i:. L’huileproduite par la Rabioule porte dans le commerce le nom d’huile de Babette; elle est en tout compa¬ rable à la Navette, et vient des mêmes pays. Le Chou à faucher, Ch. à vaches, Br. campesiris pabularia, acaule, à feuilles larges et épaisses assez semblables à celles du Colza, et pouvant être coupé plusieurs fois dans l’année pour servir à la nourriture des bestiaux. IV. Chou-navet, Br. jiapus, à feuilles gla¬ bres et gl aucescen tes : les feuilles radicales en lyre, les caulinaires pinnatifîdes etcrénelées, et celles du sommet amplexicaules cordato- lancéolées , à siliques divariquées. On ne connaît pas la patrie du type de notre Navet, dont on cultive dans les jardins po¬ tagers au moins une vingtaine de variétés. On les rapporte toutes à trois groupes : les Navets secs , à chair fine, serrée, ne se dé¬ layant pas par la cuisson ; les Navels tendres à chair plus molle ; et les demi-tendres , qui tiennent le milieu entre les deux autres. Parmi ces diverses variétés, dont les racines sont indifféremment longues ou rondes , celles de Preneuse, des Sablons, gris de Mo- rignij , de Meaux , des Vertus , sont les plus estimés. On en mange non seulement la ra¬ cine, dont la saveur est fort agréable, et qui n’a que le défaut d’être peu substantielle, mais encore les jeunes pousses , bouillies et assaisonnées de diverses manières. C’est surtout en Angleterre qu’on en fait usage sous le nom de Turnip tops. La Navette , Br. napus oleifera, peut-être le type du précédent, est cultivée pour four¬ rage ; mais son principal emploi est comme plante oléagineuse. Cette plante est moins productive que le Colza ; mais elle a l’avan¬ tage de donner des produits dans les ter¬ rains qui ne pourraient convenir à cette der- nièreplante. La Navette la plus estimée vient de Caen ; celle de Franche-Comté et celle de Lorraine le sont moins. V. Navette d’été, Br. prœcox. C’est une plante annuelle à feuilles glabres et glau¬ ques : les radicales et les caulinaires inférieu¬ res lyrées ; celles du sommet cordées-lan- céolées, amplexicaules, crénelées, à siliques dressées. La graine, plus petite que celle de l’espèce précédente , est encore moins pro¬ ductive. VI. Chou chinois, P e-tsai, Brassica sinensis. Cette plante , qui existait depuis longtemps dans nos jardins de botanique, à titre d’espèce botanique seulement, a été réintroduite en France comme plante potagère par les abbés Voisin etTesson, en 1837. Cetteplante, à feuil¬ les blondes et à nervures larges et blanches, ressemble, au premier aspect, plutôt à une Romaine qu’à un Chou. Son accroissement est si rapide qu’il est souvent très difficile de l’empêcher démonter, ce qui en rend la cul- 630 CHQ CHO ture difficile. Cependant on assure qu'en Chine, dans les provinces septentrionales, les Pe-tsai pomment et pèsent jusqu’à 8 à 10 kilogrammes. C’est un légume sain , d’un goût agréable et d’une digestion facile. Le Puk-choï, regardé comme une variété du précédent, est une acquisition très intéres¬ sante pour nos jardins. On a étendu le nom de Chou à des plan¬ tes de familles et de genres différents. Ainsi l’on a appelé : Chou bâtard, l’Arabette, A rubis turrita. Ch. caraïbe, deux espèces de Gouets, Arum esculentum et i agit œfolium. Ch. de chine , la Mercuriale, M ercurialis perennis. Ch. de Chine, les Brèdes. Cii. de mer, le Liseron soldanelle, Convol- vulus soldanella. Ch. marin, leCrambe maritime, Crambe maritima , dont les jeunes pousses blanchies se mangent comme des Asperges. Ch. palmiste , le bourgeon terminal de plusieurs espèces de Palmiers, principale¬ ment de l’Arec, Areca oleracea. Ch. poivre, le Gouet commun, Arum ma- culalum . (G.) CHOU-FLEUR. BOT. PH. — Voyez CHOU. CÏIOU-FLEUR DE MER. polyp. — Nom vulgaire du Pocillipore corne de Daim , Po- cilloporus Damicomis de Lamk. CHOUAN, ois. — Nom vulg. du Moyen Duc. (G.) CHOUAN, poiss. — Syn. de Chevanne. CIIOUART. ois. — Un des noms de l’Ef- fraye. CHOUCADOR. ois. — Nom vulg. du Merle roupenne , Turdus mono, que les auteurs modernes rapportent au g. Spreo. *CHOUC ALCYON, Less.; Dacelo , Leach. ois. — Genre formé par Lesson ( Traité d’ OrnithoL), dans sa famille des Alcyonées, ou Martins-Pêcheurs, et synonyme de celui de Dacelo de Leach , adopté comme plus ancien par Gray ( List of généra ). Le nom Dacelo n’étant pas susceptible d’être traduit en français , il nous a paru naturel, tout en l’adoptant comme nom scientifique, de lui donner pour synonyme français celui de Choucalcyon de Lesson. Scs caractères sont, d’après cet auteur : « Bec très renflé, très ample, à mandibule supérieure évasée, voûtée , à bords très sinueux vers la pointe, à mandibule inférieure fortement arquée en dessous et retroussée. Tarses robustes; ailes assez amples, à troisième et quatrième ré¬ mige les plus longues ; queue allongée, éta¬ gée ; plumage lâche, soyeux et non lustré. Les Choucalcyons font partie de cette sec¬ tion des Martins-Pêcheurs désignés en géné¬ ral sous le nom de Martins-Chasseurs , étrangers à l’Europe , quoique particuliers à l’ancien continent , et qui ont reçu ce nom parce qu’au lieu de se nourrir comme les autres de petits poissons et autres petits animaux lluviatiles , et d’habiter par con¬ séquent les bords des eaux, iis vivent d’insectes et de vers , et se tiennent le plus habituellement dans les forêts; leurs cris sont souvent assourdissants. Le g. Choucalcyon , Less. ( Dacelo , Leach), ne renferme que peu d’espèces , en général de forte taille, et particuliers à l’Australie, parmi lesquelles l’espèce type, YAlcedo fusca Gmel. , Igigantea ShaYv(Butf., Enl. 663 , et Vot Gai. , pl. 188) , se distingue ef¬ fectivement parka grosseur , ayant 13 pou¬ ces eUdemifdeilong , et par un plumage blanchâtre, avec le front, la nuque, de lar¬ ges moustaches, le dos et les ailes noirâtres, le croupion et la queue brun-roux ; celle- ci , traversée de bandes anguleuses noires , mais blanche sur ses côtés et à l’extrémité ; quelques taches , d’un vert Aigue-Marine argentin, se font remarquer sur les ailes et le croupion. Son cri ressemble, dit-on, à un bruyant éclat de rire. Sonnerat le rapporta pour la première fois en France de la Nou¬ velle-Guinée , et il n’est pas rare à la Nou¬ velle-Hollande. J'en ai vu un nouveau à la ménagerie du Jardin de la Société zoolo¬ gique de Londres ; on le nourrissait avec de la chair crue. Quelques autres espèces se rattachent naturellement à ce groupe ; ce sont le Da- cclo cervinus de Gould , le Dacelo Gaudi- chaudii (Choucalcyon gaudichaud de Quoy elGaim.)et le Dacelo Noræ-Guineœ deGme- lin. Ce groupe se fond insensiblement dans celui des Martins-Chasseurs, proprement dits Halcyon , Swainson , qui ont les mêmes mœurs. Voyez martin-chasseur et iial- cyoninées. (La fr.) CHOUCALLE. bot. pii. -Syn. vulg. de ('alla palustris . CHO CIIO CI10UCARI,Buff.,Cuv.; Graucalus, Cuv. ( Graucalus , nom grec d’un oiseau gris cendré, parce que la plupart des espèces de ce genre sont decette couleur), ois. — Genre formé par Cuvier, dans son Règne animal, pour quel¬ ques espèces d’Oiseaux particuliers aux grandes Indes et à l’Australie, qu’il plaçait à la suite des Pies-Grièches , comme ofi'ran des rapports avec cette famille. Vieillot plaçait dans ses Coracines les Choucaris de Cuvier ; mais ces Oiseaux, par¬ ticuliers à l’ancien continent, et d’ailleurs différents de forme, ne figurent point natu¬ rellement dans ce genre américain , tandis qu’ils offrent entièrement les mêmes carac¬ tères que les Échenilleurs et les Sphécotères de Vieillot, avec lesquels ils doivent être groupés. F oyez échenilleur. (Lafr.) CHOUCAS, ois. — Nom vulgaire d’une esp. du g. Corbeau, Corvus monedula L. On a encore donné le nom de Choucas à des Oiseaux de l’ordre des Passereaux, mais qui appartiennent à diverses familles. Ainsi l’on a appelé : Choucas des Alpes , leChoquard. Choucas a bec et pieds rouges, le Crave d’Europe. Choucas chauve , la Gymnocéphale ca¬ pucin. Choucas de la Jamaïque , Choucas de Surinam, VOriolus oryzivorus de Gmelin, dont Cuvier fait un Tisserin ; et les auteurs modernes un Quiscale, Quiscalus oryzivorus de Vieillot. Choucas de la mer du Sud , le Tyran cendré. Choucas de la Nouvelle - Guinée , le Choucari à ventre rayé , qui est un Éche- nilleur pour M. Temininck. Choucas d’Owihée , Ch. du tropique , le Phonygame noir. Choucas des Philippines, le Drongo Cul- blanc , Edolius balicassius. (G.) CHOUCOU. ois. — Nom d’une esp. du g. Chouette , Strix Choucou. (G.) CHOUCOUHOU. ois. — Nom du Strix nisuella , esp. du g. Chouette. (G.) CHOUETTE. S irix. ois. — Genre de l’or¬ dre des Rapaces nocturnes, ayant pour ca¬ ractères : Bec comprimé , crochu , le plus souvent incliné dès sa base, garni d’une cire molle, dans le bord antérieur de laquelle sont percées des narines arrondies, ouvertes, 631 cachées par des poils dirigés en avant et par les plumes du disque. La mandibule supé¬ rieure crochue et aiguë à sa pointe ; l’infé¬ rieure plus courte, obtuse, échancrée au bout. Jambes complètement emplumées; tarses emplumés ou velus , et quelquefois nus. Pieds munis de quatre doigts ; les trois antérieurs presque égaux , l’externe versa¬ tile. Ongles rétractiles , forts et crochus. I,e, 2e et 3e rémiges dentelées sur les bords. Queue courte, égale, rarement allongée. Les Chouettes ont la tête grosse , plate, lisse dans certaines espèces, et munies de deux aigrettes dans d’autres. Leurs yeux sont très grands , dirigés en avant, entourés de plumes décomposées formant un disque au¬ tour de la base du bec, et s’étendant jusqu’à l’ouverture de l’oreille. Dans la plupart des espèces l’iris est d’un jaune vif, et d’autant plus brillant qu’ils appartiennent à des es¬ pèces habitant des contrées plus septentrio¬ nales. Toutefois cette règle n’est pas sans exception , car il est d’un jaune foncé dans la Chouette caburé ; d’un jaune orangé dans le Choucou ; d’un jaune verdâtre dans la Chevêche; d’un jaune brun dans l’Effraye, dont l’iris seul énormément dilaté est appa¬ rent , ce qui lui fait paraître l’œil noir ; et d’un noir brunâtre dans le Chat-huant Hu¬ lotte, Strix aluco. Quelquefois l’iris n’a pas la même couleur dans les deux sexes : ainsi, dans la Ch. à terrier, Str. urucurea , la fe¬ melle a l’iris jaune -pâle, tandis qu’il est jaune vif dans le mâle. Ces Oiseaux jouissent à un plus haut degré que les au¬ tres êtres de cette classe de la faculté de di¬ later leur pupille , qui brille dans les té¬ nèbres. Leur crâne, qui paraît d’une capacité pro¬ digieuse, est épais et celluleux; et les cavi¬ tés dont l’étendue est considérable, surtout dans l’Effraye, communiquent avec l’oreille, qui est revêtue extérieurement d’un oper¬ cule membraneux variant de grandeur sui¬ vant les espèces. Très développé dans les Hiboux et les Chouettes , il est presque nul dans les Chevêches et les Scops. Ils n’ont qu’un osselet de l’ouïe à deux bases cou¬ dées. Leur cerveau est plus volumineux que dans la plupart des Rapaces diurnes ; et dans le Hibou, sa masse, comparée à celle du corps, est de 1 : 54; tandis qu’elle n’est dans 032 CIIO GHO le Faucon ordinaire que de i : 102, et dans l’Aigle que de I . 105. L’appareil du vol n’a qu’une force médio¬ cre , et leur fourchette ne présente que peu de résistance. Ils volent toujours de biais; car leurs ailes attachées très haut, et l’ab¬ sence de queue dans la plupart des espèces, les mettent dans l’impossibilité de diriger les résultantes de leurs forces motrices au cen¬ tre de gravité, d’autant plus que leur corps est très ramassé, et que leur cou ainsi que leurs jambes est fort court. Les rémiges, qui sont molles et douces, ne frappent que mol¬ lement l’air : aussi ces Oiseaux ne font-ils aucun bruit en volant. Leur plumage est de couleur assez uni¬ forme : le brun, le gris, le fauve et le blanc, agréablement variés de mouchetures et de rayures, sont les teintes dominantes. Géné¬ ralement le mâle ne diffère que fort peu de la femelle, qui est presque toujours un peu plus grosse, et dont les couleurs sont plus ternes et plus sombres. Cependant dans cer¬ taines espèces, commedans l’Effrayeetla Ch. de Tengmalm, elles sont plus claires et plus distinctes ; d’autres fois elles portent des ta¬ ches qui n’existent pas dans le mâle, et, suivant Faber, les femelles de quelques es¬ pèces en plumage d’amour ont des couleurs plus brillantes que les mâles. Mais de tous les Oiseaux ce sont ceux sur lesquels les mi¬ lieux paraissent avoir le moins d’influence, ce qu’on pourrait attribuer à leur vie noc¬ turne ; car, sous toutes les latitudes , leur plumage est à peu près le même , et sous les trois zones, les mêmes espèces ont absolu¬ ment la même parure. La plupart des Chouettes , ennemies de la lumière du jour, ne quittent guère leurs retraites qu’au crépuscule et au clair de la lune, ce qui est le propre des espèces à queue courte et dépassant à peine les ailes; quant à celles à queue plus ou moins étagée et dé¬ passant de beaucoup les ailes , elles chassent de jour ; on leur a même donné le nom de Choueltes-Éperviers ou Accipitrines, à cause de la ressemblance qu’elles ont avec ces Oi¬ seaux. Cette règle n’est pas sans exception , car parmi les espèces à queue médiocre, il y en a qui voient également le jour. B. Meyer a vu le Harfang, Sir. nyclia , parcourir les plaines de Livonie, pendant les journées les plus chaudes du mois de juillet , pour y chercher une proie. Mais ce n’est pour ainsi dire qu’une exception dans le nombreux groupe des Chouettes qui passent le jour dans des trous d’arbres ou de masure , ou bien cachés au plus fort d’un fourré pour n’en sortir que lorsque le soleil a quitté l’horizon. Pour des Oiseaux destinés à chas¬ ser dans l’ombre, l’organisation de leur vue et celle de leur ouïe, leurs ongles robustes et crochus, leur vol silencieux, sont parfaite¬ ment appropriés à leur mode d’existence ; et Belon a bien raison de dire aux détrac¬ teurs de ces Oiseaux, que quiconque prendra garde à leur vue ne la trouvera pas si irnbécille qu’on l’a crue. Quand le hasard les oblige à sortir de leur retraite , ils volent avec une lenteur qui annonce la crainte, et c’est dans cette situation défavorable qu’ils sont assail¬ lis par les Passereaux de toutes sortes qui se trouvent dans le voisinage ; les Merles , les Grives, les Pies, les Geais, les Mésanges, les plus petits Oiseaux entourent en criaillant l’ennemi commun ; et la pauvre Chouette , offusquée par l’éclat de la lumière , ne ré¬ pond à ces attaques que par des gestes risi¬ bles qui décèlent son embarras : ce sont des mouvements de tête dans tous les sens à la manière du Torcol , des craquements de bec , et une trépidation qui semblerait une espèce de danse. C’est à qui l’assaillira , la harcèlera, et les plus faibles, ceux qui la redoutent le plus , sont les plus acharnés; mais si pendant cette scène le jour disparait et la nuit s’avance, les rôles changent, l’Oi¬ seau nocturne reprend sa puissance, les Oi¬ seaux diurnes se taisent et fuient, et malheur à celui qui ne se hâte pas de se soustraire aux terribles représailles de la Chouette. Cette antipathie contre les Oiseaux de nuit est partagée par les Rapaces diurnes, qui ne peuvent voir le Grand-Duc sans le pour¬ suivre avec la même fureur ; mais les véri¬ tables et irréconciliables ennemis de cet oi¬ seau sont les Corneilles. Klein rapporte ce fait comme assez commun, et il est corroboré par le témoignage de Sprüngli. Cet ornitho¬ logiste en vit un poursuivi à grands cris par une troupe de ces Oiseaux avec un tel achar¬ nement, qu’il descendit à terre accablé de lassitude, et se mit sur le dos en présentant ses ongles à ses persécutrices. Les Cor¬ neilles se retirèrent , et le Grand-Duc, ra¬ massé dans un état complet d’épuisement , CI 10 fut conduit dans la maison du narrateur, où il ne survécut qu’un jour à sa victoire. Les Chouettes se nourrissent de proie vi¬ vante qu’elles attendent le plus souvent au passage, silencieusement perchées sur une molle de terre, un bloc de pierre, une bran¬ che , suivant les espèces, car les unes sont marcheuses et d’autres percheuses, et elles se précipitent sur les victimes qui passentà leur portée avec une fureur et une véhémence qui semblent contraires à leur caractère, ce qui les rapproche des Chats , avec lesquels elles ont une ressemblance assez frappante. Quand elles vont en quête d’une proie, elles traversent les airs à bas bruit, et surpren¬ nent en silence les petits Oiseaux endormis ou les petits Quadrupèdes qui vont à la pâture. Les grandes espèces , telles que le grand Duc, le Harfang , etc. , ne se contentent pas d’une si mince proie ; elles font leur nourri¬ ture de Lièvres , Lapins , Lagopèdes, Géîi- nottes ; et, quand ce gibier manque, elles ne dédaignent ni les Taupes ni les Rats , ni même les Insectes. Souvent elles ont pour nourriture exclusive la proie la plus facile ; c’est ainsi que la Chevêche à collier vit prin¬ cipalement de Chauves-Souris. Les petites espèces, plus modestes parce qu’elles n’ont ni la même force, ni les mêmes besoins, se contentent de petits Passereaux, de Plon¬ geurs de petite taille, de Lézards , de Gre¬ nouilles et d’insectes. Les Chouettes précè¬ dent souvent l’oiseleur à ses lacets , et lui enlèvent quelques uns des Oiseaux qu’il a pris. L’Effraie est dans ce cas. Le Harfang accompagneles chasseurs, et réussitsouvent à leur enlever des pièces de gibier avant qu’ils aient eu le temps de les ramasser. Les Indiens mettent à profit l’habitude de cet oiseau pour le tuer; ils jettent en l’air un oiseau mort , le Harfang se jette dessus pour s’en emparer, et tombe frappé d’un coup de fusil. On ne voit les Sirix se nourrir d’animaux morts que dans le cas d’extrême disette. On peut encore , à défaut d’aulre nourriture, leur faire accepter du poisson. L’appareil de la déglutition est conforme à leur genre de vie ; leur gosier est très am¬ ple , et l’oesophage est partout d’égale lar¬ geur ; mais, quoique les Chouettes vivent de proie , leur gésier est musculeux et précédé d’un jabot assez largement dilaté. Leurs cœ- Clio 633 cums sont longs , pédiculés , et renflés en massue. La plupart des Chouettes ne lacèrent pas leur proie quand elle est de médiocre grosseur , elles l’engloutissent tout en¬ tière ; pourtant, avant d’avaler les Oiseaux dont elles s’emparent , elles leur rompent les os du crâne. Le grand Duc , avant de manger les Rats ou les Souris , les ramol¬ lit en en brisant les parties dures. La Chevê¬ che dépèce les Souris et les Mulots qu’elle attrape, et plume proprement les petits Oi¬ seaux avant de les manger, habitude com¬ mune à plusieurs espèces. Quand les parties digestibles ont passé dans les organes élaborateurs , toutes. celles qui ne le sont pas, telles que les os, les plumes, les poils, les ailes et les parties dures des Insectes, sont rejetées par le bec en petites pelotes oblongues ou arron¬ dies , après quelques heures de séjour dans l’estomac. Ainsi que les autres Piapaces, les Chouettes peuvent supporter une longue abstinence et passer sans manger une hui¬ taine de jours. Un naturaliste préparateur oublia, pendant un temps beaucoup plus long , une Effraie qui lui avait été envoyée d’assez loin, et fut très surpris , en ouvrant la botte, de trouver un vivant à la place d’un mort. L’Effraie se dressa, regarda les spectateurs avec surprise ; et rien dans son aspect ne semblait déceler l’affaiblis¬ sement causé par une longue abstinence. Dans l’état de liberté, ces Oiseaux boi¬ vent sans doute ; mais ce besoin ne paraît pas pressantchez eux, car dans la captivité, ils ne boivent pas volontiers , et c’est avec une sorte de défiance qu’ils plongent le bec dans le liquide, à moins qu’ils ne soient très familiers avec celui qui le leur pré¬ sente. L’heure à laquelle les Chouettes sortent pour aller chercher leur proie, etl’état d’en¬ gourdissement dans lequel -elles surpren¬ nent leurs victimes, les mettent rarement en position d’avoir une lutte à soutenir, et ce n’est que dans de rares circonstances qu’on les voit obligées de combattre; mais quand elles sont attaquées , elles se défen¬ dent hardiment des ongles et du bec, et quand elles ont affaire à un ennemi auquel elles ne peuvent résister avec avantage, elles se renversent sur le dos et jouent des 40" T. III. 634 Cl IO griffes pour se défendre, en poussant des cris aigus. La Chouette, Str. brachyoïos, a la réputation d’être courageuse ; le grand Duc , Str. bubo , surtout est fort et hardi ; mais on cite parmi les petites espèces le Ca- bouré , Str. purnila , qui se glisse sous les ailes des gros Oiseaux de basse-cour, et même des Caracaras, s’y cramponne et les met à mort en leur déchirant le côté. Quand elles combattent entre ellesouavec un oiseau capable de leur résister, elles s’é¬ lancent l’une contre l’autre dans les airs avec acharnement, se choquent le poitrail, et cherchent à se déchirer à coups d’ongles. Wagner raconte, dans son Hisioria naiuralis Helvetiœ curiosa , p. 195, qu’il vit aux en¬ virons de Zurich le combat d’un Aigle etd’un grand Duc. Ce dernier avait si fortement pressé son antagoniste dans ses robustes ser¬ res, que tous deux tombèrent à terre , l’Aigle mort , et le vainqueur si fortement attaché au corps de son ennemi qu’on put le prendre vivant. La nidification des Chouettes ne leur coûte pas grand apprêt; la femelle pond de deux à quatre œufs , quelquefois cinq , d’un blanc le plus souvent pur ( presque tous approchant surtout de la forme sphérique), dans les trous de murs et de rochers , dans le creux des arbres, entre les fentes des mu¬ railles, sous les toits des grands édifices, ou bien , comme la Hulotte , Sir. aluco , le moyen Duc , Str. otus , dans les nids aban¬ donnés des Pies , des Corbeaux et même des Écureuils. La Chouette, Sir. brachyoios, construit un nid à terre sur une éminence, ou bien dans les hautes herbes des marais. Parmi les espèces exotiques, il y en a qui ni¬ chent en terre dans des terriers; la Ch. à terrier, St. urucurea , ne creuse pas elle- même son nid, ainsi qu’on l’a prétendu: elle s’empare des terriers des Tatous , des Re¬ nards , des Maras, et surtout des Yiscaches, les plus commodes de tous. La Cli. suinda, qui est peut-être une simple variété de la Ch. de Saint-Domingue, s’empare aussi du terrier des Tatous pour y faire sa ponte. Le grand Duc et les variétés exotiques appor¬ tent plus de soin dans la confection de leur nid ; ils le font avec des bûchettes entrela¬ cées de racines , et couvertes de feuilles sè¬ ches. La Ch. de Virginie ou des Pins , Sir. Cirginiana , place son nid sur un vieil arbre, CHO le compose à l’extérieur de rameaux secs , et à l’intérieur de mousse et d’herbes. Le mâle et la femelle se partagent les soins et les fatigues de la couvaison ; et cer¬ taines espèces seulement telles que l’Uru- curea et le Scops , vivent en couple toute l’année, les autres ne se réunissent que pour l’éducation des petits ; passé cette épo¬ que elles vivent solitaires. La durée de l’in¬ cubation n’est pas connue. Les jeunes sont, dans les premiers temps , couverts d’un duvet fin et léger qui les rend d’une laideur insupportable. La plupart sont dans ce cas , et les jeunes Effraies, dont les ailes et les pattes sont à peine apparentes, ressemblent tout-à-fait à une houppe de perruquier. Ils sont nourris par leurs pa¬ rents avec beaucoup de sollicitude , et ne quittent leur nid que lorsqu’ils sont en état de pourvoir à leur subsistance. Ces Oiseaux, malgré leurs habitudes noc¬ turnes, recherchent le soleil ; ainsi les jeunes Ducs, les Urucureas et sans doute beaucoup d’autres espèces viennent, pendant le premier âge, se chauffer au soleil les yeux fermés et les ailes ouvertes. Parmi les adultes même, on voit la Chevêche caburée, Sirix passe - rinoides , dormir au soleil , sur les bran¬ ches extérieures des arbres de la lisière des bois. Les jeunes de l’année, avant leur pre¬ mière mue, ont, dans un grand nombre d’espèces, une sorte de masque noir qui a trompé plusieurs naturalistes qui les ont désignées sous le nom de Choueites mai¬ gres. Leur livrée varie beaucoup moins que dans les Rapaces diurnes, et après leur pre¬ mière mue il est souvent difficile de les distinguer des adultes ; quelquefois ils res¬ semblent , dans cet état, aux femelles adultes. Toutes les Chouettes éprouvent une seule mue par an. Les anciens rangeaient les Chouettes parmi les Oiseaux qui sortent de l’œuf la queue la première ; conte rapporté par Pline d’après l’autorité d’un certain Hylas , qui a écrit sur les augures et la nature des Oi¬ seaux. La plupart des Choueites sont sédentai- I res; mais quelques espèces, le Scops, entre 1 autres , sont évidemment erratiques. On a vainement cherché a nier le fait; mais il est aujourd’hui hors de doute que ce dernier, CHO \ C1IO 635 malgré la brièveté de ses ailes, entreprend des voyages plus ou moins longs. On sait qu’il est sédentaire dans quelques pays, tandis qu’il est véritablement de passage dans d’autres. Le Harfang , qui n’est pas naturel à l’Is¬ lande, y parait quelquefois , et il vient alors du Groenland. En 1817 , on en prit un dans ces parages ; il s’était perché sur le mât d’un navire pour s’y reposer. Quoiqu’il soit habitant des régions boréales, on en voit quelquefois jusqu’en Livonie, où ils nichent; ces Oiseaux se montrent aussi accidentelle¬ ment en Allemagne et même en Hollande , où l’on en tua en 1822. La Chouette à longue queue, Sir. visoria, est dans le même cas : tout en habitant les contrées arctiques , elle vient jusqu’en Allemagne et même en France, mais jamais elle ne descend jusque dans les pays mé¬ ridionaux. La Ch. de Tengmaim se voit aussi quelquefois dans le nord de l'Italie; tandis que Meisner dit qu’en Suisse c’est un oiseau sédentaire. La Ch. nébuleuse, Sir. nebulosa , est de passage dans le Nord; la Hulotte , Sir. aluco , vit et niche dans le Nord , et en automne descend vers le Midi. La Ch. à huppes courtes , Sir. brachyolos , est de passage régulier en Hollande, où on la trouve en automne sur le bord de la mer. — M. Boié a fait observer que cet oiseau suit les migrations des Lemmings, et quand ces petits Quadrupèdes voyageurs arrivent dans les contrées septentrionales , ils sont escortés par des Chouettes. Cet oiseau, gé¬ néralement assez rare en Suisse, ne s’y voit qu’à l’époque du passage des Bécasses. Peut-être leurs voyages n’ont-ils pas d’autres causes , et Pline dit que, dans leurs migra¬ tions, les Cailles sont escortées d’un certain nombre d’Oiseaux de nuit, qui chaque jour sans doute en enlèvent quelques unes. La chairdes jeunes Chouettes est d’un goût assez agréable, et les Indiens de l’Amérique septentrionale estiment beaucoup en hiver la chair du Harfang , qui est fort gras dans cette saison. Chez nous, les adultes ont la chair dure, amère , et quelquefois même fétide. On remarque que les Chouettes portent avec elles une odeur fade et nauséabonde, dont la cause est inconnue. On l’attribue a leur séjour dans des lieux étroits et hu¬ mides; mais celte odeur, qui persiste dans ceux qu’on élève dans les maisons, est par¬ ticulière à ces Oiseaux, et tient peut-être à leur genre de nourriture. Le genre Sirix est répandu depuis la Lapo¬ nie jusqu'à Java : ce qui n’empêche pas que ces Oiseaux ne paraissent plus essentielle¬ ment propres aux contrées arctiques. Leur présence dans les pays méridionaux ne pour¬ rait, vu cet habitat de prédilection, s’expli¬ quer que par leur genre de vie. Retirés dans des forêts profondes , ils éprouvent une chaleur moins brûlante que dans les plaines, et ils y trouvent un milieu plus sup¬ portable. Un grand nombre d’espèces ont une dis¬ tribution géographique fort étendue. Ainsi le grand Duc se trouve depuis la Russie jus¬ qu’au cap de Bonne-Espérance. La Chouette, le moyen Duc, le Scops, l’Effraie, sont dans le même cas, et leur plumage y subit à peine dès modifications. Le Harfang est le même partout ;laCh.des monts Ourals, qui se trouve en Laponie, en Suède, en Russie et jusqu’en Allemagne, prouve l’inconvénient de donner comme noms spécifiques des noms de loca¬ lités que viennent contredire les découvertes nouvelles. « Plusieurs espèces ne dépassent pas cer¬ taines latitudes. Ainsi la Ch. chevêche, Sir. passerina, ne se voit jamais au-delà du 55e degré, et d’après d’Azara, la Ch. suindu ne se trouve que vers le 27e degré. La Che¬ vêche caburée se voit à l’est des Andes, et la Chevêche à collier dans la zone torride. L’Europe possède 14 espèces de Chouet¬ tes, dont quelques unes se trouvent aussi dans les contrées les plus diverses , et l’A¬ mérique septentrionale n’est guère plus riche que l’Europe. L’Afrique n’en a de son côté qu’un petit nombre, surtout dans les parties les plus chaudes ; mais les deux con¬ tinents les plus riches en Oiseaux de nuit sont l’Asie, surtout les îles de la Sonde, d’où l’on a rapporté des espèces nouvelles, en partie à pieds nus, et l’Amérique méri¬ dionale, encore plus favorisée sous ce rap¬ port ; elle en a seule plus de 20 espèces, en admettant que celles rapportées et dé¬ crites par les voyageurs soient bien des es¬ pèces distinctes. La Nouvelle-Hollande, en¬ core inexplorée dans les parties centrales, ne parait posséder qu’un petit nombre d’es- 636 CHO pèces de Chouettes, parmi lesquelles l’Effraie est une des plus communes. Au reste, ce que je dis ici est fondé seulement sur les données actuelles , et l’on doit avouer que le dé¬ brouillement de la distribution géographique de ces Oiseaux réclame encore des travaux longs et sérieux. Le cri des Chouettes n’a pas un caractère uniforme; il varie suivant les espèces, et souvent même la phonation est différente dans la même. Ainsi elle est triste et lugubre dans leur cri de rappel et stridente dans la surprise et la crainte, ce qui est sans doute en partie cause de l’aversion qu’inspirent les Stnx, qui troublent par leur voix, que nous trouvons funèbre , le silence des nuits ; erreur grossière , puisque nous prenons pour les gémissements de la douleur ou les sons discordants de la haine et de la colère le chant d’amour de ces Oiseaux. NotreChat-Huant, Sêr.slridula , fait enten¬ dre un cri sonore et traîné, en prononçant hou-hou , hou-hou. Ce cri est à peu près celui du grand Duc, qui émet en volant le son lugubre de hou-hou, pou-hou, ou d’autres fois, c’est un simple jurement, semblable à ce- Irçi du Chat. Dans la grande Chevêche, Sir. ulula , c’est un hurlement approchant des syllabes hou-hou , hou-hou , hou-hou , d’où le nom de Ulula en latin, de Huhu en allemand, quisontde véritables onomatopées. L’Effraie, Sir. flammea , a la voix aigre et lamentable qu’on représente par les syllabes crei , grei- grei , gre-grei , et d’autres fois c’est un souf- flement non moins triste che , chei , chue. Le Hibou, Sir. oius , répète sans cesse pen¬ dant la nuit un gémissement grave et pro¬ longé, clou, cloud. Notre Chevêche, Sir. pas- serina , pousse en volant le cri de pou, pou, pou; mais quand elle est posée, c’est un au¬ tre cri, plus aigre, qui peut être représenté j par gniac, oc, prononcé avec précipitation, ou de cri , cri , cri , cri. Le Choucou, Sir. choucou, répète aussi un cri, cri, cri, cri, fort aigre et prolongé , qui devient plus précipité dans l’émotion. L’Urucurea pousse souvent le cri d’alarme tchei-tcheï ou le hou-hou plaintif des autres espèces. Le cri de rappel des Cholibas est tourourou-ioutou. La frayeur change la voix des Chouettes , qui prennent presque toutes alors le cri strident des Oi¬ seaux de proie diurnes. Elles font aussi cra¬ quer leur bec à la manière des Perroquets, CHO et plus particulièrement quand elles se croient menacées. Les peuples de tous les temps et de tous les pays ont attribué aux Chouettes une influence malveillante. Pline dit, au cha¬ pitre XII de son livre X, que tous lesOiseaux qui volent la nuit et ont les ongles crochus, tels que la Chevêche, Noclua, le grand Duc, Bubo , et la Hulotte, Ulula, surtout le grand Duc, sont d’un mauvais présage, principale¬ ment en ce qui touche les affaires publiques. Cet oiseau , dit-il , aime non seulement les lieux déserts , mais encore ceux qui sont horribles et d’un accès difficile. C’est un monstre qui ne crie ni ne chante , mais gé¬ mit et se plaint toujours : aussi n’apporte-t-il que de mauvaises nouvelles quand on le voit de jour en ville ou quelque autre part que ce soit. Pline ajoute cependant, comme un cor¬ rectif de cette impression défavorable, qu’il connaît plusieurs maisons sur lesquelles le grand Duc s’est posé , sans qu’il y soit pour cela arrivé de malheur. Sous le consulat de Sextus Papilius Ister et de Lucius Pédanius, un Duc pénétra jusque dans 1 eSancta sanc- wrum, par suite de quoi, le 5 mars suivant, on fit des processions générales pour apai¬ ser les dieux. Ce préjugé, dont l’origine ne nous est pas connue, est demeuré jusqu’à nous assez profondément enraciné , et les habitants des campagnes regardent encore les Chouettes comme desOiseaux de sinistre présage; l’on croit que la présence de l’Ef¬ fraie sur la maison d’un malade est un pro¬ nostic de mort. Ces préjugés n’ont pas empêché les méde¬ cins du moyen-âge, dont la science était puisée dans les contes merveilleux des an¬ ciens auteurs sur les propriétés des corps , de conseiller l’administration de certaines parties de ces animaux dans de graves ma¬ ladies. Les œufs de l’Effraie, entre autres, passent pour avoir la propriété de causer une aversion invincible pour le vin, quand on les avale délayés dans de l’eau-de-vie. On ne sait à quoi s’en tenir sur ce sujet: caron n’a pas trouvé de buveurs qui voulussent l’essayer. Par une contradiction bien singulière et digne d’être inscriteau livre des folles idées de l’humanité , ces mêmes Oiseaux de pré¬ sage sinistre ont été choisis, par ceux qui nous ont transmis leurs croyances grossières, CHO Cl 10 637 pour l’emblème de la sagesse : la Chouette est aussi inséparable de Minerve que l’Aigle l’est de Jupiter. Les érudits ont cherché à expliquer le pourquoi de celte prédilection , et pas un n’y a réussi. Athénée dit, d’après Aristophane , que les Chouettes étaient très nombreuses en Attique, et que cet oiseau devint l’emblème d’Athènes, quiétaitla ville de Minerve. D’autres disent que c’est parce quecette déesse avait des yeux de Chouette. Ésope dit, dans un apologue, que cet oiseau a su plaire à Minerve, à cause delà pénétra¬ tion avec laquelle il découvre les secrets de l’avenir ; mais l’origine de ce rapprochement tout allégorique vient sans doute de l’air calme et réfléchi des Oiseaux de nuit, dont la tranquillité, pendant le jour, semblerait être un signe de méditation profonde et l’indice d’une grande sagacité. Les Grecs, en regardant les Chouettes comme des symboles de sagesse et de pru¬ dence , avaient apporté un correctif aux ré¬ pugnances qu’excitaient ces Oiseaux, et nous n’avons pas de justification pour l’aversion qu’ils nous inspirent, et pour la proscrip¬ tion dont ils sont l’objet. Il semblerait que disgracieux et nuisible fussent deux termes inséparables, etnous croyons excuser notre persécution par notre répugnance. Les Ra¬ paces diurnes , hardis voleurs, viennent au milieu de nos basses-cours enlever nos Pou¬ les et nos Pigeons, détruisent le gibier des¬ tiné à nos plaisirs; en leur faisant la guerre nous usons de représailles. Les Chouettes ne sont pas dans ce cas : en détruisant les petits Rongeurs qui vivent aux dépens de nos récoltes, et les insectes qui pullulent dans nos champs, elles nous rendent assez de services pour qu’on leur pardonne le meur¬ tre de quelques petits Oiseaux, leurs cris aigus et discordants, et leur air gauche et ridicule. Si l’on examinait de près les Oiseaux de nuit, on verrait que leur plumage est loin d’être désagréable. Ils n’ont pas , il est vrai , le plumage brillant du Colibri , mais leurs teintes fauves sont agréablement va¬ riées. Le Harfang , au plumage blanc mêlé de noir dans sa jeunesse, blanc de neige dans son âge adulte; l’Effraie, à la couleur cannelle, si finement tachetée de brun; et le grand Duc , dont le plumage plus sé¬ vère est pourtant plus chaudement teinté , pous montrent que les Oiseaux de nuit sont aussi jolis que la plupart des Gallinacés et que presque tous les Rapaces diurnes. Nous tirons à notre insu avantage de leur pré¬ sence , et nous ne leur en savons nul gré, En élevant les petites espèces dans nos jar¬ dins, dans nos greniers , et en les laissant se multiplier en paix, nous comprendrions bien mieux notre intérêt qu’en mettant le long de nos murs des pots pour donner à cou¬ ver aux Moineaux , petits pillards qui nous grugent pour nous témoigner leur grati¬ tude. Tous les Oiseaux de nuit s’apprivoisent avec facilité et deviennent familiers ; ils n’ont besoin que de quelques jours pour devenir les utiles commensaux de la maison , et ils témoignent alors une confiance égale à tous ceux qui les approchent. Les Chiens cepen dant les effarouchent un peu par la pétu¬ lance de leurs mouvements, et ils s’habituent plus facilement aux mœurs silencieuses et nonchalantes du Chat. On élève des grands Ducs, qui ne se montrent jamais aussi mé¬ chants que les Rapaces diurnes ; le Nacurutu vit en domesticité dans les maisons, et n’atta¬ que aucun des Oiseaux de la basse-cour, au milieu desquels il vit en paix, si l’on a soin de lui donner à manger. L’Effraie, l’espèce la plus farouche, s’apprivoise quand elle est prise jeune. La Chouette à terrier et le Cho- liba sont dans le même cas. Le Scops se fa¬ miliarise sans peine , et sait trouver sa sub¬ sistance si on le néglige, sans pour cela chercher à s’échapper. J’ai successivement eu dans ma maison un moyen Duc et une Chevêche. Le premier avait son plumage adulte quand il me fut donné, et on le laissa immédiatement courir dans le jardin ; chaque soir seulement on l’allait chercher pour lui donner à souper. Au bout de quelques jours, il vint lui-même frapper à la porte à l’heure accoutumée, sauta sur la table, et demanda à manger par un cri sourd et peu articulé. Le repas ter¬ miné, il descendait au jardin , et passait la nuit à se promener sans incommodité pour le jardinier. Dès que le jour paraissait il se retirait dans un coin à demi éclairé, et paraissait assez offusqué par la lumière. Il ne larda pas à être étranglé par un Boule- Dogue , de la cabane duquel il s’était appro¬ ché sansdéliance. La Chevêche, non moins familière , avait plus de gentillesse; elle se 638 CHO laissait volontiers caresser, à toute heure de la journée, sans être incommodée par le grand jour, et souvent elle sortaitd'elle-mêmc pour chercher des Insectes, dont elle faisait une destruction fort active. Elle continua sa chasse très avant dans la saison ; et à une époque où les Insectes se montrent à peine, elle en mangeait encore assez pour rejeter deux fois le jour une pelote de débris d’ai¬ les, d’élylres, etc., grosse à peu près comme le bout du doigt. Quoiqu’elle mangeât volon¬ tiers de tous les aliments qu’on lui présen¬ tait , elle aimait surtout la viande crue , et je l'ai vue plus d’une fois restée pendue par les ongles elle bec à un morceau d’intestin, pen¬ dant plus de dix minutes , sans lâcher prise. Chaque fois qu’on essayaitde le lui retirer elle poussait un cri aigu et strident, et témoignait une vive colère. La vue des petits Oiseaux lui causait de l'irritation ; elle se jetait sou¬ vent même avec fureur sur des Oiseaux en peau, et les frappait de ses ailes à coups re¬ doublés. Quand ils étaient assez légers pour qu’elle put les emporter, elle s’envolait avec, et se retirait dans un coin pour les y plumer sans trouble. A la même époque vivait dans la maison un Choucas, qui s’était pris d’une afl'ee- tion singulière pour mon Chien. La Che¬ vêche fuyait ce dernier; mais elle recher¬ chait la compagnie d’un jeune Chat avec lequel elle jouait, et je les ai plus d’une fois trouvés couchés ensemble dans un panier assez étroit pour qu’ils fussent obligés de se presser réciproquement afin d’y trouver place. Le Choucas et la Chevêche étaient enne¬ mis mortels, et après plusieurs rencontres dans lesquelles le Corbeau, malgré son bec robuste et la supériorité de sa taille, n’avait pas eu le dessus , ils s’évitaient mutuelle¬ ment, et s’étaient pour ainsi dire partagé le jardin : chacun avait son district et n’en sortait pas. La nuit arrivée, la Chevêche devenait maîtresse absolue du terrain, et courait partout à petits pas, mais si préci¬ pités qu’on les eut pris pour le trottinement d’un Rat. Elle répondait par un petit cri : cri, cri , cri , au nom de Hou-hou qui lui avait été donné, et se plaisait fort dans notre com¬ pagnie, qui lui devint funeste ; car elle fut écrasée vers le commencement de l’hiver, après avoir eu l’extrémité du tarse fracturé. Sans paraître chercher l’eau d’elle-mêrrie , elle buvait chaque fois qu’on lui en présen¬ tait, et plongeait dans le vase le bec tout en¬ tier sans témoigner trop de défiance. Jamais je ne l’ai vue se baigner; mais chaque fois qu’il pleuvait, elle allait se cou¬ cher sur le sable les ailes étendues , et té¬ moignait par un frémissement général le plaisir qu’elle éprouvait. Elle paraissait éga¬ lement aimer à s’étendre dans la poussière, et restait quelquefois immobile dans le sable pendant un quart d’heure, les ailes ouvertes et la tête appliquée contre la terre. Par une habitude commune à tous les Oi¬ seaux de ce groupe , lorsque quelque chose fixait son attention, elle ouvrait de grands yeux , se gonflait en hérissant ses plumes , se dressait sur ses pattes , et s’accroupissait plusieurs fois de suite en tournant la tète et en faisant des mines fort amusantes. Si nos Oiseaux de proie nocturnes d’Europe sont tous susceptibles d’être apprivoisés, ils ne peuvent néanmoins vivre dans l’escla¬ vage étroit d’une volière, et ne se plient au joug de la domesticité qu’à la condition de rester libres. Tous ceux qu’on a cherché à élever en captivité sont morts au bout de quelques jours , après avoir refusé obstiné¬ ment toute nourriture, à moins cependant qu’on ne les ait pris fort jeunes; maison ne peut trouver aucun plaisir à élever en cage des Oiseaux tristes et au plumage som¬ bre , et l’on a plus d’avantage à les laisser libres ; ils rendent alors dans les jardins de véritables services. Il va sans dire que les petites espèces, plus insectivores que carni¬ vores , sont celles qu’il faut élever de préfé¬ rence. J’ai déjà dit que tous les Oiseaux haïssent mortellement les Chouettes , et les poursui- I vent avec acharnement dès qu’ils les aper- ! çoivent pendant le jour. On s’est servi de cette antipathie pour faire tomber dans le piège des Oiseaux de toutes sortes. On dres¬ sait jadis le Duc pour la chasse des Falco- nidées.et au moyen d’un oiseau bien dressé, on attirait le Faucon , le Gerfaut, Hiero- falco candidans , le Lanier, Falco laniarius , l’Émérillon , Falco œsalon , et le Hobereau , Falco subbuieo. À peine un de ces Oiseaux . quelle que fût la distance, apercevait-il le Duc que l’oiseleur faisait voleter pour fixer leur attention , qu’il descendait sur l’arbre au-dessous duquel était la loge renfermant cuo les chasseurs. Il restait pendant quelques instants à regarder son ennemi , puis il s’é¬ lançait sur lui avec fureur, et tombait dans le filet qui lui était préparé. La Chouette et la Chevêche sont employées aujourd’hui à la chasse aux. Passereaux, et l’on s’en sert pour allirer, sur les gluaux de la pipée, les Oiseaux qui sont dans les environs, souvent même à une distance considérable du lieu où l’on fait la chasse. On prend parce moyen, en fort peu de temps, un nombre considérable d’Oi- seaux de toutes sortes qui viennent, comme à l’envi , s’empêtrer dans les gluaux : les Geais , les Pies , les Grives , les Merles, ac¬ courent de toutes parts, et leur cri de rap¬ pel sert admirablement d’appeau. La classification des Rapaces nocturnes a été tentée bien des fuis, et l’on n’a pas en - core trouvé d’arrangement naturel qui ré¬ pondit aux exigences de la méthode. La plu¬ part des auteurs se sont préoccupés de l’ordre linéaire , et ils ont cherché à trouver une série continue fondée sur des affinités allant en dégradant, et liant les uns aux autres les divers individus qui composent le genre Chouette; mais ce groupe présente des ca¬ ractères généraux si constants, et des nuan¬ ces si fugaces séparent les diverses sections qu’on y a établies, qu’il faut avouerque, dans cette circonstance surtout, la méthode na¬ turelle est en défaut: aussi, tous les arran¬ gements sont-ils et doivent-ils être arbitrai¬ res ou artificiels. En voulant avoir égard aux affinités les plus étroites, dans la succession des êtres des différents ordres, on s’est trouvé arrêté par des difficultés inextricables qui font le désespoir des méthodistes. En effet, si nous lions les Chouettes aux Piapaces diurnes par les Chouettes accipitrines , nous terminerons nécessairement par les espèces les plus noc¬ turnes ; et comment alors les unirons-nous aux Passereaux? Si nous commençons par les Pies-Grièches, comme l’a fait Cuvier, rien ne fait le passage d’un ordre à l’autre; et cette association est une contradiction. Si nous les faisons suivre par les Caprirnul- gus , comme le font MM. Gray et Bonaparte, nous reculons seulement la difficulté d’un terme , et nous n’avons pas d’Oiseau semi- diurne qui puisse servir de transition. Enfin, aucun méthodiste n’a réussi jusqu’à pré¬ sent, parce que la chose esl impossible. II 10 639 liitit plulùl voir dans le genre Chouette , comme dans tous les groupes ayant des ca¬ ractères morphologiques bien tranchés , un des rameaux isolés de la classe des Oiseaux jeté en dehors du tronc commun et formant cæcum, n’ayant donc d’autres affinités avec les animaux de cette classe que des proprié¬ tés communes à tous les Oiseaux , et avec les Rapaces diurnes que leur communauté de mœurs et de structure. C’est l’idée d'un plan méthodique de créa¬ tion qui jette le doute et l’obscurité dans les esprits ; on veut toujours voir dans la nalure un ouvrier travaillant avec méthode et dans un ordre ne comportant aucune anomalie. C’est à cette opinion qu’il faut attribuer les contradictions des méthodes qui prouvent que tout en gravitant dans les limites de cer¬ taines lois , l’arbitraire a bien souvent sa part dans l’organisation des êtres. Ce sont ces anomalies, dont ils ne peuvent se rendre compte, qui déconcertent les méthodistes ; ils veulent à toute force trouver le pourquoi de chaque chose; et c’est ce qui ruine les classifications dont la base est plutôt dans des théories à priori que dans les faits réels et positifs. Ainsi, l’on prête à la na¬ ture l’intention d’avoir favorisé la vision nocturne de ces Oiseaux par ce disque de plumes écailleuses qui en fait une espèce de réflecteur, comme si les autres Oiseaux et animaux nocturnes avaient le même privi¬ lège. Il n’y a chez eux qu’une seule chose qui constitue la propriété de voir pendant la nuit: c’est le grand développement de l’ap¬ pareil visuel , bien qu’on puisse encore y opposer des exceptions , et le disque facial n’est qu’une dépendance nécessaire de l’ap¬ pareil auditif. Il est certes fâcheux que la nature ne se prête pas à nos méthodes ; mais chaque fois que le pourquoi d’un fait nous est inconnu, nous devons seulement nous préoccuper du comment, et l’imagination ne doit avoir qu’une faible part dans des travaux de cet ordre. Entre des rapprochements plus ou moins spécieux, et des théories qui louchent de plus près à la métaphysiquequ’à la science positive, il y a une incommensurable dis¬ tance ; et comme l’important en histoire na¬ turelle est, avant tout, de grouper les êlres de manière à faciliter l’étude, il faut donc se borner, dans la classification des Chouettes , I 040 CHO CHO à les réunir d’après des caractères similaires généraux, arbitraires sans doute, mais qui, du moins , ne compliquent pas les difficul¬ tés. L’histoire des Rapaces nocturnes est tout entière à refaire , et elle demande des développements que ne permet pas cet ar¬ ticle, et qui ne peuvent trouver place que dans une Monographie, sans se préoccuper de ce qui les lie par en haut et par en bas. Aussi ai-je simplement adopté la division en 3 groupes de Meyer, en y joignant des sous-divisions prises dans des considéra¬ tions tirées du disque péri-ophthalmique,de la conque et des pieds , et en les faisant con¬ corder, autant qu’il est possible , avec les genres établis sur des noms spéciaux, que je regarde néanmoins comme de simples dé¬ nominations sous-génériques, réservant à tous les individus du groupe le nom de Chouettes, Strix. Dans une famille si homogène et si obscu¬ rément définie, de l’aveu même des natura¬ listes les plus distingués, l’établissement de genres ou de sous-genres , dont le nom n’a rien de commun avec celui de la famille, augmente les difficultés de l’étude, même pour celui qui établit des divisions ; et il ne lui sert qu’à attacher son nom à celui qu’il a créé, satisfaction bien mince si on la com¬ pare à l’étendue du mal qu’il fait à la science en compliquant une synonymie déjà si confuse. Les deux législateurs de la zoolo¬ gie , Linné et Cuvier, étaient d’une réserve extrême chaque fois qu’il s’agissait de créer un nom , parce que leur vue avait une assez haute portée pour qu’ils comprissent les affinités générales qui unissent les êtres en¬ tre eux, sans avoir besoin de descendre dans des détails si minutieux, qu’il faut, pour ainsi dire, jouir de la double vue pour les saisir. Ce ne sera que quand nous connaî¬ trons tous les faits de tous les ordres que nous pourrons essayer d’établir des groupes naturels; mais nous sommes encore si igno¬ rants des faits qui nous touchent de plus près, que nous ne pouvons rien créer de so¬ lide. Pour ne pas sortir de mon sujet , je demanderai si nous connaissons , pour les Chouettes de notre pays , les détails de structure anatomique par âge et par sexe, si nous avons suivi le fœtus dans son évo¬ lution, et si nous connaissons le développe¬ ment des paricularités organiques qui ca¬ ractérisent cette famille ; si nous connaissons pour tous la durée de l’incubation , celle de la vie , les maladies et les chances de mor¬ talité, les choses qui leur sont favorables et Celles qui leur sont contraires, enfin les sympathies et les antipathies, leurs mœurs, les espèces sédentaires et celles qui sont voyageuses, les époques et les causes de dé¬ part , etc. Si cependant ces faits nous étaient connus, nous pourrions être sur la trace de certaines analogies qui serviraient aux pro¬ grès de la science ; et la constatation d’un seul de ces faits aurait plus de valeur que la création d’un genre fait toujours aux dépens d’un autre que l’on coupe en deux. D’un autre côté , faute de méthode descriptive ri¬ goureuse, les comparaisons sont impossi¬ bles : il y a dans chaque définition une ou plusieurs lacunes qui empêchent de saisir les affinités et les dissemblances, et c’est encore le cas pour les êtres qui nous occu¬ pent. Un oiseau obtenu au hasard, dans des circonstances souvent mal observées, est dé¬ crit avec légèreté, ou bien, si c’est avec plus de méthode, c’est sur une peau plus ou moins altérée ; de sorte qu’on multiplie sans nécessité les espèces , et l’on fait de la syno¬ nymie l’étude la plus importante de la science, et celle qui absorbe inutilement le plus de temps. Je donnerai pour les espèces types les sy¬ nonymes et quelques uns de leurs noms lo¬ caux ; quant aux mœurs, l’histoire en est mêlée à celle du genre , et c’est là qu’on l’y trouvera. 1er GROUPE. — Chouettes diurnes. Cliouett Épervièreg ou Ac« cipifrlueg. (Surnies. Surnia , Dum.) Queue étagée ou presque égale; forme plus élancée ; tête plus petite que dans les Nocturnes; rémiges moins molles; disque péri-ophtalmique imparfait ; conque petite et sans opercule ; tête dépourvue d’aigrettes. Doigts emplumés , queue étagée. Chouette a longue queue, Ch. epervière, Caparacoch, Sir. funerea Latr., Sir. nisoria Mey. — Taille de l’Épervicr ; plumage d’un brun noirâtre en dessus, pointillé de blanc et de brun ; raies blanches transversales sur les scapulaires ; dix barres transverses sur la CH O crio queue , qui a de 18 à 20 cent, de longueur. Grandeur totale , 40 cent. Vit dans tout le nord du globe. Ch. de l’Oural, Str. uralensis Pal!., Piynx, Bl. — Brune en dessus, avec des ta¬ ches blanches ; blanche en dessous, avec de longues taches brunes ; cinq bandes en tra¬ vers de la queue, qui a 30 cent. Longueur to¬ tale, GO cent. Vit dans les régions arctiques. Doigts emplumés , queue égale. Ch. lapone, Sir. laponica Retz. — Grise en dessus, avec des taches et des raies brunes en zigzag; parties inférieures blanchâtres parsemées de taches brunes allongées ; pieds et doigts rayés de zigzags blancs et bruns. Taille, GO cent. Nord de l’Europe. Ch. hArfang , Str. nyclea L., Nyctea de Steph., Nijctia de Swains. — Blanc de neige dans l’état adulte, marqué de taches d’un brun noir dans son jeune âge. Taille, GO cent. Contrées boréales du globe. Doigts a demi mes , queue étagée. Ch. huiïul, Ch. noire , Ch. de jour, Sir. huhula Latr. , Ciccaba de Wagler. — Fond noir rayé de blanc ; quatre lignes blanches sur la queue. Longueur totale, 40 cent. 2e groupe. — Chouettes nocturnes. Formes plus ramassées ; plumage mollet; queue courte et égale ; tête large et aplatie , à aigrettes ou sans aigrettes ; disque facial incomplet ou très complet. Télé surmontée de deux aigrettes. Doigts emplumés . Chouettes-Ducs. Bubo , Cuv. Conque petite; disque facial incomplet. Ch. grand duc d’Europe, duc, Bubo, Cuv., Str. bubo Gm., Feliceps, Barr.; Asio et He- linptex , Swains., 60 à 70 cent. — Plumage varié de noir et de jaune pâle en dessus, fauve foncé en dessous, avec des taches noi¬ res ; gorge blanche dans le mâle et pas dans la femelle. Hongrie, Allemagne, Russie. Chouettes h aigrettes. Lophostrix , Less. Conque réduite à une cavité ovalaire; disque péri ophtalmique très développé. Ch. a aigrettes, Str. griseaia, Lath. — Plumage roux-brun ; tache blanche sur le mi¬ lieu de l’aile ; queue arrondie , rousse, avec T. III. 641 des taches blanches ; parties inférieures rousses striées de brun ; sourcils blancs ; aigrettes couchées. Cayenne. Chouettes-SIiEioux. Oius , Cuv. Conque en demi-cercle et munie d’un oper¬ cule membraneux; disque facial arrondi; bec recourbé. Ch. hibou, moyen duc d’Europe, hibou commun, Oltts, Cuv., Str. oins L. — Plumage fauve, flammé de brun ; queue portant huit ou neuf barres transversales brunes. Toute l’Europe. Cii. hibou-chouette, chouette, Strix bra- chyotos. — Plumage rouille, flammé de brun au centre; queue rousse rayée de brun; aigrette petite et manquant chez la femelle. Répandue à peu près partout. Doigts nus. Cfi&ouettes-Scops. Strix scops L., Scops , Cuv., Sav. Disque facial incomplet ; bec recourbé. Ch. scops petit duc , Sc. europœus. -— Plumage brun mêlé de gris, glacé de roux et de noirâtre, brun cendré en dessus, mêlé de roux en dessous; tige des plumes noirâtre; quelques taches blanches sur le rebord des grandes couvertures et des rémiges. Com¬ mun partout. Tarses et doigts nus. thouettes-Ketupu. Kelupa , Horsf. ; Cultrunguis , Hodgs. Conque ovalaire ; disque facial complet ; huppes déjetées en arrière ; bec recourbé ; plumage rouge-ferrugineux taché de noir; rémiges noires rayées de roux ; queue noire barrée de jaune ; ventre roux flammé de brun; huppes rousses et brunes; tarses jaunes. Java et Sumatra. Tête sans aigrettes. Doigts emplumés. Chouettes-thats-liiiants. Syrnium , Sav., Cuv. Conque réduite à une simple cavité ova¬ laire; disque facial complet. Ch. huant hulotte , Strix alttco et sl'ndula L. , Syrnium aluco Cuv., Scoliaptex, Swains. — Plumage grisâtre flammé de brun ; abdo- 41 642 CHO cno meu blanc ; queue rayée de brun ; poil des tarses piqueté de brun. Toute l’Europe. Doigts à demi-einp lûmes. Chouettes proprement alites. Ulula , Cuv. Conque en demi-cercle munie d’un oper¬ cule membraneux ; disque facial arrondi ; bec recourbé. Ch. de Canada, Str. nebulosa Gm., Yieill. — Plumage brun tacheté de blanc ; abdomen et couvertures inférieures de laquelle blanc sale rayé de brun ; queue barrée de brun et de blanchâtre. Amérique du Nord. Doigts velus . Cliouettes-Chevêehesi N oc tua , Savig. Disque péri-ophlhalmique incomplet ; ap¬ pareil auriculaire presque comme dans les autres Oiseaux ; bec recourbé. Ch. de Tengmalm, Sir. Tengmalmii Gm., Str. dasypus Bechst., JYyctale, Brehm.; Sco- tophilus , Swains. ; Athene , Boié ; Æ g olius , Yieill. — Brune, tachetée de blanc; dessous du corps d’un brun plus pâle, avec des gout¬ telettes blanches plus grandes ; quatre barres transversales sur la queue; ventre et joues pointillés de blanc. Nord de l’Europe. Ch. commune , Sir. passeri.ua Gm., Bufî., Athene , Boié; Carine, Kaup. — Taille d’un Merle; plumage varié de noir et de blanc; demi-collier blanc devant le cou dans le mâle, mais pas dans la femelle ; queue roux- foncé, quatre barres transversales plus claires. Cii. urucurea, Ch. de Coquimbo , Briss., Ch. a terrier, Mol., Str. urucurea, Str. cu~ nicularia Yieill. — Grise, ponctuée de blanc ; bande blanche au-dessus des yeux ; ailes inarquées de taches blanches et brunes ; queue rayée de blanc et de brun; parties inférieures blanches tachées de brun. Lon¬ gueur, 25 cent. Paraguay, Haiti, le Brésil. Ch. chevêciiette , ciievêciioïde caburé, Str. passerinoides Tem. , Str. acudica glauci- dium Boié. — Très petite espèce, à plumage nuancé de cendré brun en dessus ; collier noir et blanc; tache blanche sur la poitrine; abdomen blanc ; petits points blancs sur la tête et la nuque. Longueur , 20 cent. Brésil. Doigts nus. Cu .nudipede, Str. nudipes Daud. — Corps brun en dessus, avec du blanc de chaque côté du cou, blanc en dessous ; chaque plume flammée de brun au centre ; tarses allongés et nus ainsi que les doigts. Longueur , 20 cent. Porto-Rico. Oioiaettes-Pliodiles. Phodilus , Is. Geoff. Conque auditive en demi-cercle ; disque facial imparfait; bec droit; 5e rémige la plus longue. Pu. calong. — Plumage brun-châtain très pur, et légèrement doré en dessus, avec des points blancs encadrés de noir; cercle de l’orbite brun clair ; parties inférieures isa- belle. Java. Claoitettfes-Elîraies. Strix , Cuv. Conque large, de même que l’opercule; disque péri-ophthalmique très développé; bec droit. Effraie commune fresaie , Sir. flammea L. — Face grise ; plumage gris de lin glacé, pointillé de blanc et de noir, fauve en des¬ sous sans taches ; abdomen quelquefois d’un blanc pur ; queue légèrement barrée de brun. Europe et presque tout le globe. (Gérard.) CHOUETTE, ins. — Nom vulgaire de la Noctua sponsa Latr., et de la Chenille du Seneçon décrite par Godart. CHOUETTE DE MEK. poiss. — Nom vulg. du Lump, Cyclopterus lumpus. CHOUETTE ROUGE, ois. — Nom vul¬ gaire du Choquard. *CHOURTKA ( nom donné à cet oiseau par les montagnards du Caucase), ois. — Genre de l’ordre des Gallinacés, établi par M. Motschoulski , et ayant po;.r caractères : Bec fort, conique et légèrement recourbé ; narines médianes et nues, couvertes par une écaille cartilagineuse en forme de glande; joues et tour des yeux nus. Tarses assez courts , nus , robustes ; sculelles rhomboï- dales, n’ayant ni éperons ni tubercules ; quatre doigts , le médian le plus long et le pouce rudimentaire, ne touchant le sol que par son extrémité. Ailes obtuses, moins longues que la queue, et ayant la première rémige la plus longue. Queue assez longue, divisée en deux et composée de I4rectrices. Cet oiseau , qui ressemble un peu à la Bartavelle, quoique avec des dimensions CH O CHU beaucoup plus fortes, est de couleur jaun⬠tre variée de gris noirâtre; les rémiges sont blanches, avec les extrémités noires ; les scapulaires sont également noires ; la tète et le cou sont gris en dessus, avec une tache blanche de chaque côté ; une bande grise part du dessous de l’oeil et va en longeant le cou se fondre dans la couleur grise de la poitrine, qui, ainsi que le ventre, est d’un gris rougeâtre bariolé de noir; le crou¬ pion est blanc. Les rectrices sont brunes, avec les extrémités mouchetées de rouge brunâtre; les couvertures supérieures sont jaunâtres variées de noir, et les inférieures blanches. Le bec est vert-noirâtre, les mem¬ branes des narines jaune orangé, l’iris brun foncé, et les pieds sont rouges. Le mâle diffère de la femelle par sa taille, qui égale presque celle d’une Oie, par ses sourcils, par la peau rougeâtre qui entoure les yeux , et par son chant, qui ne ressem¬ ble pas à celui des autres Gallinacés, mais se rapproche de la voix de la Grue, quoique plus agréablement modulé. Le plumage d’hiver du Chourtka est de couleur plus sombre que celui d’été, et il devient plus épais. Tout le corps de l’oi¬ seau augmente alors de volume , et la place nue de la face disparaît. Pallas a désigné , sous le nom de Teirao caucasiens , un oiseau dont il n’a jamais vu qu’une figure, et qui parait être le même que celui observé par M. Victor Motschoulski, en 1838, dans son voyage au centre du Cau¬ case. Il habite la région des neiges, et ne descend jamais dans les plaines, où l'on a vainement cherché à le naturaliser. On le voit courir par troupes de G à 10 individus sur les pentes des précipices avec une ex¬ trême agilité. Son caractère est défiant : au moindre signe de danger , il s’envole en poussant de grands cris, de sorte que les chasseurs les plus habiles ne réussissent à l’approcher qu’à la faveur des brouillards. Le Chourtka se nourrit des graines de plantes alpines , et l’on trouve presque tou¬ jours dans son estomac du sable et de petits graviers. Il devient en hiver le compagnon de l’Ægagre, dont il mange la fiente. En automne, il prend beaucoup de graisse, et sa chair , qui se rapproche de celle de la Perdrix commune, est recherchée comme un manger délicat. 643 La place assignée au Chourtka , par M. Motschoulski, est entre les Perdrix- et les Cailles ; mais il est impossible de juger, sur l’inspection de la figure jointe au Mémoire de ce voyageur, si cet oiseau doit être laissé parmi les Perdrix ou s’il mérite réellement de former un genre à part. Quoique nous pensions que le Chourtka devrait sans doute rester dans le genre Perdrix, et que contrai¬ rement à l’opinion de M. Motschoulski, nous ne considérions sa grandeur, ses nuances et son chant comme des caractères différen¬ tiels suffisants pour justifier la création d’un genre , nous laissons subsister son genre Chourtka jusqu’à ce qu’on ait eu de nouvelles occasions d’étudier, cet oiseau. Il existe au Muséum un oiseau non étiqueté que je crois être un Chourtka ; mais il a les tarses tuberculés, et l’erreur de M. Mots¬ choulski viendrait sans doute de ce qu’il a fait sa description sur une femelle. S’il en était ainsi, ce nouveau genre resterait dans les Perdrix, dont il a tous les caractères. (G.) *CHRESTA (xpri (ttoç ; suivant Pline, c’est le nom d’une sorte de Chicorée), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Vernoniées , qui a pour caractères : Ca¬ pitules composés de 3-4 fleurs et réunis en glornérules sphériques , terminaux , dé¬ pourvus de bractées. Chacun des capitules offre un involucre globuleux dont les écailles inférieures sont parfois laineuses à la base, tandis que les intérieures, allongées , li¬ néaires, sont complètement glabres , et ci- liées-dentées en leurs bords.; les corolles tu¬ buleuses se divisent au sommet en 5 lanières flexueuses; les étamines insérées à la gorge sont terminées par un appendice ovale et pourvues de soies à la base ; le style , grêle et papilleux comme ceux de la tribu, re¬ pose sur un disque épigyne cylindracé. Les ovaires pubescents supportent une aigrette composée de deux rangées de soies scabres et d’inégale longueur ; les intérieures at¬ teignent presque le sommet du tube de la corolle , et'sont moins raides que les exté¬ rieures. Les Cliresta sont originaires du Bré¬ sil, et forment des arbustes d’un aspect par¬ ticulier. Une espèce se trouve figurée dans le 4e volume des Icônes de M. Benj. Delessert. (J. I>.) CHRICHTONITE. min. — Voyez craîto- (T)el.. ) NITE. 644 CH R CHR 'C1UUSTAMVIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Bixacées, tribu des Prockiées, établi par Presl ( RelMaenk . ,11,91, t. 67), et ne renfermant encore qu’une espèce. C’est un arbrisseau indigène du Pérou, à bran¬ ches éparses , munies de feuilles alternes , pétiolées, denticulées, accompagnées de sti¬ pules pétiolaires, géminées , sétacées, déci- dues; à fleurs hermaphrodites, portées sur des pédoncules terminaux, biflores, dont les pédicel les unibractéés. (C. L.) CURISTE MARINE- bot. pu. — Nom vulgaire donné, sur plusieurs points de no¬ tre littoral, à des herbes dont les feuilles se mangent confites au vinaigre , telles que la Salicorne herbacée, l’Inule et le Crithmum vnariiimum. CHIUSTIA , Mœnch. bot. ph. — Syno¬ nyme de Lourea , Neck. * CHRISTIANA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées , tribu des Grevviées , formé par De Candolle , sur une plante de l’Afrique tropicale , non en¬ core décrite, mais caractérisée par un calice trilobé, persistant; une corolle de 5 pétales persistants, ainsi que les étamines, lesquelles sont en nombre indéfini ; un fruit formé de 5 capsules adhérentes seulement à la base. (C. L.) *CIIRISTIANITE , Monticelli et Covelli (nom d’homme), mus.— Mêmechose qu’Anor- thite. (Bel.) * CHRISTÏMA , Raf. bot. ph. — Syno¬ nyme de Bouvardia, Salisb. * CHRISTQLEA(nom propre), bot.ph. — Genre formé par Cambessèdcs ( Jacquem ., 17, t. 17), et rapporté, non sans quelque doute, à la tribu des Sisymbriées.dansla fa¬ mille des Crucifères-Notorhizées , sur une plante découverte dans l’Asie médiane, ra¬ mifiée, couverte d’une courte pubescence simple, à feuilles alternes, sessiles, obovales- cunéiformes , épaisses, incisées-dentées au sommet; à fleurs jaunes, en grappe termi¬ nale assez lâche. (C. L.) CHRISTOPHORIAI\iA,Tournef. bot. ph. — Synonyme d ' Actea, Linn. "ClIROICOLYTES^xpwt'Çœ, jecolore; k'w, je dissous), min. — Ampère, en 1816, a publié une classification des corps simples, qu’il a divisés en trois classes. L’une de ces classes comprend les métaux, dont les oxydes for¬ ment avec les acides des dissolutions colo¬ rées. Ce sont les métaux Chroïcolyles. M. Beu¬ dant a cru pouvoir appliquer ce nom à une classe de minéraux ou corps composés, dont les principes électro-négatifs ont pour radi¬ cal un élément Chroicolyte : tels sont ceux qui appartiennent aux groupes des Chro- mides, des Manganides, des Sidérides, etc. (Del.) CHROMATES ( dér. de Chrome), min. — Genre minéralogique, comprenant tous les composés qui résultent de la combinai¬ son de l’acide chromique avec les bases sa- linables. Jusqu’ici on n’a encore trouvé â l’état natif que deux de ces combinaisons : le Chromate rouge de plomb (ou Crocoïse" , et le Chromate vert de plomb et de cuivre (ou Yauquelinite). Voyez plomb. (Del.) CHROME (xpwfAa, couleur)- min. — Métal découvert en 1797 , par Yauquelin , dans le Plomb rouge de Sibérie , et dont le nom rappelle ses propriétés éminemment colorantes. Son oxyde , qui est isomorphe avec l’alumine, est d’un vert d’émeraude; son acide, isomorphe avec l’acide sulfurb- que , est d’un rouge de Cinabre, et il forme, avec les bases, des sels particuliers, qui sont pour la plupart de couleur jaune ou rouge. On obtient le métal en réduisant ses oxydes, au moyen du charbon , par le procédé or¬ dinaire. Il est d’un blanc gris, doué de quel¬ que éclat, cassant, et d’après Richter, fai¬ blement magnétique. Il est peu soluble dans les acides, et se conserve à l’air sans altéra¬ tion. Tous les minéraux chromifères donnent, par la fusion avec le carbonate de soude mêlé d’un peu de salpêtre, une matière qui est jaune au feu d’oxydation, et d’un beau vert-pré au feu de réduction. Le Chrome métallique est jusqu’ici sans usage; il n’en est pas de même de son oxyde, qui est employé dans les manufac¬ tures comme couleur verte , pour peindre sur émail et sur porcelaine. Le Chrome oxydé vChromocher) estun sub¬ stance verte , terreuse , qui se rencontre ra¬ rement dans la nature , où elle forme des enduits sur le Chromile de fer (île d’Unst , une des Schetland) , ou des nids , des vei¬ nules au milieu de matières siliceuses ou feldspathiques (les Ecouchets, prèsduCreu- zot , Saône-et-Loire). Elle forme aussi un mélange intime , et peut-être une combinai¬ son avec la Silice, dans le minéral appelé CHR Cil R 645 Wolclionskoïte (voyez ce mut); enfin, elle intervient accidentellement comme principe colorant dans plusieurs minéraux , dans l’E¬ meraude verte , dite du Pérou , et dans plu¬ sieurs variétés d’Amphiboles , de Diallages , de Micas, etc. L’oxyde chromique est, comme le peroxyde de fer, un sesqui¬ oxyde composé de 70,11 de métal, et 29,89 d’oxyde. Il paraît susceptible de produire une coloration en rouge dans certains cas , comme par exemple dans les rubis spinelles, qui sont redevables de leur teinte à une pe¬ tite quantité d’oxyde chromique, rempla¬ çant une partie d’alumine équivalente. (Del.) chromis. poiss. — Autant qu’on peut déduire des écrits des anciens une con¬ jecture tant soit peu fondée sur la signifi¬ cation ou plutôt sur l’application des noms de leurs poissons aux espèces que nous connaissons aujourd’hui , il y a tout lieu de croire que le xp°V-‘s oii le xpw/jC d’Aristote était noire Ombrine ( Sciœna cinhosa ) ou notre Maigre ( Sciœna aquila). C’était un poisson de grande taille, cité comme étant avec le Xiphias un des meilleurs poissons du printemps, ayant des pierres dans la tête, l’ouïe très fine, et ne frayant qu’une fois par an. Si le xp pU d’Ælien est le même poisson que lexpwpt; d’Aristote, il n’y aurait même pas beaucoup lieu d’hésiter à croire que ce soit i’Ombrine, puisque le premier lui donne une barbe sous le menton. A la vérité , il l’indique comme plus longue que celle de la Mustèle ; et comme Ilesychius explique xpe- pv; par ovcVxoç (Xlsellus), ce dernier trait nous éloigne des Sciènes. D’ailleurs, il n’est pas prouvé que l’Ombrine vive en troupe, fasse entendre des sons , habitudes que les Grecs attribuaient aussi à leur xpwpu'ç. Si nous ne pouvons appliquer avec quelque certitude le mot d’Aristote à un des Poissons avec les¬ quels il nous a paru avoir quelque affinité , nous pouvons toujours dire que Pvondeleta fait une fausse application de ce mot en le rapportant au Casiagneau des côtes de Pro¬ vence, petit poisson lout-à-fait méprisé, et que Linné avait rangé d’après Artedi dans le genre des Spares, sous le nom de Sparus chromis. G. Cuvier, qui avait eu occasion de voir souvent le petitCastagneau de la Méditerranée, soit à Gênes, soit à Mar¬ seille, se convainquit aisément que ce pois¬ son ne devait pas appartenir au groupe des Spares, et aussi , dès la première édition de son Règne animal, retira-t-il le Spams chro - rnis Linn., de la famille des Sparoïdes; il en fit le typed’un genrequ’ildésignasouslenom de Chromis , et auquel il associa plusieurs Poissons étrangers, soit du Nil, soit des eaux douces ou saumâtres de l’Amérique méri¬ dionale. |1 plaça ce nouveau genre parmi les Labroïdes. Il a constamment cru que ce rapprochement était basé sur les caractères naturels des familles qu’il établissait, et ce¬ pendant le type du genre, le Svarus chro- mis, a un caractère anatomique tout-à-fait contraire à ceux de sa famille des Labres, et qui consiste dans la présence de deux pe¬ tits cæcums au pylore. Je m’étonne que G. Cuvier ne se soit pas assuré, par la dis¬ section, de la présence de ces cæcums, puis¬ qu’il avait à vérifier l’assertion de Willughby, qui les avait observés. C’est là ce qui m’a déterminé à ne plus considérer les Chromis comme des Labroïdes ; et je les rapproche des Sciénoïdes à dents en velours , à six rayons branchiostéges , et à ligne latérale interrompue. Cette diagnose les place à la tête de la famille et à côté des Amphiprions, des Premnas, et même des Glyphisodons. Je crois aussi que, dans une bonne monogra¬ phie de ce genre, il faudra en retirer les Rohi , ou le Chromis nilolicus et les espèces américaines qui forment un petit groupe encore distinct du Chromis vulgaire, et qui prennent avec eux les espèces du genre Ci- chia, composé d’un grand nombre de pois¬ sons des eaux douces équatoriales. (Val.) "CHROMITES (dér. de Chrome), min. — Genre de composés analogues aux sels , et résultant de la combinaison de l’oxyde chr< - mique avec les bases salifiables. On n’en connaît encore qu’un seul dans la nature : c’est le Ciiromite de fer (ou Sidérochrome), le Fer chromé , le seul minerai de Chrome qu’on exploite pour les besoins de l’indus¬ trie. Comme ce composé a les plus grandes analogies de composition , de forme et de ca¬ ractères extérieurs avec le Fer aimant et le Fer titané, nous renverrons son histoire mi¬ néralogique au mot fer, où ces diverses substances seront traitées comparativement. (Del.) * C H ROMOLÆN A ( » couleur; x)a?va , enveloppe ). bot. en. — Ce nom a 646 CH R CHR été appliqué par M. De Candolle à une plante de la famille des Composées , et qui présente les caractères suivants : Capi¬ tules mulîiflores ; réceptacle chargé d’un pe¬ tit nombre d’écai 1 les linéaires, placées entre les fleurs et colorées au sommet. Involucre composé d’un nombre considérable de folio¬ les obtuses, assez lâches, dressées, scarieuscs à la base, colorées au sommet , et offrant dans leur ensemble quelque ressemblance avec un cône de Houblon. Les corolles, tu¬ buleuses, sont peu dilatées au sommet, et renferment des étamines dont les anthères sont terminées par des appendices ovales, pétaloïdes et colorés. Les rameaux des sty¬ les sont épais, allongés, glanduleux. Les fruits à 5 angles, atténués à la base, glabres, supportent une aigrette 1 -sériée , scabre. Le Chromolœna appartient à la tribu des Eu- patoriées parmi les Composées. C’est une plante vivace à feuilles opposées et dont les capitules, disposés en cyme au sommet des liges , sont remarquables par la coloration des folioles ou des bractées qui rappellent celles du Salvia Horminum , ou du Houblon. On n’en connaît qu’une espèce. (J. D.) *CHROMOLEPïS. bot. pu. — Synonyme du Cardans cavlinoides Gon. (J. D.) "CHROMOPTILÏA (xpupx, couleur; tttO.ov, duvet), ins. — Genre de Coléop¬ tères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophilcs , établi par M. Weslwood ( Arcan . eniom., n° 8, pl. 32) postérieurement à la Monographie des Célonides de MM. Percheron et Gory. Ce genre est fondé sur une jolie petite espèce de Cétoine de Madagascar, remarquable par les pinceaux de poils noirs et jaunes dont ses tarses sont garnis: aussi l’a-t-il nommée C. diversipes. (D.) *CimOMOSPC>RIOI , c orda. bot, cr. — Syn. présumé de Dendrina , Fr. *CHROMIjXE. Chromula couleur). bot. — De Candolle a préféré le nom de Chromuie , qui a un sens général, à celui de Chlorophylle, donné par MM. Pelletier et Caventou à la matière verte des feuilles, qu’ils ont isolée les premiers , parce que celte substance, qui est composée de car¬ bone et d’hydrogène combinés avec un peu d’oxygène , est susceptible, sous l’action de ce dernier agent, de prendre toutes les nuances de coloration, et qu’elle se retrouve dans les calices, les corolles et les autres parties de la fleur et même dans le fruit, ce qui indique l’identité de nature de la ma¬ tière colorante des végétaux. SuivantM. Tur- pin , la Chromuie n’est autre que la globu - line diversement colorée. *CHROï\OPAPPlJS ( xpc'voç, durée ; ira ir- 7roç , aigrette; aigrette persistante), bot. ph. — Ce nom a été donné^â un genre appartenant à la famille des Composées, tribu des Verno- niées , lequel a pour caractères : Capitules réunis en glomérules axillaires renfermant de 8 à 10 fleurs entourées de bractées fo¬ liacées, mais ne formant point de véritable involucre. Involucre partiel, ovale, com¬ posé ci’écai 1 les lancéolées , linéaires , aiguës , imbriquées , tomenteuses sur le dos ; les in¬ térieures plus courtes , très étroites. Récep¬ tacle nu. Corolles à lobes velus sur le dos. Fruits anguleux , courts , glabres , surmon¬ tés d’une double aigrette persistante : l’exté¬ rieure forméede paillettes ob’ongues, aiguës; l’intérieure de soies allongées et dentées. — Ce genre ne renferme qu’une seule espèce originaire du Brésil. (J- P-) *CHROOLEPUS ( xPr'°? , peau ; Anoq , écaille) bot. cr.— (Phycées).Genredelatribu des Byssoïdées , établi parM. Agardh , pour des productions qu’on rencontre sur les croû¬ tes des Lichens ou sur les rochers, rarement sur les écorces d’arbres. Le type est le Bys- sus jolithus L. On reconnaît ce g. aux caiac- tères suivants : Filaments raides, dressés, continus ou articulés , opaques, ordinaire¬ ment colorés , tombant en poussière à la fin de leur vie. On en compte 8 ou 9 espèces. Notre C . iaulhinus ( Cauar . Crypt., p. 188) est d’une belle couleur violette. (C. M.) *CHROOSTROMA (xp°°G Peau ; aTP“Pa’ enveloppe ). bot. cr. — Genre de la famille des Cæomacées, établi par Corda (t.V, p. 38), et ayant pour caractères : Stroma étalé, géla¬ tineux, marginé; glomérules des spores ré¬ pandus çà et là; spores simples ; épispore membranacé ; nucléus rempli de petites gouttelettes huileuses. {C. d O.) *CIïROSPERMA , Buff. bot. pii. — Syn. d ’ Amianihiarn , A. Gr. CHROTOGONES (xp«s> corps ; >wvt'a » angle), ins. — Genre de la tribu des Acri¬ diens, de l’ordre des Orthoptères , établi par M. Serville {Ins. orih., Suites à Buffon ), et correspondant exactement à notre seconde CH R CH R C47 division du genre Ommexecha , tel qu’il fut adopté par nous ( Monog ., Ann. de la Soc. ait. de Fr ., t. V) et par i\I. Burmeisler. Les Chrotogones ont pour caractères par¬ ticuliers des antennes très rapprochées à la base et cylindriques, un prosternum mu- tique offrant un rebord un peu avancé sur la bouche, etc. Tous les Insectes de ce sous-genre sont propres aux régions chaudes de l’ancien continent. Nous en regardons comme le type le Chr oing onus lugubris ( Ommexecha lugubre Blanch.) de la Haute-Égypte. (Bl.) CHRYSÆTOS. ois. — Svn. d’Aigle royal. CHRYSALIDE. Chrysalis (xpucraUc'ç, de xpucrôs- , or), ijns — On nomme ainsi le se¬ cond état par lequel passe le Lépidoptère , depuis sa sortie de l’œuf, avant de devenir insecte parfait, ou, si l’on veut, la première métamorphose que subit la Chenille avant dedevenir Papillon. Cet état, pendant lequel l’insecte ne prend aucune nourriture et reste dans l’immobilité la plus complète, dure plus ou moins de temps, suivant les saisons et les espèces. Pendant ce temps, il se fait dans l’intérieur de la Chrysalide une élaboration qui donne aux différentes par¬ ties du Papillon la consistance nécessaire pour rompre son enveloppe, au moment où tous ses organes auront atteint leur perfec¬ tion : aussi plusieurs auteurs ont-ils comparé ce qui se passe alors à son égard , à la for¬ mation du Poulet ou de tout autre oiseau dans l’œuf. Quoi qu’il en soit, il est facile, avec un peu d’attention , d’apercevoir que les téguments de la Chrysalide enveloppent le Papillon comme s’il y était emmailloté. La tête, les yeux , les antennes , les pattes , les ailes (celles-ci en raccourci) y sont tra¬ cées en relief plus ou moins saillant; toutes les parties paires y sont placées parai lèle- mentlesunes à côtédesautres.etappliquées contre la poitrine, où elles aboutissent à une ligne médiane, occupée par la gaî ne de la trompe, lorsque celle ci existe , car on sait que beaucoup de Lépidoptères en sont dé¬ pourvus. Les Chrysalides des Diurnes varient beaucoup pour la forme , qui est plus ou moins anguleuse, tandis que celles des Cré¬ pusculaires et des Nocturnes sont toujours arrondies et cylindrico-coniques. Les pre¬ mières sont de couleurs diverses, et plusieurs d’entre elles sont toutes dorées, ou seule¬ ment ornées de taches d’or et d’argent (g. V anessa), ce qui leur a valu le nom qu’elles portent, ou celui d’ Aurélie. Les secondes sont d’une couleur uniforme, soit noire, soit brun-marron ou jaunâtre. Quelques unes cependant sont vertes et noires (g. Plusia), et d’autres sont garnies de fascicu¬ les , de poils colorées ( g. fÀparis). Les unes sont nues et suspendues en plein air ; les autres sont renfermées dans des coques ou enfoncées dans la terre. On sait qu’on peut retarder ou avancer l’éclosion des Chrysalides à l’aide d’un froid ou d’une chaleur artificiels ; mais il s’en faut bien que cette expérience réussisse sur toutes les espèces. Un fait plus extraordi¬ naire que celui-là , et dont il est impossible de donner une explication physiologique, c’est que sur un certain nombre de Chrysa¬ lides de la même espèce et de la même époque, les unes écloront au temps voulu, et les autres seulement au bout de deux ou trois ans, bien que toutes fussent placées dans les mêmes conditions. L’auteur de cet article a été à même de constater ce fait sur des Chrysalides de Thaïs medestcasie , et l’a consigné dans une notice insérée tome IV des Ann. de la Soc. eni. de France, pag. 661 , mai 1835. T'oyez larve, nymphe, méta¬ morphoses et LÉPIDOPTÈRES. (D.) *CI1RYSAL1DI]\E. Chrysalidina (xpy_ aa Mtç, chrysalide), foramin. — Ce genre, de la famille des Turbinoïdées , est d’autant plus important qu’il appartient géologique¬ ment à une seule époque. En effet, il paraît en innombrable quantité avec la Craie chlo- ritée inférieure du bassin pyrénéen (à l’em¬ bouchure de la Charente), pour disparaître aussitôt de la surface du globe, puisqu’on n’en trouve plus au sein des couches créta¬ cées supérieures. C’est une charmante pe¬ tite coquille ayant la forme d’une Chrysa¬ lide , composée d’une spire qui représente des loges réparties sur trois faces oppo¬ sées. Ces loges se recouvrent en partie , laissant toujours un grand nombre de petits trous apparents au sommet des trois der¬ nières. Ce genre se distingue des Bulimines , dont il a le faciès par ses ouvertures multi¬ pliées. Il ne comprend qu’une seule espèce, le Chrysalidina grade la d’Orb. (A. d’O.) CH R 648 CHÏl CHRYSANTHELLINA. bot. pii. — Syn. de Chrysanihellum. CHRYSANTHELLIJM (diminutif de Chrysanihemum). bot. pu. — Ce genre, qui appariient à la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, se compose de plusieurs espèces de plantes annuelles, à feuilles op¬ posées, cunéiformes, plus ou moins profon¬ dément incisées et munies de rameaux nus, terminés par Un capitule renfermant des fleurons jaunes ; elles ont le port des petites espèces de Bidens. Les caractères essentiels de ce genre sont : Capitule pluriflore , radié ; ligules fe¬ melles, 1-sériées, linéaires, 2-ou 3-dentées; fleurons du disque 4-ou 5-dentés , herma¬ phrodites. Involucre composé de 15 écailles disposées sur 2 rangs ; l’extérieur formé de 5 , l’intérieur de 10 folioles colorées. Récep¬ tacle plan, chargé de paillettes linéaires. Styles des fleurs du disque divisés en deux branches terminées chacune par un appen¬ dice cylindracé , couvert de fortes papilles. Fruits comprimés, entourés d’un bourrelet épais, blanchâtre , de consistance presque subéreuse, échancrés au sommet en forme de cœur, et complètement dépourvus d’ai¬ grette. On en connaît aujourd’hui 4 espèces, dont 3 de l’ancien continent. ( Voy. Deles- sert, Icon ., vol. IV, t. 39.) (J. D.) CHRYSANTHEAIOIDES , Tourn. bot. pii. — Syn. d’ Osteospermum, L. CIIRYSANTI1EMEM ( ^puooç , OC ; av0£- p.ov , fleur ; fleur d’or ). bot. pu. — Le genre Chrysanihemum , qui appartient, comme on le sait, à la famille des Composées, tribu des Sénécionidées , est intermédiaire entre les Leucanthemum (Marguerite des prés) et le Pyrethmm , auquel appartient la Camomille des champs [P. arvense ), et comprend au¬ jourd’hui les espèces dont les fruits des fleurs du rayon sont à trois côtes ou à trois ailes, dont deux latérales, et une postérieure ou tournée vers l’axe; ceux du disque com¬ primés ou cylindracés, dépourvus d’aigrette ou munis seulement d’une sorte de cou¬ ronne membraneuse. — Les Chrysanthèmes ainsi limités sont des herbes ou des arbris¬ seaux originaires de l’Europe ou de l’Afri¬ que, munis de feuilles alternes, et de fleurs dont les ligules sont de couleur blanche ou rose. Les Chrysanthèmes , cultivés dans les jardins, où ils font en automne rornement des parterres, appartiennent au g. Pyre- Ihrum (P. sinense et indicum ). (J. D.) CHRYSAORA (xpvAopoç, qui porte une épée d’or ). poi.yp. — Genre voisin des Mil- lépores et des Myriapores , établi par La- mouroux pour des espèces toutes fossiles du calcaire jurassique. Les Chrysaores sont des Polypiers rameux couverts de côtes ou de lignes saillantes très fines qui se croisent dans tous les sens ; leurs cellules sont pe¬ tites, rondes, éparses, situées dans les inter-1 valles des lignes saillantes et non sur leur surface. M. Goldfuss ne les distingue pas des Cériopores. (P. G.) CHRYSAORE. Chrysaora (xpvadiopoç , qui porte une épée d’or), moll. — Montfort , si prompt à créer des genres de Mollusques que personne n’a rencontrés depuis lui dans la nature, nomme ainsi un corps conique, qui, s’il n’est pas apocryphe, doit se rappro¬ cher des Bélemnites. Il l'indique comme provenant de la Craie chloritée de la mon¬ tagne Sainte-Catherine près de Rouen. Je puis affirmer n’avoir jamais vu rien de sem¬ blable parmi les nombreux fossiles de cette localité remarquable que j’ai été à portée d’examiner. (À. d’O.) *CIIRYSEÏAs Less. bot. pu. — Syn. d’Am- berboa, Pers. CHRYSEIS, Lindl. bot. pu.— Syn. d ’Esch- scholtzia , Cham. * CIIRYSESTISES ( , d’or ; hQjc, habit), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Sternoxes, tribu des Bu- prestides, proposé parM. Serville et adopté par M. Solier , qui en a décrit et figuré les caractères dans son Essai sur les Bupresiides [Ann. de la Soc. eut. de France, t. II, p. 290, pl. Il, fig. 17). Ce g. a pour type le Bupres- lis iripunciata Fabr., de Cayenne. M. Dejean* dans son dernier Catalogue, y rapporte 3 au¬ tres espèces du Brésil. (D.) CHRYSIDÎDES. ins. — Syn. de Chrysi- diens. CIIRYSIDIENS. uns. — Tribu de l’ordre des Hyménoptères , délimitée d’abord par Latreille sous le nom de Chrysidides , l’une des moins nombreuses de tout l’ordre des Hyménoptères. Elle est composée d’insectes, dont le corps, presque cylindrique, peut se replier en forme de boule, et dont l’abdomen est formé de trois, quatre ou cinq segments susceptibles cil R Cl IR de s’engaîner, et de s’allonger à la manière des tubes d’une lunette. Cet abdomen est termine, en outre, par une tarière en forme d’aiguillon, dont la piqûre est assez doulou¬ reuse. Les Chrysidiens sont, parmi tous les Hy¬ ménoptères, ceux qui présentent les plus vi¬ ves couleurs ; on peut les comparer à celles des Oiseaux-Mouches et des Colibris. Plu¬ sieurs auteurs , à cause de l’éclat de leurs nuances, les ont nommés Guêpes dorées. En effet, leur aspect général rappelle un peu celui des Guêpes. Les mœurs de ces jolis Hyménoptères ont encore été peu observées. Nous savons seu¬ lement que les femelles déposent leurs œufs dans les nids d’autres Hyménoptères, tels que ceux des Bembex, des Osmies, etc., leurs larves devant sans doute vivre sur le corps des larvesqui habitentees mêmes nids. M. de Saint-Fargeau a observé des Chrysidiens qui entraient dans des trous pratiqués par des Tenthrèdes, etcherchaientà piquer les larves de ces dernières dans le but de déposer leurs œufs. Nous admettons dans la tribu des Chrysi¬ diens deux groupes fondés sur quelques ca¬ ractères, et principalement sur la proportion des palpes; ce sont les Parnopites et les Chrysidiies . (Bl.) CHRYSIDITES. ins. — Groupe de la tribu des Chrysidiens, essentiellement caractérisé par les palpes maxillaires assez longs, et composés de cinq articles. Les genres qui se rattachent à ce groupe sont ceux de Chry- sis , Elampus, Hedychrum , Euchrœus,S lil- bum , Cleples. (Bl.) * CIIRYSINA (xpvacvoç, d’or), ins.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des La¬ mellicornes, tribu des Scarabéides-Xylophi- les , établi par Kirby, et adopté par M. le comte de Castelnau (Buffon Durnènil, Anim. articulés , t. H , p. 1 1 9 ), qui le place à côté du g. Chrysophora de La trei I le. 11 s’en distin¬ gue, suivant lui, par ses pattes postérieures, dont les hanches forment une avance ob¬ tuse , et les tarses, qui sont de la moitié de la longueur de la jambe. M. de Castelnau y rapporte 3 espèces : Ch. peruviana , mexi- cana et auripes , toutes 3 décrites par Gray [Anim. King., ins.t t. I, p. 316 et 517). (D.) * CHRYSIPHIALA (xpvaoç, or; ytaft* , fiole), bot. ph. — Genre de la famille des 649 Amaryllidées - Narcissées , établi par Ker [Bot. Beg ., t. 778) pour des plantes bulbeu¬ ses de l’Amérique tropicale, à feuilles li¬ néaires, canaliculées ou pétiolées,lancéolées- oblongues , à hampe cylindrique, à ombelle terminale pauciflore, à spathe membranacée bi- ou polyphylle, et à fleurs jaunes. Le type de ce g. est le Pancraiiurn recurvatum de Ruiz et Pavon. Endlicher pense qu’on pour¬ rait même faire du Chrysiphiala une simple section du g. Pancraiiurn. (C. d’O.) CHRYSIS , Rencalrn. bot. pu. — Syn. d ’ Helianthus , Tournef. CHRYSIS (xpvao;, or), ins. — Genre de la tribu des Chrysidiens, de l’ordre des Hymé¬ noptères, établi par Linné , et adopté depuis par tous les entomologistes avec certaines restrictions. On reconnaît les Chrysis pro¬ prement dites à leurs palpes maxillaires plus longs que les labiaux, à leur abdo¬ men oblong, semi-cylindrique et assez con¬ vexe , etc. Les espèces connues de ce genre sont as¬ sez nombreuses , la plupart européennes , toutes de moyenne taille et revêtues des cou¬ leurs les plus éclatantes , d’or, de feu , de rouge et de vert métallique. Elles voltigent sur les fleurs pendant la chaleur du jour. Le type du genre est la Chrysis ignita L. , très commune dans toute l’Europe. (Bl.) * CHRYSITIfRlCIIÉES. Chrysithricheæ. bot. ph. — Tribu de la famille des Cypéra- cées établie par Lestiboudois, et ayant pour type le g. Chrysithrix. CHRYSITHRIX fxpvaoç, or; 0PfÇ, che¬ veu). bot. ph. — Genre de la famille des Gypéracées-Chrysithrichées, établi parLinné fils pour une plante des plaines sablonneu¬ ses du Cap, ayant le port des Sizyrinchiurn , un rhizome rampant, les feuilles ensiformes et engainantes, et un épi solitaire très dense, ovale et cylindrique , sortant au-dessous de la base du chaume. La seule espèce connue est le Ch. capensis. *CIIRYSOBALANÉES. Chrysobalaneœ. bot. ph. — Famille établie par R. Brown, et considérée par De Candolle comme une tribu de la famille des Piosacées. CHRYSOBAL ANES. bot. ph. — Voy. ICAQUIEK. * CHRYSOBALCS. ins. — Genre de Co¬ léoptères hétéromères indiqué par M. Bois- duval ( Voyage de l’Astrolabe, Entomologie, 4r t. m. CHR CMR 650 P. 2G7), mais dont il n’a pas donné les ca¬ ractères ; il devrait avoisiner les Helops. L’espèce qui en fait partie est de la Nou¬ velle-Hollande; elle a été nommée Chryso¬ bains fulgidipennis. (C.) * CHRYSGBAPIHJS , Wall. bot. pii. — Syn. d’Anoeclorhilus, Blum. CIIRYSOBÉRYL ( ^pv!7oç , or, et du mot Béryl), min. — Syn. de Cyinophane. V oy. ce mot. (1 el.) *CIIR YSOBOTIIH IDES. Ch rysobolhridœ. ins. — Nom d’une division établie par MM. Gory el de Castelnau dans leur Icono¬ graphie delà tribu des Bupreslides , et qui se compose des g. Colobogaster , Chrysobolhris et Belionoia. Coyez ces mots. (D.) * CÏIUYSOBOTI1IUS (xpvcroç, or ; ôc'Gpoç, trou), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Sternoxes, tribu des Bu- prestidcs , établi par Eschscholtz et adopté par tous les entomologistes. M. Solier, dans son Essai sur les Bupreslides {Ann. delà Soc. eut. de France , t. II , p. 3 1 0 , pl. 12 , tig, 29), en a publié les caractères ; et MM. de Castelnau et Gory , dans leur Iconographie de cette tribu, en ont décrit et figuré 113 es¬ pèces , dont 89 d’Amérique , 14 d’Afrique , 3 d’Asie, 4 de la Nouvelle-Hollande, et 3 d’Europe. C'est à ce genre qu’appartient le Jiupr. Chrysostigma Fabr., qui peut en être considéré comme le type. Celle espèce se trouve en France, en Allemagne, en Russie et jusqu’en Sibérie. Les Chrysobolhris sont généralement re¬ marquables par leur éclat métallique, et beaucoup d’entre eux , ainsi que l’exprime leur nom générique, ont de gros points en¬ foncés couleur d'or sur leurs él y très. (D). XIIIIYSOCEPHALOI ( xpv«ç , or ; xc- y , tête), bot. pii. — Genre de la famille des Synanlhérées , tribu des Gnaphaliées- Hélichrysées, établi par Walpers [Unn.y XIY, 3 1 8 ) pour une seule espèce croissant dans la Nouvelle-Hollande, et remarquable par un rhizome ligneux , émettant des liges effilées , simples, et se garnissant de feuilles linéaires, agrégées , tomenteuses. Les capitules en sont hélérogames , discoïdes , 20-30-ilores ; les involucres, les fleurs (celles des bords du disque sont ananthères) et les aigrettes sont d’un jaune d’or. (C. L.) * CIIRYSOCIÏLAMYS ( XPuaoÇ , or ; *>.«- |j.ûç, sorte de casaque), bot. pu. — Genre de la famille des Clusiacées, tribu des Glnsiées, constitué par Pœppig (Nov. gen. et spec., III, 13, t. 211 ) pour un arbrisseau péruvien, subparasite. Les feuilles en sont opposées , oblongues, rétrécies aux deux extrémités; les plus jeunes quelquefois obscurément dentées vers le sommet, membranacées , très gla¬ bres. Les fleurs sont disposées en pariicules terminales de forme pyramidale. Ce genre est surtout remarquable par des fleurs par¬ faites, dont le périanlhe externe est bibrac- téolé , triphy lie ; l’interne formé de 8 ou 9 pétales insérés sur le réceptacle. (C. L.) * CHRYSOCIILOA ( XPuaoç , doré; vert), ins. — Genre de Coléoptères tétrarné- rcs, famille el tribu des Chrysomélines, créé par M. Flope ( Coleopler . manual , 1840, p. 1G5), et correspondant à notre g. Oreina , adopté et publié antérieurement par M. De- jean dans son Catalogue. Les espèces qui en font partie sont allongées et un peu aplaties, quoique convexes ; el'es se trouvent sur les plantes des plus hautes montagnes de l’Eu¬ rope centrale et méridionale; leurs cou¬ leurs, habituellement variées de vert et de rouge, sont très brillantes et souvent métal¬ liques. Quelques espèces sont ornées de li¬ gnes longitudinales tranchées et fort belles. Sur les IG connues, on doit regarder comme types les Clirysontela gloriosa et tristis de Fabricius. (C.) CHRYSOCIILORE. Chrysochloris {XPv* <7oç, or; x>wpoç, verdâtre), mam. — Ce genre, anciennement établi par G. Cuvier, com¬ prend des Insectivores rapportés avec juste raison à la même famille que notre Taupe d’Europe, et remarquables extérieurement par le luxe des reflets irisés et chatoyants de leur robe. Ce caractère , fort rare chez les Mammifères, se montre ici dans son plus grand développement. Joint à quelques par¬ ticularités également fort curieuses , mais dont le rapport avec le genre de vie des Chrysochlores est plus facile à comprendre, il permet de distinguer aisément les ani¬ maux qui nous occupent de ceux qui ap¬ partiennent au même groupe. On connaît plusieurs espèces de Chryso- chlores; toutes sont de l’Afrique australe, et leur mœurs diffèrent peu de celles de la Taupe. Leur taille est aussi la même, à peu de chose près, mais leur extérieur paraît plus singulier encore. Elles ont le museau CMR CM R tronqué, un peu relevé plutôt en forme de petit socle transversal qu'en véritable bou¬ toir ; leurs yeux sont fort petits ; elles n’ont pas d’oreilles externes , et leur corps trapu et ramassé n’a qu’un faible rudiment de queue. Les pattes sont courtes; les an¬ térieures plus puissantes, et les trois seuls doigts qu’elles présentent pourvus d’on¬ gles falciformes très puissants ; celles de der¬ rière , moins modifiées , plus manifeste¬ ment plantigrades et à cinq doigts moins puissants, il est vrai , mais plus utiles à la marche, au contraire des premiers, que l’a¬ nimal emploie surtout pour fouiller le sol. Les Chrysochlores étaient autrefois appe¬ lés Taupes dorées ou Taupes rouges d’A¬ mérique ei d’Asie , bien qu’on n’en trouve pas plus en Asie qu’en Amérique. Brisson et Linné leur attribuaient les affinités que nous leur reconnaissons aujourd’hui. Gme- lin les crut plus voisines des Sorex que des Talpa , opinion qui n’a été adoptée que par un très petit nombre de personnes. Diverses particularités anatomiques des Chrysochlores, celle de leursystème dentaire et de leur squelette principalement ne sau¬ raient être passées sous silence ; elles com¬ pléteront d’ailleurs la caractéristique de ces animaux. Leur squelette, dont M. de Blainviile vient de donner une nouvelle description accom¬ pagnée de figures , dans le chapitre de son Osiéographie relatif aux Insectivores , pré¬ sente dix-neuf vertèbres dorsales, trois lom¬ baires , trois sacrées et cinq ou six coccy- giennes. Le crâne est remarquable par le développement de sa partie occipitale; il est court et comme conique; ses os zygo¬ matiques sont plus forts que dans aucun autre insectivore ; sa mâchoire inférieure, courte en proportion , a son apophyse an¬ gulaire considérable, et sa partie eoro- noide ne dépassant pas la hauteur du con- dyle articulaire. Le développement de la caisse du tympan et de l’oreille interne doit faire admettre une grande délicatesse dans l’ouïede ces animaux. Leurs vertèbres man¬ quent des ossifications en forme de sésa- moïdes qu’on voit au bord articulaire de leur corps dans la Taupe, aux dernières dor¬ sales et aux lombaires. L’omoplate est plus large que celle de la Taupe, et la terminaison acromiale de son épine s’avance au-delà de 65 1 l’insertion de la clavicule. Celle-ci, au lieu de ressembler, comme dans la Taupe, à un corps vertébral de poisson, est grêle et al¬ longée comme chez le Hérisson. L’humérus n’est pas moins singulier que celui de la Taupe , mais d’une tout autre apparence. C’est une sorte de croissant irrégulier, dont une extrémité serait formée par la tête su¬ périeure , et l’autre par une énorme tubé¬ rosité interne delà partie inférieure ( épi¬ trochlée ) : celle-ci est percée d’un trou pour le passage du nerf médian. La tubé¬ rosité inférieure externe ( épicondyle ) est bien moindre que l’interne. Le radius et le cubitus diffèrent moins de ce qu’ils sont dans la Taupe , mais la patte offre la singulière particularité d’un pisiforme sub- cyiindrique fort long, et qui remonte en ar¬ rière des os de l’avant-bras jusqu’à l’hu¬ mérus avec la saillie interne duquel il est en connexion par son extrémité. La pre¬ mière rangée des os du carpe possède, en outre de ce pisiforme d’un aspect tout-à- fait exceptionnel , le scaphoïde, le semi-lu- naire et le triquètre ; la seconde manque du trapèze (il n’y a pas de pouce à la main) ; elle conserve un trapézoide pour l’articu¬ lation du plus gros doigt, qui correspond a notre annulaire, un grand os, auquel s’arti¬ cule le doigt médius, et en dehors de celui- ci , deux petits os graniformes , portant le doigt externe qui répond a notre annulaire. Les membres postérieurs n’ont de bien re¬ marquable que l’absence de symphyse pu¬ bienne, disposition commune aux Chryso¬ chlores et â plusieurs genres voisins, et qui était commandée par le volume consi¬ dérable que les petits de ces animaux ont déjà acquis lorsqu’ils viennent au monde. Les Chrysochlores ont quarante dents, eu dix paires pour chaque mâchoire : trois in¬ cisives, une canine et six molaires. Ces dents ressemblent plus à celles des Sealopes et des Musaraignes qu’à celles de la Taupe. La pre¬ mière incisive supérieure (de chaque côté) est plus forte que les autres, verticale, tout- à-fait antérieure et triquètre; celles-ci sont comprimées et latérales; la canine est à peu près de même volume. Ces dents sont un peu écartées entre elles. Il en est de même des molaires, qui sont prismatiques ; la pre¬ mière et la troisième subégales, mais plus petites que la seconde, et plus fortes que la CIJ R CHR quatrième, qui est elle même double de la postérieure ou cinquième. Ces dents mo¬ laires supérieures et celles de l’autre m⬠choire semblent être formées par la moitié antérieureseuleruentde leurs analogues chez la Taupe, les Scalopes, etc. Les deux premiè¬ res paires d’incisives inférieures sont termi¬ nales et aiguës, plus fortes que la troisième , et cette dernière est peu différente de la dent que M. de Blainville reconnaît pour la ca¬ nine. Les observations de MM. Lichtenstein , Is. Geoffroy , Ogilby et Andrew Smith ont établi les caractères distinctifs des diverses espèces de Chrysochlores ; toutes jusqu'ici proviennent de l’Afrique australe, un des pays les plus riches en animaux fouisseurs. (P. G.) 'CHRYSOCHLORE. Chrysochlora (XPv- «jo'ç, or; xiG>Poç, vert), iins. — Genre de Dip¬ tères, division des Brachocères , famille des Notacanthes, tribu des Stratiornydes , séparé du g. S argus de Fabricius par Latreille et adopté par M. Macquart. Ce g. ne comprend que des espèces exotiques et se compose de ceux des S argus, dont le 3e article des anten¬ nes est allongé, fusiforme dans les femelles, court et conique dans les mâles. M. Mac- quart en décrit 4 espèces, dont 3 du Brésil et une de l’Ile de France. Cette dernière, nommée C. ameihystina par Latreille, est re¬ marquable par sa grande taille (9 lignes de long) et par l’éclat de ses couleurs métalli¬ ques. Elle est d’un bleu violet à reflets verts, avec une tache fauve de chaque côté des 2e, 3e et 4e segments de l’abdomen, et les ailes brunes. (D.) 'Cil U Y SOC SI OUI S (xpvcroç, or; X0 >pfç, sans), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par M. Curtis et adopté par M. Westwood ( Synops . of the gener. of Briiish ins.) , qui le range dans la tribu des Yponomeundæ de M. Stephens. Ce g. a pour type une espèce nommée Scissella parHaworlh, laquelle nousest inconnue. (D.) 'CHRYSOCflROA (xpv*oç,or;Xpcoa, cou¬ leur). uns. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Sternoxes, tribu des Bu- prestides, établi par MM. Carcel et de Cas¬ telnau dans un travail inédit, et adopté par M. Solier, qui en adonné les caractères dans son Essai sur cette tribu ( Ann. de la Soc. eut. de France , tom. Il, p. 270, pl. X, fîg. 4). MM. de Castelnau et Gory ont reproduit ce g. dans leur Iconographie des Bupreslides , et en ont décrit et figuré 42,espèces, dont 28 réparties sur la Chine, le Japon, Java et les Indes orientales , 10 d’Afrique , 3 de la Nou¬ velle-Hollande et 1 du Chili. Le type de ce g. est, pour eux, une très belle espèce origi¬ naire de Java, qu’ils nomment C.opulenta,e t qui a quelque ressemblance avec le Bu- presiis bicolor de Fabricius , le géant de la tribu, qu’ils rapportent au même g. , tandis que MM. Dejean et Solier comprennent ces deux espèces dans le g. Catoxantha. Voyez ce mot. Les Ghrysochroa , au reste, par l’éclat de leurs couleurs et leur grande taille, sont sans contredit les plus beaux Insectes, non seulement de leur tribu, mais de tout l’ordre des Coléoptères. (D.) * CIHVYSOCimOIDES. Chrysochroidœ. uns. — Nom d’une division établie par MM. Gory et de Castelnau dans leur Icono¬ graphie de la tribu des Bupreslides , et qui se compose des g. Sternocera , Jalodis , Ac- rnœoclera et Chrysochroa. (D.) * CHIVYSOCI1US ( xpv (7oXooç , orfèvre ). uns. — Genre de Coléoptères tétramères, fa¬ mille des Chrysoruéiines de Latreille , créé par nous et adopté par M. Dejean dans son Catalogue. Les trois espèces que cet auteur y mentionne sont les Eumolpus asiaticus , auratus et preiiosus de Fabricius. La pre¬ mière se trouve en Europe et en Asie, la deuxième aux Etats-Unis, et la troisième quelquefois aux environs de Paris , mais alors abondamment et en famille sur YAs- clepias. Ce genre est placé entre les Plaiyco- rynus et Euryope. (C.) 'CIHIYSOCOCCYX , Boié. ois.— Syn. de Chalcite. Voyez ce mot. CHRYSOCOLLE (XPw o'ç, or ; «'Ma, colle), min. — Nom donné par les anciens à une substance verte qu’ils employaient à souder l’Or. Les naturalistes modernes en ont fait le nom spécifique du Cuivre hy- drosilicaté, le Riesel-Malachit des Alle¬ mands. V oyez cuivre. (Del.) Cllfll SGCOXHA (Xpvc roç, or; xop-vj, cheve¬ lure). bot. ph.— Genre de la famille des Sy- nanthérées, Astéroidées-Chrysocomées, for¬ mé par Linné, révisé et circonscrit par Cassini ( Dict . sc. nat., XXXVII, 477). Il se compose d’une quinzaine d’espèces , dont une moitié CMR i CMR 653 environ esl cultivée dans les jardins en Eu¬ rope. De ce nombre, celles qui sont bien dé¬ terminées croissent exclusivement dans l’A¬ frique australe.Cesontdes plantes frutiqueu- ses ou même dessous-arbrisseaux, à feuilles alternes, éparses, linéaires, souvent très en¬ tières, à rameaux plus ou moins nus au sommet; à capitules solitaires, subglobu¬ leux, dont les fleurs jaunes. Ce genre se dis¬ tingue principalement par un capitule ho- inogame, discoïde, multiflore; un réceptacle nu , sub-alvéolé ; un involucre campanulé, plus court que les fleurs, et dont les squames lancéolées-oblongues , imbriquées; des akè¬ nes plans latéralement, érostres.un peu hé¬ rissés, surmontés d’une aigrette sétacée-poi- lue, unisériée. (C. L.) *CIIRYSODEMA (xpvcroç, or corps), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Sternoxes , tribu des Bu- preslides, établi par MM. de Castelnau et Gory, dans leur iconographie de cette tribu. Ce g. répond à celui d ’Evides, proposé par M. Servil le et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Toutes les espèces qu’il renferme sont propres aux contrées les plus chaudes de l’Asie et aux îles situées entre cette partie du globe et la Nouvelle-Hol¬ lande. Ce sont des Insectes de grande taille, presque tous remarquables par l’éclat de leurs couleurs métalliques. MM. de Castel¬ nau et Gory en décrivent et figurent 37 es¬ pèces, parmi lesquelles nous citerons comme type celle qu’ils nomment C. somptuosa ; elle est de Singapore, dans les Indes orientales. Le Bupresiis Srnaragdaula Fabr. , de Ma¬ nille, appartient à ce genre. (D.) *C!IR1 SODOMUS , Swain. (x.ouaoç, or; oôpoç, maison), moll. — M. Swainson pro¬ pose ce genre, dans ses Illustrations zoo lo¬ giques , pour ceux des Fuseaux qui, tels que YAniiquus , sont ventrus et ont la queue courte. Déjà Fabricius (Fauna groenlandica) avait fait un genre Tntouium pour ces es¬ pèces ; mais si elles doivent éprouver un changement dans leur classification, ce serait pour entrer dans le grand genre Buc¬ cin, car leurs animaux en ont tous les ca¬ ractères. V oy. fuseau. (Desh.) *CIIRYSODON (xpwtfoç, or ; o$o\>ç, dent). année. — Nom donné, en 1814, par M. Oken, à un g. appelé deux ans auparavant Peciina- ria par Lamarck. Voy . peotinap.ia. (P. G.) *CHR\ SODORA (xpvo-oç, or ; Sopcü, peau). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa¬ mille des Sternoxes , tribu des Bupreslides , établi par M. Gistl , et formant double em¬ ploi avec celui de Steiioptera , fondé anté¬ rieurement par M. Solier. Voyez ce mot. (D.) CÏIRYSOG ASTRE. Chrysogasler (xpva-oç, or ; yocTTyjp , ventre), ins. — Genre de Diptè¬ res , division des Brachocères , famille des Brachvstomes , tribu des Syrphides, établi par Meigen aux dépens des Eristales de Fa¬ bricius, et adopté par Latrei lie ainsi que par M. Macquart. Ce dernier en décrit 14 espè¬ ces , dont une seule exotique ( C. nitidus Wied.), de l’Amérique septentrionale, et les autres d’Europe. Parmi ces dernières, nous citerons le C. splendeus, qui se trouve aussi en Afrique. — Les espèces de ce g. sont assez rares , et presque toutes se font remarquer par l’éclat métallique de l’abdomen dans les males. (I).) * CRRYSOGLOSSEM (xpvAç, or; y).« cr- oa. , langue), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées - Pleurothallées , établi par Blume ( Bijdr ., 337, fig. 7) pour des plantes herbacées terrestres de Java, à racines ram¬ pantes, annelées, oblongues ou lancéolées, fi bri I lifères ; à feuilles presque solitaires, ovales , sur de faux bulbes; à pédoncules radicaux; à fleurs médiocres en épi lâche et pédicel lées , et munies de bractées portées sur une hampe velue. On en connaît 2 es¬ pèces, les Ch. omaium et villosum. (C. d’O.) * CHRYSOGONTJM , Bauh. bot. pu. — Syn. de Bongardia , C. A. M. CIIRY SOGONEM (xpva-o;, or ; ywvîa, an¬ gle). bot. pii. — Genre de la famille des Coni- posées-Sénécionidées, établi par Linné sur une petite plante herbacée de l’Amérique septentrionale, et particulièrement de la Virginie , d’où son nom de Ch. virginianum. Elle est vivace, à lige simple et laineuse. Ses feuilles sont pétiolées , spathulées, obtu¬ ses ou acuminées, velues et irrégulièrement crénelées. Ses capitules, d’un beau jaune, naissent en groupes du sommet de la lige et de Faisselle des feuilles, et sont portés sui¬ des pédoncules de 3 à 5 centimètres de lon¬ gueur. (C. d’O.) 'CRRYSOEAMPIS , Boié (xpv«ç, or; ).âww, je brille), ois.— Genre formé par Boié dans la famille des Trochilidées , et ayant Cil R 654 Cil R pour type l’Oiseau-Mouche rubis topaze , Trochilus moschitus Lin. (Lafr.) CIIIVYSOLAMRUS ( ^puuoç, or ; Aotf* 7tCt>, je brille), ins. — Genre1 de la tribu des Chal- cidiens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Nees von Esenbeck sur de petits In¬ sectes que les entomologistes anglais ont sub¬ divisés en plusieurs genres. (Bl.) CIIlllSOLE. Cliry, soins (Xpv or ; tpotvyj , éclat), min. — Sorte de Mica qui se trouve disséminé avec des lamelles de Gra¬ phite , dans un calcaire grenu de Warwick , dans l’état de New-York. C’est la même chose que la Holmite de Thomson et la Clintonite des Américains. Voij. clintonite. (Del.) *CHRYSOPHANIA (XPv-r oç, doré). ins. — Genre de Diptères , division des Bra¬ chocères , famille des Brachystomes , tribu des Dolichopodes , établi par Meigen et adopté par Latreil le , ainsi que par M. Mac- quart. Les espèces de ce g. ont le dernier article des antennes globuleux, avec un long style terminal velu à l’extrémité, et l’organe copulateur du mâle replié dans une rainure du ventre. M. Macquart en dé¬ crit?, parmi lesquelles nous citerons comme type le Cliry. ney ledits Meig. ( Dolichopus id. Wied.), qu’on trouve en France sur les haies. (D.) CIIRYSOTOSE, Lacép. roiss. — Syn. de Lampris. CIIRYSOTOXE. Cliry soloxuvn ( XpUC7 O — tcÇoç , qui a un arc d’or ). ins. — Genre de Diptères , division des Brachocères , famille des Brachyslomes , tribu des Sylphides, établi par Meigen, et adopté par Latreille ainsi que par M. Macquart. Ce g. se recon- CllU 602 CHR naît aux antennes un peu plus longues que la tête , insérées sur une élévation conique du front. Du reste, les Chrysotoxes, par leur corps noir, tacheté ou fascié de jaune, res¬ semblent un peu à des Guêpes. Ils ont le vol rapide, et se reposent souvent sur les fleurs pour se nourrir de leur suc mielleux. M. Macquart en décrit 6 espèces, dont 1 des îles Canaries , 1 de Pile de Terre-Neuve , et les 4 autres d’Europe. La plus connue parmi ces dernières est le Chrys. arcuatum Meig. , Eatr. ( Mulio arcualus Fabr. ), qu’on trouve assez communément en France sur les Heurs. (y).) CHRYSURES, Less. OIS. — y oy . COLIBRI. (La fr.) *CHRYSYMENIA (xpvaoç , or; , membrane), bot. cr. — (Phycées). Genre de la famille des Floridées , fondé par M. J. Agardh {Alg. Médit., p. 105) sur plu¬ sieurs espèces du genre Chondria de son père, et placé par lui dans sa tribu des Cryptonémées. Voici les caractères qu’il lui assigne : Fronde tubuleuse, parcourue dans son centre par des filaments épars , et com¬ posée , à la périphérie, de deux ou trois couches de cellules oblongues , les intérieu¬ res plus grandes , les plus extérieures gra- nuliformes reliées par une gangue , ou ma¬ tière gélatiniforme. Fructification double : conceptacles fixés à un placenta basilaire, enveloppés d’un réseau de filaments anas¬ tomosés, et contenant, dans un périspore hyalin , des spores nombreuses réunies en une seule masse. Ces conceptacles ( favel - lidia) sont placés sous la couche extérieure de la fronde, qui se métamorphose en une sorte de péricarpe s’ouvrant au sommet. Sphérospores se développant dans les cel¬ lules sous-épidermiques et se divisant en 4 spores. Le nom consacré à ce g. est tiré des reflets do rés qui frappent l’œil de l’observateur, lorsqu’il regarde ces Algues agitées par le mouvement de la mer. M. J. Agardh y fait entrer 6 espèces de la Méditerranée. Ce n’est pas ici le lieu de discuter la valeur de ce g. Nous l’admettrions volontiers pour le C. uva- ria et les espèces analogues; mais nous ne saurions nous résoudre à y réunir avec l’au¬ teur le Dumontia ventricosa , qu’il n’est pas plus permis de distraire du genre de Larnou- roux que d'en changer le nom. (C. M.) * CHTIIAMALE. Chihumalus. moll. — Genre de l’ordre des Cirrhopodes, établi par Ranzoni pour les Lepas depressa et stelluia de Poli. CIITHONIA, Cass. bot. pu. — Syn. de Pectis , L. * C 1 1 T II OA OEliG US. mam. — MM. Key- serling et Blasius appellent ainsi, dans leur Histoire des animaux vertébrés d’Europe , un g. de Rongeurs ayant pour type le Mus tul- pinus de Pallas. K oyez spalax. (P. G.) CHUKRASIA. bot. ph. — Eoye z ciii- krassia. (Ad. J.) C1IGJLON. mam. — Nom d’une espèce du g. Chat. Voy. ce mot. CHUNCOA (nom vernaculaire), bot. pii. — Genre de la famille des Combrétacées , tribu des Terminaliées , formé par Pavon (in Juss., Gen. , 79) pour deux espèces croissant au Pérou et au Brésil , et extrê¬ mement voisin du Terminalia de Linné. Ce sont des arbres à feuilles alternes, éparses et serrées au sommet des rameaux , très en¬ tières , biglanduleuses à la base en dessous ; à fleurs polygames disposées en épis axil¬ laires, bractéés, les hermaphrodites à la base, les mâles au sommet , et sortant sou¬ vent avant les feuilles , d’entre les squames des gemmes. Le périanthe est unique, fo¬ liacé , tubulé , conné avec l’ovaire, au-des¬ sus duquel il se resserre et se dilate ensuite en un limbe campanulé, 5-denté,décidu. Le fruit est 2-ou 5-ptère. (C. L.) CHIQUIRAGA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Mutisiacées , établi par Jussieu (Gen. pl. , 178) pour des ar¬ bustes du Pérou , rameux , à feuilles co¬ riaces , alternes, dentées, piquantes , très rapprochéeset sessiles ; capitules terminaux solitaires, grands, fort apparents et cou¬ verts par les feuilles ; folioles de l’involucre couvertes de poils jaunâtres et serrés ; co¬ rolle pourpre foncé. L’espèce type de ce genre est le Chuqui- raga insigne. MM. deHumboldtet Bonpland en ont ajouté deux autres sur la différence spécifique desquelles M. Kunlh exprime du doute. (C. d’O.) CIHJSITE. min. — Nom donné par Saus¬ sure à un minéral d’un jaune verdâtre, dis¬ séminé en petits mamelons dans un Basalte de la colline de Limbourg en Brisgau. Ce minéral n’est probablement qu’une variété CïiY de Péridot , ainsi que la Limbilite du même auteur. (Del.) C1UJSQ11EA bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Grarninées-Bambusées , établi par Kunth ( Agrosi ., 427) pour une herbe gi¬ gantesque ( Ch. scandens) , originaire des parties montagneuses de l’Amérique méri¬ dionale, grimpant autour du tronc des ar¬ bres à une hauteur quelquefois assez consi¬ dérable , à rameaux pendants et fasciculés, à feuilles planes, à panicules terminaux, rameux, d i f Tu s , et à épillets pédicel lés. GHEVA , Hurnb. mam. — Nom d'une es¬ pèce du g. Atéle. CHYLE et CHYME. zool. — Voyez di¬ gestion. * CHYLIYOHES. Chylivorœ ( chylus , chyle; roro , je dévore), ins. — Clarck désigne ainsi une famille de Diptères dont les larves vivent dans les corps des ani¬ maux, et qu’il suppose se nourrir de leur chyle. V oyez oestrides. (D.) "CHYLIZE. Cliyliza (XvÀt'Ço>, j’exprime le suc , je réduis en jus), ins. — Genre de Dip¬ tères , division des Brachocères , famille des Athéricères , tribu des Muscides , établi par Fallen et adopté par Meigen , ainsi que par M. Macquart. Ce dernier le range dans la section des Acalyptères, et la sous tribu des Cordylurides. Les Chylizes ressemblent en effet aux Cordylures ; mais elles n’ont pas comme celles-ci de longues soies sur diver¬ ses parties du corps, et se rapprochent par là des Tétanures et des Lissa. Ces Muscides se trouvent dans les bosquets. M. Macquart en décrit G espèces, toutes de France ou d’Allemagne. La Ciiy. leptogasier Fall. , ou Sargus scuiellatus Fabr., peut être con¬ sidérée comme le type du g. Elle est d’un noir luisant, avec la partie antérieure du front, le vertcx , les an termes, l’écusson et les pieds jaunes ; les ailes sont obscures à l’extrémité. (D.) # CHYLOCLADIA , Grev. ( Xu),oç , suc ; x).a^oç , rameau ). bot. cr. — (Phycées). Synonyme de Lomeutaria , Lyngbye. (C. M.) ■‘CHYLODÏA , Rich. bot. pii. — Syn. de Wulflia , Neck. CHYLODOHE. Chylodo rus. CKUST. — Leach ( Dici . des sc. nat. , tom. IY ) a donné ce nom à un crustacé que Desmarest range dans le genre des Lyncœas, manière de voir qui a été adoptée par M. Milne-Edwards , CHY 663 dans le tome III® de son Histoire naturelle sur ces animaux. (h. p.) *CHYMATQPIIORA , Guén. ins.— Voy. CYM A TOP II OR A. (J).) CHYME. zool. — Voyez chyle. * CI1YMOCARPES (x vfAO- , SUC ; xa pnoç , fruit), bot. ph. — Genre de la petite famille des Tropæolacées , établi par Don ( iu Linn. 7 raiis., XVII, 13, 145) aux dépens du 7 ropceolum pentaphyllum de Lamarck (Illusl. 177), et ne différant réellement du genre Tro- pœohim (auquel il vaudrait peut-être mieux le laisser réuni comme section) que par une corolle dipétale et un fruit en baie. L’espèce citée, la seule encore que renferme le genre, est une jolie petite plante originaire des en¬ virons de Buenos-Ayres , et cultivée avec empressement dans les jardins d’Europe pour l’agrément de son port, de ses feuilles profondément découpées, et de ses fleurs pourpres, dont elle orne en grand nombre le treillage sur lequel on la laisse grimper à sa volonté. D’un tubercule radical , vivace, s’élèvent une ou plusieurs tiges filiformes , grimpantes, glabres, vertes ou purpures- centes , portant des feuilles alternes, pétio- lées , subpeltées, 5-partiles , dont chaque lacinie elliptique oblongue, très entières, comme péliolulées par leur base rétrécie ; les fleurs, assez grandes, et renversées de manière à ce que leur centre regarde la terre, sont d’un pourpre cramoisi. Le pé- rianthe externe, sub-bilabié, a ses cinq laci- nies presque égales, dont l’estivation est val- vaire ; la lèvre inférieure, trifide, se prolonge à sa base en un éperon mellifère, droit, co¬ nique , rétréci vers l’extrémité , qui se ter¬ mine par un renflement obtus après l’an- thèse. Cet éperon interne , formé de deux pétales plus courts que le calice , et insérés entre les lobes latéraux et l’intermédiaire de celui-ci et à sa gorge , est vert , ainsi que ceux-ci, intérieurement et finement ponc¬ tué de pourpre. Le fruit est une baie trilo¬ bée , ou 1-2-lobée par avortement ; chaque lobe est subglobuleux , d’un violet foncé , rempli d’une pulpe bonne à manger, et contient une seule graine. (C. L.) * CHYMOPHILE. Chymophila ( Xvp.oç , suc, humeur ; c pil/a , j’aime), ins. — Genre de Diptères , division des Brachocères , fa¬ mille des Brachystomes, tribudes Sylphides, établi par M. Serville et adopté par M. Mac- CH Y ) 664 quart. Ce g. est fondé sur une espèce unique provenant des environs de Philadelphie ; elle se distingue des autres Syrphides par sa trompe longue, menue , dirigée en avant comme celle des Conops , auxquels elle res¬ semble aussi par la conformation des an¬ tennes. C’est du reste un insecte très brillant, de 5 lignes 1/2 de long, d’un vert doré, avec la face jaune, le front et les antennes noirs, l’écusson et l’abdomen à reflets blancs , les pieds noirs et les ailes un peu brunâtres: aussi 31. 31acquart l’a-t-il nommé Chymo- phila splendens. Son nom générique indique qu’il hume avec sa trompe les fluides répan dus sur les fleurs et les feuilles. (D.) *CIIYPÏIUS. ins. — Nom d’insecte tétra- mère de la famille des Curculionites , donné par Thunberg (in nova acta ups . , 7, 110 et 124) à YAttelabus Curcnlionoides de Linné. Ce nom n’a pas été adopté, et il figure seulement dans l’ouvrage de Schoenherr, comme synonyme de ce genre et de cette espèce. (C.) * CIIYRAITA , Lem. bot. ph. — Synon. d’flenricea du même auteur. * CHYROAIYE. Chyromya. ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Des- voidy dans sa tribu des 31yodaires, et fai¬ sant partie de sa famille des 31alacoso- mes , division des 31erdivores, tribu des Scatophagines. Ce genre, fondé sur une seule espèce qu’on trouve en automne sur les vi¬ tres des appartements, et que l’auteur nomme en conséquence Chyr. fenestrarum , est une très petite Mouche qui n’a pas plus d’une ligne et demie de long ; elle a le corps d’un jaune fauve et les yeux verdâtres. (D.) "CIIYSIS ( , effusion ; à cause de la manière dont cette plante pend des arbres ). bot. pii. — Genre de la famille des Orchidées- Vandées, établi par Lindley (Bot. iïeg., t. 1937 ) pour une plante herbacée parasite de l’Amérique tropicale, pendant des arbres, à tige plus grêle que les Cyrtopodes , à feuilles nerveuses engainantes à la base, et à rameaux latéraux multiflores. (C. d’O.) CHYTRACULIA, P. Br. bot. ph.— Syn. de Calypiranthes , Swartz. *CI1YTRALIA, Adans. bot. ph. — Syn. de Calypiranthes, Swartz. * CIIYTRAPIIORA ( xvrpoc , marmite ; cpr'pco, je porte), bot. cr. — (Phycées.) Genre établi par 31. Suhr (Alg. Eckl. Flora , 1835 , Cl H • t. I , f. 1 ) sur une production du cap de Bonne-Espérance, que la description et la figure paraissent également exclure non seu¬ lement de la tribu des Fucacées , mais en¬ core du règne végétal , et rejeter parmi les Polypiers flexibles. (C. 31.) CIA. Kaup. ois. — Genre indiqué par Gray dans son Appendix à sa List of généra , comme formé par Kaup, en 1829, dans la famille des Fringillidées, et démembré du genre Emberiza, Lin., pour recevoir le Bruant fou, Emberiza Cia Lin. (Buff. Enl., pl. 30, f. 2). (Lafr.) CIA1YITIS. bot. ph. — F oyez cvanitis. CIBICIBE. Cibicides. foramin. — C’est encore un des nombreux genres formés par 31ontfort ( Conchyl. syslem. ) sur des figures imparfaites de Soldani. Ce doit être une es- pècede Truncatuline. F oy. ce mol. (A. d’O.) *CIB1CÏDE. Cibicides. moll. — Déjà 31ont- fort (Conchyliologie systématique ) avait donné ce nom à un genre de Coquilles microsco¬ piques emprunté à Soldani. 31. Fischer, dans son (Jryctographie de Moscou, a repris ce nom de Cibicide pour l’appliquer à un corps qui paraît avoir de l’analogie avec une Radio- lite. F oyez radiolite. (Desii.) * CIBQTII AI (x^toxtov, coffret), bot. cr. — Genre établi par Kaulfuss dans son Enu- meratio filicum , et qui correspond au genre publié peu de temps après par 31. Gaudi- chaud sous le nom de Pinonia. Il est fondé essentiellement sur une belle Fougère arborescente des îles Sandwich, dé¬ signée par Kaulfuss sous le nom de Cibo- tium Cliamissoi , et par 31. Gaudichaud sous celui de Pinonia splendens. Kaulfuss rapportait en outre à ce genre le Dicksonia aniarclica de Labillardière , qui a depuis été rangé par Presl dans le genre Balantium ; mais ce dernier auteur place en outre dans le genre Cibotiurn le Dicksonia proliféra Kaulf., dont 3131. Hooker et Greville ont formé leur genre Déparia , le Davallia adianthoides de Swartz , et une espèce du Mexique , le Ciboiium Schiedei de Schlech- tendal. On voit qu’il y a quelques doutes sur les limites précises de ce genre ; mais son vrai type est l'espèce ou plutôt les espèces des îles Sandwich ; car, suivant les observations récentes de 31. Gaudichaud , plusieurs es¬ pèces de ce genre habitent ces îles. CIC CIC 66,'> Ce sont toutes des Fougères arborescentes, a tige analogue , par leur structure inté- j rieure , à celle des Dicksoniées arborescen¬ tes, couvertes, ainsi que les bases des pé¬ tioles, et souvent une partie de la fronde, de poils longs, soyeux , mous et flexueux, res¬ semblant par leur consistance et leur cou¬ leur d’un fauve doré au byssus de la Pinne marine. Les frondes fort grandes , tripinnatifides , coriaces, à pinnules oblongues, entières ou denticulées, à nervures pinnées, simples ou bifurquées, portent à leur extrémité, sur le bord même de la feuille, un groupe de capsu¬ les arrondi renfermé dans un indusium co¬ riace, bivalve , très régulier , dont les deux valves sont ordinairement inégales : la plus grande extérieure , l’intérieure plus courte. Ce caractère s’applique particulièrement aux espèces arborescentes des îles Sand¬ wich. Le Deparici Macrœi de Hooker, que Presl y réunit, en diffère par ses frondes molles , son tégument membraneux à deux valves égales. (Ad. B.) CIBOULE, bot. pu. — Nom vulgaire d’une espèce du g. Ail. CIBOULETTE, bot. ph. — Nom vulgaire de VAllium schœnoprasum , esp. du g. Ail. *CICADA. cru st. — Belon (De aquatilibus, ehap. 3 , p. 353) donne ce nom à la S qui lia rnaniis des auteurs. (IL L.) CICADA. ins. — Nom latin du genre Ci¬ gale. Ployez ce mot. CICADAIRES. Cicadariœ. ins. — Syno¬ nyme de Cicadiens. Voyez ce mot. CïCADELLE. Cicaclella. ins. — Syno¬ nyme de Cercopis. * CICADELLIEXS. ins. — Synonyme de Cercopiens. CICADELLIXA. ins. — Cette dénomi¬ nation, synonyme de Cercopiens ( Cercopii ), est employée par M. Burmeister (tiandb. der entoia.). (Bu.) * CICADIDES. Ci cadides. ins.— Famille de la tribu des Cicadiens, de l’ordre des Hé¬ miptères , caractérisée surtout par la pré¬ sence de trois ocelles sur le sommet de la tète ; par des antennes très courtes terminées par une soie grêle, et par l’abdomen présen¬ tant en dessous, chez les mâles, deux plaques en tambour faisant partie des organes de la stridulation, les Cicadides mâles ayant la fa¬ culté de produire une stridulation très aiguë. Cette famille se compose, pour ainsi dire, du seul genre Cigale (Cicuda). Les autres coupes que divers auteurs ont établies n’of¬ frent que de trop légères modifications pour les distinguer des vraies Cigales. (Bu.) ' CICADIEXS. Cicadii. ins. — Tribu de l’ordre des Hémiptères, section des Homop- tères, caractérisée par des antennes très pe¬ tites , et composées seulement de trois arti¬ cles. Cette tribu comprend quatre familles bien distinctes : ce sont les Cercopides, Mem- bracides , Fulgorides et Cicadides. Insectes vivant tous sur les végétaux dont ils sucent !a sève au moyen de leur bec acéré. (Bl.) * CICADIXA. ins. — Synonyme de Cica¬ diens ( Ctcadii ) employé par M. Burmeister ( Handb . der Eniom .). (Bl.) ^CICATRICE. Cicairicula. bot. — C’est la marque que laissent après leur chute les différentes parties articulées d’un végétal. CICATRICE CARPIQUE. Cicatricula fruciuum. bot. — C’en le nom donné par DeCandolle à l’impression différentede l’om¬ bilic qu’on remarque à la base de certains fruits, tels que le Gland, la Noisette, la Châtaigne, etc. CICATRICULE. bot. — Voyez ombilic. CICCA. bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées , à fleurs monoïques ou dioïques, dont le calice, 4-parti, est muni in¬ térieurement de 4 glandes alternes avec ses divisions , ou d’un disque glanduleux. Le milieu, dans les mâles, est occupé par 4 éta¬ mines libres; dans les femelles, par un ovaire à chair épaisse , creusé de 4 loges 2-ovulées, surmonté d’autant de styles réflé¬ chis , bifides. Le fruit est charnu. —Les es¬ pèces, peu nombreuses, sont originaires , la plupart, de l’Asie tropicale; une seule des Antilles, et celle-là, qui diffère par l’addi¬ tion d’un cinquième style et d’une loge cor¬ respondante, est peut être génériquement distincte. Ce sont des arbres ou des arbris¬ seaux à feuilles stipulées, alternes , petites, entières , portées sur des rameaux cadu¬ ques qui simulent les rachis d’une feuille pinnée. Les fleurs sont disposées par fais¬ ceaux, accompagnées de nombreuses brac¬ tées à l’aisselle de ces feuilles. (Ad. J.) CICCABA. ois. — Genre établi par Wa- gler aux dépens du genre Chouette, et dont le Sirix huhulu Daud. , ou lineaia Shaw, Chevêche huhul , est le type. (G.) 42* T. III- 666 CIG CIC *CICCUS. ins. — Genre de l’ordre des Hémiptères, famille des Gicadiens, établi par Latreille pour certaines espèces de ce groupe dont les antennes se terminent, immédiate¬ ment après le second article, en une série de 5 articles cylindriques et allongés. Il y rapporte les Cicada adspersa et marmorata et le Fulgora adscendens deFabricius. CICENDÏA. bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Gentianacées, tribudes Chironiées, formé par Adanson ( Fam ., 11, 503) , adopté par tous les auteurs modernes , et renfer¬ mant 8 ou 10 espèces, dont il parait qu’une seule est jusqu’à présent cultivée dans les jardins où elle est introduite à i’état sau¬ vage, la Cicendia filifonnis Smith. Ce sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, croissant dans l’Europe médiane et aus¬ trale, ramifiées et portant des feuilles op¬ posées, oblongues , nervées ou filiformes, des fleurs terminales paniculées , ou axillai¬ res glomérulées. On partage ce genre en 2 sections : a. Microcala ; b. Hippocentau- rea. L’espèce citée appartient à la première, qui se distingue par des fleurs terminales té- tramères ; une capsule uniloculaire; la se¬ conde par des fleurs disposées de même, mais une capsule semi-biloculaire. (C. L.) CICEll ( nom , chez les Latins , d’une es¬ pèce de Pois qu’on présume être notre Pois chiche ). bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Viciées, formé par Tournefort (Inst., 380 , t. 210 ), et adopté par tous les botanistes modernes. Il ne ren¬ ferme guère que deux espèces bien déter¬ minées, les C. arielinum et songarum, toutes deux cultivées dans les jardins, et croissant, la première, dans les moissons du midi de l'Europe , et la seconde en Asie. Ce sont des plantes annuelles, couvertes de poils glandu¬ leux , à feuilles impari- ou abruptiperinées, dont le pétiole cirrhifère au sommet; les fo¬ lioles opposées , mais les inférieures alter¬ nes ; toutes, ainsi que les stipules , nervées, dentées; à pédoncules axillaires , solitaires, articulés, uniflores, défléchis après l’an¬ thère. Le Cicer arietinum estcultivé dans le midi de la France , où on le connaît sous le nom de Pois chiclie. On en fait, dans certains cantons, torréfier les graines qu’on emploie en guise de Café. Selon Déyeux, les poils qui couvrent la plante transsudent de l’acide oxalique pur. Ce genre est surtout remar¬ quable par la forme de son légume , rhom- boïdale dans le C. arietinum; ovale dans le C. songaricum , et disperme , renflée dans tous les deux ; par des graines gibbeuses, rnu- cronées, et rappelant assez bien la tête d’un bélier ; ressemblance signalée par Pline , qui décrit le C. arielinum. (L. C.) *CICHLA, Wagler. ois. — Syn. de Thrio- thore de Vieillot. (Lafr.) CICIÏLE. poiss. — Voyez cychle. * CICHLOIDES , Kaup. ois. — C’est, d’a¬ près Gray ( appendix à sa List of généra of birds ), une des quatre sous-divisions pro¬ posées par Kaup, en 1829, dans le genre Turdus, où il laissait comme type le Tar¬ das musicus , tandis que sa sous-division Ci- chloides était formée sur le C. Bechsteimi (Naum.) Kaup. (Lafr.) CICHORACÉES. bot. ph. — Voyez cin- CORACÉES. CICHORIEM. bot. ph. — Nom latin du g. Chicorée. CICINDÈLE. Cicindela (mouche luisante, suivant Pline), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carnassiers, Latr., ou Carabiques, Dej., tribu des Cicindélètes, établi par Linné , et adopté par tous les en¬ tomologistes. Depuis que ce g. a été érigé par les uns en tribu , et par les autres en famille , il se borne aux espèces qui se dis¬ tinguent des autres , d’après M. Lacordaire, parla réunion des trois caractères suivants, savoir : Articles des palpes labiaux non ren¬ flés ; tarses non sillonnés en dessus ; cuisses inermes. Cependant , ainsi restreint , il ren¬ ferme encore près de 250 espèces susceptibles d’être réparties dans 4 divisions, dont voici les types : lre Division. Type • Cic. chalybea Dej., du Brésil. 2e Di visioit. Type : C. lug abris Dej., du Sénégal. 3e Division. Type : C. campestris Fabr., d’Europe. 4e Division. Type : C. funesta Fabr. , des Indes-Orientales. La planche 1 des Coléoptères de ce Dic¬ tionnaire , fig. 1 , représente la Cicindela cliinensis , une des plus belles du g. D’après cette figure, on peut se faire une idée de la forme générale des autres. Les Cicindèles sont le plus souvent ornées de couleurs mé- GIC CIG 66? lalliques très brillantes, avec des taches plus claires que le fond. Elles ont la tète forte, plus large que le corselet, de gros yeux , des antennes presque filiformes , des mandibules allongées, terminées par un cro¬ chet aigu et quadridentées au côté interne , des palpes velus, des ailes propres au vol sous leurs élytres, et des pattes grêles et longues , avec des tarses très déliés. Ce sont des Insectes carnassiers et voraces , dont la démarche est vive et légère, et le vol court et rapide. On les rencontre le plus souvent dans les lieux sablonneux exposés au soleil où ils cherchent leur proie ; cependant quel¬ ques espèces, telles que la Germanica , ne se rencontrent que dans les champs où elles courent entre les herbes sans jamais faire usage de leurs ailes. — Suivant les observa¬ tions de M. Léon Dufour, le canal digestif des Cicindèles est assez analogue à celui des Carabiques. Sa longueur excède très peu celle du corps de l’insecte ; le gésier est plus oblong, garni intérieurement de quatre pointes cornées, conniventes, et les papilles de l’estomac qui le suit sont un peu moins prononcées et plus obtuses que dans les Ca¬ rabes. Les vaisseaux biliaires et les organes mâles ont aussi la plus grande ressemblance avec les mêmes parties dans les Carabi¬ ques. Feu M. Desmarest père (ancien Bulletin de la Soc. philomatique , t. III, pag. 197, pi. 24 , fig. 2 , 3,4) a publié sur la larve d’une Cicindéle , que Latreille rapporte à V Hybride, des détails très curieux, malheu¬ reusement trop longs pour être reproduits ici en entier. Nous en extrairons les princi¬ paux faits. Cette larve , parvenue à toute sa taille, est longue de 22 à 27 centimètres. Son corps est linéaire, mou , d’un blanc sale , composé de 1 2 anneaux , dont le pre¬ mier et la tète sont écailleux , d’un vert mé¬ tallique en dessus et brun en dessous; les pattes sont aussi de la même consistance, mais de couleur brune; elles sont courtes, et leurs tarses ont seulement deux articles , dont le dernier est armé de deux onglets. La tête est beaucoup plus longue que le corps, en forme de trapèze, rebordée en des¬ sus latéralement et postérieurement. Elle présente deux antennes très courtes; six pe¬ tits yeux lisses et analogues à ceux des Ara- néides; une bouche composée d’un labre petit et demi-circulaire , de deux mandibu¬ les très longues et très aiguës, de deux m⬠choires , d’une languette très petite, et de six palpes fort courts , dont deux à l’extré¬ mité supérieure de cette dernière pièce et les autres sur les mâchoires. Le premier an¬ neau du corps est plus large que la tête , et a la forme d’un bouclier grec; il sert d’at¬ tache à la première paire de pattes; les deux suivants en portent chacun une autre. On remarque de chaque côté des neuf der¬ niers anneaux une tache brunâtre avec un stigmate au milieu. Le vaisseau dorsal est très apparent ; le huitième anneau est beau¬ coup plus renflé que les autres, et remar¬ quable en ce qu’il est surmonté de deux tu¬ bercules charnus , couverts de poils rous- sàtres, très serrés, et munis chacun d’un petit crochet corné , dirigé en avant et légè¬ rement recourbé en dehors. Nous verrons plus bas l’usage de cet appareil, dont la sail¬ lie donne au corps la forme d’un z. Le der¬ nier anneau est très petit, et terminé par un faible prolongement du canal intestinal au bout duquel est situé l’anus. Cette larve , à l’aide de ses mandibules et de ses pieds , se creuse dans la terre un trou cylindrique ayant jusqu’à 18 pouces de profondeur , plus large que le diamètre de son corps. Pour le déblayer , elle charge le dessus de sa tête des molécules de terre qu’elle a détachées , se retourne, grimpe peu à peu, se repose par intervalles en se cramponnant aux parois intérieures de son trou par le moyen des deux mamelons garnis de crochets dont nous avons parlé plus haut, et, arrivée à l’orifice , se débarrasse de son fardeau. Lorsqu’elle se tient en embuscade, la plaque de sa tète ferme, exactement au niveau du sol , l’entrée de son habitation. Elle saisit sa proie avec ses mandibules, s’élance au be¬ soin sur elle , et la précipite au fond de son trou en imprimant à sa tête un mouvement brusque de bascule. Elle s’y enfonce elle- même très promptement, au moindre dan¬ ger. Si elle se trouve trop à l’étroit dans sa demeure, ou que la nature du terrain ne lui convienne plus, elle la quitte et va s’en creu¬ ser une autre plus loin. La voracité de ces lar¬ ves est telle, qu’elles se mangent entre elles lorsqu’elles se rencontrent. M. Desmarest a trouvé au fond de leurs trous des débris de petits insectes , et principalement de la fa- 668 CIC CIC mille des Carabiques. Lorsqu’elles doivent changer de peau ou [tasser à l’état de nym¬ phes, elles bouchent l’ouverture de leur trou. M. Miger a eu occasion d’étudier les moeurs de la larve de la Cicindela campeslris , et ses observations s’accordent avec celles de M. Desmarest Voyez cicindélètes et cicin- délides. Nota. Geoffroy a établi , sous le nom de Cicindèle, un g. très différent de celui-ci; il se compose d’espèces qui appartiennent aujour¬ d’hui, les unes aux Téléphores d’Olivier, les autres aux Malachies de Fabricius. Voyez ces mots. (D.) CICÏNDÈLES A COCARDES, ins. — Nom Vulg. donné par Réaumur et Fabricius aux espèces du g. Malachie. GIGINDÉLÈTES. Cicindeletœ. ins. — Nom donné par Latreille et M. le comte Ue- jéan à la première tribu de la famille des Car¬ nassiers pour l’un, et des Carabiques pour l’autre, dans l’ordre des Coléoptères penta¬ mères , et quia pour type le g. Cicindela de Linné. Depuis les ouvrages de ces deux au¬ teurs , la tribu dont il s’agit a été plus ou moins modifiée par les travaux successifs de MM. Brullé, de Castelnau et Hope , et en dernier lieu par M. Lacordaire, dans un Mé¬ moire inséré parmi ceux de la Société royale des sciences de Liège (tome I, page 85 et suivantes ), et intitulé : Révision de la famille des Cicindélides , etc. Dans ce Mémoire , M. Lacordaire , après avoir analysé tous les travaux de ses devanciers , et en avoir fait ressortir les qualités comme les défauts , présente à son tour une nouvelle classifica¬ tion , dont voici le résumé. A l’instar de M. Rrullé, il érige en famille la tribu des Cicindélètes qu’il sépare des Carabiques de M. Dejean , et il la divise en 30 genres répar¬ tis dans 5 tribus qu’il nomme Mantico- rides , Mègacèphalides , Cicindélides , Col- ly rides et Clénosiomides. — V oyez ces dif¬ férents mots pour connaître les caractèresde chaque tribu , ainsi que la nomenclature des g. qui s’y rapportent; nous nous bornerons à exposer dans cet article ce qui distingue la famille qui nous occupe de celle des Cara¬ biques. Les auteurs s’accordent à lui assigner pour caractères distinctifs, des mâchoires ter¬ minées par un onglet articulé , mobile ; la languette dépourvue de paraglosses , très courte , et ne dépassant pas le bord antérieur de l’échancrure du mefiton; les palpes la¬ biaux quadri-arliculés , leur support étant allongé et libre; des mandibules allongées, courbées , très aiguës et fortement dentées au côté interne ; des yeux grands et saillants; enfin des pattes longues , grêles, ayant con¬ stamment les jambes antérieures dépourvues d’échancrures. Mais, de tous ces caractères , la b ièveté de la languette et le nombre in¬ solite des articles des palpes labiaux sont les seuls qui soient constants , suivant l’obser¬ vation de M. Lacordaire. Tous les autres pré¬ sentent des exceptions ou se retrouvent chez un plus ou moins grand nombre d’espèces de la famille des Carabiques. Ainsi l’onglet articulé , qui termine le lobe interne des mâchoires, manque comnlètement chez les Psilocera , Procephalus, Ctenosloma, et dans un nouveau g. auquel M. Lacordaire adonné le nom de Myrniecilla , tandis qu’on le re¬ trouve dans les Carabiques du g. Trignodnc - lyla , ainsi que l’a fait connaître M. Brullé , d’après l’observation de M. Audouin. Un | groupe nombreux de la tribu des Simplici- pèdes de M. Dejean , est dépourvu d’échan¬ crure aux jambes antérieures. La grandeur | des yeux n’est pas plus constante que la pré¬ sence de l’onglet des mâchoires. Les Manu- cora , Amblycheita , Omus , Oxycheila , et surtout 'es ( "entroclieila ont ces organes aussi petits qu’une foule de Carabiques. Quant aux mandibules , il suffira de rappeler que cer¬ taines Ai nihia sont au moins aussi bien pour¬ vues à cet égard que pas une espèce delà la- mille actuelle. Cependant, malgré ces rap¬ ports nombreux et incontestables avec les Carabiques , les Cicindélètes ont un faciès si particulier , des habitudes tellement carac¬ térisées , surtout en ce qui concerne la rapi¬ dité déleur course, et la facilité aveelaquelle celles qui sont ailées prennent leur vol , qu’à partir de Linné inclusivement, tous les en¬ tomologistes n’ont jamais hésité à en faire un groupe à part, et à lui donner à peu d’excep¬ tions près la meme valeur qu’à celui dcsCa- rabiques. M. le comte Dejean, comme le dit M. Lacordaire , est peut-être le seul parmi les auteurs modernes qui se soit écarté de l’opinion générale , en réunissant les deux groupes ensemble, et en ne faisant des Ci- cindélèles qu’une simple division des (lara- biques. A l'exception du g. Cicindèle , dont « CIC 660 beaucoup d’espèces se trouvent en Europe , on connaît peu les mœurs des autres Cicin- délétes qui sont toutes exotiques, et en¬ core moins ieurs premiers états. Voyez au surplus l’article cicindèi.e , où nous en¬ trons dans d’assez longs détails à cet égard. (!>•) * CICINDÉLIDES. Cicindelidœ. ins.— — M. Eacordaire désigne ainsi la 3e tribu de la famille des Cicindélètes dans l’ordre des Co¬ léoptères pentamères. Il comprend 12 g. qu’il sépare en deux divisions , d’après la forme vésiculeuse ou non du 3e article des palpes labiaux, ainsi qu’il suit, savoir : Division 1. 3e article des palpes labiaux non renflés. Gen¬ res : (Jjnjgonia , Cicindela , Euryoda , Phyl- Lodromu , Cheilonych t et Odomocheita. Divi¬ sion II. 3e article des palpes labiaux renflés. Genres : P hysodeutera , Megalormua , Dis- tipsidera , Apteroessa , Drornica et Eupro¬ sopus. Cette tribu est plus riche en espèces que toutes les autres de la même famille prises ensemble. Des palpes médiocres , presque égaux, ou ce qui est plus ordinaire, les maxil¬ laires plus longs que les labiaux, constituent son principal caractère ; elle se lie à la pré¬ cédente , les Mégacéphalides , par le genre Oxygonia, e t à la suivante, les Collyrides, par le g. Euprosopus , qui a de grands rap¬ ports avec les Therates. (D.) * CICIA'DKLIEXS. Cieindelii. ins. — M. Brullé désigne ainsi sa 23 tribu de la fa¬ mille des Cicindélètes dans l’ordre des Co¬ léoptères pentamères. Il la compose des sous-genres Cicindela , Oxycheila , Iresia , Drornica , Euprosopus et Therates. M. Lacor- daire, dont la classification est la plus récente, met le g. Iresia parmi les Mégacé¬ phalides, et celui de Therates parmi les Col¬ lyrides. Voyez CICINDÉLIDES. (D.) CÏCUVilVL'RUS , Vieil, ois. — Nom scien¬ tifique du genre Manucode. (Lafr.) CICEOPIIOUE ou mieux CYCLO- l’IIORE. Cyclophoms (xuxAoç, cercle ; c p/pw, je porte), moll. — Ce genre, établi par Mont- fort {Conchyliologie systématique ), est inutile de toutes manières ; car, si l’on en croit la figure et la description , il entrerait très bien dans les Cyclostomes , tandis que , si l’on s’en rapporte à sa manière de vivre dans le Nil , ce serait un démembrement inutile des Paludincs. Nous pensons que Montfort, cid trompé par de faux renseignements , a eu sous ies yeux un Cyclostome voisin du Vol- vulus de Muller , et qu’il l’a donné comme coquille fluviatile. Voyez cyclostome. (Desii.) "C ICONES, ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Xylophages, établi par M. Curtis, et adopté par M. Stephens, qui le place dans sa famille des Engidœ à côtédu g. Synchita de Hellwig. Ceg. eslfondé sur une seule espèce (Cic. carpini Cuv. ), la même que la Synchita variegata Eej. qui se trouve à la fois en Angleterre et en Allemagne. (D.) CiCOMA. ois. — Nom latin du g. Ci¬ gogne. * CICONIENS. Cicouii. ois. — Nom donné par M. de Blainville à une famille de l’ordre des Echassiers, ayant pour type le g. Ci¬ gogne. ^ (G.) * CICONIIMÉES. Ciconinœ. ois. — Sous- famille établie par le prince de Musignano , dans la famille des Ardéidées, et ayant pour type le genre Cigogne, Ciconia de Linné. M. G. -B. Gray, qui adopte cette division, y comprend les g. Anaslomus , Dromas , Cico¬ nia, Sphenorhynchus , Mycteria et Teptopti- los. Ce groupe est formé des mêmes genres que la famille des Cigognes de Cuvier, à l’exception des g. S copus et Platalea , dont M. Gray fait des Ardéinées, et M. Besson, du premier un Héron, et du second un Co- chlorhynque. C’est dans les Hémipalmes qu’il met aussi le g. Dromas, que M. Gray place dans les Ciconinées. L’accord des au¬ teurs sur l’établissement de cette sous- famille indique assez les rapports naturels qui unissent entre eux les différents genres qu’ils y ont établis, et les genres anomaux seuls y sont disséminés au hasard par suite de la persistance des méthodistes à vouloir former une série linéaire (G.) * CI CET A , Tourn. bot. ph. — Synonyme de Conium , L. CICCTARÏA, Lam. et Juss. bot. pii. — Synonyme de Cicuta, L. * CICETARIÉES. Cicutarieœ. bot. pii. — Nom de la 2e des cinq tribus formées par M. A. Richard , dans la famille des Ombel- lifères , et dont le g. Cicuta est le type. * CICUTÏIVE. chim. — Alcaloïde décou¬ vert par Brandes dans la Ciguë commune. CI DARES, éciiin. — Klein a donné cc 670 CID cm nom à la première section des Anocytes dans la famille des Échinodermes. * CIDARIE. Cidaria ( surnom de Cérès , suivant Fauteur du genre ). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par M. Treitschke, et que nous avons adopté , avec modifications, dans notre Hist. des Lépidoptères de France. Ce g., qui ap¬ partient à la tribu des Phalénites de La- treille, se borne pour nous aux espèces dont le caractère distinctif est d’avoir les ailes su¬ périeures traversées au milieu par une bande plus ou moins large, et formant toujours un ou plusieurs angles saillants du côté externe. Ces espèces sont au nombre d’une trentaine environ, divisées en 5 groupes, d’après la couleur du fond de leurs ailes supérieures, qui est tantôt jaune, tantôt brun, tantôt d’un vert brun ou pâle, et tantôt enfin de cou¬ leurs variées. Nous citerons comme type de chacun de ces groupes : 1° la C. futvaia Treits. (Pliai, sociata Fab.), dont la Chenille fait beaucoup de tort aux Rosiers dans les jar¬ dins ; 2° la C. prunata Linn., commune par¬ tout ; 3° la C. rupiala Hubn.; 4° la C. picata Mubn.,et 5° la C. berberaia Treits, (Pli. id. Fabr). Ces trois dernières ne se trouvent que dans les bois. Les Chenilles des Cidaries appartiennent à la classe des Arpenteuses ; elles sont lisses, sans tubercules, généralement plus courtes que longues, avec des raies longitudinales interrompues par les anneaux intermé¬ diaires. Les unes vivent sur les arbres, et les autres sur les plantes basses. Leur trans¬ formation a lieu soit dans la terre , soit à sa superficie, soit enfin dans un léger tissu entre des feuilles. (D.) * CIDARIS (xtSaptç, espèce de turban). moll. — Genre inutilement établi par M. Swainson pour ceux des Turbos qui sont lisses à l’extérieur ; tels sont les C. peiho- laïus et smaragdus. Avant M. Swainson , Klein avait établi , sous le même nom , un genre analogue qui estdepuis longtemps abandonné. Foy. turbo. (Desh.) CIDARIS (xWotpiç , espèce de turban). Écn in. — Le g. Cidarite de Lamarck et de M. de Blainville est devenu la famille des Echinides Cidarites ( voyez cidarites). Voici comment M. Agassiz caractérise actuelle¬ ment le g. Cidaris: Ambulaeres étroits, cou¬ verts de petits piquants comprimés; aires ambulacraires larges, chacune de leurs pla¬ ques n’étant surmontée que d’un gros tu¬ bercule perforé portant un grand piquant, et autour duquel il y en a plusieurs petits. Les espèces de ce genre sont les unes vi¬ vantes, les autres fossiles des terrains juras¬ siques, crétacés et tertiaires. (P. G.) CIDARITES. échin. — Genre d’Échino- dermes Echinides, établi par Lamarck et subdivisé en plusieurs autres par les zoo¬ logistes actuels, MM. Gray, Agassiz, etc., qui en font même une famille particulière sous le nom de Cidarites. Les Cidarites, ainsi élevés au rang de fa¬ mille, comprennent, en outre, le genre des véritables Echinus. Leur caractère le plus marqué est la forme sphéroïde du test, qui porte deux espèces de piquants : les uns plus grands , portés sur de gros mamelons ; les autres plus petits, entourant la base des pre¬ miers, ou recouvrant les ambulaeres. Leur bouche est centrale, à la face inférieure du disque ; l'anus, qui lui est diamétralement opposé, est situé au sommet du disque , et s’ouvre entre les petites plaques qui l’entou¬ rent, vis-à-vis et quelquefois assez près de Faire ambulacraire postérieure. Les espèces vivantes et fossiles de Cida¬ rites ont été réparties dans les genres sui¬ vants : Diadema , Gray; Tetragramma , Ag. ; Acrocidaris, Agass. ; Pedina , Agass. ; Hemicidaris , Agass. ; Cidaris , Agass.; Echi- nus , Linn.; Salenia-, Gray; Goniopygus , Agass. ; Astropyga , Gray ; Ecliinometra , Breyn; Arbacia, Gray; Glypticus , Agass. Les Cidarites sont nombreux en espèces , plus nombreux même qu’aucune autre fa¬ mille d’Échinides. Ce sont aussi les premiers qui apparaissent dans la série des couches fossilifères; car on en rencontredans le Mus- chelkalk , tandis que les autres se montrent pour la première fois dans les terrains de la formation jurassique. M. Agassiz remarque qu’à cette seconde époque les Cidarites sem¬ blent avoir acquis un développement extraor¬ dinaire, non seulement en espèces, mais en individus. On en trouve aussi dans la for¬ mation crétacée ainsi que dans les terrains tertiaires. M. Agassiz a décrit avec soin , dans ses travaux sur les Échinides, les espèces fossiles de Cidarites fournies par la Suisse. (P. G.) CIG CIDAROLLE. Cidarollns. foramin. — C’est une coupe créée par Montfort [Conchyl. ayst.) d’après des figures fautives et déna¬ turées par lui de l’ouvrage de Soldani. C’est probablement une espèce du genre Ro- salina, d’Orb. Voyez ce mot. (A. d’O.) CIECIE. crust. — Marcgrave (. Hist . renom uni. Brasil . , p. 185) nomme ainsi le Cancer vocans des auteurs, qui appartient actuelle¬ ment au g. Gelasimus. Voyez ce mot (H. I,.) * CIENFLEGIA, Willd. bot. ph. — Syno¬ nyme de Fugosia , Juss. CIENFIJGOSIA , Cav. bot. ph. — Syno¬ nyme de Fugosia, Linn. CIERGE. polyp. — Nom d’une esp. du g. Cellaire , Cercoides , Ellis et Sol. CIERGE. Cereus. bot. ph. — Nous re¬ grettons d’être obligé de renvoyer, pour la diagnose et l’histoire de ce beau genre de plantes, au travail général que nous avons promis de donner sur les Cactacées à l’article opuntiacées. Notre définition gé¬ nérique serait incomplète ; et à l’époque in¬ diquée , nous avons l’espoir fondé de don¬ ner de cette intéressante famille une histoire et une diagnose que nous chercherons à mettre en rapport avec les beaux travaux des auteurs modernes sur les diverses autres familles végétales. (C. L.) On a encore donné le nom de Cierge à des végétaux affectant la forme pyramidale. Ainsi l’on a nommé : Cierge amer ou laiteux , les Euphorbia canariensis et anliquorum. C. maudit, le Verbascurn nigrum. C. de Notre-Dame, le V. lhapsus. CIERGE PASCAL, moll. — Nom vulg. du Conas Virgo , esp. du g. Cône. CIERGES FOSSILES, bot. ph. — Voyez SYRINGODENDRON. CIGALE. Cicada ( xi’xxo;, membrane; , je chante), ins. — On nomme ainsi un grand genre de la tribu des Cicadiens, appartenant à l’ordre des Hémiptères et à la section des Homoplères. Ce sont des Insectes très reconnaissables à leur corps épais, très robuste et assez ramassé; à leur tête large sans prolongement, supportant des yeux très gros et proéminents, des ocelles au nombre de trois, disposés en triangle sur le sommet du front, des antennes extrêmement courtes, avec le premier article assez épais , les sui¬ vants au nombre de cinq, très grêles et for- CIG 67 I mant une soie styliforme, et a leurs ailes en¬ veloppant le corps pendant le repos. Les Cigales sont surtout remarquables par les organes de stridulation dont les mâles sont pourvus, et dont on retrouve des rudi¬ ments chez les femelles. Ces organes sont placés à la base de l’abdomen et à sa partie inférieure ( voy . l’Atlas de ce Dictionnaire, In¬ sectes hémiptères, pl. J, fig. 2). Ils sont recou¬ verts par une plaque cartilagineuse en forme de volet, dont ladimension est plus ou moins grandesuivant les espèces. L’intérieur est di¬ visé en deux loges par une cloison écailleuse de forme triangulaire. Chaque loge présente antérieurement une membrane plissée, et au-dessous une autre membrane mince et transparente connue sous le nom de mi¬ roir. Enfin , ce qu’on appelle la lymbale consiste encore en une membrane plissée qu’on observe de chaque côté, et qui est mise en mouvement par le jeu des muscles. Les muscles se contractant avec force et promptitude , frappent sur les tymbales, et produisent des sons qu’on peut parfois ob¬ server après la mort de l’insecte, quand les muscles sont encore susceptibles de jouer artificiellement. Tels sont, en peu de mots, les caractères les plus saillants, propres à faire reconnaître les Cigales ; telle est aussi la nature de l’ap¬ pareil du chant, appareil dontil estd’autant plus nécessaire de donner une idée générale, que nous ne le retrouvons dans aucun au¬ tre insecte. Beaucoup de Coléoptères, d’Or- tlioptères, etc., sont aptes à produire des stri¬ dulations ; mais c’est toujours d’une manière bien différente , et au moyen d’un méca¬ nisme infiniment plus simple. Si maintenant nous jetons un rapide coup d’œil sur les régions habitées par les Cigales, on sera peu surpris de voir que, dans certains pays, tout le monde connaît parfaitement, et a toujours connu ces Hémiptères, tandis qu’ailleurs , on désigne sous ce nom des In¬ sectes qui n’appartiennent pas au même ordre. Les Cigales, qui recherchent déjà l’ardeur du soleil dans les pays chauds, ne se trou¬ vent pas dans les régions tempérées ou froides. En Europe, elles ne paraissent pas dépasser le 45e degré de latitude, et déjà elles deviennent plus rares quand on approche de cette limite. Elles habitent toute l’Europe 672 CIG CIG méridionale, l’Afrique dans foule son éten¬ due du nord au sud , l’Amérique presque jusqu’aux mêmes parallèles qu’en Europe, tout le centre et le sud de l’Asie, la Nouvelle- Hollande et les îles de l’Océanie, Ce simple aperçu montre combien les diverses espèces de Cigales sont dispersées à la surface du globe. Il montre en même temps pourquoi les peuples méridionaux connaissaient si bien ces Insectes, tandis qu’au Nord, le vulgaire regarde comme une Cigale la grande Sau¬ terelle verte si commune dans notre pays, et qui fait également entendre une sorte de chant. Nul doute que le bon La Fontaine n’ait eu aussi en vue celte dernière, quand il a dit : « La Cigale ayant chanté tout l’été. » Au reste, comme l’une et l’autre meurent à l’au¬ tomne , et ne subsistent jamais jusqu’à la saison nouvelle , l’idée de la requête à la Fourmi n’est pas fondée sur l’observation. Les peuples méridionaux ayant sous leurs yeux les vraies Cigales, se trouvant conti¬ nuellement importunés par leur chant, dont la suave mélodie n’a jamais existé que dans l’imagination des Grecs, ont toujours bien appliqué celte dénomination. On rapporte que ces derniers les conservaient dans des cages, comme on le fait chez nous pour les petits Oiseaux qui égaient leur maître par leur gazouillement. On voit la Cigale représentée hiéroglyphe quement sur les monuments égyptiens, où, suivant Hor-Apollon , elle désignait ernblé- matiquernent les ministres de la religion. On lit des détails sur cet insecte musicien dans une foule d’auteurs grecs. Les poètes aussi ont célébré ses chants. Les Grecs désignaient la Cigale sous le nom de Teltix ( tettiÇ ) : c’était au moins le nom le plus généralement adopté ; car il paraît probable que plusieurs autres étaient également employés en diverses parties de la Grèce. Nous n’avons ici à nous occuper que des vraies Cigales, des Cigales chan¬ teuses, comme les appelaient les anciens; car celles qu’ils appelaient les Cigales muet¬ tes ou les petites Cigales, ne sont que di¬ verses espèces appartenant à notre famille des Cercopides. Si nous passons rapidement en revue ce qui a été dit de plus intéressant sur les Ci¬ gales par les anciens auteurs, nous trouvons plusieurs faits bien observés ; mais comme toujours , dans ces temps reculés , l’erreur, l’imagination même, viennent se confondre au milieu de la réalité. Les anciens savaient parfaitement où était situé l’organe du chant; ils n’ignoraient pas que les mâles seuls en étaient pourvus. Qui pourrait mieux l’attester que ces paroles bien peu galantes du poète rhodien Xenarchus qui s’écrie, clans un moment d’humeur contre le beau sexe : « Heureuses les Cigales, car leurs fe¬ melles sont privées de la voix. » Sans doute nous ne nous attacherons pas ici à démon¬ trer qu’une partie du genre humain serait vraiment à plaindre si la plus belle moitié était condamnée au silence; nous ne citons dans Xenarchus qu’une observation exacte. Aristote a décrit plusieurs particularités de l’organisation des Cigales et divers faits re¬ latifs à leurs habitudes ; mais il avance à tort que la vue est si mauvaise chez ces In¬ sectes, qu’ils prennent volontiers pour une feuille le doigt qu’on leur présente : au con¬ traire , elles fuient dès qu’on approche. Les Cigales , ajoutait-il , déposent leurs œufs dans les terres incultes , creusant un trou avec la pointe qu’elles portent à l’extrémité du corps. Elles les déposent aussi soit dans des roseaux, soit dans des tiges. Le ver de la Cigale, ayant pris son accroissement en terre, porte le nom de Mère-Cigale, mot par lequel Aristote désigne les nymphes. A l’approche du solstice, dit-il encore, il sort de dessous terre pendant la nuit; son enveloppe se déchire aussitôt, et alors paraît une vraie Cigale, qui devient noire, ferme, et qui ne tarde pas à chanter. Comme on le verra plus loin , c’est bien de cette manière que l’Insecte parfait se dépouille de son enveloppe de nymphe. Les Grecs supposaient que la rosée était la seule nourriture des Cigales. Ils regardaient ces Insectes comme agréables au goût, et ils les mangeaient très volontiers. Aristote nous apprend qu’on préférait les nymphes, qu’on mangeait aussi les mâles , mais qu’après l’accouplement les femelles étaient beaucoup plus estimées à cause de leurs œufs. Aujour¬ d’hui il ne paraît pas que ce soit un mets très recherché ; mais cependant, au dire de quel¬ ques personnes , les Orientaux ne le dédai¬ gneraient pas complètement. Les Cigales étaient extrêmement abondan¬ tes en Grèce, comme elles le sont encore CIG aujourd’hui. Cependant on ne les trouvait pas dans certaines localités, sans doute parce que leur exposition ne le comportait pas. A cette époque il fallait bien voir dans tout l’intervention des dieux ; et Diodore de Sicile nous dit : « 11 n’y avait point de Cigales dans le territoire de Locres, parce qu’Hercule, in¬ commodé de leur bruit , avait prié les dieux de l’en délivrer , et ses vœux avaient été exaucés. » Après les observations incomplètes d’A¬ ristote , tout ce que nous trouvons chez les anciens touchant la Cigale est entièrement du domaine de la poésie. Cependant quel¬ que peu de cette poésie se lie si bien à l’his¬ toire de cet insecte, que nous en donnerons une légère idée. Anacréon ne dédaigne pas de consacrer une ode entière à la Cigale ; ode digne d’ètre adressée à la plus char¬ mante divinité. « Heureuse créature, s’écrie l’illustre poète, sur ton trône de feuillage, humant la suave rosée, telle qu’un roi, tu fais entendre des chants pleins de mélodie. Tout ce qui renaît chaque année est de ton domaine ; les trésors des champs t’appartiennent, les bois recon¬ naissent ta suprématie. Tu es bien chère aux laboureurs, car tu ne leur causes aucun dommage; doux prophète de l’été, tu es révérée de tous les mortels. Les Muses t’ai¬ ment, Phœbus lui-même te chérit, lui, Phœ- bus, qui t’a donné la musique des régions cé¬ lestes. Toujours jeune, tu ne redoutes pas la vieillesse. Née de la terre, riche de sagesse, tous tes moments sont des heures de repos; milles peines, nuis soucis ne te tourmentent . Ni le sang, ni la chair ne sont les éléments de ta vie; tu es presque semblable aux dieux. » On voit combien l’imagination du poète était grande ; l’ode d’Anacréon n’est-elle pas l’image d’un véritable culte à la Cigale ? Nous regrettons de donner, par notre faible traduction, une idée si imparfaite de cette œuvre véritablement jolie dans l’original ; mais nous avons tâché cependant de rendre de notre mieux les idées de l’auteur. Nous n’en avons pas fini avec la poésie grecque. Fcoutons encore Strabon, Antigone, Solinus ; «I s’agit d’un combat musical entre Eunome de Locres, et Ariston de Rhcgium. Eunome a cassé une des cordes de son luth, et ce¬ pendant il remportera la victoire, car une Ci t. ni. CIG 673 gale \ icnt se poser à la place de la corde hri- sée.De là l’image d’une Cigale sur un luth qui devient l’emblème de la musique. Chez les Athéniens, assure-t-onf la Cigale futlcsym- bole de 1 antiquité et de la noblesse ; c’est pourquoi ils portaient des Cigales d’or dans les boucles de leurs cheveux. De là vient aussi qu’on les nomma porteurs de Cigales (•cîTTtyocpopoî ). Les anciens eurent une si grande admira¬ tion , un si grand amour pour la Cigale , que dans Pile de Ténos , ils lui élevèrent un mo¬ nument. Nous ne pousserons pas plus loin les cita¬ tions sur ce sujet; ce qui précède suffira pour montrer que les peuples de la Grèce eu¬ rent une sorte d’adoration pour la Cigale. Les Latins ne paraissent nullement avoir partagé cette admiration pour le chant de cet Insecte. Ils se sont plus attachés à la réalité, qu’aux illusions du peuple hellénique. Le poète de Mantoue , par deux fois au moins, parle de la Cigale, et ne trouve dans son chant qu’un son rauque et désagréable. Dans une des Eglogues , il dit : « sous un so¬ leil ardent, les arbustes résonnent du bruit rauque des Cigales.» « At mecum vaucis durn vestigia lustro ■* Sole sub aident! résonant arbusta Cicadæ. • Dans les Géorgiques, la même pensée est reproduite. Parleur chant plaintif , les Ci¬ gales brisent les arbustes. * Et oantu querulæ rompent arbusta Cieadæ . Pline n’ajoute rien à l’histoire de notre Insecte, il reproduit tout ce qu’Aristote avait déjà dit, et son récit n’a point ou n’a que peu d’intérêt. Chez les anciens, on ne manqua pas non plus d’attribuer aux Cigales des propriétés admirables pour la guérison d’une foule de maladies. On sait qu’à celte époque , chaque plante, chaque insecte devaient produire des cures merveilleuses pour toutes les affec¬ tions. Il est au moins inutile de rapporter de telles narrations. Nous croyons devoir terminer ici ce qui touche à la fable ou à la poésie. Chez les poètes modernes aussi bien que chez les au¬ teurs du moyen âge, nous ne trouverons rien de plus intéressant quechcz les Grecs, ni rien non plus qui ait un caractère pari i- n CIG 67 4 CIG ailier. Il faut donc en revenir à la vraie science. Nous examinerons d’abord les particula¬ rités les plus intéressantes de la structure et de l’organisation des Cigales. Ces Insectes comptent parmi les Hémip¬ tères de la plus grande dimension ; leur tète très élargie, et offrant en avant, dans toutes les espèces, une pièce fortement striée trans- versalementleur donne un aspect particulier. Ces antennes ne dépassent ordinairement que très peu la longueur de la tête; le pre¬ mier article est fort épais, mais les autres sont très grêles et constituent un filet styli- forme. La structure des antennes mérite d’autant plus d’être prise en considération qu’elle peut fournir un argument touchant ie siège de l'ouïe chez les Insectes. A tous les physiologistes qui ont pensé que ce sens résidait dans les antennes, on a objecté l’état rudimentaire de ces appendices chez les Cigales. On ne peut nier que ces Hémiptères aient la faculté d’entendre, puisqu’ils émettent des sons, qui nécessairement sont destinés à être perçus par leurs semblables. Alors ceux qui refusent aux antennes la faculté de perce¬ voir les sons, ajoutent : Les Cigales devant avoir la faculté d’entendre très développée, si les antennes étaient réellement le siège de l’ouie, elles seraient développées en propor¬ tion. Or, comme la question nous paraît en va- loir la peine, nous démontrerons que l'ob¬ jection n’est pas fondée; car si les antennes des Cigales sont très courtes, elles sont évi¬ demment susceptibles de mieux vibrer que les grandes antennes des Longicornes ; dis¬ position dont il est facile de se rendre compte, puisque la tige est très grêle et repose sur un pédoncule très épais, qui n’est autre que le premier article. On sait que Savary a prouvé que les tiges vibrantes étaient susceptibles de percevoir les sons. Ainsi, à notre avis, les antennes de la Ci¬ gale, loin de prouver que le siège de l’ouïe né réside pas dans cette partie de l’insecte , fournissent au contraire une preuve de plus en faveur de cette opinion. La bouche, comme celle de tous les Hé¬ miptères, est formée par des pièces très al¬ longées constituant un bec ou suçoir. Les ailes sont grandes, bien développées, parcourues par des nervures solides, mais sans réticulations. Elles sont de consistance membraneuse, généralementuniformesdans toute leur étendue ; dans quelques espèces cependant la base en est plus coriace. Chez la plupart des Cigaies , les ailes sont trans¬ parentes et diaphanes, mais dans un certain nombre aussi , elles sont agréablement co¬ lorées. Les pattes sont grêles et ne leur permet¬ tent pas de sauter, comme cela s’observe dans la tribu des Cercopides; leurs tarses sont ordinairement composés de trois ar¬ ticles , mais dans quelques espèces on n’en observe que deux. L’abdomen est épais. Nous ne reviendrons pas sur l’organe du chant que nous avons décrit précédemment. Ce qu’il y a encore de remarquable , c’est l’appareil dont les femelles sont pourvues pour perforer les branches d’arbres dans les¬ quelles elles déposent leurs œufs. Cet appa¬ reil a été décrit et représenté dans ses divers détails successivement par Réaumur, et par MM. Burmeister, Doyère, Westwood. Ce der¬ nier a réellement donné une idée très nette de sa structure. Cependant, quant aux fonctions attribuées à certaines pièces, il reste encore des doutes, et nous croyons que l’observation directe de la Cigale dans l’acte de perforation permettra seule de trancher la question. Nous commencerons par donner une des¬ cription succincte de la forme de ces diverses pièces. Le corps de la femelle vu en dessous, le huitième anneau de l’abdomen ( Insectes hémiptères , pl. 1 , fig. 3 de notre A4las ) est allongé , fortement atténué à l’extrémité , et renferme deux valves articulées, assez larges et ciliées, servant comme de fourreau à la tarière. Cet instrument , un peu courbé à la base, et légèrement dilaté à l’extrémité , en fer de lance , est inséré à la base du dernier anneau dont il atteint exactement le bout. La tarière est formée par trois pièces distinc¬ tes, savoir: deux filets latéraux qui peuvent se disjoindre facilement, ayant leur bord ex¬ térieur très solide à l’extrémité et en dents de scie; et un filet médian renfermé entre les pièces latérales assez fortement aplati et lui-même composé de deux parties intime¬ ment soudées. CIG CIG La controverse qui existe entre plusieurs naturalistes est relative à l’usage de cha¬ cune de ces pièces. Réaumur, le premier, re¬ gardait les filets latéraux comme des orga¬ nes perforants. Plus tard, M. Burmeister et ensuite M. Doyère pensèrent que le filet médian devait seul être propre à perforer les tiges des végétaux. Ce dernier auteur se fondait principalement sur ce que la Cigale , n'ayant pas assez de poids par elle-rnême , manquerait de point d’appui, si les filets la¬ téraux ne venaient en quelque sorte lui ser¬ vir de grappins, quand la pièce médiane agit pour percer le végétal. En dernier lieu , M. Westwood s’attacha à démontrer qu’il y avait là erreur. Les piè¬ ces latérales si admirablement conformées pour faire des incisions dans les fibres des végétaux , et la pièce médiane creusée le long des côtés avec une dilatation latérale (jui reçoit le bord dilaté des filets a dents de scie pour les retenir en place, lui paraissent des preuves suffisantes que les pièces latéra¬ les sont réellement les organes de perfora¬ tion, et que l’autre pièce leur sert seulement de support. Quoique celte dernière opinion nous sem¬ ble la plus probable , nous n’essaierons pas de trancher la question en faveur de l’une plutôt que de l’autre , car toutes les deux sont établies sur des probabilités qui sont loin d’ètre dénuées de fondement ; aussi som¬ mes-nous convaincus que l’observation di¬ recte pourra seule donner une solution à celte controverse. L’anatomie des Cigales a été particulière¬ ment étudiée par M. Léon Dufour ; il a dé¬ crit leurs divers organes d’après la Cigale de l'Orme ( Cicada Omi ), espèce très commune dans tout le midi de la France. Son canal in¬ testinal a une longueur qui est à peu près dix fois celle de son corps : aussi décrit-il de très nombreuses circonvolutions. Les Cigales possèdent un organe de sécré¬ tion salivaire très développé. Il consiste en une paire de glandes arrondies, placées de chaque côté de l’œsophage et formées par l’agglomération d’environ une vingtaine d’u- tricules presque diaphanes et plus ou moins oblongues. Ces glandes sont placées en arrière l’une de l’autre, mais bien séparées, communi¬ quant entre elles par un conduit intermé- 6T5 diaire. Cet appareil vient déboucher dans le bec par un conduit propre. Le liquide sécrété par la Cigale parait sur¬ tout avoir pour but de faire affluer la sève vers le point où 1 Hémiptère a enfoncé son bec. Le développement de la Cigale , depuis le moment ou l’œuf est pondu , jusqu’à ce¬ lui où parait l’insecte parfait, mérite de fixer un moment notre attention. La femelle, assure-t-on, produit de cinq à sept cents œufs. Elle fait choix de branches mortes pour y effectuer son dépôt, redoutant peut-être l’humidité des branches du bois vert. On reconnaît, à l’inspection des tiges sur lesquelles la femelle a percé des trous et logé ses œufs, de petites élévations oblon¬ gues, occasionnées par des filaments de bois détachés d’un côté, mais encore fixés de l’autre. Un observateur, Ponledera, a dit que la Cigale fermait chaque petite fente con¬ tenant un œuf au moyen d'une sorte de gomme qui résiste au contact de l’air ; mais Réaumur considère ce fait comme inexact. Au moment de l’éclosion , les jeunes lar¬ ves , selon Réaumur , ressemblent assez a des Puces par leur forme générale. Ces larves quittent bientôt la loge dans laquelle elles viennent de naître, et s’enfoncent dans la terre, où elles vivent sans doute aux dé¬ pens des racines. Elles sont pourvues de six pattes ; mais les antérieures sont extrême¬ ment épaisses, principalement les cuisses. En outre , ces dernières sont armées en des¬ sous de fortes épines. Les larves des Cigales prennent tout leur accroissement dans la terre où elles subissent leur transformation en nymphes. Celles-ci ne diffèrent guère I de leur premier état que par la présence ; des rudiments d’ailes sur les parties laté¬ rales du thorax. A cette période de leur i existence, les Cigales ont des antennes plus épaisses que dans leur état parfait, et elles semblent être de neuf articles. On rapporte que, pendant l’hiver, ces nymphes s’enfon¬ cent en terre à une profondeur de deux ou 1 trois pieds. Au printemps, elles paraissent à la lumière ; elles se posent sur quelques plan ¬ tes et là demeurent immobiles. La chaleur du soleil ne tarde pas à dessécher leur peau , elle se fend même bientôt sur le dos , et l'in¬ secte est à peine un peu raffermi qu’il prend | son essor, abandonnant , comme les Libcllu- liens , une dépouille desséchée. CIG CIG 676 Nous ne connaissons pas exactement la durée de l’exisfence des Cigales à l’état d’in¬ secte parfait. Nous sayons seulement que du¬ rant les mois les plus chauds de l’année , on ne cesse d’entendre leur chant monotone , rauque, perçant et désagréable. C’est ainsi qu’il est considéré par tous les méridionaux. Le chant de la Cigale paraît plus fatigant à entendre que celui des Orthoptères, parce qu’il est toujours plus uniforme. Les Cigales se tiennent sur les arbres dont elles hument la sève au moyen de leur bec acéré; il est ordinairement assez difficile de les saisir , parce qu’elles fuient au moindre bruit. Leurs ailes bien développées leur permettent de voler avec facilité. Le genre Cigale forme en réalité un genre très homogène ; on découvre bien entre les diverses espèces qui le composent quelques nuances de moditication dans le développe¬ ment plus ou moins grand des valves qui re¬ couvrent l’organe du chant , dans la dimen¬ sion des antennes , dans la texture plus ou moins solide de leurs ailes , dans leur colo¬ ration, etc. ; mais nous ne trouvons que de très légères différences; ce qui nous fait croire que le genre Cigale peut fournir des divisions secondaires, mais que de véritables genres établis à ses dépens ne sauraient être adoptés comme tels. Des genres formés aux dépens du grand genre Cigale ou dans la famille des Cicadides, nous croyons devoir excepter le genre He~ midictya, dont les caractères sont sensible¬ ment plus tranchés. On regarde générale¬ ment comme le type des Cigales la Cigale plébéientxe ( Cicada plebeja Lat. , fraxini Fabr.), longue d’environ 10 pouces, noirâtre avec des maculatures fauves peu marquées, et des ailes entièrement diaphanes. On rencontre cet insecte dans tout le midi de l’Europe, quelquefois même, dit-on, jus¬ que dans la forêt de Fontainebleau. Nous avons représenté dans notre Atlas ( Insectes hémiptères , pl. 1 , fig. 1) la plus grande et l’une des plus belles espèces du genre. C’est la Cigale remarquable {Cicada speciosa Fab.), de File de Java. Le genre Cigale tel que nous l’adoptons est tel que Latreille l’a limité. Lorsque Linné l’introduisit dans la science, il renfermait une foule d’espèces constituant aujourd’hui les genres Cixitt , Cercopis, Teltigonia , etc., que nous rangeons dans la famille des Cer- copides et dans celle des Fulgorides. Fabrï- dus réserva la dénomination de Cigale (Cica¬ da) pour ces derniers, tandis qu’il appliqua celle de Telligonia à nos vraies Cigales. Il était plus juste de conserver ce dernier nom, comme l’a fait Latreille, pour les espèces réellement types du genre dans Linné , espè¬ ces auxquelles les anciens et les modernes donnent plus spécialement le nom de Cigales. (Émile Blanchard.) * CIGALE DE MER. crust. — Rondelet, dans le tom. Il de son Histoire des Poissons, désigne sous ce nom le Scyllarus arclus des auteurs. ^(H. L.) CIGNE. ois. — ■ V oyez cygne. CIGNI. ois. — Vog . ciNi. CIGOGNE. Ciconia ( Storch des Alle¬ mands, Stork des Anglais, Cigogna des Ita¬ liens). ois. — Genre de l’ordre des Échas¬ siers cultrirostres , ayant pour caractères: Bec beaucoup plus long que la télé, fort, lisse, large à la base, à bords tranchants, aigu à la pointe, droit; mandibule supérieure légè¬ rement retroussée ou recourbée , à peine sil¬ lonnée; mandibule inférieure un peu renflée en dessous, fendue en avant des yeux ; nari¬ nes petites, basales, nues, longitudinales; langue très courte, plate et triangulaire; yeux nus autour, souvent la face ou une grande partie du cou nu, et quelquefois un appendice gibbeux au-dessus du cou. Tar¬ ses très longs , forts , garnis de squamules; jambe à demi nue, et quelque fois aux trois quarts; doigts de devant réunis par une membrane qui s’étend jusqu’à la première articulation ; pouce long, grêle , touchant la terre par son extrémité seulement , ou ap¬ puyant en entier sur le sol ; ongles petits, déprimés ou robustes et allongés. Ailes am¬ ples, larges et concaves. Queue généralement courte et égale. Les Cigognes, dont la taille varie de 60 cent, à lm50 et plus, sont de grands Échassiers dont le corps est assez allongé, le cou fort long, la tête petite et sans grâce dans les Maguari , les Argala et les Jabirus, et les jambes grêles, quoique robustes. Ces Oiseaux, essentiellement migrateurs, et destinés par conséquent à parcourir de longues distances, sont parfaitement organi¬ sés pour le vol, et leur pneumaticité est très grande, même dans les espèces de la plus CIG CIG haute taille. Tous les os des membres anté¬ rieurs et postérieurs sont creux , même le fémur, et donnent accès à l’air. Chez toutes, le larynx inférieur manque, et les bronches sont à la fois très longues et très rigides. Toutes les espèces qui composent ce groupe ont des mœurs identiques, et à part la dif¬ férence des climats, elles se nourrissent de la même manière. Leur alimentation estessen- tiellement animale ; elles mangentdes batra¬ ciens, des reptiles, des mollusques terrestres, des oiseaux, même de petits mammifères, des insectes de toutes sortes, et sont très friandes d’Abeil les , dont on trouve des poi¬ gnées dans leur estomac ; elles sont aussi fort avides de poissons, et causent de grands dé¬ gâts dans les ruisseaux empoissonnés et dans les étangs, surtout la Cigogne noire, plus particulièrement ichthyophage, et pêchant avec beaucoup plus d’adresse que la blan¬ che. Les Cigognes à sac et les Jabirus sont plus voraces; mais elles recherchent surtout les reptiles, etfontunegrande consommation de poissons. C’est dans les prairies basses et humides, dans les marais, dans les savanes, sur le bord des étangs, des lacs et des ruis¬ seaux, sur les plages vaseuses, et au bord des grandes rivières, que les Cigognes vont cher¬ cher leur nourriture, ou l’y attendre, immo¬ biles, avec une patience infatigable. Quelque¬ fois, comme la Cigogne noire, elles volent sur les eaux et s’y plongent avec rapidité dès qu’elles aperçoivent une proie. Le Maguari seul se voit souvent dans les terrains secs. Aucune des espèces de ce genre ne dédai¬ gne les charognes. Sous ce rapport, toutes rendent des services aux pays qu’elles habi¬ tent, en détruisant un grand nombre d’ani¬ maux nuisibles ou incommodes, ou en se repaissant des débris pestilentiels. Les Mara- bous délivrentCalcuttadeses immondices in¬ fectes. Ces oiseaux sont tellement apprivoisés qu’à l’heure du dîner ils se rendent devant les casernes, s’y rangent en ligne elattendent qu’on leur jette les débris du repas, sur¬ tout les os qu’ils avalent tout entiers et se disputent avec acharnement ; leur force est assez grande pour que les Chaungoun, mal¬ gré leur voracité, n’osent venir les troubler. On s’est exagéré les services que nous ren¬ dent les Cigognes de notre pays; car les animaux dont elles font leur nourriture, () / / surtout les reptiles, sauf la Vipère, sont d'inoffensifs insectivores, et n’ont d’autre tort à nos yeux que de nous inspirer de l’a¬ version. Dans l’état de domesticité, au joug de la¬ quelle toutes les espèces de ce g. se plient fa¬ cilement, on les nourrit de basses viandes ou de débris animaux sortant des cuisines. Quand elles sont devenues familières, elles suivent le laboureur, ramassent les vers que met à nu le soc de la charrue, s’at¬ tachent aux pas du jardinier dans le même but , dévorent les Taupes , et même les Rats pris au piège. Elles se tiennent aussi près des pêcheurs pour leur enlever les pe¬ tits poissons dont ils s’emparent. Les Ci¬ gognes mangent beaucoup à la fois, et pour plusieurs jours. Elles engloutissent leur proie lorsqu’elle est petite ; mais quand elles ont affaire à un animal qui pourrait leur échapper par la fuite ou leur opposer de la résistance, elles le tuent d’abord, lui brisent les os et l’avalent, en le faisant arriver au fond de leur gosier au moyen d’un certain tour de bec propre à tous les Oiseaux à long bec. Les Vipères ne les épouvantent pas, et l’on n’a pas oui dire que leur morsure leur soit dangereuse. Quand elles attrapent un de ces Ophidiens , d’un coup de bec elles lui brisent la tête, d’un autre l’épine dorsale, et ne le mangent qu’après l’avoir mis hors d’état de nuire. Leur démarche est lente et grave; elles ne courent que rarement, et pendant peu de temps. Quoiqu’elles vivent sur les terrains hu¬ mides ou même inondés, elles n’entrent ja¬ mais dans l’eau que jusqu’à la jambe. En revanche, elles volent avec une incroyable facilité, quoique assez pesamment. En deux ou trois sauts elles s’élancent de terre, et partent le cou et les jambes tendues, les ailes largement déployées, de manière à figurer une croix, et s’élèvent en dé¬ crivant des spires qui vont toujours en s’a¬ grandissant jusqu’au plus haut point où l’œil puisse les suivre. Quand elles redes¬ cendent à terre c’est de même en tournoyant; mais leur vol a un caractère plus capricieux que celui des Grues. Les Cigognes paraissent privées de la voix, si ce n’est dans le jeune âge, où elles arti¬ culent un son qu’on peut rendre par ichiit, tcliiit , ichiit t et qui est celui par lequel elles 678 CIG demandent de ia nourriture; mais les adultes n’ont d’autre cri qu’un fort clappement, pro¬ duit en frappant les deux mandibules l’une contre l’autre. C’est un signe de joie ou d’émotion vive; c’est aussi le cri de rappel et d’amour. Chaque fois qu’elles claquètent elles renversent la tête en arrière , le bec couché presque parallèlement sur le dos. Les Latins avaient rendu imitativement, par Se mot glotterare, le bruit que font les Cigo¬ gnes en claquetant. Dans l’attitude du repos, ou lorsqu’elles guettent une proie, elles se tiennent sur un seul pied, le cou replié, la tête en arrière et couchée sur l’épaule. Cette station, qui pour¬ rait sembler fatigante, ne l’est pas pour ces Oiseaux par suite d’un mode particulier d'ar¬ ticulation du tarse sur la jambe qui en forme une espèce de ressort. Sonnini en a vu aux environs de Thébes se tenir ainsi immobiles, sur des îlots de sable, pendant des heures en¬ tières avec des Pélicans. Comme chez les autres Échassiers, le nid des Cigognes , dont la grandeur varie depuis 60 centimètres jusqu’à i mètre et plus de dia¬ mètre, est assez négligemment construit avec des branchages, des roseaux , des mottes de gazon pour le fond , et le dedans est garni d’herbes, de poils, de plumes et de toutes les choses qui peuvent le rendre plus doux, il est plat, et assez creux seulement pour que les œufs et les petits , après leur éclo¬ sion, n’en puissent tomber. Souvent le nid des Cigognes blanches est bordé de nids d’Hi- rondellesou de Moineaux. Elles l’établissent sur les arbres les plus élevés, ou sur le sommet des grands bâtiments; dans les pays où elles vivent en paix avec l’homme , elles le font sur les chaumières, les granges, etc., et s’accommodent de ceux qu’on leur y a préparés au moyen d’une roue posée hori¬ zontalement ou d’une grande caisse carrée ; ce qui avait autrefois lieu en France , et se fait encore en Allemagne eten Hollande. La Cigogne noire, plus farouche et plus soli¬ taire, ne niche que sur les arbres. A Haïti, c’est sur les Mangliers touffus que nichent les Cigognes : le Jabiru établit son nid sur les arbres élevés, YEphippio - rhynchus, sur les Dattiers. A l’époque de la pariade, qui est surtout celle où les Cigognes sont le plus familières, elles claquètent plus que de coutume, et d’a¬ vril en ruai pour celles d’Europe ; elles pon¬ dent de 3 à 4 œufs, plus rarement 5, blancs et d’un grain très fin , d’après JNaumann ; Meyer dit qu’ils sont de couleur ocracée , et Schinz d’un jaune-verdâtre , ce qui vient peut-être de ce que ceux qu’ils ont vus étaient sales. Les grandes espèces de Cigognes sont, con¬ formément à la loi générale, moins fécondes que les petites : le Jabiru ne fait que 2 œufs, et quelquefois un seul. L’incubation durede28 à 31 jours, et pen¬ dant ce temps la femelle, qui, à cette époque, a sur la poitrine trois places dénudées, quitte peu son nid ; elle a pour compagnie con¬ stante son mâle qui veille près d’elle , couve en son absence , et va même lui chercher sa nourriture. Jamais ils ne quittent le nid en même temps, et ils veillent sur leurs petits avec la plus tendre sollicitude. Si l’on a tou¬ ché à leurs œufs , il arrive quelquefois qu’ils les abandonnent ou les jettent hors du nid ; et quand c’est à leurs petits, souventellesles délaissent tous ; mais quelquefois c’est seu¬ lement celui que la main de l’homme a pol¬ lué qu’elles sacrifient. Le plumage des jeunes est semblable à celui des adultes ; seulement le bec et les pieds sont moins colorés , et ces deux par¬ ties croissent assez lentement, eu égard au développement du reste du corps. Ils sont , dans le premier âge , couverts d’un duvet brun et assez faibles sur leurs jambes , pour être obligés de se traîner sur les genoux. Les parents les nourrissent d’abord en leur dégorgeant dans le jabot une nourriture préparée, et plus tard ils leurapportent seu¬ lement àmanger des animaux plus ou moins gros, suivant leur âge. Aussitôt qu’ils sentent leurs ailes assez fortes , ils s’essaient à voleter au-dessus du nid , et plus tard la mère les exerce à voler circulairement autour. Quelquefois les jeunes Cigognes deviennent la proie de petits Mammifères carnassiers , tels que les Martes et les Putois , qui , dans la nuit, viennent les étrangler ; mais ni les Corbeaux ni les Oiseaux de proie n’osent en approcher , car les parents veillent sur eux, et l’ennemi assez audacieux pour tenter de les enlever serait repoussé par de vigoureux coups de bec. On a cependant vu dos nids assaillis par d’autres Cigognes qui, malgsé CIG CIG 679 la défense désespérée des parents , tuaient les petits sous leurs yeux. On cite plusieurs exemples frappants de rattachement des Cigognes pour leurs petits ; et, après l’histoire de la Cigogne de Delft, qui, dans l’incendie de cette ville, se laissa brû¬ ler avec eux après avoir inutilement tenté de les sauver, Okharius de Rudolstadt rap¬ porte un fait plus extraordinaire encore. Il dit qu’à l’incendie de Kelbra, en 1820, des Cigo¬ gnes dont le nid était établi sur un des édifices qui devint la proie des flammes allaientcher- cherde l’eau et inondaient elles-mêmes leur nid et leurs petits pour les préserver du feu, et qu’elles y réussirent, car l’incendie fut éteint avant d’avoir pu les atteindre. On a prêté aux Cigognes, entre autres vertus que les hommes admirent d’autant plus qu’elles sont plus rares parmi eux, la fidélité conjugale ; mais le fait n’est pas sans exception , et Spriingli, qui jouit de la réputation d’observateur attentif et judi¬ cieux, rapporte que le mâle d’une Cigogne ayant été tué peu de jours après son arri¬ vée , la femelle , au bout de deux jours de deuil , céda aux caresses d’un jeune mâle qui avait remplacé le défunt; c’est que chez tous les animaux , le besoin de la reproduc¬ tion est un des plus impérieux , et s’impose aux regrets même les plus vifs. Ce fait, dont la véracité ne peut être mise en doute , est moins scandalisant pour ceux qui croient à l’éternelle fidélité des Cigognes que le trait suivant, exemple d’inconstance , rapporté par Meisner et Schinz. Dans un village voisin de Soleure, nichait depuis beaucoup d’années une paire de Ci¬ gognes. On remarqua un jour, peu de temps après leur retour , que chaque fois que le mâle s’éloignait pour aller chercher sa nour¬ riture, un autre, plus jeune et plus beau sans doute, venait prendre sa place et pro¬ diguait à la femelle les caresses les plus em¬ pressées. Il fut d’abord repoussé; mais il ne se rebuta pas, et finit par gagner ses bonnes grâces, au point qu’un jour les deux amants allèrent trouver l’époux qui se promenait sans défiance dans une prairie pour y cher¬ cher sa nourriture, et le tuèrent à coups de bec. Il y a loin de ce trait de barbarie au conte que rapporte l 'Animal register de 1768 , sur la susceptibilité tout orientale des Cigognes du Rêvant. Il y est dit que les ha¬ bitants de Smyrne s’amusent â mettre un œuf de Poule dans le nid d’une Cigogne, et qu’à l’apparition de l’étranger, le mâle at¬ tire par ses cris les autres Cigognes, qui tuent à coups de bec la femelle soupçonnée d’adultère. La Cigogne blanche est une des espèces les plus répandues ; elle se trouve partout en Europe où elle s’élève au nord jusque dans la Suède méridionale. Dans les autres par¬ ties du globe elle ne se voit pas à d’aussi hautes latitudes , et en Asie elle ne passe pas le 50e degré. On la trouve dans la Si¬ bérie méridionale sur les bords de l’Irtirch , en Tatarie , en Perse , au Japon , en Syrie , en Barbarie, en Egypte et en Sénégambie. Elle est commune en Allemagne et en Hol¬ lande, un peu plus rare en France, et très rare en Angleterre; mais chez nous, elle est plus sauvage; la noire est plus répandue, et se voit jusqu’en Amérique. La C. violette , C. leucocepliala Tem., se trouve dans les Indes ; VAbdimii Licht., en JVubie ; le Ma- guari à la Guiane, au Brésil, au Paraguay ; le Jabiru en Afrique et dans l’Amérique méridionale, et dans les Terres australes; les Marabous dans les Indes, à Java et au Sénégal. Tous ces Oiseaux sont migrateurs; mais ceux dont nous avons le mieux observé les voyages sont nos Cigognes; c’est surtout l;his- toire de ces dernières que je rapporte, et comme toutes ont des mœurs semblables , on peut en déduire celles des autres avec les variations qu’y doivent apporter les change¬ ments de climat. Leurs époques de migrations sont régu¬ lières , sans avoir rien de bien précis, le tout dépendant de la température. Commu¬ nément, à la fin de juillet et au mois d’août, les Cigognes jeunes et vieilles se réunissent peu à peu de tous les cantons voisins dans de grandes prairies, quelquefois au nombre de plusieurs milliers, et partent par bandes sur des files très allongées, et à une hau¬ teur d’au moins 400 pieds. Celles qui vien¬ nent de pays plus septentrionaux succè¬ dent aux premières, et au mois de sep¬ tembre on ne voit plus que quelques traî¬ nards ou des infirmes. Le départ est précédé d’une sorte de revue générale accompagnée de force clappements. Les voyageuses vont trouver les Cigognes 680 CIG CIG apprivoisées que l’habitude retient, et mal¬ traitent celles qui refusent de les suivre. Les pauvres malades qui se présentent au lieu du rendez-vous et sont hors d’état de sup¬ porter les fatigues du voyage, sont quelque¬ fois tuées par leurs camarades. Au moment où elles sont prêtes à partir, elles s’élèvent en tournoyant dans les airs et disparaissent d’un vol rapide. Il reste toujours des malades et quelques Cigognes apprivoisées. Dans les pays chauds où elles n’ont pas de causes aussi com¬ préhensibles de migration , elles conservent l’habitude des voyages; mais sur certains points et , entre autres , dans les savanes noyées d’Haïti, on en voit toute l'année. Pour montrer jusqu’à quel point les animaux unisparcouple éprouventd’attachementi’un pour l’autre, je rapporterai un fait qui n’est pas sans intérêt pour l’histoire de ces Oi¬ seaux. On vit pendant trois hivers , dans le Worarlberg, une Cigogne rester dans le pays malgré le froid , et le mâle partir pour ne plus revenir qu’au printemps. Au bout de ce temps le mâle renonça aux voyages, et resta près de sa compagne; ils vécurent ensemble pendant plusieurs années , et ces Oiseaux ayant été tués , on reconnut que la femelle avait été empêchée de partir par une bles¬ sure à l’aile qui la gênait dans son vol. Dans le cours de leur voyage, elles se re¬ posent pendant la nuit sur les arbres ou sur les maisons sans prendre de nourriture. D’au¬ tres fois elles s’arrêtent une journée, se re¬ paissent et se remettent en route. A leur re¬ tour elles font de même , et quand elles ne trouvent pas favorable le lieu où elles se sont arrêtées, elles repartent. M. J. Ray ( b' aune de L'Aube ) dit qu’au mois d’août on voit quelquefois des bandes composées en partie de jeunes Cigognes s’a¬ battre sur les arbres des bois épuisées de lassitude , et s’y laisser tuer sans avoir la force de fuir. Elles vont jusqu’en Nubie, en Sénégam- bie et sur le Niger. En Égypte il en arrive des bandes nombreuses, et il en reste beau coup en Espagne et en Barbarie où l'on en voit toute l’année. Il est évident qu’elles reviennent en trou¬ pes comme elles sont parties ; mais c’est presque toujours par couples qu’on les voit reparaître dans le lieu où elles ont passé l’année précédente. Quelquefois le mâle pré¬ cède la femelle d’un ou de plusieurs jours Sans doute elles se dispersent au moment où elles sont arrivées dans leur ancienne de¬ meure : le docteur Woldicke a vu un couple de Cigognes descendre en tournoyant et sans hésitation du plus haut des nues sur son nid. Noua savons que le Maguari , quoique es¬ sentiellement américain, a quelquefois paru en France. Il en a été tué un à 2 lieues de Nancy vers la fin du siècle dernier, et ses dépouilles sont conservées dans le cabinet d’histoire naturelle de cette ville. Parmi les Cigognes il en est d’errantes , sans demeure fixe, et qui passent leur vie sans s’apparier. Les Cigognes, d’un naturel assez doux, ne sont ni sauvages ni défiantes, et peu¬ vent facilement être apprivoisées. Malgré leur air taciturne et leur morne contenance , elles se livrent assez volontiers à la gaieté, et jouent de bonne grâce avec les enfants. Dans l’état de domesticité, elles reconnais¬ sent les gens de la maison , leur témoignent de l’affection , et à l’heure du repas , vien¬ nent se placer près de la table et demander à manger ; mais il est certaines personnes dont la vue les irrite, et elles deviennent même méchantes envers celles qui les tour¬ mentent ou qui ont l’air de fuir devant elles. La domesticité leur fait presque toujours perdre l’habitude des migrations ; mais, aux époques du départ , elles s'agitent plus que de coutume , et paraissent en proie à une vive inquiétude. Il arrive souvent alors qu’elles reçoivent la visite de Cigognes sau¬ vages qui passent la journée avec elles ; mais elles les évitent et semblent mettre de l’affectation à s’en éloigner. C’est dans ces circonstances qu’il s’engage entre elles des combats presque toujours funestes aux Ci¬ gognes apprivoisées. Quelquefois les Cigognes ne peuvent ré¬ sister à l’impérieux besoin de changer de cli¬ mat; elles partent alors pour revenir l’an¬ née suivante retrouver ceux qui les ont élevées Elles témoignent leur joie et leur affection par un clappement très fort, qui est encore le signe de la crainte et de la colère. Pour empêcher les Cigognes apprivoisées de partir, on leur coupe les ailes avant CIG l’époque des migrations; mais dans tout autre temps il est plus agréable de les leur laisser, car c’est un plaisir de les voir s’é¬ lever dans les airs en tournoyant autour de la maison et redescendre de même. Quoiqu’on leur dispose en hiver un abri pour les préserver du froid, elles y résistent fort bien ; et dans l’hiver rigoureux de 1810, on en a vu rester dehors dans la neige jus¬ qu’au ventre sans paraître en souffrir. Elles annoncent le vent et l’orage par des battements d’ailes , des bonds , des sautille¬ ments ; elles jettent en l’air des brins d’herbe, de la paille ou les corps légers qui sont à leur portée, et les rattrapent dans leur bec. Quelle que soit la liberté dont jouissent les Cigognes domestiques, elles ne se repro¬ duisent pas dans cet état. Les vertus morales attribuées aux Cigognes, telles que la reconnaissance , la piété filiale , qui leur valut chez lesGrecs l’honneur d’une loi qui portait leur nom, et obligeait les en fants à nourrir leurs parents dans leur vieil¬ lesse , la tempérance , la fidélité conjugale , l’amour paternel , leur ont mérité chez les Egyptiens, qui avaient un penchant décidé à tout adorer, le respect de la nation et un culte particulier; et chez les peuples plus éclairés la protection publique, à cause des services qu’elles rendaient au pays en le pur¬ geant des Reptiles. De nos jours, on respecte encore ces Oiseaux dans le Levant, aux Indes, en Amérique et dans le nord de l’Europe ; chez nous, où ils sont plus rares et n’ont pas droit de bourgeoisie, on les chasse sans pitié malgré la médiocre qualité de leur chair , par suite de cette brutale coutume des chas¬ seurs de tirer sur tout ce qui remue à la portée de leur arme. On doit avouer que si, sur certains points, elles sont inutiles , elles peuvent rendre des services ailleurs ; ni la sensualité ni l’intérêt n’en justifient la des¬ truction. Dans les augures, l’apparition de la Cigogne signifiait union et concorde; dans les hiéroglyphes, piété et bienfaisance : on la voit sur quelques médailles romaines. Les apothicaires du siècle dernier, moins poéti¬ ques que les Anciens, la prenaient pour en¬ seigne, parce qu’on lui attribue, d’après Be- lon, l’invention des clystères. De nos jours , elle a perdu tout son crédit : c’est un Échas¬ sier, et rien de plus. On ne mange pas volon¬ tiers la chair de la Cigogne blanche, quoique, CIG 681 d’après Descourtilz, elle soit à Haiti fort esti¬ mée en salmis ; mais celle de la Cigogne noire a un goût huileux plus désagréable encore. Les Indiens chassent le Jabiru, dont la chair est cependant sèche, mais qui ac¬ quiert assez d’embonpoint dans la saison des pluies. Les Cigognes sont généralement sans usage, si l’on en excepte les Marabous, qu’on élève en domesticité pour en obtenir ces panaches légers qui servent de parure aux femmes et ont conservé le nom de l’oiseau qui les produit. La durée de leur vie paraît être de quinze à vingt ans , et l’on a même l’exemple d’une Cigogne qui en a vécu vingt-deux. Les parasites externes de la Cigogne sont les Philopterus et les Liolheum ; et les Hel¬ minthes qui les tourmentent sont les Disto¬ mes et les Taenias. Dans la méthode, on place généralement les Cigognes après les Hérons et avant les Tantales. En réunissant en un seul genre des Oiseaux qui ne différent entre eux que par une légère dissemblance dans la forme du bec, et qui ont une structure et des mœurs identiques , on y peut établir les trois sous- genres suivants, dont nous ne citons que les types. Sec droit. Cigognes proprement dites. Ciconia , L. Tête emplumée et n’ayant de nu que le tour des yeux et une petite place à la base du bec, ou quelquefois la face entière. Face emplumée. La Cigogne blanche, Ciconia alba Bel. — Haute de 1 mètre à Im,20, blanche, à pennes des ailes noires et à bec et pieds rouges. Face nue. Le Maguari, C. maguaria Temm., C. ame- ricana Briss. — Bec plus volumineux; plumes du jabot en touffe ; plumage blanc ; ailes et queue noires. Sec recourbé. Cigognes Marafcoiïs , Cigo¬ gnes à socs. Leptoptilos , Less. Bec très volumineux ; mandibule supé¬ rieure légèrement voûtée; tête et cou nus ; sac au bas du cou. t. in. 43 682 CIG CIG Marabou du Bengale, C. mcirabou Temm., Ardea dubia Gm., Ardea argala Lath. — Manteau d’un brun verdâtre ; ailes gris cen¬ dré; ventre blanc. Mec retroussé. Cigognes «loJjirsis. Mycleria , L. Très haute taille; bec comprimé; tête et cou nus ou emplumés. Tête et cou emplumés. Jabiru du Sénégal, Mycleria senegalen- sis Lath. — Bec rouge à la pointe, noir au mi¬ lieu; deux petites pendeloques charnues à la base ; jambes vertes, articulations roses ; plumage blanc ; tête et cou noirs. Tête et cou nus. Jabiru d’Amérique touyouyou, Mycleria americana Gm. — Blanc, rémiges et rectrices d’un noir pourpre; bec et pieds noirs. Le nombre total des espèces de ce genre est de douze, bien déterminées. (Gérard.) CIGUË. Cicuta (nom, chez les Latins, d’une plante qu’on croit être la Ciguë des modernes, plante vénéneuse , connue en botanique sous le nom de Conium. F oyez ce mot). bot. pii. — Genre de la famille des Ornbel- lifères, tribu des Amminées , formé par Linné ( Gen.t 354), et ne comprenant guère que 4 espèces croissant dans les régions bo¬ réales et tempérées des deux hémisphères , où elles se plaisent dans les endroits hu¬ mides , marécageux ou inondés. Ce sont des plantes vivaces, regardées généralement comme fort malfaisantes, à racines tubé¬ reuses ou fasciculées; à tige cylindrique, fistuleuse, portant des feuilles tripinnées ou ternatiséquées, terminées par des ombelles composées ; à involucre obsolète ou oligo- phylle, à involucelles polyphy I les ; à fleurs blanches. Une seule espèce est indigène en Europe, la C. virosa , que nous décrirons plus bas. Comme il est de la plus haute im¬ portance pour la vie des hommes de pouvoir distinguer ces plantes des espèces non véné¬ neuses, nous donnerons ici la diagnose du genre. Limbe calicinal 5-denté. Pétales , 5, égaux, obcordiformes, terminés en une lan¬ guette infléchie; disque plat, à bord cré¬ nelé. Styles recourbés. Péricarpe didyme, suborbiculaire , comprimé bilatéralement, solide, couronné. Coques ( méricarpes) 5- costées ; côtes larges, presque planiuscules , épaisses, contiguës, les latérales marginalités, un peu plus larges ; vallécules univittées, très étroites; commissure bivittée et libre sous la membrane. Carpophore devenant libre, biparti. Graines adhérentes, subcylin¬ driques. La C. virosa , vulgairementlaCiGuË aquati¬ que ou Ciguë d’eau, seule espèce qui, comme nous l’avons dit , croisse en Europe , s’élève à plus d’un mètre de hauteur, et se trouve communément en France et jusqu’aux en¬ virons de Paris, où on l’a découverte à Pont- chartrain , prospérant sur les bords des fossés humides. Toutes ses parties , mais surtout la racine et les jeunes pousses , con¬ tiennent un suc propre éminemment véné¬ neux, dont on ne saurait trop se défier, bien que la thérapeutique l’emploie avec avantage contre certaines affections. Chaque année, dans les campagnes, se manifestent des ac¬ cidents fâcheux, et souvent la mort, par fin- gestion de ces racines dont la ressemblance avec celles du Céleri ou de ia Carotte est assez frappante pour tromper beaucoup de personnes ignorantes. Voici au reste la des¬ cription de cette plante : Rhizome épais, charnu, fîstuleux , blanchâtre, septulé transversalement , et terminé inférieure¬ ment par des racines allongées , subverti- bricillées , assez épaisses. Tige dressée, fine¬ ment cannelée , allongée , renflée à la base, ramifiée, flexueuse , articulée. Rameaux simples ou presque simples, effilés, à peine feuilles. Feuilles amples , bi-ou tripennées ; les inférieures longues de 30 à GOcentim. et plus ; pétioles cylindriques , fistuleux ; gai¬ nes membraneuses aux bords ; les supé¬ rieures plus étroites , bi-auriculées au som¬ met , subventrues à la base ; folioles sessiles ou pétiolobées, bi-ou triparties, quelquefois décurrentes, minces, d’un vert foncé en dessus, glauque en dessous ; segments lan¬ céolés ou linéaires, aigus, dentés ou inci¬ sés, denticulés; denticules terminées par un mucron blanchâtre et subcartilagineux ; ombelles 10-30-radiées , convexes , assez l⬠ches ; ombellules multifîores , convexes et serrées. Involucre nul ou 1 -2-pliyl le ; involu¬ celles à lacinies sétacées , courtes. Dans les cas d’empoisonnement par celte plante , on devra procéder comme nous l’in¬ diquerons à l’article conium. (C. L.) CIL CIL CIL. Cilium. zool. , bot. — On donne ce nom aux poils qui garnissent le bord des paupières d’un grand nombre d’animaux vertébrés, et les poils raides qui se trouvent sur certaines parties du corps des Insectes. — En botanique, ce sont les poils rigides in¬ sérés sur le bord d’une surface sans en faire partie. On désigne encore, sous le rnêmenom, les divisions filiformes du péristome interne des Mousses, et quelquefois aussi les poils du péristome exlerne. Dans ce dernier cas, il est synonyme de Dents. CILIAIRE. Ciliaris. poiss. — Expression empruntée par G. Cuvier dans la première édition du Régne animal, à l’épithète donnée par Bloch au Zeus ciliaris pour en faire la dénomination française du genre des Scom- béroides dans lequel entrait ce Zens ciliaris. Depuis , Cuvier n’a plus adopté pour dé¬ nommer ce genre que le mot de Hlepharis. V oyez ce mot. (Val.) CILIBE , Dej. ijns. — Pour Celibe. Coy. ce mot. CILICÉE. Cilicœa. crust. — Leach avait donné ce nom à un genre de Crustacés Iso- podes ; M. Milne-Edwards, dans le torn. III de son Hist. nai. de ces animaux, réunit ce g. zuNesœa du même auteur, et le placedans sa section des Isopodes marcheurs. (H. L.) * CILICIA ( cilicium , tissu), bot. cr. — (Byssacées). Fries acrééce g. (Syn. orb. veg., pag. 30J), pour y placer des productions li- chénoïdes tropicales ayant le port des Auri¬ culaires. D’après les modifications que nous avons fait subir à ce g. xAnn. Sc. nat., 2e sé¬ rie, torn. II, p. 375, lab. J G , f. 2), ses ca¬ ractères principaux résident, d’une part, dans la présence d’un thalle byssoide, tantôt étendu sur les écorces et réfléchi en forme d’auvent, tantôt entourant sous forme de pulvinules simples ou lobés les brindilles ou les aiguilles des Cactus , composé de fi¬ laments confervoides entrelacés et mêlés à des cellules gonimiques d’un vert pâle ou d’un jaune d’or; et, d’autre part, dans leur fructification qui consiste en une lame pro¬ ligère très mince, privée d’excipulum , pla¬ cée à nu sur le thalle et formée de thèques dans lesquelles on compte de 4 à Gsporidies. Il n’y a pas de paraphyses. Notre C. noli tan- gere dont on peut consulter la figure au lieu cité, donnera une idée nette de ce g. tel que nous le limitons ici. Celte Byssacée stérile 683 a encore servi de type au g. Peribotryon de Fries, ainsi que nous l’avons constaté en vi¬ sitant l’herbier de Pavon. (C. M.) * CIL1CIOCAEPIJS, Cord. bot. cr. — Synonyme de Polysaccum , DC. * CILICII ODIIJM, Cord. bot. cr. — Sy¬ nonyme de Snlbumr Tod. CILIÉ. Cilialus. bot. — Celte épithète s’applique à toutes les parties des végétaux telles que feuilles , pétales , anthères , brac¬ tées, etc., qui sont bordées de cils. XILIOGRADES. Ciliograda. acal. — Nom donné par M. de Blainville ( Dict. Sc. nat., t. LX, et Actinologie , p. 143) à l’ordre qui comprend les diverses sortes de Béroës. Il les sépare des Acalèphes médusaires, dans la classe desquels on le plaçait avant lui. Les cils servant à faciliter la natation de ces ani¬ maux , et leur respiration fournissent un de leurs principaux caractères , comme les cirres un de ceux des Échinodermes. (P. *CILIOLES. Ctliola. bot. — Bridel donne ce nom aux appendices ciliaires du péristome interne des Mousses, quand ils sont très petits. *CILIX. iins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , séparé par Leach des Platypteryx de Laspeyres, et adopté par M. Boisduval [Gener. et Lui. melliod., p. 82), qui le placedans sa tribu des Drépanuiides. Ce g. est fondé sur une seule espèce {B. spi- nula Hubn., Bomb. compressana Fab.), dont la Chenille ressemble à celle des autres Pla- lypteryx, mais qui en diffère beaucoup à l’é¬ tat parfait, en ce que ses premières ailes ne sont ni mucronées, ni falquées comme dans ceux-ci, mais entières et arrondies. On la trouve en France et en Allemagne. Leach aurait dû écrire Cylix au lieu de Cilix , de xu)4 qui vient lui-même de xv l(ur les côtés. Sa longueur totale est de 688 CI N 9 pouces 1/2 anglais, celle du bec 1 pouce 3/4, de la queue 3 pouces l/2,du tarse 1 pouce. Le bec est noir, et les pieds sont bruns. M. Gould ignorait l’habitat du seul in¬ dividu de cette espèce, et ne pouvait affirmer parconséquent que le nombre des dix pennes de la queue fût caractéristique du genre ou accidentel. M. Gray, dans sa List ofthe Géné¬ ra, a placé ce genre dans la famille des Certlii- dœ et la sous- famille des Furnarinæ. Lafr.) * CINCLODES ( C inc lus , Gincle). ois. — Genre formé par G. -K. Gray en 1840, faisant partie, dans sa List of ihe Généra , de la fa¬ mille des Certhidce et de la sous-famille des Furnar'nicc. Cet auteur l’a démembré de ce¬ lui d ’ Uppuceriliia ( Is. Geof.-St.-Hil.), dans lequel nous avons rangé, M. A. d’Orbigny et moi, les différentes espèces dont il le com¬ pose, espèces voisines des Fourniers, avec lesquels quelques auteurs les ont placées et qui sont habitantes de la Patagonie, de la Terre de Feu, des côtes du Chili et quelque¬ fois des sommets des Andes. Ces espèces ont tant de rapports avec l’Uppucerthie des buis¬ sons , dans leur forme et leur coloration, que, sauf leur bec moins long et moins ar¬ qué , il nous paraît presque impossible de leur trouver des caractères génériques dis¬ tincts. Néanmoins ceux qu’on peut leur assigner sont: « Bec allongé, grêle, non échancré, légèrement arqué dans sa lon¬ gueur. Tarses et doigts longs et déliés ; on¬ gles de même forme et peu courbés ; ailes de longueur médiocre, avec la première ré¬ mige sensiblement plus courte que la se¬ conde, qui est à peu près égale aux trois suivantes. Queue arrondie ou étagée; plu¬ mage de couleur sombre, relevé seulement par du blanchâtre sur les yeux et la gorge et par des bandes roussâtres transverses sur les ailes ; habitudes marcheuses et ma¬ ritimes. » Parmi les familles d’Oiseaux à plumage obscur qui, dans le Nouveau-Monde, sem¬ blent rivaliser en nombre d’espèces avec celles à plumage brillant et métallique, on doit compter, outre celles des Fourmiliers, des Picucules, des Anabates et des Synal- laxes, celle des Furnarinées ou Fourniers, qui se lie à celle des Anabates par le Four¬ nier proprement dit , mais qui, selon nous, ne doit se composer que de genres et espèces habituellement marcheurs, et cherchant sur CI N le sol, soit dans de vastes plaines décou¬ vertes, soit sur les rivages maritimes, les Coléoptères, les petits Crustacés et Mollus¬ ques dont ils font leur nourriture. M. Gray semble s’être fondé, pour la for¬ mation de son genre Cincludes et son dé¬ membrement de celui d 'Uppucerihia , avec lequel nous l’avions confondu , sur ce que les trois ou quatre espèces qu’il y range ont un genre de nourriture qui leur est particu¬ lier avec les Bécasseaux, ne quittant pas le littoral, où ils cherchent dans les fucus reje¬ tés par les flots les petits animaux dont ils se nourrissent, et marchant même quelque¬ fois à quelque distance du rivage sur des amas de fucus flottants. L’espèce type , le Cinclodes patagonica G. -B. Gray, décrite il y a longtemps par Linné sous le nom de Motacilla patagonica, et figurée dans les dessins de Forster, a été méconnue depuis par plusieurs ornitholo¬ gistes et par nous-même, et décrite sous de nouveaux noms, tels que le Fournier du Chili ( Zool. de la Coquille , I, p. 671), le Fournier de Lesson (Dumont), Opeiiorhyn- chus rupestris (Kittlitz, Mèm. de l’Acad. de Sainl-Pèters. . p. 16, pi. 8), et Uppucerihia rupestris d’Orb. et de Lafr. ( Synops. civium amer.). Cette espèce, qui a un peu l’aspect d’une grande Farlouse, mais avec un bec plus fort et plus long , a de longueur totale 18 centim. et demi. Elle est d’un noirâtre enfumé, avec une bande sourcilière prolon¬ gée jusqu’à la nuque; la gorge et le haut du cou antérieurement blancs tachetés de noi¬ râtre; l’aile est traversée obliquement par une bande roussâtre qui termine également les pennes latérales de la queue Le dessous est d’une teinte moins obscure que le dessus, et toutes les plumes ont une strie blanche dans leur milieu ; le pli de l’aile et sa partie inférieure sont variés de cette couleur. Cette espèce est très commune sur les rivages de la Terre de Feu ; elle se retrouve sur ceux du Chili et dans la république bolivienne, où elle fréquente les parties rocheuses du lit¬ toral. Une seconde espèce , 1 ’ Uppucerihia nigro- fumosa (Nob., Syn. av. amer., 2e part., p. 23, et d’Orbigny, Uoyage, pl. 57, 2), Opetio - rhynchus nigro-fumosus (Gray, Beagle’s voy ., pl. 20), offre exactement la même coloration, mais avec des proportions plus grandes d’un CIN G89 tiers au moins, un bec et des pattes surtout beaucoup plus robustes; elle habite les ri¬ vages du Chili et de Cobija, en Bolivie. M. Darwin , naturaliste de l’expédition du Beagle, dit que quelquefois une paire de ces Oiseaux ou d’une autre espèce du même genre, attirés par les rives pierreuses d’un lleuve, en suivent le courant, et pénètrent ainsi dans l’intérieur du pays à une assez grande distance de la mer, et quoique ces espèces semblent confinées au littoral, on les rencontre quelquefois à de grandes hau¬ teurs. C’est ainsi qu’il rencontra la première espèce, le Cinclodes palagonica , dans des vallées pierreuses et arides, à une hauteur d’au moins 8,000 pieds ; mais, à la Terre de Feu et aux îles Malouines, elles ne s’éloignent point du rivage, et on les y voit souvent courir, à la manière des Tringas, sur les feuilles flottantes du Fucus giganieus. Ces Oiseaux sont d’un naturel paisible, solitaire et peu craintif. Le Cinclodes antarclicus , en¬ tre autres , particulier aux Malouines', a été cité depuis longtemps parles voyageurs pour son extrême familiarité. En 17G3, Pernety raconte qu’ils y étaient si familiers qu’ils venaient presque se percher sur son doigt, et qu’il en tua dix en une demi-heure avec une baguette. Ils sautent légèrement et cou¬ rent même quelquefois avec vitesse; leur cri , qu’ils ne font entendre que rarement, n’est qu’un son aigu répété précipitamment. Ils nichent ou dans de petits enfoncements de rochers ou dans un trou du rivage, au- dessous de quelque arbre protecteur, et pondent des œufs blancs de forme allongée. Outre les trois espèces que nous venons de citer, nous avons encore décrit ( Synop . av. amer.) les Uppucerthia vulgaris , montana et andæcola , figurées toutes trois dans le Voy. de d’Orb. (Ois., pl. 156 et 157); mais nous avons reconnu depuis que la dernière espèce était identique avec l’ Ocheiorhynchus rufi- caudus de Meyen (JVov. act. Acad, nat ., car., p. 81, pl. 31), et celte espèce, particu¬ lière aux sommets des Andes, nous paraît s’éloigner sous différents rapports des espè¬ ces types, et pourrait effectivement former sous ce nom d ’ Ochetorhynchus un groupe distinct. M. Lesson a décrit dans le Foyage de la Coquille , sous le nom de Fournier fuligineux , Furnarius fuliginosus , l’espèce décrite précédemment (Ann. des sc. nat. t. ni. CIN 1826), par M. Garnat, sous le nom de Cer- thia anturclica, et à laquelle M. Gray a main¬ tenu, dans le Beagle' s voy., ce nom spéci¬ fique antérieurement donné. Quant au genre d’alimentation maritime des trois ou quatre dernières espèces, les Cinclodes anlarcticus , patagonicus , nigrofu- rnosus et vulgaris, elle rappelle celle toute semblable et non moins anomale d’un petit groupe de Fringillidées de l'Amérique du Nord, le genre Ammodromus, qui nous pré¬ sente, dans les Conirostres, un fait non moins étrange que celui que nous rencontrons au sud de l’Amérique méridionale dans les Té- nuirostres et dans le groupe des Furnarinées. Nous pensons que ces espèces , soit qu’on les laisse réunies aux Uppucerthies , comme nous l’avons fait, ou qu’on les en sépare en adoptant alors le genre Cinclodes de M. Gray, ne figurent pas naturellement dans la fa¬ mille des Certhidées , où les place M. Gray, famille qui, d’après son nom même, indi¬ que des espèces grimpantes comme les Grimpereaux, ou au moins destinées à se maintenir cramponnées, mais qu’étant es¬ sentiellement marcheuses, elles doivent au contraire former dans les Ténuirostres, avec les Huppes qui , avec des pattes et un bec conformés dans leur genre, ont aussi des ha¬ bitudes entièrement humicoles, une famille distincte sous le nom d’Uppupidées, se sub¬ divisant en deux sous-farnilles, celle des Uppupinêes , renfermant le genre Huppe, et celle des Furnarinées, renfermant les genres marcheurs Fournier , Uppucenhie , Is. Geof.; Cinclodes?, Gray; Geosiua, Sw. ; Ocheio- rhynchus , Mey. ; Eremobius , Gould , èt Anurnbius (Nob., Synops. av. ). Nous en retranchons quelques autres genres que M. Gray y rapporte , dans sa List of ihe gé¬ néra, mais qui, étant grimpeurs de roseaux ou de troncs d’arbres, et non marcheurs, n’y figurent pas convenablement. (Lafr.) * CINCLORAMPHUS , Gould ( AyAoq , cincie ; pa^epoç, bec), ois. — Genre formé par Gould (Proceedings , 1837 , p. 150), dans la famille des Turdidœ et la sous-famille des C rater opodince , et démembré par cet auteur du genre M égalants de Vigors et Horsfield. Ses caractères sont : Bec un peu plus court que la tête , légèrement arqué et échancré ; commissure sub-anguleuse à sa base, puis arquée dans toute sa longueur; narines la- 690 CÏN térales , ovales. Ailes médiocres , rigides , a première rémige longue , la seconde et la troisième égales et plus longues. Queue petite, cunéiforme. Tarses robustes , scu- tellés en avant ; doigts allongés , robustes , le pouce surtout , qui est articulé à la base du tarse. L’espèce type est le Megalurus cruralis Vig. et Horsf. ( Trans . Soc. linn ., tom. XV, pag. 228 ) , de l’Australie , aux environs de Port- Jackson. (Lafr.) * CINCLOSOME. Cinclosoma , Vig. et Horsf. ( xlyxloç , cincle ; uw a» , corps ). OIS. — Genre formé par MM. Vigors et Horsfield ( Linn. trans. ) , en 1825, et démembré du genre T ardu s de Latham , pour une es¬ pèce de la Nouvelle-Hollande à aile courte et très marcheuse que Swainson a placée dans sa famille des Turdidœ , et sa sous- famille des Craieropodinœ , changée par Gray, dans sa List of the généra , en celle des 7 'imalince , nous ne savons trop pourquoi. Les caractères de ce genre australien sont : « Bec assez court , grêle et très droit , les deux mandibules étant également fléchies, mais en sens contraire, à leur extrémité, qui est légèrement échancrée. Ailes fort courtes ; les deux premières pennes étagées, les trois suivantes égales entre elles et les plus longues; queue allongée, étoffée et étagée, ses pennes se rétrécissant à la pointe, et ses couvertures inférieures étant très prolongées. Tarses et doigts de longueur médiocre, mais robustes ; les externes égaux et séparés du médian dès la base-, ongles courts et peu arqués , comme chez les Oi¬ seaux coureurs. » L’espèce type, le Cinclosome ponctué, Cinçlosoma punctalumY ig. et Hors. (Linn. trans., vol. XV, pag. 220 ), Turdus punctaïus Lat. ( figuré par Gould , Birds of Australia , part. 1, pl. 11), est \m oiseau à plumage des plus agréablement varié ; il est , en dessus , d’un brun roussâtre tacheté de noir. Chez le mâle, le front , la poitrine et le dessus de la queue sont gris ; celle-ci noire au bout et terminée de blanc ; les lorum et le de¬ vant du cou, une bande arquée en fer à cheval au bas de la poitrine, des taches oblongues sur le roux des flancs et des cou¬ vertures inférieures de la queue, et toutes les couvertures supérieures des ailes sont d’un beau noir luisant d’acier poli; une CIN bande sourcilière partant des narines , une longue tache latérale au-dessous des oreilles, le milieu de l’abdomen et l’extrémité de toutes les couvertures alaires sont d’un blanc pur; le becest noir, et les pattes cou¬ leur de chair pâle, plus foncée sur les doigts ; les yeux, couleur de plomb très foncé, sont entourés d’un petit cercle de peau nue brun- noirâtre. La longueur totale est de 20 à 25 centimètres. La femelle diffère principale¬ ment en ce qu’elle a la gorge d’un blanc grisâtre et non noire, que sa tache latérale du cou est rousse et non blanche , et qu’elle n’a pas de bande noire au-dessous de la poi¬ trine. Swainson observe que ce genre est l'a¬ nalogue de celui d 'Accentor chez les Sylvia- dées. 11 est certain que chez l’ Accentor des Alpes, on retrouve des rapports évidents dans la forme du bec , dans les mœurs et dans certaines particularités de plumage ; mais les ailes et la queue diffèrent entière¬ ment de forme. Nous empruntons à M. Gould des détails aussi intéressants que nouveaux sur les mœurs des Cinclosomes , qu’il a observés à la Nouvelle-Hollande , vivants et dans l’état sauvage. « Le Cinclosome ponctué , dit cet auteur,, est répandu sur une très vaste étendue du pays , mais partout il est sédentaire. On le rencontre sur tous les points de la terre de Van-Diemen , et sur la partie orientale de l’Australie, depuis la baie Morton jusqu’au golfe de Spencer , pays à l’ouest duquel je n’ai jamais pu le découvrir. J’ai donc lieu de penser que c’est là sa limite d’habitation dans celte direction , son espèce étant rem¬ placée dans l’Australie occidentale par une autre du même genre , le Cinclosome à dos brun que j’v ai découverte. Pendant que j’explorais le sud de l’Australie, j’ai trouvé ces deux espèces répandues sur la surface de celte contrée, dans les localités appropriées à leurs habitudes, entre la grande ceinture du Murray et le lac Alexandrina, qui parais¬ sent être leurs limites d’habitation de l’est à l’ouest; mais du côté du nord son extension n’est pas encore bien connue. Le Cinclo¬ some ponctué habite de préférence les som¬ mets des petites collines pierreuses et des vallons rocheuxcouvertsd’herbes etde brous¬ sailles. Son vol est très court, et il prend très rarement son essor, excepté pour Ira ver- Cl N I ser un vallon ou passer d’un buisson à un autre. Il se soustrait ordinairement aux poursuites en courant avec célérité sur ce sol pierreux et se cachant sous le taillis; et lorsqu'on le force à en sortir, il s’élève d’un vol lourd et bruyant comme la Perdrix et la Caille. Ce vol n’est qu’une suite d’ondu¬ lations qui se terminent par la descente brusque et presque perpendiculaire de l’oi¬ seau sur le sol. Il se perche rarement sur les petites branches des arbres ; mais on le voit souvent marcher sur leurs troncs abattus et si nombreux dans les forêts de la Nou¬ velle-Hollande. Privé de ces chants agréa¬ bles d-ont plusieurs espèces de Merles sont douées, sa voix ne consiste que dans un faible sifflement qu’il répète souvent sous le taillis, et qui décèle sa présence. On en apporte souvent aux marchés d’Hobart-Town , que j l’on expose avec des Pigeons aux ailes bron¬ zées et des Wattle-Birds. Il s’y rencontre communément sous le nom de Ground- Dove , Pigeon de terre , nom qui lui a sans doute été donné d’après ses habitudes de marcher et de se nourrir sur le sol comme les Pigeons , et aussi d’après la délicatesse de sa chair. Ses muscles pectoraux sont très développés et très charnus, et son corps, lorsqu’il est plumé , a la forme de celui d’une Caille. « L’époque de l’incubation est en octo¬ bre et les trois mois suivants ; durant ce laps de temps ils font deux ou trois cou¬ vées. Le nid, qui est toujours sur le sol , adossé à quelque grosse pierre ou à un tronc d’arbre, ou simplement au milieu d’une touffe d’herbe, est grossièrement construit j de feuilles et d’écorces secondaires d’arbres, j Les œufs, au nombre de deux , quelquefois de trois, sont longs d’un pouce et quelques lignes, blancs avec de grandes taches d’un brun olive, surtout vers le gros bout, et dont quelques unes, plus ternes, semblent peintes sur la surface interne de la coquille. Les petits , qui , dès le second jour de leur naissance, sont couverts d’un épais et long duvet noir comme les jeunes des espèces du genre Râle, sont bientôt en état de cou¬ rir, et se revêtent de très bonne heure du plumage de l’adulte , après quoi ils ne sont sujets à aucuns changements périodiques dans leur livrée. L’estomac est très muscu¬ leux , et renfermait, dans ceux qu’on adis- CIN 691 séqués, des restes de Chenilles et de graines mélés à des grains de sable. » La seconde espèce connue depuis peu, le ClNCI.OSOME A DOS BRUN , ClUclOsoiHCl CÜS- lanolus (Gould , P roceedings , 1 840 , p. 8, et Birds of Aastralia , 1840, part. 1, pl. 12), a les plus grands rapports de forme et de co¬ loration avec la précédente , et par suite les mêmes habitudes; mais elle paraît confi¬ née aussi exclusivement à la partie occiden¬ tale du sud de l’Australie, que la première l’est à la partie orientale ; elle habile diffé¬ rents points delà grande ceinture qui borde le Murray au-dessus du lac Alexandrina, et elle se trouve aussi aux environs de Swan-River, sur les ceintures du Murray. Elle se tient de préférence dans les plaines découvertes où il ne croit que des arbres nains et des broussailles. A Swan-River, on ne la rencontre également que dans les localités les plus stériles et les plus rocheu¬ ses. Les forêts de Gommiers blancs, garnies çà et là de broussailles rabougries, sont ses lieux de prédilection. Eiie habite surtout l’intérieur ; car le point le plus rapproché des côtes où on l’ait trouvée est Bank's Hutts, sur la route de York, à 53 milles à peu près de Frémantle. Elle est d’un naturel très sauvage et difficile à approcher, quoique habitant des localités où elle n’est jamais inquiétée par les Européens ni parles natu¬ rels. Elle diffère par son plumage du Cinclo- some ponctué, en ce que le mâle a la gorge , le devant du cou et la poitrine entièrement noirs, le bas du dos et les scapulaires d’un marron vif. Les Ginclosomes sont, comme l’on voit , un de ces nombreux groupes anomaux dans leur classe si communs dans la zoolo¬ gie de l’Australie; et, dans la famille des Merles où on les place ordinairement, elles semblent former un chaînon entre les Pas¬ sereaux et ces Pigeons à mœurs de Perdrix du même pays , dont M. Gould a fait son genre Geophaps (Gray , List of tlie généra of Birds append., p. 12) , et dont l’espèce type est la Couombe marquetée , Colomba scripta (Tern., Col., 187). (Lafr.) CINGLES, ois. — Nom scientifique du genre Cincle, ou Merle d’eau. (Lafr.) CINÉRAIRE. Cineraria ( cineres [cims], cendres; le dessous des feuilles est d’un ton grisâtre), bot. ph. — Genre de la famille des 692 CIN CI N Synanthérées-Sénécionidées-Eusénécionées, formé par Eessing {Syn. excl. L. et Cass.) et renfermant 30 à 40 espèces propres au cap de Bonne-Espérance, et dont on cultive quelques unes dans les jardins botaniques et dans ceux des amateurs en Europe. Ce sont des plantes herbacées annuelles, ou péren¬ nes, ou sufl'rutiqueuses , à feuilles alternes, diversiformes , à capitules jaunes. Voici les « principaux caractères de ce genre impor¬ tant : Capitules multiflores rarement ho¬ mogènes, discoïdes, le plus souvent hété¬ rogènes ; fleurs du rayon ligulées, femelles; celles du disque tubulées, hermaphrodites; involucre subcaliculé, formé de squames unisériées, scarieux aux bords; réceptacle plan, nu; corolles du rayon (quand elies existent) ligulées, celles du disque tubu¬ leuses à limbe 5-denté ; anthères éeau- dées; stigmates du disque couverts par un cône très court, surmonté d’une pubescence ascendante. Akènes plans - obcomprimés , éroslres, et souvent les extérieurs ailés à un bord. Aigrette conforme, uni-plurisériée, ca¬ pillaire , égale, caduque. (C. L.) CITERAS. Cineras. cirr. — Genre de la classe des Cirrhipèdes différant des Anatifes par ses enveloppes cartilagineuses , et la pe¬ titesse des pièces calcaires qui les recou¬ vrent en partie seulement. F oyez cirriu- pedes. (M. S. A.) CINÉRIDES. Cineridea. mole. — Nom donné par Leach à une famille de l’ordre des Cirrhipèdes Campylosomates, ayant pour type le g. Cineras. * CSNÉRITES. géol. — Synonyme de Pouzzolane. CINÈTE , Jur. ins„ — Syn. de Belyia . CINGLE. poiss. — Mot dérivé par une mauvaise prononciation de l’expression al¬ lemande Zingel, qui s’applique à une grande espèce de Percoïdes du genre Apron, qui vit dans le Danube et ses affluents. Le Cingle , que Linné avait nommé Perça Zingel , est du même genre que YApron vulgaire : mais son corps est plus élevé , sa tête plus al¬ longée et plus déprimée , ses nageoires dor¬ sales ont un plus grand nombre de rayons. Ses couleurs sont plus variées et disposées tout autrement. Le dos est gris-jaunâtre, le ventre est blanc ; quatre bandes nuageuses d’un brun-noirâtre suivent la longueur des flancs. Ce poisson atteint de 0m,300 à 0m,400, et pèse de 2 à 3 livres. Sa chair, blanche et friable, est légère et de bon goût. 11 fraie en mars et avril dans les eaux courantes. C’est une des espèces de Poissons dont on pourrait, avec quelques soins , enrichir les eaux douces de la Seine. (Val.) *CINGLLA ( cingula , ceinture), moll. — D’après M. Sowerby ( Manuel de conchylio¬ logie ), ce genre est un double emploi de ce¬ lui nommé Rissoa par Desmarest. Foy. ris- soa. (Desii.) "CINGLEES. Cingulata. mam. — Ce nom, employé par Illiger , Goldfuss , Ficinus et Carus, pour désigner des groupes plus ou moins importants suivant la méthode de ces auteurs, comprend toute la tribu des Édentés longirostres , dont le corps est cou¬ vert d’une carapace au milieu de laquelle sont des bandes transversales mobiles, CINI ou CINIT. ois. — Nom vulg. du F ring, serinus L., esp. du s. -genre Tarin. (G.) CINÏPS. uns. — Foy. cynips. CINIPSÈRES. ins. — Foy. cynipseres. ’ CINÏXYS. Cinixys (xtv/w, je remue; î£oç , lombe'l. rept. — Genre de Chéloniens terrestres ou Tortues, dont on ne connaît que trois espèces : deux de la Guiane , l’au¬ tre de patrie inconnue. Ces Reptiles sont remarquables par la mobilité singulière dont jouit la partie postérieure de leur cara¬ pace, caractère qu’eux seuls présentent. Ils peuvent en effet abaisser ou relever à vo¬ lonté cette partie de leur appareil protecteur, et lorsqu’ils l’abaissent, fermer complète¬ ment leur boîte osseuse, aussi bien que le font d’autres Chéloniens en relevant la partie mobile de leur sternum. Toutefois cette flexi¬ bilité ne résulte pas chez eux d’une articula¬ tion de la portion mobile sur celle qui reste fixe, mais d’une simple élasticité dont la ca¬ rapace jouit à cet endroit en raison de son peu d’ossification. A cette particularité, les Ci¬ nixys joignent celle d’avoir les pattes penta- clactylcs, mais à quatre ongles seulement en arrière. Leur sternum est d’une seule pièce. L’établissement de ce genre est dû à M. Bell; on en trouve dans l’ouvrage de MM. Dumé- ril et Bibron une bonne caractéristique, et une histoire complète des espèces qui s’y rapportent. (P. G.) CINNA ( nom chez les Grecs d’une plante aujourd’hui inconnue), bot. pii. — Genre de la famille des Graminées , formé par CIO 693 CIN Linné , et remarquable par une anomalie singulière qui caractérise également quel¬ ques autres plantes de la même famille , celle d’être monandre. Comme les botanis¬ tes modernes ont réuni à ce genre plusieurs espèces triandres, une révision est devenue nécessaire; car il est en ce moment com¬ posé de plantes tout-à-fait hétérogènes, sur¬ tout en ce qui regarde celles qui ont été dé¬ couvertes à la Nouvelle-Hollande. Ce sont en général des Graminées rameuses, à feuil¬ les planes, à panicules serrées , quelquefois spiciformes, dont les épillets sont continus avec lespédicelles. On en connaît une quin¬ zaine; elles croissent en-deçà de l’équateur. En Amériqueet dans la Nouvelle-Hollande, on en cultive 5 ou 6 espècesdans les jardins botaniques. On divise le Cinna en 3 sous- genres , qui paraissent assez naturels, et qui probablement deviendront autant de genres distincts. Ce sont : a. Cinna , Endlich. Glumes carénées ; fleur pédicellée ; paillettes nues à la base , l’infé¬ rieure nuancée au-dessous du sommet. Pa¬ nicules serrées. Nord de l’Amérique. c. Epicampes , Presl. Glumes convexes; fleurs sessiles ; paillettes poilues à la base, l’inférieure un peu aristée au-dessous du sommet. Panicules spiciformes. Mexique. c. Echinopogon , Palis. Glumes carénées, fleurs subsessiles ; l’inférieure aristée au- dessous du sommet, la supérieure munie à la base du rudiment sétuliforme d’une autre fleur. Panicule ovale, spiciforme. Aus¬ tralasie. (C. L.) ‘CIW V Aî O DEA DRON ( xtwauov , can¬ nelle ; SêvSpov , arbre), bot. fh. — Genre formé par Endlicher ( Gen . Pl., 5458), et qui, avec le Plaionia de Martius, le Canella de P. Brown , composerait une petite famille qu’il place à la suite des Clusiacées (Gutti- fères). Il ne renferme qu’une espèce ; c’est un petit arbre brésilien ( Canella axillaris Nees et Mart.), à écorce glabre , blanchâtre, crevassée transversalement, calleuse ; à ra¬ meaux et à feuilles alternes, pétiolées, ellip¬ tiques , coriaces , épaisses , très glabres , très entières , très finement veinées ; à stipules nulles; à pédoncules axillaires, triflores, sortant de gemmes squameuses. (C.L.) CINIVAMOLEGUS , Less. , en français CANÉLIPIIAGE. OIS. — VoyCZ ÉPIMAQUE. ‘G I \\ A A! O AI ÉES. Cinnamnneœ. bot. ph. — Tribu établie par M. Nees d’Esenbeck , dans la famille des Laurinées, ayant pour type, et jusqu’ici pour unique genre, le Çinnamomum. (Ad. J.) CINNAMOMUM. bot. ph. — V oyez can- NELLIER. CI\\YRICI\CIXS. ois.— Genre établi par M. Lesson aux dépens du g. Cinnyris de Cuvier, et dont le C . javanica est le type. Ce nom est syn. d’Anthreptes de M. Swainson. (G.) * CIN1VYRIDÉES. Anlhomysi. ois. — M. Lesson a établi sous ce nom une famille de ses Passereaux coriirostres anisodacty- les, comprenant les g. Souï-manga , Héoro- taire, Philédon , I)icée , Sucrier , Guit-Guit, Certhionyx , Échelet , Pomathorin, Edile, Pichion , Tichodrorne. (G.) CIWYKIS , Cuv. ois. — Nom scienti¬ fique du g. Souï-manga , et type de la fa¬ mille des Cinnyridées. (G.) ’CINOGASIM. bot. ph. — Synonyme de Crolon. (C. L.) 1 C IXOSTEPilV E . Cinosternon (xcve'w, je remue; c-Wpvov , le plastron), rept. — Genre de Tortues paludines ou Chéloniens, de la famille des Émydes, proposé par Spix, et ca¬ ractérisé d’une manière rigoureuse par MM. Duméril et Bibron dans leur grand ouvrage d’Erpétologie, d’après trois espè¬ ces américaines : Testudo scorpioides Linn., Test . pensylvanica Gmel. , et Cinosternon hirtipes Wagî. Voici les caractères des Cinosternes : Tête subquadrangulaire , pyramidale; une seule plaque rhomboidale sur le crâne, mâchoires un peu crochues; des barbillons sous le menton ; écailles du test légèrement imbri¬ quées ; plaques limbaires au nombre de 23 ; sternum ovale, mobile devant et derrière sous une pièce fixe , garni de 1 1 écailles , à ailes courtes, étroites, subhorizontales; une écaille axillaire très grande, l’inguinale en¬ core plus grande; queue longue dans les mâles, et onguiculée à sa pointé. (P. G.) *CÏOAELLA (diminutif de x«ov, colonne). moll. — Nous trouvons dans le Manuel de conchyliologie de M. Sowerby, que M. Jef¬ frey, dans sa Classification des Coquilles ter¬ restres de V Angleterre , a proposé ce genre Cionella pour les Bulimus oc tonus , Achalina lubrica et Acicida. Ce genre , comme on le voit, ne peut être adopté. Voyez agathine. (Desh.) 694 CIP “CIOMSACCUS , Kuhl et Bred. bot. pii. — Syn. de Zeuxine , Lindl. * CIOJMIDES. ins. — Division de Coléop¬ tères tétramères , famille des Curculionites , établie par Schœnheir(A5/n. et sp. Cur., t. IV, p. 722 ) , et ainsi caractérisée : Antennes de 9 à 10 articles courts ; fascicule composé de 5 ; massue de 3 ou 4 articles. Pieds antérieurs soit rapprochés à la base, soit distants. Elle comprend les genres Cionus , Gymneiron , Mecinus et JYanophyes. (C.) * CIONITES. ins. — Division établie par M. Laporte de Castelnau [Histoire naturelle, l. II, p. 362 ) et synonyme de Cionides. (C.) CIONCS (xcwv , nom donné par les Grecs à de petits insectes qui dévorent les grains). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , fa¬ mille des Curculionites, créé par Clairvi lie, et adopté par tous les entomologistes qui ont écrit depuis. Schœnherr ( Synon. et Sp. Curculion., tom. IV, p. 722) mentionne 25 espèces qui s’y rapportent : 16 sont d’Eu¬ rope , 1 se trouve en Sibérie et les 8 autres au cap de Bonne-Espérance. Taille, de 4 à 6 millim. de hauteur sur 2 à 4 de largeur (la majeure partie des espèces de nos environs vivent sur les plantes du g. Molène). Pro- thorax beaucoup plus étroit que les étuis. Elytres en carré, ovalaires, le plus souvent marquées sur la suture d’un ou de deux points noirs. Mâles à trompe plus courte que celle de la femelle, à antennes insérées plus près de l’extrémité, à abdomen impres¬ sionné à la base. Types : Curculio Scrophu- lariœ Lin., Curculio Verba&ci Fabr. ; Eu¬ rope. (C.) CIOTA ou CIOUTA. bot. pu. — Nom d’une variété de Chasselas , à feuilles laci- niées , appelée encore Raisin d’Autriche. *CIPADESSA. bot. pii. — Genre de Mé- liacées , ainsi nommé d’après un arbrisseau que les Javanais nomment Kipadessa , el qui forme jusqu’ici son unique espèce. Ses feuilles sont pennées avec impaire à folioles très entières ; ses fleurs disposées en grap¬ pes axillaires, composées. Ses caractères sont : Calice à 5 dents ; 5 pétales ouverts ; 10 filets de môme longueur que les pétales , intimement soudés en un tube, échancrés à leur sommet, et portant au-dessous chacun une anthère adnée. Ovaire entouré par un disque annulaire , à 5 loges bi-ovulées. Style court ; stigmate en tête, terminé par 5 dents. Ci R Fruit globuleux, marqué de 5 sillons et creusé de 5 loges monospermes. (Ad. J.) CIPOLÏNL c bol. — Nom d’une espèce de Marbre de structure foliacée , auquel on a cru reconnaître de la ressemblance avec les tuniques des plantes bulbeuses, d’où son nom italien de Cepola. Foyez marbres. CIPURA. bot. pii. — Genre de la famille des Iridées , établi par Aublet ( Plante de la Guiane, pî. 13) pour une plante herbacée, à bulbe charnu et tuniqué; à feuilles ensi- formes, nervées; à spathes terminales, oblon- gues et imbriquées. Gette plante, qu’Aublet a trouvée en fleur au mois d’août dans les savanes humides de la Guiane, a reçu de lui le nom de Cipuré des marais, C. paludosa, d’après son habitat. CIRCAÈTE. Circaetu^. ois. — Genre de l’ordre des Rapaces et du groupe des Aigles , établi par Vieillot dans cette famille si nom¬ breuse, et dont les différentes sections sont si difficiles à caractériser. Il tient le milieu entre les Aigles pêcheurs, les Buses et les Balbuzards. Il a les ailes des premières et les pieds réticulés des derniers. Le type de ce genre est le Falco bmchydactylus Tem., notre J ean-le-Blanc , si redoutable aux basses- cours, et l’on y rapporte les Falco ilioraci- cus Cuv., Cir. cinereus Vieiil. , el Falco coro- natus Temm. On en a séparé l’Aigle bate¬ leur qu’y avait rapporté Cuvier. Avec la fi¬ gure des Buses, ils ont des formes épaisses, et un des caractères les plus saillants est la presque égalité des doigts. Ce genre se rapproche beaucoup des Har¬ pies, et les différentes espèces qui le com¬ posent ont une distribution géographique très étendue. On en trouve en France, au Sénégal , au Paraguay et au cap de Bonne- Espérance. (G. j CIRCÆA (Circée, fameuse magicienne de l’antiquité), bot. pii. — Genre de la fa- j mille des OEnothéracées , tribu des Circéées, formé par Tournefort [Inst. 155) , et ne ren¬ fermant encore que trois espèces répandues dans toutes les contrées de l’hémisphère bo¬ réal. Ce sont des plantes herbacées, vivaces, dressées ou acendantes , à feuilles opposées, péliolées, ovales ou cordiformes à la base, denliculées , membranacées , pubescenles ou lisses ; à fleurs blanches , en grappes ter¬ minales et latérales simples, dressées ; à pé- dicelles défiéchis lors de la maturation du CIR Cl R fruit. Les trois espèces connues sont culti¬ vées dans les jardins botaniques, et deux d’entre elles croissent communément en France ; ce sont la C. lutetiana (et Yar. in¬ termedia DC. ) , vulgairement l’herbe aux magiciennes , l’herbe de Saint-Étienne , que l’on trouve dans les bois des environs de Pa¬ ris; son nom spécifique vulgaire indique l’usage que l’on prétendait en être fait dans les cérémonies magiques ; la C. alpina , très i fréquente dans les Alpes. La 3e, la C. cana- densis, l’est particulièrement dans l’Améri¬ que septentrionale. Ployez, pour les carac¬ tères, l’article oenotheracées. (C. L.) *CIIlCÉ.C’b‘ce (nom mythologique). moll. — M. Schumacher, dans son Système con- chyltologique , propose ce genre absolument inutile pour rassembler un certain nombre de Vénus de Linné, appartenant aux Cythé- rées de Lamarck , et qui sont suborbiculai- res , tels que les Carirensis , Arabica , etc. Voyez cythéree et venus. (L)esh.) *CIRCÉACÉES , CIRCÉÉES. Ci rcœa- ceœ, Circeœ. rot. ph. — Tribu de la famille des Onagraires , ayant pour type et pour genre unique le genre Crrccea de Tourne- fort. (Ad. J.) *CIRCELLIUM (diminutif de xfpxoç, cercle), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéidescoprophages, établi parLatreille [Règne animal , 1839 , tom. IV , pag. 535 ) , et adopté par tous les entomologistes. Ce g., fondé sur une seule espèce par son auteur , en renfermerait aujourd’hui 14, suivant M. de Castelnau ( Buffon-Duménil , Ins., tom. Il, pag. GG et 67) ; mais M. Reichc, qui a publié, en 1841, une nouvelle classifi¬ cation des Ateuchites ( Revue zoolog., 1841, pag. 211-213) , le borne à la seule espèce qui a servi de type à Latreille pour l’établir, à savoir : VAieuclius Bacchus Fabr., du cap de Lonne-Espérance. C’est un insecte de grande taille , de forme presque globuleuse, entièrement noir, qui appartient à la divi¬ sion des Coprophages aptères, et à la section de ceux qui manquent de tarses aux pattes antérieures. M. Westwood ( Brilish encyclo - pedia, tom. II, pag. 55) en signale bien une seconde espèce sous le nom de Lycœus, mais qui, suivant M. Pveiche , ne serait qu’une variété du Bacchus. A l’égard des 13 espèces rattachées au g. dont il s’agitpar M. de Cas- 695 tel n au , une seule est du cap de Bonne-Es¬ pérance : c’est VAteuchus cupreus de Fabri- cius , toutes les autres sont de Madagascar. M. Reiche fait de la première le type du g. Chalconotus , Uej. (Anachalcos , Hope ) , et place les autres dans le g. Elissus du même auteur. Enfin il fait un nouveau g. sous le nom de Coprœcus du Circellium liœmisphe- ricurn de l’Australie, figuré par M. Guérin dans le règne animal (Ins. , tab. 21, fig. 3). (D.) *CIRCINAL. Cil 'cinalus , Ci rcinalis. bot. — Epithète employée pour désigner les or¬ ganes roulés sur eux-mêmes en forme de crosse sur un plan vertical ou horizontal. On l’emploie également en zoologie. CIRCINARIA ( circinare, arrondir), bot. cr. — (Lichens). Le même nom a été appli¬ qué à des plantes bien différentes entre elles. Acharius ledonnailàla première tribu de son g. Parmelia , qui correspond aux Imbricaires de DeCandolle; M. Link à 1 ’Ur- ceolaria Hoffrnanni , et M. Fée à un g. que Persoon avait établi avant lui sous celui de Coccocurpia. Enfin ce dernier avait proposé de réunir, sous le même nom générique, cer¬ taines espèces du g. Sphœria, dont Fries a fait son g. Valsa. Voyez ces mots. (C. M.) CIRCINE. Circinatus ( circinatus , en¬ roulé). bot. — Celteépithète s’emploie pour désigner les diverses parties des plantes telles que les cotylédons, les feuilles qui sont roulées sur elles-mêmes. * CIRCINÉES. Circinœ. ois. — Sous- famille établie par le prince de Musignano dans la famille des Falconidées, et dont le g. Busard, Circus, est le type. M. G. -B. Gray y rapporte les g. Melicrax , Gr. ; Polyboroi- des , Smith; Serpentarius , Cuv. ; Circus, Kaup. ; Strigiceps , Bonap. (G.) CIRCINOTRICHUM , Nees. bot. cr. — Synonyme de Psilonia, Fr. *CIRCRJM. bot. pii. — Orthographe vi¬ cieuse pour Cirsium. *CIRC()]\CIS. Ci rcurnscissus ( circumscis- sus , coupé en travers), bot. — On désigne sous ce nom les fruits capsulaires qui s’ou¬ vrent transversalement en deux parties. C1RCOS. échin. — Épines d’Oursins fos¬ siles qu’on rapporte avec doute à des espèces du g. Cidarites. CIRCULATION. Circulatio. zool.— Dans une acception générale, ce mot désigne tout CIR CIR 696 mouvement progressif d’un fluide dans des vaisseaux, lors même que ces fluides n'ac¬ complissent pas nécessairement une révo¬ lution complète. Ainsi, la salive, le lait, la bile, etc., qui sont sécrétés par des glan¬ des spéciales , et portés de ces glandes au dehors, circulent en parcourant des con¬ duits plus ou moins longs, plus ou moins sinueux. Le chyle passe également du tube digestif dans le sang, au moyen de vais¬ seaux particuliers qui ne sont parcourus qu’une fois par les mêmes molécules. Les lymphatiques constituent chez un grand nombre d’animaux un système circulatoire analogue au précédent. Enfin le sang par¬ court , le plus souvent , un cercle complet, qui fait que ses globules passent un grand nombre de fois dans les mêmes vaisseaux. Il ne sera question, dans cet article, que de Sa Circulation du sang dans l’homme et dans Ses différentes classes d’animaux. On trou¬ vera aux mots lymphatique, sécrétion et nutrition tout ce qui a rapport aux autres fluides qui circulent dans l’économie ani¬ male à l’aide de vaisseaux, de conduits et de réservoirs. Le cours du sang est une fonction qui a vivement excité et occupé la curiosité des anatomistes et des physiologistes de tous les temps. L’une des principales utilités de la Circulation, est de porter, en plus ou moins grande quantité, le sang dans un organe où il peut éprouver l’action médiate ou immédiate de l’oxygène. Cet organe respiratoire , mo¬ difié à l’infini dans la série des êtres vivants, indique jusqu’à un certain point le degré d’animalité , si différent d’ailleurs chez les animaux à respiration pulmonaire , et chez les animaux à respiration non pulmonaire. fie la C/ireulatioii eiaeæ animaux à respiration pulmonaire* Dans ces conditions se trouvent les Mam¬ mifères, les Oiseaux, le plus grand nombre de Reptiles, quelques Mollusques, et les Arachnides pulmonaires. Placé au premier rang dans la classe des Mammifères, l’homme offre l’exemple d’une Circulation entière et d’une respiration pulmonaire des plus com¬ plètes. Par double circulation, on entend, d’une part, celle qui se fait du cœur aux vais¬ seaux capillaires de tout le corps j de l'autre, celle du cœur aux poumons. La première est connue sous le nom de grande Circulation ; la seconde est dite petite Circulation , ou Circulation pulmonaire. Cependant ces deux modes circulatoires ne constituent , à pro¬ prement parler, qu’un seul cercle , puisque le sang, qui du cœur va aux poumons et de là au cœur, ne saurait revenir directement à l’organe respiratoire sans avoir préalable¬ ment parcouru le système capillaire général. Aussi, et par ce fait même, aucun globule sanguin n’échappe à l’action de l’air dans les poumons, tous devant nécessairement par¬ courir le même grand cercle sans interrup¬ tion. La grande et la petite Circulation s’exé¬ cutent au moyen des battements alternes du cœur, qui correspondent , l’un à la contrac¬ tion simultanée des oreillettes, l’autre à celle des deux ventricules. Ceux-ci sont disposés de telle sorte que le droit lance le sang aux poumons , et le gauche à tous les organes : de là la dénomination de cœur droit ou pul¬ monaire donné au premier , et de celui de cœur gauche ou aortique au second ; distinc¬ tion importante, surtout dans une classifica¬ tion physiologique qui serait basée sur la structure de l’organe central de la Circulation. Supposons actuellement que le sang pro¬ venant de tous les capillaires du corps passe de ces radicules dans les branches veineuses, de là dans les troncs communs , au nombre de deux principaux : la veine cave supé¬ rieure et la veine cave inférieure , pour ar¬ river dans l’oreillette droite ; celle-ci se di¬ late aussitôt. Sa contraction , qui ne se fait point attendre , pousse le sang en grande partie dans le ventricule droit, en même temps qu’elle en fait refluer une très faible dans les veines caves, ce qui met en mouve¬ ment le fluide qu’elles contiennent, et donne lieu au battement léger des veines, que quel¬ ques auteurs nomment pouls veineux. La contraction du ventricule droit envoie le sang aux poumons , et en fait refluer une partie qui s’arrête presque en totalité contre la valvule tricuspide, située à l’orifice auri- culo-ventriculaire. A l’origine du tronc pul¬ monaire se trouvent trois valvules semi-lu¬ naires ou sigmoïdes , dont la disposition est telle que quand elles sont abaissées par la colonne de liquide , la lumière du vaisseau est entièrement bouchée. 697 CIR Il résulte de là que le ventricule droit se trouverait à peu près vide après sa contrac¬ tion, si, par son espèce d’aspiration et par la contraction de l’oreillette droite , il n’y arri¬ vait une nouvelle quantité de sang. Celui-ci, après avoir parcouru tout l’appareil respira¬ toire , passe dans les troncs des veines pul¬ monaires , et de là sous l’oreillette gauche , qui l’envoie au ventricule correspondant sans pouvoir s’opposer au reflux qui a lieu dans les veines du poumon , autrement que par la contraction des fi lires musculaires de l’o¬ reillette, qui entourent à. la manière de sphincters l’ouverture des veines pulmo¬ naires, et qui en diminuent notablement le calibre. Le ventricule gauche , enfin, fait, par son énergique contraction , passer le sang dans toutes les artères du corps. La val¬ vule mitrale, placée à l'orifice auriculo-ventri- culaire, et les trois petites valvules sigmoïdes situées à l’origine de l'aorte , agissent dans le même sens que celles du ventricule droit et de l’artère pulmonaire. Ainsi les globules du sang que nous avons pris dans les radi¬ cules veineuses ont parcouru l’appareil pul¬ monaire , et sont retournés dans les arté¬ rioles ou capillaires de tout le corps avec des qualités nouvelles que lui adonnées l’air in¬ spiré. Telle est , à peu de chose près, la Cir¬ culation, chez les Mammifères et les Oiseaux; mais, à l’égard du fœtus, elle en diffère tel¬ lement qu’il ne devrait en être question qu’au chapitre deuxième, où nous parlerons des animaux à respiration non pulmonaire. Ce¬ pendant, comme la division que nous adop¬ tons comprend surtout les espèces à l’état adulte, et que d’ailleurs la Circulation du fœtus de l’homme, à cause de son impor¬ tance physiologique , sera mieux comprise comparée immédiatement avec celle de l’a¬ dulte qui vient d’être exposée, nous en trai¬ terons dans le premier chapitre. Pour plus de clarté, supposons également comme point de départ de cette Circulation les capillaires veineux. De là, les veines caves conduisent le sang dans l’oreillette droite ; mais celui-ci n’y arrive plus à l’état veineux seulement. Une branche importante, le ca¬ nal veineux , provenant de la veine ombili¬ cale^, Mammifères, pl. 4 de l’Atlas de ce Dictionnaire ) , verse du sang artériel , en quelque sorte, ainsi modifié par le placenta, dans la portion sous-diaphragmatique de la T. III. CIR veine cave inférieure , marquée en violet (fig. 1) pour indiquer le mélange. Ce premier fait est très important à établir, car à lui seul il met fin aux innombrables controver¬ ses des auteurs qui ont tour à tour admis et rejeté la possibilité du mélange du sang des veines caves dans l’oreillette droite, et voulu expliquer le développement plus grand des membres supérieurs et celui de la tête, d’a¬ près la nature du sang qui y arriverait. Voyons donc ce qui se passe dans cette ca vité auriculaire droite , et signalons d’abord deux choses capitales : sa communication avec l’oreillette gauche, au moyen du trou de Botal garni d’une languette charnue très peu développée dans le premier âge ; et la valvule d’Eustache [a, fig. 2), qui semble être formée par la paroi antérieure de la veine cave inférieure (c), et qui diminue à mesure que le fœtus approche du moment de la naissance. D’après cela , le sang qui afflue dans l’oreillette droite pendant sa dilatation, passe, au moment de sa contraction, dans le ventricule correspondant d’une part , et de l’autre dans l’oreillette gauche. Quelques physiologistes admettent encore que la co¬ lonne de sang qui arrive de la veine cave su¬ périeure , va en entier et sans se mélanger dans le ventricule droit, pendant que celle qui arrive de la veine cave inférieure croise en partie la première sans s’y mélanger pour aller dans l’oreillette gauche. Suivant eux , la valvule d’Eustache serait chargée de s’op¬ poser au mélange du sang , en dirigeant ce¬ lui de la veine cave inférieure dans l’ouver¬ ture de Botal, et en servant, pour ainsi dire, de pont à celui qui arrive de la veine cave su¬ périeure pour son passage dans le ventricule droit. Ce petit tour de force une fois admis, il est positif, qu’abslraction faite du premier mélange opéré dans la portion sous-diaphrag- matique de la veine cave, et de celui qui s’o¬ père dans l’oreillette droite où débouchent les veines coronaires, le sang de l’ombilicale ai riverait à la tète et aux bras, tandis que ce lui de la veine cave supérieure irait aux au¬ tres organes. Mais qui ne voit l’impossibilité d’une pareille supposition , quand on cher¬ che à se rendre compte des véritables fonc¬ tions de la valvule d’Eustache? En effet, cette membrane disposée en croissant , à bord concave, libre, dirigé en haut (a, fig. 2, pl. 4) , et plus ou moins développée suivant 44* 698 CI R CIR l'àgc, se fixe par Tune de ses extrémités sur le rebord de l’orifice ventriculaire, à côté de la valvuie des veines coronaires ; par l’au¬ tre sur la paroi interne de l’oreillette , à gauche de la veine cave supérieure. Cette disposition divise évidemment la cavité au¬ riculaire en deux loges ; et comme c’est dans la postérieure que s’ouvrent les deux veines caves , il en doit résulter que loin de s’opposer au mélange du sang , la valvule d’Eustache facilitera la rencontre des deux colonnes sanguines , et cela d’autant mieux que les oreillettes , confondues en une au moyen du trou ovale ou de Botal, aspirent en même temps , leur dilatation étant , comme leur contraction , simultanée. Du reste , si les dispositions anatomiques et les fonctions que nous venons d’assigner à la valvule d’Eustache ne rendaient pas suffisamment compte du mélange du sang dans l’oreillette droite, il n’y aurait qu’à jeter un coup d’œil sur le cœur d’un fœtus, pour se convaincre de la disproportion qui existe entre le volume et la capacité des deux oreillettes , et pour rejeter la possibilité de faire arriver dans la cavité auriculaire gauche, plus petite que la droite , et contenant déjà le sang de veines pulmonaires, une colonne de liquide qui sur¬ passerait de beaucoup celle provenant de la veine cave supérieure et des coronaires réu¬ nies, destinée à remplir l’oreillette droite. Enfin, en admettant encore que le sang de la veine cave inférieure, mélangé dans les pro- „ portions d’un sur quatre, d’après le volume des vaisseaux, puisse arriver en plus grande quantité dans l’oreillette gauche, on n’ex¬ pliquera pas , par cette faible proportion de sang vivifié par le placenta, la nutrition plus active de la tête et des membres supérieurs, surtout en tenant compte du nouveau mé¬ lange qui s’opère forcément dans l’oreillette gauche par la présence du sang veineux qu’y envoient les branches pulmonaires. En poursuivant le cercle circulatoire chez le fœtus , nous voyons donc que l’oreillette droite envoie du sang mélangé au ventricule correspondant, et l’oreillette gauche du sang encore plus mélangé dans le ventricule du même côté. La valvule du trou ovale, qui se développe avec l’àge, s’oppose d’autant plus au reflux du sang dans la cavité auriculaire droite que le fœtus est moins jeune. La con¬ traction du ventricule droit pousse le sang dans le tronc pulmonaire , qui , après s’être bifurqué , se continue sous le nom de canal arièriel (c, Mammifères, pl. 4, fig. 1 de notre Atlas) , et va déboucher dans l’aorte descendante, au-dessous des branches four¬ nies par la crosse, portion recourbée de l’aorte qui naît du ventricule gauche. Cette remarquable disposition fait que le sang n’é¬ tant plus obligé de passer en totalité par les poumons, la grande Circulation devient in¬ dépendante de la petite ; et c’est pour con¬ courir à ce but que le trou ovale persiste pendant toute la vie fœtale. Or, ce que nous voyons ici d’une manière transitoire s’ob¬ serve à l’état permanent chez les Reptiles adultes, qui tous ont la faculté de vivre plus ou moins longtemps sans respirer, leur grande Circulation pouvant continuer lors même que la petite s’arrêterait nécessaire¬ ment dans le grand cercle circulatoire. En résumé, chez le fœtus, et d’après notre manière de voir, les radicules placentaires vont puiser à la surface interne de l’utérus, par imbibition ou endosmose , les matériaux propres à la nutrition des organes du fœtus. Le sang du placenta est transmis au fœtus par la veine ombilicale ; il arrive pur dans le lobe gauche du foie, ce qui rend compte de son volume , dans le lobe de Spigel et dans le canal veineux ; puis il se mêle avec celui de la veine porte , et va dans tout le lobe droit du foie. Il est conduit ensuite par les veines hépatiques dans la portion sous-diaphrag- matique de la veine cave, où il rencontre le sang provenant du canal veineux, celui de la veine cave elle-même, et celui des veines diaphragmatiques ; de là il passe dans l’o¬ reillette droite, se combine avec le sang de la veine cave supérieure et celui des veines coronaires ; se dirige , en plus ou moins grande quantité, suivant l’âge du fœtus, dans l’oreillette gauche, par le trou ovale, où il rencontre le peu de sang provenant des vei¬ nes pulmonaires. La contraction simultanée des oreillettes pousse le sang qu’elles reçoi¬ vent dans les ventricules correspondantes. Le sang du ventricule droit passe, en petite quantité, aux poumons, et en grande quan¬ tité dans le canal artériel. Celui du ventri¬ cule gauche passe dans la crosse de l’aorte, où le sang du canal artériel a déjà été versé, et va se distribuer aux divers organes. Une grande partie de ce sang, arrivé à la bifurca- CIR CIR 699 lion des iliaques, passe par les artères om¬ bilicales pour aller chercher, au moyen du placenta, de nouveaux matériaux nécessai¬ res à sa modification , et revenir au cœur par la veine ombilicale. Si nous comparons actuellement le trajet circulatoire du fœtus avec celui dé l’adulte, nous voyons que les principales différences consistent: lo dans la disparition complète du canal artériel et du canal veineux ; 2° dans l’oblitération des artères et de la veine om¬ bilicale ; 3° dans l’augmentation de calibre des artères hypogastriquesetcrurales; 4°dans la direction moins oblique de la veine porte sur la veine ombilicale; 5° dans la sépara¬ tion complète des deux cavités auriculaires ; 6» enfin dans la direction opposée que prend le sang en traversant la portion de l’ombili¬ cale située dans le sillon transversal du foie. Tous ces changements , pour la plupart, ne s’opèrent pas immédiatement après la nais¬ sance; le canal artériel et le trou de Botal restent ordinairement libres jusqu’au hui¬ tième jour ; quelquefois le trou ovale per¬ siste pendant toute la vie , et c'est une des causes qui produisent la maladie bleue ou cyanose. Enfin le seul changement qui s’o¬ père immédiatement après la naissance est le passage du sang de droite à gauche dans la portion de l’ombilicale située dans le sil¬ lon transversal du foie. On explique très bien l’atrophie et la disparition complète du canal artériel par la révulsion du sang qu’opèrent les artères pulmonaires au profit des pou¬ mons. On conçoit également l’oblitération complète des portions d’artères ombilicales par l’augmentation de calibre que prennent les hypogastriques et les crurales. Quant à l’occlusion du trou ovale, elle s’effectue par l’accroissement successif de la valvule ,, qui finit par adhérer aux bords de l’ouverture. Il est moins facile de se rendre compte de l’oblitération du canal veineux. Cependant , en considérantque le sang n’est plus envoyé directement dans ce vaisseau par la veine ombilicale, cette oblitération devient possi¬ ble , et s’effectue du huitième au quaran¬ tième jour. De tous ces faits relatifs à la Circulation du sang chez le fœtus , nous concluons : lo que le placenta (pl. 4, fig. l ), or¬ gane éminemment vasculaire, n’est autre chose qu’une vaste branchie, ou un appa¬ reil respiratoire temporaire , propre à modi¬ fier convenablement le sang du fœtus; 2° que c’est aux dépens des fluides déposés à la surface interne de l’utérus, et non transmis par des vaisseaux de communica¬ tion, que s’effectue le phénomène de la res¬ piration branchiale ; 3° que tout le merveil¬ leux arrangement des organes circulatoires a pour but de ramener sans cesse le sang au placenta, et de le détourner des poumons ; 4° que c’est toujours du sang mélangé qui est porté aux organes du fœtus ; 5° que ce mélange doit être regardé comme une consé¬ quence du mode circulatoire qui s’établit en dehors du cercle pulmonaire ; 6o enfin que le plus grand développement des par¬ ties. supérieures du fœtus reconnaît pour cause le volume des artères, et non la qua¬ lité du sang qui les traverse. Comme on le voit , la Circulation du sang offre chez les Mammifères deux métamor¬ phoses curieuses et intéressantes à connaître. Celles des Oiseaux , à beaucoup d’égards les mêmes, sonten outre plusnombreuses, parce qu’elles sont plusfacilesà observer. Du reste, le point de départ de la formation des vais¬ seaux , et la Circulation primitive du Pou¬ let se liant d’une manière plus intime peut- être au développement des organes d’enve¬ loppe, il n’en sera question qu’à l’article oeuf. Nous dirons seulement que le tronc pulmonaire se divise en deux grosses bran¬ ches , que celles-ci , après avoir donné cha¬ cune un petit ramuscule au poumon corres¬ pondant, se joignent pour constituer , avec la crosse, l’aorte descendante. Il résulte de celte disposition que le Poulet, avant sa nais¬ sance, a un canal artériel à droite , et un à gauche sous forme de crosse. Dans les Reptiles , la distribution du sang varie suivant les divers ordres que celte classe renferme. Ces ordres comprennent, d’après une classification que nous avons établie : lo les Crocodiliens ; 2° les Ophi¬ diens; 3° les Chéloniens et les Sauriens; 4° les Batraciens ; 5° les Amphibiens. Chez les Crocodiliens , la Circulation se fait de la manière suivante : Le sang , arrivé au cœur par les veines caves supérieures, par la veine cave inférieure , et par le tronc des veines coronaires , qui débouche ici , comme chez l’Ornithorhynque, dans le con¬ fluent des veines caves, passe de l’oreit- 700 CIR lette droite dans Je ventricule correspon¬ dant; celui-ci dans le tronc pulmonaire et dans une grosse branche nommée crosse gauche, qui va s’ouvrir dans l’aorte descen¬ dante par une anastomose très courte. Après avoir traversé les poumons , le sang revient au cœur au moyen des veines pulmonaires, passe de l'oreillette gauche dans le ventricule correspondant , et va dans les carotides et dans la crosse droite. Quant à celui qui a parcouru la crosse gauche, il arrive dans l'aorte descendante, et se mélange ainsi avec le sang artériel de ce tronc. Il résulte de tout cela que la tête reçoit du sang artériel , tan¬ dis que les organes qui reçoivent des vais¬ seaux de l’aorte descendante sont nourris par du sang mélangé. Cette particularité , qui n’avait pas été indiquée par les auteurs avant notre travail sur la Circulation des Ver¬ tébrés (année 1829), rapproche en partie l’or¬ ganisation des Crocodiles , qui déjà , sous d’autres rapports , s’élèvent au premier rang parmi les Reptiles, de celle des Mammifères. En effet , les quatre cavités du cœur s’y re¬ trouvent, et s’il y a différencedans le cours du sang , cela tient à l’existence de la crosse gauche , véritable canal artériel permanent, qui, du ventricule droit, va s'ouvrir dans l’aorte descendante. Or, cette différence n’est réelle que quand on compare la circu¬ lation de ce reptile avec celle d’un mammi¬ fère adulte ; car, chez le fœtus de ces der¬ niers jusqu’au moment de la naissance, on y retrouve, ainsi que nous l’avons dit, les mêmes conditions , c’est-à-dire un canal ar¬ tériel qui rend la grande Circulation indé¬ pendante de la petite. Dans les Ophidiens , le sang arrive dans l’oreillette droite du cœur par deux veines caves supérieures , par la veine cave infé¬ rieure et les veines coronaires; de là, il peut passer dans les deux ventricules, mais dans une proportion différente à cause de la disposition des valvules et des commu¬ nications des cavités du cœur. Le sang qui a traversé l’appareil respiratoire revient au cœur et arrive dans l’oreillette gauche par un gros tronc qui y débouche. La contraction auriculaire gauche envoie en même temps le sang dans les deux ventrales, au moyen d’une ouverture interventriculaire. A la vé¬ rité, les valvules du cœur sont ici tellement disposées, qu’il est bien difficile de leur assi- CIR gner rigoureusement une fonction spéciale. Suivant M. Retzius, il n’y aurait pas mélange du sang dans le cœur du Serpent Python. Dans la Couleuvre à collier et les autres Ophidiens , la cloison ventriculaire, plus ou moins incomplète , laisse communiquer les deux ventricules. Du reste, il y a , comme chez les Crocodiles, une crosse droite qui fournit les artères de la tête ; une crosse gauche qui se continue avec l’aorte descen¬ dante, et une artère pulmonaire qui se bifur¬ que , la branche droite allant au poumon , et la gauche se terminant brusquement en cul-de-sac. De la première liait le rameau qui se distribue au poumon rudimentaire gauche. La distribution de l’artère pulmo¬ naire droite offre ceci de remarquable, qu’elle ne se distribue qu’à la moitié supé¬ rieure du poumon , l’auire moitié n’étant plus qu’un simple sac membraneux dé¬ pourvu de cellules, et recevant les vaisseaux nourriciers des artères intercostales. Les veines qui en dérivent vont déboucher dans la veine cave inférieure. Ainsi la moitié su¬ périeure et antérieure du poumon des Ophi¬ diens seraitdeslinée à rendre artériel le sang qui y arrive par la branche pulmonaire; tandis que l’autre moitié qui reçoit du sang artériel semblerait plutôt destinée à servir de réservoir à l’air, que propre à modifier le sang , qui , dans tous les cas , subirait deux fois l’action de l’air. Dans les Chéloniens et les Sauriens , la Circulation du sang est moins compliquée , le mélange se fait dans le ventricule unique. Le tronc, formé par les veines qui rapportent le sang à l’oreillette droite, se trouve placé à la partie inférieure du cœur. Celui que forment les veines pulmonaires s’ouvre dans l’oreil¬ lette gauche. Au moment où les deux oreil¬ lettes se contractent , le sang passe dans le ventricule, ou il rencontre une cloison plus ou moins grande qui remplit les fonctions de valvule , et va de là dans l’artère pulmo¬ naire, dans la crosse gauche et dans le tronc commun aux artères qui portent le sang à la tête, au cou et à la crosse droite. Nous si¬ gnalerons encore ici une particularité de la Circulation chez les Tortues : c’est l’anasto¬ mose de deux veines rénales avec les veines pulmonaires. Dans les Batraciens , la Circulation semble se modifier un peu à cause de sa distribu- CI K cm 70 1 tion des vaisseaux qui s’élèvent d’un tronc commun du cœur. Mais du reste, chez ces Reptiles, comme chez tous ceux, à respiration pulmonaire, il existe une oreillette droite qui reçoit le sang veineux et une oreillette gau¬ che destinée à recevoir le sang artériel. Ainsi chez les Salamandres comme chez les Gre¬ nouilles et les autres Reptiles que nousavons étudiés , excepté le Crocodile , il ne peut y avoir mélange que dans le ventricule. Il nous reste à parler des Batraciens, qu’on a nommés improprement Ampli ibiens ; mais comme ces animaux, l’Axolotl, le Méno- branche, la Sirène et le Protée, ne sau¬ raient vivre sans branchies , il ne sera ques¬ tion de leur Circulation que plus tard. Nous renvoyons également à la 2e partie de cet article pour tout ce qui est relatif à la Circu¬ lation des têtards de Grenouilles et de Sa¬ lamandres, les organes n’ayant surtout chez tous qu’une durée passagère, et n’apparte¬ nant qu’à un état de transition. Ainsi, dans les Reptiles à Circulation pul¬ monaire, le sang qui se distribue aux or¬ ganes est mélangé. De plus , tout le sang ne passe pas nécessairement par les poumons, c’est-à-dire que la Circulation générale ou grande Circulation est indépendante de la Circulation pulmonaire, celle-ci n’étant qu’une fraction de la première. Or, c’est précisément ce que nous a donné, d’une ma¬ nière transitoire, la Circulation du fœtus. Passons actuellement aux invertébrés , et voyons comment la Circulation a lieu dans les Mollusques à respiration pulmonaire , et chez les Arachnides pulmonées. Les Gastéropodes pulmonés , sont de tous les ordres de Mollusques, les seuls qui soient pourvus d’un organe de respiration aérien. Les principaux genres où on les rencontre sont les Colimaçons, la Limace ,1a Testaceile et la Parmacelle, parmi les terrestres ; et l’Onchidie , le Bulime des étangs, le Pla- norbe, parmi les aquatiques. Dans la Limace, où le poumon est sur la partie antérieure du corps, le cœur y est aussi immédiatement sous le poumon. Les innombrables ramifi¬ cations qui rampent sur la face interne des poumons aboutissent toutes à l’oreillette , et celle-ci dans le ventricule situé sous elle, lequel produit en arrière deux grosses artè¬ res, une qui se recourbe subitement en avant pour la bouche, les organes de la gé¬ nération et l'enveloppe générale ; l'autre qui va droit en arrière et se distribue à tous les viscères. Dans les Pulmonés testacés , le ventricule et son oreillette sont situés dans le fond de la grande cavité pulmonaire. Du reste, quelle que soit la forme des poumons , il reçoit le sang du corps, qui , après avoir respiré,* se • rend dans l’oreillette , et de là dans le ven¬ tricule, pour être distribué dans tous les or¬ ganes par des artères qui varient comme la forme générale de l’animal. Quant aux Arachnides pulmonaires , qui ont le cœur en forme de fuseau, il y a des vaisseaux qui se ramifient dans le foie et les autres viscères de l’abdomen, et d’autres qui vont sur les parois des sacs pulmonaires. Ceux-ci sont considérés comme des veines aboutissant au cœur par deux troncs prin¬ cipaux. Chez les Scorpions , les extrémités du cœur s’amincissent considérablement. Des ramifi¬ cations vasculaires qui se voient dans le corps gras aboutissent au cou ; d’autres , qui s’en¬ trelacent avec les canaux biliaires, sont, avec celles des sacs pulmonaires, tout ce qui est connu de la Circulation chez ces ani¬ maux. I5e Cia®©ealatH©sa citez les {uainiaui: su re^fiiratioii Bt©ia §Mifiïit©iiaiïï*e. Nous aurons à examiner, parmi les Verté¬ brés, les Batraciens de la classe des Reptiles et les Poissons; parmi les invertébrés, des Mollusques , des Articulés et les Zoophytes. Ce n’est, que dans le 4e ordre de la classe des Reptiles que nous rencontrons la Circu¬ lation branchiale : ce sont les têtards de Gre¬ nouilles, de Crapauds, de Rainettes et de Sa¬ lamandres; le Menobranchus laieralis, l’Axo^- lotl, la Sirène et le Protée. Il n’entrerait pas dans notre plan de décrire ici en détail tout ce qui est relatif à la Circulation chez les têtards des Batraciens, leurs organes n’ayant qu’une durée passagère, un état de transi¬ tion ; mais devant comprendre dans ce cha¬ pitre les Batraciens qui conservent les bran¬ chies pendant toute leur vie, l’étude com¬ parative de ces organes transitoires fera mieux comprendre leur fonction chez des êtres pourvus de poumons rudimentaires impropres a une respiration complète. 702 cm CÎR Les têtards ou larves de Grenouilles, Cra¬ pauds, Rainettes ou Salamandres , ont, lors¬ qu’ils viennent d’éclore, des branchies qui ne s’atrophient et ne disparaissent qu’à l’é¬ poque de la métamorphose, c’est-à-dire lors¬ que les poumons suffisent à une respiration complète qui remplace la respiration bran¬ chiale, également complète pendant quelque temps. Il est évident , d’après cela , que la Circulation doit présenter des changements en rapport avec la fonction respiratoire qui varie , et offrir des degrés de transition im¬ portants. Les détails que nous allons donner suffiront pour faire apprécier et comprendre la Circulation branchiale des têtards de Ba¬ traciens. Circulation branchiale du têtard de la Salamandre crêtée , et modification de ses vaisseaux. Nous distinguerons trois périodes , pour rendre plus sensible la succession des chan¬ gements qui ont lieu. Première période. Du cœur partent huit troncs , dont quatre de chaque côté. Les deux premiers troncs donnent, avant de se subdiviser en filets branchiaux, un rameau excessivement ténu qui se subdivise quel¬ quefois ; après cela chaque tronc , arrivé à l’extérieur de la tête, donne une multitude de petits vaisseaux. Ces branches se subdi¬ visent en un grand nombre de ramuscuies qui constituent un véritable lacis vasculaire d’où naissent autant de troncs semblables aux précédents, et destinés à contenir le sang artériel. Le deuxième tronc donne, comme le précédent, un petit rameau, avant de se divi¬ ser en un grand nombre de filets branchiaux. Le tronc résultant des capillaires branchiaux de la première branchie envoie du sang ar¬ tériel à la tête après avoir reçu la petite branche anastomotique excessivement ténue dont nous avons parlé plus haut. Le tronc provenant de la deuxième branchie s’anasto¬ mose avec celui de la première , et va s’ou¬ vrir dans l’aorte après avoir reçu le petit filet anastomotique ou deuxième tronc. Le sang artériel provenant de la troisième bran¬ chie qui reçoit le troisième tronc va égale- mentdans la crossede l’aorte; chacuned’elles fournit la pulmonaire et la vertébrale , puis elles convergent vers un même point, et de leur réunion résulte l’aorte descendante ; enfin le quatrième tronc , le plus petit de tous, très difficile à bien injecter à cause de son excessive ténuité, va déboucher dans l’artère pulmonaire. Deuxième période. Elle arrive lorsque les branchies commencent à se raccourcir. Ce raccourcissement est déterminé par le dé¬ tour du sang des troncs branchiaux dans les vaisseaux qui vont à la tête ou l'aorte des¬ cendante, au moyen des anastomoses des premiers et des deuxièmes troncs devenues très volumineuses. Le troisième tronc est celui qui a le plus perdu de son calibre , au bénéfice du quatrième, qui était le plus petit. Cette grosse branche va également au pou¬ mon après s’être confondue avec le rameau pulmonaire , que nous avons vu fourni par la crosse. Troisième période. Elle arrive assez rapi¬ dement : le troisième tronc s’oblitérant par suite du détour du sang dans le quatrième tronc, qui devient le véritable vaisseau pul¬ monaire, la première branche fournie par la crosse n’étant plus qu’un moyen de commu¬ nication entre celle-ci et le quatrième tronc , qui se distribue au poumon. En même temps les deux anastomoses des troncs nos 1 et 2, do plus en plus volumineuses, rendent le cours du sang de plus en plus difficile dans les vais¬ seaux branchiaux et les communications tem¬ poraires qui existaient entre les branches constituant chaque crosse. Ces changements sont les derniers qui s’opèrent chez le tê¬ tard ; après cela , rien ne doit plus changer en lui sous le rapport de la Circulation. Il résulte de cette métamorphose que le cœur des larves de Salamandres envoie aux bran¬ chies tout le sang veineux du corps, sauf Y infiniment petite quantité qui peut passer par les anastomoses des deux premiers troncs. Nous insistons sur les mots infiniment petite, et en cela notre opinion diffère de celle d’un auteur célèbre, M. Rusconi, qui prétend qu'un torrent de sang échappe par ses ana¬ stomoses aux branchies. Cette divergence d’opinion vient sans doute de ce qu’il aura examiné des têtards plus âgés. D’ailleurs , qui ne voit ici que le véritable but de la na¬ ture est de donner à ces animaux, qui ne viennent jamais dans le principe à la surface de l’eau pour y respirer l’air libre, les moyens de respirer par des branchies, comme le font les Poissons, en attendant que leurs poumons GIR se développent et deviennent aptes à la respi¬ ration pulmonaireou aériennePSansdouleil y a un passage, un moment, où les deux fonc¬ tions respiratoires s’exécutent, l’une au moyen de l’air contenu dans l’eau, l’autre au moyen de l’air qui pénètre dans les poumons ; mais toujours est-il que, pendant la première pé¬ riode , tout le sang passe par les branchies , sauf quelques globules qui s’engagent dans les anastomoses , et dont on ne doit tenir aucun compte. Ce qu’on vient de dire fera aisément com¬ prendre la Circulation du sang chez les autres Reptiles à branchies permanentes nommés Amphibiens. En effet, ces animaux ont, comme les têtards de Salamandres , des poumons plus ou moins rudimentaires , qui reçoivent des vaisseaux provenant des troncs branchiaux seulement; ils ont en outre des anastomoses qui font communiquer le sang artériel avec le sang veineux ; mais ces ana¬ stomoses restent très petites et ne détournent pas suffisamment la circulation branchiale, qui persiste chez ces animaux pendant toute leur vie. Ainsi les Amphibiens sont compa¬ rables, sous plusieurs points, aux larves de Salamandres arrivées à la deuxième période, et constituent une classe à part et intermé¬ diaire entre les R.eptiles et les Poissons. Circulation chez les Poissons, Le cœur de ces Vertébrés est formé d’un ventricule et d’une oreillette. Tout le sang veineux arrive dans l’oreillette, passe dans le ventricule, traverse les vaisseaux bran¬ chiaux , et se rend dans le tronc dorsal qui constitue l’aorte descendante pour se dis¬ tribuer aux organes. Chez quelques Pois¬ sons , l’Esturgeon en particulier, les vais¬ seaux qui constituent l’aorte se sont à peine réunis que celle-ci s’enfonce dans un ca¬ nal cartilagineux qui lui est fourni par le corps des vertèbres. Elle semble s’y dé¬ pouiller entièrement de ses tuniques , et le sang y coule dans un tuyau à parois abso¬ lument immobiles ; c’est des trous de ce tuyau ou canal cartilagineux que sortent les branches artérielles qui se rendent aux parties. Evidemment l’aorte n’a , dans ce cas, aucune action sur le sang qu’elle con¬ tient; donc la Circulation s’y exécute en vertu de l'impulsion que le liquide reçoit du cœur, de la contractilité des capillaires bran- C1R 703 chiaux, de l’aspiration des veines, et de l’ac¬ tion des capillaires généraux. Circulation chez les Mollusques à respiration branchiale. Les Céphalopodes sont de tous les ani¬ maux ceux dont les organes de la Circula¬ tion sont les plus compliqués. On trouve chez eux trois ventricules distincts : deux sont destinés à envoyer le sang aux bran¬ chies ; le troisième est aortique, et destiné à la Circulation générale. L’artère bran¬ chiale est ordinairement garnie de valvules qui empêchent le sang de rétrograder; elle donne autant de rameaux latéraux et per¬ pendiculaires à son tronc qu’il y a de la¬ melles ou feuillets branchiaux. La veine principale qui contient le sang artériel abou¬ tit au troisième ventricule ou cœur aortique. Celui-ci reçoit donc deux veines branchia¬ les, une de chaque côté, lesquelles y abou¬ tissent séparément. Leurs entrées sont gar¬ nies, l’une et l’autre, de deux valvules membraneuses disposées de manière à s’op¬ poser au reflux du sang. Du ventricule aortique s’élèvent les artères du corps, qui toutes sortent immédiatement de sa cavité et non d’un tronc commun. Dans les Piéropodes , la Circulation se fait, comme dans les Gastéropodes, par un cœur simple, pourvu d’une oreillette unique qui reçoit le sang des branchies , et le trans¬ met au reste du corps au moyen du ventri¬ cule. Dans les Gastéropodes à branchies, le cœur est composé d’une oreillette qui reçoit le sang des branchies , et d’un ventricule qui l’en¬ voie aux organes , c’est-à-dire que cet ordre de Mollusques a un cœur aortique ; d’où il suit que le sang traverse les capillaires de tout le corps, puis les capillaires des bran¬ chies, pour arriver artériel dans l'oreillette. Ce mouvement circulatoire est donc préci¬ sément l’inverse de celui qui a lieu chez les Poissons. Les Acéphales ont deux oreillettes et un ventricule. Les branchies de ces animaux forment quatre feuillets parallèles ; cha¬ que oreillette reçoit le sang des deux bran¬ chies de son côté , et le transmet au ven¬ tricule encore aortique qui le distribue aux différents organes. Les ouvertures au- riculo-ventriculaires sont garnies de val- CI K 704 CIR villes, qui ne s’ouvrent que pour laisser pas¬ ser le sang. Circulation chez les animaux articulés. * Les Crustacés décapodes ont un ventricule qui envoie le sang à tout le corps. C’est donc encore un cœur aortique , comme chez les Gastéropodes, avec cette différence que nous n’avons pas ici d’oreillette intermé¬ diaire. Les Branchiopodes ont généralement un ventricule , et les ramifications vasculaires les plus déliées semblent plutôt creusées dans les organes que pourvues de parois ou tuniques propres. Dans 1 es Pæcilopodes , le cœur est repré¬ senté par un long canal à parois très muscu¬ leuses qui occupe toute la ligne médiane du second bouclier. Le sang va aux branchies , et en même temps dans les prolongements artériels qui font suite au renflement ventri¬ culaire, ayant ici la double fonction de cœur branchial et de cœur aortique. Quant aux Arachnides trachéennes et aux Insectes , comme il n’y a plus qu’un vestige de vaisseau dorsal , et que les tuniques vas¬ culaires finissent par disparaître entière¬ ment, la Circulation y devient nulle. Les Annélides , au contraire, ont un sys¬ tème de vaisseaux clos dont les principaux troncs sont disposés le long des faces dor¬ sale et abdominale du corps, et quelquefois sur les côtés. Malgré cet avantage sur les Crustacés, leur Circulation ne semble pas avoir la même direction, ce qui tient à l’ab¬ sence d’un ou plusieurs renflements ventri¬ culaires qui déterminent cette direction. Dans tous les cas les troncs principaux du corps communiquent l’un avec l’autre , envoient et reçoivent en même temps par des branches latérales le sang qui va se distribuer aux branchies ou à la peau quand celles-ci man¬ quent, ou à celui qui provient des or¬ ganes. Enfin chez les Zoophytes, il n’y a plus de véritable Circulation ; et d’ailleurs , cette fonction est en général confondue avec celles de la digestion et de la respiration. Comme on le voit, le mécanisme de la Cir¬ culation varie beaucoup suivant les types, et même suivant les classes , ainsi qu’on a pu en juger par les descriptions succinctes que nous avons données. Nous n’ajoulerons que peu de chose sur le mouvement du sang et les agents qui le produisent. Il est évident que pour les animaux pour¬ vus d’un cœur, le mouvement du sang tient surtout à la contraction du cœur et à l’es¬ pèce de vide qui s’opère dans ses cavités. Suivant M. Poidseuille, l’action ventricu¬ laire suffirait. Il n’en serait pas ainsi d’après M. Nougarède de Tayet , qui vient tout ré¬ cemment de publier un Mémoire intitulé : Essai sur les causes mécaniques de la circula¬ tion du sang , dans lequel il cherche à dé¬ montrer que trois causes principales déter¬ minent le cours du sang dans les vaisseaux, savoir : 1° le vide formé de proche en pro¬ che ; 2° l’action capillaire ; 3o la force de sé¬ crétion et de réparation des organes , cette dernière agissant plus spécialement sur les dernières ramifications des vaisseaux. Tout en admettant ces causes diverses du mouve¬ ment du sang chez les animaux pourvus d’un ou plusieurs cœurs, elles seraient insuf¬ fisantes pour expliquer la Circulation chez les animaux entièrement dépourvus de cœur: aussi admettons-nous en outre , comme cau¬ ses du mouvement du sang, l’irritabilité ar¬ térielle, l’action spéciale des capillaires, l’ac¬ tion musculaire du corps et la pression atmosphérique. Pour ce qui est relatif cà la vitesse du sang, on peut dire, d’une manière générale, qu’elle n’est pas la même dans tous les vaisseaux , et qu’elle varie beaucoup dans la série ani¬ male suivant les espèces. C’est ainsi, par exemple, qu’Héring a démontré qu’une dis¬ solution d’hydrocyanate de potasse qu’on introduit doucement dans l’une des veines jugulaires d’un Cheval, met de vingt à trente secondes pour arriver dans l’autre veine ju¬ gulaire , c’est-à-dire à revenir par ces vais¬ seaux, etc. oyez, pour plus de détails, les mots ARTERES , CAPILLAIRES , COEUR , HEMA¬ TOSE , POULS , SANG, VEINES , elC. (Martin Saint-Ange.) CIRCULATION DANS LES VÉGÉTAUX. BOT. — Les fluides, qui constituent toujours la plus grande proportion des diverses parties des êtres organisés, et qui remplissent la plupart des cavités que laissent leurs tissus solides, sont nécessairement soumis à un mouvement lent ou rapide qui leur permet de se porter vers les organes dont les par¬ ties doivent s'accroître ou se renouveler CIR 705 CIR aux dépens des éléments contenus dans ces il u ides : ainsi, le mouvement des fluides est une conséquence nécessaire de la vie. Mais ce mouvement peut être très lent ou tellement obscur qu’il échappe à notre observation; jl peut aussi ne pas ramener plusieurs fois de suite le meme fluide dans les mêmes ca¬ naux , et ne pas constituer une Circulation régulière. En ctTet, le mot de Circulation de¬ vrait être limité au mouvement général des fluides qui, après les avoir portésdans divers organes, les ramènerait à leur point de dé¬ part pour recommencer le môme mouve¬ ment circulatoire. Dans celle acception rigou¬ reuse et telle qu’on l’admet pour le mouve¬ ment du sang dans les animaux supérieurs, il n’existe pas de Circulation dans les végé¬ taux, ou du moins pas de Circulation géné¬ rale ; il y aurait tout au plus des Circulations locales et partielles. Cependant le mot de Circulation a été souvent appliqué à ces mou¬ vements des sucs des végétaux ; et ces mou¬ vements, quoique très différents dans leur mode d’exécution, ayant au moins, quant à leur but et à leur résultat, beaucoup de rap¬ ports avec la Circulation dans les animaux, on peut le conserver comme synonyme de mouvement des fluides dans les végétaux. On peut, en général, distinguer dans les plantes parfaites, douées de racines, de tiges et de feuilles , trois sortes de mouvements des fluides: 1° le mouvement ascensionnel de la sève brute résultant de l’absorption des racines ; 2° le mouvement de dispersion de la sève élaborée ou du latex , qui constitue ce que M. Schultz a nommé la Cyclose , et ce qu’on pourrait nommer la Circulation vasculaire ; 3° le mouvement rotatoire dans l’intérieur des cellules ou Circulation intra¬ cellulaire, désignée par M. Schultz par le mot de Rotation. Examinons successivement ces trois phénomènes. Ascension de la sève. On donne le nom de Sève , de Sève brute , de Sève lympha¬ tique , de Sève ascendante , au fluide qui, par suite de l’absorption opérée par les ex¬ trémités des radicelles, se trouve formé du mélange de l’eau chargée de diverses sub¬ stances en dissolution qui imprègne le sol avec les fluides contenus dans ces radi¬ celles. L’absorption qui s’opère par lesspon- gioles ou extrémités radiccllaires résultant essentiellement de phénomènes d’endosmose ( voyez racines ), suppose que ces parties re¬ çoivent continuellement de nouvelles ma¬ tières organiques qui empêchent qu’elles n’arrivent à l’état d’équilibre de densité avec le fluide environnant, équilibre qui ferait cesser l’endosmose, et par conséquent l’ab¬ sorption : c’est ce qui résulte en effet de l’ac¬ croissement des radicelles par leur extré¬ mité, du renouvellement continuel des tissus qui les constituent, et du retour jusque vers ces extrémités d’une partie de la sève des¬ cendante ou élaborée qui doit nécessaire¬ ment concourir à cet accroissement, et four¬ nir une partie des éléments les plus essen¬ tiels pour la formation de ces nouveaux tissus. Ainsi l’absorption s’opère continuelle- ment par les racines avec plus ou moins de force, suivant l'état des extrémités radiccl¬ laires et l’état physique du sol dans lequel elles sont plongées. Cette absorption des ra¬ dicelles , variable aux diverses époques de l’année, est une des causes principales de l’ascension de la sève; c’est, comme l’a dit M. Dutrochet, une force a lergo , qui pousse la sève dans les grosses racines, la tige et les rameaux, jusqu’aux feuilles, et celte force est considérable. C’est elle que Haies a déter¬ minée lorsqu’il a vu que, sur un ceps de vi¬ gne coupé au niveau du sol , la sève qui s’écoulait du tronçon inférieur pouvait sou¬ lever une colonne de mercure de prés de t mètre. Mais cette force, très considérable au printemps, et même à la fin de l’hiver, avant que les feuilles soient développées, au mo¬ ment où les radicelles s’allongent et se re¬ nouvellent, où l’appareil d’endosmose ac¬ quiert par conséquent toute son activité, diminue très notablement durant l’été. C’est sous son influence qu’on voit s'écouler des branches coupées de la vigne la sève dési¬ gnée vulgairement sous le nom de pleurs de la vigne, phénomène qui, à des moments par¬ ticuliers, s’observe aussi sur beaucoup d’ar¬ bres, mais surtout sur les Bouleaux, les Peu¬ pliers, les Érables, le Virgilia. C’est celle sève qui s’écoule avec force du tronc ou des branches des arbres lorsqu’on les coupe ou qu’on les perfore, et, s’accumulant dans leurs tissus lorsqu’on ne lui donne pas issue, se porte vers les bourgeons et détermine leur accroissement ; c’est elle également qu’on recueille sur l’Érable à sucre et sur le Bouleau, et qui, dans le premier, 45 t. m. 706 cm cm fournit par son évaporation le sucre (l’ɬ rable, et sur le second, donne par la fer¬ mentation une liqueur légèrement alcoo¬ lique. Cette ascension de la sève sous rinfîuence des racines parait avoir lieu à son maximum avant le développement des bourgeons. Dès que ces organes commencent à s’accroître sous l’influence de la température du prin¬ temps ; dès qu’ils se gonflent, ainsi que les jeunes rameaux sous cette influence, une autre action se manifeste. C’est une succion opérée par les parties supérieures de l’arbre, résultant probablement de la dilatation même des tissus et de la transpiration en¬ core faible qui s’opère sur les parties jeunes. En effet, dans ces circonstances, une bran¬ che coupée et plongée dans l’eau absorbe une partie du liquide, et avec une force telle qu’elle peut déterminer l’élévation d’une colonne de mercure plus ou moins considé¬ rable, suivant les circonstances. Cette suc¬ cion des parties supérieures devient de plus en plus forte à mesure que les rameaux et les feuilles se développent et qu’ils devien¬ nent le siège d’une transpiration plus abon¬ dante. C’est donc sous l’influence de ces deux forces, celle d’absorption et d’impulsion des radicelles, et celle de transpiration et de suc¬ cion des feuilles et des rameaux agissant très inégalement suivant les saisons et les circonstances atmosphériques, que la sève lymphatique s’élève des extrémités des ra¬ cines dans le tronc, dans les rameaux et les feuilles d’un arbre ou d’une plante herbacée quelconque. Quant au trajet que suit ce liquide, l’ob¬ servation directe des parties d’où il s’écoule et la coloration de ces parties lorsque la sève est chargée de matières colorantes parfaite¬ ment solubles, ou lorsqu’on a introduit suc¬ cessivement dans la sève des matières sus¬ ceptibles de produire, par leur réaction, une couleur très prononcée, montre que la partie ligneuse seule des racines, des tiges et des rameaux, sert de voie à ce liquide; l’écorce et la moelle y sont complètement étrangères. Dans le bois , les vaisseaux et les fibres ligneuses paraissent également servir à la transmission, ces deux voies étant par¬ courues par elle simultanément lorsqu’elle monte avec abondance au printemps, les fibres ligneuses paraissant plus spécialement servir à sa transmission dans les autres sai¬ sons. Cependant le rôle des divers éléments du bois dans ces circonstances n’est pas en¬ core parfaitement clair; il resterait à faire à ce sujet des expériences concluantes. La sève ascendante ou lymphatique ar¬ rive donc par le corps ligneux jusque dans les rameaux et dans les nervures des feuilles qui lui font suite; quant à sa nature, elle résulte de celle du liquide dans lequel plon¬ gent les racines, modifié cependant parla prédominance de l’absorption de l’eau pure et par le mélange des matières organiques auxquelles ce liquide s’est mêlé dans les spongioles mêmes des radicelles , et de celles qu’elle a dissoutes pendant son trajet dans le corps ligneux; caron areconnu que, durant ce trajet, bien loin de perdre de sa densité par le dépôt de quelques unes des parties solubles qu’elle contient, sa densité aug¬ mente à mesure qu’on la recueille à une plus grande hauteur. Arrivée dans les rameaux herbacés et dans les nervures des feuilles, elle doit pénétrer par imbibition dans le tissu cellulaire du pa¬ renchyme des feuilles, et même dans celui de l’écorce des rameaux herbacés par l’in¬ termédiaire des rayons médullaires. C’est dans ce parenchyme vert que ce fluide est modifié par la transpiration, qui lui enlève une partie de l’eau qu’il con¬ tenait, et par la respiration, qui, sous l’influence prédominante de la lumière, augmente la proportion de carbone et quel¬ quefois d’azote qu’il renfermait. Ces modifications donnent naissance à un nouveau liquide: c’est la sève élaborée ou la sève descendante , le latex des physiologistes allemands, dont nous allons examiner la marche. Circulation vasculaire ou du latex. Dans beaucoup de végétaux, ce suc, modifié par l’acte de la respiration , acquiert des pro¬ priétés physiques qui le font immédiate¬ ment reconnaître et permettent de suivre sa marche facilement. Dans ces végétaux, en effet, il se présente sous forme d’un suc assez épais, opaque, ordinairement blanc et laiteux , quelquefois jaune ou rougeâtre; c’est ce suc qui s’écoule abondamment des plaies faites à l’écorce et aux nervures des feuilles des Euphorbes, des Figuiers, des CIR CIR 707 Pavots , des Laitues , des Campanules , de la Chélidoine, du Sanguinaria et de beau¬ coup d’autres végétaux. Mais ce suc n’a pas toujours des caractères aussi prononcés ; il est quelquefois simplement opalin comme de l’eau mêlée de quelques gouttes de lait, et enfin il peut paraître tout-à-fait aqueux. Souvent dans diverses espèces du même genre, les Erables, les Mammillarres , par exemple, il se montre ou laiteux ou aqueux, ou bien, suivant la saison ou la culture, il perd ou acquiert ce caractère, qui dé¬ pend de la plus ou moins grande quan¬ tité de granules solides et opaques mêlés au liquide, de sorte que l’absence de suc ayant l’apparence laiteuse dans beaucoup de plantes, n’est pas une preuve que le latex ou la sève élaborée manque dans ces végé¬ taux, mais indique seulement qu’il n’a pas ces caractères particuliers qui signalent im¬ médiatement sa présence. Cependant c’est dans les plantes qui offrent un suc laiteux bien prononcé qu’on peut plus facilement suivre sa marche. On a longtemps douté si ces liquides étaient contenus dans des vaisseaux par¬ ticuliers ou s’ils étaient simplement ren¬ fermés dans des espaces intercellulaires. Des recherches plus attentives , des macé¬ rations et des dissections convenables , l’examen d’organes plus transparents, ont montré que les sucs laiteux étaient tou¬ jours renfermés dans des vaisseaux d’une nature spéciale, qu’on a nommés vaisseaux du suc propre ou simplement vaisseaux pro¬ pres , vaisseaux du latex ou laticifères. Ces vaisseaux diffèrent entièrement, par leur nature et leur position habituelle, des vais¬ seaux spiraux contenus dans le corps li¬ gneux et qui servent à l’ascension de la sève; ils sont placés à la partie inférieure des nervures des feuilles et passent de là dans l’écorce , particulièrement dans sa par¬ tie intérieure, où ils accompagnent les fais¬ ceaux fibreux du liber; enfin on les trouve quelquefois dans la moelle. Ce sont des tubes à paroi mince et transparente, sans ponc¬ tuation ni réticulation d’aucune sorte, se ramifiant et s’anastomosant de manière à former un réseau qui s’étend à la face infé¬ rieure des feuilles et dans l’écorce, et se pro¬ page ainsi jusqu’à la base de la tige, puis dans l’écorce des racine* jusque vers les spon- gioles. La ténuité et la mollesse de la paroi de ces vaisseaux font qu’après la section d’un organe ils se vident assez facilement ou du moins diminuent de diamètre et deviennent peu apparents dans les interstices des fibres ou des cellules entre lesquelles ils passent. Us ont donc échappé facilement à l’obser¬ vation dans beaucoup de plantes, surtout dans celles où le suc qui y est renfermé est transparent. M. Schultz, qui en a fait l’objet d’une étude toute spéciale, a fait connaître leur présence dans un grand nombre de plantes où on ne la soupçonnait pas; peut- être même l’a-t-il trop généralisé en l’éten¬ dant aux Conifères , qux Fougères et à d’au¬ tres familles de Cryptogames. Mais le phénomène le plus remarquable parmi ceux dont on doit la connaissance à ce savant, c’est le mouvement rapide du latex dans les vaisseaux qui le contiennent. D’abord observé par Schultz dans les feuilles de la Chélidoine, puis dans les sépales plus transparents de cette plante, dans les stipules du Ficus carica, dans les pétales des Pavots, dans la corolle du Liseron, sans qu’il soit nécessaire de faire subir à ces organes des préparations qui peuvent altérer le phéno^- mène, il a été également observé sur des lam¬ beaux d’écorce d’Érable, de Figuier, sur des portions de tige d’Alisma, etc. Ce mouvement, qu’on peut voir au microscope toutes les fois que les vaisseaux ne sont pas lacérés , et qu’ils sont dégagés des parties opaques qui lesenvironnaient,consisleenun transport ra¬ pide du fluide et des globules qu’il lient en suspension dans une direction à peu près constante dans chaque vaisseau pendant toute la durée de l’observation , lorsque des circonstances étranges ne viennent pas le modifier, mais dans une direction souvent contraire dans les vaisseaux qui marchent parallèlement; enfin ces courants commu¬ niquent entre eux par suite des anastomo¬ ses nombreuses qui existent entre ces vais¬ seaux. Ce mouvement, en un mot, a la plus grande analogie avec celui qu’on ob¬ serve dans le réseau capillaire des animaux ; et au milieu des directions diverses qu’il affecte, il serait impossible de déterminer quelle est sa marche générale, si plusieurs phénomènes d’accroissement, si l’écoule¬ ment même des sucs propres par le bord su¬ périeur des plaies faites à l’écorce, si la pro- 708 cm cm duction du suc propre dans les feuilles n’in¬ diquaient que ce fluide doit se propager suc¬ cessivement des parties supérieures de la plante jusqu’aux extrémités des radicelles, où ces sucs propres se retrouvent d’une ma¬ nière très prononcée. Là, il est probable qu’il concourt à l’accroissement des radi¬ celles, à la production des tissus qui renou¬ vellent sans cesse les spongioles , qu’il leur fournit les éléments très organisés, et sur¬ tout très azotés, qui entrent dans la composi¬ tion de ces jeunes tissus, et qu’une partie de leurs éléments mêlés au liquide absorbé par ces spongioles rentre dans la sève ascendante. Ces deux mouvements généraux delà sève, celui de la sève ascendante ou lymphatique par le bois et les vaisseaux spiraux , celui de la sève élaborée ou descendante par l’é¬ corce et les vaisseaux du latex constitue¬ raient donc une sorte de Circulation géné¬ rale interrompue cependant dans les feuilles par le parenchyme cellulaire des feuilles où s’opèrent les phénomènes respiratoires , et dans les spongioles parle parenchyme de ces organes, siège de l’absorption radicellaire. C’est par cette interruption du système vasculaire, par l’absence de tout centre d’im¬ pulsion pour le fluide, par l’irrégularité et l’indépendance locale de ces phénomènes que la Circulation des sucs dans les végétaux n’est nullement comparable à la Circulation du sang chez les animaux. Circulation intra-cellulaire. Ce phéno¬ mène , observé d’abord avec beaucoup de soin dans les Ch, ara, a été depuis reconnu dans les organes celluleux d’un assez grand nombre de plantes, surtout dans ceux qui sont constamment plongés dans l’eau et qui ne contiennent pas de vaisseaux. Les orga¬ nes qui en sont le siège sont en outre le plus souvent des parties dépourvues de ma¬ tière verte et de fécule, qui ne sont pas par conséquent des organes d’élaboration pour les fluides. Ce phénomène dans toute sa simplicité a été étudié dans les cellules des tiges du IVayas fragilis, dans celles des gaines de Y Hydrocharis morsus-ranœ , dans les poils radicellaires du f^allisnerici spiralis ; i! se présente, mais d’une manière plus compli¬ quée , dans les poils des fleurs d’un assez grand nombre de végétaux, particuliérement des 2 radescantia , des Campanula . Ici il est assez modifié pour que Schultz l’ait consi¬ déré comme dépendant plutôt de la Cir¬ culation générale des vaisseaux laticifères. Ayant déjà donné, à l’article chara, la des¬ cription de ce phénomène , tel qu’il s’offre dans ces végétaux où il peut servir de type, et où il a été plus étudié que dans aucun autre, nous indiquerons ici seulement d’une manière générale en quoi il consiste. Les cellules qui présentent ce mouvement rotatoire renferment un fluide ordinaire¬ ment très légèrement visqueux, tenant en suspension des corpuscules fort inégaux, les uns presque vésiculaires, les autres très pe¬ tits, incolores, grisâtres, qui, entraînés par le mouvement du fluide, le rendent apprér ciable à la vue. En suivant avec attention la marche de ces globules, et particulièrement de quelques uns des plus apparents , on voit que le courant longe les parois internes de la cellule dans un même plan, passant par l’axe de ces cellules ordinairement allongées, elliptiques ou cylindroïdes, et se dirigeant ainsi en sens inverse le long des deux parois opposées , de manière à revenir au même point après avoir parcouru toute une circon¬ férence, si la cellule est arrondie, ou deux arêtes opposées , si la cellule est cylindrique. Si l’on suppose la cellule verticale, et le plan dans lequel s’opère ia circulation perpendi¬ culaire à la vision , il y a donc un courant ascendant , à gauche par exemple, un cou¬ rant descendant à droite; puis ces courants communiquent de l’un à l’autre en passant de gauche à droite le long de la paroi su¬ périeure , et de droite à gauche , le long de l’extrémité inférieure de la cellule, de ma¬ nière à former un courant continu et ferme. Dans un grand nombre de cas , la cellule qui présente ce phénomène n’offre aucune trace de double paroi ou de canaux parti¬ culiers dans lesquels ce mouvement régulier s’opère; quelquefois même un globule passe de l’un des courants dans l’autre en traversant la cellule vers son milieu, ce qui prouve bien l’absence de toute espèce de diaphragme. Cependant, en général , le fluide qui oc¬ cupe le milieu de la cellule, et celui qui se trouve près de la paroi dans les deux espaces opposes qui séparent les courants, restent en repos, elles globules qui, sortant du cou¬ rant, ont pénétré dans ces espaces, y restent immobiles jusqu’à ce que s’étant rapprochés accidentellement d’un des courants, ils soient CIR entraînés par lui. Il y a donc un espace en repos dans le centre de la cellule, cl deux espaces ou deux zones de repos le long de la face interne de la paroi , entre les cou¬ rants ascendants et descendants. Si ces espaces en repos et ceux en mou¬ vement ne sont pas séparés par des parois, ils sont du moins déterminés par une modi¬ fication remarquable dans la structure de la paroi générale de la cellule. Ce caractère, très apparent dans les tubes des Chara , beau¬ coup moins dans les cellules des autres végétaux, s’y reconnaît cependant tou¬ jours, soit par un examen attentif, soit par l’emploi de quelques réactifs. Il consiste dans des séries de globules très uniformes par leur grosseur et disposés très régu¬ lièrement, adhérents à la face interne de la paroi de la cellule, et formant sur cette paroi des stries parallèles entre elles, di¬ rigées dans le sens du courant pour toute l étendue de la paroi qui correspond à ce mou¬ vement, manquant au contraire dans l'espace qui correspond aux zones de repos. Ces sé¬ ries de globules, dont la direction droite, courbée, spirale, détermine également des courants droits, courbés ou spiraux, sont évi¬ demment ou la cause directe de ces courants ou en rapport avec cette cause, et les expé¬ riences les plus récentes faites sur les Chara tendent toutes à prouver qu’elles en sont la cause. Les cellules qui sont le siège du mouve¬ ment rotatoire se rencontrent probablement dans un plus grand nombre de cas que celui dans lequel on les a observées. Cependant, c’est évidemment un phénomène assez li¬ mité , qui ne s’observe que très rarement dans les cellules des tissus adultes des plantes non plongées dans l’eau ; les tiges, les feuilles, la plupart des organes de la fleur n’en offrent donc habituellement aucune trace. Les tiges et les racines de quelques plantes aquati¬ ques, les gaines de leurs feuilles en sont le siège le plus ordinaire. Cependant, je suis porté à penser qu’on l’observerait plus fré¬ quemment si on le recherchait dans les tissus encore incomplètement développés, et par¬ ticulièrement dans les cellules allongées qui doivent devenir plus lard des vaisseaux lym¬ phatiques. Je l’ai vu dans des cellules de celte nature contenues en de jeunes ra¬ cines de Cucurbiia , où elles formaient des GIR 709 séries longitudinales faisant suite aux vais¬ seaux parfaits. Le nombre encore très restreint des cas où cette Circulation intra-cellulaire a été ob¬ servée ne permet pas d’apprécier son’impor- tance physiologique, etde déterminer le rôle qu’elle joue dans le mouvement général des fluides dans les végétaux et dans leur nu¬ trition. Quelques organes spéciaux des végé¬ taux oflrentdans l’intérieur de leurs cellules un mouvement circulatoire plus complexe, que la plupart des auteurs ont considéré comme une modification de la rotation, que M. Schultz regarde comme dépendant de la Circulation générale du latex : ce sont les cellules qui constituent les poils de la fleur de certaines plantes, tels que ceux qui ta¬ pissent l’intérieur de la corolle des Campa¬ nules, des Commelina, les filets des étamines des Tradescaniia , qui recouvrent les jeunes fruits du Sicyos angulaia. Là, d’un point particulier, correspondant à ce qu’il pa¬ raîtrait au vucleus de ces cellules , parlent une infinité de petits courants étroits et di¬ versement anastomosés. Beaucoup d’auteurs les considèrent comme renfermés entre une double paroi de la cellule , comme pro¬ pre à chaque cellule en particulier, et for¬ mant , à l’intérieur de ces organes , une Cir¬ culation locale et spéciale , comme dans les cas de Circulation intra-cellulaire décrits ci- dessus. M. Schultz représente au contraire ces petits canaux réticulés comme passant entre les cellules et s’étendant de l’une sur l’autre, et les considère comme des vais¬ seaux laticifères très fins dépendant de la Circulation vasculaire générale. Des obser¬ vations plus nombreuses sont nécessaires pour décider entre ces deux opinions. (Ad. Brongmart.) * CmCULIGÈîlES, Circuliyera. aracijn — M. Walckenaër, dans le tom. IL de son Histoire naturelle des Insectes aptères , donne ce nom à une race qui appartient au g. Ar¬ gus de l’ordre des Aranéides. L’espèce com¬ prise dans celte race est V Argus monpceros. AVider , qui a été rencontré en Allemagne (H. L.) C3RCIJMAXÏÏÆS. Circumaxiles. rot. — M. de Michel donne ce nom aux nervulcs appliquées contre un axe central dont elles se séparent à l’époque de la dchisccncc. 710 CIR CIR cmcus. ois. — V oyez busard. CIRE. ois. — Membrane épaisse et di¬ versement colorée qui entoure la base du bec de certains Oiseaux, et particulièrement des Rapaces diurnes. CIRE. ch im. — Le nom de Cire, d’abord ré¬ servé exclusivement à la matière grasse éla¬ borée par les Abeilles, est maintenant appli¬ qué à plusieurs autres substances d’origine végétale et animale dont les propriétés se rapprochent plus ou moins de celles de la Cire ordinaire. La Cire d’Abeilles transsude entre les an¬ neaux du ventre de ces Insectes , et elles s’en servent pour construire les alvéoles où elles déposent leurs œufs et leur miel. Sui¬ vant Huber et quelques autres naturalistes, la Cire ne serait pas tirée du pollen des plantes par les Abeilles, mais celles-ci la formeraient avec le sucre dont elles se nour¬ rissent. La Cire, extraite par la compression et le lavage des alvéoles , est jaune et très odo¬ rante. Pour la blanchir et la dépouiller de quelques impuretés , on la fait fondre dans l’eau, et on l’expose au soleil. Pour cela, on coule la Cire fondue sur un cylindre en bois tournant avec lenteur sur son axe, et plongeant en partie dans l’eau froide; la Cire se divise de la sorte en rubans ou en lanières minces qui n’adhèrent pas au bois mouillé ; exposée dans cet état au soleil et à la rosée, elle se blanchit peu à peu ; mais pour que la décoloration soit complète, il faut la refondre , et recommencer de nou¬ veau l’exposition à la lumière. On a vainement essayé de purifier la Cire avec divers agents chimiques, et particuliè¬ rement avec le Chlore. Ce dernier corps la blanchit bien, il est vrai ; mais il en reste tou¬ jours une petite quantité dans la Cire, et cela suffit pour empêcher celle-ci de bien brûler. M. Gay-Lussac a fait voir, il y a une quinzaine d’années, que la Cire traitée par le Chlore donnait naissance à une matière dans laquelle l'Hydrogène était remplacé par une quantité équivalente de Chlore. La Cire, purifiée scomme il vient d’être dit, est parfaitement blanche, sans saveur , d’une odeur presque nulle; sa densité est un peu plus faible que celle de l’eau ; elle est de 0,9G0. Elle entre en fusion à G4o, mais elle commence dès 30° à se ramollir et à de¬ venir flexible ; à la température de zéro, elle est dure et très cassante. L’eau n’en dissout pas la plus faible trace; l’alcool bouillant la sépare en deux matiè¬ res , dont l’existence a été signalée pour la première fois par John. Ces matières sont la Cérine , qui constitue environ les 2/3 du poids de la Cire et qui se dissout dans l’al¬ cool bouillant, d’où elle se sépare presque tout entière par le refroidissement, et la Myricine , qui constitue le résidu de la Cire insoluble dans l’alcool bouillant. Il résulte des expériences récentes de M. Lewy que la Cérine et la Myricine présentent la même composition , et que , sous l’influence des al¬ calis caustiques hydratés , elles se transfor¬ ment l’une et l’autre en acide stéarique pur. Suivant ce chimiste, la Cire , la Myricine et la Cérine sont formées de : Carbone. . . . = 80,31 Hydrogène . . . . — 13,38 Oxygène. . . . — 6,31 100,00 Ces nombres correspondent à la formule chimique C68H680'. Comme l’acide stéarique est représenté par C68 H68 O", et qu’il ne se dégage que de l’Hydrogène pendant la transformation de la Cire en cet acide sous l’influence d’une base hydratée, l’équation suivante rend compte d’une manière simple de cette réac¬ tion remarquable : Cf>8 04 -f- H3 03 = C6S H<>8 O? -g H3 qui se dégage. Cire. Eau. A. stéarique. Selon M. Gerhardt, la Cire traitée par l’a¬ cide nitrique fournit exactement les acides que M. Laurent a obtenus avec les huiles grasses. Quand l’action de l’acide nitrique a été longtemps prolongée, on obtient une quantité considérable d’acide succinique. Sous ce rapport encore, la Cire se rapproche des corps gras neutres ordinaires; mais elle en diffère essentiellement en ce qu’elle ne donne pas de Glycérine pendant sa saponi¬ fication par les alcalis. Cependant , d’après M. Slhamer, la Cire qu’on rencontre dans le commerce sous le nom de Cire du Japon donnerait de la Glycérine sous l’influence des alcalis hydratés. Il la considère comme résultant de l’union d’un acide particulier, l’acide palmitique , avec la Glycérine an- CIR 711 CIR hydre, et analogue par conséquent à la Stéarine. La Cire de plusieurs espèces de Myrica, et surtout celle du Myrica cerifera , la Cire du Palmier, celle du lait de l’arbre de la Vache, se rapprochent beaucoup, par leurs proprié¬ tés et par leur composition , de la Cire d’A- beilles ; mais la Cire qui existe à la surface de beaucoup de feuilles et de fruits ne pa¬ rait pas être dans le môme cas. La Cérosie , matière cireuse que M. Avequin a signalée à la surface de la Canne à sucre, présente , d’après M. Dumas , la composition sui¬ vante: Carbone . 81,4 Hydrogène . 14,1 Oxygène . 4,5 100,0 Ces nombres sont représentés par la for¬ mule Cl8Hio02. Cette Cire végétale fond à 82»; elle est insoluble dans l’eau, entièrement soluble dans l’alcool concentré et bouillant. Elle est excessivement dure , très friable et suscep¬ tible d’affecter, par la fusion et un refroidis¬ sement lent , des formes cristallines. Cette substance est identique sur toutes les variétés de Canne à sucre ; mais on manque encore aujourd'hui d’expériences précises pour décider si cette identité se poursuit dans les matières cireuses que pré¬ sentent beaucoup de plantes, telles que les feuilles vertes des Choux, les Graminées, les Cerises , les Prunes , les baies de Sor¬ bier, etc., etc. En ce qui concerne la Cire extraite par l’Ether de la surface des baies de Sorbier, il paraît bien démontré qu’elle diffère essentiellement de la Cire d’Abeilles et de la Cérosie; car, suivant MM. Berthe- mot et Baudrimont, elle fond à une tempé¬ rature supérieure à 200°. Les usages de la Cire sont nombreux. La Bougie pure est uniquement formée de Cire. Mêlée intimement avec l’huile d’olive, la Cire forme un médicament externe très em¬ ployé sous le nom de Cérat. Elle sert à la préparation des pièces artificielles d’anato¬ mie, à injecter les vaisseaux, etc. La prépa¬ ration qu’on nomme Encaustique est em¬ ployée pour enduire les parquets mis en couleur et les disposer à recevoir la Cire qu’on y étend ensuite par frottement. Comme la Cire est ductile et très propre à recevoir et à conserver les empreintes qu’on lui donne, elle est fréquemment employée par les modeleurs. (Pel.) *CIRE FOSSILE, min. — Minéral trouvé en Moldavie par le docteur Meyer, en masses assez considérables , d’un brun noirâtre, à structure fibreuse ou conchoide, et à odeur empyreumatique. Cette substance est com¬ posée de : Carbone, 84,75 ; Hydrogène, 15,25. C1RIER. bot. pu. — Nom vulg. du My¬ rica gale. CIRIERS. bot. cr. — Nom vulgaire de diverses esp. de Champignons ayant la cou¬ leur de la cire. *CIRI1Y0SIJM , Neck. bot. ph. — Syn. de Cereus , Haw. CIROLANE. Cirolanus. crust. — Ce genre, qui a été créé par M. Leach , appartient à la section des Isopodes nageurs , et à la famille des Cymothoadiens errants. Ses caractères peuvent être ainsi exprimés : Corps allongé ; tête presque quadrilatère avec le front, ne s’avançant pas au-dessus de la base des an¬ tennes internes. Yeux allongés, dirigés en dehors et en bas. Antennes séparées à leur base par un prolongement de l’épistôme; bouche saillante, avec les pattes-mâchoires externes grandes et palpiformes. Thorax pré¬ sentant de chaque côté une bordure formée par les pièces épimériennes des six derniers anneaux. Abdomen de même forme que le thorax, mais un peu plus étroit et composé de six anneaux distincts. Pattes non an- creuses , celles des trois premières paires plus courtes, plus larges, et armées d’un ongle assez fort. Fausses pattes abdomina¬ les des cinq premières paires dirigées direc¬ tement en arrière, peu ou point ciliées, celiesde la dernière paire terminées pardeux lames mobiles, foliacées, pointues, et ne dépassant guère l’extrémité de l’abdomen. Parmi les quatre espèces que cette coupe générique renferme, une seule est propre aux mers européennes : c’est le Cirolanus Cranchii Leach, qui a pour patrie les côtes d’Angleterre; les autres habitent la mer d’Asie et les côtes d’Afrique baignées par le grand Océan atlantique. (H. L.) CIRON. S ciras, arachn. — Sous ce nom , est désigné par Hermann ( Mèm . apt. , p. 12, 15, G0) un genre d’Arachnides qui appartient à l’ordre des Trachéennes , et qui corres- Cl R 712 CSH j pond aux B délia de Latreille. Ployez ce mot. (H. L.) CIRRATULE. Cirralitlus. annél. — C’est ainsi que M. Savigny écrit le nom du genre appelé Cirrhatule par Lamarck. Celte ortho¬ graphe est en effet plus correcte. (P. G.) CIRRE. Cirrus ( cirrus , sorte de barbe). zool.— Ce mot, souvent écrit Cirrhe par les naturalistes , est employé en zoologie dans plusieurs acceptions différentes. Les ornithologistes, à l’exemple de Mer- rem et d’Illiger, le donnent à certaines plu¬ mes manquant de barbules. En ichthyologie , on le réserve aux tenta¬ cules labiaux ou barbillons d’un grand nom¬ bre de Poissons. Les helminthologistes s’en servent pour désigner une partie importante des appen¬ dices chez les Annélides, celle qui remplit essentiellement la fonction tactile, et qui, se développant seule aux anneaux céphali¬ ques, constitue les Antennes et les Cirres tentaculaires (Savigny) de ces animaux. Les Annélides chétopodes sont surtout pourvus de Cirres. Quelques uns en manquent néan¬ moins , ex. : les Lombrics, les Nais, etc. Mais, dans la grande majorité des animaux de cette classe , on trouve des appendices com¬ plets ou composés de leurs trois parties : cirre , branchie et faisceau de soies. Les Cir¬ res sont alors des organes mous, lisses, sub¬ articulés ou même moniliformes , constam¬ ment paires et susceptibles d’être distingués, pour chaque côté , en supérieur et inférieur. Ceux de l’avant-dernier anneau, lorsqu’ils prennent un grand allongement, reçoivent le nom de Styles (Blainv.). Les Cirres des Mol¬ lusques ne sont pas comparables aux vrais appendices ; ce sont de petites lanières pla¬ cées en nombre variable sur le manteau de ces animaux. Les Bivalves en offrent de fré¬ quents exemples. On en voit aussi dans quel¬ ques Gastéropodes, et en particulier dans les Physes. M. de Blainville a nommé Cirrho- branches un ordre de Mollusques qui com¬ prend le genre Dentale. t Les Echinodermes (Cirrodermaires , Blain¬ ville ) ont généralement le corps plus ou moins garni de Cirres exsertiles, de nature vasculaire, et qui sont pour ces animaux un caractère plus général que celui d'avoir la peau épineuse. F oyez , pour les prétendues Cirres des Ana- tifes et des Balanes (Cirrhipbdes , Larnk., ou Cirrhopodes , Cuv.), l’article cirriupedes de ce Dictionnaire. Les mots Cirrhatule , Cirvhinere , et tous ceux dans la composition desquels entre te mot Cirrus , devraient s’écrire Cirratule , Cirrinère , etc. (P. G.) *CIRRIIÆA (cirrhus , cirrhe). bot. ph„ — Genre de la famille de Orchidacées , tribu des Vandées , établi par Bindley (Bot. Beg , t. 930 ), et renfermant 12 ou 18 espèces, dont la plupart sent cultivées dans les jar¬ dins. Ce sont des plantes épiphytes pseudo¬ bulbeuses de l’Inde ou de l’Amérique tropi¬ cale ; à feuilles plissées ; à fleurs disposées en grappes radicales, pendantes, multiflores. Ce sont en général des plantes remarqua¬ bles par la beauté et l’ampleur de leurs fleurs, qui en outre sont très agréablement mouchetées de pourpre, et émettent pres¬ que toutes une odeur très suave. (C. L.) CIRRHATULE. Cirrhatulus ( cirrhus , cirre; tulo, je porte), annél. — Lamarck a nommé Cirrhatule un genre d’Annélides chétopodes errantes , établi pour l’espèce curieuse des mers du Nord que Linné et Ginelin , d’a¬ près Othon Fabricius, avaient nommée Lum- bricus cirratns. Quelques espèces plus nou¬ vellement découvertes ont porté à 6 ou 7 le nombre des Cirrhatules. Leurs pieds son! similaires, peu saillants et formés de deux rames peu éloignées l’une de l’autre ; les cirres ventraux manquent, et les supérieurs de chaque appendice sont au contraire fort allongés et filiformes. Les branchies ressem¬ blent aux cirres ; elles sont fixées sur la par¬ tie dorsale de l’un des anneaux antérieurs du corps. M. Milne-Edwards réunit auxCirrha- lules les Cirrhinères de xM. de Blainville , et ces animaux font, dans sa méthode, partie de la famille des Anciens. M. de Blainville les réunit aux Néréiscolées. F oyez néréisco- LÉES et ARICIENS. (P. G.) CIRRHE. zool. — Orthographe vicieuse du mot Cirre appliqué à certaines parties appendiculaires des Annélides , des Échino- dermes, etc. F oyez cirre. (P. G.) CIRRHUS. bot. — Foyez vrilles. CIRRIIEUX. Cirrliosus. bot. — Qui est muni de cirrhes ou vrilles. *CIRRHIRARBE (cirrlms , cirre ; barba , barbe , poil ). poiss. — Genre de la fa¬ mille des Gobioides, mais de la division des CIR CIR 713 l»len nies , et qui lient des Clinm par le j grand nombre des rayons épineux de sa dor¬ sale continue; caractère qui le distingue des Myxodes ou des Crisliceps. La bouche est gar¬ nie de très nombreux tentacules insérés au¬ tour des deux mâchoires. Les dents sont en velours sur les mâchoires et sur le chevron du vomer. On ne connaît qu’une seule espèce de ce genre; elle vient du cap de Bonne- Espérance. (Val.) *CIRRHIFÈRE. Cirrhiferus. annel. — C’est-à-dire porteur de Givre , nom qu’il fau¬ drait écrire Cirrifère ; il est qualificatif des Annélides pourvues de cirres, et en particu¬ lier de ceux de leurs anneaux qui portent ces appendices. (P. G.) ClRRIIlïVE [cirrhus , cirre ou tentacule). | poiss.— Genre de la famille des Cyprino'ides, ayant deux barbillons maxillaires, ce qui place leur insertion vers le milieu de la m⬠choire supérieure. La dorsale est de moyenne étendue , sans rayons durs ; les lèvres sont minces, et bordent les os labiaux ou mandi- bulaires sans donner à la fente de la bouche aucun caractère particulier. Les Cirrhines diffèrent donc des Barbeaux par la nature de la dorsale et par le nombre des barbil¬ lons ; elles ressemblent aux Goujons par la dorsale, elles ont le même nombre de barbil¬ lons qu’eux, mais l’insertion de ces organes est différente en elles. Ce genre ainsi carac¬ térisé n’est plus le même que celui établi par Cuvier dans le R'egne animal ; il ne compren¬ dra pas aussi toutes les espèces qui y ont été classées par M’Clelland , la plupart de ses espèces faisant partie du genre Rohiia ( voy. ce mot). A en juger par les figures de M. Buchanan , il y aurait deux groupes dans les Cirrhines; les unes auraient le museau avancé comme les Barbeaux, mais je ne connais ces espèces que par l’ouvrage de l’auteur ; les autres ont le museau non sail¬ lant ; et de ce groupe je n’en connais que trois espèces., toutes trois originaires des lleuves ou lacs de l’Inde. Quelques autres, comme le Cyp. reba , qui abonde dans les étangs et les rivières du nord du Bengale et du Bahar, atteignent 60 à 70 cent., et ont une chair savoureuse. C’est une des espèces que l’on devrait essayer d’importer en Europe. On ne peut douter de la réussite de ces es¬ sais s’ils étaient dirigés avec prudence et ha¬ bileté. (Val.) J CIRRRI1VÈRE. Cirrhineris. annel. — Genre établi par M. de Blainville ( Dici. sc. nat., t. LVII, p. 488) dans sa famille des Né- réiscolées, pour un Ver chétopodc observé par lui sur la côte de La Rochelle, et dont les cirres sont allongés et doués d’une grande mobilité pendant la vie de l’animal. La partie antérieure du corps des Cirrhinéres manque d’yeux et de tentacules. Leur tête est formée d’un seul grand anneau ovale complet, pré¬ cédé d’un segment labial incomplet. Il n’y a pas sur le dos de branchies foliiformes. 31. Lesueur avait proposé pour ce genre le nom de Proboacidea, déjà employé. Les Cir- rhinères sont des animaux fort voisins des Cirrhatules , et 31. 31ilnc-Edwards ne les en sépare même pas. (p. g.) CÏRRIÎÎRÈDES. Cirrhipedes ( cirrhus , cirrhe ; pedes [pes], pieds), crust.— Ces ani- mauxont été classés tantôt parmi les Échino- dermes, tantôt parmi les 3Iollusques , tantôt entin parmi les Crustacés. Ce sont eux qui ont le plus varié , et dans la dénomination et dans la place qu’ils ont occupées. L’im¬ perfection de leurs organismes justifierait, d’après 3L le professeur Serres, toutes les dé¬ terminations qu’on leur a assignées. Cepen¬ dant un autre motif peut également expli¬ quer le désaccord qui régne parmi les au¬ teurs qui ont cherché à classer les Cirrhi- pèdes ; nous voulons parler de l’ignorance dans laquelle on est resté jusque dans ces derniers temps relativement à leur constitu¬ tion anatomique. Comme il serait trop long d'exposer ici, même d’une manière très suc¬ cincte, les caractères zoologiques qu’on leur a tour à tour assignés, nous ne parlerons que des travaux récents entrepris plus particu¬ liérement sur les Anatifes (1), de la classe si (i) Observations faites sur des Anatifes vivants. Ces ani¬ maux (voy l’atlas de ce Dictionnaire, Cirrliipèdes, pl. i ) sont fixés sur des corps étrangers et marins, notamment aux bois des naviies, aux rochers, etc., par la base de leur pé¬ dicule ( a , fig i ) tubuleux, tendineux, souple, mobile et contractile. Lorsqu’ils sont plongés dans l’eau , on les voit sortir leurs cirrlies articulés (fig 1 2,3, 4, G, -, ff j de la cavité du manteau où ils sont renfermés; ceux-ci exé¬ cutent des mouvements toujours dans le même sens , et comme pour attirer quelque chose vers leur centre. Cette manœuvre a pour résultat d’entraîner vers la bouche lis corpuscules alimentaires qui se trouvent en suspension dans l’eau et que l’animal ne saurait aller chercher L’écar¬ tement des valves ( b , lig. i et G) s’exécute lentement, et pa¬ raît déterminé par l’impulsion que leur communiquent les cirrlies et le corps même de l’Anatife quand ils sortent de la cavité du manteau (c , fig. i ). Si les Anatifes qui ont déjà subi la métamorphose d’évolution embryonnaire ne chan- 45“ T. 111. CIR CIR 714 remarquable des Cirrhipèdes, dans le but d’é¬ tablir une nouvelle classification. Avant de discuter et d’établir les rapports qui existent entre certains Articulés et les Anatifes, nous allons assigner les caractères généraux des Cirrhipèdes. Toutes les espèces de cette classe sont gent pas de place , ils peuvent du moins diriger dans tous les sens l’ouverture de leur enveloppe au moyen du pédicule qui est musculaire. Lorsque les Anatifes sont hors de l’eau , ils ne sortent plus de leur enveloppe, ou du moins très rarement. Ceux qui montrent à plusieurs reprises les cirrhes meurent les pre¬ miers; les autres peuvent vivre dix-huit à vingt-quatre heu¬ res. On remarque souvent un retrait considérable du pédi¬ cule, qui est quelquefois si grand, que la coquille, lorsqu’il y en a une, semble implantée immédiatement sur le bois ou les pierres qui la supportent. Si l’on vient à couper le pédicule en travers comme pour séparer l’animal du point où il est fixé, on voit sortir une assez grande quantité de liquide blanchâtre ; mais bientôt le point où lq section a été pratiquée se resserre, se ride et se plisse fortement. Nul doute que cette section ne soit point une chose grave pour l’animal, et que le pédicule ne puisse se coller de nouveau sur un corps quelconque. Lorsqu’on ouvre le pédicule par une incision longitudi¬ nale, on voit dans sa cavité une substance granuleuse (voy. fig. 4, a) d’une couleur bleu de ciel foncé, disposée en flo¬ cons (voy. fig. A). Cette substance constitue l’ovaire; et les ovules qui en proviennent , et qu’on retrouve à certaines époques dans la cavité du manteau, sont également d’un beau bleu; seulement les grains sont plus volumineux et affectent par leur réunion une forme laminée qu’on a comparée à des coussins. Ces deux plans d’œufs situés de chaque côté de l’a¬ nimal résultent de l’arrangement successif que les petits œufs prennent en arrivant dans le manteau Là, ils sont fixés parles replis membraneux, très minces, formant une petite gouttière où sont reçus les premiers ovules. M. le professeur Duvernoy, dont l’inépuisable ardeur d’in¬ vestigation se soutient si heureusement, vient de faire pré¬ parer, pour ses savantes leçons au Collège de France, des pièces sur lesquelles on voit le repli du manteau dont nous venons de parler, terminé en cône et comme un petit cæcum dans le pédicule. Notre savant collaborateur pense que ce prolongement, ouvert du côté du manteau, pourrait servir à conduire l’eau dans l’ovaire qu’elle vivifierait. Il est im¬ portant , du reste , de faire observer que la coloration bleue des œufs ne se voit que sur les Anatifes frais. L’action de l’alcool les teint d’un roux plus ou moins foncé. Des téguments des Anatifes. Suivant les especes, la pre¬ mière enveloppe est tantôt solide , tantôt formée de plaques calcaires (fig. i), tantôt enfin elle est entièrement dépourvue de parties écailleuses (fig. 4 et 6, Triton rouge). La seconde membrane ( bb , fig. 4), musculaire dans le pédicule seulement, tapisse l’intérieur des valves, se recourbe sur elle-même (g g g'g') à la manière des séreuses , et reçoit dans sa cavité ou manteau le corps de l’animal, qui est l'enfermé dans une troi¬ sième enveloppe (jj). Il résulte de cette disposition qu’il y a isolement complet entre le pédicule et le corps de l’Anatife, sauf le vaisseau nourricier (b) ; pourtant les œufs passent du pédicule dans le manteau; or il existe, dans l’épaisseur de la seconde membrane, un canal (gg, fig. 4) qui va du pédicule a l’extrémité des valves, et qui est destiné à servir d’oviducte. Le corps de l’Anatife, retiré de ses enveloppes, présente sur les côtés plusieurs sillons qui correspondent au nombre des fixées , les unes par un pédicule : elles con¬ stituent les Anatifes proprement dites ; les autres sans pédicule : ce sont les Balanes. Une enveloppe nommée manteau renferme le corps , qui présente des traces évidentes de divisions circulaires ou anneaux. La bouche estcomposée de mâchoires latérales ; pieds; chaque segment ou anneau soutient une paire de pattes (fig. 7). Chaque pied est composé d’une partie cylin¬ drique non articulée et garnie de soies, sur laquelle se trou¬ vent deux prolongements cornés de forme aplatie, articulés un grand nombre de fois, et offrant également beaucoup de filaments soyeux. Ces prolongements, qu’on a appelés cirrhes , sont plus ou moins longs suivant les espèces. Ainsi, l’Ana¬ tife commun (fig. 7) les a plus longs que le Triton (fig. 4 et 6); en revanche, celui-ci a les pieds plus longs que celui-là. Le nombre des branchies varie également suivant les espèces ; l’Anatife commun en a 4 seulement; TAnatife à oreilles (Le- pas aurita Gm.) en a 16 ; le Triton t4, dont 4 à la base de chaque pied-mâchoire, etc., etc. Organes de la digestion. Lorsque la bouche est isolée des parties environnantes, elle présente un renflement considé¬ rable qu’on pourrait regarder comme étant la tète; repen¬ dant on n’y distingue qu’une lèvre supérieure, des mandi¬ bules, trois paires de mâchoires et une petite langue (voy. fig. c, 9), Toutes ces pièces ont de l’analogie avec celles qui composent la bouche des Crustacés en général, et plus parti¬ culièrement avec celles des Phyllosomes. L’intérieur de l’œ¬ sophage des Anatifes est tapissé d’une membrane presque cornée qui s’évase en forme de cloche dans l’estomac (voy. fig, D). Cet organe tubuleux (dd, fig. 8, 9) présente une es¬ pèce d’appendice (d’d’) qui communique avec la cavité sto¬ macale ; l’intestin (tt. fig 9) , évasé à son origine, se rétré¬ cit bientôt, se contourne de manière à décrire un S italique, et se termine en se dilatant légèrement vers l’orifice anal. Ce qu’il y a de remarquable dans cet intestin , c’est la pré¬ sence d’un second tube (tt. fig. 9) en forme de cône, évasé par le haut, rétréci et terminé en cul-de-sac par le bas. Son ex¬ trémité supérieure , qui correspond à l’estomac , présente la même disposition que le bord frangé du pavillon de la trompe de Fallope chez les Vertébrés, et se trouve enchâssée par ses dentelures dans les lacunes aréolaires (d”) de l’intérieur de l’estomac. C’est dans ce cæcum que sont déposés les aliments pour y subir le travail préparatoire à la nutrition. Appareil de la circulation du sang. Depuis Poli, on a ré¬ pété que les Anatifes ont un véritable cœur; cependant, mal¬ gré la plus grande attention, nous n’y avons trouvé qu’un vaisseau dorsal , renflé irrégulièrement en plusieurs points, et aboutissant aux conduits vasculaires de chaque pied. Le principal vaisseau abdominal fournit une grosse branche au pédoncule : c’est celle dont nous avons déjà parlé. Du système nerveux. L’illustre auteur du Règne animal, Cuvier, a comparé la disposition des ganglions nerveux des Anatifes à celle des Articulés. En effet, une série de renfle¬ ments ganglionnaires (2 voy. fig, 5) se trouve située par paires sur la partie antérieure du canal digestif et immédiatement sous l’épiderme. Leur nombre, leur forme et leurs rapports méritaient d’être figurés avec soin, à cause de plusieurs inexac¬ titudes qui se rencontrent dans les planches qu’on a don¬ nées. Enfin , la question la plus controversée de l’organisation des Cirrhipèdes est celle qui est relative â l’appareil géni¬ tal. Les travaux de M. Thompson , qui établissent le libre mouvement de translation des Anatifes pendant lèur période embryonnaire, suffisent pour détruire les idées de Home, qui CIR CIR 715 l’estomac est boursouflé par une multitude de petites cavités qui paraissent remplir les fonctions du foie ; l’intestin, simple en géné¬ ral , présente une corne membraneuse ren¬ fermée dans la cavité intestinale. Il existe le long du ventre des filets nommés Cirrhes, disposés par paires, composés d’une multi¬ tude de petites articulations ciliées, repré¬ sentant des espèces de pieds ou de nageoires, comme celles qu’on voit sous la queue de plusieurs Crustacés. Entre les derniers cir¬ rhes est un long tube charnu et annelé, qui sert à porter sur les œufs la liqueur sperma¬ tique; à la base de ce tube et vers le dos est l’ouverture de l’anus. Ee système nerveux forme au devant du corps une série de ganglions bien symétriques. La circulation se faitdansdes cavités sans parois distinctes; il y a un vaisseau dorsal double, mais point de cœur proprement dit. Les branchies sont toujours situées sur les parties latérales du corps, et fixées à la base des pieds. Les deux appareils sexuels sont bien distincts l’un de l’autre et constituent un véritable hermaphrodisme. Rapports des Cirrhipèdes. Nous devons les fait germer du pédicule à peu près comme le feraient des bourgeons sur une tige. Cuvier, qui n’a point reconnu la présence de l’ovaire dans le pédicule membrano-musculaire des Anatifes , et qui a pris pour tel les granulations de la glande spermatique, a dit, et l’on a répété d’après lui : « Les • œufs se détachent de leur grappe située sur les parties laté- » raies du canal intestinal, cheminent le long des canaux » déférents et du testicule, en se fécondant dans leur mar- » che; ils sont déposés ensuite dans la cavité du manteau » par le tube proboscidiforme qui termine cet appareil. » Ce serait , d’après notre illustre anatomiste , un mode de gé¬ nération particulier. Poli et Lamarck avaient bien indiqué le lieu où se trouvent les ovaires, mais ils n’avaient pas trouvé de conduit ou d ’oviducte. Nous ne reviendrons pas sur ce qui a été dit au commencement de cet article tant sur le canal que sur l’organe femelle des Anatifes. Quant à l’appareil gé¬ nérateur mâle de ces animaux hermaphrodites, il est placé de chaque côté du canal digestif, depuis l’estomac jusqu’à l’anus, et depuis le dos jusqu’à la base des pieds. Toutes les granulations blanches qui le composent ( aa , fig. 3) sont sou¬ tenues par des pédicules et réunies en groupes par des rami¬ fications allant toutes aboutir à un tronc commun très appa¬ rent. Ce tronc (b) ou tube, renflé près de l’estomac, se con¬ tourne plusieurs fois , diminue de calibre à mesure qu’il approche de l’anus, et lorsqu’il y est arrivé , se réunit avec celui du côté opposé (fig. 8). Le petit conduit qui en résulte est logé dans le prolongement caudal ou proboscidiforme (»’, fig- 2, 3, 7), et va s’ouvrir à son extrémité garnie de soies comme les cirrhes C’est ce prolongement pioboscidi- forme qui conduit la liqueur séminale et non les œufs jusque dans le manteau où ceux-ci se trouvent. Après la féconda¬ tion, les œufs se développent, la métamorphose embryonnaire a lieu, et les Anntifes, d’abord libres, vont ensuite se fixer sur différents corps marins. maintenant, en nous appuyant sur les faits précédemment exposés , rechercher avec quels animaux les Cirrhipèdes offrent les rapports les plus multipliés et les plus in¬ times , et par suite déterminer quel rang ils doivent occuper dans la série animale. Lamarck, en cherchant leur classement, les éloignait des Mollusques , parce qu’il y voyait un système ganglionnaire, des pieds articulés à peau cornée , et plusieurs paires de mâchoires. D'un autre côté, le rappro¬ chement qu’il en faisait avec les Annélides ne lui paraissait pas naturel. L'existence du manteau , l’absence de faisceaux de soies et d’anneaux transversaux qu’il ne trouvait pas sur le corps des Anatifes en étaient la cause. Enfin il pensait que des animaux qui n'ont point de tête, point d’yeux, et dont le corps se trouve enfermé dans une véritable coquille, ne pouvaient être non plus des Crustacés. Cependant, malgré l'exactitude de ses vues, le célèbre auteur de l’ouvrage sur les animaux sans vertèbres n’a pas cru devoir placer les Cirrhipèdes dans la grande classe des Articulés : cela tient , il nous semble, au peu de valeur qu’il a donnée aux différentes analogies, surtout à celles qui existent sous les rapports anatomiques et physiologiques. Le système nerveux ganglionnaire, symé¬ triquement placé sur le canal digestif des Cirrhipèdes, conduit déjà à un changement d’organisation qui sert à généraliser la classe des Articulés. La disposition articulée des pieds , celle du corps, qui , quoique moins évidente, est cependant assez sensible, montre aussi que la nature passe ici d’un degré d’organisation à un autre ; la disposi¬ tion de la bouche offre une analogie qui s’é¬ tend non seulement à la forme, mais qui va même jusqu’au nombre des pièces qu’on retrouve chez quelques Crustacés. La res¬ semblance de la Circulation avec celle d’un grand nombre d’Articulés , l’existence de branchies à la base des pieds , comme chez les Crustacés, et enfin d’autres rapproche¬ ments d’une importance secondaire forment les caractères propres aux Anatifes, et com¬ muns aux Articulés. Il est presque superflu de dire que ces caractères sont tous en op¬ position avec ceux assignés aux Mollusques. Chez ceux-ci , le système nerveux , par exemple, est composé d’un certain nombre 716 CIR CIR de masses médullaires disposées en différents points du corps, au lieu de présenter la série régulière et symétrique des ganglions , comme cela a lieu dans les Anatifes et les Articulés. La circulation est toujours aidée au moins parun ventricule charnu, aortique, tandis que les Anatifes n’ont point de cœur proprement dit. Quanta la disposition arti¬ culée des pattes et du corps, il y a encore bien moins de ressemblance. Il est donc très facile de séparer les Cirrhipèdes des Mollus¬ ques. Toutefois , cela ne suffit pas pour re¬ trouver l’ordre de classement qui leur est le plus convenable. Placés dans l’embranche¬ ment des Articulés, ils ont des rapports va¬ riés avec chaque classe de cette grande division établie dans le Règne animal de Cuvier. Or , il s’agit de connaître et d’éva¬ luer les rapports qui les lient plus intime¬ ment avec telle ou telle autre classe. Pour y parvenir, il est nécessaire d’exposer briè¬ vement les caractères les plus généraux qu’on a assignés aux animaux articulés. Ainsi leur système nerveux ganglionnaire est à renflements symétriques; les mâchoires, lorsqu’ils en ont, sont toujours latérales; elles se meuvent de dehors en dedans, et non de haut en bas. Enfin, la plupart de ces animaux peuvent changer de place par la marche, la course , le saut , la rotation , le vol ou la reptation. Mais les Cirrhipèdes sont privés de la fa¬ culté locomotrice ; ils ont donc moins de rap¬ ports avec les deux dernières classes , les Arachnides et les Insectes, qu'avec les deux premières, les Annélides et les Crustacés. En effet, parmi ces derniers, on trouve quelques espèces qui, comme lesCirrhipèdes, sontpn- vées de locomotion, telles que les Crustacés parasites et certains Annélides. C’est donc avec ces derniers qu’il faut enfin les compa¬ rer, afin d’y arriver par déduction aurang qui leur appartient. Sous le point de vue du sys¬ tème nerveux, il y a une égale analogie entre celui des Cirrhipèdes et le système nerveux, soit des Annélides , soit de certains Crusta¬ cés inférieurs; mais leur circulation, leurs pieds articulés et leurs bouches surtout, ont beaucoup plus de rapports avec les Crusta¬ cés en général. D’un autre côté , les organes de la reproduction sont toujours réunis et constituent l’hermaphrodisme chez les Cir¬ rhipèdes , tandis que , chez les Crustacés , ils sont séparés ; les soies qu’on retrouve le plus souvent sur les articulations du corps chez les Annélidesmanquent chez lesCirrhipèdes. Quant à leur enveloppe externe qui est tantôt cornée, tantôt univalve , tantôt multivalve, elle aurait, d’après Burmeister, plus d’a¬ nalogie avec l’enveloppe de certains Crus¬ tacés , notamment avec celles des Cypris et des Limnodia , qu’avec celles de quelques Annélides. Ainsi, a part la circonstance de l’hermaphrodisme , caractère qui les rap¬ proche des Annélides , les Cirrhipèdes ont plus de rapports avec les Crustacés. Nous proposons donc de placer la classe des Cir¬ rhipèdes crustacés avant les Annélides, afin d’établir le passage naturel entre ces der¬ niers et les différentes classes déjà admises de Crustacés. Les Cirrhipédiens compren¬ nent plusieurs genres, savoir : Les Ana¬ tifes, Anatifa , Brug ; les Pouce- pieds, Pollicipes , Leach ; les Cineras , Leach ; les Otions , Leach; les Telralasmis , Cuv. ; les Glands de mer, Balanus de Brug.; les Ba- lanes proprement dits ; les Diadèmes , Dia- dema , Bouz. Voyez ces mots. (Martin Saint-Ange.) CIRRHIPÉDIENS. crust. — Synonyme de Cirrhipèdes. CIRRHÏP1DES. grust. — Synonyme de Cirrhipèdes. CIRRHITE. Cirrhites (xtpptç, espèce de poisson de mer; de xcppoç, jaune), poiss. — Genre de la famille des Percoïdes à une seule dorsale, à 6 rayons branchiaux, et ayant les mâchoires armées de dents canines. Par la nature de la dorsale et le nombre des rayons de la membrane branchiostège, on pourrait être tenté de faire de ces Poissons une fa¬ mille particulière ; mais le reste de leur orga¬ nisation, si voisine de celle des Serrans et des Perches , justifie de reste ce rapprochement déjà saisi par Lacépède , qui n’en classe pas moins ces Poissons dans un ordre fort éloi¬ gné de celui où il plaçait la Perche. Le g. dont nous nous occupons ici a été établi par Commerson. Il en avait bien saisi le caractère, qui consiste dans la présence de G ou 7 rayons simples sans bifurcations, mais avec arli- culati .ns à la portion inférieure de la na¬ geoire pectorale, ces rayons plus longs que les supérieurs dépassant la membrane de la na¬ geoire. Il faut ajouter, pour compléter cette diagnose, que lesCirrhites ont le préopercule CIR CIR 717 dentelé, l’opercule terminé par un angle plat etémoussé, desdents longues encrochetssur les mâchoires , et en velours sur le vomer. Les palatins, lisses, n’ont aucunes dents. Les ventrales sont insérées un peu en arrière des pectorales, mais pas assez loin pour faire considérer ces Poissons comme des Abdomi¬ naux, ainsi que l’a fait M. de Lacépède. Les Cirrhites semblent, par les rayons simples de leur pectorale , se rapprocher des Scor- pènes et des Cheilodactyles; mais les dents de ces deux genres sont toutes en velours sur les mâchoires ; les Scorpénes ont des dents aux palatins, et les Cheilodactyles n’en ont pas. Les Scorpénes ont les joues cuiras¬ sées par l’articulation de leur sous-orbitaire avec le préopercule. Les Cheilodactyles sont de la famille des Sciénoides. C’est, au contraire, prés des Serrans qu’on doit pla¬ cer les Cirrhites, dont ils ne diffèrent spé¬ cialement que par le nombre des rayons de la membrane branchiostège. Les espèces de ce g. sont en petit nombre , parées des plus vives couleurs ; elles viennent des mers de l’Inde. (Val.) *CIRRHOBRANCHES. Cm •hobranchiaia. moll. — Lorsque la structure de l’animal du g. Dentale de Linné fut connue par la publication de notre Monographie de ce g., M. de Blainville, dans sa Malacologie , pro¬ posa d’établir pour ce g. lui seul la famille des Cirrhobranches. Cette famille est fondée sur les caractères du g. dont il est question, et M. de Blainville l’a distinguée de la ma¬ nière suivante : Organes de la respiration en forme de longs filaments nombreux por¬ tés par deux lobes radicaux au-dessus du cou. Coquille subtubuleuse, un peu conique dans toute sa longueur et ouverte à ses deux extrémités. Les détails que nous donnerons sur le g. Dentale en particulier, nous permettent d’a¬ bréger cet article sur la famille des Cirro- branches. Voy. dentale. (Desh.) CIRRIIOLUS ( cirrhus , cirrhe). bot. cr. — Genre de l’ordre des Gastéromycètes tricho- spermes, établi par Martius ( JYov . aci. leop. iar., t. X, p. 511) pour un petit Champignon qu’il nomme Cirrholus flavus, et qu’il a trou¬ vé au Brésil sur les bois pourris. Il lui as¬ signe pour caractères : Péridium simple, glo¬ buleux , membraneux , s’ouvrant irréguliè¬ rement au sommet; columelle en spirale sortant avec élasticité du péridium, et recou¬ verte de sporules globuleuses très petites. *CIRRIIOPETALUM ( xtppoç , jaune de tan ; ttetoJov , pétale), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidacées, tribu des Den- drobiées, formé par Bindley {Bol. Reg., t. 832) , et renfermant une quinzaine d’es¬ pèces environ. Ce sont des plantes indien¬ nes, épi phy tes , à rhizome rampant, émet¬ tant des pseudobulbcs à feuilles solitaires, coriaces, à veines inapparenles ; à fleurs pe¬ tites, ordinairement d’un jaune obscur, et groupées soit en grappes serrées , soit en ombelles au sommet d’un scape radical. On en cultive une partie dans les jardins des amateurs. On les reconnaît surtout à des folioles périgoniales extérieures ringentes, dont les latérales très longues, très aeumi- nées , fortement obliques; les intérieures très petites; un label le entier; un gynos- tème fort petit, prolongé à la base , et por¬ tant au sommet deux cornes pélaloïdes; une anthère biloculaire; 4 pollinies, dont les deux intérieures lamelliformes et beaucoup plus petites. (C. L.) CIRRIiOPODES. crust. — Syn. de Cir- rhipédes. CIRRHUS ( xtppoç , jaune), moll. — Ce genre, établi par M. Sowerby, dans le Mi¬ nerai conchology , et conservé par lui dans ses différents ouvrages , nous paraît fondé sur des caractères insuffisants. En effet, ce sont des Coquilles trochiformes ou turbini- formes, la plupart sénestres et percées d’un grand ombilic, s’étendant du sommet à la base. Ces caractères conviennent à la fois au genre Évomphale et au genre Cadran : c’est donc à l’un ou l’autre de ces genres que les Cirrhus doivent être reportés. (Desh.) CIRRIFÈBE. apjjnél. — Voyez cirrhi- fère. *CIRRIGRADE. Cirrigrada [cirrus, cirre; gradior , je marche), zooph. — Nom donné par M. de Blainville à un ordre de la classe des Arachnodermaires , comprenant ceux dont la face inférieure du corps est garnie de cirres tenlaculiformes très extensibles et contractiles. CIRRIPÈDES. crust. — Syn. de Gir- rhipèdes. * CIE RODERAI A IRES. Cirrodermaria. échin. — Nom des Échinodermes dans la méthode de M. de Blainville. (P. G.) i 718 CIS * CIRROEDI A ( xippoetSvîç , tirant sur le fauve jaunâtre), ins. — Genre de Lépidop¬ tères de la famille des Nocturnes, tribu des Noctuélides, établi par M. Guénée [Ann. de la Soc. eut. de France , t. VIII, p. 489) pour y placer deux espèces retranchées par lui du g. Xanthia de Treitschke; ce sont les Noël, ambusa Fab. , et xerampelina Hubn. Voyez xanthia. (D.) *CïRROSPlLUS. ins. — Genre de la tribu des Chalcidiens, de l’ordre des Hyménop¬ tères, établi par M. Westwood, et adopté par nous ( Hist . des an. art ). Les Cirrospiles se font principalement remarquer par leurs an¬ tennes épaisses , que termine une massue fusiforme. M. Walker a décrit une quantité considérable d’espèces de ce genre, toutes recueillies en Angleterre. Les plus communes paraissent être les C. zeuxo , rliosaces , etc. (Bl.) CIRSIUM. bot. ph. — Genre de la famille des Gomposées-Cynarées, établi par Tourne- fort pour des plantes herbacées, propres aux lieux incultes et montagneux de l’Europe, de l’Asie moyenne et de l’Amérique boréale, ayant le port des Chardons , les feuilles dé¬ couvertes ou sessiles, variant de forme, le plus souvent épineuses; les fleurs pourpres et jaunâtres. Malgré les épines qui les hérissent , les Cirsium sont d’un effet assez agréable, et le réceptacle de plusieurs espèces est mangé dans quelques pays, comme les Artichauts dans le nôtre. Il croît spontanément dans nos environs, le C. arvense , connu vul¬ gairement sous le nom de Chardon hémor- rhoidal , et qui présente quelquefois la par¬ ticularité d’avoir des fleurs hermaphro¬ dites. — Less., synonyme de Chamœpence. (C. d’O.) CIS ( 3uç, petit ver qui ronge le blé ou le bois), ins. — Genre d’insectes tétramères , famille des Xylophages, tribu des Bostri- chiens , établi par Latreille aux dépens des Anobium et des Hylesinus de Fabricius , et adopté par tous les entomologistes. Les In¬ sectes de ce g. ont le corps ovalaire, un peu convexe ; la tête petite , bituberculée dans les mâles, et enfoncée en partie dans le pro¬ thorax ; celui-ci est large ; les antennes, plus longues que la tête, sont terminées en mas¬ sue perfoliée ; les pattes sont courtes , et les trois premiers articles des tarses sont égaux CIS et velus. Les Cis vivent en société dans les Agarics et les Bolets desséchés des arbres ; ils se tiennent de préférence à la partie in¬ férieure, et au moindre danger ils se laissent tomber. Ce sont des Insectes très petits , qu’on rencontre principalement au prin¬ temps. Le dernier Catalogue deM. Dejean men¬ tionne 28 espèces de ce g., dont 22 d’Europe, 2 d’Afrique et 4 d’Amérique. Nous citerons parmi les premières le Cis Boleti ( Ano¬ bium id. Fabr.) et le Cis reticulalum ( Ano¬ bium id. Fabr. ). Ces deux espèces se trou¬ vent aux environs de Paris. (D.) CI SS A. ois. — Boié a créé sous ce nom un g. de la famille des Rolliers dont le type est le Pyroll indien, Corapica bengalensis Less., Rollierde la Chine, que Cuvier rapporte à ses Rolliers. Barrère avait donné ce nom à la Pica caudata Rey , ou melaywleuca de Vieillot. (G.) CISSAMPELOS (xi, pa¬ nier; yaavYip , ventre), iins. — Genre de Dip¬ tères, division des Brachocères, famille des Athéricères, tribu des Muscides , établi par Latreilleet adopté par M. Macquart, qui le place dans la section des Créophiles , sous- Iribu des Gymnosomées. Ce g., qui corres¬ pond à celui de Pallasia de M. Robineau- Desvoidy , se distingue de ceux delà même tribu par ses antennes courtes, dont le 3e ar¬ ticle est ovalaire ; par la forme du style dont le Ie* article est court, et le 3e épaissi à sa base, et enfin par la lre cellule des ailes à pétiole allongé. Il ne renferme que 3 espèces, toutes d’Europe. Nous citerons , comme type , le Cisi. globosa Macq., Gymnosoma id. Meig. , ou Pallasia id. Rob.-Desv. Cette es¬ pèce se repose sur les fleurs de Carotte. (D.) CISTOIDES. BOT. PH. — Voyez CISTEES. CISTOMORPHA, Caley. bot. ph. — Syn. d 'Hibberlia, Andr. CISTOPTERÏS , Bernh. bot. cr. — Sy¬ nonyme de Lygodium , Sw. CISTRAS. min. — Ce mot est indiqué comme synonyme de Marne en plusieurs lieux de la France. (Del.) CISTUDE. Cistudo ( cisla , boîte; tesiudo , tortue), rept. — Genre de Chéloniens de marais ( famille des Émydiens ou Élodites) , assez voisin de celui des Émydes proprement dites , et beaucoup moins riche en espèces que celui-ci. On ne lui en connaît en'effet que cinq, mais dont une est plus connue des amateurs d’histoire naturelle que toutes les autres Elodites. puisque c’est l'espèce la plus commune des eaux douces de l’Eu¬ rope méridionale. Les deux autres Émy¬ diens européens ( E. sigriz et caspica) sont presque exclusivement des environs de la mer Caspienne et de la Péninsule ibérique, tandis que la Cistude européenne est répan¬ due en Grèce, en Italie, dans le midi de la France, en Espagne, en Portugal, et même en Hongrie , et dans une partie de l’Allema¬ gne, jusqu’en Prusse. Parmi les autres Cis- tudes, trois sont de l’Inde, Yamboinensis ( Tesiudo amb. Daud.) d’Amboine et de Ja¬ va ; la trifasciuta ( Sternoiberus trif. Bell) et la Diardi ( Emys dhor Gray), qui est du Bengale et de Java. Celle-ci fournit à M. Bell son g. Cyclemys. La 5e espèce de Cistude est américaine , c’est la carolina ( Test, carinata Linn.) qu’on trouve depuis la baie d’Hud¬ son jusqu’aux Florides. De même que les Émydes , les Cistudes ont 5 ongles aux pattes de devant, et 4 à celles de derrière. Leur mâchoire est à peu près droite ; elles ont 25 plaques lombaires , 12 sternales, et leur queue, plutôt courte que I*ongue , manque toujours d’étui corné. Elles diffèrent cependant des vraies Émydes par leur plastron , n’adhèrent à la carapace que par un simple cartilage , que rend mo¬ bile sa séparation transverse médiane en forme d’articulation : aussi l’animal peut- il s’enfermer à peu près complètement dans sa carapace comme dans une boîte. La Cistude européenne, à laquelle on a donné les différents noms de Tortue bour¬ beuse , jaune, etc., a pour principal carac¬ tère la forme ovale de sa carapace, qui est assez déprimée, noirâtre, avec des taches jaunes disposées en rayons. Elle a 12 à 15 pouces de longueur. Bojanus a consacré à l’étude anatomique de celte espèce son bel ouvrage intitulé : Anatome Testitudinis euro- peœ. Beaucoup d’auteurs l'ont aussi étudiée, mais zoologiquement, et nous pourrions citer plusieurs planches qui la représentent d’une manière fort exacte. Elle vit dans les eaux tranquilles ou courantes, nage avec beau¬ coup de facilité et vient quelquefois à terre; ses mouvements n’y sont pas très embar¬ rassés. Sa nourriture consiste essentielle- CIT 723 v CIT ment en insectes, mollusques et vers aqua¬ tiques ; elle poursuit aussi les petits pois¬ sons. Ses œufs sont ovalaires, assez allongés. Elle les pond auprès du rivage, dans les en¬ droits humides. A l’approche de l’hiver, elle quitte les eaux et se retire dans des trous pour y passer la mauvaise saison dans un état complet de léthargie. Il est question de ce Chélonien dans tous les ouvrages de matière médicale ; c’est en effet lui qu’on emploie de préférence pour la fabrication des sirops et bouillons pecto¬ raux de Tortue. Sa chair, sans être ex¬ cellente , est cependant assez bonne ; et dans beaucoup d’endroits , on l’emploie comme aliment. La Cistude européenne est repré¬ sentée dans notre Atlas, à la planche 1 des Pieptiles, sous un des noms qu’on lui a don¬ nés, celui de Cisiudo vulgaris. (P. G.) *CISTELA (d iminutifde cista , corbeille). moll. — D’après les auteurs anglais , Huin- phrey ( Muséum calonn.) aurait indiqué sous ce nom un genre qui correspondrait assez exactement à celui nommé Cyclostowa par Lamarck. Foy. cyclostome. (Desh.) CISTULE ( cistula , petite boîte), bot. cr. — ( Lichens. ) Nom sous lequel Willdenow désignait certaines apothécies des Lichens , celles des Sphérophores , par exemple, qui, d’abord sphériques, s’ouvrent par l’érosion de leur sommet, et dans lesquelles on croyait alors les spores primitivement nues. Nous avons montré ( Ann. se. nul. , mars 1841 ) que sous ce dernier rapport on était dans l’erreur, que les sporidies sont d’abord con¬ tenues dans des thèques, et que, comparées à celles des autres Lichens, elles n’offrent d’autre différence que celle de s’en échapper de bonne heure, et de continuer à croître après leur sortie. Le nom de Cistule n'a d’ailleurs pas été conservé. (C. M.) CISTES. BOT. PH. — F Oyez CISTE. CITARELLE. moll. — Nom d’une esp. du g. Gancellaire. CITHARA (xtGocpoc, harpe), moll. — Ce genre, établi par Klein ( Tentamen osira- col.) , aurait dû être conservé; car il cor¬ respond exactement au genre Harpe de La¬ marck. F oyez HARPE. (Desh.) CITHAREXT’LOM (xtS^pa, guitare ; £v- )ov, bois), bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées (à laquelle il n’est pas toutefois réuni sans quelque doute), formé par Linné (Cen.A 760), et renfermant 25 espèces envi¬ ron, dont 7 ou 8 sont cultivées dans les ser¬ res en Europe comme plantes d’ornement. Aux Antilles, on donne aux espèces com¬ munes le nom vulgaire de Bois de Guitare. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux de l’Amérique tropicale , à ramules souvent spinescentes , garnies de feuilles opposées , simples, très entières ou dentées; à fleurs blanches ou rouges, disposées en épis lâches, axillaires et terminaux. (C. L.) *CITHARU\E. Citharina (y.Sâpa, harpe). foramin. — Sous ce nom , j’ai établi ( Fo- ram. des Antilles ) un genre de la famille des Stichostègues , ainsi caractérisé: Coquille libre, régulière, équilatérale, allongée ou triangulaire, fortement comprimée, droite ou arquée, composée de loges superposées sans recouvrement, toujours très obliques , et croissant de la première, souvent globu¬ leuse , à la dernière, tronquée en dessus. Son ouverture arrondie, marginale, est pla¬ cée à l’angle saillant de la coquille. Ce g. se distingue des Vaginulines par les 8 loges obliques et par la grande compression de la coquille. L’analogie de leur forme avec une harpe m’a fait lui donner le nom de Cilha- rina. Toutes les espèces que je connais sont des lias ou des terrains crétacés. (A. i/O.) CITHARUXE. Citharinus ( nom grec de quelques poissons inconnus), poiss. — G. Cu¬ vier a ainsi nommé un genre de la famille des Salmonoïdes à bouche petite , fendue en tra¬ vers sous la saillie du museau. Le bord supé¬ rieur de la bouche est formé presque en en¬ tier par les intermaxillaires qui portent de petites dents , ies maxillaires n’en ont au- I cyne, et sont très courts. La langue et le ! palais sont lisses. La nageoire adipeuse est j couverte d’écailles. Ces Poissons viennent du Nil. Gronovius en avait décrit une es¬ pèce sous le nom de Salmo cyprinoides. Une autre plus grande est connue des Arabes sous le nom d' Astre de la nuit, sans doute à cause de la forme élargie de son corps argenté. M. Geoffroy, qui l’a décou¬ verte dans le Nil, en a donné une figure dans le grand ouvrage de l’Égypte, pl. 5, fig. 2 et 3. M. Cuvier, en la dédiant à son confrère, l’a appelée Citharinus Geoffrcei. (Val.) C2THAROIDÉES. Citharoidœ. zooph. — Nom donné par M. Bory de Saint-Vincent à une famille de l’ordre des Microscopiques 724 C1T CIT crustodés , à cause de la forme du test des animaux qui la constituent. CÏTIIARUS. poiss. — Rondelet a désigné sous ce nom deux esp. de Pleuronectes du sous-genre Flétan, Hippoglossus , Cuv. CITIGRADES. Citigrades. arachn. — Ce nom a été donné par Latreilie à une tribu de la famille des Aranéides, renfermant ceux de ces animaux qui se distinguent par la rapidité de leurs mouvements et la vélocité de leur course. (H. L.) CITILLUS. mam. — Nom d’une espèce du g. Arciomys érigé en g. par Pal las. * CITRÉES. Citreœ. bot. ph. — Section de la famille des Aurantiacées , caractérisée par ses loges multi-ovulées, et nommée ainsi d’après le g. Citrus qu’elle renferme. (Ad. J.) CITRIN. ois. — Nom d’une esp. du g. Fauvette , Moiacilla subjlava , faisant partie du g. Cysticole, et d’un Tangara , Tanagra cilrinella Ternm. (G.) *CÎTRIOBATUS (xtrpiov , citron ; ëaToç , ronce), bot. pu. — Genre de la famille des Pittosporacées, formé par AIL Cunningham (ex Loud. Hort. Bril. suppl. , t. I , p. 185), et ne renfermant encore que deux espèces, toutes deux, selon Loudon (/. c.), introduites et cultivées en Europe comme plantes d’or¬ nement. Ce sont des arbrisseaux croissant (l’un d’eux , du moins) dans les hall iers om¬ bragés et humides des environs de Port-Jack¬ son, et dans le bois épais de la côte de la co¬ lonie de Swan River, dont les habitants leur donnent le nom de Ronces à Oranges ( Orange ihorn), en raison de leurs fruits qui ressem¬ blent ci une petite Orange. Les rameaux en sont procombants , couverts d’une pubes¬ cence étoilée ; les ramules axillaires spines- eentes , garnies de feuilles alternes , cour te¬ ntent pétiolées, ovales ou obovales-cunéifor- mes , aiguës ou subtronquées au sommet, à bords sinueux, subépineux-dentés ; les fleurs très petites, sessiles , axillaires, solitaires; les baies coriaces, subglobuleuses, surmon¬ tées du style, mono-létraspermes et remplies d’une pulpe résineuse. (C. L.) CITRIQUE (acide), ciiim. — Voy. acides. CITRON. bot. cr. — Nom vulgaire de l’ A g ariens sulfurëus. CITRON A DE. bot. ph. — Nom vulgaire donné à certaines plantes qui , comme la Verveine, l’Ahrotanum , etc., exhalent l'o¬ deur du Citron. * CITRONELLA , Don. bot. pii. — Syn. de fs illare sia, Ruiz et Pav. CITRONNIER, bot. pii., — Voyez oran¬ ger. CITRONS, bot ph. — Nom qu’on donne aux fruits du Citronnier. CITROSMA (xit pov, citron ; oo-p.y î, odeur). bot. pii. — Genre de la famille des Monimia- cées, tribu des Monimiées, créé par Ruiz et Pavon ( Prodr.y 184 , t. 29 ), et renfermant environ 25 espèces, habitant toutes l’Amé¬ rique tropicale. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux encore peu connus, à rameaux étalés, un peu comprimés aux articulations ; à feuilles opposées, très entières ou dentées ; à fleurs dioïques ou monoïques, en grappes axillaires, pauciflores. Ce genre se distingue surtout par son fruit : ce sont des drupes en nombre moindre des ovaires (3-10) par avor¬ tement ? monospennes , et cachés ( nidu- lants ) dans un périgone bacciforme , élas- tiquement déhiscent ensuite par parties inégales. (C. L.) CITROUILLE. Cucurbiia. bot. ph. — Nom vulgaire d’une espèce de Courge. CÏTRULLUS , vulgairement COLO¬ QUINTE. bot. ph. — Genre de la famille des Cucurbitacées , tribu des Bryoniées , formé par Necker ( Vient., 889), et renfermant au¬ jourd’hui environ 6 espèces. Ce sont des plan¬ tes herbacées annuelles, originaires del’Asie tropicale et cultivées en Europe , les unes à cause de la saveur agréable de la chair rouge ou blanche de leurs fruits ; les autres à cause du principe amer qu’elles fournissent à la médecine , mais que les praticiens pa¬ raissent maintenant laisser tomber en désué¬ tude. Les feuilles en sont alternes , cordi- formes , découpées en lobes entiers ou pen- natiséqués ; lescirrhes bi-tritïdes ; les pédon¬ cules axillaires, solitaires , uniflores , érigés pendant l’anthèse, défléchis ensuite ; fleurs monoïques, jaunes, assez petites en compa¬ raison de celles de quelques plantes voisines. Calice commun, 5-fide ; disque cupuliforme ; corolle rotacée, 5-partie. Fleura mâles : 3 éta¬ mines ; filaments courts , libres ; anthères inappendiculées, subtrilobées, libres ou syn- génèses, à une seule loge linéaire. Fleurs fe¬ melles : Etamines stériles , rudimentaires ; ovaire infère, 3-6-loculaire , multi-ovulé. Style cylindrique , trifide; stigmates con¬ vexes, réniformes. Raie globuleuse, à chair CIV CIV 725 solide. Les espèces les plus communes ou le plus fréquemment cultivées sont le C. colo- cynihis , vulgairement Coloquinte , très re¬ cherchée de beaucoup d’amateurs pour la singularité de ses fruits, dont la forme a été diversifiée à l’infini par la culture : c’est un des plus violents drastiques que l’on con¬ naisse; le C. edulis Sp. (Pastèque, Melon d’eau), cultivé en grand nombre dans les pays chauds, en raison de l’immense quan¬ tité de jus rafraîchissant et sucré que four¬ nissent ses fruits. Il a produit un grand nombre de variétés. Nous ferons remarquer en passant que toutes les espèces appartenant aux genres Cucumis , Cilrullus , Cucurbita , etc., culti¬ vées dans les jardins, ont été tellement hy- bridifiées entre elles, soit naturellement, soit artificiellement, que leur connaissance exacte est aujourd’hui un chaos inextricable. Nous nous proposons d’examiner cette im¬ portante question aux mots courge et me¬ lon- (C. L.) CITRIJS. bot. ph. — V oyez oranger. * CITTOIIHYNCHLS, Willd. BOT. PH. — Syn. de Gomphea, Schreb. CITULE. poiss. — Cuvier a désigné sous ce nom les Carangues dont les pointes de la deuxième dorsale et de l’anale sont très pro¬ longées. Il y rapporte les Tchawil-parah et Mais-parah de Russel. CIVELLE. poiss. — Nom vulgaire, dans plusieurs contrées de la France, particuliè¬ rement sur les bords de la Loire, des petites Anguilles lorsqu’elles montent par troupes innombrables de la mer dans nos eaux douces. C’est le même poisson qui, à son jeune âge, et dans des circonstances sem¬ blables, reçoit le nom de Montée sur nos côtes de Normandie. (Val.) CIVETTE, f^iverra. mam. — Le mot Ci¬ vette est d’origine arabe ; mais il est depuis longtemps usité chez les Européens, pour indiquer une substance odorante compa¬ rable au Musc ou au Castoréum, substance qu’on tirait surtout d’Afrique. Il désigne également l’animal qui produit ce parfum, et, dans leur nomenclature , les zoologistes l’ont souvent étendu à un certain nombre d’espèces plus ou moins semblables à la Ci¬ vette elle-même. Linnæus appelait Priver va un genre de Carnassiers dont Du (Ton et Dau- benton, mais surtout les naturalistes ac¬ tuels, ont fait connaître les nombreuses es¬ pèces. On dit aujourd’hui f'iverrien, P'i- verroïde , Viverride, etc., pour indiquer tout animal de cette famille. Bien que les f^iverra soient exclusivement de l’ancien monde, les Grecs et les Romains étaient loin de connaître , même par leur es¬ pèce type , tous les genres distingués par les modernes ; à part la vraie Civette, l’Ich- neumon, qui est une Mangouste, et peut- être la Genette, les autres n’avaient point encore été observés de leur temps. On ne trouve dans aucun auteur ancien le mot 67- veita. Belon, en 1553, paraît l’avoir em¬ ployé le premier ; et si Pline se sertdecelui de iv erra , il est bien certain que ce n’est pas pour une des espèces appelées ainsi de nos jours. Ruell , qui écrivait peu de temps avant Belon , nous apprend que l'animal dont on lirait le Zibethum , ou la Civette, était nommée Zapetion par les Grecs ; et , d’après M. Dureau de la Malle, cette vraie Civette , de même que plusieurs Mustéliens, a été comprise par les Grecs au rang de leurs roc Soq, rameau; ^ac'ryj, crin), bot. pii. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées établi par DeCan- dolle {Prodr. , Vf, 245), pour une plante her¬ bacée, vivace, des rivages sablonneux de la mer Caspienne, tomenteuse , à feuilles al- CLA 729 ternes, sessiles, oblongues, obtuses, entières , sans nervures, linéaires au sommet; à co- rymbes terminaux polycéphales ; capitules à pédicel 1 es courts. On n’en connaît qu’une seule espèce, la C. candidissirna. (C. d’O.) * CLADOCRIXUS. kciiin. — Genre établi par M. Agassiz dans la famille des Crinoides. 'CLADODACT1LUS ( xASoq, rameau; $XXTVAOq, doigt). ÉciiiN. — Genre d’Holothu- ries Cucumiformes, établi par M. Brandt. Son caractère essentiel consiste dans ses tenta¬ cules pinnés qui sont rameux. (P. G.) CLADODES ( x)oi'?mc?y)ç , rameux). bot. ph. — Loureiro a établi, d’après un arbuste très rameux de la Cochinchine , ce genre connu d’une manière insuffisante, mais que ses caractères placent dans les Euphorbia- cées, et probablement prèsde l’ Alchomea. Ses fleurs monoïques ont un calice 4-parti ; les mâles 8 étamines à filets courts et membra¬ neux ; les femelles 3 stigmates allongés et ré¬ fléchis ; une capsule à 3 loges monospermes , 3-lobée et s’ouvrant en 3 pièces. Les feuilles sont alternes, dentées, glabres, rugueuses ; les fleurs en grappes terminales. (Ad. J.) *CLADODIPTERA ( x).oc^ojcî-/)ç, rameux ; Tzvepov , aile), ins. — Genre de la famille des Fulgorides, groupe des Cixiites, de l’ordre des Hémiptères, établi par M. Spinola (Ann. de la Soc. eut., et Rev. cuv.) sur une seule espèce du Brésil ( Cladodiptera macroph- thalma Spin.). (Bl.) *CLADODÏlJM(xWw<5v)ç, rameux). bot. cr. — '"Mousses). Ce g., institué par Bridel (. Bryol . unir ., I, 620) sur le Pohlia inclinata Sw., ne diffère réellement des autres Pohlia que par son inflorescence hermaphrodite et par son port , qui le rapproche des Brys , et de ceux-ci que par l’absence des filets du péri- stome intérieur. Ces différences, les premiè¬ res surtout , n’ayant qu’une importance se¬ condaire dans cette tribu, nous renvoyons au mot pohlia l’exposition des caractères de ces Mousses, que MM. Bruch et Schimper réunis¬ sent comme section à leur g. Bryum. (C. M.) *CLADOLABES, Brandt. échin. — Genre d’IIololhuries établi par M. Brandt ( Act . ao. pet., 1835). *CLADOMOEFIIUS , Gray, ins.— Syno¬ nyme de Bactevia , Latr. *CEADOXA, Adans. bot. cr. — Synonyme de Cladonia , HofTm. (C. M.) CEADOXIA. Cladonia ( x/.cAoq, rameau). 46' - T. 1 1 1 . 730 GLA GLA bot. cr.—- (Lichens.) Ce g. , très naturel , mais excessivement polymorphe, de la tribu des Lécidinées , est encore remarquable par les vicissitudes auxquelles il a été soumis. Fondé par Hoffmann {Fl. Germ ., II, p. 114), son nom fut changé par Acharius ( Lie h. univ ., p. 105) en celui de Cenomyce , puis le genre lui-même divisé en plusieurs autres , comme Scyphophorus , Hetopodium , Pyx:- daria , Capitularia , Pycnoihelia , etc. ( voyez ces mots ). Quant à nous , nous l’admettons tel que l’ont limité et défini Eschweiler {Fl. Bras. , t I , p. 261 ) et Fries ( Lich. europ. , p. 206 ). Ses caractères essentiels consistent en des apothécies primitivement libres et scyphuliformes, c’est-à-dire évidées au cen¬ tre > puis, l’évolution se continuant de la pé¬ riphérie au centre, définitivement convexes, orbiculaires , en forme de tête , recouvertes par une lame proligère colorée qui se réflé¬ chit sur l’excipulum, l’enveloppe et le cache complètement. Eschweiler y voit deux hy» pothèces ; mais l’un est le sommet du podé- tium modifié, l’autre, qui est en contact immédiat avec la lame proligère, est l’exci- pülum. Ni ce savant lichénographe ni Fries n’ont pu trouver les thèques , que M. Fée et nous nous avons fort bien vues. Elles ont la forme d’une massue , et contiennent sur un rang six sporidies ovales -oblongues dans les C. pyxidata , alcicornis et pungens , que nous avons analysées. Le thalle est tout à la fois horizontal et vertical , et la dimension de l’une des deux formes est ordinairement en raison inverse de l’autre. Le thalle hori¬ zontal est ou foliacé {C. alcicornis ), ou squa¬ meux {C. farcata ), ou enfin crustacé {C. ran * giferina). Le vertical, cylindrique, simple ou rameux , ûstuleux et souvent crevé à Fais¬ selle des rameaux, offre deux formes princi¬ pales : ainsi ses divisions s’évasent au som¬ met en une sorte d’entonnoir sur les bords duquel se voient les apothécies, ou bien elles conservent leur forme cylindracée , et sont terminées par des fructifications capitulifor- mes. Celles-ci présentent quatre couleurs différentes , qui sont le brun , l’incarnat li¬ vide , le rouge et le noir. Ce g. contient un nombre d’espèces plus ou moins grand , se¬ lon la manière de l’envisager. Fries , l’un de ceux qui, à notre avis , l’ont étudié le plus philosophiquement, n’en compte en Europe que 24 ; tandis que Delise , qui a fait- une monographie de celles de France ( r. Duby , Bot . Gall., p. 619), en énumère 53, sans compter un nombre immense de variétés auxquelles , à l’exemple d’Acharius, il a at¬ taché des noms. Quelques espèces sont cos¬ mopolites , mais il en est aussi de propres à différentes zones. Nous avons déjà fait mention, au mot Ce- traria , de l’utilité du Lichen d’Islande ; le Cladonia rangiferina , que la Providence a semé avec profusion près du pôle , là où toute autre végétation est arrêtée, ne rend pas de moins grands services. Si le premier sert de nourriture à l’homme lui-même , le second est l’aliment unique des Rennes pen¬ dant les longs hivers de la Laponie. On peut lire dans Linné {Fl. Lapon., p. 332 seq.) les pages éloquentes où il prouve que sans le précieux Lichen en question , ces contrées deviendraient inhabitables. Au Brésil , on triture avec un peu de sucre et d’eau le thalle du Cladonia sanguinea Eschw. , et on en forme un Uniment employé avec avantage contre les aphthes des nouveaux-nés. Les personnes qui voudront étudier ce g. difficile devront consulter la monographie que Floerke en a donnée , et surtout lire ce qu’en a écrit Fries dans sa Lichenogravhia europœa , p. 206 et suiv. (C M.) *CLADOPOILLA (xX«ov, bois; du nom de bois cassant, donné vulgairement aux esp. de l’ile de Bourbon), bot. pii.— Genre de la famille des Euphorbiacées, ainsi carac¬ térisé : Fleurs dioïques ou plus rarement mo¬ noïques. Fleurs mâles Calice 3-4-parti. Eta mines nombreuses sur un réceptacle hémi¬ sphérique qui porte entremêlées de petites écailles, à filets libres , terminés chacun par les deux loges d’une anthère, distinctes, dres¬ sées et fendues au sommet. Fleurs femelles : Calice court à 3 divisions, alternant avec trois appendices intérieurs, charnus, colorés. Ovaire de 2 , 3 ou 4 loges , surmonté d’au¬ tant de styles courts , réfléchis , tout hérissé à l’intérieur de papilles stigmatiques , et de¬ venant une capsule à autant de coques mo¬ nospermes , réduites quelquefois à une. Graines enveloppées d’un arille charnu. — Les espèces , au nombre de neuf, sont ori¬ ginaires des îles de Bourbon, de Java et de l’Inde. Ce sont des arbustes ou arbris¬ seaux à feuilles alternes, pétiolées, dentées, rudes au toucher ; à fleurs disposées en épis ou grappes axillaires sur lesquelles elles naissent séparées ou réunies par pelotons ou fascicules , accompagnées de bractées. Les jeunes parties sont souvent teintes en rouge, ce qui avait fait proposer le nom d’Erythro- chilus ( d VpuGpoç , rouge ; ^ Joç > nourriture , suc) , pour un genre que ses caractères trop peu distincts ont dû faire confondre avec celui-ci. (Ad. J.) CLAPIER, mam. — C’est le nom qu’on donne vulgairement au terrier des Lapins. * CLAPPERTONIA ( nom propre ). bot. pii. — Genre de la famille des Tiliacées, tribu des Gréxviées, établi parMeisner ( Gen ., 36), pour une seule espèce , croissant dans la Guinée. C’est un bel arbre dont les feuilles sont couvertes en dessous d’un duvet fauve, dont les inférieures obtusément 3-5-lobées, les supérieures spathulées, oblongues, 'den¬ tées ; les fleurs terminales lernées, d’un bleu violacé. (C. L.) CRAQUETTE DE LADRES ou DE Lɬ PREUX. moll. — Nom vulgaire du Sponrly- lus gœderopus Chem. CLARIAS. poiss. — Nom de Poisson tiré de Belon , et appliqué par Gronovius à des espèces de la famille des Siluroides , dont l’organisation n’a été bien connue que par les recherches faites en Égypte par M. Geof¬ froy Saint-Hilaire. F oyez iiétérobranciies. (Val.) CLARIONEA , DC. bot. pii. — Syn. de Perezia , Lagasc. CLARKIA (nom propre), bot. pii. — Genre de la famille des OEnothéracées , tribu des Epilobiées, formé par Pursh (Fl. Ann. bor., 1, 1 60) , revu et divisé en deux genres dis¬ tincts par Spach ( Végéi. pltanér., IV, 392, t. 35), qu’Endlicher (Gen.pl., 6/19) ne regarde que comme de simples sections. Il renferme 3 ou 4 espèces seulement , toutes cultivées pour l’ornement des jardins. Ce sont de petites plantes, annuelles ou bisan¬ nuelles, à feuilles alternes, courtement pé¬ tiolées, très entières ou dentées; à fleurs fort élégantes, pourprées ou lilacinées, axillaires, solitaires, sessiles, dressées ou horizontales, etnutantes en estivation. (C. L.) * C L A SM A TORON (x). Oto-pa, rompu ; o4ovç, dent), bot. cr. — (Mousses). MM. Hooker et Wilson ont ainsi nommé un g. pleurocarpe diplopéristomé qu’ils ont caractérisé (Hook., Journ. of Bot., IV, p. 421, t. 25, A) de la ma¬ nière suivante: Péristome double, l’extérieur composé de 16 dents courtes , séparables en deux portions ou bifides , l’intérieur formé par une membrane divisée au sommet en autant de cils bifides ou géminés, très irré¬ guliers et alternes avec les dents extérieures. Capsule dressée, égale. Coiffe cuculliforme ou en capuchon. Inflorescence ? Une seule esp., le C. pusillus, originaire de l’Amérique septentrionale, compose ce g. que nous trou¬ vons bien voisin du g. Pylaisœa, Brid. (C. M.) CLASSES, CLASSIFICATION!, term. — Voy. MÉTHODES et SYSTEMES. CLASTES ( x)aary)ç, qui- ébourgeonne la vigne ). arachn. — Genre de l’ordre des Aranéides, de la tribu des Araignées , éta¬ bli par M. Walckenaér , et ainsi caracté¬ risé par cet habile aptérologiste. Les yeux , au nombre de huit, sont presque égaux 736 CLA CL A entre eux et placés sur deux lignes ; la ligne postérieure très courbée en avant, la ligne antérieure droite, toutes deux formant un demi-cercle dont le diamètre est en avant. La lèvre est courte , dilatée et large à son extré¬ mité , qui forme une ligne légèrement cour¬ bée et subitement resserrée dans une partie de sa longueur jusqu’à sa base. Les mâchoi¬ res sont presque articulées horizontalement, écartées à leur base, bombées et divergentes, ensuite droites et parallèles , resserrées dans leur milieu; à leur extrémité, elles sont échancrées du côté interne, arrondies au côté externe, coudées et se terminant en angles obtus. Les mandibules sont articulées pour être portées en avant du céphalothorax. Les pattes sont très allongées , très inégales entre elles ; la première paire est la plus longue , la quatrième ensuite , la Iroisième est la plus courte. Ces Aranéides ne font pas de toile , mais tendent des fils , épient et chassent après leur proie, et se cachent dans les feuilles de différentes plantes. On ne connaît que deux espèces qui ap¬ partiennent à ce genre , les Clastes Fréyci- neiii Walck. ( Ilist . nat. des Ins. api., tohi I , p. 578), qui habile l’ile de Guam , et le Cl. Abboiii , ejusd. , qui se trouve en Géorgie ; cette espèce a été prise dans les bois de Chênes et de Pins. (H. L.) *C L A STO C IMEM IS ( x^ao'Toç, bl'isé ; xvy)u.yj, cuisse), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides Méiitophiles , division des Tri- chides, établi par M. Burmeister ( Handbuch der Eniornolog., 3 Band, s. 74l) aux dépens du g. Slripsipher de MM. Gory et Perche¬ ron. Ce g. est fondé sur une seule espèce, le Cl. maculants Burm., dont le mâle est le 7 rich. 4 -maculalus Sch. ( Campulipus incur¬ vants de Mac-Leay ) , et la femelle le Trich. 6-gullalus Sch. ( Strip : bimaculalus Gory et Percheron). Voyez triciiides. (D.) *CLATHRACÉES. Clath racece. bot. cr. — Tribu de la famille des Champignons établie par M. A. Brongniart , et ayant pour type le g. Clalhrus. CLATHRARIA (clalhrus , grillage), bot. foss. — Genre établi par Mantell (Trans. geolog. Soc. lin., I, p. 423, t. 45, f. 1, 2, 3 ; t. 46, f. 5; t. 47, f. 4 ) pour un végétal fos- * si le rapporté par M. Brongniartà la famille des Liliacées , par Endlicher à l’ordre des Acrobryées fossiles , mais dont la place est encore douteuse. Ces végétaux, qui se trou- ventdans les terrains de Glauconie sableuse, présentent pour caractères : Tiges compo¬ sées d’un axe dont la surface est couverte de fibres réticulées, et d’une écorce formée par la soudure complète des pétioles dont l’in¬ sertion est rhomboïdale. (C. d’O.) CLATHRE. Clalhrus ( clalhrus , grillage). bot. cr. — Genre de Champignons de la famille des Gastéromycètes, tribu des Phal- loïdées, établi par Micheli (Nov. gen., 214), et ayant pour caractères : Utérus sessile, globuleux, lacinié , déhiscent; réceptacle sessil. , globuleux, creux, formé par la réu¬ nion des rameaux des Champignons réunis en grillage ; sporules disséminées dans une substance gélatineuse et fétide contenue dans le réceptacle. Les Clathres, dont les espèces sont peu nombreuses, se trouvent dans l’Europe aus¬ trale et dans l’Amérique tropicale et subtro¬ picale. La seule espèce qui soit répandue dans toute l’Europe est le Clalhrus ruhe-r Mich. (Cl. cancellatus Lin.) ; car le Cl. flavescens ne paraît en être qu’une variété. Ce singu¬ lier Champignon forme, en sortant de son volva, un grillage coralloïde composé de ra¬ meaux charnus d'un beau rouge, et quel¬ quefois d’une couleur orangée, jaune ou blanchâtre. Il ne tient au sol que par une petite racine portant à sa base les frag¬ ments d’un volva blanc et lisse , qui recou¬ vrait la plante avant son développement. On trouve en Amérique les Clalhrus crispas et columnalus. Les Clathres se trouvent en Italie et dans le midi de la France , et les accidents qu’ils ont produits doivent les faire placer parmi les espèces délétères. M. Endlicher en fait le type de sa tribu des Phalloïdées, et y rap¬ porte les g. Laiernea, Turp.; Coleus, Cav. et Sech., et Clethria, P. Br. (C. d’O.) "GLATIS RIDÉES. Clalhridœ. bot. cr. — Famille établie par M. Dumortier aux dé¬ pens de la grande famille des Champignons, et comprenant les g. Clathrus , Phallus et Junia, dont le caractère commun est de pré senter un hyménium qui se résout en line matière visqueuse et sporifère. CLATHROIDÉES. Clalhroideæ. bot. cr. — Section établie par M. A. Brongniart dans la famille des Champignons , et com- CLA CL A 737 prenant les g. Phallus , Claihrus et Buita- rea. Elle répond aux Lytoiliecii de Persoon, et aux Rhanlispori de Eink. CLATIÏKOïDES. Clalhroides. bot. cr. — Groupe de la tribu des Clathracées ren¬ fermant le g. Claihrus. CLATHROPTERIS ( cia t h rus, grillage; pîeris , fougère), bot. foss. — Genre de Fou¬ gères fossiles établi par M. Brongniart (Hisi. vèg. foss., t. 134), ayant pour caractères: Fronde pinnatifide à pinnules entières; ner¬ vure médiane en atteignant le sommet, ner¬ vures secondaires simples, réunies et paral¬ lèles , perpendiculaires à la côte; nervuies nombreuses et formant par leur réunion des aréoles quadrilatérales. Les Clathropteris se trouvent dans les calcaires gryphites de la Scanie. CLATHIiCS , Ock. moll. — M. Ocken, ignorant sans doute i’existence du genre Scalaire de Lamarck, a proposé ce même genre sous le nom de Clathrus , emprunté au Turbo Clathrus de Linné. V oy. scaeaire. (Desii.) CLATIIIUJS. BOT. CR. — OIJ. CLATHRE. CLAEJDÉE. Claudea ( nom propre), bot. cr. — (Phycées). L’une des Floridées les plus élégantes et certainement la plus extraordi¬ naire par sa forme , trouvée sur les côtes de la Nouvelle-Hollande par le voyageur na¬ turaliste Péron , fut dédiée à son père par Lamouroux , qui la décri vit et Sa figura dans son Essai sur les genres des Thalassiophy- les, pag. 33, t. 2, f. 2-4. Sous le prétexte que les règles de la nomenclature avaient été violées , M. Agardh entreprit plus tard de changer le nom de Claudea en celui d ’Oneiltia, que personne n’a adopté. L’u¬ nique et très rare espèce qui constitue ce genre se reconnaît aux caractères sui¬ vants : Fronde cylindrique, rameuse, di- chotome, à rameaux garnis d’un seul côté d’expansions membraneuses en forme d’ailes, recourbées, comparables à une serpe émous¬ sée. Ges expansions, d’une belle couleur rose , sont parcourues de l’un à l’autre bord par une quantité considérable de nervures ascendantes, parallèles entre elles, qui , fai¬ sant saillie sur le bord libre , le garnissent de dents comme une dentelle. D’autres ner¬ vures plus courtes et parallèles aussi entre elles croisent les premières à angle droit. Mais le tissu membraneux venant à être ré¬ sorbé entre les nervures, celles-ci forment un réseau à mailles elliptico-hexagonales des plus merveilleux. C’est entre quelques unes de ces nervures qu’a lieu l’évolution de la seule fructification connue et décrite par Lamouroux. Elle consiste en stichidies atta¬ chées au réseau par leurs extrémités , li¬ bres dans le reste de leur étendue , et por¬ tant des sphérospores disposées sur deux ou quatre rangées. Si, nous aidant de l’analo¬ gie, nous en jugeons d’après le nouveau g. Mariensia , analysé par nous sur des échan¬ tillons que nous devons à la bienveillance accoutumée de M. le baron B. Delessert, le Claudea devrait jouir, comme les autres Flo¬ ridées, des deux formes de fructification, la conceplaculaire demeurant encore incon¬ nue. Nous décrirons en son lieu celle du Mariensia, qu’une structure analogue place près du Claudea. Mais comme il se passera quelque temps encore avant l’impression de cet article, nous nous bornerons ici, pour satisfaire la curiosité des botanistes que cela peut intéresser, à annoncer que les concep- tacles du g. Mariensia , qui ne sont décrits nulle part, nous ont offert la môme organi¬ sation que ceux du Thamnophora Seaforthii que nous avons figurés dans notre Cryptoga¬ mie de Cuba , p. 59 , t. Y. f. 1. a-e. (C. M.) CLAUSEIVA (nom propre), bot. ru. — Genre de la famille des Aurantiacées , type de la tribu des Clausénées, institué, aux dé¬ pens de plusieurs espèces d ’Amyris de Rox- burgh, par Burmann (Fl. md., 89), pour 9 10 espèces de l’Asie tropicale, dont une seule jusqu’ici (le C. peniaphylla), est cultivée dans les jardins en Europe. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles imparipennées , dont les folioles très entières ou dentées, pu- bescentes, à fleurs blanches, petites, dispo¬ sées en grappes ou panicules terminales. (C. L.) *CLAUSÉIVÉES. Clauseneœ. bot. ph. — L’une des sections de la famille des Auran¬ tiacées , caractérisée par ses loges à deux ovules superposés, et nommée d’après le g. Clausena. (Ad. J.j "CL A ESI A (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères, Pleurorhizées- Arabidées, formé parTrotzky (Ind. sem. hort. Cas. y 1839) sur YHesperis aprica de Poiret, et ne renfermant que cette espèce. C’est une petite plante de la Russie , à tige couverte 47 t. m. 738 CLA CLA de poils rigides; à feuilles simples, alternes; à fleurs purpurines , ébractéées , disposées en grappes terminales, poilues en tête, lors de l’inflorescence. (G. L.) * CLAESILES. rept. — Section du g. Cisludo dans MM. Duméril et Bibron , t. II, p. 210. (P. G.) CLAESSLIE. Claus ilia , Drap. moll. — La création de ce genre est due à Drapar- naud ; on le trouve dans son Histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles de la F> •ance. Il rassemble un certain nombre de Mollusques Gastéropodes testacés , pulmo- ués , ayant la coquille toujours sénestre , et que son auteur a particulièrement ca¬ ractérisé par la découverte qu’il fit, dans certaines espèces de ce genre , d’une petite pièce intérieure fixée à la columelle et mo¬ bile , cependant, comme une porte sur ses gonds. Tant qu’on ne connut dans les collec¬ tions qu’un petit nombre d’espèces, le genre Clausilie paraissait suffisamment distinct; mais , depuis que ce genre a été porté à un nombre considérable d’espèces , on s’est aperçu que le caractère principal n’avait point de constance, et par conséquentne pou¬ vait avoir qu’une très faible valeur. L’ani¬ mal , du reste , ne diffère en rien de celui des Maillots, et, en conséquence , ces deux genres doivent être réunis. V oyez maillot. (Desh.) *CLAESTHALIE, Beud. (Clausthal, nom de lieu ). min. — Syn. de Plomb séléniuré. F oyez plomb. (Del.) CLAESELES. moll. — Syn. de Clausilie. *CLAVA, Humph. ( clava , massue), moll. — Ce genre de Humphrey, d’après les au¬ teurs anglais, correspondrait exactement au genre Cerithium d’Adanson, reproduit par Bruguière et adopté par Lamarck et tous les autres zoologistes Voyez cérite. (Desh.) CLAVAGELLE. Clavagella. moll. — Ce genre a été institué par Lamarck dans ses Mémoires sur les Fossiles des environs de Paris , insérés dans les premiers volu¬ mes des Annales du Muséum. Il est des¬ tiné à rassembler les Coquilles les plus cu¬ rieuses qui existent parmi les Mollusques acéphalés. Nous verrons, en traitant de la fa¬ mille des Tubicolés, comment la découverte de ce genre fit comprendre à Lamarck, doué d’une sagacité toute linnéenne, les rapports naturels du Serpula pénis de Linné, qui, pour Cuvier et d’autres zoologistes, resta longtemps encore éloigné de ses véritables rapports. Dans le tube des Arrosoirs, un peu au-dessous de l’espèce de manchette que forment les tubes de la circonférence du disque, on voit incrustée tout entière une petite coquille bivalve dont les seuls cro¬ chets sont saillants. Ce qu’il y a de plus in¬ téressant dans la Clavagelle, c’est que l'une de ses valves se détache du tube pour deve¬ nir libre dans son intérieur, tandis que l’au¬ tre reste incrustée en entier dans les parois de ce tube et en fait une partie intégrante. Cette disposition achemine donc les Mollus¬ ques acéphalés vers le moment où ils auront une coquille bivalve tout-à-fait libre, ce qui a lieu dans le genre Gastrochène d’abord et dans celui des Tarets, qui appartient à la famille suivante, celle des Pholadaires. On ne connut d’abord qu’une seule co¬ quille fossile de ce genre des plus intéres¬ sants; et cette espèce fut découverte à Gri¬ gnon par M. Defrance. Cette coquille, très rare, au lieu d’avoir le sommet garni de tu¬ bes disposés en couronne , comme dans l’Arrosoir, les a irrégulièrement épars sur les parois du grand tube, ce qui aurait pu sans doute empêcher Lamarck d’apprécier les rapports naturels de cette coquille, s’il avait eu un esprit moins profondément ob¬ servateur. Plus tard, en 1811, Brocchi, dans sa Conchyliologie fossile subapennine , fit con¬ naître une nouvelle espèce du genre Clava¬ gelle, et produisit, à son sujet, des observa¬ tions qui paraissaient ne pouvoir se concilier avec les principes admis dans la science. L’auteur italien rapportait, en effet, avoir trouvé dans les tubes de sa Clavagelle, non seulement la valve libre propre à caractéri¬ ser ce genre, mais quelquefois à sa place il trouvait une Coquille bivalve dont les ca¬ ractères étaient ceux tantôt d’une Vénus ou d’une Pétricole, tantôt d’une Cidrate. Comme on le concevra sans peine , Brocchi dut conclure de ces faits que Lamarck avait peu connu le genre Clavagelle, ce genre lui paraissant une espèce de Protée présen¬ tant des caractères très divers. Les conchy- liologistes firent peu d’attention aux remar¬ ques de Brocchi , et lorsque j’en pris con¬ naissance, il me parut impossible de les concilier avec ce que l’observation m’avait CLA CLA appris sur les Clavagelles. Mais bientôt je fus conduit à une explication satisfaisante par quelques faits qui me parurent con¬ cluants. Ayant cassé des masses madrépo- riques assez considérables, dans lesquelles j’apercevais les traces de Mollusques perfo¬ rateurs, j'en retirai, à mon grand étonne¬ ment, des Modioles lithophages, dans l’inté¬ rieur desquelles il y avait presque toujours un , ou quelquefois deux individus d’une très jolie espèce de Cypricarde. On sait que, parmi les espèces de ce genre , il en existe plusieurs qui sont perforantes, et qu’avec ces espèces M. de Blainville a formé son genre Coralliophage. Depuis, je rencontrai dans des pierres criblées de Pétricoles, des Saxi- caves ou des Vénérupes , qui les avaient remplacées, et qui avaient déjà commencé à dissoudre une partie du premier habitant. Ces observations conduisent naturellement à l'explication des faits singuliers rapportés par Brocchi. On peut croire, en effet, que ces Clavagelles , aussi bien que les Saxicaves et les Modioles lithodomes , vivant dans les mêmes lieux que d’autres Mollusques perfo¬ rateurs, leurs cavités, vides par la mort na¬ turelle de l’animal, ont reçu, soit en même temps, soit successivement, un ou plusieurs œufs de Vénérupes ou de Saxicaves , etc. , qui se sont naturellement développés dans une cavité toute faite par un animal d’un genre tout différent. On voit dès lors qu’il y a seulement une sorte d’emboîtement , tout- à-fait fortuit, d’une espèce dans la cavité d’une autre. Par sa forme générale, la Cla- vagelle de Brocchi ressemble plus à celle de Lamarck qu’à un Arrosoir, ce qui est cause sans doute que, dans la lre édition du Régne animal , Cuvier ne mentionna pas le genre Clavagelle, et laissa le genre Arrosoir parmi les Serpules , dans le voisinage des Amphi- trites. Les rapports des Clavagelles et des Arrosoirs se trouvèrent enfin mis tout-à-fait hors de doute par la découverte que je fis aux environs de Paris d’une espèce allongée, terminée par un disque, bordée à sa cir¬ conférence d’une rangée de tubes dichoto- mes. A la même époque , M. Meynard de la Groye recevait de Blaye les moules inté¬ rieurs d’une Clavagelle semblable à celle de Paris, mais qu’il n’avait pu rapporter à ce genre. Enfin, un peu plus tard, M. Sowerby retrouva cette même espèce dans les Argiles 739 de Londres. Comme on le voit, jusqu’à pré¬ sent ce genre n’est point cité à l’état vivant. J’en avais cependant trouvé une belle espèce dans les Madrépores, dont j’ai parlé précé¬ demment; mais, entièrement plongée dans cette masse uniforme n’ayant aucune appa¬ rence de tube, je me décidai néanmoins à la rapporter à son véritable genre. C’est à la même époque que M. Sowerby, dans son Généra ofShells , publia pour la première fois, sous le nom de Clavagella aperla , une espèce très voisine de la mienne, mais beau¬ coup plus complète. A peu prés vers le même temps , un mar¬ chand d’histoire naturelle, fort intelligent, apporta à Paris de très beaux individus d’une grande espèce de Clavagelle ayant tout-à fait le port d’un Arrosoir, et dont je donnai pour la première fois la description dans Y Ency¬ clopédie méthodique sous le nom de Clava¬ gella bacilla ris. Tandis que les observations sur le genre Clavagelle se multipliaient , M. Rüppel rapportait de son côté un animal bien conservé dans l’alcool de Y Aapergillum vaginiferum de la mer Rouge, ce qui déter¬ mina enfin Cuvier, dans la 2e édition du Règne animal, à admettre, parmi les Mollus¬ ques acéphalés, les deux genres dont il est question , et à les y admettre dans les rapports depuis si longtemps indiqués par Lamarck. La rareté des Clavagelles vivantes , et leur haut prix dans le commerce d’histoire naturelle , les firent rechercher avec beau¬ coup plus de soin ; et l’on en découvrit dans la Méditerranée plusieurs espèces, dont l’une se trouva particulièrement dans les cal¬ caires tendres de l’île de Malte. Un individu, conservé dans l’alcool , envoyé en Angleterre, fut remis entre les mains d’un anatomiste des plus distingués , M. Owen , auquel la science est redevable d’un travail anatomi¬ que assez complet sur le genre qui nous oc¬ cupe. On a donc pu comparer les Clavagelles avec les Arrosoirs, et juger de la grande ana¬ logie qui existe entre ces deux genres. Jus¬ qu’alors on n’avait point vu vivre de Cla¬ vagelles. En 1841, M. Scacchi découvrit, dans le golfe de Naples, une espèce nouvelle qu’il nomma Clavagella balanorum , et sur l’animal vivant de laquelle il fit des obser¬ vations intéressantes. Il représenta pour la première fois ces organes singuliers, ces tu¬ bes charnus prolongés du manteau , et qui 740 CLA CLA sécrètent les épines tubuleuses situées vers 3 e sommet du tube de cette Clavagelle. On doit aux observations du savant italien la connaissance d’un fait très curieux qui tendrait à expliquer l’usage des tubes allon¬ gés qui forment la manchette des Arrosoirs, la couronne de certaines Clavagelles et les tubes épars de certaines autres. L’animal ne produit ces tubes, dans l’espèce en question, que dans les seuls endroits où la cavité habi¬ tée présente des vides plus ou moins consi¬ dérables, comme cela doit avoir lieu naturel¬ lement dans une substance sans continuité comme celle des Balanes. On peut donc croire que ces tubes sont des moyens d’adhérence appropriés à la manière de vivre de l’ani¬ mal. Les Arrosoirs et les Clavagelles couron¬ nées vivent dans le sable , enfoncés perpen¬ diculairement , la couronne ou la manchette en bas. On conçoit que, plus ces parties s’élargissent, plus l’animal doit avoir de so¬ lidité , puisque la base qui lui sert d’appui s’est agrandie , et que la masse de sable qui repose dessus est plus considérable. Dans les Clavagelles perforantes, partout où l’animal trouve des parois unies et sans lacunes, il y fixe les parois de son tube ; mais s’il ren¬ contre des lacunes , il cherche des points d’appui à cette portion détachée de la ca¬ vité qu’il habite, au moyen des tubes spî- niformes qu’il va fixer sur tous les points qu’il peut atteindre. M. Scacchi a fait con¬ naître les caractères extérieurs des siphons de l animal; ces parties ressemblent assez à celles des Mollusques des memes familles , c’est-à-dire que deux tubes charnus inégaux sont adossés et sondés dans toute leur lon¬ gueur, et garnis de petites papilles à leur extrémité. Les observations de l’auteur ita¬ lien ont été bientôt après confirmées par celles de M. Caillaud , qui, dans un voyage sur la Méditerranée , étudia avec beaucoup de soin les caractères des Clavagelles de cette mer, et en porta le nombre à quatre. Toutes, sans exception, appartiennent au groupe des Clavagelles perforantes. M. Caillaud a donné des détails très inté¬ ressants sur les mœurs de chacune d’elles, l'accroissement de leur tube et de leur co¬ quille, et a fait voir que la petite perfo¬ ration qu’on remarque à la partie ven¬ trale du manteau est destinée , comme dans les Saxicaves et les Arrosoirs , au passage d’un pied très petit, cylindrique et suscep¬ tible de s’allonger considérablement. C’est ce pied qui, comme celui de la Modiole litho- dome, sert à faire connaître à l’animal l’état de la cavité qu’il habite ; car cet organe s’al¬ longe assez pour pouvoir atteindre tous les points des parois du tube, sinon ceux qu’occupent les siphons. L’animal , comme tous ceux de la même famille, est enveloppé dans un manteau épais qui, étant enlevé, laisse apercevoir une masse abdominale as¬ sez considérable de chaque côté de laquelle sont placés les feuillets branchiaux. L’ou¬ verture de la bouche est profondément ca¬ chée entre le manteau et le muscle adduc¬ teur antérieur des valves. Cette bouche , comme dans tous les autres Mollusques la¬ mellibranches, est pourvue, de chaque côté, d’une paire de palpes. Le genre Clavagelle rentre donc , d’une manière normale , dans la famille des Acéphalés lamellibranches tu- bicolés. Ses caractères peuvent être exprimés de la manière suivante : Animal claviforme, enveloppé d’un manteau épais, terminé pos¬ térieurement en un siphon cylindrique, com¬ posé de deux tubes charnus inégaux. Le man¬ teau , percé en avant pour le passage d’un pied cylindracé très grêle. Il est contenu en¬ tre les valves inégales d’une coquille bivalve, ovale, triangulaire, très bâillante, à charnière simple et sans dents, dont l'une des valves, celle du côté droit , s’incruste dans les pa¬ rois du tube. Tube plus ou moins allongé , cylindracé ou aplati , ayant des tubes spini- formes épars sur les parois ou disposés en couronne à la circonférence d’un disque ter¬ minal aplati. Lorsque ce disque existe, on y remarque une rimule bifurquée qui, fran¬ chissant la circonférence, vient aboutir per¬ pendiculairement vers le crochet de la valve engagée. Le nombre des espèces connuesjusqu’à ce jour est peu considérable. Il y en a trois aux environs de Paris, une à Bordeaux, deux dans les terrains subapennins, deux dans les ter¬ rains plus récents de la Sicile, et enfin, d’a¬ près M. Goldfuss, il y en aurait une dans les terrains beaucoup plus anciens que ceux qui sont tertiaires. Voilà ce qui est connu en es¬ pèces fossiles. Quant aux vivantes , on ne mentionne que les quatre connues dans la Méditerranée. (Desh.) CLAVAIUE. Clavaria (dava , massue). CLA CLA 741 bot. cr. — Genre de Champignons de la fa¬ mille des Hyménomycètes, sous ordre des Cla- variées-Clavulées, établi par Vaillant (Paris, 39), ayant pour caractères : Réceptacle droit, cylindrique, homogène, divisé en rameaux diffus ; hyménium concret, lisse, occupant toute la surface du réceptacle , mais ne por¬ tant d’ulricules que dans sa partie supé¬ rieure. Utricules petites et séparées. Ce sont des Champignons terrestres ou croissant sur les troncs d’arbres, à rameaux comprimés , verticaux , fastigiés , ordinairement charnus et fragiles, et quelquefois d’une substance co¬ riace. Les Clavaires , qui croissent dans toutes les parties de l’Europe, sont toutes inofl’en- sives, et la plupart comestibles. On en compte, un grand nombre d’espèces ; mais la plus ré¬ pandue dans notre pays est la Cl. coral- loïde, C. coralloides , vulgairement Barbe de chèvre ou de bouc , Pied de coq, G ante lin e , Tri}) elle , Mainolte ou Manine jaune. Son tronc, fort épais, se divise en un grand nom¬ bre de rameaux glabres, cylindriques, pleins, fragiles, taillés en branche de corail, et dont la surface est comme ondulée. Sa couleur est jaune pâle ; mais elle peut encore varier du rouge orangé au blanchâtre. On la trouve en automne dans les bois. Sa chair est blanche, cassante, d’une légère odeur de Champignon, et d’une saveur très agréable. On en fait une grande consommation dans toutes les parties de l’Europe. Dans les pays où les Clavaires sont abondantes, on les conserve pour l’hiver macérées dans le vinaigre après les avoir fait blanchir. On trouve encore dans nos environs les Clavaires botryde , crépue , qui croissent sur les troncs de sapin, et acquièrent un vo¬ lume considérable , et la C. cendrée , très abondante en Normandie et en Franche- Comté , où les pauvres habitants des cam¬ pagnes en font une consommation considé¬ rable. Endlicher rapporte aux Clavaires , comme sections du genre, les sou's-genres Corynoi- des, Endl. ; Ram aria , Holmsk, et Boiryoicles, Endl. (C. d’O.) CLAVALIER. bot. ph. — Nom vulg. du Zanthoxylum. *CLAVALITHES (clava , massue; 3u'0oç, pierre), moll. — Genre absolument inutile proposé par M, Swainson pour celles des es¬ pèces du genre Fuseau qui sont clavellifor- mes. T oyez fuseau. (Desii.) CLAVARIA , Stackh. bot. cr. — Syno¬ nyme de Gelidium , Lam. — Yaill. Voyez CLAVAIRE. * CE A VA RIACÉ ES. Clavariaceœ. bot. cr. — Famille établie par M. Dumortier dans le groupe des Champignons, et à laquelle il rap¬ porte les genres Clavaria , Pisiillaria , Ty- phula , Geoglossum, Mitrula et Spathularia (. Spulhulea , Fr.). CLAVARIÉES. Fungi, Clavali , Clavariei, Fries, bot. cr. — Tribu établie par M. A. Bron- gniart dans la famille des Champignons hy¬ ménomycètes , et dont le g. Clavaire est le type. Ce groupe a été élevé par M. Endlicher à la hauteur d’un sous-ordre auquel il assi¬ gne pour caractères: Réceptacle claviforme, perpendiculaire, subcylindrique, simple ou rameux, immarginé, à chapeau à peine dis¬ tinct. Hyménium amphigène, lisse. Thèques sublinéaires, à peine paraphysophores ; substance charnue. Les Clavariées compren¬ nent les g. Pterula, Fr.; Typhula, Fr.; Calo- cera, Fr.; Clavaria, Vaill.; Crinula, Fr.; Geo¬ glossum, Fr.; Mitrula, Fr. ; Spaihulea , Fr.; Sparassis , Fr.; Mariella , Scop. Il rapporte aux Gastéromycètes le g. Pisiillaria, Fr., que MM. Brongniart et Dumortier mettent dans leurs Clavariées. (C. d’O.) CLAVATELLE. Clavatella (diminutif de clava, massue), bot. cr. — ( Phycées). M. Bory de Saint-Vincent avait créé ce g. pour deux Algues marines dont l’une , le C. nostoç-marina Bory, constitue le g. Cory- nephoru d’Agardh, et l’autre, le C. viridissima Bory, a été rapportée au g. Rivularia par la plupart des auteurs. (Bréb.) CLAVATELE. Clavaiula. tunic. — Genre proposé autrefois par Lamarck , et depuis justement abandonné par lui, pour quelques espèces de Pleurotomes à canal très court. Voyez pleurotome. (Desii.) CLAVÉE. Clavea. polyp. — Genre incom¬ plètement connu, établi par Oken pour \’Hy- dra gelalinosa de Muller ( Zool . danica, fasc. 3, p. 25, pl. 95 , f. 1-2 inf. ). Les naturalistes postérieurs à Oken ne l’ont pas distingué des Hydres; mais c’est à tort , Y Hydra gelalinosa ayant 12 tentacules en entonnoir. Muller parle de son intestin , mais sans dire s’il a deux orifices. Il est probable cependant que les Clavées sont bryozoaires. (P. G ) 742 CLA CLA CLAVEL et CLAVELADE. poiss. — Noms vulgaires de la Raie bouclée. *CLAVELI1YE. Ctavelina. tunic. — Genre de l’ordre des Acéphales sans coquilles établi par Savigny aux dépens des Ascidies , pour celles qui ont le sac branchial sans plis, ne pénétrant pas jusqu’au fond de l’enveloppe, et dont le corps est porté sur un pédoncule et le test gélatineux. Il comprend plusieurs espèces des mers du Kamtschatka , des côtes de Norwége et de la Méditerranée. Le type des Clavelines est VAscidia lepadiformis de Muller. Le g. Alina de M. Risso n’en diffère pas. CLAVELLARIA. ins. — Genre de la tribu des Tenthrédiniens, de l’ordre des Hyménop¬ tères , établi par Leach sur des espèces très voisines des vrais Gimbex, et dont elles dif¬ fèrent par les antennes de quatre articles avec une massue sans articulations distinctes. Le type est le C. amerinæ Lin. , répandu dans une grande partie de l’Europe. (Bl.) CLAVELEE. Clavella ( clava , massue). annél. — Genre établi par M. Oken aux dé¬ pens de la famille des Lernées , et qui com¬ prend les Lernea clavaia et uncinala , dont le corps est en forme de massue. *CLAVELLE. Clavella ( clava , massue). crust. — Ce g., qui fait partie de l’ordre des Lernéides et appartient à la famille desChon- dracanthiens , est remarquable par la tête distincte du thorax ; celui-ci présente à sa partie antérieure un étranglement, de ma¬ nière à parai Ire formé de deux articles ; mais cette séparation n’est qu’apparente, car il n’existe en ce point aucune articulation. La tête est petite, et garnie, sur le bord fron¬ tal , d’une paire d’antennes sétacées, très courtes, et composées de plusieurs articles. A la face inférieure de la tète se trouve la bouche, entourée par trois paires de pattes- mâchoires. Celles de la première s’insèrent immédiatement en arrière des antennes, et ont la forme de crochets assez forts , com¬ posés d’une pièce basilaire et d’un ongle ter¬ minal aigu. Les pattes-mâchoires de la se¬ conde paire paraissent être représentées par leurs appendices rudimentaires , et celles de la troisième paire sont ancreuses comme les premières, mais beaucoup plus grêles et un peu plus longues. La première partie du thorax porte en dessous deux paires de pattes biramées d’une petitesse extrême ; la seconde partie du thorax n’est garnie ni de patles ni de prolongement en forme de lobes allongés qui représentent ces organes chez les Chon- dracanthes et les Lernanthropes. Enfin , des tubes ovifères naissent de chaque côté du point de l’abdomen ; et celui-ci , réduit à un état rudimentaire , ne se reconnaît qu’à l’existence de deux petits appendices termi¬ naux. On ne connaît pas les mâles des espèces que ce genre renferme. La Clavella hippo- glossi Kroyer ( Natur . hisi., tom. 2, p. 13 J, ph 2, fig. 5), peut être considérée comme le type de ce genre établi par M. Oken aux dé¬ pens des Lemea de Muller. La seconde es¬ pèce est la C. scuri Kroyer (üp. eu., pl. 3, fig. 1 ). Les Lernea clavaia , uncinala de Muller, ap¬ partiennent probablement à ce genre; mais n’ayant pas été suffisamment caractérisées, il est difficile de leur assigner une place bien positive. (H. L.) *CLAVE1VA. bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Composées-Cynarées, établi par De Candolle ( Prodr ., VI , 633) pour des plantes herbacées des Canaries, simplicicaules, ara- néeuses, à feuilles décurrentes, dentées, épi¬ neuses , ailées , ayant le port des Cardons , dont elles se distinguent par les écailles des involucres dont la marge est scarieuse , et par les soies des aigrettes claviformes. On en connaît deux espèces : les C. canariensis et squarrosa. *CLAVÉS. Clavali ou Clavulali. bot. cr. — Fries avait désigné sous ce nom les Cham¬ pignons de la famille des Hyménomycètes , dont le réceptacle est en forme de clou ou de massue. CLAYIC ANTI2A , Swains. moll. — Ce g. de M. Sxvainson était d’autant moins néces¬ saire qu’il correspond exactement au genre Clavatule , dont Lamarek lui-même a re¬ connu l’inutilité. Voy. pleubotome. (Desii.) "CLAVICEPS. Claviceps [clava, massue ; ceps , tête), zool. — On emploie cette épi¬ thète pour désigner certains animaux des classes inférieures dont la tête est en forme de massue. CL AVICÈRE. ins. — Ployez cératine. CLAYICORNES. Clavicornia. ins. — Grande famille établie par Latreille dans l’ordre des Coléoptères pentamères , et dont le principal caractère est d’avoir les an¬ tennes grossissant insensiblement de la base CLA CLA au sommet ou terminées en massue , tantôt solide, tantôt perfoliée. Elle se divise en deux sections, dont la première comprend 8 tribus, sous les noms de: Palpeurs , Hislèroïdes , Silphales , Scaphidites , JYitiduuires , En- gidites , Dermesiiens et Byrrhiens. Ces 8 tribus ont pour caractères communs : An¬ tennes plus longues que la tête , toujours composées de 11 articles dont le deuxième n’est pas dilaté, et qui, à partir du troisième, ne forment pas de massue en fuseau ou cy¬ lindrique ; le dernier article des tarses ainsi que ses crochets de longueur moyenne ou petit. La seconde section, qui ne se compose que de deux tribus , les Acaniliopodes et les Lepiodactyles, se distingue de la première par une réunion de caractères qu’il serait trop long d’exposer ici. Nous nous bornerons à dire que les Insectes qu’elle renferme sont aquatiques ou vivent sur le bord des eaux , tandis que ceux de la première section sont terrestres. Tous se nourrissent de ma¬ tière animale, au moins à l’état de larves. Voyez les noms de chaque tribu pour en connaître les caractères, ainsi que la nomen¬ clature des genres qu’elles contiennent res¬ pectivement. M. Duméril admet aussi dans sa méthode la famille des Clavicornes , mais il en retranche les g. Anihrenus et Hisier , qu’il place dans une autre famille à laquelle il donne lefnom de Solidicomes. M. Brullé réunit aux Clavicornes de La- treille les g. Pselaphus , Claviger et Ariice~ rus ; mais, d’après sa nomenclature, il appelle tribus ce que Latreille nomme familles, et vice versa. Ainsi les Clavicornes sont pour lui une tribu qu’il divise en 8 familles sous les noms de : Elmien v, Byrrhiens, Dermes- liens , JVitiduliens , Hisièriens , Sitphiens , Scaphidiens et Psélaphiens. Enfin, M. de Castelnau, en conservant la dénomination de famille aux Clavicornes de Latreille , n’y comprend que les Dermestiens et les Byrrhiens, et forme, avec les autres tri¬ bus du même auteur, deux nouvelles fa¬ milles qu’il nomme JV écrophages et Histé- roïdes. (D.) CLAVICULE. Clavicula {clavis, clef). zool. — On appelle ainsi, en anatomie, un os pair servant d’arc-boutant à l’épaule, et qui s’articule avec le sternum et l’omoplate ( voy . squelette). Kirby désigne sous ce nom le premier article des bras ou des pattes an- 743 térieures des Insectes hexapodes , et les an¬ ciens conchyliologistes le donnaient à la co- lumelle des coquilles en spirale. On l’a aussi appliqué aux pointes des Échinodermes. CLAVIERE. poiss. — Nom vulgaire d’une esp. du g. Labre, Labrus varius. 'CL AVIVER ( clava , branche , massue ; fero , je porte ). uns. — Genre de Coléoptères dimères , tribu des Psélaphiens , créé par M. Laporte de Castelnau ( Eludes eniomo- logiques , pag. 137) avec le Claviger lon- gicomis de Muller, espèce fort rare qu’on pensait être propre à l’Allemagne , et qui a été trouvée, il y a peu de temps , aux envi¬ rons de Tours, par M. le vicomte de Lamote. Cet Insecte, privé d’yeux, a été, de la part de M. Muller, l’objet d’un Mémoire fort intéres¬ sant, traduit par notre ami Silbermann dans sa Revue entornolog. Il résulte des curieuses observations du naturaliste allemand , que le Clavifer ne peut pourvoir à sa nourriture, et qu’il la reçoit directement des Fourmis, parmi lesquelles il vit : celles-ci en retour sucent de petites houppes de poils situées sur le corps des Clavifer , et en obtiennent une liqueur dont elles paraissent très friandes. Ce genre diffère des Claviger par ses anten¬ nes, dont le 2e article est presque aussi grand que tous les autres réunis, tandis que cet ar¬ ticle est de la taille des deux suivants dans l’autre genre. (C.) CLAVIFORME. Claviformis {clavis,. clef ; forma, forme . zool., bot. — Les zoologistes et les botanistes emploient celle épithète pour désigner les différentes parties des êtres organisés qui ont la forme d’une massue , c’est-à-dire qui sont renflées de la base au sommet. Tels sont les palpes des Vrillettes , la coquille du Conus clavatus, le spadice de Y Arum, etc. *CLAVIGERA ( davus , clou; gero , je porte), bot. ph. — Genre de la famille des Composées Eupatoriacées, établi par De Can- dolle [Prodr. , V, 127) pour des arbrisseaux du Mexique, dressés ; rameaux à feuilles al¬ ternes , dentées ou très entières, oblongues, quelquefois linéaires et uninervées; capitu¬ les en corymbes et garnis de fleurs blanches. On n’en connaît que 3 espèces. CLAVIGERE, Claviger [clava , massue; gero, je porte), uns. — Genre de Coléop¬ tères dimères, famille des Psélaphiens, éta¬ bli par Millier, et adopté par M. Aubé, 744 CLA CLA dans sa Monographie de cette famille , où il le range dans la division des Psélaphes mo¬ nodactyles et la section de ceux dont les an¬ tennes ont 6 articles. Ce g. ne renferme que deux espèces , ayant à peine une ligne de long, et nommées par Millier, l’une C.foveo- latus , la même que le testaceus de Panzer , et l’autre C. longicornis. La première se trouve en Suède , en Allemagne, en Belgi¬ que, et même dans les environs de Paris; la seconde, moins répandue, n’avait en¬ core été trouvée qu’en Allemagne , mais elle a été découverte depuis, en France, dans les environs de Chinon. Toutes deux sont figu¬ rées grossies avec leurs caractères génériques dans l’ouvrage de M. Aubé. Les mœurs de ces petits Coléoptères sont tout-à-fait singulières; on ne les rencontre ja¬ mais qu’au milieu des Fourmis qui établis¬ sent leur nid sous les pierres; et loin que ces Hyménoptères voient en eux des intrus ou des parasites, ils leur montrent, au contraire, la plus grande affection. On en a la preuve quand on dérange une fourmilière qui en ren¬ ferme; on voit alors les Fourmis témoigner pour leurs hôtes la même sollicitude que pour leurs larves ou leurs nymphes, et les emporter comme celles-ci dans leur fuite pour les soustraire au danger. Cette sympa¬ thie entre deux genres d’insectes si diffé¬ rents méritait bien qu’on en cherchât l’ex¬ plication : Müllerest parvenu à la trouver en se livrant, à cet effet, à une suite d’observa¬ tions et d’expériences toutes plus ingénieuses les unes que les autres , et dont il a rendu compte, en 1 8 1 8, dans le Magasin eniomolo- gique de Germar. Il résulte de son Mémoire que la bonne intelligence qui règne entre les Fourmis et les Clavigères est fondée sur un échange réciproque de services. Cet obser¬ vateur s’est assuré que certaines parties du corps des Clavigères sécrètent une liqueur qui n’est pas moins du goût des Fourmis que celle qui leur est fournie , comme on sait, par les Pucerons. Elle transsude des pinceaux de poils qui garnissent chaque côté de leurs ély très et d’une cavité située en dessus et au milieu de l’abdomen, dont la moitié antérieure seule est recouverte par ces mêmes élytres. C’est sur ces parties que les Fourmis opèrent leur succion, en y met¬ tant la plus grande précaution, pour ne pas blesser avec leurs mandibules les Clavigères, qui s’y prêtent d’ailleurs avec la plus grande complaisance. Jusque là, rien de surprenant dans un fait qui n’est que la répétition de ce qui se passe entre les Fourmis et les Pu¬ cerons; mais ce qui est nouveau et vérita¬ blement fait pour étonner dans l’histoire de nos Micro-coléoptères, c’est qu’ils sont nour¬ ris à leur tour par les Fourmis. Müller a vu à plusieurs reprises celles-ci dégorger dans la bouche entr’ouverte de leurs hôtes une pâtée liquide que les Clavigères semblaient savourer avec délices par la manière dont ils agitaient leurs mâchoires, et il pense que c’est là leur seule nourriture , car ayant mis à leur portée du miel, du sucre en poudre, des débris de fruits et autres matières qu’il sup¬ posait pouvoir leur convenir, aucun d’eux n’y a touché , tandis que les Fourmis n’ont pas tardé à s’en rassasier , et il a vu celles qui étaient repues donner la pâtée aux Clavi¬ gères qu’elles rencontraient sur leur chemin. Müller ayant trouvé, dans les fourmilières, des Clavigères accouplés et d’autres à l’état de nymphes, en conclut qu’ils y naissent et y passent toute leur vie, bien qu’il n’ait pu y découvrir ni leurs œufs ni leurs larves. S’il en était ainsi, l’existence des Clavigères se¬ rait intimement liée à celle des Fourmis au milieu desquelles on les trouve. (D.) <•* FIN DU TROISIÈME TOME. «• ConïHtions î»e in Souscription. Le dictionnair e univehsel d’histoire NATURELLE formera 96 sé¬ ries ou 8 gros tomes divisés chacun en deux volumes ou parties grand in-8% à doubles colonnes , caractères neufs, tirés sur beau papier vélin satiné. Chaque volume, contenant la matière de quatre volumes ordinaires, est com¬ posé de six séries de cinq livraisons. De belles planches , gravées sur acier par les plus habiles artistes de Paris , représentant un grand nombre de sujets et destinées surtout à faciliter l’intelligence des articles généraux, accompagneront les livraisons de texte. Ces planches , dessinées par nos meilleurs peintres d’histoire naturelle, for¬ meront le plus bel allas publié jusqu’à ce jour. Les six premiers volumes sont en vente; ils se distribuent soit brochés, soit par séries ou livraisons détachées. On vend séparément le texte et les planches. 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