je . ^ . HMV\ 7 .ÿWP" ' wfrÈW j ,m) ^t$r x/- ■ sBEr ” y Æ&nbî. '. wJir ' % ; \ v • ' ' . . ' L \l|KVr: l 1 5» %/- v ? ^vJ W II MB jÈ t ! 'W ■ ( fi . XX '8/s • ■: ' ' ,• . • ■ v , t-'ï * • - * li\ --- -v , / V- ' / ' 1 < < \ \ Digitized by the Internet Archive in 2018 with funding from Wellcome Library https://archive.org/details/b30459424 « r'C1 LÀ PARFAITE C O N N O I S S A N C E dans la bouche du Cheval qui puifTe le diftinguer de l’àge d’un an à celui de deux- & a cet âge il faut examiner le poil & les crins. Celui d un an, ’t ie p0if co-mme de la bourre fort fouple & plus fouvent frifé, comme Je poil d’un Barbet, & les crins, comme de lafilaflè, tant de l’encolure que de la queiie, prefque entortillez comme une corde que l’on auroit défilée; & celui de deux ans a déjà changé de poil, comme un Cheval doit l’avoir tout plat, pôle fur le corps, & les crins tous droits, tant de l’encolure que de la queue. Revenons au changement des Dents : il (e fait vèrs les deux ans & demi, quelque fois plutôt, ou plûtard, fuivant que le Cheval a été nourri, car avec une nourriture molle, comme efl ordinairement l’herbe , il changera plûtard; & s’il a été nourri à l’Ecurie avec une nourriture ferme & dure, il changera plû- tôt : mais c’efl environ dans ce tems-là que les 4 premières Dents nommées Pinces , tombent, de forte qu’à trois ans il doit avoir 4. Dents de Cheval & huit de Lait; qui font très-faciles à connoître, à cauiè que les Dents de Cheval font plus larges, plus plates, plus jaunes & rayées depuis le haut delà Dent jufques dans les Gencives. Ces 4, premières Dents fè nomment Dents de Pince , lavoir deux en haut & deux en bas , & il fè trouve au mi-* lieu du haut des Dents à chacune un trou noir & fort enfoncé : les Dents de Lait font plus rondes & plus blanches. Lors qu’elles pafîènt les trois ans & demi pour venir à quatre ans , les 4. Dents Mitoyennes tombent , & il en repouflè 4. autres , fuivant la réglé des Pinces , c’efl: à dire que le Cheval à 4. ans , a huit Dents de Cheval & 4. Dents de Lait. Lors qu’il vient à cinq ans, les 4. autres, que l’on nomme Dents de Coin , tombent, pendant lequel tems, (fi c’efl; un Cheval) quatre autres Dents que l’on nomme Crochets , lui fortent à côté des autres de forte qu’à l’âge de cinq ans il n’a plus de Dents de Lait , il perd le nom de Poulain & prend celui de Cheval. Il faut fàvoir qu’à l’égard des Crochets d’en bas, ils fortent or¬ dinairement les premiers, & ceux d’en haut tardent fouvent trois à quatre mois; & lors que les Crochets d’en haut ne font point fortis, quoi que vul¬ gairement on lui donne cinq ans, cependant il ne les a point encore, à moins que les Dents ne marquent autrement; car il y a des Chevaux fort vieux à qui les deux Crochets d’en haut ne font jamais fortis. Les Cro¬ chets d’en bas font une des Réglés les plus fûres pour l’àge de 4. à 5. ans; parcequ’on ne doit pas toujours s'arrêter à ce qu’il n’y a plus de Dents de Lait dans la bouche. Il arrive fouvent que les Marchands & les Payfâns qui nourriflènt déjeu¬ nes Chevaux , pour les avancer d’un an , leur arrachent les Dents , afin de les pouvoir vendre comme âgez de cinq ans, lors qu’ils n’en ont que quatre; d’où il arrive fouvent qu’il n’y a plus de Dents de Lait dans la bouche d’un Che¬ val, & les Crochets n’étant pas fortis, on peut fûrement juger que le Che¬ val a été avancé dans fon âge. Us ufènt encore d’une autre friponnerie; c’efl que tous les jours ils frapent avec un marteau de bois fort dur à l’endroit de la Barre ou doivent fortir les Crochets d’en bas pour y faire une petite du¬ reté, en faifant croire que les Crochets font prêts à fortir. Les Dents fuivent la même réglé comme elles ont commencé de pouflèr, car pour venir à l’âge de cinq à fix ans , les deux Dents de Pince d’en bas font rafees , comme étant les premières venues & au lieu des trous qui fè trou¬ vent au milieu des Dents, comme il a été dit ci-devant, il n’y refie qu’une petite noirceur a chacune; de forte qu’à l’àge de fix 'ans il n’v re fie que cette pe- DÉS C H E V A U X. » petite noirceur fans aucun vuide & il ne marque que for les quatre autres qui lont les Mitoyennes , & les Coins. Pour venir de fix à fept ans, les deux Mitoyennes foivent la même régie, étant remplies également. De fept à huit ans, les Coins font la même choie ; ce qui fait dire à tout le monde qu’il elt impofïible de connoître, l’âge puiiqu’U ne marque plus, ayant tout a fait rafë: Mais il faut avoir recours aux Crochets & à lafituation des Dents, comme elles le trouvent placées dans la bouche; çe qui fera marqué ci- après; & pour ce qui regarde les Crochets, il faut porterie doigt dans la bouche pour tâter le dedans des Crochets, depuis la pointe jufqu’à la gen¬ cive en dedans de la bouche, & lorique l’on trouve que le Crochet eft pointu & plat & deux petites cannelures en dedans, on peut être alluré que le Cheval n’efl pas vieux & ne peut avoir que neuf à dix ans. Pour venir d’onze à douze, les deux cannelures n’en font plus qu’une, & pafle les douze, il n’y en a plus du tout. Les Crochets font aufïi ronds en dedans de la bouche qu’en dehors, & après quoi il faut avoir recours a la lituation des Dents; car ce ne font pas toujours les Dents les plus longues qui mon¬ trent plus de vieilleflè, mais fuivant qu’elles font placées for le devant de la bouche, puifque quand elles portent a plomb l’une fur l’autre, c’eft mar¬ que de jeuneflè; mais lorsqu’elles poufîènt en avant, il eft certain que le Cheval eft vieux. Pour venir à l’explication des Figures qui marquent les Dents, plufieurs cro- yent que tant qu’ils voyent quelques petits trous au milieu des Dents , comme il paroît par les Dents defîinées; lavoir la première, la troifième & la quatriè¬ me Figure, aux mitoyennes un peu & au coin un peu plus; ils prétendent que tels Chevaux n’ont que fix ou fept ans, fans s’arrêter.à la lituation que les Dents prennent en vieillillânt : Quand les Chevaux font jeunes, leurs Dents portent à plomb l’une for l’autre, comme vous voyez dans la première Fi¬ gure; mais en vieillifîant elles s’alongent en avançant for le devant de la bou¬ che, ainfi qu’il paroît dans les dernieres Fig. Outre cela la bouche d’un jeune Cheval efi fort charnuë en dedans , c’eft-à-dire au palais haut & bas , ayant les levres fort fermes & même dures; le dedans de la bouche d’un vieux Cheval au contraire, eft maigre haut & bas, ne paroillant y avoir que de la peau près les os, & les levres moles & faciles à relever avec la main; au lieu qu’à un jeune Cheval on a de la peine à les lui relever; for-tout cel¬ le d’en haut: Tous les Chevaux ne marquent pas toujours dans les mêmes Régies; il y en a deux differentes, l’une eft naturelle & l’autre artificielle. La première des deux s’appelle Begûë , plufieurs perfonnes par ignorance, pré¬ tendent qu’ils marquent toute leur vie à caufè qu’il fo trouve pendant plu¬ fieurs années un petit trou, ou une efpéce de vuide au milieu des Dents Mitoyennes & for celles des coins; mais lorfqueles Crochets fo trouvent ar¬ rondis, aufïi-bien en dedans qu’en dehors de la bouche, & que les Dents fo trouvent avancées for le devant, ne portant plus à plomb comme celles de tous les jeunes Chevaux, il faut conjecturer foivant la proportion qu’elles avancent d’année en année for le devant, pour juger de fon âge, fans s’ar¬ rêter au vuide qu’on y trouve for les Coins & Mitoyennes. La féconde maniéré qui eft artificielle eft celle dont fo fervent les Juifs ou Maquignons qui travaillent à contremarquer les Chevaux qui peuvent avoir pafle l’âge de la Connoifîance, pour les faire reparoître à fix ou fopt ans. Voici la manière dont .ils s’y prennent. Ils jettent le Cheval en bas , pour travailler mieux à leur aifo & avec un Burin d’Acier, pareil à ceux dont A 2 on L \ PARFAITE CONNOISSANCE 4 on fe fert pour travailler l’Yvoire , ils creufent les Dents Mitoyennes un peu, & celles des coins davantage; après qu’ils ont rempli les trous qu ils ont faits avec un peu de Poix Refîne , ou Poix notre , ou bien de Souphre , ou de quelques grains de Froment, ils appuyent avec un petit fer chaud au mi- lieu du trou* & le fer eft fait à proportion du trou; ils reïtérent à remplir toujours les mêmes trous appuyant le même fer deffus , adroitement pour que le trou en dedans relie toujours noir, & cela pour tâcher d’imiter le na¬ turel. Mais ils ont beau faire, la chaleur du fer caufè autour de ces trous un petit cercle jaunâtre comme fi on avoit appuyé un fer chaud fur de l’Yvoire, qui feroit la même chofe. Cependant pour éviter que l’on ne découvre leur tromperie, ils ulent d’une autre malice; c’eft que tous les jours, de tems en tems, ils mettent le Cheval à un Mafticadoux , après lui avoir mis dans la bouche & bien frotté les lèvres & les gencives avec du fel & de la mie de Pain bien feche & pilée avec le fel , pour le faire écumer ; par le moyen de cette Ecume le petit cercle que le fer y a caufe effc caché. Au¬ tre choie qu’ils ne peuvent faire, eft de contrefaire les Crochets; ne pou¬ vant pas faire ces deux cannelures qui fe trouvent le long du Crochet en dedans de la bouche, depuis la pointe du Crochet jufques à la gencive, qui eft ce que la Nature a donné aux Chevaux qui marquent encore ; ils peuvent bien avec des limes les rendre plus pointus & plus plats, mais ils en ôtent l’Email que la Nature a donné & qui n’eft plus luifant; ainfî on peut tou¬ jours par le même moyen des Chrochets difcerner ceux qui ont paflè les 7. à & ans jufqu’à douze & treize. Après avoir donné la connoifîànce de l’âge , il eft bon de donner celle des deffauts , comme auffi des maladies qui peuvent leur arri¬ ver. Commençons par ceux qui leur arrivent dans la bouche & qui peu-r vent faire périr les Chevaux fans aucune maladie; ainfi qu’on le verra par ce qui fuit; principalement fi on étoit obligé de continuer un voyage, & le Cheval ne pouvant ni boire ni manger qu’avec peine; fi bien que d’un de ces deffauts, faute d’en avoir connoifîànce, il en peut arriver de fâcheu- fes fuites , comme il eft ci-après expliqué , fàvoir : LES BARBES . IL faut regarder dans la bouche fi le Cheval ne boit point au deflous de la langue : s’il s’y trouve deux excroifîànces de chair attachées au palais d’en bas de la bouche, qui reflèmblent à deux petites nageoires. C’eft une bagatelle qui ne paroît prefque rien, qui empêche cependant que le Cheval ne boive à fon ordinaire; & par conlequent ne beuvant pas bien, il en man¬ ge moins & dépérit de jour en jour , fans que plufieurs s’aperçoivent de ce déperiflement; le remede en eft cependant très-facile, Jorfqu’on a trouvé le mal : car il s’agit de faire ouvrir la bouche du Cheval , avec un efpéce de fer que tous les Maréchaux ont , ou doivent avoir, nommé Pas d’Ane, & enfuite avec des Cizeaux, couper ces deux petites nageoires; qui eft tout le remede. Plufieurs leur lavent la bouche après leur avoir donné un coup de Corne , ce qu’il n’y a pas un petit Maréchal qui ne fâche , & enfuite avec de l’Ail pilé , du Sel , & du Vinaigre , leur en bien froter la bouche ; cela ne peut que leur faire du bien & jamais de mal; mais le principal eft de leur couper les Barbes , avec des Cizeaux , comme il eft maiqué ci- defîiis. k 7 La DES CHEVAUX. 5 LA F E V E. C’Eft ce que pJufîeurs appellent le Lampas ; cela fe ccnnoît en ouvrant la bouche du Cherval & regardant au palais d’en haut, Iorfque la chair fur- monte plus haut que les Dents de devant; ce qui fait qu’ils ont de la peine à manger, leur Avoine & même le Foin quand il eft trop rude; quoi qu’ils puiflent bien manger du Son, de l’Herbe , ou du Foin fort tendre. Le re¬ mède en eft auffi facile que pour les Barbes, puifqu’en lui mettant le Pas d’Ane dans la bouche, pour la lui faire tenir ouverte, & avec un fer chaud, on le lui brûle & on lui enlève un petit morceau de chair , gros comme une fève & cette operation fè fait délicatement près les Dents de devant : c’eft ce qui lui fait prendre le nom de Fève. Enfuite on lui donne pendant trois ou quatre jours du Son mouillé, en place d’ Avoine, après quoi le Cheval mangera à (on ordinaire. CIRONS AUX L E V R ES. ♦ AYant regardé dans la bouche du Cheval & n’ayant point trouvé les deux deffauts cy-devant,il faut lui relever les Lèvres haut & bas , & peut-être y trouvera-t-on plufieurs petites élévations en forme de petits cirons blancs; ce qui fait que le dedans des Lèvres n’eft pas égal : on le fent même en p al¬ lant avec le doigt par defîùs ce deffaut, qui quoique petit empêche fouvent les Chevaux de manger à leur ordinaire. Pour y remedier , il faut prendre un bon doux de fer applati par le bout avec lequel il lui faut cicatrifèr les Lèvres en toutes fortes de fèns , en dedans , haut & bas , comme il eft marqué cy-après. Il faut auffi que le fàng forte tant foit peu de toutes les cicatrices : En- fuite il faut lui donner un coup de Corne au milieu du Palais d’en haut, entre les Crochets & les Coins , & prendre garde de donner dans un trou qui fe trou¬ ve vis à vis des Coins ; car il pouroit fàigner par cet endroit-là jufqu’à perdre tout fon fàng ; & fi ce malheur arrivoit par la mal-adreflè de celui qui lui au- roit donné le coup de Corne, il faudroit prendre promptement une coque de noix, ou quelqu’autre choie de même figure à peu près, avec un pe¬ tit morceau d’éponge, ou charpis de vieux linge, dont les Chirurgiens fe fervent pour les playes , ou un peu de filafle pour remplir à peu près la moitié de cette coque, l’ayant moüillé & roûlé dans une poudre nommée Minium , dont les Peintres fè fervent pour peindre en rouge les Roues & Trains des carofîes; l’ayant mis dans cette coque il faut faire ouvrir la bou¬ che du Cheval & l’appliquer vis-à-vis d’où fort le fàng & avec un Bandeau de linge le faire tenir en l’attachant par deflus le nez; fi cet appareil peut feulement refier deux heures, on doit être fur que le fàng fera étanché. Pour revenir au coup de Corne ; Jorfqu’il eft donné adroitement fàns que cet accident foit arrivé & après l’avoir cicatrife , on lavera la bouche du Cheval avec de l’Ail pilé, du Sel, & du Vinaigre & avec un tampon de linge attaché au bout d’un Bâton , en lui frotant bien tout le dedans des Lè¬ vres cicatrifees & le dedans de la bouche. Quelques heures après il faut lui donner du Son mouillé, & après cela faites -le nourrir à fon ordinaire. Ces trois deffauts fufdits n’arrivent ordinairement qu’aux jeunes Chevaux , les vieux en étant exemts, parcequ’ils ont le dedans de la bouche déchar¬ né & plus fèc que les jeunes. B Les 6 LA PARFAITE C O NN OIS S AN CE LES S U R D E N T S. CE defFant arrive rarement aux jeunes Chevaux & c’efl ce que l’on ap¬ pelle faire Grenier ; on voit cela à un Cheval en lui mettant le Pas d’Ane dans la bouche & regardant bien les groffes Dents mâchelieres. On les ‘ trouve inégales; même en mangeant, il s’atrape le dedans de la bouche du côté des joiies. Cette inégalité qui lui caufe fouvent de grandes dou¬ leurs M’empêche de tems en tems de manger; outre qu’à mefure qu’il man¬ ge il fe glilîè à côté des Mâchoires entre les joues & les dents , des pelo¬ tons de foin mâchés qui fort fouvent tombent dans la mangeoire, ou à terre. Lorfqu’on voit cela, il ne s’agit que d’égaliler les Dents, ce qui fe peut fai¬ re avec plus de facilité que ne le font ordinairement les Maréchaux, qui prennent une Gouge de fer & avec un Marteau frapent deflus, voulant les égalifer à force de coups; & par-là ils ébranlent toutes les dents, & font* le remede pire que le mal; fans conter le rifque qu’ilya que fi la main leur échape, ils peuvent blefier , ou tuer le Cheval, fi malheurement le bout de la Gouge entre à l’endroit de l’avaloire, qui eff l’entrée de la gorge. Cette manière à la vérité va plus vite; mais la mienne efl plus fùre, quoi¬ que plus longue à faire. Il ne s’agit que de prendre une groflè Râpe d’a¬ cier, large d’environ deux doigts, & épaifîe d’un; c’eff à dire de la gran¬ deur de celles dont les Maréchaux le fervent pour râper le Sabot, après quais ont ferré un Cheval. Il faut mettre la Râpe dans la bouche du Che¬ val entre les grofies Dents màchelieres , tantôt d’un côté, tantôt de l’autre; cela obligera le Cheval de mâcher fur cette Râpe, & par ce moyen tout ce qui n’eff pas égal le caflè, & les Dents fe rendent unies. Ceci étant bien fait & avec patience le Cheval mangera mieux & fans faire Grenier > & la nourriture lui profitera bien mieux, ce dont on s’apercevra auffi-tôt. Après avoir examiné tout ce qui peut empêcher les Chevaux de manger fans être malades, s’il s’en trouve encore quelques-uns qui ne veulent pas manger, quoiqu’on* n’aye remarqué aucun des quatre fhfdits défFauts , il faut examiner avec foin la Mangeoire, le Râtelier, les Seaux dans quoi ils boivent , jufques delîous la Mangeoire , car la moindre malpropreté , ou puanteur qu’un Cheval peut fèntir le dégoûte, n’y ayant point d’Animal plus propre, & par confèquent plus facile à dégoûter. Après avoir parlé de ce qui peut empêcher les Chevaux de manger, il faut palier aux autres accidents , & fùr-toutà ceux des Yeux. COUP SUR Z/ O E IL. IL arrive fouvent que d’un coup de Fouet, ou d’unBâton on blefie un Che¬ val; ou il peut être frapé par quelqu’autre accident; fi le coup n’eff donné que fur la Paupière & que la Vitre ne foit pas tachée, le remede en fera fort facile. Lorfque 1 on s’aperçoit qu’un Cheval a été frapé par quelque coup que ce puifTe être & qu’il a l’Oeil gros, enflé & chaud au toucher de la main , alors il faut prendre d’une efpéce de Terre que l’on apelle Bol JÎr- vienic , qui efl rouge, facile à trouver chez tous les Droguiffes ou Apoti- quaires, & la mettre bien en poudre fine, la délayer avec du vinaigre de vin & quelques blancs d œufs & en faire une efpéce de Pappe, comme une Botiillie claire , 1 appliquer lur cette enflure & réitérer cinq à fix fois par jour jufqu à ce que l’enflure fe diflipe , ÔZ enfiiite avec de Peau tiède, il faut DES CHE VAUX. 7 faut ôter toute la crafîe qui aura refié , ce qui lui donnera la liberté d’ou¬ vrir FOeil: Mais fi la Vitre a été endommagée & qu’il s’y trouve quelque blancheur defîùs, apres avoir fait le remede ci-defîùs, il faudra prendre ce qui fuit. Eau Kofi. ------ - q. Onces. Eau de Plantin - . q. Onces. Tutie en poudre fine ^ - -, - - - 2. Dragmes. Pour fe fervir de cette Eau, il faut prendre une plume & en moüiiler la barbe , pour l’introduire doucement dans l’Oeil. Si cette blancheur étoic trop forte , au lieu de deux Dragmes de T utie , il en faudrait mettre quatre, qui efl une demie once; s’en fèrvir 5. ou 6. fois par jour,\ & à chaque fois que l’on paffera la barbe de la plume dans l’Oeil , on ouvrira la Paupière d’en haut pour palier l’eau fur cette tache 3. ou 4. fois; & en faifant cela on empêchera tous les accidents qui pouroient y arriver. En tous cas , il fè trou¬ vera à la fuite plufieurs Rèmedes pour tous les accidens qui arrivent aux yeux des Chevaux. , après en avoir donné la connoifîance. CO NNOIS SANCE DES CHENAUX LUNATIOUES. IL n’y a point d’autre Connoifîance que de voir un Cheval qui pleure; & qui au commencement de la Maladie tient les Yeux prefque fermez, à peine peut-il les ouvrir : A mefure que la Lune change la Vue fe recouvre peu à peu; de forte, qu’au bout de 1 5*. jours, ou trois femaines , il recou¬ vre la Vue comme auparavant. Les Marchands qui vendent un tel Che¬ val, fi c’efi: dans le tems que les yeux pleurent, ne* manquent pas de dire qu’il s’efi attrapé avec quelque brin de paille ou de foin, ou bien qu’il s’efi: heurté en quelque endroit. Ce Marchand prend le foin defîùyer les yeux du Cheval pour qu’on ne s’aperçoive point de fon infirmité; mais il ne faut jamais s’en raporter qu’à foi-même pour bien examiner à fonds les yeux, comme étant une des principales qualités qu’un Cheval doit avoir : Il faut outre cela prendre garde où vous examinez le Cheval , & la Saifon; car fi c’efi: en Hiver & que la Neige foit fur la terre, de mauvais yeux vous paraîtront bons & fouvent de bons peuvent paraître mauvais , iuivant la pofition où le Cheval fera placé. Il ne faut pas non plus examiner un Che¬ val à la Vue , le long d’une Muraille blanche , où les Marchands ne man¬ quent jamais d’expofer un Cheval attaqué par cet endroit. Le plus fur ell; de l’éxaminer en fortant de l’Ecurie, à la porte, tout le corps en dedans de l’Ecurie, & que la tête feulement regarde un peu dehors, l’ayant en¬ core fous la porte, & le mieux efi dans une Ecurie fombre avec une chan¬ delle. Si l’on découvre que la Vitre paroifîe rougeâtre , ou couleur de Feüille-morte , dans le fonds de FOeil, je ne vous confeille point de pren¬ dre un tel Cheval. Voici encore une autre remarque , c’efi; qu’un Cheval frapé de la Lune, autrement dit Lunatique , a toujours un Oeil, à le bien examiner, plus grand que l’autre; les ayant même, à l’endroit des paupiè¬ res d’enhaut, froncez; c’efi; à dire de petites replis, ou petits cercles. Si Je Cheval n’a été attaqué que deux outrais fois de la Lune, on peut efpe- rer de lui rétablir la Vue , en faifant l’operation ci-après ; ou du moins lui fàuver un Oeil, l’autre ne fera aucunement diforme J mais il efi certain que B 2 s’il s LA PARFAITE CONNOISSANCE s’il n’a été frapé qu’une fois de la Lune, les deux yeux reviendront auffi beaux qu’auparavant. Cette Maladie, que l’on appelle Lunatique provient de differentes caufes ou accidens que chacun ne prévoit pas.^ Premièrement lorfque de jeunes Poulains ont trop tôt mangé de l’Avoine, ou d’autres Grains , ils font fujets à fe forcer les Vaiffeaux qui portent la Nourriture aux yeux : D’autres pour avoir été montez & fatiguez trop jeunes: Souvent les Païs où ils ont été nourris & élevez occafionnent ces accidents , comme les endroits gras , humides , & marécageux ; l’herbe y étant plus humide & plus grade, leur engendre des humeurs qui leur font groffir la Tête & afFoiblir la Vue: 11 y a auffi des Poils qui y font plus fujets les uns que les autres; comme ceux de Poil Gris, Ifabelle, Blanchâtre, couleur d’Etourneau; il ne s’enfuit pourtant pas que les Chevaux d’autre Poil & élevez dans d’autres pâturages , en foient exempts. Voici la Recepte des Remedes pour les Yeux, à commencer par ceux qui font Lunatiques. REMEDE POUR UN CH ETAL LUNATIQUE . PRemiérement il faut mettre un Cheval au Son & ne point lui donner d’A- voine dans tout le cours de la cure. 11 faut commencer à lui faire une incidon à l’endroit de Larmier, qui ed à la Temple du côté de l’Oeil, & un peu au deiîus, ce qui ed démontré à la Figure V. N°- 14. où les acci¬ dens de la Vûë font marquez. La peau étant fendue délicatement le long de la Veine, avec une petite Corne de Chamoix, & un Bidory, on doit decharner bien cette Artère, fans la couper; après quoi vous la ferez fbrtir en padant la Corne de Chamoix par defîous , & vous aurez une Eguille avec une bonne Soye double & bien cirée, padànt vôtre Eguille par de£ fous vous lierez du côté d’en haut l’Artere; après quoi, vous percerez la Veine en long, fans la couper, pour laifler fàigner quelque tems. Lors¬ qu’il y aura adez de fang forti , vous repaflèrez vôtre Corne de Chamoix par deffous l’Artere, pour y repader encore une fois l’Eguille avec la Soye afin de la lier encore du côté de l’Oeil, après l’avoir laide fàigner un bon quart d’heure. Enfùite vous couperez laditte Artere entre les deux ligatu¬ res & vous couperez les Soyes près les nœuds que vous aurez faits & vous remplirez la playe avec du Beure Salé. II en faut un quarteron & en¬ viron une Once de Sel, bien menu & mêlez enfèmble; enfùite il faut tour¬ ner le Cheval pour en faire autant de l’autre côté. Vous panfèrezles deux play es deux fois par jour, pendant fept ou huit jours; après quoi il faut étuver les playes trois fois par jour avec un peu devin chaud, y ayant mêlé un peu de fucre, jufqu’à guerifbn. C’ed ce qu’on appelle Barrer la Veine de Larmier; mais ceux qui fe difent fè trompent, car c’ed PArtere, & non la Veine. Plufieurs la barrent d’une autre manière , avec une petite raye de feu en travers, mais cette maniéré ne réüdit pas toujours, & cela ed bon pour ceux qui ne font pas au fait des Operations; n’ofànt pas l’entre^ prendre. Cette Operation faite il faudra denerver le Cheval un mois après, ce qui s appelle denerver fe démontre à laFigure IV. commençant au N°- 2. II faut panier les palyes avec du Beure fàlé, comme les precedentes fois, & bien obfèrver de ne mettre aucune Eau , ni Poudre aux Yeux des Chevaux Lunatiques, car le mal n’ed pas fur la Vitre, mais en dedans dé l’Oeil. . MA- DES CHEVAUX. MANIERE DE DENERVER UN CHENAL. ? C’EA à quatre doigts au deflous des Veux que J’on doit faire les incù fions. Il fè trouve une efpece de Mufcle au deflous des Yeux, aua£ deux cotez d’en haut du Nez, en defcendant le long du Front; on peut le manier avec la main & enfiiite on fait la troiflème incifion au bout du Nez, qui efl au deflus des Narines & ces deux Mufcles fè joignent au milieu , n’étant pas plus gros en cet endroit, que le Tuyau d’une plume; & en haut où ori les a coupez , ils font gros comme le Pouce. Il faut les tirer tous deux avec une Corne de Chamoix par la Playe d’en bas. Cette derniè¬ re Operation étant faite & guerie; on peut s^aflurer que le Cheval recou¬ vrera la Vûë, fùpofe que toutes les Operations foient bien faites , & que le Cheval fbit pris à tems; c’efl: à dire qu’il n’ait pas pafle une Lune ou deux. Quoiqu’il foit arrivé fouvent qu’ayant pafle trois ou quatre Lunes la Vûë fbit revenue à un Cheval & qu’elle ait reflé bonne. Mais il y a du hazard; & à la première ou féconde Lune on ne doit point négliger l’Epreu¬ ve; ces fortes d’Operations ne coûtant pas beaucoup à faire : le tout ne dépend que de l’addreflè de celui qui les fait. On trouvera dans une de$ Figures les véritables endroits marquez où l’on doit les faire. REMEDE POUR UN CHENAL QUI A UNE TATE SUR L'OEIL. P Renez de l’Herbe nommée de l’Edére qui croît près des vieilles mu¬ railles, ou quelque fois dans des Hayes , toujours à l’ombre, c’efl; à dire, au Nord: Elle donne une Fleur jaune & rompant les Branches ou les Feuilles il en fort un efpece de Lait qui efl; jaune , & fl on s’en frotoit les Joües , ou les Lèvres , cela cuit comme fi on fe brûloit-, Il faut de cette Eclére. - - - 2. Poignées. Lierre Terrefre. - - - - - 2. Poignées. De la Marelle. - - - - - - - 2. Poignées. De la Scolopendre. - - ----- 1. Poignée . Pilez le tout enfémble dans un mortier & en tirez le jus ; paflèz-le à tfa * vers un linge fort fin, pour qu’il n’y pafle que le jus ; trempez-y la barbe d’une plume avec laquelle vous l’introduirez dans l’Oeil du Cheval 3. ou 4. fois par jour & lorfque vous vous apercevrez que la Taye fè diiïipe, vous prendrez un peu d’Eau-Rofè, & un peu de Plantain à proportion que vous aurez de ce jus; vous le traiterez tous les jours jufqu’à guerifon: Mais fi la Taye étoit trop vieille & trop dure, & qu’elle ne voulût pas céder au pré- fènt Remede; il faudroit y ajoûter un peu de Sel ordinaire & un peu de Verjus, fuivant la dureté de la Taye. Il y a peu de Taye qüi reflfle à ce Remede, s’il efl; fait proprement. AUTRE POUR LES TAPES . IL faut: prendre des Coquilles de Limaçons de vigne , ou de ceux qui viennent dans les vieilles Murailles , les plus groffes font les meilleures ; fi les Limaçons font encore dedans , il les faut faire boüillir pour les faire fbrtir, en prendre les Coquilles, les faire bien calciner , les réduire en poudre C ‘ & ÏO LA P A R F ÀI T E C G N N O I S S AN C E & les- pafier par un Tamis fin. Prenez de cette Poudre avec les deux doio-ts* faites lever la Paupière d'en haut, avec l’afliftance de quelqu'un , & ouvrir la Paupière d’en bas , pour introduire avec le pouce , le remede lùr la Taye qui efi fur la Vitre de l’Oeil; car il ne faut jamais fouffler aucu¬ ne poudre dans l’Oeil d’un Cheval; quelque bon remède que ce puiflè être , on court rifque de rendre un Cheval ombrageux pour toute fa vie. autre pour une ta te. P Renez de l’Alun de Roche calciné & du Sel ordinaire, autant de l’un que de l’autre, le tout en poudre; remplillez la Coquille d’un Oeuf que vous aurez vuidé étant crû & dont vous n’aurez ôté qu’un morceau d’un bout, la Coquille refiant prefque toute entière: Remplillez la Coquille de cette Poudre, & mettez l’Oeuf dans la cendre chaude, couvert avec une autre Coquille qui aura été vuidée de même, pour que la cendre n’y entre point. Après que le tout fera couvert & du feu autour , comme fi l’on vouloit faire cuire des Oignons dans la braifè ; laifièz-le toute une nuit, & le lendemain vous découvrirez vos Coquilles tout doucement, pour que les cendres n’y entrent point; après quoi, vous pilerez le tout bien fin, les Coquilles avec, & les pafièrez par un tamis fin comme de la fleur de farine, & voux introduirez de cette poudre avec les doigts fur la Taye, comme ci-devant, jufqu’à guerifon. AUTRE POUR LE CHENAL QUI A LA VUE TROUBLÉ. P Renez Eau de Fontaine & Eau -Rôle; fi Ton n’efi pas dans un Pays à trouver de l’Eau de Fontaine, il faut prendre de l’Eau de Pluye , ou de l’Eau de Riviere , & la faire filtrer doucement à travers un Papier gris pour en ôter le limon & l’ordure qui peut s’y trouver; & aiant de cette Eau l’égale quantité avec l’Eau-Rofè , il faut râper un peu de Savon d’Efpagne , & environ autant de Sucre-Royal; vous batterez le tout enfèmblejufqu’a ce que cela (oit fondu : on peut même le mettre lur un petit Charbon pour le faire tiédir; le tout étant fondu, le Iaiflèr repofér, & enluite le faire encore filtrer par un autre Papier-gris , pour s’en férvir avec la 'barbe d’une plu¬ me & en introduire dans les Yeux pendant la Maladie, trois ou quatre fois par jour, jufqu’à ce que les Yeux s’éclairciflent, > PILULES POUR PURGER LE CERVEAU D'UN CHEVAL OUI A MAL AUX PEUX. Prenez Agaric. 3. Dragmes . ALoes Snccotrin. ------- 3. Dragmes . Séné. ---------- 3. Dragmes , Turbit. . 3. Dragmes. Genciane. -- - - - - - - - - 3. Dragmes. Gingembre . . - - - - -, - - 3. Dragmes. Le tout étant en poudre vous le mettrez avec une livre de vieux lard hache bien menu & pile dans un mortier; puis vous incorporerez le tout & en ferez des Pilules que vous roûlerez dans la poudre de Reglifîè & ferez DES CH E-V-'1^ 'U ii ferez prendre le tout au Cheval & quelques verres de vin pour les mieux faire avaler ; mais il faut que le Cheval n’ait bû ni mangé depuis 6. heures & qu’il ne boive ni ne mange que 6. heures après. Ce Remede contribue¬ ra beaucoup pour détourner les humeurs qui peuvent tomber fur les Yeux. POUDRE POUR DISSIPER UNE TATE . Prenez du Thin - - . i. Once . Du Poüillot ou Serpolet. - - - - - i. Once. Faites fècher ces deux chofès à l’ombre & les reduifez en poudre , que vous paflèrez au Tamis fin & en mettrez deux ou trois fois par jour dans l’Oeil, où il y a une Taye jufqu’à guerifon. AUTRE REMEDE POUR LES MAUX DE TEUX OU IL T A UNE TATE. Prenez Jus d^Eclére. -------- 2. Onces. Sucre Candi. -------- 1. Onces. JXitriol blanc en poudre . ----- b Once. Iris de Florence en poudre. ----- Once. Mettez ces fùfdites poudres dans une chopine -d’Eau de Plantain ; à fon défaut, d’Eau de Fontaine; battez le tout enfèmble avec une petite verge comme fi l’on vouloit faire du Bifcuit, jufqu’à ce que cette Eau foit prefque en écume & enliiite” laiffez-la repofèr toute une nuit & la repaf fèz à travers un Papier gris pour vous en fèrvir avec la barbe d’une plume jùfqu’à guerifon, AUTRE REMEDE POUR TATE OU AUTRE TACHE SUR V0E1L. IL faut prendre des Morceaux de Criflal, de Glace, ou de Verre, les ré¬ duire en poudre fort fine, autant de Sucre candi, le tout pafle enfèm- ble par le Tamis , & fê fèrvir de cette Poudre pour les Tayes ou autres Ta¬ ches, & continuer jufqu’à guerifon. AUTRE POUR LES TEUX. Prenez Pierre Terrejlre. ------ 4* Poignées. Du Sel. - - - -- -- -- 1. Once. Sucre. Candi . - -- -- -- - 1. Once. Couperofe blanche calcinée. - - - - 1. Once. Six Oeufs frais qu’il faut faire durcir 6? en ôter les jaunes. Il faut bien piler les Coquilles St mêler le tout enfèmble dans un Mor¬ tier avec une chopine de Vin blanc , qui eft environ une Bouteille An- gloifè; il faut que cela infufe douze ou quinze heures, après vous paflèrez le tout à travers un Papier gris , pour en mettre dans l’Oeil avec la barbe d’une plume jufqu’à guerifon. • C 2 A U 12 O / LA PARFAITE CONNOISSANCE J U T R E POUR LES YEUX. Prenez de V Ardoife dont on couvre les Maifons , environ. - Coquilles de Limaçons calcinées. - - - - De la Soude. - 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. Il faut fe fervir de cette Poudre , étant bien pilée, & paffée par le Ta¬ mis, comme il eft marqué ci-devant & continuer jufqu’à guerifon. si U T RE REMEDE POUR BLESSURE OU COUP AUX YEUX. P Renez Roi Arménie en poudre , & le mêlez bien avec des blancs d’Oeufs , y ajouter du Vinaigre de vin & battre le tout enfemble : Il faut ob fer ver que cela ne doit pas être plus épais que de la Boüillie, ou Pap- pe d’Enfant; & de cette Compofition , en mettre tout autour de POeil 3. ou 4. fois par jour pour ôter l’inflammation qui peut y être; après quoi s’il refie quelque blancheur fur la Vitre vous mettrez l’Eau fuivante. EAU P O Ü R LES YEUX. Prenez Eau Roje. -------- 2. Onces. Eau de Plantain. ------ 2. Onces. Eau de Chardon bénit. - - - - 2. Onces. Tutie en poudre. ------ 1. Dragme. Sucre Candy. - -- -- -- 1. Dragme. Vitriol de Cypre. ------ 1. Dragme. Mêlez bien le tout enfemble Si l’ayant laifîe repofer jüfqu’à ce que l’Eau foit tout à fait claire; il faut filtrer cette Eau dans un autre Vaifleau & s’en fervir avec la barbe de la plume comme ci-devant. Elle eft admirable pref que pour tous les maux d’Yeux où il y a fluxion , (bit qu’elle foie blanchâtre, ou qu’il y ait quelque legere Taye, pourvu que ce ne foit pas des Che¬ vaux Lunatiques, à qui il ne faut jamais rien mettre dans les Yeux, puif que ces maux-là ne font point fur la Vitre. AUTRE POUR LES YEUX. P Renez de l’Eau qui fort des Vignes nouvellement taillées; fur deux On¬ ces, vous y mettrez une Dragme de Tutie en poudre, bien battu en- fèmble & s’en fervir deux ou trois fois par jour avec la barbe d’une plume. AUTRE EAU POUR LES YEUX. 'pRemierement il faut bien examiner avant que d’entreprendre la gueri- Jh fon, d où provient une Taye fur l’Oeil; car il y en a de deux fortes. La première vient de nature, & l’autre par accident, pour avoir écé frapé de quelque coup : comme celle-ci ne peut-être que nouvelle , elle eft plus fa-* cile a guérir; ainfi, en examinant bien l’Oeil & voyant une tache blanche, U parmi cette blancheur, de petites rayes rouges , foit vers le milieu ou. autour , alors on peut hardiment juger que le Cheval a été frapé, ce qui en era plus facile à guérir. Il ne s’agit que de travailler avec les Remedes ci- DES CHEVAUX. ci-devant ou après. Si c’étoit une Tayè provenue naturellement, il faut combatrë les humeurs qui la nourriflènt. Il ne s’agit pouf cela que de pren¬ dre du Lapis Mirabilis mis en poudre, dont la compofition le trouvera à la fin de ce Livre , & fur une Once, mettre huit Onces d’Eau de Plantain & d'Eau-Role , de chacune 4. Onces : le tout étant bien battu enfemble, fera blanc comme du Lait. Mettez -en dans l’Oeil deux ou trois fois par jour, & à chaque fois remuez la bouteille jufqu’à guerifon. Si la Taye etoit trop dure , l’on pouroit y mettre un peu davantage de Lapis Mirabi¬ lis , & à mefiire que la Taye diminue mettre un peu d’Eau-Rofè dans la bouteille, ainfi que de l’Eau de Plantain, pour en diminuer la force; car autrement la laifîànt auiïi forte que dans le commencement, on pouroit rendre le Remède pire que le mal. Quant à la Taye provenant de la Nature, il faut commencer par ôter l’Avoine au Cheval tout le tems de la cure; & au lieu d’Avoine ne lui don¬ ner que du Son mouillé, ou de l’Orge écrafee au Moulin, pour le rafraîchir, afin de détourner les humeurs & lui faire prendre de tems en tems un Breu¬ vage en la manière qui fuit; Agaric en poudre. - - - - - Regiiffi. - - - ... - Crijlal Minerai , ou Sel-Prunelle. 1. Once. 1. Once. P Once. Le tout bien mêlé, dans une bouteille de Vin, & avant de faire pren¬ dre le breuvage il faut être fur qu’il y ait 4. heures que le Cheval n’a point mangé & il faut qu’il ne mange que 4. heures après. Si on étoit dans un pays où on ne pût avoir de l’Eau de Plantain, ou de l’Eau-Rofe, il faudroit fè fervir de Petit-Lait , que le Payfànnes tirent en faifànt des Fromages; au dé¬ faut de Petit-Lait , on peut fe fervir d’Eau de Fontaine, oü de Rivière pour difloudre le Lapis Mirabilis ; & fi on n’avoit point de Lapis Mirabi¬ lis , il faudroit fe fervir des Remèdes fuivans; AUTRE FOUDRE FOUR LES FEUX. IL faut prendre de l’Ardoife dont on couvre les Maifons , des Coquilles de gros Limaçons , & au defîàut de celles-ci, des Ecailles d’Huîtres calcinées dans un feu ardent * afin qu’elles puiflènt fe brifèr facilement étant froides, & fè réduire en poudre très-fine. De chaque efpéce une partie égale , & paflèr ces Poudres à travers un Tamis fin & enfuite y ajoûter du Sucrç Royal en poudre & de la Fleur de Farine de Froment; les 4. parties égales, bien mêlées enfemble. Cette Poudre fait beaucoup d’effet & il s’en trou¬ ve peu de meilleure ; il faut s’en fervir avec méthode. AUTRE EAU TRÈS FACILE A FAIRE FOUR LES TEUX. \ - * . - IL faut prendre de l’Eau de Fontaine, ou de l’Eau de Rivière, la plus net¬ te que l’on poura avoir; en prendre un bon verre, y ajoûter une Drag- me de Vitriol de Cypre en poudre, à fon deffaut deux Dragmes de Vitriol blanc; étant fondu dans l’Eau jetter le tout dans un grand Chaudron de Cui¬ vre rouge , qui ne foit pas étamé, & l’y laiflèr deux ou trois fois vingt qua¬ tre heures & enfuite retirer cette Eau & la pafîer à travers un Papier gris & s’en fervir comme ci-defius. J’efi D H LA PARFAITE CONNOISSANCE J’Efpére que le Le&eur me pardonnera fi je rapporte tant de Remèdes differens ; mais c’eft pour s’en fèrvir plus commodément , n’étant pas quelque fois dans un pays près des Apotiquaires , non plus que l’on n’efl pas toûjours à la Campagne, pour y trouver les Plantes nécefîàires. C’eft afin de pouvoir fe fèrvir de ceux que l’on poura plus facilement trouver. On voudra bien aufli m’excufèr fi je m’étens fur tous les Accidens qui peu¬ vent arrivera la Vue, étant une chofe efîèntielle de connoître ce qui peut contribuer à gâter la Vue d’un Cheval. Premièrement tous les Accidens qui arrivent aux Yeux des Chevaux ne font pas de la même nature , les uns font plus faciles à remedier que les au¬ tres. Le mal efl caufé aux uns par échauffement, & aux autres par des dou¬ leurs de Tête: d’autres, à l’Armée, étant au Piquet , la Tête expofee au grand Soleil, principalement au milieu du jour, & la Tête tournée du côté du Midy ; d’autres pour avoir mangé du Grain, ou de l’Avoine trop jeu¬ nes , n’ayant pas eu les mâchoires allez fortes pour les moudre , & par les efforts qu’ils ont faits, font enfler les Vaifîaux, ou pour mieux dire, les Artères qui portent le fang à tous les bouts de l’extrémité du Corps, princi¬ palement à la Tête &aux Yeux , qui reçoivent leur nourriture parlefdites Ar¬ tères , ce qui caufe une trop grande abondance d’humeurs, & charge la Vue & ce qui produit des Fluxions par la fuite, ou des Yeux troubles; d’autres l’héritant de Pere ou de Mere , ayant des accidens à la Vûë, ou étant Luna¬ tiques. C’eft pourquoi un chacun qui veut tirer Race de Chevaux , ou éta* blir un Haras, doit bien prendre garde à la netteté de la Vue des Etalons, ou Cavales dont ils veulent tirer Race, principalement dans l’Etalon.' II y a une fùrprifè à quoi il faut prendre garde: Un Marchand qui auroit un beau Cheval”, à qui il fèroît venu un Dragon dans l’Oeil, pour le mieux vendre pour Etalon , lui crèveroit tout à fait l’Oeil , pour dire qu’il n’eft borgne que par accident; car s’il étoit vrai, qu’un Cheval auroit eu l’Oeil crevé par Accident , il n’en vaudroit pas moins pour Etalon. Pour en re¬ venir aux Fluxions , & à ceux qui ont difpofition à devenir Lunatiques , plufîeurs s’épuifent a trouver des Remedes qu’ils voient par la fuite du tems devenir inutiles : le plus court & le meilleur eft de bamner, plufîeurs fois par jour, le tour des Yeux deffus & defîous avec de l’Eau fraîche, princi¬ palement par defîus les Paupières & que cette Eau fraîche foit bien nette , & cela avec une grofîè Eponge. Si cette Eau ne diminue pas les inflam¬ mations , l’on peut y ajouter une fîxième partie de Vinaigre de Vin , en ufànt de patience; rien ne foulagera plus ces fortes d’humeurs & inflamations qui fe jettent fur les Yeux: Si ces accidens reviennent de tems en tems, c’eft une preuve que le Cheval court rifque de devenir Lunatique, & pour em¬ pêcher & prévenir cet accident, il faut lui barrer les Artères qui font aux Temples , à côté des li eux , comme il a été marqué ci-devant, à l’Article des Chevaux Lunatiques . ONGLÉE . CE que l’on appelle Onglée eft une excroiflànce de Chair qui vient dans le coin de l’Oeil & qui couvre une partie de la Prunelle; elle efl: fai¬ te à peu près comme une barbe d’huître. Quoique cet Accident ne pa- roifîc pas de grande confequence , fi on laiflè croître cette Onglée , elle tire DES CHEVAUX. tire une partie de la nourriture de l’Oeil y & efl fouvent capable de faire perdre tout-à-fait la Vue. Pour y remédier, il faut bien attacher le Cheval , qu’il ne puifîè pas branler, ou en tout cas l’abattre; enfïiite palier adroi¬ tement unePiece d’Or ou d’Argent deffous cette Croiflànce de Chair, qui efl: entre la Prunelle & l’Onglée, & enfùite avec une grofîè éguille enfilée d’une grofîè foÿè, percer le milieu de cette Croiflànce de Chair, afin d’y faire pafîèrlà foÿë pour tirer en dehors la Croiflànce; & avec des Cizeaux la couper. La grandeur fera à peu près comme un fol: Cette operation étant faite , il né s’agira que de bien laver les Yeux 3. ou 4. fois par jour avec de l’Eau fraîche. Après avoir donné la connoifîànce de ce qui peut arriver aux Yeux des Chevaux, auiïj-bien que des Remedes qu’on peut y aporter; il faut venir aux autres Maladies , dont une efl: la Gourme; & avant que d’en donner la connoifîànce, il faut fàvoir que les Chevaux jettent par le Nez de huit for¬ tes de Maladies, que beaucoup de gens ne connoiffent pas , & fè conten¬ tent feulement de dire , que le Cheval jette la Gourme , ou qu’il a la Morve. Avant que d’entreprendre quelque Remede pour un Cheval qui jette la Gourme , il eft neceflàire d’en connoitre les differentes fortes. Il y en a einq , que l’orj peut efpérer de guérir; & trois incurables. Ce qui prouve qu’on fait très-fouvent de la depenfo inutile, faute de cette connoifîànce. Quoiqu’on puiffe efpérer de guérir le Cheval des cinq premières, il peut cependant quelque fois en mourir , nonobflant les meilleurs Remèdes; fui- vant la difpofltion delà Maladie; & félon celle du dedans du Corps & des Parties nobles. Cette première Gourme peut fo comparer à la petite Véro¬ le qui vient ax perfbnries & qui fait quelque fois mourir A malgré les foins & l’afïiflance des meilleurs Médecins. Elle s’appelle Gourme; la féconde Fauf i é Gourme; la troifième Morfondure; la quatrième Etranguillon; la cin¬ quième Mal de Tête de contagion. Comme il a été dit que la Gourme peut être comparée à la petite Véro¬ le, cependant.il y a bien du monde âgé qui ne l’ont jamais eûë; mais on ne doit par ignorer que tous les Chevaux doivent jetter la Gourme dans leur Jeunefîé , foit parfaitement ou imparfaitement. On faura donc , qu’elle doit fè manifefter à un Cheval, vers l’âge de 3, 4, ou £ ans; aux uns plutôt aux autres plus tard ; mais après les cinq ans , cette Maladie ne doit plus s’appeller Gourme, comme ou le verra dans la fuite. CO N N O I S S A NCE DE LA GOURME . LOrs qu’on voit fous la Ganache d’un Cheval, entre les deux Os, une grofle Enflure & qu’il jette une matière blanche , il n’y a pas d’autre connoifîànce que celle-là; & plus l’Enflure eft grofle & plus facilement le Cheval guérira , pour peu qu’il foit foigné, tant intérieurement qu’exte- rieurement, foit en telle Saifon que ce puifîè être: outre qu’en hiver prin¬ cipalement quand il gèle bien fort , les Pores font plus reflèrrez que dans un autre tems. Si c’efî en Eté , ou au Printems , étant la Saifon ordinaire que cette Maladie fè manifefte, alors une bone Pâture eft prefque capable de guérir le Cheval, au lieu qu’en Hiver il faut le tenir toujours chaudement & qu’il ne boive jamais froid, mais à Peau blanchie avec de la Farine, ou un peu de Son. Il ne lui faut point donner d’ Avoine; il faut du Son dans de l’eau bouillante &ne pas appréhender qu’il fè brûle ; la fumée qui fortira D 2 du i6 LA PARFAITE CONNOISSANCE du Seau contribuera à lui faire jetter la Gourme beaucoup plus facilement! Outre eue pour faciliter la groîlèur qui ell fous la Ganache, il faudra la frot¬ ter avec la compohtion fuivante. Onguent Rojat. ^-------^-4. Onces . Onguent d*. Altea. - - ~ - ~ ~ 4- Onces. Onguent Populeum. - -- -- -- --4. Onces-. Miel Commun. - -- -- -- -- - 4. Onces. Onguent Bajîlicümi - -- -- -- -- g. Onces . Le tout fondu à petit feu; apres l’avoir retiré de deflus, il faudra le bieii remuer jufqu’à ce qu’il devienne froid , & de cette Compofition l’ayant bien frotté , lui attacher fous la Ganache une peau d’ Agneau $ ou de Lièvre du côté du poil, pour le tenir chaudement; & lorfque cette grofleur fera percée, y mettre dans le trou un petit bouchon de filaflè bien gras d’On- guent Bafilicum ; à Ion deffaut un morceau de Lard qui foit bien defîalé, & mettre de la filafîè par dellus, pour que le Lard refie dans le trou ; & le panier jufques à guerifbn. Lorfque l’Apoflume eft crevée vous pouvez compter vôtre Cheval hors de danger & bientôt guéri. S’il étoit trop dégoûté* on pouroit lui faire prendre quelques Cordiaux; lavoir deux Onces de bon Thériaque, une demie Once de Rhubarbe en poudre, & une demie Once de Criflal minerai, le tout diflous dans une bouteille de Vin. Il faut que le Cheval lôitàjeun, c’elt à dire, qu’il y ait 4. ou 5. heures qu’il n’ait ni bû ni mangé & qu’il relie après autant de tems. FAUSSE GOURME. CEtte Maladie le manifefle fouvent comme la Gourme & différemment dans d’autres tems. Si elle fe manifefte comme la Gourme, il faudra la traiter de même; mais il arrive quelquefois qu’elle fè manifefte autre¬ ment. La faulle Gourme peut lortir par plufietirs endroits , quelque fois par un Pied, par une Jambe, par un Jaret, par une Hanche, par une Epau¬ le, par le Poitrail, par les Oreilles, ou par les Yeux; & fi l’on n’y prend pas garde, la Prunelle peut tomber en pourriture, comme la petite verole peut faire aux perlonnes. Il ne s’agit donc que de voir qu’un Cheval lôit encore jeune, c’eft à dire, de 4. p & 6. Ans, même jufqu’a 7. C’efl une preuve que lorfque le Cheval a jetté la Gourme, il la jettée imparfaitement & que les vilaines Humeurs lui ont relié dans le Corps & dans la Malle du fàng. Il arrive que lorlqu’un Cheval a jetté imparfaitement fa Gour¬ me jufqu’à ce qu’il ait jetté toutes les vilaines humeurs, il paroît au Travail fouvent fans force, lans lenfibilité & pelant; en un mot quoi qu’il, ne foitpas malade il ell toujours lâche, jufqu’à ce qu’il ait tout-à-fait fini de jetter. Cette connoillànce le fait voir par quelques Enflures qui devien¬ nent en Apoflume, jettant de la matière par une des parties qui ont été ci- devant mentionnées. On peut frotter les Enflures qui paroîtront avec les mêmes Onguens que l’on a mis fous la Ganache de ceux qui ont la Gour¬ me, Si on n’avoit point de ces lùfdites Drogues à fà dilpofition , il fau¬ dra prendre de l’Orge mondée, ou de l’Avoine mondée; & au deffaut, de la Farine de Seigle, la faire cuire dans du Lait, en faire une Pappe fort épaillè & enfuite y ajouter de l’Huile de Lampe à dilcretion & avec de la Filahe 1 appliquer fur cette grolîeur, tous les jours une fois, aufli chaud y t que DES CHEVAUX, i? que le Cheval poura le fouflxir, en lui faifànt prendre, de tems entems, quelque breuvage compoie comme ci -après. Theriaque . - . - - 2. Onces. Confection â ’ Hyacinte . . 1. Once. Ajja Fœtida. . --i. Once. Le tout dans une bouteille de Vin , afin de faire fiortir toute l’impu- çeté que le Cheval peut avoir, tant dans la Malle .du fàng , que dans le Corps. M O R F O N D U R E. LA Morfbndure fe manifefie à peu près comme la Gourme, fbrtant de même par Je Nez , à l’exception que la g roïïèur qui fe doit trouver entre les deux Os de la Ganache, n’eft pas fi grofle; & fi par les Reme- des que l’on a nommez ci-devant, on peut faire grolïir les Glandes, on gagnera beaucoup & encore davantage lorfque l’on a réüfti à les faire venir en Matière. C’efl; pourquoi , au commencement il ne faut rien négliger , pareeque les fuites en pouroient devenir fâcheules; car fi ces Glandes re¬ voient dans la même fituation & qu’elles fe trouvaient attachées à un des deux Os de la Ganache il feroit à craindae que cette Maladie ne tournât en Morve & ne devint, par ce moien, incurable. Au contraire, fi on peut réüs- fir à amolir les Glandes & les mettre en état d’être percées , comme il a été dit, on peut compter fur la Guérifbn; en traitant les Chevaux comme on a fait dans les Maladies de Gourme , ou de faufle Gourme. L’E TRANG U ILLO N. C’Efi une Maladie extraordinaire qui arrive aux Chevaux , & fi on n’y aporte pas de prompts remedes elle les étrangle, en les preflant au pre¬ mier nœud de la Gorge , leur ôtant la refpiration , par confequent les étouf¬ fe. Cette Maladie fe manifefie lorfqu’ils jettent une pourriture verte par le Nez; plufieurs qui ne la connoifîent pas la prennent pour la Morve. Elle n’eft pas de longue durée, il faut que le Cheval foit mort, ou guéri dans dix ou douze jours; rarement cela pafîe trois femaines, car ces Glandes ne font pas feules enflées, mais toutes celles qui font autour de la Ganache, jufi qu’au coin des Oreilles, fè trouvent aufli tellement gonflées que le Cheval ne peut tourner la Tête ni de côté ni d’autre , ne pouvant pas même la remuer vers Ion Poitrail. Alors on peut facilement voir que c’efi l’Etran- guillon. Il faut d’abord frotter toute l’Enflure avec l’Onguent même dont on fe fert pour la Gourme, en y ajoutant une partie d’Huile de Laurier, & frotter jufqu’aux coins des Oreilles : à fon deffaut la même Boüillie apliquée chaudement avec une bonne Peau de Mouton, ou de Lièvre pour l’enve- loper & pour tenir cette partie chaudement, en telle Saifon que ce puiflè être. Comme les Chevaux, dans cette Maladie, ont de la peine à manger & à avaler, il faut prendre cinq ou fixBilcuits fècs,les piler dans un Mortier; au deffaut de Bifcuits, des Croûtes de pain pilées & les faire boüillirdans environ trois Bouteilles de bonne Bierre , & réduire cela comme une Pap- pe claire, ou Bouillie qu’on donne aux Enfaps, &. y ajouter une demie E Once îS l A PARFAITE CONNOISSANCE Once de Canclle en poudre & deux Onces de poudre deRéglilfe,bien mê¬ lez enflmble & leur en faire prendre, en forme de breuvage, foir & matin. Si le Cheval malade a de la peine à refpirer, comme il efl marqué ci-deffus, il lui faut faire une bonne faignée , qui le foulagera beaucoup; mais en cas que le paffage de la Gorge n’en devienne pas plus libre, il faut avoir un Nerf de Bœuf- après en avoir coupé la peau qui couvre la Tête, il faut fra- per doucement avec un marteau fur la pointe du nerf pour l’affouplir, afin qu’il ne foit pas rude par le bout; enluite frotter tout le nerf avec du Miel Rofat & lui paffer dans la Gorge, en le pouffant doucement & le retirant de même deux ou trois fois ; après quoi il faut faire prendre la fuldite Pappe ou Boüillie,ainfi qu’il a été dit ci-devant. Comme les Chevaux ont de la peine à refpirer dans cette Maladie ,il en faut mettre peu à la fois dans la Corne & de tems en tems lâcher la corde, pour qu’il puifîè bailler la Tête , afin de pou¬ voir prendre fon haleine ; & pendant qu’on fera prendre cette Pappe au Cheval, il faut qu’il y ait un homme de chaque côté pour le fbûtenir, par- ceque, dans cette Maladie les Chevaux font extrêmement foibles. L’hom¬ me qui fera à côté maniera doucement, avec la main, les nœuds delà Gorge , & l’autre frapera de la main , fur le haut des Flancs pour le facili¬ ter d’avaler ce qu’on lui donnera par la Corne. Les Poudres cordiales font fort bonnes dans ces fortes de Maladies , données au poids de deux ou trois Onces dans une bouteille de vin, luivant la grandeur du Cheval; au deffaut des fufdites Poudres cordiales , la Thériaque & la Confe&ion d’Hyacinte, données au même poids , font parfaitement bonnes. MAL DE TETE DE CONTAGION. CEtte Maladie s’appelle Mal de Tête de Contagion, parce qu’elle fè co- munique facilement aux autres, fans même s’être aprochez. Cette Maladie efl quelque fois répandue à quinze ou vingt lieues de Pays & prefl que tous les Chevaux en font attaquez , ce qui fait croire que cela ne peut provenir que d’un mauvais Air. Les effets font differens de la Mala¬ die precedente, en ce que les Glandes ne font enflées que deflbus la Gana¬ che; mais ils deviennent d’une groflèur extraordinaire & la Matière qui fort du Nez efl prefque toute jaune, au lieu que la precedente efl: verte-, & beau¬ coup de Chevaux en crevent, malgré tous les foins que l’on y peut apor- ter, à moins qu’ils ne fbient fecourus promptement, & dans le commen¬ cement qu’ils font attaquez. Il faut commencer par leur faire prendre beau¬ coup de Cordiaux , c’efl-à-dire , le matin & le foir , pour détourner cet¬ te Maladie & leur donner la force de jetter quantité de Matières qui leur fortent du Nez. II faudra auiïi prendre deux plumes d’Oye avec leurs bar¬ bes & en frotter avec de l’huile de Laurier, & attacher le bout du côté du Tuyau avec un petite corde en failant entrer ces plumes par la barbe, dans le Nez, une à chaque Narrine, de toute leur longueur, & les attacher avec cette petite corde à la Mufèrole du Licol , & tourner le Cheval pour que la Matière ne tombe pas dans la Mangeoire; & faire cela 3. ou 4. fois par jour, une demie heure à chaque fois. Il faut dans cette Maladie , faire tous les efforts pour faire aboutir cette Enflure en matière ; & fl elle peut percer d elle meme, le Cheval en fera plutôt guéri. Si l’Onguent qui efl marqué pour la Gourme, non plus que la Pappe, ne peuvent pas remé¬ dier, il faut faire cuire de bons gros Oignons de Lys, dans la braife, les ap- DES CREVA U// X. - T9 appliquer le plus chaudement que le Cheval poura fbufFrir & avec l’On¬ guent & la Filaiïe par deflus, lui faire tenir avec un Bandeau , ou une Peau d’Agneau, ou deLievre, pour que cette partie /bit plus chaudement, & lorfque l’on verra que cette Apoftume ne voudra pas percer, au bout de y. à 8- jours, il faudra avec un fer rouge, & de la groffeur du bout du doigt , le percer ; la Matière enfortira, & file fàng eft mêlé avec la Matière, c’elt une marque que l’Apoflume eft mûre. Quoiqu’il n’y ait point de mal , il fau¬ dra cependant y introduire tous les jours une tente de Filafle, frotée avec de l’Onguent Bajilicum , jufqu’à ce qu’il ne forte plus de fàng , continuant toujours à tenir la playe bien chaudement. Dans ces fortes de Maladies, il ne faut point que le Cheval mange d’ Avoine, mais bien du Son & qu’il ne boive point froid & que le Sonfoit chaud, avant de le lui donner. S’il n’é- toit point lorti de fàng de cet Abcèz, il ferait prefque inutile de rien mettre dans la Playe, continuant feulement de la frotter avec l’Onguent ci-deffus. Si le Cheval étoit dégoûté & qu’il ne pût ni boire ni manger, il lui faudrait faire prendre, de tems en tems, quelques Cordiaux, pour tâcher de le remet¬ tre en appétit. CORDIAUX POUR LES CHEVAUX MALADES ET DEGOUTEZ. Thériaque. ------------ i. Once. Confetlion THyacinte. - -- -- - --r Once. Rhubarbe. . - . ~ Once. Racine T Angélique de Bohê?ne. ------ ~ Once. Crijlal Minerai , ou fel Prunelle. - - - - - f Once. Le tout mêlé enfemble & mis dans une Bouteille de Vin: au deflàut des fufdite s Drogues , quatre Onces de Poudres cordiales, données comme ci- defîus , de jour à autre, pendant la Maladie & tenir toûjours le Cheval chaudement avec de bonnes Couvertures. AUTRE REMEDE POUR LA GOURME. P Renez Sauge & Lavende , une, Poignée de chacune , bien broyées dans un mortier; ajoutez y deux poignées de fleur de farine; faites boüillirle tout enfemble dans du Vinaigre à diferétion: le tout étant bien cuit & mis dans un Pot, vous en appliquerez furies Glandes qui font fous la Ganache , le plus chaud qu’il fera poffible , deux fois par jour, tenant le Che¬ val bien chaudement dans l’Ecurie , & le ferez boire à l’Eau blanche & y mettereZ à chaque fois qu’il boira, un quarteron de Miel, Je tout dans un feau; à chaque fois , vous le laifferez une heure ou deux devant lui; & lorfque vous lui retirerez fà Boiflon vous jetterez ce qui aura reflé & vous laverez bien le feau ; pareeque ce qui pouroit y refter donnerait de l’ai¬ greur à ce que vous y mettriez, ce qui pouroit dégoûter le Cheval. Si ce n’efl: qu’une Ample Gourme le Remede fuivant poura la guérir. POUR AIDER A UN CHEVAL Q_U 1 JETTE LA GOURME. P Renez trente grains de Poivre noir, faites les infufer dans dix ou douze Onces de Vin blanc, Pefpace de 24. heures, fur de la Cendre chaude, fans que cela boüille; ayant retiré les grains de Poivre, faites prendre le E 2 Vin 20 LA PARFAITE C O N N O I S S A N C E Vin au Cheval , & vous lui en donnerez de jour à autre; le Remede, quoi¬ que petit , fera beaucoup de bien. FOUR UN CH R VA L OUI JETTE LA GOURME. P Renez une poignée de Cerfeüil , qu’il faut faire bouillir , avec deux Onces d’Huile de Laurier; le Cerfeüil étant bien cuit, il faut laifler re¬ froidir le pot. Vous mélangerez bien l’Eau & l’Huile, & y mêlerez deux Onces d’Onguent d 'Agrippa. Avec cette compofition il faudra frotter fous la Ganache du Cheval, qui doit être rafee,& vous l’enveloperez d’une Peau d’Agneau , ou de Lièvre, afin de faire aboutir cette grofléur, par- ceque d’abord qu’elle efl percée vôtre Cheval efl plus d’à moitié guéri. II faut (avoir que, quoique les Glandes ne paroiflent pas affèz molles pour les percer, c’efl que fouvent la Matière efl recuite, de façon que cette gro£ fèur paroît dure. Mais pour connoître -fi elle efl mûre , il faut remarquer quand le poil commence à tomber, alors on peut la percer avec le Bouton de feu. Le trou étant fait , vous y pourez mettre une Tente de Filafîè avec de l’Onguent Bafilicum , fùppofe qu’il refie encore quelque Glande à pourrir: & pourpreflèr la Guérifcn, onpoura mettre une Tente deFilaffe, avec du Digeflif, qui n’efl autre chofe que delà Thérébentine & quelques jaunes d’Oeufs bien battus enfèmbles. Il faut mettre les trois quarts de Thé¬ rébentine plus que d’Oeufs , autrement la playe fè pouroit fermer d’elle même. On peut, de jour à autre, faire prendre au Cheval, une Once de Thériaque, & de Poudres cordiales une Once, dans une Bouteille de Vin; & fi le Cheval étoit dégoûté , on pouroit fè fèrvir du Remede fùivant. Sa¬ voir un Biliau compofé de Sucre en poudre, de Canelle & de Mufcade,avec demie Once d’Afla fœtida; mêlez le tout avec du Miel & le mettez dans un Linge, roulez-le & l’attachez par les deux bouts avec une petite corde , pour le faire tenir dans la bouche du Cheval. Vous le paflerez par deflus fa Tête & cela fera gros environ comme le bras. Au defïàut de Sucre vous y pourez mettre de la Poudre de Regliflè. Il y a plufieurs perfbnnes qui mettent un morceau de Bois dans ledit Biliau , mais je n’aprouve pas cette Méthode. Il efl vrai que fans Bois il faut plus de foin, mais les Palfreniers doivent y veiller. Ce Biliau doit relier dans la bouche une bonne heure chaque fois, & le mettre quatre ou cinq fois par jour. Le Biliau peut fer- vir à plufieurs fortes de Maladies où les Chevaux manquent d’appetit. REMEDE FOUR UN CHEVAL QUI JETTE FAR LE NEZ , SANS QU'IL SOIT GLANDE \ P ReneZ d’une Herbe nommée Racile, & du Lierre Terreflre , autant de 1 une que de 1 autre, hachees & pilées dans un Mortier; faites-en des Pilules avec du Beure du Mois de Mai, au nombre de fix, environ de la grofléur d une Noix, que vous roulerez dans la poudre de Réglifîe & que vous feiez piendre au Cheval , les unes après les autres; & puis vous monterez deflùs, vous le ferez trotter & galoper un peu, jufqu’à ce qu’il fuë & jette par le Nez & par la Bouche plus qu’à fon ordinaire. Menez- le a 1 Eau, fans le laiflèr boire; 1 efpace d un demi quart d’heure après faites le trotter encore un peu. Enfüite vous le remenerez à l’Ecurie & le cou¬ vrirez bien. Vous ferez cet Exercice & ce Remède, fix fois pendant dix huit jours, & vous verrez peu de tems après une entière guerifon. RE- DES CHEVAUX. » k i REMEDE FOUR UN CHEVAL M 0 RFO NDÜ. 2V Fmnez deux petits Chiens nouveau nez ; fai'tes-Ies bouillir dans huit pintes de Vin blanc (ce qui fait quatre grolîès Bouteilles) avec une On¬ ce de Poivre, une Once de Gingembre & quatre Onces de Sucre , le tout bien boülli, réduit à environ la moitié. Vous palîèrez le tout à tra¬ vers un Tamis & le ferez prendre au Cheval; des deux Bouteilles, vous en ferez prendre quatre fois , un quart à chaque fois , le matin & le loir. Il vous en relie autant pour le lendemain: mais il faut que le Cheval ait été deux ou trois heures au Filet avant de prendre le Remede & autant après; & chaque fois qu’il le prendra, on doit le faire promener une bonne heure. Si le Cheval continué à être malade, il faudra reïterer une ou deux fois la même choie. MORT E. COmme il a été dit qu’il y a trois fortes de Morves incurables , la pire de toutes efl celle que l’on appelle Morve Glandeufê, en cas que le Cheval foit jeune. L’expérience de ceux qui en ont beaucoup traité mérite qu’on y ajoûte quelque foi. Depuis plus de cinquante années que je travaille, je n’ai rien oublié à faire toutes fortes d’épreuves jointes à cel¬ les que feu mon Père a faites pendant le cours de fà vie, qui ne s’efl ter¬ minée qu’à 80. ans, tant à l’Armée que chez le Roy, ayant eu l’Infpec- tion de fà Grande Ecurie. Mais tous les Remedes ont été inutiles pour ces trois fortes de Morves. Ainfi le plus court efl de faire tuer de tels Che¬ vaux, pour qu’ils n’empoifonnent pas les autres à leur aproche. Une Sel¬ le, une Bride, une Couverture qui leur a fèrvi peut empoifbnner les au¬ tres. C’efl un grand bonheur lorfque cela n’arrive pas : La place où ils ont été , fix mois après , peut encore gâter ceux qui y viendront , foit par la Mangeoire, ou par le Râtelier qui aura reçû le Poifon qui leur efl forti du Nez. Si une Ecurie a été infeétée d’une telle Maladie , ce n’efl pas allez «que de changer de Râtelier, de Mangeoire, de Pilliers, de Barres, non plus que d’avoir fait ràtiffer les Murailles, & palier de l’Eau de chaux par deflùs; il faut faire dépaver l’Ecurie, pour en ôter du moins un demi pied de terre, & en remettre d’autre , ou du fable pour la reparer; ainfi on ne peu trop être fur fès gardes , pour cette Maladie, CONNOISSANCE DE LA MORVE GLANDEUSE. PRemierement lorfque l’on voit un Cheval qui jette par le Nez, foit d’un côté , ou de l’autre , & trouvant au maniement de la main quelques Glandes-plattes, attachées à la Ganache, & que lorfqu’on prefîe, Je Cheval lent de la douleur, & qu’il ne jette que d’un côté, la Maladie efl plus dan- gereufè, jettant une pourriture jaune & puante par le Nez. C’efl: encore un mauvais figne lorfqu’elle s’attache au bas de la Narrine. Plufieurs font jetter Je Cheval bas , pour le déglander en lui fendant la peau deflous la Ga¬ nache pour avoir les Glandes avec un Rafoir, ou un Biftori: l’Operation n’efl: pas difficile , je m’y fuis entêté plus de cinquante fois & pas une n’a jéüflî. l’ai bien entendu dire que cela pouvoit être bon , mais jamais par ceux qui l’ont éprouvé. Après cette Operation faite, le Cheval ceflè lou- F vent. 22 LÀ PARFAITE CONNOISSANCE vent, pour quelque tems, de jetter; c efl-a-dire , pendant que la Playe efl ouverte • mais elle n ’efl pas fi tôt fermée qu’il rejette de nouveau & plus qu’auparavant : Il le forme de nouvelles Glandes qui m’ont donné occafion de débander un Cheval jufques à trois fois, & pour tout fruit de mes pei¬ nez , j’en ai été pour ma depenfe. C’efl pourquoi on ne doit point s’en¬ têter à écouter ceux qui prétendent avoir un Remède pour guérir la Mor¬ ve. Il y a pourtant quelque fois des Chevaux qui fê trouvent glandez par une Morfondure, & l’on a fou vent de la peine à faire la différence de la Morfondure d’avec la Morve. Ce qui fait que plufieurs aiant guéri la Mor¬ fondure; prétendent avoir guéri la Morve. Si on ne trouve pas le moyen de faire grofïir cette Glande pour la pouvoir faire venir à Matière, dans l’ef pace d’un mois, ou fix lemaines, par de bons Remèdes, il efl inutile de faire davantage de depenfe. MORTE EPINEUSE . CEtte Maladie efl contagieufè également que la précédente, avec cette différence quelle jette une pourriture verte & puante, qui s’attache auffî au bas des Narrines. Il y a des Chevaux à qui il ne paroît aucunes Glandes, dans cette Maladie; à d’autres une feulement, fous la Ganache, quoi qu’elle ne foit point attachée aux Os. Les Chevaux boivent & man¬ gent auffî bien que s’ils n’étoient point Malades; cependant ils deviennent maigres peu à peu; les Poils fe redrefîent & font tous hériflèz, malgré le panfèment qu’on y peut faire , & s’ils continuent à jetter cette pourri¬ ture pendant un mois, ou fix lemaines, la Glande reliant toujours dans le même état, dure & fènfible au maniment de la main , il efl inutile de faire de la depenfe , non plus pour celle-ci que pour la precedente & pour celle qui fuit. • r » f r f * » » [ .. t . ' . • i à i 4 < t * 'ik ' ' • j r } * 9 I- - J • * • * MORTE CHANCE. EU S ET LOrfque l’on voit un Cheval qui jette une pourriture jaune entremêlée de fing, qui fort des Tendons, qui font au haut des Narrines, glan¬ dé ou non , cette Matière fort des Poulmons ulcerez ; elle efl û acre & fi mordicante qu’elle engendre des Chancres au haut du Nez , c’efl ce qui fait que le fàng fe mêle avec cette Matière. Si le Poulmon n’étoit point attaqué, les Chancres pouroient fe guérir, par le moyen des Remedes, avec la barbe d’une plume; mais les Poulmons étant attaquez, il efl impoffible de guérir. Il n’en efl pas de même, fans comparaifon, aux perfonnes, à qui on peut prolonger la Vie, moyennant qu’elles vivent de régime, ne devant faire aucune fatigue rude; pour le Cheval, qui n’efl bon qu’autant qu il peut fbutenir le travail ; il efl inutile de prolonger fà Vie, puifqu’il peut gâter les autres & n’efl propre à aucun fèrvice. MEDECINE POUR TOUTES SORTES DES CHEVAUX QUI JETTENT, "pRenez une demie livre de Savon noir pour un Cheval fort & robufle; -1 ix Onces pour un qui l’efl moins; & un quarteron s’il efl foible. Dé- TT e Petlt a dans une chopine d’Eau chaude; lorfque le Savon fera ■ ou*, vous Y ajouterez autant de Vin, & le ferez prendre tous les Ma¬ tins au Cheval , pendant neuf jours. Il faut que le Cheval foit au Filet y à 'r'" i 6. heu- DES C H E V A TJ X. 23 6. heures avant de lui faire prendre ce Breuvage & autant après; & vous lui donnerez fa nourriture à terre, dans une place bien nette, pour qu’il n’attire point de poudre dans fa bouche ni dans Tes Narrines, en retirant Ion haleine, & que tout ce qu’il mangera Toit bien net : cette Nourriture étant donnée à terre, l’obligera à bailler la Tête; & par ce moyen il jettera plus facilement. Vous lui donnerez de tems en tems quelques Remedes pour lui purifier le lang. AUTRE REMEDE AU MEME USAGE . Prenez Cloux'de Gerofle. - - Graines de Paradis. Poix d1 Antimoine. Elebore blanc. - - - 1. Dragme. 1. Dragme. 1. Dragme. 1. Dragme. 1. Dragme. Reduifezle tout en poudre dans une demie Pinte de Vinaigre; ajoutez y quatre jaunes d’Oeufs frais , bien deJayez auffi avec le Vinaigre. Faites avaler le tout au Cheval, en forme de breuvage, & vous lui en jetterez fur la fin tant Toit peu dans chaque Narine ; vous continuerez le Remede pendant huit à dix jours, & vous l’abreuverez avec de l’Eau tiède, loir & matin en y délayant chaque fois environ gros comme un Oeufde Pâte levée & tiendrez toujours le Cheval chaudement., S’il ne vouloit pas boire à caufe du Le¬ vain, on doit lui laifîer venir la foif, afin de l’obliger de boire. PARFUM POUR LES CHEVAUX QUI JETTENT. Prenez Encens male , autrement Olyban. - - - 1. Once. Majlic. - - - . 1. Once. Storax Calamite. - -- -- -- - I. Once . Semence d^ Ortie. - - - - - - - 1. Once. Agaric. . -----1. Once. Baye de Genièvre. ------- 1. Once. Baye de Laurier. - -- -- -- - 1. Once. Après avoir mis toutes les fufdites Drogues en poudre & bien mêlées , il faut avoir un grand fàc percé par les deux bouts, prendre une Once de cette poudre , la jetter peu à peu fur des Charbons de feu dans un Rechaut, mettre la Tête de Cheval par un bout du fàc & de l’autre entourer le Re¬ chaut , afin que le Cheval refpire la fumée; & continuer dix à douze jours, félon que la Maladie le demande. Il y a une autre Maladie qui vient fous la Ganache , qui eft une efpéce de Glande, qui ne fait point jetter les Chevaux, mais qui ne laiflè pas de les maigrir peu à peu & les rend lâches par le peu de Nourriture qu’ils prennent ; il faut pour cette Maladie faire le Remede fuivant. Prenez Aluine, Hache, & Ortie de chacune une Poignée; pilez le tout bien me¬ nu dans un Mortier, ajoutez-y du Vieux-Oint; faites une Emplâtre du tout, & après avoir rafelePoil, vous l’appliquerez deflus & la ferez tenir avec un Bandeau: il faut reïterer toutes les 24. heures, jufqu’à ce que la Maladie diminué. '• > ' F 2 AU- 24 LA PARFAITE CONN OI SS AN CE AUTRE REMEDE , > P Renez deux ou trois Têtes d’Ail & une Poignée de Graines de Geniè¬ vre pilées dans un Mortier; ajoûtez-y un verre d’Eau de Brionne & prenez Poivre , Gingembre , de chaque efpece une Once, Canelle de¬ mie Once, Cloux de Gerofle demie Once; tout cela réduit en poudre;. Prenez un verre d’Eau de Vie, un quarteron de Miel & une Once de Ta* bac- vous ferez tremper le tout dans l’Eau de Vie & une Pinte de Vin blanc & laillerez infufer le tout dans un Pot de terre, pendant une nuit fur de la Cendre chaude , le pot étant bien couvert. Le lendemain donnez-lui un petit Boüillon, après vous pafîèrez cette Infufîon par .un Linge, & vous la ferez prendre au Cheval dans un tems doux & calme: mais il faut que le Cheval ait été quatre heures au Filet, & avant que de lui faire prendre le Remede vous le monterez & promènerez, tantôt au trot, tantôt au galop & longtemsaü pas, avant que de le mener à l’Ecurie, pour qu’il n’ait plus chaud. Cette promenade doit durer environ deux heures. Etant de retour à l’Ecurie vous le remettrez au Filet pendant deux heures ;& il le faut cou¬ vrir après l’avoir bien frotté avec de bons Bouchons de Paille. Vous pour vez faire ce Remede cinq à fîx fois dans quinze jours, & s’il ne guérit pas par ce Remede n’en cherchez point d’autres* TRAITE 5 DU FARCI N. IL faut lavoir qu’il y en a de fix fortes; dont il s’en trouve cinq que l’on peut guérir, étant bien traitées. La fîxieme eft abfblument incurable; mais tout le monde ne la connoît pas. Si tôt qu’une perfonne a guéri qua¬ tre ou cinq Chevaux duFarcin, elle prétend avoir un Remede univerfèl, croyant que tout Farcin efl le même. Ainfi donc je donnerai la connoif fànce des fîx fortes, par leurs Noms & leurs Effets, étant néceflàire de les connoître avant que d’entreprendre la guerifon. Le premier, s’appelle Farcin Farini Oculus. Le fécond, Farcin Violant. Le troifîème, Farcin Cordé. Le quatrième, Farcin Cul de Poule. Le cinquième, Farcin Cbancreux. Et le fixième, Farcin Intérieur, FARCIN FARINI OCULUS. CEtte efpéce de Farcin fè manifefle par de petits Boutons qui ne for- tent feulement que de la Peau, venant les uns auprès des autres; quand les uns féchent les autres repouflént, & ce Farcin eft de peu de con- fequence ; car pour peu qu’on y apporte le moindre Remede, qui efl de le mettre d abord au Son ÔT ne lui point donner d’ Avoine, une fàignée ou deux, féroient capables de le guérir & fi cela n’arrivoit on pourroit le pur¬ ger doucement, après quoi tout s’en iroit en lavant tous les petits Boutons avec de l’Urine d’homme qui fe porte bien, ou celle d’un autre Cheval, ou de celle de Vache* celle-ci fèroit la meilleure de toutes. Mais avant que d’entreprendre de purger un Cheval, il faut ufer de précaution; car telle Mé¬ decine qui auroit purge cent & cent Chevaux avec bon fuccez , pouroit en- DES CHEVAUX. encore tuer un Cheval, fuivant la difpofition où ion Corps fê trouveroit; ainfi fi la Fiente du Cheval étoit fort dure, noire, comme brûlée; il lui fàudroit faire prendre un Lavement , ou deux, la veille que Ton voudroit lui donner la Purgation, afin de lui tenir le Ventre libre. Comme il n’y a rien qui puifîe purger un Cheval qu’il ne garde la Medecine 24. heures dans le Corps, avant quelle fafle fon operation , & trouvant un Corps échauffé, la Fiente endurcie dans les Boyaux peut faire un combat capable de faire cre¬ ver le Cheval. Ainfi, le Son donné cinq ou fix jours & quelques Lave- mens, préparent la Medecine à bien faire. Si la Medecine qu’on a donnée ne fait pas fon effet au bout de 24. heures, il faut faire fortir le Cheval, le promener tantôt au Pas tantôt au T rot Jufqu’à ce qu’il commence à purger, & enfuite le bien couvrir, pour le tenir chaudement jufqu’à ce qu’il ait tout-à-fait purgé; ce qui durera une partie de la Journée, quelque fois plus longtems , fuivant la force de la Médecine ; mais fi le Cheval a été bien préparé , comme il efh marqué ci-deffus , il n’y a rien à appréhender & on trouvera que le Cheval fera bien tôt guéri. FA R C I N VOLANT CE Farcin vient à peu près comme le précèdent, à l’éxception que le precedent ne vient ordinairement que fur le Dos, & quelque peu fur le Col ; quelque fois un peu fur la Tête. Mais celui dont on parle peut venir en toutes les parties du Corps; excepté qu’il ne s’attache pas Je long des Veines ni le long des Nerfs. Chaque Bouton qui crève jette de la Ma¬ tière; mais elle ne put pas, comme les fortes fuivantes. Cette efpéce efl encore aflez facile à guérir pourvu qu’elle foit traitée à peu près comme l’au¬ tre; & en fàifànt prendre au Cheval après la Purgation une Once & demie d’Aflà fœtida difîous dans une Bouteille de Vin & une Once de Sel Prunel¬ le, & lui en donner 3. ou 4. breuvages de fuite, un jour d’intervalle entre chaque Remede, & avec de l’Urine de Vache laver les Boutons, à me- fiire qtfils crèvent, deux fois par jour; ce qui achèvera de les faire tous deflecher: au deffaut d’Urine de Vache, les autres Urines peuvent fèrvir, pourvu que l’une ou l’autre ne foit pas trop vieille. Il faut prendre garde en toutes fortes de Farcins que le premier Bouton qui a paru effc prefque le dernier à guérir; & tant qu’il refie , il faut continuer les Remedes. FARCIN CO RD È. C>Ette forte de Farcin peut venir par tout le Corps, aufïi bien qu’aux J Jambes; la différence, de celui-là aux autres efl qu’il poulie entre Cuir & Chair, comme des bouts de Corde que l’on auroit mis; & dans la fuite il crève tantôt par un bout, tantôt par l’autre, & quelque fois dans le milieu: Mais il ne s’attache pas le long des Veines, ni le long des Nerfs, comme les deux qui luivent. Cela alonge quelque fois de 4. doigts, ou un demi pied, même jufqu’à un pied de long; & au maniement de la main, quand il n’efl pas crevé, on croiroit que ce fèroit une Cor¬ de, grofle comme le Pouce, que l’on auroit mile entre Cuir & Chair, & lorfqu’il crève , il en fort de la Matière blanche & fort epaifîè , les bords des trous font fort rouges. Cette forte de Farcin n’efl pas fort difficile à guérir , non plus que les precedentes , quand même le G Che- 26 LA PARFAITE CO NNOISSANCE Cheval en aurôif par-tout le Corps & les Jambes; car ce n’efî pas la quan¬ titéou Farcin qu’il peut avoir , qui le rend difficile à guérir, ni incurable. Il ne s’affit que de le préparer aux Remedes ci-après , dont le nombre effi orand , afin que l’on puifîè prendre les plus commodes. Pour préparer le Cheval à cette Guerifon, il faut lui ôter l’Avoine, ne lui donner que du Son mouillé & l’empêcher fur-tout de porter fà bouche aux Boutons, car en le léchant il pouroit s’empoifbnner de nouveau & tous les Remedes que l’on pouroit lui donner deviendroient inutiles. Après l’avoir raffraîchi avec du Son, pendant quelques jours, on doit le faire fàigner à la Veine du Col & le lendemain , ou ïe fur-lendemain lui faire prendre l’une des Médecines fuivantes. FARCIN A CUL DE POULE. CEtte efpéce de Farcin, quoique guériflable, demande plus de foin & d’ap¬ plication que les precedentes ; il vient à peu près comme le précè¬ dent, avec cette différence qu’il s’attache le long des Veines, foit du Col ou des Jambes, ce qui fait qu’il efl plus difficile à guérir; & lorfqu’il crève, il fort une Matière blanche entremêlée de fàng, & le bord de chaque trou d’où fort cette Matière rouge , efl replié comme fi la Playe fe vouloit fer¬ mer. C’efl ce qui lui fait prendre le nom de Cul de Poule; c’efl pourquoi il faut préparer Je Cheval avant de le fàigner & purger. A chaque trou il faudra mettre quelques Cauffiques , comme Elebore noir , Sublimé , Vi¬ triol de Cypre , ou autre compofi tion qui fe trouvera au Chapitre des Re¬ mèdes ; mais fur tout, ne point fe fèrvir d’Arfènic, ni de Reagal , par ce que ces deux fortes portent beaucoup d’inflammation; au lieu que les Remedes précedens & ceux qu’on trouvera par la fuite, n’en caufent point; & en 24. heures , font leur effet : l’Arfènic & le Reagal mangent longtems & peu¬ vent eflropier un Cheval , fi le Farcin efl près des Nerfs; c’efl pourquoi il ne faut jamais s’en fèrvir. FARCIN C HA NC R EUX. CElui-ci fe manifefle à peu près comme le précèdent, à l’exception que celui-ci vient le long des Nerfs , au lieu des Veines , & efl par confèquent plus difficile à guérir que le precedent : mais le plus mauvais c’efl celui qui commence au bas d’une des Jambes de derrière, foit vers Je Talon , ou der¬ rière le Boulet, & qui va en remontant le long du gros Nerf, jufques vers le jarret , ce qui lui fait venir la Jambe très-grolfè. Quelque fois il ne fe trouve qu’à une Jambe, & lorfqu’on y remedie promptement, l’on peut empê¬ cher qu’il ne fe jette furies autres, & par la fuite par tout le corps, ce qui pouroit le rendre avec la longueur du tems incurable. De chaque Bouton qui crève, il en fort une Matière à peu près comme le précèdent, mêlée de fang, la matière en étant fortie, au lieu d’un trou qui devroit s’y trouver, il en fort une élévation de chair baveufe, qu’il faut faire tomber avec adrefîè, en prenant garde de ne pas offenfer les Nerfs par des Cauffiques , qui ne doivent pas être trop violens : on doit du moins y aller avec prudence. En cette foi te de F arcin il faut feparer le Cheval des autres , de même qu’au pre¬ cedent , & celui qui fuit. Pour les premiers, pour peu qu’il n’aprochent point des aunes cela fùffit; mais pour celui-ci, par fà puanteur, fe peut commu- mquer d une Ecuue a 1 autre, a moins qu elle n’en foit fort écartée; car pour DES CHEVAUX. 2 / pour peu que la vapeur, par un vent, ou autrement, entre dans l'autre Ecu¬ rie, les autres Chevaux pouroient en être infeêtez. Il eft bon de dire ici, qu’il eft neceiïàire de faire travailler un Cheval en cet état,pourvû quai faite beau, qu’il n’y ait point de boue, & qu’il ne faite pas mauvais tems. Il faut laver les Playes du Cheval avec de l’Urine de Vache; fuppoie que la Va¬ che foit couchée il faut la faire lever & recevoir fon Urine dans un Seau. Quand un Cheval ale Farcin, il ne faut point le mettre dans les Prairies, com¬ me plufieurs Ignorans font, parce que la Rofee & la Pluye font toujours reverdir les Boutons. Dans cette efpéce de Farcin , quoiqu’il n’y pa- roiflè rien, ne comptez pas qu’il loit guéri qu’apres la troifième Lune, & fi la troifième Lune étoit paflee & qu’une Jambe reftât encore enflée, le Tra¬ vail diffipera cela dans la fuite. Il y en a qui ont quelques fois refté une an¬ née entière enflées & qui font revenues. auffi belles que les autres. FAR C I N INTERIEUR. IL feroit inutile d’en parler, s’il n’étoit bon d’en donner la connoiflance, pour n’y pas dépenler des Remedes inutilement. La Connoiflance en eft comme des deux derniers , avec cette différence que outre que le Cheval a la Farcin pliant, comme les deux derniers, il jette encore une pourriture verte & jaune, mêlée de fang, par les Playes & qu’il jette auffi en même tems par le Nez, une pareille Pourriture. Ajoutez à cela que l’on y trouve quelques petites Glandes attachées aux Os de la Ganache , comme, aux Ghevaux morveux. Il n’y a que des Charlatans qui le vantent de les pou¬ voir guérir, l’experience en- fera voir le contraire. J juT;.;; PREMIER REMEDE POUR LE FARCIN QUI COMMENCE A NAITRE. i \ t • \ v ê • ’j ^ ; • V • A \ { \ : - ' 4 Cf * * ' « * '~\~r x PRemiérement il faut préparer le Cheval comme il a été dit & enfuite lui faire une grande Saignée à la Veine du Col, à proportion qu’il fera robufte; & le lendemain donnez-lui une Medeçine compofée de la forte fui- vante. Prenez Alocs Succotrin îrès-jln. Thériaque fin. - - ’ - - 2. Onces. - 2. Onces. Bien melez dans une bouteille deVin blanc & que le Cheval n’ait mangé ni bû de dix à douze -heures-auparavant; enfuite- vous lui ferez prendre cet¬ te Medeçine & qu’il refte encore autant de tems - après .l’avoir prifè fans boire ni manger. Vous le purgerez de cette maniéré 5 trois à quatre fois, dans dix huit, ou vingt jours de-tems. Cette Medeçine feule eft capable de le guérir, fi elle eft prife au commencement; - - / r. p ^ ^ / f * »* \ \ \ r\ AUTRE MEDECINE POUR LE FARCIN. P Renez Rue fauvage; à fon deffaut de véritable Aloës, Agaric, Cu¬ min, de chacun une Once; mettez le tout en poudre, & puis prenez une Poignée de Feüilles de Lierre terreftre, & autant de Lierre qui croît aux Arbres : Hachez & pilez le tout dans un Mortier; & alors vous y mettrez une Bouteille de Vin blanc, dans un Pot de Terre bien fermé; & vous le G 2 met- t 28 LA PARFAITE CONNOISSANCE mettrez toute uneNuit, ou un Jour infufer fur de la Cendre chaude. Apres quoi , il faut palfer cette infufion à travers un Linge & enfuite mettre les fufdites Poudres. Vous les ferez prendre au Cheval , en obfervant qu’il n’ait bû ni mano-é de dix à douze heures & qu’il refie fix heures après fans rien prendre , en le tenant bien couvert. 11 faut lui donner du Son dans de l’Eau chaude & jamais d’Avoine pendant le cours de la xMaladie. Vous lui ferez prendre trois /èmblables Médecines de trois jours l’un. La premier Medecine étant prife , prenez de la petite Bétoine , qui efl une Herbe qui croît dans les Bois,& lorfqu’elle efl feche elle fait éternuer comme le Tabac; & autant de Lierre Terreflre; autant de l’une que de l’autre; vous les pilerez dans un Mortier, enfuite vous y ajoûterez du Vi¬ naigre de Vin à difcretion , pour en faire fîx petites Pelottes, dont vous en mettrez trois dans chaque Oreille, que vous lierez avec des Cordons de Laine, parceque la Corde pouroit faire venir du Poil blanc autour de la li¬ gature. Vous là laifîerez deux fois 24. heures & enfuite vous percerez tous les Boutons de Farcin qui paroîtront, avec un petit Fer chaud , fort mince, & vous mettrez dans chaque trou , de petits morceaux de Racine d’Ele- bore noir , & vous ferez des Emplâtres de Poix noire que vous mettrez deffus, pour que l’Elebore ne tombe point. Au bout de trois jours vous lèverez les Emplâtres, & vous prendrez de l’Alun de Roche & de la Cou- perofè verte, autant de l’un que de l’autre, & le quart de Sublimé corro- Îîf: mettez ces trois chofès en poudre dans un petit Pot de terre, ou de fer, pour les faire calciner fur le feu, & de cette compofition mettez-en délicatement avec une petite efpatule dans tous les trous , de jour à autre, jufqu’à ce que Farcin fe feche. Il y a peu de Remedes qui fadent plus d’ef¬ fet que celui-là, quelque forte de Farcin que ce puiflè être. ONGUENT POUR TOUTES SORTES LE FARCINS. Prenez Fleur de Souphre. - -- -- --4. Onces. Vif- Argent. . 2. Onces . Le tout dans un Mortier de Marbre; il faut qu’à force de piler, le Sou- phre foit tout-à-fait noir , & qu’il n’y paroidè point de Vif Argent enfuite. Enfuite prenez Vert de Gris. . 1. Once. Orpin. . - 1. Once. Euphorbe. - . - - - 1. Once. Cant arides. - - _ - - _ 1. Once. P ate de lEion . Once Noix de Gale. ....... l Once. Cotiperofe blanche. ---------- L Once. Couperofe verte. . . Once Toutes les fufdites Drogues en poudre fort fine , & une livre & demie de Savon noir , pour faire du tout un Onguent. On doit bien remuer cela dans un Mortier & y ajouter de tems en tems un peu de Vinaigre & Je mettre dans un Pot. Cet Onguent peut fè garder longtems & fera tomber tous les Boutons de Farcin. AU- DES C* H E VA U %. AUTRE REMEDE FO tl R LE FARClN. P Reriez une bonne Poignée-de petit Plantain, autrement nôrrimé Herbe de Charpentier ; elle eft à peu près faite comme l’autre Plantain à l’ex¬ ception que les feuilles en font plus longues & plus étroites; Vous pilerez dans un Mortier le tout , avec du Sel environ urte Poignée qüe vous ferez boüillir dans une Bouteille de Vin. Vous ferez prendre le tout au Che¬ val aiant été auparavant fix heures au Filet ; & aufli-tôt qu’il au¬ ra pris ce Breuvage , vous Je couvrirez bien , & le ferez promener l’éfpace de 3. ou 4. heures : Enfuite vous le remettrez à l’Ecurie bien chaudement, Il y en a qui mettent au milieu du front entre Cuir & Chair du Vif- Argent dans un tuyau de plume, bouché par les deux bouts avec de la Cire d’E- fpagne;.& une Emplâtre de Poix Noire par defîus; mais ce Remede eft inutile. Il eft necefîàire de faire prendre 4. ou 5. Médecines femblables à celle ci -defîus de trois jours l’un. C’efl ce qui fera l’effet & guérira le Cheval , en réitérant la fàignée trois lois , en trois femaines, AUTRE ONGUENT FOUR TOUTES SORTES DE FARCI NS. Prenez Huile de Laurier. - --*-**2. Onces. Euphorbe en poudre. * - - * - * 1. Once. Que vous remüerez bien avec une Èfpatule , vous y ajouterez une pe¬ tite Poignée de crottes de Chèvre ou de Bouc, pour en faire un Onguent. Vous raierez le Poil du Cheval, vous froterez les Boutons, ou la Corde du Fafcin; trois jours après vous en remettrez d’autres & fi la féconde fois nefuffit pas, & que le Farcin ne foit point defîeché, il en faudta mettre une troisième , ou même une quatrième; & cela de trois en trois jours, AUTRE POUR TOUTES SORTES DE FARCINS * Prenez Efcolopande fèchée. 1. Once. Poivre long. - - - - - - - - - 1. Once, Après que cela aura été réduit en poudre & paffé par le Tamis, dans une bouteille de Vin Blanc, que vous ferez tiédir fur la Cendre chaude , après y avoir mis vos Poudres ; & que le Cheval aura été fàigné , vous lui ferez prendre trois ou quatre de ces Médecines en quinze jours, pendant lequel tems, vous vous, fervirez des Drogues ci -après pour mettre fur Je Farcin* Eau Forte. . - - - - - - - * - - 4. Onces , Argent Vif. -*-*-*****-* i. Once. Met ail. - -------**** 1* Once , Hachez, ou brifèz bien menu leMétail, afin qu’il fè confume dans l’Eau forte , auffi-bien que le Vif-Argent. Enfuite vous prendrez une Once d’A- lun de Roche que vous ferez calciner , & réduire en poudre, après quoi vous mettrez cela dans la fùfdite Eau-Forte dans une Ecuelle de Terre ver¬ nie. Vous mettrez l’Ecuelle fur la Cendre chaude , ou fur un petit feu que vous renouvellerez de tems en tems , jufqu’à ce que la matière foit conver¬ tie en pierre, que vous briferez à mefure que vous en aurez befoin pour m H ap- -O LA PARFAITE CO’NNOISS A N CE appliquer délicatement fur tous les Boutons , ou pour mieux dire fur les Chairs qui furmontent. Il en faut mettre peu à la fois; car il vaut mieux en mettre tous les jours un peu que d’en mettre trop à la fois, crainte d’endo- mager les Nerfs, où les Boutons du Farcin pouroient être attachez. Ce Caufique efl excellent pour toutes fortes de Farcins principalement pour le Chancreux. Ordinairement où la Chair furmonte, peu de Cauffi- ques aprochent de celui-là: mais il faut s’en fèrvir délicatement & avec méthode. AUTRE POUR LE FARCIN. APrès avoir préparé vôtre Cheval au Son, comme il a été dit plufeurs fois, vous le fàignerez; & deux jours après, vous lui ferez prendre la Composition fùivante. Aloès en Pondre. i. Once. Séné en Pondre. . ---- -- i. Once. Faites infufer ces deux Poudres dans une Bouteille deVin blanc, que vous aurez rnife dans un Pot bien fermé. Vous ferez prendre ce Remede tiède , le remuant toujours; vous laverez la Bouche du Cheval après qu’il aura pris le Remede & le Iaiflèrez 24. heures fans boire; après quoi vous lui met¬ trez la Recepte fùivante dans les Oreilles & vous le ferez boire. Après vous le laifîèrez encore 24. heures fans boire; & la boiflon qu’on lui don¬ nera fera de l’Eau blanche un peu tiède, Pour faire tenir la Recepte dans les Oreilles, il lui faut lier avec des cordons de Laine , pour qu’elle y puiflè refier 24. heures & que la Corde ne lui laifîe point de marques. RECEPTE, %, I \ r ' \ \ P Renez demie Poignée de Rue , autant d’Abfinthe , autant d’Herbe de St. Jean , autant d’Herbe nommée Beine qui vient ordinaire¬ ment le long des Ruiffeaux, ou Fontaines, parmi Je crefîon, Je tout bien pilé avec demie Once de Vitriol & une petite Poignée de Sel commun , bien broiez enfèmble & en remplir les deux Oreilles. Au bout de vingt quatre heures vous le delierez & nourrirez vôtre Cheval à l’ordinaire , à l’exception qu’il ne faut pas lui donner d’Avoine. AUTRE POUR LE FARCIN. IL faut prendre trois feuilles de Lierre Terreflre, trois feüilles de l’Herbe St. Jean, trois feuilles d’Abfînthe fàuvage; mettez ces feüilles mêlées les unes fur les autres & en mettez dans les Oreilles du Cheval autant dans ] une que dans 1 autre ; c’efl a dire , neuf dans chacune. Il faut que les fù (dites feüilles foient cueillies le plus matin qu’on poura, afin que le Soleil n’ait point exalté la Rofee de la Nuit. Vous les laiflerez neuf jours, & après vous les ôterez. Notez qu’il faut que le Cheval ait été faigné & purgé auparavant, & que pour faire tenir ces feüilles & empêcher que le \ ent n entre dans les Oreilles, il faut qu’elles foient attachées avec delà filafie trempée dans la Poix noire. AU- DES C H E V À U X AUTRE RECETTE POUR LE FA R CI AT. P Renez Pâcrettes, feuilles & fleurs , qui croiliènt dans les Prairies & qui font une efpéce de Marguerite, à l’exception que celles-ci fleuriflenc (impies & les autres font doubles. Celles qui font blanches font les meilleu¬ res ; prenez-en une ailes grande quantité pour en pouvoir tirer environ plein un Verre de jus, que vous partagerez, & verfèrez dans chaque Oreille , avec la moitié du marc : vous lierez les Oreilles avec des cordons de lai¬ ne, & vous laifîèrez ce Remède cinq ou fix jours dans les Oreilles , après lequel tems vous verrez que le Farcin fè deflèchera; mais cette Recepte n’efl bonne que pour le Farcin FkriniOculus , ou volant. AUTRE REMEDE POUR UN CHEVAL INFECTE ’ DU FARCIN* OUE LES AUTRES REMEDES N'ONT PU GUERIR. PRemiérement, il faut préparer le Cheval au Son; & enfuite le faigner, & ' ne le nourrir qu’avec de la Paille de Froment, fans Foin, ni Avoine; & ne lui rien donner la nuit de la veille qu’il doit prendre la Medecine fui- vante. Si le Cheval eft robufte, vous la lui donnerez en entier; s’il eft foi- èle , vous la diminuerez à proportion. Prenez Mercure. - . 2. Onces. Sùuphre . 2. Onces. Aloës Succotrin. - -- -- --2. Onces. . Mattel - - - - - - - - ■ - - - 2. Onces. Il faut que le Mercure fbit bien précipité, avec la fleur de Souphre & qu’il n’en paroiftè plus ; - enfuite , y ajouter l’Aloës & la Mâne , pour en faire des Pilules' de telle grofîèur que l’on voudra, pour que le Cheval puif fè les avaler, après les avoir roulées dans la poudre de Reglifîe, ou de Su¬ cre; lui faifànt à chaque Pilule prendre un verre deVin pour le faciliter à les mieux avaler ; & qu’il ne boive ni ne mange encore de 7. à 8- heures : après cela vous lui donnerez du Son mouillé & le tiendrez bien couvert & bien chaudement. Le lendemain, à pareille heure, le faire promener juf qu’à ce que la Medecine commence à faire effet; enfuite Je rentrer à l’E¬ curie. 11 ne faut pas s’étonner fi le Cheval fè trouve dégoûté un jour ou vdeux; car toutes les Médecines Purgatives dégoûtent le Cheval. Lorfqu’il aura purgé , il faudra fè fèrvir de l’Onguent fûivant pour appliquer le long des Cordes du Farcin, ou fur les Boutons, percez ou non. COMPOSITION DE L'ONGUENT. *• r * A’ c4*1 r> -V ' r '""T f ' r * ' 1 * * | v / i ' • J I m • ** 1 i, A > 1 1 • ^ . Pi 'enez Huile d'Afpic. - - ~ ~ - - 3. Onces, Huile de Laurier. ------- 3 . Once-s. • Sublimé Corrojif. - ------ 1. Once, Mif- Argent , précipité dans la flair Souphre ; - 2. Onces. Miel blanc. - -- -- - - ; 2. Onces. Arfenic. .- -l- 1. Once: JN itriol de Cypre. * - - - - - - 1. Once \ H 2 Et 52 la parfaite connoissance Et tout ce qui doit être en poudre, Py mettre ; de cette Compofition en faire un Onguent pour appliquer délicatement avec une Efpatule fur les Boutons, ou Cordes de Farcin. AUTRE REMELE FOUR LE FARCIN . P Renez deux grofîès Poignées de Plantain ; pilez-les bien dans un mor¬ tier , pour en tirer tout le jus , que vous mettrez dans une Bouteille deVin; & en faire prendre tous les matins, pendant quinze jours, le Che¬ val ayant été au Filet chaque matinée 3. ou 4. heures fans rien prendre, & autant après. Il faut pendant les 15. jours le fàigner trois fois; c’efl-à- dire tous les y jours, afin de lui tirer tout le mauvais Sang; & enfuite vous lui ferez une Léxive pour lui laver tout le Corps, de deux jours Pun , pour empêcher que le Farcin ne repoufîe par d’autres endroits. Voici la manière de préparer la Lexive. Prenez trente, ou quarante Pommes fauvages, qui croiflènt dans les Bois, & les pilez. Enfuite huit ou dix Livres de Cendre de bois de Vigne; met¬ tez les Pommes & la Cendre dans un grand Chaudron & les faites bien cuire , jufqu’à ce que l’Eau ait tiré tout le Sel qui fè trouve dans la Cen¬ dre; & laiflèz repofèr le Chaudron, pour en tirer la Léxive au clair, que vous ferez tiédir pour laver le Cheval , & tous les Boutons qui crèveront lécheront, par le moyen de cette Léxive. Si c’efl en Eté, vous le laverez au Soleil; fi c’efï dans l’Hiver, dans une Ecurie bien chaude. AUTRE ONGUENT FOUR LE FARCIN. ■ Frenez Mercurc-Flf^ ou autrement Argent. - ~ Livre. Elebore noir . --------- 6. Onces. Cantarides. --------- 4. Onces. Fleur de Soupbre. ------- 6. Onces . Fitriol de Cypre. - -- -- -- 2. Onces. Sel de Nitre . . . Once. Mettez le tout en poudre, à l’exception du Vif-Argent, qu’il faudra avoir précipité dans la Fleur de Souphre; & enfuite incorporer Je tout dans une de¬ mie livre , ou douze Onces de graille de Porc Mâle , que l’on appelle Sain doux: du tout en faire un Onguent, pour vous en fèrvir fur les Boutons, ou Cordes de Farcin. K. A i AUTRE REMEDE POUR LE FARCIN. PRemiérement préparez d’abord le Cheval , en le mettant au Son, & le faifant fàigner a la Veine du Col, deux ou trois jours avant que de lui faire prendre le Remède qui fuit. AJfafœtida. ---------- 1. Once. ~ Gencianne. - - - V -------- 1. Once. Oliban , ou Encens Mâle. ------ L Once. Crijlal Minerai, ou Sel Prunelle. - - - V - t Once. ~ Les DES CHEVAUX. 33 Les 4. fufdites Drogues miles en poudre , melées dans une Bouteille de Vin , les bien remuer enlemble & les faire tiédir un peu fur la Cendre chaude , pour les faire prendre au Cheval ; qu’il n’ait ni bû ni mangé de toute la nuit; & qu’il refie après fix heures fans rien prendre. Vous lui donnerez ce Breuvage trois jours de fuite, de deux jours un; & fi le Far- cin efl nouveau , il doit s’amortir de ces trois premiers Breuvages : mais s’il efl Vieux & qu’il ne veüille pas céder aux Remedes, il faudra lui donner trois ou quatre jours de repos & recommencer les mêmes Remèdes ci defc fus : On peut faire travailler le Cheval fi on en a befoin, pourvu que ce ne foit ni dans la Boue ni dans l’Eau, Il y aune choie à remarquer; lorfque le Farcin commence vers la poin- te des Herbes; c’effià-dire , quand les Bois font en fève, le Cheval fera plus difficile à guérir que dans un autre tems; malgré tous les Remèdes que l’on peut y apporter: Comme auiïi quand on fait fortir Je Farcin en dehors par les Remèdes donnez intérieurement; il ne faut pas négliger d’apliquer Comme efl Once. Once , Once , Once, Once, des Remedes fur les Boutons, ou Cordes, qui paroiflent. Compofe le Cauflique fuivant. CAUSTIQUE, - 1. - 1. - 1, - 1. - 1. Prenez Elebord-Noir. Cantarides. - - Euphorbe. - - Sublimé. - - * Huile de Laurier. Le tout bien mêlé, enfemble, pour en faire un Onguent. Il faut cou¬ per, ou rafer le poil du Cheval par tout où il y aura du Farcin, & y met¬ tre du fùfdit Onguent, avec une Spatule, une fois feulement; & s’il a été bien appliqué l’Efcarre s’élèvera trois ou quatre jours après. L’Efcarre étant tom¬ bée vous y mettrez feulement de l’Alun calciné réduit en poudre, pour achever de fècher les Playes. Il s’agit maintenant d’enfèigner le moyen de faire tomber les Chairs ba- veufès. COMPOSITION DE LA PIERRE FORTE , prenez Couperofe Verte. . - - 1. Livre. Du Vinaigre de Vin. . 2. Livres, De ? Urine. -------- 1. Livre. Mettez ces trois differentes chofes dans un pot, ou Terrine Vernie en dedans, faites les boüillir jufqu’à ce que cela foit réduit en Pierre bien fer¬ me de telle couleur qu’elle foit, & la laiffez refroidir dans une Cave l’ef pace d’une nuit pour qu’elle puiffe fè détacher du Pot, Lorfque vous vou¬ lez vous fèrvir de cette Pierre vous en cafîèrez quelques petits morceaux , fuivant le befoin que vous en aurez; vous les réduirez en poudre & en mettrez délicatement fur les Boutons des Chairs qui fùrmontent, & fi les Boutons , ou Cordes du Farcin n’étoient pas percez , prenez de cette poudre & la mêlez avec de la Terebentine, ou tout autre Onguent qui puifîè s’attacher fur les Cordes , ou Boutons; afin de faire tomber les Ë£ I carres 34 LA PARFAITE CONNOISSANCE carres & faire fortir le Farcin. Cette Pierre n’eft pas feulement bonne pour le Farcin; mais encore pour toutes fortes d’Ulceres , & autres endroits où il V a des Chairs qui furmontent, pour les Chairs baveufes, pour des Poireaux Grappes autour des Jambes, ou Boulets, de même qu’à des Tavards qui croiffent dans les dedans du pied vers la Fourchete, que l’on appelle Crapeaux. La meilleure vertu de cette Pierre, efl qu’elle ne cau- fe jamais aucune inflammation & efl propre pour faire tomber toutes les Chairs étrangères en s’en fèrvant avec méthode. Je pourois donner quan¬ tité d’autres Remedes pour le Farcin, mais tous les Secrets de Paroles , je les traite de bagatelle, je me contenterai de raporter tous ceux dont j’ai fait l’épreuve & trouvez les moins faillibles , n’ayant nulle confiance en ceux qui prétendent, par quelques Drogues inconnues, Cérémonies, Pa¬ roles, ou autrement, guérir les Chevaux, fans medicamenter le dedans du Corps, quoiqu’ils fe croyent très habiles èn la Connoifîànce de la cure de ce Mal; attendu qu’ils auront quelques fois réùfTi à guérir un Cheval Farcineux, parcequ’ils auront trouvé par hazard un Farcin facile, comme je l’ai remarqué ci-devant; & qu’une Saignée, ou deux, auraient pu gué¬ rir. Pour moi , je me férvirai toujours des Remedes qui purifient la Maf fe du Sang & qui empêchent les Parties nobles de fe gâter & de fè cor¬ rompre; car j’en ai éprouvé dans ma Vie plus de foixante qui ne font pas compris dans ce prefènt Livre n’étant pas dignes d’y entrer. Je me con¬ tente de donner ceux qui font ci-devant, par l’experience que j’ai, les ayant éprouvez. LA GALE DES C H E VA U X. IA Gale provient aux Chevaux de différentes Caufes. Les deux prin- cipalës viennent, ou d’un Sang corrompu, ou par s’aprocher des au¬ tres Chevaux galeux. La première en caufee par la mifere, foi t faute de nourriture, foit de fatigue d’un voyage, ou à l’Armée. La féconde, pour avoir été mis dans une Ecurie infeélée. La Connoifîànce de cette Gale n’efl pas difficile, elle efl à peu près comme celle , dont les Hommes font attaquez; elle fe manifefce par des Boutons, gros comme de petits Pois, qui crèvent les uns après les autres; & à mefure qu’ils fèchent il en revient d’autres à la place où les premiers ont été Le Poil a de la peine à y reve¬ nir & les Chevaux cherchent à fe froter contre la Mangeoire, les Barres , Piliers, ou la Muraille , s’ils en font près, parceque cette Gale leur déman¬ gé comme, fans comparaifon, elle fait aux Perfonnes: Pour y remedier , il faut commencer par rafraîchir le Cheval en lui ôtant l’Avoine tout le tems de fon infirmité , ne lui donnant que du fon mouillé & enfuite le faire fèi- gner, purger, & prendre ce qui fuit. Une demie Livre de Fleur de Souphre, la mettre dans un Linge lié avec une petite corde, pour que la Fleur de Souphre n’en puifîe pas for- tir; enfuite mettre le Paquet dans environ fix Livres d’Huile de Noix ou de Noifettes, à leur défaut de l’Huile d’Olive: Mais les deux precedentes font meilleures, & lui donner un Bouillon, ou deux, dans un pot de ter¬ re que l’on mettra fur les Charbons , de crainte que la flamme ne prenne al Huile; & 1 ayant retire du feu; avec le Paquet de Fleur de Souphre froteZ par tout ou il y aura de la Gale; le plus chaudement que le Che¬ val le poura foulfrir. Faites cela trois fois par jour, ou au moins deux, pendant DES CHEVAUX, pendant huit ou dix- jours de fuite: & pour hâter la guérifcn, il faudra en¬ core avoir une livre de Souphre & une Livre de Poudre de Regliflè, bien melées enlemble, en donner loir & matin, deux Onces chaque fois* dans du Son moüillé & continuer ce remede julqu’à guérilon. AUTRE REMEDE POUR LA GALE. IL faut fûprimer l’Avoine au Cheval & le rafraîchir avec le Son mouillé; le faire fàigner & purger deux ou trois fois, afin de faire Evacuer toutes les mauvaifès Humeurs de fon Corps & de fon Sang: Et puis prenez les Drogues fiiivantes. Huile de Laurier. - -- -- -- -- q. Onces. Uif- Argent. - - • - - - - - - 2. Onces. Mêlez lès' bien enlemble; que le Mercure ne paroifîè point & qu’il foit tout-à-fait éteint; & de cet Onguent vous, le froterez par tout où il y aura de la Gale. Si c’ejft en- Eté & qu’il y ait du fbleil, vous l’y laiflerez une heure, ou deux; & en hiver, dans l’Ecurie, mais le Remede n’opérera pas fi promptement. Il ne faut pourtant pas faire comme la plupart des ignorans Maréchaux , qui avec une Pèle, ou un Fer rouge, aprochent des endroits, qu’ils ont frotez d’Onguent, pour le faire pénétrer; car par ce moyen on détruit & brûle la racine du Poil, & par confequent on l’empêr che de poufîèr; ce qui elf, fort défagreable : au lieu qu’en frottant comme je l’enfèigne cinq ou fix fois, feulement & Une fois par jour, vous êtes fur de guérir le Cheval. *2 f «.*• ■» • . f*) 9 f • . .AUTRE REMEDE- POUR LA GALE. P Renez du Tabacmoir, qu’on apelle Tabac de Brefil, que vous défile¬ rez, autant d’ Alun de. Roche , autant de Couperofè blanche, autant Pelant de Couperofè verte; fur une demie Livre/ de chaque chofè un quar¬ teron de noix de Galle & un quarteron de poudre à Canon, le tout dans la valeur de deux Bouteilles de Vinaigre & de deux Bouteilles d’Eau deVie;le tout infufé pendant 24. heures fur de la cendre chaude dans un pot bien couvert: mais il faut prendre garde que cela ne bouille pas. De cette Compofition, avec les Feuilles de Tabac qui feront dedans, ou un mor¬ ceau d’Eponge, vous mettrez tous les jours par-tout où il y aura de la Ga¬ le; mais les deux ou trois première fois que vous en mettrez, il faut avoir frotté la Gale bien fort avec un Bouchon: de Paille , pour faire mieux pé¬ nétrer le Remede: ceci ne fe doit faire qu’après que le Cheval aura été faigné & purgé & en peu de tems il fera guéri. AUTRE POUR LA GALE. J* Ü Prenez Huile de Chenevi. - - Mouches Cantarides en poudre. Euphorbe. - - - * - 1. 2. 2.. Livre , Onces. Onces. Faites boüillir le tout enlemble cinq ou fix boüilîons; étant refroidi vous froterez, trois ou quatre jours de fuite , où il paroitra de la Gale. Il faut auparavant froter le Corps avec de l’Urine de Vache, ou de Cheval; & I 2 fur 6 la parfaite connoissance fur deux bouteilles d’Urine vous ferez fondre un quarteron de Couperofe blanche; à fon deffaut de la verte, & il guérira; je fuppole que le Cheval ait été fà igné & purgé auparavant, autre pour la gale. P Renez d’une herbe nommée pied de Lyon, faites la bien lécher & enlûi- te mettez là en poudre; deux bonnes poignées mifes dans quatre li¬ vres d’Huile de Chenevi , infufées fur la Cendre chaude l’efpace de dix à douze heures, & enlîiite vous froterez par tout où il y aura de la Gale OC elle deffechera. AUTRE, Prenez Lïnaigre. - - 2. E ont cilles, Couperoje blanche . - - - - *■ - 4* Onces. Alun de Roche. ------ 4. Onces - U Herbe nommée Pas de Corbeau. - 1. Poignée. Le fout haché bien menu faites le bouillir jufqu’à diminution de la moi¬ tié ; avec cette Eau vous laverez par-tout ou il y aura de la Gale jufqu a Guérifon. c ! LJï* - * 4 ■■ - AUTRE , Prenez Sain- Doux. - --- ----2. Livres . Uif- Argent. - -- -- --- 4. Onces. Euphorbe. - . - - --- - 2. Onces. Cant arides. r Once. Verd-de-Gris , . i- Once. Après avoir bien éteint le Vif-Argent dans le Sain-doux, vous mêlerez le tout enfemble, pour en faire un Onguent afin de froter la Gale jufqu’à Guérifon. MEDECINE FOUR PURGER UN CHEVAL GALEUX.. Prenez Alo es Succotrin en poudre. - - - - 2. Onces. Mâne. - . ----2. Onces. Rhubarbe. - -- -- -- -- ~ Once. Bœure frais. - -- -- -- - l Livre. Sucre en poudre. 4. Onces. Mettez le tout enfemble, faites en des Pilules que vous roulerez dans la poudre de Reglifie & les ayant fait prendre au Cheval , vous lui ferez en¬ core avaler 3 ou 4. Oeufs frais tous cruds avec une demië Bouteille de Vin blanc par deflùs. Il faut que le Cheval ait été huit ou dix heures au filet avant de prendre cette Médecine , & autant après l’avoir prife. Au bout de 24. heures le Cheval commencera à purger; finon il le faudra prome¬ ner , après les 24. heures expirées , jufqu’à ce qu’il commence à purger. ROUX DES C H E V A U X. 37 ROUX T'I E U X. C’Eft une efpéce de Gale, qui ne vient ordinairement qu'à de grosChè- vaux entiers , de 1 rait & de Labourage, qui font chargez d'humeurs, & de grofle encolure, & qui ont de grands replis au travers de la Criniè¬ re, principalement du côté du Garrot, en ayant moins du côté de la tête; quelques fois il en vient auffi au haut de la queüe. Plufieurs croyent que c’elt la Gale, car cette incommodité fe communique auffi bien que la Ga¬ le. Des replis de l’Encolure il fort parfois certaines Eaux rouflès & quel- quesfois des Matières blanches; L’une & l’autre font puantes , & ces hu¬ meurs font tomber le poil: pour y remedier il faut tondre ou râler les poils & crains, (bit de l’encolure ou de la queüe, le plus près qu’il fera poffible , le frotter bien rudement avec un bouchon de paille, comme fi on vouloit le faire féigner de toutes les Ecorchures: & quand même il fèigneroit, il n’y auroit point de mal; Enfuite il faut prendre du Savon noir, & en frotter par tout comme fi c’étoit un Onguent; fi c’efî; en Eté, il le faut expofer au grand foleil, pour qu’il pénétré mieux; mais il faudra l’attacher bien court, car il pouroit le bleflèr. Si c’efî: en Hiver, vous le froterez dans l’Ecurie, & vous aurez une pele chaude, que vous aprocherez à peu près au même degré de Chaleur du Soleil; & ne pas faire comme les Maréchaux qui fbuvent brûlent la racine du poil par trop de chaleur, & fi on ule de la ma¬ niéré expliquée ci-defîùs», en le frotant tous les jours une fois,pendant huit à dix joürs de fuite , après l’avoir rafraîchis avec du Son , & fait quelques bonnes fèignées , le Cheval guérira bien-tôt. DARTRES. PLufîeurs perfonnes confondent cette infîrmitée avec la Gale, ou avec le Roux Vieux; mais pourtant il y a delà différence; Il y a de deux for¬ tes de Dartres ; l’une s’apelle Dartre vive & l’autre Dartre farineufe , elles fe manifeftent l’une & l’autre quelquefois à la Tête, à l’Encolure, & parfois fut le Corps,, auffi bien qu’aux Epaules; cet accident provient d’un fàng trop lubtil & petillan , qui va entre cuir & chair , & fait tomber le poil de place en place quelques fois de la grandeur d’un Ecu & d’autres fois com¬ me la main, cela par intervale; il y en a même qui ont fbuvent la tête pe¬ lée & une partie de l’Encolure. Dans un tel accident, il faut qu’un Cheval foit rafraîchi long-tems avec du Son & du Miel, & fi l’on peut avoir de bonne Orge, la faire écrafer au Moulin, cela vaudroit encor mieux que le fon; il ne faut pas que cette Orge foit réduite en Farine, car cela lui empâteroit la bouche, & il ne pouroit la manger; alors il faut mettre dans Je Son ouOrge,foir & matin une Once de Foye d’Antimoine pendant J’efpace d’environ un mois ou fix femaines de fuite, & durant ce tems, il faudra frotter tous les jours , les Endroits où le poil manquera avec du Savon noir, fans J’expofèr au Soleil, ni lui approcher de Pelle chaude; & pen¬ dant ledit tems , le faire féigner trois ou quatre fois de la veine du col : fi ce Remède n’opere pas , quoique très bon , vous vous férvirez de quelqu’un des remedes pour la Gale. K MA ■ LA PARFAITE GONNOISSANCE MANIERE LE FAIRE REVENIR LE POIL QUI EST TOMBE 1 PAR DARTRES , BLESSURES , Ofr GALES. P Renez Populeurîi, Miel, autant de l’un que de l’autre; mêlez les bien en- femble & frotez en une fois par jour tous les endroits, où le poil a de la peine à revenir, l’efpace de douze, ou quinze jours ; fi c’eff en Eté, & que les Mouches foient fort frequentes, vous y mêlerez de la poudre de Pommes de Coloquinte; à fon deffaut, de la poudre d’Aloës Succotrin qui empêchera les Mouches d’y venir & ne fera aucun tort à l’Onguent, &en peu de tems vous verrez recroître le poil AUTRE POUR LE MEME USAGE F, Renez de la Racine de Joncs plats, dont les Feuilles croiffènt comme des lames d’Epées à trois quarts , ce qui croit Je long des Eaux & Ri¬ vières; faites les boüillir julqu’à ce qu’elles deviennent en Bouillie, enfùite prenez autant de Miel, autant de Sairt-doux, faites en un efpece d’Onguent & fervez-vous en partout où le Poil a de la peine à revenir, continuant quelques tems à frotter le Cheval tous les jours. Cette compofition eff ca¬ pable de faire venir du Poil où il n’en fèroit jamais venu, pourvû que ce foit une place où il doit y en avoir. DE LA FOURRURE AUX C HE FAUX. C’Eft une Maladie fort Connue & fort commune, qui arrive aux Che¬ vaux, principalement à l’Armée: Elle provient de plufieurs caufes differentes; car, elle peut arriver à un Cheval pour avoir eu chaud, & avoir bu de l’Eau froide, & l’avoir Iaiffe repoler; au lieu que dans le tems, on eft obligé de le faire promener quelque tems au trot, au petit galop , & enfuite au pas, afin qu’il ne foufle plus en rentrant à l’Ecurie. Par ce moyen , ou évite cette Maladie. Un Cheval peut auffi devenir fourbu ayant chaud, & le mettant à l’Ecurie dans le tems que l’on fait boire les autres, ce qui lui caufè une plus grande alteration & Je rend fourbu. Pour éviter cet accident, on peut lui faire boire la Valeur d’une Bouteille ou deux, d’Eau, où l’on aura trempé les mains, ou verfe un peu d’Eau chau¬ de, ou mis un peu de Son, ou bien encore lui donner une Poignée de Foin qu’on aura bien imbibé dans l’Eau; cela lui ôtera cette grande altera¬ tion & on évitera cette Maladie. Le Cheval peut encore devenir fourbu fi ayant chaud il eft arrêté dans un chemin, ou dans une Rue, ou même fous une Porte ayant la tête tournée au vent, s’il y en a, & cela en une de¬ mie heure. 11 peut auffi le devenir, fi, ayant été détaché & ayant trouvé le Co- fre à l’Avoine ouvert, il en avoit mangé une trop grande quantité. Un Cheval peut encore devenir fourbu pour avoir mangé trop de Fèves, de Froment, de Seigle, ou trop d’Orge. Pour éviter ce malheur, quoique ces fortes de Grains le puiflent nourrir étant à l’Armée , où l’on n’a pas toujours de l’ Avoine; il faut faire tremper les Grains qu’on lui donnera toute une nuit, pour le Matin, & tout le jour pour le Soir. Il le peut devenir encore, pour avoir mangé du Fourage vert, échauffe comme cela arrive fouvent à l’Armée. Cet accident eff fort frequent , fur- DES CHEVAUX. 39 fur- tout quand les Seigles font en fleur: mais ces fortes de Fourbures ne font pas difficiles à guérir., pour peu qu’on ait recours aux Remedes aufïi-tôt que l’on s’en aperçoit. La Fourbure qui lent, efl la plus dangereufè, parce- que cette Maladie vient peu à peu 5 & qu’on peut être long-tems fans s’en apercevoir. Lorfqu’un Cheval efl long-tems fans fortir de l’Ecurie & qu’il boite d’une Jambe de derrière j n’ofant pas s’appuyer deflus ni même fc coucher * on peut juger qu’il efl attaqué de cette Maladie ; les Nerfs fe re¬ tirent & la Circulation du fang a de la peine à fè faire. 11 y a beaucoup de difficulté à guérir des Chevaux gras & pefàns; de cent il n’en rechapera peut-être pas fix ou fèpt, quelque bien guéris qu’ils lbient. Ils s’en fen¬ dront toute leur vie & ne feront jamais fi bons ni fi libres qu’ils étoienù auparavant. Pour prévenir cette forte de Fourbure, lorfque l’on a un Cheval qui efl boiteux, il ne faut pas feulement s’arrêter à guérir ce qui le fait boiter; mais il faut en même tems longer à détourner tous les autres accidens qui pouroient lui arriver aux autres jambes, & aux autres pieds, en les forti¬ fiant de tems en tems avec de l’Eau de Therebentine & du Brandevin * autant de l’un que de l’autre, batus enfèmble* pour lui en frotter les Nerfs; ou avec de la Lie deVin, bien bafliner les 4. Jambes, haut & bas; en- fliite prendre de la Fiente de Vache fricaffee avec du Sain-doux & du VF naigre. Si le Cheval refle long-tems boiteux & que les autres pieds lui croiflent trop, il faut avoir loin de le faire ferrer & lui bien faire parer les pieds , & continuer à mettre cette fiante dedans les pieds de devant; & lui frotter de tems en tems les Jambes & les Nerfs avec l’Eau de There¬ bentine & Brandevin, ou de la Lie de Vin. Ce font les fèuls Remedes pour prévenir cet accident. Pour revenir à la Fourbure, la connoiflànce efl fa¬ cile. Lorfque vous voyez un Cheval qui fè retire en arriéré de la Man¬ geoire, ou du Râtelier, tirant furies deux Longes du Licol, & voyant qu’il a de la peine à marcher & à plier les Genoüils de devant ; lorfqu’en le faifant reculer , il traine les pieds en arriéré , fans pouvoir prefque les le¬ ver; & que les pieds de derrière plient, avec violence, & qu’ils ne font pas plutôt levez de terre qu’ils retombent avec précipitation ; cette Mala¬ die ne peut provenir, comme on l’a dit ci-devant, que par une fraicheur dont le fang fe trouve glacé dans les veines, qui empêche la Circulation de celui qui fè communique au Foye & aux Poulmons. Joint à ce que les Nerfs fè roidiflènt & n’ont prefque plus de mouvement. Chaque fois que le Cheval s’aproche de la Mangeoire , il mange peu & fè retire auffi-tôt ; lorfque la Fourbure efl vieille, il refle prefque toujours couché. Pour en être certain , il faut voir fi le Poil frife & fait des elpeces de ronds à côté des Genoüils, des Boulets , de Jarêts , & vers le plat de la Cuiflè; en ce cas, il faut être bien habile pour guérir un Cheval, fins qu’il y paroifle & pour qu’il devienne aufli bon qu’auparavant. Si c’efl un Cheval de har- nois, ou de caroflè, qui puifle encore fèrvir à labourer la terre , il faut auiïi- tôt le faire déferrer des deux Pieds de devant & lui faire bien parer les Pieds, prefque jusqu’au vif; prenant cependant bien garde qu’ils ne Lignent pas; & faire attacher les fers comme auparavant; après, il faut le faire trotter jufl qu’à ce qu’il commence à fuer; & fi on efl proche d’une Riviere, ou au¬ tre Eau , il le faut Ligner à la Veine du col ; le faire entrer dans l’Eau jufl qu’au deflus des Genoüils & Jarêts; & pendant qu’il efl dans l’Eau, il faut avoir un pot pour recevoir de fon fang environ deux bouteilles. Après K 2 qu’il Ht . ■ , r 4° LA PARFAITE CONNOISSANCE qu’il aura fèigné une fois autant, il faut mettre une poignée de fel dans le pot, & avec la main remüer le Sang, afin qu’il ne fë caille point; & enfuite le faire prendre au Cheval, avec une Corne, le plus promptement qu’il fera poffible. Après quoi , il faut prendre environ deux ou trois livres d’Eau de Therebentine, autant deBrandevin battus enfèmble & lui en frot¬ ter les quatre Jambes, depuis le bas jufqu’en haut, le long des Nerfs & fur la Croix des Reins. Il faut auffi faire cela le plus promptement qu’il eff pof fible; étant bien attaché avec quatre Longes, deux à la Mangeoire & deux au Râtelier, fort court, parce qu’en fe débattant, il pouroit fë blefler: Plus il fe débattra , plus on doit avoir d’efperance pour la guerifon. Il ne peut guéres fe tourmenter qu’environ une bonne demie heure. En cas qu’il fë débattît avant qu’on eût fini de lui frotter les Jambes & les Reins, il fau¬ drait lui mettre un bon Torche-Nez, pour avoir le tems de finir; & le lui ôter après pour le laiiïèr débattre autant qu’il voudra. Il faut cependant relier derrière le Cheval avec un Foüet, pour empêcher qu’il ne fe bleflè. Quand il aura fini de fe débattre, il faudra prendre de bonne Huile de Lau¬ rier, lui en frotter le tour de la Couronne du Sabot; & cela des quatre pieds , & lui en emplir les deux Pieds de devant qui auront été bien parez, avec de la Filafîè par dellus & des Edifies de bois ou de fer, afin que cela tienne. Le lendemain à la même heure , il ne faudra pas manquer de lui faire prendre un bon Lavement laxatif, ou pour mieux dire purgatif, comme il fera marqué au Chapitre des Médicamens. Si on ne s’aperçoit point d’a¬ mendement après tout cela, il faudra reïtérer les mêmes Remèdes, lâns le faigner , en lui faifànt prendre à la place du Sang & du Sel, deux Onces de bon Thériaque, une Once de Rhubarbe de Moine, que l’on apelle Rap- ponti , & demie Once de Sel Prunelle, le tout dans une bonne Bouteille de Vin, & lui frotter les Jambes & la Croix des Reins, comme ci-devant, & ajoutant après de l’Huile de Laurier dans les Pieds. Il faut donner quelques Lavemens loir & matin; & de deux jours l’un, le Breuvage ci-delîus, & fi au bout de neuf, ou dix jours le Cheval n’eft pas guéri, foyez perfuadé qu’aucun autre ne le guérira. AUTRE REMEDE POUR LA FOURRURE. COmme j’ai donné ci-devant la connoiflànce de la Fourbure , il eff inuti¬ le de repeter la même choie. Lors qu’un Cheval eff fourbu , mon¬ tez deffus & menez-le à -la Riviere , ou Etang, ou autre Eau; mais la Ri¬ vière vaut mieux, & s’il étoit poffible de trouver un Moulin, le mettre au defious du courant & le faire entrer dans l’Eau jufqu’au defïïis des cuilles, environ l’efpace d’une heure, la Tête tournée au fl de l’Eau. Après ce tems vous le promènerez jufqu’à ce qu’il fuë , & lui frotterez bien les 4 Jambes & les Reins, avec un Bouchon de Paille; puis vous le faignerez des deux cotez du Col, & lui tirerez beaucoup de fang, avec lequel vous lui frotterez les Nerfs, depuis le bas de la Jambe jufqu’en haut: il faut qu'il Y ^u Brandevin mêlé. Après vous le remenerez à l’Ecurie, où vous lui frotterez le tour des Sabots avec de l’Huile de Laurier; il faut mettre par deflus de la Filaffe que vous ferez tenir avec des Edifies de bois, ou de fer. Au defaut d Huile de Laurier , vous pourez vous lervir de Fiante de Porc, que vous fricafèrez dans du Vieux -Oint, du Vinaigre , & une Poignée de DES C II E V A U X. 41 de Sel. Ce Remède empêchera que la Fourbure ne tombe dans les Sa¬ bots, & vous ne donnerez de l’Avoine au Cheval que 15. jours après; & l’abreuverez à l’Eau blanche pendant ce tems-là. Le lendemain que vous l’aurez fàigné , vous lui ferez prendre le Breuvage fuivant. Prenez les Excremens d’un enfant, à leur defFaut , ceux d’une autre perfonne, environ la groffeur d’un Oeuf; quatre grofles Têtes d’Ail éplu¬ chées & pilées avec une petite Poignée de Sel, qu’il faut délayer dans une Bouteille de Vin blanc. Le Cheval doit prendre trois, ou quatre fois de fuite ce Breuvage; c’efl-à- dire, quatre jours de fuite. Si le Cheval eff conflipé, comme cela arrive ordinairement dans ces Ma¬ ladies & que les Crottes paroiflènt brûlées, il ne faut point négliger les La- vemens; fur-tout dans le commencement. AUTRE REMEDE POUR LA FOURRURE . PRemiérement, il faut tirer du fàng de la Veine du col du Cheval, & re¬ cevoir le tout dans un Pot pour lui en faire une charge avec les Dro¬ gues fuivantes. Prenez Sang de Dragon . . ~ Livre . Farine de Froment. . - 4. Onces. Oeufs frais. - - - - - - - - -.12. Brouillaminis. - -- -- -- - 1. Livre. r \ - - . - ' . r ‘ 'i \ * \ * ** < ' ** "T ' * ■ v Le tout étant bien mêlé enfèmble dans le Sang du Cheval , vous lui frot¬ terez les 4. Jambes, principalement le long des Nerfs, & fur la Croix des Reins. Enfùite vous lui donnerez Je Lavement fuivant. LACEMENT POUR UN CHENAL FOUP.BU. P Renez Mauves & Guimauves , Pariétaire qui croît aux Murailles , prin¬ cipalement du côté du Nord, feuilles de Violettes, Mercuriale feuil¬ les & branches; feuilles, ou fleurs de Poivrier, félon lafàifon, Camomil¬ le, & Melilo, de chacune une Poignée; Semence d’Anis , ou Fenoiiil; Semence de Fougère, Semence de Lin, Polipode fetiilles ou racines; de Chaque. efpéce deux Onces; faites bouillir le tout enfèmble, enfiiite paflèz k travers un linge, & y ajoutez du Miel, environ quatre Onces, Catho- licon double deux Onces j & deux Onces de lucre? Faites de tout cela un Lavement , & Je lendemain faites prendre le Breuvage fuivant. - BREUVAGE. P Renez fix gros Oignons blancs, pilez-les avec une petite poignée de fèl; & cela bien menu, afin qu’on les puifle délayer dans une Bouteille de Vin blanc , avec gros comme un Oeuf d’Excremens d’un Enfant, ou autre perfonne & faites avaler ce Breuvage au Cheval. 1 !.. .. : • . ) c A r - . v f 4 '* 1 / \ ' AUTRE MANIERE DE TRAITER UN C HE UAL FOURBU. SI vous apercevez, le matin , que vôtre Cheval foit fourbu, vous le promènerez dans la journée. Si c’eft le loir, vous le promènerez la L même 42 LA PARFAITE CONNOISSANCE même nuit • parceque, dans cette Maladie , il ne faut point de retardement, autrement le Cheval court rifque de s’en fentir toute la vie quoi que bien guéri. Si c’eft dans le printems , & que 1 on puilie avoir des feùilles de Vigne fàuvage , ou les boutons , vous lui en ferez manger le plus que vous pourez * & s’il étoit poiïible de le nourrir avec cela pendant quelques iours & avec du /on moüillé , on gagneroit beaucoup : mais pendant toute'îa Maladie, il faut le mettre à l’eau blanche & lui mettre fouvent des Réffraintifs dans les pieds de devant. Ces Réffraintifs doivent être compofèz avec du Vinaigre de Vin, des Blancs d’Oeufs, du Brouillaminis , du Sang de Dragon & du Sel, pulvéri¬ sant tout ce qui peut l’être. Si vous apercevez que les Nerfs foient trop roides , vous ferez une bonne Amiellure en la maniéré luivante. Prenez des Oeufs cruds; battez-les bien, comme fi vous en vouliez faire du Bif cuit p enfuite avec le l’Eau de Therebentine à proportion, de la Fiante de vache, & du Vinaigre de Vin; de tout mêlé enfémble. Frottez en les Jambes des Chevaux, le long des Nerfs, & continuez de fix en fix heures à raffraichir des Jambes avec ce Médicament. U n’eft point étonnant que plufieurs Chevaux qui ont été. fourbus, s’en fentent toute leur Vie, les uns plus les autres moins, fuivant la force delà Maladie , parce qu’on s’eft contenté de traiter le dedans du corps , fans pren¬ dre foin des Pieds ni des Jambes. AMIE LL U R E , FOUR UN CHEVAL FOURBU ET CORROMPU DE TRAVAIL , . , . - • * - Prenez Therebentine commune. ------ i. Lime. Miel f- 2. Onces. Galbanwn . --------- 4. Onces . Huile de Camomille. ------- 1. Once. Huile de Mille pertuis. ------ 1. Once. Cumin , en poudre . - -- -- --4. Onces. Fleurs de Camomille en poudre. - - - 4. Onces. Graine de Lin en poudre. ----- ~ Livre . Paye de Laurier en poudre - - - - 2. Onces. Gomme Ellemy. - -- -- -- -2. Onces. Brouillaminis. - -- -- -- - 1. Livre. Poix noire. --------- 1. Livre. Poix blanche. - ------ 3. Onces. Huile de Pétrole. --- -- ---1. Once. Huile d' Olive. - -- -- -- -2. Onces. Mettez le tout enfemble dans un grand Pot fur un feu de Charbon , qu’il n y ait point de flamme; parceque le feu pouroit y prendre; remuez bien vôtre compofition, juiqu’à ce que le tout foit bien incorporé enfemble; & vous en frotterez les Jambes, le long des Nerfs & les Pieds du Cheval apres qu’ils auront été bien parez : il faut continuer le Remède huit ou dix jours. AU- DES CHEVAUX. 43 AUTRE REMEDE POUR LA FOURRURE . (^Ommencez à tirer du Sang des deux cotez du Col du Cheval, félon _ J la force, & prenez une Once d’Oliban, qui eft de TEncens mâle- à fon déffàut de l’Encens dont on fé lért pour encenfér ordinairement dans les Eglifes; environ gros comme un Oeuf d’Excremens d’un Enfant, qu’il faut délayer dans une demie Bouteille d’Urine d’homme , autant de Vin , & deux fois autant de Sang du Cheval. Enfùite faites-lui prendre le tout en breuvage; après quoi vous le promènerez à l’Ecurie & le lailîérez bridé pendant deux heures. On aura foin de le bien couvrir pour le tenir chaudement & lui faire manger du Son mouillé. Il faudra lui faire pren¬ dre le Lavement qui fuit , fi c’elî: en Eté où tout eft en feüilles. LAVEMENT POUR UN CHEVAL FOURBU. P Renez Mauves, Guimauves, feuilles de Vigne, de chacune une Poi¬ gnée & les mettez bouillir dans l’Eau jufqu’à ce que le tout foit bien cuit. Enfuite vous palîérez cette Decoétion à travers un Linge, & vous preflérez bien les Herbes pour entirer le flic. Il faut que vous ayez trois ou quatre bonnes Bouteilles, dans lefquelles vous ferez fondre un quarte¬ ron de miel, & une Once de Sel Prunelle, un quarteron d’Huile & envi¬ ron une Bouteille d’Urine, le tout pour compofèr un Lavement. Avant de le donner au Cheval , il faut nettoyer le gros Boyau , en tirant avec la main que vous aurez frotée d’huile, toute la Fiante que vous pourez trou¬ ver, en enfonçant la main jufqu’au conde; mais il faut prendre garde que cela fé faffe bien adroitement, & que celui, qui paffera la main dans le fon¬ dement du Cheval, ait les ongles fort- courts, pour ne point égratigner le gros Boyau ; car il pouroit arriver des accidens capables de faire périr le Cheval. Vous ayant fùfïifament inftruit de la fourbure, & de la maniéré dont il faut la traitter: je parlerai de la Maladie que l’on apelle Gras-fondu ; de la caufè de ce Mal , & des Remèdes que l’on peut y aporter. GRAS-FONDU. CEtte Maladie accompagne fouvent la Fourbure, & lorfque ces deux Maladies fe trouvent enfemble , elles font prefque incurables ; ou du moins , il n’echape que très-peu de Chevaux. Le Gras-fondu fe connoit dans un Cheval , lorfque l’on voit parmi la Fiante des pièces de Graille, ou du moins, qu’il fèmble qu’il y ait de la Graillé entrelaflee avec la Fiante. Plufieurs croyent, par ignorance, que cette Graillé fort d’autour desRoignons; mais c’eft une abfùrdité, car com¬ ment cette Graillé pouroit-elle entrer dans les Boyaux pour en fortir avec la Fiante? Je ne veux pas contefler que toute la Graillé qui lé trouve au tour des Parties Nobles , ne foit échauffée ; mais celle qui fort avec la Fiante, ne fé détache que par une grande Chaleur qui fé trouve dans les Inteffins, qui emporte une efpéce de cralle, qui fé trouve attachée au de¬ dans des Boyaux, comme on le voit lorfque l’on netfoye les Boyaux de toutes fortes d’Annimaux, comme Boeufs, Vaches, Cochons & Moutons, ii en fort une efpéce de Graille , en forme de limon. Lorfqu’on ne peut pas L 2 arrê- 44 LA PARFAITE CONNOISSANCE arrêter ce dilatement qui fè fait au dedans des Entrailles , il efl impoffible que le Cheval en revienne; car la nourriture qu’on lui feroit prendre ne pouroit pas te gliffer à travers les Boyaux n’étant plus en état de la rece¬ voir; ce qui fait que le Cheval perd l’apetit & que plufieurs meurent dans cette* Maladie. Il ne faut point donner de Remedes qui puiffent echauffer foit par Nourriture, foit par Breuvage, ou Lavement; & au lieu de Yrin, dont on fè 1ère ordinairement pour donner des Remèdes aux Chevaux, il faut le fervir de Petit-lait, fi on ne pouvoit point en avoir, il faut fè fèrvir de l’Eau dans laquelle on aura bouilli de la Laitue, ou Bette , Pourpier, Chi¬ corée, ou autres Herbes fémblables & rafraichillàntes , & au deffaut de toutes ces Herbes, du Son, ou de la Farine bouillie & fè fervir à peu près des mêmes Breuvages, comme dans la Fourbure; & les donner avec le Pe¬ tit-Lait , ou l’Eau ci-defliis marquée ; en y ajoutant feulement un quarte¬ ron , ou demie Livre de Miel , pour adoucir les Boyaux. 11 faut outre cela donner fouvent des Lavemens raffraichiflàns. Lorfque cette Maladie efl feule, on en peut efperer la guérifon; mais fi elle eft jointe avec la Four¬ bure, fort peu de Chevaux en reviennent, encore moins fi elle efl com¬ pliquée avec la Maladie que l’on nomme Mal de Cerf ; car alors de cent Chevaux, le Hazard voudra qu’il en rechape quelques-uns, pour avoir été bien Joignez; mais perfonne ne peut fè vanter d’être fur de la Cure. AUTRE CONNOISSANCE D'UN CHEVAL GRAS-FONDU. LE Cheval Gras-fondu perd l’apetit tout d’un coup, & ne fait d’autre démonflration que d’être fort trille , & fouvent la Fièvre le prend. Pour en être plus fur regardez la Fiante qu’il fait, fi vous la trouvez limo- neufè, ou envelopée d’une efpéce de membrane, ou de Graifïè fondue, cefl une marque que le Sain au tour des Roignons efl échauffé , c’efl pour¬ quoi le dedans des Boyaux fè dilatte & fuit la Fiante; c’cfl ce que l’on ap¬ pelé Gras-fondu. Si le Cheval n’efl pas fècouru promptement & que l’on donne le téms à là Graillé de fè refroidir, le Cheval efl bien-tôt étouffe. Le Cheval Gras-fondu, dès le commencement, ne cherche qu’à fe cou¬ cher & prendre du repos; c’efl ce qui ie tue; il faut donc d’abord le faire promener doucement , de tems en tems, dans l’Ecurie fi c’efl en Hiver; & fi c’efl en Eté au foleil, afin de en lui point donner de repos, pour qu’il puillè prendre les Remèdes qui font marquez ci-devant & après. AUTRE REMEDE POUR UN CHEVAL GRAS-FONDU. PRemiérement, il faut prendre environ deux Livres de Plantes de Joncs bardez qui reffemblent à peu près à un petit Artichaud; cela croît or¬ dinairement fur les vieilles Maifons, la feuille étant fort épaiffe: il faut piler cette Plante dans un Mortier, pour en tirer le jus, & enfuite prendre envi¬ ron une bonne Bouteille de Petit-Lait; à fon deffaut, une demie Bouteille de Lait; le tout étant mêlé enfemble, vous le ferez tiédir &y ajouterez demie Once de Sel prunelle: vous reïtérerez ce Breuvage deux fois par jour. Si au bout de trois ou quatre jours il n’efl pas guéri, vous lui donnerez le Remède fuivant. Huile D'Olive. - - - - - ~ - _ ^ Onces. Miel de Narbonne , ou Miel blanc. ------ 4, Onces. Tberebentinc de Henifè. 2. Onces , Le DES CHEVAUX. 45 Le tout bien mêlé enfèmble, & incorporé dans une Bouteille de Vin blanc, que vous ferez tiédir & prendre au Cheval. Sur-tout qu’il ne (bit point fâigné dans cette Maladie; car la fàignée feroit refroidir toute la Graif fè fondue , qu’il auroit dans le corps. Il faut fuivre de point en point le Remè¬ de ,& le Cheval guérira, pourvu que la Fourbure & le Mal de Cerf ne foient point compliquez. Au deffaut des fùfdites Drogues, prenez delà Saumure de Boeuf, ou de Porc; mais celle de Boeuf vaut mieux; il en faut trois Li¬ vres, & du jus de Rue une Livre. Incorporez le tout enfèmble & faites- le boüillir l’elpace d’un quart d’heure. Ce Breuvage n’étant pas tout-à-fait froid, mais tiède, faites-le prendre au Cheval & vous efpererez guerifon, fuppofé que la maladie (bit traitée à bonne heure. Si vous étiez dans l’impof fibilité d’avoir de la Saumure ou les autres Drogues ci-devant détaillées; vous ferez tuer un Mouton, s’il efl entier, le Remède en fera meilleur , vous en prendrez tout le Sang, & une poignée de (èl , que vous ferez fondre auparavant dans de l’Eau tiede, & ferez avaler le tout , au Cheval, fila Maladie efl nouvelle , il fera bientôt guéri. AUTRE REMEDE POUR UN CHEVAL GRAS-FONDU IL faut d’abord rafraîchir & éteindre la chaleur que le Cheval a dans le Corps , par un Breuvage compofè de la maniéré (ùivante. Prenez du Lait de V'ache , frais tiré. - - - 2. Livres. Beurre Frais. - -- -- -- - L Livre. Jaunes P Oeufs. . 12. Jus de Rue. - . ~ Livre. Jus d'Armoife. . h Livre. Jus d' Herbe de St. Jean. - ~ Livre . Mêlez le tout enfèmble & le faites prendre au Cheval, un peu tiède, pendant trois jours de fuite. Mais vous ne lui donnerez à boire que trois heures après avoir pris le Breuvage; & pendant le cours de la Maladie vous lui donnerez deux ou trois Lavemens par jour , que vous compte¬ rez de la manière fîiivante. Faites boüillir de gros Pois blancs; à leur deffaut des Fèves blanches, jufqu’à ce que cela (oit en Purée , que vous paffèrez à travers un Tamis, ou Linge; vous mêlerez dans certe Purée autant de Lait de Vache & y ferez foudre une demie Livre de Beure frais ; vous y ajouterez deux Onces d’Huile de Therebentine, le tout étant mêlé enfèmble, vous donnerez ce Lavement au Cheval. Il faut qu’il contienne environ quatre bouteilles; & tout cela étant bien obfèrvé, vous pourez efperer guerifon. AUTRE REMEDE POUR UN CHEVAL GRAS-FONDU. Prenez Theriaque. - 2. Onces. Séné. . 4. Dragrncs. Mâne. . 2. Onces. Genciane. . 1. Once. Criftal Minerai. . 4. Dragmes. Mettez le tout dans une Bouteille de Vin blanc, & donnez le au Che¬ val , vous reïtererez, quelques jours , le même Breuvage , & fbuvent des La¬ vemens laxatifs. Cette Medecine efl bonne pour toutes fortes de Maladies. M MAL 46 La parfaite connoissance MAL DE CERF. LÀ raifon pourquoi, on nomme cette Maladie Mal de Cerf , vient de ce que les Chevaux font comme des Cerfs qui ont été chafîez longtems par des Chiens & s’étant échauffez ont pafîë quelque Fleuve ou Riviere , dont le Col, le Corps & les Jambes deviennent roides; le Cheval a même de la peine à ouvrir la Bouche, les mâchoires étant fi fort ferrées qu’il ne peut prendre aucune nourriture, & qu’on lui cafferoit plutôt les mâchoires que de les lui faire ouvrir: Ainfi , cette Maladie n’arrive aux Chevaux , que pour avoir été trop fatiguez & être enfuite refiez quelque tems en repos , fans marcher. Si cette maladie efl feule & qu’elle ne (oit point accompagnée du Gras- fondu ni de la Fourbure, on peut en efperer la guérifon, en la traitant de la manière fui van te. Premièrement, il faut faire une efpéce de Coin de bois, femblable à ceux de Fer, dont on fe fert pour fendre; & Enfuite prendre de l’Hui¬ le d’Afpic & de Therebentine , en égale partie; y ajouter le double d’Huile de Laurier. Enfuite on doit mettre ces trois Huiles dans un Pot de Terre, pour les faire fondre à petit feu; il faut remüer cette Compofi- tion jufqu’à ce qu’elle foit froide, & en frotter enfuite les deux cotez des Mâchoires , furtout aux jointures , en y allant un peu rudement avec la main , afin que cela pénétre mieux. Ayez loin de mettre le coin de bois dans la Bouche du Cheval , en frapant doucement , crainte de lui caffer les mâchoires; car pour peu qu’il les ouvre de la hauteur d’un florin cela fufiit. Comme dans cette Maladie , il en meurt plus fou- vent de faim que de foif, ne pouvant point mâcher, pour obliger un Che¬ val à avaler quelque nourriture, il faut lui prefênter du Son , ou un peu de Farine dans de l’Eau, & quoiqu’il n’ouvre prefque pas la bouche, il ne laiffe pas enfuçant, d’avaler; mais ne pouvant defferrer les Dents, il faut quai périffe. Dans cette Maladie, il ne faut pas eparger les Lavemens, il en faut deux ou trois par jour. Lorfque vous aurez gagné de lui faire ouvrir la Bouche, de la hauteur de deux ou trois doigts , il faudra lui faire prendre des Nour¬ ritures préférablement aux Remèdes; avec une Corne, il faut lui donner une Panade de cette efpéce. Une demie douzaine de Bifcuits fècs, ou la valeur d’autant, de Pain lé¬ ché & mis en poudre, pour en faire une Pappe, ou Boüillie, comme celle qu’on donne aux Enfans: il faut y ajouter demie Once de Canelle, demie Once de Mufcade en poudre, deux Onces de poudre de Réglifîe, ou du Sucre en poudre , le tout bien mêlé enfèmble. Cela fortifiera beaucoup le Cheval; & s’il étoit trop foible, on peut delayer dans cette Panade cinq ou fix Jaunes d’Oeufs & lui en faire prendre foir & matin jufqu’à ce qu’il puifie manger; continüant toujours, pendant le cours de cette maladie, à lui frotter une fois par jour, la Croix des Reins, & les Jambes, avec du Brandevin & de l’Eau de Therebentine , autant de l’un que de l’autre, comme on lait aux Chevaux fourbus, afin de donner du mouvement au Cheval & lui procurer la Circulation du Sang. ME~ D E S C H E V A U X. 47 MEDECINE FOUR LE MAL DE CERF. Prenez Eheriaqut. - ~ i. Once. Mâne. - - - -- - - -- -2. Onces. Poudre Cordiale. -------- i. Once. Sucre. - -------- - 2. O/zcétf. - -- -- . - • i. Bouteille . Mettez le tout enfémble & faites prendre au Cheval deux de ces Méde¬ cines par jour, vous lui donnerez entre chaque Medecine, de bons Lave- raens , afin de lui décharger les Reins- Prenez garde en lui faifant pren¬ dre les Médecines , ou Panades, de lui faire trop lever la Tête; il faut au contraire, de tems en tems la lui faire bailler; autrement il s’étourdiroit & pourroit tomber par terre, & s’il venoit à tomber, il fèroit difficile de le faire relever. Bien loin de le lorcer, il faut l’environner de Fumier, com¬ me pour l’enterrer , afin qu’il foit chaudement. II ne faut pas moins le traitter que s’il étoit fur les Pieds tâchant de lui ouvrir la Bouche avec le Coin de bois, fans violence , comme on l’a déjà dit; jufqu’à ce qu’il puifie avoir la force de manger & de le relever. Il y en a qui ont refié ainfi plus de quinze jours & qui ont été parfaitement guéris. LES AVIVES. C>Ette Maladie efipîus frequente dans les Pays de Montagnes, ou Ter- J rains fort devez; principalement aux Chevaux étrangers qui ne font pas accoutumez à la crudité de l’Eau des Puits, Fontaines & Rivières qui coulent des Montagnes; comme aufïi à celle des Puits trop profonds. Les Eaux croupies & qui n’ont que très-peu de cours lont les moins dangereu- fès & caulent rarement cette Maladie. Pour prévenir ces fortes d’accidens , lorfque l’on efi obligé de fejour- ner, ou de palier dans de tels Pays, n’ayant point d’autre Eau, il faut Cha¬ que fois que l’on fera boire le Cheval , en ôter la crudité avec du Son, ou de la Farine , ou bien faire chauffer un peu d’Eau pour meler avec; ou bien encore la battre longtems avec les mains. En cas que l’on fût en marche, fans avoir de commodité pour mettre cette Eau vive, & étant obligé d’y accoutumer le Cheval, il faudra incontiment après qu’il aura bu , le faire promener quelque tems au Pas, & au Trot, afin d’échauffer l’Eau qu’il aura bûë; làns ces fortes de précautions, vous êtes toujours en danger que le Cheval ne prenne les Avives , aufïi bien que la Maladie qui fùivra» REMEDES POUR LES AVIVES. IL faut premièrement couvrir le Cheval , & bien fermer l’Ecurie , afin que l’Air n’y entre point que le moins qu’il fera pofïible ; & fi on efi dans un lieu où il y âit une Bergerie ou Etable à Moutons , il faudra y en¬ fermer le Cheval; & avec une Fourche prendre tout le Fumier, le relever autour de lui, comme pour faire une Loge, où il faut qu’il foit enfermé pendant deux bonnes heures , bien chaudement. Vous lui ferez enfuite prendre le Breuvage fuivant. M 2 B RE U- 48 LA PARFAITE CONNOISSANCE B R E U VA G E. Du Miel. . . Livre. Du Vin blanc. - - - . 4. Livres. De la graine de Chenevis. - -- -- -- 1. P oigne'e. Une Mufcade , 8? trois fois autant pefant De Canelle. Le tout mis en poudre & mêlé avec le Vin blanc & le Miel , pour le faire boire au Cheval, le plus chaud qu’il fera pofïible. AUTRE REMEDE POUR LES AVIVES. P Renez une poignée d’Orties; lavez-les avec du vinaigre; enfùite pi- lez-les dans un Mortier; faites-en comme une efpéce de Pâte & en empliflèz les deux Oreilles du Cheval, lefquelles vous lierez, afin que ce¬ la puiflè y refter l’efpace de fix ou huit heures ; & vous verrez qu’il fera bien-tôt loûlagé. Il faut du vinaigre de vin , le plus fort que l’on poura trouver. AUTRE REMEDE . T Orfque vous aurez un Cheval attaqué des Avives , regardez-lui dans les A—/ Oreilles , vous y trouverez un gros Redouble ou du moins une efpe- ce d’enflure qui répond à la grofleur qui fè trouve entre la Jointure & la Ganache, au Col, au délions de l’oreille , & ayant trouvé ce Redouble, vous le percerez avec unBiflouri, ou Lancette; il en lortira une efpéce de Sang corrompu. S’il y a long tems que le Cheval doit attaqué des A- vives , le Sang fera mêlé de Matière. V ous n’aurez pas fait cette incifion en Chaque Oreille, qu’une heure ou deux après, le Cheval fera foûlagé. Comme cette Maladie efl prefque toujours accompagnée d’une autre qui s’apelle les Tranchées , provenant auiïi des mêmes caufès que les Avives, ainfi qu’on l’a infinué ci-devant, il efl; bon d’en donner maintenant la con- noillance. LES TRENCHEE S. LE s Trenchées du Cheval font comme la Colique à laquelle les Perfonnes font fujettes, & proviennent prefque des mêmes caufes; avant d’en parler, la connoiflince des Avives précédera. Ainfi, lorfque 1 on voit les Glandes qui font entre la Ganache & le Col, au deflous des Oreilles , enflées; qu’il s’y fait un nœud qui ferre fi fort la Gorge d’un Che¬ val, qu il lui ote la refpiration, fi le Cheval n’efl: promptement fecouru il fera bien-tot mort, comme s’il avoit été étranglé avec une corde. Le plus prompt Remède, fi on fe trouve fans aucunes Drogues & après avoir fait les Remèdes ci-devant, c’efl de prendre les Triquoifès, ou Tenailles d’un Maréchal, dont on fè fèrt pour ferrer ; ou un autre Inftrument fèmblable, aîm de pouvoir prendre cette Grofleur , ou Glande comme pour la tirer à vous; & avec le Manche du Brochoir, ou celui d’un Marteau, frapper à petits coups & frotter cette enflure, avec le même Manche, l’épace d’un bon 49 DES CHEVAUX. bon quart d’heure, de chaque côté, afin d’échauffer cette humeur; & en- fuite avec les Fiâmes , ou le Biftouri, fendre cette Glande par le milieu , & en faire fortir quelques petits morceaux qui font échauffez & parodient comme une efpéce de matière blanche & recuite, Après quoi vous verrez vôtre Cheval foulagé. Quoi que cette Méthode ne manque jamais de réüfi fir & de guérir le Cheval, ce n’eft cependant pas la meilleure, n’étant bon¬ ne quelorfque l’on n’a pas d’autres Remèdes, ou que le Cheval eft en rif que de perdre la vie: parceque tous Chevaux à qui on a ouvert les Avives, y font plus fujets que d’autres. Si l’on eft donc dans un endroit où l’on peut avoir recours aux Remedes, il faut d’abord promener le Cheval Mala¬ de & l’échauffer tant foit peu, près quoi , il faut battre les Glandes, com¬ me on a dit ci-devant, fans les ouvrir; en fuite le laigner à la Veine du CoL Cela étant fait , il faudra prendre quatre Onces de Conferve de Sureau , les difîoudre dans une bonne Bouteille de Vin , y ajouter deux Mufcades en poudre, & un quarteron de fucre; & faire prendre tout ce Breuvage au Cheval le tenant bien couvert & le laiflànt en repos pour qu’il puifie fiier. Au deffaut de Conferve de Sureau, il faut avoir deux Onces de Semence de Creflon Allenois, que l’on leme dans les Jardins; cette lemence étant bien mile en poudre, il faut la faire infufèr dans une Bouteille de Vin , l’e- fpace d’un bon quart d’heure, & lui faire prendre le plus chaudement qu’il fera poftible. Au deffaut ce tout ceci, fi vous avez de la Theriaque , pre¬ nez en quatre Onces, avec une petite Poignée de fel, que vous diflou- drez dans le Vin , & le ferez prendre au Cheval, comme ci-devant. Au cas que les Avives fufient accompagnées de trenchées , le même Remède opérera , en ajoûtant au Breuvage une Once de Sel Prunelle; & fi tout cela ne faiioit rien, ilfaudroit ajouter encore à ce Breuvage quatre Onces d’Huile de Noix, ou d’Huile d’Olive, & demie Once d’Huile de Pétrole, furnommé Huile de Gabiam. Si le Cheval continue à fe tourmenter , c’eft une marque que le paflage de la Veffie eft fermé , ou que fon Urine eft en¬ core dans les Reins; mais fi c’eft au paftâge de la Veffie, il faut prendre un morceau de Baleine, long comme le bras, Je rendre menu, rond & uni, de la grofîèur d’un fétu de Paille , & un petit bouton au bout , pour y attacher tant foit peu de Toile de Mouflèline , avec du fil, pour que cela ne puiflè pas fè détacher; & enfuite tremper le bout dans de l’Huile de Pé¬ trole, & alors adroitement faire tirer la Verge du Cheval hors du fourreau, pour y pouvoir faire entrer par le conduit, cette Baleine, jufqu’à la Veffie. Si TUrine ne fort point, par cet expédient, c’eft une preuve qu’elle n’eft point dans la Veffie, mais dans les Reins; & fi par le moyen de cette Ba¬ leine, il en fort un peu, c’eft une preuve que la Vefiie eft pleine. Pour plus de facilité, il faut qu’un Homme frotte fa Main & fon Bras jufqu’au coude, avec de l’Huile , n’importe laquelle; & au deffaut d’Huile, fe fer- vir de Graille fondue, ou de Beure; & cela pour avoir plus de facilité à faire entrer le bras par le fondement du Cheval , afin d’en tirer toute la Fiente qui fera dans le gros Boyau; prenant bien garde de blefter le Che¬ val avec les Ongles. Le Boyau étant vuide , il faut porter la main fur la Veffie, & la trouvant gonflée, la prefter délicatement; ce qui obligera le Cheval d’uriner; & fi on en trouve rien dans la Veffie; c’eft une preuve que l’Urine eft dans les Roignons. En cas que le Breuvage où eft entrée l’Huile de Pétrole, n’ait pas foulagé le Cheval, qu’il fe tourmente toujours, fè couchant & fe relevant fans celle, il faudra faire une grande Saignée à la N ' Veine %0 LA PARFAITE CONNOISSANCE Veine du Col & enfuite lui faire prendre les Remedes fùivans; favoir, une Bouteille de Vin Emétique dans laquelle il faudra mettre un quarteron d’Hui- le de Noix & une Once d’Huile d’Ambre; au déffaut d’Huile d’Ambre, il faut prendre environ quatre ou cinq cent Cloportes , qui font de petites bêtes noires, qui fè trouvent par fois dans les Caves fous des Tonnaux, ou Pierres, dans des endroits humides: les Apotiquaires en ont prefque tou¬ jours. Si on les trouve foi-même , il faut les faire lécher & les réduire en poudre , pour les mettre dans le Breuvage : Il fera bon de faire prendre quelque Lavement au Cheval, par exemple, deux ou trois dans un jour; dans lefquels il entrera une Once d’Ambre, & autant d’Huîle de Pétrole; au deffaut de l’une ou de l’autre, deux Onces de Sel prunelle, ou bien une bonne Poignée de Sel Ordinaire. Soyez perfuadé que fi ce Remede ne tire pas d’affaire Je Cheval malade, aucun ne fera capable de le guérir. AUTRE REMEDE POUR LES TRANCHEES . P Renez une Poignée de Semence de Rue; pilez la bien dans un Mortier; enfuite mêlez-la dans une Pinte de Vin blanc, que vous ferez tiédir & la ferez prendre au Cheval. Immédiatement après la Medecine prifè , vous le ferez promener une heure, ou une heure & demie, fans le laifîer cou¬ cher; car dans cette Maladie, il ne cherche qu’à Ce coucher & fé relever; c’efl pourquoi il ne faut pas le laifîer en repos , jufqu’à ce qu’on s’aperçoi¬ ve qu’il ne Ce tourmente plus, & que les Douleurs foient ceflees. AUTRE REMEDE POUR LES TRENCHEES. QUand le Cheval ne peut uriner; prenez Colofane, ou Colofonium , c’eff une efpéoe de Poix dont on Ce fèrt pour frotter les Archets de Viole & de Violon: Mettez-en deux Onces en poudre, que vous mêle¬ rez dans une Pinte deVin blanc, que l’on fera tiédir, pour faire prendre au Cheval. Enfuite il faut le faire promener environ une ou deux heures, & fi les Urines font dans la Veflie, furement il ne manquera pas d’uriner & Ce trouvera foulagé. AUTRE POUR FAIRE URINER UN CHEVAL A T TAO^UÊ LE LA MEME MALADIE , OU DE OUELOUES^ AUTRES A CCI D E N S. P Renez de la Racine de PerfiJ, ou Je Coeur du Blanc de Poireau , Je plus long que l’on poura l’avoir & tachez de le faire entrer au milieu de la. Verge. Si ce n’efl qu’une Rétention , cela feul le peut faire Uriner. AUTRE POUR LES TRENCHEES. P Renez de PAnis verd deux Onces; Huile d’Olive une Livre; Vin blanc une Bouteille; que l’Anis foit bien pilé & brouillé avec l’Huile & le V in qu il faudra faire tiédir. Donnez enluite ce Breuvage au Cheval & fai¬ tes le promener deux ou trois heures, ne le faites boire que 12. heures apres, avec de 1 Eau tiede & du Son, ou un peu de Farine; & Je Cheval fera foulagé. AU- t> E S CHENAUX AUTRE. h P ReneZ dix ou douze Raves à proportion de leur groflèur, & avec leurs feüilles; faites-les bouillir dans une Bouteille & demie de Vin blanc , jufqu’à réduction de la moitié; enfûite paflez cela dans un Linge bien prefi fé & faites prendre ce Remede tiède au Cheval. Lorfqu’il l’aura pris fai¬ tes-lui entrer dans la Verge un petit morceau de Racine de Mauve, ou Guimauve le plus avant que vous pourez à peu près de la longueur d’un demi pied; à fon deffaut, un petit bout de Bougie de Cire jaune, que vous graillerez, ou tremperez dans le breuvage; & en peu de tems vous le trouverez foulagé. AUTRE POUR FAIRE URINER UN Cil E UAL P Renez deux ou trois grofles Têtes d’ Ail , que vous hacherez & pilerez dans un mortier avec de l’Huile d’Olive , afin que cela devienne en confifiance d’Onguent, duquel vous froterez les Tefiicules du Cheval & toute la Verge que vous tirerez hors du Foureau réitérant de quart d’heure en quart d’heure jufques à cinq ou fix fois de fuite. Si la Rétention d’U- rine n’efi pas extraordinaire, le Cheval ne manquera pas d’uriner , & par ce moyen fera libre. AUTRE POUR LES TRENCHEES. P Renez Mauve & Guimauve , Pariétaire , branches & feuilles de Vio¬ lettes, Mercuriale, Bettes; de chaque efpéce une Poignée. Semence de Lin. - - - -- -- -- - 2. Onces . Polipode. - - - -------.-2. Onces . Semence d?Anis, - . . 2. Onces. Semence de Fenouil. - -------.-2. Onces Faites cuire le tout enfemble & qu’il refie la valeur de trois bonnes bou» teilles de cette Décoélion: enluite il faut y faire difîbudre, Theriaque. - -- -- . 1. Once. ■Huile de Noix . . 1. Once. Huile de Rave. - - - - - - - - - 2. Onces. Faites prendre le tout au Cheval , en lavement, & reïterez fbuvent jufi qu’à ce qu’il y ait de l’amendement. LA UE ME NT POUR LA MEME MALADIE . P Renez Vin blanc, quatre bouteilles , que vous mettrez dans un grand Pot, dans lequel il faudra faire cuire, feuilles & fleurs de Camomile une demie Poignée, “Melilot demie poignée ; Aurigan Onite demie Poig¬ née- ' Le tout étant cuit, il faut le paffer à travers un linge & y ajouter. Lhierre terrejlre en Poudre. - - - - - - 2. Onces . Anis en Poudre. - - - ' - - - - - 2. Onces. Huile de Noix , Huile de Rave , Huile de Camomile de Chacune. - - . - - - 4. Onces . N 2 ‘ Il p LA parfaite connoissance II faut que ce Lavement /bit tiède pour le faire prendre; & comme tous Jes temperamens ne font pas égaux, il faut proportionner les Remedes à la force des Chevaux. AUTRE . P Renez d’une Herbe nommée Sarriete, une Poignée; pilez la bien dans un Mortier & la faites tremper dans une Bouteille de Vin blanc , envi¬ ron une heure; que le Pot fbit bien couvert fur de la Cendre chaude , en- fuite faites prendre le tout au Cheval & le promenez une ou deux heu¬ res après. AUTRE POUR UN CHEVAL QUI A UES TRENCHEES ET OUI NE PEUT FIANT ER NI URINER. P Renez deux Bouteilles de Vin blanc, le plus fort, enluite lavez dedans une Chemife de Femme qui fbit tachée de fès Mois , plus elle la fera, ce ne fera que le meilleur; l’ayant laiflee tremper deux ou trois heures fur un peu de Cendres chaudes pour en ôter toutes les taches, il faudra faire avaler cette boiflon au Cheval , cette Recepte eft auffi très-bonne pour un Cheval fourbu; mais il faut promener l’un & l’autre, quelques-tems après avoir pris le rèmede. Il y a auffi une autre Maladie que l’on appelle Trenchées rouges , qui vient plus communément aux Chevaux colériques , ou capricieux , qu’aux autres; les colériques fur tout en font fouvent attaquez pour la moindre chofè ; comme pour n’avoir pas bû à l’heure ordinaire , ou pour avoir bû plus froid que de coûtume; pour avoir travaillé avec trop d’ardeur , ou s’être defïèn- dû fous leur Cavalier. Cette Maladie a cela de commun avec les Verti¬ ges, ou Maux de Tête, qui font fiirnommez. Mal c FEfpagne , & qui ren¬ dent les Chevaux fous. Ces Maladies quoique provenantes des mêmes ac- cidens, fe traitent cependant differenment ; mais celle qui fuit s’appelle Trenchée, Colique, ou Paffion. REMEDE POUR LES TRENCHEES ROUGES. Prenez Racine Impériale feüillcs 6? branches. Pavots Sauvages. - Alo'ès Aquatique. . Fiel de Bœuf. ------ Semence dd Agolic. - - Gimgembre. ------- Macedoine. ------- Feuilles de Scolopendre. - - - - Lavande. -------- Euphorbe. -------- 1. Poignée . - Livre. 2. Onces , 2. Onces . 2. Onces. i. Once. i. Once. i. Once. 3. Onces . 1. Once. Mettez toutes les fùfdites Drogues en poudre & pafîees - les par le Ta¬ mis; mêlez-les enfemble, & avec duBrandevin, faites en une efpéce de Pâte que vous mettrez dans un Poêlon , ou pot de Terre, dans un Four , prenant garde que la Pâte ne brûle. Etant bien cuite & bien fechée , vous la pilerez encor une fois, & la pafferez au travers d’un tamis, enfuite vous la mettrez dans un Sac de Cuir, ou Veffie de Bœuf Pour la conlerver il DES CHEVAUX. 5! 3 il faut qu’elle fbitdans un lieu fec; & dans le befoin, il en faut mettre deux Onces dans une bouteille de Vin blanc. Il y a peu de Remède qui fafle plus d’effet que celui-là. AUTRE LAVEMENT POUR LES TRENCHEES TELLES QU'ELLES PUISSENT ETRE. AUffi-tôt qu’un Cheval fera attaqué de Trenchées , vous ne lui don¬ nerez point de repos ; vous l’empêcherez de fe débattre & de fe cou¬ cher. Il faut le promener au pas , jufqu’à ce que vous lui faffiez prendre le Remède fuivant. Faites boüillir du Son de Froment dans autant d’Eau qu’il en faut pour faire un Lavement. Ayant bien boüilli, vous Je paffe- rez à travers un Linge; cnfuite vous y mettrez un quarteron d’Huile d’O- live, un quarteron de Miel, Catolicon double deux Onces, Sel prunelle , & Huile de Petrole de chacun une Once. Le tout donné en Lavement le plus chaud que le Cheval le poura fouf- frir, fans cependant le brûler; & fi quatre heures après ce Lavement pris, le mal lui continue, vous lui ferez prendre le breuvage fuivant. B R E U r A G E. y Thcriaque de V'enife. - . i. Once. Confection d'Hyacinte. --------- 4 Once. Sel Prunelle. 1. Once. Huile de Petrole. ---------- 1. Once. Huile de Therebentine. - - - - ----- Once. Huile d' Olive.. ---------- 2. Onces. Le tout dans une demie Bouteille de Vin bien mêlez enfèmble un peu chaud. Si ce Breuvage n’achéve pas la guérifon , n’oubliez pas d’avoir recours aux Lavemens, pendant le cours de la Maladie; c’eff-à-dire qu’il faut en donner deux ou trois fois par jour, jufqu’à ce que vous aperce¬ viez de l’amendement , dans les Trenchées & à la Pamon qu’il a de fe tourmenter. Sur la fin de cette Maladie il faut mettre en ufage quelques Lavemens compofèz feulement avec l’Eau de Son, le Miel, l’Huile, le Sel Prunelle; & au deffaut de celui-ci, le fel ordinaire. Après avoir traité des fùfdites Maladies , qui tourmentent fouvent les Chevaux, je traiterai d’une autre qui les tourmente encore d’avantage & & qui provient de la même caufè des Trenchées , aux Chevaux fantafques & capricieux; qui peut auffi provenir par d’autres caufès, comme je vais l’en- fèigner, en faifânt connoître ce que c’efl, que le V'ertigo, que plufieurs appellent Colérique, ou Mal d’Efpagne; pareeque les Chevaux d’Elpagne y font plus fujèts que ceux des autres pays, qui toutefois n’en font pas exempts; principalement les Chevaux d’Angleterre. LE VERTIGO, COLERIQUE, OU MAL D'ESPAGNE. CEtte Maladie doit s’apeller Vertigo, pareeque ce font des Vertiges qui montent à la tête des Chevaux: quoique d’autres l’appellent Co¬ lérique, pareequ’ils fe tourmentent comme s’ils étoient foux ou enragez. Cette Maladie provient de differentes caufès : Quelques fois par un coup . O de 54 la parfaite connoissance de Soleil, étant au Piquet , à l’Armée, ou ailleurs, le devant de la tête pla¬ cé au plein Midy: elle provient à d’autres par l’Indifcretion d’un Ecuier , qui tourmente trop un Cheval, en lui donnant Leçon , foit fur les Piroüet- tes la tête au Pilier, & l’étourdifîant à force de l’y tenir long-tems, & trop vite; foit par les Piroüettes naturelles , ou Pirouettes renverfees. Ce font les principales caufès. Quand cette Maladie les prend, ils fè débattent, fe jettent la tête contre les murailles, ou contre toute autre chofè qu’ils rencontrent, & fè laiftènt tomber parfois, comme s’ils étoient yvres; ils font même capables de fè jetter dans quelques précipices, fans comparai¬ son comme une perfonne qui feroit en Fièvre chaude; & s’ils peuvent ap¬ puyer le Front contre quelque chofe qui refifte, ils font capables d’ap¬ puyer fi fort, qu’ils peuvent tomber roides morts. Ainfi il faut les dé¬ tourner de tout ce qu’ils peuvent rencontrer devant eux, pour s’appuyer ; car ils marchent toujours comme s’ils étoient yvres. Il faut les attacher entre deux Piliers avec un fort Licol à deux Longes, pour qu’ils ne puif fènt point fe bleffer, car fi on les laifle à la Mangeoire, ou au Râtelier, ils pouront fè tuer. Auffi-tôt qu’on s’aperçoit d’une pareille Maladie, il faut avoir un Fer chaud, c’eft-à- dire, tout rouge; à peu près de la groflèur de la queüe d’une Pipe à fumer; ou pour mieux dire, comme la moitié de la grolTeur du Doigt; pointu par le bout, fait en figure d’une grofiè Aliène de Cordonnier, qui efl courbe; mais il faut qu’il foit plus long pour le pouvoir tenir. Le bout qui efl: Courbe, étant rouge, il faut percer la peau de travers entravers, entre Cuir & Chair, au haut du Front, juge¬ ment audeftous du Toupet, ce qui fèra deux trous, de l’intervale de deux Doigts de l’un à l’autre; & que les trous foient a flèz grands pour y pou¬ voir paflèr un bout de corde fait avec de la Filaflè & du Crin moitié de l’un-, moitié de l’autre ; il faut que cette corde foit fort menue par un bout pour quelle paflè facilement ; & qu’elle foit graiflee avec de l’Onguent de Bafîlicum ; enfuite nouer les deux bouts enfèmble , pour qu’en fè remüant il ne faffe pas tomber ce qu*on apelle vulgairement un Selon. Le lendemain , il faudra remuer la petite corde , en la retirant par un côté, ou par l’autre, pour la frotter avec du Bafîlicum & le fur- lendemain de même. Deux fois vingt quatre heures après , les deux trous donnerons beaucoup de matière & le troiftéme jour il faudra cefîèr l’On¬ guent de Bafîlicum, & fe fèrvir d’une Comppfition que l’on appelle Digeftif pour en frotter le Selon , qui peut fèrvir dix, ou douze jours, en le frot¬ tant tous les jours. Après l’avoir retiré, il faudra continuer de panfèr avec le Digeftif jufqu’à guérifcin. Aufïi-tôt que cette première Operation fèra faite; c’eft-à-dire Je premier jour, que vous aurez pafïe le Fer rouge, pour y introduire le Séton , qui ne fert que pour écarter les Humeurs & les Vertiges, que le Cheval a dans la tête, il faudra donner plufieurs Lave¬ ment raftraîchiifans , & lui faire prendre quelque Cordiaux de jour à autre, comme il eft marqué dans le precedent article, avec du Vin. Il faut aulïï pendant toute la Cure que le Cheval foit mis dans une Ecurie fort fom- bre, & que rien ne le tourmente. A l’égard des Lavemens , il en faut donner deux ou trois , toutes les 24. heures, trois ou quatre jours de fuite. Apres que les playes de la tête fèront guéries , on poura faire promener le Cheval, fans le tourmenter, & fans le faire tourner trop court; Car tous Chevaux qui ont ete atteints de cette Maladie, ne fèront jamais guère pro¬ pre pour le Manege , à moins que l’on n’ait la prudence de les faire tra¬ vail- DES CHEVAUX. 55 vailler par des Promenades, ou Manèges de Guerre, qui font des Prome¬ nades fort étendues , où l’on peut les mener au galop: autrement les Vol- tes, ou Piroüettes pouroient facilement leur faire revenir la première Ma¬ ladie. AUTRE R E M E D E POUR LE V E R T I G O, Prenez une Herbe nommée Ajjïros. - - - - 2. Poignées . Son de Froment. - . 2. Poignées. Laitue. -, - g. Poignées. Paille d'Orge hachée menue. - - - 3. Poignées. Mettez les toutes enfèmble, après les avoir pilées, dans trois Bouteilles de Vin blanc ; faites cuire le tout enfèmble jufqu’à diminution d’environ la moitié , que vous paflèrez à travers un Linge ; faites avaller ce vin , pendant cinq à fix jours , tous les jours une fois , & vous ferez enfùite faigner le Che¬ val aux deux Temples & lui tirerez beaucoup de fàng. Enfùite remettez-le dans une Ecurie fort obfèure; attachez -le bien entre deux Piliers, avec un licol très-fort, afin qu’il ne puiflè point heurter fâTête contre quelque chofè. Ce Remède e(i très-bon; Mais il faut y avoir paffé le Séton, comme il a été marqué ci-devant. AUTRE REMEDE. S’il y a du tems que le Cheval eft attaqué de cette Maladie, & qu’il foit prefque défèfperé; prenez un Fer Chaud, comme il eft marqué au pre¬ mier Remede; & lui paflèz un Séton au deflous du Toupèt , & quatre au¬ tres trous au haut de la Crinière, en prenant près des Oreilles, & en laiflant feulement l’efpace de pouvoir mettre le Licol. Vous paflèrez ce Fer rouge de travers en travers, fous le crin, de forte que d’un trou à l’autre il y ait bien deux grands doigts de diftance; & les quatre trous que vous ferez doivent être à la même diftance. Il faut faire cette opération dans le tems que le Mal tient le Cheval, & vous paflèrez des bouts de Corde d’un trou à l’autre, que vous aurez auparavant frottez d’Onguent de Bafilicum, & qu’il faudra remuer , tous les jours , jufqu’à ce que les Playes foient en matière, & enfùite vous achèverez de Je guérir avec duDigeftif & lui ferez prendre de tems en tems de bons Cordiaux ,& forceLavemens.Les Italiens appellent cette Maladie Uermiforme ^xcccgSils croyent que c’eft un Ver qui court entre Cuir & Chair. D’autres difènt qu’il court le long de la Moelle de l’Epine du Dos, laquelle coule depuis la tête jufqu’à la queue & que ce Ver pofè fon Equillon fùr le trou de la Cervelle, ce qui fait mou¬ rir le Cheval comme enragé , s’il n’eft fecouru par les Boutons de feu , appliquez dans les lieux requis, afin d’attraper le Ver & le brûler. Ces mêmes Perfonnes difent , qu’il faut prendre une bonne Poignée de Laine d’un Mouton entier; la plus grafîe efl la meilleure; & en frotter le Cheval depuis la queue, le long des Reins, jufques fùr la Crinière & fùr la tête : & outre cela treftér tout le Crin, à commencer par le Garrot , jufqu’au- près des Oreilles, avec de la Laine femblable. Us prétendent que cette Laine a une Antipathie contre cette efpéce de Ver; & que par confèquent elle facilite à l’attraper. Us ajoutent que ce Ver fè place fous le Toupèt & qu’en fuite on le perce avec le Fer rouge. Mais ce font-là autant de Fables: c’eft une même erreur de croire que ce foit un Ver, puifque ce O 2 n’eft 2 6 LA parfaite connoissance n’eft qu’une Humeur, qui véritablement change de place comme fait laf Goûte aux perfonnes; tantôt dans les Reins, à un pied, à un Genou, à une Main au Coude, à l’Epaule & ailleurs. Je ne dis pas que la Laine de Moutonne puifîe pas faire changer cette douleur de place; mais l’ex- perience, m’a fait voir, que fans cette Laine, en frottant bien avec un Bouchon de Paille, ou de Foin, à contre-poil, depuis la queue jufqu’aux Reins, & le long de la Crinière, cela fait le même effet; ainfi il ne s’a¬ git que de percer avec des Boutons de Feu, comme il efl marqué ci- deiîus. AUTRE REMEDE POUR LES ETO URDISSEMENS Q_UI RESSEMBLENT AUX VERTIGES . IL faut commencer par prendre un petit Bâton , ou Nerf de Bœuf, atta¬ cher au bout un morceau de Linge en deux ou trois doubles; enfuite prendre du Savon de Canarie, que l’on fera fondre avec un peu de Bran- devin & tremper le Linge dans le Savon, pour l’introduire dans les Nari¬ nes du Cheval; tantôt dans l’une & tantôt dans l’autre, le plus haut que l’on pourra. On fera cela trois ou quatre fois par jour, pendant quelque tems; & la Remède foulagera beaucoup le Cheval; mais il ne faut pas oublier de lui faire prendre les Remèdes les plus rafrachifîans que l’on poura foie Breuvages ou Lavemens jufqu’à guérifon. AUTRE POUR LE MAL LE TETE. PRemiérement, il faut lavoir qu’il y a plufieurs Maux de Tête qui pro- duifent differens effets , & dont il eff bon de donner la connoiflànce. Il y a des Chevaux qui , à force de travailler & d’être mal menez, tom¬ bent Malades, & perdent l’apetit. Il tiennent le Tête baiflee; elle paroît comme enflée par tout^les Yeux pleurent; ils ont le Poil hérifle & devien¬ nent maigres à vûë d’Oeii , fans qu’on puiflè y rien connoître. Dans ces commencemens, ils n’ont point de fièvre ni autre figne de Maladie, qu’une grande Triflefîe & ne mangent pas comme à l’ordinaire. Si dans cette Maladie un Cheval n’eft pas fecourû promptement ,1a fievre le prend & de cent il n’en rechapera pas quatre; ainfi pour prévenir ce malheur, il faut avoir recours au Remède fuivant. Prenez Armoife , Bet banne , Chiendent , Solanum , Eau de Lupins ; de chaque efpece. - 2. Dragmes. Antimoine , Cenije , Pariétaire , Diffam ; de chaque efpece. . i. Dragrne. Pilez le tout enfèmble & le mettez dans une Bouteille de Ptifânne avec le quart d une Bouteille d Eau de Jombarde. Faites prendre ce Breuvage au Cheval, & quelques tems apres faites-le laigner de la Veine du Flanc, mais ce n eff que bagatelle; la Veine du col efl préférable à toutes. Vous reïtérerez de tems en tems le Breuvage; & pendant le cours de cette Ma¬ ladie ne 1 abreuvez qu avec 1 Eau blanche un peu tiède & tenez le Cheval bien chaudement dans l’Ecurie. Il fera bon aufïi de Je parfumer avec ce qui luit. Les Chevaux ont une efpece de corne, que l’on nomme Ergot, qui DES CHEVAUX. 57 qui leur vient au deflous des Jarrets & au. deflus des Genoüils , en dedans; il en faut couper & en mettre de petits morceaux fur des Charbons de feu, dans un Rechaud , & avec un fac percé par les deux bouts , dont un efl pour palier la Tête du Cheval & l’autre pour entourer le Rechaud de Feu; cette Corne failant de la fumée , le Cheval la refpire , & cela le foula¬ ge infiniment; il faut faire cela trois ou quatre fois par jour julqu’à gué* rilon. AUTRE REMEDE. IL faut d’abord prendre les Glandes à l’endroit ou viennent les Avives; les battre, enfùite leur donner quelques petits coups de Flamme, ou de Biftoury , pour leur donner de l’air par Chaque côté : ôter l’Avoine au Cheval, ne lui donner que du Son bouilli, & ne point lui donner d’autre Eau; après quoi vous ferez l’operation lùivante. Prenez des Racines d’Ellebore noir; faites-les tremper quelques-heures dans du Vinaigre de Vin, pour les amolir; enfuite vous fendrez la Peau au bas du Poitrail , justement au milieu, entre les jambes du Cheval; & avec une Corne de Chamois, ou autre morceau d’Os vous y ferer un trou. On Je peut faire avec le Doigt, entre Cuir & Chair , pour faire un efpece de Sac, dans lequel vous metterez la Racine d’Ellebore, & avec un Eguil- le & du Fil vous y ferez un point, ou avec une grofie Epingle vous rejoin¬ drez les deux Peaux, comme on fait à une làignée; vous laifîerez cette Racine dans le trou, julqu’à ce qu’elle tombe d’elle même. Si 24. heures après avoir appliqué cette Racine , il y vient une grofie Enflure , vous pouvez compter que vôtre Cheval en rechapera ; mais fi cette place n’enfle point, il y a du danger que le Cheval ne perifle. L’Enflure étant venue, il la faudra frotter avec les Onguens fuivans, tous les jours une fois, julqu’à guerilbn. Prenez Onguent PAltéa. - -- -.**-4. Onces . Onguent de Popuîeum. - - - - - 4. Onces . Onguent Rojat. . 4. Onces. Onguent de Bafilicum. - . 4. Onces. Huile de Laurier. - -- -- --4. Onces. Miel Commun. -------- 4. Onces. Le tout fondu enlemble, étant refroidi , s’en fèrvir pour frotter la grofi leur que la racine d’Ellébore aura fait venir. Sur la fin , quand les Racines feront tombées & qu’il reliera encore une grande Playe, vous vous fend¬ rez de ce qui luit, pour la laver. Prenez Uïnaigre. --------- 1. Bouteille. Eau de Therébentine. - - - - - 1. Bouteille. Du Sel commun. . 4. Onces. Le tout battu enfemble, avec une petite Eponge, ou un Linge qu’il faut tremper dans cette Compofition , pour tenir la Playe nette julqu’à guérilon. Il faut à un Cheval attaqué de ce Mal, laver louvent la Bouche avec du Miel détrempé dans du Vinaigre de Vin , afin de le pouvoir remettre en appétit; principalement après qu’il aura pris le Breuvage fuivant, qui efl bon pour cette ferte de maladie, P pre - 58 LA PARFAITE CONNOISSANCE Prenez Anis. - Cumin. - - Fenouil. Poudre de Rcglife. Coriande. - - Graine de Genet. Reduiféz Je tout en poudre bien fine & en faites prendre trois jours de fjjite deux Onces chaque matin , dans une Bouteille de Vin. Il faut que le Cheval n’ait rien pris depuis quatre heures & qu’il refte encore quatre heures après avoir bu ce Remede, qui aura été infufé fur la Cendre chaude quelques heures auparavant. On doit ajouter à chaque Breuvage un quar¬ teron de Beure frais, & autant de Sucre. Au premier des trois Breuvages vous ajouterez une Once, ou une Once & demie de Theriaque, félon la force du Cheval; mais il n’eft pas neceflàire d’en mettre dans les deux derniers; pour peu que vous trouviez de l’amendement. AUTRE REMEDE . Prenez Alun de Roche. . - - - i. Once. Sucre Royal. - -- -- -- --2. Onces. Le tout diffous dans une Bouteille de Vin Blanc , que vous ferez pren¬ dre au Cheval pendant plufieurs jours; & fi quelques-tems après, on pre~ fente de l’Avoine au Cheval , & qu’il en veuille manger, c’eft une marque qu’il fé porte mieux. Cette Maladie fè communique facilement, comme on Pa dit , dans l’Article de la Connoifîance; c’eft pourquoi, il faut fepa- rer le Cheval malade, des autres. Plufieurs perfonnes , faute d’experien- ce, croyent qu’on a fait quelque fortilege dans l’Ecurie; mais ce n’eft feu¬ lement qu’un air contagieux qui fé communique aux autres Chevaux. Il y a même des ignorans qui faifànt les Charlatans, prétendent ôter ces pré¬ tendus fortiléges ; mais par les Remedes marquez ici, j’en ai guéri plu¬ fieurs, fans vouloir croire à la Magie. Il arrive auffi dans cette Maladie, que les jeunes Chevaux gros & gras; fur-tout ceux de Caroflé, y font plus fujets que les vieux; quoi que cepen¬ dant ceux-ci n’en (oient pas toujours exempts , s’ils aprochent de ceux qui en font attaquez, & ils n’en rechapent pas même fi facilement que les jeu¬ nes, n’ayant pas afléz de force pour y rçfiftefc DE LA FIEVRE , OU LE MAL DE FEU T) Eaucoup de gens, qui n’ont point de connoifîance dans cette Mala- TJ die, (ont obligez de s’en raporter aux Maréchaux. Les plus habiles connoiilént bien la Fièvre , mais ceux qui ont moins d’experience font une différence entre la Fievre & le Feu ; cependant l’un & l’autre n’eff qu’un; avec cette différence pourtant qu’il y a des Fievres plus malignes les unes que les autres. Sau comparai fon , les hommes font auffi fujets que les Che¬ vaux , à differentes Fièvres , réglées, continués, chaudes, &c. Un Che¬ val qui a une forte Fièvre, & qui feroit détaché, ayant par conféquent fà liberté, pouroit tomber dans un Précipice (ans le voir, comme il arrive fouvent à des perfonnes dans la Fievre chaude. - 1. Once. - 1. Once. - 1. Once. - 1. Once. - 1. Once. - 1. Once . Pour DES CHEVAUX. 59 Pour connoître fi un Cheval a la Fièvre, il faut appuyer le plat de la Main au deffaut de l’Epaule du côté du Montoir, vis-à-vis le Cœur ; alors vous (en tirez fi le battement efi réglé , ou s’il efi violent. Le fens com¬ mun , vous doit faire comprendre avec la Main le déréglement du Poulx; comme ou le fent ordinairement à une perfonne, lorlqu’elle a la Fièvre. Si le battement efi violent, vous lui arracherez du Crin au Col, ou à la queue, lequel tombera facilement; vous en regarderez la racine & s’il y paroît de petits boutons blancs , c’efi une marque de la violence de la Fiè¬ vre , & en appuyant la Main fur l’Epine du Dos, vers la Croix, comme fi on vouloit le pincer bien fort, fi le Cheval ne plie pas, c’efi: une marque que la Maladie efi dangereufe ; & fi le Cheval ne le couche point , c’eft une preuve qu’il le deffie de fès forces , auffi un tel Cheval efi il en danger. Ces trois remarques, données çy-deflus , font pour ceux qui ne peuvent pas difcerner la Fièvre par le battement de Cœur, mais fi le bonheur veut que la fènfibilité lui revienne au pincement de l’Epine du Dos , on doit éfperer du fùccez. De même , s’il peut le coucher pour fè repofer fans fè débattre, c’efi une preuve certaine que le Cheval efi hors de danger , quoi qu’il n’ait pas encore recouvert l’appétit; car, tout Cheval qui a la Fievre, efi dégoûté. C’efi pourquoi, il faut pour le foûtenir, lui faire prendre de la nourriture avec la Corne , comme fi on vouloit lui donner un Breuva¬ ge & continuer foir & matin jufqu’à ce qu’il prenne des forces; & abbatre la violence de la Fievre par plufieurs Lavemens. Vous ferez enfuite avec deux Onces de Quinquina, infufe dans une Bouteille de Vin Emetique , un breuvage que vous lui ferez prendre , ayant été trois ou quatre heures fa ns manger, & il faut qu’il refie autant de tems après l’avoir pris , fans boire n’y manger. Au bout de ce tems là vous lui prefènterez un peu de Foin, ou du Son chaud, du Pain, ou un peu d’ Avoine; mais s’il ne veut rien manger continuez à le nourrir avec la Corne. Le lendemain, fi la Fièvre ne ceflè pas reïterez le Quinquina & lui en faites prendre tous les matins, jufqu’à ce que la Fièvre celle. La fievre étant partie, le Cheval re¬ prendra bien-tôt l’appetit. Si dans trois ou quatre prifes de Quinquina elle ne celle pas , il faudra prendre de -l’Alun de Roche , une Once, & le faire fondre dans la valeur d’une demie Bouteille d’Eau , que vous mêlerez avec le Quinquina & le Vin; & vous ferez prendre le tout au Cheval. Suppo- fé que l’on ne fût pas dans un pays où l’on pût avoir facilement du Quin- * quina, il faudroit prendre une Once d’Abfinthe., Feuilles, fleurs, ou grai¬ ne, & une Once de Centaurée , qui efi une petite Plante qui croît d’en¬ viron un demi pied de haut; & qui porte de petites fleurs rouges , qui font auiïi amères que l’Abfinthe. Ajoutez y une demie Once de Gentiane & une Once d’Ecorce d’Orange amére ; mettez le tout en poudre & à iniufèr dans une Bouteille de Vin. Faites-en prendre au Cheval, loir & matin , jufqu’à ce que la Fievre celle; & pour le fbulager des Vapeurs que la Fiè¬ vre fait monter à la Tête, il faut louvent lui faire prendre des Lavemens raffraîchifians ; & pour le mettre en apétit, quoi que la Fièvre loit partie , il faut lui prelenter de tems en tems du Pain, du Son, de l’Avoine, du Seigle, des Carotes, ou de l’Herbe, fi on efi dans la Saifon; & lui pre- fenter un peu de chaque efpéce à la fois , & fur-tout de celle quai mangera le mieux. Pendant le cours de la Maladie, il faudra lui mettre quatre ou cinq fois par jour, dans un Linge, de l’Afla fœtida, du Miel & de la Ca- nelle en poudre; le tout étant bien envelopé, il faut lui mettre dans la P 2 Bouche 6o LA PARFAITE C O N N O I S S A N C E Bouche , en forme ele Bridon , c?efl ce que l’on appelle Biliau d’apétit. Sî tout cela n’affifte pas, on pourra lui faire prendre des Pelottes gourman¬ des, qui peuvent fervir à toutes fortes de maladies, (ans faire de mal. La defcri pt-ion en fera donnée à la fin du préfent Livre, au Chapitre des Re- medes Généraux. On peut encore lui faire prendre, de tems entems, une Bouteille de Vin Emetique, qui eft auffi très bon pour remettre les Che¬ vaux en apetit. Quoi que ce foit un violent Remede pour les Perfonnes & qu’il Je s provoque à vomir; il ne fatigue point du tous les Chevaux; au contraire , il leur nétoye l’Eftomac, & fait palfer par en bas les Flegmes qui s’y trouvent, & par ce moyen nétoye le cœur & ne produit que de bons effets. Le Vin Emetique peut entrer prefque dans tous les Breuva¬ ges & Médecines de Chevaux, auffi bien que dans tous les Lavemens. Il eft très facile à faire , comme vous verrez dans PInftruÊtion qui fuit. VIN E M B TIQUE. ÎL faut prendre deux Onces de Verre d’Antimoine, que l’on peut trou¬ ver chez tous les Apotiquaires , & Droguiftes, cela eft fait com¬ me de petits morceaux de Verre tranfparens & tirant fur le rouge. Faites tremper ledit Verre d’Antimoine dans une Bouteille de Vin , tout un jour ou toute une nuit; enfuite retirez votre Antimoine , & Je Vin eft fait. Alors vous pouvez le faire prendre, & vous ferez fë- cher vôtre Verre , pour le garder ; parceque fi vous en faites cent fois de fuite il poura vous fervir , le faifànt fecher à chaque fois. Si vous mettez une Livre de Verre d’Antimoine dans une Bouteille , ou dans un Verre ou que vous n’en metiez que deux Onces , le Vin n’en eft ni plus fort ni plus foible; parce qu’il ne prend pas plus de force qu’il ne lui en faut. Il ne s’agit feulement que de la quantité ; la Dofë d’un Cheval eft une Bouteille; & à une Perfbnne c’eft environ un Ver¬ re à Vin. De forte que fi vous aviez Dix Perfonnes à faire Vomir , il faudroit mettre dix bons Verres de Vin & ne pas mettre d’avantage d’anti¬ moine que pour un Verre. Si le Cheval eft robufte, on peut y mettre une Bouteille & demie. REMEDE POUR LA FIEVRE Prenez Tberiaque. - . i. Once. Confection P Hyacinte. ------- Once. Quinquina en poudre. ------ i Once. Mettez le tout dans une Bouteille de Vin & faites-le infufer environ une heure fur la Cendre chaude ; & le faites prendre au Cheval. Il faut lui donner tous les matins , le même Remède jufqu’à ce que la fievre dimi¬ nue, & pendant la Maladie de bons Lavemens. Il y a encore une autre Maladie qui caufè la Fièvre, dont la con- noiflànce fuit. CONNOISSANCE DU GOUMON, OU MALADIE A LA MODE Ette Maladie dégoûte le Cheval , & lui caufè des battemens de Cœur & de Flancs; elle l’oblige à reculer delà Mangeoire, tirant fur les deux Longes du Licol en arriéré. Elle eft caufee par une exceffive cha¬ leur. 6t DES CHE VAUX. leur, qui eft une Fièvre contagieufe ; c’eft pourquoi un Cheval, qui en eft atteint, doit être féparé des autres. Il faut le feigner de la Veine du Col & le rafraîchir le plus promptement qu’il fè poura avec le Breuvage luivant & lui donner après un Lavement» BREUVAGE RAFRAICHISSANT, Prenez Eau de Scabieufe. - * Eau de Chicorée fauvage. Eau de Chardon bénit. Eau de Rave. - Eau d'Afperge. - - Eau de Pourpier. - - Eau de Plantain. - - Cajfe mondée. - - - Conjerve de Rofe. - - Sirop Violar. .. - - Sirop de Pas d Ane. Sirop de Capilaire Sirop de Meures. - - Sirop de Rojes. - - - Sirop de Diaprun - Poudre Cordiale . 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces , i. Once. i. Once. 7 Once, 7 - Once. 1 / 7 7 .7 1. Once, Mettez le tout dans un pot de Terre, dans lequel vous mettrez quatre ou cinq Livres de Ptilànne , & faites prendre ce Breuvage au Cheval , lui donnant immédiatement après , le Lavement luivant. Prenez feuilles de Prunier. ------ j. Once. Cajfe mondée. - -- -- -- -- 1. Once. Lenitif. - -- -- -- -- j. Once . Miel commun . . ---4. Once. Mercuriale. - - - . 4. Onces. Le tout étant bien bouilli , après avoir pilé les feuilles , dans la même Eau où aura bouilli du Son, vous le ferez prendre au Cheval. Il faut que ce Lavement contienne au moins quatre Bouteilles. On doit aufïi lui appli¬ quer un cautere au milieu du Poitrail, avec de la Racine d’Ellebore, entre Cuir & Chair, pour attirer toutes les mauvaifès Humeurs qui font autour du Cœur. Si la Fièvre continue vous lui tirerez du Sang des deux cotez des flancs. Un Cheval atteint de cette Maladie & ayant une Fièvre lente , doit être lecouru promptement par de bons Breuvages & Panades nourif fàntes , afin de le fortifier; & louvent des Lavemens pour le raffraîchir. Nous commencerons par les Breuvages & Panades. BREUVAGES NOURISSANS , ET PANADES. P Renez de la Fleur de Farine de Froment, faites-en une Pâte avec de l’Eau tiède, étant bien paitrie , découpez-là bien menue, & la faites boüillir dans un Baflin avec de l’Eau, environ une demie heure; & faites prendre cette Nourriture au Cheval, avec une Corne, trois fois le jour , Q le 62 LA PARFAITE CONNOISSANCE le nouriffint de cette maniéré, jufqu’à ce qu’il ait afTés de force pourpren- dre fà nouriture ordinaire. AUTRE PANADE. P Renez du Pain ordinaire & le faites bien lécher au Four, pour le ré¬ duire en poudre, qu’il faut délayer dans du Lait de Vache, que vous ferez tiédir fur la Cendre chaude; enfuite vous y ajouterez deux Onces de Sucre & vous lui en ferez prendre trois fois par jour. Il eft inutile de marquer la quantité que l’on doit en donner au Cheval; car la raifon fait voir que ce n’eft que pour le foûtenir & le fortifier. Cette Panade eft ex¬ cellente pour toutes fortes de Chevaux qui ne peuvent pas manger pour être trop foibles. « 1 ■ -J f * V •> * “■ * W * 1 * » * — MEDECINE FOUR LA SUSDITE MALADIE . Prenez Sucre Candy , ou autre. - - - - - 4. Onces. Canelle. --------- 1* Once. Cloux de Gerojle. ------ - 1. Once. Safran. - - - - . -2 Once. Mitbridate. - 1. Once. Miel Rojat. 1. Once. Mettez le tout dans une Bouteille de Vin blanc, & le faites tiédir, en- fùite faites-Je prendre au Cheval, en forme de Breuvage réïterez-le de tems en tems; c’eft-à-dire , de jour à autre, jufqu’à Guérifon. - 'J' A .. r ' . . ' . , ; • ; ' ■■ j CLISTERE NOURISSANT POUR LA MEME MALADIE. • \ , 'J «l M — *” ** • v-J \ i vs.'. > C. ■ ’ * •• . Jl P Renez une Tête de Mouton & une demie Livre d’Huile de Noix; faites-la boüillir dans un grand Pot ou Chaudron avec de l’Eau à dif cretion, jufqu’à ce que la chair tombe des Os, pour ainfi dire, prefque en boüillie. Faites-en un bon Lavement; & fi vous vous apercevez que les Reins du Cheval fe chargent , vous lui donnerez un Lavement laxatif Je n’en donne point ici la compofition, parcequ’elle fe trouvera à la fin du Livre. AUTRE REMEDE Prenez Racine de Genciane. - -- -- -- 2. Once. Arijloloche longue 0? ronde. ----- 1. Once. Baye de Laurier. -------- ~ Once. Graine ddanis. . - - j. Once. Graine de Fenouil. . 1. Once. Fenu-grec. . ï. Once. P avot Royal. - - - . - l Once. Mettez le tout en poudre , qu’il faut d’elayer dans une Bouteille de Vin blanc après l’avoir fait tiédir fur la Cendre chaude & faites prendre le Breu¬ vage au Cheval malade. AUTRE >■' DES CHEVAUX. 63 AUTRE MEDECINE ENCORE TOUR LA MEME MALADIE. P Renez de la Sauge , environ deux Poignées. Faites-Ja bien cuire: après l’avoir pilée, vous la mettrez dans du Vin blanc; enluite la pafîerez à travers un Linge, & y mêlerez les Drogues fui vantes. c Graine de Fenouil. ------- j. Once. Graine à' Anis. . j. Once. Coriande. - -- -- -- -- - 2. Qnces. Mettez les Graines en poudre & les mêlez avec le Vin dans lequel la Sau¬ ge aura cuit; & faites avaler ce Breuvage au Cheval. A U T R E. Prenez Gingembre. . - - 1. Once. Arijloloche longue 6? ronde. . 1. Once. Huile à' Olive. -------- 4. Once. Baye de Laurier. . è Once. Safran. - -- - - . 1 Once. Mirrhe. - -- -- -- -- - ~ Once. Le tout pilé & mêlé dans une Bouteille de Vin blanc; que cela foit chaud pour le donner au Cheval. LACHEMENT D'URINE IL y a des Chevaux qui font, fans comparaifon, comme des perfonnes , fujets lorfqu’ils travaillent à s’arrêter fort fouvent pour uriner; ce qui eft une grande incommodité; fur-tout quand on n’a pas attention de leur don¬ ner le tems de s’arrêter pour lâcher leur Urine, en les faifànt trotter ou galoper, malgré eux. Comme un Cheval n’en donne que peu à la fois, la Veffie étant pleine , elle s’enfle fi fort <$T fi promptement qu’elle peut faire mourir le Cheval. Il faut, pour y remedier, prendre deux Onces de fèmence de Gloutron , ou Gripion qui en un Plante qui croît prefque dans tous les pays , le long des chemins; cette Plante a des feuilles fort larges, & produit un fruit dont la fleur eft bleue, les Enfans jouent fouvent avec ces fortes de boutons pareequ’ils s’attachent aux habits & aux cheveux fi fortement qu’on a de la peine à les détacher. La graine de ces fortes de Boutons doit être bien meure & bien nette, avant de s’en fèrvir; car il s’y trouve de petits poils, fi l’on n’y prend garde, qui s’attacheroient aux nœuds de la gorge, & provoqueraient le Cheval à touflèr fort long tems. Il y a eu des Chevaux qui, par cet accident, ont toullé plus de fix mois, même des années entières. Il faut donc prendre deux Onces de cette Se¬ mence; la piler bien fine, avec de la fleur de poudre de reglifie l’infufèr dans une bouteille deVin, une ou deux heures fur la Cendre, & en faire prendre tous les matins, trois fèmaines, ou un mois de fuite, jufqu’à ce que ce Lâchement d’Urine commence à cefîer. On peut faire prendre auiïi les fufdites Poudres dans du Son, ou de l’Avoine, foir & matin; fàvoir deux Onces le matin & deux Onces le foir. REMEDE FOUR UN CHEVAL OUI FISSE LE SANG. F Aites bouillir du Son , la valeur de deux Paniers ordinaires; étant bien cuit dans l’Eau, vous lapaflerez dans un Linge, & y ferez bouillir une Q 2 " cin- 6 LA PARFAITE CONNOISSANCE cinquantaine de Figues; lefquelies étant cuites, vous y ajouterez une On- ce de Semence de Melon mondée, & une Once de graines de Calebalie, ou de Citrouille, que vous pilerez dans un Mortier; après cela vous pren¬ drez environ une Bouteille de cette Eau dans laquelle auront cuit le Son & les Figues, & vous en ferez prendre une Bouteille le loir, au Cheval. Cette composition peut férvir deux jours, fi c’eft en Hiver; mais en Eté, il n’en faudra faire que la moitié , c’eft-à-dire , deux Bouteilles à la fois , avec environ vingt cinq Figues, & à chaque Breuvage une Once de Se¬ mence de Melon, ou Citroüille. Continuez ce Remède quelque tems , & pendant le cours de la Maladie, que le Cheval ne foit nourri que de Son chaud ou d’Orge écrafîèe au Moulin , & de Paille de Froment, fans Foin ni Avoine , ainfi le Cheval ne tardera pas à guérir. avant-coeur OU ANTI-COE ur. CEtte Maladie eft mortelle aux Chevaux, fi ils ne font promtement fé- courus, principalement dant les païs chauds; où de trente, il en meurt vingt-cinq: il n’en eft pas de même de la Hollande, car de 30. il y en a 25. qui en reviennent, pour peu qu’on y apporte les Remedes convena¬ bles. l’Allemagne & la France, qui font des Pays temperez, ne font pas pour cela plus favorables à cette Maladie, à plus forte raifon l’Efpagne, l’Italie , qui font des Pays extraordinairement chauds. Cette Maladie provient de plufieurs caufés ; par exemple d’un refte de Maladie, qui n’a pas été parfaitement guene; & lorfqu’on s’eft férvi trop- tôt du Cheval convalefcent : En fécond lieu , elle peut venir d’un Echau- fement d’Ecurie, pour y être refté trop long-tems fans fortir. Troifié- mement pour avoir perdu trop de fàng, de telle partie du Corps que ce foit. Cette Maladie que l’on appelle Avant-Cœur, ou Anti-Cœur fé con- noit en regardant fous le Ventre d’un Cheval & y trouvant une Grofïeur qui prend depuis le Fourreau jufques entre les deux Jambes de devant: cet¬ te Enflure eft quelques fois plus ou moins grofîé , & fouvent leFoureau en enfle. Si c’eft une Cavale , les Mamèles le gonflent & quelques fois aufïï elles reftent dans leur naturel. Lorfqu’il y a une Enflure & que l’on y tou¬ che, les doigts y reftent imprimez, comme fi c’étoit un morceau de Pâte le^ée & prête à mettre au Four; & peu à peu les trous, ou efpéce de trous fé rempliflént comme auparavant. Cette Enflure ne contient que des Eaux rouflés qui font entre Cuir & Chair; ce qui prouve que tout le Sang qui eft dans les Veines eft corrompu : Ainfi , il faut d’abord faire ouvrir la peau , au bas du Poitrail , qui eft entre les deux Jambes de devant, juftement au milieu, avec un Biftouri ou Rafoir , & ayant fendu la Peau, il fautavec une Corne de Chamois , ou autre Inftrument fémblable , détacher la Chair d’avec la Peau pour y faire une efpece de petit fàc, afin d’y faire en¬ trer ce qui fuit; lavoir, gros comme une Noix de racine d’Ellébore noir qui aura trempé une heure ou deux , dans du Vinaigre tiède. Cette Racine étant pofée, il faut coudre laPlaye d’un point ou deux, ou avec unegroF fe Epingle joindre ies deux Peaux, comme on fait à une Saignée delà Veine du Col; & fl après 24. heures, il s’y forme une groflé Enflure à peu près comme la forme d’un Chapeau, c’eft la meilleure marque que l’on puifle avoir d une guérifon prochaine; mais fi au contraire cela ne s’enfle point, le Cheval eft en danger de mourir. Le deffaut d’Enflure peut pro¬ venir DES CHEVAUX. Venir de ce que la Racine auroit perdu fa force oT (à Vertu. Pour revenir à l’Enflure, il faut la frotter avec de l’Onguent de Bâfilicum, pour qu’el¬ le vienne à iuppuration; & par ce moyen on attirera la plus grande partie de la Maladie. Il faut aulïi durant ce tems frotter toute l’Enflure , qui le trou¬ vera fous le ventre , avec l’Onguent qui elt marqué pour mettre fous la Ga¬ nache de ceux qui jettent la Gourme & fl-tôt que cette Enflure devient plus molle ; ce qui efl facile à connoitre en la touchant des doigts, fi l’en¬ foncement que les doigts y font, ne le relève pas d’abord , ou dans le tems que l’on pouroit compter 50. ou 60. il faudra prendre un Fer chaud, que l’on appelle Bouton-de-feu & le faire rougir pour percer cette Enflu¬ re, faifànt trois ou quatre trous de chaque côté du Ventre. Il faut en¬ foncer ce Fer, jufqu’à ce que l’on voye cela couler comme de la Bierre. Tous les trous étans faits, il faudra prendre un Bâton ou Manche à Ballay, le palier fous le Ventre du Cheval, ayant un Homme de chaque côté; & lui bien frotter l’Enflure avec ce Bois pour en faire fôrtir le plus d’Eau qu’il fera poflible. 11 faut aufli le frotter journellement avec l’Onguent cy-de- vant juiqu’à ce que l’Enflure difparoifle. On doit dès le commencement de cette Maladie faire prendre quelques Cordiaux au Cheval, comme Thé¬ riaque, confection d’Hyacinte, Poudre cordiale , ou de bonne Rhubar¬ be, pour lui nétoyer le Coqur, & faire lortir la Maladie en dehors. Si dans cette Maladie , . la Fiente du Cheval paroifloit trop féche & trop noi¬ re , il faudroit lui donner, de tems en tems, quelques Lavemens raffraî- chiflâns;- mais la Fiente parodiant bonne, il n’en fera; p^s neceflàire , & je Cheval fe tirera d’affaire. , . . AUTRE REMEDE POUR VA FA MT- COE UR -j > l 4 f î 5 i > v ... . „ w ■■■'> a x *■ ■> vr- COmme il a été dit dans 1 Article précèdent, qu’il y avoit différentes caufès qui produifbient cette Maladie, il efl: bon de lavoir, qu’elle provient encore d’une elpéce de Contagion. Un Cheval peut avoir été mis dans une Ecurie où il y en avoit de Malades, &, faute de foin, l’Ecurie peut-être devenuë mal-faine & par conlequent, infeêtée d’un mauvais air, capable de gâter grand nombre de Chevaux. Pour y remédier & empê¬ cher que ce Venin ne gagne le Cœur & ne mette la Cangrenne entre Cuir & Chair, auffi-tôt que l’on s’aperçoit qu’un Cheval efl attaqué de cette Maladie, il faut lui percer la Peau deflous le Ventre & de chaque cô¬ té de l’Enflure , avec les Boutons-de-Feu rouges, comme on l’a- déjà dit. A chaque trou il faut mettre une petite Boulette de Poix de Bourgogne , de la grofleur d’un Pois , & appliquer dellus le Bouton-de-Feu qui fera chaud, afin qu’elles puifîent tenir en place. Enfùite, frotter toute l’En¬ flure avec l’Huile de Thérebentine & l’Huile de Laurier, autant de l’une que de l’autre, une fois par jour. Si l’Enflure avoit déjà gagné le Poitrail, vous lui laverez tout le Ventre, cinq ou fix fois par jour, avec des Bains de Racine d’Altéa, dont la maniéré de les faire fe trouvera à la fuite de ce Livre. Enfuite vous ferez un Cautère dans le milieu du Poitrail , avec la Racine d’Ellebore noir, comme il a été marqué dans les precedentes Mala¬ dies, afin d’attirer Je Mal dehors , & l’on peniera la playe comme il a été marqué au même Chapitre. Vous ferez prendre, au Cheval de bons Cor¬ diaux, comme on l’a déjà enfeigné en plufieurs endroits ; & cela pour chaffer le Venin, que le Cheval pouroit avoir dans le Corps. R CHE - 66 LA PARFAITE CONNOISSANCE CHENAL POUSSIF. N’y ayant point de Remèdes pour Jes Chevaux pouiïifs, ihleroit pref que inutile d’en traiter; mais comme plufieurs Charlatans foûtiennent en pouvoir guérir, je leur laiflèrai cette Viftoire, & me contenterai d’en- fèigner des Remèdes pour les foûlager & les mettre en état de rendre quel¬ ques fèrvices , fans faire de dépenfè inutile pour la Guérifon radicale. REMEDE POUR LE SOULAGEMENT DES CHEVAUX POUSSIFS. SI c’eft un grand Cheval , prenez du Lard fort gras, environ trois livres; fi c’eft un médiocre, deux livres & demie; & fi c’eft un Bidet deux li¬ vres. Coupez-le bien menu, comme pour faire un hachis, mettez le dans un peu d’Eau tiède l’efpace de 24. heures; & toutes les deux ou trois heu¬ res, changez l’Eau. Enfhite prenez une bonne Poignée d’Herbe, nom¬ mée Ache, qui eft une efpéce de Cellery fauvage, que vous couperez bien menue & pilerez avec le Lard : le tout étant enfemble , vous aurez une li¬ vre d’Huile d’Olive dans laquelle vous mettrez tremper vôtre Lard mêlé avec les Herbes. Vous en ferez des Pelottes que vous ferez prendre au Cheval, n’ayant ni bu ni mangé de toute la Nuit; & auffi- tôt qu’il aura pris lelclites pelottes , il faut le monter & le promener trois ou quatre heu¬ res. Vous lui donnerez fix pareilles Receptes en douze jdurs , pendant le¬ quel tems il ne doit point manger de Foin; ou bien il faudra le bien mouil¬ ler; PAvoine qu’on lui donnera doit être arrofèe avec dev l’Urine d’une Perfonne bien faine & fraîche ; enfhite vous y répandrez la. Poudre fui- vante. COMPOSITION DÊ LA POUDRE QU'IL FAUT REPANDRE SUR L'AVOINE DU CHEVAL POUSSIF. P Renez trois ou quatre Livres de Cendre de Plomb ,. faite à l’eau , bat- tez-la dans un grand mortier jufqu’à ce qu’elle foit réduite en Poudre; prenez autant pelant de fleur de Souphre ; mêlez l’un & l’autre enfèmble dans un Pot de T erre. Enfuite vous prendrez une Broche de Fer rougie que vous enfoncerez dans le Pot, & lorfque le Feu y aura pris vous amen¬ derez qu’il s’éteigne de lui-même & la Poudre qui reliera au fond , vous la repilerez encore, pour en mettre, loir & matin, fur l’Avoine, environ plein un dez à coudre. De cette manière avant qu’il foit dix, ou douze jours, le Cheval fera foûlagé; mais non pas guéri radicalement. A U T R E. P Renez demie Bouteille d’Huile d’Ofive & autant de Brandevin; faites prendre ce Breuvage au Cheval trois matinées de fuite ; mais il faut qu’il ait été auparavant fix heures au Filet, & fix autres heures après. Le quatrième jour, il faut être connoiffeur pour voir fi le Cheval eft Pouffif, ou -non; à moins qu’il ne foit Pouffif outré. AU- DES CHEVAUX. 6? AUTRE REMEDE POUR LA POUSSE . P Renez d’une herbe nommée Langue de Bœuf; faites en bouillir trois bonnes grandes Poignées dans fix ou fept Bouteilles de Vin blanc, jufi qu’à diminution de moitié. Faites- en prendre à un Cheval environ une Bouteille, de deux jours en deux jours, le tenant chaudement : Faites-lui une grande Litière, & qu’il ait été trois heures au Filet, avant de prendre ce Remede & autant après l’avoir pris. Il faut lui donner une bonne Poi¬ gnée de Bled-Seigle, & le Foin qu’on lui donnera doit être moüillé, fi on peut ne lui donner que de la Paille de Froment, il en lèra beaucoup mieux. Vous arrofèrez toujours Ion Avoine avec de l’Urine fraîche d’une Perlon- ne. Si on fait ce Remede de mois en mois „ ou poura encore tirer beau¬ coup de fervices d’un tel Cheval. AUTRE. SI vous êtes dans Un pays , où les Figues fbient communes , fraîches , ou feches , pilez-les bien pour en tirer environ une demie livre de jus , que vous mêlerez avec du Son de Froment. Donnez le tout à manger au Cheval, foir & matin, & continuez pendant quelque tems; aufïi-bien que de mouiller le Son avec un peu d’Eau tiède. Il faut aulïi pendant quelques jours lui faire prendre le Remède fuivant. Prenez trois onces d’Amidon avec quoi on fait la Poudre à poudrer , & une demie Livre de Graille , ou Sain-doüx de Porc mâle ; faites fondre le tout dans de l’Eau, en remuant bien ; Faites-en un Breuvage d’environ une bonne Bouteille , que l’on fera avaler au Cheval , tous les matins ; juf qu’à ce qu’il y ait du changement. Il ne faut l’abreuver qu’avec de l’Eau blanche, où il y aura un peu de Miel. Si le Cheval n’en vouloit pas boi¬ re fur le champ, vous le laiflerez jeûner de fbif 8c le jour fuivant lui ferez la fomention qui fuit. Prenez; un pot de terre neuf , dans lequel vous mettrez deux ou trois Poignées de Branches de Romarin , feuilles & fleurs , fi on eft dans la faifbn; vous remplirez le Pot de Brandevin, que vous couvrirez bien, pour le mettre fur un petit feu & lorfque cela fera prêt à bouillir , retirez le Pot de deflus le feu, pour en parfumer Je Cheval, en lui mettant la Tête dans un fie percé par les deux bouts , pour que le Pot foit deflbus, 8c que le Cheval puifle refpirer la fumée quelques tems, ce qui le fera firer, & tranfpirer toutes les rtiauvaifes humeurs qui peuvent être aux Poulmons. Il faut le parfumer de cette maniéré, loir & matin , pendant huit ou dix jours , 8c s’il n’eft pas tout-à-fait Poufïif, vous pourrez efpérer guérifon , & s’il l’efl , cela le foûlagera beaucoup. AUTRE. IL faut tenir le Cheval à l’Ëcürie pendant quinze jours ; au bout de ce tems, vous le faignerez; mais il faut ne lui donner ni Foin ni Avoine, feulement de la Paille 8c du Son moüillé , & qu’il fbit abreuvé à l’Eau blan¬ che tiède. S’il a une forte Toux, prenez une once & demie, ou deux Onces d’Huile de Laurier, qu’il faut mettre dans un linge pour en faire un R 2 Bi- 68 LA PARFAITE CO NNO ISS AN CE Biliau qu’on lui mettra dans la Bouche, comme un Filet; & vous ne l’a¬ breuverez qu’à l’Eau tiède, ainfi qu’il a été dit; mais vous Je laiflerez boi- fa foif II faut fê (êrvir de ce Remede autant que le Cheval toullera; re a &r lorfqu’il ne- touffera plus 5 faites-lui prendre le Remede fuivant. Prenez De P Huile £ Olive. . \ Livre . Aloës Succotrin. - f Once. Safran. ---------- ~ Once. Mettez le tout enfèmble bien mêlé dans une Bouteille de Vin & donnez- le au Cheval. Après qu’il l’aura pris; il faut qu’il foit quatre heures au Fi¬ let & qu’il y ait été autant ? avant de prendre le Remède. x4près cette Mé¬ decine, vous préparerez une Bouteille deVin blanc dans laquelle vous met¬ trez fix gros Oignons, que vous aurez frit cuire & réduits en boüillie , fur un petit feu fans flame. 11 ne faut pas qu’il ïbit refié d’Eau dans les Oi- o-nons : Vous ferez prendre ce Breuvage ou Cheval avec la Corne, trois iours après le premier Remede fait avec l’Huile, l’Aloës &le Safran ; enfuite vous le lailferez encore repofèr trois jours; après vous lui ferez prendre ce¬ lui qui fuit. Noix Mufcadé. - - - - - - - - - i. Once. Canelle. - - - - - - - - - - i. Once. Gingembre. - ■- - - : - - - i.‘ Once .. Poivre long. - - -------- - i. Once. ! 10 innn noi'jUfl; ) >0(10 : 3 ■ Le tout mis enfemble dans une Bouteille de Vin blanc, avec quatre on¬ ces d’Huile d’Olive. Vous ferez chauffer le tout avant que de le donner au Cheval que vous promènerez deux heures avant , & deux heures après, & au bout de douze jours, vous lui ferez prendre un Breuvage pareil au premier , marqué dans ce Remede; fi c’eft un Cheval que vous vouliez gar¬ der, vous le ferez toujours boire à l’Eau blanche, fans lui donner de Foin; ou fi on ne pouvoit pas faire autrement, il faut qu’il foit moüillé & prendre garde qu’il ne foit point gâté & qu’il n’y ait de la poufiiére , car cela efl de conlequence dans cette Maladie. ,-yr . . j ' ■ '■ ; 'lie i ?• FOUR MAINTENIR IF HALEINE A UN CHEVAL. IL faut prendre des Chardons dont on fè fert pour gratter les Draps , ou Etofes; mettez-les en poudre & paffèz-les par le Tamis; faites-en pren¬ dre a un Cheval, foir & matin, une demie Once chaque fois dans fon A- voine. Ce petit Remede , quoique fimple , efl très-bon pour foûlager un Cheval pouffif; & maintenir Ion haleine, quand il ne le feroit pas, il efl bon de le faire prendre quand on a une grande courfè à faire. AUTRE FOUR SOULAGER UN CHEVAL POUSSIF. P Renez du Plomb , faites-le limer le plus fin que vous pourez pour en donner une once chaque fois dans l’Avoine du Cheval , qui fera moüillée avec l’Urine d’une perfonne, ou avec de l’Eau; mais l’urine vaut mieux, car il ne faut jamais rien donner de fec. dans cette Maladie. Con¬ tinuant ce Remede, le Cheval doit' être fouiagé. AU- DES CHEVAUX. AUTRE POUR LE MEME MAL 6c, P Renez une grande Poignée d’Herbe, appellée Balfàmite oilez-la bien menue & la faites tremper dans une Bouteille de Vin blanc, & infu- 1er fur la Cendre chaude. Il faut couvrir le Pot pour que ce qui fera de¬ dans ne perde pas fà force; enfuite vous pafïèrez cette infufion à travers un Linge , & la ferez prendre au Cheval qui aura été 3. ou 4, heures fans manger; après vous monterez defîus, pour le faire trotter jufqu’à ce qu’il fuë, & le remettrez à l’Ecurie bien couvert d’un Drap, ou Couverture remplie de lié deVin bien chaude; & par defîus vous y mettrez trois ou quatre bonnes Couvertures , afin de le bien faire fuer , & vous le laifle- rez quatre heures dans cet état, le tenant bridé. Enfuite vous lui donne¬ rez de l’Avoine arrofëe d’Urine, & de l’Eau blanche tiède. II faut le nour¬ rir & l’abreuver de la même manière tant qu’on voudra s’en fèrvir. • REMEDE POUR UN CHEVAL QUI TOUSSE. P Renez des branches de Genêt; fi elles font en fleurs elles auront plus de Vertu , faites-les boüillir, étant bien cuites , vous en tirerez l’Eau; & Iorfque vous voudrez faire boire le Cheval, vous en verfèrez le quart, le tiers ou la moitié du Seau , ou vous l’abreuverez ; vous la verferez peu à peu par defîus l’autre; pour l’accoutumer à en boire & vous augmen¬ terez peu à peu. Cette Eau lui fera jetter toute la malignité que lui caule cette Toux. m: • * t ’ * ’ ^ ' - " .... w . . - f Ç À AUTRE REMEDE POUR ARRETER LA POUSSE. P Renez des Branches de Genêt, feuilles & fleurs, une bonne demie Poignée , que vous hacherez bien menues & mêlerez dans j’Avome de votre Cheval, après que vous l’aurez arrofee avec vôtre Urine. Il faut lui ôter le Foin & ne lui donner que de la Paille, que vous mouillerez foir & matin pour qu’il puifîe la manger plus fraîche; car du jour au lendemain , bien des Chevaux ne la mangeroient pas. Il faut continuer à lui faire manger du Genêt huit ou dix jours de fuite , & le mener à l’Eau une ou deux fois par jour, pour le faire nager, fans le laifîer boire, fur tout lejour que vous voulez qu’il ne paroiflè pas poufhfl AUTRE , POUR FAIRE DURER VH ALE 1 NE A UN CHEVAL , Q^Ul VA COURTE. P Renez de la Pimpernelle, du Crefîon, & de la Beine; de chaque forte une Poignée: pilez le tout enfemble & l’ayant mis dans un Pot pour faire infufer dans une Bouteille de Vin blanc, faites prendre le tout, avec le mare, à vôtre Cheval ; ce Remède le foulagera beaucoup. AUTRE, POUR LE MEME USAGE, P Renez de la fleur de Genêt & des feuilles d’Epine blanche, les plus fraîches & les plus tendres , des feüillles de Saule les plus jaunes, & du Pas-d’Ane, autant de l’un que de l’autre; le tout haché bien menu: en faire manger au Cheval tant qu’il fera poflible, dans du Son; & qu’il ne S foit LA PARFAITE CONNOISSANCE foit nourri avec autre choie pendant quinze jours, fi non qu’avec de la Paille; & le Cheval neparoîtra pas poulïif J U T R E FOUR LA POUSSE. F Aires faire diète au Cheval pendant quinze jours, c’eft-à-dire qu’il ne mange que de la Paille & du Son, & ne le faites point travailler; Le neufviéme jour, on lui fera prendre les Pilules fuivantes. Prenez Agaric. - ~ Once. Poudre de RcgliJJe. . - i. Once. Alo'és. . - . h Once. Ariftoloche Ronde. - -- -- -- « Once. Ænula Campana. i. Once. Fleur de Soupbre. - . I. Once. Miel Commun. - -- -- -- - i. Once. Lard. . - - - 2. Onces. Reduifèz toutes ces Drogues en poudre, mêlez-les enfemble & avec du Beure frais, faites en des Pilules, que vous roulerez dans la Poudre de Su¬ cre, ou de Reglifïè. Faites-les prendre au Cheval, de jour à autre, huit ou dix fois. Ce remède le foûlagera beaucoup. LAVEMENT POUR UN CHEVAL POUSSIF. P Renez Mauve, Guimauve, Camomille, Pariétaire, Bourache, feuil¬ les de Violettes, feüilles de Laitues & Fenouil, autant des unes que des autres, faites les bouillir dans de l’Eau; après quoi vous paflèrez cette décoèlion à travers un Linge, ou Tamis. Vous y ajouterez une Once de Catholicon double , deux Onces de Cafle mondée , un quarteron de Miel - & une demie Bouteille d’Urine. Faites prendre le tout au Cheval en Lave¬ ment. Il faut qu’il y en ait environ quatre Bouteilles. MEDECINE POUR LA MEME MALADIE. Prenez Tberebentine. Lait. - - Diacartin. CaJJe Mondée. Huile d> Olive. Sucre. - - i. Once. 4. Onces. 1. Once. 4. Onces. 4. Onces. 4. Onces. Faites infufer le tout dans une Bouteille de Vin blanc , que vous met¬ trez dans un Pot de terre bien net. Il faut que cette Medecine foit tiède pour la donner au Cheval, & quand il l’aura prife , vous lui laverez la Bou¬ che avec du Vin. MANIERE DE FAIRE LA POUDRE Q_UE L'ON MELE DANS L' AVOINE DES CHEVAUX P OU SS IFS, OU QUI ONT QUELQUE VIEILLE TOUX. P Renez une barre de Fer, ou d’Acier, le fer eft beaucoup meilleur , quoi que l’Acier foit plus en ufige; faites-là rougir à la forge; que votre barre foit prefque blanche , en la retirant du feu; ayez en main un gros morceau de Souphre, contre lequel vous appuyerez votre Fer rouge, & à mefure qu’il fondra, il coulera dans un Seau d’Eau, que vous devez avoir DES CHEVAUX. 71 avoir deflous pour recevoir vôtre fonte. Auffi-tôt que cette grande ardeur fera paflëe vous remetterez vôtre Fer, ou Acier, au feu, pour qu’il rou¬ gi (le , comme auparavant , & continuez cette manœuvre jufqu’à ce que vous en ayez quatre ou cinq livres de fondu, plus ou moins, fùivant le beloin que vous en aurez. T rois livres de fouphre feront fondre [cinq ou fix li¬ vres de fer ou d’acier, félon l’addrefïe de celui qui fait fondre. Il tombe suffi du fouphre dans l’Eau, mais il faut le 1 ailier, parceque quand vous au¬ rez retiré vôtre Fonte de l’Eau , vous la ferez fecher pour la réduire en pou¬ dre , dans un Mortier & la pafîer au Tamis fin avec le Souphre qui s’y trou vera mêlé. Il en faut prendre une Once , ou une Once & demie, la mêler avec du Son mouillé & en donner au Cheval fùivant fa corpulence. Il y en a qui en donnent pendant un mois, quelques fois fix fèmaines, fans s’aperce¬ voir d’aucun effect ,mais il ne faut point fè rebuter & continuer deux Mois , s’il le faut, il efl: certain qu’au bout de ce tems, on verra de bons effets. Il ne faut point perdre l’Eau où on aura fondu le Fer ou l’Acier, il en faut donner les matins une Bouteille au Cheval comme d’un autre Breuvage. Certaines perfbnnes fè fervent de la limaille d’Eguilles , mais ij faut un tems infini pour en avoir une certaine quantité , & elle n’efl jamais fi fine que la poudre qui fè pile; par confèquent cette derniere doit être & eff effe&i ve¬ inent meilleure & plus fouveraine. MAL DE FLANC. IL y a une Maladie qui fè nomme battement de flanc. Lorfque les Che¬ vaux en font attaquez, ils parodient pouffifs, ce qui fait naître des'difpu- tes & fouvent des procez, faute de connoiffance. On a obligé des Mar¬ chands à reprendre des Chevaux que l’on croyoit pouffifs; le tout par l’i¬ gnorance de ceux qui avoient ordre de les acheter ; qui ne fè connoif foient pas au Mal de Flanc : fouvent auffi des Marchands ont vendu des Chevaux pouffifs, pour n’être feulement qu’échauffez, & nouvellement arrivez de campagne. - - - Cet accident arrive fouvent aux Chevaux qui ont étez furmenez, ou qui ont mangé de mauvailc nourriture, comme Foin gâté, Avoine poudreufe , ou moifie & plufieurs autres Drogues que les Marchands leur font manger, pour les engraifîer promptement. Ces Drogues fèmblent leur faire du bien dabord, mais elle ne font que les brûler en dedans, les rendent infirmes, & leur caufènt la Maladie que nous appelions Mal de Flanc; qui fè connoît, lorfqu’un Cheval foufle & que les flancs lui battent continuellement. Son Ventre fè retire & fès Boyaux s’étréciflènt de telle façon, qu’il pouroit de¬ venir fortrait. Il faut y remedier promptement, de la manière fuivante. REMEDE POUR LE FLANC, IL faut avoir une livre de Lard, le bien battre, & le faire deflaler dans de l’Eau de Riviere, Prenez De la Fleur de Soupre. ----- 2. Onces . Du Miel Rofat. - -- -- -- 2. Onces. Anis en Poudre. - -- -- -- 2. Onces. Graine de Fenoüil. ~ 2. Onces. -Alun de Roche. - - - - - - - 1. Once. S 2 Si 72 LA PARFAITE CONNOISSANCE Il Lut de tout cela faire dix ou douze Pilules,groffes comme une Noix de cette manière. Coupez en morceaux bien menus votre Lard bien defïà- lé pilez-le dans un Mortier & y ajoutez les Drogues prefcrites ci-deffus après avoir réduit en poudre le fenoüil & l’Alun; & vous y ajouterez au¬ tant de farine d’Orge qu’il vous faudra pour former les Pilules , donc vous donnerez la doze plus ou moins forte, fuivant la force du Cheval; par exemple , deux ou trois par matinée : mais il faut que le Cheval avant que de les prendre, ait été cinq ou fix heures bridé, & trois, ou quatre heures après les avoir prifes. Vous ne le nourrirez, au lieu d’Avoine, que de Son moüillé, fi cette première Dofè ne fïifEt pas, il faut reïtérer, & lui en donner le double , jufqu’à ce que le battement de Flanc foit diminué. Sur-tout ne lui faites faire que de petites Promenades , fans le fatiguer. AUTRE POUR LE BATTEMENT LE FLANC CAUSE ’ PAR TROP DE FATIGUE. Prenez Graine de Genièvre. -------2. Onces. Bayes de Laurier. . y Onces. Gentiane en Poudre. ------ 3. Onces . Safran. - - - - ------ ~ Once . Sauge franche féche'e a P ombre. - - - 2. Onces. Le tout en poudre , mis dans un linge , attachez-le avec du fil , dans un Seau d’Eau & y faite boire fur le champ le Cheval malade; Après qu’il aura bû, vous remplirez le Seau & vous laifïèrez lefdites Drogues tremper dedans : Cette compofition fervira pour deux jours; après vous en remetterez de nouvelles, jufqu’à guerifon. Pendant tout ce tems-là vous lui mettrez par¬ mi le Son , ou Avoine , ce qui fuit. Prenez Fenugrec Es? Pacine Impériale une livre de Chaque. Genciane. - -- -- -- - 2. Livres. Sabine. - -- -- -- - - ~ Livre. Ces quatre chofès mêlées enfemble & réduites en poudre, chaque fois que le Cheval mangera du Son, ou de l’Avoine, vous mettrez une cuille- 8 rée de cette poudre parmi ; & verfèrez de l’Eau par defîiis , pour que cela foit bien mêlé. En peu de tems on verra de bons effets. AUTRE. Prenez Lierre Tcrreftre. . 1. Poignée. Sauge. - -- -- -- - - - 1. Poignée. Eau Roje. - -- -- -- -- x. Livre. Le tout pilé enfemble; tirez-en le jus à travers un Linge; mêlez-y deux Livres de Petit-Lait. Ce Breuvage eff auffi très-bon pour les Battemens de Cœur. AUTRE POUR LES BATTEMENS DE FLANCS , CAUSEZ PAR QUELQUES EFFORTS. LE Battement de Flanc qui provient de quelque effort, foit pour avoir été frappé en cet endroit , ou que le Cheval foit tombé d’un Pont , d’une N D E S C Ii E V A U X, 73 d’une Barque, ou qu’il ait fauté quelque haye ou barrière, efl; dangereux; car fi un Cheval n’efl: promptement fecourû,il en meurt. Il faut donc remar¬ quer s’il y a enflure , ou contufion ; ordinairement le Cheval tourne h tête du Coté de fon mal , comme s’il vouloit l’enfèigner lui même. Il ne faut donc point perdre de tems , car la Cangrenne pouroit s’y mettre ; ainfi vous appliquerez fur la partie affligée le Remède fuivant. Prenez Bol P Arménie. - - - - - - _ a Onces. Confolida major. - - - - - - - q. Onces. Sel Ammoniac. -------- 2. Onces. Sang de Dragon. - . . - 2. Onces. Poix raifine ^ ou graffe . ------ 4. Onces. Oliban. - -- -- -- -- -2. Onces. Sang du Cheval. -------- i Livre. Farine de froment. - -- -- -- - Livre. Vinaigre . 2. Bouteilles . Poix chiches. - -- -- -- -2. Livres. Il faut mettre toutes ces Drogues en poudre , après qu’elles feront bien lèches. On aura fix Blancs d’Oeufs, que l’on mettra dans un grand Pot , pour bien mêler le tout enfèmble , vous ferez chauffer ce Remede , pour l’appliquer fur le Mal , dont la place aura été rafëe; vous mettrez par def fiis , une Peau de Mouton que vous ferez tenir avec des courroyes , & laifc ferez cet Àpareil environ douze heures , & réitérerez deux ou trois fois , jufqu’à ce que le Cheval foit foulagé. Pendant ce tems-là , on lui fera prendre quelques Cordiaux pour lui donner des forces & chaflèr le mal de¬ hors , vous lui ôterez l’Avoine & lui donnerez du Son mouillé , & un peu de Pain de fèigle raflis , car le frais lui empateroit les Dents. Un Che¬ val traité de cette manière , fera bien-tôt hors d’affaire. REMEDE FOUR UN CHEVAL ECHA UFE\ ET OUI A LES FLANCS SERREZ. P Renez une livre d’Huile d’OJive , autant de Lait de Vache nouvellement tiré; mêlez l’un & l’autre enfèmble, & le faites prendre au Cheval , un peu chaud, promenez-le environ un bon quart d’heure au Pas & ne lui don¬ nez à manger que deux heures après , ayant refté autant fans manger avant de prendre le remede; faites-Ie boire à l’Eau blanche aufli-tôt qu’il fera rentré dans l’Ecurie; & les deux heures étant expirées vous lui donnerez du Son mouïllé & fùrtout point d’ Avoine. Vous continuerez le même Remède cinq ou fix fois, un jour d’intervalle. Il faut lui donner toujours la même nour¬ riture ; fi on peut lui donner de l’Orge écrafeeau Moulin ce ne fera que mieux ; & le Cheval doit être rétabli promptement. C H E VA L FORERAIT CEtte maladie efl: à peu près comme la précédente , & qui vient aufli par les mêmes caufès; ce qui fait que plufieurs perfonnes l’appellent Mal de Flanc. Elle provient fouvent de ce qu’un Cheval a été boiteux d'un des Pieds de derrière. Il n’importe de quel endroit, fic’efl: de la Hanche, de la Jambe, ou des Mufcles. Cela peut provenir aufli de quelques lon- T gués LA PARFAITE CONNOISSANCE / T gués fatigues , à P Armée-, ou ailleurs. Le Cheval étant délicat , lalafïltu- de auroit pû l’empêcher de manger, ce qui lui auroit fait retirer les Boyaux.; deforte qu’il devient efflanqué & menu comme un Levrier. Si c’effune Cavale il fer a plus facile de lui faire revenir le Corps en la faifànt couvrir par un Cheval entier ; c’efl le fècret dont fe fervent les Marchands , pour les vendre; mais comme tout le monde ne fe fe rt pas de cette rufe , le plus court efl dans les remedes feivans* REMEDE FOUR LES CHEVAUX FO RT R AIES. ÎL faut commencer par rafraichir le Cheval en lui ôtant l’Avoine & ne lui donnant que du Son mouillé; quelques jours après, on le fera fàigner de la Veine du Col; le lendemain on lui donnera un Lavement purgatif , le fbir , une Medecine ordinaire ; il faut lui donner le meilleur Foin que l’on poura trouver. Chaque fois qu’on lui donnera du Son , il en faut met¬ tre un demi feaU & le remplir d’Eau , l’ayant bien mêlé pour rendre l’Eau plus Blanche; à chaque fois vous y ferez fondre une demie livre de Miel. Cette Eau ne peut fervir qu’une fois, car elle peut s’aigrir du foir au ma¬ tin , furtout en Eté. Si le Cheval ne vouloit pas manger le Son qui feroit au fond , ayant bû l’Eau , il faudra le retirer par pelottes & le mettre dans la Mangeoire avec quelques poignéés de Fèves pour lui donner de l’appétit. Pour l’obliger à boire cette Eau, on poura lui donner des Feves; ce font celles de Marais, que l’on donne aux Pigeons. Il faut pendant Je Cours de ce traitement lui frotter tous les jours les Flancs avec de bonne Huile, foir & matin, ëz faire en forte de lui détacher doucement avec la Main ,l.a Peau du Ventre, tout au tour, & fans lui faire de mal. Il efl vrai que cela de¬ mande du tems; mais aufïi le Cheval fera aufïi-bien que s’il n’avoit jamais été incommodé ; pendant le cours de cette Maladie vous lui ferez prendre quelques Médecines legeres. AUTRE FOUR U N CHEVAL FORT R AIT. IL faut traiter cette Maladie comme il efl marqué ci-devant; & pour don¬ ner promptement du Boyau au Cheval , il faut avoir du fàrment de vigne , & le faire réduire en cendre ; lorfque vous en aurez quatre On¬ ces, vous la paflerez dans un Tamis & la battrez dans une Bouteille d’Eau. Il faut auparavant que le Cheval ait avalé quatre Onces d’Huile d’Olive ; après vous lui ferez prendre par la Corne , l’Eau & la Cendre de fàrment, Il faut donner ce Remede de deux jours l’un , jufqu’à ce qu’on s’aperçoive que le Cheval fe retablifîe, & ne point négliger les Lavemens, tant que la Fiente fera dure & noire; mais fi elle efl comme elle doit être, les Lave¬ mens ne font plus neceflàires. Au deffaut de Bois de fàrment, on peut faire le même ufàge du Bois de Sureau ; mais le fàrment vaut beaucoup mieux. Il fàut prendre garde de ne pas frotter la Peau du Ventre trop rudement, car on ne peut y aller trop doucement. REMEDE FOUR LA FIEVRE ET BATTEMENT DE COEUR. QUoi que le Cheval foit fujet à differentes Fievres, il n’y en a pas qui 1 incommode plus que celle qui l’attaque l’Eté, dans les grandes Cha¬ leurs, D E S C: HE V A'-U/X. 7y leurs. > Elle lui augmente le Battement de Cœur & le rend plus fort que dans toute autre fàifbn. Pour y remedier, il faut avoir toutes les Drogues foivantes & en faire un Breuvage. Prenez Julep Ko fat. - * * ' * - - ^ - 4. Onces , Juiep violât. - - - -- -- -- 4. de Plantain, - - - - - - - 4. Onces, Eau de Chicorée fauv âge. - - - - - 4, Onces, Eau de Pourpier. ------- 3. Onces. Miel rofat . - - ^ 2. Ctex, Conferve de Ro/è. - - - - - -, - 4. 0»«?x. CaJJe mondée . - - - - - - - - 2. Onces. Sucre candy brun. ------- 2; Onces. Eau de Ronce. 4. Onces. Mêlez le tout enfemble & le donnez en Breuvage au Cheval - fi vous lui faites prendre le matin, le foir vous lui donnerez le Lavement fuivant, & fi vous lui donnez le foir , le lendemain vous lui ferez prendre le Lavement qui fuit. - - - - Prenez Mauve 6? Guimauve , de chacune . - - 2. Poignées, Pariétaire. - - - - - . - - - 2. Poignées. Feuilles de Fïolette. ------ 2. Poignées . Bourrache. - - - - - * - - 2. Poignées. Bette ou Poirée. - -- -- --2. Poignées . Laitue. - -- -- -- -- 2. Poignées. 'Mercuriale. - - 2. Poignées. Anis concaffé. - - - - - - - 2. Onces. Fenouil concaffé. - - - - - - - 2* Onces. ' * Faites bouillir le tout enfemble & faîtes prendre cette Décoêlion au Cheval , & après qu’il aura rendu le Lavement vous le ferez trotter jufqu’à ce qu’il, fuë, & le-remetrez à l’Ecurie, bien couvert. Si l’on étoit en toute & obligé de faire voyage, on pouroit lui faire faire cette Journée-là, trois ou quatre -lieües; en ce cas , on n’auroit pas befbin de réchauffer au¬ trement; mais feulement ne fe mettre en marche qu’une ou deux heures après qu’il aura pris Je Lavement, ayant foin de s’arrêter dans la marche , de tems en tems pour le laifler vuider. Il faut avoir la précaution de porter avec foi quelque peu de bon Foin, pour lui en préfenter, & en cas qu’il en mange, tout bridé, ce feroit figne de guérifen. 11 faudra le provo¬ quer à uriner par le remede fuivant, qui eft bon auffi pour les Avives & Tranchées. Soufflez dans les naZeaux du Cheval, de la poudre d’Ellebore, & d’Euphor- be, moitié de l’une, moitié de l’autre; ou bien, frottez des plumes avec de l’Hui¬ le de Laurier & avec la feldite Poudre & introduifez-lès dans les nazeaux , pour lui faire évacuer une partie du mal. On pourra auffl lui percer le bas des Nazeaux avec une Alêne, ou Poinçon , & lui tirer du Sang delà Langue, » ♦ m, , \ • • r». « y • '■ / « C \V < ; t V >T T REMEDE FOUR LES CHEVAUX QUI ONT DES VERS DANS LE VENTRE .. ’ . ; IL y a difFerentes elpéces de Vers & auffi differens Remèdes propres pouf< les faire mourir. Pour en avoir la connoifîànee , il faut remarquer , T 2 qu’un -6 LA PARFAITE CONN OISS ANCE qu’un Cheval qui a des Vers dans le Corps , devient maigre , à le Poil ter- ni & herifîe. Il a l’air morne, il ne peut engrainer , & diminue a vue d’œil malgré tous les foins & la bonne Nourriture qu’on peut lui donner. Pou/connoitre mieux fon mal, il faut éxaminer fà Fiente, la trouvant fe- che & fans liaifon, quelque fois mêlée de Vers qui fe détachent du gros Boyau; quelque fois ils y relient attachez, & la Fiente efl nette, cepen¬ dant féche & point liée; pour lors c’efl une preuve certaine que le Cheval a des Vers qui le tourmentent fi fort , qu’à tous momens, il porte fà Tête à fon Ventre, de côté & d’autre, comme s’il vouloit montrer fon Mal. Il efl neceiïàire, en cette occafion, de fè frotter la Main , même le Bras , jufqu’au coude, avec de l’Huile, pour l’introduire dans le fondement, ayant les Ongles bien coupez , & prendre garde de lui égratigner le gros Boyau en retirant la Main dans la même fituation qu’elle efl entrée pour ramafîèr les Vers qui s’y trouveront. A l’égard de ceux qui font dans les autres Boyaux, & où il efl impoiïible de porter la Main, il faut faire le Remede fuivant. Prenez Fleur de foupbre. . 2. Onces. Uif-argent , ou Mercure. ----- i. Once. Mettez cela dans un Mortier de Marbre, ou de Fer, & non pas de Cui¬ vre, & avec un Pilon, broyez les chofès enfemble, jufqu’à ce que le Sou- phre foi t noir, & que le Vif argent ne paroifïè plus ; prenez autant pelant de Beure frais , pour en faire des Pilules que vous roullerez dans la Poudre de Regliflè & que vous donnerez au Cheval étant à jeun, & reliant fans manger trois ou quatre heures après; & en peu de tems les Vers mour¬ ront & fortiront avec la Fiente. AUTRE.: Prenez Huile de noix. -------- 4. Onces. Gentiane en poudre. ------ 1. Once. Fleur de Soupbre. ------- 1. Once. Il faut mêler le tout dans une chopine de Vin blanc que vous ferez in- fufèr fur de la Cendre chaude dans un Pot bien fermé , pour faire prendre ce Breuvage tiède , au Cheval , ayant été deux heures fans manger & au¬ tant après. AUTRE. Prenez Alo'ès Succotrin. ------- 1. Once. ■Agaric. . I. Once. Diagrède. --------- x. Once. Beure frais. . 4. Onces. Graijfe de Porc ^ ou Sain doux. - - - 4. Onces. Faites des Pilules du tout , avec de la Poudre Cordiale à difcretion , pour rendre les Pilules un peu fermes, & les faites prendre au Cheval; il jettera tous les V ers qu il aura dans le Corps. A U ' D E S : C H E - V' A U X 'î ^ A U T R E . PRënez d’une Herbe nommée Curage , autrement Ferficaria tiréns ; elle croît le long des foflez fàblonneux & des endroits marécageux , & com¬ me elle ne pouroit pas être connue à bien des gens , je vais la décrire; la Ti¬ ge & les Branches font rougeâtres; la Feuille eft verte, tirant un peu fur le jaune, longue & pointue; elle eft faite àpeu-pres comme celle de Saule, ou d’Ofier , un peu plus large; elle a dans le milieu une efpéce de tache de Sang meurtri, & marquée comme un fer a Cheval. Vous prendrez donc plufieurs Poignées de cette Herbe, & en donnerez à manger au Che¬ val ; & plus il en mangera plus elle fera d’effet. Si le Cheval ne vouloit pas la manger, il faudra le laifler jeûner de Foin & d’ Avoine; pour qu’il puifle manger de cette Herbe, pendant quelques jours; & fi abfolument il n5en vouloit point , vous en ferez bouillir dans de l’Eau , que vous lui donnerez à boire quelques matins de fuite, & fufémént les Vers mour¬ ront. A U T R E. P Renez Crocus Metallorum en poudre; & à chaque fois que le Cheval mangera l’Avoine , vous en mettrez dedans une Once , & continue¬ rez pendant quelques jours, Tous ces Remedes feront mourir les Vers. '• DE U ENFLURE DES TESTICULES . V * i u* * f\‘ rv f T \ , * C^E Mal vient ordinairement , foit par effort en travaillant, ou pour J être reftë trop long-tems à l’Ecurie, ou bien que le Cheval paflànt Une jambe par deflus une Barre aura été pris par le Licol,’ ou par quelques autres endroits y qui le tiennent gêné & l’obligent à fè débattrë & àfe heurter contre quelque chofe , qui lui meurtrit la Bdurfè, Il n’y a point d’autre connoiflànce de ce Mal, que lorfque l’on voit qu’il y a de l’Enflure à cette partie. La Defcente vient par les mêmes accidens, avec cette dif¬ férence qu’elle eft long-tems à fè manifefter, & que l’autre vient du foir au matin. REMEDE FOUR T ENFLURE t)ÊS TESTICULES. P Renez ènviron quatre onces de Jus de Poireaux , deux onces de Sè! commun , un quarteron de Pâte de Levain le plus vieux eft le meil¬ leur , deux onces de jus de Ruë, deux poignées de Farine de Seigle & environ un quarteron de Vieux-Oin , que vous aurez fait fondre auparavant. Faites cuire tout ceci avec du Vinaigre à difèretion & faites-en une Bouil¬ lie, comme celle que l’on donne aux Enfans. Vous en froterez délicate¬ ment les Tefticüles du Cheval , trois ou quatre fois, par jour. AUTRE. P Renez de la Farine de Feves, & du Vinaigre; faites pareillement une Bouillie, ajoutez y un peu de Sel & fèrvez vous-en comme de l’autre ci- deflus. V AU -s LA PARFAITE CONNOISSANCE A U T R E. F^enez des Poireaux , de la Mie de Pain blanc, à peu près autànt de Fun que de l’autre; pilez cela avec du Miel , ou du Lait doux; Faites bouïiler le tout enfèmble, puis faites-en une efpéce d’emplâtre que vous appliquerez fur les Bourfès avec de la Filafîè , & une Vefïie de Bœuf ou de Vache par delfus. Il faut faire tenir cet Appareil avec un Bandage & le renouveller deux fois par jour, un peu chaud, & continuer jufqu’à ce que l’Enflure diminue. Il eft certain que fi ce Remède efl bien appliqué , le Cheval fera bien-tôt guéri. AUTRE. T Irez du Sang du plat des Cuiflès du Cheval; prenez de la Farine de Fève, de la Farine de Graine de Lin. De la Therebentine commune. - - - - 4. Onces. Populeum. - - - - - - - - 2. Onces . Huile de Millepertuis. 4* Onces. i Détrempez le tout enfèmble avec du Vinaigre & faites en une Emplâtre que vous appliquerez fur les Reins du Cheval. Cela contribuera beaucoup à faire défènfler fès Bourfès. On peut faire ce Remède dans le même tems que l’Emplâtre ou le Cataplâme. REMEDE POUR UNE AUTRE ENFLURE DES TESTICULES ; IL y a encore une forte d’Enflure , dont on n’a pas parlé; elle provient f ‘-d’un amas d’Humeurs qui defcendent fur cette partie & y caufent de grandes douleurs. « Ces Humeurs, font fouvent eau "ees pour avoir mangé de l’Herbe trop tendre; cette Maladie peut venir pour avoir fait porter des Charges trop pelantes à un Cheval ; de l’avoir trop fait travailler, ou qu’il ait trop mangé; la Nature ne voulant être fîirchargée , & la digeftion ne pouvant pas fe faire facilement, caufè desVentuofîtez qui enflent ces Par¬ ties. Pour connoître fi cette Maladie vient de-là , il faut promener le Che¬ val , & le faire entrer dans l’Eau quelque tems jufqu’au deflous des Bour¬ fès , fi elles défènflent , vous êtes fur que cela ne provient que par des Hu¬ meurs. En ce Cas, il faut fè fèrvir des Remedes fuivans. Prenez de la Terre de Potier, dont on fait la Vaiflèlle, & la détrempez avec du Vin; remuez-ia bien, afin que cela foit fort liquide ; faites tiédir ce!a& avec une Eponge; que vous y tremperez, vous étuverez les Tefi ticules & le Foureau du Cheval. Si cela ne le guerit-pas, vous y ajoû- terez du jus de Morelle, & de l’Eau-rofè, autant de l’un que de l’autre; de raçon que vous mettiez autant des deux que vous aviez mis de Vin, pour y difloudre d’autre Terre; & vous en appliquerez cinq ou fix fois par jour ,juf qu’à guérifon. Si l’enflure provient d’avoir trop travaillé , ou porté des Charges trop fortes , vous connoîtrez cela en touchant avec la Main les Parties malades, aux quelles vous trouverez une dureté attachée au cuir , & en ce cas vous ferez le Rernede fuivant. ' ; • • Laites lécher des Fèves au four; vous les mettrez en Farine que vous ferez bien bouillir dans le Vinaigre ; ÔC pois faites-en une Emplâtre que DES CHEVAUX 79 que vous appliquerez fur les Bourfès, avec un Bandage afin qu’elle y tienne. A Ü T K È. P Renez beaucoup de Lie de Vin, du Cümin & des Fèves- Faites bouil¬ lir les Fèves pour en ôter la peau; enfuite faites cuire le tout enfemblé & y ajoutez du Vinaigre. Mettez cette Compofition dans un Sac qui puif fè envelopper les Bourfès; vous appliquerez ce Remede le plus chaudement que le Cheval pourra le foufFrir. Vous réitérerez ce Remede deux fois par jour * & fi l’Enflure eft confiderable , vous le ferez jufques à trois fois. REMEDE pour une jument q_uï A Le FLUX Ï)E MATRICE. Prenez me bouteille de Tifanne aflringente ; ajout ez-y feuïlles 8? fleurs de Romarin en poudre. - i. Once. Séné en poudre. --------- Once. Mettez le tout enfèmble infufèr, pendant une nuit, fur la cendre^ fans que pela bouille , & faites prendre ce Breuvage au Cheval ; réïtérez-le de jour a autre, jufqu’à güérifon. REMEDE CONTRE LA CANGRENE. , v'.'HfJO') :\*tnbnov 1 1 j II,. eft bon, de dire que la compofition fiiivante fè peut confèrver long» {ems ; pourvû qu’elle foit dans un lieu fèc. - - 13 I .Once. Alun de Roche. » - - * - - * 1. Once. 'Terre Jigillé&g - y* d - - - - - j. Once. Oerufe de T'enfle. * - - - *» - j. ^ i. Once. Reduifefc chaque Drogue en poudre, à part 6 prenez un Pot de Terre bien net , dans lequel vous mettrez deux Onces d’Eau de Fontaine, dans laquelle vous jetterez chaque Drogue , eh fon particulier. Vous commencerez par l’Alun; après,* la Couperofe verte, puis la blanche, enfuite les autres remüant toujours avec une Spatule de bois jufqu’à ce que cela devienne un peu dur; après vous Je laifîèrez fécher fur le feu, jufqu’à ce que le tout foit dur comme une pierre. Vous retirerez le pot de deflus le feu , pour le 1 ailler refroidir jufqu’au lendemain , dans un endroit un peu humide; pour que cette Matière, puifîè fè détacher du fond du Pot; ce qui fè fera facile¬ ment fi le Pot efi verni. Comme la Cangréne n’attend point le lendemain , on peut Cafïèr quelques petits morceaux de cette Pierre , la réduire en poudre, & l’appliquer fur les Chairs mortes , où la Cangréne commence à venir. Il n’y a pas d’autre manière de fè fèrvir de cette Pierre. AUTRE POUR LA CANGRENE , P Renez feuilles de Baume, qui croît dans les Jardins, ou dans les Cam¬ pagnes ;pilèz-les pour en tirer le jus; prenez aufïi autant pelant de Suif de Mouton avec une Poignée de Sel commun; mettez le tout enfèmble dans V 2 un 8o LA PARFAITE CONNOISSANCË V un Pot 5 faites-lui jettêr quelques Bouillons 3 & enfùite pafîèz-le à travers un Linge, & vous fèrvez de cette compofition pour l’appliquer fur les en¬ droits cangrenez de fix en fix heures 5 appliquez en de nouveau , jufqu’à ce que les Chairs vives paroillent. REMEDE FOUR EMPECHER QUE LA CANGRENNE NE GAGNE LE COEUR Prenez M/fa fœtida. - - - ------ 3. Onces. Bol f Arménie. - - -- -- -- 3 Onces. Fleurs de Souphre. - ------ 3. Onces. Le tout réduit en poudre & mis dans une Bouteille de Vin; donnez cé- la promptement au Cheval en forme de Breuvage, & faute de Vin, don- nez-le en piiulles. La Cangrenne ne paflera pas outre. autre, LOrfque l’on verra que la Cangrenne gagne quelque partie du Corps d’un Cheval 3 il faut prendre de l’Eflènce de Therebentine que l’on fera tiédir dans quelque vaifîèau couvert, pour que le feu n’y puifïe pren¬ dre; vous laverez la Playe avec cette Efîènce; enfùite vous couperez ce que vous verrez de Chair morte; & celle que vous ne pourez pas couper, vous mettrez defîîis du Sublimé corrofif en poudre ; & puis vous prendrez de la Filaflè trempée dans l’Eflènce & vous l’appliquerez fur la Playe ,! qui doit être panfee de cette manière deux fois par joui" , jufqu’à guerifon; quand il n’y aura plus de Chair morte , il fera inutile de fè fèrvir de fiiblimé. Mais comme la Cangrenne porte Inflamation , vous vous fèrvirez dès Bains fùivans. „ L . - “ - BAI N S. ‘ 1 ■ V. v". ■ ' PRrenez Racine d’AItéa bien broïée à coup de Marteau , faites la cuire dans une fuffifante quantité d’Eau jufqu’à ce qu’elle devienne graflè & IL moneufè; l’ayant tirée du feu vous la laifîèrez réfroidir & vous enfrote- rez le Cheval, d’heure en heure 6 jufqu’à ce que l’Inflammation foit difïipée. ' ; ' REMEDE CONTRE LÉ VENIN INTERIEUR. • -* ■ j'oq Ol eu /, ; nu eriirnoo QUand un Cheval perd tout d’un coup l’apétit , & enfle partout le Corps , c eft marque d’un Venin interne , peut-être pôür avoir mangé parmi le Foin ou Herbe, quelque choie de venimeux. Il faut d’abord lui faire prendre un Breuvage compofe de cette forte. :: 1 r breuvage. Prenez du jus de Bouïlïon blanc. - - - - - i. Onces Huile de Noix. _2. Onces. Mêlez enfèmble pour le faire avaler au Cheval. Il faut lui faire prendre par dellus une demie bouteille de Vin blanc & lui donner de tems en tem$ des DES CHEVAUX. 81 des Lavemens laxatifs. Si le Cheval n’étoit pas foulage par ce Breuvage , fans doute qu’il féroit attaqué d’un Venin plus violent; il faudroit en ce cas , avoir recours à l’Orvietan ou Theriaque de Venifé , en s’en férvant de la manière fiiivante. . . - - _ . Prenez Orviétan , ou 7 heriaquc de Venife. - - - 2. Onces. Confection cP Hiacinte . - . 2. Onces. Huile de Noix. . --2. Onces. Délayez le tout enfémble, puis mêlez-Ie dans une Bouteille deVin blanc que vous ferez prendre au Cheval. Si le Venin n’a point encore gâté au¬ cune des Parties nobles, vous pouvez compter fur la guérifon. REMEDE POUR MORSURE DE SERPENT OU AUTRE BETE VENIMEUSE. S’il vient une Enflure à quelque partie du Corps d’un Cheval , confiderez la avec foin, pour voir s’il n’y a point de picure ou morfure capable, de caufér cette Inflamation; car il peut arriver qu’il y ait eu quelque fér- pent, ou autre Annimal dans l’Ecurie; fùrtout à la Campagne ; quoique la même chofé puifîe arriver dans la Ville & en tel Pays que ce foit. Il y a en Hollande une efpece de Bête venimeufé qu’on nomme Mufareigne ; elle eft plus petite que la Souris, elle a le Nez plus pointu, & efl plus gri- fe ; elle fe tient ordinairement dans les Ecuries, ou Etables, fa morfure efl très-venimeufé à toutes fortes d’ Animaux, & même aux Perfonnes. Ain- fi, comme on a dit, il n’y a rien à négliger. Il faut faire les Remèdes fiii- vans, qui font très-faciles en quelqu’endroit qu’on puifîe fe trouver. Prenez un Bouton de feu; faites-le rougir & l’appliquez à l’endroit de la Morfure , le plus avant que l’on pourra , pourveu que ce ne foit pas fur des Parties nerveufés, crainte d’eftropier le Cheval. Il ne faut pas fe con¬ tenter d’un trou , il en faut faire cinq ou fix , autour de la Bleffure; enfui- te vous penfèrez Ces Playes avec de l’Effence de Therebentine & l’Huile d’Afpic, autant de l’une que de l’autre; à leur deffaut on peut fe férvir de faumure , ou d’Eau bien falée avec le Sel commun ou de l’Onguent fùivant. Prenez Feuilles de Choux Verts que l’on appelle Choux de Payfàns & de la Graillé de Porc , autant de l’un que de l’autre ; pilez le tout dans un Mortier, reduifèzde en Onguent, avec lequel vous penferez la Playe. Il ne faut pas laiflér de recourir au contre-poifon ordinaire , & de purger le Che¬ val, pour faire évacuer les mau'v ailés Humeurs ; de crainte que le Venin n’ait le tems de corrompre la Mafîé du Sang; car fi elle étoit une fois cor¬ rompue , les meilleurs Remedes féroient inutiles & la Mort féroit iné¬ vitable. REMEDE POUR UN CHEVAL MORDU D’UNE BETE ENRAGEE. IL faut dès le moment qu’un Cheval a été mordu , couper l’endroit avec un Couteau de fer chaud, afin de brûler partout ou les Dents de l’Ani¬ mal auront pénétré ; & lui faire prendre les Remedes fuivans. X Ecail- \ \ Ecail- 82 LA PARFAITE CONNOISSANCE Ecailles cP Huîtres en pondre. - - - - i. Once. Jaunes cfOcufs. - -- --.*.-4. Onces. Huile ddAfpic. . 1. Once. Sel Commun. . - 1. Once. Racine de Chardons Roi and s en poudre. - 1. Once. Racine de Perfil. ------- 7 Once. Pâcrette blanche en poudre. - - r Once. Ache. - -- -- -- -- -- Once. PaJJèrage. ---------7 Once. Racine d? Eglantier . . "4- Onces. Racine de Buis bâtard. ------ 1. Once. Pilez le tout dans un Mortier, deforte qu’on le puilîè faire prendre au Cheval , avec demie Bouteille de Vinaigre & demie Bouteille de Vin blanc; réitérez ce Breuvage trois fois en fix jours. Si Je Cheval eft pris à tems, vous pouvez efpérer guérifon. MANIERE DE PURGER DOUCEMENT ET ENGRAISSER UN CHE VAL. P Renez environ une douzaine d’Oifeaux nommez Etourneaux; vous les mettrez dans un grand Chauderon , tel qu’ils font avec les Plumes & les Entrailles; vous les ferez cuire jufqu’à ce qu’ils ne puifîènt pas fe tenir enlemble; vous les retirerez de l’Eau pour les piler dans un grand Mortier, Os & Plumes ; vous les remettrez dans la même Eau où ils auront cuit , pour leur donner encore un bouillon ; enfùite vous pafTèrez le tout à tra¬ vers un linge. Notez qu’il faut qu’il refie fix bonnes bouteilles de Bouil¬ lon , dont vous en ferez prendre une tous les matins , au Cheval , dans la¬ quelle vous délayerez environ une demie livre de Farine de Fève. Vous ne mêlerez la Farine dans le Bouillon que lorfque vous le ferez prendre au Cheval. Il faut faire provifion d’Etourneaux , pour en faire prendre de cet¬ te manière pendant quinze ou vingt jours tous les matins. Il faut prefènter fouvent un peu de Foin au Cheval, pour lui donner apetit, caria quanti¬ té le dégoûte. Avant que de boire vous lui donnerez une poignée de Fè¬ ves entières , & lui chercherez l’Avoine la plus nette pour lui en donner trois fois par jour. Il y a peu de Chevaux qui n’engraifîènt étant conduits de cette manière. AUTRE AU MEME USAGE. PRemiérement il faut toujours tenir un Cheval en apétit , lui donnant à manger peu & fouvent. Il faut lui donner trois fois par jour l’Avoi¬ ne , dans laquelle on mettra chaque fois une Poignée de Graine d’Ortie & continuer à le faire boire à l’Eau blanchie de Farine de Fèves, ou de Fro¬ ment, faute de l’autre. Il faut que l’Eau foit tiède; & le Chevaine fera pas trois femaines ou un mois , fans engraiflér. AUTRE. "ORenez d’une Plante , autrement petit Arbifïèau nommé Ajons, qui J croit parmi les Bruieres , & fleurit jaune; fès branches font piquan¬ tes; tous les Marchands & Payfàns de Bretagne s’en fervent pour engraif fer des chevaux. fer leurs Chevaux. Il faut piler cette Plante & la donner en place d’Avoi- ne, quatre ou cinq fois par jour , le plus que le Cheval en peut manger n’eft que mieux. Si dans le commencement , il n’en vouloit pas manger, on la mêlera avec de Avoine, pour l’accoûtumer peu à peu; en retran¬ chant de l’Avoine & augmentant l’Ajons ; vous continuerez de le faire boire à l’Eau blanche ; mais cette graille ne dure pas. A U T R E. VOus donnerez à un Cheval, au lieu d’Avoine, du Froment à demi bouilli ; chaque fois , vous l’arrofèrez d’Eau tiède blanchie avec la même Farine, avant de le faire boire, vous lui donnerez une Poignée de Fenugrec mêlé avec une petite poignée d’Avoine, pour l’échauffer afin de l’exciter à boire louvent , car plus il boira plus il engraiflera. AUTRE. IL faut donner foir & matin un Picotin de Farine de Seigle à un Cheval , que l’on veut engrailîér, en faire une Pâte, & lui donner par pelot- tes, au lieu d’Avoine. Il faut ne lui donner que du Foin, & l’abreuver à l’Eau blanche, dans laquelle on détrempera du Levain; de tems en tems, un Picotin de Fèves qui auront un peu bouillies. Il ne faut que lui donner peu de Foin, mais fouvent; & il s’engraifîera en trois fèmaines, ou un mois & fera par confèquent en état d’être vendù. A U T R E. 1 YOus ferez boüillir du Son, dans de l’Eau , que vous ferez manger au Cheval auffi chaud qu’il pourra. Vous lui en donnerez foir & matin; & au milieu du jour, vous lui donnerez de l’Avoine mêlée avec des Fèves & dans le Son que vous lui donnerez foir & matin , vous y mettrez les Poudres fiiivantes. ■ . , l\ I* 'I t j j , \ y t . . « • V ' \ < r f» • y ^ r POUDRES. Prenez Fenugrec. - - - - - Sel commun. - - - - Graine de Lin. - - - Cloux de Gerofle . - - Noix Mufcade. - - Gingembre. - Canelle. - - - - Fleur de Souphre. - - - Grain de Fenouil. - - - Regliffe. . Anis. - ------ Arijloloche ronde. - Baye de Laurier , - - - Agaric. ------ Racine de Cbardons-be'nits. - Mirrbe luifante, - - - * 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. i. Once. i. Once. i. Once . 1. Once. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. Ré- LA PARFAITE CONNOISSANCE Réduifèz le tout enfemble en poudre & donnez foir & matin au Cheval ? onces chaque fois mêlées dans le Son. Il faut enlùite lui donner un de¬ mi picotin de Froment; mais avant de le lèrvir de cette Recepte, il faudra que le Cheval ait été faigné & purgé. Si tout cela eft fait avec méthode, il n’y a point de Cheval qui n’engraifTe. POUR DONNER DE L'APETIT A UN CHEVAL. Prenez Du Miel - - . 4. Onces . Poivre. - . . . 1. Once. Feuilles de Violette. . . Once. Mufcade. --------- 7 Once. Farine cPOrge. . f Once. Amidon. - - - - - - - - - - 1. Once. Mêlez le tout enfèmble pour en faire des Polottes que vous roûlerez dans delà Poudre de Regliiïè; à chaque Pelotte, que vous ferez avaler au Che¬ val, pour le faciliter , vous lui donnerez par la Corne une gorgée de Vin Emétique , jufqu’à ce qu’il les ait toutes priles; une demie Bouteille de Vin efl plus que fùffiiante. POUR UN CHEVAL QUI A LA BOUCHE ECHAUFFEE. Prenez Miel rofat. - -- -- -- --4. Onces. Poivre battu. - - - . - - - - - 1. Once. Mufcade en poudre. - -- -- -- 1. Once . Canelle en poudre. - -- -- -- 1. Once. Mettez le tout dans un pot pour yjetter un bouillon ou deux; enluite, mettez-Ie dans un Linge que vous mettrez loir & matin dans la Bouche du Cheval, en forme de Billiau. Si la Compofition vous manque, redou¬ blez la dole & continuez pendant quelques jours , fbir & matin. Vous raffraichirez par ce moyen la Bouche du Cheval. REMEDE POUR UN CHE VAL OUI A DES CHANCRES DANS LA BOUCHE , OUA LA LANGUE. P Renez trois , ou quatre gros Poireaux, une once d’Alun de glace en poudre, deux onces de Miel, demie once de Poivre battu, &une once de Sel. Mettez cela dans la valeur d’une bonne Bouteille de Ver¬ jus, ou de Jus de Citron, les poireaux ayant été bin pilez; vous en lave¬ rez deux ou trois fois par jour les Chancres; & ils ne tarderont pas à guérir. . . _ „ ‘ AUTRE REMEDE AU MEME USAGE. - O „ ^ f. 1 ^ \ P Renez de la Racine de Langue de Chien & la pendez au Col du Cheval , elle a la vertu de guérir les Chancres aux Hommes , ainfi qu’aux Chevaux. . • ’*« U* •• •• ^ ^ ^ f - , POUR UN CHEVAL OUI A LA LANGUE COUPEE PAR LA • * “ “ BRIDE-, OU LE LICOL, c . SOuvent il arrive qu’un Cheval le coupe une partie de la Langue par le milieu, c’ell ‘4 dire à l’endroit ou porte l’embouchure de la Bride, ou « -r v ‘ ' '"A ‘ du DES CHEVAUX. 85 dû Licol. Pour y remédier, il faut prendre de l’Urine d’Homme avec du Sel, du Miel, & du Poivre battu, mêlez le tout enlemble & Javez-en la Langue lept, ou huit fois par jour, avec un petit Linge , ou bien, vous pouvez mettre vos Drogues dans un linge, & en faire une efpéce de Bi- liau, pour Je mettre dans la Bouche du Cheval quatre ou cinq fois par jour, une heure chaque fois; mais il faut qu’il y entre davantage de Miel pour que cela puilfetenir dans le Linge. Cette dernière maniéré vaut encore mieux que la premiers; & fi la Playe eh recente elle guérira plutôt. C’eft une choie qu’il ne faut pas négliger, car toute Langue de Cheval qui a été entamée & qui n’a pas été promptement guerie, lui rend la Bouche inégale; c’eft-à- dire qu’il cherche à battre à la main , en levant la Tête. AUTRE POUR L E M E M E. IL faut prendre des Figues léchés, de celles que l’on mange & que l’on peut acheter partout; il faut les bien piler & les mêler avec autant pelant de Miel, dont il faut faire un Biliau, comme il a été marqué. MANIERE DE FAIRE DES PILULES POUR UN CHEVAL MALADE ET LANGUISSANT. Prenez Du Beure frais. Miel Rofat. Séné. - -• - - Coloquinte. Bayes de Laurier. Safran. Coriande. - Sucre. - Canelle. - - Mitridate. - - 8. Onces . 4. Onces. 1. Once . r Once. \ Once. \ Once. 1. Once. 2. Onces. 1. Once. 1. Once. Le tout bien pulverile & mêlé enlemble, en faire des Pilules, dont vous donnerez moitié le matin, avec un peu de Vin par delîus , pour que le Cheval puilïe avaler plus facilement : Il faut qu’il ait été 6. heures làns rien prendre avant, & lix autres heures après avoir pris ce Remède. Le lende¬ main matin, il faudra lui donner l’autre partie de la même manière. AUTRE MANIERE DE PURGER UN CHEVAL. Prenez Alo es Succotrin. - 2. Onces . Sené.„ - -, - - -, - - 1. Once. Huile P Olive. .. -, - - -, - - 1. Livre. Mêlez le tout enfèmble & faites le prendre au Cheval, qui aura été tou¬ te la nuit làns rien manger; il faut qu’il refte encore cinq ou fix heures après fans boire ni manger. Après vous lui donnerez du Son mouïllé & de l’Eau blanche. Le lendemain, à pareille heure qu’il aura pris la Medecine, il faudra le faire promener doucement, fi Elle n’opere pas -, & lorfque la Medecine commencera à operer , il faudra remettre vôtre Cheval à l’Ecurie bien couvert pour le tenir chaudement, & lui prefenter de tems en tems un peu Y de s6 LA PARFAITE C O N N O ISS ANGE de pain , ou de Son mouillé, ou même de l’Avoine; mais peu à la fois , e u* les Purgations dégoûtent les Chevaux. Ainfi il faut chercher à le re¬ mettre en^apétit , foit par FAfîà fœtida , ou par ce qui fè trouvera ci- après. MANIERE DE FAIRE LA POUDRE CORDIALE , PROPRE A TOUTES SORTES DE MALADIES. /^Omme plufieurs Perfbnnes font des Poudres Cordiales différentes les unes des autres ; ainfi que des Onguens , & des Huiles , je vais donner ici la manière de faire la véritable Poudre Cordiale, qui fért dans la olupart des maladies des Chevaux. POUDRE CORDIALE. Pi * enez Racine de Gentiane. - ----- 4. Onces. Ariftoloche ronde , Arifloloche longue, Racine d’Angelique, Capado- cia, Aloës fuccotrin, Saffran, Fenugrec, Melilot , Raclure de Corne de Cerf, Raclure d’Yvoire, Corail, Polipode, Bayes de Laurier, Milium So- Jis , Criftal minerai , Scorion , Canelle , Coriande , Gingembre , Anis , Graine de Fenoüil, Parifide, Graine d’Ortie, Reglifîè , Séné, Oliban, de chaque elpece quatre Onces ; Chair de Vipère deux Onces ; Rhubarbe & falap ,de chaque quatre Onces. Le tout, mis en poudre, bien mêlé enfèmble & pafîe au Tamis fin. En mettant cette poudre dans des Bouteilles , elle pèut fè confèrver plu¬ fieurs années ; car plus vieille elle efl, meilleure efl elle. On peut s’en férvir dans toutes fortes de Maladies , fi on n’a pas la commodité d’avoir les Drogues qui font difiinguëes en chaque article. On en peut donner quatre Onces fïiivant la force du Cheval , & en telle Maladie que ce puif fè être. Toutes Perfbnnes chargées d’un gros équipage ne devroient jamais être fans cette Poudre. MANIERE DE FAIRE LES QUATRE ONGUENS CHAUDS. Premier Orgue n t. Vieille Huile cT Olive. - - - 6. Livres. Cire neuve , ou Cire jaune. ----- 1. Livre. Le bout des Branches les plus tendres , de Romarin. - - . 4. Onces. Feuilles de Laurier franc. - •- - - - 4. Onces. Rue. - - - - - - - - - - 4. Onces. Tamarin. - - - -~ -------- 3. Onces. Hieble , Sabine, Menthe aquatique, Sauge, Poüiilot, Bafilic, Cala- menthe, Armoifè, Enula Campana, Betoine, Refine blanche, Ifpargate, Annemone , Pimprenelle , Antimoine, Abfinte , Prunelles de haye, Herbe IN* otre-Dame , Rejettons de Sureau, Refine Colophonium, Semperviva majoV , Cemedris , Plantain , Centorea-major , Feuilles de Fraifîer , Pen- tufili; de chaque forte deux Onces: Racine d’Aigremoine , une Once, Cumin une Once U demie; Mirrhe, fix onces , Fenugrec fix Onces , fe- mence dOitie, Semence de Violette, Semence de Pavot blanc, Alen- » ' the , DES C H E V A U X. 8? the, Semence de Patience, autrement Parelie, Carence, Poititra , Chardon bénit, Chevrefeüil , Galontaine, fleur de Camomile, Morelle , Trefle rou¬ ge, Serpolet, Herbe Abchami-male , Encens, Bétoine, de chaque forte deux Dragmes; Moelle de Cerf deux Onces, Graille de Volaille deux on¬ ces, Graille d’Oye deux Onces, Huile Nordin, une Once. Il faut que tout ce qui doit être en poudre, foit pâlie au Tamis , puis en faire un Onguent à petit feu. LE SECOND ONGUENT S’APELLE OREGON. P Renez Coin une Once, Aureole une Once, Herbe au Chat 3. onces, Concombre Sauvage trois Onces, Glayeux, quatre Onces & demie, Romarin , Marjolaine , Poüillot , Rue , Feuilles de Laurier , de chacun qua¬ tre Onces & demie; Sabine deux Onces & demie; Sauge, trois Onces; Racine de Brione, trois onces; Pirêtre une Once; Euphorbe , Gingembre, Poivre long, en tout une Once; Maiïis, fix Onces; Encens mâle fîx On¬ ces; Huile de Noix une Once; Huile de Petrole une Once; Huile de Lau¬ rier trois Onces; Graille d’Oye trois Onces; Beure frais quatre Onces ; Cire jaune quatre Onces; Huile d’Olive une Livre. Il faut faire cuire toutes ces Herbes , & Racines après les avoir pi¬ lées , avec l’Huile & une Bouteille de bon Vin, où vous les ferez infufer pendant huit jours für la cendre chaude ; après le tems expiré , vous paflerez le tout , chaud , à travers un Linge , & ce qui aura pafiè efl l’Onguent. LE TROISIEME S'APELLE R E SU MP TI F. Prenez Beure frais. - - - - - Cire Neuve. - - - - - Sain-doux. - Graijfe de Poule. - - - - Graijfe de Canard. - - Huile ù’ 'Amandes douces. Huile de Camomile. - - - Huile d'Anis. - Racine de Guimauve blanche. Graine de Lin , - - - - Vinaigre. - - Eau-Rofe. - y - - - - Suif de Mouton. » - - - 1. Livre. 6 Onces. 3. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2- Onces. 1. Once. 1. Once. 2. Onces. 4. Onces. 2. Onces. Vous ferez du tout un Onguent, comme le precedent. LE gfJATRIEME S’ AP ELLE APO STOLORUM. P Renez Therebentine , Cire jaune, Poix refîne. Gomme d’Armenie , de chacune fix Onces; Litarge d’Or une Once, Arifloloche ronde une Once; Arifloloche longue une Once; Encens mâle une demie Once; Bol fix Dragmes. Le tout infule dans du Vinaigre, fur la Cendre chaude, & cinq ou fix heures après 5 vous y ajouterez. ■ Y 2 Mirrhe . 88 LA PARFAITE CONNOISSANCE Mirrhc. . 4* Dragmes- Galbanum. . - - - 4. Dragmes. J^erd de gris. . 4. Dragmes. Huile i Olive. ------- 3- Oww. Il faut réduire Je tout en Onguent, comme le précédent. MANIERE DE FAIRE L' ONGUENT D' A L T E A. Prenez Racine de Guimauve. ------ 3. Livres. Semence de Lin. - - . 2. Livres. Fenugrec. - -- -- -- -- 2. Livres. Efquine. . -----12. Onces - Huile P Olive. ------ 4. Livres. Cire jaune. - ----- 2. Livres. Therebentine. ------ 4. Onces. Poix Rejine. - - - - - 12. Onces. Poix grajje. - - - - - 12. Onces. Galbanum. . 4. Onces. Gomme Hederœ. ----- 4. Onces. Il faut d’abord nettoyer les Racines de Guimauves ; puis vous les con- caflerez bien dans un Mortier avec les Semences de Lin & de Fenugrec & les ferez infufer enfemble , avec trois livres & demie d’Eau , fur les Cendres chaudes, l’efpace de trois jours; le quatrième, on les fera bouillir long-tems fùr le feu dans un Badin, ou Caderole de Cuivre ; enfuite vous les predèrez bien fort , à travers un Linge , & vous ferez fondre à part , les Gommes de Galbanum & Hederæ avec du Vin; puis vous les ferez couler & cuire à la confidence de Miel; puis vous ajoûterez goudt la Therebentine: cela fait , vous prendrez une livre de Mucilage coulé , que vous ferez bouillir avec l’Huile, dans la même Caderole bien nette, jufqu’à ce que cela foit bien confommé, remuant toujours avec une fpatule de bois, afin que rien ne le brûle ; puis vous coulerez l’Huile & ferez fondre la Cire jaune dedans, coupée par petits morceaux &la Refine pulvérifee, afin d’ê¬ tre plutôt fondue, puis après vous ôterez vôtre Badin, ou Cafierole de defïïis le feu, & vous y ajoûterez les Gommes, avec le rede de la The¬ rebentine, en remuant doucement , jufqu’à ce que le tout loit froid; & Je garderez pour vôtre befbin. BAUME DE POITOU POUR TOUTES SORTES DE BLES SURES , TANT AUX HO MME S , QU' AUX CHEVAUX. Prenez Huile P Olive. • 8. Onces. Huile de Lin. . - 8- Onces. Huile de Laurier. - - - '*••"- - - - 1. Once. Huile de cbenevis. - - - 6. Dragmes. Huile de Gerofle. - - - - - 6. Dragmis. . Aloës Succotrin. - - - - - 2. Dragmes. Herd de gris. - - - _ - 2. Dragmes. Vitriol blanc. - - - - - 2. Dragmes. Putie. - - . - 2. Dragmes. Therebentine de Venife. - - - _ 2. Onces. Huile de Noix. - - - _ j. Once. Huile de Jèmence de .Rave. - - - 1. Once. Prenez DES CHEVAUX. 89 Prenez une grande Terrine dans laquelle vous mettrez toutes les fufdites Huiles & les ferez chauffer fur un feu fans flàme, crainte qu’il n’y prenne; puis vous y mettrez toutes les autres Drogues qui feront en poudre. Apres que tout aura été enfèmble environ une heure fur le feu , il faudra le paflèr à travers un linge , & le mettre dans une bouteille pour le conferver au befoin. MANIERE VE FAIRE LE BAUME SAMARITAIN Prenez Huile T Olive. - - - . - - - - - 2. Onces. >Hin rouge. - - - - - - - - - g. Onces. Mettez cela dans un petit pot de Terre verni & le faites bouillir à petit feu, jufqu’à diminution delà moitié; alors vous pourez vous en fèrvir pour toutes fortes de Blefîures & Playes; tant pour les Hommes que pour les Chevaux. AUTRE BAUME POUR VEFF AIL LANCE VE NERF , CLOUX VE RUE , OU CHICOTS PRIS DANS LE PIED. Prenez Feüilles &? Fleurs de Millepertuis . - - - 1. Poignée. Feüilles Fleurs de Mille feüilles. - - 1. Poignée . Feüilles 6? Fleurs de Marjolaine Sauvage. - 1. Poignée. Feüilles de Baume.'TVNXF & ai 0fi Feüilles defauge. - - * , • « - - — 1. Poignee. Serpolet , ouPoüillot. - - >. - - - 1. Poignée , . w'-’.s. ^ **. 'à* * X • ' u *'■" * ' '"r ° V” ' ' Ç. ' : Vous hacherez le tout bien menu & le mettrez dans une Cruche de Terre que vous remplirez d’Hùile de Noix; il faüt que la Cruche foit bien couverte, Vous la mettrez dans du Fumier de Cheval, & l’y laiflèrez J’efpace de dix ou douze jours, fuivant la chaleur du Fumier. Enfuite vous retire¬ rez vôtre Baume pour vous en fèrvir dans le befoin; plus il eft vieux, meil- leurSl eff II efl excellent pour les Douleurs, Meurtriffures , & Défaillan¬ ce de -rierf, tanraux Hommes qu’aux Chevaux. MANIERE DE FAIRE LA CIROUENNE POUR LES JAMBES y -Vf, V . - V ROIDES DES CHEVAUX, Prenez Huile dy Olive. " * - - - - - - - 1. Livre. Cire , neuve. _ - - - - - ' 4. Onces, \ Tberebentine . ^ 4 - - - 1. Once. x;.- > UCerufe. _ - 1. Once . Mine de Plomb. - --- - - L Once. Litarge dyor> - J Once: Mettez le tout dans l’Huile & la Cire que vous ferez fondre à petit feu; Je tout étant fondu, vous y mêlerez une Once de Verdf "de gris , que vous ferez encore cuire à petit feu, étant cuit, & de couleur verte , vous y ferez tremper des morceaux de Toile de vieux Linge , que vous retirerez après , & les laiflerez dégoûter fur le Pot; le Linge attirera la fubfiance à foi ; vous en mettrez plufieurs morceaux , jufqu’à ce que le tout foit dans les morceaux de Linge ; & lorfqu’ils feront fecs , vous en prendrez des morceaux de la grandeur que vous fouhaiterez pour appliquer fur les Parties affligées. Vous réitérerez d’en mettre d’autres morceaux lorfque la fiib- ftance de ceux dont vous vous ferez fèrvis, fera perdue. Cette forte de euM Z Çi- 9o LA PARFAITE CONNOISSANCE Ciroiienne eff très-bonne auiïipour les perfonnes;& elle fe peut confêrver très-long tems. MANIERE VE FAIRE UNE BONNE EMMIELURE POUR METTRE SUR LES REINS , JAMBES , OC/ HANCHES D’UN CHEVAL QUI LES A EU TORCHES. P Renez Vieux-oin , Miel commun , Poix Réfine , Therebentine com¬ mune, Lie de Vin la plus épaifîe, Poix graffè, Huile d’Olive & fe- mence de Lin; de chaque forte une livre. Pilez & reduifez la Semence de Lin en Farine , & mêlez-là avec les fuf- dites Drogues que vous ferez cuire à petit feu ; enfuite vous appliquerez de cette Compofition fur la Partie qui a été forcée, le plus chaud que; le Cheval le pourra fouffrir; fans pourtant le brûler. Il fera bon d’appliquer une Veflie de Bœuf, ou de Vache par deffus , pour que PEmmiélure pé¬ nétre mieux. Si c’efl à une Jambe , de la T oile fufHra, il faut prendre garde de ferrer trop fort avec des Cordes, comme font les Maréchaux, ou du moins la plûpart,qui rendent le Remède pire que le Mal. Pour éviter cet incon¬ vénient, il faut avoir des grandes Lifiéres de drap, fort' larges, ou des Bandes de Toile; & prendre garde à ne point ferrer ni prefîèr les Nerfs. POUR FORTIFIER LES NERFS DURS ET ALONGEZ. P Renez quatre Livres de Racine de Guimauve ; pilez-les dans un Mor¬ tier; mettez -les tremper huit jours dans environ quatorze ou quinze pintes d’Eau , & y ajoûtez deux livres de Graine de Lin. Au bout de huit jours vous les ferez cuire à petit feu jufqu’à ce que le tout foit en bouillie , que vous paflèrez à travers un gros Tamis, prefîànt avec une Cuillère de bois, pour que cela paiTe plus facilement; le tout étant paflë vous y ajoûterez une Livre d’Huile d’Olive, & remüerez bien, jufqu’à.ce que le tout foit froid & en Onguent, que vous garderez dans un pot bien couvert. Mais avant que de vous en fèrvir , il faut rafèr Je Poil le long du Nerf MANIERE DE FAIRE UNE CHARGE SUR LES REINS D'UN CHEVAL , QJJI LES A EU FORCEZ. Prenez Cumin . . - J. 2. Onces. Fenugrec ,- Bayes de Laurier 6? femence de Lin , en tout.- - - -- -- - - - 2. Onces. Broyez bien le tout enfemble & y ajoûtez ce qui fuit. Farine de Froment. - -- -- - _ _ - g. Onces. Galbanum ^fang de Dragon , Majîic en larme , en tout. - 2. Onces. Vous y ajoûterez encore 4 Onces d’Effence de Therebentine, deux onces d’Agrippa , deux Onces d’Arragon; deux Onces de Marchiatom , le tout bien mêlé enfemble & l’appliquerez fur la Partie affligée. POUR FAIRE DE L'EAU PROPRE A TOUTES SORTES DE PLATES. Prenez Arijloloche ronde. - - - - _ - 2. Onces. Sucre en poudre. ------ .2. Onces. Vous DES CHEVAUX. 91 Vous ferez bouillir l’Ariftoloche dans deux livres de Vin blanc jufqu’à diminution delà moitié; puis vous palîerezle tout dans un Linge &le garde¬ rez dans une Bouteille pour le befoin. La manière de le fèrvir de cette Eau efl d’en laver deux fois le jour la playe pour la tenir nette, fans y rien faire autre chofè. Si la Playe efl nouvelle , elle guérira promp¬ tement. POUR DESSECHER TOUTES SORTES DE PLAIES. LAvez tous les jours une fois la Playe avec du Vin tiède. Si vous y faites fondre du Sucre, il en fera meilleur; & enfuite vous prendrez des Feüilles de Romarin en poudre, pour en foupoudrer la playe, qui le def léchera en peu de tems. A U TR E. Prenez Huile de P^ers. - . x. Once. Feuilles d'Ache pilées. - . 2. Onces . Tberebentine de Henifie. - - - - 2. Onces. Miel blanc. - - - - 2. Onces. Vous mêlerez les quatre lufdites Drogues enfemble , dans un petit Pot, fur la Cendre chaude , pour en faire un Onguent. L’Onguent étant fait, vous pouvez vous en lervir pour toutes fortes de Play es. POUR FAIRE UN- SUPURATIF EXCELLENT , POUR LES CORS QUI VIENNENT SUR LE DOS HUN CHEVAL. PRomierement , il faut prendre de l’Huile ,. ou quelque Onguent chaud; au deffaut d’Onguent , vous vous fendrez de Viêux-Oin , Je plus vieux eft le meilleur; vous en frotterez le Cors avec ; ce qui le fera tomber ; enfuite vous panferez la Playe avec de l’Eflènce de Therebetine & du Charpi, fait de vieilles Cordes bien pilées & réduites en poudre. A me- fure que vous panferez la Playe avec de l’Efprit de Therebentine, vous la parfëmerez de poudre de Charpi , qui s’attachera à la Playe; car tout ce que vous y pouriez mettre ne pouroit pas tenir. Vous panferez ainfi la Playe jufqu’à guérifon. Je pourois donner beaucoup d’autres Remedes qui fè- roient plus difficiles , coûteroient davantage , & ne feroient pas plus fou- verains. AUTRE , POUR ATTIRER LA SUPPURATION ET FAIRE ABOUTTIR. Prenez Huile d Olive. -------- 2. Onces. Cire neuve. -------- - Once. 2 Therebentine de Henijè. . . Once. Poix noire. - -- -- -- -- ~ Once. Poix Refine. - ------- ~ Once. Graifie de Mouton. - - t - - - - l Once. Graifie de Porc mâle. ------ ~ Once. Poix grajje , . . Once. Z 2 Fai- LA PARFAITE CONNOISSANCE Faites fondre le tout enfèmble à petit feu & Je reduifèz en Onguent, que vous garderez avec foin, pour toutes fortes de maux que vous voudrez attirer à fuppuration. MANIERE DE BIEN COUPER LA QUEUE A UN CHEVAL. IL faut premièrement rafèr le Crin à l’endroit que l’on veut qu’elle foit coupée, & relever celui que l’on veut confèrver; après quoi, il faut avoir une Barre, ou forme de Pilier de la longeur que doit être la hauteur de la Queue, pour la tenir droite deflus ; enfîiite , la tenir par le bout d’une main , & de l’autre une fèrpe bien tranchante , qu’il faut pofèr à l’endroit où on veut la couper ; & frapper d’un coup de Marteau , ou de Maillet fur la Serpe. Il y a des Ignorans qui mettent la Serpe defîous la Quevë & frapent defîus; cela la meurtrit & l’écrafè, de forte qu’il en arrive de grands Accidens. La Queue étant coupée delà façon dont je l’enfèigne, vous prendrez un Fer rouge, fait comme un O, pour brûler légèrement & arrêter le fan g. Après qu’il le fera, vous appliquerez un peu de Poix noi¬ re fur le bout de la Queuë, & vous pofèrez le fer qui aura perdu un peu de fa chaleur, fur la Poix, pour la faire fondre; puis remettrez le Cheval à l’Ecurie; & fur tout qu’il ne foit point près d’une Muraille ni de quelque Pillier, afin qu’il ne puiflè pas fè frotter; car il y a eu des Chevaux, à qui cela eil arrivé, qui font morts; par ce que la Cangrenne s’efl mifè à la Queuë. Lorfque l’Operation fera faite , il faut frotter la Queuë jufqu’à la Croix des Reins avec du Brandevin , & céla pendant quelques jours , foiir & matin. Si par malheur le Cheval s’étoit frotté* ou que la Queuë eût été meurtrie, ou trop brûlée, il faudroit le frotter, même jufqu’à la Croix1, avec de l’Efprit de Therebentine & du Brandevin mêlez & battus enfèm¬ ble , autant de l’un que de l’autre; mais il faut fè tenir derrière avec un Foüet, pour l’empêcher de fe ..tourmenter & prévenir par ce moyen , les accidens. - . . : )Ocnoî Biol oi inp Dj ; . 01 sotzjjjoi i no ciiov , i*j .. . i 91 MANIERE DE B IEN CHATRER UN CHE VAL , ET LE K frf TR AIT TE R PENDANT LA CURE. bI suoy çâminodoionl su inqTÆL 5d povtrSyBrrBi sotSïnBqc ‘•'t ttioî 'UD ' ' v?[cI r! A iiédofiîis'a ‘ . p j D IL. y a, plufieurs inanieres differentes de châtrer un Cheval; il y en a qui les fouettent ; c’efl à dire, qu’après qu’on leur a fait f’Incifion aux Bour- fès, & lorfque les Teflicules font fortis par l’ouverture qu’on a faite avec un Rafoir, ou Biftburîf ils fient les Racines qui tiennent les Teflicules , avec de la Ficelle, ou du gros Fil de Cordonnier; puis ils les coupent au defloits. de la ligaturé; & enfùitè nettoyént lé dedans des^Bourfès avec.de 1 Huile feulement , ou du Vip mêlé parmi*. Cette méthode , fè nomme fouetter. D autres les billotent , c’efl à dire , qu’ils prennent un Bâton de moyenne groffeur, & le fendent par'le milieu, ils en tirent la Moëlle & font encore une cavité tout au long, qu’on remplit de Vitriol en poudre, ou de Verd de gris. “Loutres y mettent du Sublimé. Ce Bâton, qui efl de iMoifètier, étant préparé, ils- prennent les Parties du Cheval , entre le \ entre & les Bourfes ,~ attachent le Bâton le plus ferme qu’il efl pofïible, & le laiffent en cet^état neuf ou dix jours-; après lequel tems ,tout le Paquet tombe. L une ou 1 autre manière ne font pas mauvaifès; mais elles ne con- yiendroient point a. un Cheval quiauroit une defeente , ni à celui quiauroit DES CHEVAUX. 93 les Amourettes grofïès & enflées ; [c’efl à quoi les Teflicules font atta¬ chées] ainfi je n’aprouve en aucune façon ces fortes d’operations, & celle ci-deflous efl plus convenable; d’autant plus qu’il ne faut obfèrver ni âge ni fa ifon, pourvu qu’elle foit bien faite. Il faut jetter le Cheval bas,'Llur le côté , ainfi que cela fè pratique en Al¬ lemagne ; lui attacher un des Pieds de derrière avec une grande longe, puis la palier fous fon Col, afin que fon Pied foit proche de l’Epaule; pour avoir la libertée entière, de travailler; après quoi vous prenez un Teflicu- le bien ferme, avec la main; & avec un Rafoir, ou Biftouri, vous fendez la peau en faifant une grande Ouverture, par où le Teflicule fort, après quoi vous décharnez délicatement le Teflicule d’avec les Amourettes, qui forment une double SS. Alors le Teflicule s’étend fort long. Si c’efl un Cheval vicieux & dangereux , vous lui couperez le plus près du Corps que vous pourrez; & fi c’efl un Cheval tranquile, il faut lui couper le plus près du Teflicule qu’il fera poiïible; c’efl ce qu’on appelle les Amourettes. Le Teflicule étant forti de la Bourfè, vous aurez un Fer plat, large d’en¬ viron deux pouces & de l’épaiflèur d’un Ecu, qui le ferme comme des Mo- railles. Ayant donc pris le Teflicule entre ce Fer, & bien ferré, on pren¬ drez unTorchon moüiilé que vous mettrez entre leFer & les Bourfès, après quoi, vous couperez Je Teflicule avec un Fer chaud ; enfuite vous y met¬ trez quelques petits morceaux de Souphre , que vous brûlerez deffus & vous retirerez le Fer; enfuite vous verfèrez de l’Eau dans la Bourfè ; & vous en ferez autant à l’autre. Il faut avant cette Operation, tirer la ver¬ ge, du Cheval hors du fourreau , pour la nettoyer avec de l’Eau & en ôter la craffe. Par ce moyen l’Inflammation n’en fera pas fi grande & le Che¬ val en fouffrira. moins. Tout le foin qu’il faut avoir, efl de le garantir du Vent , en le .mettant dans une Ecurie bien fermée & lui laver le Ventre tous les jours, fèpt ou huit fois, avec de l’Eau fraîche; fi c’efl en Hiver, il faut de l’Eau tiède. Si l’Inflammation venoit trop grande , comme il arrive quelques fois , il faudra lui laver fouvent toute l’Enflure , les Bour¬ fès , & le Fodrîeau, avec de la Creme, jufqu’à ce que l’Inflammation foit diiïipée. Durant toute la Cure il ne faut point donner d’Avoine au Cheval, mais du Son moüiilé, tant qu’il en voudra; & le faire boire à l’Eau blanche un peu tiède : Quoique j’aye dit que toutes les Saifons font égales, pour cette Opera¬ tion, le Printens efl cependant le plus avantageux; à moins qu’il n’y ait de la néceflité. Il confèrve fon Poil & fè maintient uni. Il y a encore plu¬ sieurs chofès à remarquer. Si un Cheval efl maigre , & extenué, lorfl qu’on le fera couper , il n’engraifîèra jamais bien , ni n’aura bon Poil ; quand même l’Operation fè feroit en Automne. Encore autre chofè à re¬ marquer , s’il tonne bien fort, il efl à craindre que la Cangrenne ne fè met¬ te à la Playe & ne faflè mourir le Cheval. Pour éviter ce malheur , il faut attacher un fer à Cheval fur le haut de la Couverture au deflus de la Croix & le Tonnerre ne lui fera point de mal. J’avois oublié de dire que , pendant la Cure , à commencer le lende¬ main qu’il aura été coupé , il faut le promener trois ou quatre fois par jour , un quart d’heure chaque fois ; s’il fait beau & point de vent. En tout cas on le promènera dans l’Ecurie , pour faire évacuer les Matiè¬ res qui fortent des playes. Tout le monde fait que le feu va en augmen¬ tant neuf jours de fuite , & qu’il efl encore neuf jours à diminuer ; A a mais 94 LA PARFAITE CONNOISSANCE mais fi le Cheval eft traité comme il eft dit ci-defliis, il fera rétabli en très- peu de tems. blessure sur le garot. C>Et accident eft ordinaire à l’Armée, fo it par de mauvaifès Selles, j ou de mauvais Bafts qui fervent aux Chevaux de charges; ou quel¬ ques fois par des Trouflès de Fourage mal faites. Cela eft très-facile à connoitre , car au commencement il fè fait une Enflure , qui vient à l’ex- tremité de l’Encolure, juftement entre le mouvement des Epaules. Beau¬ coup de Chevaux périflènt par cet accident & par la faute des Ignorans qui les traittent , en appliquant des Remèdes defliis pour tirer l’Enflure en Ma¬ tière ; enfuite ils la percent & ne font pas fouvent maîtres d’empêcher qu’il ne s’y forme des Ulcérés , ou des Filandres au milieu de la Playe, qui s’at¬ tachent aux Jointures de l’Os qui fè trouve en cet endroit, & les matières coulent fouvent entre le Paleron & le Corps; alors ils ne peuvent plus l’em¬ pêcher, les matières n’ayant plus d’égout pour fortir de hors, par confè- quent le Cheval périt , n’étant pas au fait de l’Operation qu’il faut y faire ; & qui fera marquée ci-après. Pour prévenir cet accident , il faut auffi-tôt que l’on apperçoit cette Enflure , de quelque manière qu’elle puiflè être venuë , empêcher que la Matière ne fè forme , par la Compofîtion fuivante. Il faut prendre cinq ou fix Blancs d’Oeufs ; les battre long-tems pour les mettre en Ecume , & enfuite prendre une Once d’Alun de Roche crud, qui n’eft pas calciné, le mettre en poudre, comme de la Farine & le mêler parmi les Blanc d’Oeufs , étant bien mêlé l’un avec l’autre y ajouter environ un Verre d’Efprit de Therebentine; battre encore tout cela & y ajoûter en¬ core autant de Brandevin, & à force de battre le tout enfèmble , cela de¬ viendra comme une efpece de Bouillie, dont vous frotterez l’Enflure trois, ou quatre fois par jour, & en peu de tems , on verra qu’elle difparoitra. Mais en cas que l’on s’y foit pris trop tard, & qu’il s’y fût formé quelque peu de Matière, ce fera peu de chofè; elle fortira d’elle même, en continuant ce Remede. AUTRE REMEDE POUR LE MEME ACCIDENT. SI on eft dans un endroit où on ne puifîe avoir aucune les drogues ci-deft fus , il faut prendre du Brandevin & un morceau de Savon , bien frot¬ ter l’Enflure avec le Brandevin, afin qu’il y fafîè beaucoup d’Ecume, & reïtérer toutes les 3. ou 4. heures , jufqu’à ce que l’Enflure fè diflipe. Au deffaut de Brandevin, il faut fè fèrvir d’Urine avec le fa von; & fi on n’a- voitnil’un ni l’autre, prenez de la Saumure, ou de l’Eau bien falée, & frottez l’Enflure dix ou douze fois par jour. Etant privé de tout fècours , aufli-tôt que vous apercevrez cet Accident , prenez un bon Gazon de quelque Prairie, avec la Terre; appliquez-le deflus l’enflure, du côté de J’Herbe , & renouveliez cela toutes les 3. ou 4. heures , jufqu’à ce que l’Enflure difparoifle, ou que vous puifliez vous fèrvir de quelques-uns des Remèdes ci-devant. BLESSURE SUR LE NOMBRIL. CEt accident provient des mêmes caufès que le precedent, car fouvent un Cheval eft blefle fur le Nombril, qui eft pofitivement fur les Roi- gnons 9 DES CHEVAUX. 95 gnons , vers la Croix des Reins , où la Boucle de la Selle & de la Croupiè¬ re tient. Il doit par conséquent être traitté de même. POUR LES CHEVAUX DEGAROTTEZ. CEt accident provient pour avoir laifle venir de la Matière aux Enflures du Garot ; il efl terrible à l’Armée, & fur-tout dans les Pays chauds, où les Mouches tourmentent les Chevaux, &par les mouvemens que le Cheval fait , la Matière fe glifle entre le Corps & l’Epaule , defcendant toujours, & ne pouvant point avoir dégoût, parceque l’on ne peut pas fen¬ dre l’Os du Paleron ; de forte que ceux qui ne Savent pas faire l’Operation Suivante , Sont obligez d’abandonner de tels Chevaux. Il s’agit donc de jetter le Cheval à bas , étant bien attaché & couché par terre, il faut prendre un long Piquet, qui efl une efpéce de bois environ gros comme la Jambe, haut de quatre ou cinq Pieds, pointu par le bout , pour l’enfoncer en terre à coups de Maillet ; & que ce Piquet Soit juflement entre l’Epaule & le Corps, pour que le Chevaine puifle point remuer, lorfqu’on lui fera l’Operation Suivante. Il faut attacher le Pied du Cheval , avec une Corde, avoir une Roue de Charette , ou d’autre Voi¬ ture, mettre un Piquet à cinq, ou fix pas du Cheval, dans lequel vous ferez entrer la roue, de manière qu’elle puifle tourner autour du Piquet; alors vous attacherez à la Roue cette Corde qui tient au Pied du Cheval. EnSùite vous ferez tourner la Roue pour que la Jambe fe tienne droite & bien éten¬ due ; vous ferez une incifion entre le Corps & l’Epaule, jufqu’en haut , pour attraper la Matière qui efl: entre le Corps & le Paleron ; vous ferez cette ouverture après avoir fait l’Incifion avec un Fer large d’environ un bon Pouce & plat, de l’epaifleur de deux Ecus; il faut qu’il Soit un peu courbe. Tout la monde doit Savoir que les Côtes ne Sont pas droites; il faut donc pafïèr ce Fer, entre l’Epaule & les Côtes, afin de donner jour aux Matières qui Sont en haut; pour cet effet, il faut pafler un petit Séton , qui prend depuis le haut du Garrot jufqu’en bas , entre l’Epaule & le Corps ; ce qui fe peut faire facilement pour peu qu’un Maréchal ait d’adref fè. Vous ne laiflerez le Séton que trois fois 24. heures, & vous panfèrez la Playe comme une Playe ordinaire; & par ce moyen, vous tirerez vô¬ tre Cheval d’affaire. Les Matières descendront entre le Corps & l’Epaule. Ce Séton fe peut faire de deux Sortes de manières ; avec un morceau de longe de Cuir de Hongrie, ou de la FilaSIè cordée avec du crin du même Cheval, ou d’un autre; qui Sera graille d’Onguent de bafilicum. Si au bout de trois fois vingt quatre heures , la Matière ne venoit pas en abondance par en bas , vous le pourez 1 ailler encore un jour ou deux. Il ne faut pas oublier, pendant tout le tems de la Cure,d’ôter l’Avoine au Cheval; mais il faut lui donner du Son moüillé, ou du Pain vieux cuit. Il faut , outre cela, abfolunent lui faire manger de la racine deParelle, ou Patience, qui croît prefque dans toutes les Campagnes. C’efl une efpéce d’Ofèille Sauvage , qui vient dans les Prairies & le long desFoflez; c’efl une efpéce de Rhubarbe; il y en a qui Sont grofles comme la moitié du Bras; il y en a auiïi de plus grofles, ou de plus petites. Elle çft jaune com¬ me la Racine d’OSèille; mais les Feüilles & la Tige font beaucoup plus grandes. Lorsqu’elle efl en Semence, elle efl de la même couleur de l’Ofeil- le. Celle qui croît dans l’Eau efl la meilleure, après celle-là, c’efl celle Aa 2 qui 96 LA PARFAITE CONNOISSANCE qui croît dans les Terrains gras; mais faute de l’une, on peut fe fèrvir de l’autre; & plus le Cheval en mangera hachée, & plutôt il guérira. Cette Racine effc bonne auffi pour toutes autres fortes de Playes. Il eft certain que fi l’on étoit dans un Pays temperé & que les Mouches n’incommodaf lent point, on pouroit parle moyen des Racines, guérir un Cheval, fans grande Operation. LA FAULVALLE. LA Faim-valle eft un Accident qui arrive encore plus fouvent à l’Armée qu’en tout autre endroit; par les grandes Chaleurs , & les longues Marches que l’on eft obligé de faire. Cette Maladie vient plutôt aux Che¬ vaux prompts & vifs, qu’à d’autres; il ne s’agit donc que de fàvoir quel eft cet Accident. Lorfqu’un Cheval tombe tout d’un coup dans un che¬ min , fans avoir bû ni mangé, la pouffiere lui entre dans la bouche & par les narrines & lui bouche les conduits , de manière qu’il ne peut refpirer , & refte comme mort. Cette Maladie eft ordinaire aue Chevaux de Harnois ; c’eft à dire de Carofté, de Chaifè & de Charoit. Pour y apporter reme- de5 il faut avoir de l’Eau fraîche, laver la Tête du Cheval, lui verlèr de ■l’Eau dans les Narrines , dans la Bouche , & beaucoup dans les Oreilles; peu de tems après il le relevera. Vous lui prefènterez à boire, & le Cheval fera prêt à continuer Ion chemin : des Chevaux fùjèts à cette Infirmité ne doivent pas être négligez ; il faut les faire boire à toutes les occafions qui rie prefènteront, Ces Chevaux-là font toujours plus étroits de Boyau que les autres; c’eft pourquoi ils ne peuvent fupporter ni la faim n’y la loif; il en eft de même des Perlonnes ; les unes ont plus de facilité à fè palier de boire que les autres. — Ç '**'-*-*■ v-' i -'.t - 1 W l (1 v . ... i . L A T A U P E. C’Eft un Accident très -fâcheux , qui provient de differentes Caufès; fur tout à de gros Chevaux de Harnois, comme d’ Artillerie, des Vi¬ vres , ou autres Voitures, qui ont des Licols de Corde; quoi que d’autres y foient auffi fùjèts. Ces Chevaux étans peureux , au moindre ombrage, ils tirent avec violence pour s’échapper ; le Licol qui les retient les bleffe entre les Oreilles & le Col, fur la jointure du Col à la Tête; & peu à peu ils le rendent plus lènfibles. Il le forme à cette place , avec le tems, de la Ma¬ tière, & ne s’en apercevant point, cela s’étend le long de l’Encolure & caufe une groffe Inflammation, qui oblige fouvent d’ouvrir cette Enflure des deux cotez de la Crinière en long, & qui s’étend fouvent de la lon- geur d’un demi Pied & plus. Dans ces fortes de Playes, que l’on eft obli¬ ge de faire , il faut fè garder de fè fèrvir d’aucun Onguent qui foit gras , ni d Huile; mais de ceux qui refferrent. Ce Mal eft d’autant plus difficile à guérir, qu on a de la peine à y faire tenir les Drogues & qu’on ne peut atta¬ cher le Cheval. Il faut donc prendre de la groflè Toile, la couper de-là largeur d’un bon Pied , pour que cela porte entre le deux Oreilles ; & s’étende le long de la Crinière; il faut que cette T. oile foit en quatre ou cinq doubles, & que ce¬ la s attache par deflous le Col, avec de petits rubans de fil, afin que les Drogues puiffent tenir. Cet DES CHEVAUX. 97 Cet Accident peut encore arriver pour avoir été frappé fur la Tête par un brutal, quand le Cheval héfite à palier par quelques endroits; foit avec un bâton, ou Je manche d’un Foüet. Il eft inutile de repéter les Remè¬ des & Drogues convenables à ces fortes de Play es * car qui en a panfe une peut en panier plufieurs. ECARTS , OU FAUX ECARTS . . Il ' ' t > < \. 1 i ^ i . . • ✓ t „/ •* .ï. ' ' • f J 1 4 J l J * J* . v 1 V - ^ # ' TOut le monde, faute de connoifîance , parle d’un Ecart, ou fàux- Ecart , en fe contentant de dire que le Mal effc à l’Epaule , fans en faire aucune différence; mais il faut lavoir , qu’un Cheval peut boiter de l’Epaule par différentes caufès , fans s’être jamais donné le moindre effort. U effc donc bon d’apprendre à connoître ce mal -là, pour le diftinguer des autres. ; ; , - * Premièrement un Cheval peut boiter pour avoir été mal fellé ; c’efl à dire, trop fur le devant, étant monté par un homme péfànt, &ne fâchant pas ajufler lui même, ni faire ajufler les Etriers; l’un étant plus long que l’autre; par confequent l’Homme péfant étant de travers, la pointe de l’Ar¬ çon de la Selle, portant fur une Epaule plus que fur l’autre, lui foule le long d’une journée de marche; ainfi le Chaval fè trouve boiteux fans avoir fait aucun mauvais, pas. On a recours à un Maréchal, qui dit que c’efl un Ecart, & qu’il faut beaucoup de foins & de peines. Il efl payé comme un habile homme, & cependant fo u vent il n’eft qu’un Ignorant* car faute d’a¬ voir remédié à la Selle , le Cheval boîte de nouveau. On le met entre les mains d’un autre qui n’en fait pas d’avantage, qui le traite de la même ma¬ nière, & laifîe la Selle dans le même étaf Après que le Cheval a refié quelques tems à l’Ecurie, un autre Cavalier le monte, change de fèlle par hazard, ou remedie à l’autre, il égalile les Etriers, monte le Cheval qui ne boîte plus. iUn Cheval peut boîter de l’Epaule pour être forti de l’Ecu¬ rie brufquement & s’étant heurté contre la Porte, ou ailleurs; ou pour avoir été frappé par un autre. Un Maréchal le guérit par le moyen des Onguents & paffe encore pour habile, dans l’idée des Ignorans. Mais un Cheval qui a véritablement un Ecart, qui effc entr’ouvert, c’efi à dire , qu’il fè foit forcé en dedans de l’Epaule, entre les Côtes & l’Epaule, n’y ayant point de jointure qui la fafle tenir au Corps, comme la Hanche, ne tenant qu’avec des Fibres & Tendons; un Cheval, dis-je, qui ace qu’on appel¬ le Ecart entr’ouvert , ne fe guérit pas en appliquant des Remèdes fur fa Peau. Ces Remedes peuvent-ils pénétrer entre le Paleron, qui effc un Os, pour aller guérir le Mal, qur effc deffous ? Cela ne peut fe faire que parle moyen de l’Opération, comme il fera marqué dans l’Article des véritables Ecarts. 11 y a encore un autre Accident qui fait boîter les Chevaux de l’Epaule, fans s’étre jamais donnez aucun effort, ni avoir eu aucun Acci¬ dent. Il boîte tantôt d’un côté, tantôt dé l’autre, & quelques fois des deux; à ne pouvoir fe tenir fur le devant. Cette efpéce effc plus difficile que toutes , parce qu’elle vient de Nature , d’avoir été engendré de quelque Cheval Turc, ou Arabe, qui avoit les Epaules extrêmement plates &’ min¬ ces , ferrées l’une contre l’autre; c’efl à quoi plufieurs Perfonnes ne pren¬ nent pas garde ; lorfqu’ils veulent avoir race d’un Etalon , il leur fufht qu’il paroilfe beau, & qu’il foit Turc, ou Arabe. Or pour venir à la con- noiflance de cette Maladie, quand on voit un Cheval qui a les Epaules fer- B b rées 98 LA PARFAITE CONNOISSANCE rées l’une près de l’autre, tout-à-fait plates, au lieu d’être charnuës, ce qui fait un demi quart de cercle, depuis le bas de l’Epaule, jufqu’au Garot, & que dans cet endroit il fe trouve un vuide , tout décharné, il en revient peu* c’efl où la plupart des Maréchaux fe trompent, en voulant y appliquer des Sétons , & par ce moyen décharnent davantage l’Epaule, ce qui rend le Cheval inutile & le fait périr plûtôt. Au lieu de chercher à donner de la nourriture à cette Epaule , qui en manque. Ainfi vous fuivrez par ordre les Remedes qui feront propres pour tous les Accidens ci-devant nommez. , c-r 4. f . , 4 rUnnftrvn n K * TOUR UN CHEVAL BOITEUX DE VE PA U LE , FAR LA SELLE. . n •. " ' ■ ■ • i-' - « y- •' : 1 ■ ; ' ’•*'! 1 SI l’on efl dans un endroit où on puifle avoir aifement des Remèdes , pre¬ nez de l’Efprit de Therebentine & du Brandevin, autant de l’un que de l’autre; que cela fbit battu enfèmble, & lui en frottez toute la Partie où le quartier de la Selle a porté. Reculez la Selle le lendemain , ou fur-len¬ demain , & le Cheval fera en état de continuer fon Voyage. Si vous n’avez point d’Efprit de Thérebentine , prenez du Savon & du Brandevin & frot¬ tez bien à reboufîè:poiI , jufqu’à ce que vous voïez beaucoup d’Ecume ; faites cela trois ou quatre fois de fuite, aufïi-tôt que l’endroit fèrafèc, & le Cheval guérira dans la Route. Au defFaut de Savon, il faut fè fèrvir d’Alun de. Roche, & au defFaut de Brandevin, de l’Urine; mais fi on étoit en état d’avoir l’Efprit de Thérebentine, des Blancs d’Oeufs, de l’Alun & du Brandevin, il faut en faire une Compofition , comme il efl: marqué à l’ar¬ ticle des Chevaux bleflez fùr le Garot. Il faut en bien frotter vôtre Che¬ val, quatre, ou cinq fois, & il guérira promptement. Vous pouvez vous fervir des mêmes Remedes pour les autres Accidens ci-defîùs. Mais fi l’In¬ flammation efl trop grande, que Je Mal fbit vieux, & qu’une Epaule pa¬ rût plus grofle que l’autre , vous pourez y palier un Séton depuis le bas de l’Epaule jufqu’en haut, entre cuir & chair; il n’importe qu’il fbit de Cuir ou de Filafle , pourvû qu’il foit cordé avec du Crin , & qu’il fbit bien graifFé avec de l’Onguent de Bafilicum. Le Séton fera attaché par les deux bouts, au deflus de la Peau, pour pouvoir le tourner, afin de le grailler tous les jours; & le laiflèr neuf jours, pendant lequel tems vous lui frotte¬ rez l’Epaule avec l’onguent qui fuit. De P Onguent à'Altéa. . 4. Onces. Onguent Populeum. ------ 4. Onces. Prenez Onguent rofat. . 4. Onces. Huile de Laurier. . 4. Onces. Miel commun. . 4. Onces. Ces cinq fortes de chofes étant fondues enfèmble, remuez-les jufqu’à ce qu elles loient froides ; fèrvez-vous en pour frotter toute l’Epaule du Cheval une fois par jour. . Si cet Onguent ne luffit pas, il faut en faire de nouveau. Le Séton fervira pour attirer à matière la Meurtrifîure qui aura été caufee par le Coup qu’il aura reçû ; & l’Onguent fervira pour que les Peaux ne perdent point leur nourriture. 1 II efl bon que le Cheval, pendant le cours de cette Cure, ne travaille point; mais fi ou efl à 1 armee, ou en Route, étant traité de cette manié- DES CfiEVAUX. 99 re, il ne laiflèra pas de guérir , mais pas fi promptement à la vérité que s’il avoit du repos. r~v f f ' s REMEDE FOUR LE REFR 0 1 D ISS E ME N T D'EPAULE. VOus connoîtrez encore cet Accident, lorfqu’un Cheval ne pourra fe foûtenir fur le devant , & qu’il aura fort peu de mouvement dans les Epaules, comme fi elles étoient chevillées , ou attachées. II y a des gens qui les croyent fourbus faute de connoiflance , car la fourbûre empêche le mouvement des Jambes. Ce refroidifîèment d’Epaule empêche feulement le mouvement des Epaules; ainfi ayant cette connoilîance , vous traittez le Cheval de la manière füivante. Premièrement il faut faire nager le Cheval à fèc; c’efî à dire lui lier une des Jambes pliée par le Genoux avec une Longe platte ; & le faire mar¬ cher fur trois Jambes , le faire trotter jufqu’à ce qu’il ne puifîè plus fe foû- tenir fur la Jambe de devant. Enfuite vous lui ferez faire Je même éxerci- ce fur l’autre Jambe; après quoi on le fàignera des deux Arcs , & on lui frottera bien les Epaules avec fôn Sang, & par defîus, avec de l’Efprit de Thérebentine , Huile d’Afpic , Huile de Petrole , & Brandevin mêlez enfèmble, autant de l’un que de l’autre. On mettra par defîus de la Fari¬ ne de fèigle, pour qu’il fe faflè une efpéce de Croûte , fur les deux Epau¬ les; laquelle Croûte doit être rafraîchie avec de l’Huile de Laurier 7. ou 8- jours de fuite, une fois par jour; & enfîiite avec l’Onguent fuivant; lavoir. Onguent d’Altéa, Onguent Populeum, Onguent rofât, & du Miel, au¬ tant de. l’un que de l’autre, mêlez enfèmble. Vous continuerez à frotter, avec cette Compofition tous les jours une fois, pendant trois fèmaines , ou un mois , les Epaules du Cheval, qui prendront de la nourriture. Il faut le laifîèr à l’Ecuriè cinq ou fix fèmaines fans fortir, & comme les Humeurs pouroient defcendre dans les Pieds , il faut avant de commencer la Cure ^ faire déferrer le Cheval des deux Pieds de devant & les lui bien parer; en- fuite Je faire referrer pour y mettre de tems en tems de la Fiente de Vache fricaffée avec du Sain doux; & dans la fuite y ajoûter du Vinaigre bien mêT lez enfèmble. Par le moyen de ce Remede, vous préviendrez l’Accident qui pouroit arriver dans les Pieds des Chevaux; & fi vous avez de l’Huile de Laurier, il faut en frotter Jes Sabots, vers la Couronne. Si tout cela ne réüfïît pas , il efl inutile de chercher d’autres Remedes. REMEDE POUR UN VERITABLE ECART , CE QU'ON AP¬ PELLE ENTROUVERT. AVant que de rien entreprendre, il faut déferrer le Cheval , lui faire pa¬ rer les Pieds & le referrer à neuf. Je plus également qu’il fèra poiïi- ble : enfîiite il faut le faire nager à fec de la même manière que pour le Re- froidifîèment d’Epaule ; à l’exception qu’il ne le faut faire que d’un Côté , & que ce foit la Jambe, dont il efl boiteux , qui porte à terre. On le doit faire trotter & le pouflèr , en le fouettant jufqu’à ce qu’il fuë ; après, il le faut jetter à bas, & mettre deux Piquets en terre; l’un au deffaut de l’Epau¬ le, l’autre entre les Cuifîès & le Ventre, pour qu’il ne puifîè pas remuer de fà place ; ayant une longue Corde à laquelle il y aura une Entrave , pour lui attacher le Pied par la jointure d’entre le Boulet & le Sabot; & l’autre B b 2 bout 100 LA PARFAITE CONNOISSANCE bout à une Roue de quelque Voiture , qui fera placée comme il a été mar¬ qué dans l’Article des Chevaux dégarotez, afin de lui tenir la Jambe & l’E¬ paule en droite ligue. Enfuite vous lui fendrez la Peau, entre le Corps & l’Epaule, comme il efl aufïi marqué au même Article, pour y faire en¬ trer un Fer par trois endroits, l’un au milieu, qui va prefque jufqu’en haut & deux autres, un de chaque côté, qui doivent faire comme une Fourchette à trois branches. Ces Ouvertures, étant faites, il faut avoir des efpéces de Chandelles faites dans des Moules de Fer blanc plats , au lieu que les moules ordinaires font ronds ; ces Chandelles doivent être com¬ poses en la maniéré fbivante. De la Filafîè tréffée en trois, pour qu’elle foit plate, la faire entrer dans le moule ; prendre enfuite une Once de Thérebentine de Venife , une Once d’Efprit de Thérebentine, une Once d’Huile de Laurier , une On¬ ce d’Ongent d’Altéa, deux Onces de Suif de Mouton, & demie Livre de Cire jaune ; le tout étant fondu, ajoûtez-y demie Once de Verd de gris en poudre. Le tout étant bien mêlé, vous le verferez dans les Moûles & les emplirez. Après vous les laiflèrez refroidir , & pour retirer vôtre efpéce de Chandelle vous pafîerez le Moule fur la flâme d’un bouchon de Paille ou autrement , vous la remettrez aufli-tôt dedans , & introduirez le Moule jufqu’au fond de la Playe du milieu, par laquelle il faut com¬ mencer. Il faut que le Moule fbit bien uni & bordé par le bout. Vous aurez un Bâton plat, à peu près de la grofièur de la Chandelle que vous ferez entrer dedans , & retirer le Moule dans la même fituation , afin que la Chandelle refie dans la Playe. Enfuite vous mettrez les deux autres , de la même manière; & avec une Eguille & du fil de Cordonnier, vous coudrez la Playe par le milieu afin que la chandelle ne forte pas. Après cela, vous ferez lever le Cheval & le remenerez à l’Ecurie. On y aura pré¬ paré avec des Planches, une place égalle & unie, pour qu’un Pied ne fbit pas plus haut que l’autre , ce qui eft contraire à la maxime de plusieurs Maréchaux qui mettent un Fer en patin fous le pied duquel Je Cheval ne boîte point , & fouvent c’efi ce qui rend les Jambes inégales , l’Epaule étant defcenduë , par confequent , le Cheval refie boiteux toute fà vie. Lorfqu’il fera dans l’Ecurie, ayez du Linge de la largeur d’une Servie- te , pour attacher les deux Pieds le plus près l’un de l’autre, qu’il fera poffible , en forme d’Entraves , & en faites autant au defîus des Genoux, afin qu’il ne puifie les plier. Il faut tous les jours diminuer la longuer des Chandelles, en les renouvelant jufqu’à ce que les trous ne puifient plus rien contenir. Il faut aufii attacher le Cheval de forte qu’il ne puifie fè coucher, de 40. ou 50. jours. Cela fè fait en attachant deux Longes au râtelier & deux au¬ tres à la Mangeoire , qu’il n’ait feulement que la liberté de manger fon Foin & fon Avoine, ou plutôt du Son ; car il efi à propos de lui fùprimer abfolument l’Avoine pendant toute la Cure. Comme les Jambes du Cheval pouroient s’enfler par la force des Liga- mens , il faudroit en ce cas les lui frotter tous les jours au deflîis , avec de- la Lie de Vin, & au bout de 40. ou 50. Jours lui ôter, ainfi que les deux Longes du Râtelier, & pour lors lui faire une bonne Littiére , ou il pou- roit bien être encore quelques jours fans fe coucher; mais à la fin il fe cou¬ chera & 1 enflure de les Jambes fè diflipera. Il ne faudra pourtant pas le faire fortir de 1 Ecurie de huit ou dix jours; mais après, on poura le pro¬ mener DES CHEVAUX. IOI mener doucement , prenant bien garde de ne le pas tourner du côté qu’il a été incommodé; & cela pendant fort long-rems; ou lion y étoit abfolu- ment obligé , il faudroit prendre un grand tour. Quoi que le Cheval puifle travailler doucement, un mois après la liberté de coucher fur la Littiére , il ne faudroit pas qu’il fit aucun travail qu’au bout de cinq ou fix mois. Ainü je ne conléille à perlbnne.de faire cette Opération qu’à un Cheval de prix; à moins que ce ne foit pour une épreu¬ ve , car il y a beaucoup de foins & de dépenfès. Pendant le cours de cette Cure , pour donner de la nourriture aux Par¬ ties malades , il faudra fè fervir des Onguens dont on a parlé à l’Article des Epaules deflëchées ; l’en frotter tous les jours une. fois; & cela pendant toute la Maladie, dont je ne confèille pas d’entreprendre la Guérifon par le moyen de l’Opération , en Eté dans les grandes Chaleurs. C’eft l’Auteur de ce Livre qui a inventé cette manière de traiter cet acci¬ dent : Les différentes épreuves qu’il en a faites avec fuccez ne doivent point laif fer douter un moment que cette Opération ne foit des meilleures II en a mê¬ me fait plufieurs au Haras de Sa Majefte Très-Chrétienne, où il a été In- fpeéleur l’efpace de quarante ans. D E UE PONGE . CEt Accident n’efl pas auffi dangereux que défagréable à la vue, ne fai- fant jamais boiter le Cheval ; cela provient de ce qu’un Cheval fe couchant , & pliant fà Jambe de devant, les Branches, ou Crampons du Fer appuyent au deffaut de l’Epaule, près l’endroit où l’on pôle la main, lors¬ que l’on tàte s’ils ont la Fièvre, vis à vis le Cœur; & cela caule une grof fe Enflure par la fuite; il fe fait une malle de Chair corrompue, & un Sac, dans cet endroit, qui fe remplit d’Eau rouflè. Si dans le commencement , que l’on s’en apperçoit, les Valets & Palferniers n’étoient pas fi parefleux, il fêroit facile d’y remédier, & de tout faire difparoître ; en lavant fouvent cet endroit avec une Eponge trempée dans de l’Eau de Pompe, de Puits, ou de Fontaine, la plus fraîche; & en employer un Seau chaque fois, réi¬ térant cinq, ou fix fois par jour. En moins de deux, ou trois jours , toute l’enflure fe diffippera; mais fl on la néglige , & qu’on attende que cette Eau rouflè fait formée , quoique le Cheval ne boîte pas , la Cure ne laifle- ra pas que d’être longue, malgré tous les -Remèdes, ou Opérations qu’on pouroit y faire. En cas que cette Enflure ne cédât pas à l’Eau froide , il faudroit faire l’Onguent qui fuit. Mouches PEfpagne , ou Cantarides. - - 2. Onces . Ellébore noir. - -- -- -- -2 Onces. Euphorbe -. - -- -- -- -- 2. Onces. Les trois parties miles en poudre , en faire un Onguent avec de l’Huile de Laurier, de la Thérebentine de Venife ; des deux fortes également. L’Onguent étant fait à froid, il faut rafèr le Poil de toute l’Enflure, ap¬ pliquer une grande Emplâtre deflus , & tâcher de la faire tenir par des liga¬ tures paflées entre les Jambes du Cheval, & le deflus du Garot, & laiflèr l’Emplâtre jufqu’au lendemain pour y en remettre une nouvelle & conti¬ nuer cinq , ou fix jours de fuite; ce qui diflipera toute cette Enflure, par les Eaux que cette Emplâtre fera fortir. Il ne faut pas s’étonner s’il paroît Ce que 102 LA PARFAITE CONNOISSANCE que la Peau foit tombée , auffi-bien que tout le Poil, mais l’un & l’autre reviendra plus beau qu’auparavant ; & fi après, le Cheval revient à fe cou¬ cher comme auparavant, & qu’il fe forme encore une Enflure, il faudra prendre un Fer gros par le bout comme le petit Doigt, le faire rougir & percer l’Enflure par deflous, pour faire fortir toute l’Eau roufle qui fera en¬ fermée , & enfuite panfèr la Playe comme une autre ordinaire. Il faut efperer que la douleur qu’il reflèntira dans ces Opérations lui fera perdre l’habitude de fe coucher fur fès Fers. JAMBES RO IDES. IL y a des Chevaux à qui , par un refle de Maladie , ou quelque grande fatigue les Jambes de devant deviennent fl roides qu’à peine peuvent-ils les plier par les Genoux, ce qui les fait broncher & quelques fois tomber, pour peu qu’ils foient preflez, & même au pas. Dans cette occafîon, il faut tacher de fortifier les Nerfs des Jambes & des Jointures par des Bains de Racine d’Altéa, ou avec de la Lie de Vin, ou autres Remèdes propres à aflouplir & fortifier les Nerfs,. Il fè trouvera plufieurs Recettes dans ce Livre propres pour cela; mais fi malgré tous les bons Remèdes, les Jam¬ bes relient toujours roides , il faudra faire l’Opération fuivante ; lavoir , au deflous des Epaules , ou pour mieux dire au defîous du Poitrail qui efi en¬ tre cette partie & le Genoux, comme il efi marqué dans la Table de l’ex¬ plication des Figures, l’on lent une efpéce de Nerf fort dur, & fort roide, qui n’efi cependant qu’un Tendon; c’efl juflement au deflous de la Veine où l’on fàigne pour les Maux d’Epaule; on l’appelle la Veine de l’Arc; à cet endroit il faut faire une incifion avec un Rafoir, ou Biflouri, en deF Cendant le long du Tendon , faifânt une ouverture à la Peau, de la longueur d’environ deux Doigts, on trouvera ce Tendon qui efi: comme feparé de la Peau & de la Chair, comme fl c’étoit un Nerf; ce qui fait dire à plufieurs qu’ils ont coupé les Nerfs des Jambes de devant. Ayant fait cette Ouver¬ ture, il faut avec une Corne de Chamois, ou autre Infiniment à peu près de même, qui foit courbe & pointu, pafîèr par deflous Je Tendon, pour le tirer hors de la Peau, enfuite on le coupe entravers pour le fe parer; les deux bouts fè retirent, l’un en haut, l’autre en bas. Ayant fait ceci aux deux Jambes, il faudra remplir les playes de Beure fàlé; c’efl; à dire, fur une demie livre de Beure, il faut prelque trois Onces de Sel, bien mêlez enfèmble ; il faut continuer de panfèr jufqu’à Guérifon , rien qu’avec le Beure fàlé. Il faut avant que d’entreprendre cette Opération , faire ferrer le Cheval, en la manière fuivante, & comme le Fer efi dépeint Planche 3. 8? 9. pour obligerle Cheval à plier les Jambes en marchant ; car aufli-tôt que l’Opération fera faite, il faut le faire promener un bon quart d’heure au Pas, & enfuite le remettre a l’Ecurie ; & remplir les Playes avec le Beure fàlé , & tous les jours , foir & matin, le faire promener au Pas, & au Trot, & chaque fois qu’il rentrera à l’Ecurie , il faut panfèr les Playes & faire ce manége-là , jufqu’à ce qu’elles foient tout à fait gueries. Je ne confèille à perfonne de monter le Cheval, au commencement avant qu’il foit accoutumé à de tels fers; car il ne manquera pas de broncher & même de tomber; fine faut point par cette raifon , le promener ailleurs que fur la Terre & non fur le Pavé. De quinze en quinze jours il faudra faire racourcir un peu la pointe du Fer, cette DES CHEVAUX. •103 cette méthode fera qu’il aura les Jambes aufli libres qu’auparavant quoiqu’à la vérité, la force ne s’y trouvera pas comme à un autre Cheval, qui n’au¬ ra pas eu cet Accident; mais il poura cependant fèrvir beaucoup detems, s’il a encore un peu de Jeunefîe. GENOUX DE BOEUF. IL feroit prefque inutile de parler de ce DefFaut, puifqu’il provient de la Nature; & qu’il n’y a aucun Remede à faire; fi ce n’étoit pour enfèigner il quoi font propres de tels Chevaux. Lorfqu’on voit qu’un Cheval a les deux Genoux ferrez l’un contre l’au¬ tre; & les Pieds fort écartez, ou dit qu’il a des Genoux de Bœuf, parce- que les Bœufs ont les Jambes faites à peu près de même. Ces fortes de Chevaux ne font nullement propres pour monter; ils ne font que pour tirer la Charette, ou pour le Labourage; car dans ces fortes de travaux , ils ne vont fouvent qu’au pas ; & ils. font foûtenus par les Epaules, avec le Colier, ou le Harnois; de forte qu’un tel Cheval n’eft propre que pour cet ouvrage. SUROT DE TROIS ESPECES. DAns les trois efpeces de Surôts , il y en a une qui ne doit point empêcher l’achat d’un bon Cheval ; lavoir le Surôt fimple , qui fè trouve placé au dedans de la Jambe, au delTous du Genoüil, éloigné du gros Nerf & de la jointure du Genoüil ; pour lors il ne l’incommode point. Il ne cho¬ que feulement que la vûë & il s’en va avec le tems , de foi même. C’eft pourquoi il eft inutile de chercher des Remèdes pour l’ôter. J’en donne¬ rai feulement pour les deux autres efpéces, qui peuvent incommoder & faire boiter le Cheval. La connoiflànce des 3. efpéces eft la même choie ; car lorfque l’on voit une efpéce de Groflèur fur le plat de la Jambe , foit en dedans, ou en dehors , au deflous du Genoüil, & qu’au maniment vous la lèntez ferme & dure, c’eft un Surôt, & s’il eft placé comme il eft mar¬ qué ci-defliis , ce n’eft rien. Mais s’il entre dans la jointure du Genoüil , il eft facile à concevoir , qu’il ne fè trouve point d’intervalle entre le Surôt & Je Genoüil, il quitte le nom de Surôt, & pour lors on peut J’appeller Fufee; ce qui rend la Jambe du Cheval roide, & lui empêche la liberté de plier les Genoux; & par confèquent l’oblige à broncher , ou tomber, & après quelque peu de travail violent , il devient boiteux ; le repos fèul le rend droit; mais, ne guérit pas la Fufee. La troifieme efpéce de Surôt , foit en dedans , ou en dehors , eft Iorf que vous le tentez entre le Nerf & l’Os , quelques fois même au bout du Nerf; pour lors, il prend le nom de Surôt nerveux. Celui-ci eft le plus mauvais de tous; outre que Je Cheval n’a pas la Jambe fi ferme , pour peu qu’il travaille il ne manque pas de boiter. Les François rebutent tous les Chevaux qui ont des Surôts, fans fàvoir fouvent en faire la différence, car il réfuteront un Cheval avec un Surôt fimple , comme fi c’étoit un des deux autres. On n’a jamais vû un Cheval qui ait pafle les huit à neuf ans , avoir un Surôt fimple ; car ceux de cette efpéce s’en vont d’eux mêmes. Ainfi les Remèdes que l’on trouvera feront , pour les deux derniers. RE- Ce 2 io4 LA PARFAITE CONNOISSANCE REMEDE POUR LES SUROTS. ÎL faut prendre un bâton, gros comme environ deux Doigts; battre le Surôt & le frotter afin de pouvoir Famolir à petits coups, & long-tems, & à force de Je battre & de le frotter , que la Peau paroiflé au manîment , n’être plus attachée à la dureté. Enfuite il faudra avec la pointe d’une Lan¬ cette, ou Flâme , le piquer à plufieurs endroits , afin d’en faire lortir le Sang corrompu. Après vous prendrez un bon Tampon de Filaiiè trempée dans de l’efîence de Thérebentine , & vous appliquerez une Bande de cinq, ou fix Linges en double ; & par deflus, un morecau de Veffiede de Cochon ou de Bœuf, & avec une bonne Ligature de Toile, faire te¬ nir le tout. Que cette Ligature foit environ de la largeur d’une Bande femblable à celles dont on le fert pour les Perfonnes ; mais il faut qu’elle foit plus longue, pour bien faire tenir ce que l’on aura appliqué fur la Playe. Vous l’y laiflèrez 24. heures ; au bout duquel tems vous renouvellerez l’Appareil, & cela trois jours de fuite. Plufieurs diront, à quoi lert tant d’embaras ? une Corde, ou une Bande, n’efi-ce pas la même chofè? & que fert une Veïïie de Cochon, ou de Bœuf? C’eff que ce morceau de Vefiie empêche que les Efprits ne s’éva¬ porent; & la Bande de Toile, c’efl: parcequ’il faut que cela tienne bien, & ne bleflè point le Nerf; car le Remède fèroit pire que le mal, ce qui arri- veroit fi on fè fèrvoit d’une Corde. DES SUROTS, OU FUSEES. IL faut fàvoir que les Surôts & Fufees font des Humeurs qui fe forment en Calus , aux Jambes des Chevaux comme il eft marqué ci-devant. Ces deux Maux, ont les même Caufès & font pourtant bien differents; caries Surôts n’incommodent point le Cheval, à moins qu’ils n’aprochent trop des Nerfs , comme il a été marqué à l’Article précèdent ; mais la Fufee , au contraire, efiropie fouvent le Cheval, étant une longue grofîèur, atta¬ chée le long de l’Os qui touche la jointure du Genoux & la Cheville ; c’eft ce que plufieurs appellent Chevaux chevillez; ce qui rend la Jambe fi roide, qu’ils ne plient le Genoüil qu’à force, & les contraint de boiter. Le Ge- noüil étant une fois chevillé, il eft très-difficile d’y apporter Remède, à moins que d’y mettre le feu , en manière de Fougère, pour empêcher que la fufée ne monte tout-à-fait , & que le Genoüil ne perde le mouvement. Puifque c’efl; une affaire de fi grande confèquence , on ne doit point tar¬ der à y donner le Feu , dès le commencement que la Fufee gagne la jointure. AUTRE REMEDE POUR LES SUROTS ET FUSEES. PRemierement , il faut rafer le Poil bien près; fur-tout où eft la dureté ; enfuite la battre & la frotter tout doucement avec un Bâton de Cou¬ drier , ou autre bois ; quoique plufieurs Perfonnes croyent le Coudrier meil¬ leur; mais moi, je n’y fais point de différence ; je regarde à la delicatefîé de la main de celui qui le fait, pour ne point caufer d’inflammation fur la Jam¬ be. Celte grofîèur étant feulement amolie , vous la piquerez par tout , par DES CHEVAUX. Ï05 par de petites mouchetures, avec une Lancette, pour en faire fortir Je fàng corrompu; enfuite, vous y appliquèrez l’Onguent fuivant. Euphorbe. . -1. Dragme. Fleur de Souphre. ------ 1. Dragme. Cantarides. . 1. Dragme. Ellébore Noir. . 1. Dragme. Le tout en poudre; vous l’incorporerez dans l’Huile de Laurier & en ferez un Onguent liquide que vous étendrez fur des Etoupes ou Filafîè, que vous appliquerez fur la groflèur, & afin que cet Appareil puiflè refier 24. heures fur la Playe, vous l’affermirez avec une Bande. Mais il faut pren¬ dre garde que le Cheval ne puifle y porter la Dent. Les 24. heures étant expirées, vous lèverez l’Appareil & laverez la Playe avec de PEau fraîche, jufqu’à guérifon. AUTRE POUR LES SUROTS ET FUSE'ES. LE Poil étant rafë fur toute la Groflèur, & celle-ci étant amolie en la frot¬ tant avec un Bâton , comme, il efl marqué ci-defïus , & piquée avec une Lancette; vous prenez un morceau de Coine de Lard, fort graflè,que vous appliquerez fur la dureté ; & avec un Fer chaud , appuyez fur la Coine , pour la faire fondre fur la Groflèur , enfuite vous y appliquerez du Beure & de la Poix noire, autant de l’un que de l’autre, rouflis, dans une Poêle ou Poê¬ lon, ayant foin d’en mettre tous les jours pendant quinze jours, & vous laiflèrez tomber l’Efcare & le panfèrez jufqu’à guérifon. AUTRE REMEDE POUR LES SUROTS ET FUSUES. IL faut rafèr le Poil; enfuite vous ferez comme ci-devant, pour amolir le Surôt; après cela vous prendrez cinq ou fix petits morceaux de Thui- le à couvrir les Maifons , de la grandeur du Surôt & de la Fufee , vous les ferez rougir dans le feu, ou dans la Forge d’un Maréchal; Vous aurez une Terrine dans laquelle il y aura du Vinaigre de Vin & un gros morceau de Linge, dans Lequel vous mettrez un de ces morceaux de Brique; & vous l’appliquerez auffi-tôt fur la groflèur du Surôt , jufqu’à ce qu’il foit froid. Enfuite vous en remettrez un autre & l’appliquerez comme le premier, & ferez de même des autres jufqu’à ce que vous voïez qu’en tirant avec la Main, le Poil tombe facilement, & puis vous y appliquerez le CaufHc fui¬ vant , qui ne doit porter uniquement que fur la Groflèur , & vous l’y Iaif ferez 24. heures , avec une Bande. C A U S T I C. P Renez une Gouflè d’ Ail , autant pelant de Sel commun, de Poivre, & d’Ellebore noir; le tout bien pilé enfèmble; & autant à peu près d’Hui- le de Laurier, pour en faire un Onguent, que vous appliquerez furie Su¬ rôt, ou Fufee, le faifànt tenir avec une Bande, & vous l’y laiflèrez 24. heures. Surtout que le Cheval n’y porte pas les Dents ,& auffi-tôt que l’Efcare fèra tombé , vous aurez foin , loir & matin, de laver la Playe avec du Vin chaud & un peu de Sucre fondu dedans, & continuerez jufqu’à Guérifon. Dd A U LA PARFAITE CONNOISSANCE AUTRE REMEDE, 10 6 APrès que vous aurez traité le Surôt, ou Fufee, comme il efl marqué ci-devant; pour préparer le Surôt à recevoir le Remède fuivant. Vous prendrez Racine de Navets fàuvages qui croiflènt dans les Hayes, autre¬ ment Couleüvrée, & vous en ferez des-tranches épaifîes environ d’un Doigt; vous en ferez plufieurs que vous mettrez dans du Vinaigre de Vin & leur ferez jetter un bouillon, ou deux. Il faudra y ajoûter une Poignée de Sel, laiffant cette Compofition toujours fur le Feu , pour prendre les tran¬ ches les unes après les autres, afin de les appliquer Je plus chaud qu’il fè poura, fur le Surôt, ou Fufee , jufqu’à ce que vous vous aperceviez que le Poil tombe facilement. Enfuite vous y appliquerez un Onguent de Poi¬ vre, de Sel , d’Ail & d’Ellebore pilez enfèmble, avec de l’Huile de Laurier, comme il eft marqué à l’Article précèdent; & vous l’y laifîèrez 24. heures. Enfuite vous engraiflèrez l’Efcare , qui tombera, & le Poil reviendra. AUTRE REMEDE. APrès que vous aurez traité le Surôt comme il a été marqué ; vous prendrez une Tête d’ail épluchée , que vous ferez boüillir dans de l’Huile de Noix , pour l’appliquer Je plus chaudement qu’il fera poffible fur la Grofîèur du Surôt; vous aurez foin que cela foit attaché avec une Ban¬ de , qui doit refier deux fois 24* heures. Après quoi vous y joindrez de l’Huile de Laurier tous les jours, & le Surôt s’en ira, pourvu qu’il ait été battu & fâigné , comme je l’ai dit ci-defliis. OSSELETS DE TROIS ESPECES. CE que l’on appelle Oflèlets efl de même nature que le Surôt; c’efl ce qui fait que plufieurs croyent que c’efl la même chofè. Il y a pourtant de la différence; car les Surôts viennent près des Genoux, & les Oflèlets, près des Boulets; ils viennent indifféremment en dehors, ou en dedans de la jambe. Le premier efl l’Ofîèlet fimple , qui n’approche point la Jointure du Bou¬ let, ni du Nerf Celui-là ne doit point empêcher d’achepter un Cheval, parcequ’il ne l’incommode point ; iJ n’eft feulement que desagréable à la. vûë; outre que les Chevaux s’en font très-fouvent d’eux mêmes. Le fécond efl celui qui defcend dans le Boulet & qui empêche le mouve^ ment de cette Jointure; ce qui fait fouvent broncher & tomber le Cheval ; & pour peu qu’il travaille il le fait boiter. Le troifième efl celui qui fè trouve placé entre l’Os & le Nerf, & quelque fois même deflus le Nerf; outre que Je Cheval n’en efl pas fi fer¬ me , pour peu qu’il travaille , il ne manque pas de boiter. Je pourois bien enfèigner des Remèdes ; mais il y en a afTez pour les Surôts , qui font tous propres pour les Offelets. MOLETTES DE TROIS ESPECES. Premièrement avant que d’entreprendre la Guérifon de quelque Mal , Acci- DES CHEVAUX. \ I07 Accident, ou Infirmité, qui peuvent forvenir à un Cheval, il les faut bien connoitre: Il en eff de même de la Medecine , ou Chirurgie, obforvée en¬ vers les Perfonnes ; car tout homme qui n’en a pas une parfaite connoif fànce, il n’y a que le hazard & le bonheur qui le fait réüiïir, ayant travaillé çn aveugle, fans fàvoir ce qu’il a entrepris. Ainfi les Molettes , dont je vais parler , fo connoifîènt à peu près à la Vue, comme les Oflèlets ; non pas tout -à- fait dans les mêmes places ni au toucher de la Main; car les Oflèlets font durs & les Molettes obéïflènt. Il faut fàvoir, que cela vient aux uns plutôt qu’aux autres, par de differentes caufos; aux uns pour être provenus de Race de vieux Chevaux ufèz , & aux autres pour avoir travail¬ lé trop jeunes. Il y a encore une autre chofè à remarquer; que les Che¬ vaux fins, étrangers, comme ceux d’Efpagne, Barbes, Arabes , ou Ita¬ liens, s’ils font travaillez trop jeunes, de ioo. il y en aura 90. qui feront chargez de Molettes , dès l’âge de quatre, cinq , ou fix ans. Mais le bon¬ heur veut que dans ce Pays-là, on ne les fait point monter, qu’ils n’ayent atteint cinq , ou fix ans; principalement dans les Harras de réputation, à moins d’une grande necéfîité. Les Chevaux Anglois y font fort fojets , parcequ’on les fait travailler de trop bonne heure ; ou quelque fois ils ti¬ rent Race de vieux Chevaux ruinez. La meilleure Race qu’ils tirent, ce font des Chevaux Arabes, ou Barbes, qui eft certainement la meilleure Race pour tirer les Chevaux de folle , pourveu qu’ils ne foient par ruinez auparavant. Pour revenir à la connoiflànce des Molettes; c’eft une efpé- ce de petite Enflure qui fè trouve entre Cuir & Chair, autour des Boulets, lorlqu’elles paroiflènt, & qu’elles n’approchent point le gros Nerf, elles ne font pas boiter le Cheval , pourvu qu’il ait déjà quelqu’âge ; c’efl à dire de huit à dix ans & plus. Il n’en forvira pas moins , pour¬ vu qu?on n’en éxige pas un trop grand travail. Il foroit pourtant mieux qu’il n’y en eût point. C’efl: ce que l’on appelle Molettes fim- ples , & pour connoitre cette efpéce , il faut remarquer que ce font de petites Pellicules remplies d’Eau roufîè , qui font moles, comme on la déjà dit ; & dont les Remèdes fo trouveront à la fin de la troifième forte de Molettes. MOLETTES NE R VE USES. LEs Molettes Nerveufos ne font autre chofo , que ce qui vient d’être ex¬ pliqué , avec la différence que les précédentes ne viennent que for le Boulet , ou quelques fois au deffus, fur l’Os de la Jambe, à la place où viennent les Oflèlets ; & celles-ci viennent for le derrière du Boulet & for le gros Nerf, ce qui les rend plus mauvaifos , & par les longues fatigues ne manquent pas de faire boiter le Cheval. Cet Accident peut arriver aux quatre Jambes ; elles font plus dangereufos les unes que les autres , félon l’endroit où elles fo trouvent placées ; ce qui prefîe le Nerf & fait boiter le Cheval , pour peu qu’il travaille. Si dans une occafion fomblable , on fo trouvoit en route & que l’on n’eût pas le tems de féjourner, il faut, à cha« que fois que le Cheval entre à l’Ecurie , lui bien laver les Jambes , avec de l’Eau la plus fraîche que l’on poura trouver; par exemple de l’Eau de Fontaine, ou de Puits; & avec une Eponge en employer un Seau à cha¬ que Jambe. Cela fera que vôtre Cheval continuera fà Route fans boiter , quoique cela ne le gueriflè pas. Il faut fàvoir auffi, que les Molettes in- v Dd 2 com- io8 LA PARFAITE C O N N OIS SAN CE commodent plus en Eté qu’en Hiver , principalement dans les grandes cha¬ leurs, parceque les Pores font plus ouverts. MOLETTES S OU FF ETES. CEtte troifième efpéce de Molette eft la plus mauvaife ; lorfquelle fè trouve placée au deffus du derrière du Boulet , entre l’Os & le gros Nerf, & pour peu que le Cheval travaille elle le rend fi fort boiteux qu’à peine'peut-il pofer fon pied à terre. Cette forte de Molette fe fait voir des deux cotez de la Jambe, en dehors, auffi-bien qu’en dedans; & lorfque vous appuyez la Main, ou le Doigt deffus, ç’eft comme fi vous touchiez fur une Veffie de Cochon, ou de Vache, remplie de Vent. Plufie.urs le font voulu hazarder à les ouvrir , pour en tirer l’Eau rouflè qui eft dans cette petite Pellicule, mais pas un n’a réüffi. Us ont quelques fois foula- gé le Cheval, pour un peu de tems, & quelques fois auffi, ils en ont éflro- pié. Le plus court eft d’aller aux Remèdes , qui ne peuvent faire de Mal à un Cheval , & qui le guérit au contraire. Cet accident eft plus dan¬ gereux qu’on ne penfe, car fi on attend trop tard à y remedier , il n’y aura que le feu qui poura tirer le Cheval d’affaire ; & comme il y a peu de bons Maréchaux qui le lavent donner, quoique tous s’en vantent, le meilleur eft d’avoir recours dès le commencement aux Remèdes fuivants. Il faut com¬ mencer par bien rafèr tout le Poil autour des Boulets & deffus les Molettes; enfuite fè fèrvir de cet Onguent. Mouches FEfpagne , ou Cant arides. - - 2. Onces . Euphorbe , Ellébore noir , de chacun. - - 2. Onces. * fil ’ » < . Ij * i * à . - . - t **- * ■ ■ • ~~ Ji* Mettez cela en poudre & faites-en un Onguent avec de l’Huile de Lau-. rier & de Thérebentine, autant de l’une que de l’autre; & avec une Spa¬ tule, en mettre tout autour du Boulet & principalement fur les Molettes; fur lefquelles vous laiflèrez l’Onguent 24. heures; & avant que ce tems foit expiré, il tombera beaucoup d’Eau rouflè; enfuite nous lèverez , avec la même Spatule, l’ancien Onguent, pour en mettre de nouveau, & vous ferez cela pendant neuf jours de fuite, toutes les 24. heures. Il vous fèmblera que la Peau foit tombée, fans efperance de revenir; mais que cela ne vous étonne point; le Poil & la Peau reviendront auffi beaux qu’auparavant. Il eft certain que fi les Molettes font nouvelles , elles difpa- roîtront & ne reviendront delong-tems ; à moins que ce ne foit par le mê¬ me Accident; c’efl à dire par un trop grand Travail. AUTRE MANIERE POUR FAIRE D1SPAR0IT RE LES MOLETTES. s * ' • ' ” JL ne parlerais pas de ce Remède, fi ce n’efl que beaucoup de Marchands s’en fervent pour tromper un chacun. Il eft vrai qu’on peut faire dif paroître les Molettes, mais non pas les guérir , cela n’efl utile que pour la vente. Il eft bon de fàvoir comment ils s’y prennent. Lorfqu’un Maquignon trouve un beau Cheval, qui a encore de la Jeuneflè, quoi que ruiné fouvent des 4. Jambes, il ne s’embaraffè pas qu’elles foient bonnes , pourveu qu elles fervent a faire fon coup , pour le vendre à grand prix. S il 1 achepte en Hiver il ne manque pas , au commencement du Prin- tems DES CHEVAUX. 109 tems de l’envoyer en pâture ; après il le retire dans fon Ecurie , & prend de la Fiente de Vache délayée avec du Vinaigre, il lui en barboüille tou¬ tes les Jambes trois ou quatre fois par jour, & en peu de tems les Molet¬ tes difparoiflent. Le Maquignon conferve le Cheval jufqu’à ce qu’il trou¬ ve un Marchand le tenant toujours dans une Ecurie leparée, & pendant qu’il en fait voir d’autres , celui ci-arrive de l’Abreuvoir , frais , & luilant , on le marchande, n’y trouvant aucun deffaut, le Maquignon rufe fuppofè qu’il n’efl pas à lui, ou qu’il efl en marché, avec quelqu’un; mais qu’il fe¬ ra fon poffible pour le faire avoir à la perlbnne prefènte; & cela, pour donner plus d’envie qu’on l’achète. Voilà la façon dont les Maquignons Angl ois , plus que les autres , agifîènt pour le deffaire de leur mauvaifè Marchandifo. Ainfi le plus fur moyen pour affermir les Jambes d’un Cha- val & le guérir des Molettes, c’efi de lui donner le feu , comme il fera mar¬ qué dans une des planches qui feront inférées dans le Livre. MANIERE DE DONNER LE FEU. PRemiérement , il faut que la Perfonne qui le doit donner ait la main lé¬ gère & fobtile; ce qui efl impoffible à un Maréchal à caufe du manie¬ ment du Marteau; il faut aufïi que cette Perfonne ait la vue bonne, & une connoifîance parfaite de cette Opération, car s’il coupe la Peau tout-à-fait, en appuyant trop fon Fer, il rifque d’eflropier le Cheval; & s’il ne lui don¬ ne par allez le Feu, il ne lui fait aucun bien, & par conféquent les Mo¬ lettes refient. Suppofe donc qu’on ait trouvé un Homme capable. Il faut avoir fix ou fèpt Couteaux d’ Acier, faits de la même façon qui eft marquée dans une des Planches des Figures , pour donner le feu. On les fera chauffer dans un Feu de Charbon, ou de Tourbe & non dans la Forge d’un Maréchal , parceque la trop grande chaleur , caufee par le Soufflet mange le tranchant & lui fait des Dents , ce qui rend la Lame inégale & par ce moyen déchire la Peau. Il faut que ce Fer fbit extrêmement rou¬ ge, afin qu’il paflè fur la Peau délicatement & que l’on fente à la main , comme s’il pafloit fur du Beure , & à melîire que le Fer perd fà grande chaleur, ou rougeur, il faut qu’il y ait un Homme tout prêt pour en don¬ ner un autre bien rouge & mettre le premier au feu, & jamais ne paflér deux fois de fuite fur la même Raye. Il ne faut point faire ces Rayes en com¬ mençant par en bas; mais du haut en bas , à commencer par la Raye du milieu & enfflite celles des cotez, les unes après les autres; repafîant plufieurs fois fur chaque Raye. A peine le premier Couteau dont on fe fera fervi aura-t-il fflffi pour marquer toutes les Rayes , fans être obligé d’en changer. Après avoir pafîé délicatement plufieurs fois fur chaque Raye , fur celle du milieu moins que fur les autres , fi le feu eft bien donné & que le fonds des Rayes paroifle roux; ce qu’on appelle couleur d’Or , & qu’il paroiflé quelques petites goûtes d’Eau dans une des Rayes, il ne faut pas réïterer davantage , crainte de couper tout-à-fait la Peau. Le Feu étant donné des deux cotez, de chaque Jambe , en dehors &. en dedans, ayant enveloppé tout Je Boulet, & une partie du Nerf , aufïi- bien que cinq Rayes du côté du Nerf & trois de chaque côté du Boulet ; ce qui fait enfèmble neuf de chaque côté de la Jambe , dix huit pour les deux cotez, le Feu étant bien donné, comme il eft marqué ci-defîùs, vous prendrez une petite Eponge trempée dans de l’Encre à écrire , pour en Ee paflér iio LA PARFAITE CONNOISSANCE palier par toutes les Rayes que le feu aura faites; il faut faire cela aüfïi-tôt que le Feu eff donné & continuer avec l’Encre, neuf jours de fuite; après quoi vous mettrez de FOnguent fur toutes les Rayes dont les Efcares auront tombé, & vous prendrez garde , pendant tout le tems de la Cure, que le Cheval ne porte point les Dents à les Jambes. 11 y a deux choies à oblèrver, qui font de grande confèquence. La première, c’eh qu’avant de donner le Feu, il faut que le Chëval ait été long- tems en repos , pour qu’il ne boîte pas dans le tems qu’on lui donne le Feu; linon les peines pouroient être inutiles. La féconde d’auiïi grande importance ; c’éh qu’il n’y a que l’Autonne , ou l’Hiver propre à donner le Feu; les Chaleurs & les Mouches font très- contraires. . Je ne confeille à perlonne de donner le Feu à un Cheval de bas prix , parceque la dépenlé excederoit la valeur du Cheval; car après le lui avoir donné, il faut qu’il relie à l’Ecurie 4. ou 5. mois, fans lortir, & au Prin- tems le faire promener dans la Rofëe de May, dans des Prairies, ou le long des Bleds, pour que la Rofëe achève de lui fortifier les Jambes. Si cela eh bien exécuté , on peut s’afîurer qu’au bout de 6. ou 7. mois, il -aura les Jambes meilleures qu’il ne les a jamais eues & en durera plufieurs Années davantage ; car j’ai vu des Chevaux de grand prix & à qui il ne manquoit rien , qu’on a traittez de cette manière par précaution; & dont on a tiré des quinze & vingt ans de férvice , ayant toujours la Jambe fer¬ me & fidelle , jufqu’aux Chevaux même que Louïs XIV. montoit, auxquels feu mon Père a donné le Feu par précaution; & j’en ai vû le fùc- cès. Depuis ce tems j’ai pratiqué cette Opération & j’ai toujours réüfli. J’oubliois à dire que pour donner le Feu proprement, il faut que le Cheval foit à Terre & que le Feu ne foit pas loin pour être plus prompt à fournir les Fers chauds à celui qui donne le Feu, & avoir une Planche de Bois , auprès de loi , pour les palier dellîis , fortant du Feu , afin d’en ôter la crafle, FOnguent , dont on doit fé fervir le neuvième jour , eh FOnguent de la Brûlure, généralement bon aux Perlbnnes, comme aux Chevaux. ONGUENT POUR LA BRULURE . JL faut prendre, une Livre de Fiente de Poule la plus fraîche que l’on pourra avoir; une Livre dp Sauge hachée & pilée, mêlée avec la Fien¬ te de Poule ; enfuite prendre deux Livres de Sain-doux fondu & mis dans un grand Pot de Terre avec la Fiente & la Sauge. Il faut bien couvrir le Pot, le mettre fur un Feu de Charbons , & faire Cuire cela l’efpace de 4. ou 5. heures ; en fuite vous paflérez le tout bien chaud, dans un gros Lin¬ ge de grefferez bien cela pour; entirer tout ce qu’on poura; vous garderez cet Onguent-, comme unTrefor dans une maifon où il y a des Enfans, carilgue- ; ^ ^ tuf Ur s. de telle. nature qu’elles foient, fans qu’il y paroiflé jamais. 1 0ul ,e ‘rcjVir cet Onguent , pour la guerifon des Chevaux à qui on a donne le Peu, il en faut palier çhaque jour délicatement, un peu fùr cha¬ que Raye ; & fi c eh pour des Personnes , il en faut imbiber du Papier broüillard & en mettre fur la Playe deux fois par jour, fi c’eh un endroit qu’on puiffe tenir couvert; mais fi c’eh au yifage , il en faut pahér cinq ou fax f ois par joui , avec la Barbe d’une Plutnç3 au bout de douze , ou quinze jours, il n’y. paroîtra rien. _ MA - DES C H ' e; vaux. III M A L A N DREA POur lavoir ce que c’efl qu’une Mafandre, il faut examiner les Pieds d’un Cheval, chargez de Poil 3 car ceux qui en ont en quantité y font plus fujets que d’autres. On trouve une efpéce de petite crcvaffe dans Je pli de la Jambe , derrière le Genoüil ; il en fort de certaines Humeurs quelques fois blanchâtres & d’autres comme de l’Eau trouble ; & le Poil qui efl au¬ tour fo trouve droit & herifTé. L’Humeur qui en fort efl; acre & fàîée, ce qui fait tomber le Poil. Cela arrive ordinairement à des Chevaux gras & qui ont été élevez dans un Pays où l’Herbe efl: graflè. Ce n’efl pas un def- faut des plus confiderables ; c’efl fuivant le Tempérament du Cheval; car ii y en a qui en ont plus les uns que les autres. Les Maquignons & Marchands difont que le Cheval n’en vaut que mieux , parceque la Nature fo décharge par-là. J’avouë que quelque fois, ce n’efl pas grand chofo ; mais -il vaudroit mieux que le Cheval n’y fût pas fujet ; car il y en a certains fi chargez d’Humeurs , que travaillant à guérir les Malandres, elles defoendent dans le Pieds . vers la Fourchette , où il s’en¬ gendre' fouvent ce que nous appelions Fie dans le pied , autrement Cra- peau, qui efl un Accident bien plus dangereux, &que peu de Maréchaux font en- état de guérir, faute de connoiflance. Quoi qu’en difont les Maquignons, “les MalandrôS; rendent la Jambe roi- de & ôtent le- mouvement de la jointure du Genoüil, -ce qui oblige le Che¬ val à broncher fouvent & à tomber quelques - fois ' y me pliant la Jambe f • • ■* tr r 9\ « *• . . »... qnavec peine.* nv mrmsLYi .. . 4., . .En Eté ce jDefïàut'. fe ..pafïç. lpuyent: .dç'fQi mêmç, , par la Pouiïiere qui defîeche ces Humeurs ; -mais Ta place relie, toujours marquée. En Hiver, *A . uij JOj LO 1 j£L i « AT * VjLl 1^4 Ail L U I |l i 1 IIU val l v J ^ V-/ wJL_L UI ^11 -L&Llv lv^ fervir de Remèdes, doux , &. non pas vfolens , afin quë la ' guérifon ne chaf fo pas le mal dans un autre endroit. ùPôùr éviter cela, - il faut' fe forvir des •£-'> ' - - 1>1 A 1 w> A » — .v i . . L 1 . .. IO . . i — ^ i.C| ç *■ 1 1 ' - * O i . Remedes iuivmu. , . . d ji 1: m j: de roc r les ma l a nlre s. 'L faut prendre dés Ecaillés dHuitres , dés faire bien calciner dans le Feu , comme fi on vouloit -faire, de la Chaux , afin qu’étant froides ,v on puifle I les réduire prefqu’en poudre , avec la main ; enfoite Vous les mettrez dans un Mortier, après" les avoir broyées , vous lés palier ez au Tamis fin ; vous prendrez autant péfàns de Navets que vous piler ez auiïi , fuppofé que vous ayez .un quarteron de chacun; "vous prendrez ûnê demie Livre de Sain¬ doux' & vous mettrez le tout .dans un Pot de Terré, afin que cela cuifc environ une bonne heure, l’ayant toûiours. remué fur le feu ; & après que vous aurez retiré cet Onguent, il faut le remüer julqu’à ce qu’il foit froid , & vous en appliquerez deux, -ou trois fois' par jour, for les Malandres. II faut auparavant purger le Cheval pour détourner les Humeurs qui pou- roient forvenir ' ailleurs. Il faut aufli le purger après ,' & par ce moyen vous guérirez lès Malandres, fans aucun danger, - . y-/ AÜTRE REMEDE P O ÜR LES MALANDRES , MULES TRAVERSAMES ET SOULANDRjES. . _ * c M’ Es trois maux , quoique differens, fe peuvent guérir & traiter par les mêmes Remèdes. ^ Ee 2 1 1 2 LA PARFAITE CONNOISSANCE Il a été dit que les Malandres fe trouvent derrière le Genoüil dans la join¬ ture- il eft bon de (avoir que les Soulandres viennent vis à vis des Malan¬ dres ^ au milieu du pli du Jarret, les Mules traverfines (ont des efpéces de Crevafles qui viennent (ur le derrière des Boulets , qui les fait fendre en travers • ce dernier Accident efî: (ouvent important , fi on n’y apporte pas promptement Remède; car dans cette fente, il (é fait un trou fi profond, qu’il va quelques-fois jufqu’à l’Os & aux Tendons qui tiennent les Os en- femble, & quelques-fois , il s’y forme une Filandre au milieu delà Playe, blanche, comme fi c’étoit un petit bout de Nerf, qui n’en efl pourtant pas un; mais, c’efl une croiflànce d’Humeurs qui fort d’entre les Os de cette Jointure qui fait (ouvent périr les Chevaux. Il faut donc en ce cas faire le Remède fùivant. " Huile de Cbenevis. . 2. Onces . Miel. - - . . ; - - 2. Onces. Mieux - Oin. ------- r %. Onces. Merd de Gris. - . 2. Onces . Poix noire. . - - - *■ : 2. Onces. Fleur de Soupbre. - - - - - - - 2. Onces „ Mercure vif. - r « ; i. Once. Couper ofe blanc be. - - - - - - - 2. Onces . Or pin. ---------- 2. Onces. Alun de glace. ----- - - - 2. Onces. Il faut bien pulverifer le Mercure vif, avec la Fleur de Souphre , juf¬ qu’à ce que cela (oit tout- à-fait noir ; enfuite Mettre toutes les autres Dro¬ gues en poudre, les ayant incorporées avec l’Huile de Chenevis, le Miel, & le Vieux Oin ; vous mettrez Je tout dans un Pot de Terre & le ferez cuire à petit feu , remuant toûjours jufqu’à ce que cela ait eu 15. ou 20. Boüillons, après vous le retirerez du feu remuant toujours votre compofl- tion jufqu’à ce qu’elle (oit froide , prenant bien garde de fe mettre fous la Fumée; car en la refpirant, on pouroit tomber & cela caufèroit quelque fâcheux accident. Vous vous fe rvirez de cette compofition pour panfèr tous les jours les deifauts, dont on a parlé, & cela jufqu’à guérifon. AUTRE REMELE POUR LA MALANDRE ET SOULANDRE. Prenez " Du Savon noir. - - - - - . - - ■ Prenez «j Populeum. - - - - - - - - . Jdeure frais. - -- -- -- - - Le tout bien mêlé enfèmble , pour en faire un Onguent & en frotter tous les jours les Malandres & Soulandres jufqu’à guérifon. 2, Onces. 2. Onces. 2. Onces. AUTRE. Prenez Huile de Plomb. Cerufe. - - JMiel commun. . j 8- Onces. ■ - - - - - - - 8* Onces , • - - - - - - 24. Onces. Le tout mis enfèmble dans un grand Pot de Terre, le faire cuire à petit feu , remüant toujours avec une Spatule, afin qu’en bouillant cette compo¬ fition n excède point le bord de Pot. JLorfque cela fera bien cuit, vous le DES. CHEVAUX. 113 retirerez de deflus le feu & le taillerez refroidir, en remuant toûjours juf qu’à ce que la chaleur {bit tout-à-fait éteinte, pour vous en fèrvir à panfèr jufqu’à guérifon. AUTRE POUR LES MULES TRAFERSINES. Prenci Maflic , Litarge , Vif- Argent , de chacun. - 1. Once. Vinaigre blanc. -------- 1. Livre. GraiJJc de Porc. - ----4. Onces . Tberebentine de V enife , Eau-rofe , Huile d* Olive , de chacun. -; - - - - 2. Onces. Mais il faut que le Vif Argent foit éteint auparavant dans la Graifle de Porc , qui eh du Sain-doux. Enfuite vous incorporerez toutes ces Dro¬ gues enfèmble, & en ferez un Onguent avec lequel vous panfèrez la Playe de la Mule traverfine, une fois par jour, & à chaque fois, que vous la panfèrez , vous Pétuverez bien avec un peu de Vin chaud , dans lequel vous aurez fondu du fucre, pour tenir toûjours la Playe bien nette, & que ce¬ la fe fa fie promptement , pour que l’Air n’ait pas le tems de corrompre la Playe , car autrement la Cure en feroit plus longue. JAMBES A R QU VE S. CEt Accident vient de deux caufes differentes. La première de Na¬ ture , pour avoir été engendré d’un vieux Cheval ruiné , la fé¬ condé d’avoir été travaillé trop jeune ; l’une & l’autre ne valent rien , parcequ’un tel Cheval ne peut avoir la Jambe fûre ; outre que cela eh très-dèfàgreable à la vue. On fe connoît à cela en regardant les deux Jambes de devant, vis à vis, l’Epaule, à trois pas de diftance du Cheval , lui voyant les Genoux fort avancez & les Pieds retirez lous lui; les Genoux étant plus avancez que les Pieds. C’eh ce qu’on appelle Jambes arquees. Un Cheval de cette efpece doit être rabuté pour toutes fortes d’ufàges ne pouvant pas être ferme fur fes Jambes; & quelque beau qu’il foit, on ne doit point s’en fèrvir pour en tirer Race , parceque tous Ceux qui en pouroient provenir , fèroient fùjèts au même Accident. Je n’en aurols pas même parlé, parcequ’il n’y a point de Remède, h ce n’eh qu’on peut être trompé dans un achapt. JAMBES QUI FLAGEOLLENT. CEt Accident, à peu près de même forte que Je dernier, ne paroît pas fi facilement; ce qui eh un grand avantage pour un Marchand qui vend des Chevaux. Ôn ne peut s’en apercevoir qu’après qu’un Cheval a galoppé quelques tems; enfuite le laifler un peu repofer, pour lors fi vous voyez que les Jambes lui tremblent, c’eh ce que l’on appelle Jambes qui jlageollent. Un a tel Cheval ne peut avoir la Jambe fûre , quoi-qu’il l’ait belle , & bien faite ; ce que les Maquignons ont grand foin de faire remar¬ quer à ceux qui achètent. Mais s’ils font obligez de le faire galopper ou de de le tourmenter , comme on fait ordinairement pour en faire voir la vi¬ gueur, ils ne le laiflènt pas un moment de repos jufqu’à ce qu’il foit rentré à l’Ecurie, c’eh pourquoi ils ont un autre Cheval à faire voir fur le champ , Ff pour „4 LA PARFAITE CONNOISSANCE pour ne pas donner le tems d’examiner le premier & de s’apercevoir que fes ‘ [ambes lui tremblent, étant un peu repofé. Il n’y a pas plus de Remède à ’ cet Accident qu’au premier. •- J u - v *\ C H E VA L QUI FORGE, CE qu’on appelle Cheval qui forge , eff lorfqu’un Cheval en marchant, ou trottant, frappe de les pieds de derrière, c’eff à dire de la Pince, fur le bout des Branches des Fers de devant ; & cela fait de tems en tems du bruit. Ce qui ne provient que de la foiblefîe des Jambes de devant, n’a¬ yant pas la force de lever les Pieds de devant, pour faire place à ceux de derrière , qui les fùivent. Un Cheval de cette efpéce ne peut pas rendre de grands fervices. Les Marchands, pour s’en défaire, allèguent beaucoup de raifons. La première, fi le Cheval eff ferré de nouveau, ils grondent le Valet de l’avoir fait, ferrer trop long; & cela en prefence de ceux qui le marchandent. Si le Cheval eff vieux ferré , ils difent qu’il eff fatigué & qu’il arrive d’un grand Voyage. Ainfi il ne faut point fè fier ni donner aveuglément dans tous les Difcours des Maquignons 5 parceque c’efl autant de fourberies. Il eff certain qu’un Cheval qui forge, ou à qui les Jambes tremblent , après avoir galoppé , ou qui a la Jambe arquée, ne peut pas être fur, ni ferme fur fes Jambes. NERF - FERRURE. CEt Accident peut arriver aux meilleurs Chevaux du monde , aufïi-bien qu’aux mauvais. Suivant les Perfonnes qui les montent, ne fâchant pas les ménager ni les foûtenir à propos; fur-tout à la chafle, ou dans des Courfès de viteflè, étant obligez de courir quelques fois dans des Terres fabloneufès , ou labourées , ou grafîès , & humides. Si on n’a pas le foin de foûtenir un Cheval dans de telle rencontre, les Pieds de devant s’en¬ foncent , & n’âyant pas le tems de les relever allez promptement , pour faire place à. ceux de derrière , ils s’attrapent avec la Pince du Pied fur le gros Nerf de la Jambe de devant, qui eff entre le Genoüil & le derrière du Boulet , & s’étant frappez avec violence , fans endommager la peau, il n’y paroit rien d’abord; mais le loir, ou le lendemain, on voit un Cheval boiteux, fans lavoir d’où cela provient. Il faut donc examiner un Cheval, par-tout , commençant par paffer la main de puis la Jointure du Genoüil en defcendant jufqu’en bas, & tenant le Nerf avec les Doigts pour le lui preflèr du haut en bas , & Iorfqu’il retire le Pied à l’endroit où vous le pref fez, vous jugez que c’eft là où eff Je coup , que l’on appelle Nerf-Ferrure r qui n’efl certainement pas un petit Accident; car fi le Cheval n’eff foigné promptement & que le Mal vieilliflè , la Cure en fera beaucoup plus diffici¬ le ; mais fi on s’en apperçoit d’abord, il faut faire Je Remède fùivant. Il faut prendre de l’Efprit de Thérebentine & du Vinaigre de Vin, éga¬ le quantité ; battez cela enfemble, puis prenez une groffe Eponge, cou- pez-la par le milieu , ou aux deux tiers ; enfuite trempez-Ja dans la Compo- fition & 1 appliquez fur le Mal. II faut que l’Eponge enveloppe tout le Nerf depuis le haut jufqu en bas ; mettez par deflus une Veflie de Bœuf, ou de V ache , que vous ferez bien tenir avec une Bande de Linge en cinq, ou fix doubles. Enfin il faut que la Compofition , ou Remède tienne bien, 11 5 D E S C H E f A U ,\X. bien, & refie fur le Mai 24. heures; après lequel tems vous le réitérerez trois fois, en trois jours de fuite, & le Nerf Ferrure partira fans que le Cheval s’en refîènte jamais. Il faut prendre garde de ne point trop ferrer le Nerf A U T R E R E M E D E. IL faut rafèr tout le Poil le long du Nerf, avant de rien faire; enfùite le bien frotter avec un Bouchon de Paille; pour que cette partie foit échauffée, puis après vous y appliquerez de POnguent fuivant. {Ellébore noir , Euphorbe ,8? Cantarides , de Prenez j chaque forte.- . - 2. Onces, \Huile âe Laurier. ------ 4, Onces . Mettez le tout en poudre & en faites un Onguent avec l’Huile de Lau¬ rier , que vous appliquerez fur le Nerf, principalement à l’endroit où le Cheval a reçû le coup. Réïterez deux fois par jour le même Onguent ; ce qui fera jetter à ce Nerf, des Eaux roufîès; vous continuerez cinq , ou fix jours de fuite le même Remède; & le Nerf deviendra rouge, comme fi la Peau étoit tombée. Mais cela ne doit pas étonner , pareeque le Poil & la Peau reviendront comme au paravant ; & fi cet Onguent eff bien ap¬ pliqué, laiffànt le Cheval trois fèmaines, ou un mois, à l’Ecurie , fans for- tir, la Jambe lui viendra aufïi belle qu’il l’aura jamais eue. Ce même Remède eff auiïi bon pour des Jambes ufees & foulées par travail, & dont les Nerfs fèroient durs & enflez ; mais fi les Maux étoient vieux & les Nerfs entièrement gâtez le plus court feroit de donner le. Feu, en donnant fix Rayes de chaque côté du Nerf, & trois fur le devant de chaque côté , qui enveloppe le Boulet , & une au milieu , ce qui fait dix Rayes de chaque côté. Si le Feu eff bien donné, il n’y a que cela qui puiflè rétablir les Nerfs blefîèz , ou ufez. Mais il faut lavoir avant que de donner le Feu à un Cheval qu’il doit avoir été trois fèmaines , ou un mois, en repos à l’Ecurie, afin de lui préparer la Jambe , pendant ce tems-îà, avec de bons Bains de Racine d’Altéa, pour difpofèr le Nerf à recevoir ie Feu. Il faut ôter toute la Crafîè, trois ou quatre jours auparavant de lui donner le feu, avec de l’Eau tiède & du Savon, car quoi que les Bains d’Altéa aflbupliflent les Nerfs , ils laiflènt cependant une Crafîè qu’il faut ôter pour s’apercevoir de l’effet des fufdits Bains. Comme il y a beaucoup de gens qui ne veulent point donner le Feu , parce qu’ils appréhendent de défigurer le Cheval , attendu que tout le monde n’eft pas au fait de cette Opération, on trouvera quantité de Remèdes que j’ai pratiquez, pour éviter de donner le Feu à un Cheval. REMEDE POUR LES NERFS. VOus frotterez avec la Main toute la Jambe du Cheval pour lui bien échauffer les Nerfs; enfùite vous le faignerez delà Veine des Arcs, & lui frotterez bien les Jambes de fon fàng , & après voys vous fèrvirez de l’Emmiellure fuivante. . "" ' Ff 2 EM- LA parfaite conno.issance \ EMMIELURE. ' De la Poix noire , delà Poix Refine , 6s? de la Poix de Bourgogne , de Chacune . - - 2. Onces. Thérebentine de Menfe. - - - - - 2. Onces . Huile de Laurier. ----- - 2. Onces. Prenez «J Farine de Fèves. - - - - - 2. Onces. Feuilles de Rofe. - -- -- -- 2. Onces. Fleurs de Camomille. ------ 2. Onces. Noix de Cyprès. - -- -- -- 2. Onces. JSang de Dragon. - - - - - - - 2. Onces. Reduifèz en poudre , dans un mortier, les Drogues qui doivent l’être & mettez les autres enlemble , lur trois bonnes Bouteilles de Gros Vin ; faites bouillir Je tout à petit Feu, environ un bon quart d’heure; & de cette Compofition vous frotterez deux fois par jour les Nerfs, l’efpace de quinze ou vingt jours, & vous verrez qu’ils reviendront très-beaux. RECETTE POUR LES NERFS FOULEZ. Prenez < L Huile de Laurier. - * Miel Commun. - - Thérebentine de V'enife. Bôle d* Arménie. - • Savon noir. - - Suif de Mouton. - - 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. Mettez le tout dans un Pot pour le faire bouillir à petit feu, en remuant tou¬ jours pendant un bon quart d’heure : Vous l’appliquerez fur les Nerfs,d’une chaleur médiocre , avec de la Filafîe & un bon Bandage par deflus ; réi¬ térez le Remède jufqu’à ce que les Nerfs parodient défendez , & pour achever de les refoudre , il faut faire un Bain de cette maniéré. BAIN. 'Feüilles de Rofes. - -- -- --2. Onces. Feuilles de Camomile. ------ 2. Onces. Anis verd. - . 2. Onces. Sauge verte. . 2. Onces. Prenez \ Ecorce de Grenade. ------ 2. Onces. Abfmtke. . - - 2. Onces. Noix de Gale. . -2. Onces. Alun de Roche. ------ - 1. Once. Mitriol blanc. - - - x. Once. Reduifez le tout en poudre, & le mettez dans un Chandron d’Eau de Pluye, ou de Riviere, environ la valeur d’un Seau, que vous ferez bouil¬ lir enfèmble, jufqu’à diminution de moitié; enfuite avec une Eponge vous badinerez les Nerfs &les Jambes du Cheval, deux fois le jour, jufqu’à ce qu’il n’y ait aucune incommodité. A U- DES CHEVAUX. i*7 AUTRE FOUR LES JAMBES FOULEES. IL arrive fouvent qu’à force de travail les 4. Jambes d’un Cheval s’en¬ flent de telle forte qu’elles deviennent toutes roides : Pour y remedier, prenez Guimauve, Racine de Parelle, Racine de Fougère, Seneçon, Plantin , de chaque forte deux Poignées; deux Onces de Vieux-Oin & deux Onces d’Huile d’Olive. Faites bien bouillir Je tout dans environ deux Seaux d’Eau jufqu’à dimi¬ nution des deux tiets,&en étuvez les Jambes du Cheval, deux fois par jour, juiqu’à ce qu’elles foient tout-à-fait dégorgées & faines , ce qui ne tardera pas quinze, ou vingt jours, AUTRE FOUR LES JAMBES ENFLEES. IL arrive fouvent une efpéce d’Enflûre aux Jambes des Chevaux de Chaf jfe , par une petite Epine qu’ils attrapent en courant, l’Enflure paroit or¬ dinairement après la chute des Feuilles. Lorfque vous fèntez avec la Main que les Nerfs font enflez & que c’efl par des Piquûres d’Epines , fèrvez- vous du Remède fuivant. Du Vin blanc & de l’Huile de Noix en égale quantité, que vous ferez boüillir dans un Pot de Terre à petit feu jufqu’à reduétion de moitié; puis frottez-en les Jambes engorgées à rebroufîè-poil , tout le long des Nerfs, deux fois par jour. Tout le Poil de la Jambe tombera; mais il reviendra , & la jambe fera belle & faine , comme fi elle n’eût jamais été incommo¬ dée. Il faut que le Cheval , pendant le traittement , refie en repos un bon mois. A U T R E. r i ^ * ’f * - ... P Renez Huile d’Olive, Lie de Vin rouge en égale quantité, mêlez & battez-les bien enfèmble, pour les réduire en efpéce d’Onguent, dont vous frotterez foir & matin les Jambes du Cheval. AUTRE FOUR DESENFLER LES JAMBES ENGORGEES. P Renez des Feüilles de Sureau, des Feüilles de Morelle , des Feuilles de Poiré , autant des unes que des autres , hachées & bien pilées dans un Mortier; tirez-en le Jus, & frottez-en bien les Jambes du Cheval, cinq ou fix fois , elle fe dégorgeront bien-tôt. AUTRE. Prenez Racine de Guimauve concajjee. Lie de L'in. - - Lieux Oin. - - - - - 1. Livre. 6. Bouteilles. 1. Livre. Faites bien cuire le tout enfemble en le remuant toûjours; étant bien cuit & refroidi, vous en frotterez les Jambes du Cheval, trois ou quatre fois par jour, & elles défènfleront à vûë d’œil. Gg A U J 1 8 LA PARFAITE CONNOISSANCE AUTRE. Prenez Graine de Lin en Farine , Lait de Crache. - Uin blanc. - < Racine dd Altéa concajfee. Suye de cheminée. - - Brandevin. - L r Livre. 3. Bouteilles. 3. Bouteilles . 1. Livre. 2. Poignées, r Bouteille. Le tout bien cuit enfèmble jufqu’à diminution d’environ moitié ; enfuite étendre cette Drogue fur de Ja Filaflè & l’appliquer fur les Jambes avec une Bande par deffus. Vous n’aurez pas employé de cette Compofition deux ou trois fois, que les Jambes feront défenflées & en bon état. REMEDE POUR UN CHEVAL QUI A PRIS DES EPINES A LA CHASSE. P Renez de la Peau de Couleuvre & l’appliquez fur les endroits où il pa* roîcra qu’il y aura des Epines, & au bout de deux ou trois jours elles fortiront fans qu’il foit befoin d’y faire autre chofe. Mais fi les Epines ont refié long-tems dans la Jambe du Cheval & qu’elle fût fort engorgée, après l’application de la Peau de Couleuvre, vous y mettrez l’Onguent fùivant, pour achever de faire tout fortir, & défènfler la Jambe. Prenez Graijfe d’Oye rôtie. Poix de Bourgogne. Gomme Elemy. Cire neuve. Sauge blanche pilée.* I. Livre. 6, Onces. 6. Onces. 4. Onces. J. Poignée. Faites cuire le tout enfèmble, jufqu’à ce que cela foit en Onguent, du quel vous frotterez les Jambes incommodées; puis vous ferez chauffer une Pelle jufqu’à ce qu’elle foit rouge; vous l’approcherez autour de la Jam¬ be, pour faire pénétrer l’Onguent, non pas trop fort , comme font ordi¬ nairement les Maréchaux, qui font retirer les Nerfs & rendent par confè- quent le Remède pire que le Mal. Vous n’appliquerez l’Onguent que de deux jours l’un; & fi ce Remède efl fait avec méthode, vous en verrez des effets merveilleux. \ r r''OTÎfi*J ÔUp MANIERE DE FAIRE UN ONGUENT FOUR FORTIFIER LES NERFS DURS ET ALONGEZ. b T f X r \ -r r \ TyRenez Racine de Guimauve bien pilée ; fàites-Ia tremper huit jours , dans un Seau d’Eau, au bout de ce tems , vous y ajoûterez deux Li¬ vres de Farine de Graine de Lin , & vous ferez cuire le tout long-tems à petit feu , jufqffà ce que cela foit comme de la Bouillie ; enfuite il faut paffer le tout bien chaud, à travers un gros Linge pour en tirer tout ce qu’on poura; puis après y ajouter une Livre d’Huile d’Olive , remuant toujours jufqu’à ce que cela foit froid & formé en Onguent, que l’on gardeta dans un Pot bien couvert pour s en fèrvir dans Je befôin,& en frotter feulement les Jam¬ bes, une fois par jour, jufqu’à la guérifon , qui ne tardera pas. w * - R E - DES CHEVAUX. 119 REMEDE POUR LES MALANDRES ET SOULANDRES. IL faut prendre un quarteron de Confoude, Mine de Plomb un quarte¬ ron; & une demie Livre de Miel. Le tout mis enfemble dans un Pot de Terre verni en dedans. Que cela foit fondu à petit feu , en remüant ; après remüer encore jufqu’à ce que cela (oit froid, & en mettre fur les Ma- landres , ou Soulandres, une fois par jour. Vous aurez foin de bien net¬ toyer les Playes avant que de l’appliquer; il ne faut point de Bande, feu¬ lement en mettre avec le Doigt, ou avec une Spatule, & continuer juf qu’à guérifon. ATTEINTE SOURDE. LEs Atteintes four des arrivent par les mêmes Accidens , qui ont été marquez aux Nerfs-Ferrures. Il n’y a feulement que la différence de s’être attrappé plus haut, ou plus bas. La Nerf-Ferrure vient , comme on l’a dit, de ce que le Cheval s’eft frappé fur le gros Nerf de la Jambe de devant; & ceci, de ce que le Cheval s’eft frappé entre le derrière du Bou¬ let & le Talon de la Jambe de devant. Cette Atteinte lourde ne laiflé par d’être fouvent dangereufè , parceque cet endroit efl fort fenfible; outre que les Nerfs qui fervent pour le mouvement de cette jointure , fè trouvent juflement à cet endroit, c’eft qu’il y a quantité de petits Vaifleaux, Vei¬ nes & Artères qui, pour peu qu’ils foient rudement frapez, rendent le Che¬ val boiteux. Pour connoitre cet Accident , il faut paflèr la Main le long du gros Nerf en le pinçant, & n’y trouvant aucune fenfibilité, il faut palier la Main dans cette Jointure qui efl entre le derrière du Boulet & le Talon. Si c’eif-là , où efl le Mal , le Cheval ne manquera pas de retirer fon Pied. L’ayant donc remarqué , il faut d’abord y appliquer les mêmes Remèdes comme pour la Nerf-Ferrure, fuppofànt qu’il n’y ait point de Playe. Mais fi ce n’étoit qu’une atteinte fur le Talon, & que la Peau fût coupée, il ne s’agira que de lui laver la Playe avec du Vin chaud, & un peu de Sucre fondu, fur un peu de Filafle & une Bande par defîiis. Au deffaut de Vin & de Sucre, lavez la Playe avec de l’Urine; car pour peu qu’elle foit pan- fee & garantie de l’Air, elle guérira. On peut auffi la panfer avec de l’Ef prit de Thérebentine, & fi on efl à la Campagne, au deffaut de Médica¬ ment, prenez d’une Herbe nommée Perficaria , exprimez- en le Jus , & en panfez la Playe. Faute de cette Herbe, prenez celle nommée Eclaire , ou du Jus d’Ortie; & fi on n’avoit rien de tout cela, il faut prendre de la Poudre à Canon, en remplir la Playe, & y mettre le Feu trois ou quatre fois de fuite, pour que tout le dedans de la Playe foit brûlé, comme fi on avoit fait le trou avec un Fer chaud. Enfuite vous y appliquerez un peu d’Urine, de la Filaflé, &une Bande par deflùs. Si la Playe devenoit mau- vaifé, pour avoir été négligée , il faudra la panfer avec du Deje&if, com- pofé en la maniéré fui vante , jufqu’à guérifon. D E J E C T I F P Renez un quarteron de Thérebentine de Venife , & deux Jaunes d’Oeufs; mêlez cela enfemble, ce qui rendra la Thérebentine blanche, cg 2 & 120 LA PARFAITE CONNOISSANCE y ajoutez un peu de Brandevin cjui fera un bon effet. Suppofe qu il y ait de mauvaifès Chairs , il faudroit encore y mêler un peu d’Alun calciné , en poudre; & fl elles ne tomboient pas, il faudroit les y obliger avec quel¬ ques autres Cauffiques, qui fèroient plus violens, comme Sublimé, Vitriol, ou autres , qui le trouvent dans ce Livre. Il arrive encore d’autres Accidens par les Atteintes lourdes que l’on ap¬ pelle Javars , quoiqu’ils peuvent venir quelques fois de la Nature ; ce font les plus mauvais , dont la Connoiiïânce des trois fortes fè trouvera ci-après. * J A T A R SIMPLE. COmme il eff bon avant de rien entreprendre à guérir d’en fâvoir la confèquence , on va donner la Connoiffànce du Javar. C’eff une Humeur qui vient derrière le Boulet au deffus des Talons, & qui oblige un Cheval à boiter extraordinairement. Il s’y forme une petite Enflure dès le commencement , qui eft fort fènfible au toucher de la Main ; & Je plus promptement qu’on peut y apporter Remède n’eff que le mieux, pour en faire fortir la Matière, que l’on appelle Bourbillon; Cette Matière n’en eff pas plûtôt dehors, que le Cheval fe trouve loûlagé; mais fi elle y fejour- ne long-tems , le Cheval court rifque de périr. Au lieu de Javar Ample , il peut devenir Nerveux, qui pour lors, n’eff pas une petite Cure. Pour en revenir au prémier, il fautfèfèrvir des Remèdes fui vans pour le mettre en Matière & la faire fortir. Prenez des Excrémens d’une Perfonne , & que cela foit fraîchement fait, & chaud; appliquez en deffus, avec de JaFilaffe & une Bande, & réi¬ térez jufqu’à ce que la Matière forte , enfui te panfèz la Playe avec du Dejec- tif, ou autres Médicamens propres à toutes forte de Playes. AUTRE REMEDE. IL faut prendre les mêmes Drogues dont on fè fèrt pour faire venir les Glandes en Matière, d’un Cheval qui jette la Gourme, ou bien des Oi¬ gnons de Lys cuits dans la Braifè ; enluite les mettre dans un Mortier avec de l’Huile telle que l’on poura l’avoir, celle de Navette eff la meilleu¬ re , ou celle de Lin; le tout réduit enfèmble en Onguent , l’appliquer fur le Javar qui ne tardera pas à être en matière & fortir , enfùite le panfèr comme une autre Playe. AUTRE REMEDE POUR LES JAVARS. AVant que d’entreprendre de guérir un Javar, il faut bien examiner la complexion & le tempérament du Cheval ; s’il eff chargé d’hu¬ meurs , il faudra , de tems en tems , le purger pour les détourner de cette Partie. : - ... -, MANIERE LE FAIRE UNE EMPLATRE POUR FAIRE SORTIR LE BOURBILLON HORS L'UN JAVAR. P Renez quatre Onces de Vieux-Oin; faites-le fondre dans un Poêlon; prenez quatre Onces de Miel & faites-le cuire un peu de tems ; après vous DES CH EVAUX. 121 vous y ajouterez deux Onces de Farine de Févë que vous mettrez fur le feu ; Vous remuerez bien tout cela jufqu’à ce que ce ne (bit qu’une Bouillie: Vous y ajoûterez trois Jaunes d’Oeufs, & lorfque le tout fera bien délayé enlèm- ble, vous le mettrez fur des Etoupes , ouFilafîès, que vous appliquerez fur le Javar; & toutes les douze heures vous réitérerez le même Remède 3 jufqu’à ce que le Bourbillon foit fbrti. Vous ferez entrer dans le trou, une Tente de Filafle, converte de bon fùppuratif pour faire fortir le refte de la Matière. La Playe ne fùppurant plus , vous mettrez un peu de Pou¬ dre d’Alun autour de la Tente, de crainte que la Chair ne furmonte; en- fuite vous y mettrez tout ce que vous aurez de propre à panfèr des Playes; mais fur-tout que l’Air y entre le moins qu’il fera poffible. Comme il a été dit qu’il y a plufieurs fortes de Javars , il efl bon de par¬ ler de celui qui fiiitp J A VA R ENCORNE \ QUoique tous les Javars proviennent à peu près des mêmes céufes* avec cette différence que le Javar fimple ne vient que dans la Jointu¬ re qui fe trouve entre les Talons & le derrière du Boulet, celui-ci vient à peu près dans le même endroit; mais le trou fe forme entre le Ta Ion & la Corne qui efl la Couronne du Pied. Il y a plufieurs Chevaux qui font péris par cet Accident , foit pour avoir été négligez, ou pour avoir laifîê la Playe trop long-tems à l’Air en la panfânt , foit pour n’avoir pas allez purgé le Cheval. Quand par négligence tout cela arrive, les meil¬ leurs Remèdes deviennent inutiles. Il y a des Chevaux qui n’en meurent pas, mais iis relient fix mois, ou un an fans guérir. Ainfi pour prévenir ces Accidens : Prenez des Poireaux, le verd auffi-bien que le blanc; ha¬ chez & pilez-les bien dans un Mortier avec autant de Moutarde, & autant de Vieux-Oin; faites en une Emplâtre que vous mettrez fur le Javar, pour le faire meurir, & le Bourbillon en fortira; après quoi vous mettrez fur les Playes quelques Poudres pour les deflecher,en prenant garde que l’Air n*'y entre. Si le Javar efl vieux , vous prendrez de l’Ëflènce de Thérebenti- ne avec de PÂIoës Succotrin, eln poudre; vous y mêlerez du Sucre & vous ferez avec cela une Teinture qui fera prefque rouge, avec laquelle vous panfèrez le Javar, jufqu’à guérifon. S’il y avoit fix mois , ou un an que le Cheval eût un Javar , & qu’il y eût des Chairs qui furmontaflent fur la Corne, vous en couperez autant qu’il vous fera poffible, avec un Biflouri, ou autre Férement ; enfuite vous y mettrez le Feu par Rayes ; & fur toute la grofîèur, du haut en bas, en la fèparant par deux ou trois Rayes, à prendre depuis le Poil jufques fur la Corne, fort avant, pour faire tomber les Chairs que vous n’aurez pû couper , en approfondillant dans le Mal; c’efl le fèul moyen de tout emporter ce qui furmonte, car toutes les Drogues d’un Apotiquaire n’en viendraient pas à bout. L’Opération du Biflouri & des Rayes de Feu étant faites, vous applique¬ rez fur la Playe une Emplâtre faite de la manière fuivante, & vous la panfè¬ rez dix ou douze jours de fuite. Prenez du Miel & de la Thérebentine de Venifè, autant de l’une que de l’autre, que vous ferez bien chauffer enfèmble, pour l’appliquer fur le Mal, & laiflèrez ce premier appareil trois jours avec une bonne Bande & con¬ tinuerez chaque fois que vous panfèrez. Si vous vous apercevez que H h quel-* 122 LA PARFAITE CONNOISS ANCE quelque Chair furmonte vous fàupoudrerez fur la Playe avec de l’Alun calciné, & remettrez la même Emplâtre dans laquelle vous ferez entrer l’Eflènce de Thérebentine; il faudra tenir toujours le Sabot gras, avec l’Onguent de Pied, pour que la Couronne ne fè retreffiflè pas, & fi par la longueur du Mal la Couronne étoit reflèrrée ou diminuée, vous ferez des Rayes de haut en bas tout à l’entour avec des Roüénettes , ou Couteaux de Feu. Si elle l’étoit avec excès , ne héfitez point de defloler le Cheval & de lui bien fendre la Fourchette, pour lui élargir le Pied; & vous panfërez la folle avec de la Thérebentine un peu chaude , en donnant bonne nourriture au Sabot avec de l’Onguent de Pied, dont la recepte fè trouvera à la fuite de ce Li¬ vre, de même que la manière de defloler, AUTRE R E ME D E . é : ’ APrès avoir fait fortir le Bourbillon par des Emplâtres d’Excremens de Perlonne, les plus frais faits, appliquez-en defîus la Playe, que vous laverez avec le jus d’Herbe nommée Macedoine, & imbiberez des Tentes de Filafîe pour faire tomber les Filandres, qui pouroient être attachées au fonds de la Playe, que vous continuerez de panier avec le même jus jufqu’â par¬ faite guérifon. AUTRE. P Renez du Vieux Oin & le quart autant de fèl bien pilé & mêlez enfèm- ble; vous appliquerez ceci fur le Javar & l’y laiflèrez 24. heures, en réitérant jufqu’à ce que le Bourbillon forte; & après, le moindre Onguent achèvera de guérir. CONNOISS ANCE BU JAVAR NERVEUX. CElui-ci vient juftement au milieu de la jointure qui eft entre le Talon & le derrière du Boulet. S’il eft traitté dans le commencement , if fera facile à guérir; mais fi on attend qu’il s’y forme un Ulcère, il s’y for¬ mera auffi une petite Filandre attachée au Nerf, dont la cure fera difficile , parceque dans cet endroit , on n’ofè pas appliquer des Remèdes violens crainte de faire tort au Nerf, & fi on fè fert de Remèdes doux & fimples , c’efl entretenir & donner nourriture à la Filandre. Ainfi après s’être fèrvi des Remèdes comme pour les autres Javars , on peut fè fèrvir de bons De- jeètifs , & au lieu de Brandevin y mettre del’Efprit de Thérebentine, & y mêler un peu de Poudre d’Alun calciné , fuivant le befoin; car fi la Filan¬ dre, eft grollè^, il en faut mettre davantage; & fi elle eft petite, il en faudra moins. Si tôt qu elle ne paraîtra plus on doit achever de la panfèr avec le Dejeftif p ur. POUR LES E N CL OU U RE S , OU CH ICO T S. Ci^ Mal fè fait aflèz connoître de lui même, fins s’efforcer d’en donner la Connoiflànce, fi le Mal eft récent en arrachant le Clou , ou Chi¬ cot, faites 1 ouverture la plus grande que vous pourez, & y faites entrer de 1 Efprit de Thérebentine <5c de la Tilaflè par defîus; & au bout de 24. heu- DES CHEVAUX. 123 heures , fi le Cheval boîte encore, vous réitérerez jufqu’à guérifon , toutes les 24. heures. Au deffaut d’Efprit de Thérebentine , l’Onguent de Pied , fondu & verfe tout chaud dans le trou, fera un bon effet. AUTRE REMEDE POUR V ENC LO U Û RE. COmme l’on n’efl pas toujours à portée des Apotiquaires , ou Droguifles, pour fecourir un Cheval encloûé , ou incommodé d’un chicot pris dans un bois , & que fouvent même on ne trouve pas de Maréchal ; il faut pren¬ dre d’une Plerbe, fi on peut la trouver, nommée Mille-Feüilles ; la piler pour en avoir le Jus, & le faire entrer dans laPlaye,que le Chicot, ou Clou aura fait; & mettre de cette Herbe par delfus , fans y rien faire autre choie, & en peu de tems le Cheval fera guéri. Au deffaut de cette Herbe, prenez des Feüilles de Perficaria & en faites la même choie; & fi on n’avoit ni l’une ni l’autre Herbe , il faut prendre des Feüilles d’Ortie, ou du Baume du Se- xnaritain, dont la Compofition efl dans ce Livre. AUTRE POUR UN VIEILLE ENCL O UURE. IL faut faire une Teinture d’Aloes Succotrin compofee en la manié* re fuivante. p f Alo'és , 6? Sucre. - *• - - - ~ Once. rene~ \iiuile de Thérebentine. - - - - 3. Onces . Mêlez cela enfèmble pour panfèr l’EncIouûre. S’il y a une Filandre at-^ tachée au fonds du trou, que vous ne puifliez point faire tomber, vous y mettrez un peu de Sublimé en poudre & le Remède par defîus. Notez qu’il faut toujours mettre un bon deffenfîf autour de la Couronne de peur que l’inflammation ne caufe quelque renvoi au defîus , qui pouroit deflouder Je Sabot d’avec le Pied, & par conlequent le Cheval fer oit perdu. Il faut toujours tenir le Sabot gras, on la déjà dit, crainte qu’il ne fè reflérre trop & devienne difforme. AUTRE POUR UNE VIEILLE E NC LO U U RE. ■ • / 1 FAites tremper du Vitriol Romain dans du Brandevin à diferétion jufqu’à ce que l’Eau foit bleue , & en mettez une fois le jour fur l’EncIouûre juf qu’à guérifon. Cette Eau peut fe garder long-tems & peut fèrvir pour tou¬ tes les Playes où il y a Cangrenne. H A N C H E-F E T U R E* CE qu’on appelle Hanche-Féturc , c’efl lorfqu’un Cheval s’eff pris aveü la Longe, ou avec la Chaîne de fon Licol, par une Jambe , ou par 3e Paturon, de derrière, ou de devant. Cet Accident efl ordinairement plus violent à une Jambe de derrière. Lorfqu’il efl pris de cette façon , il fe débat & fè coupe dans la Jointure qui efl au defïïis du Paturon , & au deflous du derrière du Boulet. Si le Mal efl recent , quelque Playe qu’il puifle s’être faite, à moins qu’il ne fè foit coupé quelque Nerf, qui fervent au mouvement de la Jointure, ou quelque Veine, il fera de peu deconfe- H h 2 quence. 124 LA PARFAITE CONNOISSANCE quence. En y appliquant feulement des Jaunes d’Oeufs cruds, & réité¬ rant tous les 24. heures avec une Bande; fi la Playe efl légère, le Jaune (POeuf mis leulement avec le Doigt, loir de matin, le guérira. Niais fi les Nerfs ont été endommagez , ou quelques Veines, un bon Dejeêlif les pourra guérir, prenant bien garde que l’Air n’entre dans la Playe; le même Déje&if pourra fervir à l’Accident fuivant ; ou bien une partie des Re¬ mèdes qui ont été donnez pour les Javars , après que le Bourbillon efl forti. CREVA. SSE. C Et Accident arrive plus fouvent en Hiver, qu’en Eté, lorfqu’un Che¬ val a la Peau tendre , & qu’il efl obligé de travailler dans l’Eau, dans la Glace, ou dans la Boue , qui efl à moitié gelée, cela lui fait fendre fou- vent la Peau, au derrière des Jointures ; quelques fois fur les Paturons , queîqucsfois plus haut, & queîquesfois même les Boulets. Cet Accident provient comme les Angelures; il n’efl pas fort dangereux en foi même, mais il incommode fort en Voyage. Pour peu qu’on y applique des Re¬ mèdes adouciflans, & que P on garantiflè les Crevaflès du grand Air, le Cheval fera bien-tôt guéri, pourvu qu’on le tienne à l’Ecurie fans fortir. Il n’en efl pas de même de l’Accident fuivant, auquel il faut avoir plus d’atten¬ tion. C’efl pourquoi , il faudra avoir recours à plufieurs Remèdes qui font marquez dans l’Article des Javars ; car qui panfè bien une Playe en peut panfèr une autre. MULE TRAVERSIN E. LEs Mules Traverfines reflèmblent à peu près aux Crevaflès , faifant fendre la Peau en travers derrière le Boulet. Elles arrivent plus fou- vent aux Pieds de derrière qu’à ceux de devant, & pour faire la différence des Mules Traverfines aux Crevaflès , c’efl qu’il en lort une efpéce de Ma¬ tière blanche , ou comme de l’Eau trouble. Cela peut arriver auiïi aux Crevaflès avec cette différence qu’elle ne fend que la Peau , & la Mule Traverfine efl plus profonde; car en prenant un brin de Paille, & fans le forcer, on verra qu’il y entre de la profondeur de deux Doigt, pareeque le fonds du Trou va jufques entre les Os de la Jointure. Pendant le Panfè- ment de cette Playe, il ne faut pas que le Cheval forte de l’Ecurie, pas fèulement pour aller chez le Maréchal, & qu’il foit panfè dans la place, par- ceque le faifant fortir de l’Ecurie, allant & venant, cette Jointure fouffre & la Playe s’agrandit; par confequent, les meilleurs Remèdes deviennent prefque inutiles. Vous vous fèrvirez donc dans cette Cure, des Remèdes propres aux Javars, & prefererez la Teinture d’AIoës faite dans l’Efprit de Thérebentine , comme il efl marqué; & par deflus l’application de la Tin- ture d’AIoës vous n’oublierez pas de mettre autour de la Jambe un bon Reflraintif, pour empecher 1 Inflammation qui y pouroit flirvenir, avec une Bande de cinq ou fix doubles, pour empêcher le mouvement du Boulet, & fur la fin vous achèverez de guérir avec du Déjeêlif C R APAUDINE. CE que I on appelle Crapaudine efl une Humeur qui vient ordinaire¬ ment de la Nature au Cheval. Cet Accident vient fur le devant du Pied DES CHEVAUX. 125 Pied au defïùs de Ja Couronne qui ed au deflous du devant du Boulet. Il s’y forme une efpéce de Galle de la largeur d’environ un pouce de Diamètre, qui fait tomber le Poil en cet endroit; laMatiére qui en fort ed fort püante & in¬ commode fort le Cheval. Plufieurs Perfbnnes traittent cet Accident de bagatelle & cependant peu le lavent guérir. Dans cette occaflon , il faut fè fèrvir de Caudique , pour faire tomber l’Efcare, car c’ed une efpéce de Chair baveufè qui n’ed pas facile à déraciner. Les Bidouris, ou autres Indrumens tranchans ne reufliront par fi bien que les Cautiques qu’on trou¬ ve marquez dans ce Traité. Ayant fait tomber une Efcare grande comme la moitié d’une Noix , s’il ne paroît plus de Chair baveufè, vous le panfèrez comme une Playe ordi¬ naire. Cet Accident arrive rarement aux Chevaux de Selle , mais à de gros Chevaux chargez de Poil, & pas confequent d’Humeurs; à moins que les Chevaux de Telle n’ayent été élevez & nourris fur des Terrains gras & marécageux. Si ce Mal ed négligé il peut caufèr un autre Accident , encore plus mauvais , que l’on appelle Soye, ou Pied de Bœuf Cela arrive par l’écoulement de la Crapaudine , ayant été reflèrrée par deflus & étant defcenduë entre le petit Pied & la Corne, lui fait fendre le Sabot par le milieu, fur le devant du Pied. DESC RIPTIO N D E LA CRAPAUDINE. CE Mal vient, comme il a été dit, fur la Couronne du Pied d’un Che¬ val qui travaille dans les Boues. Il fait louvent difîoudre la Corne d’avec le Petit-pied; & quelques fois tomber le Sabot. Il y a des Saifons que le Mal paroît plus que dans d’autres , car il reverdit lorfque les Bleds commencent à croître & qu’ils font en deur;dans tous les autres tems il n’y rede qu’une petite Galle, comme il a été dit ci-devant , qui n’incommode nullement le Cheval. Les Marchands & Maquignons prennent ce tems-là pour fè deffaire de ces fortes de Chevaux , & difènt feulement à ceux à qui ils les font voir, que c’ed un Coup que le Cheval s’ed donné par Acci¬ dent, & que c’ed la négligence d’un Maréchal, ou d’un Valèt , qui fait que cela n’ed par parti; mais dans Ja fuite on voit que l’on a été trompé, pour avoir eu trop de confiance. REMEDE POUR LA CRAPAUDINE. SI on n’a pas réüffi avec le précédent Remède , quoique très-bon , il faudra donner Je Feu , en la manière fùivante. Il faut avoir des Couteaux faits exprès comme pour donner le Feu aux Molettes , ou aux Jambes ruinées ; les faire rougir pour fendre le milieu de la Crapaudine jufqu’au fonds , en defcendant vers le Sabot , & deux autres Rayes fèmblables, une de chaque côté de celle du milieu; enfuite, vous y appliquerez ce qui fuit. Thérebentine. - -- -- -- 2. Onces. - « Miel. . 2. Onces. Poix Refine. ------- 2. Onces. Alun de Roche , en poudre. - - - 1. Once. Mêlez le tout enfèmble & le faites fondre dans un Pot & en faites un li On- 126 LA PARFAITE CONNOISSANCE Onguent, duquel vous panfèrez fur le champ, & vous continuerez huit , ou dix jours, toutes les 24. heures. A chaque fois que vous panfèrez, vous aurez foin d’avoir un peu de Vin tiède & un peu de Sucre fondu de¬ dans , pour étuver la Playe ,, & lorfque le Mal fera prêt à guérir vous vous fèrvirez de Cendres de iavattes brûlées , & avec un peu de Brandevin, ou de l’Alun calciné, vous defîècherez la Playe, ou bien avec un peu de Dé- jecïif , jufqu’à ce que la Peau foit tout-à-fait revenue; & le Poil reviendra comme auparavant. S O TE OU PIED DE BOEUF. L’Un eff auffi mauvais que l’autre, car lorfqu’un Cheval a les Pieds fendus en deux , prenant depuis la Couronne jufqu’à la Pince du Pied, il n’eft pas fort facile de joindre enfèmble les deux parties. Pour y reüffir, il faut commencer par envelopper toute la Corne du Pied , depuis le haut jufqu’en bas, avec de l’Onguent de Pied, & lui en remplir auffi le dedans pour lui attendrir toute la Corne, trois ou quatre jours de fuite. Après, il faut prendre un Fer, ou efpéce d’Alêne de Cordonnier, grofîè comme environ des Eguilles propres à brocher des Bas ; ayant du Feu près de foi , pour le faire rougir, afin de percer délicatement les deux cotez de la Corne où eff la fente, en trois ou quatre endroits, fuivant la longueur du Pied, ce qui ne fe fait qu’avec patience; parceque des Fers de cette groflèur ne gardent pas long-tems leur chaleur. Ayant fait les trous , il faudra avoir deux Fils d’Archal , dont on fait les Cages, pour en faire pafïèr au travers des trous, & avec des Tenailles, en tournant , les joindre enfemblepour reC ferrer la Fente Je plus qu’il fera pofïible. Enfiiite vous aurez un autre Fer, qui fera fait par le bout comme une S. Il faut le faire rougir, pour l’appli¬ quer en travers fùr la Fente, entre les Ligatures de Fil d’Archal, en com¬ mençant depuis la Couronne jufqu’à la Pince , & en appliquer trois ou qua¬ tre, pour réloudre la Corne. Cette Cure n’efl feulement que de trois fè- jnaines, ou un Mois, pour faire tenir la Corne enfèmble ; mais il faut bien que le Cheval foit trois, ou quatre mois fans qu’on s’en fèrve. Les Mulets font fort fujets à cet Accident, avec cette différence que la Corne paroît fendue comme aux Chevaux; mais la fente , n’efl pas fi pro¬ fonde. Auffi elle ne les empêche pas de travailler. Je ne confèille cepen¬ dant pas d’achepter des Mulets qui en ayent, parce qu’un jour, ou l’autre elles fè peuvent fendre jufqu’au vif; & Je Mulet auffi-bien que le Cheval pourroient en périr, s’ils n’étoient bien traitez. S E T M E. CE que l’on appelle Seyme , provient de differentes caufès; la premiè¬ re, par une grande fechereflè de Pied, pour n’avoir pas eu foin d’en¬ tretenir le Sabot gras, & nourri avec de l’Onguent de Pied, & quelque¬ fois avec de la Fiante de Vache; principalement aux Chevaux qui fortent peu, ou qui .fortent l’Eté à la grande fe.cherefîè, à qui en ce cas, il faut raffraîchir les Pieds. Cet Accident peut auffi venir par une Bleyme qui n’a pû fortir, par dedans le Pied, à côté de la Fourchette, & a fait fendre la Corne en dedans, ou en dehors à côté du talon , commençant par la Cou¬ ronne & defcendant jufqu’en bas; ce qui partage le Pied ’ du Cheval par 'le DES CHEVAUX 727 je côte comme a fait la Soye par le milieu; & fouvent en marchant, il fort du Sang par cette Fente. Piufieurs traitent la Seyme de differentes manie'* res, & quoique je donne ici piufieurs Remèdes que j’ai pratiquez avec fuc- cez; je prefîère celui d’y donner le Feu, comme on a dit à l’Article des Soyes, ou Pied de Bœuf, avec cette différence qu’il eft inutile d’y paffer du Fil d’Archal, parceque les S. de Feu refîerreront bien la Seyme, & s’il eft bien donné & bien traitté avec de bon Ongent de Pied , le Mal ne reviendra jamais, & la Corne deviendra plus ferme & plus dure en ces en¬ droits, qu’elle n’a jamais été. Ainfi, il faut commencer à préparer la Cor* ne du Sabot pour reçevoir le Feu , deux ou trois jours auparavant avec de l’Onguent de Pied , & après lui appliquer trois ou quatre S. de feu en tra¬ vers de la Fente; en commençant depuis la Couronne jufqu’en bas; & fl on peut fè palier de faire travailler le Cheval de quelqües-tems , c’eft-à-dire d’un mois , ou 6. fèmaines , on verra qu’en peu de tems le Cheval fera gué¬ ri, fans que jamais cet Accident revienne, non plus que la Soye. Si on eft obligé de faire travailler le Cheval, qui a eu une Seyme 14. ou 1 5. jours après lui avoir donné le feu , il faudra faire couper la Branche du Fer du côté où eft la Seyme, pour que le quartier du Talon ne porte point furie Fer ni fur rien, parceque la Seyme pouroit fè rouvrir & les Remèdes feraient devenus inutiles. Cet efpéce de Fer dont la Branche doit être cou¬ pée, eft nommé de quelques-uns demie Lunette, & par d’autres , demie Pantoufle. La Figure en eft marquée Planche 5p. Jîg. 4. 8? &\ S E T ME O U A R T E. rw . « LA Seyme vient à côté du Sabot , comme il a été dit, au pied de de¬ vant & jamais au pied de derrière , non plus que les Bleymes. La Seyme fait fouvent quartier neuf; ce qui fait prendre le nom de Seyme quarte. Ce Mal vient d’altération & fechereflè de Sabot; la connoiftànce n’eft autre chofè que de voir boiter un Cheval & qui a le Sabot fendu de¬ puis le haut de la Couronne jufqu’en bas de la Corne fur le côté du Pied , foit en dehors, foit en dedans, ce qui lui caufe de grandes Douleurs ; Cet¬ te fechereflè & altération de Sabot vient, comme il a été dit, aux Chevaux qui reftent trop long-tems à l’Ecurie, ou à ceux de Manège, ne travaillant jamais à l’humidité , & qui ont été négligez d’être entretenus d’Onguent de Pied, & le dedans rempli, de tems en tems, de Terre Glaife , ou de Fiante de Vache. REMEDE. TRempez un peu de Coton dans de l’Eau forte & le mettez le long de la Fente de la Seyme, & l’Emplâtre fuivant par defîus , faite de Cire neuve , & autant de Populeum fondu enfèmble. L’Eau forte réunira la Corne, & l’Emplâtre ôtera l’Inflammation. Renouveliez l’Emplâtre tou¬ tes les 24. heures, la Seyme fè guérira & le Cheval fera bien-tôt après, en état de travailler. AUTRE. P Renez deux groflès Couleuvres dont vous aurez ôte les Têtes & les Queues , qui font venimeufès ; vous les couperez par tranches , pour les mettre dans un Pot de Terre avec une Livre d’Huile d’OIive; vous Ii 2 hou- I2S la parfaite connoissance boucherez bien le Pot & vous le mettrez dans une Chaudière pleine d’Eau, fans qu’il en entre dans le Pot; vous la ferez bouillir jufqu’à ce que ce qui fera dans le Pot foit cuit , & réduit en Onguent ; duquel vous vous fervi- rez pour en appliquer tous les jours une fois fur la Seyme, jufqu’à ce qu’el¬ le foit tout-à-fait réünie ; ce qui ne tardera pas. AUTRE. 7k" TEttoyez bien la Seyme & la lavez avec de l’Eau tiède, enfuite avec IM du Brandevin ; vous jetterez deflus de l’Orpiment en poudre & par deflus un Jaune d’Oeuf dur ; & banderez bien le Pied fans y toucher de deux jours. A peine verrez- vous après, s’il y a eu une Seyme. Ces Re¬ mèdes font très-bons , quand on veut vendre un Cheval ; mais fi on s’en veut fèrvir, le Feu vaut beaucoup mieux. B L E T M E> POur lavoir ce que c’efl qu’une Bleyme il faut faire defFerer le Cheval malade, & lui faire parer le Pied bien net; & voyant fur l’un des Quartiers en dedans, à côté de la Fourchette , une Tache rouge comme du Sang meurtri , & qu’à force de le faire parer, il en fort du fàng, c’efî: une marque que la Bleyme eft violente , & pour peu que le Cheval travail¬ le, il boîte, fur tout en Eté. Mais s’il efl quelques tems à l’Ecurie, fans rien faire , il ne boitera pas fi tôt , à moins qu’il n’y ait long-tems qu’il ait été ferré. Il y a peu de vieux Chevaux fùjèts à cet Accident, & quand il pa¬ raît, comme il efl marqué, il n’eff pas dangereux; mais lorfqu’il efl fi avant, qu’à peine on le voit , ne pouvant fbrtir , il fait fendre la Sabot par le côté comme on l’a déjà dit au Chapitre précèdent. Plufieurs Maréchaux préten¬ dent guérir la Seyme en parant le Pied , & approfondiflànt avec le Bou¬ toir ou Roynette & après y avoir appliqué quelques Remèdes pour empê¬ cher l’Inflammation qui pouroit y fùrvenir. J’avouë qu’après cette Céré¬ monie le Cheval peut fe trouver fbuîagé ; mais lorfque le Cheval a relié quelque tems en repos, fans être ferré il recommence à boîter, & pour peu qu’il travaille , la Bleyme efl comme auparavant. Il y a eu des gens allez ignorans pour delloler un Cheval; fans travailler à l’endroit de la Bleyme, & au bout de quelques tems le Cheval étoit aufïi avancé qu’auparavant. Au lieu que parle Remède que je donne ici , il efl immancable , & il gué¬ rit parfaitement. REMEDE POUR UNE BLE T ME. IL faut prendre de la crafîe qui fe trouve dans le Foureau d’un Cheval en¬ tier, & fi on pouvoit avoir de celle qui fè trouve dans celui d’un Mulet entier, elle fèroit encore meilleure ; faute de l’une & de l’autre, on peut prendre celle d un Cheval hongre, quoi qu’elle ne foit pas fi bonne, elle peut fervir pour une Bleyme naiflànte , de l’une , ou de l’autre; il en laut faire cinq ou fix Boules grofîes comme des Noifèttes, fuivant la largeur de la Bleyme, & en appliquer une deflus, après qu’elle aura été parée jufqu au vif; enfuite prendre un Fer rouge, gros comme le Pouce par le bout, <$C appuyer fur la petite Boule comme fi on cachetoit une Let* tre. DES CHEVAUX. 129 tre. Il faut appuyer aflez ferme pour qu’elle brûle fur J a Bleyme , en pre¬ nant garde que le Fer rouge ne touche à la Corne. Après que la première fera fondue, vous en ferez de même des autres & toujours à la même place; ce qui rendra Je Cheval fi boiteux qu’à peine pourra-t-il fe foûtenir; mais il ne faut point s’en étonner; car en appliquant le Remède fuivant , il ne boi¬ tera que huit ou dix jours, & la Bleyme difparoitra pour toujours. RE MAU LA DE POUR LA BLET ME. IL faut prendre demie Livré de Fiante de Vache, demie Livre de Graille de Porc, demie-Livre de Thérebentine , demie livre de Poix Réfine, & un quarteron de Semence de Lin, avec une demie Livre d’Huile , telle que l’on poura l’avoir;- faire -fondre' le tout enfèmble dans un Pot, & de cette compofition en appliquer le plus chaud que l’on pourra dans le Pied , avec de la Filafîè & des Ecliffes, ou une Bande; & réïterer toutes les 24. heu¬ res, jufqu’à ce que Je Cheval ne boîte plus, ce qui poura durer 12. ou 15. jours , & jamais la Bleyme ne reparoitra. AUTRE POUR. LA BLETME. I Orfque vous aurez fait parer le Pied du Cheval, le plus profond que l’on aura pû, fur-tout à l’endroit de la Bleyme , vous ferez fondre de la Cire d’Efpagne defîus, trois ou quatre jours de fuite, & chaque fois que vous ferez cela, vous appliquerez laRémaulade ci-devant, & vous con¬ tinuerez d’en mettre jufqu’à ce que le Cheval ne boîte plus, quoique vous n’y fafliez pas fondre davantage de Cire d’Efpagne. Ce Remède peut éga¬ ler le premier; & l’un fait fouvent ce que l’autre ne peut faire, fuivant ce¬ lui qui pratique les Remèdes. Plus le Cheval fera boiteux après cette Opé¬ ration plus vous ferez certain que la Bleyme ne reviendra pas. Si l’un, ou l’autre de ces Remèdes n’avoit pas guéri le Cheval . par la faute de celui qui l’auroit traite; & que iè Maréchal entende un peu fon métier, le plus court efl de le deiloler & panfèr la Bleyme comme il efl marqué ci-devant, avec le Cambouis , qui efl: la craflè qui fè trouve dans le Fourreau d’un Cheval , ou avec la Cire d’Efpagne, comme je le vais marquer. MANIERE DE DESSOLER UN CHEVAL , POUR BLETME > OU AUTRE ACCIDENT IL faut avant que d’entreprendre de défloler un Cheval , lui préparer le Pied, en amoliflànt tout le Sabot, tant en dehors qu’en dedans, avec une bonne Rémaulade , ou l’Onguent de pied. Avant de faire l’Opéra¬ tion , il faut avoir une Corde grofie comme la moitié du petit Doigt & lui lier la jointure d’entre le Pied & le Boulet, pour retenir le Sang afin de pouvoir décerner la Solle , du Pied , afin que le Sang ne puifie point em¬ pêcher de couper avec le Boutoir, ou Roynette, tout le tour de la Solle;& lorfqu’elle fera bien détachée, vous la lèverez à vôtre aile. La Solle étant levée vous délierez la Corde, & laifîerez fâigner le Pied l’efpace d’un quart d’heure; au bout de ce teins vous lèverez le Pied du Cheval, & relierez la Jointure; enfùite vous remettrez le Fer à fà place, attaché de cinq ou fix Cloux bien ferme, & puis vous laverez le dedans du Pied avec du Sel & K k du LA PARFAITE CONNOISSANCE du Vinaigre , ou Sel & Brandevin; au deffaut de Pun & de l’autre avec de PUrine Fraîche. Enluite vous y appliquerez du Miel & de la Poix Réfine, autant de Pun que de l’autre , Pondus enfèmble & un peu de Chaux, remplit fànt le Pied avec de la Filaffe & des Edifies bien ferrées , afin que la Solle ne furmonte pas; mais qu’elle ne foit pas meurtrie pour être trop ferrée. Vous mettrez auffi autour de la Couronne un bon Deffenfif de peur qu’il ne s’y faffe quelque renvoi d’Humeurs. Le deffenfif doit être comme ci-dellous. Z) EFFE NS IF POUR UN CHEVAL DESSOLE\ Suye de Cheminée environ . - - - - 2. Livres, Thérehcntine . - -- -- -- - - Livre . Miel. - - . r Livre. .Poix grajfe. - -- -- -- - ~ Livre . Prenez Il faut mettre le tout fondre dans un Pot , enfùite y ajouter environ une Bouteille de Vinaigre & fix Jaunes d’Oeufs mêlez enfèmble , & appliquer de cette Compofition autour de la Couronne, toutes les 24. heures, avec de la Filaflè , pendant les 8. ou 10. premiers jours; & après cela Je deffenfif ne fera plus necefîàire. Vous achèverez de panier la Solle feulement avec de la Thérebentine & de la Filaflè, jufqu’à ce qu’elle foit dure & ferme, ce qui poura être dans 20. ou 25. jours, & ne manquerez pas auffi-tôt que vous ceflèrez d’y mettre le Deffenfif de tenir le Sabot bien gras d’Onguent de Pied, pour que la Corne ne fè défîèche point & devienne ferme. Comme ce ne font point les Bleymes feules qui font boiter un Cheval, & qu’il y a encore d’autres Accidens qui peuvent porter beaucoup de préjudice à certains Chevaux par la fineflè du leur guérifon. ;ras, & chargez d Humeurs, quoi qu il n’y paroifle pas, Corps & des Jambes, je vais donner des Remèdes pour FOURCHETTES NEUVES. IL arrive fouvent que des Chevaux chargez d’Humeurs font Fourchette neuve; ce que plufieurs perfonnes appellent Fourchette pourrie, par¬ ce qu’en changeant de Fourchette, la Corne qui l’enveloppe, fè corrompt de telle manière qu’il en fort une humidité fort puante, & toute cette Cor¬ ne tombe en pourriture. Si un Cheval n’eft pas bien foigné, fuivant les Hu¬ meurs qu’il peut avoir , il peut en arriver un grand Accident; & de cent Maréchaux , il ne s’en trouvera peut-être pas fix , capables de guérir ce Deffaut, que l’on appelle Fil, ou Crapeau , dont la connoiffance & les Remèdes feront donnez par ordre. REMERE POUR LES FOURCHETTES NEUVES. P Renez beaucoup de Vinaigre & autant d’Urine de quelques Perfonnes , pour faire cuire la Cervelle d’un Cochon; lorfqu’elle fera cuite, il faut Pecrafèr & en faire une Bouillie, ou Pappe; il faut en appliquer trois ou qua¬ tre fois de fuite, chaque jour une fois, fur la Fourchette, & avec delà Fi¬ laflè il faut la faire tenir , ce qui fera croître & rendra celle qui vient def- fous, belle & unie, & celle de defîus tombera prefque d’elle même, fans danger. A U I3T ê DES CHEVAUX. AUTRE FOUR LA FAIRE DESSECHER. Prenez ' Alun de Roche. . - Couperofe verte. - | Couperofe blanche. JNerd de Gris. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. Mettez les fufdites Drogues en poudre , & faites-les infufèr 24. heures à froid dans un Pot où il y aura une Bouteille de Vinaigre de Vin; enfuite vous en laverez tous les jours deux fois la Fourchette, avec un peu de Cotton, ou une petite Eponge. Au deffaut de cette Compofition , prenez d’une certaine Eau que l’on appelle Eau-fèconde, qui n’efl autre chofè que de l’Eau forte dont le fer¬ vent les Orfèvres pour blanchir leur Ouvrage; & vous vous en fervirez comme du précédent Remède. Cette Eau ne coûte rien que de la deman¬ der , car les Orfèvres la jettent après s’en être fèrvis , parcequ’elle a perdu fà force. AUTRE REMEDE POUR UNE FOURCHETTE NEUVE , OU POURRIE. P Renez Eau Infernalle , pour vous en fèrvîr de la même manière que des deux autres; excepté qu’il n’efl: pas neceflàire d’y en mettre fi fouvent. MANIERE DE FAIRE VEAU INFERNALLE . Prenez 1. Once. 1. Once. 2. Onces. Le tout en poudre & mis dans une Bouteille de Brandevin , & demie Bouteille de Vinaigre; faites bouillir cela dans un Pot, à petit feu, jufqu’à diminution de moitié, & vous en fèrvez dans lebefoin, comme des Re¬ mèdes précédent. TALONS ENCASTELEE Z. PLufieurs Perfonnes ne font prefque point de différence des Talons fer¬ rez d’avec ceux qui font encafiellez. Les Talons ferrez peuvent ve¬ nir à toutes fortes de Chevaux , fouvent par la faute des Maréchaux , qui ne lavent point parer ni gouverner les Pieds des Chevaux; car à un Cheval qui auroit les plus beaux Pieds du monde, les Talons peuvent le ferrer en quatre ou cinq fois que le Maréchal aura ôté toute la forcedu Talon, & mal appliqué le Fer. Cela peut arriver auffi à un Cheval qui auroit les Pieds pleins, & les Talons fort bas ; & le tout faute de connoiffance. C’efl pourquoi nous traitterons en premier lieu des Talons ferrez, avant que de parler de ceux qui font encaflellez , étant tout different l’un de l’autre. Lorfqu’on a un Cheval qui a les Talons ferrez , il faut commencer par attendrir la Corne en y mettant tous les jours de l’Onguent de Pied , depuis la Couronne jufqu’en bas, qui efl où porte le Fer; y mettre une Bande, ou Kk 2 deux i- LA PARFAITE CONNOISSANCE deux ou trois Lifieres de Drap confiés enfemble, pour qu’elles (oient plus larges, & aller tout autour du pied. II faut aulTi y mettre, foir & matin, de la Fiente de Vache, & continuer l’un & l’autre pendant huit jours. En- fuite faire déferrer le Cheval & lui bien faire parer le Pied (ans (eparer la Fourchette d’avec le Talon, qui eft un grand abus , quoique prefque tous les Maréchaux Je pratiquent ^ croyant, par ce moyen, élargir le Talon; parceque la plupart des Auteurs qui ont parlé d’ouvrir les Talons, n’en ont pas enieigné la manière. Ainfï n’ayant donc point (e paré les Talons d’avec la Fourchette, il faut avant que d’attacher le Fer, faire trois Rayes fur cha¬ que côté du Pied, avec une Paire de Roynettes , à commencer depuis la Couronne jufqu’en bas de la Corne , de difance d’environ l’épaifeur du petit Doigt, l’une de l’autre; & approfondir ces Rayes avec la Roynet- te , prefque jufqu’au vif, & enfiite attacher le Fer, fait de la manière fui vante. Il faut qu’il (oit fort épais en dedans & fort mince en dehors; je veux dire les Branches, afin que fi les Talons appuyent fur le Fer, la Corne puifîè glillèr fous la Branche , en dehors, à mefure qu’elle croîtra. Aufli- tôt les Rayes faites , vous y appliquerez dans toutes de l’Onguent de Pied, dont il faut aüffi que le Sabot fbit entouré ; & continuerez de même pendant deux ou trois Ferrures, qui fera un mois, ou fîx femaines d’inter¬ valle d’une Ferrure à l’autre. De cette manière, vous rétablirez les Pieds. Plufieurs diront que ce Remède ed long à faire, mais la Corne d’un pied de Cheval ne croît pas comme la Barbe d’un Homme. Quand c’ed un beau Cheval , qui vaut la peine & la depenfè , que l’on peut avoir à bon marché ; & étant guéri il n’en vaut pas moins. ^ . * ' ■ ■ * DES PIEDS ENCASTELLEZ. PRemierement, il faut (avoir ce que c’ed qu’un Pied encadellé , pour en faire la différence d’avec le Talon ferré , avant que d’en entre¬ prendre la guérifon. L’Encadellure ne vient ordinairement qu’à des Chevaux fins, comme font ceux d’Efpagne, d’Italie, de Portugal, Barbes, ou à de certains, qui ont été élevez dans des Terrains hauts, fées, ou montagneux. De tels Chevaux (ont (ùjets à avoir les Pieds fort creux, les Fourchettes menues & fort étroites, quoique cependant ce (oit une bonne qualité à un Cheval; mais le trop en toutes chofes ne vaut rien. Cet Accident arrive (ouvent audi aux Chevaux , par la faute des Maréchaux, pour avoir trop creufe & féparé la Fourchette d’avec le Talon; ce qui fait que peu à peu, avec le tems,la Fourchette devient d étroite, par les deux quartiers du Talon, qui fè joignent fi près , que l’on a de la peine à voir de féparation par derrière; de manière qu’au lieu de voir deux Talons, il n’en paroît prefque qu’un. C’eft alors que l’on peut dire que les Talons font encaflellez. Il s’en trouve fouvent dans les Academies , où il y a Manège. Ces Chevaux refîent long-tems fans être ferrez , & fouvent cela vient auiïi peu à peu (ans que les Ecuyers s’en appercoivent ; peut-être par ignorance , ou le croyant au deffus de ces fortes de chofes , s’imaginant que c’eft la fonction d’un Ma¬ réchal. Ils ne s’embaraffent que d’enfèigner à monter à Cheval , & quand ils ont réüffi à avoir bien montré à manier un Cheval fur toutes fortes d’airs, ils fe perfuadent qu’ils font allez favans: Mais lorfqu’ils font à eux mêmes & dans DES CHEVAUX. *33 dans un Pofle à gouverner quelque grand Equipage , ils enragent d’être obligez de fe reconnoître eux-mêmes pour Ignorans. Pour revenir à la Cure d’un Cheval encaftellé; il faut commencer par lui préparer les Pieds, pour les attendrir comme on a fait, ou du faire, à ceux qui ont eu les Talons (errez : Enfuite lui faire faire un Fer de trois pièces, fait à peu près comme un Fer à tous Pieds, que l’on porte en Voyage , ou en Campagne, l’orfqu’on eft obligé de conduire un grand Equipage; à l’exception que le Fer à tous Pieds ne s’ouvre & ne le ferme que par le milieu , & celui-ci par deux endroits, dont le tour de la Pince n’efl que d’une pièce; & chaque Branche d’une pièce, ce qui fait trois. La pièce de devant fera eftampée en quatre , pour y mettre quatre Cloux , & chaque Branche en deux, pour y mettre deux Cloux à chacune; ainil le Fer fera attaché de 8- Cloux. La Figure de ce Fer fe trouvera dans une des Eftampe de ce Livre. Ce Fer eft pour ouvrir les Talons d’un Cheval, chaque fois qu’on le panfera , après l’avoir defîolé. Il faut faire attention que dans cette occafion, on doit bien fendre la Fourchette jufques entre les deuxTalons ,&même jufqu’au Poil; ils faut auffi qu’elle foit fort profonde : Enfuite vous prendrez un peu de Filaflè, que vous roulerez ou tordrez entre les Doigts, qui foit de la longueur de la Fente; après vous la tremperez dans de l’Efprit de Thérebentine , pour la mettre jufqu’au fonds de la Fente, & avec d’autres roûleaux de Filaflè faits de même , mais un peu plus gros , trempez dans de la Thérebentine , qu’on aura fait chauffer, auffi chaude que le Cheval pourra le fouffrir , pour en remplir la Fente , & tout le Pied , que vous ferez tenir avec des Edifies de Fer, plutôt que de Bois ; notez que cela ne fe fait qu’après avoir ferré le Cheval & lui avoir bien lavé le dedans du Pied avec du Brandevin. Après tout cela fait , vous mettrez une petite Cheville de Fer, autrement une Clavette, entre les deux Branches du Fer, où il doit y avoir des Dents qui la fafïent tenir d’elle même. Vous laiflèrez ce premier Appareil , fi c’efl en Hiver, trois jours; & fi c’eft en Eté deux jours; & continuerez de même. Chaque fois qu’on penfèra le Cheval, on doit avoir une Cla¬ vette un peu plus longue, pour lui ouvrir les Talons; ce qui fe fera facile¬ ment , la Corne étant tendre. Il y a encore une choie à obferver ; quoiqu’on ne leve pas l’Appareil de trois jours , il faut appliquer, d’abord que le Cheval eft defîolé & pan- fe, un bon Reflraintif & le changer tous les jours; & cela trois, ou quatre jours de fuite. Lorlque vous ôterez du Pied les roûleaux de Filaflè pour en remettre d’autres, vous vous en fèrvirez pour les mettre autour des Talons & du Sabot, principalement vers la Couronne, continuant le Panfèment jufqu’à ce que la Solle foit belle & ferme , & au bout de quinze, ou vingt jours , vous en ferez autant à l’autre Pied; car cet Accident eft toujours ordinaire aux deux Pieds de devant , & jamais à ceux de derrière. AUTRE REMEDE POUR UN CHEVAL ENCASTELE E\ PRemiérement ceci fe pratique à ceux qui ne font pas tout-à-fait encaflel- lez. Cependant pour ceux qui ne font pas fermes fur leurs Pieds , il faut les préparer à l’Opération. Pour cet effet, il faut attendrir les Pieds avec l’Onguent fuivant. L1 Pre- i34 LA PARFAITE CONNOISSANCE Prene. " Ecorce de fur eau. - - - ■ Poix grajfe. - - - - Huile d? Olive. - ^ Cire neuve. - Suif de Bouc , ou de Mouton. Tbérebentine. - - - - L 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. Vous ferez fondre le tout enfemble & en remplirez le dedans du Pied du Cheval, & le tour du Sabot; & réitérerez ceci pendant quelques jours , très-chaud; & les Pieds étant bien attendris, vous ferez parer le dedans du mieux qu’il fera polïible , & prefque jufqu’au vif : Enfuite on fendra la Fourchette le plus avant que l’on pourra entre les Talons, jufqu’au Poil, & on panfera la Playe avec l’Eflence de Thérebentine; après quoi on met¬ tra le Fer marqué à l’Article precedent, & on fe fèrvira de la même Clavet¬ te. Il faut aulïi remplir le pied avec l’Onguent fuivant, que l’on fera te¬ nir avec de la Filafîè , comme il a été dit. Jus d'Abfnthe. . . Once. Jus de Plantain. ------ ~ Once. Jus de Kuë. - . r Once. Graijfe de Cochon. ------ ~ Once. Prenez \ Huile £ Olive. ------- 2. Onces. Jus de Boûrache. - - - - - - 7 Once. Jus de Guimauve. - - - - 7 Once. Jus d^ O fille. . -_r Once. Bon. - - . -2. Poignées. Faites boüillir le tout enfemble & l’appliquez chaudement dans le Pied ; continuez ce Remède jufqu’à ce que Je Pied du Cheval foit^flèz élargi pour fèrvir. Vous aurez loin pendant le Panfèment de lui faire parer les Pieds tous les huit jours; & tous les deux, ou trois jours, la Clavette qui doit fèrvir à élargir le Fer, doit être changée de place, ou qu’elle foit plus lon¬ gue , continuant ainfi jufqu’à guérifon. DE U ETONNEMENT DU SABOT. IL arrive fouvent qu’un Cheval fe heurte contre quelque Pierre, ou au¬ tre chofe fèmblable , & s’étourdit le Pied fi fort que cela le rend boi¬ teux; c’eft ce que l’on appelle Etonnement de Sabot. Pour connoître ce Ma! , il faut tâter les Pieds , & lorfqu’on en trouve un bien plus chaud que l’autre, on efl perfuadé que c’efl celui-là où refide la douleur , qui fait boi¬ ter le Cheval. Alors, il faut y apporter les Remèdes ftiivans; en mettant dans le fond du Pied, une bonne Remaulade, après l’avoir fait parer; & une bonne Emmiélure autour de la Couronne. La Remaulade fè fait, avec de la Lie de Vin , de la Farine de Graine de Lin , du Vieux-Oin, du Miel, & de la Thérebentine, à peu près d’égale quantité, mife dans la Lie de Vin; & faire boüillir le tout enfemble, jufqu’à ce qu’il foit réduit comme une Boüillie ; enfuite en appliquer dans le Pied, tout chaud. Ce Re¬ mède efl bon prefque pour tous les Accident & fortifie les mau¬ vais Pieds. E M - DES CHEVAUX, î3f EMMIELURE POUR MÈTTRE AUTOUR TU SABOT; ET gttfl PEUT AUSSI SERVIR SUR LES REINS D'UN CHE¬ VAL BLESSE \ Prenez 'Vieux Oin , Miel commun , Poix Refine , The'* rebentine commune , de chaque efpéce. - - 4. Livres. Lie de Min. - - - *. - - * - * 1. Livre . Poix grajfe. -------- - l Livre. Huile d' Olive. - -- -- -- 1. Livre. Farine de Graine de Lin. - - - 1. Livre. Prenez Pilez bien tout ce qui doit être en poudre , & faites cuire le tout enfèm- ble, pour en faire une efpéce de Boüillie , que vous appliquerez tout au¬ tour du Pied du Cheval, un peu chaud; & le penfèz tous les jours une fois jufqu’à ce qu’il ne boîte plus ; ce qui ne tardera pas. MANIERE DE FAIRE VENIR LA CORNE DES PIEDS , BONNE. 'Huile d^ Olive. - -- -- -- -4. Onces. Cire neuve. - - . - . 4. Onces. Suif de Bouc, ou de Mouton mâle. - - 4. Onces. Therebentine. - -----4. Onces. Il faut faire fondre le tout enfèmble , dans un Poêlon, ou Pot; Après le retirer du Feu, & toujours remüer juiqu’à ce que cela foit froid & ré¬ duit en Onguent, du quel vous graillerez tous les jours les Pieds du Che¬ val & les entretiendrez ainfî ; fur-tout vers la Couronne , afin que celle qui pouffera devienne bonne & ferme. Il ne faut pas s’attendre que celles qui font caflàntes & fpongieufès viennent toutes à la fois bonnes, mais dans la fuites , par la vertu de cet Onguent , elles feront très-bonnes. AUTRE ONGUENT POUR FAIRE VENIR UN BO N P IED. FAites ferrer un Cheval , autant qu’il fera poflible, au Croifîant de la Lu* ne, & entretenez les Pieds de l’Onguent fait, comme il efl marqué ci- deflous. Prenez Beure frais.- - Maftic. - - - Galbamm. Poix noire. *• Poix Refine. Gomme Ellemi. 2. 2. 2. 2. 2. 2. Onces. Onces . Onces. Onces. Onces . Onces. Faites tremper le tout dans une Bouteille de Vinaigre l’efpace de 24* heures; enfuite. Prenez Cire neuve. . - Huile d ’ Olive. ------ - - 4, Onces. Therebentine. - - - - 4. Onces . Suif de Bouc , ou de Mouton Mâle. - - 4. Onces. Agrippa. . - - 1. Onces. Marchiatum. ------ Miel. . - L1 2 Met- 136 la parfaite connoissance Mettez tout enfèmble dans un Pot, fur un Feu médiocre, fans fîàme; fai¬ tes cuire cela jufqu’à ce que le Vinaigre foit tout-à-fait évaporé ; enfuite vous le verfèrez dans un autre Pot , & remuerez jufqu’à ce que cela foit prefque froid , pour vous en fèrvir de la même manière que du précédent. POUR U N .C H E VA L QJJ I A LA SOLLE TENDRE . IL y a des Chevaux qui paroiflent avoir les Pieds très-beaux & bien faits, quoique fort tendres de la Solle; & qui ne peuvent pas marcher fur la Terre ferme, ou fur les Pierres, parcequ’ils fe meurtriffent la Solle fort facilement; ce qui les rend boiteux. On cherche fouvent le Mal où il n’efl pas; ainfi pour connoître où il effc , il ne faut qu’appuyer le plat de la Main fur la Solle qui vous indique elle-même, par fà chaleur extraordinaire, où efl la douleur; car alors elle efl bien plus chaude que n’efl; le dedans des Pieds de derrière. Quelques fois en marchant fur un Chemin pierreux, il entre dans le Pied du Cheval un petit Cailloux qui fe trouve retenû par les Branches du Fer , & lui meurtrit la Solle. Le Remède fuivant fèrvira à l’un & à l’autre. Prenez des Oignons & les pilez bien, avec autant de Fien¬ te de Porc , autant pelant de Vinaigre , autant de fèl commun , & autant d’Huile d’Olive ; & faites cuire le tout enfèmble l’efpace d’un bon quart d’heure, pour que cela ait jetté quelques Boüillons; enfuite appliquez-le lur la Solle, le plus chaud que le Cheval pourra fouffrir. Vous Je panfèrez de cette forte toutes les 24. heures, quatre ou cinq jours de fuite. La Solle fe reffermira & le Cheval ne boitera plus. POUR UN CHEVAL QUI A LES PIEDS GRAS ET MO LS. è • *• ' ... * - PAr cet Accident un Cheval efl: fujet à devenir boiteux, lorfqu’il efl: obli¬ gé de travailler fur le Pavé, & fur des Terrains pierreux; quand cela arri¬ ve il faut commencer par déférrer le Cheval, & lui faire parer le dedans des Pieds, prefque au vif. Enfuite étant referré, vous lui appliquerez le Re¬ mède fuivant dans les Pieds & de la Filafîe par defîùs , avec des Edifies , & le panfèrez toutes les 24. heures de la même manière. Prenez deux Livres de Lard du plus vieux & plus gras , haché & pilé ; enfuite le faire fondre dans un Pot , ou Poêlon, & le paflèr à travers un Ta¬ mis , ou Linge; & à mefùre qu’il paflèra , il faudra le faire tomber dans la Valeur d’une demie Bouteille de Brandevin, qui fèra dans un autre Vaif fèau; vous les battrez bien enfèmble, après vous en appliquerez dans le Pied du Cheval , trois ou quatre jours de fuite. Il deviendra droit & la Solle s’affermira. CORNE CASSANTE. IL furvient tant d’infirmitez qui font boiter les Chevaux , que peu de gens s’attachent à connoître d’où elles peuvent venir. II y en a encore une, que l’on appelle Corne Caffante ; quoique le Pied paroiffe beau & bien fait, & que la Corne paroiffe bonne & unie, un Cheval n’en vaut pas mieux. Il efl difficile de connoître ce deffiut, à moins que de voir ferrer Je Cheval. On doit fe fervir en ce cas, de doux dont la lame foit fort min- DES CHEVAUX. *37 mince, afin que la Corne n’éclate point en Je ferrant. 11 faut auffi avoir des Fers légers; car, fi le Cheval travaille avec des Ferspefàns, dans la Boüe, dans la Terre grafîè, ou dans des Chemins à moitié gelez , fou- vent les Fers refient , & arrachent toute la Corne , à laquelle les Cloux font attachez. Lorfque des Marchands ont de tels Chevaux, ils les gardent long-tems à l’Ecurie, pour leur laiflèr croître la Corne , & les font ferrer avec des Fers légers , ou prelque ufez, & les Cloux fort minces de James. Comme on a dit, ci-defîlis que les Fers arrachent la Corne, il faut faire connoître qu’il n’efi pas abfolument impoflible d’y remedier; il ne s’agit que d’entrenir la Corne avec de l’Onguent de Pied , & ne point faire com¬ me la plupart des Maréchaux , Cochers & Palfreniers, de toute la Hollan¬ de, qui fe fervent de Traen , qui efi de l’Huile de Baleine , dans laquelle ils mettent du noir de Fumée , ou de la Paille brûlée , pour rendre les Pieds noirs & luifans. S’ils ne faifoient cela qu’à ceux de derrière , il n’y auroit que demi mal , par ce que cet Accident n’arrive qu’à c’eux de de¬ vant. Cependant fi on a abfolument envie que les Pieds foient noirs, on peut mêler du Noir de Fumée dans l’Onguent de Pied; il n’en fera par moins bon & n’en nourrira pas moins bien la Corne. Il efl vrai qu’en s’en fervant fréquemment, il coûteroit plus que l’Huile de Baleine , parceque la Brofle en retiendrait beaucoup; d’un autre côté, fi les Cochers , ou Pal¬ freniers étoient obligez de frotter le Sabot avec les mains , cela ne leur plairoit pas, parceque cela ferait contre la propreté. ONGUENT POUR TOUTES SORTES LE PIEDS . OUtre que cet Onguent entretient les Pieds des Chevaux toujours en bon état, c’eft qu’en en faifànt ufàge, de mauvais qu’ils font, avec le tems ils deviennent bons & fermes. Prenez 'Cire jaune. - - Colophonium. Poix de Bourgogne . Thérehentine. - - Miel. - - - - GraiJJe de Cochon. Suif de Mouton. Huile dd Olive. r Livre. 7 Livre. J* Livre. 7 Livre. 7 Livre. 7 Livre. r Livre. 7 Livre . Le tout enfèmble dans un grand Pot; le faire bouillir fur un Feu de Char¬ bon; que la flamme n’y entre pas, & prendre garde qu’en boüillant ,rien ne s’enfuye. Le tout étant bien cuit, il faut le verfer dans d’autres Pots , pour le laifler refroidir & le conferver. Il n’y a perfonne qui ne dût en avoir, parceque lorfqu’un Cheval a de mauvais Pieds, il n’eft pas de grand ufàge, jufqu’à ce qu’on y ait remédié. QUEUES DE RAT AUX JAMBES. CE Deffaut efl plus ordinaire aux Jambes de derrière qu’à celles de de¬ vant; quoique cependant elles n’en foient pas exemtes. En voici la connoiflànce. Lorfque l’on voit depuis le derrière du Boulet, en remon¬ tant le long des Nerfs , une efpéce de Raye, qui feparele Poil, des deux M m cô- 13 8 LA PARFAITE CONNOISSANCE cotez. En Eté, il paroît le long de cette Raye une efpéce de petite Galle Sèche, & en Hiver, il en fort une humidité pliante, comme les Eaux aux Jambes. Ce Deffaut efl rare aux Chevaux fins qui n’on prefque pas de Poil aux Jambes & qui ont été nourris en terrain Sec & hautes Montagnes; mais cela arrive fouvent à certains Chevaux de Caroflè, Grofïiers, qui ont été élevez dans des Terrains gras, humides , & marécageux. Cela fait voir qu’ils font plus chargez d’Humeurs que les autres. Il faut fe fe rvir des Remèdes propres aux Chevaux qui ont des Eaux. Un Cheval peut cependant fervir quoiqu’il ait ce deffaut; rarement il en boîte, à moins que ce ne (oit en Hiver, étant obligé de travailler dans la Boue, la Neige, ou la Glace. Ce mal leur fait tenir les Jambes roides & les fait trotter comme des Renards, fans prefque plier les jambes. CAPELET , OU PASSE-CAMPANE . CApelet, ou Paflè-Campane, efl une efpéce de grofîèur qui prend de¬ puis la pointe du Jarret derrière en defcendant le long du Nerf; & au toucher de la Main, cette grofîèur efl fort dure. C’efl une Humeur, qui au commencement qu’elle paroît eft encore molle , mais en vieilliflànt elle s’endurcit & fe forme en Calus Lorfqu’elle efl encore molle, la Guérifon en efl plus facile , en mettant feulement, for la valeur d’une Bouteille de Vinaigre de Vin, autant d’Urine, & y faifant fondre un quarteron de Sel Armoniac; de laquelle Compofition vous appliquerez fur la grofîèur en im¬ bibant une Eponge dedans, & un morceau de Vefïie de Bœuf, ou de Va¬ che par deffus, pour que le Remède ne s’évapore point; une Bande par deffus & des Ligatures plates. Il faut réitérer ceci pendant 8. ou io. jours de luite, & Je Capelet, ou Paflè-Campane fèra parti. Mais fi on attend que le Capelet , ou Pafle-Campane foit tout-à-fàit dur, il n’y aura que le Feu , qui le pourra guérir. Il faut qu’il foit dopn-é de cette forte. Faites une Raye au milieu de la grofîèur., prenant depuis la pointe du Jarret, en defcendant tout au long; en fuite tirez-en trois de chaque côté, comme autour du Boulet, pour les Molettes; & traitter le Cheval de mê¬ me , après lui avoir donné le Feu de la même manière qu’à l’Article des Molettes. AUTRE REMEDE, POUR LE CAPELET, OU P A S SE¬ CA MP ANE. f < » — vt* V, V . . m ) ' * * f • * f m r « SI le mal efl recent , vous prendrez de l’Efprit de Thérebentine & du Vinaigre de Vin, autant de l’un que de l’autre battus enfèmble; frot¬ tez-en deux fois par jour bien fort avec la Main, à rebrouflè-Poil ; & conti¬ nuez jufqu’à guérifon. Faute d’Efprit de Thérebentine , vous prendrez du Brandevin , & un morceau de Savon dont vous frotterez la Partie mala¬ de, trois fois par jour, jufqu’à guérifon. È S P E R O N CEt Accident vient juflement au deffus du précèdent, mais rarement fait-il boîter le Cheval ;il défigure , & puis c’efl tout. Cela arrive fou- vent aux Chevaux vifs, gays, ou Chatoüilleux qui, venant à badiner avec s * les DES CHEVAUX. J39 Jes jambes de derrière, s’attrapent la pointe du Jarret contre la Barre , ou Pilier, ou muraille qui le trouvent derrière eux; & à force de le frapper en cet endroit, ils le meurtriHent & fe font enfler le Jarret; de forte qu’il fèmble que ce loit une Veiïie remplie de Vent. Si le mal efl recent la Gué- rifon fera facile, en ulant huit, ou dix Seaux d’Eau froide, fortant de la Pompe , ou du Puits ; & à force de laver cette Enflure avec une Eponge , le plus fouvent que l’on pourra, elle dilparoîtra en peu de tems. On peut- être alluré que fi le Mal efl nouveau, le Remède, toutfimple qu’il efl , guérira, ou ce fera la faute de ceux qui font obligez de fe donner la peine de travailler. Si l’Eperon efl vieux, il dilparoitra avec le même Remède du Capelet , ou Paflè-Campane, & en ôtant la Barre, ou Pilier contre lelquels le Cheval peut badiner & fe fraper. Si le Mal avoit un an , ou environ, il faut le percer avec le Bouton de Feu, par deflbus , tenant l’Enflure d’une Main , pour ne point toucher l’Os de la pointe du Jarre .. L’ayant percé, il en fortira des Eaux roulles , alors vous panferez la Playe avec des Tentes de Filafîè, trempées pour la première fois, dans un peu de Vin chaud & du Sucre fondu dedans ; en- fuite, vous la panferez tous les jours avec de pareilles Tentes trempées dans une bonne Teinture d’Aloës Succotrin, comme il efl dit, & s’en fèrvir juf qu’à Guérifon. NERFS EFILEZ , OU TROP ETENDUS . IL arrive quelques fois, qu’un Cheval faifànt quelqu’efFort dans un Tra¬ vail de Maréchal, ou ailleurs, s’allonge le Nerf, qui prend depuis la pointe du Jarret , en remontant le long du derrière de la Cuifîè ; fouvent il refie court & ne peut remuer la Jambe ni fe foûtenir, non plus que s’il avoit l’Os de la Cuifle cafle. REMEDE. P Renez de l’Efprit de Thérebentine & autant' de Vinaigre de Vin, bien battus enfemble; imbibez dedans deux groflès Eponges , & les appli¬ quez le long du Nerf; vous les ferez tenir avec de bonnes Bandes & de la Veflie de Bœuf, ou de Vache ; & par deffus , une bonne Ligature bien large. Il faut faire cela huit, ou dix jours de fuite. Sur-tout qu’on ne laille point Coucher le Cheval durant ce tems-là, ainfi il faut l’attacher à quatre Longes ; deux au Râtelier & deux à la Mangeoire , afin qu’il n’ait la liberté que pour boire & manger, fans remüer de fà place; car il ne faut pas qu’il fe couche de trois fèmaines , ou un Mois. Après avoir fait pendant huit jours de la manière ci-deflus ; on lui frottera tous les jours la Partie où auront été les Eponges , avec la Compofition fuivante. Huile de Laurier. Onguent d^Altea. Prenez Onguent Popiileum. Onguent Rjofat . Miel. - i. Quarteron . i. Quarteron. i. Qîiarteron. i. Qiiartcron. i. Quarteron , Le tout mêlé enfemble; vous en frotterez le Cheval une fois par jour , dix ou douze jours de faite , ce qui achèvera de fortifier le Nerf Au bout ■ Mm 2 d’un 140 LA PARFAITE CONNOISSANCE d’un mois le Poil fera bien revenu, & pour lors on pourra faire travailler le Cheval comme auparavant. MAL DE HANCHE. IL arrive fouvent qu’un Cheval boîte de la Hanche, mais il faut lavoir d’où peut provenir ce Mal, avant que d’en juger. Prefque tout Je monde traite un Cheval boiteux de cette partie , comme épointé. Il y a pourtant différentes caufésqui font boîter les Chevaux, de la Hanche. La première, pour avoir été frappé rudement fur un des deux cotez de la Croupe; celle-ci n’eff pas fort dangereufè. La féconde pour avoir été frappé fur le coin de la Hanche qui eff fur l’Os de la Jointure , fans qu’il foit déplacé. Celle - là eff plus à craindre que l’autre ; mais on peut guérir le Cheval en peu de tems avec de bons Remèdes. En fortant d’une Porte & tournant trop coure , un Cheval peut s’attrap- per le coin de la Hanche & boîter. Il peut aufli fé heurter à l’endroit du Graflét , qui eff juflement cette Joim- ture, qui fé trouve au deflous des Flancs, à la hauteur de l’Epaule. Cet endroit eff fort fénfible & quoiqu’il n’y ait rien de déplacé, il ne laifle pas de boîter Jong-tems. Les Maréchaux confondent tous ces Accidens Je s uns avec les autres & félon eux tous enfémble ne font qu’un ; faute de connoiflànce , ils difént que le Cheval eff déhanché, ou épointé; & cherchent des Remèdes inutiles. - Nous traiterons des Chevaux épointez après que nous aurons parlé de ceux-ci. Aufïi-tôt que vous connoîtrez le Mal , vous ferez l’Emmiélu- re fùivante. Semence de Lin pilee. ------ 8. Onces. Poix Refine. -------- 8- Onces. Poix noire. - ----8- Onces. Prenez Thérebentine. - - - - -- -8- Onces. Huile P Olive. - - - - p - - - 8. Onces. * Miel. ---------- 8* Onces. Lie de Vin. ------ 1. Bouteille. Il faut faire cuire le tout enfémble l’efpace d’une bonne demie heure ; enfiite vous le retirerez du Feu & remüerez jufqu’à ce que cela foit en état d’être appliqué fur la Partie affligée. Vous y en mettrez deux fois par jour, & à chaque fois y mettrez du Papier Broüillard par deffus, ou de la Veiïje , & au deffaut de l’un & de l’autre , un morceau de Parchemin mouillé , pour que le Remède opère mieux. La même Emmiellure eff propre pour les Reins , pour les Nerfs alongez & pour les Jambes travail¬ lées. En continuant le même Remèdes pendant dix ou douze jours , on verra beaucoup de foulagement ; mais il ne faut pas que le Che¬ val fé couche , non plus qu’en faifànt le Remède fùivant. A V DES CHEVAUX. 341 AU T R E REMEDE POUR UN CHEVAL OUIA MAL A LA HANCHE . renez Poix 'Refîne. - Poix grajje . Poix noire. Thérebentine. - Miel. - - JVieux-Oin. - Huile de Laurier. 4. Onces . 4. Onces. 4. Onces. 4. Onces. 4. Onces. 4. Ow. 4. Lie de Vin. - . *- 8. Onces. Le tout étant bien cuit enfèmble , vous y ajouterez , en le retirant du Feu. Prenez Efprit de Thérebentine. Huile P AJpic. - - ■ Huile de Pétrole. - - Brandevin . - 2. Onces. 2. Onces. 2. Onces. 8. Onces. Le tout incorporé enfèmble & en Onguent, il faut en appliquer fur le Mal, comme du précédent Remède, _ _ _ _ M E Z M A R C H U R E. CE qu’on appelle Mczmarchure , eft une Entorfè que le Cheval fe don¬ ne dans le Boulet , par un effort , foit qu’il ait mis fon Pied dans un trou , ou qu’il ait marché dans un Terrain fort raboteux ;fur-tout en Hiver, lorfqu’il a gelé. Si le Mal eft nouveau, il en fera plus facile à guérir; car fur le champ que le Cheval a pris l’Entorfè, fi on le menoit dans l’Eau vive, ou couran¬ te, & qu’on l’y laiffât une bonne heure, à peine verroit-on boiter le Che¬ val ; & pour le rétablir entièrement , il faut Py mener quatre ou cinq fois par jour; & le Jaifîèr autant de tems dans l’Eau que la première fois. En exécutant ceci , on n’a pas befoin de faire d’autre Remède : Mais fi le Mal efl vieux, comme tous les Ligamens de cette Jointure, ontfouffert, le Mal pourra durer long-tems, malgré les meilleurs Remèdes. Il y a de bon¬ nes raifons pour cela; comme les Jambes d’un Cheval portent un gros far¬ deau elles fe fatiguent; au furplus , il ne peut fe coucher ni fe relever qu’avec beaucoup de peine & d’efforts. Il n’en eft pas de même des Per- fonnes , qui gardent le Lit , ou qui portent le bras en écharpe pour une Entorfè ; ne fè fatiguant point, ils en font plutôt guéris. REMEDE POUR UNE ME Z MARCLÏURE. IL faut prendre du Goudron, que l’on appelle Teer , dont on goudron¬ ne les Vaiflèaux , & prendre de la farine de Seigle avec autant de Thére¬ bentine & la moitié autant de Graiflè de Cochon ; le tout mis enfemble , le faire cuire julqu’à confiftance de Bouillie- ‘bien épaifle ; en la retirant du Feu on y ajoutera un bon Verre d’Efprit de Thérebentine qu’on N n mê- i4^ LA PARFAITE CONNOfSSANCE mêlera bien enfêmble; & on l’appliquera le plus chaudement que faire fè pour¬ ra autour du Boulet avec de la Filaffe & de la Veffie de Cochon par def fus -avec une bonne Bande & des Ligatures plates , crainte de faire enfler le Nerf qui eft par deffus; & continuer ce même Appareil tous les jours , jufqu’à ce que vous voïez du foulagement. La même filaflè qui a été mi- fe la première fois, peut fèrvir long-tems,en augmentant feulement un peu de la nouvelle par deffus- & fi on fait ceci foir & matin. Je Cheval en fera plus promptement guéri. Lorfque l’on verra qu’il ira mieux , on cefîera Je Remède , & on appli¬ quera en fà place des Racines d’Altéa bien cuites & bien écrafees. Il fera inutile de les appliquer chaudement; & fur la fin vous décrafferez l’endroit du mal, avec de l’Eau un peu chaude & du Savon , & après on fera pro¬ mener le Cheval doucement, fans le forcer, pour qu’il ne fe donne point de nouvel effort dans cette Jointure. Il faut monter deffus pour l’empê¬ cher de fauter , ce qu’il pourroit faire entre les mains d’un Valet; & qu’il ne fè couche point, pendant toute la Cure , ni ne fe remue de fà place. AUTRE REMEDE PLUS SIMPLE , ÇUJOIOVE BON, POUR UNE MEZMARCHURE. p ^ (Vieux - Oin. - -- -- - -i. Lime.. 1 ene"J [Vinaigre. -------- i. Bouteille. Il faut faire hacher & piler le Vieux-Oin; enfùite le mettre dans un Pot avec une bonne Poignée de Farine de fèigle; à fon deffaut on peut fe fèr¬ vir d’autre farine; & fi l’on n’en a point, vous prendrez du Son; vous au¬ rez enfùite la moitié d’une peau de Lievre hachée bien menue; vous ferez boüillir tout cela enfèmble & l’étendrez le plus chaud que le Cheval le poura fouffrir fur une autre peau de Lievre, du côté du Poil, pour l’ap¬ pliquer tout autour de la Jointure ; & réïterez ce Remède toutes les 24. heures jufqu’à Guérifon. PEIGNE. CE que l’on appelle Peigne , font des Humiditez qui tombent fur les Pieds des Chevaux, c’eft à dire autour de la Couronne, au deflùs du Sabot, il en fort une Humidité, comme de l’Eau trouble; ce qui fait que le Poil de la Couronne ne tombe pas uniment fur les Sabots, & il paroît autour de la Couronne, partagé comme fi c’étoit des Dents de Peigne. Cet Accident n’arrive jamais aux Chevaux élevez & nourris en Pays hauts & fècs ou montagneux ; mais bien à ceux qui ont été élevez & nourris dans des Pâturages gras & humides. Il arrive auffi fbuvent aux Chevaux qui ont beaucoup de Poil aux Jambes. Lorfqu’un Cheval eft atteint de cet Accident , on peut bien le guérir; mais il ne faut pas qu’il travaille dans une grande Ville , dans la Boue & parmi les Vilenies qui s’y peuvent trouver ; même en Hiver, car cela peut revenir, quoiqu’il ait été bien nourri, à moins que fes Pieds ne foient tenus d’une grande propreté. Le Remède n’eft pas difficile; il ne s’agit que de lui faire couperle Poil avec des Cizeaux, le plus près qu’il fè pourra ; enfùite lui frotter foir & matin tout le tour de la Couronne avec du Savon noir; & au bout de deux jours le laver avec du Vin DES CHEVAUX. *43 Vin chaud; & lorfquele Pied fera fèc, il faut recommencer avec le Savon noir , & réïterer cinq , ou Hx jours de fuite , le lavant tous les deux jours avec du Vin chaud. Vous verrez que le Poil deviendra uni & que les Peignes difparoîtront. AUTRE REMEDE POUR LES PEIGNES. I Quoiqu’il ait été dit que cet Accident vient aux Chevaux chargez de Poil aux Jambes; ce n’efl pas à dire pour cela, que tous ceux qui en ont beaucoup y foient fiijets. J1 vient aufïi par refroidiflement & mau¬ vais gouvernement lorfqu’il travaille dans les Boues , & que quand il entre dans l’Ecurie, on n’a pas le foin de bien bouchonner les Jambes, & mê¬ me par-tout le Corps ; ce qui fait tomber ces humiditez fur le bas des Jam¬ bes; l’ordure y reflant produit de petits Cirons qui crevent , d’où fortent ces Humiditez, qui font tomber le Poil par intervalle; cette Eau qui en fort les collent enfemble & leur fait faire la figure tde Dents de Peigne. Si le Remède précédent n’a pas réüffi à vôtre gré, quoiqu’il foit très bon, pour- vû que le Cheval foit tenu nettement, fervez vous du Remède fuivant. f Pompaligos . - - - - - - - - - i. Once. Prenez J Nutricum. -~ - - - - - - - - i. Once. Neapalitmum. -- --- --- i. Once. Le tout bien mêlé enfemble, vous en froterez l’endroit des Peignes , dix ou douze jours de fuite, après en avoir razé le Poil. 'i f r ■*?' «■ -f~ eau qui vient aux jambes. CE deffaut arrive aux Chevaux chargez de Poil aux Jambes & nourris dans des Pays, comme les précédens: Pour s’y connoître, il faut re¬ marquer le bas des Jambes , & les trouvant enflées , principalement celles de derrière, entre le Boulet & le Talon, il en fort une Humidité fort prian¬ te. Cet Accident s’appelle les Eaux ; ce qui efl fouvent l’avant-coureur des deux Infirmitez qui fuivrout celle-ci. C’eA pourquoi , il ne faut point négliger les Chevaux qui ont les Eaux aux Jambes. Pour en détourner le cours il faut commencer par prendre quelque Racine d’Ellebore noir, les faire tremper dans du Vinaigre de Vin , & faire une incifion au haut de la Cuifle, qui efl: le deflous de la Fefle, juflement derrière, & cela à chaque Cuifle également. Il faut que par cette Fente, on puifle détacher un peu la Peau de la Chair , pour y faire entrer l’EIlebore en chaque trou , envi¬ ron gros comme le bout du Doigt, & faire un point d’Eguille à chaque Fente pour que cette Racine n’en forte point ; & l’y laiffer jufqu’à ce qu’elle tombe d’elle-même; ce qui attirera beaucoup de Matière , & par ce moyen détournera les mauvaifes Humeurs qui pouroient defcendre en bas; & en cas que l’Enflure ne diminue point, il faudra rafèr le Poil tout autour de la Jambe, par-tout où efl l’Enflure & d’où il fort des Humiditez , pour y appliquer les Remèdes fùivans. REMEDE POUR LES EAUX. APrès avoir raie le Poil derrière le Boulet, vous le fendrez au travers de l’Ergot, enfuite vous décharnerez la Peau des deux cotez, pourap- Nn 2 pro- 144 LA PARFAITE CONNOISSANCE r If profondir délicatement, jufqu’à ce que vous trouviez une petite Pellicule pleine d’Eau , faite comme une petite Veflie , grollè comme le bout du Doigt, & vous Pôterez adroitement à caufe des Nerfs & des Ligamens qui tiennent les Jointures du Boulet , pour ne pas les blefîèr; en fuite vous étuverez la Playe avec de l’Urine toute fraîche & l’enveloperez avec une Bandelette & de la Filafîè trempée dans l’Elprit de Thérebentine , & vous tiendrez la Playe bien fermée , afin que l’Air n’y entre point. Vous laif ferez ce premier Appareil trois fois vingt quatre heures; & lorfque vous le lèverez , vous en aurez un autre tout prêt , pour l’appliquer fur le champ , fans s’amufer à confiderer la Playe , que vous traiterez de la même façon , jufqu’à ce qu’elle foit tout-à-fait fermée. Cette derniere Opération eft très-bonne, & coupe le cours des mauvai- fes Humeurs, qui pouroient tomber fur les Jambes; mais fi vous n’avez point de Maréchal qui fâche faire cette Opération délicatement, ayez recours aux Remèdes fui vans. REMEDE POUR LES EAUX. . * Litarge (P Or. Merd de Gris - Prenez < Couperofe verte-. - Alun de Glace. Couperofe blanche. Noix de Galle. - - 2. Livres. i. Livre. i. Livre. i. Livre. i. Livre. i. Livre. } Le tout étant réduit en poudre, dans la valeur de quatre Bouteilles de Vinaigre, il faut que cela trempe l’efpace de vingt quatre heures; & avec une Eponge vous en laverez doucement, deux fois par jour, les endroits par où les Eaux fortiront ; & après Je Poil coupé, vous continuerez juf qu a uuerilon. AUTRE REMEDE POUR LES EAUX ET GRAPPES. “ORenez la valeur de huit , ou dix Bouteilles de Bierre, que vous met- trez dans un grand Pot, Marmite, ou Chaudron; en fuite vous pile¬ rez ig. ou 20. Oignons de Lys , & cinq ou fix Poignées de Racine de Guimauve, autrement Altéa , puis. i. Livre. i. Livre. i. Livre. i. Livre. Faites boüillir le tout enfemble , avant d’y mettre le Beure , Je Vieux- Oin, le Miel & J a Thérebentine; il faudra auffi hacher le Vieux-Oin avant que de le mettre avec le refte; lorfque tout cela fera bouilli enfemble, vous y ajouteiez de la Faune de froment, ou autre Farine pour faire une efpé- ce de Bouillie , dont on Ce fervira de la manière fuivante. Il faut couper le Poil, fort près, & avec un Bouchon de Paille vous frotterez rudement, pour que Je Sang puifTe couler de toutes les Grappes; enfuite vous y appliquerez de ladite Compofition , & enveloperez tout le tour de la Jambe avec la FilafTe & une Bande, fans trop ferrer la Jambe , de crainte Prenez < Beure frais. - - - Mieux O in. - - - Miel commun. - - Thérebentine commune. DES CHEVAUX. crainte de la faire enfer & rendre Je Remède pire que le mal. Et fi au bout de cinq, ou fix jours, ayant continué à panfor régulièrement , il re¬ çoit encore quelques poireaux , vous les couperez jufqu’à vif, pour y re¬ mettre du même Onguent, jufqu’à parfaite Guérifon; & s5il n’y avoit point de Grappes & qu’il y eut feulement une affluence d’Humeurs , il fera inu¬ tile de frotter les Jambes pour y appliquer ce Remède. AUTRE POUR LES EAUX. U^erd de Gris. - - - - - % Onces \ Noix de Galle. ------ 2. Onces * Couperofe verte. - - - - * - 2. Onces . Couperofe blanche . - - - - -2. Onces * Alun de Roche. ------ 1. Onces. T' leux- Oin. ------- l Livre. Uinaigre . Bouteilles . Il faut bien piler toutes les fufflites Drogues & hacher le Vieux-Oitt; faire boüillir le tout dans un grand Pot de Terre, & vous en fèrvir tous les Jours, loir & matin, pour étuver les Jambes du Cheval à froid, jufqu’à Guérifon. Prenez < AUTRE REMEDE POUR ' Mercure vif. - Fleur de Souphre. Uerd de Gris. Prenez «5 Alun de Roche. Noix de Galle. Ecorce de Grenade. Sain- doux-. - - - LÈS GRAPPES. - - - 2. Onces . - ' - - 2. Onces * • - - 2. Onces. \ ■ - - 2. Onces * 2. Onces , - - - 2 Onces. - - 1. Livre ; Vous réduirez le tout en poudre; enlîiite , vous éteindrez le Vif-Ar- gent dans la Fleur de Souphre & dans le Sain doux; & Jorfque le Vif- Ar¬ gent ne paroîtra plus , vous y incorporerez les autres Drogues pour faire un Onguent à froid; c’efl à dire que cela n’aille pas fur le Feu; & vous vous en iervirez pour appliquer fur les Grappes. AUTRE POUR. LES EAUX ET GRAPPES. Prenez une Livre d’ Alun de Roche & une Livre de Couporofo blam che ; le tout en poudre , dans la valeur de huit Bouteilles d’Eau, & que cela bouille jufques à confommation de moitié, & vous garderez cette Eau tant qu’il vous plaira , pour vous en fèrvir en la manière fuivante. Prenez une petite Eponge & la trempez dans cette Eau, pour la palier doucement une fois par jour , fur tous les endroits d’où fortent les Humi- ditez; & s’il commençoit à fortir des Grappes, qui ne font, comme on l’a dit, que de petits Boutons rouges, qui fortent à travers la Peau, cette Eau foule efl capable de les guérir, fans chercher d’autres Remèdes. Mais pour que les Grappes ne reviennent pas à l’entrée des Hivers, il faudra purger les Chevaux qui en font atteints, & leur tenir les Jambes nettes & propres, afin de détourner les Humeurs; car fans un grand foin, il y pour- G o roifi 146 la PARFAITE CONN OIS S AN CE roit venir des Poireaux qui font plus difficiles à faire partir que les Grap. pes* quoique l’un & l’autre foient dans le même genre ; avec cette diffé¬ rence que les Grappes ne font attachées qu’à la Peau, & que les Boutons en font plus petits & en plus grand nombre ; au lieu que les Poireaux ont de crros Boutons, & font attachez dans la Chair & fouvent aux Nerfs , qui font les plus mauvais- car il y a des Boutons qui fortent quelques fois plus gros que des Noix; & lorfqu’ils font attachez aux Nerfs, c’efl un mauvais ouvrage; fur-tout quand on les a laifle vieillir. REMEDE POUR LES POIREAUX. > : JE crois qu’il efl inutile de recommencer à donner la connoiflance des Poireaux ; il ne s’agit à préfent que de favoir ce qu’on peut y faire; pre¬ mièrement , il faut paffer tous des- jours la Pierre infernalle defïïis , & après y appliquer les mêmes Remèdes propres pour les Grappes, & conti¬ nuer l’application de la Pierre infernalle, jufqu’à ce qu’il n’y paroifle plus; & y aller délicatement, principalement fi les Poireaux font attachez aux Nerf ; ce qui efl; facile à connoître. Au deffaut de la Pierre infernal- les , il faut y appliquer la Pierre fuivante en poudre , & les Remèdes par defîus. PIERRE , POUR FAIRE TOMBER LES POP REAUX , CHAIRS MORTES, QU ETRANGERES. f Couper ofe Perte t - - - - - - - i. Livre. Prenez ^Vinaigre. - , -, - - > - - i. Livre. \Uxine. - •** - - - i. Livre. Mettez les trois fufHites chofes dans un Pot de Terre verni , fur un pe¬ tit Peu de Charbon jufqu’à ce que le tout fb defleche & que toute l’humi¬ dité en foit dehors ; enfuite vous augmenterez le Feu-, afin que ce qui efl dans le Pot foit fec & dur comme une Pierre; après vous retirerez le Pot qui fera prefque rouge & le mettrez dans la Cave, ou autre endroit froid r Pefpace d’une Nuit. La Pierre fè détachera du Pot & vous vous en fè ra¬ virez comme il efl marqué, en la mettant en poudre, pour faire deflecher les Chairs que vous voulez faire tomber. MANIERE DE FAIRE LA PIERRE INFERNALLE. COmme on le trouve fouvent dans des Pays, où on ne trouve pas la Pierre Infernale, & que même plufleurs Apotiquaires m’ont dit qu’ils ne la fàvoient pas faire , je vais en enfèigner la manière. Il faut pen¬ dre de l’Argent de Coupelle, qui efl le meilleur Argent, le faire bat¬ tre bien menu , & fuivant la quantité qu’on veut faire de Pierre , il faut prendre quatre fois autant d’Eau forte ; mettre le tout dans un Creufet , fur un^ Feu temperé , ou pour mieux dire , fur un Feu de Sable; & le laiiïer jufqu’à ce que toute l’humidité foit évaporée, & que ce qui refiera dans le Creufet foit réduit en Pierre. Elle fè peut tirer àifément du Creufet, & fe peut faire également dans une Bouteille de Ver- D E S C H Ë VAUX. *47 Verre ; mais il faut la cafîèr pour avoir la Pierre. Elle fe peut garder Jong-tems pourvu qu'elle foit dans un endroit chaud, ou bien fèc, car à l’humidité elle fondroit , & fi cela arrivoit , il faut la remettre dans un Creufet, ou Bouteille, pour en faire évoporer l’humidité, comme aupa¬ ravant. Elle fe peut faire avec du Cuivre , ou de mauvais Argent ; mais elle n’eff pas fi facile à fondre , & ne fait pas tant d’effet qu’avec l’Argent de Coupelle, c’eft pourquoi, il ne faut pas fe laifler tromper. C omme les Pieds font une des principales qualités d’un bon Cheval, on ne peut trop veiller à les conierver, & à prévenir les Accidents qui peu¬ vent y arriver. FOURCHETTES GRASSES . CE qu’on appelle Fourchette grafle ne concerne que les Pieds de de¬ vant. C’eff une incommodité qui n’eff pas de peu de confèquen- ce ; parceque tout Cheval , qui a la Fourchette graffè, doit avoir le Pied fort gros & par coniequent fort pelant. Ainfi un tel Cheval le fatique plus qu’un autre , & ne peut , par cette raifon , rendre autant de 1er- vices que s’il les avoit feins. La connoiflànce en eff très- facile, car en levant les Pieds du Cheval & les regardant, on voit la forme du Pied fort large &la Fourchette paroît aulfi haute que le Fer; ce qui empêche le Che¬ val de travailler fur le Pavé, ou fur un Terrain rude; parceque la Fourchet¬ te étant fouvent plus haute que le Fer, porte lur le Pavé , fe meurtrit , & rend le Cheval boiteux; ce qui oblige de faire ferrer de tels Chevaux, avec des Crampons fort hauts, ce qui eff une grande fujétion, parcequ’il faut ferrer fouvent à neuf, attendu que les Crampons étant ufez la Four^ chette porte toujours fur le Pavé. Ceux qui ne lavent pas faire la diffé¬ rence des Fourchettes graflès , aux Talons bas, fe trompent fouvent, & font ferrer les Chevaux , comme pour cette dernière incommodité. Ils le tuent de faire ouvrir les Talons, les feparant d’avec la Fourchette, avec le Boutoir, en le pouffent droit, & par ce moyen ôtent la force au quartier fur le quel les Branches du Fer doivent porter ; font reflèrrer les Talons & rendent un Cheval boiteux. Au lieu qu’on ne devroit point fèparer la Fourchette; mais plutôt fortifier les Talons avec de bon Onguent de Pied & de bonnes Lizieres de Drap par deffus , pour faire croître les Talons , ce qui ne fe fait pas en peu de tems , parceque, comme je l’ai dit ci-deflus, la Corne du Pied d’un Cheval, ne croit pas fi vite que la barbe aux hom¬ mes. Il faut au moins cinq , ou fix mois pour rétablir des Pieds lorfqu’ils font gâtez; par coniequent, il en faut bien autant, pour le moins, pour faire croître les Talons qui le font naturellement foible. FIE DS COMBLES OU PIEDS PLEINS. CE que l’on appelle Pied comble, ou Pied plein, eff un deftaut capi¬ tal, parcequ’il eff fort difficile d’y remédier, ou du moins, à grand peine, & ce que l’on y peut faire, eff fi peu de chofè qu’il eff prefque inu¬ tile d’y travailler; car un Cheval de cette efpéce , ne peut rendre que très- peu de lervice; n’étant propre ni à monter, ni à tirer fur le Pave. Il ne peut-être utile qu’à la Charuë , encore faut-il que la Terre foit fort légère. O o 2 Ou *4$ LA PARFAITE CONNOISSANCE On eft obligé de faire ferrer de tels Chevaux, avec der Fers voûtez , pour qu’ils ne portent que fur le bord de la Corne ; & pour la maintenir ferme , il la faut entretenir avec de l’Onguent de Pied, depuis la Couronne juf qu’en bas, autrement la Corne fè cafferoit, & il feroit impoffible dans la fuite, d’y attacher des Fers, qui vaudroient plus que le Cheval. PIEDS CERCLEZ. LEs Pieds cerclez font fort faciles à connoitre , c’eft lorfqu’on voit tout autour du Sabot, de petits Bourlets qui entourrent le Pied , & font comme fi on avoit mis de petits Cercles autour du Sabot. Les Marchands qui ont de fèmblables Chevaux ne manquent pas de leur faire râper tout le tour du Sabot, pour le rendre uni, & lorfqu’ils font voir le Cheval, ils noirciffent bien tous les Sabots pour que l’on ne s’aperçoive point de la fa¬ çon qu’ils les ont accommodez; car (ans cela on peut voir ailement quoi¬ que les Cercles (oient râpez, que le Cheval eft fujet à cet Accident, qui vient de differentes caufes. Aux uns d’un refte de Maladie, a d’autres d’avoir été fourbus , & quoique guéris ayant négligé les Pieds , la Circulation du Sang ne s’étant pas faite à l’ordinaire, principalement autour de la Couron¬ ne, qui eft entre le Poil & la Corne, lui fait perdre la Nourriture & fe ré¬ trécit, ou s’élargit fuivant le Travail qu’on fait faire au Cheval. S’il n’y avoit feulement que cette Figure de Cercle en dehors, le Remède que les Maquignons y font pour les égalifèr avec la Râpe, ne fèroit rien; mais ces Cercles (e forment aufti-bien en dedans des Pieds comme en dehors ; & par confèquent preiïè le Petit Pied , & fait boiter les Chevaux pour peu qu’ils travaillent. Il en eft de même , (ans comparaifon , aux Hommes qui ont des Cors aux Pieds , & qui font obligez de marcher long-tems avec des Souliers dont l’Empeigne eft dure. Ainfi cet Accident doit faire diminuer de beaucoup , le prix d’un Cheval, quoique par la fuite l’on peut les lui rétablir, en lui tenant journellement les Pieds gras avec de l’Onguent; ce qui ne le fait pas en peu de tems , car il faut que tous les Pieds changent avant qu’ils (oient bons. Quelque foin que l’on puiiïe prendre , cela peut durer dix , ou douze mois. On peut cependant le travailler doucement & à chaque fois qu’on le remettra à l’Ecurie, après le travail , il faut lui bien nettoyer le dedans des Pieds & les remplir avec de la fiente de Vache fricaftee avec de la Graille de Cochon & un peu de Vinaigre dedans; & tout le tems que le Cheval ne fortira point , en mettre deux , ou trois fois la fèmaine , & par ce moyen , on rétablira les Pieds cerclez. SOLE BATTUE. CE qu’on appelle Sole battuë , eft lorfqu’un Cheval a perdu (on Fer , ayant les Pieds un peu plats & marchant quelque-tems déféré ; ou pour s’être mis une Pierre dans le Pied, qui peut être retenue par les deux Branches du Fer; cette Pierre portant fur la Sole la meurtrir; fi elle y refte long-tems , & qu’on foit obligé de l’ôter on voit allez que c’eft cela qui fait boiter le Cheval , mais quand la Pierre tombe d’elle même plufieurs ignorans cherchent fouvent le mal où il n’eft pas. C’eft pourquoi quand un Cheval boîte , la première chofe qu’on doit faire eft de le faire défer¬ rer & lui faire parer les Pieds, après quoi le bien, examiner, en frapant dou- . - cernent DES CHEVAUX. *4 9' cernent avec le Marteau du Maréchal, autour du pied , pour voir s’il n’efL pas piqué. Mais cela ne fùffit pas , il faut encore lever le Pied , & avec les Tenailles le prefîèr tout autour, peu-à-peu, de diflance en diftance , pour voir s’il ne retire point fon Pied. Tout cela ne fùffit point encore : 11 faut prendre le Marteau & frapper legerement fur la Sole , fi le Cheval fent de la douleur & qu’il retire fôn Pied , pour lors il efl facile de voir fon Mal. Pour y apporter Remède, il faut y appliquer quelque bonne Ré- maulade; à fon deffaut, de la Fiente de Vache fricaflee avec du Sain-doux, & un peu de Vinaigre, pour en remplir le Pied foir & matin; & avec du repos; en peu de tems , le Cheval fera guéri. FORME. CEt Accident fait boiter le Cheval lorfqu’il ne Pa qu’à un Pied, mais lorfqu’il l’a à tous deux , foit à ceux de devant ou à ceux de derrière , il n’en boîte pas; mais il n’a pas la Jointure libre, & par confequent il ne peut pas être ferme fur (es Pieds ; le mouvement de la Jointure entre le Sabot & le Boulet n’étant pas libre, ne peut pas être d’un grand fervice; & même lorfque les Formes font égales , le Cheval ne boitant point, bien des gens ne connoiflènt pas comment doit être faite cette Jointure ni quel mouvement ejle doit faire en marchant. Ils achètent de pareils Chevaux fans connoiflànce , & ne s’en aperçoivent que l’orlqu’il n’efl: plus tems. Ainfi il faut bien examiner un Cheval quand on veut l’acheter , & voir fi les Jointures des quatre Jambes plient également. La plupart de ces Chevaux- là; font fort Chatoüilleux;.lorlqu’on veut leur lever les Pieds , on a de la peine à les toucher avec la M^in; ainfi, il faut à la vue examiner fi depuis le defîous du Boulet jufques fur la Couronne, cela defcend bien uniment; car fi on y aperçoit quelque groflèur autour, laquelle Ce trouve entre Cuir & Chair, faifant comme une elpéce de Bourlet, & que dans le commencement cela ne foit pas dur , cela fera plus facile à guérir ; mais avec le tems, il s’y forme un Calus qui devient fort dur; pour lors il n’efl pas facile de le guérir; car un Homme qui en auroit guéri vingt en fa vie, ne pouroit pas repondre de guérir le vingt-uniéme ; & quoi-que bien traité la Jambe n’en fera peut-être pas plus fidèle. Mais fi on a le bonheur de trai¬ ter cet Accident au commencement, & que cette Enflure ne foit pas en- core endurcie, il faudra râler le Poil fur toute la grofTeur pour y appliquer, une fois tous les jours , de l’Onguent fort (que l’on trouve au Chapitre des Nerf- Ferrures) pendant douze , ou quinze jours de fuite; après quoi il faut y mettre des Racines d’Altéa bien cuites & écrafees ; les appliquant fur le Mal avec une bande , tous les jours une fois, pendant 15. jours, ou trois femaines. Mais fi les Formes font vieilles, il ne faut pas s’attendre que ce Remède les puiflè guérir. Il faudra en ce cas, s’y prendre d’une autre manière , en failant deifoler le Cheval; ce que tous les Maréchaux doivent lavoir. La Sole étant leveé, il faut laifler fâigner le Pied; après- quoi panier la Sole avec de la Thérebentine un peu chaude; avec de la Fi¬ la Uè & de bonnes Edifies , pour empêcher que la Sole ne lurmonte. Le Pied étant panfe, il faudra lui donner le Feu en Patte d’Oye; c’eftà dire qu’il faut tirer une Raye fur le milieu de la Jointure, en prenant au deflous du Boulet, defcendant lur le devant de la Couronne; enfuite tirer trois au¬ tres Rayes de chaque côté pour envelopper tout le tour de la Jointure en P p defcen- I50 LA PARFAITE CONNOISSANCE defcendant. Ce Feu fè donne plus fort que pour les Molettes; la première Raye ne doit pas être fi fortement donnée que les autres , car elle ne fèrt pref que que de guide pour faire les autres Rayes égales. Le Feu étant donné avec méthode , de la manière qu’il eft expliqué , on pourra efpérer que les Formes fè diffiperont & que le Cheval deviendra droit; mais qu’on ne s’at¬ tende pas , qu’il foit de fi bon fèrvice que s’il n’avoit point en d’incommo¬ dité. Il fera encore propre pour des Promenades, & non pas pour des Tra¬ vaux violens. E PE R VI N S. LEs Epervins peuvent venir à toutes fortes de Chevaux; mais il y en a qui y font plus fujets que d’autres; c’efl félon Fefpéce du Cheval. Par exemple , comme il y a trois fortes d’Epervins , on fera remarquer les dif¬ férentes efpéces de Chevaux qui font fujèts à chaque efpéce d’Epervin. Les Epervins fècs viennent ordinairement aux Chevaux fins , comme ceux d’Efpagne , d’Italie, de Portugal, Barbe, ou Arabe; & à ceux qui font nourris dans des Terrains fecs & élevez ; comme des Pays de Montagnes, Cet Accident vient aufïi de Race, car un Cheval entier qui en fèroit atta¬ que, de vingt Cavales qu’il fèrvira, il y en aura dix neuf qui en hérite¬ ront; c’efl pourquoi on doit bien prendre garde à un Cheval dont on veut tirer Race. Quoique ce foit un Défaut capital , lorfqu’un Cheval en à deux bien égaux, & qu’il foit dans un Manège, pourvu qu’il tombe entre les Mains d’un habile Ecuyer, & qu’avec de la patience il ait mis le Cheval fur les Han¬ ches, principalement à Courbettes , il aura plus de brillant que les autres; rabatant de deux Jarrets également, il ne peut être qu’agréable à la vûë. Mais tout bel air qu’il puiffe avoir, il ne fera jamais bon pour la Campagne, par plufieures raifons. La prémiere, c’eft qu’ils ne font jamais fi vîtes , quoi¬ que très-rudes au Galop ; de forte qu’une Perfonne foible de complexion, ou âgée, ne pourroit foûtenir long-tems la fatigue que le Cheval caufèroit dans les Reins ; foit même au Pas, ou au Trot , parcequ’il relève très- haut les Pieds de derrière, qui retombent à terre avec précipitation, & les relevant , comme s’il marchoit fur des Epines. Lorfqu’un Cheval n’a qu’un Epervin , cela eft fort défigreable , ainfi il faut prendre garde aux Jarrets des Chevaux fins, comme on à dit ci-devant; car pour peu qu’il paroifîè la moindre grofîèur fur le plat du bas du Jarret en dedans, quoi qu’un Che¬ val ne boîte pas, il faut craindre toujours qu’avec le tems, & pour peu qu’il travaille, les Epervins n’augmentent. La Seconde efpece d’Epervins fè nomme Epervins gras, & vient à peu près dans le même endroit; mais plus gros. Il vient communément aux Chevaux qui ont été élevez dans des Terrains gras & humides ; cette efpé¬ ce, tôt ou tard, eftropie un Cheval, fi on n’y apporte Remède dès le com¬ mencement. Quand il arrive qu’il y en a deux égaux , le Cheval n’en boî¬ te pas; mais il n’efl point d’un grand fèrvice; & les effets de celui-ci, font différends du précédent; car comme il a été dit, que le Cheval lève les Pieds fort haut & plie le Jarret avec violence; au contraire celui-ci a de la peine à plier les Jarrets, & par confequent, n’eft point propre au Manè¬ ge, non plus qu’à la Campagne. Si un Cheval n’en a qu’un, & qu’il travaille un peu, il ne manquera pas de DES CHEVAUX, de boîter; & ceux qui ne connoiflènt pas les Epervins les cherchent aux Pieds, d’autres à la Hanche; mais pour qu’on ne s’y trompe pas, l’en¬ droit de l’un & de l’autre fera marqué dans les Figures , ainfi que ce- lui qui fuit. . r i y Le troifième s’appelle Epervin de Bœuf, qui eft le plus mauvais des trois , auquel cependant on trouvera Remède comme aux autres. REMEDE FOUR LES EPERVINS. FAites rougir dans une Forge, ou autre Feu fait exprès, cinq ou fix mor¬ ceaux de Thuiles avec lefquelles on couvre les Maifons ; qu’ils foient arondis & de la grandeur d’un Ecu ; le Cheval étant à Terre, après avoir frappé, ou frotté l’Epervin avec un Bâton , ou le manche du Brochoir, vous prendrez ces morceaux de Thuiles tous rouges, avec des Tenailles & vous les mettrez au milieu d’un Linge qui aura trempé dans le Vinaigre ; en- fuite vous les appliquerez fur l’Epervin & les y laifîèrez quelque tems. U faut remettre les morceaux de Thuiles au Feu , & en remettre dans le mê¬ me Linge, comme auparavant, & ainfi les appliquer les uns après les au¬ tres, jufqu’à ce qu’on s’aperçoive que le Poil tombe, pour peu qu’on le tire, comme s’il avoit été échaudé. Après tout cela fait, il faut laiflèr quel¬ ques -tems le Cheval en repos, il tombera de cet endroit un Efcare, qu’il faudra frotter avec une efpéce de Pommade compofee de Sain-doux, & de Miel, pour faire revenir le Poili AUTRE REMEDE POUR LES EPERVINS . QUoique le précédent Remède ait fort fouvent réüfli, celui-ci eft aufïi- bon & auiïi fûr; c’eft un Onguent fort que l’on nomme Feu mou¬ rant , qui eft bon pour toutes fortes de Groflèurs & Duretez que l’on veut faire tomber. y v MANIERE DE FAIRE V O NG UE NT. -FORT. P Renez Euphorbe , Sublimé corrofif, Ellébore noir , Cantharides & Mercure Vif, de chacun une Once, Fleur de Souphre deux Onces, Huile de Laurier fix Onces. Toute les fiifdites Drogues, étant mifès en poudre , il faut éteindre le Mercure dans la Fleur de Souphre, ce qui fera venir le fouphre noir; ayant foin que le Mercure n’y pàroiÏÏè plus ; enfiiite vous mêlerez le tout avec l’Huile de Laurier , afin d’en faire un On¬ guent duquel vous vous fervirez pour appliquer fur .l’Epervin, Surot, ou autre Dureté, que vous voudrez faire difliper. Après en avoir rafe le Poil, en appliquer une fois par jour, pendant trois jours ; ce qui ne manquera pas de faire tomber un Efcare, pour lequel , vous vous fervirez de la mê¬ me Pomade, qu’à l’Article précédent pour faire revenir le Poil, AUTRE REMEDE POUR LES EPERVINS. JE pourois donner plufieurs Remèdes pour les Epervins, qui pouroient réüfTir; mais le principal de tous eft de donner le Feu , lorlqu’on a un Maréchal qui entend fon métier. Il faut premièrement jetter le Cheval à bas; enfuite bien échauffer la Groffeur de l’Epervin avec un Bâton, ou Pp 2 avec 8*2 LA PARFAITE CONNOISSANCE avec le Manche du Brochoir du Maréchal; après il faut tirer une Raye avec un fer chaud, que l’on appelle Couteau, dont la façon eft démontrée dans une des Figures. Il faut donc paffer ce Couteau du haut en bas , par le milieu de FEpervin, & tirer trois autres Rayes de chaque côté; mais il faut avoir la Main légère & ne pas- couper tout-à-fait la Peau, quoique l’on pafîe le Couteau plufieurs fois fur chaque Raye. Il ne faut jamais gliflèr le Cou¬ teau en remontant, à rebroufiè-Poil , mais toujours en defcendant. Après avoir fait vos fept Rayes, vous ferez quatre trous avec le Bouton de Feu , & dans chacun vous mettrez une petite Boule de Poix noire , que vous ferez fondre, en y appuyant le Bouton de Feu. On trouvera la manière de faire les Rayes & de faire les trous , dans une des Figures , qui fera indiquée. Après avoir donné le Feu , on mettra de l’Ancre fur toutes les Rayes , tous les jours une fois & l’on continuera dix jours de luite ; après on le fèrvira de l’Onguent pour les brûlures , dont on a déjà parlé , & on en mettra, jufqu’à ce que la Peau loit tout-à-fait réunie. Tout Che¬ val à qui on aura donné le Feu, pour Epervins, Vefïigons , ou Molettes, ne doit point travailler de trois ou quatre mois; & s’il eft pofîible, il ne faut jamais lui donner le Feu dans l’Eté, fur-tout dans le tems des Mouches. Il ne faut pas non plus le donner dans le tems que le Cheval boîte, car il ne gueriroit jamais ; il faut le laiUer repofer quinze jours, ou trois fè mai¬ ries; & le meilleur eft de lui donner le Feu fi tôt qu’on s’aperçoit de l’Eper- vin , fans attendre qu’il boîte. Ceux qui ne connoiffent pas les Epervins Ce trompent fouvent, car fi tôt que le Cheval eft un peu repofe, il ne boîte pas, ce n’eft que lorfqu’il a travaillé. Il y a enèore une autre efpéce d’Epervin, que l’on nomme fardon, il vient à la même hauteur des Epervins, au bas du Jarret, en de¬ hors ; au lieu que les véritables Epervins le trouvent en dedans. Les mê¬ mes Remèdes font également bons pour le Jardon. » • ' i flO 1 ÎJ ; J ► J 0 i fj ÀJ. J S » Xj -J i v iV C *** - x v i * w .,.*>' 1 • ^ ‘ j i. J ' / ^ ^ ç û ^ VARICES. --- C’Eft une grofïeiJr qui vient au dedans du Jarrets & le trouve juftement .placée auprès de la Soulandre, à un certain vuide qui fe trouve en cet endroit; où pâlie une grolîè Veine qui defcend du plat de la Cuifle jufi qu’aù bas de la Jambe. Cet Accident provient Iorfque la Veine eft étendue avec violence , ce qui fait former une efpéce de Nœud, gros comme une Noifètte ; & qui peu à peu devient gros comme une Balle de Paulme. Lorlqu’on y touche , cela roule & ne fèmble pas être attaché; ou diroit que c’eft une Boule que l’on a fait entrer entre Cuir & Chair. Pour y remédier , il faut couper la Veine au deflus & au deflous du Jar¬ ret. On fait qu’avant d’ouvrir la Peau & de couper cette Veine , il faut la lier haut & bas afin que le Sang n’en forte point ; & la couper entre les deux ligatures; après cela il faut décharner cette Boule. Si un Maréchal n’ofoit entreprendre cette Opération, quoique facile à faire , & fans danger , il prendra un Fer chaud , pointu par le bout, & percera le mi¬ lieu de laGroffeur, prenant bien garde d’offenfèr aucune partie de la Join^ ture du Jarret avec le Bouton de Feu. Dans le fonds du trou il faudra fai¬ re entrer quelques petits morceaux de Sublimé corrofif, & boûcher le trou avec de petits morceaux de Souphre, ou de Poix; & avec la pointe du t; Bou- DES CHEVAUX. 153 Bouton de feu faire fondre ce que vous aurez mis fur le trou , afin que le Sublimé faflè fon effet & corrompe cette Boule de Chair, qui tombera en pourriture. Enfiiite on panfèra la Playe comme à l’ordinaire. y E S S I G O M IL y en a dé |deux efpéces ; le premier s'appelle Vefïigon fimple ; lé fécond , Vefïigon foufflé, qui efl le plus mauvais. C’efl une petite Pellicule qui fe trouve au milieu du plat du Jarret, où il fe forme une Grof- fèur rempli d’Eau rouffe, qui, dans la fuite, fait boiter le Cheval. Tous les Chevaux ont cette Pellicule, mais ils ne font pas tous fujets à l’avoir remplie d’Eau. Le plutôt qu’on peut remédier à cet Accident n’efl que le meilleur. Le Vefïigon fimple paroît en dehors du Jarret, & l’autre efl en dedans; de forte que fi on appuyé la Main d’un côté, on le fait rebondir de l’autre. Si le Mal efl nouveau , il efl facile à guérir; mais fi on le laifle croître peu à peu , il y aura de la difficulté. Quelques Chevaux en font attaquez par de trop grandes fatigues ; d’au¬ tres pour avoir fait quelque effort. Ce dernier, quelque gros qu’il foit , fe¬ ra facile à guérir. Auüi-tôt que l’on s’en apperçoit, il faut prendre la va¬ leur d’une Bouteille de Vinaigre de Vin, autant d’Urine mêlée enfèmble, & y faire fondre un quarteron de Sel Ammoniac à froid; de cette Corn- pofition vous en laverez les deux cotez du Jarret avec une Eponge , fèpt ou huit fois par jour; & continuerez la même chofè douze ou quinze jours, qui efl le tems que cette Enflure peut employer à diminuer; & pour que ce Remède foit plus efficace, il faut avoir deux Eponges, les imbiber de la même Compofitionj & en appliquer une de chaque côté , y mettant par defïïis de la Veffie de Cochon, ou autre, & ajouter encore par deffus la VeHie* une bonne Compreflè de Toile, en double, pour enveloper tout le Jarret, & coudre cela , afin que rien ne puiffe tomber; après avec de la liziere de Drap , il faut bander tout le Jarret ^ fans ferrer trop fort; car fouVent des Maréchaux mahadroits ferrent fi fort avec des Cordes qu’ils eflropient le Cheval, en lui faifànt enfler les Nerfs; & puis ils jettent la fau¬ te fur les Remèdes, & ne connoifîènt pas que ce font eux qui font Auteurs du Mal. Si le Remède que je viens d’enfeigner , ne réüfïit pas , c’efl une marque que l’Accident efl plus vieux qu’on ne l’a crû ; en ce cas, il faudra fè fèrvir du Remède fuivaUt. Il faut prendre la valeur de deux Bouteilles d’Efprit de Vin dans lequel on fera diflbudre une demie Livre de Camphre , & s’en fervir comme du précédent Remède , environ autant de tems. Si l’un ni l’autre de ces Re¬ mèdes n’avoit fait aucun effet , ce qui fèroit pourtant extraordinaire ^ il faudroit abfolument donner le Feu des deux cotez du Jarret. On l’appelle Feu de Fougère, & la manière en efl reprefèntée dans une des Eflampes. Si quelqu’un veut avoir une bonne réüfïite, &que le travail lui fafîe hon¬ neur, il ne faut jamais donner le Feu, foit pour Vefïigon, Epervin , Courbe, ou Molette, que vers l’Automne , après que les chaleurs & les- mouches font paflees; & que le Cheval refle tout l’Hiver à l’Ecurie, fans fortir. Il faut même qu’au Printems il ne forte que de grand matin, pour le promener à la Rofèe , dans les Prairies , ou le long des Bleds. Ayant ï54 LA PARFAITE CONNOISSANCË obfervé ceci pendant quelques mois , on peut être affiné qu’il n’arrivera ja¬ mais aucun Accident aux endroits où le Feu aura été donné. Il me fouvient de l’avoir vu donner par feu mon Pere, par précaution, aux Chevaux que Louïs XIV. devoit monter; & l’ayant auffi pratiqué moi-même depuis long-tems, fans aucun Accident, même à des Chevaux qui paroifloient avoir les Jambes ruinées, & ils ont fèrvi encore Neuf, ou dix ans fans broncher. Si c’eh une Cavale , ou un Cheval Hongre , au lieu de le garder à l’Ecurie , pendant le Printems , le plus court eh de le mettre en Pâture; mais fi c’eh un Cheval entier, il faut qu’il foit dans un Enclos , ou bien il faut le garder à l’Ecurie & le faire promener comme on l’a dit. On dira que de le garder fi long-tems eh une grande dépenfè ; mais fi on fàvoit l’utilité du Feu, quand il eh donné avec méthode , on ne regretteroit jamais cette dépenfè. II eh difficile de le bien donner, quoi¬ qu’il n’y ait pas jufqu’au plus petit Maréchal de Village qui ne s’en flatte; cependant je n’ai pas connu fix Perfonnes bien au fait de cette Opération. Il n’eh pas poffible qu’un Maréchal ait allez de legereté dans la Main ; fon travail groffier la lui appefàntit, & lui empêche de conduire les Outils avec aareflè ; car fi les Couteaux dont on fè fèrt font trop chauds , ils coupent tout-à-fait la Peau, & s’ils ne le font pas afîèz, ils la déchirent. Il faut avoir pour cette Opération , 7. ou 8- Couteaux, afin d’en chan¬ ger à mefure qu’ils le refroidifïènt; mais il ne faut pas qu’ils chauffent dans la Forge; parceque la force du Feu , caufee par le Soufflet, fait des Dents à ces Couteaux; & il faut que le tranchant foit uni. Il ne faut pas que le Cheval foit dans un Travail; on auroit beau l’attacher, il fè remüeroit tou¬ jours. Il faut abfolument, pour plus de commodité , qu’il foit à Terre , comme fi on vouîoit le châtrer. Après avoir donné le Feu, il faut met¬ tre de l’Ancre fur chaque Raye, & cela pendant Neuf jours de fuite, après quoi les Efcares tomberont; il faudra adoucir la Playe avec de l’Onguent d’Altéa , ou l’Onguent Rofât , tous les jours , jufqu’à ce que les Peaux fè foient rejointes. Tout cela pourra durer cinq, ou fix fèmaines. Cette méthode vient des Arabes qui donnent le Feu prefque pour toutes fortes d’Accidens. II y a cent ans qu’on ne fàvoit ce que c’étoit. Ils le donnent avec de l’Or, & autrefois, en France , on le donnoit avec des couteaux d’Argent ; je l’ai pratiqué moi-même; mais depuis, l’experien- ce m’a fait voir qu’avec les couteaux d’Acier on réüffit auffi-bien, COURBE . CEt Accident peut arriver de différentes manières, comme le Veffigon, dont il a été fait mention. Souvent un Cheval prend un effort en tra¬ vaillant ; ou pour avoir mis le Pied dans un trou , ou Terre grafîè , dont il ne le retire qu’avec peine, & par-là fè force le Jarret, fans pour cela qu’il y ait rien de déplacé ; autrement le Cheval pourroit être ehropié , fi on n’y remedioit fur le champ. Les Ligamens du Jarret étant forcez, caufènt une grande Inflammation en dedans ; le Jarret enfle , depuis le mi¬ lieu, pofitivement à l’endroit du Veffigon, jufqu’en bas; où fè trouvent placez les Epervins & Varices; & fi on n’y remédie promptement , le /Mal devient incurable ; à moins que de donner le Feu, qui eh le fèul Remède, pourvu qu’il ne foit pas trop vieux ; mais au commencement , il ne faut que fè fèrvir des mêmes Remèdes propres aux Veffigons, qui ayant em¬ porté DES CHEVAUX. *55 forte partie de l’Enflure, donneront plus de facilité à barrer la Veihe j au deflus & au deflous du Jarret. Pour barrer la Veine, il faut jetter bas le Cheval; chercher la Veine qui vient de la Cuiflè & qui defcend le long de la Jambe & le long de la Jointure du Jarret, en dedans; y faire une Incifion avec un Biflouri, ou Canif. Il faut auparavant fendre la Peau délicatement & avec une Corne de Chamois , ou autre chofe femblable, décharner finement cette Veine: qui efl entre Cuir & Chair. Lorfqu’on aura pafle la petite Corne par def fous, il faut avoir une Soye cirée, ou du Fil fin de Cordonnier, pour lier la Veine affez ferme, afin qu’elle ne fiigne plus. Enfuite de cela, il fau¬ dra faire une autre Ouverture, au defTus du Jarret, où pafle la Veine & y faire la même chofè comme en bas. Pour lors vous couperez cette Vei¬ ne, entre ces deux Ligatures, & ayant un petit morceau de Bois fendu qui fera delà longueur d’environ 3. ou 4. Pouces, vous prendrez le bout de la Veine que vous mettrez dans la Fente du morceau de Bois, & l’attache¬ rez bien ferme , pour que la Veine n’echappe pas; & en tournant peu à peu le petit Bâton, le bout delà Veine fortira. Suppofe que ce foit un jeune Cheval, & que cette Veine fe rompe, il n’y aura pas grand mal, étant liée haut & bas, comme on l’a déjà dit. Tout ce qui pourra arriver , c’eA que la Playe d’en bas fera quelques jours plus tard à fe refermer. Pour pan- fer ces deux Playes , il efl: inutile de fe fervir d’autre Onguent que du Beu- re falé, avec lequel il les faut panier loir & matin. Sur un quarteron de Beure ordinaire il faut au moins une Once de fel , bien menu; ceci fera plus d’effet que tous les Onguens dont on pourroit fe fervir. Si par hazard, un bout de Veine étoitreflé, ou qu’il fût entré quelque fàleté dans la Playe, qui puifle caufer quelqu’inflammation , il faut avoir, ou de l’Onguent d’Altéa , ou faire un Bain de ces Racines, pour en frot¬ ter la grofleur deux fois par jour. Au deflàut de l’un & de l’autre, on le férvira de Lie de Vin avec du Sain-doux ; il faut mettre fur la valeur de deux Bouteilles de Lie, une demie Livre de Sain-doux & que cela foit cuit enfemble , il faut toujours remuer jufqu’à ce que cela foit froid , & vous en frotterez l’Enflure deux fois par jour. Il efl; certain que fi la Courbe efl nouvelle elle fera bien-tôt guérie. La plupart des Maréchaux font cette Opération pour les Epervins ; mais l’experience fait connoître leur bêtife , parceque l’un n’a point de rela¬ tion avec l’autre; excepté pour les Varices. Il y en a encore d’autres qui font cette même Opération pour les Humeurs qui defeendent fur les Jam¬ bes, ou pour les Eaux. J’avoüe que je fuis tombé dans cette erreur; mais j’en fuis revenu , par la connoiflance que j’ai acquife de toutes les Par¬ ties d’un Cheval. Il efl vrai qu’en barrant la Veine pour les Eaux , avant que la lier, on la perce & on en tire beaucoup de Sang ; après quoi on la lie au deflus de la Saignée, & on la fepare en deux, entre les deux Ligatures; & parle Sang qu’on en a tiré, le Chevel fe trouve foulagé, pour quelque tems ; mais comme les Artères portent le Sang en bas , ne pouvant plus remonter à fon ordinaire, il produit des Humeurs avec plus d’abondance qu’aupara- vant. C’eft pourquoi je n’aprouve point du tout cette Opération; Après avoir donné la Connoiflance de plufleurs Maladies & Accidens , il faut aufli donner les Remèdes néceflàires , félon l’elpéce du Mal ; & la commodité de ceux qui font obligez de gouverner un Equipage. Par Qq 2 exem- i56 la parfaite connoissance exemple , un Cheval qui boit & mange bien & à qui la nourriture ne pro* fite pas ; ou bien s’il avoit quelque choie qui l’empêchât de boire & de manger à l’ordinaire , il faut lui faire prendre le Remède fûivant* PURGATION TOut le Monde doit lavoir qiie la moindre Purgation efl quelque- fois dangereufè & fait mourir un Cheval , quelque fimple qu’elle foit ; à moins qu’il ne foit préparé quelques jours auparavant. Plufieurs Igno- rans, lorfqu’ils voyent un Cheval qui donne de petite fiente lèche & noi¬ re, parodiant même mêlée de Sang, penlènt & dilènt qu’il eft brûlé dans le Corps, & que pour cet effet, il le faut purger; parcequ’ils en auront purgé deux ou trois fans préparation, & qu’ils auront réüfïi par hazard, ils s’imaginent qu’il faut toujours aller le même train , & lorlqu’il arrive Ac¬ cident à un Cheval & qu’ils le tuent par leurs Remèdes, ils n’ont garde d’en convenir; ils attribuent ce malheur à quelqu’autres Accidens. Lorfqu’un Cheval eft échauffé & que les Crottes font dures & fermes , il faut lui ôter l’Avoine & ne lui donner deux ou trois jours de fuite, que du Son avec un peu d’Eau tiède; & s’il peut fouffrirle Miel, il faudra lui en faire prendre dans le Son & dans fa Boiflon, trois, ou quatre jours de fuite. La veille qu’on voudra le purger, il faudra lui faire prendre un La¬ vement purgatif, dont on trouvera la Recepte dans ce Livre; & le lende¬ main lui faire prendre les Pilules fuiVantes, après avoir été cinq , ou fix heu¬ res fans boire ni manger; & autant après avoir pris les Pilules , & lui pré- fènter Je même Ordinaire, deux ou trois jours après, comme il eft dit ci- devant , & jamais la Purgation ne fera de Mal. Prene. /o s ' Aloês Succotrin en poudre. Màne , de la plus brune. s’il eft robufte. Sel Prunelle. - - - - Miel. ------ 2. Onces. 2. Onces. 2 ~ Onces. ~ Onces. 2 2. Onces. Enfuite, il faudra mêler le tout enfèmble, pour en faire des Pilules, de la grofîèur d’uneNoix,& qu’elles fbient roulées dans de la poudre deReglifîè; & les lui faire avaler les unes, après les autres; & à chacune, il faut lui faire avaler un petit Verre de vin. Les ayant toutes prifès, vous le laifîèrez, comme il a été dit, cinq ou fix heures fans rien prendre , & s’il avoit quel- qu’étourdiflement , ou Fluxion fur les Yeux, qui vous oblige de le purger, vous y ajouterez une demie Once, ou meme une Once d’Agaric en pou¬ dre; fuivant la force du Cheval. Le lendemain à pareille heure que vous lui aurez fait prendre les Pilules, s’il ne commence pas à purger, il faudra le fôrtir de 1 Ecurie & le faire un peu promener au Pas , & au Trot, jufqu’à ce qu il commence a purger; enfuite Je rentrer à l’Ecurie & le couvrir. II ne faut lui préfenter que de l’Eau tiède avec du Son & du Miel, s’il en veut prendre , ne lui donner a manger que cinq ou fix heures après qu il aura commencé de purger ; fa Nourriture doit être du Son moüillé. A U- DES CHEVAUX. *S7 AUTRE MANIERE LE PURGER UN CHEVAL. TOutes Jes Purgations n’étant pas égales , il faut connoitre Ja Maladie d’un Cheval avant de le purger. Il y a des Purgations pour nettoyer les inteftins, d’autres pour les Maux de Tête, & d’autres pour purger la Malle du Sang; foit pour le Farcin, Galle, Roux- Vieux, ou autre Impu¬ reté. Ayant eu la précaution de préparer le Cheval , comme il a été mar¬ qué ci-devant; l’ayant même faigné, fi on le juge à propos, un ou deux jours auparavant, on lui fera prendre ce qui fuit. Deux Onces de Vif-Argent & quatre Onces de Fleur de Souphre, le tout mis dans un Mortier & avec un Pilon bien remüer l’un & l’autre, juf- qu’à ce que le Vif-Argent foit entièrement éteint; ce que l’on connoit lorf que la Fleur de Souphre eft tout-à-fait noire; enfùite, vous y ajouterez une demie Once de Sel-Prunelle en poudre, & un quarteron de Beure frais, fans Sel, avec lequel il faudra faire des Pilules, & de la Poudre de Regliflè , pour les rouler. De toute cette Compofition , il faudra faire huit Pilules que l’on fera prendre au Cheval , comme les précédentes. Cette Pur¬ gation eft très-bonne pour faire fortir toute la Corruption, & tuë les Vers qui font dans le Corps du Cheval ; mais fi lès Poulmons étoient tant foit peu gâtez , cette Purgation avanceroit de le faire mourir , ce qui n’eft pas un grand mal; parcequ’il eft hors d’état de rendre aucun fèrvice; & le plu¬ tôt ell le meilleur. Il n’en eft pas de même des Perfonnes, quoiqu’on foit Poulmonique , on eft utile fur Terre , tant pour le gouvernement d’une Maifon , que pour la Société Civile. MANIERE LE FAIRE LE F O TE L'ANTIMOINE. IL faut prendre quatre Livres de Salpêtre le plus commun , & cinq Li¬ vres d’Antimoine en Eguille , les piler groffiérement & fèparément ; enfùite les bien mêler enfèmble; après quoi il faut mettre le tout dans un grand Mortier ou Chaudière de Fer, car le Cuivre ni le Métail ne valent rien. Cela étant fait , vous y mettrez le Feu avec un Charbon & lorf que cela commencera à brûler, il faut fè retirer, car le Vent & la Fumée pouroient faire tomber un homme parterre & l’étouffer. Il faut 1 ailler refroidir cela à l’air 4. ou 5*. heures , & après renverfèr le Mortier fur de la Toile, ou autre chofè fèmblable, pour recevoir cette matière qui le dé¬ tachera d’elle même; le Foye d’Antimoine le trouvera au fond, & les Scories deflus, du côté où on a mis le Feu. Il faut fèparer l’un de l’au¬ tre, ce qui eft fort facile; & fi cela eft bien fait, l’Antimoine fera brun, à peu près de la couleur du Foye de Bœuf, & luifànt. Il faut le piler, le palier à travers un Tamis & le garder, pour en faire ufage , comme il eft marqué en quelques endroits. La Dofè eft une Once le matin , & autant le loir dans l’Avoine , ou dans le Son , & y verfèr un peu d’Eau pour qu’il s’attache à l’Avoine, ou au Son. Les Scories peuvent fèrvir dans des Lavemens en place de Sel-Prunelle. On peut en faire aufïi du Vin Eméti¬ que, que l’on peut faire prendre dans les Breuvages, où il eft parlé de Vin Emétique. Si on retire quatre Livres , ou quatre Livres & demie de cette Fonte, on doit être content. Rr MA- 158 LA PARFAITE CONNOISSANCE MANIERE DE FAIRE LE CROCUS METALLORUM. LE Crocus Métallorum fe fait de la même manière que le Foye d’ Anti¬ moine; toute la différence qu’il y a , c’eft que dans le Crocus Métal¬ lorum , les deux parties font égales ; c’eft à dire autant de Salpêtre que d’Antimoine. Il efl propre au même ufàge, mais le Foye d’Antimoine eft plus fàlutaire. Si on en donne à un Cheval, il ne faut en donner que la moitié; demie Once le Matin & demie Once le Soir. LAVEMENT FOUR COURS DE VENTRE. IL faut prendre environ deux Pots ou quatre Bouteilles de Vin Eméti¬ que dans lequel on fera bouillir vingt , ou trente Glands de Chêne , mis en poudre, les plus vieux font les meilleurs; lorfqu’ils auront bien boüillis il faut laifler cette Compofition reffroidir jufqu’à ce qu’elle (oit en état de la faire prendre au Cheval. On y ajoutera la valeur d’un quarteron d’Huile d’Olive, pour adoucir les Boyaux; mais un Lavement n’eft pas fufîifant; il en faut donner deux par jour, pendant deux , ou trois jours de fuite. On pourra aufli lui faire un Breuvage d’une Bouteille de Vin Emétique, où il y aura une douzaine de Glands en poudre. Deux jours après on lui fera prendre une Once de Rhubarbe de Moine, autrement Rapponti, qui fait autant d’effèt que la Rhubarbe du Levant. AUTRE POUR UN CHEVAL A QUI UNE PURGATION N'AUROIT POINT FAIT D'EFFET. IL faut prendre des Feuilles de Mauves & Guimauves , de Pariétaire, ou deMorelle, & au deffàut de cela, de la Laitue, ou Chicorée, ou bien encore, une Décoétion, faite avec de la Caffe , comme font les Apoti- quaires. Si on ne pouvoit abfolument avoir que du Son, pourvu qu’on fît cuire dedans quelqu’unes des Herbes ci-defîus , cela feroit à peu près le même effet, en paflànt le tout à travers un Linge & y ajoûter deux Onces de Catholicon double, une demie Livre de Miel, un Quarteron d’Huile, & une Once de Sel- Prunelle. Si ce prémier Lavement n’aidoit point la Purgation, il faudroit cinq ou fix heures après le réïterer, & y mettre deux Onces de Catholicon de plus. AUTRE LAVEMENT RAFRAICHISSANT. IL faut prendre deux Poignées de Feuilles de Mauves & autant de Gui¬ mauves , Pariétaire, Feuilles de Violette, Laitue, Mercuriale, deux Poignées de chaque éfpece; deux Onces d’Anis concaffé, & deux Onces de fèmence de Fenoüil; faire boüillir le tout énfèmble dans de l’Eau, le paffer à travers un Linge & le faire prendre au Cheval. Après qu’il l’aura rendu , il faudra le faire Trotter un peu de tems, jufqu’à ce qu’il commence a fuër , & le remettre à l’Ecurie, bien couvert , afin qu’il ne fè morfonde pas. Cette fùëur étant pafiee, fi on efl obligé de faire route, comme cela peut arriver , le Cheval peut faire 3. ou 4. Lieües ce jour-là; mais il faut l’arrêter de tems en tems, & lui présenter chaque fois, une petite Poignée de Foin ; & s’il en mange, c’efi une marque qu’il efi hors d’affaire. Ce Lave- DES CHEVAUX. 359 Lavement efl bon pour les Tranchées, en en donnant une Bouteille, en guifb d’autre Breuvage. AUTRE. LOrfqu’on eft en Eté, on peut faire celui-ci. Il faut prendre des Feuil¬ les de Laitue, du Pourpier & de la Chicorée; au defFaut de cela, des Pifïènlits , du Seneçon , delaMorelle, Feüilles de Bettes, Mauves & Gui¬ mauves , du tout égalle quantité ; les faire bouillir & bien cuire ; en- fuite pafîèr cette Décoélion à travers un Linge, ou Tamis, & que chaque Lavement contienne quatre Bouteilles. Il y faudra faire fondre deux On¬ ces de Catholicon double, une Once de Sel-Prunelle; une demie Livre d’Huile d’Olive, & une demie Livre de Miel; le tout étant diflouds, fi on n’a pas une Seringue allez grande, il faut fe fervir d’une Veffie de Bœuf, ou de Vache , à laquelle on attache un morceau de Rofeau ou de Sureau creux, de la longueur d’un pied. Avec un Entonnoir, il faut remplir la Vef fie de la Décodion, mais avant de donner le Lavement au Cheval , il faut lui vuider Je gros boyau en pafîànt la main dans le Fondement; & prendre garde de l’écorcher avec les Ongles , car cela eff mortel. Si on ne pou- voit avoir les fùfdites Herbes, il faut prendre delà Farine d’Orge, ou de Seigle & y mettre les mêmes Drogues. MANIERE DE FAIRE LA POUDRE CORDIALES E T UNIVE R SE L L E. CEtte Poudre peut fe conlerver autant de tems que l’on voudra , pourvû qu’elle foit dans un Vafè de Verre, ou une Veflîe, & qu’on ne la mette pas à l’humidité. Tout homme de Guerre, chargé d’un Equipage , devroit toujours en avoir , parcequ’elle eft bonne pour prefque toutes fortes de Maladies. C’efl ce qui fait qu’on lui donne le nom de Poudre Univerfèlle. R E C E P T E. Bayes de Laurier. Bayes de Genièvre mûres . Fenugrec. Semence de Fenouil. Semence d'Anis. Semence d'Ecbervis. Racine d' Angélique de Bohême. Racine de Genciane. Racine d'iris de Florence. Bois de Salfafras. Bois de Gayac. Olibdn , Agaric , Rhubarbe de Moine , Ecorce à' Orange amères , petite Centaurée , Feüilles 6? Fleurs à'Abfinthe , Galanga , Arijloloche Longue 6? Ronde , Feüilles de Sauge , Feüilles de Rué jechées à l'ombre , Lierre terre [Ire , Feüilles d'argentine. Rr 2 De LA PARFAITE CONNOISSANCE 160 De chaque efpéce un Quarteron , réduit en poudre fèparément ; y ajouter Fleur de Souphre & Poudre de Regliffe, demie Livre de chacune; après quoi il faut mêler le tout enfemble , & le pafïèr par le Tamis. On peut être afïùré , fi le mélange eft bien fait , que peu de Remè¬ des égallent cette Poudre. La Dofè, pour chaque Prifè, eft de trois juf qu’à quatre Onces, fiiivarit la force du Cheval, & ajoûter à chaque Prife demie Once de Sel-Prunelle. Cette Poudre le peut donner en tous tems, foit le matin ou l’après midy ; & fi on étoit obligé de continuer une Route , on ne doit point être gêné , car cette Poudre fortifie. AUTRE MEDECINE POUR FORTIFIER UN CHEVAL OUI VEUT JETTER, OU QUI EST DEGOUTE*. •* PRenez deux, ou trois Onces de bonne Thériaque de Venife, une On¬ ce d’ Afîà-fœtida , une demie Once de Sel-Prunelle en poudre, le tout étant délayé dans une Bouteille de Vin, fi c’eft un Cheval gras , & s’il efl maigre , de la vieille Bierre fera meilleure. On a déjà dit qu’il faut qu’un Cheval foit quelques heures fans boire ni manger, avant de prendre un Re¬ mède , & auni après l’avoir pris. Si on a donné celui-ci le Matin & que l’après- Midi le Cheval ait appétit, il peut continuer fà Route, quelques lieues, en cas de befoin; parceque ce Remède ne fatigue point. S’il n’y avoit point de changement au bout de 3. ou 4. jours , il faudra réitérer, car le Cheval efl plus difficile à émouvoir , que l’Homme , à caufè de la lon¬ gueur & diftance des Boyaux. On ne peut pas non plus faire vomir un Cheval , à caufe de la diftance de la Gorge à PEftomac , ce qui fait que l’E- métique ne fatigue point les Chevaux; au contraire, il leur éguifè l’apetit. Cette Medecine eft bonne lorfqu’on doute de quelque Maladie , & on ne rifque rien de la donner en toute occafion. ) I . - . f* 1 .y i, UL u k f ■/!/ MANIERE DE TEINDRE LE POIL D'UN CHEVAL. AYant un Cheval blanc, ou qui auroit quelques taches blanches, & que l’on voudroit tigrer pour long - tems ; il faut prendre une Livre de Chaux- vive , une Livre de Litarge d’Or, avec un Quarteron de Savon d’Efpa- gne coupé bien menu , mettre le tout dans un grand Pot & y verfèr peu à peu de l’Eau de Pluye , jufqu’à ce que la Chaux fè diflolve & commen¬ ce à s’échauffer ; on y ajoûtera encore de l’Eau, remuant toujours avec une Cuillère de Bois ; & lorfque cela fera comme une efpéce de Bouillie fort claire , il faudra en appliquer délicatement fur le Poil , aux endroits où on veut qu’il devienne noir , & couvrir cela avec du papier, ou un mor¬ ceau de toile , & laifîèr le Cheval attaché quelques heures pour attendre qu’il foit fec. Après il faut le laver avec de l’Eau & du Savon, plus on le lavera & plus le Poil deviendra noir. Cela fe peut faire par tout où il a du Poil , excepté vers le bout du Nez où il y en a fort peu. Il faut prendre garde que cette matière touche fur la Peau , car elle la feroit tomber. POUR PEINDRE LES SOURCILS D'UN VIEUX CHEVAL. IL faut prendre deux Onces d’Eau forte , y faire difîoudrc une demie On¬ ce d’ Argent battu, & y ajoûter une Once d’Eau Rofe. De cette com- pofi- j DES CHEVAUX. 1 61 pofition, vous en paflèrez délicatement avec un Pinceau fur les Sourcils , en prenant garde d’en lailler tomber dans les Yeux. Si de la première fois ils ne font pas bien teints, il faut réïterer plufieurs fois, à mefure que le Poil feche. Si le Cheval étoit Bay, il faut mettre dans la Compofition une Once de Terre d’Ombre, & s’il efl Alezan, il faut une Once de Li- targe d’Or. POUR FAIRE REVENIR LE POIL TOMBE', PAR GALLE , OU BLESSURE, EN QJ/ÈLQIJE PAR¬ TIE QUE CE SOIT. _ . . Prenez Onguent Populeum, & Miel blanc; autant de l’un que de l’au¬ tre, bien mêlez enfèmble; frottez-en, deux fois par jour , les endroits où le Poil eff tombé; en continuant quinze, ou vingt jours, le Poil re¬ viendra auffi épais & auffi uni que s’il n’étoit jamais tombé. A U T R E. P Renez de la Racine de Joncs plats, qui croiflènt furie bord des Etangs, ou Rivières; étant bien nette, faites la bouillir dans de l’Eau jufqu’à ce qu’elle devienne comme de laBoüillie, & enfuite ajoûtez-y autant de Miel Blanc que vous mêlerez bien enfemble ; & de cette Compofition , vous en paflèrez tous les jours fur les places où le Poil ne veut pas croî¬ tre. Si vous continuez quinze ou vingt jours , vous verrez que le Poil reviendra. , •■'.'é : " ■■ * " ' r ’ Il me louvient de m’être fèrvi de cette Recepte pour une Demoifèlle qui n’avoit prefque pas de Sourcils ; je les lui faifois râler deux fois par fèmaine, & lui frottois la place avec cette compofition, & au bout de fix fèmaines , elle n’étoit pas reconnoillàble , elle avoit les Sourcils garnis & bien formez. MANIERE DE FAIRE VENIR CE QU’ON APPELLE UNE ETOILE , AU FRONT D'UN CHEVAL. P Renez deux, ou trois petites verges de Plomb de la groflèur d’une Plume à écrire, &de la longueur d’environ trois ou quatre Pouces; prenez un Fer pointu * de la figure d’une Alêne de Cordonnier ; qu’il foit un peu plus gros que les vergettes de Plomb; ce Fer étant courbe , vous perce¬ rez le milieu du Front du Cheval entre Cuir & Chair, & laifîèrez une dif tance , d’un trou à l’autre , de l’épaifïèur de deux doigts : enfuite vous y paflèrez une de ces Vergettes de Plomb, dont les deux bouts fortiront par chaque trou & avec le même Fer vous ferez deux autres trous en travers, pour paflèr l’autre morceau de Plomb; & enfuite vous percerez encore par defîous avec le même Fer pour y faire pafîer la troifième, ainfi il fortira fix pointes par les fix trous , qui formeront une efpéce d’Etoile. Après quoi, il faut prendre une Corde de Laine, de la groflèur d’une des verges de Plomb, qu’il faut paflèr defîous les fix Pointes, en repaflant par deflus, cinq ou fix tours, entravers, d’une pointe à l’autre, de forte que toute la Peau du Rond foit couverte: Enfuite dequoi il faut encore faire lin Rond, ou deux, pour noiier , rabattant les fix Pointes fur la Peau, afin S f que j 62 LA PARFAITE CONNOISSANCE que la Corde puiffe tenir. Vous laiflèrez cela cinq jours de fuite, après quoi il faut retirer les petites Verges de Plomb & la Corde aufli; & fans y toucher il fè formera une efpéce d’Apofthume, dellous la Peau, qui fera tomber le Poil; il y viendra une Croûte qui tombera d’elle-même, &à près qu’elle fera tombée, il faut graiffer la place tous les jours, avec du Miel & du Sain doux, également de l’un & de l’autre , mêlez enfemble. Tout le Poil qui pouffera fera blanc , uni & plat. Il y a plufieurs Receptes pour faire venir du Poil blanc; mais il faut tâcher d’imiter le naturel, ce que vous ferez en la maniéré que je viens d’enfèigner. MAN 1ERE LE REMPLIR LES SALIERES D'UN CHEVAL. FAites bouillir de l’Orge mondée dans de l’Eau Rôle, & une autre efpé- ce de Graine que l’on nomme de la Veflè, dont on nourrit les Pigeons* il faut piler l’une & l’autre, en ayant également, & les faire cuire jufqu’à ce que cela foit comme de la Bouillie & en remplir tous les jours les fàllie- res du Cheval, qui font au deflus des Yeux, avec un Bandeau fait exprès, & continuer cette recepte trois femaines , ou un mois. Les Sallieres le rempliront comme fl elles n’avoient jamais été creulès. REMEDES POUR LES FICS QUI VIENNE NT AUX PIEDS. PArez bien le Pied où il y a un Fie , afin de vous donner la facilité avec vôtre Biflouri, ou Feuille de fàuge, de couper la foie tout autour du Fie. Tout auffi long-tems que vous trouverez du crud, par deflous; car c’efi-là que font les Racines ; & fi vous ne traitez que le haut du Fie, vôtre Cure fera imparfaite, car le Fie court & s’étend; & quoi qu’il paroifîe pe¬ tit au dehors, il a de l’étenduë fous la Sole; je fuppofe néanmoins qu’il ne foit pas attaché au Tendon ni au Petit Pied. Ayant bien découvert le tout, prenez deux Livres de Miel, chopine d’Eau de Vie, fix Onces de Verd de Gris en poudre très-fine, & paflee au Tamis de Soye , fix Onces de Couperofè blanche, pilée allez fine , quatre Onces de Litarge pilée très-line, & deux Gros de Sublimé en poudre très-fine, & paflee par le Ta¬ mis fin; mêlez le tout avec le Miel, dans un Pot de Terre net, & faites-le cuire fur un très-petit Feu, en remuant louvent jufqu’à ce que la Compo- fition foit fuffilàmment épaifle. L’Onguent étant fait , mettez - en fur des Plumaceaux, & qu’ils en foient bien couverts , pour les appliquer fur le Fie. Si en cherchant les Racines, vous avez fait venir du fàng, ce qu’il faut éviter autant qu’on peut, mettez , pour premier Appareil , un Reflraintif fait avec la Thérebentine & la Suye de Cheminée; appliquez-le tout chaud fur tout le Fie, de la Filaflè par deflus, & bien bander & édifier, pour arrêter le Sang, afin que deux jours après, levant l’Appareil , vous voïez bien toutes choies. Le Sang étant bien arrêté, mettez un Appareil fur le Fie, avec l’Onguent ci-deflùs, à froid, avec de la Filaflè, en forme de Plumaceau bien bandé & édifie ; le tout étant bien ajufié fur de la Fi- îaflè bien roûlée; enforte que les Tentes que vous mettrez à côté du Fie, le foûtiennent & nelelaiflènt pas élargir; ne laiflànt pas un recoin de la Four¬ chette DES CHEVAUX. 163 chèttc qui touche au Fie, fans y mettre des Rouleaux de Filaflè , pour bien appuyer le tout* & que rien he fùrmonte. Obfervez que la Filaflè dont vous vous fèrvez foit bien fèche , que les Plumaceaux, ou Tentes 5foient bien roûlées, ou fermes, avant d5y mettre de l’Onguent; il efl même necefîàire qu’ils (oient durs & bien ferrez. Ou¬ tre cela, il faut que vôtre Cheval foit dans une Ecurie ou dans un endroit fec ; l’Humidité nuifant fi fort à cette Maladie qu’elle en empêche la Guérifon. Ayant levé le fécond Appareil * qui doit demeurer toûjours deux fois vingt quatre heures , nettoyez bien le Mal avec de la Filafle feche , & voyez encore s’il n’efl point refié de Fibres, ou Racines qu’il faille décou¬ vrir; puis lavez vôtre Fie avec de l’Eau féconde , mettez par deflus de l’On¬ guent que je viens de décrire; rebandez bien le Mal, & écliffez le com¬ me ci-devant avec de la Filaflè feche & nette; appuyant toûjours le Fie des deux cotez avec des Roûleaux & des Plumaceaux* afin qu’il ne s’élargiflè pas , prenant garde de bien édifier; carde l’appareil* bien ou mal appli¬ qué, dépend une partie de la Cure. En levant les Appareils* ôtez doucement avec PEfpatule les petites Efca- res * ou plutôt les Pellicules que les Onguents ont faits , fans laifîèr fàigner que le moins que vous pourez. Si après une ou deux applications d’On- guent, le Fie n’efl pas aiïèz refîerré, & qu’il reverdiflè trop, mêlez , avec la moitié de vôtre compofition, trois Onces de bonne Eau forte; & mê¬ lez le tout à froid en les laifïant agir l’une contre l’autre. Enfuite fèrvez- vous de cet Onguent de même que vous avez fait de l’autre, &aflurément il refîèrrera le Fie* & ne négligez pas de bien mettre & bander l’Appareil, toutes les douze heures. Après il faut lever l’appareil* & fi le Fie eff allez amorti, panfèz-le avec le premier Onguent, & dans la fuite remettez du fécond, félon que vous verrez qu’il faudra reflérrer, ou manger les Chairs, ou fimplement defîècher. Il faut en cela fè conduire avec jugement & déferetion ; & tout reüfïlra bien. Souvent il y a des endroits où la Chair croît trop ; il faut en ces lieux-là, mettre l’Onguent, où l’Eau forte efl ajoutée; & quand il ne faut plus que deffécher , il fuffit de l’Onguent tout /impie , & toûjours bien appuyer l’Appareil, & bien bander le tout avec des édifiés. Si le Fie efl attaché au Tendon, ou au Petit Pied & qu’il ait communi¬ cation avec lui; lorfque vous le croyez guéri d’un côté , il court, s’étend & va quelques -fois de puis la Fourchette jufques fous le Quartier, qu’il faut fouvent couper. Le Quartier étant coupé, lesCauflics, ou Cautè¬ res, en poudre , ou en Onguent, peuvent lérvir pour faire tomber le Ten¬ don. On doit fè fèrvir des mêmes qu’on a ordonné pour les Javars Encor¬ nez; car fans l’ôter* on ne peut guérir les Fies. Si le Fie efl fort gros, comme il y en a quelques-uns gros comme de pe¬ tits Oeufs de Poule , il efl très-à propos, après avoir bien cherché tout au¬ tour pour connoître s’il n’y a point de vuide foüs la Sole* où les Racines du Fie font cachées, & après avoir tout coupé & tout découvert avec la Feüille de Sauge, qui efl un Biflouri qui coupe des deux cotez & efl cour¬ be; il efl à propos, dis-je , de prendre un bon Boutoir bien tranchant, & de couper tout de Fie ; coupez tant que vous trouvez de la Pourriture , & méchante Chair : Laifîéz enfuite bien fàigner le Cheval , alongez les Epon¬ ges du Fer, & liez le Paturon avec une Corde, afin d’arrêter le fan g : Sf 2 puis i64 LA parfaite connoissance pais couvrez tout ce que vous avez coupé, de Sel menu, & mettez par dellus de la Thérebentine que vous aurez fait cuire avec de la Suye bien pilée, qu’il faut appliquer fur le lieu coupé , avec de la Filaflè bien imbibée du tout. Si le Sang vient fi abondamment, que vous ne puiffiez poudrer de Sel la Playe, mêlez le Sel avec la Compofition chaude; bandez bien le Pied, & édifiez le bien pour tenir l’appareil ; mettez de ce même Deffen- fif autour de la Couronne & laiflez vôtre Cheval de la forte , trois jours fans le panier , le tenant toujours en lieu fort fec. Si le Fie efl aux Pieds de derrière, comme ils y font prefque toujours, il faut avoir foin d’ôter inceflàment la fiente de delîous les Pieds du Cheval , afin qu’il n’attire pas l’humidité , qui efl abfolument contraire à ce Mal. Quand vous lèverez l’Appareil, vous nettoyerez bien le tout avec de la Filafle lèche, & l’Efpatule, fort doucement; puis mettez de l’Onguent avec les Plumaceaux , le tout bien ajuflé & comprefle avec l’écliflè de Fer, il ne fera plus beloin de Reflraintif autour de la Couronne. Deux jours après , ayant levé l’Appareil , vous verrez la couleur de la Chair , qu’il faut laver avec l’Eau féconde, & félon qu’il fera befoin; fi c’efl de manger la mauvaifê Chair, vous vous férvirez de l’Ongùent avec l’Eau forte , & continuerez quelques jours le même Appareil ; & fur les endroits où la Chair efl belle , mettez l’Onguent tout firnple. Si le Fie efl attaché au Tendon, ou au Petit Pied;, le Remède le plus alluré efl de defloler; puis de panfèr le Fie dé la manière preferite, en fè férvant du Raidir, s’il efl necefîaire, ou avec les Caufliques pour faire tom¬ ber le Tendon , ou l’Efquille ; mais par -tout où on peut fe fèrvir de Ra¬ idir, il ne faut pas employer le Cautère, pareequ’on voit ce qu’on fait; on va fi avant qu’on veut & on ne caufé point tant de douleur. S’il y a une Efquille du Petit Pied à tomber, il faut y mettre un Bouton de Feu plutôt que des Caufliques. Si le Cheval efl délicat, il peut perdre le manger ; fi cela arrive, atta¬ chez à fon Filet une Pelotte gourmande , & lui donnez de bons Lave- mens, avec le Sel Policrefle, & à manger du Son mouillé: Continuez de la forte ; le Cheval ne perdra plus l’Apétit , qui efl un grand point. BAUME VERD DE MADAME FEUILLET. IL a fait de fi grandes Cures lur les Hommes , que j’ai crû qu’il devoir trouver place dans ce Livre. Je n’ay point mis ici la defeription de l’Em- plâtre dont on fé fért avec ce Baume , pareeque le Diapalme qu’on trouve communément par tout, fer t auffi- bien que l’Emplâtre fliptique , qui efl plus cher. L’Emplâtre ne fait pas la Cure, c’efl le Baume, il ne fért qu’à tenir l’Appareil, &à empêcher que l’Air ne nuife à la Playe. Ce Baume efi très -bon pour les Playes des Chevaux, en quelque Partie qu’elles foient, comme auffi pour les Enclouûres, Cloux de Rüe, &c. 1 renez Huile de Lin, d’Ohve, & de Graine de Genièvre, de chacun deux Onces; Thérebentine de fille de Chio , & au défaut, Thérebenti¬ ne fme deux Onces , Huile de Laurier une Once, Huile de Gérofle un Gros, Verd^deGris pilé & pafîè par le Tamis de Soye, trois Gros; Cou- perofè blanche , deux Gros; le tout féra mis à froid dans une Fiole qu’on remuera & melera , en agitant la Fiole pendant un mois , de tems en tems; on la gardera enfuite pour s’en fèrvir au befoin. Il DES CHEVAUX. t6f Il faut laver la Playe avec du Vin chaud la première fois qu’on pànfè une bleflure feulement ; puis on fait chauffer de ce Baume qu’on applique avec du Charpis , & une Emplâtre pour tenir le tout. Si la Playe eft pro¬ fonde, on frotte la Tente de ce Baume & l’Emplâtre par defliis. On s’en fèrt aux Bleiïùres des Chevaux, ayant bien feché la Playe avec de la Filafïè; puis on l’oind avec le Baume chaud, & on le poudre avec de la vieille Corde pilée bien menue , en continuant tous les jours , fans mouiller du tout la Playe, qui fera guérie en tel endroit que ce foit. Pour les Enclouûres , Cloux de rue & Chicots , il eft également bon. EAUX D'ARQUEBUSADE> OU POTIONS VUU N E R A I RE S. _ fb 93îôD ^ùiqs- soli LEs Chevaux qui reçoivent des Coups de Fusil, de Moufquet, & de Piftolet, ne peuvent toujours être traitez avec de grandes Incifions; particulièrement dans les Chaleurs, à l’Armée, où l’on n’a pas des lieux commodes pour les mettre à l’abri du Soleil & à couvert des Mouches. Pour lavoir le fond de ces Playes & en connoître la grandeur, il faut les fonder avec une longue fonde de Fer, car on ne peut faire autrement; pour cet effèt, il faut les placer en la même pofture qu’ils étoient, quand ils ont reçu le Coup. La Playe fe trouve ordinairement fi profonde , qu’on ne peut porter ni Onguent ni Poudre jufqu’au fond ; on a inventé à cette occafion l’Eau qu’on appelle d’Arquebufade, avec-laquelle on fait In¬ jection dans la Playe, plufieurs fois le jour. On met une Tente moüil- lée pour tenir la Playe ouverte , on applique un Linge moüillé fuir l’ouver¬ ture, comme on le peut, & on en fait boire au Cheval, une demie Cho- pine , tous les jours. Ainfi on guérit les Playes, qui, fans ce fécours , feroient mourir un Cheval. Ce n’efl pas qu’il n’en perifîe une fort grande quantité , mais quand on a fait ce qu’on a dû, il ne refie aucun regrèt , puifque ce n’eft pas faute de foins. S’il y a Fièvre, il faut avoir recours aux Lavemens avec des Scories & fe donner de garde de lui faire avaler de l’Eau d’Arquebufàde ; car ces Potions font compofees avec des Simples prefque tous chauds , qui augmentent le Feu & l’agitation des Humeurs, qui fe precipiteroient vers la Partie blefïee; mais il arrive fbuvent que des Chevaux avec de grandes Blefîiires , font fans Fievre. Ce n’efl pas com¬ me aux Hommes , pour Jefquels l’ufâge de fès Eaux eft prefque aboly , hors parmi les Suiflès, où elles ont encore beaucoup de crédit. EAU D'ARQUEBU SADE SIMPLE. P Renez un Pot neuf, verni, dans lequel vous mettrez trois Bouteilles de Vin blanc le moins violent, avec une Once & demie d’Ariftolo- che ronde râpée; puis mettez vôtre Pot fur un petit Feu modéré, & le faites cuire jufqu’à ce qu’il foit diminué d’une Bouteille, & avant que de forer du Feu, jettez dedans fix Onces de Sucre fin en poudre; quand le Sucre fera fondu, ôtez-le du Feu, & vous fèrvez de cette Eau, ou plutôt de ce Vin pour en laver ou fèringuerla Playe, deux fois le jour, & tous les matins; faites-en avaler au Cheval un quart de Bouteille, après l’avoir paflee à travers un Linge. Tt i66 LA PARFAITE CONNOISSANCE JUTRE PLUS COMPOSEE. P Renez un Pot neuf, dans lequel vous mettrez les Feuilles des deux Con- foudes j la Véronique, & le Ciclamen coupé menu, de chacun deux Poignées ; Yeux d’EcreviÏÏe, quatre Onces, en poudre fine- quatre Pin¬ tes, ou Bouteilles de Vin blanc du plus clair; couvrez bien exa&ement le Pot, & fur un Feu modéré, laillèz-le infulèr pendant trois jours; puis le faites bouillir une demie heure ; coulez & gardez cette Eau , ou plutôt ce Vin, pour en fèringuer la Playe & la laver, & y mettre des Tentes moüil- lées de cette Eau, s’il eft beloin; & en faites avaler au Cheval , tous les matins , un quart de' Bouteille , le tenant bridé deux heures avant , & deux heures après. Cette Eau eft plus efficace que la précédente. / r A U TR E E A U D'A R Q_U E B U S AD E. *"•* ÎT * > ^ . i r • n \ ) r / r ; ' , fî * * ' ' . Y * V P Renez une grande Bouteille de Verre fort , qui ait l’entrée un peu gran¬ de; mettez dedans du Macis, des Yeux d’Ecrevifïès , du Zedoaria , de chacun une Demie Once , Mumie, Galanga , de chacun trois Dragmes, Noix Vomiques deux Dragmes & demie; concaflez le tout grofïiérement; ajoutez trois bouteilles de Vin blanc , bouchez légèrement la Bouteille & laifi ièz infulèrle tout pendant fix heures, à chaleur modérée, & fans couler. Il faut en verfèr par inclination un bon Verre pour le donner le matin , au Cheval , & en laver ou fèringuer la Playe deux fois en vingt quatre heures. L AF IS MI R AB I L 1 S. CEtte pierre eft auffi admirable parles bons effets que par fon nom; pour lacompolèr, prenez de la Couperofè blanche, deux Livres; Alun de Roche, trois Livres, Bol fin, ou d’ Arménie, demie Livrer Litarge d’Or, ou d’ Argent, deux Onces; le tout en .poudre; mettez-les dans un Pot de Terre verni , dans lequel vous ajoûterez trois Bouteilles d’Eair, pour le faire cuire fort lentement fur un petit Feu , fans Flamme, julqu’à ce que l’Eau foit évaporée ablolument, Il faut que le Feu loit également tout autour du Pot^ il le fera au fond une matière; lorlqu’elle fera lèche & fans aucune humidité., le Pot lèra ôté. du Feu, & on la lailïèra refroidir. La matière qui eft au fond doit être dure, & de plus en plus elle durcira fi on la garde long-tems. La Dofe de cette Pierre eft de demie Once que vous jetterez dans qua¬ tre Onces d’Eau ; elle lè dilîbudra dans un quart d’heure, & remuant la Fiole , l’Eau blanchira comme du Lait de laquelle on mouillera l’Oeil du Cheval , loir & matin. REMEDE POUR LES ENTORSES. P Renez du Goudron dont on fe lèrt pour les Vaiftàux , ou Batteaux , ou Charettes ; une Livre , & demie Bouteille d’Eau de Vie ; fai¬ tes boüillir le tout fur un Feu de Charbon, crainte que la flamme n’y pren¬ ne , remüant fouvent , pendant un quart d’heure ; puis ajoutez deux O nces de Bol fin en poudre; epailîillèz le tout, avec de la Farine; mettez cela chaudement fur de la Filalîè, & l’appliquez tout autour du Boulet & • " . le DES C II E V A U X. ? 6? le liez; renouveliez tous les deux jours , il n’y a guère d’Entorfo qui ne guérifle en trois , ou quatre applications, quand on a commencé par l’ap¬ plication de l’Eflènce de Thérebentine. La feule incommodité de ce Re¬ mède eft qu’il ternit & rouflit le Poil blanc ou gris , & la rouffeur dure quelques-tems; mais le Remède eft très-bon. Aux Chevaux noirs, il n’y paroit pas au Poil. Ce Remède eft admirable pour les coups & enflures aux Genoux & aux Jarrets; mais il n’y faut point d’Eflence de Théreben¬ tine. Il eft préférable à d’autres , en ce qu’il fait un très- bon effet & ne coûte guère. CAT APL AME RESOLU T IF. • - - ■ • _ , . . 'JQ''C L) 3 b "5 [q3 0r-i . ,.'/p N , . V -, .. FAites Cuire des Feves dans de la Lie de Vin, la moins épaiffè jufqu’à ce qu’elles foient amolies ; alors pilez-les , pour les mettre en Pâte ; ajoutez fur deux livres de ladite Pâte y une Once de Caftoreum en pou- ,dre; mêlez bien le tout & l’introduifèz dans un Sachet de Toile, capable d’envelopper les Tefticules; coulez l’ouverture du Sachet, & ayant graift lé les Tefticules avec de l’Onguent Rofàt, ou Huile Rofàt; appliquez le Sachet allez chaud, pour faire fon effet; c’eft à dire qu’on le puiffe fouffrir fiir le Dos de la main , & le liez & attachez le mieux que vous pourrez: au bout de ving quatre heures ; réitérez l’Onèlion , & faites chauffer le Sachet dans la Lie , où les Fèves ont été cuites; continuez de la forte jufqu’à ce . que l’Enflure fbit paftèe. • , •* ? ■ - r : \ j C». !•/ Vf r -> • : * r\ t - r • t • - J ■ • t. À ... .1 ^ y . y * r te » ' 1 CT r ‘7 r- ** . *■ T ~ -r f ' 7 T r • V *' - O r ~r Tt 2 TRAI- i<58 LA PARFAITE CONNOISSANCE TRAITE DU HARAS. IL faut que le Haras foit établi dans un Terrain fèc, car l’Herbe y étant plus feche & plus friande, les Chevaux. qui en font nourris font plus lé¬ gers, plus fins, & plus lains que ceux qui font nourris d’Herbe graffè, qui font ordinairement fort chargez de Tête, de Col, & de Corps, & com¬ me les Herbes graffes ne croiflènt qu’aux lieux humides, & aquatiques, les Sabots étant trop hume&ez deviennent gros & pefàns; de forte que , tirant des Poulains d’une Race de Chevaux & Cavalles, fines , étant nour¬ ris & élevez dans ces Terrains humides, ils ne peuvent, à caufe de la fineflê de leurs Jambes, fupporter le fardeau d’une grofîè Tête, d’un gros Col , d’un Corps trop épais, & des Sabots trop gros & pefàns , qui font des def- fauts caufez par la Pâture des Herbes grafîès. Le Terrain fèc efl donc ab- folument néceflàire pour l’établiflèment d’un Haras , puifque l’Herbe y étant plus faine, elle rend les Poulains plusfâins, plus vifs,' plus légers , & plus courageux, qui font toutes les bonnes qualitez que l’on peut fou- haiter dans un Cheval. Le Haras étant placé dans un. tel lieu , doit -être gouverné de la maniéré fùivante. REGLE QUE VON BOIT SUIVRE BANS UN HARAS . ' """ ' . s ■**' .. «vfc... ? ' *. f T*»'- ^ • *">. v . . - ; .. -■ . Jf PRemiérement. Il faut toujours tenir propre le lieu où fe retire le Ha¬ ras , & changer la Litiere , tout au moins , deux fois le mois en Hi¬ ver , & en Eté quatre fois. II. Il faut avoir foin , lorfque vous vous apercevrez que les Cavalles s’ap- pefântiflent, de les feparer d’avec celles qui ne feraient pas pleines; parce- qu’étant plus légères & plus gayes, elles pourraient rüer & faire avorter celles qui feroient pleines. III. Il faudra retirer du Harras les Cavalles qui auront avorté, comme n’y étant plus propres, parceque quand elles viendraient à produire un au¬ tre Poulain , il ne ferait pas de grande valeur. IV. Il ne faut pas aufîi s’obftiner à garder dans un Harras, une Cavalle qui aurait été trois ans fans porter ; car vous donnant un Poulain la quatriè¬ me année, vous courriez rifque d’attendre un tems auffi confiderable pour en avoir un autre, & le Poulain qu’elle produirait ne vaudrait jamais le quart de la dépenfe qu’il aurait fait pendant , un fi iong-tems. V. On ne doit point mener les Poulains d’un an aux Champs , avec ceux de deux , trois , & quatre ans ; parceque ceux-cy étant plus forts, bat¬ traient les derniers , les empêcheraient de paître & les feroient ainfî périr. VI. Vous ne mêlerez point auiïi les Poulains mâles d’un an, avec les Poulines de même âge, non plus qu’avec toutes les autres cavales du Har¬ ras; parceque commençant déjà à cet âge à fefentir, ils fe jouent, & fe cré- DES CHEVAUX. 169 crèvent avec ces jeunes Bêtes, de forte que perdant le boire & le manger; au lieu de profiter , ils déperiflènt. Pour éviter cet inconvénient , il faut mettre les Cavales de deux ans , avec les Mères ; & les Poulains de deux ans, avec ceux de trois & quatre ans. VIL De plus, il ne faut jamais que les Poulains approchent des Cava¬ les, en quelque Saifon que ce foit; car cela ne leui feroit que du tort, & les empêcheroit même de retenir, fi c’étoit dans le tems qu’on les fait cou¬ vrir, quelque doux & paifibl es qu’ils fuflent. VIII. Ne point mettre les Poulains au fec , qu’il n’ayent trois ans & demi , & ne commencer à les monter qu’à cinq ans , afin qu’ils puiflènt ren¬ dre bon fèrvice. IX. Il fera auiïi à propos d’avoir deux grands Parcs; l’un pour y mettre les Cavales, dans le tems qu’elles doivent faire leurs Poulains, afin qu’el¬ les foient en repos, & les y laiffer jufqu’à ce qu’elles ayent toutes pouliné ; & l’autre pour y mettre le refie du Haras , afin qu’ils ne puiflènt point joindre les Poulains mâles, parceque cette fàifon efi plus à appréhender qu’aucune autre ; tant pour les Poulains ; que pour les Cavales. X. Ces Parcs font très commodes pour y faire coucher la nuit le Haras , chacun en fon particulier: & y mangeant en Eté plus à leur aifè que le jour , n’étant point incommodez des Chaleurs, ni des Mouches. XI. Enfin pour fàvoirfi toutes les Jumens, que l’on a fait couvrir, ont rete¬ nu^ s’il n’y en a point encore quelques-unes qui foient en amour, il faudra amener un Etalon qui aime à hennir; le mettre à une portée de Piflolet loin d’elles, & le tenir, de peur qu’il n’échape; toutes celles qui viendront au¬ tour de l’Etalon feront connoître qu’elles feront encore en Amour. Mais Comme il arrive que quelques jumens, quoi qu’elles ayent retenu, reviennent à l’Etalon, comme fi elles étoient encore en Amour; on en connoîtra plus facilement la vérité en leur verfànt de l’Eau dans les Oreilles, car fi elles le fècoüent rudement dans le moment, cJeft une marque qu’el¬ les ne font pas pleines; alors il faudra les faire recouvrir par d’autres Etalons, & dans le moment que l’Etalon fera fà fonction, vous fàignerez la Jument à la Veine du Col. XII. Il faut faire enforte de faire couvrir les Cavales vers la mi-Mars , afin que fi elles ne retiennent pas des deux premières fois, vous aïez du tems pour les faire recouvrir; car le mois de May pafle, je ne crois plus la fàifon propre à cela, puifque, pour que les Poulains foient vigoureux, il faut qu’ils ayent deux Etés contre un Pliver, ce qui n’arriveroit pas fi la Cavale pou- linoit à l’arriére fàifon , au contraire, le Poulain feroit foible & peu vigou¬ reux par la fuite , ayant pati la première année. XII. Il faudra , fi la Cavale a de la peine à jetter fôn Poulain , lui aider, en lui faifànt prendre de bonne Huile d’Olive & de la Fleur de Souphre, & même pour lui donner delà force, lui faire prendre de la Theriaque dans du Vin , ou de bonne Poudre Cordiale , dont on ne doit jamais manquer quand on fè mêle de gouverner un Harras. Cette Poudre étant extrême¬ ment utile, tant pour les Cavales, qu’Etalons & Poulains. XIV. Il faudra avoir foin de faire recouvrir les Cavales, au moins dans la quinzaine qu’elles auront Pouliné , parceque la belle fàifon de les faire fervir par l’Etalon , fè trouverait trop avancée , fi on différait. Vv M A = O LA PARFAITE CONNOISSANCE MANIERE B' AC COUP L ER LES ETA LO NS AVEC LES JUMENS, POUR EN TIRER DES POULAINS BIEN P RO PO R TI O NNE Z. COmme parmi les Etalons Etrangers , les uns produillènt plus petits qu’eux , les autres plus grands; il faut leur donner des Jumens plus ou moins grandes & épaiflès , afin d’en tirer des Poulains bien propor¬ tionnez. Un Etalon Barbe, Arabe, ou Turc, pour qu’il foit bon, doit être grand, fort fin, fort relevé du devant, jeune, & fans deffaut. Comme ils font ordinairement plus grand qu’eux, mais très-fins, il faut leur don¬ ner des Jumens bien fournies , épaiflès & grandes de Corps. Les Jumens Angloifès me parodient meilleures que les autres ; car celles d’Italie font des Poulains traîtres & fans force. Les Jumens Barbes ne peuvent paître & nourrir leurs Poulains en France. Les Angloifès font donc préférables à toutes les autres Etrangères. Un Etalon Anglois , pour qu’il foit bon, doit être fort, épais , & bien fourni par tout , pareeque ordinairement il fait plus petit que lui , & moins vigoureux. Les Etalons Efpagnols ne me paroifîent pas fi bien faire en France que les autres; mais fi on en veut tirer Race, il faut les choifir extrêmement forts , fournis par tout le Corps ; car pour la beauté & la fierté , elles ne leur manquent point. Quoique je n’aye propofé pour Etalon, que des Chevaux Barbes, Ara¬ bes , Turcs, Anglois , & Efpagnols , il ne s’enfuit pas que les autres foient abfolument à méprifèr; & que l’on ne puifle pas en tirer de beaux & bons Poulains, mais les premiers étant plus vifs, plus fins, & plus courageux, ils engendrent des Poulains d’une taille plus noble & plus fiére,& par confè- quent plus propres aux Gens de Qualité. Pour les Cavales Françoifes , nées de Chevaux de réputation , tels que font les Etalons dont je viens de parler; les plus relevées fur le devant font les meilleures; il fè pourroit trouver quelque belle Cavale d’elle même, mais qui ayant été engendrée d’un méchant Cheval ne produiroit rien qui vaille. Ce n’efl pas que d’abord le Poulain ne parût beau & bien fait; mais en croif fant, il declineroit; au lieu qu’une Jument de bonne Race, engendrera un Poulain qui ne paroîtra pas d’abord fi beau , & qui en croiflànt embellira autant que l’autre deviendra laid. Il faut dont prendre garde que la Jument foit de bonne Race, puifque cela eff fi important. Il faut que les Etalons auffi-bien que les Jumens foient fans défaut; c’efl a dire qu’ils n’ayent point la vue altérée, les Reins bas, qu’ils n’ayent point les Jambes gâtées de Courbes, Veffigons, Epervins ; enfin qu’ils foient fàins par tout le corps , de peur que les Poulains n’en tiennent, car ces Maux viennent quelque fois de naiflance. Il faut auffi que l’Etalon n’ait point fait de grands efforts, non plus que les Cavales ; & c’eff à quoi bien des Gens ne longent pas; ayant de bons Chevaux entiers, ils les font travailler & s’en fervent jufqu’â ce qu’ils foient ufèz; & en dernier refîort les font fèrvir d’E talons; comme s’il fufhfbit qu’ils eufîènt été bons Chevaux, pour que les Poulains qui en font engen¬ drez foient bons & vigoureux. Mais je voudrois bien lavoir, comment ils DES CHEVAUX. *7* ils prétendent qu’un Cheval entièrement ufe & par confequent fans force, puiile engendrer un Poulain vigoureux? Sans doute que cela eft impoflible. Pour moi, je crois, que le plus fur moyen, pour avoir de bons & coura¬ geux Poulains, eft de chercher, à quelque prix que ce foit , un Cheval entier, qui foit fort, beau , bien-fait & fans défaut, qui n’ait point été mon¬ té que pour le dreffer ; & en connoître les qualités & la vigueur; & en ti¬ rer Race, avec une Jument également bien conditionnée. Un Etalon de cette forte peut donner de bons Poulains, même à vingt cinq ans, ce que ne peuvent faire des Chevaux ufez par le Travail. Il faut pour que les Jumerts donnent de beaux Poulains , qu’elles ne foient couvertes qu’à quatre ans; & les retirer du Harras àlafeizième* ou dix feptième année. Un Harras réglé de cette manière donnera les plus beaux Chevaux du monde ; obfèrvant bien les Saiions propres à faire couvrir les Jumens, afin qu’il fè rencontre pendant leur portée deux Etés contre un Hiver, comme je l’ai déjà dit. La Cavale porte fbn Poulain onze, ou douze mois , & quelques jours ; le terme n’eff point fixé ; car plus elle eft vieille, plus elle porte. Plaideurs Perfonnes s’amulent à compter les années des Cavales , pour décider du jour qu’elles doivent pouliner; mais cela eft très-incertain, & cette con- noifîance n’eft qu’imaginaire. Telle eft la folie de bien des Gens, qui prétendent que le tems qu’il fait, lorfque PEtalon couvre la Jument, con¬ tribue beaucoup à la bonté, ou aux Vices du Cheval ; c’eft à dire que fi le tems eft pluvieux, venteux , ou orageux , dans le moment que la Jument conçoit , le Poulain fera vicieux; de même, fi le tems eft beau, fèrain, le Poulain fera parfait. Il eft certain , malgré ce que ces fortes de Gens difent , qu’un Poulain né d’une Jument & d’un Etalon parfaits , ne peut-être que bon , bien-fait , & vigoureux ; s’il eft engendré dans la bonne Saifon ; cela feul y peut contribuer, joint à la manière de le nourrir; car il faut aider à la Jument à élever fon Poulain ; en lui donnant , pendant quelques tems , de la Proiiande , qui eft autant de Son, de Froment que d’ Avoine, écra- fee au Moulin , & mêlez l’un avec l’autre. Le Poulain tette l’efpace de fix , ou fèpt mois ; & le retirant de deflous fà Mere , vous le nourrirez d’ Avoine moulue & de Son, foir & matin , pendant l’Hiver. Au Printems , vous lui retrancherez peu à peu Cette nourriture , jufqu’à ce que l’Herbe foit devenue ferme & grande ; car fi vous lui faifiez paître l’Herbe tendre & nouvelle , elle pourroit lui trop lâcher le Ventre , l’affoiblir , le rendre malade ; puis le faire mourir. Vous traiterez ainfi le Poulain d’année en an¬ née , jufqu’à ce qu’il ait atteint la quatrième , vous donnant bien gar¬ de de lui donner à manger le Grain tout entier ; car ayant encore les jointures de la Ganache trop tendres, pour le moudre, il pouroit s’atti¬ rer des Fluxions furies Yeux, par les efforts qu’il feroit en mâchant. Le Poulain mâle étant bien formé, fervira à couvrir les Jumens étant parvenu à l’âge de quatre ans ; au moins on feroit alluré qu’il n’auroit point eu d’effort. Il pourroit bien fervir à couvrir dès Pâge de trois ans ; mais ne pouvant pas encore être tout-à-fait bien formé , il vaut mieux attendre qu’il en ait quatre, afin qu’il rende bon fervice, & produi¬ te quelque chote de bon. Fin du Traité du Harras , Vv 2 JA- 172 LA PARFAITE CONNOISSANCE j NS TR UC TI O N AUX C 0 MM1S S 1 0 N N AI¬ RES QUI VONT ACHETER DES CHE¬ VAUX DANS LES PATS ETRAN¬ GERS, POUR EN C O N N OITRE LES DEFAUTS. LEs Chevaux Perfàns, font très bons & Vigoureux, mais ils font fùjets à avoir les Talons hauts & ferrez, & font aufïi fujets à l’encaflellure. Il efl bon d’en avoir de la Race. Les Chevaux Arabes , font fort bons , mais ils font fujets à avoir les pieds gras & larges. Il efl bon d’en avoir Race. Les Chevaux Tartares , font de Médiocre taille, & ont les pieds comme les Mulets ; c’efl à dire de- bons pieds. Les Chevaux Barbes, ont les pieds délicats, font fujets à avoir les épau¬ les froides ; la Race en efl admirable , Iorfqu’on peut en avoir de bonne taille ; ils font ordinairement bons Etalons. Il faut qu’ils foient chargez d’épaules. Les chevaux Polonois, font petits & portent leur Tête bafîè; il font de bon fervice ; mais ils mangent beaucoup. Les Chevaux Cravates, refîèmblent fort aux Mulets; ils ont les pieds bons. Les Chevaux Hongrois , font bons courfîers , ils ont les pieds bons , mais ils ont de la peine à fè ramener avec la bride ; ils portent prefque tous , le nez au vent. Les Chevaux Suédois , font fujets à avoir des Malandres & Mules tra- verfines. Les Chevaux Napolitains, font Vigoureux & bons Courfîers; fujets à avoir les Pieds foibles , à être rétifs , malins & traîtres. Les Chevaux d’Efpagne, font fiers, bons pour toutes fortes dechofès; principalement pour les Manèges & les Combats. Ils font fujets aux Eper* vins fècs. • Les Chevaux Danois , font de fort bon fervice; mais il ne valent rien qu’ils n’ayent fix, ou fopt ans. Ils font fùjets aux Défauts de la Vûe & aux Bleymes. Les Chevaux d’Italie, font bons Courfîers; ils font fujets aux Formes, aux Bleymes ; à être rétifs , & malins. Les Chevaux Alemands, font forts, bons pour la Selle & Je Caroflè, Us font fujets aux Javarts & aux Eaux aux Jambes. Les Chevaux Suifies, font bons pour bien tirer, comme à l’Artillerie. Us font fujets aux défauts de la Vue, qu’ils ont ordinairement grafle,& ont beaucoup de Poil aux jambes. Les Chevaux Anglois, font bons , aifèz pour l’Homme , & font excel¬ lents pour la Chaile. Ils font fujets aux Bleymes , aux Seymes ; & ont les talons plats & ferrez. Les Chevaux Hollandois & Friions, font bons pour le Carofîè ; ils font gros & grands ; mais fujets à avoir les Pieds plats ; à avoir des Courbes aux Jarrets, des Vefîîgons, Epervins gras, & Epervins de Bœuf Les Chevaux Flamands, ont la Tête groffè, beaucoup de Poil aux Jam¬ bes; DES CHEVAUX U3 bes; font fùjets aux Grappes autour du Sabot , aux Fies qui viennent dans la Fourchette, & fort chargez d’Humeur aux Jambes. Les Chevaux Normands font excellens, bons pour la Chafîe ; ils ont bon pied; il s’en trouve même de bons pour le Caroflè. Quelques-uns font fujets aux maux des Yeux. Les Chevaux Bretons ne peuvent forvir , qu’ils n’ayent cinq, ou fîx ans; ils ont la Tête pelante, la Vue grafle, & beaucoup de Poil aux Jambes. Les Chevaux Poitevins, ont la Tête grofie, & font fujets à être Luna¬ tiques. Ils ont beaucoup de Poil aux Jambes & les Pieds évafez. Les Chevaux Limoufins, font très-bons; ils font propres pour la Chaf fo; ils ont bon Pied & la Vûë bonne. Il s’en trouve qui ne cedent en rien aux Chevaux Anglois, qui font néanmoins, fans contredit, les meilleurs Chevaux de tout le Monde. FIN DE L'INSTRUCTION \ i POUR i?4 LA PARFAITE CÔNNOISS. DES CHEVAUX. FOUR CONSERVER, ET REPARER UNE ECURIE INFECTEE FAR LES differentes maladies des CHETAUX. PRemierement , lorfqu’une Ecurie eft gâtée pour avoir eu des Chevaux morveux, il faut commencer par dépaver l’Ecurie; en ôter au moins Un demi Pied de Terre, ou de Sable, par ce que l’IJrine peut donner un mauvais air. Ainfi à la place de la Terre, ou Sable qu’on aura levé, il en faut mettre d’autre. Si le Bois du Râtelier, Mangeoire, Piliers & Barres, n’eft point trop vieux , & qu’il n’y ait pas long-tems que l’Ecurie ioic infeélée , il fùffira de la bien faire laver , & nettoyer le Bois, avec de l’Eau chaude. Après que le tout fera fée; prenez de la Potace, faites-la fondre dans de l’Eau bouil¬ lante, pour en laver une féconde fois ce qu’on aura lavé en premier lieu. On en fera fondre à proportion ce qu’il en faudra, fuivant la grandeur de l’Ecurie; & pour plus grande fureté, fur la valeur d’un Sceau d’Eau une Livre de Potace; le tout étant bien lavé avec cette efpéce de Lexive, vous prendrez de POliban & de la Racine d’Angelique de Bohême, égale quan¬ tité pilée groffiérement enfemble , & vous aurez 3 ou 4 Pots , ou Re¬ chauds , pour contenir du Feu , fuivant la grandeur de l’Ecurie. Ayant bien fermé les F'enêtres & les Portes ; vous mettrez de cette Compofî- tion fur. le Feu, ce qui fera une grande Fumée. Ayant refermé la Porte, & laifle cela feulement deux fois 24. heures, fans rien ouvrir, il n’y apoint d’endroit ou cette Fumée ne pénétré; ce qui purifiera vôtre Ecurie. Après quoi vous ouvrirez Portes & Fenêtres, pour que l’Air y puifle entrer, & en chafiér la Fumée. Pour lors on poura y mettre des Chevaux en toute fureté. Mais fi ce n’efl point la Morve , il fera inutile de dépaver l’Ecu¬ rie , après l’avoir lavée ,v comme il a été dit ci-devant. Ce Parfum fufiira pour purifier telle Ecurie que ce puiflé être. Mais fi le Bois du Râtelier, ou Mangeoire étoit trop vieux & qu’il fût pourri, il faut l’ôter & en remet¬ tre de neuf, principalement fi c’efl pour la Morve. F I N. EX- ' . r r r~ ; ; . r rr O rv •" r ' ~ / ■ r ' * ■' Wt Ai. ■_/ \Jt A 'J. ( t V i. s. u - V* .1 DES 1 / Xx 2 1 7 6 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE I. ï. Signifie la connoifîànce des Barbes qui empêchent un Che¬ val , de boire. 2. Montre l’endroit ou l’on fait l’Opération pour la maladie nommée Avant-Cœur , ou Anti-Cœur. 3. 4. Où l’on connoît les Formes. 5. Où l’on connoît les Peignes. 6. La Dent de Pince. 1 7;- La Dent Mitoyenne. 8. La Dent de Coin. 9. Le Crochet. c ' « J ' Plan ch. F : V : Hl&yswyci, Fiait- dit, zfpnj JFattura . \ planche 2: Dessine tfnpprt-ÿ ffatture _F v -BZcjy-snycA l?ecit EXPLICATION DES FIGURES. 177 %. 4. JVlontreoù la Jambe tremble,- lorfque le Cheval a travail¬ lé; ce qu’on appelle Jambes qui flageollent. 2. Où l’on connoît fi un Cheval efl fùjet à broncher, ou tomber fur les Genoux. 3. Où l’on connoît les Pieds Cerclez. f Où l’on connoît les Cirons aux Lèvres. 1 . X c t/c apprcs a tt ure. •• A ‘-'A V N planche . F ; v : JiteyàwycJ: Ftcit " • ’ - : m I ! / X! EXPLICATION DES FIGURES. i7ÿ PLANCHE IV. i. 2. 3- Où l’on connoît les Avives* La manière de donner le Feu aux Jambes ruine'es* Où Ton connoît la Gourme. 4. Où Ton connoît la Morve. 5. Où l’on connoît un Cheval Fortrait. 6. La maniéré de ' donner le Feu aux Jambes de derrière. 7. Où l’on connoît un Cheval blefîe fur le Roignon. 8. Où l’on connoît un Cheval blefle fùr le Garot , autrement ï)é- garoté. Y y 2 EXPLICATION DES FIGURES. \So PLANCHE V. N°- T. JVlontre l’endroit des Epervins. 2. L’endroit du Veffigon. 3. Où font les Grappes , & les Poireaux. 4. Où l’on connoît,par le nez, la bonne ou mauvaife Gourme. 5. Où l’on fait l’Opération pour bien faire porter les Oreilles à un .J Cheval. s n ^ .IL J 1 t Dcj-.nnJ f/a.ppré~s JX'alturc. ■ . F:v: üUyxwyck /''ccd, . I ; ^ \ s }• _ _ - """ ■ ' * . ,v, ' ■ . ; J' ’• . . . y * . y . . \ ) •** j j (■ ' ■ j ■■*{•'.. , - ' | T #•* 2. Oùl ’on coupe les Nerfs. 3. Par où il faut les faire fortir. 4. Où l’on coupe les Nerfs à un Cheval qui a les Jambes roides. 5. Montre les Soyes ou Pieds de Bœufs. . t \ 2z 2 i84 EXPLICATION DES FIGURES; PLANCHE IX. I • 1. T^Emontre le Dragon dans l’œil. 2. Où l’on doit laigner les Chevaux. 3. Démontre les Surôts Chevillez. 4. La Molette nerveufè. 5. Seîme en dehors 3 ou en dedans, 6. Démontre où on connoît la Maîadiê de l’Avant - Cœur 3 ou Anti-Cœur. 7. Molette fîmple. 8. Varices. 9. Molette nerveufè, fur le derrière. 10. Epervins Secs. 1 1. Veiïigon fîmple. 12. L’endroit du Nerf éfilé* 13. Corps fur les Côtes. 14. Où l’on fait l’Opération de l’Artere pour les maux des Yeux. VtLrisU Japp™ N-aituj-e. J*. F : y: Sl&nydi HUt . / * I t / JO \ planche . / 7. CDes-n/ie iCtyyp/vlr 2Catèurc. f :v JiUys tvycj feczt EXPLICATION DES FIGURES I8J PLANCHE X. N°* i. T 4 Endroit où l’on fait l’Opération que l’on nomme Sifflet, pour les Chevaux poufïifs. 2. L’endroit de l’Eperon. ' . ' . . .. -y 3. Hanche ferrure. 4. Talon ferrez. 5. Javarts nerveux. — I l \ ! f , b r r .~s T . , , 6. Javarts encornez. 7. Crévafîè. t 8. Encaftellez. i - » • ; v r 9. Filandres, ou Crapeaux dans le Pied. a ^ ■ 10. Queue de Rat aux Jambes. Campane , ou Pafle-Campane. f * t’t * ' ;■» t T t T 1 *T> II. '•«7 C, J’iG 0>_ 12. Roux-Vieux, B oJ 0 O, t 1 1 ■ X/ UOi: r t -i " , L J Ci ' U . r „ t ~\ .T ’ J s : J _ I ’ ■ \ " jffii”* r' S V>k. t ; îr.. O - , '[ fi ï *1 M O * ub cIj);jo CT . f v w \ J .on u 3 r; :c« . no Dp r t ,*■ * r r y -* n / pr,n ./ c J iJ c — n IGcCi Cv_i 1 où :: M l.I ^ r ' ’.u c DvA - , ' ' v i t-i. O ;CD b : n ' •h -iSlrt' .1 J sjïjlu. r\ î r ’.nn vn‘ ^ 1 > j i < _ tr.TI f.j » ,J M. X x;I '• > oJ rV J w. L D ■kt • OTOT: 3^ Aaa iS6 EXPLICATION DES FIG URES. P L A N C H E X I .... r- T JT h J i CT Montre an Cheval , dont on a 6 té ' la Peau 8? toute la Toile Charnue , ceptè la partie de la Toile qui ferre Les Mufcies. r JL N°* 14 *4- o. 1. 2. 3- 4- 5- 6. 7- 8. 9- 11. 12. 13- 14. *4- 1 4* r5- i7* 18. 1 9* 22. 23. 24. 1. o. 20. a. b. c. d. e. f. 22. 8. 8. 8- 8. 8. 33- 44. 88. 13- L J . U / ij j A •9 . . . < t .j. Le 2 lmc, Mufcle du Col. Le 29 me. Mufcle du Col. r ' L’Os intérieur de la Jambe de derrière, r Le 27mc. Mufcle du Col. * r j r ; ^ Le premier Mufcle de la Scapula , ou Epaule. Le 4mc. Mufcle de l’Epaule. Le 28me* Mufcle du Col. Le 7me. Mufcle de la Cuiflè. Les Nerfs fur lefquels font les Crains."1 J Le 4me. Mufcle de l’Epaule. Le 6me. Mufcle de la Hanche. * - •* ■* - •' f* 1 . 1 Le 3me. Mufcle delà Bergere , & du Pied. Le 5mc. Mufcle de l’Epaule. * Le premier Mufcle de la Poitrine. ; cnn 3 «i ï Le 8me- Mufcle de la Bergere ? & du Mufcle du Jarret. Mufcle de la Bergere , & du Pied de derrier. Mufcle de la Cuiflè. Mufcle du Genoux. Le 5mc. Mufcle du Jarret. Le fécond Mufcle de la Poitrine. Le 1 2me. Mufcle de la Cuifîè. Le Ligament qui lie la Jointure. Les Mufcies des Oreilles. Le Ligament qui couvre & lie toute la jointure , ôté dans fa plus grande partie, afin qu’on voye mieux le chemin des Mufcies. Le 3me. Mufcle de la Poitrine. Le 5me. Mufcle du Jarret. Le 5me. Mufcle de la Poitrine. L’Os de la Hanche. Le 7me. Mufcle du Jarret. Le 8me* Mufcle de la Bergere. La Veine qui defeend dans le Pied. Le 6me Le 7me Le 8 Le 4 me me / î nc dapprcs Kattu rc I / /z ûxye 1 planche . (' » /- ' ‘3 Dcjcine dappres Nattai? \ \ ' « Care <-V EXPLICATION DES FIGURES. 38? P L A N C H E XII. Je X V~J J* * k _ ‘ ÿ ..L Celle-ci reprefente un Cheval par devant , qui efi depoïtillé de fa Peau 6? v.\ de fes Mufcles, 1. La fixième paire des Mufcles des Oreilles, 2. La 4me. paire des Mufcles des Oreilles. 3. La 9me. paire des Mufcles des Oreilles, 4. Les Mufcles des Temples. 5. Le fécond mufcle des Paupières. 7. La dixiéme paire des Mufcles des Lèvres & des Narrines, '4 • 4k, 9. Le Mufcle du Gofier ouvert de la Membrane charnue. 12. Le 29me. Mufcle du Col & de la Tête. 1 3. La Veine fous la Membrane, 14. La naifîance de la 27me. paire des Mufcles. du CoL 15. Le 5'me. Mufcle du Coude. 16. Les Veines de la Poitrine. 17. Le premier Mufcle du Genoux, • » 1 8. Le 6me. Mufcle du Genoux. 1 9. Le 27me. Mufcle du Col. 20. - Le 8me- Mufcle de la Bergere & du Pied 22. L’Os intérieur de la Jambe, Àaa 2 ISS expication des figures. PLANCHÉ XIII Elle repréfente le Derrière cé un Cheval écorché , ajin qiéon voye les Mufcles qui y font * N°‘ 1. X^A 4ms. paire des Mufcles de la Hanche. 2. La 6me. paire des Mulcles de la Hanche. * . ' \ r r • v f 3. La 7me. paire des Mufcles de la Cuifle. 4- 5- 6. 7* 8. 9- 11. 12. 14. I5* . J i. X. Le 6me. Mufcle du Jarret. -, * < TV f • ' - • r Le 5me. Mufcle du Jarret. * - - Le 1 2mc. Mufcle de la Cuifle. Le 8me. Mufcle de la Cuifle. Le 3me. Mufcle de la Bergere & du Pied. Le 7me. Mufcle de la Bergere, & du Pied de derrière. Le 6mc. Mufcle de la Bergere ,& du Pied de derrière. Les Rayons de l’Os intérieur de -la Jambe. ' ' Le Ligament de cette Jointure. - Le troifième Mufcle de la Bergere, & du Pied de derrière. 17. L’Os intérieur de la Jambe. \ r4 U r o rs 0, r;ï O b '■.* • u r OD ! planche . dapprif ATatture . ■) Jfà./a. Cave Ses/Jr. I » \ ' I Dessiné dappreJ Jfatturc . EXPLICATION DES FIGURES. 189 P L A N C H E X IV. I \ « • « « -> * x - r Jl „ A. V - Cette Planche Montre la J amhe de derrière £2? la Cuifje du Cheval , avec v. ‘ . les. Mufcles. 'J)xxiS PREMIERE FIGURE. N°* L .C c ‘ /--î r\4 ? •alai 23 1. JL , . • • \ ' r \ v..- - . _ v /■; SECONDE FIGURE. V, - : . • HY; ■ Elle montre la J amhe & la Cuijjë de derrière , par dehors , avec les Mufcles. N°* :j" 1 / , Le douzième Mufcle de la Jambe. 2. Le 6me. Mufcle du Jarret. 4. Le 8me- Mufcle de la Bergere & du Pied. 5- 8- 9- o. 13- H- i5- 16. 17. I8- X •c .K Le 8me- Mufcle de la Cuillè. Le 7me. Mufcle de la Cuiflè. 0 L’Os intérieur de la Jambe. Le Rayon extérieur de l’Os de la Jambe. Le 3mc. Mufcle de la Bergere & du Pied. Le 6me. Mufcle de la Hanche. Le 6me. Mufcle de la Bergere & du Pied. Les Ligamens. Le 7me. Mufcle de la Bergere & du Pied. Le 3me. Mufcle de la Bergere & du Pied. 20. Les Ligamens qui couvrent toute la jointure , & qui tient unis enfèmble les Tendons des. Mufcles. Le Cinquième Mufcle du Jarret. . L’endroit appelle vulgairement Chapelet, ou Petit- Chapeau. Bbb 22. a. 190 EXPLICATION DES FIGURES. V PLANCHE XV. r \ c V\r. Cette Planche montre Ja Jambe & la CuiJJè de dedans , par devant . N0- N0' V 'À PREMIERE FIGURE. i I i ✓ 1 . f «L f. i LO I. ■j ni • L j .1 ^.Swi. • dj\i ' • / f 1 ■* V ^ - - , ■ • 1. Le 8me- Mufcle de la Bergere & du Pied. 2. Le 7me. Mufcle de la Hanche. . 5 I I TT Y* 3. Le 7me. Mufcle de la Bergere & du Pied. 4. Un petit Mufcle charnu. rv / ■ - t « ! V*-a n r » < 5. La Veine qui s’y attache. 8. Le Ligament qui couvre la Jointure, qui efï prefque toute ôtee . .. - : ; ■ . I ■ T'j . • • ; '■■■ " j 12. L’Os intérieur de la Jambe. Le Tendon du premier Mufcle du Genoux , & de l’Os inte- ■ ’ * . - • ■' ■ rr «- r. 0 /*1 — 13 JD Oi , ico if }TV». -i. r •f rieur du Pied. 14. L’Os du Pied. i / J «\ ’fc.'r *■« / >. i • r- **rt •/ 1*0 * « L £ ' t > 1 i-h* J J .. f . • t -W • i SECONDE FIGURE. ."A.. ■ .i Li b L» Elle montre la Jambe de derrière la CuiJJe avec fes . ‘ v r\ 1 ; '■ : •• A ? *' Mufcles , derrière . O f ro •L- «Vc\ .oT^r »- 1 à 1. Le 4me. Mufcle de la Hanche. 2. Le 6 me< Mufcle du Jarret. 3. Le 5mc. Mufcle du Jarret. 4. Le 3me. Mufcle de la Hanche. 8. Le 7me. Mufcle de la Cuiflè. • * - -'‘O . * . 1 il v .( ** 14. Le 5me. Mufcle du Jarret, iy Le 7me. Mufcle de la Hanche. ‘ o’ » ■ j » i v r » t>fTi O I k r 18. L’endroit où vient la Tumeur appellée Chapelet , ou Chapeau. 19. Le 7mc. Mufcle de la Bergere & du Pied. 20. Le 6me. Mufcle de la Bergere & du Pied. 22. Le Ligament des Bergeres. 23. Le troifième Mufcle de la Bergere & du Pied. planche . V D cjj inc dcipp rc'j A attu rc 1 planche . Dessine dappréj JVatlun _ ’ ; EXPLICATION DES FIGURES. 191 P vL ANCHE XV L N°- «\r* I. .) * 4 L .'1 51 a :> \ A 'A : . a A. y. 7 A A PREMIERE FIGURE . .. . \W^,VA »Vb- ' v ' • V v-'-i '■•À/.'- »■. v'\ E 6mc. Mufcle «du Genoux. 2. Le 8me. Mufcle de Ja Bergere & du Pied. .xuonoQ ub obluM $mi n;pm Le cme. Mufcle du Genoux. .^üQHdO liD ûrjlnln . Le 4me. Mufcle du Genoux. ~ '■ ' ub AO T'] 3- 4- 5- 12. 1 A r> son no Le 7me. Mufcle de la Bergere. & du Pied. 1 .-•- or . ■ - ; 1 ■ L’Os Extérieur de la Jambe. : ; Le Rayon de 1 Os extérieur de la Jambe. 14, Le Ier- Mufcle du Genoux. . ■ sra» ' a :v .. l0V°l iïïF3S ,,15. N.» • V* -AJ N°- r r ? Ckt  XJ — Les .Veines, Artères & Nerfs qui defeendent par le côté des *.•; . Jambes ,r & qui fe répandent dans le Pied. 17. Le Tendon du 5™. Mufcle dq L: Bergere ,& du Pied, . 18. Le Tendon du 6me. Mufcle de la Bergere & du Pied. 20. Un Ligament qui entoufre la Jointure de l’Os de la Jambe & de la Bergere, préfque tout ôtéy afin qu’on voye mieux les parties de defïbus.u;. • r / V SECONDE FIGURE \ ://j( L ub obi tu A o;i'u , Le Second Mufcle du Genoux. r • * î # y . . i T Le 4me. Mufcle du Genoux. Le '6 me< Mufcle du Genoux. Le 3. 4. & 5me. Mufcle de la Bergere & du Pied, mêleï ênfemble. La jointure de l’Os extérieur' de la jambe & de la Bergere. 4- 6. 7* 12. G- 14. IJ- 17- 18. La Veine qui defcend viflblement par la Jambe. Le Rayon Extérieur de la Jambe. Les Veines, Artères & Nerfs, qui defeendent dans le Pied, Le Tendon du *me. Mufcle de la Bergere & du Pied. Le Tendon du 6™. Mufcle de la Bergere & du Pied- 20. Le Ligament quille toute la jointure. Bbb 2 192 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XVII. N°- PREMIERE FIGURE. H f -7 ’A \ r\ q q ï " ft q Qjü réprefente une des Jambes du Cheval par derrière , avec les Mujcles. 1. r>. 13 *9 20. tn: iA. J Li) L\ r> c Le 4mc. Mufcle du Genoux. 3. Le 7me. Mufcle de la Bergere & du Pied. 5. Le 8me. Mufcle de la Bergere & du Pied. 9. Le T endon du fmc. Mufcle de la Bergere & du Pied. Le Rayon de l’Os extérieur de la Jambe. Le Ligament qui lie & couvre toute la conjon&ion de POs ex¬ térieur de la Jambe & de la Bergere , lequel on a ôté prefque tout-a-fait3 afin de mieux voir fès parties. - s fî _• j. f r - L’Os extérieur de la Jambe. v r • \ X. N°- SECONDE FIGURE. I. U Cette Figure montre la même Jambe par devant 3 avec les Mujcles . r • i* JL*E fixième Mufcle du Genoux. 2. Le 8me. Mufcle de la Bergere & du Pied. 14. Le Ligament qui couvre toute la jointure du Genoux, lequel on a ôté afin de mieux voir fès parties. 1 ?. Le premier Mufcle du Genoux. 15. La Veine Auxilaire. 20. L’Os Extérieur de la Jambe. 1 4 planche ddpprcs JVh ttu t'e Jff / Cette, Planche re'pr fente les Mâchoires du Cheval^ ouvertes de part en part , afin qiion voye la Gorge , la Langue 6? les 19 hauteurs ou rides qu’il y a dans la gro fie Membrane du Palais , 6? les cavitez ou petits fofielets qui font entre lefdites hauteurs. N°- L 1. JL/A Langue. T r L cOt) U I T 6. 2. Les Crochets de la Mâchoire fîipérieure. r r • # • f ' 1 3. La Mâchoire fîipérieure. ,\i ■; uonéhu i 4. .Les Dents de devant delà Mâchoire fîipérieure. » .. . V . . » , S. X J . • > - *- \ j . i . i • *. J A. s ... /I . t. ■ 5. Les Dents de devant de la Mâchoire inférieure. Les deux Progrès de la. Mâchoire inférieure qui s’en- chafîent avec POs Jugal de la Mâchoire fîipé- rieure, le prenant par le milieu, le Progrès étant rond , - marqué par 9 , dans la partie qui répond aux T emples. t . jOTrXt 20 d 0. orn:::'.: .. L Les Crochets, de la Mâchoire inférieure. * ? f « t f ' * sr. »v ^ ' • i - E - • • ' ' i * • ' • - Les petits Fofielets ou Cavités qui font entre les Hau¬ teurs ou rides de la Mâchoire du Palais , lefquels en forme de demi-cercles, forment dans le mi¬ lieu, un angle aigu. 15 La Mâchoire inférieure. A. La Gorge. I. 11. ni. mr. v. vi. Les Dents Macheliéres d’en haut. 1. 2. 3. 4. 5. 6. Les Dents Macheliéres d’en bas. ?• 14. r- Y Ccc 194 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XIX. Ces deux Figures ont quelques Mufcles fuperjideh de moins , on les a ôte , afin qiton puiffè voir les Mufcles qui en étaient couverts , 6? ? origine de quelques uns qdon ne voyait qu’en partie. , . i V ■* • •- .... • . ' • ' '■ J g ■ - • • • ' •- • • • -• ■ ' • V ... N- 2. Les Nerfs de la 4me. partie du Cerveau. 8. Le premier Mufcle des Lèvres. 1 2. Le Mufcle renverfe de la Mâchoire fîipérieure. 14. La pointe de l’Epine qui defcend par la longueur de la Mâchoi¬ re inférieure. « » ^ • " T. .v î f • i " 15. Le fèptième Mufcle des Lèvres & Narrines. 16 L’Os du Nez. 7. Le troifième Mu/cle des Lèvres. > \ OliOI l JiJÀ' 19. Le quatrième Mufcle des Lèvres* • ‘ 2 2. Le Mufcle appelle Maftitir. 13. Le fixième Mufcle des Lèvres. • *“* * * "* t r r r ' ' . ;>4 , • ! . • 1 7. Le premier Mufcle des Narrines. q ?n£î l v-V < _ J h 1 1 Dessiné dnpprés Nattnre 20 p tan clic \ De-'J in i da p p rtj JVattu i -e EXPLICATION DES FIGURES. P L A N C H E XX. • ■ ■*' i, < vr ' *.,• • * - r r ‘ V •" * v r »■ » * « i ( ' J ' ’ ' * Cette Figures répréfente les Pleines jugulaires externes, appeltées communé* ment les V unes du Col , qui font les Branches de la Veine cave ; 6? en 1 ayant ôté les Mufcles 0? Glandes , qui les couvr oient, on voit comment , fe partageant premièrement en deux Branches , 0? enfuite en quatre , elles en* voyent quelques Branches dans la partie interne de la Tête, 0? quelques autres dans les parties externes * / , r » * • ♦#- > r *■ y jr *■ ^ N°- I» La Veine J ugulaire externe qui , montant fur le côté du Col , envoie continuellement de petites Branches aux Mufcles voifins. _ » T r _ * ~ * , 3. La plus haute Branche de la féconde divifion de la Veine Jugu- laire laquelle defeendant en bas fous la Glandule qui la couvroit , envoie , par- là , une Branche au Cerveau par le Trou, qui eft dans l’Os de la Tête au deffüs du Trou de l’Oreille* % La Branche plus bafîé de la féconde divifion de la Veine Jugu¬ laire 5 laquelle étant cachée fous les glandules, fé fourre fous l’Os de la Mâchoire de deflous , & fe partageant en plufieures Branches , entre dans la partie interne de la Tête pour fe répandre par le Cerveau, la Gorge, la Langue, l’Os hyoïde & autre parties* 4. Une petite Branche de la Branche marquée 2. que l’on appel¬ le Veine des Yeux, laquelle fé divifant en deux parties, fe répand par les parties de l’Oeil; & c’eff cette petite Branche qu’on coupe dans les Accidents aux Yeux. y. La Branche plus baffe, de la première divifion de la Veine Ju¬ gulaire externe, qui fé fourre fous la Joue, fé parta* géant en deux Branches , en envoie une aux parties in¬ ternes de la Tête , & l’autre aux parties internes des Mâchoires. iy. Une Branche de la Veine marquée y. qui fé répand par la par¬ tie fuperieure des Mâchoires, & va aux Angles des Yeux* Ccc 2 x96 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XXI Cette Planche montre les mufcles fuperficiels des Mâchoires , Paupières , Narrines , 8? Lèvres , de même que les Pleines 6? les Nerfs , qui , vi- fiblement fc répandent par fes parties , 6? les Glandules qui couvrent les Peines Jugulaires . * «S y' \ \ I • \ Y.Vift 1YY .Y ■ * Vîi VA Y. * . - ’ji . AîV Y * YAY., L. N°- 1 N» . I • J .i 4 \ 1 \ O \ 1. 2. i - -\ ..c > 3- r . - L . 1. . ■ - . - • 4- ;n 3 Les Mufcles de la Mâchoire de defîus. Le i2m=- Mufcles des Lèvres. Le Mufcle des Oreilles. >r. *. 0[. -jrj- Les Glandules. * • ; > t . . 5. Le 4me. Mufcle des Lèvres. r_ r . r ■ : . . : • euiq&J 4; , 6. Une branche de la Veine Jugulaire 'externe qui va par les M⬠choires. _ ■ . /'i ; J . !.. ç. wi - - ... J Ç . i i / . vV J 7. Une branche de la Veine Jugulaire1 externe qui va à la tête, cachée fous les Glandules. ' ■ 8- Le iôme- Mufcle des Lèvres. : j — «S . 9- Une branche de la 4^. paire de Nerfs du Cerveau. • j < :.IJ -■ .3 CliOF . - il QD c-, : 1 cïÜt il Le 3me> Mufcle. des Lèvres. • • : •v i) J il l-v ^ i 1 i •* 1 ■< - no ,(U*n 12. Le ÿme. Mufcle des Lèvres.' ' ’ ' ' ■ .. f * v. ✓ * A J ..O I J M ' , f 14. Une branche de la Veine Jugulaife, externe qui va aux Yeux. 15. Le 7™. Mufcle des Lèvres & des Narrines. ' * ^ : V • - | r • • * • > : • • >■' . , -j r ; ; ; _ * , 'J i i ‘ ' j ■r; '• : ■ f r>? 17. L’onzième Mufcle des Lèvres & des Narrines. 1 j'j j ,jj 03 ,1.- IS C- 20. Le p>*e- Mufcle des Lèvres. 22. Le 2^- Mufcle des Paùpierès. ; , - :• . 23.. Le 3me- Mufcle des Paupières. “v. - >< J H ciJ-tjjq « ; an u e:o\ u (13 ; ~:i . i. 1 or,eb r. • .r\ < > a r r L t l C . U- J i.* •» U U .. j X \ ^ ♦ ' ' * J A t * . scnpn:i i j Y ai eb i. neî ' . :I .. : î UV si o b 0: ;rnnL 3 - -f , 'i r- ' r ■ c»; , .. i.» -, r'.-r r < *> i3 : U v' ^ * ' ♦ I 1 \ J I ! j \ •rù Æxtture, î / 2 Z. i i plctrui EXPLICATION DES FIGURES. J 97 PLAN C H ' E : XXI r.I Cette Figure , montre les Alufcles du Col , 6?. de la Tête , qu'on voit après, . • . » ^ . \ ■ \ en avoir ôté la menbrane appelléc charnue , laquelle , en cct \ ■ _ • - . ' endroit , fert de Mufcle . • N* , Le vingt unième Mufcle du Col. ; ; -> • ;  • ;,r.: \ 2. Le premier Mufcle de l’Epaule., 3. Le 401c. Mufcle de l’Epaule. r - > . A , rr f * r. • 5. Le grand Nerf, ou Ligament, au. deflus duquel naiflènt les * 1 ■ ' • ' C" .... f i .Ç Crains- 1 .;[> , « f'. •4*-» ^ . J » J . 8. Le 25me- Mufcle du Col & de la Tête. 12. Le 2*7me. Mufcle du Col. x cOnioY zz 13. La Membrane Charnue élevée , qui couvre prefque toute la vingt fixième paire des Mufcles du Col, & une partie • de la ‘25me- paire. 14. Le vingt Yixième Mufcle du Col. *- -f1 17. Le vingt huitième Mufcle du Col. ' r ' : j .A J;i 1 ;.:o . .. * i . -r - r • '* *■: r\ * o * t f. .1 i J f ^ Tri iO ;-.zd J ! < ,w T .? T ( Ddd 198 EXPICATION des figures. PLANCHE XXIII. / Cette Figure réprefente V Apre Artère , ou Trachée Artere attachée au gofier , 8? les Veines 6? Artcres Jugulaires externes , les Veines 6? Artères auxilaires , ou de T Aifelle ^ 6? de la Poitrine , 8? Nerfs appeliez reverffs. N°- 1. X- f '• : t 'S - . -M'VV 7 *-v a ' .. ' „ \ 3. Les Veines Jugulaires externes qui montent à la Tête, & qui defeendent dans les Jambes. r:-, > ■ . ' r» ^ r - Les Arteres qui vont aux Jambes. Les Veines de la Poitrine. • v Les Branches des Veines Jugulaires externes , qui le répandent dans la partie fuperficielle de la Tête. 6. 8. ' TW 9- 14. Les branches des Veines Jugulaires externes , qui aboutiflènt aux joues. , • . . . 15. Les Nerfs reverfifs de la fixième paire du Cervau. 1 7. Les Cartilages de l’Apre Artere , ou Trachée Artere. 18. Les branches des Veines Jugulaires externes , qui entrent dans la partie du dedans de la Tête. > planche te dcLpprés Natture . EXPLICATION DES FIGURES; 199 PLANCHE XXIV. PREMIERE FIGURE. La première Figure , répréfente P Os appelle Flyoïde ou Tpfioïdc , attaché a la plus haute partie du Gofier , 0? a la racine de la Langue , 8? / afin qu’on voye mieux les Artcres qui y abondent , îfi les Pleines qui deficendent dans cet endroit 6? N°- 1. 2. 4 6. 7* 8* 12. 13- *5 1 6. *?• i8- 19. æ difiinguees 6? ouvertes. Le Tronc de la grande Veine qui delcend. Les Roignons. Le Tronc de la grande Artere qui defeend en bas. Les Branches de la grande Artere qui fe répandent dans les Tefiicules * & dans le Côté du dedans de la Matrice. Les Branches de la grande Veine Cave qui fè répandent dans les Tefhcules & en dedans de la Matrice. Les Tefiicules. Les Branches de la Veine cave qui defeendent aux Jambes & fe tournans vers le haut envoyent des Branches à la par¬ tie du milieu & du deflus de la Matrice. Les Branches de la grande Artere qui vont aux Jambes , & fè tournans vers le haut envoyent des Branches au côté inférieur & plus bas de la Matrice. Le defTous de la Matrice renverfée vers le dehors en bas. Le defîbus de la Matrice dans lequel fe répandent les Branches inferieures de la Veine cave & de la grande Artere, L’Orifice de la Nature. La Peau ridée de la Nature, La Veiïie. Eee 202 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XXVII. Dans cette Figure on voit la Matrice cF Une Cavale pleine , ouverte , 6? et en* r ' ' ' * ** - i. •/ . . i \ 1 4 k À> •’ i « • ’ i _ \ # due , après qu'on en a ôté le Poulain 3 qui y étoit. 1. Les Cornes de la Matrice. 2. Le corps du milieu de la Matrice. 3. Les Teflicules de Ja Matrice. ' . * 1 > * , 1 | / * « ■ > 4. L’Orifice de la Matrice. 5. L’Orifice de la Nature. 6. La Veflie. ■ 4 r 1 * ' \ f ; : * r r \ / 2 8 planche." I M~CaQ^y; Banne dapprés jVatture 1 >• ■ EXPLICATION DES FIGURES, PLANCHE XXVIII. ; a s* o \ a a a a \ \k a a a Cette Figure montre comment la Matrice d'une Cavale pleine , ejl fituée , entre les Boyaux , ayant par dejjus , wr.? le Dos , les Intejlins min¬ ces , 8? /w dejjous , le bas Centre , Intejlins , 8? c ejl un Poulain mâle , il fe tient tout dans le coté Droit , 8? /n tête levée i avant de for tir du ventre de la Mere . N°- , . -, ■ - . • •- T 1. JLflnflin apellé. Ciccmn. 2. L’Inteffin appelle Colum. 4. Ires-petite partie des Inteffins minces, qui dans les mouvemens que Ja Cavale a fait en l’ouvrant , efl venue par deffus. ' > I • ) 1 » » r * * » r 8. La Matrice, & le Poulain, pour faire voir fa fituation , lequel efl enferme avec la tete en haut , & tout le corps dans le côté droit. Eee 2 m 204 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XXIX. _ V, J* Ju. Jk JL ' ' rJt. PREMIERE FIGURE . Cette Figure montre un Poulain tiré hors de la Matrice , enveloppe de fis Membranes , comme il étoit fitué dedans. e ^ \ c • 3 T u L - ' ' ■' ■ ' " ' X. -i-Æs Membranes qui enveloppent le Poulain. 3. Les Jambes de derrière du Poulain. v- * /fp SECONDE FIGURE. 2. Le Poulain tiré hors de la Matrice & dépouillé de fès Mem¬ branes , lequel tient encore prefque la même Figure que s’il étoit dans les Membranes. - /-• - - » «r ♦ » * •• • ( ' » * - • - ' ‘ . * '•••"•' r u ' ' ... ' ■ ‘ * 15. Les Vaiiïèaux de l’Umbilicale, ou Nombril. e î j ii. l: . -j -JJ ‘ ■* * ; J • Ç J k i 1 * 1 4 . • v 1 i. i J * i- - • JJ / . . ^ *‘-i 4 r » iS- La Peau , de FUmbiJicaJe renverfee. ' c - t ■ ' • * • 1 ~ î ■ ■ " - • . ; - 1. Veines & Arteres Umbilicales. planche . int dappres JVatture . Dessiné da p prés JVa ttnre . Zz ü*>-e Jcùlf\ EXPLICATION DES FIGURES. 205 PLANCHE XXX. Cette Figure montre un Poulain qui n'cjl pas encore né , ouvert le long du Huî¬ tre intérieur , CA fieparé des Envelopcmcns , qui le couvr oient dans Je Ventre de la Mere , afin qu'on voyc les Veines & les Artères Umbilicales , ou Nombril , £?./« Membranes. N0' t ' •L 10. 1. 2. 3- 4- 5- L. rinr . r\ ; 6. La Veine Umbilicale, ou du Nombril. 7. Les Arteres Umbilicales du Nombril. $. La Toile appellée Amnios . 9. La Toile appellée Corion, toute pârfemée des branches des Vei¬ nes. & des Artères Umbilicales, ou du Nombril. ; 5 . 1 . V « .• j 12. Lès Branches dés Veinés & Afteres Umbilicales répandues . . ^ ho Par Jâ Membrane Amnios , ce que l’on ne voit pas dans V Amnios .des hommes, qui eh fimple & fans Veines. ' 1 ' ' ' ' ‘i , ‘ .:.i UO C 1 '—i . -1 18- Cette Figure répréfênte un petit Corps ovale gros comme la moitié d’un doigt , couleur de plomb , & d une fùb- fiance vifqueule, fait de Membranes fines & minces 1 une fur l’autre , dans le milieu duquel-, ou voit une petite cavité remplie d’une humeur blanche & gluante , laquel¬ le étoit en dedans de la Corne droite de la Matrice d u- ne Cavale pleine , feparée du Placenta & des autres Membranes. . i «. s» » - Fff ZC& EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XXXI Cette Figure montre la Matrice avec fin Col, 6? le Poulain dedans , étendu longueur du Ventre intérieur, dans la grandeur qu'on le trouve ordi- »,• / |U. C.».\ t . . - » « ' ' J A . . \ 1 ‘ naïvement dans une Cavale, fans la Rate , Ventricule, 6? Royaux . en N°‘ r. 2. 3- 4- 5- 6. T 8. . - .'Jt ; rrrx Le corps de Ja Matrice. La Corne gauche de Ja Matrice. Les Tefficules. Le Foye. La Veffie. Le Ligament de la Veffie. Le Conduit de l’Urine. Les Veines de la Cuifîè. 9. Les Veines inférieures de la Matrice, dont celles qui font du côté droit, font plus groflès que celles qui font à gauche, lor/que c eft un Poulain mâle , lequel eft tourné à droite. L Os de la Cariole , appelle Pubis , coupé, La Nature de la Cavale. ‘ i • : ^ c - ■ La Queue. \ * ' J > » * . . J ^ . L ' Le Diaphragme. 16. Le Col de la Veffie qui fo joint au Col de la Matrice. 1 8» Les Veines du Col de la Nature, & dans l’extremité du Col de la Matrice, 12. 1 p f”' 13- x4- Dessine dapprcs Mâture . •> s ' ■ , - • • . ■ ■ • N ' ■ ■ 4 • Æ ■ - ■ \! il ' 1 ■**t . .. . 4 m . "r « v : % • i ' 6 •• •-* < . ■B ... . H • M ■ ■ - , v". . a ■ ' v ï, ! ’/ 4 - ■ *■ * WP!» , \ ■ ' / * ' . > ; '**■ ■ ' • ■ *• - v ■ ■ ■ . ) i >i j i * V Dessiné dappres Mitture, 207 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XXXII PREMIERE FIGURE. • — _> X 7 J ' ' ' ) Cette Figure répréfente le Cœur de la grande Pleine , ou Freine Cave , les Poul¬ inons 6? le Foye , après y avoir coupé P Os de la Poitrine , 8? brifé le -> N°* 1. Le Cœur. 2. * Les deux Aides, ou Oreilles du Cœu r. 3. Les Poulmons. 4 Le Foye. 6. La Veine Cave. 14. La leparation ou entre-milieu qu’il y a entre les Poulinons & le Foye. 15. La Graille du Cœur. 22. L’Os de la poitrine coupé. 23. Le Diafragme. V SECONDE FIGURE. Cette Figure montre le Cœur ôté de fa place , joint avec la grande Artère appel - lée Venalis , 6? avec la grande Peine artérielle. t. L’ Artere Venalis . 2. La grande Veine, ou Veine Cave. 3. La Veine artérielle. 4. Les Deux Oreilles du Cœur P une du côté droit, & l’autre du côté gauche. 5. La grande Artere. 7. Une branche de la grande Artere. 14. La graillé du Cœur. TROISIÈME FIGURÉ. - - <. Cette Figure montre P Oreille droite du Cœur ouverte , marquée par 1 (QUATRIEME FIGURE. U Oreille gauche ^ du Cœur , ouverte , & la grande Artere. 1. L’Oreille gauche du Cœur ouverte. 2. Une Branche de la grande Artere. 3. La grande Artere, 208 EXPICATI ON DES FIGURES. PLANCHE XXXIII. CINQUIEME FIGURE. Cette Figure réprefente le Ventricule droit du Cœur ouvert , afin qu'on voye PO- rificc de la grande Veine , If les petites Tayes qui qui y font , appel- lées par les Grecs Hoflioles. N°- , La Veine Cave. 2. La partie du Ventricule droit, dans laquelle efl l’Orifice , ou Ou¬ verture de la Veine Cave. * . * - \ ‘ A v -j ' \ 3. Les Hoflioles qui font à l’Orifice de la Veine Cave. 22. Le Foye, SIXIEME FIGURE. Cette Figure montre P Orifice , ou Ouverture de la H une artérielle , le Ventri¬ cule droit étant ouvert. 1. L’Orifice de la V eine artérielle , à laquelle il y a trois Hoflioles. 2. La veine artérielle qui porte le Sang du Ventricule droit du Cœur, aux Poulmons. . , s , N 'fl. \ l * * ** . \ t V - » - 3. Le Ventricule droit du Cœur. 4. La fuperficie extérieure de la partie charnue du Cœur. S E F T I E M E FIGURE. Fe ventricule gauche du Cœur ouvert . 2. L’Artere Venale. / I . \ V- / ‘ • 3. Le Ventricule gauche du Cœur. 4. Les Hoflioles qui font a l’Orifice du Ventricule. 5. L’Orifice de PArtere Venale , qui entre du Poulmon dans le Cœur. 6. Ici deflous la grande Artere a fon origine. HUITIEME FIGURE. Cette Figure Montre la grande Artere ouverte , 6? le Ventricule dit Coeur. 4. La grande Artere. 5. Les Hoflioles de la grande Artere. 6. Le Ventricule gauche du Cœur. 7. La pointe du Cœur qui eft le Couvercle des Ventricules. ! \ / U «.'■ / \ % \ r ■ V > 4 V I y4 planche, . 1* Dessine' dappres Natture. '-^Z./a Gtï'c ifeufe • EXPLICATION DES FIGURES, 209 PLAN CH E XXXIV, PREMIERE FIGURE. Qiii réprefente le Roignon droit tout entier , les Veines if les Arteres 9 qui fe répandent par ce Roignon . K ,To. 12. X-PArtere appelîé Emulgeht. 13. La Veine Emulgente. 20. Le Conduit de PUrine. 19. Le Roignon droit. SECONDE FIGURE. Le Roignon gauche avec fes Vaijfaux , fort différends de ceux du Roignon droit. • • » - * V.’ - À. - v , - 14. Le Roignon gauche. 1 <. Le Conduit de PUrine* ✓ SR- • 16. La Veine Emulgente. 17. L’Artere Emulgent. » i -• V v— : ; ^ 18. Une petite partie du même Roignon. TROISIEME FIGURE . t t Cette Figure montre le Roignon droit ouvert par derrière , afin qu'on voye U . naifiance du Conduit Je ï s Urine , if les Cavitez.dans lef quelle s la Veine if PArtere du Roignon finiffent . 1. Le Conduit de PUrine* *.X T ■ T* * ? " r r \ •' f “ •• * .Y *T •' • • . V. *. • u y . - 2. L’Artere du Roignon. 3. La Veine du Roignon. 4. Le Roignon. t . O U A E R IE M E F I G U R E. • • ■ • - f Qtd montre te Roignon gauche ouvert par la partie du devant : Le trou à* ou fort le Conduit de P Urine ; les Cavitez dans lef quelles les Veines if Artères Emulgens s'unifient. - - ». v ^ • r t x \ * •? t - > 5. Le Roignon gauche. 7. L’Artere Emulgent. 8- La Veine Emulgente. 9. Le Conduit de PUrine. Ggg 210 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XXXV. PREMIERE FIGURE. Cette Figure montre le Membre, fans les Tejiicules. N3- , Le Corps du Membre. 12. Les Veines qui fc répandent par le Membre & pàrties Voifines* 13. Le Mufcle du conduit. 2. Les deux Mufcleâ du Membre, lefquels ne fè trouvent pas danâ les hommes, & naiflènt au devant du conduit. 22. La Tête du Membre. S E C 0 ND E FIGURE . 17. La T ête du Membre. 18. La Peau ridée du Membre. 19. La partie du Membre entier. TROISIEME F ï G U R È. Qui répréfente le Membre avec les Tejiicules, 3. Les Teflicules. QUATRIÈME FIGURE. 13. Montre les Teflicules ouverts par le milieu, toutes pleines de fibres blancs. CINQUIEME FIGURE. Cette Figure montre le devant du Tejlicule gauche , après qu'on en a ôté les Membranes. 1. L’Epididime du Teflicule. 4. Certaines T ortuofitez , qui vônt fe rendre dans la plus hau¬ te partie du Teflicule où font les Epididimes. 8- Le Teflicule. SIXIEME FIGURE \ Cette Figure montre le dcjfous du Tejlicule gauche , après en avoir ôté la Bourfe. v l / « I A' 4 V I l > , / J \ \ t I 3 6 - Dessine dapprés JVattare. i Explication des figures. 2 II PLANCHE XXXVI. PREMIERE FIGURE. Explication des chifr es dans les Figures delà Rate, du Ventricule 6? des Boyaux, commençant par la première figure , ou on montre la Rate, laquelle efi de la forme d'un Coutelas de boucher , la pointe quarree & large . K°* 5. ILà Rate. SECONDE FIGURÉ. Le Ventricule de P EJlomac h avec fes Orifices . 1. L’Orifice du deiïus du Ventricule. 2. L’Orifice du defious du Ventricule. 3. L’Efiomach. ^ £ V fi ... • * _• % H** H . 4* Des Branches de la Veine Porte , qui fè répandent parle Ven¬ tricule. 4 % ' i * ’ > 1 ^ • 1 - * -*• -L i -v| 1 *, k TROISIEME FIGURE . • ■ Cette figure repréfente la grande quantitée des Boyaux tirez bof's du ventre d'un Cheval 8. Les gros Boyaux ou intefiins. 1 7. Les intefiins , ou Boyaux grêles & minces. y \ , ry . ■ , * v ; " 1 . j. ;îv1 ^ % ïi Y *■ ï ^ - •*- » L .LLOPU.; >.'i .01 * f; . ' * : : S ' - V < < . , / • - . ‘ \ • 'V V \ , 1 •*. . « . « ^ • ■ r- •«*■«* «- » , Ggg 2 212 EXPLICATION DES ‘FIGURES. P L A A C H E XXXVII PREMIERE P I G U R E. Qiri répréfente l'Humeur Criftaline, environnée du Rayon de l'Oeil, ou Iris, ainfi que quelqu'uns l'appellent. iNo. - : 1. L’Humeur Criftaline. 2. ‘ Le Rayon, ou Iris. JS E C O N L E FIGURE. Qui montre F Humeur aqueufe attachée avec le Criftalin . 3. L’Humeur aqueufe. T R O I S I E M E F I G U R E. Elle montre P Humeur Crijlaline enchajfée par la partie de derrière , dans P humeur vitrée. , ■ T * *'«,.* *r 4. L’Humeur Criftaline. 6. L’Humeur vitrée. QUATRIEME FIGURE. Qui marque la Prunelle de P Oeil, la Membrane cornée , P Iris ^ 8? les Mem¬ branes extérieures de P O cil renverjé. 6. Les Membranes extérieures de l’Oeil renverfe. L’Iris ou Rayon de l’Oeil. La Membrane cornée. La Prunelle de l’Oeil. C I N QU I E M E F IG U R E. Qui fait voir la partie de devant de P Oeil, celte de derrière , 8? tes Mufcles com¬ me ils. y Jont placez. La Membrane cornée. La Membrane dure. Le $««• Mufcle de J’Oeil. 10. La Prunelle. 20. Le Nerf de la Vue. SIXIEME FIGURE. Elle montre la Prunelle de P Oeil, la Membrane cornée , 8? la blanche adhé¬ rente , 8? 4. Mujcles. 13. La Membrane Blanche adhérente. 22. Le Nerf de la Vue. SEPTIEME FIGURE. La partie de derrière de P Oeil. La Membrane dure de l’Oeil. Le Nerf de la Vue qui s’introduit dans la circonférence de la partie de derrière de l’Oeil , mais non par dans , le milieu perpendiculairement , contre la prunelle , comme dans l’homme, mais d’un Coté. 18. La Veine qui porte la nourriture à l’Oeil. 23. Les 4. Mufcles de l’Oeil... 7- 8- 9- .y.:) ry 14. 12. 4. 19. ? rn l6. I 7- tanche.. '.Dessine àap près Natture . i î • - ! \ v#/. - - \ / '■ ‘ • ' ^ -, 3,;- ■ J . : . I • f I h . > f\ ( I il i y ■’V-'*" ■ i -i " î' v J.' Tï .*• . ■Æf-i- r" . • - • •►..v -.»•* » : • • " - . , .«•v ; . • 1 : 4 4 . \ * ■ J » i) •! ■ ’ • ; ' ^\4 . •. :r' ■v.-i • -V I DES FIGURES. \ EXPLICATION 2Î3 P L A N C H £ XXXVIII PREMIERE FIGURE . Cette Figure montre la forme naturelle de la Tête d'un Cheval d'un coté 5 £# P articulation , ou union de la Mâchoire de définis avec celle de dejfus , 8? quelques trous qui y font. N0- PREMIERE FIGURE . 1. 2. ’Os du Crâne* 3- 4- U . Leprogrez, qui fe fubtiîifè en pointe de la Mâchoire de defious5 qui eft appelle par les Grecs Corone , & qui va finir fous l’Os Jugal, dans lequel entre & s’introduit très-fortement le tendon du Mufcle des Temples. L’Os appellé Jugal. Leprogrez de la Mâchoire de defîous, lequel avec le progreZ qui fe fubtiiifè en pointe , s’articule avec l’Os de la M⬠choire de defius , le prenant par le millieu. Le Trou de l’Oreille, Le progrez qui reffemble à un Aigle* La Mâchoire de defius. 5- 6* 7* 8- & 9. 10* Le trou par le quel fortent les Nerfs de la 4™. paire du Cerveau encrant dans les Os de la Mâchoire , par le Trou fufciit* 11. & 14. Un Trou par lequel fort un grand Nerf 12. &13. L’Os du Nez. j 6. &18. Encore l’Os du Nez. 15.17. 19. Le Trou par lequel vient & fort le Mufcle intérieur qui remue la Paupière. N- I* '2. 3- 4- 5- 7- 6. 8. SECONDE FIGURE * Le Trou par lequel fort un grand Nerf de la 401e. paire des Nerfs du Cerveau & qui marche par l’Os de la Mâchoire à la racine des dents , fort par le Trou 2 & fe répand dans les Lèvres & dans les Mufcles. Le Trou par lequel entre le Nerf de la 4^* paire du Cerveau qui vient du Trou marqué 1* Le Trou par lequel pafie le Nerf de la Vue. Le Trou par lequel fort le Nerf qui va aux Mufcle de l’Oeil. Le Trou par lequel entre une Veine & un Artere des Ju¬ gulaires externes* La naifiance du Mufcle interne qui remue les Paupières. Le progrez qui refemble à un Aigle. Le Trou par le quel fortent quelque petits Nerfs qui fe répan¬ dent par le Pericrâne. H h h 214 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XXXIX. *. Jà, \ . --s. — * . - — . . *>>— ✓ >*. - * Ces deux Figures montrent la Tête d'un jeune Cheval , dont on a ôté les Os qui couvraient les Dents , afin qu'on voye leur naifijance , leur racine , for¬ me , fituation , grojfieur & largeur , font beaucoup moindres que celles des vieux Chevaux. PREMIERE FIGURE . „ Les progrès de la Mâchoire inferieure qui s’articulent avec POsJugal de la Mâchoire fuperieure. 3. Le Trou par le quel entre le Nerf de la 4^. paire du Cerveau, 1.2. 3. 4.5. 6. Les dents Machelieres de la Mâchoire inférieure. 15. i). Les Crochets de la Mâchoire inférieure. t ? t *r>. r t * *v. r 14. Les Dents de devant. SECONDE FIGURE. -w * J' L r i w U i J i X ’ D 4. Le Trou par où fort le Nerf de la quatrième paire du Cer¬ veau, pour fe diflribuër dans les Lèvres & dans les Muf- cles de la Mâchoire de defîus , lequel Nerf, comme nous avons dit, entre dans l’Os de la Mâchoire , par le Trou 3. de la Figure I. 5. Le Trou , par lequel fort une grande branche de Nerf de la 4œe* paire du Cerveau, & qui fe répand enfùite dans les Lèvres & dans les Mufcles de la Mâchoire de defîus. 6. Le Trou d’où fort un petit Nerf pour le Pericrâne. 8- L’Os du Crâne. 13. Les Dents de devant de la Mâchoire fuperieure. 15.15. Les Dents appellées Crochèts. 16. Le Trou d’où fort le Mufcle intérieur qui remue la Paupière. 1.2. 3. 4. 5.6. Les Dents Machelieres. x V 40 ine da-pprcj Natture. . ,*y.t \ / r v • k (r> I - < < . * * k r H . N » \ 1 1 » I . plan che. Des s inc Jap près Auttnre , . /a Cet^c JVaM 2IJ EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XL. Ces Figures re'prefentent toutes les Dents d’un jeune Cheval, tant celles delà M⬠choire de dejjhs que , celles de la Mâchoire de deffous , afin qu’on mifie tnièux connoîm. V"" ~ '■'* c ---..s) * A Ist .V,. N°- >r.O „ \ A O (.jlv > C L'.iwm Es Dents Machelieres de deflus. 2. Les Dents Machelieres de deflous , qui repondent à la Gorge 3. Dents Machelieres de deflus. »• ' ' .u J- c: j ^ ‘ ' ' grK r- • , -•* r ■- .• j , ^ if y 19. Première Dent Macheîiere près de îa Gorge. 7. Un Crochèt. t r r _ r il. La première Dent Macheîiere qui répond au palais. *' 12. Une Dent de devant 18. Une dent Macheîiere qüi ëfi près des Crochets. 17. La derniere Dent Macheîiere de la Mâchoire de deffiis, fituée près des Crochèts. . : 2. 8- Deux Dens Machelieres tombées & changées. a.b.C.d.e.E Les dërnieres Dents Machelieres de toutes les deux Mâchoires qui repondent à la Bouche. 1 r. La première & derniere Dent Macheîiere de la Mâchoire de defîous, de celles que les Chevaux changent dans leur troifième année. Hhh 2 2 1 6 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE X L I. • > • , v , •,< \. \\\ J ^ A J j.'i* > VW -il * L* # « ). CJ’U.v - % -J • 1. .4^ I* V. * V J , - , V- " Cette Planche montre les Mufcles qui font dans la partie du devant , de côté des deux Oreilles du Cheval 5 les Mufcles des Temples deux Mufcles conmuns aux Narrines. * T f ' ' t î f . c 1 § N°- , La fixième paire des Mufcles des Oreilles. . .À- < ' X. * . ' ' ' ' ’ > •• J ! 1 / . . 1. « 1 * - v-: • <— i ' -A w' i .1 3. & 2. La quatrième paire de Mufcles. 4. La cinquième paire de Mufcles. . ' . ;Jj$ u3 iCJ 5. & 6. La neuvième paire de Mufcles. 7. & 8- Les Mufcles qui foûtienent les Oreilles. 9. La première paire de Mufcles. ; ‘ * ' 1 1. Les Mufcles des T emples. 14. L’onzième Mufcle des Lèvres & des Narrines. iÿ. Le fèptième Mufcle des Lèvres & des Narrines. » CT / r «■ • » i ■ « «~4 . \ r-, . . . ■ x > ... . . . ... . . .7*^' . .0 ■ J - . : * T dapprcs Natture . JVl./a Cizi’e S c&A? f •’f ' *• r - I s . < - • • ? ' ' L-i - ■ ' ■■; • ■■/. . , - . ■ ; il " ' ' : . ■ -, - - " ■' ■ ! ' ' ■ ' •> . - , " ' ' -I . - < +* : ’ ’ \ . ■■ ' ’ ' **r V . W ' , i ■ ) ' J \ m ( ■ • '■ ’ ■ : EXPLICATION DES FIGURES. 21* PLAN C Pi E X L I I. , V \ . • Si \ ■ T 1 * (■**• Ëlk répréfente tonte la Veine cave , ou grande Veine , qui eft libYe des autres par¬ ties du Corps ; oh P on voit la for?ne qii elle prend en Je rependant par-tout le Corps. i. 3- 5- 6. 7* .8* 9- ±2. tp i j ? f • » • ^ t . *4 *5- 16* 17. iS- Le Foye d’ou la Veine cave prend (à naiflance. 1 i * ...... • «k Les Veines qui Vont aüx Roignons , appellées Veines gerites. *•'■', .. : ; c , • -, c v • , . - Les Veines (eminaires dont la droite vient de la Veine cave , & la gauche de la Veine Emulgente. t j . » Ladivifion que fait la grande Veine au defius de POs Sacrum ; Les Veines qui vorit au Diaphragme. Les Veines couronnâmes qui nourrifîènt le Cœui*. La (eu le Veine , ou (ans-pareille* . . 4 J - J w . . * ■ Une Branche que la Veine cave envoie dans le côté droit au delîùs du Cœün Les Veines Jugulaires , extérieures , qui (e répandent dans lés parties intérieures & extérieures. v v ‘ Les Veines Jugulairés extérieures qui (e repàiident dans les paf- ties intérieures & extérieures de la tête. i 4 • • ► r 1 ‘'If î O * La Veine cave, oti grande Veine. . ‘ _ ' ‘ - r / _ • _ t . * ^ *’** ( : La divifion des Veines auxilaires dans les Jarhbes. La Veine extérieure de la Jambe. ' ~ > , f _ • » . T La Veine commune de deux Branches ’^üi defcendent aux .yl.i.cl/'î.l/j .b.D.d b") *; ‘.\:z cO'iûni 22i Les Veines qui vont à la Queue. p .p .* .n.ra.i 2i« EXPLICATION DES. FIGURES. PLANCHE XLIII. Cette Planche , montre la grande Artere , féparée de toutes les parties du Corps 5 laquelle a le Coeur tourné du côté droite afin qtion voye mieux Jon origine „ n°- ' J V \ 'J I, * À N- ,,v » ^ 'T . ' 1. JLe Cœur, & les Arteres couronnaires. ? » • * v. _ ' *■ rr #-» -* T ' 1 -J * U . - .r r v ?.. v 2. La Naiiîànce de la grande Artere. 3. Les Veines Auxilaires' qui jettent 'des Branches à la Poitrine, au Ventre, & au Jarret. 4. Les Arteres Jugulaires extérieures. ' 5. Les Arteres Auxilaires, qui vont aux Jambes. 7. Le3 Arteres Jugulaires inferieures. .... * §. . Les Arteres Jugulaires extérieures qui entrent dans ‘ la tête: ' • •• - ' -, " ; : ■ • ~ . , , rr , r . 9. La divifiôn de la grande Artere au delTus de l’Os r f v r » r X f ; ’rîînd on .J V - - «v - « . •’ n - » *• - .1 U * t ■ ' •* : Sacrum.* ,f( .. . rS r . 13. Les Arteres Emulgentès qui defcendent aux Roignons. 14. IJ. Les Arteres femittaires. ’ . ''7 1 ** ' : 16.. Les Arteres qui vont aux Lombes. ' - " . ' ' - • - ";«I i 17. Les Arteres qui fè répandent par la Rate, le Foye & les Membres de la nutrition. - • - ■ ' * ‘ •* .] - • C“ • > ■' ■ - J v i - : . T: 18. Les Arteres qui vont àd a Queue.. • • v Roi>noTn no su 19. Les Arteres-qui vont, aux Jambes. -r 20. Les Arteres qui fè, répandent par le Diaphragme. T .0 i a b. c. d. e.fïg.h.i.k. ▼ » . . . 1 m n _ ° ,c Les Arteres qui marchent entre Jes Cotes, î.m.n. o. p. q. r. s. s qui m .ououu al û 5no7 iup lorihY eoJ < . s - au usiné dapvrés JVatture < t . v* J N v i • r ; i I planche . EXPLICATION DES. FIGURES. 219 P L A N C H E X L I Y. N°- 2. PREMIERE FIGURE. ' \ \ » ' r y Elle montre P Os de la ùiriole par dejfus. -A partie de deflùs de l’Os Ilcon, qui eft une partie de l’Os de la Cariole. . , 3.3. Les deux pointes des progrès inferieurs de l’Os Ikon. 4* Les pointes de côté de l’Os Ikon qui regardent les flancs. 5. La partie de l’Os de la Cariole , appellée en Latin Coxendix. 6. Les Trous remplis de deux Mufcles, & par où paflent un Nerf & une Veine. .... •OC’L î;.;? JL‘i 0.«. IJJt : Î. -1/0 L. ' - ' •* 8- Le deflous de l’Os Pubis qui fè tourne en haut & vers le côté, *" ^ ^ J iVJüi? j’J |j|j Jy 1 . T * 4 V, 7. La partie plus bafle de la Cariole iur laquelle paflè le Trou appel- lé en Latin Pubis-, & la ligne qui la divifè par le milieu en deux parties.' S E C O N D E F I G V R É. 1 ’ IJ Os de la Cariole par dejfom. 9. Les Creux , où Je s .têtes des Os de la Cuiflè s’enchaflènt. 12. Les Pointes de l’Os Pubis qui fe tournent en bas , & vers les côtez^ 13. Les Trous qui fè rempliflent par Je corps de deux Mufcles, & par Iefquels paflent un Nerfs , & une Veine. 14. En cet endroit, font les pregrez longs du dernier rtœud des Lom¬ bes 5 & l’Of Sacrum, s’articulans avec des ligamens très-forts, & le progrez nommé Spina. La partie de la Cariole appellée Ikon. 16. Les pointes des cotez de l’Os llcon, qui efl; une partie de h Ca¬ riole qui regarde le flanc. 1 7. La ligne qui divife l’Os Pubis en deux parties égales. . -, i V [Yj{ q ri V* A \J Vi v. li i 2 explication des figures. PLANCHE X L V. PREMIERE FIGURE. Cette Figure montre la Jointure du Genoux de la Jambe de devant , en de¬ dans , en grande forme , afin qidon voye mieux les OjJelets qui la compofent. N* , Le fécond Ofîelet du 2me- Ordre du Genoux, 3. Le troifième Ofîelet du 2mc- ordre. 7. L’Os extérieur de la Jambe. 13. Le premier Ofîelet du premier ordre qui eft cavé & tourné en dehors. 14. Le Rayon de l’Os extérieur de la Jambe. 20. Le quatrième Ofîelet du premier ordre. SECONDE FIGURE. * -v * P » -* ♦ f— . r r V t * • / ' La même Jointure par devante L Le 2me- Ofîelet du 2me* ordre. r - * ' 1 t .J L ■ 1 * î L C ■ L • r *■ 2. Le premier Ofîelet du 2me- ordre. 3. Le troifième Ofîelet du 2me- ordre. w ^ * / l $. Le 4mc* Oflèletdu 2me* ordre. 7. L’Os extérieur de la Jambe. 8. La Cavité du premier Ofîelet du premier ordre, dans laquelle le côté de la tête inférieure de l’Os du Coude s’ar¬ ticule. 14. Les Rayons de l’Os extérieur de la Jambe. 18. Le deuxième Ofîelet du premier ordre. 20. Le 4mc. Ofîelet du premier ordre. TROISIEME FIGURE . Cette Figure montre la même jointure du Genoux par dehors. r. Le deuxième Ofîelet du Genoux du 2me* ordre. 2. Le premier Ofîelet du 2mc- ordre. 5- Le \ EXPLICATION DTS FIGURES. 22 r 5. Le troifième Ofîelet du premier ordre du Genoux. ' 7. L’Os extérieur de la Jambe. 1 ~ x ~ 1 3. Le premier Ofîelet du Genoux du premier ordre Courbe, vers le dedans , dans le côté de defîus. 14. Le Rayon de l’Os extérieur de la Jambe. 18* Le 2me- Ofîelet du premier ordre. 19, La cavité du premier Ofîelet du premier ordre, dans laquelle le côté de la tête inferieure de l’Os du Coude s’ar- ticule. QUATRIEME FIGURE. Cette Figure , montre le fécond ordre des OJfclets du Genoux par défi fus , en grande forme , afin qiion voye clairement leur cavi¬ té , leurs p r ogre z , formes , ou figures. 1. Le deuxième Ofîelet. 2. Le premier Ofîelet. 3. Le troifième Ofîelet. 14. Le deffus de deux rayons de l’Os extérieur de la Jambe. CINQUIEME FIGURE. Cette Figure montre le même fécond ordre des Ojfelets du Genoux par défions. 1. Le 2 • Ofîelet. 2. Le premier Offelet. 3. Le 3me* Ofîelet. 15. Les Creux qu’il y a entre les Ofîelets. SIXIEME FIGURE. Cette Figure montre les Ojfelets du Genoux du premier ordre , par là partie de défions. 5. Le 3 me. Offelet. 13. Le premier Offelet. 1 7. Le petit avancement du premier Ofîelet , qui fè joint avec la pe¬ tite cavité du 2me* Offelet. 1 8. Le deuxième Ofîelet., 20. Le 4>ne. Ofîelet. SEPTIEME FIGURE. Cette Figure montre les Ojfelets du Genoux du premier ordre , par la partie de defius ; 5. Le 3mc* Ofîelet. 13. Le ier. Ofîelet. 1*8. Le 2me* Ofîelet. 17. La Cavité du premier Ofîelet , dans laquelle le côté de la tê¬ te de l’Os du Coude , s’enchafîè. 20. Le 4me. Ofîelet. Kkk 222 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE X L V I Cette Planche reprefente la jonâion des OJfelets , fîtuez fous le Jarret, par dehors. PREMIERE FIGURE. î. I^E 2me- Oflélet du premier ordre, qui efl commun avec le deuxième ordre des Oilélets du Jarret. 2. Le fécond Oflélet du 2me* ordre. 3. Le premier Oflelet du premier ordre. 4. Le Rayon de FOs extérieur de la Jambe. 5. L’Os extérieur de la Jambe. SECONDE FIGURÉ. Ojti montre la jonÜion des Ojfelets du Jarret ^par devant. 1. Le 2^c. Oflelet du premier ordre commun avec le deuxième» 2. Le 3ms. Oflelet du 2me- ordre. J t A J 3- Le Ier- Oflelet du premier ordre. 4. Les Rayons de FOs extérieur de la Jambe. 5. L’Os extérieur de la Jambe. i). Le premier Oflelet du deuxième ordre. 18. Le lècond Oflelet du deuxième ordre. TROISIEME FIGURE. Cette Figure montre la Jointure fous le Jarret dans le c.ôte\ vers le dedans *, 2. Le 3me- Oflelet du fécond ordre. 3. Le ier* Oflélet dudit ordre. 4. Le Rayon de F Os extérieur de la Jambe. 5. Le deuxième Ofîèlet du fécond ordre, i). De icr* Oflélet du deuxième ordre. iS. L’Os extérieur de la Jambe. QUATRIEME FIGURE. Cette Figure montre la J oint lire fous le J arrêt , par la partie de derrière, L Oflélet commun a tous les deux côtc£ de la Jointure. 3. Le premier Oflélet d’ordre fiiperieur. 4- Les ? lunch e . •V Dessine clay y res Ncitt u re N V / \ ' >*>• * EXPLICATION DES FIGURES, 22 4. Les Rayons de l’Os extérieur de la Jambe* 5. Le fécond Ofîèlet du 2me- ordre. 7. L’Os extérieur de la Jambe. ij. Le premier Ofîèlet du 2me- ordre. CINQUIEME FIGURE . 'Celle Figurù moütre le premier ordre des Offelets Jolis Je J arrêt , on en voit le deffus . i J J ‘ JJ w . ..’ • ,i J • \ 1 , ) fl K I ï. Le deuxième OfTelet du premier ordre commun avec le fécond. 2. Le premier OfTelet du premier ordre. SIXIEME FIGURE . ■ i'- 4 c c" -i - -- * ‘ ■ o v 1 1 . . Le premier ordre des Offelets , ySfcr le Jarret , par la partie de dejjous . ï. Le deuxième OfTelet du premier ordre commun avec le fécond. 2. Le premier Ofîèlet du premier ordre. SEPTIEME FIGURE. Le fécond ordre des Offelets fous le J arrêt, par la partie de deffoiis, 1. Le 4me- Ofîèlet commun à l’ordre de defîus. 2. Le 3me* Ofîèlet. 5. Le premier OfTelet ip Le deuxième OfTelet. HUITIEME FIGURE. Cette Figure montre le fécond ordre des Offelets, placez fous le Jarret ; par la partie de deffus. 1. Le 4me* OfTelet, commun avec l’ordre ci-defTus, 2. Le 3 me. OfTelet. j. Le premier Ofîèlet. j$. Le fécond Ofîèlet. Kkk 2 VJ 224 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XL VII, Cette Figure montre le coté dejjous le premier nœud, du Col du Cheval j afin quion voye les petites parties qui y font 3 on ? a dépeint en grand . PREMIERE FIGURE. 2. I^Es deux Trous qu’il y a dans Je côté du dedans de ces deux grandes Cavitez , ou concavitez , dans lefquelles l’Os de la nuque s’enchafle , & par lefquels deux trous entrent deux branches des Veines & Arteres Jugulaires internes , pour nourrir & entretenir la Moelle. 13.17.20. Trois paires de trous fituez fous ces grands progrez du nœud, qui refîèmblent à des ailes , par les premiers defquels paflent dans le côté de deflous le nœud, deux branches des Veines & Arteres Jugulaires internes , & par les deux autres entrent, au commencement de la moitié de l’Epine, deux branches des Veines & Arteres Ju¬ gulaires internes , lefquelles montent par les parties du deflus du nœud, paflànt dans la partie du dedans , par les deux derniers trous. . .r 20. La partie du dedans dü trou du nœud , par lequel pafle la Moelle- de -l’Epiné.- . Il 1 T r r'. . , -• S E Ç O N D E F I G U R È. File répréfiente la grande concavité du premier nœud , avec le focond. qui s'entremêle 11. Les progrez de la concavité de la bouche, defîbus Je premier nœud, attaché avec ceux du fécond. 12. La partie de deflous du progrez triangulaire qui eft placé à la moitié du bord de la bouche de deflous Je premier nœud. 22. Le trou du nœud par lequel pafTe l’Epine du Dos. TROISIEME FIGURE. Cette Figure montre le côté de dejfius du premier nœud. 3. Les progrez de la bouche du côté du premier nœud , qui s’at¬ tachent dans le progrez du fécond nœud. 4. Deux trous par où fort la première paire des Nerfs de la Moel¬ le de l’Epine. $. Les deux trous, dans lefquels ,par le côté du deflus du nœud, paffent deux branches des Veines & Arteres internes ’ lefquelles aufli-tot qu’elles font forties defdits trous én- voyent deux petites branches dans le nœud par les trous marquez 4. 14. Le trou du corps du premier nœud par où pafTe la Moelle de l’Epine qui defcend. 18. Par 2gp^' È f,\ • \ wm \ y ; y r Jp" j l ipwrj j - p >py * 1||||8 \T- ? I anche •esj in é ,iajjj?rcsJfaihtrt . EXPLICATION DES FIGURES. 22; 18. Par ces deux trous, les Veines & Arteres Jugulaires inter¬ nes entrent dans la partie du dedans du nœud. Q_U JT RIE ME E T CI N QUE ME FIG U R E. Ces deux Figures repref entent la partie de dejfus du grand nœud , celle qui regarde le nœud Juivant. 1. Le coté de defTous le progrez , qui reflèmble à une langue. Æ. Le progrez qui defcend le long du nœud , & qui efl fait comme le coin d’une Cuiraflè. 5.6.&S- Les deux progrez , femblables aux Oreilles d’un épieux d’un chafîèur, faits en forme de croiffans. 16. Le grand creux, ou concavité , faite comme une Ecuelle ou Tafîè à boire , dont les Bergers fe fervent, dans lequel efl enchaffé le progrez rond du 3mc* nœud. îo. Les progrez qui s’unifient avec les progrez du nœud fui- vant. SIXIEME FIGURE Cette Figure montre la partie de dejfus du fécond nœud. 8. La partie en demi-Cercle du progrez qui efl fèmblable a une langue qui s’appuye dans le milieu du trou inferieur du premier nœud. 1 2. Les deux Progrez, qui forment comme un pied de Bœuf , avec l’ongle ouvert. 14. Les trous par lefquels fort la deuxième paire de Nerfs de la Moelle de l’Epine, & où entrent deux branches de Vei¬ nes & Arteres Jugulaires. “ 'iÇ. Le très-grand progrez qui fe plie en arc qui marche dans la partie de deffus du nœud , par le milieu de toute fa longueur. 19. 20. Les trous fituez à la racine des progrez qui naifTent dans la partie du defîous du nœud , & montant en haut , ils fi- niflènt dans une pointe fèmblable aux épieux faits en forme de croiffans, par lefquels trous, paflent les Vei¬ nes & Arteres Jugulaires internes. SEPTIEME ET HUITIEME FIGURE. Ces deux parties repréfentent la partie de dejfous le troifème nœud. Æ. Les deux progrez placez dans le milieu du nœud qui regarde LU le 226 EXPLICATION DES» FIGURES. le nœud fuivant, Jefquels avec les parties qui regardent le creux , font un peu plus creufèz, pour mieux s’ap¬ puyer fur Jes progrez du nœud prochain, 2. Les progrez placez dans le côté devant le nœud,lelquels re¬ gardent en bas, avec des pointes aiguës, comme des dents de iàngliers. - - ' . 13- 17* 3- 18. Les progrez qui s’enchafTent dans le fécond nœud des progrez placez dans la partie du dedans du nœud, lefquels re¬ gardent en bas avec des pointes faites en forme de deux ailes d’un épieu fait en croiflant. ) Vf . r ^ *■ , * ' 1 T -v NEUVIEME FIGURE. Cette Figure montre la partie de dejfus du 3™. nœud. t Ÿ * » ' ■ . *--.•» (• • ’ 3- Les deux grands progrez qui vont par deflùs le grand creux, &qui , dans le côté de deflùs, font un peu cour¬ bes & inégaux. 4. Les progrez qui font fur le progrez rond & dans le côté de deffus , font un peu creufèz. 1 8. Le progrez rond qui s’enchaflè dans le creux du fécond nœud. 4£- F L in du J Z 3 4 bcdinc J.iyprw Natture . EXPLICATION DES FIGURES. -22? PLANCHE X L V I I I PREMIERE FIGURE. Explication de la prémiere Figure qui répréfente les Ojfemens de la Jambe gauche , par devant , dans le côté de dehors. N0-. . Le cote de defius de I Os de 1 Epaule , lequel a plusieurs procès rudes & grands , dans lelquels entre une infinité de Mulcles, & il forme en partie la pointe de l’Epaule. 2* La tete de 1 Os de 1 Epaule , laquelle s’enchafiè dans la cavi¬ té de l’Epaule. 3- Le progrès concave relevé & courbé, fitué un peu au defious de la partie fùperieure de l’Os de l’Epaule. * * ' * 4. Une grande cavité longue, fituée dans la partie inférieure de l’Os de l’Epaule vers le derrière, dans lequel fe fourre le Rayon de l’Os du Coude. 5. Le côté de dehors du premier OfTelet du premier ordre du Genoux. 6. Le Rayon de l’Os du Coude. » - « 7. L’Os du Coude. 8. La Tête de defious de l’Os du Coude. 9. & 1 1. Le premier ordre des Ofièlets du Genoux, i 2. Le Rayon de l’Os de la Cheville, 13. L’Os de la Cheville. 14. Le defious de l’Os de la Cheville. 1 6. La grande Bergere. 1 7. & 1 8* La petite Bergere. 23. Les deux Ofièlets joints avec la grande Bergere. 19. L’Os du Pied. SECONDE FIGURE. • « X -■*. v • - • v * -* w- . k -v ■ .* * Cette Figure montre les OJJemens de la Jambe droite de devant. 1. 2. La partie fupérieure de l’Os de l’Epaule qui fait une partie de la pointe de l’Epaule. La tête qui s’enchafie dans la Cavité de l’Epaule, LU 2 3. Un 22S EXPICATION DES FIGURES. 3. Une petite tumeur , prefque ronde , fituée dans le milieu de la longueur de POs de l’Epaule. 4. Une petite Cavité Pi tuée, à M racine de la tête de POs de PEpaule , en dehors. 5. Le premier Oflelet du premier ordre du Genoux en dedans , où. il eft concave. , 6* Le Rayon de POs du Coude. - £: ; . f '■ j r J » •-< ‘ *-b: -'•< > ’ V~ 7. L'Os du Coude. • r _ 8- La tête de deflous de l’Os du Coude. 9. Le premier ordre des Oflelet s du Genoux. 1 r Le fécond ordre des Oflelets du Genoux. - -, . . r , ■ j 12. Le Rayon de POs de la Cheville. 13. L'Os de la Cheville. f ? ! . < * • :• à k * * 1 * - ■- •• • ' • • '' ^ *- * "■-* 14. Le dellous de POs de la Cheville. 1 y La grande Bergere. ■ ' “ ' j ■ ' y., [ . . . 1 • y . .j y ... \< j ‘j\ 1 18. La petite Bergere. 20. L'Os du pied. , - - , •; 1 . . : : • ! - ‘ ! ■2 3. Les OfTelets triangulaires qui font attachez à la Bergere.. TROISIEME FIGURE . *•> > . . r .. w ... v > - ' « - ’ .!%.*•. » » I _• Cet te Figure montre F Os de F Epaule par devant. 1. S • Les parties flipérieures de l’Os de PEpaule, qui montrent une partie de la pointe de PEpaule. 2. Le grand progrez long & courbé de POs de PEpaule. 3. 4. La grande cavité de POs , dans laquelle fc fourre POs du Coude. 5. Le deflous de POs , qui s’articule dans la cavité de POs du Coude. 14. Une petite tumeur, prefque ronde, fituée dans la longueur de POs. " ' \ 7 ?. 1 . • * **• ^ ^ *• - ' ^ . . Ci QUATRIEME FIGURE. /■.<■■■ • - \ a .. A ■ .... . " • LF O s de P Epaule par le coté de derrière , ' La tête de POs de PEpaule. 2. Le progrez grand & courbé de POs. 3 4. La EXPLICATION DES FIGURES. £29 3. 4. La diviflort de la tête de deflous l’Os. 14* La petite tumeur ronde de l’Os de l’Epaule. 15. La grande cavité dans laquelle fe joint le Rayon du Coude, CINQUIEME FIGURE , Cette Figure montre P Os du Coude par devant. 1. Le haut bout du Rayon du Coude. 2. La Cavité du Rayon du Coude qui s’enchaflè avec la tête dü deflous de l’Os du Coude. 3. Les Cavités polies & unies * dans lesquelles la tête ronde du deflous de l’Os du Coude s’enchafle. y. L’Os du Coude. 8. La partie large dü deflous de l’Os du Coude. 1 4. Le côté de deflus de l’Os du Coude. SIXIEME FIGURE . Cette Figure répréfente F Os du Coude par dedans ^ t. Le Rayon de l’Os du Coude. 2. La tête Supérieure de l’Os, 3. Les hauteurs qui Se joignent avec la Jointure du Genoux 6. Les Cavités qui s’articulent avec les petits Oflelets du Genoü& 8. L’Os du Coude. SEPTIEME FIGURE . Cette Figure montre P Os extérieur de la Jambe , appelle Tibia * par dedans . * , 4&ç, Le delloüs de l’Os extérieur de la Jambe, qui s articule a^ec la Jointure du Gertoüx. 4. Les Rayons de l’Os extérieur de la Jambe. 13. 14. Les 3; Sourcils de l’Os extérieur de la Jambe, qui s’enchaflent dans les creux qü’on appelle la grande Bergere, 12. L’Os intérieur de la Jambe. HUITIEME FIGURE . v *w'' V w •'> - *"• e ; > y ' ’ . V. Cette Figure montre P Os extérieur de la Jambe par derrière . t % L’Os extérieur de la Jambe. . M mm *4- Les 230 EXPLICATION DES FIGURES. 14. U- 1. 2. Les Rayons de l’Os extérieur de la jambe, Les 3. fourcils qui s’enchaflènt dans les CaviteZ de la grande Bergere.’ NEUVIEME FIGURE. Cette Figure montre F Os appelle la grande Bergere. Le creux dans lequel les fourcils de l’Os extérieur de la Jam¬ be, s’enchafîent. Les progrès ronds qui s’articulent dans le creux de la petite Bergere. DIXIEME FIGURE, b _ t y ' + * ' Cette Figure répréfente la grande Bergere par derrière . 1. La Cavité dans laquelle les deux Ofîelets triangulaires qui y font attaches , s’y lient avec de forts ligamens. 2. Les progrès ronds qui s’enchaflènt dans la petite Bergere. 20. Les Cavités dedans lefquelles les fourcils de l’Os extérieur de la Jambe s’enchaffent. ONZIEME FIGURE. \ J r i « vj \ . . * * \ \ y • \ \ ^ * Cette Figure montre la grande Bergere , jointe par devant avec les deux Ojfekts triangulaires. nA ; Le devant des deux Ofîelets triangulaires , fur lefquels font les c — A,. prY~ - a~ t t _ i .2 *?• 20. > WJ fourcils de l’Os extereur de la Jambe. Les Cavités delà Bergere dans lefquels les fourcils de FO$ extérieur de la Jambe s’enchafîent. DOUZIEME FIGURE. -O'. : Cette Figure montre la petite Bergere par derrière. TREIZIEME FIGURE. La petite Bergere par devant. OU ATORZ IE ME FIGURE. Le grand Os du Pied , qui fe joint dans la partie de dejjous avec les petits Ojjelets. QUINZIEME FIGURE. ■ ■ . t Le grand Os du Pied , joint avec le. petit OJfclèt ‘dans la partie de de (fus. 20. Les fourcils du grand Os qui avance fur là Couronne du Sabot, SE I Z IE ME FIGURE. Le petit OJfelet du Pied , par la partie de dejjous . DIX-SEPTIEME FIGURE. t 1 Cette Figure montre le petit OJfelet du Pied \ par la partie de dejfus. 49- Dcjj in t VT/ Mlttlli .S EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE X L I X. PREMIERE FIGURE. Cet (e Figure reprefente les Os de la Jambe gauche , en dehors. 2y i I. 2. 3- 4- 8* * r 4 •> j ; é % ï 1 } * ' r * ♦ r -, ( - ' Les progrez les plus grands des Os > fituez fur le derrière & devant l’Os de la Cuifiè , lequel , avec fon haut bout , s’élève au défiés de la tête de l’autre , & fe tournant vers ce côté-la, forme la grofièur des fefiès. La tête de l’Os de la Cuiflè. Un progrez fitué a la racine du procez majeur, qui fe tourne vers le dehors. 5. Une grande cavité, fituée vers la fin de la tête du defious de l’Os de la Cuifiè, qui regarde vers le dehors. 6. 7. Les deux têtes de defTousr de l’Os de la Cuiflè , lefquelles fe joignent avec l’Os de la hanche. L’Os appelle Molaris , autrement Rotula , qui entre dans la ca¬ vité qui efi dans le milieu des deux têtes de l’Os de la Cuiflè qui regarde le Ventre. '• • La partie du dedans & du dehors du fécond Os du Jarret, fèm- bkble ^ une poulie dont on fe fert à tirer l’eau d’un puits. Legros Os du pied. ' ^ : ,Ci Une Cavité fituée dans le haut de BOs dans la partie qui regar¬ de vers le dedans, fituée à la racine d’un progrez qui for¬ me une epine , laquelle avance vers la partie de devant. - , - ; 1 . * . 1 Le premier ordre des OiTelets du deffous du farret. ; ‘ . s ■ ■ ‘ . r U',, • Le premier Os du Jarret, appellé en Grec JÎflragaloSi Un petit Ofielet en forme de Rayon qui fè fourre dans une pe¬ tite cavité extérieure du progrez qu’il y a dans le côté le plus extérieur de l’Os de la Hanche * & qui y forme une petite élévation. : ; Le Rayon de l’Os extérieur de la jambe. Les deux progrez triangulaires qui font attachez dans le haut de l’Os , appellé grande Bergere. 17. r: La grande Bergere. y , - , ; _ , ^ 1 8- La partie de defious cfe TOs de la Hanche. Mmm 2 19. Le 10. 11. 12. 13- lj !■ i . ï4- *5- 16. 232 I. 2. 3- EXPLICATION DES FIGURES. JO, Le progrès de l'Os de la Hanche, qui embrafTe eri dehors, la petite Côte de l’Os , faite comme une poulie , appellé en Latin rrbrocïca , ou Chevillé. 22. Le fécond ordre des Ollelets. Les progrez de l’Os de la Hanche qui embrafîènt en dedans la petite Côte de la Throclea , ou Cheville. 24, Les fourcils qui font dans le defTous de l’Os extérieur de la Jambe. SECONDÉ FIGURÉ. r Cette Figure répréfente les Ojfemens de la Jambe droite . Le très-grand progrez , fitué en dedans & en dehors , de l’Os de la Cuifîe. La tète de l’Os de la Cuifîe qui s’enchafîe dans le creux de l’Os de la Cariole. 4. Le progrez fitué à la racine du progrez major de l’Os de la Cuifîe. 5. Le 2me. ordre des OfTelets fituez fous le Jarret. 6. Le côté vers le dedans de la tête de l’Os de la Hanche* La tête de defïïis l’Os de la Hanche. L’Os Molaris fitué entre les deux têtes de l’Os de la Cuifîe. U - \ Le gros Os du Pied. Le 2 me. Os du Jarret. r- •• • ■ ■ r . > t , . à T r f Le premier Os du Jarret, dans le haut duquel il vient fbuvent une tumeur , ou excroiffance. t • • i V » Ç -• . •: -v • J a ** i. - - +. Le premier ordre des Ofîèlets fitué fous le Jarret 15. Le Rayon de l’Os extérieur de la Jambe. 16. Les 2mes- OfTelets qui font attachez à TOs appellé grande Ber- gère, en dedans. 17. La grande Bergere. 18. L'Os intérieur de la Jambe, 19. L’Os extérieur de la Jambe. 20. Le progrez de l’Os de la Hanche qui embrafîè une petite cô¬ te de la Throclea ou Cheville. 22. Le progrez de l’Os de la Hanche qui fè fourre dans le milieu des petites têtes de la Cheville, 23. Le 7* 8. 10. 12. 13. 14. EXPLICATION DES FIGURES; 233 23. Le progrès de l’Os de la Hanche qui embrafiè une petite cô* te de la Tbroclea , proche du Talon. 24* Les fourcils qui font defious l’Os extérieur de la Jambe. TROISIEME FIGURE. Cette Figure montre F Os de la CuiJJe par la partie du dedans. J . 2. La tête de l’Os qui s’enchafie dans le creux de la Cariole. 3. 4. Le plus grand progrès de tous ceux qui (ont dans les Os. 5. Le progrès plus petit , fitué à la Racine du grand progrès. 6. Un grand creux, ou Cavité, fitué à la racine de l’Os de la tête de la Cuifie. 7. Les deux têtes de l’Os qui Ce joignent avec POs de la Jambe. QUATRIEME FIGURE. 1. Cette Figure montre F Os de la Cuiffe par devant. i. La tête de POs de la Cuifie qui s’enchafie dans le creux de la Cariole. 2. 3. Le plus grand progrès de tous. 5. Le moindre progrès , fitué fous le grand progrès. 8. La Cavité qui eft entre les deux têtes de defious de POs, dans laquelle POs Molaire fe joint. 9. Les Côtes des têtes qui s’enchafiènt dans POs de la Hanche, CINQUIEME FIGURE. fr -- r.-f. _ r r _ ' Cette Figure re'prefente POs Molaire de côte'. 17. Les ligamens qui lient POs dans le creux de POs de la Cuifie, i 6. L’Os Molaire. SIXIEME FIGURE . Cette Figure montre F Os de la Hanche , par derrière , i; 2. Deux progrès, avec un creux dans le milieu, pour recevoir les têtes inférieures de la Cuifie, 3. Le Rayon de POs de la Hanche qui forme de ce côté-là une élévation. 4. Le progrès extérieur de POs de la Hanche. 5. Le progrès qui fe fourre dans le milieu des petites côtes de la Tbroclea , ou Cheville du Jarret. 6. Le progrès qui embrafie par dehors une petite côte de la Tlorocka , ou Cheville. Nnn 7. Le 234 EXPLICATION DÈS FIGURÉS. 7. Le progrès qui s’enehafiô dans la petite fête de la Tbrocîea , ou Cheville. SEPTIEME FIGURE . ; Figure montre la Hanche en partie , par devant. 1. 2. Le progrès de l’Os de la Hanche que fait l’Epine. 3. Le Rayon de l’Os de la Hanche. 4. La pointe qui s’articule avec les deux cotez de la Cuifte, 5\ Le progrès extérieur oh s’enchaiîe le Rayon de l’Os de la ; Hanche. ^ « ■■ ~ * •' r ■ •' ■ ■■ 1 . j « \ ) 8. Le progrès qui , par dedans , embralîè une petite Cote de la Cheville. 9. Le progrès qui fe fourre dans le milieu, des deux petites Cô¬ tes de la Cheville. * . \ » „ *v. \ ) 1 1. Le progrès qui par dehors embrafîe une petite Côté de la Cheville. HUITIEME FIGURE. r - T- Cette Figure répréfente P Os de la Hanche qui s'articule avec, la Throclea-tw Cheville. 1. Le progrès de l’Os où eft attaché le Rayon de l’Os de la Hanche. *• ' A 2. Le grand progrès que l’Epine formé. 14. Le progrès extérieur de l’Os. . ^ NEUVIEME FIGURE . • Cette Figure montre les deux Os du Jarret. 6. Les progrès & cavité qui font dans les parties de dedans de la Cheville , & par où les intempéries des humeurs & leurs affiüehces viennent quelques fois. 9. Les petites côtes de la Cheville. 13. L’Os du Talon dans le haut duquel viennent les humeurs, ou excroiiîànces 5 en forme de petifs Chapeaux. D I X I E I E ME FIGURE. I Cette Figure rëprejente P Os du Talon feparé de la Cheville. 18. 19. Les cavités du Talon qui fe joignent avec la Cheville. ONZIEME FIGURE. Cette Figure montre la Cheville feparée du Talon dans le côté qui le regarde. 9. Les deux petites têtes de la Cheville. t 9. Les fuperficies égales de la Tbrocîea , ou Cheville, qui fe joignent avec les cavités du Talon. inc ifat'pres Altftnrr . EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE L. ? PREMIERE FIGURE, Elle réprefente le premier Nœud de la Poitrine , h côté. ' ■ i ’ ’ - • k L • - 1. Iw A pointe du progrès appelle Spina. 2. Le côté de deflus des deux progrès qui font devant le Nœud qui s’articule avec les progrès du dernier Nœud du Col. 3. Le côté de deffbus de deux progrès externes du Nœud, qui s’enchaflè avec les progrès qui font devant le fécond Nœud de la Poitrine. 4. Le Creux dans lequel la petite tête de la première côte s’ar¬ ticule aufïi dans le creux voifin du Col. L * v 5. La tête du Nœud qui s’enchaflè dans le Creux du premier Nœud du Col. 18. Le Creux du Nœud, dans lequel le rond du fécond Nœud du Col s’enchafïe. , SECONDE FIGURE. Cette Figure montre le premier Nœud du Thorax ^ ou Poitrine > du côté de dedans. + . * r \ "x " * '■ *• . r\ ’ y ( *, ", « ■ r ‘ ^ r s ^ f C u 1. Le haut bout du progrès appelle Spina. 3. . Le côté, de deflus de deux progrez extérieurs , lefqueîs avec le côté de deflus s’articulent avec le progrez du fécond Nœud de la Poitrine. 2. Le côté de deflus de deux Progrez extérieurs qui s’articulent avec les progrez du demi Nœud du Col. 4. Les deux progrez qui font aux deux cotez du Nœud creux. 5. La partie du dedans du Nœud par où pafTe la Moelle de l’Epine» 8. Le creux dans lequel le progrez du 2me‘ -Nœud s’enchaflè. TROISIEME FIGURE. Cette Figure réprefente Je premier Noeud de la Poitrine , du côté de devant. 1. Le progrez Spina. 2. Le côté de deflus du progrez intérieur qui entre dans les pro¬ grez du dernier Nœud du Col. 3. Le côté du deflus du progrez poflérieur, lequel avec le côté de deflus s’articule avec les progrez du dernier Nœud du Col, N n n 2 5. Le 230 EXPLICATION DES FIGURES. 5. Le progrès avec lequel ils s’enchaflênt dans le creux du der* nier creux du Nœud du Col. 14. La partie du dedans du trou du Nœud. 20. Les progrès qui font au côté du progrès rond. QUATRIEME FIGURE. Cette figure montre le côté de défions du defius du premier Nœud de la Poitrine . 2. Le côté de defius des deux progrès intérieurs du Nœud , le£ quels s’articulent avec les progrès du dernier Nœud du Col. 8. Le progrès rond du Nœud, lequel s’enchafle dans le creux du dernier Nœud du Col. •* 'il » .» 1 4. Le bord de la bouche du creux , dans lequel le progrès rond du fécond Nœud de la Poitrine s’enchafle. > 4 . * .. 1 5. Les Cavités qu’il y a aux deux côtes du progrès aigu , qui defeend le long du Nœud. 18. Les Cavités dans Jefquelles une partie de la féconde petite tête de la côte s’articule dans le dernier Nœud du Col, avec l’autre partie. CINQUIEME FIG U R E. Cette figure montre de coté , le dernier Nœud de la Poitrine , *. t r , * ‘ T » • L • 1. Le haut bout appellé Spina. 2. Les progrès inferieurs du Nœud , dans lef quels s’articulent les derniers progrès du Nœud qui y efl devant. * - .r. . ... . ■ . 3. Les progrès extérieurs du Nœud , lefquels s’enchaflént avec le premier Nœud des Lombes. 5. Le creux du Nœud dans lequel Je rond du premier Nœud s’enchaflé. \ ' 1 ' “ * » 1 y 13. La tête du Nœud qui s’enchafîê dans le creux dü Nœud qui efl devant. SIXIEME FIGURE. Cette figure montre le dernier Nœud de la Poitrine , en dedans . 1. Le haut bout de l’Epine. 2. Le trou du Nœud par où pafTe la Moelle de l’Epine. 3. Le creux du Nœud, dans lequel le rond du premier Nœud des Lombes s’enchaflé. 5. Les progrès inferieurs du Nœud dans lefquels les derniers progrès du Nœud qui efl devant, s’articulent. S E F- 237 EXPLICATION DES FIGURES. SEPTIEME FIGURE. * Cette figure montre le dernier Nœud de la Poitrine , par devant. 1. Le haut bout de l’Epine. 2. Le trou du Nœud. 5. Les progrès inferieurs du Nœud dans lequel les progrès exté¬ rieurs s’articulent. 8. La tête du Nœud. ' HUITIEME FIGURE . Cette figure montre le défions du dernier Nœud de la Poitrine. *• «-•’ tv.. 1 — ■ * • di . ' -- '• - - - - *- • 4. La partie du dedans des progrès extérieurs du Nœud , lefquels s’articulent avec les progrès intérieurs du premier Nœud des Lombes. - ‘ 8- La tête du Nœud. 14. Le delîbus du Nœud. NEUVIEME FIGURE. Cette figure montre un I\iœud de la P oitrïne a cote de ceux qui ont le pro ~ grez Spina qui efi fiort long . ' _ 1. Le progrès appellé Spina. 2. La. tête du Nœud qui s’enchafîe dans Je creux du Nœud qui efl devant. 3. La Cavité dans laquelle la première petite tête de la Côte , s’enchafTe. DIXIEME FIGURE. \ Cette figure mont re P Os de la Poitrine de coté , qui efi fiait en partie d' Os fipon- gieux , 8? efi partie de Cartilages , 8? efi attaché avec le Cartilage , qui efi fiemblable au Fer d'une Hache , 8? qui dans l'homme efi appellé Enfiformis , parce qu'il efi fiemblable à une épée, lequel dans la partie de défions, efi fiort mince; 8? dans la partie de defifus , ajfiez large. \ X. I *** ^ 1. La partie de deflus de l’Os de la Poitrine qu’on appellé la Pointe de la Poitrine. 2. Le côté de deflous de l’Os de la Poitrine. ■ t f ■- 1 c - • • • • 3. Le Cartilage lemblable à un Fer de Hache. r» O O O 5. Les 238 EXPLICATION DES FIGURES. 5- Les petites parties de l’Os de la Poitrine , prefque femblables aux pions avec Iefquels on jouë aux dames. ‘ V . .J Depuis a. jufques b. les parties cartilagineufes de l’Os de Ja Poitrine dans lefquelles les parties inferieures des Côtes s’articulent, & qui dans ces Animaux font d’Os. * ■ONZIEME FIGURE. Cette Figure reprefente la première Cote , par deffus , laquelle fait deux pe~ Cites têtes , ÇA qui ef la feule fans aucune addition , ou Appendix. v i. Les deux petites têtes de la Côte. 2. La partie de defîous de la Côte qui fe joint avec l’Os de la Poitrine. T # ^ „ i ^ i . ** 4 ' ' » - • : . • . ' / DOUZIEME FIGURE . Cette Figure montre la deuxième Cote par deffus avec fes petites Têtes avec F Addition, ou accejfoire appelle Appendix. 4 * 1. La deuxième petite tête de la Côte. 2. La première petite tête de la Côte. » v w\ \ j 4* L’Addition , ou Appendix. TREIZIEME FIGURE . .T . Cette Figure montre la fxième Cote par deffus , laquelle ef plus large que les autres , de même que Jon Appendix. 3. La première petite Tête. 4. La féconde petite Tête. 5. La fin de la Côte qui s’articule avec Y Appendix. QUATORZIEME FIGURE. Cette figure montre la première Cote bâtarde , ou faujfe , de cote avec les pe¬ tites têtes , 8? le long Appendix , qui finit en pointe . 3. La féconde petite Tête, ou fîircroiflànce. 5. La première petite Tête. 7. La fin de Y Appendix , qui par le moyen des Cartilages fê joint avec la dernière Côte véritable & légitimé. 8- Le EXPLICATION DES FIGURES. 232 8. Le commencement de YAppendix. 15. La fin de Ja Cote qui fe rejoint avec VAppendix. 1 * ' T r\ t" #r r rr « - QUINZIEME FIGURE. '■ • 1 \ Y J y ' '**■*• '. > • . ' r , , * , v * , C. ? , . * . p v Y * - . v ' ^ ^ . * V ' - J Cette figure montre par defifus la dernier e Côte Bâtarde ; laquelle ejl plus étroite & plus petite que toutes les autres . ,c".*r 11. La féconde petite Tête , ou furcroiflànce. * . t v ^ Sô 13. La fin de la Cote, qui s’articule avec VAppendix. 14. La fin de VAppendix qui finit en pointe, & fe joint avec les fins aigues des autres côtes. 20. La première petite tête. A / Ooo 2 E XP IC ATI ON DES FIGURES. PLANCHE LI. ' \ * f ■ *T 9 PREMIERE FIGURE. Cette figure rèpréfente Je Thorax , ou Poitrine du Cheval avec la partie de devant 6? de dejfious , a la renverfe. N°- i. 2. ï-rf’Os de la Poitrine. 3. La pointe de l’Os de la Poitrine. 4. Le Cartilage qui eft attaché à la partie du der¬ rière de la Poitrine femblable, dans ces A- nimaux, à un large fer d’une Hache. a. b. c. d. e. f g h. Les Côtes qui fe joignent à l’Os de la Poitrine. î, k. 1. m. n. o. p. q* r. s. Les Côtes qui ne fe joignent pas avec l’Os de la Poitrine & s’artriculent avec les autres. 5. Le nœud de la Poitrine. SECONDE FIGURE . Cette figure montre les dix huit Nœuds de la Poitrine par Je côté , dans une partie defquels feulement font enchaffez les petites Têtes des Cotes 9 afin qu’on puijfe mieux voir dans les autres creux , ou concavitez dans lefi quels elles s’enchajfent ; de même que la différence des Nœuds & de leur progrez qu’on appelle Spina , ou Epine . 1. & 2. Le haut bout du progrez du premier Nœud de la Poitrine qui s’enchafîe dans Je creux du dernier nœud du Col. 3. Les creux des Nœuds de la Poitrine dans lef- quels les petites têtes des Côtes s’enchaf- fènt depuis 4. à 10. les progrez appeliez Spina des 18. Nœuds de la Poitrine. TROISIEME FIGURE. Cette figure réprefente la petite Pelle de P Epaule par le côté de dejfious . 8. Le creux de la tête de la Pelle dans lequel la £ r tête de l’Os de l’Epaule s’enchalîê. 12. 15. Le plcinchi i Dessine dcip près N attitré . * t • . - • K- ' , • N ; • 1 - C< . . • • . ;■ ^ . I - ■ s 1 . r > » . ' 1 / '• ) «* ' ». - , . | I ■ - - • w ■ ’ • ' ; ■ .< ■ ■ , ' < r • > ■ ' , i ■ ) S -V *, . • , ». - , . . • t.: . ' , V '• '■ . G • • • , • '•#3 J ■ ■ » M \ ' r w||;: i I I . * - i » s . ' , , ■ ‘ ■ ■ • - . , . -, . ■* • , ■ ■ ■ : ' i . ■ . •• • t • ■ ' . ■ . î ■ ■ ■■ s f . «*■ ■ • ' EXPLICATION DES FIGURES. 24 t Ï2. 1$. Le coté fuperieur de la Pelle. 3. & 8- Le progrez , qui fait une partie de la pointe de PEpaule. QUATRIEME FIGURE . Cette figure montre la Pelle de ? Epaule par le côté de dejfius. k r - 8. Le creux de la tête de la Pelle, dans lequel l’Os de PEpaule s’enchaiTe. 13. Le progrez haut & prefque rond de la Pelle qui fè tour¬ nant vers le dedans , fait une partie de la pointe de l’Epaulé. iy. Le côté fùperieur de la Pelle , & les deux creux qui font le long des côtes de l’Epine , pour recevoir les Mufcles de l’Epaule. 18. Le progrez de la Pelle appelle Spina* r c* * - * 242 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE L I I. QUATRIEME ET CINQUIEME FIGURÉ. .Elle montre de cote les fisc Noeuds des Lombes joints avec POsfhcrum, N°- a. b. c. 3. Les hauts bouts des grands progrez appeliez Spina qui panchent vers l’Epine de la Poitrine, lefquels font fituez dans le milieu du defîus des Nœuds des Lombes. 4. Les progrez longs qui font des deux cotez des Nœuds. 5. Les trous qui font à la racine des progrez appeliez Spina, 7. Le grand progrez iitué devant POs Sacrum. 14. Les trous, d’où fortent les Nerfs de la Moelle de l’Epine, & où entrent les branches des Veines & Artères, 1^. Les progrez longs de POs Sacrum. ïS. Les petits progrez qui regardent en haut, fituez dans le coté de devant des Nœuds des Lombes & de POj Sacrum , lefquels s’articulent dans les deux progrez externes du Nœud qui efl devant. *9. La partie de devant du premier Nœud des Lombes, laquelle s’enchaffe dans le creux du dernier Nœud de la Poi¬ trine. 20. Les petits progrez fituez fur le derrière des Nœuds , lefquels s articulent dans Je creux des petits progrez du Nœud fuivant. Les progrez de 1 Os Sacrum , appeliez Spina , qui regarde vers la Queue, au contraire de ceux des Lombes. SIXIEME FIGURE . Cette Figure montre le dernier Nœud des Lombes de coté. Le progez Spina qui fe tourne vers la Poitrine. 1. 2. 3- f Les deux progrez longs du Nœud. Les deux petits progrez du dernier Nœud qui s’enchaflènt avec les deux progrez intérieurs de POs Sacrum. Les deux progrez , ou excroifîances plates , dans le haut bout , qui font fur Je devant des progrez longs du Nœud, & qui font proches de l’endroit où fort la Moël- *ivi - le ïrisittt cLayjyrù Nattura , . Az ûttt’c •Scu/f* % 'V. 1 », v' explication des figures. 243 le de l’Epine , lefquels ont à leur racine une grande ca¬ vité prefque ronde, par où paflent les Nerfs de la Moel¬ le , & entrent les Veines ou Artères. 1 6. Les deux petits progrez intérieurs du Nœud , dans lequel les deux petits progrez extérieurs du Nœud Voifm s’en- chaflent. SEPTIEME FIGURE . Cette Figure répréfente le dernier Nœud des Lombes , dans la partie dû dernier Nœud. 1. Le trou du Nœud par où la Moelle de l’Epine pafle. 2. La cavité du Nœud qui s’enchafle dans la petite plate de F Os Sacrum. 3. Les concaviteZ qui font dans les grands progrez longs du Nœud , & qui s’enchaflènt avec la partie relevée des progrez intérieurs de l’Or Sacrum. 4. Les petits progrez fituez fur le devant du Nœud. 7. Les progrez longs qui font des deux cotez du Nœud. 17. Les progrez. appeliez Spina. HUITIEME FIGURE * Cette Figure réprefente le dernier Nœud des Lombes par dejfous . 1. Les deux petits progrez placez au dernier Nœud. J 2. Le trou du Nœud dans lequel une petite partie du Nœud v en¬ fin s’enchafle. 3. Les cavitez fituées dans les progrez du côté du Nœud qui s’articulent dans les petites élévations , ou accroiflèmens des progrez de l’Or Sacrum . 4. Les progrez longs du Nœud. 5. Les deffùs du Nœud. 6. Les progrez , ou Excroiflànces qui fortent dehors dans le devant des progrez longs du Nœud , proche le trou fèmblable a la lettre C. 9. Les cavitez prefque rondes qu’il y a à la racine des progrez longs du côté du Nœud , proche le trou par où pafle Ia‘ Moelle de l’Epine , par où pafîènt les Nerfs, les Vei¬ nes & Artères. ppP 2 N E U- 244 EXPLICATION DES FIGURES, NEUVIEME FIGURE . Cette partie eji le devant de /’Os Sacrum, 6? des Nœuds de la queue* , \ m 1. Les petits progrès placez dans la partie de devant de P Os Sacrum , dans lequel les deux petits pro- grez externes du dernier Nœud des Lombes s’ar¬ ticulent. 2. Les parties plates un peu relevées qui font dans le progrez long de FOs Sacrum qui s’enchaflent dans les cavitez des progrez longs du dernier Nœud des Lombes. 3. La partie plate relevée de l’Os Sacrum qui s’enchafTe dans la Cavité du Nœud prochain. 7. La cavité des progrez longs de POj Sacrum qui s’arti¬ culent étroitement dans la partie de deflous de l’Os de la Cariole. 8. Les douze trous où entrent les Veines & Artères & par ou paffent les Nerfs de la Moelle de l’Epine. D. Le rond qui s’enchafïè dans l’CL Sacrum t a. b. c. d. Les progrez de l’ Os Sacrum. ‘a. b. c. d. e. f. < g. h. i. h 1. m. Les dix neuf Nœuds de la Queue. [n. o. p. q. r. s. t. . DIXIEME FIGURE . Cette Figure , représente la partie de dejfous de /’Os Sacrum. 1. Le rond qui s’enchafle dans la cavité du dernier Nœud des Lombes. 3. Les progrez intérieurs qui s’articulent avec les petits progrez du deuxième Nœud. 4. Les progrez de I’Oj Sacrum qui dans les Cavales font coupez, ayant le Nœud de l’Oi' Sacrum divile des autres. 5. Les trous par où fortent les Nerfs de la Moelle de l’E¬ pine & dans lefquels entrent les Veines & Artères, qui font des branches de la Veine Cave & de la grande Artère. O À- EXPLICATION DES FIGURES. 24* ONZIEME FIGURE. « A J*. v * 5*- -* r wfc JK m V- * Ck/te Figure montre /’Os Sacrum /w devant. r > r. . • , ' *. .... • * ■ * . , ■ , . .» » . . *;Vj V Vrf. ' * \* * \ v* \\\ * ' ' i ■ ' '• 1 . s s. * o« ■ * i. Le petit rond qui s’enchafîe dans la cavité du dernier Nœud des Lombes. 2. Les petites élévations des cotez, latereaux intérieurs de F Os Sacrum , qui s’enchafîènt dans les cavitez exté¬ rieures des progrez longs du dernier Nœud des Lombes. 5. Le premier progrez appellé Spina. 6. Les deux petits progrez intérieurs qui s’articulent avec les pe¬ tits progrez extérieurs au nœud voifin. •0 P Qqq 246 EXPLICATION DES FIGURES. P L A N C H E LIII. t ... 2. L’Os de l’Epaule. OO I .ci rrt«n iiHa 9* Les Olîèlets de la jointure du Genoux. 8- 1 3. L’Os de la Cuiiïè. ir. Les deux Olîèlets qui font liez avec la Bergere, 12. Le Rayon de l’Os intérieur de la Jambe. 14. L’Os du Jarret. 15. L’Os molaire. 1 7. L’Os intérieur de la Jambe. 18. 20. L’Os de la hanche. 19. La Throclea du Jarret, fous lequel font les deux or¬ dres des Ofîèlets. 22. La grande Bergere. 2 3. La petite Bergere. 13. L’Os du pied. 16. L’Os du Coude. / à. b. c. d. e. £ Les fix nœuds des Lombes, a. b. c. d. e. £ g. Les fept nœuds du Col. fa. b. c. d. e. £ g. h. i. tk. 1. m. n. o. p. q. r. s. Ces Iettres répréfentent les 1 8. Nœuds de la Poitrine. a. b. c. d. ë. Les cinq progrès de l’Or Sacrum . <; i. k. 1. m. n. o. n. Les dix-neuf nœuds de la Queue. |'a. b. c. d. e. £ g. h. dessiné dapprés JVàtture T — . * ‘ * ' . t V t * planche . EXPLICATION DES FIGURES. P L A N C H E L I V. r. *47 Ces Figures montrent tous les Os tirez des Mâchoires d'un vieux Cheval. N°- \ . irj 3frjf 'l L ; . :JÜ J ^ Es Dents Macheliéres de deilbus. ' . ■ f 2. La derniere dent Macheliére qui répond a la bouche. 3. Une branche des Vèines & Artères qui entrent- dans les trous des Dents. r\ * VT. /\ ’A "T • T ; J - V> \ . Xi 10. Les premières Dents ATacheliéres qui répondent à Ja Gorge. ' ' : ‘ v. - 13. La derniere Dent de la Mâchoire de delïïis. . ' 14. La 4™=. Dent de la Mâchoire, dé délions , brilee afin qu’on voye les trous par laquelle uns Vei¬ ne , un Artère , & un Nerf,' entrent dans la fubflance de la Denr. ' ' 19. La première Dent de la Maehoire:de deiïus. 20. La première Dent Alacheliére de deilous. v * i w _ i a. b. c. d. e. f. Les dernières Dents Macheliéres fîtuées vers îé ■ J ' ! ïl ) U l LO -rv.c ; .* ■ ‘ , t , > Palais. f : ■* V I ■J J Ai il CL no fji * ‘la j \ -1 r ■ > i juÉi ii « ; n > s m 1 .1 iii3j ■ j . , , r - tu V • ! , v. .( . ' t 1 1,'D : ; '.j ci o en / j.i 1. Qqq 2 24S EXPLICATION DES FIGURES. P L A N C H E L ^ , PREMIERE FIGURÉ. 'A REpréfènte une pièce de Chair , que l’on appelle Eponge , & qui vient au défaut de FEpaule, par ce qu’un Cheval fe couche en Vache; c’efl: à dire qu’étant couché fur fes Jambes, les bouts des Branches de les fers portant au défaut de l’Epaule, lui caulènt une groffe enflure, dont il efl plus amplement parlé à l’Article des Eponges , & de la manière de les "'traiter. * 1 i - H SECONDE FIGURE . i nimenq es*! .01 Réprélènte la même pièce de l’autre côté , où il ne fe trouve point de Cartilage ni de dureté , comme fur le deflus du N°-~ 1. •’ ■ ; ' •-*- -l t TROISIEME FIG U R E. Efl la même choie , & qui traite pareillement fuivant qu’il y a plus ou moins de Cartilages, & que le Cheval s’eft plus ou moins couché. QUATRIEME F I G U R Er Réprélènte Je Nerf que l’on coupe à la tête d’un Cheval en commen¬ çant par N0- 5. qui le trouve à trois ou quatre doigts au deffous dès yeux; on fend la peau à la Figure 4. Au N0, 2.2, & avec une Corne de Chameau que l’on pafle lous un elpece de Mufcle, afin de le couper en travers , au delTous des yeux, enfùite on fend la peau au bout du Nez à N°* 3., & avec la même Corne , on fèpare ces nerfs pour les arracher , & les couper au N0, 6. Cela fait, il faut panier les deux piayes , jufqu’à guerifon , avec du beuie laie que 1 on fait entrer dedans. C’efl ce que l’on appellé vulgai¬ rement; denerver un Cheval ; outre que cette Opération contribue à foula- ger la vûë d’un Cheval, c’efl qu’elle décharge la tête, & la rend plus belle. Cette Operation n’efl nullement dangereulè,elle le peut faire à toutes for¬ tes de Chevaux, qui ont la tête trop grofle, & chargée de Chair. Planche. bejsint ’dapprtr ait arc I r . I Planche Vlanche Cr-iite./'c . vres JVcLttui'e Dessine - - • / v v • i -ï • X. £ ™ ■ ■ r. - - • . \ ‘ / EXPLICATION DES FIGURES. 249 PLANCHE LVI. ET- L VIL « l .. . ... «fc. v \ . - - • * » * - Les Figures de cette Planche démontrent les moules pour tailler les grandes Oreilles , & les rendre petites en leur naturel. «■ * f» - > r * » 4 ,, — % . . . *. «. . ,, , - . , , ... * * 1 ^ . * ■ PRemierement il faut couper le poil des Oreilles tant en dehors qu’en dedans, le plus près de la Peau qu’il eft poflible; enfuite mettre de¬ dans l’Oreille N°-i., & mettre par defîus la Figure N°* 2. afin que l’O¬ reille fè trouve entre les deux, & avec la Figure N°* 5. les prendre toutes deux par les bouts marquez 4. pour les ferrer bien enlemble , afin que cela fàflè l’effeêt , comme il efi marqué à la Planche L V 1 1. où l’on voit les N0®* 1. 2. & 4. qui ont été ferrez par la vis N°* 3. les deux Oreilles étant prifès également , avec le bifiouri N°- 6. on coupera tout autour de l’Oreille pour les rendre égales. L’Opération étant faite; il faudra tour¬ ner le Cheval de la tête à la queue, dans l’Ecurie, bien attaché pour qu’il ne fè frotte pas de 4. à 5. heures , & donner le tems au fàng de s’arrêter tout-à-fait; s’y fàifant pendant ce tems-là, une efpece de croûte autour de l’Oreille & Je lendemain vous y pafîèrez tout autour avec la Barbe d’une Plume de l’Onguent qui efi. marqué pour la brûlure , foir & matin , jufqu’à ce que cette croûte tombe d’elle même cela étant bien obfèrvé les deux peaux du bord des Oreilles fè rejoignent fi près qu’il efi impoflible de voir fi elles ont été coupées ou non , au défaut de cet onguent pour la brûlure* un peu d’Onguent d’Altéa avec du Miel & du Sain-doux des 3. parties éga¬ lement mêlées enfèmble , & que cela foit fondu tant foit peu , pour s’en fèrvir avec la Barbe d’une Plume', comme de l’autre Onguent. y *■" TT V -i. O V T T > X •! rr * r TT T P' m ' U 5. «i X A3 O •y • ■ il .y j I iw c i ClL ji . ■ 'Tri' r ïü r:x ' 3 .. . r- ■. ; üD ( . i! O \ | r \ r r r> • \ ..iLi y .J t * V i 'JLU -r V w -J C — i rr > rr - T V X O T rr rr À. ‘.x wL .V X rr t ▼ -r- / A 1 U r p -rr -* -u i- y * t U 01 U n on ne ) l\ e r'' ,-r, ïj? i .4 vJiJ ry < r • r r • • • -ni ci . * j 00 cb c bn i. : .: . À i ‘ ji 300 cb 1 y : ; : 'I î cl iuo rr [( v. sa et »:•: i ** *. i w ;0C i) i.' Cl CVi<‘,' . i J 4^' . . W i V^C r <■ . . 1 ï i 1 \J 1 . 1 Ti -r j - r • J r> i X X i -J 4» * À. . 1 cb ! r-- 1 c l.-i .Ti r. rA, 1O1 1 1 v- 1 ! ‘ . j £ r r* ■a-..:] ib * i* éb > h-: './rrr? r'\ ^ » s» - » ^ » æt à ^ 1 no *i 4 - xô i J }| . U i V-. 1 *J ‘ 1-*J - / JT IJ f . j 1 : i . ' .; c; 1 c. c • •. \ Rrr 2ÿ<3 EX PLI CATION DES FIG b'RE&! T ”, P L A N GH E L V î I I r r PREMIERE FIG U R E. REpréfènte un fer a tous pieds , que tout homme chargé d’un gros équn page doit avoir, foi t en route ou à l’Armée; s’ouvrant & fè fermant par Je milieu comme il eft marqué au N°- 8. U eft propre fur tout pour les Pieds de devants parce que ce font ceux qui font plus iujèts à fe gàten j , ‘( g i : t. . S E C O N D E F I G U R E. ' Répréfènte un fer briïe des deux cotez qui fe rt à ouvrir les Talons d’un Cheval qui les a ferrez ou qui efi encaflellé, s’ouvrant &fe fermant par le N°- 7/ 7. comme il à été dit au Chapitre des Talons ferrez , & encaftel- lez ; N°- 6. marque la Figure qui fe place entre les Dents des branches du Fer. C’efl la conduite de celui qui fait l’Opération de l’alonger à chaque fois qu’il panfe le Cheval , fùivant le befoin qu’il y trouve. * ‘ ' -j. • w-* . . : • > r , s ; \ . - * - • ' 1 TR OISIF. M K T I O U R E. : ' ' ' -, • I * , - . . f * H ^ \ Répréfente ün Fer pour faire lever les pieefs des Chevaux, à ceux qui , en les faifànt trotter loir & matin avec les mêmes fers ; & aufïi quand on leur à coupé les Nerfs au deflus des Genoux cotü* me il effc marqué à la Planche V 1 1 1. N°' 4. - ■ : : ,1 : ' *"• ' f' ' ’ • ■ ' \ O,”'*’ .) «LT . . . ‘ . * V .* * i p • - . ' • • ' * - « r ' ' . • \ -*•“,/) ' • * ■ * • * ” * *>■ * * *»> *«• f , ix < .,4 QUATRIEME FIGURE: Réprefènte une petite Corne, qui lert pour dénerver les Chevaux, pour barrer les Veines, & pour donner le Coup de Corne au Palais d’en haut: CINQUIEME FIGURE L Il ferait inutile de donner ici la Figure de Fiâmes , fi on ne vouîoit faire connoître le peu d’experience de ceux qui fe fervent de petites Fiâmes , étroites , avec lefquelles il efl prefque impofïible , de faire une bonne fèi- gnée; au lieu qu’en fe fervant de celles dont on voit les modèles les iêi- gnées font plus avantageufès. / / V I ) v r i c / I . I \ / \ < ( 2JI EXPLICATION DES FIGURES. P L A NI c h : e L I X. P RE MIE Rfy Et G U R E, MOntre un infiniment qu’on appellé Roinette , qui fo rt pour déchar- ner la Sole d’avec le Petit-pied lorfqu’on veut defloler , & aufïi pour donner de l’ouverture dans le dedans d’un pied encloüé, & que la matière a de la peine à fortir. Il efl abfblument neceflàire qu’un Ecuyer en ait avec lui ; cela coupe la Corne comme la plus part des Marchands deVin s’en fervent pour marquer leurs. Tonneaux, excepté que les leurs font plus grandes. . . ■ 4 '■ ’v v. : '■ * . \a ' , : . k 1 •' ' '• • \ * fo ç *,;Vé v / , 4 \V: SECONDE FIGURE. Répréfonte un efpece de Couteau à donner le feu lequel doit être de la longueur de deux pieds, & un manche de bois, au bout, quoiqu’il ne foit pas marqué, afin qu’on le puifie tenir lorfqu’il efl chaud; il faut qu’à l’endroit du N°- 6. il foit épais , d’environ un bon pouce , & aux Nos’ 7. 7- 7- fo^ niince prefque comme un Couteau ordinaire qui feroit émoufie , la maniéré de le chauffer efl aux Articles de donner le Feu. Il faut que le tranchant foit abfblument d’ Acier, & non de Fer. •' 1 • : ■" ' ) ’ v ‘ j «... ; ; ... .... r f » TR OIS I E ME FIG U R È. A * , l i» ^ y > .. ^ * ‘ ^ T t ~ Efl tin Boüton-de-Feu , dont on fait ufage , pour les Epervins, pour PAvant-Cœur, ou Anticoeur , & pour percer & mettre le Feu avec la par¬ tie 9. à tous les endroits où il y a des matières enfermées, & que l’on veut faire fortir, ainfi qu’on l’a expliqué plus au long en chaque endroit , où il efl parlé du Bouton-de-Feu. §jjatrieme figure. • » . '* t I J. . c' • • - ■ '•'■■■' . \ -‘.A ' . ; ,v • ' , : Efl un Fer qui fort pour refïbudre les Seîmes, commé il a été expliqué à leur article, en le faifànt rougir , & l’appuyant for la fente en travers , depuis la Couronne jufqu’au bas de la fente, foivant fà longueur. Ce Fer imprime comme fi c’étoit une S, quelques fois il en faut faire 2. 3. 4. foivant la lon¬ gueur delà fente, après quoi on y applique les remedes marquez au traité- des Seîmes, & l’endroit numéroté 8. efl le milieu de la fente, & doit être d’ Acier, & aufïi tranchant que le Couteau à donner le Feu. i S ' •• t ■ t " • ' - ■ ■ “ O " ' • 'A'." • ' ; ‘ • *• .-.y . . [C IN g^UIE ME FIG U R E. Efl la forme d’un biflouri propre à faire toutes fortes d’Opérations, foit pour retrancher les Nerf, foit pour couper les Veines ou Arteres , afin de couper la Peau délicatement , & eufoite le biflouri qui efl marqué pour les Oreilles doit achever légèrement, comme étant courbe, d’ouvrir la Peau fans offencer Veines ni Nerfs qu’on veut retrancher. Rrr 2 EXPLICATION DES FIGURES. P L A N C H E L X. PREMIERE FIGURE. Démontre un Fer tjüi peut fenir dans un befoin en route, ou à T Armée, lorf- • • . * Ç 1-4 i. kJ -- | V qiCun Cheval a mis fon pied dans un Trou ou quelque autre endroit , ou il s\Jl arrache le Fer , avec violence ; ayant emporté tout le tour de la Couron¬ ne avec le fer , & que par confequent il ejl inpojjlble d'y remettre un autre fer , faute de Corne ; celuy dont nous allons donner la difeription peut fervir dans ce cas ; 6? un Ecuyer , ou tout autre charge d'un grand Equipage , doit en cire muni. 1 * j JH î< N0’ i nu :.j . i i ■ /'"'^Efi où le Fer joue pour l’ouvrir & le fermer autant que l’on veut. ' ' • J’ •• 'fi.';: ) Lu ' > û'!*Js. j 6. .Démontre que le Fer efi rebordé par defîus afin d’envello- per, tout le tour du bas du Sabot; après quoy il faut “prendre la vis N°- 17. pour la faire pafïèr par les 2. trous \ . ' N°- 18. afin de fermer Je Fer. par deriere, ce Fer étant bien ajufié de cette manière , le Cheval peut mai> cher defîus, jufqu’à ce que la Corne foit repoli® e aflèa pour luy pouvoir remettre un Fer ordinaire. V r: f f r y r r t . • J i'vJ'UujLcu IjD w.L.C j.3 ii SECONDE FIGURE. t t es ” r\ \ 7* ,r. '• t v* 1 ç: 7 n r\ • 1 O LJ L. x. U-i. - < i. Ci A. ^ JL X A ^ v.. • _ _ •» Démontré un Fer qui ef égal à' épaifeur tant en dehors qu’en dedans , comme on peut voir par. c 101 N°* 9. Il efi propre pour un Cheval qui a une Seyme, c’efi à dire qui a le Sabot fendu , foit en dehors ou en dedans, la bran- f che N°* 7. doit être plus courte que celle N°- 8- , étant celle qui doit venir du côté , où efi la Seyme cette fente le refoudant mieux lorfqu’on y a appliqué le feu , .& que Je Fer ne porte pas defîus comme il efi expliqué à l’Article des Seymes. ** 1 ~ ■ -J > ■ :J‘ — 1 U . JO : " î. I.) J , £ : ' .1 TROISIEME FIGURE. » . * i . ' t ( y _ * * 9 l \ • • I . ' » , * Î ' V • ** ■ * J i. J i.w ^ ... L - "JJ J.) ^ ; J Ce Fer cft propre pour rétablir les pieds des Chevaux qui ont les Talon ferrés , ce Fer doit être dé égal le épaifeur comme on peut voir N° • i o. mais il doit aller en diminuât vers N° ii. rendant ce coté plus mince que io. & encore plus à 1 2, I \ } tanche . 60 Dessine U aorcs Nature Creitcfe: f EXPLICATION DES FIGURES. 253 ■À 12. & ain [1 jufques a 13. toujours en diminuant peu à peu , afin que vis- à-vis de 13. les branches de ce côté-là ne fie trouvent pas plus épaijfcs que le ’ dos d'un Couteau ordinaire . Tout Homme de bon fens if qui entend tant fait peu la Cavallerie peut voir que , lorfqu'un Cheval efi ferré , fi le Fer eft voûté par tout 3 depuis la pince jufques aux bout des branches, les Talons fe rétrécijfent , au contraire les branches du Fer étant plus minces en dehors qu'en dedans , les Talons portant dejfus 3 il faut qu'ils f élargifient , ne trouvant point de refifiance , if la Corne fuivant le Fer qui fi trouve plus mince vers les ATW* 11. 12. if 13. .Vàs\ . * î 9f?:iOJL . ' .î QUATRIEME FIGURE. Démontre un Fer nommé Pas-d’àne 3 qu'il auroit prefque été inutile de mettre jti liqiO t . ■ O : x, liiVc- l jÎ ! • f.f.» - | ..d.'I’i t> t ■ ici , fi ce n' était que je n'ai rien voulu obmettre de ce que j'ai cru pouvoir faire plaifir au public 3 quoiqu'il n'y ait pas de Maréchaux qui ré en ayent un . Ce Fer fert pour mettre dans la bouche dé un Cheval , afin d'examiner à f j p jI^O iJ ■ r loifir les incommoditez qui y Jùrviennent 3 comme la Fève 3 autrement dit le f ‘0 ■ ■ *. r * I ) r,rv: ■ • Lampas , ou pour lui couper les Barbes 3 ou lui donner un Coup de Cor- v A i ■ T 's ne 5 ou lui égalifir les Dents lorfqu'il fait grenier 3 ce que l'on appelle Sur-Dents , i N°* 14. C5efl Ja barre d’enhaut, 15. Celle d’enbas qui entre dans la bouche pour la lui faire tenir ouverte. îj ’ r - * -vif.. * < ) é. ' i ; . r> 16. C’efl la barre que l’on tient avec la main Jorfqu’on vçut s’en fèrvir. 3ff 254 EXPICATION DES FIGURES,; ‘ *\ \v P LA N CH E L X I. - . V ' * ■ , Pour bien connoître la beauté d'un Cheval & les defauts qu'il peut avoir , il ejl bon d'en connoître toutes les parties qui le compofent , ce qui efi ici démontré , en commençant par les noms des Parties qui corn * pofent l' Avant-Mam L'A VA NT - M Al K v. N- y " ' ' IV. “W A 1. 2. 'h é r l c- ^ ' si i V,»u '.’ii'; ’i» <3 i '« • ■_ * 4 x.:o) o’iiEi i. Ontre le Front. Les Narines , par où il refpire. La plupart des Orientaux leur fendent la Narine d’enbas, ce qui efi un abus, n’étant pas celle d’en bas qui affilie le Cheval à avoir la refpira- tion plus libre, puifque c’eff uniquement par le conduit d’enhaut qu’il l’a, & les uns l’ont plus ouvert que les autres. • • . . . i tv;VY; y •; û V, ILv.Û V\ " ' -'.V; V:,. ’ } , , 3. Le Bout du Nez. - • • ■ - ' • ’■ ■ . . I s ; , A. Le bas du Menton. - • ” • . L i ’ « - ' ■ • 5« Les Lèvres. ... . •- ; ^ J v : ; V-, , ' V V. ‘ • 6. Le Barbouchet , c’eff l’endroit où doit porter la Gourmette ; les uns l’ont placé plus haut que les autres , & les autres plus bas, ce qui fait qu’il eff- nécefîàire de le çonnoî- tre pour bien emboucher un Cheval. * ■ 7* Les Ganaches ; il eff fort néceffaire de les bien connoître , parce ffu’il y a des Chevaux qui les ont trop ferrées & d’au- très qui les ont trop ouvertes, ce qui fait deux effets différents , celui qui les a trop ferrées, ne peut fe ra¬ mener dans la main , comme il faut , qu’avec peine , quel¬ que Mords qu’on lui puifîe mettre; car pour peu qu’on le contraigne, pour que fà tête foit bien placée, il a de la peine a refpirer; les deux Os de la Ganache lui pref fànt trop le Gofier; au contraire ceux qui les ont trop ouvertes font fujèts à fe trop ramener, & pour peu qu’ils ayent l’encolure longue, ils portent la Tête con¬ tre le Poitrail. 8- Les Temples \ c’eff l’endroit où l’on barre l’Artere du Larmier pour la Vûë , comme il eff marqué dans l’article des Chevaux Lunatiques. 9. Les Salières ■ c’eft par où l’on connoît fi un Cheval efi fort vieux. Planche l I Dessine- cL apres Afatur, . N0- 1 Oi h. 12. 13- 14. EXPLICATION DES; FlQORes. 2^ vieux, ou s’il eft engendré cfun yjeux Etalon, ou non , c’eft à dir§ que s’fol’qfL le$ Sgjjeres font creufe , & s il eft engendré d’up Jeune E^lon, elles font remplies. & fans vuide. : ' r Les Paupières \ Le Toupet, ‘ " Les Oreilles , c’efl en partie par où l’on connaît l’humeur d’un Cheval, & s’il eft hardi, ou non. ^ •' 1. U 'Encolure , c’eft d’où dépend en partie la beauté & la laideur du Cheval. ' '\.h u;\ ù ... ! ; Le Garojl , quand il eft bien relevé, c’efl une beauté à un Che¬ val ; les Cavalles l’ont ordinairement plus bas que les Chevaux , cela fait que quand on veut prifèr une Ca- valle , pu dit qu’élje a lfc(fyro(i .d’un Chevgl. « L eGefc. icf bp L z Poitrail:, les Chevaux qyinl’qpt ‘large ne font guéres ■ ! propres que pour l’ajtpjgge , : s’il eft trop étroit &que les épaules foient maigres , j| n’çft.pas bon à grand choie. Les Epaules. ' 31to ..V vïj‘ ; -J: , f» J-.C Cmae. . : . )/f ,,, ;• f Le Uifm> Il eft bqn de Je c Les u4rs , c’efl l’endroit où l’on daigne pour les Aecidens qui fur* viennent aux Epaules. Les Jointures , où l’on connoit fl un Cheval eff bien jointe; c’efl à dire, lorfquÙl a cette Jointure longue, il en va plus vi¬ te à la Coudé , fur tout fùr un terrein doux & uni , mais il n’efl pas fi fort, foit pour tirer, an pour porter, que ceux qui l’ont courte. La Couronne. Le Sabot. La Pinfe du Pied. Le Quartier , cela s’entend pour les Pieds de devant, quoiqu’il foit également aux Pieds de derrière , mais on dit com¬ munément Pinje devant , Qiiartier derrière , pour la réglé qu’on tient pour ferrer les Chevaux ; par exemple Sff 2 fi 24 25- 26. 27. 28- 29. 30. 256 EXPLICATION DES FIGURES. fi c’eft à un Pied de devant-, les doux doivent venir tout autour ïùr le devant ; au contraire fi c’eft à un Pied de ‘ derrière les doux doivent être aux deux cotez , & non fur le devant, 3 1. Le Talon . 3 2. Le Paturon , 33. Le Fanon. 3 + La Jointure du Genou, 35. Le Gros Nerf, / \ . ^ J r\ r r * j ! 1 • L r % <::j ; ' -ir: - oru . ir> > . /5107 nr - o a . ; -y^O oa 4 ** L E C O R P S. r' ; r.)i J 1 < / no L* ,> ouo *j f ji î u\ j ; xu27,-nk_J 36. Le Ventre , lorfqu’il en a beaucoup 5 c’eft la marque d’un Cheval qui mange bien, mais s’il Fa petit & les flancs retirez ,c’eft marque d’un Cheval inquièt & impatient , & s’il a les flancs avaliez , c’eft une marque qu’un Cheval a de la difpofition à devenir pouiïif. 37. 'Les Flancs, voyez Ventre- 38. Les Côtes , JorftpPil les a rondes c’eft une marque que le Cheval n’eft pas grand mangeur , s’il les a plattes , c’eft une marque qu’il peut prendre beaucoup de nourriture. 39. Les Reins , lorfqu’un Cheval lésa droits , depuis le G aroftjuP -ques à la Crouppe il en eft plus beau , mais n’eft pas fi agéable fous l’homme, 40. Les Roignons. 41. Le j Four eau, il ne faut jamais fe méfier defàGrofîèur , pourvû qu’il ne foit pas enflé. 42. Les Tefticules , on ne doit pas non plus fè méfier d’un Cheval qui les à petites. 43. La Crouppe , c’eft un Ornement de PArriére-main du Cheval, 44. Les Hanches en font aufïi une partie. 45. Les CuiJJes doivent être grofîès. 46. Le Grajfet. 47. Le Jarret doit être plat & fort large, 48. La Pointe du Jarret. 49. La Queue, lorfqu’un Cheval la porte haute , c’eft une marque de force , ce qui fait que les Anglois , font des Cicatrices aux Jointures du dedans des Queues de leur Chevaux, pour les obliger à les porter droites. 50. Voyez 26. 5 1. Les J ouïs. " . ' F I N. TABLE A D C H A P COnnoiffance de l’Age du Cheval. Pag. i Les Barbes. 4. La Fève. ^ Cirons aux Lèvres. $ Les Surdents. <5 Coup fur l’Oeil. <5 ConnoifTance des Chevaux Lunatiques. 7 Remède pour un Cheval Lunatique. 8 Manière de dénerver un Cheval. o Remède pour un Cheval qui a une Taye fur l’Oeil. 9 Autre pour les Taycs. 9 Autre pour une Taye. 10 Autre pour le Cheval qui a la Vue trou¬ ble. 10 Pilules pour purger le Cerveau d’un Cheval qui à mal aux Yeux. 10 Poudre pour dilfiper une Taye. 1 1 Autre Remède pour les maux des Yeux, où il y a une Taye. 1 1 Autre Remède pour Taye, ou autre Tache fur l’Oeil. 1 t Autre pour les Yeux. 1 1 Autre pour les Yeux. 12 Autre Remède pour bleifure ou Coup aux Yeux. ] 2 Eau pour les Yeux. 1 2 Autre pour les Yeux. j 2 Autre Eau pour les Yeux. 12 Autre poudre pour les Yeux. 13 Autre Eau très -Facile à Faire pour les Yeux. 1 3 Onglée. 14 Connoilfance de la Gourme. 1 5* Fauffe Gourme. 16 Morfondure. 17 L’Etranguillon. 17 Mal de tête de Contagion. 1 8 Cordiaux pour les Chevaux malades & dé¬ goûtez. 1 9 Autre Remède pour la Gourme. 1 9 Pour aider à un Cheval qui jette la Gour¬ me. 19 Pour un Cheval qui jette la Gourme. 20 Remède pour un Cheval qui jette par le nez fans qu’il foit glandé. 20 Remède pour un Cheval Morfondu. 2 1 Morve. 2 1 ConnoifTance de la Morve Glandeufe. 2 1 E S E I T R E S. Morve Epineufe. Morve Chancreule. Médecine pour toutes fortes de Chevaux qui jettent. Autre Remède au même ufage. Parfum pour les Chevaux qui jettent. Autre Remède. Traité du Farci n. Farcin Farini Oculus. Farcin Volant. Farcin Cordé. Farcin à Cul-de-Poule. Farcin Chancreux. Farcin Intérieur. Premier Remède pour Je Farcin qui Corn mence à naître. 27 Autre Medecine pour le Farcin. 27 Onguent pour toutes fortes de Farcins. 28 Autre Remède pour le Farcin. 29 Autre onguent pour toutes fortes de Far- 29. 29 n 'y 23 23 24 2E 24 2? 2) 2 6 2 6 27 cins. Autre pour toutes fortes de Farcins. Autre pour le Farcin. Recepte. Autre pour le Farcin. Autre Recepte pour le Farcin. 3 1 Autre Remède pour un Cheval infeété du Farcin , que les autres Remèdes n’ont pû guérir. Compofition de l’Onguent. Autre Remède pour le Farcin. Autre Onguent pour le Farcin. Autre Remède pour le Farcin. Cauftique. Compofition de la Pierre Forte. La Gale des Chevaux. Autre Remède pour la Gale. Autre Remède pour la Gale. Autre pour la Gale. Autre pour la Gale. Autre. Autre. Medecine pour purger un Cheval Galeux, 3 <5 Roux Vieux. Dartres. Maniéré de faire revenir le Poil tombé par Dartres ., Blefiures , les. Autre pour le môme Ufage. Ttt 30 30 30 31 3 1 31 32 J w o 'y Y w 33 33 3F 3) 3? 3? 36 3f> 3 6 37 37 qui eft ou Ga- 38 38 De TABLE D E S CHAPITRES. De la Fourbure aux Chevaux. 38 Breuvage nouriffant, & panade. 6t Autre Remède pour la Fourbure. 40 Autre Panade. 62 Autre Remède pour la Fourbure. 41 Medecine pour la fufdite Maladie. 62 Lavement pour un Cheval Fourbu. 41 Cliftere nouriffant, pour la même Maladie. Breuvage. 41 62 Autre maniéré de Traiter un Cheval Four- Autre Remède. 62 bu. 41 Autre Medecine encore pour la même Ma- Amiellure, pour un Cheval Fourbu & Cor¬ rompu de Travail. 4.2 Autre Remède pour la Fourbure. 43 Lavement pour un Cheval Fourbu. 43 Gras-Fondu. 43 Autre connoilTance d’un Cheval Gras-Fon¬ du. 44 Autre Remède pour un Cheval Gras-Fon¬ du. 44 Autre Remède pour un Cheval Gras-Fon¬ du. 4 j Autre Remède pour un Cheval Gras-Fon¬ du. 45; Mal de Cerf! 4 6 Medecine pour le Mal de Cerf, 47 Les Avives. 47 Remede pour les Avives. 47 Breuvage. 48 Autre Remède pour les Avives. 48 Autre Remède, 48 Les Tranchées. 48 Autre Remède pour les Tranchées. 50 Autre Remède pour les Tranchées. 50 Autre pour faire uriner un Cheval attaqué de la même Maladie, ou de quelques au- 50 50 5*1 5* 51 *2 très Accidens Autre pour les Tranchées. Autre. Autre pour faire uriner un Cheval, Autre pour les Tranchées. Lavement pour la même Maladie. Autre. Autre pour un Cheval qui à des Tranchées & qui ne peut fianter ni uriner. 52 Remède pour les Tranchées Rouges. 52 Autre Lavement pour les Tranchées , telles quelles puifTent être. 5 3 Breuvage. 53 Le Vertigo , Colérique , ou Mal d’Efpa- gne. x - , 53 Autre Remède pour le Vertigo. 5 $ Autre Remède. 5* £ Autre Remède pour les Etourdifferaents qui reflemblent aux Vertiges. Autre pour le Mal de Tête. Autre Remède. Autre Remède. De la Fièvre , ou ïe Mal de Feu, Vin Emétique. Remède pour la Fièvre. 56 56 57 58 5S 60 60 ConnoilTance du Goumon , ou Maladie à ladie. 63 Autre. 6 3 Lâchement d’Urine. 63 Remède pour un Cheval qui piffe le fang. 63 Avant-Cœur ou Anti-cœur; 64 Autre Remède pour F Avant-Cœur. 65 Cheval Pouflif! 66 Remède pour le foulagement des Chevaux Pouffifs. 66 Compofition de la poudre qu'il faut répan¬ dre fur l'avoine du Cheval pouffif! 66 Autre. 66 Autre Remède pour la PoufTe. 67 Autre. 67 Autre, 67 Pour maintenir FHaleine à un Cheval. 68 Autre pour foulager un Cheval Pouffif. 68. Autre pour le même Mal. 69 Remède pour un Cheval qui touffe. 69 Autre Remède pour arrêter la Pouffe. 69 Autre , pour faire durer FHaleine à un Che¬ val , qui Fa courte. Autre , pour le même ufage. Autre pour la Pouffe. Lavement pour un Cheval Pouffif. Medecine pour la même Maladie. Maniéré de faire la poudre que Fon mêle dans l’Avoine des Chevaux pouffifs , ou qui ont quelque vieille toux. Mal de Flanc. Remede pour le Flanc. Autre pour le Battement de Flanc c'aufé par trop de fatigue. 72 Autre. 72 Autre pour les Battemens de Flancs , cau- fez par quelques efforts. 72 Remède pour un Cheval échaufé , & qui 69 69 70 70 70 70 71 7i 73 73 7L 7* la Mode. Breuvage rafraichiflant. 60 61 a les Flancs ferrez. Cheval For trait. Remède pour les Chevaux Fortraits. Autre pour un Cheval Fortrait. Remède pour la Fièvre & Battement de cœur. 74 Remède pour les Chevaux qui ont des vers dans le Ventre. Autre. Autre. Autre. Autre. De l’Enflure des Tefticules. Remède pour l’Enflure des Tefticules. Autre. 75 76 76 77 77 77 77 77 Au- TABLE DES CHAPITRES. Autre. 78 Autre. 78 Remède pour une autre enflure des Tefti- cucules. - 78 Autre. 79 Remède pour une Jument qui a le flux de Matrice. 79 Remède contre la Cangrène. 79 Autre pour la Cangrène. 79 Remède pour Empêcher que la Cangrène ne gagne le Cœur» 80 Autre. 80 Bains. 80 Remède contre le Venin Intérieur. 80 Breuvage. 80 Remède pour Morfure de ferpent ou autre Bête Venimeufe. 81 Remède pour un Cheval mordu d’une Bête enragée. 8 1 Maniéré de purger doucement & engraifTer un Cheval. 82 Autre au même ufage. 82 Autre. 82 Autre. . 83 Autre. 83 Autre. 83 Poudres. , 83 Pour donner de l’Âppetit à un Cheval. 84. Pour un Cheval qui a la Bouche échauffée. 84. Remède pour un Cheval qui a des Chancres dans la Bouche , ou à la Langue. 84. Autre Remède au même ufage. 84. Pour un Cheval qui à la Langue coupée par la Bride , ou le Licol. 84 Autre pour le même. 8 ? Maniéré de faire des Pilules pour un Che¬ val Malade & Languiffant. 8 J Autre maniera de purger un Cheval; 8 ? Maniéré de faire la poudre Cordiale, pro¬ pre à toutes fortes de Maladies. 86 Poudre Cordiale. ' 86 Maniéré de faire les quatre Onguens Chauds. 86 Le fécond Onguent s’appelle Oregon. 87 Le troifième s’appelle Refumptif. 87 Le quatrième s’appelle Apoftolorum. 87 Maniéré de faire l’Onguent d’Altéa. 88 Baume de Poitou pour toutes fortes de Blef- fures , tant aux hommes, qu’aux Che¬ vaux. 88 Maniéré de faire le Baume Samaritain. 89 Autre Baume pour déffaillance de Nerf, doux de ruë , ou chicots pris dans le Pied. 89 Maniéré de faire laCiroüenne pour les Jam¬ bes Roides des Chevaux. 89 Maniéré de faire une bonne emmielure pour mettre fur les reins , Jambes , ou Hanches d’un Cheval qui les a eu forcées. 90 Pour Fortifier les Nerfs durs & alongez. Maniéré de faire une charge fur les reins d’un Cheval, qui les a eu forcez. çà Pour faire de l’Eau propre à toutes fortes de Playes. 90 Pour deffecher toutes fortes de Playes. 9 1 Autre. 9 1 Pour faire un fupuratif excellent, pour les Cors qui viennent fur le Dos d’un Che¬ val. 9 1 Autre , pour attirer la fuppuration & faire aboutir. 9 r Maniéré de bien couper la queue à un Che¬ val. 92 Maniéré de bien châtrer un Cheval, & le traiter pendant la cure. 92 Bleifure fur le Garot. 94 Autre Remède pour le même accident. 94 Bleifure fur le Nombril. 94 Pour les Chevaux dégarottez. 9 > LaFaim-Valle. 96 La Taupe. 96 Ecarts , ou faux Ecarts. 97 Pour un Cheval boiteux de l’Epaule , par la felle. 98 Remède pour le Refroidi iTement d’Epau- le. 99 Remède pour un véritable Ecart, ce qu’on appellé Entr’ouvert. 99 De l’Eponge. 101 Jambes Roides. . 102 Genoux de Bœuf. 103 Surot de trois Efpeces. 103 Remède pour les Surots; 104 Des Surots , ou Fufées. 104 Autre Remède pour les Surots & Fufées. 104 Autre pour les Surots & Fufées. io> Autre Remède pour les Surots & Fufées. Cauilique. io> Autre Remède. 106 Autre Remède. 1 06 Oifelets de trois Efpeces. 106 Molettes de trois Efpeces. 1 06 Molettes Nerveufes. 107 Molettes Soufflées. 108 Autre manière pour faire dilparoître les Molettes. 108 Maniéré de donner le Feu; 109 Onguent pour la Brulure. i 10 Malandre. 1 1 1 Remède pour les Malandres. ni Autre Remède pour les Malandres, Mulef- traverlines & Soulandres. 1 1 1 Autre Remède pour la Malandre &Soulan- dre. 1 1 2 Autre. 112 Autre pour les Mules traverfines, 1 1 3 Jambes Arquées. 1 1 3 Ttt 2 . Jambes TABLE DES CHAPITRES. Jambes qui flageollcnt. Cheval qui Forge. Nerf- ferrure. Autre Remède. Remède pour les Nerfs. Emmielure. Recepte pour les Nerfs Foulez. Bain. Autre pour les Jambes foulées. Autre pour les jambes enflées. Autre. 1 1 3 1 ‘4 1 14. 11? ii) 11 6 1 1 6 1 1 6 117 1 17 Autre pour defenfler les Jambes engorgées. 1 17 Autre. 117 Autre. 1 11S Remède pour un Cheval qui a pris des épi¬ nes à la chaiTe, 1 1 3 Manière de faire un Onguent pour fortifier , les Nerfs durs & alongez. 1 1 g Remède pour les Malandres & Soulandres. 1 19 Atteinte Sourde. 119 Déjectif. 1 1 p Javar limple. 1 20 Autre Remède. 1 20 Autre remède pour les Javars. 1 20 Maniéré de faire une emplâtre pour faire fortir le bourbillon hors d’un Javar. 1 20 javar encorné. 12 1 Autre Remède. 122 Autre. 122 Connoifïance du Javar Nerveux. 122 Pour les enclouûres , ou chicots. 122 Autre Remède pour Penclouûre. 123 Autre pour une vielle cnclouûre. 123 Hanclie-feture. 123 Crevaffe. Mule traverline. Crapaudine. Defcripcion de la Crapaudine. 124. 124. 124. 12? Remède pour la Crapaudine. Soye , ou Pied de Bœuf. Seyme. Seyme quarte. Remède. Autre. Autre. Bleyme. Remède pour une Bleyme. Remaulade pour la Bleyme. Autre pour la Bleyme. Maniéré de deffoler un Cheval, pourBley me , ou autre Accident. Deffenfif pour un Cheval deffolé 12? 126 12(5 127 127 127 128 128 128 129 129 Fourchettes Neuves. 129 130 130 Remède pour les Fourchettes neuves. 1 30 Autre pour la faire deffécher. 1 3 1 Autre remède pour une Fourchette neuve, ou pourie. ! 3 1 Manière de faire l’Eau infernaUe. 13 1 Talons encaftellez. 1^1 Des Pieds encaftellez. 132 Autre remède pour un Cheval encaftellé. 1 33 De l’Etonnement du Sabot. 134, Emmielure pour mettre autour du Sabot ; & qui peut aulîi fervir fur les reins d’un Cheval bleffé. ^ ^ Maniéré de faire venir la Corne de Pieds , . bonne. Autre Onguent pour faire venir un bon Pied. ' I3- Pour un Cheval qui a laSolîe tendre. 136 Pour un Cheval qui a les Pieds Gras & Come'Unte. $ Onguent pour toutes fortes de Pieds. 1 37 Queues de Rat aux Jambes. 1 37 Capelet, ou Palfe-campane. 138 Autre remède, pour le Capelet, ou Pafle- campane. j 33 Efperon. 23g Nerfs éfilez , ou trop étendus. 139 Remède. 12Q Fiai de Hanche. j^0 Autre remède pour un Cheval qui a Mal à la Hanche. Mezmarchure. Remède pour une Mezmarchure. 141 Autre remède plus fimpe quoique bon, pour une Mezmarchure. ja2 Peiorm * reiône.t ^ 142 Autre remède pour Peignes. 143 Eau qui vient aux Jambes. 143 Remède pour les Eaux. 1 43 Remède pour les Eaux. 144 Autre remède pour les Eaux <5c Grappes. a 144 Autre pour les Eaux. 145“ Autre rememe pour les Grappes. 14^ Autre pour les Eaux & Grappes. 14^ Remède' pour les Poireaux. 145 Pierre pour faire tomber les Poireaux, chairs mortes, ou étrangères. 146 Maniéré de faire la Pierre infernallei 146 Fourchettes Graffes. j^r Pieds Combles, ou Pieds Pleins. 147 Pieds cerclez. j^g Solle battue. j ^g Forme. ^9 Epervins. 1 Remède pour les Epervins. 1 j 1 Autre Remède pour les Epervins 1 5* 1 Maniéré de faire l’Onguent fort. 1 ^1 Autre remède pour les Epervins. 1 5*1 Varices. j *2 Vetligon. j ^3 Courbe. j ^ Purgation. 156 Autre maniéré de purger un Cheval. 1 57 Manie* N TABLE DES CHAPITRES. Maniéré de Faire le foye d’Antimoine. 1 57 Maniéré de_ faire le Crocus Métallo- rum. 158 Lavement pour le Cours de Ventre. 158 Autre pour un Cheval à qui une Purga¬ tion n’auroit point fait d’effet. 1 ) 8 Autre Lavement rafraichiffant. 1 5“ 8 Autre. j 59 Maniéré de faire la Poudre cordiale & univerfelle. 1 5*9 Recepte. 1 59 Autre Medecine pour fortifier un Cheval qui veut jetter, ou qui eft dégoûté. 160 Maniéré pour teindre le poil d’un Che¬ val. 1 60 Pour peindre les fourcils d’un vieux Che¬ val. 160 Pour faire revenir le poil tombé, par gal¬ le , ou blefTure , en quelque partie que ce foit. r 161 Autre. 1 6 1 Maniéré de faire venir ce qu’on appelle une étoille, au front d’un Cheval. 1 <5 1 Maniéré de remplir les Salières d’un Che¬ val. 1 6 z Remede pour les Fies qui viennent aux pieds. 162 Baume verd de Madame Feuillet. 164. Eaux d’Arquebufade , ou Potions vulné¬ raires. 1(55“ Eaux d’Arquebufade fimple. 16 > Autre plus compofée. 166 Autre Eau d’Arquebufade. 1 66 Lapis mirabilis. j 66 Remede pour les entorfes. 166 Cataplame réfolutif. i6~r TRAITE’ DU HARAS. 168 Réglé que l’on doit fuivre dans un Ha¬ ras. 168 Maniéré d’accoupler les Etalons avec les Jumens , pour en tirer des Poulains bien proportionnez. 170 Inftruétion aux Commiffionnaires qui vont acheter des Chevaux dans les Pays étrangers , pour en connoitre les Dé¬ fauts. 172 Pour conferver & reparer une Ecurie in¬ fectée par les differentes Maladies des Chevaux. j 7^ EXPLICATION DES FIGURES; /• r\ t ~ * , . r .El. r-* r ■ * *■ r, T * Planche I. Des Barbes , Anti - Cœur , Formes , & quelques Dents! 1 76 * - • r -y ..7 .. îT' " r ’ JL J 1 L vL iU~' -- O II. La Fève, Cheval huché , Crapaudines, Ecarts, 177 , r , r V i . ■ ■' - • . - T ■ ■■ ■ ■ I . . • . ' ’ j ^ V,' ,,} . * ( L. yj •• A • H ’ ' V ’H]J ^ ' 1 III. Cirons-, Pieds cerclez, & qui flageolent. 178 r . _ v » r • t • I V. Avives , Gourme , Morve , Fortrait , Garôt , & Roignon bleffé , maniéré de donner le Feu. 179 .► * - , r . • r * . *r y y. y**. * • * ' y sC i V. Epervins, Veffigons, Grappes, Gourme, Opération aux o- 1 reilles. 180 VI. Soulandres, Malandres, Surôts, Offelets , Bleîmes , Gourme, Onglée, Pieds combles. 181 VII. Fluxions des Yeux , Entorces , Eponges, Atteinte - fourde , Nerf - ferrure , Jardon , Taupe , Taye , maniéré de donner le Feu. 182 /..-T. •. i i I Ci J .VS’; -J . ; : ' • J ' . J- .Z- i 2- ~ VIII. Vertigô, Pieds de Bœufs , comment couper les Nerfs. 183 IX. Dragon dans l’œil, Surôts, Mollettes, Seîme, Avant- Cœur, Varices, Epervins , Opération de l’Artere , Saignée. 184. ; f ' * ^ * r : Vvv Plan- P L A N C II E -ô J. J k f <1 TABLE DES PLANCHES. X, Operation du Sillet, Eperon, Hanche feture , Talon ferré Javai ts , Encaflellure , Crapeaux , Queue de Rats , Cam- pane. Roux -Vieux. T“ I O ) X I. Anatomie d’un Cheval, dont on n’a ôté que la peau. isô X I L Anatomie d’un Cheval par devant à qui on a ôté peau & mufcles. r Q 157 XIII. Anatomie d’un Cheval par derrière à qui on n’a ôté que !a peau. * X I V. Anatomie de la jambe & cuilfe de derrière, X V. Anatomie de la môme en dedans. XVI. Anatomie de la même fur le Côté. 1S9 190 M9i XVII. Aûatomie^de la Jambe par devant & par derrière , avec les uces- . - , 19a - *(l j t • . ^,7 . - , ( X V 1 1 1. Parties du dedans de la Bouche d’un Cheval. X I X. Les Mufcles fuperficiels de la Tête. 193 * • < i?4 ipj XXI. Les Mufcl« lbperficiels • des Mâchoires , Paupières , Narrines ; . .... 196 X X. Les Veines externes du Col & de la Tête. ' XXII. Les Mufcles du Col & de la Tête. /I „4r iDiJj . A r t id *9 7 XXIII. L’Apre Artere, les Veines & Arteres auxiliaires, & de la Poi- . . . - tnne,. les Nerfs reverfifs. , T X X X l:v- Toutes les parties de l’Os Hyoïde. -r ,, • U J i * i ~ * * I , ;j. C' «I * L t ‘. \ ,J " | XXV. La partie du dernere du Gofier qui regarde la Gorge. 200 XXVI. La Matrice d’une Cavale. qui a: été pleine &c. 20l : . ï xvu: a™. * .p* X X V III. La M«rice^d'upç Cavale pleine dont on a ouvert le Ven- 203 ■ o et* ,, , y, _ (j XXI X. Poulains tirez de la Matrice, 1 . H! ’OO ïû r i r , CT 20^ xxx. «xîïï.MSSifr1 po,r f -'XXI. La Matrice avec fon Col , & le Poulain dedans. 3od Planche t A Ë L E DES PLANCHES. Planche X X X I I, Le Cœur, la Veine Cave, les Poulinons, le Foye, &c. 207 X X X 1 1 F Divers parties du Cœur. XXXIV. Anatomie des Roignons, XXXV. Anatomie des Tefticules. XXXVI. Anatomie de la Rate , du Ventricule , des Boyaux, XXXVII. Anatomie de l’Oeil, XXXVIII. Anatamie de la Tête d’uii Cheval; XXXIX. La Mâchoire d’un jeune Cheval. V \r ■ - ■ - - r -, r( ■», ^ T r " X L. La Denture d’un jeune Cheval. N L I. Les Mufcles du devant de la Tête d’un Cheval. 208 209 210 21 1 r» T ^ ** A w 213 214, 21 $ 2l6 X L I I. Toute la Veine Cave &, fe3 branches répandues dans tout le Corps d?un Cheval. 217 vn»\r-*, 7., . 1,... \fÇ r \ T , - . ' XL III. Toute là grande Artere & fes branches , &c. X L I V. L'Os de la Cariole. . 7 f *• ï V -v- r r r. • ï\ *1 {\\\ * * \ - V4 'J' o,/; ■ *\ fV \ _ y. \ ^ r 1 t - v. \ ÇJÇ \ ( A \ , XLV. Tous les Os de la Jointure de la Jambe* 218 219 220 XL VI. Tous les Oflelets fous le Jarêt. 2^2 X L V 1 1. Le premier Nœud du Col d’un Cheval. 224 XLVIII. Les Oflemens de la Jambe gauche 3 &c. 2 27 XL IX. Les Oflemens de la Jambe. 23I L. Les divers Nœuds de la Poitrine. <■* O £ LL Tout le Torax vu par devant & de flou s.- 240 LII. Les Nœuds des Lombes & l’Os Sacrum. 242 Liii. Le Squelette d’un Cheval. 246 LIV. Les Dents tirées de la Mâchoire d’un vieux Cheval. -47 LV. Les pièces de Chair nommées Eponges , le Nerf qu’on coupe quand on énerve un Cheval. 24S L VI. I L V 1 1. j > Moule pour tailler les Oreilles. Vvv 2 249 Planche Planche TABLÉ DES PLANCHES. *1 ** • L V 1 1 1. Fer à tous Pieds , Fer brizé , Fer à, pâte , Corne , Fai¬ llies. 250 LIX. Roinette , Fer à donner le feu. Bouton -de -feu, Fer oour les Seîmes, Biftouri. L X. Fer fans doux , Fer pour pour un Cheval qui a une Se- me, Fer pour les Talons ferrez. Pas-d’âne. 2 J 2 v ' • - • • , » • . . . L 1 _• _ _ LXI. Explication de toutes les Parties extérieures d’un Cheval. 254 • \ J t % J # . g ï { ttv.,1 FIN. - AV I S AUX RELIEURS T L faut toujours placer chaque Planche de maniéré quelle re- vJ> « - - - ■ " -*• - ». garde fon Explication , ainfi la Planche I doit regarder la pa* • - - - - . , • f j. , ge 176. 6? la Planche IL la page IJJ. ainfi dos à dos, pour la î^TtO «■'.t t t y • ' 0^.1. o . j ; j, , / V.1 . .. r ^ N U T - - •li /.wi. A rr * r : *( - UUIv