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GENERATION DESVERS
17 DANS is CORPS DE L'HOMME, DE LA NATURE ET DES. ESPÈCES
e- G de la guérir. | | TROISIÈME EDITION
N: + "1" Conf dérablement augmentée, & formant
d un Ouvrage nouveau , avec Figures,
| PAR M. ANDRY, CONSEILLER pv ROY, | Leüleur Profefeur en Médecine au Collége Royal, ee Doéteur Régent, de ancien Doyen de la Faculté de Un Médecine de Paris, rc. ÿ RE V2 [48 M Home SE oc 0 NB Me TT à
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la Veuve ALIx , , au-deflus de la se) des Noyers , au Griffon,
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Vermiculi vivos n0$ torquent , > mor- vuos confumunt ; ut vere. Job. Cap. VIIT. v. 5. Caro mea undique verminofa eff. Thom. Barth. Aa Med. & Philofoph. ŒUVRE
Les Vers nous tourmentent pendant notre vie, & nous confument après rmo- tre mort : Ce qui confirme bien la pa- role de Job, chap. VTIL. v. $. Ma cHaIR N’EST QUE POURRITURE. Thom. Barth. AG. de Med. & de Philofoph. T. F.
à
* Ce pafage n'effpas dans la Vulgate , [elon les mèmes termes que le cite ic: Bartholin. Elle porte : CARO MEA REPLETA EST PUTREDINE , MA CHAIR EST PLEINE DE POURRITURE. Mais PHébren porte : MA cHAIR EST CHARGEE DE VERS; @ la Verfion des Septanté, Van CORPS EST COUVERT DE POURRITURE ET DE
ERS,
L VL 07
HISTOPICAL
MEDICAL
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| LA GENERATION 'ÉPES VERS | Dans fe Corps de l'Homme. :
2 CHAPITRESIXIEME. Des Moyens de fe garantir des
l’ers.
]N ne peut être préferve A des Vers après fa mort : 1 & celui qui meurt au mi- — lieu de l'abondance, plein de force & de richefles, dont le corps eftrempli du meilleur fuc, (4)
(a) Lfle moritur robuflns, dives @ofelix 3 Vifcera
Tome II.
398 De la Génération :& dont les.os font comme pénétrés
dé la moëlle qui les a nourris ,(4)
féra mangé de ces Infectes dans le
: tombeau, comme le plus malheu- reux & le plus pauvre. Tout ce que : l'homme peut prétendre, eftde s'en …
garantir pendant {a vie ; c’eft de quoi nous allons tâcher de donner quelques moyens.
Trois chofes nous rendent fujets aux Vers ; le mauvais air, les mau- vais alimens, & le mauvais ufage des bons ; c'elt-à-dire , que pour fe
réferver des Vers, il faut refpirer ya bon air, éviter certains alimens, & uféravecregle de ceux qui con- viennent.
La qualité que l'air doit avoir par rapport à ce que nous nous pro- pofons ici, c'eft d’être pur & fub- til: un air de cette forte eft moins
rempli de femences de Vers il re.
veille la chaleur naturelle, favorife
ejus plena funt adipe, € medullis offa illius irri- antur: alius vero moritur.in amaritudiné anime abfque ullis opibus ; C7 tamen firmul in pulvere dor- mient , Co Permes operient eos. Job. Cap 23. V. 24. (a) Voyez Chap. x1v. Art, x où j'explique en quel fens on peut dire que la moëlle nourrit Les os, :
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Dunes Vers. 1 #99 le cours du fang, empêche les hu- meurs de fe corrompre par le repos, & Ôte aux femences vermineufés À qui font dans le corps, ce qui pour- roit faire éclorre les Vers qu'elles renferment. L'air épais & impur au contraire , outre qu'il eft tout chargé de femences de Vers, cor- rompt les humeurs en les arrétant par la groficreté, & en les altérant par fon impureté ; &_ainfi prépare aux Vers, dont il introduit, ou dont il rencontre déja dans le corps les femences, toute la matiere nécef. faire à leur nourriture & à leur ac:
croiflement. Les alimens qu'il faut éviter. our {e garantir des Vers , font les A re , excepté le beurre ; ce font les chofes fucrées , les viandes vi- naigrées, le cidre, les pignons, les melons, les champignons, &c. Je dis les viandes vinaigrées, rien ne réveillant plus les Vers que le vi- naigre , ainfi que l'expérience le fait Voir, d’ailleurs cette liqueur étant elle-même toute pleine 1 ces Ani- maux, ne peut qu'introduire dans le corps une grande quantité de
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400 . De la Génération Vers, & de femences à Vers. Qu'ei- le foit remplie de Vers, c’eftunfait dont tout le monde fe peut con- vaincre par fes yeux : Et puifque nous en fomines la-deflus , il ne fera pas inutile de rapporter tout ce qui s'obferve à ce fujet dans le vinaigre par le moyen du microf- cope. La premiere chofe eft, qu’il ya dans le vinaigre un très-grand nombre de Vers faits comme des Anguilles |, dont les uns font vi- vans, & les autres morts ; que les premiers vont & viennent, ainfi que des Poifons, & que les autres demeurent au fond, où ils fe cor- rompent peu à peu, & où ils for- ment comme une légère fange, d’où naiflent enfuite d’autres Vers. La feconde , que plus le vinaigre eft fort, & plus on y remarque de Vers. La troifiéme, que quand le vinaigre eft dans le tonneau , il y a plus de Vers vivans , & que quand il eft en bouteilles, il y en a plus de morts. La quatriéme , que fi on pañle le vinaigre par un couloir, on n’y rémarque de trois jours au-
cun Ver , après quoi il en vient
| des Vers. 407 d'autres. La cinquième, qu’un gros de Thériaque, jetté dans deux pin- tes de vinaigre, en tue tous les Vers. La fixiéme, que fi après avoir mêlé cette Thériaque dans lé vinaigre, on laifle pendant un mois au Soleil ce mélange dans un vaifleau bien bouché , ayant foin d’agiter le vaif- feau de temps en temps, & qu'au ‘bout du mois on filtre la liqueur > on aura un vinaigre exempt de Vers pour toujours, & un excellent an- tidote contre la pelte & contre Les fiévres malignes. La feptiéme, que lon obferve plus de Vers dans le visaigré rofat, que dans aucun au- tre : toutes expériences que chacur
eut faire, & dont on peut tirer Fe des conféquences utiles pour Ja fanté. ù
Quoiqu'il faille éviter le vinai. gre quand on veut fe garantir des Vers , il ne s'enfuit pas que toutes les chofes aïgres doivent être évi- tées dans ce deffein ; Fefprit de ni- tre, par exemple, l’efprit de fouf£- fre, lefprit de fel dulcifié, font bons contre les Vers , aufli-bien que le jus de citron & de grenade.
À iti
_ 402 De la Génération
Nous avons un grand nombre d’e- xemples de perfonnes que l’ufage de certaines chofes aigres a rendu fujettes aux Vers; & Spigelius ra- conte qu'ayant été appellé, pour voircette Dame Allemande, (+)dont nous avons parlé dans le Tome I. laquelle rendit un morceau de Ver plat, qui fit tant de mouvemens, & l'ayant interrogée fur l’état où elle s’étoit trouvée auparavant, & fur fa maniere de vivre, il apprit d'elle qu'étant fille , elle étoit fort fujette aux Vers ronds ; qu’alors elle mangeoïit {ouvent du lait cait- lé :aimoit fur-tout le lait aigre, &c tous les alimens aigres.
La plüpart des aigres engendrent des Vers, & fi on l’obferve bien, on verra que tous les enfans, qui ont des Vers, ont l’haleine aigre.
Quant aux pignons, dont on af- faifonne la plüpart des viandes en plufieurs Provinces , ils engraifient, font une bonne nourriture, con- viennent dans la phthifie, dans la ftrangurie , dans l’âcreté de luri. ne ; mais cependant font plus pro-
(a) Spigel. de Lurabr, lat, Cap, x 3. |
NES des Vers. - 405$ pres qu'aucunes chofes à nourrir certaines: fortes de Vers ; l'expé- rience l’a fait voir , & je pourrois en citer plufieurs exemples. Pana- rolus en rapporte un, aflez digne de remarque. En 1652. à Rome au mois de Mars , une Religieüfe Capucine , qui avoit été fujette à des fyncopes & à plufieurs autres maladies, rendit par la bouche un Ver vivant, qui avoit deux cor- nes comme un Eimacon , & fix pieds ; il étoie rond & long, ne paffant pas néanmoins fa longueur de deux doigts. Panarolus voulut voir ce qui feroit contraire à cé Ver , & fit dans ce deflein plufeurs effais , qui méritent bien d’être rap portés. Il chercha ‘d'abord com- ment il le pourroit nourrir ; il s’a- vifa de lui donner des pignons, ce qui réuffit fi bien, qu'avec cela il le fit vivre treize jours ; pendant ce temps-là il recourut à divers re- medes pour le tuer: il commenca par la thériaque feule , puis la méla- dans du vin, enfuite dans du vi- naigre ; il vint après cela à l'oignon, à Pail, à l'eau thériacale , à l'efprit:
iv:
404 De la Génération de vitriol mêlé dans l’eau de char- don bénit, au mercure, au fel : mais tous ces remedes furent inuti- les, & le Ver mangeoit toujours les pignons. Douze jours fe pañfe- rent ainfi , & le treiziéme une Dame de qualité pria Panarolus (4) d’éprouver d’une huilequ'elle avoit, qu'elle difoit être extrémement bonne contre les Vers. Panarolus en fit lexpérience le même jour , & la feule odeur de cette huile tua le Ver. C’étoit une huile qui fentoit la thériaque, & qui s'évaporoit ai- fément : ce qui 5 juger à Panaro- lus que ce pouvoit être quelque ex- trait de thériaque bien préparé ; quoi qu’il en foit, cette huile fit mourir le Ver , &z les pignons le conferverent vivant contre tous les autres remedes.
Pour les melons , expérience ne confirme que trop ce que dit Car- dan , que c’eft un fruit qui produit beaucoup de corruption ; & qui renferme enfemble toutes les mau- vaifes qualités qui fe trouvent fé- parément AA autres : un fruit
(a) Panarol, Tatrolog. Pentecof}, 4, Obferu. 29.
… desVers. 405 qui nuit à l’eftomac, au foie, à fa rate, aux inteftins, aux poumons, aux reins , à la veflie : un fruit qui remplit Ie corps de venin, caule des fiévres peftilentielles ; qui ne s’affocie bien avec aucun breuvage ; “qui avec le vin, engendre des hu- meurs pernicieufes , produit des phlegmons , & plufieurs autres ma- Jadies: qui avec l’eau ,-caufe des lienteries, & d’autres flux de ventre dangereux. Je voudrois pour la fanté publique , dit Panarolus , que les Magiftrats interdififfent l'entrée de ces fruits dans les Villes; car quelle plus grande pelte, dit-il, a- ton à craindre que celle de ces fortes de fruits, qui font mourir tous les ans plufieurs milliers d’hom- mes? Ce que fouhaitoit ce Méde- gin , fe pratique en partie aujour- d'hui à Paris. Le fage Magiftrat , par les ordres duquel la Police y eft fi bien entretenue, voulant pré- venir les maladies qui pourroient courir parmi le peuple, a foin tous les ans de défendre l’entrée des me- Jons pañé le mois de Septembre, qui cft le temps après lequel ils font
7 PNR LE REP R PU T Sr RU TS OU PR NU Pr dé LE Ge de ii à à 1
406 DelaGénération plus dangereux. Les melons ne font point fujets à être mangés des Vers, mais 1ls ne laifent pas d’en produi- re beaucoup dans le corps par les: crudités qu'ils ycaufent. Au regard des Champignons, c’eft une regle générale qu'ils font trés-indiseftes ; or, tout ce qui eft indigefte, à moins qu'il ne le foit par {a dureté, comme les noyaux
de cerife & les pepins de raifins,.
fait beaucoup de corruption , & par:
conféquent doit être évité quand:
on craint les Vers.
Les Champignons font un fang: groflier & épais, forment des ob- ftruétions, demeurent long temps. dans Feftomac, & empéchent la digeftion des autres alimens par un: mauvais fuc qu’ils rendent , & dont Peftomac eft toûjours fatigué ; quel- quefois même ils reftent plufeurs. jours dans l’eftomac fans fe digé- rer , & alors ils peuvent produire des maladies trés-dangereufes. J'en ai Vu, il y a quelques années, un tri- fe exemple en la perfonne d’un Auditeur des Comptes , nommé M. Bonnet-de Cuviers, lequel mou--
des Vers. 407 rut fubitement en revenant de la FoireS. Laurent, vers la fin de Sep- tembre de lannée 1699. Il pañloir en fon Caroffe, à neuf heures du foir, dans la rue Briboucher, pour s’en retourner au Faubourg S. Ger- main, où il demeuroit. Commeil étoit à l’entrée dela rue, il fut faifi d’un afloupifflément profond , sa fit croire d’abord à deux de fes amis , qui étoient avec lui, qu’il faifoit femblant de dormir; mais ces Mrs ayant peu après reconnu que leur ami fe trouvoit mal, firent arrêter le Carofe au bout de la rue, devant la boutique d’un Chirur- gien, nommé M. Dupati : on prit le Malade qui n'avoir plus de force … ni de connoiffance, on le tranfpor- ta chez le Chirurgien, qui lui don- na aufli-tôt l’émétique , lequel ne fitnul effet , parce que la gorge étoit tellement engagée , qu'il ne put pañler. Je fus appellé fur ces entre- faites ; je fis d’abord fa'gner le Ma- laide ; le fang fortit fort épais, fe fi- geant dans Îes palettes en même temps qu’il y tomboit. Quand faignée fut faite, le Malade s'agita
408 De la Génération | beaucoup , & je m’appercus d’urt effort qu'il fit, pour rejetter quel- que chofe du fond de Peftomac ; aufli-tôt je pris une ferviette ,; que je trouvai fous ma main, &@& la lui prélentant à la bouche , je reçus dedans,un quartier de champignon; je demandai d’abord sil n’avoit point mangé de champignons ce jour-là, & fes amis me dirent, qu'il y avoit trois jours qu'il en avoit mangé dans unragout, qu’au refte il n’avoit fait aucun excès; fes la- quais , que j'interrogeai, me répon- dirent la même chofe. Enfur aprés: bien des agitations , on manda M. de Frefquieres, qui ctoit fon Médecin , lequel fit réiterer la fai- gnée. Mais tous ces fecours furent inutiles ; la connoiffance ne revint point au Malade, & il mourut fur les dix heures du foir chez le Chi- rurgient. ii: 2:
left difficile de ne pas juger que les champignons furent la caufe de cet accident ; puifque le Malade en rendit un morceau qui s’étoit con- fervé trois jours dans fon eftomac, fans s’y digérer. Je ne prétends pas
des Vers. . 409
conclure de-là , que tous ceux qui mangent des champignons ayent à craindre un fitrifte fort ; mais du moins on peut connoître par cet exemple ;, combien cette nourriture eft indigefte , & par conféquent ca- pable de cette corruption qui peut donner lieu à la génération des Vers. On trouve dans les Journaux de Bartholin , (4) une hiftoire pref- que femblable , d’un homme, qui après avoir mangé des champi- gnons à fon fouper , tomba en apo- pléxie, mais qu’on fit revenir heu- reufementen lui brulant du fouphre fous. le nez. On en trouve un au- tre dans Pierre Gontier , (b ) au fu- jet d’un neveu qu’il avoit , lequel penfärpérir au milieu de la nuit, d'amétranglement qui lui prit pour avoir mangé des champignons le Loir: Les truffes ne font pas moins dangercufes que les champignons, & l’on peut voir R-deflus le Cha- pitre IV. de ce Traité, Obferva- tion huitiéme.
(a) Thom. Barth. Tom. III. Cap. CXVI. * {b.) Petr, Gont. de Cibis ab olerib. Pet, Cap, XX.
TE NT id” docs, WE -2 "6 < Det A le LENS cd ad à ; pre
410 De la Génération fast I n’eft pas toujours en notre pou- voir de nous garantir des Vers; ces Animaux fe forment fouvent en nous, dans un âge, où l’on eft in- capable de veiller à ce qui nous peut nuire. C’eit aux meres & aux nourrices d’avoir ce foin pour leurs enfans, & de prendre garde de ne leur rien donner qui puifle produi- re en eux de la corruption. Ce qui fait que la plüpart des enfans font fujets aux Vers, c’eft le lait trop vieux qu'on leur préfente dès qu'ils font nés, & la bouillie dont on les nourrit trop tôt. Le premier lait, que doivent fuccer les enfans, eft celui qui fe trouve aux mammellés des nouvelles accouchées, c’eft un lait purgatif qui délivre l'enfant de toutes fes humeurs fuperfitiess & quine chargeant point l’efto- mac, n’y caufe point ces crudités , qu'un lait plus vieux & plus nour- riffant , ne manque jamais d'y pro- duire. On a recours , dit Spige- lius, (4) à des médicamens pour purger les enfans nouveau nés, & l'on néglige la meilleure de toutes
(a) Spigel. de formato fat parte [ecund&, Cap. 3.
des Vers. AIT les médecines, qui eft le lait que la nature prépare dans les mam- melles des nouvelles accouchées. Ce lait eft un aliment médicamen- teux proportionné à la foibleffe des enfans nouveaux nés, & qui devenant tous les jours moins pur- gatif, ne devient nourriture qu’au- tant que leftomac à la force de le digérer; d’ouilarrive que le ven- tricule n’eft point furchargé, & qu'il eft exempt de ces crudités, qui tombent dan$ les inteftins, & y font éclorre des Vers. | - Quant à la bouillie, cette nourri- ture groflitre , donnée aux enfans avant qu'ils ayent atteint le troifié- me ou le quatriéme mois, caufe beaucoup de crudités en eux, fur- tout lorfque la farine, dont on la fait , n’a pas été cuite dans le four ; caralors labouillie en eft plus pefan- te & plus indigefte : ce qui la rend propre à la génération des Vers. La farine qu’on deftine à la bouil- lie des petits enfans , doit être mife au four dans une terrine après que le pain eneft tiré, & être alors re- muéc de temps en temps pour - #1} |
D'CHOS RC AR ER RES DS cr) dd ps LA ot à mel 7
412 De la Génération MS qu'elle cuife également. QUE la bouillie faite de cette farine foit fort légére , il eft bon néanmoins de n’en donner aux enfans qu’une ou deux fois par jour, & encore faut-il que les Nourrices ayent foin de les faire tetter peu aprés ; afin que cette même bouillie foit dé- layée parle lait, & fe digere plus facilement. Ce n'’eft pas affez de prendre de
bons alimens, pour fe préferver des
Vers ; il faut NÉE de certaines regles dans l’ufage qu’on en fait. Cet ufage confifte en trois chofes ; la premiere , à manger dans un temps qui foit favorable à la dige- ftion ; la feconde , à obferver dans les viandes unordre , qui nepuifle point troubler Ja coétion qui s’en doit faire ; car tout dépend de Ia bonne digeltion, les crudités fai- fant prefque toute la corruption, qui rend nos corps fujets aux Vers; & la troiliéme à ne point trop man- ger , ou trop boire à chaque repas; ce qui empécheroit encore plus la digeftion que toutes les autres fau- tes qu'on pourroit commettre; à quoi
des ers. AI 3 quoi je puis ajoûter ponr quatriéme précaution , de ne point manger trop de viande. |
Pour le temps, if y a trois cho- fes à obferver; la premiere, cet Fappétit, j'entends un appétit fain, &z non malade ; un apétit qui vient du befoin de la nature, & qui fait que les viandes fe mangent avec plus de gout, qu'elles font plus étroitement retenues dans l’efto- mac, & qu'elles s’y digérent plus parfaitement : ce qui fait dire x Ehppocrate , que lorfque l'appétit nous invite à une chofe, ik la faut préférer à toute autre, (+) quand: même elle ne feroit pas d’une fi bonne qualité, parce qu'en effet et appétit fait qu'elle Le digere mieux.
La: feconde, eft la coûion des. _alimens du dernier repas qu'on à. fait ; car il ne faut jamais fe mettre à manger qu'on n'ait lieu de croire: -Queces premieres. viandes font di- gerces ; autrement la cotion eft troublée:, iffe fait des crudités. &- tout le Corps fe remplit d’humeurs: | (29 Aÿhorn 38. {eër. 2; | ‘ Tome. B.
na nn LS din D : u Ti ; é ide à Fr à
4T4 De la Génération
corrompues propres à nourrir des: Vers. Aufli voyons-nous parexpé- rience , Que ceux qui mangent à
toute heure , fans obferver aucun:
temps’, font plus fujets aux Vers. que les autres. La troifiéme , eft d’avoir Fefto- mac dégagé ‘avant que de manger s car s’il eft plein d’humeurs corrom- ues, les viandes, au lieu de s’y Mn (Since , Y contraéteront le- vice de ces humeurs : ce qui a fait dire à Hippocrate , que plus om nourrit un corps impur, & pluson Fendommage. (4). Le moyen de chaffer cette corruption , ou dela prévenir, eft de prendre Tee fois avant le repas un peu de cafe. ou quelque autre chofe d’équiva- lent , pour vuider l'eftomac. : Pour ce qui regarde l’ordre des viandes , il faut commencer par les plus faciles à digérer ; parce que celles-ci n'étant point retenues par d’autres d’une digeftion plus lente, fortent de l’eftomae aufli-tôt qu'el- les font digérées , & ne s’y cor-
fompent pas comme elles feroient
(a) Æphor. ir. 10.
Ù —
… des Vers. AA YT fi elles y fjouraoient aprés la co- étion faite. Ainfi les chofes molles fe doivent prendre ordinairement avant les dures, les humides avant: les féches, les liquides avant les. folides, celles d'une qualité chaude: avant celles d’une qualité froide , prenant garde routefois de ne point trop donner dans la variété des. mets ; cette diverfité de viandes , | qui fait la douceur des repas, ne: produifant quela corruption (4 ) &. les Vers. cs ü
J'ajoûterai ici qu'il eft bon de fe ténir en repos quelque tetnps aprés le repas, parce que le promprexer- cice, après qu'ona mangé, caufe beaucoup de crudités, & par con- féquent beaucoup de corftuption..
La digeftion ne fe fait pas toute dans l’eftomac , elle {€ perfedionne encore dans les inteftins grefles ,. & cela par le moyen de la bile, qui:
y vient par le conduit & par le
pore biliaire ; enforte que lorfque le foie, où que lé conduit dont nous: venons, de parler, ne font point obfirués, cette bile entrant dans le:
Ca) Dulcedo ils Fermes. Jobs mage +
5. 1:
416 De la Génération duodenum , & de-là dans le refts des inteftins, y acheve l'ouvrage de la digeftion , & ste par ce moyen, qu'il ne s’y fañle de la cor- ruption. s'enfuit de-là , que c’eft une bonne précaution , pour fe ga- rantir des Vers , de prendre de temps en temps des chofes qui puif- fent prévenir , ou: corriger les ob- ftrudions du foic. |
On demandera peut-être com- ment il fe peut faire que certaines. chofes foient meilleures au foie qu'aux autres vifcéres ;. & fi c’elt qu'elles ayent de l'intelligence , pour s'attacher au foie plütôt qu'aux poumons. ou ailleurs 2 _ Cette raillerie, qu'on fait fur la vertu de certains remedes., eft mal fondée , & voici une expérience qui montre comment Îes remedes,, fans avoir une intelligence qui les conduife , vont porter leur effet à. une partie plutôt qu'à une autre. … Que l'onjette de l’eau‘forte fur. un.conpofé d'or & d'argent , cette cau-forte s'attachera à l'argent, le difoudra , & coulera fur For fans y faire impreflion. Jettez de l'eau
des Vers. * ÆIT _regale fur ce même compolé, cette eau ira porter fon aétion fur l'or ; & ne touchera point à l'argent 3. d’où vient cette différence ? Elt-ce: que.ces eaux ont de linftinét, pour aller diffoudre , l'une l'argent plütôt. que l'or, & l'autre l'or plutôt que l'argent > non fans doute : mais c'eft que les. parties infenfibles. de ces eaux. font de différentes figures , & les pores de ces corps aufli; en- forte que lorfque l'eau-forte, par np , (Trouve un corps comme l'or , dont les-pores ne font pas pro- portionnés à la figure de fes poin- tes, elle coule deflus fans y faire d'impreflion , & fi-tôt: qu'elle en. trouve un , dont Îes pores font fi- gurés d’une maniere propre à recc- voir. {es pointes, comme eff lar-
ent, elle s'infinue dedans, & em Épare les parties. I] faut ratlonner ainfi, de l'aétion des remedes fur des parties du corps, plütôt que: fur d’autres. Et pour mettre la cho- {e dans un plus grand jour , imagi-- nons un corps artificiel , fait de verre , dont les poümons foient
d'or & lé foic de. fer. Suppofons.
Dr .
AT8 De la Génération 7
dans les vaifleaux de ce corps, de: Feau-forte au lieu de fang , ne con- coit-on pas que cette liqueur, étant portée aux poümens , n’y mordra:. point ; & que fi-rtôt qu'elle rencon-
trera le foie, elle s'y atrachera, & agira deflus ? Imaginons encore la chofe autrement. Suppolons Îles: poumons de verre, & le foie d'or,
& en même temps les conduits de’ ce dernier embarraflés de petites: parties de fer difficiles à ôter, com- ment s'y prendre, pour lever les: obftacles que ces parties de fer fe- ront dans le foie ? C’eft de jetter de Feau-forte dans ce corps artificiel ;- car alors nous concevons que cette: eau , fans endommager les poû- mons , ( aufquels je fuppofe qu’elle fera portée par une circulation:
se peut imaginer ) & fans en-
ommager la fubftance du foie. diffoudra les parties de fer qui fe- ront dans ce dernier vifcére , & en: rendra les paflages libres. Voilà. une image de ce qui fe pañfe dans le corps animé , lorfque les reme- des agifent fur certaines parties plutôt que fur d’autres. 7
des Vers. : . 4t9 Si ces exemples ne fufifent pas. pour faire comprendre la chofe ;. en voici un plus clair, rapporté par Mr Tournefort dans cette fçavante Thefe, qu'il fit foûtenir le r4. de: Novembre de l’année 1697. dans: les Ecoles de Médecine de Paris, Prenez deux couloirs de papier gris, dont l’un {oit imbibé d'huile, & l’autre d’eau; verfez dans cha- eun , de l’eau & de l'huile mélés. enfemble, l’eau feule coulera au- travers de celui qui fera ( 4 )péné- tré d’eau , & l'huile feule au-travers. de lautre. Suppofons que ces cou- loirs communiquent enfemble par _plufieurs. tuyaux , qui portent à Fun , le réfidu de l'autre, n’eft-il pas vrai que toute l'huile contenue dans le couloir abreuvé d'eau, paf- fera au-travers du couloir abreuvé d'huile , & que toute Peau conte- aue dans le couloir imbibé d'huile, pañlera à travers le couloir imbibé d'eau. C'eft ainfi qu’il: faut raifon-- ner de l'effet des remedes qu'on pré- fcrit , les uns pour pañler à travers:
(a) Quaff, medic, an morboram-curatio ad leges Mechanica referendæ:>.
4:0 De la Génération à les reins & les nettoyer , les air tres pour purger le foie , les autres pour humecter & rafraîchir les poñmons. Ces remcdes font por- tés à toutes les parties; mais ils. pénétrent les unes plütôt que les au- tres , felon le rapport Le y trous vent avec la maticre , dont cespar- ties font abreuvées , ou compo- fées. - Les excès de Venus font une des chofes les plus contraires à La bonne conftitution du foie, & les. plus propresiay produire des obftru- étions. Ces excès affoibliffent outre: cela leftomac., en diflipant la cha- leur naturelle, & eaufent par ce moyeñ une corruption , qui. peut produire beaucoup de Vers:
La trop grande application d’efi prit, & les grands efforts d'étude. font quelquefois plus de tort à la. digeftion , & caufent plus-de cor- ruption que les excès , dont je viens: de parler , fur-tout quand on fe met: desleëtures longues & appliquan-
- æs, d'abord aprés les repas.
js CHAPITRE:
des Vers. | 421
A4 rt dde ed CHAPI TRE VII.
De la forrie Te Vers , € des
prognoffics qu’on en doit tirer.
NT Ous ne parlerons dans ce Cha-
N pitre,que de la fortie des Vers qui font dans les inteftins : ce qui regarde celle des autres étant peu confidérable. 11 y à plufeurs cir-. conftances à examiner dans la for- tie des Vers ; les unes concernent la perfonne , les autres le temps, les autres le lieu , les autres les excré- mens , les autres les Vers mêmes.
Les circonftances de la perfonne font : fi elle eft:en fanté où malade $ fi elle a pris quelque médicament, ou fait quelque chofe à quoi on. puiffe attribuer la fortie de ces Vers.
Celles du temps : fi les Vers for- tent dans le commencement , dans l'érat , ou dans le déclin dela mala- die. |
Celles du lieu : s'ils fortent par
Tome IT. C
De ATP LR
422 De la Génération
haut ou par bas , & en cas que ce foit par haut, fi c’eft par le nez, ou par la bouche.
Celles des excrémens : files Vers fortent mêlés dans les matieres , ou tout feuls ; 8 la qualité des déjec- tions qui en ont ou précédé, ou ac- compagné, ou fuivi la fortie.
Celles des Vers : s'ils fortent morts ou vivans , entiers ou rom- pus, enfermés dans quelque enve- lope, ou entierement libres : fon- dus, ou dans leur forme naturelle, d’unc couleur plürôt que d’une au- tre; épais ou menus, en grande ou en petite quantité : toutes cir- conftances néceflaires à remarquer, & que nous allons examiner bar ofdre. | $
La Perfonne.
Si la perfonne eft en fanté, & que les Vers foient fortis par la for- ce de quelque médicament, où pris en qe , ou appliqué en dehors, il y a lieu de juger que ce n’eft point tant la chaleur naturelle tou- te feule , que le fecours étranger qui les a chaflès, & par conféquent
| des V'ers.
que le corps dépourvu d’une cha- _ eur naturelle fuffifante > pour em=- pêcher la corruption qui ces infetes , eft'en danger de mala- die , fi l’on n’a foin de recourir aux évacuans & aux altérans. Si au con- traire la perfonne n’a rien fait ui
uifle avoir chaflé Les Vers > ilen Eu bien augurer , puifque c’eft une marque que la nature a eu aflcz de force pour fe débarraffer cllc- même fans être aidée.
Si la perfonne eft malade, & que les Vers fortent d'eux-mêmes , il faut avoir égard à la feconde gir- conftance, dont nous allons parler, qui cft celle du temps.
Du Temps,
S'ils fortent für le déclin dé Le
maladie , le figne eft bon » parce que les forces fc rétablifänt alors À
il y a apparence di nc fortent qu'à caufes de la c aleur naturelle
ui Saugmente, & qui ne leur laif. € plus affez de Corruption pour s’en- tretenir. S'ils fortent dans le com- mencement de la maladie , le figne
C ij
423
€ntretient.
+4:
424 De Lx Génération eft mauvais, parce que la fermen- tation des humeurs n'étant pas en- core faite , ils ne peuvent guère fortir qu'à caufe de lâcreté de la matiere , ainfi que l’obfervent la plupart des Médecins.
Levinus Lemnius (4) voulant ren- dre raifon de ce figne, dit que les Vers connoiffent par une certaine fagacité naturelle, la ruine prochai- ne du corps ou ils font, & que c’eft pour cela qu’ils abandonnent la pla- ce. Il ajoute qu'ils font en cela fera- blables aux Loirs & aux Souris,
ui prévoyant, dit-il, que la mai- fa où ils font va tomber , l’aban- donnent quelquefois plufieurs mois à l'avance. Sans mentir, Levinus Lemnius juge bien favorablement de la prudence & de la fagefle des Vers, de célle des Loirs , & de . celle des Souris ; pour moi , qui ne fcaurois croire que ces animaux foient fi intelligens , j'eftime qu'il vaut mieux s’en tenir la raifon que nous avons apportée.
(a) Levin, Lemn, de occultis nature mirac. lib. x, Eae 13e : : ;
des Vers. A2 Du Lieu.
‘ Dans une maladie le figne eft .ineilleur quand ils fortent par bas, que quand ils fortent par haut ; par- ce que d'ordinaire quand ils fortent a Haut , cela vient de l’une de ces deux caufes , ou de quelque obftru- étion confidérable dans les gros in- teftins , laquelle empêche qu'ils ne prennent leur chemin par le ventre, ou de quelque obftruétion, foit dans le meat cholidoque , foit dans le re biliaire , laquelle emipêche ka ile, qui ef fi contraire aux Vers, | De dans le duodenum , & permet ainfi à ces mémes Vers de remonter jufques dans Peftomac,
& de pafler de-là dans la bouche. Les Vers ne remontent pas feule- ment des inteftins dans la bouche, . mais vont quelquefois pendant le * fommeil jufques dans le nez lorfque là bouche ef clofe , & fortent par Îes narrines { 4) : ce qui ne doit pas furprendre , ni paroître d’un plus mauvais prognoitic , que s'ils for-
Ce} Fernel, de morb, inteflin, de Lumbr. C üj
#16 De la Génération toient par la bouche, vû la commu: -nication qu’il y a du fond du palais avec le nez.
Quand la perfonne eft en fanté il n’y a pas lieu de croire qu'il puifle y
avoir de telles obftruétions, puifque ces obftruétions caufent toûjours de grandes incommodités , ainfi il eft à juger que fi les Vers fortent alors. par haut, cela peut venir de ce qu’on aura été trop long-temps fans man- ger, ce que oblige les Vers, mal- gré le fiel qui fe décharge dans le duodenum , de remonter jufques. dans l'eftomac , pour y chercher à manger , & de fortir enfuite par ha bouche. Levinus Lemnius (4) dit avoir vu plufieurs fois des Versre- monter ainfi , & fortir par le nez s mais il ajoute que ca toujours été: -avec danger dans les malades, & fans péril dans Îes perfonnes en fanté,
Quelquefois Les Vers fortent par:
baut , attirés dans l’eftomac par les. alimens qu'ils y trouvent , & un: exemple, que nous rapporterons:
CP] Levin, Lemn, lib, x. cap, 22,.de occult, naturi. iracs |
| des Vers: 4iŸ plus bas d’une Religieufe , qui en vomifloit prefque tous les jours quand l'heure de fes repas appro- choit, en eft une marque aflez évi- dente. On lit dans le Voyage de Raffilly , qu'en Afrique on voit des Serpens , qui aux heures des repas viennent dans les maifons manger ce qui tombe fous la table , & s'en retournent après fans faire mal à perfonne ; c’'eft ainfi que les Vers viennent quelquefois dans lefto-. mac chercher à ces mêmes heures: de quoi manger. Quant au vomife- ment qui arrive alors , il eft facile de voir qu'il vient du picotement que ces animaux affamés font à cet- te partie. | Les Déjethons.
Il vaut toûjours mieux que les: Vers fortent avec les déjeétions que tout feuls , lorfque c’eft dans le commencement , ou dans l'état de’ Ja maladie. La raifon en eft, que quand ils fortent avec les excré- mens, ileft à croire que ce n’eft pas: par l’âcreté feule des humeurs, mais par le mouvement même des ma-
Civ
4218 De la Génération
tieres qui les entraînent, au lieu que quand ils fortent feuls , on ne peut guère foupçonner autre chofe que la malignite de humeur ; il n’en va pas de même quand c’eft dans le dé- clin de la. maladie ; il n’en faut ti- rer alors, felon Hippocrate , aucun mauvais augure (4).
Il arrive quelquefois qu'après avoir jetté des Vers par haut ou par bas, on vomit une matiere noire femblable à de l'encre, cefigneeftt : mortel, fur-toutau commencement | de la maladie. Quand les Vers for- tent mêlés dans les excrémens , & | que ces excrémens qui les accompa- |
nent font jaunes , le figne eftbon, | Bi dans la fanté , foit dans la mala- die , pourvu toutefois qu’en mala- die, ce ne foit pas au commence- ment. Ce qui fait que ce figne eft bon, c’eft que la jauneur des ma- ticres marque que c'eft la bile qui a chafé les Vers, & parconféquent que cette humeur étant dans fa for- ce naturelle, peut réparer le vice des autres. Je dis la même chofe
Ce] Hipp. Prenot, art, 10.
des Vers. 429 des matieres! qui précédent la {or- tie des Vers. 1
. Quand les Vers fortent euls , dans une maladie, & que c'eft par l'effort de quelque médicament , le. figne eft bon; nous remarquerons que c'eft ainfi qu'eft forti le Soliums repréfenté dans la Planche :.. I vint feul & fans aucun mélange d’excrément.
Les Vers.
Quant aux circonftantes qui re- gardent les Vers mêmes, la pre- | miere que nous avons rapportée , eff
s'ils fortent morts où vivans ,. ê& c’eft par celle-là que nous commeRr cerons.
Morts ou vifs.
Onne fcauroit tirer de cette cit conftance: aucun prognoftic, fans avoir égard à celles qui regardent Pétat de la perfonne, & en cas que la perfonne foit malade, à celles . qi regardent le temps de la mala-
die. Voici donc ce qui eft à obfer- ver. Si la perfonne fe porte bien ,
430 De la Génération - il n'importe que les Vers foient morts ou vivans, parce qu'il eft à juger , s'ils fortent morts , que c’eft faute d’avoir trouvé affez de cor- ruption pour vivre; & s'ils fortent vivans, que c’eft pour chercher ail- leurs la nourriture corrompue qu'ils ne trouvent pas. Si la perfonne eft malade, il faut examiner les divers. temps de la maladie, & fçavoir que dans ledéclin du mal , les Vers. peuvent fortir morts ou vivans fans: rien préfager de mauvais, & cela pour les mêmes raifons que lorf- u'ils fortent du corps de ceux qui € portent bien; mais dans le com- mencement de la maladie , ou dans Pétat , il en va tout autrement; car alors c'eft toüjours un plus mauvais figne de les voir fortir morts que vivans , y ayant apparence, que c'eft plütot le venin de la maladie qui les à tués, que la force de la chaleur naturelle qui les a chafës..
Entiers ou rompus.
Il n'arrive guère qu'aux Vers plats de fortir rompus , 8 même
des Vers. 43% ils né viennent prefque jamais au- trement ; mais pourvu que la tête ne refte pas dans le corps, iln’en faut pointtirer de mauvais augure, parce que ce qui eft refté meurt bientôt, & eft enfuite entraîné par les matieres, ou par quelque leger purgatif; au lieu que quand la tète demeure, le Ver reprend de nou- velles forces, & croît totjours. J'ai quelques-uns de ces Vers, ot#f :Pon voit manifeftement par certai- nes marques, qu'ils ont été rom- pus , & qu'ils ont recrus à peu prés eomme les plantes qui repouñent à côté de l'endroit où on les à cou- pées. R |
Enfermés dans des envelopes.
ils fortent enfermés dans une envelope , c’eft un bon prognoitic , parce que d'ordinaire ils fe trou- vent tous enfemble dans ces enve- Jopes , fans qu'il en refte aucun au tre dans le corps : de maniere que uand ils fortent ainfi fur le déclin ’une maladie, on en doit bien au- gurer. Aufli remarque-t'on que les:
437 De la Génération Malades qui rendent de ces pee de Vers, pourvu que ce ne foit pas dans le commencement de la mala- die , fe rétabliffent quelquefois plus promptement que ceux qui les ren- dent feuls &z fCparés. Un enfant de quatre ans réduit à lagonie , & dés auparavant abandonné des Méde- cins , (4) rendit tout à couppar les felles, fans qu’on s’y attendît , une veflie de la groffeur d’une bale de Jeu de Paume , dans laquelle fe trouverent des milliers de Vers; après quoi il fe rétablit Eau AE ment. Îl arrive quelquefois qu’au lieu de trouver plufieurs Vers dans ces envelopes, on n’entrouve qu’un,
mais le figne n’en eft pas totjours
plus mauvais pour cela, vû qu'il arrive fouvent qu’un feul Ver pro- duit d’abord cette envelope ÿ & qu'après y avoir été enfermé feul quelque temps , il y engendre en- fuite d’autres Vers, qui font cette fourmilliere qu’on y découvre : en- forte que quand il ne s’y en ttouye qu'un , cela peut fouvent venir de ceque le Ver n’y a pas été enfermé
6a) Amat, Lufit. cent, 1.cur, 40, d
+ des Vers. 433 affez long-temps, pour y en engen- drer d’autres. Benivenius (4) dit, qu'un Médecin étant tourmenté d'une grande douleur d’eftomac,. & faifant tâter par un de fes Con- freres, l'endroit de fa douleur , ren- dit parle vomiflement un morceau de chair fait comme une petite boule, dans lequel fe trouva en- fermé un Ver , comme une graine dans A goufle , & dont la fortie lui procura une prompte guérifon. Gabucinus ( b ) rapporte un exem- ple femblablé d’une Dame de qua- lité. Ces vefies fortent quelquefois fans renfermer des Vers, ce qui cft un mauvais figne, à moins que le Malade n'ait rendu des Vers aupa- ravant, ou n'ait pris quelque mé- dicament qui puifle faire juger que filon n’a pas remarqué des Vers : dans fes déjeions, c’eft qu'ils ont été tués dans le cofps par lation du médicament , & font enfuite {ortis en colle , & hors d’état d’être remarqués ; car il faut obferver ici
(a) Beniv. cap. 88. de abditis. {b) Gabuc. Comment. de Lumbr, Cap. 13,
36 LE dé A 4 Le ft et: : » #
454% Dela Génération
que quand ces corps membraneux , que le vulgaire appelle poches à Vers, fortent feuls enfuice d’un mé- dicament propre contre les Vers, il eft à juger que ces corps membra- neux fe font rompus & déchirés par l’aétion du remede ; queles Vers contenus dedans , étant fondus par la force du même médicament , font {ortis par les {elles fans avoir figure de Vers; mais quand ces membranes fortent d’elles-mêmes fans être détachées par aucun mé- dicament , il eft à craindre que les Vers mêmes n’ayent percé la meme brane, ne fe foient répandus dans la capacité des inteftins , & que cette membrane ne fe foit féparée d'elle-même à force de vieillir , comme on voit de vieilles peaux fe lever quelquefois de deflus les mains. Or, je dis qu’alors, le pro- gnoftic elt mauvais , parce que c’eft une marque que les Vers fe font engagés ailleurs dans les inteftins ; & qu'ayant eu aflez de force, pour percer. la membrane qui les renfer- moit , ils peuvent faire des érofions dangereufes dans les parties où ils font allés. |
des Verh.} 43; Ces corps membraneux font rif- fus par les Vers comme la toile, de l’Araignée eft tiflue par lAraignée, comme la coque du Ver à foie, ef tiflue par Le Ver à foie, & com- me les envelopes dans lefquelles on trouve les petitsdes Chenilles , font tifues par les Chenilles mêmes. Ces membranes , comme le remarque Hollier , (4) tiennent quelquefois toute l'étendue des inteftins; en- forte qu’elles couvrent les extrémi- tés des veines latées, empéchent par-là le chyle d'entrer a ces vaifleaux , & par conféquent pri- vent Le corps de fa nourriture ; ce qui eft fouvent cauie de la maigreur extraordinaire , où tombent ceux qui ont des Vers; de maniere que quand ces corps membraneux for- tent, le Malade en retire toûjours cer avantage , que les geines laëtées n'étant pas recouvertes, la diftribu- tion du chylen’et plus empéchée. Quelquefois ces membranes s’en- gendrent fans qu'il y ait des Vers dans les inteftins; alers c’eft toû- jours un bon figne qu’elles fortent [a] Hollier , de Morb. intern. Lib. 1, Cab, ÿ4.
436 De la Génération
de quelque maniere que cela fe faffe , foit d’elles-mêmes, foit par . Padtion de quelque purgatif. Fer- nel (4) parle d’un Ambafladeur de Charles-Quint , qui après avoir été incommodé pendant fix ans d’une tumeur, qui alloit depuis l'hypo- condre droit , jufqu’à l'hypocon- dre gauche, & avoir tenté inutile- ment toutes fortes de remedes, rendit enfin, par le moyen d’un fort lavement , un corps dur & ferme de la léngueur d’un pied, cave dans le milieu, que les Afli- ftans prirent d'abord pouf une por- tion des inteftins, mais que le prompt foulagement du Malade, fit voir ‘n'être qu'unacorps étranger. Le même lavement fut réitéré, & le Malade rendit un autre corps membraneux comme le premier, aprés quoi “il recouvra la fanté. Paul Pereda (4 ) aflure avoir vu une femblable membrane , laquelle avoit une aulne de long, & étoit d’une cavité à y mettre Ja main :
(a) Ferrel, de Morb. inteflin. in initie. | (b} Petr. Paul Pereda. Schol. ad method. ve-
rand, Joann, Mich, Pafchal, Lib. 7.c.15. j'en
——
f des Vers. 437 jen conferve une qui a environ un tiers d’aulne , laquelle eft faite comme un boyau, &aune cavité . à y mettre lepouce. Elle a été ren- due fans douleur, par M. * * de- meurant chez M. de Ferrari, Avo- cat au Confeil, rue des Noyers , Jequel m'envoya querir fur le champ. Celui qui l’a rendue fe porte bien, & ce n'eft pas la feule qui foit fortie de fon corps. Ceux qui ont lu la vie de Jean Heurnius , {çavent. ce qui y eft rapporté de Jufte Lipfe , qui après une médeci- ne fut délivré d’une longue & fà- cheufe maladie, par la fortie d’un corps membraneux fait comme un inteftin, & qui lui donna d’abord tant de frayeur , que fans Heurnius qui le raflura, il ne croyoit pas de- voir compter fur un moment de VIC.. |
I ne faut pas oublier de remar- quer qu'il arrive aufli quelquefois que ces membranes font une por-
* on des inteftins rongés par quel-
que humeur âcre; fignetrès-dange-
reux dans les dyflenteries, & pref-
que totjours mortel. Je conferve- Tore IL. |
?
438 - De Le Génération dans de l'eau-de-vie une membrane: de cette forte , qui a été rendue dans une dyflenterie invétérée , fans. que le Malade qui #la rendue aitr pu échaper par aucun remede.
Fondus.ou entiers:
Les Vers du corps fe fondent- aies de telle maniere après: être fortis, qu’il n’en refte pas la: moindre apparence ; ce qui eftfou- vent caufe, felon la remarque de: Monardus (4 ),que-les Gardes vou- lant montrer aux Médecins les: Vers qu'elles ont remarqués dans: les déjeétions de leurs Malades, ne’ trouvent plus rien quand elles les: cherchent. Lorfque cela arrive .. c'eft une marque que les Vers ne: font pas d’une fubftance forte, & qu'ainfi ceux qui reftent dans le” corps, céderont aifément’à lation: des médicamens. se
Quelquefois ils peuvent fe fon- dre dans le corps-méme par le’ moyen de certains remedes , & for-- tirenfuite tout en colle & en glai-
(a) Monard, Epif, Lib. 4.
| des Vers... 439? res. Que les Vers fe puiffent ainfi fondre , l'expérience le fait voir, & voici un fait qui ne permet pas: d'en douter. M. de Caën , Do- éteur de la Faculté de Médecine de Paris, m'a raconté qu'une Reli- gieufe, qui prefque tous les jours ,. un peu avant fes repas, vomifloit une grande quantité de Vers ,; le vint un jour confulter aux Ecoles de Médecine , où il étoit de vifite avec feu M. Perreau de l’Académie: des Sciences , Docteur de la même Faculté ; que comme elle y fut ar- rivée, elle vomit en leur préfence beaucoup de Vers : que M. Perreau en emporta quelques-uns dans une boëte , qu'il mit dans fa poche ; que quand il fut arrivé chez lui, il trouva que ces Vers , réveillés par la chaleur de la poche, étoient plus vifs qu'auparavant : qu'alors il cflaya divers remedes fur ces infe- étés, pour voir ce qui les pourroit tuer le plus Put 5 & ‘qu'ayant jetté de la glace fur quel- ques-uns, ceux là coulerent aufli- tôt en eaux , & difparurent prefque dans le moment. Il rapporta ce fait- | Di,
lis
"
o De l4 Génération dans l’Académie des Sciences, con1- me une chofe digne d’être remar-
uée, & M. Duhamel, membre célébre de cette Académie , m'a dit avoir été préfent à ce récit.
La couleur.
Les Vers fortent ou rouges, ow blancs , ou jaunes, ou livides; les. rouges font d’un mauvais progno- fic ; parce que cette couleur dénote qu'ils. fe: font nourris de fang ,. & qu'ainfi ils ont fait érofion à quel- sue portion des inteftins: ce quine Gauroit avoir que des fuites fà- cheufes. | Les blancs ne préfagent ni bien ni mal , les jaunes & les livides font d'un mauvais augure ; car il faut remarquer que les Versfe tei- gnent ordinairement de la couleur des chofes, dont ils fe nourrificnt.. Les Chenilles qui viennent fur l'écorce des arbres , font grifes ; celles. qui mangent les herbes font vertes ; celres qui naïflent fur les fleurs font de diverfes couleurs, {e- lon la couleur des fleurs, où elles
.. des Vers. : 445 ont pris naiflance. Il en eft ainfi des Vers du corps ; ceux qui fe nourriflent de fang font rouges ; ceux qui fe nourriflent de chyle ow de pituite font blancs; ceux qui fe: “nourriflent de bile font jaunes & livides. Or, commegla bile eft une humeur que les Vers fuyent, & que cette bile eft un baume, quk empêche toutes les autres humeurs. de fe corrompre, il eft impoflible que les Vers fe nourriffant de bile, ce baume.ne foit.corrompu & affa- di; & qu’ainfi le Malade n'ait tout à craindre, puifqu’il n’y a point. de corruption plus dangereufe & plus difficile à corriger , que celles. des chofes , qui fervent à conferver les autres.
Minces ou épais,
S'ils font fortgros, c’eft une mar que qu'ils n’ont pas manqué de nourriture ; & qu'ainfi la corrup- tion ayant été fort grande, il efk difficile qu’elle ne le foit encore, & que le Malade n’en recoive du dommage, fi on n’a pas foin d’éva- eucr promptement.
AT De la Génération
_ La groffèur des Vers vient aufffi très-fouvent de ce qu'ils en‘contien- nént d’autres dans le ventre : ce qui fe peut connoître en les ouvrant ;. ou en les écrafant. Quand cela eft,. le figne eftencore plus mauvais parce qu'il démote une plus grande: pourriture; auffi la plüpart de ceux. qui rendent de ces fortes de Vers. meurent peu aprés.
Amatus Lufitanus ( 4 ) parle d’une’ petite fille , qui rendit un Ver long’ êz rond que l’on écrafa avec le pied, & du ventre duquel forti- rent aufli-tôt plufieurs autres Vers;: il ajoûte que la fille ne vécut pas: Jong-temps aprés. |
Panarolus (b) rapporte deux exemples de la même nature, lun: d’un jeune homme de feize ans, & Fautre d’un jeune homme de tren-- te ; il dit que le premier devint heétique, & moutut aprés avoir rendu quatre mois auparavant , un Ver , dans le ventre duquel s’en: trouva un autre enfermé : que le fecond tomba dans une fievre ticr<
LA (a) Amat. Lufit. cent. $, curat. 46. Gb) Panar, Pentecoff, $, Objerv. go
des Pers 44% ce , & mourut au bout de dix-fept jours , après avoir été délivré d'un: femblable Ver. Nous avons rap- porté dans le Chapitre Il. Art. I. quelques exemples de Vers ainfi: remplis d’autres: Vers.
En grande, ouen petite quantité:
Quand ils fortent en grand nom-- | bre, le figne eft bon & mauvais.
,- tout enfemble ; il eft bon, en ce’ que c’eft toujours autant de corru- ption de fortie, & mauvais en ce’ que ce grand nombre de Vers ne’ peut avoir été dans le corps, fans que quelques-uns ayent fait éro- fion aux inteltins : je dis , ayent fait Crofion , parce que quand les. Vers font en fi grand nombre, ils. s’affament les uns les autres, & que: les plas affamés ne manquent gué- re de s'en prendre au lieu qui les: renferme.
. Aprés avoir parlé des moyens de: fe garantir des Vers, & avoir rap- porté les prognoflics qu'on peut ti-- _ rer dela fortie de ces Animaux. nous refte à-marquer les reme--
_
444 De la Génération
des propres pour s'en délivrer. Nous obferverons qu'entre ceux qu'on a coûtume d'employer pour cela ,.il y en a debons, & de dan- gereux ; c’eft pourquoi nous:ferons un Chapitre exprès des remedes qu'il faut éviter , & un autre de: ceux que lon peut pratiquer avec’
A]
fuccés. ARR SNS LAS à CHAPITRE VIII
De certains remedes gw'on:a co4- tume d'employer contre les Vers: des intéfins ,. © quil faut ÉVIT ET +: |
] L y abien de l'erreur fur le fait des remedes qu’on employe con- tre les Vers ; quelques Auteurs (4 }- gonfeillent levinaigre pour les tuer; d’autres la poudre de Vers deffé- chés , d’autres de l’eau où a trempé du mercure, d’autres le mercure er fubftance , d’autres la poudre nom- mée , Semen contra, d’autres le tabac,
C@) Perdule, particul. Therap. Lib, III. cap: 2 re d’autres
es Vers. _ 44$. autres l'éau-de-vie d’autres le fl ,:tous .remedes dont il eft bon ‘dets'abftenir 1 2001, - Le vinaigre netue-pas toutes for. tes de Vers, & il y en a qu'il fait revivre quand ils méurenht, ainfi que mous:le rémarquerons dans le Cha pitre neuviéme. «D'ailleurs ,-CE qué nôus avons dit du vinaigre dans lé Chapitre fixième , fuffit pour-faire foupçonner qu'il pourroit bien être plus favorable que contraire aux Vers. « BAGRPQUL S 4 durroitet 1 Lapoudre de Vers defféchés fait æendre , je, l'avoue, ‘beaucoup de Vers quand on en ufe quelque temps, mais ce font ceux qu'elle produits. Et comment n’en produi- roit-cile pas ;: aétant elle-même :qu'un amas. de: femences : à Vers 2 Ainfi il ne faut pas tout-à-aitisen rapporter à ce (que les Auteurs nous -difent à l'avantage de cetté poudre, “êt à ce qu'en dit entr'autres Levi- aus Lemnius , qui,en parle comme du meilleur de tous les remedes. 3 _P’eawou le mercure-a trempé eft “bonne contre les Vers ÿ Mais cont- ane ilen faüt.ufer-plus d'une fois: Tomell, E
EN
446 De la Génération
pour q qu'elle fac fon effet ,ilarri ve que les parties fubtiles du-mer- Cure qui ÿ {ont mélées, : offenfent à la longne le genre nerveux » & caufent des tremblemens, Jajoûte à cela que la plüpaït des Malades, à qui j'ai fait prendre de cette eau, fe font plaibs à moi:qu elle leur haidoit des pefanteurs d'eftomac , &c des gore trés-incommor des.
Le inercure: préparé que l'on pr end en fabftance , s'appelle Aqui- la.alba, Où mercure doux ; On en donne fix; fept, huit & jufqu'à vingt ê& trente grains, felon les
ges & les tempéramens, dans quel-
ue conferve. Ce remede pris feul ,
eut caufer le flux de bouche, étant pue réitéré. Ainfi ileft bon de le méler avec quelque pürgatif 5 autrement on doit l'éviter, ou moins n'en pas faire un ufage fami- lier, siln'ya quelque foupçon de Vers vénériens 3 Car alors le mer- çure doux .eft à con (eiller.
” Le Semen-contra €ft contraire aux Vers; ‘mais ‘ il eft en même | Hem ps popraïte aux Ma Mais ven
FL — des Vers. AR # échaufe confidérablement: ROLE peut caufer des fiévres violentes, Quelques. perfonnes difent que fi l'on met de cette graine dans du pain chaud ,elle y produit une fort grande quantité de Vers; ce pour roit bien être une fable. Je né dé» |. cide-rien néanmoins B-deffus, | — Pource qui.eft du Tabac. je ne prétends pas nier qu’il ne puiffe être | Le contre les Vers; mais sil à | quelque vertu contre cette mala- die » Ceft par un endroit, qui le rend en même temps trés-dange- feux; çar il contient en lui-même un fel cauftique fi mordant, que ce fel:confime même les chairs les plus dures qui s’'amaffent dans les ulcéres: enforte que fe mélant avec la falive qui coule dans l'eftomac, tre mêle elle-même avec des alimens , il en pañfe une partie dans les inteftins avec le chyle ,.& te autre fe difiribue avec le fang tout le corps, d'où il arrive que pe 2 d que foient les Vers, il'eR- difficile FER échappent à action de ce fel ; qui eft porté par tout: Mais ce même fe} ph rend | ij
{
44% De la Génération |
Île rabac ‘bon contre les Vers , le rend en même temps sérnicieux au Corps 5 car il picote 1 violemment les parties tendres ëc délicates , où il s'attache, qu'il les relâche & en dérange toute la tiflure ; il excité auffi à la longue dans les nerfs, des mouvemens convulfifs , qui ap> prochent fort de ceux de d’épilep-
fie ; ainfi que leremarque M. Fa: gon dans {a fcavante Thefe fur le Tabac ; d'où je coûclus que Îles maux que produit le tabac ; quand on en ufe fouvent , étant beaucoup plus grands que les avantages qu'on en peut retirer contre les Vers , on n'en doit point confeiller le fré- quent ufage dans cette maladie. J'ajoûte à cela avec de célébre Mé: decin que je viens de citer, qu'il y a dans le tabac un fouphre nar- ae encore plus dangereux que fon let. Ce fouphre eft dela ina: ture de celui de l'opium , qui’fe diffout également dans l'huile ; dans Y'efprit ; dans les fels , & dans l’eau; ce qui n'arrive pas aux autres fou:
hres. Le fouphre du tabac étant donc de ce caractere ; on'eft pas plie
? + ie . des Vèrs' _ 448 tôt cñtré dans le corps, qu'il s'y diffour par le moyen de la lymphe, ou-de l'efprit qu'il y rencontre; & alors débarraffé des féls qui le lioïert ,; fes parties branchues s’en gagent les unes dans les autres ,; & caufent des obftruétions & des en“ gourdiflémens , qui ralentiflent. lé cours des efprits animaux. Ainft; felon Ha: diverfe difpofition. des corps ; Faune .de ces deux chofes nœ manque: prefque jamais d'arriver ÿ ou les fels piquans du tabac déchi- rent les parties, & en rompent la tiflure, ce quine peut que hâter ruine du corps; ou les fouphres narcotiques , dont ilefcompofé, ralentiffent lé mouvement ékr fang;, & par ce repos caufent des apo- pléxies, & fouvent , comme Je remarque le même M. Fagon,, des’ morts foudaines ow prématurées, Cene font point iei des conjectu- res fondées fur des idées de’ Cabi: ner, ce font des faits certains; en Yoiciurentrautrés qui mérite d'étre fematrqué. , , STE En: 1606. dans la rue S. Denis au Sépulchre ; je traitois un. Malade E iij
so De la Génération | qui tomboit fouvent d’apopléxiés aprés l'avoir traité quelque temps, fans qu'il reçut tont le fouligement que je m'étois promis, jappellaren _confultation M. de Saint - Yon, Docteur de la Faculté de Méde- cine de Paris , lequel ne trouva pas à propos de rien changer dans les _remedes que j'avois prefcrits.; mi dans Ia méthode que je fuivois:: Jé €ontinuai done , maïs le mal s'opt- piâtrant toûjours , comme le Ma- hide ‘prenoit beaucoup de tabac, je craignis que ce fouphre narcoti-
ue n’agît trop fur lui, ouque ce 4el à force de picoter les parties du cerveau , ne les tint trop relâchées:; & qu'ainfi, ou ce fel ou ce fou- phre , ne fût une des principales œaufes de la maladie. Je confeillai donc au Malade de fe defaccoû- ‘tüumer peu à peu du tabac, & de s’en abftenir enfuite abfolument > ail fuivit mon avis , & äl n’eut pas été un mois fans en prendre, qu'il 4e porta mieux, fes attaques furent moins fréquentes & moins longues, & au bout de fix mois il fut guéri. + Comme la Thefe que M. Fagon
Teen rene LA ä donnée fur le tabac , fait voir at long tous les aëcidenis que peut caus fer Le fréquent ufage de cette plan- te, j'ai cru que les Lcéteurs feroient bien aïfes de trouver cette Thefe dans cc Livre : Je l'ai traduite én François à la fin de ce Volume. :: Bontekoé.eft du riomibre de ceux gi ‘recommandent le tabac contre les Vers ; il le regarde même com- me un des plus furs moyens de pro longer la ‘vie. CetAuteur a tou jours des fentimens qui lui font particuliers ; il 'oùtre les chofes , jufqu'à dire que comme on doit continucllement refpiter l'air, on doit aufi recevoir fans céffe la fu- mée du tabac , qui ne nous eft pas Moinsutile , dit-il, que la refpira» tion. Il ajoûte que les femmes doi- vent fumer aufli, &c que d'ailleurs c'eft un parfum fi agreable, que ceux qui jugent des chofes fans: pré: jugé, le:préférent à tous les autres, Ce difcours eft trop outré pour mériter qu'on lerréfute & 11 ct aflez digne d’un homme, qui ne fait pas difficulté d'avancer: dans ün autre endroit de fon. QBNTIGE , {v
452 De la Génération que la tempérance n’eft pas üne chofe fi néceflaire à la fanté, & que quand-onamangé avec: excés comme la faim tarde davantage à venir, & qu'ainfi Fon:prend moins d’aliment dans le repas fuivant , il arrive qu'on n'en à pas trop pris pour tout un jour; aprés quor ik ajoûte, qu’à bien juger des chofes:, Fintempérance n’eft point nuifible ælafanté: (a) 20 ciel - Quant à l’eau-de-vie ; commé elle eft plus capable d’épaiflir les humeurs, que de les fairecirculer ; elle ne fçauroit étre bonne contre les Vers : le principe eft certain: Mais on doutera' peut-être que cet= tereau :foit telle que nous difons:; c'eftidire, qu'elle épaififfe des fucs de notre corps , au lieu de les difoudre » & c’elt ce qu'il ef facile de prouver. IE eft fi peu vrai qué l'eau-de-vie:fubtilife les humeurs; ue fi l’on en feringue feulement x onces dans la veine: jugulaire d'un Chierr, on lui trouvera un moment aprés , les poumons rem: plis de grumeaux de fang coagulé. (a) Bontechoé » Paré. 3 Chap. 4 |
iodeh Pen 45% É’eau-dé-vie épaiffit la glaire d'œuf: fi l'on en tient quelques gouttes dans la bouche , elle coagulo la fa- live’, & la. fait devenir comme en ecole. H y a dans Peau-de-vie un acidé dominant, qui fair même qu'elle arrête le fang: des plaies: ceftdoncune erreur de croire qu’el le fabtilife les-fucs denotre corps.
Au regard du‘ feb, ceft-le fenti- ment commun qu'il eft bon contre les Vers; mais on fe trompe. Ees Poiffons de mer font attaqués de Vers comme ceux d'eau douce. Le fromage le plus falé n’en eft pas exempt , témoin le plus fort gruye: re , & le Rochefort. Ainfi ceux-là fe trompent, so fe guérir , ou “e préferver des Vers, mangent tour res leurs viandes extrèmement [2- les. Il feroit même facile de mon» trer que l'ufage exceflif du fel pro- duit des: défordres dans le: corps, qui peuvent être très-favorables: 4 la génération des Vers ; mais: cela noùs Écarteroit. NÉ AE : Il y a un autré remcde dont j'ai vu quelques perfonnes fe fervir, fi toutéfois on peut l'appeller un Le
+
4S£ De la Génératiôi | mecde ; c’eft de boire de lea daté laquelle ayent trempé des écorces vertes de noix : ce que je püuisaflu- rer de ectte eau, e’eft, qu'elle n’& d'autre effet que de béaucoup é- chauffer, & qu’elle ne chafle du corps aucun Ver. La raifon pour- Quoi on a cru qu'elle pouvoit. tuer les Vers du corps, ou les chafler, c'eft que fi l'of en jette dans un jardin , on voit aufli-tôt tous les Versde l'endroit où l’on én'a jeté; fortir en foule, (4) ainfi que le rap= porte Chürles Etienne dans {on Agriculture, Erafme daïis fon Col- Joque fur la Chañe, dit la même thofe ; (4) maisil fe peut bien faire que ces Vers fortent ainfi, plütôt attirés que chaflés par cette eau, & qu'ils viennent fur terre, comme ôn les y Voit venir lorfqu’il com mence à pleuvoir, & comme :ort Voit les Poiflons fauter au-deflus de l’eau quand: la fraîcheur de 1x Auit s'avance. On peut oppofer que cette eau étant fort amere , il ft à €roire que lorfqu'’elle fait fortir de a) Carol. Steph. Agricult. Lib, 3, Cap ape
"6b) Erafm, Collog. im venar, CLAÈLLe
: Rs Vos, #5$ térré les Vers, c’eft plûtôt parce que les Vers la fuyent, que parce qu'ils la recherchent. Je réponds à cela que toutes les chofes ameres n6 font pas contraires aux Vers ; & encore moins à toutes fortes de Vers ; témoin l’abfynthe , dont la tige & les feuilles (ont toutes COU- vertes de petits Vers, ainfi qu'on sen peut convaincre par le microfs éope. : | - Mr Baglivi rapporte quelques ex pre qu'il a faites fur les Vers ; . lefquelles , felon lui, peuvent beau: éoup fervir à nous faire connoître Pinutilité ou le peu de force de cer+ . tairis remedes. | La “En 1694. à Rome, il prit des Vers vivans fortis du corps d'un Malade , il en mit quelques-uns dans de l'efprit de vin, oùilsvé- éurent cinq heures enticres; il en mit d’autres dans du vin, d’autres dans ane diffolution d’alôës ; d’ex= trait de chamædrys , & de tabac, & ils y vécurent neuf heures; il en mit d’autres Le foir dans de l’hui- Je d’imandes douces, & il les trou va en vic le lendemain matin, mais
6 De Ha Génération Hnguiffans; d’autres dans dujus fHimon!, & le jour fuivant ilsétoiens | éncore fort vigoureux > d’autres dans un vaifleau à moitié plein de mMercuré, &c il les trouva vivans le léndemain; qui tâchoient de gagner ke haut durvale. (4) : wow - M: Rédy rapporte aüfli-plufieurs expériences de'cettenature,-par lefs quelles: 1 prétend prouver que la plüpart des remedes qu’on employs contre les Vers, doivént être. évi- tés, ou comme dangereux:ou coms me inutiles. Le fentiment commun eft que Faloës:, la-coralline, la thés æiaqué , le mithridate, l’orviétan & plufieurs autres médicamens defs agréables’, font éxcellens contre: les Vers : que Le fuere aucontraire:; le miel, les fruits font pernicieux dans cette maladie; mais Mr Rédy foûtient ( nous verrons fi-c'eftaves raifon',:) qu'on-fe trompe en' cela; & qu'ik n'y a rien qué les. Vers fuyent davañtage , que lé fucre, le iiel-&e les fruits. Pour le prouver,
LA
fa) Georg. Bagliv. de prati medicd ad. veraré | ob erv., rakion. revocand, Cap.'9. Aït. de Luxibrice fuétors L OR DEV
des Wers. 457 ji rapporte diverfes expériences qu'il à faites fur les Vers de terre , ne doutant point que ce qui eftcon- traire à ceux-ci, ne foit également éontraire à ceux du corps. Voici quelques-unes de ces expérien-
Premiere Expérience:
H mêla de la terre avec de la thé- riaqué , & da mit dans un vaifléau de verre ; puisil yietta quatre Vers deterre , qui ny furéntpas plûtôr, qu'ils {e cacherent dans la terre, MiRédy vingt-quatre heures aprés, ajoûta de la thériaque, les Vérs de- meurerent toûjours tranquilles ; ik augmenta peu à peu la dofe pen- dant quatre jours, mais cela ne {er- vit de rien, & les Vers n'en furent pas moins vigoureux. Il fit la même “expérience avéc du ‘mithridate:ê de l'orviétan ; ‘elle né réuffit: pas mieux. Après céla, dit Mr Rédy ; dans quelle erreur n’eft-on pas de y. 1 18 SR MONTRE IUT Et « (a YFrantifei Redy y de. Animalculis que in core: os PRE uen SPÉNUN RAFIR
2 LE ;
458. De le Génération | battre les enfans pour leur faire.
prendre de la thériaque ou du mi-
RAR contre les Vers? Il avoue néanmoins que fi on met des Vers dans de la thériaque mêlée avec de l'eau , ils y mourront ; mais il pré- tend que ce n'eft qu'à caufe que le miel qui entre dans la thériaque, venant à fe détremper , touche plus immédiatement le Ver; & il avertit qu'il vaudroit bien mieux donner du miel tout pur aux en- fans, que de leur faire avaler une aufli grande quantité de chériaque qu'il en faudroit, pour que le micl qui entre dans cette compofition , pût produire dans le corps des Ma- EME le même cfilct qu'il produit
hors. |
Seconde Expérience,
- I délaya de bon miel d'Efpagne dans un peu d'eau, & il y jetta quatre Vers qui y moururent en moins d’un quart d'heure ; il réitera la même expérience fur plufieurs autres , qui moururent prefque tous
En auffi peu de temps. Après cela
mn des Vers: 459 dit-il, comment ofe-t'on foûtenir que les chofes douces nourrifflent les Vers ; & pourquoi ne pas don- ner de l’eau miellée aux enfans qui ont des Vers , plütôt que.de leur faire avaler tant de breuvages
Le 2
ämers qui les révoltent? Troifiéme Expérience,
I mit des Vers de diverfes grof- feurs , dans de l’eau fucrée : les plus petits y moururent en une heure ; & les autres en deux. Mais ce qui fait bien voir, dit-il, combien le fucre eft ennemi des Vers, ceft que fi vous jettez fur un Ver, du fu- cre en poudre , le Ver meurt pref- que aufli-tôt. M, Rédy remarque ici que les fangfues craignent auffi le fucre, & que fi on les met dans de Peau fucrée , elles y meurent | avant vingt-quatre heures,
IL jetta quatre Vers dans une dif- folation d’aloës ,: & les y laiffa vingt-quatre heures, après quoi 1} s'3 ;
460 De la Génération fes retira tout vivans, & des mit
dans de la terre où il avoit mêlé de Faloës, ils y vécurent plufieurs jours.
©: Cinquiéme Expérience. Mâchez quelques morceaux de pommes, de poires, d’abricots, ‘puis mêlez quelques Vers dans ce que vous aurez mâche, ils y mour- ront en peu d'heures.
: Comme ces expériences ont été faites fur des Vers de terre, lacon- féquence qu’en tire MrRédy pous des Vers du corps, .pourroit bien n'être pas affez jufte 5 il l'avoue lui- même : mais ildit fur cela , que comme on trouve plus aifément des Vers deterre, que des Vers du corps , illui a été plus facile de faire fur ceux-là, fes expériences. H en xapporte néanmoins quelques-unes qu'il a faites fur des Vers du corps; & comme elles font en cela même de tout&une autre force que lesau- tres, nous rapporterons (4) les prin- cipales. EST
£ () Nous avons déja rapporté. tout cela dans de x feptiéme Journal de 17094 mais nous y répon- DFI 17 GÉNIE SONO
+ Es
1 ne Pert. st 461 7,19 Des Vers du corps mis dans de l'eau froide, y ont vécu les uns foixante & les autres foixante & deux hetiress… Ion EITE ‘12%, Dans de Peau où l’on avoit: jetté une grande quantité de terre: figillée, ils ont vécu autant ;: la terre: figilléc cependant pañle pour être ün bon remede contre les Vers. ::
3°. Dans de l’eau de fleur d'o-- | range, &: dans de l’eau-rofe, ils: |, font morts’en-dix-heures.. À |: 40: Dansde l'eau fucrée ,épaiflie- Æh confiftance de julep, ils ne vi- “Vent: pas plus’ de trois: ou quatre: camees:0 dal nl cu à EN
5°. Si on les met'dans du vin, ils:
ÿ RER Haois prés de deux: Jours, au lieu que les Vers de-terre: ÿ meurent: prefque d'abord:
: 6, Dans de: Feau où l'on:avoir ‘broyé de la coralline;, ils ‘ont vécu: plus de foixante heures, &. dans une infufion-d’aloës; plus de trente... | M Voilarles expériences les. plus: : } -confidérables queMrRédyait faités: | “pour découvrir ce qüi-peut-être com | traire aux Vers; (4) mais ces cxx
(a) Francifci Redy, de Animals pin cor
rome IL. E
467 De la Génération périences de Mr Rédy & celles de Mr Baglivi ne font point aufli dé- cifives qu'ils l'ont cru, pour la con- clufion qu'ils en tirent. Car il fe pent bien faire que certaines chofes: dans lefquelles on aura jetté des- Vers fans qu'ils y meurent, on qu'ils: en foient contrariés , tuent ou Con- trarient néanmoins les. Vers lorf- qu’elles feront entrées dans le corps, parce qu'alors étant mélées avee les: ca de l'eftomac ou des inteftins., elles peuvent par le moyen de ces fucs qu'elles rencontrent , acquérir une qualité contraire aux Vers: Le vin mêlé avec du lait , ou avec du: bouillon, et à plufeurs de ceux qui aiment l'un & l'autre féparé- ‘ment ; un breuvage infupportable. L'eau de pourpier. tout de même , & plufieurs autres dans Jefquelles: mous voyons vivre fi Jong-temps: les Vers que nous y avons: jettés peuvent Être contraires à ces Ani- maux, lorfqu’elles font mêléesavee- les différentes Pre qui fe ren- _contrent dans l'elomac & dans les:
poribus Animalinm wivornm: reperinntir 3 Obfervaz Pig #65+ |
F4 des Pers: #68 inteftins.: De plus, par le mélange
. de certains fucs , qui feuls ne feront
point contraires aux Vers, il peut fe faire des fermentations capables de les chafler ou de les tüer. Tettez de l'huile fur de’ l4 chaux, nulle: ébullition’: jettez-y de l'eau, ils'ex cite une fermentation violente: J'at. joûte à cela qu’à l’occafion de cet.
taines chofes avalées qui entrent
dans les inteftins, ces inteftins font: capables de plufieurs mouvemeng: qu'ils n’auroïent peut-être pas: fans: cela: Or de ces mouveniens il peut: ÿ en avoir quelques-uns qui déta- chent lés Vers’ adhérens aux meme branes des inteftins, & les chaffenr: plus infailliblement que ne fair l'ir- fitation de certains purgatifs,. qui des corpsmême les plus remplis de:
Vers ; ne chaffnt fouvent aucun
Ver’, & qui ne purgent que leshu- meurs & les excremens, :, 11 De plus, les diflolvans de l’efto- Mac en agiffant fur les médicamens jue nous avalons', en tirent des ubftances qui fotivent-oñt une qua
Eté toutéantre que colle des medi- éamens d’où’ ils les" cirént. Si l'om EF
464. De la Génération
met, parexemple, dans une difo
lution-d’aloës , des Vers de terre, ils y vivent long-temps ; mais fion Les jetre dans un verre d’eau, où l'on mette feulement une goute d'huile d'aloës;. on les voit fur Le champ faire des contorfions incroyables’, £ battre les flancs avec les deux extrémités de leurs corps, puis tom- ber morts tout à coup au fond du weïre; l'expérience el conftante ; je lai faite plufieurs fois. Cela pofé; ikn'efbpas étonnant:qu'une dofe d'a Joës ; qui étant difloute dans un:peu d'eau , ne: fera pas-fuffifante pour tuer , ni peut-Ctre même, pour ins comm'oder des Vers quon-yjettera, puiffe néanmoins étantavalée , tuer eu: chañler les: Vets qui feront dans Le: corps ; il:n‘y a pour Îe compren- dre, qu'à: fuppoler une chofe très xrai-fémblable ; quieft que cette huile , ou autre fubftance équivar lente; vienne à fe féparer de F'aloës, par-l'opération des. diffolvans ds l'éftomac, laquelle furpañle en ver tutoutes Les opérations de Chymie: .… Quant au miel. & à l’eau fucrée;
où les Vers: meurent, En, pou: de …
Lan. desRete ve UA46S temps, il y a tout lieu de’ croire que.ces. Infeëtes n’y périflent que parce qu'ils s'eneny vrent.Or quand en avale du miel, ou autre chofe: femblable dont les Vers s'accom- modent , onn’enavale pas ordinai- rement afflez, pour que ces Vets puiflent s'en enyvrer & y. étre fub- mergés : ils s’en nourriflent feule- ment. On dira peut-être quil ny a qu'à avaler tant de miel que lés Vers sen ere && s'y noyens. É’expédient feroit bon, s'il ne $ÿ agifloit fimplement que detuer ou de chafler les Vers ; mais ikeft aifé de voir qu’on-ne pourroit ,fansnui- re à fa fanté., avaler la' quantité de miel: qui feroit néceflaire pour que es Vers s'y noyaflent :dans- notre corps. Voilà ee que j'avois à re- marquer fur les remedes qu'il eftà. propos. d'éviter: ; pafñlons .à. ceux: qu'ilcft à propos de faire,
466 De la Génératioh 4 GRAS RERO CHAPITRE IX..
Des Remedes propres contre toutef fortes de Vers du corps humain.
Y Omme fes Vers du corps hu | main, _ainfi.que nous l'avons: obfervé , ne naiflent pas tous dans les inteftins, mais que plufieuts s'en-
-gendrent ou’ réfident dans la: tête. dans le foie, dans le'cœur, &c. nous partagerons €e Chapitre en: deux Articles. : Dans le premier “nous marquerons les Remedes pro- . pres contre les. Vers qui occupent d’autres parties que les inteftins 5: & dans le fecond ; les remedes propres contre ceux des inteftins.
dés Vers . 467
2
= ©
ARTICLE PRÉMIER:
Remedes contre les Vers exentérax :Ceft-a-dire ; qui font ailleurs que ° " ‘danslesinteffins: æ És Vers éxentéraux fe divifent en cinq clafles:, comme nous: Favons vu ; fçavoir’, r°.les Encé- -phales ; proprement dits. puis les: inaires , les Ophthalmiques, les: Auriculaires & les Dentaires.. 2°. Les Pulmonaires ,. les’ Cardiaires . Jes Sanguins , les Véficulaires & les’ … Élcophages. 3°. Les Cutanés ; fça- ‘voir; les Crinons ; les Cirons, les: Bouviers, les Soyes, les Talpiers & les Toms. 4°. Les Umbilicaux & es Vénériens. . $°. Les Oefopha- “giens , & les Spermatiques. Parmi les Vers de ces cinq'clafes ‘n’y a que ceux de la premiere , de’ a feconde:, de la troïfiéme, & de’ hi quatrième’, qui foient nuifibles: aucorps. Les autres ,ainfi que nous Favons remarqué plus haut, font re: gardés comme amis du‘corps:,, &
*
468 Deta Génération HAS pour cette raifon , n'ont pas befoir de remedes; c’eft pourquor nous ne lescomprendrons pas ici
… Reñiedes contre les Kers: Encéphales
Les Encéphales proprement dits éelt-à-dire, qui s’'engendrént dans: Te cérveatt ou fur fes menibranef, font très - difficiles à chafler ; vu qu'il ne peuvent fortir par le nez; qui eftlaiculeiffüequ'ils pourroient avoir, s'ils en avoient'quelqu'une. D'un’ autre côté, fi par Feflet de quelque’ remiede ;: ils viennent à mourit dans latête, ils n'y peuvent: caufer qu'une corruption capable de tuer les malades. Ainfi de‘quelque mañietb:que loir confidere:la cho fe ; ce mateft d'urie.difficile guéri- Lon ; je dis difficile , car abfolument parlant; il n’eft pas mourable, ëc Schenckius (4) prétend qu'un excel-" lentremede contre cesVers ef le vin: ‘de Malvoifie dans lequel ontbouik- -H'des raiforts-Onren donne an ma-' lade: une fuffifante quantité à jeûn:
P La Séhimckilibi >. Obferv, Med, de capit. dolor.
Nous:
. des Vers. 469 Nous avons parlé de ce remede dans l'Article premier du Chapi-
tre troiliéme ; de fçavoir comment
ce vin ou autre remede quel qu'il foit, peuttuer le Ver, fans que {e cadavre de cet infeéte caufe dans le CCrvCau aucune corruption mot telle, c'eft ce qui ef trés-difficile.
Contre Les Rinaires.
Les Rinaires , c’eft-à-dire, ceux qui font dans la racine du nez, peu- vent être chaffés par des errhines : le fuc des feuilles de Bétoine tiré
at le nez eft bon pour cet effet, A poudre de Bétoine, & celle de la plante nommée par les Botaniftes Doroticum plantaginis folio , font en- core de bons remedes dans :cette occafion , étant pris parle nez. Le Dororicum plantaginis folio, eftrare , & 1l faut prendre garde de s’y laifler tromper. Comme j'en ai une gran- de quantité que j'ai cucillie moi- même aux environs de Plombiere, où élle croît en abondance dans les prairies ; j'en ai fait diverfes expé- ricnces , & je puis dire qu'il n’y a
Tome IL. G
470 De la Génération | point de fimple qui foit fi bon que celui-là pour dégager fans émotion, le cerveau par le nez. On peut met- tre la fleur de cette herbe dans le nez, foit fraîche ou féche, comme Jon veut ; une pincée fufhr. Elle dé- charge beaucoup de pituite , non- feulement par le nez , mais encore par la bouche, & elie foulage con- fidérablement le.cerveau. On n'en Açauroit trop confciller l’'ufage aux perfonnes replertes , & à celles que la pituité incommode. L'huile, & felon quelques-uns, le tabac , font fpécifiques contre ces fortes de Vers. | Il faut fe rappeller là-deflus les deux hiftoires que nous avons rap= portées depuis la page 75. jufqu’à la page 88. On y voit de quelle maniere ont té chaffés deux Vers Rinaires du nez d’une femme, l'un ar du tabac , & l'autre par de huile. “ de. “Voici.ces deux faits en abrcgé ; «°. cette femme donc il eft parlé dans la premiere hiftoire, rendit {on Ver après avoir mis inutilement gnufage pendant quatre années tour
ter 4?
des Pers. 47%
tes fortes de remedes , excepté le tabac, qu’elle s’avifàa de prendre au bout de ces quatre années » & dont
elle ufa l’efi LL. ‘prit en pou
ace d'un mois. Elle le re par le nez, & à péi-
|: ne le mois fut-il fini, qu'ayant un
|_=Matin éternué avec cflort , elle | moucha fon Ver, qui forti tout roulé en pelotton. Voyez la page 75- où la chofe eft contée au long.
| 2”. Cet Officier dont il eft arlé | dans la feconde hiftoire , rendit le
tes
fien de le moyen de quelques gou- ‘huile d'amandes douces qu'il {e fit verfer dans l'ore
ille gauche,
où fon Ver, RES logé dans le
nez, lui caufoit un
ourdonnement
<onfidérable , ce qui ne laifloit pas foupçonner au malade , d'avoir un Ver dans le nez. | Nous avons rapporté aprés un habile Phyficien , page 87. de quelle manicre ce Ver étant dans le nez, à pu être chaffe par un re- mede infinué dans l'orcille. L’expli- cation eft méchanique , & peut |. beaucoup fervir dans là pratique de
Médecine ,
nous y renvoyons.
Gi-
472 De la Génération Contrerles Auriculaires.
. Quant aux Vers des oreilles, ce font de bons remedes. pour les tuer ou pour les chafler , que lejus d’oi- gnon, ou,quelques goutes de vieille urine , melée.de miel , ou comme fenfeignen Diofcoride , Galien & Aerius, unpeu de fuc de Calamen- the : le lait de femme feryngué dans l'oreille eft encore três-bon pour les faire fortir : la fumée des
n re
chofes ameres, recue par lenez & par la bouche font aufli de bons fe- cours. Salmult rapporte (4) que ces fumées firent fortir un jour à un ma- Jade onze Vers par les orcilles. On peut faire des parfums avec la fe- mence de Jufquiame & la cire , ré- duites en petites bougies , qui Ctant jetrées fur Les.charbons, rendent une fumée excellente contre ces Vers : on l’introduit dans Îles oreilles , par le moyen d’un petit entonnoir.
Mais pour bien juger de ce qui peutréufir contre les Vers des oreil- HA , il faut examiner ce qui peut : CA] Salmult, cent. 2. obferv. 3 9e |
?
des Vers 473 #éüfir contre les perce-oreilles lort:- qu'il y en eft entré quelqu'un : il fe préfente fur cela une expérience qui ne fçayroit être trop confultée. Le perce-oreille n’entre dans l'oreille, & ne s y plaît quand il y eft entré, de parce qu'il y eft attiré par le uc même qui fe trouve dans Foreïl- le; & le Ver qui eft produit dans Vefïeille ne s'y produit non-plus &z n’y demeure , que parce que l'hu- meur conteriue dans l'oreille leur cft favorable. Ainfi ces deux fortes de Vers peuvent être regardes comnre de même nature par rapport à ce Je peut réuffir pour les faire fortir e l'oreille. Cela pole, voici l'expé- ‘rience dont il s'agit. On y trouve- ra en l'examinant dans toutes fes circon{tances, une lecon fidéle de ce qu'il elt à propos de faire ou de nc faire pas contre les Vers Auricu- laies. qu En 1723. au mois de Mars, dans le Bourg de Domard, Diocéfe d’A- miens, un jeune Garçon (4), âge
(a) Lettres fur des Perce-oreilles , par M: de Sa- voye , Curé de S. Ouen, imprimées à Paris. Premiere . Lettreen 1725. Seconde Lettre en 1716. Troifiéme
G 15}
474 Desa Generation 3 alors de neuf ans, fils de M. Laffite: Maître Chirurgien du lieu, fe plai- gnit d'un mal d'oreille, & dit qu'i croyoit avoir fenti entrer ; étant couché fur l'herbe, quelque petite. bête dans fon oreille droite.
Peu de jours après on en vit for- tir un de ces infectes qu’on nomme: perce-oreilles, & quelques autres. jours après , il en fortit fucceflive- ment jufqu'à quarante. Le pere de: l'enfant furpris d’un tel évenement, fe mit à chercher quelle pouvoit être fur la terre la nourriture de ces. infeétes , &c il trouva qu'ils aimoient beaucoup une certaine pomme douce. Inftruit de cela, il mit de temps à autre à cet enfant. dans l'orifice de l'orcille , de petits. morceaux de cette pomme, ce qui parut avoir quelque fuccès, mais: les Vers ne délogeant pas affez vite, il voulut chercher quelque autre: Lettre en 1728. Quatriéme Lettre en 1731 chez:
Guillaume Cavelier ; auPalais; Guillaume Cavelier: fils, rueS. Jacques ; la Veuye Piflot , Quay de Con ti; Jean de Nuili, au Palais, PAT
Mercure d'Août 1725. pag. 1761.
Mercure de Juin :726.pag.1355.
Mercure de Septembre 1728. pag 2000;
Mercure de Janvier 1731. pag. 58.
|
des Vers: 4TS
iioyen. Il confulta pour cela les:
Livres de fa Profeflion, & n’y trou-
vant rien qui lui convint , il prit le’ parti de confulter les Médecins d’A- miens & d’Abbeville. Les uns lu
ordonnerent d'introduire dans l’o-
reille de fon fils , l'huile d'amande’
douce , l'huile de cumin , l’éau-de-
vie; les autres, d’y feringuer l'eau
de mercure , avec l'huile de. tére- benthine. Il fuivit ce dernier avis,
& dés le lendemain , il vit avec
étonnement fortir cinq de ces infec- tes par l'oreille gauche ; car aupara- vant ils ne fortoient que-par la droi- te. L'enfant en Re enfuite plu- fieurs autrés , après quoi il fut huit
à neuf tnois fans reffentir aucune douleur ; & fans rendre aucun Ver, mais depuis la fin du mois de Mai
172 5.-jufqu'au 24. Juillet de la me-
me année , il en rendit indiftinétc- ment par l’une & par l’autre oreille,
au moins cent vingt. . Les douleurs dont le jeune gar- con fe plaignoïit alors, & qui ne du:
roient qu'un moment , fe failoient fentir , ainfi qu'il le défignoit, le’
lbng des mufcles cretaphyles, juf- Giv
«
476 De la Génération
qu'à la future coronale , auffi-bierr
u’à la furface coronale, depuis ka Fu jufqu’à la racine du nez. Il étoit d'une bonne fanté, & d’une complexion plus forte que les au- tres cnfans de fon âge. 11 avoit en cependant deux foibleffes depuis ces Jours-là., fans perdre la raifon, & fon teint devint plus blanc qu'il n'étoit auparavant. :
Le pere de l'enfant tenta enfuite un nouveau remecde, qui fur de fe- ringuer dans les oreilles de fonfils , une expreflion d’amers. Ce remede fit d'abord peu d'effet, mais M. La£ fite, (c’eft le nom du pere) ne vou- Jant point y renoncer ,, crut devoir le fortifier par de nouveaux amers:, & y faire entrer une dofe d’eau dé mercure. Il er fit l'épreuve le pre- -mier Otobre 1725. & l'ayant con-
.tinuée pendant fix jours, lui & fa
femme virent fortir des oreilles de leur enfant pendant ces fix jours. quatre-vingt-deux Perce-orcilles , outre plufeurs autres qui furent trouvés dans fon lit ; &'il ne fe pafla prefque aucun jour, jufqu’à la fin de l’Automne, qu'il n’en fortit de
æe
+ des Vers. 477 temps à autre , & même pendant THyver. | :
_ Aurefte, parmile grand nombre de ceux qui fortirent en différens temps des oreilles de ce malade , il s’en trouva pluficurs qui étoient une fois plus gros que ceux qui fe trou- vent ordinairement fous les pots de fleurs , & dans les coins des fené- tres. : xl Un de ces gros: Perce-oreilles l'ayant fait beaucoup fouffrir pen- dant huit ou neuf heures , avant ue d'arriver à l’orifice de l'oreille, où il parvint enfuite, le jeune hom- me le voulut prendre, &enle pre- nant , il fe fentit violemment pi- qué à un doigt , cé doigt s’enfla à Pinfant , & il sy forma du pus. Une autre circonftance remarqua ble , c'elt que ces infetes fortoient des oreilles en reculant, &e faifoient d'abord paroître leur fourche où croiffant de derriere. = Lereémedetiré des amers & l'eau de mercure ayant enfuite paru trop forts à l'enfant, qui ne pouvoit plus Les fupporter , le pere eut recours à
d'autres moyens. Un Prêtre du voir
4,
478 De la Générations jai finage lui confeilla l'huile de chene: ViS, mais avant que d'en feringuer- dans l'oreille, on vouluten éprou- ver la vertu-für plufieurs de ces in- feétes qui évoient fortis vivans , on: €n toucha plufieurs avec cette hui 1e, & ils moururent fur le champ. ; Après une telle expérience on CG 4 ringua de l'huile en queftion dans: ls oreilles de l'enfant, & il en for | tit plufieurs Perce-oreilles morts:. mais foit que l'huile de chenevis ne püt fe répandre dans tous les finus , où ils fe trouvoient renfermés, ou’ qu'elle ne foit pas aufli mortelle ,. qu'elle parut l'être d'abord par l'ex-- périence que l'on fit, la fource n’en tarit point. Ce qui obligea de fouf- fler dans les orcilles de cet enfant de la fumée de tabac & defouffte. Mais ce remede ne fut pas plus cfi- cace que les autres pour exterminer abfolument ces infectes, qui fe mul- tiplioient fans fn:. On s’avifa donc 4 d'un autre expédient, qui fut d'appli-- quer aux orcilles des morceaux de poires de bon chrétien, pour attirer: ces infeétes ; & voici quel fut l'éve- nement. de. ce remede. Les Perce--
À des Vers. 479: ercilles venoient pendant la nuit manger ces morceaux de poires , | puis rentroient fi fubrilement dans | les oreilles , qu’il n’étoit pas pofli- ble d’en attraper aucun, quelque mefure que l’on prit pour cela. En- fin foit que le conduit par lequel ils: fortoient & ils rentroient aupara- vant füt depuis devenu calleux, ou: ESS quelque autre caufe , ils fuf- ent moins replies de fenti- ment , il y avoit déja long-temps que l'enfant ne les fentoit plus ni rie ni rentrer. Ce jeune homme, ui l’année de devant fouffroit peu, (ff enfuite beaucoup,"& cprou-- va une infommie prefque conti-- nuelle. Depuis Le commencement du Printemps. , le nombre de ces: petits animaux s’augmenta de plus. en plus. Mais voici un évenement bien extraordinaire, l'enfant s'étant fait par une chute une contufion fur le fourcil gauche , cette chute ou- -vrit un nouveau chemin aux Perce- oreilles , & il en fortit plufieurs. par le nez. | L'Hiftorien de ces faits eft M. de Savoye , alors Curé de S. Ouen.
4$0 De la Génération se
& Doyen Rural de Vignacoutt. 1}; font outre cela, certifiés dans le mê- me-temps par les Officiers de la Ba- rônnie de Domard , qui en ont été témoins oculaires (4). Il y a plufieurs réflexions à faire fur cette Hiftoire qui n'eft pas encore finie, & dont nous rapporterons la fuite quelques pages plus bas. Ces réflexions regar- dent les remedes que nous venons de rapporter , & qui furent em- ployës pour chafler les Pérce-oreik les ; dont il s'agit. À
Les amers , dit-on dans cette Hiftoire , ayant fait d'abord peu d'effet , -on crut devoir les fortifier par de nouveaux amers, & alors on vit fortir pendant fix jours quatre- Vingt - deux Perce-oreilles , outre plufieurs autres qui fe trouverent dans Le lit de l'enfant.
REMARQUE.
Ori ne peut douter que les Perce- @rcilles n'aiment l’imertume , puif- que le dedans des oreilles étant enc dé , comme il eft, d’un fuc amer.
Ca] Mercured’Août 1725, & de J uin 1736:
des Vers. 481
ui eft ce qu'on appelle Ceramen , LÉ laifent dans les oreilles. Cela polé, il eft à croire que les amers qu’on feringua dans les oreilles de l'enfant , n’en firent {ortir les Perce- creilles que parce que ces animaux accoururent à l'amertume qu'on leur préfenta ; enforte que fi'ceite amertume deur avoit été contraire, elle les auroit plütôtobligés à s’en- foncer davantage dansd'oreille qu’à en fortir. 1l.faut faire le même rai- fonnement de trous les Vers qui fe trouvent dans les oreilles. Ils ne s’y . plaifent que parce qu'ils aiment f'a- mertume qui y cft ; ainfi pour les atrirer dehors, il faut leur préfenter des chofes ameres , comme celles qu'on préfenta à ces Perce-oreiles. Il eft vrai qu’on dit dans la rélation, qu’ils fortoient en reculant ; ce.qui : pourroit d’abord faire croire qu'ils TES ainfi pour éviter les atners, bien loin d'y accourir. Mais il y a bien plus d'apparence , qu'inondés de ces amérs qu’on leur lançoit avec force, ils ne fe tournoient de:la for- te, que pour défendre leur tête con- se l'abondance & la violence de
“482 De la Génération ‘'injeétion , & mieux goûter par:ce moyen la liqueur qu'ils recevoient. | On n'a point marqué quels étoient ‘ces ameérs qu'on feringua ; on dit ‘en général que c’étoit une expref- fion d’'amers qu’on feringua dans les oreilles , ce qui n’eit pas affez di- re : mais pour fuppléer à ce filence, nous croyons pouvoir avancer ici -une Chofe qui LR fans doute quelques perfonnes , mais qui ne Jaiffe pas d’être aufli propre dans le cas dont il s’agit, pour attirer de- hors les Vers des oreilles, qu'aucun autre remede que cepuifle être.C’eft de faire-un onguent avec un peu de ficl de bœuf , decire jaune, & de beurre, & d’enduire de cet onguent Tentrée de l'oreille ; c’eft une com- pofition qui imite l’enduit nommé cerumen, dont l'oreille eft revêtue en dedans , & par cela même elle ne peut, pour les raifons que nous avons âlleguées ci-devant , qu'être capable d'attirer les Vers. Du fiel -de bœuf pourattirer les Vers ! Quel remede , bon Dieu, s’écrieront là- deflus certainesgens.il eft vrai que la <chofe paroît extraordinaire , puif-
des Vers. 483 | «que Île ficl.de bœuf appliqué für le nombril des enfans qui ont des Vers dans les inteftins , fufit quel- quefois feul pour chafler du corps -CES animaux ; mais il faut confide- Ter que ce qui eff contraire aux Vers contenus dans les boyaux, ne l’eft ‘pas pour cela à tous.les autres , & que les Vers Auriculaires fenourrif fant comme ils font dans un lieu ‘plein d'un fuc amer , .& S'y trou- vantbien , ne peuvent être contra- _«riés par un remede qui a de l’ana- logic avec le fuc amer de l'oreille, Mais qu'au contraire ils doivent être attirés par là, comme par un appas: ainf c’eft une bonne méthode à fui. vre, pour faire fortir les Vers Au- riculaires , que de frotter legere- .ment l'entrée de l'oreille, avec l’on- -guent que nous venons de décrire. Quant à l'huile de chencvis que
| Ton feringua dans les .orcilles de | J'enfant , comme cette huile con trarie plus que toute autre les Vers des orcilles, la bonne méthode dans ces occafions feroit de tirer l’hui'e par le nez ; elle s’infinueroit dans Torcille par le tympan , où il y @
484 Dela Génération | une ouverture qui communique au nez , ainfi que nous l'avons ,remar-
qué pag. 75. 83. 84. parlant d’un Ver {orti par le nez, & elle chafle- roit par ce moyen, ces infeétes de foreille , l'huile ieur étant contrai- re; mais de la feringuer dans l'o- rcille, c'eft le moyen de les faire fuir jufques danse nez. Auf dit-on dans cette hiftoire que les Perce- oreilles, après qu'on eut feryngué l'huile dans l'oreille, n'en fortirent pas aufli abondamment qu'on S'y actendoit, & que ceux qui fortirent, étoient la plüpart morts. On ajoute dans la même relation, que l'enfant s'étant fait en tombant une contu- fion fur le fourcil gauche, les Per- ce-oreilles fortirent alors en partie par le nez. Ce qui confirme a re- marque que nous venons de faire touchant l'ouverture qui communi- que du tympan au nez:
Au relte , il faut éviter de faire mourir les Vers dans le nez ou dans J'orcille , lorfqu’on peut les en faire fortir vivans , car leurs cadavres cauferoient une pourriture dange- _ reufe. I1 n’en eft pas de même des
Vers
| Vers desinteftius , On enñ voit aifé-
\
des Vers. 48 menñt la raifon. Au refle, les Perce- oreilles dont il s’agit, ayant été pro duits par le premier qui entra br l'oreille de cet enfant, & qui s’y donna famille, il n’eft pas étonnant que plufieurs d’entre eux fuffent de-
venus plus gros que les Perce-oreil-
les ordinaires, vu l’abondante nour- riture que dés qu'ils furent éclos, ls irouverent * cie cet endroit. Mais ce n’eft pas la principale ré- flexion qu'il y a ici à faire, Là plus
importante , eft que ces Vers étant
nés dans l'oreille de l'enfant, ce n'étoient plus de: Vers étrangers , mais de véritables Vers Auriculai- res ; enforte que les remedes qui ont reufli à les faire fortir , doi- vent être regardés comme de véri- tables remedes contre les Vers des oreilles ; & que ceux qui n’y ont pas réufli, doivent au contraire , être regardés comme des remedes à
éviter contre les Vers Auriculai-
res.
| . Hfe préfente ici une grande dif-
ficulté {ur la: fortie de ces Perce- orcilles ; qni d’abord fortoient par Teme II.
486 De la Génération
l'oreille gauche, & dont cinq for-- tirent enfuite par l'oreille droite. Quel: paflage- ceux-ci purent - ils: trouver. de l'oreille gauche à l'o- reille: droite ? Il y a lieu de croire: que l'huile de térébenthine chaffa d’abord ces.cing Vers dans le nez. par la petite ouverture que nous: avons dit être au tympan de loreil- le, & avoir communication avec: le nez. 2°. Que ces Vers étant dans: le nez, s’enfuirent de-là dans l'oreil-- le gauche, par l'ouverture du tym- pan de cette’orcille: ouverture. à. la vérité bien petite, mais qui peut fans doute. prêter , s’élargir dans le: corps vivant , lorfqu'un Ver vient à la picoter & à faire effort pour y entrer: L'on fit fort mal deferinguer cette huile de térébenthine dans: l'oreille. C’eft:dans-le nez qu'il la’! falloit gliffér ; & il n'ya pas-d'ap- | parence, en confidérant la firucture : du nez & de l'oreille, que fi on s'ÿ étoit pris de la forte, aucun Perce--\ oreille eût paflé à Forcille gauche, . _& aw'ils ne faflent tous fortis par” Porcille droite, jufqu'au dernier, , gourvu: qu'on eût continué quel+-
| Mes Vers | 287 | ques jours à infinuer de cette huile dans lenez. Au refte l'explication
ue nous avons donnée de la fortie de ces Infectes par l'oreille gauche, en les faifant pañler d’une orcille à l'autre par l'entremife du nez, au moyen de ouverture du tympan; cette explication, dis-je, n’en ex- clud pas une autre, qui paroît aflez: naturelle ; fçavoir , que ces Infeces. qui fortirent par: l'oreille gauche à y étoient cntrés par dehors, aprés. être fortis de l'oreille droite, & s'être difperfés alors autour: de ‘la. tête du Malade ; d’où enfuite , ils S'étoient infinués dans l'oreille gau- che. Cette explication paroît aflez: vraifemblablé, Nous avons encore à rapporter quelques endroits de: cette Rélation , qui ne font pas d’u- | ne petite conféquence pour ce qui: concerne Îa pratique de la. Méde- cine. .
Suite de la Rélation ci-deffus…. En ?727. ie pere dujeune homa- me, de l'oreille: duquel: il fortoit:
toûjours une grande: quantité dé: Hiÿ)
488 De la Génération | Perce-oreilles , s'avifa de faire prendre à fon. fils, matin. & foir , endant quinze jours de fuite, un. bol fait avec fept grains de mer- cure doux & autant de diaphoré- tique minéral incorporés dans de la gelée de grofeille ; ainfi ce fut par jour, quatorze grains de mer- cure doux, ce qui monta à deux cens-dix grains. | Ces bols mercuriels. chafferent une grande quantité de Perce-oreil- les ; mais le Malade tomba. dans un état déplorable. Son corps de- vint couvert d'abfcès, & dans des parties dangereufes, ce qui déter- mina le fieur Laffite , pere du Ma- lade , à renoncer à un tel remede. Mr de Savoye, en. parlant de « cet inconvénient ,. dit quele Mala- de n’obfervoit point le régime con- venable en tel cas; qu’au contraire tantôt il mangeoit un gros chan- teau de pain, tantôt de la viande ou des fruits, à l’infcu de fon pere & de fa mere. Ilajoûte que non- ! feulement on ne put: compter Ê: # nombre complet des Perce-oreilles . qui fortirent dela tête de ce jeune
K,
des Vers. 489 homme , pendant lannce 1727. mais que le nombre en a ét encore lus confidérable dans année: 728; PA fieur LaMite &fa femme décla- rent qu’ils en ont vu fortir 62. le 30.. Juillet de la même année, & que laWeille il en étoit forti plus e. 20. Ce qui doit plus étonner, * c'eftqu'’il y avoit déja. plus-de cinq ans,.que le jeune homme étoit tra- | vaillé de ces.Infedes. Il.en fortoit |. peu l'hyver, mais le mois de May | _1lsrecommencoient à fe montrer, V& ne cefloient de paroître qu'à la fin de Novembre. Ils ne fortoient pas tous.les jours , maïs il étoit rare qu'une femaine, ou au plus, une aninzaiée fe pafât fans qu'il en ortit. Ils étoient la plüpart fort gros, & plus gros que les Perce- oreilles ordinaires. Depuis deux ans le Malade ne fes fentoit plus., ni quand ils fortoient , ni quand ils rentroient. Au refte 1l n’éteit point fourd , & il fe portoit d’ailleurs afflez bien. Il avoit toüjours grand appétit, mais fon teint pâlifloit beaucoup ,.& l’on croyoit voir en Jui, comme un commencement de flupidité. |
-
408 De la Génération
Quoiqu'il foufrit. beaucoup em
Eté, ildouffroit encore-plus en Hy-- ver , & fon perc crut le perdre: l'Hyver de 1727. - |
Ce jeune homme, qui pendant: cinq à fix ans avoit été tourmenté: de ces Perce-orcilles , endrés. facceflivement dans fatête, & for-
tans tantôt par les oreilles, tantôt:
par le nez, s'eft trouvé en 1730.. parfaitement guéri, & cela par un: pur effét du hafard ; s'il faut s’en:
fier là-deffus, aux conje@tures. Leæ
jeune homme s'étant trouvé au mois de Janvier 1730. dans la mai-
fon d'un des amis de fon pere , où:
l’on buvoit de l’eau-de-vie , boiflon:
fâmiliere dans ce lieu-là ; fur-tout: parmi les petites gens ; on lüi en: ft boire plufieurs coups, qui lui:
porterent à la tête. On vit peu après
fortir de fes oreilles ; une quantité : prodigicufe de ces Perce-orcilles;. &c depuis ce temps-là, jufqu’à la:
fin d'Avril, qu'il en rendit un qui: étoit apparemment le feul qui re-
ftoit: il n’en eft plus forti. Ses che. veux qui étoient bruns dans leur Jongueur:, & blancs aux extrémis-
des Vers: Apt tés, reprirent une couleur égale. | Toute cette Relation eft atteftée - | par un grand nombre de témoins.
Remarques fur La fuite: de cette Relation. -
Le mercure doux que le fieur Laffite Chirurgien, fit prendre à. fon fils, ne convenoit point en fi grande dofe, & pendant un fi grand: nombre de jours. On ne doit attri-. buer les abfcès qui couvrirent le: corps du Malade, qu’à la fonteex-- traordinaire que lé mercure doux: donné en fi grande quantité , pro-- duifit dans les humeurs. Sï l'on: avoit mêlé ce mercure avec quel-- que purgatif pour entraîner par bas: ces humeurs , à mefure que le mer-- cure lesauroit fondues , il ne feroit point furvenu d’abfcés ; mais de le . mêler avec lédiaphorétique miné- ral feul qui pouffe les humeurs à la” circonférence , -on ne pouvoit pren-- dre un meilleur moyen pour cau-- fèr les-abfcès qui furvinrent..
Deux cens dix grains de mer: cure doux donnés en deux femai-. nes à un jeune homme de quinze.
_
492 De La Génération | ans , pour lui faire fortir des Vers qu'il a dans les oreilles, la-dofe eft exorbitante. | .
Quant à l’eau-de-vie dont on fit boire plufieurs verres au jeune homme , & qui l'enyvra , c’eftune grande queltion, fi l’on doit attri- buer à cette yvrefle, la guérifon dont il s’agit. En cas que cela foit, la gucrifon eft finguliere : mais ül feroit dangereux. d’en. faire des cfMais….
Contre: Les Dentaires:
Le mcilleur remede contre les Vers des dents, eft de tenir les dents
propres, de fe les laver tous les
matins, & après les repas, & s'il
y a des croutes fur les dents , d’ô-.
ter ces écailles , ou avec un fer:, ou avec. quelques gouttes d'efprit de {el dulcifié, qu'on met dans un peu
d'eau, La racine de plantain mäâ- : chée eft encore un bon remede,
aufli-bien que l'aloës & la myrrhe, mêlés avec un peu de miel, & ap- pliqués à l'endroit où l’on-fent du
mal à.la dent , la: douleur cefle
- pour
| < des Vers. À 49% pour long-temps, & même nere- vient plus fion à foin de réitérer quelquefois le même remede. Quel- er Auteurs confeillent de bruler es graines de Jufquiame, & d’en faire aller la fumée aux dents: ils | difent qu'on voit fortir aufli-tôrde | Ja bouche , des Vers, que cette | fumée emporte ; mais ce fait cf une pure fable. Foreftus (4) écrit que ces prétendus Vers ne font qu'une apparence de Vers, laquelle {e voit toûjours dans la fumce de la raine de Jufquiame. J'ai voulu en Pire l'eflai , & je n'ai point vu cet- | te apparence de Vers. Foreftus a : fans doute rapporté le fait fans l'a- voir éprouvé; mais ce qui me fur- rend, eft qu'un autre Auteur af “ en avoir fait l'expérience’, & avoir vu cffectivement ces. Vers. Voici comment il s'explique: »Soue » vent les mains demangent fort à »caufe| de petits cirons & tignes “quisynourriflent, & caufent ce » prurits Pour les faire choir; j'ai # vu prendre de la graine de cette | | (a) Foreff. de <Ægritud. dentivm, Lib. 14, 0% L. feu. 7. in Schol. pag. 96 conmag fecundé.
Tomelz,
94 De la Génération » herbe, que pour l'amour de cela 5 ils nomment tignée , c'eft la ha- » nebané on jufquiame ; qui a de #petits godets pleins de petits “grains, &C On En ufoit de cette » facon. Ayant des charbons allu- y mès en un réchaud, & tout au- » prés un baflin plein d'eau ; on jet- #toit cette graine fur le feu, & on » mettoit les mains à la fumée, » puis après que l'on les avoit te-
» nues aflez à cette fumée , on les …
# trempoit en l'eau froide , &c in-
» continent paroifloient en la fu
» perficie de l’eau une infinité de » Vermifleaux , & difoit-on affir: » mativement, que CES Vers étoient
les tignes qui étoient forties de :
»la peau. Quand jeus bien confi- » déré ceteflet, & vu de prés les
» mains, OÙ il me avoit aucune 4 ;
» parence que cela fût avenu , je fs “tant que je découvris la fincefe,
# Je pris une petite piéce debois, squeje mis à cette fumée. de jufe | » quiame , puis je la trempai CR | Veau, & il en fortit aufli des Vers . # tout de même que l'autre fois : jy p préfentai aufli unc pantoufñle ; unG !
« _
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des Vers, à. 495$ vpiéce de fer, & plufenrs! autres » chol&s , qui toutes enfin rendoient » le même effet; car ayant mis ma » Main, Où je ne fentois aucune ins » commodité, je vis qu'ilen fortoit »autant que de celle de ceux qui » Étoient tourmentés de demangeai- # {on : je pris réfolution que céci » étoit une impofture, & cépen- » dant je concluds que ces grains » étant cn fumée, il y avoit en icelle une humeur craf prête à fe con. * geler, qui fe géloit À la froideur » de l'eau, & qu'aiñfi il fembloit Que ce fuflent tignes. - Nous avons remarqué: plus haut: que le incilleur remede contre les Vers des dents,, eft de fetenir les dents propres, & de fe les laver: tous les matins ; nous ajoüterons ici qu'on nefçauroit mieux faire que de [e les laver avec quelques cuil- lerées: de cette: eau de fougere que je fais préparer contre es Vers.» Élle ôte toute la pourriture des dents, les empêche de {e gâter, & . les affermit. 11 eft vrai qu’elle laifle: alors pour quelques momcns un, peu d’amertume fur la lan gue , mais
Li
496 De la Génération te on eft bien‘dédommagé de ce petit inconvénient par le bien qu'elle rocure aux dents , aux gencives & a toute Ja bouche. | ÿr:
Contre les Pulmonaires,
Les Vers qui s'engendrent dans 4 poitrine , & qui caufent des toux violentes, ainfi que nous l'avons obfervé ailleurs, font très-diffici- les à chaffer ; ily a un remede ce:
endant que divers Médecins con- eillent pour les faire fortir par le cracher ; c’eft de donner au Mala- de du fuc de Marrube mélé avec un peu de miel, & de lui faire fuccer un peu d'oximel fcyllitique en fors me delooch
Contre les Hépatiques" | - On peut prendre contre les Vers du foie, plufieurs matins de fuite dans un bouillon, environ douze grains de poudre de Cloportes , où un bouillon au Veau,où l’on ait faic bouillir un peu d'hépatiques:
L [2
HS ï. des Vers. 497 Contre les Caïdiairesi
Contre les Vers du cœur faites boire du fuc d'ail, de raifort, & de creflon, ou bieñ prenez racine de gentiane & de pivoine , de cha- cune deux gros ; myrrhe, un gros : mettez le tout en poudre fubtile , mêlez-en une pincée dans üne goutte d’eau ; & frottez de certe | eau le dedans des lévres du Malade | plufieurs matins de fuite. Heben= ftreit dans fon Traité de la Peñe , . dit que l'ail rout feul eft le plus prompt de tous les remedés contre cette maladie, & il rapporte là- deflus une expérience aflez remar= uable. Un grand Seigneur, dit-il ; étoit tourmente de plufieurs maux qu'on attribuoit au cœur, & com me il ne recevoit aucun foulage- ment, un jeune homme, qui étu- dioit en Médecine, & qui étoit connu du Médecin ordinaire , étant venu , dit qu'il fe fouvenoit d’avoir lu qu'il y avoit un genre de Ver, qui fe trouvoit quelquefois au cœur, & contre lequel la plüpart des rç
| ii
. 498 De la Génération s medes étoient inutiles , excepté l'ail; que ce Seigneur pouvoit bien avoir un Ver femblable, & qu’on devoit tenter ce remede. Le Mala. de netint nulcompte de l'avis d’un jeune homme fans expérience ; il s'opinmtra à vouloir être traité à Fordinaire, & il mourut. On lou- vrit, & on luitronva dans le cœur un Ver tout blanc , qui avoit une tête longue, dure comme de la cor: -nc: on prit le Ver tout vivant, & en le mit fur une tablé au milieu ! d’un cercle, qu’on décrivitavecdu ! fuc d'ail. Le Ver comméncea à fe traîner de côté & d'autre, s'éloi= gnant roüjours de la circonférence du cercle, & enfin chafñlé parlo2 4 deur de l'ail , fe retira au milieu du rond, où il mourut par la force de * cette odeur. ; 1
Contre les Sainguins. 4 ; & Rien n'eft meilleur contre les ; Vers qui s'engendrent dansle fang, 4 que le jus de cerfeuil; on en peut 1 prendre une cuillerée trois fois par 4 jour pendant une femaine, le ma-
MN er déPare se 40% tin à jeun , l'après midy deux heu- _ tés après le diné ; & le foir un peu | avant que de fe couchers : :
22 5
» *
f Haaer 2% 4 Eva #0 Contre les Véficularres. } … Le fel végétal eft bon:contre Îé Vers qui font dans les reins & dans la veflie ; on en peut prendre un | demi gros le matin dansun bouil- | Jon. Le chryftal minéral y cf bon _æncore. | Ge LU FES GR
| Contre les Elcophages.
| & l'huile d'amandes ameres. dr: Contre Les Chtanës.. N
d. -
» … Les Cutanés ; comme nous l'a- | vons vu, font les Crinons, les Ci: ons, les Bouviers, les Soies &c les MAFoms. | \ Jln'y a pas dé meilleur remede contre les Crinons , que de baigner le Malade dans de leautiede , puis de le frotter de miel auprès du feu, & de pañler enfuite furle corps un hnge un peu rude.
Liv
495
_ Lefuc de Calamenthe y convient,
PAS É SL MINI TS a « 1171: Fr Æ D OX, LR CE La QUE Ju ” 44 L
‘400 De. la Génération .. On peut laver les puftules avec de l’eau où l’on aura mis’ du fiel de bœuf ; ou bien les bafliner avec ce ui fuit. Prenez fix dragmes d’eau di millepertuis, une demie dragme de miel commun, & une dragme de poivre ; mélez le toutenfemble. . Il eft à propos quelquefois pour fe défaire des Cirons & des Cri-
nons, d'en venir aux remedes inté-
rieurs, & cela pour:corriger laci-
dité & la vifcofiré du fang , & des:
autres" liqueurs nourricieres , la- quelle entretient ordinairement ces
Infc@es. Ces remedes font, de :
mettre dans fon vin un peu de tar- tre foluble , avec un peu d'oxymel {cillitique; de prendre quelquefois
dans du vin d'Efpagne , ou dans de. l'hydremel , un demi gros de la
compofition fuivante : Deux drag- mes d’élixir de vie, une dragme d'extrait d’abfynthe , une dragme
d'yeux d'Ecrevifle , fept à huit gout-. tes d'huile de fafafras ; remuer :
le tout jufqu'à ce qu'il foit bien mêlé. |
D 2: des Vers. . $o1
3
Contre les Bouviers
| + . 1] faut employer les mêmes re- . medes qui conviennent contre Îes h Cirons. Quant aux Soies & aux Toms , j'ai rapporté dans le Cha- pitretroiliéme , par quel moyen 08 s'en guérit,
Contre les Lib liéaiés: Voyez le Chapitre IL Contre les Vénériens. | ) Auaite alba, eft un excellent rei | mede contre ces Vers ; la doze eft
depuis fix jufqu’à trente grains en | pilules. |
|. ARTICLE SECOND.
|. Des remedes contreles Vers des intefans.
Ê N Ous commencerons par les | NN remedes contre les Vers ronds . - %
& longs; nous viendrons enfuite &
402 Della Génération | ceux des Afcarides , puis à Ceux du M Tænia ouSolitaire; ce qui fera ter- # iminé pour conclufion entiere du M Chapitre ,: 1°. par des remarques générales fur le traitement des Ma Hades attaqués de Vers, & fur la ianicre dont agifflent les remedes anthelmintiques,. c’eft-ä-dire , an tivermineux. 2°, par une lifte unt- verfelle de ces remedes rangés dans leurs chaffés, felon qu'ils fètirent, « ‘ou des plantes, ou des Animauxs ou des:minéraux, qu'ils font fim- 4 ples ou compofés, & autres diffé- " rences. 3°, Par dés réfléxions de pratique fur la quantité extraordi- faire de cés mêmes remédes.
: °ÏÉ Y À nés ReMEDdES dont l'effet ” ordinaire eft de tuerles Vers fans 4 les chafer , & d'autres quiordinaiz. « rement les tuent & les chaflent ; car . ” ifne laifle pas d'arriver aufiquel quefois que lesuns & les autres les _Chaffent vivans ; nous parlerons dés premiers dans une Section à part, & des autres dans une autre Section. FES
PT
des Pers a so3
RE TT ONE 7 777 ke Des Remedes qui tuent les Vers des ” “et intefhins. À
D) E ces remedes les uns fe pren- A7 nent en dedans, & les autres | s'appliquent en dehors; nous rap- porteron$s d'abord ceux qui fe pren- nent intérieurement, & puis nous . Viendrons à ceux qui s'appliquent à Y'extérieur.
Remedes internes. :} Ces remedes font le vin blanc; | Jabiere , le verjus , le pourpier, la | graine de pourpier, celle de chou, de citron , l'écorce d'orange amere, Fail , les oignons, la poudre de ra- cine de gentiane , l’eau dans laquel- le on à fait infufer de Ia racine d’an: gélique ; la coraline , la rafure dé corne de Cerf & d’yvoire, la corné de Cerf brulée, les trochifques de corail & de corne de Cerf, le beur- re, l'huile, la moutarde, la graine de tanaifie dans un peu de fyrop
ÿo4 De laGénération É Violat , le bol d'Arménie , l’eat à Ja glace , le jus de citron, &c. On peut prendre l’une de ces chofes ,ou quelpues-unes enfemble: Comme graines de citron , d’o- feille, de pourpier, de coriandre pulvérifée , de chacune un gross ! poudre de diamargaritum froid un: | demi gros, rafure d’yvoire &. de corne de Cerf, de chacun demi- fcrupule; fucre rofat, une once; & s'il y à un cours de ventre qu'il foit à propos de modérer, corail & poudre de rofes ; de chacürn un demii-gros:.méler le tout en pou- dre fübrile ; & en faire une opiate avec de, l’oxyfaccharum , & de la conferve de rofes & de chicorée. : Le jus de plantain, [a vieille thériaque, les amandes ameres , le fuc dé grenade mêlé avec de l'huile
d'olives, font encore de bons re-
medes. L’efprit de nitre, celui de fouphre ; Fefprit de fel dulcifié, téuffiffent heureufement ; onen peut prendre quatre ou cinq gouttes des uns ou des autres dans un peu d’eau commune , évitant de mêler ces ef- prits enfemble. L'huile de bois de
7 ot des Vers. sof geniévre prife à jeun, efttrès-bon- ne contre les Vers, aufli-bien que celle de bois de coudrier; on en donne quatre ou cinq gouttes dans un peu de vins & davantage, fi c'eft pour des perfonnes avancées en âge. | » Quand les enfans ont dela fiévre, | voici un julep qu’on leur peut don- mer pour tuer leurs Vers : eaux de |» pourpier & de chicorée ,-de chacu- |, ne deux onces; confe&tion d’hya- cinthe un fcrupule ; poudre de co- raline autant; corail préparé demi: {crupule ; fyrop de limon, demi- | énce ; mêler le cout, & le donner à boire. rai | : Quand la fiévre eft maligne, & | qu'il y à lieu de craindre qu'il n'y ait des Vers , comme cela arrive quelquefois , il faut faire ce qui uit : Prendre une fuffifante quan- tité d'eau de fcorfonaire , de {cas bieufe & de pourpier ; fix gros de fyrop de limon , démi-ferupule de | poudre de Vipére , & autant de poudre de coraline, demi-gros de fel de prunelle , un fcrupule de con- fc&ion d'hyacinthe , & faire de:
506 De la Génération f tout cela un julep. Dans les mala- 1 die, de peñte, (4) lorfqu'il y a des M Vers, lejus de citron eft d’un grand fecours. dure NS D Si avec les Vers & la fiévre ,ily a convulfion & vomifilement, il faut faire le remede fuivant. Prendre quatre onces d’eau de pourpicr , trois gros d’eau thé- riacale , un gros de confection d’hyacinthe; & autant de poudre - de coraline, méler letout cnfem- ble , & en faire une potion que l’on piendes en une fois ou en deux, fe- on l’âge du Malade, La coraline, |
RS rasé 2
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EXT
dont nous parlons , eft fi bonne “ contre les Vers, qu'il arrive fous- vent qu'un feul gros pris dans’ du 1 vin, les tue &c les chaflc'en même, temps. i
: La vertu de ce fimple a étéin: connue à Diofcoride , à Galien « & à tous les Anciens Nous en: devons la connoïifflance aux Mo: dernes , qui en'ont fait diverfes . expériences. Mathiole , Antonius: «
(a) Peflem viennef]:m nuperrime. à vermiculis or tam Medicinotarunt, à fucco citri profiigari, Thom, pa ù d'a : t
“arch. Alta Medic, for, #7, p.85,
4
Œ . "
… des Vers, + 507
Mufa , Mercurial, (4) relevent l'excellence de ce remede par-def- fus celle de tous es autres, & en rapportent plufieurs effets furpre- pans , dont 1ls ont été les témoins. … L'huile eft un excellent remede çontre les Vers, ilen faut préndre quelques cuillerées à jeun ; je dis à jeun , parce qu'alors l’eftomac & | les inteftins étant vuides , cette | huile touche les Vers plus facile- | ment, | | - Le Ver meurt fitôt qu'il ne peut | plus refpirer ; or, il ne refpire que || par le moyen de certaines petites | trachées, qui font rangées Îe long | de fon corps : enforte que fi l'on | bouche ces trachées avec quelque | chofe d'ondueux, qui empéche le commerce de l'air , 1l faut néceffai. rement que l’Animal meure faute de refpiration , fans même que la tête, & tout ce qui n'eft pas tra chée, foient frottés. Cela eft fi vrai, -que fi l'on met de l'huile à un Ver ailleurs qu'aux trachées , fans même épargner la tête, le Ver vivra , &
| (a) Meréurial, Lib. LIL: Caps 10. de More Perd HN QU NE Lo, ICS 4
” À d
508 De la Génération... aura fon mouvement ordinaire. Si
on en met à quelques trachées feu
lement, on verra les parties, où
feront ces trachées , devenir fans W mouvement propre; & fi on en »
met à toutes les trachées, le Ver demeurera immobile , & mourra prefque fur le champ.
M. Malpighi à fait toutes ces expériences ; j'en dis autant du beurre, lequel produit le même effet , & qui étant pris à jeun, tue 14 Vers mieux que ne fait l'ail.
Nous pouvons remarquer ici que
Feffet de l'huile fur les Vers n’efk point une chofe , que ies Modernes ayent découverte Îles premiers , les Anciens l'ont reconnue comme nous ; & Ariftote dit en termes ex- prés danse Chapitre 27. du huitié- me Livre de fon Hiftoire des Ani- maux, que tous les Infeétes meu- rent quand ils font touchés d'huile : il ajoûte même une chofe, dont il eft facile de faire l'expérience , qui
eft que fi l’on ne fe contente pas de
toucher tout le corps avec de lhui-
le,.mais qu'on.en touche aufli la
tête, & qu'enluite on expole le : Ver
A nn de pie UE TITI.
© des Vers. — | $os | Ver au Soleil , il meurtencore plus . Promptement ; Pline écrit la même chofe. | : De toutes les huiles ordinaires ; celle de noix cft la meilleure contre les Vers; 8 à Milan les meres ont Coûtumc de donner une ou deux fois la femaine à leurs pctits en- | fans, des roties d'huile de Noix , | avec un peu de vin , pour faire | mourir les®Wers. Nous remarque |: rons ici que l'huile d'amandes dou- |, ces ne fait pas fur les Vers un effet | fiprompt , ainfi qu’on le peut voir | par l'expérience que nous avons | rapportée dans le Chapitre huirié- | me : ce qui vient fans doute, de | € que les parties de cette huile | font plus poreufes | & par confe- | quent moins capables d'empêcher | Fentrée de l'air dans te corps dur | Ver. Au refle il ne faut pas croire | que l'huile lorfqw’elle eft dans notre corps, puiffe tuer les Vers, comme | elle tue un Ver de terre que nous en frottons, ou que nous y jettons; | carilen faudroit avaler une trop | grande dofe pour cela, & cette | quantité feroit dangereufe ; mais Tome IL.
à :
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ES
10 De laGénération toûjours elle les tue à la longue; uand on en prend plufieurs jours e fuite. A7. Quelques goutes de vin le matin à jeûn font bonnes contre les Vers ; far-tout il n’eft pas à propos quand “on eft attaqué de cette maladie, de boire de l'eau pure aux repas , il faut y méler un peu de vin, pour+ vu toutefois que ce ne foit pas du vin verd , caf celui-IY loin d’êtré contraire à la vermine , eft capablé : d'en engendrer. Il vaut bien mieux « boire de l'eau feule , que d'y mêler 1 du vin qui n'ait pasaflez de maturi- M té. Au moins l'eau feule , pourvu 4 elle foit bien pure, & qu'on n’en à boive point trop, n’eft point malfai- « fante , & c'eft une erreur groffiere M de penfer que cette boiffon:, quand « elle eft ordinaire , rende les gens « chagrins & de mauvaife humeur , comme fe l'imaginoient les Grecs 1 ui traitoient Demofthene d'hom-# me épineux & difficile , parce uils ne buvoir que de l'eau ; car c'e le reproche qu'ils faifoient à cét Ora-\ teur , lorfqu'il leur rcpréfentoit uns peu vivement leur devoir. A
désiPerse Ai). Gr
"Si l'on y fait réflexion , on ver ra que le vin a dérangé bien des cer- veaux , qu'il a abruti bien des sens d’efprit , & fouvent changé en Fe. rocité les mœurs les plus douces. Auff les perfonnes les plus fages ont toûjours Cté fobres {ur le vin, Déz moithene dont nous venons de par2 ler, n’en buvoit point , & on l'ap-
clloit le buveur d’eau, comme il | le témoigne lui-même fur la fin dé | fa feconde Philippique. Ciceron en | buvoit très-peu auffi; en effet, le vin peut fournir quelques bons mots ; il rend pour l'ordinaire les gens agréables dans les repas, il donne dé | Ja facilité dans les converfations , | ainfi que le remarque le même Ci- ceron(« ). Mais, comme l'infinue fi bien cet Auteut , il y à une grande différence entre ce qui fait un hom- me de compagnie , & ce qui fait un | homme grave & fenfé. Lors donc
que je confeille ici le vin contre les | Vers , je prétends qu’on en ufe fo: brement , & qu'on le resardé com- | me un breuvage fur lequel il faut
| grandement fe ménager. Durelte,
Ca) Cicer. pro Calio. vèrfus firers.
K i
CE
$12 Dela Génération
on a un grand nombre d'exemples de l'efficacité finguliere du vin con- tre les Vers, & en voici un bien remarquable qu'un Médecin de la Ville de Todi dans le Duché de Spolette, a écrite à M. Baglini fur le fujet de cette boiffon donnée dans une maladie vermineufe épidemi- \ que. M. Baglini me l'a communi- # quée dans une fçavante Lettre qu'il m'a écrite fur le vingt- deuxiéme Aphorifme de la premiere Section; laquelle Lettre eft aufli imprimée dans fes Oeuvres.
Ed PTE =
Obfervation importante fur l'ef- fet du Vin contre les Vers ; :
laquelle m'a été communi- _quée par M. Baglivi, Méde- w
cin de Rome.
Circa finem epiflola , utilem de lumbri- M cis obfervationem adjicere vifum eff , de qua elapfo anno 1700. eruditus Male Tudertinorum in Umbria Medicus ad me fcripfit. Conflitutio ferè epidemica febrium
ntridarum > malignarum erat , ægreti à Gitca feptimum vel decimum quartuis mur \
EE
des Vers... .$13
bi diens moriebantur | &: continud vexa- |. bat illos ingens peétoris anxietas. Vermes teretes magna copia excernebant fingul. Hi Vermes in vino pofiti flatim peribant ; in oleo , aqua faccharata | fpiritu vini s, aceto , fucco limonum per plures horas at- que dies vivebant. Qui vinum biberunt ægroti, ones convaluere. Inter éos mu- lieres atque [enes majori numero interiere. Vinum itaque antidotum fuit morbi, & morbi caufe. C’eft-à-dire. Un fçavant Médecin de la Ville de Todi m'a écrit l’année derniere 1700. l’obfér- _vation fuivante. Il regnoit dans ce pays-là des fiévres malignes épidé- miques : les malades qui en étoient attaqués mouroient vers le fept où vers le quatorze ; ils fentoient de grandes oppreflions de poitrine, & rendoient forceVers longs & ronds. _ Ces Vers mis dans. du vin y mou- roient aufli-tôt : jettés dans de l’hui- le , dans de l'eau fucrée , dans de l'efprit de vin , dans du vinaigre, . dans du jus de limon , ils vivoiernit _plufieurs heures, & quelques-uns même plufieurs jours. Les malades à qui on fit boire du vin guérirent tous. La mortalité fut plus grande
sta Dé la Génération {ur les femmes & fur les vieillards,
que fur les autres. Enfin, comme on
voit , le vin fut l’antidote de ces
maladies , & de la caufe de ces ma-
ladies. Fou Je remarquerai ici à cetté occa-
fion , qu'encore que le vinfoitun bon remede contre les Vers , ce
n’eft pas un reméde univerfel con- tre ce mal, & voici là-deflus un fait que les Leéteurs ne feront peut-être pas fâchés que je rapporte. 2? Le- mois de Septembre 1703.
‘on m'écrivit de Bar-lé-Duc, que:
pendant tout le Printémps & tout PEté de cette année-là, des mala-
dies caufées par les Vers, ayantre- :
gné dans le Barrois , les Malades avoient recus de grands foulage- mens par lulage dés remedes indi-
qués dans mon Livre. Que Madä-
me la Comitefle de Nétancourt, qui étoit alors dans lé pays , s'étant employée elle-même au-foulage-
ment des pauvres , avoit fait avec
le fecours des remedes que jé mar- que, plufieurs cures confidérables, & celle entre autres d’un Bouchér de Revigni,à une licuc de chezellé,
DORE" | Bt
| des Persi ii 5. gg: lequel jetta un Ver femblable à celui de la premiere planche de mon Livre, & long de huit aulnes, fans y comprendre plufieurs mor- ceaux rompus , qui fortirent en fi grand nombre, que les perfonnes qui les virent, jugerent qu'il falloit ue ce Ver eût eu dans le corps d'où il venoit de fortir , plus de douze aulnes de long. Le Malade avoit une violente fiévre continue, avec tranfport au cerveau; c'étoit un homme accoûtumé au vin. En fanté il en buvoit abondamment, & il ne voulut pas méme s'en pri-
ver pendant fa maladie. Son mal
augmentant de plus en plus, Ma- dame-la Comtefle de Nétancourt , lui fit ufer d'un desremedes mar- qués dans le Traité de la Généra- tion des Vers, & le Malade rendit le Ver dont nous venons de parler. La {ortie de: cet Infcéte fut fuivie d’une guérifon fi prompte , qu'au bout de 24. heures, la fiévre cefa , & que peu de jours enfuite le Ma- lade fe porta mieux que jamais. La perfonne qui m'écrit fur mandée pour confefler le Malade qui étoit
$16 De la Génération abandonné, & pour le difpofer 4 Ja mort, Ce qui furprit davantage, c'eft que cet homme eût des Vers ; car il eft à remarquer, m'écrit-on , que avoit fon corps aviné; qu’en anté il buvoit du vin avec excès; & que nonobitant fa fiévre toute violente & continue qu'elle étoit ; il n'avoit jamais voulu quitter le vin , quoique défendu par tous ceux qui le voyoïient , lefquels di- foient que c’étoit le vin qui le rédui- foit à cet état : mais il a bien! fait _voir, me mande-t-on, que lon fe trompoit ; car dés le moment qu’il eut nris bas le Ver, it commença à dormir, ce qu’il n’avoit fait de- puis long temps ; la fiévre le quitta au bout de vingt-quatre heures , & quelques jours après il ne parut pas qu'il eût été malade. Je la vu plu- fieurs fois depuis , m’ajoute la perfon- ne qui m'écrit (4), & 11 eff dans une parfaite fanté. La graine de chanvre eft encore très-bonne contre les Vers. On la pile bien , & on la jette dans une : fuffifante quantité d’eau ; puis on la (a) Voyez h Lettre ci-après, LES remué
Fi
he ; remuc jufqu'à ce qu'elle fa une e péce de pâte claire. Enfuite on paf- {e le tout par un linge , & il en fort un fait, dont il faut prendre un ver- re à jeûn.
Le millepertuis eft admirable contre les Vers ; il en préferve mê-
me le fromage, fi l’on a foin de l’en-
des Vers. sr? &
_veloper de cette herbe. (+) Querce-
‘ ' i Li 1 |
| |
Th, Barth. tom. 5, c, gr,
* Tome II. L
tan & quelques autres Auteurs re- commandent ce remede. La manie-
| , ie de prendre le millepertuis eft de
le faire bouillir dans de l'eau, & de boire de cette cau avec un peu de fucre. On en peut faire auf du fy- rop. Bartholin confeille les feuilles de millepertuis infufées dans de l’ef.
prit de vin, & données dans quel_
| que fiqueur convenable (4). L’eflen-
ce de millepertuis eft encore excel_- lente pour chafer les Vers, & mé-
| mc les Vers plats(c).
© Ta] Quercer Rediniv, | (b ) Barthol. A2 Aphnienfa ; vol, r. Cap. 40. (C) Sed necinfantes ab his monffris prorfus immu.. nes effe docuit me filia bimula qhæ anno, 1674. poff ufom Hypericonis aliquandiu continuatum s particu-
rejecit,€9 hoc ipfo abomn;i qua antea affigebatur molef.
fe in AGis
. dam de lumbrico Lato,, fpithamam he per aluum t
214; liberata ef}, Joann, Henr, Brec
s18 De la Génération k Le pourpier eft un fouverain re-
mede contre les Vers des inteftins ;
maison ne devineroit pas pat quel
endroit + c'eft parce qu'il contient
‘ du mercure qui eft fi bon contre les | Vers. On. doit cette découverte à - un Auteur Chinois. ILy4; ditil(z), ! un moyen de.fe procurer dumercu- ! re à peu de frais : il n’y a pour cela | qu'à prendre de petites feuilles de certe plante, les broyer dans un ! mortier, avec un pilon deboisd'A- # cacia , les expofer au foleil levant, « & les laider à cette expofition du- + rant trois JOurS où environ ; PUIS Jorfqu’elles font féches , les Lis bruler. legerement ; ‘enfermer en- fuite cetté poudre dans un vafe de Î terre vermfié , le bien boucher ,; l’enfouir dans la terre, & l'y laif- : fer quarante-neuf à cinquante jourss. après quoi retirer le vafe,, lony 4 trouvera le vif-argent bien formé. L'on vend à Pekiri deux fortes de . méreure, l’un qui fe tire dés mines, & qu'on à pelle Chan-chou-in ; 8€. l'autre qui fe tire de certaines plan-
(a) :XXUT: Recugil des L: Ed.& Cur: pag. 458 f gg. & fuir. î At 277 F1
Les
Le 4
des Pers. fr? tes, entre autres du. pourpier, 8€ qu'on nomme 7fdo-choui-in.
L’Herbier Chinois, qui en celz s'accorde avec Le fentiment des Bo- taniftes d'Europe , donne au pour- pier les mêmes vertus qu'on attri- Lie au Mercure, On y lit que le pourpicr cft froid de fa nature, qu'il faitmourir toute forte de vermine , qu'il diflout les vifcofités , qu'il eft volatil, qu'il debouche & tient ou- verts les: différens canaux. du corps huinain.
.: Quoi qu'il en foit, le vif-argent | tiré des plantes , & entre autres du | Pourpier ,/ doit être plus dégagé d'impuretés que celui qui fe tire des mines , parce que pour s'exal- ter dans une plante , il faut qu'il fe décharge-des fibres rameu fes & ful- phareufes tnt l'embarraflent ; en lorte que-cette exaltation le puri- fie, & produit le même effet que la
au de chamois, à travers laquelle FR Chymiftes le font pañfer.
Les feuilles de pourpier, quand On Les regarde au grand jour , pa- roïflent comme pointillées ‘d’ar- -SCnt; C6 qui pourroit e Venir
| ij
20: De la Génération & des particules de mercure qui y font
: Contenues.
: Le pourpier fe peut prendre en {alade , il fe pent prendre-dans des Lbouillons , on en peut mettre dans les potages 5 il faut employer Îles feuilles & les côtes: enfemble, les côtes , fur-tout , ont plus de vert contre des Vers s elles ‘imitent affez la figure des Vers ordinaires, ce qui paroîtroit favorifer le fenti- ment de ceux qui prétendent que les Jantes portent la fignature.des cho:
_%s contre lefquelles cliés fontipro-
pres , CE que nous ne remarquons
qe pañlant. L'eau de pourpief L diftillée , la décoétion:, &: l'infu-
fion de pourpier. font encore de Dons contre- Versi 91
\
_. En voilà bien affez pout ce qui à
regarde les remedes qui fe prennent en dedans , venons à ceux qui $Em- ployent.en dehors, 40.50 — ‘Remedes extérieurs ; ou topiques contre
Les Vers. tie Lot
f l f
fiel de bœuf ; huile d’abfynthe’, .gelle deruë , ou celle d'amandes
\180
Ces: remedes extérieurs: font le #
LE :
des Pers, | gzr atietes , avec quoi on peut méler de | la poudre de cumin, de la poudre d'aloës , ou de celle de petite cen- taurée. Ces topiques fe mettent fur lenombril; l’emplâtre fuivant peut encore.être fort bon. | Farine d'orge , fuc de vermicu- faris | une demi-livte de chacun ,; fu- . meterre broyée groflierement ,:vi- naigre blanc quatre onces, faire de’ | cela un.emplätre, qu'on appliquera | fur Le nombril Cet emplâtre ap- | paife. aufli la fiévre. a BA | Ces remedes | tant intérieurs ÿ au'extérieurs , tuent quelquefois les Vers, mais.ils ne les chaffent pas toû- jours , c’eft pourquoi il faut fe pur- | ger aprés. Venons aux remedes qui | es tuent & qui les chaflent.
SEctionlIl. | Remedes qui tuent @ qui chaffent les Vers:
* Esremedes qui.tuent & qui chaf- fent les Vers., fe. prennent pref- que tous en dedans.Ces remedes font l’aloës,l'hiere picre,la poudre d’écor- ce d'orange amere, la rhubarbe , &c-- k | Liij
“. -
\
#22 De la Génération 51 On difflout lhiere picre dans ua M peu de vin blanc, ou bien onlamêle W avec un peu de diaphænie ,owonen fait des pilules avec un peu d’agaric ! &c de fyrop d’abfynthe. La poudre M d'orange amere fe prend dans du vin. ! Borel la récommande fort ; & dit avoit va‘ un Ethique abañdonné de tous lès Médecins, auquél ce reme- de pris jufqu’à trois fois', ft rendre Force Vers, & procura la'guérilon (2), ‘la dofe eft un gros chaque fois. Pour les enfans bien jeunes, on peut faire infufer dans l'eau de pour- pier quatre fcrupules de rhubarbe, w avec fix grains de canelle , pañler le 4 tout à travers un linge , & dans la colature difloucre une once de fyrop de chicorée fimple, & avant que l’en- fant prenne ce breuvage , lui donner un lavement de lait , pour attirer les
Vers par bas.
Ou bien.
Faire infufer un gros & demi de thubarbe dans un verre d'eau de «“ pourpier , pafler cela à travers un linge le lendemain matin , & le © La] Borcll. obferv. medicophy, cent, x .cbférv. 90.
| des Vers." S13 | donner à boire à l’heure ordinaire du | réveil; réiterer le breuvage deux fois | par femaines , jufqu'à ce que la cor: | ruption du corps foit évacuée. On Dore à cette purgation , pour rendre plus forte; une once de fy- rop de chicorée , compolé de rhu- barbe ; fi c’eft un enfant délicat , ïl fuffira de demi-once. Le fuc de ver- | veine eft encore un bon remede (4). |. J'aimislefucreau rang des chofes qu'il fant éviter , pour fe garantir des Vers ; mais cependant quand il eft pris en grande quantité , il ne laifle pas quelquefois de tuer les Vers, &c de les chaffer. Aldrovandus parle d'u» ne petite fille, qui pour en avoir man- gé un gtos morceau ; rendit un grand nombre de Vers par bas ; le miel fait le mêmé effet quand il eft pris à plei- ne cuillere. Mais il eft bon là-deflus d’avoir égard à la remarque que nous avons faite p. 216.120. 21. &c Les pommes douces, nommées en Latin Melimela , font faire aufli beau coup de Vers ; les raifins féchés au foleil ont la même vertu , étant
ta) Monard: lb. 3. fimpl. medicam. ex novo orb8 dlasor. cap, de verbend, à ÿ L iv
924 Dela Génération pris à jeün en grand nombre. . : Levinus Lemnius dit que c’eft une expériencequ'ila faiteavec{uccès {a}: la raifon de cela eft,que les Vers atti- rés par ces nourritures douces s’en rempliffent fi fort, qu’ils font obligés de crever ; & commeles chofes dou- ces , étant prifes avec abondance, lâchent le ventre, il faut néceffaire- ment, que les Vers fortent où morts ou mourans. Nous avons déja touché cette raifon dans le Chapitre VIIL. On parle d’un certain moyen, pour tirer du corps les Vers, commen ti- reroit des poifflons de l’eau: c’eft d’at- racher à un fil quelque appas , qui at- tire les Vers, & puis de faire avaler cet appas, ayant foin auparavant que le malade demeure quelque temps fans manger , pour affamer les Vers, &c les obliger à venir à ce qui fe pré- fente : on tire enfuite le fil, &le Ver vient , dit-on, avec l'appas. : Schenchius rapporte un exemple de cet artifice , & dit qu'on tira un jour par ce moyen , un ferpent du corps d’une femme, en fe fervant
(a) Levin, Lemn, de occult. natur, mirac, Lib, 34. Cap, 21. y
( il (B
des Vars! s2S
d'un appas TRE de miel & de fa- rine. Cet expédient peut être bon, pour tirer de Peftomac, des animaux entrés par la bouche, comme ileneft entré quelquefois à quelques perfon- nes qui dormoient fur l'herbe ; mais pour tirèr des Vers engendrés dans le corps, c'eft une pratique fur laquelle je ne veux rien dire 5 quelques per- fonnes aflurent l'avoir vu reuflir de- puis peu ; én mettant pour appas des
cœurs de pigeons ; mais € que je puis .
affurer auf , eft qu'il s'elt vu des
| Charlatans impofer au peuple, en ca- chant adroitement des Vers dans le
rétendu appas qu'ils faifoient ava- cr. | | Contre les Vers de la jauniffe.
® Dans la maladie de la jaunifle Îes inteftins font fouvent remplis de Vers , parce que la bile, qui eft fi contraire à ces animaux ; nC {fe dé- charge pas alors dans les inteftins ; le meilleur remede contre ces Vers eft de prendre pluficurs matins de fuite un verre de la décoétion {uivante. Chelidoine , une poignée ; feuilles & fleurs de millepertuis , de chacune
h
416 De la Génération
demi-poignée ; rafure d’yvoire, fien- te d’oye pulverifée , de chacun trois gros ; fafran,un demi gros; ces deux derniers dans un notiet : jetter le tout
dans un pot où il y aitune chopine
de vin blanc , & une chopine de vin
d’abfinthe, mettre le pot fur le feu, !
& quand cela aura bien boüilli, le pañler, & dans un verre de la cola- ture difloudre une once & demie de
bonnemanne , avec un fcrupule de : diagrede : il y en aura là pour trois
matins. | | F Ce remede ne chafle pas feule-
ment les Vers , mais guerit en même temps la jaunifle. Je ne puis m'em-
pêcher , à cette occañon, de blä-
mer ici un remede que certaines |
perfonnes confeitlent contre cette
maladie, & qui à la vérité la guerit " effédiement, mais dont les fuites
font fi mauvaifes qu’on ne fçauroit «
trop le comdamner. C’eft de don:
ner adroitement au malade , dansur !
demi verre de vin blanc, huit ow neufpoux. Car j'avertis que ce re- mede remplit quelquefois de vermi- ne les inteftins, & qu'après avoir
Tu. To Comme
ff mar
Ôté la jaunifle au malade, il le fais w
| des Vers S27 tomber dans une maigreur extraor- dinaire, & lui caufe une faim devo- rante , que rien ne peut aflouvir : George Hannæus rapporte là-deffus
- Fhiftoiré d’un homme gueri de la
jaunifle par ce moyen, & mort peu de jours enfuite, dans le corps du- quel on trouva un nombre inom- brable de poux vivans qui lui devo- roient les inteflins. (4) |
. La bile qui tombe dans le duo-
|. denum , eft fouvent ce qe cmpé-
che les vers de monter jufqu’à Fef- tomac: mais dans la jauniffe, com - me cette bile eft retenuë au foye, ils vont plus facilement dans le ven-
| tricule; c’eft ce qui fait que quand
on donne quelque remede contre les vers à toc de malades, ils en rendent quelquefois par haut. Le 17. de Juillet de l'année 1699. chez M. Dugono, Secretaire du Roï, vers
| S. Landry, un Domeftique que je
(a) Ex Epifiolà Geotgii Annai ann. 1674. eÆgrum âctero laborantem , pedilis ore fumptis fepters ayt novem fanatum fuifle per aliquot dies 3 fed brevi fames canina eum cépit € atrophia,unde mors. In aperio bu- jus cadavere innumeri pediçrli in intefhinis giventesyvifs
fuerunt. Thom. Barthol, Aéta Media, V gum, 3. Cup
D CE, |
-528 De la Génération
traitois ,qui avoit une jaunifle unt-
verfelle,en vomit un fort gros après avoir pris d’un fyrop contre les vers, J1 faut avoir foin dans ces occafons!, de donner des lavemens de hit, pour : attirer les Vers par bas ; çar il faut les empêcher autant qu'on peut, de
monter dans leftomac, parce qu'a |
lors ils font plus difficiles à chaffer.8&z CEE RS ‘4 . s Lg qu’ils peuvent nuire davantage.
Contre les Vers dans la Pleurefie.
Quand la pleurefie eft mêlée de : Vers, ce qui arrive quelquefois , comme nous l'avons remarqué, il faut fuivre la pratique qu'obfervoit. Rulandus, (4) & que Quercetan (b) recommande fi fort, qui eft de com-. mencer d’abord par la purgation c’eft là principalement que doitavoir | lieu l'Aphorifme d’'Hippocrate, (c): que lorfqu'il eft befoin de purger! dans une maladie , il faut le faire dans le commencement. Les fré-. quentes faignées en cette occafion font trés- dangereufes : iF n’en eft\
€) Ruland. centur. (6) Quercetan:rediviv,tom, 3, de pleuritide.. &) Apb. 19, [eë, 2. !
| pas de même dans les autres pleu- | refies.
Remedes contre les Afcarides.
Les Afcarides {ont des Vers difi- | ailes à chafler, & cela pour plufieurs
railons. La premiere, c'eft que ces animaux font fort éloignez du ven- tricule ; en forte que les remedes: perdent leur force avant que de par- Q venir jufques où font ces vers. La {e- |'conde, c’eft que les Afcarides font envelopez dans des humeurs vif. queufes , qui empêchent l’ation des medicamens. : La troifiéme , c’eft
ue ces Vers montent quelquefois dis le cœcum. Or, cet inteftin | éranten forme de cul- de- fac, les
Afcarides s'y tiennent comme re- tranchez. Quoi qu’il en foit , il vaut mieux les attaquer par bas ; & pour cela il n’y a rien de meilleur que de mettre au fondement un fuppoftoi- re de cotton , trempé dans du fel de bœuf, ou dans de l’aloës diflout. Ouun petit morceau de lard atta- ché à un fil: on l'y laifle quelque temps, & aprés on le retire tout rempli de vers. Onpeut, au lieu de
3e De la Génération
lard, prendre de la vicille chair fa- lée. Les lavemens de décottion de fumeterre font très-bons contre les Afcarides ; on peut joindre à la fu- | meterre l’ariftoloche, la chicorée, Ja tanaifie , la perficaire , l’atriplex, & en faire la décoétion avec de l’eau & du vin blanc: quand elle eft fai- te, ileft bon d'y joindre un peu de confection d’hiere.
Pour les enfans, voici le lavement qu'on peut.faire.:! 105 a bu
Prendre fetilles de mauves & de violiers, de chacune une poignée; ! fetiilles de choux , une ou deux; graines de coriandre & de fenoüil , | de chacune deux gros; fleurs’ de camomille & de petite centaurée , de : chacune une pincée : faire une déco@ion du tout avec du lait, & difloudre dans la colature une once de miel commun, & deux gros de confeétion d’hicre.
Hippocrate (4) confeille, pour 1 chañler les Afcarides, de prendre de : la feménce d’agnus caftus , dela bien : broyer avec un peu de fiél de bœuf,
Le] Hip. sqi venir B. 66.
h -à
D
no des Vers. 0 Sax puis de délayer le rout-avec un peu d'huile de cedre, enfuite d’en faire un fuppofitoire avec de La laine graffe. 1: WE
,
Remedes contre le Ver Silitaire, ou ANT Tania:
Les remedes que nous avons rap- portés jufques ici, font la plüpart inutiles contre le Tænia. Les autres Vers fortent quelquefois d’eux-mé- mes, mais Je Solitaire ne fort pref-
que jamais ainfi : & comme le re-
marque Hippocrate; quand on ne le chaîñfe par aucun médicament, il wvicillitavec fon hôte. Avicenne dit qu'il réfifte à l’ab- fynthe , &z que la fougere eft un re- mede cfficace pour:le chafler. Cér Auteur & raïfon, mais il faut fca- voir préparer la fougere. L'écorce de racine de fongcere feimelle & de meuricr ; pulvérifées, & données tantôt féparément, tantôt mélées enfemble , tantôt accompagnées de quelquès autres fimples , font d’ex- cellens remedes contre le Solitaire. C'eft avec ces dèux racines que je
532 De la Génération fais préparer l'eau de fougere, fi connue aujourd'hui par es bons ef- fets contre les Vers, & même con- tre la maladie qui noue les enfans. Je me flatte qu'on me pardonnera bien de ne pas divulguer la prépa- à ration de cette Eau , dont je n'ai donné la recette qu'à M. Dionis ‘mon gendre, Do@eur-Régent de la … Faculté de Médecine de Paris, & : qui demeure avec moi depuislong- … temps : je m'en flatte d'autant plus, que j'enfeigne dans ce Livre la ma- nicre de préparer plufieurs autres remedes qui peuvent étre fubftitucs avec fuccés à celui-là. Quand on voudra employer la poudre de ra- cine de fougere femelle, on pourra joindre, s'il eft néceffaire , un peut de poudre de tanaifie pour fortifier Vefomac. Mais il y a ici deux cho- {es à obferver ; l'une, qu'il eft bon de choifr la tanaifie la plus chant- pêtre , parce qu'elle a plus de vertu. Et généraiement parlant , les her- bes de la campagne ont plus de for- ce. Ce qui fait dire à un Ancien que la nature eft Ja mere des plan-
tes des champs, & la marâtre. des plantes
0 des Vois: + "483; | plantes domeftiques. (4) L'autre À À c'elt qu'il faut prendre l'écorce de | laracine de meurier avant qué les 1 _meures foient en maturité , fans quoi cette’ écorce eft privée delà meil- leure portion: de l'humeur qu'elle: contenoit auparavant. Ce qui s'ac- corde avec ce que remarque Pline. que les racines ont moins de vertu étant cucillies après la maturité dur fruit, ( 4) que devant. |
Pour les enfans à La mammlle.
On peut donner aux enfans À la: | mammelle, un demi gros de pou- | dre de-racine de fougere femelle . le matin dansun-peu de lait, où de bouillie, en deux prifes, d’une heure: à l’autre, ayant foin de les purger | le lendemainavec quelque chofe qui: |_ ne foit pas violent.
Pour les enfans un peu. grands. Aux enfans un peu grands ,. on:
(4) Dici folet téllurem offe marrem Sylvefirium , no-- |. Vercam autèm urbanorum. Alexandri Aphrodifei pro- | Demat! Lib, 2. problem: 52: ‘eds: (b) Ne illud quidem dubitaiur omnium radicum-vim cffedtufque minui, f fruêfus pris maturefcant, Plips- Hiff..narur. Lib, 13, Cap, wltim,- ‘2 7 1
Tome II. M
De La Génération
peut donner Cette poudre dans du {yrop de fleur de pêcher, où dans
c l'eau: descentinode , on de plan- tain , felon les circonftances que nous allons marquer: =: Si les enfans ont le ventre refferré , 41 faudra mettre la poudre dans le fyrop de-fleur de pêcher : mais s'ils ont le cours de ventre , il faudra la Jeur donner dans feau de centino- de, ou de plantain ÿ car il faut ob-
ferver, quand on veut chafler les :
Vers ; de méler des aftringens avec
Jes' remiedes qu'on donne ; lorfque «
Je,ventre eft :trop libre, parce que fans cela le médicament fortant trop
4 4
+tôr, n'a pasle remps d'agir fur les #
Vers. | Remarque fur la racine de Fougere:
La racine de fougere femelle cit
une des chofes les plus propres con- tre. les Vers plats jou Solitaires , &C. contre tous les autres; elle a cela
“d'avantageux aw'elle ‘convient à “toutes fortes de perfonnes , à. ceux
1
“qui ne l'ont,.pas , aux enfans , aux
#
LA
À 1. » l se ÿ
‘ 3
C te
.
“qui ont la fièvre, comme à ceux
+ :
{
1 unes Pen... gas jeunes gens, &c aux vieillards; elle fait venir outre cela le lait aux now rices. Quelques Auteurs ont écr& qu'elle étoit dangereufe aux femmes groflés ; mais ils fe font trompés: comme le fait voir Spigelius, dans fon Traité de Lumbrico laro,
_Opiate contre le même Ver.
Prenez coralline, verveine, fcor- diam, pouliot , origan , de chacun une demi-poignée : racine de di- étamne blanc, de fougerc, d'angé- lique , & de gentiane, de chacune deux gros ; écorce de racine de . meurier, ungros & démi; graines de moutarde , de pourpier & de crefon , de chacune un gros ; poi- vre , un demi gros ; fafran , un demi fcrupule : faire de tout'cela une pou- dre, & avec du miel écumé méler . Te tout en forme d’opiate; à quoi onpeut ajouter un demi fcrupule d'huile de vitriol : la doze eft d'un demi gros , d’un gros, & d’un gros 87 demi : c’eft añlez. d’un demi gros pour les petits enfans. |
-L’auile d'amandes douces que now Mi}
CE EE. cé JE 4 US 27"
…
536 De la Génération
avons dit être moins propre contre les Vers, que celle d'olive où de noix , ne laifle pas cependant d’être
fort bonne contre les Vers plats. IL .
femble même ; nonobftant ce que nous en avons dit, qu’elle foit fpé- cifique contre ce Ver. Un Malade que j'ai vu au mois de Juin 1734. & qui avoit ke Ver Solitaire, prit par le confeil de fa mere, à qui on: avoit fort vanté l'huile d'amandes douces , deux onces de cetre huile , & peu de temps après , il rendit quinze aulnes de fon Ver. Quelques jours enfuite , il reprit la même quantité. d'huile d'amandes douces; &c il rendit plufeurs aulnes durmême
Ver.
Paris, & qu'il s'en retourna dans fon:
pays, je n'en ai pas eu: de nouvelle:
depuis. | | La graine de citrouille: & de con- combre, prife enémulfon ,;eft d’un grand effet dE le Ver Se à ce qui eftappuvé du témoignage d’'E- Ru T TR qui dit Fins à Dif- fertation Angloife fur le Ver plat
qu’il à un morceau de Tæniade24
home,
Comme ce Malade n'étoit pas de:
y ne SM ns Dar, ES à à
di _ des Pers. 537 pieds de long, qui a été rendu par un jeuné homme de 20. ans, aprés: que ce jeune homme eut avalé un: verre d'émulfion, préparée avec ces: deux fortes de graines. Edouard Tyfon remarque à ce fujet, que ceux qui croyent que les fimples portent Ja fignature des maladies auxquelles: ils up propres , n€ manqueront pas. de tirer de ce fait, un grand argu- ment en faveur de leur opinion. Nous avons dit la même chofe du: pourpier , page 520. Les côtes du: pourpier reflémblent aux Vers ronds: & longs , & les graines de concom- bre & de citrouille aux petites por- tions que rendent cenx qui ont le: Tænia , lefquelles ne font que des. morceaux qui fe féparent de ce: Mers
: Ces remedes ne font pas Îles feuls: qu'on puifle employer contre le So- litaire. Guillaume Fabricius, Phili- BertSarrazenus , Jean Jacques Craf tius . Olaus Bortigius, rapportent des. exemples de Vers femblables: qu'ils aflurent avoir fait fortir; & comme ils: difent: les rémedes dont: ils fe font fervis, &.en mêmetemps.
AE
IN D'UONIT D'ONOR S PAT U C Q ATe RÉAL EM TE Tr TT "2. v4 CARE T CL OT 00 OT 07 1 : L. ge LA M AS ES CORSILENT TRE
$38
De la Génératiow les fymptômes: des Malades, avec plufeurs circonftances utiles à fça- voir ; je crois qu’on ne fera pas fâché de voir ici les remarques de ces Au- teurs fur ce fujet : les voici traduites en François. |
Remarques de Guillaume Fabricius, (a) écrivant à lhilibert Sarrazenus
fa) Guill, Fabrice. cent, 2, Obferv. 70
ADARE par CAT TU Re 1
des Vers. $39 barbe , d’agaric , & de fenné. Ce re- mede lui fit rendre par bas , un Ver pr qu’elle me montra, & dontje fus étonné ; car il avoit vingt palmes: de long , toit large de fix grains , & épais de deux ; maintenant qu'il eft deffeché , il n’eft pas fi large : il à des interftices tout le long du corps,, &c ces interftices font de l’efpace de deux grains, & élevés d’un côté en forme de dents de {cie : il eft tout: blanc, & a au milieu de ces interiti- ces de petites taches noires; une des: extrémités eft mince comme un fil ,. & d'autre large comme le relte du: corps; je n'yai point vu de tête, & je n'en ai jamais trouvé à ces fortes: de Vers. Après que le Ver fut forti . je purgeai la Malade, & lui ayant ‘donné enfuite pendant quelques. jours , des fortifians, elle fe rétablit: æntierement. Elle eft à préfent dans une fanté entiere. Pour le Ver je le conferve defléché , & le regarde comme une.des chofes les plus rares: quejaye. Voili, Mr, Phiftoire fuc- cinéte de ce Ver , dont j'oppole Ia: defcription à ce bruit faux & ridi-
cule , qui seit répandu dans la Suifle,.
s4o . Del Génération | & jufques dans la Bourgogne , dur monftre de Payerne: : 151 til 0980 À Payerne , ce 28. Août 1609.11 Il y a une chofe à obferver ici ;. c'eft le dégoût qu'avoit: la Malade pour toute forte denourriture; quel-- ques-uns de ceux qui ont ce Ver étant tourmentés d’une faim extraor-- dinaire.. va
Réponfe de Philibert Satrazenus., à Fabricius:, traduite du Latin. (a)
Uand j'ai recû la Lettre oui Q vous me parlez de ce Ver plat,. j'avois en même temps une Malade attaquée de la même maladie. Com. me j'attendois. le fuccès des remedes: que je lui faifois,. j'ai differé à vous. écrire jufqu'à ce que je püñle vous: en donner des nouvelles: Voici en: peu de mots.ce que j'ai obfervé dans: cette maladie, & la conduite'que jy ai tenue: La Malade cft âgée de: trente-quatre ans, aflez replette, & a été dans fes premieres années fr fujette aux Vers, qu’elle en rendoit fouvent par les felles, de tout plats,
fa): Gnill, Fabric. cent.1. Obferv, 70... : longs:
des Vers. sa
Tongs d’une aulne | d’une aulne 8 demie , quelquefois de davantage, & larges du doior ; quand elle 4 été mariée, elle a cu pluficurs en- fans, qui font tous morts peu de mois après leur naiffance » Ce que . AOUS avons attribué à la mauvaife … difpofition de la mere. Ce fond de vermine s’eft acru en elle à un point, ue ces dernieres années elle a ren-
4 des Vers par le fondement, par
” Ja bouche, & par le nez. Quand il
En devoit fortir , le ventre de cette femme enfloit, & fouffroit les mé- mes moOuvemens que celui d’une femme grofe lorfque le fœtus change de place; peu de temps aprés ils montoient à la bouche, & elle en tiroit avec lesdoigts, des lon gueurs confidérables ; ce mouvement de ventre perfévéroit quelquefois ‘06 alors la Malade tomboit en délire : | Cet quelque chofe d’incroyable ,
que le nombre de remedes qu'on lui a faits, les fréquentes médecines, Vaïl , la coralline , la poudre à Vers, la thériaque , l'abfynthe , touta été | mis en ufage | mais inutilement, Cette pauvre femme 14 gée de fouf- | Tome T2, | N
)
Î 2 De la Génératiof ir fi long-temps , m EnvOya querir
il y a quelques jours, je lui ordonnai Fapozeme fuivant. ‘à ‘me. Racine de diétamne de fou- ocre , de polypode de chêne , de chacune une once; écorce de raCi= .me de caprier, de tamaris, ÉCOICE moyenne de frêne, de chacune fix gros; germandrée chamæpitys , ab- fynthe , fauge, de chacune un ma- nipule ; petite centaurce , URE pin- cée ; graines d'anis , de citron , de ourpier, femen-contra , de chacun deux gros ; coralline , une demi-pin- céc; {enné , femence de carthame , de chacune deux onces;; agaric trO= chifqué, uhe demi-once; écorce de myrobolans citrins, de chacun trois gros : Faire une décocion du tout , dans une fufñfantc quantité d'eau,
réduire la décoétion à dix Ones. de | liqueur , dans la colature difloudre une once & demie de fyrop de chi- corée compoié derhubarbe , autant, de fyrop de fleurs de pêcher, oxy=,\ mel fcillitique , UNE OPEE * méler-le tout , en faire un, apozçme pour uatre dofes ; . mettre fur le tont : quatre. fcrupules de poudre de dia, :
+
des Pers:
L'AR] 545 |: Margaritum froid; ufer de cet apo-
Zéme quatre matins de: fuite , une dofe chaque fois >, dans laquelle on difloudra cinq sos de diacarthami,
& une once de fyrop de chicorée compofé de rhubarbe. tk * Frois heures aprés avoir pris de cet apozeme, je lui faifois mettre fur le ventre bien chaudement, un
peu de l’onguent fuivant.
Onguent d'Agrippa, trois onces ; … pulpe de coloquinte pulvérifée , fix
gros ; fcammonée ; demi-once ; Myr- rhe, aloës, de Chacun trois SOS ;
| -agaric blanc, cinq gros ; poudre de
racine de cyclamen, un gros & de- mi; faffran , autant ; huile d’aman-
| dés ameres, fix onces ; fuc d'ail &
… de fcordium , de chacun demi.once;, | mêler le tout {ur le feu jufqu’à con- | fomption des fucs, Y ajoütant une | once de pétrole, avec une fuffifante | quantité de cire, &enfaire un on- guent. nn Surle foir je lui faifois prendre un lavement de Jait, compolé de | plufieurs thofes douces propres à at-. | tirer les Vers en bas. LE | “Ainfi attaqués de tous côtés s'ils ij
4 De la Génération | font fortis en pelottons. IL enavoit des longueurs qui pañoient vingt pieds.La Malade depuis ce temps-là, fe porte mieux, elle a meilleure cou- leur , fes douleurs de ventre font ap-
paifées elle dort, & ne tombe plus |
en délire. |
: La | Outre tous ces remedes, Je lui ai
fait prendre un gros & demi de mer- cure en fubftance , tout pu ; pale à
ci %
travers le cuir, & depuis ce temps
h, elle na plus été tourmentée de M
Vers. Mais voici une chofe à remar- quer au fujet du Mercure ; c'eft que 11 Malade , qui portoit alors un em-
fâtre pour la matrice ; trouva peu "
detemps après, Cet emplâtre tout
rempli de mercure : CE qui fait voir combien les parties du mercure font. fubtiles, pour traverfer ainfi les in-
teftins , les mufcles, & tous les té- oumens. Nous avons confeillé à pré- fent à la Malade de manger du pain
de fégle, d’ufer de thériaque de temps en temps , & de prendre des |
pilules fuivantes. CE #. Mañfe de pilules d'hiere, com-
oféé d'agaric, demi-once ; extrait
d'efula , deux gros 5 myrthe , um.
à | des Vers. $4$
ros & demi ; coralline ; quatre fcrupules ; fafran ; un {crupule ; ré: duire le tout en mañle avec du fyrop de chicorée, compofé de rhubarbe ; partager en cinq pilules, une dragme de cette compofition , & prendre deux de ces pilules de deux jours Jun , le matin à jeun. Adieu, je vous manderai quel fera le fuccés de tout ceci; j'attends de vous un
peu d'extrait d’éfula de votre ficon.
À Lyon ce 12. Décembre 1609
«.?
. Autres Remarques de Guill. (a) Fabricius, éfrivant à Crafftius , traduites du Latin
I L faut que je vous communique ce que J'ai remarqué fur les Vers plats. En 1604. la fille d’un Bour-
cois de cette Ville , (4) nommé
aniel Romay , âgée de neuf ans, étoit malade d'un bubonocele : com- me je voulois faire incifion à 12 partie, je préparai le corps à cette Opération , par desapozemes & des
LA A
médecines ; & ayant donné à læ
(a) Guill. rinra 2. Obferv. 70: {&) De Payerne, R N iij
CPE Li fl) da) / ia: AE) LES L
546 De la Génération Malade un breuvage fait avec le fyrop de rofe laxatif, compolé de rhubarbe, d’agaric'& dc fenné; elle
rendit par bas un morcean de Ver
plat, long de fept palmes environ. Peu de jours.après, qui étoit le 8. de Novembre ,.je fis l'opération , & ayant conduit la plaie à une parfaite
guérifon , l'enfant fe rétablit, &clle
s’eft tojours bien portée depuis. Tai chez moi ce Ver tout defléché, & je le conferve avec foin dans mon Cabinet. pute L'année derniere, une’ Dame de ualité de cette Ville, me confulra fur un mal de matrice qu’elle avoit : elle me dit qu’elle fentoit un froid
incommode à la région du nom-
bril, &au bas ventre : comme elle
fe plaignoiït outre cela , d’une do
leur de tête, je lui ordonnai des pi- lules céphaliques, qui la purgerent bien , & lui firent rendre par les
felles un morceau de Ver plat, long: |
de neuf palmes, de la même lar-
geur, & de la même figure que celui
dont je vous ai parlé dans ma pre- gmiere Lettre. | | Il y a quelques années que je dé-
Zn
| des Vers, $47 livrai d'une dangereufe & longue maladie une petite fille, qui fit un Vér tout femblable ; la négligence de ceux qui Ctoiént auprés d'elle, fut caufe qu'on jetta une partie de ce Ver, dont il ne refta 4 tion , qui eft venue jufques à moi. Quand on pañle le doigt fur ces for- tes de Vers, on les fent raboteux | d’un côté, & unis de l'autre : il ne |. m'eft jamais arrivé d'en voir d'’en- tiers. Je laifle plufieurs exemples femblables, à caufe de mon peu de loifir. Adieu. | | Autres Remarques de Guill.(a) Fabricius, ln écrivant a Crafftius , traduites du Latin. P Our ne pas vous écriré fans vous A rien mander de particulier, il faut qu’à préfent je vous fafle part dé
ce que jé n'eus pas le temps de vous
marquér dans ma derniere Lettre, au fujet des Vers plats. Je vousdirai donc qu'une Dame, nommée Ma- dame Mace, à préfent Veuve de
M. Robault, qui étoit un célébre
Apoticaire dé Laufanne , fut fort fu- (a) Guill. Fabr. cent, 2, Obferr. 70. N iv
F ll
| be dû ta Gide bd a Lutte & À d Gé A
À
elle les fentoit fe rompre dans fes
»“
548 De la Génération jette pendant fa jeuneffe à des palpita> tions de cœur, à des foiblefes d’efto- mac,®& à des obftruéions de vifceress elle fit divers remedes par l’ordon nance des Médecins ,& de temps en temps aprés un certain purgatif , que prenoit quelquefois, elle ren-
oit des morceaux de Versplatsaflez longs. Quand elle fut mariée, & M qu’elle eut commencé à avoir des M Enfans , fes palpitations ceflerent, # fon vifage devint meilleur ; mais elle demeura incommodée d’une lienterie , pendant laquelle elle ren- doit quelqufois par bas, des mor- ceaux de Vers rompus, qui étoient. longs , les uns de fix palmes. , les au- tres de neuf, les autres de dix. Or, " ce qui eft à remarquer, c'eft que toutes les fois qu’elle en rendoit, #
inteftins. Cela ne l’empêcha pas d’a- voir plufieurs enfans , & fur-tout des garcons, dont plufieurs vivent. Un certain jour , après avoir pris une médecine, elle rendit un morceau de Ver qui avoit fept aulnes, me- « fure de Laufanne, c’eft-à-dire fix *
palmes * le refte du Ver demeura «
dede Men 44e dans le corps: mais peu de jours aprés”, elle en rendit la plus grande partie, fans fentir comme aupara- vant , que rien fe rompit : ce qui lui fit juger qu’elle étoit entierement délivrée de ce Ver; en effet, il ne lui eft plus rien arrivé de femblable depuis cetemps-là, & même le flux de ventre , dont elle avoit toujours été incommodée , s'arrêta : enforte que depuis douze ans, elle a Cté en parfaice fanté. J'ai appris cela de fon mari même, qui me le dit en préfence de fa femme. Ils m’ajoû- terent Vun & l'autre , que fi tous les morceaux qu'elle avoit rendus, étoient joints enfemble , ils feroient plus de vingt aulnes. Chez M. de Villadin le Gouver- eur, il y a une Servante , âgée de trente-un ans, laquelle eft tour- mentée depuis long-temps par cette forte de Ver plat : & ce qui eft di- gne de remarque, c'eft que depuis quelques années ; elle ne manque point tous les ans, vers la S. Jean- Baptifte, d’en rendre des morceaux fort longs. | _ Madame Marguerite de Mulli-
$50 De la Génération
nen, femme de M. de Villadin, que je viens de nommér, me montra En 1607. trois de ces morceaux dé Vers plats, que cette Servante avoit rendus , lefquels faifoient plus de fix aulnes. Je n’oublierai pas de vous dire, que cette Servante fent conti- nuellement dans le ventre un certain froid qui l’incommode beaucoup, fouvent aufli elle eft attaquée dé Diarrhée, & quelquefois elle ef trop reflérrée ; à cela prés, elle jouit d’une affez bonne fanté , elle eft ro- bufte, & ne s’inquiete pas beaucoup de fon mal. Je lai purgée quelque: fois avéc des pilules faites d’aloës ,
de rhubarbe, d’agaric, & d'éxtrait - !
de coloquinte. Je lui ai fait prendré aufli d’une poudre pour tuer & pour chafer les Vers : mais une chofe:
furprenante., c’eft qu'un certain Em:
_pirique lui ayant fait boire trois ott uatre fois d’une ptifanne faite avec
violemment fans rendre aucuti Ver;
feule coloquinte , elle fut purgéé
L 24
& cependant lorfque la S. Jean ap N
proche, ces morceaux de Ver for:
tent d'eux - mêmes comme par ur
Mouvement critique de Îa mature, Adieu. : |
_
des Vers. $53 | Remarques d'Olaus Borrigius. |
L( J N jeune homme de 26. ans,
tourmenté d’une faim dévo-
rante, quon nomme Boulimie , \e- quel fe plaignoit de différentes dou- leurs dans le dos, & dans les inte- fins, fentoit un fi grand froid au nez, qu'il croyoit que le nez lui al- loit tomber. Je fus mandé pour voir le Malade : je lui ordonnai une juite dofe de diacatholicon & de dia- phœnix , mélés dans des eaux con- venables , & je lui fis rendre par ce
| moyen deux lambeaux de Ver plat
tout vivans, de la longueur de 24. pieds, mais morts quand ils me fu- rent apportés. Les incifions de ce Ver , lefquelles étoient en grand. nombre , ne compofoient pas une
ligne droite comme celles de Sen- .
nert &Tulpius,mais elles étoient cre=
nelées & dentelées, & le long du mi.
lieu du dos la bande n’étoit pas diftin- guée par des interfeétions contigues., nert a fait graver; mais entre cha- que interfeétion , on voyoit au mi
comme celles de la figure que Sen-
s52 De la Génération
licu certains points élevés , tante trois comme dans la figure de Tul- pius, tantôt davantage. Ces points étoient quelquefois exagones , & … tout remplis d’une liqueur épaifle, qui le premier jour paroifloit blan- … che comme du lait, & enfuiteap- : prochoit de Ia couleur du fang. Mais ” ce qu'il b, a de furprenant, c'eft que
le Malade n’a pas feulement rendu pour cette fois, de tels morceaux de
Vers, mais que toute l’année il à
continué d'en rendre, foit de plus Tongs , foit de plus courts, toutes les fois qu'il aréitéré la même médeci- ne : or, il l’a réitéréc environ quaran- te fois : mais ce n’eft pas encore Ia fin, & fi l’on fupputoit tout ce qu'il a rendu de ce Ver jufqu’à préfent , cela monteroit à plus de huit cens . pieds. Quant à moi, j'en conferve dans mon Cabinet environ la lon- gueur de deux cens pieds. Au refte je n'y ai point remarqué detête, & il y a bien apparence qu’il n’eft pas tout forti, car le Malade fent de temps en temps des morceaux de ce Ver fe rompre dans fon corps. J'ai cffayé contre l’Infeéte dont if
-
des Vers. | NT
| agit, le mercure doux, & autres
remedes ordinaires qu'on employe avec fuccès contre les Vers Stron-. gles & contre les Afcarides ; mais. cela n'a fervi de rien. Je n’ai jamais pu chafler que par des purgatifs ce
| mauvais hôte. La même chofe m’eft
arrivée à l'égard de la femme d’un Marchand de Biere , & d’une Dame de qualité. Enfin après avoir mis le jeune homme à l’ufage fréquent des amers, je fuis venu à bout de le guérir desfa boulimie , & depuis l’on n'a plus vu en lui de fignes deVers.(4)
Fabricius , & Olaus Borrigius, comme nous venons de voir , difent
| qu'ils m'ont point vu de tête au Tæ- :
nia, c’eft que cette partie s’en fépare aifément, & refte ordinairement dans le corps du Malade.
_ Aprés tout ce détail, il eft imbor- tant de faire ici une remarque géné- rale; fcavoir , que dans la plüpart des maladies des Vers, foit Vers plats , foir Vers ronds & longs, ou autres, il faut {ouvent avoir moins
d’égard aux Vers mêmes, qu’à la
(a) Thom. Bartholin , Aa Medica & Philofoph, Hafnienfin. yolumen 2. anni 1673,
éd à Gr du dd dla Mn de |
554 De la Génération | matiere vermineule , parce quecette maticre, comme nous l'avons déja remarqué plus haut, eft la princi- ale caufe du mal; ainfi dans letrai- tement de ces maladies, on doit fon- ger fur-tout, à deux chofes , & c'eft De ce que nous allons voir danslase- ion fuivante. qu 1
SecTrron Ill.
Remarques générales fur le traitement des maladies vermineufes.
| | | E viens de dire que dans letrai- | À tement des maladies de Vers,on | doit, fur-tout , fonger à deux cho- | fes; voici ce que c’eft. La premiere eft d’évacuer la plus grande quantité | qu'il fe peut, de cette matiere ver- minêufe dont nous venons de. par- | ler; & la feconde dé corriger ce wil en refte après l'évacuation. Si | onc cette matiere caufe des con-. vulfions, desaffe@ions foporeufes , des tranfborts, de grofles fiévres, comme il arrive quelquefois, felon la: remarque que nous avons’ faite daas le Chapitre IV. il faut d’abord
der à arr de, or Mérite LÉ. ni M té AL eds ee RES RS
| des Vers. 5 _ défemplir les vaiffeaux par la fai- * gnée, pour faciliter l'ofcillation des vaifleaux , & favorifer par ce moyen M Jacirculation du fang , laquelle eft M roûüjours embarrafléc dans ces occa- M, fions, à caufc de l'épaifleur des fucs L\ produits par cette humeur vermi- _ neufc, qui eftun acide coagulant; . puis venir à la purgation des pre- MW micres voyes, pour enenlever cette “ matiere, dont quelques parties s’in- troduifant dans la mafle du fang, deviennent un des plus forts obfta- cles à la tranfpiration , &c par con- … {équent une fource de maladies. La, .… fconde chofe à quoi il faut fonger, Mu cft de recourir aprés la purgation à … J'ufage des amers: ces amers trou- vant alors moins d’empêchement, u font tout autrement cfficaces, foit I pour corriger l'ugre pernicieux qui. … refte, foit pour chafler les Vers qui bn ont échappé à la purgation.
. Je confeille ici la purgation après (\ . ja faignte , parce que l'expérience (à m'a appris que cette méthode eft la meilleure qu’on puiffe fuivre pour ln, guérir radicalement ces maladies ; | quoi qu'en difé un Auteur Moder-
: L. ÿ
$$6 De la Génération | ne, (4) qui prétend que la purga- tion ne fcauroit être d'aucun fecours, dans quelqué maladie que ce foit, & qui foûtient contre route raifon, & toute expérience, que l'avantage qu'on attend de la purgation, fe doit uniquement attendre de Îa: faignée. Comme ce fentiment , s'il avoit cours , feroit d’une funefte conféquence pour la vie des hom- mes, & que l’Auteur qui le vou- droit introduire , s'appuye d’un rai- fonnement fpécieux , qui pourroit impofer à quelques jeunes Méde- … cins, nous croyons qu'il eft de notre devoir de montrer ici le faux d’un tel raifonnement.
Nous avouerons d’abord avec Auteur dont il s’agit, que la tranf- piration eft la plus A UE & en même temps la plus néceflaire de toutes les évacuations. Enforte que lorfque cette évacuation eft .trou- blée, foit par l’'épaifeur que l'acide” d’une matiere vermineufe produit dans le fans , foit par quelqu’autre
(a) Mr H*%* dans fon Explication Phyfique & méchanique, des effets de La faignée & de la boiflon dan la cure des maladies. |
+ | caufe,
definir di ia dt Ris ei. Béi:2
des Vers. S57 caufc , il ne peut arriver que du dé-
{ordre dans les fonétions du Corps.
La Vérité de cette propofition ef. - ai P e- . juftifiée par des expériences incon-
teflables, & il n'y a aucun Méde-.
Cin qui la révoque en doutc. Mais
| notre Auteur abufe vifiblement de
ce principe , pour le faire fervir de preuve à fon opinion.
Ce qui doit, dit, parfaitement convaincre de l’inutilité de la pur-
M gation dans les maladies même où | 1f faut évacuer, c’eft que fa purga-
tion vuide infiniment moins que la
tanfpiration, & voici, continue-
t'il, comment on peut Île démon- trer.. Dr |
» L’évacuation du bas-ventre , eff #7€N proportion avec la tran{pira-
»t1on , Comme d’un. à .dix , c'eft-à- “dire, que la tranfpiration évacue
»dix fois autant que l'évacuation du
li » bas ventre ; de forte qu'une per-
| » fonne qui dans un certain intervale
| »de matiere par les Ç |» même perfonne dans un égal ef- # pace de temps , fe déchargeroir de
» de temps, perdroit Lee onCes elles ; cette
» quarante onces de matierc par la ose II.
r 4 NEA NNEAVE DL NT
OT SA
558 De la Génération
FUTERITTEEE
» tranfpiration. J1 feroit donc vraë. |
» de dire que filon tranfpire d'un. » dixiéme moins qu'à l'ordinaire , : »on en fera autant incommodé que.
» fi l'on n’alloit point du tout, à la
» elle. Donc on foulagera un Ma.
vlade en le faifant tranfpirer d'un » dixiéme pis qu'il ne failoit, au- 1
» tant que fi on lui rendoit une plei-. »ne & parfaite liberté de. ventre. » Mais fur ce principe, Cette der- »nicre évacuation doit beaucoup » perdre de fon, crédit ; car quand. » on parviendroit À la. rendre cent. » fois plus copieufe qu’à l'ordinaire », sonne feroit pas plus que fi on avoit, »rendu la tranfpiration dix fois plus, » abondante que de coutume, Ainft »une perfonne à qui il uMfoit, » pour fe conferver en fanté, d'aller, une fois à la felle, fera obligée d'y _valler cent fois. pour guérir d'une. »maladie, & fi elle avoit coutume. » d'y aller deux fois , il faudra l'y. » faire aller deux cens fois. Deplus, sajoûte-til, s'il eft vrai que a fai-
» gnée ; COMME on Va obfervé, vui-. !
, de autant en un moment, que la,
æ tranfpiration €n fix heures ; la fai-
des Vers. Ss9 # ghéc doit être préférée au- deffüs de »lapurgation, (4) d'autant qu'elle #aura plus dé facilité que le bas- #VEntre , pour fuppléer au défaut de »la tranfpiration.
. Voilà ce que Mr Hecqüet nous’ donne pour une Démonftration dans! fon Livre intitulé : Explication Phyfi- qhe Gr méchanique des effets de la faignée ; de La boiffon dans la cure des maladies. . I dit donc que l'évacuation du bas: ventre eft à l'égard de la tran{pira- tion comme un à dix, enforte que fi quelqu'un qui aura coûtume er
fañté , PA ROTE les jours deux fois
| 4lafelle, & de fe délivrer par- là:
d'environ quatre onces de matiere chaque fois, vient à tranfpirer d’un
dixiéme moins qu’à l'ordinaire, il faudta pour le ouérir par la purga-
tion, le faire aller deux cens fois à
Ja fellé, c'eft-à-dire, lui faire éva- cuer hüit cens onces de matiere par
le bas-ventre. Mais fi ce principe eft vrai , il ne conclud pas moins contre | Ha faisnée, que contre la purgation. En effet, dès qu'il faut une évacua- Ne ] Préférée au-deflus de la putgation > À veut di8 [ans doute , préférée à La purgation. 4
O 5j
ol 4 él ' 7 Bi gr ls à 0 Liu 67 sé D bu Cut tu dc 4 id AUS die cet dé ie " r 7" L: x
s6o De la Génération
tion de-huir cens onces pour fup- pléerici, par le moyen des felles , au défaut de la tranfpiration, iln’en faudra pas une moindre pour fup- pléer à ce même défaut par le moyen: de la faignée; & par conféquent ce (era huir cens onces de fang qu'if faudra tirer à ce Malade, fs on veut fuppléer par la faignée au défaut du dixiéme, dont on fuppofe que fa. tran{piration cft diminuée ; c'elt-à- dire, qu'il faudra lui faire quatre vingt faignées de neuf onces cha-
cune. |
L'Aureur fetrompe donc vihble-
ment, & fon erreur vient de deux
mépriles. La premiere, de fuppofer , comme il fait, qu'un purgatif, pour
remédier au défaut de la tranfpira-
tion, doive évacucr d'autant plus. par les felles , que la tranfpiration eft diminuée; ce qui eft abfurde. Car une. médiocre évacuation, du bas-
ventre , peut donner affez de liberté aux liqueurs &c aux vaifleaux qui les
contiennent, pour que les humeurs reprennent leurs cours, & fe filrent dans leugs différens couloirs, moyen-
nant quoi, la tran{piration fe réta-
drole ARR Éd yétialt di Brass padit fé “at Aid: : Gi Élu Ses Pr ps L, « ?
| + idees Pers, "it s6r blifa, & fera d'autant plus abon- dante , qu'il y aura eu plus de ma- tiere tranfpirable retenue. C’eft ainfi qu'on voit quelquefois une évacua- tion légére ,rappeller tout d’un coup: la circulation , procurer d’heureufes fueurs, & calmer de grands fymptô-. mes. Ceux qui ont quelque expé- rience dans la pratique de Médeci- ne , fçavent par exemple , avec quel fuccés on purge , foit par haut, foit par bas , aux premieres approches. de la petite vérole, & avec quelle : promptitude l'humeur maligne qui ne pouvoit fortir auparavant, fe fait jour enfuite au travers de Ja peau , qu'elle couvre de puftules. C'’eft que: la purgation ne dégage pas feule- ment le bas-ventre, mais oblige les glandes inteftinales en les picotant , à. fe décharger de l'humeur que la. mañle du fang y dépofe, ce qui leur donne plus de facilité à en recevoir d'autre, & met par conféquent plus. à l'aife le fang & les vaifleaux. L’Au- teur ne mefure ici le bon effet de la purgation, que fur la quantité qui S'évacuc par les felles, fans fe fouve- nic du.fage avis d'Hippocrate, que
NE CPP D CON RTE Te d dre. dl à EU dattes Là hui dub ROBE AR à + 0 d'éded :Hiii D Vie à a é : ; bd: USER dE LES, 2 - "
s6z DelaGénératim. c'eft par la qualité, & non par Le uantité de l'humeur évacuée ; Qu'if sue juger du fuccés d'un purgatif. En effet, l'évacuation d’une petite quan- tité d'humeur qui fera de Fobftru- tion quelque part, ou qui fournira ER levain coagulant, capable e retarder le mouvement des liqui- des’, fuffira fouvent pour rétablir le cours de toutes les humeurs, tandis qu'une plus grande évacuation qui enlevera une autre humeur» dans laquelle ne réfidera pas la caufe de la maladie, ne fervira de rien, où fera méme dangereufe. La feconde méprile de l'Auteur, c’eft de fuppo- fer que plus on va à la fetle, quand én fe porte bien, &c plus on difipe par la tranfpiration. » Celur,, dit-il, » à qui il fufffoit pour fe bien por »ter, d'aller une fois # Ta felle’, fera” > obligé d'y aller cent Fois pour gué- rit d'ane maladie où la tranfpira- »tion fera diminuée d’un dixième x » & s'il avoit coûtume d'y aller deux » fois, il faudra. l'y faire aller deux ,cens, 11 fe fondé fur ce que quel- ques Médecins difent que la tranfpi- ration diffipe dix fois autant que
”"
_
boul Hé ù dif 2. do dant: D feu ‘Éd D, 6 SE
Là des Vers: + 63
l'évacuation du bas-ventre ; maïs it
ne prend pas garde que lorfque ces: Médecins parlent ainfi, c’eft en fup-
pofant que l'évacuation du bas-ven-.
tre ne pale pasune certaine mefure :
ainfi dès qu'on fera monter cette.
évacuation au double & au triple, ce ne fera pas la même proportion, &c, la tranfpiration ne pourra plus: l'emporter de dix fois autant. Les Médecins dont il s’agit, ont obfer- vé à peu près ce qui fe diffipe cha-
que Jour par les divers endroits dur:
corps pour l'entretien de fa fanté ;,
| & aprés avoir fupputé en, général,
ee qui s'évacue par les urines, par le:
cracher , par les felles, ils ont con- | clu, que fuppolé qu’il forte chaque:
jour tant de matiere par les urines. tant par le cracher , tant par les fel- les, la tranfpiration doit être en:telle:
& telle proportion à l'égard de cha- . cune de ces évacuations ; d'où il eft: | facile de voir que fi on vient à chan-
ger leur fuppofition, & à vouloir
qu'il sévacue plus. ou moins de ma-
ticre par le bas-ventre, il ne doit: plus y avoir la même proportion:
_ entre l'évacuatien qui fe fait par les:
al | VV NRINT "7 1 à
w hd riens de “tr bb Méh E ilnhe 7 it, à alé shot ee GS en RS ie de di : U 1 , : L ‘ b à « . F &
#64 De la Génération | felles, & celle qui fe fair par fa tran£ | piration; celä eft conftant. Ainfi c'eft fe méprendre étrangement, de croire je pour rétablir. la tranfpiration ans un Malade qui avoit coûtume en fanté , d’aller deux fois par jour à la felle , il faille l’y faire aller deux cens fois , fi on veut venir à bout de le guérir enle purgeant. Maisune remarque qu'il ne faut pas oublier ici, c’eft qu'il eft faux que l’évacua- tion du bas-ventre, foit à la tranfpi- ration, comme r..à 10. felon Sanéto- rius, Aph. 4. 6. 7. Scét. 1. elle n’eft que comme 3. à $, c'eft-à-dire , que 6 la tranfpiration pañle d’un peu plus | que de Ha moitié , Févacuation dæ Bbas-ventre. 11 faut de plas confidé- rer que Sanétorius étoit Italien, & qu'il écrivoit eeci dans un pays ot l'on tranfpire beaucoup: Ce que lAuteur ajoute , fçavoir due s'il eft vrai, comme on l'a ob- ervé, que la faignée vuide autanterr un moment, que la tran{pirarion em fx heures, la faignée doit être pré- férée à la purgation, où , pour ne rien’ changer dans fes termes, au-deffus de Ja purgation, n’eft pas plus exact. Nous:
"
2
Lu, des Vers. _ 565 Nous remarquerons d’abord , que cet Auteur dit à la page 17. (4)que ce qui s'évacue chaque jour par le bas.ventre, ne va pas à plus de qua- tre onces; & page 12. qu’on ne perd pe plus en quinze jours par les fel-
ss, quen un feul par la tranfpira- tion ; d'où il s'enfuit, que R tranfpi- ration doit difliper foixante onces de matiere en un jour , & par confé- quent quinze onces en fix heures. Or, fur ce principe , uné faignce ordinaire , qui n’eft que de Hate on-
ces , ne fçauroit donc évacuer autant
Run moment, que la tranfpiration en fix heures. Mais l’Auteur , voyant bien que pour ce qui regarde fa pré. tendue Démonftration , il ne fçau- roïttrouver fon compte à ce calcul < S'eft avifé d'en füivre un autre : nous
nous y tiendrons. Selon ce calcul , l'évacuation du bas ventre n'eft plus
En proportion avec la tranfpiration , comme d’un # quinze ; elle l’eft feu- lément comme d'un à dix. Enforte
| “qu'en fix heures, ce n'eft que dix
onces de matiere qui s’échapent par Finfenfible tranfbiration , au lieu de (4) Thefe fur la faignée,
Tome II. P
de UE a à tit des cdi dei AUS A dr ED 0 ie de it pô : ‘dé «
(élaica FT
ninze, ce qui répond aux. neuf à LE: onces de fang qui s’évacuent par une faignée de trois palettes. Mais quoique {elon cette fupputation , il {oit vrai que la faignée enleve autant en un moment, Que la tranfpiration en fix heures, il ne s'enfuit pas pour cela , que la faignée doive être pré- férée à la purgation, puilque une fimple ES fait rendre fans peine par uné feule felle , plus du double & du triple de ce que peu- vent tenir trois palettes de fang, Ain: fi une purgation qui fera faire quatre ou cinq felles en ün matin, ÉVACUE- ra plus alors que: quatre où cinq:fai- gnées. Si donc on na égard ici, comme fait notre Auteur, qu'à la quantité de l'évacuation , bien loin : que l’on doive préférer la faignée à la purgation, On doit au contraire ,
référer la purgation à la faignée, | puifque pour évacuer autant en un matin par la faignée , qu'on évacue- roit par la purgation , il faudroit au moins.trois faignées en un matin.
La prétendue Démonftration de notre : Auteur na donc. rien de
566 De la Génération
“concluant , bien loin d'être une Dé.
A des Vers; S6y imonfiration, Ainfi cllé ne doit poi nous empêcher de démeurer tou- jours danse fentiment où nous fom- mes fur l'utilité de Ja Purgation dans les maladies vermineufes ÿ pourvu toutefois qu’on ne néglige point 1z faignée , qui eft ici trés-fouvent d’un grand fecours , comme nous l'avons remarqué plus haut: mais ce reme- _ de, auffi-bien que le purgatif, veut |. être fagement ménagé ; car de croire avec le même Auteur , qu'on puiffe fans rifque, tirer prefque tout le fan d’un Malade » C’eft renoncer aux lu- micfes les plus claires de la raifon & de l'expérience , Pour ne rien dire de plus. Auf les preuves que cet Au- teur apporte pour juflifier une fi étrange propofñtion » NC font pas Moins étranges, que là propofition même qu'il veut établir. , [1 fuffit , » dit-il, dans {à Difertation fur 1a »Saignéc, de faire attention au peu » de forcés & de fang qu'il faut pour # empêcher un Malade de mourir. # Car enfin un Malade wétant obli- | #gé à aucun Mmouvément , ou exer- _#cice confidérable, & n'ayant à fai “re que de ne Point mourir, il né Pi
68 De La Génération
> Jui faut ni plus de fang, ni plus de : » force qu'à un homme endormi, :
» par la raifon que vivre , pour l'un
» & pour l'autre ; n’eft que refpirer 3 » ou pour parler plus exaétement , la
» vie dans tous les deux ne confifte
# que dans le pouls & dans la refpi- #fation ; En un mot, dans la circula- wtion du fang.... Donc un Mala- vde na befoin que de très-peu d’ef- » prits, & de fans , puifqu'il vit avec
#{i peu de force.,.. La vie fe con- » fervant donc pendant le temps du » fommeil & de la maladie , moyes- » nant le mouvement de fi peu de # parties folides, en doit conclure » Que trés-pEu d’efprits & de fang eft # deftiné pour faire vivre un Mala- »# de, & un homme qui dort. Sup » pofons qu'une perfonne vienne à . tomber malade; alors tout le fang
» qui devoit Être employé pour faire. n agir tout le corps , demeure oifif .& fans ation. Or, fuppofé que
, de vingrlivres de fang qui fe trou- vent dans le corps, cinq livres fuf:
» fifent pour entretenir la circulation :
, & la vie dans ce Malade, ce {c«
» ront quinze Ivres de fang qui ne.
| des Vers. -$6s “nferviront pas alors àle faire vivre. » Ajoûtez à ces quinze livres ce qi » fera retenu dans les vaiffleaux, par- » ce que la tranfpiration, commeïl » arrive ordinairement dans les ma- _»ladies, fe trouvera arrêtée, cetté #» quantité de fang inutilé à la vie, »devra groflir confidérablement.
Ï faut prouver ici trois chofés. La Ha , qu'un Malade eft fembla- ble à un homme. qui dort. La fe- conde , que dans un homme quia vingt livres dé fang , cina livres fuf- fifent pendarnit le fommeil, pour faire la circulation ; & la troifiéme , que de vingt livres de fang qui féront dans le corps d’un homme éndorimi, il y en doit avoir par conféquent quinze d'oifives , & qui ne fervent
€ rien. Aprés cela , on pourra pro- noncer hardiment que pendant le fommeil & pendant la maladie, les . trois quarts du fang font fuperflus , d'où s'enfuivra que le fommeil qui ef fi néceffaire pour rétablir les for- ces , ne fera plus qu’un déréglement . de la nature, & la fource d’une infi- _nité de maladies , puifque la plus . grande partie des annee demeu- iif
ta. ME et PONS SC UE ‘Éd € "à r
579 De la Génération
rant oifive alors & fans aïlion ; ne pour- ra plus fe dépurer. Cependant , {elon les Obfervations de Sanétorius , la tran{piration augmente du double dans le fommeil ; jufques là mêine:, que felon cet Auteur , elle eft quel- quefois plus grande alors , que dans les plus. grands exercices dela veil- le , en fuppofant prefque Fégalité de temps. Or, comment pourroit-ik arriver que pendant fept heures de fommeil , on tranfpirât infenfible- ment & fans peine le double de ce qu'on tranfpire pendant la veille , fi dans le fommeil , la plus grande partie des liqueurs étoient oifives & fans aëtion. Mais quand on pourroiït prouver toutes ces chimeres, celæ ne ferviroit qu’à détruire le fyftême qu’on veut établir ; car enfin, fup- ! pofer qu'un homme endormi & un Malade n’ayent befoin pour vivre, que de cinq livres de fang; & que 15. livres deméurent en eux, oifi- ves & fans ation , c’eft fuppoler que lorfqu’on dort, ou qu'on eftmala- de , l'équilibre des liquides & des folides n’eft pas néceflaire à la vie : cependant l’hypothefe de celui à qui
Vale Pas. xt ‘appartient cette comparaïfon , roule entierement fur l'équilibre destiqui- des & des folides , dans lequel con- fifte la vie & la fanté. Cet Auteur foûtient dans fa même Différtation fur la Saignée, que vingt livres de liqueurs font néceffaires pour répon- dre à fa force des folides; & que cette force eft naturellement bornée | à faire circuler vingt livres de liqui- | de; deforte, dit-il , que pour faire | fubfifterla vie ; & pour entretenir la fanté ; il faut que les liquides & les folides foient toûjours dans cette proportion. Il ajoûte que le Méde- gin ne doit avoir d'autre vue que de rétablir cet ordre & cet équilibre entre les folides & les liquides. Ces principes une fois pofés, comment peut-il avancer qu'il n’y a nul dan- ger à diminuer destrois quarts la mafñe du fang , & de la réduire à cinq livres dans les Malades qui en | ontwingt ? Eft-cc-là un moyen bien fur de remettre les liquides & les | folides en proportion les uns avec les autres ? Car fi l'augmentation des liqueurs au-deflus de ce qui eft n€- ceffaire pour l'équilibre des folides P iv
572 De la Génération & des liquides, eftun déréglement ; la diminution de ces mêmes liqueurs au-deflous d’un certain point , fera un autre déréglement., Ainfi les fup- ofitions que nous venons de com- QUE , font non-feulement abfurdes * dans la fpéculation , mais d’une con- féquence dangereufe dans la prati- ue. J'ajoûterai même , fanscrainte d'être défavoué par la fçavante Fa- culté qui m'a inftruit , & dont je fais gloire de fuivre la Doûrine, qu'il n'y a point de Médecin zélé pour l'honneur de fa Profefion, & pour la vie des hommes , qui ne . doive s'élever avec force , contre des maximes fi téméraires , & ft
| meurtrieres.
r Je terminerai ce Chapitre, enre- marquant que fi la purgation eft d’un grand-fecours dans les maladies vermineufes, c'eft fur-tout lorfque Ja maladie eft aigue , & qu’elle com- mence ; parce que c’eftalors ordinai- rement que fe préfente l’heureux mo- ment de l’orgafme , dont nous avons {uffifamment parlé ailleurs ,(4).&
© (4) Voyez Remarques de Médecine fur l'orgafme dans les maladies , fur la faignée, fur la purgation
* des Vers. #73 dont pour cette raifon ,nous ne di- rons rien ici. Qu’ik nous foit permis feulement , de finir par ces excellen- tes paroles d’undes plus fçavans Mé- decins de la Faculté de Paris, Pur- gationcm fanè èn acutorum initits Jeprus fuadet vera medendi ratio ; comprobat felix
_’experientia , nec probibet , quin no pains
prefcribit, éimperat divinus Senex.(a) Paroles qui ne peuvent trouver d’au- tres advérfaires, que ceux à qui la raifon, l'expérience, & Hippocrate, font abfolument inconnus.
SECTION IV.
Sur La maniere dont agifent Les remédes
antiverMineux.
D É ces remedes , les uns agif- 7 fent par une vertu manifefte, les autres par une vertu cachée, dont on ne peut découvrir la raifon. En- tre les premiers, on compte toutes:
les huiles, parce: qu'elles bouchent
& laboiffon , imprimées chez d'Houry , rue de la Harpe, au Saint Éfprit.
(a) Quaf. Medic. M. Petro. Bourdelot Prefde. An per-acutis ut plurimum purgato per fuperiora F Arts 3, Vers hs firem. |
rére. TES QU D | SD LS LE Lo D A don
74 De la Génération fes pores des Vers , & qu'il eft vifi-
ble que fi elles tuent ces Infeétes , comme elles font, c’eft parce qu'en
bouchant leurs pores , ou leurstra- chées , dont toute leur peaueft par- femée , elles empêchent ces Ani- maux de tirer l'air au-dedans- deleur corps , ce qui les doit étouffer.
Ces trachées, comme nous la- vons remarqué plus haut , & que le remarque Mr le Clerc dans fon Hiftoire des Vers plats , ont été ob- fervées & décrites par Mr Malpr- ghi , dans fa Diflertation fur le Ver à foie. Ce dernier a en même temps découvert par plufieurs expériences, que Fhuile étoir un poifon-pout les.
Vers. Ayant touché , dit-il , avec
un pinceau trempé d'huile, les tra- chées deiquelques Vers à foie, je les vis tomber {ur le champ en con vulfion, & expirer. Pour mieux
m'aflurer de cette propriété de l'hui- le, j'oignis d'huile, les trachées fupé- ricures d'un Ver à foie, depuis la tête jufqu'au milieu du corps, & alors il devint paralytique de cette. partie, remuant feulement lautre moitié du corps , que je n’avois pas
des Vers. En touchée d'huile. I demeura une nuit en cet état , mais le matin üË reprit fon mouvement entier. Jeluï donnai de la pâture , & il fabriqua fa coque. Je fis la même expérience fur d’autres Vers à foie, & la même chofe arriva.
Comme j'avois frotté d'huile les parties fupérieures de ces Vers, je frottai à d’antres , les parties infé- rieures jufqu'au même endroit , & je vis alors ces Vers à foie remuer Ja moitié fupérieure de leur corps, fans pouvoir remuer l'inférieure, celle-ci étant devenue toute para- lytique. Une circonftance bien di- gne de remarque , c’eft que dans _ ceux-ci que j'avois oints d'huile par en bas, la moitié fupérieure du corps tiroit l’autre à foi , au lieu que dans les premiers, l’inférieure ne tiroit point la fupérieure. Au refte le bat- tement du cœur fe faifoit trés-rare- ment fentir dans les parties d’en-bas. Quelques-uns de ces Vers, après avoir demeuré deux heures ainft perclus de la moitié inférieure de
eurs corps, commencerent à man- ger, & fe mirent à faire leur coque.
MPPET LL RES d Br | ‘
‘476 De la Génération
qu’ils acheverent dans Ie temps or- dinaire. Deux d’entre eux mouru- rent plufieurs jours après, & un au- tre ayant vécu long-temps au-delà, jetta fa foic , & puis mourut. . :
Je touchai avec de l'huile tout Îe côté droit de quelques autres Vens à foie, & tout le côté gauche de quelques autres ils devinrent tous engourdis, & à peine pouvoient-ils - fe mouvoir PEN les excitoit. Enfin lé haut de leurs corps ayant repris vigueur , car le bas étoit toit: jours fans mouvement , ils commen éerent à manger , & acheverent leur ouvrage.
Pour avoir là-deffüs un éclairciffe- ment entier, je me contentai de leur mettre de l'huile feulement à la tête, à la queue , & au dos , fans toucher aux trachées ; il n’en mourut aucun, & rien d’extraordinaire ne leur ar- riva; ce qui m'a fait conclure que gils mouroient lorfque leurs tra- chées étoient couvertes d'huile , c'eft parce qu'elles ne pouvoient
lus recevoir l'air , ce qui caufoit une ufocation. Mais pour m’aflurer da- vantäge de la chofe, j'oignis avec
4 des Vers. (224 du beurre tous les orifices des tra-
chéés, & ces Infeétes moururent {ur
le champ. Le même effet arriva par
l'ufage du lard , du fuif, & autres
graifles,
Le miel Jiquide , quand on en frotte ces Vers, les tue tout de même,
Je tentai fur des Sauterelles, fur desGrillons, & fur d’autres Infetes femblables , les mêmes expériences | de l’huile , du beurre, & du miel, & €Hes réuffirent de la même maniere.
Voilà ce que rapporte Mr Malpi-
ghi; plufieurs autres expériences de
même nature ont été faites par le célébre Mr Rédi ( 4 ) fur des Vers de terre, & elles ont eü le même fuc- cés ; avec cette différence néanmoins qu'ils ont +fiffé un peu plus long- temps à l'huile que les Vers à foie,
_ Voici comme s'explique là-deflus ce
{cavant Auteur. J'oignis plufeurs fois d'huile d'olive , quatre Vers de terre; puis je les mis dans une phiole de verre , avec un peu de terre, & ils y vécurent plus de quinze jours,
Je ne m'en tins pas à cette épreuve, :
venté.
(a) De gli animali viventi dentre gl animali vie
be “> ab dc 7 HE | si du da 1 SE, à
Le
ETS PA PU EN PEUT PUR PONOPTT ( PT PU NTE J LAS M |
$73 De la Génération | je remplis d'huile d'obive deux au= tres vales de verre, dans lefquels je jettai deux gros Vers de terre bien vigoureux : Ils y devinrent vingt- quatres heures après, tout engour- dis, mais ils ne laiflérent pas d'y vivre. Voyant cela, je les tirai de Fhuile, & les mis dans un autre vafe avec dela terre fraiche ; lun y mou- sut au bout de trois jours, & l'au- tre en vécut fix, mais très-languif- {ant. Il eft donc certain, conclud Mr Rédi, que l'huile eft contraire aux Vers de terre, mais qu’elle ne leur eft pas un poifon aufh préfent qu'elle l’eft aux Mouches , par exem- ple , aux Guépres , aux Abeilles , aux Scorpions , aux Grillons, aux és Limaces , aux Vers à foie , à toutes | es fortes de Chenilles , aux Scolo- pe marines, aux Sangfues, 8x. à plufieurs autres Inféctes fembla- bles. | Au refte , ainfi que le remarque fort à propos Mr le Clerc, il faut bien diftinguer d’avec l'huile d'olive toutes celles qui font compofées de particules âcres & pénétrantes ; parce que celles-là agiffent moins par leur
| des Vers. Rye
onétuofité , que par leurs particules falines,, bituraineufes, qui font très- activés: Telle eft l'huile de pétrole, laquelle par les pointes de fes fels, percé tout d’un coup le corps tendre du Ver; enforte que fi vous verfez feulement deux ou trois gouttes de cetté huile dans le fond d’une phio-
Le, & que vous jertiez enfuite dans
cette phiole plufieurs Vers , vous les voyez périr prefque fur le champ. TFoutes les huiles tirées par le feu. prodüilent le même effet ; telles font par exemple, les huiles de fuc- cin, de bois & de bayes de genic- vre, de coudrier , & toutes les huiles
| extraites d'aromates, & de plantes
aromatiques.
C’eft par la même caufe que le fel commun , le fel gemme, & plu- fieurs eaux minérales, foit froides, foic chaudes, dans lefquelles regne un fel fixe, font fi contraires aux Vers. Mais i] faut écouter encore 1à- deflus le fçavant Mr Rédi, cité fort à propos à ce fujer par le même
Mr le Clerc.
Si» dit-il, l’on fait fondre dans de-l'eau-de fontaine, autant. de {cl
î
Lhtduot 2) Side Es ét se
580 De 14 Génération welle en peut difoudre , & que dans cette diflolution, l'on jette des Vers de terre, ils y MEurent à l’in- flant. Si à cette mÊÈme Eau falée , l'on ajoûte une égale quantité d'autre eau, où il n'y ait point de fel, les Vers qu'on y Jette, meurent en auffi peu de temps: Si l'on y ajoûte our la troifiéme fois autant d’eau nouvelle, ils meurent €n Un quart d'heure. Si l'on réitere une quatrié- me fois , ils demeurent deux heures fans mourir. Le fel gemme, le vi- triol de Chypre ; Jalum , le nitre, font le méme effet ; mais la difflolu- tion de fel conimun, celle de fel emme, celle denitre, à plus de DU : Je vitriol en a un peu moins, &r l'alum un peu moins ENCOTÉ: On voit par - là , conclud Mr Rédi, pourquoi certaines Eaux minérales ; telles par exemple, que les eaux de Tectucium , Agua T etlucii, les eaux de Bagnols , del Bagnuolo , Étant bues, tuent fi puiffamment les Vers du corps humain ; étant facile de com- rendre que .cette vertu leur vient du fel fixe qu'elles contiennent : fel, au refte qui les rend en même temps | pur gatives ;
La
* des Vers: 58 purgatives, ce qui cft caufe qu’elles | Chaflenc aufli les Vers qu’elles tuent: : Ces expériences que MrRédi a faites fur la vertu antivermineufe des fels fixes naturels, ont porté Mr le Clerc à enfaire de femblables fur la vertu des fels fixes préparés par lefeu, & il a trouvé qu’ils avoient contre les Vers, la même vertu; fur quoi il cite le fel detartre (4). Il a trouvé . de plus que l'efprit volatil de {el de _ Vipére, & autres volatils fembla-
bles , ne fontypas moins efficaces
| contre ces Infecétes.
| Si lon jette dans de l'efprit de vin | des Vers deterre, ils y meurent tout d'un coup ; ils vivent três-peu dans
| Jevinfoit rouge ou blanc, foit doux
bou non ; ilsne s’accommodent pas » mieux du vinaigre. Plongés dans de Feau poivrée, ils n’ont guére qu'urm quart d'heure de vie, fi l'eau eft bierx |. chargée de poivre; mais fi elle l’eft peu, ils y durent quelques heures | felon le plus ou le moins de poivre |. qu'on y à mis. |
(2) Quod autem de [alibus: fixis naturalibus obfer- wavit x celeberrimus, comper: C7 ipfe falia fixa à
| sis parata Jal, rartaripnt, adhbibems.
Zoine IT.
582 | De. la-Genération
ls meurent trés-vite, lorfqu'on eur jetre deffus de là poudre de pois vre, ou de canelle, ou de tabac ; celle de tabac leur eft plus contraires Dans le jus de limon aigre., ils vi- vent quelque peu detemps; mais ce qu'il y a de furprenant, ils périflent beaucoup plürôt, dans le jus de li-
mon doux, & dans celui d'orange
de Portugal. dns HE L'eau de vif-argent eft fort con-
traire aux Vers, comme l'onfçait;
mais comment agit-elle fur ces In- edtes ? C'eft ce qu'il n'eft pas facile d'expliquer , non pie que la raifon pourquoi le jus de limon doux & d'orange douce, leur eft plus con> traire que celui du limon aigre &
de l'orange aigre. Que l’eau de MCEz cure foit ennemie des Vers, voici là deffus des expériences qui RE Pere N mettent pas d'en douter ; fur-toutà ,
Fégard des Vers de terre ; car pour ceux du corps, on ne peut pas S'ER
convaincre aufli certainement par.
les mémesexpériences; ces Vers në vivant pas tous aufli long-temps hors du corps, que vivent hors de terre les Vers de terre, & n'ayant pas la
58 même vigueur. Enforte, qu'ont peut. les comparer en cela aux Poiffons de mer, dont la plûpart meurent dès qu'ils font hors de la mer. Quoi qu'il en foit, voici les expériences qu’on
cut faire fur les Vers de terre avec
eau de mercure, & qu'a faites Mr Rédi.
: Jejettai, dit-il ,une grande quan- tité de mercure , dans une bouteille de verre pleine d’eau commune, prefque bouillante ; jy laïffai le mercure infufer pendant douze heu- res. Après quoi, l’eau étant froide, ÿy mis quatre gros Vers de terre, fans Ôter le mercure, ils y vécurent vingt heures.
: Je mis dans un'autre yaifleau de
| verre une quantité beaucoup plus
confidérable de mercure ; enforte que tout le fond du vaifleaw en étoit - couvert, puis je gliffai doucement fur ce mercure un gros Ver deterre; Finfeéte commença aufli-tôt à s’a- giter avec foice, rendant beaucoup d'écume & d'eau épaifle ; enfin au
_ bout de 24. heures, il mourut en | convulfion. . he
Ce qu'on pent dire de plus pro:
Qÿ
534 De la Génération
bable pour expliquer l’aétion du mercure fur les Vers, eft qu'étant compolé comme il l'eft, de particu- les extrèmement fines &c pénétran- tes; ces particules fines s'accrochent avec les fucs épais & vifqueux dont le Ver eftcompofé, & y font une divifion, qui rompant toute la liai- fon des parties du Ver, ne permet plus par conféquent à l'Infeéte de vivre. FAR ‘
La raifon pourquoi la plüpart des amers tuent ou chaflent les Vers, elt bien plus facile à rendre ; lamof- dacité de ces amers parle d'elle- même fur ce fujet, fans qu'il foit be- foin de faire là- deflus de grands rai- fonnemens >; mais ils ne font pas tous . également lumbricides , ( a) ou lum- brifuges ; c'eft ce qu'on va voir par les expériences fuivantes. Je délayaï, dit Mr Rédi, une aflez grande quan- tité d’aloës dans de l'eau, pour la # rendre bien amere. Je jettai dans cette eau quatre Vers de terre ; ils: 4 en parurent d’abord très-contrariés, W mais ils ne laifferent pas d'y vivre
(a) Lumbricides, c'eft à dire, qui tuent les Vers ; Lumbrifuges, c'eftà-dire, quiles chaffent.
des Vers s8s afez tranquillement pendant 24 heures. L'un d'eux commença à fe: dépouiller de fa peau depuis læ& queue jufqu'au mikeu du dos & du‘ ventre ; là cette peau fe renverfa & fe ramafla, de maniére qu’elle en-- toura comme un cercle tout le corps du Ver.: autres vingt-quatre heures. s'étant pañlées ; je tirai de cette eau amere les Vers en queftion, & les | mis dans un vaifféau de verre, avec |: un peu de terre fraîche , où j'avois mélé quelque peu d’aloës pile : ils. vécurent plufieurs jours dans cette phiole. Je réitérai la premiere expé- rience fur autres quatre Vers de ter- re, & ils vécurent dans l’eau amere quatre jours entiers. Qui croira après: cela , dit Mr Rédi, que l’aloës foit auffi contraire aux Vers du corps. que Font écrit quelques Auteurs ? Mais fi ce fuc, tout amer qu'il eft, eft fi foible contre les Vers , lorsmême vite les touche, quel eflet , deman-- e le même Mr Rédi, doit-on atten-- dre , lorfqu’on l'applique en cataplà- me {ur le ventre,ou qu'on y applique des amers encore moins at , tels. que les feuilles de pêcher broyées.
586 De la Génération avec du vinaigre , & autres remedes femblables , fi fort vantés parmi le vulgaire. La déco@ion de lupins,qui eft fi amere , n’eft pas plus ennemie des Vers: ceux de terre qu'ony jette y vivent plufieurs jours Le
Dans une forte décoion d’abfyn- the , ces Vers vivent quelquefois des: vingt-quatre & des trente heures. Dans ‘une infufion de pomme de coloquinte, ils vivent un peu moins, & ne pañlent guère quatorze heu- res. |
Dans de l’eau où l'on a laiflé tremr- per un jour ou deux, du femen contra, autrement , dit Barbotine', ils ne vi- vent guère plus de fépt ou huit heures. 4 ‘
Dans dé l'eau olona fait infu- fer du fenné ou de la rhubarbe, les: Vers de terre meurent en quinze ow vingt heures. | Ê
Dans une infufon de quinquina , is vont quelquefois jufqu’à quarante- fix heures.
- On voit par-là 1°. que les amers n'ont pastous la même vertu contre Jes Vers. 2°. Que ce n’eft pas préci- fément à leur amertume qu'il faut
L
‘dei Pers. #4 s8r
_Attribuer cette propriété , puifque |. Faloës beaucoup plus amer que le
femen contra, leur eft cependant moins contraire , que le femen contra. On
dira peut-être que la force de ce
dernier , vient de fon odeur , qui eft fort pénétrante ; au lieu que celle de Faloës ef fort foible : mais l’abfyn- the , quin’a pas moins d’amertume que le fémen contra, & qui n’a pas non plus une odeur moins fenfible , eft cependant , comme le remarque Mr Rédi, moins bonne contre les Vers, que le femen contra. Bien plus , le srifolium fibrinum , quin’a prefque point d’odeur , & qui eft très-amer, épargne beaucoup moins les Vers de terre , que ne fait le femem: contra , ni Fabfynthe. C’eft de quoi s’eft con-
| vaincu Mr Rédi par plufeurs expé-
riences, en jettant dans une forte décoétion de cette herbe même def- féchée, nn certain nombre de Vers de terre ; car ils y {ont tous morts en deux, trois, ou au plus vingt- quatre heures , & cela aprés de vio- lentes convulfions , & un dépouille- ment entier de leur peau , enforte qu'ils paroifloient tout écorchés..
85 "De la Génération
La racine d’énula campana ; qui - a beaucoup d’odeur', &c encore plus d'amertume , eft fi contraire aux Vers dont il s’agit , que. dans une décottion de cette racine, ils meu- rent en quatre ou cinq hewres de temps , & fe dépouillent tout de même de leur peau. Ces fortes d'a- mers agiflent donc violemment con- tre les Vers. Il faut avouer cepen- dant , que dans d’autres amers ablo- lument dénués d’odeur , on ne trou- ve pas la même propriété ; c'eft de- quoi Mr Rédi s’eft auffi convaincu: par plufieurs expériences.
La petite centaurée , qu'à caufe de fon extrême amertume, quelques Auteurs ont appellée Fiel de terre, n'a pas plus de force fur les Versen queftion, que l'aloës dont nous avons parlé. Car fion en met quelques-uns dans une décottion de cette plante , on les y trouve encore vivans trois jours aprés ; quoique cependant peu après qu’on les y a jettés, leur peau fe fépare prefque toute , comme Mr Rédi a obfervé qu'elle fe f€- gase dans l'infufion d’aloës. Cette
#3 Obfervation
UÙ + 1
Î :
D UNS PRES MNT Ut CSN) CCR
des Vers: | LV 08 Obfervation eft de Mrle Clerc. (4) Si les amers en tant qu'amets , font fi différens entre cux, par rap- port à leur vertu anthelmintique , ceux qui fe diftinguent particulierement par leur odeur , foit qu’à cette odeur il y ait peu d’amertume mêlée » Où qu'il y en ait beaucoup, ne font pas moins différens entre eux , par rap- ort à la même vertu contre les ee Nous avons là-deffüs , parlé de l'abfynthe & du femen contra » qui font de ce genre ; quant aux autres amers, (2) qui comme ceux-là , frappent fortement l’odorat, les per-
| fonnes qui ont lu Diofcoride, &
les autres anciens Auteurs , fcavent combien la menthe, qui eft du nom- bre de ces amers odorans, eft recom-
| mandce contre les Vers. Mais fx
vertu en cela eft telle, qu'on peut feulement la comparer à celle de l'ablynthe ; car fi dans une décodion de feuilles de menthe defféchées : l'on jette des Vers de terre ; ils y
| vivent environ vingt heures. La
9 Je
| même chofe arrive dans une déco-
+ (4) Damuel. Clerici Hifloria , lator, lumbr Cap. XP (b) Daniel. Cler, ibid, $ :
Tome IL. \ R
à
ion de feuilles féches d’auronne,
foit mâle ou femelle : la décoétion de fleurs decamomille, a une vertu femblable:; mais de toutes les her- bes de ce genre, la tanaifie eft celle qui ale plus de vertu contre les Vers,
auffi-bien que le matrube blanc & 1
fa matricaire ; dont la décoction, lors même qu'elle eft faite de ces herbes feches , tue les Vers de
| terre en cinq ou fix heures, aprés
les avoir auparavant dépouillés de leur peau. |
Le fcordium deffèché perd fon odeur , & la décodion de cette her- be ainf defféchée, & {ans odeur ; ne produit aucun effet fur les Vers, fi ce net qu'elle les dépouille de leur peau. |
La décotion de rbue fraîche tue
les Vers en cinqou fix heures. Cette
herbe cependant perd toute fon * odeur , & en méme temps; la plus ! grande partie de fon amertume par :
J'ebullition. La même perte lui ar-
rs
rive par Île defféchement.; en quoi »
elle differe bien du marrube blanc,
…
& de la tanaifie, qui érant fecs , ne.
Jaiflent pas de conferver toute,
des Wers. sax: leur amertume , & toute leur odeur. IL ferbleroit par tout ce qui 2 été dit ci-deflus, que les feuilles de | fabine qui ont une odeur & une amertume trés- confidérable que la déco@tion ne leur ôte point, de- vroient avoir une grande force con- tre les Vers; cependant les Vers de terre jettés dans l’eau où cette herbe broyée toute fraîche à bouilli ; y vivent environ douze heures. (a) On peut mettre au rang des amers : propres contre les Vers , la déco: tion de café ; les Vers de terre
| vivent cependant environ Vingt-
quatre heures, mais auparavant ils ÿ quittent leur peau , & deviennent mols & flafques , comme tous les autres dont il a été fait mention juf- qu'ici. | EN Le Quoique l'infufion de thé ne foit pas amere, nousfuivrons ici l’exem- ple de Mr le Cler, qui croit en de- voir parler à l’occafion du café ; les Vers de terre y vivent quinze à vin gt heures, quelque forte que foit l'in- fufñon , mais ils n'y quittent point leur peau comme dans la décoion {2) Daniel, Cleric, ibid, | R i
592 De la Génération de café ; ils y deviennent feulement rés dites & très-refplendiffans 3 ils rennent de plus comme une coû- leur d'amétilte, (4) & au lieu d romber mols & flafques au fond du : yaifleau , ils acquierent au contraire lus de dureté; d’où il eft à juger , Eos Mr le Clerc, qu'aux particu- les dérerfives du thé, font jointes des particules aftringentes qui refler- rent lestrachées de lInfeéte ; & les empêchant de recevoir d'air , le font mourir faute de refpiration. vo La décoëion de fœnu- grec a beau- coup d’amertume & d'odeur; elle. ” fait mourir en douze heures au plus tard les Vers deterre qu'on y jctte, & les rend mols & flafques. La grai- nc de cette plante bouillie dans de l'eau, rend la décoétion mucilagi- neufc; mais ce mucilage n'eft pas. fort contraire aux Vers, générar lement parlant , on peut dire que les liqueurs mucilagineufes ne nuifent pas beaucoup d'elles - mêmes aux Vers de terre, & c'eft ce qu'a éprou- vé Mréle Clerc par diverfes cxpé- riences qu'il a faites à ce fujet , & (a) Darie. Cleri ibid. | *'f
LUS Lu Lt
des Vers 93 dont nous aurons plus bas occafion de parler , aufli-bien de de plufieurs que MrRédi a faites fur la coraline, qui eft fi amere , & d’une odeur fi pénétrante. ie mule. - Tous ces amers font plus ot moins contraires aux Vers , fclon qu'ils abondent plus ou moins en particules abfterlives , autrement di- tes favonneufes , lefquelles dépen- dent d'un {el fixe mêlé dans une ma- ticre grafle & füulphureufe.
Quant à l'ail, A la faveur âcre fernble plus pencher du côté de la- . cidé, que de celui de l’amer, & dont l'odeur fétide, peut être regardée comme la pefte du nez : voici com- me s'en explique M. Rédi.
_Je fis frotter d'ail tout le dedans d’un pot de terre, & jetter au fond du vaifleau les morceaux d'ail qui étoient reités, puis je mis dans ce . pot, fix Vers de terre ; dont trois
étoient fort gros, & trois plus pe- tits. Sitôt qu'ils y furent , ils parurent frappés de l’odcur & de l’attouche- ment de l’ail , puis ils devinrent en- gourdis. Jeles couvris alors de bon- nc terre, où j'avois mêlé pluficurs Riij &
+
94 De la Génération morceaux d’ail bien broyés & éera- fés. Je les tirai de là vingt jours
aprés tout.vivans ; il y a apparence
qu'ils auroient vécu encore un grand
nombre de jours, fije les avois laïf- |
fés dans le vafe , car ils étoienttrés- vifs. | | On voit par cette expérience ;
que l'ail n’eft pas fi contraire ‘aux.
Vers deterre, qu'on fe limagine-
roit d’abord ; & que fi on leurlaifle
de la terre qui eft leur nourriture, ils éludent par le moyen de cette terre, les coups mortels que l'ail leur pourroit porter ; en quoi ils reflemblent , dit Mr le Clerc, à ce Géant Antéé , fils de la Terre, qui attaqué par Hercule, reprenoit fes
forces fitôt qu'il touchoit la terres; |
c’eft la comparaifon de Mr le Clerc: Il conclud de-là , que c’eft fe trom- per, de croire qu'en frottant avec de l'ail le nombril des enfans qui
ont des Vers, on les guérit de cette .
maladie ; mais cette conféquence ne doit pas être regardée comme bien certaine , les Vers de terre & les Vers du corps étant de différente pature ; enforte que ce qui eft peu
ANR Mens | 595 contraire aux Vers de terfe, peut bien l'être davantage aux Vers du: corps, qui font plus foibles & plus: | temdres; joint à cela que l'ail appli- quée fur le nombril, fait faire aux mufcles du‘ bas-ventre, des mouve- mens qui peuvent beaucoup’ aider lation de l'ail pour chafler les Vers.
Quoi qu'il en foit, pour bien s’af- furer de la force ou de’ la foibleffe de l'ail contre les Vers de terre, il faut faire bouillir légerement quel- ques goufñles d'ail dans de l'eau, & quand la décoétion eft froide , y plonger deux outrois de ces Vers, on verra qu'ils y vivent plufieurs: heures, lesuns plus, les autres moins. Mais felon une expérience que rap- porte là-deflus: Mr le Clerc, & qu'il à faite, ils y vivent environ fix heu- res, & demeurent roides après la: mott. R |
Dans la déco@ion de racines de’ biftorte pulvérifées , ils vivent envi-- ron vingt-quatre heures , & dans: celle déracine de tormentille , aufi
ulvérifée , ils vont jufqu'à trente’ Rte PME foit dans l’une , : foit' dans l’autre, ils fe durcifflent & fe:
Riv:
496 . De la Génération h roidiffent en mourant ;.ce que Mr le Clerc attribue avec raifon , à la'qua- lité aftringente de ces racines. (4). On voit aifément pourquoi des chofeshuileufes , falées, âcres , aci- des , aftringentes , tuent les Vers; mais on ne conçoit pas de même d’où vient que les chofes douces, telles que le miel , le fucre, & autresfem- blablés, produifent cet effet, & le
produifent même plus efficacement
que la plüpart desamers. : Ayant délayé da miel d’'Efpagne dans un peu d’eau , dit Mr Rédi, & dans cette eau miellée, ayant jetté quatre Vers, je les ÿ ai vu mourir tous quatre en moins d’un quart d'heure. J'ai réitéré l'expérience un grand nombre d’autres fois, & je l'ai vu réuflir de même pour l’efpace de temps. L'eau fucrée produit le même effet , comme le remarque cet Auteur ; il conclud de-là , qu'au lieu de tourmenter les enfans com-
me l’on fait, par desremedes amers
qui les révoltent , il vaudroit bien mieux leur donner du miel, dufu-
cre, & autres chofes femblables,
(a) Damel, Cleric. ibid.
Un or
Te + - Te mm PR — —
DE des. Vers, .«e $97 ‘qu'ils avaleroient avec plaifir , & | qui les délivreroïent plus furement | de leurs Vers. Nous avons touche cet Article.p.46 5.on y peut recourir, . Mr Rédi confeille de même con- tre les Vers des enfans, les fucs qui {e tirent des fruits doux : il faut l’en- tendre fur ce fujet. 7e « Je pris, dit-il, des raifins queÿa- _ vois fait fufpendre depuis long- |, temps au plancher , & qui étoient | très-doux; jen exprimai le jus, & dans cejus je jetrai quelques Vers; je les y vis mourir en une demi- heure , & ils devinrent durs & fecs. » Croyons aprés cela , ajoûte-t'il ; #que les fruits doux, produifent des » Vers dans le corpsdes enfans ! bien » Join de-là : Si l’on mâche des pom- mes, des poires, des abricots, des pê- ches,que l’on tire de fa bouche ce qui aura été ainfi mâché,& que dans cette bouillie , on mette des Vers vivans, jartefte qu’on les y verra mourir en peu de temps. | Comme ces expériences ne regar- dent que les Vers de terre, & que ces Vers font d’une nature différen- te de celle des Vers du corps ,
598 . DelaGénération + Mr Rédi ne s’en eft pas tenu aux: épreuves qué nous venons de qe | porter. Il en a faites fur les Vers du: corps, & voici ce que ces dernieres: nous apprennent. | ;
Si l’on prend des Vers récemment … fortis d#'corps, qu'on les mette dans: . un lieu où. il n’y ait point d’humi- dité , ils y meurent en peu de temps ; mais fi onlesmet dans de l'eau, & de l’eau qui foit bien pure , ils y vi- vent des foixante , & quelquefois: dés foixante & dix heures. Nous: rappellerons fur: cela ce que nous: avons rapporté ci-devant , au fujet: : de ce Ver qui fut rendu par une: Penfionnaire de lAflomption., le-
uel vécut pendant près d’un mois: | lans une cavette d’eau fur une fe- nêtre, c’eft bien plus: que de vivre: foixante & dix heures.
Dans l’eau où l'on a mélé de la: terre figillée, qui pañle pour étre fi: contraire aux Vers du corps, ils vi-- vent environ ce nombre d'heures. Dans celle où l’on a mélé de la co-- raline, qui pafle tout de même pour être: un fi bon remede contre les: Vers, ils vivent jufqu’à des fix & fept:
des Vers.. 99
jours ; & dans l’eau où l’on a diflout
de l'aloës , ils ne pañlent guëre trente: heures. | f La poudre de corne de Cerf mife:
dans de l'eau , ne fait rien à ces
| Vers, non.plus que celle de l’ongle:
de pied d’Élan, ni celle d'yvoirce 3. le Bézoar ; foit Occidental , foit
‘Oriental, eft également inutile con-
| tre ces Vers; maisils meurent prom-
ptement dans Feau falée , & plus
| promptemrnt encore dans l’eau-de-
vie ; ce qui arrive de même aux Vers de terre, avec cette différence, que les Vers du corps réfiftent plus. à l'aétion des médicamens , que ne-
| font les Vers deterres ce qui parof- | troit incroyable, fi des expériences
certaines & conftantes n’en étoient:
_ la preuve; vu qu'il eft certain auf.
Ra mm
par l'expérience , que les Vers de
| terre, ont un mouvement plus fort,
font plus vigoureux & plus agiles ;. & que les Vers fortis du corps , font au contraire lents , engourdis, & prefque fans ation, en comparai- fon de ceux qu'on tire de terre. Nous avons remarqué que ces: Vers fortis de terre | mouroient
600 De l4 Génération : | promptement dans le vin ; il n’en … eft pas de même des Vers fortis du corps : Mr Rédi obferve qu'ils vi- vent dans le vin, les uns vingt-qua- tre heures, les autres quarante , les autres foixante , plus ou moins.
Mais il y a ici une circonfkance à | examiner, qui eft que les Vers for- … tis du corps, viennent d’un lieu où | ils ont pu s’accoütumer au vin, y. ayant peu de perfonnes qui n'en boï- vent; au lieu que les Vers de terre; n'ont que l'eau & la terre pour nour- riture. +
Il faudroit pour pouvoir raifon- ner jufte là-deflus , mettre dans un. verre de vin, des Vers rendus parde : petits enfans , & dans un autre verre de vin, des Vers rendus par des per- . fonnes qui buffent du vin, on ver-. roit alors lefquels de ces Vers vi- . vroÿent plus long-temps dans la li- queur dont il s’agit; & encore ne
faudroit-il pas s’en tenir à une feule
expérience , il faudroit réitérer la chofe plufieurs fois. PRE
Les Vers ronds & longs du corps. humain, vivent au plus dix heures . dans l’eau rofe, dans celle de fleurs
des Vers. ‘6ot | d'orange , dans celle de myrte , | mais les ronds & courts , qui font les | Afcarides , y meurent fur Îe champ. | Dans l’eau fucrée en confiftance de julep , les Vers du corps vivent environ trois heures, ou au plus, quatre; c'eft ce que Mr Rédi aflure avoir éprouvé un grand nombre de | fois. Au refte quand on fait les expé- | siences dont nous avons parlé juf- _ qu'ici, äil faut prendre garde de noyer les Vers dans les liqueurs où | on les jette; caralors , commeils ne | peuvent manquer d’y étouffer par la trop grande abondance de la liqueur qui les couvre, on n'a pas lieu d’attri- buer leur mort à la qualité de la 1i- queur , & tout ce qu'on peut juger ; c'eft que ces Vers étouflent plutôt les uns que les autres dans les liqueurs où on lés noye; ce qui ne fert de
rien pour fe régler dans le choix des
LE 25 ef on pme Pi
De.
Je,
0 em mn
. pif
remedes qu'on doit employer con- tre les Vers ; ces remedes ne fe pre- nant pas, & ne devant pas non plus fe prendre dans la quantité qu’il fau- droit pour noyer ces Vers dans i corps. ki. . Quoi qu'il en {oit , comme il y a. très-peu de différence entre l’effcc
LR tan ie M ddl ie TS dre ee de 5 PN PI #4 5 HL 1
‘602 De la Génération L que certains médicamens produifent M fur les Vers de terre, & celui que M ces mêmes médicamens produifent M fur les Vers du corps , nonobftant la différence qu'il y a entre la ftruéture intérieure des Vers de terre , & celle des Vers du corps son peut fans « erreur , regarder en général comme contraire aux Vers du corps, cequi M €ft contraire aux Vers de terre. La M différence qu'il peut y avoir là- « deflüus, confiftant en peu de chofe.
L'eau où l’on a fait bouillir dela . guimauve, eft bonne contre les M Vers; mais comme elle agit foible- w ment (car fi dans cette décoction M on met des Vers deterre , ils y vi- vent-quelquefois jufqu’à trente & 4 trente-fix heures ) il eft bon d'y mê- ! ler du vin ; la ÉAnANe en acquiert ! alors plus de force: on peut même faire infufer la guimauve dans du vin pur, elle fera alors un puiflant remede contre les Vers. Cequeje dis de la guimauve, fe doit entendre auffi de la mauve; & ce vin de mau- ve aura pour le moins autant de & vertu, que celui de malvoilie. ;
Quelques Critiques , faute de fca-
bé. le À ché à ù CPR N TE PPT R NT, 17
GeSRers) UP o
‘voir , & je puis dire même , faurc de foupconner que la mauve füt bonne contre les Vers, fe font à ce füujet répandus en déclamations.con- tre moi , aprés s'être inftruits par l’er- rata dé la premiere édition de mon Livre, qu'au licu de vin de mauye, qui s’y étoit rs par erreur d’im- preflion , il falloit Hire vin de mal- voifie ; ne s’imaginant pas que le vin préparé avec la mauve, püt être en | fair de contre-Vers, l'équivalent du ‘vin de malvoifie ; enforte qu'ils ont cru que la faute en queftion, dontils ne fe font inftruits que dans mon errata , Choquoit non-feulement la Grammaire , mais la Médecine. Au refte , c'eftune voyc bien facile pour critiquer les livres , de vifiter les érrata , d’expofer enfuite les fautes qu'on y a vues, & de faire fem- blant de ne les y avoir pas vues. _ On prépare un excellent vin de mauve contre les Vers avec la graine de cette plante : on fait bouillir lé- gérement la graine dans du vin rou- ge, & on donne quelques cuillerées de ce vin. Il à outre cela la pro- prièté d’être bon contre lesnaufées,
La
604. De la Génération & contre un nombre confidérable
de maladies. Les Anciens ont re
gardé la mauve comme un remcde prefque univerfel, (4) ce qui eft caufe qu'ils l'ont appellée , Omni- morbie. | Dans la décoétion de polypode, les Vers de terre ne vivent guêre lus de huit ou neuf heures. Dans celle de fébeites, ils vivent aufñli très-
peu; & voici là-deflus une expé-
rience de Mr le Clerc. Je mis, dit: il, dans une livre d’eau bouillante, trois onces de febeftes avec Îles noyaux, dont j'avois feulement dé- taché la pulpe; je laiffai réduire la déco&ion à moitié , puis l'ayant laiffé réfroidir, j'en pris une fufifan- te quantité, où je jettai quelques Vers deterre, ils y moururent €en- viron fix heures après. | Je fs enfuite une femblable déco- &ion, mais plus forte , & dans la
colature quand elle fut froide , je
(a) Mathiol, Comment. in Lib. fecundum Diofco-
. ridis, Cap. CXTI. Semen malvæ ex vino rubro potum naufeam tollit.
Malva ad multa utilis eff, ideoque non immerito an-"
tiqui malvar omni-morbiam appellarunt. Jettai
bé nine les , hoc à été ét SOLE, QU nt à
à à 21 te So Os Li de ONCE OT 1,4 ré à à bd) CE ET iv) < À a :
| des Vers: 6oÿ | Héttai cinq Vers; ils n’y vécurent |. pas au plus, Lu Heurés.s1:14 14 Dans une forte infufion de régue- | life, fraîchement tirée de terre, ils | vivent plufieurs jours, & tout au- | tant que fi c’étoit dans de l’eau fim- | Le , avec cette différence que dans _k décoûion dont il s’agit , toute | leur peau s’enleve. Mais dans la dé- | cotion de réouelifle feche, ils ne | vivent guérce au-delà de quinze ou |: feize heures, quelquefois cependans | ls vont jufqu'a vingt heures, mais c’eit tout le plus; leur peau fe déta- | che de même de deflus tout leur |. COrps. Het |. Now avons fouvent parle jufqu’ici | de cette féparatibn de peau; mais une réfléxion que nousn’avons point encore faite là-deffus , non plus que . Mrle Clerc, & qui paroît affez im- | portante, c'eft que certaines pelli- | eules que rendent dans leurs déje- . étions la plüpart de ceux qui ont des Vers , pourroient bien venir de | ce que les Vers du corps, par lation | de certains remedes fur ces Vers fe | dépouilleroient de leur peau , com- mc fc dépouillent de la leur, les Vers Tome II. S
A à (64 dé re Ex à ES la Re Ce LE à GO E dédie GAS at Rd GS dpi sal
606 De la Génération de terre: la chofe paroît aflez vrai- {emblable, & quand on voit de ces pellicules & efpeces de membranes dans les déjections , il n°y a pas d’ap- parence que ce füt fe tromper, { les regarder comme des fignes cer- tains de Vers. È Mais en fait de régueliffe, iln'ya rien de plus contraire aux Vers de terre, que la poudre de cette racine. Elle les tue en un quart d'heurelorf- : qu'on en afperfe leur corps.On pour= w roit croire que cet effet viendroit : de ce que la poudre en queftion ; ! bouche les pores de leurs corps, & empêche par ce moyen, l'air d’en- trer dans les trachées ; mais voici « une expérience dé Mr le Clerc , la= M quelle ôre tout lieu de le penfer. I M prit de la poudre de bouis extrème- « ‘ment fine, il en couvrit toute la fu- M perficie du corps” @e quelques Vers, w & ces Vers bien loin de mourir en un quart d'heure , vécurent les uns ! x heures, Îles autres be d’où il faut conclure que la caule pourquoi la: réguelifle en poudre jettée fur ces 4 Vers, atant de vertu, eftautre que le bouchement des pores ,
dès Vers: 607 -… Sil'on demande pourquoi le miel, | 16 fucre, la réguelifle , la mauve, le polypode:, & autres chofes douces, dont les particules qui s’en déta- chent fur la langue , picotent &: ébranlent vivement les papilles ner- veufes de cét organe, font contrai-- res aux Vers ; je réponds avec Mr le Clerc, que cela provient d’un ‘{el: particulier, renfermé dans les fab _ flances dont il s’agit , lequel s’introt . duit par:fes pointes dans le corps: tendre & délicat des Vers, & y pro-- duit des déchiréméns. ti Le fucre, par exemple; qui eft fi. doux, n'eft autre chofe, qu'un fuc épaifi qu'on peut regarder comme le fel eflentiel de la plante d’où on: le tire, & comme très-peu diffé- rent du füc que les Abeilles tirent: des fleurs. Or’, 1e miel, ainfi qu'on: fçait , eft une fubftance {aline ful- | phureufé, qui fermente aifément ,. qui fournit un efprit ardent, ce qu'on: Î détonvte de même dans le fucre.. | Quant à la régueliffe, 6n y {ent au: | Milieu de fa douceur dominante, . | une faveur déterfive, qui ne peut: | procéder A re falin &- M: | aps ci
Le
6o3 De la Gén ération des Vers. 1
oléagineux , dont les particules ve-
nant à fe répandre fur les Vers, dérangent néceffairement la tiflure de leur corps. ; NT
Cette propriété de fa réguelifie ef fur-tout indiquée par une amertume fecrette qui sy dévelope lorfque la racine eft feche. Le
La mauve ou guimauve a tout de mêmé, des particules abiterfives très-propres à déranger la tiflure tendre & délicate du corps des Vers.
Mais le polypode l'emporte en cela ?
fur la mauve & fur la résuelifie ; auffi tenferme-t'il dans fa douceur une amertume aflez fenfible. | Le fucre étoit inconnu aux An- ciens. Aldrovandus paffe pour le pre- mier des Modernes, ( 4) qui l'aitre- commandé contre les Vers. | “11 n'y a guère de maladies contre lefquelles la Médecine fe fait mife
plus en peine de chercher desreme- :
des, que-contre ces Infectes. Il 'eft
étonnant à quel. nombre on a fait |
monter les. remedes dont ïl s'agitz | c'eft ce qui fe va voir par lalike fui-
vante. { b
ça) ctidrov. de Infeff. Lib. FI. Dan. Clerie, Hiffors.
ge. Lumbr. Cap. XP. | b) Das. Cleric. Hif. later, Luusbris..
Lifle des Remedes contre les Vers.
(> remedes fe tirent ou des plan- Lotes, ou des Animaux , ou des minéraux. Les uns & les autres font ou fimples , ou compolés. Les fim- ples que fourniflent les plantes font ou racines , ou feuilles, ou fleurs , ou fruits, ou fuc de ces fruits, ou graines, ou bois, ou écorces, ou gomimes , ou réfines ; ou gommes- réfines, ou huiles: nous les allons expofer par ordre. |
REMEDES ANTIWERMINEUX tirés des Racines.
RACINES de RACINES de .
“Ache. Calamusaromatiques Acorus.. Carline.. Ail. Chicorée fauvages Androfemum. Contra-yerva.. Angélique, Croifette: Anthora. Cyclamen. Ariftoloche. : Daucus dé Crete. Arum. | Enula-campana.
Afphodele. . Efule. Azarum. Fougere femelle. Barbe debout. : Fraxinelle. ; Biftorte; Fumeterre.. Brione. | Galanga.
Garance. | Petafites. Gentiane. . Poiypode.. Gingembres- |Porreau. Gramen. Prime-vetres- Gratiole. - Pyretre. Hyfope. . Raifort.
Iebles ne Réponce.: Impératoire. Romarin. Ipecacuanha. - Sanicle.
Iris. Scorfonaire. Méchoacan. Scrophulairee-- Murier. Souchet. Oignon.: Succife. Ozeille. Terre-mérite. Patience. - | Tormentiile. à
tt = REMÉDES ANTIVERMINEUX- qui fe tirent des feuilles.
Feuirres:de FEUILLES de‘ Abfÿynthe. Betule, donton fai: Agripaume. cuite #7 extrait,
dans de l'huile d'ab-} Bugloife.- buse: - fynthe, do appliquée i BUS, dont on fait un extrait cr une-builes :
fur le nombril. Alliaria. i Calamenthe. . Apiaftrum. Caiega. 4 Armoife. | Cata putia Cataria,'- Arnopglofle. | Chamædris; Artichaux.. | Chamæpitis. - : Auricula muris. | Chardon benit” Aurone, mâle. . | Chicorée fauvage- Bete blanche. Conifa. #4
B.étoine.- | Corallines--
Feuizres de 4 FEuizres de: Coftus hortenfis. Millepertuis. . Crefon. Myrthe,
| Dent de Lion, Noyer.
|. Eftragon. [Origan.. Eupatoire. | Ortie. Fumeterre, Perfcaire. Garance. Pécher. Gingembre. Piantain: Gui. Polium montanuma. Héiiotrope. Pouliot. Hyfope. Pourpier. Jéble. Reine des prés. - Joubarbe. Sabine. Laitue fauvage. . SR Lavende. Scabicufe. Laurier. Scordium. Linaire. 3 Seneçon. Marjolaine: Senné. Marrube. Tabac. Matricaire. . Tanaifie.-. Mélifle. _ ‘ |Thym. Menthe. Trefle. Mercuriale. Vérvéne.
REMEDES. ANTIVERMINEUX qui {e tirent des Fleurs.
_ Ffeurs de FLEurs: de: Camomille. Mille Pertuis. . Centaurée. ( petite) DRE Houblon.
Jatinthe, 4 ce
REMEDES ANTIVERMINEUX qui fe tirent des fruits.
EFrRuiTs de FRUITS dé Amandes douces. les de buiffor. 1 Amandes ameres. Myrobolans. 4 Amande de Pêche, |Noïifettes. 1 Citrons. Olives & leur huile; | Coins. Orangesaïgres&dow Coloquinte. ces. Concombre fauvage. | Pignons. Dattes, - de Pilaches. re | Epine vinette. lPoivre à Figues feches. | Prunes fauvages. j Gérofles. Raïfins & leur vin. Grénades. Sebeftes.
Mures ordinaires, cel-' Tamarins.
oo
REMEDES- ANTIVERMINEUX qui fe tirent des graines.
Grainesde | GRAINES de
Ache. Courge.
: Ammi. Creflon. Anet. Cubebes, Arroche. Cumin. Bañlic. Epine vinette: Chanvre. | Eupatoire. 4 €hou. Fenouil. - Citron. : 'Fœnugrec.. N. €oncombre. Galega. €oriandre. Genet,
_Geniévre
| nm
à
_Graïnes de GRAINES de Géniévre. ” |Ozeille. ré Herbes aux poux. | Perfil,
Herbes aux puces. |Plantain, Houblon, la cendre de| Pois rouges, en déco= Jonfarment bue dans\ &ion.
du lait. Porreau. Laurier. | Pourpier. Lin. | Queue de poutceau: : Lupin. : Ricin. fon huile mife Maniguette, | Jur le nombril @ fur Mauve & Guimauve. l'eflomac, tue les vers. Melon. Roquette. | Mille-pertuis, + [Rue. Moutarde, _ [Santoline. Myrthe. Seigle, ex décotion: Navet. 5 Sumag::5#4 Orange, . | Tanafe. Ortie. Vefle, en déco“ion.
| °t
EE
mo tegnt, REMEDES ANTIVERMINEUX tirés des bois & écorces. Bors,Econces. | Bois, E’coRces:
ÂAloes. | Oranger.
Caprier , écorce de [e| Picea.
. vacige. | Quinquina, /a moyen. Chêne. ne écorce.
- Citronier, antal;yas Coulevrée. | Sapin , fes branches Fréne. hou. tendres, d fon écor- Genevrier. | ce, en décoétion Grenadier, : {Saffafras. :
Guaïac. | = ITremble | /on écorce
Lierre , en décoët. dans | moyenne. du lait, Jen écorce. | Turbith. Tom. IL. T
Acacia. 4 Cerifer, gomme. Aloes. |Euphorbe , gomme re- Ammoniac. | frneufe. |
Affa fetida, à deux on Geniévre, £oMMeE. : | rois grains , 4ifouts Lierre , genme. dans de l'eau. Maftich. Baumes , ross les bau-| Myrrhe.
mes naturels. Scammonée. R Bdeliium. Suye de cheminée. Camphre. Térébenthine.
Cedria , refine.. I «
REMEDES ANTIVERMINEUX
tirés des huiles.
Huies de Huires de Amandes doures Gr 4- Noix. meres. _ [Noyaux de pêche. Buis. Ricin.
#
Geniévre , tirée des Succin. bayes. Thym._ | ù _ pin des Remeges antivermineux ÿ tirés des plantes. si
REMEDES ANTIVERMINEUX
compofés , qui fe tirent des
plantes.
Remedes compolés » qui Je tirent des plantes
principale ment. Confettion hamech. Diacurthami,
Eau 0% l'on à jetté de
_ Diafcordium. |Syrop ‘à chicorée ; | Diaturbith, cwmRha-| comp. de Rb. | harbaro. Syrop de fleurs dePé- | Elixir de proprieté. cher. Hiere picre. | Thériaque.
“Orviétan.
“Opiat de falomon. Vin d’abfyathe,
os | REMEDES ANTIVERMINEUX
tirés des animaux.
| Beure frais. chée. l Bézoard. | Graifle d'oye. | Caftoreum. Ivoire rapée. Corne de cerf. Miel. Fiel de Bœuf, Ongle d’élan.
Fiente de chevre /&- Poudre de vipéres,
| I — | REMEDES ANTIVERMINEU)
tirés des mincraux.
Bol d Armenie. Sel. RE: Corail. Souphre, | Eau de chaux. Vitriol, fur tout | imaille de fer. Dre
Pétrole.
| MEDICAMENS ANTIVERMINEL
compofés, qui fe tirent des |. minéraux.
Saphran de mars. Tartre ftybié.
Tÿ
l'étaim & du plomb fendus,
616 | Remedes antiverminenx. KE RE'FLE XIONS-PRATIQUES fur La quantité extravrdimaire des re medes contre les Vers. sp
Qus venons de donner une \ grande lifte de remedes ; mais. cette lifte demande beaucoup de choix. Voici fur cela quelques ré* | flégions. FRENCH LA coralline eft un des pluspuiffans & des plus innocens remedes qui s'offtenr dans la lifte dont il s’agit. Braffavolus, Mathiole, Mercurial , & les plus fameux Auteurs de Mé: decine , regardent avec raifon, cette herbe comme une des plus fouverai- nes contre les Vers, ainfi que lere- marque Mr le Clerc (4). Mathiole(b) parle d'un petit enfant , qui pour avoir pris une dragme de coralline ;, rendit jufqu’à çent Vers ; & Brafa- volus fait mention d'un vieillard à à 8. ans(c), réduit à l'extrémité, le- quel rendit cinq cens Vers par l'effet d'un inédicament compofé de fcor- dium & de coraliine. |
(a) Daniel, Cieric. Ha Lator.. {b) Mathiol. in fimplic. examine. (c) Braffav. in fimplic. examiney
| ; MMS Mers act 617 + Mr Rédi dit, qu'ayant mis quatre Vers dans une forte infufion de co- jalline , ils y vécurent. jufqu’à fix jours ; d'ou il conclud que la vertu de cette herbe n’éft pas auffi fouve- raine. contre les Vers qu’on fe l’ima- gine. Mr le Clerc fait à cela une ré- ponfe qui paroît bien jufte, fcavoir, que la coralline en poudre & prife en fubftance, peut avoir beaucoup plus de vertu contre les Vers, qu'é- tant prifé en infufion , owen déco: tion ; aufli les Auteurs qui confcil: lent cette herbe contre les Vérs , ne - confeillent jamais de la prendre en infufñon, mais coûjours en fubftance, _ En cflet, comme Pobferve le même Mrle Clerc, & que nous l'avons | aufi obfcrvé ailleurs dans ce Livre . page 463. il y a une grande différen- ln ec entre les diflolvans de l’eftomac, | & l'eau commune; celle-ci ne peut | tirer qu'une légère teinture des mix: . tes, au lieu que la liqueur ftomacha- | Le agit fur les principes les plus inti- | | mes de ces mixtes & les féparc. Les | principes de la coralline ainfi déta- 1 chés, & rendus à eux-mêmes, font | portés du ventricule dans tout.le con- 44 Tiÿ
613$ De la Génération | duit inteftinal, où ils ne peuvent manquer de contrarier les Vers qu'ils rencontrent, ces principes étant dé- gagés de tout ce qui pourroit retar- der leur aétion.
Le femen contra, & autres fim- ples d'une amertume & d'uneodeur trés forte , font d’une nature dif- férente de celle de la coralline ; leur décotion ou infufion agit au- tant que fi on les prenoït en fub- fance, parce que l'amertume dont ils font remplis, & lodeur qu'ils répandent, qui eft ce qui les rend contraires aux Vers, fe communi- quent facilement aux liqueurs où on les faitinfufer ou bouillir. :
La tanaifie tient le premier rang
aprés la coralline , ce qui lui a fait |
donner avec raifon, comme à la coralline, le nom d’Herbe aux Vers. La rhue , le marrube blanc , l'énu- Ja campana , approchent de la vertu de ces herbes, aufli-bien que les au- tres amers dont les noms font rap-
portés dans la lifte précédente ; ce ï
ui leur vient de leur qualité amere.
Quant aux médicamens doux &
huileux , nous avons fuffifamment
| des Vers 619 arqué plus haut, d’où vient qu'ils font contraires aux Vers; c’eft pour- quoi nous n’en dirons rien davantage ici , non plus que de ceux qui font à- cres,acides, ou falés, dont nous avons fait voir que les pointes s’infinuoient aifément dans le corps tendre des Vers, & en dérangeoïient la tiflure,
Mais il y en a d’autres dans le ca- talogue ci-devant, qui ne paroiflent agir contre les Vers par aucune qua- lité manifefte. De ce genre cft le
| pourpier, qui étant prefque infipide,
_ne femble pas devoir être fort con- traire aux Vers , & qui cependant
eft un des remedes les plus efficaces contre ces Infe@es; ce qui lui vient dés particules de mercure qu'il con-
tient, comme nous Favons remar-
| qué plus haut page 518. où nous
renvoyons.
Cette herbe cependant renferme quelque chofe d’auftere, qui pour- roit bien auffi contribuer à fa quali-
té antivermineufe.
Le gramen, ou chiendent n’a non
plus aucune faveur marquée, & ce- pendant il ne laifle pas d’être con-
traire aux Vers; fon eau même di- Tiv
Bio _ - De la Génération fillée eft fort bonne contre ces In- fe@es. Elle les fait mourir quand or les en arrofe; ce que nc font pas bien des eaux ameres.
Nous pañlons pour la briéveté , plufieurs autres plantes marquées dans le catalogue ci-defflus, & nous venons aux remedes tirés des Ani- maux. s 1
Ces remedes font en petit nom- bre ; car nous en excluons la poudre de Vers defléchés , foit dé Vers de- terre, ou de Vers fortis du corps ;
cette poudre , comme nous en avons
averti page 445. ne pouvant intro- _ duire que des femences de Versdans le corps. Nous en excluons les cor- ‘nes & les os tant de Cerf, que des autres Animaux, comme d’un fort petit fecours, à moins que ces cor- nes & ces os ne foient brulés; ce qui les rend un peu plus propres contre les Vers, mais aflez cepen- dant, pour qu'on doive les mettre au rang de véritables remedes anti- vermineux ; quoique l'action du feu
leur ait donné un peu.de pointe &
d’âcreté.
Nous en excluons les cantharides,
MDI SN deal arr RNA CNGAT comme capables de produire däris les vifcéres des érofions très-dange-
reufes, & de nuire encore plus aux
Malades qu'aux Vers.
- Le caftoreum eft prefque le feu des remedes tirés des Animaux, qux - puiffe être employé utilement con tre les Vers. T
Quant aux minéraux, le mercure eft un bon remede contre les Vers ; on en fait bouillir une certaine quan- tité dans de l'eau, & on donne à boire cette eau; mais il faut le faire bouillir long-temps, & en mettre: beaucoup; fans quoi, cette déco- étion n’a pas beaucoup de vertu.
11 faut au reffe prendre garde de donner de cette eau de mercureaux enfans ; nous en avons dit la raifon dans le Chapitre des remedes qu'il faut éviter , nous y renvoyons.
Le mercure doux , autrement dit, aquila alba , eft bon aufli contre les: Vers; mais il-faut y apporter des précautions ; nous Îles avons mar- quées dans le même Chapitre, nous: _y renvoyons tout de même, cet | page 444. |
Les médieamens qui évacucmt
+
622 Dela Génération fourniflent un grand nombre de re- medes contre les Vers, mais îl faut’ bien de la prudence pour choilir ceux qui conviennent. Il y en a de’
dangereux, tels que font parmi les.
plantes , l'hellebore , l'épurge , la
coloquinte, le concombre fauvage,. |
-Péfule, l'euphorbe , la gratiole, le ricin, &c. | .
Tous les violens évacuans , foit
par haut, foit par bas, tant ceux qui
font tirés des plantés, que ceux-qué
font tirés des minéraux , doivent être évités ici, de peur qu'en vou-
. Janttuer les Vers , on ne tueles Ma- fades mêmes. Mais pour les éva- cuans doux & modérés, tels que le fenné, la rhubarbe, le fyrop de fleurs de pêcher, celui de rofes, celui #,de chicorée compofé de rhubarbeï,
& autres remedes femblables ; on
peut s’en fervir fans crainte, pourvu qu’on n’excede pas dans les dofes. Il y a des remedes-évacuans fi forts & fi vifs, qu'ils produifent même kur effet , étant feulement appliqués für le ventre; tels font la bryone , le concombre fauvage , la gratiole, Firis , le cyclamen , ou pain de pour-
LS, Fos Lee
DE 0 ee. | 17 hi TER
EL en de Dh ci
En CAP je np
4 ist hnt |
si RE
des Vers. 613 ceau, l'épurge, l'ièble, la lauréole. l'euphorbe , la coloquinte , le ricin.
On fait avec ces remedes diver- {es fortes d’onguens, & entre autres celui de Atharnita, qui étant mis fur le ventre , purge abondamment ; maisces purgatifs extérieurs qui pa roifflent d’ailleurs fi commodes , en épargnant la peine de rien prendre paf la bouche , font très-dangereux , & on ne fcauroit trop approuver ce que dit là-deflus Jacques Sylvius, qui, en parlant de ce dernier, dit que c'eftun remede peu fur pour les tempéramens qui ne font pas extré-
-mement robuftes. Parum tutum mir ne robufle corpore. Maïs ce qu'il y 4 en- core de fâcheux dans ces remedes .. c'eft 1°. qu'ils caufent quelquefois des fuperpurgations , comme l’ob- ferve Mr le Clerc; 29. qu'ils canfent fouvent de rudes tranchées , de vio- lens tenefmes fans évacuer aucune matiere ; ainfi il vaut mieux s’en te- . nir aux purgatifs doux qui fe pren- nent par la bouche. | | IL ya d’autres remedes , qui , ap pliqués fur le ventre , ne caufent au- ‘cun accident , & qui chaflenr les:
ki
624 De la Génération
Vers : ceux-là fe peuvent em
ployer en toute occafion , & à Pé- gard de tous les tempéramens ; tel- les font toutes les efpéces d’ablyn- the & de menthe , la tanailie, Fau- rone,la rhuec, les feuilles d’artichaud, l'ait, l'oignon, le fiel de bœuf, la fuye de chemince , le fouphre, le fel ammoniac, la myrrhe , l'afa fœtida, les huiles de pétrole , de coudrier, de genicvre , le vinaigre, l'efprit de vin. FANS Pate
bte deb Ed de
GTA PE TIR EUX,
Des précautions à obferver quand on fair des remedes contre les
Vers.
Ï L ne fuffit pas pour tuer où pouf
chaffer les Vers, de faire les re- medes que nous avons marqués dans le Chapitre précédent. Il pourroit y avoir du danger de s’en tenir à ces
feuls fecours , parce que les Vers at-
taqués ne mourant pas d’abord , ou nç mourant pas tous à la fois du
l SAUOAEN AT ERS. QU? 62$ ‘même coup, il arrive fouvent que <ccux qui ont réfifté à l'effort des médicamens , étant ainfi contrariés, -mordent les inteftins & les percent. Il y a une précaution à prendre con: tre ce danger, c’eft de ne point de- _meurer long-temps fans manger. Bien des meres ont bcfoin de cet aviss elles croyent la plüpart, que quand leurs enfans ont des Vers, il faut | faire jeûner ces pauvres enfans, pour |! Cviter, difent elles, la corruption; ne prenant pas garde , qu'en voulant ainfi éviter un mal, elles en caufent un autre. Les Vers lorfqu'ils font trop affamés, ne manquent guère de percer tôtou tard, la cavité qui Îles renferme. 2 ‘Il faut donc tenir pour certain, a ceux qui ont des Vers, ont be- oin d'être plus nourris que les au- tres ; il faut faire alors ce qu’on fait quand on a des Rats dans un Cabi- net, où font des papiers de confé- quence, qu'on veut garantir de la de de ces Animaux : On y laifle du pain & de l'eau, les Rats s'en raffafient, & on les empêche par ce moyen, de faire leur proye d'autre
626 De la Génération ; chofe. Mais autant qu'il eft avanta- geux de beaucoup manger lorfqu'on D des Vers, autant il elt dangereux de le faire lorfqu'on en eft délivré ; car il faut en cette occafion vivre Le plus fobrement ëc le plus frugale- ment qu’il eft poflible, pour éviter toute forte de corruption ; fans quoi ce feroit s'expofer de nouveau à la même maladie : cette fobriété ce- pendant doit avoir fesregles, & il ne faut point la faire pratiquer avec trop d’exaétitude aux enfans, parce qu'ayant plus de chaleur naturelle que lesautres , &t avec cela un corps qui prend fon accroiffement tous les jours , ils ont befoin d’être foütenus par une plus abondante & plus fré- quente nourriture ; aufli remarque- r’on que les jeunes gens portent le jeûne avec bien plus de peine, que ne font les perfonnes d'un âge avan- cé; c'eft pourquoi Hippocrate dit dans un Aphorifime exprès , que les enfans, 8 tous Ceux dont le corps n'a pas encore pris fon accroifle- ment, doivent être plus nourris , fans quoi, dit-il , il faut qu'ils deflé- chent, parce qu'ils ont une chaleur plus grande.
des Pers. 6277 . Ty a une autre PSERORTE à ob- ” ferver quand on fait des remedes çontre les Vers, c’eft d'interrompre ces remedes de temps en temps ,'& cela de peur queles Vers, tropob- ftinément attaqués , ne fe cantonnent dans les cavités de l’intcflin colon, où qu'ils ne tournent leur corps d'une maniere qui les mette hors d’attein- te à lation des remedes ; car l’un ou l’autre arrive quelquefois. Ce n'eft pas toüjours de l’ufage opinià- tre des médicamens, que dépend la guérifon ; le point eft de fcavoir prendre fon temps, & dans le trai- tement d’une maladie, comme dans 1e gouvernement d’une affaire, la trop grande précipitation eft fou- vent caufe qu'on échoue.
Il y a des occafions où c’eft un grand remede, pour rétablir la fan- té, que de fufpendre tout remede, _& fi Pline (4) lé jeune dit fi bien, en parlant de l'Eloquence, ae cet Artneconfifte pas moins à fe taire qu’à parler ; on peut bien dire de celui de la Médecine, qu'il ne con- SOA .Accepi nonminus interdum oratorium effle tacere quam dicere, Plin. jun, Epiff, Lib. 7. Epift.126.
613 De la Génération VU fifte pas moins quelquefois à s'abfte- nir d’ordonner des remedes , qu'à en prefcrires + mr Nous finirons ce Chapitre par une gemarque importante touchant les médicamens que l’on prend d'ordi- naire contre les Vers ; elle regarde en même temps les autres dont on à coûtume d’ufer dans la plüpart des maladies : c’eft qu'il faut: quelque- fois éviter de les prendré en bol, à moins qu'il ne s’agiffe d'avaler que que drogue qui puifle gâter les dents ens’y arrêtant (4); la raifon de cela, c'eft que le bol eftune mafle que l'on ne mâche point , & qui entrant dans l'eftomac fans avoir été divilée , ré- {ifte fouvent à lation des diflolvans de ce vifcye , lefquels ne font que gliffer fur cetre mañle fans la pénétrers en forte que le remede demeurant trop long-temps fans fe déveloper , ne produit pas l'effet qu'il devroit. Tous les eftomacs des Malades ne font pas tels qu’ils puiflent difloudre les bols. Les Partifans du fyRème de Ja trituration , répondront fans dou- te, que l'eflomac a une fi grande {4) Comme le mercure, |
__ force
…
« des Vers. _ 629
. force pour broyer tout ce quiyen-- ln tre, qu'il ne faut pas craindre qu’un peut bol pui réfifter à cette action = | ils diront que dans l’état de fanté , | cette force Droyante pafle de beau- | coup celle des machoires ; qu'elle
€ capable de farmonter une réfi- [M lance de douze mille neuf cens cin. le quante & unelivres, & qu'ainfi il {0 net pas poflible qu'elle diminue " affez dans une maladie » Pour ne Pouvoir écrafer un petit bol, A cela
L "a PU
L 7
(Mie n'ai que deux chojes À oppofer ; {ha premiere, c’eft l'expérience, & M fans citer 1à-deflüs un grand nombre | Fe exemples , en voici.un qui pourra Mlufire 4
MP Enuiyrr. À l'Hôtel de Tours & IMParis, je craitois Mr le DES de
DS
u foulagement, j’eus recours à d'au res fébrifuges, & quelques jours en- Auite j'ordonnai, de concert avec Mr
Dumoulins, qui futappellé en con-
6,0 De l4 Génération FL entraîna avec des excrémens bien jiés, plufieurs bols de quinquinas 4 qui avoient té avalés quatre jours | auparavant , & ds fortirent auffien- tiers. que fi on les avoit confervés dans une boëte. | | La feconde chofe que j'ai à oppor fer, cet qu'à confulter la ftrudure de leftomac, fes mouvemens , la difpoñition de fes fibres, &c. il n'eft pe poffible qu'il {oit capable d'un royement tel que les Partifans de la Trituration le fuppofent ici: On peut voir ce que nous AVOTS dit la- * dcflus dans le Traité des alimens de ! Carème ; it eft inutile de le répéter : | au furplus les efforts que quelques !
mu
Auteurs modernes ont fair depuis . eu pour tirer de l'oubli ce fyftème :
abandonné (4), ont tellement ache- !
ta) Le fyftême dela digefion par le broyement » 0 pâquit du remps d'Hippocrate ,ceft-à-dire, dins un temps où lAnatumie n'étoit encore guère connues W ceit ce qi farorifa d'abord lecours de ce fyitème rl & donna lieu à quetques Médecins de foürenir:que # Peftomac n'éroit que Îe récepracte des alimens foli- # des ; ‘que ces alimens après avoit Eté délayés & broyés« dans Ta bouche, achevoient de fe broyer dans l'efto- mac , Où par ce MOyEn > is fe convertifloïent en chy-* Je; mais que fa boiffon àcaufe dé fa liquidité , new pouvant être fujette au broyement, aoit aux poñ-! mons , & non à leltomac; où par fon abondance elles
| (éd Bt
A des Vert: 631. vé de le décrier, que ce n’eft pref- que plus fa peine de Ie combitire. |
ébitesssssesssss es CHAPITRE XIII. ÆAphorifines for les Vers du corps.
de l’homme.
V'Ai cru devoir terminer ce Traité par des maximes qui en fiffent : comme une récapitulation générale, & dont quelques-unes püfent fervir d'éclairciflment & de fupplément à l'Ouvrage. Ces maximes font courtes , & quelquefois exprimées à demi mot. Pour les bien entendre, il faut avoir lu tousles Chapitres.
auroit ; difoient-ils , plürôt nuit à la digettion, qu’elle
n’y auroit aidé, Hippocrate , comme on le voit dans
fon quat:iéme Livre des Maladies . s'éleva fortement
contre une opision fi vifiblement contraire à la raifom
& à l'expérience ; & il nous apprend que s’il fe don-
aa ce foin, c’elt parce quel’erreur dont il s’agifloit,
avoit déja un grand nombre de Partifans. Elle ne tint
pas long-temps contre les raifons d'Hippocrate , & x
tuine d’une erreur fi groffere fut bien-tôt fuivie de la déroute du fyftême de La Trituration , qui y avoir donné lieu Mais Erafiftrate le releva enfuite, & le; fyfiême s'étant foûtenu quelque temps. retomba de nouveau dans Poubli, d'où quelques Auteurs récens s'efforcent en vain aujourd’hui 4 letirer. Voyez Le 386. Journal des Sçavans , 1713, page 599,
Vÿ
SECTION I.
*
{L © E Ver eft un Animal com x plet, & auf complet qu'au-. cun autre Animal qui foit dans la Nature. | pe Fa I. Le Verrefpire, & a despoü- . Mons. | II. Tousles Vers ont du fang quelques petits qu'ils foient. | IV. Ce n’eft point jar la couleur rouge que Île Eten es c'eft par l'ufage auquel il fert: V.Il y a des Vers qui ont plufeurs: cœurs & plufieurs poñmons.
VI. Les Vers, ainfi que tous les Animaux, viennent de germes, où: iis font renfermés en petit. |
V LI. Plufeurs œufs de Vers en- trent dans notre corps avec l'air, & les alimens , & fouvent dans notre chair par dehors. à |
VIII. Quandles œufs des Vers: font en nous, les Vers renfermeés. dans ces œufs éclofent , pourvu qu'il y ait én nous.une matiere propre à es faire éclorre: | |
IX. Il en eft des œufs des Vers, comme des graines des plantes ; qui:
… des Vers. és ne pouffent pas en toutes fortes de terres. f À. Comme les Vers s’engendrent. par des germes , il eft impoffible d’en voir des efpéces nouvelles. : X I. La plüpart des Vers qui s’en- gendrent dans la chair corrompue d'un Animal mort, y étoient déja. en œuf, du vivant de l’Animal. X II. Certains grains d'avoine ne laïfent pas que de poufler ,. après , avoir été enfermés dans le ventre du | Cheval; les œufs de Vers queW’Ani- | mal à avalés, produifent tout de _même leurs Vers après la mort de PAnimal. XIIT,. L'air eft rempli de femen- ces de Vers; l’eau de pluye, le vi- naïigre , le vin pouflé , la vieille’ biere , le cidre, Ie lait aigre en font tous pleins. Hi: 4: XI V. Toutes les parties du corps font fujettes aux Vers, fans en ex- cepter aucune. 4 XV. Le fang & l'urine en font quelquefois tout remplis. - XVI. Les grains de la petite véro- le renferment quelquefois des Vers.:
GR DelGénatiot, | Section Il.
L
LW Es Vers des inteftins font de
4 trois fortes ; les Strongles,(4}
les Afcarides , & les Tænia. Les Strongles font ronds & longs, les Afcarides longs & courts, & les Tænia longs & plats. | II. Le Ver Solitaire, ou Tænia,
engendre en l’homme dés le ven-
tre de la mere. |
111. Le Ver Solitaire eft d’une Tongueur exceflive, il a ordinaire- ment cinq à fix aulnes , & quelque- fois beaucoup au-delà. Hé
IV. Le Solitaire eft ordinaire- ment feul de fon efpéce dans le corps: de l'homme..l ne s’y rengendre plus: quand il en eft une fois forti. |
V. Le Solitaire ne fort prefque jamais fans remede; c'eft un feul Ver, & non plufñeurs Vers joints en- femble.
VI. Les Vers qui fe produifent E
hors des inteftins, s’engendrent à la
tête , aux oreilles, au nez:, au foie,
au cœur , &C.
R (a) Ain appellés du mot Grec seoloxes: Tongs & ronds. PR ic
# Cr TE
+
: Nodes Vert Ÿ . 653$ VII Les Vers du cœur caufent quelquefois des morts fubites.
VIII. Les Vers qui s'engendrent dans le fang , n’empêchent point le: fang d’être vermeil. : |
I X. Les Vers Cutanés font quel- quefois des foffes fous la peau, com- me les Taupes en font fous la terres: & de méme que celles des Taupes fe: connoiffent par la terre qu’elles ont élevées , celles des Vers fe connoif- fent quelquefois par des efpéces de: cordes qui s’élevent fur fa peau, & qui font femblables à la broderie _qwon remarque fur l'écorce des me- Jons. Ces cordes pénétrent fort avant, &c on les enleve avec la pointe d’une aiguille: |
X. Il y a des perfonnes qui ont les pieds fi gâtés de ces cordes, qu'ils. ne peuvent marcher. 1! y # quelque temps queje fus appellé chez. une Dame pour voir un mal qu'elle avoit aux pieds, _& ce mal fetrouva être de ces cordons, quê lui rendoient la peau des pieds comme une écorce de melon.
X I. Les cancers font tout pleins de petits Vers imperceptibles, qui rongent les fibres des parties , &
|!
L2
tous les cribles des glandes; en forte
que les glandes , recevant prefque tout ce qui fe préfente, grofliffent d'abord outre mefure; enfuite ces: Vers s’augmentant , & continuant de ronger ce qu'ils trouvent, ils ul- cerent fouvent la partie & la confu- enter NAT AMENER 1551 € PEUR LL ÉAyepoite peut être quel- quefois caulée par des Vers. XIII. Les Vers peuvent caufer
des tumeurs au corps & des excroif-
fances , comme ils en caufent aux
feuilles de chêne, où par leur pi
euille de circuler à l'ordinaire : ce qui produit fur la feuille cette ex- croiffance ,. qu'on appelle noix de galle, & qu’on regarde mal-à-pro- pos comme un fruit. : “ns Dos _ XIV.Iiya certaines difformités, qu'on apporte ennaiffant , lefquelles: peuvent venir quelquefois de Vers, qui auront, rongé les parties tendres: du fœtus, & par ce moyen auront caufé des tumeurs, ou es LOrtuo— fités. 4 MEN XV. Pluficurs maladies
>=
que ils empêchent le fuc de la
" qu'on: attribue’
PE, À
Æ | 4 attribue mal-à-propos à des forts viennent de Vers.
XV L Dans la jauniffe , les inte- ftins font quelquefois attaqués de’ Vers. X VIT. Les Vers Umbilicaux ne font , felon toutes les apparences , que des Vers desinteftins.
X VIII. Les Crinons pañfent pour des Vers, & il y a bien de l'apparen- ce qu'ils n'en font pas.
_XIX. Les Crinons & les petits Dragons font différens.
X X. Le petit Dragon eft un véri- table Ver , ce n’eft niune varice , D un abfcès.
des Pers. " 37 8
SEcTiOoN III.
| TD Ans quelque maladie que : tombent les enfans, il faut _ fe défier des Vers, ou d’une matiere | vermineufc. TI. Les enfans font plus fujets aux Vers que les autres, & entre ceux- ci les pituiteux plus que les bilieux. | III. Quand les enfans portent: | fouvent leurs mains À leur ventre ; on doit craindre qu'ils n’ayent des: Tome II. | X
638 De la Génération | Vers, particulierement s'ils fe plai- -gnent de quelques tranchées. À LV. Perdre la voix, étre tout 2 Gin: attaqué de-manie ; {ont quel- quefois des effets de Vers. À S'éveiller avec furprife & alar- me , rticulierement dans les en- Fans, eft un figne certain de Vers, ou de petite vérole.
VI, H y à ne certaine haleine Aigre , qui eft une marque affurée de Vers ‘2: | RATE
: V LI. Etre toujours affamé , quoi- qu'on mange beaucoup, figne aflez ordinaire de Vers. | ?,
YI1I. Les Vers longs & ronds piquent fouvent, & font fentir de grandes douleurs ; les Vers-plats ne piquent pas:
[X. Les yeux Caves ; je vifage bicuâtre , & en même temps une fié- vre intermittente , font affez fouvent des effets &c des fignes de Vers.,
X. Le Sohtaire:, où Tzænia, fe con- soit par de petites portions » faites en forme de graines de citrouille ,,
ni fe trouvent dans les excrémens. .XB Les petites portions en for- mede graines de citrouille, qui LE
<
ho
lement.
X 11. Le Solitaire confume le chy- le Le plus pur. |
X 111 Le Solitaire caufe quel- quefois des apparences de grofiefte.
V. Le Pays & la Saifon peu- vent fouvent {ervir à confirmer les fignes de Vers.
X V. Trois chofes rendent nos Corps fujets aux Vers; le mauvais air , les Mauvais alimens, & l’ex- cés des bons.
XVI. Le vinaigre qui tue les Vers de terre, ne tue Pas toüjours
| ceux du Corps ; il y en a de ces der-
nicrs quiy vivent quelquefois fort long-temps. | .ÆVIL Les pignons font perni- <icux quand on à des Vers.
XV IIL Les melons caufent des
| indigeftions, qui fouvent fervent à
faire éclorre des Vers dans les inte- fins, © 7 XIX. Les champignons font ca pables de produire beaucoup de Vers dans le corps. | ä X i
+
.
leur donne trop tôt de labouillic , ouque cette boui de la farine crue , qui n'a pas été cui- te fur le feu, ou dans le four.
X X I. Ce qui engendre le plus de
yermine dans les corps des enfans, eft.
la pernicieufe coûtume que l'on a de leur refufer dès qu'ils font nés, le Jait que la nature prépare dans les mammelles des nouvelles accou- chées , & de leur donner des nour- rices, qui font relevées de couche depuis long-temps , & dont le lait par conféquent cf plus nourriffant , qu'il ne faut alors.
KXIL Les remedes qui défob- @ruent le foye, font de bons pré- fervatifs contre les Vers.
XXIIL Le lait des nourrices peut être quelquefois plein de Vers : pour: le connoître, ilen faut exami- ner quelques gouttes avec le microf- COpe.
ice ef plein de Vers, il faut chan- er la nourrice ,finon on expofed'en: BU à dés maladies mortelles.
K X. Souvent les enfans devien-" nent fujets aux Vers, à caufe qu'on
llie cft faire avec.
XXI V. Quand Le lait d’une nour- |
SECTION IV.
. Le fortie des Vers, bien con: sfidérée, fert à faire des pro:
gnoftics Jjuftes de:ce qu’il ÿ a à crain-
dre, où à efpérer pour le Malade.
IT. 11 faut confidérér dans la for tie des Vers l’état de la perfoñne qui les rend ; le temps de la maladie’, dans lequel ils fortent ; le lieu par lequel ils: fortent ; les éxcrémens | dans lefquels ils font ; Ja quantité. _ lcouleur, là groffeur des Vers, & s'ils font morts ou vivans.
TIT. Quand: on eft en fanté, & qu'on rend des Vets, fans avoir riérr | pris qui les puifle chafler, il en faur | tirer un bon augure. | |. IV. Les Vers qui fortent par le | AZ , viennent quelquefois des: in teftins. -
V. Quand lés Vers fortent für le déclin de la maladie, le ligne eft bon ; quand ils fortent au commen cement , il eft mauvais. HT
X 1j
642 De in Génération | VI. Au commencément, ou dans: _Pétat dgla maladie, il vaut toûüjours: mieux que les Vers fortent avec les déje&ions , que tont feuls, a moins. que ce ne foit par l'effet de quelque médicament. |
V11. Aprés avoir rendu des Vers par haut, vomir une matiére noire femblable à de l'encre, eft un figne
mortél, fur-toutau commencement |
de la maladie: -#%2"% MAN V 111. Quand les exerémens, qui. {ortent avec les Vers, font de cou-
leur jaune , ceft un bon figne; s'ils
font blancs , le Malade et en dan-
g Cr. $ - L: : 1 X. Si Pon fe porte bien, il n'im- porte que les Vers fortent morts on:
vivans, Mais dans le commencement
ou dans l'état de lamaladie, c'eft un
mauvais préfage qu'ils fortent morts. ‘X. Il n'arrive guëres qu'aux Vers
plats de fortir rompüs. AU 5 KI. Quand une partie du. Ver
lat eft fortie, & que l’autre demeu-, re dans-le corps, pourvu que la tête: foit dehors, iln'y a rien à craindre:
X LI. Quand les Vers fortenr en
fermés dans des envelopes, c'eftfout
des Fers. 643 véht le préfage d’une prompte sué- rifon. A D et "XIII. Lesenvelopes oùfontrens fermés les Vers, font tiffues par les Vers , comme la toile de l’Araignée cf tiflue par l’Araignée, & comme la coque du Ver à foie eft tifüc par Vera foie: 117 XIV. Les Vers dü corps fe ré- _ duifent quelquefois tout encau aprés , €tre fortis ; ils fe fondent fouvent de Ja forte dans le corps même. 4 X V. Quand les Vers fortent en: glaires & fondus, le figne eftbon: . . XVI. De l'eau à la glace jettée fur des Vers, qui viennent de {ortir du corps , les fait quelquefois tom Ber tout d'un coup en eau, “XVIT. Quand les Vers font rou- ges, le prognoftic eft mauvais ; les blancs ne préfagent ni bien ni mal par leur couleur ; les jaunes & les: Jivides n’annoncent rien de bon: | XVIII. Les Vers minces font . d'un préfage moins mauvais que les
‘ar OÔS:
Xiv
SECcTLO N V.
}. N employe fouvent contre
es Vers, des remedes qui font plus capables de Îles multiplier que de les tuer.
II. La poudre de-Vers defféchés, eft un mauvais remede contre les Vers: elle en produit d’autres.
J1I. Le mercure eft bon contre les Vers ; mais il a de fâcheufes fui- tes , & on ne doit guëres lemployer que lorfque Îles Malades font atta- qués de Vers vénériens. I V. Il fauréviter contre les Vers,
le femen: contra
V. Si l'on met dans de l'efprit de vin , des Vers du corps, qui foient vivans, ils y vivent quelque temps > ils vivent long temps dans dujus de : lHimon. |
VI. Le jus d'oignon, la vieille urine mélée avec un peu de miel, le fuc de calamentbe, le lait de fem- merayé dans Voreille , tout cela font de bons remedes contre les Vers au- riculaires. | |
VLI. L'efprit de fel mêlé dansun ; peu d’eau, eft un bon remede contre
h
des Vers. | 645
fes Vers des dents, aufli-bien que
Ja racine de plantain mâchée.
VIII. C'eft une fable que ces Vers, qu'on dit s'envoler avec Ra fumée de la graine de jufquiame. “IX. Le fuc de marrube , mêlé avec un peu de miel , eft bon contre les Vers pulmonaires. |
X. La poudre de Cloportes cft bonne contre les Vers hépatiques.
X I. L'ail ; les raifforts, le creflon, Ja racine de gentiane , celle de pi- voine, la myrrhe, font fouverains. contre les Vers cardiaires,
XHI I. Le jus de cerfenils'employe
avec fuccés contre les Vers fanguins.
XIII Le fel végétal chañfe les: Vers véficulaires.
XIV. Quand un enfant eft fujet aux crinons, il faut le baigner dans: de l'eau tiede, puis le frotter avec ‘du miel auprès du feu, & enfuite Jui paffer un linge rude fur le corps.
X V. Laver le corpsavec de l'eau
où a bouilli de la racine de gentia-
ne , eft un bon remede çontre les: Cirons, & contre les Vers nommés Bouviers.
XVI L'huile d'olive & de noix.
646. Dela Génération tuent les Vers promptement : : X VIT. Le grand jeûne elt con: traire 4 ceux qui ont des Vers dans: les inteftins.… An Lame X VIII. Quand'on fait des re: medes contre les Vers des inteitins, À faut les interrompre de temps en: En A Os XI X. La fougere femelle, & l’é- corce de racine de meurier , font fpécifiques contre le Solitaire. XX. La raïfon pourquoi certains Vers fortis du‘corps ;. vivent dans le: vinaigre ; c'eft que la plüpart de ces
Vers fe noutriflent d’une matiere’ :
aigre qui eft dans le corps.
X 7 Oilà ce que je m’étois propolé:
d'écrire fur les Vers qui s’en-
gendrent dans le corps humain. J’au-
rois pu rapporter ici un grand nom-
bre de remedes qui font répandus
dans'la plüpart des Livres de Méde- cine, & remplir ce Traité de plu: ficurs formules différentes que je n°y' ai point mifes ; mais j'ai cru qu'il vas loit mieux m'en tenir à peu de re- medes,, & en choilir de bons , que’ de faire un amas dé receptes, qui
— . s ‘ a .
| ondes Perse: _E4T auroient rendu ce Livre plus gros ;, fans le rendre meilleur. En fait de remedes , nous n'avons pas d'autre chemin à fuivre, que la voye des obfervarions ;. & vouloir découvrir par la raifon feule, la ver- tu des médicamens , c'eft ne vouloir jamais trouver ce qu'on cherche. At- tachons-nous done à l'expérience & laiflons ces chicanes & ces vaines fubtilités , qui felon la penfée d’un: Ancien, (4) nous rendent fembla- bles à-ces petits .Infeétes qui ne fe: plaifent que dans les broflailles. Evi- tons cette Médecine Scholaftique,. qui. n’eft bonne que pour la difpute , & faifons-nous une Médecine pofi- _tive qui nous puifle fervir dans la Pratique. Par une Médecine pofiti- ve, je nentends. pas. une pofitive d’autorités, laquelle confifte à {ca- voir les fentimens de divers Auteurs: fur un même point, comme eft l& . pofitive de Théologie. J'entendsune: politive de faits, laquelle nous ap- (a): Reperias Fm in be rer mir è callidos ,- cum ab illà cavillatione difcefférint non mais fufficere” in aliquo graviore aûu, qum parva quædam anima*
lia , que in angufliis mobilia campo detrabendunturs. Quintil..Inflitut, Oraror, Lib. XIE.
643. De l4 Génération prenneice qui a réuffi le plus fou vent dans les mêmes circonftances:. & Je dis que cette Médecine pofiti- ve, réglée par la méthode, eft véritable Médecine.
La Médecine Scholaftique nous rend habiles à la repartie, pour nous tirer adroitement d’une objeéion ; & l'autre nous rend fenfés & pru: dens pour ne rien ordonner que de convenable : l’une fait des entétés & des opiniâtres , l’autre des Mé-
decins de bonne foi, qui ne cher
chent qu’à s'inftruire, & à être uti- les : l'une ne s'applique qu’à forger des fyftêmes., & l’autre s’étudie prin- cipalement à repler fa conduite :: Fune cherche des détours pour fe: défendre , & l'autre des remedes pour gucrir les maladies : l’uire con: fulre fes préjugés ,. & l'autre con fulte: la raifon & l'expérience : l’une fait des Pédans.. & l’autre des Mé-
decins.. | | %
; des P ns | 649 GARE SAR PARU D CHAPITRE XIV.
Eclairciflement [ur divers endroits | de ce Livre,
T Efujet de cet éclaircifflement , L eft une Lettre de Mr Lémeri, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, imprimée dans les Mémoires de Trévoux au mois de Novembre 1703. Contre {a pre- micre Edition dece Livre. Entre les Articles que mon Cenfeur reprend dans le Traité qu'il attaque, les uns y font, les autres n’y font pas ; & les autres y font à la vérité , mais fc trouvent en même temps corrigés dans l'Errata, où il les a pu voir.
Voilà tout l’ordre que nous fui- vrons dans cer éclairciflement , que nous ne donnerions point cependant au Public , fans l’occafion qu’il nous va fournir d'expliquer ici des matie- res, dont l'examen ne peut être qu'u- tile.
Les Articles que l’Auteur de Îa
D. Lettre cenfure dans le Livre de Îa
659 De la Génération À Génération des Vers, & qu'on y lit
effedtivement , font : | Premierement , Que peu de per- fonnes , ou faines ou malades, font exemptes de Vers. Le Cenfeur dit H-deffus, qu'on devine affez mon motif, & que c'eft que je veux par ce petit préliminaire , autorifer mes explications touchant les maladies dont je parlerai dans la fuite. Jen’ai rien à dire fur cela, finon que ce ‘Cenfeur oublie de remarquer qu’a- prés avoir avancé. la propolition, j'ajoûte que c’eft ce qu'obferve Pla- terus, & ce que l'expérience con-
firme lorfqu'on ouvre des corps
morts.
Secondement : Que les Vers fan- guins fuivent le cours du fang, c’eft- à-dire, que du cœur ils font, portés
par les artères dans les chairs , d’où
ils font repris par les veines ; mais que comme il arrive quelquefois qu’ils font trop gros, pour être reçus avec le fang dans ces mêmes veines, ils reftent dans les chairs , où ils produifent des furoncles, des clevu- res , & fouvent de ces galles univer- felles qui afigent tout le corps.
des Vers. G$x L'Auteur de la Lettre dit , que cette explication paroît fuppofer deux faufletés évidentes. La premie- re , que la capacité des veines , qui eft beaucoup plus grande que celle des artéres, doit, fnivant.èctre explication , être beaucoup plus pe- tite, .puifqu’il femble que les artères ont bien gu contenir les Vers dont ail s'agic, & que les veines qui leur répondent , font trop étroites pour les pouvoir laiffer pafler. La fecon- de , c’eft que les pores des chairs qui font effeétivement trés-petits, ré- . pondent néanmois , felon moi, à la
Capacité des artéres : puifqw'ils peu- | vent conter aufli-bien qu'elles, | Les gros Vers qui en viennent , & que cependant ces pores ont en mé- me temps une capacité plus grande que ceMes des veines, qui ne per- mettent pas le paflage à ces Vers. .
_ L’Auteur dela Lettre n’auroit fans doute pas fait une telle objeétion, … s’il eût confidéré que ces Vers, quoi- | que fort petits, font néanmoins des corps folides ; & qu’ainfi il peut ar- river facilement que plulieurs Vers fanguins demeurent engagés dans
s
652 De la Génération
es fibres des chairs ; en forte que ceux qui y féjourneront affez pour y pouvoir un peu groffir par la dif- férente nourriture qui S'y (Trouve, ne pourront plus être repris fi facile- ment par les veines , &z feront obli- gés de refter dans les chairs. I n'eft pas befoin pour cela, de fuppofer que les entrées des veines foient plus étroites que les extrémités des arte- res; le feul accroiflement du Ver difpenfe de recourir à des fubrilités de cette nature, & il femble même qu'on pourroit ici , affez à propos, renvoyer notre Auteur à la Fable de la Belette, pour y trouver l'éclair- ciflement de fa difficulté.
Il y a une réfléxion à faire fur ce que l’Auteur dit touchant les arté- res & les veines. Il foûtient que les entrées des veines qui répondent aux extrémités des artéres , font plus groffes que les extrémités de ces ar- téres; & ilajoûte que cela eft de l'aveu de tous les Anatomiftes. Il auroit bien fait de dire comment on a pu fçavoir la chofe fi certaine- ment, & de quels microfcopes on s’eft fervi pour s’en convaincre. È
Troifiémement
Ke des Vers. 6$3 " Troifiémement : Que la pleuréfi | €ft très- fouvent caufée par les Verss | L’Auteur dela Lettre faitici uneré- | fléxion; c’eft que dans les maladies: Pis où il y a des Vers, on n’a pas plus de raifon de juger que les Vers foient la caufe, que le produit de la mala- die. Ce que dit là notre Auteur, fe: . trouve vrai quelquefois ; mais quel: ; |. quefois auffi il y a des fignes qui dé- … términent le Médecin à croire l’un: | plütôt que l'autre; comme par exem- À h ple, lorfqu'il voit qu'en certaines | rencontres, on gucrit ‘une inaladie: | | en donnant des remedes contre les. dt | Vers, & qu'on ne la guérit pas fi: | Bien , en n’en donnant pas. 0 Quatriémement : Que dans les. … fiévres malignes, je failois rendre: un grand nombre de Vers ; après’ quoi je guériflois mes Malades par | l'ufage des cordiaux. Queje ne trou- - vai point de meilleur moyen pour - mguérir ces maladies, que de les trait “ter par rapport aux Vers. L’Auteur Inde la Lettre dit ici, que mon obfer- Mvation n’eftpas vraic. Pour en prou: | ver la faufleté, il commence par | diré , que fi l’obfcrvation étoit relle | Tome.1 1. É |
654. De a Génération | sf: PL er. que je Ja rapporte, tout Médecin auroit reconnu.ce grand nombre de: Vers. Et enfuite pour achever fa preuve, il dir quetout Médecin ne’ Va pas reconnu. On ne conteltera pas, je croi, cette derniere propofi- tion; çar quand ce ne feroit que l'Auteur de la Lettre, qui n’auroit pas reconnu ce grand nombre de Vers, cefeul exemple fuffiroit pour lui faire dire vrai. Pour ce qui eft durpremier point, fçavoir , que tout Médecin. agroit reconnu ce grand nombre de Vers; nous laiffons: au Lcéteur à juger de la force d'untel raifonnement. Aprés tout, mon Cen- feur prend ici mes paroles trop à la lettre : lorlque je dis.que je failois rendre un grand nombre de Vers. Ce mot de grand nombre ne doit pas fe prendre à la rigueur ; & sil ne faut, qu'avouer que jai un peu exagéré , je l'avouerai volontiers , pour faire voir que j'aime lexadie vérité, | NU Cinquiémement : Que je foutiens que des Vers vénériens en rongeant 8 mordant tout ce qu'ils trouvent , eaufent tous les ravages qui arrivent
PS PR PE PS NN TE
f
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uant aux vénériens, Mr Hartfoe-
fer eft de fentiment qu'ils caufent tous Îles ravages qui arrivent dans. les maladies vénériennes ; qu’ils ron- gent & qu'ils mordent tout ce qu'ils trouvent; & que fi le mercure gué-
rit cette maladie , c’eft parce qu'il tue les Vers. Après quoi, j'ajoûte que j'ai vu des perfonnes atraquées. de ces fortes de maux, fe fentir très- foulagées en prenant des remedes contre les Vers; & un jeune hom-
me entre autres , qui pour avoir ufé’ pendant un mois d’une ptifanne faite avec la gentiane, & s'être purgé de temps en temps avec l'aloës, “is font de bons remedes contre les: Vers, s’en trouva fi bien, qu'ayant pris enfuite , pendant quinze jours des ptifannes d’efquine & de falfe- pareille, il n'eut befoin d'aucun au- tre remcde ,: & fut parfaitement … guéri. (4)
_ (æ) Dans cette nouvelle Edition , je combas lé:
Y y
U
656 De la Génération
L'Auteur de la Lettre dit ici trois
chofes. La premiere, qu'il eft aflez difficile de concevoir que les nodus, les exoftofes., & plufeurs autres fymptômes vénériens , qui dénotent. naturellement un acide fort corrofif & coagulant , foient les effets des Vers. La feconde, que les douleurs roduites par ces Infe&es, feroient: Eee différentes de celles que reflen- tent ceux qui.ont cette maladie. La. troifiéme, que peut-être je n'étois pas bien fur que ce jeune homme eût. une maladie vénérienne. Ptit Quant au premier point , fçavoir,. qu'il eftdifficile de comprendre que les nodus., lesexoftofes. & plufeurs. autres fymptômes vénériens qui dé- notent un acide corrofif & coagu- lant , foient les effets. des. Vers : il paroît par ces paroles , que F'Aureur de la Lettre ne croit.pas qu’on. puifle dire que les Vers caufent ces rava- ges, & direen même temps que ces mêmes ravages viennent aufli d'un
acide corrofif & coagulant. Maïs en.
expliquant comment la pleuréfre
fentiment.de ceux qui croyent que lesmaladies ve aériennes viennent de Vers.
"4
“ des Vers. GST FA quelquefois être caufée par des Ters ; je dis que pour le compren: dre il n’y a qu'à confidérer ce que peut produire cette maticre corrom- pue, qui accompagne toûjoufs les Vers; parce qu'il n’eft pas difficile: de juget qu’elle peut aifément affe- éter la plevre , & l'enflammer; pour quoi-tout de même ne pourra-t'on pas dire , que pour comprendre comment les Vers peuvent caufer tant de ravages dans [es maladies: vénérienneés , il n'y a qu'à confidé- rer dequoi eft capable l'humeur aci- de, corrofive & coagulante , qui accompagne toûüjours les Vers véné- riens , & qui fe met: quelquefois avec eux de la partie ?
Au.regard du fecond point, qui eft que les douleurs que ces Infectes: imeis , feroient bien diffé rentes de-celles que reflentent ceux qui ont des maux vénériens ; l'Au- teur de la Lettre. pouvoit bien juger que comme dans la pléuréfie caufée par des Vers, jattribue la douleur de côté à l'inflammation que l’hu- meur corrompue qui accompagne toûjours les Vers, produit. dans l&
x
es De la Génération
A
plévre ; de même auffi dans les maux
vénériens , lorfqu'il y a dés Vers, je’
puis bien attribuer une bonne partie:
des douleurs de cette maladie aux: humeurs corrofives qui: accompa- gnent toûjours les Vers vénériens ,, comme nous venons de dire... Enfin pour ce qui eft du troiliéme,. feavoir , que peut-être je m'étois pas:
bien fur que cejeune Homme eût um:
mal vénérien ; on peut répondre qué
eut-être auffi én étois-je fur. Mais: je ne fuis point entêté : j’accorde- rai volontiers que je n'étois pas bien: fur dé la chofe: C’elt pourquoi j'ai retranché dans cette nouvelle Edi- tion , VArticle dont il s'agit.
Le fixiéme Article que lAutèur de la Lettre reprend , eft que les grains de Ja petite vérole font rem: plis de Vers que plus il y a de Vers lans ces grains , & plus les grains-
* F » a à à »n 7 marquent. Que pour les empêcher :
de RE , on n’a qu'à frotter ke vifage | Que quand au commencement de la.
petite vérole on fe baigne les pieds: dans du lait chaud , toute la petite’ vérole fe jette fur les pieds ; parce
‘une eau qui tue ces Vers.
_.. des Vers 4: &sœ que les Vers qui font dans.les puftu-- les , courent au lait. RAA L’Auteur de la Lettre ne dit rien: de particulier fur ces propofitions , il les taxe feulement-d'affe&ation. Cependant la derniere pourroit bien: n'être pas feülement affedtée, mais. faufle & infoûtenable ; d'autant plus. que felon men fentiment même , sil y a quelquefois des Vers dans les grains de la petite vérole, il ne: s'enfuit pas que les grains de la pe- tite vérole viennent de Vers. Ainfi: mon Cenfeur m'épargne plus que je: ne incrite. Le feptiéme , Que le Ver plat, ou: le Solium ,, contient dans toute {on: étendue un amas de petits corps glo- Duleux, qui font de véritables œufs. Que ces œufs après être fortis du: ventre du Ver, grofliffent infenfi- blement dans l'inteftin de l'homme, & fortent quelquefoisen:abondance: avec les excrémens de ceux qui ont ee NER F4, | L’Auteur de la Lettre s'applique à combattre ce fenriment, & ÿ foû- tient que cela ne s'accorde pas avec ce que je dis ailleurs, aprés Spigé…
669 De li Génération lins, de Lumbrico lato, fçavoir, que le Solium eft toûjours feul de fon.ef-
péce dans le’corps de l'homme; &
que quand il en'eft une fois forti, il ne s’y rengendre plus. Pour prouver
que cette opinion eff fuffe , il dit rss fi les œufs dont je parle, fonte
igrand nombre, rien ne peut em FE que quelques Vers n’éclo- ent de ces œufs, où pour parler fon langage , rien ne peut empêcher anelques-uns de ces œufs de s’éclore : Car féroit-ce, continue-t’'il, comme le prétend l’Auteur de la Génération des Vers, parce que le Ver d’où
viennent ces œufs, confume lui feul
tout le chyle qui leur eft néceflaire pour fe déveloper entierement 5 Mais cette raifon pourroit tout au plus avoir lieu pour expliquer comment les Vers éclos, ou pour parler encore avec L'Auteur de la Lettre; COMMENT Tes œufs éclos & devenus Vers ne peu” vent atteindre à la grandeur de cc- Jui dont ils viennent; mais elle ne fait point fentir pourquoi ces œufs ne fe dévelopent point du tout. Car pour fe déveloper ; reprend-il, ils mont proprement befoin PAST
eur,
dans ces œu
| Ieur
et
des Vers. | 66
| feur. La taifon dont l’Auteur de 12
Lettre fe fert ici pour combattre mon fentiment , fe réduit donc 4
fuppofer que les œufs de ce Ver
n'ont proprement befoin que de cha- {eur pour fe déveloper €ntierement. H auroit été à propos que l’Auteur n'eut pas feulement fuppofé la pro-
ki pofition, mais qu'il l'eüt prouvée.
Quoi qu’il en foit, quand même i] feroit vrai que les Vers Contenus 8 n'auroient befoin que
de chaleur pour éclore » ilne feroit pas vrai Ranr cela, que toute cha- At propre. Or la chaleur
ctant différente , félon Îa nature des matieres où elle fe rencontre , 12 chaleur du chyle , par exemple, étant autre que celle des autres fucs, & celle du tbe » différente de celle
du chyle même, felon qu'il eft plus ‘ou moins mêlé de bile » il s'enfuit
que le Solium dévorant une bonne partie du RUE avant que ce fuc Sintroduife dans les inreftins 0e
| qu'il s'y mêle avec la bile » ainff | que Je l'ai remarqué, ne lai à fes |. petits qu'un chylé plein debile, & | par conféquent un chyle , dont 12 | Tome II. Z
662. De La Génératio# : chaleur, différente de Pautre ; n'eft peut-être point Propre à faire éclo- re les petits, Vers clant nous par-
L'Auteur de la Lettre revient: un peu de fon (entiment fur la chaleur jl avoue enfuite qu'il faut quelque nourriture pour faire éclore ces Vers, mais 1] dit qu'il n'en faut point tant, & qu'il en eite rotjours aflez dans {es inceitins pour cela + 5 Le u'il dit È feroit vrai fans une, k À circonitance. . C'eft que je remarque que Le Solum (e nourrit du chyle : avant que (ce fuc (oir mélé de bile , &e que eût ce qui eft caule que cet Infecte tient (à ère vers le pylores 4 ceit-à-dire, à l'orifice inférieur de Peflomac , où il trouve: ce chyle tel & qu'il le cherche. Car fi cela eft, ïl | ne: fert de rien d'oppofer que Île 50: il jium n°eft point aflez gourmant pour. # canfumer tour le chyle x puifque, ia À partie qu'illaife , étant deftituée de n celle qu'il à: dévorée!, devient pat ; conféquentitrop amer par le mê. * lange dela bile, pour étre propre 2, faire éctore ces Vers, ou à les nouts= RÉ qu'ils fonséclesn 0
e »
péce de Vers ne
€ rengendre,
+ Ce raifonnement {eroit démon
ftratif, fi par malheur je n'avois dit ; ainfi qu’on le peut Voir dans ma Pré. face , & ailleurs, que ce Ver ne fort paint de lui-même, & que pour lechañer il fut recourir à des re medes ,ce qui eft Le {enti ment d'Hib. Pocrate ; car cela fuppofe » il cft fa-
| -cile dejuger que'le remede uichaffé
le Solium des inteftins de l’ mme , €n Chaffe aufli les œufs > Ou que s’il
| <n refte quelques-uns, il les tue,
L’Auteur de la Lettre, aprés des ob- jcétions fi foibles, conclut d'un air tiomphant , que le raifonnement QUE j'ai fait pour accor €r mon ob ? né für le Sofiym » AVEC Ce que Jappelle Iles œuf: de ce Ver » Cft tout- à-fait infoûtenable. “y Au refte ; aprés avoir Propolfé ce Que j'ai avancé fur Je Solium ; je rap... Porterai ici-un doute que j ai fur ce Zi
* 664 De la Génération fujet.. Hippocrate dans lé quatriéme Livre des Maladies, Art: 27. &c Spi- gelius dans fon Traité du Ver plat, . Chapi:re dixiéme , difent que ce Ver le produit dans homme dés le ventre de la mere; & qu'enfuite fi on ne le fait fortir par quelque re- mede , il vieillit avec l'homme, êc
faccompagne jui au. tombeau : nr Mere Si ps chofe eft ain- h, ne peut-on pas dire , que CE qui fair que le Soliur eft feul de fon ef- péce dans le corps où il fe trouve, & nes y rengendre pas même aprés enêtre forti,c'eft que les fucs dont le Solinm déja grand s'accommode dans le corps de l'homme fait, ne font
pas tels qu'il les lui faut avant que
d'éclore , ou d'abord après qu’il eft
éclos; parce qu'apparemiment il a
befoin alors d'une nourriture telle que le fœtus eft capable de Ja four- dir? Car on ne peut nier que les fucs qui fe forment dans le fœrus ne foient par leur qualité ; trés-différens de ceux qui fe forment dans l'homme adulte. Cette explication eft aufli vrai-femblable ,.pour le moins, que gelle que nous avons donnée : elle
+
D
plat s'engendre dans le fœtus, lorf-
que le lait & le fang de lamere vien-
nent à fe corrompre. Atrefte, quoi. qe nous foyions fort du fentiment "Hippocrate & de Spigelius fur la folitude du Ver plat, nous remar: querons qu’il s'eh point fr néceflai- rement folitaire, qu'abfolument par- lant , il ne puifle avoir compagnie. En effet , ne fe peut-il pas faire que de plufeurs œufs de Solium, qui fe trouveront dans le corps d’un enfant encore au ventre de fa mere, il en réufife deux : que les deux Vers qui féront éclos fe nourriffent & croif> fent enfemble péndant plufeurs an- nées , fans que l’un prévale aflez fur l'autre pour lui voler fa nourriture & le faire mourir ; qu'enfuite en donnant à fa perfonne qui les aura, quelques remedes contre les Vers, on lui fafle rendre deux Solium ; & c'eft pour cela que dans cette nou- velle Edition , aû lieu de mettre comme dans la premiere , que le Solium eft feul de {on efpéce dans le corps où il fe trouve, j'ai mis qu'il | Z üj
666 De la Génération è eft ordinairement feul. Au refte , ce fait étant trés-rare, fans doute, ne: détruit point la vérité du fentiment d'Hippocrate & de Spigelius , qué le Soliam eft feul de fon efpéce dans le corps de Phomme; parce qu'il en eft de cette propofition comme de pluficurs autres ; dont la vérité fe doit tirer du cours ordinaire de la nature, & non des exceptions qui y arrivent par des cas rares & fin- guliers.
_ Le huitième Article que l'Auteur de la Éettre juge digne de cenlure , eft qu'on ne peut être préfervé des Vers après fa mort : Que celui qui meurt au milieu de l'abondance, plein de force & de richefles., dont le corps'eft rempli du meilleur fuc . & dont les os font comme pénétrés dc la moëlle qui les a nourris, fera mangé de ces Infeétes dans le tom- beau , comme le plus malheureux & le plus pauvre. Len
L’Auteyr de la Lettre remarque
ici que Job , que Jai cité comme Auteur de ces paroles , ne dit point “que la moëlle nourrit les os; & à cette occalion , il demande pourquoi
| \
RE SL: 2 te AO PER à _ donc je m'avife de le dire : il ajoute que cela meft bien moins pardon- nable , qu'il ne l’auroit été à Job; parce que je fuis Profefleur d'Anato- mie au Collége Royal, & que je dois {çavoir que les os du corps fe nourrifflent par des vaifleaux fan- guins.
‘Je remarquerai que fi l’Auteur de la Lettre avoit affifté à mes Confé- rences dans le Collége Royal, il au- roit fcû qu'encore que les os , ou pour parler avec lui, les os du corps fe nourriflent par des vaifléaux fan- guins ; je prétends qu'ils fe nourrif- fent de moëlle ; que la matiere de cette moëlle eur eft portée par les vaifleaux. fanguins ; que quand l'os: eft folide , comme font, par exem- ple , les offélets de l'oreille, lebois: des Cerfs & des Daims,, les vaifleaux finguins verfent cette matiere feu- lement dans le corps de Pos ; & que quand il ft creux, ils la verfent aux uns dans le corps de Fos feulement, comme à ceux dont font compofées les pattes. des Homars & des Ecre- villes, & aux autres dans le corps & dans le creux de l'os tout enfem-
Z'iv
668 De La Génération | ble. Il auroit appris qu'au dedans
de ceux dont la eavité eft remplie |
de moëlle, il y a, felon mon fenti- ment , divers petits trous par où pañlent plufieurs vaifleaux qui vien- nent de la moëlle ; que comme dans les os des vieux Animaux, il ne laifle pas d'y avoir des vaiffeaux fan- guins diftribués dans leur fubftance ,
quoique ces vaifleaux n’y paroïiflent
pas ; de même dans les os où l’on ne remarque pas de moëlle, foit parce qu'ils ne font pas creux, ou que létant, l'œil ny en découvre
point ; il nes'enfuit pas que dansle
“corps même de cesos, il n’y en ait une véritable. En effler.il n'eft pas
déraifonnable de penfer que ce qui.
nourrit l'os , eft un extrait de ce qu'il yade plus délicat & de plus fin dans
la portion huileufe du fang ; & que
cette partie fine & délicate extraite de la portion huileufe du fang, en quelque lieu qu'on la pre , OÙ dans le creux, ou dans le corps de l'os , n’eft autre chofe que la moëlle. It eft facile d'expliquer comment les vaiffeaux fanguins portent le fang dans le corps & dans la cavité de
des Vers. * 66% Yos; comæment la partie Ja plus dés licate & la plas fine de la portion huileufe de ce fang, fe filtre dans la fubftance des os folides ; com- ment dans ceux qui font creux, & dont la cavité eft pleine de moëlle, elle fe filtre & dans la fubftance de los, & dans un tiflu fpongicux &c véficulaire que la cavité de cet os renferme. Ces derniers fe nourriffent
|. comme les plumes des Oïfeaux.; car
le creux du tuyau: de la plume n'eft
as feulement formé pour accorder enfemble la fouplefle, la force & la légereté , mais encore pour fervir comme de magafin à la nourriture qui doit être diftribuée dans touite la plume ; en forte qu'un même moyen, ainfi que l’obferve un Auteur mo- derne, fatisfait ici tout à la fois à : plufieurs vues différentes. Je conclus de-là que mon Cenfeur aw Heu de s'éronner qu'on puifle dire que la moëlle nourrit les os, devroit re- garder comme une erreur Île fenti- ment oppofé. Quoi qu'il en foit, puifque cet Auteur.eft fi furpris qu'un : Profefleur d’Anatomie au Collège Royal, croye que la moëlle nourrt£ :
676 De la Génération it Les os, nous remarquerôns qu'il 16 feroit bien plus, s'il fcavoit quecce’ méme Profefleur enfeigne que la. moëlle n’a point de fentiment : caf ceux qui ôtenc à la moëlle l'avanta- ge qu'elle a de’nourrir les os , luien: donne un autre qu’elle n’a pas, qui €ft d’être d’un fentiment très-exquis,. & ils infiftent beaucoup plus fur cer article que fur l’autre. Comme cette érreur n'eft pas moins grande que la premiere’, peut-être que les Lecteurs: ne trouveront pas Mauvais que nous en difions ici un-mot par eccafion: : La moëlle eft une matiere huileu- fe | coulante & liquide, renfermée en pliieurs véficules membraneules trés-dtliées , communiquant les unes- aux autres, dans le tiffu defquelles: ectte même matierc'eft filtrée. Quel-
ques Anatomiftes la définiflent un:
amas de plufieurs véficules mem Draneufes très-déliées, ouvertes les- unes dans les autres , & remplies d’une matiere huileufe , coulante &
liquide. Mais cette définition con
fond le contenant avec le contenu , &z n'eft pas plus exate que celle qu'on denneroit du: jus de: citron,
| des Pers, 671 en difant que c’eft un amas de plu- fieurs véficules membraneufes rem- lies d'un fuc acide & tranfparent. D'ailleurs ellene s'accorde pas avec le langage de ces mêmes Anatomi- ftes, lorfqu’ils difent que la moëlle: tranfpire , qu'elle pafñle à travers le corps de los, que c’eft ce qui rend les os jaunes après la mort de lAni- mal ; que pour éviter cet inconvé- nient, les Ouvriers qui employent des os dans leurs ouvrages, ont la
précaution de les fcier en long pour en Ôter toute la moëlle, & même le tiflu fpongieux & véficulaire, afin: que la blancheur de l'os ne foit point altérée : que la moëlle eft un fuc d'une faveur douce & d’une confi- ._fance onétueufe, &c. Par où l'or voit qu’ils diftinguent [a moëlle d’a- vec le tiflu membraneux & véficu- aire où elle eft filtrée, & qui la renferme. Cela pofe, il eff facile de voir que la moëlle étant un fuc, elle ne fcauroit avoir de fentiment, . & qu'il n’y a pas moins. d'abfurdité à luien attribuer, qu'il y enaurôit à en attribuer au fang. Il eft vrar qu’on alleouc des expériences pour
622 DelaGénérarion prouver que la moëlle a du fenti-
ment ; mais il fuit d’expofer ces:.
expériences ; pour faire connoître qu'elles ne prouvent nullement ce qu'on e# conclut. On dit premie- rement, & on: le dit avec vérité. qu'en voyant panfer ceux qui ont perdu un bras ou une jambe , on s’ap- perçoit qu'aufli-rôt que la moëlle eftrudement touchée, les Malades donnent des marques d’une nouvel- Je doufeur. Secondement , que fion fait fcier l'os. de la cuiffe d’un Ani-
mal vivant, qu'on mette le bout de …
Pos entierement à nud, & qu'en- fuite après avoir attendu que l'Ani-
mal ne crie plus, onlui plonge un: :
ftilet dans la moëlle, alors! Animal donne des fignes d’une trés-vive
douleur. Cette derniere expérience
a été faite dans l’Académie Royale
des Sciences ; mais. il eft facile de
voir que fr lAnimal crie fi fort !
quand on touche rudement la moël- le, ou qu'on y enfonce un filet,
c'eft qu'en même temps on:touche
&c on pique letiffu membraneux-8&z véficulaire quirenferme cette moël- ke, & qui aun fentiment trés-vif.
On. des Vers. 7. : 673 |! Mais pour revenir au propos que | nous avons quitté , l'Auteur de la Lettre dira peut-être, que puifque
Job, dans le pañlage que j'ai cité
| a'eft point entré dans la queltion de | Ja nourriture des os , au moins pour | cette raifon, je n’y devois pas en- trer non plus en traduifant comme j'ai fait, @ medullis offa illius irrigan- tur , pat , @ dont les os font comme péné- 1 trés de la moëllz qui Les 4 nourris. 1 eft
* vrai que j'aurois pu me difpenfer de traduire de la forte, & que fi je me
… fufle contenté de mettre, dont les os
| font tout pénétrés de moëlle , j'aurois tra- | duit plus littéralement. Mais c’eft tout l'avantage qui en feroit arrivé; car à confidérer le paflage & l’oc- cafion où il eft placé , on ne fent nullement que ces mots, & dont les
os font comme pénétrés de la moëlle qus
| les a nourris , tappellent aucune que-
. flion d'Anatomic. En effet, ces ter- | mes, gui les a nourris , ne paroïflent | pointètre mis là fcholaftiquement, mais feulement par rapport à un cer- tain ufage commun , qui fait qu'on dit qu’une chofe en nourrit une au- tre , lorfqw'elle lui fournit une ku-
_.
674 De la Génération
meur qui l'entretient, & qui l'em- pêche de fe deffécher. C'eft ainfi qu'on dit que l'eflence nourrit les
cheveux ; que l'huile nourrit la cor pe; que certaines pomimades nour-
riffent la peau, &c. Or, perfonne ne niera qu'au moins en ce fens , la moëlle ne nourrifle les os On voit par à, comme il ne faut pas toù- jours prendre à la rigueur certaines
expreffions. Nous ajouterons même
que fi ces chicanes éroient admiles, notre Auteur feroit à reprendre de dire, comme il fait dans fa Lettre , quil a expérimenté plufieurs fois,
qu'en touchant des bouteilles fur
Jefquelles il étoir. tombe quelques. gouttes d'un efprit acide mincral » fa main 4 reffenti des demangeaifons con-
fidérables ; puifqu'on pourroit répli- …
quer, qu'un Phyficien doit fçavoir que ce n'eft ni la main, ni le pied
ni aucune autre partie qui fent ,mais que c'eft l'ame À la vérité, cette expreflion ne feroit pas bonne : fa main 4 vefenti de la demangeaïfon ; mon pied fent de La douleur , ma tête fent de. grands élancemens ; Pour j'ai reffent: de La demangeaifon à la main 3 je fens du,
Pere #3
1 tuées Pers - 675 | mél au pied; je [ens de grands élance- | mens à la têre. Maïs ce n’eft que par une railon qui regarde les regles du langage, & nullement parce que les ienfations n’appartiennent qu'à l'ame : car s’il falloit s’aftreindre à . parler toujours en Philofophe . on | ke rendroit ridicule. C’eft pourquoi
dans le fixiéme Journal des Scavans . de l'année 1702. on reprend le Tra- duéteur du Traité de la Sobriété, de Ce qu'ilne trouve pas à propos qu’on dife que le manger flatte la langue, & de ce qu'il {e croit obligé d’aver- tir par une note exprès , que c’eft . plütôt l'ame qui eft flattée par l'en. | ‘tremife de cetteorgane.
Nous voici arrivés au-neuviéme des articles qui font repris par l'Au- teur de la Lettre , & qui fe trouvent effectivement dans le Livre où illes reprend. Cet article, c'eft-que.e me fuis mis en rête , pour mefervir de fes termes ; de décrier: dans un: Chapi- tre exprès , Lés remedes que l’on em- ploye le plus ordinairement contre ïe re. En effet, j'y condamnele t#bac , le vitaigre ; la poudre de | Vers defléchés, de femen-contra , l'eau
.676 De LaGénération où ont trempé des écorces vertes de noix , celle où a trempé le mercure, & enfin lemercure doux donné tout feul, & fans étre mêlé avec aucun purgatif. L'Auteur de la Lettre , pour prouver en général que ces re- medes font bons, dit que ceux que je fubftituc à laplace, ne paroiflent pas à beaucoup près fi bons, & qu'ils ont du moins autant d'inconvéniens. Selon ce Cenfeur , je trouve le femen gontra plus échauffant que l'oignon, ue l'ail, que la moutarde ; & lui pour montrer le contraire , il dit ue le femen contra n'elt pas plus é- chauffant que l'oignon , que l'ail, nc la moutarde. Je condamne l’eau . mercure, parce qe Malades étant obligés d'en uler long-temps, il arrive qu'à la longue les parties fabtiles du mercure offenfent les nerfs, & caufent des tremblemens s 8 mon adwerfaire pour faire voit que je me trompe ; dit : Que cette eau n'eft pas fi mauvaile, que je Ja veux faire pañler ; que je ne dois pas m'imaginer qu'elle foit moins jé cifique pour les Vers ,& qu'elle pro- de plus de mauvais effets, toutes chofes
BU: des Vers, x 677 . | chofes d'ailleurs égales ; que l'eau à la glace que je mets au nombre des remédes excellens que j'ai éprouvés. ous rémarquerons ici en paflant, qu'on verra plus bas que je ne mets point l’eau à la glace: au rang, des remedes que j'ai éprouvés contre les Vers. Au regard du mercure doux ; PAuteur de la Lettre dit que je le | place auffi au rang des mauvais re- ., medes contre les Vers, parce qu'à à la longue il peut caufer le flux de . bouche. Cet Auteur pour prouver le contraire de ce fentiment qu'il m'at- | tribue, dit que je lui ferois plaifie de lui citer dans tout mon Livre un . feul remede auf bon que celui-là, | ILajoûte que s'il falloit profcrire le = mercure doux du nombre des reme. | des contre les Vers, parce qu'il cau- fe quelquefoisune Iégere falivation Û |} ny auroitguéres de remedes dans | mon Traité, que l’on ne profcrivit L\par.de meilleurs raifons. Le Cenfeur | auroit dû rapporter ces meilleures | raifons ,. mais il garde cela par de- | vers lui. Nous laïffons à juger de La | force detoutes ces preuves. Quant au vinaigre, notre Auteur Tome IT. À à:
673 Dele Génération. M me reprend d’avoir dit querienne réveille plus que le vinaigre , les 4 Vers. du corps : que cette liqueur M étant clle- même toute pleine de * Vers, ne peut qu'en introduire une « grande quantité dans le corps. Ilme « reprend encore de ce que je rcjetté la plüpart des chofes aigres, êc qu'en les réjettant , J'EXCEpte néan- # moins les efprits de nitre, de fou- 1 phre, & de fel. La raifon qu'il al- : Îegue pour me reprendre de cette ex- ! ception , c'eft que ces cfprits font des aigres. Cependant de peur de « me faire en céla un mauvais procès, M ‘ildit que je répondrai ut-être que M ces efprits font des acides minéraux ,. M & que je ne rejette que Îes aigres 4 végétaux. La-deflus il remarque que M néanmoins jexcepte le citron, 12 4 grenade, le verjus, & à ce fujet il s'étonne comment je les ar pu Ex- cepter. Ii demande s'il y 2 deux aci-w des plus femblables en nature, que” eeux du vinaigre & du verjus; & our conclulion , il dit que pour peu w'on foit verdé en Chymie, on n'at- tribuera jamais .à des corps d'une nature aufi femblable , des efkiss
Je tout-à-fait contraires. #
des Pers: 679 | L'Auteur de la Lettre me prête | ici unc réponfe que je ne ferai pas. Car comme l'acide du vinaigre ef un acide de décompofition, aïnfi que parlent les Chymiftes.,. & que celui du verjusne left pas, je trouve de la différence entre l'acide du vinaie gre, & celui du verjus. Mais fans recourir à cette raifon , la feule dif- férence des effets qui fe remarquent: dans le vinaigre & dans le verjus, doit fuffire plus qu'aucune autre: chofe , pour faire juger que leur na- turc eft différente. C’eft une maxi- me trop fujettc à erteur, que celle: de croire que nous devions reglet: Les effcts des caufes fur l'opinion que nous avons de la nature de ces cau- fes. H paroît bien plus fur de juger de Ja nature des Caufes par celles de: leurs effets. On dira, parexemple. que l’eau des Gobelins eft d’une na- turc différente de celle de la Seine. parce que l'eau des Gobelins eft jonne à certaines teintures aufquel- fes Vautre n'eft pas propre. On dira encore, que comme il y a des eaux: où cuifent certaines légumes, d'au tres où ces. mêmes légumes ne cui
630 De la Génération
fent pas, il faut que ces eaux ayent une nature différente. Mais fi parle _ fimple examen de leur nature, on vouloit deviner ces effets , on cout-
roit grand rifque de n'y jamais par-
venir ; puifque ces eaux confidérées en elles-mêmes doivent paroître en-
core plus femblables ennature ; que
ne le paroiffent à l’Auteur de la Let- tre , le vinaigre & le verjus , dont le premier étant un acide qui vient de la décompofition du corps, an- nonce par confèquent , qu'il eft d’un différent cara@ere. L’Auteur de la Lettre ajoûte, que fije confidere
avec le microfcope, le verjus & le
jus de citron , j'y remarquerai un grand nombre de Vers. Peut-être
que lorfque le verjus commence à fe écompofer , & qu'il eft gâté, y dé-
couvre-t'on des Vers; mais qu'ilen . renferme avant de fe décompoler, c'eft de quoi je doute ; l'expérience en eft facile à faire. |
Le dixiéme article eft que j'ai dit dans la Préface , que j'ai éprouvé
tous les remedes dont je parle, &
qu'il n’y en a aucun de douteux. Je nc dis pas tout-à- fait cela ; je dis que
des Fers ess
Je.prends garde à n’en rapporter aucun. de douteux, & que je n'aye
éprouvé. Or, il femble qu’on peut bien prendre garde de ne rapporter:
aucun remede douteux, & cepen-
-
dant être contraint d’en rapporter
quelques-uns qui le foient.. Cela ar-
rive lorfqu'’entre les maladies contre
_lefquelles on propofe des remedes , : il s'en trouve qui ne font pas aflez.
fréquentes, pour qu'on puiffe avoir là-deflus lexpérience néceflaire ; en. forte que tout ce qu'on peut faire. alors , c’eft de fibien prendre garde de nerapporter: aucun remede dou-
| teux, que lorfqu'on en rapporte de tels , cela vienne de ce qu'il n’eft pas.
poflible de faire autrement, ou de ce que cela eft très-difficile. Ainfi. de ce que je dis que je prends garde
de ne rapporter aucun remede dou-
| teux, ilnes’enfuit pas que je dife., |. qu'entre les remedes que je rapporte, il a’y'en ait aucun que je n’aye Cprou- | vé: L’Auteur de la Lettre auroit pur _ fur ce fujet m'attaquer dans un autre endroit, où je dis bien plus précifé-, | ment ce qu'on me reproche d’avoir dit dans la Préface, c’eft à la fin du:
682 De la Génération
Livre ; car j'y dis formellement, que les remedes que j'ai rapportés font furs , & que la connoïflance que j'ai de leurs vertus , n’eft point l'effet de mon raifonnement , mais de mes- * obfervations ; ce qui fans doute ne peut s’excufer, fi l'on n'a Pindul- gence dé croire que j'ai feulement prétendu dire cela de la plus grande partie des remedes que je propofe:
Cette explication ne feroit pas toute: |
de faveur, il y auroit même quel-
que juftice; car entre les remedes.
rapportés dans le Livre de la Géné- ration des Vers , s'il y en a qui ne font rapportés que fur la foi de quel- ques Auteurs , comme par exemple,.
les remedes qui regardent les Vers: \
encéphales, & quelques autres : on
peut dire qu'il paroït par la maniere »
dont je les rapporte , que je nc pré- j
tends nullement infinuer que je Îes aye éprouvés. Cependant tout bién:
confidéré , il'eft certain que j'ai par- . ici trop univerfellement , & qu'au |
lieu‘de dire, les remedes que j'ai rap- # portés font furs , j'aurois mieux fait M entendre ma penfée, fr j'avois dit , … la plüpart des remedes que j'ai rap—,
| RO des Peri 687
portés font furs: On ne dit jamais: moins , que lorfqu’en dit trop.
Le onZiéme article eft fur ce que j'ai dit de certaines gens que je traite de demi-fcavans , & que j'accufe de entendre pas la do@rine des acides: &c des alkalis, qu'ils mettent à tou- tes fortes d'ufages. IT paroît par la manicré dont l’Auteur de la Lettre’ s’offenfe de ces paroles, qu'il a pris: pour lui le terme de demi-ffavant ; ce-
endant je certifie que je m'en fuis. ervi fans penfer à lui. Mais après. tout, il faut avouer aufli, que je: tourné un p£u trop' en ritieute ces: demi-fcavans , & que l’Auteur de la. Lettre n’a pas tout-à-fait tort de m'en: reprendre : Car après avoir rapporté Fabus qu'ils font de la doétrine des: acides & des alkalis, je dis que ft on leur demande pourquoi la Seine charie des glaçons en hyver, & rom tarrelquefois les ponts, 1ls ré- pondront bien-tôt que cela vient des: acides & des aïkalis ; car l’eau , con- tinué-jé, {e figera par les acides de’ Pair qui fixeront les alkalis ; &c les. - parties de pierre ow de bois que les glaces rompront , ne fe feroient:
684 De La Génération
point rompues , files acides infinués. dans leurs pores ,.ne les avoient-ren-
dues.caffantes : ainfi ajoûté-je , pour-- quoi le feu confume-t'il-une maifon;
c’eft que les acides & lesalkalis-font : mis en mouvement > Pourquoi l'a- tion des Mâcons démolit-elle les : bâtimens ? bien-tôt les acides & les: alkalis en feront la caufe. La plai=
fanterie eft un peu outrée, & pour
cette raifon , je l'ai retranchée dans
cette nouvelle Edition.; mais.cepen- dant toute exceflive qu’elle eft, l'Au- teur de la Lettrene l’a pas prife pour “une plaifanterie ; car il avertit très-
férieufement, qu’on impute là aux. demi-fcavans des abfurdités qu'il ne. croit pas qu'aucun. d'eux ait jamais.
pu penfer.
Le douzième. article ef, que j'ai
dit que fi j'avois voulu m'arrêter à tous les raifonnemens qu’on me fit
fur les acides & für les alkalis, pour’
. mepronver que le Malade que j'ai. delivré.du Solium , dont on voit la fi- gure dans la premiere Planche, n'a- voit aucun Ver ; qu'il le falloit en- corc faigner, & lui donner enfuite le petit lait, ce Malade. auroit en-
ÇOIE
HE ‘des Vers. NAT RES à: $. _ core fon Ver, ou {éroit mort, L'Au- _ teur dé:la Lettre prend de-là occa- fon de dire, que j'ai le malheur de.
| trouver par-tout, dans la pratique )_ de ma profeflion, de ces demi-{ça- Vans; mais queje ne M'arrête point
à leurs raifonnemens fur les acides
| &.fur les alkalis | pour prouver qu'il | faut faigner & donner le petit lait. | Que cependant on ne fe feroit jà- |, mais imaginé que ces fortes de gens L fuflent tant attachés à {a faignée & » au petit lait, fi je ne l'aflurois , puif
| qu'il femble que leurs principes les | induifent à bien d'autres remedes |ique ceux-là. Ce que dit là l'Aureur E de la Lettre , ne fait rien contre mon | obfervation particuliere ; _puifque
| dans ce même endroit j’ajoûte , que llecux qui S'oppoloient au deffeir, que | Javois de purger ce Malade , di- | foient que la coûtion des humeurs
| m'étoit pas achevée ; que les acides
| & les alkalis n’avoient pas encore fini leur combat dans fe corps du 1 alade; & qu'ainfi il valloit mieux | en attendant , faire faigner le Ma- | de , & le mettre au petit lait pour 1 Calmer ce$ grands troubles CxCitÉS Tome ZI. Bb
ae =
=
2
VA L De. Wu à Génération ‘entre les acides & les alkalis que”
fclon eux ,n'étoit capable que. d'aug- «
. de la Lettre e cft un peu fujet à pren- |
© wavoit aucun Ver ; qui
dis que l'huile de UiOL& ce Île:
de donner un remede purgatif , qui M
enter ce grand combat. L'Auteut .
dre ainfi pour des. propoñtions 1 uni-
verfelles , des propoñtions particu- M
Jieres. Au refte ; javerts qu'au lieu w de ces mots : Si J'apois voulu m'arreter
dont on voit la figure ; planche premiere ,\ il Le falloit encore #
faigner » &œ lm donner enfuite le petit lait, ce Malade, asroit encore fon Per ; 0H eroit mort 5 j'averttis , dis-je ; que jen devois mettre les fuivans : fcavoir ,4 Si j'avois voulu m'arréter, 4 tous Îles rai snoemens que lon fait fur les acides fr les alkaliss &' qu! mauroient prouvé que le Malade que j'ai détivré du Soliun dont on voit La figure dans la planche pre miere , 1aveit aucuñ n Ver, & q#il falloits x! Le faigner dé lui donver "enfuite le. petits Lait, 1 auroit peut-être el encore: Jr Ver de :
erott mort. Le treiziéme article ‘et, que je
| ‘| à tous les raifommemens que on te fit fur À les acides & les alkalis ae me PTOHVETN que le Malade que ji dé livré du Solium k
|
| PRE TE 7 ‘tartre mêlées enfemble , deviennent infipides. L’Auteur de la Lettreaver- tit , qu’à fa véritéelles perdent beau-
coup de leur acrimonie , mais qu'el-
‘les ne font pas abfolument infipides pour cela. Cet Auteur à railon, & je devois dire prefque infipides. Le quatorziéme eft, que pour ex. pliquér comment un remede pris in- | téricurement, sé agir {ur une par. | tie plutôt que lur une autre, Je dis que fi l’on jette de l'eau-forte fur un | compofé d'or & de fer, cette eau forte s’attachera au fer , le difloudra, & coulera fur l'or fans y faire im- | preffion : que c’eft:là une image de Ce qui fe pañle dans le corps humain ; dorfau'on remede s'attache , par é- _xemple, au foie plütôe qu'aux poû- Mons. L'article tombe fur ces mots, Un compofé d'or & de fir. L'Auteur de . la Lettre dit à def, que la grande | connoiflance que j'ai de Ja Chymie, m'a fait avifer depuis quelque temps, | dediftiller la fougere , au lieu que Diofcoride nela donnoit qu'en pou- dre; mais que cette grande décou- | verte eft un peu flétrie Par une autre | opération de Chymie , js Be Mc | | b
*
de su.
588 Dela Génération 4 que troples demi-fçavans dumépris | que j'ai pour eux: Cette opération | de Chymie au refte , dont l'Auteur de la Ééttre parle ici, c'eft le compo- fe d'or & de fer, que nous venons de voir. Il ajoûte que.fi mes ordonnan- ces étoient .foutes auf difficiles à exécuter que Ma prétendue Lopéra- tion , mes Malades feroient en grand - danger de mourir ou de réchaper ; aVant que le remede für préparé. L’Auteur
| de la Lettre veut dire fans doute,
| que je ferois moi-même en grand danger de voir mourir ou réchapper | mes Malades avant que mon rEMCe
| de füt prêt. Mais cela n’eft rien. ll
£ me demande ici que je lui apprenne
| donc la maniere de faire un compofé d'or & de fer; & enfuite ildit, qu'on
APE mélera bien enfemble tous. les au-
+ » tres métaux , Mais que POUE le fer;
on n’a point Encore trouvé le fecret
; de le mêler avec aucun autre métail: | Après ces paroles , il admire com-
ment.donc j'ai pu apprendre à faire
_ des compofés fi merveilleux." On voit par-là que l'Auteur dela :
Lettre ne croit pas qu'il foir poflible
‘dc faire aucun compofe, quelqu'il
. dés Park: kr PE 689 … fit, qu'on puifle appeller un com-
pofé d'or & de fer. Si cela eff, j'ai
eu fans doute, grand tort de propo: fer, pour faire mon expérience , de jetter de l’eau forte fur un tel com: polé. Mais d’un autre:côté, fi pour
faire un compofé d'or &'de fer, fur.
lequel mon expérience püifle réuflir; il fuffifoit de mêler enfemble de 14 limaille d'or & de’ la limaille d’at cier; s’il fufifoit dé faire un tout, | dont quelques parties fuflent d’or, | &c quelques autres de fer; s'il faffi . foit de fouder de l'or & du fer, | Auteur du Livre dela Génération | des Vers pourroit bien n'avoir pas tant de‘tort, puifqu'il ne doit point | s'embarrafler de quelle maniere foit | fait ce compolé d'or & de fer, pour- vu que c'en foit un fur lequel on | puifle voir l’eau-forte s'attacher à
une partie de ce compofé, & épar-
| gner l’autre. Ce clou de Florence | moitié or & moitié fer, qu'on mon- | troit autrefois comme un exemple
| inconteftable de la vérité du grand œuvre, & qu'on ne montre plus, au-
| jourd’hui que les microfcopes font | en ufage ; étoit un clou où l’on avoit Bb iij
“690 De la Génération - Qudé on enté délicatement. une
pointe d'or; & par conféquent ce
clou étoit un compofé d’or & de fer. 11 faut être terriblement Chymiite, pour croire qu’on n€ puiffe demeu- ter d'accord de cela fans ignorer la
Chymie. C'eft pourtant là l'erreur
que l'Auteur de la Lettre me reépro- che; c'eft là, pour me fervir de fes termes , ce qui flétrit la-grande décou-
verte que j'ai faite de difliller la fougeres
au lieu que Diofcoride la donnoit en poudre. Il eft facile de voir que la méprife de notre Chymifte vient de ce qu’il a confondu Îles compolés
d’alliage avec ceux de jonétion , qui |
font néanmoins bien différens. Une maifon eft un compofé de pierre &z de bois, fans que cette pierre & que
ce bois foient incorporés enfemble. ! Peut-être que l’Aureur de la Eettre \
dira qu'il convient qu'en ce fens on peut dire un compofé d'or & de fer; mais qu'auffi je devois donc
m'expliquer. Une telle réponfe ne | mettroit guêres à couvert NOTE Au-.
teur ; car outre que je né pouyois
£ . 1° , . ‘4 pas me croire obligé de m'expliquer.
fur un point où il étoit impoffible
Pal L ‘
: 0 G des Vers. 691: | de deviner que quelqu'un fe püt: | méprendre , je dis un peu plus bas, | que pour donner plus de jour à ma | penfce, iln'y a qu'à imaginer un | corps artificiel fait de verre, dont. les poumons foient d'or , & le foie: de fer. Cela pouvoit ôter à l'Au-. | teur de la Lettre tout lieu de fe mé- | prendre. | | Le dernier article eft fur un point | où notre Cenfeur a bien plus de rai- | fon. Aprés avoir dit dans la pre- | miere Edition, que fi on jette de: | Jeau-forte fur un compolé d’or & | defer , cette eau s’attachera au fers | & épargnera l'or. J'ajoûte que fi au | lieu d’eau-forte , on fe fert d'eau ré- gate , cette eau ira porter fon aétion fur Jor, &' ne touchera point au | fer ; car c'eft-là une véritable inad- vertance, en forte que jai mérité | qu'on me confeillât de choifir une autre fois l’argent comme plus pro- |pre à être refpcété par l'ean ré= Hwales 2!" | Entre lesarticles que l'Auteur de | Ja Lettre reprend dans le Livre de Ja Génération des Vers, voilà ceux qui s’y trouvent ; venons à ceux qui | | Bb iv
réduifent à douze, dont fix feront
compris dans le quatrième. |
Le premier ; eft que Auteur du … Livre de la Génération des Vers, :
_. pour rendre raifon des. furoncles , des élevures, &-de ces galles uni-
verfelles qui afigent tout le corps ,.
a recours aux Vers fanguins , &e en-
core à des femences de Vers infi- 4 nuées dans les pores des chairs. Mais. la chofe n’eft nullement ainf :j'ex-
‘4 D.
| plique comment les Vers: peuvent 1
caufer des furoncles, des élevures
& des galles univerfelles, quand it
arrive que ces maladies font produi-
tes par Les Vers, &-qu'elles ne vien-
nent pas d’ailleurs. Or , eft-ce-là re- courir aux Vers pour expliquer ces
. maladies? Dire, par CRU ,com-
ment l'homme perd la raifon quand ila pris trop de vin, eft-ce recourir au vin , pour expliquer comment
. l'homme perd la raifon? Décrire 1 ‘comment le fréquent ufage du tabac abrege larvie , eft-ce recourir au ! tabac ,; pour s'expliquer comment !
la vie/'s'abrege ? Faire voir ComMm-. ! ment les liqueurs.qu'on.boit aujour- ! ” Et, ré »
Ke LL des Vers il | ‘168% d'hui avec tant d’excès , alterent les parties nobles , eft-ce recourir à ces: liqueurs, pour expliquer l’altération- des parties nobles ? Enfin s'il m'eft permis d’ajoûter encore une compa- raifon , décrire comment une mai- fon tombe quand les Mäçons la dé- moliflent , eft-ce recourir aux Mä- cons , pour expliqner comment tom be une maifon ? |
Le fecond eft, que parce qu’Ap- pien Aléxandrin , en parlant d'une certaine maladic qui afHigea un jour l'armée des Romains, dit que cette maladie fut incurable faute de vin; j'infere de-là, qu'elle venoit de Vers engendrés. dans la tête ; je n'infere point qu’elle en venoit , mais qu'elle en pouvoit venir, ce qui eft bien. différent. Appien Aléxandrin racon- te que les Romains dans la guerre contre les Parthes, fous la conduite de Marc-Antoine, furent réduits ; faute de vivres, à manger les her- bes des champs , & fe trouverent enfuite attaqués d’une maladie épi- démique, confiftant dans une fureur qui leur faifoit fouir la terre à belles: mains, & rouler de grofles pierres;
i
Aprés avoir rapporté le fait tel que le voilà , je dis que cette fureur pou
voit bien venir de’ quelques Vers engendrés dans la tête des Romains” par le mauvais fuc des herbes qu'ils
avoient mangées. Je remarquerai ici à cétte occafion, ce que j'ai re- marqué ailleurs dans ce Livre, qu'en- core que le vin foit un bon rerñede contre les Vers, ce neft pas un re- mede univerfel contre ce mal ; témoin la Lettre fuivante qui m'a été écrite fur ce fujet.…
De Bar-le-Duc le 18. Sep- tembre 1703 ‘
D Epuis fept ou huit mois, des: maladies caufées par des Vers, ayant jufqu’à préfent régné dans tout Ie Baroiïs, les Malades ont recu’ de’ grands foulagemens par les remedes: marqués dans le Livre de l4 Généra-
sion des Wers , fur-tout aux cnvirons
des Vers. - ES.
de chez Madame la Comtefle de Nétancourt , laquelle s'étant em- ployée elle-même au foulagement des pauvres, a fait par le moyen des remedes de ce Livre, beaucoup de cures, & entre autres celle d'un Boucher de Rerigni, à une lieue de chez elle , auquel elle a fait jetter un Ver plat long de huit aulnes & plus. Car avant que le tout {ortit , le Ma- lade commença à en rendre par bas des morceaux de la longueur d'un doigt, d’un poulce, de deux poul- ces, d'un demi poulce, & en une quantité extraordinaire; Ce qui fit juger aux afliftans que ce Ver étant entier , pouvoit avoir prés de douze aulnes. Il étoit de même forme &z blancheur que celui qui eR décrit
. dans le Livre de la Génération des Vers, avec les mêmes féparations & petits boutons au milieu. Je fus mandé pour confcffer le Malade & Je difpofer à Ja mort. Sa maladie le prit par une fiévre continne avec tranfport au cerveau , & il étoit abandonné. Ce quinous furprit da- Vantage, c’eft que cet homme eût des Vers ; car il eft à remarquer
Gy6* De la Génération u'il avoit fon corps aviné, qu’ fnté il buvoit du vin en très-grande: quantité, & que nonobftant fa fié- vre , toute violente & continue: qu'elle étoit , il n’avoit jamais voulw quitter le vin, quoique défendu par: tous ceux qui le voyoient , léfquels difoient que c’étoit le vin qui le ré- duifoit à cet état ;: maisal a bien fait voir qu'on fe trompoit, car dés’ le moment qu’il eut mis bas le Ver, A commenca à dormir. La fiévre. céffa au bout de vingt-quatre heu- res, &c quelques jours après il fe porta mieux-que jamais. Je l'ai vu plufieurs fois depuis, & il eft dans une parfaite fanté, &c.Je fuis, Mon:
a
fieur , Votre, &c. Remy de Bar:
Capucin.…
Le troifiéme article’, eftque lor£-
que je dis que la pleuréfie vienttrès: fouvent de Vers je n'avance cette propofition, qu'à l’occafion d’un feul pleurétique que j’'achevai de guérir; en lui faifant fortit-un grand Ver aps pellé Suium: Mon Cenfeur fe trom- pe, je n'avance point cela {ur:le feul
exemple de ce pleurétique; car je’
des Vers. tt Le 9
dis formellement que plufieurs Au-
teurs font mention de pleuréfies ver-
a
mineufes ; que Gabucinus «entre au- tres, aflure avoir guéri une fille pleu- rétique-en lui donnant un médica- anent contre les Vers , lequel lui en fit rendre une grande quantité ,après quoi la-pleurélie cefla. Il ajoute de plus que Quercétan ayant fait ouvrir pluficurs vieillards morts de-pleuré- lie, ce Médecin leur trouva les inte- ftins remplis de Vers, & qu'il re- garda ces Vers comme la vraie caufé
| de leur mal : ainfi au lieu d’un pleu-
rétique , en voilà plufieurs. Au réfte, il eft étonnant que notre Auteur ait ici pu fe réfoudre à confeflér que j'ai fait fortir ce grand Ver, & qu'il
|. sait pas {cu trouver quelque moyen
ingénieux pour nier le fait. il faut convenirque cet Adverfaire eft bien peu inventif quand il parle fur le papier.
| "#Lequatriéme, S'il faut croire mon | Cenfeur, c’eft que parmi les Apho-
sifmes du Chapitre précédent , j'ai inis ceux-ci. RE 1. La fiftule lacrymale vient de
2" Vers. ik «
693 De la Génération 3. L'hydropifie vient de. Vers. 4. Les tumeurs & les excroiflan- ces viennent de Vers. s- Les maladies qu'on attribue à des forts , font caufées par des Vers. G
6. Les difformités qu'on apporte
en naiflant , viennent aufli de Vers qui ont rongé. les parties tendres du ŒtUS.
Ces aphorifines ne font point dans mon Livre. Au lieu du premier , La fiftule lacrymale vient de Vers, j'ai mis, Dans la fiftule lacrymale, l'eau qui fort des yeux eft pleine de pc- tits Vers qu’on difcerne avec le mi- crofcope. 38
Au lieu du fecond , Les cancers
viennent de Vers , j'ai mis, Les can- cers font tout pleins de petits Vers imperceptibles. Ces Vers rongent les fibres des parties , & tous les cribles des glandes ; en forte que ls glandes recevant prefque tout ce qui
fe préfente, groffiffent d’abord outre
mefure ; enfuite ces Vers s'aug- mentant & continuant de ronger
ce qu'ils trouvent , ils ulcérent.
_2. Les cancers viennent de Vers."
LL ;
dun ver
. GR mp a . IS EE op. Da rs Sn. er Te Po SOI RC: re an —
- A Qt. mad a >
14 des Vers: 699 + fouvent la partie, & la confument. Ce n’eft pas là dire que les cancers viennent de Vers, mais c'eft dire feulement qu’il y a des Vers dans les cancers, & qu'ils y font de grands d'AVASES ; Gufà examiner enfuite fi ces Vers font la caufe , ou l'effet des
cancers.
” Au lieu dutroifiéme , L’hydropi- fie vient de Vers, j'ai mis, L'hydro- pilie peut être quelquefois caufée -par des Vers.
Au lieu du quatrième , Les tu- meurs & les excroiffances du corps viennent de Vers, j'ai mis, Les Vers peuvent caufer des tumeurs au corps, & des excroifflances , comme ils en -caufent aux feuilles de chêne , où par leur piquure , ils empêchent le fuc: de la feuille , de circuler à l’ordinai- re, ce qui produit fur la feuille cette excroiflance qu'on appelle noix de galle , & qu'on regarde mal-à-pro- «pos comme un fruit.
Au lieu ducinquiéme, Les mala- dies qu'on attribue à des forts , font çaufées par des Vers , j'ai mis, La plüpart des maladies qu’on attribue à des forts, viennent de Vers.
700" De la Génératiote. ERCTA Au lieu du fixiéme, Les difformi=
tés qu'on apporte en naïffant, vien- nent auffi de Vers qui ont rongé les
parties tendres du fœtus, j'ai mis,Les difformités qu’on apporte en naif- fant, peuvent venir quelquefois de. ‘Vers qui auront rongé les parties tendres du fœtus, & par ce moyen auront caufé des tumeurs ou des tortuofités.
Que devient après cela, la réfle- xion de l’Auteur de la Lettre, lorf- qu'il dit qu’on peut juger de la bon- té des autresaphorifmes de mon Li- vre , par cet échantillon? Ne pour- roit-on point dire avec plus de vé- rité, que cet échantillon fuffit pour faire juger de la fincérité de mon Cenfeur ?
Le cinquiéme article eft, que je 4 place le mercure doux au rang des mauvais remedes contre les Vers; parce qu'étant fouvent réitéré , il peut caufer le flux de bouche , mais
que je lui fais pourtant la grace de
l'admettre quand il y a quelque foupcon de Vers Vénériens. Sur quoi l'Auteur de la Lettre dit , que je lui ferois plaifir de lui citer dans tout
mon
» il peut caufer le
} “ à
Le des Persia : go mon Livre, un feul remede auffi ex- cellent que celui-là , contre toutes fortes de Vers. 15 el Je ne condamne point le mercure doux contre les Vers; je conféille
. f{eulement de le donner mêlé avec
quelque purgatif, &. je défends.de le faire prendre feul , à moins qu'il ny ait quelque foupcon.de Vers Vénériens, parce qu’étant pris feul,
ke de bouche : c'eft page 204: premiere Edition. Or, confeiller par exemple, de ne
| point boire de vin fans y mettre de
eau, eft-ce défendre le vin, & le
| mettre aurang des mauvais breu-
Vages? Dire qu'on ne doit point manger de viande fans manger du
| pain, eft-ce défendre la viande LS.
la mettre au rang des mauvaifes
| nourritures? Avertir tout de même,
de ne point prendre de mercure
. «doux contre les Vers, fans y mêler
. quelque purgatif, eft-ce défendre ! le mercure doux, & le placer’. | comme conclud.notre Auteur, au . rang! des mauvais remedes contre |. les Vers? : |
: Le fixiéme. .eft.que j'avoue que: Tome IL. Cc.
*
dun D rite + alor 7 408 Hi ARE AMOR. - LL , MENÉS EL 0 TN PP 0 ne DORE D MU DURE MON ON EU \ . È + F
702 Della Génération voi le fémen contra cf contraire aux Vers; & cependant que je ne veux pasque Von s'en ferve, parce queje prétends il échauffe beaucoup. L'Auteur de la Lettre demande là-deflus pour- quoi donc j'approuve Vail, l'oignon, la moutarde , & fi c’eft que je croye que ces drogues n'échaufient pas | pour le moins autant? Si je condam- \ ne le femen contra , ce n'eft point par la feule raifon qu'il échauffe beau- : coup, je le condamne parce qu'avec cela ilcaufe lafiévres car je dis en M termes formels , que Île feren contra, M: eftà la vérité contraire aux Vers, k: mais qu'il eft en même temps con- M traire aux Malades , parce qu'il é- à chauffe confidérablement, & qu'il # caufe fouvent des fiévres violentes. Cela étant , il eft facile de ré-M pondre à la demande de notre Au- M teur , & de lni expliquer d'où # vient qu'en condamnant le femen\ %ontra , je ne condamne pas auf” Poignon & l'ail qui échauflent beau- coup. C'eft que tout ce qui échaufle ne caufe pas la fièvre, & que le fe-s men contra non-feulement échauffe.,h mais qu'en même-temps il cauic la,
ne on éminc mr hf ire Des mr he
a
TE Er ET
à. des Vers. |. 203 . fièvre. Si lAuteur de {a Lettre s’é- | ronnoit de cette propolition , que tout ce qui échauffe ne caufe pas la fiévre , on pc lui alléguer l’e- xemple de la gentiane , du quinqui- na, & de quelques autres remedes cchauffans, qui loin de caufer la fié- vre , la gucriflent.
- Le fepriéme reproche qu’on me | fait, c’eft que je mets l’eau à la glace | au nombre des remedes exceliens , | & que j'ai éprouvés contre les Vers. Quand j'aurois dit que leau à la glace eft un excellent remede contre les Vers; quand j'aurois ajouté que je lai éprouvé ; por que je ne | leufle point confcillé pour toutes | fortes d’âges & de tempéramens, je | n’aurois rien dit en cela que de fort croyable ; mais comme je ne lai | point dit, je mets cetarticle aurang de ceux qui ne fe trouvent point dans mon Livre. Au refte dans le Chapitre des Prognoftics qu’on peut
formèr ‘au fujet de la maniere dont | les Vers fortent du corps, je dis en- | tre autres chofes, qu’il faut confi- | dérér s'ils fortent fondus ou enticrs:
_& afin qu'on ne doute point que les Cci
Se Pr Tr ta Re se N D ETAT \ Ab ‘37 die ME des Qu DE LE hs FRE 1 7 F 1
704 Dela Génération ‘A Vers ne fe puiffent fondre ;.je rap L porte que feu Mr Perreau de FAca- démie Royale des Sciences, racon- À ta un jour dans l'Académie, qu'ayant emporté chez lui “dans une boëte
uelques Vers prefque morts,qu'une: L fille venoit de jetter. par le vomific- ment ; il trouva quand il fut arrivé chez lui, qué le chaleur de fapo- «= che les avoit réveillés : qu'alors il | 1 effaya divers remedes fur ces Infe- es; pour voir ce qui Îes pourroit ! tuer plus promptement , & qu'ayant : jetté de la glace fur quelques-uns, ceux-là coulerent tout en Eau ; & difparurent prefque dans le moment: 4 c'elt page 198: À l’occafion de ce fait ,je mets dans mes aphorifmes, : page 326. que de l'eau à la glace ! jettée fur des Vers nouvellement « fortis du corps, les fait quelquefois « | tomber tout d'an-coup en eau. Voilà | tout ce que je remarque fur l'eau à la glace à l'égard des Vers, "uit. - Quoique ces articlés ne foient à point dans mon Éivre ; mon Cen- « feur n’a pas laiflé de les y voir, 8 « de les y voir fi bien, qu'il ne les M excepte pas méme du nombre de.
…
a, ‘4 Ÿ
| - des Vers. 70.5: eeux qui lui ont , dit-il, fauté aux. YEUX. | ; HART Quant aux articles qu’il reprend, & que Ayo marqués dans l'Errata, il y ena deux. La mauvaile fortune. de mon Cenfeur a voulu que ce fût fur ces deux. articles qu'il s’applaudit le plus. Le premier, eft vin de Afau- ve, pour vin de Æfalvoifie x: & le.fe- * cond, l'huile de vitriol & l'huile de tartre, qui font chacune fort acides. Nous n’examinerons point s’il a eu befoin de l’Errata de mon Livre, our connoître deux fautes d’ailleurs Ehblee La recherche eft peu im- ortante.. Il {uffit que je n’aye paseu: be ici des.lecons de mon Cen- feur. Peut-être fera-t’on bien aife: de fcavoir d’ou font venues ces fau tes. Au lieu de mettre dans mon Ma- nufcrit-, vis de AMalvoifie tout au: long. Je mis.vin de Maly. en abrégé. felon la coûtume que j'ai de couper ainfi la plüpart des mots pour les. écrire plus vîte. L’Imprimeur voyant Maly..crut qu'il y avoit Aalve, & imprima ainfi. Un Correéteur qui examinoit les épreuves à ma place, car les empêchemens de ma Profef-
rmbet Del Génération
fion me détournerent alors de ce
foin, crut bien faire de corriger |
Malve,par Mauve, parce qu'on dit des Manves, & non de Aalves , quoique en latin cette plante fe nomme {4al= va, J'apperçus la faute quelques jours avant que l'ouvrage für achevé d'im- primer, & Je la marquai dans l'&r- gata. Voilà le fait comme il cf ar- rivé. Au regard de l'huile de vitriol & de l'huile detartre , qui font cha- cune fort acides, V’'Errata avertit qu'il faut lire: dont l'une eff fort acide, & Pautre fort âcre. I y avoit dans mon .!
Manulcrit, qui [ur la langue font cha-
eune fort aëlives. L'Imprimeur au lieu d'aétives , mit acides, & le Correcteur d'Imprimerie ayant laiffé pañler la faute, je trouvai à propos de la cor- riger dans l'Errats , en mettant dons lune eff fort acide, dr l'autre fort acre. Comime ces huiles cependant ont toutes deux de lacrimonie , nous pourrions trouver, à redire à Cette correction méme , & montrer qu'el- fe n’eft pas aflez exa@te; mais il faut laifer cela- à PAuteur de la Lettre, qui a plus de loifir que nous. On avertit même que dans la fuite, quel
a
:
| des Vers. %o+ que foin que ce Cenfeur, où quel- ques autres comme lui , prennent d'écrire, ou de déclamer contre le Livre de la Génération des Vers ,
on ne répondra point. Ce font des Auteurs mécontens , il eft jufte de
| leur laïfler pafler un peu leur cha-
grin. On fçait bien que le Livre de
: la Génération des Vers, n’eft pas ce
qui les incommode le plus. Ce qui les bleffe véritablement, font les ex- traits que j'ai donnés fur leur fujet, dans le Journal des Sçavans. Quel-
qu'un dira peut-être que la corre-
ction dont 1l s’agit, eft défe&ucufe
par un autre endroit que celui que
nous venons d'indiquer ; puifque ff je dis que l'huile de vitriol & lhui-
|, Je de tartre, font, l'une fort acide,
& l’autre fort âÂcre , ce n’eft que dans le deffein de montrer qu’elles ont une méme qualité, ce qui eft ab- furde; mais 1! eft facile de voir que cette qualité que je prétends leur étre commune, n’eft que de faire
“une forte impreffion fur la langue ;
puifque pour. prouver enfuite que lorfqu’on les méle enfemble , elles perdent cette qualité communc, j'a-
703% Dela Génération : 148 vertis qu’elles deviennent infipidess Ce n'eft donc qu'à n'être: point infi= | pides, & à-faire au-contraire une | grande impreffion fur l'organe du! 1 goût, que confifte ici'la qualité que’ » je dis-être commune. à: Ces deux. huiles: rt (rs AL TR Le Cenfeur finit fa Lettre, en di: {ant qu'il feroic à fouhaiter que je ne, { mifle pas ainfi les Vers à toutes for- … tes d’ufages : fi cela et, ilalieu d’ê: ” tre content, puifque, comme nous; M venons de le voir, les reproches qu'il & m'a faits là-deflus, font fans fonde- # ment: Il'ajoure que c'eft lé défaut M commun de tous les faifeurs de fy- flêmes ; dès qu'ils voyent qu'une hy- n pothefe peut expliquer deux ou trois | phénomenes, de l'appliquer atout, & d’une bonne chofe, d’en faire fou- “vent une trés mauvaife. Il dit que … pour lui, il eft convaincu que cet excés eft la fource la plus Péénac & la plus ordinaire de nos erreurs & il avertit qu'il travaille préfente- ment à une Differtation particulieres,
; : LE fur ce fujet , de laquelle il fera part, au Public. R ‘ Ce quecet Auteur remarque Ce : es:
des Vers. 709 les faifeurs de fyftêmes eft trés-véri- table.Et de la maniere que dans mon Traité, je déclame contre ceux qui mettent à toutes fortes d'ufages , les | acides & les alkalis ; il feroit bien difficile que je fuffe d'un autre {en | timent que notre Auteur. | _ Voïläunepartie des réféxions qui | # font offertes dans la ledture de | cette Lettre. Il feroit à fouhaiter L pour celui qui l’a écrite, qu’il eût L'été un peu plus fidéle dans fes cita- tions, & qu'ilne füt pas, comme il eft prefque toüûjours , le Cenfeur & l'Auteur de ce qu'il rapporte. Cet inconvenient étoit facile à éviter: Mon Livre eft bien éloigné d’être lMafez parfait, pour réduire un Ces4 | feur à lanécefité ou de fe taire, où Md’inventer. Mais c’eft le défaut com- | mun de prefque tous les faifeurs de | «critiques : dés qu'ils lifent, ou qu’ils } entendent quelques propofitions qui | Leur déplaifent, & qu'ils ne peuvent | reprendre dans les termes qu'elles | font, ils les changent, ou en fabri- | quent d’autres à la place, pouravoir | lieu de critiquer; & d’une bonne | Chofc , ils en font à deffein une trés- . Tome IL,
zie De La Génération des Vers. 1 mauvaife.. Nous fommes convain- Ÿ
ous que cet excés eft la fource la plus
féconde &c la plus ordinaire des
mauvaifes critiques. Nous ne Pror M mettons cependant là-deflus aucune
!
Differtation ni générale , ni parti- w culicre. C'eft beaucoup que le peu“ de loilir que nous avons, ROUS ait”
permis de donner nos réflexions {oc getre Lettre LUN T ANSE
À } . s- il x} | 12 E he 4! {
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LETTRE:
|. De Me. Nicozas HARTSOEKER 3
de l’Académie Royale des Sçien+ … ces , écrite d'Amflerdams.
Fr Monsieur,
- 1] faut fans doute que le Ver dont
vous m’avez envoyé Feftampe , foit
plus rare chez vous qu’ilne l’eft dans ce climat; car je connois plafieurs perfonnes qui ont été attaquées de cette maladie , & qui ont rendu des
| Vers. d’une prodigieufe longueur , | & femblables au vôtre. Mr Tulp ;,
autrefois fameux Médecin d'ici, en fait mention dans fes Obfervations. Un Médecin de nos amis ema tiré un du corps d’ün homme il n'y a pas encore quinze jours, & ce Ver
excede la longueur du vôtre. Mais
Mr Ruifch, Profeffeur d’Anatomie en cette Ville d'Amfterdam , m'en a fait voir deux, dont l’un a plus de quatre-vingts aulnes de ce Pays, qui
|. font plus de quarante aulnes de Fran-
D d ii
di fire
D
714 Lettres écrites à l’Auteur ce, ce que faurois de la peine à croire , fi je ne l'avois vu; car cela pale toute croyance : & pour dire Ja vérité, Monlieur, cela me déran-
ge-entierement das les penfées que ‘*
j'ai toûjours eues , & que je ne fçau-
rois encore FéJetter, que tout ce qui «
a vie , foit Animal, foit plante. vient par femence, & que rien ne s'engendre jamais de pourriture ; car fi ces penfées: font vrayes., où voit- on furterre des Vers de cette efpé- ce, qui ayent une longueur ff déme- furée ? On aura beau dire.que les alimens qu'ils trouvent dans les
boyaux , où ils ont pris leur demeu-
re ; font changer leur figure | & les: allongent fi exceflivement; cela ne contente ‘pas. On 'pourroit croire
que ce Ver, puifqu'il eft commun ! chez vous , & plus ordinaire dans .
ce Pays aquatique & bourbeux , ré: fide au fond des eaux bien avant dans le limon, & qu’ainfi il peut arriver qu’on avale de fes œufs par la boiffon , ou autrement ; mais ff
cela étoit , n'en auroit-on jamais : trouvé dans la boue ? Pour moi, - Monfieur ; je crois qu'ils ont été .
‘ {
© fur le fujet des Vers. 791$
| éréés avec les hommes , & que leur
efpéce eft aufli ancienne que la râcé humaine ; dé même que cette forte dé Poux, qui ñe fe trouve que fur Fhomme , & dont fans doute Ja race fe perdroït , fi celle de Fhomme ve- ñoit à manquer. Je penfe que ces
| Vers s’engendrent par male & par
femele dans les boyaux , & que
RE uñs de leurs œufs venant à
ortir avec les excrémens , & à tom-
| ber fur quelque herbe, ou fur quel-
qu'autre chofe, font avalés par un. dutre, dans les entrailles duquel les Vers. renfermés en ces œufs éclofent & fe nourriflent. On trouve des In- fectes par-tout, dont quelques-uns s’attachent à un feul Animal, pour
prendre leur nourriture ; d’autres à plufieurs, comme la Puce , qui fe trouve fur l'homme, fur les Chiens,
| & fur beaucoup d'autres Animaux.
On voit quelquefois des millions de Vers dans les Moules; le fray de la Morrue en eft parfemé ; on en a trouvé dans toutes les parties du corps de l’homme , même jufques dans la glande pineale, s'il eft vrai
cequ'on m'en a affuré. Enfin il fem-
« Dd 1v
2
316 Lettres écrites a l'Auteur Ë
ble que tous les Animaux ayent été
faits, pour fe fervir denourriture les M
uns aux autress les grands mangent
lespetits &,en font mangés. J'elpere M
avoir bientôr l'honneur de vous en
tretenir plus amplement de bouche
{ur cette matiere, & de vous aflurer |
que je fuis avec refpect , -
t4
MONSIEUR,
Votre très-humble & très: obéiffant ferviteur,. Nicozas HARTSOEKER.
- A Amfierdam , ce 26. de Févr. 1699.
Autre Lettre de Mr Hartfoeker. Mox SIEUR,
Je crois que tout ce qui. eft amer & purgatif, eft bon pour faire fortir
les Vers desentrailles; de forte que
la rhubarbe feule pourroit être em-
ployée avec effet. Quand on la don- |
ac à mâcher aux enfans , on dit que
| fur Le fijet des Perse T TAF. | cet pour fortifier leur eftomac, | mais je penfe qu'elle ne fert à autre chofe , qu'à tuer les Vers qui s'y trouvent, On peut auf. donner avec fuccès.le mercure doux; car ce n'eft: pas un poifon. afflez violent pour tuer le Malade, mais il left pour- tant aflez pour tuer les Vers, pour peu qu'ils en avalent. Mon enfant étant dangereufement malade , & fans efpérance de guérifon ; je lui donnai quelques grains detartre é- métique, ce qui en apparence , ne fit ce jour-là aucun effet fur lui ; mais le lendemain il rendit deux eu trois gros Vers morts, & fut guéri auffi- tôt. Pour vous dire ma penfée , Monfieur , je crois que les Vers cau- fent la plûpart des maladies dont le genre humain eft attaqué , & même que ceux qui ont les maux, que Fon appelle vénériens , nourriffent dans. leur corps, une infinité d’Infectes in- ‘vifibles qui rongent & mordent tout ce qu'ils trouvent, & fonttous les ravages que l’on’ fçait ; aufli ne peut-on bien les chafler que par le mercure, qui devient dans notre corps un poifon qui les tuc. Mon
718 Lettres écrites àl' Auteur fieur Ruifch ne m'a {cu dire du Ver
dont je vous ai déja écrit, aucune particularité qui mérite que je vous
en entretienhé; mais il m'en a of- fert un morceau, is je vous en- voyerai , fi vous fouhaïtez , afin que’
vous puifliez voir s'il reflémble au
vôtre. Je fuis avec tout le zele & toute la paflion imaginable ,;
MONSIEUR,
.
Votre tréshumble & très- obéiffant ferviteur , Nrco- * LAS HARTSOEKER.
Æ Ainflerdam Le x 1. Juin 1699. ?
ose RME DÉMrGEORGESBAGLIVÉ
Mes'pecin DE ROME.
R len, Monfieur , ne nr'a été plus .Nagréable qué votre Lettre. J'ai
toüjours aimé l'illuftre Antonio Al- * L'Original en latin eft à lafin du volume.
Le
a
_
fur Le fujer des Vers. 719 Berti, à caufe de fon éruditien pro- fonde , de la douceur finguliere de fes. mœurs, & de fa tendrefle pour moi ; mais je l'aime encore davan- tage depuis qu’il m’a procuré l’oc- cafion de vous connoître ; & entre plufieurs marques d'amitié que j'ai recües de lui ,; je regarde celle-ci comme une des plus fingulieres.
Je reffens un extrême plaifir de celui que vous avez goûté dans la leéture de mon Livre. Je nofois me
| flater d’être parvenu à quelque de-
gré de perfeétion dans la pratique de la Médecine ; mais peu s’en faut à préfent, que je ne change d'opi- nion : la crainte d'etre d'un autre: avis que le vôtre, meréduit com-
_me par force à juger favorablement | de moi-même. Quoi qu'il en foit,
Monfieur , je n’oublierai rien, pour acquérir les qualités que vous m'at- tribuez , & je ferai tous mes efforts pour rendre conformes à la vérité. les fentimens que vous avez de moi.
Je me réjouis d'apprendre que vous travaillez à un Traité fur les Vers du corps de l'homme, & que vous
420 Lettres écrites à Auteur DABPONE de l'expérience & dé _ Fobfervation. Comme c’eft un fujet important , fur lequel on n’a point | encore écrit à is &c que lama- niere dont vous vous y prenez , ele une: Méthode que jufqu'ici peu de gens fe font donné la peine de fui- … vre; votre travail ne peut manquer. d’avoir une approbation poste Hâtez - vous donc , Monfieur, de donner au Public un Ouvrage finés ceffaire.. à Due J'ai recu l'Eftampe du Ver plat que vous avez fait fortir du corps d’un Malade attaqué de pleurélie & de tranfport au cerveau, Vous me demandez mon fentiment fur cette efpéee de Ver. 1°. Si je penle qu'it vienne d’un œuf. 2°. À quoi j'at- . tribuc fa longueur extraordinaire. .3°, Si je crois qu'il s'engendre dans : Fhomme, dés le ventre de la mére, comme l'écrit Hippocrate, & s'il eft rare ou commun à Rome. Vous me demandez encore fi:c’eft fur des Vers de terre, ou fur des Vers du corps ; que j'ai fait les expériences que je rapporte dans le premier Livre de ma Pratique. Je vais vous répondre,
| “fur Le fujet des Vers. 7 ax Monficur, fur ces cinq articles , le
| plus clairement & le plus fuccinéte- | mentqu'il me fera poflible. : | _ Je fuis fort de votre avis fur la
génération des Infeétes. Tous les Animaux & tous les végétaux tirent leur origine d’un œuf. Que fonttou- tes les graines des plantes , finon au-
| tant d'œufs, qui renferment en abre-
gé tous les hs la plante qui doit fortir? La fermentation du fue
|" nourricier qui fe préfente , le reflort
de l'air, la chaleur du Soleil, & le féu central de la terre, font dévelo- per enfuite ces principes ; les met-
| tente” mouvement , & les font
eroître peu à peu jufqu'à l'étendue
i leur eft prefcrite par la nature, on les différentes efpéces des plantes. | | | + Si tous des Philofophes & tous Les Médecins conviennent fur ce
! mo à l'égard des végétaux , à plus
forte raifon doit-on penfer la même chofe des Animaux, tant de ceux
| que l’on appelle imparfaits, que de
ceux que l’on nomme ter Car otitre qu’en toutes choles il y à un
| pidré toûjours égal, toûjours fem-
CE
1
üne liaifon d'organes ; des opéra-
I feroit honteux à un Philofophe,
à un Médecin , dans un fiécle aufli |
éclairé que celui-ci, où l'expérience :
& les folides préceptes des Mathé-
matiques, ont apporté tant de lu- miere pour la découverte des caufes, - d'attribuer à un arrangement for-
tuit de matiere corrompue ; ce que a loi invariable de la nature fait
d'une maniere fi conftante & fi re- lée dans toutes les femences.
Ce n’eft donc point Ja pourriture
qui produit les Infectes ; mais ce qu'il
0 |! (l
tions & des mouvemens qui lesh mettent fort au-deflus des plantes. : : "! Ainfi , puifque les végétaux new s'engendrent point de pourriture ; M c'eft une conféquence-que les Infe- &tes n’en viennent point non plus. |
faut remarquer , c’eft que la chaleur. |
& la fermentation des chofes qui
pourriffent, contribue à la fécondi-
té des œufs des Infectes , ou plûtôt
_
fur le füjet des Vers: 723
‘excité & réveille les parties imper- <cptibles.de FAnimal, cachées dans Jœuf. déja fécond , & leur donne comme le premier foufle de vie. Cette chaleur fait le même effet que elle du Soleil, ou que celle d’une Poule quicouve. . | à Ce que nous difons des Infe&es
| en général, fe peut dire en particu-
lier des Vers iqui s’'engendrent dans de corps humain ; ils ne viennent
oint d'un fuc corrompu , comme A limaginent les faux Galéniftes ; mais un fuc corrompu échaufe & réveille les œufs de ces Vers, qui _éclofent par ce moyen. 1e
Le Ver plat tire donc fon origine
d'un œuf de fon efpéce ; & comme tous les êtres ont des propriétés, qui
| mne‘les abandonnent jamais, à caufe
des loix immuables de la nature, le Ver plat a ceci de particulier.
w'aprés s'être engendré dans lesen- fins , lorfqu'ils font encore.au ven- tre de Îcurs meres, il croît peu à æeu dans la circonvolution des inte- ftins , jufqu’à ce que, femblable à un ruban, ilait atteint toute l’éten- due des boyaux. Il ne parvient à
L LE de “RMS à: TT | 4 1
ù 714 Lettres écrites à l'Auteur cette longueur qu'après plufieuts at nées , parce. qu'il faut que fes par-
dics commencent à £e déveloper &c à croîtré peu à peu , avant que de al ‘pouvoir fe manifefter d'une maniere 1 4 |
fi fenfible. 1. 1 On ne doit point s'étonner qu'un fi long efpacc de temps foitnéceflai- re pour l'aceroiffement parfait decet … ‘Animal, vu que c'eft la coûrume de Ja nature , ainfi qu'on le voit dans le 4 germe de lœuf , dans Îles pu des plantes, & dans l'accroifiement des végétaux , de tracer d’abord les premiers linéamens de ce qu'elle veut mettre au JOUr ; c'eft-à-dire , : de former premicrement de petits facs membraneux, qu'elle remplit d'une humeur délicate, & qu’elle % manifefte après dans le temps arré- té. L’humeur ainfi renfermée , fe trouve défendue contre les injures extérieures ; elle s'épaiflit 8 reçoit enfin , par le moyen des envelopes qui .la refferrent, la figure qu'elle -doit avoir, C'eft ainfi que tous lès Animaux & tous les végétaux , fe- Jon les différentes efpéces qui les di- finguent , & felon lordre établi par
_ «fur le fajet des: Vers. : 725
| par [a nature , arrivent chacun en | plus: ow en moins de temps , à la | grandeur.qui leur eft propre.
| : Ce fentiment fe trouve confirmé |" par les métamorphofes admirables | du Ver à foie : car encore que fes | aîles , fon aiguillon, &1les autres parties qui paroïflent quelque temps: | aprésfa naiflance ,. foient déja aupa-
| ravant dans cet Animal ; elles fe | débrouillent néanmoins par degrés,
|, & ne fe montrent qu'aprés un cer- tain nombre de jours, 5
| - Les dentsdemeurent cachées plu- | fieurs années dans leurs alvéoles , | les cheveux font long-temps enfer-
| més comme en pelotons dans leur | bulbe, ou dans leur racine , jufqu’à
| ee qu'aprés un certain point de ma-
turité, ces petits corps viennent en-
| fin à forcer leurs prifons, & à crof-
| tre à la maniere des plantes. C’eft
ainfi que la longueur extraordinaire
\ du Ver plat , quoique renfermée
| toute entiere dans le petit œuf qui
| Ra reflerre , ne paroît néanmoins
| qu'après que l'œuf eft parvemr à om
certain terme, par où l’on voit qu’il
| faut attribuer l'éténdue de cet Infe-
4 Tome Il. Ee
726 Lettres écrites a L' Auteur * &e, non à l'abondante nourriture M qu'il prend'dans les inteftins, ainf " que fe J'imaginent mal-à-propos quelques Philofophes, mais à une propriété particuliere qui le diftin- M gue des autres Vers. En effet , qu'un M Pigmce , par exemple , mange tant M qu'il voudra ; qu'il s'engraïle des meilleures viandes , ik demeurera toüjours Pigmée. 36384 SA Vous me demandez ici, fije crois w que cet Infeéte s’engendre en lhom- me dés le ventre de la mere? Hip M pocrate le penfe de la forte dans le « IV. Livre des Maladies, Nombre 27. 1 ainfi que vous le remarquez dans votre Lettre. Or, comme les paro= les de ce grand homme font pref- » que toûjours l'écho de la nature, je « ne voudrois pas m'écarter facile- M ment de fon opinion, ou fi je m'en w éloignois, ce ne feroit point pour | me laifler aller aux frivoles fubtili- rés du raifonnement , ni aux Vaines fidions des hypotheles, que je fais gloire de méprifer ; ce feroit pour, m'attacher À quelque expérience, . conftante , qu’une longue fuite d'ob=, fervations m'auroit fait: connoître
É “fur Le fujet des Pers. 717 | infaillible. II y a plufieurs maladies qu’on apporte du ventre de la mere, | comme font celles que nous appel- | lons héréditaires; pourquoi ne pen-
ferons-nous pas que le Ver plat foit
de ce nombre, fur-tout lorfquenous avons pour nous l'autorité d'un | homme aufli éclairé qu'Hippocrate.' Cet Auteur au même endroit que | nous vénons de citer , dit qué ce Ver s'engendre dans le fœtus , lorfque Ie fang & le lait de la mere étant trop abondans; viennent à {e corrompre, | & il ne paroïît pas avancer cela fans | raïfon'; car en cffet, comme: on a découvert certainement par plu | fieurs obfervations modernes, l’en- fant dans le ventre de [a mere, fuce & tire par la bouche , une Iymphe,
ui tient de fa nourriture du lait : &'
ont fans doute la corruption & la fermentation réveille les œufs des | Vers plats, & les difpofe à la vie, . ce que [a corruption des autres cho- fes n'eft peut-être pas capable de FFC RAD À O9 PRÉSENCE
Je crois que c’eft la raïfon pour-
quoi €e génire de Ver ‘eft plus com
| mun en Hollande , parce qu'on y
E ci}
928 Lettres écrites a l'Autenr
abonde en laïitage, &quelesEabi- ,
ann vivent prefque que de lait & de fromage. J'ai connu à Rome
en 1696 ,.un JEUDE homme de vingt:
ans; extrémement pâle. fort maigre,
grand cracheur, lequelfailoit exces
de toutes fortes de. laitages... Un ma-
tin, comme: il coupoit un oignon, à
l'odeur luien vint fi. fortement au nez , qu'il demeura comme fuffoqué.. & qu'il croyoit mourir ; mais quel- ques. momens aprés il luifurvint un,
vomiflément, &il jetta un Ver, 4
4 *
plat de,trente pieds de long , tout,
roulé comme un peloton, aprésquoi. |
il revint à lui.
4 De fcavoir fi. les. Vers plats s'en
gendrent auffi quelquefois dans les: adultes, c'eft.ce que.je n’oferois dé-.
cider , l'expériencenemenapprend, W
L]
n'eft pas impoflible, quoique lip.
ocrate ne.nous en.parle pas Pour s’éclaircir du. fait ,1l faudroit quand les malades rendent de: ces Vers».
examiner s'ils ont donné des fignes. .
de cette maladie dès. leur énfance,ow s'ils n'en ont donné qu'après ; dans. le premier cas.il y auroit lieu, fans.
—
rien; j'eftime cependant, que, cela, |
= fur le fujet des Vers. 7213 doute, de conclure que les Vers-au-
sut dé but RÉ RÉ QE MAÉ E MORE LE
roient été formés avant la naiflance
de l'enfant; & dans.le fecond, qu'ils ne fe feroient produits que long- tems-aprés : Car il n’eft pas probable qu'on puiffe apporter dés la naiflance. un Ver de cette forte ; fans être d'a- bordattaqué des. fymptômes qu'il a: coûtume de caufer...
1
: Ces.fymptômes font ; un-crache-
ment continuel, destranchées , une grande pâleur , une foibleffe de tout. le,corps', tantôt des dégoûts , & tantôt des.appetits exceflifs pour les. mêmes.viandes, des douleurs que:
| l'on fent à jeün vers la region du | foye , & dont la violence fait quel-
quesois perdre tout à coup laparole. le petites portions.vermiculaires en forme de graines de, concombre, lefquelles. ts des fragmens du Ver: plat, &z que Dodonée après Hip- pocrate regarde comme les fignes
| cara@eriftiques de cette maladie.
Le Ver plat n’eft point commun à Rome , ni dans le refte de l'Italie,
| comme:en Hollande ; ce qui vient
peut-être de ce que les Italiens n’ha- bitent pas ,. comme les Hollandois,,
Ed .
730. Lettres écrites àl'Auteur Qi ‘M un pays froid, humide & marécaæ=" Un
geux, & que d’ailleurs ils ne font
pas fi intemperans qu'eux à Fégard des laitages ; car iln'y a pas contre tes Vers, de préfervatif comparable « à la fobrieté. 1438 à (IX
Tai vû à Rome, ily a quatre ans; M
unenfant de deux ans hi rendit par” M bas sun ver vivant, long dé vingt pieds, que j'aurois encore trouvé | plus grand , fi l& mere de l'enfant n'avoit rompu le Ver. "1 "". Cet enfant étoit pâle & foftlan- guiflant. Dans le même tems une femme fut attaquée de fiévre, & d'une grande douleur à larégion du W foye , avec tumeur ; j'ordonnai d’a- ! bord une faignée du bras, mais elle M fut inutile. Je fis mettre enfuite;" k fur la partie malade , de l'huile d'ab= fase 41 forvint auffi-tôt à cette | emme ; un vomiflement avec une” diarrhée, & elle rendit cent afcari- des , après quoïelle fut guérie- Cinq” W jours après, le mal recommenca ; je fis piler trois oïignées d’abfynthe, qu'on appliqua fur la région du foyes ! ce quine fut pas plutôt fait, quel malade rendit quinze autres Vers ;
| fur le fajet des Vers \ 73% | & recouvra la fanté. Pour moi, je: | crois que cette douleur de la région: du foye , n’étoit point du foyemé- me , mais de la partie de l'inteftin: color, qui pañle à la cavité de ce: vifcere. Spigelius 8: Sennert ont écrit au long du Ver plat ; ce der- nier fait aufli mention du Ver umbi- lical : il y a des Vers qu'on appelle erinons , dont patlent quelques Au- teurs. Panarolus rapporte l'hiftoire: d’un malade, qui dans le tems d’une: fiévre maligne épidemique, rendit des milliers de Vers vivans, dont les uns avoient des becs , les autres: étoient velus , & les autres reflem- bloient à des Vers cucurbitaires. … Quant aux expériences que j'ai rapportées fur les Vers dans le pre- mier Livre de ma Méthode Prati- ue , je les ai faites non fur des Vers: de terre , mais fur des Vers du corps humain. En 1694. une bonne fem- me, âgée de cinquante ans, malade ici à Rome, d’une fiévre & d’une dyflenterie, rendit environtrois cens: Verstout vivans, longs comme des. féves, & prefque faits comme des Vers cucurbitaires. J'en jettai quel=
+32 Éettresécrites à l'Autenr ques-uns dans de l'efprit de vin AA dans une infufion de fantoline ou: PO À Vers, où ils moururent aw out de cinq heures. J'en mis d’au-
tres dans du vin, dans de laloës dif-
fout , dans de extrait de camædris , dans de l'extrait detabac, & üls y vécurent neuf heures. D’autres ( c’é- toit un Jehdi fur fes neuf heures du
foir ) dansde l'huile d'amandes dou-
ces, dans du fuc de limon , dans uæ
vafe à moitié plein de mercure, dans
de l’eau de Teétuciumr., quieft une eau minerale fort chargée de fels ; & le Vendredi matin , je tronvai en- gourdis ceux que j'avois mis dans de
l'huile d’amandes douces ; agiles & |
vigoureux , ceux qui étoient dans de l'eau de Tedtucium, dans le firop de limon , & dans le vafe de mercure : il faut remarquer que ces derniers fuyoient le mercure, &s’efforçoient de gagner le haut du vafe. J'en mis d’autres dans de l’eau de fleurs d’o-
ranges, & dans: de l’eau rofé; huit heures après ils y moururent avec
dés convulfions. Voilà pour ce qui regarde les Vers. |
Je fuis ravi, Monfeur, de voir
Par
- | Ed L
D eu Jijet desPers “733 pat votre Lettre, qu'en cetems , où a Médécine eft comme fur le point de périr par les fpeculations & les Hypothéfs
fe trouve en France-des efprits éclai- rés, qui voyent le danger qu'elle | Court, qui connoiflent que l'unique | moyen de la conferver, c’eft de fuir le fañte des opinions, & de recourir à Hippocrate , pour apprendre de
ture, le chemin de la vérité, Jene France des Genies élevés, que l’er-
teur ne fçauroit furprendre ; car quand eft-ce que cette illuftre Na
RE
hommes 2 “Re Vous voyez par le programme que Je vous envoye, que j'ai été re- -<u l’année derniere dans la Societé ; Movale de Londres; je le fuis à pré- {ent dans l'Académie d'Allemagne : Je crois que cette nouvelle vous fera
Plaïlir. Je viens d'écrire à notre cher
ami l'illuftre Antonio Alberti : Je vous
: ‘3 de l'en avertir. Adieu ; Mon-
fieur. |
| De Rome, ce 14. Juillet 1609. EF f
BESSESS
2 Mn FRS SS
En
F— re
cer
Tome II.
—ÿ è Tr,
2: CSL Pl SE CIS
es, dont on l’accable Re)
| lui, comme de l'interprète de la na- :
fuis point furpris qu'il yaitainfien
ton n'a pas cté fertile en grands
vhs nnines és DE a à >
DISSE
"F1 E mouvement » qui ef le princiss Apec de la vie, eft cout enfemble je principe de la mort. La vie cons, fifte dans l’aétion reciproque des pare) ties folides contre Îles fluides, & des. parties fluides contre les folides; &. cette action MÊME eft ce qui dés truit infenfiblement jes reflors dont. nous fommes compofés. La fermen- tation qui entretient dans le corps I& duidité des liqueurs , diffipe en mê= metems ce qu'il y a de plus fubtil en nous. Cette perte inévitable fait que
à
|
#
par les Vers Spermatiques: 735 | Les liquides S'épaifliffent peu à peu , | que les folides ont moins de orce | pour les repouflèr, & que les par-
&z leur foupleffe , deviennent fujet-
ble que tout concoure à avancer ce
|L& fans mefure, le fommeil & les | veilles dont nous äbufons fouvent , l'Ics pafions continuelles. qui nous | agitent , & mille accidens dont nous
| Jours. D'un autre côté, fi nous con-
Corps, la finefle de fes Organes, 1z | dépendance que tous fes réflorts ont | les uns des autres; en forte qu'un
| nous admirerons comment une ma-
| Moment, encore plus comment tant [de fortes d'animaux que la mort |ménace à chaque inftant , peuvent fe | conferver par la multiplication , fans qu'il s’en perde une feule efpéce :
Fij
| ties du corps perdant enfin leur jcæ. | tes à la vicilleffe & à la mort. Il fem.
terme : l'air que nous refpirons , les | alimens que nous-prenons fans regle
| ne fçaurions nous garantir tout celæ : | fert à abréger le.cours naturel de nos
| fiderons la Compofition de notre
| feul arrêté les arrête prefque tous
| chine fi délicate peut fe foutenir un
| cit un effet de la fagefle du Créa<
M
TE les étres corporels de relle manier M
‘ fecond Livre des Georgiques, décrit,
336 De la Génération de l'Homme h. teur, qui ayant faitle mondefujétà # | upe continuelle viciffitude, à difpo:
Li N'2
Gtôt réparée par la produétion dés | autres. Cette Pro idence éft fur-tout M admirable dans les plantes : on lei. voit fe multiplier à l'infini , noù feu- » leiment par le fecours que Jeur four- nit la nature dans ce fonds inépuifa M ble de graines ; mais encore par plu- | ficurs reflources que J'aft a décots ! vertes , & qui ne Iont toutes qu’une 4 fuite des femences, Virgile dans le M
re que la deftruétion des uns cit auf
en detail les différentes maniérés dontonprocure cette multiplication \ artificielle. CPE: 0
Elle fe fait, dit-i1 “tantôt par des vez jettôns qu'on arrache du corps de l'arbre , M & qu'onmet dans des foffes s tantôt par | des fouches qu'on enfoiit $ “tantôt par dés M pieux plantés dont: on 4 fendu la pointe ei pl quatre » ou PAT dés perches ai guifées par Le bass, G:qu'omenfonce dans La terre ; taie | ht par des provitis ou marcotes 3 tantôt par | deboutures , & quelquefois même ; ainfr 110 qu'il fe pratique. fur l'Olivier, par des ti= ges prefque féches que l'on coupe , GE
a —.
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s. DR
à dede ME ni Eat ® LC hf > nd did ii Ne DS, SE Nr pu
Lo par les Vers Spermatiques. 737 | étant mifes en terre [e renouvellent d'une | maniere [urprenante , G pouffent des raci- FAP | Ajoutons à cette fécondité des plantes ; celle qu’elles recoivent par Je retranchement de leur bois fuper- flu ; fécondité qui nous fait voir fen- fiblement que chaque plante n'eft | autre chofe au-dedans , qu'un tiffu | merveilleux d’une infinité d’autres | - plantes de même efpéce.
|- Tandis que les végétaux ont tant dereflources pour leurreproduétion, | les animaux pour la leur n’en ont | «qu'une feule, qui eft celle des femen- | «ces, &: qui leur eft commune avec | les plantes ; mais il ne leur en faut | pas davantage pour fe perpétuer, | parce que veillant eux-mêmes à leur | propre confervation , ils fe défen- | dent fufifamment des dangers où | des plantes font à toute heure expo- Modern 17 PT A Is fe produifent donc par le feul moyen des femences. Ce moyen, | ainfi que nous le montrerons , eft le | même en eux que dans les plantes. | Ileft vrai qu'il y paroît différent en | quelques circonftances jé cites | Fi.
738 De la Génération de l'Honme Li. mais il ne laiffe pas d’être toüjours M uniforme eflentiellement ; en forte ll que pour bien connoître l'originedu M - corps de l'homme & celle de tous | | les animaux , il ne faut que bien examiner l'origine des autres corps VIVans, | 1. 4118 II. |
On n'aura pas de peine à fe con- M vaincre de cette uniformité de la na- ture dans ce qui regarde la pluscon- M
fidérable fonétion des corps vivans, 4 - qui eft la. génération , fi l’on.confi- de le rapport adinirable qui fe trouve entre ces mêmes êtres , dans ce qui concerne leurs autres fon-Wk étions principales & les organes né- ceffaires à leur vie. Les corps vivans, #
foit animaux ou plantes, vivent , fe” nourriflent & croiflent tous de la” même maniere. Les uns & les autres.
{ont des tiflus de vaifleaux arrofés par 4 des liqueurs dont la fermentation h continuelle entretient la vie :en un mot , ils ont tous une même ftruétu-"
re, cflentielle. Cette convenance,
qui de l'aveu de tout lemonde , pa-w roît parfaite entre l’homme & les »
|. propres
mé x
| parles Pers Spermatiquess 739 | autres animaux, n'eft pas moins En- tiere entre les animaux & les lan- tes. Les fibres des plantes font fr tits canaux qui conduifent chacun leurs liqueurs : Ces canaux ont en dedans, des inégalités qui font,le même office que les valvules dans le corps des animaux , c’eft-à-dire, qui foutiennent les liqueurs , & en em- pêchent le reflux fur elles-mêmes. | Un grand nombre de veficules fem- | . blables aux glandes veficulaires des | animaux, & attachées les unes aux | autres en maniere de chaîne, tra- -verfent les fibres dont nous parlons : ce font des refervoirs où les fibres verfent les fucs' qu'elles apportent, 8 oùces mêmes fucs féjournent quelque tems, &e acquierent le de- gré de perfetion qu'il faut pour la nourriture de la plante. Perfonne n'ignorc que c'eft l'air qui entretient dans les corps vivans Je mouvement des fucs, & quiexci- te la fermentation néceffaire à la vie. Auffi tous les corps vivans font-ils pourvûüs de poumons où d'organes À recevoir cet air par le moyen de la ipaq Si CES Of= iv
BA à
j40 De lu Génération de l'Honvne.
ganes paroiffent un peu différens, {e- ï À
AN
Ton les différens fujets où ils fe ren- contrent , ils s'accordent tous en.um | point, qui eft de tirer l'air &d'en M tranfmettre la partie la plus fubtile ; "M dans le fang , ou dans les liqueurs M qui en tiennent lieu. - (hi
Les animaux à quatre pieds ont 4
aufi-bien que l’homme, deux poû- M mons compofés de trachées & de: “véficules membraneufes, fur lef- #
_ quelles fe répand un fi grand nom-
bre de vaifilcaux fanguins, qu'elles :
en paroiffent charnues. Le fang qui M
coule dans ces vaifeaux , eft non- feulement broyé & diviféen pañlant
entre les véficules dontnousparlons, #
mais il y reçcoitencore quelques par- M
ties fubtiles de l'air qu'elles contien- M
nent. Dans les oifeaux, outre ces »
fortes de poumons , on remarque
des cavités membraneufes contenues !
dans la capacité du ventre , lefquel-
jes renferment une grande quantité |
d'air deftiné à d’autres ufages. Dans
les animaux amphibies , comme. dans les Tortues, & dans les Gre-
nouilles, les véficules pulmonaires »,
font plus grandes à proportion que |
F = PPT 20 Lu S
|: par les Vers Spermatiques. 74%
| dans les animaux terreftres, & el-
| les paroiflent membrancufes , ou parfemées de moins de vaifleaux fanguins. Les Poiflons ont des pou- mons d'une ftructure merveilleufe; c'eft ce qu'on appelle les ovies ; où les branchies : comme ces animaux ne peuvent refpirer d’antre air que celui qui eft mêlé entre les parties de l'eau. où ils vivent , les organes de leur refpiration font faits de manic- re , que cet air s'y fépare d'avec toutes les parties de l’eau. Ce font des feuillets placés les uns fur les au- tres , quatre de chaque côté , com- pofés chacun d'une grande quantité de petites lames offeufes , longues , étroites , doubles , rangées lune con- tre l'autre comme les filers de la barbe d’une plume , & recouvertes d'une membrane qui eft parfemée |
: d’un nombre innombrable de rami- fications d’artéres & de veines. L'eau qui entre dans la bouche du Poiffon , & qui fort enfuite par les ouverture res des ouies, fe filtre à travers les barbes de ces'ouies elle s'y divife en plufieuts parcelles, & fe fépa-
- rant enfin de l'air qui y eft mêlé,
dr eee
442 De la Génération de l'Homme elle le flaifle tout pur au Poiflort: Cet air ainfi dégagé de toutes par= | ties aqueufes , frappe immédiates N ment les vaifleaux fanguins , & lorf. M que les oùies viennent à fe reflerrer, là compreflion qu'il fouffre entre leurs lames qui s’approchent alors les unes des autres, le poufle dans # le fans, Lés Poiflons à coquilles , M comme par exemple , les Hüîtres , ont des ouies à peu près femblables, M mais qui tiennent plus de volume que le refte du corps. Dans les Infe+ M &es , les organes de la refpirationne M fe trouvent pas rafñfemblés en üne M feule cavité comme dans la plüpart 2 | dés autrés animaux; mais ils font M répandusipar tout le corps, (c’eftce qu'on appelle Trachées ,) on les voit . tantôt longs & étroits comme des … canaux , & tantôt dilatés en forme de celtules membraneufes. Ces or- « ganes diftribuent à tout le corps de l’Infeéte l'air néceflaire pour y ani- mer & y faire couler certaines li- . queurs groffieres & vifqueufes. Les … végétaux ont aufli leurs trachées, & ils en ont une fi grande quantité qu'on y'en découvre prefque par-
parles Vers Spermariquer. 743 tout. Elles y paroïflent faires par les différens contours d’une lame min- ce & un peu large, qui fe roulant fur elle-même en ligie fpirale, où en maniere de vis, forme un tuyau aflez long, tantôt large, & tantôt ferré, tantôt uni dans {a longueur , &c tantôt partagé en plulieurs cellu- les : l'air porté par ces conduits à. toute la plante , pénétre la féve, la fubtiife , & pour ainfi dire, la ré- veille , par fa fermentation qu'il y excite. D'ailleurs les trachées venant à s’enfer par la raréfa@ion de l'air uiles remplit , & enfuite à s'affaif. {er par [a condenfation du même ‘air, compriment, à diverfes repri- fes, les vaifleaux prochains ; & avancent parce moyen la circula- tion des fucs. | Er Les plantes ont leurs vifcéres.cor: me Îles animaux. Ces vifcéres font les racines , le tronc , les feuilles, les fleurs & les fruits. Les trois pre- miers, fcavoir, lesracines , letronc &. les feuilles, fervent à la nourri- ture ; & les deux derniers, fcavoir, les fleurs & les fruits, fervent à la génération. Les plantes ne pouvant
744 De la Génération de l'Homme
aller chercher leur nourriture, fupgs
pléent à ce befoin, par le fecoursdes
racines qui puifent par leurs orifices comme par autant de bouches, le fuc que la terre fournit. Ce fuc reçoit
fa premiere coction dans les racines; M il y eft broyé & digéré par le mou M
vement continuel des trachées qui
s'y rencontrent en abondance. L'air fubtil avec lequel il {6 mêle , de fait fermenter dans des véficules , qui
font comme autant de petits efto= "
macs, où il eft retenu jufqu'à ce qu'il ait acquis aflez de fubtilité pour s’in- finuer dans les fibres du coler de la ra: cine : car ces fibres font des lacis &z des contours difficiles à pénétrer , & qui imitent parfaitement les glandes conglomerées des animaux. Le fuc de la plante ainf préparé, pañle dans le tronc & dans les branches, où il fe digere de plus en plus : il eftpor- té de-làa dans les feuilles qui ache- vent de le perfeétionner , & de le rendre propre à nourrir tout le corps du végétal ; car il ne faut pas croire que les feuilles ne fervent que d’or-
nement à la plante ; elles lui font {4
nécefäires, qu'on ne fçauroit l'en
es
parles Vers Spermatiques. 74S dépouillér entierement , fans lui cau- {cr un defféchement total. Ce font, des paie qui par leur ftrudtures & par leur office , ont beaucoup de rap- port avec la peau des animaux ; & cé rapport , que nous examinerons ici en paflant , fervira encore à mon- trer la convenance merveilleufe qu'il | vyaentre les animaux & les plantes, f La beau eft un tiflu d’extrémités de nerfs, d’artéres, de veines & de tendons. Elieeft toute parfemce de glandes, & percée d'une multitude prodigièule de canaux excrétoires ; les fucs qui y fontapportés, s’y fil- trent à cravers les glandes, & tan- dis que le fuperflu de ces fucs, deve- nu la matiere de la tranfpiration, s'échappe par les canaux excrétoi- res , les liqueurs duement préparées | dans la peau, vont porter à tout le | corps uñe nourriture convenable, Les feuilles des plantes ne font tout de même, que destifus de fibres, de trachées, de véficules, & d’au- tres vaifleaux qui s’y réunifent. Les fucs qu’elles reçoivent s’y partagent ‘en une infinité de routes , & préfen- tant ainfi plus de furfaces à l'air, en
LA
"46 De La Génération de l'Homme
peu ralentie dans le tronc, erani-
me de nouveau; & le fuperflu des
fucs eft oblige de fortir par la tranf-
piration : ce qui fe fait quelquefois une maniere fenfible , ainfi que dans les feuilles de l’Erable , furief quelles on voit fouvent une liqueur
mielleufe , S'CHÉPREE de leurs pores.
La féve après avoir recu fa derniere coction dans les feuilles , rentre dans le corps de la plante , defcend même jufqu’aux racines, où elle fe mêle avec le nouveau fuc qui vient d'être
uifé de la terre. Puis remontant par É mêmes canaux qui l'ont déja con-
duite, elle fuit un mouvement de
circulation , aflez femblable à celui
qu'on a découvert dans le fang des
animaux. Cette ancienne féve fert de levain au nouveau fuc; elle lui donne le premier changement, &
‘on peut la comparer à la falive qui . vient préparer l'aliment dans la bou-
che. La Nature, comme on voit, fuit en général un même plan dans ce
font plus aifément pénétrés. Par ce moyen , la fermentation d’abord commencée. dans la racine , puis un.
parles Vers Spermatiques. Y4F qui regarde la ftruéture, l'accroifie- ment, & l'entretien de tous Les corps vivans. Pourquoi voudra-t'on qu’el-
de fe démente dans ce qui regarde
| eur génération ? N'y a-r'il pas en |: cet tout lieu de juger que puifque les animaux & les végétaux vivent, fe nourrifent & croiflent de la mêé- me-maniere ; ils fe reproduifent aufli tous d’une maniere femblable ? Or, | comme nous montrerons que les |; plantes conçoivent par des germes, | qui font eux-mêmes autant de peti- | res plantes , nous ferons obligés de conclure que la conception de l'hom- me, fe doit donc faire aufñli par de | petits corps organifés , qui foient | eux-mêmes autant de petits ani- | maux. Le récit de ce qu'on décou- | vre par le microfcope, dans Thu | meur deftinée à la génération des | animaux, difpofera par avance l'ef- | prit à tirer cette conclufion.
III.
La génération des corps vivans , n’eft que le dévelopement de leurs femences, & leurs femences ne font
48 De la Génération de l'Homme
ue de petits corps vivans formés … des le commencement du Monde, & renfermés alors dans les premiers individus mâles de chaque efpéce. | La premiere plante mâle, par Exem- ple, qui fut créée, ne contenoit pas» feulement la plante qui en devoit … venir d’abord , maïs elle renfermoit w encore toutes les autres plantes, qui » dans la fuite des fiécles, pouvoient … {ortir de celle-là, & les renfermoit M toutes envelopées les unes dans Îes ” autres. Le premier homme , tout. de méme, contenoit en lui, non-… feulement tous les defcendans qui en font fortis, & qui’en fertiromt , | mais encore :tous les defcendans pof-. fibles. Cette regle s'étend fans ex- ception , à routes les différentes ef- péces de corpsanimés ; en forte que da génération de chaque animal & dechaque plante, éft moins la pro- , duttion-d'un'nouvel être, que’le dé- velopement d’un être trés-ancien. … » La génération à fes loix ; elle -{e 4 fait dans l'homme & dans tous les w animaux par Le moyen des deux fe- xes : un &l'autre fournit une ma- tiere abfolument néceffäire à la con- ception.
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-par Les Vers Spermatiques. 749 eéption. Celle que fournit le mâle, eft une portion extraite du fang des artéres , & du fue des nerfs, travail- Ice dans une longue fuite de vaif {eaux fins & délicats, qui forment dans homme , :& dans la plüparr des autres animaux , deux pelotons | ovales, fitués l’an à côté de l’autre, | & fufpendus chacun au fond d’une | envelope membraneufe faite com- me une bourfe, + î ,: Quelques Philofophes regardent | feulement cette matiere comme une liqueur qui. contient une grande abondance d’efprits 3 mais fi l’on gonfulte es déconvertes de Ia Diop- trique , on la regardera comme con- | tenant un amas infini de petits ani- | maux qui font faits comme des | Vers: On les difcerne dans l'hom- | me, & dans la plüpart des bêtes, Ceux de l’homme ont la tête groffe, &c le corps crès-délié : ceux des bru- | ses ont la tête plus petite, & le ven- tre plus gros : les uns & les autres } font dans un mouvement trés-aétif. | Si l'on ouvre le corps d’un animal | fin & vigoureux, & qu'avec le | microfcope on examine les vaifleaux RO Tome II. Gg
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750 De la Génération de l'Homme {éminaires, on appercevra dans la M liqueur qu'ils contiendront , unff M prodigieux nombre de Vermifleaux, M qu'une petite portion de cette ma- 4 ticre, quand elle feroit moins grofle qu'un grain de fable , en laiflera voir 1 lus d'un million ; ou s'il arrive qu'on n’en découvre point, c'eft que 4 lhomme étoit ftérile. Ces Vers ti- rés hors du cadavre avec la liqueur w où ils nagent, & mis à paft pour L | être tee , vivent quelquefois M juiqu'à quatre Jours; mais dans lc cadavre ils ne pañlent pas vingt-qua- tre heures. Si l’on fait le même exa-! men fur le cadavre d’un vicillard ,# ‘on trouvera moins de ces Vers,en-" core feront-ils languiffans , quelque: fois même n’en trouvera-t'on point. Si c'eft fur celui d’un enfant de douze 4 à treize ans, il s'en préfentera une à grande quantité ; mais ils feront la # plüpart pliés & envelopés comme" des Infectes dans leurs nymphes +4 au lieu que dans les corps qui: ne font ni trop jeunes ni trop vieux , on les: trouve dévelopés & avec un mouve* ment trés-fenfible. Toutes circon-M flances , qui femblent déja nous don-
parles Vers Spermatiques. JS ner lieu.de conjeéturer que ces pe- tits animaux pourroient bien être la matiere effentielle > immédiate de ls génération, d'autant plus que les mé- mes expériences faites fur des Cogs , fur des Chiens, & far d'autres ani- maux qu'on peut ouvrir Vivans , réuffiflent de la même maniere. Quelques Médecins prennent pour matiere immédiate de La Génération, celle dont il fe fait dans le fexe une éva- | euation réglée; mais ils n’obfervent ps qu’elle ne contribue en rien à a formation de Yenfant. D'autres donnent ce nom à une humeur vif- queufe que fourniflent les glandes vaginales des femmes , mais c'eft avec auffi peu de fujet ; puifque cette humeur ne fert qu'à ramollir les parties qu'elle arrofe, & à lesren- | dre gliflantes, conformément. aux ufages que la nature en doit faire. D'autres enfin, appellent ainfi une humeur épaiffe, contenue dans les veflies qui compofent les ovaires des femmes. & connue. aujourd'hui . fous lenom d'œufs : ils prétendent | queces œufs renferment en petit, | toutes les parties de l'enfant , comme | Ggiÿ
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+sz De La Génération de l'Homme. n.. la graine renferme la plante. Leur fentiment, quoique vraifemblable,. ‘4 n'eft pas néanmoins vrai , puifque M ces. œufs, qui ne font point encore M fécondés , ne contiennent par confé- oi: uent aucune partie du fœtus ; aw (0 lieu que les graines des végétaux aufquelles ils ies comparent, ont déja reçu ce qui doit les rendre fécondes.. M Mais fi l'œuf n’eft point cette mas 1 tiere immédiate dont nous parlons. M À eft toujours le lieu où elle eft ad- mile & fomentée, & ainfi ne con-\ tribue pas peu à la génération. L'œuf ft un corps membraneux, fait en M forme de petit fac, & rempli d'une 1 liqueur qui s'épaiflit au feu. H ya deflüus, un point blanchätre prefque w imperceptible, que lon nomme Ci. catricule. C'eft une cellule propre à recevoir quelqu'un des Vermifleaux contenus dans la fubftance dumäle. 1 Elle cit faite de maniere à n’en pou-M voir admettre qu'un feul.. On la di- ftingue fort fenfiblement dans les œubs des Oifeaux. Ce qu'il yarde. ‘remarquable, c’elt que quand l'œuf” a été fécondé par le mâle, on apper- çoit dansla cicatricule un petit ani.
parles Vers Spermatiques. 753 mal; & que lorfqu'il ne l'a pas été, on n'y en appercoit aucun. De forte qu’il femble que la conception de l'enfant ne s’accompliffe, que lorf- que parmi un fi grand nombre de petits animaux renfermés dans la fubftance du mâle, il s’en introduit quelqu'un dans l'œuf de la femme, ou pc lo per enfuite, & y ac quérir la figure d'homme. Cette hy- pothefe , commeé on va voir , ne LE | .-pofe rien dont on ne trouve une f- | delle image dans la maniere dont les
plantes conçoivent. HU He
IV.
: + La génération fi variée en appa- rence : AS les différentes efpéces de |: corps vivaps, ne fuit efenticllement dans tous’, que Îles mêmes loix, On | obferve dans tous diverfes parties | qui conftituent les fexes , & fans lef- quelles la génération eft impoffible. Ces. parties fe trouvent égalemenr dans l'homme, dans les animaux à __ quatrebieds, dans les Oifeaux , dans | les Poiflons, dans les Infeétes, & | danslesplantes ; avec cette circon-
En a D MES PP CR NS TT OU D CUS MR Re PA or
354 De la Génération del'Homine À ftance toutefois , ue les deux fexes
internes & les parties € ï mâle & de la femelle. li n'y en a “ point non plus parmi les Oifeaux & parmi les Poiflons connus ; MAIS M on trouve les deux fexes réunis dans quelques efpéces d'Infedtes , Entre M lefquels font les Limaçons de terre, » les Sangfues , les Vers deterre , &C- Cependant aucun de ces Infectes ne | peut concevoir fans le fecours de # l'autre. Ce qu'il y a feulement ici … de particulier ; c'eft que les deux | Infeétes peuvent concevoir enmême temps l’un de l'autre par un double. * accouplement. Les plantes ont leurs » fexes aufli-bien que les animaux. | | Les parties mâles des plantes, font | les Etamines, garnies de leurs fomi- mets; & les parties femelles , font
les Pifhiles. On entend par Etaminess
par les Vers Spermatiques. 375$
ces petits filets placés ordinairement au milieu de la fleur : par Sommets, ce qui termine le haut des filets ; 8. par Pifhiles, une petite tige verte qui s'éleve entre les filets dont nous par- lons. Dans le Lis, par exemple, les petits corps jaunes qui occupent le milieu de la fleur, font les fommets: | les filets blancs qui les foûtiennent ,
font les Etamines ; & ces parties en-. | femble font les parties mâles. La | poudre jaune qui fe détache: de ces fommets , & qui tient aux doigts | quand on y touche, contient les | germes du Lis. La tige verte & min- . ce qui paroît entre ces petits corps . jaunes, eft ce qu'on nomme le Pi- | file. Cette tige eft creufe & termi- | née €n haut par trois coins arrondis & fendus ; elle recoit les germes qui fe détachent des fommets du | His, & elle les conduit jufqu’au ré- | fervoir des graines : car le bas du piftilé cache dans fa cavité de petits œufs , ou autrement des véficules | féminaires, qui font les graines de | Ja plante. Ces graines deviennent | fécondes par l'intromiflion des ger- mes qu'elles reçoivent; & toute la
da sa Haru de did à à he nie on ei à ie ail 556 Dela Génération de l'Homme partie entiere qui comprend le hau
Re le bas du piftile, eftlapartiefe-
melle du lis. k
La plupart des plantes portent fur © fa même fleur les deux fexes. On M peur nommer celles-là Plantes Andre ü ges, I yen a d'autres efpéces, où
les deux fexes font féparés en diffé-
rens endroits du même pieds &
d'autres, où ils fe trouvent fur des * picds diférens , & tout-à-fait détae 4 chés. Entre ces dernieres, on peuf «
appeller mâles , celles qui portent
les éramines garnies de leurs fom- ? mets ; & femelles , celles qui por- 3 tent les piftiles. Parmi les plantes qui produifent fur de même pied ; : Jes parties mâles &c les pure fe- |
| des autres , on compte le Blé de Turquie ; la | Larme de Job , les efpéces de Ricin, # le Tournefol, PAmbrofie, le Sapin, j
melles féparées les unes
fe Noifetier , le Chêne , l'Aune, &c. Entre celles dont les parries mâles
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& les parties femelles croiffent fépa- | rément fur les différens pieds de la mêmecfpéce , on comprend da Mer-
ÿ-
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curiale , le Chanvre, Epinard ,
FOrtie, le Houblon, le Saule tie
Peuplier ;
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par les Vers Spermatiques! >> Peuplier, &c. Dans les fleurs à feuil. iés, les Etamines prennent leur ori- gine des feuilles de la fleur. Dans celles qui font fans feuilles , & qu’on nomme Chatens, comme par exem- ple , dans les fleurs du Noyer, elles artent du Pédicule , C’eft-à-dire ; de a queue même de la fleur, & quel- quefois fe trouvent fi courtes, qu'à peine paroiflent-elles. Pour ce qui cft des fommets, il y a des fleuts où ils ne font que l'extrémité même des Étamines, laquelle eft élargie & ap-
| platie. En quelques autres , les fom- mets paroïflent faits de l'union des
| filets ou Etamines, qui fe confon- | dant enfemmble, forment un petit tuyau. La plüpart des fomniets font divilés en deux bourfes , qui, le plus fouvent s'ouvrent en deux par les côtés, comme une porte brifée. | Elles renferment une poufficre fine | & réfineufe, qui étant foufflée au _ travers de la flamme d’une bougie, ” s'enflamme aifément. Cette pouflic- re, felon ce qu’elle paroît par le mi- l'crofcope, cft un amas de petits glo- | bules, dont la couleur & la grofieur varient felon la diverfité des plantes,
Tome IL. Hh :
et 4 OP du dé à T » 4 ar À j CN dt dre: es AT PR ETS TON TOUR OP AT . CUT LR A AS
À | | 758 De La Génération de l'Homme & dont les furfaces font quelquefois tout hériflées de pointes. On n'apu jufqu'ici découvrir dans ces globu- LA les aucun germe de plante. Îl y 24 néanmoins tout lieu de juger, par les effets qu'ils produifent , que char LA que globule renferme en rACOUTCI M une plante de la même nature que . celle où il croît. Le piftile tient lieu / des parties, qui dans Îes animaux femelles font deftinées à la générar, tion : il occupe ordinairement leu centre te la fleur. 1 n’a pas la même « figure dans toutes les plantes. En, quelques-unes , il eft rond ; en d’au- M tres, quarré; En d’autres, triangu- Jaire, ovale, femblable à un fufeau, “ j un chapiteau , à une piramide, M
Cette partie ef ordinairement fiftus leufe , & ouverte en haut par plu-! Geurs fentes garnies de petits poils, ! & enduites d'un fuc gluant: Le fond. du piftileelt le réfervoir des graines,s Ce réfervoir peut étre appellé du, nom d'ovaire , à caufe du rapports qu'il a avec lesovaires des animaux." 11 femble aufli que nous pouvons! nommer 7rompe, Je canal: qui :fortk de cet ovaire, & dont l'ouverture!
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LL DE. à. dun M Are
par les Vers Spermatiques. 7$9 eft à l'extrémité du piftile ; puifque par fon ufage il paroît femblable aux trompes de la matrice ; & ce font aufli les termes dont nousnous fervirons en parlant de ces mêmes parties. Nous remarquerons donc , que comme dans les animaux on rencontre autant de trompes que d'ovaires ; aufi dans les plantes on trouve prefque toûjours autant de ces parties que nous y appellons Trompes , que de celles que nous nommons Ovaires. À l'égard des fleurs, où les deux fexes font réunis, le piftile eft placé entre kes étamines, Cette fituation fait qu'il fe couvre aifément de leur poufficre féconde : dont quelques grains s’infinuent dans la cavité de la trompe, Mais lorf- que les parties mâles & les parties fémelles. au lieu de fe trouver en: femble, font féparées en différens | endroits d'un même pied , ou fur . différens pieds d'une même efpéce , C'eft par l'entremife. du vent que les plantes conçoivent. L'on comprend aflez que les fommets venant à être
fecoués par le vent dans le temps de
leur maturité , répandent la pouflie- hij
76© Dela Génération de l'Homme :.
se qui les couvre ÿ & que cette pouf …
fiere eft enfuite portee par le moyen
de air fur les piftiles, où la glue
qu'elle y rencontre fert à la retenir,
C'eft alors que ces petits globules , Lo
ou plütôt ces petits germes de plan-
tes paffant par les cavités destrom- W
pes, vont chacun s'infinuer dans une
graine Ou véficule féminaire, dans
Jaquelle ils fe confervent comme
dans un œuf , & commencent à 1 prendre quelque accroiffement. Les ,
Jantes femelles , ou cette poufferé : ne peut parvenir . demeurent féri-
les. Toutes les plantes dont les fleurs
n’ont point de fommets , font ftéri-
les auf, comme on peut le remar+ quér dans la Pivoine à fleurs dou- M bles, & dans le Grenadier fauvage. M “1 eft vrai que la Pivoine à fleurs «
doubles produit quelquefois des | goufles, où l'on voit des apparen- M
ces de graines, mais CES prétendues à
raines ne viennent point à maturi- M té. Nous ajoûtenons, que fion Ôtem x une plante Îles fommets de fes w fleurs, on lui ôte en mème temps
tout moyen de multiplier : c'eft ces qu'il. eft facile d'éprouver fur le Blé
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par les Vers Spermatiquess. 76%. de Turquie & fur le Ricin, en.en coupant les étamines avant qu'elles foient mures ; car alors les piftiles , au lieu de porter des graines fécon-
des, ne porteront que quelques vé-
ficules vuides; qui ne tarderont pas même à fécher. Si entre les plantes d'une même efpéce,, dont les fleurs & les fruits croiffent fur des pieds féparés , l’on en cultive en particu- | lier quelqu'une de femelle , en forte |: qu'elle ne foit point à portée de re- cevoir aucun grain de la poufliere qui fe détache des fleurs du mâle ; cette plante folitaire, ou ne condui- ra point de fruits à maturité , ou | n’en donnera que de flériles , qui | feront femblables à ces œufs que | font les Poules fans le, fecours :du Coq, dans lefquels iln’y a point de germe. C’eft une obfervation qui {e | peut faire aifément fur la mercuria- | le, fur le chanvre, & fur d’autres lantes. Que l’on confidere avec foin . les graines ou véficules des végétaux avant qu’elles ayent été rendues fe- condes , on ne les verra remplies que d’une liqueur claire, & on n'y remarquera Jamais CE corps opaque Hh ii}
762 De la Génération de l'Homme que l’on difcerne dans les autres , Îe- quel fe dévelopant à mefure que la graine croît, laiffe affez voir qu'il eft le principe de la plante, ou plü- tôt la plante même en abregé. Ajoü-
tons que lorfque les fleurs font dans di leur perfection, non-feulement les M
extrémités des piftiles fe couvrent de la poufliere qui échappe des fom- mets; mais que fi l’on ouvre les trom-
pes des piftiles, on rencontre alors 4
dans leurs cavités jufques vers les graines ou véficules féminaires , une grande quantité de cette poufliere. Il ne refte plus qu'à découvrir par où le petit globule, ou autrement la petite plante , peutentrer dans la graine pour la rendre féconde. Ce
pañage eft très-fenfible dans la plû- i
part des graines : elles ont une petite
ouverture prés de l'endroit qui les w
attache. Cette ouverture eft une cel-
lule femblable à celle que l'on nom- 4
me Cicatricule, dans les œufs des ani- : maux; & elle n’eft pour l’ordinaire
capable de contenir qu'un feul ger- M
me. Soit donc que le petit globule de pouflicre qui eft arrivé par la trompe jufqu’à l'ovaire de la plante,
par les ers Spermatiques. 763
éintroduife tout entier dans la cel-
lule dont il s’agit, foit que la ma- ticre réfiñeufe du même globule ve. hant à être difloute par la liqueur qui enduit la trompe, laifle échap- per la petite plante toute nue, cette plante s’infinue toûjours , d’une ma-
niere ou d’une autre, dans la cellule.
Il n'y a qu'à examiner les pois & Îes féves d'haricot, pour y diftin- guer fenfiblement cet She ; OÙ cette cicatricule, avec la jeune plan- te cachée dedans , laquelle femble | en défendre l'entrée par fa petite ra- cine.
” Que ce qui fe pañfe dans la géné- fation des végétaux, ferve donc à nous faire juger de ce qui fe pañle dans les autres corps vivans; & puif- que la conception des plantes fe fait par des germes, qui font eux-mêmes de petites plantes, & qui fe déta- chant des parties mâles du végétal , | entrent dans les œufs, ou autre- | ment dans les graines de la plante ; la conception de l'Homme & des autres Animaux , fe fait de même par de petits animaux, qui de la fubftance féminaire du mâle, dans
Hh iv
. Quandces petits animaux fe font M ainfi introduits dans leurs œufs , ils y croiflent infenfblement , &yde- meurent jufqu’à ce qu'ils ayent ac- 4 quis un certain point de grandeur w
& de maturité. Ces œufs font de deux fortes ; les uns envelopent & « nourriflent le fœtus dans le corps même de la mere ; les autres l’enve- Jopent & Ie nourriflent hors du corps de la mere. Les animaux qui pro- duifent les premiers, font appellés Vivipares, parce qu'ils enfantent leurs petits tout vivans. Ceux qui produi- {ent les feconds , font nommés Ovi- pares parce qu’ils enfantent leurs petits encore enfermés dans l'œuf. L'Homme, les Animaux à, quatre pieds, quelques Poiffons, & quel- ques Reptiles , font des animaux vivipares. Les Oifeaux , la plüpart N des Poiflons , & tous les Infeétes font des ovipares. Entre les œufs des ovi parcs ; les uns font fécondés dans le
| par les Vers Spermatiquess. 765 | corps même de la mere, comme les | œufs detous les Oifeaux ; & les au- tres ne le font que hors de la mere , comme ceux de prefque tous les Poiflons. Car parmi ces derniers , le mâle fuit ordinairement la femelle dans le temps qu'elle pond, & ïl Jaiffe échapper alors une liqueur qui | rend féconds les œufs fur lefquels | -elle.ferépand. : on | Dans les œufs des Oifeaux , le blanc ou le fuc glaireux fournit la nourriture. au petit fœtus. Ce fuc glaireux fe fond peu à peu par la chaleur; il pañe enfuite par les deux cordons qui tiennent le jaune fuf- pendu, &traverfant ce Jaune qui fert à lOifeau de Placenta, il fe gliffe par les vaifleaux umbilicaux , jufqu’au corps de POifeau. Tous les petits des autres animaux OvVipares {e nourriflent dans l'œuf à peu prés de la même maniere. Pour ce qui eft _ des vivipares, leurs œufs rendus fé- | conds dans les ovaires, venant à s'é- _ chapper de leurs loges. defcendent par les trompes jufques dans la ma- _ trice; ils n’y font pas plütôt tombés, | qu'ils s’yattachent par l'endroit qui
+66 De la Génération de l'Homme
les lioit à l’ovaire ; puis par le . moyen du cordonumbilical , & des
petites bouches du placenta , le fœ:
tus, toûjours contenu dans l'œuf, tire fa nourriture des vaifleaux la- étés de la matrice, comme le Poulet
tire la fienne du blanc de l'œuf , par le moyen du jaune qui eft fon pla- centa. à
Au regard des plantes, on peut dire qu’elles font tout enfemble & ovipares , & vivipares. Elles font ovipares, en ce qu'elles produifent des graines qui ne different guëères des œufs des Oifeaux; car la petite plante n’eft-elle pas contenue dans la cellule de [a graine , comme l’em- brion dans la cicatricule de l'œuf? Les lobes des femences ne renfer- ment-ils pas la premiere nourriture de la plante, comme le blanc de Fœufrenferme celle du Poulet ? Les vaifleaux qui compofent ces mêmes lobes , ne tiennent-ils pas lieu de placenta à lajeune plante en lui fil- trant fon fuc nourricier ; & les con-
duits qui lui portent ce fuc ainfi pré-
paré, ne font-ils pas ce que fait dans
Je Poulet le cordon umbilical > Elles
par lesWers Spermatiques. 767 font auffi vivipares , puifqu'elles produifent des bourgeons , c’eft à- dire, des ptantes déja toutes éclofes & toutes formées.
On ne finiroit pas, fi l’on vouloit | fur ce fujet examiner à fond toute | Ja conformité qui fe trouve entre les animaux & les végétaux. Elle eft fi
rande dans ce qui regarde la loi eflentielle de la génération, qu'à cet | égard, on peut dire que ce qui fe |‘ pañfe dans les uns, eft une image de ce qui fe pafle dans les autres.
V.
On fait, & on ne peut le confi- dérer fans plaifir, avec quelle indu- ftrie les rejettons des plantes , gar- nis de leurs feuilles, de leurs fleurs & de ieurs fruits , font arrangés dans les bourgeons. On fcait que le plus 4 œuf d'un Infete , cache un _ Ver qui s’y dévelope d’abord peu à | peu, & qui enfuite y quitte la for- me de Ver pour fortir fous celle de Mouche, de Papillon , ou de quel- que autre Infeête femblable. On fcait enfin que les œufs des animaux
768 De la Génération del’ Homme plus grands , renferment ; dans une | partie à peine vifñble, tout PAni-. mal qui en doit naître. La connoif- fance de ces merveilles doit dimi- nuér l’étonnément où l’on pourroit être fur la Génération de l'Homme par le Ver Spermatique. Pour bien fuivre une métamorphofe d’abord _fifurprenante ; il faut confidérer ce. Ver dans Le corps d’un enfant. 3 : Tandis que l'enfant eft dans {es premieres, années le Ver Sperma- tique dont il s'agit , n'eft encore qu'un Ver engourdi &c fans action ; out replié für lui-même , & qui pour fe déveloper & fe mouvoir , a befoin d’une nourriture plus conve- nablé. L'enfant eft-il parvenu à un âge plus fort, &a-vil atteint le ter- me que la Nature à fixé à l'Homme pour fe reproduire, Îe Ver réveillé alors par des fucs plusactifs , fe dé- brouille; il prend un mouvement fenfble, & nejaiffe plus douter de ce qu'il ft. Il perfévere dans le mé- me état tout le refte du temps qu'il perfévere dans le même lieu. Mais #l change bientôt de fort , lorfque à la faveur du liquide où il nage , 1h
æ
22
par les Vers Spermatiques. 7 69
| yient à pañler du corps de homme
dans celui de la femme. Ileft alors . porté dans les trompes jufqu’à lo-
| Vaire : l'œuf qui s'y trouve mur le
pee & dont la cicatricule eft a plus ouverte , le reçoit fans peine ;
| je petit Ver s'attache par fa queue | aux membranes de la cellule ou il
vient d'entrer. Cette queue eftun
| cordon compolé de plulieurs petits
tuyaux , qui font déja le cordon umbilical de l'enfant , & par lef- quels les fucs nourriciers font por- tés de l'Animal à l'œuf, & de l'œuf à l’Animal. Dans ce commerce ré-
. «
| ciproque, PAnimal & l'œuf ne font
qu'un feul corps , qui venant à crof-
tre, eftobligé de s'échapper de l'o-
vaire , & de defcendre par lestrom- pes dans la matrice. L’œuf ainfi ar-
rivé dans un lieu que la Nature lui
a deftiné particulierement, s’y colle par l'endroit qui auparavant l'unif- {oit à l'ovaire. L'Animal nourri alors par de nouveaux fucs , fe dévelope de plus en plus; & bien-tôt ce n'eft plus un Ver Spermatique , mais un fœtus humain. L'œuf, de fon côte, forme le placenta de l'enfant. La.
770 Dela Génération de L'Homme
pellicule extérieure du Ver reçoit ne extenfion confidérable, & fait l'envelope que les Anatomiftes ap- el
pellent Amnios , laquelle renferme
le fœtus immédiatement : la mem- FU
brane de la cicatricule forme cette M autre envelope que les mêmes Ana- 4 tomiftes nomment Chorion, 8 qui eft M
par-deflus l'amnios. Quand plufieurs
œufs fe trouvent murs à la fois; chacun de ces œufs reçoit fon Ver #
Spermatique, & il fe fait des ju-
meaux. La cicatricule , ainfi que !
© nous l'avons remarqué , eft conftrui- E te de maniere à n’admettre ordinai-
rement qu'un Ver ; mais fi par quel- ue cas extraordinaire , il arrive
qu’elle foit affez grande pour en ad- |
mettre davantage , il fe forme des monitres à plulieurs têtes, & dont les autres membres fe multiplient plus ou moins, felon le nombre des Vers introduits.
Le fœtus eft ordinairement neuf
mois dans le fein de fa mere. Pen-
dant ce temps , il croît & fe per- feétionne infenfiblement : mais au bout du terme, il eff fi grand & fi vigoureux , qu'il ne peut plus {e con-
par les Vers Spermatiques. 731 tenir dans un fi petit efpace. Il cher- | che alors un féjour plus libre; & | aprés divers efforts pour fe dégager
de fa prifon , il s'échappe, & com- mence à refpirer, devenu homme enfin de Ver Spermatique qu'il étoit dans fon commencement. |
Fin de la Difertation.
Cette Thefe compofée en Latin par Mon- fieur Geoffroy, de l’Académie Royale des Sçiences de Paris, & Docteur Régent de la Faculté de Médecine de Paris, a été foûte- nue fous la Préfidence de ce Doéteur, le Jeudi treiziéme jour de Novembre mil {ept cent quatre, Il en eft parlé au long dans le vingt-neuviéme Journal des Scavans de mil fept cent cinq, & dans les Mémoires de Trévoux du mois de Novembre mil fept cent cinq, page 1846.
772
De L'Académie Royale des Sciences , Do= à éteur- R égent de la faculté de Médeit- ne de Paris , € réponfe à quelques dif.
… ficultés qui lui ont été faites contre la
précedente Difertation [ur le fjflême de La Génération de l'Homme par les Vers
Spermatiques. Laquelle lettre 4 étéen- voyée par M: Geoffroi à l'Auteur de ce
Livre.
MonsiEUR,
jo RODT RUES DE M GEOFFROY,
4 à |
& \
W
Puifque la lettre que jai écriteà |
un de mes amis de Province fur la » Génération de l'Homme parles Vers. Spermatiques , vous paroît propre à *
éclaircir & à confirmer ce fyRème , j'accepte avec reconnoiflance l'offre obligeante que, vous ME faites de
Vinférer dans la nouvelle édition de :
votre Traité de la Génération des Vers avec la théfe quej'at déja don-
née fur cette matiere, & que vous.
n'avez
Dont Éflidiueté -: L'éitdi": + : LE F
Lettre de M. Geoffroy. 773 | n'avez pas juÿée indigne du foin que vous avez pris de la traduire en notre langue. Voilà donc cette lettre, | Monfieur , que je vousenvoye tranf- | crite au net. Je vous prie de la reli- - re encore une fois ; vous la produi- | rez, ou vous la fupprimerez, com- | me vous le jugerez à propos : je vous Fabandonne. Jefuis, &c.
MONSIEUR,
Ê Votre trés-humble & trés- obéiffant ferviteur , Grzor- FROY.
| JL ne faut pas croire, que j'aie | Aavanccle fylléme de laGénération | des corps vivans dans les plantes, | dans les animaux, & particuliere- ment dans l’homme ; comme une | vérité inconteftable, bien loin de | cela je n’ai prétendu la propofer que comme une queftion problematique, | telle que doivent être les queftions | de nos Thefes de Médecine , dont | on peut foûtenir prefque également | Paffirmative & [a negative, & com- | me le font en effet les Bacheliers, Tome II, 8 7
Lettre de M. Geoffroy. "4 i
ui font obligés de parler dans ces Rte d’Aëtes. 110 On peut donc ne regarder ce fen- l timent que comme une hypothefe un peu hazardée, mais qui cepen- À dant , toute hazardée qu'elle et, ne manque pas de vrai-femblance , j'o- ie fe dire même qu’elle en a plus qu'au- \ | cune opinion qu'il y ait eu jufqu'à 4 préfent fur la génération. 1 Ce qui rend une hyvorhefc plus LA) vraifemblable qu'une autre , c'eft lorfqu’on y fuppofe moins de chofes, lorfau’on y explique un plus grand M nombre de faits & d’une maniere M plus fimple. Or cc fentiment fur la W reproduétion des corps vivans €ft n
“plus fimple que cout autre , plus gé- néral & fuppofe moins. Il eft plus” fimple , puiique dans ce fentiment , . tous les corps organifés font formés. dès le commencement du monde par l’Auteur de la nature; au lieu … qu'il éroit très-difficile de concevoir ” leur formation dans l’ancienne opi-, nion qui mettoit la génération dans Parrangement fortuit de quelques parties de matiere mélées confufe-
ment, 11 eft plus général, puifque,
_. Lettrede M. Geoffroy. 775 par ce fentiment , on explique éga- lement la génération dans tous les corps organifés. A la vérité , le fyftè- me des œufs & des graines paroît- aufli La êc aufli général, mais il fuppofe le point principal de tout le fyftême, c’eft l'animal & la plante tout. formés dans l'œuf & dans la graine , ce qui n’eft point fuppofé dans ce fentiment-ci. | Je disque les Défenfeurs du fyfté- |: me des œufs fuppofent le petit ani-
mal dans l'œuf, mais ils ne peuvent le démontrer qu'après la féconda- tion : & pareïillement ils fuppofent | dans les graines les petits germes des | plantes, mais ils ne peuvent faire voir ces rudimens de la plante dans Ïes graines avant leur fécondation. Au contraire , fi l’on examine les œufs des animaux avant qu'ils ayent été fécondés par le mâle, onny. peut découvrir aucuns prémices de Fanimal. Dans les œufs que les pou- les pondent fans le coq , quoique ces œufs paroiflent auffi beaux .& auf gros que Îles autres , cependant onne | _ voit qu'une cicatricule vuide & dans | Jaquelle on ne trouve point ce petit La Ji ij
=
776 Latrede M. Geoffroy... 0 corps, qu'on reconnoît par le déve " loppement qui s’en fait dans lafuite, M étrele corps déja forme, du poulet. Ceux qui ont. élevé des vers à foye fcavent que fi un papillon vient à | pondre des œufs fans l’aide du mâle, ces œufs font clairs ,tranfparens , &£ qu'on n’y voit pas ce petit point noit ou opaque ; ( qui eft le commence: ment du petit, Ver où de la petite » chenille ,) qu'on découvre dans les œufs féconds ; ce qui eft caufe qu'on h rejette ces. œufs clairs qui font toû; jours ftériles. Oh rencontre MÊME M fouvent de ces œufs ftériles parmi les œufs féconds pondus tous par le mé-
me papillon, parce qu'apparemment ces œufs n’ont pu Être fécondés com- me les autres. pour gquelque. caufe
articuliere. À ot À
. Dans les graines on obferve la mé: me chofe. On rencontre fouvent des » graines fans germes , &c par confe- quent ftériles. Et on en trouve mês me au-milieu de quelques fruits auf : beaux en apparence , que les autres.
Si on obferve d’ailleurs toutes les
graines dans leur commencement avant que la fleur foit tout-à-fait
| Lettre de M. Geoffroy. 777 | épanouie, on les trouvera claires & | tranfparentes, & fion les examine quelque tems aprés que la fleur eft pañlée, c’eft-à-dire , après [eur f€- condation , ces graines font rendues. opaques par un petit corps qui ef apparemment le germe.
. Les Ovariftes fuppofent que. ces germes n’ont fait.que croître , & u'ils étoient déja dans les œufs & | ie les graines , mais cen’eft aan |. fuppofition gratuite ; & puifqu’or nc peut par aucun moyen les apper- | -cevoir dansles œufs & danses grai- | nes avant leur fécondation , quoi- qu'on les y: découvre aifément par la: fuite , il eft bien plus naturel de- croire que ces germes n'étoient au- paravant ni dans les œufs nidans les. graines , & qu'ils n'y font arrivés. que dans l'inftant de cette féconda- in. te tu Sat | |. . Pour.fe convaincre de ce que j'a- vance. il n’y a qu'à confidérer. ce: qui fe pañé dans Îe tems de la fécon-
dation chez les animaux. |
.: Parmi les Poiflons, qui ne s’accou- plent point, la liqueur , qui dansle: male eft deftinée à la génération , ne
5 M di
778 .Lettrede M. Geoffroy. fait que fe répandre fur les œufs que la femelle vient de pondre, & qui flotent dans l'eau. Parmi les autres animaux, où fon ne peut obferver les chofes de la même maniere, on fcair feulement que la liqueur du mâle fe porte non-feulement dans la cavité de la matrice, mais même jufques dans les trompes ; où on la trouve fouvent dans les animaux que Fon ouvre peu de tems aprés Paccouplement ; & il eft à préfumer qu'elle arrive jufqu'aux ovaires, OÙ elle arrofe quelques œufs de la fe- melle. |
La fécondation fe fait donc par l'épanchement de cette liqueur du mâle fur l'œuf ; d’où on peut con- clure fort naturellement que l'effet
que cette liqueur produit fur les œufs
des animaux, et principalement d'y porter le petit.Ver ou le petit ani- . mal qu’on découvre dans Pœufaprés
_ce temslà, & d'autant plus qu'on
Je diftingue déja dans cette liqueur ê
fécondante.
Nous avons d'autant plus de rai-
fon de croire que ces petits Vers ow animaux, dont la liqueur du mâle eft
Lettre de M. Geoffroy. 3795
| remplie, font les principes de la gé- nération ou le commencement de :
l'Homme & des autres animaux, que nous le trouvons roûjours con- bise dans les liqueurs qui rem- pliffent les vaifleaux fpermatiques de tous les animaux , qu’ils varient fe-
| Jon leurs differentes efpéces ,& qu'ils
manquent dans ces liqueurs , lorfque par l’âge ou par les maladies, elles
| deviennent fkcriles.
En établiflant de cette maniere, le fyftême de la génération des Ani- maux, nous ne raifonnons que fur des faits conftans &c fans rien fuppo- fer d’incertain , au lieu que les Ova- riftes fuppofent , ro. Les commence- mens de l’animal dansl'œuf, quoi- qu'ils ne les voyent point , & de plus un efprit fécondant dans la liqueur du mâle deftinée à la génération, ce qui eft très-incertain. Car felon eux, cet efprit féminal doit être très-fub:
| til & trés-volatil , & cependant par- | miles animaux aquatiques, cet cf-
prit tout volatil qu'il eft, n’eft ni énervé ni difliné par les eaux avec lefquelles la liqueur fe mêle ; ce qui paroît tout-à-faitimpofible. Parmi
5$o Lettre de M. Geoffroy. Ja plüpart des Poiflons iln'y à point. d'accouplement; la emelle jette fes
+
Al
le frai fur ces mêmes œufs; oravant M que l'eau ait étendu cette liqueur fur 4 tous ces œufs , l'efprit fécondant doit en avoir été diffipé par les eaux- La difficulté de la fécondation eft encore plus. confidérable pour les huitres & les autres coquillages qui fe tiennent attachés aux rochers où au fond de la mer , fans avoir que très-peu de mouvement. Le fai des mâles eft porté au gré des eaux de côté & d'autre, & enfin le hazard fait que les œufs des femelles en font touchés & rendus féconds. Que de- viendroit pendant ce tranfport l’ef- prit féminal , fi la génération fe fai- {oit par fon entremife? Ilauroit tout le tems de s’exhaler, & jamais les œufs des huitres & des autres co- quillages de cette nature, ne POUF roient être rendus fécondbs. Nous évitons donc dans notre {y- féme.ces deux fuppofitions, & par confequent jufques ici ce fyftème eft plus fimple que celui des Ovariftes pour la génération des animaux. | Voyons
œufs , & le mâle qui la fuit répant de
Lettre de M. Geoffroy. 78% | Voyons préfentement sil n'en cft … pas de même pour la génération des | -plantes. | Jufqu’à ce que la fleur commence _ àpañler, on n'appercçoit aucun corps | ou germe de plante dans les em- | bryons des graines ou veficules fémi- | naïres, & on ne.commence à apper- ! cevoir du changement dans ces em- | bryons, que lorfqué la poufliere des |. étamines efttombée. s | Cette pouflicre des étamines eft néceflaire à la fécondation , puifque | dansles plantes où les étamines naïf. fent fur le même pied en des lieux diffcrens , ou fur différents pieds, fi | on vient à couper ces étamines dans | Jletems qu’elles commencent à pa- æoître , & avant qu’elles {oient ou- | vertes, les fruits ne viennent point à maturité , ou s'ils meuriflent , ilsne contiennent point de germes, & | font par conf. equent ftériles. . | La nécefité de la poufliere des Le étamines pour faire croître les grai- nes, pour les faire venir à maturité, _& pour les rendre fécondes , €ftcon-
| firmée par les obfervations de tous Tome IL. | Kk
Loch : db : ir
82 Lettre de M. Geoffroy. les Botaniftes fur le Palmier qui pre- duitles dattes. c'EC
Certe efpéce d'arbre porte leséta- « mines fur un pied fépare de celui qui porte les fruits : de maniere qu'on En difingue ordinairement les piedsen . mâle & femelle. Theophrafte , Prof- : per Alpin ;, & tous les Botaniftes. E Gnviennent que fi un pied femelle M n'a point de mâle dans fon voifinage, il ne porte point de fruits, ouque s'il en porte, jls ne viennent que ra- | rement À maturité » ils font àpres BR de mauvais goût , ils font fans ” noyau & par confequent fans germe: mais pour faire meurir ces fruits, 8 M pour Îles rendre bons à manger ; OR à a foin ,ou de planter un Palmier mâ- Je dans le voifinage , où de couper «
des branches du Palmier mâle char- M gées d’étamines fleuries , & de les -atracher aux branches du Palmier fe-u melle ; quelquefois méme on ne fait. que fécouer ces branches far ecllesu
.du Palmier femelle , & pour lorsil” produit de bons fruits , en abondan- ce & féconds. Cette obfervation fut " confirmée à M. Tourneforten 1697- À par Hadgi Muftapha Aga homme À
__ Lettre de M. Geoffroy. 783 d'efprit & curicux , Ambaffadeur de Tripoli vers le Roi, comme ce fça- vant Botanifte le rapporte dans fes Inftitutions Botaniques.
Ce n'eft pas feulement fur Les Pal: mricrs qué ces obfervations fe véri. fient! Cela eft encore tres-fenfible fur la plûpart des plantes qui por- tent Îes fleurs & les fruits fur diffe- Tens pieds ou fur differens endroits du même pied, pourvü que lon ait Un trés-grand foin de couper les éta£ mines avant qu’elles ayent comment cé à fe déveloper, où ‘pourvû que l'on tienne les plantes femelles dans | des endroits où la pouficre des Éta- |: mines ne puiflé avoir aucun acces , comme il a été dit dans la Thefe. Je fçai bien qu'on pourra m'objeéter ce que rapporte M. Tourñefort dans ces mêmes Inflitutions, qu'il a vû un | pied de femelle de houblon produire des graines dans le Jardin du Roi . | où il n’y avoit point de pied mâle: mais on peut Îui répondre que les étamines ont pü être apportées d’ail- leurs fur ce pied femelleipär le vent, comme nous en avonsiun bel exem- ple rapporté par Jovianus rhin $
| i
784 Late de MG eoffroy.
Précepteur d’Alphonfe Roi de Na ples , qui raconté quel'on vit de fon fems, deux Palmiers, Lun mâle culti- ve à Brindes, 8 l’autre femelle éler yvé dans les bois d'Ortrante 5 que Ce dernier fut plufieurs années fans por- ter de-fruits , jufqu’à ce qu'enfin s'é- tant élevé au-defius des autres arbres de la forêt, äi püt appercevoir (dit le Poëte } le Palmier mâle de Brin-
licuës, Car alorsil commença à POr-
ter des fruits en abondance. Iln'y a À
aucun heu de douter qu'il,ne com- mença pour lors à porter des fruits » ue .PACE qi COM mença dés-lors À recevoir ficre des éramines.que le vent enlc- voit de deflus Je Palmier mâle , & - qui étoit emportée.par-defius les au- tres arbres. Nous expliquons par-là
d'une, maniere naturelle ès fenfble «
cette Fécondité qui a.bien gmbarraffé %es anciens Phyficiens , & auw'ils at
tribuoient À la fympathie ouàfa-
des ; quoiqu'éloigné de. plufeurs ;
{ur fes-branches la pouf
mour.qui fe rencontroit entre let at
bres. Voici les paroles de l'Auteur;; Brandufi fatis lonigè viret ardua tertis Arbor:, Idrmæis ufque petita:locis ;
:
|
d
_ Lettre de M.Geoffry. 785$ Altera hydruntinis in faltibusæmula Palma , … Illa virum referens, hæc muliebre decus. Nonuno crevere folo , diflantibus agris, Nulla loci facies , nec focialis amor. : Permanfit fine prole diu , fine fruétibus arbo® -. Utraque , frondofis , & fine fruge comis. At poftquam patulos fuderunt brachia ramos . Cœpere & cœlo liberiore:frut , Li Frondofique apices fe confpexere , virique” Illa fui vultus, conjugis ille fuæ Haufere & blandum, venisfitientibus,ignem, Optatos fœtus fponte tulere fu. ‘ Ornarunt ramos gemmis , mirabile dit, Implevere fuos melle Hquente favos.
Cettehiftoire, en prouvant la né- ceflité dés étamines pour la féconda- tion du Palmier ; fait voir que l'é- loignement n’eft point une raifon-à oppofer à la fécondation des autres arbres par la poufliere de ces:mêmes étamines.. 09. MON 2 0h -.: On dira que jen’ai point de preu-
Yesque chaque grain de cette pouf- fiere foit une petite plante en racour- ci , puifque le microfcope ne me montre chaque grain que comni€ une petite boulle lifle &z hérifflce de pointes, pleine ou percée dans fon milieu , ou enfin de quelqu'autre raniere. Je convies qu'il'eft diffi- cile de’ diftinguer daris chacun de K k ii}
Via à | 186 Leitréde M.Geofroÿ. ces petits grains les prémices dela plante , parce qu'elle eft repliée fur elle-même, & peut-être enveloppée | d’une. membrane, ou du moins re- vêtuë d’une matiere refineufe & f€- che ; qui s'embrafe très-facilement lorfqu’on la foufle fur la fime d’une chandelle, de même que feroit de la raifine en poudre. Peut-être qu'a- vec letems on trouvera le moyen de développer ce petit germe, & de le découvrir à nud. Mais cependant ft on s’opiniâtre à ne vouloir regarder que comme une fuppolition cette propofition , on conviendra du moins qu’elle eft très-vraifembla- ble, puifque ce n’eft qu'après l'intro- miflion de ces petits corps dans les piftiles , qu'on commence à appet- cevoir un corps opaque dans les vefi- cules féminaires ou embryons de graines , lequel en croiffant fait ap- percevoir dans la fuite qu'il eften ef | fet le germe de Haplante.
Enfin ce qui acheve de confirmer cette hyporhefe, c’eft l'uniformité qu’elle nous découvre dans la géné- ration dé tous les corps vivans:uni- formité qui feule feroit un grand pré-
| Lettre de M:Geoffroy. 757 jugé en faveur de cette opinion ; mais qui jointe à tant de faits & à tant d'apparence de vérité ; tient heu d'une parfaite démonftration , {i toutefois on en peut efpérer dans ‘ces fortes de matieres.
. Aprés avoir établi les rte de notre hypothefe & farisfait en mé- me tems à plufieurs objections , ‘il faut répondre à quelques autres qui demandent un détail particulier.
19. In'ya si d'apparence , dit- on qu'un Infee quitte fa nature d'Infeéte pour prendre celle d'un animal parfait.
C’eft un ancien préjugé , de diftin- guer lesanimaux en parfaits & inx- parfaits ; préjugé dans lequel l'igno- rance où l’on étoit autrefois fur la ftruure de leur corps, & particu- hicrement de ceux qui font les plus “petits , a long-tems entretenu les hommes. Les yeux ne découvroienc point dans les Vers, dans les papil- fons , dans les mouches & dansles autres Infectes , les mêmes parties que dans lesautres animaux, & on croyoit qu'elles y manquoient. On voit ordinairement ces Infeëtes pren- KK iv
—
788 Æettre de M. Geoffroy. dre naiflance dans la bouë , dans le fumier, dans les chairs corrompuës ou les herbes pourries, & on acru que ces petits corps n’avoient point d'autre origine que l’aflemblage for- tuit des parties de matieres qui fe pourrifloient. On a même été jufqu’à croire que les: animaux plus gros., comme des grenotiilles, des macreu- fes, &c.n’avoient qu'un pareil com- mencement , fans faire refléxion que ces animanx forment des efpéces conftantes, qui font toûüjours pro- duites de même , & qu'il efkimpof- fible que le hazard produile un ar- rangement de parties toûjours uni-. forme & toûjours conftant. Nous avons l'obligation au fçavant M.Re=
di, d’avoir un des premiers débrouil-
lé cette matiere, & vérifié que la gé- nération des Infeétes vient de male & de femelle, & qu’elle fuit le fy- ftème des œufs, de même que par- mi les autres efpéces d'animaux. Plufieurs habilesPhyficiens, & parti- eulierement M. Swammerdam), ont.
commencé à anatomifer les Infeétes,
& nousavons l'obligation àcegrand homme de nous avoir démontré
Lettre de M, Geoffroy, 789 dans ces petits animaux des parties femblables aux nôtres, où qui em font les fon@ions. La mort l'a pré- venu avant qu'il ait pû terminer ce grand ouvrage, & M. Duverney ; qui le continue aujourd'hui, & quË fuit ces petits- amimaux depuis le’ commencement jufqu’à leur fin, bien- loin de nous repréfenter les Infeétes’ comme des animaux imparfaits , nous y découvre tant d'art qu'on peut dire’qu’ils font plus parfaits ie les animaux Les plus confidérables Dans les chenilles , dans les vers qui fe changent en papillon , ou! enfin dans les animaux qui dé reptiles de- viennent volans , il eft furprenaut de voir quel changement arrive en toute La Mrudture interieure de leurs . petits-corps. Une infinité de’parties qui reftoient pliées fe dévelopent au Bout d’un certain tems: quelques- unes devienhent ablolument inuti- les , fe defféchent & tombent : quel- ques autres deviennent méconnoif- fables. Rien n’eft plusadmirable que de fuivre tous ces changemens. La grenouille eft poiflon dans fon com- mencement, c'eft ce petit animal
#96 Lettrede M. Geoffroy. qu’on nomme térart,qui a une grofle tête , une geule de poiflon, des na- geoires & une queuë comme les poiflons : elle refpire par des otiies qui font les poumons particuliers aux poiflons. Quelque tems aprés , fa queuë & fes nagcoïres tombent & laiflent voir des pattes, avec lef- quelles elle peut marcher & nager. " Tout le devant de fatête ou plutôt ÿ fon mafque tombe de même queles otiies , pendant que fes poumons . femblables à ceux des animaux ter- reftres fe développent, & devien- nent non-feulement vifbles , mais même confidérablement gros, d'in- vilibles qu'ils étoient auparavant. Ne peut-on pas regarder comme une plus grande perfection dansces animaux , ce don de pouvoir goû- ter la vice fucceflivement dans diffe- rens états & dans differens élémens? Le plus fouvent l'état des vers n'eft qu'un état de paflage pour arri- ver à uneautre forme. Ainfi la plü- part des Vers qui s'engendrent dans Ja chair pourrie , fe changent en mouches. Certains gros Vers qui fe gicnnent aflez long-tems eachés dans
Lettre de M. Geoffroy. 79T la terre, fe changent par la fuite en hannetons. Les Vers à foie & les chenilles deviennent papillons. Et je ne connois que les Vers de terre qui puiflent conftituer une efpéce qui ne fouffre point de métamorphofc.
Cela étant ainfi , on pourra doref- navant regarder la forme deVer dans _Jes animaux , comme un indice pref- que certain d’une métamorphofe fu- ture , bien loin de la regarder com- me un obftacle à ce changement.
2°. On objeéte en fecond lieu, que j'attribue au petit’ animal un in- ftinét imaginaire pour le faire mon- ter dans fa cellule. J’avouë qu'il eft difficile de développer un myftére auffi caché que celui de la Généra- tion , fans y rencontrer bien des dif- ficultés qu'on a beaucoup de peine à réfoudre. Mais lorfqw'on ne voit pas une oppofition formelle à ce qu'on ‘donne pour la eaufe d’un effet évi-
dent, Tfembte qu'on n’ait pas droit de la contefter. Telle eft la Éfficulré en queftion. Ji ne s’agit point ici d’in- fin , je n’en ai point attribué au petit animal pour entrer dans fa cel- lule ; je fçai trop bien qu’en matiere
791 . Lettrede M. Geoffroy. 7 de Phyfique il faut des loix de Mé
% LE 2
chanique, & je tâche d’en donnef
de probables. ira éR La prodigieufe multitude d’ani-
Maux que: la liqueur Spermatique
Charrie , inondant l'œufqui fe trou: ve prêt à être fécondé , il eft prefque impoñible qu'il ne s’err préfente un à la petite ouverture de la cicatricule. Et de’ cetté prodigieufe multitude il n'yenaquun qui ypuiffe trouver pla ce , parce que la cicatricule n’eft pas capable d’en contenir davantage. Si
par hazard elle eft affez grande pour:
en admettre. deux , il en viendra deux fœtus fous une même envelop: pe, ou un monftre de deux fœtus joints par quelque endroit du corps. Et à facilité avec laquelle cetévéne- ment d’ailleurs aflez commun s'ex- plique par ce fyftême ; eftencore une preuve de fa vraifemblance.
. 3°. On dit que c’eft aller chercher bien loin l’ufage. de ces petits Vers, qué d’en faire les prémices de l’hom-
me , qu'ils peuvent être produits dans la liqueur féminale pour d’au- : tres ufages, comme d’agiter la li-
queur & d’en: faciliter l'exhalation
des éfprits:
PET ie
Lettre.de M.Geoffro). 793 Outre que j'ai déja fait voir qu'on {uppole fans preuve , des efprits dans cette liqueur, ilme paroît bien plus paturel de tirer cette confcquence , de les petits animaux ou vermif- eaux qui fe trouvententrés-grande quantité dans.une.liqueur fi nécefai- re à la Génération, font eux-mêmes la caufe prochaine & immédiate de la Génération , que de.croire qu'ils n'en font que de foibles inftrumens & très-éloignés , fur-tout lorfqu’on n’en découvre point de caufe plus prochaine. Après cela l'autre ufage qu'on leurafligne n’efk nullement né- ceflaire , & cette caufe finale n’eft point du tout vrai-{emblable. Tout ce qui eft liquide eft dans un aflez grand mouvement fans avoir befoin d’un aide aufifoible que celui qu'il recevroit du: mouvement .des ani- maux qui pourroient S'y mouvoir. Dira-t-on que les poifflons ont été créés dans la mer , les oifeaux dans J'air, pour empêcher par leur mou. yement ces liquides de fe corrom- pre» L'un n'eft pas plus plaufible que l’autre. nr ‘49, On trouvé que la conception
794 Lettre de M. Geoffroy.
par le moyen du petit Ver, charge
trop le fyftême du développement. * Mais en quoi le fyftéme du dévelop-
ement eft-il plus chargé dans cette Fate que dans le fentiment or-
dinaire des œufs ? Si nous admettons
dans Adam tous les petits animaux enfermés & comme emboités lés uns dans les autres ; les Ovariftes ne fup- polent-ils pas de même tous leurs œufs enfermés les uns dans les autres & contenus dans Eve? On ne peut donc rien nous objecter fur cela, qu’on ne puifle oppofer de même à l'opinion des œufs déja reçûë. Mais pour défendre préfentement l’une & l'autre de ces opinions contre ceux qui trouvent trop d'embarras dans le développement, qu’ils confiderent avec moi ce qui fe pafle dans la na- ture, &ils verront combien en effet le fyftême du développement eft chargé ; mais en même tems ils fe- ront forcés de convenir que quelque furchargé qu'il paroiïfle , il n’en eît pas moins vrai. Voyons ce que dit M. Dodart fur Ja fécondité desplan- tes , démontrée particulierement dans l’orme, & dont le Mémoire
Letire de A4, Geoffroy. 779$ cft inferé dans les Mémoires de l'A- cadémie Royale des Sciences de Fannée 1700. En voici l'extrait. Une merveille aflez expofée aux yeux de tout le monde & peu obfervée , c’eft la fécondité des plantes; non pas feu- Jément la fécondité naturelle des plantes abandonnées à elles-mêmes, mais encore plus leur fécondité ar- tificielle procurée par la taille & par le retranchement de quelques-unes de leurs parties. Cette fécondité ar- tificielle n’eft autre que la natureile ; car enfin l'art du Jardinier ne donne pas aux plantes ce quelles n'avoient point , il ne fait que leur aider à dé-: velopper & à mettre au jour ce qu’elles avoient. Voici un exemple de la fécondité que peut avoir un arbre , en fait des graines feulement, qui font comme l’on fçait, le dernier terme & l’objet de toutes les produ-. étions de l'arbre.
On fcait que les ramaux de l’Or- ime ne font que des glanes de bou- quets de graines extrémement pref- {ées l’une contre l’autre. M. Dodart ayant pris au hazard un Orme de fix pouces de diamètre , de vingt
796 Lettrede 71. Geoffroy.
pieds de ‘haut , jufqu'à la naïfflance des branches, :& qui pouvoit avoir douze ans, en fit abattre", avec un croiffant ,unt branche de huit pieds de long , & négligeant les graines qui avoient été abbatuës par les coups redoublés du ceroiffant , & par la chüte de la branche, al fit
. compter ce qui en reftoit. On trou-
$
va fur cette branche 16450. graines.
11 y a fur un Orme.de fix pouces de diametre, plus de dix branches de huitpicds , mais fuppofé qu'il n'y gnait que dix , ce {ont pour chacune de.ces dix branches 164500. graines: Toutes les branches qui n'ont pas huit pieds, prifes enfemble , font une furface qui eft beaucoup plus que double de la furface des dix branches de huit piéds. Mais.en ne la pofant que double , parce que
, peut-être ces branches moindres font
moins fecondes, ce font pour tou- tes les branches prifes enfemble 329000. graines.
Un Orme peut aifément vivre centans, & l’âge où il a fa fécondi- té moyenne n'eft aflurement pas ce- lui de:douze ans. On peut donc
| compter
(l
«
A a és
Pres
… Æettre'de M. Geoffroy. 397 compter pour une année de fécon- dité moyenne, -plus de 329000. & n'en mettre-au lieu de ce nombre ns 330000, c'eft bien peu. Mais il
aut encore multiplier ces 330000: par les cent années de la vie del’Or- me. Ce font donc 33000000. de Baies qu'un Orme produit en toute & vie, en mettant tout au plus bas piéd. Et ces: trente-trois millions font venus d’une:feule graine.
. Ce n'’eft là que la fécondité natu- relle de l'arbre, qui n'a pas fait pa- roître tout: ce.qu'il renfermoit,
: Si on lavoit étêté, il auroit re | pouffé de {on tronc autant de bran- | ches qu'il en avoit auparavant dans.
{on état naturel; & ces nouveaux jets feroient fortis. dans l’efpace de . fix lignes de hauteur , ouénviron, à - l'extrémité du tronc étêté. : ., : :
- À quelque endroit & à quelque: | hauteur qu’on l’eüt étêté, il auroit: | toujours repouñlé également ; ce qui roît conftant par l'exemple. des ar- | bres nains, qui-font coupés prefque
rés pieds rés terre. nie |
| Toutle tronc depuis la terre juf-.
qu'à la naiflance : des branches , eft Zome LE. | LE
798 Léitesde 1. Geoffro. d donc plein de principes ou aepetns
embrions de branches ; qui a lavé
rité ne peuvent jamais paroître tous x la fois ;" mais qui étant conçüs comme pärtagés par petits anneaux circulaires de fix lignes de hauteur , compofent autant d'anheaux ; dorit chacun-en'particulier eft prét à pa- _roître ; &parbitra roûjours dés que lé retranchement' fe fera précile- ment au-deffus de lui. OP Toutes ces branches invifibles ca- chées , n’exiftent pas moins que cel- Les qui fe manifeltent; & fi elles fe: manifeftoient elles auroient un nombre égal'de graines, qu'il faut par conféquent qu'elles contientiénet déja en petit.”
Donc en faivant l'exemple pro- pofé il y a en cét Orme autant de
fois trente-trois millions de graïnes;,
ue fix lignes font contenues dans
la hauteur -de vingt pieds ; Ceft-à- dire, qu'il y a 1 5- milliars 840. mil-
lions de graines, & que cet arbre |
contient actuellement en lui-même de quoi fe multiplier & fe reprodur-
re un nothbre de fois fi prodigieux.
L'imagination eftépouvantéc de fe
feront-ils pas forcés d’avouer qu'ils ont eu une idée trop bornéc de la prévoyance infinie du Créateur pour fa: propagation des Etres vivans » Mais qu'ils permettent à préfent à notre raifon de pénétrer au-delà de ces bornes , où les fens nous ont con- duits, & où ils commencent à nous abandonner. Ils reconnoîtront que tout ce que les fens viennent de leur montrer, n'elt encore rien en com- paraïfon de ce qu’elle leur va dé- couvrir. Car fi lo vient à penfer que chaque graine d’un arbre con- tient en elle-même un fecond arbre, qui contient le même nombre de graines ; que l’on ne peut jamais ar- river ni à une graine qui ne cON- | tienne plus d'arbres ; ni à un arbre qui ne contienne plus de graines, ou qui en contienne moins que le pré- cédent , & que par conféquent voilà | une progreffion géométrique ‘croif- | - Sante, dengle premier terme eft 5. : CNE
80o Lettre-de M. Geoffroy
le fecond 1 5840000000. letroifé- me le quarré de 15840000000. le quatriéme fon cube , & ainfi de fui- te, à l'infini; la raifon & limagina-
tion feront en quelque forte per
dues & abimées dans ce calcul im menfe. ; |
Cette fuite prodigieufe de nom- bre eft capable d’eflrayer des efprits: qui ne font pas accoütumés à pouf- {er bien loin leur méditation ; mais: ceux qui ont coûtume de creufer , foit en Phyfique, foit en Mathéma-
tique , fçavent qu'ils ne vont pas
bien loin fans rencontrer bien-tôt
uelque infini; comme {fi YAuteur de la Nature avoit pris foin de ré- pandre par tout fon principal ca- ractere.
Si donc on demeure d’accord du: fyftéme du: dévelopement dans Îles. plantes , tout furchargé -qu’i ef, comme on n’en peut pas douter, OM ladmettratrès-aifément dans les ani- maux, où ikparoît moins chargé,
& on l’admettra d'autant plus faci- ? lement , que ce fyfême eft le plus.
fimple de tous. Car fuppofant. une: fois tout créé en méme. temps ,, COM
Lettre de M. Geoffrey: … 8or mc femble le marquer ce pañlage de l'Eccléfiaftique [ 18. 1.] Deus creavit omnia fimul , 1 ne faut pas fe donner la torture, pour trouver de quelle maniere fe peuvent former tes corps: organifés, qui ne font plus que fe déveloper les uns après les autres. Au lieu qu'il fera toujours aufli dif: ficile d'expliquer leur formation for- tuite, que de démontrer qu'en met- tant dans un ereufet de l'or, de l'ar-
nt, du cuivre, de l'acier, & de l'émail, les parties de chaque ma- tierce fe rangeront de telle forte, qu’elles formeront une montre.
5°. On fait une cinquiéme ob- jeétion; fçavoir, que l'animal que lon: commence à découvrir dans Fœuf aprés la conception , ne paroît point un Ver. |
Je répondrai à cela, que fi l’on pouvoit ouvrir la cicatricule de l'œuf un inftant après la conception, c’eft- à-dire , immédiatement aprés l’en- trée du Ver, on y découvriroit en- core le petit animal fous la forme de Ver. Maïs comme il commence a groflir prefque aufli-tôt qu'il com- mence à prendre une nouvelle nour-+
Sox Lettre de M. Geoffroy:
riture dans l'œuf , & comme de nouvelles parties commencent cn même temps à fe développer en lui ; il n’eft:pas étonnant qu'on ne Îe voye plus fous la forme de Ver , mais dans les différens états où ilpañle de cette forme à celle de l'animal, de l'ef- péce duquel il doit être. À : Ona obfervé des fœtus tout for: més dans l’ovaire & dans les trom- pes de la matrice au bout d’un temps fort court après la conception ; mais cela ne détruit point mon hypote- fes & tout ce qu'on empeut con- clure., c'eft que les petits animaux qui font les prémices de l'Homme, Rs peu de temps après qu'ils: ont arrivés dans l’œuf , la forme
de Ver, pour commencer à pren—
dre la forme humaine.
Entre les obfervations des fœtus: inférées dans les Mémoires de l’Az cadémie, la plus circonftanciée eft celle qui eft rapportée par Mr Do- dart en l’année 170r. d’un embrion: de vingt-un jours. I} avoit encore que fept lignes de long , mais à pei- ne y pouvoit-on diftinguer Îes par- ties ; on n’y difcerneit bien que læ
Eettre de M1. Geoffroy. 803 tête & le tronc : les cuHee & les bras n’étoient point encore dévelop- pés ,. & fa rête avoit le tiers. detoute {a Tongueur. Dira-t’on que cet'En- brion futun Homme formé? Et n’a- voit-il pas en cet état plus de rapport avec la forme de Ver qu'il avoit en premier lieu, qu'avec celle de l'Hom- me? Suppofant que la tête du petit Ver: fût devenue la tête du fœtus, dont le refte dir corps avoit été ca- ché dans ce qui faifoit la queue de ce même Ver. Mais je dis plus, ce Vernet pas encore homme parfait,’ au bout de neuf mois qu’il vient au monde; car on peut dire qu'il n’eft dans cet état de perfeétion , que vers: les vingt ans, qui eft à peu près le terme où le corps de l'homme a ac- quis toutes fes proportions.
6°. On attaque enfuite le fyftéme des Plantes, & onobje@e que la dif- ofition de certains piftiles qui s’al- Des beaucoup au-delà des fon- mets des étamines, ne permet pas Fentrée de ‘la petite farine prolifi- ques | : Je‘conviens-que quelques piftiles farpaflent de beaucoup les fomumets ;
Sox Lettre de A1. Geoffroy.
mais cela n'arrive ordinairemett que dans les fleurs panchées ou ren-, »
verfées ,.& pour lors cette fituation de piftile favorife la fécondation; car dans ces fleurs la pouflicre ne peut tomber des capfules des éta- mines; fans qu'il s’en attache une grande quantité aux pifétlés.- Quel-
ques-uhs même de ces piftiles pro-
longés font. garnis: de petits : poils dans leur longueur. où à: leur extré- mité, pour mieux rêtenir ces petits grains, & prefque tous font enduits d’une légére glu southérébentine, à ape les petits grains s’attachent ai- ément.. Dans la Tulipe & dans quelques autres fleurs le piftile-ne commence à s'élever au-deflus des fommets des étamines , qu'après que les étamines étant murës ;-ont:déjæ verfé jeurs pouflieres. Ain{hdan$ ces fleurs l’allongement du piftilene nuit plus à la fécondation qui l'a pré- cedé. | Hot Je conviens-que: ce n'eft pas aflez d'avoir prouvé que:la pouffiere pro-
lifique des étamines peut s'attacher, :
aux piftiles des-fleurs:: qw'il-refte
gnçore à la conduire. jufques dansi:
les.
be
| Lettre de M. Geoffroy. 8os les cellules des oraines , & j'avoue qu'il ef trés-difiei € de com prendre comment ces petits grains y parvien- nent. Mais de ce que l’on à peine à découvrir comment une chofe fe fait , doit-on la conclure impoñi- ble, fur-tout lorfqu'on découvre au tant d'appareil pour la faire réuflir; que nous En voyons dans les plantes pour préparer cette pouffiere proli: fique dans les étamines » Pour la ré: pandre dans un certain temps, pour la recevoir dans ce imême temps fur les piftiles , & pour l'y retenir > Ne VOYORs-nous pas dans les animaux quelque chofe d’auffi difficile à con- cevoir, lorfque nous trouvons dans les Oifeaux l'entrée de Pinfundibu- Jam, ‘ou entonnoïir de leur matrice forc éloigné dé l'ovaire. On à peine à S'imaginef Comment Ics ‘œufs fe détachant dé l'ovaire vichnentcher- cher l’ouverturé ‘de cet €ntonñoir , quoiqu’on ne puifle pas douter que cela ne fe fafle. Tout l'appareil des fcurs doit nous perfuader de Ja né- ceflité des poufieres prolifiques pour la fécondation des graines; & les autres preuves que j'ai déja rappor- Tome IL. M m
06 Létre'de A1. Geoffrey. tées ci-devant , achevent de.nous El convaincre. Quelques: obfervations leveront avec le temps, les doutes qui peuvent refter encore. fur cette matiere.
7°. Ondit avoir -obferve que des fleurs d'abricotier ,. dont les fom= mets des étamines. avoicnt: été ron-
gés par des Mouches ;; ne laifferent pas, de porter du fruit; mais étoit- on bien.afluré que tous les fommets avoient Cté enticrement mangés, & qu'ils Favoient été avant qu'il fe fût épanché aucun grain, de : pouflieré des capfules de cés fommets?Et fup- pofé que cela für, on ne!peut rien conclure contre. (ce fyftème , de ce
ue: des: früits ont fuccedé à ces
fleurs 3 car fouyent.des pieds d’ar-
bres femelles, portent des fruits fans Le fecours. des. étamnes ; mais CES
fruits-avortent erdinairement, : OU
s'ils, viennent à une efpéce. de ma-
rurité, ils font. pres & de mauvais
oût, comme JE l'ai déja fait obfer- ver dans |es Palmiers ; & ils font fériles, COMME je l'ai obfervé moi- même dans plufiéurs poires , pom- mes, 8 autres fruits, dont les pe-
vw
condés du Coq , ne différent pas ex trieurément des autres > & font Pourtant ftériles. QU ‘8°. On ne peut s'imaginer que Fair puifé étre l’entremetteur “de
Metteur de celle des Poiflons, &
autres animaux qui reftent immo- biles attachés au fond delà mer ? D'ailleurs fi quelques plantes faute de vent , demeurent fcriles, eft-ce à l'obfcrvateur dela Nature , qu'il s’en faut Prendre, & le malheur eft-il fi grand » RP reL 4
9°. On ajoûte enfin » que fi ces petits grains de pouflicre étoient autant de plantes > ils devroient , en tombant à terre, Y Produire autant de petites plantes ; mais Pourquoi | N'aVoir pas fait la même difficulté ! touchant la liqueur deftinée à la pro- Ki m ij
où Lette de M- Geoffroy: | AGREE animaux? Car enfin i Îe petit animal ne rencontre pas dans la terre , Où dans l'eau, une nourriture convenable pour le faire croître ; & s'il ne la trouve que dans diauf de la femelle, Île petit germe de la plante n€ rencontre. pas non plus dans, la terre, une nourriture propre pour fon dévelopement ; il ne la trouve que dans l'embrion de la grainc. . ù 1 SiPon veut comparer préfente- fngnt , fans préjugé les diverfes opinions fur la Génération des Plan- tes & des Animaux ; filon pefe bien les preuves des unes & des autres ,
y
& les difficultés qui {e rencontrent |
dans toutes ces hypothefes , je ne doute pas qu'on nc convienne. aifé- ment Que Ja nôtre .eft plus fimple,
plus générale, ‘&z admet moins de
fuppofitions. Je ne fuis point entêté.
de mon opinions & comme je n'ai pris ce parti qu'en artendant MIEUX »
ñ l'on a quelque chofe de meilleur à
me propoler , je le fuivrai avec plais
r
fir; la vérité étant Y'unique but que,
je me propofe. Te (ui. 1024 100" J'ai dit dans le Chapitre huitiéme,
7
Lettre de M. Geoffroy. 809 au’encore que le tabac püt être bon contre les Vers, en en prenant fou- vent, ikfalloit néanmoins ufer mo- dérément de ce remede; parce que lé fréquent ufage en étoit dangereux à la fanté. |
Comme les raïfons que j'ai ap- portées pour faire voir ec danger, font tirées de la fcavante Thefe l2- tine que Mr Fagon premier Méde- cin de Louis XI V. à fait foûtenir fur le Tabac; j'ai cru que j'oblige- rois les Leéteurs, fi je mettois ici cette Thefe que j'ai traduite en Fran- cois pour l’utilité de ceux.qui n’en- tendent pas le latin.
M m ii}
$10 Des bons C>.des mauvais effets
QUESTION AGITEE le 26. de Mars de l'année 1699. aux Ecoles de Médecine de Pa-
ris , fous la Préfidence de Mon- fieur Fagon, Confeiller du Roi en tous fes Confeils d’'Effat ; Pre-
- mier Médecin de Sa Majefié.
Scavoir file fréquent ufage du Tabac 7 labrege Ta vie.
TRADUCTION DU LATIN. I.
P Our porter un jugement jufte des effets que peut produire le Tabac, il faut avoir une connoiffan- ce parfaites de l'Anatomic. Cette connoiffance eft même fi néceflaire dans toute la Médecine, que fi l’on n’en fait pas le premier fondement de cet Art, c’eft en vain qu'on tra- vaille à Ja confervation du corps humain. Mais il ne faut pas confon- dre la véritable Anatomie avec les
D 4
| du Tabar. © Sat légers commencemens où étoit cet- te Science du temps de Galien, ni par conféquentis’applaudir de ce que Ton-connoîtra la figure , la couleur, da fituation des principaux vifcéres , Jesrendons , & la maffe charnue des -mufcles.
Ce {eroit n’en fcavoir guères plus que ceux que leur Profeflion fervile oblige à déméler en général, les par- ties des animaux , pour diftinguer celles qui {€ peuvent vendre plus cher ; ou qui font les plus propres à la délicatefle des mets.
: Le Médecin doit déveloper dans le corps ce qu’il y a de plus caché ; il faut qu'il cherche les premiers Principes qui compofent les vifcé- res ; qu'avec le ftilet & les inftru- mens les plus fins, il dilate les plus ie vaifleaux ; que dans un nom- re prefque infini de glandes, à pei- ne vifibles, il débrouille les diffé- sens cribles , par lefquels elles fil- trent les fucs qu’elles recoivent. Il faut qu'il fuive Les plus petits filets des nerfs; que la diftribution qui s'en fait aux diverfes régions du corps , lui apprenne Ja correfpon- | M m iv
812 Des bons & des mauvais effets dance des organes les uns avec les autres ; qu'avec toure l'attention des yeux , ilremarque jufqu'à la dernie- ré tiflure des mufcles; qu'aidé du microfcope , il obferve les vis, les voutes, les fpirales, les cellules que forment les fibres les plus déliées, & que par la fragilité & la fincfle de toutes ces parties, ik fçache juger de ce qui eft capable de les rompre, ou de les conferver; & par confé- slat d'afloiblir , ou de fortifier la anté ; d’abreger , ou de prolonger Ja vie. 5 De Avec ces lumieres , on découvre facilement les effets que peuvent pro- duire dans le corps les chofes qui y entrent; on voit l’ordre. ou le dé- rangement que peuvent y. apporter le vin, l'eau-de-vie ; l’opium ; de tabac; mais on en juge bien plus à fônd , lorfque fans s'être arrêté à la difléction des corps privés de vie; on a pañlé à celle des animaux vi- vanss car autrement , ON ne : peut guêres avoir appris que la firucture & la fituation des parties folides; & cela ne fuffit pas pour donner une connoiflance entiere de tout ce qui
0
PE cost DE LE
PET EMEA TES TRE
du Tabac. 8 I 5 fe pañfe dans le corps humain. Il faut donc pour bien juger de teut ce qui peut, ou ruiner , OU entretenir Ja vie , avoir creufé jufques dans les entrailles des animaux vivans , Y avoir vu comme le corps eftentre- tenu dans fes fonctions par l'accord, & en même temps par le combat des parties fluides & des parties {o- lides, dont la machine vivante eft compofée : il faut y avoir obfervé comme les fluides font un eflort continuek eontre les parties folides qui les renferment , comme les fo- lides réfiftent fans ceffe à la violence des fluides qui les heurtent ; & comme rien par conféquent ne fcau- roit être plus contraire à la fanté & à la longue vie, que ce qui eft ca- pable de ralentir trop le mouvement des fluides , ou de l’augmenter outre mefure: d'où lon peut voir ce qu'il va à craindre, ou à efpérer de l'u- fage fréquent du Tabac.
-. Mais pour tirer de Anatomie tout le fecours néceffaire, non-feu: lement en ce qui regarde cette que: ftion, mais encore en ce qui cor cerne toutes les autres de la Méde:
814 Des bons > des mauvais effets
cine ; il faut confiderer fans prévent tion, ce qui fe pafle dans les corps ani- més , n’écouter d’autre interprete de la Nature, que la Nature même , & ne point préférer lautorité des An- ciens aux témoignages de fes yeux ; encore moins négliger l'étude de la vérité , pour fe laifler aller aux vains difcours de certaines gens, qui te- . nant de la groffiereté de l'air où ils font nés, s'imaginent qu'il eft de Icur honneur de conferver dans leur vicilleffe.les erreurs de leurs premie- res années, & qui pour donner quel- que crédit à leurs faufles opinions, ne ceffent de publier que c’eftun cri- me de s’écarter le moins du monde de la Doétrine des Anciens. Qui ne voit qu'un refpeét. fi aveugle pour l'Antiquité, n’eft qu'un mafque, dont fe couvre leur parefle &c leur igno- rance ? Ils font profeflion de fuivre les Anciens, mais fuivent-ils les ma- ximes de probité que leur ont Haiflé ces premiers Maîtres ? Sereglent-ils fur les mœurs de ces-grands hom: mes ? Dira-t'on, parexemple, que Pefprit noble d'Hippocrate, que ce défintereflément , dont il fait l’'élo=
Ve
du Tabac. _ 815 ge, foit en eftime parmi ceux qu’une lâche & fordide avidité rend iñfen- fibles à l'honneur , jufqu’à leur faire employer la fraude, pour fupplanter ceux dont le mérite leur.fait ombre, & courir enfuite fur leurs dépouil- les > Si zelés en apparence pour les Dogmes des Anciens , en font-ils plus dociles aux maximes de bien- féance, que les Anciens obfervoient f: religieufement ? Gardent-ils ces dchors-graves & modeftes , fi recom- mandés par Hippocrate ? Ne don- nent-ils pas les premiers-dans les ex- cés du Tabac ; ne diroit-on pas même qu'ils cherchent à autorifer cet abus par Jeur exemple ? Eux, qui par un regard ferain , par un air doux & tranquille, devroient ani- mer la confiance de ceux qui les con- fultent; ils n'ont pas honte de fe préfenter avec un vifage tout cou- vert de Tabac, & où l’onne difcer- ne quelquefois que les traits diffor- mes que cette poudre y a tracés. Ils font auprès d’un Malade plus occu- pés de leur tabariere, que de l'exa- men de ces fignes redoutables, qui ne vont pas moins qu'à décider de
s: Le Ge d'un til) En dé
816 Des bons & des mauvais effets. ha vie, ou de la mort, & ils ne s'en: barraflent nullement qu’on lés voye
ainfi tout enyvrés d’une vapeur ,
qu'ils refpirent fans cefle, exercer comme par maniere d’acquit un mi- niftere , où toute l'application de l'efprit humain feroit à peine fufi- fante.
EUX
S’ilne faut pas s'entéter des An- ciens , ilne fauc pas auffi leur refufer notre eftime. Il eft vrai qu'ils ont ignoré plufieurs chofes que notre fiecle plus heureux a découvertes ; mais en récompenfe, nous leur en devons plufieurs autres, qu’ils ont trouvées les premiers. D'ailleurs ils ont cherché la. vérité par eux-mé- mes, & ils l'ont fait avec tant de bonne foy, que cela feul devroit fuñire, pour nous les rendre recom- mandables. A quel degré de perfe-
tion penfons-nous que ces grands
hommes ne porteroïent point leurs premicres découvertes, s'ils renaïf-
{oient aujourd’hui au milieu de tant
de fecours qui leur ont manque 2 Que de corrections. ne feroient-ils
Vlr re dE
du Tabat. … + 817 int dans leurs Ecrits, s’ilsles éclair- cifloient par .des Commentaires ? Que d'erreurs , que d’obfcurités , ne banniroient-ils point , pour faire place à la vérité, à l'évidence? Ils chafferoient , fans doute , du Tem- le d'Efculape, ces vaines Idoles de qualités & de facultés, fi fouvent & f vainement invoquées contre l'i- gnorance ; ils ne perdroient plus le temps à examiner , COMME la ba- lance à la main, les divers mélan- ges des élemens ; ils ne reconnoi- troient d’autres caufes de la vie &c: des fonctions de l'animal , que celles qui fe tirent de la ftructure merveil- leufe des nerfs, de la circulation du fang, & des rencontres mutuelles de ces corps qu'Hippocrate a recon- nus , l'amer, l'acide, le doux, & le falé, | Voilà le parti qu'auroient pris les Anciens, s’ilsavoient eu les mêmes fecours que nous; c’elt celui par con- conféquent que doivent embrafler leurs partifans. Ces zéles Sectateurs refpeétent, difent-ils, l'antiquité ; qu'ils refpcétent donc la vérité, qui eft fi ancienne; qu'ils en infpirent
S18 Desbons co des mauvais effets l'amour aux jeunes gens , en ne leur. enfeignant rien que de vrai; qu'ils: ne s'imaginent pas qu'il foit permis de s’abandonner au caprice dans le choix des opinions, d’attaquer en pleine Chaire dés Maximes univer- fellement recües, d'en fubftituer de faufles, & de remettre fur la fcene, à la honte d’un Art tout divin , des erreursridicules , que le temps a en- fevelies. Un Médecin judicieux mé- prife tout ce qui ne fert point à l'in- telligence des Loix de la Méchani- que; de ces Loix, dis-je, qui font tout l’ordre , & fur lefquelles eftap- puyée toute l'œconomie du corps animé. Uniquement attaché à lex- périence de fes {ens, il mene par- tout ces fidéles témoins, il examine avec eux ce qu'une ferme, ou une lâche tiflure de parties, ce qu’un mouvement uniforme , ou tumul- tueux de liqueurs, peuvent contri- buer de leur part, pour prolonger ou pour abréger la vie.
ans lajeuneffe , la fruéture fer- me, & la trame folide des parties avec la couleur vive de la ne ,font des fignes’ vifbles d’une fanté par-
du Tabac. 819 faite, & d’un tempérament fort & _ vigoureux.’ Dans la vicilleffe au contraire , les infirmités, dont on eft alors accablé , nous apprennent tes défordres qu'entraîne aprés foi Jerelâchement des parties nerveu- fes, & nous font voir que la circu- lation naturelle du fang une fois af foiblie , eft la caufe la plus prochai- ne de la mort. :
En effet, dans cet Âge, non-feu- lement les mammelons de la peau feflétriflenr, & les rides font des fillons fur le corps , non-feulement les voutes des nerfs s’affaiflent , & une chair molle & pendante défi- gure des membres déja dénués de force; mais encore les ligamens fe relâchent ; & une humeur lente , qui tombe fur les articles des pieds ou des mains, y forme la goutte ; les fibresrompues, ou affoiblies. ne confervent. plus aux vifcéres leur premiere folidité ; le reffort du cœut fe ralentit, le corps perd fon ation, . tout tombe en ruine, & les routes - du fang fe bouchent de telle manie- re, que la circulation. diminue tous les jours, & fe termine enfin avec la chaleur & la vie.
0 Des bons & des mauvais effets
Quand ces accidens viennent de
la Loi inévitable de la Nature, ils n’approchent que pas à pas, ëc aprés une longue fuite d'années ; mais ils fondent tout à coup dés la jeunefle même, & malgré la bonne com- plétion , lorfqu'on les appelle par les voluptés, je veux dire, lorfque par l'abus des plaifirs, on débilite les parties nerveufes ; qu'on en dé- range la ftruêure par le choc fré- quent de ces liqueurs volatiles, qui à force d'irriter les fibres des mem- branes, de les piquer , dé les déchi- rer ; ou à force de les engourdir;, les defféchent à la fin, & les privent du fuc nourricier qui les doit péné- trer comme une rofée. Or , la caufe la plus propre à produire tous ces
pernicieax -CACtS , c'eft l'ufage im
modéré du vin , c'eft celui de l’eau- de-vie «de l'opium ; c’eft fur-tout:;, comme nous le verrons; celui du
T'abac. LI L
L'Amérique, vaincue. par les Ef- agnols, triompha dela fierté .de {es Conquérans ; & leur infpira fes propres
du Tabac. À Srr propres mœurs ; elle hâta le trépas- de ces nouveaux Maîtres’, par le don qu’elle leur fit de Ja maladic vez nérienne, & d’unc pernicicufe: plans te , qui la vangerent biéntôc'de 14 fervitude & de [a mort de fes habi:! tans. Cette plante, qu’il feroit à fou : haiter qui fût toûjours demeurée Inconnue ; citappellée dans le pays Picielt 8 Peru ; & en Efpagne.. 740 bac. Elle fat apportée par une foté Efpagnole , qui amena én même temps une troupe de gens attaqués d’une matadie honteufe. Cette flo: te répandit done ‘malheufenfeinene deux fortes‘ de maux fur nos erres!! _& l'Europe vit aufli-tôt fondre fur elle une foule de matadiés! qu'elle _n'avoit point encore connues. Le Tabac, dont la graine fut envoyée de Portugal par les foins de Nitor é Ambaffideur de François IT. & de- puis feméc fous le nom de Nico: “ane, crot aufli facilement dans no: tre climat , que la jeuneffe Françoife, fi docile au mat, fur prompte à en abufer. Cette herbe, fi l'on en exa- mine fa feuille & fa racine, reffem- ble affez bien à la petite jufquiame ;
Tome IL. Na
82» Des bons & des mauvais effets mais.fi l'on en confidere -les.effets:, on .la doit mettre au rang, des pas vots &.ides morelles ; elle furpañle même.par fon fouphre;, & par Fhui- le dangercufe qu'onsen -diftille, l& mandragore , le folanum que nous appellons furieux , &.le-ftramo- nium : cependant lorfqu'on en {çait ufer avec-prudence , elle et. à-ehi- mer, pour.les grands avantages qu'on enretire, 8. doit tenir rang, parmi, les meilleurs. remedes de la Méde- cine.. introduite à propos -dans-les: narines, foit entiere où pulvérifée , elle;picote, doucement la membra- ne, dont. les énfoncemens du nez, Sc les petits ‘es qui le/compofent ; font .revêtus cette membrane fe reflerre alors, & par l'effet. de plu- fieurs fecorifes fucceflives, compri- me les mimmelons & les-glandes , dont elleieft parfemée ,, & en ex- prime, comme d'autant d'éponges ; la mucofiré fuperflue quis-sy2reft. amañlée. :! hou 1 rails Cet excrément étant chañfé, les {érofités ne trouvent plus d'obflacle à leur fortie elles fuivent le mou- vement qui vient d'être imprinxés
du Tabar. 823 & comme une eau qui coule par des fiphons , elles fortent avec abon- dance des vaifleaux & des glandes d'alentour. Il arrive par le même »icotement , qu'en mâchant le Ta- ac, ou en le fumant , les glandes des mâchoires, & les vaifleaux fa1- fivaires , fans œefle ébranlés, laiflent échapper une grandt quantité de fa: live, qui emporte avec foi la ma- ticre des fluxions. Il fe communi- sr en même temps aux membranes cs poumons une certaine impul- fion , qui les débarrafle d’une pituite vifqueufe, dont la fortie fait fou: vent la guérifon de lafthme , & de pluffeurs autres accidens. | Le Tabac contient un fonphre narcotique , par lequel il appaife la douleur des dents ; il produit outre cela, par le moyen de ce fouphre une telle tranquillité dans le corps & dans l'éfprit, qu'on peut regar- der cette plante comme l'herbe fa- meufe , dont parle Homere , la- quelle avoit la vertu de changer la trifteflé en Joye ; car le Tabac, par la force de ce fouphre, diflipe les ennuis, fait trouver un bonheur few Nas
824 Des bons & des mauvais effets Gble au milieu de la pauvreté; il fe gliffe agréablement dans les veines’, fait concevoir de douces efpérances, confole l’efprit , &c. Ceux même qui manquent du néceflaire , trou- vent dans le Tabac de quoi oublier leur néceffité. Une pituite, qui leur tombe fans ceffe dans l'eftomac , leur rend labftinence fupportable, foit que cette pituite y tienne lieu d'alimens , foit qu'elle engourdiffe les nerfs du ventricule, & les rende infenfibles à la faim. Le Tabac n’eft pas feulement pro- re à pluficurs incommodités. du dedans ; il guérit encore les ulcères du dehors ; il mange les mauvAifes chairs, conduit le mal à une heu- reufe cicatrice, & fait ce que très- fouvent les autres remedes n'ont pu faire. Mais les mêmes caufes , qui le rendent capable de tant de bons effets, quand on Îe fçait em- ployer à propos , € fervent qu'à lc rendre d'autant plus dangereux quand on en abufe ; car puifqu'il rénferme un fel cauftique , par Îc- quel il puriñe les ulcéres, mange les carnofités lés plus dures, & décou
du Tabac. 11 826 vre jufqu’à la chair vive; quel dé- fordre ne caufera-r'il pas, fi à force d'en ufer, il vient à mordre par fon fel âcre , fur des membranes tendres & délicates ? Il ne pourra manquer. alors d’exciter des convulfions dans les nerfs de la gorge & du ventri- cule , & d’ébranler tout le genre nerveux. Quel tort ne fera point la falive , qui coulera dans l’eftomac, f; une fois chargée de ce fel , elle en répand par-tout l’âcreté , en fe mélant avec les alimens, qui doi- vent être convertis en chyle , & portés enfuite avec le fang , à toutes les parties du corps?
- Le fouphre narcotique du Tabac n'eft pas moins à craindre que fon fel; ileft vrai que ce fouphre, par lengourdiflément qu'il caufe aux païties , arrête, comme nous l'a- vons remarqué , les plus violens maux de dents , émoufle la pointe de la faim, affoupit de telle manie- re les fens & toutle cerveau, que quand on en eft une fois enyvré à force de fumer , on oublie fes cha-. grins, on fe croit heureux , & les miferes de la vic nc touchent non
$26 Des bons & des mauvais effets plus, quefi l’on avoit bu de Peau de ce fleuve qui faifoit perdre tout fouvenir. Mais fi l'on examine bien tous ces avantages ; on verra qu'il ne faut pas beaucoup s’y fier , & qu'il faut appréhender ici les Grecs & leurs préfens.
IV.
‘1H falloit que celui-là eût une fanté bien à l'épreuve, qui ,après avoir effuyé les horribles fymptô- mes que caufe d’abord: le Tabac, ofa le premier continuer l’ufage d’une plante fi dangereufe. Il vou- Jut fans doute braver la mort, lorf- que fans craindre la pernicieufe fu-, mée de la pipe, il eut le courage de tirer à pleine haleine, un poifon plus dangereux que celui de la cigue. Difons plütôc qu'il faut avoir un corps autrement fait que celui des autres hommes , pour fe croire au- deffus des maux qui fortent de cetre boëte de Pandore , par l’'émiflion d'une fimple pouflierc ; ou qui avec fa famée d'une pipe ,.vont porter teur mortelle imprefion jufqu'aux
du Tabac. PRE Tr endroits du corps les plus reculés. Quels affauts ne fouffrent point ceux ui commencent à fumer? Je ne çai quel venin fecret fe fait auffi- tôt fentir au-dedans : l'eftomac eft Cbranlé par des naufées , renverfé par des vomifilémens; le cerveau eft attaqué de vertiges , la tête devient chancelante , les yeux obfcurcis ne peignent plus d'autre image que celle de la mort, le corps gémit fous divers accès de chaud & de froid; le cœur prefque fans ation, refufe aux parties le fang & les ef- prits, dont elles ont befoin; & ce qu'il y a de plus déplorable, la mé- .moire , €e précieux tréfor, eft le premier bien que la fumée du Tabac enleve à l'homme ; de forte que, pour être initié à ces noirs myfte- res, il faut commencer d'abord par facrifier l’ufage de fes fens & de fa raifon. | Si aprés s'être réveillé d'un te affoupiflement, on confidéroit com- bien tous ces ravages font capables d’altérer les principes .de la vie, il n’eft perfonne fans doute, en quile dcfir de vivré ne l’emportät fur ka
828 Des bons G* des matvais effets paflion qu’il auroit pour le Tabac. Le plaifir qu’on y trouve , eft un en-
chantement qu'il faut laiffer à ceux
à qui la vie eftonéreufe , & qui n’ont pas de quoi fournir à fes beloins. C’eft aux Matelots, c’eft aux Soldats, # chercher dans la fumée du Tabac de quoi fe diffimuler les ennuis de la vie 5 cette oilive occupation con- vient encore à un certain vulgaire inutile, qui femble n'être au mon- de, que pour confumer ce que It terre produit de plus mauvais. Mais un homme d’efprit, qui a de l'édu- cation , de lapotitefle , & de la fan- té ; qui a recu de Dieu, du bien & de la fagefle pour en-ufer, doit évt- ter avec foin cet appas trompeur, & ne jamais infecter fa bouche de la puanteur d’une pipe. Que s’il n’eft pas capable de fe conduire ainfi par lui-même, il faut qu'il permette à fes amis de le reprendre librement ; il faut que leurs reproches lui faflent confulion, & le tirent comme par force, de cet enchantement, quand même par {es plaintes , il diroit qu'ils le tuent, en voulant ainfi l’arracher à une habitude fi douce. fs |
| ue
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PRE A
du Tabac. | 829 Que fi leur trop de complaifance de laifle à la merci du Tabac , non- feulement fà raifon toute fpirituelle, toute divine qu’elle eft , deviendra grofliere ; non-feulement le corps accablé , accablera l'efprit, mais ce Corps déja ruiné dés Ja fleur de l'âge, & vieux avant le témps, deviendra
dans peu la proye de la mort. Ces
avertiflémens ne font nulle impref_ fion {ur ceux que le Tabac à une fois féduits; & s’il sen trouve quel. ques-uns qui approuvenr ouverte- ment les confcils qu’on Jeur donne
l''07 h:1 res
l-deflus, & qui réfolus de rompre.
une habitude fi dangercufe | jettent au vent cette poudre qu'on leur 4 décriée tant de fois comme un poi- fon ; ils ne font pas plütôt {euls ‘qu'ils retournent à Ja tabaticre & à la pipe. Ils reprennent ces inftrumens funeftes , avec lefquels ils fe font déja débilité le cerveau &'les nerfs; & comme fi en trompant leurs amis j ils parvenoient à fe tromper eux- mêmes, il reviennent à leur bre- micre coûtume: dés qu'ils ne font plus fous les yeux de Ceux qui les ont repris. D'où peut venir la caufe Tome II. Oo
LR ;
830 Des bons dr des mauvais effets
d'une conduite fi peu fage , finon de _ce que la volupté ennemie de la rai- fon, empêche toûjours que la pru- dence n'agifle; elle éblouit les yeux de l'efprit , & dérobeà la vue les re- gles quon doit -fuivre. Le fort de ceux quifont ainfi aveuglés , va juf- qu'à leur faire aimer leur propre mal, ce qui ef Le dernier de tous les maux. Les autres plailirs ne nous féduifent pas long-temps 5 le chagrin les fuit, de prés, & le moment vient qu'au lieu de les rechercher, on fe repent de les avoir pe il n'en va pas ainfi du plaifir que l'on trouve dans Yufage du Tabac; c’eft un charme qui devient tous les jours plus puif- {ant , une habitude qui fe change en nécefité, un amufement les pre- miers jours, & enfuite une occupa” tion férieufe, dont on ne peut plus fe paffer. On fe repréfente alors le Tabac ; comme un des plus furs moyens. de prolonger la vie. On s'imagine de multiplier par- là le nombre de fes années , de vivre au- tant que Neftor, & de couler des jours. exempts d'infirmités ; on {€ fit accroire qu'en détournant ainfi
h LL. ! ki."
v1
VOYyES générales, on confulte plus {a fanté que fon Plaifir ; mais on ne Prend ‘pas garde que cette diftillaz tion continuelle d'eaux qui pañlent par les narines , détruit ïla és lor- gane de l'odorat, Le nez cit fait Pour recevoir les odeurs | comme fà figure le Marque, non pour f{ervir d'émondoire aux pee » Ainfi que d’autres par- tics , qui deftinées à cct ufage, font
narines & fur les autres - organes, l'humeur pituiteufe qu'elles recoi- vent. | * Mais pour les jeunes gens, à moins
qu'ils ne foient malades de Cathar. Oij
UT 4
832 Des bons do des mauvais effets res, jamais ils ne doivent avoir le
nez fujet à ces écoulemens , &c Cette
partie ne (e décharge en eux que de”
ce qui pourfoit ralentir laétion de
Jodorat 5 c'eft. donc bien s'oppofer au defein de la Nature, que d'é- mouffer par Île fouphre parcotique du Tabac, &c par cette EaLt QUE lon attire fur le nez ; Le fentiment vif & délicat d'une membrane deftinée au difcernement des odeurs» & d'em- barrafler par une férofiré continuelle fes cellules de cet. organe travaillées avec tant d'artifice, pour retenir les
articules : qui exhalent des corps odoriférans. Ajoûtons à cela que par le poids des humeurs, que l'on dé- termine à prendre ce chemin, of appéfantit la tête, ce lieu deftiné aux fonctions de Pefprits & que plaçant ainfi un égoût à la partie du corps Ja plus fublime, OP fait un cloaque
wil eft à propos quelquefois de de Tabac, la {ortie des mucofites ui fe font amafiées dans le nez pen-
dant la nuit, & de chañler par,des \ éternuemens la ymphe trop abon- -
rovoquer à. fon lever, par. un peu f:
dante, dont: regorgent les glan
_ voifines. Mais quand fous ce pré- texte , on fait de ce remede une coû- tume, on ne dégage plus la tête , on: l'accable’; fous l’efpérance d'arriver à une meilleure fanté.. on fe rend tous les jours plus infirme , & la lymphe fans cefle provoquée À for- tir , fe fépare tellement de la mañle du fang , que les fibres de ce fang , deftituées de l'humeur qui leur fer- voit de véhicule , s'embarraffenten- femble, perdent prefque tout mou- vement , & caufent par ce repos fu- nefte , des morts fubites. Voilà les fuites ordinaires des évacuations qu'on fe procure par le Tabac.
V.
Les meilleures chofes deviennent mauvaifes par l'abus que l’on en fait ; celles qui nous fervent de nour- riture ordinaire , & qui par la con- formité de leur fubftance avec la nôtre, par lc mélange proportionné de leurs principes, nous convien- nent Le plus ; font pour nous autant de fources de maux, lorfque nous
| O oi
S
3 834 Des bons &> des mauvais effets
en abufons. Elles fe changent alors en un poifon mortel, qui renverfe quelquefois tout à coup les princi- pes de la vie, & nous livre à une prompte mort. La chaleur naturelle n'eft-elle pas fouvent opprimée par les excès du vin , & par ceux que l'on fait des meilleures viandes ? Il eneft ainfi des odeurs; étant bien ménagées , elles flattent l’odorat , &z fortifient le cœur; mais fi-rôt qu'on en abufe , elles allument le fai ÿ troublent le cerveau, font tomber en pamoifon, & caufent quelque- fois des épilepfies. De quelle fureur ne faut-il donc pas être tranfporté » pour abufer de telle forte du Tabac, qu'on n'en prenne pas feulement plus de fois & en plus grande quantité , qu'on ne prend les alimens les plus néceffaires, mais qu'on en tire la poudre par le nez prefque à chaque fois que l'on réfpire. Il arrive de-là
ue les narines font toûjours pleines & Tabac, & par conféquent que tout l'air qui entre par le nez dans M les poumons , n'y entre que mêlé du « fouphre narcotique, & du fel âcre Æ de ce Tabac. L'air ainfiinfeété,in- M
; du Tabac. 835 fete Ia mañfe du fang , avec laquelle ilfe méle; le fang agité par les ef. prits fougueux : à lair ya portés, fait effort pour les éloigner, & fe trouve la victime de mille mouve- mens féditieux, dont il n’eft point la caufe. Le chatouillement qu'excite dans le nez cette herbe funefte , qui a tellement triomphé de la liberté des hommes , qu'ils ne font plus maitres de s’en pañler , peut étre ap- pellée avec raifon , une feconde Ve- nus. Mais comme la volupté que fait goûter la premiere, eft appcllée par les Anciens , une courte “puieE fic , on peut dire que celle qui fe trouve dans l’ufage du Tabac, eft une longue & prefqué continuelle épileplie. Car la membrane délicate des narines , fans cefle picotée par les fels âcres de cette poudre, tranf. met fon mouvement jufqu’aux mem- branes du cerveau , & par une dé- “pendance néceffaire , fecoue toutes les parties nerveufes du corps & des vifcères; ce qui arrive fi fouvent,
ue dans la fuite la moindre OCCa- on fufft pour réveiller dans ces parties le mouvement atuel clles
O oiv.
1 #
836 Desbons & des mauvais effets
font accoûtumées. Que la commu-
nication des membranes du nez, avec les nerfs des vifcéres , puifle être caufe de tant de défordres . c’eft un fait dont on ne peut douter après ce qu'on voit arriver tous les jours dans les prompts fymptômes de la paf fion hyftérique , & dans ceux de la mélancolie; puifqu'il ne faut que limpreflionlégére d’uneodeur agréa-
ble , pour les faire venir fur le:
champ comme un coup de foudre , & qu'une odeur défagréable pour les difliper enfuite avec la même promptitude qu’ils font venus. C’eft à cette caufe, qu'il faut rapporter lindifpofition fi connue aujourd’hui fous le nom de Fapeur; & que le
Vulgaire , peu foigneux d'examiner
ce qu'il penfe, attribue mal à pro- pos à des fumées , qui s’élevent fou- dainement du bas-ventre au cer- veau ; car il n’y a aucun chemin
par où ces prétendues vapeurs puif-
fent monter du bas-ventre à latête, pour produire ces tempêtes fubites, qui ébranlent tous les nerfs du corps. Ce n'eft donc pas à des fumées, c'eft
à des mouvemens convulffs qu'il :
—
LA
0 du Tabac. 837 faut attribuer ce tumulte des vifce- res; c’eft-à-dire , que les fibres & les. membranes, dont les vifcéres font compolés & foûtenus, venant à être reflerrées par quelque acide , ou à fe froncer par l'âpreté de quelque fuc auftere., ou à s'agiter par le choc violent de quelques efprits cor- rompus qui les heurtent , fe racour- ciflent, & par un ébranlement fuc- cefif, communiquent leur mouve- ment de convulfon , non-feulement à toutes les membranes des autres. vifcéres, lefquelles ont commerce enfemble par la liaifon des nerfs, mais encore aux meninges, qu’elles. fecouent avec violence , & par con- féquent au-cerveau qu'elles compri- ment par la contraétion qui s’ÿ fait des tégumens qui le couvrent. Or, comme ces fymptômes s’excitent bien plus aifément dans des parties. que plufieurs irritations précédentes. ot déja difpofées à la convulfion ; il eft facile de comprendre que la continuelle émotion , où le fréquent ufage du Tabac entretient les par- ties , peut tellement difpofer les. nerfs aux mouvemens convulfifs ,.
838 Des bons > des mauvais effets
que la moindre occafion ou d’ine humeur picotante , ou d’une odeur: fubtile , fera capable de produire ces mouvemens de convullion que lon appelle vapeurs. Les parties ainfi agitées par tant de fecoufles réité- rées ; fe lâchent à la fin , perdent leur reflort , & les fibres qui les compolfent ; fouffrent tant de mou- vemens contraires’, fe racourciflent & s'étendent fi fouvent avec effort ; qu'elles ne tardent pas à fe rom- pre. Elles tombent les unes fur les autres ; les petites cavités des tuyaux ne fe foûtiennent plus, les voutes s'affaiffent , les pores fe bouchent, les voyes ouvertes auparavant com, mencent à fe fermer, & ne permet- tent prefque plus au fang ni aux ef prits de circuler : ce défordre met les parties hors d’érat de réparer par une nouvelle fubftance celle qu’elles perdent tous les jours; le fang qui fort des artéres rentre moins libre- ment dans les veines ; alors les mem- bres privés de nourriture plient fous un poids qu'ils ne peuvent plus por- ter ; & le corps abbatu tombe dans unc langüeur univerfelle. Ajoûtons.
du Tabac. 839 à cela que la plûpart des fibres des nerfs engourdies par la vapeur nar- cotique du Tabac, dont elles font remplies, perdent prefque tout fen- timent , & ne Jaiflent plus de pafla- ge libre aux efprits animaux ; car comme le fouphre de l'opium fe dif fout également dans l'huile , dans les liqueurs fpiritueufes , dans les falées, & dans l'eau, ce qui le rend diffé- rent des autres fouphres ; de même le fouphre de la nicotiane , d’une nature femblable à celui-ci, entrant dans les petits conduits des fibres nerveufes par le moyen des fels qui Ie lient, s'y diflout par la Ilymphe, ou par Fefprit qu'il y rencontre. D'où il eft aïfé de comprendre que les parties branchues du fouphre, fe dégageant des liens du fel , s'em- barrafent par conféquent les unes dans les autres , & bouchent les conduits où elles fe trouvent. Il'ar- rive de-là que les efprits animaux ne peuvent plus fe faire jour à tra- vers ces fouphres, à moins qu’il ne vienne une afflez grande quantité d’efprits, pour forcer les obftacles. Mais fi les vapeurs narcotiques du Tabac furviennent fans cefle , fi ek-
9
840 Des bons dx des mauv. effets du Tab: les fe fuccédent toûjours les unes aux autres , il eft certain qu'elles boucheront les conduits des fibres à un tel point, que les efprits ani- maux , quelque abondans qu'ils foient , n'y trouveront plus d'entrée, & que les nerfs engourdis ne pour- ront plus être réveillés. Aufli la plü- part des jeunes gens, qui prennent trop de Tabac, font attaqués de tremblemens dés leur jeunefle mé- me, Leurs mains mal aflurées., n’a- giflent piusavec la même vigueur ; leurs pieds chancelans femblent fe refufer au fardeau du corps ; les-par- ties nobles fe flétriffent , les fibres fpirales du cœur n’ont prefque plus dejeu, ou ne jouent que par fail- lies; la tiffure & la trame des par- ties fe déchire, ou fe relâche ; la machine vivante fe détruit ainfi peu à peu; fon mouvement ,. fans le- quel elle ne peut fubfifter , s’affoi- blit de plus en plus , en forte que la mort , qui fans lufage fréquent du Tabac, auroit été moins promp- te, vient d'un pas précipité , termi- ner une vie qui ne fait que de com- mencer.. Donc le fréquent ufage du Ta: bac abrége la vie.
Lettre de M. Baglivi. 841
NICOLAO ANDRY,
Confiliario & Lectori Regio, Do- | €ori Medico Parifienfi.
S. F. P.-M. L. GEORGIUS BAGLIVUS S. P.
1. L Ttteris tuis humaniflime atque elegan- | 0 L,tiflime fcriptis nihïl his diebus accept jucundius, Antonium Albertum virum doctif- fimum , quem ob incredibilem morum fua- vitatem , & fummam erga me fidem ac be- nevolentiam amavi femper & colui, nunc obfervo magis, & in oculis, licet à me lon- ge remotum , perpetuo fero. Nam præter innumera .quæ ipf debeo benefñcia , nova quotidie , quæ fua eft humanitas, mihi con- ferre non definit. Nuper enim occafionem mihi dediffe eruditifimum Nicolæum Andry, Galiorum Æfeulapium,per Litteras cognof- cendi, benefcium ejus puto inter maxima profeéto collocanduim.
Ad te igitur ut proxime accedam, Do- iffime Andry , gratæ certè mihi Litterx tue fant , fed gratiffimus qui te ad fcribendum animus impulit. À liberali enim & prolixà erga me voluntate tuà profetum elfe credi- derim ftudiofum te efle opufculorum meo- rum , & mihi aliquid atque adeo tantum tri- buere in praxi medici quantum optavi equi-
842 Lettre de M. Baglivi.
dem femper, fed affecutum me id effe nun=
quam putavi. Nunc fi tu vir auétoritate & doétrina apud Galliarum medicos celeberri-
mus ita de me fentis, in dubium pene re-_
voco judicium meum , nec me prorfus au- deo contemnere , ne à te diffentiam, &eni- tar multo etiam quàm antea diligentius ut -accedam proxime, fi ullà ratione potero , quù tu me pervenifle jam exiftimas , ut ali- quando veritati jure des , quod fortafle nunc humanitati magna ex parte largiris. -
Valde gaudeo tratationem de Lumbricis per obfervationes & experimenta à te fuf- ceptam, quâm primum elegantiflimis Pa- rifienfibus typis edendam effe ; quod quidem argumentationis genus Cum omnino novUm fit & à paucis tali methodo exornatum , magnam ex eo te laudem & exiftimationem à cun@is reportaturum efle confido. Age ‘igitur, opufque utilitati publicæ fummope- re neceflarium quam citiflime poteris ex- pedias.
Cum Epiftolä accepi quoque fchema Lum-
brici lati , plurium ulnarum longitudine ,
à triginta circiter annorum yiro , pleuritide ac delirio laborante , excreti. Latus itaque Lumbricus cum non occurrat frequenter in praxi, quatuor funt quæ de illo à me petis. 1. Quidem , an ab ovo ducat originem ? 2. Deinde undenam tanta ipf longitudo ? 3. An ab utero matris, ut Medicinæ parens obfervavit, ferant ipfum ægroti. Denique, frequenfne fit in urbe Romi, utin Hollan- dia efle folet? An vero rarus ut in Galliis £ Queæris iterum utrum experimenta à me re-
Lettre de A. Baglivi. Sas lata circa Lumbricos, lib, 1. Praxeos, fue- rint circa Lumbricos terreftres 3.1 CirCa |. Lumbricos humanos? De fingulis breviter ; pro ingenii tenuitate , nonnulla dicamus.
Omnium animalium ac vegetabiliun prin- cipium & origo ab ovo eft ; quid enim aliud plantarum femina quam ovum , in quo ve- luti in compendio quodam univerfà future plantz rudimenta contrahuntur , eaque, ac- cidente nutritii fucci fermentatione » Aaeris elatere , duplicique-calore, altero quidem folis, altero verd telluris magnæ centrali, fenfim veluti foluta compedibus excitantur ; crefcunt, & ad tantam ; debito tempore , perveniunt magnitudinem , quanta unicui- que plantarum generi ex congenitis nature legibus debetur.
Si talia Philofophi ac Medici ad unurm omnes de vegetabilibus opinantur , quantd magis fentiendum id erit de viventibus non folum perfeétis , verum etiam de imperfe- étis quæ vulgo vocant infe&a. Nam præter- quam quod idem rebus in omnibus ac æqua- libus ordo fit, &-ab uno oriantur omnia principio , & omnia in unum , poft genera- lem quemdam definant circuitum : Infe@a admirabili partium nexu, & conftruétione, iifdem nobiliori vitalium Operationum exer- citatione , non folum plantis minime ce- dunt ; fed ea in re illis longe antecellunt.
Quamobrem cum nemo plantas À putre- dine oriri ftatuerit, ne quidem infe&a alia- que vilia animalcula ab eadem origine de- ducere debere fuam , cum ratione æftiman- tur. Pudet enim Philofophum ac Medicum
+
feliciffimo {cientiarum hoc feculo , in quo per experimenta ; {olidaque Mathematices precepta , rerum caufæ illuftrantur , fortuito putredinis cafui tribuere , quæ conftans & perpetua feminibus inhærens naturæ lex moderatur & dirigit. |
Non enim putredo «eft quæ viventia pro- | ducit imperfeéta ; fed putrefcentium reruim calor & fermentatio ; rerum femina unde- quèque vagantia per orbem ; fœcundat , ut ita dicam , five potius’futuri animalculi pri- mordia fæcundato in ovulo torpida & iner- tia excitat, fermentat ; 80 veluti primam vite auram eifdem infpirat , idemque cum illis agit quod calor (lis, aut gallinæ in-
cubatio gallinaceis cum OVIS & in Bombi- cum ovulis. # | uæ fuperius de Infedis univerfe dixi- mus , ad Lumbricos quoque in homine naf- centes jure quodam poffunt accommodari ; ut pote qui non À putrefcente generantur ; saxoxuno ficuti vulgo putant Pfeudogaleni- ci, fed ab eodem Lumbricorum ovula in in- teftinis latentia excitantur , -& ad vitæ actus reducuntur. Latus itaque Lumbricus ab ovo fui gene- ‘is originem ducit fuam , & ficuti fingula- cum rerum fingulæ funt proprietates , à qui- bus ne minimum quidem deflettere queunt ob inviolabiles naturæ leges iifdem impofi- tas ; ita & lumbrici lati , naturà fu, pro- igni folent in fœtu hærente adhuc in utero mattis 5 paulatim crefcunt in orbiculos, do- nec fafciarum , more univerfam inteftino-
rummolem adæquent:. Non nif poit plurium annorum
844 Lettre de M. Baglivi.
_…
Lettre de AZ. Baglivi. 845 annofum curfus ad debitam perveniunt lon- gitudinem , crefcentibus enim fenfim hujus infeéti particulis , fenfim quæ jam creverunt manifeftantur.
Nec mirum tam longotempore propriam acquirere magnitudinem ,. familiare nam. que eft naturæ, prout in ovorum cicatrici- bus, plantarum feminibus, & in ipfà vege- tatione obfervamus , partium lineamenta primo defcribere ;. facculos nempe membra- naceos quos deinde , humore replendo , fta- to tempore manifeftat ; reddito enim craffio- re, contento in facculis five utriculis icore.,. ab ambiente membranâ figuram & tutamen obtinet, atque ita pro naturæ ordine, vif- cera & partes omnes , fuo quæque tempore, breviori aut longiori , pro animalium ac vegetabilium varietate exolefcunt. |
Opinionem hanc confirmant admirabiles Bombycum, formicarum ,. aliorumque in- feétorum Metamorphofes |; ipforuni enim alæ, fpicula , variæque corporis partes licet antea extiterint , non nifi paulatim, & fta- tuto quæque tempore , fe nobis produnt.
Dentium femina in alveolis , plures per annos , ficuti & pilorum glomeramina in bulbo five radice fuä ,in fubcutaneä pingue- dine implantata reconduntur , donec tandenr _…accedente neceflariä maturitate, veluti ve- getando. foris erumpant. Ita & lumbrici lati longitudo ingens, quamvis in ovulo tota, veluti in compendio quodam, contra@a fit, non apparet tamen antequàäm debitam ma- turitatis fuæ metam acquifiverit.
. Unde non ab uberiori quo vefcuntur ali--
Tomé I I. Pp
846 Lettrede M. Baglivi.
mento , incredibilis eorum longitudo dedu< cenda , prout nonnulli falsd opinantur , fed à congenitis proprietatibus huic lumbrico- rum generi præ aliis familiaribus ; vefcan- tur enim & faginentur cibis quantüm velint Pigmæi, Pigmæi tamen femper erunt.
Sed hic ulterits quæris an ab utero ma- tris eum adferant infantes, an vero poftea in illis generetur. Summus Medicinæ pa- tens lib. 4. de Morb. primam ,ut obfervas , tenet opinionem, & cum ipfius præcepta faturæ oraculo confirmata funt , haud facile ab ejus fententiâ recedo ; & fi recedam non me profeéto rationes , aut vana hypothe- feon ( quas flocci pendo ) figmenta ; adre- cedendum moverent. Sed propria experien- tia , per multiplicem obfervationum feriem conftans reddita & infallibilis. Quare ficuti plures dantur Hereditarii morbi , qui ex ditero fua ducunt principia, quid ni etiam de latis lumbricis hoc idem fentiendum ;
multo magis cum divinum fenem hujusrei habeamus autorem ?
Ait hic, loco jam laudato , ex late & fanguine redundante & corrumpente fe ,hos vermes in fœtu, uteri clauftris conclufo ; produci ; idque non fine ratione opinatus éffe videtur : fugit enim puer in utero la &eam lympham, ut certis recentiorum obfer- vationibus,probatum eft; àcujus putrefcente fermentatione excitantur latentia horum lumbricorum ovula , & ad vitam difponun- tur, quod quidem aliarum rerum putref- cens fermentatio præftare forfan non poteft.
Eademque de caufa fatum efle puto ut
« si Sr: à PCR
Te
”
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—
Ne
es Fr
APTE
-
Lettre de M. Baglivi. 847 hic vermis epidemice grafletur in Hollandia præ aliis regionibus, nimium abundante la&iciniis ; cujufque incolæ la@e & cafeo fere perpetud faginantur. Cognovi Romz anno r696. juvenem viginti annorum , pal- lidum , macie affe&um , fputatorem , &in omni la@iciniorum ufu intemperantem ; hic cum mane cœpam cultro refecaret , ejus odore ita vehementer commotus eft, & adeo ingenti fuflocatione correptus , ut brevi fe moriturum putaret, nif fuperveniente vo- mitu ; ejeciflet lumbricum teretém » tres pedes longum , & rotundam in pilam con- globatum ; quo exclufo flatim conva- Hits? |
Ar prætèrea generari quoque poffint lati lumbrici in adultis, nihil audeo dicere 3, cum nihil hac de re, mihi adhucfconftet ex- Perientiä. Puto tamen impoffibile non efle, licet Hippocrates fuo tempore non obfer- vaverit , & utinre difficih clare & diftin- te procedamus, obfervandum eft an æget figna det lati lumbrici ab ineunte ætate ., an vero poftea & annis jam gravis, Si prie mum fit, ab utero efle credas ; fi alterum: ñon nifi coder adulto genitum efle exiftiz mandum. Dificile enim adducor ut cre- dam puerum. ab infantia in inteftinis lum- bricum gerere, nec affci {fyÿmptomatis quæ: cum hoc vermium genere conjunguntur.
Sunt autem dolor circa jecoris regioneny jejuno tempore, ingens fputatio ; & fi do=
r nimis excruciet , aphonia fupervenit. Tormina circa ventriculum ferociunt : pal- hdi. fant & imbecilles ;. ad. Jabores pigti,
Ppij
848 Lettre de M. Baglivi. quandoque faftidiunt cibos, quandoque ap= petunt inordinatè , Vermiculos figurä cu- eurbitinà excernunt ; qui cum fint refciflæ partes lati lumbrici , illos dum apparent pro figno horum pathonomonico habet Doétif- fimus Dodonæus cum Medicinæ parente loco citato.
In Uibe Rom, & in reliquà penè Italià, non ita frequens eft latus lumbricus ut in Hoilandiä, quia Itali humidam , paludo- fam , frigidamque non incolunt regionem , nec forfan funt nimium intemperantes ficuti Hollandi, præftantius enim pharmacum con tra lumbricos fobrietate non datur.
Quatuor ab hinc annis obfervavi Romæ puerum duorum annoïrum ; excrevifle per alvum, vermem vivum duos pedes lon- gum, quem, nif fuiflet à matre refciflus ; multd longiorem vidiflemus. at
Puer.erat pailidus & multum imbecillis. Eodèm tempore mulier corripitur febre cum ingenti dolore, tumoreque in hepatis re- gione, vena brachii tunditur , fed fruftra : dolentem locum ungi juffimus oleo abfyn- thii per coétionem faéto ; paulo poft vomi- tus & diarrhæa fuperveniunt , & centum vermes ex afcaridum genere eïjecit, à fa- nitatem recuperavit. Quindecim pol dies recrudefcunt omnia ut fuprà ; de vermi- bus denud fufpicamur, contufis tribus ma- nipulis abfynthii romani, & affe&æ parti appoñtis quindecim vermes emifit , ftatim- que convaluit ; hunc vero dolorem circa regionem Hepatis, non ipfus Hepatis , fed inteflini colon è regione hujufce vifceris ;
L)
Lettre de M. Baglivi. 849
fuifle arbitramur. Multa de: lato [umbrico videntur apud Spigelium , & Sennertum multa apud hunc de verme umbilicali, de crinonibus fub cute. Apud Panarolum de: vermibuscucurbitinis , roftratis äc pilofis ad: mille per alvum vivis excretis , fæviente malignä febre ,. epidemici:,. ab uno: folùm: ægrotante, . Experimenta quæ circa lumbricos feci &. in praxeos noftræ lib. 1. defcripf. Non fuere circà lumbricos terreftres , fed humanos. Muliercula enim quinquaginta ann. nata febre: & dyflentarià correpta , ter centum circiter vermes. vivos ejecit Romæ annoré94.. Erant longitudine Fafeok , figurâ fere cu- eurbitini. Injeéti in fpiritum vini &inin- fufñionem feminum fantonici poft quinque horas periere. Poft novem, in vino , diffolu- tione aloës , extra&ti Camædrios:,. & extra- &i Tabaci. Die Jovis, horâ decimä quinta,. pofti fuère in oleo amygdalarum dulcium in fucco Limonum , in aqua tetuccia- na ( mineralis eft , & falinis principiis. ‘abundat) & in vafe , mercurio vivo femi- pleno. Sequenti die Veneris hor matutinä: in oleo amygdalarum duleium. inveni vi- vos , fed valde torpidos & imbecilles : vivos Verd , vegetos & valide mobiles in aqua te- tucciani , in fucco limonum, & in vafe mercurii. In hoc timen, mercurii contatum fugiebant , & ad fummitatem vañs progre- diebantur. Immerf in aquam florum auran- tiorum & rofarum , poit oéto horas convul- fionibus correpti , obiere. Atque hæc de Jumbricis, :
8çso Lettre de M. Baglivi.
Mirifice deletatus fum non defuifle in: Galliis, (fed quando illuftris & inclita Gal liorum Regio claris viris ferax non fuit ?} acres ingenio viros qui. mecum fentiant dif- ficillimis hifce praxeos medicæ temporibus, in quibus omnia fpeculationum & hypo+ thefeon flu&ibus agitata turbataque vide- mus , non ante ceflaturam tempeftatem , quèm Medici fpretà opinionum arrogantià & faftu, ad Hippocratem clavum tenentem: & moderantem confugiant , & ab eodem naturæ voce loquente difcant , quâvià pro-
grediendum fit ut ad veritatis metam in Me-
dicina , tandem perveniamus.
Elapfo anno inRegiam Societatem Ar- glicanam adfcriptus fui, ut vides; nuncirr Academiam Germanorum, quod ad te fcri- bo propterea quod gratum id tibi fore con- fido. Hoc eodem tempore fcripf Epiftolamr ad amiciffimum Antonium Albertum , de
uà illum moneas rogo. Vale Galliarum: Ocelle , & Reipublicæ shot , faluti-tuæ con- fulere non definas.
Rome. Pridie Idus Julias , 1699»
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TABLE DES MATIERES;
€ontenues dans ces deux Volumes.
A.
Igréès.. Si les aigres engendrent desVers.
page 401.
Ail, Si l'ail eft contrai- fc aux Vers. 594 Alimens qu'il faut évi- ter pour fe garantir des Vers. 399. .Amers. Pourquoi lx plüpart des amets tuent ou chaflent les Vers. 584. Andry (Nicolas ) Ana- gramme de fon nom.35$o. Animal. Si le grand nombre de pärties qui
com pofent un animal , eft
Re à qui en fait la. perfe&ion. KE Animaux. Des différen- tes efpéces de Vers qui s’engeudrent dans lesani- maux. 27:55 Que tous les animaux ont d’autres animaux qui les dévorent, 168, Génération desanimaux par les Vers Spermaïi- ques. 172 sAphorifmes fur les Ver
du corps de l’homme.s3 ve. ÆApophyfe vermiforme,, pourquoi ainfi appellée.. 7e Apoflume. Ver velu for- ti d'une apoftume venue à. la cuiffe d’un jeune:hom- me. 124. Appétit, Ce que c’eft qu’un appétit fain, 413. Aquila alba. Ce que c'eft. Afcarides. Remedes contre. les Vers appellés Afcarides.. 529. Auriculaires. Remedes. contre les Vers appellés. Auriculaires. 472.
B.
Bagliv:, Ses Expérien- ces fur les Vers pour prou- ver l’inutilité ou le peu de- force de certains reme- des. 455$
Ses Obfervations im- portantes fur l'effet du vim contre les Vers, $12,
| M ji: 4h MALE Sade
352 | Ses Lettres écrites à Auteur fur le fujer des” Vers. 711. Sa Lettre Latine. _ Barres ; Médecin de Montpellier, fes Obferva: tions pueriles-fur un nom- bre de petits Vers plats. 220. Bourdelot. Sa Thefe An peracutis ut plurimum pur- gatio per fuperiora? 573: Bowillie, Ses bonnes &t- mauvailes qualités. 411. Bouviers. Remedes con- tre les Vers appellés Bou-
viets.. œ for. €: Cardiaires, Remedes
contre Jes Vers appelés Cardiaires:. 497 Catalepfie. Si cette ma- ladie vient quelquefois de Vers. 340. Champignons.Leur mau- yvaife qualité. 406. Chanvre. Sa graine bon- ne contre les Vers, 517. Charollois, Lettres de ce Médecin au fujet d’un Ver fanguin. 107 109. Ciron, Définition de cet Infedte ; pourquoi appel- Éé en lirin .4carus. 128. Cœur. Penfée où étaient les Anciens qu’il n’y avoit point de cœur en pluñeurs Infectes, fe Infecte dans fequel il
fe trouve un fi grand nombre de cœur, que ce m'eft prefque qu'une chaï-
841...
_tanès..
AT
TABLE
ne de cœurs depuis la tête jufqu'à l'extrémité du COrps.. Ibid.
Colaffon. Lettre de Mon- fieur Coliffon Chirurgièn à Vatan, fur un Verfan- guin.. 112 114e-
Coralline. Sa propriété: contre les Vers. 06
Cutanès. Remedes con- tre les Vers appellés Cu- 499%
D.
Daval Doëéteur en ME- décine de la Faculté de Paris ; fes Obfervations futles Vers, 31fe
Dèntaires. Remedes contre les Vers’ appellés Denraites.. 491
Den's Vers qui fe trou- vent d'ordinaire fous la carie des dents. , 94.
Default: Médecin de Bourdeauxs; fa Differta- tion (ur la-rage. 361.
Deffandan premier Me décin de la Reïne pre- miere Douaïriere d’Efpa: gne ; fa Lertt écrite de- Bayonne aw du Tæ- nia.. ” rr4
Digeflion. Qu'elle ne fe- fair pas toute dans l’efto- mac. A‘S.
Digeffion. En quel tems. näquit le fyftème de la digeftion par le broye- men. k 630:
Doronic. Obfervations- curieufes faites à Plom+ bieres fur le dororic #
feuilles:
DES MATIERES. 853
feuilles de Plantain, 43,
Dragonean. Définition de cet Infeéte felon Am. broife Paré, 136.
E.
Eau de Fougere, Que la préparation de cette eau n'eft pasdivulguée. 532,
Que Mr Dionis Do-
eur Régent Ue la Fa- culté de Médecine de Pa. ris, eft feul qui en ait la recette de Mr Andry.
Ibid.
Remarque fur la 1a- cine de fougere; 554.
Ver canin rendu par
l'eau de fougere ; Let-
tre à ce fujec. 58. & 241. Eau de Mercure , autre- ment dite de vif-argent, Si elle eft bonne contre les Vers. 445. Eau-de vie. Si elle eit bonne contre les Vers. 452. Ean, D'où vient l'a- verfion que les enragés ont pour l'eau, 362. Elcophages. Remedes contre les Vers appellés rt à 499. _ Encéphales, Ce quec’e que les Vers appellés En- céphales. 671. Remedes contre les Vers appellés Entéphales. 468. Enragés, D'où vient l'a- vetfion que les enragés ont pour l’eau. 362. * Effomac. S'il s'engendre Tome II,
des Vers dans l’eftomac 248.
Exent:raux. Remedes contre les Vers nommés Exeméraux, 467. Expériences de Mr Ba- glivi & Redy , pour prou- ver que Ja plüpart des re- med:s qu'on employe contre les Vers, doivent être évités ou comme dan- gereux, ou comme inu« tiles, 456. € Juiv.
F,
Fabricius ( Guillaume.) Ses Remarques au fujet du Ver plat, 538 f4$e
Fagon premier Méde- cin de Louis XIV. Qu’on. lui doit la connoiffance de lorig. du Kermés pat la piquute d'un Ver. 421.
Sa Thefe fur le Tabac.
$tro.
Faim que caufent les Vers. 303 305. Femme. S'il eft vrai
que le corps de la femme foit un ouvrage impar- fait. - Feux follets, Ce que cet. ! 6$. Fiévre. Julep qu'on peut donner à un enfant pour tuer les Vers quand il a de la fiévre. S95. Foie. Quelles font les chofes qui contribuent le. plus à produire des ob- ftruétions dans le foie. 410.
Vers trouvés dans Le
Q q
Hd Fu) Léa €. 27
ee Eh ae à à dhp d ASEE A MANOR E LRE É a F7 ”
854 BADE 2 10;
f4 EN * A _ foie d'un enfant de deux ans; Obfervation de Gaf- par Bambin à ce fujer. SEA 96. Fongere. Que la prépa- vation de l’eau de fou- gere n'eft pas divulguée. 532 Que Mr Dionis Do- &eur Régent de la Facul- té de Medecine.de Paris, eft feul qui en ait la re- cettede Mr Andry. Ibid, Remarque fur la racine de fougere. 534. Fourmis qui percent en pne nuit des portes de ca- binets & d'armoires , & qui rongent même cuivre & l'argent. at. Frayeurs, Si les Vers caufent quelquefois des frayeurs, & files frayeurs euvent aufli quelquefois à leur tour donner lieu à la produ&tion des Vers, 329. Fromage. Moyen ; de préferver Le fromage des Verts. $77:
G.
Génération, Differta- tion fur la Génération de l'Homme par les Vers - Spermatiques. 734.
Génération des animaux par les Vers. 172.
Génération de l’'Hom- me par les Vers Sperma- «iques. Objeétions contre ce fyftême,
173. Geoffroy. Sa Lettre à
l'Auteur de ce Livre tou- chant laDiffertation furle fyflème de la Génération de l'Homme par les Vers Speérmatiques. 772 Glande pinéale, S'ilfe trouve des Vers jufques dans la glande pinéale. 71.
Goiffon Médecin de Lyon ; fon fentiment fur la caufe dela pefte. 348. Grencuilles. Si elles fe produifent de la pluye. 14. Groffeffe. Pourquoi les femmes fe trompent fi fouvent lorfqu'elles veu- lent juger du tems de leur D otelles 162
H.
Hartfoeker. Ses Lettres écrites à l'Auteur fur le fujet des Vers. 7Il.
Hecquet. Son Livre in- titulé : Explication Phyfi- que € méchanique des ef-
fets de la faignée &r de la
boiffon dans la cure des maladies. $ 59e
Hépatiques. Remedes contre les Vers appelés Hépatiques. … Hippocrate. Que ce Mé- decin a reconnu le pre- mier que le Ver plat étoit feul de fon efpéce. 245$e
Huile. Excellent reme- de contre les Vers, 507.
Propriété; de l'huile fur les Vers ; Expériençe,cu- ricufe à ce fujet. $74
Que les huiles font un
496%.
PM PR de D TO ET PT 9 1 OP r : À D ce 0 AS
DES MATIERES. 853
bon remede contre les Vers des inteftins. 85,
.
Jauniffe. Remcde con- cre les Vers de la jauniile. s25.
Infeële.. Ce que c’eft. 1. Si les, Infe&es refpi-
rent. 3. Si les Infeêtes ont d ang. 4.
Obfervations qui font voir que les Infeétes ne font pas des ébauches. de Ja Nature. Fe
Penfée où étoient les Anciens qu'il y avoit point de cœur en plu- fieurs Infeétes. Ibid.
Inteflins. Des Vers du corps humain qui naiffent hors desinteftins. 67.
Desfignes des Vers qui font ailleurs que dans les inteftins, 371.
Des fignes des Vers qui font dans les inteftins.
roue 376.
Des remedes contre les Vers des inteftins. soi.
De certains remedes qu'on a coûtume d’em- ployer contre les Vers des inteftins , & qu'il faut éviter, 444.
Joli de Fleury Procu- reur Général, Lettre qui lui aété écrite d’Alais par Mr de Rochebouet , au fujet d'un Ver. 332.
Julep qu'on peut don-
ner à un enfant pour tuer
les Vers quand ilsontde
la fiévre. 505. K.
Kermés. À quieft düe
la connoiffanc: de lori-
rigine du Kermés par la piauure d’un Ver, 42
Eÿ
Lait Que le lair des
nouvelles accouchées eft:
un aliment médicament teux proportionné à la foibleffe desenfins. 417.
Lémeri. Eclairciflement fur une Lettre de Mr Lé- meri contre la premiers éditiorr de ce Livre. 649.
Lettre de Mt Geoffioy à l'Auteur de ce Livre tou- chant laDiffertation fur le fyftême de la Génération de l’homme parles Vers Spermatiques. 772.
Lettre de Mr Lémeri contre la premiere Edi- tion de ce Livre. 6494 ‘Lettres écrites à Auteur par Mrs. Hart{ocker & Baglivi fur le fujer des Vers. 711
Littre (M. ) Médecin de la Faculté de Paris; fes curieufes Obferva- tions fur des Vers for- tis du nez. 76%
Longchamp Officier du Roi à Orbec. Sa Lettre fur de petits Vers plats qu'il a rendus, 2192
Qi
NL
Alan nt AUS A 1 RAR + on peut dire que la moëllé
M. nourrit lesos, : 398
Montabourg Médecin
Macreufes, Si elles s’en- gendrent du bois pourris des vieux vaifleaux, 14. Malades, Que lon n’exa- mine pas affez sil y a des Vers dans les Mala- des. 339. Maladies Vénériennes. Si elles ôtent la fécondité. 179.
Maladies Vermineufes. Remarques géntrales fur leur traitement, $54.
Malset Médecin de la Faculié de Paris. Ses Ob- fervations fur un Ver aouvé dans les Sinus
rontaux, 84. … Malvoife. Vin de Mal- voile bon contre les Vers.
68.
Médecins. Ignorance
de certains Médecins mo- dernes , au fujet du Ver Solitaire. 258.
Melon, Si ce fruit pro- duit beaucoup de corrup- tion, 404.
Mercure. Si l'eau de mercure eft bonne contre les Vers. 445
Moyen de tirer Iè mer- cure du pourpier. 578.
dei pEgu S'ileftbon contre les Vers. $77.
Minéraux, Des diffé- rentes efpéces de Vers qui s’engendrent dans les mi- néraux, 37 149
Moëlle, En quel fens
de la Faculté de Paris ; fa Lettre écrite le 30. Mars 1735. au fujet de plufieurs lambeaux d'un Ver Soli- taire , qui pouvoient fe monter à la longueur de 40. aulnes, 33° Moutons. Sorte de Vers finguliers qui fe trouvent dans le foie des moutons. 62.
Muet. Que les Vers font fouvent une des caufes qui peuvent rendre muet, 300,
N.
Nex. Vers fortis du nez. 73 67: Noix. Si l’eau dans la- quelle on a trempé des écorces de noix eft bonne contre les Vers, 454:
©.
Oenf. Comment le Ver Spermatique s'attache à l'œuf, 175.
Opiate contre le Ver So'itaire. s35.
Oreilles. Vers fortis de Poreille, 92.
Orgafme. En quel tems fe préfente l’heureux mo- ment de l’orgafme. $32,
Os. En quels cas on peut dire que la moëlle nourrit Les os, 398
nt Bu . LA À
DES MATIERES.
P,
Perce-oreilles. Lettres fur des Perce-oreïlles, par Mr le Curé de St Ouen,
473 € fuiv. Remarques à ce fujer. 480 & 491,
Peffe, Si la pelte eft cau- fée parles Vers. 342. Pignons. S'ils font pro-
pres à nourrir les Vers, . . . ae Pitois Médecin de
Beaune en Bourgogne. Sa Lettre fur le Ver Soli- taire. 138. Pleuréfie. Définition de cette maladie, 312, Pleuréfie vermineufe, 310,
Poumons. Vers trouvés dans les poumons, 95, Infeétes qui ont plu- fieurs poumons. S. Pourpier. Pourquoi il
eft bon contre les Vers, :
518.
Puce, Particularité con- cernant cet Infe@te, 6. Pulmonaires. Remedes contre les Vers appellés Pulmonaires, 496,
R.
Ragr. Si la rage a pour caufe les Vers. 361.
Rédi. Curieufes Obfer- vations de ce Médecin touchant des Vers trou- vés dans les inteftins de différens animaux, 60,
857 Remedes, Commentles remedes fans avoir une intelligence qui les con- duife ; vont porter leur effet à une partie plütôt qu'à une autre ; Expérien- ce âce fujet. 416. Maniere dont agiflent les remedes antivermi- neux. 573 Lifte des remedes con- tre les Vers. 609. Réfléxions Pratiques fc
la quantité extraordinaire des remedes contre les Vers. 616. Précautions à obferver yand on fait des reme- des contre les Vers. 614. De certains remedes qu'on a coûtume d'em- ployer contre les Vers des inteftins , & qu'il faut évi- ter. 4444 Remedes extérieurs où topiques contre les Vers. $20.
Remedes internes bons contre les Vers. 503. Rinaires. Ce que c'eft que kes Vers Rinaires. 72, Rinaires, Remedes con- tre les Vers nommés Ri- naires, 469. Rougeard Médecin de FAïgle en Normandie, Ses Obfervations fur les Vers que l’on trouve dans les Tanches. é2 Rongerolle Chirurgien de Verneuil, Sa Lettre écrite à la Faculté de Mé- decine de Paris tauchan£ un Ver d'une figure &
Qa ii
S. Ÿ
Saigrées. Vers fortis par les faignées, 104. Sang. méprife des An- ciens qui ont écrit que la plüpart des Infeétes n’a- voient pas de fang. 4. Si. l'humeur appellée fang , eft telle par fa cou- leur ou par fon ufage. Ibid,
Si tous les Vers qui ÿen- gendrent dans ke fang font d’une même figure © ; 105. Sangnins, Remedes con- tre les Vers appellés San- uins, 498. Sel, Si le fel eft bon centre les Vers. 453 Semen-contra. S'il eft contraire aux Vers. 446. Solitaire ,ou Tænia.Ce qui peut donner lieu à la génération de ce Ver. 36. Si c’eft un animal uni- que, ou une chaîne de Vers.
247. Lieu où fe mourrit ce Ver. 242, Signes du Solitaire. 386,
Qu'il produit dans les femmes des effets plus fä- cheux que dans les hom- mes. 309.
Ridicule raifon, Pour- quoi le Ver Solitaire eft plat. 170,174.
Suurd, Enfant de dou-
TABLE
ze ans, qui tous les ma- tins étoit fourd de oreille gauche, & cefloit de l’é- tre aprèslediner, 91.
T.
Tabac. Si Le tabac eft bon contre les Vers. 447. Traduétion de la Thefe de Mr Fagon fur letabac. 8:10,
Tania, ou Solitaire, Ce qui peut donner lieu à la génération de ce Ver, 36%
Que c’eft quelque cho-
fe de curieux que la ftru« êture intérieure du Tæ- nia. 265$, Que ce n’eft point un fait rare ni extraordi- paire de voir rendre des Tania ou Vers Solitaires à des femmes en couche, ai
Signes du Tænia. 385. Sa répullulation. 231. Remedes contre le Tæ- nia. 531. Tanaihe. Fourquoi ap- pellée lherbe aux Vers. « + 60
Que la poudre de ta- naifie eft bonne pour l’e- ftomac. s22. _ Tanches. Fort fujettes aux Vers plats , & qui reffemblent au Tænia 64 Solitaire pour la lon- gucur. 2 Tartre émétique. Bon contre les Vers. ; 316, Taupe, Si ft vrai
DES MATIERES.
qu'elle foit fans yeux. 8.
Tournefot. Sa Thefe in- ticulée : «An morborum cu- ratio «ad deges. Mechbanicæ refcrenda. 419:
Tyfon ( Edoua'd. )} Sa Difflertation Angloife fur le Ver plat, 212.
V.
Végétaux. Des différen- tes efpéces de Vers qui s’engendrent dans les vé- gétaux. 37 42.
V'eine porte. Vers trou- vés dans le tronc de la veine porte. 340.
Ver. Ce que c'eft. r.
Comment s'engendrent les Vers dans le corps de Jhomme, Lis
Siles Vers & plufieurs autres Infeétes s’engen- dtent de la feule corrup- tion. LS
Quelle eft la matiere La plus propre à faire éclore les Vers dans le corps de l'homme , & à les y nour- rir quand ils y font une fois éclos, 27;
Des différentes efpéces de Vers qui s’engendrent daus le corps de l'hom- me. 37°
Des Vers du corps hu- sue qui naiflent hors des inteltins. 67.
Des différentes formes que prennent les Vers
281.
Des effets des Vers dans
Je corps humain, 291,
859 Des effets des Vers qui font dans les inteftins, 299
Des moyens de fe ga- rantir des Vers. 397. Quelles font les chofes qui nous rendent fujets aux Vers, 108 Alimens qu'il faut évi- ter pour fe garantir des Vers. 399. Qu'il n’eft pas ennotre pouvoir de nous garantir des Vers. 410, De la fortie des Vers, & des prognoftics qu'on en doit tirer, 421. Vers des inteflins, Qu'il
y en a de uoÿs fortes. CE À: 2
Vers Strongles. Pour- quoi ainfi appellés. 1h. P'er Plat. À quoi il reffemble ; pourquoi ap- pellé Tænia. 194. Combien il y en a d’ef- péce. Ibid. Vers. Plats , appellés Cucuibitaires, & pour- quoi 210, Ver Solitaire. Que le Ver Solitaire s’engendre dans l'enfant au ventre de la mere felon lopi- nion d’Hippocrate. 34. Qu'il s'engendre dans l'homme à toute forte d'âge felon Sennert, 35. Ce qui peut donner lieu
à la génération de ce Ver. 36. Ver Solitaire. Ridicule raifon, Pourquoi il eft plat. 270 274
Qaiv
7” $ £ r NT 7" 4 PAR | a 860 AT DNDAE Di Efpéce de Vers quiron- ils naïffent ; pourquof gent le bois des vaiffeaux. ainf appellés 123. \ so. Vers appellés Crinons. Si la rage a pour caufe FNYELT Jes Vers. 361, Vers appelés Bowviers. Des fignes des Vers. Wr19.
370.
Si Fhomme tire fon origine d'un Ver. 734. Aphorifmes fur les Vers du corps de l’homme, Fe 631.
Ver Spermatique. Com- ment il s'attache à l'œuf. 175.
Differtation fur la gé- nération de l’homme par les Vers Spermariques, 734.
Vers trouvés dans la veflie du fiel. 243. Ver d’une figure & lon- gueur extraordinaire, Let- tre à ce fujet de Mr de Rongerolle Chirurgien de Verneuil. 323.
Vers trouvés dans les |
finus frontaux. 84. Vers foitis du nez, 73.
VS
Ter velu forti d’une apoftume venue à la cuif- fe d’un jeune homme, 124.
Vers Vénériens, 147. Si toutes les maladies vénériennes viennent des Vers. 147. Vers V'éficulaires. Qu'il
y en-a de plufeurs figu- res différentes, 120. Vers fortis par les uri- nes. I2fe. Vers Elcophages, Où
Vers appellés Soies.[bid. Vers appellés Talpiers.
137%
Vers appellés Toms. 140,
Vers appellés Vmbili- Caux. | I4I, Vers appelés Oefopha- giens. ER TA
Vers Spermatiques. Leur figure, 153. Vers fortis par les fai- gnées. 401. Vers Ophthalmiques, Pourquoi ainfi appellés.
Vers fortis de l'oreille, 92.
Vers Dentaires. Pour- quoi ainfi appellés. 94. Vers appellés Dalberes. Ce que c’eit que ces Vers, 10$.
Vers Hepatiques. Pour- quoi ainfi appellée, 96. Vers Spléniques. Pour- quoi ainfi appellés. 98. Vers Cardiaires. Pour- quoi ainfi nommés. Jbid. Vers Péricardiaires, Ce que c'’eft ; pourquoi ainfi appellés. 100, Vers Sanguins. Pour-. quoi ainfi appellés. 103. Lettres fur les Vers Sanguins, . 106, Vers trouvés dans les poumons, 95
UN PR PT) A UT |
DES YMATITERMES:
De certains remedes qu'on a coûtume d’em- ployer contre les Vers des inceftins , .& qu’il faut évirer, 444.
Des remedes propres contre toutes fortes de Vers du corps humain,
466,
Des remedes contre les Vers desinteftins. $sor,
Maniere dont agiflent la plüpart des remedes que l’on donne contre les Vers. 573. 9 fuiv.
Lifte des remedes con- tre les Vers. 609,
Réfléxions Pratiques fur la quantité extraordinai- re des remedes contre les Vers. 616.
Précautions à obferver quand on fait des reme- des contre les Vers. 614.
Vers compofes fur Mr Goiffon Médecin. 360.
Petite Vérole. Que les grains de la petite vérole font quelquefois remplis de Vers. Obfervations de Borelli à ce fujet,. 123.
Féficulaires. Remedes contre les Vers appellés Véfculaires. 499. _ Vieuflens Médecin de Montpellier. Son expli- cation de Ja ftruéture du Ver Solitaire, 270.
V'if-argent. Pourquoi le vif-argent tiré des plan- tes » & entre autres du
A. mn LÀ ras M doi débh D nb:
861 pourpier, doit être plus dégagé d’impuretés que celui qui fe tire des mi- nes, S19. Vin. Obfervation im- portante fur l'effet du vin contre les Vers par Mon- fieur Baglivi. s72. Vin de Malvoifie bon contre les Vers. 68. Vinaigre. Ce qui s’ob- . ferve dans le vinaigre par le moyen du microfcope, 400. Sile vinaigre tue toutes fortes de Vers. 445: Vinaigre Comment il peut ronger la pierre. 40: Vipere. Vourquoi la poudre de Vipere fe rem- plit de Vers quand elle a été gardée quelque tems. ay Umbilicaux., Remedes contre les Vers appellés Umbilicaux. sor. Vrayet Médecin d’Ab- beville. Sés Lettres au fu- jet des Vers Sanguins. 40 106. Urines. Vers fortis par les urines. 121, Winflow. Sa découver- te anatomique au fujet du Ver Solitaire. 252. Lettre de ce Médecin à ce fujet. Ibid. Autre Lettre du même fur un Ver trouvé dans le tympan de l’oreille d’une fille de trois ans, 93.
Fin de la Table des Matieres,
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JXeft important de confulter cet Errata 4 4
. principalement les endroits qui y font marqués d’une Etoile. F4
PRE FACE
ï P Age xx. ligne 14. J'en examine les efpéces dans le troifiéme Chapitre ;. ajoñtez , où je traite au long des
__ Vers fpermatiques. s
# Page xxj. ligne r6. On: voit dans le on- ziéme , quelles précautions if faut appor- ter quand on fait des Remedes contre les Vers, lifez, le onzième Chapitre eft fur la maniére dont agiffent les Remedes an- tivermineux. ;
* Même page xxj. ligne 20. Je traite par oc-
cafon dans le douziéme , de certains Vers nommés fpermatiques , dont plufieurs Phyfciens croyent quefont formés tous les Animaux , 4/ez, Je traite dans le douzié- me, des précautions qu'il faut apporter quand on fait des Remedes contre les Vers. Page xxiv. ligne 6. Je me contente de rap- porter fimplement fa Critique à la fin du Volume , //ex, je mecontente de rappor- ter fimplement {à Critique à la fin du Livre.
Page xxvij. ligne. 10. A la fin de ce Volume
font trois Lettres qui m'ont été écrites fur le fujet des Vers, life, j'ai renvoyé aux derniéres pages de ce Traité, trois Lettres qui m'ont été écrites fur le fujet des Vers
Page xxix. ligne 14. J'ai mis à Ia fin du Vos Jume une Lifte exaéte de ces réformes ,
_ difez je finis par une Lifte exade deces
un Py) k : LUS € É
; «réformes.
MR : n MOT ATAT CORRE
2
EN
Ne CORrs DV LIVRE.
_ + Page 3. ligne 6. infcifum, lifez , incifum, ! Page 25.1. 15. mufilage, /ifez, mucilage. Page 32. ligne 16. Hippocrate niant, lifez, Hippocrate ajoute. | Page 45. ligne premiére de la citation mar- . ginale , Afnienfa, lifez , Hafnienfa. Même page 45. ligne demiére de la cita= tion marginale, albas li/ez , albos. Page 54. ligne 7. ayant , lifez , ajoûte. Page 64. lig. 18. Mathrole, lifez , Mathiole. Page 65.lig. penult. curiofe, lifez, curio[z. Page 69. ligne 25. & au plütard, li/ez, ou
au plütard. Page 72. ligne antepenult. Fernés , lifez, + Fernel. M « Page 95. ligne 14. Brafluvolus, Z/ez Braffa- n dvolus. :: : Page 149. ligne 17.1] fauten cet endroit un . à linez.
Page 152. lg. 13. vircelloni , Lf. vercelloni. * Page 187. ligne antepenult. à la fin dece Volume , Lfez , à la fin de ce Traité. Page 197. ligne 2. fe laiflent appercevoir , lifez , fe laïffent appercevoir fans peine. Page 198. ligne ro. Il a deplusune épaiffeur & une confiftance que la plüpart des au- tresTænia n’ont pas, lifez ,il a, aufli-bien que celui de la Figure 2. une épaiffeur &
Page 216. ligne 13. Mrde Fermethuy, Ufez à. Mr de Fermeluy. Es
Page 289. ligne 3. fvammeidam, lifez, fvammerdam. 4 A .
Page 318. Mr Centugi ,li/ez, Mr Contugi.
* Page so2. lignes 3. & 4. pour conclufon entiére du Chapitre, /fez , pour conclu- fion de cette matiére. ’ pr"
* Page 554. lig.8. dans la Seétion fuivante, lifez , dans le Chapitrefuivant,
* Même pag. 554. lig. 9. Setion III. Hfez , Chapitre X. | #:
* Page 573. 1 14. Seët. IV. lifez , Chap.XI.
Page ér1.colonne 2. ligne 13. lifez, Rue,
Page 624. ligneé. Rhue , lifez , Rue.
Même page 624. ligne 13. Chapitre X. W/ez, Chapitre XII.
Même page 624. L.19. les Remedes que nous avons marqués dans le Chapitre précé- dent, lifez , les Remedes convenables , & effacez , que nous avons marqués dans Le
. Chapitre précédent. : ;
%' Page 727. ligne 20. une lÿymphe quitient de. alt ©. Ja notrriture du lait, li/ez , une lymphe * qui tient de la nature du lait. Page 728. ligne 14. un Ver plat de trente pieds de long , #/ex , un Ver rond & long, . ayant trois pieds de longueur. +
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