> ——— en + CE 4 » ar... . e ++ L ss LE 2e pe. ’ SE es sols vs bre ds nd s + . > "EN na D RES TARDE er médiaire de tous les 718 les communications au fondateur, | me " LA tè RO LUS 0 4 Ha or Mons, Belgique. 4 ane TE a À dv IE LOS nu ET LE [. VI. VIA. VIII. Avant-propos. . ne. | Un bambou peu connu Phyllostachys | ere nn . . ASE de Bambou (Quelques A de cut ture} ue Éeciere Une question de dia se $ Les deux Phyllostachys mitis . | : Boite 6 aux lettres. AE . #. : ; = AVANT-PROPOS Si vous êtes assez heureux pour être favorisé de relations avec les maîtres de la science, profitez de leur expérience et sollicitez leurs avis : vous éviterez de longues pertes de temps, et vous apprendrez à rendre votre travail utile aux autres et prof- table à vous-même. Guide du Botaniste, par E. GERMAIN, de St-Pierre. Avant de créer la publication que nous présentons au lecteur, nous nous sommes demandé s'il ne vaudrait pas mieux prier l’un des organes autorisés du monde horticole de publier sous une rubrique spéciale, les notes qui vont suivre. Mais nous avons craint, d’une part, que cet organe n’atteignit pas les personnes de nationalités diverses s’occupant des Bambous, d'autre part, que la place, forcément restreinte, faite à une seule sous-famille, ne noyât, en quelque sorte, nos articles au milieu des autres rubriques. Nous avons donc résolu de créer un bulletin périodique — mensuel probablement — consacré uniquement à l'étude des Bambusacées, à tous les points de vue : scientifique, horticole et commercial et aux questions qui s’y rattachent. Notre but est de faciliter aux botanistes et aux amateurs de Bam- bous, la communication de leurs études et de leurs desiderata, l'échange de leurs observations. | Nous avons également pour but de faire mieux connaître et appré- cier les mérites horticoles, les emplois industriels de ces plantes et, en renseignant sur le mode de culture, sur les sources où l'on peut se les procurer, de vulgariser autant que possible leur emploi dans les parcs et les jardins. Chaque numéro comprendra : 1° Une partie technique ; 2° Une partie pratique, EE ee” La partie technique, pour laquelle nous pouvons compter sur lé concours de savants distingués qui depuis longtemps se sont fait un nom dans la botanique générale, comportera la description d’ espèces nouvellés où peu connues, accompagnée de planches, la discussion de la nomen clature et de la synonymie et la bibliographie. Ces études formeront u ensemble qui sera le Vade-Mecum indispensable à tout amateur voulant étudier sérieusement les Bambusacées. Nous y comprendrons l'analyse où le résumé des articles qui paraîtront dans d’autres périodiques, dans® les Annales des Jardins botaniques ou des Sociétés savantes. | En résumé, la classification des Bambous est encore flottante sous bien des rapports, et le but principal de la partie technique est de contribuer à la compléter. La bibliographie, complément nécessaire de toute recherche sérieuse, aura aussi toute notre attention : non seulement nous donne-# rons une liste aussi complète que possible et tenue au courant, de tous@ les ouvrages s’occupant des Bambous à un titre quelconque, mais nous engageons aussi nos lecteurs à insérer dans notre « Boite aux Lettres » leurs demandes d'ouvrages sur la matière. Notre bibliographie. sera subdivisée en ouvrages généraux et en articles de périodiques, afin de faciliter les recherches. Nous espérons que nos lecteurs voudront bien nous communiquer les fiches de bibliographie qui sont en leur possession. La partie pratique renfermera les conseils de culture que nos essais commencés en 1883 nous permettent de donner. Ils s’étendront aux # observations sur le développement d'une soixantaine d'espèces et varié. tés. Nous les passerons successivement en revue, notant les particula- rités auxquelles chacune se reconnait ; précisant la culture, les mérites, # l'emploi rationnel en arboriculture, la résistance aux intempéries de # ces diverses espèces. Nous ofirirons la plus large hospitalité aux discussions que nos abonnés et-nos correspondants voudront soutenir dans nos colonnes, leur laissant l’entière responsabilité des thèses qu’ils exposeront. Notre « boite aux lettres » permettra à tous de poser des questions et d’y répondre, de faire des offres et des demandes de plantes à échan- ger et des demandes de plantes à acheter. En un mot nous ferons tous nos eflorts pour devenir l’Intermédiaire de tous les ans des Bambous. Nous publierons des articles non seulement en français, mais aussi en latin, anglais, allemand, italien et esperanto : nous réservant d’ y joindre, le cas échéant une traduction ou un résumé. | Nous reproduirons aussi, dans la mesure du possible, les clichés en photogravure ou au trait dont les auteurs voudront illustrer leurs arti- cles. Enfin nous nous ferons un plaisir de mettre nos lecteurs en rapport direct les uns avec les autres en publiant la liste de nos aPonaes et de nos correspondants. / = 3 = Nous avons tenu à ce que tout le premier numéro fut de notre plume ; non pas tant pour préciser la ligne de conduite que nous désirons adopter, que pour affronter seul la responsabilité d’un début, et ne pas « engager celle des correspondants qui nous ont offert spontanément leur collaboration immédiate. Nous nous plaisons ici à les remercier de cet ‘appui moral et de ce précieux concours que nous comptons utiliser dès le second numéro. J. Houzeau DE LEHAIE, Ermitage, Mons, Janvier 1906. PREAMBLE Before creating the present perio- dical,we concidered carefuly if it would not be better to ask from one ofthe influential horticultural papers, to insert our notices under a specia] title. But we feared, en one side, that the paper should not reach the persons of different nations whom concern Bamboo ; on the other side, thatthe necessarily little room gran- ted to this one underfamily should nearly drown our notices among other articles. So we resolved to issue a periodical bulletin — probably mon- _ thly — totaly kept to the study of _ Bamboo on every way : scientific, _ horticultural and commercial and to the general questions thereto belon- ging. VORWORT Bevor wir die dem Leser vorlie- gende Publikation in Leben rufen, haben wir uns gefragt ob es nicht besser sei eine der auf Gartenbaù bezüglich bestehendenZeitüngen zû bitten die folgenden Bemerkungen unter spezial Rubrik herauszuge- ben. Aber, wir haben gefürchtet das dieses Organ einer Seits, die mit Bambus beschäftigte Personen verschiedener Nationalitäten nicht erreiche ; ander Seits, das der gezwungener Weise beschränkter Raum fur eine einzige Unter-Fami- he,unsere Artikel einiger Masze in Mitte anderer Rubriken aus dem Gesicht bringe. Wir haben also beschlossen ein periodisches Organ— gewisz monät- lich — allein dem Studium der Bam- busfamilie in allen Ansichten : wissenschäftlich, auf Gartenbau be- züglich, und kaufmännisch und den daran hängenden Fragen gewid- met, herauszugeben. Our aim is the facility for bota- nists and lovers of Bamboo of com- muniCating their studies and deside- rata, and exchanging their observa tions. We claim likewise as design to let better know the horticultural value of these plants and,giving informa- tions on the process of culture and on the places from where they kan be obtained, to spread as much as possible their use in parks and gardens. Each number shall contain : 1% a technical part, 2% a practical part. The technical part, for wohm we can rely on the cooperation of distin- ghuished botanists wohm names are know from a long time, shall com- prise the description of new or little known species, with plates, or cuts, the critical examination of the no- menclature and synonymy and the bibliography. These studies shall compose an ensemble wich will become a vade mecum necessary to all lovers of Bambusaceae who whish to makese- rious study. We will include an ana- lysis or summary of all the notices wich appear will in another perio- dicals or in the publications of bota- nical gardens or scientific societies. Briefly, the classification of Bam- boo ïs still on many points somewhat wavering and the princi- pal design of the technical part is to cooperate to its perfection. Unzer Zweck ist den Botanikern und den Bambusliebhabern die Mittheilung ïhrer Studien, den Wechsel ïhrer Wahrnehmungen, ihrer Lücke zu erleichtern. Wir haben auch zum Ziel die Gartenbauwerthe, die industriell Verwendungen besser kennen und schätzen zu lassen und mit dem Aufschluss auf Anbaumodus, auf Verschaffursprung, in so fern wie môglich ihr Benutzenin den Parken und in den Gärten zu verbreiten. Jede Nummer wird: 1° einen technischen Theil, 20° einen praktischen Theil en- thalten. Der technische Theil, für welchen wir auf die Mitwirkùng berühmter Gelehrten die seit lang sich in der allgemeinen Botanik bekannt ge- macht haben, zählen kônnen wird die Beschreibung neuer oder wenig bekannter, mit Bildplatten beglei- tete Gattungen, die Untersuchung der richtigen Benennungen und der Sinnverwandtschaft und das Verzei- chniss der erschienen Büchergestat- ten. Diese Studien werden einen Zusammenhang welcher der unen- tbehrliche Vade-Mecum für jeden Liebhaber der, ernsthaft die Bambus familie studiert, sein wird, bilden. Wir werden darin die Kritik oder die kurze Uebersicht der Artikel welche in anderen zeitschriften, in den Annalen der botanischen garten oder der gelehrten Gesellschaîften | erchienen, mit einbegreifen. Kurz, die Klasseneintheilung der Bambus ist noch unschlüssig in mehrerer Weïise und der Haupt- zweck des technischen Theiles ist um sie zu vollenden beizutragen. We will attend with much care to the bibliography : it shall contain not only a list as complete as possi- ble andup to the day of all the works relating to Bamboo in any way; but we ask from our readers to insertin our « letter box » their demands of books. Our bibliography shall be divided in general works and noti- ces of periodicals in order to facili- tate inquiries. We hope that our correspondents will be so good as to communicate the tittles of the books on this matter within their knolege. The practical part shall contain such advices of culture our essais, began since 1883, entitle usto give; they will include observations on the growth of nearly sixthy species of varieties. We will successively review the- se plants noting the peculiarities distinguishing each ofthem.We will fix the culture, the value, the ratio- nal arboricultural use, the endu- ncebtolthe inclemency of the weather of each of them. We will offer in our pages the largest hospitality to the discussions _ our subscribers and correspondents could wish to hold out, leaving to them the whole responsability of their propositions. Das erschienener Bücher Verzei- chniss,nôthiger Anhang jeder erns- tlichen Untersuchung, wird auch allunsere aufmerksamkeit erhalten: wir werdennicht nureine môglichst vollistaändise und immer laufende Liste aller sich auf irgend eineWeise der Bambus beschäftigende Werke angeben, aber wir werden auch un- sere Leser, um Ihre Anfragen von hinsichtlichen Bücher in unseren Briefkasten einzulesen veranlassen. Unser erschienener Bücher Ver- zeichniss wird zum zweck das Auf- suchen zu erleichtern, in allsemeine Bücher und in zeitliche Arbeiten eingetheilt werden. Wir hoffen un- sere Leser wollen wohl uns die in Ihrem Besitz seiende Notiztähle überreichen. Der praktische Theil wird die Kulturrathschläge welche unsere in 1883 begonnene Versuche uns zu geben erlauben, enthalten. Sie wer- den sich auf die Wahrnehmung über die Entwicklung einiger se- chzig Arten und Abarten ausdehnen. Wir werden sie allmählich in Be- tracht nehmen ; die Eigenheiten | vermittelst welchen jede sich erken nen läszt anzeigen. Die zucht, die Werthe, den rationellen Baum- zuchts gebrauch, die Wiederstands- fähigkeit wider die Rauheit des Wetters dieser verschiedenen Arten näher bezeichnen. Wir bieten die grôst Gastfreunds- chaft über die Wortwechsel welche unsere Abonnenten und unsere Kor- respondenten in unseren Kolumnen ertragen wollen an, obschon wir ihnen doch die ganze Verantwortli- chkeit der Thesen welche Sie auss- tellen werden, überlassen. 2e A Ourletter box will allow everyone to ask questions and to send res- ponds, to offer or tosollicit plants in exchange or to points outs plants they desire to buy.In short we will endeavour to become the #ediator of all the loevers of Bamboo. We will print notices not only in french, but in latin,english,german, italian and esperanto, with the faculty of joigning,as the case may be a translation or a summary. We shall too,as well as possible, insert the photographs or cuts by wich the authors would 1illustrate their notices. At last we will with great pleasure encourage the direct relations between our readers by the publication of the roll of our sub- scribers and correspondents. We wanted that the first number should be entirly of our one penn:; not so much to definite the way we wish to adopt, but to sustain alone the responsability of the beg:i- ning and to free from all responsa- bility the correspondents who spon- taneously offered their instant collaboration. We are plaesed in thanking them for their intellectual support and for that valuable colla- boration wich we hope to make use- ful from the second number. Unser « Briefkasten » wird allen erlauben Fragen zustellen und da- rauf zuantworten,Anfragen undAn- bieten von Pflanzenwechselüng zu machen sowie Anfragen um Ankauf von Pflanzen. Wir werden in einem Worte all nôthiges thun um den Vermittler zwischen allen Freunden der Bam- bus zu werden. Wir werden nicht nur franzüsis- che Studien ausseben sondren auch lateinische, englische, deutsche, ita- lienische und in « esperanto ». Wir werden so weit wie môûglich eine Uebersetzung oder einen Kurzen Auszug hinzufügen. Wir werden auch sofern môglich die Klischés in Photogravure oderin kräftigen Umrissen mit welchen die Verfasser ihre schriften illustriren wollen aodruken. Endlich werden wir uns ein Vergnügen machen un- sere Leser die einen mit den ande- ren in direkten Umgang zu brin- gen indem wir die Liste unserer Abonnenten und unserer Korres- pondenten verôffentlichen. Wir haben darauf gehalten dass die ganze erste Nummer aus unse- rer Feder sei; nicht soviel um unser Verfahren welches wir anzunehmen wünschen, näher zu bezeichnen als um allein, der Verantwortlischkeit einenAnfanges zu trotzen und diesel- be der Korrespondenten welche uns freiwillig ihre unmittelbare Mitwir- kung angeboten haben, nicht zu verpfanden. Wir lassen unsgefällen sie hier wegen ihrer moralischen Stütze und wegen ihrer werthen Mitbewerkung welche wir bei der zweiten Nummer zu benutzen glau- ben, zu bedanken. ï- M , ons UN BAMBOU PEU CONNU Phyllostachys pubescens Mazel. Pour qui n’a pas vécu sous les tropiques, il est difficile de s'imaginer la majesté des forêts de Bambous. L'Europe en compte peu et le parc de Prafrance est peut-être le seul où la fougue de végétation, l'ampleur des masses ont été assez respectées pour donner l'impression de ces admira- bles plantes dans tout leur développement. Quatre hectares de Bambous s'étendent en allées pro- fondes, en bois aux contours capricieux, aux ombrages mystérieux, en colonnades régulières, en dômes de feuillage bruissant quand passe la brise. L'un des massifs les plus impressionnants, composé de l'espèce que nous allons décrire, est d’un puissant eltet décoratit. Qu'on se figure des centaines de tiges ‘ ici ser- rées les unes aux autres, fuyant vers le ciel comme des usées, là espacées régulièrement ; plus loin par deux, par trois, en petits groupes comme des promeneurs. Toutes sont sveltes et élancées, robustes pourtant ; leurs cimes, à la ramure dorée, au feuillage vert-gai, s'étageant comme les parasols multiples de l’Inde, se balancent doucement au gré du vent. Des glycines, des chèvre-feuille, des clé- matites les escaladent, passent de cime en cime, retom- bant en guirlandes de fleurs. Gigantesques plumes d'au- truches, ces chaumes dépassant pariois vingt mètres de hauteur, rivalisent avec les plus superbes productions des orêts tropicales. Ils ne craignent pourtant pas les intem- péries de nos climats. L'hiver dernier, Praîfrance a connu les frimas ordinairement réservés aux pays du Nord. Du- rant trois jours, du 1° au 3 janvier 1905 le vent a fait rage, puis une neige abondante est tombée, le thermomètre centigrade est descendu à — 14° : il a fallu bien vite se- Lot Te EP couer tous ces grands chaumes dont les têtes ployées sous le fardeau menaçaient de se briser ; mais quand la tour- mente Îut passée, quand le soleil eut fondu cette neige, A on put constater avec joie que pas une feuille n’était gelée, que la plante, admirable de résistance au froid, était aussi vigoureuse que si l'hiver tiède du Midi n'avait pas été in- terrompu par le froid et la tempête du Nord. Quoique introduit depuis une trentaine d’années, ce Phyllostachys de haute taille, élégant par excellence et rustique, d’une multiplication rapide, d’une transplanta- tion facile et d’une prompte reprise, est resté confiné dans les cultures du domaine de Prafrance où feu Mazel, l’introducteur de l’espèce, le planta quelques années avant sa mort survenue en 1889.Son origine est inconnue. Voici les caractères principaux auxquels on le reconnaît : Rhizome épais, à section ovale, pouvant atteindre 30 à 35 "/" dans son plus grand diamètre entre les nœuds. Partie souterraine (bulbe) de la tige renilée, longue de 15 à 25 centimètres, à section verticale cordée, portant 600 racines environ pour un chaume de moyenne taille. _ Chaume d’äbord vert foncé couvert de très nombreux et très courts poils hyalins formant velours. Les intempé- ries font disparaître ce tomentum, et, dans la suite le chaume grisonne ou-jaunit se teintant d’orangé au dessus des nœuds sous l'influence du soleil. Sa couleur varie du reste suivant les saisons. Un enduit cireux tenace le re- couvre dès la seconde année et persiste pendant toute son existence. Bague blanche très étroite et fortement accusée au dessous des nœuds. Chaume atteignant 22 mètres de hauteur, cinquante centimètres de tour au niveau du sol et o m, 39 à 1 m, 50 de hauteur ; très conique à la base, puis régulièrement effilé. Chaume creux, très régulièrement et très légère- ment en S allongé dans un plan vertical perpendiculaire à celui des cannelures ; cette courbe gracieuse, un peu plus accentuée chez les chaumes isolés, disparaît pendant la dessication. | Cime inclinée, mais jamais retombante. Mérithalles très courts au pied de la tige : le premier TON au dessus des racines n'ayant souvent que deux à quatre centimètres de hauteur chez les grosses tiges; ils ne dépas- sent pas o m, 35 de longueur vers la cime. Les mérithal- les sont légèrement cannelés sur tout le pourtour et portent assez souvent vers la cime une cannelure bien accusée à l'opposé de celles qui naissent à l'insertion des rameaux. Rameaux en bois plein—comme ceux du«groupe nigra» — presque horizontaux, un peu arqués, décombant à l'éxtrémite. __ Feuillage de chaque rameau dans un plan presque hori- zontal bien défini, au-dessus de tout l’ensemble ligneux des ramilles ascendantes qui sont jaunes d’or dès la secon- de année. Cette disposition particulière fait que Îles cimes présentent des étages superposés bien distincts. Feuilles vert pâle virant au jaunâtre, disposées par deux, rarement trois ou quatre au sommet des ramilles, légèrement en gouttière, horizontales, à pointe rarement décombante, petites, étroites, 1/9, 5 lancéolées-aigues, lon- guement acuminées, à bords finement, mais distinctement dentés en scie, parallèles sur 1/2 environ de leur longueur, assez brusquement rétrécies en un court pétiole de 1/40 environ ; nervures tessellées en rectangles longitudinaux. Feuillage caduc au printemps au moment où les nou- veaux rameaux vont Se développer. Turion Sortant de terre dans la première quinzaine d'Avril à Praîfrance. Gaînes épaisses, couvertes de poils bruns de trois à quatre "/" de longueur ; d’abord mous, puis raides et cassants après la dessication, provoquant d'intenses in- Îlammations par leur apport sur les muqueuses. Les gaines en sont entièrement couvertes à la base de la tige; plus haut, les poils sont moins nombreux et laissent voir la teinte jaunâtre de la gaîne parsemée de taches arrondies foncées ou noires, très nombreuses et conîluentes vers le le lHimbe avorté, légèrement en relief après la dessication. Ligule très réduite, brunâtre, laciniée. : Limbe avorté triangulaire vers la base de la . at- : Te ge. RE men rame —— SR dr E is CE: dde tr: bel Pr ee teignant o m, 10 à o m, 15 de longueur vers le haut, en gouttière et dressé pendant sa vie ; accompagné de : Deux oreillettes bien développées ; à bords garnis de longs cils bruns tortillés. Ces cils sont parfois aussi nom- breux sur les bords de la gaîne sur quelques centimètres au-dessous des oreillettes. Ecail!e binervée très longue, bifidesur un tiers environ de sa longueur, atteignant o m, 15, étroite, molle, opaque couverte de courts poils bruns sur la face dorsale. Fleur inconnue. _ L'ensemble des caractères nous paraît indiquer une espèce se rapprochant du « groupe nigra » ; mais sans en faire partie. Le Phillostachys pubescens est la seule espèce du gen- re sur laquelle nous avons pu observer un acarus parasite. Elle est probablement originaire du continent asiatique : divers détails de son organisation et de son mode de végé- tation nous paraissent indiquer une espèce née sous un climat continental. Quelques indices récemment re- cueillis nous portent à croire que ce pourrait être le chinois moso-chiku, aux jets comestibles. Le développement des turions à l’Ermitage nous a permis de faire certaines constatations intéressantes. Üne touïfe (cinq tiges de 12 à 16 mètres) que nous y avons plantée au début d’avril dernier, a donné en juin plusieurs tiges dont une a atteint six mètres environ en 30 Jours. Le turion avait 47 "/" de diamètre sur les gaînes: ‘11 sortit de terre brun roux ; puis au cours de son élon- gation, devint noir mat; passa insensiblement au bleu fon- cé, pour pâlir peu à peu en virant au brun rougeâtre, teinte qu'il avait au moment de la chute des premières gaînes. Pendant tout le temps ou le turion fut bleu, une abondante pruinosité le recouvrait, quand les premières gaines tombèrent, la tige apparut vert brillant, veloutée de très courts poils hyalins qui brillaient au soleil ; l’en- duit cireux qui couvreles vieilles tiges n'apparait pas avant _le premier hiver. ue La bague sous les nœuds était blanc pur, étroite, et un rang de poils bruns horizontaux bordait la cicatrice de l'in- sertion de la gaîne, sérmblables à nes cils au boue d’une paupière. Pendant toute leur vie, les limbes avortés des gaînes— modifiés est plus exact — transpirent abondamment, sur- tout par la pointe. Le liquide s'écoule jusqu’à la base de ces limbes qui sont dressés, et se déverse sur le sol par l'extrémité des oreillettes basales des limbes, humectant ainsi la terre autour de la tige sur une superficie corres- pondant à la motte qui contient les jeunes racines à ce moment de la croissance. Celles-ci commencent, en eftet, à croître dès la sortie de terre du turion ; peut-être même avant ce moment. L'humectation de la terre commence elle-même avant la sortie de terre du turion comme l’a si bien décrit feu Rivière. (A. et E: Rivière. Les Bambonus passes 1870). | | L'eau exsudée des limbes modifiés est assez abon- dante pour tomber sur le sol même en plein jour et la nuit c'est une pluie constante et suffisante pour imbiber la terre et retourner aux racines en se chargeant de iris duits nutritifs. Il en résulte : 1° que la même eau peut repasser à plusieurs reprises dans le turion, lui apportant chaque fois des éléments nutritiis. 2° que le turion peut exécuter un travail mécanique de fixation supérieur à l'équivalent des calories dont il dispose pendant sa croissance. En effet, toute l'eau qu'il rejette sur le sol à l'état liquide n'enlève pas à la plante les calories qu’elle nécessiterait pour le travail d'évapora- tion, si elle quittait la surface des tissus sous forme de vapeur. L'ensemble des organes qui facilitent ce départ sous forme liquide est très intéressant à étudier ; nous y reviendrons plus en détail. Quand les gaînes tombent, les rameaux apparaissent, rl et les gaînes secondaires qui les enveloppent continuent à exsuder de l’eau en abondance par les pointes des limbes modifiés ; mais comme ces gaînes secondaires n’ont pas d’oreillettes, et que les limbes modifiés sont parallèles à ces gaines, É rameaux sont arqués et décombants pen- dant leur élongation. Le liquide d'exsudation tombe donc encore à terre sans s'écouler le long des rameaux et de la tige, à une distance de celle-ci qui s'accroît à mesure de leur élongation et parallèlement au développement des racines. À mesure que les gaînes tombent, les rameaux se redressent, article par article et la portion décombante ne comprend jamais que la partie du rameau où les limbes modifiés sont actifs ; les rameaux tertiaires, puis les sui- vants remplissent successivement le même rôle. C'est l'articulation elle-même dont la forme se modihie pour redresser le rameau, agissant comme chez le Mi- mosa pudica : tandis que le corps de chaque mérithalle conserve sa courbure convexe vers le haut. La courbe en S allongé, dont nous avons parlé plus haut, intervient elle-même d’une façon remarquable meta la croissance, la partie supérieure du turion se penche légèrement dans le plan que nous indiquons aïl- leurs ; car la pointe parcourt tout le tracé de la courbe pendant l’élongation. La base de la tige n’est donc pas au centre de l’espace humecté et celui-ci est précisément ex- centré vers le côté où les racines les plus fortes et les plus nombreuses parmi les obliques, sont toujours insérées sur le bulbe basal de la tige. Le développement radiculaire est admirablement cons- titué pour compléter la circulation de l’eau dans le sol et le turion. Quelques racines très puissantes, sorties de la partie inférieure du turion, s'enioncent verticalement ou presque dans le sol. Elles vont puiser dans les couches profondes une grande quantité d'eau dont une partie S "écoule par les limbes modifiés des gaines. Cette eau qui a nourri la tige, retombe en grande par- tie sur le sol, le traverse en le maintenant humide et per- met aux racines obliques et horizontales d'explorer Îles = 14 — couches superficielles, de s’y développer et d'y puiser des éléments nutritifs. Ceci fait comprendre l'utilité dans cette culture d’un pailli nutritii. Le liquide d’exsudation a une action corrosive sur les lèvres : il a probablement une composition favorisant la dissolution des éléments du sol qui sont utiles à la plante. D'autres espèces de Bambous ont une circulation ana- logue ; chez celles qui n’ont pas d’oreillettes ou de cils à la base du limbe modifié, cet organe est décombant pour disperser loin de la tige le liquide d’exsudation. Ce liquide a probablement encore un autre rôle : nous y reviendrons dans un prochain numéro. Méthode Japonaise de plantation des touffes de Bambou. Les conseils de culture qui suivent s'appliquent à tous les Bambous ; mais ce sont les Phyllostachys qui souffrent le plus lorsque l’on s’en écarte. Malgré la différence de climat, c'est la méthode Japo- naise qui nous a, jusqu’à présent, dome les meilleurs résul- tats. Nous avons cependant changé l’époque de plantation adoptée au Japon. On y fait les plantations de Bambous à une époque aussi rapprochée que possible du 23 juin, saison des pluies de printemps ; après divers essais, nous avons adopté en Belgique la seconde quinzaine de mars ou la première d'avril. Choix des plantes. Le choix d’une bonne plante de Bam- bou demande une certaine circonspection, attendu qu’une belle plante au point de vue ornemental peut ne pas être 4 HE don dt 1 QE — 15 — une bonne plante au point de vue du développement de Mespèce.. : : Une touîte composée exclusivement de tiges d’un an ne peut émettre des turions qu'à partir de la seconde an- née de plantation et est anémiée pour longtemps. Une touîfe composée de tiges agées d’au moins quatre ans ne peut plus émettre ni rhizomes ni tiges aériennes : elle mourra au bout d’une période plus ou moins longue sans s'être développée; à moins que la motte ne contienne fortuitement des rhizomes plus jeunes émis par des tiges qui n'en font pas partie. | Il importe donc de choisir une motte portant : 1° plusieurs tiges d'un än qui développeront immé- _diatement des rhizomes ; 2° plusieurs tiges de deux et trois ans, les Rhizomes qui en dépendent produiront de nouvelles tiges aériennes dès la première année de plantation. Plantation. Ouvrez une fosse proportionnée à la motte: c’est-à-dire de un mètre de côtés et de o m, 80 de profon- deur pour une motte pesant 200 k* environ ce qui est considéré comme une motte moyenne ; les fortes mottes dépassent le poids de 1000 k®. Placez au fond de la fosse une couche de om,30 d’épais- seur de iumier un peu décomposé et bien tassé. Il ne faut pas employer du iumier pouvant donner un intense coup de chaleur, mais pouvant seulement s’échaulier modéré- ment pendant plusieurs mois. Recouvrez de couches alter- . nées de om,05 environ de terre riche un peu argileuse et de fumier décomposé et terminez à la hauteur voulue pour poser la motte, par une couche de terre de dix centimè- tres environ d'épaisseur. Nous disons : terminez à la hauteur voulue, c’est-à-dire à un niveau tel que le dessus de la motte posée dans sa fosse dépasse de vingt à vingt cinq centimètres le niveau du sol environnant. | Posez ensuite la motte au centre de la fosse en orien- tant les rhizomes visibles la pointe vers le sud-est. Rem- plissez la fosse de bonne terre riche et un peu argileuse M sans tasser autrement que par des arrosages copieux pén- dant le remplissage. Si le sol est exempt de calcaire, il est utile de mêler un peu de phosphate de chaux ou de scorie de déphosphoration à la terre. Si la plantation est faite à proximité d’un chemin, d'un étang, d’un fossé, d'un talus, il est important de laisser à la plante un espace suffisant : trois mètres par exemple, au sud-est ; car c’est de ce côté que la plante s’étendra le plus et ior- mera les plus belles tiges. Comme le développement à Îleur de sol des racines et surtout des rhizomes de Phyl- lostachys rend impossible le remaniement ultérieur du sol qui les entoure, il importe de préparer à ces plantes une ré- serve de nourriture, sous forme de fumier et d’humus, qui leur suîfise pendant de nombreuses années. Nous de- vons faire remarquer que l’on déconseille partout et tou- jours la plantation sur une couche de fumier ; parce qu’à mesure de la décomposition du fumier, la motte descend et brise les jeunes racines fixées dans le sol voisin. Le cas nous paraît différent ici : 1° parce que la fosse ouverte étant beaucoup plus grande que la motte qu’on y place, le tassement est presque hni avant que les racines et les rhi1- zomes n’atteignent ses limites ; 2° parce que les racines des bambous sont fbreuses et très élastiques ; 3° parce que les Japonais qui sont des maîtres en horticulture con- tinuent à pratiquer cemode de plantation et enfin 4° parce qu’il nous a donné en toutes circonstances les meilleurs résultats. Nous ne pouvons rendre de la nourriture aux bambous, pendant les années qui suivent la plantation, qu’en leur donnant des engrais liquides ou en enfouissant du fumier en paquets dans des trous faits où l’on juge que l’on coupera le moins de rhizomes. Un bêchage de la sur- face sera toujours funeste au développement des toufles. Nous avons cependantremarqué que le bêchage annuel autour des touiies est pratiqué au Bamboo Garden des Jardins Royaux de Kew. Ceci est indispensable dans un Jardin Botanique où il importe avant tout de rapprocher les espèces pour en mieux permettre l'étude comparative, et d’en empêcher le mélange ; mais il en résulte que plus d'une n’y est pas traçante, n’y montre donc pas son facies caractéristique et n’y prend peut-être pas tout le dévelop- pement que la douceur du climat lui permettrait d'acquérir. Ilreste enfin à fixer les plantes pour que lé vent _ n’ébranle pas la motte. Pour les fortes plantes possédant des tiges élevées, de 10, 12, 15 mètres ou plus, le tuteu- rage est inelhcace et très laid. Nous faisons un cercle de corde ou de courroie noué à chaque tige pour éviter le frottement et les enveloppant toutes. Il est fixé dans la ramure, vers les 2/3 de la hauteur des tiges, en un point tel qu'il y ait équilibre entre la pression du vent au-dessus et au-dessous du point d'attache. On fixe à ce cercle trois ou quatre fils de fer tenus à de bons piquets enioncés en meme (out est invisible à courte distance et d’une efficacité parlaite. Les Japonais et les Chinois ont résolu autrement la question : ils coupent les grosses tiges à 2 m, 50 ou 3 mètres de hauteur.Ceciestprobablementtrès bonsousleur climat : en Belgique, c’est détestable et parlaitement laid. Des fournisseurs nous ont joué ce tour; nousen connais- sons même un qui ne prétend pas envoyer, mêmede petites tiges, sans les mutiler. Voici pourquoi : Dans le Midi de la France, l’air est parfois si sec qu'il est presque impossible d'établir une plante de bambou sans diminuer de moitié _ son feuillage ; ici, cette précaution est inutile. Soins à donner après la plantation Si le vent est sec et si le soleil donne, il est nécessaire, non seulement d’arroser souvent à fond la motte ; mais aussi dans les premiers temps, et chaque Îois que les feuilles commencent à se rouler, de seringuer le feuillage. La motte sera entourée d’un petit rempart de terre, pour que l’eau pénètre au pied des tiges au lieu de fuir dans la terre voisine fraichement remuée. Les arrosages réguliers seront nécessaires au moins jusqu'aux pluies de l'automne qui suivra la plantation et seront au reste subordonnés à la situation choisie pour les plantes. RER re La terre entre les tiges etdansle voisinage immédiat des touîffes sera toujours recouverte d’un pailli de fumier court qui n’excédera pas cinq centimètres d'épaisseur. Il sera renouvelé chaque fois que les arrosages ou les pluies l’auront épuisé ; mais l’ancienne terre de la motte trans- plantée ne sera jamais recouverte de la moindre épaisseur de terre nouvelle au moment de la plantation. De Novembre à Mars, ce pailli sera recouvert d'une couche de branchettes entrecroisées formant matelas d’air sur laquelle on place o m, 20 d'épaisseur de feuilles sèches, mettant les jeunes rhizomes à l'abri de la gelée, afin qu'ils continuent à végéter tout l'hiver. Les feuilles sèches seront maintenues en place par des ramures, un peu de terre ou de cendre. Il s’agit donc d'établir un matelas bien perméable à l'air ; nous donnons à présent la préférence aux feuilles . quoique celles-ci soient loin d’être sans inconvé- nient : par le vent sec elles s’envolent ; pendant les longues périodes de pluie elles se tassent trop et forment une couche trop peu perméable. La cendre, de son côté, contient partois des produits goudronneux funestes aux racines et elle se creuse de. trous coniques autour des tiges balancées par le vent, par où s'échappe la chaleur contenue dans le sol ; c'est pourquoi nous l’avons abandonnée. Ce matelas deviendra inutile quand les plantes seront assez étendues pour que les feuilles qui en tombent forment litière sur le sol entre les tiges, et ne soient pas balayées par le vent. Il est très important de ne pas laisser accumuler les paillis successifs sur le sol : relèvement du sol plus rapide que par l'apport annuel du feuillage tombé des plantes, étouîffe les rhizomes et les racines et tue les plantes d'autant plus rapidement que le climat est plus iroid et le sol plus compact: c’est pourquoi il est si nécessaire de ne pas enterrer la motte de racines au moment de la plantation (r). | (1) On peut voir en ce moment au Jardin cure de Bruxelles un triste et frappant exemple du dépérissement d’une plantation nouvelle de Phy Ilosta- chys dont les mottes ont été recouvertes d’une épaisse couche de terre. ds rc Re me mms Ne ve = PORN L'enlèvement du pailli ne peut pas se faire au rateau à l'époque du développement des jeunes tiges. Suivant les espèces et les années, celles-ci se montrent de fin Mars à lin Août. Avant qu'elles n'aient atteint o m, 50 de hauteur, le moindre choc, le moindre attouchement arrête leur développement et les fait périr. Le travail d'enlèvement se fera donc à la main, sans aucun outil et avec autant de délicatesse que possible : le développement de toute une année en dépend entièrement. Les taupes, les rats, les mulots sont aussi des ennemis qui peuvent causer la mort des bambous. Les taupes, rencontrant un espace de terre nouvelle- ment remuée et bien fumée le parcourent en tous sens à la recherche de leur pature vivante. Elles contournent à toutes les hauteurs la motte plus dure et pleine de racines du bambou, brisent les jeunes radicelles qui commencent à s'implanter dans la terre meuble voisine et isolent la motte qui se dessèche, d’une part, parce que l'eau des arrosages fuit par les galeries des taupes, et, d'autre part, parce que faute de contact convenable, l'humidité de la terre voisine n'y entre plus que par la base, ce qui est insuilisant. | Les rats, les mulots, les souris ont en plus le défaut d'attaquer parfois les rhizomes pour s'en nourrir. Il importe donc de piéger dès que l’on constate la présence : de galeries à proximité des toulles. Ve l’arrosage des Bambous Les plantes exotiques cultivées en pleine terre deman- dent des soins principalement sous trois rapports : 1 L'arrosage ; 2e La fumure ; 3° La protection contre les intempéries. Nous traiterons ici en détail la question de l’arrosage des Bambous. ue Dans le Midi de la France, il est une règle à laquelle nous n'avons vu aucune exception : les Phyllostachys et — 9Ù) — une bonne partie des Arundinaria ne prennent un grand développement que là où ils sont irrigués. Quelques Arundinaria (les anciens Thamnocalamus) et les grands Bambusa poussent au contraire très vigoureusement dans des situations plus sèches. | Farcultume de pleine: rerreren Belgique ne . jusqu’à présent que des espèces rentrant dans la première catégorie. Presque aucune de ces espèces ne parait cepen- dant croître dans des marécages tels que nous les enten- dons dans notre pays ; l’eau stagnante fait pourrir leurs racines pendant l'hiver. Il résulte de ces constatations que ces plantes récla- ment beaucoup d’eau pendant la saison chaude, et peu pendant la saison froide. Pour concilier ces exigences avec notre climat, il est nécessaire d'établir les bambous dans un terrain bien drainé, où l’eau ne séjourne jamais en hiver et de suppléer à la sécheresse estivale d'une telle situation, par la proximité d’une pièce d’eau, par des irrigations ou par des arrosages. Une berge d’étang inclinée au sud, émergeant d'au moins un mètre, est évidemment une Men situation pour les bambous qui, dès la seconde année, dans la plu- part des cas, puiseront l’eau qu'il leur faut sans l’inter- vention du jardinier ; mais ce n’est cependant pas une situation parfaite, car la couche de terre explorée par les racines, sera forcément réduite, sous notre climat froid, à la partie émergée et c'est peu pour des plantes aussi voraces. | Une plantation en sol profond, oui leur sera bien plus favorable : on pourra leur donner toute l'eau qu'ils réclament, et leurs racines pourront s’enfoncer à 2, 3, 4 mètres ou plus suivant l’espèce et la force des tiges aériennes. Nous signalerons toutefois un inconvénient de ce mode de culture, assez grave sous notre climat. Pen- dant la saison active, l'irrigation doit être poussée jus- qu'au point de couvrir la terre pendant plusieurs heures de quelques centimètres d’eau une ou deux fois par semaine. L'eau que l’on emploie en telle profusion est OR de soit. De)" sans aucun doute plus froide que l'air ; elle refroidit le sol et ralentit la végétation. Or, les bambous disposent, dans une bonne culture, de tous les éléments de développement en quantité suffisante, sauf un seul; et cet élément insuffi- sant est précisément la chaleur. C’est pourquoi nous prélérons l’arrosage à l'irrigation, malgré le surcroît de: travail qu'il entraîne, -et. voici comment nous opérons. On remarque aisément que, quand le soleil donne au printemps et en été, .une mince couche de terre s’échauffe fortement à la surface du sol : c’est le moment où cet échauffement du pailli est intense que nous choisissons pour arroser, non pas très copieusement, mais modéré- ment, à plusieurs reprises, à intervalles de une ou deux heures. Cette méthode, que nous employons surtout pour les toufles jeunes ou nouvellement plantées, nous a donné d'excellents résultats. Elle a pour conséquence directe d'entraîner dans les couches profondes du sol des calories qui autrement se perdent en grande partie par rayonne- ÉD | | Conduit par ce raisonnement, depuis quelques années, nous allons même plus loin dans cette voie : au lieu d'employer de l’eau simplement dégourdie au soleil, nous employons pour les arrosages depuis Mai jusque En Juillet, de l’eau vraiment chaude : c’est-à-dire à une température variant entre quarante et cinquante degrés centigrades. De l’eau à cinquante degrés n’a aucun inconvénient quand elle n’est pas versée directement sur les feuilles ou les jeunes pousses ; bien au contraire, elle a un effet stimu- lant très considérable.Par ce moyen, on supplée, dans une certaine mesure, au manque de chaleur de notre climat. Nous ajoutons même que non seulement les bambous, mais foutes les plantes se trouvent très bien d’arrosages et de seringages à l’eau chaude. Par exemple les Musa que Pontarrose habituellement, avec de l’eau de 30 à 35 degrés centigrades versée au centre des feuilles en cornet, prennent un développement extraordinaire et se maintiennent pariaitement tout l'hiver en serre, même — 22 — sèche, dans des caisses très petites comparées à l’ampleur du feuillage. Contribution à l'étude du Processus - — de ja Fructilication chez {es nc en 1 Europe | La confusion qui règne encore dans la dénomination et la détermination de beaucoup de Bambusacées, nous a engagé à nous en procurer les éléments caractéristiques et autant que possible les fleurs. Celles-ci, en effet, peuvent seules conduire à une classification rationnelle. Frappé des circonstances qui accompagnent souvent la floraison, nous avons été amené à commencer l’étude du processus de la fructification en lui-même. Les lois de ce stade du développement des plantes, qui parait fréquent ou régulier chez la plupart des végétaux, échappent encore à nos recherches chez les bambous : nous en sommes encore réduits aux conjectures et l’obser- vation des quelques faits connus nous intrigue plus qu’elle ne nous éclaire. Divers auteurs (Munro, Rivière, Mitiord, Gamble, Schroëter, Stapi et bien d’autres, auxquels nous ren- voyons sans en donner des extraits) nous enseignent que dans les pays d’origine le plus grand nombre de Bambusacées fleurissent à de longs intervalles, si longs pariois, si irréguliers peut-être, que la science n’a pas encore observé l’apparition du phénomène pour certaines espèces ; d’autres, au contraire, moins avares de leurs fruits, ou plus obéissantes à la règle commune, fleuris- sent fréquemment, voire même chaque année. | Les observations que nous avons réunies et qui s'étendent à seize espèces et variétés, ne sont qu'un début; D ; ne és tu nets - 2 * — cependant, nous avons résolu de les livrer déjà à la critique. Nous espérons ainsi que d’autres voudront bien nous signaler des faits et les circonstances particu- lières qui les auront accompagnés et nous envoyer des matériaux (1) de détermination (que nous renverrons scrupuleusement, si on le demande) ; afin de réunir pour l’avenir un faisceau dont l'étude permettra de déduire les lois. Nous pensons que dans cet ordre d'idées, les mis- sions chrétiennes, par leur caractère pacifique et séden- taire, pourraient aussi être d’un secours inappréciable dans les pays d’origine. Nous ne voulons donc pas faire ici un exposé complet de la question ; mais tout simplement rendre compte en quelques mots des floraisons que nous avons pu constater de 1900 à 1905 en y ajoutant quelques observations dont nous avons pu avoir connaissance. Nous insisterons en particulier sur la floraison d’un certain nombre de plantes considérées par les uns comme des variétés d’un même type, par les autres comme des espèces différentes : nous voulons parler des Phyllostachys composant le « groupe nigra ». Nous conserverons à cet ensemble de formes la déno- mination de « groupe nigra », non pas que nous voulions par là désigner le Phyllostachys nigra Munro comme son Mber mais. bien, parce qué ce. .Phyllostachys. lut introduit en Europe le premier de ce groupe, et surtout parce qu'il fut le-premier décrit pas Loddige sous le nom de Bambusa nigra (2). Nous y comprenons les Phyllostachys suivants : Phyllostachys nigra Munro ; (1) Ces matériaux, comme tous ceux que nous réunissons — ils embrassent déjà plus de 60 espèces et variétés de l’ancien monde — seront ultérieu’ement _ versés à l’herbier du Jardin Botanique de Bruxelles, où ils seront mieux que chez nous à la disposition de tous. À Bruxelles, ils viendront s’ajouter à un fond déjà très ample de Bambusacées, principalement d'Amérique. (2) La synonymie de Munro indique en premier lieu Arundarbor nigra ? Rumphius ; nous avons supprimé cette dénomination qui s'adresse à une autre espèce, car Rumphius n’a pas parcouru les contrées où le Phyllostachys nigra est indigène : ceci sera justifié ultérieurement. Munro met du reste un ? TV Phyllostachys nigra punctata Bean ; .Phyllostachys Henonis Mitford : Phyllostachys fulva Mitiord ; Phyllostachys Boryana Mitiord. Nous croyons prématuré de trancher la question de savoir si ces diverses formes sont des variétés ou des espèces. Voici pourquoi : D'une part, en examinant le « groupe nigra », nous nous trouvons en présence de plantes cultivées en Extré- me-Orient depuis une époque très-éloignée : nous pensons que l’on peut comparer cette période de culture à celle pendant laquelle ont été Suite les principales plantes alimentaires. _ Sil'on examine les différences que l’on constate entre les diverses races de céréales, de choux et de tant d’autres espèces alimentaires, et les différences existant entre Îles divers bambous du « groupe nigra » on est forcé de recon- naître que ce sont des de de même ordre qui appa- raissent de part et d'autre. A ne tenir compte que de ces considérations, on serait tenté de conclure que le « groupe nigra » ne comprend qu'une seule espèce. Mais d'autre part, si l’on tient compte de ce que nous n'avons aucun renseignement certain et précis sur l’habi- tat de ces formes diverses, que nous ne savons aucune- ment si elles n'existent pas à l’état spontané, nous devons bien reconnaître que nous pouvons nous trouver vis-à-vis d'espèces représentatives ou d'hybrides. Depuis six ans, nous voyons successivement tous ces types entrer en floraison. ; Ils ont les caractères communs suivants que l’on ne rencontre réunis chez aucun autre Phyllostachys introduit En Europe At) A. Chaume à bois épais, pruineux sur toute sa surface quand il est jeune, uniformément vert à ce moment, et (x) Nous avons tout lieu de croire qu’il existe d’autres formes rentrant dans le groupe nigra, quine sont pas encore introduites. ns sé out, Dé “if — 25 — nettement scabre pendant la première année de son exis- tence ; présentant souvent une cannelure à l’opposé de celles qui naissent à la base des rameaux, ce qui le rend alors vaguement quadrangulaire. _ BB. Rameaux ordinairement en bois plein, souvent de forme quadrangulaire. C. Ecaille binerviée (1) membraneuse, translucide, molle en V, bordée de poils. D Peulle petite ‘erdinairement, en gouttière, brus- quement rétrécie à la base, à pétiole long, pubescente en- dessous près de la base de la nervure médiane. ÆE. Fleurs semblables, ou présentant presque autant de variations sur une même souche, que d'une forme à l'autre (2). Comme on le verra plus loin par le détail des obser- vations, voici l’ordre dans lequel les floraisons des divers types se sont succédé. Année 1900 ; Phyllostachys nigra-punctata Bean : uJapon ; en Angleterre ; en Belgique. Année 1901 ; Phyllostachys nigra Munro : quelques plantes en Angleterre ; Phyllostachys nigra-punctata : en Angleterre. _ Années 1902 et 1903; Phyllostachys Henonis Mitiord, en Angleterre ; au Japon. Années 1904 et 1905 ; Phyllostachys nigra var.Borya- na, Phyllostachys Henonis Mitiord ; complètement et partout : Angleterre, Allemagne, Belgique, France, Suisse. _ Année 190$. — Phyllostachys fulva Mitiord : en Anpleterre et en France. A. Observationsrelatives aux Phyllostachys du «groupe nigTA » I. Phyllostachys nigra Munro, Gard. Chron.1894, XV. SC Ho labon Chine. {G)Nous conservons ici le nom d’écaille binerviée donné par feu Rivière;quoique nous pensons qu’il faut regarder cet organe comme le résultat de la soudure plus ou moins complète par leurs bords,de deux écailles ou gaines uninerviées corres- pondant aux deux rameaux principaux insérés à chaque nœud de la tige. (2) Dans un prochain numéro nous donneronsles diagnoses des diverses formes du « groupe nigra » afin de préciser comment elles se différencient. Bambusa nigra Loddige. » puberula Miquel. Arundinaria stolonifera Kurz. D diversifolia Kurz. Bambusa nigricans Hort. Steudel. Lord Redesdale — Freeman Mitiord — signale (Gard. Chron. 16 Nov. 1901. p. 358) la floraison de 3 touffes de ce Phyllostachys en 1901 chez lui, à Batsford Park.Quel- ques plantes, au milieu d’un grand nombre ont fleuri la même année chez Sir Ch. Ellis (Gard. Chron. 24 Août 1901 P. 154). | Conclusion : Floraison complète d’une petite propor- tion des toulies de cette forme. Production de caryopses iertiles. Les plantes ayant iructifié ne meurent pas. IT. Phyllostachys nigra var. punctata. Ÿ Bambusa nigra punctata Hort. Ï1 a fleuri au Japon en 1900 : L’herbier de Zurich qui a été vérilié par M' le Professeur Makino en contient un échantillon. En 1900 il a fleuri également chez M' Drion à Marlagne (Namur, Belgique) : les tiges y sont toutes mortes ; mais la plante repousse vigoureusement ; chez M' le Sénateur Montefiore-Levi au Rond-Chêne (Esneux, Belgique) où la plante est morte, et d’après les renseigne- ments émanant de Kew, dans toute l'Angleterre, où il a fructilié sur divers points. En 1901 il a fleuri à Bats- ford Park (Gard. Chron. 16 Nov. 1901.p.358). A Kew où il avait fleuri déjà en 1900, il a refleuri en 1904. Conclusion : Floraison complète de toutes les toulies de ce type. On a recueilli des caryopses sur quel- ques points de l'Angleterre seulement. Les plantes qui sont mortes à la suite de la floraison sont très peu nom- breuses. / IT. Phyllostachys Henonis Mitiord, Japon. Bambusa Henonis Hort. | Ha-chiku Hort. Jap. Il a fleuri dans les environs de Kawasaki (Japon) en 1902, le propriétaire du bois affirme qu'il avait iÎleuri soi- xante ans auparavant. Cette espèce a, au Japon, la répu- tation de fleurir plussouvent que Ph. nigra, Quilioiet mitis. Le 10 Juin 1904 nous avons observé cette espèce fleu- rie en serre à Kew depuis de longs mois. Les plantes en pleine terre dansle « Bamboo Garden » ne montraientaucun _ indice de floraison. Ce n'est qu’en 1905 qu’elles y ont fleuri. M' J. Bean dit (Gard. Chron. ; Sept. 1903, p. 169) que Phyllostachys Henonis à commencé à fleurir en Angleterre plusieurs années auparavant. Nos plantes de l’'Ermitage ont commencé à fleurir : l’une en Novembre 1904 et n'a pas cessé un seul moment de développer des épilets et des anthères, même en Janvier et Février 1905, jusqu'au 15 Octobre dernier. L'autre a commencé en Mars 1605 : toutes deux nous ont fourni en Décembre des caryopses arrivés à maturité. Chez M' Drion à Marlagne toutes les toulies ont commencé à fleurir en Juillet 1905 seulement, même la touite dont notre plante qui fleuris- sait depuis Mars est une division de 1904. Une jeune plante n’a pas fleuri chez M° Drion : c’est une divi- sion offerte par M' Latour-Marliac de Temple-sur-Lot (Lot et Garonne, France) ; cependant celui-ci nous a écrit que toutes les toutes, sans aucune exception, ont fleuri à Temple-sur-Lot, mais qu'il n’a recueilli aucun caryopse. . Mr Drion'a recueilli assez bien de fruits ; il en est de même en Suisse où cette forme a complètement fleuri. Ceci est d'autant plus intéressant que les plantes répan- dues en Suisse proviennent de l'introduction première faite par M' le Docteur Hénon, tandis que les plantes de .M' Latour-Marliac proviennent d'une réintroduction di- recte faite en 1884. Les plantes de la Villa Thuret (Antibes, Alpes-Maritimes, France) ont également Îleuri et fructitié abondamment. Conclusion. : Toutes les plantes existant en Eu- _rope ont fleuri entre 1900 et 1905 (l'exception citée a une valeur fort contestable). On a recueilli des fruits dans un erand nombre de localités ; ils ont germé à Kew. On ne signale la mort d'aucune plante,et celles qui ont ileuri de- puis un certain temps, recommencent à se développer, — 28 — n Ÿ YA À/1 vx IV. Phyllostachys nigra var. Boryana. | 2" Bambusa Boryana Marliac. Phyllostachys Boryana Mitford. Madara dake Hort. Jap. Une plante de cette iorme à fleuri chez neusenseene en Mars 1904 sans perdre son feuillage. La floraison iut cependant complète et les feuilles tombèrent peu à peu dans la suite ; elle se continuait encore en Juilletrees quand nous l’avons envoyée à M le proïesseur E. Pftzer. de Heidelbere. Nous n'avons obtenu aucun caryopse, quoique nous ayons pratiqué la fécondation artificielle. En Mars 1905 cette plante avait développé quelques faibles tiges qui Îleurirent immédiatement. Nos plantes de pleine terre ont perdu tout leur feuillage en Mai 1904 et ont complètement fleuri depuis Juin jusqu'à l’automne sans porter de fruit. Elles ont développé en Juin 1904 quelques faibles tiges qui ont aussitôt fleuri partiellement. En 1905 les vieilles tiges ont montré de petits broussins feuillus portant quelques épilets et les tiges poussées en 1904 se sont bien feuillées ; mais il n'a poussé aucune jeune tige en 1905. La plante mère des nôtres a fleuri dans le Midi de la France en Avril 1994 ; elle n’y a pas donne dehors 1905 elle a refait un maigre feuillage, mais sans développer la moindre jeune tige. Le 10 Juin 1904 une plante perdait tout son feuillage à Kew et se préparait à fleurir. M°' Latour-Marliac nous écrit que tous ses Boryana, de 10 à 12 mètres de hauteur ont complètement fleuri en 1904 et n’ont pas donné de ca- ryopses fertiles. Mr Drion, à Marlagne nous a montré ses plantes, beaucoup de tiges sont mortes en 1905 après Îlo- raison complète en 1904, aucun CaryOpSe ay tRee récolté. Conclusion : Toutes les plantes, existant ent rope ont ileuri simultanément et complètement. Nulle part on ne parait avoir recueilli des caryopses. La vie des plantes se prolonge d’une façon qui fait présager qu’elles ne mourront pas. Dot V. Phyllostachys fulva Mitiord. Cette plante a fleuri en 1905 à Batsiord Park sur quelques chaumes seulement. Elle a également fleuri a Kew. : un échantillon que la direction des Jardins Royaux a eu l’obligeance de nous envoyer portait même six caryopses bien formés. Conclusion : Floraison de toutes les touïfes, par- fois incomplète. Ona recueilli des caryopses. On ne sait encore comment lesplantes se comporteront dans la suite. Phyllostachys n'appartenant pas au « Groupe Nigra ». VI. Phyllostachys aurea A. et E. Rivière. Japon: Bambusa aurea Hort. » sterilis Kurz. Hotei-chiku Hori. Jap. Bnertroulie hivernée en sèrre, puis mise en place chez nous en Mars 1903 souifrit beaucoup des gelées tardives ; en Juin suivant, quand les nouvelles feuilles poussèrent, une branchette produisit une demi-douzaine d’épilets aux slumes vertes très allongées ; les filets des étamines étaient extrêmement longs. C'est, pensons-nous, la seule floraison connue de cette espèce. Conclusion : Floraison accidentelle du genre de celles qui doivent très souvent passer inaperçues. VII. Phyllostachys Quilioi var. Castillonis. Japon. Phyllostachys Castillonis Mitford. B. Castillonis À. et E. Rivière, Rev. Hort. MONS ES r22; Kimmeï-Chiku Hort. Jap. Le 10 Juin 1904 une seule plante était en floraison com- plète depuis l’année précédente dans le Bamboo Garden de Kew ; aucune autre autour d'elle ne se disposait à fleurir. À Menabilly chez M. Rashleigh, une petite toufte a fleuri EmAmenmie temps, Ses. voisines n'ont pas fleuri. (Gärd. Chron. 5 Août 1904). Plusieurs touffes ont également Îleurt chez M. J. Magne à Bicton, Devon en 1903 (Gard. Chron. 13 août 1904 P. 116). Mhedelbers, elle n'arpas fleuri (Lettre de M° le Prof. E. Phtzer), à Batsiord Park nous l'avons observée non — 30 — . fleurie ; en Février 1905 nous en avons recu 6 plantes du Japon (réintroduction) aucune n’a fleuri ; à la villa Thuret en Avril 1905, elle n'avait pas fleuri ; chez M' Latour- Marliac, son premier introducteur (1884)elle n’a pas fleuri. Conclusion : Floraison simultanée et complète d'un petit nombre de toutes. On a recueilli des caryopses. en Angleterre. Suites de la fructification inconnues. B. Arundinaria Michaux, 1803. VIIT. Arundinaria auricoma Mitiord. Japon. À. Fortunei var. aurea Hort. Bambusa Fortunei var. aurea Hort B. Maximowiczii Hort. (en partie). Cet arundinaria fleurit tous les ans à Kew sur une par- tie des chaumes seulement (Gard. Chron. 5 Sept. 1903, p. 169). On signale sa floraison à Soissons en 1903. En Belgique il a fleuri en 1905 chez M' Drion à Marlagne. Conclusion : Floraison partielle d’un petit nom- bre de plantes. Pas de fructification constatée. Les plantes continuent à se développer. IX. Arundinaria Simoni A. et E. Rivière Gard. Chron. 1894, XV, 3o1, î. 35. Chine. Bambusa Simoni Carrière. B. viridi-striata Hort. Me-dake en Japonais d’après Makino. Cette espèce n’a pas encore fleuri chez nous. Un ama- teur distingué de Tongres (Belgique), M' Schreiber, nous écrit le 17 Mai 1904 : « Au sommet d’une colline en pente raide au sud, nos A. Simoni occupent une bande de 30 mètres environ. Ils donnent des jets de 5 mètres ; plu- sieurs tiges fleurissent chaque année et les graines fertiles lèvent aussitôt». Le 10 Juin 1904 à Kew, aucun A. Simoni ne montrait trace de floraison. Le 15 Juin 1904 à Batsford- Park nous observons une très grande touîfe dont un quart en superlicie a été coupé au ras de terre après florai- son complète en 1903. Le 14 Août 1904, au Mans (Sarthe, France), aa jardin de la Société d'Agriculture, M. Ragot nous a montré les nombreuses touffes de A. Simoni, attei- gnant 5 M, 50 qui paraissaient mourir après une floraison . complète ayant duré 2 ou 3 ans. Les graines que nous avons recueillies au Mans n’ont pas germé. Le 15 Juin100; A. Simoni ne montre ni traces ni présage de floraison chez M° Drion à Marlagne. Conclusion : Mode de fructification très variable, Caryopses ordinairement abondants et fertiles. Quand la iloraison est complète elle entraine parfois la mort de la plante. X Arundinaria Simoni var. variegata. Bambusa albo-striata Hort. B. Maximowiczii Hort (en partie). B. plicata Hort. Nous avons constaté la première floraison à l’Ermitage en 1901. Nous avons recueilli des graines qui ont produit des plantes faisant nettement retour au type A. Simoni. Cette plante a continué à fleurir en 1902-2-4 et 5 donnant chaque année des caryopses fertiles. Chaque année la flo- raison commençait en Mars-Avril et continuait jusqu’en Octobre ; cependant en 1905 les fleurs se sont montrées en petit nombre et seulement à partir d’Août. Les caryopses lèvent spontanément autour de la toufie. Le maximum de floraison eut lieu en 1904. Cependant même cette année-là, une seule tige mourut après floraison complète non suivie de fructihcation : ce fut la seule tige qui mourut au cours de ces cinq années ; les autres ne perdaient même pastout leur feuillage pendant la floraison. La plante a continué à prospérer pendant toute la ” floraison ; une division faite en 1900 n’a jamais fleuri. En Avril 1905 nous avons vu à Prafrance la plante mère en Îloraison complète sans qu’elle parût dépérir. Quelques jours après nous avons vu des divisions de même origine en floraison complète au Jardin Botanique de Montpellier. La vitalité de ces plantes paraissait fort compromise. Le 15 avril 1905 A. Simoni var. variegata paraît mort au Jardin Botanique de Bruxelles après deux déplantations et plusieurs années de floraison complète. Conclusion : Cette variété se comporte comme le type. XI. Arundinaria Simoni var. Chino,Makino. A. Laydekeri Hook. f. ; Mitford Bamboo Garden 92, f. Bambusa Laydekeri, Marliac. Hakone-dake ou Hakone-chiku, Hort. Jap. M' Latour-Marliac, son introducteur nous écrit que la première floraison remonte chez lui à une quinzaine d’an- nées; 1l n’a jamais observé de graines. Cette variété a fleuri en 1903 à Batsford Park (Gard. Chron. 22 Août 1903. p. 140). Elle y a produit des graines. Quelques-unes de ses tiges se sont flétries individuellement mais la touîffe a conservé sa vigueur. M' Burbidge signale (Gard. Chron. 29 Août 1903, p. 162) qu’elle a fleuri et iructifié en 1902 à Peach- house. Elle avait aussi fleuri à Kew en 1896 (Gard. Chron. 5 Sept. 1903, p. 169), et y était morte l’année suivante; 1l est bon d'ajouter qu’on l’y avait transplantée pendant sa flo- raison. | Üne plante que nous avons reçue ” MM. Rovelli à Pallanza (Italie) en Mars 1904 fut gardée en serre froide ; elle y fleurit bientôt complètement et mourut avant l'hiver suivant. Elle a donné des graines fertiles ; il nous reste une jeu- ne toulle issue de ce semis. Ce jeune Arundinaria est très voisin deA. Simoni; mais la jeune plante issue de graine est certainement différente de tous nos autres semis de À. Simoni et variétés. Conclusion : Se comporte comme lentype masse paraît pas y faire retour par le semis, différent en cela de lraméeté précedente. XITI. Arundinaria falcata Nees. HERISs de Ar. Interrupta Trin. Ar. Utilis Clechorn. Ludolfa falcata Nees. Thamnocalamus ringala Falc. B. Gracilis Hort. (en partie). Bambusa falcata Hort. En 1904, cette espèce a fleuri complètement sur tous les exemplaires agés de 30 ans chez M' Rashleigh à Mena- billy. (Le nom de A. Falconeri ou A. Nobilis quete donne M' Rashleigh dans le Gard. Chron. 5 Août 1904est SRRAEE une erreur comme l'a aïlirmé M' O. Stapi dans le Gard. Chron. Mai-Juin 1904). Aucune des plantes que nous avons examinées à Montpellier, Cannes, Antibes en Avril dernier n'avait Ileuri ; nos plantes n’ont pas encore fleuri. Conclusion : Floraison complète et fructification d’un petit nombre de plantes qui provenaient toutes de la même plante mère. Il est probable que les plantes que nous avons observées dans le midi de la France provenaient d’un semis fait à une autre époque : en 1890 pensons-nous. Production ordinairement abondante de caryopses ; les plantes meurent presque toujours après la fructification. XIV. Arundinaria falcata var. glomerata. Himalaya. Le 10 Juin 1904 nous l’avons observé en fleurs dans la serre de Kew. Il y fleurit chaque année sur un certain nombre de tiges, sans que la vigueur de la touîfe soit en rien diminuée (Gard. Chron. 5 sept: 1903, p. 169). Conclusion. Voilà un fait qui, à première vue, paraît une anomalie. XV. Arundinaria Khasiana, Munro, Khasia. Lors d'une visite faite le 7 avril 1905, en compagnie de M" le Professeur Poirault, directeur de la villa Thuret, au golie Juan, nous avons vu une branchette de cet Arun- dinaria couverte d’épilets non encore épanouis. Cette espè- ce était représentée par un bon nombre de toufies ; aucune autre ne portait de Îleur en ce moment. Conclusion. Voici encore une de ces floraisons acci- dentelles qui passent ordinairement inaperçues. XVI. Bambusa stricta, Roxburgh. Bambusa verticillatta Wild. En avril 1905, cette espèce était fleurie au golie Juan, Cannes (Alpes-maritimes) France ; les épilets dressés étaient rares et dispersés sur plusieurs toulles ; le feuillage était intact même sur les tiges fleuries. Les plantes de cette espèce observées ailleurs n'avaient pas ileuri. Conclusion. Floraison partielle d’un petit nombre de touîfes, sans que les plantes en soulirent. CONCEUSION. Il ressort de ces observations, s'étendant à seize espe- — 34 — ces et variétés appartenant à trois genres, qu’il serait pré- maturé de formuler, sans laisser place au doute, les lois du processus de la iructihication chez les Bambusacées. Il s'en dégage cependant que ce processus, loin d’être toujours le même, comme on l’a souvent répété est au con- traire très variable suivant les espèces et les climats. Nous devons évidemment tenir compte de ce que les plantes auxquelles se rapportent nos observations vivent loin de leur pays d’origine et du climat qui les a produites; néanmoins, les exémples que nous citons plus loin mon- trent que les faits en contradiction avec la règle d’uni- formité et d'ensemble de floraison que l’on avait générali- sée, se rencontrent également dans les contrées où les bambous sont indigènes. Madden, cité par M' O. Stapif (Gard. Chron. Mai- Juin 1903) nous dit, en effet que A. falcata fleurit en gran- des masses à certains moments ; mais que entre-temps, chaque année, on peut en trouver dans les montagnes un petit nombre de toufies en fleurs. Pour des causes très diverses et multiples, ce phéno- mène doit se produire chez beaucoup d'espèces, comme conséquence du ilottement dans le moment de la fruc- tilication, que nous constatons en Europe. Ce flottement, qui atteint plusieurs années, a dû évidemment au cours des siècles être la cause des interférences constatées par Madden dans l'Himalaya. En coordonnant ces observations, nous y trouvons aussi un enseignement. [1 est très probable que, d’une part, toutes les Îloraisons complètes d’une espèce, — nous en relevons trois : Ph. Henonis, Boryana et nigra punc- tata —, qui se sont maniiestées en Europe de 1900 à 1905, sont venues à notre connaissance ; d’autre part, qu’une minime partie seulement des floraisons partielles — nous en relevons treize — qui se sont produites dans le même temps, nous sont connues. Par conséquent les floraisons partielles et accidentelles doivent être bien plus fréquentes que les floraisons géné- rales ou complètes. Si donc les premières étaient toutes eo notées et étudiées, il est bien probable que, en peu d'années on pourrait recueillir des fleurs de toutes les espèces intro- duites er Europe et par là contribuer grandement à l’achè- vement de la classification des Arundinaria, des Bambusa, et des Phyllostachys. Ee groupement de ces observations nous permet aussi d'émettre quelques hypothèses : 1° [1 est probable que, dans la section des Arundinaria qui forme l’ancien genre Thamnocalamus,la grande majo- rité des individus provenant de graines semées en même temps, fleurissent ensemble, mais avec un flottement qui bebe par exception, dépasser une année, puis meurt après avoir grainé. Nous savons cependant que même dans cette section, il y a des exceptions. Nous citerons en Europel’A.falcata var.glomerata cultivé en serre à Kew, et pour le pays d’origine nous renverrons à l'intéressant article de M'. ©. Stapf (Gard. Chron. Mai-Juin 1904). 2° Les Phyllostachys provenant d’un même semis pa- raissent également fleurir en même temps ; avec un flot- tement pouvant s'étendre à plusieurs années. Mais, si la mort en résulte pour quelques souches, cela paraît Retcephon, et ilest probable que. la irucüihication n'est pas la seule cause de cette mort. | 3° Pour les Arundinaria traçants, le processus paraît bien plus obscur. Peut-être certaines espèces fleurissent- elles chaque année sur toutes les tiges parvenues à un âge détermine. Pour d’autres, nous ne pouvons encore entrevoir aucune FÈSIEN Mais il est en tout cas un fait qui domine tous les autres par sa mystérieuse singularité : c’est que dans l’im mense majorité des espèces que nous connaissons, quand la floraison s'empare d’une touffe, des tiges de force et d'âge les plus divers fleurissent, fructifient et meurent en même temps. | Nous n'avons en effet observé des tiges survivant à la fructification que chez A. Simoni var. variegata, et à la io floraison que chez Ph. Boryana. Il est donc bien probable que, en dehors des cultures, elles sont réellement toujours monocarpiennes. Une Question de Physiologie Végétale Les divers phénomènes de la vie, chez A1eshplames comme chez les animaux, ne se produisent que sous l'in- Îluence des forces de la nature que nous nommons cha- leur, lumière, électricité : c’est-à-dire sous l’empire des vibrations qui animent la matière. Sans le mouvement que nos sens différencient en chaleur, lumière, électricité, la vie ne peut commencer, ni continuer si elletscome mencé. De même sans la présence de cette force, aucun phénomène du monde minéral ne peut s’accomplir : sans chaleur la glace ne peut fondre, l’eau ne peut Lot à l’état de vapeur. On a pu déterminer la quantité de chaleur — ou de calories pour parler plus exactement — nécessaire pour fondre un kilogramme de glace ; on a pu déterminer la quantité de calories nécessaire pour vaporiser un kilo- gramme d'eau ; bien plus on a pu déterminer à quel tra- vail — à quel nombre de kilogrammètres — correspon- daient ces quantités de calories. Sortant à présent du monde minéral, si nous exami- nons comment ces forces agissent sur le monde végétal, nous constatons que les plantes ont besoin de chaleur, de lumière, d'électricité pour germer et se développer ; mais nous remarquons en même temps que nous n'avons au- cune notion exacte sur les quantités de ces forces qu'il leur faut pour évoluer. Feu Quételet — qui fut directeur de l'observatoire 3e astronomique et météorologique de Bruxelles — faisant des recherches dans une voie parallèle à celle que nous voulons indiquer, fit des expériences tendant à établir pour quelques espèces végétales annuelles la somme de _ calories qu'une plante devait recevoir pour accomplir son évolution entière depuis la germination jusqu'à la matu- ration des graines. C'est une question un peu difiérente que nous vou- drions préciser, demandant à nos lecteurs de nous fournir les renseignements qu'ils pourraient avoir à ce sujet et la marche expérimentale qu'ils préconiseraient pour arriver à une solution. Laissant provisoirement de côté ce qui a trait au rôle de la lumière et de l’électricité dans Île déve- loppement des plantes, nous voudrions déterminer l’équi- valent calorique du travail de la végétation. Évidemment la question ainsi posée est si vaste qu'elle est insoluble et demande à être précisée : l'équivalent ca- lorique du travail accompli par une plante pour Hxer un kilogramme de fécule n’est pas le mème que pour fixer un kilogramme de sucre ou de cellulose ; peut-être même ce travail varie-t-il d’une espèce végétale à l’autre. La cellu- lose qui a une composition fixe, qui constitue la char- pente de tous les végétaux, nous paraît bien indiquée comme premier élément pouvant servir de base à des re- cherches. La question se restreindrait donc tout d’abord ainsi: Combien un végétal emploie-t-il de calories pour former un kilogramme de cellulose ? La question étant ainsi posée, nous trouvons immé- diatement un premier élément de la solution : c'est la quantité de calories qu'un kilogramme de bois, qui est de la cellulose presque pure, développe en brûlant : c'est-à- dire environ 4500. La combustion est la combinaison de carbone du bois avec l'oxygène de l'air pour former de l'acide carbonique et évaporer l’eau de la cellulose : c’est donc le phénomène inverse de la fixation du carbone par le végétal, qui prend le carbone dans l'acide carbonique de l’air et met en liberté l'oxygène. On peut donc dire à Se priori que la fixation d’un kilogramme de carbone dans le bois exige toutes les calories que celui-ci peut développer en brûlant — en s’oxydant — ; il faut évidemment y ajou- ter une perte de calories et celles qui sont employées à des phénomènes connexes dont le principal est probablement l'évaporation de l’eau qui a apporté les substances nutri- tives. Mais là s'arrêtent nos notions chiffrées, et la solu- tion tant désirée paraît reculer au fur et à mesure que nous la cherchons ; c'est pourquoi nous préférons remettre à plus tard l'exposé des recherches que nous avons entre- prises à ce sujet. LES DEUX PHYLLOSTACHYS MIS: Les premières feuilles de ce numéro étaient déjà impri- mées au moment où nous avons reçu le Vol. XV du Bot. Mag. de Tokyo, année 1901. Pages 68 à 70 Mr le Prolesseur Makino y donne, sous le nom de Phyllostachys mitis À. et C. Rivière une bonne description de la plante que nous décrivons plus haut sous le nom de Phyllostachys pubes- cens Maïÿel pages 7 à 14 de ce bulletin. Nous ferons remarquer ce qui suit : Le Phyllostachys mitis À. et C. Rivière est une plante à tige toujours glabre, presque cylindrique à la base, à _ mérithalles longs, à gaines glabres, à rameaux creux, à feuilles grandes. C’est la plante cultivée partout en Euro- pe sous ce nom, par exemple : à Kew, à Badsiord Park chez Mitiford, à Prafrance chez Mazel, où Rivière en“a controlé l'identité (Rivière, Les Bambous, page 240). C'est de Prafrance que nos exemplaires proviennent. La plante décrite par M' Makino a les tiges pubescen- tes dans le jeune âge, très coniques à la base, les mérithal- RE CE | ni) er les très courts dans cette partie, les gaines densément tomenteuses, les rameaux pleins et les feuilles petites. En Burope-elle est restée conlinée jusqu'en WI904 chez feu Mazel à Prafrance où elle est arrivée vers! 1880, après la visite de feu Rivière. Sa variété heterocycla seule était répandue ailleurs, en Angleterre, Belgique, Allemagne. Nous cultivons ces deux plantes côte à côte et nous pouvons certiler que ce sont deux espèces tout-à- fait distinctes. Nous pensons qu'il faut établir leur syno- nymie de la facon suivante : n +/Phylostachys mitis A. et C. Rivière, les Bamb. p. nes 22 22. Dean in Gard. Chron. 3 rd. Ser. XV, 1894, p. 369 ; F. Mitiord, Bamb. Gard, 117 (non Makino). Bambusa mitis Hort. ex Carr.in Rev. Hort. 1866 p. 380 Mon Poiret) (1), Origine : Chine ; introduit en 1840 par M: de Jonci- eny et en 1855 ou 56 par Mr Montigny, consul de France à Changhaï qui l’importa, dit-on, de Cochinchine. C'est l’espèce cultivée sous ce nom dans toute l’Europe et l'Algérie ; nous en possédons quelques exemplaires de 4 HN metres permettant d'apprécier la plante. :. B) Phyllostachys pubescens Mazel, H. de L. Bul. Le Bambou p. 7, 1906. Phyllostachys mitis Makino Bot. Mag. de Tokyo XIV. ba Makino dc. XV. p.68 ; Makino-in Descr. Prod. Bose xp, Univ. Paris 1900. p. 30. . Bambusa edulis Carr. 1. c. Bambusa Mosoo Sieb. Syn. pl. Oëéconom. Jap. p. 5. Nom. Jap. Môssô-chiku ; Môso-chiku ; Wase-dake. Nom. Sin. Kouan-chiku : Rito-chiku : Biotan-chiku : Biodji-chiku ; Mato-chiku. Origine : Chine ; introduit au Japon vers 1737. Il résulte de ce qui précède que le 6ssô-chiku devrait conserver le nom d'espèce que Carrière lui a donné : edulis et, ayant pris rang dans le genre Phyllostachys, s'appeler Phyllostachys edulis nom. nov. (x) La plante décrite par Poiret est une troisième espèce appartenant à un autre genre. Sa variété à cloisons obliques devra donc prendre le - nom de : Ph. edulis var. heterocycla nom. nov. Ph. mitis var. heterocycla. Nom. Jap kikko-chiku ; kimon- chiku (Es VARIA —— Questions posées aux Amateurs de Bambous I. — Les Arundinaria qui fleurissent en pleine terre ou en serre, en Europe, produisent assez régulièrement. des caryopses fertiles. | Cette année Phyllostachys Henonis et fulva ont produit des caryopses en Angleterre, en Belgique, en France, en Suisse. Les graines semées à Kew où germé vers le commencement de Décembre 1905. | Nous prions nos lecteurs qui auraient recueilli des graines d’un Phyllostachys quelconque de bien vouloir nous transmettre les renseignements qu'ils possèdent à ce sujet II. — Les tiges de toutes les bambusacées se dévelop- pent à leur hauteur et leur diamètre définitifs dans l'espace d’un petit nombre de semaines. En est-il de même de l'épaisseur du bois ? S’ accroitail encore les années suivantes, ou bien chaque année des fibres nouvelles s'y développent-elle rendant le bois plus résistant sans en augmenter le volume ? Nous publierons avec plaisir les notes qu’on voudra bien nous communiquer à ce sujet. | IT. — Nous serions reconnaissants à nos lecteurs de nous envoyer la liste des espèces de bambous qu'ils cultis + vent en pleine terre et les dimensions que ChAQSS 4 acquiert. Re ae (1) Nous reviendrons du reste plus amplement dans un ps numéro s . la question de ces Phyllostachys,. | te aux Lettres. des | Bambusacées offertes en écha née ne ss aria aureo- -striata (non auricoma), Fortunei 700 : Simoni, Simoni var. variegata. LR one Karri, disticha, nagashima, nana _ tessellata HSdsa _aurèa, mitis, nigra var. punctata, Rene EU , Quilioi var. Castillonis, viridi- glau- | ; des Bambusacées demandées en échange .. aristata, chrysantha, humilis, + _hes Abonnements partent du 15 Janvier 2% de quinre nationalités. Le nombre Fi destin numéros suivants sera bien plus RARES peuvent fournir des Bambous à nous JS transm annonce à FRET EME sur notre couverture. Res Première Année. N°2 25 Février 1906. 1 __ SON ÉTUDE, Sa Culture, son Emploi. à BULLETIN PÉRIODIQUE ; adecco et Intermédiaire de tous les Amis des Bambous. dresser toutes les communications au fondateur, : _ Jean Houzeau de Lehaïe, Pire © Mons, Belgique. br pu: : U N | C. AVIS AUX ABONNÉS Nous prévenons nos abonnés qui ont exprimé le désir de payer contre quittances postales, que nous les leur ferons. présenter le 31 Mars prochain, majorées des te d en- caissement. ds / FT Les auteurs sont seuls responsables des opinions. émises dans leurs articles. Les manuscrits ne sont pas rendus. SO MIA TRE _ PAGES I. Les Bambous de l’Afrique centrale. COm- MANDANT CH. LEMAIRE. | SR IT. Principes de culture des bambous rustiques envisagés comme plantes rhizomateuses. H. DRION, MARLAGNE (BELGIQUE). 2 III. Essai de groupement des Arundinariae. 51 IV. Quelques renseignements sur la résistance. | au froid des Penh dans le Midi tr RE la France. 6% 4 NA Naria, RE VI. Renseignements concernant À. Macros perma, Michaux. VII. Un mot concernant la géographie DER | des Bambusacées en-Asie. VIII. Bibliographie. Planche I. Phyllotachys Henonis. _ Voir les Annonces sur la couverture (me page) Se ne Les Rambous de l'/ frique centrale. Chacun appréciera combien sont intéressants les détails suivants que le Commandant Ch. Lemaire veut bien nous permettre de publier. Nous lui exprimons ici tous nos remerciements. Ceux de nos lecteurs qui le connaissent ne seront pas étonnés de sa complaisance, ils savent que l’on trouve toujours le Commandant Lemaire sur la brêche, quand il peut être utile. Comme simple voyageur africain, nous écrit M. le Commandant Lemaire, je me suis borné à signaler les bambous quand l’occasion m'était donnée d’en voir. J’ex- primai aussi à diverses reprises le regret de ne pas voir ti- énpasti au Conso - de cette merveilleuse essence. Il est bien vrai qu'on en fait de jolis buissons, voire de très belles allées dans certaines stations, même dans quelques points, Ô merveille, on les utilise dans les constructions, mais jusqu'ici on a abandonné à la bonne volonté de cha- BUT: 1° le développement du bambou dans les diverses ré- gions du Congo ; 2Memploi de cette graminée. Aussi trouve-t-on le bambou en très peu de stations alors qu’on devrait le voir partout ; que dis-je, on devrait le planter non seulement dans les postes, mais le faire plan- ter dans tous les villages. Il vous intéressera de savoir que les premiers bambous cultivés au Congo le furent à Léopold-Ville; ils y avaient été apportés par Stanley. Ce grand voyageur, si connu de beaucoup -de gens comme un « conquistador », ne mar- chant que l'arme à la main - ce qui ne fut certainement pas - l’est moins comme colonisateur. On sait moins com- ment il s'intéressa toujours aux productions naturelles du pays et comment il fut l’introducteur de nombreuses es- sences botaniques, par exemple le café, le cacao, le bam- bou à nœuds etc... Il apporta même à Léopold-Ville deux cocotiers qui furent célèbres. Ce fut des buissons de bam- bousde Léopold-Ville que nouseûmes des boutures pour la station de Coquilhat-Ville, dont je fus le fondateur. Dans une conférence donnée à la S d'Études Colonia- les de Bruxelles, en 1894, je m’exprimais comme suit : « Le Bambou de Chine, ou plus exactement le Bam- « bou d'Inde, nous fut envoyé de Léopold-Ville en boutu- « res. On sait que son introduction y est due à Stanley. « Le bambou se reproduit en Afrique comme la canne à « sucre : On coupe une jeune tige en morceaux munis cha- « cun d'un œil et on pique ces morceaux en terre. La crois- « sance est rapide, le Bambou de Chine fournit pour les « constructions des matériaux réguliers, légers, solides. « Des envois ont été faits en Belgique à l'effet d'essayer « leur utilisation comme bois de lance. On sait combien « l’industrie des meubles légers et de la vannerie utilisent « le Bambou d'Inde. » Au cours de mon voyage au Ka-Tanga nous eûmes l’occasion de camper dans une forêt de Bambous &’Inde. Page 91 de mon « Journal de route de la mission scientifi- que du Ka-Tanga, 1'° section » on lit : « Nous gagnons le point où nous camperons au bord de « la Lou-Fonzo, à proximité d'un angle de hauteurs rap- « pelant le Ba’n’gou à Ki-M’ péssé. Le terrain, très pier- « reux est couvert d’une véritable forêt de Bone d'Inde. « Malheureusement le feu annuel des herbes arrête cette « superbe graminée dans ses efforts de croissance et néan- « moinsil ya des tiges de la grosseur du poignet et de 10 à 12 « mètres de hauteur. Si le feu les respectait on aurait là « de superbes matériaux; seulement l’indigène - par igno- « rance sans doute - en néglige absolument l'emploi. » Page 08 du même journal je signale « l'existence de « Bambous d'Inde, toujours grèles, dans la galerie bor- « dière du ruisseau Mo-Alala, tout contre le Lou-Alaba » Dans la suite de notre reconnaissance dans le Ka-Tan- ga nous devions trouver l’occasion de voir de très beaux Bambous d'Inde aux gorges du N’Zilo. Non loin de ce point nous avions pu assister à la réduction de la malachi- _ te par des fondeurs indigènes; les tuyères de leurs soufile- ries étaient lormées de beaux tronçons de bambou. A cela se bornent mes constatations au cours de la mis- sion du Ka-Tanga. Pendant mon dernier voyage (mission Congo-Nil) je ne vis pas de bambou dans tout le bassin de l’Ouéllé, pas . même dans les postes où on a continué à en négliger l’in- troduction. Mais nous trouvâmes le Bambou d'Inde en plus où moins grandes masses dès que nous iranchîmes la li- one de faite Congo-Nil. Généralement l’essence aime à se développer en gale- rie le long des cours d’eau. Toutelois on la trouve aussi en bouquets à travers la brousse. Tantôt ces bouquets sont faits de tiges vigoureuses, tan- tôt de tiges très - grêles. Il existe aussi des points couverts d’une véritable forêt de Bambous d'Inde. Nous élevâmes une de nos stations dans un pareil site, pas bien loin du coin Nord-Ouest de l’Enclave de Lado, exactement par 30° Est de Greenwich et 5° de latitude Nord. Cette station re- cut le nom de «Station des Bambous». Lesiteétaitextrème- ment pittoresque, très montagneux, arrosé par la«Raille», affluent de gauche du Yé-Yi qui se jette dans le Nil. Les agents de la «Station des Bambous» mangeaient detempsà autres des jeunes pousses de bambou ; elles exigeaient un très long temps de cuisson. Sur la rivière Méridi nous construisimes une station . dénommée «Bel-Air»,qui put employer de superbes bam- bous fournis par une autre forêt se développant à 6 ou 7 kilomètres au Sud de la station. Celle-ci est située par 29° 27 de longitude Est de Gr. et 455’ de latitude Nord. La Méridi est un affluent direct du Bahr-el-Ghazal. Dans les vallées du Yé-Yi, du Yalo, de la Méridi etc. les indigènes utilisent beaucoup le Bambou à nœuds, mais ils ne font rien pour en planter soit dans leurs villages, soit le long des ruisseaux où ils font leur aiguade. Dans plusieurs des stations créées par la mission Con- = He go-Nil je is planter beaucoup de bambous ; ce fut le cas pour la station des Rapides Strauch (M’volo) sur le Yälo par 6°3’ de latitude Nord et 29° 38 de longitude Est de Gr. En cette station les turions de bambou nous étaient ap- portés par les indigènes de race « Lôri » qui les allaient cueillir à une journée au Nord-Est du poste. La plupartdecesturionsreprirent vigoureusement;nous les avons plantés dans des espèces de lagunes formées par le Yalô, ou plus exactement par des ruisseaux à sec pen- dant la saison sèche. A la station des Rapides Lambermont, par 5° 25’ de la- titude Nord et 30° 20’ de longitude Est de Gr. je fis égale- ment apporter des plants de bambou qu'on allait chercher près des Monts Renard, sur la rive droite du Yé-Y1. Je üs aussi planter des bambous à la station de Wandi, au con- Îluent Yé-Yi-Toré, par 4° 38’ de latitude Nord et 30° 29’ de longitude Est de es on alla les chercher dans un massif de bambous à quelques heures à l'Ouest du poste. Enfin, à la station des Tulipiers, par 4° 27 de latitude Nord et 29° 59° de longitude Est de Gr.,on employait des bambous qu’on allait chercher à une journée de marche au Nord du poste. Comme on le voit nous ne trouvâmes au Bahr-el-Gha- zal que des bambous indigènes. Malgré l'importance qu’il y aurait à introduire dans tous les postes ces merveilleux matériaux de construction, rien n’a été fait Jusqu'ici dans ce sens. Le personnel de PEtat Indépendant dues semble ignorer tout ce qu'on peut faire avec les beaux Bambous à nœuds ; on peut en construire une maison toute entière, y compris le mobilier ; on en lait des ponts solides, légers : on en consomme la sève, less en poste des Rapides Lambermont nous construisimes une des maisons en employant pour les cloisons des bambous jointits ; c'était très propre et très couleur locale. Je signalerai encore qne les Lôris du Yâlo et les Miza de la ne du Yé-Yi, utilisent les Bambous à nœuds pour en faire des échasses ; on se contente de garder deux bour- reletsdes nœuds, en forme de bec decorbin,qui servent d’ap- — 1 — pui pour les pieds. J'ai envoyé de ces échasses pour le Mu- sée de Tervueren où on peut les voir. Je ne fis aucune observation relative à la floraison des bambous, ignorant alors l’intérèt que présentait le phéno- mène. L’intéressante note du Commandant Lemaire que l’on vient de lire montre que les espèces de bambous doivent être nombreuses dans le bassin du Congo et . du Haut Nil.Nous nous permettrons de mettre ce fait en lumière en nous servant des expressions de l’auteur. À) « Au cours de mon voyage au Ka-Tanga nous eûmes l’occasion de camper « dans une forêt de Bambous d'Inde » Il est probable qu’il s’agit ici d’une espèce indigène du Ka-Tanga, plutot que du Bambusa vulgaris, Wendland, dit « Bam- bou d'Inde. » B) « Ye signale l'existence de Bambous d'Inde,toujours ,rèle dans la galerie bcr- dière du ruisseau » Il y a tout lieu de croire que ceci est une autre espèce qui au lieu de s'étendre en forêt, est confinée dans le voisinage des cours d’eau. C) « Nous devions voir de très beaux Bambous d'Inde aux gorges du N’Zilo. » Cette espèce de montagne est prchbablement différente des deux premières. D) « Toutefois (dans le bassin du Niljon la trouve aussi en bouquets à travers la « brousse, tantôt... fatts de tiges vigoureuses, tantôt de tiges gréles. » Ici encore l’au- teur décrit l’aspect de deux espèces qu'il ne doit pas avoir rencontrées ailleurs. E) « Dans les vallées du Yé-Y1....…… les indigènes utilisent beaucoup le Bambou « à nœuds. » Ceci constitue encore un type à part et en jugeant par analogie de ce que nous savons des autres contrées tropicales, en considérant aussi que les es- pèces non cultivées se circonscrivent généralement dans une aire restreinte, dans des conditions de développement étroitement définies, nous en arrivons à penser que le Commandant Lemaire a dû rencontrer bon nombre d’espèces de bambu. sacées au cours de ses deux voyages. Nous ne croyons pas exagérer en disant six espèces, peut-être bien davantage. Pour que l’explorateur qui traverse le pays en ait vu autant, combien n’en faut-il pas qui soient encore insoupçonnées dans les étendues immenses du Congo et du Haut-Nil ? PRINCIPES DE CULTURE DES Bambous Rustiques envisagés comme Plantes Rhizomateuses. La concision d'expression, la complication des détails que l'on a sans doute remarquées dans l’article con- cernant la culture, publié pages 14 à 21 du numéro de janvier de ce Bulletin, nous a suggéré l’idée de donner quelques US explications à l'usage des jardiniers et des praticiens (1). Les bambous rustiques que nous cuitivons en Belgi- que appartiennent à un petit nombre de genres, tous compris dans la sous-tribu des Arundinariae ; les trois principaux sont : les Phyllostachys, les Arundinaria et les Sasa. Au point de vue horticole, ils sont caractérisés par un feuillage persistant et des rhijomes longuement (racants. Leurs phénomènes végétatiis sont de même ordre que ceux de nos plantes rhizgomateuses indigènes ; nous dirons donc tout d’abord un mot de celles-ci, puis nous les com- parerons à nos bambusacées. Nos plantes rhizomateuses indigènes émettent au printemps des branches axillaires aériennes impropre- ment appelée figes, qui naissent d’un bourgeon du rhizome. Elles prennent tout leur développement dans un laps de temps relativement très court, alin de pouvoir fleurir, fructifier et remplir la méme année mneerme fonction caractéristique. Ce rôle particulier aux branches axillaires aériennes est d'élaborer la substance qui for- mera le nouveau rhijome. Nous y insistons tout particu- lièrement parce qu'il est, au point de vue individuel, le rôle le plus important de la partie aérienne de ces plantes vivaces. [1 s'ensuit que la durée de croissance de la bran- che axillaire aérienne est nécessairement courte ; parce qu'elle doit être prête à élaborer toute la substance qui formera le nouveau rhizome et s’y emmagasinera avant la période froide qui arrive promptement dans nos climats. Cette rapidité de croissance est possible parce que le rhi- zome des années précédentes Contient enrésementae grande partie des matières dont la bande axillaire sera formée. | Les bambusacées que nous cultivons en pleine terre, et les Phyllostachys en particulier, offrent des phénomènes (1) Nous remercions M. Drion d’avoir assumé cette tâche que nous consi- dérions comme indispensable. Le développement de certaines parties trop con- densées ou à peine effleurées s’imposait. N. D. L.R. : D A aa vévétatits tout-à-fait semblables. Leurs branches axillaires aériennes appelées chaumes sont, au contraire, persistan- tes. De plus, la rareté extrême de fructilication commande encore plus impérieusement le rapide développement des chaumes, pour assurer la nutrition et la multiplication des rhizomes : le seul mode de reproduction de ces plantes pendant de longues périodes. Toutelois, nos bimbusacées ayant un feuillage persis- Hdnb ce qui est une exception chez les plantes rhizoma- teuses leurs chaumes peuvent se développer complète- ment avant de porter des feuilles : celles des chaumes des années précédentes emploient toute leur activité chlo- rophylienne au profit des jeunes chaumes naissants du même rhizome.Il en résulte que,nos plantes rhizomateuses à tiges annuelles développant des feuilles avant ou en même temps que leur tige, celle-ci se suffit à elle-même ; Éboque, les, bambusacées qui développent des tiges atteignant leur hauteur et leur volume avant de porter des feuilles, doivent conserver le ieuillage de l’année précédente pour fournir une bonne végétation. Nous comstitons en ellet que si l’on coupe chaque année tous les chaumes des bambusacées, ces plantes dépéris- cnbetmeurent. [en est de même si la rigueur des : hivers fait périr plusieurs années de suite toute leur pémmetaemenne. Comme l'épiderme des chaumes de bambou contient de la chlorophylle et peut suppléer dans une certaine mesure au manque de feuilles, il ne . faut jamais couper les chaumes qui ont souïiert de la Reclée avant qu'ils né soient jJaunis et complètement desséchés. Nous avons souvent constaté que des chaumes qui paraissaient morts au printemps reverdissaient dans le courant de l'été. Lorsque l’élongation du jeune chaume est terminée, il ne tarde pas à se couvrir de feuilles, il commence à élabo- rer les matières nutritives qui constitueront les nouveaux rhizomes. Ceux-ci peuvent se développer soit des bour- geons que le jeune chaume porte sur sa partie souterraine, placés distiquement comme ceux de la partie aérienne, soit d’une partie des bourgeons portés par les rhizomes des années précédentes. Les rhizomes, en effet portenemaes bourgeons qui peuvent se développer les uns en chaumes les autres en rhizomes. Certains de ces bourgeons se déve- lopperont donc en longs rhizomes, en partie dans le cou- rant de l'été et en partie pendant l’une des trois années sui- vantes. C’est là ce qui constitue l’activité de sa fonetron: caractéristique de branche axillaire, activité hante quatre années. Après cette période, tous les bourgeons sou- terrains des chaumes et des rhizomes sont allongés ou avortés. | Le rhizome qui sort de ces bourgeons est longuement tracant quand les conditions de sol, d'humidité et de chaleur sont convenables, et que la plante est établie depuis quelques années. Il constitue la véritable fige sou- terraine de la plante, la partie principale qui s'allonge indéfiniment par la pointe. Il porte lui-même comme nous l’avons dit, des bourgeons axillaires capables de se développer les uns en branches aériennes munies de feuilles, puis pariois de fleurs, les autres en rhizomes. Quand cette tige souterraine. ne rencomemenenn obstacle, elle poursuit sa route dans une même direction, conservant dans le sol une profondeur qui est propre à chaque espèce et par conséquent très vamable Aene4ne Phyllostachys nigra,le rhizome ou tigesouterraine affleure presque ; chez l'Arundinaria Simon il cheminée pariois à un mètre de profondeur. On peut dire d’une façon géné- rale que le rhizome des Phyllostachys reste près de la suriace et que celui des Arundinaria s'enterre beaucoup -plus. Il en résulte: 1° que les Phyllostachys sont beaucoup plus sensibles que les Arundinaria à la transplantation et au rechargement du sol où vécètent leurs rhizomes ; 2° qu'ils souffrent les premiers de la sécheresse, parce qu'ils n’explorent que la couche superticielle du sol. Les racines qui naissent des nœuds des rhizomes sont en eflet courtes,difiérant par là beaucoup de celles qui par- tent de la base des chaumes, ces dernières sont parilois très longues. Lorsque les rhizomes rencontrent des obstacles, ils cherchent à les éviter en passant au-dessus : c’est ainsi qu'ils émergent pariois, repoussés hors du sol par des pierres, des amas de racines ou de rhizomes morts ou d'autres causes. [ls font alors un arceau puis se replon- gent dans le sol. Si le terrrain est en: nbré de racines mortes et de vieilles souches de chaumes, on comprend aisément que les rhizomes ne pourront plus s’y développer à l'aise et que la plantation dépérira. Le rhizome étant la partie essentielle, le #7agasin de la plante, il est nécessaire que le cultivateur s'attache sur- tout et d’abord à en favoriser le développement souter- rain ;, car ce sont seulement les bambous possédant de gros et forts rhizomes qui pourront donner dans la suite de vigoureuses branches axillaires aériennes — des chau- mes élevés. Nous passerons donc rapidement en revue les condi- tions favorables à la production et au développement de forts rhizomes. ._ Les bimbous sont assez accommodants sur la nature du sol où ils végètent : terrain calcaire, siliceux, meuble, compact, nous les avons vus prospérer partout. La pointe des rhyzomes, couverte de gaînes imbriquées, très résis- tantes, parvient à percer les sols les plus durs, voire mème le macadam des chemins. Cependant, les ter- rains argilo-sableux moyennement compacts, leur sont les plus favorables dans nos climats froids. La préparation du sol telle qu’elle a été décrite minutieusement pages 15 et 16 est évidemment excellente et elle permettra d'obtenir de bons résultats, comme on commence à les voir à l’Er- mitage ; mais, sans prendre autant de peine on peut espérer une bonne végétation, et nous irons même jusqu'à dire que lors de nos débuts, sans prendre aucune autre précaution que celle de ne pas enterrer trop les plantes, nous n'en avons jamais perdu aucune. Nous avouerons — 50 — cependant que nous n’obtenons un résultat satislaisant que depuis que nous préparons, défonçons, épierrons et amen- dons le sol avec soin. Nous soignons particulièrement l’épandage des engrais depuis quelques années. Le fumier de ferme en paillis minces, l’engrais liquide, nous ont donné d'excellents résultats, le phosphate basique, le sul- late d'ammoniaque appliqués chacun à la dose de cinquante orammes par mètre carré nous ont donné une végétation vigoureuse et bien verte. Peu de jours après l'épandage du sulfate d’ammoniaque, le feuillage des plantes devient vert sombre, fe rhizome est mieux alimenté et l'année suivante les chaumes sont plus vigoureux et plus élevés. Le nitrate de soude nous a, au contraire, toujours donné des résultats néfastes. Nous pratiquons largement l irrigation qui nous paraît répondre suffisamment à tous les besoins des bambous sous notre climat, mais nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire de suivre les conseils donnés page 21 au sujet de l'emploi d’arrosages à l’eau chaude. Sur ce point important, nous ditférons d'avis et nous attribuons le suc- cès des cultures de bambous de l’'Ermitage à l'emploi de paillis de fumier pour maintenir l’humidité apportée par les arrosages, et à l'excellente préparation du sol avant la plantation. Dans la région Nord du Japon où Ph. Quiliot, donne encore des produits commerciaux, la température moyenne des mois d'été est voisine de 20° centigrades. Pendant les périodes de sécheresse que nous traversons en Belgique, celles ou l'irrigation devient nécessaire, l'eau de nos rivières, de nos canaux et de nos mares est ordi- nairement à la température de 18° à 20° et même davan- tage, ce qui correspond à peu près à la température des eaux de pluie au Nord des districts du Japon où D cultive encore des espèces de grande taille. En outre, pour bien prospérer les plantations de bam- bous exigent dans l’aménagement le maintien d’un cou- vert complet pour conserver un épais ombrage sur le sol. Aïnsi donc, dans les conditions de culture les plus favo- age -grédanir earth véto étre — 51 — rables il existe unedifférence sensible entre la température recue par le feuillage et celle du sol de la plantation. Ces conditions ne sont plus réalisées par des touffes isolées et ce serait aggraver les défauts de leur situation que d'em- ployer des moyens artiliciels pour favoriser l’'échauffement du sol dans la zone parcourue par les racines. Nous pensons donc que cet échaulfement artificiel s’il n’est pas nuisible, n’est pas indispensab:2 ur obtenir une bonne végétation. (A suivre.) _ Essai de groupement des Arundinariae. Les difficultés de la détermination des Arundinariae proviennent du polymorphisme de ces plantes, des affini- tés nombreuses et étroites qui les unissent et de la rareté de la floraison. Le polymorphisme se manifeste : 1° par des modifications profondes entre le « facies jeune » et le « facies adulte » de toutes les espèces ; 2° par les moditi- cations que ces deux facies subissent suivant la nature du sol, les soins de culture et le climat. C'est à tel point que soivent des individus jeunes d'espèces différentes ont plus d’analogie entre eux, qu'avec des touffes adultes de leur Espèce. | lenerésulte une grande difhculté, de donner de ces végétaux une description comprenant leurs caractères dis- tinctits aux divers stades de développement ; cette descrip- tion devant comprendre la forme jeune, l'aspect adulte et le port pendant la floraison. Même ainsi donnée, la des- cription est encore peu satisfaisante, puisque pendant une longue période de sa vie la plante passe insensiblement du premier état au second. Ce qui précède fait ressortir — 52 — seulement les difficultés auxquelles on se heurte quand on étudie une espèce se développant dans des conditions spéciales de culture ; mais si, changeant de sol ou de cli- mat, on l'examine ailleurs, on constate que les difficultés de description que l’on croyait avoir vaincues, se montrent denouveauetqueletravail que l’on avaitélaboré avec la plus scrupuleuse exactitude est incomplet ici, inexact ailleurs. Quelques exemples typiques feront mieux ressortir encore les conséquences du polymorphisme et des affinités qui peuvent mettre en défaut les observateurs et rendre insuffisantes les meilleures descriptions. Quand on se promène dans une prairie au mois de Juin,on différencie avec la plus grande facilité les diverses graminées qui y fleurissent, notre œil note avec aisance les particularités de port de chacune ; mais si, repassant en Novembre ou Février le même promeneur cherche à reconnaître les espèces qu'il a vues quelques mois aupara- vant, combien en reconnaîtra-t-il ? N'y en a-t-1l pas un bon nombre qu'il coniondra dans une même appellation sans pouvoir les différencier ? La même difficulté se présente pour les bambous: l'an dernier un botaniste distingué, habitué à l'observation mi- nutieuse et aux recherches les plus délicates concernant la classiication des espèces, nous entretenait de la végétation des plantes qu'il cultivait sous les noms de Phyllostachys mitis et Quilioi, Rivière. Ne pouvant comprendre la por- tée de ses remarques nous lui avons demandé quelles différences existaient entre ses plantes. Après examen il nous écrivit en nous demandant comment ces deux espèces se distinguaient. Au recu du tableau de difté- rences et des matériaux de détermination que nous lui avons envoyés, il nous a répondu que toutes ses plantes étaient des Phyllostachys Quilioi. Autres exemples : un amateur érudit qui étudie et cul- tive les bambous depuis nombre d'années nous avait en- voyé une plante en 1903. Une année plus tard il la vit à l’Ermitage et pendant qu’il l’examinait attentivement nous avons eu la conversation suivante : « Voici, me dit-il, une m DS ; Re espèce que je ne possède pas. Je vous l’enverrai, lui répon- dis-je ; l'avez-vous donc perdue, car elle vientdechez vous, c'est le disficha? Est-ce possible, me dit-il, il est si modifié que je ne le reconnaissais pas. » Dans le Bulletin du Muséum d'histoire naturelle de Pa- ris, 1904, N° 8, p. 575, M. le Professeur Ed. Bureau s’ex- prime ainsi ; « J'ai été longtemps sans pouvoir reconnaître le Phyllostachys aurea, Rivière, malgré le caractère que m'avait signalé M. C. Rivière en m'envoyant un jeune pied : les nodosités de la base de la tige ; mais un beau jour, l'ayant constaté facilement sur diverses toufles vieilles d’une quinzaine d'années, je l’ai retrouvé sur bien d’autres, et J'ai ini par voir que je possédais le Phy/lostachys aurea de cinq provenances différentes sous divers noms. » Nous avouerons sans aucune honte que nous avons dû examiner le Phyllostachys milis, Rivière des centaines de fois en Angleterre, Belgique, France et Italie avant de le reconnaître toujours facilement. Bien plus, l'an dernier en choisissant à Praïrance des touffes de Phy{lostachys virt- di-claucescens, Rivière, nous avons marqué et fait expé- dier un groupede tiges qui étaient du Phy{lostachys Quilior. Il n'est donc pas étonnant que l’on trouve chez les horti- culteurs certaines espèces sous plusieurs noms et pariois aussi plusieurs espèces sous le même nom. Nous sommes du reste bien convaincu que si nous étions appelé à étudier dans leurs stations naturelles les espèces qui nous sont maintenant familières, nous serions plus d’une fois décon- _certé par leur aspect au point de croire que nous rencon- trons des :spèces nouvelles pour nous. En voici une preuve : nous avons reçu du Japon l’an dernier des plantes de bambous auxquelles il a fallu toute une année pour prendre le « facies européen » nous permettant de les identifier avec certitude. Ce facies qui nous est familier est donc parfois très différent du « facies Japonais » des mêmes espèces. Les descriptions basées sur l'examen d’un petit nombre de toufies et surtout de jeunes sujets sont forcément incom- plètes ; mais il faudrait bien se garder de les considérer comme inexactes, parce que l’on aurait examiné des plan- tes de même espèce présentant des caractères différents. En résumé l’examen des plantes vivantes est souvent le meilleur moyen de comprendre les détails d'une des- cription. Lisez L. Van de Polder (Bul. du Musée colonial de Haarlem Mars 1894), les descriptions des plantes qui vous sont familières vous apparaîtront comme exactes et précises (sinon complètes) dans leur concision ; tandis que vous aurez peine à vous rendre compte de l'aspect des plantes qui vous sont inconnues. Sans avoir de prétention scientilique ces descriptions sont cependant parmi les plus claires que l’on ait écrites. Nous croyons pouvoir affirmer sans crainte de démenti que pour être certain de reconnaitre à première vue les soixante-dix à quatre-vingts espèces et variétés cultivées en Europe, il faut avoir examiné, pour la plupart d’entre elles, des centaines de plantes de chacune, aux différents stades de leur développement et cultivées dans les condi- tions les plus diverses de sol et de climat. Pendant les premières années de nos études des bam- bisacées, nous nous sommes souvent trouvé aux prises avec les difficultés de détermination de nos plantes. Nous ferons tous nos efforts pour abréger aux autres cette pé- riode de tâtonnements, pensant que c’est le meilleur moyen qu'ils puissent pousser aussi loin que possible leurs études. Dans ce but nous avons cherché à diviser en un certain nombre de groupes les genres, que nous connaissons le mieux des Arundinariae. En l'absence d’inflores- cence nous avons eu recours à des caractères secondaires tirés de la tige, des gaînes, des rameaux et des feuilles, nous coniormant ainsi à la méthode que Gamble à suivie pour grouper ceux des Arundinaria de l'Himalaya dont il ne connaissait pas les leurs. Nous ne croyons pouvoir mieux faire que de citer cette autorité incontestée pour justilier le choix de ces caractères. Nous aurions désiré que le tableau ci-contre ne tint compte que de caractères DR dE ES GS ve me he stiétmuer tt As pret ue avale fust dl Dour permanents dans le stade adulte de la plante : mais nous avons dû y renoncer par crainte de le compliquer sans gran- de utilité et nous avons dû recourir à certains caractères ürés d'organes caducs. Nous avons toutefois rejeté systé- matiquement tous les caractères du stade jeune, nous réservant de les signaler dans les descriptions. dustification du groupement Ayant donné pages 7à 14 denotre numéro de Janvier une description assez détaillée du Phyllostächys pubescens, Hort, sous son facies adulte, nous y renverrons le lecteur désireux de se rendre compte des raisons qui nous ont engagé à séparer cette espèce des autres groupes (1). Nous aborderons immédiatement la description des carac- tères qui ont conduit M. le Professeur Makino à considérer le Kikko-chiku comme une variété de l'espèce précédente. Phyllostachys pubescens var. heterocycla diffère surtout du type par la forme des mérithalles de la base des chaumes. Ceux-ci, au lieu d’être simplement courts, comme dans Phyllostachys pubescens chevauchent les uns sur les autres de façons diverses, les diaphragmes sontobliques,déformés, épaissis pariois, plus rapprochés encore que dans le type et l'aspect extérieur des grosses tiges rappelle celui de la carapace des tortues, d’où lui vient le nom de Kïkko-chiku - Bambou tortue - qui lui a été donné en Extrême-Orient. Les tiges de cette variété sont moins élevées que celles du type ; leur grosseur est aussi moindre, puisqu'on leur assigne o m., 45 (2) au maximum de circonférence ; tan- dis que le type paraît atteindre l'énorme circonférence de o m., 90 (3) à la base. Nous dirons quelques mots, du facies jeune de cette espèce. Les gaines sont alors glabres ou presque glabres, papiracées, dépourvues ou presque de (1) Pour la description de l'infio:escence voir : T. Makino, Bot. Mag. de Tokyo, Vol. XV. p. 68-70, 1901. Comme nous aurons l’occasion de reparler un peu plus tard de Ph. pubescens,Hort, nous donnerons à ce moment une planche présentant ses caractères et ceux de sa variété. (2) Bulletin van het Kolon'al Museum van Haarlem, Maait 1894. Door Léon Van de Pcilder, p. 19. Abc lon Vanide Polder, p. ri. PHYLLOSTACHYS Gaînes caduques, ra- meau axillaire solitaire à entre-nœuds très- courts à la base, du premier desquels sort une ramille ayant l’as- pect d’un second ra- meau axillaire. Ce tableau est dressé dans le but d’arriver à déterminer les diverses formes de Phyllosta- chys sans tenir compte si ce sont des espèces ou les variétés. l | année Gaïînes coriaces, densément pubescentes au dos | maculées de taches noires en reliet après dessi- cation. Tiges scabres la pre- mière année. Microphylle dressé. Gaînes portant quel- ques grands poils épars au dos, peu ou pas de | macules, jamais en re- De lief, | rameaux pleins, ainsi que les ramilles. Tiges lisses, mycro- phylles dressés, ou éta- lés, non décombants : canal médullaire des ra- meaux étroit ou parfois nul. | Microphylle décom- VÉEX - bant vert bordé de jau- Cari 2 ne. Je Gaines glabres se- poilu, mées de macules arron- tige, b dies foncées, jamais en ; \ uge . relief. Microphylle décom- bant vert bronzé ou brunâtre jamais bordé de jaune. !sément et courtement pubescentes la première baphragmes parallèles ; mérithalles inférieurs à la base, tige très conique, rameaux pleins Mhauiles creuses, . . . : . *. . * - rérithalles inférieurs déformés, à diaphragmes reste comme le type les dans leur jeunesse, jaunissant dans la suite. l18 ou moins densément couvertes de taches sourpres, vermiculées à zones concentriques ; lement tachées de noir ou de brun en macules occupant souvent plus de la moitié de la sur- rithalles Ites dans leur jeunesse, noircissant dans la suite, blètement noires, excepté une étroite zone sous pasnele . LÉ NCERE ) s ou moins densément couvertes de taches noïi- :s, confluentes ou non | (épais, feuillage ne feuilles iu anneau | les nœuds. Nrtes, ensuite virant au jaune, enfin noires dan; Lse feuilles petites,pas d’anneau cireux sous les | iées de pourpre Fo. feuilles grandes, : anneau 4 les nœuds. : Tiges vertes ou jaunîtres Me poilu sur les sans stries . _l’écaille biner- Tiges jaunes striées de vert. ide l'écaillle binervée dépourvues d’appendice | thalles raccourcis et gibbeux vers le bas de la i renflée sous le nœud surtout vers le haut de la rtes . | A sillon vert et parfois striées de vert . Striées ou lavées de pourpre iement canelées ; nes d’or. vert-jaunâtre Phyllostachys pubescens. Phyllostachys pubescens var, heterocycla. Phyllostachys Henonis. Phyllostachys Boryana. Phyllostachys fulva. Phyllostachys nigra. Phyllostachys nigra var punetata. Phyllostachys viridi-glaucescens Phyllostachys flexuosa. Phyllostachys violascens. Phyllostachys mitis. Phyllostachys sulphurea. Phyllostachys aurea. Phyllostachys Quilioi. Phyllostachys Castillonis. Ph. Castillonis var. holochrysa, Phyllostachys Marliacea. LAN F : A 4 taches foncées. Les tiges sont moins coniques, le tomen- tum est moins apparent, les poils raides au bord de la cicatrice vaginale sont absents, les mérithalles gibbeux, irréculiers, à diaphragmes obliques sont absents, les rameaux existent dès la base des chaumes qui sont parois mous, flasques, quasi herbacés et plus ou moins couchés sur le sol. Nous devons toutelois dire qu'il subsiste un léger doute au sujet de l'espèce à laquelle appartient le Kikko-chiku : l'inflorescence en étant encore inconnue, la position exacte qu'il doit occuper dans le genre Phyllos- tachys ne sera absolument incontestable que lorsque les organes floraux en auront pu être examinés. : La justification du « groupe migra » se trouvant à la page 25 de notre numéro de Janvier, nous abordons immé- diatement l'examen des espèces qui le composent. Phuyllostachys Henonis, Mitiord, Japon. Bambusa Henonis, Hort. | Bambusa puberula, Miquel. : Nom. Jap. Ha-chiku, etc. Facies adulte. A. Partie souterraine. Souche traçante. Rhizome assez long, mince, un peu comprimé verticale- ment, à entre-nœuds courts, peu dilatés à l'insertion des gaînes, jaune ou verdâtre ; canal médullaire étroit, dia- phragme épais ; portant à chaque entre-nœuds un verti- cille de racines courtes et peu ramifiées, naissant au-dessus de l'insertion de la gaine, sur un renflement en bourrelet dans le plan du diaphragme. Gaînes du rhizome persis- tantes, coriaces, se détruisant sur place, jaunâtres, lisses en dedans, et en dehors vers la pointe, portant à la base de fins et courts poils jaunâtres, brillants et soyeux, cou- chés en arrière. Caulo-bulbe allongé, peu renîflé, portant un nombre relativement restreint de très fortes racines longues, rare- ment bilurquées, garnies de très nombreuses radicelles ramifiées. B. Partie aérienne. Chaume dressé, raide, atteignant jusqu’à 15 mètres de hauteur, fistuleux, cylindrique, à sec- tion circulaire ou elliptique en bas, parfois vaguement qua- | — iÿ — drangulaire dans toute la partie dépourvue de rameaux, qui occupe la moitié ou Îles deux tiers de la hauteur, sil- lonné surtout en haut des deux côtés dans le plan des rameaux et de l’axe{voir PI. I, Figs. 11 et 14.G.n.) scabre- rugueux, d’abord vert et pruineux, virant au jaune olivä- tre ou au jaune. Rameaux pleins, assez gros, de moyenne _ longueur, souvent à section quadrangulaire, (PI. I, Fig. 15) _ parfois sillonné sur les quatre faces. _ Gaîne grise ou blanchâtre, arrondie au sommet, sans macule, papiracée coriace, scabre, portant au dos de grands poils foncés épars, lisse en dedans. Ligule brune, laciniée, de 2 à 5 "/" de longueur, mince, mem- braneuse. Microphylle (limbe modifié) dressé, épais, coriace, étroitement lancéolé-aigu, en gouttière, acuminé, scabre sur les deux faces, atteignant de 5 à 7 centimètres sur 8 à 12 "/". Ecaille binervée profondément bifide ou. complètement séparée en ses deux éléments (PI. I., Fig. 11;(1)dans les deux cas les deux divisions sontétroitement lancéolées-aigues, très-minces, membraneuses, molles, translucides, incolores, ou légèrement lavées de vert près des carênes, pubérulentes au dos sur les carènes et sur les bords, glabres sur la face ventrale, serrées et fortement adhérentes entre le chaume et le rameau, persistantes. Feuille légèrement asimétrique, lancéolée-aigue, en gout- tière ou plane ou à extrémité un peu décombante, brus- quement rétrécie en un pétiole assez long, violet au-dessus, de forme et de proportion assez variable d’ailleurs, finement tessellée, dentée au bord (PI. I Figs. 11,12 et :3, détails de la feuille, de sa base et de son insertion sur la gaïîne foliaire). L'ensemble du feuillage a donné lieu à l’Ermitage, à l'observation d’une particularité que nous n'avons (1) Pour la clarté de la Fig. 11, nous n’avons pas pu représenter l’écaill® binervée telle qu’elle se présente, attendu que sa base fortement élargie, entoure complètement le rameau et la ramille primaire et que ses deux extrémités latérales viennent se croiser devant le rameau. En réalité, ces deux extrémités viennent donc vailer les détails d’insertion du rameau et de la ramille primaire que nous voulions montrer.et les débrits en restent longtemps adhérents à la cicatrice sinueuse de la base du rameau. Dans la figure une par- tie de cet organe a donc été supprimée. = 6o — remarquée jusqu'ici chez aucune autre espèce : les feuilles par 2 ou 3 au bout des ramilles, écartées pendant l'été se superposent exactement pendant l'hiver, pour diminuer le rayonnement, pensons-nous, et la plante parait alors por- ter la moitié seulement des feuilles qu’elle conserve en réalité. C. Inflorescence complète du chaume, panicule lâche mêlée ou non de feuilles. Épilets (PI. I, Fig. 1) réunis en petits groupes globuleux ou allongés à l'extrémité des ramilles, entourés à la base des gaînettes des feuilles et de gaînettes, surmontées de mycrophylles persistants jusqu'à la maturité des caryopses. Rachilla articulé, comprimé, glabre ou un peu pubérulent, portant deux à trois fleurs complètes et terminé par une fleur incomplète. PIE TT Fig.-2, une fleurcompière détache Glumes,deux,rapprochées, manquant à certains épilets, glume externe petite 2 à 4", (P1. I, Fig. 4) uniner- vée, lancéolée linéaire,obtuse,naviculaire,un peu pubéru- lente au sommet. Glume interne (PI. Lise os 8 "/», lancéolée linéaire, obtuse, naviculaire, un peu pubé- rulente au dos, nervure médiane RER 2 à 3 pai- res de nervures secondaires. - Glumelles, deux. L'externe (PI. I, Fig. 6) a enroulée, lancéolée-aigue, nervure cine proéminente, 4 à 5 paires de nervures secondaires, scabre sur et entre les nervures, et sur les bords, mais moins vers la base et vers le sommet cétacé, dont la pointe très aigue est tou- jours glabre, lâchement et obscurément tessellée, verte ou vert-brunâtre-violacé, translucide aux bords vers le bas, longue de 12 à 16 "/,, large de 4 à 6. Glumelle interne (PL. I, Pig. 7) de lo à 12 "de longueur, Amen née (1) concave enroulée, légèrement bifide au sommet, les deux carênes, terminées chacune par une pointe acérée (1) La glumelle interne bicarénée semble être le résultat de la soudure incom- plète de deux glumelles : c’est probablement pour cela que le verticille glumel- laire de la fleur, qui correspond au calice,paraît ne comprendre que deux pièces, alors que tous les autres verticilles intérieurs en comprennent trois. NO E — RE En SDS SSSRRRERTES 4] c/1.de L. Del. daulp. Fénier 1906 LE 63 == courte, un peu scabre sur le dos et sur les carênes ainsi que sur les bords surtout vers le milieu de sa hauteur, translu- cide, verdâtre sur les carènes, nervures peu distinctes, 1 à 3 entre les carênes, une ou deux plus visibles en dehors des carènes, pas de tessellation. Glumellules, trois, (PI. I, Fig. 8.) concaves, ovales, rétrécies à la base, translucides, jaunâtres à l’état frais, brunâtres à l'état sec, vaguement 3-5 nervées,un peu pubé- rulentes vers le sommet au dos et sur les bords, longues de .2.à 3"/., larges de 1 */, à 2°)" Ce verticilé queeosse pond à la corolle est irrégulier : l’une des glumellules cou- vre la face ventrale de l'ovaire, elle est dégagée des deux autres qui enveloppent le dos de l'ovaire sur lequel elles se recouvrent partiellement ; cette irrégularité est beaucoup plus visible quand le caryopse est arrivé à maturité. Eta- mines, trois, saillantes, à longs filets pendants ; anthères échancrées à la base, de 8 à 10 "/, de longueur. Ovaire asimétrique (PI. I, Fig. 9), ovale-acuminé, styles connés, longs; stigmates trois, plumeux,sinueux, hyalins.Caryopse cylindrique (PL. IT, Fig. 10), des a7 sur Lattes quement rétréci à la base et au sommet, surmonté des styles formant un bec dur, mince, étroitement conique, de 4à6"/, de longueur, brun ou noirâtre, brillant, un peu chagriné ; sinus peu profond à bords parlois indis- tincts. Ce que nous venons de dire de l’inilorescence de PA. Henonis s'applique à toutes les formes du «groupe nigra». Nous n'y reviendrons donc pas en décrivant les autres, mais nous dirons en terminant que nous avons pu cons- tater que les fleurs varient autant, sinon sur une même souche, du moins sur les divers individus d'un mème type croissant dans des conditions diverses, que de l'une à l’autre des formes du groupe en question. D. Facies jeune. Les turions sont verts, les gaînes glabres, sans oreillette, les tiges moins érigées et moins raides ; elles rappellent beaucoup par leur port celles du Ph. nigra jeune, elles sont garnies de rameaux jusqu'au ras du sol. On peut du reste rencontrer, comme nous l'avons dit plus haut tous les intermédiaires entre le. « facies jeune » et le « facies adulte ». (A suivre.) Quelques renseignements sur la résistance au froid des Bambusacées dans le Midi de la France. Par suite d’une bizarrerie climatologique bien rare, l'hiver de 1904-1905 qui fut, toutes proportions gardées, si clément pour la Belgique, puisque dans le partie basse et moyenne le thermomètre n’y descendit guère au-dessous de —10o°à —12° centigrades et une fois seulement au cours de l'hiver, fut au contraire un désastre pour certaines par- ties plus méridionales de l’Europe. Du i* au 3 janvier 1905 le froid fut excessil depuis le centre de la France jusqu'aux rives de la Méditerranée. Non seulement la côte française, mais une partie de BEspaone, de l'Italie, de l'Algérie, de l'Egypte même subirent un abaissement de température tout à fait anormal. En France, les régions de Montpellier, Nîmes et de la vallée du Rhône eurent à subir des gelées qui seraient considérées comme extrêmes même en Belgique , on y constata en effet sur plusieurs points des températu- res de — 17 centigrades. La Côte d'Azur ne Îut pas à l'abri de cette véritable calamité et bien des végétaux répandus dans les cultures depuis cinquante ans et plus périrent pendant Îles nuits néfastes du début de l’an dernier. On a certainement lu avec le plus grand intérêt + _articles que M. E. André, directeur de la Revue Horticole fie et M. le Professeur Poirault, directeur de la villa Thuret ont successivement publiés dans la Revue Horticole, au sujet des effets de ce coup de froid. Comme ces articles ne font pas spécialement mention des Bambusacées, fort nombreuses dans les jardins de la Riviera, nous ne croyons pas faire double emploi en don- nant, après ces savants, dont l'autorité scientitique et horticole ést bien connue, les renseignements qu’une visite laite au commencement d'Avril dernier nous a per- mis de recueillir. Nous résumerons donc ici les notes que nous avons prises, alin d'en dégager quelque enseigne- ment concernant la résistance de ces plantes. A Anduze (Gard), et dans les environs, le thermomè- tre est descendu entre — 12°et— 15° centigrades, avec grand vent et abondante chute-de neige ; celcouptdenmmss duré trois jours. | Arundinaria Fortunei en sous bois dans Phyllostachys mitis a perdu quelques feuilles. Bambusa quadrangularis en sous bois dans un mélange .de Phyllostachys a la moitié de son feuillage grillé, et les tiges d'automne sont mortes. Les Phyllostachys aurea, Boryana, mitis, nigra, pu- bescens, Quilioi, sulphurea, violascens, viridi-glaucescens et l'A. Japonica n'ont aucunement souffert : nulle part nous n'avons pu découvrir de feuilles atteintes ; de nombreu- ses tiges de Phyllostachys aurea, nigra et violascens ont été brisées par le poids de la neige. En 1879-1880 cette collection avait du reste supporté un abaissementde tempé rature de— 20°sans vent, aucun dommage n'enétaitrésulté. A Nimes (Gard) on a constaté — 12° avec grand vent sans chute de neige. Les Phyllostachys aurez, Quilioi nigra,l Arundinaria Japonica ont perdu presque tout leur .… feuillage. A Montpellier on a enregistré au dr Botanique, nous dit M. le Professeur Flahault, — 14° sur le sol et—12° à 1 m, 50 de hauteur par temps calme et sec; Phyllostachys _ aurea, mitis, Quilioi ont perdu très peu. de feuilles, — 68 mais presque toutes les touffes sont atteintes : À. falcata est gelé jusqu’au pied en pleine terre et a perdu les bouts des feuilles en orangerie. À Menton (Garavan) — 4°, vent violent et sec. Arundinaria Kumasasa, Hort. est intact et naturellement Bambusa macroculmis, Riv. a perdu tout son feuillage : mdis les. tiges sont bien vivantes, il repousse déjà ; PA. mera qui y est mèlé a les feuilles en partie grillées ! Menton, (Ville) — %2-yent sec et. violent. Dans le jardin de la villa Marguerite une énorme et admirable touite de Bambusa macroculinis est complète- méncorilée,ses tiges de 12 à 14 mètres de développe- ment sont comme d’immences panaches blancs. Nous n'avons pas pu obtenir l'autorisation d'examiner de près eue plante, : une très déliante dame qui.nous reçoit après une longue attente, nous signilie qu'étant l’amie de la propriétaire, elle ne peut prendre sur elle d'accorder l'autorisation sollicitée. C'est en effet bien suspect de de- mander à voir de près une plante qui paraît morte. Force nous est donc de nous contenter de constatations incom- plètes faites par dessus le mur : nous n'avons pu nous ren- dre compte de l'état des tiges, n1 de la souche. Dans le jardin de l'Eglise Allemande, rue des Bains, un haut mur est caché par des bambous : quelques touf- lies de Phaurea sont iortement grillées par le vent sec ; au milieu de cet ensemble jaune et gris se détache une magnifique plante de Bambusa vulgaris, Wendland, hante de huitmetres,, pas une seule feuille n’est atteinte ; bien plus, les jeunes chaumes semblables à des perches ont conservé leur cime enveloppée de gaines coriaces : ils ont été arrêtés par le froid, mais non détruits et ils re- commencent à se développer. À la Mortola (Vintimille, Italie), par — 3° et grand Cor 40 Khamana (?), Munro est la seule espèce de bambou ayant perdu une partie de son feuillage. À la villa Thuret (Antibes), où M. le professeur Poi- rault estime que la température est descendue à — 10° par temps calme le Bambusa vulgaris, Wendland, a très peu = 66 = souffert ; ses jeunes tiges n'ont pas été détruites, 1l y en à pourtant à tous les degrés de développement, quelques feuilles seulement sont sèches. Aucune des autres espèces plantées depuis plusieurs années n’a perdu ses tiges et peu de feuilles sont atteintes. Nous citerons parmi les plus délicates : Arundinaria fal- cata, Nees ; Bambusa Alphonse Karri, Marlac. ae au golfe Juan où l'on a constaté — 5e le froid n'a causé aucun dégât, voici les espèces les moins résistantes que nous avons vues: À. falcata, Nees ; À. Khasiana Munro ; Bambusa stricta, Roxburgh, en massiis étendus. Il résulte de l’ensemble des observations qui précèdent que les espèces traçantes et les espèces cespiteuses se com- portent de facons tout-à-fait différentes : Les Phyllostachys et les Arundinaria traçants craignent bien plutôt Île dessèchement produit par le vent qui accompagne un abaissement de température, que la congélation de leurs éléments liquides. Nous avons vu, en effet, que Phyllostachys nigra a supporté à Anduze — 14° avec vent fort, mais humide sans en souffrir aucunement, tandis que à Garavan par — 4° et vent sec il a perdu une grande par- tie de son feuillage. Le Ph. aurea comparé à Anduze et à Menton offre le même phénomène ; nous pourrions en multiplier les exemples. Les espèces cespiteuses d’Arundinaria et de Bambusa, au contraire résistent au dessèchement de l'air : c'est ainsi que le B. vulgaris avait résisté à Menton par — 6° où le Ph. aurea avait perdu presque tout son feuillage ; mais ils craignent un abaissementun peu fortde la température. C'est donc plutôt la congélation de leurs éléments liqui- des qui tue cette seconde catégorie et, toutes proportions gardées, ils se comportent vis-à-vis du froid comme les plantes succulentes, que celui-ci ne fait jamais pe par dessèchement. ) Dans cette seconde catégorie rentre une espèce que ces re froids exceptionnels permettent de classer comme étant d'une résistance extraordinaire. Nous voulons parler du B. vulgaris, Wendland. Cette espèce cespiteuse, à végé- tation automnale qui forme des touîfes moins compactes que beaucoup de ses congénères est originaire de la région tropicale de l'Asie. On la croirait donc de prime abord très sensible au froid, au moins pendant sa période de végétation, cependant il n’en est rien, toutes les touffes examinées par nous ont résisté d’une façon si complète que nos observations” ne permettent pas d'établir sa limite de résistance. Nous avons vu, en effet, que ses jeunes tiges à tous les stades de déve- loppement avaient résisté à — 10° à la villa Thuret, or, les tiges des Phyllostachys au même degré de croissance périssent entre — 2° et — 5° suivant les circonstances _ et les espèces. La toulie du B. vulgaris de la villa Thuret était cependant dans les plus mauvaises conditions de dé- veloppement : elle se trouvait mêlée à un massif d’arbres à feuilles caduques que le sommet de ses chaumes dépas- sait. Ses voisins l'avaient privée de soleil pendant l'été et l'automne, pendant les jours de gelée, ils ne prêtaient pas la moindre protection à ses cimes, et celle qu'ils offraient à la souche était bien maigre. Nous ne conclurons cepen- dant pas que ce Bambusa soit plus résistant que la plupart des Phyllostachys ; mais nous pensons que c’est, parmi les espèces introduites, celui qui pourrait être essayé le plus au nord et que sur les rives et les îles des lacs Insubriens, dans le Valais, sur certains points abrités de la vallée de la Loire, en Bretagne, dans certains comtés du Sud-Ouest de l’Angleterre et en Irlande, il serait sus- ceptible d’un beau développement. En un mot il nous paraît au moins aussi résistant au froid que les À. falcata et Falconerti et plus résistant aux vents froids et secs que les Phyllostachys. = EU VARIA 1. M. le professeur Forel, de Morges (Suisse), nous informe que l’on a pu obtenir à Berne et à Morges la ger- mination de graines de Ph. Henonis, Mitford, (B. pube- rula, Miquel) récoltées en Suisse. Ce n'est encore qu’un début ; deux jeunes plantes seulement s'y développent. Nous avons dit que les semis de Kew avaient bien levé.En Belgique, nous sommes jusqu’à présent moins heureux. D'autre part, on nous annonce que l'espèce a extraordi- nairement pgrainé dans Îles Basses-Pyrénées epqueen certains endroits, la germination a été abondante autour des vieilles souches... mais personne, parait-il, n'a songé à récolter des graines ! IT. Nous avons recu de M. le docteur Ed. Bureau les tirés à part de ses intéressantes observations sur le déve- loppement de l’A. Simoni, Rivière, et sur l’anatomie de Ph. aurea, Rivière. Nous rendrons compte de ces études dans un En numéro. III. Nous avons recu de M. le professeur Forel, de Morges (Suisse), le second mémoire qu'il a publié sur la Îloraison des bambous en Suisse. Etudes très documen- tées sur le processus de la fructilication de À. Simoni, Rivière et Ph. (Henonis) puberula, Miquel, dont la lec- ture est des plus instructive. Nous en rendrons compte dans un prochain article sur la matière. | | È j : | Renseignements concernant A. Maerosperma, Miehaux. Nous pouvons donner quelques renseignements précis ÉMIS SUL 1ES: conditions climatériques auxquelles l’Arundinaria macrosperma est parfois soumis aux États- Unis. Nous avons reçu cette année quelques pieds de cette pc provenaut de. Mount-Pleasant, non loin de Nashville, dans le Tennessee.Ces plantes ont mal supporté le voyage qui n'a duré que vingt jours ; quoique bien emballées et expédiées au moment favorable, les trois quarts ont péri en route. Notre correspondant nous écrit que durant l'hiver dernier il a constaté -— 24° centigrades avec vent violent, couecce blizzard a duré (rois jours, Sans accalmie, accompagné de quelques faibles chutes de neige. Ces coups de froid qui se répètent trois ou quatre fois chaque hiver sont toujours accompagnés de vent violent. Leur effet sur la végétation est cependant moins désas- treux qu'on ne le penserait, parce que l'air est toujours relativement humide au Tennessee pendant ces ouragans. Notre correspondant : nous écrit qu'après ce froid violentetexceptionnel du reste, les touftes dont le feuillage paraissait un peu gelé étaient rares, quoiqu'il y en eût de Hoode aux endroits les plus exposés. L'Æ4 #acrosperma atteint quatre mètres dans cette partie des États-Uuis, HPatest jamius une plante de marécage, il se. déve- loppe dans une argile rouge, compacte. On signale que uns diantres Précions. des Etats-Unis, il atteint six HHetres. — 70 — Un mot concernant la Géographie botanique des Bambusacées en Asie. Malgré le manque de renseignements précis sur l'aire occupée par beaucoup'de bambous, nous désirons appeler l'attention sur la répartition des espèces connues dans les diverses contrées de l'Asie. Gamble, dansson admirable monographie des bambous de l'Inde énumère et décrit 115 espèces indigènes dans la péninsule indienne. E’auteur ajoute que sa monographie ne comprend certainement pas toutes les espèces de l'Inde, et qu'il en connait d’autres dont il ne possède que des ma- tériaux de classification insuffisants. Ce vaste territoireaux chmats les plus divers est donc peuplé de plus de 120 Eee ces de bambusacées réparties en 14 genres. Les ouvrages traitant des bambous du Japon mention- nent environ 55 espèces et variétés, la plupart indigènes. Il est assez probable que ce nombreest au-dessous de la réa- lité et que ce territoire, relativement restreint recèle enco- re des espèces ou des variétés non décrites. C’est d'autant plus probable que les petites espèces y sont en majorité, et que, confinées dans les forêts et les montagnes, elles ont pu échapper Jusqu'ici aux recherches. Nos connaissances relatives aux bambous de Chine et de Corée sont beaucoup plus rudimentaires : moins d’une dizaine d'espèces sont introduites en Europe, Munro en cite une douzaine d’autres environ. Parmi ces quelque 25 espèces, 1l y en a qui sont communes au Japon et à la Chine. Ce nombre restreint d'espèces Chinoises et Coréennes ne parait pas devoir provenir de la pauvreté de la flore; mais bien plutôt du manque de renseignements. Comment, en. eliet, croire que ces immenses territoires où l’on rencontre Maté. ‘hu Has à lab où Sd £ : d + les climats les plus divers ne recèlent pas un nombre d'es- pèces indigènes au moins égal, si non supérieur à celui que l’on rencontre au Japon. Cette opinion semble corroborée par le fait que la ma- jorité des espèces Chinoises que nous cultivons en Europe ont été recueillies dans les provinces du Nord, qui résistent bien au climat de la Belgique et pour les- quelles l'Algérie parait trop chaude et trop sèche. Il sem- ble donc probable que dans les montagnes, dans les pro- vinces centrales et dansles régions méridionalesde la Chine, dans la Corée dont nous ne connaissons rien ou pres- que à ce point de vue, il doit exister bien des espèces encore insoupconnées. Ces contrées nous réservent probable- ment la découverte du trait d'union, entre les espèces montagnardes du Japon et les espèces des plaines du nord de la Chine, et entre ces dernières et les espè- ces tropicales de l'Inde. C'est là, pensons-nous que l’on peut encore faire une riche moisson de formes intéressan- tes et rustiques qui viendront un jour embellir les parcs et les jardins d'Europe. Nous croyons que dès à présent les missionnaires chrétiens pourraient nous aider à recueillir des matériaux de classification qui permettraient de préci- ser quelles sont les nouvelles espèces qu'il conviendra d'introduire vivantes. En terminant, nous dirons aussi que sur une si vaste étendue de pays, l’un ou l’autre district doit voir chaque année se manifester la floraison générale d'une espèce, et qu’en appelant l'attention des missionnai- res sur ce fait,il serait peut-être facile d'importer des graines et de recevoir ainsi bien des espèces à peu de frais en quelques années. | ES @} . ONI LOË ie 102% 13. 14. 5) 10: NUL Ines IO. 20. — 72 — BIBLIOGRAPHIE. . ASCHERSON, P. und GRAEBNER, P. Synopsis der mitteleuro- päeschèen Flora. Berlin 1002. Wolume [ep 06e; .… BAILLON;:H. Histoire des Plantes. ome Xp pren Paris, Hachette et Ci 1804 . ENGLER, À, und PLANT1, K. Die natürlichen Pflanzenfami Em e . Leipsig, W. Engelman 1880. . FRANCHET et SAVATIER. Enum. plant, in Japomamenese 2 volumes. Paris 1875-70. ed J.-S. Bambuseae of Bristish India in Bull. Jard. or of Calcutta, 1806: MSC Gone Done atio graminum faponiae. Bull. Herb. Boissier, Mome VIT) pps ro rec; , KATAyAMa NAOHITO Nippon- chiku-fu. Tokyo 18 mai 1885. . MAKINO, T. Bambusae Japonicae Bot. Mag. of Fokyo. Vol. XIV, 1900. MAKINO, de Dec des prod. forest. envoyés à Pex- pos. univ. de 1900 à Paris par le Minist. de l’Agric. et du Comme por: MaAKkINO, T. et SHIBATA, <. On, Sas tre genus Of Bambusaseae and its affinities. Bot. Mag. of Tokyo.Vol. NP pb Mo TOO MATSUMURA, J. Shokubutzu-Mei-1. Enumerat-osser - scient. names of both. nat. a. for. Plants, sw romamed Japanese names. Tokyo 1895. :Muüxro, W. Monograph of Bambusaceae. Tr ansactions of the Linn. Soc. of London. Vol. XX VI, 1886. RIVIÈRE A°et C. Les Bambous, Vécet® culte -Evrope. en Alrénmie ete Permet 1870. Bulls darkeck: matation, ro, Rue de lille: ROUTLEDGE, l::The Bamboo and’ its! Freatmen teens 1870. RuPReco Ole Bambuseae in mem. Acad. Petrop. 1830. Sarow. Sir E. The culture of Bamboo in Japon rames of the Asiatic Society of Japan, Vol. XX VF Mraduetion du Nippon-chiku-fu). SCHROÔOTER C'ALe Bambou et son importance comme plante utile. Zurich 1885. SHIBATA, K. Contribution à l’histoire du développement des Bambous. Journal of the-College of sciénce: Amp: Univ. 06 Fokyo: Japan Vol EMrceo! our et ZUCCARINI. Flora Japonica Pued "Mere 1823-70. VAN DE POLDER, L. De Cultuur der Bamboe in Japan Bulletin van het Kolonial Museum to Haarlem, Maart 1804. (D’après divers livres japonais). re espèces oe de à . nt de grand : intérêt horticole et commercial PHYLLOSTACHYS PUBESCENS, QUILIOI, MITIS, rs SULPHUREA, BORYANA, NIGRA, VIRIDI-GLAUCESCENS, VIOLASCENS, AUREA : et ARUNDINARIA JAPONICA (MÉTAKE). miers élevés en pleine terre et Plantes diverses à Establisment for hardy Japanese plants V..N. GAUNTLETT, and C’, Proprietors, __ REDRUTH-ENGLAND SELS \ | flowering shrubs ; Japanese Iris ; maples ; Fe re Rhododendrons. sement a ‘introduction directe de plantes rares ou nouvelles du dapon ce : , leurs preuves de rusticité en Europe. | tres tonbreuse fe de Bambous ayant fait Ppix de l'Abonnement _ BELGIQUE, UN AN : 5 fr. 50 . | UNION POSTALE, UN AN : 6 fr. 00. . hes Hbonnements partent du 15 Janvier. | On trouvera ci-contre UN BULLETIN D'ABONNEMENT. +. AVIS À MM. LES HORTICULTEURS. Ce numéro parvient à plus de trois cents . : cialistes et amateurs de Bambous, appartenant à plus de quinze nationalités. Le nombre des destinataires des. Fe numéros suivants sera bien plus important. TES ie Nous engageons donc ie les Hortieulteurs qui PIE ee LS annonce à imprimer sur notre couverture. FH 1 livre. Une demi-page d'annonce, un an | 20 mares. … à 25 francs. sé a Un quart de page d’ annonce, un an - Autres dimensions à forfait. ---- TS 16 Auril 1906 ————_—__—__ __]_—_ _—_ —— — ———— ——_——— — © SON ÉTUDE, É : _ Sa Culture, son Emploi. BULLETIN PÉRIODIQUE Vade-Mecum et Intermédiaire de tous les Amis des Bambous. | Adresser toutes les communications au fondateur, Jean Houzjeau de Lehaie, Ermitage, Mons, Belgique. Ce Numéro : UN FRANC. = a —_—_—_— — “ Typo-Litho A. LrBERT, Croix-Place, Mons. DOMAINE DE. PRAFRANCE : 0 Générargues (Gard) France. Gaston Lu propriétaires Graines de Conifères, Chênes du J apon Gt d’ AE 3 A Palmiers, ni etc. ;. + et F ruits de 1OEee 2 sortes. de Vastes cultures de BAMBOUS rustiques, disponibles tout l'hiver en exemplaires de toutes forces 1 et tailles yusqu'à 15 mètres de hauteur pour les prete espèces. RER PHYLLOSTACHYS pubescens, Quilioi, mitis ,sulphured, x 1 violascens, viridi-glaucescens, our nigra, auréa, VS (Henonis attendu). DURS ARUNDINARIA Japonica, Simoni var. variegata, F CES tunei, auricoma. Ë Lee BAMBUSA quadrangularis, disticha. e Tiges de bambous pour meubles, cannes à. à Dé DE 4 “ _ manches d'outils, échafaudages, échalas, perches, Fes Le tuteurs, été; etc. as On correspond en Allemand et en Russe. - Catitoses franco sur int $ 52 SOMMAIRE. “Ur | PAGES s [ Le Bambou au Japon au point de vue com MN mercial - 73 LEE IT. Principes de Culture des Bambous HiStiqueR se envisagés comme plantes rhizomateuses(sui- te et fin) H. Drion, Marlagne (Namur) Bel. 1h | III. L'industrie des chapeaux de Bambou à Java. _ D: Prof. E. De Wildeman (Bruxelles). #. “ 1 IV. De la résistance des Bambous pendant leur”. transport . Het Be V. Le Bambou instrument de crime et de supplice. de. VI. Bambusacearum partes enumeratae secundum descriptionis ordinem. Avecia collaboration de M'le D’ Proï. E. Pftzer:de Heure Bai VII. Les travaux de la saison. _ 89 VIII. Varia : Conserves de pousses de Bambou ; 34 Fourrage de Bambou ; Les nb TA d'Afrique, E.-De Wilidéman "010 2 Voir les annonces sur la couverture. AVIS. — Nous avons décidé de faire alterner les brochures de 20 et de 40 pages, añn de rester dans les limites de poids permettant pour les premières l’affranchissement d’un port, sans diminuer la matière contenue dans deux . numéros successils. Le Bambou au Japon au point de ve commercial. Ha Pes procédés de.culture industrielle du bambou au Japon diffèrent beaucoup de ceux que nous mettons en pratique dans nos jardins pour l'obtention de touîtes ornementales. Ces méthodes ayant été minutieusement HéCnires pan MS LE Man .de Polder (1) et Fairchild (2), nous ne nous y arrêterons pas ici. Les précautions prises pour la récolte et la conservation des chaumes ont la plus grande importance pour la qualité du bois. Pour avoir le maximum de valeur, les chaumes doivent être âgés de quatre ans au moins et de six ans au plus, au moment de la récolte. Il faut choisir pour la cueillette l’époque de repos de la végétation ; sinon le bois est de peu de valeur et les insectes l’attaquent. Aussitôt après la récolte, les _chaumes, dépouillés de leurs branchettes, sont classés par grandeur et grosseur et réunis en bottes serrées afin de les maintenir droits. On les place à l’ombre dans un endroit sec et bien aéré, où ils sèchent pendant toute une année avant d’être utilisés. , Suivant les usages auxquels on les destine, ils subis- sent diverses préparations dont le but spécial ne nous est pas suffisamment connu. Suivant les cas, on les expose longtemps à l’action de la fumée ; ou, après les avoir hui- ones durcit au eu : ou encore on en perce les dia- _phragmes, avant de les soumettre en dedans et en dehors à l’action de lait de chaux ou d'acide sulfurique dilué. Pour la confection des meubles, les chaumes sont colorés par divers procédés, gravés à l’acide, marbrés de noir au féu, blanchis à l’eau.de riz, ou ramolis et contournés après une cuisson spéciale. Les chaumes font l’objet d'un commerce considérable au Japon à l’intérieur et à l'exportation. ; mais en Europe (x) Bulletin van het Kol.Mus. te Haarlem, Maart 1894. De cultuur der Bam- boe in Japan, door L. Van de Polder. * (2) Japanese bamboos and their introduction into America, by David G. Fairchild. Washington, Gov. print. office 1903, FA | leur prix élevé chez les négociants, leur rareté relative en limitent l'emploi. Quand on voit la multitude d'utilisations que leur donnent les Japonais, il paraît bien probable que, s'ils étaient mis en vente à bas prix, les usages s'en multi- plieraient en Europe. Les Japonais font avec le bambou, et principalement avec les Phyllostachys Quilioi et Heñnonis, la charpente et la toiture de leurs habitations, les couvre-joints des cloi- sons, les plafonds, les ornements des irises et des cymai- ses, les treillages qui garnissent les baies des fenêtres, les nattes, les stores, les balustrades des vérandas, les kios- ques rustiques entiers, les gouttières, les chevilles d’as- semblage. Evidemment, pour plusieurs de ces usages, nous possédons des matériaux plus appropriés à notre cli- mat et à notre genre de vie ; cependant dans bien des cas l’emploi du bambou ajoute à l'agrément de nos demeures: c'est ainsi qu'il est très apprécié pour la confection de meu- bles rustiques et légers. Les Orientaux transforment les chaumes en solides cordages, en étoîfes grossières, en cha- peaux, et même des branchettes ils font d’élégants réseaux à fines mailles carrées qu'ils portent sous les vêtements. Nous avons pu en examiner un, en Îorme de Jersey, garni d'entre-deux de soie brodée, qui était d’un travail admi- rable. Certains genres de sandales, de chaussures sont garnies des gaines blanches et résistantes du Kazwashiro- dake. Les parasols, les éventails, une infinité de jouets d'enfant sont en bambous. | Maint ustensile de ménage en est tiré : des seaux, ton- nelets, robinets, brocs, cobelets, assiettes, plats, plateaux, coupes, cuillères, les bâtonnets de table, des couteaux, des boites et des étuis de tous genres, des pots à à fleurs, des vases à bouquets, les manches de presque tous les outils, les cannes à pêche, les balais, les échelles, les perches, les gaules. D'après certains’ rites religieux, C'est. AinembAseRte chaume entourée de sa motte compacte de racines qui doit frapper le gong sacré des temples. Des coutelas, des poignards, des fourreaux de sabre, des bois de lance, des arcs, des flèches sont confectionnés en bambous. Les rhizomes servent à appliquer la baston- nade ; ce sont d'excellentes cravaches, des cannes solides et flexibles. Toutes les parties ligneuses de É plante servent à fabriquer d’excellent papier très apprécié et employé qui, huilé est imperméable et aussi résistant qu'une étoîffe. Les principales espèces mises à contribution pour ces emplois sont le Ph. Quilioi, Ma-dake ; le Ph. Henonis, Ha-chiku Érses variétés ; le Ph. nigra, Kuro-dake et ses variétés l'A. Simon, Me-dake, et ses variétés ; l’ A. Japonica, Ya- dake et d’autres encore. Toute la vannerie est faite en bambou fendu ou entier : cette matière première est bien plus belle et solide que l’osier ; le Sasa borealis, Makino et Shibata, Suzu- dake est l’une des espèces les plus employées pour cet usage. Le Ph. pubescens, M6sô-chiku, est aussi une espèce des plus utiles. En chauffant ses jeunes tiges dès leur complet développement, on en extrait une abondante ma- ère cireuse susceptible des mêmes emplois que la cire d'abeille : une forte tige convenablement traitée en donne environ un kilogramme. Cette espèce fournit des jets comestibles que les Asiatiques consomment en grande quantité, et que les Européens estiment aussi beaucoup. Un hectare de AZ6s6-chiku peut donner, après dix ans de plantation, 20 à 22.000 kil. de jets comestibles chaque Mec, nest. du reste. pas: la-seule espèce dont on mange les jets : ceux des Ph. Quilioi, B. vulgaris, Wend- land, B. marmorea, Mitiord, Kan-chiku, et de bien d’au- tres sont fort appréciés. Les jets de 47656 peuvent attein- dre le poids de 5 kil. Ils sont cueillis comme les asperges, dès que la pointe affleure le sol ; les terrains légers et chauds fournissent les produits les plus beaux et les plus délicats. Ceux qui ne sont pas consommés immédiatement sont séchés ou transformés en conserve ; on les transporte ainsi au loin, dans les provinces froides, jusqu’en Mand- chourie et même en Europe. Ce n’est pas, comme chez l’asperge, la pointe du jet qui est utilisée comme légume : chez le bambou, cette pointe est constituée de gaînes coriaces, filandreuses, immangeables, tandis que la base de la pousse est charnue et tendre dans son jeune âge : au point de vue alimentaire, ce légume se présente donc comme l’artichaut, dont le porteleuille constitue la vraie partie nutritive ; mais chez le M6s0 cette portion peut peser plusieurs kilogrammes. La culture du M6$s6 comme légume aurait les plus g srandes chances de succès dans le Sud et l'Ouest de la France. Nous pensons qu’en Belgique il restera une plante ornementale de tout premier ordre. A la saison de l’abatage des chaumes, le feuillage de toutes les espèces estdonné aux bestiauxetaux chevaux com- — 76 — me fourrage vert, souvent bien rare à cette époque. Nous avons pu constater à nos dépens, lors de nos deux derniè- res importations de ces plantes, qu'en Belgique les che- vaux en sont très friands. On sait que dans l’Inde et ailleurs certaines espèces de grandes bambusacées fournis- sent parfois, lors des floraisons générales, des quantités énormes de graines. Au Japon, certaines espèces de bam- bous nains (1) portent chaque année une abondante mois- son de graines qui constituent une resssource pour l’ali- mentation. On en fait du pain, et on les utilise comme Île riz et l'orge. Comme ces espèces, très résistantes et enva- hissantes, forment des sous-bois dans les forêts, jusque dans les provinces du Nord, c'est un appoint de nourri- ture obtenu sans autre travail que celui de la récolte. Voici l’analyse de ces graines (2) qui constituent un aliment de valeur, comme on s'en rendra compte en les comparant aux analyses d'orge et de froment que nous y joignons pour terme de comparaison : So are à | | FT ol RGE | FROMENT Eau. 11,98 15,28 13,56 Albuminoiïdes 10,75 11,43 12,43 Huile 1,53 h.72 x70 Cellulose 3,25 2,01 2,66 Hydrate de carbone HIS A 67,81 67,89 | Cendres I,04 M RE 1977 1,76 | Les chaumes convenablement préparés ont une résis- tance extraordinaire ; c'est ainsi que l’on en fait des con- duites d’eau sous terre et au-dessus du sol, des ponts, des norias, des radeaux, des pilotis, des clayonnages pour maintenir les berges des rivières et mème des moules de fonderie : ce sont ces Ph. Quilioiet Henonis qui sont lesplus usités pour tous ces usages, comme étant les grandes espè- ces dont le bois est le plus résistant à tons égards 1e Re pubescens qui fournit des chaumes plus gros, mais moins réguliers, paraîtavoir au Japon un bois de qualité inférieure que l'on écarte detoute constructionsoignée. [A suivre.) (x) Appartenant au genre Sasa nouvellement créé.Voir : Makino et Shibata : On Sasa, a new genus of Bambusaceae and its affinities. Bot. Mag. of Tokyo Vol. XV, p. 160, 1goI. (2) Van de Polder, L. De Cultuur der Bamboe in Japan. Bull. vän het Kolonial Museum te Haarlem, Maart 1894. page 20. Es 74 Le Principes de culture des Bambous rustiques envisagés comme plantes rhizomateuses (SULPE (1) Au printemps, les turions émergent du sol, nourris surtout par les réserves accumulées dans la tige souter- raine — le rhizome — qui les porte. En l'absence de véritables feuilles sur les turions, la fonction chlorophi- lienne se jait principalement par les feuilles des chau- mes anciens, devenues chaque année plus abondan- tes. Quelques semaines plus tard, le turion a acquis toute sa hauteur, 1l montre ses premières feuilles ; peu de temps après l'arrêt de sa croissance, il contribue au développe- ment des rhizomes nouveaux qui sont d'autant plus vigou- reux que les tiges sont plus nombreuses, plus fortes, plus abondamment pourvues de feuilles et de racines. D’année en année, les rhizomes seront donc mieux alimentés et les turions mieux nourris. C’est ainsi que la plante acquiert de la vigueur et une plus grande force d’expansion, en même temps qu'elle envahit le sol. Enfñn,de cette relation entre les chaumes anciens et les rhizomes nouveaux, et entre ces rhizomes et les nouveaux turions, 1l se dégage l'explication de ce fait dûment cons- taté, que si l'on importe une bonne toulie de fortes tiges, munie d’un tronçon de rhizome pourvu de bourgeons, on obtiendra, dès l’année suivante, des chaumes d’une dimen- sion que l’on n'aurait pas pu obtenir en cultivant sous notre climat une faible division, même après un grand nom- bre d'années. Le fait est bien connu au Japon et voici comment l’exprimait M' Sato Shinyen, un amateur érudit: _« Une touffe de bambous de la charge d’un homme demande dix années pour devenir iorte ; mais une touffe de la charge de dix hommes, le devient en un an » L'exposé de ces phénomènes nous permet de justilier l'opération du pincement telle qu'on la pratique dans les cultures les mieux tenues du Japon. Dans toute plantation, la grosseur des turions est en rapport avec la vigueur du rhizome qui les porte ; c'est pourquoi les turions les plus minces sont enlevés dès leur apparition, afin de faire périr les rhizomes (x) Voir page 45. = 78 ee trop faibles qui les portent. Toutelois cette opération n’est pratiquée qu'après la quatrième année de plantation, parce qu'il importe, avant tout, de produire un couvert complet qui maintienne le sol ombragé. Nous comprenons encore par ce principe d'aménagement, pourquoi les fortes tiges des touffes isolées naissent toujours au sein du massif, jamais sur le pourtour. Il est donc à conseiller de planter par groupes assez étendus pour créer un couvert complet, si l’on veut obtenir plus rapidement de fortes tiges. L'âge d'abattage des tiges est aussi un point très important. On ne doit jamais les couper avant qu'elles n'aient atteint l’âge où leur activité dans la nutrition des rhizomes est terminée. Il est admis par les praticiens japo- nais qu’il correspond à la quatrième année. Toute tige de quatre ans peut être impunément coupée, parce qu'elle ne peut plus concourir à l’alimentation de la plante. En terminant cette notice, nous sommes cependant obligés de reconnaître que les phases de la végétation de nos bambusacées ne se succèdent pas avec la régularité mathémathique que nous leur avons supposée. Souvent quelques chaumes isolés se développent au départ de la première végétation de printemps, d’autres pendant le cours de l'été, et enfin les plus tardiis sont généralement chez nous détruits par les intempéries de l'hiver ; mais on observe cependant très nettement une époque, propre à chaque espèce, à laquelle les chaumes apparaissent en foule. C’est le moment de l’activité normale de l'espèce ; les autres chaumes sont ou bien des chaumes anticipés, ou bien des chaumes retardés. Les chaumes les plus vigoureux apparaissent ordinairement au moment que nous avons appelé l’époque normale, ou dans le cœur de été. A cause de leur origine insulaire, le facteur le plus important de la culture des bambous japonais est une humidité constante, capable de favoriser la production d’abondantes racines, autant que la formation des rh1zo- mes et d'assurer la régularité des phénomènes toujours très actiis de la circulation pendant la période végétative. Dans nos climats occidentaux exposés à de longs inter- valles sans pluie, les irrigations et les arrosages sont pour ainsi dire indispensables pour faire produire le maximum de développement aux Phyllostachys. Le but final de toute culture est de transiormer les engrais en matières végétales. Le cultivateur n'y par- nb di cast aise tee vient que par deux moyens : 1° le choix des engrais les plus promptement assimilables, et, 2° le choix des plantes capables d’absorber le maximum d'engrais dis- momble"Qladis 1lpouvait se contenter de ces races frugales, n'exigeant que peu de nourriture assimilable “pour arriver à maturité ; mais ces races incapables _ d’absorber les fortes famures ne rendent que de médiocres récoltes. Elles sont aujourd’hui complètement délaissées. On n'utilise plus que les races qui, pouvant consommer rapidement de grandes quantités d'engrais, sont seules capables de produire une abondante récolte. Nos bam- busacées occupent la toute première place parmi les plantes possédant cette précieuse qualité. Ce fait seul justihe et la grande extension que leur culture a prise au Japon depuis une vingtaine d'années, et les métho- des de plus en plus intensives qu'on leur applique. Nous n'avons donc rien à craindre de leur grande voracité, puis- que c'est précisément le gage le plus assuré qu’elles puis- sent nous donner de leur haute valeur culturale. Si, par ce petit article de vulgarisation, adressé aux jar- diniers, nous avons démontré clairement qu'ils doivent concentrer tous leurs soins à la production de la fige souterraine du bambou, et que l’art de cette culture se résume à savoir déterminer, dans chaque cas particulier, la méthode la plus intensive de production de gros rhizo- mes, notre but aura été complètement atteint. H. DRION, Marlagne (Namur), Belgique. Lindystrie des chapeaux de bambou à Java. M. P. Serre, vice-consul de France, a, au cours de ces dernières années, dans diverses publications, attiré l’at- tention sur cette industrie d'introduction récente dans l'Ouest de Java. Elle y fait vivre actuellement plus de _ 60,000 indigènes. C’est un Chinois ayant longtemps habité Manille qui a installé cette fabrication dans la Résidence de Bantam. | Le chapeau obtenu à l’aide de lanières découpées dans l'écorce d’un bambou spécial aurait le grand avantage, sur le Panama et le Manille de coûter beaucoup moins cher : mais il présente l'inconvénient de jaunir à l’airet de ne pas supporter le lavage. C’est l'homme qui se charge du découpage du bambou et de la préparation des lanières minces et étroites ; ce sont les femmes et les enfants qui tressent les fibres. Il leur laut environ deux jours pour tisser un chapeau qui sera vendu sur place environ 20 cents, soit 42 centimes. On distingue à Java une dizaine de qualités suivant la finesse de la Hbre. Depuis environ deux ans, par suite de grands achats effectués par des maisons françaises et américaines (de New-York), les prix des chapeaux de bambou ont doublé à Java pour les quali- tés ordinaires ; les autres ont augmenté de 50 °/.. Actuel- lement, les chapeaux ordinaires se paient 35 à 42 centi- mes, au lieu de 22 à 25 centimes, et les meilleures qualités atteignent parfois le prix de 85 cents, soit environ 1 Îr. 75. Ces chapeaux sont toujours doubles, les deux formes de qualités différentes, l’intérieure toujours un peu moins fine; ces deux formes sont remaillées sur les bords. Après cette opération les chapeaux sont plongés dans un bain de bisul- lite de soude, puis séchés au soleil. On avait essayé le blan- chiment des chapeaux à l’eau oxygénée; mais les produits ainsi préparés n’ont pas été acceptés comme produits bruts par les paysauxquelsilsétaientdestinés,etila fallurevenirau blanchissage moins complet par le bisulfite de soude. Ce traitement enlève un peu de la coloration jaune sale du bambou, mais il fait apparaître dés taches sur certains cha- peaux, taches dues à l’action chimique du sel sur le jus, très riche en tannin, des iruits que mangent en travaillant tisseurs et remailleurs. Ces chapeaux, qui ne pourraient être écoulés tels quels,sont cédés à bas prix aux Chinois de Batavia qui les teignent et les vendent dans le pays. Un acheteur européen a trouvé cependant un emploi pour ces chapeaux tachés : il les transforme en casques contre le soleil. À cet effet, le chapeau brut est placé sur une Îorme métallique chauffée au gaz, puis enduit d’un vernis pour lui donner rigidité et imperméabilité ; on le recouvre ensuite de toile et on le double de satinette verte. On peut naturellement modifier les formes, et dans ces derniers temps on a créé de forts jolis modèles de chapeaux de dames. L’exportation se fait en empilant sans soin les chapeaux bruts dans des caisses ; on peut en loger de 1200 à 2100 par caisse d’une consenance de o, m*610 seulement. On NI ns de. « + qd tes estime qu'en 1904, ; ancien monde aurait reçu 2500 caisses contenant environ 4.000.000 de ces chapeaux. Une seule maison de Java ne aurait expédié à elle seule, jusque 30.000 chapeaux par semaine. Les chapeaux fabriqués au Tonkin par un procédé assez semblable et avec une matière première analogue seraient moins estimés. Ils sont moins rigides, toujours simples, et on reproche au Tonkinois de préparer pour le tissage des lanières trop épaisses. Plusieurs sociétés s'occupent actuellement à Java du commerce de cet article ; nous avons même une « Société Coloniale Indo-Belge » qui a son siège à Kali-Besar (Batavia) qui traite ce produit et est représentée à Anvers Pau MM. H Fasting & Cie. Ce commerce a de l'avenir, car la demande dépasse toujours la production. D' Proï. E. DE WILDEMAN. { De la résistance des Bambous pendant leur iranport. Jusque dans ces dernières années, nous n'avions intro- duit que de petites piantes de bambous d’un poids très fai- ble, et généralement en pots. Expédiées en grande vitesse, elles ne mettaient que quelques jours à nous parvenir. Leur façon de se comporter ne pouvait donc en aucune manière servir de critérium pour apprécier leur endu- rance. En septembre 1903, nous recumes un premier envoi de bambous expédié en petite vitesse, qui était resté dix-huit jours en route Nous avions fait empailler non seulement les mottes, mais aussi les tiges et le feuillage et mal nous en prit, car un temps pluvieux et doux avait favorisé la fermentation et, au déballage, presque toutes les feuilles étaient mortes et détachées. Seul, un Ph. Boryana avait conservé une bonne partie de son feuillage. Cet envoi comprenait trente-deux grandes tiges écimées (hélas) à six mètres ; ces soins excessifs de l'emballage en firent périr cinq, mais les vingt-sept autres se couvrirent d'un abon- dant feuillage au printemps suivant. En avril 1904, nous avons recu un envoi qui à mis 7 Soie vingt-et-un jours à nous parvenir. Pendant ces trois semaines, le temps ut sec et le ciel presque continuelle- ment découvert. Les plantes n'étaient aucunement embal- lées et, pour comble de malheur, l'expéditeur n'avait pas fait bâcher le wagon ! Naturellement les plantes n'avaient pas été arrosées en route, les compagnies de chemin de ier n’ont pas encore pour les végétaux la même sollicitude que pour les pigeons. Cet envoi comprenait vingt-cinq plantes de cinq à six mètres de hauteur. Quatre arrivèrent mortes de soit : ce n'étaient pas celles qui, se trouvant au-dessus du wagon avaient protégé ies autres contre les ardeurs du soleil, c'était toute une espèce, provenant d’un sol sablon- neux qui n'adhérait aucunement aux racines. Indépen- damment de cet accident, nous avons pourtant cru remar- quer que cette espèce, le Ph. Viridi-Glaucescens, Rivière, est d’un transport moins facile que les autres. Plusieurs autres touiles étaient en très mauvais état et moururent ; mais le plus grand nombre conserva ses tiges et même, chose à peine croyable, des touîftes de Ph. Quilior, exposées au plein soleil pendant tout le trajet, n'avaient nine feuille morte, m1 même une seule feuillemouleess sécheresse. C’est une preuve'de la grande ressens cette espece carla terre des mortes était absolument sèche quand nous {es avons reçues, au point de surnager un instant quand nous les avons trempées dans un étang. En iévrier 1905, nous avons reçu un envoi du Japon. Nous dirons un mot de la méthode d'emballage qui a donné d'excellents résultats dans cette circonstance, L’expéditeur avait laissé le feuillage complet ; chaque motte était soigneusement enveloppée de sphagnum bien humide tixé par des liens en paille de riz Pis, sumume couche de paille de riz placée au fond de l’un des bouts de la caisseil avait couché une rangéede mottes qu'il avait im- mobilisée au moyen d’une traverse en bois appuyant sur les tiges en avantdes mottes. Il avait alors tassé de la paille de riz entre les mottes, les avait recouvertes d'une couche de même paille ,et avait établi un second lit sur le premier, l'avait immobilisé avec une seconde traverse, et, continuant ainsi, avait garni les deux bouts des caisses de mottes dont les tiges s’entrecroisaient, emplissant de feuillage tout l’es- pace de 1 m,50 environ laissé libre entre elles. Cette partie médiane prenait jour et air par deux larges ouvertures gar- nies de toile métallique pour empêcher l'introduction des rongeurs. Pendant le transpor t-cinquante-deux jours- PE | CT DEves re rien n'avait bougé à l’intérieur des caisses, qui avaient cepen- dant dû subir bien des chocs au cours de nombreuses manutentions. Au déballage, nous en avons retiré quatre- vingt-deux plantes. Toutes les mottes étaient encore modé- rément humides. La paille de riz et le sphagnum avaient un peu moisi; maisles bambousétaientintacts. Par unhasard heureux ils n'avaient pas subi de gelée à leur arrivée en Europekceut été. une-cude épreuve après les chaleurs de la mer Rouge. Sur ces quatre-vingt-deux plantes, soixante- quinze étaient parlaitement vivantes ,--mais cinq moururent dans la suite —. Beaucoup avaient poussé en route, leurs feuilles étiolées, blanches ou jaunes prirent couleur en peu de jours dans la serre tempérée. Quelques-unes avaïent commencé à développer des tiges qui continuèrent à pous- ser après leur arrivée. Un Ph. pubescens var. heterocycla possédait une jeune tige atteignant deux mètres, qui avait entièrement poussé dans sa caisse, s’y contournant faute d'espace. Quarante-sept de ces plantes portaient encore des feuilles vivantes développées au Japon,et une quinzaine d’entre elles avaient conservé fout leur feuillage en excel- lente santé. Presque toutes ces dernières appartenaient au genre Bambusa. Les dernières feuilles parties du Japon en décembre 1904, moururent et tombèrent seulement en septembre 1905 à l’Ermitage : c'étaient des feuilles de Bambusa Nana var. Alphonse-Karri (1). En avril 1905, nous avons ramené de Praïfrance un chargement de 8ooo kil. de grosses et grandes plantes comprenant cent cinquante tiges de première grandeur. Le transport n’a duré qu’une semaine, quoique la distance parcourue fut de 1100 kilomètres à peu près. Un temps pluvieux a favorisé cet envoi si bien que le feuillage de bresquentoutes les tiges demeura intact, et que nous n'avons perdu des suites du transport que quatre ou cinq (1) À propos de la résistance et de la longévité des feuikes, nous ne pouvons résister au désir de citer un exemple, quoiqu'il ne se rapporte pas à un bambou. Au début de la grande vogue des Catileya labiata automnalis lancés par Mr Linden sous le nom nouveau de Cat. Waroqueana, une firme anglaise fit vendre publi- quement quelques centaines de plantes de cette espèce à Gand chez Mr Jules De Cock: L’une des plantes que nous avons acquises à cette vente portait trois feuilles dont une agée de trois ans à ce moment, ne mourut que onze années plus tard. Elle était donc agée alors de quatorze ans : treize bulbes plus jeunes placés sur le même rhizome en témoignaient indiscutablement. Ce fait indivi- duel, la plupart des feuilles de la même plante étaient mortes à l’âge ordinaire, avait attiré dès longtemps notre attention et aucune erreur n’a pu entacher cette observation : la plante en question n’ayant pas quitté notre serre tempérée et ayant été l’objet d'observations presque journalières. Le limbe de cette feuille ‘était extraordinairement ridé, quand il commença à jaunir puis à se dessécher. Re D tiges, parmi les moins hautes. Cet envoi comprenait uné douzaine de tiges dépassant quinye mètres de hauteur (cinquante pieds). Elles ont toutes repris, confirmant ainsi pleinement notre opinion que l'écimage des bambous est inutile quand on les plante dans un climat aussi humide que celui de la Belvique ou de l’Angleterre. Nous avons reçu le 2 mars de cette année un nouveau chargement important. Il est encore trop tôt pour faire état de la bonne mine des plantes, mais nous croyons que malgré vingt-quatre jours de voyage pour une partie et seize pour l’autre, leur santé n’est aucunement compro- mise. Nous croyons donc pouvoir dire que la transplanta- tion des bambous n'est pas plus difficile que celle de là plupart des « evergreen » (plantes à teuillage persistant). Le bambou instrument de crime et de supplice. Ces végétaux qui accroissent le bien-être des popula- tions habitant les contrées où ils poussent en abondance, servent aussi à des œuvres néfastes. C’est une coutume courante chez beaucoup de popula- tions de confectionner en bambou des coutelas et des poignards légers et solides. Un éclat pris à la base d’une tige, bien taillé et eflilé, fait un poignard redoutable. Nous avons pu examiner une telle arme, un coutelas ayant servi à perpétrer un assassinat au Siam, pièce à conviction qui fut produite au cours d’un procès. Dans les contrées tropicales, un certain nombre de bambous ont des gaînes couvertes de poils. Les indigènes recueillent ces poils, les pulvérisent et les répandent sur la couche ou sur le linge de ceux qu'ils veulent empoison- ner. L'apport de cés poils sur les muqueuses, et même sur la peau, surtout aux plis des articulations, produit des inflammations suivies d’ulcération. Les plaies causées par cette fine poussière s’enveniment, se contaminent d’au- tant plus facilement que l'usage des antiseptiques est inconnu de ces populations, et que ces minimes parcelles de cellulose insoluble cheminent dans les tissus à la manière des aiguilles. La mort arrive lentement après des phases variant d’un individu à l’autre, suivant le genred'in een fection de la plaie et suivant le siège de l’ulcération ; mais toujours après une agonie longue et atroce, et sans que la moindre trace de poison puisse se découvrir. La mort paraît causée par une plaie malsoignée, ou un ulcère malin : le coupable est souvent à l'abri de tout soupçon ! Récemment, un animal domestique a succombé à cette étrange intoxication dans le Midi de la France. Une chienne de chasse avait pris l'habitude de fureter dans un bosquet de Ph. pubescens. Au printemps, quand les jeunes tiges surgirent de tous côtés, armées de leurs _ poils terribles, l'animal commença à présenter les symp- tômes d'une inilammation des yeux, puis du nez. En peu de temps elle devint aveugle, ses yeux se fondirent en plaies purulentes, ses sourcils d’abord, puis la peau du front et du crâne se tuméfhièrent, se boursoufflèrent, le nez se détlorma et il fallut abattre la pauvre bête pour abréger un supplice que rien ne pouvait soulager. C'est là un exemple frappant de la défense de la jeune tige encore tendre contre les animaux qui s’en approchent et peuvent la briser. Nous pensons toutelois que la virulence de ces poils est variable : c'est ainsi qu’en maniant des gaines de PA. pubescens récoltées à Praîrance nous avons contracté un commencement d’inflammation des muqueuses ; tandis qu’en étudiant les gaines de la même espèce développées en Belgique, nous n'avons éprouvé aucun inconvénient. Les Chinois, comme l’on sait, sont extrêmement ingé- nieux, même dans l'invention des supplices. Ils ont recours au bambou pour appliquer la bastonnade. Les tiges et surtout les rhizomes sont des instruments raffinés de tor- ture. Quand on en porte des coups, les renilements des nœuds broyent les tissus, font des chapelets d’ecchymoses Édéchimentiä peau en, peud'instants. |. Mais ceci n’est qu'un jeu auprès de l’infernal supplice que la croissance de la jeune tige a suggéré aux Orientaux. Empaler un homme sur un pieu de fer ou de bois, ü, le vilain meurtre, fi, la besogne salement exécutée. Non, non, il y a mieux que cela dans un pays où le bambou pousse vigoureusement. Dans certains districts, quand le juge a ordonné d’empaler un condamné, on le mène dans un bois de bambous. L'air y est d’une délicieuse frai- cheur, la lumière tamisée par le feuillage est reposante pour les yeux, tout invite au calme, au recueillement, et cependant un drame va commencer.Le bourreau cherche, RS AE à inspecte, examine. Ah, voici, il a trouvé son aide lclest un vigoureux jet de bambou haut de trois à quatre décimè- tres. Il: amoncelle m&ntenant! de lat terre antoumts manière à ce que la pointe du jet affleure au-dessus de la motte. Un solide pieu est enfoncé verticalement en terre à un décimètre de la jeune tige. Tout cela s'exécute calme- ment, dans le clair matin avec les gestes habituels du cul- tivateur, comme s'il s'agissait d’une besogne usuelle et ordinaire. Puis, le condamné est assis commodément sur le monticule, il est solidement lié au pieu, ses jambes sont immobilisées par deux piquets, et le supplice prescrit commence. Le jet de bambou grandit de plusieurs déci- mètres par jour, il traverse le malheureux qui ne suc- combe qu'au bout de deux ou trois jours à cet ignoble et horrible supplice, le corps perforé par la plante | Voilà qui vaut bien ce que l'inquisition a inventé de mieux pour combattre la liberté de conscience. Bambusacearum partes enumeratae SECUNDUM DESCRIPTIONIS ORDINEM. Latin Allemand Français Anglais Hypogea pars Coespes Rasen Souche . Stump Rhizoma Rhizom. Wursel- Rhizome Rhizome stock Squama Schuppe Ecaille Imbricating sheats Radix Wurzel Racine Root Epidermis Oberhaut Epiderme Epider mis Radicella Würzelchen Radicelle Rootlet Oculus Auge Oeil Bud Caulo-bulbusS MEL: RER ESS ES ES Caulo-bulbe Culm bulb Epigea pars Turio Stockknospe Turion Culm. bud Culmus Halm, Stam Chaume Culm Sulcus Furche Sillon Groove LÉ NE ere Rinne Cannelure: Channeling Merithallium Merithallium,Inter- Mérithalle Internode _ nodium Lignum Holz os Wood Canalis medularis Markrôhre Canal médullaire Hollow Medulla Mark Moëlle Pith Nodus Knoten Nœud Node Leptum Scheidewand Diaphragme Partition Inferior pulvillus Unterer Ring Bourrelet inférieur Inferior Doi Cicatrice vaginale Sheath'’s scar Latin Superior pulvillus Prominentia Radix adventiva Spino-radix Gemma Ramus Ramulus Vagina Squama binervia Cillum Auricula Ligula Microphillum Vagina rami Vaginella Folium Petiolus Limbus, lamina Dens Pilus Seta Nervus medius Nervus secundarius Nervulus Tessella Tessellatus Area Punctum Inflorescentia Panicula Pedunculus Bractea Pedicellus Spica Rachis Spicula Gluma Rachilla Flos Glumella exterior Glumella interior Glumellula Stamen Filamentum - Anthera Connectivum - Lobus Pollen _ Ovarium . Stylus Stigma Caryopsis Scutellum Pericarpium Sinus Rostrum Lo ee Allemand Oberer Ring Hervorragung Beiwurzel Wurzeldom Knospe Zweig Zweigchen Scheide Vorblatt Wimper Oehrchen Blatthäuschen Offnung, Mund Zweigscheide,schei- de Zweiter Oder, Français Anglais Bourreletsupérieur Superior projection Protubérance Racine adventive Spino-racine Bourgeon Rameau Ramiile Gaïne Ecaille binervée Gil Oreillette Ligule Microphylile Bouche Gaïne secondaire Schiedchen Gainette Blatt Feuille Blattstiel Pétiole Blattfläche Limbe Zahn Dent Haar Poil Borste Saie Mittelrippe Nervure médiane Seiterrippe Nervure secondaire Verbindungsnerv Nervurette Re Mie re JESSONE Schachtressartig Tesellé Hof Aréole Punkt Point Fructificatio Blutenstand Inflorescence Rispe Panicule Blutenstiel Pédoncule HochblattDeckblatt Bractée Blutenstielchen Pédicelle Ochre Epi Spindel Rachis Ochrchen Epilet Hüttspelze Glume Spindelchen Rachilla Fleur Deckspelze Glumelle externe Vorspelze Glumelle interne Spelzchen Glumellule Staubgefäss Etamine Staubfaden Filet Staubbeutel Anthère Verbindungsfaden Connectif Lappen 6 Lobe Blütenstaub Pollen Fruchtknoden Ovaire Griffel Style Narbe Stigmate Kornfrucht Caryopse Schildchen Scutellum Fruchshütte Péricarpe Bucht Sinus Schnabel : BEC Protuberance Advantive root Root-spine Bud Branche Branchlet Culm sheath Binerved scale Brisle Auricle Ligule Impertect blad Opening Branche sheath Leafe sheath Leate Petiole Blad Dent Hair Bristle Midrip Secondary veins Intermédiate vein Transverse vein Tesselate Areola Pellucid gland Inflorescence Panicle Peduncle Bract Pedicle Spike Rachis Spikelet Empty glume Rachilla Flower Flowering glume Palea Lodicule Stamen Filament Anther Connective Lobe Pollen Ovary Style Stygma Caryopsis Scutellum Pericapium Grove Beak Nous devons le texte allemand à l’obligeance de Mr le Prof. E. Pftzer de l’Université de Heidelberg, nous lui en - exprimons tous nos remerciements. # ere LES TRAVAUX DE LA SAISON Sous ce titre nous indiquerons dans chaque numéro les soins culturaux indispensables pendant un ou deux mois. Ces soins, et le moment où il faut les donner, varient suivant les contrées. Nous les donnerons spécialement pour la Belgique ; ils s ‘appliqueront à bien peu de chose près au Nord de la France, à la Hollande, à une partie de l'Angleterre et de l'Allemagne. Mars. Le moment de l’année où la couverture hiver- nale qui protège les rhizomes, peut-être enlevée, varie un peu suivant le régime du printemps. En 1906, nous avons pu l'enlever au début de Mars. en la laissant toutefois à proximité des touîles pour parer à un refroidissement subit ; tandis qu ordinairement nous attendons le réchauffement qui se produit vers la fin de ce mois. Voici comment nous procédons : nous enlevons complètement la couverture d'hiver quand le temps est doux et si possible pluvieux, et nous laissons la terre nue jusqu’au jour où la gelée ou le temps sec s’annoncent. Alors nous mettons à la place de la couverture d’hiver, le pailli mince (ne dépassant jamais cinq centimètres) qui, remanié ou remplacé en temps utile, ne cessera plus de couvrir la terre pendant tout le reste de l'année. En opérant l'enlèvement de la couverture à l’époque que nous indi- quons, ou risque moins de briser des jeunes pousses : celles qui sont sorties de terre sont peu nombreuses; elles étaient d’ailleurs déjà visibles à l'automne et l’on a dû les marquer à cette époque à l’aide d’un tuteur, si elles valaient la peine d’être conservées. L'enlèvement doit cependant être fait avec précautions, car souvent des rhizomes affleurent, et il ne faut pas qu'un outil manié sans prudence les brise ou les blesse. On enlève la plus grande partie de la couverture au rateau, ou à la fourche, puis on achève à la main avec douceur et délicatesse. Nous conseillons donc d'exécuter tôt dans la saison l'échange de la couverture d'hiver contre le pailli de prin- temps. Nous recommandons aux amateurs de surveiller l'exécution de cette opération, et d'empêcher à tout prix le travailleur de marcher trop près de la souche. Nous som- mes obligé de mettre en garde contre la facon malencon- treuse de procéder, de presque tous les aides qui sont as- \ treints à cette besogne. Ils exécutent presque toujours, par hasard, sans aucune mauvaise intention, et au moment où l’on s’y attend le moins, le mouvement imprévu et inutile qui amène un flâcheux accident. Trop souvent, hélas, détruire est quasi leur fonction principale ! Que de Îois nous avons vu l’ouvrier arrivant à la beso- gne : il plante sa bèche pour Ôter sa veste, et coupe juste le plus gros rhizome, espoir de l’an prochain. Désolé de”ce malencontreux hasard, il vient vivement cons- tater l'accident et, sous le coup de l'émotion, il ne manque pas de mettre le pied sur le beau turion qui pointe à peine, et aurait produit un chaume vigoureux. Estimez-vous bien heureux si, à votre cri de détresse il ne recule pas en plein dans la touîfe, et remerciez le de vous avoir si bien et sitôt montré ses aptitudes. Ailleurs 1l s’agit de nettoyer un chemin. Une toute est plantée au bord de la pelouse : prenez garde, si une jeune tige sort en bordure, la pelle ou la houlette échappera in- failliblement en cetendroitet coupera netlanouvelle pousse. Si vous passez en ce moment, l’adroit malin aura certes un regret iort vil: ce qui ne répare rien, et évite rarement la récidive, car il a agi sans penser, vous dira-t-il. Croyez le sur parole : justement, #/ ne pense pas à ce qu'il fait ; c'est pourquoi il recommencera ! Une autre fois nous avions recommandé à un aide de nettoyer et sarcler les abords d'un massif protégé par un treillage métallique. Nous lui avions prescrit de ne pas entrer dans l’enclos et, sans inquiétude, nous nous étions éloigné. En revenant nous avons constaté qu'il avait fait hélas du zèle : une partie de l’intérieur était d'une propreté parfaite ; mais de trois tiges qu'une espèce rare possédait naguère, une seule était encore debout, les autres gisaient dans la brouette ! Quant à l'auteur inconscient, il sou- riait modestement, attendant un compliment ! Dernière- ment encore nous avons fait agrandir un massif de bam- bous ; quelques petites tiges avaient poussé du côté où il fallait raccorder la partie nouvelle à l’ancienne.fEt bien, quand nous avons voulu relever ces tiges pour les trans- planter, nous avons constaté qu’un coup de bêche en avait détruit la moitié. Depuis lors l’auteur de ce mélait a cepen- dant fait quelques progrès. Que de fois nous avons vu ces choses, et d'autres du même genre, quand nous faisions soigner nos plantes pendantla période de végétation! Aussi _avons nous pris le parti d'avancer l'époque des travaux assez pour réduire au strict minimum la somme des acci+ dents. Néanmoins il en arrive toujours et nous devons dire que presque jamais nous n'avons vu un ouvrier appro- cher de nos bambous, nous ne disons pas y travailler, c'est alors bien pis, sans qu'il en soit résulté si non quel- que déplorable accident, au moins quelquesottise. Amateurs veillez donc, et insfruisez vos jardiniers. Le plus grand ennemi du bambou, ce n'est pas l’hiver qui le géle, c’est celur qui le soigne sans le connaître, sans le comprendre et sans penser à ce qu'il fait. Quelques jeunes pousses chétives se montrent parfois déjà dans les derniers jours de Mars, quand le printemps ESP ECOCE Mais C'EStIeN Avril €t Mai que la végétation des bambous com- mence sérieusement à se réveiller. Presque toutes les espèces de pleine terre montrent des turions avant la fin de Mai. Il importe donc que les plantes soient pro- tégées à cette époque contre les hommes, les animaux domestiques et même le gibier. C’est aussi le moment où les arrosages et l'irrigation commencent à être utiles pen- dant les périodes de sécheresse. Les plantes nouvellement installées, celles qui sont encore faibles ou les jeunes semis, réclament de l’eau quand le vent du Nord souli- ile en soulevant la poussière, ou quand le soleil ardent dessèche la terre « Faites donner l’eau sur le pailli échaufié par le soleil et, quoi qu'on en pense, faites la donner la moins froide possible ; la chaleur de fond ne perd pas ses droits quand il s'agir de faire pousser des bambous (1) ; mais surtout faites la donner au moyen d’un arrosoir à long bec de crainte que le dispensateur de l’eau ne vienne secouer la poussière de ses semelles sur la tête des jeunes turions ! Nous ne sommes pas éloigné de penser que plus d'un amateur considère les bambous comme non traçants, parce que l'on détruit chez lui, par mégarde, les rhizomes et les turions qui s'écartent de la touffe. Pour parer dans la mesure du possible aux accidents, non seulement nous faisons tôt les travaux printaniers, mais de Mars à Juillet nous défendons les approches des touffes par des moyens variés : situations peu accessibles, palissades, treillages métalliques, arbustes épineux, pièces d’eau, etc... "Pen: dant les mois d'Avril et Mai il faut naturellement bien se (1) Nous reviendrons prochainement sur la question des arrosages à Peau chaude,et sur les résultats excellents qu’ils donnent dans tous lesgenres de culture. agen te | { garder de faire remanier ou changer lé pailli, et si l'or fait donner de l’engrais que ce soit de l’engrais de vache très dilué. _ Tels sont les soins culturaux que réclament au prin- temps Îles touîles de peu d'étendue ; quant à celles qui ont pris un grand développement, et qui occupent une grande surface, un demi are au moins, nous ne leur faisons don- ner aucun soin : le pailli mince, auquel s'ajoutent les feuil- les tombées des chaumes, constituent leur seul abri, hiver comme été : ces plantes se suilisent à elles-mêmes au printemps. (ANS HIDE) VARIA Conserves de pousses de Bambous,. Les pousses de bambous peuvent être utilisées comme aliment et même, après cuisson, elles peuvent être conser- vées. Le ‘ Bulletin économique d’Indo-Chine ,, publie à ce sujet quelques notes qui lui ont été communiquées par M' Duport, attaché à la mission scientifique permanente d’'Indo-Chine. Pour préparer des pousses de bambous, il faut, après avoir enlevé les feuilles, éplucher la tige jusqu'à la partie tendre et enlever la partie inférieure de la. pousse ; celle-ci bien décortiquée est mise à tremper dans un récipient contenant de l'eau lécèrement vinaigrée ; il faut éviter un séjour trop prolongé dans l’eau, car cela amène de la ier- mentation qui communique à la préparation le goût des préparations chinoises. On passe alors les pousses dans une marmite d’eau froide lécèrement salée, et l'on faitcuire. … [lestavantageux de changer fréquemment l’eau, afin d’enle- ver le principe colorant des pousses et leur principe amer. HÉMaut entchanpeant les pousses, veiller. à ce que les liquides soient sensiblement à la même température ; car en plongeant les pousses dans de l’eau froide on les durcit. Les pousses cuites sont mises en vases renfermant de l’eau chaude lévèrement salée, et ceux-ci sont passés dans une » autoclave où ils restent au moins deux heures. + E. DE WILDEMAN. Fourrage de hambou. M. H. H. Cousin, chimiste du Département d'Agriculture de la Jamaïque,a analysé l’herbe fournie par le Bambusa vulgaris, Wendland, qui lui avait été en- voyée par un planteur de St-James. Ce planteur recommandait ce fourrage comme nourriture du bétail pendant les périodes de disette du fourrage ordi- naire. L’analyse a donné: ; Foin séché Foin séché à l'air à 1000 €. RSA AM ONE NES" TL ME CREER 13:20 A - Matières crassésieticirteuses PEN ECO TRRERENRE 0, 4I O0, 47 AMD UMINOIIES Le. 20e de A Le ES PR 13, 31 15, 34 AS rat Le or nae ESC CUT et Lou RER Eee 3, O1 Évdratedercarbone tree Ca NRA 30, 21 34, 84 Gelluloses in in SSSRETEe d ARE CRE 25,00 28, 82 GÉNATESE NT RARE MR NO NON 14, 68 16, 92 MOtAUX 5 LT SOEUR SN RL Er 100, 00 100. 00 SHPSTANCES AZ01É CS: 01 UN NE RE RENERE | 16, 44 18,95 Quant aux cendres elles contenaient : Potasse +. ,, Ur OMS PET RENE Chaux, . 04: SR SR ET RE ACIDE PhOSPhOFIQUE CANTINE CREME 10, 47 Ces analyses démontrent que le fourrage de ce bambou esttrès riche en ma- tières azotées, et qu’il constitue un aliment de valeur. D’ailleurs il résulte de notes envoyées au Département de l'Agriculture de la Jamaïque,que ce foin est mangé avec plaisir par les bêtes à cornes et par le cheval. Taillées jusqu’à la base, des touffes de ce bambou ont rapidementrepoussé et fourni du feuillage en quantité. On a observé que des veaux nourris à l’aide de ce foin pendant une grande période de sècheresse étaient aussi bien portants que lorsqu'ils étaient nourris de foin ordinaire. On prétend que les chevaux nourris de cette plante sont plus résistants. Mr J. Barclay croit pouvoir appuyer cette dernière opinion. E. de Wildeman. Les Bambous d'Afrique. À propos de la floraison de l’Arundinaria Simoni À. et C. Rivière, Mr le Prof. Chalot de l'Ecole supérieure d’agriculture coloniale rappelle dans le Bulletin mensuel du Jardin colonial de Nogént-sur-Marne quelques renseignements à propos de la découverte de bambous, probablement l'Oxytenanthera Abyssimca dans le Congo français vers le 7M° degré de latitude Nord etentre le 17° et 180 de longitude est,en Octobre r9o1.Mr J.Dybowski,le chef de cette mission disait: « Mais après 4 kilomètres rapidement franchis,les herbes deviennent plus hautes et recouvrent un grand nombre de perches gisant sur le sol et enchevêtrées les unes dans les autres, et maintenues quelquetois à plusieurs décimètres du sol ; je les examine et, non sans une très grande surprise, je constate que ce sont des bambous... Les tiges ont de 15 à 18 mètres de longueur: elles se sont abattues sur le sol, et forment un immense jeu de jonchets au milieu duquel on a toutes les peines à marcher.Puis nous tombons dans une région où les bambous sont vi- vants. Ce sont des plantes suberbes. Les toutfes ont 6 à 8 mètres de diamètre et les brins s’élancent en une gerbe haute et élégante et s’infléchissent en des courbes gracieuses. Ces données nous ont semblé intéressantes à rappeler ici après l’article sur les bambous africdins de Mrle commandant Ch. Lemaire. La courte note de Mr Chalot est accompagnée de la photographie d’une inflores- cence de l’A. Simoni, qui a fleuri de Mars à Décembre 1905 à Nogent et a porté tant de graines que des bandes de moineaux semblaient s’en nourrir presqu’ex- clusivement.En 1902 et 1903, cette bimbusacée avait fleuri dans diverses régions - en France, et Mr le prof. Ed. Bureau. a relaté ces floraisons dans le Bulletin du Muséum d'Histoire Naturelle, N° 8, 1903. E. DE WILDEMAN. | | | | $ nas DHDRTCULTURE & D'INTRODUC TION E. Pichon Pere & Fils — 1e Route d'Arles, Nimes (Gard) France — = F4 culture € spéciale de Bambous rustiques à Pare espèces dont dix à grand développement, de grand intérét horticole et commercial _ PHYLLOSTACHYS PUBESCENS, QUILIOI, MITIS, SULPHUREA, BORYANA, NIGRA, _ VIRIDI-GLAUCESCENS, VIOLASCENS, AUREA et ARUNDINARIA JAPONICA (MÉTAKE). en nn À RTS | l fe à J Pamiers élevés en pleine terre et Plantes diverses. | Estblisment for hard Japanese plants ; Y. \. GAUNTLETT, and C', Proprietors, _ REDRUTH-ENGLAND Le. of HARDY BAMBOOS in many species ; : rare flowering shrubs ; Japanese Iris ; maples ; e : LS Does er Rhododendrons. ; Évabtissement d’ introduction directe de plantes 4 rares ou HORS du en leurs ‘ue de rusticité en Europe. E ne : DEMANDEZ LE CATALOGUE EXPÉDIÉ FRANCO. La Librairie Scientifique A. HERMANN, ee Rue e Sorbonne, Paris, (V®) offre en vente : à Rivière A. et 6. LES BAMBOUS, Pro cull., Mul. LL. : Paris 1870: Un fort volume i in-49.- ;. US Prigde bonne | BELGIQUE, UN AN:5fr. 50. UNION POSTALE, UN AN: 6 fr. 00. Pour les Abonnements pris après le 30 Mai, le prix sera porté à : BELGIQUE un an? 40 FRANCS UNION POSTALE Un a 114520 Les Abonnements partent du Janvier. numéros suivants sera He plus important. | Nous engageons donc MM. les Hocst eh ER peuvent fournir des Bambous à nous transmettre ‘annonce à imprimer sur notre couverture. ? 1 livre, 20 Marcs. Pe 25 francs. 2 > Une demi-page d'annonce, un an ne — Un quart de page d'annonce, un an | E | Première Année. N°4 15 Juillet 1906 OU SON ÉTUDE, PRET PRE AT RER TE RE Et Sa Culture, son Emploi. BULLETIN PÉRIODIQUE : | | Vade-Mecum et Intermédiaire de :tous les # Amis des Bambous. : Adresser toutes les communications au fondateur, Jean Houxeau de Lehaie, Ermitage, Mons, > Peu .. Ce Numero : UN F-RANC. 7 Typo-Litho A. Limerr, Croix-Place, Mons. Générargues (Gard) France. Gaston We propriétaire $ Graines de Conifères, Chênes du J apon et d’ Ame M -Palmiers, Diospyros, etc. Pépinières et Fruits de Re sortes. | £ Vastes cultures de BAMBOUS rustiques disponibles tout l'hiver en exemplaires de toutes forces et tailles yusqu'à 15 mètres de RAS eur pour. les grandes | espèces. 4 PHYLLOSTACHYS pubescens, Quilioi, mitis, sulphurea, 4 violascens, viridi-glaucescens, Boryana, nigra, aurea, : (Henonis attendu). “ 4 ARUNDINARIA Japonica, Simoni var. variegata, For. tunel, auricoma. RSS BAMBUSA quadrangularis, ds Tiges de bambous pour meubles, cannes à éhe, 44 manches d'outils, _échafaudages, échalas, perches, ne. “4 tutébes eic, etc: po On nt en Allemand et en Russe. - Catalogue franco sur demande. 1e SOMMAIRE. ao ‘emploi des abo à en Belgique dans , jardins paysagers . . IT. A propos de Phyllostachys Henonis, Mitiord: un point de nomenclature: Prot, DR de FOREL, de Morges (Suisse) … . 02 4 HR Bambou à au point de vue industriel et com- Fa commercial. J. NOGUËES, Re 3 borre (Francé) :. : 106% IV. Liste des Bambusacées cultivées en Europe ni 2 0 1906, avec la synonymie et les noms verna: culaines re, D V."Ees travaux de là iso D | “NT Naria a VIL. Bibliographie ARTE 11123 VIII. Boîte aux lettres (4° page de la couverture) 5e CR Voir les annonces sur la couverture. AVIS. — Un voyage de quelques semaines dans le Midi de la France a retardé la publication de ce numéro. Nous rendrons prochainement comnte des renseignements que cette excursion nous a pérmis de recueillir sur les | Bambous. Ncus avons reçu quelques numéros du « BAmBow >» en retour, portant la mention « refusé ». Pour nous rendre compte des raisons ayant guidé ces personnes, nous avons renvoyé de nouveau quelques exemplaires avec la mention « gratis » inscrite sur la bande. Plus rien n’est revenu. Nous en avons conclu que plus d’un de ces refus marque la crainte de voir un jour entre les mains du facteur apparaître une désagréable quittance. Ami lecteur qu tremblez d'etre « tapé », rassurez-vous, la quittance ne viendra que si vous écrivez pour vous inscrire comme abonné. L'une es Band en } Belgique dans LS Jardins DaySa sers. Nous nous plaçons ici uniquement au point de vue de Pornementation des jardins de la Belgique moyenne. Ce que nous disons s'applique donc a fortiori aux climats moins rigoureux pendant l'hiver, ou plus chauds pendant hété. Ce sont liémenetr deux choses bien distinctes : sous Miniluence d'un climat continental à étés très chauds, les vépétaux résistent en hiver, à des températures bien plus basses que sous l’action d'un climat maritime et moins excessil. Cest pour la même cause que les bambous de Praïirance ont supporté sans aucun dommage pendant Phiver 1879-1880 un froid de — 20° centigrades, qui, dans leNord de la France et en Belgique, grille complètement le feuillage et fait périr la plupart des chaumes des mêmes espèces. La composition physique et chimique, l'humidité et Porientation du sol, l'étendue et la vigueur des plantes, ont aussi une rence trèsconsidérablesur leur résistance individuelle et spécifique. Un sol trop Sec, trop humide ou trop compact, une exposition au piein vent du Nord ou à Bhlombre, diminuent la résistance d’une plante : ceci est Vrai, du reste, dans ia même proportion pour tous les » végétan x. Un; jeune ue une faible multiplication mour- -ront à la suite d'une gelée qui n'aurait pas grillé les feuilles pd une plante voisine de la même espèce, déjà vigoureuse Petbien établie. Nos jardins sont assez mal partagés en végétaux “ipneux à feuilles persistantes. Les conifères, dont les mérites de premier ordre font des arbres de grande valeur au point de vue ornemental, forment le contingent prin- cipal de nos evergreens.Excepté les variétés dorées, argen- tées ou glauques, ils sont pour la plupart, de teintes som- bres et excellents comme fond de tableau. L'amateur ne peut négliger sans injustice, les houx, les buis, les buissons ardents et quelques autres qui s'élèvent un peu,ainsi qu'un grand nombre de jolis arbustes, mais ces végétaux ont un caractère tout spécial : ils paraissent à l'œil, raides, durs, froids et comme figés;:la pensée les associe facilement aux frimas.Ils forment donc avec les arbres à feuilles cadu- ques un excellent contraste, dont l’amateur habile sait tirer le meilleur parti ; mais quand a bise a soufflé, ils restent seuls à attirer le regard et 1ls ne font que mieux sentir le vide que le départ des feuilles d'automne a laissé. Les grands bambous se prêtent merveilleusement à combler ce vide : le feuillage aux teintes printanières, en mouvement à la moindre brise la silhouette svelte, lestiges aux lignes fuyantes, les cimes gracieusement arquées leur donnent toutes les qualités voulues pour être opposés aux comières. Ils viennent donc à point pour combler une lacune ; c’est ce que nos voisins d'Outre-Manche ont bien compris, car ils les multiplient autant que possible dans leurs merveilleux parcs. Pendant l’automne, quand les feuillages brunis, dorés, pourprés ou rougis par les froids précoces, s'enveloppent le matin d’une délicate atmosphère grise et se clairsèment chaque jour davantage, les bambous qui conservent leur verdure printanière et toullue opposent la gaieté ce la vie toujours jeune et active aux approches du repos et de la MONT C'esten hiver que: les bambous PIERRE tous leurs mérites et étalent toute la magnilicence de leur délicate parure d’émeraude. Lorsque la neige couvre la terre, on est vraiment étonné et ravi de voir leurs pana- ches verts étinceler au soleil et se balancer mo!ement au gré de la bise glacée, sans en paraître plus incommodés que si une serre les abritait. Nous donnons ci-dessous une revue succinte et rapide des espèces qui fournissent à nos jardins les meilleures cie PSE Ve PSE CORRE MN © ce de plantes d'ornement. Cette liste est dressée par ordre de résistance au froid. Le mérite horticole de chacune est spécifié de manière à permettre aux amateurs de choisir les espèces, en tenant compte de l'emplacement dont ils disposent et du parti qu'ils veulent tirer de chacune. _ Le premier groupe comprend des espèces qui sont à peu près de même résistance, à tel point que le classe- ment y est bien difficile et que l'on peut presque dire qu'elles sont de résistance égale. Nous la comparerons à celle du Laurier cerise, de l’Aucuba, du Ligustrum du Japon et des meilleurs evergreens exotiques introduits dans nos jardins. [ls gèlent trois ou quatre fois par siècle; mais avec cette dilférence en faveur des bambous, que si Îles chaumes sont atteints, leurs souches demeurent intactes et que le désastre est réparé en deux ou trois années. Quand la gelée n’est pas accompagnée de grand vent, leur feuil- lage ne commence à périr que vers —13° à —15° centigra- des,et leurs chaumes vers —18° à —20° c. Quand le vent semilelavec molence, cest entre —8°et :_10° c. que .le feuillage est atteint et à —15° c. environ les chaumes sont en partie perdus. À ces températures extrêmes la sève ne monte plus assez vite pour compenser l’évaporation, les feuilles se roulent, puis, si l’action se prolonge, les tissus meurent par dessication. Nelletest\ la wrésistance de plantes. vigoureuses . et bien établies, cultivées dans de bonnes conditions de sol et d'exposition ; mais n'ayant aucune protection directe et artificielle telle que toiles ou empaillage. Nous répétons encore que nous n’employons comme protection qu'un pailli de feuilles sèches placé sur le sol autour des toulies de peu d’étendue : c'est-à-dire l’auto- protection des bambous à l'état sauvage. Le lecteur fera sans nul doute cette réflexion : « Voilà qui est pariait pour des plantes fortes, bien enracinées et établies en pleine terre depuis plusieurs années ; mais que faire quand on reçoit un éclat minuscule dans un pot de 10 Où 12 centimètres ? » Dans ce cas on peut adopter deux procédés : 1° Conserver la plante en pot, la rentrer chaque hiver en serre froide, jusqu'à ce qu’elle ait rempli de ses rh1zo- mes une caisse de Îortes dimensions, et seulement alors mettre au printemps le spécimen en pleine terre. 2° Date tout de suite en pleine terre et abriter la jeune plante au moyen de nattes pendant les premiers hivers. | Nous avons jusqu'ici obtenu les meilleurs résultats par le premier procédé et M' Drion pratique, à Marlagne, le second avec non moins de succès. Les amateurs peuvent donc choisir l’une ou l’autre méthode, suivant les moyens d'action dont ils disposent, ou suivant les rigueurs s de leur climat. Toutelois, nous ee nous procurer de forts spéci- mens qui conservent une avance énorme et montrent une résistance bien plus g crande aux intempéries. C’est ainsi, par exemple, qu'une. bien modeste plante de Phyllostachys Quiliot pesant avec sa motte 80 k°., nous a donné dès la première année des tiges aussi fortes qu’une faible division plantée neuf années auparavant. Une toulfe de Phyllostachys de 150 à 200 Kk®. bien plantée conserve en moyenne dix années d'avance sur une plante de même espèce reçue dans un pot de 15 centimètres. Phyllostachys viridi-glaucescens, Rivière. Plante de seconde grandeur, pouvant atteindre 5 à 6 mètres en Belgique, très traçante, à feuillage très abondant, d'un beau vert très glauque en dessous ; à tiges arquées, dont les cimes retombent parfois jusqu’à terre. D'une transplan tation moins aisée que la plupart des autres espèces. | Phyllostachys violascens, Rivière. Plante de seconde grandeur, pouvant atteindre 5 à 6 mètres en Belgique, plus traçante encore que la précédente, d’un port érigé, capable d'y former de vrais bois. Cette espèce très facile à trans- planter demande énormément d'eau en été. Phyllostachys flexuosa, Rivière. Plante très voisine du viridi-glaucescens ; mais de moindre taille ; plus facile à transplantér. Phyllostachys puberula, Makino, (Henonis, Mitiord). Plante de première grandeur et de très grand'memten pouvant atteindre au moins 7 à 8 mètres en Belaiques malheureusement, de même que ses variétés Poryana et" lülva,Velle"vient de fleurir complètement en Europe et il faudra bien des années avant d'en obtenir de beaux spéci- mens. Le mieux est d'en importer directement du pi Otis nétcoñtent pas cher. Phyllostachys Quilioi, Rivière. Plante de première grandeur, pouvant atteindre 8 à 10 mètres de hauteur en Belgique.Sans aucun doute l’une des meilleureset des plus \® -"ix" ENR EEE nt À V récommandables.D'’un port érigé excellent, d'un beau vert gai et brillant, d’une croissance très vigoureuse et rapide, cette espèce résiste mieux que toute autre à la sécheresse; mais elle n’atteint pas alors la mème taille. Ses variétés Marliacea à tiges cannelées, Castillonis aux chaumes jaunes d’or striés de vert, Castillonis holochrysa à tiges jaunes lavées de pourpre, sont également des plantes de très haut mérite, dont la rusticité égale ou à peu près seule du type. na deux dernières ont les feuilles un peu panachées de rose, de jaune et de blanc. Sasa lle. Makino et Shibata, et variétés. Plantes de troisième grandeur, pouvant atteindre 3 à 4 mètres. Admirable feuillage ample, résistant, aux formes harmonieuses ; feuilles atteignant o m, 40 sur o m, 15, réunies en éventail au sommet des rameaux. Ce sont des plantes décoratives de tout premier ordre. Vivant en sous-bois au Japon elles ne craignent pas chez nous un Spureniiésér itres tracantes, elles ont, besoin. d'un sol sain et profond pour acquérir toute leur ampleur ; mais un emplacement restreint leur suffit. La forme #ebilosa qui est.la plus répandue dans les cultures, possède des chaumes veinés de brun et de noir en dessins du plus char- mant ellet. Sasa albo-marginata forma minor, Makino et Shibata. Cette forme naine d’un type non introduit, ne dépasse pas 0 m, 30 à o m, 40 de hauteur.Comme son nom l'indique, ses larges feuilles sont bordées de blanc en hiver. Ce n’est pas une panachure, c'est une dessication normale et régu- lière de plus de la moitié du limbe. L'effet est excellent et décoratil. La plante-est très vigoureuse, de croissance Mimde etidune rusticité à toute épreuve ; elle forme de bons tapis à mi-ombre. Quelques autres Szsa pourraient encore être cités 1c1 ; _ les deux précédents sont les plus beaux et les meilleurs. Phuyllostachys pubescens, H. de L. Espèce de première grandeur pouvant atteindre 8 à 10 mètres de hauteur en Belgique. Ses chaumes vigoureux, semblables à d'immen- ses plumes d’autruche, en font une plante de très grand mérite horticole qui isolée sur une vaste pelouse,soutiendra victorieusement la comparaison avec toutes les autres. Ses feuilles menues sont extraordinairement abondantes sur les vieux chaumes ; ce bambou démande beaucoup d'eau en£Été. Sa variété Heterocycla est de taille beaucoup moindre ; ses mérithalles renflés, ses diaphragmes obliques en font une plante plutôt bizarre et curieuse que belle. L'espèce et sa variété perdent leur feuillage vers la fin du prin- temps avant la pousse des nouvelles feuilles.C’est la seule espèce introduite, offrant normalement cette particularité. Phyllostachys aurea, Rivière. Espèce de seconde gran- deur pouvant atteindre 4 à 5 mètres en Belgique. Elle se rencontre assez fréquemment dans les cultures, où elle forme de magnifiques touffes compactes, en gerbes.Elle ne craint pas trop la sécheresse ; son feuillage est extraordi- nairement abondant sur les vieilles tiges. Les chaumes présentent souvent vers leur base quelques mérithalles raccourcis et g1bbeux. | Arundinaria Japonica, Siebold et Zuccarini (bambou metaké des jardiniers). L'espèce la plus cultivée dans les jardins de Belgique ; elle y atteint 4 à 5 mètres de hauteur: Elle est certainement moins résistante à la gelée que la plupart des espèces qui précèdent. Ses feuilles sont grandes, son feuillage ample, toulfu, vert sombre est très ornemental. Ses chaumes d’abord verticaux s’inîlè- chissent avec l’âge en courbes gracieuses. Cette espèce prospère partout, presque sans soins ; c'est du reste l'une de celles qui se transplantent le plus facilement et s'établisseat le plus vite, ce qui explique que, sans être la plus résistante à la gelée, elle est la plus répandue. Sa diffusion et sa propagation rapides proviennent aussi de ce qu'elle souffre moins que les Phyllostachys quand ses rhizomes sont enterrés trop nrofondément ; les jardiniers la tuent donc beaucoup plus difficilement. Le deuxième groupe comprend des espèces dont la résistance à notre climat s'éténd de celle de /’Evonymus du Japon, et du Chêne yeuse à celle du Laurier cerise. Arundinaria nitida, Mitiord. Cette espèce est jusqu'à présent la seule non traçante connue comme résistant bien au climat de la Belgique. Par la grande rusticité de ses chaumes, elle devrait être classée dans le premier groupe ; mais son feuillage charmant est grillé presque chaque hiver, sans dommage pour la plante, dont les feuilles nouvelles repoussent avec vigueur dès Avril. C’est une plante d'un très grand mérite horticole, d’un port com- pact, formant gerbe. Ses tiges aux courbes gracieuses, minces, pourpre foncé atteignent 3 à 4 mètres : un empla- cement restreint lui suffit. Phytlostachys nigra, Munro. Plante de seconde gran- deur pouvant atteindre 5 à 6 mètres en Belgique. Ses chaumes verts d’abord, puis passant au noir, en font une Éspeceude tout premier mérite horticole ; mais elle est capricieuse et sa culture n'est pas toujours facile. Nous pensons qu'elle demande un sol siliceux et très bien draîné: quand elle rencontre des conditions qui lui conviennent, elle est très vigoureuse, résistante au froid et la plus gra- cieuse peut-être de tout le genre. La variété punctala difière du type en ce que ses chau- mes tout d’abord verts deviennent jaunes, ponctués et tachés de brun et de noir. Cette variété très étroitement Hé aubype, Se comporte de. la même facon ; elle est assez rare dans les cultures. Bambusa nagashimna, Marliac. Espèce très traçante de 1 M, 50 à 2 mètres de hauteur, très résistante au froid, quoique son feuillage ample et touflu soit en partie déssé- ché chaque hiver. Un certain nombre d’espèces naines ou de taille médiocre dont l'intérêt horticole est accessoire sont dans le même cas ; par exemple : Bambusa disticha, pygmaea ; Arundinaria nana, purnila. inacrosperma ; Phyllostachys ruscifolia, marmorea ; Sasa tessellata et quelques autres. Phytllostachys mitis, Rivière. Cette espèce chinoise qui prend un immense développemeut dans les pays chauds ne peut guère dépasser 5 à 6 mètres en Belgique. Son feuillage gèle partiellement dans les hivers moyens et complètement dans les hivers rigoureux. Toutelois la plante se reconstitue très vite quand elle est en terrain pro- fond et bien sain. Ses tiges vert glauque, ses feuilles pâles son port érigé et majestueux en font une très belle plante. Phyllostachys sulphurea, Rivière. Piante semblable à Ja précédente à l'exception des chaumes, qui sont d’un ) magnifique jaune d'or striés de vert. Arundinaria Sunoni, Rivière. Espèce très traçante, atteignant 5 à 6 mètres en Belgique. Port érigé, chaumes serrés, feuillage ample, vert sombre, touliu ; plante très ornementale. Ses variétés à feuilles panachées de blanc lui sont supé- rieures ; malheureusement elles fleurissent depuis quel- ques années, ce qui les dépare beaucoup,et rend l'obtention Lu de bonnes divisions difficile en ce moment. Il vaudrait ææ I00 = mieux planter de jeunes semis, dont la bonne croissance est certaine pendant trente ou quarante ans avant une nouvelle floraison. Le troisième et dernier groupe dont nous nous occu- perons au point de vue horticole se compose des espèces dont la résistance est comprise entre celles de l'Evonymus du Japon.et du Trachycarpus excelsa. Elles ment donc toutes plus ou moins un abri soit en nattes pour les plus robustes, soit en paillassons et en planches pour les plus délicates : moyennant ces précautions elles pourront se maintenir en pleine terre en Belgique, et y acquérir de belles dimensions. Ce sera toujours un tour de force qui peut tenter l’ama- teur habile, ou le ‘collectionneur, mais quiotirenpeu d'intérêt au pointde vue horticole, puisque d’autres espèces plus rustiques peuvent les remplacer avec avantage. Phytlostachys Jastuosa, Hort. Une admirable plante dont les tiges érigées font des colonnes de verdure de 4 à. 5 mètres de hauteur. Très traçante et du plus beau vert elle est parfaitement résistante sous le climat de Paris ; une simple toile l’abritera suilisamment en Belgique. Barmbusa Thouarsii, Kunth. Un grand bambou un peu traçant,; mais qui ne peut guère prendre de développement en Belgique, parce que Ses jeunes turionsssorenssen automne. {1 sera néanmoins très intéressant à essayer dans un angle de batiment ouvert au Sud. Peut-être aura-t-on l'agré éable surprise de le trouver bien résistant dans ces conditions. Les Arundinaria anceps, aristata, racemosa, Hindsii qui tracent vigoureusement, les Arundinaria cespiteux Jalcata, Falconeri, Khasiana, spathiflora rentrent dans ce goupe ainsi que bien d’ autres, qui, cultivés en caisses, hivernés en serre froide ou en orangerie, forment d’ admi- rables touîtes. Les Arundinaria nains panachés : auricoma, aureo- striata, crysantha, Fortunei, variabilis var. se rangentdans cette catégorie ; mais comme ils restent très bas, ils peu- vent être abrités sous des toiles, des caisses, des paniers avec la plus grande facilité. Mis en pots, ils forment en hiver d'excellentes plantes pour la serre froide ou l'appartement. Pour mémoire, nous citerons encore le 1 D — 101 — Bambusa quadrangularis, Fenzi, qui gêle chaque hiver jusqu'au ras de terre s'il n’est pas abrité soigneusement. Naturellement, cette classification n’a rien d’absolu, ni au point de vue de la beauté et du mérite horticole, ni au point de vue de la résistance : c’est un simple résumé d'essais conduits pendant de nombreuses années et d’ob- servations s'étendant à un grand nombre de collections dans des conditions très diverses. Les circonstances locales de sol, d'humidité, d'exposition, de force des plantes, de soins culturaux peuvent souvent infirmer dans ses détails l’ordre que nous indiquors. Au point de vue de l’ornementation d’un jardin, nous ne conseillons pas de réunir un grand nombre d’espèces de bambous dans un espace restreint ; mais bien plutôt de choisir un petit nombre d'espèces présentant les qualités requises pour obtenir un effet déterminé, et de créer des massifs assez étendus composés chacun d’une seule espèce. C’est ainsi que l’on en obtiendra le meilleur effet, en même temps que le meilleur développement. Ce n’est que au sein d’un massii étendu queles grands chaumes peuvent naître. Les espèces de première grandeur ne pourront, par exemple, atteindre tout leur développement que si on leur laisse envahir au moins un are de terrain : nous considérons cette suriace comme un minimum. Il importe aussi de laisser une distance assez grande, vingt mètres ou moins entre les massifs de chaque espèce de première grandeur, afin qu'elles ne se mêlent pas ; l'effet produit par le mélange de plusieurs espèces de port et de jacies dissemblables, est disparate et sans caractère. Nous ne conseillons pas non plus l'emploi d’une seule espèce, quels que soient ses mérites : si après avoir acquis _ toute sa valeur décorative dans un jardin elle vient à îleu- rir complètement, c'est un désastre et la scène champêtre sera défigurée pendant dix ou quinze années. Les perspectives et les sites les plus attrayants sont obtenus en disséminant sur des pelouses quelques groupes de bambous à proximité de pièces d’eau, de rivières ou de ruisseaux. Des plantes d’eau à grandes fleurs Nymphea, Iris, des plantes à amples feuillages, telles que Musa, Caladium leur seront opposées avec succès et l’on cher- chera à créer comme fond, au Nord et à l'Est, des masses sombres de coniières, à l'Ouest des futaies d'arbres un TO2 = à feuilles caduques précédées d’arbustes RAgArREss Q aelques conifères rares supportants des clématites, quelques arbus- tes à fleurs seront habilement disposés ça et là, et le Sud sera réservé pour des corbeilles de plantes à leurs écla- tantes. Les sites ainsi composés, variés de mille façons, prennent un aspect exotique des plus surprenant, que le regard ne se lasse pas de contempler, surtout si le terrain est vallonné ou rocheux. Les espèces de bambous que nous prélérons pour ce cenre de sènes sont les suivantes : Phuyilostachys puberula et ses variétés, Quilioi et ses variétés, pubescens, viridi-glaucescens, violacens ,flexuosa, aurea , - Arundinaria nitida, japonica, Simoni et ses varié- FES Sasa paniculaia et ‘abbo- -marginata et leurs va- riétés. A propos du PAYLLOSTAGAYS HENOJIS, Mitford, voici ce que le Prof. D’. F. À. l'orel, de Morges ( Suisse), veut bien nous écrire, en nous autorisant à le publier. Vous me demandez l’histoire du Bambou de Hénon. J'extrais quelques faits de la notice que j'ai préparée sur la floraison des Bambous en Suisse : Monsieur Edouard Bertrand-Olivier, dans sa LE di Chalet près Nyon, A recente NO 1880 un rejet du DPEÉténon ilméecricaice met: « Le D'. Hénon, était comme son père, l’un des dix dé- putés de l'opposition libérale de Paris sous l’Empire de Napoléon III, un bon botaniste et un habile horticulteur. Il avait passé quatre ans au Japon comme médecin attaché à un établissement de mines dans l’intérieur des terres. Au moment de son départ pour le retour, il emballait ses plantes quand ses élèves, des nobles Satzumas qui Pai- daient, luidirent: « Maitre vous n’avez pas notre bambou de montagne, le seul peut-être qui sera rustique chez vous; nous allons vous le chercher » Ils partirent et revinrent à temps. Le D'. Hénon asauvé la planteetm'en a donné une multiplication, afin, disait-il, de mieux assurer sa conser- vation. Ce bambou a fort bien réussi chez moi et a donné +ÿ 4 EL 4 È 1 des poussés de huit mètres. J'en ai distribué des pieds à beaucoup de personnes. »(Lettre de M". Edouard Bertrand du 4 Août 1905). Quant à la date plus précise du retour de Flénon en Europe, voici ce que m'écrivait plus tard Mr. Bertrand. « Le D'. Hénon soignait les blessés à Lyon pen- dant la guerre de 1870-71; il est allé ensuite au Japon où il a passé près de quatre annnées. Son retour avec les col- lections se serait donc fait vers 1875 : il m'a donné son Phyllostachys Henoms quelques années plus tard. » (Lettre de M'. Edouard Bertrand du 25 septembre 1905). Quant à la nomenclature de Phytlostachys puberula,je n'ai _ personnellement aucune autorité pour la déterminer. Voi- ci les sources dont je dispose. 1 me suis adressé à MP: le Prof. D. C. Scthrôter, de Zurich, qui a étudié les bambous à son passage au Japon et est entré à leur sujet en relations amicales avec Makino, Miyoshi etc. ; il a reconnu le Phyllostachys puberula, de Miquel(1}, ainsi qu'il me: l’a écrit. « Le Bambou que tu m'as envoyé est certainement le Phyl- lostachys puberula (Miquel), Munro/” Ce n'est pas un Arundinaria parce que les épillets sont entourés d’une bractée (épi à feuilles, Phyllostachys). J'ai de bonnes col- lections de Bambous ileuris du Japon, grâce à mes rela- tions personnelles, et j'ai trouvé deux échantillons collec- tionnés par deux autorités différentes qui coïncident ab- solument avec ton exemplaire. Quant à Henonis, Fr. Mit- tord, il est identifié par une de mes autorités japonaises avec ton Phyllostachys puberula >» (C. Schrôter in litt. 18 VIII 1905). « Dans ma collection M'.Onuma,un botaniste très ha- bile, range le B. nigra comme variété sous le puberula, et je crois qu'il a raison, parce que la description que Munro donne de B. nigra (ainsi que Ascherson et Graebner) s'adapte mot pour mot à notre puberula qui a des tiges ounes > (C0. Schrôter, in litt. 15 VIT 1905). Moicrencore la copie d'une lettre de M. Miyoshi à BEC. Schrôter : « [hren werthen Brief erhalten theile ich Ihnen dass sowohe Phyllostachys puberula als auch var.mnigra seit ei- _nigen Jahren in Japan alle Jahren blühen. Es ist interes- (x) Quoique Miquel connût bien le genre Arr s, il a donné le nom de Bambusa puberula à l'espèce qu’il a décrite. (N. de la R 104 sant zu hôren dass das Blühen auch in der Schweiz stats- and. (1) Phytllostachys puberula (Nom. Jap. Ha-chiku). » » var. #igra (N. J. Kuro-chiku). (Signé) MIvYosxI. » Vous connaissez la description de Miquel (Annal. Mus. Lugd. Bat. IT, 1886, p. 205). D'après nos botanistées lausannois, elle s'applique parfaitement à la plante que nous voyons ileurir à Morges. La date de Miquel étant de trente ans antérieure à celle de Mitiord, nous nous en som- mes tenus au nom de Miquel. Quant au rigra, je soupçonne qu'il y a sous ce nom deux choses très différentes ; 1°, Une variété de Phyllostachys puberulale Kurochiku des Japonais. (Voir la figure du titre du mémoire de Fair- child : Japanese Bamboos, Washington 1903). 200 neérespèce chinoise, sensiblement plus petite. Je soumets cette hypothèse aux spécialistes. PROF. D’. F. À. FOoREL, Morges (Suisse? Voilà donc l'état de la question, d’après les botanistes Japonais MM. Makino, Onuma et Miyoshi. Leurs collèe- gues Suisses, de Zurich et de Lausannes entre autres, adoptent complètement leurs conclusions. Ces a ane considèrent que lee groupe nigra ne comprend qu’une seule espèce et des variétés à savoir ; Phyllostachys pnberula, Makino, Japon. Bambusa puberula, Miquel. Phyllostachys Henonis, Mitford. Bambusa Henonis, Hort. Arundinaria stolonifera, Kurz. N. V. Ha-chiku, Mokko-chiku, Owo-chiku, Kara- dake, Awa-dake, Sui-chiku, Sache chiku, Tau-chiku. étc., etc. PAU puberula Makino var. Boryana. N. V. Madara-dake. Phyllostachys puberula Makino var. fulva.Y Phyllostachys puberula Makino var. nigra.” N. V. Kuro-dake, Kuro-chiku, (1) En réponse à votre honorée lettre jé vous fais part que Phyllosiac& Puberula et aussi sa var. #igra fleurissent tous les ans au Japon depuis délires années. Il est intéressant d'apprendre que la floraison se produit aussi en Suisse. (Signé) M. Miyoshi. — 105 -… Phyllostachys puberula Makino var. nigra punctata. N. V. Goma-dake. M Horel croit en outre que le bambou noir de la Chine, Phyllostachys nigra, Munro, serait une espèce distincte à séparer de la variété noire du puberula (Knro- chiku). Pour nous, la question n'est pas mûre ; voici pour- quoi. Les caractères morphologiques ont certes une valeur considérable pour la classilication et la spécification des végétaux, mais nous pensons qu'ils ne doivent pas toujours être seuls envisagés et que les caractères biologiques ont aussi leur valeur, pariois un peu trop négligée. Quand il s’agit de plantes telles que les Phyllostachys qui présentent des phénomènes aussi singuliers de florai- son et de iructilication simultanées que ceux déjà signalés, ces laits, pensons-nous, ne doivent pas être considérés comme sans valeur pour différencier les espèces. Or : Phyllostachys Henonis, Boryana et fulva (vieux style) ont fleuri complètement en Angleterre et sur le continent européen de 1900 à 1906: des centaines de plan- tes dans les conditions les plus diverses, provenant de plusieurs introductions. Phyllostachys nigra et nigra-punctata, (vieux style). Sur le continent, deux plantes seulement (importées en 1882 ; 8 ans auparavant ont fleuri parmi des centaines. L'une est morte, l’autre repousse vigoureusement et, suivant M'. Drion, deMarlagne, qui la possède, elle est si modifiée depuis sa floraison (survenue en 1900) qu'il ne la reconnaît plus. Cette plante atteignait alors 4 m, 88 de hauteur, elle n’a pas grainé.En Angleterre quelques plantes ont fleuri de çi de là parmi un très grand nombre qui n'ont pas fleuri. Il s'agit donc là tout au plus d’une floraison partielle et sporadique. Dans un groupe aussi serré que le « groupe nigra », 1l ne nous semble pas qu'il puisse toujours y avoir certitude d'identification quant aux formes qui fleurissent, d'autant plus qu’il s’agit de plantes fleurissant pour la 1'° fois en Europe. Quand le phénomène se montre clairement, la plante est déjà si modifiée que si des échantillons complets et sérieux n'ont pas été recueillis au cours des années précédentes, toute détermination certaine des plantes devient impossible si l’on n’a pas assisté antérieurement — 106 — au phénomène. Nous répétons que le fait se produisait pour la 1'° fois en Europe. Bien plus toute détermination de quelques variétés est absolument incertaine quand il s'agit de multiplications anémiées ne présentant que de faibles chaumes, qui ont cependant pû fleurir. Dès lors n'est-il pas admissible que certaines au moins des plantes dénommées rigra et nigra-punctata qui ont fleuri en Angleterre étaient des Boryana ou fulya ? Voici un indice plus précis, sans être décisif. Nous relevons ce qui suit sur notre carnet de notes : « Kew, Bamboo garden 14 Juin 1904.Une plante étiquetée Phyl- lostachys nigra-punctata de 4 à 5 mètres de hauteur a perdu ses feuilles et va fleurir ; après examen attentif, elle nous paraît identique à nos plantes de Boryana, » Des erreurs peuvent se glisser partout. Si l’on veut se rendre compte des difficultés de détermination dans les groupes serrés, auxquelles viennent encore s'ajouter les erreurs de dénomination sous lesquelles on recoit les plantes, il suffit de lire la discussion survenue à propos des Arundinaria falcata, Falconeri et nobilis, entre M'$ Stapi, Fitz Herbert et Lord Redesdale dans Île «Gardeners Chro- nicle» de Mai et Juin'1904. On a, en etiet atroce Europe des Phylloslachys nigra non seulement du Japon, mais aussi de Chine. Or M$ Makino, Onuma et Miyoshi ont examiné les plantes japonaises ct non les plantes chinoises, comme en fait loi l’herbier de Zurich que M le Prof. Schrôter a eu l’amabilité de nous communiquer, tandis que nous avons en Europedes plantes chinoises dont Rivière notamment s'est servi au cours de ses études. Enfin l’exam :n et la comparaison d'échantillons suifñ- sants s'impose avant de conclure. Un échantillon complet comprend : 1° De nombreuses gaînes recueillies à diverses hauteurs sur des chaumes de divers diamètres : 2° des écailles binervées : 3° des rameaux portant des leuities® 4° des rameaux fleuris ; 5° des échantillons de tiges de divers actes Sans tenir compte des caractères biologiques et sans posséder des échantillons aussi complets, aucune spécih- cation certaine n’est possible dans un groupe composé de formes si voisines ; or, ces échantillons n'existent pas encore ou sont disséminés, et les observations biologiques sont encore incomplètes. Nous faisons appel aux amateurs et aux botanistes afin qu'ils veuillert bien les réunir quand l'occasion s’en présentera. | Voilà pourquoi nous répétons que la question n’es pas mûre et que jusqu à plus ample information nous classons à part les Phyllostachys nigra et nigra-punctata qui n’ont pas fleuri au cours des dernières années. Le Bambou au point de vue industriel et commercial. Jusqu'à présent, le Bambou n'a surtout été employé que pour la décoration des Parcs et des Jardins (1). Sa tige lisse et flexible, son feuillage ondoyant d’un beau vert clair, donnent à cette graminée gigantesque un air élégant et majestueux qui l’a fait apprécier depuis long- temps pour la culture ornementale. « Les Bambous, dit le savant Kunth, ne contribuent pas moins que les Palmiers à donner aux paysages équinoxiaux une physionomie particulière. » Mais en outre de ses qualités ornementales, le Bambou peut rendre de grands services. Plus dur que le bois, il est plus léger et se prête à des emplois innombrables. Ses tiges servent à confectionner des meubles à la fois légers et solides, des perches, dés échalas, des tuteurs ; elles fournissent des échelles, des cages, des paniers, des clôtures, des cannes, des manches de fouet ; on en fait des cannes à pêche,des claies à ombrer,des boites d'embal- lage légères, des gaules de trolleys pour voitures électri- ques, des poteaux pour la télégraphie militaire en campa- — pne,etc ,etc., et mille articles de vannerie et de bimh-- Hoseme Ilse laisse fendre avec facilité et au moyen de la chaleur on le courbe comme l’on veut. Enfin le principal et le plus intéressant usage que l’on en puisse faire est certainement celui de la fabrication de de la pâte à papier. Parmi les articles que nous avons cités ci-dessus, ceux qui sont surtout susceptibles d'un excellent rapport, sont (rx) Des exploitations industrielles de Bambou ont cependant été déjà créées en France, par Mr Garrigues dans les Basses-Pyrénées et par Mr Percie du Sert, —. dans une Île du Rhône. — 108 — la canne à pêche, les tuteurs pour pépiniéristes, les cannes pour la parasolerie et enfin le meuble. Tous les bambous utilisés actuellement dans l’industrie proviennent de la Chine et du Japon, mais ces bambous coûtent moins cher d’achat que le prix du transport, de sorte que l'industrie qui utiliserait le bambou d'Europe ferait certainement une concurrence énorme au commerce Chinois et Japonais. La France était tributaire de l'étranger de :571 à 1875 d'environ 2.156.000 francspour l’importationdes Bambous, dit le Bulletin de la Société d’Acclimatation,et la moyenne de la quantité entrée en France pendant la même période était également de 2.156.000 Kilos ; ce qui fait, on le voit, uné valeur marchande de 1 Îr. le kilo ou environ 10 francs les cent tiges à leur arrivée au port. Nous n'avons pu nous procurer des renseignements sur l'importation des Bambous depuis cette époque ; mais il est probable que les chiffres ci-dessus ont augmenté. Examinons maintenant l’un des plus intéressants usa- ges du Bambou : celui de la fabrication de la pâte à papier. La consommation de la cellulose pour la papeterie est énorme. A l'heure actuelle, on utilise dans des proportions con- sidérables, pour la fabriquer, les pâtes de bois. On peut dire, sans être taxé d’exagération, si l’on considère Ja consommation formidable et toujours croissante du papier, que ce sont des forêts entières qui disparaissent pour être transformées en cellulose c'est-à-dire en papier. Nous pourrions citer telle maison française qui, à elle seule, utilise annuellement plus de douze millions de kilos d'essences résineuses pour fabriquer chimiquement ia cel- lulose ! Or le rs est tout indiqué pour remplacer le bois. D'une rapidité de croissance extraordinaire, (1) émet- tant constamment de nouvelles tiges aériennes, 1l produit chaque année une récolte abondante et nouvelle. Il est très riche en cellulose et peut avantageusement être sise tué au chiffon. Les Anglais utilisent déjà le bambou du Japon pour fabriquer un excellent papier ; il en est de même à la Ja- (1) D’après les obrervations faites au Jardin du Hamma (Algérie) par Mr Rivière, l'accroissement de certains bambous serait de o m, 48 en 24 heures, soit 2 centimètres par heure. — 109 — maïque depuis quelque temps. Les Chinois connaissent cette fabrication depuis longtemps déjà. £e papier de Chine que nous recevons et qui sert à tirer les belles épreuves de gravures en taille douce, n’est autre chose qu'un mélange de bambou etde coton de Nankin. Nous avons nous mêmes fait faire un essai de pâte à papier avec du bambou cultivé dans les Pyrénées et le _ résultat a été si satisfaisant que le fabricant, auquel nous nous sommes adressé, est tout disposé à se livrer à cette fabrication. Mais il est indispensable de pouvoir alimenter une pa- peterie d’une façon constante et par quantités énormes. En eftet, chaque opération, dans une usine importante, exi- gerait de 30 à 40 mètres cubes de bambou et l'ont peut en faire une toutes les 40 heures environ ! L'excellence des papiers obtenus avec le bambou, dit M. Fleury Percie du Sert, la facilité de culture, la grande production et le moyen surtout d’ utiliser, avec ces plantes, des terrains souvent impropres à toute autre culture, en font une plante des plus précieuses et une source de pro- duits importants pour les pays avoisinant une usine de cellulose. D'autant plus, ajoute le même auteur,que pour la fabri- cation de la pâte à papier, toutes les espèces sont également bonnes et leur teneur en cellulose exactement pareille. Le bambou n'est pas difficile, comme nous venons dele ne Psunela nature du terrain et il peut être utilisé dans des terres incultes Néanmoins, il lui faut pour pros- pérer convenablement une certaine quantité d'humidité et il a souvent été employé avec succès dans des sols maré- cageux qu'il déssèche et assainit rapidement. (1) Comme on le voit par l'étude ci-dessus, les usages du Bambou sont multiples et l’on devrait tenter, sur une grande échelle, sa culture industrielle qui pourrait devenir une source de revenus importants. Disons, en terminant, que le produit net d’un hectare de bambou peut varier de 409 Îr. à 800 Îr. par an, suivant la qualité du terrain ; il pourrait même, si l’on en croit le Bulletin de la Société d’Acclimatahion, atteindre 5.000 Îr. par hectare en plein rapport. Voilà des chiffres faits pour tenter les amateurs. J. NOGUËS, Bagnères-de-Bigorre, (France). (1) Sous des climats plus chauds que celui de la Belgique bien entendu. = LOS List des Bambusacées cultivées en Europe en 1906 avec la synonymie et les noms vernaculaires. Les espèces cultivées à l'Ermitage en pleine terre ou sous abri sont marquées d’une X. Arundinaria anceps, Mitford. Nord-Est de l'Inde, Garh- wall britannique (Bean). A. spathiflora, Trimius ? (Kew\. Arundinaria aristata, Gamble. Nord-Est de l'Himalaya. Thamnocalamus spathiflorus, Munro, partim (Gamble). N. V. Bhébham(Bhutia) et Babain (Lepcha) fide G. A. Gammie. Arundinaria auricoma, Mitford, (1) Japon. À. Fortunei var. aurea, Hort. (Kew). B. Fortunei var. aurea, Hort. (Kew). B. Maximowicziüi, Hort, partim. (Kew\. B. viridi-striata, Aegel, (fide Vilmorin). Arundinaria chrysantha, Mitford, (1) Japon. Bambusa chrysantha, Hort. (Kew). Arundinaria falcata, Nees ab Esenbeck. Himalaya. Arundinaria gracilis, Rivière. | » interrupta, Trimius. » utilis, Cleghorn. (?) Bambusa falcata, Hort. (Kew). . » gracilis, Hort. (partim), (Kew). Ludolfia falcata, Nees. Thamnocalamus ringala, Falconer. N. V. Ringal, d’après Brandis (Gamble\. Arundinaria falcata, ÂNees, var. glomerata. Himalaya. Arundinaria Falconeri, Bentham et Hooker. Himalaya. Thamnocalamus Falconeri, Hooker fils. Bambusa floribunda, Munro. Arundinaria falcata, Nees, d’après Rivière (erronément). Arundinaria Fortunei À. et C. Rivière. (2) Japon. Arundinaria diVersifolia, Kurz, (ide Kew). Bambusa Fortunei foliis niveo-vittatis, Van Houite. » Fortunei var. variegata, Hort. (Kew). » picta, Szebold et Zuccarim. > variegata, Siandish. ” variegata, Miquel. argenteo-striata, Regel. N. V. Shigo-sasa, Shima-sasa ; Yanakiba-sasa, fide Van de Polder et Matsumura, Shigo- -sasa-shirofu, Hort. Fab. Arundinaria Hindsiü, Munro. Japon. Bambusa erecta, Hort. Gall. » jacile, Hort. (Kew). (1) Très probablement variété de culture ; type à rechercher. (2) Variété de culture, type à rechercher, NI NOEL — III — N. V. Kanzan-chiku, Hort. Fap. et Van de Polder, X Arundinaria Hindsii, M/unro, Var graminea, Bean. Japon. : Bambusa graminea, Hoyt. (Kew). N. V. Taimin-chiku, Taimei-chiku, Taimeio-chiku, fide Van de Poder. Arundinaria Hookeriana, Munro. Himalaya. N. V. Singhani (Népaul), Prong (Lepcha). Arundinaria humilis, A/1/ford. (1) Japon. À. Fortunei, Hort. (forma viridis). B. Gracilis, Hort. (partim). Arundinaria intermedia, A/unro, Himalaya N. V. Nigala et Titi- nigala (Népaul), Parmiok (Lepcha). X Arundineria Japonica; Siebold et Zuccarini. ex. Steudel [ Japon. Bambos yatake, Szebold. Bambusa metake, Szcbold, fide Miquel. » japonica, Nicholson. Phyllostachys bambusoides Hoyt. et Safow (non Siebold ff Zuccarinti.) N. V. Va-dake, fide Mfakino et Van de Polder. X Arundinaria Japonica, Szebo/d et Zuccarini, Var. variegata L. [Japon. NeNVa"dake-fuiri. Hoyt. Jap. X Arundinaria Kbasiana Â/unro, Himalaya. N. V. Namlang (dans les montagnes de * hasia d’après [Hoocker et Mann.) X Arundinaria macrosperma, Âichaux.Amérique du Nord. Arundinaria gigantea, Chapman. Arundo gigantea, Wulfer. Miegia macrosperma, P«ysoon. » gigantea, Nuttal. »y maritima, W1//denow. » arundinacea, /o7#ey. Nastus macrosperma, Æaspail. Festuca grandiflora, Laimarck. Ludolfña macrosperma, Walldenow Macronax, Raÿfinesqiie. N. V. Large cane. Arundinaria macrosperma. Michaux. var.tecta À. Gray, [ Am. du Nord. à ; A. macrosperma var. suffructicosa. B. Hermanni Hort. (Kew). B. Neumanni, Hort (Kew). A. tecta, Muelenberg. Miegia pumila, Nuftal. . iocle tecta, Dustrich. Triglossum bambusinum, Fischer. (4) L'Arundinaria humilis, Mitford est considéré par certains auteurs comme le type dont À, Foriunct, Rivière ne Serait. qu'une variété de culture. D PM N. V. Switch cane. X Arundinaria marmorea, Makino. Japon. Arundinaria kokantsik, Kuyrz. » Matsumurae, Hackhel, (fide Makino'. Bambusa marmorea, }{ itford. » agrestis, Hcrt. Jap. N. V. Kan-chiku. Hort. Faÿ. Arundinaria marmorea, Makino, Var. variegata, Japon. N. V. Kan-chiku-fuiri, Hort. Fap. X Arundinaria nitida, Mitford, Chine. A. Khas‘ana, Hort. (non Munro). N. V, Bambusa kan-si, Hort. Sin. X Arundinaria nobilis, Mitford. Origine incertaine. Arundinaria pumila, Ait/ord. Japon : Bambusa pumila, Hort. (Kew) X Arundinaria pygmaea, Xur;. Japon. N. V. Ne-sasa Hort. Fap. (Kew). I-saca, fide Van de Polder. Arundinaria racemosa, Munro.Nord de l'Inde. N.V. Maling (Népaul) Phyeum, Miknu (Lepcha), Phéong et Mhéem (Bhutia), Pummoon (Sikkim) ce dernier fide Thompson. Pat- hioo(Est du Népaul) fide Hooker. | X Arundinaria Simoni, Atwière. Chine. Bambusa Simoni, Carrière. A. vaginata, Hackel. » brachyclada, Hackel. » Fortunei, Fenz1, (non Rivière). Bambos metake, Siebold. Bambusa metake, Zollhinger. À. japonica, Hort. Fa. ide Matsunura, non Siebold et _Zuccarim. N.V. Medake, Omago-dake, Nago-dake, Mikawa-dake, Hikkan-chiku, Kawa-dake, fide Van de Pold:r Aki-take, Nayu-take, Niga-take, fide Matsumura. Narihira-dake, fide Matsumura et Latour-Marliac, erro- nément. Arundinaria Simoni, Rivière. Var.argento-striata, A/akino. N. V. Shima-medake, fide Makino. xX Arundinaria Simoni, Rivière var. Chino, MakinoJ es Bambusa Chino, Franchet et Savatier Arundinaria Laydekery, Bean. Bambusa Laydekery, Marliac. N. V. Hakone-dake, aki-dake, fide Van de Polder. X Arundinaria Simoni, Æwyière, Var, Variegata, looker fils. A. Simoni var. striata, Mitford. » Simoni var. albo-striata, Bean. » Simoni var. heterophylla, Makino. » Simoni, Hackel, ‘non Rivière). Bambusa plicata, Hort (Kew). » Maximowiczii, Hort. (partim). c rot ou N. V. Tsüshi-chiku, fide Makino. X Arundinaria spathifiora, {rimius. Himalaya et Népaul. Thamnocalamus spathiflorus, Makino. Arundinaria procera, Wallroth, fide Munro. Arundinaria suberecta ÂMunro. Himalaya, Khasia et | [Sikkim. N. V. U-Kadai-Namlang (Khasia), Lomb-nang, Nam- [ang, (Monts Jaintia) (1) Arundinaria Toostik, Makino, (dans l’herbier de Zurich | Chine; Bambos Tootsik, Szebold. V. N. Tô-chiku, Koko-chiku, Nankin-chiku, fide Van de Polder. (2) Arundinaria variabilis, Makino (dans l’herbier de Zurich [Japon). X Arundinaria variabilis A/ak110 var. aureo-striata, Aa- [Æino. Japon. Bambusa aureo-striata, Regel. » Fortunei aureo-striata, Bean. » aureo-striata, Van Houtte N. V. Kamuro-sasa {fide Makino in Herb. de Zurich). Shigo-sasa-kifu Hoyt Fab. (par confusion horticole). x Arundinaria variabilis, Mak1n0 Var .argenteostriata, Makino N. V. Shigo-sasa-shirofu Hort. ap. (par confusion horticole). (1) Arundinaria species (Recu de Veicth en 1905 par M. [Drion, de Marlagne). Arundinaria species (cultivé à la Mortola sous le nom [de À. Khasiana). X Arundiuaria Species (reçu de Rovelli sous le erroné de arr spathilora. Bambusa augustifolia, Mitford. Japon B. Vilmorini, Marliac. Bambusa Arnhemica, 729n Mueller. Australie. Bambusa Arundinacea, Wi/ldenor». Inde. Bambos arundinacea, Retzius, Persoon. Bambusa spinosa, Nees. » pungens, Blanco, » arundo, Xlein, » orientalis, Nees. _Nastus arundinaceus, Sruth. Arundo bambos, Linnée. N. V. Ily,van Rheede (Malabar) Bans, Behor Bans, (Een- gale), Muleas, os Telugu, Mungil (Tamie) Roxburg. (1) Nous avons tous lieux de croire que cette plante a de grandes affinités avec Ph. fastuosa, Hort. . (2) Cette plante pourrait être le type dont 4. Fortunei Rivière, serait une variété de culture. Mundgay (Bombay) Dalzell et Gibson Wa. bans, Nal bans Punjab} et Kattang(Inde centrale) Byandis.Kijakatwa (Birman) Æwrz. Katto-Oona-Gass (Singalais) Thwaïtes Wahkantch (Garo). Wanah, (Magh) fF'atiwadür, (Gondi) Manuel des Bois Tndous etc. ete. Pete. Bambusa arundinacea, Willdenozw, var. spinosa. Indes. Bambusa spinosa, Nees. » pungens, Blanco. N. V. Kantabans (— bambou épineux). Bambusa balcooa, Roxburgæ. Assam, bas Bengale. Bambusa capensis, Ruprecht. » vulgaris, Ness (non aliorum). > vasaria, Herbier Hanulton. Dendrocalamus balcooa, Vosgé. Arundo bambos, Herbier Smith. N. V. Balku-bans (Bengale) Baluka (Assam) Sil barüa, Teli-barüa (Silhet), Wamnah, beru (Montagne de Garo), Boro-bans (Duars occidental). x Bambusa disticha, M1tford Japon. Bambusa pygmaea, Miquel. » nana, Hoyt (non Roxburg). N. V. Oroshima-chiku, fide Matsumura. _ Ryosa-chiku, Ruyosu-chiku, fide Van de Polder. X Bambusa macroculmis, Rivière. Origine inconnue. Bambusa arundinacea, Refzius(non Moon, nec Willdenow). Bambusa maxima, Poiret. Amboine, Chine. Bambusa Hookeri, Rivière Arundarbor maxima, Rumphius. Bambusa excelsa, Miquel. N. V. Bulu-sammet, fide Rumphous. X Bambusanana, Roxburg, Chine, Japon. Bambusa glauca. Loddiges. cœsia, Szebold et Zuccarti. glaucescens, Siebold. sterilis, Kurz in Miquel. viridi-glaucescens, Carrière (Gamble). aurea, © Franchet et Savatier. de Aoribunda, Buse. Arundinaria glaucescens, Palsot de Beauvois. Ludolfa glaucescens, Willdenow. | Triglossum arundinaceum, Fischer, Rômer et Schlesinger. ? Panicum arboreum, Lamarck. 20 ? Bambusa floribunda, Zollinger. Bambusa epacrifolia, Hort. N. V. Taïho-chiku, Hôrai-chiku, Po-Lau-Pinan-Wa (Bir- man). Bamboo tjeenah aloos, Bamboo hower tjeenah, fide Kurz. Bulu périndu, fide Wyay junior. x Bambusanana, Roxdurg var. Alphonse Karri, Marliac. N. V. Suwo-chiku, Koma- dake, fide Van de Polder. Kin- chiku (nom chinois), fide Van de Polder. X Bambusa nana RoOxXDbUrg Var.gracillima, Makino. J apon. CR CCS 7 Bambusa scriptoria, /ort, Gali, N. V. Hô-o-chiku. Bambusa nana, Roxburg,var. variegata. Bambusa vittato-argentea. Hort. Bambusa Nagashima, Marliac. Japon. N. V. Nagashima-sasa Bambusa quadrangularis Fengi. (1). Chine, île Formose, Jin Jap. cult. Arundinaria quadrangularis, Makino. Bambusa angulata, Munro. Bambos Sikak-take, Siebold. N. V. Shikaku-dake, Shihô-chiku. Hoyt. Fap. Todu-chu en Chine. Bambusa scriptoria, Denstlet. Chine, Corée, Japon. N. V. Dji-chiku, Hort. Fap. Bambusa Thouarsü, Kunth.Origine incertaine. Nastus Thouarsii, Raspail. Bambusa vulgaris Schrader in Wendland. Origine incert. Bambusa Surinamensis, Ruprecht. » Sieberi, Grisebach. > Ac ir es Reichenbach. > arundinacea, Moon (non Willdenow). » auriculata, Kurz. Nastus viviparus (?) Raspail. Bambusa Madagascariensis, Hort. Bambusa vulgaris, Schrader in Wendland var. Constric- [tinoda Proudlock. Bambusa vulgaris, Schrader in Wendland var.;striata. Bambusa striata, Loddiges. Bambusa variegata, Hort. B. vulgaris Schrader in Wendlund var. vittata, Rivière. B. vulgaris var. culmis variegatis, Hort. Gall. Cephalostachyum capitatum, Munro. Himalaya, Inde. Bambusa capitata, Wallyoth et Griffith. N. V. Gobia (Sikkim), Gope (Népaul), Payong (Lepcha), Sillea ou Sullea (Khasia). Chusquea abietifolia, Grisebach. Jamaïque. Dendrocalamus Brandisiü, Kurz. Montagne de Pegu et [de Martban. Bambusa Brandisii, Munro. N. V. Wasoo (partim) (Burma), Kyellowa, Waya, Wapyu (Burma), Wakay (Karen). Dendrocalamus giganteus, Munro. Poulo Penang, Tenas- [serim. Bambusa gigantea, Wallich. N. V. Wabo (partim) (Burma), \Warra (Assam). Dendrocalamus latiflorus, Munro. Chine, Japon. Bambusa verticillata, Bentham (non Willdenow). (x) Appartient probablement à un autre genre. — 110 — N. V. Daizan-chiku, Taisan-chiku. {{ort. Fab. Wani (Burma) (— bambou rouge). Dendrocalamus Sikkimensis, Gamble. Himalaya. N. V. Pugriang (Lepcha), Wadah (Garas) fide Mann. Dendrocalamus strictus, Vees. [Inde orientale, Java. Bambusa stricta. Aoxburg. » verticillata, Rottler, (non Wlldenow). » pubescens, Loddiges. » tœnia, Hamilton in Walroth. » glomerata, Royle. » hexandra, Lindiley. Oxytenanthera Thwaitesii, Munro. Nastus strictus, Srfh. Dendrocalamus monadelphus, Twaites. Munget, Pluhenet. N V. Bans, ou Bans-kaban (Inde septentrionale). Karail (Bengal), Salia-bans (Uria\, Sadanapa. Vedru ou kaukat(lelusu)retcr ete x Dendrocalamus strictus, ÂMVees. Var. argentea, Hort. Gigantochloa atter, Kurz. Java, Buitenzore. Bambusa Thonarsii B atter, Hassk (non Kunth). > verticillata, Miquel partim (non Willdenow). Bambusa distorta, Auprecht. Brésil. Bambusa distorta, Nees. Guadua glomerata, Munro, Brésil. Guadua Tagoara, Kunth. Brésil. Bambusa Tagoara, Nees. Melocanna bambusoides, /rinius. Inde, Moulmein, Bour- [bon, Maurice. Bambusa baccifera, Roxbure. Beesha Rheedei, Kunth. (Note sur le genre Bambusa) » baccifera, Rœmeyr et Schultes. Nastus baccifera, Raspail. N. V. Müli, Metunga (Bengale) Tarai, (Assam) etc. Ochlandra Rheedei, Bentham et Hooker fils.Côte du Ma- [labar. Beesha Rheedei, Kunth, (enumeratio etc...) ; Melocanna Rheedei, Steudel. Melccanna humilis, Rœper, (non aliorum). Ochlandra stridula, 7 hwæaites. Ceylan. Beesha stridula, Munro. N. V. Battagass (Suffragam), Rana-batali (Deyandera). Oxytenantheia abyssinica, Munro. Afrique tropicale. Bambusa abyssinica, Richard. Bambusa Schimperiana, Séeudel. Phyllostachys aurea, Rivière. Japon. (1) Bambusa aurea, Hort. » sterilis, Kuyz. (1) Peut-être une variété de culture : type à rechercher. N. V. Hotei-chiku, Taïbô-chiku, Ninmen-chiku, Goza- ch jt } Phyllostachys bambusoides, Sieboldet Zuccarini. Japon, [Chine. Phyllostachys med tchya. Steudel. » macrantha, Siebold et Zuccarini. Bambusa reticulata, Ruprecht. » bifolia, Szebold. N. V. Va-dake, Ya-jino (Japon). fide Matsumura, Deo-bih (Assam). Phylicstachys fastuosa, Aort. (1) Japon. Bambusa fastuosa, Marlac. Arundinaria fastuosa, ‘or: » Narihira, Makino, (in Herb. Zurich). N. V. Narihira-dake, d’après Makino; Wago-dake, d'après en de Poider. Phyllostachys flexuosa, Rty1ère. Nord de la Chine. Bambusa flexuosa, Carrière. (non Munro). Phyllostachys mitis, Rivière, (non Makino nec Matsu- | [mura) Chine. Bambusa mitis, Carrière. (non Poiret,. Phyilostachys nigra, Munro. Chine: Japon D Bambusa nigra, Loddiges. Arundinaria stolonifera, Kuyz ? N. V. Kuro-dake, FU chiku. Phyllostachys nigra, LR NAT à punctata. Japon P Bambusa nigro-punctata, Hort. NV. Eu. dake. Phyllostechys puberula, Makino. Japon. Bambusa puberula, Miquel. Phyllostachys Henonis, Mitford.- Bambusa Henonis, Hort. ë Arundinaria Stolonifera, Kurz? N. V. Ha-chiku, Mokkô-chiku, Owo-dake, Kara-dake, Awa- dake ; Sui-chiku, Suisho-chiku, Tan-chiku, d'après Van de Polder. Phyllostachys puberula, Makino var. Boryana, Japon. __ Bambusa Boryana, Marliac. Phyllostachys Boryana, Mitford. NN M Unmou- chiku. - Phyllostachys puberula, Makino var. fulva. Japon. Phyllostachys fulyva, Mitford. Phyllostachys pubescens, Houzeau de Lehaie. Chine (in fépeults) Phyliostachys mitis, Makino et Matsumura (non Rivière nec Mitford). » edulis, Carrière. Bambusa Môsô, Zollinger. (x} Appartient peut-être à un autre genre. dl X X X X X X CESR — Î18 — Bambos Moosoo, Srebold. N. V. Môsô-chiku, Wase-dake au Japon. Kouan-chiku, rito-chiku, biotan-chisu, bicd]i-chiku, mato- chiku en Chine. Phyllostachys pubescens, Houÿceau de Lehaïe Var. hete- Bambusa heterocycla Carrière. [rocycla. Phyllostachys heterocycla, Aitfcrd. ) mitis var. heterocycla, Juno. N. V. Kikko-chiku, Kimon-chiku, Fort. Jap. Phyllostachys Quilioi, Rivière. Japon. Bambusa Duquilioi, Hort. » Mazeli, Hort. » Quilioi, Carrière. > senanensis, Hoyt. Abbotsbury. ; N.. V. Ma-dake, Niga-daïse ; Kara-dake, Kokara-dake, vieux Japonais; Ku-chiku (en chinois). Phyllostachys Quilici, Rivière, Var. Castillenis Japon. “Phyllostachys Castillonis, Mitford. Bambusa Castilloni, Markiac! 4 ) » Castillonis, Carrire[ 5) ) N. V. Kimmei-chiku, Shima-dake, HR nee fde Matsuimura." : Phylilostachys Quilioi, Rivière, var. Castillonis holochrysa. | Regel, Japon. Phyllostachys Quilioi, Rivière, var. Marliacea. (1 ) Hort. Phyllostochy: Marliacea, Mriford. | Ke, Japon. Bambusa Marliacea, Fo N. V Shibo-chiku, Shiwa-chiku, fide Van de Polller. Phyilostachys ruscifolia, Hort. Ke. Japon. (2) Phyllostachys Kumasaca, Munro. » Kumasasa, Mitford. Bambusa viminalis, Hoyt. Gall. N. V. Bungo-zasa, Gomai-zasa, fide Van dz Polder. Bundo-dake, Okame-zasa, Kagura-zasa, Iyo-casa, fide Matsumura. | Phyllostachys sulfurea, Rivière. Japon. (3) Arundinaria stolonifera, Kurz. fide Kew. Bambusa sulfurea, Carrière. » striata, Loddiges. N. V. Ogon-ehiku, fide Van de Potder et Maisumura. Kin-chiku, en Chinois! fide Van de Poider et Maisumura. Phy!lcstachys violascens, Rivière. Chine. Bambusa violascens Aort. Phylio stachys viridi-glaucescens, Rivière. chi Bambusa viridi-glaucescens, Carrière. Phyllostachys species. (Recu du Japon (4). (1) Dénomination à vérifier. (2, Appartient peut- être à un autre genre. (3) Cette plante n'est peut-être qu’une variété, type à rechercher. (4) Probablement variété nouvelle du Ha- chiku (PA. puberula), |. _ CoMsel + ve À rm vi! (5) 1hc 'aenihre Sing La u Feu TEE Lo 1h 2e 6. fe! ù “ | D > so L'lle nis | — 119 — Sasa albo-marginata, Makino et Shibata. Japon. Phyllostachys bambusoides B. albo-marginata, Miquel. Bambusa senanensiS %. albo-mareïnata, Franchet et ni [Savatier. Bambusa albo-marginata, Makino. Arundinaria albo-marginata, Makino. Bambusa tessellata, Mot. ex Bean (non Munro) Bambos Kumasasa P. fuirino Kumasasa, sive Jakiwasasa [Srcbold. N. V. Kuma-zasa, Vakiba-Zasa. Ur à Chimaki-zasa fide Matsumura,partim. X Sasa albo-marginata, Makino et Shibata forma minor. [Japon. Bambusa albo-marginata forma minor, Makino. Arundinaria albo-marginata forma minor, Makino. » Veitchii, N. B. Brown. Bambusa Veitchii, Carrière. É N. V. Ko-Kumasasa. X Sasa borealis, Makino et Shibata. Japon. Bambusa borealis, Jackel. Arundinaria borealis, Makino. Bambusa purpurascens, Makino. ? Arundinaria purpurascens, ackel. Bambusa senanensis, Mitford. N. V. Suzu-dake. Sasa chartacea, Makino et Shibata Japon. Arundinaria chartacea, Makino. N. V. Okumazasa. Sasa Kurilensis, M/akino et Shibata. Japon. | Arundinaria Kurilensis, Ruprecht. Bambusa Kurilensis, Myrabe. Arundo donax, Georgr, non Linnée. N. V. Chishima-zasa. X Sasa paniculata, Makino et Shibata. Japon. Arundinaria Kurilensis y. paniculata, Fr. Schmiät. Bambusa paniculata, Mahino. Arundinaria paniculata, Makino Bambusa senanensis, Franchet et Savatier. ? Bambusa reticulata forma major, Ruprecht. LME reticulata var. macrophylla, Ruprecht. > tessellata, Makino, non Munro. N. V. Nemagari-dake, Chimaki-Zasa. Boshine-dake et Saikai-dake fide Van de Polder. Sasa paniculata, Makino et Shibata, iorma nana. Japon, Arundinaria nana, Haehel. Arundinaria paniculata. var. nana, Makino. N. V. Miyama-suzu. Sasapanicuiata, Makino et Shibata, iorma nebulosa. Japon : Bambusa palmata forma nebulosa, Makino. . Arundinaria palmata forma nebulosa, Makino. Bambusa metallica, Mitford. æ 120 =. Bambusa palmata, Marliac. Arundinaria palmata, Bean. Tora-fu-daxe, Satow. N. V. Shakotan-chiku, Shakohan-chiku. Kaneyama-dake, fide Van de Polder. a paniculata, Makino et Shibata var. stenantha. Japon. Bambusa stenantha, Makino. Arundinaria paniculata var stenantha, Makino. N. V. Me-kumaï-zasa. Magari -dake fide Van de Polder. Sasa ramosa , Makino et Shibata. Japon. Bambusa ramosa, Makino. Arundinaria ramosa, Makino. N. V. Adzuma-zasa. x Sasa tessellata, Malkino et Shibata. Chine. Bambusa tessellata, Munro Arundinaria tessellata, Bean. Bambusa Ragamowski, Whecler. Arundo Ragamowski, Lambert. N V. Bi-chiku et Ko-chiku fide Va de Polder. Thyrsostachys siamensis, Gamble. Birmanie, Siam. Bambusa siamensis, Kurz. Bambusa regia, Thomson et Munro, N. V. Kyaung-Wa = Bambou de monastère. Une telle liste he à bien des problèmes encore en suspens. Nous en donnons les solutions qui nous parais- sent à présent les plus probables. Nous serons reconnais- sant à ceux de nos lecteurs qui voudront bien nous trans- mettre leurs critiques ou leurs addenda. LES TRAVAUX DE LA SAr50n se réduisent à peu de chose en Juillet et Août. Les espèces précoces : Phyllostachys viridi-glaucescens J'exuosa, violascens et pubescens ; Sasa paniculata et albo- marginalta achèvent la croissance de leurs jeunes tiges ; la plupart des autres sont en pleine pousse. 51 certaines plantes qui avaient bien prospéré en 1905 montrent peu de chaumes, il ne faut pas s'en efirayer :c'est lerythme bisannuel qui s établit. Cette année,clles se déve- loppent sous terre , lan 1 prochain elles feront beaucoup de tiges. Toutes seront arrosées ou irriguées pendant les pério- RDS clge os tif de «joie ft 3" hfll fé ete i, / TD rt] NAS des de sécheresse avec de l’eau pure ou contenant un peu d'engrais liquide. On entretiendra avec soin le pailli :les mauvaises her- bes qui s’y développents’enracinent peu, la moindretraction suftit pour les arracher. Le jardinier est donc moins sou- vent obligé de pénétrer et de séjourner dans les massifs hroumilesmettoyer. Quand le couvert est complet et que le pailli est constitué par les feuilles tombées des bambous, il n'y a plus de mauvaise herbe de nos contrées suscep- tible de s y multiplier. Dès que la croissance des jeunes tiges touche à sa fin, c'est-à-dire dès le début de Jurllet pour les espèces les plus précoces et en Septembre seulement pour les plus tardives, on pourra augmenter la dose d'engrais liquide et commen- cer l’apphcation du sulfate d'ammoniaque. C’est sous la forme de suliate d'ammoniaque que l'azote convient le mieux aux bambous : c'est l'aliment azoté par excel- lence qui favorise le développement du feuillage. On peut y joindre du sulfate de chaux, suivant les indications de M. Oscar Loew et du Prof. Aso dont on trouvera un résumé plus loin p. 122. Les engrais donnés aux bambous doivent toujours être neutres : ceuxqui pouvent acidifier le sol leur sontiunestes. Monsieur Henri Correvon, le sympathique ami des plantes, qui a tant fait déjà pour vulgariser la connais- sanceet la culture des admirables fleurs deses chères Alpes, vient de publier un superbe volume illustré de nombreux clichés très bien venus, intitulé. « Nos arbres ». (1) Cette œuvre vient bien à son heure, élle’ aidera pui- samment au mouvement qui se dessine un peu partout pour la protection des monuments du règne vévétal et la . recoustitution du patrimoine forestier des peuples d'Europe. C'est le livre d’un érudit qui sait combien la conserva tion ces forêts est indispensable à la richesse, au progrès, à la Te à la vie même de ses semblables ; c'est aussi Le (1) Nos arbres, par Henri Correvon, Floraire, Chêne-Bourg, lez-Genève (Suisse). Édité par Atar. S. À. Corraterie, 12, Genève. Librairie Horticole, Rue HÉrCrrenelle, 84P°, Paris. PRIX 7 FR.50 broché. sn celui d’un homme de cœur dont l’émotion communicative, l'éloquence simple et persuasive nous fait partager la conviction. C'est un livre de haute portée morale et économique qui devrait être entre les mains de tous les amis de l'hu- manité. Mr Mecar Lœw publie sous le titre « On the ilowering of Bamboo », dans le « Bulletin du Collèce d'agriculture de l'Université de Lokio, ol VI 4 pase e 364, Février 1905 > un intéressant article où il relate les essais qu'il a entrepris avec le Proi. K. Aso, dans le but derechenehet les moyens de retarder ou d° ‘empêcher la floraison des bambous. [la remarqué au cours de ces premieres expemenmses que l'emploi du sulfate de chaux comme engrais, favorise le développement du feuillage des bambous, d'une facon inarquée ; Mais Ses premières conclusions se bornent à dire — avec raison — qu'il faudra prolonger les essais pendant de très longues périodes. C'est en effet seulement quand l’ époq ue de floraison se bambous soumis a ces intéressants essais se présentera que l'on pourra constater les eliets de cette méthode: ATKINSON, R: W., Vatsu-ga lake, EakusSa MARS Yama. Notes of travel w. lists of the Plantencolienten lLobkio) 18802 map: ui BEAN, Phyllostac hys Castillonis, in. Gardner Chromelesser XXXV. (1904) pDr84. BRANDIS) D, Catal. of specimens of Limber, BambeosRoemes à. oth. forest pradiee tt." Che nd go\ ernm Horests. Gale ne 7e roy PRANDIS Sir D Midi inrorestenvol PRE x BRANDIS, SE D. Forest Flora of North-West and Central India. Bureau, ED. Etude sur les Bambusacees® Végétation et floraison de l'Arundinana Simoni, Rivière, in Bulletin du Museum de Paris, r903, pp.405 ro: Deuxième étude sur les Bambusacées : ue Phyllostachys aurea, Rivière, in Bulletin du Museum de Paris, 1904, n° 5 PP. 275-564. — 123 — BRDer: C0), MW The Flowering Dendrocalamus strictus. in Indien Forestcr XXX, 1904, n° 6, June. CHEVALIR. CHARLES, 1902 — D bambous rustiques 'era- mines Mon hortic bélee pp. 07-100, 1CO-111, 132 CPÉCHORN, H.; Forests and gardens CF SOUL India, Lond. HPDITIe Wap. à.13 plates. DEmars. 1879 — Notice sommaire sur le bambou et sur les essences lorestières employées comme poteaux dans le service télégraphique de Cochinchine. Annales Télégraph. 6, pp-73-70. . - es DESVAUX. EM. in :Gay, Historia fisica y politica de Chile, BémS 614-521 24 vol.8° Flore, 8 vol 168 pl. Dies o pe LamArre, A FC A.,.:1855. — Sur les grands. HP-nmbous de nde de Madagascar, et de l'Afrique, Paris, Comptes-Rendus, XL, pp. 267-270. ENGLER. À, Beitr z. Flora d.südl-japan u d. Liu-kiu-In:eln, USD z, 1884. Rep Davrp Gi Aemeultural explorer. Japanese Bam- boos andtheirintroductioninto America, Washington, 1905. (Us Departement of agriculture, Bureau of plant indus- tue bulletin n°13), avec photogravures. mere MouralotAstatic Society of Bengal, vol. LIX. II. 207 (1800). GES, JA. MAN DER. 1865: — Over twee soorten van bamboe. Baba Natourk Tidschr XXVIITI, pp 302-303 GOETZE, WALTHER, Vegetations ansichten aus Deutsch Ost Afrika, zusammengestellt und besprochen von A. Engler. Leipzig, Engelmann 1902, petit 4°. Photogravures. ÉTACKEL. FE. , Supplementa EFnumerationis graminum Japoniæ. ormosce. Core, in Bull. Herbier Bossier, 2 série IV, (HoeSbp,.522-5232) EC El F:, 1870. Mine Chinese Arundinara, (04 flexuosa) ) Journ. Of Fan DNDD 290-3410: BIGHEMANNEL SCHULTES, Noms indig. de plantes du Japon et de ORHC dia pres l'herbier de Péce Av itraductrhol End Nouv éd ere, 1864. FIUuMBOLD et BONPLAND, Révision des graminées Ta d. les Novaeen Plant: bréc d'untrav:s. cette famille par. C..S: Kunth, 2 vols. Pare 1829 — 34, fol. avec 220 plchs. BiIWMBOP Pie IBONPLAND, Plantes EÉquinoxiales, rec. au Mexique, dans l'ile de Cuba, aux Andes de la nou. rende ete Dans 1810,25. er-1nf0l. av. 120 plehs ne KIVE-TU-WET- TU, The Flowering of Bambusa polymorpha, 1 Indian Foréster XXIX | bostinorr) KrAUS, Anvales du jardin Botanique de Burtenzorg, vol. XIT, 1805. — Renseignements sur la végétation des Bambous. KUNTH, Enumeratio plantarum omnium hucusque cogni- tarum, Stuttgard, 1833 — 50 Supplementum enumera- tionis. KUNTH. Révision des graminées, publ. dans les Nova. Genera. Plant. 2 vols. Paris 2 SMiol avu2201Planches, KUNTH, 1822. — Sur le genre Bambusa. Journ de Phys. NEMIDp: 118-101. KURZ, S:, Forest Flors-of British Burma, 1878 in jourtemoi Asiatic Society, Bengal, vol. 42. KURZYS 2 1) Preliminary Forest report of Pegu ; 2)ANTanualoblndian timbers: | 3) Special catalogue of the exhibits ofthe gouverne- ment of India and private exhibitors ot ‘the Colo- nial and Indian exhibition, 1886 ; 4) Bamboo and its uses.Indian Forester, vol. I. 1876. A Co Louis, Sur les Bambous employés comme sar- bacanes par les sauvages de l'Inde et de la Péninsule malaise. in Bulletin du Museum de Paris, 1001 pp 0002 HÉOCKR ARTE On the erowth'otGiant Bambou with special reference to the relation between conditions of moisture and the rate of growth, in Ann. KR. Bot. Gard. Perademiya, [T. 1004, pp. 211-266, with plater, 24:25: Mez)C' un Pierre: R. , Graminæ in Perkins) moments Flora Philippinæ, IRON 1004, PP. 137-150. Nour ELeAME" Eds co for aponiee: Analée 1865, oo enable | MIQUEL, F. A: G:. Catal. Musei botan : Flora ape Ko 70) NMiourr 2 Ce tloidiae Batavae. Cam suppl. prodr. Hlorae Sumatranae: Amstelod. 1855-61. 8 maj. c. 30 tabl MIiQUEL, ER PAPE Cr Choix de Plantes rares ou nouvelles culti- vées dans le Jardin Botan. de Buitenzorg (ile de Java) avec 2ObICHS A Have MTé0 ten ado NTOUEMAR ANNE" Illustrations s la Tlorerde PAC pel Eddie Sparte: Amst. LO O7 A0 AN: plches MONTEMARTINI, K, Contributio “h, studio del sistema aerifero delle Bambusée. (Contnb. Biol. Ves.Palermoblr TOO ND 2000210 Contar OQED N£ES AB ÉSENBECK, Agprostologta brasiliensis s"desemenee minum in 1MmD. Brasil, hucusque détect -Stutte et PILGER, R., Gramineæ africanæ LV. Englers Beiträge FI. Afrika oo Bot. Jabhrbuch KR IV 100%) pp 12 5EM0r RAGOT,. Floraison d’un Bambusa Simoni au jardin d'horticul® ture du Mans. (Bulletin soc. Horticole de l1 Sarthe XW, 1903, 2 pp.) Recent in Garten tlora Pondon:recs} RENDLE, À B. Graminea, LMOo Te D TDCS Er Hemsley. an Enumeration of the DL. mts known from Chinaproper Formosa, Hainan, Korea, the Luchu archipeentsre Island of Hongkong, together with their description and sinonimy (Journ. Linnean soc. London, boe X2XMI PGO pp. 319-376-77-440) ROxBURGH. WV., Plants ofthe Coast of Coromandel. Publb: j. Banks, vol. 1. Lond. 1795, imp. fol w. 100 colour. plates. ROXBURG, W., Flora indica or description of indian plants, Serampoor et Londontwres?: ROXBURG, Dr. W., Hortus Bengalensis, 1814. Rurz'et PAvON. Ho Peruviana et Clulensis, 3 vol. ÉÉPTor dromo. Matriti, 1794-1802, fol. c. 362 tabl. aën. à ÉTARLISSEMENT DHORMIULTURE À DINTRODUCTION E. Pichon Père & Fils —— 18, Route d'Arles, Nimes (Gard) France == Grende culture speciale de Bambous rustiques Quinze espèces dont dix à grand développement, de grand intérêt horticole et commercial PHYLLOSTACHYS PUBESCENS, QUILIOI, MITIS, SULPHUREA, BORYANA, NIGRA, VIRIDI-GLAUCESCENS, VIOLASCENS, AUREA et ARUNDINARIA JAPONICA (MÉTAKE). ÿ | Palmiers élevés en pleine terre et Plantes diverses À Esiablisment for hardy Japanese plants > V.-N. GAUNTLETT, and C’, Proprietors, 1 REDRUTH-ENGLAND 4 _ Speciality of HARDY BAMBOOS in many species ; à rare flowering shrubs ; Japanese Iris ; maples ; ; _ peontes ; magnolias ; Hymalayan Rhododendrons. Etablissement d'introduction directe de plantes rates où nouvelles du dapon. + - COLLECTION très nombreuse et complète de Bambous ayant fait Le leurs preuves de rusticité en Europe. DEMANDEZ LE CATALOGUE EXPÉDIÉ FRANCO. datée à graine ons en ce moment. | On adgessera un sachet de 25 graines dès maturité, à tous ce en feront la demande accompagnée d'une somme de o fr. so enti ‘ postes pour frais. # Les graines seront rs sitôt mûres, RU à du sable : 3 ét germinative se perd rapidement. HÉROS Transmettre les demandes au rédacteur du Bulletin We ._. BAMBOU :. —5S Le BELGIQUE, UN AN : 10 +. UNION POSTALE, UN AN: at à AVIS A ML LES HORTICULTEURS. ne Ce numéro parvient à plus de trois. cialistes et amateurs de Bambous, apparte o de quinge nationalités. Le nombre des desti: LE numéros suivants sera bien plus important. dE Nous engageons donc MM. les Horticulteut Nr. peufent fournir des Bambous à nous transmu | annonce à imprimer sur notre couverture. ‘ARE HEUe J ù : —————————— Une demi-page d'annonce, un an Un quart de page d'annonce, un an : Autres dimensions à forfait. Deuxième Année. - N°9 et 10. - 90 Juin 1908. BAMBOU SON ÉTUDE, a D — BULLETIN PÉRIODIQUE Vade - Mecum et Intermédiaire de tous les Amis des Bambous. | sa Culture, son Emploi. - Adresser toutes les communications au fondateur, Jean Houxeau de Lehaie, Ermitage, Mons, Belgique. Ce Numéro : DEUX FRANCS. Imp. J. BAUDUIN-LEVERT, rue Samson, 16, Mons. RU, me SE s; LE Per EE DOMAINE DE PRAFRANCE Générargues (Gard) France. Gaston Nègre, propriétaire. À Graines de Conifères, Chênes du Japon et d’ Amérique, Palmiers, Diospiros, etc., Pépinières et Fruits de toutes sortes. Vastes cultures de BAMBOUS tiques Fe disponibles tout l'hiver en exemplaires de toutes forces et tailles 7usqu’à 15 mètres de hauteur pour les grardes espèces. PHyYLLOSTACHYS pubescens, Quilioi, mutis, sulfurea, violascens, viridi-glaucescens, Boryana, nigra, aurea, (Henoni attendu). ARUNDINARIA Japonica, Simoni var. variegata, Fortune, auricoma. BamBusA quadrangularis, disticha. Tes de bambous pour meubles, cannes à pêche, manches d'outils, échafaudages, échalas, po seules -TULEULS- etc. etc. On correspond en Allemand et en Russe. — Catalogue franco sur demande. SOMMAIRE. PAGES 1 À nos Collaborateurs. à 2 229 I EéS doraliés dé Gand 7. RÉ : IT. Au Ministère de l’Agriculture de Pa de ETES IV. L'introduction, D non et la culture des bambous à l'Ouest de l’ancien continent et notamment en Belgique. . . 22085 | 4 V. Contribution à l’étude du processus à la végé- tation chez les Bambusacées . . À 263 “4 | VI. Ada recherche de Phylostachys rmidularia, unes 2607-42 VII. Les engrais pute en PES terre aux ban OS bons 1 20067 VIII. Résumé des cou de 1007 et “ printemps 4 | de trop sa 209 IX. Rapport sur le a de banh de en Belgique en 1907,etsur leurétatenAvriligo8; PL 0 X.: Valid: ii JAN Reproduction et traduction autorisées en citant la source. VOIR LES ANNONCES SUR LA COUVERTURE. Deuxième Année. - N° 9 et 10. - 30 Juin 1908. sr sun AE BAMBOU sa Culture, son Emploi. BULRETIN PÉRIODIQUE Vade - Mecum et Intermédiaire de tous les SON ETUDE, Amis des Bambous. ME 2 Adresser toutes les communications au fondateur, Jean Houzeau de Lehaw, Ermitage, Mons, Belgique. Ce Ce Numéro : DEUX FRANCS. Imp. J. BAUDUIN-LEVERT, rue Samson, 16, Mons. ren É . = DE ET Te a sc k ‘ Le 2 ’ RAR * \ ? = [Fe Ÿ.- 27 5} EG “ F RS ee { L < e trs ont # » : L Ve 14 ; [ $ LA ïl { î UE | 4 : st . à è W Pa “ie LEE ae TE Lu vi LENS À nos Collaborateurs. Nous sommes heureux de présenter ici nos plus vifs remerciments à tous ceux qui ont bien voulu, au cours de ces dernières années, nous donner des photographies, renseignements inédits, échantillons botaniques, ca- ryospes, plantes vivantes ou nous faciliter d'une façon quelconque l'étude et la vulgarisation des bambous. Nous remercions aussi nos confrères périodiques ou quotidiens qui ont bien voulu reproduire de nos articles, ou signaler nos efforts à leurs lecteurs. Il y a tout d’abord ceux qui nous ont envoyé des articles publiés dans notre bulletin; il y a en outre, parmi nos correspondants, un grand nombre d'amis des bam- bous dont les signatures n'ont pas figuré dans nos brochures, mais que nous avons l'honneur de pouvoir considérer comme ayant vaillamment, gracieusement et directement collaboré à notre œuvre. _ Nous citerons entre autres — et nous nous excusons d’en oublier sans doute plus d’un — par ordre alphabé- tique de pays : | Allemagne. — MM. feu Sir Dietrich Brandis, Lady Brandis et plusieurs de ses amis de l'Inde Anglaise, feu Geh. Pfitzer, Geh. Strasburger, Comte Schwerin, Dr Tischler, Massias. Afrique. — M. le Dr KE. Hutchins. Amérique du Nord, U. S. — MM. A. de Casembroot, D. G. Fairchild, Dr Francheschi. Angleterre. — MM. Lord Redesdale, Dr Prain, D' Hemsley, ADP O0 Stapé Smith and Co. Antilles, Trinidad. — M. L.. Bert de Lamarre. | Belgique — MM. A. Houzeau de Lehaie (père), H. Drion (x), À. Drion, D' Th. Durand, D' E. De Wildeman, Dr Gravis, D: J. Chalon, A. Lemonnier, Schreiber. France. — MM.le D'Ed.Bureau, Bonnet, Poisson, D'Flahault. BaDiveau, Dr Porrault 1G-Nèere,. M.-de Vilmorin, |. Noguës, Latour-Marliac, E. Pichon, Ragot. Italie. — Feu le Commandeur Hambury, Luigi Cocchi. . Japon. — M. ]. Holst (2) Portugal. — M. le D' Henriques. Russie. — M. le Dr Warkowicz. Suisse. — MM. Dr C Schrôter, Dr F. A. Forel, Ed. Bertrand, J. Terrisse. (x) Nous nous plaisons à remercier tout spécialement notre excellent ami M. Henri Drion, dont la précieuse critique ne nous a jamais fait défaut. C’est bien de la discussion de nos observations, ct de l'étude en commun des bambous rustiques, que sont nés la plupart des H'avaux que nous SIgAOnS seul. À (2) 11 nous a été jusqu’à présent, malgré des essais réitérés, impossible d'obtenir le moindre renseignement direct d'un japonais. = 220 Les Floralies de Gand. L'exposition quinquennale de Gand a constitué un évènement st mémorable pour le monde des amateurs et des professionnels de l’horticulture de Belgique qu'il nous semble impossible de la pas- ser sous silence. Les bambous n’y étaient pas représentés, malgré la gracieuseté du comité d’orgamsation qui, sur la recomman- dation chaleureuse de M. À. de Smet, que nous nous plaisons à remercier vivement de cette amabilité, avait bien voulu réserver deux concours aux bambous et aux graminées ornementales. Malheureusement la saison, des plus ingrate pour les bambous (dont le fewllage persistant commence à se tacher au printemps, pour se renouveler en mai et juin) a écarté les concurrents. Il n'est, en effet, guère possible de les présenter dans toute leur grâce et leur beauté que de juillet à février. Nous n’entre- prendrons pas ic de donner un compte-rendu de l’admiwrable ensemble réun à Gand, mais nous constatons avec grand plaisir le progrès général réalisé depms cing ans. C’est dans le domaine des Orchidées qu’il était le plus frappant. Les hybrides naguère encore presque confinés dans les Cypripédées ont envahi de nom- breux genres, 1ls menacent de mettre la systématique en déroute! La culture elle-même s’est aussi beaucoup améliorée. La vigueur du feuillage, la tenue, l'ampleur, le coloris des fleurs sont excel- lents : on sait combien tous ces éléments varient avec l’état de santé des plantes. Les végétaux à femllage ornemental sont aussi très en progrès, les fougères fort bien représentées, semblent regagner rapidement comme plantes d’amateur et plantes de com- merce. En un mot, ce fut un très gros succès dont il convient de féliciter sans réserve la Sociëté d'Agriculture et de Botanique de Gand et les quatre cents exposants qu avaient amené environ cinquante malle plantes, toutes hors ligne dans leur genre! Hu Ministère de l’Agrieulture de Belgique. Un autre évènement de l’année, c’est la création du Dépar- tement de l’Horticulture au Mimstère de l’ Agriculture de Belgique. C’est à coup sûr un très beau succès dû à l’imtiative et à la propagande persévérante et endiablée de la Tribune Horti- cole de Bruxelles. Tout le monde devrait la féliciter de son activité ; mas, que drable, va-t-elle chercher dans cette galère ? Nous l'avons mainte fois vue s'attaquer à un service admimstratif similaire dont elle montrait au grand jour l’incure, l'incapacité, l’inuhilité complète au point de vue du développement de l’Agri- PT Le cullure en Belgique. Et la voici qui prend feu pour un service admimstrahf qui doit encourager et aider de la même façon lR'ortculture ! Quel bel optimisme! C’est beau la jeunesse! Etes- vous bien sure, chère Tribune, que le nouveau département sera utile à d’autres qu'aux fonctionnaires qui émargeront à son bud- get ? espère bien que je me trompe, mais... Nous publions ms avec peu de modifications, le rapport accompagné de 20 photographes que nous avons adressé sous pli recommandé le 12 septembre 1907, à M. Léonard Baron, Secré- taire de la Conférence Internationale d’Acclimatation des Plantes, 55, Laberty street, Bryant Bulding, Room 60, New-York, U.S. America. N’en ayant même pas veçu un simple accusé de récep- _hon, (1) nous ne croyons bas oui trepasser nos droits en en faisant 1CL USALE. L'introduction, l’acelimatation & la culture des bambous . à l'Ouest de l’ancien continent & notamment en Belgique. RÉSUMÉ. Chapitre [. Introduction. — Définitions. . . . 227 Chapitre II. Notice historique.— Importations. . 229 Soins de culture donnés à l’époque des premièresintroductions.—Pre- miers essais de vulgarisation. — Action des livres et de la presse - périodique . Chapitre III. Collections SO et de jardins Publics 20 236 Chapitre IV. Quelques lee Éelleres et R collections d’horticulteurs . . . 239 Chapitre V. Cultures dans un but commercial. . 250 Chapitre VI. Notions sur le climat de la Belgique. 252 Chapitre VII. Exposé de nos essais en Belgique. — 253 Nos importations. — Principes de culture en Belgique Notions de biologie Abe | Droite PSone er EL 7 262 (1) Nous avons cependant demandé un accusé de réception à diverses reprises, même en envoyant les timbres nécessaires pour la réponse ; rien n'a pu décider le destinataire à rompre le silence. — 228 — CHAPMRE. Te INTRO DUCIMOEN On entend ordinairement par acclhimatation l'importation et la culture des plantes en plein air dans des régions où elles ne sont pas indigènes. On entend par culture — ou soins de culture — l’ensemble des procédés employés pour tirer parti, au profit du dével- loppement des plantes, des particularités du sol et du climat, ainsi que des ressources de l’art, de la science et de l’in- dustrie. L’acclimatation peut être complète, c’est-à-dire que les plantes introduites trouvent des conditions telles de sol et. de climat, et s’y adaptent si complètement, qu’elles peuvent se reproduire, même s’échapper des cultures et lutter avec chances de succès contre les plantes indigènes. es plantes qui se font ainsi place dans une flore où elles sont étrangères sont dites subspontanées. L’acclimation peut être incomplète, c’est-à-dire que les plantes ont besoin de l’intervention et des soins constants de l’homme pour les protéger contre leurs rivales indigènes, pour atténuer les différences de climat et de sol, et surtout pour assurer leur reproduction. Les plantes sont dites alors cultivées. L'ensemble des conditions climatériques nouvelles et des soins de culture ont une influence profonde sur les végétaux qui y sont soumis. Cette influence est d’autant plus accen- tuée ou sensible que les conditions chmatériques sont plus différentes de celles du pays d’origine, qu’elles ont ag1 plus longtemps, et que les conditions de culture sont plus diffé- rentes de la simple lutte pour l’existence. Les résultats de cet ensemble de conditions anormales sont de deux ordres : 1° apparents, tels que gigantisme, nanisme, atrophie trau- matique, pléthore ou pénurie de graines fertiles ; 2° lafents et rémanents, dont les effets ne peuvent devemir apparents que dans la descendance du végétal. (1) Dans la plupart des cas les modifications sont peu accen- tuées d’une génération à l’autre. Il peut cependant s’en pro- duire de très grandes, surtout s’il y a en même temps hybri- dation, comme le démontrent notamment les expenenceste (1) Nous nous déclarons donc convaincu de l’hérédité des caractères acquis.Com- ment, en effet, peut-on, en théorie, nier cette hérédité, ce qui équivaudrait à dire que les caractères acquis échappent aux lois du déterminisme ? Comment peut-on la nier devant la preuve expérimentale du fait bien établi que le premier père marque de son empreinte les rejetons d’un autre, issus d’une-même mère ? Hugo de Vries et de Luther Burbank. On peut donc dire que l’acclimatahon est la conséquence des efforts d'un végétal pour résister ou s'adapter a des conditions nouvelles de vie. Elle ne montre tous Ses effets que dans une partie de la descendance du végétal. Les conditions et les effets de cette influence sont indi- viduels et non spécifiques ; il en résulte que la multiplicité des expériences s'impose. L’acclimatation n’est donc systé- matiquement possible que pour la descendance des plantes qui, soumises à des soins rationnels de culture, produisent sans abri, des graines fertiles dans le nouveau climat où elles sont introduites. L’apport des graines récoltées aux pays d’origine, ou leur production en serre, ne peuvent pas con- duire à des variations tendant systématiquement vers l’accli- matation d’une espèce. On peut donc dire qu’un individu ne s’acchmate pas progressivement, mais qu'une espèce peut s’acch- mater d’une génération à l’autre. Quant on entreprend l’acclimatation de plantes qui, dans leur pays d’origine, ne fructifient que très larement Et, introduites dans une région nouvelle s’y montrent également rebelles à la fructification, on se heurte donc à une grande difficulté, et l’on ne peut attendre des résultats que à longue échéance. C’est le cas pour les bambusacées en général. CPP EUTE re NOTICE HISTORIQUE. L'introduction des premières bambusacées rustiques en Europe est relativement récente : 1l y a, en effet, 81 ans seulement que la première y parvint vivante. Ce fait s’ex- plique par la rareté des fructifications, le peu de temps que les graines de beaucoup d’espèces conservent leur faculté germunative et la lenteur des transports avant l’emploi des navires à vapeur. C’est le Phyllastachys mgra, Munro (Ph. puberula, (Miquel) Makino, var. mgra) qui parvint le premier vivant en Europe. Il fut apporté du Japon en Angleterre en 1827. Il fut réintro- duit de Chine en France en 1846 par le vice-amiral Cécile, depuis on l’a réimporté à maintes reprises. Les Aryundinaria gras, Bl., Bambusa arundinacea, B. Thouarsi et B. aurea (1) parvinrent en 1840 à M. Denis de (x) B. aurea dont il s’agit ici parait être l'espèce ainsi dénommée par Siebold, cest-à-dire B. nana de Roxbu T2. Hyères par l’entremise de M”° de Jancigny. Ces espèces provenaient de l’Inde. Le Ph.miths, Rivière (non Poiret, nec Makino), fut envoyé vivant de Chine en 1840 par M' de Jancigny (1) à M'A. Denis qui le cultiva d’abord à Hyères (France), puis en 1855 ou 56, M: de Montigny, consul de France à Shangaï l’expédia de Chine à M° Hardy, directeur du Jardin d'Alger. Il y fleunit l’année suivante. Nous mentionnons ce fait parceque c’est certainement la première floraison d’un Phyllostachys sur les rivages de la Méditerranée. Malheureusement les fleurs de cette espèce ne furent n1 dessinées, n1 décrites, ni con- servées, et elles sont encore do ee des M Le Ph. vindi-glaucesceus, Rivière, fut introduit en France, en 1846, du nord de la Chine par le vice Amiral Cécile qui. rapportait en même temps du PA. mgra. L’Arundinara Falconeri, Mitford, fut importé du mont Pindari, district de Kamaon (Indes Anglaises) par le Colonel Madden en 1847 et mis au commerce par Van Houtte de Gand (Belgique) en 1848. L’Arundinaria japomca, Sieb. et Zucc. fe introduit du Japon en 1850 par Siebold. Puis un long intervalle sépare ces neuf premières impor- tations d’une seconde série qui se continue jusqu’à nos jours. L’Arundinaria Simon: fut introduit en France en 1862 par M. Simon consul de France en Chine. [_ L’Arundinaria Fortune, Rivière (A.variabilis, Makino, var. | Fortune), envoyé du Japon parvint à Van Houtte en 1863. Le Ph. flexuosa, Rivière, fut reçu du nord de la mo en 1864 par la S'° d’Acclimatation de Paris. Le’P#;: Ne à Rivière (Ph. ms, var. sulfiure Fes ex- pédié du Japon (?) parvint en 1865 à la même société. Le Ph. bambusoides, Sieb. et Zucc. (Ph. Quilioi, Riv.), fut apporté du Nord du Japon en 1866 par l’Amiral du Quilio qui confia cette espèce précieuse à M' A. Rivière directeur du jardin d’essai du Hamma (Alger-Mustapha). Le Ph. violascens fut introduit de Chine en 1869. Un peu plus tard le Signor Fenzi, banquier à Florence (Italie) introduisit le Bambusa quadrangularis et le Ph.mdu- laria, et décrivit le premier. Avant 1877 À. aureo-striata, B. Ragamowsh, B. spunosa, Dendrocalamus latifolius et strictus étaient introduits. (2) (x) Bulletin de la Société d’acclim. 1860, p. 362. (2) A. Lavallée, Arboretum Segrezianum, p. 306, 1877. Entre 1870 et 1880 M. Latour-Marhac, horticulteur à Temple-sur-Lot (France) introduisit Ph. Boryana, Castillom, Marliacea (vieux style), les À. Laydeker:i et fastuosa et le B. Alphonse-Karri. En 1875 le D' Hénon, de Genève, revenant d’un long séjour au Japon rapporta en Suisse six espèces de bambous qui sont Ph. pubescens, H. de L., Ph. Henom (puberula), Ph. aurea et bambusoides, B. quadrangularis etob: nana, ROX D) Ph. Henon (puberula) parait le seul nouveau venu à ce mo- ment qui se soit maintenu et multiplié en Suisse : c’est lui qui fleurit dans toute l’Europe depuis plusieurs années. Ph. pubescens périt sans doute rapidement, mais nous le re- trouvons mentionné comme croissant en 1876 à Prafrance (2) où 1l resta confiné jusque 1905, quoi qu’il eut été annoncé en vente dès 1870 par feu Mazel. Ph. pubescens fut aussi intro- duit directement d’extrême Orient au Jardin d’apanage de Batoum (Tchakwa) d’où il passa récemment au Jardin Bo- tanique de Soukhoum-kalé (3) sur la mer Noire. Ce géant fut décrit en Europe seulement en 1906 soit plus de 30 ans après son introduction. (4) C’est assez bizarre quand on songe qu’il atteint 20 mètres en Europe et plus de 30 en Chine et au Japon où il est très largement cultivé comme plante alimentaire. Son inflorescence avait été auparavant minutieusement décrite par le D' T. Makino sous le nom erroné de Ph. mitis, Rivière (5). Plus tard, M. Freeman Mitford (Lord Redesdale) intro- duisit du Japon plusieurs variétés etespèces nouvelles ,notam- ment son Ph.fulva(6) (Ph.puberulavar.fulva Jetun Arundinari 14 non encore identifié qu’il décrivit sous le nom de Ph. bam- busoudes (7), Sieh et Zucc. En 1902, le D' Pfitzer trouva dans un lot de bambous venus du Japon et mis en vente à Hambourg, une variété de — Ph.bambusoides, Sieb.et Zucc. (PA. Quilior, Rivière) à feuilles panachées et chaumes ; jaunes 4 à laquelle 1l donna le nom de Ph. Castüllon: holochrysa, Pfitzer. Elle doit donc prendre Voyez Revue Horticole 1877, p. p. 13 et 14. Voyez Revue Horticole 1876, p. 22. Compte-rendu du J. B. de Soukhoum-Kalé 1905, p. 31, Le Bambou n°1, p. p. 7 à 14. Bot. Mag. de Tokio. Vol. XV, p. p. 68-70, ann. 1901. Cette introduction est postérieure à la rédaction de « The Bamboo Garden » ÉT E EE E] en 18 RO I OO À Q D H The Bamboo Garden, 1896, p. p. 155-157. — 232 — à présent le nom de Ph. bambusoudes var. Castillon holochrysa (P£.) H. de L. La plante mère est au Jardin du Château à Heidelberg (1) et une division fait partie de notre collection. En 1906, nous avons entrepris de faire venir des bambous des pays d’origine, et le Japon nous a fourni : 1° Une variété panachée de À. japonica, sans grande valeur horticole ; 22 Le Sasa a. M. et S. qui par son allure et Sa TUS- ticité paraît une acquisition de premier ordre ; 3° Une variété de Ph. puberula a Dern rubanés ; 4° Une autre variété de Ph. puberula à chaumes semés de points marrons, dénommée Han-chiku au Japon. Telles sont les plantes nouvelles rustiques que nous avons pu introduire. La 2°, très utilisée au Japon pour la vannerie, pourra peut- être rendre des services en Europe. A présent chaque année, il parvient en Occident plusieurs espèces ou variétés nouvelles et les réintroductions, apportant parfois des races distinctes sont nombreuses. Ces réintroductions sont bien loin d’être inutiles, car elles peuvent fournir des plantes plus vigoureuses, plus résistantes au froid que celles déjà introduites, soit qu’elles proviennent d'individus mieux constitués, soit qu’elles arrivent de districts plus au nord, ou plus haut dans les montagnes. Il est en effet certain que nous ne possédons pas en Europe les types les mieux appro- priés à notre climat. Les premières introductions ont été, sans aucun doute, pour de multiples raisons, recueillies auprès des ports de mer qui jouissent d’un climat relative- ment réculer. Mais à mesure que les voies decommunications S ouvrent, que les moyens de transport deviennent plus rapides, on peut, et surtout on pourra dans l’avenir expédier des plantes recueillies à l’intérieur des pays d’origine tels que la Chine, la Mandchourie, la Corée, le Japon. On introduira alors des plantes habituées à des hivers longs et rigoureux, à des étés courts avec des nuits froides, même quand les jours sont chauds. Que ce soient des espèces nouvelles, ou des variétés de typesconnus, ce seront souvent des individus plus résistants que ceux que nous connaissons et surtout plus aptes à vivre plus dans l’Est de l’Europe et vers l’intérieur des continents. (2) (1) Mitteilungen der D. D. G. 1905, Dr Pfitzer, discours prononcé au Congrès de Constance. (2) Voyez Le Bambou, p. p. 125-135. SOINS DE CULTURE DONNÉS A L'ÉPOQUE DES PREMIÈRES INTRODUCTIONS. Lors des premières introductions, les bambous furent considérés comme des plantes très frileuses. Ils furent cul- tivés en sèrre chaude « à l’étouffée » comme presque toutes les plantes émanant des régions lointaines. Mais peu à peu on s’aperçut que moins on leur donnait de chaleur artificielle, plus on leur prodiguait l’air, et mieux elles prospéraient ; enfin, on les livra à la pleine terre. C’est à Ph. mgra (1) que ce traitement rationnel fut appliqué en premier lieu, depuis, . on n’a plus cessé d’essayer en plein air toutes les espèces d’Extrême-Orient. Beaucoup se sont montrées d’une grande résistance aux intempéries de notre climat, et peuvent y acquérir une grande puissance de développement. DRE NRERSRESSAIS DE VUEGARISATION. La diffusion des bambous dans les jardins d'Europe eut de bonne heure ses champions. Cependant, on ne rencontre encore ces admirables végétaux, que dans bien peu de cul- tures, et l’A.japomca est, pour ainsi dire, la seule espèce largement répandue. La principale raison de cette rareté des bambous ne réside pas seulement dans la difficulté que l’on éprouve à s’en procurer de bons exemplaires — très peu d’horticulteurs en livrent -- mais surtout dans ce fait que l’amateur considère le bambou comme une plante vivace quelconque. Il en veut obtenir immédiatement tout l’effet décoratif,comme d’un Hofteya, d’un Gynerium ou d’un Myscan- thus. C’est là une erreur profonde, les bambous rustiques doivent être considérés en Belgique comme des arbres qui ne produisent leur effet qu’à longue échéance. Comme un arbre evergreen quelconque, le bambou demande des soins chaque année, il croît en tailie et en beauté ; mais il n’aura acquis toute son ampleur et toute sa résistance aux intem- péries que au bout d’un certain nombre d’années. Aussi avons-nous souvent entendu des professionnels et des archi- tectes-paysagistes déclarer que « les bambous sont de mauvaises plantes ». La vérité est que souvent les profession- nels ignorent comment on les cultive, où 1l faut les placer et quel parti on peut en tirer dans l’ornementation d’un parc. (1) Voyez Rivière, Les Bambous, p. p. 155-156. Voici une citation (1) qui fera comprendre combien furent fréquents le dépit et le manque de patience qui firent condam- ner les bambous même sous des climats bien plus favorables que celui de la Belgique. « Le public horticole n’a pas oublié le concert d’éloges « et de séduisantes promesses qui accompagnèrent à son « apparition sur les catalogues de la maison Van Houtte, « l’Arundinaria falcata. (2) On pronait beaucoup cette gra- « minée gigantesque, originaire des hautes régions de l’'Hi- « malaya, capable de résister sans abri aux froids les plus « rigoureux, circonstance exceptionnelle jusqu’à ce jour dans « les plantes d’une constitution et d’un « facies » analogues « à ceux des bambous. Des amateurs s’émurent : des essais « tentés sur plusieurs points de notre Midi ne répondirent « pas à l’attente fiévreuse qu'avait excitée l’annonce de « M.Van Houtte, et la réaction se faisant proportionnelle à « l'engouement initial, des plaintes s’élevèrent par suite des « déceptions nombreuses,et ma plume traduisit dans l’Hor- « ticulteur Provencal le mécontentement des horticulteurs « marseillais. J’ai vu, en effet, chez M. Fion, l’un des plus « honorables amateurs marseillais, un échantillon d’A. Jal- « cata qui depuis plus de deux ans (3), végétait à peine à la « façon d’un Phalaris arundinacea. Le résultat ne répondait « guère aux promesses de l’annonce, et les horticulteurs du « Midi ne furent pastentés de varier dans des conditions plus « favorables l’expérience malheureuse de M. Fion, dont le « sol un peu sec, se prêtait mal aux exigences du végétal: Tout récemment à Hyères, j’ai touvé dans le jardin « de M. Rantonnet une magnifique touffe ayant le port d’un « bambou, et dont les tiges, d’une longueur de 4 mètres, « me frappèrent par leur jolie coloration et par l’élégance « des feuilles dont elles étaient couvertes. Ma surprise fut « extrême en apprenant que c'était un échantillon d’A. fal- « cata, et je regrettai amèrement le jugement que j'avais « porté sept ans (4) auparavant. _« M.Rantonnetadoucit monrepentiren me donnant quel- « ques explications sur la croissance de ce gracieux végétal. (1) Revue Horticole de France, p. 133 et suivantes, ann. 1855. Dr Turrel. (2) En réalité c’est de A. Falconeri dont les graines furent récoltées en 1847 par Madden, au mont Pindari, qu'il s’agit ici. (3) Deux ans, voyez un peu ! Et notez que c'était un jeune semis. (4) Le Dr Turrel fait évidemment erreur: c’est cing ans qu’il devait dire: En effet, la mise au commerce par Van Houtte, date de 1848, il a examiné chez M. Fion, un individu planté depuis 2 ans; son article de récriminations date donc de 1850, et le présent article cité fut écrit en 1855. « Confié au sol depuis six ans, l'A. falcata avait eu « d’abord une végétation assez misérable et ne différant « guère, pour l’aspect et l’élévation, d’un Phalaris arundi- « nacca ; depuis deux ans seulement la plante est affranchie « de cette langueur, et a poussé des tiges de 3 à 4 mètres « de développement. » PRE MFURREL: Secrétaire du Comice agricole de Toulon. ACTION DES LIVRES ET DE LA PRESSE PÉRIODIQUE. L'étude, la culture, l'emploi du bambou ont déjà inspiré un très grand nombre de livres (1), de mémoires et surtout d'articles de périodiques. Les ouvrages de vulgarisation, nous ne citons naturellement pas ici les ouvrages purement scientifiques, les plus utiles à consulter sont : en japonais l’incomparable Keyen chiku fu (2), dont des traductions, mal- heureusement incomplètes, ont été données en Anglais par Sir Ernest Satow (3) et en Hollandais par L. Van de Polder PE Franças lé livre de: A7 et C: Rivière (5) ; ‘en Anglais celui de Freeman Mitfort (6) ; aux Etats-Unis le Mrapportode D/Färchild (7). Ces divers ouvrages ont beaucoup contribué à répandre le goût des bambous et à en féliciter la culture. Le dernier donne en outre des notions de biologie très précieuses. Un grand nombre de revues s’occupant de botanique et d’horticulture ont publié des articles concernant les bambous. Plusieurs publications périodiques en ont, depuis environ 60 ans préconisé la culture avec persistance et énergie. Ce sont : en France la Revue Horticole, le Bulletin de la Société d’acclimatation et bien d’autres ; en Angleterre, entre autres The Gardener’s Chronicle, The Garden, etc. En Allemagne les. Annales de la D.D.G, aux Indes Anglaises Indian forester,etc...Mais leurs louables efforts n’ont pas encore eu, surtout sur le continent,le succès qu’ils méritaient.En France (1) Voyez les articles de billiographie dans « Le Bambou » p. p. 68-72-122- 163 ; d’autres suivront. (2) Un exemplaire du Keyen chiku fu existe chez M. Hans Spürry à Zurich; (3) Voyez la fiche bibliographique dans « Le bambou », page 72; (4 ) idem. p.72. (5) idem p. 72; (6 | idem p. 164 ; (7) idem p. 123. — 230 — F. A. Carrière fut l’un des premiers et des plus vaillants champions de la culture des bambous. De 1866 à 1873 il. publia de très nombreux articles sur ce sujet dans la Revue Horticole.Vaillamment secondé par toutes une pléiade d’é- crivains horticoles, 1l réussit à attirer l’attention des ama- teurs ; malheureusement les notions encore peu étendues sur l’éthologie et les exigences culturales de ces plantes les firent souvent délaisser par les cultivateurs pressés d’obtenir un résultat, peu enclhins à se donner de la peine et à recher- cher les procédés de culture. C’est pourquoi les bambous ne se maintinrent guère que dans les climats et les sols réunissant des conditions exceptionnellement favorables. Depuis deux ans, en présence des résultats que nous obtenons en Belgique, et nous appuyant sur la connaissance de la littérature spéciale qui concerne les bambous pour ne pas la répéter, nous avons cru utile de créer le présent périodique. Nous avons déjà pu constater que nos efforts ne sont pas entièrement stériles. En outre des relations plus étroites qu’il établit déjà entre les amateurs de bambous, (1) nous voyons se dessiner un mouvement en faveur de Îla culture de ces plantes et un bon nombre d'amateurs nouveaux se sont révélés, notamment en Belgique. CEPAR IEC EAN COCLECMONS D INSRERUMIONSMEMADIE JARDINS PUNSIENCSS Les Jardins Botaniques, et les parc publics d'Europe n’ont pas jusqu'ici beaucoup contribué à répandre dans le public le goût des bambous. Les Jardins d'essais, les jardins colo- niaux, presque tous de création récente, n’ont guère pu mettre en lumière le parti que le commerce et l’industrie pourraient tirer de leur production en Europe. Les collec- tions importantes de plein air sont bien rare dans les établis- sement officiels et publics ; 1l est plus rare encore qu’elles soient bien présentées. Il ne faut pas s’en étonner : sous les cieux où les espèces traçantes croissent sans soin, leur (x) Nous avons cependant les plus grandes difficultés à nous procurer les adresses des amateurs anglais, et nous faisons ici encore un pressant appel à la complaisance de nos destinataires anglais pour qu'ils veuillent bien nous donner les adresses de leurs amis amateurs de Bambous,. Nous saisissons cette occasion pour remercier vivement notre grand con- frère le Gardener’s Chronicle,qui a eu l’amabilité de recommander à ses abonnés la lecture de nos brochures. extrême vigueur, leur envahissement effraient, on les y taille et limite si bien qu’elles perdent leurs caractères ; ailleurs, où des soins assidus leurs sont nécessaires, la méthode de culture est inconnue, ou si récemment établie, que les résultats se dessinent à peine. C’esten Italie que l’on voit les pius beaux bambous dans les Jardins Botaniques. Dans celui de Palerme le Dendroca- lamus(et non Bambusa) macroculms (R.) H. de L. prend une ampleur remarquable dont la direction se montre fière à juste titre ; 1l en est à peu près de même de B.vulgaris et de Guadua distorta. Les espèces représentées dans cette collection sont assez nombreuses, malheureusement le manque d’eau, l’é- laguage excessif, l’enchevètrement des rhizomes arrêtent jusqu’ic1 l’essor de la plupart des grandes espèces. A Rome 1l existe de beaux exemplaires de Phyllostachys bambusoides au Pincio ; au Jardin Botanique il y à un certain nombre d'espèces, même des Ayundinaria cespiteux et il est facile de voir qu'avec un peu de soin et d’espace la plupart des espè- ces prendraient un développement énorme. En Portugal, le Jardin Botanique de Coïmbre compte déjà de beaux spécimens, et la direction, qui s'intéresse vivement à l’avenir de ces plantes, s’attache à augmenter la collection de bambous et à leur appliquer une culture rationnelle ; nul doute que le résultat ne soit très vite remarquable. En France, le Jardin d’essai de la Villa Thuret à Antiles est, sans contredit, un point privilégié pour la plupart des bambous ; on y pourra cultiver en plein air un très grand nombre d’espèces.- Déjà la collection est très importante, et quelques espèces anciennement établies développent des chaumes de 6 à 12 mètres de hauteur. Les Ayundinaria ces- piteux de l'Himalaya y sont fort bien représentés, fait pré- cieux, car on à rarement l’occasion de les comparer et de les étudier côte à côte en exemplaires bien caractérisés. Le Parc Borély à Marseille contient quelques bambous, et le Jardin Botanique de Montpellier présente une culture 1rr1- guée de plusieurs espèces en mélange où Ph. muts atteint _ dix mètres. On y voit aussi, en jeunes plantes, une nom- breuse coliection que cette établissement doit à la munifi- cence d’un grand seigneur. La collection de plein air au Muséum de Paris ne répond nullement aux possibilités sous ce climat ; mais à Nogent-sur-Marne (près de Paris) la direc- tion du Jardin d’essais s’applique à réunir un nombre impor- — 238 — tant d’espèces dans un sol éminemment favorable. A Toulon, Tours, le Mans, Nantes, Soissons etc. on peut voir quelques spécimens déjà beaux. En Suisse, le Jardin Botanique de Genève possédait une collection peu nombreuse, il est vrai, de plantes déjà belles et en bonne voie ; mais on les a déplantées il y a peu d'années, et tout est à recommencer | Zurich compte quel- ques plantes vigoureuses et établies depuis longtemps. Toutefois les plus beaux spécimens des Jardins publics de Suisse, notamment du parc de Morges, étaient des Ph. puleruta (Henoni) atteignant huit mètres, qui ont tous fleuri et sont morts jusqu’au ras du sol. En Angleterre,Edimbourg compte un bon nombre dépas lents spécimens et 1l est probable que son Jardin Botanique est le plus septentrional de ceux qui en Europe présentent des Bambous en plein air au public. La collection de beau- coup la plus importante est celle de Kew. Son Bamboo Garden commencé en 1892 comprenait en 1904 déjà 46 espèces et variétés de plein air. Certaines d’entre elles atteignent 5 m, 50 de hauteur. Malheureusement le manque d’espace et la nécessité d'empêcher de se mêler des plantes destinées aux études de Botanique, oblige à des bêchages annuels entre les touffes, travail qui, détruisant les rhizomes trançants, enlève aux plantes une partie de leur vigueur, de leur ampleur, le leurs caractères. Nous avons remarqué que depuis quelque temps on s’attache à remédier à ces inconvéments et que la méthode de culture a été favorable- ment modifiée en ce sens que l’on a largement espacé les touffes nouvellement plantées. Toutefois la plupart de ces plantations récentes sont plus ou moins sous l’ombrage de on arbres et à proximité de leurs racines quiles assoiffent tles affament.On peutremédier en partie à cesinconvénients, mais non pas à l’ombrage qui est fâcheux au plus haut point pour les bambous sous un climat où l'été manque déjà de chaleur. Le léger abri d’hiver que les grands arbres leur offre peut-1l compenser l’effet funeste de leur ombrage pen- dant l’été ? Nous ne le croyons pas. En Allemagne nous rencontrons une collection très soignée et très importante, autant par sa situation géogra- phique que par le nombre des espèces,cultivées au Jardin du Château de Heidelberg. On a disséminé les bambous afin de pouvoir les laisser tracer à leur aise, sans qu’ils se mêlent. Déjà nombre d’espèces y atteignent entre 4 et 6 mètres de ‘UOITAU9S SATJQUI & ‘SALUNEUO SPUPIS SNIA S9D IN9INPET ‘CO61I u9 L }< iqud oxed ne osrid oryderSojogx uosrerog ue ‘OUEN (TONDTIN) 2724004 ‘y 2p eyno x — ‘A CINE “TAHO *V A 1Q PUOII » ; i LES - v ‘ 3 à j L = Re 2 = A . é 4 * an ee x { ns ù L = +! A AUX ER NET NY, Lg £ + 1 " a J - ee à 3 S . ' LEUR NE mn y 1 > ù ‘Le ps x r: ETES: À acte 7 p De a L A « d'5 F En “jules ; £: re ÿ # Ke É Y L k ù ee 7 - ON - , M 1 we An à dt, : : ‘sp Dr se pr dore RE ARE" OIL | re s MS GENE an 4 Fr UT r 44 LE, rave + 5 L FE : Cliché de H. DRION. Se juin 190 PI, N° VI. — Le « Bamboo garden » de Kew. Photographies prises le r2 hauteur et charment le public. Les annales de la D. D. G. relatent chaque année les progrès de cette collection. A Bonn-Poppelsdorf on voit un petit noyau de collection que l'hiver dernier a sérieusement Hd a En Autriche et Hongrie, les Jardins Botaniques de Vienne et de Buda-Pest renferment quelques plantes qui donnent une piètre idée de ce que l’on peut obtenir sous ces climats déjà excessifs. Il ne faudrait cependant pas déses- pérer, et 1l est possible que des espèces telles que Px. puberula, violascens. À. mthda, que l’on n’y a pas essayées, y donneraient, avec des soins apropriés, des résultats inat- tendus. En Rüässie, nous rencontrons sous l’excellert climat de Soukhoum-Kalé sur la mer Noire, une belle collection qui comptait déjà 30 espèces en 1905 et s’accroit rapidement. Quelques espèces anciennement établies yont un beau déve- loppement,d’autres comme B.sphinosa qui manque de chaleur à Alger, y prospèrent rapidement. Non loin de là; au Jardin d’apanage de Batoum (Tchakwa) on peut voir des Ph. pubes- cens de plus de o m.. 10 de diamètre et 15 mètres au moins de hauteur. En Belgique, le Jardin Botanique de Bruxelles a fait en 1905 un très louable effort en introduisant de forts exemplaires d’une douzaine d’espèces rustiques qui sont venues se joindre à un ancien fond peu important. Il n’est pas douteux que, à la longue, 1l ne présente*au public de beaux spécimens bien cultivés. Le Jardin Botanique de Liège développe aussi ses cultures dans ce sens. Les villes d'Anvers, de Gand, d’autres cités encore, ont commencé à introduire des bambous dans leurs Jardins publics. CÉRNETIRE. TV QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES. En Italie, il y a environ 45 ans, le Signor Fenzi com- mença à réunir une importante collection de bambous, en introduisit et décrivit de nouvelles espèces et en propagea le goût par son exemple et ses écrits. Il y a 35 ou 40 ans son parc de San Andrea in Percussina dans les environs de _ Florencecontenaitaumoins25 espèces de bambous cultivées en plein air. C’était, à cette époque, la collection la plus nombreuse, et celle que réunissait alors à Segrez le grand amateur français Lavallée, pouvait seule lui être comparée. Dans ce splendide domaine de San Andrea, qui appartient aujourd'hui à M. Luigi Cocchi, on retrouve encore une douzaine des espèces de bambous plantées par Fenzi, parmi lesquelles on peut voir un grand Phyllostachys qui semble n’exister nulle part ailleurs en Europe. Il est possible que ce soit le Ph. mdularia (1) Munro M. $. S. dans l’herbier de Kew, espèce chinoise qui monte jusqu'aux confins du Thibet (2). Cette espèce est sans doute l’une des plus rustiques de ce beau genre, et il serait hautement désirable qu’elle soit largement multipliée et essayée partout dans les cultures de bambous. Le magnifique parc de San Andrea in Percussina, à 7 kilomètres de Florence est desservi par un tram à vapeur. La route qui y mène se déroule dans un cadre très attrayant: tantôt dans une pleine bien cultivée, tantôt dans une vallée étroite et sauvage, passant ensuite à travers une opulente forêt. Le domaine historique de feu le Signor Fenzi et son palais occupent le sommet d’une colline dans un site admi- rable. Le parc est largement conçu, les vues judicieusement ménagées, les arbres verts exotiques et autres y forment une riche collection où les beaux exemplaires sont nombreux. La santé, la vigueur des plantes sont parfaites et en rapport avec tout ce que l’on voit de mieux en Italie. Il est regret- table qu’une si magnifique Villa soit momentanément inhabitée. De divers points des perspectives sur le domaine, avec les Appennins bleus dans le lointain, sont des tableaux tour à tour merveilleux ou poétiques. À propos de la collection de feu Fenzi nous devons faire deux remarques : 1° La plupart des grandes collections d'amateurs con- tiennent des espèces ou des variétés qui y sont restées con- finées parfois pendant bien longtemps, passant inaperçues, tant la plupart des bambous se ressemblent pour celui qui n’en a pas fait une étude spéciale. Parfois cependant ces espèces rares se sont répandues dans quelques jardins des environs immédiats de la propriété où s’est faite l’importa- tion primitive, tout en restant inconnues des horticulteurs, voire même des botanistes. Nous avons observé ce fait dans trois collections différentes. © (1) Pour plus de détails voyez plus loin l’article intitulé: à la recherche de Ph. nidularia. (2) Cette plante n’a rien de commun avec B. nidularia, Hort. qui est Arundi- naria fastuosa (Mitfort) H. de L. 29 La moitié des 25 espèces cultivées par Fenzi sont mortes et ont disparu de son parc. Ce sont évidemment les plus délicates et son B. quadrangularis est au nombre des disparus ; mais le fait à noter c’est que parmi les espèces qui se sont maintenues, 7 n’y en a aucune qui ne soit bien rustique en Belgique, c’est-à-dire à environ 1000 Milomètres plus au Nord. Les rives et les îles des lacs du nord de l’Itahie, des lacs Insubriens, constituent une région privilégiée pour la culture d’un grand nombre de végétaux exotiques. Nous y rencon- trons des bambous en beaucoup d’endroits, notamment dans les îles du lac Majeur. Le Comte Boromée, amateur distin- gué, y possède depuis longtemps de beaux bambous et des espèces très délicates, telles que Ayundinaria gracls (Rivière) Blanchard (1), y prospèrent admirablement, déve- loppant des chaumes de 5 à 6 mètres. Une touffe de PH. mihis placée vers le sommet de l’Isola Bella fait de puissants chaumes, malgré une situation un peu sèche et le manque d'espace. À l’Isola Madre le Ph. bamb. var. Marhacea dépasse dix mètres et la grosseur du poignet. Sur la côte en face, l'établissement horticole des Fratelli Rovelli à Pallanza contient une nombreuse collection de bambous d’une belle venue dont la nomenclature s’est beaucoup amé- lhiorée dans ces dernières années. Sur la rive du lac de Come, à Bellagio, les superbes jardins du Marquis Trotti contiennent de très beaux bambous, entre autres les plus grands Arundinaria japomca d'Europe (huit mètres de hau- teur). Enfin, à la Riviera, on peut examiner à la Mortola (Vintimille), ce paradis créé par feu Sir Thomas Hamburv, d'assez beaux spécimens de quelques espèces et un bon nombre de jeunes plantes nouvellement ajoutées à la collec- tion. Nous signalons que la Mortola possède certains À. cespiteux que nous n’avons pas pu identifier. En Portugal les jardins d’un amateur érudit, le Vicomte de Montserrate, situés dans le site privilégié de Cintra renferment de beaux et vigoureux bambous. En France les collections d’amateur sont particulière- ment nombreuses et l’on peut dire que le long de la Riviera une grande partie des jardins contiennent des bambous. Cependant le climat y est trop sec en été et le feuillage en est souvent grillé. Ce n’est que dans les situations où l’on (1) Revue Horticole, 1886, p. 490, description de l’espèce par Blanchard, peut les 1rriguer copieusement qu’ils prennent de l’ampleur. L’une des plus anciennes collections (1), cultivée loin de la Côte d’azur est celle de M. Lavallée à Segrez (Seine-et-Oise). Les espèces qu’elle comprenait, au nombre d’une ving- taine (2) ont été transportées au Fruthcetum des Barres, appartenant à M. M. L. de Vilmorin. Cette ancienne collec- tion n’a donc pas disparu ou cessé de se développer comme beaucoup d’autres, mais elle s’est déplacée et elle s accroît rapidement entre les mains de son nouveau propriétaire (3). Jusqu'ici ces plantes n’ont pas pris un grand développe- ment. C’est du reste le sort de la plupart des bambous : souvent, par nécessité, on les déplante, on les divise, on les limite si bien qu’ils languissent sans prendre leur essor. Il y a cependant des exceptions : M. Avesnier, dont le parc est situé dans la Basse Loire, a introduit chez lui le P#. bambusoides il y a plus de trente ans. Sa veuve a laissé cette espèce se développer librement sur un vaste espace, et aujourd'hui c’est une forêt dont les chaumes dépassent dix mètres de hauteur. Ph. mis a pris un développement sem- blable chez M. Bally à Chanos-Curson, près de Tain(Drôme). Dans la vallée privilégiée de la Loire, 1l s’est formé depuis quelques années une collection très importante : celle de M. le D' Ed. Bureau directeur honoraire du Muséum de Paris. Cette collection, réunie au parc de la Meilleraie, près Riaillé, Loire Inférieure, comprend déjà plus de cinquante espèces, presque toutes de pleine terre sous ce climat humide et régulier, dont les hivers sont en général fort doux. Grâce à des soins intelligents, la plupart de ces espèces prospè- rent rapidement, et quelques unes dépassent actuellement six ou sept mètres. Il faut espérer que cette collection fera pénétrer en peu d’années les bambous dans la plupart des jardins de cette région. À Cannes (Alpes maritimes) il existe deux vieilles collections : en premier lieu celle de la Villa des Cocotiers. Les bambous ont envahi la plus grande partie de ce superbe jardin, escaladant les pentes et les rochers, formant de vrais bosquets. On y peut admirer de superbes exemplaires de Bambusa Thouarsi Kunth, grande espèce cespiteuse très rustique, développant sans soins des chaumes de dix mètres au moins. (1) Pour plus amples détails sur les collections françaises formées entre 1860 et 1880, voyez. Bull. de la Société d’acclim. de Paris, 1882, pp. 34 à 42, Dr Ed. Mène. (2) Voyez Arboretum Segrezianum 1877, pp. 304-306. (3) Voyez Fruticetum Vilmorinianum 1904, pp. 215-216. *CO6I SIBUI U9 SOUCIFPI E ‘OOUCIJEIX 9P SE Np 9j ‘9061 IBUI U9 2OUCIEIA E 9S11d orydeisojoud 97399 -IXOId & OMIS SA ‘JT 2D ne NE “DIAMJINS * TEA SUUL YA 2D USUTI9ÏS — "III A oN ‘Id OP OUOITD ‘192 no7 ed ooyueyd oAtnrutid a7mno} 8 oquosoidor v os1id olyderSojou "I 9P °H 9010 Plusieurs espèces d’Arundinaria cespiteux (gracahs et Falconeri),. des Bambusa, des Phyllostachys, un Sasa y for- ment d’opulentes touffes ou des massifs étendus. Un jardin tout voisin a été le premier champ d’expérience du grand amateur que fut Mazel. Son jardin est encore plein de ‘bam- bous, mais ce n’est guère qu’au point de vue historique que nous le citons, car il transporta bientôt ses cultures au domaine de Prafrance, près d’Anduze, Générargues (Gard). Prafrance (étymologie pra fran — pré franc - sous entendu - d'impôt, comme appartenant au seigneur) à été acheté le 3 Novembre 1855 par feu Mazel à M”° Anne de Gailière, veuve du Vicomte Ch. de Narbonne-Lara. Ce domaine appartenait à la famulle de Gaullère, les seigneurs de Géné- raroues, depuis de longs siècles. Mazel se mit aussitôt à l’œuvre avec un jardinier italien, Paoletti, et transforma ce petit coin des Cévennes en un délicieux oasis où, jusqu’à sa mort en 1879, il ne cessa d’accumuler, sans compter, les trésors végétaux recueillis dans les régions sub-tropicales et tempérées. Prafrance (1), d’une étendue de vingt-trois hec- tares, comprend une petite plaine d’alluvions profondes et fertiles, au bord du Gardon, aux pieds mêmes des Cévennes, et une certaine étendue de coteau et de rochers. C’est une cuve aux pentes abruptes, fermée presque de toutes parts. En amont et en aval la rivière a creusé d’étroites gorges, vrais coups de sabre dans la montagne, granitique en amont, calcaire en aval. Par suite de ces dispositions, les étés y sont torrides, mais les hivers quelquefois sévères. Les pre- mières gelées d'automne s’y montrent pariois dès le quinze octobre et les gelées printanières peuvent s’étendre jusqu’au début de mai; mais pendant tout le cours de l’hiver, les journées sont chaudes quand le soleil brille. Il y neige très peu, la fonte suit toujours de très près la chute. La grêle est rare, mais le vent est redoutable pour la végétation, les orages sont assez subits et violents. Durant l’hiver de 1870- 1880, on a constaté — 20° centigrades et pendant celui de 1904-05 on a enregistré — 14° centigrades trois Jours de suite, sous l’haleine glacée d’un bhizzard du nord-est. Cette gelée intense et persistante accompagnée de grand vent a tué les Mimosa dealbata et Eucalyptus globulus de trente ans environ plantés aux pieds des rochers de Prafrance. Les maxima d'été ne paraissent pas aussi élevés que, par exemple, ceux de Montpellier, mais durant cinq ou SIX (x) Altitude de Prafrance : 134 à 151 mètres. —— 244 — mois le thermomètre dépasse très fréquemment 30° au milieu du jour, et parfois 35°. Comme criterium botanique de ce climat nous indiquerons que, outre les Mimosa et Eucalyptus cités plus haut, Chamaerops humilis y est parfois détruit ; Quercus suber, B. quadrangularis y souffrent parfois un peu: 1e rachycarpus excelsa n’y souffre jamais et s’y repro- duit spontanément. Nous ne pouvons ici entrer dans la nomenclature des végétaux exotiques introduits à Prafrance ; nous renvoyons ceux que la question intéresse au catalogue publié par M. Nègre ;1). Après la mort de Mazel, qui avait épuisé d'énormes ressources pour achever son œuvre vraiment remarquable, cette propriété passa aux mains du Crédit foncier de France qui l’afferma pour en tirer parti. Cette période qui dura vingt-trois ans ne fut naturellement pas favorable à l’entretien des collections végétales. C’est dans ces conditions que le 20 novembre 1902 M. G. Nègre, de Cette, acheta Prafrance et le 24 février 1906, à l’expiration du bail de son fermier, 1l commença à gérer lui-même son domaine. Grâce à l’aimable et précieux concours de M. le D' Flahault, le savant directeur de l’Institut de botanique de l'Université de Montpellier, de M. Fabre, Conservateur des eaux et forêts et de M. Daveau, Conservateur au J. B. de Montpellier, M. Nècre entreprit résolument le sau- vetage de ce qui reste des collections réunies par Mazel. Bientôt, l’ancien jardinier de feu Mazel, M. Gaghasso, répondant à l'appel du nouveau propriétaire vint l'aider de sa précieuse expérience, dans cette œuvre si déhcate et si intéressante de reconstitution. C’était un heureux appui et une garantie que mainte plante rare enfouie sous les ronces ne périrait pas sous les coups d’un manœuvre. Les vastes plan- tations de bambous sont au nombre des collections qui ont le mieux résisté à ces vingt-cinq années d'abandon et c’est à ce titre que Prafrance nous intéresse tout particulière- ment (2). Le visiteur qui entre par l’ancienne grille du parc, est dès l’abord frappé par l’aspect exotique du chemin : 1l suit une avenue de près de deux cents mètres de longueur, toute bordée d'énormes bambous dont les chaumes, de dix à quinze mètres de hauteur, s’entrecroisent au-dessus de sa (1) On consultera aussi très utilement à ce sujet Revue horticole ; 1872 pp. 249-251 et 302-303 ; 1873, pp. 256-250. Annales de la Société d'Horticulture et d'histoire natureile de l'Hérault, tome xxx, mars 1898. (2) Voyez déjà Le Bambou p.77 et suivantes. gueur lon avenue de Bambous de Prafrance PI. N°IX. — EL” tres. s environ 200 me ? ru CAN *GOGI SIPUI U9O 29UEIFEIA osud otydeiSojoua ‘T °P ‘H SU29S2QN J'Y OP JISSEUE UNP 2JAUESUT — ‘X oN [Id *T 9P ‘H 949) À <« Le ‘In9yneu ‘96 ‘WU O 9$E4 EI E SOUOIHFUOIITI $ SnJd BJ }IOA UO au92nes b JE E NO [ 'SOUNEUO “HI S429500nd ‘Yd 2P FISSEUI UN P INOHOQULT VW — ‘ -c061 uni 9 teur uo 99dd0[9A9pP }59,S 9Jç9 ‘SHIJOUI 07 ossnod re mb noqueq 2p 987 one sud 7 j9 osso1 TJUOU 9001 IEUI US DOUBIUIJ L Sos SoryderSoJOu ‘TT 9P :() ‘ OdOIMF u9 sounof sop juouoddofsa9p 97 juE "T 9P °H 24910 mn cd tête (Ph. mis et bambusoides en mélange). Par cette voie, il arrive latéralement dans la cour du mas de Prafrance qui se trouve au cœur des plus imposants massifs de bambous. Se plaçant sur le seuil du mas ii a devant lui une avenue de trois cents mètres de longueur qui fuit jusqu'aux limites du parc. Cette avenue bordée de Trachycarpus excelsa de cinq à sept mètres de hauteur est flanquée des deux côtés d'immenses massifs de Ph bambusoides sous l’ombrage pro- pice desquels s’étend un tapis de jeunes palmiers de semis naturel. Sans quitter son point d'observation, à sa gauche ses regards se portent sur des chaumes géants de Ph. ms dépassant quinze mètres. Ce massif de premier plan, dont le sous bois est composé de À. variabilis var. Fortune: lui cache les plus anciennes plantations de bambous opérées par Mazel. C’est à présent un mélange inextricable des PA. mis, sulfurea, bambusoides, pubescens, violascens, viridi- glaucescens, aurea, À. Simon, B.quadrangularis. À sa droite il voit, en bordure de l’avenue de palmiers, un massif de Ph. mgra que dominent les tiges colossales de P}.pubescens atteignant de quinze à vingt mètres ; plus à droite encore se trouvent les plus grands Ph. bambusodes du parc (quinze mètres et plus ; c’est le groupe qui fut longtemps dénommé Ph. Mazeli}, puis un vaste massif de Ph. violascens aux chaumes de dix à douze mètres, semé de Ph. pubescens et sulfurea et enfin plus loin encore les chaumes dénudés de Ph. Boryana dont le massif, qui à fleuri, commence à se reconstituer. Si le visiteur, quittant le seuil du mas et mar- chant vers l’ouest suit le chemin qui longe au sud ces der- mers massifs, il atteint bientôt des bosquets de Ph. aurea et Ph. mgra ; puis tournant ses pas vers le sud il parcourt les plantations de mélange (où À. japomca se trouve en abon- dance, allié aux Phyllostachys) qui bordent le Gardon sur plus de cinq cents mètres de longueur. Il atteint alors bien- tôt l'extrémité de l’avenue de palmiers au bout de laquelle il aperçoit son poste d’observation de tout à l’heure. Il a ainsi fait le tour de toutes les anciennes plantations de bam- bous dues à Mazel. Elles couvrent environ quatre hectares et sont disséminées dans toute l’étendue de la partie plate du parc. Quant aux nouvelles, elles se trouvent les unes disséminées dans le secteur du parc compris entre les ave- nues de bambous et de palmiers, les autres sur les terrasses en gradins qui s’étagent à l’est du mas de Prafrance entre celui-ci et l’habitation de son propriétaire, Ce sont les — 240 — espèces plus délicates et M. Nègre leur a choisi les empla- cements où la réverbération des rochers tout proches assure les plus hautes températures. Toute la propriété est irriguée grâce à une prise d’eau de trois cents litres par seconde et à une machine hydraulique élévatoire. Ceux qui se sont livrés à la culture comprendront tout le parti que l’on peut tirer de conditions aussi favorables. Ils ne seront pas éton- nés si nous mentionnons encore, par exemple, que les Sequoia sempervirens y atteignent déjà quarante mètres de hauteur et que certains rosiers Thé atteignent vingt mètres de hauteur dans les arbres : Prafrance reconquis est de nou- veau un paradis pour le botaniste et l’amateur ! De Prafrance, les bambous se sont répandus dans les propriétés des environs et c’est par douzaines que l’on peut compter les amateurs dans un rayon de quelques kilomètres. Nous citerons entre autres le parc des Comtes de Chapon- nay où trois espèces forment des plantations très étendues et magnifiques : on y peut voir les plus beaux Ph. migra d'Europe : certains chaumes d’un bosquet dépassent douze mètres de hauteur et nous en avons mesuré un de cent Cliché H. Drtox. PL. XIT. — Suasa paniculata forma nebulosa, M. et S. Chez M. Latour-Marliac, avril 1903. quatre-vingts quinze millimètres de circonférence. Un peu plus loin d’Anduze, au parc d'Uzès, rien qu’en 1905, on a planté trois cents touffes de bambous. M. Latour-Marliac de Temple sur Lot (Lot-et-Garonne), possède aussi de très beaux bambous, dont quelques-uns atteignent quinze mètres de hauteur. À. fastuosa, Ph. (Henoni) puberula et sa variété Boryana, Ph. bambusoides var Marlacea et Cashllom et quelques autres y ont pris un développement que l’on chercherait en vain ailleurs. Au parc de la Maule- vrie (Angers), M. G. Allard a aussi introduit des bambous dont les touffes, alternant avec des palmiers, forment un ensemble des plus décoratifs. Dans l’est de la France les bambous ne manquent pas non plus malgré la rigueur des hivers : à Nancy et dans les environs on | compte des plan- tations de bambous qui élèvent chaque année leurs gracieux chaumes à cinq et six mètres. Mais nous ne pouvons avoir la prétention de citer tous les points de la France où l’on rencontre des bambous. L’Angleterre semble le pays où les bambous jouissent de la plus grande vogue. Les parcs célèbres de Lord Redes- dale, Sir Ch. Ellis, Lord Beresford, Fitz-Gérald, le Marquis de Lansdowne et nombre de grands propriétaires en recèlent de riches collections jalousement entretenues. La plus importante que nous ayons pu examiner est celle de Lord Redesdale à Moreton-in-Marsh. Commencée en 1885, elle comprenait en 1904 plus de quarante-cinq espèces et varie- tés. Disposée sur le flanc d’une colline dans le « æsld garden» de Batsford Parc, elle est arrosée par un ruisseau aux méandres capricieux et aux cascatelles pittoresques. Cette collection comprend des centaines de touffes, la plupart fort étendues, et 1l est facile de voir que chaque année on y pra- tique des plantations nouvelles. Du pavillon japonais qui domine le côteau, Îe coup d’œil est admirable sur les pre- muers plans et grandiose sur l’immense étendue qui se dé- roule j: usqu’à l'horizon. Des chemins commodes, franchis- sant le ruisseau sur des ponts rustiques, serpentent dans les bosquets de bambous,tandis que de nombreux rochers don- nent de la variété au paysage. Vers le haut même P#. vr0- lascens commence à dessiner une voûte de feuillage au-dessus du chemin. En 1904 les espèces les plus hautes atteignaient de cinq mètres cinquante à six mètres : c’étaient Ph. bam- busoides et ses variétés ; Ph. puberula et ses variétés ; À. Szmont, À. Falconeri (nobilis) et quelques autres. La plupart des autres grandes espèces variaient entre trois et cinq mètres de hauteur ; les À. anceps, aristata, racemosa, mtida formaient d’admirables groupes disposés à profusion sur les rives du ruisseau et entre les amoncellements de roches. — 248 — C'était vraiment d’un saisissant effet d’extrême-orient, et l’on s’attendait à voir paraître au tournant du sentier quelque mandarin en longue lévite de soie. La plupart des espèces tracent vigoureusement et quelques- unes, que nous Consi- dérons en Belgique comme très délicates, y prospèrent parfaitement. C’est amsi que B. quadrangularis QUI l’Ermitage, n’a jamais supporté un hiver même couvert, n’a plus gelé à Batsford Parc depuis 1894. Il y trace longue- ment et dépasse trois mètres. Il en est de même de maint autre que nous avons vu à Batsford Parc. Î1 y a cependant parfois des coups de froid sérieux : notamment pendant l'hiver de 1894-1895 on a constaté — 15° centigrades. Les plantes, sans doute mal aoûtées par un été insuffisamment chaud, ont toutes été rasées jusqu’au sol ; mais aucune n’a péri, les souches ayant conservé assez de vie pour dévelop- per de vigoureux chaumes dès l’année suivante. Les collec- tions d’horticulteurs ne manquent pas non plus en Angle- terre ; celles de MM. J: Veitch and C°;"Gauntlett Sont and C°, à Guernsey sont parmi les plus intéressantes. Aux îles Sailly (les Sorhingues des Français) les bambous trou- vent un emploi très utile : on en fait des haies abris de dix mètres d'épaisseur, sans la protection desquelles les riches cultures hivernales de fleurs destinées aux marchés de Londres, seraient impossibles dans ce royaume des vents. En Allemagne, feu le Grand Duc de Bade, décédéde 28 septembre 1907, était l’un des amateurs les plus éclairés et les plus passionnés. Son île de Mainau dans le lac de Constance présente des sites ravissants où l’on peut admi- rer de beaux massifs de bambous atteignant cinq à six mètres de hauteur, et de jeunes plantations. Mais à part la vallée moyenne du Rhin, le climat de l’ Allemagne paraît se prêter mal à la culture des bambous et les amateurs y sont encore peu nombreux. Toutefois, comme certaines espèces se maintiennent dans les Jardins Botaniques de Vienne et Buda-Pest, il serait intéressant de voir pratiquer des essais sur divers points. En Hollande nous ne connaissons que des horticulteurs qui cultivent des bambous rustiques, mais ce fait paraît indiquer que leur clientèle en achète et que ces plantes ysont donc en honneur chez certains amateurs. Nous ne citerons qu’un horticulteur qui possède desbambous : M.Grænewege, d’Amsterdam,et cela en considération de ce que c’est lui qui nous a fourni en 1883 la première plante de notre collection. En Belgique, malgré la rigueur du climat, les amateurs sont relativement nombreux. L’une des plus anciennes col- lection est celle de M. Schreiber, à Tongres. Elle est peu nombreuse en espèces, mais l’une d’elles, A. Simon, y a pris une grande extention, s'élève à plus de cinq mètres, trace vigoureusement, fructifie chaque année depuis long- temps, et les graines tombées sur le sol y germent sponta- nément. Cette espèce — qui est loin d’être la plus rustique — est donc complètement acclimatée chez M. Schreiber. La collection de feu M. le sénateur Monteñore-Levy, au Rond-Chêne par Esneux, est un peu plus nombreuse : on y compte une douzaine d’espèces qui promettent de prendre un beau développement. Beaucoup plus importante en espèces est la très belle et très intéressante série réunie au Château de Marlagne (Namur) par M. H. Drion. Malgré un sol beaucoup trop compact, et un climat assez froid à cause de l’altitude (cent cinquante mètres environ), M. Drion cul- tive avecsuccès plus de quarante espèces et variétés en plein air. Il se dégage un précieux enseignement de l’examen de cette adnurable collection: c’est que les terrains très com- pacts ne conviennent, en Belgique qu’à très peu d'espèces et sont surtout défavorables à la plupart des grands Phyllos- tachys. M. Drion l’a appris à ses dépens, et ce n’est qu’en amendant beaucoup son sol argileux qu’il a pu obtenir les _ spécimens opulents que nous admirons chez lui. Ce n’est d’alleurs pas seulement la culture des bambous qui charme cet amateur éclairé, c’est un véritable groupement de la flore d’Extrème-Orient qu'il effectue avec le plus grand succès. Les comifères, les arbres feuillus, les arbustes, les plantes vivaces de Chine, du Japon, de Mandchourie et de Sibérie, mêlés à des groupes ou des massifs de bambous, constituent sur près de deux hectares déjà la majorité des essences plantées. D’importantes pépinières qui recèlent bien des raretés d'Orient, indiquent assez que M. Drion ne s’arrête pas au milieu d’une si intéressante tâche. La partie de son parc consacrée à la flore d'Asie est digne d’appeler l'attention toute particulière des amateurs et des botanistes, ce sera pour tous un sujet d’études fructueuses. Ses bam- bous artistement placés et disséminés sur les pelouses ne tracent cependant pas depuis assez longtemps pour pro- duire de grands chaumes et Ph. bambusoides seul a atteint six mètres. Citons encore parmi les espèces qui tracent et s’y développent le plus vigoureusement les Ph. wridi-glau- ae O 7 cescens, flexu0sa, ver puberula et ses variétés Boryana, nigra-punctata, etc...; les À. fastuosa,ntida, Simon, variabilis, et ses variétés, qui semblent ne pas craindre les sols com- pacts; 1l en est de même de B. Ragamowski couvrant un vaste espace. Les divers Sasa prospèrent aussi admirable- ment et forment çà et là d’élégants massifs dans les pers- DÉCHVES: Depuis quelques années, et surtout depuis deux ou trois ans, à la suite des efforts de vulgarisation que nous avons entrepris, divers amateurs ont commencé ou développé la culture des bambous. Nous citerons entre autres : MM. KR. Warocqué à à Mariemont, D' J. Chalon à St. Servais, A. Ca- mion à Bouillon, Ch. Gendebien, CE Maigret, Le Anciaux, à Mons et environs, Madame Riez à. Uccle 1Paren dé Crombrugghe à Vladsloo, Baron de Sélys Lonchamps à NVAremme tete terce Comme on le voit par l’exposé qui précède, cette cul- ture n’est pas encore répandue comme elle le mérite, et si l’on s’éloigne de l'Italie et de la Riviera, on ne rencontre que très peu de points de peu d’étendue, comme Prafrance, Temple sur Lot, Gau, la Basse-Loire où les chaumes de Phyllostachys dépassent régulièrement cinq mètres de hau- teur. Dans le sud-ouest de lAngleterre, quelques Arundi- naria ont atteint neuf mètres et l’on y cite comme exception- nel et unique un Ph. migra qui a atteint sept mètres à Sydenham. CHABMR EN Nes CULTURES DANSUUN BUM COMPTE ROLE Mais tous les efforts relatés plus haut portaient unique- ment vers l’obtention de plantes ornementales. Sous les auspices de la Société d’Acclimation de Paris, MM. À.et C. Rivière (père et fils), admirablement secondés par le chmat de l’Algérie et les ressources de l’irrigation, entre- prirent au jardin du Hamma (Alcer-Mustapha), des essais de multiplication rapide et de culture en grand de toutes les bambusacées (1). Leurs efforts furent couronnés d’un (x) Nous signalons que la suite de ces études est en ce moment reprise par M. le Dr Warcowicz, Dr du ]. B. de Soukhoum-Kalé, et nous saluons avec autant de plaisir que d'intérêt cette heureuse initiative. Cliché H. de L. dans le parc de M. Dr arlagne, en \ 1On,, à . 1Se .— Vue pr BIT llet 1907. jui . c! pere su ‘UEIA pUO29S ne 2UoNES BJ INS SOJAISIA JUOS SNOQUEG 9P shpuoo SJIsseur siMoISN[ ‘2061 Jojpml uo fOuSPTIEIN & ‘UOHC ‘IN ©P 0184 9] SUBP os 9nA — ‘AIX oN ‘Id *NOTH( H 2UO1L TE à ï g.4 LME 3 4 ‘881 9 osMmb9r noquieq op ojuejd arsruerd e1joù 2p uotstArTp oun JJU9S91d911999 "2061 o1quoydos uo sryderSojoyq'sonourç juouStoy}e SOUMEUD SpUBIS SNA SJ 9PIUNU S91] [OS uo 8681 uo 9SB}IULIT,] v Qued 7 39° vamodol ravmpuniy 9p sdno1n) — -AX,N ‘Id *NOIAG HI 919110 plein succès, et l’on peut dire que ce fut en réalité, à l’occi- dent du vieux monde, le premier effort sérieux vers la créa- tion de cultures de bambous dans un but commercial. Ces essais furent interrompus en 1878 par la mort de A. Rivière, à une époque où le nombre des espèces introduites était loin de ce qu’il est aujourd’hui. MM. Rivière étudièrent avec grand soin la biologie, les caractères et les usages de chacune des espèces, et leur rapport qui fut publié en 1879 (1) développa beaucoup la connaissance de ces végétaux. Leur œuvre de vulgarisation fut d’ailleurs efficace longtemps avant la publication de leurs études : elle fit entreprendre en France plusieurs essais de culture en grand. M. Percie du Sert boisa de bambous toute une île du Rhône ; M. Gar- rigues de Gau (Basses Pyrénées) fit en 1872 de grandes plantations de rapport qui furent rémunératrices dès les premières années. M. Mazel, de Prafrance, en couvrit quatre hectares qui, dans les dernières années de sa vie furent une source de profits par la vente des tiges coupées aussi bien que par celle des plantes. Il fut ainsi prouvé que la culture _ des bambous peut être fructueuse dans le bassin de la Médi- terranée. Cependant les principes de culture appliqués n'étaient pas tout à fait ceux que l’on préconise au Japon. Ceux-c1 étaient d’ailleurs inconnus à cette époque, ils ont été tout d’abord exposés en 1894 par M. Léon Van de Polder, puis en 1899 par Sir Ernest Satow et enfin d’une façon plus détaillée et complète en 1903 par M. D. Fairchild, du département d’agriculture des Etats-Unis. Ces principes de culture ne peuvent cependant pas être appliqués à la lettre dans toutes les régions où la culture des bambous est possible. En Europe,cette région est assez étendue.Nous la préci- serons comme suit : tout le bassin nord de la Méditerranée jusque trois cents mètres d’altitude environ (2). Dans toute cette contrée l'irrigation est indispensable pour obtenir une bonne végétation. Le reste de la France et la Belgique jusqu’à 100 où 150 mètres d’altitude ; l’ouest de la Hollande. En Allemagne et en Suisse, la vallée moyenne du Rhin. Les Iles Britanniques jusqu’à une altitude de 150 à 200 mètres, la plus grande partie du Jutland, la côte de Norvège dans ses parties basses et abritées, probablement jusqu’au cercle . (x) Voyez la fiche bibliographique, page 72. | (2) Parfois même plus haut comme, par exemple, sur les rives du Lac Léman. Et polaire. Enfin dans l’est de l’Europe, une grande partie des rivages de la mer Noire. Aux Etats-Unis, nous pensons que la région de culture comprendra environ l’aire de dispersion de l’A .macrosperma, c’est-à-dire la partie au sud de Philadelphie. À notre époque où l’on déboise inconsidérément, sur- tout pour la fabrication du papier, il semble que l’attention de beaucoup de gouvernements pourrait utilement se porter sur la culture des bambous. Ils sont susceptibles de donner annuellement, après 10 ou 15 ans seulement de plantation, les plus hauts rendements en fibres ligneuses, dont les végétaux soient capables. CLPAERARRE NE BE CLINPMPODENLANBE CCIOUE Voici quelques notions sur le climat de la Belgique où sont pratiqués les essais relatés plus loin. Mons, longitude: 3° 57’ Est de Gr. latitude : 50° 27’ nord. Ermitage, longitude : 3° 59° Est de Gr. latitude : 50° 27’ nord. La latitude de l’'Ermitage correspond donc à un point situé un peu au nord de Winnipeg au Canada. La moyenne annuelle de la basse Belgique est de — 9°,8 centigrades. La moyenne de janvier, le mois le plus froid est de —+ 1°,4 centigrades. | La moyenne de juillet, le mois le plus chaud est de + 17°,6 centigrades. Le minimum absolu, sous abri, qui s’est produit le 25 janvier est de — 20°,2 centigrades. Le maximum absolu, sous abri, qui s’est produit le 18 août est de + 35°,3 centigrades. La moyenne annuelle d’eau tombée est de 700 nullimè- tres environ. LU On peut donc dire que la basse Belgique participe encore au climat maritime de l’Ouest de l’Europe. Cependant les coups de froid qui, partant de Sibérie, traversent toute l’Europe de l’Est à l'Ouest, l’atteignent parfois sévèrement. Ils annulent alors plus ou moins pendant quelques jours, quelques semaines, ou même parfois plusieurs mois les effets du Gulf-Stream. | | Le Jardin de }’Ermitage où nous cultivons les bambous est à une altitude variant entre cinquante et soixante mètres. Suivant les années, il y peut geler au cours de tous les mois de l’année, et, en 1907, dont la première partie a été excep- tionnellement froide et humide, 1l a gelé dans tous les mois excepté août, et le thermomètre n’a atteint que trois fois — 30° centigrades. On voit, par ces données sommaires, que ce climat est très défavorable à l’aoûtement des jeunes chaumes. Depuis le début de nos essais de culture aucune année ne fut plus funeste que 1907 sous ce rapport. CEPSSURRE VIT EXPOSÉ DE NOS ESSAIS EN BELGIQUE. Nos premiers essais de culture des bambous en plein air datent de 1883. Ce fut un modeste début qui ne comprenait qu’une faible plante d’A. Japomica. En 1885 nous avons rap- porté d’un séjour à Blois (France) sur les bords de la Loire, les Ph. mgra et aurea ; puis en 1887, un envoi comprenant de nombreuses espèces nous vint de M. Mazel, à Anduze (Gard) France. Depuis lors, presque chaque année, notre collection s’enrichit de plusieurs espèces ou variétés obte- nues par voie d'échange, d’achat, ou reçues de correspon- dants qui secondent notre œuvre de vulgarisation. Elle comprend aujourd’hui environ 60 formes (1) dont plus de 40 ont été essayées avec plus ou moins de succès en plein air. _ Y compris les jeunes semis et les divisions, nous avons dé'à produit ou planté à l’Ermitage plus de 1500 plantes distinctes. Cependant, à notre sens, la question importante n’est pas d'introduire et de posséder un grand nombre d’es- pèces, c’est le premier point nécessaire, mais il faut ensuite les étudier : 1° Au point de vue systématique ; 22 Id. id. biologique ; 2 Id. id. ethologique (æcologique) et cultural; 4° Id. id. commercial. Ce sont les deux derniers points que nous nous propo- sons de développer ici, ils représentent le côté pratique de nos recherches. Nous nous attacherons surtout au troisième, le quatrième n’ayant pas encore pu être suffisamment étudié, (1} Voir la liste: « Le Bambou >» p. p. 10 120. PRINCIPES DE CUELUREMN BEL GIOUIRE À l'exception d’une seule espèce (4. méda), tous les bambous rustiques que nous cultivons en Belgique, sont énunemment traçants ; c’est-à-dire qu’ils développent sous terre de vigoureuses et longues tiges horizontales capables de donner dans la suite naissance à des chaumes aériens (1). Il est donc avant tout nécessaire de mettre les plantes dans des conditions telles qu’elles puissent se développer norma- lement sous terre. Pour la majorité des espèces, plus le chimat est froid, plus le sol doit être léger pour obtenir des plantes traçantes. En Belgique, quand on dispose d’un sol favorable, c’est-à-dire argilo-sableux, très perméable à l’eau et à l’air, ce résultat s’obtient facilement par deux procédés : 1° En important d’un climat tempéré (comme la Chine moyenne, le Japon moyen ou la région méditerranéenne) de fortes plantes à grands chaumes, dont la lourde motte de terre renferme de vigoureux rhizomes (2). Ces plantes, qui doivent porter plusieurs chaumes de un an et plusieurs de deux ou trois ans pour être parfaites, apportent dans leurs tiseus la réserve d’aliments et de puissance vitale néces- saires pour émettre dès la première année de plantation de longs et vigoureux rhizomes qui envahissent le sol envi- ronnant. 2° En cultivant en serre les divisions anémiées que le commerce européen, et souvent le commerce Japonais, hvrent couramment. On crée ainsi en deux, trois ou quatre années des plantes vigoureuses et volumineuses qui, mises en pleine terre au printemps prennent leur essor dès la pre- mière année. Nous préconisons dans le premier cas la mise en place vers /in mars, et dans le second à fin mai ; en toutes ciyconstances avec arrosements copieux, même S'il pleut. Nous avons indiqué précédemment (3) en détail quelles sont les précautions à prendre pour effectuerune bonne plan- tation ; néanmoins, nous répétons que, EN BELGIQUE, 1 est absolument indispensable que la motte plantée ne soit pas recou- verte de terre nouvelle. Mais à ceci ne doivent pas se borner les soins de culture et abandonner dès lors la plante à elle- même serait perdre presque toujours le fruit des peines que (x) Voyez Le Bambou p. 147 et suivantes, (2) Voyez Le Bambou pp. 81 à 84. (3) Voyez Le Bambou pp. 15 à 22. — Aie l’on s’est données. Pendant tout l’été qui suit la plantation, des arrosages copieux sont indispensables et dès que des feuilles nouvelles se développent, on peut donner des engrais liquides ; mais on aura toujours soin d'éviter les composés qui contiennent de la soude. Au cours des années suivantes des arrosages seront donnés chaque fois que le terrain commencera à se dessécher. Comme engrais nous préco- niSONS : S1 le terrain est siliceux, de septembre à mars des appli- cations répétées d’engrais liquide, de scories Thomas phosphatées (ou de Ph. O°3 Ca, O) et de sulfate d’ammo- maque mêlé par moitié à du sulfate de potasse ; si le terrain est calcaire il est préférable de remplacer les scories par du superphosphate de chaux. De mars à septembre nous conseillons de ne donner que des engrais hiquides naturels additionnés d’une très faible dose d'engrais chimique exempt de soude, Les bambous sont des plantes extrêmement voraces, une fois établies, elles ont besoin de grands espaces et de grandes quantités d'engrais, qu’elles utilisent très rapidement pour peu que le temps soit chaud. Nous conseillons de planter à vingt mètres au moins les unes des autres les grandes espèces que l’on ne veut pas laisser se mêler. On tiendra le sol autour des mottes exempt de mauvaises herbes, humide et couvert de pailli en toutes saisons. Moyennant ces précautions. les tiges souterraines se développeront souvent dès la première année et gagneront en tous sens autour de la motte, mais surtout au sud et à l’est, deux ou trois mètres chaque année. Les chaumes aériens naissent sur les tiges souterraines seulement à partir de l’année qui sut le dévelop- pement de celles-ci. I en résulte que, à l’automne, le sol est toujours envahi par les rhizomes à deux ou trois mètres (parfois plus) ex avant des chaumes. Il faut tenir compte de ce fait lorsqu'on travaille autour des plantes, quand on leur donne de l’engrais, qu’on place le pailli ou la couverture d'hiver ou les enclos qui protégeront la sortie des jeunes chaumes au printemps. Il est indispensable, pour bien les cultiver en climat froid, de se rendre exactement compte de la succession des phénomènes biologiques au cours du développement des bambous traçants. Supposons que nous commençons à étudier une plante de Phyllostachys bambusoides au début de la formation des — 250 — rhizomes parfaitement traçants, c’est-à-dire dont l'extrémité est capabie de se développer indéfiniment sous terre sans se relever en chaume. Nous constatons, au cours de la pre- mière année considérée, l’élongation et l’enracinement du rhizome, et la naissance de branches divergentes souter- raines. Représentons la vigueur du rhizome par I; elle est Jonction de la vigueur de la plante qui le produit, et des conditions climatériques (1). | Au cours de la 2° année, le long du rhizome déve- loppé la 1° année, il y a production de chaumes aériens d’une vigueur que nous représenterons par À, elle est fonction de celle du rmzome. Pendant cette 2° année, le rhizome et ses branches exécutent un nouveau développement et produisent de nou- velles branches souterraines divergentes. Tous ces rhi- zomes développés au cours de la 2% année acquièrent une vigueur Ï + », Jonction des mêmes facteurs que le rhzome développe la re année et en même temps fonchon de la vigueur des chaumes développés sur le rhizome poussé la rre année. Au cours des années suivantes, cette progression conti- nue, mais elle n’est pas indéfinie. Le rhizome agit comme conducteur d'énergie. et son extrémité croissante acquiert une vigueur progressante, fonchon de toute la portion vivante développée auparavant, ainsi que des chaumes que porte celle-cr. Après un certain nombre d'années, à mesure que l’extrémite croissante se développe, l’autre bout meurt d’une quantité équivalente : le régrme de vigueur du rhizome est alors établi. D'autre part 1l faut considérer qu’une portion de rhizome développée au cours d’une année porte un nombre limité de bourgeons latéraux, un par mérithalle, qui ne sont capables de se développer que pendant un nombre limité d’années. D’après les botanistes japonais ce laps de temps serait de 4 années au maximum (2). Après une période de 4 ans, tous les bourgeons d’une portion de rhizome poussée en un an seraient, disent-1ls, développés, ou morts. Les chaumes développés la 1'° année (2"° de la vie du rhizome), ont donc une vigueur À déterminée comme nous venons de le dire. Les chaumes développés la 2”* an- née À + a ; ceux poussés la 3"° année, À + a +— a ceux poussés la 4° année À +- a + 4° + 4”. On comprend (1) Pour la structure du rhizome, voyez Le Bumbou, p. 148, PI. IV. (2) Il ne nous a pas encore été possible de vérifier l'exactitude de cette donnée. donc l'accumulation progressive de vigueur, Jonction de deux séries d'éléments : 1° la série des vhizomes : 2° la série des chaumes. L’invigoration est très rapide pendant les premières années ; cette rapidité décroit ensuite pour devenir nulle après 8 ou 10 ans de développement : toutes conditions de climat et de culture étant supposées constantes pendant cette période. Il faut noter que la résistance aux intempéries suit une progression Jonction de celle de la vigueur. On ne peut donc conclure à la non rusticité d’une espèce que si elle succombe aux intempéries après que, par des soins et des procédés de culture, on l’a amenée à son maximum de vigueur et de résistance, avant de la laisser lutter seule contre le climat. Nous réalisons cette condition de maximum de vigueur et de résistance, dans la mesure du possible, en maintenant en serre les plantes nouvelles, au moins jusqu’à ce qu’elles tracent parfaitement. L’exposé de cette succession de phénomènes fait com- prendre pourquoi, même au Japon et en Chine, 1l faut 8 ou I0 ans pour qu’un 1 bois de bambous traçants soit en plein rapport. lsésulte de ce “qui précède que les rhizomes doivent pouvoir envahir de grands espaces pour être capables d’ac- quérir toute la vigueur possible dans des conditions données. On comprend que si l’on sectionne le rhizome conducteur d'énerpie} Son extrémité en développement s’en trouve affaiblie pour l’avenir d'autant plus que la section laisse moins de chaumes et de rhizome en communication avec le bourgeon d’allongement souterrain. De même si l’on sup- prime les chaumes jeunes pendant la période où ils sont en communication avec le rhizome et pratiquent des échanges avec lui, on affaiblit plus ou moins le bourgeon d’allonge- ment du thizome. Il importe donc d’être très prudent dans la suppression des chaumes vivants et de l’éviter com- plètement au moins pendant les 4 ou 5 ännées qui suivent la plantation et, dans la suite, de ne l’opérer que suivant la méthode exposée plus loin. Pendant les premières années, il est facile de se rendre compte en Belgique de la position des rhizomes dans le sol. Ils cheminent toujours en ligne droite etleur marche esto jalonnée par les chaumes qu’ils émettent en groupes. On voit donc plusieurs groupes alignés au-dessus de chaque rhizome, et la pointe souterraine de celui-ci est, à l’automne, — 258 BREA en moyenne à 2 ou 3 mètres en avant des chaumes d'avant-garde. Souvent plusieurs rhizomes cheminent dans le sol parallèlement et à peu de distance l’un de l’autre. Mais, après quelques années, 1l se forme un tel lacis de rhizomes entrecroisés, qu’il devient impossible de recon- naître leur direction et qu’il se formerait un fourré épais si la main de l’homme n’intervenait pas. Dès lors, le cultivateur doit éclaircir prudemment cha- que année et s'attacher strictement à produire une futée ou le soleil pénètre assez pour murir tout le feuillage pendant l’été court et souvent froid de la Belgique, mais cependant assez serrée pour que les rayons du soleil et le vent ne puissent atteindre le sol au point de le dessécher. | S1 la futée est trop dense, les jeunes chaumes et leur feuillage ne sont pas aoûtés et l'hiver suivant les fait périr, ce qui compromet grandement l’avenir de la plantation; si la futée est trop claire, le soleil dessèche le sol, le vent ren- verse les chaumes, enlève le. paill naturel: inconvénients aussi graves que les précédents. Le juste milieu est naturellement difficile à tenir: le nombre des chaumes à conserver par hectare varie avec chaque espèce ; il varie aussi avec sa vigueur dans chaque sol. La pratique le déterminera en tenantcompte des données suivantes : 1° Il est inutile de conserver les chaumes âgés de plus de 4 ans, à moins qu'ils ne comblent des vides où de plus jeunes ne se développent pas ; 2° Quand les jeunes chaumes sortent de terre, 1l ne faut conserver que les plus vigoureux et ceux qui sont bien placés pour combler des vides ou remplacer les plus âgés (1); 3° Il faut supprimer tous les ] jeunes turions qui apparaissent trop tard pour avoir chance de s’aoûter, c’est-à-dire après le 15 août au plus tard. Une plantation bien tenue présente donc l’aspect d’une colonnade régulièrement espacée dans tous les sens, chaque chaume jouissant d’une surface suffisante pour étaler son feuillage de façon à toucher celui des voisins sans s’y mêler. Le sol est uniformément couvert d’un pailli naturel qui n'excède jamais o m. 10 d'épaisseur, et l’on n’y voit pas de ‘ces chaumes jaunis par l’âge et chargés de broussins pen- (x) La suppression d’une partie des j jeunes chaumes qui pointent à peine n’a pas les mêmes inconvénients que la cueillette d’un jeune chaume complètement déve- loppé. Tn250 — dants à l'extrémité des branches, qui sont les signes de leur décrépitude. Ces soinssont minutieux et ilfaut longtemps en Belgique (environ 10 ans) pour obtenir une belle plantation de quel- que étendue; son maintien en bon état demande une atten- tion soutenue, et 1l ne faut pas ménager les engrais. Le terrain qui, d’après lesessais comparatifs, paraît, en Belgique, le plus favorable à la culture des bambous, est un sol sablonneux ou argilo-sableux exempt de pierres. Il doit être assez léger pour s’égoûter facilement, et pourtant assez compact pour que les chaumes y trouvent une assiette suff- sante pour résister au vent. Il est aussi à remarquer que plus un rhizome est vigoureux, plus il chemine profondé- ment dans le sol, pour un même degré de vigueur il s’en- terre plus profondément dans un sol léger que dans un sol compact. À tous égards les rhizomes sont donc mieux pro- tégés contre les intempéries dans un sol léger. Nous pouvons distribuer aux plantes de l’eau et de l’engrais à volonté, mais 1l n’en est pas de même de la cha- leur, or c’est son défaut seul qui retarde et apauvrit la végé- tation des bambous en Belgique. Ici encore se vérifie la loi du minimum. Celle-ci ne s’étend pas seulement aux éléments nutritifs contenus dans le sol, elle s’applique aussi à tous les facteurs dynamiques et physiques concourant au déve- loppement du végétal : la chaleur, l'humidité, la lumière, l'électricité, etc... doivent être envisagées aussi bien que l’azote, la potasse, l’acide phosphorique, ia chaux, la silice, Etc L'absence d’un élément quelconque empêche toujours les autres d’êtres utilisés. Sous les tropiques on remarque parfaitement que le départ de la végétation des bambous coïncide avec le début de la saison humide : c’est l’eau qui est l'élément limite. Xci ce départ coïncide avec le réchauffe- ment du printemps : c’est la chaleur qui est l'élément limute. _ Que faut-il en conclure? Que le choix de l'emplacement est, sous notre climat, le point capital pour la culture des bam- bous. Si vous possédez une pièce d’eau, plantez les bambous sur la rive doucement inclinée vers le sud. La proximité d’une pièce d’eau présente un avantage dont il faut savoir tirer parti : la réflection des rayons du soleil sur l’eau échauffe le feuillage des plantes placées au nord de l’étendue d’eau. Pour peu que les bambous ainsi placés soient proté- gés au nord et à l’est par des massifs d’arbres, des construc- — 260 — tions ou une colline, vous les verrez croître avec une vigueur extreme ct prendre en quelques années un grand développe- ment : c’est-à-dire que les meilleures espèces arriveront à dépasser 8 à 10 mètres de hauteur dans la basse Belgi- que et guère moins dans la Belgique ROpESeE Si VOUS suivez nos indications de culture. À défaut de la rive d’une pièce d’eau, choisissez un emplacement dont le sol soit incliné au sud afin que la terre s’y échauffe le plus possible quand le soleil donne. Les situations plus ou moins tournées à l’est ou l’ouest con- . viennent encore assez bien; mais ne plantez jamais les bambous sur un côteau tourné au nord, c’est peine perdue, . vous n’y obtiendrez rien de bon dans notre pays. Il serait tout aussi inutile de planter en sous étage dans un bois. Quant à la protection contre le froid, des plantes éta- _blies, nous la réduisons à l’emploi d’un pailli de feuilles sèches ou de fumier à demi consommé. Dans les planta- tions anciennes de quelque étendue, les feuilles sèches tombées des bambous suffisent amplement à garantir le sol . contre les gelées. Sur les bords des massifs, cependant, le vent dénude le sol ; il faut établir un pailli, n’excédant jamais o m. 10,dans ces situations ainsi que sous les touffes qui n’ont pas encore constitué leur pailli. Nous pensons que le pailli joue en Belgique un rôle d’une extrème importance dans la culture des bambous et nous désirons y insister ici de nouveau et tout particulière- ment. En hiver un épais pailli est une excellente protection contre le refroidissement du sol ; au printempset en été c’est un écran qui empêche le réchauffement de la terre, si néces- saire à la bonne croissance des rhizomes et au développe- ment de gros turions. Que faire ? Placer un épais pailli en décembre et l'enlever en mars ou avril (au moment ou la température moyenne de l’air dépasse la température mo- yenne de la terre) ? Ce serait tout simple et parfait s'il ne fallait craindre, comme conséquence un dessèchement. du sol si préjudiciable aux bambous qu’il arrêterait bien sou- vent leur croissance. Que faire alors ? Arroser, copieuse- ment. Le moyen serait excellent si des arrosages copieux ne refroidissaient (1) pas le sol — et c’est précisément contre cet écueil que nous devons lutter. — Et bien quel parti pren- drons nous donc ? Nous ne savons si nous avons pris le ae ) À moins d’être pratiqués à l’eau chaude, ce qui n’est pas possible en gran — 261 — meilleur, mais jusqu’à présent nous enlevons le païlli com- plètement aux premiers beaux jours et nous en remettons une mince couche quand nous constatons que le sol menace de se dessécher ou si le froid fait un retour tardif.Est-ce parfait, non certes, et nous entrevoyons une meilleure solution dont nous pourrons peut-être faire l’an prochain un exposé com- plet. | Jusqu’à présent les chutes de neige ne nous ont occa- sionné que des dégats insignifiants et nous n’avons pas encore dû avoir recours au procédé japonais de protection appelé « Yabu-maky » (x). Nous inspirant des notions qui précèdent et qui s’ap- puient strictement sur l’expérience acquise par la culture de centaines de touffes isolées, nous avons entrepris, il y a deux ans, la création d’un bois de bambous. Ce n’est qu’un bien modeste début : sur une surface de dix ares, nous avons planté 600 rhizomes sans aucun chaume (février 1905). L'emplacement choisi permet son extension progressive sur plusieurs hectares. En présence du résultat qui se dessine (2), nous comptons déjà en doubler au moins l’étendue au prin- temps de 1908. Nos cultures se développent donc régulière- ment en nombre d’espèces et en surface couverte. Les espèces les plus intéressantes en Belgique à tous égards sont : A) En sol sec avec arrosage (ou irrigation au pis aller) ÉMHÉreE 1° Ph. puberula (Henon:)Ha-chiku et ses variétés Boryana, migra, ngra-punctata, flavescens, fulva, etc. 2° Ph. bambusoides (Ph. Quilior, Riv.) Ma-dake. 3° Ph. mitis Riv. (non Makino) et sa varicté sulfurea. 4° Ph. aurea Riv. Hotei-chiku. 5° Arundinaria fastuosa, mtida et Simoni. B) En sol humide, mais non marécageux: 1° Ph. wolascens ; 2° Ph. vindi-glaucescens et flexuosa ; 3° À. japonica, Sasa paniculata et sa variété #ebulosa et Sasa borealis. Soit vingt espèces et variétés. C’est plus qu’il n’en faut pour contribuer à l’ornementation des jardins et pour pro- duire toutes les dimensions,colorations, formes et qualités de (x) Voyez L, Van de Polder. (2) En 1907, des chaumes issus de ces rhizones ont atteint 350 de hauteur. — 202 — bois susceptibles d’être utilisées par le commerce et l’indus- trie. Les principaux emplois en seraient : la fabrication du papier , des cannes à pêche, tuteurs, perches, manches d’ou- tilset de parapluies, cannes de promenade, éventails,meubles rustiques, tuyaux de pipes, porte-cigarettes, porte-plume, ustensiles divers de bureau, toute la vannerie, etc. etc... Il faut, du reste, faire un usage courant du bambou pour se rendre compte de son utilité. Quand on dispose depuis plusieurs années d’un grand nombre de chaumes de toutes dimensions, on en arrive bientôt à se demander comment on pouvait auparavant se passer de ces matériaux si mania- bles et d’un si agréable aspect. On est bien forcé de recon- naître que leur disparition causerait un véritable embarras dans les travaux courants de la maison et du jardin. CHAPITRE VIII. — CONCLUSION. Nous pouvons donc dire que nos essais d'introduction et de culture des bambous sont en bonne voie, et donnent déjà des résultats encourageants. Ils doivent être poursuivis et étendus, et 1ls le seront si nous le pouvons, pendant un grand nombre d’années encore, pour porter tous leurs fruits. Nous avons dû, en effet, tout d’abord, rechercher, créer, établir et expérimenter la méthode de culture la mieux adaptée aux conditions où nous sommes. Heureusement aujourd’hui cette première période est presque terminée, croyons-nous, et nous poursuivons nos essais avec d'autant plus de confiance et d’ardeur que nous voyons au sein de la population de nosenvironsse dessiner un mouvement intense de curiosité bienveillante en faveur des bambous, et un désir avide d’en faire un usage quotidien. Quant à nos expériences d’acchmatation par le semis, elles sont encore à leurs débuts, et 1l faudra, pensons nous, de longues périodes avant qu’elles donnent des résultats pratiques. Ermitage (Mons), 12 septembre 1907. — 263 — Contribution à l'étude du processus de la végétation chez les Bambusacées. () Il nous reste à examiner aujourd’hui les formes d’inflo- rescence et les modalités de fructification des bambous. Les formes sont nombreuses, nous en donnerons quel- ques-unes des plus caractéristiques à le planche qui paraîtra un peu plus tard et nous renvoyons à sa légende sans entrer dans des détails circonstanciés plus à leur place dans une. monographie. Nous examinerons les modalités de fructification dans leurs rapports avec la biologie des espèces. Nous diviserons tout d’abord les modalités en deux groupes : 1° les espèces à épis terminaux ; 2° les espèces à épis axillaires. Ces deux modalités, qui se rencontrent parfois réunies dans un même genre, paraissent avoir des conséquences distinctes au point de vue de la vie du chaume fleurissant. Pour toutes les espèces, dont la fructification nous est con- nue, la formation d’épis terminaux entraîne (en moyenne) la mort rapide du chaume après la maturation des caryopses ; tandis que les tiges nous ont toujours paru survivre long- temps (en moyenne) à la formation d’épis axillaires, Rivière a déjà signalé le fait, mais sans établir de coordination ; 1l cite la survivance des chaumes (2) de Dendrocalamus macro- Nculmis (Riv.) H. de L.(Bambusa macroculmis, Rivière) (3). Le même fait est attesté par E. A. Carrière au sujet du Bambusa Thouarsi, Kunth (4) Nous avons aussi pu le vérifier depuis trois ans à l’Ermitage sur À. variabilis var. Fortunez. Quant à la survivance ou à la mort des plantes à la suite de la fructification, elle ne paraît nullement être en concor- dance avec ces deux modalités. Nous trouvons, par exemple, des Arundinaria à épis terminaux et d’autres à épis axillaires qui survivent à la fructification. Ex. : À. variabilis, Mak. (épis axillaires) qui survit ; A. Simont (Car.) Riv. (épis terminaux) qui survit aussi. (1) Voyez pp. 22 et 146. (2) Rivière, Les Bambous, pp. 102-103. (3) D’après la description (Rivière, les Bambous, pp. 184 à 100) il est clair que cette plante, qu’il a classée dans le genre Bambusa, doit être rapportée au genre Dendrocalamus. (4) Voyez Revue Horticole 1873 p. 26. et 1875 p. 235. E. A. Carrière. — 204 — De même nous trouvons des espèces à épis lerminaux dont les unes survivent et les autres ne survivent pas à la fructification. | Ex. : À. falcata, Falconeri, gracilis, qui meurent. Eh: mitis, puberula, À. japonica, qui survivent. La survivance de Ph. mitis est un fait acquis depuis 105414), cele,de 1e /onica Fee 1868: (2) idee flexuosa depuis 1876 (3). De ce qui précède, 1l ressort qu’il y a des espèces de bambous qui sont monocarpiennes et d’autres qui ne le sont pas. Parmi les espèces importées en Europe, les 4 ou 5 premières qui ont fleuri ont survécu à la fructification ; ce fut cependant le phénomène inverse, constaté plus tard qui frappa, masqua le souvenir des premières constatations, et fut bien trop vite généralisé. Parmi les espèces de plein air en Belgique, qui ont fructifié, nous n’en connaissons aucune qui Soit monocarpique. Bien plus, sur les 40 ou 45 espèces plus ou moins rustiques en Belgique, une seule, À. nihida, nous parait avoir des affinités avec les espèces monocarpiennes. Il est digne de remarque que aucune espèce traçante ne se soit jusqu'ici montrée monocarpienne, et que, sauf une seule, À. mhda, toutes les espèces rustiques en Belgique soient traçantes. Cependant la division des bambous en éraçants et en cespiteux ne nous mène pas non plus à éclaircir la question des modalités de fructification. Certains cespiteux meurent (4) et d’autres survivent ; mais, par contre, nous le répétons, parmi les traçants nous ne connaissons que des espèces qui survivent à la fructification. La portion de la plante qui survit à la fructification n’est pas toujours la même. Chez toutes les espèces cespiteuses que nous connaissons, si la plante survit, ses chaumes sur- vivent en même temps que la souche. Par exemple : Dendrocalamus macroculmis, Bambusa Thou- ars. Chez les tracants, les uns perdent tous leurs chaumes. (x) Voyez Revue Horticole 1877. p.p. 356-357. A. Hardy. (2) Voyez Rivière, Les Bambous, p. 08. (3) Tbidem p. 90. (4) Etudiez à ce ‘sujet les nombreux faits cités par Sir Dietrich Brandis F.R, S. dans ses « Biological notes on Indian Bamboos » ex Indian Forester, jan- vier 1899. élnites 1. - — 205 — Par exemple, tous les Phyllostachys dont la floraison nous est connue. Chez d’autres les seuls chaumes qui fleurissent meurent : Par exemple Arundinaria auricoma. Chez d’autres enfin les chaumes ayant fleuri ne périssent pas : Par exemple : Aryundinaria variabilhs, Sasa pamiculata. Il y a encore l’élément de temps à considérer : il faut tenir compte de l’intervalle qui s’écoule entre deux florai- sons d’une même plante ou d’une même espèce, si celle-ci est monocarpienne. Chez beaucoup d’espèces deux fructifi- cations sont toujours séparées par une longue période ; on dit que l’intervalle peut atteindre un siècle; il n’est, semble- t1l, presque jamais inférieur à 20 ans. Nous voulons parler seulement ici des florisons normales et en grande masse ou de la floraison complète d’un individu et deses divisions ; mais non pas des floraisons exceptionnelles telles qu’en mentionne Sir D. Brandis (1) cu telles que nous en avons constatées à l’Ermitage (2). Certains auteurs cependant affirment que diverses espèces fleurissent chaque année sur les mêmes plantes. Le fait parait bien prouvé pour les espèces appartenant au genre Sasa (3). Il en est probable- ment de même de À. auricoma et de plusieurs autres : mais divers auteursont, sans doute ,malinterprèté des faits comme celui-ci : A. Simoni (4) fleurit à des intervalles de 30 ans environ, mais sa période de floraison est longue : chez nous il a fleuri sans interruption de 1900 à 1908. M. Latour- Marliac de Temple sur Lot nous affirme que la floraison de cette espèce s’est poursuivie chez lui pendant environ 15 années consécutives, avant que tous les chaumes fussent morts. Exemples de floraisons à longs intervalles : À. Simom a fleuri en Europe vers 1873 puis aux environs de 1903 ; A. japonica y a fleuri en 1867-68 et n’a plus fleuri depuis; Ph. nutis a fleuri en 1856 et n’a plus refleuri ; Ph. nigra introduit en 1827 en Angleterre a fleuri en 1903-04 pour la prenuère fois (il ne s agit pas. de Ph: mgra introduit en France en 1846 qui n’a pas encore fleuri). On cite parmi les espèces qui fleurissent chaque année 1) Biological notes, p. p. 19 et 20 du tiré à part. 21e Bambou, pp. 22-36. (3) Voyez Makino et Shibata « On Sasa, a new genus of Bambusaceae, and its afinities ». Bot. Mag. of Tokyo. Vol. XV, p. 168, I9O1I. (4) Il est probable que d’autres espèces se comportent de la même façon. EG — sur la même souche, mais sur une partie des chaumes seu- lement {en Belgique tout au moins): À. auricoma, Sasa paniculata (et probablement tout le genre Sasa), Bambusa stricta. Nous ferons remarquer que le nombre de fleurs dont se compose l’épilet ne paraît pas avoir dans la sous famille des bambusacées l’importance caractéristique qu’il prend dans d’autres tribus de la même famille. De plus l’examen de ce caractère n’a aucune importance sous le rapport qui nous occupe. Voici d’ailleurs la répartition de quelques espèces entre les 5 modalités que nous avons pu observer jusqu'ici. 1) Epis terminaux, floraison en masse, à longs intervales, plantes non monocarpiennes : les Phyllostachys (sans doute toutes les espèces et variétés), les Arundinaria japomca, macrosperma, marmorea, Simom, et variétés. 2) Epis terminaux, floraison en masse, a longs inter- valles, plantes monocarpiennes : tous les Arundinaria ces- piteux asiatiques tels que A. facalta (type) (1), Falconeni, gracihs, Hookeriana, intermedia, khasiana etc... Bambusa spinosa, arundinacea. 3) Epis axillaires, floraisons sporadiques mile < plan- tes non monocarpiennes : tout le genre Sasa (espèces Œi variétés). | Epis terminaux, floraisons sporadiques annuelles, plan- tes non monocarpiennes : Ayundinaria auricoma. 5) Epis axillaires floraisons sporadiques, à intervalles plus ou moins longs, plantes non monocarpiennes : Deudro- calamus macroculims, Bambusa vulgaris, Ayundinaria varia- bis et ses variétés. Ce groupement comprend donc la classification des mo- dalités de fructification de cinquante espèces et variétés. De ce qui précède, il ressort qu’il y a des espèces de bambous qui sont manocarpiennes, et d’autres qui ne le sont pas. Parmi les espèces cultivées en plein air en Europe, il n’y a qu'une petite minorité d'espèces monocarpiennes. Il y a donc loin d’y avoir unité de modalité de fructifica- tion, comme on l’a parfois dit et écrit. Il semble que l’on ait généralisé à tort les notions recueillies en étudiant un trop petit nombre d’espèces ou en examinant les plantes pendant (x) Il est à remarquer que À. faicata var. glomerata cultivé en serre à Kew y fleurit chaque année depuis longtemps sans que la vitalité de la plante en soit altérée. — 267 — un temps trop court. Mais 1l reste acquis que la fructification d’une espèce a très souvent lieu en même temps, sur des étendues parfois très vastes dans les pays d’origine. Il reste aussi acquis que, pour beaucoup d’espèces, toutes les divi- sions d’une même souche ou tous les individus semés en même temps, fleurissent simultanément et complètement en Europe. Ces phénomènes singuliers méritent de retenir l'attention chaque fois qu’ils se présentent, car leurs causes sont encore bien obscures. Nous avons donc passé succintement en revue tous les organes des plantes de bambous, indiquant les principales formes qu’elles affectent et montrant quelques unes des par- ticularités biologiques qui s’y rapportent. De cet examen sommaire 1l ressort que la connaissance des bambous est bien incomplète et que leur étude réserve encore bien des surprises au chercheur. | A fa recherche de Phyllostachys nidulatia, Munro, M. S. S. in H. K. Phyllostachys ndularia est originaire de la Chine : de la vallée du Yank-Tsé,depuis le Hupeh jusqu’à la partie haute qui confine au Thibet.C’est un grand bambou rustique, très résistant à la gelée, croyons nous, dont nous espérons donner la description complète dans un autre fascicule. En avril 1905, nous en avons vu pour la première fois un échan- tillon fleuri conservé dans l’herbier du Muséum de Paris. L’étiquette mentionne que c’est un envoi de l’Herbarium de Kew. En 1906, le 31 juillet, nous avons pu examiner les échantillons de Kew, et nous rendre compte, d’après l’éti- quetage, que la plante avait été importée et cultivée par le Signor Fenzi de Florence. Dès lors il restait à vérifier si la plante, qui a fleuri chez Fenzi de Florence, avaitsurvécu jus- qu’à présent. Notre érudit et excellent ami, M: H. Drion, de Marlagne, s'étant rendu en Italie en mai 1907, nous l’avons prié d’aller visiter l’ancien domaine de Fenzi. Pendant sa promenade. on lui signala un bambou indéterminé, en l’examinant, 1l eut l’impression que la plante qu’on lui présentait n’ap- partenait à aucune des espèces qu’il connaissait. Malheu- reusement, l’époque n'étant pas favorable, M. Drion ne s’informa pas auprès du propriétaire actuel de la possibilité — 268 — d’obtenir une division de la plante en question. Muni de ces renseignements, sur le conseil de Herr Geheimrath Stras- burger, de Bonn, nous avons écrit « à M. le chef de culture du domaine de... », en le priant de nous faire parvenir, après y avoir été autorisé par son maître, une division de la plante que nous lui avons désignée avec autant de précision que possible. Notre lettre, après mainte escale, arriva en bonnes mains : aux mains de l’aimable et obligeant propriétaire du splendide domaine de San Andrea in Percussina, M° Luigi Cocchi via Saponai, n° 5, à Florence. La réponse qu’il nous fit comblait nos espérances : il nous mandait le 25 mars 1908 qu’il nous avait expédié une division de la plante désignée. À quelques jours de là, juste après trois ans de recherches, nous recevions une excellente plante, portant déjà un fort turion, d’un bambou que nous n’avons pas reconnu. Est-ce Ph. mdularia? Peut-être, ou même probablement; mais comme Munro n’en a pas laissé de description, ce n’est qu’une comparaison minutieuse avec les échantillons de Paris ou Kew qui nous renseignera. Mais aucun de ces herbiers ne renferme les gaines de cette espèce, et les échan- tillons que l’on y conserve sont fleuris! Comment obtien- drons-nous une certitude ? Tel était l’état de la question à fin mars ; mais depuis nos recherches ont continué : en avril, notre plante à déve- loppé un chaume qni ressemblait singulièrement ? à:1Pe: wirnidi-claucescens ; puis en juin M. Cocchi à eu l’obligeance de nous adresser des gaines de sa plante, dès lors nos dernières hésitations se sont dissipées : ce sont bien des gaînes de Ph. viridi-glaucescens que nous avons reçues. Que peut-on en conclure ? 1° Il se peut que PA. mdularia ait disparu après sa florai- son du parc de San Andrea. 2° Ou bien que P}. mdularia ait échappé aux recherches de ie Drion. ° Ou bien que nous ayons mal désigné la plante eXami- Le par M. Drion et que M. Cocchi nous ait envoyé une divi- Sion d’une autre espèce. | 4° Ou bien que Munro ait décrit sous un nom nouveau l’inflorescence de 2h. viridi-claucescens, Riv. Nous continuons nos recherches afin d'établir laquelle de ces ne DoUe est la vraie. — 209 — hes engrais appliqués en pleine terre aux bambous. Nous croyons utile d'indiquer les engrais employés pour obtenir les résultats que nous signalons, dans le sol acide de sable ferrugineux exempt de calcaire, où nous cultivons nos bambous. 1° Deux fois par an : en automne et au printemps nous _appliquons de l’engrais liquide et du phosphate tricalcique fine- ment moulu contenant une forte proportion de carbonate de chaux, à raison de 1000 kilos environ à l’hectare. 2° Pendant la saison d'activité des plantes, nous donnons à plusieurs reprises des arrosages copieux d'engrais liquide pré- paré comme suit. Par mètre cube de liquide contenu dans la citerne à l’engrais nous faisons ajouter : 1 kilogramme de suffate d’ammoniaque, 1/2 kilogramme de nitrate de potasse, 1 kilogramme de superphosphate de chaux, 12/14 Ph. œ et 1/2 de carbonate de chaux moulu. Le butde cette dernière addition est d'obtenir un mélange qui ne soit pas acide : l'acidité des engrais, ou du sol nuisant beaucoup à la plupart des bambous. Il est nécessaire de bien mélanger dans la citerne, si possible 1 ou 2 jours avant l'emploi, et de remuer fréquemment pendant qu'on yÿ puise. 30 À l’automne, en septembre et octobre, par temps plu- vieux, nous procédons à une ou deux applications de sulfate d’ammoniaque et de nitrate de potasse mêlés par moitié, épan- dus à la volée, à raison de 500 kilos par hectare environ. Cette dose considérable d’azote a pour but d'activer la nutrition des rhizomes qui sont en pleine croissance pendant l’automne. Résumé des opérations de 1907 et du printemps de 1906. Graines reçues : 1. Ayundinaria falcata, Nees. Quelques graines récoltées chez M. Hervé-Mangon, à Brécourt (Manche,France) reçues de M. le D' G. Poirault en août 1906. 2. Arundinaria Falconeri. Environ 200 graines récoltées dans la Basse Loire (France) par M. le D' Ed. Bureau au printemps de 1907. | 3. Cephalostachyum pergracile, Munro. Reçu en juillet 1907 de Lady Brandis, environ 4200 graines récoltées dans le Burma (Indes anglaises). 4. Bambusa arundinacea Will. Reçu de Lady Brandis en janvier 1908 environ 1500 graines récoltées dans la province de Mysore (Indes anglaises). 3. Dendrocalamus strictus, Nees. Reçu de Lady Brandis en avril 1908 environ 600 graines récoltées dans le Punjab (Indes anglaises). et ox 6. Cephalostachyum pergracile et Dendrocalamus. Reçu Île 4 mai 1908 de Lady Brandis un fort envoi comprenant un mélange de caryopses de deux espèces. Nous déterminons la première avec certitude. Pour la seconde nous devons nous borner à indiquer le genre Récoltées en avril 1907 dans le Burma par M. Ryans, elles sont trop vieilles pour germer. Graines distribuées : 1. Avundinaria Falconeri, environ cent graines à un des- tinataire. 2. Avundinaria Simon,var. variesata.Envoyé des graines récoltées à l’Ermitage à dix destinataires dans six pays. 3. Cephalostachyum pergracile. Envoyé environ 3500 graines à 30 destinataires dans 12 pays. 4. Bambusa arundinacea, Will. Envoyé environ 1200 graines à 20 destinataires dans 10 pays. 5. Dendrocalamus strictus. Envoyé environ 500 graines à 12 destinataires dans 8 pays. Plantes reçues : Arundinaria, Bambusa, Phyllostachys. Nous avons reçu 21 plantes de 3 expéditeurs. Achats de Plantes : Nous avons acquis 26 plantes. Distributions Ôe plantes : Cephalostachyum pergracile. Nous avons remis environ 400 jeunes plantes à un destirataire particulièrement outillé pour la distribution et l’échange. Arundinaria, Phyllostachys et Sasa de pleine terre, remis 32 divisions à 8 destinataires. Transplantations : Au printemps de 1908, nous avons établi en pleine terre environ go plantes nouvelles, les unes acquises ou recues, les autres provenant de la division des anciennes. Plantes existant à l’Ermitage, en pleine terre, en avril 1908 : Divisions de vieilles souches 325 environ en 35 espèces et variétés. Semis 500 environ d’une seule pièce. Plantes existant à l’Ermitage, en serre, en avril 1908 : Divisions de vieilles souches 112 en 40 ÉSpÈces et varié- tés. Semis environ 400 en 6 ps .: — 271 — Rapport sur le développement des Bambous en Belgique en 1907 et leur état en avril 1908. Après un hiver moyen (1906- 1907) qui n'avait pas nui aux bambous, on pouvait espérer une bonne végétation. Mais un printemps froid et pluvieux y a succédé, puis un éte froid, humide et pluvieux a suivi ; l’année s’est terminée par un très bel automne il est vrai, qui n’a cependant pas suff à compenser le retard de la végétation. Il a gelé plus fréquemment qu’à l'ordinaire en avril et mai, il a gelé aussi en juin et juillet. Au cours de ces deux derniers mois, les minima nocturnes ont très souvent été voisins de + 5° cen- irades seulement, suivis de maxima diurnes n ‘atteignant pas —- 200, parfois même restant en dessous de —- 15° ; 5) Cuex fois seulement dans l’année le thermomètre dé- passa 300. En juillet la température moyenne est restée de 0°,8 inférieure à la normale, en août de 1°,6, le minimum absolu a été plusieurs fois abaissé pendant ces deux mois, l’insolation a été faible. Chaque réchauffement n’a duré que un, deux ou trois jours au plus, suivi sans transition d’un coup de froid. Septembre a été normal, octobre et novembre notablement plus chauds que la normale, mais il était trop tard pour que ces températures relativement éle- vées puissent aoûter les chaumes. L’année 1907 fut donc peu favorable au développement des plantes originaires des plaines de la Chine. La croissance des rhizomes avait été excellente au cours de 1906, préparant la réserve d’énergie capable de former de gros turions. Ceci s’est vérifié en tous points : les jeunes chaumes de 1907 (toutes conditions égales) sont en sérieux progrès comme diamètre sur ceux de 1906. Mais à la sortie — souvent tardive à cause du froid -- de volumineux turions, n’ont succédé, chez plusieurs espèces et notamment chez Ph. nuitis, que des chaumes très coniques, à développement lent et à mérithalles très courts. L'hiver qui a suivi ce radieux automne fut moyen chez nous, nous n'avons enregistré qu’une seule période de gelée de quelque étendue, au cours de laquelle le thermomètre est descendu pendant trois nuits consécutives à — 13° centi- grades. Il n’y a donc pas eu de gelée excessive mais la con- tinuité du gel pendant trente nuits a été une assez rude épreuve pour un bon nombre d'espèces comme nous aurons heu de l’indiquer. Les autres périodes de gelée furent inst- onifiantes et n’eurent pas d’effet sensible sur les bambous. PICENIR AMEN D IN AREA AS 1. Arundiraria anceps, Mitford, nous manque (2). La jeune plante que possède en pleine terre M' H. Drion a poussé vi- goureusement en 1907 ; malgré une couverture em nattes épaisses elle a beaucoup souftert, les tiges mêmes sont ge- lées jusque près de leur base. On a enregistré DOTE grades chez M' Drion. Cette espèce à à supporté sans aucun abri plusieurs hivers à Heidelberg. | 2. Arundiraria angushjolia, (Mittord) Hide (Bambusa Vilmoriri), manque ; peu rustique à Marlagne. æ A Gamble, manque. 4. Ayundinaria auricoma, Mitford, en pleine terre, trace longuement, mais ne fleurit pas encore à l’'Ermitage. A Marlagne, chez M' Drion, il atteint un mètre de hauteur environ, et donne assez bien d’épis depuis deux ans. Abrité sous une toile pendant les plus grands froids 1l a conservé chez nous une partie de son feuillage. À Marlagne sans aucun abri 1l a perdu toutes ses feuilles mais ses tiges sont bien vivantes. Cette plante est sans doute une variété de culture, mais de quel type ? 5. Arundinaria falcata,Nees, hiverné en serre. Il y a fleuri sur 2 chaumes en 1907 et n’a donné que peu de chaumes nouveaux ; hauteur 3 mètres. La plante se prépare à fleurir abondamment en 1908. Remarque. Arundinaria falcata et plusieurs de ses con- génères comme A. lalconeri ont, pendant leur période de floraison, des chaumes présentant plusieurs aspects: Au dé- but de la floraison on trouve sur la même plante à la fois des chaumes couverts de feuilles, d’autres portant des feuilles et des fleurs, d’autres encore %e portant que des fleurs. Ces derniers n’ont Jamais porté de feulles et comme leur singula- rité attire vivement l'attention, l’examinateur peu attentif, et le botaniste étudiant sur des matériaux recueilhis au cours d’une exploration, peuvent croire que ces espèces ont des (r) Nous nous tiendrons strictement à l’ordre alphabétique afin de faciliter les recherches. (2) Nous désirons nous procurer par voie d'achat ou d'échange les espèces indiquées comme manquantes dans cette liste ; nous serons reconnaissant à ceux qui voudront bien nous les offrir d’une manière quelconque. ne nr 273 chaumes distincts : les uns portants des feuilles, les autres fleurissant. Il n’en est cependant rien : les chaumes we por- tant que des fleurs et »’ayant jamas portés de feuilles sont ceux que la plante émet à l’époque ou elle est déjà entrée dans sa période critique de floraison. Ces jeunes chaumes arrivent directement à la phase de floraison Leurs ainés y parvien- dront tous successivement, perdant leur feuillage à mesure qu'iis entrent en floraison. Dans nos serres il faut deux ou trois années pour assister à toutes les phases de cette évolu- tion. Il est aisé de comprendre qu’un voyageur qui passe peut très facilement ne pas réunir les matériaux nécessaires pour que le botaniste qui décrit puisse les comprendre. 6. Arundinaria falcata var. glomerata, manque. 7. Arundinaria Falconeri Benth. et Hook. — Ar. falcata de Rivière, Van Houtte, Lemaire ; — Ar. nobis, Mitiort. Les plantes hivernées en serre froide sonthautesde 4 m, 50. Elles ont donné en 1907 quelques fleurs éparses sur tous les chaumes, nous avons récolté un petit nombre de caryopses dont sont issues de jeunes piantes. La floraison se con- tinue en 1908 et parait cette fois devoir être complète (1). Elles n’ont développé en 1907 que très peu de chaumes faibles qui entrent en floraison en avril 1008 sans avoir porté de feuilles si ce n’est pour quelques uns une série distique à la cime. WT 8. Arundinaria fastuosa, (Marhac) H. de L. Ph. fastuosa, Hort. Ph. Alquieri,. Eds, André. Ph. nidularia, Hort. Gal. (non Munro). En pleine terre les jeunes chaumes sont sortis avec en- semble en juin. Ils sont tous /aféraux sur rhizomes, en grand progrés sur l’an dernier et suffisament aoûtés ; plu- sieurs dépassent 4 mètres. Cette taille n’est pas encore suffisante pour que les gaînes portent au dos les poils rai- des et foncés qui caractérisent l’espèce à son complet dé- veloppement. La plante trace pour la 1°" fois en 1907 et l'extrémité d’un rhizome est visible à deux mètres de la touffe. L'hiver dernier n’a pas détruit l’extrémité de ce rhy- zome et nous évaluons à 1/3 environles feuilles gelées sur les chaumes de 1907. Les chaumes plus anciens sont intacts. (x) Les personnes désirant recevoir des graines de cette espèce. ou d'autres dont nous signalons la fructification sont priées de nous le faire savoir en men- tionnant le ou les noms des espèces qu’elles désirent recevoir. Nous nous ferons un plaisir de leur en adresser, si possible, des graines dès maturité. LE — 8°. Arundinaria graclis, Blanchard (Rev. Hort. 1886, p. 490) — BP. gracihs, Rivière, hiverné en serre, développe de nombreux chaumes, comme chaque année. La plante est issue d’un semis de graines récoltées à Nice et offertes en vente par la maison Vilmorin en 1890. Les chaumes ne dépassent pas trois mètres. 9. Arundinaria Hiulsi, Munro. Une plante en pleine terre perd ses chaumes presque chaque hiver. Une autre, hivernée en serre froide, haute de 3 mètres cemmence à tracer vigoureusement, mais d’une façon toute spéciale : de courts crochets issus de la partie souterraine des chaumes viennent pointer à la surface du sol, puis se recourbent pour cheminer horizontalement à fleur de sol en se ramifant. Ces rhizomes ont déjà 10 à 15 m.m. de diamètre. Cette espèce est semi aquatique. | 10. Arundiraria Hindsii var. gramiriea, _hiverné en serre fioide, hautde nm rare déjà longuement, mais d’une façon toute différente de la précédente ; nous doutons qu’elle en soit une variété. Les rhizomes sont très minces ; plante semi aquatique. | Avundinaria Hooheriana, Munro, manque. 12. Ayundinaria humhs, Mitford, manque. 13. Avyundinaria intermedia, Munro, manque ; cette espèce paraît avoir fleuri en 1907 à la villa Thuret (Antibes). 14. Asundiraria japonica, Sieb et Zucc., en pleine terre n’a pas progressé en hauteur, le nombre des chaumes émus . Be Cliché A. Drion PI. No XVI.— Arundinaria japonica, S. et Z Baden-Baden, septembre 1905. en 1907 est relativement faible et ils se sont montrés tard. Comme la température critique de cette espèce est relative- Cliché H. de L. PI, N° XVII. — Spécimen de À. gracilis, Blan- chard, cultivé en serre. Semé à l’Ermitage en 1890. Photographie prise en avril 1907, saison où cette espèce a déjà perdu environ les 2/3 de son feuillage. Hauteur des chaumes 3 m. 50 à 4 mêtres. — 275 — ment basse (au-dessous de - 5°,croyons-nous) ,ilsemble qu’il faille chercher la cause de cette langueur ailleurs que dans l’inclémence du temps. Peut-être est-ce là un indice de pro- chaine floraison. Un massif en terrain fort humide trace très longuement et nous remarquons un rhizome qui sort à quatre mètres en avant de ses chaumes latéraux. Pendant l’hiver dernier À. yapomca a perdu à peine 1/10 de ses feuilles à l’Ermitage. | 15. À. japonica var. variegata. En pleine terre cette variété se montre jusqu'ici trop avare d: feuilles panachées de jaune pour offrir un intérêt horticole. C’est une plante vigoureuse, qui trace dès la première année de mise en place ; elle n’atteint encore que un mètre de hauteur. 16. Arundinaria khasiara, Munro, manque. 17. Aruñndinaria macrosperma, Michaux. En pleine terre une plante minuscule n’a pas donné de tige en 1907 mais a émis un vigoureux rhizome long de o m. 50 qui porte déjà deux branches. Pas une seule feuille n’a été endommagée par l’hiver dernier, le fait est remarquable pour une plante jusqu'ici sans hauteur qui n’a reçu aucune protection. 18. Avundinaria macrosperma, var. tecta, manque. 19. Arundinaria marmorea, Makino, en pleine terre, trace longuement en sol humide, mais, encore faible, il a poussé tard et n’a pas aoûté ses chaumes que l’hiver a geles. Nos plantes ne dépassent pas 1 m. 50. Dans ces conditions elles ne possèdent pas toute la résistance de cetie espèce qui peut atteindre six mètres environ, comme le montrent quel- ques chaumes conservés au Muséum de Paris. 20. Arundinaria marmorea Var. rartegala, manque. LT 20%. Arurdinaria nagashima, (Marliac) Pftzer, en pleine terre, devient extrêmement traçant et envahissant, sans toutefois dépasser 1 m. 20 de hauteur ; l'hiver dernier lui a fait perdre les 2/3 de ses feuilles. 20". Aruncdnaria nana, (Mater) Hort. en pleine terre, plus réduit dans toutes ses parties, mais non moins traçant, nous paraît une variété du précédent. Jusqu'ici 1l n’a pas dépassé o m. 50 de hauteur à l’Ermitage. Il a perdu environ les 2/3 de ses feuilles sous l’influence des fortes gelées. 21. Avundiraria mtida, Mitford. En pleine terre cette espèce de moyenne taille se montre extrêmement vigoureuse et rustique dans notre sol sablonneux. Elle prospère bien aussi en sol compact, Ses chaumes n'apparaissent qu’en mai généralement, et sortent sans interruption jusqu’en — 2760 — automne. Cependant elle a une température critique très basse, et, sans doute voisine de zéro. Elle n’est pas à pro+ prement parler traçante, c’est-à-dire que chaque rhizome, après un court trajet horizontal se relève toujours en chaume, mais elle peut s’étendre chaque année de o m. 30 à o m. 40 en tous sens. C’est une plante de tout premier ordre à isoler sur une pelouse; elle peut atteindre cinq mètres de hauteur, en terrain fertile, et ses chaumes flexibles qui s’élancent en gerbe, ploient, quand ils sont âgés, au point que leurs cimes touchent le sol. Quant il est bien établi, À. mthida supporte sans aucun dommage les plus basses températures de la Belgique moyenne. À chaque gelée, les feuiiles se roulent au point que la plante en paraît dépouillée, puis à chaque dégel, le feuillage reprend un aspect printanier. Nos plantes sont encore jeunes et re dépassent pas 2 m. 25 de hauteur, mais la vigueur de l’espèce est telle qu’une jeune division à peine haute de un mètre, composée de trois chaumes en mai 1907, en portait vingt-cinq en novembre de la même année ; en avril 1908 nous avons pu la diviser en 17 bonnes plantes bien enracinées. À. mhda peut rivaliser sans crainte avec ses plus gracieux congénères de l'Himalaya et l’on peut le planter à profusion dans les grands parcs. C’est le plus fin bambou pour les petits jardins de nos contrées, car on peut le imiter sans trop lui faire perdre de sa vigueur, et ses chaumes font d’excellents tuteurs : nous ne saurions assez en conseiller la culture et la multiplication, même dans le centre et l’est de l’Europe. Quoique introduit depuis long- temps déjà 1l est encore bien rare dans les jardins ; c’est d'autant plus étonnant qu'il se marcotte, dit-on, très bien par couchage des vieux chaumes On peut l’employer pour garnir des pergola, sur rocaille 1l est ravissant êt 1l constitue d'excellents brise-vent. Il a supporté le dernier hiver à l’Er- mitage et à Marlagne, où il dépasse 4 mètres, sans subir aucun dommage : nous n’avons pas pu découvrir une seule feuille gelée, même sur les jeunes üges sorties tard à l’au- tomne. L'aspect de À. mhda est très distinct de celui de tous ses congénères rustiques, parce que ses tiges ne pren- nent des branches que à partir de la seconde année. 22. Avyundiraria pyemaea, (Mitford) H. de L., en pleine terre, plante très traçante; atteignant environ un mètre de hauteur, dont les turions sortent rouges et velus, feuilles grandes, velues, molles, plante peu résistante à la gelée. 23. Ayundinaria racemosa, Munro, manque. — Ain VW 23%. Aruñdinara Ragamowsky, (Wheeler) Pfitzer — Avundinara tessellata Bean (nor Munro), en pleine terre, n’est encore chez nous qu’une plante sans développement, traçant peu, ne s’élevant pas. La moitié de son feuillage, environ, a été détruite par l'hiver. A Marlagne elle occupe une grande surface sur la rive d’un ruisseau, elle y produit des tiges de près de un mètre de longeur et des Huiles de o m. 60. La portion non abritée n’y a pas du tout souffert de l’hiver. C’est une espèce du Turkestan russe qui ne peut être identifiée avec le Sasa éessellata de Mak'no et Shibata. Cliché A: Drion: PI. No XVIII.— Avundinariu Ragamowski, (W) Pftzer. Baden-Baden, septembre 1905. 24. Arvundinaria Simon, (Carrière) Rivière, en pleine terre, ne dépasse guère 3 mètres, n’a pas encore fleuri, et n’est pas assez ancien pour tracer longuement. Cinquante semis provenant de graines reçues de Suisse (x) se montrent jusqu'ici, en tout, semblables à à CEUX ae la variété vartegata. Ils ont le même âge. 25. Arundinaria Simom var. Chino, manque — À. Layde- her1. 26. Arundinaria Simoni var. vartegata, en pleine terre. En floraison depuis l’an 1900, Les plantes déplacées pen- dant la période de floraison sont mortes, les autres ne valent guère mieux, après avoir perdu fous leurs chaumes par florai- son complète, même les plus minimes de quelques centimètres (1) Nous devons. cet envoi de graines récoltées en 1906, à l’amabilité de Mr ]J.Terrisse, de Genève. Nous l’en remercions, ainsi que de l’envoi d'une jeune plante de même espèce née chez lui en 1904. — 278 — de hauteur. Cependant nous conservons j’espoir qu’elles ces- seront bientôt de fleurir et pourront, comme on l’a observé après la floraison de 1867, reprendre peu à peu leur ancienne vigueur. Il nous reste, en pleine terre, environ 450 semis pro- venant de graines récoltées en 1906 sur cette variété. Les caryopses semés dès leur maturité se sont donc développés pendant deux saisons de pousses.Quelques semis dépassaient om.50 à l’automne de 1907 et une forte proportion d’entre eux traçaient déjà vigoureusement, mais 1l ne s’était pro- duit aucun chaume latéral. Ces semis ont continué à se développer très tard pendant l’automne : beaucoup de jeu- nes chaumes ont été émis en octobre et novembre. La pre- mière gelée de — 4° centigrades surprenant les plantes en pleine végétation, a grillé quelques feuilles d’une partie d’entre elles, tandis que d’autres toutes voisines n’étaient pas atteintes. Ces jeunes plantes paraissent donc varier au point de vue de la résistance au froid. Les gelées suivantes, plus intenses les ont toutes détruites jusqu’au ras du païll. Fait remarquable un cent de semis du même âge abrités sous chassis froid ont plus souffert que des plantes adultes conservées à l’air libre, semblant ainsi confirmer notre opi- nion que les plantes croissent parallèlement en vigueur et en résistance. L'aspect de toutes ces jeunes plantes est aussi très variable : on y pourrait facilement compter plus de dix races aussi dissemblables de facies que les diverses espèces de Phyllostachys que nous cultivons en plein air. Tous les caractères spécifiques extérieurs varient dans une large mesure, montrant. une fois de plus, combien l’indispensable systématique a de peine à définir avec une précision satisfai- sante des caractères variant dans une si large mesure. Taille et couleur des chaumes, port des branches et des rameaux, vestiture, forme, grandeur, proportion, position, teinte des feuilles, rien n est constant. À. Simoni var. varie- gala est, comme on le sait, un peu panaché ; sur plus de 300 de ses descendants examinés, un s'ul est panaché à l’äge de deux ans (1), mais il l’est admirablement. Il a le port de À. Simom type : feuilles grandes, un peu décom- bantes, le vert franc n’y occupe guère que 1/4 de la surface des limbes. Ceux-ci sont rubanés en long de bandes d’abord jaunes, puis blanches ; jusqu’à présent les chaumes ne sont pas panachés. Cette planté, que nous avons hivernée en (x) Deux autres étaient panachés dans leur jeune âge, mais ils ne le sont plus à deux ans. serre froide, trace déjà. Elle est cependant moins vigou- reuse que la moyenne des individus non panachés. 27. Arundinaria Simon, var. argenteo-striata, Makino, S'Ama-medake, manque. 28. Avundinaria spatluflora, Trinius, en serre froide. Plante jeune encore, haute de deux mètres environ, elle prospère normalement. (1) 29. Arundinaria suberecta, Munro, manque. 30 Arundinaria species À, en serre froide, reçu sous le nom de À. jalcata de Rovelli à Pallanza. Plante de 2 m. 50 à 3 m. de hauteur, très voisine de À. graalis, mais à gaînes bien distinctes. Les gaines couvertes au dos de longs poils n’ont n1 la colerette basale de poils roux qui spécifie À. fal- cata, nt l'énorme pointe molle qui caractérise l’extrémité supérieure des gaines de À. graclis. 31. Avundinaria species B, en serre froide (supposé À. Tootsik, Mak.), plante étiquetée Phyllostachys bambusoides en 1904 et 1906 dans le « bamboo garden » de Kew. Nous en possédons deux exemplaires, l’un nous vient de Kew par itemnédare de N Dronet du .j. B, de Liège ; l’autre également de Kew par l’imtermédiaire de M. le D' Ed. Bureau. Cette espèce est d’une très grande vigueur en serre froide. La première de ces plantes, réduite à un petit frag- menbanémie en pleine terre pendant 3 où 4 ans, s'est remise à tracer après deux années de culture en serre. La seconde, une motte de un kilogramme environ, portant un seul chaume de o m. 40 de hauteur fut reçue au printemps de 1907 ; à l’automne suivant elle présentait six rhizomes variant de 5 à 10 mullim. de diamètre. En avril 1908, ceux- ci s’allongent sans se redresser et de vigoureux turions sortent de terre. Il nous paraît probable que cette plante qui se rapproche assez bien de À. fastuosa, supportera la pleine: terre à l'Ermitage quand elle sera forte et grande. 32. Arundinaria species C, en pleine terre: Plante culti- _vée sous le nom de B. pygmaea, Miquel, au J. B. de Nantes; reçue de M. le D' Ed. Bureau. Nous n’avons pas pu Jus- qu'ici identifier cette plante qui diffère absolument de fous les autres Arundinaria que nous cultivons. Les chaumes (x) La Revue Horticole (16 juin 1c08. p. 266) signale la floraison de cette espèce chez MM. Rovelli Fratelli à l’allanza, et (1tr juillet 1908. p. 292), d'après le Gardener s Chronicle. à Glanmire. près de Cork, Irlande. Jusqu'à présent notre plante, qui provient de chez MM. Rovelli, ne manifeste aucun symptôme de flo- raison Nous serions bien reconnaissant à MM. Rovelli s'ils avaient l’obligeance de nous envoyer un échantillon botanique de leur plante en fleurs. — 280 — atteignent 1 m. 50 environ de hauteur et 6 à 8 milim. de diamètre ; 1ls sont donc relativement gros. La plante est fort traçante, et à rhizomes profondément enterrés. Les feuilles sont vert foncé, petites et étroites à tessellation très appa- rente. Comme port la plante se rapproche plus de À Srmoni que de toute autre. Elle est absolument rustique, lPhiver dernier ne lut a pas endommagé une seule feuille ; Elle commence à pousser en mars, sa température critique est donc très basse. | 33. Avundinaria variabilis, Makino, Akebono sas:, en pleine terre. La caractéristique de cette espèce et de toutes ses variétés, c’est la colerette de poils hyalhns érigés qui garnit le « coeptum » et la base de la gaine. D’après les échantillons de l’herbier de Zurich, 1l nous parait bien que le type corresponde à lArundiraria punula, Mitford Notre plante est encore jeune, trace à peine et ne dépasse pas o m. 50. La plus grande partie de son feuillage a été détruite par l’hiver dernier. 34. Avundinaria variabilis forma fois glabris, Makino Ne sasa, manque. 35. Arundinaria variabilis forma foliis pubescentibus, Maki- no, Kenesasa, manque. 36. Arundinaria variabilis var. pygmaea (1) — A.dishcha, Mitford, Oroshima sasa. En pleine terre, jusqu’à présent cette espèce trace peu et ne s’élève pas à plus de o m 50 à o m. 60 ; mais à Marlagne nous l’avons observée atteignant environ un mètre. Quand elle prend une telle vigueur et que ses chaumes sont mêlés à d’autres plantes, ses feuilles prennent de l’ampleur et ces portions de la plante perdent complètement leur caractère variétal pour reprendre les allures du type. Le feuillage a été presque entièrement détruit par l’hiver, mais les tiges sont saines. 2e Pi variabilis var. Tanakae, Makino, Sudare Yoshi, nous manque. 38. Avundinaria variabihis var. variegata, Makino, Chigo- sasa (chrofu) — Arundinaria Fortunei. En pleine terre trace très longuement, mais ne dépasse pas oO m. 60 de hauteur. L'hiver a détruit tout le feuillage même sous l’abri d’une toile. Une plante hivernée en serre froide continue à fleurir et à fructifier, tout en se développant aussi rapidement que (x). La plante connue au Japon et désignée par Makino et Matsumura sous | le nom de À. variabilis var. pygmaca n'est pas la même que celle qui est étiquetée B. pygmaca Miquel dans le Bamboo Garden de Kew. ct dti abat OR — les plantes qui ne fleurissent pas Jusqu'ici aucune tige fleurissante n’a perdu son feuillage. Les épis sont toujours portés sur des branches partant de la partie inférieure des chaumes. Les jeunes semis issus des caryopses récoltés sont tous très pubescents, aucun n’est danse de blanc comme la plante mère. 39. Arundinaria variabilis var. viridi striata, Makino, Ch:i- gosasa (Kifu)— Arundinaria chrysantha, Mitford, n’aété établi en pleine terre que au printemps de 1907, {race à peine, étre dépasse pas o m. 70. Il parait plus vigoureux et résistant à Ja gelée que toutes les autres variétés de À. variabilis que nous possédons. Cette plante se modifie profondément en passant d’un climat à l’autre : au Japon les feuilles sont jaunes d’or striées de vert (à peu près telles que se présente chez nous celles de À. auricoma) ; en Angleterre elles sont vertes striées (pas toujours) de jaune pâle ; en Belgique elles sont vertes striées de blancs, sans aucune trace de jaune, Ayant recu des plantes du Japon, nous avons assisté à leur transformation. II. — Genre BAMBUSA 50. Bambusa arnhemica, von Mueller, manque. 51. Bambusa arundiracea, Will. Nous avons reçu grâce à l’obligeance de Lady Brandis que nous sommes heureux de remercier des efforts qu’elle fait pour introduire en Europe les bambous de l’Inde,deux envois de graines de cetteespèce. Le premier envoi de graines récoltées par M. _Ramayengar dans la province de Mysore (Indes Anglaises) n’a pas germé, le second au contraire a donné un haut pourcentage de germation. Il comprenait environ 2300 caryopses dont 2000 ont été répartis entre vingt destinataires dispersés dans Île monde entier. Ce sont surtout des organismes officiels qui ont reçu ces envois. Îl nous reste une centaine de jeunes plan- tes qui sont à la disposition de ceux qui peuvent les utiliser. 52. Bambusa arundinacea, var. spinosa, manque. 53. Bambusa balcooa, Roxburg. Des souches de cette espèce, reçues de M. le D' Hutchins de Capetown, que nous remercions de son amabilité, sont arrivées en juillet 1906 bien vivantes ; malheureusement tous les bourgeons s'étaient développés en route et avaient été brisés dans le transport postal en Belgique. Les plantes nous paraissaient donc perdues, néanmoins nous les avons établies en serre — 282 — chaude et l’une d’elles est encore bien vivante et verte en. avril 1908 témoignant de l’extrême vitalité des bambous. 54. Bambusa nana, Roxburg, en serre tempérée. Cette espèce frileuse nous paraît d’une culture difficile, et elle ne supporte 1c1 le plein air à aucun moment de l’année. Quand nous la sortons, même en plein été par temps chaud et hunude, ses feuilles jaunissent et se tachent. Son dévelop- pement est lent et sans vigueur, son feuillage est jaune, ses chaumes ne dépassent pas 1 m. 20 après plusieurs années de culture. Essayé partout, c’est en serre tempérée qu'il souffre le moins. | 55. Bambusa nana var. gracillima se comporte à peu près de même que le précédent en serre froide. et,en/serre tempérée ; mais 1l atteint déjà une taille de moitié plus éle- vée. Cette plante est extérieurement très semblable à B. scriptoria, Dennst., mais ses chaumes sont creux au lieu d’être pleins. Nous remarquons aussi que parfois un rameau reprend l’allure du type, au lieu de porter les nombreuses petites feuilles rapprochées qui constituent le caractère dominant de la variété gracilhma. Le gracieux feuillage en est, chez nous, anémique et souvent taché, et 1l est clair que nous cultivons mal cette plante ainsi que la précédente. 56. Bambusa nana var Alphonse Karri, en serre tempé- rée, cette variété pousse avec une vigueur étonnante, quoi- que soumise aux mêmes conditions que les deux précédentes ; mais, pas plus que celles-ci, elle ne supporte le plein air en Belgique pendant l'été. Plantée en pots de o m.25, ses chaumes rubanés, aux jolies teintes roses, vertes, jaunes, blanc ivoire, atteignent 4 mètres de hauteur et 15 m.m. de diamètre. En serre, les gaines couvrent à peine 1/4 des mérithailes. À ce point de vigueur les chaumes ne se rami- fient que la seconde année et ils portent déjà des poils roux, d’abord apprimés dans une gouttière, puis érigés. Ces poils raides et cassants sont plus nombreux vers le haut de chaque mérithalle. 58. Bambusa quadrangularis, Fenzi, en serre froide trace très longuement et produit, en caisse, des chaumes latéraux atteignant 2 mètres. À cette taille les angles caractéristiques sont déjà bien marqués, les racines spinescentes bien déve- loppées et la plante a un très bel aspect décoratif. En pleine terre elle ne meurt pas, mais elle ne présente ici aucun inté- rêt étant chaque hiver détruite jusqu’au sol,même sous abri. 59. Bambusa sriptoria, Dennst, manque. m0 — 60. Bambusa species. Nous avons recu de M. Bert de Lamarre à Trinidad, des souches d’un grand bambou à chaumes rubannés de j jaune et de vert, qu’il a recueillis chez lui. Malheureusement ces souches qui avaient bien supporté la traversée ont été débarquées à Hambourg pendant le violent blizzard glacial de janvier 1907, et elles nous sont parvenues gelées Rise Nous. remercions M... Bert. de Lamarre de son amabilité et nous sommes persuadé que sans cette gelée intempestive, l'introduction eut été cou- ronnée de succès. | Gr. Bambusa Thouarsu, Kunth. Reçu en février 1905, mis en serre froide en octobre suivant, il n’a donné des chaumes nouveaux qu’en janvier 1907. Plusieurs chaumes de 15 à 20 milim. de diamètre se sont buttés à 5 mètres de hauteur au vitrage ; 1l a fallu les arrêter ; mais dans une serre plus vaste, ils eussent sans doute atteint 7 à 8 mètres de hauteur Ce développement, considérable pour le pre- . nier après une transplantation (1) confirme une observation que nous avons faite : quand on déplante un bambou traçant arrivé à sa pleine croissance, les premiers chaumes qu'il produit sont en moyenne, très faibles par vapport à ceux qu'il produmsait auparavant. Quand on déplante un bambou cespi- teux en pleine force, les premiers chaumes qu’il émet sont, au contraire, d’une vigueur non pas ésale, mais approchant de celle des chaumes de l’année précédente. C’est à tel point que pour qu'un bambou traçant reprenne son maximum de vigueur, 1l faut 6, 8 ou 10 ans, selon les conditions, tandis qu'il n’en faut que 2, 3 ou 4 pour un cespiteux. 62. Bambusa vulgaris, Schrader, en serre tempérée. Deux gros chaumes écimés à 3 mètres, reçus en mai 1905, de Garavan où il venaient de subir une gelée de — 4° leur gril- Jant tout le feuillage, ont boudé pendant 22 mois avant de manifester le moindre signe de végétation. Puis, tout à coup en mars 1907, 1l ont émis des branches et la souche a développé des chaumes. En quelques mois, au lieu de (1) Transplantation faite dans les plus mauvaises conditions. semble-t-il, La plante arrachée à Cannes le25 janvier, fut emballée sous pspier goudronné (hélas) ; elle nous parvint le 15 février ; le feuillage était entièrement perdu, moisi. Elle fut mise en caisse et laissée à la gelée pendant tout le reste de l'hiver, à titre d'expériences Néanmoins en juillet suivant elle était couverte jusqu’à la cime, c’est-à-dire jusqu’à 5 mètres de hauteur, d’un abondant et vigoureux feuil- lage. Nos observations dans le midi de la France et ces constatations nous portent à rerommander cette plante à l'attention de tous, et surtout de ceux qui habitent un climat où lu température ne descend pas au dessous de — 100 centigrades, 1284 — 2 perches vertes, sans aucune feuille, nous avons obtenu un buisson touffu de près de 3 mètres de hauteur. Au prin- temps de 1908 de nouveaux chaumes se développent. 63. Bambusa vulgaris var. striata, manque. III. — Genre CEPHALOSTACHYUM. 70. Cephalostachynm pergracile, Munro, en serre tempé- rée.Lady Brandis a bien voulu nous remettre, en juillet 1907, environ 4000 caryopses de cette espèce. C’était une partie de l’envoi qui venait de lui parvenir des Indes Anglaises. Les _ fruits étant fertiles et ayant donné environ 90/100 de germi- nation, nous en avons fait une distribution. Un peu plus de 3000 fruits ontété expédiés à trente etun destinataires répar- tis dans le monde entier à l’exception de l’Angleterre et de l'Allemagne où Lady Brandis s’était réservé le soin de faire les envois. Comme c’était la première introduction en Europe de cette espèce éminemment utile dans les climats chauds, nous nous sommes efforcé de la faire parvenir du premier coup à tous les points du globe où elle est suscep- tible de rendre des services.Ayant obtenu un grand nombre de jeunes plantes, nous avons disposé d’un lot de 400 environ en faveur d’un organisme officiel bien placé pour en faire un judicieux emploi par voie d'échange ou autrement, et rl nous en reste un cent, dont la plus grande partie est à la dispost- tion de ceux qui pourraient les utiliser. Cephalostachyum per- -gracide, originaire du Burma, y atteint 15 mètres de hauteur :à l’état sauvage. | IV. — Genre DENDROCALAMUS. - 76. Dendrocalamus latiflorus, Munro, manque. 77. Dendrocalamus Mia oeulms (Rivière) H:-idesate, manque. C’est à tord que cette espèce est renseignée à la page 114 comme existant à l’Ermitage. La plante que nous avons reçue sous la désignation de Bambusa macroculms, Rivière, est aujourd’hui déterminée comme Bambusa pulga- vis, Schrader. 78. Dendrocalamus strictus, Nees. Lady Brandis nous a adressé au début d'avril environ 600 caryopses de cette espèce, récoltés dans le Punjab (Indes Anglaises). Les grai- nes étant fertiles nous avons répartis cet envoi entre une douzaine de destinataires, Comme on le voit Lady Brandis s’attache avec une grande persévérance et un rare bonheur à l'introduction des grands bambous de l’Inde. FR — 285 79. Dendrocalamus strictus var. argentea, Hort. Nous ne parvenons pas à le faire prospérer en serre tempérée. V.— Genre GUADUA. Poe 85. Guadua distorta, xRuprecht} Bambusa distorta, Ru- precht, manque, nous désirons vivement nous le procurer ! C’est une plante que nous avons le plus grand désir d’étudier ; elle appartient à une section du Nouveau- Monde quin "est pas représentée dans notre collection, et dont l’éthologie nous semble très distincte. VI. — Genre PHYLLOSTACHYS. 100. Phyllostachys aurea, Rivière, Chine. En pleine terre, trace vigoureusement, mais n’est en progrès ni comme diamètre, ni comme hauteur. En 1907 il n’a montré ses chaumes qu’en juillet, avec assez d'ensemble. L'hiver dernier a assez fortement éprouvé les jeunes chaumes et le feuillage des plantes de Ph. aurea en sol humide ou penchant au nord ; mais en sol bien sain et un peu inchiné au sud elle est absolument intacte. Nous devons faire ici une remarque générale. Chaque fois que nous avons établi en pleine terre une espèce nouvelle, nous nous sommes attentivement appliqué à lui chercher l'emplacement qui devait, selon nos espérances et nos observations, lui convenir le mieux et lui permettre d'atteindre le plus rapidement possible un grand développe- ment et une grande résistance. Sur des centaines de tenta- tives s’appliquant à quelque quarante espèces, nous avons réussi du premier coup tout au plus 2 ou 3 fois... S1 nous avons donc à présent des plantes dans des conditions leur convenant parfaitement, ce sont presque exclusivement : 1° des plantes déplacées après un premier échec ; 2° des espèces dont nous possédons de nombreux exemplaires placés dans des conditions très diverses. Dans ce dernier cas ce sont presque toujours des individus relégués dans des emplacements que nous considérions comme peu favora- bles, qui se sont le mieux développés... Chaque espèce, pour ainsi dire, exige des conditions particulières, ebsce n’est qu’en tatonnant que l’on peut arriver à se rendre compte de ses exigences. — 286 — 101. Phyllostachys bambusoides, Sieb. et Zucc. (= PA. Quilior Rivière), (Voyez « Le Bambou » pp. 208 à 210), en pleine terre est toujours tardif; il l’a été particu- hèrement en 1907. Ses forts chaumes sont sortis en août seulement et malgré la chaleur exceptionnelle de l’automne, ils n'ont pas pu s’aoûter. Les chaumes les plus avancés ne portaient, au début des gelées que 3 ou 4 feuilles à la cime et 2 ou 3 aux rameaux ; c’est trop peus alen faut cinq au moins à la cime pour résister à un hiver moyen. C’est d’autant plus regrettable qu'il est en sérieux progrès sous tous les rapports. La plus g grosse tige mesurait O m 150 de circonférence sur les BAINES à I M. 50 au dessus duo elle a atteint huit mètres de hauteur le 4 septembre seule- ment. La température critique decette espèce crues élevée et paraissant bien peu inférieure à - 10° centigrades, ce grand chaume avait à peine ternuné son élongation que la baisse de la température y faisait cesser toute activité. Nous avons obtenu pour la première fois, en 1907, des chaumes complètement caractérisés, qui nous permettent de signaler un caractère de l’. bambusoides qui ne parait pas avoir encore été indiqué. Les gaines des grandes tiges de 1907, depuis le sol, jusque vers la moitié de leur hau- teur, portent au dos de nombreux et grands poils roux, épars sur toute leur surface. Ces poils d’abord apprimés, couchés la pointe en haut dans un sillon de l’épiderme de la gaine, se redressent à mesure qu’ils se trouvent à décou- vert au cours de la croissance des chaumes Ils sont fragiles et caducs ; mais, après leur chute, il en subsiste la base renflée en un petit bulbe, et ie sillon où 1ls étaient couchés, témoigne encore quils ont existé. Les jeunes chaumes arrivés au point de vigueur qui est caractérisé par la pré- sence de ces poils sur les gaines sont très différents d’aspect de ceux que nous avions obtenus pendant les années précé- dentes. Voici brièvement la succession d’aspect des tiges couvertes des gaines vivantes suivant leur vigueur. Tiges très faibles jusque 8 nullim. de diamètre, gaines vertes un peu ombrées de jaune ou de noir sur les bords Les chaumes un peu plus forts sont vêtus de gaînes jaunes plus ou moins maculées de brun et de roux. Au dessus de 20 mulhim. de diariètre le brun et le roux dominent et le noir luisant appa- raît ; les pseudophylles sont verts et jaunes. Plus la tige est grosse et plus elle est foncée : au dessus de 40 muillim. de diamètre, le jeune chaume est presque noir, mat 1ci, ‘onbiépog uo 118 utojd uo mof 959 enb -Sn[ 9ssnod puers snfd 97 }S9,9 ‘In9Jneu 9p sarjeur jiny Ju} e mb ouwmeuyo un notjiu np 9}101p 8 jeddofo49p 9S T1 ‘SLI 979 8 9UOITO 99 no juououw ny ‘/061 ap sdura} -UTId 2739 9061 9p 939,7 juepuod dose juowroddo] -9A9P OT }UPTJUOU ‘L061 }no uy sargdersooud ‘XIX oN nt 99IN61 9HNO} OPUCIS EI 9P 9SET — ‘XX oN ‘Id LABEL + *U9TI9E JUOW9ddOp9A9P unon® JjuouOur 99 © 919d0 JItABUu ojuejd eJ onb jueruour ‘uore] -uerd ef soide ue un ‘9067 JrIAE u9 os11d orydersoyou4x ‘Y920IA ‘Hd 2P WOU OT SNOS S9UPIJPIA L SUSIS9P JISSEUI np juormoid ojzuerd 9799 clowo soumeuyo sois sap 9TJOUEIP. ‘OG WI PI INOJNEF] ‘COËI JHIAU U9 988}, ] R 99JUPId SOJE 00Ÿ juesod 9yON (AIT 0ZM0) ‘Z 39 *S S2pP10SNQUPQ ‘YT 2P USUH29dS — *XIX oN ‘Id “I ®P *H 9U91I9 Cliché H.de L. PI. N° XXI. — Spécimen de Phwllostachys nutis, Rivière, planté à l’Ermitage en avril 1905. Hau- teur 13 m 50, diamètre des grosses tiges o m. 08. Cette plante provientde Prafrance. Photographie prise en septembre 1907. Nes « A Nos see Ps 28, brillant ailleurs, taché de brun chaud et de pourpre foncé, les pseudophylles larges, coriaces et décombants sont du plus délicat vieux rose, étroitement bordés de jaune vif et leur partie médiane est d’un vert gai. La gamme des cou- leurs dominantes en allant du chaume faible au fort peut se résumer ainsi : vert, jaune, brun, noir, la teinte nouvelle se superposant toujours à la précédente sous forme de points, taches ou macules. L'hiver dernier a détruit à l’'Érmtage presque tous les chaumes de Ph. bambusoides poussés en 1907, mais il a très peu endommagé le feuillage des tiges plus anciennes, si bien qu’à première vue les plantes paraissent intactes. 102. Phyllostachys bambusoides var. Castillon, en pleine terre pousse vigoureusement, atteint deux mètres de hau- teur, mais ne trace pas encore franchement : nous ne remarquons qu'un seul rhizome long de o m, 50 relevé en chaume. Cette plante ne recoit pas assez de soleil et devra être deplacée avant d’être capable de prendre son essor. Mal exposée, privée de soleil, elle a été presque complè- tement détruite par l’hiver dernier. 103. Phyllostachys bambusoudes var Castillom holochrysa jusqu’à présent conservé en serre, atteint 2 m, 50 et pousse vigoureusement, mais n'a pas tracé en 1907. C’est l’un des plus beaux bambous de notre collection. Cette variété, ainsi que la précédente, parait mieux s’accomoder d’un sol com- pact que la plupart des Phyllostachys. 104. Phyllostachys bambusoides var. Marliacea manque. 105. Phyllostachys flexuosa, Rivière, en pleine terre. Nos deux jeunes plantes ont bien prospéré. Les jeunes chaumes sont cependant sortis avec moins d'ensemble qu’à l’ordinaire en avril et mai. Elles ont donné encore à la fois des chaumes latéraux et des rhizomes relevés. Aucun chaume n’a atteint deux mètres. Les gelées de l’hiver dernier ont laissé cette espèce absolument intacte chez nous ; mais à Marlagne la plus grande partie du feuillage est grillée ; heureusement les bourgeons sont sains. 106. Phytlostachys mitis, Riv. (1) en pleine terre est en très grand progrès comme diamètre, mais non comme hau- teur, sur l’an dernier. Sortis en juillet et août, certains chaumes sont moitié moins hauts que ceux de l’an dernier (x) Pour les identifications voyez « Le Bambou » p. p. 38-40. = 208 — pour un même diamètre. Ils ont apparu un à un, comme a regret et ont souvent langui une, deux, trois semaines avant de prendre leur essor. Il est manifeste que la température était souvent trop basse pour leur permettre de pousser, et que leur développement est nul au dessous de 7° ou 8° centi- grades. Une partie de ces chaumes ne sont pas suff- samment aoûtés pour résister à un hiver moyen. Ce fait, bien plus que le manque de hauteur, est un sérieux danger pour l’avenir d’une espèce. Cependant le manque de hauteur n’est pas exempt de conséquence fâcheuse. Quand il gèle par temps calme (condition où les grands minimas sont atteints), les couches d’air en contact direct avec le sol sont les plus. froides. À 5 ou 6 mètres de hauteur on constate générale- ment deux degrés centigrades de plus qu’au ras du sol pendant les nuits de gelées sans vent. Ilen résulte que la partie haute d’une grande piante est baignée dans de l’air moins froid qu’une "petite plante, et, la partie basse d’une grande plante, étant soustraite au rayonnement par la couronne qui la domine, se refroidit moins que le sol envi- ronnant. Toutes autres conditions égales, une haute plante se défend donc mieux qu’une plante basse contre la gelée : elle se trouve réellement, par temps calme, soumise à des froids moins rigoureux. Cette différence atteint souvent deux degrés centigrades, ce qui, aux limites extrêmes, peut avoir une grande influence. En résumé, d’une part moindre refroi- dissement d’une grande plante, d’autre part plus grande résistance d’une plante haute. ample et vigoureuse. Lequel de ces facteurs concourt dans la plus forte mesure à assurer la vie de la plante pendant les fortes gelées ? Nous n’en déciderons pas, mais nous constatons réculèrement à l’'Ermitage que les hautes plantes résistent mieux que les basses, toutes autres conditions égales. L'hiver dernier a détruit environ la moitié des jeunes chaumes poussés en 1907, mais a laissé intact le feuillage des chaumes plus anciens. Les plantes placées en plein soleil ont conservé tous leurs jeunes chaumes. 107. Ph. mis var. sulfurea en pleine terre est en grand progrès sur l’an dernier, quoique notre meilleure plante soit | placée en sol penchant au nord. Les tiges ne sont pas sorties plus tôt que celles de Ph. ms, mais elles ont donné avec plus d'ensemble, poussé plus’rapidement, formant des méri- thalles plus longs et l’une d’elles a atteint six mètres de hauteur. Les chaumes sont presque tous latéraux et une Cliché de H. de E. PI. N° XXII. — Groupe de bambous autour d’une pièce d’eau à l'Ermitage, à droite Ph. bambu- soides, à gauche, Ph. nigra et mitis, plantés à l’Ermi- tage en septembre 1903. Ces plantes, photogra- phiées en juillet 1907 n’ont que 5 à 6 mètres de hauteur. # AVE “ , = ; : . É Je l'A { e LPO ER x PE | | LT RS tee er: £ EUX | (4 : LA =: 2 => | : _ TE Ÿ = # Î = + Tr : . Ÿ \ h : Ê ‘es % = (4 Re 1 Ê Î PAT 5 NA x L | 26 s are: — 289 — bonne partie sont aoûtés. La variété paraît un peu plus vigoureuse et rustique que le type, et sa température critique un peu plus basse vers : 5° ou 6° centigrades. 108. Phyllostachys puberula, Mak. (Ph. Henom) en pleine terre, a encore donné quelques fleurs, mais repousse fran- chement, même une plante transportée peu avant d’entrer en floraison. Nous en avons recu, en février 1907, quelques pieds provenant du Japon. Les uns continuent à fleurir en serre, les autres paraissent ne pas avo:r encore atteint le stade de la floraison ; mais 1l faudra encore bien des années avant que cette espèce reprenne son superbe aspect orne- mental ; malgré leur mauvais état anémique nos plantes ont peu souffert de l’hiver dernier. 109. Phyllostachys puberula var. Boryara en pleine terre a fini de fleurir et a donné en mai des chaumes dépassant un peu deux mètres de hauteur. Les vieux chaumes ayant fleuri en 1905 ont encore assez bien defeuilles. Plantes abso- lument intactes après l’hiver. À Marlagne elles ont conservé la plus grande partie de leur feuillage. 110. Phyllostachys puberula var. flavescerns manque. 111. Phyllostachys puberula var. fulva manque. 112 Phyllostachys puberula var. Ha::-chiku reçu du Japon en février 1907 et conservé en serre. Certaines plantes con- tinuent à fleurir, d’autres paraissent avoir terminé cette phase de leur existence et ont donné à l’automne quelques petits chaumes à feuilles. 113. Phyllostachys puberula var.mgra en pleine terre reste toujours, dans les conditions où nous nous trouvons, une plante anémique et capricieuse. Les bouts des feuilles sont: grillés, même en été, à la plupart des plantes ; çà et là des brindilles meurent. Les fortes plantes tracent cependant assez longuement, mais elles ne donnent pas encore de grands chaumes et beaucoup de rhizomes se relèvent en tiges. Nous n’obtenons encore en 1907 que des buissons garnis de ramilles jusqu’en bas. Il y a cependant progrès comme hauteur et la moitié des chaumes sont latéraux. L'hiver les a très peu endommagés : 1/10 environ des feuilles sont grillées. À Marlagne tout le feuillage est tombé, mais les bourgeons sont bien vivants. 114. Phyllostachys puberula var. nigra — Muchi-sasa en pleine terre Sous le nom de Muchi-sasa on désigne au Japon la variété naine du bambou noir. Le Muchi-sasa nous a donné cette année des tiges de 1 m.75, mais il se refuse encore à tracer. On dit que cette variété n’atteint jamais le stade traçant. Quoique mal placée, la gelée a respecté au moins les 2/3 de son feuillage. 115. Phyllostachys puberula var. ugra punciata manque. Cette variété existe à Marlagne en fort exemplaire, Elle a beaucoup mieux résisté qne tous les autres PAylostachys : plus de la moitié de son feuillage s’est conservé. V 116. Phyllostachys pubescens, H. de L. (syn. Bamboos Moosoo, Sieb.; Bambusa Môsû, Zollinger ; Bambusa pubescens, Carrière (Rev. Hort. 1876, p. 22); Ph. mtis, Makino (non Rivière). En pleine terre cette espèce a faiten 1907 de nom- breux et vigoureux rhizomes, mais elie n’a montré aucun chaume ; il en est de même à Marlagne chez M. Drion, et on nous écrit de Coimbre (Portugal) qu’elle est bien lente à s'établir. Ces renseignements sont d’autant plus étonnants que la température critique en est certainement fort basse puisqu'elle émet ses chaumes dans le Midi de la France, et ses feuilles nouvelles en Belgique, presque en même temps que l’un des bambous les plus précoces, le PA. wirid-glau- cescens. Elle ne paraît donc pas se comporter 1c1 comme les autres espèces qui toutes émettent des chaumes avant d’être capables de produire des rhizomes traçants. Elle semble donc présenter, si non une anomalie, au moins des difficultés de culture, expliquant que malgré sa grande résistance au froid, elle ne s’est pas répandue en “Europe. Très peu de feuilles ont été gelées au cours de l’hiver dernier. 117. Phyllostachys pubescens var. heterocycla, en pleine terre cette variété ne se comporte pas du tout comme le type. Les jeunes tiges se sont montrées nombreuses en mai et Juin, ctleur développement bien complet atteint deux mètres, quoique la plante qui n’a que deux ans de Séjour en Europe, soit arrivée du Japon dans un pot de 12 centimètres. Il y a déjà eu automne 1907 plusieurs rhizomes dépassant un mètre et demi de longueur. Les 3/4 des feuilles ont péri pendant l’hiver. LRO Phyllostachys ruscifolia, Hort. Kew. en pleine terre commence à tracer, pousse vigoureusement mais ne dépasse pas encore) lon 70/ACette espèce ne craint pas un empla- cement humide. Elle est très résistante et son feuillage est presque intact après l’hiver. 119. Phyllostachys violascens, Rivière, en pleine terre s’est montré comme toujours le plus précoce. Ses turions ont paru dès le début d'avril, mais ce n’est que à fin mai Cliché H. de L. PI. N° XXIII. — Spécimen de PA. pubescens, H. de L. Motte en 3 pièces pesant 1200 kilos, plantée à l’Ermitage en avril r905.Hauteur 16m.,50, diamètre du plus gros chaume o m. ro. Photographie prise en septembre 1907. Cette plante provient de Prafrance. NORLECTUE 4 sg ht Pa jeu PS %, CAT ; Cliché H. de L. P1. N° XXIV. — Base de la grande touffe figurée au N° XXII. Photographie prise en juillet 1905, montrant le développement de 2 jeunes chaumes. Malgré son aspect de forêt, l’espace occupé par ces puissants chaumes n’a que peu d’étendue, — 291 — que ses tiges les plus avancées ont fini leur élongation. Cette espèce a donc fait presque tout son développement aérien annuel pendant la période où nous subissons de fréquentes gelées nocturnes. Comme les nuits de gelée blanche ont été particulièrement nombreuses en 1907 jusqu’au 25 mai, ia croissance de chaque chaume a été très lente et a duré envi- ron 60 jours au heu de 30 à 35, comme on le constate quand le temps est favorable. Ceci n’a pas empêché les chaumes d’être d’une belle venue : les plus grands atteignent 6 m.50. Comme toujours, la moitié ou les 2/3 des chaumes sortis ont péri brusquement après quelques jours de développement normal, tandis que les autres continuaient à progresser. Ce phénomène (de sélection, dirait-on) reste constant chez cette espèce partout où nous avons pu l’observer (1). Il atteint des chaumes de tous diamètres, dont les hauteurs, très diverses au moment de la mort, ne sont pas en relation constante avec le diamètre, mais à notre connaissance, il n’atteint jamais tous les chaumes issus en même temps d’un même rhizome. Pour la première fois nous obtenons ce que nous considérons comme /’adaptation complèie d’une espèce de Phyllostachys aux conditions du milieu : Th. wiolascens n’a déve- loppé en 1907 que des chaumes latéraux sur rhizomes poussés en Belgique. Aucun rhizome ne s’est relevé en tige. Ces chaumes, bien droits, verticaux, rigides, dépourvus de bran- ches vers la base chez les plus forts, sont régulièrement espacés comme une futaie claire sur toute la surface envalue l’an dernier par les rhizomes de la plante Ce fait se vérifie même pour des plantes établies au printemps de 1905. Nous avons ainsi franchi en deux ans la première étape de culture de cette espèce qui paraît affectionner les terrains sablonneux humides, mais sains. La seconde étape consiste à obtenir le maximum de hauteur et de diamètre des chau- mes. Nous n’avons, en effet, que des chaumes de 6 m. 50, soit environ la moitié de ceux que l’on obtient de cette espèce, sans soin, dans le Midi de la France. Nous comp- tons que, avec le temps (encore 6 ans environ), des soins méthodiques, dans les meilleures conditions d’exposition, de sol, de climat, nous obtiendrons exceptionnellement en Belgique ce que cette espèce produit sans soin dans le Midi de la France. ‘e précocité nous garantit presque toujours un (1) On le remarque, mais d’une façon moins nette, chez Ph. aurca; chez les autres espèces il nous a tonjours paru un fait exceptionnel et isolé, ou le résultat d’un thraumatisme. bon aoûtement des chaumes et, par conséquent, il sera bien rare qu'ils soient détruits par l’hiver. Nous pensons donc que cette espèce arrivera 1c1 à produire régulièrement des chaumes de 8 à 10 mètres (et par exception de 12 mètres), c’est-à-dire des chaumes vendables (1). Reste à savoir quelle sera la qualité du bois produit en Belgique. Il nous faut encore une dizaine d'années avant de pouvoir le dire. La sortie des turions de Ph. wiolascens n’a pas été retar- dée parle froid et elle s’est effectuée complètementien 15 jours, ce qui est une période très courte, fait marquant bien l’unité de stade de développement. La température critique de cette espèce, c’est-à-dire le point où elle com- mence à pousser, nous paraît très peu supérieure à o° centi- grades. Toutes les autres espèces bien établies, ont, au contraire, été plus ou moins retardées par le froid. Une grande plante en terrain sec a perdu environ 1/3 de son feuillage ; les plantes, pettes et grandes, établies en terrain humide ont victorieusement résisté à l’ hiver, les plus atteintes n’ont que les bouts des feuilles grillés. Pr Cliché A. Drion. PI. No XXV. — Phyllostachys viridi-glaucescens, K. Baden-Baden, septembre 1905. 120. Phyllostachys viridi-glaucescens, Rivière, en pleine terre offre l’exemple d’une espèce qui, sans craindre le froid, souffre à la fin du printemps quand ses jeunes chaumes sont presque entièrement développés. L'accident en question n’atteint que des chaumes latéraux assez vigoureux pour dépasser 3 ou 4 mètres. Quand ils ont atteint les 3/4 de: leur hauteur, leur énergie de développement fléchit, leur croissance s’arrête presque, les mérithalles de la cime (1) Nous pensons que Ph. puberula et quelques-unes de ses variétés nous donneront des résultats analogues. restent très courts et les branches de cette portion du chaume, à peine nées, jaunissent en partie, se désarticulent et tombent. Les grands chaumes restent à moitié dépouillés de leur ramure, 1ls ne sont pourvus que d’un feuillage pauvre et clairsemé. En 1907 nous avons encore observé ce fait sur toutes les plantes parvenues à une certaine vigueur, mais sur aucune de celles qui sont encore faibles, et il ne nous a pas encore été possible d’en déterminer la cause. Les jeunes chaumes sont sortis en avril et mai 1907 avec moins d'ensemble que en 1906, et quoique la température critique de l’espèce nous paraisse vers -L 5° seulement ou même un peu au dessous, le froid en a certainement ralenti la croissance. Le feuillage de nos plantes n’a presque pas été gâté par l'hiver, quelques cimes sont à peine un peu roussies ; à Marlagne cette espèce a conservé environ 1/4 de son feuil- lage. C’est donc avec Ph. mgra-punctata une plante très précieuse pour les climats rigoureux etles terrains compacts. VII. — Genre SASA. 130. Sasa albo-marginaita. Mak. et Shib., manque. 131. Sasa albo-marginaia forma minor. (A. Vaichi. N. B. Brown) en pleine terre trace vigoureusement ses rhizonnes s’alongent de 1 m. à 1m,50 en un an. Les chaumes les plus élevés ne dépassent pas om,50. La plante affectionne les sols très humides ; elle y forme un gazon uniforme du meilleur effet. L'hiver a un peu gâté son feuillage. 132. Sasa boreahs, Mak.et Shib ,en pleine terre. C’est le vrai Suzu-dake des japonais. Nous sommes heureux d’avoir pu l’introduire, il nous paraît une plante précieuse pour la Belgique, il justifie son rom latin en ne craignant pas le froid ; mais 1l craint l’argile compacte — comme presque tous les bambous rustiques 1c1. -- La plante dont les jeunes chaumes vêtus de gaïnes persistantes sont velus et rouge- pourpré, a plus que doublé en 1907, et tout nous présage un prompte envahissement de l’espace qui lui est réservé. Ii dépasse dit-on trois mètres au Japon ; ici, 1l n’en a encore que un demi. Les feuilles qui atteignent om.40 de longueur sont étroitement lancéolées, pendantes, un peu en gout- tière, réunies par 2 à 4 au sommet des rameaux. Cette plante est encore rare en Europe : nous en avons introduit deux exemplaires ; l’un est ici, l’autre à Marlagne. Cette espèce n’est pas facile à obtenir au Japon : sur un lot de = 29 = vingt S uzu-dake que nous avions demandé, nous avons reçu : Dix Sasa albo-marginata forma minor (B. Veitchi) , Huit » pamculata forma nebulosa (B. palmata) ; Deux » borealis seulement ! (Suzu-dake). 133. Sasa chartacea, Mak. et Sh1b., manque. 134. » kurilensis, Mak. et Shib., manque. 135. » pamculata, Mak. et Shib., manque. 130. » paniculata, forma minor, manque. 137. » pamculala, forma nebulosa, en pleine terre, aime manifestement le sable très humide : ‘11: y MÉFAGE de 3 à 4 mètres au moins en un an. Comme nous l’avons mis pans ces conditions, 1l traverse tout : chemins, fossés, prairies et menace d’envahir. Nous comptons expérimenter jusqu’à quel point il est capable de s’avancer dans un marais, Jusqu'à présent il s'étend, mais ne dépasse pas Im.50. “Comme il n° y a que 3 ans que nous l’avons mis en sol très humide, il n’y a pas lieu de s’en étonner. Il a perdu 1/3 de son feuillage au cours de l’hiver dernier. Cliché H. Drion. PI. No XX VI. — Sasa paniculata forma nebulosa, M. et S. Marlagne, Novembre 1905. 138. Sara pamculata var. stenantha. ) 130. > wamosa, Nak. et Shib. 140: 10? lessellata, Mak. et Shib. | Cette article comprend : 1° nos observations sur le déve- loppement des espèces en 1907, 2° nos désidérata dans le but d'augmenter notre collection par échange ou acquisitions et 3° les modifications que nous proposons ou que nous adoptons dans le domaine de la systématique. La comparai- manquent. son avec notre liste de 1905, P. p. I10 à 120, renseignera ceux que cette question intéresse. nt ee ce ms md ES Sr c' dt Es mn 205 — VARIA. Décidément la bibliothèque et les collections botani- ques réunies pendant un séjour de 30 années dans l’Inde anglaise par Sir Dietrich Brandis, de Bonn, échappent à la Belgique. Le Gouvernement Belge nous a d’ailleurs paru faire tout ce qui était en son pouvoir pour obtenir ce résul- tat. Nous aurons, sans doute, un jour l’occasion de parler en détail de cette épique partie de cache-cache et peut-être de ses dessous. Disons seulement aujourd’hui que la précieuse biblio- thèque, dédaignée par le G. B. tant qu’il l’avait en mains, fut ensuite prestement enlevée par une firme de Leipsig qui va, hélas, la disperser. Les riches collections botaniques que le G. B. traita avec la même désinvolture, viennent d’être acquises par la ville de Hambourg. Il ne faudrait pas penser que la question d’argent fut cause de la rupture des négotiations : le G. B n’alla jamais jusqu’à faire une contre offre, quoiqu'il se füt déclaré très amateur des collections et de la bibliothèque, et quoiqu'il eût envoyé à Bonn, sans délai, examiner et évaluer offcel- lement l'ensemble (1) qu'on lui offrait en première main. (1) Cet ensemble comprenait : 19 Une bibliothèque botanique de plus de 3000 volumes, renfermant maint ouvrage d'une très haute valeur. 20 Un herbier de 19.000 spécimens classés, passés au sublimé, montés, éti- quetés, accompagnés de nombreux dessins et notes en manuscrit. La plupart sont les échantillons types de la flore forestière de l’Inde anglaise, publiée par Sir D. Brandis sous le titre de « Indian Trees ». 30 6 à 8.000 doubles étiquetés, non montés, pour échanges. 4° Une très importante collection des bois indigènes des forêts de l'Inde anglaise, comprenant plus de mille espèces ligneuses en buches parfois très volu- mineuses, la plupart polies sur une face, Les noms peints à l'huile sur le bois. 5° Une considérable collection de tiges de plantes diverses et de chaumes de bambous. 60 Des milliers de préparations microscopiques. 70 Une grande quantité de clichés microphotographiques. 80 Une collection de graines et de fruits de l’Inde anglaise. 9° Un très important matériel de laboratoire comprenant, par exemple, 4 microscopes dont un grand Zeiss moderne à révolver, et un grand assortiment de réactifs. ro Tous les meubles contenant les collections. L’herbier est renfermé dans des armoires du modèle adopté pour l’herbier de Kew. Ces richesses scientifiques, classées avec méthode, remplissaient deux salles, En juillet 1907, lorsque nous avons eu la faveur d'y pénétrer pour nos études, il semblait que le savant qui les avait patiemment réunies, étudiées et classées venait de quitter sa place favorite au bureau près de la fenêtre. Tout était à la portée de la main pour continuer des recherches que la mort, hélas, avait à jamais interrompues | 7 VARIA. Décidément la bibliothèque et les collections botani- ques réunies pendant un séjour de 30 années dans l’Inde anglaise par Sir Dietrich Brandis, de Bonn, échappent à la Belgique. Le Gouvernement Belge nous a d’ailleurs paru faire tout ce qui était en son pouvoir pour obtenir ce résul- tat. Nous aurons, sans doute, un jour l’occasion de parler en détail de cette épique partie de cache-cache et peut-être de ses dessous. Disons seulement aujourd’hui que la précieuse biblio- thèque, dédaignée par le G. B. tant qu’il l’avait en mains, fut ensuite prestement enlevée par une firme de Leipsig qui va, hélas, la disperser. Les riches collections botaniques que le G. B. traita avec la même désinvolture, viennent d’être acquises par la ville de Hambourg. I ne faudrait pas pénser que la question d’argent fut cause de la rupture des négotiations : le G. B n’alla jamais jusqu’à faire une contre offre, quoiqu'il se fût déclaré très amateur des collections et de la bibliothèque, et quoiqu'il eùt envoyé à Bonn, sans délai, examiner et évaluer offictel- lement l'ensemble (1) qu’on lui offrait en première main. (x) Cet ensemble comprenait : 10 Une bibliothèque botanique de plus de 3000 volumes, renfermant maint _ ouvrage d'une très haute valeur. 20 Un herbier de 19.000 spécimens classés, passés au sublimé, montés, éti- quetés, accompagnés de nombreux dessins et notes en manuscrit. La plupart sont les échantillons types de la flore forestière de l'Inde anglaise, publiée par Sir D. Brandis sous le titre de « Indian Trees ». 30 6 à 8.000 doubles étiquetés. non montés, pour échanges. 4° Une très importante collection des bois indigènes des forêts de l'Inde anglaise, comprenant plus de mille espèces ligneuses en buches parfois très volu- mineusés, la plupart polies sur une face, Les noms peints à l'huile sur le bois. 5° Une considérable collection de tiges de plantes diverses et de chaumes de bambous. _ 60 Des milliers de préparations microscopiques. 70 Une grande quantité de clichés microphotographiques. 80 Une collection de graines et de fruits de l’Inde anglaise. 9° Un très important matériel de laboratoire comprenant, par exemple, 4 microscopes dont un grand Zeiss moderne à révolver, et un grand assortiment de réactifs. 10° Tous les meubles contenant les collections. L'herbier est renfermé dans des armoires du modèle adopté pour l’herbier de Kew. Ces richesses scientifiques, classées avec méthode, remplissaient deux salles. En juillet 1907, lorsque nous avons eu la faveur d’y pénétrer pour nos études, il semblait que le savant qui les avait patiemment réunies, étudiées et classées venait de quitter sa place favorite au bureau près de la fenêtre. Tout était à la portée de la main pour continuer des recherches que la mort, hélas, avait à jamais interrompues !. © EUABLISSEMENT d'AORTICOLTURE & d'INTRODUCTION E. Pichon Père & Fils 2 18, Route d'Arles, Nimes (Gard) France © Grant culture spéciale de Bambons rustiqnes Quinze espèces dont dix à grand développement, de grand intérét horticole et commercial : PHYLLOSTACHYS PUBESCENS, QUILIOI, MITIS, SULFUREA, BORYANA, NIGRA, VIRIDI-GLAUCESCENS, VIOLASCENS, AUREA et ARUNDINARIA JAPONICA (MÉTAKE). _ Palmiers élévés en pleine terre et Plantes diverses. … ESTABLISMENT FOR HARDY JAPANESE PLANTS V.-N. GAUNTLETT, and C°, Proprietors . REDRUTH-ENGLAND Speciality of HARDY BAMBOOS in many species; rare flowe- ying shrubs; Sapanese Iris; maples; peonies ; magnolias ; Himalayan Rhododendrons. : Etablissement d’introduction directe de plantes rares ou nouvelles du Japon. COLLECTION très nombreuse et complète de Bambous ayant fait. leurs preuves de rusticité en Europe. DEMANDEZ LE CATALOGUE EXPÉDIÉ FRANCO. | LA LIBRAIRIE SCIENTIFIQUE A. HERMANN EE 6, Rue de la Sorbonne, PARIS V2 —_ nous informe qu'elle possède encore un certain nombre d'exemplaires de h__ l'oüvrage de A. et C. RiviÈRF, Lie BAMBOUS _végét., cult., mult., etc. Paris, 1879. — Un fort volume in 4° Année. N° 5 et 6. 15 Décembre 1906. _ Amis des Bambous. sser toutes les communications au fondateur, Jean Houxeau de Lehaie, Ermitage, | Mons, Belgique. | _ Ce Numéro : UN FRANC. Typo-Litho A. Lisrr, Croix-Place, Mons. — : Générargues (Gr | LASER Graines de Co Chênes de SE apon. si ’/ imér q LATE nue HS, etc., Pépinière et Fi ruits € FC SMMSOLLES AT re _Vastes Crtire de BAMBOUS rte disponibles tout l'hiver en exemplaires de toi _ ét tailles yusqu'à 15 mètres de hauteur pour : espèces. Ha | PHYLLOSTACHYS pubescens, ne violascens, viridi- nue a Boryana, nig (Henonis attendu). fe ARUNDINARIA Japonica: Simoni var va _tunei, AUTICOMEA Lis _ BAMBUSA quadrangularis, die Fe Tiges de bambous pour meubles, cannes à pêche manches d'outils, roue échalas, per Pie tumeurs, ete: ele à On correspond en Allemand et en Russe. = Caaegne ira co ne 10. L'SAMNIS au. no £ RES r IF: Noté sur Indigénat des Bambous ul Pirate en Europe. EE Ca ELU AD RSS 8 question des ne ny me gique. | CHENE - VH. Rapport surle séveloppement des B al ous | à l’Ermitage en Et YEVT SUR da VIT Lestravanx de la saison. PR LR Varia FACE EPS X. Bibliographie. Re XI. Nécrologie. XII PF Table béni des noms s de DS 2 A ; et de localités. | "XIV. lable Aobabetigue des noms de P SES XV. Table des r noms ee Errata: | PEER ‘A os AUS AU LECTEUR. 3 _ En cloturant l’année par ce numéro, nous remercions —… n0S nombreux correspondants des renseignements intéres- «… sanis qu'ils nous ont transimis et tout particulièrement les — abonnés, du concours efficace qu'il nous ont apporté. Nous espérons qu'ils nous seront fidèles l’an prochain. De notre côté nous mettrons tous nos soins à les renseigner sur {out ce qui concerne les bambous. Nous — confinuerons à publier des descriptions d'espèces intéres- _ santes, afin qu'en peu d'années notre journal forme un recuerl descriptif des espèces introduites. Chaque année une . table alphabétique permettra au lecteur de se guider aïisé- … nent dans ses recherches. . fin d’intéresser le plus grand nombre de lecteurs, nous intercalerons encore à l'avenir des articles divers, comme nous l'avons fait jusqu'ici. : Le prochain numéro, qui ouvrira la seconde année, … srentionnera la date de mise en circulation des quittances « d'abonnement. : Noïe sur Pndigénat des Bamious cuves 6n Europe. \ 4 PL EP Piece TT Er En Li rer PE re ST ra ab VAS Il est souvent difficile, parfois impossible, d'établir d’une facon précise et indiscutable le lieu d’origine des espèces qui se rencontrent dans les cultures. Les végétaux cultivés depuis longtemps se transiorment souvent profondément. Lorsqu'ils s'échappent des cultures, ils s'adaptent à de nouvelles conditions de vie, loin de leur station primitive, au point de devenir parfois méconnaissables. _ Les exemples de ces faits abondent en Europe; sans en citer aucun nous renverrons aux ouvrages de Darwin — concernant le transformisme, de A. de Candolle qui a si —. largement contribué à l'étude de l’origine des plantes cul- …tivées, de Hugo de Vries qui a mis en lumière Îles mutations brusques. 1 Nous nous proposons d'attirer l'attention sur desexem- …… ples se rapportant à quelques bambous cultivés pour la —… plupart dès la plus haute antiquité en Extrème-Orient. Ils «Ont été introduits tout récemment dansles jardins d'Europe ct d'Amérique, et la question de leur origine a été à peine … ciileurée. | Pie PNR TEE tee Les plantes appartenant aux genres compris dans la section des ARUNDINARIAE sont largement répandues sur l’ancien et le nouveau continent : elles ont même passé spontanément jusqu en Australie. | Cette extrême dispersion fait présumer que les AT dinariae sont d’une origine très ancienne. Pésenre Arundinaria lui-même se rencontre en Asie, en Amérique et en Aïfrique. D’après de Saporta les "uts volcaniques pleistocènes (1) d'Auvergne en conservent des vestiges fossiles, témoignant que des Arundiraria auraient été indigènes en Europe. Ce sont là des stations très diverses « qui font présumer la grande ancienneté du genre Arundinaria. Les Phyllostachys au contraire sont confinés en ner ol me-Orientdans une aire relativementrestreinte comme si, depuis leur naissance, ils n'avaient pas encore eu le temps de marcher à la conquête des continents. Ils sont au plus haut point polymorphes «et changeants. Leur organisation biologique est des plus complexe et des plus parlaite : autant de présomptions de les croire d’origine moderne. Ils apparaissent comme le plus récent terme de l’évolution des graminées ligneuses. Nous nous occuperons aujourd'hui en particulier des Phyllostachys dont un grand nombre ont été importés du Japon. , Si nous examinons la iharcre de l'archipel japonais nous constatons qu'il est constitué par une longue arête orientée Sud - Nord: If) se relie "atp ee actuellement froides du continent asiatique par Shakaline et les îles Kourilles : c’est-à-dire par des séries d'îles peu distantes les unes des autres. Toutes ces terres sont juxta- _ posées à tel point que d'un cap du continent situé à, environ 200 kilomètres au sud de Nikolaïevsk (près. de l'embouchure du Sakalienoula) jusqu'à Kiou-Siou, aucun détroit n’est assez large pour que l’on ne puisse voir La terre la plus voisine vers le Sud. A l’extrémité méridio- nale de l’archipel japonais, au contraire, les bras de mer qui séparent Liou-Kiou de Formose et de la Chine sont d'une bien plus grande largeur. Si nous examinons d'autre part la géographie botani- que des bambous vivants dans la vaste plaine de la Chine (1) Nous citons cette observation uniquement comme une présomption de l'existance d’Arundinaria en France à l’époque pleistocène ; mais non comme preuve d'ancienneté, ce terrain étant relativement très récent. nous les voyons répartis dans trois grandes zônes princi- pales se succédant du Sud au Nord. 1° La zône tropicale qui a produit les grands bambous cespiteux et leurs alliés ; 2° La zône médiane en partie montagneuse, à climat excessif, froid en hiver, où se rencontrent des Phyl- lostachys et des Arundinaria ; 3° La zône à climat sibérien ou l’on trouve surtout les Sasa et d'autres genres de petite taille, et quelques Arun- dinaria. Cette troisième zône, la plus septentrionale, ne s'étend plus actuellement jusqu'au Nord de la Mandchourie et jusqu'au Kamchatka ; mais la présence d’un Arundi- naria dans l'Amérique du Nord permet de croire que, au cours de périodes antérieures moins froides, ‘certaines bambusacées ont pu vivre sur les rives du détroit d Behring. | C'est également au cours de ces périodes que certaines espèces, les plus résistantes, puisqu'elles s'étendaient le plus au Nord, ont pu gagner le Japon. Tout porte à croire que les Phyllostachys nés plus tard,n’'ont plus pu coloniser . le Japon pour les raisons qui les ont empêché d'atteindre l'Amérique. Nous voyons en outre en examinant ces trois Zônes,que les espèces les plus grandes se trouvent dans les régions les plus chaudes. fl devait résulter de ces circonstances que les espèces de dimensions réduites ont pu seules s’éten- dre suffisammentau Nord pour gagner l'archipel japonais. Or nous constatons en effet que c'estune espèce réduite qui existe dans les Etats-Unis d'Amérique ; que ce sont des espèces de petite ou de moyenne taille, qui sont nom- breuses à l’état spontané au Japon. Au contraire les grands Bambusa, Arundinaria, Phyl- lostachys vivants au Japon sont presque tous, d’après nos connaissances actuelles, ou introduits par l’homme, ou communs à la Chine et au Japon, sans qu'on ait pu jusqu’à présent déterminer leur véritable patrie. D'autres se rencontrent sur le continent asiatique seulement. Fait remarquable les espèces du Nord de la Chine telles que : Ph. flexuosa, violascens, viridi - glaucescens, nidularia MunroMSS. sont inconnues au Japon, tandis que les espè- ces telles que : Ph Quilioi, nigra, pubescens existent en Chine moyenne dans le bassin du Yank-Tsé-Kiank et au = EN Japon. Ce ne sont donc pas les espèces de Chine les plus septentrionales qui se retrouvent au Japon. Ce sont cepen- dant celles-ci qui, au cours des périodes antérieures, auraient pu s'étendre le plus au Nord et gagner l’ Amérique et le Japon. Les grands bambous ont en général une aire de disper- sion naturelle fort restreinte ; on ne trouve largement répandus à la surlace du globe, que les bambous utiles, cultivés et propagés par l’homme. Ce fait se comprend aisément quand on considère les moyens de déplacement des bambous ét tout particulière- ment quand on étudie le mode de fructihication des Phyl- lostachys et des Arundinaria. Malgré leur grande facilité de se déplacer en cheminant sous terre, le moindre obsta- cle naturel: fleuve, chaîne de montagne, région trop sèche, suffit à arrêter leur rhizome souterrain, et à circonscrire leur aire naturelle pour longtemps, peut être même pour toujours. Examinons aussi leurs fruits. Leurs caryopses féculents, lisses et lourds sont dépourvus de moyens de s’accrocher aux animaux. Leur constitution s'oppose à ce que le vent les transporte au loin, et à ce qu'ils puissent survivre à leur passage dans le tube digestif d’un animal. Le séjour dans un milieu humidelesdétruit vite,siles condi- tions requises pour une prompte germination ne sont pas réunies. Entn les carvopses de certaines espèces perdent très rapidement leur faculté germinative, quelque soin que l’on en prenne. Une particularité des caryopses de l'A. Simomi var. variegata explique ce fait. Nous avons pu les observer en grande quantité au cours de cette année, et nous avons constaté que le développement dela jeune radicelle précède toujours — en Belgique au moins — la maturité complète et la chute du fruit. Nous avons même observé des fruits encore verts,mous et adhérents fortement au rachilla de l’épilet, dont la radicelle avait déjà crevé l’épideme du scutellum. Ce fait ne dépendait pas d’une humidité exces- sive de l’atmosphère. [Il en résulte que en pratiquant des semis de graines non triées le jour même de la récolte, nousavons obtenu 95°/de germination.Un semis de graines sélectionnées, fait quinze jours après la récolte, n’a donné que 25"/. de germination, et un mois après Îla récolte, la levée fut quasi nulle. Il parait bien improbable que des végétaux qui se trouvent dans des conditions analogues, aient pu passer spontanément de la vallée du Yank-Tsé-Kiang au Japon. | Si cependant cette migration s’est effectuée, il semble qu'il doive en rester une trace dans quelque partie de la Corée. Entn, il parait tout à fait improbable que sous des _ climats aussi diilérents que ceux de la plaine de Chine et des îles tempérées du Japon il ait pu se produire par suite de variations parallèles, des formes représentatives de grands bambous, descendant d'un ancêtre commun, suffi- samment voisines les unes des autres pour qu'on puisse les confondre. Nous pensons donc que c’est en Chine qu'il faut aller chercher la souche de presque toutes les grandes bambu- sacées qui nous sont arrivées par l'intermédiaire du Japon. C’est aussi en Chine et en Corée croyons-nous, que l’on pourrait découvrir des espèces nouvelles dont quelques unes seraient peut-être mieux appropriées encore au climat de l’Europe moyenne que celles que nous possédons aujourd’hui. S'il est incontestable que les Phyllostachys flexuosa, R., mitis, R., pubescens, EH. de L., violascens RK., viridi- glaucescens, R., sont originaires de Chine, pour beaucoup d’autres on désigne un point d'origine — le Japon — qui nous parait contestable. Il en est de même de certains Bambusa et Arundinaria dont nous parlerons plus tard. Le Keyen-chiku-fu,dont Sir Ernest Satow a publié une version anglaise relate les circonstances qui ont accompa- gné l'introduction de quelques espèces chinoises. Mais il en est d’autres, pour lesquelles la tradition est muette, et c'est de celles-ci que nous voulons vous parler. A). Phyllostachys nigra, Munro. Ce bambou, le plus polymorphe que nousconnaissions, fut introduit en Angleterre en 1827. Le Vice amiral Cécile le rapporta du Nord de la Chine en France en 1845. Il est largement cultivé au Japon comme plante d'ornement et comme plante de rapport ; mais on ne l'y signale pas en dehors des cultures, au moins dans sa forme noire. D'après les échantillons fleuris contenus dans l’herbier . de Kew il est largement répandu en Chine. Il y est aussi variable qu’au Japon. Il a été collecté fleuri à Nanto par Wilson en Mai 1888 | et par le D' Aug. Henry en Mars 1880. D'autres échantillons fleuris contenus dans l’herbier de Kew sont dénommeés : | Ph: Veichana, Rendle, collecté le 24 Mars 10e dans le Hupeh ; PhFaurmer:, Hackel, Sp: nov/1lsu, 1808 Ph. Henry, Rendle, collecté par le D Elo 1889 dans le Hupeh. Ph. nana, Rendle, collecté parle D' Henry, Octobre 1887, Ichang. Les échantillons fleuris portant ces quatre dénomina- tions sont, à notre avis, des formes se rattachant toutes à Ph. nigra et ces noms nous paraissent superîlus. Mais ils prouvent que l'espèce est largement représentée enChine, et qu'elle y est si polymorphe, que les auteurs des noms cités plus haut ont cru devoir dénommer différemment chaque échantillon de provenance nouvelle qu'ils exami- naient. Il nous parait cependant qu il n’y a pas lieu de main- tenir ces distinctions qui reposent uniquement sur la dimension, la nuance des chaumes et sur la dimension et le degré de pubescence des glumelles, différences florales que nous avons trouvées au même dégrés sur des pieds différents de Ph. Henonis Mitiord, fleuris en Europe dans des conditions diverses. Le rapport de M' S.T. Dunn sur l'expédition de 1905 au Fo-Kien mentionne que Ph. mgra est largement répandu et cultivé dans cette province chinoise. Suivant les variétés, et peut être d’après les usages, 1l y porte au moins huit dénominations locales. Il parait y prendre un grand développement, car on l’y utilise comme mat de jonque. Ses jets amers sont mangés, 1l sert à la vannerie et à de nombreux usages. L'examen de très nombreuses plantes vivantes, et de très nombreux échantillons Îleuris récoltés en Chine, au Japon et en Europe, a fait faire chez nous un grand pas à la conception de l'unité de l’espèce, en même temps que de son origine chinoise. Nous ne connaissons en Europe qu'une petite partie des variations de l'espèce. Il y a même des variétés introduites en Europe, qui ont passé presque inaperçues, et l’une d'elles, cultivée en Angleterre,*est restée Jusqu'à ce Jour sans description et sans nom parce qu’on l’a confondue avec Ph. Quilior, R. var. Castillonis. Quand elle ne fleurit pas il faut une grande attention pour l’en distinguer. LEUR EAU —= En voici la description sommaire. Plante tracanté ayant le port du type. Chaumes jaunes d’or, striés de vert vif, la couleur verte étant presque toujours confinée dans la cannelure de la tige et des rameaux. Feuilles panachées de jaune, gaînes striées de bandes pâles. Les autres carac- tères sont ceux du type, et en particulier l’inflorescence présente la plus grande sessemblance avec celle Ph. nigra mais elle est plus pâle dans toutes ses parties. Nous propo- sons de lui attribuer le nom de Ph. migra var. flavescens. Cette variété a fleuri en 1903 dans le « Bamboo garden » _deKew, où elle était étiquetée Ph. Quilioi var. Castillonis ; elle fleurissait encore quand nous l’y avons vue en Juin 1904. C’est elle dont nous signalons la floraison page 29 de notre N° 1, sous le nom erroné qu’elle portait dans le «Bamboo garden >» de Kew. Les chaumes et ce qu'il restait du feuillage ressemblaient vraiment à s'y mépren- dre aux Castillonis qui l’entouraient. Nous croyons que _ c'est la même variété dont la floraison avait été signalée à Menabilly chez M' Rashleigh, (Gard. Chron. 5 Août 1904) et à Bicton chez M'J. Magne (Gard. Chron. 13Août 1904). Ce n’est qu’en examinant en Juillet dernier l’herbier de Kew que nous avons reconnu l'erreur de dénomination mentionnée plus haut. Cette variété, fort rare en Europe, a été détruite à Kew ; espérons qu'elle a mieux résisté ailleurs : car presque tous les Phyllostachys parvenus au stade traçant que l’on veut bien laisser en place et soigner, repoussent après iloraison. B) Phyllostachys Quilioi, Rivière. Nous croyons que c’est à tort que MM. Rivière ont donné un nom nouveau à l’espèce que l’Amiral duQuilio a introduite en 1855 du Nord du Japon. Nous pensons qu'elle avait été auparavant décrite sous le nom de PA. bambusoides, Siebold et Zuccarin1. Nous exposerons dans notre prochain numéro Îles rai- sons qui appuyent cette opinion. L'herbier de Kew renferme un échantillon de cette espèce récolté dans le Hupeh ; il y atteint o, m 15 de diamètre ,et par conséquent plus de 20 mètres de hauteur. On peut affirmer qu’on la rencontre cultivée à la fois ez Chine et au Japon. Nous sommes donc en droit de nous demander du quel de ces deux pays elle est originaire. On peut aussi invoquer la raison suivante pour croire à une origine chinoise. On constate que généralement dans une ERLR e pens famille, dans un genre même, les grandes espèces ont une origine continentale : or Ph.Quilioiquiatteint dit-on trente mètres de hauteur dans les cultures, est l’une des plus grandes espèces du genre Phyllostachys. C. Phyllostachys aurea Rivière, est considéré par tous les auteurs comme une espèce indigène au Japon ; on l'y rencontre, en eïtet, en dehors des cultures. Nous appellerons cependant l'attention sur un point. Ph. aurea est-il bien une espèce ? Les mérithalles raccourcis de diverses facons de Ph. aurea méritent d’être comparés à ceux de la variété hete- rocycla de Ph. pubescens. L'analogie physiologique est frappante : même disposition des fibres ligneuses et des diaphragmes. L'analogie biologique n'est pas moindre : dans les deux cas la caractéristique variétale n'apparait pas chez les divisions anémiées ; elle ne se montre que pro- gressivement au cours du développement de la plante. La caractéristique variétale manque rarement aux chaumes iorts, mais elle manque parfois. (1) Ces chaumes faisant ainsi retour au type normal sont beaucoup plus haut et plus effilés pour leur diamètre. Il n’est peut être pas inutile de dire ici que la caracté- ristique variétale nous parait moins constante en Europe qu’au Japon et qu'elle se montre déjà en Extrême-Orient, sur des chaumes sensiblement moins gros qu’en Europe. Ce caractère des mérithalles et des diaphragmes se. retrouve également, et'd'une. facon très accentuee/s1eMe Ph. heteroclada, Oliver, plante chinoise collectée aux confins du Sikkim et du Thibet en Para 1890 par le D’ Aug. Henry. Les échantillons fleuris que nous avons examinés dans l'herbier deKew nous portent àcroire quePh.heterocladaest une variété de l’espèce dénomméePh.nidularia par Munro, en manuscrit dans l’herbier deKew.Leséchantillons fleuris de ce dernier, soumis à Munro, avaient été recueillis en Avril 1874 dans le district de Patung, province de Chang- tung, bassin du Yang-Tsé, Chine. L'espèce y est cultivée dans les terrains bas et marécageux sous le nom de Pa-hoo et sert à la vannerie. C’est la même espèce, sans aucun doute que Rendle a dénommée Ph. congesta d’après un (1) Nous possédons une touffe de Ph. Aurea bien traçante qui dans une direction perd progressivement les mérithalles raccourcis à mesure qu’elle s'étend. Les dernières tiges poussées vers l’extrémité d’unrhizome au printemps nie en sont même complètement dépourvues. Nous espérons done nous trouver dans peu d’années en possession du type. À D, échantillon îleuri récolté à Ichang, province de Hupeh, lune sen 1897 par le D' Aug. Henry. Ce Ph. nidularia, Munro, MSS, n’a rien de commun avec les plantes vendues par certains horticulteurs sous le nom de Ph. nidularia, Hort. Voici donc trois plaotes présentant des anomalies sem- blables : pour deux nous connaissons les types d’où elles dérivent, pour la troisième nous ne connaissons rien de semblable. C’est pourquoi nous ne tirerons pas de ce qui précède la conclusion formelle que Ph. aurea, KR. est une variété, mais nous disons, il est possible — ou même probable — que Ph: aurea est une variété d’un type qui nous est encore inconnu. Nous ajouterons à ce sujet que nous avons examiné — un peu trop rapidement — à Kew (n des tiges appar- tenant à un grand Phyllostachys à chaumes normaux étiquetés par le Prof. T. Makino : « Yellow Bamboo ». L'aspect général de ces tiges rappelle assez bien les portions normales des Îorts chaumes de Ph. aurea que nous avons récoltés dans le Midi de la France ; toutefois les chaumes de « Yellow Bamboo» nous ontparu plus lisses etplusjaunes. Trois ou quatre chaumes sont exposés dans une vitrine, 2 ou 3 proviennent de tiges hautes de 5 à 7 mètres, un autre beaucoup plus fort est la partie inlérieure d’une tige qui pouvait atteindre 12 à 14 mètres. Ces chaumes ne nous ont pas paru pouvoir être rapportés à Ph. sulfurea, K., ni à aucune autre espèce cultivée en Europe à notre connaissance. Nous serions très reconnais- sant à M. le Prof. T.- Makino s’il avait l’obligeance de donner quelques éclaircissements à ce sujet dans un pro- chain numéro du Botanical Magazine de Tokio. Avant de venir à Kew,ces chaumes ontété exposés àS' Louis U.S. L'origine de Ph. aurea nous parait donc obscure et douteuse. Nous ne sommes du reste pas seul à penser que PA. aurea pourrait être une variété : dans l'herbier du Poly- technicum de Zurich une étiquette écrite de la main du Prof. T. Makino, attachée à un échantillon de Ph. aurea (1) Jardins Royaux de Kew, musée des végétaux utiles, situé près de l'entrée principale. En juillet 1906, quand nous les avons examinées, ces tiges étaient enfer- mées dans le dessous de la vitrine centrale de l’avant dernière salle Ouest du xer étage de ce batiment. Cette salle contientuue très nombreuse ettrès intéressante collectionsde chaumes de Bambusacées. _— 134 — authentique porte la mention suivante : Ph. bambusoides S.et Z. var. aurea. La première partie du nom nous parait inadmissible : Ph. bambusoides S.etZ. étantle Ph. Quiliot R. ; mais la seconde partie du nom marque bienl'hésitation du Prof. Makino à élever Ph. aurea au rang d'espèce. D) Phyllostachys sulfurea, Rivière. Nous émettons l'hypothèse que cette plante pourrait être une variété de PA. mitis, R., — espèce incontestaz blement chinoise. — pos | Ph. sulfurea, en effet, quoique d’un aspect bien distinct de Ph. mitis, grâce à ses chaumes jaunes d’or striés de vert, et à ses feuilles un peu panachées de jaune, sen rapproche étonnemment par ses caractères, à tel point que c’est uniquement parce que nous, mebCornma, sons les Îleursnide l'un, ni del’autre,que nous conservons un doute sur leur unité spécifique. La probabilité de notre appréciation se confirme par l'examen et la comparaison de B. vulgaris, Sch.in Wend: et de sa variété vitata ; B. nana ,Roxb'1et#s41nramèere Alphonse Karri ; } h. nigra Munro et sa variété Jlaves- cens ; Ph.Quilioi, R., et sa variété Castillomis. On trouve, en ellet, que ces variétés difièrent de leur types respectiis de la même facon que Ph. sulfurea. diffère dette S1 l'examen dés îleurs vient confirmer cette hypothèse, il faudra donc conclure que Ph. sulfurea est une variété d’une plante chinoise. Plusieurs considérations se dégagent des faits que nous avons expOSéS. 1° Maintes grandes ESPÈCES de Phyllostachys qui existent en Chine, manquent au Japon ; tandis que la réci- proque ne parait rien moins que certaine. (Nous ne parlons pas ici des variétés.) | 2° Quelques grandes espèces de Phyllostachys existent au Japon qui y ont été certainement introduites de Chine, et la proposition inverse ne s’appuierait sur aucun fait constaté. 3° L’ethnographie de cette partie de l'Asie indique que les migrations de la race jaune s’y sont opérées de l'Ouest à l'Est. Or les peuples migrateurs transportent avec eux les végétaux qui leur sont le plus utiles. [1 est donc proba- _ ble que le rameau jaune qui a colonisé le Japon par le Sud y a importé quelques grandes bambusacées de la région d'où il venait. : | a UeENESS Ce sont précisément les espèces importées primitive- ment par la race jaune, peu après la conquête duJapon,pour lesquelles la tradition d’origine a dû se perdre. La question de leur indigénat ( est d'autant plus difficile à élucider que ces espèces ont pu, au cours des siècles, s'échapper des cultures dans leur patrie d'emprunt, et y donner lieu à des variations, à des « sports » aujourd’hui plus ou moins fixés par l’hérédité sous forme de variétés locales, ou de « petites espèces » créées sous l'influence de conditions climatiques nouvelles. De ce qui précède il résulte qu’une exploration systé- matique devrait être entreprise au Japon d’abord. Puis, connaissant les bambusaçées de ce pays, le voyageur devrait passer en Corée. Ce pays, dont la flore est encore peu connue, doit être la voie naturelle des espèces subtro- picales du continent qui ont passé au Japon sans le secours de l’homme. Il serait donc très probable que les groupes indigènes de la Chine moyenne, non représentés dans la partie chaude de la Corée, n'auraient pas pu atteindre le Japon sans l’aide humaine. De la Corée, l'explorateur devrait passer dans la partie Sud de la Mandchourie. Puis, S'appuyant sur les points de repère constitués par les mis- sions, visiter les provinces du Nord de la Chine, dans la région de la grande muraille. Contournant ensuite par Île Nord-Ouest la grande plaine de Chine, il suivrait la limite extreme en latitude et en altitude de la sous-famille des bambusacées. Enfin, aboutissant vers les têtes d’eau du Yank-Tsé-Kiank, il explorerait quelques parties de l’im- mense bassin de ce fleuve géant. Une telle exploration serait en tout cas fertile en résul- tats scientitiques de tous genres. La botanique générale n y trouverait pas seule son compte, et la connaissance des bambous en particulier : l’ethnographie, la géographie, la géologie, la météorologie en retireraient également leur part. Et comme dans tout projet d'entreprise 1l est bon de ne pas négliger le but pratique et utilitaire, nous termine- rons en disant : des expéditions scientihiques de ce genre sont comme le prélude qui permet de nouer des relations commerciales avec des régions dont le besoin, lesressources, les richessesnaturelles étaientnaguèreencoreinconnues. (1) La région où ces espèces sont indigène est probablement celle d’où provient le rameau jaune qui a fait la conquête du Japon. On servirait donc l’ethnographie en même temps que la botanique en élucidant la question d’origine de ces bambous. 6 la Question des Jardiniers Pages 88 et 89 nous avons cru devoir mettre en garde contre l’impéritie des aides-jardiniers de notre région. Ces quelques mots nous ont attiré des ripostes et des récrimi- nations. Nous en admettons volontiers le bien fondé et nous consentons avec plaisir à reconnaître qu'il y a des exceptions. Cependant la question des jardiniers n’en reste pas moins d'actualité et ce que nous en disons ici est comme letentduülanmetde tons les collectionneurs de plantes vivantes : amateurs, serrons les rangs ! Cette question importante, primordiale, on peut même dire qu’elle est vitale pour les horticulteurs, n’est. pas nouvelle. Ne se souvient-on pas d’un incident qui a fait quelque bruit en son temps : M' le Baron Hruby de Gel- lenghe a dû disperser d’admirables collections végétales, parcequ'il lui ut impossible de trouver des jardiniers capables de bien soigner ses plantes. Ce ne sont pas seule- ment les amateurs qui ont à se plaindre, les horticulteurs ne sont pas mieux partagés. Plus d'un nous a maintes Îois entretenu de l'impossi- bilité où ils se trouvent de recruter un personnel habile et honnête. L'un d’eux, ls de ses œuvres, qui possède à présent pour plus de un million de francs d’orchidées dans ses serres, nous confiait qu'il était obligé d’arroser iui-même toutes ses plantes précieuses,et de vérifier minutieusement chaque jour l’arrosage des autres. Sans cette précaution, malgré un personnel qu'il considérait comme aussi bon que possible, 1l subirait des pertes irréparables. Le soin de - l’arrosage est en ellet un des travaux que les jardiniers ignorent le plus généralement. Cependant posez à un jar- dinier la question : Savez-vous arroser ? S'il ne reste pas muet de surprise ou d’ indignation il répondra sans hésiter « Oui ». Pourtant il n’y en a pas un sur cent qui sache arroser convenablement des plantes en pot. Nous signalerons l'opinion d’une autorité incontestée au point de vue cultural et non suspecte de parti pris, pensons-nous, celle de M' Linden. Lisez dansle « Journal des orchidées » ses articles intitulés « Formons des jardiniers ». Vous y verrez dans une forme très prudente et circons pecte, mais non équivoque, que M' Linden pousse le cri d'alarme que nous répétons ici. Nous reproduirons aussi un passage de l'ouvrage de MM. Rivière sur les Bambous (». Il se passe de commen- taire. ee. « la plante alors se dessèche et meurt. C’est du > reste le sort du plus grand nombre des végétaux trans » plantés en motte ; l’incurie, l'inexpérience, quelquelois > l'incapacité de gens que l’on a à son service et qui, sans » en avoir les connaissances, se décorent du titre de jardi- > nier, qu'ils ne devraient jamais porter, conduisent » souvent à ces insuccès. Le jardinage est un art qui >» demande de LONGUES ÉTUDES PRATIQUES, qui réclame > beaucoup de jugement, beaucoup deréflexion et beaucoup » de patience ; celui qui s'en occupe avec passion y met > sa vie toute entière ; celui qui, sans l’approfondir, n’en > a Jamais connu que la surface, se trahit à la première »> difficulté qui surgit en dehors de la routine ordinaire ; » il n'hésite pas, il déplante, il replante, il arrose et .… les » Bambous meurent. » Ces messieurs connaissaient certes bien le sujet dont ils parlaient, ils ne sont pas suspects de partialité. Nousrenverrons aussi à un article paru dans le Bulletin de la Société horticole de Genève (2 qui n’est pas tendre pour certains jardiniers de Suisse : il les montre à peu près au niveau de ceux de Belgique ! Voila donc quatre exemples précis, que l’on peut con- trôler, prisen Autriche, en France, en Suisse, en Belgique. Enfin nous relaterons brièvement nos observations personnelles, et la conclusion à laquelle nous sommes arrivés. Notre famille a pensionné successivement deux jardi- niers, l’un après 27, l'autre après 36 années de bonsservices. Depuis ce moment nous avons vu défiler chez nous une série phénoménale de dix ou douze « jardiniers » imbus sans doute de l'esprit nouveau, dont plusieurs diplômés de diverses écoles. Ils ont « quitté notre service » pour les raisons les plus diverses, après un an de séjour en moyenne. Nos plantes de serre et notre jardins ont naturellement sortis en peu brillant état de ces épreuves aussi malheu- (1) Les Bambous, végét. cult. etc. par MM, Rivière p. 146 (2) N° de janvier 1906. « Les arbres fruitiers martyrs » par John Wolf, pages 6 à 8. 1128 reuses que nombreuses. Mais nous avons été si dégoûtés et si écœurésdes quelques dernières expériences, que nous avons pris la décision de supprimer l'emploi de jardinier. Alors, dira-t-on, les collections sont dispersées, perdues, ruinées, le jardin est à l'abandon ? Pas du touts manœuvre qui consent à selaisser diriger, travaillant trois jours par semaine, sans se presser un seul instant, produit les légumes mieux que tous les beaux jardiniers diplômés, et nos plantes de serre nous occupent au maximum une heure et demie par jour. Il est bon’de dire queteetes# nous donne, dans tous les genres, des résultats bien supé- rieurs à ceux des années précédentes. Depuis quatre à cinq mois qu'il dure, tous les gros travaux de l'automne : pré- paratioa du potager, période du bouturage, nettoyage des serres avant la saison froide, rentrée des plantes, étoveLe se sont ellectués sans peine. Grâce à ce faible effort qui représente quatre journées d'un travail bien modéré par semaine, le jardin commence à reprendre bonneallure,lesplantesde serre reviennent à la. santé, les pauvres maltraitées. [Il est vrai que aucun dévas- tateur diplomé ou non n’en approche plus ! Ce qui nous frappe le plus, c'est l'extraordinaire quan- tité de produits que notre jardin et nos serres fournissent presque sans peine, depuis que aucun vandale n’y fait plus de la haute stratécie. Cette propriété que représente-t-elle, direz-vous Quatre hectares dont cinquante ares de potager ; presque tout le reste en bois, pièces d’eau prairies fauchées ou patu- rées. Les serres contiennent em hiver. deux mtMeppetsen 500 espèces environ, et 5 à 600 pots en été, la moitié envi- ron de ces derniers sont des orchidées et des fougères. II n'y a là rien d’extraordinaire comme somme de travail à fournir. Du reste, le résultat que nous obtenons à présent nous le prouve à notre entière satisiaction. Voic: donc une situation de jardinier rénumérée dix huits cents francs par an, y compris logement, feu, lumière, légumes, etc: etc” (D) que nous avons dû supprimer par défaut de titulaire daignant s’abaisser (!) jusqu’à exercer honorablement son métier. Nous avons donc fait un sans travail de plus. À qui la faute ? (x) (ce qui équivaut à 2500 francs en France). === 139 = Signalons les principales tendances fâcheuses que nous avons constatées chez la plupart des jardiniers. En première ligne nous étudierons dans ses causes et dans ses efiets, la propention à la destruction. Le besoin de détruire existe dans la nature même de la plupart des individus de notre race. Le massacre, sous une forme quel- conque, s’ailirme comme un plaisir et une jouissance pour les mentalités inférieures. Il faut semble-t-il, un haut degré d'éducation et de culture intellectuelle pour atteindre, par le raisonnement, à la notion d'épargne du mondeextérieur, dont l'épargne pécuniaire est le premier échelon. Be srdinier en général. n'est pas à ce niveau, il ne parait avoir aucune notion du respect des plantes. Il les casse, il les brise, sans aucun souci. Si elles meurent faute de soin, il prend un air dédaigneux pour déclarer que ce sont de mauvaises plantes. Nous posons en fait qu'il n'y à pas de mauvaises plantes, mais qu'il y a de mauvais hommes. Mais naturellement le jardinier n’a jamais pensé que c'était l’homme qui était mauvais et non la plante. Il n'a jamais pensé non plus que dans un jardin le jardinier est l'accessoire, hélas souvent indis- pensable, et la plante l'être important. Il n’a jamais pensé (c'est bien trop logique et simple pour qu'il y pense) qu'il était aux yeux de l'amateur de plantes, au service des plantes et non celles-ci à son service. À voir son étonne- ment quand on lui explique qu'il ne doit pas casser les plantes, qu'il doit les traiter avec douceur, s'attacher à les obtenir intactes pour qu’elles étalent toutes leurs beautés, il apparaït clairement-que jamais cette notion importante ne lui a été inculquée à l’école — ou tout au moins qu'il n’en à pas compris la portée. L'art de détruire se manifeste aussi par l'enlèvement _ des plantes aussitôt qu’elles ont fini de fleurir, afin qu'elles ne servent qu’une seule fois à la décoration, et par l’exter- mination des semis naturels. Pour expliquer l'épanouissement de cette tendance à la destruction, nous croyons utile de remonter aussi à des causes trop souvent en jeu, dont l'exposé touchée à des questions brûlantes et délicates. L'orientation générale de l’enseignement pratique dans les écoles d'horticulture est l’œuvre des professionnels de l’art horticole : des horticulteurs. | Or, on ne peut mettre en doute que l'intérêt direct de ceux-ci ne soit le remplacement, aussi fréquent que possi- ble, des plantes dont on s’approvisionne chez eux. Est-ce de leur Lu calcul ou habitude inconsciente, tradition ou routine ? Nous n'en déciderons pas, mais le résultat est le même : ils enseignent ou font enseigner la destruction sys- tématique de ce qui est venu, autant que possible avant la production des graines, la destruction de tout ce qui pousse spontanément, et le remplacement par de jeunes plans achetés, ou provenant de graines achetées. C’est, de tout l’enseignement pratique, ce qui est le mieux retenu. Cette ivraie, répandue sur un terrain bien préparé, donne un résultat admirable. | Ici encore nous nous plaisons à reconnaître qu'il ya parmi les horticulteurs sérieux des exceptions, de très nom- breuses exceptions. Mais ceux qui ont exception ne sont pas les plus remuants Les plus honnêtes se désintéressent de ces questions et laissent faire les autres ! Notez bien que nous nous en tenons strictement à l'énoncé de toutes opérations partaitement licites claires et nettes aux yeux du code — honnêtes en droit seulement, bien entendu, ce qui est rarement la même chose que honnête en fait. — La discussion des opérations illicites et délictueuses ne rentre pas dans le cadre de cet article, elle l'allongerait beaucoup trop | Dans les petits jardins, où un homme à la solde d’un entrepreneur de jardinage n’est employé que peu de jours par an , la destruction est uneinstitution développée au pointde devenir une calamité. C’est un mal si ordinaire que Île propriétaire d’un jardinet le croit souvent indispen- sable et naturel. Presque toujours, la première opération de l’ouvrier, envoyé par un entrepreneur de jardinage, est de tailler à . fond tous les arbustes, de manière à faire paraître des vides suffisant pour intercaler. Puis il bèche et enlouit tout ce qui n’est pas de force à lui résister, c’est comme une rage de destruction. Il retourne sous terre toutes les plantes vivaces, Si personne n ‘est là pour les lui désigner. Si on réclame, il n'a rien vu, le saint homme, ouWbienReErrs mort ! Enfin lorsque le massacre est terminé, il déclare qu’il faut tant de ceci, tant de cela. Il conseille deprères rence les plantes annuelles, afin d’être sûr detoutremplacer après chaque hiver. Beaucoup d'entrepreneurs de jardinage font l'éducation de leurs ouvriers dans ce sens. L'un d'eux et non des moindres, me l’a un jour candidement avoué. Ces pratiques barbares sont les principales causes de l'abandon presque complet des superbes et vieilles plantes vivaces qui faisaient l’ornement des jardins de nos pères. Nous considérons que cet abandon est une véritable cala- mité. Les plantes vivaces aux fleurs nombreuses et brillan- tes se cultivent à peu de frais, presque sans soin. Quand un jardin en recèle quelques unes, elles se multiplient rapidement, formant d'opulentestoufies, des massifsentiers qui attirent l'attention des voisins,des passants. Tous ceux qui ont un jardinet en désirent et c’est un bonheur, autant pour celui qui en reçoit quelques rejetons, que pour celui qui les donne. C’est ainsi que l’on fait aimer Îles plantes et celui qui aime son jardin, qui soigne ses léoumes et ses Îleurs pense moins au cabaret ! La diffusion des plantes vivaces dans les ‘jardins des ouvriers serait donc un adjuvant pour les détourner de l’estaminet. Pour que cette diffusion puisse se faire, il est nécessaire que la culture de ces admirables végétaux soit comprise et pratiquée tout d’abord dans les grands jardins bien entretenus, dont les propriétaires ont les ressources nécessaires pour se procurer les plus belles espèces adap- tées au climat et au terrain de chaque région. Comme ces plantes se multiplient rapidement, elles passeraient bien vite dans tout les jardins, où elles orneraient jusqu'aux demeuresles plus humbles; mais,nousle répétons,pour obte- nir ce résultat il faut d’autres mercenaires que les barbares que l’on rencontre généralement sous le nom de jardiniers dans notre région. Naturellement si on faisaitune enquète, ces pratiques seraient partout déniées, ou dénoncées comme de rares exceptions ; en tous cas, elles seraient réprouvées par toute la corporation. Il y a là comme par- tout un mélange d’honnèêtes gens et d’autres : il ne fait jamais bon mettre un homme entre son devoir et son intérêt. | Voici maintenant, l’excuse du destructeur, telle qu’elle nous fut contée par un de nos amis. Un manœuvre d'occasion avait, en son absence détruit tous les semis naturels de girofflées et de pavots, espoir de somptueux brocards d’or et de pourpre de l’an prochain. Il avait retourné en terre une large et florissante plate bande d'oreille d'ours. 2 142 ne À son retour notre ami ne put retenir sa colère. Le manœuvre cilrayé ne trouva que cette naïve, EXCUSE « Quand je n’agis pas ainsi, mon patron me gronde, et je Ÿ perdrais bien vite mon gagne-pain si je travaillais » comme vous le voulez. Du reste, ajouta-t-1l, beaucoup » de propriétaires de jardinets sont habitués à cette » méthode ; ils diraient que je fais mal mon métier si tout > n'était propre, c’est à dire nu comme la main après mon de S'il faut Combattre la dévastation ordonnée et pratiquée par Le uns, il faut donc aussi faire l'éducation des autres. Ce n'est pas là une mince aflaire. Nous ne tenterons pas ce travail de Pénélope qu'il faut recommencer à chaque génération. Nous croyons inutile de multiplier davantage les exemples. Ce serait facile, car nous entendons de tous côtés ces plaintes et d’' autres concernant des faits plus graves dont,nous l’avonsdit, la discussion ne rentre pas dans le cadre de ce premier article. C’est donc bien une question d'intérêt général que nous traitons ; elle vaut la peine. d’être examinée de près. Parmi les jardiniers (travailleurs manuels) non diplô- més, ceux qui, restés honnêtes, sont en état de soigner. seuls une propriété de peu d’étendue, comprenant un jardin potager avec des arbres Îruitiers, un jardin d’agré- ment avec des serres en annexes, sont extrêmement rares. Quand ils ont acquis l'expérience nécessaire, ils ne sont plus dans la force de l’âge. Parmi les jardiniers diplômés sortis d’une école d’hor- ticulture, ceux qui, encore jeunes, sont, eric amer instruction technique, en état de soigner un tel jardin,sont en forte proportion. Malheureusement le fait d’avoir passé par l’école d’horticulture les rend généralement si orgueil- leux de leur diplôme, si tranchants\ sitpedane dédaigneux de leur patron — ce philistin qui ignore l’école — qu'il leur est extrêmement pénible de se plier à ses désirs. Bien plus, un grand nombre d’entre eux pensent et disent qu'ils ne doivent plus travailler de leurs mains, mais commander à des aides. Ce sont généralement les plus paresseux qui étalent ces prétentions. Il est aisé de constater que plus d’un se considére comme le vrai possesseur du jardin, théatre de sesexploits, Il y tolère avec peine le propriétaire: lésitime ces L D'LL -E = intru gênant, bon tout juste pour débourser, sans se mêler de rien autre | | Dans les grands domaines où la situation enviable de jardinier en chei, ou de chef de culture est assez largement rétribuée pour qu'un homme à la fois intègre et instruit y demeure de longues années avec un nombre suffisant de manœuvre sous ses ordres, l'amateur obtient de bons, ou même d'excellents résultats. Mais ce sont là des situations exceptionnelles : il existe un bien plus grand nombre de jardins d'une modeste superficie, où un homme seul — pariois avec un aide aux époques des gros travaux — peut exécuter toute la besogne. Dans ces conditions la difficulté de trouver un jardinier à peu près convenable se corse énormément. Le manœuvre non diplômé est presque toujours incapable : ce n’est pas sa laute, mais c’est un fait. Le jeune jardinier diplômé, frais émoulu de l’école, miirecherche ou accepte d'être jardinier seul, se croit presque toujours, par ce lait même, dans une situation indigne de lui. Il a encore toutes ses illusions : il est là en attendant le poste rêvé de jardinier en chef, le seul qui soit digne de Jui. Ou bien, il compte sur le hazard pour lui fournir le capital nécessaire pour s'établir: il ne le cache pas.Le désir de s'établir est parfaitement légitime; mais bien rarementil lui vient la pensée qu'il doit tout d’abord acquérir de l’expé- rience par la pratique ; qu'il doit aussi par son travail et son économie, se procurer le capital nécessaire à son établissement. | Voici donc un amateur de plantes qui, sur le vu d’un document signé par quelques membres a’un jury, confie à uninconnuses collections, pariois d’une valeur très consi- déni Cest le moyen inespéré pour cet inconnu de devenir un habile cultivateur et de commettre au compte d'un autre toutes les gailes inévitables aux débutants. C'est en même temps pour lui le moyen d'économiser en peu d’années un petit pécule. Et les professeurs qui l’ont soit disant formé, ne l'ont pas mis à même de comprendre et d'apprécier l’heureux sort qui lui échoit ? C'est aussi étrange que impardonnable ! S'ils n’ont même pas pu faire cela, ils ont eu grand tort de lui conférer un diplôme ! Dès son entrée en fonction, comme jardinier seul, le jardinier diplômé cherche donc une situation ailleurs, il méprise sa place, travaille sans goût, le moins possible, ne satislait naturellement pas l'amateur qui l’emploie, reçoit malles conseilsetles observations, se déplait d'autant plus. Il court alors les cabarets pour s'informer d’une meilleure situation, ce qui ne se fait pas sans boire et dépenser plus que de raison. S'il est marié, la discorde entre alors dans le ménage. Furieux chez lui, mécontent à la besogne, il fait du mauvais service et se fait congédier. Lui, peut-être brave et bon garçon, honnête et instruit, il se fait congédier, disons-nous, comme le dernier des malandrins ! À qui la faute ? Nous croyons que la faute en est pour une large part à l’école par laquelle il a passé. Le recrutement des élèves, point dont j’école n’est pas responsable estfort défectueux. Ce sont, pour une part, des fils de jardiniers, de petits horticulteurs, d'entrepreneurs de jardinage. Chez ceux-ci les pratiques les plus condamnables sont fréquemment ancrées avant leur entrée à l’école. Souvent aussi quand un jeune homme réunit tous les défauts qui font dire d’un individu qu'il n’est bonà rien; lorsque à bouts d'expédients, ses parents ne savent qu'en Îaire, ils l'envoient à l’école d’horticulture. Il y a aussi beaucoup d’honnèêtes sujets qui fréquenteut ces écoles, mais combien y échapperont à la contagion des mauvais ? Cependant tous, même les plus réussis de ces mauvais garnements,obtiendront tôt ou tard leur diplôme ; car on n’est pas bien exigeant aux examens de sortie. L'école ne se dépeuplerait-elle pas bien vite si quelques refusés chaque année clamaient leur colère, en parlant d'injustice flagrante, de partialité, de tout ce que tous les busés invoquent ! Lesexaminateurs savent aussi combien un élève, même instruit, peut être malchanceux ou ému au cours d’un examen de quelques minutes. Ils savent aussi que souvent les parents ont fait de lourds sacrifices pour fournir un gagne-pain honorable à leur Hls. Peut-on leur reprocher trop sévèrement leur indulgence ? Pour nous résumer, nous citeronsle mot d’une person- nalité qui touche de bien près à l’enseignement horticole. « De tous les élèves qui ont passé par telle école et que » j'ai pu apprécier, il n’y en a pas un seul que je voudrais » pour soigner mes cultures ; il n’y en a pas un seul que > j'oserais vous recommander pour soigne#les vôtres. » Cependant l’enseignement technique des écoles d’hor- ticulture est suffisant, Par contre l’éducation sous le rapport des drotts et des devoirs du jeune jardinier est nulle ou tnefficace. Quant à l’enseignement pratique, il y est forcément insuilisant. Le professeur de pratique s’occupe d’un élève quelques minutes chaque jour, au cours de deux ou trois années. Cela ne peut suffire pour apprendre à des jeunes gens à mettre habilement en pratique la théorie qu'ils viennent d'étudier. Nous ne croyons pas que cette notion d'insuilisance leur soit inculquée. Les professeurs de pratique qui disent — et surtout qui font croire — à leurs élèves que leur cour est insuffisant sont bien rares ! [1 faudrait que l’enseignement fit comprendre aux jeunes gens que la science horticole est essentiellement expérimentale. Qu'elle est soumise à de nombreuses condi- tions variables d’une région à l’autre, d'un jardin à l’autre, d’une serre à une autre. Ce n’est aucunement une science exacte comme la géométrie et l’algèbre. Les propositions théoriques ne restent vraies que sous de multiples condi- tions : elles ne sont que des vérités relatives et non des Memresnabsolues: Il en résulte que la pratique varie constamment d’un lieu à un autre et que l’expérience ne vient que lentement après bien des années,et non en rece- vant un diplôme. Celui-ci devrait être représenté, non comme un bût faisant de celui qui l’obtientun horticulteur consommé, mais comme un gage que son titulaire a un certain savoir et certaines aptitudes qui permettent d'espérer qu'il deviendra un bon jardinier. Ce principe inculqué au cours des études serait le seul moyen de combatre, chez les sujets intelligents, la suiti- sance des jeunes diplômés. Il y a donc là une grave lacune dans l’enseignement. Mais où la tendance est particulièrement mauvaise, c'est quand on y prêche l’orgueil. On cherche, dans ces écoles — comme dans l’armée — à développer l'esprit de corps : la fierté d’appartenir à une honorable profession, et surtout Een detre un élève diplome de telle. école. Ce sentt- mentaléeitme Let excellent cn [uimème, dévie trop facilement en suffisance et en mépris du travail manuel : l’inconcevable mépris du travail manuel qui prend tous Îles fils d'ouvriers dont l'instruction incomplète est encore mal ARS (ete digérée et qui les mène tout droit à la paresse. La pensée dominante, qui perce dans presque tous les entretiens que nous avOns eus avec de jeunes jardiniers diplômés est celle-ci. » Je suis si savant, j'ai passé par une si bonne école, que je » suis apte à remplir les plus hantes fonctions ressortissant » de ma profession. » Avec de pareilles dispositions, le jeune jardinier diplômé, qui accepte la situation de jardinier seul, se déplait dès le début, est d'avance hostile et découragé. Il est insuffi- sant au point de vue manuel, et déjà mûr pour le congé. Nous répondrons sans détour : « Vous n'êtes pas ce » qu'il faudrait surtout que vous fussiez : c'est-à-dire des » travailleurs manuels capables de faire prospérer, fleurir > et fructilier par vos soins assidus les plantes que l’on vous MOMIE La faute en est, nous le répétons, à la tendance de l’enseignement qu'il a reçu. A v Contribution à l'étude du processus de la végétation chez les Bambusacees (1. Nous nous proposons d'examiner d’une façon générale et succinte, sans entrer dans les détails,ni mentionner Îles exceptions, le mode de développement, depuis la germina- tion jusqu’à la fructification, des graminées ligneuses à feuilles articulées. Afin de simplifier notre exposé, supposons un caryopse de bambou semé en milieu favorable, le sinus en dessous, de telle façon que le scutellum soit dans un plan vertical. GERMINATION. — Lorsque le caryopse ainsi placé entre en germination, la radicule crève l’épidèrme du scutellum. Elle est tout d’abord dirigée presque horizontalement, puis elle décrit aussitôt, en se développant, une courbe,et s’en- fonce verticalement. Quand elle a atteint quelques centi- mètres de longueur, il en sortune tigelle verticale. Celle-ci. est insérée sur la convexité de la partie arquée, tout près du point où la radicule émerge du scutellum DÉVELOPPEMENT. — La tigelle est enveloppée dès sa base de gaînes minces, enroulées, qui sont des pétioles, (x) Voyez plus haut, N° I, pp. 22 à 36 RS = SEA puis un peu plus haut de gaines portant des feuilles. Un diaphragme correspond à l'insertion de chaque gaîne. La tigelle, massive à sa base creuse ordinairement plus haut, compte donc un certain nombre de mérithalles. Lorsque quelques feuilles sont développées, il nait, vers la partie basale et souterraine de la tige, un verticille de quelques racines adventives au niveau de chaque diaphragme. Ces racines percent la gaîne insérée au dessousde chacun d'eux. À la base également de chaque mérithalle, il apparaît alors un bourgeon Ces bourgeons sont distiques et alter- nes, dans un plan vertical parallèle à celui du scutellum Quand la tigelle a atteint son développement complet en hauteur, les bourgeons souterrains qui se sont formés les premiers commencent, au nombre de un, deux ou trois, à se goniler. Ils donnent naissance à de petites branches axillaires de même constitution que.la tigelle. Après s'être développées horizontalement sur un ou plusieurs millimè- tres de longueur, elles se recourbent vers le haut, puis poussent verticalement comme la première tige, souvent contre celle-ci. Quand la croissance de la jeune plante est normale, ces chaumes nés en second lieu sont plus gros, plus hauts, mieux enracinés que le premier. Ils donnent eux-même bientôt naissance, sur leur partie basale, à d’autres tiges qui s’écartent déjà un peu plus. Quand ce mode de développement s’est continué pendant un laps de temps suffisant l'ensemble ainsi formé constitue une plante de bimbou cespiteux complètement constituée. _ STRUCTURE DE LA PARTIE SOUTERRAINE — Lapor tion souterraine d’où naît un chaume est ordinairement mas- sive et dure, parfois elle présente un mince canal médullaire s'étendant d’un diaphragme à l’autre. Cette partie rhizo- mateuse ( est couchée ou inclinée sous terre, puis en un arc de cercle plus ou moins allongé, le chaume la prolonge . et émerge de terre. Cette portion souterraine, née d’un bourzeon porté par la partie rhizomateuse où basilaire d’un chaume plus âcé, s’y insère par une partie rétrécie, toujours solide. | En s’'éloignant de ce point d'insertion, le rhizome s’épaissit plus ou moins graduellement et se continue en chaume par un passage insensible, qui n'est marqué par aucun changement brusque de diamètre. Il est cependant presque toujours plus gros que le chaume qui le termine. (r) Parfois assez longue comme lins Melocinna bambusoides, Trinius. en 148 — Les mérithalles de la partie rhizomateuse sont courts et à peu près cylindriques, ils portent chacun un ou plu- sieurs verticilles de racines (parfois 4 ou 5). La section des mérithalles est sensiblement un cercle ou une ellipse peu allongée, à grand axe horizontal. Les gaines qui les enveloppent sont persistantes et coriaces. Les racines sont minces, cylindriques, résistantes à la traction, peu rameuses, très longues. Rivière nous apprend que chez les plantes vigoureuses de B. macrocul- nus, R. elles peuvent atteindre dix mètres de longueur. Ces racines sont d'autant plus longues, nombreuses et fortes que le point considéré du rhizome est plus près de la portion qui prend insensiblement les caractères d’un chaume Au dessus de terre, au contraire, elles sont peu nombreuses ou bien elles avortent et se présentent sous la forme de petites protulérances. Les mérithalles de la partie aérienne du chaume sont dès la base bien plus longs que ceux de la portion rhizo- mateuse souterraine. [ls portent tous ou presque tous des bourgeons axillaires distiques, alternes, bien visibles, capables de se développer en rameaux feuillus, puis parfois en inflorescences. La portion rhizomateuse souterraine, au contraire, montre beaucoup moins de bourgeons accusés qu'elle ne possède de mérithalles. La moitié au moins, ceux de la partie du rhizome la plus rapprochée de son insertion,sont atrophiés au début de leur formation, et c'est à peine si la place en est marquée pour l'œil exercé. La durée de la vitalité de ces bourgeons Ésthcourte en SOERNSTE de celle des chaumes. En résumé chaque portion rhijomateuse souterraine est fortement enracinée, elle porte un bourgeon terminal qui se relève et se développe en chaume, et des bourgeons axil-, laires qui peuvent donner naissance à des parties rhijoma- teuses semblables à elle-même. Cet ensemble est une individualité complète, susceptible de vivre et de se multi- plier après sa séparation des autres éléments de la plante qui l’a produit. Le processus végétatii de la Unbie souterraine de toutes les plantes jeunes, et d'un grand nombre d'espèces pendant tout le cours de leur développement se borne aux CONCHEZWE quadrangularis, Fenzi, ces protulérances sont bien dévelop- pées sur une grande partie de la hauteu. ‘des chaumes , et jouent le rôle d’épines. LÉ RE — = - ÈeS— 7 { AIN = 3e É T7 EN EE) À 1] —— | == — — 4 1} 2e 4) IL LES DV) ZÆ ZE, y e T7 | — TP. [ #, 7 N LL LS ie DD - = Q (X = JA: inv. ete. Buute o SA A: LE Un | 1 { 7 nn Ps AT SE%E == RS mm, vie TL 2 « = = == = SE © QCET RS ER EPSON RER ON À 2e 2 CARE T7 à Sn te": ER ES A orme Es NN À — jou 1 l que L mn : où JO ) A — = Pr Qui (R KA LE | Las SSSS KRX ÈT EE FRS TS DIHOKRS RS SAR RAY NX NGMNNSSES \ S * 71. inv. CMS Z\ LÉ = PS == A RE —— LEZ = N \ < PRE DDECOUD DRE | {(((K 100 ( () ©) OA) /! Juge gchémal mn VB holif ae 1 c De Pambusarées (EPpllot ) Manche 1w phénomènes que nous venons d'exposer brièvement. Chez d’autres espèces, au contraire, les jeunes plantes arrivées à cestade de leur développement, subissent progressive- ment une modilication profonde : à mesure que leur vigueur augmente, la partie rhizomateuse qui unit les chaumes de l’année aux plus anciens, s’allonge de plus en plus. Bientôt ce n’est plus qu'après un parcours souterrain de un, deux, trois mètres que l'extrémité du rhizome se ieédnesse et, sortant de terre, se développe en chaume! Parois aussi, après être sortie de terre, elle s'incline de nouveau vers Le sol,et s’y replonge pour ressortir plus loin. Enbn, si rien n’entrave l’activité de la plante, elle atteint une vigueur qui caractérise son complet développement souterrain: c'est-à-dire que l’extréinité des rhizomes cesse de se relever en chaume. À mesure que le rhizome fournit un plus long parcours sous terre, ses caractères et ses fonctions se modifient. Ses mérithalles s'allongent, ils sont élargis aux extrémités, étranglés entre les nœuds. Ils ne portent plus qu’un verti- cille de racines courtes, presque simples, peu nombreuses. Son bois devient mou et flexible. Le canal médullaire est étroit, ou manque complètement. Chez beaucoup d'espèces une cannelure s'étend sur tout ou partie de la longueur de CHAN némthalle elle correspond aux, bourseons. Ceux-ci,qui ne manquent jamais, placés en ordre distique et alterne, vont jouer un rôle nouveau dans l'économie de la plante. Les uns donnent naissanse à des rhizomes semblables à celui qui les porte ; dans ce cas, la jonction entre le vieux et le jeune rhizome est relativement épaisse et solide. Elle se compose d'un très petit nombre de mérithalles courts. D'autres se gonflent souventcomme en un bulbe,acquièe- rent un diamètre deux, trois, cinq fois plus considérable _que celui du rhizone qui les porte. Dans cet état ils sont, comme toutes les parties jeunes des bambusacées à l’excep- - tion des racines, enveloppésde gaines coriaces imbriquées Ils sont ovoides, mais déjetés de manière que leur pointe composée de l'extrémité des gaînes, se redresse vers la suriace du sol. L'intérieur est massif, charnu, succulent. Leur jonction avec le rhizome qui les nourrit est relative- ment très mince. Avant que leur pointe n’émerge du sol, les racines qui sont en verticilles percent les gaines. Les mérithalles de la jonction mince n’en portent pas ; chacun des suivants possède un collier de racines parfois sur deux ou trois rangs. Celles-ci se développent rapidement entous sens, ellessont presque droites, psurameuses, très longues: Bientôt le bec form: par l” extrémits des gaines émerge du sol,etleturion se développesrapidèément en chaume couvert d’écailles imbriquées. Celles-ci tombent ou s’écartent, les rameaux apparaissent, puis les ramilles, enfin les feuilles. À ce moment, les racines ont acquis presque tout leur développement. La partie basilaire et rhizomateuse du chaume que nous appelons le caulo-bulbe est généralement plus épaisse que le chiume, massive et très dure. Ses mérithalles sont très courts, et l'on en compte pariois une trentaine sur quinze à vingt centimètres dé longueur. Elle porte vers sa partie la plus renflée des bourgeons alternes . et distiques dans le même plan que ceux d’où sortent les les rameaux de la cime. [ls sont sur le même rang que Les verticilles de racines, mais bien moins nombreux que les mérithalles du caulo-bulbe. Ils ne peuvent se développer que dans des conditions spéciales, et pendant un temps bien moins long que la durée possible de la vie du chaume. En résumé, nousconstatons donc de nouveau que chaque portion rhigomaleuse souterraine — le caulo-bulbe — est fortement enracinée, elle porte un bourgeonterminal quise relève et se développe en chaume, et des bourgeons axil laires qui peuvent donner naissance à des parties rhi7oma- teuses semblables à elle-m°me. Cet ensemble est ésalement une individualité complète, susceptible de vivre et se multi- plier après sa séparation des autres élé: mens de la plante qui l’a produit. | SITONMiIeN EN etet à séparer du reste de la plante un Jeune chaume, sans qu'aucune portion du rhizome traçant HVITÉSLE adhérente, des bourgeons du caulo-bulbe'se déve- loppent en courtes portions rhizomateuses ter ninée chacune par un chiums, et il se forme une touile dont . vévétationresteexclusivement cespiteuse pendant plusieurs : années. Suivant les espèces, toutes les parties d'une plante élémentaire, telles que nous venons de les énumérer pour sa partie souterraine, sont plus ou moins développées ou distinctes, mais elles se retrouvent toujours, [l y a donc unité complète sous ces divers rapports dans lasous famille des Bambusacées. Il n’y a, dans la partie souterraine des plantes qui la composent, qu'une seule différence organique entre les souches cespiteuses et les souches traçantes : c'est la présence chez les secondes de longs rhigomes gréles à développement souterrain indéfini. Cette différence entrai- nera des modihications profondes dans le processus de la fructification. Nous avons montré que le début du développement est le même pour toutes les espèces; que les unes s'arrêtent plus tôt, que les autres vont plus loin dans l’évolution. Nous avons maintes lois constaté que ces dernières peuvent rétrograder. Une plante parvenue au stade traçant vient- elle par unaccident, une maladie, le manque de nourriture, la transplantation, la floraison à s’affaiblir, à s’anémier, elle perd momentanément la faculté de produire ces longs nawomes incdénis, et elle récommence son évolution presque comme au cours d'une nouvelle jeunesse. Chez les espèces traçantes, le facies cespiteux ne correspond pas, He pconiplètement à létat jeune ou stérile, mi le facies traçant à l’état adulte ou fertile : des individus trans- plantés, qui ont complètement rétrogradé à l’état cespiteux fleurissent sur tous les chaumes en même temps que la plante mère restée traçante. Bien plus, un individu chétii, anémié, appartenant à une espèce susceptible de tracer, peut fructifier sans avoir atteint le stade traçant. La différence essentielle entre les bambous cespiteux et les bambous traçants n’est donc ni générique ni spécifique, elle est uniquement d'ordre physiologique. Précisons l'évolution du rhizome traçant considéré seul. Le dévetoppement de son bourgeon terminal peut, nous l'avons dit, se continuer indéfiniment sous terre. Un point quelconque du rhizome a une vie active d’une cer- lime duree. Chez les Phyllostachys, par exemple, cette Ldurée est ordinairement de quatre années. Après cette période tous les bourzeons de la portion âgée de quatre ans sont développés ou morts. Le rhizome lui même, dans cette portion, peut encore s'alimenter, mais il ne peut plus produire d'organes végétatifs nouveaux. L'examen attentii de ces faits a une grande importance pour concevoir la condition fondamental: du processus de la fructification : nous la formulerons ainsi : Un bambou meurt après fructification, quand tous ses bourgeons se sont terminés par des épis de fleurs. ['enrésulte qu'un be ne peut survivre à la fruc tihcation que : 1° si des bourgeons n’ont pas porté d’épis : Floraison partielle des individus cespiteux ; 2° s'il possède des rhizomes traçants qui pendant toute la période de floraison sont capables deséjournerou croître sous terre, sansse développer en chaume terminé par des épis : Floraison partielle ou générale des individus traçants. Hors de ces deux cas, la fructilication doit infaillible- ment entraîner la mort de la plante. Ce qui précède explique et éclaire la confusion et l'obs- curité apparentes des modalités diverses de fructification chez les espèces traçantes. Nous voyons, en effet, chez la même espèce des individus qui meurent après la fructifica- tion, d’autres qui survivent. En tenant compte de ce que nous venons de dire, il n'y a plus là qu'une apparente anomalie. Nous avons constaté sur toutes les souches cespiteuses que nous avons examinées etsur les caulo- bulbes des autres, que leurs bourgeon axillaires ont une vitalité dont la durée est souvent d’une année seulement, de deux au maximum. Pour les bourgeons des rhizomes traçants indéfinis, cette durée de vitalité est ordinairement de quatre années. D'autre part la période de fructihication de tous les chaumes émanant d’un seul rhizome, s'étend sur une, deux ou trois années au maximum. Au début de cette période tous les chaumes émis fructifient immédiate- ment, souvent sans passer par le stade feuillu, puis la production de chaumes cesse ; toute la vigueurde la plante étant absorbée par la floraison et la fructitication. Lorsque la période de iructilication est terminée, le développement des chaumes peut recommencer. Mais chez les individus cespiteux la longueur de cette période a excédé la durée de vitalité des bourgeons de la partie rhigomateuse ; tandis qu’elle n’a pas dépassé la durée de vitalité des bourgeons des rhijomes traçahis Dans un prochain article nous examinerons le déve- loppement de la partie aérienne. Emploi de l'Éau chaude en fforticulture. Depuis une dizaine d'années nous employons réguliè- rement l’eau chaude pour les arrosages et les seringages dans certaines circonstances. | Does 1° Pour les plantes frileuses et délicates. 2° Pour les plantes malades, ou pour celles dont nous voulons stimuler et hâter le développement ; pour les boutures faites hors de saison. 3° Pour toutes Îles plantes, durant les fortes gelées, quand la température de la serre s’est abaissée un peu trop bas, et que cependant il est urgent d’arroser. On nous fera peut-être cette observation : « Le troisième cas constitue un non sens : vous stimu- > lez l’activité souterraine alors que le feuillage est plongé > cdémede lair trop iroid. > Peut être ; mais apres des centaines d'essais, nous déclarons que le résultat a TOUJOURS été bon. Quand vous avez froid aux mains et au nez, Vous tronvez-vous mal d’avoir le reste du corps chaud ? Les expériences d'arrosage à l’eau chaude ont porté chez nous sur plus de cinq cents espèces végétales appar- tenant à un très grand nombre de genres ; jamais aucune n’en a soultert, bien au contraire. Les orchidées, les fougères les plus délicates s’en trouvent aussi bien que les coleus, les géraniums, les bam- bous ou les musas. La meilleure température de l’eau d'arrosage est com- prise entre trente cinq et quarante degrés centigrades ; mais il faut de l'eau bien plus chaude pour détériorer sérieusement une plante. Nous avons cherché à déterminer la température maximum de l’eau que les plantes peuvent supporter. Les feuilles molles ét tomenteuses sont les premières atteintes par de l'eau trop chaude ; mais celles sur lesquelles l’eau glisse sans les humecter sont bien difficiles à cuire en les seringuant ! -Par exemple /’Aspidium molle soufre après avoir reçu en abondance de l’eau à 50° ou 55° centigrades , mais l’Adiantum capillus-veneris ou le Polypodium aureum n'en éprouvent aucun inconvénient. Versée sur la terre, l’eau doit dépasser 50° centigrades pour nuire aux racines voisines de la surface ; mais pour désorganiser les racines situées plus profondémentdans un pot, il faudrait verser avec persistance de l’eau presque bouillante. (La tige émergeant de terre serait donc tuée longtemps avant les racines). Ce fait se comprend aisément : les tissus les plus déli- cats résistent facilement à une élévation de température momentanée de 35° ou même de 40° centigrades, s’il n . a pas en même temps dessèchement. Si l’on puise avec une seringue en métal de l'eau à 55° centigrades, l'instrument s’échauîilfe rapidement et parait bientôt brûlant. Mais le liquide projetté en fines goutelettes se refroidit rapidement en traversant l'air. Quandil s'étale en couche mincesur l’épidermedes plantes, dont la température dépasse rarement 15 degrés en hiver, il est refroidi à une température sensiblement inférieure à 40 degrés avant d'avoir pu élever à cette température Îles parties superficielles des plantes. Il faut même seringuer les plantes coup sur coup,et à maintes reprises, pour que la température de leurs éléments les plus minces puisse *t atteindre 40 degrés centigrades. L'échauffement du sol est bien pluslent encore. Suppo- sons sa température à 15° centigrades. Pour amener à 40» une couche de terre de deux centimètres seulement, il fau- drait répandre à sa surface deux centimètres d’ épaisseur d’eau à 55° centigrades ; ce qui constituerait un très copieux arrosement. Mêmeen versant de l’eau à cettetempérature, ce n'est que Si le jet est dirigé directement,et avecpemise tance sur la tige de la plante,que celle-ci peut être endom- magée,: ou tuée. | En présence de cette latitude -extrètne "nousipérs ns que l’arrosage à l'eau chaude peut donner de bons résul- tats, même s’il est pratiqué par un jardinier quelconque. Mais, direz-vous, quels avantages voyez-vous à arroser à l'eau chaude o Employée à propos, nous lui trouvons cinq eflets principaux : 1° Elle a tous les avantages de l'emploi si comPEES et si coûteux de la chaleur de fond. 2° Et fait turn ouelle tue lès verside tense (lombrics 7 les limaçons, les hélix, les cloportes, et bien d’autres enne- mis qui ont élu domicile dans les pots. 3° En seringuageelle entrave dans une certaine mesure la propagation des pucerons, des trips, des cochenilles. 4° Un bain rapide de la partie aérienne d'un végétal à feuillage épais ou non mouillable dans de l’eau à 50°, tue presque tous ses parasites,sans nuire à la plante. 5 Lorsque nous voyons une plante languissanté, malade, pour une cause qui nous échappe, nous plongeons sa motte jusqu'au ras du bord du pot dans ün baquet contenant de l’eau à 48° ou 50° centigrades. Après une immersion assez prolongée pour imbiber complètement la motte, nous emplissons le pot d'eau chaude jusqu’au bord, et nous le mettons égoutter. Il s'en écoule souvent un _ liquide jaune ou brun. (Si ce trempage avait été fait à l’eau froide le liquide d’égouttage eut été limpide). L'eau chaude a donc dissous certains produits contenus dans la terre. Après cette opération la plante revient presque toujours rapidement à la santé ; ce qui prouve que l’eau chaude a dissous et éliminé des produits nuisibles à la plante. _ line faut évidemment pas généraliser ce procédé ; car un lavage de la terre à l’eau chaude peut l’apauvrir beau- coup en matières nutritives. Essayez l'eau chaude, et vous ne l’abandonnerez plus, tout au moins pour vos serres ! ha Création dun Bois de Bambou en Belgique. À diverses reprises déjà, on nous a posé la question suivante. « Pensez-vous que l’on puisse entreprendre, en > Belgique, la culture des bambous au point de vue » commercial, avec certitude de succès». Les essais de culture laits jusqu à ce Jour ne permettent de conclure ni pour le succès, n1 pour l'échec. Nous ne connaîtrons que dans quelques années la qualité du bois produit en Belgique par les diverses espèces bien résistan- tes. On a bien dit que le bois des chaumes produits en Angleterre n'était d'aucune valeur ; mais, outre que cela n'implique pas le même défaut pour les chaumes produits en Belgique, nous ne savons pas si les chaumes essayés en Angleterre ont été cueillis à un âge assez avancé et,condi- tion toujours indispensable, au moment du repos des bambous. Ce n’est que dans 10 à 15 ans, que nous serons Émnemedevaluer le nombre de tiges qu'un hectare de de chacune des bonnes espèces peut produire annuellement - en Belgique. Nous pensons donc qu'il faut réserver la - réponse jusqu'à la fin d’une période d’essais longue encore. Ce que nous pouvons établir pour ceux que Ja question Ê pourrait IHRÉreSSC EC estile coût à l'hectare de la création d'un bois de bambou. — 166 — Choisissons comme type Ph Quilioi que l'on peut le plus facilement se procurer en masse, dont la transplanta- tion est facile et les usages multiples. En Belgique, il importe surtout de constituer rapide- ment un couvert complet; il faut donc planter serré, c'est à-dire à deux mètres en tous sens,soit 2500 plantes à l’hectare. Nous supposons que la création se faiten rase campagne et que aucune condition particulière ne vient diminuer les frais d'installation. Voici le détail des travaux qu'il faudrait effectuer : Plantation de brise vent en conifères à l'Est, au Nord et à l'Ouest ; défoncage, épierrage, fumure très copieuse d'un hectare de terre forte de première classe un an avant la plantation des bambous ; culture et enfouissement d’une fumure verte à l'automne . . . “NAS OBRRES: Achat de 2500 plantes, transport et plantation. 12500 » Création ou achat et placement du pale Soins au cours de la : °° année arrosages, bina- HÉSPELC- O0 à Soins pendant les 9 années suivantes. . . . 4500 » Loyer dé la terre pendant cès 11 années. Intérêt du capital de 1°" établissement pendant CES 10 A7 AU ee LR LE CENT Total : .} 110 SES En cas de pleine réussite un hectare de bois de P. Quilioi reviendrait donc à 25000 francs environ avant la cueillette de la première récolte. Cette création auraitexigé dix années d’eflorts. | Nous pensons qu'à ce moment on pourrait commencer la cueillette de tiges pour la vente. Mais les récoltes ne seraient arrivées au maximum que cinq années plustard. Voici ce que coûterait par an l'entretien en Pia rap- port de cet hectare de bois. Soins de culture, cueillette, engrais. ER Loveérdustenrann #0 RSC > Intérêt du capital de premier établissementavec amortissement en 50 ans. ., . + +. (SNS. Total... "MN 11 faudrait donc que la récolte annuelle se vende en moyenne 1650 Îrs. au moins, pour que l'essai ne soit pas un échec. Nous n'osons pas affirmer qu’un hectare de Ph. Quilioi cultivé en Belgique puisse rapporterune telle somme, rien que par la vente annuelle des tiges. Quant à la somme rapportée annuellement par la vente des plantes vivantes au cours du jour, elle pourrait être énorme ; mais y aurait-il un débouché pour ces plantes ? Nous ne pourrions l'affirmer. - Une plantation d’Arundinaria Japonica serait bien moins coûteuse à établir,et beaucoup plus rapidement en plein rapport, mais cette espèce est moins résistante à ja gelée, les emplois de ses tiges sont moins nombreux, et leur prix en gros est fort bas. En résumé, nous pensons que la question ne peut pas être tranchée à présent. DOM — RAPPORT sur le Développement des Bambous à l'Ermitage en 1906. L'hiver 1905-1906 a été relativement très doux en Belgique, et l’été 1906 humide et très chaud dans notre région. Les chaleurs se sont prolongéestard dans l'automne. Il en est résulté un très bon développement des bambous. La croissance aérienne ne s’en est cependant pas autant ressentie qu'on pourrait lesupposer,parcequ’elle est subor- donnée au développement souterrain au cours des années _ antérieures. Il a été néanmoins très satisfaisant. La pousse souterraine, la production des rhizomes, qui dépend des influences climatiques du moment, s’est mon- trée d’une vigueur extrême. Plusieurs espèces ont fait dans le courant de l'été des rhizomes de 2, 3 et même 4 mètres de longueur, dont la grosseur varie de la moitié aux deux tiers des plusgros que nous ayons observés dans le Midi de la France. Ce fait nous semble présager un développement en très grand progrès pendant l'été pro- chain, si l’hiver ne détruit pas les chaumes des années précédentes. Les espèces actuellement traçantes en pleine terre sont les suivantes : Arundinaria aureo-striata, auricoma, fastuosa, Fortu- nei, japonica, Hindsii, angustifolia, pygmaea, Simoni et var. variegata. | 20 158 — Bambusa disticha, nagashima, tessellata ©. Phyllostachys aurea, ilexuosa, mitis, nigra et var., pubescens et var. heterocycla, Quilioi et var. Castillonis, rusciiolia, suliurea,'violascens et viridi-elaucescens. Sasa albo-marginata iorma minor, paniculata forma nebulosa, et borealis. Soit vingt-huit espèces et variétés. Pour le développement en hauteur, nous ne mention- nerons que les espèces de pleine terre qui ont dépassé deux mètres et n'ont pas fleuri: l'intérêt, à notreavis,se concen- trant sur les espèces à grand développement. Arundinaria’ Hindsi .. 1 128,60, MéuneneRtE » japonica 1. 1.47 80 MCE » fastuosa … 4 098 Ho jeune > nitida RU Br LC). id. Phyllostachys aurea . .. .° + 47,50, meliehiens » MISE NS NS CRAN EU) id. » ANR EA Re EP A ART PES CA DE. id. > pubescens 1% LAMPE CE 0e id. » (wi ON RE 1 AMG id. » Quilioi var. Castillonis 2,40, jeune plante. » sulfurea ./1:1...:1..:48,80, MEIHORHIEnEE » Violascens tue Cine OR 10e » viridi-glaucescens . . 4,10, id. Treize espèces ont donc produit des chaumes de plus de 2 mètres. Dix des tiges de plus de 3 mètres, N eui > > 4 > Quatre » » 5 > Deux > S NC > Les 41 autres espèces ou variétés que nous cultivons, ne sont pas de pleine terre en Belgique, ou n’ont pas développé des chaumes atteignant deux mètres, ou ont ileuri. Nous avons pu, mieux que au cours des années précé- dentes étudier le développement des rhizomes. Chez tous nos bambous traçants, nous avons constaté que la progrès- sion des rhizomes se fait par une série d'ondulations dans un plan vertical. (x) Cette plante ne nous parait pas pouvoir être identifiée avec celle que Makino et Shibata ou dénommée Susa tessellata.Nous la laissons provisoirement dans le genre Bambusa. Chezles Phyllostachys et quelques espèces appartenant à des genres voisins, le rhizome vient à la surface du sol, ou même lait un arceau au dessus de la surface, comme pour respirer, puis sa pointe s’intléchit vers le bas, il rentre alors en terre, Jusqu'à une prolondeur déterminée par l'espèce à laquelle il appartient,sa vigueur propre, et les conditions de sol dans lequel il se trouve. Chez les Arundinaria et quelques plantes de même allure, le sommet de l’ondulation, atteint rarement la sur- face du sol, même chez les jeunes plantes. Nous sommes dureste porté à croire qu'il en est souvent de même chez les premiers genres cités (Phyllostachys et genres voisins), lorsqu'ils sont parvenus àun haut degré de vigueur.Dansle Midi de laFrance, en effet, les rhizomes qui affleurent sont très rares dans les touffes à grand développement. En Belgique les chaumes naissent de préférence des yeux du rhizome qui se trouvent à la partie basse de l’on- dulation. Chez la plupart des espèces, les chaumes sont assez irrégulièrement dispersés le long d’un rhizome ; chez d’autres : Ph. mitis, sulfurea, aurea notamment,ils naïs- sent par groupes. Cette disposition est surtout caractéristique chez PA. mitis. Ses chaumes naissent presque toujours par groupes de deux très rapprochés sur le même rhizome : l’un nais- sant à gauche, l’autre à droite. Chez cette espèce, si l’on voit un jeune chaume isolé, il suffit souvent d’écarter le pailli pour trouver son compagnon qui a péri au début de son développement. Nous observons depuis plusieurs années que beaucoup de turions de Ph. aurea — environ 1/3 etpresque toujours les plus forts — se flétrissent et meurent quand ils ont atteint 0",30 à 0,50 de hauteur. Chez Ph. violascens la moitié au moins des turions périt. Ce n’est pas à une taille déterminée comme chez aurea; mais on en trouve de pourris à peinesortis de terre, et d'autres à tous les degrés, jusqu’au point où les rameaux allaient apparaître, Chez Ph. mitis, sulfurea, Quilioi et var.Castillonis peu de turions meurent sous terre, ou quand ils ont quelques centimètres de hauteur, jamais plus tard, sauï en cas d'ac- . cident. Chez les autres espèces, nous constatons rarement - des turions flétris. [1 ne parait pas probable qu'il s'agisse TOO PE d'un cryptogame, nous n'avons pas pu jusqu'ici décou- vrir la cause de ces accidents, qui ne paraissent pas nuire Larmlatsantemdenle plante. Nous avons constaté le même phénomène dans le Midi de la France. Telles sont les principales constatations relatives à la croissance des bambous que nous avons faites àl'Ermitage en 1906. LES TRAVAUX DE LA SAISON. OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE. — Le développe- ment anouel est terminé. Les tiges sorties trop tard — il y ep a toujours — ne sont pas suilisamment aoûtées. Elles périront, sans aucun doute, pendant l'hiver ; il est inutile de songer à les protéger. A cette époque de l’année, l'important est de préparer la couverture d'hiver : d'en tenir en réserve les éléments tout prèts,afin de pouvoir les mettre en place rapidement quand les grands iroids arrivent. Suivant la rigueur et la précocité de l'hiver c'est au premier, au deuxième ou au troisième refroidissemeut de Décembre (voir l’annuaire météorologique de l'Observatoire de Bruxelles) que nous placons la couverture d'hiver. Nous retardons ce moment autant que possible ; car la présence de cette épaisse couverture est toujours défavorable à la santé dela partie souterraine des bambous et des Phyllostachys en particulier. Elle ne présente de réelle utilité que pendant les fortes gelées ; c'est-à-dire jusqu’au 15 Mars au plus tard. Nous avons indiqué en détail page 18, en quoi consiste cette couverture d'hiver. Lesespècesles plus délicatesquisont cultivées en caisses, rentrent en serre froide dès les premières gelées. À partir de ce moment — qui varie beaucoup d’une année à l’autre — les espèces délicates établies en pleine terre, reçoivent un abri en toile, plus ou moins épais suivant l’in- tensité du froid. À chaque dégel, si possible, elles sont délivrées de leur enveloppe, afin d'éviter l’étiolement, la moisissure, puis la perte du feuillage. Cette opération n'est pas indispensable pour les espèces qui n’exigent qu'une toile peu épaisse comme abri, Voici comment nous opérons pour faciliter ces travaux. Les espèces naines sont un peu enfouies dans des feuilles sèches, puis couvertes d’un panier ou d’une caisse. Une ou D — plusieurs épaisseurs de grosse toile enveloppent le tout. Dès qu'un dégel commence, toiles, caisse, feuilles, toutest enlevé et la plante délicate renait sousla pluie bienfaisante. Pour les grandes espèces délicates, les tiges sont liées ensemble, ployées doucement et maintenues horizontales au moyen de crochets en bois fichés dans le sol. Sous des paillassons et des toiles,on abrite complètement chaque plante comme dans une petite hutte, tant que dure la gelée. Un dégel survient-il, l'abriestbien vite enlevé, mais les tiges peuvent rester dans leur position inclinée jusqu'au jour où les fortes gelées ne sont plus à craindre. Les feuilles de hêtre et de chène sont les meilleures pour abriter le sol pendant les grands froids. Elles pouris- sent lentement et ne forment'pas une couche imperméable et gluante comme les feuilles plus molles. Il faut cependant éviter de s'en servir comme terreau pour les bambous,parcequ'’elles forment un humus acide à cause du tannin qu’elles contiennent. LA DESTRUCTION DESPARASITES pans LEs SERRES. A cette époque de l’année où l’on rentre les souches de Canna pour les hiverner, nous ne croyons pas inutile de répéter que les tiges que l’on jette ordinairement, peuvent être employées utilement dans les serres. Après avoir coupé les cîimes fleuries, nous plaçons les tiges munies de feuilles sur les tuyaux de chauffage des serres. Pendant la dessication qui exige quelques jours, il s’en dégage une odeur vireuse et désagréable qui n’est que passagère.De temps en temps nous seringuons ces feuilles, comme on humectuerait des côtes de tabac. Pour combattre les parasites, les fannes de Canna nous ont toujours donné de meilleurs résultats que les côtes de tabac,et que les fumigations faites avec les douze mille produits commerciaux aussi coûteux que désa- gréables à employer. Il n’y a guère que le dangereux acide cyanhydrique qui soit d’une efficacité supérieure. Depuis quatre ans déjà ce procédésimple nous donne toute satisfaction. Nous plaçons 250 à 300 tiges de Canna par cent mètres carrés de super- ficie de serre ; c’est à dire environ une tige par mètre cube (ou 30 pieds cubes) d’air. Placées en Octobre ou Novembre, nous les laissons jusqu’en Juin ou Juillet suivant. Dans une étude publiée par Sir Herbert E. Maxwell, dans la Schot- tish Review du 21 Décembre 1905, l’auteur revient sur la question du Suicide des bambous. Il est connu par les rapports des voyageurs et par les observations des botanistes,que des forêts entières de certaines espèces ont disparu aux Indes en une seule saison. 107 Nes Les bambous fleurissent, comme on sait, périodiquement sans qu’il puisse être question d'âge, jeunes et vieilles tiges fleurissent au même moment, puis périssent. On a pu sauver, en certains cas, des plantes en coupant les tiges dès que l’on s’apercevait de leur floraison. La plante paraissait alors se dépècher à donner de nouvelles pousses et souvent refleurissait, retardant plus ou moins sa mort. E: D'r « The Agricultural Record >» de Trinidad, dans un numéro ancien, repris récemment par « The Agricultural News-» de Barbades, attire l’attention sur la durabilité du bambou. Les indigènes prétendent que la lune a une influence considérable sur la durabilité du bois des tiges, un bambou coupé durant une mauvaise lune est beaucoup moins durable qu’un bambou coupé durant une bonne lune. (1) Mr le Dr Hart, l’auteurde l’article prétend que la durabilité du bambou peut être grandement aug- mentée par une immersion des tiges fraichement coupées dans l’eau pendant une quinzaine de jours. On pourrait de cette façon rendre les bambous coupés en mauvaise lune plus durables que ceux coupés en bonne lines Les bambous secs souffrent beaucoup des attaques des insectes et en particulier d’un petit coléoptère le Dinoderus minutus. Cette immersion dans l’eau aurait comme action d’extraire le sucre et les autres matières solubles qui attirent les insectes. Il serait assez curieux de savoir si depuis que ces données ont été publiées pour la première fois en 1897, on a fait denouvelles expériences sur le sujet. On sait que récemment on a obtenu des effets plus ou moins opposés. Des bois plongés dans une solution de sucre augmentent de durabilité et de solidité,et sont beaucoup moins attaqués par les insectes. E 2DANVE Voyage de M. E. WERCKLÉ à Tolima, et à d’autres régions de la République de Colombie pendant les premiers mois de l’année 1906. Extrait des notes sur les plantes utiles cultivées ou sauvages, obser- vées dans les localités visitées (2° article). In Boletin de la Sociedad nacional de agricultura ministerio de Fomento. San José — Costa Rica. N° 4, 25 Juillet 1906. p.p. 54-55 Le Guadua (Bambusa guadua), H. et B. (2) est une plante des plus utiles. Il est indigène en Colombie et produit de hautes tiges de o",20 de diamètre, très droites, dont les 2/3 inférieurs sont dépourvus de branches. La partie supérieure porte des rameaux courts qui forment une tête cylin- drique de faible diamètre. Sur quelques mètres de hauteur près de la base, le bois est assez épais, environ 2 1/2 centimètres. Ce bois est fort et résis- tant, 1l peut se conserver intact pendant des années. (1) Nombre de forestiers croient à une telle influence de la lune : cependant comme beaucoup de peuplades sauvages emploient le mot « lune » dans le sens de mois lunaire, parcequ’ils comptent le” temps d’après les phases de la lune, nous pensons que le DrHart a peut-être mal compris les indigènes qui lui ont expliqué que la saison de l'abattage avait une grande influence sur la qualité du bois ; ce qui est parfaitement exact. N. de la R. (2) Le nom adopté est Guadua angustifolia, Kunth, Syn. 1. 253. et end OA Ce bambou est absolument indispensable aux habitants des régions où il croît. Ils l’emploient pour les clôtures et comme bois de construc- tion, plus que toutes les autres essences ensemble. Dans les villes, où les maisons sont faites exclusivement de Guadua, les seuls autres maté- riaux de construction que l’on emploie sont les feuilles du Palmier Chida, (Carludovica) qui servent à faire des toitures. L'utilisation la plus intéressante et qui étonne le plus l’étranger, c’est la fabrication d’excel- lentes planches ayant jusqu’à oM,45 de largeur et plus de 25"/m d’épais- seur. Pour les obtenir on fend les tronçons de Gyadua sur une ligne longitudinale, ensuite on les pique partout avec une hache très affilée, enfin on les ouvre de force contre une surface plane et unie. Comme les fentes produites par la hache sont peu profondes, on obtient une planche solide, semée de fentes courtes à intervalles réguliers de 25"/m. Quand l’opération est bien faite les bords de ces fentes se joignent parfaitement, si bien qu'il serait difficile de trouver une place où pourrait pénétrer une épingle. Ces planches sont très jolies, on les emploie pour les cloisons, le plafond et le plancher des chambres, les portes, les bancs, les comptoirs de magasin. On peut affirmer que les cloisons et les planchers ainsi faits sont plus jolis et plus agréables que ceux faits de planches en bois ordinaire. En outre, comme le Guadua ne se rétrécit pas, et que les bords sont parfaitement droits, on ne trouve aucune fissure entre les planches voisi- nes. On fait les échafaudages et les poteaux télégraphiques en Guadua. On en fait également des échelles, celles qui servent à atteindre la cime des plus hauts palmiers, sont faites d’un seul chaume droit dans lequel de petits tronçons sont insérés alternativement des deux côtés. Ce bambou indigène est de beaucoup supérieur pour tous usages aux espèces asiati- ques. Il s'élève plus haut, s’amincit moins rapidement, et de plus est droit presque jusqu’à la cime. Il est de climat tempéré. es ND MR OP OU A PAT LI E Sir Dietrich Brandis, K. C. I. E. vient defaire paraître sous le titre « Indian Trees » un très important ouvrage. «) Dans un gros volume de XXXIV et 767 pages, il traite des arbres, arbustes, lianes ligneuses, bambous et palmiers indigènes ou ordinairement cultivésdans l’Empire Britan- nique des Indes, à l'exclusion de Ceylan et de la péninsule Malaise. L'auteur est resté vingt-huit ans dans l'Inde, attaché à l'importante administration îiorestière. Son ouvrage est l’œuvre de toute une vie d'étude et, après son retour en Europe, Sir Brandis a passé huit années à le rédiger. C'est un immense labeur dont on peut se rendre compte en songeant que plus de 4400 espèces ligneuses y (x) IndianTrees, on account of trees, schrubs, woody climbers, bamboos - and palms indigenous or commonly cultivated inthe British Indian Empire by Dietrich Brandis, K. C. I. E. etc. London. Archibald Constable and C?° Li, 16 James street, Haymarket, S. W. 1906. Gd 8. — 164 — sont minutieusement décrites, bon nombre pour la première fois. Sir Brandis dans sa prélace dit que son but principal a été de faciliter l'opération difficile de la détermination des plantes. L'auteur nous paraît y avoir parlaitement réussi, ainsi que nous le constatons dans la partie qui nous inté- resse spécialement et où nous pouvons apprécier son œuvre. Lasous famille des Bambusaceæ renierme la description de 122 espèces dont 19 sont nouvelles ; 98 avaient déjà figuré dans les Bambusaceæ of British India de S. J. Gamble. Sir Brandis y marque l'importance de certains carac- tères qui peuvent faciliter la détermination des espèces, quand on n’a sous les yeux que des tiges et des feuilles. Ce sont la forme et l’aspect des gaînes et la nervation des feuilles. Pour chaque espèce, il indique avec soin le nom- bre des nervures longitudinales que l'on peut compter dans un champ de 1/4 de pouce (6,3 */"), la préseacetde mere vures transversales apparentes, et la forme des aréoles qu’elles limitent avec les nervures longitudinales. Mais ce n’est pas seulement pour l'étude des bambous que cet ouvrage est précieux ; 1l devra être consulté par tous ceux qui s'intéressent, à un titre quelconque, à la flore forestière des régions tropicales. nn 0 > Un livre que tous les amateurs de bambous doivent avoir sous la main. Parmi les ouvrages que les amateurs dè bambous doivent consulter, l’un des principaux, sur lequel nous appelons spécialement l'attention, est le Bamboo garden de Freeman Mitiord, C.B. aujourd’hui Lord Redesdale.® L'un des premiers, à son retour du japon, il a songé à réu- nir une importante collection de bambous rustiques dans sa magnilique propriété de Batsiord Park. Le climat de cette partie de l’Angleterre, où les hivers ne sont ordinai- rement pas rigoureux, permet d'y cultiver en plein airun orand nombre d'espèces dont quelques unes assez délicates; aussi sa collection, qui contient d’admirables specimens, est-elle une des plus considérables qui existent. L'auteur a donné la description détaillée de 47 espèces et variétés ; huit n'avaient pas été décrites auparavant. (1) The Bamboo garden by A. B. Freeman Mitiord, C. B. With 10 illustra- tions by Alfred Parsons, London, Macmillan and C° Ltd 1806. 8°. sé ic mt. ME Éd, Fa ke — 165 — Parmi ces dernières se trouve l’Arundinaria nobilis, l'un des plus beaux du genre. Quoique l'auteur dise dans la prélace : « Ce petit ivre n'a pas de prétentionscientifique », le Bamboo garden est à la fois un ouvrage très savant et une œuvre littéraire.Il a puisamment contribué à éclaircir la nomenclature des Bambusacées, encore si obscure à l’époque où il a paru ; un chapitre est consacré à la syno- nimie des noms vulgaires japonais. On y trouve en outre de nombreux renseignements sur la culture et sur l’utili- sation de ces plantes pour l’ornementation des parcs. Lord Redesdale est un enthousiaste ; le chapitre inti- tulé : « Apologia pro bambusis meis » rappelle l’auteur des « Tales of old Japan. » ; NÉCROLOGIE. D" Eynst Pfitzer, ordentl. Professor der Botamk an der Umversität | Grossh. bad. Geheimer Hofrat. Nous recevonsladouloureuse nouvelledela mort surve- nue le 3 Décembre, dusavant professeur deHeidelberg.Nous exprimons à sa famille nos respectueuses condoléances. DPoumious ceux, qui Vont: vu Si actif, .si ardent au travail, si jeune au cours de l'été dernier, cette mort est prompte et imprévue comme un coup de foudre.Lorsqu'il nous écrivait il y a peu de semaines qu’une légère indis5o- sition l’avait retardé dans ses travaux, nous étions loin de nous attendre à un aussi fatal évènement. Le D' Pftzer était directeur du Jardin Botanique de l’Université et du Jardin du Château d'Heidelberg Il y a concentré une très importante collection de : végétaux ligneux à feuilles persistantes, au sein de laquelle Îles bambous sont remarquablement représentés. Le D' Pftzer était l’un des plus éminents botanistes de notre époque et ses travaux sur les orchidées notam- ment font autorité. C'était aussi un homme au cœur déli- cat et élevé, un ami dévoué, plein de bienveillance et de bonne Mi tmuort l'a fauché en pleine force; en plein épanouissement de sa puissance de travailetde production, au moment où il mettait la dernière main à sa monogra- phie du genre Cœlogine. On n’ignore pas qu'il était l’émule et le continuateur des travaux de Reichenbach. Cédant à un sentiment peu louable, ce dernier a interdit pendant vingt années, à dater de sa mort, l'examen des précieux matériaux d'étude de son herbier d’orchidées. LeD'Pfitzer espérait pouvoir bientôt consulter cet herbier ; mais le destin ne l'a pas voulu... — 1606 — Table alphabétique des titres d'articles. Pages Arrosage des bambous . . NUE - 19, Arundinariae (Essai de groupement des). RME ol Arundinaria macrospermaï Renseignements sur). . . 69. AVAL PLOPOS,, » {4 Pb) LE SSPENANNPERR 1° Avis au: lecteur. 42 44,200 ONE NOR Bamboo garden (The) (Bibliographie): + MSC Bambou (Un) peu connu (Ph. pubescens) . ; de Bambous de l’Afrique centrale (Comrt Ch. Lemaire) . A1 Bambou au Japon (Le) au point de vue commercial . . 73. Bambous d'Afrique (E. D. W.). . . à 92. Bambusacearum partes enum. sec. descr. ord : L'AEUES 86. Biblosrabineenne 68-12 RP 2R6P Bois de bambou (La création d’ un) en Belgique Ra 0. Conseils de culture(Méthode japonaise de plantation des LONHES) NE 14. Conservation des chaumes de Bambou (Var ja) E. D. W. 162. Conserves de Bambous (Varia) E. D. W. . POUE 91 Contribution à l’étude du processus de la végétation et de la fructification chez les bambusacées . . . . .22-146. Culture (Principes de) des bambous rustiques envisagés comme plantes rhizomateuses (ËL. Drion)., SMS Destruction des parasites dans les serres (Varia). . ""I61° Développement HR sur le) des bambous à l'Ermi- las enAoUG 22 EN RE | . Eau chaude (Emploi de l’) en horticulture . . . 152. Emploi des bambous en Belgique dans les jardins paysa- DÉPSS MA an : 93: Errata. à 000 2 UE NN OS Fourrage de bambou Varia) ED WEP ONE 92. Guadua angustifolia (Renseignements sur) (Varia) . . 162. Géographie botauique des bambusacées en Asie. (Un mot CONCÉENANCAA) ARUMMAEET : 5005 MANS EN RESS 70. Indian Trees par Sir D. Brandis (Bibliographie) . 8 ANNEES Indigénat (Note sur l’) des Bambous cultivés en Europe. 125. Industriedes chapeaux de bambou à Java (Varia) E. D.W. 79. Industriel et commercial (Le Bambou au point de vue) J'INOGUÉSTEMSE RE Instrument de crime et de supplice (Le bambou) M | 84. Jardiniers (La tquestion.des):2 : 04 ANSE MEN Liste des bambusacées cultivées en Europe en 1905 avec la synonimie et les noms vernaculaires . . . . . 110. ADron(M..EH.),26,27,28, 80,31,45,46 ,77, 79,96,105. RUB ODE ST Ti). 130. A 107 sus Pages Nécrologie + AO Nomenclature (Un point de) Via | propos de Ph. Henonis, RD = Dr O A AP MOTEeLMMNNMAUET IOR EE SET. Plantation des bambous . aie 14. Phyllostachys mitis (Les deux). A TOR EMEA TA 38. Physiologie végétale (Une question de) USE C7 EUR 36 . Questions posées aux amateurs de bambous . . 40. Résistance au froid des bambusacées dans le Midi de la France (Renseignements sur) PEUT E 63. Résistance des bambous pendant leur tr -ansport FRAC. 82. Semis de Ph Henonis, Mitford. : AUS RSS 68. BHiadonner apres la plantation. . . "1 +: (7e Psmbde des bambous VarialE. D:W...-06 0, 127 | !T6I. Tableau dichotomique du genre due SE Tone D6, Travaux de la saison . . 88-120-160. Table alphabétique des noms de personues & de Incalités. Aso (Prof) Re TDUpar LE (NT). , 9H PME MAD 4 1... 63. | Dybowski (Prof. “is \. J2 Anduze, CAMOG ME IS (SIC 2427) .06,20,29; Antibes DS DE mmmiiace le 27,28,29, 31,49, 52, ÉRMERSAR S | 81. D6, 59, 81, He 11 PeNeom 0 1 2 103. | Esneux, ,. 26. BAR OME).. DREaNrenRill (M), 73, 104. BAtAVIA D: :. 80. | Fasting (M: H. ) : Tee 81. BatsfordPark, 26. 20. 30 182,28,2040)1Hitz Her bert (M), 106. EEanUME J.),. Pa RauLL(BrOf Dr Ch. he 64 Bernes., - : 68 | Forel (Prof. D' F.A.) 68,102,104, Bertrand- Olivier, . 102, 103. 105. Bicton (Devon), . M0 NE Camble(M. JS )0022/b4070,104 Brandis (Sir Dietrich) . 152 JA Garavan, à CRT A EN USE # 1624 16424) /Garrioues (M2. UNE 107, Bruxelles, lé SIM Genre ir 137. Étebidée (HO)... … CHA bnen LA MES 103. Bureau (D'), 5 Ho 00 VE ARMES eue LL Un 108. Candolle (A. de). LE RL NS (2 1600 D APR ER PE 162. Cannes, è à Fe 33. | Heidelberg, 28,29; 87: GArTIÈre, -2 *. ADR 39. | Hénou (D) 2702408: Cécile (Vice Amiral) : 129. | Henry (Dr Auguste) 129,132,133: ORAN SANS 102. | Hruby de Gellenghe (Bar on) 136. Chalet (Pro), "1, 92. | Ichaneg, AL L180 re Changhai,. NA 39. | Juan (Golfe) . + 1893, 66: Cock (M. Jules de), SAR TONCISny MENT) he _ 39. Coquilhat-Ville . . . 19 PRRANEDBeZALE, 81. Correvon (M. Henri), . PR Aa a RAA ve 26. ÉOUSINRMEE),; : : 92: | Kew, 16, 26, 21: 28, 29. 30,° SUR ._ Darwin (Charles), . . ]25M\ 38,40, 68, 106, 129, FIM EPA ne Ki- M’ pessé, ; ; RQ LA PRET LUE EC er SOUS EE PERS ira Lausanne, RES UE 104. — 168 — Pages Latour-Marliac, (M) 27,28,30.32. Lemaire (Comnt Ch.) .41, 45,92. Le Mans, SORA. Léopold-Ville, IA Linden :M' L.) 83, 136, 137. Loew (M), HA? Lodtises ee NE UREEN 2er Madden (Colonel), . . 34. Magne(Mr J.), 20 MSIE Makino(Proir DIN) 200810; LOS OA MIOO MISE Manille, . , 79. Marlagne 20,21. 28, 30. DUO, UE Maxwell (Sir Herbert), For Mazel (M), RONDS ROUE Menabilly, 20) race EE Nero 100.100 Miquel, . 103, 104. Mitford (Freeman, Lord Redes- dale) 22, 26, 38,104, 106, 164. Miyoshi (D') . 103, 104, 106. Montefiore-Levi(M') . 2107 Montpellier, 31, 33,63, 64. Montigny (M, . . JUL Morges, . 00 11020 Mortola, Fey 6», 68. Mount-Pleasant, . (C2? Munro(Général)22, 23, 70, 103 132. MÉVOLO EMA ARLES AU A4, Nankin, MTS RAR 109. NA LOL ER PR 129; Nashville tee ner: 69: NeM-MNOrICN EEE 80. Nimes, NERO Se CA Nicolaïevsk, SE DE 126. Nogent-sur-Marne, . 22: Noguèës (M. 0 92109: Nyon FU - 1 102. Onuma (D') . 103, 104, 106 Pallanza. AE DNA D2. Peach-House . . . 32. Percie du Sert (Mr) 107, 109. Pützer (Dr Prof. E.)28,29,87,165. Pages Poirault (Dr Prof. G.) 93, 04, 65. POITEL GE 39. Prafrance7, 10, 31, 38, 30, 03,83,93. Quételet (Mr Adolphe) 36. Quilio (Amiral du) . . 1818 Ragol MP) PEER 30. RADSerA TPE 8L. Rashleigh (Mr) Redesdale { Lord) 22, 26, 38, 106, 164, 165, Rivière (MIS Afet0 Ne 220222 38, 30,09: 100 MOSS 57. 148. Rond-Chèêne, . . 26. Rovelli, (Fratelli) Re 32. Saint Louis be DER 133. San JOSÉ Re 162: Saporta (Mis de) . te 126 Sato-Shinyen (M:') . . T4 Satow (Sir Ernest). . 129: Schreiber (Mr) . . . 30. Schrôeter (Dr Prof Carl) 22,103, | 106. Serre (Mr P:)-:17008000808 79. SOISSONS: : 421 LU CNE 930. Stanley . 27 NME Stapf (DrOtto), 22, 33, 94,39, 106. Temple-sur-Lot,. 3 2h NELMUELERENS 45. Thuret (villa) 27, 30, 33, 64,65,67 Tokio . 113 PROCESS 122. Tolima: 12-066 162: FOngres:,.: LASER 30. SUP ; 130. Van,de Polder[M:Léon) 04,95,13. Vintimille 5 65. Vries (Prof. Dr Hugo de) L25 IV amd: "0 44. Wercklé (M: E 108 162. Wildeman (D° LE E. De) 81, 912092: Wilson (M1) AA 129. Wolf (Mr John) PRE 137. Zurich(herbier de)26, 104, 106,133 Pable alphabétique des noms de plantes”. Pages Adiantum capillus-Veneris. 153. Aspidium/molle; 40° 155: Arundinariae, Arundinaria angustifolia, 157- Pages DD: (1) Les noms de plantes repris dans la liste qui commence à la page r10 ne sont pas relevés dans cette table. 20, 932, 181: Arundinaria anceps._ aristata, 100. aureostriata, 100,157 auricoma, 30,100,157 chrysantha, 100. diversifolia, 25) laleata52 005 000: 67, 100, 106. » var. glome- rata ee Halconeri, 66, 67 100, 105. Fortune, 64,100,157 Hindsii, 100, 157,158. interrupta, 32 japonica, 64, 75, 98. 102 ren Khasiana,33, 65, 66, 100. Kumasasa (65 Laydekeri, 32. macrosperma,69,99. IDE CE MERE 99. nitida 98,102, 158. nobilis, 106,155,)65. pumila. . 5e pygmaea, 157. Simoni, 30, 48, 68, 1202 0002 TE > Var Chino, 30 » var variega- DIS Mot spathiflora, 100. stolonifera, 25, 104. utilis, . 32. variabilis var., 100. Aucuba 95. Bamboos Môso0, ‘ . 39. Bambusa disticha, 53, 99, 158. . macroculmis 65, 148. marmorea, . 79. nagashima, . 99, 158. nana . PA 134. ._.» var. Alphonse Karri, 66, 33,134. nigra, 103. puberula. 26, 58,103. pygmaea. 20 quadrangularis 64,101, 148 striata 33, 66. Thouarsii 80, 100. tessellata 158. Page s Bambusa, vulgaris 45, 65, 66, 67, To 02 0134 var.vittata 134. Catteya labiata automnalis, 83. > » » Waroqueana . 83. Evonymus du Japon, . 98. Ligustrum du Japon . 95, 100. Ludolfiafalcata . . . 32. Melocanna bambusoides 147. Mimosa pudica, A line Guadua angustifolia 162. Oxythenanthera abissynica 92. Phyllostachys aurea, 29, 53, 57, 64, 65, 66, 68, 98, 102, 1227 189, 188, 160 » bambusoides 131, 134. » » var. aurea 134. » Boryana 24, 25, 28, 57, 64, 81,104: 105, 106. » CONDESTAEE 132. » fastuosa 100, 157, 158. » Faurieri . 130. ) fiexuosa 57, 102, 120, Een CPAS » fulva 24, 25, 29, 40,5%, 104, 105, 106. » Henonis 24, 25, 26, 40, D1L008, 08 MAD MIO: 96, 102, 103, 105, 130. » Henryi 130. » beteroclada . 152: > Marliacea Do TOI » marmorea . 99 » mitis 38, 52, 53, 57,64, 99, 129, 134, 158, 159. » HN ME TE 130. » nigra 23, 25, 48, 57,64, 65/166,15,009, 1051106! 10 ET 0 MS ODA 134, 158. » nigra var. fiavescens, 131, 134. » nigra punctata, 24, 25, 26, 57, 99, 105, 106,107. » puberula 68, 96, 102, 104, 105. » pubescens,7, 11, 55,57, 04, 75,510, 85, 97,102, 127, 129,438: 198: » heterocycla, pubes- cens 55, 83,97, 132, 158. » nidularia127,132, 133,158 Phyllostachys Quilioi 50, 52, | GA ANA ET TOMBA MO O2 Mer IE 132, 134, » Quilioi var Castil- lonis.,. 29, 457,97 MAD AO, ù LAS M5 0; Phyllostachys Quilioi var. Castillonis holochrysa, 57, 97. Phyllostachys ruscifolia, 99, 158. » sulfurea, 57,64,99,133, 134, 158,159. 156, 158, 159. |Phyllostachys viridi- glau- cescens,: 53, 57, 64, 8206; 102, 120, 127, 129,458 Polypodium aureum, 153- Sasa albo- marginata,76,102,120. » _albo-marginata forma minor, 97,.158: ». : borealis: SEE » paniculata, » » forma nebulosa. 197, 158: » tessellata . 99. 158. » Veitchiana, 130. | Thamnocalamus Riogala, 32: » violascenus, 47, 64. 96, | Tachycarpus excelsa, . 100. LOMME TAMPONS | | 159. | FL Fable alphabét que des DOS \EraCLaÎres ALICMAUTL AIRE CNE TS 15. | Ma-dake, …. JU 00 ASE Etes DEEE ON 75. | Me-dake, 30, 75 A SW ARE TT re ere 104: |/Metake,, VIRE 98. Biodii)ChiRUL ARE 89. Malo -ChiKU, AS 39. Biotan-chikUsS NEA 39. | Mokko-chiku, _ 104. Chêne yeuse, . . . 98. | Môsô-chiku, . 1 39, The: Goma dake . 105. | Owo-chiku, 104. Ha-chiku, ; 25. 15, 104. 11Pa-h00, RARE VAR Hakone-dake (eiku) 0220 MRITO : ChIKU EN ENENSS FAO Kan-chiku, : À 75. | Sui-chiku AT 104. Kara-dake, 104. | Suischo chiku : 104. Kawashiro-dake, . . 14.1) ISuzu-dake VRP 19: Kikko-chiku, 55, 08. | Tan-chiku, : | ARS 104. Kokaän- Chu EN 39: | IWase-daké 1400 39. Kuro-dake; +!" 1 0175104, | Va-dake! ro NE NS Laurier cerise, 95,98. 133. Madara-dake, s 28. 104,105. Yellow-bamboo, . ERRATA. Pagé 104, ligne 7, au lieu de 1886, lisez 1806. Page 118, ligne 25, au lieu de Revel, sé DE Pltzer. (1) Les noms vernaculaires compris dans la liste des pages 110 et suivan- tes ne sont pas repris dans cette table. 97, 102, 120, i FÉR Fe - "4 + x Se re ré = Æ. LR +. S LE 2 LEA £; = Deuxième Année. - °° 7 et 8. - 30 Juin 1907. | D. LE | / SON ÉTUDE : «Jean era de Lehaie, Dar - Mons, 0e os Numéro : HEUX FRANCS. ns DOMAINE DE. PRAFRANCE. Générargues (Gard) France. Gaston Nègre, propriétaire. Ë Graines de Conifères, Chênes du Japon et d’ Amérique, Palmiers, Diospiros, etc. ur et Fruits de Home sortes, LE : “Nantes cultures de BAMBOUS rustiques disponibles tout l'hiver en exemplaires de toutes RS et tailles Jusqu'à 15 mètres de hauteur pair les grandes espèces. Fe “PHVÉLOSTACHYS He Quilioi, mitis, en 5. 4 violascens, viridi-glaucescens, Boryana, “re (Henoni attendu). DÉS es ARUNDINARIA Japonica, Simoni var. variegata, Fc or & {tunei, auricoma. BAMBUSA quadrangularis, disticha. ie de bambous pour ebbles cannes À à péché. Fe manches d'outils, RARES échalas, pores eee tuteurs, ee etc. On correspond en Allemand et € en Russe = | Farobse, franco sur r demande. F ee : SOMMAIRE. I. Avant propos IT. Contribution à l'étude . Prices de a. végétation chez les bambusacées suite ne III. Ballade d'Avril . | IV. La question des J ardiniers £. Dre PAC V. Identification : Ph. bambusoides, Sieb. ce Zucc. = Ph. Quilior, Rivière . VI. L'effet du froid sur les bambous Lui VIT Principes de culture / sr en VIII. Notes biologiques . ere "RAS NÉGEONOBES Le rs eee :X Varia. Aer Voir les annonces sur la couverture. AVANT PROPOS, Nous devons nous excuser de paraître seulement aujourd'hui. La cause n'en est pas le manque de matière à publier, ni de ressources (car les abonnés) nous viennent d'une façon que nous n'osions espérer au début), mais le manque de temps pour rédiger et publier. Nos conditions de travail et d'étude ont en effet complètement changé depuis le début de cette publicahon. Il y a quelques mois nous nous Sommes aperçu qu'un employé de notre usine, profitant de la confiance que nous avions en lui, avait commencé un adroitt sabotage. Il fallut donc le prier d'aller continuer ailleurs ses exploits, puis exécuter chaque jour la longue et absorbante besogne de bureau qu'il faisait auparavant. Xésultat : 1l ne nous reste presque plus de temps à consacrer à l'étude. Qu'y faire? Remplacer l’em- ployé infidèle, dira-t-on. Hélas, c’est plus facile à dire qu’à faire, et 1l faut bien laisser au temps le soin de laver le dégoût ! En aitendani nous voilà surchargé de besogne et obligé de délaisser l’agréable afin de pouvoir exécuter tout l’indispensable. Cette explication — nous l’espérons du moins — nous sera aussi une excuse auprès de beaucoup de correspondants dont les aimables lettres et les communi- cations restent parfois longtemps sans réponse. IVous prions nos lecteurs d’excuser cette communication qui est tout à fait étrangère à notre sujet. | Contribution à l'étude du processus de la Vé6$tation chez les Bambusacées ? Le fait qui domine la biologie de la partie aérienne des bambusacées c'est, pour chaque individu, d’être traçant She cespiteux G). C'est donc encore un caractère qui n'est ni générique, n1 spécifique, nas uniquement d'ordre biolo- gique qu'il faut considérer. Nous constatons en efiet que (1) Abonnés, c’est une figure, car, vu 1es circonstances que nous exposons ici, nous n'avons pas fait encaisser l’abonnement pour 1907. Cependant nous avons reçu quelques mandats-poste et c’est bien ce qui contribue à nous retour- ner le fer dans la plaie. (2) Moir pp. 22 et 147. (3) Nous avons exposé pp. 147 à 152 qu’il en est de même pour la partie souterraine. 1172 — les chaumes d'une même plante de Phyllostachys, par exemple, ont certains caractères quand ils sont issus d’un bourgeon terminal de rhizome et qu ils ont certains carac- tères différents quand ils sont issus des bourgeons latéraux des rhizomes. C’est l'essence BIOLOGIQUE etnon spécifique de ce caractère qui a jusqu à présent mis tant de confusion dans les descriptions des organes végétatifs de certains genres. Tel auteur, en effet, qui a vu la plante dans son pays d'origine, n'a décrit que le stade traçant et tel autre qui l’a étudiée en Europe ne l'a souvent vue que pendant le stade cespiteux dont certains caractères diffèrent. C’est l’un des éléments principaux de la confusion inextricable au milieu de laquelle nous nous trouvons dès que nous comparons les descriptions de divers auteurs. Ce fait seul serait déjà suilisant pour rendre souvent les identifications hasardeuses ou impossibles en l'absence des organes Îlo- raux. Un autre élément de cette coniusionrest comme nous l’avons dit, le polymorphisme de chacun des deux stades des espèces traçantes. Un troisième, hélas, qu'il faut bien reconnaître, c'est que les meilleurs auteurs ont fait des descriptions ou insuilisantes ou couvrant plusieurs cspeces. Nousen citerons quelduesterxempiese 1° Ph. migra à été dénommé et décrit par Meme Nous avons examiné ses échantillons authentiques dans l'herbier de Kew. Les uns sont des échantillons fleuris, les autres non fleuris de Ph. mg74; un autre échantillon fleuri de Ph aurer, Rivière (nous l'avons reconnu parce que Ph. aurea a eurichez mouse) l'étiquette écrite de la main de Munro porte la menton Ph.nigra. Les infiorescences des deux espèces sont cepen- dant profondément différentes et on se demande comment Munro a pu réunir sous un même nom ces échantillons ; mais le fait est patent et la description qu'il a DHIRIES () couvre donc les deux espèces. 2° La description de B. puberula Miquel couvre aussi plusieurs espèces qui n'appartiennent même pas toutes au même genre, car sans aucun doute possible le Sasa albo- marginata, Makino et Shibata s’y trouve compris. Nous nourrions multiplier ces exemples ; mais, vu l'autorité des auteurs que nous citons, nous les croyons suffisants pour faire comprendre avec quelle réserve il (Mon p'25: faut aborder l'étude de la synonymie et de l'identification des espèces d’après les descriptions des auteurs anciens. Avant de commencer la description de la partie aérienne des bambous, nous croyons utile de préciser ce que comprend, au point de vue théorique la « plante élément » dans la famille des graminées. Cet élément est constitué par un mérithalle complet ordinairement creux, comprenant une portion de chaume portant à sa base un verticille de racines souvent avortées et à son sommet une _ feuille pétioiée ou réduite à son pétiole, à l’aiselle duquel naît un bourgeon ; le sommet de cette portion de chaume étant ordinairement lermé par un diaphragme. Ces élé- ments sont superposés et soudés ensemble par un tissus cellulaire conjonctif (apparent seulement dans le jeune âge) pour former une tige souterraine (rhizome) ou aérienne (chaume). Nous avons examiné dernièrement les caractères et le rôle de la partie souterraine du bambou et en particulier de sa fige souterraine. Nous décrirons aujourd'hui la partie aérienne au cours de son développement, et ses fonctions dans ses rapports avec la nutrition de la plante, réservant pour un troisième article la description et l'étude des modes de fructilication. LE BOURGEON. -—- Nous avons dit que la souche rhizomateuse, le rhizome de toutes les bambusacées, et le caulo-bulbe des individus parvenus au stade traçant portent des bourgeons distiques alternes Le plan passant par les bourgeons des rhizomes est ordinairement hori- zontal ; mais, par exception, chez les bambous traçants, il peut avoir tourné autour de l'axe horizontal du rhizome et prendre une inclinaison quelconque, ou même être vertical. Le bourgeon de la souche cespiteuse est ordinairement large. D'abord plat et logé dans une cavité ovale ou circulaire, 11 se conîfle ensuite graduellement en une demi sphère et semble souvent une volumineuse pièce rapportée, collée sur le rhizome. S'étant accru jusqu à ce point, son développement reste stationnaire pour quelque temps. Sos axe est perpendiculaire à celui de la souche rhigomateuse où du caulo-bulbe qui le parte. Ce caractère est constant, nous y insistons, qu'il s'agisse du bourgeon LES NE porté par la partie rhisomateuse d’un bambou cespiteux, ou par le caulo-bulbe d’un bambou traçant. Dans cet état, le bourgeon est protégé par un grand nombre de gaînes écailleuses, coriaces, imbriquées, distiques, persistantes. Pendant son élongation 1l devient conique et pointu pour percer le sol ; on lui donne alors le nom de turiou. Le bourgeon du rhizome traçant, au contraire, est petit et conique dès son jeune âge. Lcgé dars un sillon du rhizome, ou proéminent, 1/ a son axe presque parallèle à celui du rhigome qui le porte. Il se développe d’abord dans le même sens que celui-ci, puis s'en écarte sous un angle plus ou moins grand. Si, par accident, la pointe d’un rhizome traçant est détruite, un bourgeon latéral S’allonge AUSSITÔT pour la remplacer, et croît dans une direction presque PARALLÈLE à celle du rhijome étété. Au contraire, st, par accidenñé, la pointe d’un rhigome cespiteux ou d'un turion qui devait se développer en tige est détruite, un bourgeon latéral s’allonge L'ANNÉE SUIVANTE SEULEMENT e{ croit dans une direction presque PERPENDICULAIRE à celle du rhi- zome ou du turion étété. Telles sont les deux modalités de développement des bourgeons souterrains que nous cons- tatons chez les bambusacées. Les bambous cespitéux ne présentent que la première, les bambous traçants sont capables de produire. les deux (et des intermédiaires pendant le passage plus ou moins graduel du stade cespi- teux au stade traçant). Il n'y a donc ici encore aucune différence spécifique nette entre les deux modalités de développement, mais seulement une différence bilogique. LE TURION. — On appelle ainsi le bourgeon souter- rain en voie d’élongation avant qu'il n'émerge du sol pour former le chaume. Ce nom est aussi parlois étendu au jeune chaume déjà sorti du sol, mais encore couvert de ses gaînes protectrices. D’après Germain, de S'-Pierre @), c'est là une extension qu'il faut rejeter : le turion devient un jeune chaume dès qu’il émerge du sol. Le mot turion représente donc plutôt un état passager qu'une partie constituante de la plante. En ellet, le turion d’un Phyllostachys, par exemple, deviendra dans la suite pour une part le caulo-bulbe souterrain, et pour une part __ () Guïde du botaniste, etc, par Germain, de St-Pierre. Seconde partie, dictionnaire, p. 813. Paris. 1851. ES PT le chaume aérien. Il serait donc plus exéct de dire que nous décrivons le jeune chaume à l’éfat de turion. Le turion est toujours massif et constitué par du tissus mou, en voie de formation, recouvert de gaînes coriaces, distiques, persistantes, dépourvues de chrorophyile, assez souvent tomenteuses à leur base, blanches, jaunâtres, brunes ou noirâtres. Après s'être développé horizontale- ment Sur un court espace, son extrémité eltilée et si dure qu’elle traverse les sols les plus compacts, s’infléchit vers le haut et, décrivant une portion de cercle à mesure de son développement, devient enfin verticale pour émerger du sol. Etalées, les gaînes de la partie souterraine ont la iorme d'un triangle isocèle à côtés droits, mais à base courbe. Elles ne portent pas de pseudophylle, et sont ter- minées par une pointe très résistante. Ces gaînes exsudent dans la terre une grande quantité d’eau, ramolissant ainsi le sol en avant de la pointe du turion pour lui permettre de cheminer plus aisément, et autour de lui pour faciliter son accroissement en diamètre. Les mérithalles du caulo- bulbe sont très courts, et dès qu'ils ont acquis leur volume, des quantités de racines en sortent, en rangs insérés immédiatement au-dessus de la gaine de chaque entrenœud. Ces racines vigoureuses, d'abord simples, puis bientôt ramifiées, sont déjà bien longues et fortes quand la pointe du turion émerge du sol. Dès lors, elles commencent à concourir à la nutrition du jeune chaume, EHclle- lebfixent solidement, dans le sol. Jusqu'à ce moment le turion avait tiré toute sa subsistance des réserves accumulées dans le rhizome ou la souche. C'est ce qui explique la nécessité d’une souche ou d'un rhizome vigoureux pour qu'il en sorte des chaumes de grandes dimensions. Nous constatons, en effet, que la dimension en diamètre de la base d’un jeune chaume est entière- ment subordonnée à la vigueur de la souche ou du rhizome qui le porte, puisque son accroissement en dia- mètre est /erminé avant que cette base produise aussi des racines nourricières. Or, c’est le diamètre de cette base qui détermine dans des limites très étroites le diamètre du chaume et jusqu'à un certain point (mais d’une façon moins précise) sa hauteur. Celle-ci est iniluencée par d’autres causes encore que nous examinerons plus loin. LE JEUNE CHAUME.— La pointe du turion qui émerge du sol est constituée par des gaines dures qui sont des Pi pétioles engainants. Celles de la base sont simplement terminées en pointes ; mais à l'extrémité supérieure de celles qui se développent plus haut sur le jeune chaume, apparaissent divers appendices ou organes essentiellement aériens. Le jeune chaume est d'abord massif et tendre ; mais bientôt, au cours de son élongation, la partie centrale apparaît médullaire, la partie extérieure fibreuse. Puis dans l’axe du jeune chaume s'ouvre une cavité dont les parois ne sont plus que tapissées d’un étui médullaire, pendant que les cellules et les fibres du cylindre ligneux se durcissent. Cependant au-dessusde l'insertion de chaque gaîne le canal médullaire est interrompu par un dia- phragme constitué de tissus cellulaires dans lequel les faisceaux fibreux s’incurvent et s'épanouissent sans s'en- trecroiser. Des gaînes en ordre distique alterne enve- loppent tout le jeune chaume qui s’accroit. Elles sont raides et coriaces et contiennent de la chrorophylle dès qu’elles sont exposées à l'air. Elles maintiennent droite la partie centrale encore sans consistance Elles lui servent de guide, de soutien et de protection contre les intempéries et les ennemis, pendant que le tissu li:neux s'organise et se durcit. La protection contre les ennemis est assurée par divers moyens : induration des gaines par de la silice, vestiture de poils raides et piquants, existence de principes amers ou astringents dans les tissus. Mais comme ces moyens sont peu efhicaces, la sélection s'est faite dans un autre sens pour sauver les jeunes chaumes de l’atteinte des animaux qui en sont friands. Tandis que le turion s'est organisé lentement sous terre, atteignant tout le diamètre du futur chaume, émettant des racines, le Jeunetchaume, peu après sa sortie de terre, croit avec une extrême rapi= dité afin de se constituer le plus rapidement possSiblè"en une tige Higneuse et immangeable. Voiciquelque;s exemples de cette rapidité : nous avons mesuré pour 24 heures une élongationtde om 44sSur Pr Ho croissant en 1905 4 l'Ermitage ; Ge Can A SU Je pubescen- croissant en 1909 à Prafrance. A Kew on a mesuré dans la serre tempérée uné élongation de près de un mètre en 211heureet De. giganteus. Il nous paraît évident que ces Chile peuvent être regardés comme des maxima et que dans des conditions favorables, ils doivent être de beaucoup dépassés dans les régions tropicales, où ces mêmes espèces atteignent de bien plus grandes difiensions. Larvitesse ; me d'élongation n'est pas unilorme, faible au début lorsque Île jeune chaume sort de terre, elle s'accroît, atteint bientôt un maximum qui se maintient à peu près constant pendant une partie de la croissance, puis elle diminue progressive- ment pendant la dernière partie du développement. La période pendant laquelle les animaux consomment les jeunes chaumes est ainsi réduite au minimum. L’éten- cite de cette période est cependant assez variable: elle peut être de quelques jours seulement ou de plusieurs semaines. Elle est la plus courte chez les espèces dont cest le principal moyen de préservation contre leurs ennemis. Parnu ceux-ci il convient de signaler en pre- mière ligne les grands herbivores. Ils font une énorme consommation de jeunes pousses, et ce sont certainement eux qui ont, pour une large part, concouru à la sélection dans le sens de la rapidité de développement des jeunes chaumes. La couleur du jeune chaume, ou plus exacte- ment des gaines qui le protègent, estextrémement variable. Qu'il soit glabre ou couvert de poils, il est tout d'abord, dans la grande majorité des cas, de couleur foncée, sombre ou terne. Il est comme l’ombre d’un chaume pour mieux se Cacher quand il est encore tendre et savoureux. Le ban Me courpre foncé, le violet, le vert bronzé, le noir y dominent. Il y a cependant des exceptions et certains très jeunes chaumes sont blancs, roses ou jaune vil. À mesure que le chaume grandit, ses couleurs s’éclairent ; souvent des macules, des taches pochées, auréolées, des stries des bandes apparaissent à mesure que les gaînes sortent les unes- des autres pendant l’élongation du hate LÉ dune, le rose, lébvert, le blanc, le-bleu même se mêlent de mille facons aux teintes sombres, et offrent tous les aspects d’une harmonieuse décoration. La forme et les dimensions ne le cèdent pas en variétes aux colorations. Tantôt aigu et mince comme une aiguille à tricoter, tantôt volumineux, dépassant un mètre de tour et ogival au sommet chez les géants de la sous famille. La forme, l'ordonnance des gaînes, ieur vestiture de cire pulvérulente et de poils, le pseudophylle, les oreillettes et la ligule qui terminent ces gaines varient à l'infini, et font de la jeune tige la partie la plus étonnante et souvent la plus caractéristique de chaque espèce en l'absence d'inflorescence. Il ne faudrait cependant pas en conclure que son examen permet toujours à lui seul de déterminer Ga 178 =. les espèces. Au sein de chacune, le jeune chaume varie énormément d'aspect (forme, vestiture, couleur) suivant ses dimensions, et le jeune chaume mince et faible de telle grande espèce ressemblera plus à la jeune tige nor- male d'une autretde momdre taille atilne rappelle le jeune chaume puissant et volumineux de l’espèce à laquelle il appartient. Il n'en est pas une réduction, 1eme 5 différent. Il ne faut jamais perdre de vue que tout carac- tère spécilique permanent que l'on trouve chez une bam- busacée (en dehors de l’inflorescence) se voit, souvent avec plus d'intensité et de netteté, mais à l'éfaf transitoire et fugace chez le jeune chaume d'une où de plus autres espèces. En voici um exemple: Ph°110lasee R. est caractérisé par la présence de striès pourpre foncé sur l’épiderme des chaumes forts, (c'est-à-dire d'au moins 20%," de diamètre). Cesstries n’apparaïssert que quelques mois après le développement du chaume ; elles s'effacent graduellement sur les vieilles tiges, celles de 5 ou 6 ans en sont à peine marquées. Ph. viridi-glaucescens, R. pour lequel ce caractère n'a jamais été donné comme spéci- fique, montre néanmoins des stries semblables, souvent même bien plus accusées que chez Ph. violascens, sur les jeunes chaumes de 15 à 20 "/" de diamètre. Toutefois ces stries s’ellacent complètement à l’âge où elles appa- raissent sur les chaumes de Ph. violascens. Ce sont les multiples modifications de ce genre au cours, soit de la vie de chaque chaume, soit au cours du développement de chaque plante, qui rendent la détermination si délicate en l'absence de floraison, et, qui rendent si diteieie choix de bons caractères spécifiques. Ce sont les gaines, seules visibles pendant la 1'° partie. de la vie du jeune chaume, qui lui donnent son aspect caractéristique. Pa gaîne est en général plus foncée au sommet qu'à la base, celles de la cime du chaume sont ordinairement de cou- leurs plus claires que celles de la base, ce qui explique les variations de couleur du jeune chaume pendant son élongation. La gaîne change du reste elle =rmemems couleur PA SHACONDE VIe EL IeS detre phénomènes connêxes : 1° de découvrement propressibh des oainesses ue 2 de couleur de ces organes provoquent des modifications très rapides, journalières, dirons-nous, dans l'aspect des jeunes chaumes en voie d'élongation. Plus tard ces gaînes tombent ou ne couvrent plus qu'une partie de la longueur de chaque mérithaïlle La variété d'aspect du jeune chaume. provient donc de la variété d'aspect de chaque gaine. Celle-ci est un pétiole engai- nant, embrassant étroitement le chaume. La base de son insertion fait ordinairement une fois et un tiers le tour du chaume. Tout ce que nous avons dit de l'aspect du jeune chaume s'applique donc à chaque gaîne. LE RÔLE DE LA GAINE est complexe. Tout d’abord elle protège le point végétatif et les jeunes tissus qui s’orga- nisent et se développent ; elle exsude et rejette, principa- lement par ses organes appendiculaires, l’eau qui a amené les éléments constituant le chaume ; elle protège aussi souvent un bourgeon placé à son aiselle. La gaîne est toujours lisse et polie en dedans, quelquefois comme ver- nie ou émaillée. Généralement elle s'applique si étroite- ment jusqu'à son sommetsur les gaînes supérieures qu'elle embrasse, puis un peu plus tard sur le jeune chaume, quand le développement du mérithalle s'achève, que l'eau de pluie ne peut pénétrer entre les gaînes, ni entre celles- chetelépidertme du jeune chaume. Pariois cependant l'extrémité effilée et démesurément allongée des gaînes ccmléche molle -ét-ouverte en éventail au sommet du jeune chaume. Souvent aussi les pseudophylles larges et coriaces, disposés en cornets ouverts vers le haut reçoivent et conservent de l’eau d’exsudation ou de pluie autour du sommet du jeune chaume. ose le bhssu heneux de tda tiger est. constitué, le Miele eine est terminé chez beaucoup d'espèces. Mlorshellese dessèche, grisonne ou jaunit et tombe. Brezduntres ele nestupas caduque, elle se-dessèche néanmoins aussi, mais elle reste étroitement enroulée autour du chaume et continue à protéger la tige et les bourgeons jusqu'à ce que les intempéries la détruisent ou qu'en se développant le bourgeon axillaire l’écarte du chaume. À ce moment, ou bien elle tombe, ou bien elle s'enroule étroitement à la branche issue du bourgeon axillaire et la protège à son tour. La gaîne maintenue plane (sauf chez quelques espèces, elle a une tendance énergique et persistante à s’enrouler) a en général la forme d’un triangle isocèle dont la base est presque tou- jours plus courte que les côtés (excepté à la base des chaumes). Ceux-ci sont ordinairemeut curvilignes con- vexes surtout vers le sommet de l’organe. Cependant chez 100 — quelques espèces ils sont droits on curvilignes concaves. Si l’on veut comparer avec fruit les gaînes d'espèces diffé- rentes, 1l faut les recueillir provenant de positions sem- blables sur les divers chaumes : par exémplewess "lemme partie médiane. On en observera alors notamment la longueur par rapport aux mérithalles qu'elles embrassent: les unes sont plus courtes, les autres égales, d'autres entin plus longues que les entre-nœuds. Ces remarques, l'examen des colorations à l'état vivant et à l’état sec, de la vestiture, de la forme des appendices, font de la gaîne complète, judicieusement choisie, l’une des parties de la plante les plus utiles pour la détermination des bambusa- cées. La gaîne est en général plus ou moins largement tronquée au sommet, sa lame intérieure se prolonge en une LIGULE peu apparente dans l’ensemble d’un jeune chaume ; elle fournit cependant souvent de bons carac- tères, car elle est d'aspect assez constant dans chaque espèce. lantôt c'est une membrane presque transparente et glabre, tronquée ou un peu laciniée au sommet. Tantôt elle est verte, brune, ou noire, tomenteuse ou nue au dos. Pariois elle est entièrement déchiquetéeren cistomAes: Enhn elle peut'ètre si réduite qu'une hgnesioneeemme quant un simple replis étroit de l’épiderme interne de la gaîne en indique seul l'emplacement. LE PSEUDOPHYLLE (ou microphyile) est articulé au sommet de la lame extérieure de la gaîne ; il représente le limbe de la feuille modifié. Chez quelques espèces ül est réduit à un très petit appendice apiculé dressé au sommet de la gaîne ; chez d’autres il ressemble plus ou moins par sa forme à une feuille ordinaire ; maisiln'a jamais de nervure médiane ni de nervures secondaires ; il n’a que des nervures tertiaires. Chez d’autres entnñ c'est une grande pièce dressée, triangulaire ou cordée, coriace et résistante, très largement insérée sur la gaîne. Dans beaucoup de cas le pseudophylle est caduc, dans d’autres il est persistant. Dans tous les cas il varie beau- coup suivant la place qu'il occupe le long du chaume: Vers la base il est toujours très réduits" 1Nprendmee l'ampleur à mesure que le point considéré est plus haut ; vers la cime du chaume, il se transforme graduellement en un vrai limbe dont nous indiquerons les caractères spéciaux à la description de la feuille. Le pseudophylle considéré vers la partie moyenne du chaume est très —— 1081 — variable comme couleur et souvent fort distinct de la “aime sous ce rapport ; il est rare que le vert y domine. _Son rôle est très important : il laisse écouler, surtout par son extrême pointe, une grande quantité de sève qui a cédé ses éléments nutritifs en traversant les tissus en développement. Pendant la période de grande activité de cetorsane, On peut voir, quänd l'air n'est pas trop sec, les gouttes de liquide se détacher des extrémités des pseudophylles vivants, à intervalles réguliers et rappro- Chés Ettomber au pied du turion sur la terre qu'elles imbibent constamment comme le fait une pluie. Nous avons pu examiner à Prafrance un jeune chaume de Ph.pubescens dont, par temps chaud et couvert, il s'écou- lait en moyenne dix gouttes d’eau par minute, en plein jour, et nous avons pu nous assurer que le phénomène est beaucoup plus actif pendant la nuit. Le pseudophylle estsouventaccompagné de deux OREILLETTES dont l'inser- tion unit les côtés de sa base aux bords de la gaîne, sur lesquels elles sont souvent décurrentes. Ces oreillettes sont caduques ou persistantes, pédicellées ou non, mais toujours constituées par du tissus bien distinct de celui de la gaîne. Elles sont toujours garnies à leur sommet et à leur bord externe de cils frisés ou tortillés. Ces oreil- lettes sont comme des organes stipulaires. LE CHAUME. — On appelle ainsi la tige de toutes les graminées Chez les bambusacées, le chaume est ligneux, généralement creux et fermé au sommet de chaque méri- thalle par une cloison ou diaphragme compiet. Le dia- meet chaiume comme nous l'avons dit p' 175; est étroitement subordonné à celui du caulo-bulbe ; il n'en est pas de même de sa hauteur. Celle-ci peut varier dans le rapport de 1 à 3 pour un même diamètre. Le climat influe beaucoup sur la hauteur et dans un climat chaud et humide un chaume sera toujours beaucoup plus haut pour son diamètre quedans un climat froid ou sec; mais ce n'est pas la seule cause modificatrice. Les hautes tiges de bambou ne croissent jamais que vers le centre des plan- tations de quelque étendue ; à la périlérie les chaumes de même diamètre sont moins hauts. Il y a là une question d’insolation et peut-être une autre influence encore mal nm Ouanc dvladramure d'un chanme, élle”-rest nullement en rapport direct avec son diamètre, ni avec sa taille, et nous avons observé des chaumes de 5 à 6 m. — 182 — de hauteur et©;e4 à 0,05 de diamètre, développés à Îa lisière d’une plantation, qui portaient un même dévelop- pement de feuillage que des tiges de 12 à 14 mètres de hauteur et de 0,08 à 0,09 de diamètre qui n'étaient pour- vues de branches que dans leur 1/3 supérieur. Ces der- nières avaient poussé vers le centre du massif. | Le chaume se compose de plusieurs parties : 1° La portion basale ou caulo-bulbe, renîlée en massue chez quelques genres. Elle est massive et les mérithalles en sont toujours proportionnellement très courts. 2° Le chaume proprement dit, ordinairement cylindrique dans toute la partie qui ne porte vas de branches, puis eîlilé en cône très aigu. 2° Les branches de divers ordres : primaires, secondaires, etc... qui me portent piste feuilles, et 4° les rameaux qui terminent les branches et portent les feuilles. Nous exposerons plus loin les raisons pour lesquelles nous faisons une distinction nouvelle entre les branches et les rameaux, et nous décrirons en détail le rôle du rameau et son processus végétatif. Si on sectionne un chaume en travers on voit qu’il est composé, à partir de l'extérieur, d'un épidermetotun cylindre ligneux et d’une r0ëlle presque toujours vide en son centre et réduite à une mince couche appliquée à la paroi interne du cylindre ligneux. Les branches ont la même constitution, mais assez souvent la moëlle remplit tout l'espace, laissé libre dans le.cylindre lisneuxs tes rameaux sont de même constitution mais toujours pleios. Le chaume est cylindrique ou cylindro-conique. Quand il est faible et débile, eu égard à l’espèce à laquelle il appar- tient, il porte un ou plusieurs bourgeons axillaires dis- tiques, alternes, au sommet de chaque mérithalle. Quand le chaume a le maximum de vigueur que l'espèce peut atteindre, les bourgeons sont avortés sur toute la partie médiane : seules la base enterrée, et la cime, en portent. de capables de se développer. Chez un certain nombre de genres le chaume porte une dépression longitudinale appe- lée sullon s'étendant sur tout ou partie de la longueur de chacun des mérithalles qui portent un bourgeon axillaire : capable de se développer. Ce fait est constant sur le chaume et les branches, 1! ne se produit pas sur les rameaux. Au cours du développement des chaumes, le moment où les branches apparaissent varie beaucoup suivant les espèces. Les uns commencent à prendre des = en branches avant que leur élongation ne soit terminée, et tout le système de branches se développe au cours d’une même saison, les années suivantes ne verront s'ajouter que des rameaux à l'extrémité des branches. D'autres se développent pendant l’espace d’une saison, restent simples comme des perches jusqu'à l’année suivante, puis chaque année 1ls développent une ou plusieurs branches à chaque nœud de leur cime. D’autres encore poussent simples de toute leur hauteur, puis émettent de chaque nœud de la cime un grand nombre de branches primaires, nombre qui n'augmentera plus au cours des années suivantes. D’autres enlin n’ont jamais qu’une seulé branche à chaque nœud, soit qu'elle se développe au cours de l'élongation du chaume, soit seulement au cours des années suivantes. Lorsque l’on écime un chaume en voie de développement, chez certains genres les branches deviennent plus fortes, mais sans qu'il se manifeste aucun changement dans leur direction pour remplacer l’axe principal détruit; chez _ d’autres, au contraire, une branche très vigoureuse croît presque verticalement du mérithalle supérieur et prend la position et l'allure d’une cime secondaire. L'épiderme du chaume et des branches peut être lisse et brillant, ou scabre, tomenteux, verruqueux même. Sou- vent de la cire le couvre et l’imprègne complètement. Elle est accumulée en plus grande abondance, en un anneau, sous le point d'insertion de la gaîne. La couleur de l’épi- derme est souvent verte, mais parfois jaune, violette, noire, en stries, en taches de formes très variables. Nous appelons rameau l'extrémité de la branche qui porte ou a porté des feuilles. Celles-ci en elfet sont réunies sur une mince et courte portion ligneuse qui termine toutes les branches. Cette portion se distingue par plu- sieurs particularités qui ne sont pas toujours identiques sur les chaumes terminaux et sur les chaumes latéraux aux rhizomes chez les espèces dites traçantes. Nous les étudierons d’abord sur des chaumes vigoureux. Dans ces conditions seulement les rameaux sont comparables et voici ce que nous observons chez les espèces asiatiques. 1° Le rameau se compose toujours de deux parties : A) Une partie basale persistante munie de gainettes couvrant des bourgeons axillaires capables de se dévelop- per en rameaux, ces gaînettes ne portent que des limbes réduits. = 184 — B) Une partie caduque dont les gaînettes portent des feuilles normalemont développées. Elle ne présente qu’un seul bourgeon toujours fermainal capable de se développer dans deux cas seulement : | a) En rameau sous l'excitation d’un parasite végétal ; b) Pour donnér naissance à des épis de fleurs. Dans ces deux cas la caducité est retardée OU Sup- primée. 2° Dans un certain nombre de genres la partie caduque du rameau est annuelle ; relle-se désarticule et tombe dès sa mort. 3° Chez d’autres genres l'extrémité du rameau est bis ou trisannuelle ; elle se désarticule moins aisément et ne tombe pas immédiatement après sa mort. 4° Dans ce dernier cas. quel que soit le nombre des entrenœuds qui se développent au cours de la deuxième et de la troisième année, aucun bourgeon axillaire ne se for- mera durant cette période. 5° Les bourgeons axillaires sont d'autant mieux consti- tués que la gaînette qui les couvre porte un limbe moins développé; mais souvent ce n'est qu'à l’aiselle des gai- nettes portant un limbe tout à fait parfait que le bourgeon manque complètement. À un limbe réduit correspond un bourgeon impariait qui ne se développera en rameau que si un accident supprime les bourgeons inférieurs mieux constitués. 6° Les principes énoncés plus haut reçoivent une conHrmation d'autant plus claire et rigoureuse que l’on examine et étudie des chaumes plus âgés. Il faut en elfet tenir compte de ce qu'au évcûurs de la première rnmeente chaume ne porte (en Belgique au moins) presque aucune feuille de dimensions normales. Celles de la cime du chaumèé sont. trop gsfandes,. celles. delextréemiestes rameaux sont trop petites. Ce n’est que la seconde année que les feuilles normales apparaissent ; elles se reprodui- ront telles chaque année jusqu’à la mort du chaume. 7° De ce qui précède découle une méthode très simple d'apprécier avec une rigoureuse exactitude l’âge dun chaume par l’éxamen de ses rameaux. Chez les espèces dont les branches se développent la première année, un chaume est âgé d'autant d'années que l’on peut compter à l'extrémité d’une branche, de cicatrices successives de la chute des sommets des rameaux. Chez les espèces dont = em. + UE les branches ne se développent qu'à partir de la seconde année il faut ajouter une unité à ce nombre. Dans le cas de ces espèces, 1l faut avoir soin de compter à l'extrémité dune branche, développée én premier lieu; caries chaumes de ces espèces développent des branches chaque année pendant toute leur existence, et portent donc des branches de tous les âges sur lesquelles le compte donne des résultats différents. La pratique indique bien vite sur quelle branche :il faut faire le dénombrement. Tous les bambous dont les usages commerciaux sont nombreux rentrent dans les catégories ci-dessus. C’est pourquoi nous n'indiquerons pas le mode de comptedes autres catécories; il est un peu différent quoiqu'il offre la même rigoureuse exactitude. 8° Les espèces dont les extrémités de rameaux sont annuelles ne développent normalement des feuilles sur un rameau qu'au cours d'une saison. En Belgique, cepen- dant quelques rameaux sur les. vieilles tiges et les rameaux des jeunes chaumes poussent tard à l'automne, ne terminent pas leur croissance avant l'hiver et la conti- nuent en Mars, Avril, Mai et Juin de l’année suivante. Ce n’est cependant pas une dérogation à la règle que nous avons énoncée, ces rameaux achèvent leur croissance ayant l’époque normale de pousse de leur espèce. 11s tom- béront auvdébut de Pété avec très: peu de retard-sur l’époque de chute normale des extrémités de rameaux de leur espèce ; mais 11s ne font pas une seconde pousse au cours de l’élé suivant. 9° Parfois, chez quelques genres, on constate que Île sommet des rameaux feuillus, à l'époque où il devait tom- ben développe 2/son extrémité une série de, ieuilles décroissant en dimensions. C’est un signe précurseur de floraison. Il est à remarquer que ces feuilles réduites sont accompagnées de bourgeons axillaires capables de se déve- lopper en épilet, mais jamais en rameau. 109 Parfois aussi le bourgeon terminal des rameaux annuels se développe sous l'excitation d’un parasite végé- tal. Ce rameau malade issu du bourgeon terminal ne porte que des feuilles réduites. 11 se ramilie abondamment parce que chaque feuille réduite couvre un bourgeon axillaire capable de se développer. 11 se forme en 2 ou 3 ans de volumineux et denses broussins composés de rameaux filiftormes qui ont, à diverses reprises, été envoyés de — 186 — Chine etdu Japon par les collectionneurs comte éxemples de iloraison. C’est à ce titre que nous les mentionnons ici. Ainsi donc un parasite au début de son action produit des phénomènes végétatiis semblables à ceux qui marquent le début de la fructihication. La feuille de bambou se compose de deux parties principales : 1° la gaînette embrassant le rameau ; 2° la lame ou limbe; et de deux parties accessoires : 1° la ligule ; 2° les oreilleites. La gaïnette est presque toujours beaucoup plus longue (de 3 a 10 fois) que le mérithalle du rarmeanvamele embrasse. Elle est articulée sur le rameau, caduque chez un grand nombre d'espèces, persistante chez d’autres, tronquée au sommet. Son intérieur est toujours lisse, son extérieur souvent Strié. La lipule mérite attenriomset fournit souvent de bons caractères spéciliques ; il n’en est pas de même des oreillettes qui sont dans beaucoup de cas réduites à quelques poils très fugaces, ou manquent parlois. | | Le limbe est articulé au dos de la gaînette, presque à son sommet. Ordinairement un épaississement en forme de coussinet lui sert de point d'insertion. En général il est lancéolé aigu ; il est toujours asimétrique et sa pointe est ordinairement jointe au corps du limbe par un faible étrangl: ment. Il est plus ou moins brusquement -rétréci en un court pétiole. Sa nervation est assez compleses 1° une nervure médiane qui est la continuation du pétiole s'étend jusqu à son extrème pointe ; 2° un certain nombre de nervures secondaires convergeantes à la base et à la pointe du limbe ; 3° un grand nombre de nervures ter- uaires parallèles, et 4° des nervures transversales divisant en aréol?s les bandes que les nervures tertiaires laissent entre elles. Ces nervures transversales ou fesselles, comme nous les avons dénommées, ne sont pas toujours appa- rentes à l'œil nu. Pour toutes les espèces que nous culti- vons, leur visibilité paraît en corrélation directe avec la rusticité de l’espèce. IL est probableque ce: n'estpas une simple coïncidence ;: mais le rôle de ces tessellessest encore fort peu connu. Les dimensions et les proportions du lime sont très variables. Leur face iniérieure est toujours plus glauque que la face supérieure et elle a la propriété de ne pas se mouiller au contact de l’eau. Leur anatomie microscopique est très intéressante ; mais ce ne n'est pas ici le lieu d’en parler. La nervation et la tessel- lation fournissent de bons caractères spécifiques ; nous aurons l'occasion d'en reparler. Les bords du limbe sont souvent dentés ; l’un des bords est presque toujours plus fortement denté que l’autre et parfois un seul est denté. La face supérieure du limbe porte quelquefois des poils ; l'inférieure en offre plus souvent ; la base et les côtés de la nervure médiane en sont presque toujours pourvus. Nous avons ainsi passé sommairement en revue les organes végétatils aériens des bambusacées. Il nous reste à dire un mot d’une particularité de leur ensemble. Presque tous les bambous sont admirablement cons- titués pour défendre leur partie aérienne contre la déper- dition de chaleur occasionnée par l’évaporation de l’eau à leur suriace. L’épiderme de la partie ligneuse est ciré étneé se mouille presque pas ; leurs feuilles lisses et luisantes au-dessus, terminées par une pointe ellilée, laissent égoutter l’eau aussi complètement que possible ;: la page inférieure des feuilles ne se mouille pas. Les gaînettes des rameaux sont étroitement enroulées et l’eau ne pénètre pas entre elles. Il en résulte que, aussitôt une Pie ini le moindre rayon de soleil sèché toute la plante dont les tissus peuvent immédiatement atteindre une température plus élevée que celle de l'air. (À suivre.) Ballade d'Aeril Les premiers beaux jours nous ayant décidé à entre- prendre une excursion à bicyclette, nous avons d’abord parcouru quelques centaines de kilomètres sur les roues du «grand îrère qui fume » pour nous trouver sans perdre de temps au milieu d’une région dont l'exploration nous tentait depuis longtemps. Le troisième jour, nous pédalions depuis quelques heures loin des grandes routes, dans un délicieux paysage vallonné où des bois aux bourgeons naissants alternaient avec de belles cultures et des champs attendant encore les semailles. Le soleil était déjà chaud, le chemin montant et sablonneux longeait une sapinière ; c'était l’occasion d’un repos avant de gravir une côte assez raide. Après avoir franchi quelques kilomètres à bicyclette, rien ne 190 délasse comme un temps de marche ; c'est pourquoi, désireux d’admirér le paysage vu d’une des crêtes du côteau,; ce fut l'affaire d’un instant de cacher emotre monture dans un fourré, et de commencer a travers boss l’ascension du Îlanc de la vallée. Bientôt notre attention fut attirée par un scintillement à travers les branches. Parvenu à :la lisière du bois, quelle ne futpas more stupélaction d’apercevoir, à quelque distance en contre- bas du point où nous nous trouvions ... Ah ldectenr, vous ne pourriez l’imaginer, une vaste serre ! Oh ! l’hor- rible carré de vitrage : parlaitement laid et ridicule au milieu de ce paysage idyllique. Le projet de gagner le sommet fut vite oublié et nous n'avons pu résister au désir de nous approcher de cette construction dont l’usage en cet endroit vous eut certai- nement intrigué autant qu: nous. Aucune clôture n’en défendait l'approche et bientôt, captivé par l'intérêt dont l’amateur ne peut se défendre, nous admirions à travers le vitrage une foule de plantes exotiques en pleine terre. Mais au détour d'un massii de Camélias en fleurs parut un promeneur âgé qui lit un geste de vive indignation lorsqu'il nous aperçut. À ce moment nous sentions nos torts, et, malgré la beauté du spectacle entrevu, nous eussions préiéré pédaler sur la route ! Il-sortitpréeipi tamment et, sans nous laisser le temps de nous excuser, il épancha avec véhémence une colère qui nous parut disproportionnée à l’action que nous avions commise. « Eloignez-vous, cria-t-1l ; il est délendu de quitter les chemins et de traverser mes terres ; c’est scandaleux de venir, ainsi déranger Chez eux les Sens pass « Excusez mon indiscrète curiosité, je n'ai pu résister au désir d'admirer vos trésors, ét comme aucunes n'en déiend l'approche, je ne croyais pas commettre une action Si blâämable .. >» Mais le propnetameems vivement iroissé et ému quil nous fallut parlementer assez longtemps avant d'obtenir l'autorisation d'examiner de près un bambou () que nous avions aperçu au travers du vitrage. Encore ne fut-ce qu'après nous avoirMiait promettre sous serment de ne révéler ni son nom, n1ien (1) Nous en reparlerons dans un prochain nunéro: car il nous semble appartenir à une espèce non décrite. C’est sa vue qui nous a donné le courage d= vaincre une résistance si opiniâtre, dont la cause nous échappait en ce moment. | À + bd en quel lieu il demeure que M. X. nous laissa, bien à contre cœur, pénétrer dans le sanctuaire. À peine entré, un bruit insolite attira notre attention. « C'est le moteur : il emmagasine », dit M. X., qui avait remarqué notre étonnement. Ce mot ne nous disait rien encore, mais notre attention était déjà captivée par les proportions et ordonnance de la serre, ainsi que par la végétation exubérante qui nous entourait. Figurez-vous un vaste vaisseau de 50 mètres de lesHeur Joide larseurret 10 à 15 mètres de hauteur, adossé à une colline boisée de sapins séculaires qui Île protègent au Nord et à l'Est. Le terrain forme un vallon en miniature, ouvert au Sud, dont la partie la plns basse est occupée par un assez grand bassin piein d’une eau hmpide où naissent déjà des nénuphars. Le Nord s'élève en enrochements couronnés de cactus aux mille Îleurs ballamees car là Serre est. en partie enterrée de ce côté au flanc de la colline. Des chemins et des sentiers ser- pentent et même grimpent jusqu'au haut des rochers. Une mince cascatelle en descend et forme un ruisselet blemtde verdure qui va se perdre dans le bassin. En massiis heureusement disposés sur des pelouses fraiche- ment tondues se pressent ou se disséminent de beaux spécimens de tout ce que les flores exotiques ont fourni de plus attrayant pour parer les jardins de la Riviera. Associez-y par la pensée beaucoup des meilleures espèces du Mexique, de la Nouvelle-Hollande et du Cap; les orchidées, les broméliacées, les aroïdées de serre froide garnissant les troncs des palmiers et des fougères arbo- rescentes, les fougères, les lycopodiacées parant le sol à l'ombre, et vous aurez une faible idée de l’admirable jardin d'hiver plein de Îleurs et de feuillages printaniers qui s'offrait à mes yeux ! Mais ce qui m'étonnait le plus en le parcourant, c'était de ne pas découvrir la moindre trace de l'appareil de chauffage monstrueux qui, d’après ma pensée, devait entretenir la chaleur nécessaire à ces plantes. J'en fis la remarque à l’heureux propriétaire de ces merveilles qui, en souriant, me désigna un élégant pavillon japonais en partie dissimulé par des bambous et des kakis et sur la toiture duquel flamboyaient des Bouginvilliers. C'est de là que venait le léver bruit d'un moteur en activité qui m'intriguait depuis mon entrée. Après avoir parcouru de que 190 Le l’intérieur du pavillon, je n'étais guère mieux renseigné qu'auparavant. Il renfermait simplement un moteur à pétrole de la forcé de dix chevaux et un ventilateur. Ce couple me parut un singulier appareil de chauflage et Je me crus mystitié. Après avoir joui un instant de mon étonnement, M. X. m'expliqua le rôle du moteur. Après m'avoir invité à sortir du pavillon il s’exprima en ces tenmess « Voyez-vous ces trois gros tubés, collecteurs horizon- taux, suspendus sous les faîtes des trois travées de ma serre ? Ce sont des prises d’air qui par des trous pratiqués dans toute leur longueur aspirent l'air le plus échaufté de la serre. Par suite de la disposition spéciale des faîtes, cet air atteint et même dépasse parlois 50° centigrades sans que les plantes en souffrent. Quand le soleil donne, on met le moteur en marche, cet air brûlant se rend, par de collecteur général que vous apercevez, au ventilateur qui par cet autre tuyau le foule dans le sol. Tout le sol de la serre a été l'objet, à deux metres de profondeur, d'un aménagement spécial dont l'ensemble figure un vaste peigne en tuyaux dont voici la disposition : tout le long-du côté Nord de la serre un tuyau distributeur en fonte est enioui à deux mètres de profondeur. Ce tuyau porte des tubulures horizontales espacées à un mètre l’une ‘de l’autre. À chacunesse raccorde une ligne de drains en poterie qui traverse la serre dans toute sa longueur. Ces séries de drains fil y en a 40 de 50 mètres de longueur chacune) sont noyées dans une couche de gravier sur laquelle du gros sable est répandu ; puis 1 m. 70 à 2 mètres de terre sablonneuse très perméable à l'air recouvre l’en- semble. Cette couche s’épaissit régulièrement du Sud au Nord aïin de compenser la résistance dans les tuyaux et celle que provoque la plus grande humidité ordinaire dans le bas de la serre. Quand le moteur et le ventilateur fonc- tionnent, l'air chaud foulé dans le distributeur sort par les joints entre les tuyaux de poterie. 11 se répand dans la couche de gravier, puis traverse les éléments supérieurs, leur cédant de sa chaleur, leur empruntant de l'humidité, et vient ressortir à la suriace. Pendant l'été j'ai soin de ne faire circuler l'air que quand sa température estsupérieure à celle du sol à un mètre de protondeur. J'emmagasine ainsi le maximum de chaleur et à l'automne la couche de terre au-dessus des drains atteint trente degrés centigrades — 191 — et une forte épaisseur au-dessous des drains est aussi chauîlée par contact et recédera plus tard une partie de sa chaleur. Remarquez bien que toute la tuyauterie qui réunit les collecteurs horizontaux aux drains souterrains est recouverte de calorifuge. Grâce à cette précaution, l'air qui parvient dans le sol est bien plus chaud. Naturel- lement j'aère et j'ombrage moins que dans une serre ordi- naire , mais l'étendue du vaisseau et surtout la circulation à travers le sol qui est un vrai filtre, diminuent beaucoup la nécessité de ces opérations. Quand la saison froide arrive et que la température extérieure descend à zéro ou au-dessous, je fais fonctionner le moteur, j'envoie l'air froid dans le sol, il s’y réchauffe et empêche la gelée de pénétrer dans la serre. J'ai aussi ces avantages énormes sur un chaullage ordinaire, d'avoir l’air le plus chaud au ras du sol, d'avoir un chauffage égal de tous les points et une atmosphère qui n’est jamais desséchante. — N'avez- vous pas au contraire trop d'humidité ? lui dis-je. — Ceci est une affaire de réglage de l'humidité du sol à l'automne. S1 J'abordais la saison froide avec un sol gorgé d’eau, mes plantes souf'riraient certainement de la moisissure pen- dant l'hiver ; mais j'ai soin de diminuer les arrosages à l'approche des froids et de vider le bassin de décembre à mars Ah! tout cela ne s’est pas fait sans tâtonnements, sans écoles et le premier hiver a été fécond en surprises et en enseignements. |l a du reste fallu deux années pour établir le régime thermique de l’ensemble. Comme vous pouvez voir, j'ai pris grand soin d'éviter les causes de refroidissement. La serre est aussi enterrée que possible, le gros œuvre de la charpente est ex fer, il est vrai, mais partout où l’on pouvait, le bois est employé et il revêt toutes les pièces de fer exposées à l'air extérieur. Le vitrage estdouble, les ouvrantsjoignent hermétiquementau moyen de joints en caoutchouc, les portes sont munies de tam- bours. Pendant l'hiver, l’eau de pluie n'entre pas ici, l'eau de fonte des neiges surtout absorberait sans profit aucun une grande partie de ma précieuse réserve de chaleur. L'eau d'arrosage provient d'un puits creusé dans la serre ; elle a donc toujours au moins dix degrés centigrades quand le moteur l'envoie dans un réservoir placé en haut du rocher. Son trop plein forme la cascatelle, et il permet d’arroser à la lance ou de bassiner en fine pluie toutes les parties de la serre. Le tuyau d'échappement du moteur traverse ce réservoir ce qui me permet de pratiquer en toutes occasions l’arrosage à l'eau chaude, ce procédé si simple et si précieux dans presque toutes les cultures, que l’on ignore encore volontairement presque partout. Vous savez combien les idées neuves effraient les gardiens de la science oïhcielle ! Le peu d'ombrape:nécessaimeness obtenu, comme vous le voyez, au moyen de plantes grim- pantes à feuillage caduc qui s’enlacent à la charpente (des glycines, en eftet, y mettaient des nuées de Îleurs) et d'un peu de chaux étendue au pulvérisateur sur certaines par- ties du vitrage. Voici cinq années seulement que cette serre est amé- nagée, et voyez quel développement énorme les plantes ont pris. C’est la chaleur de fond qui leur communique une telle énergie d’assimilation, et aussi les arrosages à l'eau chaude. Un autre avantage immense de cette instal- lation, c'est de réduire au minimum la main-d'œuvre de culture. Chaque jour l’arrosage et les bassinages sont laits en bien peu de temps ; la conduite du moteur est l'affaire de quelques minutes et son réglage pendant la nuit, quand il fait iroid, s'obtient au moyen d’un thermo- mètre métallique placé hors de la serre, qui commande l'admission du combustible. Le plus gros de la besogne consiste dans la taille des gazons et l'enlèvement des feuilles mortes. Un manœuvre suffit pour obtenir Île résultat que vous voyez — et d'un geste large Me désignait à la ronde l’impeccable tenue de sa serre. — Pendant un mois, au printemps, j'ai besoin de secours pour les transplantations en mottes parfois lourdes ; mais cette période dure peu, et ensuite je suis tranquille toute l’année. Foin des grands jardiniers hableurs et d'un nombreux personnel : j'en ai goûté, et je n'en veux plus. Cependant, hasardai-je, un bon jardinier diplôme" Ne me parlez pas de cela, s’écria-t-il ; les bons jardiniers sont légion ; ce sont tous ceux que je ne connais pas ! » C'était un parti-pris, je n'insistai donc pas ! N'avez- vous aucun remords dis-je encore, de cacher au monde un procédé qui, vulgarisé, rendrait d'immenses services à l’horticulture, à la culture maraichère sous verre et même en plein air? J'en areu, en eflet, mais à présentissens dissipés, «et: Je me félicite tous les-Jourstde netpaseson laissé troubler la quiétude dont j'avais besoin pour mener mes essais à bonne fin. Mon idée est en marche et ne mi sinon 2 CDS EPST Ces — 193 — s'arrêtera plus ; elle a germé dans d’autres têtes que la mienne ; n'ayez aucune crainte, cette idée fait doucement, mais sûrement son chemin. Consultez les mémoires d’un professeur de Gand sur la déperdition de chaleur à travers les vitrages simples et doubles ; consultez ceux d'un pro- fesseur allemand sur le chautfage du sol au printemps au moyeu d'une source. de Chaleur artificielle (il n'a pas songé au soleil qui la fourait gratuitement) ; consultez les articles d’un périodique consacré aux graminées, concer- nant les arrosages à l’eau chaude, vous verrez que toutes les idées appliquées ici germent (de travers parlois) mais serment ailleurs et promettent de beaux jours et de riches HMOISSONS. à CEUX qui sauront en tirer parti, Encore une lois puis dormir en paix, mon idée est en marche. & {À suivre. La Question des Jardiniers (suite). (2) Ce n'était pas sans une certaine appréhension que nous avions abordé dans un premier article la question com- plexe des jardiniers Mais les polémiques qu'il soulève indirectement indiquent assez que nous avons réussi à attirer l'attention. C'est un premier résultat qui nous incite à continuer l'exposé de cette question. Nous avons recu au sujet de cet article beaucoup de communications privées. Nous n’en citerons qu'une, avec l'assentiment de son auteur. Elle résume l'opinion de la majorité de nos correspondants : « Cher Monsieur, merci et félicitations pour votre « article sur les jardiniers. Non point que je m associe à « toutes vos affirmations ;: mais vous avez dit et écrit ce « que tout le monde pense. C'est l'éducation qu'il faut « avec et avant même l'instruction. Développons la con- « science et cherchons à cultiver chez l'élève jardinier « amour des plantes et letrespeet dela, nature Hélas, « chez nous, 1l y aurait beaucoup à faire, bien que M. dr. « Wolf ait singulièrement exagéré le mal. Notre snstruc- « tion si complète (obligatoire depuis l'époque de la « Réformation déjà) est une bonne chose et ut exceHénte (1) Dans ua prochain article nous exposerons le côté technique et financier de la question ; car cet excellent M. X., redevenu tout à fait bienveillant, a bien voulu nous l’exposer en détail. (2) Pour la zre partie voyez: Le Bambou, 15 décembre 1906, pp. 136 à 145. er VO « autrefois, car elle donnait aux citoyens de Genève une « supériorité sur ceux des pays voisins (France et Italie). « Mais maintenant qu'on a développé l'instruction proîes- « sionnelle, on oublie la base, on construit sur le vide « parce qu’on néglige l éducation et tout croule. Je me « hâte d'ajouter qu'il y a de très notables exceptions et « qu’on ne doit pas généraliser. Nous avons d'excellents « jardiniers sortant des écoles professionnelles ; mais les « bons ont été ‘‘at home,, les objets d'une éducation « spéciale. Ce contre quoi on ne saurait trop réagir, c'est « contre la vanité de ceux qui croient que parce que sortis « ne école, ils savent tout. Votre dévoué, -Floraire JemoXiPre006: H. CORREVON. “Voilà donc l'opinion du grand vulgarisateur suisse ! Une autre note typique est celle-ci : « Comment, nous a-t-on dit, avez-vous décrit si exactement notre jardinier: c'est tout-à-fait cela ; le connaissez-vous l'avez-vous eu à votre service ? >» Non, mon cher lecteur, nous n'avons jamais vu votre jardinier ; ce n'est du reste pas nécessaire pour le dépeindre : ici, là, ailleurs, c’est partout la même chose ! Remarquez encore l'entrefilet de la Tribune Hor- ticole de Bruxelles : la reproduction presque in extenso de notre article, dont nous la remercions cordialement, lui a valu, dit-elle, un dossier extraordinaire. Nous n’en doutons pas: un coin du voile se lève, et ce "uen aperçoit n'est pas précisément beau. Nous allons nous ellorcer de l’écarter un peu plus, et si nous recevons quelques horions nous dirons : c’est de la monnaie cou- rante. Et si c'est sous le couvert d'un pseudonyme qu'on nous répond; nous dirons que beaucoup sont forcés par les circonstances de se tenir dans l'ombre, mais que leurs idées n’en valent pas moins. Nous désirons la lumière, d'où qu'elle vienne, dût-elle faire des blessures Nous nous proposons aujourd'hui de traiter la question sous son côté peut-être le moins séduisant : nous parlerons des opérations illicites de certains jardiniers. Nous disons certains jardiniers et que l’on ne vienne pas encore insinuer que nous cherchons à jeter le discrédit sur toute la corporation : il y a une trompette facile à emboucher, cela fait du bruit et cela né prouve rien. Il est toujours facile de prêter à celui que l’on veut critiquer des idées qu'il n’a pas exprimées, afin de les démolir aisément. Le choix des défauts est suffisant pour qu'il ne soit pas dm 195 —— nécessaire de les attribuer tous à chacun pour en faire des sujets ineffables. Il serait presque aussi ridicule de les charger ainsi, que de les dépeindre tous comme des « Merles blancs ». Nous parlerons donc des opérations illicites de certains jardiniers; nous les grouperons comme suit : 1° Entente avec les fournisseurs pour fraude ou dol sous une forme quelconque ; 2° Entente avec les camarades dans un but qui, au premier abord, paraît correct ; 3° Soustraction de plantes ou parties de plantes, de fruits, de légumes pour la vente. Nous terminerons en disant un mot de 4° l'efiet utile presque nul et de ses causes. Il ne suffit pas de posséder un terrain, d'entretenir un jardinier, d'acheter des engrais, des graines et des plantes pour obtenir un jardin agréable et attrayant. Il est encore _ indispensable que le propriétaire ait quelques notions de botanique et d'horticulture. Il faut aussi qu'il sache dis- tribuer la besogne à son jardinier, si celui-ci n’est pas à même de l’organiser. Le rôle de jardinier n’est pas facile à remplir convenablement, et ce fait appelle l’indulgence de l'amateur ; mais celui-ci ne doit pas oublier que son rôle à lui est des plus difficiles à bien remplir, surtout s'il n'a jamais travaillé par lui-même dans son jardin ou dans ses serres. [1 nous a toujours paru nécessaire, en matière de jardinage et d’horticulture, comme en toutes autres, du reste, d’être en-état d'exécuter tous nos ordres. Nous pensons que dans ces conditions seulement l'ordre peut être suffisamment précis, concis, complet pour en pouvoir espérer une bonne exécution. Il ne faut jamais perdre de vue qu'il doit aussi être po/i. Il importe donc d’user d'une grande indulgence réciproque pour que l’amateur (surtout s’il est assidu dans ses cultures) et le jardinier puissent SCHicneare - Car, Si ce dernier mérite Vrairient SON nOM, il doit avoir au moins voix consultative pour l’arrange- ment du jardin. | L'un des plus grands plaisirs de l'amateur n'est-il pas de combiner des scènes nouvelles dans son jardin ? Les avis d’un vrai jardinier ne sont-ils pas toujours très pré- cieux dans cette circonstance ? Il est évident que l'un des éléments les plus indispensables d'une bonne entente, ie c'est que le jardinier soit content de son sort Le salaire qu'il reçoit joue donc un rôle aussi capital que la façon dont il est traité dans les rapports journaliers. Si le salaire est trop bas le jardinier se. déplait sileesthtrop ele l'amateur est mécontent Comment éviter à la iois ces deux écueils ? Je me sens impuissant à le dire avec certi- tude et je crois que seul l’amour des plantes peut accom- plir sûrement ce miracle. On à reproché Souvesbams amateurs de Consacrer une trop iaible part del dépenses de luxe à l'entretien de leur parc @erte see pariois vrai; mais la cause n’en est-elle pas souvent dans ce fait que beaucoup ont constaté que d’une augmentation de dépenses il ne résultait que bien rarement une augmen- tation de l’elfet utile de leur jardinier ou une amélioration de leurs cultures ? C’est une question à étudier ; mais elle ne nous parait pas devoir être tranchée à priori en faveur des jardiniers. Dans notre cas, par exemple (abstraction faite des serres puisque nous les soignons en 1 1/2 h. par jour) nous avons vu. les frais réduits de plusdes pre l'effet utile doublé du même coup! Nous avons vu en même temps la consommation de charbon des serres bais- ser de moitié et la température y devenir beaucoup plus constante depuis que celui qui entretient le feu n'est plus un de ceux qui dans les annonces s’intitulent « un très bon jardinier ». C’est que, en ellet, nous n'avons jamais pu rencontrer un jardinier qui sût conduire un foyer de serre. Est-ce qu'on leur enseigne à l’école cet art diiierle et indispensable pour obtenir une bonne culture ? A la façon dont ils s’en acquittent nous pensons que non. Ils savent bien consumer (détruire) une grande quantuende charbon ; maisien tirer, bon parti cherchez Presque tous ceux que nous ayons vus à l’œuvre, sont che incroyable stupidité sous ce rapport ; ils n’en ont que plus de vanité et ne veulent pas écouter les conseils. « Estzce qu'on viendra, A EUX DES DIPLOMÉS, léur apprendre jeter du charbon sumunmersniletEsece dqrionmlee prend pour des ignorants ? Voyons, soyons de bon compte, c'est leur faire une grave injure, rien que de leur parler d'une chose aussi simple ! + Tel est leur raisonnement, aussi restent-ils presque tous ânes toute leur vie. Leurs femmes, au contraire, sont en général très expertes en la matière, et nous n'avions jamais de feu aussi bien soigné que lors- que le jardinier s’absentant seul, sa femme venait, pendant DRE ETS M Te Bot AUS = 197 — quelques heures, alimenter le foyer. Mais revenons au salaire. Nous avons parlé (p. 138) d’un salaire de 1800 frs. par an (ce qui équivaut environ à 2500 Îrs en France et à 3500 aux Etats-Unis). Il s’agit du traitement d’un Jeune diplômé débutant dans la carrière (qui sera probablement aussi prétentieux que gafieur) et non pas d’un chef de culture, n1 d’un jardinier ayant déjà une longue pratique et ayant lait ses preuves comme cultivateur, ainsi qu'on a feint de le croire pour nous dauber spirituellement. C’est peu, dira-t-on peut-être ; 1l serait cependant bon d’'exami- ner ce que l’on constate en Belgique quand un concours est ouvert pour l’obtention de situations rémunérées 1000 à 5200 irancs par an. Nous voyons de nombreux postu- lants se présenter à l'examen. Est-ce un bonheur, un signe de prospérité ? Loin de nous l'intention d'exprimer cette pensee iltne S'apgit pas de ce côté de la question; mais c'est un fait et il faut vivre avec les j'ais et non pas dans les chimères de son esprit. La plupart des postulants ont fait des études plus longues, plus solides, plus coûteuses que celles des élèves jardiniers ; certains parfois ont conquis des diplômes uni- versitaires. Ne doit-on pas en conclure qu'il faut bien être de son temps, se plier aux circonstances, tout en cherchant à les améliorer, et que le jeune jardinier diplômé qui pour ses débuts dédaignerait un salaire de 1800, de 1500, voire même de 1200 francs par an en Belgique, dans les circon- stances actuelles, ne serait excusable que s'il est le « merle blanc ». Où est-il ce bel oiseau? Amateur trois fois heu- reux, si vous le possédez, fermez la porte de crainte qu'il ne s'envole !!! Le merle blanc a d’ailleurs mieux à laire, sans doute, que de travailler, c'est pourquoi on ne le ren- contre guère dans les jardins. C’est lui qu'il laut envoyer à l’école supérieure de culture et de botanique que l'on a absolument raison de vouloir fonder. . Un troisième élément d'entente, non moins important, est la probité du jardinier. Rappelons ici la pensée de Sidney Smith : « Nous ayons au milieu de nous des sau- vages encore plus sauvages que ceux de la Nouvelle- Hollande ». Ces individus, chez lesquels l’atavisme se manifeste avec tant de violence, n’ont que des aptitudes très faibles pour un métier dans une société dite policée. On les rencontre dans toutes les classes sociales, et c'est d'eux que l’on dit, souvent sans comprendre quelles Cd 198 en influences les font agir, qu'ils ne sont bons à rien. D'autre part, nous maintenons formellement ce que nous avons dit (p. 144) de la facon dont se recrutent les élèves des écoles d’horticulture, Si, par les circonstances, une plus forte proportion des hommes dont parle Smith est dirigée sur les écoles d’horticulture que partout ailleurs, ce n’est certes pas leur faute, mais c’est un fait, et il faut en tenir compte. Ces sauvages sont plus nombreux qu’on ne le pense généralement, dans les sociétés dites policées. Il y a cependant beaucoup d’honnètes jardiniers, et parmi les 10 ou 12 phénomènes que nous avons examinés, il y en avait une bonne proportion d'une probité suili- sante, ou même parfaite; mais il y en avait d’autres. Nous en avons vu quelques-uns à l’œuvre et nous allons essayer de signaler succinctement une partie de leurs aimables travers. | La loi que le Parlement britannique a votée récem- ment montre à quel point le trahic scandaleux des com- missions secrètes est florissant en Angletérre. Il n’est pas moins prospère en Belgique ! L’acceptation d'une commission secrète a de nombreux inconvénients pour l'amateur lésé ; elle en a aussi pour le jardinier, L’ama- teur paie trop cher ce qu'il achète ; le jardinier pousse à des achats exagérés et doit détruire ou donner une partie des produits achetés, pour dissimuler l’exagération de la commande.En fin de compte, ilobtient une certaine somme issue d’une source illicite, le plus souvent à l'insu de sa femme — qui tient ordinairement les cordons de la bourse. Qu'en fait-il ? Presque toujours cet argent va grossir le budget du cabaret, qui est la perdition de tant de jardi- niers. Enfin, quel moyen pour celui qui accepte une telle ofîre à l’insu et au détriment de son patron, de ne pas en être un peu avili et démoralisé. On a prétendu que ces pratiques avaient pour point de départ l’insufhisance du salaire. C'est poss'ble dans certains cas ; mais il serait bon de fournir la preuve de cette affirmation ; en tous cas ce ne serait pas une Justihication. On nous a fait cette objection : vous reprochez aux jardiniers en général d’être des destructeurs ; cependant pour se procurer des variétés nouvelles, des espèces rares, ils vont quémander des boutures chez leurs camarades assez heureux pour être employés par un amateur qui les a achetées. Cette pratique, des plus louables en apparence, est, en effet, très répandue chez les jardiniers. Elle confine cependant toujours, et elle mène souvent aux pires abus ! Quel est l’amateur qui n’a pas découvert dans ses serres ou dans son jardin une plante dont l’origine lui est incon- nue? C’est généralement une jolie plante, et le connaisseur l'examine avec plaisir, il complimente son jardinier. Si le jardinier est un ange tout se borne là; mais si c'est un homme, et c'est « assez souvent >» un homme, l'affaire ne peut en rester là, et c'est même justice. L'ami du jardinier qui a donné la plante doit recevoir quelque chose en échange, rien n’est plus logique. Quoi ? une plante ? c’est un pis aller, et le moindre backchiche ferait bien mieux son affaire ! Et votre jardinier, ne mérite-t-il rien ? En vérité, je vous le dis, vous êtes un homme sans cœur si vous ne lui donnez bien vite un pourboire ! D'ailleurs, si vous ne vous exécutez bien vite vous serez repincé dans les grands prix, et sans qu'il se passe beaucoup de temps. Mais avez-vous pensé au propriétaire de la plante qui a surgi chez vous ? Est-il inlormé du cadeau ? A-t-il donné son autorisation ? Ne lui a-t-on pas dit que la plante avait péri ? Ce n’est peut-être qu'une bouture, dira-t-on ! Oui vraiment, ce n’est qu'une bouture ; ce n'est aussi qu’un commencement. Si vous n'y prenez garde, il en pleuvra des boutures, puis des plantes établies venant d’ailleurs ; et vos boutures et vos plantes rempliront le même office chez les amateurs vos voisins. S1 bien qu'un jour viendra où le jardinier sera plus maître que vous chez vous, quil vous faudra débourser pour chaque plante qui arrivera chez vous, et que votre jardinier, au lieu de faire voire besogne, rôdera chez les voisins, sous le prétexte de s'ins- truire, mais en réalité en quête d'une plante capable d'amener dans sa main un bon pourboire. Entin et surtout il vous enlève le plaisir de donner : c'est fait avant que vous n’y pensiez, et cela ne va jamais à qui vous l’auriez destiné. Ceci est de l’exagération, dira-t-on, et il y a un juste milieu qu’il ne faut pas dépasser. Où est-il, s'il vous plaît, ce juste milieu ? Et s’il existe, qui saura s'y tenir ? Le merle blanc ? Pour notre part nous pensons qu'aucune plante ne peut entrer chez nous, ni en sortir sans notre assentiment préalable, ou sans que nous l’achetions ou la recevions d’un ami. Nous pensons que dès le moment où le jardinier commence à introduire sans ordre formel quoi que ce soit, il faut ie prévenir doucement et poliment qu'il 500. — devient suspect. Nous pensons aussi que du moment où il commence à enlever quoi que ce soit sans autorisation, il faut le prévenir doucement que la récidive entrainerait le congé. Il y va non seulement de l'intégrité de vos collec- tions, et de Phomnéetete de otre jardinier, mais aussi de votre probité à vous amateur, et de la bonne entente entre amateurs voisins. Que diable, la plupart des plantes se multiplient comme mauvaise herbe entre les mains d’un homme habile et courageux, 1l y en aura pour tout le monde ; mais, au moins, qu'on laisse au propriétaire le plaisir de les donner, qu'on demande, qu’on ne chipe pas! Bien d’autres procédés, du reste, sont mis en œuvre par les jardiniers pour faire naître le backchiche : ; en VOICI quelques exemples typiques. Un amateur — mettons que le fait se passe en Chine — avait été chargé oïficiellement devfaire venirdes plantes pour um jardin impérial en même temps que pour lui Auvrecur de lenvorailsrt siassurer du bon état des tplamtesnetules remettre aux mains du jardinier chargé de les soigner. Par malheur, il en était inconnu et il ne lui fut en aucune façon pré- senté. Le jardinier crut sans nul doute avoir aïlfaire à un fournisseur taillable à merci — nous sommes en Chine, ne l’oubliez pas —. IT était apparemment de fort méchante humeur de ce que cet envoi vint déranger sa quiétude, et il le it bien voir. Malgré des instructions écrites précises, il planta dans des conditions si défectueuses qu’elles devaient amener la mort des plantes. Le fait fut signalé par écrit, avec précision, en temps utile ; 1l n’en fut natu- rellement tenu aucun compte. Le contraire eutierentn événement épatant. Pensez donc, un vulgaire pékin (nous sommes en Chine) avait osé critiquer les procédés de culture d’un fonctionnaire payé pour les connaître ! A présent, l'amateur est porté à penser que ce jardinier qui lui a faussement déclaré avoir déjà soigné une nom- breuse collection des mêmes plantes — voulait lui faire entendre qu'il lui fallait un backchiche pour assurer leur reprise. Eh, que ne l’a-t-1l dit carrément, on l'aurait donné de grand cœur, ce maudit pourboire, pour sauver les admirables spécimens qu'il a détruits. L'introduction de ces plantes avait déjà coûté assez cher à l'amateur pour qu'il ne regardât pas à quelques pièces de monnaie pour assurer leur santé ! Il y a lieu de croire que c'était donc le backchiche tacitement exigé : « Si tu ne me graisse tr — la patte, tes plantes mourront, et comme tu as dû garan- tir la reprise pour fournir ici, tu ne seras pas payé. » Voilà le raisonnement ou un autre analogue. G) Parfois cest une condition posée effrontément ; le jardinier arri- vant chez le marchand grainier : « Je viens m'entendre avec vous pour l'achat des graines dont j'ai besoin pour Hensrdiu, de M. Untel. Vous majorerez les factures dé tant pour cent, que vous me donnerez. Si non, vos graines He Seront pas, > C'est clair, net et précis, c'est déjà un grand mérite, et nous prélérons celui qui exige carrément une dime, mais fait pousser les plantes, à l'ignoble des- tructeur qui, par des procédés jésuitiques, dilapide dans un but caché, qui n’est peut-être pas celui que nous indi- quons, mais qui est en tous cas inavouable, une collection unique et impossible à réunir aujourd'hui! Nous pour- rions multiplier les exemples, car les procédés sont variés, mais nous prélérons donner la défense des inculpés qui sont en aveu sur toute la ligne. « Sabotage, disent-ils, pratique d’une souplesse infinie qui a pour but de dila- pider le capital de l'employeur ». Nous citons textuelle- ment Emile Pouget dans la Voix du Peuple : « À mau- vaise paie, mauvais travail... Berte tieuique delütte societe sabotage)... se manifeste souvent par une brensietde coulare..... HobCst pas césiretnte Ale) pemode de lûtte ouverte... HHNESt ASS DrAtiqQuEe en période de travail. » Pardon, citoyen, vous donnez là un fameux croc-en-jambe à la logique. Il faut dire « à s77au- yaise paie, faible travail >, car à mauvais travail corres- pondrait une paie en fausse monnate, et en autre C'est donc l’apologie du vol que fait Pouget. Il dit au salarié : « Le patron vous vole, c’est honteux ; volez-le à NOM LOU VOUS ferez ne action louable... et proli- table.» Pourquoi deux poids et deux mesures? De quelque facon que l’on envisage la question, il n'y a pas progrès moral chez celui qui raisonne ainsi; alors pourquoi Île (1) Ü paraît que nous nous trompons et que ce n’est pas une affaire de « matabiche ». Ce serait un grincheux à l'esprit étroit se vengeant, certain de l'impunité, sur des plantes qui n’en peuvent rien — destruction préméditée et systématique. — C’est donc du sabotage officiel qui mérite... de l’avancement. Eh, ami lecteur, ne riez pas. Il est, dit-on, coutumier du fait : quand son sabotage aura assez rasé où il est, on le déplacera — avec avancement bien entendu — afin qu’il aille saboter ailleurs ! C’est absurde, direz-vous peut-être. Réfléchissez pourtant : qui oserait briser l'avenir d’un fonctionnaire (chinois) instruit et capable — quand il veut — parce qu’une partie des plantes confiées à ses soins meurent de sa main? Alors, quoi? Eh bien, quelquefois il 1eço:t un suit, et puis... il récommence ! MN. de la R: { mn LOIS soutiendrait-on contre celui qu’il attaque ? Nous ne con- seillerons pas au patron de dire : « À saboteur, saboteur et demi », nous n'exprimons l’idée que pour la condamner sans tarder explicitement et complètement Nous exami- nerons plus tard les remèdes que la situation comporte. Voyons à présent le mécanisme le plus usité en cas de soustractions importantes pour la revente. Le fait est tout à fait indépendant de taux du salaire ce qui tend à prouver que le sabotage-coulage n’est une application du principe « à mauvaise paie, mauvais travail » que pour les besoins d'une cause « spéciale ». Chez les amateurs qui ont un jardin et des serres par snobisme, pour s’y promener sans voir, le jardinier qui désire soustraire a beau jeu. Il est assuré de la complicité tacite de tous ceux qui connaissent ses agissements et, au besoin, il achète le silence au moyen de quelques plantes ou de quelques consommations au cabaret Ses débouchés principaux, pour le placement de ses larcins sont presque toujours un Îruitier ou un horti- culteur ; exceptionnellement il vend à des particuliers. C’est du reccl, direz-vous, c’est un délit grave, un négo® ciant qui a un capital sérieux engagé dans son entreprise risquera-t-1l sa situation pour si peu ? Eh oui, c'est indé- niable, nous en connaissons plus d’un qui se livre à ce petit négoce. C’est cependant, je me hâte de le ‘diretune infime minorité des horticulteurs ; mais 1l y en a toujours assez pour que le jardinier qui veut se livrer à ce trafic ne soit pas embarrassé. D'ailleurs, le risque n’est pas bien orand. Ce tralic ne se fait guère qu'avec des plantes dites «de commerce ». Il y a un Jot de telle espece che horticulteur, on lui en apporte quelques-unes prises ail- leurs, il les dépote, il les taille ; qui les reconnaîtra ? II faut le flagrant délit ; comment en faire la constatation ? Il y a donc toute sécurité pour les coupables ; nous avons même vu plus haut que l’on fait l’apologie de leur acte ! La vigilance de l’amateur qui connaît ses collections est son seul garant. | Une autre méthode est employée par les jardiniers peu scrupuleux, même chez les amateurs les plus avertis. Si l’on s’aperçoitqu’une plante manque, et si l’on en demande la cause, ils répondent : « Cette plante est morte et jetée.» Ne vous y fiez pas trop. D'ailleurs il n’y a rien de plus instructif, sous tous les rapports, que de rechercher les causes du décès de ses plantes. C’est pourquoi nous avons 203 ne toujours tenu la main à ce que toute plante morte nous fût montrée avant d'aller au fumier. Enfin le dépotage est très employé pour masquer l'enlèvement. Il y a quantité de plantes qui se multiplient aisément au dépotage, et auxquelles cette opération de rajeunissement est salutaire. Vous croyez ainsi multiplier telle jolie espèce pour en faire cadeau à vos amis. Du tout, les rejetons ont disparu : quant à votre jardinier, il fait la bête, il ne sait pas, il n'a pas vu, peut-être que Monsieur «s’aura trompé». Si vous vous mettez en colère, vous aurez bien vite tort - si vous ne dites rien, on se moquera de vous et on recommencera impunément. Nous rapporterons une petite anecdote comme exemple de soustraction systématique [Il y a quel- HHetuarante ans un amateur belge bien connu en ce OV Une Superbe lorcerie d’ananas; mais ce niétait que bien rarement qu'il en pouvait apprécier les produits. Ceux-ci étaient fort peu nombreux, et le proprié- taire très absorbé par ses aïllaires industrielles n'avait pas le loisir de surveiller ses jardiniers. Etant un jour à Paris, il eut la fantaisie d'acheter un ananas superbe afin de le comparer aux siens. [l entre dans le magasin, ce fruit était une primeur pour la saison; cependant il s'étonne du prix élevé, sans toutetois le discuter. « Oh, Monsieur, lui dit- Oro CCS Cher, mais c'est un iruit extra, venant de la Piemmencuorcente beloe Comment belge, fait-il étonné. Oui, Monsieur, nous ne prenons ces fruits qu’à la meil- leure source, à la maison X..,»> Du coup l'ananas alla Honiemartenne, le fruitier venait de citer le nom dé son client belge de passage. L'amateur sortit, oubliant son achat (soidé d’ailleurs), prit le premier train pour la Bel- gique et, séance tenante, mit son jardimer à la porte. F1 le vilain patron, c'était mal récompenser un si louable « sabotage ». Le jardinier fla sans demander son reste. Si nous n’y prenons garde, dans quelque temps, au lieu de filer, il assigrera son patren pour cause de renvoi non motivé... et obtiendra gain de cause et indemnité. Nous ne prétendons pas que les opérations se passent toujours d’une façon aussi méthodique que le petit commerce inter- national de ce jardinier ; mais les faits de cet ordre sont bien plus fréquents qu’on ne le croit. Ils sont indépendants du salaire du jardinier et dépendants uniquement et direc- tement de sa mentalité : il existe tous les intermédiaires entre l’homme d'une probité parlaite et le cleptomane ' — 204 — tout à fait irresponsable, les deux extrêmes sont aussi rares l’un que l’autre ; mais les intermédiaires sont lécion ! Tout ce que nons’venons de dire (et ce n'estiqnmmes faible partie de la réalité) s'applique aux jardiniers actifs ; mais il y a aussi toute une catégorie de jardiniers qui ont toujours l'air aîlairés, esquintés, pressés, noyés de besogne et dont l'effet utile est toujours introuvable, quand on ne séjourne. pas auprès d'eux. Ce lait se rattacher des causes bien distinctes, dont les effets sont presque iden- tiques. Il peut y avoir — et c'est souvent le cas — manque d'organisation du travail à tel point que le jardinier entreprend plusieurs besognes à la fois, et recommence chacune 3 ou 4 jois avant qu'elle paraisse A mbtte faite. Celui-là, 1l faut le suivre pas à pas pour en obtenir un effet utile quelconques; il ne sera Jamais manœuvre sans initiative, mais bien dirigé, il pourra rendre de grands services. Il y a aussi une autre cause, plus difficile à combattre. Vous souvenez-vous, lecteur, de l'opinion des Javanais sur les singes ? « Les singes, disent-ils, sont des hommes, mais ils ne veulent pas parler, de crainte qu’on ne les fasse travailler >». Et bien, il y a aussi des jardiniers dont on pourrait dire quelque chose a’analogue : « Ils font la bête pour qu'on ne leur demande qu'une besogne simple ; ils font aussi semblant de ne pas savoir s’y prendre pour qu'on ne s'étonne pas du peu de besogne qu'ils font en un jour ». Mais voyez- les par hasard travailler pour eux, c'est toute autre chose. Ils deviennent subitement viis et adroits. C’est pourquoi nous nous relusons à avoir si mauvaise opinion de leur aptitude au travail, et nous croyons que c’est souvent de l’adroite simulation. Mais ce dernier cas est assez rare, car il faut que la duplicité l'emporte haut la main sur la sotte vanité, : Nous ne prétendons cependant pas qu’un mercenaire puisse atteindre au rendement moyen d'un cultivateur travaillant pour son compte. La différence de rendement a des causes multiples qu'il serait vain de cherchera supprimer. Elles sont de l'essence de l’homme et comme telles inhérentes à toutes les organisations sociales. I y aura toujours un écart entre la production de l’ouvrier et sa part de moyens de consommation ; que cet écart aïlle à divers facteurs — dont un patron —, ou uniquement au pouvoir qui assure les services publics, et la quotité — LOS — de cette part sera toujours l'objet des mêmes discussions auxquelles nous assistons. Maïs il ne nous paraît pas inutile, puisque nous vivons à la campagne au milieu d'une population agricole se livrant en grand à la culture maraîchère intensive, de fixer en parallèle ce que nous voyons produire chaque jour autour de nous, et ce que la moyenne des jardiniers exécutent. …_ L'exemple le plus extraordinaire que nous avons Mmécueillh eskcelui-ci: Un jeune père de famille, ouvrier de fabrique, de taille et de vigueur moyennes, a cultivé en 1906, sans l’aide d'aucun animal de trait, un hectare de légumes, tout en accomplissant à l'usine régulièrement ses semaines complètes. Comme nous lui disions que c'était ridicule de se surmener ainsi, il nous a répondu : HEniENeL CCtait trop, et, cette année (1907), je me vais plus à l'usine, mais comme je n’ai pas une occupation suffisante en cultivant un hectare de légumes, et que je ne puis trouver plus de terrain à louer, je colporte des denrées coloniales pendant trois jours par semaine ». Rendement exceptionnel, dira-t-on, qui ne prouve rien et surtout ne peut être généralisé ; d’ailleurs, quelle était la part de la femme dans le travail accompli ? D'accord, mais l’aide de la femme, délicate et soignant deux jeunes enfants, a été peu de chose, au dire du mari (nous le croyons sans peine ! !). Ne criez donc pas victoire pour écarter cet exemple de grande productivité. Les princi- pales raisons pour lesquelles il ne faut pas généraliser EM que Péxpémience n'a. duré qu'un an; 2° que cet homme, propriétaire de sa maison et d’un lopin de terre, travaillait pour son compte ; 3° qu'il n’est pas buveur et que son père est sobre également. Voyons à présent comment ce genre de combinaison de travail se généra- lise dans plusieurs villages de nos environs. De nombreux ouvriers d'usine, faisant régulièrement leurs 6 jours par semaine, cultivent chacun au moins un demi hectare dont une grande partie en chicons (witloof), c'est-à-dire l’une des cultures les plus absorbantes qui existent en Belgique. Naturellement leurs femmes interviennent, et leur travail aux champs est probablemeut une des raisons Îles plus importantes pour lesquelles la race se maintient si vigou- reuse ; mais elles sont loin de faire la moitié de la besogne. Ce n’est plus ici un cas isolé, puisque dans les communes _ considérées la culture du chicon s'étend sur cent hectares BDD = au moins, divisés en une infinité de petites parcelles. Il n'y a chez ces très nombreux agriculteurs aucun symp- tôme de surmenage plus apparent que chez la moyenne des jardiniers : même que chez les plus fainéants bâillant d'ennui à ne rien faire. La cause en réside peut-être dans ce fait que la moyenne tend à exécuter toujours le maxi- muim de travail dont elle est capable, mais que la répar- tition seule varie. 51 les heures dites detravailssons consacrées au repos, il y aura presque toujours compen- sation en dehors de ce temps. Les exemples sont nom breux et faciles à trouver : un jardinier qui ne travaillait que deux jours tout au plus par semaine, braconnait durant presque toutes les nuits. Mais nous n 'amplifierons pas Sümice SUjJOLEL. € Si, au contraire, les heures dites de travail sont consacrées à une besogne normale, variée et peu fatigante, comme c’est le cas la plupart du temps dans le jardinage allié à l’horticulture, il y aura détente et repos réel en dehors de ce temps. IÏ nous paraît lozique de tendre vers ce but. Mais revenons à nos exemples, en voici un dernier qui n'est plus collectif. Un maraicher qui aménage pour son compte un peu plus d’un demi hectare de culture intensive, soigne en même temps notre potager et notre wild-sarden (4 hectares) beaucoup mieux que tous les jardiniers diplômés ou non que nous avons employés. Cet homme est loin d'être un colosse, il est de complexion plutôt délicate et nous présumons qu'en ne viendra pas soutenir qu'il s’esquinte dans notre jardin pour aller se reposer quand il travaille pour son compte!!! L'état prospère de ses cultures témoigne du restequ'iln'en est pas ainsi. Mais il a de la pratique, il aime son métier, ik apprécie d’être bien traité et il met son point d'honneur à ce que nos cultures et notre jardin soient mieux en ordre que du temps des stupéhants jardiniers diplômés qui l'ont précédé chez nous. Il met aussi son point d'honneur à ce que nos cultures soient aussi soipnées que Îles siennes et que celles des autres maraîchers voisins. Quant au côté dépense, .1l s'est réduit de telle facon que nous sommes, hélas ! mes chers amis les jardiniers, bien au moment de CONSHIreSe que c'est parce que nous payions beaucoup trop que nous étions si magistralement saboté ! Nous pourrions multiplier aisément ces exemples, et en produire des douzaines avec noms et détails circonstan- ciés ; mais nous croyons que ceux qui précèdent suflisent CE, Air F PEN L£ eds De er canéib dns 5 à à gt rietd à x : ; + | | 8 9 ? pour les personnes qui jugent sans parti-pris. On nous dira sans doute : il y a un abîme entre celui qui organise sa besogne comme il l'entend et celui qui doit obéir à Monsieur, Madame, les enfants, les amis, le cocher, la cuisinière, à qui encore, aux chiens, aux poules, etc. etc., et nous allions oublier, aux exigences des plantes elles- mêmes, ce-qui est le comble des ignominies ! Pour notre part nous n avons jamais rencontré un jardinier qui fut disposé à se laisser surmener (il est vrai que nous n'avons jamais essayé), n1 à se laisser commander par trente-six personnes; mais ce que nous avons constaté à de très nom- breuses reprises ce sont des jardiniers enclins à une espèce de mensonges des plus perlides : voici en quoi ils consis- tent. Le propriétaire dit à son jardinier : mon ami, je dé- sire que vous jassiez tel ouvrage. Oh, Monsieur, avant de partir, Madame m a fait dire par le cocher d’exécuter telle autre besogne. Le premier mouvement est de protes- Ænébdetdire que cest impossible : puis on réfléchit : si pourtant c'était vrai, on se sent un peu ridicule et agacé et lon dit : c’est bon, faites. Quand Madame rentre, on apprend qu'elle n’a rien dit du tout, et la joie est dans tout le personnel s’il peut se douter qu'il en est résulté quelque mot aigre-doux. Pendant ce temps, le jardinier riant sous cape a fait ce qu’il voulait, ou rien du tout! On se promet Pien de n'yêtre plus pris ; mais voici que du plus loin qu'il vous aperçoit il vous interroge : Monsieur, puis-je faire ceci ou celà ? Vous pensiez à un travail plus utile et plus urgent et vous protestez. Ah, fait l'autre cauteleuse- ment, c'est que Madame avant de sortir avait dit... Ou bien Monsieur cède une seconde fois, et voilà son autorité entamée, sinon détruite, ou bien il se rebifle, tranche et nmesecuten cequil veut. Dans ce dernier Cas, soyez cer- tain, mon cher Monsieur, que par un hasard absurde, Madame vous apprendra en rentrant que, bien vrai, cette fois elle a indiqué cet ouvrage. et elle pensera (si elle ne le dit) qu’il est vraiment désagréable que pour une seule et unique fois qu’elle donne un ordre, on s'empresse de l'an- nuler, que son prestige en souffre, qu'elle passe pour rien dns sd propre maison, etc., etc. Brei, il y a de l’orage dans l'air, on le saura et l’on en fera des gorges chaudes. Il y a des douzaines de variantes à cet insidieux procédé, et bien fin qui n'y coupe pas un jour ou l'autre. C'est bien souvent là ce que les jardiniers appellent «étre commandés — 9208 — par trente-six maîtres ». À les entendre ce sont tous de petits saints persécutés. Soyez sûr que pendant que Mon- sieur et Madame échangent des pensées peu agréables, le jardinier trinque joyeusement au cabaret avec des amis, ou fainéantise dans un coin pendant que vos serres se dessèchent ou brûlent au soleil, et que les mauvaises herbes éparpillent leurs légions de semences danses carrés du potager. | Enfin nous dirons un mot de l'habitude d'aller à toute heure au cabaret. Dans une propriété de quelque étendue, qui comprend des bois, des serres et un potager, rien n’est plus aisé que de se dissimuler, et il est toujours facile d'aller passer une heure au cabaret, puis de revenirse montrer en s'épongeant le front, sans que l’amatéur se doute de l’absence momentanée. Us jardinier qui travaille seul éprouve le besoin de causer avec des camarades ; c'est bien légitime et, ma foi, il ne peut guère en trouver ailleurs qu’au cabaret. Mais l'abus vient vite: on y boit, et l'on diminue d'autant sa faculté de travail; on y retourne pour « se donner des forces ». On y dépense son argent et sa santé, puis on s'y endette, car la ménagère vigilante ne veut pas augmenter la part del argent de poche Que faire alors pour payer la boisson ? Il faut bien avoir. recours à quelqu une des opérations illicites dont nous avons parlé. Ainsi tout s'ench îne : la paresse, l’intempé- rance et le vol sont quasi inséparables. Le jardinier qui a mus le doigt dans l’engrenage y passe très souvent tout entier ! Ceux qui sont la proie de ce cortèse demicessonse ils plus heureux que les honnêtes sobres et laborieux ? Hélas ! non , 1s sont mécontents de tout. et ilsSrendenr leur famille malheureuse : c'est pourquoi 11 faut soeenpes d'eux, malgré eux, pour améliorer leur sort Déeneus troisième article, nous examinerons s'il existe des remèdes elhcaces pour combattre les défauts de la situation que nous avons essayé d” exposer. (À SULECE [IDENTIFICATION Phyllostachys bambusotdes, Sieb.-et Zucc.— 7711047408, RAMIÈREESS Dans le « Synopsis plantarum œconomicarum universi repni japonici, auctore D: deSiebold >, nous trouven p.14, Ne latmenton snyentes « N° 17 — B. matake, Japon (V. M) ——— 209 — « Soboles suppeditant baculos quæsitos, ac culmi junio- «res victum ; adulti ad aedilicandum, fabricandumque « vulgo adhibentur. » Tout ceci s'applique parfaitement au Ph. Quilioi Riv. qui est sans aucun doute l'espèce connue au Japon sous le nom vulgaire de #7a-1ake. 11 est donc certain que Siebold a connu le Ph. Quiliot, Riv. pendant son séjour au Japon; deplus il dit qu'il la vu vivant (v. v.). On peut en con- cure quullardécrit comme toutes les autres espèces citées dans son Synopsis — dans l'ouvrage qu'il a publié en collaboration avec Zuccarini dans les « Abhandlungen de Munich en 1843. Or, si nous examinons les descrip- tions qu'y donnent ces auteurs, nous devons admettre, par voie d'élimination, que la description de Ph. bambusoides ne peut s'appliquer à aucusñe autre espèce du Synopsis que celle reprise sous le N° 17: Bambos matake. On peut con- sidérer ce qui précède comme une présomplion de croire que Ph. bambusoides = Ph. Quiliot ; mais il y a plus, il y a une preuve directe dont nous croyons pouvoir tirer une certitude. L'herbier de Zuccarini, conservé à Leyde, contient un échantillon Îleuri et feuillé de Ph. bambusoides, Sieb. et Zucc. Nous en avons examiné une portion à Kew. Or, cette portion est identique aux échantillons fleuris et feuil- lés dénommés en manuscrit Ph.bambusoides = Ph. Quilio1 — na dake par le D' T. Makino, professeur à l'Université de Tokio. Ces échantillons sont contenus dans l’herbier de Zurich. Nous ne revendiquons donc nullement la priorité décene identiicaton dont l'honneur doit rester au D! Makino ; mais nous avons cru bon d'indiquer Îles raisons sur lesquelles nous l'’appuyons. Elles n'ont pas encore été publiées. Nous pensons du reste qu'il sera fort difhcile de faire abandonner le nom de Ph. Quailioi qui est à présent adopté partout en Europe et en Amérique pour désigner la grande et belle plante que Sieb. et Zucc. ont décrite sous le nom de Ph. bambusoides 1 nous semble cependant que ce serait désirable. [1 nous reste à parler succinctement des plantes dé- crites par les principaux auteurs sous le nom de Ph. bam- busoides Sied. et Zucc. 1. MIQUEL, dans son « Prolusio flo. jap. », s'exprime Hnednlipire 205 au sujet de Ph. bamb. Set 2: « Folia ..….,.. usque pede longiora, 3 poll. lata, vel 3/4 en. RO 2e — 1/3 pedis longa...……. » Nous croyons inutile de citer plus amplement son texte pour prouver que cet auteur n'avait pas le Ph. bamb. S. ét Z devant les yeuxen écrivant sa description : les termes cités plus haut s’ap- pliquent très probablement à une plante n’appartenant pas au genre Ph 2. FRANCHET et SAVATIER. Dans leur « Enumeratio plant. in Jap. »... etc., le D' Savatier dit à propos de PH. bamb. S. et Z.:« Les feuilles sont très souventbendees « d’une large bande blanche ; on les trouve dans cet état « mélangées à d'autres tout à fait vertes sur le même « rameau ». Il est évident qu'il y a encore ici erreur de la part de cet auteur, et que sa phrase se rapporte très pro- bablement au Sasa albo-marginata Makino et Shibata. 3. MUNRO: La plante que cet auteur deécabt (voyez son texte) ne peut pas être identiliéeavec Ph. Quilioi Riv. Sans aucun doute le général Munro a confon tu plu- Sieurs. plantes sous le nom de Ph. bamb. Sue A/mRRIES échantillons étiquetés de sa main dans l’herbier de Kew ne le prouvent que trop | 4. FREEMAN MITFORD. La plante que Lord Redesdale décrit p. 155 de son excellent livre n’est pas non plus celle de Sieb. et Zucc. Nous avons nu l’examiner à Kew, et nous en possédons à présent deux divisions. Nous pensons qu'elle devra rentrer dans le genre Arundinaria et qu’elle est assez voisine de À. fastuosa. 5: SIR ERNEST SATOW. Voyez le texte de cephariehs à la p. 46. La plante qu'il y mentionne sous le nom de Ph.bamb. n’est certes pas non plus celle de Sieb. et Zucc., ni celle d'aucun des auteurs précédents, pensons-nous ; est probablement un Arundinarix. 6. GAMBLE. La plante décrite p. 27 de cetvesctens auteur n'est certainement pas celle de Sieb et z2me D'ailleurs, M. Gamble le reconnait dans une lettre citée par Sir D. Brandis dans « Indian Trees » (p. 667). Gamble dit que sa planche 27 n’a pas été exécutée. d’après“lies échantillons qui ont servi à sa description ; mais qu'elle a été faite d’après un échantillon recueilli à Hong-Kong et conservé -dans l’herbier de Calcutta. Nous devons mentionner que cette planche ressemble étonnamment à l'inHoréscenceren épis de-hoire PerHbeseese un L'effet du froid sur les Bambous. L'hiver 1906-7 a été marqué par une période de froid plus intense et plus longue que les précédents. Il a gelé sans interruption du 20 janvier au 10 février 1907. Bix fois, au cours de ces trois semaines, la température EST descendue au-dessous de — 10° centigra des ; le minimum absolu a été chez nous de —- 11.5°,et la nuit la plus funeste a été celle du 22 au 23 janvier pendant laquelle le thermo- mètre s est abaissé à — 11.3° par grand vent desséchant. Durant les quinze derniers jours la neige a partiellement couvert le sol. D'abord en couche mince et continue, elle s’est peu à peu évaporée ou fondue au soleil et quand le dégel a commencé elle couvrait à peine la moitié de Îa surtace du sol. C’est donc un coup de froid sérieux par la durée et l'intensité. (Il parait avoir été plus violent dans presque toutes les autres parties du pays). Le 10 février au matin, au moment où le dégel commençait, nous avons _ mesuré en divers points l'épaisseur de la couche gelée, et voict ce que nous avons constaté en sol sablonneux : ° En sous bois horizontal, sous de grands arbres à iles caduques, 4à 5 centimètres de feuilles sèches sont congelés, puis, suivant les endroits, 2, 3 ou 4 centimètres de terreau de feuilles, au-dessous le sol n'est pas gelé. La neige n’y avait recouvert le sol que pendant très peu de Que ° Dans de grands massifs de bambous où les feuilles Po de ces plantes constituent la seule litière couvrant lesol, 4 à 5 cent. de ce terreau léger sont gelés au versant Sud-Ouest et 10 cent. au versant Nord. 3° Dans une prairie, en beaucoup d’endroits où l’herbe nou fauchée à l’automne est couchée et forme une épaisse litière, le sol n'est aucunement gelé sous cette couverture bassée par les pluies et la neige D Pr lHère de levilles sèches placée au commence- ment de décembre pour protéger les rhizomes des bam- bous, est gelée au maximum jusqu'à 10 cent. de proïon- deur dans les endroits les plus découverts. M Édierre:d. un talus sablonneux incliné à 45° et tourné au Sud n’est aucunement gelée: une paille y pénètre aisément. Ce talus modérément humide est couvert en cette saison d’une herbe courte et rare ne formant pas litière. raate 0 MS 6° En sol découvert et nu tourné au Sud-Ouest,en pente douce, la couche gelée mesure 10 à 12 cent. 7° En terrain découvert, cultivé en poireaux, 1lesène ment inchne vers l'Ouest elle mesure S5teene 8° En terrain découvert, incliné au Nord etle mess Centre m0) Ces diverses observations, qui ont précédé de très peu de temps le début du dégel, sont relevées sur un espace de moins de 30 hectares de sol sablonneux. Cependant en un point Ja-tèrre n était pas gelée du tout et'ailémmenes épaisseurs atteintes pir le gel ont varié jusque dans la proportion de 1 à 15. (Après 3 semaines de gelée |) Il résulte de ces observations que sous une litière de feuilles de 10 cent. d'épaisseur aucun rhizome n'a subr l’eilet de la gelée au cours de l’hiver dernier 145p44e aérienne de nos bambous n'a reçu aucune protection, et sa résistance a varié autant Suivant l'exposition des plantes que suivant leur espèce. Voici le-résumé de nos observations à ce sujet : A. PHYLLOSTACHYS bambusoides, Sieb. et Zucc. ie Quilioi, KR.) ° En sol sec horizontal, dans un angle de bâtiment Sen au Sud-Ouest, une plante garnie de feuilles depuis le niveau du soljusqu'à 15 m. de hauteur (sopieds anglais). Nous avons vainement cherché une seule feuille atteinte. En sol sec horizontal, deux plantes ne dépassant pas huit mètres de hauteur, placées à proximité de massifs d'arbres à feuilles caduques, ont très peu demenmEes atteintes sur'les jeunes tiges seulement [lentes même de deux autres grandes plantes placées en sol un peu humide légèrement incliné au Nord. 6 (Le) 22 En solitries humide un peurineline tm ee une plante assez étendue et compacte a perdu lés 2/3 de son feuillage : toutes les fouilles et beaucoup de branches abritées à l'intérieur de la toufje sont gelées. 4° En sol un peu humide et incliné au Sud-Ouest, 25 jeunes plantes ne portant que des tiges poussées tard en 1906 ont de 20 à 50 °/, des feuilles gelées. ABS, Ph. bambusoides var. Castillon. En sol un peu humide, horizontal avec insolation insuffisante, deux plantes ont perdu tout le feuillage des tiges de 1906, ou partie du bois de ces chaumes, et 1/2 des feuilles des tiges plus vieilles. PPS v se" VAR I DU VAT, + B. Ph. mitis, Rivière. ME -OlSeC, un peu incliné au Sud-Ouest une plante ne dépassant pas 8 mètres de hauteur a très peu deneuilles lévcèrement atteintes et seulement sur les tiges poussées en 1900. 2% En sol un peu humide, horizontal, deux plantes. Emme Nde 14 mètres de hauteur, n’a presqu'aucune enmiCitteinte l'autre, de 6. à 7 mètres, a DÉTHIErORE 2504 des leuilles des chaumes poussés en 1906 ; très peu de ieuilles sont un peu grillées sur les chaumes plus vieux. … 3° En sol sec incliné au Nord, une plante de 6 mètres a presque toutes les feuilles des tiges de 1906 atteintes, bas des jeuilles des tiges plus weilles un peu grillées. nn solitres humide un: peu incliné au Sud, une srande plante très compacte a perdu les 34 de son ieuil- lage : toutes les feuilles et beaucoup de branches abritées à Pintérieur sont gelées. Cette plante est cependant en plein “Hetites bien protésce au Nord et à l'Est par des Éorcens lle Se trouve à dix mètres environ du n° 1 qui a si merveilleusement résisté, quoiqu'il ne soit pas protégé du tout. 5° Trente jeunes plantes dans les conditions du 4° de Ponbde 102", des ieuilles partiellement atteintes. GP miridi-slaucescens, Rivière. 1 Deux plantes en sol sec, deux en sol humide, hori- zontal pour les 4. I faut beaucoup chercher pour décou- vrir quelques feuillés un peu atteintes. 2° Deux plantes en situation analogue, mais trans- plautées en avril 1906, ont 1/4 environ des feuilles atteintes. 3° En sol un peu humide incliné au Nord, trois plantes baby des feuilles orillées. HE column peu humide incliné à, l'Ouest, sous couvert léger, une plante a perdu 1/2 de son feuillage. sh Dixjeunes plantes comme au 5° de B. DSP} iolascens, Rivière. Don colhumicde liblement inchné au Nord,/sune plante offre nn feuillage absolument intact sur 10 mètres de hauteur. 2° En même sol incliné au Sud-Ouest, une plante de 6 mètres de hauteur n’a que très peu de feuilles atteintes. 3° En sol sec un peu penchant vers le Nord, une | grande plante a perdu au moins un 1/4 de son ieuillage. | 4 Vingt jeunes plantes dans les conditions du 4° de A ont très peu de feuilles atteintes. | É.--Phlexnosa, Rivière ) Sur une plante établie depuis peu en sol humide hori- zontal, nous n’avons pu trouver quelques feuilles atteintes que sur les tiges sorties en octobre dernier. F. Ph:sulphurea, Rivière {Ph:-milis var. A (R2) Ede 2°) 1° En sol un peu humide incliné au Nord, une plante vigoureuse n’a que de très rares feuilles un peu atteintes. | 2° En sol sec horizontal, dans un angle de bâtiment | ouvert au Nord-Ouest, une plante de 10 mètres de Î hauteur, soufirante depuis son arrivée du Midi, a perdu 1/5 environ de son feuillage. 3° 39 jeunes plantes dans les conditions du 4° de A ont très peu souffert. Gêtte espèce s ‘est donc montrée très résistante. a Ph. nigra, Munro (Ph. puberula, var nigra.) ; ° En sol sec horizontal, trois plantes ont leur feuil- | ie intact. | 2° En sol sec penchant un peu au Nord, une plante a | très peu de feuilles atteintes. | 3° 50 jeunes plantes dans les conditions du 4° de À | ont très peu souilert. FER 3 . Ph. aurea Rivière. ° En sol un peu humide horizontal, trois plantes | n presque pas de feuilles atteintes. | 2° En sol un peu humide incliné vers le Nord, deux Ë plantes ont 1/2 à 2/3 des feuilles grillées : toutes celles de l’intérieur des toulles serrées. 3° En sol humide incliné vers le Sud-Ouest, une plante a 1/4 des feuilles atteintes ; à l’intérieur de la ‘toulle. » 4° 15 jeunes plantes dans les conditions du 4" de À ont peu de feuilles grillées. 4 : Ph. pubescens, H. de L. 4 En Solsec horizontal, une plante garnie de feuillage depuis le sol jusqu'à 16 mètres 50 de hauteur (56 pieds). À n'a pas une seule feuille atteinte. | L 2° En sol un peu humide, horizontal, une plante subis- k sant son premier hivernage en pleine terre en Belgique a 3 presque toutes les feuilles grillées sur les tiges poussées'en — 215 — 1906 ; mais sur les vieilles tiges presque toutes Îles feuilles sont intactes. 155, Ph. pubescens var. heterocycla. Une plante en sol sec horizontal a son feuillage intact sur les vieilles tiges ; les jeunes tiges de 1906 ont perdu leur feuillage. K. Ph. puberula var. Henoni et var. Boryana, qui ont ileur1i, ont très peu de feuilles ; elles sont parfaitement intactes. | K&1S., Ph. species (var. de Ph. puberula à tiges striées, paraissant cannelées). Une plante a le feuillage absolu- ment intact. L. ARUNDIIVARIA fastuosa (Mitiord) H. de L. Une plante jeune encore, ne dépassant pas 4 mètres de hauteur, en sol sec horizontal, a merveilleusement résisté : 1/4 des feuilles ont l’extrémité grillée ; mais pas une seule n’est entièrement morte. Cependant c'est son premier hiver en pleine terre, et la plupart des tiges datent de l’été dernier. ME Æ4 Japonica, Sieb. et Zucc. 55 plantes dans toutes les conditions de sol, d’exposi- tion, de vigueur indiquées pour les espèces précédentes se sont montrées de résistance égale : elles ont toutes eu très pen de jeuilles atteintes sur les vieilles tiges ; mais presque toutes les feuilles couronnant les tiges de 1906 sont grillées. N. À. Simoni, Rivière et var. 1° Toutes nos vieilles plantes ont fleuri et ne peuvent guère servir de criterium ; cependant elles ont perdu très peu de feuilles et ont recommencé à ïileurir dans la 2° quinzaine de mars. 2° Quelques douzaines de semis placés à l'abri des vieilles touftes ont été gelés jusqu’au ras du sol et la moitié environ repoussent. ; 3° De 250 semis hivernés en pleine terre sous châssis, environ 100 repoussent. 4° 250 semis ont été hivernés en pots en serre iroide ; 2 °/, seulement sont morts pendant l'hiver. v/ O. À. ñitida (Mitiord). Deux plantes placées en sol sec horizontal ont conservé leur feuillage intact. Les feuilles sont restées étroitement roulées pendant toute la saison iroide. — 210 P. À. marmorea (Mitford): À. Fortunei, Rivière. Toutes les parties exposées à l'air sont gelées ; même les chaumes. 240 Q. À. auricoma, À. nagashima, À. nana (Mater). En terrain sec horizontal ont 1/3 à 1/2 des feuilles grillées. R. À. macrosperma, Michaux, et À. ruscifohia sont intacts en terrain sec horizontal. S. À. disficha, presque intact sur versant Smd#ete complètement gelé sur versant Nord. 1. BAMBUSA quadrançsularis, Fenzi, est gelé jus- qu’au ras du sol et n'est pas fait pour la pleine terre en Belgique. U. SASA paniculata forma nebulosa, Mak. et Shib., en sol humide a quelques feuilles un peu atteintes. V. Sasa albo-marginata jorma minor, Mak. et Shib., est intact. W. Sasa tessellata a la moitié de son feuillage gelé. EE ; PRINCIF ES BE: CULTURE Il résulte de ce qui précède que : 1° l'excès d'humidité du sol pendant l'hiver est très préjudiciable à presque toutes les espèces éssayées. Cependant 4: Japomea, te viridi-glaucescens, Ph. jlexucsa et surtout Ph. violascens font exception. Ce dernier s'est même montré plus résis- en sol humide que partout ailleurs. ° Presque toutes les espèces soufirent beaucoup sie rire en sol incliné au Nord, parce qu’elles y poussent plus tard, avec plus de lenteur, et que les tüigeswssome moins aoûtées. Ce fai: met en lumière l'influence consi- dérable de la chaleur de iond:; car, sur versantalesese ment incliné au Nord, l'insolation du feuillage est la même qu'ailleurs, mais le sol s’y échaufie moins. Cette différence quis applique à la partie souterraine seulement a cependant une répercussion évidente et considérable sur la v égétation aérienne, tant sous le rapport de la vigueur et de la rapidité de croissance que pour sa résistance aux intempéries. Par cons :quent, plus un climat est chaud en été, c'est-à-dire plus lc sol es! échauité pendant la période de pousse, et plus les plantes acquerront de résistaneerà la gelée. Pour augmenter la vigueur et la résistance des bambous, il faut donc favoriser par tous moyens la chaleur M2 re de fond. 3° [1 est évident que pour chaque tige le premier hiver est bien plus à redouter que les suivants, parce que généralement en Belgique elles poussent tard et n'ont pas le temps de terminer leur évolution pendant notre été court et froid. 4° Nous avons constaté que tout l’intérieur — feuilles et branches — de nos massifs étendus et com- pacts a bien plus souffert que leur extérieur, ou que l'en- semble des plantes de peu d’étendue. Ceci nous conduit à énoncer le principe de culture suivant : Une plantation de bambous doit étre tenue assez claire pour que le soleil puisse en atteindre et mûrir tout le feuillage. Il faut donc s'attacher à créer des futaies claires et non des fourrés denses. Il faut cependant que les rayons du soleil n’attei- “em pas tie Sol'aux pieds des tiges. Pour arriver à ce résultat, l’éclaircissage des futaies de bambous s'impose en Belgique comme au Japon, et comme partout. Cette opération comprend : A) l'abattage de toute tige âgée de plus de cinq ans ; B) la suppression de tous les turions faibles, ou trop rapprochés les uns des autres, ou trop tardiis. Cette suppression doit être pratiquée quand les plantes tracent depuis 2 ou > ans ; jamais avant. Il faut enlever les jeunes turicens dès leur apparition, afin de concentrer aussitôt que possible toute l'énergie de la plante sur les chaumes que l'on laisse pousser. Ce n’est que par l'observation stricte de cette règle que l’on par- viendra à obtenir de grands chaumes en Belgique : une plante abandonnée à elle-même n'y tardera guère à mani- ester des signes de décadence. Le coup de froid de janvier-février 1907 est le plus intense et le plus long que nous ayons enregistré depuis l'hiver 1894-95. Il nous permet donc d'apporter de nou- veaux éléments au classement des trente espèces que nous cultivons en pleine terre. 1% GROUPE. Plantes qui, ne craignant pas un sol humide même pendant l'hiver, n’ont pas perdu de feuilles sur les chaumes âgés de plus d'un an, et dont les tiges poussées en ;906 n'ont pas perdu de rameaux. Ph. flexucsa, violascens, viridi-glaucescens ; À. Japo- nica ; Sasa paniculata nebulosa, albo-marginata minor, Sasa borealis. Ph. violascens exige même un sol humide pour acquérir toute sa résistance au Îroid. 2me GROUPE. Plantes préférant, ou exigeant, un sol sec — 218 — vendant l'hiver, qui se sont montrées d'une résistance éoate à celle du 1#éroupe. Th. bambusoides { Quilioi), puberula et ses variétés {Henoni, Boryana, fulva, nigra, nigra-punctata), pubes- cens, Sulphurea,aurea; À.nitida, ruscifolia, macrosperma. 3% GROUPE. Plantes qui, préférant un sol sec pendant l'hiver, ont perdu une faible partie de leur feuillage sur les tiges âgées de plus d’un an, et parfois des rameaux des tiges poussées en 1906. | Ph. pubescens var. heterocycla, mitis, A. fastuosa, Sunon: et ses variétés, 2agashima, nana. 4" GROUPE. Plantes qui, en terrain sec, ont euvteur feuillage assez fortement endommagé par la gelée. Ph. barbusoides-var. Castiulloni; A. auricoma, dis- ficha, pygmaea ; Sasa tessellata. Les autres espèces ont eu, non-seulement le feuillage, mais même au moins une partie des chaumes gelés ; leur culture n’est donc pas à conseiller en plein air en Bel gique ; par exemple : À. Fortunei, marmorea, anceps; BP. quadrangularis. NOT FES" DIOECGETOURS OBSERVATIONS sur la floraison de M/axullaria luteo-alba. Nous possédons une plante de cette orchidée depuis environ 10 ans; elle n’a pas cessé de prospérer et de pousser très vigoureusement ; cependant la iloraison en a été très irrépulière. 1° En février 1901, nous avons observé une première floraison ; la touile s’est couverte de 27 grandes fleurs au parfum délicieux. Au cours des années suivantes, malgré une végétation excellente et des soins toujours pareïls, nous n’avons pu obtenir aucune fleur. 2° En 1906, quelques boutons se montrèrent en février, mais ils séchèrent sans qu'aucun arrivât à un complet développement. 3° Enlin, en mars 1007, 29 boutons se montreèremeer 27 fleurs s'épanouirent (un limaçon à mangé 2 boutons presqu'au moment de l’anthèse). En même temps une plante de cette espèce se couvrait de ileurs chez un hortr culteur de Mons ; mais nous n'avons pas pu obtenir de renseignements sur la date de sa précédente floraison. Nous appelons l'attention des amateurs et des horti- LH À ‘ L L 5 à L culteurs afin qu'ils fixent, si possible, leurs souvenirs et qu ils veuillent bien nous dire si le Maxillaria luteo-alba fleurit ordinairement chaque année, ou bien s’il y a habi- tuellement un assez long intervalle entre deux floraisons. Dans « Indian Trees », Sir D. Brandis fait remarquer que dans l'Inde plusieurs espèces de Strobilanthes ne fleuris- sent que tous les 5 ou 6 ans. Il ajoute que dans les forêts d'Europe certaines essences ligneuses paraissent ne fructi- fier qu'à d'assez longs intervalles. On sait que les bambous se comportent en général de la même facon Il semble intéressant de grouper les observations se rapportant à ces faits, surtout quand il s’agit de familles, de genres ou d'espèces pour lesquels on n’a pas encore signalé la pério- dicité pluriannuelle de la fructification. Nous espérons donc que nos lecteurs voudront bien signaler les faits se rapportant à des floraisons périodiques mais non annuelles. Nous serions reconnaissants à nos confrères de la presse horticole s'ils voulaient bien reproduite notre question et relater les renseignements qu'ils pourraient obtenir. COMMENT l'arbre support tue parois la liane qui l’en- vahit. Vers 1880, à l’'Ermitage, un très gros lierre enlaçait un peuplier du Canada Au niveau du sol, le lierre creu- sait un sillon profond dans l’empatement de l’arbre. Peu à peu le peuplier développa à droite et à gauche du lierre deux contreiorts puissants qui, en quelques années (dix où douze environ), enveloppèrent la base de la liane, l’étreignirent avec tant de force que celle-ci fut étouffée cmotrut. Lelierre mort iut enlevé ; le sillon laissé par sa disparition se combla peu à peu et aujourd’hui nulle Héee exteneure nest visible sur lertronc du peuplier. BEÉmle Seul exemple. de cette autoprotection qui soit venu à notre connaissance. Nous possédons beaucoup de vieux lierres sur de gros arbres ; tous ces supports, s'ils né meurent pas, brisent les rameaux anastomosés des lHémes qui les enlacent, et écartent le pied des lianes, Mais aucun autre ne cherche à l'envelopper pour l'étrein- dre et l’étouffer. Nos lecteurs ont-ils connaissance de faits analogues d’autoprotection ? OBSERVATIONS sur la floraison des jeunes conilères. Cupressus funebris var. fastigiata. Graines récoltées à Vérone (Italie) en 1897, semées en serre au printemps NLAOSS suivant, plants (30 environ) conservés en pots et hivernés en serre iroide. En 1901, observation de quelques fleurs mâles ; en 1902, très nombreuses fleurs mâles sur la plu- part des sujets, et apparition de quelques cônes femelles ; à partir de 1903 abondante floraison sur la plupart des pieds et récolte de quelques cônes contenant des graines fertiles. Un certain nombre d’arbustes (1/3 environ) n'ont jamais fleuri. Mis en pleine terre en mai 1906, 1/3 environ ont bienrésisté à l'hiver dermer: les autres -sontmens ou endommagés. Ceux qui ont bien résisté se sont pour la plupart couverts de cônes mâles et femelles en mars dernier ; mais ceux-cr ont été détruits parwlesMasieess d'avril Au moment de leur mise en-pleine"terme/ees arbres avaient de 1 m. 50 à 3 m. de hauteur. Juniperus bermudianum. Graines récoltées à Pallanza (Italie) en 1897, semées et traitées comme les C. funebras; environ 20 plants. En 1901, observation de quelques fleurs mâles ; en 1902 et 1903, assez nombreuses fleurs mâles sur la plupart des sujets. Au cours des années sui- Vantes, le nombre des. fleurs diminue; nous armee jamais observé de fleurs femelles. A partir de 1906, il n’y a plus de floraison. Mis en pleine terre en mai 1906, très peu de sujets ont en partie résisté à Phiver dermentses arbustes avaient de 1 m. 20 à 1 m. 80 de hauteur. Cryptomeria japonica. Graines récoltées à Locarno (Suisse) en 1897, sermées et traitées comme les hpreess denñtes espèces; environ 10 plañts:ÆEn 1901, lee plants, hauts de o m. 40 à o m. 50, donnent déjà tous des leurs mâles et certains quelques cônes femelles qui ne nouent pas. En 1902, tous ‘Sont: couverts devtleurssdes deux sexes et produisent en abondance des graines fer- tiles. Mis en pleine terre en i904 et 1905, ils ontprèsque tous cessé de fleurir. Il ne faudrait donc pas dire d'une façon générale, comme on l’a écrit dans un journal horticole belge que Les coniières ne produisent des graines qu’à un âge avancé. NEC RO LOGE Sir THoMAs HAMBURY. Le Commandeur, comme on l'appelait familièrement à la Mortola, est mort. Enciéantdeicelebre crhadmimble jardin de Vintimille (Italie), Sir Hambury avait réalisé le rêve d’un nabab br e 2e er éiite as, Se A Cnil Si " CRE 2 ue Ode. savant amateur d’horticulture et généreux philanthrope. Avec une inlassable persévérance et un grand savoir secondés par de grandes ressources, Sir Hambury avait réuni dans un site ravissant, sous un climat excellent, cinq mille espèces végétales recueillies dans le monde entier. Sa collection de plantes succulentes est remar- quable entre toutes par le nombre des espèces et la beauté des spécimens. Au cours des dernières années, la collec- tion des bambous s'est beaucoup enrichie ; quelques espèces y prennent un beau développement ; d’autres nous ont paru des spécimens fort rares ou uniques en Europe. Il serait grandement à désirer qu’un jardin d’une elle valeur, au point de vue de l'instruction des bota- pistes d'Europe, et d’un accès si facile pour eux, ne fut jamais morcelé ou désafiecté. Nous formons le vœu qu'il soit un jour transiormé en jardin botanique international. Le Proïesseur D'phil. SIR DIETRICH BRANDISK.C.J.E. =, ED EFdinborough), PF. RG. S. Ex-Ins- pecteur général des forêts de l'Inde anglaise, est mort le 29 mai dernier à Boon (Aïlemagne) dans sa 84° année. Nous présentons à Lady K. Brandis et à sa famille l'ex- Me-ciIon de nos sincères condoléances. Sir D. Brandis a passé 28 ans dans l'Inde Anglaise, où, quoique Allemand, il fut attaché au service des Forêts et termina sa carrière comme Inspecteur Général de ce très important départe- ment d'Etat. Il a publié, tant dans « Indian Forester » _que sous iorme d'ouvrages séparés, un grand nombre de notes, articles, mémoires de science et de pratique bota- niques et horticoles. Mais son ouvrage capital : un monu- ment scientilique d’une grande valeur, est son dernier livre « Indian Trees » (dont nous avons déjà parlé page 103). Sir D. Brandis s’est toujours vivement intéressé aux bmbous et lPété dérmier encore, quand nous l'avons encontre + Kew, tout en achevant la correction des épreuves de « Indian Trees », il préparait un important mémoire sur l'anatomie cellulaire des feuilles des bambu- sacées (). Sir D. Brandis a eu la grande et pure joie d’ache- ver et de publier une colossale œuvre scientifique avant de s'étendre au milieu des siens. ; Sir Dietrich Brandis a formé un herbier comprenant (1) Remarks on the structure of bamboo leaves. Trans. Linn. Soc. 2nd ser.|, Botany, vol. VIT. parts, p. p. 69—02. W. 4 plates, Nos 171 à 14 Mars 1907. 0222 5e environ 19,000 spécimens soigneusement étiquetés et dénommés. Ces matériaux proviennent surtout des [Indes Orientales Anglaises. Ce sont les précieux témoins de la valeur de ses œuvres, et en particulier de ses « Indian Trees ». Cet herbier a sa place marquée dans l’un ou l'autre des grands établissements scientifiques du monde. VARIA LES « FLORALIES >» DE GAND DE 1908. — Nous avons le plaisir d'annoncer que le progamme des concours qui paraîtra bientôt comprendra deux concours réservés, l’un aux bambous, l’autre aux graminées ornementales en général. Nous espérons que les bambous, qui n’ont pas encore été exposés à Gand, y ligureront l'an prochain avec honneur. Nous faisons un pressant appel aux amateurs et aux horticulteurs pour qu'ils exposent de nombreux et splendides spécimens. RECHERCHE DE LA LIMITE DE RUSTICITÉ DES BAM- BOUS. —— L'un de nos lecteurs pourrait-il nous indiquer l'adresse d’un amateur d’horticulture demeurant à Bodoë (Norvège) ou sur la côte norvégienne. Nous serions dis- posé à envoyer quelques plantes de bambous que nous croyons assez résistantes pour prospérer en plein air dans ces régions. AUX AMIS DES OISEAUX. — Quand la gelée a dépouillé nos arbres et durc1 la terre, les oiseaux, qui sont si utiles dans les jardins, ne trouvent que difficilement des refuges contre la bise. Les bambous au feuillage touifu et persis- tant, l’Arundinaria japonica surtout, leur servent admi- rablement d’abri. Pendant tout l'hiver, c'est par centaines que nous voyons chaque soir des oiseaux d'espèces variées s’abattre sur chacun de nos massiis de bambous. Ils y sont aussi à l'abri des chats, dont la grille ne mord pas sur les chaumes durs et lisses, et des rapaces dont le vol est arrêté par la multitude des branchettes. La planche pro- tège l'oiseau ; ce n'est pas en pure perte pour celle-ci : il lui paie tribu en engrais. Amis des oiseaux, qui pensez à nourrir en hiver ces charmants hôtes de nos jardins, n'oubliez pas de leur fournir un bon gîte qui les protêge du froid : plantez des bambous ! À ÉUABLINSENENT D'HORTICULTURE { D'INTRODUCTION E. Pichon Père & Fils — 18, Route d'Arles, Nîmes (Gard) France == Grande culture spéciale de Bambous rustiques Quinze espèces dont dix à grand développement, de grand intérêt horticole et commercial: PHYLLOSTACHYS PUBESCENS, QUILIOI, MITIS, SULFUREA, BORYANA, NIGRA, VIRIDI-GLAUCESCENS, VIOLASCENS, AUREA et ARUNDINARIA JAPONICA (MÉTAKE). _ Palmiers élevés en pleine terre et Plantes diverses. e | Establishment for hardy Japanese plants à Y. N. GAUNTLETT, and C', Proprietors * __ REDRUTH-ENGLAND 14 rare flomering shrubs ; Japanese Iris ; maples ; | peonies ; magnolias ; Himalayan Rhododendrons. . Etablissement d'introduction directe cle plantes rates ou nouvelles du dapon. leurs Joie de rusticité en Europe. > AE CATALOGUE EXPÉDIÉ FRANCO. LCR . HARDY BAMBOOS 1 many species ; Fe | GoEcTION frès nombreuse ef complète de Bambous ayant fait PR AUMNNE TES 7 LA LIBRAIRIE SCIENTIF | | | + AUHERMANN 770008 ———— 6, Rue de la Sorbonne, PARIS Ve = = n. s informe qu’elle possède encore un certain nombre d' exe F l'ouvrage de A. et C. RIviÈRE, LES BAM BOUS végét., cult , muit., etc. Paris 1879. — Un fort _ REC 2 APT aa 4 ri HU Les noie partent du 15 danvie É o AVS À MM. LES “HORTICULTE Ce numéro parvient à plus de quatre ctalistes et amateurs de Bambous, apparten 4 | de quinze nationalités. Le nombre des destinat 1: numéros suivants sera bien ee We LÉ annonce à imprimer sur notre couverture. Une demi-page d'annonce, un an Un quart de page d'annonce, un an Autres dimensions à forfait. are d'AUEXA (l 1 { [ HA: Jar N i Ï 114 ! ÿ 4 L % MATE VE fi DIN