%: !b«^ *^ .^y€^ir ^v* \fe«*;v ^^> v>" y'-:ïr iC? ^v ''f£''^'"^'''"''-''-^"'^^'^^^^^"'''''''"'('''"'''''''''''''"''''''''" Tome XXI 1" fascicule 1910 RlBLlOrxRAPHIE ANÂTOMIQUE Revue des travaux eu langue française ANATOMIE - HISTOLOGIE - EMBRYOLOGIE - ANTHROPOLOGIE Publié sous la directiou de )l. A. IVICOLAS PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS l'^' fascicule (pages 1 à 45). — Prix : 2 fr. 25 BERGER-LEVRAULT ET C", LlBRAIRES-EDTrEURS PARIS (6») RUE DES IJEAUX-ARTS, 5-7 NANCY RUE ÛES GLACIS, 18 Prix d'abonnement par volume : FÎÎ,.A.3SrCE ET É TR-A-ISr GJ-EK, I -1 2 m. Paru le 28 novembre 1910 i Tout ce qui concerne la Rédaction doit être adressé à M. le Docteur A. NICOLAS, 7, rue Pierre-Nicole prolongée, PARIS (V*) SOMMAIRE DU 1^' FASCICULE TR AVAUX ORIGI NAUX Pages Bibliographie l ARGAUD. — Sur la valvule pylorique des Ophidiens 15 A. GUIETSSE-PÉLISSIER. — Étude des mitochondries de l'organe entérique des Crustacés décapodes 18 ATERSENG et A. MOUCHET. — Lymphatiques superficiels du rein chez le Chien. 25 A. MOnCHET. — Persistance du segment sous-rénal de la veine cardinale gauche. 29 CUTORE (Gaet). — René unico ectopico ed oltre anomalie di .';viluppo nel cada- vere di una bambina 35 RECOMMANDATIONS A MM. LES AUTEURS sur le mode d'exécution des dessins MM. les Auteurs voudront bien livrer au net les ligures accompagnant les travaux originaux, de manière qu'elles puissent être leproduiies directement, sans autre intermédiaire, par la plioiogravuie. Elles pourront être exécutées soit, et de préfé- rence, au trait, c'est-a-dire à la plume, soit uu crayon noir, soit en teinte plate (lavis). Éviter absolument l'em/iloi de la mine de plomb, ou crayon ordinaire. Pour les dessins à la phnne, n'employer qu'une seule encre, aussi noire (|ue pos- sible. Pour les dessins au lavis, avoir soin également d'employer une couleur unique Uout sépia, ou toui encre de Chine). iNe donner sur le dessin absolument que ce qui doit être reproduit. Si les chiffres ou lettres de renvoi ne peuvent être calligraphiés, il vaut mieux les indiquer, ainsi que les traits de renvoi, séparément sur un calque. Comme papier, le bristol blanc lisse esi préférable au papier rugueux. TIRAGES A PART Quarante exemplaires des travaux insères seront fournis gratuitement aux auteurs. Les quantités d'exemplaires au delà de ce nombre sont facturées conformément au tarif suivant : nombre: d'exemplaires NOMBRE DE PAOF.S ^ ' — " 25 50 75 100 150 200 2 pages ou feuillet simple 2.45 2.65 2.85 3 » 3.35 3.6o 4 pages ou quart de feuille 3.25 3.50 3.75 4 » 4.45 4.8o 8 pages on demi-feuille 4.90 5.25 5.65 6 • 6.65 7.2» 12 payes ou trois quarts de feuille .... 8.15 8.75 9.40 10 • U.lO 12.10 16 pages on une feuille 9.75 10.50 11.25 12 * 13.25 14.50 Avec couverture passe-partout, en plus. . 0.90 1.75 2.65 3.50 5.2o 7 » Titre et couverture imprimée, e» yiu» . . 8.65 9.25 9.85 10.50 11. 7o 13 » Chaque tome de la Bibliographie anatomique comprend vingt feuilles, paraissant en uu certain nombre de fascicules dans le délai maxi- mum d'une année et sans périodicité régulière. Les tomes I et II (1893 et 1894) sont en vente au prix de 7 fr. 50 chacun; — les tomes III à V (1895 à 1897), à 10 fr. ; — les tomes VI à XX (1898 à 1910), à 12 fr. — Les abonnés nouveaux peuvent acquérir à moitié prix la série des vingt tomes parus. BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Revue des travaux en langue française ANATOMIE - HISTOLOGIE - EMBRYOLOGIE - ANTHROPOLOGIE Tome XXI 1911 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Revue des travaux en lauerue fran fraise ANATOMIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE - ANTHROPOLOGIE^ Publié sous la direclion de II. A. NICOLAS PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS BERGER-LEVRAULT, LIBRAIRES- ÉDITEURS PARIS (6e) RUB DKS BliA.aX-AUTï, â-7 NANCY RUE DES OLAGIS, 18 1011 Tome XXI 1" fascicule 1910 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE REVUE DES TRAVAUX EN LANGUE FRANÇAISE ANATOMIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE — ANTHROPOLOGIE BIBLIOGRAPHIE o)^(t,;^;.;fâ ^ I — OUVRAGES ET ARTICLES DIDACTIQUES (Biographies — Revues) 1 — Brachet. — E. van Beneden. Bibliographie anatomique, t. XX, f. 2, 1910, p. 246-256. 2 — Branca (A.). — Précis d'histologie. 2^ édit. Paris, 1910, 775 pages et 390 fig. B — Desgrez (A,). — Physalix. Archives de parasitologie. 1910, t. XIV, fasc. 1 p. 54-85. 4 — Doyen. — Atlas d'anatomie topographique (avec la collaboration de Doyen et Bouchon). Paris, Maloine, 1910. 5 — Le Dantec. — La matière vivante. 2^ édit. Paris, Masson, 176 p. 6 — Loîsel (G.). — Revue annuelle d'embryologie. /îecwe généroZe c?es iSciences 1910, t. XXI, no 16, p. 692. 7 — Tourneux (F.). — Précis d'histologie humaine. 2*^ édit. Paris, Doin, 1047 pages et 537 fig. 1910. U — MÉTHODES TECIOIQUES 8 — Aynaud (M.). — Méthode de numération des globulins chez l'homme Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 1063 9 — Etard (A.) et Villa (A.). — L'analyse des matières protoplasmiques Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 1709. 10 — Falletans (G. de) et Labaubie (G. de). — Technique pratique pour injec- tions et radiographies de pièces anatomiques. Bulletins et Mémoires de la Société anaîomique de Paris, 1910, t. LXXXV, p. 493-496. (1) Par M. Branca. BIBLIOOR. AHAT., T. XSI 2 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 11 — Fauré-Frem'et, Mayer (A.)« et Schœffer (G.). — Microchimie des élé- ments mitochondr aux du myocarde. Comptes rendus de V Association des Anatomistes. 910, t. XI, p. 70-75, avec 2 fig. 12 — Id. — Sur la microchimie des corps gras. Application à l'étude des Mi- tochondries. Archives d" Analomie microscopique. 1910, t. XII, fasc. 1. p. 19-103, avec 1 pi. Labaunie (G. de). — Voir Fa!lotan« (G. de), n" 10. M yer (A.). — Voir Fauré-Frémiet, n^^ 11 et 12. ScFioetler (G.). Voir FauréFrémiet, n'^' 11 et 12. Villa. — Voir Etard, n" 9. m — GLANDES GÉNITALES — ÉLÉMENTS SEXUELS SPERMATOGENÈSE — OVOGENÈSE — SEXUALITÉ 13 — Branca (A.). — Caractères des deux mitoses de maturation chez l'homme. Comptes rendus de l' Association des Anatomistes. t. XI, p. 5 à 10, avec 2 fig. 14 — Deliorm'(A.). — Le nombre des chromosomes chez les Batraciens et chez les larves parth?nog m tiques de grenouille. Comptes rendus de l'Aca- démie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p. 1452. 15 — Id. — La valeur des anses pachytènes et le mécanisme de la réduction chez Sahellaria spinulosa Leuck. Comptes rendus de V Académie des sciences. Pa is, 1910, t. CL, p. 1623. Funck (Ch.). — Voir Schil, no 23. 16 — Gard. — Hy'o'ides binaires de première génération dans le genre Cistus et caractères mendéliens. Comptes rendus de V Académie des sciences. Pa is, t. CLl, p. 239. 17 — Grégoire (G.). — Les cinèses de maturation dans les deux règnes. La Cellule. 1910, t. XXVI, p. 223 à 442, avec 145 fig. 18 — Lams (H.). — Recherches sur l'œuf de cobaye (maturation, féconda- tion, segmentation). Comptes rendus de V Association des Anatomistes. t. XI, D. 119-127, avec 9 fig. 19 — Le Contellec. — Contribution à l'étude du pseudohermaphroditisme. Thèse de doctorat en médecine. Montpellier, 1910, n° 89. 20 — Leplat (G.). — La spermiogénèse chez le Chat. Archives de Biologie. 1910, t. XXV, p. 401-427, avec 1 pi. 21 — Maréchal (.T.). et De Sœdeleer. — Le premier développement de l'ovo- cyte I chez les Rajides. La Cellule. 1910, t. XXVI, fasc. 1, p. 1 à 18 avec 1 pi. 22 — Mol! (J. van). — La manchette dans le spermatozoïde des Mammifères. La Cellule. 1910, t. XXVI, p. 425 à 448, avec 1 pi. 23 — Schil (L.) et Funck (Ch.). — Sur la formation de l'appareil nucléolaire de l'ovocyte de Glonuris marginata. Comptes rendus de V Association des Anatomistes. t. XI, p. 89-94, avec 6 fig. Sœdeleer (De). — Voir Maréchal, n^* 21. IV — CELLULES ET TISSUS 24 — Alezais et Peyron. — Cellules géantes à type involutif. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 643. BIBLIOGRAPHIE S 25 — Athanasiii (.1.) et Dragoin. — Association des éléments élastiques et contractiles dans les muscles lisses et striés. Comptes rendus de V Aca- démie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 551. Dragoin. — Voir Athanasiu, n° 25. 26 — Dubreuil (G.). — Mitochondries des ost^oclastes et des cellules de Biz- zozero. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 71. 27 — Id, — Vacuoles à lipoïdes des ostéoblaste^, des cellules osseuses et des ost^oclastes. Comptes rendus de la Société de biologie Paris, 1910, t. LXIX, p. 189. 28 — ■ Id. — L'édification des travées architecturales osseuses. Comptes rendus de V Association des Anatomistes. 1910, t. XI, p. 101-112 avec 9 flg. Dubreuil (G.). — Voir Renaut, n»* 38, 39, 40. 29 — Gessard (C). — Sur le fibrine ferment. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p. 1617. 30 — Girard (P.). — Mécanisme électrostatique de l'h^miperméabilité des tissus vivants aux électrolytes. Comptes rendus de l' Académie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p. 1446. 31 — Hartog (M.). — Une force nouvelle : le mitokinHisme. Comptes rendus de l'Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 160. 32 — Jolly (J.). — Sur la survie des cellules en dehors de l'organisme. Comptes rendus de la Société de biologie. PaCris, 1910, t. LXIX, p. 86. 33 — Levaditi et Mutterlich. — Mécanisme de la phagocytose. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 1079. Mutterlich. — Voir Levaditi, n° 32. Peyron. — Voir Alezais, n" 24. 34 — Penau (H.). — Cytologie d'Endomyces albicans (forme levure). Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 252. 35 — Prenant (A.). — Méthodes et résultats de la microchimie. Journal de l'Anatomie et de la Physiologie. 1910, t. XLVI, p. 343-405. 36 — Id. — Les mitochondries et l'ergastoplasme. Ibidem, p. 217-286. 37 — Id. — Théories e inte prétations phys.q les de la mit ise. Journal de l'Anatomie et de la Physiologie. 1910, t. XLVI, n" 5, p 511 579, avec 18 flg. 38 — Renaut (J.) et Dubreuil (G.). — Le morcellement résorptif du cartilage hyalin. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 1051. 39 — Id. — Histogenèse du cartilage hyalin des Mammifères. Ibidem. t. LXVIII, p. 599. 40 — • Id. — Le morcellement résorptif du cartilage hyalin dans l'ossification primaire des cornets du nez. Comptes rendus de l' Association des Ana tomistes. t. XI, p. 18 à 29, avec 5 flg. 41 — Richet (Ch.). — L'humorisme ancien et l'humorisme moderne. Progrès médical. 1910, n" 42, p. 560. 42 — Rose (M.). — Sur quelques tropismes. Comptes rendus de l'Académie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p. 1543. 43 — Thulîn (T.). — Recherches sur l'importance des mitochondries pour la métamorphose de la queue chez les Batraciens anoures. Bibliographie anatomlque, 1910, t. XX, p. 333-342, avec 1 pi. . 4 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE V — EMBRIOGÉKIE — ORGANOGÉJSIE ET HISTOGÉKIE RÉGÉNÉRATION (Enveloppes fœtales) 44 — CauAvenberghe (A. vau). — Étude des cellules géantes du plar-.enta chez la Taupe. Archioes de Biologie. 1910, t. XXV, p. 99 à 168. 45 — Chappellier (A.). — Le canal de Wolff persist^rait-il chez les femelles de certains Oiseaux. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 9. 46 — Debeyre (A.). — Description d'un embryon humain de 4'"™ 5. Biblio- graphie anatomique. 1910, t. XX, fasc. 2, p. 182-186. 47 — Funck (Ch.). — Mode de constitution inégale du chcion touffu de l'œuf humain (placenta marginé). Comptes rendus de V Association des Anatomistes, t. XI, p. 94-101, avec 6 fig. 48 — Id. — Le placenta marginé. Annales de Gynécologie et d'Obstétrique. 1910, t. XXXVH, p. 513-545. 49 — L caillon (A.). — Les divisions cellulaires dans la segmentation de l'œuf non fécondé des Oiseaux. Comptes rendus de V Association des Anatomistes, t. XI, p. 66-69. 50 — Id. — Variation du nombre de chromosomes dans la segmentation de l'œuf non fécondé de la poule. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, t. LXIX, p. 34. 61 — Id. — Influe ce de la température sur la segmentation et la dégéné- rescence de l'œuf non fécondé de la poule. Ibidem, t. LXVIII, p. 593. 52 — Id. — Relations entre les phénomènes de parthénogenèse naturelle, rudimentaire et ceux de parthénogenèse expéiimentale. Ibidem, t. LXIX, p. 123. 53 — Id. — Relations entre les phénomènes de parthénogenèse naturelle, rudimentaire et ceux de parthénogenèse naturelle totale. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 187. 54 — Oxner (M.). — Analyse biologique du processus de la régénération chez Lineus Ruber et Lineus lacteus. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 1618-1620. 55 — Selys-Longchamps (M. de). — Gas rulati >n et formation des feuillets chez Petromyzon Planeri. Archives de Biologie, t. XXV, p. 1 à 77, avec 3 pi. 56 _ Winiwarter (H. von). — • La constitution et l'involution du corps de Wolff et le développement du canal de M iller dans l'espèce humaine. Archives de Biologie, t. XXV, p. 169-267, avec 2 pi. VI — TÉRATOLOGIE 57 — Chevalier (P.). — La brachyméliemétapodale congénitale. Nouvelle Iconographie de la Salpétrière. 1910, t. XXIII, n° 3, p. 233. 58 — Debrez (L.). — Contribution à l'étude des malformations abdominales congénitales. Archives de Biologie. 1910, t. XXV, p. 389-401. 59 — Ducuing (J.). — Os acromial. Toulouse médical, t. XII, n° 14, p. 235. BIBLIOGRAPHIE O 60 — Gélibert, Vigne pt Lumière. — Le phénomène F-ank LeTitin". (Contri- bnlion à rétude de la pygomélie chez l'Homme.) Avenir Médical. 1910, t. VII, p. 1175-1185, avec 9 fig. 61 — Godin (P.). — Asymétries normales des organes binaires chez l'Homme. Comptes rendue de l' Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 621. LnmÎLTe. — Voir Gélibert, n° 60. Vigne. — Voir Gélibert, n» 60. VU — SQUELETTE ET ARTICULATIONS 62 — Anthony. — L'adaptation à la locomotion aérienne chez les Vertébrés. Reçue scientifique. 1910, 18 juin et 2 juillet, p. 10. 63 — Carnot (P.) et Slavu (L). — Influence de l'adrénaline sur la ré é l 'ration osseuse et l'évolution du c 1. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIIl, p. 832. 64 — Chaîne. — Courbure lombaire et promontoi''e. Comptes rendus de l'Aca- démie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p. 1450. 65 — Kiiss (G.). — A propos du ligament en fourche de l'articulation de Lis- franc. Bulletins et Mémoires de la Société anatomique de Paris. 1910, t. LXXXV, p. 221. LeIièvie. — Voir Retterer, n° 66. 66 — Retterer (Ed.) et Lelievre (A.). — Évolution et constitution de l'appa- reil hyoïdien de l'Homme. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris,' 1910, t. LXIX, p. 1053. Slavu. — Voir Carnot, n° 6'. 67 — 'NViutrebert (P.). — XV. Sur le déterminisme de la métamorphose chez les Batraciens anoures. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIIl, p. 1081. 68 — Id. — XVI. Valeur phylogénétique de l'arc ptérigo-palatin chez les larves d'Urodèles. Ibidem, t. LXIX, p. 78. 69 — Id. — XVII. Sur le déterminisme de la métamorphose chez les Batra- ciens. Ibidem, t. LXIX, p. 129. 70 — Id. — XVIII. Origine des Urodèles. Ibidem, t. LXIX, p. 172. 71 — Id. — XIX. Le recul impossible du bassin chez ^ranc^tosaurus Amblyos- tomus Ibidem, t. LXIX, n» 226. Vni — MUSCLES ET APONEVROSES 72 — Desconips (P.). — Articulation de l'épaule. Anomalies (chef humerai du petit pectoral; ébauche du ligament rond). Bulletins et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1910, t. LXXXV, p. 105. 73 — Florence (.T.). — Note sur l'anatomie du Semnopithecus Hanuma. (Creux axillaire. Triangle de Scarpa.) Bibliographie anatomique. 1910, t. XX, fasc. 2, p. 224-231. 74 — Fougerat (31.). — Sur les homologies des muscles du membre postérieur des Reptiles. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p. 1541. 75 — Grégoire. — Le muscle digastrique. Bibliographie anatomique. 1910, t. XX, fasc. 2, p. 170-182. G RinLIOGRAPHIE ANATOMIQUE IX — SYSTÈME NERVEUX (Méninges) Anthony (R.). — Voir Boule, n" 76. 76 — Boule (M.), et Anthony (R.). — L'encéphale de l'Homme îfossile de la Chapelle-aux-Saints. Comptes rendus de r Académie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p- l-io9. 77 — Cochet (A.). — Rapports différents des deux pneunogastriques dans la légion cervicale. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 1910, n^ 210. 78 — Dustin (A. P.). — Le rôle des tropismes et de l'odogénèse dans la régé- nération du système nerveux. Archives d' Anatomie microscopique. 1910. t. XXV, p. 267-389, avec 3 pi. 79 — Fayolle. — Le développement de l'encéphale chez les enfants du premier âge. La Clinique iwantile. 1910, t. VIII, n° 3, p. 65. 80 — Galeseseu (P.) et '. rechia (P. .T.). — Les cellules acidophiles de la glande pinéale. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 6 3. 81 — Garnier (Ch.) et Vîllemin (F.). — Sur les ganglions pharyngien et lingual du sympathique cervical de l'Homme et de leur texture. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 55 ». 82 — Id. — L'anse nerveuse sympathique périthyroïdienne supérieure chez le singe. Bulletins et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1910, t. LXXXV, p. 311-315. Haller. — Voir Piquand, n" 99. 83 — Hoven (H.). — Sur l'histogenèse du système nerveux périphérique chez le poulet et sur le rôle des ch ndriosomes dans la neurofibrillation. Archives de Biologie, t. XXV, p. 427-492, avec 2 pi. 84 — Ladame (Ch.). — La base anatomique des psychoses. Nouvelle Icono- graphie de la Salpêtriére. 1910, t. XXIII, n» 2, p. 184-197. 85 — La Salle Archambault. — Contribution à l'anatomie et à la pathologie de la soi-disant agénésie du corps calleux. Revue Newologique. 1910, t. XVin, p. 57-65. 86 — Legendre (R.) et Minot (H.). — Essais de conservation hors de l'orga- nisme des cellules nerveuses des ganglions spinaux. Plan de recher- ches et dispositif expérimental. Comptes rendus de la Société de bio- logie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 796. 87 — Id. — Conservation dans le sang défibriné. Ibidem, p. 839. 88 — Id. — Influence de la dilution sur la conservation des cellules nerveuses des ganglions spinaux hors de l'organisme. Comptes rendus de la So- ciété de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 885. 89 — Lévy-Valensi. — Le corps calleux. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 1910, n" 448. 90 — Lévy-Valensi et Roy. — Étude d'un cerveau sans commissures. Bul- letins et Mémoires de la Société anatomique. 1910, t. LXXXV, p. 569. 91 — Marînesco (G.) et Minéa (J.). — Influence de la narcose sur la greffe des ganglions nerveux. Comptes rendus de la Société de biologie. 1910, t. LXIX, p. 261. 92 -^ ld< — Sur les métamorphoses des nerfs sectionnés. Ibidem. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 626. 93 — Marinesco (G.). — Recherches sur la cytoarchitecto.iie de l'écorce BIBLIOGRAPHIE / cérébrale. Revue générale des Sciences. 1910, t. XXI, n° 19, p. 816- 831, avec fig. (1" article). 94 — aianas (J.). — Note sur la structure et la signification glandulaire du système nerveux central des Vertébrés. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. IX, p. 45. 95 — Mayer (A.), Rathery (F.) et Sohœffer (G.). — Réaction des cellules hépa- tiques à diverses substances organiques. Comptes rendus de la So- ciété de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 521. Minéa. — Voir Marinesco, n°^ 91 et 92. Minot. — Voir Legeiidre, n^s 86, 87, 8 . 96 — Nageotte (J.). — Phénomènes de sécrétion dans le protoplasma des cellules névrogliques de la substance grise. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 1069. 97 — Id. — Les étranglements de Ranvier et les espaces interannulaires des fibres nerveuses à myéline. Comptes rendus de V Association des Ana- tomistes, t. XI, p. 30 à 45. 98 — Pacheco (A.). — Sur les types cellulaires des ganglions spinaux de l'Homme à l'état normal et dans quelques états pathologiques. Archivos do Real Instituto bacteriologico Camara Pestana. Lisbôa. 1910, t. m, fasc. 1, p. 59-97, avec 24 fig. 99 — Piqua d et Haller. — Rapports du pneumogastrique gauche à la région cervicale. Rulletins et Mémoires de la Société anatomique. 1910, t. LXXXV, p. 339. Rathery. — Voir Mayer, n° 95. 100 — Robinson (R.). — Les vaisseaux de la fourche du nerf médian. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 535. Roy. — Voir Lévy-Valensi, n° 90. 101 — Sand (R.). — Méthode simple et élective de coloration des neurofi- brilles et des cylindres axes. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, t. XI, p. 127. Schœîfer. — Voir Mayer, n" 95. Urechia. — Voir Galesescu, n° 80. Villemin. — Voir Garnîer, n^s 81 et 82. 102 — Zavadsky. — Circonvolution priforme et odorat du Chien. Archives des Sciences biologiques de Saint-Pétersbourg. 1910, t. XV, n°® 3 et 4, p. 223-258. X — TÉGUMENT ET SES DÉRIVf S — GLANDES CUTANÉES ORGANES DES SENS Balthazard (V.). — Voir Lambert (M.), n° 114. 103 — Blocq (H.). — Présentation de portraits de jeunes négresses pour faire voir la forme particulière de l'auréole ( u mamelon. Bulletins et Mé- moires de la Société d' anthropologie de Paris. 1909, p. 141. 10-4 — Branca (A.). — Notes sur la structure du follicule pileux. Annales de dermatologie et de syphiligraphie. 1910, p. 184. 105 — Id. — Sur la structure de l'ongle chez le Singe Ibidem, p. 353. 106 — Id. — Sur la structure de l'ongle humain. Ibidem, p. 360. 107 — Id. — Où se forme le limbe unguéal ? Ibidem, p. 363. 108 — Id. — Signification morphologique du limbe unguéal. Ibidem, p. 366. 109 — Chatin (J.). — Sur les variations de structure de la sclérotique chez les (S BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Vertébrés. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 185. 110 — Delessert (E.). — Quelques recherches sur les glandes de Henle de la conjonctive palp Jirale chez l'Homme. Revue médicale de la Suisse Romande. 1910, t. XXXV, p. 444, avec 1 pi. 111 — Grynfeltt (E.). — Les muscles de l'Iris des Téléostéens. Bibliographie anatomique. 1910, t. XX, p. 265-332, avec 26 fig. 112 — Id. — Sur l'anatomie comparée de l'appareil de l'accommodation dans l'œil des Vertébrés. Comptes rendus de l' Association des Anatomistes, t. XI, p. 75-88, avec 6 fig. 113 — Id. — La membrane de Descemet chez les Poissons osseux. Montpel- lier médical. 1910, t. LUI, p. 85. Houssay. — Voir Ledouble, n° 11>'. 114 — Jammes et Martin. — Rôle de la chitine dans le développement des Nématodes parasites. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 250. 115 — Lambert (M"e M.) et Balthazard (V.). — Le poil de l'homme et des animaux. 1 vol. in-8. Paris, 1910, 228 pages et 34 pi. 116 — Lebègue (P.). — Essai sur les anomalies et maladies congénitales des voies lacrymales. Thèse. Paris, 1910. 117 — Leboucq (G.). — ■ Étude sur la limitante externe de la rétine. Annales de la Société de médecine de Gand. 1909, t. LXXXIX, fasc. 2, p. 66 à 100, avec 9 pi. 118 — Ledouble (A. F.), et Houssay. — Les velus. Gazette médicale du Centre. [suite). 1910, t. XV, p. 169 a 175, 225 à 240, 252 à 260. 119 — Locard (E.). — Un nouvel essai de classement dacytyloscopique. Ar- chives d^ Anthropologie criminelle, de Médecine légale et de psycho- logie. 1910, t. XXV, no 198, p. 430-439. 120 — Magitot (A.). — Étude sur le développement de la rétine humaine. Annales d'Oculistique. 1910, t. CXLIII, p. 241. Martin. — Voir Jammes, n° 114. 121 — Mawas (J.). — Recherches sur l'anatomie et la physiologie de la région ciliiiire de la rétine. Thèse de doctorat en médecine. Lyon, 1910, avec 2 pi. 122 — Id. — Notes cytologiques sur les cellules visuelles de l'Homme et de . quelques mammifères. Comptes rendus de V Association des Anato- mistes, t. XI, p. 113-118. 123 — Id. — Études cytologiques et physiologiques sur la rétine ciliaire des Mammifères. Archives d'anatomie microscopique. 1910, t. XII, fasc. 1, p. 103-176, avec 7 fig. et 2 pi. 124 — Okajima (K.). — Contribution à l'étude des organes de l'ouïe chez les Urodèles. Archives de Biologie. 1910, t. XXV, p. 77 à 98, avec 1 pi. 125 — Patico (P.). — Des anomalies d'innervation de la paupière supérieure. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 1910, n» 373. 126 — Paris (P.). — Note sur les fonctions de la glande uropygienne des Oiseaux. Comptes rendus ds la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 703. 127 — Variot (G.). — Nigritie congénitale des bourses et des petites lèvres chez les nouveau-nés. Bulletins et Mémoires de la Société d'anthro- pologie de Paris. 1910, p. 76-77. BIBLIOGRAPHIK î) 128 — VioUet (P.). — Les glandes de la muqueuse nasale. Revue hebdoma- daire de Laryngologie, d'Otologie et de Rhinologie. 1910^ t. XXXI, n» 41, p. 419-425. XI — APPAREIL VASCULAIRE — PÉRICARDE — SANG — LYMPHE (Sang et Lymphe) 129 — Ballî (R.). — Ricerche sul Sinus Caroticus dell' uomo. Bibliographie anatomique. 1910, t. XX, fasc. 2, p. 231-246. Bourguignon. — Voir Picqu •, n° 137. 130 — Cawadias (A.). — Étude expérimentale du sérum sanguin normal. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 913. 131 — Drzewina (A.). — Sur l'organe lymphoïde et la muqueuse de l'œso- phage de la torpille. Archives d' Anatomie microscopique. 1910, t. XII, fasc. 1, p. 1 à 19. Escande. — Voir Mouchet, n» 136. Forgent. — Voir Latarjet, n° 134. 132 — Jolly ( J.). — Les nouvelles recherches sur l'origine et le développement des lymphatiques. Presse médicale. 1910, n° 48, p. 481, avec 5 fig. 133 — Lafitte-Dupont. — Sur le développement de la paroi du sinus veineux chez les Poissons cartilagineux. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 694. 134 — Latarjet (A.) et Forgeot (E.). — Circulation artérielle de l'intestin grêle (duodénum excepté) chez l'Homme et les animaux domes- tiques. Journal de V Anatomie et de la Physiologie. 1910, t. XLVI, no 5, p. 483-510. 135 — Looten (J.). et Ruyssen (G.). — Anomalie de la veine pulmonaire. Bibliographie anatomique, t. XX, fasc. 2, p. 219. 136 — Mouchet (A.) et Escande (Fr.). — Caractères morphologiques des ar- tères striées de quelques Mammifères. Comptes rendus de V Associa- tion des Anatomistes, t. XI, p. 47-56, avec 7 fig. 137 — Picqué (R.) et Bourguignon (R.). — Contribution à l'étude des varia- tions morphologiques d'un tronc veineux collecteur, la veine axil- laire. Annales des Sciences naturelles. 1910, t. XI, n° 2, p. 70 à 90. 138 — Piquand (G.). — Recherches sur l'anatomie des vaisseaux sanguins du cœur. Journal de V Anatomie et de la Physiologie. 1910, t. XLVI, p. 310-341. Ruyssen. — Voir Looten, n^ 135. Xn — TUBE DIGESTIF ET ANNEXES — PÉRITOINE — PLÈVRES (Dents — Appareil respiratoire — Corps thvroïde — Thv.mus — Rate) 139 — Alglave (P.). — Recherches sur l'anatomie chirurgicale du segment iléo-cœcal chez l'adulte et chez l'enfant. Bulletins et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1910, t. LXXXV, p. 266-304. 140 — Bauer (A.). — Sur la circulation veineuse intra- hépatique. Archives. de Médecine expérimentale et d' Anatomie pathologique. 1910, t. XXII, p. 1 à 16. 10 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Bitte. — Voir Piquaiid, n° 165. 141 — Bujard (E.). — Étude des types appendiciels de la muqueuse intesti- nale. Internationale Monatschrifte fur Anatomie und Physiologie. 1909, t. XXVI, H. 4 à 6, 96 pages et 4 pi. 142 — Cruchet. — Considérations sur l'atrophie et l'hypertrophie du thymus. Progrès médical. 1910, n** 34, p. 459. 143 — Delolm de Lalaubie (G.). — Contribution à l'étude de la circulation intra-hépatique. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 1910, n^ 425. 144 — Descoraps (P.). — Sur six cas d'anomalies des voies biliaires. Bulletins et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1910, t. LXXXV, p. 328. 146 — Descomps (P.) et Lalaubie (G. de). — Les vaisseaux sanguins et le voies biliaires dans le hile du foie. Bulletins et Mémoires de la So- ciété anatomique. Paris, 1910, t. LXXXV, p. 323. 146 — Dubreuil Chambardel et Herpin (A.). — Gémination dentaire. Journal de V Anatomie et de la Physiologie. 1910, t. XLVI, p. 579-586, avec 9 fig. Duval (R.). — Voir Tixier, n» 170. 147 — F.essinger (N.). — Des canalicules biliaires intercellulaires en histo- logie pathologique. Archives de Médecine expérimentale et d' Ana- tomie pathologique. 1910, t. XXII, p. 35-76. 148 — Oalippe (V.). — Les débris épithéliaux paradentaires, d'après les travaux de L. Malassez. Publié par le D^ V. Galippe. Gr. in-8, 269 pages, avec 60 fig. et 1 portrait. 1910, Paris, Masson et C®. 149 — Garnier (Ch.) et Villemin (L.). — Sur une formation péritonéale peu connue de la région gastro splénique chez l'Homme. Le tablier pré- splénique des épiploons. Bibliographie anatomique, t. XX, fasc. 2, p. 186 à 219. 160 — Id. — Cloisonnement partiel et réduction de l'arrière-cavité des épi- ploons au cours de l'évolution normale du péritoine, chez le fœtus humain. Bulletins et Mémoires de la Société anatomique de Paris. 1910, t. LXXXV, p. 186. 161 — Gilbert et Parturier. — Note sur les rapports de la vésicule biliaire. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 722. 152 — Gilbert (A.), et Villaret (M.). — A propos de la circulation intra-hépa- tique. Archives de Médecine expérimentale et d' Anatomie patholo- gique. 1910, t. XXII, p. 692-702. 153 — Hedon. — Sur la sécrétion interne du pancréas. Bévue de Médecine. 1910, t. XXX, n» 8, p. 618. Herpin (A.). — Voir Dubreuil Cliambardel, n" 14 . 154 — Labbé (M.) et Tliaon (P.). — Modifications de l'ilot de Langerhans du cobaye sous l'influence de l'alimentation carnée. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 228. 155 — Laguesse. — L'acinus pulmonaire chez l'Homme adulte (en collabo- ration avec d'Hardivillier). Travaux et Mémoires de V Université de Lille. Atlas, 1910, n° 4. 156 — Id. — Les îlots de Langerhans. Bapport au XVI^ congrès international de médecine de Budapest. Lille, 1909, p. 31 à 53. 157 — Id. — A propos du pancréas et du diabète. Echo médical du Nord. 1910, t. XIV, p. 421 425. BIBLIOGRAPHIE i \ 168 — Lague^se (E.). — Importance des îlots endocrines et leur cycle évolutif Presse médicale. 1910, n" 49, p. 449-453, avec 2 fig. Lalaubie (G. de). — Voir Descomps (P.). n» 145. 159 — Launoy. — Sur la mise en évidence dans la cellule hépatique du lapin de corps granuleux différents des mitochondries et de canalicules biliaires. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 611. 160 — Leliè\re (A.) et Retterer (Ed.). — Modifications évolutives et régres- sives de la bourse de Fabricius. Comptes rendus de la Société de bio- logie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 169. Lelièvre (A.). — Voir Retterer, n" 167-169. 161 — Magnan (A.). ■ — Influence du régime alimentaire sur l'intestin des Oiseaux. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p. 1706. 162 — Id. — Sur une certaine loi de variation du foie et du pancréas chez les Oiseaux. Ibidem, t. CLI, p. 159. 163 — Piquand (G.). — Les ligaments du foie chez l'Homme. Progrès médical. 1910, no 11, p. 150. 164 — Id. — Les artères hépatiques accessoires. Ibidem, p. 26. 166 — Id. — Le hile du foie. Bulletins et Mémoires de la Société anatomique de Paris. 1910, t. LXXXV, p. 146. 166 — Piquand et Bitte. — Utérus double bicervical. Bulletins et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1910, t. LXXXV, p. 337. Parturier. — Voir Gilbert, n° 150. 167 — Pigache (R.) et Wbrms (G.). — Considérations sur l'état histologique du thymus. Archives d' Anatomie microscopique. 1910, t. XII, fasc. 2, p. 289 à 331. 168 — Renou. — Un cas de jabot œsophagien chez le Chien. Recueil de Mé- decine vétérinaire d' Alfort. 1910, t. LXXXVII, p. 364-365. Retterer. — Voir Leli vre, n° 159. 169 — Retterer (Ed.) et Lelièvre (A.). — Bourse de Fabricius et plaques de Peyer. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 114. 170 — Id. — Origine épithéliale et développement des plaques de Peyer des Oiseaux. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 457. 171 — Id. — Tonsille colique du cobaye et appendice ou tonsille colique de l'Homme. Comptes rendus de V Association des Anatomistes, t. XI, p. 11 à 18. Thaon. — Voir Labbé, n» 153. 172 ■ — Tixier (L.) et Duval (R.). — Note sur les glandes vasculaires sanguines juxta thymiques du Veau. Bulletins et Mémoires de la Société ana- tomique de Paris, 1910, t. LXXXV, p. 693. Villaret (M.). — Voir GUbert (A.), n» 152. Villemin (F.). — Voir Garnier, n^^ 149 et 150. Worms. — Voir Pigache, n" 167. XIII — ORGANES GÉNITO-URINAIRES (.Vnmexes — Glandes surrk.nai.es) 17!i — Algiave (P.). — Note sur la situation du rein chez le jeune enfant \'l BIliLlOGRAPHlE ANATOMiQUE par rapport à"la crête iliaque et réflexions sur l'ectopie rénale. Bul- tins et Mémoires de la Société anatomique de Paris. 1910^ t. LXXXV, p. 595. 174 — Alezais et Peyron. — Sur la présence de globules rouges nucléés dans les vaisseaux sanguins de l'hypophyse. Comptes rendus de la Société de biologie. 1910, t. LXIX, p. 204. 175 — Id. — Sur les caractères cytologiques de la cellule chromaffîne dans les paraganglions surrénaux. Ibidem, p. 206. 176 — Id. — A propos des remarques de M. Cuénot. Ibidem, p. 218. 177 ■ — Id. — Paraganglions m'^'dullo-surrénau»; avec involution épidermoïde au début. Ibidem, p. 219. Christian. — Voir Papin, n^ 188. 178 — Delestre (M.). — Origine des cellules à luf'ine chez la Vache. Annales de Gynécologie et d'Obstétrique. 1910, t. XXXVIl, p. 545-551. Desmonts. — Voir Jeanbrau, n° 180. 179 — Garnier (Ch.) et Villemîn (F.). — Sur une anse nerveuse sympathique non encore décrite autour de l'artère thyroïdienne supérieure. Jour- nal de V Anatomie et de la Physiologie. 1910, t. XLVI, p. 405-482. 180 — Jeanbrau (E.). et Desmonts. — Contribution à l'étude du pédicule vasculaire du rein. Bulletins et Mémoires de la Société anatomique de Paris. 1910, t. LXXXV, p. 669. Jungano. — Voir Papin, n^ 189. Lacassagne (A.). — Voir Policard (A.), no 191. 181 — Lardennois (G.). — La loge rénale est fermée de toutes parts. Bulle- tins et Mémoires de la Société anatomique de Paris, 1910, t. LXXXV, p. 37. 182 — Lelièvre (A.) et Retterer (Ed.'. — Origine, structure et évolution des cellules épithéliales dites muqueuses. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVlll, p. 597. 183 — • Id. — Phénomènes régressifs dans le vagin du cobaye puerpéral. Ibidem, p. 786. 184 — Id. — La destruction des cellules muqueuses débute par la fonte de leur hyaloplasma et finit par la désagrégation de leur réticulum. Ibidem, p. 748. 185-186 — Mulon (P.). — Sur les mitochondries de la surrénale (substance Cf rticale et substance médullaire). Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXVIII, p. 872 et 917. Palazzoli. — Voir Papin (E.^, n" 190. 187 — Papin. — Recherches sur les anomalies des artères du rein et leur im- portance au point de vue de la chirurgie rénale. Comptes rendus de r Association française d'Urologie. 1909. 188 — Papin et Christian. — Sur trois nouveaux cas de rein en fer à cheval. Annales des Maladies des organes génito-urinaires . 1910, t. XXVIII, p. 1825. 189 — Papin et Jungano. — Étude sur la circulation veineuse du rein. An- nales des Maladies des organes génito-urinaires. 1910, t. XXVllI, p. 1153-1195. 180 — Papin (E.) et Palazzoli. — Le rein ectopié croisé. Annales des Maladies des organes génito-urinaires. 1910, t. XXVIII, p. 1195 à 1220. Peyron. — Voir Alezais, n^s 174 à 177. 191 — Policard (A.) et Lacassagne (A.). — Recherches histophysiologiques sur BIIILIOGUAI'IIIE 1,3 le rein des Oiseaux. Comptes rendus de V Association des Anato- mis es, t. XI, p. 57 à 65. 192 — Policard (A.). — Contribution à l'étude du mécanisme de la sécrétion urinaire : le fonctionnement du rein de la grenouille. Archives d'Ana- tomie microscopique. 1910, t. XII, fasc. 2, p. 177-289, avec 1 pi. et 18 fig. 193 — Pottet (M.). — Contribution à l'étude du corps jaune pendant la gros- sesse. Thèse. Paris, 1910. 191 — Id. — Le rut, l'ovulatior, la menstruation. Annales de Gynécologie et d'Obstétrique. 1910, t. XXXVII, p. 363-372. Réitérer (Ed.). — Voir Lelièvre, n^s 182-183-I8i. Tavernier. — Voir ViUard, n<' 195. 195 — Vîllard et Tavernier. — La transplantation du rein. Presse médicale. 1910, no 52, p. 489-492, avec 3 fig. XIV — ANTHROPOLOGIE ANATOMIQUE 196 — Anthony (R.). — Quelques modifications adaptatives du thorax chez l'Homme. Revue de l'École d'anthropologie de Paris. 1910, t. XX, p. 257-266. 197 — Cuvier (G.). — Note instructive sur les recherches à faire relativement aux difîérences anatomiques des diverses races humaines. Revue de l'École d'anthropologie de Paris. 1910, t. XX, p. 303-306. 198 — Hervé (G.). — Les instructions anthropologiques de G. Cuvier pour le voyage du géographe et du naturaliste aux terres australes. Revue de l'École d' Anthropologie de Paris. 1910, t. XX, p. 290. Maurette. — Voir Mayet, n» 199. 199 — Mayet (L.). et Maurette (L.). — Découverte d'une grotte sépulcrale, probablement néolithique, à Montouliers (Hérault). Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p. 1620. 200 — Perrier (Ch.). — Le buste et ses rapports avec la taille des criminels. Archives d'Anthropologie criminelle et de Médecine légale. 1910, t. XXV, n03 201-202, p. 641-699. 201 — Verwaeck. — La théorie lombrosienne et l'évolution de l'anthropo- logie criminelle. Archives d'Anthropologie criminelle, de Médecine légale et de Psychologie. 1910, t. XXV, n» 200, p. 561-583. XV — VARIA (Monographies — Travaux renfermant des renseignements biologiques — Descendance) CoUin (B.). — Voir Duboscq, n" 204. 202 — Cordemoy (J. de). — Influence du terrain sur les variations de l'appa- reil sécréteur des Clusiacés. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CL, p. 153.^). 203 — Danois (E.). — Sur l'organe à spermaceti du Kogia breviceps. Comptes rendus de l' Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 690. 204 — Duboscq (0.) et Coilin. — Sur la reproduction sexuée d'un protiste parasite des Tintinnides. Comptes rendus de l' Académie des sciences. Paris 1910, t. CLI, p. 340. 1 ï BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Diiboscq. — Voir Léger, n"' 211-!.'12. 205 — Fauré-Fréraiet (E.). — Les glandes labiales des Hydrocorises. Comptes rendus de V Association des Anatomistes, t. XI, p. 1-4, avec 4 fig. Fischer. — Voir Perrier (R.), n» 214. Gineste. — Voir Kunstler, n'' 208. 206 — Hesse (Ed.). — Trypanoplasma vaginalis, parasite du vagin de la sangsue. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 504. 207 — Janet (Ch.). — Organes sensitifs de la mandibule de l'abeille. Comptes rendus de l'Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 618. 208 — Kunstler et Gineste. — Formations fibrillaires chez Chilomonas para- mœcum Ehrbg. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 200. 209 — Laveran. — Sur les formes de multiplication endogène de Hœmogre- garina platydactyli. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 176. 210 — Legendre ( J.). — Note sur un acidophile résistant, parasite des larves de stegomya faxiata. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 194. 211 — Léger (L.) et Duboscg (0.). — • Études sur la sexualité des Grégarines. Archiv fUr Protistenkunde. 1909, t. VI, 134 pages, avec 5 pi. et . 33 fig. 212 — Id. — Selenococcidium intermedium et la systématique des sporo- zoaires. Travaux de l'Institut de zoologie de l'Université de Montpel- lier et de la Station zoologique de Cette. 1910, 2^ série, mémoire n" 21, in Archives de Zoologie expérimentale et générale. 1910, série V, I. V, p. 187-238. 213 — Nogier (Th.). — Action biologique de la lampe en quartz de Kromayer. Archives d' Electricité médicale. 1910, t. XVIII, p. 481-484. 214 — Perrier (R.) et Fischer (H.). — Sur quelques points particuliers de l'Ana- tomie des Mollusques du genre Acera. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 248. 215 — Sauton (B.). — Influence du fer sur la formation des spores. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1910, t. CLI, p. 241. TRAVAUX ORIGINAUX SUR LA VALVULE PYLORIQUE DES OPHIDIENS Par le D' ARGAUD Nous nous proposons, dans cette note, d'indiquer brièvement le résultat de nos recherches sur la configuration extérieure et la constitu- tion anatomique de la région pylorique, chez les Ophidiens, nous réser- vant de décrire ultérieurement, d'une façon comparative et plus appro- fondie, la structure de ce segment du tube digestif à l'état de vacuité et à l'état de réplétion. D'après l'expression même de Cuvier, la portion pylorique de l'estomac des Ophidiens affecte la forme d'un boyau étroit, qui paraît se continuer directement avec le duodénum. Cette disposition ne s'observe qu'à l'état de vacuité de l'estomac. Lorsque cet organe renferme, en effet, une proie volumineuse, le segment initial du duodénum se renfle sous l'afïlux des sucs sécrétés par le foie et par le pancréas, et forme une dilatation ampullaire qui fait suite brusquement à la région pylorique. Chez tous les Ophidiens que nous avons étudiés ( Vipera aspis, Tropi- donotiis natrix, Tropidonotiis viperinus, Zamaenis viridijlavus, Coronella lœvis), il existe, au niveau du pylore, une valvule cylindro-conique, d'une longueur de quelques millimètres. Cette valvule, décrite dans la plupart des espèces par Meckel, Duvernoy, Siebold et Stannius, est essentiellement constituée par une manchette contractile provenant de la couche musculaire interne du pylore et tapissée en dedans par la muqueuse pylorique et en dehors par la muqueuse duodénale. La tran- sition structurale entre ces deux muqueuses s'effectue brusquement au 10 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE niveau du bord inférieur libre de la valvule, dont la structure se rappro- che ainsi de celle de la valvule pylorique des Mammifères. La principale différence morphologique consiste en ce que, chez ces derniers, la couche musculaire de la valvule est renflée en un simple bourrelet annulaire (sphincter pylorique), tandis que, chez les Ophidiens, elle s'allonge en Coupe longitudinale intéressant la portion pylorique de l'estomac et le duodénum de Vipera aspis 9 au niveau de la valvule pylorique. Gr = - — (1/2 schématique). 1, portion pylorique de l'estomac. — 2, valvule pylorique. — 3, duodénum. — 4, couche musculaire longitudinale. — 5, couche musculaire transversale. — 6, villosité intestinale. un cylindre lamclleux qui soulève les muqueuses pylorique et duodénale au niveau de leur point de jonction et plonge dans la lumière intestinale. La muqueuse pylorique qui revêt la face interne de la valvule ren- ferme, comme dans la portion pylorique de l'estomac, des glandes en tubes, à cellules claires, dont le nombre diminue progressivement jus- qu'au bord libre de la valvule. Par contre, la muqueuse duodénale tapissant la face pariétale est entièrement dépourvue d'organes glandu- laires, de même que la muqueuse du tube intestinal tout entier. TRAVAUX ORIGINAUX 17 C'est dans le segment initial du duodénum, en rapport avec la valvule, que viennent déboucher, comme nous l'avons indiqué plus haut, les canaux excréteurs du foie et du pancréas. Nous rappellerons, en terminant, que la muqueuse pylorique qui se prolonge sur la face axile de la valvule ne présente que de légers plis longitudinaux, presque rectilignes, tandis que la muqueuse duodénale se soulève en de longues saillies lamelleuses également longitudinales, dont le bord libre plissé décrit de larges festons. Parfois, ces saillies lamelleuses, véritables villosités, sont reliées entre elles par des saillies transversales, mais moins élevées. Ces formations sont surtout accusées au niveau de la dilatation ampullaire initiale du duodénum, où, par leur nombre et par leur enchevêtrement, elles provoquent, à l'état de vacuité, un aspect spongieux particulier; elles deviennent moins abon- dantes à la surface de la valvule pylorique. BIBLIOQB. ANAT., T. XXI ETUDE MITOCHONDRIES DE LMGANE ENTERIQUE DES CRUSTACÉS DÉCAPODES (1) Par A. GUIEYSSE-PELISSIER Lorsque j'ai fait l'étude de l'hépato-pancréas des Crustacés (2), j'ai été frappé de l'abondance des preuves d'activité que présentent les cellules de cet organe; l'ergastoplasma, les grains de toute espèce, les parasomes, etc., se voient en grande quantité. On sait, d'ailleurs, que cet organe est chargé de rôles multiples, dont le plus important, à mon avis, est l'absorption des matières alimentaires; par sa structure et par ses fonctions, c'est surtout un intestin disposé en nombreux cœcums, c'est ce qui m'a conduit à lui donner le nom d'organe entérique ; mais c'est aussi un organe glandulaire, un organe d'excrétion, de réserve de graisse, d'arrêt des poisons, etc.; aussi n'est-il pas surprenant que ses cellules présentent toutes les marques de la plus haute activité. Ces considérations m'ont amené à penser que les cellules de cet organe devaient être riches en mitochondries ; aussi profitant d'une époque où j'étais à mon laboratoire de Beaulieu, j'ai récolté des Galathées (Galathea strigosa L.), des Langoustes {Palinurus vulgaris Latr.) et des Crabes {Cor- riigus portunatus Pen.); j'ai fixé et coloré les organes entériques par la méthode classique de Benda (alizarine et crystal- violet). Les préparations de ces organes sont d'une très grande difficulté; remplies de graisse et d'immenses vacuoles, les pièces se coupent mal, mais j'ai pu cependant arriver à bien mettre en évidence les mitochondries; ainsi que je m'y attendais, elles sont extrêmement nombreuses. (1) Communication présentée au deuxième Congrès international d'Anato- mie. Bruxelles, 7-11 août 1910. (2) A. GuiEYSSE, Étude des organes digestifs chez les Crustacés [Arch. d'anat. micros., t. IX, 1907). TRAVAUX ORIGINAUX 19 Avant de commencer cette étude, je rappellerai en quelques mots la structure des cœcums entériques des Décapodes : ils sont formés par un épithélium simple dont les cellules, allongées, sont surmontées d'un pla- teau strié; lorsque rien ne les modifie, elles sont semblables aux cellules intestinales des Vertébrés. Parmi ces cellules simples s'en trouvent d'au- tres qui présentent à leur sommet d'immenses vacuoles tout à fait carac- téristiques. Les cellules simples sont régulièrement de taille plus ou moins grande, de sorte que la lumière du cœcum est festonnée; leur grandeur peut aller en augmentant ainsi progressivement du simple au triple; dans une coupe on voit un certain nombre de festons placés à côté les uns des autres; à leur union se trouve une cellule un peu particulière, de forme triangulaire et dont la pointe se dirige vers la lumière; cette cellule comble l'intervalle entre deux festons. Les cellules simples et à grandes vacuoles sont plus ou moins réguliè- rement disposées suivant les animaux. C'est chez la Galathée que j'ai obtenu les images les plus nettes ; de plus, chez ce Crustacé, comme les différentes espèces de cellules sont mieux groupées que chez les autres, l'étude en est plus facile; je prendrai donc cet animal comme type pour ma description et j'indiquerai ensuite les différences qu'il y a chez la Langouste et chez le Crabe. 1^ Galathée. — Chez la Galathée, les tubes entériques présentent une structure tout à fait typique; on trouve un épithélium avec deux ou trois festons bien réguliers et, le plus souvent, deux groupes très limités de cellules à grandes vacuoles placés aux extrémités d'un même diamètre. Ces éléments sont bourrés de mitochondries, mais leur disposition varie suivant l'état des cellules. Dans tout l'épithélium simple ce sont des mitochondries semblables les unes aux autres. Au contraire, dans les cellules à grandes vacuoles, elles sont très différentes et se présentent sous la forme de petits chondriocontes. Les cellules épithéliales simples soni, comme je l'ai dit plus haut, tantôt assez petites, tantôt très hautes. Dans les premières, le protoplasma est assez homogène, dans les secondes, il est bourré de grosses gouttes de graisse qui, parfois, remplissent la cellule complètement; sur de pareils éléments, comme un grand nombre de gouttes graisseuses se dissolvent et disparaissent, on voit le protoplasma former une sorte de réseau à mailles plus ou moins régulières. Parfois, le protoplasma est encore assez abon- dant sous le plateau; dans d'autres cas, la cellule se soulève en dôme et le protoplasma se raréfie considérablement; il est prçbable que de tels élé- ments évoluent en cellules à grandes vacuoles. A la base de la plupart des cellules, on voit souvent une masse de protoplasma plus homogène que j'ai signalée autrefois; elle apparaît avec tous les réactifs usuels, mais je k 20 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE n'avais pu y déceler aucun détail avant d'avoir fait l'étude de ces cellules par la méthode de Benda. Dans les cellules petites et moyennes à protoplasma compact, la quan- tité des mitochondries est énorme, il y en a partout; elles ne sont point disposées '{^^'^^^ en chondriomites, mais dispersées plus ou h-f,- '^'/**„i moins isolément dans tout le corps cellu- /;'.'■'-.'-'? ..•/'.-. laire (fig. 1). Elles ne sont pas réparties /:.■•;'-.,/' . / .' ',*•-' également partout; il y en a deux groupes 4' *i • *.;'»"-♦• *-'1| principaux placés chacun aux deux pôles ■\ •#■•*•" V^^ ^ i ^^ ^^ cellule. En ces points, il y en a sou- "'V' ••''• '•^••••^/ vent une quantité considérable; elles sont '.,.# ».#'-' «• ^^ ■•. tassées les unes sur les autres et leur en- ,'- • />•' ^' .!,..'■' semble constitue presque des corps mito- A?V %* , /«j, " v:''* chondriaux. Ces deux groupes correspon- .; » ^ -\i^-*' dent aux endroits où le protoplasma forme y/ des corps compacts. Dans le reste de la ■ ■ _ '■;. i/ cellule, il y en a en plus ou moins grande ; ". •.'> / abondance. ;"...-; ;.'" Dans les grandes cellules chargées de graisse, les mitochondries occupent le ré- seau ; entre les grains de graisse, elles sont ^''- ';7teïïutdVlaTïutte°'"'"' beaucoup moins abondantes, mais il y en a toujours une assez grande quantité au pied de la cellule, dans la masse de protoplasma compact que l'on rencontre en cet endroit, presque toujours, dans ces cellules comme dans les autres. Dans les cellules dont le protoplasma est dense sous le plateau, il y en a aussi une masse serrée et, ici, il arrive assez souvent que les mitochondries s'organisent plus ou moins en files suivant probablement les racines des cils. Un fait que je signalerai en passant et que l'on voit sur les cellules com- plètement bourrées de graisse, c'est qu'il y a autour des vacuoles grais- seuses vides des lignes précises qui les entourent et qui sont colorées en violet franc par le crystal-violet. Je ne crois pas qu'il s'agisse là de dispo- sitions spéciales de mitochondries, mais je pense plutôt que cette colo- ration doit être considérée comme un artefact. Parmi ces éléments on trouve de place en place des cellules dont le protoplasma est compact et strié longitudinalement; dans ses cellules, je m'attendais à trouver des mitochondries en grande quantité; mais leur nombre n'est pas plus grand là que dans les autres cellules; la seule diffé- rence, c'est qu'elles sont ordonnées un peu plus en chondriomites, à cause de la fibrillation du protoplasma; là comme ailleurs, on trouve les mêmes amas aux doux pôles. TRAVAUX ORIGINAUX 21 Dans les cellules à grandes vacuoles, l'aspect est bien différent (fig. 2), Chez la Galathée, on sait que ces grandes vacuoles sont immenses; elles occupent à peu près les trois quarts de l'élément, et, si j'avais représenté ces cellules entières dans la figure 2, la page eût été trop petite pour con- tenir le dessin; mais la seule partie intéressante au point de vue des mito- chondries est la partie inférieure, celle qui est formée de protoplasma très compact. En cet endroit, le prot.oplasma est, en effet, plus dense que sur i h; r I "m Fig. 2. — Pied des cellules à grandes vacuoles chez la Galathée. les autres cellules; sur les coupes colorées simplement à l'hématéine- éosine, il apparaît plus rose qu'ailleurs. Les cellules de cette région sont moins individualisées que les autres; elles forment un paquet de corps protoplasmiques plus ou moins confus dont le sommet se prolonge en minces fibrilles délimitant les grandes vacuoles. Dans les cellules que nous pouvons considérer comme les plus évoluées, c'est-à-dire celles qui sont au milieu du groupe, les mitochondries se pré- sentent sous la forme de petits chondriocontes gros et courts. Ils sont surtout abondants entre le noyau et les vacuoles, mais on en voit aussi au pied de l'élément; toutefois, en cet endroit, ils ne forment jamais de pa- quet comme dans les autres cellules. Ces chondriocontes sont le plus sou- vent orientés dans le sens de la cellule, mais on en voit aussi qui se dispo- :22 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE sent en cercle autour de vacuoles mal délimitées, vacuoles en formation ou en régression, suivant que l'on admet que leur contenu est un produit de sécrétion ou une substance destinée à être absorbée. Si l'on se rapporte à mon travail sur les organes digestifs des Crustacés, on verra que, pour des raisons que j'ai expliquées en détail, je crois que le contenu de ces vacuoles est destiné à être absorbé. Pendant une certaine longueur, sur les travées minces qui délimitent les vacuoles, on voit ces chondriocontes se prolonger, puis bientôt ils dispa- raissent. Les chondriocontes ne semblent pas être absolument de même nature que les autres mitochondries, ils ne se colorent pas en violet aussi intense et paraissent se décolorer plus rapidement; cela ne veut pas dire d'ail- leurs qu'ils n'en dérivent pas, et il n'est pas rare de trouver des mitochon- dries et des chondriocontes dans les mêmes cellules. Parmi les éléments les plus proches des bords du groupe des cellules à grandes vacuoles, on en trouve qui ne présentent que des mitochondries typiques disposées comme celles quie nous avons étudiées précédem- ment. Nous voyons donc que chez la Galathée, il y a deux formes de mito- chondries différentes suivant l'espèce de cellule que l'on examine; des mitochondries fines, abondamment dispersées, mais surtout abondantes au pied et au sommet des cellules simples et des chondriocontes courts et trapus, mais moins nombreux dans les cellules à grandes vacuoles. 2° Langouste. — Chez la Langouste, bien que la disposition soit à peu de choses près la même que chez la Galathée, l'aspect est assez différent; cela tient à ce que les mitochondries sont plus grosses et moins nombreuses; elles ne forment pas comme précédemment une poussière fine, mais se dis- tinguent nettement les unes des autres. Dans les cellules simples, elles se disposent aussi en amas serrés au pied de la cellule et au sommet sous le plateau; au pied, l'amas est très dense et repose au contact d'une masse protoplasmique homogène et compacte; il m'a semblé qu'elles étaient placées autour de cette masse et ne pénétraient pas dans l'intérieur. Comme dans les cellules de la Galathée, on en voit aussi réparties dans toute la hauteur de l'élément. Quelques cellules sont absolument bourrées de grains de différentes tailles, mais toujours beaucoup plus grands que les mitochondries. De tels grains se voient par toutes les méthodes, et je les ai décrits autrefois; par la méthode de Benda, ils se colorent de la même manière que les mito- chondries, mais ils ne répondent pas par leur forme aux mitochondries typiques; ce sont probablement des grains zymogènes, mais il semble bien qu'entre eux et les mitochondries, il n'y ait que des différences de taille. TRAVAUX ORIGINAUX 23 Dans les cellules cylindriques simples, on peut voir assez nettement un parasome placé au-dessous des plateaux; ce parasome qui dérive, ainsi que ViGiER l'a montré, du nucléole, et que j'ai moi-même étudié en détail, apparaît dans les cellules traitées par la méthode de Benda, comme une tache pâle ; autour de cette tache, il y a le plus souvent des mitochondries en assez grand nombre. Chez la Langouste, les cellules striées sont assez abondantes; comme chez la Galathée, les mitochondries sont disposées de la même façon que dans les cellules simples. Les cellules à grandes vacuoles n'ont pas chez la Langouste de vacuoles aussi développées que chez la Galathée; leur disposition n'est pas non plus tout à fait la même et l'on y voit généralement sous le plateau une masse protoplasmique dans laquelle on distingue une faible striation. Ces cellules présentent dans leur pied un mélange de mitochondries et de chondriocontes; ces derniers sont plus fins et plus longs que chez la Gala- thée. Dans les cellules où les vacuoles sont les plus grandes, il n'y a guère que des chondriocontes ; dans celles, au contraire, qui sont de dimensions moins grandes, les mitochondries prédominent et on les voit suivre les travées protoplasmiques et arriver jusqu'en haut de la cellule, mais, dans la masse protoplasmique placée sous le plateau, il n'y en a pas. 3° Crahe. — Chez le Crabe, en dehors des cellules cylindriques simples, les cellules de l'organe entérique ne se prêtent pas suffisamment bien à la fixation par la méthode de Benda pour donner de bonnes images. Les cellules à grandes vacuoles ne for- ment qu'une dentelle d'une fragilité inimaginable ; leurs pieds sont abso- lument bourrés de graisse et il est impossible d'en faire de bonnes pré- parations; je me tairai donc à leur sujet et, pour pouvoir les décrire, je devrai m'adresser à une autre mé- thode. Dans les cellules simples, les mito- chondries sont disposées de la même façon que chez la Langouste; elles sont assez grosses et l'on en voit deux amas, l'un au pied, l'autre au sommet. On voit aussi la tache pâle du parasome, ainsi qu'on peut s'en rendre compte dans la figure 3 qui représente une cellule placée en coin ; Fig. 3. Cellnle simple en coin de l'organe entérique du Crabe. :24 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE dans cette cellule les mitochondries sont réparties à peu près également partout. En résumé, nous avons trouvé chez les Crustacés des cellules enté- riques généralement bourrées de mitochondries et parfois de grains de sécrétion qui se colorent par le crystal-violet. Dans les cellules cylindri- ques simples, les mitochondries forment deux paquets assez denses, l'un placé au sommet de la cellule, sous le plateau, l'autre au pied; dans les cellules à grandes vacuoles les plus évoluées, les mitochondries sont rem- placées par des chondriocontes courts et gros qui s'avancent jusque dans les cloisons intervacuolaires ; dans celles qui sont moins évoluées, ce ne sont encore que des mitochondries. Je compte bientôt reprendre cette étude par la méthode de Regaud, qui est d'une application beaucoup plus sûre que la méthode de Benda pour ces tissus le plus souvent imbibés de graisse; ce procédé m'a fourni des résultats admirables là où la méthode de Benda avait échoué. J'espère bien de cette manière combler les lacunes qui restent dans ces recherches et pouvoir peut-être me rendre compte jusqu'à un certain point de l'évo- lution physiologique de ces éléments. LYMPHATIQUES SUPERFICIELS DU REIN OIïEZ LE OIÏIEl>T Par MM. AVERSENG et A. MOUCHET TRAVAIL DU LABORATOIRE D'ANATOMIE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOULOUSE La recherche des lymphatiques superficiels du rein est particulière- ment difficile chez l'Homme, à cause de la présence des feuillets périré- naux et de la capsule adipeuse qui enveloppe Forgane. Chez le Chien, au contraire, cette atmosphère graisseuse n'existe pas, ce qui rend plus facile l'injection de ces vaisseaux chez cet animal. D'autre part, nos premières injections, qui ont porté à la fois sur des nouveau-nés et sur des Chiens, nous ayant permis de constater certaines similitudes, nous avons pensé que l'étude première des lymphatiques de l'animal présenterait un réel intérêt. Les travaux de Dogiel d'abord, et plus tard de Hermann Stahr, nous ont paru laisser bien des points à élucider : en particulier, en ce qui con- cerne les connexions lymphatiques du rein avec les organes avoisinants, ou même lointains, comme le testicule par exemple. D'une manière générale, d'ailleurs, on considère trop le système lym- phatique comme formé par une série de départements, spéciaux à chaque organe, sortes de bassins indépendants dont les affluents n'auraient de commun que les collecteurs : il existe souvent des communications entre ces affluents qui atténuent l'individualisation lymphatique des divers organes, et peuvent peut-être expliquer certaines parentés pathologi- ques. Dans l'exposition des résultats nous adopterons le plan suivant. Nous donnerons d'abord la disposition des lymphatiques superficiels du rein, puis celle des anastomoses qu'ils présentent avec ceux du testicule du foie et des glandes surrénales. 20 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 10 Lymphatiques superficiels du rein a) Face antérieure. — Ils se disposent en trois groupes principaux : supérieur, moyen, inférieur. Le groupe supérieur occupe le tiers supérieur de l'organe. Né d'un ré- seau d'origine qui communique avec ceux des autres groupes, il com- prend de quatre à cinq collecteurs qui se dirigent obliquement en haut et en dedans vers la capsule surrénale. Arrivés à sa hauteur, ils passent sous la face inférieure de la glande et, chemin faisant, ils s'anastomosent entre eux. Réduits au nombre de trois, ils changent de direction et décrivant un coude à convexité supérieure, ils se dirigent en bas et en dedans et aboutissent à un ganglion situé au niveau du pôle supérieur du rein : pour le côté droit en arrière de la veine cave, pour le côté gauche sur le flanc gauche de l'aorte. Le groupe moyen doit être considéré successivement à droite et à gauche. A droite, il présente un gros collecteur qui, suivant la direction générale des vaisseaux rénaux, aboutit à un ganglion rétro-€ave. A gauche, ce même territoire comprend trois collecteurs qui, issus de la partie moyenne de la face antérieure, se dirigent d'abord transversale- ment vers les gros vaisseaux, et divergent en ce point : le supérieur va se jeter au ganglion qui reçoit déjà les afïérents du groupe supérieur, tandis que les deux collecteurs inférieurs se réunissent en un tronc unique pour arriver à un ganglion préaortique. Le groupe inférieur présente une disposition bien partciulière. Les deux collecteurs qui résument la circulation lymphatique de ce territoire se dirigent obliquement en bas et en dedans. Le collecteur externe et infé- rieur suit d'abord la direction du bord convexe du rein. Arrivé au niveau du pôle inférieur, il continue son trajet pour descendre jusqu'à 4 à 6 cen- timètres plus bas. Brusquement il se réfléchit alors de manière à former un angle aigu à sinus supérieur. Ce point de réflexion est ordinairement plus bas du côté droit. Il aboutit ainsi après un trajet ascendant à un ganglion situé en arrière du hile. Quant au collecteur supérieur et interne, arrivé au pôle inférieur du rein, il se réunit au collecteur inférieur que nous venons de décrire. Le plus souvent, il nous a paru que les collec- teurs externes des groupes inférieurs et supérieurs naissent en un point déterminé sur la partie moyenne du bord distal du rein et, divergeant chacun de son côté, semblent former une véritable cercle lymphatique périrénal. En piquant, en effet, en un point indiqué, on voit se remplir à la fois l'un et l'autre de ces deux collecteurs. b) Face postérieure. — Nous retrouvons la même division en trois TRAVAUX ORIGINAUX 27 territoires : pour le supérieur et l'inférieur, les vaisseaux efïérents abou- tissent aux collecteurs déjà décrits à propos de la face antérieure. Quant au territoire moyen, qui parait plus important que celui de la face anté- rieure, il se résume en un gros collecteur qui aboutit a un ganglion rétro- cave à droite et juxta-aortique à gauche. CONNEXIONS 1° Avec le système lymphatique du testicule Après avoir rempli le système superficiel du rein, nous avons injecté les lymphatiques du testicule. D'une manière constante, nous avons vu un collecteur se détacher du faisceau des efïérents spermatiques et venir se jeter dans le collecteur externe du groupe inférieur au point le plus déclive de ce dernier, exactement au niveau de l'angle que nous avons déjà décrit. Cette disposition qui n'est pas sans analogie avec celle que présente le système veineux du testicule venant se jeter dans la veine émulgente gauche, nous a paru exister des deux côtés. Mais elle est plus facile à mettre en évidence du côté droit. 2° Avec le système lym.phatique des glandes surrénales En piquant à la périphérie de la glande, on obtient l'injection d'un réseau à mailles très serrées qui s'étend non seulement à la surface de l'organe, mais encore sur le feuillet qui le sépare du rein. Les efïérents de ce réseau, directement situé sur les collecteurs du ter- ritoire supérieur du rein, viennent partiellement aboutir à ces derniers par quelques anastomoses assez rares à la vérité, mais très courtes, qui plongent directement dans les collecteurs sous-jacents. 3o Avec le système lymphatique du foie En relevant le foie au-devant du rein droit, on tend le ligament hépato- rénal dans lequel courent de trois à quatre vaisseaux lymphatiques se dirigeant vers la partie inférieure. On les injecte facilement en piquant directement dans le parenchyme hépatique, au voisinage de l'insertion du ligament. De ces vaisseaux, l'un, le plus inférieur, suit exactement le bord libre du ligament hépato-rénal. 28 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Arrivé au niveau de l'insertion rénale de ce ligament, c'est-à-dire aux environs du hile, il s'anastomose avec les lymphatiques rénaux du groupe moyen et va se jeter avec eux dans un ganglion rétro-cave aux environs du point d'abouchement de la veine rénale droite. Les deux autres vaisseaux, nés d'un réseau d'origine, descendent le long de la face inférieure du foie et aboutissent séparément à un ou deux ganglions situés à la hauteur de la glande surrénale. En résumé : 1° Les lymphatiques superficiels du rein chez le Chien forment quatre groupes principaux : antérieur et postérieur sur les deux faces de l'or- gane, supérieur et inférieur sur les bords correspondants; 2o Ils s'anastomosent avec les vaisseaux lymphatiques d'autres or- ganes, en particulier du testicule et des glandes surrénales, et, du côté droit, avec ceux du foie. PERSISTANCE DU SEGMENT SOUS-RÉNAL DE LA VEINE CARDINALE GAUCHE Par A. MOUCHET PnOSECTEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOULOUSE Dans une observation comparable à la nôtre, étudiée par M. Augier (1) sous la direction de M. le professeur Nicolas, nous trouvons l'introduction suivante qui légitime en quelque sorte la publication de ces cas anor* maux. « Une anomalie a son importance prise en particulier. Considérée par rapport à une série d'observations antérieures ayant le même objet à peu de chose prés, elle n'a plus évidemment le prestige d'une curiosité scientifique unique; mais, sars parler de la confirmation des examens précédents qu'elle peut apporter, elle accroît dans une certaine mesure leur valeur embryologique et descriptive par les modifications plus ou moins complexes (anomalies à un deuxième, troisième degré), qu'elle est susceptible de présenter; par son nombre même, par sa simple valeur statistique, elle acquiert au point de vue ethnique une utilité évidente. » Ces anomalies de la veine cave inférieure sont assez rares, puisque GÉRARD, en 1906, n'en relevait que quarante-cinq cas depuis 1736, et, si l'on y ajoute les trois observations rapportées depuis lors par Her- MANN (2), Patten (3) et M. Augier, on arrive à un total de quarante- (1) M. Augier, Disposition embryonnaire de la veine cave inférieure dans son segment sous-rénal par persistance des veines cardinales inférieures [Bibliogr. anat., 1910, p. 135). (2) Hermann, Ein Fall von Persistenz der linken Vena cardinalis , etc. (Diss. med. MUnchen, 1906). (3) Patten, Persistence of the embryonic arrangement of the postrenal part of the Cardinal veins [Anatom. Anzeiger, Bd 34, 1909). 60 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE huit cas connus et publiés de dispositions anormales du système cave inférieur. A cette liste, nous allons ajouter une nouvelle observation. DESCRIPTION L'observation a été prise sur un sujet masculin, d'une soixantaine d'années. Il n'existait pas d'anomalie importante en dehors du système cave inférieur. y cài/e /nf. Aorte dbd. Vsperm dr. V.câve inf Surrén g. 1/ renj/e g. Vâis.spermg ^cârdina/e g. Faisons remarquer, en commençant, combien il est difficile, par suite du défaut d'appellations exactes, de décrire les vaisseaux veineux dont nous allons parler. Cette idée a été exprimée par M. Augier : « Malgré les éclaircissements très satisfaisants d'HocHSTETTER, il subsiste une certaine gêne, et par suite une certaine confusion, pour exprimer par TRAVAUX ORIGINAUX ."il des U'i'mes d' « anatomie descriptive » ces états embryonnaires variables cl complexes. « Aussi, pour plus de simplicité, et étant donné le volume respectif des deux vaisseaux principaux représentant le système veineux cave sous-rénal, nous conserverons le nom de veine cave inférieure (proprement dite) à la veine située à droite de la colonne vertébrale, réservant le nom de cardinale (veine cardinale gauche) à celle qui se trouve en position paravertébrale gauche. 1° Veine cave Inférieure Son trajet est à peu près normal : elle est seulement plus déjetée vers le flanc droit de la colonne vertébrale. Elle paraît formée de deux por- tions très différentes par leur calibre : l'une supérieure, située au-dessus du point où la veine cave reçoit la veine rénale gauche et mesurant 22 minimètres de diamètre; l'autre inférieure, au-dessous de la précé- dente, et ne possédant qu'un diamètre de 16 millimètres. La longueur de la veine cave inférieure est de 21 centimètres, dont 13'^'^ 5 pour la portion supérieure, et 1^^ 5 pour le segment inférieur. 2" Veine cardinale gauche Sur le flanc gauche de la colonne vertébrale, et le long du bord corres- pondant de l'aorte, se voit le vaisseau qui représente la veine cardinale gauche. Celle-ci relie la veine iliaque primitive gauche et la veine rénale du même côté. A peu près verticale dans ses deux tiers supérieurs, elle offre plus bas une courbe à concavité dirigée à droite. Sa longueur est de 6cni 5 et son diamètre mesure 8 millimètres. Elle est un peu moins volumineuse que la veine rénale qu'elle vient aborder, et, de ce fait, semble être une vaste anastomose jetée entre la veine iliaque primitive gauche et la veine rénale du côté correspondant. 3" Veines rénales La veine rénale droite nous présente une disposition à peu près nor- male; elle a une longueur de S^m 7, et un diamètre de 1 centimètre en- viron. Elle reçoit, dans ce cas, une veine capsulaire droite. La veine rénale gauche offre quelques caractères particuHers. Et, tout d'abord, nous comprendrons sous la dénomination de veine rénale tout o2 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE le segment veineux qui s'étend entre le hile du rein et la veine cave infé- rieure. Nous aurions pu l'arrêter à la veine cardinale gauche, et considérer comme commun à ces deux vaisseaux le canal veineux jeté transversa- lement entre la veine cardinale et la veine cave. Il y a là, en effet, une sorte de confluent veineux, et veines rénale gauche et cardinale parais- sent avoir pour collecteur commun ce tronc transversal. Néanmoins, pour la commodité de la description, nous n'avons pas cru devoir ac- cepter cette division. Envisagée dans son ensemble, la veine rénale gauche (y compris le dernier segment, ou segment post-cardinal) nous présente la forme d'un S italique très allongé avec une première courbure externe à con- cavité inférieure, une deuxième, interne et inversement orientée. La direction générale de cette veine, dont la longueur ne mesure pas moins de 9'="^ 5, est fortement oblique en bas et en dedans. Aussi, tandis que, à leur origine au niveau du hile, veines rénales, droite et gauche, se trouvent à peu près sur un même niveau horizontal, la distance qui sépare leur point d'abouchement dans la veine cave est de 7 centimètres. Le segment de veine rénale compris entre la veine cardinale gauche et la veine cave inférieure est rétro- aortique. C'est là un fait remarquable, puisque la veine rénale gauche est normalement préaortique. Cette veine ne reçoit pas d'autre collatérale que la veine spermatique gauche, qui vient l'aborder en un point situé à peu près à égale distance du hile et de la veine cardinale. 4° Affluents de la veine cave inférieure En allant de bas en haut, la veine cave inférieure reçoit successive- ment : a) Les veines lombaires droites, dont une l'aborde par son bord externe, et les autres directement par sa face postérieure; b) Une veine lombaire gauche (la deuxième), qui passe au-devant de la colonne vertébrale et en arrière de l'aorte; c) La veine rénale gauche qui se jette dans la veine cave sur le bord gauche de ce vaisseau; d) La veine spermatique droite; e) La veine rénale droite; /) Une grosse veine capsulaire gauche ; g) Enfin deux veines capsulaires droites. Deux mots seulement sur ces veines capsulaires dont la disposition est très anormale. La veine capsulaire gauche, partie de la face antérieure de l'organe TRAVAUX ORIGINAUX 33 surrénal, se dirige en bas et en dedans, reçoit une veine diaphragmatique inférieure gauche, puis, continuant son trajet, elle passe au-devant de l'aorte, qu'elle embrasse, en décrivant en avant d'elle une courbe à conca- vité postérieure, pour venir enfin se jeter dans la veine cave qu'elle aborde par son côté gauche. La longueur de ce vaisseau veineux est de 6^^ 5. Il ne reçoit pas d'autre affluent qu'une veine diaphragmatique inférieure du côté correspondant. Trois veines s'échappent de la grande surrénale droite avec des desti- nations différentes : deux aboutissent à la veine cave inférieure, la troi- sième se dirige presque verticalement en bas et vient se jeter dans la veine rénale droite. INTERPRÉTATION Elle est simple, en s'en tenant aux données classiques de Hertwig et surtout de Hochstetter, Gérard, dans son travail déjà cité, a longue- ment expliqué la présence de la veine cardinale gauche, comme un sou- venir de la disposition embryologique primitive. M. Augier est, lui aussi, revenu sur ce point. Aussi, n'insisterons-nous pas davantage sur l'inter- prétation de l'anomalie principale. Cependant, il est un détail sur lequel nous voudrions attirer l'attention. Le segment veineux, disposé entre l'extrémité supérieure de la cardinale gauche et la veine cave, en un mot, ce que nous avons considéré comme la portion terminale, post-cardinale, de la veine rénale gauche, ce seg- ment passe en arrière de l'aorte. Cette disposition est, de beaucoup, la plus rare. Mais, ici encore, l'étude du développement nous donne l'explication de ce fait anatomique. Bonne (1) s'exprime ainsi au sujet de cette anastomose rétroaortique : « L'anastomose rétroaortique existe, d'après Hochstetter, chez le Chat et l'Ornithorynque. Zumstein l'a retrouvée chez la Taupe Elle offre de nombreuses variétés dans ses dimensions en hauteur et dans ses rapports avec l'anastomose préaortique supérieure; lorsqu'elle est très élevée, elle englobe les veines rénales sur une plus ou moins grande étendue de leur trajet; lorsque, au contraire, elle ne dépasse que très peu le niveau de trifurcation de l'aorte, elle laisse libres les veines rénales et un certain nombre de veines segmentaires, cheminant d'avant en ar- rière au-dessous des précédentes. » (1) C. Bonne, Origine et éçnlution de certaines anastomoses veineuses pri- mordiales par remaniement {BibUogr. analom^, 1904, t. XIII, 3^ faisc). BIBLiIOa-B. ANAT., T. XXI ol BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE La présence du segment veineux rétroaortique chez l'adulte s'explique donc assez simplement, par la persistance d'une disposition embryon- naire transitoire. Signalons, en terminant, une étude de Huntington et Me Clure sur le « développement de la veine cave postérieure et ses tributaires chez le Chat (1) ». D'après ces auteurs, la veine cave postérieure du Chat provient d'un système de veines se développant sur un plan dorsal par rapport aux veines cardinales, et qu'ils appellent veines supracardinales (supracardinal veins). « The postrenal division of the adult postcava is formed as the resuit « of a secondary médian fusion by means of transverse anastomoses « dorsal to the aorta of the postcava portions of the supracardinals, the « primitive postcardinal veins not entering into the formation of this « portion of the main trunk of the adult vessels. » Ces résultats expliqueraient bien la présence de segments rétro-aor- tiques veineux. Mais, démontrés seulement pour une seule espèce ani- male, ils ne doivent peut-être pas être généralisés. Et, si des travaux ultérieurs montraient que ces données peuvent s'é- tendre à toute la série des Mammifères, ils répondraient heureusement à la question que nous avons essayé d'éclaircir, à propos d'une particu- larité de notre observation. (1) Huntington and Me Clvre, Development of Postcava and tributaries in the domestic Cat [The Anatomical Record, avril 1907). ISTITUTO ANATOMICO DI CATANIA Diretto dal prof. R. Staderini RENE UNICO ECTOPICO ED ALTRE ANOMALIE DI SVILUPPO NEL GA.DAVERE DI UNA BAMBINA Doit. Gaet. CUTORE AIUTO E PROFESSORE INCA.R1CAT0 DI ANATOMIA TOPOGRAFICA (Con 4 figure) Ho avuto occasione recentemente di riscontrare, nel cadavere di una bambina di 15 mesi, numerose anomalie di sviluppo interessanti princi- palmente il sistema uro-genitale ed inoltre il fegato, la milza e la colonna vertébrale. M'é sembrato utile renderle note, sia perché rare volte è dato di poter osservare associate tal numéro di anomalie in soggetti vis- suti par qualche tempo, come anche perché riesce intéressante indagarne il significato con le nozioni che possediamo intorno allô sviluppo di tali sistemi ed organi. L'esame esterno del cadavere non aveva posto in evidenza particolari degni di nota, ma, incise le pareti addominali, ho potuto subito osservare, avanti la colonna lombare, un organo voluminoso che, sporgendo in parte nella cavità pelvica, aveva spostato alcuni degli organi in essa contenuti. Si trattava di un rené voluminoso che, posto innanzi ai corpi délie ultime vertèbre lombari e délie prime sacrali, ed ail' articolazione sacro- iliaca di sinistra, si estendeva col suo volume nella fossa iliaca dello stesso lato, occupandola in gran parte. Per la sua presenza, il colon ileo-pel- vico e la parte più alta del retto trovavansi notevolmente deformati e spostati verso destra e la superficie posteriore délia vescica si trovava in gran parte addossata a quella corrispondente del rené. La constatazione di questi fatti mi ha indotto a praticare un esame più accurato del cadavere, in maniera perô da non alterare notevolmentei 3C BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE rapport! dei diversi organi e da ottenere un preparato che potesse servire per il Museo di quest' Istituto. Il rené ectopico che a tutta prima aveva richiamato la mia attenzione, présenta i seguenti diametri : longitudinale 6 cm., trasverso massimo 4 cm. ; antero-posteriore massimo 3, 5 cm. L'estremità superiore di esso corrisponde al corpo délia 4* vertebra lombare, mentre l'estremità infe- riore, insinuata dentro la cavità délia piccola pelvi, raggiunge il corpo délia 4* vertebra sacrale, lungo la linea mediana, e corrisponde ail' uscita del nervo ischiatico dal gran forame ischiatico, lateralmente. La con- formazione di questo rené differisce notevolmente da quella ritenuta come normale per quest' organo. Cio' devesi principalmente ail' appiat- timento che ha subîto la sua superficie posteriore per la presenza dei corpi vertebrali, la cui impronta si apprezza in forma di doccia verticale scavata in prossimità del margine destro o mediale dell' organo, mentre la superficie posteriore di esso, verso sinistra, cioé in quella parte corris- pondente al muscolo psoas, ed in basso anche al muscolo iliaco, è rego- larmente convessa. La presenza dei corpi vertebrali ha fatto subire al rené, oltre alla deformazione sopradescritta, anche una torsione sul suo asse principale, di guisa ché il suo margine sinistro guarda un po' in dietro e sporge al di là del margine latérale dello psoas, ed il margine destro con l'ilo, che ad esso corrisponde, guardano un po' in avanti. Quest' ul- time margine, che è a bastanza spesso, inferiormente trovasi in rapporto col retto e col colon pelvico, i quali vi lasciano la loro impronta in forma di superficie poco depressa; in parte è in rapporto con la vescico ed in alto guarda contro la parete anteriore dell' addome. La superficie anteriore del rené è in gran parte in rapporto con la parete addominale e corrisponde aile regioni ombelicale, pubica, addominale latérale sinistra ed inguinale sinistra. L'ilo corrisponde alla meta superiore del margine destro del rené ed ha forma di fessura longitudinale, a labbri convessi, ugualmente svi- luppati, e ravvicinati l'uno contro l'altro (fig. 1"). L'estremità superiore dell' ilo è in rapporto con un ramo arterioso che, originatosi dal l'angolo di biforcazione dell' aorta addominale nelle due iliach primitive, va al rené e si biforca in prossimità dell' ilo, nel quale penetrano i due rami da esso originati. Inferiormente ed in prossimità di questi, si vedono uscire dall' ilo due vene che si riuniscono, subito dopo, in unico tronco, il quale decorrendo posteriormente ail' arteria iliaca primitiva destra, va a sboccare nell' angolo costituito, dall' incontro délie due vene iliache primitive. Col rené in esame si trova in rapporto un' altra arteria che proviene dair iliaca primitiva di sinistra, a 2 cm. dalla sua origine e pénétra nel rené attraversando la superficie posteriore di esso. TRAVAUX ORIGINAUX 37 L'estremità inferiore dell' ilo, che corrisponde a meta circa del margine rénale, è in rapporte con un tratto dell' apparato escretore, tratto che, per il volume e la conformazione, meglio che come la parte extrarenale délia pelvi, si puô ritenere come la parte iniziale dell' uretère, A 5 mm. dair ilo, l'uretère présenta una dilatazione ampollare, del diametro circa di 8 mm., dentro la quale, mediante la palpazione, si apprezza la presenza di un calcolo rotondeggiante. In seguito l'uretère si porta in basso, si ricurva in dietro addossandosi alla superficie del rené finché ad un certo punto viene a trovarsi tra il rené e la vescica, di cui raggiunge il fondo per penetrare nelle sue pareti, come normalmente. Il colorito, la consistenza e l'aspetto délia superficie rénale differis- cono poco dal normale; non credo quindi di dovermene intrattenere se non per ricordare la presenza di un solco (fig. 1*), che dall' estremità inferiore dell' ilo s'estende, per brève tratto, sulla superficie anteriore del l'organo. La fossa lombare sinistra è occupata da connettivo lasso e nella parte più alta di essa, addossata al pilastro latérale del diaframma, trovasi la capsula soprarenale corrispondente che, per la forma, per il volume e per l'aspetto délia superficie, puo ritenersi normale. Anche la fossa lombare destra è occupata da connettivo lasso senza traccia alcuna ne di rené, ne di uretère. Esiste, anche da questo lato, la capsula soprarenale regolarmente dispota e conformata. L'esame dell' interno délia vescica conferma l'esistenza di un solo uretère, quello proveniente dal rené ecto- pico sopradescritto. Il trigono di Lieutaud non è affatto apprezzabile perché non esiste che un solo orifizio ureterico e lapiega ureterica è appena accennata medialmente ail' orifizio ureterico esistente. L'apparato urinario risulta dunque, in questo caso, rappresentato da un rené ectopico, piuttosto voluminoso, corrispondente al rené sinistro, dair uretère dello stesso lato, dalla vescica e dall' uretra. L'apparato génitale è anch' esso notevolmente difettoso. Sulla superficie anteriore del rené, in continuazione con la lamina peri- toneale che la riveste, sono adagiate due formazioni piccole, allungate, grigiastre, di cui una, più lunga, è diretta obliquamente in alto e verso sinistra; l'altra, più vicina al margine sinistro del rené, è diretta invece in alto e verso destra (fig. 1"). La prima è lunga 3 cm., larga 3 mm. e spessa 2 mm. Nettamente ap- piattita, essa présenta una superficie anteriore libéra e una posteriore rivolta verso il rené, in parte libéra, in parte riunita al peritoneo mediante una piega che a guisa di meso poco largo, decorre da un estremo ail' altro délia formazione jin parola, in prossimità del margine mediale di essa. Tanto questo margine, quanto quello latérale, sono liberi e terminano assottigliati. Le estremità hanno diverso comportamento : quella supe- 38 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Fig. I A — aorta- P = lembo peritoneale lasciato in sito sulla superficie del rené ; t. — tromba uterina 'rudiment'ale; o. = ovaio; /. r- = ligamento rotondo; V. - vescica; j. = grosso mtestino ; m. = ure- tère: V. a. — vena rénale. . . . . ,. „ ,• „ ,„ j„i In basso ed a destra sono rippresentate, con dimensioni maggiori di quelle normali, una parte ael- l'ovaio (o.) e la tuba rudimentale {t.), con l'infundibulo (s. n.). TRAVAUX ORIGINAUX 39 riore raggiunge la superficie latérale délia seconda formazione, a meta circa délia lunghezza di questa, e vi si attacca mediante una piega peri- toneale brève, ma ben évidente. Quella inferiore si continua in un cor- done rotondeggiante, che va a penetrare inferiormente, attraverso ad un processo vaginale del peritoneo profonde 15 mm., nel canale inguinale, e lo percorre in tutto il suo tragitto cioè va fino ail' orifizio sottocutaneo, dal quale esce per disperdersi in fine nel connettivo che corrisponde al grande labbro. La superficie di questo cordone è levigata, splendente, perché rivestita da peritoneo, quella délia formazione sopra detta pré- senta una superficie non perfettamente levigata, ma opaca, da ricordare quella dell' ovaio. L'esame istologico conferma trattarsi di ovaio, nel quale prévale la sostanza corticale, ricca di elementi linfatici e cosparsa di numerosi follicoli primari, tutti colpiti da processi di atresia. Il cor- done risulta costituito da connettivo fibroso, da cellule muscolari liscie e da qualche vaso : ha dunque la struttura di un vero legamento e per il rapporto col canale inguinale si deve ritenere come una parte del lega- mento rotondo. La seconda formazione che trovasi addossata al rené, è lunga poco più di 2 cm., larga 4 mm. e spessa 2 mm. Anch' essa appiattita e riunita, mediante un meso, alla lamina peritoneale che riveste il rené, présenta l'estremità inferiore arrotondata ed avvolta da peritoneo; l'estremità superiore, che è libéra e sporgente per circa 8 mm. dentro la cavità peri- toneale, présenta molti caratteri morfologici dell' infundibulo délia tromba uterina. In fondo ail' infundibulo, ricco di fimbrie, non manca un orifizio (ostio addominale délia tuba), attraverso il quale uno spe- cillo pénétra facilmente nel lume che è scavato lungo tutta la formazione in esame e termina a fondo cieco verso l'estremità inferiore di essa. I preparati istologici confermano pienamente trattarsi di una tromba uterina rudimentale. Le pieghe délia mucosa vi si riscontrano numerose e ramificate come normalmente in quest' organo. Anche a destra, nella fossa iliaca, adagiato lungo il solco determinato dair incontro del muscolo iliaco con lo psoas, si osserva un ovaio rudi- mentale, per il quale, eccettuata la sede, si potrebbe ripetere quanto ho detto per quello del lato sinistro. L'estremità superiore o dorsale di esso è riunita, mediante pieghe peritoneali molto corte, a tre formazioni che hanno l'aspetto di altrettante idatiti peduncolate. Due si presentano di forma vescicolosa e ricordano, anche per la struttura, quelle appen- dici vescicolose che si riscontrano, con una certa frequenza, nella parte latérale délia mesosalpinge. Una di esse è lunga appena i mm. e l'altra 4 mm. La terza, che è la più sviluppata, è lunga 10 mm. e si puô para- gonare ad una fogliolina che abbia un picciuolo brève ed un lembo ovale col margine provveduto di brandelli o fimbrie, che si impian- 40 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE tano anche su una délie due facce. L'esame istologico dimostra trat- tarsi di un rudimento di tuba, rappresentata solo dall' infundibulo, con fimbrie poco sviluppate. Per quanto attentamente si esamini il connettivo interposto tra i vis- ceri pelvici, non si riesce a scoprire traccia alcuna degli altri organi genitali interni. Mancano quindi completamente tanto l'utero quanto la va gin a. I genitali esterni mostrano invece una conformazione normale. Oltre aile diverse parti che li costituiscano e che non ho ragione di descri- vere, si nota una piega mucosa a guisa di imene. Per la presenza di una briglia, diretta in senso sagittale, che va dal margine concavo di essa al meato urinario, si ha l'aspetto di un imene setto. Le due piccole aree depresse che si trovano lateralmente al setto mediano, sono poco pro- fonde e terminano a fondo cieco Oltre air apparato uro-genitale, altri organi contenuti nella cavità addominale, presentano délie anomalie di conformazione. II fegato è relativamente piccolo, piatto, come risulta dai seguenti dia- metri : Gentimetri Diametro trasversale massimo 14^8 — antero-posteriore massimo 7,5 — verticale massimo 3,2 Inoltre présenta, in corrispondenza del lobo di Spigelio, una con- formazione assai strana (fig. 2'). Il processo caudato di questo lobo si inizia con una larga base dalla superficie del lobo destro e man mano che si segue verso il lobo di Spigelio si rende sempre più rilevato, fînché giunto nella parte di mezzo quasi dalla superficie di questo lobo, si sol- leva in forma di voluminoso processo di sostanza epatica che, a guisa di colonna irregolarmente cilindrica lunga 32 mm., e col diametro medio di 14 mm., obliquamente diretta in basso ed a sinistra, présenta ad un certo punto un restringimento circolare e termina con un ingrossamento asimmetrico, il cui diametro massimo misura 28 mm. Questo processo anormale sporge, in gran parte, nella borsa omentale e si puô osservare, per trasparenza, attraverso la piega gastro-epatica. Anche la milza présenta una forma molto irregolare. Si puô para- gonare ad un fungo che abbia il cappello posto indietro ed a sinistra délia grossa tuberosità dello stomaco ed il piede, di forma prismatico-triango- lare, fortemente inclinato in avanti, in basso e verso destra. La parte corrispondente al cappello di un fungo présenta la conformazione, il volume e la maggior parte dei rapporti come la milza normale. Dalla sua superficie interna, concava, in prossimità del margine posteriore, si orî- TRAVAUX ORIGINAUX A\ gina il piede. Esso é lungo 45 mm., ha il diametro antero-posteriore di 10 mm., e quello verticale di 14 mm. e per la sua forte inclinazione in basso ed in avanti, si addossa, con una délie sue superfici, su gran parte délia superficie interna del cosidetto cappello e ne oltrepassa il margine anteriore per circa 15 mm. Fi g. 2 Superficie inferiore del fegato con processo anomalo che si solleva dal lobo di Spigelio Per eseguire la figura 3^ che rappresenta la milza in rapporte con lo stomaco, s'é dovuto spostare questo viscère verso destra per fare assu- mere una direzione quasi trasversale al piede délia milza e poterlo cosi rappresentare in tutta la sua lungheza. Una seconda superficie del piede é in rapporto con la faccia posteriore e con la grande curvatura dello sto- maco. La terza superficie, meno estesa delle altre, è rivolta verso la borsa omentale. Tutto il piede è compreso tra due lamine peritoneali, cioé, trovasi insinuato in un recesso lienale delimitato in avanti dal legamento gastro-lienale ed in dietro dal legamento profondo dello stomaco o gastro- pancreatico, che va a saldorsi col primo inferiormente. 42 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Le superfici del piede splenico non ^deriscono con queste lamine peri- toneali, che si possono spostare facilmente in tutti i sensi. La colonna vertébrale risulta composta di undici vertèbre dorsali e di sei vertèbre lombari. Fig. 3 St. — stomaco; J/. = milza; Gr. e. =■ grande epiploon. Lo stomaco è stato spostato verso destra per metter meglio in evidenza il processo anomalo cUe, a guisa di peduncolo, si diparte dalla superficie mediale délia milza. Il coccige ha una conformazione anormale (fig. 4*) : le vertèbre che lo costituiscono, fatta eccezione délia prima, si trovano disposte irregolar- mente. La seconda vertebra é rapprensentata da un nodulo cartilagineo triangolare, incuneato tra la prima e la terza in maniera da sporgere a sinistra con la sua parte più voluminosa, rendendo cosi irregolarmente convesso il margine corrispondente del coccige. La terza vertebra, spos- tata verso destra, prende rapporte superiormente in gran parte con la seconda ed in parte anche con la prima. Il nodulo cartilagineo che rap- presenta la quarta vertebra, per la presenza di un solco decorrente ver- TRAVAUX ORIGINAUX 43 ticalmente sulla sua superficie dorsale, rimane scomposto in parte in due noduli secondari, posti l'uno accanto ail' altro, allô stesso livello. Per l'incuneamento délia seconda vertebra tra la prima e la terza, Fasse principale del coccige viene ad avère la direzione di una carca con la concavità rivolta verso destra. I visceri endotoracici sono conformati nor- malmente. Osservando la cavità orale, notasi uno svi- luppo piuttosto précoce di alcuni denti : vi si osservano, bene sviluppati, i 4 incisivi supe- riori, 3 incisivi inferiori, 2 molari superiori ed coccige anormale 1 inferiore. Ed ora, brevi considerazioni. Délie molteplici anomalie di conforma- zione riscontrate in questo caso, non v'ha dubbio che quelle relative al l'apparato uro-genitale sono le più interessanti. Evidentemente si tratta di rené unico unilatérale, potendosi con facilita escludere la cosidetta sinfisi rénale unilatérale. Difatti il rené esistente ha un solo ilo, è in rap- porto con un solo uretère e présenta dimensioni e forma poco differenti dalle normali. Col rené unico unilatérale sono molto frequenti le mal- formazioni dell' apparato génitale (Sangalli [1]; Papin e Palizzoli [2]). In alcuni casi, come in quelli descritti da Pepere (3) e da Exchaquet (4), è stata notata l'assenza unilatérale tanto del rené quanto dei genitali, in altri invece, p. es. in quelli illustrati da Polk (5), da Gallard (6) e da Nicaise (7) mancava il rené, ma esistevano le ovaie. Nel caso in esame le malformazioni, come s'é potuto vedere dalla précédente descrizione, sono bilaterali, ma anche a destra, dove l'apparato urinario fa completa- mente difetto, si trova Fovaio, con lo stesso aspetto e la stessa struttura di quelle del lato sinistro. Lo sviluppo dei corpi genitali procedette quindi, in questo soggetto, d'ambo i lati, quasi normalmente. Cio non avvenne per il corpo di Wolff e per il metanefro. Di quest' ultimo non si riscontra traccia alcuna a destra, mentre a sinistra esso, svilup- patosi in un sito più caudale di quello normale, andô insinuandosi tra il corpo génitale e la colonna vertébrale lombare. (1) Sangalli, Giorn. internaz. di Se. Méd., III, 1881. (2) Papin et Palizzoli, La symphyse rénale unilatérale (Annales des mala- dies genito-ur inaires, vol. II, Paris, 1909). (3) Pepere, Di alcune malformazioni congenite deW apparecchio uro-genitale nella donna [Archivio di Ostetricia e Ginecologia, Série II, Anno I, 1908). (4) Exchaquet, Bull. Soc. Anat., 1875 (cit. da Pepere). (5) Polk, IVeiv-York, Med. Jour., 1883. (6) Gallard, Maladies des femmes, p. 173. (7) Nicaise, Archives del Tocol. etc., 1876. M BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Nella piega peritoneale del corpo di Wolff si sviluppa, com' è noto, il ligamento genito-inguinale, di cui una parte si converte nel ligamento rotondo. Questo, nel caso in esame, è molto brève e, con decorso insolito, va direttamente dall' ovaia al canale inguinale. Possiamo renderci ragione di questo fatto richiamando alla mente che il ligamento genito-inguinale acquista intime connessioni col condotto di Miiller, nel limite fra il segmento prossimale e il segmento distale di questo e si distingue normalmente in tre porzioni ; la prima, che dal l'epooforon si porta ail' ilo dell' ovaio; la seconda, che dall' ovaio va al l'utero (ligamento proprio dell' ovaio) ; la terza, che dall' utero va al canale inguinale e si distingue col nome di ligamento rotondo. In questo caso, per la mancanza dell' utero, la seconda e la terza porzione del ligamento genito-inguinale non si possono più distinguere l'una dall' altra e vediamo perciô il ligamento portarsi direttamente dall' ovaio al canale ingui- nale. Del condotto di Wolff si ha, forse, traccia, a destra, in una délie due appendici vescicolose già descritte in prossimità dell' estremo dorsale del l'ovaio. A sinistra, dal condotto di Wolff s'é sviluppato, come normalmente, per gemmazione, l'uretère. Lo sviluppo dei condotti di Miiller, iniziatosi d'ambo i lati, si arrestô molto presto a destra, dove trovasi soltanto la parte derivata dall' estre- mità craniale del condotto stesso, in forma di infundibulo tubarico rudi- mentale; mentre a sinistra lo sviluppo procedette oltre, dando luogo anche ad una parte del corpo délia tuba. Il segmento distale dei condotti di Miiller non si è sviluppato affatto, ne si è quindi costituito il canale utero-vaginale. Se da un canto, in conseguenza di ciô, mancano com- pletamente l'utero e la vagina; dall' altro, ris ontriamo, nel caso in esame, quasi regolarmente conformati, i genitali esterni, che hanno derivazione prevalentemente ectodermica. In questo caso, presentano délie anomalie di conformazione altri vis- ceri addominali che con quelli del sistema uro-genitale non hanno di- retti rapporti embriologici ben evidenti. Come dalla précédente descrizione s'é potuto vedere, tanto il fegato quanto la milza presentano un processo anomalo molto sviluppato. lo non credo di dovermi soffermare a lungo sul significato embriologico ditali processi anormali, ed espongo, in forma di ipotesi, l'idea che me- glio sembrami possa dar ragione di entrambe queste malformazioni. Forse il fatto che tanto il fegato quanto la milza cominciano a svilup- parsi in siti differenti da quelli che occupano quando hanno raggiunto lo sviluppo defmitivo, puô fornirci una spiegazione al riguardo. Gom' è noto, il fegato si sviluppa dalla parete anteriore del duedeno ed il processo anomalo presentato da quest' organo è diretto, come s'è potuto vedere. TRAVAUX ORIGINAUX /ij in basso, approsimandosi in tal modo al segmente intestinale dal quale l'organo è derivato. La milza comincia a svilupparsi nel mesogastrio posteriore ed è ormai stato dimostrato che in seguito al movimento di rotazione dello stomaco, la faccia posteriore di questo viscère, corrispondente al mesogastrio poste- riore, diviene inferiore e costituisce la grande curvatura dello stomaco. Or, il processo anomalo di cui è provveduta la milza, é appunto in rap- porto con la faccia posteriore e con la grande curvatura dello stomaco. Pare dunque che tanto il fegato quanto la milza presentino in questo caso délie parti rimaste sviluppate lungo il tragitto che questi organi hanno percorso durante l'accrescimento. Finalmente l'aumento numerico délie vertèbre lombari, dovuto al difettoso sviluppo dell' ultimo paio di costale (11 vertèbre dorsali) e l'a- nomala conformazione del coccige, confermano sempre più la fréquente concomitanza délie anomalie dei reni e délia colonna vertébrale. Su questa concomitanza, richiamô l'attenzione, fra gli altri, il Marchese (1), con diligenti ricerche eseguite in quest' Istituto. Riassumendo : in questo caso esistono anomalie di sviluppo notevo- lissime bilaterali del sistema uro-genitale, più accentuate a destra, ed anomalie di conformazione di alcuni organi addominali (fegato, milza) e di alcune regioni délia colonna vertébrale, specialmente del coccige. Fra tutti questi diversi sistemi ed organi non esistono dei rapporti di- retti embriologici, per i quali aile anomalie di uno di essi debbano seguire le anomalie degli altri. Bisogna dunque invocare in questo caso qualche altro fattore, che in epoca a bastanza précoce dello sviluppo abbia potuto agire su un terri- torio molto vasto dell' embrione perturbando la regolare evoluzione di organi diversi notevolmente per la sede, per la struttura e per l'epoca délia prima comparsa. Questo fattore, molto verosimilmente, sarà stato di natura vascolare. Sappiamo difatti quanto grande sia l'influenza patogena che hanno, specialmente nei primi periodi dello sviluppo, i disturbi circolatorï ed è agevole intendere in quai modo l'azione di essi si possa far risentire su un territorio vascolare notevolmente esteso, disturbando la normale evoluzione degli organi che con esso sono in rapporto. (1) Marchese (L.), Le anomalie dei reni rapporto aile anomalie délia colonna vertébrale îiell'uomo [Bull. d. R. Accad. Medica di Roma, Anno XIII, fasc. I, 1886-1887). Le Directeur-Gérant, D^ A. Nicolas Nancy, impr. Berger-Levrault et G'« Tome XXI 2* Fascicule 1911 BIBLIOGRAPHIE ANÂTOMIQUE REVUE DES TRAVAUX EN LANGUE FRANÇAISE ANATOIVIIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE — ANTHROPOLOGIE aX»^oo SUR LA TOPOGRAPHIE DES CALICES ET DU BASSLNET Par mm. Ph. BELLOCQ et F. ESOANDE AIDE d'aNATOMIE CHEF DE TRAVAUX DE RADIOGtlAPHIE A LA FACOLTi DE MEDECINE DE TOULOUSE A L'hÔTEL-DIEU (rravail du laboratoire d'auatomie de M. le professeur agrégé Dieulaté) Une des préoccupations les plus récentes relative à la chirurgie des calices et du bassinet a été l'étude de la meilleure voie à suivre pour aborder cette région de l'appareil urinaire. On a redouté les fistules urinaires consécutives à l'incision directe du bassinet; on a préféré atteindre les voies d'excrétion de l'urine à travers une incision rénale. Ce procédé de la néphrolomie a rallié de nombreux auteurs. Elle était même l'incision de choix jusqu'à ces dernières années. Mais on s'est aperçu que les fistules urinaires qu'on redoutait tant en inci- sant le bassinet, risquaient de se produire au cours de la néphrotomie, car l'incision profonde du parenchyme rénal, arrivée dans la région du sinus, intéressait la paroi des calices, et créait des solutions de continuité pouvant permettre le passage de l'urine dans l'atmosphère celluleuse du sinus. On constituait ainsi des fistules non accessibles à la suture el, par suite, plus BIBLIOOR. ÀKAT., T. XXI i 48 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE rebelles à la guérison que les fistules pouvant résulter d'une soudure incom- plète des lèvres d'une plaie voulue sur la face postérieure du bassinet. Delbet et Mocquot ont montré, dans une étude comportant de nombreuses recherches anatomiques, que la pyélotomie devait être l'incision de choix. Dans une communication de ces jours derniers, Bazy dit aussi préférer l'in- cision postérieure du bassinet. «. A côté de ces avantages, écrit Albarran, la pyélotomie présente de réels inconvénients, au point de vue de l'exploration, auquel nous nous plaçons ici. Il faut noter, en premier lieu, que la pyélotomie ne peut être pratiquée dans de bonnes conditions que lorsque le rein a pu être bien énucléé et extériorisé, c'est-à-dire lorsque le pédicule rénal est long et les adhérences peu considérables. Au point de vue de l'exploration des calices, la néphro- tomie est préférable lorsqu'elle est bien faite; par l'incision rénale, on ouvre le calice inférieur et, s'il en est besoin, on coupe le rein en deux valves, ce qui permet de mieux palper chacune des deux moitiés, entre l'incision chirurgicale et la surface externe. Le bassinet lui-même est exploré facile- ment, lui aussi, puisqu'on peut y introduire le doigt. D'autre part, lorsqu'on explore le rein parce que le diagnostic n'est pas établi, lorsqu'on hésite, par exemple, entre une néphrite hématurique, la tuberculose au début et un calcul, il ne suffit pas d'explorer la cavité du bassinet et des calices, il est encore nécessaire d'examiner le parenchyme sectionné comme, seule, la néphrotomie permet de le voir. » Cette citation un peu longue démontre que la néphrotomie garde encore ses indications. Il y a donc lieu de bien (connaître la disposition anatomique des voies d'excrétion de l'urine et leurs diverses variations. C'est dans ce but que M. Dieulafé nous a chargé de l'étude de cette question. Dans l'exécu- tion de ces recherches, nous avons utilisé diverses méthodes; nous avons fait des coupes passant par le bord convexe et le bord interne du rein après injection à la gélatine du bassinet et des vaisseaux; des radiographies après injection de ces mêmes éléments avec des substances ayant un degré différent d'imperméabilité aux rayons X. Nous ferons successivement l'étude des coupes et des radiographies. ÉTUDE DES COUPES Cette étude permet d'établir quelle est celle qui intéresse le plus grand nombre de calices. En 1891, Legueu avait déjà avancé que les branches du bassinet sont, en général, « situées dans le plan transversal, et les calices viennent s'ouvrir dans les branches du bassinet, dans le plan d'un méridien passant par le bord convexe : mais il n'en est pas toujours ainsi et, lorsque les branches principales se divisent en branches secondaii'es avant d'arriver aux calices, il arrive souvent qu'une ou deux, ou plus, s'échappent du plan TRAVAUX ORIGINAUX 4-9 transversal, rayonnant vers les calices correspon lant plus ou moins exacte- ment aux faces antérieure ou postérieure du rein. Le t'ait a bien son impor- tance puisque, dans ces cas, ces branches divergentes échapperaient à une incision faite sur le bord convexe, elles resteraient inaccessibles à l'instru- ment tranchant suivant cette direction et, par conséquent, inexplorées ». iNous avons, sur vingt-sept reins, fait trois sortes de coupes frontales passant par le bord convexe, l'une étant médiane, les deux autres paramédianes, antérieure et postérieure. Leur examen donne les résultats suivants. 1° Tout d'abord la classification adoptée pour les calices en trois groupes : supérieur, moyen et inférieur; concorde avec les résultats fournis par l'examen de ces coupes. 2° Le plan frontal passant par le milieu du bord convexe intéresse : Une fois, le groupe moyen seul. Treize fois, trois groupes, Neuf fois, deux groupes (supérieur et inférieur). Deux fois, le groupe inférieur seul. Une fois, deux groupes (supérieur, moyen). 3° Le plan frontal paramédian antérieur intéresse : " Trois fois, le groupe moyen seul, Trois fois, les trois groupes, Trois fois, deux groupes (supérieur et inférieur). Six fois, le groupe supérieur seul, Onze fois, que la substance rénale. 4.° Le plan frontal paramédian postérieur intéresse : Trois fois, le groupe moyen seul, Deux fois, trois groupes. Deux fois, deux groupes (moyen, inférieur). Une fois, deux groupes (supérieur, moyen). Trois fois, le groupe supérieur seul, Treize fois, que la substance rénale. 5° Ajoutons que le plan frontal médian intéresse : Onze fois, deux calices (groupe supérieur), Qunlre fois, deux calices (groupe moyen). Quinze fois, deux calices (groupe inférieur). Le plan frontal paramédian antérieur intéresse : Une fois, trois calices (groupe supérieur), Une fois, deux calices (groupe supérieur), Trois fois, deux calices (groupe moyen). Une Ibis, trois calices (groupe inférieur). Le plan frontal paramédian postérieur intéresse : Une fois, deux calices (groupe moyen). Une fois, deux calices (groupe inférieur). 50 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Dans tous les autres cas où ces divers plans intéressent les voies excré- trices, un seul calice de chaque groupe est sectionné. De cet examen, il semble déjà se dégager : i° Que le plan frontal médian est le plus utile ; 2° Que même dans le cas où seule la coupe passant par le milieu du bord convexe intéresse les calices, tous n'ont pas été ouverts puisque dans le plan de section existent des conduits obliquement sectionnés. Nous sommes ainsi amenés à compter les calices épargnés, à étudier leur orientation. Certaines coupes paramédianes ouvrent parfois autant de calices que la coupe médiane; nous ne pouvons être fixés sur leur valeur respective qu'en considérant la direction, la disposition et les dimensions des canaux qui les relient au bassinet et qui, le plus souvent, sont cachés par la graisse du sinus. Ceci nous conduit à préciser la forme du bassinet, à voir s'il n'existe pas une relation entre elle et la disposition des calices. Ces derniers devant être abordés par une papille, nous devons mesurer l'épaisseur de la substance rénale à traverser. Enfin, dans certains cas on peut avoir à explorer le bassinet avec un doigt introduit dans le sinus, il nous faut donc envisager la forme et les dimensions de l'orifice sinusien. Dans l'étude qui va suivre, nous nous occuperons successivement : de la forme du bassinet, des calices, de leur orientation, de celle du bassinet et de ses branches, de l'épaisseur de la substance rénale, des dimensions du bassinet et de l'orifice du sinus, de la forme de cet orifice. Forme du bassinet € En réalité, dit Legueu, le bassinet ne se ressemble presque jamais. » Ces quelques mots expliquent les descriptions dissemblables fournies par les divers auteurs. Pour les uns (Winslow, Cruveilhier, Sappey, Teslut), le bas- sinet résulterait de la fusion de trois troncs (grands calices) : supérieur, moyen et inférieur correspondant aux trois groupes analogues de calices. Pour les autres (Huschke, Henle, Gegenbaur, Nicolas, Charpy, Hyrtl), il n'existerait que deux troncs, supérieur et inférieur, résultant de la division du bassinet et dans lesquels se jetteraient les calices moyens. Enfin, Legueu distingue, au point de vue pratique, des bassinets renlïés ou ampullaires et des bassi- nets ramifiés. Les bassinets ampullaires répondent à la description classique ; ils sont dilatés en entonnoir. « Dans ces cas, on voit l'uretère se renfler, au delà de son collet, en une cavité aplatie d'avant en arrière, très élargie de haut en bas : dans son ensemble, le bassinet a une forme triangulaire; son sommet esta l'orifice urétéral, sa base répond à la substance du rein dans la profon- deur du sinus. Sur cette base légèrement convexe, regardant en dehors, THAVAUX ORIGINAUX 51 |)rennenl naissance une série de tubes courts, non ramifiés, qui se jettent iinmédiatemeat dans le groupe des calices auxquels ils correspondent, o « Le bassinet ramifié répondante la description de Lloyd, est d'observation beaucoup plus courante que le bassin et a'iipuUaire » ; il est formé par la subdi- vision de ce dernier en deux ou trois troncs courts, infranchissables au doigt. Hauch pousse la division plus loin et reconnaît six groupes de bassinets. Delbet et Mocquot disent qu' « on peut reconnaître toujours trois groupes de calices : supérieur, moyen et inféiieur; les tubes qui font suite à l'en- tonnoir d'origine se fusionnent-ils rapidement, le bassinet est ampullaire ; lorsque les petits tubes s'unissent par groupes pour en former trois grands qui, à leur tour, se fusionnent, le bassinet apparaît bifurqué. Enfin, fréquem- ment, les tubes correspondant aux calices du groupe moyen se jettent iso- lément dans un des grands tubes supérieur ou inférieur; le bassinet est bifurqué. Albarran et Papin considèrent le bassinet bifurqué comme la forme typique. 11 existe donc pour eux deux grands calices. Lorsque se montre un grand calice moyen, il vient déboucher soit dans le grand calice inférieur (le plus souvent), soit dans le grand calice supérieur, soit dans l'angle que forment les deux grands calices, supérieur et inférieur. Ce grand calice peut être double, et les deux calices dirigés, l'un, vers la face anté- rieure, l'autre, vers la face postérieure, peuvent s'ouvrir dans le même grand calice, ou dans chacun des deux grands calices. Ils appuient leur conception sur les anomalies de l'uretère (uretère double) et sur les faits embryologiques observés par Hauch. De notre élude, il ressort que la forme ramifiée est la plus fréquente; que, toujours, quelle que soit la complexité de la division du bassinet, on peut reconnaître un grand calice supérieur et un grand calice inférieur se distinguant des branches voisines par un développement sensiblement plus accusé; qu'enfin, la forme ampullaire existe mais est très rare. De l'examen des coupes de nos vingt-sept reins, sur lesquelles les voies d'excrétion ont été disséquées, il découle aussi que celte appréciation de Legueu « il y a autant de formes de bassinet que de reins » paraît quelque peu forcée. Nous avons tenté une classification de nos bassinets ramifiés, d'après la façon dont les calices moyens se comportent vis-à-vis des deux grands calices supé- rieur et inférieur. Tous se sont ainsi classés en huit types. Nous envisage- rons successivement les bassinets ampullaires et les bassinets ramifiés. Bassinets ampullaires. — Nous n'en trouvons seulement qu'un cas qui, s'il n'est pas encore tout à fait pathologique, puisque la substance rénale ne paraît pas sensiblement atrophiée, tend à le devenir. 11 remplit presque tout le tissu et compte cinq calices dilatés et très courts. Bassinets ramifiés. — Type I (5 fois sur 27). — Le grand calice inférieur reçoit tous les calices moyens. Trois fois nous constatons qu'après qu'ils se sont réunis à lui, ce dernier se renfle pour former un hémi-bassinet de Hyrtl. 52 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Type II (8 fois sur 27). — Les deux grands calices, supérieur et inférieur, reçoivent des calices moyens. Type III (I fois sur 27). — C'est une forme du précédent dans lequel les deux branches, supérieure et inférieure, sont dans le prolongement l'une de l'autre pour former une ligne cranio-caudale. Ils reçoivent, à angle droit, les calices moyens. Albarran et Papin l'ont désigné sous Je nom de forme en T. Ils l'ont trouvée très rarement. I. Rein (jauche. Partie postérieure de la coupe paramédiane antérieure. Type IV (1 fois sur 27). — Vient ensuite, comme type plus complexe, celui où nous voyons s'affirmer la tendance à Tindividualisation d'une branche moyenne. Il existe, en effet, à côté des calices moyens qui se jettent direc- tement dans les branches supérieure et inférieure (1 calice moyen pour chaque branche dans le seul cas que nous avons observé), une branche moyenne dépendant directement du bassinet. Type V (2 fois sur 27). — Dans ce groupe qui paraît dériver du précé- dent, la branche moyenne persiste ; le grand calice supérieur ne reçoit plus de calices moyens, seul le grand calice inférieur en reçoit encore. Il paraît n'exister qu'assez raremeni, deux fois sur vingt-sept. Type VI (2 fois sur 27). — Ce type est marqué par l'indépendance absolue des erands calices supérieur el inférieur, vis-à-vis des calices moyens. Deux ou trois branches moyennes se sont individualisées; elles sont étagées dans le sens vertical. Au niveau du bassinet, leurs extrémités entrent en contact. TRAVAUX ORIGINAUX 53 Type VII (4 fois sur 27). — Une lorine qui semble provenir de ce dernier est celle dans laquelle on trouve une branche supérieure et une branche inférieure pour chacun des groupes de calices correspondants, auxquelles s'ajoutent deux branches moyennes. Ces dernières sont situées dans le même plan horizontal ; l'une est antérieure et ventrale, l'autre est postérieure ou dorsale. Elles collectent tous les calices moyens. II est intéressant parce qu'on peut le considérer comme la fixation, â l'état adulte, d'un stade em- bryologique décrit par Schreiner et par Félix. V. Rein gauche. Partie anlérieiire de la coupe médiane. VIII. Rein gauche. Partie antérieure de la coupe médiane. Type VIII (4 fois sur 27). — Reste encore le type que Delbel et Mocquo ont appelé trlfiu'^ué. Il est constitué par la division du bassinet en trois branches : supérieure, moyenne et inférieure. Legueu le considère comme une forme de transition entre la forme commune à deux branches et les bassinets ampuUaires. Calices Les calices sont la division ultime des diverses branches qui émanent du bassinet; on sait aussi qu'ils sont en rapport avec ime ou plusieurs papilles rénales (Delbet et Mocquot). Nombre. — Leur nombre peut osciller entre quatre et neuf. Par ordre de fréquence, nous trouvons successivement : Huit calices, une fois sur vingt-sept, Neuf calices, deux fois sur vingt-sept, 54 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Qiialre calices, quatre fois sur vingt-sept, Cinq calices, quatre fois sur vingt-sept, Sept calices, sept fois sur vingt-sept, Six calices, neuf fois sur vingt-sept. Nous avons essayé d'établir s'il existait une relation entre le nombre des calices et la forme du bassinet. La collection de reins que nous avons à notre disposition ne nous permet pas d'être trop affirinatif. Le nombre six paraît être habituel dans le type VIL Le type II semble se caractériser par une grande variation dans le nombre de ses calices (^ à 9). Distribution des calices. — Il reste encore à envisager le nombre des calices dans chacun des groupes supérieur, moyen et inférieur. Le plus souvent, il existe deux calices supérieurs (16 fois sur 27), quel- quefois, il n'en existe qu'un (7 fois sur 27), dilaté en une vaste ampoule et qui couvre toutes les papilles du pôle supérieur. Enfin, rarement, l'on trouve quatre à trois calices dans un nombre égal de fois (2 fois sur 27). Le nombre des calices moyens varie tout comme celui du groupe précé- dent entre un et quatre, trois fois nous trouvons quatre calices, trois fois aussi nous rencontrons trois calices. Le nombre deux est toutefois le plus commun (14 fois sur 27). Immédiatement après lui vient comme fréquence le calice unique (7 fois sur 27). Les calices inférieurs se rencontrent, eux aussi, le plus souvent au nombre de deux (16 fois sur 27). Cinq fois seulement nous trouvons trois calices, cinq fois un seul calice, et une fois quatre calices. Rapport entre la forme des calices et la distribution du bassinet. — Du rapprochement entre la distribution des calices et la forme du bassinet se dégage que, dans le groupe I, les calices supérieurs et inférieurs sont au minimum au nombre de deux. Les calices moyens sont le plus souvent uniques. Le groupe YII se caractérise par là fixité du nombre de ses calices moyens; on en compte toujours deux. Les calices supérieurs paraissent obéir à la même règle. Les calices inférieurssont variables dans leur nombre (deux à trois). Dans le groupe VIII, nous ne comptons jamais plus d'un calice moyen. Les calices supérieurs et inférieurs sont, soit au nombre de deux, soit uniques. Tous les autres groupes échappent à une vue d'ensemble, soit à cause de l'irrégularité du nombre des calices de chacun des groupes (type II), soit à cause du petit nombre de reins que renferme chacun de ces types. Orientation des calices Il n'importe pas seulement de savoir quel est le nombre des calices de chacun des groupes, il est encore du plus haut intérêt de bien connaître leur orientation. TRAVAUX ORIGINAUX 55 Les calices supérieurs, lorsqu'ils sont au nombre de deux, sonl le plus souvent contenus dans le plan médian (il fois sur 1G); trois fois un calice se trouve 50 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE en avant du plan médian, deux fois en arrière. Mais, toujours, il existe un calice intéressé par la coupe frontale passant par le milieu du bord convexe. Lorsque les caliees du groupe supérieur se réduisent à un, il est d'assez gros volume et toujours situé dans le plan frontal médian. S'il existe trois ou quatre calices, un reste toujours médian, les autres se placent en dehors; nous les trouvons deux fois en avant du plan frontal médian. Les calices moyens sont variables dans leur situation ; ils peuvent être situés assez fréquemment en dehors du plan frontal médian. On ne peut donc les repérer d'une manière précise. Les calices inférieurs, nous les trouvons quatre fois en dehors du plan frontal passant par le milieu du bord convexe. Trois fois, ils sont en avant de ce plan, une fois, il s'en trouve un en arrière, l'autre en avant ; mais dans tous ces cas, ils en restaient très voisins. Le plus souvent, lorsqu'il existe deux calices, les deux se trouvent dans le plan médian (13 fois sur 16), une fois seulement, un calice était situé en avant de lui, l'autre dans le plan lui-même. Si les calices inférieurs sont au nombre de trois, un seul, le plus souvent, est intéressé par la coupe. Sur les cinq cas de calice inférieur unique que nous rencontrons, quatre fois, il est situé dans le plan médian, 1 fois un peu en avant. Un nouveau point semble acquis, c'est que, pour être certain d'atteindre un calice, il faut plonger son bistouri au niveau du pôle supérieur du reia et sur le milieu du bord convexe. Mais, ce calice une fois atteint, comment diriger un stylet pour aller explorer le bassinet et quelles dimensions aura le conduit qu'on va utiliser? Orientation des grands calices et du bassinet Nos pièces montrent que souvent les grands calices, supérieur et inférieur, sont antérieurs au plan médian frontal que, le plus souvent aussi, le bassinet se dirige quelque peu en arrière (Voir fig.). Beaucoup de coupes paramé- dianes postérieures l'intéressent dans une direction par rapport à son axe très voisine de la perpendiculaire. La branche supérieure sur vingt-sept reins a été trouvée médiane treize fois, paramédiane antérieure onze fois et paramédiane postérieure trois fois ; en- core dans ces deux positions était-elle juxtaposée au plan médian. La branche inférieure est médiane quatorze fois, paramédiane antérieure dix fois, paramédiane postérieure deux fois. Comment s'orientent ces deux grands calices dans le plan qui les contient? Ce plan est tantôt vertical, tantôt incliné en avant quand la branche supé- rieure est paramédiane antérieure, tantôt incliné en arrière la disposition des branches supérieure et inférieure étant alors inverse. Albirran et Papin, à l'aide d'une coupe qu'ils figurent, indiquent que c'est la branche supé- TRAVAUX URIGINAUX 57 rieure qui forme avec riiorizonlale passant par la bifurcalion du bassinet le plus grand angle. La branche inférieure tendrait à se rapprocher de l'hori- zontale. Ce n'est pas ce que montrent nos préparations ; dans la généralité des cas, il n'y a pas une sensible différence entre l'inclinaison des deux branches. Pour ce qui est des dimensions respectives de ces deux branches, la branche supérieure a ses dimensions comprises entre l'='"2 et 3"™ à, chiffres extrêmes. Les chiffres moyens sont 1'=" 5 et :2'='"2. La branche inférieure a sa longueur qui oscille entre O'^O et i"" 3. Sa longueur moyenne est de l'='"5. Il est classique de dire que la branche supérieure est plus longue mais plus grêle que la branche inférieure. Cela est vrai en général ; néanmoins, quatre fois sur vingt-sept nous trouvons une branche inférieure aussi longue que la branche supérieure ; dans ces mêmes cas, la branche supérieure est nettement plus large que la branche inférieure. Enfin six fois la branche supé- rieure est aussi large que la branche inférieure. Épaisseur de la substance rénale L'épaisseur de la substance rénale qu'il faut traverser pour aboutir aux calices est variable avec la région du bord convexe considérée. En général, elle parait moins épaisse au niveau du pôle inférieur. Elle mesure là, en moyenne, S"" 5 tandis qu'au niveau du pôle supérieur, il faut compter 2'=°' 7 à 3'='°. Une particularité inléressante sur la partie moyenne du bord convexe, c'est la présence d'une colonne de Bertin proéminente, signalée par Alkirran et Papin, divisant le sinus en deux sinus secondaires et atteignant parfois le bile. Dans certains cas, nous trouvons qu'il en existe deux. Les dimensions de ces colonnes sont comprises entre 0""°5 et i'^ô. Cette dernière dimension est la plus commune. Dans deux cas nous voyons la colonne atteindre le bassinet. Nous avons essayé d'établir s'il existait un rapport entre le nombre et les dimensions de ces colonnes et la forme du bassinet. Dans te type I nous en trouvons toujours une, isolant nettement le grand calice supérieur du grand calice inférieur et des calices moyens qu'il reçoit. Une seule colonne sail- lante existe encore dans le type II. Parfois elle sépare les calices moyens en deux groupes dont les uns se trouvent au-dessus, les autres au-dessous d'elle ; parfois encore ils passent soit en totalité soit en partie en avant ou en arrière d'elle, les autres restant alors au-dessous ; parfois enfin elle peut faire défaut (dans un cas seulement nous la voyons manquer). Dans le type V on ne trouve qu'une colonne proéminente. Elle existe toujours mais avec un degré de développement variable. Elle isole le grand calice supérieur. Le type VI appartient à des reins dont le sinus est divisé en trois sinus secondaires par 58 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE l'inlermédiaire de deux colonnes de Berlin qui, en haul et en bas, séparent les calices moyens des grands calices supérieur et inférieur. Généralement dans le sinus des reins possédant un bassinet du type Vil, il n'existe qu'une seule colonne de Berlin proéminente, inconstante d'ailleurs. Les calices moyens passent l'un en avant, l'autre en arrière d'elle. Parfois elle porte deux mamelons et c'est en regard de leur intervalle que se trouvent les deux branches moyennes. Les sinus qui logent les bassinets du type VIII portent le plus souvent deux colonnes de Berlin saillantes qui isolent les trois bran- ches les unes des autres. Une fois sur quatre nous trouvons une absence totale de division. Dans les reins dont les bassinets appartiennent aux autres types IV et III il n'est nulle trace de division des sinus qui leur corres- pondent. Dimensions du hile du rein et du bassinet Au cours de l'exploration rénale, il y a intérêt à explorer le bassinet à tra- vers l'orifice du sinus; il importe donc de connaître non pas seulement la hauteur de cet orifice mais aussi la hauteur du bassinet à ce même niveau. Dans le premier cas, elle est en moyenne de 3 centimètres avec, comme chiffres extrêmes (1 et 5 centimètres). Dans le second, elle oscille entre O*""" et 3*"" 5 avec une plus grande fréquence pour les dimensions de 2 centi- mètres (8 fois sur 27), 2«" 5 (5 fois sur 27), 1"° 3 (7 fois sur 27). Les bassi- nets du type II paraissent en moyenne atteindre les plus grandes dimensions. L'unique bassinet ampullaire, que nous avons observé, mesure 3 centimètres de hauteur. Disposition du hile du rein A côté des dimensions de l'orifice sinusien, il y a encore à considérer dans l'exploration du bassinet le développement de la lèvre postérieure de cet orifice. Ceci nous conduit à étudier cet orifice. En notant la façon dont le bord interne du rein était échancré en avant et en arrière sur les trente-neuf reins dont nous avons pu disposer, nous avons pu reconnaître que cette échancrure s'effectuait selon un certain nombre de types. Nous envisagerons d'abord, dans une même description, les diverses modalités selon lesquelles le bord interne du rein est échancré, sans indi- quer si on les trouve plus souvent en avant ou en arrière. Nous indiquerons ensuite leur combinaison. Nous distinguerons cinq types principaux : \° l'échancrure rectangulaire ; 2^ l'échancrure en V ; 3° réchancrure courbe ; A" l'échancrure en hameçon ; 5° l'échancrure en double S italique. Type I. — L'échancrure rectangulaire, est constituée par trois côtés, dont deux horizontaux se continuent régulièrement avec la partie du bord interne TRAVAUX ORIGINAUX 59 I ïï f^ce antèneure face postérieure face antérieure ^ce postérieure m IV êce antérieure face posténeure ^ce postérieure , Face antérieure V VI face antérieure face posténeure Face antérieure fhce posténeure fiO BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE avoisinanl les pôles. Le troisième, vertical, réunit les deux précédents. Tous trois sont convexes en dedans et à leur point de rencontre se trouvent deux angles courbes très marqués. Type II. — Véchancnire en V, se compose de deux branches dont l'une supérieure est horizontale, l'autre, oblique en bas et en arrière. La première est rectiligne ou légèrement convexe en bas, la deuxième est quelque peu concave. Leur angle de rencontre est très aigu. Type IlL — L'échancrure courbe est très peu marquée, elle appartient à une circonférence de grand rayon. Type IV. — L'échancrure en hameçon est constituée par deux branches se dirigeant toutes deux en bas et en dehors et réunies par une courbe bien marquée. La supérieure est bien plus longue que l'inférieure. Parfois sur cette dernière nous trouvons une petite dépression correspondant au passage de la partie inférieure du bassinet. Albarran et Papin signalent cette particu- larité. Type V. — La forme d'ëchancrure en double S italique ne serait qu'une variété de la forme rectangulaire dans laquelle les deux branches horizontales auraient rompu leur parallélisme pour chacune se diriger obliquement vers le pôle correspondant. Il existe aussi entre cette même échancrure rectangulaire et l'échancrure en V de nombreux intermédiaires que nous avons classés parmi l'un de ces deux types. Tantôt l'angle inférieur seulement de l'échancrure a disparu, les côtés externe et inférieur se continuent régulièrement l'un avec l'autre par l'intermédiaire d'une courbe de faible rayon. Tantôt cette même courbe qui les unit empiète sur chacun d'eux en diminuant sa courbure; il ne reste plus alors que la partie supérieure du côté externe, le côté inférieur a tota- lement disparu, absorbé par la courbe. Si celle-ci, enfin, s'ouvre encore da- vantage nous tombons dans le type en V. Les types d'échancrures rectangulaire, en V et courbe, se rencontrent surtout au niveau de la partie antérieure du bord interne. Les types d'échan- crures en double S italique se trouvent surtout au niveau de la partie pos- térieure du bord interne. Enfin le type en hameçon est propre au bord pos- térieur du sinus. Il est rare que l'échancrure du bord interne du rein soit identique en avant et en arrière ; c'est ce qui multiplie les variations qu'affectent les reins dans la façon dont leur sinus s'ouvre au niveau de leur bord interne. En tenant compte de ces variations nous avons cru pouvoir reconnaître six formes d'orifices sinusiens. Type I (9 fois sur 39). — Le bord interne des reins qui appartiennent à ce type, possède sur la partie antérieure une échancrure rectangulaire, tandis qu'au niveau de la partie postérieure existe une échancrure courbe plus ou moins profonde. TRAVAUX ORIGINAUX 01 Type II (5 fois sur 39). — Dans ce type rentrent les reins dont le bord interne est en avant échancré en V, en arrière en hameçon. Ce type a été considéré par Âlbarran et Papin comme normal. Type 111 (Il fois sur 39). — Nous rencontrons avec, en avant, une échan- crure rectangulaire, une échancrure en double S italique en arrière pou- vant plus ou moins se rapprocher de la précédente. C'est le type que nous trouvons être le plus fréquent. Il correspond à ce que Delbet et Mocquot ont désigné sous le nom d'encoche en mortaise. Type IV (6 fois sur 39). — Ce type se caractérise par une échancrure en V en arrière ou une échancrure s'en rapportant beaucoup, et par une échan- crure en S italique en avant. Type V (4 fois sur 39). — Celui-ci correspond peut-être à l'encoche sinu- sienne décrite par Delbet et Mocquot. En avant et en arrière se trouve une échancrure en V. Type VI (4 fois sur 39). — Enfin, les reins qui appartiennent à ce type ont leur bord interne échancré en avant en arc de cercle, en arrière en hameçon. C'est là, semble-t-il, l'analogue de l'encoche demi-circulaire figurée par Delbet et Mocquot. Il reste maintenant à étudier un point que les auteurs apprécient de diverses façons. Pour Sappey, Quain, Charpy, Testut, Gosset, le bile du rein empiète plus sur la face antérieure du rein que sur la face postérieure. Pour Cruveil- hier, Hauch, il serait reporté sur le côté dorsal. Étant donnée la forme du sinus qui, par Albarran et Papin, est considérée comme la plus habituelle, ces derniers concluent ; qu'en haut a on trouve la lèvre postérieure plus sail- lante », qu'en bas « c'est la lèvre antérieure qui proémine en avant ». Quinze fois nous trouvons le sinus plus ouvert en avant ; dix-sept fois il est plus ouvert en arrière; sept fois il est aussi ouvert en avant qu'en arrière. C'est sur certains de ces reins appartenant par leur hile aux types 1, 111, IV, V que nous rencontrons ces sinus à paroi antérieure plus courte. Malgré que la lèvre postérieure soit souvent plus longue que l'antérieure, le bassinet reste cepen- dant suffisamment découvert pour permettre une pyélotomie ; ce n'est que dans le cas d'encoche en V de la lèvre postérieure qu'il est le plus souvent inaccessible. Enfin nous constatons qu'il n'existe pas de rapport entre la hauteur et la forme de l'orifice du sinus. ETUDE DES RADIOGRAPHIES L'étude des coupes nous a montré que certains calices du groupe supé- rieur et du groupe inférieur pouvaient être repérés par rapport au bord con- vexe du rein. Pour que ces résultats puissent avoir une portée pratique, il 02 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE faut maintenant étudier la disposition des arborisations vasculaires qui en- tourent les voies d'excrétion de l'urine. Pour cela faire nous avons employé la radiographie stéréoscopique ; seule, elle pouvait permettre de déterminer les rapports des artères du rein et des calices. La radiographie ordinaire ne nous eût, en effet, dans ce cas donné aucune indication précise, puisque les différents étages superposés en hau- teur se projettent tous sur un même plan, sans qu'on puisse les dissocier dans l'ombre portée projetée sur la plaque radiographique. La méthode, à laquelle nous nous sommes adressés, nous a permis au contraire d'obtenir des couples d'épreuves qui, examinées au stéréoscope de précision de Gazes, assurent la reconstitution dans l'espace de l'objet avec ses rapports normaux. La différence d'opacité dans les deux injections poussées, d'une part, tantôt dans les artères, tantôt dans les veines et, d'autre part, dans le bassinet per- mettent de suivre le trajet des artères qui passent au-dessus et au-dessous de la masse opaque qui pénètre dans le bassinet jusqu'au niveau des calices. Ce mode d'observation nous a donc permis d'étudier l'ordre de superposi- tion et les rapports des différents plans avec plus de fidélité qu'il n'eût été possible de le faire par la dissection. Les résultats que nous avons obtenus sont en général concordants avec ceux auxquels Albarran et Papin sont arrivés par des méthodes différentes. Un point cependant mérite d'être étudié. C'est la position exacte de la zone exsangue du rein au point de vue artériel, et de la zone la plus vasculaire au point de vue veineux. Artères. — Albarran écrit : « le rein de l'homme comprend deux grands territoires artériels, l'un antérieur, l'autre postérieur, et la ligne de partage des deux se trouve au niveau du bord convexe du rein, empiétant un peu sur la face postérieure ». A l'examen des radiographies stéréoscopiques il apparaît avec netteté que cette conception soir la distribution des artères est beaucoup trop schématique. Tantôt la valve artérielle postérieure fournit ses artères à toute la partie postérieure du pôle inférieur et arrive jusqu'au niveau du plan frontal médian, tantôt, au contraire, elle ne l'atteint pas, s'arrêtant à l'union du tiers moyen avec le tiers inférieur du rein, très loin par conséquent du bord convexe. Dans ce cas les artères de la partie infé- rieure de la face postérieure du rein proviennent de la valve artérielle antérieure. Celle-ci émet alors par bifurcation de ses troncs inférieurs des artères postérieures. Tantôt elles naissent dans le sinus, tantôt dans la subs- tance médullaire, mais toujours leurs arborisations terminales viennent mourir au niveau de la partie médiane du bord convexe. Les artères anté- rieures se comportent, quant à leur terminaison, d'une façon identique, de telle sorte que la ligne de partage du sang (d'Albarran) ou la ligne exsangue (Hyrtl) reste toujours, du moins pour le pôle inférieur, localisée dans le plan frontal médian passant par le milieu du bord convexe. Les mêmes TRAVAUX ORIGINAUX 63 faits existent pour la partie moyenne de la face postérieure. Néanmoins, il semble que lorsque l'irrigation de celte dernière est incomplètement fournie par la valve artérielle postérieure, celle-ci assure en totalité celle de la face postérieure du pôle inférieur, et inversement. L'irrigation de la face posté- rieure du pôle supérieur n'est presque jamais fournie en totalité par la valve artérielle postérieur qui lui envoie la branche polaire supérieure. Elle est alors complétée par une autre branche polaire naissant de la valve anté- rieure. Tantôt ces deux branches se placent dans un même plan antéro- postérieur, c'est-à-dire l'une en avant, l'autre en arrière, tantôt au contraire l'une est interne, l'autre externe. Sur deux reins nous voyons la valve anté- rieure fournir exclusivement à l'irrigation du pôle supérieur. Néanmoins la ligne exsangue, malgré cette intrication et celte variabilité dans les rapports des deux valves, n'en existe pas moins et se trouve située toujours en regard du milieu du bord convexe du rein. Dans un certain nombre de cas nous constatons que l'artère polaire fournie par la valve postérieure aborde le pôle supérieur dans sa partie extra-hilaire, et possède encore dans la substance médullaire des dimensions considérables. Une incision passant par la partie médiane du bord convexe l'aurait fatalement sectionnée. Veines. — Pour ce qui est de la vascularisation veineuse du parenchyme rénal, nous constatons sur trois reins que la section frontale passant par le milieu du bord convexe n'intéresse guère plus de veines importantes que les sections paramédianes antérieure et postérieure. Ces résultats très nets obtenus par injection dans la veine rénale de gélatine tenant en suspen- sion du minium sont tous différents de ceux de Delbet et Mocquot. Ils font en effet de la zone correspondant au milieu du bord convexe celle qui est la plus vascularisée au point de vue veineux. CONCLUSIONS De l'ensemble de celle élude nous croyons pouvoir dégager les conclusions suivantes : 1° Une incision faite sur le milieu du bord convexe et intéressant le pôle supérieur du rein ouvre au moins un calice supérieur; 'i° Dans presque tous les cas (23 fois sur 27) un au moins des calices inférieurs est situé dans le plan médian frontal passant par le milieu du bord convexe. Quatre fois nous les rencontrons en dehors de ce plan. Tou- jours dans ces cas au moins un des calices inférieurs se trouve en avant de ce plan et très voisin de lui; en arrière ils peuvent manquer; 3° La zone exsangue au point de vue artériel est située sur la partie mé- diane du bord convexe du rein ; BIBMOOK. ANAr,, T. JXt 5 é-i BIBLIOGRAPHIE ANATOMÏQUE 4" Cette zone paraît être une formation anatomiqiie indépendante de la disposition respective des deux valves artérielles antérieure et postérieure, puisque ce n'est, en elfel, que dans le tiers moyen ou inférieur qu'elle se place à la limite des deux territoires qui leur correspondent ; 5° Si, dans une néphrotomie, l'on veut ménager le plus d'artères, ce qui a une haute importance à cause de leur caractère terminal, c'est donc sur la partie médiane du bord convexe qu'il faut inciser. Il n'y a pas lieu, ainsi que le conseille Albarran « pour passer dans la zone la moins vascularisée, sans crainte de couper aucun vaisseau de quelque importance », « d'inciser sur le bord convexe, un peu en arrière de la ligne médiane ». Des veines, on le sait, il n'y a pas lieu de s'en préoccuper, parce que l'hémorragie vei- neuse n'est jam lis grave, et que leurs anastomoses préviennent toute nécrose dans le territoire rénal qui dépend d'elle ; 6* En rapprochant les données fournies par l'étude des coupes de celles fournies par la radiographie, nous voyons que s'il s'agit d'une néphrotomie partielle (néphrotomie partielle qu'Albarran fait au niveau du pôle inférieur du rein) l'incision de choix sera celle qui passera légèrement en avant du milieu du bord convexe du rein. Le nombre des artères intéressées sera plus grand que si l'on incisait sur le milieu du bord convexe, mais néanmoins il ne dépassera pas celui qu'on léserait par l'incision postérieure préconisée par Albarran. D'autre part, elle assure la meilleure voie d'accès sur les calices inférieurs. Elle convient, en effet, en raison même des dimensions toujours suffisantes des calices inférieurs à la fois, et à la majorité des cas où au moins un calice inférieur se trouve situé dans le plan frontal pas- sant par le milieu du bord convexe, et aussi à ceux où il n'en existe pas dans ce plan mais un peu en avant ; 7° Dans la néphrotomie totale, l'incision de choix restera dans les deux tiers supérieurs celle universellement adoptée (incision passant par le milieu du bord convexe). C'est la seule qui permette sûrement d'atteindre les calices supérieurs. Dans le tiers inférieur elle empiétera sur la partie antérieure du bord convexe comme dans la néphrotomie partielle ; 8° Enfin la figure montre que, s'il s'agit de bassinets ayant subi un com- mencement d'hydronéphrose, il suffît d'inciser sur le milieu du bord convexe pour être certain d'atteindre la presque totalité des calices. STRUCTURE TOPOGRAPHIQUE DES PAUPIÈRES ÉPANGHEMENTS INTRA-PALPÉBRAUX CHARPY CLERMONT PROFKSSEUR d'aNATOMIE ANCIEN PROSECTEUR, CHEF DE CLINIQUE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOULOUSE Nous nous sommes proposé d'étudier les couches conjonctives des paupières au point de vue de leur individualité, telle que la révèlent les injections interstitielles, et de leurs relations avec les couches similaires de l'orbite et de la face (1). Nous avons eu recours pour cela aux injections de gélatine colorée. Ici comme ailleurs, il importe de se servir de sujets frais dont l'orbite est préalablement attiédie par un trempage à l'eau chaude, et d'employer une masse un peu épaisse, tiède, poussée lentement et en petite quantité. Des injections trop abondantes, trop fluides, trop chaudes ou poussées avec violence produisent de l'hydrotomie; elles imprègnent tout le sys- tème conjonctif et leurs résultats sont inutilisables. De rares observateurs nous ont précédés dans cette voie, mais encore ont-ils poussé leurs injections dans l'orbite seule, pour étudier la marche des emphysèmes et des hémorragies. Walser et Heerfordt ont injecté de l'air, Friedberg de l'encre colorée. Quant à ceux, comme Mellinger et BossALiNO, Sattler, Deutsghmann qui injectent de l'encre de Chine stérilisée, en émulsion, sous la conjonctive d'animaux vivants, ils (1) Cet article complète et termine une série d'autres articles parus ici même, et auxquels nous aurons l'occasion de renvoyer le lecteur : Charpy : (( Orifices adipeux de la base de l'orbite ». (Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, Marseille, 1908). ^ « Capsule de Tenon, conjonctive oculaire et chémosis expérimental » (Bibliographie anatomique, 1909). — « Le coussinet adipeux du sourcil » (Bibliographie anatomique, 1909). — « Plis et sillons des paupières » (Bibliographie anatomique, 1910). Clermont : « Le muscle releveur de la paupière supérieure et le septum orbitaire (Comptes rendus de V Association des Anatomistes, Nancy, 1909). 60 DIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ont en vue un tout autre but, celui de reconnaître la circulation lympha- tique, attestée par le transport de granulations colorées; leurs résultats, intéressants au point de vue physiologique, n'ont qu'une faible portée anatomique, et surtout d'anatomie topographique. Constitution topographique des paupières. — Dans sa forme primitive et schématique, la paupière présente une constitution très simple : c'est un repli de la peau qui contient dans la duplicature de sa couche cellu- leuse un muscle peaucier, le sphincter; le tarse n'est lui-même qu'un épais- sissement du tissu conjonctif autour des glandes de Meibomius. Mais la différenciation progressive des parties, les expansions des muscles orbi- taires, l'interposition d'un septum, modifient peu à peu le plan originel et finissent par composer un organe dont la description un peu détaillée exige près d'une centaine de pages. « Nulle part ailleurs que dans les paupières, dit Waldeyer, on ne saurait rencontrer une structure plus compliquée, des éléments plus hétérogènes condensés en un plus petit espace. » Cette complication s'augmente du fait que les deux paupières sont dissemblables. La pénétration du muscle releveur dans la paupière supérieure interrompt la stratification régulière de ses couches. En outre, la succession de ces plans n'est pas la même dans la portion tarsale et dans la portion septale. Le tableau suivant résume cette topographie. Peau; Couche celluleuse sous-cutanée, prémusculaire; Muscle orbiculaire; Couche celluleuse sous-musculaire et fibres tendi- neuses du releveur; Tarse; Conjonctive; Septum orbitaire ou ligament large; Muscle lisse palpébral supérieur de Mûller; Couche celluleuse sous-conjonctivale; Conjonctive. Peau; Couche celluleuse sous-cutanée; Muscle orbiculaire; Tarse ; Conjonctive; Septum et graisse orbitaire; Expansion palpébrale du droit inférieur et muscle palpébral inférieur de Mûller; Couche celluleuse sous-conjoncLivale; Conjonctive. 10 20 3° 4° Paupière supérieure * Portion tarsale 5° 6° 50 Portion 6° septale 70 80 1° 20 30 Portion 40 Paupière tartale 5s inférieure 40 Portion 50 septale 6° 70 TRAVAUX ORIGINAUX 67 Comme nous n'avons à retenir pour cette étude que le tissu conjonctif lâche, nous nous trouvons en présence de trois couches celluleuses injec- tables, sièges d'infiltrations pathologiques : la couche prémusculaire ou sous-cutanée proprement dite, la couche sous-musculaire, réduite pour la paupière inférieure à un simple espace décoUable, et la couche sous- conjonctivale (fîg. 1). Les deux premières appartiennent au feuillet cutané Coussii Dr.lnf. Fig. I. — Couches celluleuse des paupières. Coupe sagittale. Les couches sous-cutanées injectables, pré- et sous-musculaire, sont indiquées par uns teinte de lavis. de la paupière, et ne sont au fond qu'un dédoublement du tissu cellulaire sous-cutané général par l'interposition d'un muscle peaucier, l'orbicu- laire; nous les réunirons dans un même paragraphe. La troisième est le tissu lâche du feuillet muqueux. Dans une troisième partie, nous expo- serons les communications de la cavité orbitaire avec les plans conjonctifs des paupières. 68 BIBLIOGRAPHIE ÂNATOMIQUE I — Couche celluleuse sous-cutanée Cotte couche conjonctive est dédoublée par l'interposition du muscle orbiculaire en couche prémusculaire et couche sous-musculaire. A. Couche celluleuse prémusculaire. — Cette couche, couche sous-cuta- née proprement dite, s'étend du bord libre au bord adhérent des pau- pières. Elle n'atteint pas l'extrémité du bord libre, car ce bord répond sur une hauteur de 2 à 3 millimètres à la Aone ciliaire. Celle-ci apparaît sur la coupe comme un coin dont le sommet affleure l'arcade artérielle; elle est occupée par un tissu conjonctif dense, dans lequel sont inclus les cils, les glandes et le muscle de Riolan; c'est le cuir ciliaire analogue au cuir chevelu. Sur le bord adhérent, la couche se prolonge jusqu'au bord inférieur du sourcil en haut, en bas jusqu'au sillon palpébro-génien. A ces deux niveaux, la peau adhère fortement aux parties profondes et la pau- pière cesse avec son aspect et sa structure caractéristiques. On sait que les ecchymoses, les infiltrations séreuses mettent bien en évidence cette limite périphérique des voiles palpébraux. Du côté de la peau, elle se continue insensiblement avec les couches profondes du derme, dont elle ne se distingue que par sa laxité et l'ab- sence de glandes. Du côté du muscle, elle se condense, dans la portion préseptale, pour former un mince fascia au muscle orbiculaire; on trouve sous ce fascia un riche réseau artériel appliqué contre le muscle. La couche sous-cutanée propre est très mince, au point que Sappey et TiLLAUX n'en font pas un plan distinct. Formée de tissu conjonctif à fibrilles très ténues (Sappey), dont les mailles se gonflent en fines bulles dans l'emphysème, elle ne renferme pas de graisse. On aperçoit seule- ment des grains adipeux épars sur les coupes histologiqucs, et quelques tramées graisseuses le long des vaisseaux à la périphérie; la partie orbi- taire de la paupière inférieure possède seule une couche graisseuse appré- ciable. On reconnaît- aussi sur les coupes de la partie interne de fines fibres musculaires striéis qui sont les fibres cutanées de l' orbiculaire et qui répondent probablement à ce que quelques auteurs ont décrit comme des fibres lisses qui fixeraient la peau au muscle sous-jacent. Enfin dans la paupière supérieure, la portion prétarsale est traversée obliquement par les fibrilles tendineuses du releveur qui vont s'insérer à la peau. Tous les auteurs insistent sur sa laxité qui permet le plissement de la peau et le jeu du muscle orbiculaire. C'est, disent-ils, un tissu lamelleux très lâche (Pétrequin, Richet), finement filamenteux et très exten- sible (Hyrtl), le tissu séreux par excellence (Cruveilhier). TR.VVAUX. ORIGINAUX 69 Malgré son uniformité, cette couche n'est pas tout à fait continue. Elle est cloisonnée en certains points : 1° au niveau des sillons palpébraux supérieur et inférieur, où des ligaments cutanés unissent la peau au fascia de l'orbiculaire et maintiennent la forme des sillons; 2^ au niveau des angles externe et interne de l'œil par les adhérences que la peau contracte avec les ligaments palpébraux correspondants. Ces adhérences plus mar- quées en dehors se traduisent par le sillon de l'angle externe (Arlt). Ces tractus dos sillons et des angles sont peu résistants et après un temps d'arrêt l'injection les traverse assez facilement. Étant donnée cette structure, la couche prémusculaire se prête plus que toute autre aux épanchements. Ce tissu cellulaire, dit Waldeyer, abondamment développé, mérite mieux que partout le nom de tissu conjonctif lâche. L'épaisseur de la couche qu'il forme, la largeur de ses mailles sont éminemment propres à toutes sortes de distorsion et d'allongement et, par contre, entièrement favorables aux infil- trations. Hyrtl dit de son côté : Le tissu sous-cutané est finement filamenteux et si extensible que dans les épanchements séreux d'un haut degré, comme dans la variole, l'érysipèle, les contusions de la région orbitaire, les paupières gonflées se ferment et empê- chent même qu'on les ouvre. Cette facilité et cette rapidité dans la bouffissure œdémateuse ont fait abandonner l'application des sangsues sur les paupières. Consignons encore cette observation de Pétrequin : M. Malgaigne a nié à tort que cette couche puisse devenir le siège de phlegmons; j'en ai ouvert un bon nombre. Les abcès sous-cutanés des paupières sont fréquents et souvent volu- mineux chez les enfants dont la peau de la face est infectée. Il est à remarque!' qu'ils n'envahissent jamais la profondeur. B. Couche celluleuse sous- musculaire ou rétro-musculaire. — On lit dans tous nos classiques que le muscle orbiculaire est plongé dans une couche celluleuse qui recouvre ses deux faces. Cette proposition générale demande des restrictions de détail sous peine d'être inexacte. . 1° Dans la paupière inférieure, il n'y a pas à proprement parler de couche sous-musculaire. H. Virchow la nie complètement. Sur le tarse, très étroit, comme on le sait, car il n'a que 5 millimètres de hauteur, le muscle présente d'abord sa portion ciliaire haute de 2 millimètres environ, puis une courte portion prétarsale, qui se confond en arrière avec la gangue fibreuse où se terminent le septum orbitaire et l'expansion palpé- brale du droit inférieur. C'est seulement en avant du septum, par consé- 70 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE quent entre le tiarse et le bord orbitaire que se trouve une lame conjonc- tive très mince, espace décollable qui permet le jeu du muscle et qui peut loger un épanchement de faible quantité : c'est Vespace préseptal. Le décollement est facile jusqu'au sillon palpébro-génien; le muscle appa- raît recouvert de son fascia que l'on sépare aisément du septum. Relev. Coussinet du sourcil Fig. 2. — Injections superficielles. A. Injection aous-cutauée abondante simulant un œil poché. L'injection faite en avant de l'orbiculaire a traveraé le muscle qui est noyé dans la masse. Une petite partie de l'injection, décolorée, a transsudé : en haut, en ar- rière du «eptiim orbitaire, le long de son accolemi-nt au releveur; en bas, en avant du tarse, B. Injection sous-mnsculaire dan« l'espace préseptal. L'injection, poussée en très petite quantité, est contenue entre le coussinet adipeux du lourcil, le septum, le tendon du releveur et le fascia de l'orbiculaire. 2» Dans la paupière supérieure, au contraire, existe une véritable couche que les auteurs allemands, à la suite de Schwalbe, désignent sous le nom de couche conjonctive centrale de la paupière. Elle est située en avant du septum en haut, mais surtout en avant du tarse en bas. Les conceptions erronées qui ont eu cours si longtemps au sujet du septum TRAVAUX ORIGINAUX 71 et du releveur que l'on faisait insérer au bord supérieur du tarse Tont d'ailleurs fait décrire d'une façon tout à fait inexacte. Dans sa portion prétarsale, cette couche est un peu plus épaisse que la couche sous-cutanée propre. Les coupes histologiques de Henle et de Merkel pourraient faire croh'e le contraire, mais c'est parce que la peau passe insensiblement dans la celluleuse. Elle contient quelques grains adipeux et de gros vaisseaux. C'est une couche lâche. Richet parle d'un tissu lamelleux à larges mailles, infiltré de sérosité. A. Terson fait observer que dans les opérations prétarsiennes contre l'ectropion, le tri- chiasis, elle se prête aisément au décollement. Assez serrée dans sa partie antérieure, juxta-musculaire, qui contient les irradiations des fibrilles tendineuses du releveur, elle présente au contraire une extrême laxité, plus grande que celle de la couche sous-cutanée, dans sa partie posté- rieure, en avant du tarse et du muscle de Miiller. Sur toutes les coupes histologiques on constate une fente en ce point, et s'il y a eu le moindre tiraillement, c'est un large espace béant traversé de minces fibrilles. Cette laxité spéciale tient sans doute au jeu du releveur, muscle peaucier qui n'a que de courtes insertions sur la partie inférieure du tarse. C'est la couche de clivage par excellence. Le tendon du releveur et le septum orbitaire qui s'accole à ce tendon divisent la couche rétro-musculaire de la paupière supérieure en deux couches secondaires, l'une en avant, l'autre en arrière du tendon. Elles constituent deux espaces décollables, que l'on peut injecter séparément, à la condition de n'employer qu'une très faible quantité d'injection : l'espace prétarsal et l'espace préseptal (fig. 2). h'espace prétarsal, situé en bas et en arrière, est borné en avant par le tendon du releveur et le muscle orbiculaire, en arrière par le tarse et le muscle palpébral de Miiller. Il est fermé en haut par l'insertion du muscle de Miiller sur le tendon du releveur, en bas par l'insertion de ce même tendon sur la face antérieure du tarse, dans son tiers ou sa moitié inférieure. Nous venons de décrire sa structure. L'espace préseptal, situé en haut et en avant, est limité en avant par l'orbiculaii'e, en arrière par le septum orbitaire, en haut par le coussinet adipeux du sourcil, en bas par le tendon du releveur qui, doublé du sep- tum, se dirige vers l'orbiculaire. Injecté, il a une forme semi-lunaire, avec une grosse extrémité dirigée en dedans (fig. 2 B). Communication des couches pré- et sous-musculaires. — Les injections un peu abondantes, qu'on les pousse par devant ou par derrière le muscle, envahissent les deux couches, et la tuméfaction forme un bloc au milieu duquel on distingue les faisceaux de l'orbiculaire. La communication se fait à travers les faisceaux de ce muscle qui s'imbriquent en tuile, dispo- 7-2 BinLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE sition bien nette à la paupière supérieure; chaque feuillet est séparé du feuillet adjacent par une couche celluleuse qui unit l'espace sous-cutané à l'espace sous-musculaire; dans ces intervalles passent les fibrilles ten- dineuses du releveur. Le mince fascia qui recouvre les faces de l'orbicu- laire dans sa portion préseptale se laissent facilement traverser (fig. 2 A). Sappey fait remarquer que les infdtrations séreuses n'occupent pas seulement la couche sous-cutanée, comme le disent les auteurs, mais toute l'épaisseur de la paupière. Il en est sans doute de même pour les ecchymoses un peu abondantes; cette constatation a été négligée dans les autopsies. Qu'il s'agisse d'œdème ou d'ecchymose sous- cutanées des paupières, nous pensons qu'on peut établir deux catégories princi- pales, sans compter les variétés : les épanch.^ments superficiels et les épan- chements massifs. Les premiers, de faible saillie et ordinairement cir- conscrits, occupent l'hypoderme et la couche prémusculaire; c'est ce qu'on voit dans les petites taches ecchymotiques, dans les œdèmes qui accompagnent un orgelet, une éruption cutanée, une plaie de la peau. Les autres, épanchements massifs, infiltrent en bloc les couches pré- et rétro-musculaires ; ils sont diffus et saillants ; telles sont les grosses ecchy- moses des contusions, les œdèmes des maladies organiques, de l'érysipèle, de la variole. Indépendance de la cavité orbitaire. — Les couches conjonctives super- ficielles pré- et rétro-musculaires ne communiquent pas avec l'orbite ; elles en sont séparées par le tarse, les muscles lisses de Millier et le septum orbitaire. Nous aurons l'occasion de revenir sur le cloisonnement impor- tant dû au septum. Des injections sous-cutanées même abondantes le perforent rarement. Il est d'ailleurs assez perméable et laisse souvent passer une partie de l'injection, décolorée; mais ce n'est qu'une transsudation qui, dans les cas pathologiques, se traduit sans doute par un simple œdème. A la paupière supérieure, dans l'espace préseptal, l'injection dissocie ou perfore quelquefois le septum à son insertion sur le releveur, point dans lequel il est particulièrement mince. Nous avons noté deux fois une pointe rétro-septale à ce niveau (fig. 2 A) et une fois dans la paupière infé- rieure sur le bord inférieur du tarse. L'injection teinte alors la partie an- térieure de la graisse orbitaire et de la glande lacrymale. Indépendance des régions crânienne et faciale. — Rien ne met mieux en évidence la région palpébiale que les épanchements artificiels ou natu- rels qui, arrêtés à la périphérie, détachent les paupières comme une poche elliptique proéminente, nettement circonscrite et séparée de la joue et du front. C'est une région fermée. TRAVAUX ORIGINAUX /ô La couche celluleuse sous-cutanée des paupières ne communique ni avec celle de la voûte du crâne, ni avec le tissu sous-cutané de la joue. A) La couche celluleuse sous-épicranienne, dans laquelle se font les bosses sanguines et les phlegmons, s'étend jusqu'au bord orbitaire supé- rieur. A ce niveau, cet espace est fermé, comme l'a indiqué Richet, par l'insertion de l'épicrâne au rebord orbitaire. Merkel a confirmé cette limitation en montrant que les injections sous-épicraniennes n'envahis- sent pas la paupière. L'un de nous, se fondant sur les expériences de Larmaraud {Le tégument du crâne. Thèse de Lyon, 1882, p. 48), avait cru pouvoir admettre que les injections sous-aponévrotiques du cuir chevelu gagnent la couche celluleuse des paupières, opinion qu'on re- trouve dans la première édition de la Myologie de Poirier. De nouveaux essais nous ont montré que l'épicrâne est solidement fixé à l'arcade orbitaire, comme l'a dit Richet, et que cette insertion arrête les injec- tions. Si la paupière finit par être envahie, c'est ou bien par la pression d'une masse trop abondante qui déchire l'épicrâne, notamment à la partie externe de l'arcade, ou plus souvent par transsudation à travers les parties molles. Pratiquement on peut dire que la couche celluleuse des paupières est indépendante de celle du cuir chevelu. Du côté de la tempe, les insertions de l'aponévrose épicranienne se prolongent, le long du bord postérieur de l'os malaire, jusqu'à l'arcade zygomatique et séparent de même les deux régions contiguës. On a vu cependant, d'après Magron, des cas d'emphysème palpébral où l'infil- tration gazeuse a gagné la tempe. B) La joue ne possède pas une couche celluleuse sous-cutanée, mais une masse adipeuse plus ou moins épaisse qui adhère aux faisceaux excen- triques de l'orbiculaire. En outre, dans toute l'étendue du sillon palpébro- génien, mais plus étroitement dans sa branche interne ou naso-jugale, la peau est fixée aux parties profondes par un tissu conjonctif serré déjà indiqué par Arlt. La joue est bien séparée de la paupière par ces deux éléments, ligament cutané, pannicule adipeux, et les épanchements palpébraux ne l'attei- gnent pas. Exceptionnellement, dans ses expériences sur l'emphysème artificiel, Heerfordt a constaté que l'air injecté sous pression de 30 mil- limètres de mercure dans l'orbite pouvait, après avoir perforé le septum et rempli la couche sous-cutanée, envahir la face, surtout chez les vieil- lards. L'air passe alors de préférence par le côté inférieur et externe du rebord orbitaire, dans la partie profonde de la face, au-dessous des muscles, et forme une tuméfaction diffuse qui peut n'être pas reconnue au début. 7A niBLIOGUAPIIlE ANATOMIQUE II — Couche celluleuse sous-conjonctivale Cette couche lâche sous-muqueuse n'existe que dans la portion extra- tarsale. Au niveau du tarse, en effet, la conjonctive adhère à cette lame fibreuse que Ton peut considérer comme sa couche profonde épaissie. Mais au delà du tarse, elle devient d'autant plus mobile que l'on se rapproche davantage du cul-de-sac; au-dessous de la muqueuse se dispose une couche de tissu lâche, qui se prête au roulement du globe sur la paupière et qui possède sa plus grande laxité dans le point de réflexion de la con- jonctive. Cette couche mesure, du bord adhérent du tarse au cul-de-sac. Ex pans, du Dr. Inf. Septum Dr. Infèr. xi-i P. Qbli. Fig. 3. — Injection sous-conjonctivale. Paupière inférieure. L'injection distend fortement la conjonctive palpébrale et celle du cul-de-sac; elle forme une nappe mince sou» la conjonctive oculaire ; une petite partie a transsudé dans la cavité de Tenon, eu arrière do la cornée. En bas, la masse est arrêtée par l'expansion palpébrale du droit inférieur. sur un œil fermé, une étendue de 12 millimètres en moyenne pour la pau- pière supérieure, de 7 millimètres pour la paupière inférieure, chiffre très variable suivant les sujets. La conjonctive n'est d'ailleurs pas complète- ment mobile et flottante sur sa couche profonde; car de même que sa partie oculaire est fixée à la capsule de Tenon par des adhérences qui augmentent à mesure qu'on se rapproche du bord cornéen, de même sa partie palpébrale reçoit de la gaine des muscles droits des expansions assez résistantes, connues sous le nom de fibres conjonctivales, qui traversent le tissu celluleux. Ces fibres, ces retinacula empêchent le glissement trop étendu de la muqueuse et maintiennent la forme du cul-de-sac, La couche sous-conjonctivale des paupières présente en coupe une forme triangulaire dont la base est au cul-de-sac; elle s'épaissit de plus en plus à partir du bord tarsal. Limitée à la surface par la conjonctive, en profondeur par le muscle lisse palpébral de Millier, elle ne s'interrompt TRAVAUX OniGlIN'AUX 7j pas aux angles, mais fait tout le tour de l'œil. L'espace qu'elle remplit est fermé, derrière le cul-de-sac, aux points cardinaux de l'œil et ouvert aux points diagonaux. Il est fermé en effet : en haut, par l'expansion médiane du droit supérieur au releveur, en bas par l'expansion palpé- brale du droit inférieur, et de chaque côté par les ailerons externe et interne qui, émanés des muscles droits correspondants, vont se fixer à l'or- bite. Mais entre ces expansions, dans les points diagonaux intertendineux, la couche celluleuse se continue avec le coussinet adipeux de l'orbite et plus particulièrement avec la lame conjonctive qui sépare la partie péri- phérique de la partie centrale de ce coussinet (fig. 7) ; c'est par là, comme nous le montrerons plus loin, que les injections et les hémorragies de l'orbite atteignent le cul-de-sac de la conjonctive. On injecte avec la plus grande facilité le tissu sous-conjonctival en plaçant la canule dans le cul-de-sac. On produit une tuméfaction qui, d'abord limitée à une paupière, envahit aisément par les angles la pau- pière opposée. Sous la conjonctive oculaire, elle forme chémosis et arrive au voisinage du limbe cornéen; sous la conjonctive palpébrale, elle cesse au bord du tarse (fig. 3). En profondeur l'injection est arrêtée en haut par le muscle de Mûller et surtout par le tendon du releveur superposé à ce muscle, en bas par le muscle de Millier et l'expansion du droit infé- rieur qui le double. Une masse abondante franchit la limite des couches sous-conjoncti- vales. Elle s'enfonce en arrière en plein coussinet adipeux, à la surface des muscles. Nous reviendrons bientôt sur cette propagation qui est sur- tout intéressante dans le sens opposé, c'est-à-dire de l'orbite à la pau- pière; car les ecchymoses sous-conjonctivales, formées sur place, sont ordinairement très faibles et ne tendent pas à gagner en profondeur. III — Propagation des épanchements de l'orbite aux paupières Les paupières sont situées en avant de l'orbite qu'elles ferment; mais elles ne sont pas simplement plaquées contre cette cavité et le plan de jonction n'est pas une surface régulière et verticale; c'est, en coupe, une ligne brisée, comme le montre la figure 4. La cavité orbitaire pénètre en coin dans la paupière, et si l'on transperce la base de cette dernière, de son bord adhérent au cul-de-sac conjonctival, on traverse en même temps l'extrémité antérieure de l'orbite, occupée surtout par la partie excentrique du coussinet adipeux (fig. 4). Il importe maintenant de préciser ces rapports. Pour cela il faut dis- tinguer dans la graisse orbitaire une partie centrale, intra-musculaire. 76 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE et une partie périphérique, extra-musculaire; et dans la paupière, une partio cutanée et une partie conjonctivale. Septum Flelev. M. de /luller Expans . palp Septum Fig. 4- — Union de l'orbite et des paupières. I.cs lauplèns ru clair, la cavité orbitaire en teinte sombre. La limite qui sépare' ces deux régions, intriqilées ruiie dans l'autre, i st une ligne ir. régulière qui n'est bien précise que le long du septum. A) Partie centrale de la graisse orbitaire (fig. 1 et 7). — La partie centrale du coussinet graisseux est comprise entre le cône des muscles droits et le nerf optique; elle est rétro-oculaire. Dans la masse graisseuse sont contenus le nerf optique, des nerfs et des vaisseaux. Elle est séparée de la partie périphérique par les muscles et par la membrane intermuscu- laire qui réunit ces muscles, membrane qui est assez ferme dans la partie supérieure et externe, entre le droit supérieur et le droit externe. Dans la partie postérieure de l'orbite, cette séparation n'existe plus; le coussinet adipeux forme une couche continue. La graisse centrale de l'orbite n'a pas de communication directe avec les paupières. Au niveau de l'équateur de l'œil, où elle se termine, elle est à 5 millimètres seulement en arrière du cul-de-sac de la conjonctive, point où commence la partie conjonctivale des paupières; mais elle est barrée par la pénétration des muscles dans la capsule de Tenon et par l'insertion de la membrane intermusculaire à cette même capsule. Aussi les injections que l'on pousse par le trou optique ou sous les muscles et les épanchements profonds, quand ils sont en quantité modérée, n'envahissent pas la conjonctive et n'arrivent pas à l'extérieur. Ils coiffent TRAVAUX ORIGINAUX 77 l'hémisphère postérieur du globe et se caractérisent par rexopthalmic et l'immobilité de l'œil. Les hémorragies qui se produisent dans la graisse rétro-oculaire sont ordinairement peu abondantes; le sang diffuse le long des septa adipeux et transforme le coussinet en une masse spongieuse. Les injections abondantes de liquide ou d'air franchissent la partie cen- trale, passent entre les muscles, les contournent et, se comportant alors comme les injections périphériques, envahissent les paupières par le cul-de- sac. L'extension est encore plus grande dans les abcès profonds rétro- oculaires ou phlegmons de l'orbite : le pus se fait jour à travers la conjonc- tive ou à travers la paupière {Birch-Hirschjeld, in Grxfe-Saemisch). B) Partie périphérique de la graisse orbitaire. — Cette partie s'étend entre le cône musculaire et le globe de l'œil d'une part, et la paroi orbi- taire avec son périoste d'autre part. Outre la graisse, on y trouve des nerfs, des vaisseaux et la glande lacrymale. Le coussinet adipeux y est beaucoup plus mince, surtout sous la voûte, et ne se développe bien qu'en avant de l'œil, autour de la base de l'orbite. La graisse est enveloppée d'une mince capsule conjonctive ou limitante qui forme sac et n'est unie au périoste que par des tractus délicats, faciles à décoller. Entre la capsule du coussinet et le périoste s'étend l'espace para-périostique, qu'il ne faut pas confondre avec Vespace sous-périostiqiie, compris entre le périoste et l'os. Cette partie de l'orbite est en rapport avec la paupière : avec sa portion cutanée, par la face externe ou superficielle du coussinet périphérique; avec sa portion conjonctivale, par la face profonde de ce même coussinet. 1° Rapports de l'espace para-périostique avec la portion cutanée de la pau- pière. — Cet espace est séparé de la paupière, en avant, par le septum orbitaire qui joue un rôle capital dans la limitation des hémorragies et de l'emphysème et sur lequel nous devons insister. Le septum orbitaire, dénomination de H en le qui devient de plus en plus usuelle, est le ligament large de Winslow et de nos classiques fran- çais, le fascia tarso-orbitaire ou orbito-palpébral de quelques auteurs. Il ne présente pas chez l'homme la structure fibreuse qu'on lui voit chez quelques animaux, et ce n'est pas un diaphragme rigide tendu verticale- ment. C'est une membrane souple qui se prête aux mouvements des paupières et s'adapte aux diverses positions que leur font prendre le rele- veur et l'orbiculaire. Aussi voyons-nous un certain nombre d'anatomistes descriptifs (Schwalbe, H. Virchow) lui refuser le nom et le rôle de cloi- son. Les anatomistes topographiques au contraire insistent sur la jus- tesse du terme et sur l'importance de sa fonction. Tout concorde à montrer, dit Merkel, que c'est une véritable cloison entre 78 DIBLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE l'appareil palpébral et le contenu orbitaire, et qu'il s'oppose à l'envahissement des épanchements de l'un à l'autre. Avant lui, Richet avait écrit : Nous avons vu le ligament fibreux (c'est finsi qu'il désigne le septum) former comme une barrière entre les couches superficielles des paupières et les parties plus profondément situées, telles que le tissu cellulaire sous-conjonc- tival et celui de l'orbite. Il en résulte que les épanchements liquides, et prin- cipalement les infiltrations sanguines orbitaires, ne peuvent se frayer que len- tement un passage jusque dans les couches palpébrales superficielles, à moins de rupture de ce ligament. Ainsi, dans les fractures de la voûte orbitaire, le sang qui envahit le tissu cellulaire de l'orbite vient apparaître d'abord sous la conjonctive oculaire, là où il constitue le signe important connu sous le nom d'ecchymose sous-conjonctivale, et ce n'est que plus tard qu'il envahit le tissu même des paupières (Richet, Traité d'Anatomie médico-chirurgicale. 1877). Enfin, Kœ.mgstein, un spécialiste, ne s'exprime pas autrement : Prolongement du périoste, le septum forme avec le tarse la vraie division entre la peau et l'orbite et sépare nettement les maladies superficielles et profondes. Des gonflements colossaux, comme dans le furoncle du sourcil, peuvent affecter la paupière, sans que les parties ocuhire et orbitaire y parti- cipent en rien; la conjonctive oculaire est pâle. Inversement, des inflammations orbitaires peuvent présenter un caractère violent et la conjonctive oculaire chémotique faire saillie hors de la fente palpébrale, alors que la paupière semble presque intacte (Kœnigstein, Beitràge z. Augenheilkunde. 1893, t. Iil, fasc. 25). On sait que le septum présente dans son épaisseur de grandes diffé- rences locales. Celui de la paupière inférieure est plus mince; il est sou- vent éraillé dans sa partie interne par des pelotons adipeux qui poussent de la profondeur. Aux deux paupières, il est plus fort sur sa périphérie, à son insertion orbitaire, où il s'épaissit en une arcade marginale de 2 mil- limètres de largeur, et dans sa partie externe; dans sa moitié interne au contraire, au-dessus et au-dessous du ligament palpébral interne, il montre une minceur particulière et de moindre résistance, comme le prou- vent l'anatomie et l'expérience. Il ne faut pas oublier que le septum est doublé en avant par Forbicu- laire (portion préseptale) et celui-ci par la peau; le tout forme un plan commun qui augmente la résistance des parties. Ceci nous explique com- ment les expérimentateurs, qui ont injecté des liquides ou de l'air (Fried- BERG, Walser et nous-mêmes) par la cavité orbitaire, ont vu le septum résister à des injections même abondantes; il est refoulé et bombe sous la paupière elle-même distendue, mais n'est pas déchiré. Heerfordt, dans ses recherches expérimentales et pathologiques sur TRAVAUX ORIGINAUX ' 79 l'emphysème de l'orbite, a calculé cette résistance (Heerfordt, Ueher das Emphysem der Orbita. Arch. f. Ophtalm., 1904, t. LVIII). Ses expériences ont porté sur 30 orbites préalablement trempées dans l'eau chaude pour ramollir la graisse. Il enfonce dans le trou optique un trocart de Potain, en communication par un tube de caoutchouc avec un tube en U qui renferme du mercure. On pousse de l'air avec ménagement. La rupture se fait ordinairement à 40 ou 50 millimètres de mercure ; à 15 seulement, sur deux sujets qui avaient dépassé soixante-dix ans; à 80, sur un homme de vingt-trois ans. Sur une jeune fille de cinq ans, une pres- sion de 120 millimètres n'a pu déchirer le septum ni à droite, ni à gauche. Il est donc probable que chez les sujets jeunes, l'emphysème orbitaire pathologique ne doit pas pouvoir perforer cette cloison et envahir les paupières. Avant de perforer le septum, l'air s'accumule derrière lui en gros bouillons et le refoule. Tantôt la perforation s'accomplit en des points localisés où l'on voit apparaître une bosse gazeuse, notamment dans les points faibles au-dessus et au-dessous de l'angle interne; tantôt la rup- ture est subite et l'air pénètre partout à la fois. La marche de l'injection a été étudiée par Friedberg qui injecte de l'encre rouge et par nous-même. L'auteur allemand n'a expérimenté que sur la voûte orbitaire, afin de reproduire la progression des hémor- ragies dans les fractures de la base du crâne (H. Friedberg, de Berlin, « Zur Entstehungsweise und Diagnose der Fractur des Orbitaldaches », Virchow's Archiv, 1864, t. XXXI). L'injection est sous-périostique ou para-périostique. Les injections sous-périostiqiies, c'est-à-dire entre le périoste et l'os, restent confinées à cette place tant que le périoste est intact. Elles décol- lent facilement cette membrane peu adhérente; mais elles sont arrêtées en avant par sa forte insertion au rebord orbitaire. liC périoste est d'ail- leurs fragile, il est particulièrement mince en dedans du nerf frontal; une injection de 2 centimètres cubes l'a rompu dans une de nos expé- riences sur le plancher de l'orbite. Dès qu'il est rompu, l'injection se répand dans l'espace para-périostique. h' injection para-périostique, c'est-à-dire poussée entre le périoste et le coussinet adipeux, fuse facilement en avant. Pour arriver au septum, elle rencontre un peu en avant de l'équateur du globe un barrage formé par les ailerons externe et interne et par les expansions orbitaires des muscles de l'œil. Ce barrage est percé de cinq orifices, deux supérieurs et trois inférieurs, par lesquels s'engagent des prolongements du coussinet adipeux : ce sont les orifices adipeux de la base de l'orbite, décrits par l'un de nous (fig. 5). L'injection passe par un ou plusieurs de ces intervalles et atteint le septum qu'elle refoule. Elle est alors au contact de la partie cutanée de la paupière qui se gonfle (fig. 6); à la paupière supérieure elle BIBLIOGR. ASAT., T, XXI. 6 80 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE occupe le pli orbitaire ou pli de recouvrement, au-dessous du sourcil. Elle peiît y rester localisée ou bien pénétrer dans la paupière soit par transsudation simple, soit par rupture du septum, rupture qui se fait de préférence le long du tendon du releveur. Dans ce dernier point le septum est très mince et peut même se décoller sans se déchirer. On a indiqué un troisième mode de pénétration, par les orifices vasculo-ner- veux dont le septum est percé, mais cette explication semble être hypo- thétique, car ces orifices sont comblés par les organes qui les traversent. Relev Gl. Lacrym Aileron ext P.Obi. Fig. 5. — Pénétration des injections orbitaires dans les paupières. Points du passage des injections orbitaires parapériostiques. — Ces injections abordent la partie profonde de la paupière, derrière le septum, en traversant les orifices adipeux de la base de l'orbite, figurés en teinte claire de lavis. Points de passage des injections intra-adipeuse». — Ces injections atteignent le cul-de-sac de la conjonctive, en s'insinuaot entre les tendons des muscles, dans les points diagonaux figurés en teinte sombre. Une fois entrée dans la paupière, l'injection se comporte comme une injection superficielle; elle remplit l'espace rétro-musculaire, traverse le muscle orbiculaire et infiltre la couche celluleuse sous-cutanée. C'est ainsi que, dans les injections gazeuses, Heerfordt a vu l'air pénétrer dans une paupière ou dans les deux à la fois et s'y répandre en fines bulles ; la paupière se tuméfie de plus en plus et prend l'aspect d'une vessie forte- ment tendue qui s'étend du bord palpébral au bord orbitaire, donnant l'image de l'emphysème orbito-palpébral. Nous avons fait des expériences analogues avec la gélatine par les quatre parois de l'orbite, la voûte, la TRAVAUX ORIGINAUX 81 fente sphénoïdale, la paroi ethmoïdale déjà utilisée par Walser [Grœfe's Archiv, 1897), et le plancher au-dessus du sinus maxillaire. Nous avons vu une injection de 7 centimètres cubes sous la voûte envahir la paupière supérieure, puis la paupière inférieure en contournant la paroi interne; une injection par l'os planum atteindre la paupière inférieure en pas- sant sous le ligament palpébral interne, et dans un autre cas les deux paupières au-dessus et au-dessous de ce ligament. Injectpara -pénost. Sep tu Orsisse périph. Helev. Septum ôrâisse périph. Fig. 6. — Injections orbilaires para-périostiques. Injection* peu abondante* poussée* entre le périoste et le coussinet adipeux, après perforation de la paroi orbitalre. La masse (teinte sombre) arrive dernère le septum qu'elle refoule sans le rompre. — Forme commune des injec- tions. Comparaison avec les faits pathologiques. — Ce mode de propagation se retrouve identique dans l'emphysème, quand celui-ci d'orbitaire (frac- tures du sinus frontal, de l'ethmoïde) devient palpébral, ce qui, d'après Heerfordt, serait l'origine habituelle de l'emphysème des paupières. C'est aussi celui des abcès consécutifs à des sinusites frontale, ethmoïdale ou maxillaire. Dans la sinusite frontale en particulier, l'analyse de cent vingt cas environ par Birch-Hirschfeld a montré à cet auteur que le pus s'enfonce derrière le septum jusqu'au bord convexe du tarse et perfore la paupière supérieure le plus souvent dans sa partie moyenne. 82 BIDLIOGRAPHIE ANATOMIQUE plus rarement au-dessus du ligament palpébral ou bien entre le tiers moyen et le tiers externe de l'orbite {in Grœfe-Sœmisch Handbuch, 1909, livr. 167-170). L'interprétation de la marche des hémorragies dans les fractures de la base du crâne est plus compliquée. Ce n'est pas qu'on ne possède des autopsies en grand nombre, mais elles sont peu instructives, faute de connaissances anatomiques précises et exactes sur la structure des pau- pières. Les hémorragies sont ou palpébrales ou conjonctivales. Lieb- RECHT de Hambourg, ville où les traumatismes du crâne sont très fréquents, a réuni en trois ans à l'hôpital 100 observations de fractures de la base dont 26 ont été suivies de mort et ont pu être autopsiées. Mal- heureusement pour notre sujet, l'auteur s'est occupé exclusivement des lésions du nerf optique (Liebrecht, « Schâdelbruch und Auge», Arch. f. Augenheilk., 1906, t. LV). Envisageons d'abord les hémorragies de la paupière, ecchymoses sous- cutanées liées à la fracture elle-même. Celles-ci, d'après Liebrecht, se sont rencontrées dans 34 cas (ce qui est en même temps 34 %), en excluant bien entendu les cas où il y a eu contusion orbitaire directe; 22 fois unilatérales et 12 fois bilatérales. Elles sont immédiates ou tardives. Les hémorragies palpébrales immédiates sont de beaucoup les plus fréquentes, 28 fois sur 34. Elles sont liées à des fractures étendues de la voûte, le plus souvent comminutives, qui intéressent même l'arcade orbi- taire. L'hémorrhagie est abondante, les paupières sont tuméfiées et de couleur bleu-noirâtre. Il y a dans ces cas une déchirure du septum, qui per- met au sang de la voûte d'inonder la paupière; mais peut être aussi une partie du sang provient-elle des gros vaisseaux situés en avant du sep- tum, vaisseaux sus-orbitaires et autres, ouverts par la fracture du rebord orbitaire. Les hémorragies tardives, plus rares (6 fois sur 34 hémorragies, 6 % des cas totaux de fracture), apparaissent au deuxième ou troisième jom". Elles sont toujours localisées. Elles dépendent d'une fracture qui intéresse seulement la partie postérieure de la voûte orbitaire (Liebrecht) et ne laisse échapper qu'une faible quantité de sang. Comme l'enseignent l'expérimentation et les autopsies, pour qu'il y ait suffusion sanguine, il faut que le périoste soit rompu. Le sang progresse alors lentement d'arrière en avant dans l'espace para-périostique, arrive derrière le sep- tum qu'il peut faire saillir s'il est en quantité suffisante, et, de là, gagne la portie cutanée de la paupière où il forme ecchymose. Le mode précis d'envahissement de la couche sous-musculaire de la paupière ne nous est pas indiqué par les autopsies. On peut supposer une simple transsudation à travers le septum, comme dans les ecchymoses sous-cutanées qui finis- sent par colorer la peau, ou encore, et c'est l'opinion de Friedberg, un TRAVAUX ORIGINAUX 83 décollement du septum le long de son insertion sur le tendon du releveur, décollement facilité par la laxité du septum en ce point et par la déclivité de l'épanchement sanguin. 2° Rapports de la partie périphérique de l'orbite avec la partie conjonc- livale des paupières. — Nous avons vu qu'entre la partie périphérique et la partie centrale du coussinet graisseux s'étend une couche limite. Périoste Septum Septum Limit . adip- Orâisse pèriph . Espace "mter-adip. D. Interne Graisse cent. Espace mter-adip. Graisse pèriph. Fig. 7. — Rapports de la graisse orbitaire avec le cul-de-sac cenjonclival. Coupe diagonale passant en haut entre le grand olilique et le droit interne, en bas enlre le droit extiruo et le droit inférieur. Division du coussinet adipeux en partie périphérique et partie centrale ; chacune d'' Iles est enveloppée par une limi- tante ou sac conjonctif. Une couche celluleuse de clivage, couche interadipeuae, passant sur la fac^ externe des muscles, sépare ci-i deux parties, et arrive jusqu'au oul-de-sac. C'est cet es;ia h que suivent les injections et les hémorragies qui, du coussinet adipeux périphérique ou profond, atteignent la coajonctive. couche interadipeuse qui, indistincte en arrière, se précise en avant et arrive au voisinage du cul-de-sac conjonctival (fig. 7). Cette disposition a fait décrire à Friebderg deux sacs adipeux, dont le second est inclus dans le premier. Cette couche celluleuse entoure les muscles droits, lesquels, comme on le sait, pénètrent dans la capsule de Tenon, au ni- veau de l'équateur ou un peu en avant. Elle peut être envahie par les 84 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE injections et par les épanchements de deux façons : par les injections superficiplles, parapériostiques, qui gagnent en profondeur, rompant le sac adipeux et traversant le coussinet adipeux périphérique souvent très mince, surtout sous la voûte, chez les sujets maigres; — par les injections profondes, rétro-oculaires, qui gagnent la surface, émergeant du coussinet central et se répandant à la surface des muscles. Arrivée à la région équatoriale, l'injection qui s'est étalée en nappe dans la couche interadipeuse ne peut pas atteindre le cul-de-sac par un point quelconque. Les muscles droits émettent chacun une ou plu- sieurs expansions aponévrotiques, qui en font des muscles bifurques; le droit supérieur, une expansion médiane qui l'unit au releveur; le droit inférieur, une expansion palpébrale; et les droits externe et interne, l'aileron correspondant. Ce n'est donc pas par les points cardinaux occupés par ces expansions, mais par les points diagonaux intermuscu- laires, que l'injection gagne d'abord le cul-de-sac; mais elle peut, si elle est tant soit peu abondante, contourner les muscles et diffuser autour de son point initial. Dans le cul-de-sac, l'injection est à cheval sur la conjonctive ocu- laire et sur la conjonctive palpébrale. Elle peut se répandre dans une de ces deux parties ou dans les deux à la fois. Dans nos injections, c'est le plus souvent la conjonctive oculaire seule qui a été décollée. Friedberg, de son côté, a noté que l'injection est rarement limitée à la conjonctive palpébrale, sans être en même temps oculaire, et dans les paupières, c'est la supérieure qui est le plus souvent envahie; quelquefois, cependant, les deux paupières sont atteintes à la fois. Il n'y a guère que les épanchements hémorragiques qui se rapprochent de ces expériences. Dans les vingt observations d'emphysème rapportées par Magron, on note une seule fois un chémosis gazeux (Magron, L'Emphysème orbitaire et palpébral. Thèse de Paris, 1900). On connaît l'ecchymose sous-conjonctivale qui, depuis le travail de J. RoLLET, est devenue un signe classique des fractures de la base du crâne, fracture directe ou fracture par contre-coup (J. Rollet, Thèse de Paris, 1848, et Gérard, Thèse de Lyon, 1903). Les auteurs admettent, en général, que cette ecchymose est le plus souvent localisée à la conjonc- tive oculaire; elle est plus rare dans la portion palpébrale. Elle peut apparaître dans le cul-de-sac inférieur en premier lieu. Friedberg, qui a analysé de nombreuses observations de fractures du crâne, dit qu'il en est des hémorragies sous-conjonctivalcs comme des injections; elles sont habituellement tout à la fois oculaires et palpébrales, c'est-à-dire que du cul-de-sac elles envahissent toute la conjonctive, mais dans cer- tains cas elles peuvent se limiter à la muqueuse palpébrale. Dans les cent cas de Liebrecht, il y a eu quatorze fois une hémorragie sous- TRAVAUX ORIGINAUX 85 conjonctivale coïncidant ou non avec l'hémorragie des paupières. Elle est tantôt immédiate et tantôt tardive, ne se montrant alors que du deuxième au quatrième jour. L'ecchymose immédiate de la conjonc- tive est, comme l'ecchymose analogue des paupières, liée aux fractures de la partie antérieure de la voûte orbitaire, fractures graves qui s'accom- pagnent d'une hémorragie abondante. Nous rappelons que l'auteur a éliminé de ces observations celles où il y a blessure ou contusion des paupières, par conséquent les traumatismes directs. L'épanchement hémorragique suit la même marche que les injec- tions. Il traverse la couche graisseuse périphérique déchirée, se répand à la surface des muscles (coupes frontales dans Liebrecht), dans l'es- pace interadipeux et, par là, gagne le cul-de-sac conjonctival. L'ecchy- mose tardive provient ordinairement d'une fracture limitée à la partie postérieure de la voûte. Le sang, versé en faible quantité dans la graisse rétro-oculaire indivise, qui s'imbibe comme une éponge, progresse len- tement en avant, le long des cloisons conjonctives et apparaît en forme de taches sous la conjonctive, le plus souvent dans les espaces inter- musculairos. Ces taches peuvent se réunir en un bourrelet continu. RÉSUMÉ Les couches conjonctives celluleuses des paupières, décollables par les injections expérimentales et par les épanchements pathologiques, sont, l'une sous-cutanée, l'autre sous-conjonctivale. A) La couche sous-cutanée de la paupière supérieure, qui contient le muscle orbiculaire et le tendon du releveur, est dédoublée en couche sous-cutanée proprement dite ou prémusculaire et couche sous-muscu- laire. La couche sous-musculaire est à son tour divisée par le tendon du releveur en deux espaces : l'espace préseptal et l'espace prétarsal. La couche soas-cutanée de la paupière inférieure est simple, prémus- culaire. La faible mobilité de cette paupière n'a déterminé en arrière du muscle qu'un espace de glissement où la quantité de tissu conjonctif est très réduite. Ces couches superficielles ne communiquent pas avec les couches semblables du front, de la tempe et de la joue. Elles ne communiquent pas non plus avec la cavité de l'orbite, dont elles sont séparées par le septum orbitaire ou ligament large. B) La couche celluleuse sous-conjonctivale occupe la partie extra- tarsale des paupières et le cul-de-sac. Au niveau de ce dernier, elle com- munique avec l'espace conjonctif ou couche interadipeuse qui sépare en avant la partie périphérique de la partie centrale du coussinet adi- peux. ESSAI DE CLASSIFICATION SYNTHÉTIQUE DES FORMATIONS GLANDULAIRES DE L'HOMME Par Eug. BUJARD PRIVAT-DOCKNT A l'uNIVERSITÉ {Travail du Laboratoire d'Histologie et d'Embryologie de la Faculté de médecine de Genève) I Les formations glandulaires ont été le sujet de maintes classifications, qui toutes sont restées plus ou moins incomplètes; en effet, la plupart des auteurs se sont heurtés à la notion de glandes tubuleuses ou acineuses, et, de gré ou de force, ils essaient de grouper sous ces deux chefs principaux des glandes, qui en sont parfois bien distinctes, en réalité. Classer les glandes, il est vrai, est un problème délicat. Pour bien classer, il faut tout d'abord définir l'objet que l'on se propose de classer; et c'est là une première difficulté. En effet, sécréter est une propriété générale de la cellule qui se nourrit, c'est-à-dire qui absorbe, puis élabore et élimine telles ou telles substances. Une cellule glandulaire ne fait rien de plus; mais cette fonction primaire de sa vie, sécréter, est passée au premier rang; elle est devenue sa fonction principale, caractéristique. A côté d'elle, une foule de cellules peuvent sécréter, telles les cellules con- jonctives rhagiocrines de Renaut, et d'autres espèces encore; la limite est impossible à tracer, entre la cellule qui fait un acte de nutrition ordi- naire et la cellule glandulaire. Ces cellules sécrétantes peuvent être groupées, associées; elles fonc- tionnent alors synergiquement; elles constituent une glande. Mais la diversité de forme et de structure de ces glandes est si grande, leur mode TRAVAUX ORIGINAUX 87 de sécrétion est si varié, qu'une base satisfaisante à tous les points de vue manque encore pour établir une classification générale. Il est impossible de classer les glandes, en conciliant à la fois la mor- phologie et la physiologie, ce qui serait le but à atteindre. L'embryologie, elle-même, est inhabile à donner une classification réelle des glandes : chacun des feuillets est capable de réaliser tous les types de glandes principaux et même secondaires. Nous citerons, pour mémoire, la classification embryologique de His (1) qui repose sur l'opposition, abandonnée aujourd'hui ou du moins forte- ment modifiée par Waldeyer, de l'archiblaste au parablaste. Les glandes archiblastiques forment un groupe naturel, caractérisé à la fois par son origine et par sa structure épithéliales; les glandes para- hlastiques ou vasciilaires sont définies par leur tissu adénoïde, tandis que le rôle de l'épithélium dans leur formation est encore plus ou moins obscur. His considère néanmoins ces organes comme de véritables glandes vasculaires, au nom de la définition que « tous les organes glan- dulaires possèdent un parenchyme cellulaire ». Cependant admettre cette définition, c'est admettre aussi un remaniement tel de l'architecture glandulaire, qu'il ne subsiste plus rien, ou très peu de chose, de l'épi- thélium primitif : le tissu vasculaire et l'infiltration adénoïde régnent au premier plan; les tractus épithéliaux ont disparu, noyés dans un amas de cellules proliférantes, où tout aspect glandulaire est effacé. Aucun fait morphologique décisif n'oblige à ranger les formations lymphoïdes parmi les glandes; au contraire, elles forment toutes ensemble un système complet, le système adénoïde, que nous nous réservons de mettre à part. Réduite à son premier groupe, les glandes archiblastiques, la classifica- tion de His perd son caractère embryologique; la subdivision de ce groupe : en glandes excrétantes (glandes avec canal excréteur) et en glandes non excrétantes (thyroïde, etc.) ou fausses glandes vasculaires, est une distinction fonctionnelle surtout, qui correspond aux deux groupes modernes des glandes exocrines et endocrines; c'est là, du reste, un critère fondamental, mais insuffisant pour servir de base à une clas- sification physiologique complète. Le groupement histophysiologique, en glandes liquoripares (glandes salivaires, etc.) et ea glandes cellulipares (glandes sébacées, glandes (1) W. His, Die anato?nische Nomenclatur. Nomina anatomica [Archiv. f. Anat. u. Phys., Anat. Abu, Suppl. 1895, p. 114). 88 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE génitales, etc.) adopté par Kôlliker (1), n'est guère plus satisfaisant; en réalité, la limite est impossible à tracer entre ces deux classes, comme Kôlliker lui-même le fait remarquer. Dans quelle proportion y a-t-il désintégration cellulaire, dans telle ou telle glande déterminée; cette désintégration atteint-elle toujours le même degré dans une glande; ce sont là des questions difficilement solubles le plus souvent. La distinction des glandes liquoripares : en glandes sécrétantes, qui élaborent des pro- duits utilisés par l'organisme (salive, etc.) et en glandes excrétantes, qui éliminent des substances nuisibles (urine, etc.) est tout aussi artificielle. La complexité de la fonction glandulaire est trop grande; chaque glande sécrète et excrète simultanément : le foie, par exemple, élabore des produits de sécrétion, utilisables (glycogène, acides biliaires, etc.), et des produits d'excrétion, éliminables (urée, pigments biliaires, etc.). En réalité, les phénomènes de la physiologie glandulaire sont trop enchevêtrés pour pouvoir servir de critère d'une classification concrète des glandes. Seule une classification morphologique est possible; encore devra-t-elle tenir compte surtout des détails d'architecture et de structure tissulaires, en laissant de côté complètement les questions de cytologie fine. La classification proposée par His à la commission des Nomina Anatomica (2), n'est que sa classification embryologique, remaniée selon les besoins de la nomenclature nouvelle. Il conserve la distinction en glandulse vasculares {organa adenoïdea) et en glandulœ epitheliales ; il subdivise ces dernières en glandulœ evehentes ou apertae, qui sont la plupart des glandes et en glandulœ clausœ, qui groupent la thyroïde, l'hypophyse, et la glande surrénale. C'est là une classification trop géné- rale, pour être suffisante. Flemming (3) base sa nomenclature sur la forme intérieure de la cavité sécrétante; il distingue des glandes tubuleuses, dont la cavité ne présente aucune dilatation, et des glandes alvéolaires, dont le cul-de-sac est renflé. Les glandes tubulo-alvéolaires ne sont en réalité que des tubes ramifiés, puisque nulle part le lumen n'est élargi. Glandes tubuleuses et glandes alvéolaires sont simples ou composées, c'est-à-dire ne com- prennent qu'un seul système de cavités sécrétantes dépendantes d'un (1) Kôlliker, Handb. der GeAebelehre des Menschen, 6. Aufl., 1899. Bd. I, p. 95. (2) His, loc. cit., p. 115. (3) W. Flemming, Ueber Bau und Eintheilung der Drusen (Arch. f. Anat. u. Phys., Anat. Aht., ISSS. Tp. 2S1]. TRAVAUX ORIGINAUX HO même canal excréteur, ou sont formées d'un grand nombre de systèmes, constituant chacun un lobule d'une glande complexe. Dans les glandes simples, la cavité sécrétante, tubuleuse ou alvéolaire, est unique ou ramifiée. Dans les glandes composées, deux cas sont possibles : 1» Les lobules sont tous de même valeur; ils sont mal délimités par le tissu conjonctif et ne présentent pas de groupement secondaire d'ordre supérieur; c'est une glande lobulaire, telle que le foie, dont les cavités sécrétantes seraient tubuleuses; 2» Les lobules s'associent en lobes; ils sont bien délimités; ce sont les glandes lohaires, avec cavités tubuleuses, telles que les glandes salivaires, le pancréas, etc., ou avec cavités alvéolaires, telles que les glandes mammaires et le poumon. Cette classification de Flemming constitue un essai de synthèse intéressant; son erreur principale est de baser la distinction entre tubes ou alvéoles sur la forme du lumen et de ne pas tenii* compte des divers aspects extérieurs, que la cavité sécrétante peut présenter; non pas que la forme extérieure soit en réalité un caractère primaire, mais elle paraît plus immédiatement caractéristique que la qualité du canal, surtout aujourd'hui que la méthode des Plattenmodellen permet de la reconstituer fidèlement. Cette trop grande importance attribuée aux voies vectrices se retrouve dans les glandes lobulaires, le foie, dont la véritable structure n'est pas celle d'une glande tubuleuse ramifiée et anastomosée, mais celle d'une glande parenchymateuse, composée de cordons cellulaires enchevêtrés avec les vaisseaux. La classification anatomique de Kôlliker (1) repose tout entière sur la forme du segment sécrétant, et non plus sur l'aspect de sa cavité intérieure. 11 divise les glandes : en acineuses ou ampullaires et en tu- buleuses, telles que les glandes sudoripares, les glandes peptiques, le rein, etc. Les premières se subdivisent à nouveau : en glandes vésicu- leuses fermées, les glandes folliculaires, comme la thyroïde, et en glan- des ouvertes souvent en grappe; celles-ci présentent elles-mêmes deux formes de cavités sécrétantes, la forme réellement acineuse, comme dans les glandes sébacées et la glande mammaire, et la forme tubulo- acineuse, mélange des deux types, que l'on retrouve dans les glandes salivaires, le pancréas, etc. Dans cette nomenclature de Kôlliker, la prépondérance de la forme de la cavité sécrétante est devenue aussi importante qu'elle l'était peu (1) Kôlliker, loc. cit., p. 94. 90 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE dans la classification de Flemming. Cette forme est presque l'unique critère observé; il n'est pas fait de distinction entre glandes simples ou composées; cette nomenclature est donc plus incomplète et ne réalise guère qu'une série de groupes sans lien les uns aux autres. Maziarski (1) établit aussi sa nomenclature glandulaire presque exclusivement sur la forme de la cavité sécrétante; celle-ci est le segment principal de la glande; sa morphologie est déterminée par la nature physico-chimique de la sécrétion; le canal excréteur n'est qu'un segment secondaire, n'ayant guère d'influence sur la forme de la glande. Telle est la base de cette classification qui s' appuyé sur toute une série de reconstructions plastiques des glandes humaines. Maziarski sépare les glandes tubiileuses, dont la cavité sécrétante est allongée et souvent indistincte de son canal excréteur, des glandes alvéolaires, où la cavité sécrétante est élargie, globuleuse et plus ou moins longuement pédiculée par le canal excréteur. A côté des glandes tubu- leuses se rangent les glandes alvéolo-tubuleuses, dans lesquelles la surface sécrétante est augmentée par une série d'alvéoles secondaires, saillant sur la paroi du tube. Les glandes alvéolaires se subdivisent en glandes alvéolaires ouvertes, avec un canal excréteur, et en glandes folliculaires on fermées, sans canal. Enfin, chacun des groupes principaux présente plusieurs formes : glandes simples, glandes ramifiées et glandes composées. Cette nomenclature, comme la précédente, attache en réalité une trop grande importance à la morphologie de la cavité sécrétante, telle qu'elle est révélée par les reconstructions plastiques, et ne tient pas assez compte de l'architecture générale de la glande. Tant qu'il s'agit de glandes simples ou ramifiées, en un mot unilobulaires, la distinction entre tubes et alvéoles est suffisante; mais pour les glandes composées, ce qui importe avant tout, c'est leur mode de composition, les rapports de contiguïté ou de continuité de leurs divers lobules. La classification de Maziarski dissocie, par exemple, le groupe si homogène des glandes salivaires, pour ranger les glandes sublinguales et sous-maxillaires dans les glandes alvéolo-tubuleuses composées et la parotide et le pancréas dans les glandes alvéolaires composées. Cette dissociation est purement artificielle; il est des caractères plus généraux que la forme de la cavité sécrétante, qui obligent au contraire à léunir ces organes en un seul groupe, celui des glandes en grappe, malgré les différences morphologiques de leurs culs-de-sac. (1) Maziarski, Ueber den Bau und die Einteilung der Driisen (Anat. Hejte, 1902. Bd. XVIII, p. 171). TRAVAUX ORIGINAUX 91 D'autre part, parmi les glandes alvéolaires composées, la glande mammaire et le pancréas ne peuvent être rangés côte à côte sans distinc- tion; leur architecture est différente : tous deux sont composés, multi- lobulaires; mais dans l'une, la glande mammaire, les lobules sont indé- pendants et possèdent chacun leur canal excréteur; tandis que dans l'autre, la composition de la glande est plus complète, il y a un canal excréteur général, collectant la sécrétion des divers lobules. Ce sont là, nous semble-t-il, des caract'^res au moins aussi importants que la forme de la cavité sécrétante; leur valeur est même plus générale, puisqu'elle intéresse l'architecture totale de la glande. Quant au foie, Maziarski se range à l'opinion de la plupart des auteurs et se décide, en hésitant, à le classer à la suite des glandes tubuleuses ramifiées comme l'avaient fait aussi Kôlliker et Flemming. C'est en réalité un tout autre type glandulaire, dans lequel il s'agit de cordons cellulaires anastomosés, et non plus de tubes plus ou moins modifiés. Vis-à-vis de ce type nouveau la nomenclature de Maziarski reste aussi en défaut, tout comme pour la surrénale, les parathyroïdes, etc., que l'auteur n'a pas comprises dans sa classification. La dernière nomenclature des glandes de Stôhr (1) est plus complète à ce point de vue. Cet histologiste distingue trois types de glandes : 10 Un premier type est composé de cordons cellulaires anastomosés et enchevêtrés avec le réseau capillaire, comme dans l'hypophyse, la surrénale, etc. Ce sont les glandes parenchymateuses. Ce groupe nouveau est très important; il réunit les glandes à sécrétion interne et constitue une famille, qui se retrouvera, sous un nom ou sous un autre, dans toute classification complète du système glandulaire; 2° Le deuxième type correspond aux glandes doses ou glandes folli- culaires des auteurs précédents et comprend la thyroïde; 3° Le troisième type, enfin, groupe les glandes ouvertes en trois classes : les glandes tubuleuses, les glandes tuhulo- alvéolaires et les glandes alvéo- laires. La forme de la cavité sécrétante, révélée par les reconstructions plastiques, joue le premier rôle; la subdivision en glandes isolées, qui sont simples ou ramifiées, et en glandes composées est d'ordre secondaire. Le groupement de ce troisième type répète à peu de chose près les fa- milles de la classification de Maziarski. A côté des glandes tubuleuses composées, Stôhr crée le sous-groupe des glandes réticulaires, où il range le testicule et le foie, quoique la struc- ture de cette dernière glande le rapproche bien plus des glandes paren- chymateuses que des glandes tubuleuses. Stôhr semble être encore (1) Stôhr, Lehrb. der Histologie, 13. Aufl. 1909, p. 64-69. 9:2 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE guidé ici par sa première conception des glandes, qui l'avait conduit à classer ces formations, comme Flemming, d'après l'aspect du lumen excréteur; en réalité, les canaux biliaires des cordons hépatiques ne sont que des canaux intercellulaires et ne gênent nullement la définition que l'auteur a donnée des glandes parenchyraateuses, dans lesquelles il faudrait ranger le foie. Il est encore d'autres classifications des glandes, qui sont parentes de très près avec les nomenclatures précédentes, prises comme types. Il serait trop long de les passer toutes en revue. Deux autres classifications, par contre, celle de Malpighi et celle de Renaut, méritent d'être examinées, pour les idées nouvelles qu'elles apportent, et parce qu'elles essaient de grouper les glandes en une série continue, et non plus en plusieurs classes bien séparées et sans rapport les unes avec les autres. Dans beaucoup de chapitres de biologie, les anciens auteurs ont synthétisé mieux, souvent, que les modernes, devenus trop exclusivement des analystes. Cela est vrai pour les glandes. Malpighi (1) a donné une classification des glandes, fort incomplète sans doute, mais dont les idées générales sont encore la base de tout essai de groupement naturel du système glandulaire. Cet anatomiste distingue : 1° Les glandes simples ou élémentaires, qui sont les glandes unilobu- laires, formant chacune un tout individualisé, possédant son petit canal excréteur (glandes sudoripares, glandes buccales); 2° Les glandes agminées, qui sont composées par la réunion simple de glandes élémentaires (glandes sébacées complexes); 3° Les glandes conglomérées, dans lesquelles un canal excréteur ramifié collecte la sécrétion de chaque grain, c'est-à-dire de chaque lobule ou glande élémentaire; 4° Les glandes conglobées, dont le parenchyme est enchevêtré avec les vaisseaux, sans dessiner ni lobules, ni acini. Malpighi. avec tous les auteurs anciens, range dans ce groupe les organes adénoïdes, qui en réalité doivent être distraits aujourd'hui du système glandulaire. Glandes simples, glandes agminées, glandes conglomérées ou glandes conglobées resteront les grands groupes de nos classifications. Malpighi a eu vraiment une vision synthétique du système glandulaire, pour autant qu'on pouvait le connaître à son époque. (1) Malpighi, d'après Renaut, loc. cit. TnAVAUX ORIGINAUX Î)J Renaut (1) a repris cette classification de Malpighi, il l'a développée avec toutes les ressources des connaissances modernes, et, élargissant de beaucoup la conception habituelle des formations glandulaires, il a donné enfin une nomenclature des glandes, digne de ce nom. Cet émincnt histologiste introduit la notion de glandes incomplètement modelées et ne constituant pas dos organes individualisés; il parle de surfaces glandulaires, telles que le col utérin ou la muqueuse stomacale. C'est là une formule nouvelle, qui lui permettra de poursuivre la synthèse com- mencée par Malpighi. Renaut distingue les surfaces sécrétantes des organes glandulaires. Ces surfaces, dont la sécrétion est toujours muqueuse, sont caractérisées par des cellules caliciformes, c'est-à-dire par des glandes monocellulaires, disséminées entre d'autres cellules épithéliales ou disposées en nappes continues. Dans l'un et l'autre cas, le tégument qu'elles revêtent peut rester plan ou déjà présenter quelques modelages (plis, fossettes ou diver- ticules) qui sont un acheminement vers la réalisation des organes glan- dulaires complètement modelés. Les fossettes muqueuses de la région ano-rectales, les cryptes tubuleuses de l'intestin et les glandes stoma- cales forment, par exemple, une série continue où il est difficile de dis- tinguer la formation qui est encore une surface glandulaire modelée, de celle qui est déjà un organe caractérisé. Le critère, proposé par Renaut, que les surfaces ont une sécrétion exclusivement muqueuse, n'est pas toujours suffisant; ainsi, cet auteur range les glandes de Lieberkiihn encore parmi les cryptes muqueuses, tandis que la présence des cellules de Paneth permettrait tout aussi bien de les regarder comme de véri- tables glandes. Quant aux organes glandulaires proprement dits, Renaut les divise en glandes en cul-de-sac, ayant une membrane propre continue séparant leur épithélium du réseau vasculaire et en glandes conglobées, dont le tissu épithélial est pénétré par le tissu conjonctif et les vaisseaux. Il range dans ce dernier groupe : les vésicules de la thyroïde, les cordons cellulaires du foie, les acini du pancréas, pénétrés par les cellules centro- acineuses, qu'il considérait alors comme d'origine conjonctive, et enfin le parenchyme adénoïde du thymus. C'est là un groupement en somme peu homogène. La thyroïde n'est qu'incomplètement remaniée par le système connectivo-vasculaire; le thymus est un organe adénoïde, qui doit être rangé avec la rate et les ganglions lymphatiques dans un système distinct des formations glandulaires; les cellules centro-aci- neuses du pancréas sont épithéliales, comme les cellules à zymogène; seul le foie répond parfaitement à l'idée d'une glande conglobée, pénétrée [1) Renaut, Traité d'Histologie pratique, 1897, II, p. 88-115. 94 nintlOGRAPHlE anatomique intimement par les vaisseaux. Néanmoins l'idée de conglobation, comprise ainsi que la définit Renaut, doit être conservée tout entière, comme un des caractères très importants pour la classification des glandes. La subdivision des glandes en cul-de-sac, en glandes tuhuleuses et acineuses, présente à nouveau les inconvénients que nous avons déjà signalés précédemment. Leur évidence s'impose lorsque l'on voit, par exemple, les glandes en grappe former une famille des glandes acineuses, tandis que leur cavité sécrétante est de forme variable, acineuse ou tubulo-acineuse, et que tous leurs caractères de glandes conglomérées en font une classe spéciale. Laissant de côté ces quelques réserves, sur des points plus ou moins secondaires, pour envisager dans son ensemble la nomenclature glandu- laire de Renaut, il faut reconnaître que c'est là un groupement réelle- ment synthétique, qui occupe une place bien à part, à côté des classifi- cations habituelles; une voie nouvelle a été ouverte, elle a malheureuse- ment été fort peu suivie. Les notions de glandes monocellulaires et de surfaces glandulaires, les idées d'agmination, de conglomération et de conglobation sont définitivement acquises et restent la base de tout essai de classification nouvelle. Si nous résumons les faits apportés par les quelques classifications morphologiques que nous avons rappelées, l'idée générale qui s'en dégage est celle de leur caractère plus ou moins artificiel, du fait qu'elles s'atta- chent trop à ce seul critère : la forme de la cavité sécrétante, comme nous en avons fait la remarque pour chacune d'elles, tandis qu'elles ne s'inquiètent pas assez de l'architecture générale de la glande dans tous ses segments. Tubes ou alvéoles, telle est la première question; et pourtant, si l'on compare les unes aux autres les reconstructions de Maziarski, il est permis de se demander si ce caractère a une importance aussi grande que celle que lui accorde ce même anatomiste. L'aspect de la glande séreuse épiglottique (fig. 4), comme celui de la glande muqueuse palatine (fig. 5), est l'image d'une grappe simple; la première présente des grains allongés, c'est une glande tubuleuse ramifiée; la seconde, des grains allongés et bosselés, c'est une glande tubulo-alvéolaire ramifiée; la dif- férence n'est pas fondamentale, elle est subordonnée à l'idée de grappe. Si le modelage extérieur de la cavité sécrétante est d'une importance relativement secondaire dans les glandes simples, il l'est encore plus dans les glandes composées; c'est dans ce groupe surtout que se trahit le caractère artificiel de toute classification qui s'appuie trop exclusi- vement sur ce critère purement morphologique. Le but à poursuivre est celui d'une classification naturelle, qui groupera TRAVAUX ORIGINAUX 95 les glandes en une chaîne de familles, de complexité croissante et de différenciation toujours plus parfaite; pour arriver à ce résultat, tous les caractères de la glande devront être considérés et rapprochés, afin d'obten> de leur comparaison le type synthétique de chaque groupe; il faudra, en somme, appliquer à la nomenclature glandulaire les prin- cipes qu'utilise chaque jour la taxonomie botanique ou zoologique, c'est-à-dire ne pas s'attacher à un seul caractère plus ou moins logique- ment choisi, mais à l'ensemble des caractères que présentent les diverses formations glandulaires. La classification des glandes obéira, comme celle de tous les tissus ou organes, à quelques-uns de ces faits généraux qui sont presque l'expression de lois biologiques. A la lumière de ces faits, les glandes nous apparaîtront tout d'abord comme organites glandulaires, comme cellules isolées, diffuses dans les épithéliums tégumentah'es. Les cellules se grouperont, s'agmineront; elles dessineront des surfaces simples ou composées, qui seront déjà de véritables organoïdes ; les surfaces se modèleront en des organes élémentaii'es, bien distincts du tégument dont ils sont partis. Enfin, les organes s'associeront à leur tour, par agmination ou par conglomé- ration en des glandes composées, parfois en de véritables appareils. En même temps que ce modelage s'effectue, l'association avec les tissus accessoires, le stroma conjonctif et le réseau vasculaire, se fera plus parfaite. Longtemps, il n'y aura, comme dans un simple tégument, qu'une association par juxtaposition : Fépithélium glandulaire restant exactement séparé des vaisseaux par une membrane propre continue. Cette association deviendra insuffisante, elle permettra le développement, par conglomération, de glandes complexes, comme le pancréas; mais elle ne pourra aller au delà, un fait nouveau sera nécessaire : l'association par pénétration réciproque de l'épithélium et des vaisseaux. Il en résul- tera un remaniement de l'architecture glandulaire, qui donnera naissance aux glandes folliculeuses et aux: glandes conglobées, dont les cordons épithéliaux ne dessinent plus ni tubuli, ni acini. Cette synthèse laisse entièrement de côté les organes adénoïdes. Il nous semble nécessaire, en effet, de grouper définitivement aujourd'hui tous les éléments lymphoïdes en un système adénoïde, à côté du système glandulaire; la différenciation croissante de ce groupe nouveau peut, du reste, être mise en parallèle avec celle des glandes; elle se déroule en une chaîne continue allant du follicule solitaire de l'intestin jusqu'au thymus et à la rate, en passant par les follicules simplement agminés des plaques de Peyer et des amygdales et par les follicules intimement associés des ganglions lymphatiques. Le système adénoïde, quoique bien distinct, peut cependant être rat- BIBL.IOOB. ANAT., T. XXt 7 96 BIBLIOGRAI'IIIÉ ANAÏOMIQUE taché au système glandulaire par son développement épithélial primor- dial; les organes lymphoïdes apparaissent tout d'abord, soit comme bourgeons épithéliaux, le thymus, soit comme fusées épithéliales diffuses, les amygdales, etc.; puis l'infiltration adénoïde intervient et il se fait un remaniement de l'organe si profond qu'il va jusqu'à la dissociation de ces sortes de glandes qui deviennent le lieu de prolifération et de génération de mésenchymes. C'est là un rapprochement intéressant à faire au point de vue gêné- tique. Il nous paraît cependant insuffisant pour nous obliger à ranger les formations lymphoïdes dans une famille glandulaire; la distinction complète du système adénoïde et du système glandulaire nous paraît préférable à beaucoup de points de vue. En terminant ce bref résumé bibliographique, nous voudrions remer- cier M. le professeur Éternod de nous avoir engagé à tenter un essai de dassification synthétique des glandes humaines. Nous nous sommes inspiré tout d'abord des nomenclatures que lui-même professe dans ses cours; puis bientôt, entraîné par nos recherches personnelles, nous avons poursuivi notre propre idée jusqu'à la réalisation de la synthèse que nous allons exposer. Ajoutons que M. Eternod applique ces mêmes nomenclatures non seulement aux formations glandulaires, mais aussi aux formations appendicielles et aux formations glandulo-appendicielles (poils, dents, etc.). Il L'étude comparée des glandes dans la série animale permet de grouper les formes glandulaires si multiples autour de quelques types morpho- logiques principaux, relativement peu nombreux, qui peuvent se retrou- ver chacun avec une infinie variété de détails. Il est possible d'ordonner ces divers types en une série régulière de différenciation croissante, qui va de la cellule glandulaire isolée jusqu'aux glandes complexes des Vertébrés supérieurs, tels que le pancréas ou le foie. Cette chaîne de différenciation se dédouble au début en deux séries parallèles, qui aboutissent toutes deux finalement à la glande modelée élémentaire, pour s'ordonner dès lors en une série unique de glandes plus ou moins composées. Deux facteurs président, en effet, à cette différenciation des formes glandulaires : 1^ L'association de cellules glandulaires plus ou moins nombreuses; 2° Le modelage segmentaire des glandes, c'est-à-dire la distinction, par leur forme et leur structure, de segments successifs dans une même glande. Ces deux facteurs sont toujours unis, mais l'un ou l'autre peut devenir TRAVAUX ORIGINAUX 97 momentanément prépondérant; il en résulte la formation d'une double chaîne glandulaire : l'évolution des glandes est autre chez les Invertébrés que chez les Vertébrés. Chez les Invertébrés, le modelage des glandes est très précoce; il se dessine avant toute association; les glandes unicellulaires sont parfois déjà modelées en segments : les cellules glandulaires pédieuses de Scu- iellina galalhea sont différenciées en un corps glandulaire profond, sous- épithélial, et un canal excréteur intra-épithélial (Haller). Le principe d'association intervient dans les glandes paucicellulaires; mais il est encore subordonné à la différenciation segmentaire : les glandes bicel- lulaires de la nageoire caudale à' Arguliis foliaceus (Copépodes) possèdent une cellule sécrétrice et une cellule vectrice (Nussbaum); les glandes « quinquecellulaires » de Phronima sedentaria {Crustacés amphipodes), sont composées de trois cellules glandulaires, sillonnées de canalicules intracellulaires, d'une cellule de canal et d'une cellule ampullaire, jouant le rôle de réservoir de la sécrétion (Zimmermann). Les principaux seg- ments des glandes les plus complexes sont donc déjà réalisés ici avec très peu de cellules. Il serait possible de poursuivre celte chaîne plus loin encore, le modelage s' accentuant avec l'association d'un plus grand nombre d'éléments. Ces quelques exemples sont toutefois suffisants pour caractériser cette série glandulaire des Invertébrés, et l'opposer à celle des Vertébrés et de l'Homme, qui nous intéresse plus particulièrement. Chez les Vertébrés, le modelage est relativement tardif; l'association des cellules glandulaires est le premier fait qui se dessine. Les cellules glandulaires des Vertébrés sont tout d'abord isolées, telles les cellules mucipares diffuses dans le tégument de beaucoup de Poissons (Petro- myzon, etc.); elles ne présentent aucun modelage segmentaire en un pôle sécréteur et un pôle vecteur. Ces cellules, du type caliciforme le plus souvent, s'agminent parfois en de véritables placoïdes, par exemple dans la muqueuse intestinale de divers Poissons et Batraciens; elles constituent des surfaces étendues, plus ou moins modelées, dans l'esto- mac des Batraciens (Grenouille, etc.). De ces surfaces se différencient des diverticules, comme les fossettes stomacales des Cyprins; ou, enfin, de véritables glandes, qui peuvent être simples, les glandes venimeuses cutanées des Batraciens, ou composées, les glandes buccales des Oiseaux et des Mammifères. La glande multicellulaire modelée est dès lors réalisée. Elle deviendra maintenant le nouvel élément d'association et de modelage, qui se développera dans la série des glandes supérieures. Il est possible de synthétiser les deux séries parallèles de l'évolution des glandes, chez les Invertébrés et chez les Vertébrés, par le graphique suivant. 98 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE TABLEAU I INVERTEBRES VERTEBRES Glandes unicellulaires (modelées) / "\ (non modelées) Glandes paucicellulaires [Modelage] Glandes multicellulaires (modelées) Siir/nce!; fflaiululaire.^. [Association] Glandes supérieures Chez r Homme, il est facile de retrouver tous les principaux chaînons de la série des formations glandulaires des Vertébrés. C'est cette série que nous allons essayer de reconstituer. TRAVAUX ORIGINAUX 90 A. Organites glandulaires Les organites (1) sont des organes mono cellulaires ; leur cellule unique fonctionne comme un tout individualisé, indépendamment des éléments voisins. Les glandes monocelliilaires {cellalx glandularise, sive glandulse uni- cellulariœ) (fîg. 1 A) de l'Homme sont représentées par les cellules calici- formes de l'épithélium intestinal. Ces cellules sont polarisées en une zone basale, nucléaire, et une zone apicale ou calice; elles ne présentent encore aucun modelage segmentaire proprement dit : il n'y a pas de canal vecteur de la sécrétion; le calice est partie constituante du corps cellu- laire. Ces cellules peuvent rester isolées, dispersées entre des cellules épi- théliales d'autre valeur, ou déjà se grouper quelques-unes côte à côte et constituer de petits placoïdes glandulaires (fig. 1 B), qui sont la première indication d'un organoïde. ^^ B. Organoïdes glandulaires Les organoïdes sont des associations cellulaires, qui ne sont pas séparées du feuillet, ou elles se sont différenciées, et qui ne sont pas encore com- plètement modelées en un organe distinct. Ces organoïdes réalisent deux formes : a) des surfaces sécrétantes plus ou moins étendues ; h) des diverticules. 1° Surfaces glandulaires {AresR glandularise). — Elles sont constituées, comme l'a déjà fait remarquer Renaut, exclusivement de cellules mucipares, caliciformes, juxtaposées sans intercalation de cellules épithéliales d'autre nature. Ces surfaces sont rarement planes chez l'Homme; elles se plissent régulièrement, comme dans le col utérin (plis palmés), ou même se cloisonnent, en dessinant un véritable gâteau alvéolaire, à cryptes muqueuses, comme la surface stomacale. 2° Diverticules glandulaires {Divcrticula glandularia) (fig. 1 C, D et E). Ils sont réalisés par le modelage incomplet de placoïdes qui se sont invaginés dans le chorion, en dessinant un sac qui communique encore largement avec la surface (fig. 1 C), sans qu'aucun rétrécissement méritant le nom de canal ne les sépare de celle-ci; en un mot, le modelage (1) Nous empruntons les termes d'organites, d'organoïdes et d'organes aux nomenclatures que M. le professeur Éternod emploie dans ses cours univer- sitaires. 100 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE segmentaire n'est pas encore intervenu pour dessiner une cavité sécré- tante et un canal excréteur distincts. Ces diverticules sont le plus souvent revêtus de cellules mucipares. Ils sont disséminés, comme les diverticules glandulaires de Henle de la conjonctive palpébrale, ou rapprochés les uns des autres, agminés, comme les fossettes muqueuses de la région rccto-anale. Ces diverticules peuvent s'allonger beaucoup et prendre peu à peu Serment Sécréteur Fig. I. — Schémas du modelage de la glande élémentaire. A, cellules glandulaires isolées (cell. raliciformes); B, Placoïde glandulaire; C, fossette glandulaire; O et E, diverticules glandulaires (gl. intestinales, un seul segment); [E, apparition de cellules spéciaks au fonti du (ul-de-sac]; F, glande élémentaire modelée : deux segments, sécréteur et vecteur. le caractère de véritables organes glandulaires simples. Les cryptes muqueuses de l'intestin (glandes de Lieberkuhn) forment une transition entre le simple diverlicule et la glande; la limite est impossible à tracer. Dans le côlon (fig. 1 D), ces cryptes sont allongées, tubuleuses, mais exclusivement muqueuses; dans l'intestin grêle (fig. 1 E), elles sont beau- coup plus courtes, mais leur cul-de-sac présente un nouvel élément, la cellule de Paneth. Le critère, proposé par Renaut, que les diverticules sont exclusivement muqueux, est ici en défaut; il conduirait à partager TRAVAUX ORIGINAUX 101 les cryptes intestinales en deux groupes : diverticules et glandes, ce qui serait artificiel. Les recherches récentes de Delessert (1) sur les diverticules con- jonctivaux de Henle démontrent que leur sécrétion n'est pas toujours muqueuse. Ce fait vient encore in limier l'importance de la nature de la sécrétion pour la détermination entre diverticule et glande. Ce qui est plus important, c'est l'absence de modelage segmentaire, c'est-à-dire que tout le diverticule sécrète, sans qu'il y ait différenciation d'un segment exclusivement vecteur. C. Organes glandulaires L'évolution des formations glandulaires va plus loin; les placoïdes se sont invaginés en diverticules ; les diverticules se modèlent en glandes simples ou composées, qui constituent de véritables organes, parfois même des appareils entiers. I. GLANDES ÉLÉMENTAIRES {glandiilse primée) La glande élémentaire est caractérisée par V enfoncement dans le chorion d'un bourgeon épithélial, qui refoule la limitante et s'en coiffe comme d'une membrane propre continue, qui le sépare exactement dés vaisseaux. Dans ce bourgeon, les cellules se différencient dans l'un ou l'autre des modes de l'activité sécrétoire, et s'ordonnent autour d'un lumen souvent très étroit. De plus, le modelage segmentaire s'est affirmé; il existe au moins deux segments successifs (fîg. 1 F) : un segment élaborateur de la sécrétion, la cavité sécrétante; et un segment vecteur, le canal excréteur, qui établit la continuité directe avec la surface, dont le bourgeon est émané. Les glandes élémentaires peuvent rester simples ou se ramifier, c'est-à-dire multiplier le nombre des cavités sécrétantes qui dépendent d'un même canal excréteur. Ce modelage nouveau s'effectue sans multi- plier le nombre de leurs segments fonctionnels et sans aucunement modifier leur architecture primitive : l'épithélium reste séparé des vais- seaux par une membrane propre continue (fig. 9). Ce sera là les deux grandes subdivisions des glandes élémentaires. (1) Delessert, Quelques recherches sur les glandes de Henle de la conjonctive palpébrale chez l'Homme [Rev. méd. de la Suisse rom. T. XXX. 1910, p. 444- 460). 102 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE les glandes simples {gl. simplices) (fig. 2 et 3) et les glandes ramifiées {gl. andulse multipliées) (fig. 4 et 5). Dans chacun de ces groupes, la cavité sécrétante peut présenter plusieurs formes, qui serviront de caractères distinctifs pour les subdivisions secon- daires en glandes allongées ou « tubuleuses », glandes globeuses ou « alvéolaires » et glandes « iuhulo-alvéo- laires ». Dans la glande allongée (« tuhuleuse » des au- teurs) {gl. elongaise) (1) la cavité sécrétante est très longue; son diamètre est plus ou moins constant, et très voisin de celui du canal excréteur; les seg- ments élaborateur et vecteur sont mal délimités extérieurement; leur structure seule permet de les définir. L'allongement du tube peut s'exagérer; il provoque un enroulement de la glande sur elle- même, jusqu'à dessiner un glomérule (fig. 2). Dans la glande globeuse (« alvéolaire » des au- teurs) {gl. globosas), la cavité sécrétante est élargie, en une petite masse plus ou moins arrondie et pédi- culée par un col rétréci, en un canal excréteur sou- vent très court. La surface de ce globe peut être lisse ou présenter des bosselures, des sortes de globes secondaires, incomplètemen t dessinés ; la glande sera simple ou composée (fig. 3). La glande « tubulo-alvéolaire » des auteurs est une forme dérivée de la précédente. La compa- raison de la glande globeuse composée et de la glande « tubulo-alvéolaire ^^ décèle une parenté étroite de ces deux types; la seconde n'est que la forme allongée de Fig. 2. — Glande allongée simple, glomérulaire ; glande sudoripare hu- maine. (D'après un dessin de V. Brunn). (1) Les termes de glandes tubuleuses et de glandes alvéolaires sont souvent mal appropriés; en effet, la distinction entre ces deux types de glandes est basée sur leur forme extérieure, ce qui ne préjuge rien sur la nature de la cavité sécrétante; celle-ci est du reste le plus souvent tubuleuse dans l'un et l'autre groupe; elle se présente comme de fins canalicules; elle est rarement élargie en alvéole. Le mot acinus (grain d'un fruit à grappe) serait déjà préférable, s'il n'avait perdu tout sens précis par un emploi abusif; il désigne tantôt le grain de la grappe (acinus pancréatique); tantôt un complexe, un ensemble de cavités sécrétantes (acinus pulmonaire). Les termes de glandes allongées et de glandes globeuses (en forme de masse arrondie) nous paraissent préférables, puisqu'ils ne désignent que le caractère extérieur de la glande, sans préjuger rien sur sa structure interne. TRAVAUX ORIGINAUX 103 la glande globeuse {gl. globosse élongatae)\ ce sont des glandes dont la ramification ultime est restée inachevée. Les classifications habituelles considèrent la ra- mification de la glande comme im caractère subor- donné à celui de la forme de la cavité sécrétante. En réalité, l'inverse est plus juste; il y a plus de ressendDlance entre les diverses glandes ramifiées (fig. 4et5), quelle que soit leur cavité sécrétante, qu'entre celles-ci et les glandes simples. L'image d'une glande tubuleuse ramifiée et celle d'une glande alvéolaire ramifiée, par exemple, ont plus d'analogie entre elles, que ces mêmes images com- parées à celles de glandes simples. Le premier grou- pement est plus naturel; c'est une petite grappe qui s'est dessinée; elle est plus ou moins imparfaite, mais l'idée de grappe s'en dégage le plus souvent très vite. Dans quelques cas enfin, cette image racémeuse est masquée par la Fig. 3. — Glande globeuse composée ; glande séba- cée humaine. (D'après une recoaslruction de Bau-T.) Fig. 4' — Glande ramifiée du type allongé; glande séreuse épiglol- lique. (D'après une reconstruction de Ma- ziarski.) Fig. 5. — Glande ramifiée du type « tubulo-alvéolaire • ; gl. mu- queuse palatine. (D'après une reconslriictiou de Ma- ziarski.) confluence de plusieurs rameaux, qui s'anastomosent en une sorte de réseau {glandes réticulaires) {gl. reliculatx). Les glandes peptiques réalisent 104. BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ce type imparfaitement chez l'Homme; elles le font plus complètement chez le Cheval (Zimmerman>) (1). Les glandes élémentaires sont très nombreuses chez l'Homme et sont répandues dans tous les systèmes. C'est à ce groupe qu'appartiennent : les glandes cutanées : gl. sudoripares, etc. et gl. sébacées, etc.; les glandes buccales : gl. labiales, gl. molaires, gl. palatines, etc.; les gl. nasales, pharyngiennes et œsophagiennes; les gl. pyloriques et les gl. duodénales de Brunner; les gl. trachéales et bronchiques; les gl. bulbo-uréthrales de Cowper, etc. La forme allongée est peu réalisée; la forme globeuse est aussi rare; la grande majorité de ces glandes appartiennent à la forme dite tubulo-alvéolaire. La série glandulaire se déroule plus haut, et aboutit à deux ty])e3 nouveaux de glandes : a) Celles dans lesquelles une glande élémentaire constitue un lobule, qui s'assonie à plusieurs en un organe plus ou moins composé : glandes associées. b) Celles dans lesquelles cette glande élémentaire est transforaiée par la pénétration des vaisseaux dans son épithélium et acquiert ainsi une architecture toute nouvelle : glandes remaniées. II. GLANDES ASSOCIÉES [glandulse addiise (2)] Ce sont, avons-nous dit, des glandes décomposables en un certain nombre de lobules, constitués chacun par une petite glande élémentaire, appartenant à l'un des types précédents; up lobule de la glande sous maxillaire a la même structure qu'une glande buccale, par exemple. Ces lobules sont associés les uns aux autres, plus ou moins intimement. Ils peuvent être juxtaposés l'un à l'autre; chacun garde son indivi- dualité complète, possède son canal excréteur propre, qui débouche à la surface par un pore spécial. Cest le cas, par exemple, de la glande lacrymale, de la glande mammaire et de la prostate. Chacune de ces glandes possède plusieurs canaux excréteurs indépendants. Ce caractère commun les unit dans le groupe des glandes agminées [gl. agminatse (3)] (fig. 6), quoique la forme de leur cavité sécrétante soit bien différente, comme le démontre les reconstructions de Maziarski : le lobule lacrymal (1) ZiMMERMANN, Beitràgc zur Kenntnis einiger Drûsen [Arch. fiir mikrosh. ^na*:o BIBLIOGRAPHIE (') I — OUVRAGES ET ARTICLES DIDACTIQUES (Biographies — Revues) 216 — Bambeke (yan). — Edouard van Beneden. Archives de Biologie, 1911, t. XXV, p. 168. 217 — Becquerel. — La pansp.ei-mie interastrale devant les laits. Revue scientifique, 1911, t. XLIX, p. 200 Bouin (P.). — Voir n» 228. 218 — Breuil (H.). — L'Institut de paléontologie humaine. Revue scientifique. Paris, 1911, t. XLIX, p. 70. Charpy. — Voir n" 226. 219 — Dechambre. — Traité de Zootechnie générale. Paris, 1911, t. I. 220 — Laguesse (E.). — Revue annuelle d'anatomie. Revue générale des Sciences, t. XXII, p. 70. 221 — Laloy (L.). — La sélection sexuelle, Biologica. Paris, 1911, t. 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Vn — SQUELETTE ET ARTICULATIONS 282 — Dieulafé (L.). — Absence congénitale du périné. L'Obstétrique, 1911, t. IV, p. 71-77. 283 — Moucliet (A.). — Lymphatiques de l'articulation du coude. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1910, t. LXIX, p. 271. 28-4 — Id. — Lymphatiques de l'articulation du genou. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 9. 285 — X... — Guérison des fractures chez les animaux. Biologica. Paris, 1911, t. I, n» 1, p. 19. Vm — MUSCLES ET APONÉVROSES 286 — Piettre (M.). — Sur l'autolyse musculaire d'origine pathologique. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 458. 287 — Robinson (R.). — Sur les logettes aponévrotiques des muscles inter- costaux et leur signification en physiologie et en médecine. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 219.. IX — SYSTÈME NERVEUX — MÉNESGES (MÉNI.NGES) 28S — Colliu (R.). et Lucien (M.). — Recherches karyokinétriques sur la cellule somatochrome du Cobaye. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1910, t. LXIX, p. 641. 1^24 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 289 — Collin (R.) et Luek'ii (M.). — Modifications volumétriques du noyau de la cellule nerveuse somatochronie à l'état normal chez l'Homme. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris^ 1910, t. LXIX, p. 643. 290 — Gehuchteu (vau) et Molhaut (M.). — Luis de la dégénérescence wallé- rienne directe. Le Névraxe, 1910, t. XI, p. 76-130. Goldstein. — Voir 297. 291 — Hoven (H.). — Sur l'histogenèse du système nerveux périphérique et sur le rôle des chondriosomes dans la « neurofibrillation ». Archives de biologie, t. XXV, p. 427-492, avec 2 pi. 292 — Jonnesco (V.). — Sur une formation spéciale des cellules des ganglions rachidiens dans un cas de paralysie spinale infantile. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 109. 293 — Laîora (Gonzalo R.) — Sur la'karyorrhexis neuroglique. Trabajos del Laboratorio de investigaciones biologicas (Ramon Cajal), t. VIII, fasc. 3-4, 1910, p. 149-155, avec 2 pi. 294 — Laigiiel Lavastine. — Enclavement post mortem de l'amygdale céré- belleuse dans le canal rachidien. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 52. 295 — LaigT^cl Lavastine (M.) et Pitule;(o (P.). — La déformation globuleuse homogène de certains éléments nerveux dans le vermis des paraly- tiques généraux. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1911, t. LXX, p. 214. 296 — Legondre (R.) et Minot(H.). — Formation de nouveaux prolongements par certaines cellules nerveuses des ganglions spinaux conservées à 39*', hors de l'organisme. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 18. Lucien. — Voir no^ 289-290. 297 — Marinesco (G.) et Goldstein (M.). — Sur l'architecture de l'écorce de l'Hippocanipe. U Encéphale, 1911, t. VI, p. 1-26, avec 4 pi. 298 — Marinesco (G.) et Minea (J.). — Métamorphoses, réaction et autolyse des cellules nerveuses. Coiyiptes rendus de la Société de Biologie, Paris, t. LXX, p. 284. 299 — Id. — L'influence de la narcose sur la greffe des ganglions nerveux. . Comptes rendus de la Société de Biologie, 1910, t. LXIX, p. 261. Minéa. — Voir n°^ 298 et 299. Minot (H.). — Voir Legendre, n° 296. Molhaut. — Voir n» 290. 300 — Nageotte (J.). — A propos de la communication de M'i- Loyez sur la colorahilité de la myéline dans les pièces fixées au formol et incluses à la celloidine. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 517. 301 — Id. — Note sur le mécanisme de la formation des réseaux artificiels dans la gaine de mj'éline. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 628. 302 — Id. — A propos de la note de MM. Laignel-Lavastine et Pierre Pitu- lesco, intitulée : « La déformation globuleuse homogène de certains éléments nerveux dans le vermis des paralytiques généraux ». Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXX, p. 217. Pituiesco. — Voir n^ 295. 303 — Rossi. — Régénération chez les animaux hibernants (moelle épinière). Archives italiennes de biol gi^, 1911, t. LIV, p. 30. BIBLIOGRAPHIE 125 304 — Zalla. — Recherches expérimentales sur les modifications des cellules nerveuses chez les animaux hibernants. Archives italiennes de bio- logie, 1911, t. LIV, p. 116. X — TÉGUMENT ET SES DÉRIVÉS — GLANDES CUTANÉES ORGANES DES SENS 305 — Botezat (E.). — Sur les terminaisons des nerfs sensitifs dans le tissu conjonctif de la peaU;, chez la Carpe et chez la Grenouille. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 75. 306 — Id. — Sur les terminaisons nerveuses dans le même appareil terminal des nerfs sensitifs. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, p. 77. 307 — Chaîne (j.). — Sur l'ordre d'apparition des diverses parties du système pileux chez le Lapin (1''*^ note). Comptes rendus de la Société de Bio- logie. Paris, 1911, t. LXX, p. 83. 308 — Id. — Sur l'ordre d'apparition des diverses parties du système pileux chez le Lapin (2*^ note). Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 85. • 309 — Charpy et Clermont. — Structure topographique des paupières. Biblio- graphie anatomique, 1911, t. XXI, p. 65-86. Clermont, — Voir n» ,309. 310 — Coutino. — Embryogénie de la caroncule et du repli semi-lunaire chez l'Homme. Archives d'Ophtalmologie, 1911, t. XXXI, p. 55. 311 — Dufour. — Sur l'adaptation de l'œil. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 652. 312 — Farnarier (F.). — Sur certaines plicatures de la rétine en voie de déve- loppement. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 657. 313 — Gastou (P.). — Examen rapide des cheveux et des poils. Biologica. Paris, 1911, t. I, n» 1, p. 33. 314 — Gérard (G.). — Le nerf optique et les voies optiques. Écho médical du Nord, 1911, t. XV, p. 37. 315 — Lambert (M.). — Sur le pouvoir absorbant de la peau de Grenouille. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 125. 316 — Landoll (M.). — Varicosités de la pupille. Archives d'ophtalmologie, 1911, t. XXXI, p. 104. 317 — ■ LetuUe (M.). — Métamorphose adénomateuse des glandes myoépi- théliales chez l'Homme. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1910, t. LXIX, p. 435. 318 — Id. — Dysembryoplasies et dysembryoplasmonies. Bulletin de V Aca- démie de médecine. Paris, 1911, t. LXXV, p. 287. 319 — M feltot (A.). — Sur la survie possible de la cornée transparente de l'œil après conservation prolongée en dehors de l'organisme. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 46. 320 — Id. — Sur la survie possible de la cornée transparente de l'œil après conservation prolongée en dehors de l'organisme (deuxième note). Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXX, p. 323. 321 — Fhisalix (M'""^ 31.). — Répartition, et signification des glandes cutanées i26 Bir.LIOGRAPHIE ANATOMIQUE des Balraciens. Annales des Sciences naturelles, 1910, t. LXXXVI, p. 183-203. 322 — Vasticar (E.). — Les sangles des cellules de soutènement de l'organe de Corti. Journal de V Anatomie et de la Physiologie, 1911^ t. XLVII, p. 60-99. XI — APPAREIL VASCULAIRE — PÉRICARDE — SANG — LYMPHE (Sang et Lymphe) 323 — Achard (Ch.) et Feuillée (E.). — Granulations leucocytaires en milieu hypotonique. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 117. 324 — Ayûaud. — Le globulin de l'Homme. Annales de l'Institut Pasteur, 1911, t. XXV, p. 56 à 78. Bourguignon. — Voir n° 328. 325 — Bruntz (L.) et Spillinauu (L.). — La coloration vitale des leucocytes doit avoir une signification physiologique. Comptes rendus de r Aca- démie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 51. Bruntz. — Voir Spillmann, n° 332. Feuillée. — Voir n^ 323. 326 — Mironesco (Th.). — Sur les granulations périnucléaires et leur rapport avec la mobilité des myélocytes et des leucocytes. Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXX, p. 244. 327 — Mouchet (A.). — Persistance du segment sous-rénal de la veine cardi- nale gauche. Bibliographie anatomique, 1910, t. XXI, p. 29. 328 — Picqué (R.) et Bourguignon (R.). — Contribution à l'étude des varia- tions morphologiques d'un tronc veineux collecteur : la veine axillaire. Annales des Sciences naturelles. Paris, 1910, t. LXXXVl, p. 70-90. 329 — Sabrazès (J.). — Colorations hématologiques, cytologiques et micro- biologiques extemporanées. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 247. 330 — Id. — Examen des neutrophiles du sang circulant. Archives des mala- dies du cœur, des vaisseaux et du sang, 1910, t. III, n° 8. 331 — Id. — Techniques personnelles instantanées de l'examen des leuco- cytes neutrophiles. Folia hœmatologica, 1910, t. X. 332 — Spillmann (L.) et Bruntz (L.). — Sur le rôle éliminateur des leucocytes. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911^ t, CLII, p. 154. Spil'mann. — Voir n° 325. XII — TUBE DIGESTIF ET ANNEXES — PÉRITOINE — PLÈVRES (Dekts — Appareil respihatoire — Corps thyroïde — Thymus — Rate) 333 — Aimé (P.). — Note sur les glandules parathyroïdienne et parathyn.ique de la Tortue grecque. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1911, t. LXX, p. 209. BIBLIOGUAPIIIK 1i27 33 i — Arnaud. — Sur la valvule pylorique des Ophidiens. Bibliographie ana- tnmique, 1910, t. XXI, p. 15. Chevallier. — Voir no 339. 335 — Cluuet (J.) et Jonnesco (V.). — Le pigment du lobe postérieur de l'hypophyse. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 626. Desmarets (E.). — Voir n» 336. 336 — Gosset (A.) et Desmarets (E.), — Les artères de la vésicule biliaire. Bulletin et Mémoires de la Société de Chirurgie. Paris, 1911, n° 1, p. 15. 337 — Gu.eysse-Pélîssîer. — Étude des mitochondries de l'organe entérique des Crustacés décapodes. Bibliographie anatomique, 1910, t. XXI, p. 18. 338 — Jolly (J.). — Sur les premières phases du développement de la bourse de Fabricius. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1910, t. II, p. 493. 339 — Jolly (J.) et Chevallier (P.). — Sur la structure des vaisseaux veineux de la rate. Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXX, p. 262. 340 — Jolly (J.). — Sur la fonction hématopoiétique de la rate pendant la période embryonnaire chez les Oiseaux. Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXX, p. 259. Jonnesco. — Voir n° 335. 341 — Laguesse (E.). — Preuve expérimentale du balancement dans les ilôts endocrines du pancréas. Journal de Physiologie et de Pathologie générale, 1911, t. XI, p. 5-19. 342 — Laguesse (E.) et Marchand (R.). — Sur les pores du poumon humain. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1911, t. LXX, p. 178. 343 — Lelièvre (Aug.) et Réitérer (Éd.). — Des kystes de l'amygdale pharyn- gienne hypertrophiée. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, t. LXX, p. 229. Lelièvre. — Voir 346 à 351. 3l4 — LetuUe (31.). — Foie à lobe flottant. Presse médicale. Paris, 1910, p. 932. Marchand (R.). — Voir no 342. * 345 — Mouchet (Aimé). — Lymphatiques de l'amygdale pharyngienne. Comptes rendus de la Société de biologie, t. LXX, p. 331. 346 — Réitérer (E.) et Lelièvre (A.). — Bourse de Fabricius et plaques de Peyer des Oiseaux. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t, LXIX, p. 114. 847 — Id. — Modifications évolutives et régressives de la bourse de Fabricius. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 169. 348 — Id. — Structure et évolution du troisième cœcum du Canard. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 334. 349 — Id. — Involution de l'appareil iléo-cœcal du Canard. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 368. 350 — Id. — De la membrane ou paroi propre des tubuli de la glande mam- maire. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 559. 351 — Id. — Structure et histogenèse des végétations adénoïdes. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 199. Réitérer. — Voir no 343. 1^28 BinLlOGRAPIllE ANATOMIQUE 352 — Robinson (M. R.). — L'hétérotopie des bourrelets primitifs glosso- thyroïdiens. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris^ 1911, t. CLII, p. 414. 353 — Viguier (G.). — Contribution à l'étude des corrélations histologiques entre la thyroïde, les parathyroïdes et l'hypophyse. Thèse de doctorat en médecine. Alger, 1911, in-8, 86 p., avec 5 fig. 354 — Id. — Modifications des parathyroïdes après thyroïdectomie chez un Lézard ( Uromastix acanthinurus). Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1911, t. LXX, p. 186. 355 — Id. — Modifications de l'iiypophyse après thyroïdectomie chez. un Lézard (Uromastix acanthinurus Bell.). Comptes rendus de la Société de Biologie, t. L XX, p. 222. Xm — ORGANES GENITO URINAIRES (Annexes — Glam)es surrénales) 356 — Ancel (P.). et Bo'.in (P.). — Recherches sur les fonctions du corps jaune gestatif. Journal de Physiologie et de Pathologie générale, 1911, t. XI, p. 31-42. 357 — AversnT et Dieulafé. — Aponévroses et espaces périprostatiques. Suppurations {périprostatiques. Annales des maladies des organes géniio-urinaires , 1911, t. XXIX, p. 1-44. 358 — Averseng et Mouchet (A.). — Lymphatiques superficiels du rein chez le Chien. Bibliographie anatomique, 1910, t. XXI, p. 25. Bouin. — Voir n^ 356. 359 — Bellocq et Escande (F.). — Sur la topographie des calices et du bassinet. Bibliographie anatomique, 1911, t. XXI, p. 47-86. 360 — Bruntz (L.). — Sur le rôle excréteur des cellules qui éliminent les li- quides colorés des injections physiologiques. Annales des Sciences naturelles, 1910, t. LXXXVI, p. 265-276. Escande. — Voir n» 359. Lelièvre. — Voir n» 367. 361 — Mulon (P.). — Sur l'existence de graisses antitoxiques Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 389. 362 — Id. — Sur une sécrétion lipoide nouvelle de la glande interstitielle ovarienne. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 423. Nogier. — Voir 364 à 368. 363 — Pellet (A.). — A propos de la structure de la surrénale. Comptes rendus de la Société de biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 33. 364 — Regaud (Cl.) et Nogier (Th.).— Sur la stérilisation du testicule du Chat par les rayons X. Conditions techniques de sa réalisation. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 5. 365 — Id. — Action des rayons X sur le testicule du Chien. Conditions de la stérilisation complète et définitive. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1911, t. LXX, p. 50. 366 — Id. — Stérilisation rontgénienne totale et définitive sans radiodermite des testicules du Bélier adulte. Conditions de sa réalisation. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 202. BIULIOGRAPIIIE 129 367 — Retferer et Lelièvro. — Structure et évolution de la muqueuse utérine. VObstétrique, 1911, t. IV, p. 121-164, avec 7 pi. XIV — ANTHROPOLOGIE ANATOMQUE Lagotola. — Voir n" 370. 368 — ■ L. S... — Les types humains d'après F. Regnault. Biologica. Paris, 1911, t. I, no 1, p. 26. 3Iac Auliffe. — Voir u» 369. 369 — Marie et Mac Auliffe. — Mensurations comparées d'individus des deux sexes, appartenant à la population des asiles d'aliénés, et d'hommes et femmes dits normaux. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 332. 370 — Pillard et Lagotola. — Anthropologie de la Roumanie. Contribution à l'étude anthropologique des populations sporadiques de la Do- brodja : les Lazes. Bulletin de la Société des sciences de Bucarest, 1910, no 5, p. 907-938, avec 5 fig. 371 — Pittard (E.). — Analyse et comparaisons sexuelles de quelques gran- deurs du crâne et de la face chez les Tsiganes. Comptes rendus de r Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 208. 372 — Pittard. — Anthropologie de la Roumanie. Etude de cinquante crânes roumains déposés au monastère de Varatic (Moldavie). Bulletin de la Société des sciences de Bucarest, 1910, n^ 5, p. 892-906, avec 1 fig. 373 — R. D... — Nouveau procédé d'identification des criminels. Biologica. Paris, 1911, t. I, n» 1, p. 28. 374 — Regnault (Félix). — Le mouvement dans la photographie et dans l'arl. Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXX, p. 342. XV — VARIA (Monographies — Travaux renfermant des renseignements biologiques — Descendance) 375 — Alexeieff (A.). — Sur quelques points de la structure des Binucléates de Hartmann. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 532. 376 — Id. — Sur la morphologie et la division de Bodo caudatus. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1911, t. LXX, p. 130. 377 — Baudouin (M.). — Découverte d'un centre de l'âge du cuivre préhis- torique en Vendée. Comptes rendus de l'Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 478. 378 — Blanc (G.) et Rollet (M.^ — De la présence chez l'Homme de Tarsone- mus hominis Dahl. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 233. 379 — Bouet (G.) et Roubaud (E.). — Sur la présence au Dahomey et le mode de transmission du Leptomonas Davidi, flagellé parasite des Eu- phorbiacées. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 55. 380 — Chatton (E.) et Léger (A.). — Sur quelques Leptomonas des muscles et 130 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE leurs leptotrypanosomases. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 120. 381 — Chatton (E.) et Léger (A.). — Eutrypanosomes, Leptomonas et Leptotrypanosomes chez Drosophila Confusa (Muscide). Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1911, t. LXX, p. 34. 382 — Duval (R.) et Laederîch (L.). — Contribution à l'étude des Blastomy- coses. Archives- de parasitologie, 1910, t. XIV, n° 2, p. 225, avec 2 pi. 383 — Fleig (Clx.) et de Rouville (E.). — Origine intraglandulaire des produits toxiques des Céphalopodes pour les Crustacés. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910,, t. LXIX, p. 502. 384 — Gain (E.). — Observations sur l'hibernation des spores dans les bour- geons. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1911, t. LXX, p. 152. 385 — Georgevitch (P.). — De la morphologie des microbes des nodosités des légumineuses. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 276. Gineste. — Voir n» 388. 386 — Guéguen (F.). — Sur la non -spécificité botanique des champignons des Teignes. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, t. LXX, p. 495. 387 — Id. — Mycose cladosporienne bathypélagique. Comptes rendus de l' Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 412. 388 — Kunstler (J.) et Gineste (Ch.). — Formations fibrillaires chez les Chi- tomonas paramœcium. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1910, t. LXIX, p. 200. Laederich. — Voir n» 382. 389 -- Lafont (A.). — Sur la transmission du Leptomonas Daçidi des Eu- pliorbes par un hémiptère, Nysius euphorbise. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXX, p. 58. 390 — - Laveran (A.) et Pettit (A.). — Sur une hémogrégarine de la Vipère à collier. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXXVI, p. 95. 391 — Id. — Sur les formes de multiplication endogène de Hemogregarina platidactyli. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1910, t. LXIX, p. 176. 392 — Id. — Au sujet des hémogrégarines de Lacerta muralis. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1910, t. LXIX, p. 303. Léger (A.). — Voir n°^ 380 et 381. Léger (M.). — Voir n°^ 393 à 398. 393 — Mathis (C.) et Léger (M.). — Leucocytozoon d'un Paon, d'un Crabier et d'un Bengali du Tonkin. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 211. 394 — Id. — Spirochètc du lapin. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 212. 395 — Id. — Microfilaires sanguicoles de quelques oiseaux du Tonkin. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 60. 396 — Id. — Parasites sanguicoles d'un passereau du Tonkin (I.rus Hainanus). Comptes rendus de la Société de Biologie, 1911, t. LXX, p. 30. 897 — Id, — Sur Trypanosoma clarise d'un poisson d'Indo-Chine (Clarias macrocephalus). Comptes rendus de la Société de Biologie, 1911, t. LXX , p. 349. BIBLIOGRAPHIE 131 398 — Id. — Trypanoplasme d'un poisson du Tonkin [Clarias macrocephalus). Comptes rendus de la Société de Biologie^ 1911, t. LXX, p. 351. 399 — 3Iatruchot (L.). — Un nouveau champignon pathogène pour l'homme. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911, t. CL II, p. 315. ■ Pettit. — Voir, n^s 390 à 392. 400 — Popta (M"^C. M.). — Étude sur la vessie aérienne des Poissons. Annales des Sciences naturelles. Paris, 1910, t. LXXXVI, p. 1. RoUet. — Voir n" 378. Roubaud. — Voir n» 379. 401 — Roudsky (D.). — Sur le Trypanosoma Lewisi Kent renforcé. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1910, t. LXIX, p. 384. Rouville (de). — Voir n" 383. 402 — Tbiroux (A.). — ■ Une hémogrégarine du Crocodilus niloticus. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1910, t. LXIX, p. 577. ÏRAVAUX ORIGINAUX LES CLOISONS INTERMUSCULAIRES DE L^ CUISSE Par AIMÉ MOUCHET PROSECTEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOULOUSE TRAVAIL DU LABORATOIRE n'ANATOMIE Les auteurs classiques français et étrangers ne parlent que d'une façon bien sommaire des cloisons intermusculaires de la cuisse et des gaines qui en dépendent; les uns leur consacrent quelques lignes, d'autres quel- ques phrases; Cruveilhier seul en donne une description précise, mais succincte. L'aridité du sujet n'a incité personne à entreprendre une monographie. M. le professeur Gharpy a traité plusieurs fois cette ques- tion dans ses cours. Ayant, avec lui, pratiqué récemment des dissec- tions et des coupes sur cette région, nous avons recueilli assez de notes pour tenter un exposé de ce point d'aponévrologie. Nous décrirons successivement les cloisons intermusculaires, la gaine du couturier et le canal ou gaine vasculaire, en tant, du moins, que ces gaines se rattachent aux cloisons. L Cloisons intermuscula^res A la caisse comme au bras, le membre, dans sa partie sous-jacente à l'extrémité supérieure de l'os, humérus ou fémur, c'est-à-dire au-dessous de son quart supérieur, est divisé en deux loges par l'interposition de deux lames fibreuses, qui s'étendent de l'os à l'aponévrose générale d'enveloppe. Ces lames, placées en sens frontal, sont les cloisons inter- musculaires interne et externe. Les deux loges sont celles des muscles extenseurs (triceps) et des muscles fléchisseurs (biceps et autres). Par TRAVAUX ORIGINAUX 11 suite de l'orientation renversée de la cuisse, la loge des extenseurs, qui est postérieure au bras, devient antérieure à la cuisse, et la loge des flé- chisseurs, antérieure dans le premier, est postérieure dans la seconde. Dans les deux segments homologues des membres, les vaisseaux princi- paux sont situés dans la loge des fléchisseurs, le long de la cloison inter- musculaire interne. L'artère fémorale est donc placée eii arrière de la cloison intermusculaire, et non en avant, erreur qui n'a pas été évitée par tous les anatomistes. L'analogie de ces formes topographiques res- sort de la figure 1 : c'est un schéma que nous empruntons au cours de M. Gharpy. 1^ Cloison intermusculaire externe. — Quand on a vidé la loge du triceps fémoral, les cloisons se présentent de face (fig. 2). La cloison ex- Sillon latéral. Apon. Fémor. iogepost. C/o'Son int. Loge an t. \^s>^StsyL %<^ Fig. I. — Loges de la cuisse. Cuisse droite. — Figure schématique raOQlraut la divisioD de la cuisse en ileux loges par les cloisons inlermuscu- laircs. Derrière la cloison interne se voient le tronc de l'ancre fémorale et la fémorale profonde. terne, étendue du grand trochanter au condyle externe, sépare le vaste externe du biceps. Elle peut être comparée à un long triangle à base supé- rieure, mais il est plus exact de dire qu'elle est fusiforme. Sa longueur est de 33 centimètres, mesurée le long du fémur, sur un sujet adulte de taille moyenne; sa largeur ne dépasse pas 4"° 5. Elle présente deux faces : l'une antérieure et l'autre postérieui'e, et deux bords, l'un interne et l'autre externe. La face antérieure regarde en avant et un peu en dehors. Elle est légè- rement concave (fig. 1 et 3); cette concavité varie suivant les sujets, sans doute suivant leur musculature, comme le montre l'observation de nombreuses coupes figurées dans les traités et les atlas. Elle est en 1M BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE rapport dans toute son étendue avec le vaste extei'ne; la partie inférieure de ce muscle y prend des insertions par deux faisceaux postérieurs, figurés dans l'Atlas de Bonamy, qui vont d'autre part se fixer au bord externe fdsc/a htâ \'k fev' Fibres du f fata \-A alhntà lâ cloison \ 's % ' \ I TOiSj'-^il V^> ■> •\ — Tendon du qr.add. FârclT — \ — rre Fig. 2. — Cloisons iniermusculaires. Loge antérieure de la cuisse ouverte et vidée du quadrieeps crural. Les membranoi mtermusculairos, percée» de leurs orifices vasculaires, sont élalées. Le couturier est uu peu écarte pour inontrL-r le passage de rartere fémo- rale dans la loge postérieure. On remarque sur la cloison externe les fibres de renforcement du grand fessier et du faaoia lata; — sur la cloison interne, les fibres arciformos de la partie inférieure et le soulèvement produit par le tendon sous-jaceut du grand adducteur. de la rotule. Près de son insertion osseuse, elle est percée d'une série d'orifices, au nombre de trois à cinq, où passent des vaisseaux et des nerfs qui arrivent de la région postérieure et se jettent dans le muscle. Les plus TRAVAUX ORIGINAUX 135 élevés de ces vaisseaux sont les circonflexes et les plus bas, des articu- laires. La face postérieure, faiblement convexe, est en rapport avec le biceps qui est appliqué sur elle. Dans sa partie inférieure, en regard des inser- tions aponévrotiques du vaste externe, elle donne attache aux fibres les plus basses de la courte position du biceps. Le bord interne s'insère à la lèvre externe de la ligne âpre sur toute sa longueur, depuis la base du grand trochanter jusqu'à la partie supérieure du tubercule du condyle externe (épicondyle externe des auteurs étran- gers). Le bord externe, convexe en dehors, regarde par sa concavité le bord interne, qu'il rejoint à ses deux extrémités; il se fixe à là face profonde de l'aponévrose fémorale, qui présente à ce niveau sa partie épaissie connue sous le nom de bandelette de Maissiat, ou fascia lata. Cette inser- tion est élargie ou même dédoublée. C'est elle qui détermine sur la peau le sillon latéral de la cuisse : « Un sillon profond », dit Gerdy, « borne en arrière la face externe de la cuisse : il est creusé sur l'aponévrose intermusculaire externe, enfre la saillie des muscles postérieurs de la cuisse et le relief moins prononcé du muscle vaste externe. Il descend tout le long du biceps fémoral, et vient enfin mourir en dehors du genou (1). » Ce sillon est situé non pas directement sur l'insertion de la cloison, mais immédiatement en arrière. Il est bien rendu avec sa courbe à concavité antérieure sur la planche 59 de V Angéiologie de Bonamy et Beau. Chez les sujets gras, enfants ou adultes, il est comblé par de la graisse aui s'y entasse parfois sur plusieurs centimètres d'épaisseur. Cruveilhier insiste sur ce fait que le bord externe de la cloison forme « une corde saillante », dans sa partie inférieure. Si, en effet, on examine le membre étendu et un peu contracté, on remarque, sur une longueur de 8 à 10 centimètres, au-dessus de la rotule une légère saillie verticale, en avant du sillon laté- ral; cette saillie est au toucher une crête rigide, interposée entre la saillie du vaste externe en avant, et celle du tendon du biceps en arrière. Elle donne la même sensation que la cloison interne du bras au-dessus de l'épitrochlée. Structure. — La cloison intermusculaire externe est formée de deux ordres de fibres : de fibres principales très obliquement dirigées en bas et en dehors, disposition symétrique à celle de la cloison interne, et de fibres accessoires ou de renforcement également obliques, mais en sens inverse, qui semblent descendre de l'aponévrose fémorale et, se dirigeant en bas et en dedans, croisent les fibres principales. Ces fibres de renforce- (1) Gerdy, Anatomie des formes, 1829. BIBL.IOOB. ANAT., T. XXI 9 136 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ment existent sur toute la hauteur, mais elles sont plus marquées dans le quart supérieur où elles paraissent émaner du tendon du grand fessier et dans le quart inférieur, où elles sont manifestement une expansion du fascia lata. Ferrari a reconnu et exactement décrit cette insertion fémorale du fascia lata. « Si », dit-il, « on suit les fibres verticales du ten- don fascia lata, on en voit certaines changer bientôt de direction, devenir obliques de haut en bas et de dehors en dedans, puis presque transver- sales, et aller s'insérer sur la branche de bifurcation externe de la ligne âpre du fémur, immédiatement au-dessus du condyle et sur une longueur variable suivant les sujets. En ce point ces fibres concourent à la forma- tion de la cloison intermusculaire externe (1). » Nous avons facilement retrouvé ces fibres du fascia lata, que l'on recon- naît dans la figure 2. Sur certains sujets, elles paraissent se diviser en deux faisceaux, condylien et sus-condylien, séparés par un interstice célluleux. Le faisceau principal, nettement tendineux, s'insère sur le tubercule condylien. Disons enfin que la partie inférieure de la cloison est renforcée, immédiatement au-dessus du condyle, par des fibres trans- versales ou arciformes déjà mentionnées par Cruveilhier. 2° Cloison intermusculaire interne. — La cloison intermusculaire interne s'étend du petit trochanter au tubercule du condyle interne (épi- condyle interne). Plus large que la cloison interne elle a une largeur à peu près uniforme de 5 centimètres. La forme est triangulaire, la base étant tournée en haut (fig. 2). Quand le condyle interne est très déjeté en dedans, le bord osseux de la cloison, se coudant à la partie inférieure, tend à devenir horizontal le long de la branche de bifurcation de la ligne âpre, et la membrane paraît être quadrangulaire ou mieux un parallé- logramme. Elle présente deux faces et trois bords. La face antérieure regarde en avant et aussi en dehors, orientation qui varie un peu suivant les sujets. Enroulée autour du vaste interne, elle est concave, plus ou moins creusée en gouttière. Elle est en rapport avec le vaste interne qui s'insère sur toute son étendue. Elle est percée en général, au milieu de sa largeur, d'orifices vasculaires au nombre de cinq en moyenne, où passent des artérioles, des veinules et des fdets nerveux destinés au muscle quadriceps. Les orifices les plus inférieurs sont destinés aux artères articulaires supérieures. La face postérieure, convexe, entre en contact près du fémur avec tous les adducteurs successivement, y compris le pectine : leurs tendons (1) Ferrari, Note sur quelques insertions du tendon du muscle tenseur du fascia lata {Journal de V Anatomie, 1909). TRAVAUX ORIGINAUX 137 adhèrent fortement à la membrane; plus en dedans avec la gaine vascu- laire aponévrotique; plus en dedans encore, avec le couturier. Nous reviendrons sur ces rapports. Le bord supérieur du triangle, long de 14 centimètres sur le sujet qui a servi à nos mensurations, est très oblique en bas et en dedans. Il est contourné, à 10 centimètres au-dessous de l'arcade crurale, par le coutu- rier. Le bord externe, bord osseux, s'insère à la lèvre interne de la ligne âpre sur une longueur moyenne de 33 centimètres, à peu près égale à celle de la cloison opposée, depuis le petit trochanter, en avant de la base de cette éminence, jusqu'à la partie supérieure et au sommet du tubercule condylien. Il est toujours cintré dans sa portion suscondylienne. Le bord interne, bord aponévrotique, long de 18 centimètres, se fixe sur la face profonde d£ l'aponévrose fémorale. Renforcé à sa partie infé- rieure par le tendon du grand adducteur, il forme un relief saillant dont nous pai'lerons plus loin. Structure. — La cloison interne est formée de faisceaux longs,^ plats, puissants, d'aspect tendineux; ils sont obliques, très inclinés en bas et en dedans, ce qui a permis à quelques auteurs de les considérer comme ayant une direction longitudinale. Ces faisceaux régulièrement disposés constituent une membrane homogène, qui ressemble à une aponévrose d'insertion. La structure de cette membrane se modifie un peu dans sa partie inférieure, au-dessous de l'anneau de l'adducteur où passent les vaisseaux fémoraux : ces modifications consistent dans l'adjonction d'un plan profond de fibres arciformes, et dans l'accolement du tendon du grand adducteur. En effet, à partir de 6 centimètres au-dessus du condyle interne, les fibres longitudinales cessent de naître de la ligne âpre. Les plus infé- rieures prennent une direction de plus en plus verticale et vont s'attacher par des faisceaux distincts à la partie supérieure du condyle, c'est-à-dire à la bifurcation de la ligne âpre (fig. 2). Il en résulte des interstices apo- névrotiques comblés par un système de fibres transversales ou arciformes qui de la ligne âpre s'étendent sur la face postérieure de la cloison, et Bur le tendon de l'adducteur. Le principal interstice est situé le long de la partie inférieure du corps du fémur. Ce plan de fibres arciformes est figuré en détail dans l'atlas de Bonamy et Beau (pi. 69 et 71 de la Myo- logie) sous le nom d'expansion fibreuse du tendon de l'adducteur à l'aponévrose du vaste interne. 11 est perforé par l'artère grande anasto- motique et ses veines, quand celle-ci naît de la poplité (Bonamy, Angeio- logie, pi. 21). L'artère descend ensuite en avant de la cloison. Les fibres transversales s'élèvent en hauteur jusqu'à l'interstice qui 138 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE sépare la longue portion du grand adducteur de la portion large, au mo- ment où ces deux chefs s'écartent l'un de l'autre. Elles comblent cet inter- valle et jouent le rôle de fibres suturales. C'est à travers elles qu'est percé Vanneau de l'adducteur où passent les vaisseaux fémoraux, descendus le long de la cloison intermusculaire et en arrière d'elle. En second lieu, le tendon de la longue portion ou portion interne du grand adducteur qui descend verticalement pour aller s'insérer au tuber- cule condylien, s'accole et adhère à la face postérieure de la cloison, le long de son bord interne qu'il renforce et épaissit. De cette fusion résulte Biceps Gr. ddd. Sill.lat. Cloi-ôon èxt. Vaste ex t. Moyen âdd. Couturier. Cloison Int, y^ste int. Fig. 3. — Coupe de la cuisse. Coupe transversale de la cuisse droite à la farlie moyenne; vue de la trancLe inférieure. Remarquer la forme courbe de» cluiions, la forme triangulaire de la gnlno du couturier et du canal vasculaire iirincipal. Un canal vasculaire semblable contient les vaisseaux profonds. un tractus saillant, rigide, qui se tend énergiquement dans l'adduction de la cuisse, surtout quand celle-ci est en rotation externe et que le genou est fléchi : il est connu sous le nom de corde deV adducteur. Ce tendon long et étroit reçoit aussi une partie des fibres arciformes qui l'amarrent au fémur et maintiennent sa direction dans toutes les positions du muscle. Signification anatomique des cloisons intermusculaires. — Les cloisons intermusculaires ont la valeur d'un appareil squelettique. Elles élargis- sent le fémur et Thumérus dont elles sont comme des expansions. Elles TRAVAUX ORIGINAUX 139 fournissent aux muscles un plan de soutien et une surface d'insertion. Bardeleben a montré que ces aponévroses squelettiqiies ont une architec- ture semblable à celle du tissu osseux; que leurs fibres, comme celles de l'os, sont des lignes de pression et de traction, orientées suivant les efforts, auxquels elles sont soumises (1). Leur rigidité, nécessaire à leur fonction, est assurée et réglée par les muscles qui s'insèrent sur elles; aussi, n'avons-nous, sur le cadavre, qu'une idée imparfaite de ces membranes. Les muscles tenseurs sont : pour la cloison exte/ne, le grand fessier, le tenseur du fascia lata, le biceps et le vaste externe; pour la cloison interne, le vaste interne, les adduc- teurs et le couturier. A cette description des cloisons intermusculaires, nous ajouterons quelques remarques. Plusieurs auteurs parlent d'une troisième membrane qui diviserait la loge des fléchisseurs. Ainsi Gruveilhier dit : « Une cloison moins forte que les précédentes sépare les muscles de la région interne de celle de la région postérieure. Il suit de là que l'aponévrose fémorale présente trois grandes loges : une antérieure, une interne et une postérieure. » La loge interne contient les adducteurs y compris le droit interne; la loge posté- rieure, les muscles biceps, demi-membraneux et demi-tendineux. Cette division nous semble artificielle. Non pas que les adducteurs ne forment un groupe compact qui, chez l'Homme surtout, comparé aux autres animaux, se sépare assez nettement du groupe des fléchis- seurs. Mais on ne constate pas une véritable cloison postérieure de struc- ture aponévrotique entre ces deux masses musculaires; il n'y a que le mince feuillet postérieur de la gaine des adducteurs. Les muscles n'y piennent pas d'insertion. Si, en outre, on suit, sur une coupe transver- sale de la cuisse (fig. 3; figures de Braune, de Fredet dans la Myologie de Poirier et Charpy), l'interstice qui sépare les deux groupes musculai- res, on voit une ligne sinueuse, coudée ou ondulée, qui ne répond pas à un sillon cutané et ne présente pas l'aspect d'une membrane tendue. Il nous reste à parler de la gaine du couturier et du canal vasculaire, dans leurs rapports avec les cloisons intermusculaires. II. Gaine du muscle couturier Les muscles de la cuisse sont contenus dans des gaines, ainsi que le^ vaisseaux fémoraux. Gerdy, qui s'est attaché le premier à la description (1)K. VON Bardeleben, Muskel und Fascie (Jenaisch. Zeitschr. fur Wissensch 1878 et 1882). 140 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE des gaines des membres, dans sa thèse de 1823, en compte au moins dix à la cuisse. C'est aussi le chiffre de Cruveilhier. 11 est beaucoup plus élevé pour RicHET qui donne une figure très démonstrative de ces cloisonne- ments; mais, celte figure, dont l'aspect gaufré rappelle les alvéoles d'une A. fémor. Moyen adj. Cloison interm.. Tendon add. Dr. in t. Fig. l\. — Gaine du couturier. La cuisse est tournée un ppu cil deliors. La gaine du couturier a été ouverte et vidée. La paroi profonde laisse apercevoir les organes sous-jaeeuts, muscles et vaisseaux. Forte expansion arcirorme qui ferme le canal de Huuter. ruche à miel, participe du caractère artificiel des pièces sèches qui ont servi à l'établir. La gaine du couturier est prismatique et triangulaire. Sa paroi super- ficielle, sous-cutanée, antérieure sur la plus grande partie du trajet, puis interne, est formée par l'aponévrose fémorale. Si l'on fond cette paroi. TRAVAUX ORIGINAUX 141 et qu'on enlève le muscle sous-jacent, on a sous les yeux la gaine vide, el les deux parois profondes, l'une externe, l'autre interne et postérieure, qui sont assez minces pour laisser transparaître les organes sous-jacents (fig. 4). La paroi externe et antérieure est successivement en rapport, dans sa portion fémorale, avec le fascia lata, le droit antérieur et le vaste interne. La paroi interne et postérieure laisse apercevoir le psoas, le moyen et le grand adducteur, le droit interne. Trois points méritent de nous arrêter. Dans sa partie inférieure, suscondylienne, un faisceau du couturier s'insère par des fibres tendineuses sur la cloison intermusculaire interne, dans les 3 centimètres qui surmontent le condyle interne. Ce faisceau tenseur de la cloison ne nous paraît pas avoir été signalé par les auteurs. La paroi externe de la gaine du couturier qui est en rapport avec le vaste interne n'est autre que la partie antérieure de la cloison intermus- culaire interne, comme le montrent toutes les coupes passant par le milieu de la cuisse. Cette cloison fait donc partie intégrante de la gaine du couturier, et celle-ci nous apparaît comme étant non pas une formation propre et indépendante, mais une succession de pièces d'origines diffé- rentes : de là des inégalités dans sa structure et dans sa densité. A partir du point où le couturier vient se placer en avant des vaisseaux fémoraux c'est la paroi profonde de sa gaine qui constitue la paroi anté- rieure, plus bas interne du canal vasculaire. Cette paroi profonde prend une forme de plus en plus anguleuse, avec deux veisants, interne et ex- terne. L'artère répond à cet angle. Vers la partie inférieure, l'angle est élargi et arrondi par une expansion fibreuse qui s'étend en éventail de l'aponévrose du grand adducteur à la cloison intermusculaire; elle mesure 5 centimètres de hauteur à son point le plus étroit. Elle est bien connue sous le nom de fibres arciformes du canal de Hanter, car elle forme la paroi interne de ce canal, et c'est elle qu'on incise dans la recher- che de l'artère qu'elle cache. Le dessin de Bonamy et Beau {Myologio, pi. 67, fig. 2) ressemble tout à fait au nôtre, exécuté d'après nature. Ces rapports avec la gaine des vaisseaux fémoraux nous explique cette opinion deWELCKER qui pense que non seulement le couturier tend par sa contraction l'aponévrose fémorale, ainsi que Duchenne de Boulogne l'a constaté, mais qu'en outre, il soulève et dilate la partie moyenne de la gaine vasculaire et facilite la circulation (H. Welcker, Traclus ilio- iihialis. Arch. /. Anal., 1875). III. Ca>'al vasculaire Les vaisseaux fémoraux sont contenus dans un interstice fibreux que Gruveilhier et la plupart des auteurs appellent la gaine vasculaire. 142 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Cette dénomination prête à confusion, car les gaines vasculaires aux- quelles BizE a consacré sa thèse (Toulouse 1896), et qui sont figurées aux Chapitres Veines et Nerfs de Y Anaiomie de Poirier et Gharpy, sont des enveloppes lamelleuses qui entourent tous les vaisseaux du corps, à de rares exceptions près. Ici, au contraire, il s'agit d'un interstice fibreux fêm-prof. Fig. 5. — Canal fémoral ou gaine vasculaire aponévrotiqiie. Même sujet. On a incisé les fibres transversgli'S qui comblent l'arête profonde de la gaine du couturier et ouvert le canal vasculaire, comme pour cme ligature. L'angle Ai: ce canal montre un second syslèmo de fibres transver- sales, larges ou étr. i'es, derrière lesquelles passe l'artère fémorale profonde. dans lequel passent les vaisseaux revêtus en outre de leur gaine propre- Nous pensons, avec M. Charpy, qu'il vaut mieux l'appeler le canal fémoral ou tout au moins la gaine vasculaire aponévroiique. Ce canal se divise en trois parties : une supérieure, canal crural; une moyenne, sans nom spé- cial; une inférieure, canal de Hunter. C'est surtout la médecine opéra- toire qui a nécessité ces divisions. Les portions moyenne et inférieure sont en rapport avec le couturier sur toute leur étendue, et sur la plus TRAVAUX ORIGINAUX 143 grande partie, avec la cloison intermusculaire interne. Ce sont ces rap- ports seuls qui nous intéressent. Le canal vasculaire est prismatique triangulaire. Toutes ses faces sont curvilignes. Les coupes transversales nous montrent les trois parois qui circonscrivent l'interstice vasculaire (fig. 3). La paroi interne, d'abord antérieure, est celle que recouvre le couturier; elle est constituée par la paroi profonde de la gaine de ce muscle, et au niveau du canal de Hunter par l'expansion arciforme que nous avons décrite. La paroi externe qui tout en bas devient antérieure, est représentée par la portion externe de la cloison intermusculaire, par cette portion qui est voisine de l'in- sertion au fémur; et c'est ainsi que la cloison interne se trouve faire partie intégrante de la gaine vasculaire aponévrotique. Quant à la paroi posté- rieure, c'est l'aponévrose qui recouvre la face antérieure des adduc- teurs. Si l'on ouvre le canal vasculaire, en incisant sur toute sa hauteur sa paroi interne, c'est-à-dire la lame fibreuse qui s'étend comme un pont des adducteurs au vaste interne, et qu'on enlève les vaisseaux, on voit se répéter dans l'angle externe la même disposition que nous avons cons- tatée dans la partie profonde de la gaine du couturier (fig. 5). Des fibres transversales, la plupart arciformes, les unes courtes et serrées, les autres longues et superficielles, comblent cet angle et ferment un canal vascu- laire en miniature, sorte de dédoublement du canal principal, qui con- tient les vaisseaux fémoraux profonds. L'artère fémorale profonde des- cend elle aussi derrière la cloison intermusculaire interne, tout contre son insertion fémorale, en avant du tendon des adducteurs. En résumé, la cloison intermusculaire interne, aponévrose du vaste interne de certains auteurs, sert de paroi, de dehors en dedans : au petit canal vasculaire de l'artère fémorale profonde, au grand canal vasculaire de l'artère fémorale, et à la gaine du muscle couturier. ARMAND SABATIERi* Armand Sabatier est décédé à Montpellier, le 22 décembre dernier, emporté par une maladie de quelques jours. Notre Université a très vive- ment ressenti la douleur de sa perte car si elle était justement fière de la haute valeur scientifique de cet homme éminent, elle n'oubliait pas non plus tout ce qu'elle devait aux laborieux efforts de cette longue et féconde carrière. Sabatier est né, le 14 janvier 1834, à Ganges, petite cité cévenole du département de l'Hérault, où il fit ses études classiques. Bien que ses goûts, dès son enfance, l'eussent attiré plus spécialement vers les sciences naturelles, il prend au début de. sa carrière une direction toute différente et, par déférence pour le désir de ses parents, il étudie la médecine. C'est ainsi qu'il vient à la Faculté de Montpellier, et il se passionne d'emblée pour l'étude des sciences anatomiques. Il est d'abord aide d'anatomie (1855), puis chargé des fonctions de prosecteur. A ce moment, la pratique médicale paraît avoir pour lui un certain attrait, car nous le voyons peu après aller passer trois ans à Lyon, comme interne des hôpitaux (1658-1861). Mais, revenu à Montpellier pour soutenir sa thèse inaugurale (1863), il abandonne cette voie pour se consacrer d'ime façon exclusive à l'enseignement et à la science. Il appartient d'abord à la Faculté de médecine. Eq 1863, il est nommé chef des travaux anatomiques, après un brillant concours où il remit des préparations remarquables que l'on peut encore admirer dans notre musée anatomique. Après un nouveau concours, en 1867, il est institué, pour une période de neuf années, agrégé dans la section des sciences anatomiques et physiologiques. Mais il n'entre en fonctions qu'après un stage de deux ans, comme 3'était alors l'usage, et il en- seigne à ce titre de 1869 à 1878. Lorsque la chaire de zoologie et d'anatomie comparée devient vacante, en 1873, à la Faculté des sciences de Montpellier, par le départ de Jourdain, Sabatier se trouve tout désigné, par ses titres et la renom- mée déjà considérable de ses travaux, pour lui succéder. Il y est appelé d'abord comme suppléant, puis obtient la charge de cours (1875), et, en NÉCROLOGIE 145 1876, il prend possession de la chaire d'une façon définitive, comme titulaire. Il devait l'occuper jusqu'au l^'" novembre 1904, où sonna pour lui l'heure de la retraite. A ce moment il quitte l'enseignement, ayant reçu les plus hautes distinctions auxquelles peut prétendre un savant de province. Depuis longtemps déjà l'estime de ses collègues l'avait appelé au décanat de la Faculté des sciences (1891). En 1901 l'Institut, qui, à plusieurs reprises, avait décerné des prix à ses travaux, se l'était attaché à titre de membre correspondant. En 1903, il avait été promu officier delà Légion d'honneur. Par l'autorité et l'élévation de son enseignement, Sabatier contribua ainsi pendant de longues années à la prospérité de l'Université de Mont- pellier. Mais il fit plus pour elle. Au prix de difficultés sans nombre et d'elîorts répétés, dont lui seul put mesurer l'étendue, il parvint à la doter de la station zoologique de Cette, qu'il lui légua, en quelque sorte, comme un témoignage durable de sa sollicitude et de son attachement. Par ses hbéralités personnelles, auxquelles s'est très généreusement associée sa famille, Sabatier a tracé, à notre Conseil de l'Université, la route à suivre pour faire de ce bel établissement scientifique un centre de biologie maritime de premier ordre. L'œuvre scientifique de Sabatier est trop vaste et trop variée pour qu'il soit possible de l'envisager dans sa totalité en un résumé qui ne dépassât pas les limites de cet article. C'eût été en faire une simple énumé- ration, qui trouvera mieux sa place ci-après, sous la forme habituelle de nos index bibliographiques. Je me contenterai de rappeler ici, sans in- sister, quelques-unes de ses études, parmi les plus importantes. C'est dans l'anatomie comparée des Vertébrés que Sabatier a donné tout d'abord la mesure de sa valeur, avec son « Etude remarquable sur le cœur et la circulation centrale des Vertébrés ». Dans ce travail, il s'est surtout appliqué à préciser les conditions de la circulation chez les Ver- tébrés inférieurs (Amphibiens et Reptiles). Par une étude très atten- tive de la morphologie et du fonctionnement du cœur chez de nombreux représentants des diverses classes de cet embranchement, il est arrivé à préciser les lois qui président au perfectionnement de cet organe, depuis les Poissons jusqu'aux Mammifères. Il a bien mis en lumière le fait que ces lois trouvent leur application aussi bien dans la série zoologique que dans le processus embryogénique, tout en faisant des réserves sur le « parallélisme » qu'il convient d'établir entre la phylogénèse et l'ontogenèse. Mais il a fait valoir les raisons pour lesquelles ce parallélisme ne saurait être trop étroit et il reste convaincu que ces objections à la « théorie du parallélisme » n'atteignent point la doctrine transformiste. Dans son beau mémoire sur la « Comparaison des ceintures thoracique 146 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE et pelvienne dans la série des Vertébrés », Sabatier arrive encore, par une étude comparative approfondie des types inférieurs, à la compréhen- sion des formes, où les membres sont plus différenciés, comme chez les Oiseaux et les Mammifères. Très documenté sur la myologie comparée, qu'il connaissait d'une façon merveilleuse, il montra tout le parti qu'on pouvait tirer de cette branche de l'anatomie pour résoudre les problèmes les plus délicats de l'ostéologie. Et, en partant du principe « de la constance des insertions musculaires dans la série des Vertébrés » et de celui « de la subordination du tissu osseux au système musculaire », il démontra comment on pouvait arriver, indirectement et d'une façon sûre, à la compréhension des saillies osseuses. Pour ne citer qu'un exemple, c'est d'après ces données qu'il a solutionné la question si débattue de la signification de l'apophyse coracoïde chez l'Homme. Pour lui, elle représente à l'épaule le pubis de la ceinture pelvienne et, par suite, elle est l'équivalent du précoracoïde des Vertébrés inférieurs. Au cours de ces recherches sur les ceintures il fut amené à s'occuper de la question de l'homotypie des membres thoracique et abdominal. Tous les anatomistes connaissent bien la « théorie de la rotation arti- culaire » qui a joui, pendant de longues années, d'une grande faveur et a rallié les suffrages de la plupart de nos auteurs classiques. Sabatier l'a développée avec une telle ampleur qu'il a fait en quelque sorte sienne cette théorie, à laquelle il était arrivé en même temps que A. Julien, mais par des voies toutes différentes. Elle n'est sans doute pas à l'abri de toute objection. Mais elle a eu le mérite de déblayer le terrain des opinions anciennes, pour la plupart erronées, et de préparer en quelque sorte les explications plus récentes, qui paraissent plus con- formes à la réalité des faits, celle de Stieda par exemple. Ces grandes questions de morphologie vertébrale pour lesquelles il était admirablement préparé par la connaissance approfondie de l'ana- tomie humaine, ont été ses sujets d'étude de prédilection. Depuis l'appa- rition des mémoires auxquels je viens de faire allusion, jusqu'à la fin de sa carrière, il n'a pour ainsi dire pas cessé d'y penser et d'y travailler. Ses dernières publications sur l'origine des membres et sur le squelette des Poissons en sont une preuve. Et si, pendant une longue période, il parut avoir abandonné ses études favorites pour se consacrer à des recherches d'un ordre tout différent, en réalité il n'en était rien. Témoin, les matériaux qu'il n'a cessé d'accumuler sur l'ostéologie comparée et les nombreux documents qu'il a laissés dans ses notes manuscrites. Il avait souvent manifesté l'intention de compléter cette partie si importante de son œuvre par un grand travail d'ensemble sur le squelette des Poissons, à l'achèvement duquel il avait pensé pouvoir consacrer les loisirs de la retraite. Mais il comptait sans la maladie, injuste rançon d'un labeur NÉCROLOGIE 147 trop grand et trop longtemps soutenu, qui vint malheureusement l'empêcher de réaliser ce projet. En outre de ces remarquables études sur l'anatomie comparée des Ver- tébrés, l'œuvre zoologique de ce savant comprend nombre de mémoires sur divers groupes d'Invertébrés. Parmi ceux-ci, sa belle monographie de la « Moule commune » mérite une mention spéciale. Ce qui attire l'attention dans ce travail, c'est avant tout la description minutieuse de l'appareil circulatoire. Dans l'étude de cette question délicate l'auteur fournit de nouvelles preuves de son habileté technique et de la maîtrise dont il jouissait dans l'art de réussir les injections vasculaires les plus fines. On y trouve en outre une série de données nouvelles sur l'ana- tomie et la physiologie de la Moule, telles que l'explication du rôle de « l'organe godronné » et la démonstration de la comrriunication du péricarde et de la cavité bojanienne, qui avait échappé à la sagacité d'anatomistes de grande valeur, tels que de Lacaze Duthiers. Un des traits les plus caractéristiques de cette belle carrière et qui donne bien la mesure de l'enthousiasme scientifique dont était animé Armand Sabatier, c'est l'ardeur avec laquelle, en plein épanouissement de son talent, et déjà parvenu à une grande notoriété dans les sciences zoologiques, il délaissa des succès plus faciles dans une branche où il était devenu un des maîtres incontestés, pour diriger son activité débor- dante dans des voies toutes nouvelles pour lui. Ce fut au moment où les études micrographiques prenaient le prodigieux essor que l'on sait et où la cytologie naissante venait enfin apporter une base concrète et solide à la discussion des grands problèmes de biologie générale. Notre Maître se passionna alors pour ces recherches de microscopie et aborda résolu- ment l'étude si délicate des phénomènes de l'ovogénèse et de la sperma- togénèse dans divers groupes d'Invertébrés et. aussi chez les Vertébrés inférieurs. Sans doute, dans cette branche des sciences rnorphologiques qui a évolué si rapidement, ses déductions théoriques, malgré la faveur dont quelques-unes ont momentanément joui, ont vite vieilli et n'ont plus maintenant qu'un intérêt purement historique. Mais il reste de lui, en cytologie, nombre d'observations intéressantes qui lui ont assuré une place honorable dans les divers ouvrages classiques contemporains. Si ses conceptions sur la structure fine et la filiation des éléments de la lignée séminale ne répondent plus aux données actuelles de la science, il ne faut pas oublier que nous lui devons, chez les Sélaciens notamment, de judicieuses observations sur l'origine première des éléments sexuels, dont quelques-unes mériteraient d'être reprises. Ce serait évoquer bien incomplètement l'œuvre de Sabatier que de ne pas rappeler ici la haute portée philosophique de la plupart de ses études. Accumulant de nombreux faits, résultat de l'analyse pénétrante 148 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE et judicieuse des objets soumis à son examen, il savait en opérer une synthèse habile et en déduire de séduisantes idées générales. Il ne manquait pour ainsi dire jamais, quand l'occasion s'en présentait, de faire ressortir l'intérêt de ses recherches au point de vue de la doctrine transformiste et de la philosophie naturelle. Cette tendance, qui se manifesta tout d'abord d'une façon plus exclu- sive dans le domaine de la philosophie scientifique, finit par l'entraîner bien au delà des limites de la zoologie positive. Croyant sincère, mais transformiste convaincu, il fît de la biologie générale et de la zoologie la base de son système philosophique, où il ne reculait pas devant l'idée de demander à l'observation et à la science la solution des problèmes métaphysiques. D'où cette série de travaux, dont on verra plus loin la liste, et dont quelques-uns, d'après le titre seul, ne paraissent avoir que des rapports très éloignés avec la zoologie. Tous ceux qui ont connu Sabatier garderont le souvenir impérissable de cette vaste intelligence toujours en éveil et si largement ouverte aux plus hautes manifestations de la pensée humaine, dans le domaine de l'Art, comme dans celui de la Science. Ce penseur élevé et ce rêveur aus- tîre savait, quand il le voulait, devenir un homme aimable, causeur spirituel et enjoué. Que de fois n'a-t-il pas, en d'étincelantes improvi- sations, ravi ses auditeurs par l'humour et l'ironie plaisante de ses propos? J'en appelle ici à tous ceux qui ont suivi les réunions de l'Association d ;s anatomistes, en particulier celle de Montpellier qu'il présida, en 1902, avec autant de charme que d'autorité. En d'autres heures, Sabatier se révéla comme doué d'un remarquable esprit de décision et d'une énergie peu commune. Il en donna maintes fois des preuves, notamment dans les circonstances pénibles, relatées dans son rapport d'une simplicité poignante sur la campagne de I' « Ambulance du Midi » dont il fut le chirurgien en chef pendant la guerre de 1870. Les blessés des deux nations belligérantes durent beaucoup à son ini- tiative éclairée, à laquelle le gouvernement français rendit un juste hommage en le nommant, au titre militaire, chevalier de la Légion d'honneur. Sans'insister davantage sur la personnalité morale de cet homme de bien, je dirai simplement, pour finir, que Sabatier unissait une grande droiture de caractère et un sentiment très élevé du devoir à une grande bonté, qui lui valut des sympathies durables et profondes. Aussi ses élèves, parmi lesquels je m'honore d'être, ont-ils tous senti, au jour de sa mort, le vide profond et poignant que laisse la perle d'un Maître très éminent, qui est en même temps un ami très cher. E. Grynfeltt. NÉCROLOGIE I^V» LISTE DES TRAVAUX PUBLIÉS PAR A. SABATIER — Recherches physiologiques sur l'appareil lacrymal [Montpellier médical, 1860, t. IV, p. 533-545 et t. V, p. 126-140). — Quelques considérations sur les luxations du fémur en bas et en arrière de la cavité cotyloïde (Montpellier médical, 1860, t. V, p. 507-524). — Étude anatomique, physiologique et clinique sur l'auscultation du poumon chez les enfants (Th. fac. méd. Montpellier, 1863, n" 12, 188 p. [1 pi. et 30 ta- bleaux]). — Recherches anatomiques et physiologiques sur les appareils musculaires correspondant à la vessie et à la prostate dans les deux sexes (Montpellier médical, 1864, t. XIII, p. 30-51 et 139-148, avec 4 pi.). — Réflexions sur un cas rare de transposition générale des viscères avec con- servation de la direction normale du cœur (Montpellier médical, 1865, t. XIV, p. 408-420, avec 1 pi.). — Note sur les organes érectiles utéro-ovariens d'une femelle de Magot (Pithe- cus inuus); en collaboration avec Ch. Rouget (Ann. des Se. nat., t. V, p. 219- 225, avee 1 pi.). — De l'absorption (Th. d'agrégation. Montpellier, 1866). — Rapport sur les travaux de l'Ambulance du Midi (Montpellier médical, 1871, t. XXVI, p. 174-185 et 291-302). — Considérations générales sur les ambulances (Montpellier médical, 1871, t. XXVI, p. 386-432). — Observations médico-chirurgicales recueillies pendant la campagne de l' Am- bulance du Midi (Montpellier médical, 1871, t. XXVII, p. 27-64 et 182-205). ^ — Études sur le cœur et la circulation centrale dans la série des Vertébrés (Anatomie, physiologie comparée, philosophie naturelle) [Th. de la Fac. des se. de Paris, 1873, n'^ 346, in-4, 464 p., avec 16 pi.] (Mémoire couronné en 1874 par , rinstitut, prix de physiologie expérimentale, fondation Montyon.) — Sur quelques points d' anatomie de la Moule commune (C . R. Acad. Sci. Paris, 1874, t. LXXIX, p. 581). — Sur les cils musculoïdes de la Moule commune (C. R. Acad. Sci. Paris, 1875, t. LXXXI, p. 1060). — Études sur la Moule commune (Mém. Acad. de Montpellier, Sect. Se, t. VIII, 1874, p. 413-506, avec 10 pi.). — Aquarium économique (Revue des Se. naturelles de Montpellier, 1876, t. V, p. 467-474). — Comparaison des ceintures thoracique et pelvienne dans la série des Ver- tébrés (Mém. Ac. Montpellier, Sect. Se, t. IX, fasc. 2, 1878, p. 277-336, et fasc. 3, 1879, p. 337-709, avec 9 pi.). — Loi de corrélation des formes et des types intermédiaires (Rev. Se. naturelles de Montpellier, 1879, t. VIII, p. 467-475)." — Appareil respiratoire des Ampullaires (C. R. Acad. Sci. Paris, 1879, t. LXXXVIII, p. 1325). — Du mécanisme de la respiration chez les Chéloniens (Rev. Se. nat'irelles, de Montpellier. 1881, 2^ série, t. II, p. 417-437). — La cause des migrations des Cestodes (Rev. scientifique, 1881, 3^ série, t. II, 12 p.). 150 UIDLIOGRA.PHIE AN.VTOMIQOE — Formation du blastoderme chez les Aranéides [C. R. Acad. Se'. Paris, 1881, t. XCII, p. 200). — De la spermato genèse chez les Annélides {Rei>. Se. naturelles de Montpellier, 1882, 3e sér., t. I, p. 249-264 [avec 2 pi. et 1 tableau]). — De la spermato genèse chez les Annélides et les Vertébrés [C. R. Acad. Se'. Paris, 1882, t. XGIV, p. 172). — De la spermato genèse chez les Plagiostomes et les Amphibiens (C. R. Acad. Se . Paris, 1882, t. XGIV, p. 1097). — De la spermato genèse chez les Némertiens [Mém. Acad. Montpellier, Sect. Se, 1882, t. X, fasc. 2, p. 385-400, avec 3 pi.). — De l'ovogénèse chez les Ascidiens (C. R. Acad. Sci. Paris, 1883, t. XCVI, p. 799). — Sur les cellules du follicule de l'œuf et sur la nature de la sexualité {C. R. Acad. Se'. Paris, 1883, t. XCVI, p. 1804). — Sur le noyau vitellin des Aranéides [C. R. Acad. Sci. Paris, 1883, t. XCVII, p. 1570). — D'une altération spéciale des œufs de quelques Ascidiens (Rev. Se. natu- relles de Montpellier, 1883, 3^ sér., t. II, p. 587-596, avec 1 pL). — Sur les cellules du follicule et les cellules granuleuses chez les Tuniciers {Rev. Se. naturelles de Montpellier, 1883, 3^ sér., t. IV, p. 106-140, avec 2 pi.). — Contribution à l'étude des globules polaires et des éléments éliminés de l'œuf, en général [Rev. Se. naturelles de Montpellier, 1883, 3^ sér., t. III, p. 5-27, avec 2 pi., et 1884, p. 362-462). — Recherches sur l'œuf des Ascidiens {Mém. Acad. de Montpellier, Sect. Se, 1883, t. X, fasc. 3, p. 429-480, avec 4 pi.). — Quelques observations sur la constitution de l'œuf et de ses enveloppes chez les Chitonides [Rev. Se. naturelles de Montpellier, 1884, 3^ sér., t. IV, p. 429- 444, avec 4 pi.). — Sur la spermato genèse des Crustacés décapodes [C. R. Acad. Sci. Paris, 1885, t. C, p. 391). — Recherches sur l'œuf des Ascidiens [Mém. Acad. Montpellier, Sect. Se, 1885, t. X, p. 429-480, avec 4 pL). — Sur la morphologie de l'ovaire chez les Insectes [C. R. Acad. Sci. Paris, 1886, t. Cil, 3 notes : p. 61, 267 et 441). ■ — Essais d'un naturaliste transformiste sur quelques questions actuelles [divers essais sur : Évolution et liberté, création, mal physique, mal moral, mort, etc.), parus in Revue Chrétienne, Alençon, 1885, et in Critique philosophique, Paris, 1886 et 1887. — Recueil de mémoires sur la morphologie des éléments sexuels et sur la nature de la sexualité [Travaux du Laboratoire de Zoologie de la Faculté des sciences de Montpellier et de la Station zoologique de Cette, l'"^ série, t. V, Montpellier 1886). — Quelques mots sur le transformisme ci la philosophie (Rull. Assoc. gén. des Étudiants de Montpellier^ 1888, p. 201-207). — Sur les formes de spertnatozo'ides de V Êl'done musquée [C. R. Acad. Sci. Paris, 1888, t. CVI, p. 954). — Sur la Station zoologique de Cette [C. R. Acad. Se . Paris, 1889, t. CIX, p. 388). — - De la spermato genèse chez les Locustides [C. R. Acad. Se'. Paris, 1890, t. CXI, p. 797). — La Synthèse des êtres vivants [Rev. scientifique, t. L, p. 16-20). NÉCROLOGIE 151 — Essai sur la vie et la mort. Vol. IV de la Bibl. évolutionniste, Paris, 1892. — De la s permato genèse chez les Crustacés décapodes (Mém. Acad. de Mont- pellier, Sect. Se, 1893, 2^ série, t. I, p. 19-407, avec 10 pi.) (Ouvrage couronné par rinstitut, prix Serres, 1893). — ■ L'immortalité du protoplasme (Rev. scientifique, 1895, 4^ série, t. III, p. 585-591). — Sur quelques points de la spermato genèse chez les Sélaciens {C. R. Acad. Se:. Paris, 1895, t. CXX, 2 notes : p. 47 et 205). — Essai sur l'immortalité au point de vue du naturalisme évolutionniste (Conf. faites à l'Université de Genève et à la Sorbonne, 1 vol., 291 p. Paris, Fischbaclier, 1895). — De la spermato genèse chez les Poissons sélaciens (Mém. Acad. Montpellier, Sect. Se, 1896, 2^ série, t. II, p. 53-237, avec .9 pi.). — Le Domaine philosophique de la Zoologie [Rev. scientifique, 1896, 4^ série, t. V, p. 321-324). — Morphologie des membres chez les Poissons osseux (C. R. Acad. Se'. Paris, 1896, t. CXXII, p. 121). — Morphologie du sternu?n et des clavicules (C. R. Acad. Se'. Paris, 1897, t. ex XIV, p. 805). — Sur la signification morphologique des os en chevron des vertèbres caudales (C. R. Acad. Se'. Paris, 1897, t. CXXIV, p. 932). — Étude des huîtres de Cette.au point de vue des microbes pathogènes [En collaboration avec Ducamp (A.) et Petit (J.-M.)] (C. R. Acad. Sci. Paris, 1897, t. CXXV, p. 685). — Sur la genèse des épithéliums (En collaboration avec E. de Rouville) (C. R. Acad. Sci. Paris, 1898, t. CXXVII, p. 704). — Morphologie des ceintures et des membres pairs et impairs des Sélaciens (C. R. Acad. Se-.. Paris, 1898, t. CXXVII, p. 928). — Morphologie de la ceinture p Ivienne chez les Amphibiens [C. R. Acad. Se:. Paris, t. CXXX, p. 633). — Discours prononcé à la séance d' ouverture de la 4^ réunion de l' Association des Anatomistes, à Montpellier (C. R. Assoc. des Anatomistes, 1902, t. IV, p. xii). — Du système sternal des Vertébrés (C. R. Assoc. des Anatomistes, 1902, t. IV, p. 99-102). — L'univers matériel est-il é'.ernel? Discours prononcé à la séance solennelle de la rentrée de TUniversité de Montpellier, en 1902. Montpellier, impr. Delord- Bœhm et Martial, 44 p. — Sur les mains scapulaires et pelviennes des Poissons (C. R. Acad. Sci. Paris, 1903, t. CXXXVII, p. 893). — Sur les mains scapulaires et pelviennes chez-les Poissons chondroptéry giens [C. R. Acad. Sci. Paris, 1903, t. CXXXVII, p. 1216). — Philosophie de l'Effort. Essais philosophiques ■ d'un naturaliste. 1903. Paris, Alcan. 1 vol., 480 p. — Sur les mains scapulaires et pelviennes des Poissons holocéphales et chez les Dipneustes [G. R. Acad. Sci. Paris, 1904, t. CXXXVÏH. p. 249). — Sur les mains des membres et les mains des ceintures dans la série des Vertébrés [C. R. Assoc. des Anat., 6^ réunion, Toulouse, 1904, t. VI, p. 199- 201). — • Comment se fabriquent les âmes F Conférence faite à Tlnstitut général psychologique, in Bull, de l'Institut gén. Psych., Paris, 1904, 40 p.). ASSOCIATION DES ANATOMISTES (9-13 avril 1911) COMMUNICATIONS i . Branca. — Sur la spermatogénèse (avec démonstration). 2. Toison. — Anomalie sqiieletlique par réduction des plialanges de la main. 3. Dustin. — Les greffes thymiques (avec démonstration). 4. Geerts. — Dégénérescence précoce des cylindraxes. Application à Tétude des centres nerveux (avec démonstration). 5. Spehl et Polus. — Les premières ébauches génitales chez l'Axolotl (avec démonstration). 6. Tur (Jan). — Sur le développement des œufs de ScyUium canicula exposés à l'action du radium (avec démonstration). 7. Grynfeltt. — Sur la glande à pourpre du Murex trunculus (avec démonstration). 8. Barbieri. — a) La circulation nerveuse neuroplasmatique; b) La sensibilité et la raotilité. c) Les racines antérieures et postérieures spinales ont la même origine, la même structure et la même l'onction (avec démonstration et expériences). 9. Ferrari. — a) Observations sur la veine pylorique; b) Le plexus lombaire chez quelques nègres. 10. GoUin. — Observations sur la morphologie de la fibre nerveuse (avec démonstration). 11. Regaud. — Quelques données nouvelles sur la structure et le fonc- tionnement de i'épithélium séminal des Mammifères, d'après les effets analytiques produits sur cet épithélium par les rayons de Rônlgen (avec démonstration). 12. Regaud et Tournade. — Fonction phagocytaire de l'épithélium épi- didymaire exercée sur les spermatozoïdes inclus dans l'épididyme par oblitération des voies spermatiques en aval (avec démonstration). 13. Regaud et Tournade. — Modifications fonctionnelles des spermato- zoïdes pendant leur traversée épididymaire. ASSOCIATION DES ANATOMISTES 153 14. Favre et Regaud. — Sur les enclaves lipoïdes el les milochondries des glandes sudoripares (avec démons! ration). 15. Regaud et Grémieu. — Contribution à l'étude histologique du thymus, d'après les etTets analytiques déterminés dans cet organe par les rayons de Rôntgen (avec démonstration). 16. Regaud et Lacassagne. — Effets des rayons de Rôntgen sur l'ovaire de la lapine (avec démonstration). 17. Lœwenthal et Garrasco. — Des stomates et cellules intercalaires (lu revêtement endothélial du mésentère. 18. Lœwenthal (au nom de M. Lanine). — Des globules blancs éosino- pliiles du sang chez les Poissons d'eau douce. 19. Loyez (M"®). — Sur la structure de l'oocyte de la femme à la période d'accroissement (avec démonstration). 20 Fauré-Frémiet. — Observations sur la spermatogénèse chez V Ascaris mcgalovephala (avec démonstration). 21. GauUery. — Sur le cycle annuel des glandes génitales d'un Oursin (Echinocardiiim cordatum) [avec démonstration]. 22. Retterer et Lelièvre. — Sur la structure du tendon (avec démons- tration). 23. Renaut. — Note sur le processus de calcification du cartilage et des lamelles osseuses primaires. ^- Evolution des boules de calcifica- tion (avec démonstration). 24. Saint-Martin. — La région glosso-lhyro-épiglottique. 25. Irague (M"^). — Les artères du cuir chevelu. 26. Dieulafé et Bellocq. — Sur l'anatomie chirurgicale de l'oreille. 27 . Villemin. — Sur la présence normale d'un rétrécissement et d'une valvule au voisinage de l'angle duodéno-jéjunal (avec démonstration). 28. Êternod. — La dentition humaine est constituée exclusivement, par des dents bicuspidées modifiées (avec démonstration). 29. Bujard. — ■ Reconstruction plastique du système nerveux central el ganglionnaire d'un embryon de mouton de ô^^S (avec démonstration). 30. Aimé. — Stries intercalaires et bandes de contraction dans les muscles de Tesludo graeca (avec démonstration). 31 . Guieysse-Peliissier. — Nouvelles recherches sur la caryoanabiose Uivec démonstration). 32. Jacquet et BuHiard. — Sur le développement de l'appareil pilo- sébacé chez le fœtus humain (avec démonstration). 33. Ancel el Bouin. — Le chromosome accessoire chez les Myriapodes et sa signification (avec démonstration). 3i. Moreaux. — Sur l'existence de phénomènes sécrétoires dans l'épithé- lium de la trompe utérine chez les Mammifères el leur cause (avec démonstration). 154 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 35. Des Gilleuls. — Sur la signification physiologique de l'amitose (avec (lémoiislralion). 3ô. Mawas. — Sur la structure du corps thyroïde (avec démonstration). 37. Mouchet. — Les lymphatiques de Tarticulalion de l'épaule. 38. Mouchet et Escande. — Les artères du cervelet étudiées par la radiographie. 39. Ancel et Bouin. — Sur l'existence et l'évolution d'une glande myomé- triale endocrine chez la lapine gestanle (avec démonstration). 40. Schil. — Sur l'évolution de la glande mammaire chez la lapine; en particulier, au cours de la gestation (avec démonstration). DÉMONSTRATIONS SPECIALES I . Branca. — Démonstrations diverses. II. Jolly. — Démonstration sur les sinus veineux de la rate. III. Debeyre. — Morphologie du lohule hépatique : la circulation porte. IV. Regaud et Nogier. — Démonstration de testicules de chat, de chien et de hélier stérilisés totalement et définitivement, sans lésion de la peau, par les rayons de Rôntgen. V. Prenant. — Démonstrations diverses relatives aux mitochondries. VI. Bellocq. — Radiographies des calices et des vaisseaux du rein. VII. Aimé. — Rapports du thymus et des glandules thymiquesde la tortue grecque. VIII. Mouchet. — 1. Pièces relatives aux lymphatiques articulaires; 2. Épreuves radiographiques concernant les artères du cervelet et les artères coronaires du cœur. IX. Augier. — Présentation de moulages (topographie viscérale). X. Debeyre. — Démonstration d'un embryon humain de 10 jours environ : reconstruction plastique. 20 mars 1911. Le Secrétaire perpétuel, A. Nicolas. Le Directeur-Gérant, D' A. Nicolas Naacy, imprimerie Berger-Levrault Tome XXI 4' Fascicule 1911 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE REVUE DES TRAVAUX EN LANGUE FRANÇAISE ANATOMIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE — ANTHROPOLOGIE B>»<00 a?ii-A."v-A.TJx: oi^ia-iisr.A.xjx: RECHERCHES SUR LA VEINE PYLORIQUE Par F. FERRARI pnoSECTEUR d'anatomie CHEF DE CLINIQUE CHIRURGICALE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE d'aLGER TRAVAIL DU LABORATOIRE DE M. LE PROFESSEUR WEBER L'importance qu'a subitement prise en France la petite veine pylo- rique depuis le dernier congrès français de chirurgie (oct. 1910), nous a incité à faire quelques recherches cadavériques concernant son origine, sa terminaison et ses rapports, d'autant plus que la lecture de nos Clas- siques ne nous donne pas de bien amples renseignements sur ces points. En effet, si nous consultons le Traité d' Anatomie de Poirier où Jo- NEsco étudie l'estomac, nous trouvons la veine pylorique ainsi décrite : « La veine de la petite courbure (V. coronaire ventriculaire supérieure Luschka; V. gastrica superior Weber; V. pylorique; V. coronaire sto- machique) représente les artères coronaire stomachique et pylorique. « Elle longe la petite courbure, du cardia au duodénum ; c'est pourquoi je lui ai donné ce nom. Elle se jette, soit dans le tronc de la veine porte, près de sa terminaison dans le foie, soit directement dans le foie. Dans BIBLIOOR. ANAT,, T. XXI 10 156 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ce dernier cas, elle chemine dans l'épaisseur du ligament gastro-hépa- tique et représente une veinule porte accessoire « Elle reçoit des veines des parois de l'estomac, du cardia, etc )\ ^ Telle est la description actuellement la plus complète de cette veine. Son calibre restreint, le peu d'importance qu'elle présente ou présentait du moins jusqu'à présent au point de vue chirurgical, pouvaient dispenser de s'étendre plus longtemps sur elle. Mais il n'en est plus de même actuelle- ment. Rappelons brièvement les faits. Fig. I. r Dans leur rapport sur l'ulcère du duodénum (Congrès français de chi- rurgie, oct. 1910), MM. Ricard et Pauchet accusent les chirurgiens français de ne pas savoir poser le diagnostic d'ulcère du duodénum, même au cours des interventions chirurgicales et ils leur fournissent un moyen, paraît-il infaillible, pour le reconnaître. C'est la fameuse veine pylorique qui, pour les chirurgiens américains et anglais tels que Moyniham, Moyo Robson, les frères Mayo, sert de point fixe pour localiser l'ulcère. Cette veine, disent-ils, correspond toujours à la valvule pylorique; donc tout ulcère situé à gauche de ce vaisseau. TRAVAUX ORIGINAUX 157 sera pylorique; l'ulcère siégeant à droite sera duodénal. Il faut donc admettre d'abord que cette veine pylorique occupe un point fixe^ im- muable, au niveau de la valvule pylorique, et cela chez tous les sujets. En second lieu, il est aussi nécessaire pour l'opérateur de pouvoir la recon- naître à l'œil nu. Les considérations qui précèdent nous avaient déterminé à examiner la veine pylorique sur un certain nombre de cadavres et c'est en faisant Fig. des recherches bibliographiques que, surpris des descriptions plutôt brèves de cette veine, nous avons décidé de l'étudier plus complètement. Nos recherches ont porté sur seize sujets (14 hommes, 2 femmes). Nous n'avons pas fait d'injection au suif et nous avons toujours décou- vert assez facilement la veine. Son calibre cependant est relativement restreint. Il oscille entre 2 et 3 millimètres. Sur un seul sujet cependant, nous avons trouvé une veine pylorique très volumineuse. 158 BlIiLlOGRAPHIE ANATOMIQUE Elle avait 1 centimètre de diamètre; son calibre égalait celui de l'ar- tère hépatique. Le sujet qui en était porteur était mort phtisique et ne présentait aucune lésion abdominale. L'estomac en particulier était biloculaire mais non pathologique. Nous avons recherché si une compression quelconque, surtout par des ganglions hypertrophiés, pouvait expliquer ce calibre anormal. Fig. 3. Nous n'en avons pas trouvé; la veine était facilement reconnaissable à l'œil nu. Il n'en est pas de même chez les sujets dont la veine avait un calibre normal. L'injection conservatrice modifiant le plus souvent la coloration des tissus, nous avons dû tâtonner pour découvrir la veine en nous servant comme point de repère de l'artère pylorique toujours visible à l'œil nu. L'origine de la veine pylorique est presque toujours multiple et c'est là un point digne d'attirer notre attention au sujet de la localisation de l'ulcère pylorique ou duodénal. TRAVAUX ORIGINAUX 159 Le plus souvent, trois branches existent à l'origine de la veine. Mais certaines veines en ont quelquefois deux et même une seule. Voici d'ail- leurs les résultats auxquels nous sommes arrivé au cours de nos dissec- tions : Nombre de sujets: 16. 4 o"igines à 1 branche 25 % 2 origines à 2 branches 12,5 10 origines à 3 branches 62,5 Nous avons recherché le siège qu'occupait chacune des branches d'ori- gine; nous en avons trouvé sur le pylore, sur le canal pylorique et sur le duodénum. Nombre de veines à 1 branche d'origine: 4 Pylore 2 (12, 5 % Canal pylorique 1 ( 6,25 Duodénum 1 ( 6,25 Nombre de veines à 2 branches d'origine: 2 Pylore 0 Canal pylorique 1 ( 6,25 % Duodénum 1 ( 6,25 En ce qui concerne le? veines à deux branches d'origine, nous avons, dans les deux cas, trouvé ces deux branches sur le canal pylorique ou sur le duodénum. Il n'en est plus de même de nos veines à trois branches. Tan- tôt toutes les trois branches étaient situées sur un même point : pylore, canal pylorique, ou duodénum; tantôt, assez écartées les unes des autres, elles avaient des sièges différezits, de sorte que nous avons dû modifier notre tableau. Nous dénommons les trois branches de la façon suivante : la branche interne est celle qui est la plus proche de la ligne médiane du corps; la branche externe, celle qui en est la plus éloignée; la branche moyenne est celle qui est située entre les deux. Nous avons ainsi dressé le tableau suivant : Nombre de veines à 3 branches: 10 Branche interne : Pylore 4 (40 % — C^nal pyloique 3 (30 — Duodénum 3 (30 Branche moyenne : Pylore 1 (10 % — Canal pylcique 1 (10 — Duodénum 8 (80 Branche externe : Pylore 0 ( 0 % — Canal pylorique 1 (10 -^ Duodénum 9 (90 160 BIBLIOGRAPHIE ANATOMlQUE Comme on peut en juger par le tableau précédent, le siège qu'occupe chacune des branches d'origine est variable. La branche interne est dans 40% des cas seulement située sur la valvule pylorique; la branche moyenne occupe la première portion du duodénum dans 80 % des cas et a fortiori la branche externe y siège dans 90 % des cas. Ces faits sont à retenir au point de vue de la localisation d'un ulcère sur le pylore ou sur Fig. 4. le duodénum. Prenons d'abord les veines à une branche d'origine; d'après nos recherches, elles semblent être relativement rares puisque sur seize sujets, nous n'en avons trouvé que quatre, soit 25 % des cas. Et encore, sur ces sujets, l'origine de la veine occupait le pylore deux fois (12,5%), une fois le canal pylorique (6,25 %), une fois le duodénum (6,25 %). J'en conclus que, dans 87,5% des cas, le chirurgien ne pourra pas se ser- vir de la veine pylorique comme point fixe pour savoir si un ulcère est pylorique ou duodcnal. TRAVAUX ORIGINAUX Ifit Si nous considérons les veines à deux branches (fig. 5 et 6), nous voyons que la branche interne se continue le long de la petite courbure en com- pagnie de l'artère pylorique dont elle est la veine satellite. Ce n'est pas cette branche qui est la veine pylorique comme on pourrait le croire, elle n'est qu'une branche de la veine pylorique. On peut l'ap- peler la branche coronaire stomachique puisqu'elle s'anastomose avec la veine du même nom. La branche externe est située sur le canal pylorique (fig. 5) et sur le duodénum (fig. 6). Quelle est celle de ces deux branches qui pourra encore servir dans ces cas au chirurgien pour localiser un ulcère? Les mêmes observations peuvent être faites en ce qui concerne les veines à trois branches. La branche interne siège sur le pylore dans 40% des cas seulement, c'est la branche coronaire stomachique; la bran- che moyenne est le plus souvent en dehors puisque, dans 80 % des cas, elle siège sur le duodénum; enfin la branche externe est sur le duodénum, dans 90 % des cas. Laquelle des trois branches peut encore servir au chirurgien? Nous avons poussé nos investigations plus loin. Parmi nos veines à trois branches d'origine, il en est dont les trois bran- ches sont toutes situées ou sur le canal pylorique (fig. 2) ou sur le duodé- num (fig. 3) (fig. 1). Dans ces cas, les troi? branches sont très rapprochées les unes des autres, de sorte qu'on pourrait à la rigueur les ramener à des veines à une seule branche d'origine. Nous avons alors mesuré la dis- tance qui sépare la branche la plus rapprochée de la valvule pylorique de cette même valvule et nous avons trouvé : lo Distance de la valvule = 4 centimètres en dehors, c'est-à-dire sur le duodénum au niveau de l'angle formé par la première et la deuxième portions (fig. 1); 2° Distance de la valvule = 4 centimètres en dehors (fig. 3); 3° Distance de la valvule = 1 centimètre en dedans sur le canal pylo- rique (fig. 2). Nous avons également mesuré la même distance pour la veine à une seule branche d'origine et^voici les résultats obtenus : l»"® origine = valvule pylorique. 2« — =1 centimèt-e en deho.'s de la valvule (duodénum). 3« — = valvule pylo.'ique. 4^ — =2 centimètres en dedans (canal pylorique). Donc sur quatre veines à une branche d'origine, il n'y en a que deux qui siègent sur le pylore. Les deux autres siègent l'une en dedans (2 cen- timètres), l'autre en dehors (1 centimètre). 162 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Dans la moitié des cas, par conséquent, le chirurgien peut être induit en erreur pour localiser un ulcère. Ce n'est pas tout. En dehors des veines dont les trois branches d'origine sont très rapprochées, quelle est celle des trois branches, quand elles seront très éloignées les unes des autres, qui servira à l'opérateur pour établir le siège de l'ulcère? Les distances mesurées de chacune des branches à la valvule pylorique vont nous répondre. 10 20 3° 40 50 6° 70 Interne. . Moyenne . Externe. . Interne. . Moyenne . Externe. . Interne. . Moyenne . Externe. . Interne. . Moyenne . Externe. . Interne. . Moyenne . Externe. . Interne. . Moyenne . Externe. . Interne. . Moyenne . Externe. . En avant de la valvule, icm 5 en dehors. 2cni5 en dehors. 3 centimètres en dedans de la valvule pylorique. 1 centimètre en dehors. 2cm 5 en dehors. Au niveau de la valvule pylorique. 1 centimètre en dehors. 2cra 5 en dehors. 1 centimètre en dedans de la valvule pylorique. Au niveau de la valvule. 2 centimètres en dehors. Au niveau de la valvule. 1 centimètre en dehors. 2 centimètres. 1 centimètre en dehors de la valvule. 2 centimètres. 1 centimètre en dehors de la valvule. Sur la partie moyenne de la f® portion du duodénum (divisée en 3 branches secondaires). Sur l'angle de la l''" et de la 2^ portion du duodénum. Les variations dans le siège et dans les distances séparant ces diverses branches de la valvule pylorique nous obligent à conclure que le chirur- gien ne peut se servir de la veine pylorique ni d'aucune de ses branches pour établir le siège exact d'un ulcère. Si nous avons insisté sur l'origine de la veine pylorique, c'est que ce point nous a paru intéressant, d'au- tant plus qu'il nous conduit à des conclusions tout à fait opposées de celles des chirurgiens anglais et américains, de MM. Ricard et Pauchet et enfin de M. Vigne, qui publia dans les comptes rendus des réunions de la Société anatomique, le résultat de ses recherches et dont les conclu- TRAVAUX ORIGINAUX 1G^ sions concordent avec celles des précédents auteurs. Peut-on nous objecter qu'il s'agit ici d'une question de race? Je ne sais si les Algériens ont une anatomie particulière. Nous ne nous en sommes pas aperçus jusqu'à présent. Nous avons néanmoins pris le Fia- 5. soin de déterminer la race de chacun des sujets que nous avons observés. Les deux femmes étaient des mauresques; quatre des sujets hommes étaient européens (1 Italien, 2 Espagnols, 1 Français), tous les autres étaient des Arabes, Nous n'avons rien trouvé de fixe, aussi bien chez les uns que chez les autres. Quoi qu'il en soit, on peut, au point de vue de l'anatomie descrip- tive, diviser ainsi les trois branches d'origine de la veine pylorique. 1C4 RIBLIOGRAPUIE ANATOMIQUE La branche interne occupe un siège variable, comme nous le démontre le tableau précédent. Elle côtoie le plus souvent la terminaison de la pe- tite courbure et devient satellite de l'artère pylorique avant de se jeter dans la veine pylorique. Nous l'appelons la branche coronaire stoma- chique. Fig. 0. La bra'^che moyenne continue le plus souvent la direction de la veine pylorique. Hormis les cas rares où elle siège sur le pylore même, elle est le plus souvent située en dehors de lui, mais c'est celle des trois qui en est la plus rapprochée; nous la dénommons la branche pylorique. La branche interne enfin occupe le plus souvent un point de la première portion du duodénum; c'est la branche duodénale. Terminaison. — Si l'origine de la veine pylorique est variable, sa ter- minaison est plus constante. A part deux cas (fig. 5) où elle se termine en plein parenchyme hépatique, dans le lobe gauche du foie, fait déjà cité par PoiniER, nous avons toujours trouvé une veine pylorique déver- TRWAUX ORIGINAUX 105 sant son contenu dans la veine porte. Mais son point d'abouchement dans cette dernière est pourtant variable. Elle se jette dans le tronc même de la veine porte ou dans une de ses branches de bifurcation. Tronc de la veine porte 10 (62, 5 % Branche droite 3 (18,75 Branche gauche 1 ( 6,25 Parenchyme hépatique 2 (12, 5 C'est donc dans le tronc de la veine porte que se termine le plus sou- vent (62,5 %) la veine pylorique. Nous avons noté qu'elle se jette toujours dans la moitié supérieure de la veine soit à sa partie moyenne, soit immé- diatement au-dessous de la bifurcation. Direction. — Au point de vue de sa direction, la veine pylorique est le plus souvent parallèle à la veine porte en avant de laquelle elle est située, mais, dans certains cas, elle la croise en X avant de s'y terminer; c'est ainsi que dans la figure 6, elle la croise de gauche à droite pour aller se jeter dans sa branche gauche de bifurcation. Elle la croise de droite à gauche dans la figure 5 avant d'aller pénétrer dans le lobe gauche du foie. Dans la figure 3, elle l'aborde par sa face laté- rale droite après un trajet oblique de bas en haut et de droite à gauche : comme on peut le constater, sa direction est aussi variable. Rapports. — Il va sans dire que ses rapports seront différents suivant le trajet qu'elle suivra. D'une façon générale, la veine pylorique chemine dans l'épaisseur de l'épiploon gastro-hépatique; elle est située, sa partie inférieure tout au moins, immédiatement au-dessous de son feuillet anté- rieur à travers lequel elle est quelquefois visible, mais qu'il faut incise:' le plus souvent pour la découvrir. Elle se rapproche surtout du bord droit de cet épiploon et va dans son trajet aiïecte:* des rapports avec les élé- ments qui constituent le pédicule hépatique : canal hépato-cholédoque, artère hépatique, veine porte. Superficielle la plupart du temps, c'est donc en arrière d'elle qu'on trouve tous les éléments du pédicule hépa- tique, mais avec sa direction variable, elle les croise différemment. Ses rapports les plus constants se font avec l'artère gastro-duodénale en avant de laquelle elle se trouve située. La figure 1 présente son rapport le plus constant. Elle la croise en X dans la figure 4; elle peut cepe::dant s'en éloigner dans certains cas : c'est ainsi que dans la figure 5, elle est située tout à fait en dehors de cette artère; il en est de même dans la figure 6. La veine pylorique affecte aussi des rapports mais très inconstants avec l'artère cystique. 466 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Les rapports existent surtout en cas de terminaison haute de la veine dans la veine poi'te. Elle croise alors l'artère cystique presque perpendi- culairement en passant indifféremment en avant ou en arrière d'elle (fig. 1) (fig. 6). L'artère hépatique est, d'une façon générale, située à gauche et en ar- rière de la veine pylorique; sa direction d'ailleurs est différente de celle de la veine; toutes deux affectent des rapports immédiats en cas de ter- minaison haute de la veine comme pour l'artère cystique, mais, le plus souvent, la veine nous a paru passer en avant de l'artère. Le canal cho- lédoque est situé presque toujours à droite de la veine pylorique et il en est plus ou moins éloigné, suivant le trajet de la veine même. Quand celle-ci est parallèle au trajet de la veine porte, les rapports ne sont pas immédiats; si sa direction est oblique, la veine peut entrer en contact avec le conduit biliaire qu'elle croise alors en X^fig. 3) de droite à gauche en passant en avant, ou de gauche à droite (fig. 4) en passant en arrière. La veine est plus ou moins déjetée vers la droite (fig. 5), les rapports se font sur une plus grande étendue et la veine suit un trajet parallèle au canal hépato-cholédoque et est située toujours en avant de lui. Quand elle se jette dans la branche droite de bifurcation de la veine porte, elle croise en X le canal hépatique et passe en avant de lui. Tels sont les rapports de la veine pylorique. Nous devons, pour terminer, dire que l'artère pylorique est constam- ment située en dedans d'elle, que ses rapports avec le tronc même de la veine ne sont pas immédiats et qu'ils se font surtout avec la branche coronaire stomachique qui lui est satellite. Nous avons, dans ce court travail, étudié la veine pylorique aussi com- plètement que nous ont permis de le faire les dissections de seize cada- vres. Nous avons insisté particulièrement sur l'origine de la veine, ce qui nous a paru intéressant au point de vue de la localisation d'un ulcère sur le pylore ou sur le duodénum. Le résultat de nos recherches est que la veine pylorique et particuUè- rement ses branches d'origine ne peuvent servir à établir le siège d'un ulcère. SUR LA PATHOG^ENIE DU REIN EN FER A CHEVAL PAR Frédéric CORSY LICENCIÉ ES SCIENCES NATURELLES En 1906, M. le professeur Alezais faisait à la réunion biologique de Marseille une communication sur « le rein en fer à cheval et les anomalies des artères rénales » et proposait d'expliquer cette malformation par la persistance de la plaque intermédiaire. Cette plaque ne disparaîtrait pas, grâce à la présence d'artères supplémentaires. Aussi, à propos de quelques cas de rein en fer à cheval que nous pûmes examiner, avons-nous étudié, et dans la littérature médicale et sur nos pièces anatomiques, la distribution des artères rénales. Les observations de rein en fer à cheval sont nombreuses. Depuis Mor- GAGNi en 1822, Gérard comptait, en 1905, déjà 90 cas. Le nombre s'en est rapidement accru. Mais assez rares encore sont les observations complètes mentionnant la description des artères. Nous avons relevé dans différentes publications quelques reins en fer à cheval et nous les reproduirons dans le cours de notre étude. Nous avons eu en main les reins n^s 1 et 2 : le premier fut présenté au Comité médical de Marseille par Mollaret, le second par Alezais. Dans l'un, nous notons la présence de deux artères rénales à peu près normales (allant à la partie supérieure du h'ile) et d'une artère provenant de l'iHaque primitive droite, et allant au pont de substance intermédiaire. Dans l'autre : deux artères rénales en place et deux artères qui vont au pont et qui viennent des iliaques primitives. Dans les deux cas, les reins étaient assez fortement abaissés. Dans un des reins de Gérard (3), nous voyons, symétriquement de chaque côté de l'aorte, partir deux artères rénales — les supérieures, plus volumineuses, vont surtout au hile — les inférieures irriguent l'angle que forment les reins avec l'isthme. 168 BIBIIOGRAPHIE ANATOMIQUE Pour l'autre rein (4), les dispositions sont à peu près analogues, mais le rein gauche est petit, c'est presque un rein unique concrescent. Le rein de Tesson (5) est, comme forme, analogue mais en sens inverse. Il n'y a que trois artères rénales, dont une, asymétrique, va irriguer le pôle gauche, le rein droit, peu développé, n'a qu'une artère. I. Cas de Jtollaret. V D'après Gérard. Fig. 1. — Schémas i à 6. 2. Cas d'Alezais. 5. D'après Tesson. 3. D'après Gérard. 6. D'après Hauser. Mauser décrit (6) de nombreuses artères rénales naissant de l'aorte, allant aux masses latérales et une branche volumineuse partant de la face antérieure de l'aorte pour aller irriguer le pont intermédiaire. Légère hydronéphrose. L'observation de Laignel-Lavastine et Bloch (7) montre de nom- breuses artères allant au rein (quatre à droite, deux à gauche) et une artère aboutissant à l'isthme (branche de l'iliaque primitive gauche). Fredet (8) injecta les artères, les veines et le bassinet du cas qu'il THAV-VUX ORIGINAUX IG9 présenta à la Société anatomique en 1903. La portion intermédiaire reçoit en haut une artère venant de l'aorte, en bas une autre de l'iliaque primi- tive. 7. D'après Laignel-Lavasiine. 10. D'après Papin et Christian. Fig. 2. — Schémas 7 à lO. 8. D'après Fredet. II. D'après Fredet. y. D'après Poulaiioii. 12. D'après Edw-Tyson. Dans les Annales des Maladies des organes génito-urinaires, nous avons trouvé deux dessins (10 et 11), de Papin et Christian, publiant des observations d'hydronéphrose dans le rein en fer à cheval. Dans le premier (10), la portion intermédiaire reçoit trois branches dont une vient d'en haut, de l'aorte; dans le deuxième, l'isthme reçoit trois artères dans la partie supérieure (1) et une dans la partie inférieure (branche de l'iliaque primitive droite). Il y a deux branches venant de l'aorte dans l'observation de Edw-Tyson (12). Nous pourrions encore citer les cas de Perregeaux : une artère pro- venant de l'iliaque primitive gauche; de Weber, avec quatre artères pour 170 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE le pont; Roger et Voisin, une artère venant probablement de l'iliaque primitive. Enfin citons, d'après Gérard, l'origine des différentes artères qui peuvent irriguer l'isthme : Iau-dossus de Torigine de Tartère rénale, au-dessous de l'origine de Tarière rénale, au niveau de la face antérieure. Au niveau de la bifurcation de Taorte (Mon on). De la sacrée moyenne (Maisonneuve). i bilatérales : Durand, Fardel, Papin. Des iliaques primitives | unilatérale : Gallard, Papin, Fredet, f Laignel Lavastine, etc. De la mésentérique inférieure. Seul, Vermorel dit n'avoir pu voir d'artère provenant de l'aorte et allant au pont. Fig. 3. — Rein en fer » cheval. Anomalies artérielles ; — bifurcation précoce de l'uretère gauche. Le cas que nous avons étudié nous a paru intéressant à plusieurs points de vue : 1° Les deux portions sont situées à peu près au même niveau et sont de môme calibre; TRAVAUX ORIGINAUX 171 2o L'uretère droit est normal, le gauche se bifurque en deux portions. L'une monte et va se ramifier dans le hile; l'autre va en dedans, dans un petit hile secondaire, au niveau de la portion gauche du pont. 3° Les artères rénales sont au nombre de cinq : deux vont irriguer la portion supérieure du lobe droit, une la portion homologue du gauche. Le pont reçoit, venant directement de l'aorte, de chaque côté, une artère supplémentaire. Pathogénie de la malformation I. Hypothèse de la soudure des deux reins secondaire a l'ec- TOPiE rénale. — Cette hypothèse est fondée sur ce fait que les deux reins sont, en général, de volumes inégaux et, d'autre part, sont situés plus bas que de coutume. L'inégalité des deux reins peut aller jusqu'au rein unique concrescent. GÉRARD et Cadoré se sont faits les partisans de cette théorie et pour eux le rein en fer à cheval ne serait que la suite d'une déviation « très précoce lors d'un développement anormal » d'un rein qui aurait « acquis des relations intimes avec un rein normal du côté opposé ». Le rein déplacé est donc plus ou moins déformé et « c'est aux dépens de cette portion défigurée que doit se former par allongement de l'extrémité inférieure le pont de substance unissant les deux masses », alors ce rein « bascule, son pôle inférieur se rapproche du pôle inférieur du rein normalement placé et la soudure s'effectue ». Et une nouvelle preuve de cette bascule est la rotation du hile en avant. Comment expliquer la présence des artères anormales? Chapuis essaie de démontrer qu'à chaque étape de l'ascension, le bourgeon rénal contracte des relations vasculaires avec les artères voisines; supposons un arrêt dans la migration et ces artères vont persister. IL Hypothèse de la malformation primitive. — Dès le début, on a affaire à un rein en fer à cheval. Cette théorie, soutenuepar Simon, Laignel-Lavastine et Bloch, Alezais, semble se rapprocher davan- tage de la réalité. La malformation est primitive; sans doute, il y a de l'ectopie, en général, mais cette ectopie n'est pas le facteur de la malformation; c'est un effet d'une même cause : anomalie dans le développement. Mais, dans ce cas, est-ce une anomalie par excès ou par défaut? L'étude du développement embryologique du rein nous donnera la clef du problème. 11 y a actuellement deux théories pour expliquer la genèse du rein : 1^ TJiéorie de V origine iirelérale: unicisle. — Pour Remak et les classi- B[BLtOOR, \SAr., T. XXI tl 172 BIBLIOGRAPHIE AN.VTOMIQUE ques (KôLLiKER, CoLBERG, Waldeyer, Toldt, Nagel, Haycraft, Ebner, Gerhardt, Disse, etc.), le canal de Wolf émet un bourgeon (bourgeon uréteral) qui donnera, en se subdivisant : le bassinet, les calices les tubes collecteurs, les tubes contournés, la capsule de Bowman. Seuls la substance squelettique du rein et les vaisseaux sont donnés par le mésenchyme; 2° Théorie de V origine mésenchymateuse et ureiérale : dualiste. — Kupf- FER, en 18G5, puis Bornhaupt, Riedel, Balfour, Émery, Widersheim, Hering, Weber, Ribbert, Keibel, Félix, Hertwig, avaient émis l'idée que le mésenchyme donnait une bonne partie de l'appareil uri- naire. Cari Huber, tout récemment, après avoir fait de nombreuses coupes d'embryons, est arrivé aux données suivantes : Comme dans la théorie classique, le canal de Wolf donne un uretère qui va bientôt se terminer en cœcum dans une masse de mésenchyme, dans une sorte de capuchon. Mais ce capuchon est histologiquement formé de deux zones bien nettes : a) la zone externe, peu importante, c'est la capsule du rein; P) et la zone interne. Cette dernière acquiert rapidement un grand volume et se laisse pénétrer par les bourgeons du bassinet (bourgeons primaires, secondaires, etc.), mais toujours terminés en cœcum. Dès lors la masse mésenchymateuse de la zone interne va se diviser en petites masses coiffant chacune une de ces extrémités borgnes; bientôt dans ces amas cellulaires vont se différencier des vésicules, qui se joignant les unes aux autres formeront un tube contourné, ce dernier s'ouvrira dans le cœcum d'origine wol Tienne et le point de contact est le canal d'u- nion. Selon que l'on admettra l'une ou l'autre de ces deux hypothèses, l'ex- plication du rein en fer à cheval variera. Pour les partisans de la théorie uniciste, Ch. Simon entre autres, il y a encore soudure (soudure primitive) qui peut avoir lieu de trois façons : 1° soit en admettant un arrêt dans la migration ascensionnelle du rein et cette anomahe de situation du rein explique la malformation, car, en effet, « les deux uretères convergent l'un vers l'autre par en bas, plus les ébauches rénales apparaîtront à un niveau inférieur, plus aussi les deux reins étant plus proches l'un de l'autre auront chance de se rencon- trer et de se réunir »; 2° soit, au contraire, que l'uretère émette en un point tout proche de sa portion orale un bourgeon interne, et même Simon va plus loin : il compare les glandes uretérales aux casa aherrantia du foie; « qui nous dit, ajoute-t-il, qu'il n'y a pas là des vestiges de lobules rénaux disparus dans la grande majorité des cas, mais dont la persistance donnerait soit un rein accessoire, soit un rein en fer à cheval »; 3° soit enlin que l'on admette avec Gérard (1905) l'apparition d'une ébauche TRAVAUX oniGINAUX 173 rénale supplémentaire, permettant la soudure des deux organes norma- lement bien séparés et bien distincts. La théorie dualiste explique plus facilement l'anomalie en question. Les deux masses bilatérales de mésenchyme communiquent certainement sur la ligne médiane au-devant de l'aorte (certains auteurs appellent cette masse de mésenchyme la plaque intermédiaire); si nous supposons que cette plaque médiane, par un arrêt de développement quelconque, ne se résorbe pas, mais au contraire s'organise en tissu rénal, nous aurons l'ano- maUe du rein en fer à cheval. Discussion : 1° La soudure est une fusion secondaire chez un rein déjà formé. Il est difficile d'admettre qu'un arrêt de développement amène à la fois : une ectopie bilatérale, la bascule d'un rein et enfin la soudure de ce rein pôle à pôle avec le rein opposé et ce, assez tardivement, à travers un mésentère déjà constitué et une aorte bien formée; 20 La soudure est primitive; avant la constitution définitive du rein, un bourgeon rénal s'est mis en rapport avec le rein opposé (théorie de Simon). Les mêmes arguments peuvent ici encore être invoqués; de plus, on n'a jamais vu, même atrophié, un de ces bourgeons latéraux aller vers le côté opposé; il serait curieux que chaque fois que l'on trouve des reins en fer à cheval (fait assez banal), ce bourgeon latéral ait existé. Regardons les dessins; toujours l'uretère passe sur le pont; or, si le pont n'était qu'un bourgeon de l'uretère, il devrait naître, au moins quelquefois, sur la partie interne de l'uretère, qui deviendrait ainsi libre entre deux portions rénales. On peut nous opposer les reins triples, mais l'existence réelle de ces cas est suspectée sérieusement par Gérard et Gadoré : il n'y a tou- jours que deux uretères. Fig. 4- — Schéma de la coupe. Au centre, oh voit la coupe de deux artères, et une masse de parenchyme commun ; de chaque côté, les tubes collecteurs. Enfin, ces deux théories n'exphquent pas la coupe que Laignel- Lavastine et Bloch présentèrent à la Société anatomique de Paris en 1904. Cette coupe montre nettement l'absence de délimitation entre le parenchyme du rein droit et celui du rein gauche;, ce qui « démontre que le rein en fer à cheval ne résulte pas d'une fusion tardive de deux 174 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE organes distincts, mais est l'expression vestigiale d'un processus embryo- logique plus ancien ». Bien au contraire l'hypothèse de la plaque intermédiaire résout admi- rablement toutes ces questions : Il est tout naturel que l'uretère passe dessus le pont et n'ait pas l'air d'émettre un bourgeon latéral. Puisque l'arrêt de développement porte sur une masse originelle com- mune, il est nécessaire qu'il y ait bilatéralité dans l'ectopie. La coupe de Laignel-Lavastine s'explique toute seule : c'est une même masse mésenchymateuse. Mais ce que notre hypothèse permet encore d'expliquer, ce sont : a) Les cas de reins en fer à cheval à concavité inférieure (9 cas dans la science); [j) le rein unique concrescent (9); y) la persistance d'artères anormales aboutissant au pont. Quelle est la cause de cet arrêt de développement, de la persistance de cette portion de la plaque intermédiaire? Nous admettrons avec Alezais : que cette richasse vasculaire explique, non seulement la persistance de la plaque intermédiaire, mais encore la transformation de cette masse mésenchymateuse en parenchyme rénal. On sait combien grande est l'importance de l'irrigation sanguine dans la constitution du tissu rénal, et là où l'artère a persisté, l'ébauche embryonnaire s'est transformée en organe adulte. Les auteurs notent le grand nombre des artères aboutissant à la partie médiane, mais ils y voient tous : soit une coexistence, soit un eiïet de la persistance du pont; il y a une portion intermédiaire qui a besoin d'être nourrie, aussi une artère ira-t-elle l'irriguer. Nous, au contraire, nous pensons que si cette partie médiane de la plaque intermédiaire a subsisté, c'est simplement parce que cette portion était, dès l'origine, richement vascularisée. L'anomalie artérielle est donc à notre avis primitive et non secondaire, c'est là la cause du rein en fer à cheval, ce n'en est pas l'effet. En résumé, ces notions pathogéniques du rein en fer à cheval, et cette théorie vasculaire de l'anomalie nous ont paru dignes d'intérêt et nous amènent aux conclusions suivantes : 1° Au poinl de vue embryologique : cette anomalie de développement par arrêt nous semble en faveur de la théorie dualiste de Kupffer; 2^^ Au point de çue anatomique : nous avons noté la coexistence cons- tante, fatale, des anomalies artérielles et la continuation du parenchyme rénal à travers le pont; 3° Au point de vue pathologique : a) la constatation de reins, bilatéra- lement ectopique; et ballottant mal, devra faire penser au rein en fer à cheval; p) on devra craindre le passage ou l'extension d'un processus TRAVAUX ORIGINAUX 175 infectieux à travers le pont, par suite de la continuité du parenchyme et de la communauté de l'irrigation à ce niveau; y) l'existence de l'hydro- néphrose, par coudure, est assez fréquemment signalée (6, 8, 10, 11). 40 Au point de vue chirurgical ; la présence de ces artères anormales, qui se distribuent à gauche et à droite du pont et qui s'anastomosent, implique la nécessité d'une hémostase soigneuse du moignon d'ampu- tation. OUVRAGES CONSULTES Alezais. — Comptes rendus de la Société de Biologie, mai 1906. Ancel. — Bibliographie anatomique, 1902. Bruncher. — Annales des Maladies des organes génito-urinaires , 1905. Cadoré. — Thèse de Lille, 1903. Cathelin, Annales des Maladies des organes génito-urinaires, t. XXI. Croisier. — Société anatomique, 1889-1898. Fabre. — Toulouse médical, 1907. Frédet. — Société anatomique, 1903. Gérard. — Journal de V Anatomie et de la Physiologie, 1903-1905. Hauser. — Société anatomique, 1898. JoLLY. — Société anatomique, 1896. Laignel-Lavastine et Bloch, Société anatomique, 1904. Papin et Christian. — Annales des Maladies des organes génito-urinaires, 1909. PouLALiON. — - Société anatomique, 1890. Roger et Voisin. — Société anatomique, 1903. Simon (Ch.). — Bibliographie anatomique, 1897. Tesson. — Société anatomique, 1895. Vermorel. — Société anatomique, 1894. VARIATIONS DU PLBXUS LOMBAIRB CHEZ LE NÈGRE Par F. FERRARI PROSECTECR d'aNATOMIE CHEF DE CLINIQUE CHIRURGICALE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE d'aLGER TRAVAIL DU LABORATOIRE DE M. LE PROFESSEUR WEBER Nous avons examiné, depuis un an, au laboratoire d'anatomie, les cadavres de huit nègres, tous soudanais. Nous avons pensé qu'il serait intéressant d'en examiner le plexus lom- baire déjà si variable chez l'Homme en général. L'exposé que nous en faisons ne sera qu'un avant-propos à un travail plus complet que nous terminerons lorsque nous aurons établi nos con- clusions, d'après l'observation d'un plus grand nombre de cadavres. Nous avons suivi le même plan que MM. Ancel et Sencert (1), pen- sant ainsi pouvoir dégager un plexus type. Il n'en a rien été comme on peut le voir par le tableau suivant. De l'examen de ce tableau résulte la constatation de l'émergence nor- male du grand abdomino-génital (89,5 %) de la XXI^ paire. Le petit ab domino-génital, sans être aussi constant, se détache cependant norma- lement de la XXJe paire dans 50% des cas, de la XXIJe dans 25% des cas. Quant à son origine sur la première arcade lombaire (1 cas) et à son absence (1 cas), ce ne sont pas là dos faits exceptionnels chez l'Homme en général, et nous sommes en droit de penser que nous les observerons encore au cours de nos recherches ultérieures. (1) Contribution à l'étude du plexus lombaire chez l'homme [Bibliographie anatomique, 1901). TRAVAUX ORIGINAUX 177 BRA>XHES DU PLEXUS ORIGINES NOMBRE de cas P. 100 Grand abdomino-génital. . . XXI XX 7 I 2 8.j,5 1,35 5o 20 Petit abdomino-génital . . , XXI XXll Anastomose entre XXI et XXII Absence Branche crurale indé- pendnnte Absence 5 3 è Branche fessière indé- pendante XXIII Anastomose entre XXII et XXIII XXII et XXIII (deux racines) ^1 6 Tronc commun Anastomose entre XXI et XXII XXIII Anastomose entre XXIII et XXIV XXII 1 l Anastomose entre XXI et XXII Branche génitale. ... Anastomose en^rVxXII et XXIII ( Absence 1 •5 O ( Anastomose entre XXII et XXIII Branche crurale . . . .< XXIII ( Crural Tronc commun XXI XXII Anastomose entre XXI et XXII 25 Branche anormale . . . Anastomose entre XXIII et XXIV Cru rai XXIV, XXV XXIII. XXIV et XXV XXIi; XXIII, obturateur XXIV XXIII, XXIV 62.5 Obi urateur XXII, XXIII, XXIV Anastomose entre XXIII et XXIV, XXIV, XXV XXlll, XXIV Anastomose entre XXII et XXIII, XXIV XXII, XXIII (double) anast. XXIV et XXV XXIII, XXIV, XXV XXIV (double) 25 ( Mais c'est en ce qui concerne le fémoro-cutané et le génito-crural que le? différences nous paraissent très grandes. Les branches génitale et crurale de ces deux nerfs provenaient d'un tronc commun ou avaient une origine différente, de sorte que nous avons été obligé de les classer séparément dans notre tableau. Et l'on peut constater que, sauf pour le génito-crural dont les deux branches naissent d'un tronc commun dans 25 % des cas, il n'y a pas deux troncs nerveux qui aient même origine. ^178 miiLlCGRAPHlE ANATOMIQUE En particulier, ils proviennent fréquemment des arcades lombaires (ire, 2e et 3^) indifféremment sans qu'il y ait une préférence pour l'une d'elles et quel que soit le nerf, fémoro-cutané ou génito-crural. De sorte que, de prime abord, on ne peut savoir ce qui est du fémoro-cutané ou du génito-crural. Nous avons été obligé de suivre tous ces filets nerveux jusqu'à leur terminaison, leur distribution périphérique seule nous indi- quait ce qui appartenait à l'un et à l'autre. Pour ce qui est du crural, dans 62,5 % des cas il a une origine normale (XXIII, XXV, 5 cas sur 8), mais il a aussi des racines accessoires qui lui viennent des XXII^ (1 cas), XXVe (2 cas) et de l'obturateur. L'obturateur interne dans 25 % des cas a ses deux racines qui lui sont normalement fournies par les XXIII^ et XXIVe paires. Mais si on examine plus attentivement ses origines, on voit que, sur les huit cadavres de nègres, le nerf obturateur les prend tou- jours sur les XXIIfe et XXIV^ paires. Donc ces racines ultimes doivent être considérées comme des racines accessoires ou complémentaires et non comme des origines anormales. En résumé, la conclusion que nous pouvons tirer de ce tableau est la suivante : les nerfs grand et petit abdomino-génitaux ont une origine normale dans la grande majorité des cas. Il en est de même pour le crural et l'obturateur. Les variations ex- trêmes s'observent sur le fémoro-cutané et le génito-criu-al; sur les huit cas observés nous n'en avons pas trouvé deux semblables. S'ensuit-il qu'il n'y a pas de -type commun? Nous ne pouvons conclure d'après un nombre aussi restreint de sujets. Nos recherches ultérieures nous fixeront sans doute sur ce point. Étant donnée cette diversité d'origine des nerfs fémoro-cutané et génito- crural, nous comptions trouver l'explication de ces variations dans un étalement plus ou moins marqué du plexus comme MM. Ancel et Sen- CERT. Nous avons donc compté le nombre de racines de chaque plexus et voici ce que nous avons obtenu : 5 plexus à 4 racines ' . 65 % 2 plexus à 5 racines • 25 — 1 plexus à 6 racines Les plexus à quatre racines provenaient des XXI^, XXII®, XXIIIe, XXIVe paires. Ce sont, par conséquent, des plexus normaux quant à leurs origines. Pour les deux plexus à cinq racines nous avons composé le tableau suivant. TRAVAUX ORIGINAUX 179 OBSER- VATION GRAND abdomlgo- génital PETIT abdomino- génital FÉMORO- cutané GÉNlTO-CnURAL CRURAL OBTURATEUR branche génitale branche crurale 1 a XXI XXI XXII XXII XXI ri Absence XXII Absence Absence XXIV XXIII, XXIV, XXV XXIII, XXIV, XXV XXIII, XXIV, XXV XXIV (2 racines) Dans ces deux plexus à cinq branches nous notons une origine basse pour le petit ab domino-génital (XXII*^); il en est de même du crural qui emprunte une racine à la XXV^ paire, ainsi que le nerf obturateur. C'est donc un plexus étalé vers le bas. On voit également dans ce plexus que les nerfs fémoro-cutané et génito-crural ont aussi participé au mou- vement de descente des branches, puisque nous notons un fémoro-cu- tané issu de la XXI 11^ paire, une branche crurale du génito-crural issue de la XXI V^ paire. Pour le plexus à six branches, nous avons dressé le tableau suivant : GRAND abdomino- 1 génital PETIT abdoniino- génital FÉMORO- cutané G É N I T O-C RURAL CRURAL OBTURATEUR XX XXI XXIII Absence, mais naissance élevée du mnsculo-cutané interne sur le crural XXIII, XXIV XXIII, XXIV, XXV On peut voir que le nerf grand ab domino-génital naît de la XX^ bran- che; il a donc subi une ascension; quant au crural et à l'obturateur, ils ont aussi une origine basse sur les XXIV^ et XXV*^ paires. Le plexus est donc étalé vers le haut et vers le bas. Outre que ces plexus à cinq branches, étalés vers le bas et le plexus à six branches étalé en haut et en bas nous ont paru être rares chez le nègi*e, nous avons été frappé aussi de ce fait : c'est que dans ces plexus, les nerfs fémoro-cutané et gé- nito-crural sont, ou totalement absents ou seulement une de leurs bran- ches manque. C'est précisément dans ces plexus qu'ils sont en quelque sorte réduits à leur plus simple expression. C'est donc dans nos cinq plexus à quatre branches que nous avons trouvé ces grandes variations des deux nerfs fémoro-cutané et génito- crural. Ce fait nous a laissé perplexe car nous pensions que la multiplicité d'origines du fémoro-cutané et du génito-crural, cette indépendance de chacune de leurs branches dans certains cas, devaient théoriquement refouler vers le haut, les nerfs grand et petit abdomino-génitaux, vers le bas, le crural et l'obturateur. En un mot, nous aurions dû avoir des plexus étalés vers le haut et vers le bas. il n'en est rien. Le pourquoi de cette disposition nous échappe 180 BIRLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE encore. Nous avons étudié spécialement aussi le nerf en fourche; sur nos huit plexus nous avons trouvé : 4 nerfs en fourche issus de la XXIV^ paire, complets. ... 50 °/o 4 nerfs en fourche issus de la XXIV® paire, incomplets. . . 50 — Dans les quatre plexus où le nerf était incomplet, c'était toujours la branche anastomotique entre la XXIV^ et la XXV^ paire qui manquait. Ces cas équivalent à une absence du nerf en fourche qui, de ce fait, manque dans la moitié des cas. MM. Ancel et Sencert disent que l'ab- sence du nerf en fourche n'est jamais due à l'absence d'anastomose entre L. 4 et L. 5. Nos conclusions seraient toutes différentes en ce qui concerne le nègre. D'autre part, nous avons toujours trouvé le nerf en fourche à la XXIV^ paii'e seulement. C'est pourtant dans nos deux plexus à cinq branches, dans notre plexus à six branches et dans un seul des plexus à quatre branches que nous avons noté l'absence de l'anastomose entre L. 4 et L. 5. Dans les deux plexus à cinq branches, la XXV*^ paire donnait aussi une racine au crural dans un cas et dans l'autre l'anastomose entre L. 4 et L. 5 existait, mais c'était la troisième racine du nerf obturateur qui manquait. Nous pourrions conclure que l'étalement plus ou moins marqué du plexus a pour conséquence une variation du nerf en fourche, mais on peut dire aussi que si l'absence de la branche sacrée de ce nerf est la variation la plus fréquente, ce n'est pas cette absence qui détermine celle du nerf en fourche. Il suffit donc, à notre avis, qu'une seule des branches manque pour qu'il n'y ait pas de nerf en fourche. Tel est, jusqu'à présent, le résultat de nos recherches sur le plexus lombaire du nègre. Nous n'avons pas trouvé chez les sujets que nous avons disséqués d'anomalies vertébrales ou costales. Tous nos sujets étaient du sexe masculin. Nous n'avons donc pu étudier les variations du plexus par rapport au sexe et dans des colonnes vertébrales anormales. Nous pouvons cepen- dant conclure que les variations du plexus lombaire chez le nègre ne sont d'ores et déjà pas dues à des variations dans la colonne vertébrale. Nous avons pensé qu'il serait intéressant de dégager déjà quelques faits du petit nombre de plexus que nous avons étudiés. Nous nous proposons de continuer nos recherches et nous publierons nos conclusions d'après un plus grand nombre. SUR LAIGLANDE HYPOBRANCHIALE DE MUREX TRUNCULUS (NOTE PRÉLIMINAIRE) Par E. GRYNFELTT PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE MONTPELLIER TRAVAIL DU LABORATOIRE D'ANATOKIIE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE MONTPELLIER ET DE LA STATION ZOOLOGIQUE DE CETTE La connaissance des pigments dont on s'est servi dans l'antiquité pour la fabrication de la célèbre pourpre et qui offre pour les études his- toriques un réel intérêt, n'en présente pas moins, au point de vue de la biologie générale. Les remarquables travaux de Raphaël Dubois (1) ont précisé le mode de formation de ces substances colorées fournies par diverses espèces de Gastéropodes prosobranches, appartenant aux genres Murex et Purpura. Cet auteur a en outre insisté sur les analogies que présente la genèse de ces pigments avec celle des indigos d'origine végétale. Dans les deux cas, ces substances colorées dérivent de la trans- formation de chromogènes sous l'influence d'agents physiques divers (lumière, chaleur, etc.). Ces chromogènes ne sont pas préformés dans les cellules qui les engendrent. Pour la pourpre, en particulier, Dubois a montré qu'ils résultent de l'action d'une zymase, la purpurase, sur des prochromo gènes ou purpurines. L'analyse chimique a révélé d'autre part des analogies étroites, parfois même une identité complète entre ces pigments d'origine animale et les indigos produits par les plantes (2). (1) Dubois (R.), Recherches sur la pourpre et sur quelques autres pigments animaux (Arch. de Zool. exp., vol. XLII, p. 471-59Q). (2) On savait depuis A. et G. de Negri {Delta materia colorante dei Muri- ciedella e délia porpora degli antichi, in Atti délia R. Universita di Genova, vol. III, 1875) que la matière colorante de Murex trunculus présentait une parenté étroite avec l'indigo. Récemment Friedlaender (Ueber den FarbstolT des antiken Purpurs aus Murex brandaris, Ber. der chem. Ges. Jahrg. 42, 1909, 182 BIBLIOGRAPHIE AN ATOMIQUE Pour compléter et préciser, ces études déjà avancées sur la physiologie et la biochimie de la pourpre, il y aurait intérêt, semble-t-il, à bien con- naître, au point de vue morphologique, l'organe purpuripare. Sa struc- ture, en particulier, a été peu étudiée jusqu'à ce jour, et on n'en connaît encore que peu de chose, malgré les données intéressantes fournies à ce sujet par quelques auteurs, parmi lesquels il importe de citer : Lacaze- DuTHiERS (1), Letellier (2), F. Bernard (3) et Raphaël Dubois (4). Dans cette note préhminaire, je me suis efforcé de compléter et de coordonner les résultats antérieurement acquis. La description que je donne ici se rapporte exclusivement au Murex trunciilus. Le choix de cette espèce m'a été dicté par ce fait qu'on peut se la procurer facilement à Cette en toute saison. J'ai eu ainsi à ma disposition un matériel abon- dant et en excellent état, grâce à l'extrême obligeance de M. le professeur DuBoscQ et de son chef des travaux, M. B. Collin, Il m'est particuliè- rement agréable de leur exprimer ici mes remerciements les plus chaleu- reux. * * * C'est à Lacaze-Duthiers que revient le mérite d'avoir déterminé d'une façon précise le siège et la nature de l'organe producteur de la pour- pre. Il établit que ces pigments étaient engendrés par les cellules du revê- tement épithélial de la face inférieure du manteau, dans une zone inter- médiaire au rectum et à la branchie. N'osant employer le mot de « glande » pour un organe réduit à une « surface sécrétante » et qui n'a ni cul- de-sac sécréteur, ni canal excréteur, il donna à cette région du manteau le nom de « Bandelette à pourpre ». La partie de la paroi palléale qui répond à la bandelette à pourpre prend Souvent chez les Prosobranches un aspect feuilleté et répond à ce que l'on désignait sous les termes de glande de la glaire ou de feuillets muqueux (Guvier).. On la nomme aujourd'hui plus communément, avec B. Haller, glande hypobranchiale. p. 765-770) a établi que la matière colorante du Murex brandaris n'était autre chose que du « dibromindigo « (cités d'après Derrien — L'Odeur de la pourpre in Bull. mens, de V Ac. des Se. et Lettres de Montpellier, n° 4, avril 1911). (1) Lacaze-Duthiers (H. de). Mémoire sur la pourpre (Ann. des Se. nat. [zool.], 4e série, t. XII, 1859, p. 1-84). (2) Letellier (A.), Recherches sur la pourpre produite par le Purpura la- pillus [Arch. de Zool. exp., 2^ série, t. VIII, 1890, p. 360-408). (3) Bernard (F.), Recherches sur les organes palléaux des Gastéropodes pro- sobranches [Ann. des Se. nat. [zool.], 7^ série, t. IX, 1890, p. 84-404). (4) Dubois (R.), loc. cit. TRAVAUX ORIGINAUX 183 Un point important sur lequel j'attire dès maintenant l'attention, c'est que, chez le Murex trunculus tout au moins, les termes de « glande à pourpre » et de « glande hypobranchiale » ne sont pas synonymes, contrai- rement à ce que Ton pourrait penser d'après les indications fournies à ce sujet par les auteurs. Les observations que je rapporte plus loin démon- trent en effet que la glande à pourpre ne représente chez le Murex qu'une partie de la glande hypobranchiale. Autrement dit, celle-ci n'est pas iden- tique à elle-même dans toute son étendue, et, d'après sa structure, on peut la décomposer en plusieurs régions très vraisemblablement adaptées à des fonctions toutes différentes. Ce fait n'est sans doute pas spécial à Murex trunculus. Je rappelle ici que chez Purpura lapillus, Letellier, en s' appuyant surtout sur des considérations d'ordre macroscopique et sur la morphologie externe des parties (colorations différentes), a admis que seule la portion antérieure de la bandelette décrite par Lacaze-Duthiers comme purpuripare, mé- rite en réahté ce nom, car seule elle produit la pourpre : la partie postée rieure de la bandelette serait « purement muqueuse ». Il suffit d'examiner à un faible grossissement la face inférieure du manteau pour distinguer d'emblée sur une coupe d'ensemble (fig. 1), la glande hypobranchiale. Elle représente une partie considérablement épaissie du revêtement épithélial et s'étend, de gauche à droite, depuis la branchie (6.) jusqu'au delà du rectum (r.) qu'elle dépasse un peu en de- hors, atteignant la région correspondant au conduit génital (c. g.). Un examen très superficiel permet de reconnaître dans cette glande trois zones différentes, auxquelles je donnerai provisoirement et pour ne rien préjuger de leur signification physiologique, les noms de : zone médiale{z. m.) et de zones marginales, e% je distinguerai ces dernières, en raison de leurs connexions, en zone branchiale {z. b.) et zone rectale {z. r.). Les zones rectale et branchiale sont tout à fait identiques au point de vue de leur structure. Aussi, est-il avantageux, pour leur étude histolo- gique, de les désigner sous le même terme commun de zones marginales. En revanche, elles sont totalement différentes de la zone médiale, comme nous le verrons par la suite. Sur des préparations d'ensemble, telles que celle qui a servi à dessiner la figure 1, on voit- déjà que ces diverses zones sont faciles à distinguer les u les des autres. Les marginales ont un aspect très dense et sont vive- ment colorées par certains réactifs, ce qui tient à l'abondance du contenu de toutes leurs cellules. La médiale au contraire, avec la plupart de ses cellules absolument claires et comme vidées de leur produit, apparaît comme une fine dentelle. Quand on est ainsi prévenu, on peut, avec un peu d'habitude, distin- guer ces trois zones sur la glande hypobranchiale d'un animal encore 184 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE vivant et que l'on vient de sacrifier. Voici le procédé qui m'a paru le plus commode pour avoir de bonnes préparations, démonstratives à cet égard. z m. Fi g: — Coupe transversale passant par le tiers antérieur de la cavité palléale pour montrer l'ensemble des organes du manteau chez Murex tranciiliis (schématique). b., branchie; Cfir., conduit génital ; c.p., cavité palléale; e.p., épithélium de revêtement de la cavité palléale; y. a., glande anale de Lacaze-Duthiers; g.i., glande de l'intestin antérieur; o., osphradie ou organe de Spengel; r., rectum; v.v'., vaisseaux; z.b., zone branchiale; z.m.,zQne médiale ; z.r., zone rectale de la glande hypobranclùale. Après avoir brisé la coquille et dépouillé complètement le Murex de ses débris, on incise le manteau d'avant en arrière, tout le long de son bord gauche, en passant en dehors de la branchie et de l'organe de Spengel ou osphradie (o.). Puis on libère d'un coup de ciseau transversal le bord pos- térieur du repli palléal, ainsi transformé en un volet, que l'on peut alors rabattre vers la droite du Murex. La face inférieure du manteau est alors tournée vers le haut et se présente ainsi dans toute son étendue aux re- gards de l'observateur, qui peut facilement en étudier les détails, surtout s'il fixe l'organe après l'avoir étalé avec précaution, sur une mince plaque de liège, glissée par-dessous. On peut alors, d'un dernier coup de ciseau, le long de son bord droit, en dehors du conduit génital {c. g.), détacher complètement le manteau. ■ C'est ainsi que l'on doit procéder pour obtenir de bonnes fixations de la glande hypobranchiale. Les résultats que j'ai obtenus en fixant des ani- maux entiers, simplement extraits de la coquille, ne m'ont donné que d'assez médiocres résultats au point de vue cytologique, même avec des réactifs très pénétrants, comme les liquides de Bouin ou de Tellyesniczky. TRAVAUX ORIGINAUX 185 Cependant les coupes que Ton obtient ainsi sont intéressantes pour des. études d'ensemble, ainsi qu'on peut en juger par l'examen de la figure 1, qui représente une de ces préparations. En disséquant un Murex comme il vient d'être dit, et en opérant de façon rapide, on distingue dans la glande hypobranchiale les trois zones précitées sous forme de trois bandelettes allongées d'avant en arrière et placées côte à côte. Les deux zones marginales ont, sur le frais, même aspect laiteux, et, entre elles, la zone médiale apparaît couleur gris perle. Mais cette dernière, très rapidement, devient jaunâtre, puis verte, et finit, au bout de quelques minutes, par prendre une teinte bleu violacé, caractéristique de la pourpre de ce Mollusque (1). C'est avec des préparations analogues que Lacaze-Duthiers put déterminer le siège de la région purpuripare du revêtement épithélial du manteau. Il est à remarquer que sa description de la « bandelette à pourpre » répond exactement à ce que j'appelle la zone médiale de la glande hypobranchiale, et, en réalité, ainsi qu'on le verra plus loin, cette zone renferme seule des cellules purpuripares. Toutefois, comme la sub- stance colorante diffuse assez rapidement dans le mucus sécrété en abon- dance à la surface du manteau et même dans l'épaisseur des tissus avoi- sinants, qu'elle infiltre souvent très loin, on s'expose à des erreurs si on se fie exclusivement à la coloration que prennent les diverses régions du manteau, sur les dissections, pour délimiter la zone productrice de la pourpre. Les résultats sont plus précis quand, le manteau rapidement étalé, comme il vient d'être dit, on le fixe aussitôt dans une solution de bichlorure de mercure, au titre qu'emploient les histologistes, c'est-à- dire approximativement à la dose de 5 % dans l'eau de mer. Ce réactif, ainsi que l'a bien indiqué Letellier, a la propriété de former « avec des traces des matières qui produisent la pourpre, un corps bleu sus- ceptible de cristalliser en prismes maclés ». Dans ces conditions, la zone médiale, pourvu que l'on ait soin d'opérer avant la diffusion des sub- stances purpurigènes, prend seule la teinte bleue, tandis que les parties voisines des zones marginales conservent leur ton blanchâtre. Quand on soumet le manteau, disséqué et étalé comme ci-dessus, à l'action des réactifs histologiques couramment employés pour la fixation des tissus, tels que les liquides de Zenker ou de Flemming, il se produit au niveau des zones marginales un coagulum très dense et très opaque, tenant à ce que leurs cellules sont toujours abondamment pourvues de (1) On sait que la pourpre du Murex trunculus, dite pourpre améthyste, que Ton fabriquait surtout à Sidon, est plus bleue que celle de Murex brandaris qui fournissait la « pourpre rutilante » de Tyr. 186 BIlîLlOGnAI'illE ANATOMIQUE leur produit de sécrétion. Ce coagulum permet d'apprécier, d'une façon exacte, l'étendue et la forme de ces zones. Mais de tous les réactifs, un des plus caractéristiques est V acide picriqiie, que l'on emploiera de préférence sous forme de liquide de Bouin (formol picro-acétique). Ce mélange offre l'avantage de fournir des pièces intéressantes au point de vue de la mor- phologie externe et utilisables dans la suite pour l'étude cytologique de la glande hypobranchiale. En présence de l'acide picrique, les cellules glandulaires des zones rectale et branchiale prennent une belle teinte jaune, qui résiste ultérieurement aux lavages, soit dans l'eau, soit dans les alcools. Nous verrons plus loin que l'intensité de cette coloration tient à une affinité remarquable du produit de sécrétion de ces cellules pour l'acide picrique. Le fait était intéressant à signaler dès maintenant, car l'usage de ce réactif peut rendre des services pour l'étude de la morpho- logie externe de cet organe. Sur les préparations d'ensemble, et avec l'aide de ces quelques réactions très caractéristiques qui soulignent les différences d'aspect des diverses zones, on peut apprécier exactement leur étendue réciproque. On voit ainsi qu'à la partie antérieure du manteau, à une certaine distance (va- riable suivant les sujets) en arrière de l'orifice anal, la zone médiale s'élar- git progressivement en dehors, aux dépens de la zone rectale qui devient de plus en plus étroite et finit même par disparaître tout à fait, un peu en arrière de l'anus. A ce niveau, la section transversale de la glande hypo- branchiale ne présente plus que deux zones distinctes, à gauche la zone branchiale, à droite la zone médiale, qui, à ne considérer que les coupes menées en cette région, ne mériterait guère le nom que je lui donne ici. En dehors, la zone médiale arrive jusqu'à l'anus, où ses éléments se con- tinuent avec ceux de la partie terminale de l'épithélium intestinal. Ce rapport permet de comprendre avec quelle facilité les produits purpuripares élaborés par la zone médiale peuvent pénétrer dans le rec- tum, d'autant plus qu'il paraît assez vraisemblable d'admettre que les contractions violentes de l'animal, au moment où on brise la coquille et où on dissèque le manteau, peut-être même aussi le jeu des fibres de la musculature intestinale, déterminent une sorte d'aspiration des muco- sités riches en chromogènes répandues autour de l'orifice anal. Voilà pourquoi il arrive maintes fois qu'on trouve de nombreux cristaux de pourpre à la surface de l'épithélium de l'intestin terminal, sans qu'il soit nécessaire, pour expliquer leur présence en cet endroit, d'admettre, comme l'a fait Letellier, chez Purpura lapillus, que les cellules de la paroi rectale participent à l'élaboration des pigments. Une étude atten- tive de cette paroi m'a fait rejeter cette manière de voir pour le cas du Murex trunculus. Je me garderai de conclure de cette espèce à la Purpura et de mettre en doute, en invoquant seulement les analogies de structure TRAVAUX ORIGINAUX 187 qui doivent ( ?) exister entre les mêmes organes de deux représentants de genres si voisins^ le bien-fondé des assertions d'un observateur aussi consciencieux que Letellier. De nouvelles recherches sur la paroi rec- tale des Pourpres pourraient seules trancher la question. Car les cellules purpuripares ont des caractères très précis, qui permettent de les dis- tinguer aisément parmi les autres éléments épithéliaux de la surface du manteau ou des organes du voisinage. C'est ce qui résulte de l'étude cyto- logique que j'ai faite de la glande hypobranchiale du Murex trunciilus, ainsi qu'on va le voir dans les pages qui suivent. * * * Envisagée au point de vue de sa structure, la glande hypobranchiale apparaît comme une région considérablement épaissie de la lame épithé- liale qui revêt la face inféi'ieure du manteau. C'est là un caractère très général qui ressort de l'étude que F. Bernard a faite de cet organe dans un grand nombre d'espèces de Prosobranches, et que je ne puis que con- firmer en ce qui concerne Murex trunculus. Ainsi que cet auteur l'a bien indiqué, les cellules épithéliales, à ce ni- veau, sont disposées sur un seul rang, comme dans les parties minces du revêtement palléal. L'épaississement de la surface glandulaire, abstrac- tion faite de plissements qui n'existent pas partout, est donc le résultat d'un accroissement parfois considérable de la hauteur des cellules de l'organe hypobranchial. Chez Murex trunculus, ce caractère est toujours très marqué, quoique très variable suivant les sujets. La hauteur de ces cellules ne dépend pas tant de leur état physiologique que de certaines conditions purement mécaniques, tenant à l'état de contraction ou de relâchement de la musculature sous-jacente du manteau. Quand ses fibres sont fortement contractées, au moment de la fixation, les cellules de la glande hypobranchiale peuvent acquérir, dans le sens de la hauteur, des dimensions de 350 à 450 \l, suivant les régions. Lorsque, au contraire, les fibres musculaires du manteau sont relâchées, chez les animaux sou- mis à la narcose chloroformiquepar exemple, l'organe se laisse distendre beaucoup plus facilement quand on l'étalé pour le fixer, et les cellules de la glande hypobranchiale n'ont plus alors que 95 à 280 [x de haut. En gé- néral, pour un individu donné, leur hauteur maxima correspond à la zone médiale. Elle est un peu moindre dans les zones marginales et, le plus souvent, parmi celles-ci, la branchiale l'emporte sur la rectale. D'après les auteurs, qui se rallient en général à la description devenue classique de F. Bernard, on trouverait au niveau de la glande hypobran- chiale trois sortes de cellules : 1° Des cellules ciliées, jouant le rôle de cellules de soutien: 188 BIBLIOGRAPHIE ANATOMlQUE 2° Des cellules sensorielles, que Fon nomme quelquefois aussi cellules de F le mm in g ; 3" Des cellules mucipares. Je laisserai complètement de côté, dans cette note, les cellules senso- rielles, n'ayant à ce sujet entrepris aucune recherche au moyen des techniques spéciales à l'étude des éléments nerveux. En tout cas, l'examen de nombreuses coupes traitées par les méthodes histolo- giques courantes m'a laissé l'impression que ces cellules, dans la glande hypobranchiale du Murex, devaient être bien moins nombreuses que dans les espèces où Bernard les a étudiées, du moins si l'on s'en rap- porte à ses descriptions. Je ne m'occuperai pas spécialement non plus, pour le moment, des cellules ciliées, dont j'aurai peu de choses à dire au cours de cet exposé. Mais je m'attacherai surtout à la description des « cellules mucipares », que j'ai particulièrement étudiées. C'est ainsi que les auteurs désignent, en bloc, toutes les cellules du type « caliciforme « que l'on rencontre dans la glande hypobranchiale. Ils confondent, à tort, sous un même vo- cable, des éléments dont la valeur fonctionnelle est sans doute toute différente. Il importe de remarquer, tout d'abord, que l'on doit faire quelques réserves sur la qualification de muqueux attribuée au contenu de ces di- verses cellules. En général, dans quelques-imes seulement, une dizaine au plus, sur une coupe transversale totale de la glande hypobranchiale où les cellules caliciformes se comptent par milliers, le produit de sécré- tion présente les réactions habituelles du mucus (colorations par le mucicarmin et la thionine). En tout cas, l'aspect des éléments glandulaires ainsi que leurs réactions histologiques sont tout différents dans la zone médiale d'une part, dans les zones marginales de l'autre. Aussi, convient-il d'étudier séparément chacune de ces portions de la glande. * * * Quand on examine une coupe de la glande hypobranchiale de Murex trunculus au niveau des zones marginales (1), on aperçoit surtout des cellules glandulaires remplies de leur produit de sécrétion, entre lesquelles on distingue assez mal les cellules ciliées. Ces cellules ciliées, en effet, ont une forme très allongée. Leur portion (1) J'ai déjà dit plus haut que la zone rectale et la zone branchiale, absolu- ment identiques au point de vue de leur structure, pouvaient être confondues dans une même description. Tr.AVAUX OUIGINAUX 180 superficielle, sous-jacente à la bordure vibratile, est relativement large et, seule, apparaît avec netteté. Il n'en est pas de même de leur partie périphérique, qui, sous forme d'un pied long et grêle, se glisse entre les cellules glandulaires, et atteint la vitrée, sur laquelle reposent les élé- ments épithéliaux de la glande. C'est dans la partie large qu'on trouve le plus souvent le noyau. Il est ovoïde, volumineux, quelquefois coloré d'une façon intense, mais en général clair avec, seulement, quelques caryosomes très petits qui se teignent vivement par les réactifs de la chromatine. Tout autour du noyau, dans un cytoplasme dense et grossièrement granuleux, on dis- . tingue la fibrillation longitudinale due aux racines des cils vibratiles (c. V., fig. 4). Plus bas, dans la partie amincie du pied cellulaire, ces détails de struc- ture sont difficiles à observer, non pas tant à cause de l'exiguité de cette tige protoplasmique, que par suite de la présence, à ce niveau, de nom- breuses fibrilles qui la strient avec vigueur dans le sens longitudinal. Ce sont là des tono fibrilles, dont la présence et le développement justifient bien le nom de cellules de soutien donné à ces éléments. Ces tonofibrilles se colorent bien par l'éosine dans le mélange de Mann, mais elles ont sur- tout une affinité remarquable pour le violet cristal employé selon la tech- nique de Benda pour la coloration des mitochondries. Le noyau des cellules ciliées se rencontre aussi très souvent dans leur portion amincie, parfois très bas vers la vitrée (fig. 5); sa forme est alors beaucoup plus allongée : il rappelle presque le noyau « en bâtonnet » des cellules musculaires lisses. Les cellules à cils vibratiles sont parfois isolées, mais le plus souvent on les rencontre par petits groupes, entre les cellules glandulaires, for- mant ainsi, de loin en loin, de véritables piliers de soutènement au sein d'éléments dont la consistance est des plus délicates. Les cellules glandulaires se présentent sous deux aspects : 1» Les unes, assez espacées d'ailleurs, ne sont pas spéciales aux zones marginales, et nous les rencontrerons plus nombreuses dans la zone mé- diale. Ce sont des éléments faciles à reconnaître, à l'aspect de leur produit de sécrétion, accumulé sous forme de petites sphérules, très régulières et très acidophiles. Gomme leur analyse est plus facile dans la zone médiale, où elles ont été figurées dans les dessins qui accompagnent ce texte (voir fig. 4, c. 0.), elles seront décrites avec les autres éléments glandulaires de cette région; 2» Les autres, de beaucoup plus nombreuses, représentent à elles seules la presque totalité des cellules des zones marginales, dont elles sont l'élément fondamental et caractéristique. Elles diffèrent des précé- dentes par leur aspect et la nature de leur contenu. Gomme une de leurs li)0 BIBLlOGR.VPlllE ANATOMIQUE réactions histologiques les plus tranchées est leur affinité très grande pour l'acide picrique, je les désignerai sous le nom de cellules picriphiles. C'est là un terme tout provisoire et dont je reconnais, tout le premier, la valeur très relative. Je m'en servirai ici faute d'une désignation meilleure et plus commode, jusqu'à ce que je puisse lui substituer une appellation plus scientifique, basée, par exemple, sur la nature chimique du contenu de ces cellules ou sur leur signification physiologique. Les cellules picriphiles (c. p., c. p'., fig. 2) ont, en général, la forme do boyaux allongés. Une de leurs extrémités vient s'aplatir contre la mem- brane vitrée (f .), tandis que l'autre, largement ouverte, répond à la ligne des plateaux ciliés des cellules de soutien (c. v.). On voit souvent le contenu cellulaire s'échapper par cet orifice et se répandre dans le mucus qui bai- gne les cils vibratiles. t c.p. -N^ •Ir à/ m c.p ;l o 20 30p Fig. 2. — Quelques cellules de la glande hypobrauchiale au niveau de la rcffion de (ransilion entre fa zone rectale et la zone médiaje. Zenker, safranine, vert lumière. ce, cellule claire ; c.p., c.p'., cellules picriphiles; et»., cellule de soutien à cils vibratiles; /;., noyau des cellules picriphiles; (>., vitrée. Ces cellules ont une paroi excessivement mince. Aussi leurs limites, quand elles se touchent toutes entre elles, comme c'est le cas sur la ma- jeure partie des zones marginales, sont-elles peu distinctes, d'autant plus TRAVAUX ORIGINAUX 191 qu'elles renferment presque toujours de grosses houles de sécrétions, très compactes. Pour apprécier exactement la forme de ces cellules sur les coupes, il est avantageux de les étudier dans les régions où les zones marginales se raccordent avec la mediale. Ce sont des régions de transition où Ton trouve mélangées les cellules caractéristiques des di- verses zones. Comme, parmi celles de la médiale, il en est de nombreuses qui sont très claires (voir plus loin), on a souvent sous les yeux des dispo- sitions analogues à celles que j'ai représentées dans la figure 2. Parmi des cellules claires (ce.) représentant ici les cellules de la zone médiale, on trouve quelques cellules picriphiles isolées. L'une d'elles (c./?.)est distendue largement par son produit de sécrétion, accumulé sous forme de grosses boules, qui s'échappent par l'orifice apical. L'autre (c. p'.) est partielle- ment vidée de son « secret » et ne renferme de boules que dans sa partie basale. Dans cette partie inférieure du corps cellulaire, je veux dire dans celle qui avoisine la vitrée (en réalité, sur l'animal vivant, quand le manteau est dans sa position normale, cette extrémité de la cellule est tournée vers le haut, et les cils vers le bas), on aperçoit tantôt un {n. fig. 2) et quelquefois plusieurs noyaux. Ceux-ci ont des aspects très variables, comme on peut en juger par l'examen de la figure 3. On en voit d'arrordis (n.), ou légèrement anguleux {n'.), et colorés de façon intense et homogène par les réactifs de la chromatine (hématéine, alunée, safranine, rouge magenta, bleu polychrome, thionine, vert de méthyle, etc.). Dans le champ nucléaire, il est alors impossible de distinguer une structure quel- conque et d'apercevoir des nucléoles. Tout à côté, on trouve d'autres noyaux également colorés d'une façon homogène par les réactifs de la chromatine, mais beaucoup plus pâles, et laissant apercevoir alors un ou plusieurs plasmosomes {n"., n'".). Ces noyaux sont alors déformés, bosselés, et, comme s'ils étaient devenus plus flasques par la perte d'une partie de leur contenu, ils se laissent déprimer par les boules de sécrétion. Ce sont là des noyaux en caryolyse, qui finissent par disparaître peu à peu, en se dissolvant pour ainsi dire, dans le cytoplasme. On trouve des stades plus avancés où le noyau est à peine visible, jusque dans la partie moyenne des corps cellulaires. Je n'en ai pas encore vu dans la partie supérieure, vers l'orifice. A côté de ces formes nucléaires en dégénérescence (?) on en trouve d'au- tres de structure plus normale. Ce sont des noyaux clairs, arrondis ou ovales {n"".) remplis d'un suc incolore, dans lequel on distingue quelques masses chromatiques petites, irrégulières, et un plasmosome plus, gros, arrondi. Dans la partie toute basale des cellules picriphiles, les boules sont sou- vent moins denses et peuvent même faire défaut. On y trouve un proto- 19^ BlIiLIOGHAPHIE ANATOMIQUE plasme filamenteux qui remonte plus ou moins haut dans le corps cellu- laire. Parmi ces filaments, il en est de mieux individualisés (/., /'.), que l'on peut suivre entre les boules de sécrétion, jusqu'au voisinage des noyaux avec lesquels certains entrent en contact. Ils portent souvent de nom- breuses granulations, les unes très fines, régulières, arrondies, les autres plus volumineuses et aux contours anguleux. Par place, ces granules se serrent les uns contre les autres, se touchant tous, et donnent l'im- pression de filaments continus. Ailleurs, ils restent espacés les uns des autres, réunis seulement par les minces travées cytoplasmiques qui les portent. Ces granulations se colorent énergiquement par l'hématoxyline ferrique et la plupart des couleurs basiques d'aniline (safranine, rouge magenta, violet de gentiane, thionine, etc..) 0 10 20 u, Fig. 3. — Cellules picrijjhiles, dans leur partie basale. Fleniminrj, safranine, acide picrique. h.p-, boules iiicripliiles ;/./'.. Dlaments cytoplasmiques avec granulations basopiiiles ; n.,n'., n" ., «'"., «""., quelques aspects des noyaux des cellules picriphiles. Quelles relations existent entre ces formations si nettement basophiles et rappelant à certains égards l'ergastoplasme, tel que l'ont vu Bouin et Garnier, et les produits de sécrétion des cellules picriphiles? Faut-il les identifier, pour certaines d'entre elles tout au moins, avec les forma- tions mitochondriales que les méthodes de Benda, de Regaud, d'Ai.T- MANN permettent de déceler dans la même région du corps cellulaire? Je laisserai, pour le moment, ces questions de côté, car leur étude, à peine ébauchée, doit faire l'objet d'un travail ultérieur. L'élément le plus caractéristique des cellules picriphiles est représenté par leur produit de sécrétion. Il s'accumule dans les mailles du cytoplasme sous forme de boules plus ou moins volumineuses, irrégulièrement sphé- riques, plutôt ovoïdes, et parfois réniformes {h.p., fig. 3). Elles sont tou- Tn.WALX ORIGINAUX ' 193 jours serrées les unes contre les autres; mais, comme elles sont formées d'une substance assez consistante, elles ne se déforment pas par pression réciproque. Elles ne se laissent pas non plus écraser par le poids de la lamelle, quand on les étudie sur le frais, c'est-à-dire dans des conditions où on ne saurait invoquer le durcissement du fait des réactifs. Elles n'ont aucune tendance à se fusionner entre elles, et à confluer en des masses plus ou moins volumineuses, comme nous le verrons pour les produits de sécrétion de certaines cellules de la glande hypobranchiale. Ces boules sont aussi très réfringentes, et, en raison de leur densité dans le corps des cellules, elles donnent aux zones marginales un éclat très brillant, quand on examine la préparation sur un fond obscur, avec l'éclairage latéral. Ces boules ont en général une affinité très marquée pour les couleurs acides. L'éosine les teint énergiquement, après fixation 'au liquide de Zenker, dans les colorations de Mann (éosine + bleu de méthyle), de Prenant (éosine ou méthyl-éosine + hématoxyline au fer + vert lu- mière) et après l'hématéine alunée. Avec le triacide d'Erlich, elles pren- nent le rouge de la fuchsine. Ce sont elles qui retiennent l'acide picrique d'une façon si tenace qu'on pourrait les désigner sous le nom de boules picriphiles, en attendant une désignation meilleure. Cette propriété et l'abondance de ces boides dans les cellules des zones rectale et bran- chiale expliquent pourquoi la glande hypobranchiale se colore intensé- ment en jaune en ces régions quand on plonge l'organe dans un réactif picrique. Nous avons vu plus haut que l'on pouvait arriver ainsi à délimiter macroscopiquement les zones marginales à la surface du man- teau étalé. Quand on coupe ensuite ces pièces, on n'arrive pour ainsi dire pas à débarrasser les boules de leur acide picrique, et leurs colorants habituels les plus énergiques, tels que l'éosine, prennent alors très mal sur elles et les teignent d'une façon très légère. L'affinité de ces boules pour l'acide picrique n'est pas moindre quand cette substance est employée, non plus comme fixateur, mais comme élé- ment de différenciation ou colorant de fond, dans certaines colorations régressives. C'est ainsi qu'après fixation par les mélanges de Zenker ou de Flemrning, ces boules se teignent en jaune pur dans les doubles colorations à la safranine (ou au rouge magenta) et à l'acide picrique. Avec le picro- indigo-carmin, elles sont d'un vert très pâle, où il entre plus de jaune de l'acide picrique que de bleu du carmin d'indigo. Le mélange de van Gieson les colore en jaune. . Lorsque la glande hypobranchiale a été fixée par le Uquide de Flem- ming, ces boules prennent énergiquement l' hématoxyline ferrique, même si on les colore au préalable par l'éosine, comme dans la méthode de Pre- nant, et elles apparaissent alors en noir absolu dans les coupes (et non plus en rouge comme après fixation au Zenker, par exemple). 104- BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Les cellules picriphiles, eu égard aux caractères physiques et histochi- miques de leur contenu, peuvent être rapprocliées des cellules glandulaires à contenu granuleux et de forme définie de List (1). On sait que parmi les éléments glandulaires de l'épithélium du manteau de certains Lamelli- branches, cet autem' établit une distinction fondamentale entre les cellules granuleuses auxquelles je fais ici allusion {Driisen mit geformten, granulirten Inhall) et les cellules muqueuses {Mucindriisen) dont le con- tenu est plus ou moins homogène. Au point de vue des réactions colo- rantes, le produit des deux catégories de cellules est tout différent : dans les premières, granuleuses, il est acidophile; dans les glandes à mucus, il est plutôt basophile. Sans méconnaître l'intérêt de la distinction proposée par List, il ne semble pas qu'on puisse, parmi les éléments de la glande hypobranchiale du Murex, établir une pareille opposition entre les cellules glandulaires, granuleuses et acidophiles, d'une part, et les cellules muqueuses, plutôt basophiles, d'autre part. Dans certaines circonstances, il m'est arrivé de colorer, d'une façon très élective, par le mucicarmin, les boules picri- philes, alors que d'autres fois elles ne prennent pas du tout ce réactif, et que, en général, elles sont plutôt acidophiles. Je ne sais, pour le mo- ment, à quelle cause attribuer ces variations dans la teneur en mucine des boules picriphiles. Ces réserves étant faites, il importe de remarquer les analogies très grandes qui existent entre les cellules à boules picriphiles et les « cellules glandulaires à contenu granuleux ». D'autre part, je rappellerai que Rawitz (2) a insisté sur celles que présente le produit de ces cerules glandulaires à contenu granuleux du tégument des Mollusques avec celui des glandes à venin des Batraciens urodèles décrites par Leydig. Et il se fonde là-dessus pour considérer ces cellules à contenu granuleux comme des cellules venimeuses (Giftdriisen). On pourrait ainsi considérer les zones marginales, essentiellement constituées par des cellules picriphiles, comme des différenciations locales de la glande hypobranchiale en rapport avec l'accumulation à ce niveau de cellules granuleuses acidophiles, dont le contenu aurait subi certaines modifications dans sa forme et dans son aspect, en raison de sa constitu- tion chimique toute particulière. Cette différenciation des bords de la glande hypobranchiale, en deux bandelettes, qui ne sont pas purpuripares, est un fait intéressant à noter. (1) List (Th.), Die Mytiliden des Golfes von Neapel in Fauna und Flora des Golfes von Neapel. T. XXVII. Berlin, 1902, p. 139. (2) Rawitz, divers mémoires parus in Jena. Zeitschr. fur Naturw. Bd 20, 2% 24, 27 (cité d'après List). TRAVAUX ORIGINAUX 195 Il importe de rappeler ici que R. Dubois (1) a montré depuis longtemps que l'extrait de la glande à pourpre des Murex jouissait de propriétés toxiques très grandes. Mais s'agit-il, dans l'espèce, de la zone vraiment purpuripare, c'est-à-dire de la zone médiale, ou bien de l'ensemble de la glande hypobranchiale? On peut se le demander, la distinction n'ayant jamais été établie, à ma connaissance, entre les diverses parties de l'or- gane. Aussi, y aurait-il intérêt, semble-t-il, à reprendre ces expériences et à établir la part qui revient, dans la production de ces accidents toxi- ques, d'un côté à l'extrait de la glande à pourpre proprement dite (zone médiale de la glande hypobrancbiale) et de l'autre à celui des zones margi- nales, fourni par les cellules picriphiles surtout. L'expérimentation pour- rait ainsi apporter une preuve irrécusable que ce sont bien des cellules venimeuses, ainsi que paraît l'indiquer l'aspect de leur contenu dans les P/i*éparations liistologiques. La zone médiale, nous l'avons déjà vu, a une physionomie toute diffé- rente de celle des zones marginales. Cela tient à la nature toute différente de ses cellules glandulaires et, en grande partie, à ce que la plupart d'en- tre elles sont absolument claires et comme vidées de leurs produits de sécrétion. Ces cellules glandulaires claires ont la forme banale des éléments sécré- teurs de la glande hypobranchiale, c'est-à-dire celle de boyaux longs et étroits, atteignant la vitrée par un de leurs bouts, ouverts par l'autre entre les plateaux ciliés des cellules de soutien. Leur corps est creusé de vacuoles énormes, sauf dans la partie basale où l'on aperçoit le plus souvent une mince calotte protoplasmique avec un ou plusieurs noyaux {c. c., fig. 2). Ces grandes vacuoles sont circonscrites par de minces lamelles de cyto- plasme dont la coupe représente des travées très délicates, et, en général, assez colorables. A leur surface adhère souvent une mince couche d'une substance finement grenue. Leur ensemble dessine un reliculum dont les mailles, très larges dans le haut et dans la partie moyenne des cellules, deviennent de plus en plus serrées vers le bas. On arrive ainsi, insensi- blement, à la couche protoplasmique plus condensée de la base de la cellule. Ces larges mailles qui, au premier abord, semblent vides, sont en réalité distendues par un liquide que certains réactifs (les mélanges de Flemming ou de Zenker, par exemple) coagulent sous forme d'une gelée homogène. (1) Dubois (R.), Sur le venin de la glande à pourpre des Murex [C. R. Soc, Biol. Paris, 1903. T. LV, p. 81). 196 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE dans laquelle les procédés ordinaires de l'observation microscopique ne révèlent la présence d'aucun précipité appréciable. Quelques réactifs colo- rent cette substance, mais d'une façon très légère, en particulier l'héma- toxyline au fer et les couleurs basiques d'aniline (safranine, rouge ma- genta, violet de gentiane). Il s'agit vraisemblablement d'un liquide ren- fermant une très faible quantité de substances albuminoïdes, lesquelles proviennent peut-être de la dissolution de certains produits de sécrétion. En tout cas, celle-ci ne serait que très partielle, car ceux-ci s'échappent en grande partie par l'orifice des cellules tels qu'ils sont dans les mailles du cytoplasme, c'est-à-dire sous forme de grains ou de boules (c. a., et c. h., fig. 4). C'est du reste là le mode habituel d'excrétion des cellules calicif ormes typiques dont on doit rapprocher ces cellules toujours largement ouver- tes à la surface de l'épithélium, en ne donnant à ce terme qu'une valeur purement morphologique, quelle que soit la nature, muqueuse ou non, de leur contenu. On peut aussi admettre que la substance liquide qui dis- tend les mailles du cytoplasme après évacuation des boules exerce une action surtout mécanique dans l'excrétion cellulaire, servant simplement à entraîner ces boules et autres produits, qui à un moment donné encom- brent toutes les mailles du cytoplasme. A côté de cellules absolument claires, on en voit un grand nombre qui ont en partie conservé leurs produits de sécrétion, ou même (mais elles sont beaucoup plus rares) qui en renferment en abonda4ice. Gomme tous les intermédiaires existent entre les cellules absolument pleines et celles qui sont tout à fait vides, il est de toute évidence que l'on a affaire à des stades différents de l'évolution de ces éléments glandulaires. Il se peut d'ailleurs que, dans les conditions ordinaires et normales du fonctionnement de la glande hypobranchiale, la proportion des cellules totalement ou en majeure partie vidées de leur contenu, ne soit pas aussi grande que dans les préparations que j'ai eu l'occasion d'examiner. Dans la plupart de mes pièces, il s'agit, je l'ai déjà dit, de glandes fixées vi- vantes, pendant la période d'hypersécrétion intense qui se produit dès que l'on saisit l'animal, et qui s'exagère quand on le traumatise pour l'arracher de sa coquille et pour détacher le manteau. On pourrait peut- être éviter cette réaction sécrétoire défensive par l'emploi des narcotiques. Parmi les substances conseillées par les auteurs, j'ai déjà essayé dans ce but le chloroforme, le chloral, la cocaïne, l'hydroxylamine. Je ne sais encore, après quelques essais, si réellement ces produits sont efficaces pour enrayer cette hypersécrétion et auquel il faut donner la préférence. La question est d'autant plus complexe que ces substances exercent pro- bablement une action spéciale sur la glande. La figure 4 a été dessinée d'après une coupe d'un Murex qui avait été TRAVAUX ORIGINAUX 197 chloroformé avant la vivisection. Sans vouloir conclure ici d'une façon précise, il me semble cependant que, sur un animal non soumis à un narco- tique, il serait difficile de trouver, aussi rapprochées les unes des autres, autant de cellules sécrétrices encore aussi abondamment pourvues de leur produit de sécrétion que celles figurées ici. OÇ. fc' Fig, 4. — Cellules de la zone médiale, dont la partie supérieure, le quart environ, a été seulement dessiné ici. Pour montrer l'aspect du contenu dans les divers types cellulaires de cette zone. Zcn- ker, méthjléosine, liémaloxyline feri'ique. vert lumière. n.a'., amas chromatiques dans les cellules ciliées; b.f/., boules granuleuses (purpuripares); c.«., cel- lule à sphérules acidophiles ; c.(/., cellule à boules granuleuses en partie vidée; c./i., cellules à boules homogènes; c.v., cellule à cils vibratiles ; h., boules ou masses homogènes; s.e., sphérule élémentaire des boules granuleuses. Ainsi qu'on peut le voir sur ce dessin, il existe dans la zone médiale trois types de cellules glandulaires bien distincts. L'un qui ne lui est pas spécial et que nous avons déjà rencontré dans les zones marginales; ce sont les cellules à sphéniles acidophiles (c. a.) que je vais maintenant étudier. Les deux autres lui appartiennent en propre : je les décrirai en- suite. Ce sont les cellules à houles homogènes {c. h.) et les cellules à houles granuleuses ou cdlules purpuripares (c. g.). 1» Cellules à sphérules acidophiles. — Ces éléments paraissent plus nombreux dans la zone médiale que dans les marginales. C'est peut-être parce qu'on les voit mieux parmi les nombreuses cellules claires de la 198 niBLioGn.vpiiiE anatomique zone médiale, tandis qu'il faut les chercher avec soin entre les cellules picriphiles, toujours riches en grosses boules de sécrétion. Les cellules à sphérules acidophiles, que j'appellerai couramment cel- lules acidophiles, ont une forme un peu différente de celle des autres élé- ments sécréteurs de la glande hypobranchiale. Ce sont de petits calices, dont le corps, plus ou moins renflé selon la quantité de boules qu'il ren- ferme, est voisin de la surface épithéliale (c. a., fig. 4). Leur extrémité supé- rieure s'ouvre largement pour donner passage aux boules acidophiles. Ces boules sont petites, beaucoup plus petites que les boules des autres types cellulaires de la glande hypobranchiale. Elles sont remarquables par leur forme bien définie, et régulièrement sphérique. Elles sont très réfringentes et ont des réactions acidophiles franches. Quand l'organe a été fixé par le liquide de Zenker ou de Tellyesniczky, elles prennent avec énergie l'éosine dans la coloration à Fhématéine-éosine, dans le mélange de Mann ou avec la méthode de Prenant. Elles se teignent par le vert lumière, mais avec moins d'énergie, dans les doubles colorations où ce réactif est employé avec la safranine, ou toute autre couleur basique. Avec le triacide d'Ehrlich, elles fixent la fuchsine. A une faible distance de la surface épithéliale, la portion renflée où s'accumulent ces sphérules, s'amincit rapidem.ent, et se continue par un pied effilé jusqu'à la vitrée. On rencontre aussi des sphérules dans cette portion amincie et, pour ainsi dire, filiforme. Elles s'y disposent, plus ou moins espacées, sur une seule rangée, à la façon des grains d'un cha- pelet. On aperçoit la portion initiale de ce pied dans la figure 4. Plus bas, il sort du plan de la coupe et n'a pu être représenté ici. Mais il est facile de le suivre dans la série, où on le reconnaît sans peine, grâce à l'aspect et à la disposition si caractéristique des sphérules qu'il ren- ferme. Il arrive parfois qu'au voisinage de la vitrée, le corps cellulaire se renfle à nouveau. Ces cellules affectent alors la forme non plus d'un calice, mais plutôt celle d'un sablier, dont la portion rétrécie, intermédiaire aux deux renflements, est ici très allongée. C'est dans la partie renflée de la cellule qu'on rencontre le noyau, difficile à voir entre les boules, quand celles-ci sont fortement colorées. Comme les noyaux des autres cellules glandulaires, il offre de grandes va- riations dans son aspect et dans sa chromaticité. Les cellules acidophiles ne sont pas spéciales à l'organe hypobranchial. On retrouve ailleurs, dans le tégument du manteau, des éléments qui sont en tout point semblables, tant par les caractères physiques que par les propriétés tinctoriales de leur contenu. Ce sont des cellules répondant assez exactement au type décrit par List sur le bord du manteau des Mytilidés sous le i.om de « glandes à contenu granuleux et de forme dé- TRAVAUX ORIGINAUX 199 finie ». Les seules modifications qu'elles présentent au niveau de la glande iiypobranchiale sont, comme pour les cellules ciliées (qui sont elles aussi des éléments répandus sur toute la surface du manteau), d'ordre purement morphologique. Je fais allusion ici à l'étirement consi- dérable de leur partie profonde, en un pied très long et très effilé, afin de s'adapter aux dimensions colossales, dans le sens de la hauteur, des autres cellules glandulaires qui appartiennent en propre à la glande hy- pobranchiale et qui, seules, en représentent les éléments caractéristi- ques. 20 Cellules à boules homogènes. — Je désignerai sous ce nom certaines cellules spéciales à la zone médiale, qui, dans les dissociations d'une glande fraîche, apparaissent distendues par des boules plus ou moins grosses, parfois, par des amas volumineux et arrondis d'une substance incolore, très homogène, et très molle. Aussi, quand elles sont tassées les unes contre les autres, ces masses se déforment-elles par pression réci- proque. A un moment donné, elles finissent par se fusionner en de larges plaques, à l'intérieur même des cellules où elles sont enfermées. Sous l'influence des réactifs fixateurs, cette substance forme des coa- gula d'aspects très divers. En général, dans la partie basale des cellules ce sont de petites boules, assez régulièrement sphériques. Plus haut, là où le produit paraît être arrivé à un stade de maturité plus avancée et avoir acquis une fluidité plus grande, il se coagule sous forme de masses beaucoup plus irrégulières, à contours anguleux {c. h., fig. 4). On a sou- vent l'impression qu'il s'agit de masses plus ou moins volumineuses, compactes, et qui auraient été disloquées, peut-être même brisées au cours des manipulations. Au point de vue des réactions colorantes, ces masses homogènes sont moins nettement acidophiles et surtout moins éosinophiles que les sphé- rules acidophiles ou les boules picriphiles. Après l'action fixatrice du liquide de Zenker, on ne peut les colorer que très faiblement par l'éosine. C'est le vert lumière qui les teint dans la coloration de Prenant ou le bleu de méthyle dans celle de Mann, mais non pas l'éosine. Après la safranine ou le rouge magenta suivi de décoloration à l'acide picrique ou avec une couleur d'aniline acide, elles retiennent partiellement la couleur basique, et il faut pousser la différenciation très loin pour les en débarrasser, sans y parvenir tout à fait dans certains cas. Les masses se colorent aussi, mais avec peu d'énergie (en gris pâle) par l'hématoxy- line au fer. Les noyaux siègent dans la partie basse de ces cellules, à l'intérieur de la mince couche de protoplasma assez dense qui revêt le fond cellu- laire, du côté de la vitrée, et que l'on voit bien sur les cellules claires 200 BinLIOGRAPIllE ANATOMIQUE décrites ci- dessus. La forme, la structure, et la chromaticité de ces noyaux sont très variables, ce qui est vraisemblablement en rapport avec leur participation aux phénomènes de sécrétion si actifs dans ces cellules. Je signale ici le fait, sans y insister autrement, me proposant de revenir là- dessus dans une étude cytologique plus complète des éléments de la glande hypobranchiale. Étant donnés les propriétés tinctoriales de leur contenu, et surtout les caractères physiques de ces masses homogènes, molles, sans forme bien définie, il semble bien qu'il s'agisse ici de cellules d'un type un peu: diffé- rent de celles que nous connaissons déjà dans la glande hypobranchiale. Ce ne sont plus des cellules glandulaires dont le contenu est représenté par des boules ou des granulations d'une forme bien arrêtée. Par conséquent, en adoptant la distinction proposée par List (voir ci-dessus), on devrait les rapprocher plutôt des cellules qu'il qualifie de « muqueuses ». Je dois cependant ajouter que leur contenu n'offre pas les réactions caractéris- tiques du mucus, ni avec la thionine, ni avec le mucicarmin de Mayer. Il s'agit peut-être d'un mucus modifié au point de vue chimique, d'une sub- stance « mucoïde » pour me servir d'une expression qui traduise celle de HoYER (1) employée pour désigner le contenu de certaines cellules cali- ciformes qui paraissent être des cellules muqueuses typiques, mais qui ne donnent pas, avec la thionine, la coloration métachromatique habi- tuelle. 3° Cellules à boules granuleuses ou cellules purpuripares. — Au point de vue de leur constitution générale et de leur forme, ces cellules n'offrent rien de particulier, et ressemblent assez aux autres éléments glandulaires spéciaux à la glande hypobranchiale, en particulier aux cellules à boules homogènes, avec lesquelles elles sont intimement mé- langées dans la zone médiale. Mais elles diffèrent totalement de tous les autres éléments sécréteurs de l'organe par l'aspect de leur contenu, très caractéristique, et qui mérite d'être examiné avec d'autant plus de soin qu'il représente le matériel formatif des éléments de la pourpre. Ce produit de sécrétion apparaît au milieu des mailles du cytoplasme sous forme d'amas de dimensions très diverses et assez régulièrement arrondis. Ces amas résultent de l'agglomération d'un nombre plus ou moins grand de sphérules élémentaires {s. e., fig. 4) dont l'aspect est très particulier. On en trouve d'ailleurs quantité d'isolées, soit dans les coupes, soit dans les dissociations sur le frais. Mais le plus grand nombre s'agglo- mère en des boules plus ou moins volumineuses (6. g.), dont l'aspect gra- (1) HoYER (H.), Veher den Nachweis des Mucins in Geweben mittclst der Fdrbemethode (Arch. fur mikr. Anat. 1890. T. XXXVI, p. 310-374). TRAVAUX ORIGINAUX 20 1 nuleux s'explique aisément quand on connaît la structure des sphérules élémentaires. Chacune de ces sphérules représente une petite masse arrondie, avec un centre clair entouré d'une sorte de coque ou couche enveloppante, qui en diffère par sa consistance et sa manière d'être vis-à-vis des réactifs colorants. Le centre clair représente vraisemblablement un granule solide, ou tout au moins une petite masse douée d'une certaine consistance. S'il en était autrement, on verrait quelquefois, quand les sphérules élémen- taires s'agrègent en des masses complexes, plusieurs de ces particules confluer et former elles aussi des amas plus ou moins considérables, ce qui n'est pas. Mais le fait se produit pour la substance enveloppante qui, dans ces conditions, se fond en une masse homogène et forme une sorte de gangue dans laquelle sont agglutinés tous les granules clairs des sphé- rules élémentaires qui entrent dans la constitution de ces masses. Sur les pièces fixées par le liquide de Zenker, les colorants habituels (hématéine alunée, hématoxyline au fer, éosine, safranine, etc..) laissent ces granules incolores. Au contraire, la substance enveloppante, c'est- à-dire, la gangue ou ciment des grosses boules, prend l'hématéine qui la teint en violet. Elle se colore en vert dans la triple coloration de Prenant, et en bleu avec le mélange de Mann. Inversement, après l'emploi du liquide de Flemming comme fixateur, les granules, ayant subi une sorte de mordançage, se teignent en noir intense par l'hématoxyline ferrique, en rouge par la safranine ou le rouge magenta, tandis que la substance qui les agglutine demeure incolore. La liqueur de Flemming exerce en outre sur les plus grosses de ces boules une rétraction très marquée, portant sur la substance fondamen- tale, tandis que ces grains conservent leurs dimensions. Aussi apparaissent- ils en saillie à la surface des boules, qui perdent alors leur forme régulière arrondie, et ressemblent alors à de petites mûres. Cet aspect mûriforme des boules granuleuses est dû uniquement à la fixation, comme on peut s'en assurer en comparant les boules ainsi fixées avec ce que l'on peut observer sur un organe fraîchement dissocié dans l'eau de mer. Cet examen est d'ailleurs des plus faciles : les boules sont aisées à reconnaître à leur aspect granuleux qui a frappé tous les observateurs qui unt étudié l'organe de la pourpre dans des dissociations. Mais ces auteurs, n'ayant pu compléter ces observations par une étude suffisam- ment détaillée de préparations d'ensemble assez démonstratives au point de vue cytologique, n'ont pu localiser exactement le siège des cellules productrices de ces boules dans la glande, pas plus qu'ils n'ont su recon- naître les divers types de cellules glandulaires de la bandelette purpuri- 202 BiitLiOGnAriiiE anatomique pare. Ils se sont en général contenté de confirmer les données de Lacaze- DuTHiERS : ayant noté sur le frais des différences d'aspect dans le con- tenu des cellules de l'organe de la pourpre, il les avait attribuées à.des états de maturité variables ou à une élaboration plus ou moins parfaite d'un même produit cellulaire. Nous verrons plus loin ce qu'il faut en penser. Les sphérules élémentaires et les boules granuleuses ont été surtout bien vues par Raphaël Dubois et répondent sans aucun doute à ce qu'il appelle les vacuolides. Je n'ai pas cru cependant devoir conserver ce terme à cause du sens tout particulier qu'il lui attribue. On sait que l'éminent physiologiste lyonnais désigne ainsi des particules élémen- taires de la substance vivante ou bioprotéon. D'après ce que j'ai pu voir, ces sphérules représenteraient à mon avis non le bioprotéon lui- même, mais des produits de son activité, tout comme les boules de mucigène dans une cellule caliciforme banale représentent une substance élaborée par le protoplasme, et non le protoplasme lui-même. D'ailleurs, et le fait n'a pas échappé à R. Dubois, ce n'est qu'à un moment donné de leur évolution que ses sphérules se vacuolisent et méritent, au sens strict du mot, le nom de « vacuolides ». Il suffît pour s'en convaincre de suivre sous le microscope leurs transformations sur des fragments pré- levés sur une glande hypobranchiale et dissociés dans une goutte d'eau de mer. L'observation est d'autant plus intéressante qu'elle permet d'as- sister à l'apparition des pigments de la pourpre au sein, ou tout au moins à la surface de ces boules, ce qui justifie bien ce nom de cellules purpii- ripares donné aux éléments formateurs de ces boules granuleuses. Voici comment on procède pour faire ces observations. On excise un petit fragment de glande hypobranchiale dans la région médiale, sur un Murex qu'on vient d'extraire rapidement de sa coquille, et on dissocie d'une façon sommaire dans une goutte d'eau de mer. On recouvre aussitôt d'une lamelle et on borde la préparation à la paraffine pour empêcher sa dessiccation. On peut ainsi, pendant plusieurs heures, une journée entière, s'il le faut, laisser sa préparation sur le microscope pour suivre les modifications éprouvées par une boule déterminée. En répétant les observations, on voit alors que les boules granuleuses ont toujours une évolution identique étroitement liée à la formation des sub- stances colorées. Au début, ces boules sont jaunâtres , mais elles ne tardent pas, au bout de quatre ou cinq minutes après le début de l'expérience, à devenir vertes. Avec un grossissement suffisant, on reconnaît que cette coloration ap- partient d'une façon exclusive à la gangue qui unit les granules (couche enveloppante des sphérules élémentaires), tandis que ceux-ci restent incolores. TRAVAUX ORIGINAUX 203 C'est à ce moment que commencent à apparaître, dans les boules gra- nuleuses, de petites vacuoles, qui, en grossissant, prennent une teinte lilas, d'abord très pâle. Elles apparaissent donc comme des taches claires à l'intérieur des boules, et sur ces taches, on voit un certain nombre de granulations très fines et très brillantes, animées d'un mouvement brownien très net. Ces vacuoles augmentent sans cesse de volume, tandis que leur coloration violette s'accentue, et confluent les unes dans les autres. A un moment donné, elles se fusionnent en une énorme va- cuole occupant le centre de la boule. La substance verte, renfermant tou- jours les granules incolores, se trouve alors refoulée tout autour et l'en- toure à la façon d'une coque. Dans le vaste champ représenté par la va- cuole centrale s'agitent, toujours animés de mouvements browniens, les petits corpuscules brillants. Il faut alors surveiller attentivement une boule, si on veut assister à un phénomène qui survient brusquement et en modifie tout à fait l'aspect. En efîet, à un moment donné, la vacuole centrale diminue tout d'un coup de volume, en même temps les mouvements browniens des corpuscules s'arrêtent. Son contenu a pris la teinte violet intense de la pourpre. Quant à la coque de substance verte, elle perd peu à peu sa coloration et devient jaunâtre, en même temps que les granules inco- lores deviennent peu visibles dans cette masse plus compacte. Si on examine cette préparation quelques heures après, on constate que, dans les conditions de l'expérience tout au moins, les choses en res- tent là pour les boules granuleuses. Mais les pigments pourpres, qui ont fait leur première apparition dans ces boules, diffusent peu à peu dans le liquide ambiant et vont imprégner certains éléments de la préparation. Le fait est particulièrement net pour les brins de fil introduits par acci- dent et provenant des linges qui servent à nettoyer les lamelles. Il est à remarquer que les autres produits de sécrétion de la glande hypobran- chiale restent tout à fait incolores (sphérules acidophiles, boules picri- philes, boules homogènes). Cette vacuolisation remarquable des boules granuleuses se produit aussi dans les sphérules élémentaires; mais, à cause des dimensions de ces dernières, les phénomène^ sont d'une observation plus difficile. Elle paraît n'être d'ailleurs qu'un phénomène purement physique, je veux dire par là qu'elle se produit en dehors de tout phénomène lié à la vita- lité des éléments. R. Dubois l'aurait observée en abandonnant à lui- même un mélange des extraits organiques renfermant les substances purpuripares (purpurines et purpurase). Elle est vraisemblablement liée au dégagement d'un produit gazeux qui accompagne la transformation des chromogènes de la pourpre en pigment. Ce gaz, dont l'odeur fétide Q de tout temps attiré l'attention de ceux qui ont manié la pourpre, et B1BL.IUOU. A\AT., T. XXI 13 204 DICLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE dont Letellier a comparé l'odeur à celle de l'ail ou de Vassa fœtida, a pu être caractérisé chimiquement par mon collègue et ami Derrien (1) qui a montré que ce n'était autre chose qu'un mercaptan (probablement CH3SH). Puisque la pourpre apparaît dans les cellules à boules granuleuses il faut nécessairement, d'après la démonstration fournie par Raphaël Dubois, sur le mode de développement de ces pigments, qu'elles four- nissent à la fois les prochromogènes ou purpurines et la purpurase. Ces deux éléments sont-ils engendrés dans les boules granuleuses elles- mêmes? On peut se le demander, car, dans ces mêmes cellules, il existe d'autres granulations ayant des caractères tout différents de celles qui constituent les boules granuleuses. Elles sont sur les travées du cyto- plasme, c'est-à-dire sur les parois des alvéoles où sont incluses les boules granuleuses. Leurs affinités pour les substances colorantes sont toutes différentes de celles des boules granuleuses. L'éosine en particulier les teint vivement en rouge et ne colore pas les boules granuleuses. Il se pourrait aussi que ces granulations acidophiles ne soient qu'un stade de début des sphérules élémentaires des boules granuleuses. Mais je ne saurais l'affirmer, n'ayant pu suivre leur évolution. En tout cas, d'une façon directe ou ii directe, elles paraissent bien participer à la formation des pigments. Quand on trouve dans une même cellule (comme celle qui a été dessinée dans la figure 5) des régions, où les boules granu- leuses plus ou moins vacuolisées, ont déjà fourni des substances purpu- ripares, et d'autres régions où le pigment n'a pas encore fait son appa- rition, on est frappé d'une inégalité évidente dans la répartition des granulations acidophiles. Elles sont plus nombreuses et plus grosses là où la matière colorante n'existe pas encore (dans la partie supé- rieure, compacte, de la figure), plus rares et plus fines là où les cristaux de pourpre sont abondants {p. p., fig. 5) comme si elles subissaient une réduction notable au moment où les pigments se forment. On remarquera dans la figure ci-contre l'aspect des cristaux de pourpre qui apparais- sent comme de fines aiguilles ou des pointes de flèches très acérées, tantôt isolées, ailleurs diversement groupés, autour des boules granu- leuses. Quelques-uns paraissent situés à l'intérieur même de ces boules. Il n'est pas rare d'observer des cristaux de pourpre dans les préparations histologiques. Quand on opère rapidement au moment où on dispose les pièces pour la fixation, c'est-à-dire avant que les substances purpuri- (1) Derrien (E.), Communication à la Société chimique de France, Section de Montpelfier, in Bull. Soc. chimique, 1910, p. 374 et 1911, p. 110. Voir aussi : L'odeur de la pourpre, in Bull, mensuel de V Acad. des Sciences et Lettres de Montpellier, n» 4, avril 1911, p. 168-190. TRAVAUX ORIGINAUX 205 pares aient eu le temps de diffuser, on ne les trouve que dans les cellules à boules granuleuses. Ce qui prouve bien qu'elles représentent les seuls éléments purpuripares de la glande hypobranchiale. De tous les réactifs fixateurs, le sublimé est, à cet égard, un des plus sensibles. J'ai indiqué plus haut que, selon la remarque de Letellier, il avait la propriété de former avec des traces des substances colorantes de la pourpre, des cris- taux colorés absolument caractéristiques. Mais j'ai trouvé aussi de ces cristaux sur des pièces traitées par des liquides ne renfermant pas de sublimé, tels que les mélanges de Tellyesniczky (bichromate acétique) Fig. 5. — Partie inférieure d'une cellule purpuripare remplie de boules granuleuses et renfermant des cristaux de pourpre. Zenker, hémalun, éosine. b.ij., bou'e granuleuse ; c.v., partie inférieure eflilée d'une cellule vibralile ; g.g., granulations cosinophiles sur les travées du cytoplasme; n., noyau de la cellule purpuripare; p.p., cristaux de pourpre ; v., vitrée. ou celui de Benda utilisé pour la fixation des mitochondries (liquide chromo-acéto-osmique). Il est possible d'ailleurs que ces substances agissent tout autrement que le sublimé et n'interviennent que pour con- server au cours des manipulations histologiques des cristaux de pourpre formés par le processus normal de cristallisation de cette substance. * * * Si, après avoir analysé les caractères des cellules spéciales à la zone médiale {cellules à boules homogènes et cellules à boules granuleuses), nous les comparons à celles des zones marginales {cellules picriphiles), nous voyons qu'il y a des différences très marquées entre ces deux caté- gories d'éléments. 20C BIBLIOGRAPHIE AINATOMIQL'E Dans les zones rectale et branchiale, il s'agit de cellules toujours pleines de leur produit de sécrétion et celui-ci affecte la forme de boules de dimensions variables mais ayant chacune un aspect (ovoïde ou réni- forme) bien défini, une taille bien arrêtée, n'ayant aucune tendance à se fusionner en des masses plus ou moins volumineuses. J'ai déjà dit qu'on pouvait avec quelques réserves les ranger dans la catégorie des cellules granuleuses de List, à contenu acidophile et qu'on devait probablement les considérer comme des cellules venimeuses. Dans la zone médiale, au contraire, le cytoplasme, dans de nombreux éléments, est vidé des substances qu'il élabore. Celles-ci représentent un produit plus difïluent, susceptible de confluer en des amas relativement considérables, et sans aucune forme bien définie. Le plus souvent, en vertu de la tension superficielle, ils s'arrondissent : mais ils peuvent aussi rester absolument « informes ». Ces substances, sans avoir des affinités colorantes très accentuées, sont plutôt basophiles. Aussi doit- on les rapprocher du type dit « mucipare », tout en spécifiant que leur contenu a subi des modifications chimiques profondes et ne donne plus les réactions histologiques habituelles de la mucine. Cela est surtout vrai pour les cellules à boules homogènes. Mais on peut appliquer aussi ces remarques aux cellules à boules granuleuses, en ne tenant compte que de la gangue qui agglutine les grains incolores de ces boules. Quant à ces grains, ils ont, eux, une forme bien définie et sembleraient plutôt devoir faire ranger ces cellules dans la catégorie des « cellules granu- leuses à contenu de forme définie ». Ce mélange des deux types de sécrétion dans un même élément anatomique n'a rien qui doive nous surprendre. List, Rawitz et d'autres auteurs encore, n' ont-ils pas admis des formes de transition entre les types glandulaires extrêmes? Abstraction faite de ce cas un peu particuHer, on pourrait, semble-t-il, en schématisant, ramener tous les éléments glandulaires de l'organe hypo- branchial aux deux types fondamentaux distingués par List, chacun de ces types servant à caractériser une de ses régions. On est ainsi amené à considérer les zones marginales comme le produit d'une différenciation locale de la glande hypobranchiale, caractérisée par la prédominance des cellules du type granuleux : ce sont les cellules picriphiles, qui en représen- tent l'élément presque exclusif. Au contraire, la zone médiale, celle qui engendre la pourpre, résulterait d'une modification tout autre des élé- ments glandulaires, lesquels auraient évolué plutôt vers le type mucipare : ceux-ci prennent à ce niveau la place prépondérante sous forme de cel- lules à boules homogènes et de cellules à boules granuleuses ou cellules purpuripares. Les cellules purpuripares seraient donc, elles aussi, des cellules à mucus profondément modifiées qui élaboreraient, en outre d'une substance TRAVAUX ORIGINAUX 207 morphologiquement comparable au mucigène et qui forme la gangue des boules granuleuses, diverses granulations qui jouent sans doute un rôle important mais encore inconnu dans la formation des pigments de la pourpre. * 4: * Une autre question qui se pose est celle de savoir quelles sont les rela- tions qui existent entre les diverses formes cellulaires de la glande hypo- branchiale. Et notamment, parmi les cellules sécrétantes, avons-nous affaire à des espèces cellulaires différentes ou bien à des stades divers d'une même espèce cellulaire, susceptibles de se transformer les uns dans les autres ? Il parait d'abord vraisemblable que les cellules ciliées, ici comme dans d'autres épithéliums vario- cellulaires, se transforment, à un moment donné, en cellules glandulaires. J'ai pu maintes fois observer dans la partie supérieure du corps de ces cellules, au-dessus du noyau (a., a'., fig. 4), une substance colorable soit par le vert lumière, soit par l'iiéma- toxyline au fer, et qui s'y accumule sous forme de petits amas irréguliers, comme des sortes de boyaux plus ou moins pelotonnés. Ces formations rappellent celles que Prenant (1) a observées dans les cellules ciliées de l'épithélium œsophagien du Triton, et qui précèdent l'apparition du mucus dans ces éléments. Je dois ajouter que je n'ai pu encore suivre l'évolution de ces amas colorés et voir les phases par lesquelles passent ces cellules pour aboutir à l'un des types glandulaires décrits ci-dessus. La question de savoir si ces types de cellules, différents sui'tout par la nature de leur contenu, correspondent à des espèces distinctes, est ici particulièrement complexe, eu égard aux variétés d'aspect que l'on relève parmi les éléments de la glande hypobranchiale. Néanmoins, il semble bien qu'on puisse circonscrire le problème ou, tout au moins, ne l'envisager que pour certaines de ces cellules. Etant donnée la présence exclusive des unes dans les zones marginales (cel- lules picriphiles) et des autres dans la zone médiale (cellules à boules homogènes et cellules purpuripares), il parait bien évident que, même en admettant une communauté d'origine aux dépens de l'un quelconque des types cellulaires répandus dans toute l'étendue du manteau (cel- lule ciliée, cellule muqueuse ou cellule granuleuse à sphérules acido- philes), on doit les envisager comme des formes non réversibles les unes dans les autres, ou, si l'on veut, comme les termes ultimes de deux évolutions effectuées dans des directions différente^. (1) Prenant (A.), Notes cytologiques (Arch. d' Anat. micr. T. VII, p. 440). 208 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Dès lors^ on est amené à rechercher d'abord quelles sont les con- nexions des cellules picriphiles avec ces éléments constants du manteau. Proviennent-elles des cellules ciliées directement ou après avoir pré- senté le stade de cellules à petites sphérules acidophiles? Ou bien celui-ci apparaît-il après le stade picriphile? Ou encore, n'y aurait-il pas un certain « balancement », les cellules étant tour à tour ciliées, picri- philes, à sphérules acidophiles, pour recommencer le cycle dans le même ordre ou pas? Enfin, tout en reconnaissant que les mêmes problèmes existent pour les cellules glandulaires de la zone médiale, il s'agirait surtout de savoir si les deux formes spéciales à cette zone (cellules à boules homogènes et cellules à boules granuleuses) ne représentent pas deux stades de l'évo- lution d'un même élément, ou, plutôt, si le produit de l'une d'elles (et ce seraient vraisemblablement les boules homogènes) ne représente pas un K préstade « de la sécrétion de l'autre (boules purpuripares). En d'au- tres termes, suivant l'opinion émise tout gratuitement par Lacaze- DuTHiERS et dont la démonstration est encore à faire, ne s'agirait-il pas de produits dont l'élaboration est plus ou moins parfaite? Ce sont autant de questions auxquelles, pour le moment, je ne saurais répondre d'une façon certaine et que je m'efforcerai de solutionner dans des recherches ultérieures plus étendues, au cours desquelles je compte surtout m' aider des ressources précieuses de l'histochimie et de l'expérimentation. En résumé, de ces premières recherches sur la glande hypobranchiale du Murex irunculus, je pourrai dégager les conclusions suivantes : La glande hypobranchiale comprend trois zones distinctes, La zone médiale, seule, est purpuripare. Les zones marginales {branchiale et rec- tale) ont un aspect et une structure tout différents et une signification physiologique tout autre. Au point de vue histologique, la zone purpuripare est caractérisée par la présence d'éléments spéciaux : les cellules à boules granuleuses. Ces boules représentent le matériel formateur des substances purpuripares. Les zones marginales, rectale et branchiale, qui ont l'une et l'autre même structure, ont pour éléments caractéristiques de grandes cellules remplies de boules très réfringentes et ayant une affinité très marquée pour l'fxide picrique? d'où le nom de cellules picriphiles qu'on pourrait leur donner d'une façon provisoire. En raison de certaines analogies que présentent ces boul^ avec les produits de sécrétion des cellules veni- meuses, il y a lieu d'admettre, comme très vraisemblable, que les pro- duits toxiques élaborés"'^) ar la glande hypobranchiale et mis en lumière TRAVAUX ORIGINAUX 209 par les expériences de Raphaël Dubois, sont engendrés par ces cellules picriphiles. En outre des éléments glandulaires caractéristiques de chacune de ces zones, on trouve dans la glande hypobranchiale d'autres formes cellu- laires dont les unes {cellules à boules ou à masses homogènes) ne sont pro- bablement qu'un stade de l'évolution des précédentes et dont le plus grand nombre {cellules à sphérules acidophiles et cellules ciliées ou cellules de soutien) sont identiques à celles que l'on rencontre ailleurs, dans le revêtement épithélial de la face inférieure du manteau. Elles n'offrent d'autre particularité, au niveau de la glande hypobranchiale, que leur étirement considérable dans le sens de leur longueur, en un pied long et frêle, afin de s'adapter aux dimensions colossales, dans le même sens, des éléments glandulaires propres à la glande hypobranchiale. ASSOCIATION DES ANATOMISTES (9-13 avril 1911) L'Association des Anatomistes a tenu son congrès annuel du 9 au 13 avril dernier, cette fois à Paris, dans des locaux de la Faculté de méde- cine, sous la présidence de M. le professeur Y. Delage, la vice-présidence de MM. les professeurs Barrier, Manouvrier et Gaullery. Une cen- taine de membres prirent part aux séances et celles-ci furent toutes bien remplies, le nombre des communications et des démonstrations ayant été considérable, plus encore peut-être que d'habitude. Plusieurs visites d'établissements et de collections intéressantes, qui purent être organisées grâce à la bonne volonté et à la courtoisie de MM. Anthony, Joubin et Manouvrier, terminèrent agréablement cha- cune des journées. C'est ainsi que le lundi 10, les congi'essistes visitèrent la Galerie d'anatomie comparée au Muséum d'histoire naturelle; le mardi, l'Institut océanographique, et le mercredi, les collections anatomiques du Laboratoire d'anthropologie. Enfin, le banquet traditionnel, très réussi à tous égards, réunit, le mardi, 80 convives à l'hôtel Lutetia. Sans insister davantage, nous nous bornerons à donner la liste des com- munications et démonstrations. Communications Lundi 10 avril : 1. Van der Stricht. — • Sur le mécanisme de la fixation de l'œuf de Chauve-Souris (F. noctula) dans l'utérus (avec démonstration), 2. Toison. — Anomalie squelettique par réduction des phalanges de la main. 3." DusTiN. — Les grefl'es thymiques (avec démonstration). 4. Geerts. — Dégénérescence précoce des cylindraxes. Application à l'étude des centres nerveux (avec démonstration). 5. Spehl et PoLUS (présentée par M. Dustin). — • Les premières ébauches génitales chez l'Axolotl (avec démonstration). 6. TuR (Jan). — Sur le développement des œufs de Scyllium canicula exposés à l'action du radium (avec démonstration). 7. GiLis. — Sur le fascia cribriformis. 8. Barbieri. — a) La circulation nerveuse neuroplasmatique; ASSOCIATION DES ANATOMISTES 211 b) La sensibilité et la motilité; c) Les racines antérieures et postérieures spinales ont la même origine, la même structure et la même fonction (avec démonstrations et expé- riences). 9. CoLLiN. — La contraction nucléaire dans la cellule nerveuse soma- tochrome chez quelques Mammifères (avec démonstration). 10. Regaud. - — Quelques données nouvelles sur la structure et le fonc- tionnement de l'épithélium séminal des Mammifères, d'après les effets analytiques produits sur cet épithélium par les rayons de Rôntgen (avec démonstration). 11. Regaud et Tournade. — Fonction phagocytaire de l'épithélium épididymaire exercée sur les spermatozoïdes inclus dans l'épidi- dyme par oblitération des voies spermatiques en aval (avec dé- monstration). 12. Regaud et Tournade. — Modifications fonctionnelles des sperma- tozoïdes pendant leur traversée épididymaire. Mardi 11 avril : 13. Regaud et Lacassagne. — Effets des rayons de Rôntgen sur l'ovaire de la Lapine (avec démonstration). 14. Lœwenthal (et Carrasco). — Des stomates et cellules intercalaires du revêtement endothélial du mésentère (avec démonstration). 15. LoYEZ (M^i^). — Sur la structure de l'oocyte de la Femme à la période d'accroissement (avec démonstration). 16. JuLiN. — Origine et développement des organes lumineux chez les Pyrosomes (avec démonstration). 17. Gaullery. — Sur le cycle annuel des glandes génitales d'un Oursin {Echinocardium cordaium) (avec démonstration). 18. Renaut. — Note sur le processus de calcification du cartilage et des lamelles osseuses primaires. — Evolution des houles de calcifi- cation (avec démonstration). 19. Retterer et Lelièvre. — • Sur la structure du tendon (avec démons- tration). 20. Dieulafé et Bellocq. — Sur l'anatomie chirurgicale de l'oreille (avec démonstration). 21. ViLLEMiN. — Sur la présence normale d'un rétrécissement et d'une valvule au voisinage de l'angle duodéno-jéjunal (avec démons- tration). 22. Fauré-Frémiet. — Observations sur la spermatogénèse chez 1'^*- caris megalocephala (avec démonstration). 212 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 23. Eternod. — La dentition humaine est constituée exclusivement par des dents bicuspidées modifiées (avec démonstration). Mercredi 12 avril : 24. BuJARD. — Reconstruction plastique du système nerveux central et ganglionnaire d'un embryon de mouton de 6™™ 8 (avec démons- tration). 25. Guieysse-Pellissier. — Nouvelles recherches sur la caryoanabiose (avec démonstration). 26. Bui.LiARD. — Sur le développement de l'appareil pilo-sébacé chez le fœtus humain (avec démonstration). 27. Ancel (et Bouin). — Sur l'existence et l'évolution d'une glande myo- métriale endocrine chez la Lapine gestante (avec démonstration). 28. Des Cilleuls. — Sur la signification physiologique de l'amitose (avec démonstration). 29. Mawas. — Sur la structure du corps thyroïde (avec démonstra- tion). 30. MoucHET. — Les lymphatiques de l'articulation de l'épaule. 31. MoucHET (et Escande). — Les artères du cervelet étudiées par la radiographie. 32. ScHiL. — Sur l'évolution de la glande mammaire chez la Lapine; en particulier, au cours de la gestation (avec démonstration). 33. DuBREUiL. — Le chondriome dans les cellules des tissus de soutien chez les Mammifères (avec démonstration). 34. Lucien. — Le poids, les dimensions et la morphologie générale de l'hypophyse chez l'Homme (avec démonstration). 35. Ghampy. — Sur les leucocytes de l'intestin chez les Batraciens (avec démonstration). 36. Aimé. — Stries intercalaires et bandes de contraction dans les mus- cles de Testiido graeca (avec démonstration). Un certain nombre de communications qui figuraient au programme n'ont pu être présentées, faute de temps ou par suite de l'absence de l'auteur. Elles seront néanmoins, selon l'usage, publiées dans les comptes rendus. Démonstrations spéciales Outre les démonstrations qui accompagnaient la plupart des commu- nications, il y eut des démonstrations spéciales dont voici la liste : L Branca. — Démonstrations diverses (cellules des corps jau- nes, etc.). IL JoLLY. — Démonstration sur les sinus veineux de la rate. ASSOCIATION DES ANATOMISTES 213 ÎII. Debeyre. — Morphologie du lobule hépatique : la circulation porte. IV. Regaud et NoGiER. — Démonstration de testicules de Chat, de Chien et de Bélier stérilisés totalement et définitivement, sans lésion de la peau, par les rayons de Rôntgen. V. Prenant, — Démonstrations diverses relatives aux mitochon- dries. VI. Bellocq. — Radiographies des calices et des vaisseaux du rein. VIL Aimé. — Rapports du thymus et des glandules thymiques de la tortue grecque. VIII. MoucHET. — 1. Pièces relatives aux lymphatiques articu- laires ; 2. Epreuves radiographiques concernant les ar- tères du cervelet et les artères coronaires du cœur. IX. AuGiER. — Présentation de moulages (topographie viscérale). X. Debeyre. — Démonstration d'un embryon humain de dix jours environ : reconstruction plastique. XI. Lucien. — La réaction cyanophile de l'hypophyse. XIL Ghampy. — Démonstration des résultats d'une nouvelle mé- thode d'imprégnation à l'osmium. XIII. Hoven. — Préparations relatives au rôle des chondriosomes dans la sécrétion : l** de la glande mammaire; 2^ de la glande sous-maxillaire; 3° des glandes de l'estomac. XIV. Leplat. — Sur quelques points de l'histologie et de l'histo- genèse de la membrane vasculaire de l'œil chez les Oiseaux. XV. Grynfeltt. — La glande à pourpre du Murex trunculiis. XVI. Ancel et BouiN. — Le chromosome accessoire chez les Myria- podes. XVII. Irague (Mlle). — Les artères du cuir chevelu. XVIII. Saint-Martin. — La région glosso-thyro-épiglottique. XIX. Nageotte. — Grand microtome pour confection de coupes de cerveau. Technique spéciale de celle-ci. * * * Au cours de la séance d'affaires qui eut lieu le mercredi matin, et dont les détails seront publiés dans les comptes rendus, l'Assemblée décida que le prochain congrès (1912) se tiendrait à Rennes, du 31 mars au 4 avril, sous la présidence de M. le professeur Perrin de la Touche, la vice- présidence de MM. les professeurs Lhuissier, Lautier et Guitel. Le Secrétaire perpétuel, A. Nicolas. NOTICES BIBLlOGRAPHrOUES Rudolf Krause, Kursiis der normalen Histologie {ein Leitfaden fiir . den praktischen Unterricht in der Histologie und mikroskopischen Ana- tomie). 441 p. avec 30 fig. dans le texte et 208 fig. en couleurs hors . texte. 1911. Urban u. Schwarzenberg, Berlin- Wien. Le Kiirsus der normalen Histologie, que vient de publier le professeur Rudolf Kr.vuse, est un vade-mecum pour qui veut étudier pratiquement Thistologie. De parti pris, il ne cherche pas à donner des idées, quitte à les justifier plus tard; il ne cherche pas, comme Ranvier dans sa technique, à mon- trer que telle méthode donne tel résultat, que ce résultat porte à plu- sieurs interprétations, entre lesquelles il faut choisir, et qu'il faut user de tel ou tel procédé nouveau pour choisir à bon escient. Si le livre de Krause a moins d'envolée, il n'en sera que lu davan- tage; il s'adresse à un public plus nombreux. L'ouvrage comprend deux parties : la première est un véritable Précis de technique histologique, d'une centaine de pages. Dans la seconde sont étudiés la cellule, les tissus, les organes. Le plan de l'auteur est des plus logiques. Il choisit avec grand soin une série d'ob- jets d'études; il indique brièvement les moyens de les préparer. Il préco- nise des méthodes simples et de rendement maximum, et donne une série de figures en couleurs qui sont des reproductions exactes des prépara- tions de l'auteur. Ces figures constituent de véritables modèles que l'étu- diant peut réaliser. Puis, sans lourde bibliographie, sans discussions oiseuses, sans détails de haute cytologie, l'auteur esquisse à grands traits la structure de l'organe considéré; presque toutes les particularités qu'il indique sont visibles sur ses figures et peuvent être aisément retrouvées sur les prépa- rations faites d'après les méthodes indiquées par le professeur R. Krause. Un tel ouvrage est appelé à rendre de grands services à qui veut ap- NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 215 prendre l'histologie, autrement qu'un manuel en main. L'auteur, en effet, ne s'est pas borné à publier un compendium de sèches formules où l'étu- diant puise au petit bonheur, et qu'il abandonne, rebuté, après une série d'essais malheureux. Son livre est un guide judicieux dont il faut s'as- treindre à suivre la discipline avant de songer à voler de ses propres ailes. A. Branca. Prenaîs't, Bouin et Maillard, Traité d'Histologie. Tome II. Histologie et Anatomie microscopique, par A. Prenant et P. Bouin (ouvrage complet). 1 vol. gr. in-8, de xi-1.200 p., avec 572 fig. dans le texte, dont 31 en plusieurs couleurs. 1911. Paris, Masson et G*^. 50 fr. L'apparition du deuxième volume du Traité d' Histologie de Prenant, Bouin et Maillard, longtemps retardée par des circonstances tout à fait indépendantes de la volonté des auteurs, doit être accueillie avec joie car elle enrichit la littérature anatomique d'une œuvre de premier ordre et met entre les mains de nos élèves un livre qui, par ses qualités didac- tiques et scientifiques, contribuera à leur inspirer davantage le goût d'une science malheureusement encore trop négligée dans nos Facultés, Ce volume est consacré à l'histologie et à l' anatomie microscopique des organes. Il comprend en outre un résumé embryologique (formation de l'embryon; organes de l'embryon; constitution de la forme extérieure de l'embryon et annexes embryonnaires; phénomènes généraux du développement) qui constitue le livre I. Chacun des chapitres suivants, qui traitent des différents organes, est précédé à son tour d'un résumé des connaissances d'organogénèse et d'histogenèse indispensables à la compréhension de l'état histologique adulte. Celui-ci, une fois établi, et illustré par d'excellentes figures, pour la plupart originales, les au- teurs ont pensé, à juste titre, qu'ils ne devaient pas se borner à cette étude de pure morphologie. « L'histologie, déclarent-ils, ne doit pas de- meurer statique et se satisfaire dans la contemplation de formes cellu- laires inertes et cadavériques. » Aussi les modifications structurales que le fonctionnement naturel et même l'expérimentation déterminent dans l'état des cellules et des organes, sont-elles exposées dans leurs détails. C'est pour une raison didactique du même ordre que, voulant montrer la liaison des états pathologiques aux états histologiques normaux, les auteurs ont ajouté des indications sur les lésions les plus caractéristiques des principaux organes. Il serait sans intérêt d'énumérer les titres des chapitres. Disons seule- 216 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ment que les auteurs ont groupé les organes d'une façon souvent très différente de celle qu'avaient adoptée les précédents Traités classiques. Sacrifiant des rapprochements qui ne sont qu'anatomiques ou physio- logiques, ils ont cru devoir établir des catégories d'organes d'après les analogies histologiques et la communauté d'origine. C'est ainsi, par exem- ple, que les organes érectiles sont traités avec les vaisseaux, que l'oreille externe est décrite avec le tégument, l'oreille moyenne avec le tube digestif, etc. Cette manière de faire plus logique, plus rigoureusement scientifique aussi, ne saurait qu'être approuvée. Nous exprimerons seulement un regret relatif à l'absence totale d'in- dications bibliographiques. Sans doute, comme le reconnaissent les au- teurs dans la préface, un index complet eut allongé démesurément le volume, de dimensions déjà respectables, mais quelques pages auraient suffi pour indiquer au moins les travaux les plus importants. Au cours des descriptions, on trouve cités un grand nombre d'auteurs. A quoi bon ces noms si le lecteur ne peut, sans une recherche difficile, remonter à la source même? Cette lacune, qui n'est en somme que le fait d'une exi- gence de librairie, pourra être facilement comblée, nous l'espérons du moins, dans une prochaine édition. A. Nicolas. INSTITUT INTERNATIONAL D'EMBRYOLOGIE Le 4 juin dernier eut lieu, dans le laboratoire de Zoologie de l'Université d'Utrecht, sur l'initiative et l'invitation du professeur Hubrecht, une réunion à laquelle prirent part un certain nombre d'embryologistes venus de différents pays : d'Allemagne (Keibel, Peter), d'Angleterre (Hill), d'Autriche (Grosser), de Belgique (Brachet), de France (Hen- neguy, Nicolas), de Hollande enfin (Boeke, Hubrecht, Van Wijhe). M. Hubrecht lut plusieurs lettres parmi lesquelles quelques-unes assu- raient la coopération de collègues des Etats-Unis et de Suisse. A la suite de cette réunion, un Institut international d'Embryologie a été fondé, dont le but est, en premier lieu, la formation d'une collection complète de coupes en séries d'embryons des espèces de Mammifères actuellement en danger imminent de disparition. En second lieu, l'Institut se propose, par l'organisation méthodique du travail et la centralisation du matériel d'étude, de développer une coopération efficace facilitant la mise en œuvre et l'utilisation des maté- riaux embryologiques dont l'acquisition présente trop souvent des diffi- cultés presque insurmontables. Enfin, l'Institut s'efforcera de contribuer et d'aboutir à l'unification de la nomenclature embryologique. L'Institut constituera une société fermée et comprendra quarante membres effectifs, en outre des membres honoraires et des membres correspondants en nombre illimité. Il cherchera à éveiller dans les divers pays l'intérêt pour le but qu'il poursuit, tant des Pouvoirs publics que des Sociétés scientifiques et des particuliers, et de provoquer ainsi des subventions et des dons. Le professeur Bonnet (Bonn) a été élu président de l'Institut inter- national d'embryologie. La Bibliographie anatomiqiie a tenu à annoncer la création d'une œuvre qui est susceptible de rendre les plus grands services aux embryu- 218 UIULIOGHAPIIIE ANATOMIQUE logistes de tous les pays et de donner ainsi aux recherches embryo- logiques une impulsion puissante. Due à l'initiative des professeurs HuBRECHT, Keibel et Bonnet, elle ne peut manquer de rencontrer l'assentiment unanime et, sous la direction de savants aussi autorisés, de remplir heureusement son progi'amme. La Bibliographie anatomique tiendra ses lecteurs au courant de tout ce qui concerne l'Institut international d'Embryologie. A. N. Le Directeur-GérarU , D' A. Nicolas Naucy. inipr. Borger-Levraalt Tome XXI 5* fascicule 1911 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE REVUE DES TRAVAUX EN LANGUE FRANÇAISE ANATOMIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE — ANTHROPOLOGIE BIBLIOGRAPHIE (0 1 — OUVRAGES ET ARTICLES DIDACTIQUES (Biographies — Revues) 403 — CauUery (M.). — Le transformisme et l'expérience. Biologica, 19H, t. I, p. 113. 404 — Gley (E.). — Le néovitalisme et la physiologie générale. Revue scienti- fique, 1911, t. XLIX, p. 257. 405 — Grynfeltt (E.). — Sabalier (A.) Bibliographie anatomique, 1911. t. XXL p. 144. 406 — Herlitzka. t — Mosso [(A.). Archives itaUennes de Biologie, 1911, t. LIV, fasc. 2, p. 1. 407 — Leduc (S.). — L'évolution et les générations spontanées. Biologica, 1911, t. I, p. 37. 408 — Soulié. — Précis d'anatomie topographique. Paris, 1911. 409 — Van Tiegheni (Ph.). — L'œuvre scientifique de Cl. Bernard, 1911. Revue scientifique, t. I, p. 515. 410 — Vialleton. — Eléments de morphologie des Vertébrés. Anatomie et embryologie comparées. Paléontologie et classification. 1 vol. in-8, 790 p., avec 304 figures, dont 28 en couleurs, et 21 tableaux dans le texte. Paris, 1911, O. Doin et fils. iS fr. U — MÉTHODES TECHNIQUES 411 — Hudelo, Léyy (Fernand) et Tulasne. — Conservation des graisses natu- relles. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 616. 412 — Langeron (3Iaurice). — Emploi du chloralphénol de Amann pour le montage des Arthropodes. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 457. Lévy (F.). — Voir Hudelo, 411. (1) Par M. Branca. BIBLIOGK. AMAT., T. ZXI 220 nim.ioGnAPiiiE anatumkOue 413 — Masson (F.). — Le safran en technique histologique. Comples rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 573. Tulasne. — Voir Hudelo, 411. III — GLANDES GÉNITALES — ÉLÉMENTS SEXUELS SPERMATOGÉNÈSE — OVOGÉNÈSE — SEXUALITÉ 41-4 — Bataillon (E.). — Les deux facteurs de la parthénogenèse traumatique chez les Amphibiens. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 562. 415 — Id. — Les deux facteurs de la parthénogenèse traumatique chez les Amphibiens. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, t. CLII, p. 920. 416 — Id. — La parthénogenèse expérimentale chez Bufo vulgaris. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, t. CLII, p. 1120. 417 — Id. — L'embryogenèse provoquée chez l'œuf vierge d'Amphibiens par inoculation de sang ou de sperme de Mammifère. Parthénogenèse traumatique et imprégnation sans amphimixie. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, t. CLII, p. 1271. 418 — Bonnet (J.). — Sur les fusions nucléaires sans caractères sexuels. Comptes rendus de V Académie des sciences, t. CLII, p. 969. 419 — Chirié ( J. L.). — Le corps jaune. L'Obstétrique, 1911, t. IV, p. 325. 420 — Dangeard (C. A.). — Sur la conjugaison des infusoires ciliés. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, t. CLII, p. 1032. 421 — Dehorne (A.). — La non-copulation du noyau échangé et du noyau stationnaire dans la conjugaison de Paremecium caudatum. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911, t, CLII, p. 922. 422 — Id. — Sur le nombre de chromosomes dans les larves parthénogéné- tiques des Grenouilles. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLH, p. 1123. 423 — Guyenot. — Les nouveaux problèmes de l'hérédité : les lois de Mendel. Biologica, 1911, n° 6, p. 185. 424 — Lalaix (M.). — Contribution à l'étude de la fécondation des Mammi- fères. Thèse. Paris, 1911, 1 pi. 425 — Id. — Fécondation par trauniatisme. Biologica, t. I, 1911, p. 161. 426 — Id. — Sexualité cachée des cliampignons inférieurs. Biologica, 1911, t. I, p. 139. 427 — Péchoutre. — Hybrides de greffe. Bévue générale des sciences, 1911, L XXII, p. 445. 428 — Romieu (Mare). — Sur la valeur de la réduction plasmatique dans la spermatogénèse. Comptes rendus de la Société de Biologie. Pari^ 1911^ t. LXX, p. 412. IV — CELLULES ET TISSUS 429 — Agata (G. d'). — Siu" les modifications de l'appareil réticulaire dans répithéliuin gastrique. Archives italiennes de Biologie, 1911, t. LIV, p. 425. BIBLIOGRAPHIE 221 430 — Alezais et Senez. — De la transformation conjonctive des fibres lisses. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 720. 431 — Branca (A.). — Sur la structure de l'ivoire. Cotnptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 936. Burrows. — Voir Carrel, 432. 432 — Carrel (A.) et Burrows (M.). — La culture des tissus in vitro. Presse médicale. Paris, 1911, p. 209. 433 — Dubreuil (G.). — Le chondriome des cellules cartilagineuses chez les Mammifères et chez l'Homme. Comptes rendus de la Société de Bio- logie. Paris, 1911, t. LXX, p. 791. 434 — Elmassian. — Granulations intranucléaires dans le carcinome inocu- lable de la Souris. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 575. 435 — Guieysse-Pelissier. — Caryoanabiose et greffe nucléaire. Archives d' Anatomie microscopique, 1911, t. XllI, p. 1. 436 — Guieysse-Pelissier (A.). — Phagocytose et caryoanabiose des sperma- tozoïdes dans les cellules épithéliales modifiées du canal déférent. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 527. Lelièvre (A.). — Voir Réitérer, n°^ 439 à*441. 437 — Nicolau (S.). — Recherches histologiques sur la graisse cutanée chez l'Homme. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 884. 438 — Perroncito. — Contribution à l'étude de la biologie cellulaire. Mito- chondries, chromidies et appareil réticulaire interne des cellules spermatiques. Archives italiennes de Biologie, 1911, t. LIV, p. 307. 439 — Réitérer et Lelièvre (Aug.). — Du mode d'union de la fibre musculaire et de la fibre tendineuse. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 474. 440 — Id. — Technique du tissu tendineux. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 503. 441 — Id. — Remarques techniques et structurales sur le tendon. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 594. 442 — Id. — Nouvelle méthode pour l'étude du tissu osseux. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 630. 443 — Romieu (André). — Sur les mouvements intracytoplasmiques des mitochondries. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 414. Senez. — Voir Alezais, n° 430. V — EMBRYOGÉNIE — ORGANOGÉNIE — HISTOGÉNIE RÉGÉNÉRATION (Enveloppes fœtales) 444 — Zaretzky (S.). — Le glycogène dans le placenta discoïde. L'Obstétrique. 1911, t. IV, p. 378. VI — TÉRATOLOGIE Berger. — Voir Lardennois, n° 451. 445 — Bruci (E.). — Rein à bassinet double et à uretère incomplètement 2:J2 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE dédoublé. Annales des tnaladies des organes génito-urinaires. 191 1, t. XXIX, p. 961. Crémieu. — Voir Lesieur, n" 456. 446 — Dervaux. — Sur l'inversion vésicale. Annales des maladies des organes génito-urinaires, 1911, t. XXIX, p. 673. 447 — Farabeuf (L. H.) et Lepage (G.)» — Monstre xiphodyme. Annales de Gynécologie et d'Obstétrique. 1911, t. XXXVIII, p. 156. Froment. — Voir Lesieur, n** 456. 448 — Gérard (M.). — Un cas rare d'anomalie du rein. Annales des maladies des organes génito-urinaires. 1911, t. XXIX, p. 685. 449 — Henneguy (L. F.). — Œuf complet de poule inclus dans un autre œuf complet. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 779. 450 — Isaya (L). — Rein surnuméraire constaté pendant la vie. Annales des maladies des organes génito-urinaires. 1911, t. XXIX, p. 225. Lamy. — Voir Lardennois, n^ 451. 451 — Lardennois, Lamy et Berger. — Un cas de microcolon congénital. Bul- letin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911, t. LXXXIV, p. 96. 452 — Le Lorier. — Enfant présentant des malformations de l'appareil uri- naire. Bulletin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911, t. LXXXVl, p. 54. 453 — Id. — Enfant exomph le. Hernie diaphragmatique. Bride cardio- pariéto-abdominale. Bulletin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911, t. LXXXVl, p. 55. 454 — Id. — Monstre rhinocéphale. Bulletin et Mémoires de la Société anato- mique. Paris, 1911, t. LXXXVl, p. 68. 455 — Id. — Fœtus ayant des malformations multiples. Bulletin et Mémoires de la Scciété anatomique. Paris, 1911, t. LXXXVl, p. 179. Lepage (G.). — Voir Farabeuf, n° 447. 45g — Lesieur, Froment et Crémieu. — ■ Coexistence d'une communication interauriculaire et d'une anomalie de la valvule de Thébésius. Lyon médirai. 1911, t. XLIV, p. 1045. 457 — M. L. — Emboîtement d'œufs de Poule. Biologica. 1911, t. I, p. 212. 45j^ — Monod (A.). — Malformations pulmonaires. Bulletin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911, t. LXXXVl, p. 95. VII — SQUELETTE ET ARTICULATIONS S 459 — Dechambre et Regnault (F.). — Synostoses crâniennes par chocs ré- pétés chez le Bélier. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 518. 400 — Diakonow (P.). — L'angle sacro-pelvien et l'inclinaison du plan dorsal du sacrum chez les cyphotiques. Journal de V Analomie et de la Phy- siologie normale et pathologique. 1911, t. XLVII, p. 301-314. 461 — Ducuing (J.). — Os acromial. 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LXXXVI, p. 95. 469 — Tourneux ( J. P.). — • Base cartilagineuse du crâne et organes annexes. Thèse. Toulouse, 1911. 470 — Vinogradoff (A.). — Développement de l'articulation temporo-maxillaire chez l'Homme. Thèse. Genève, 1910, n° 251. Vm — MUSCLES ET APONÉVROSES 471 — Mouehet (A.). — Les cloisons intermusculaires de la cuisse. Biblio- graphie anatomique. 1911, t. XXI, p. 132. 472 — Nordenskiold (Erik). — Observation sur la métamorphose de la muscu- lature chez les Lépidoptères. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 906. 473 — Pérez (Cliarles). — Métamorphose du système musculaire chez les Polistes. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 908. 474 — Regnault (Félix). — Les courses rapides. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 620. 475 — • Id. — Le pas gymnastique. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 788. IX — SYSTÈME NERVEUX (MÉ>I.N(iES) Antliony. — Voir Boule, n° 476. 476 — Boule (M.) et Anthony (R.). — L'encéphale de l'Homme fossile de La Chapelle-aux-Saints. U Anthropologie. 1911, t. XXII, n° 2, p. 129-196. 477 — Claude (H.) et Loyez (M"^ M.). — Sur les pigments dérivés de l'hémo- globine dans les foyers d'hémorragie cérébrale; leur présence dans les cellules nerveuses. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 840. Goldstein. — Voir Marinesco, n° 481. 478 — Laignel-Lavastine (M.) et Pitulesco (Pierre). — La déformation globu leuse homogène de certaines fibres nerveuses du cervelet des para- lytiques généraux (2^ note). Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX. p. 483. 224 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 470 — Legendre (R.). — Physiologie du sommeil. Revue scientifique, 1911, t. I, p. 742. Loyez. — Voir Claude, n° 477. 480 — Lucien (M.). — Quelques particularités histologiques de l'hypophyse chez le vieillard. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911. t. LXX, p. 487. 481 — Marinesco (G.) et Goldsteiu (M.). — Sur l'architecture de l'écorce de l'Hippocampe et son rapport avec l'olfaction. — V Encéphale, 1911, t. LXI, p. 1-26. 482 — Marinesco (G.) et Minea. — Sur la structure des plaques dites séniles dans l'écorce cérébrale des sujets âgés et atteints d'affections men- tales. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 606. 483 — Id. — Nature des plaques séniles. Comptes rendus de la Société de Bio- logie. Paris, 1911. t. LXX, p. 882. 484 — Id. — Sur l'influence exercée par l'ablation totale du corps thyroïde et par l'insuffisance thyroïdienne sur la dégénérescence et la régé- nérescence des nerfs sectionnés. Annales de Biologie. Paris, 1911, vol. I, fasc. 1, p. 17-46, avec 6 pi. 485 — Marinesco (G.) et Stanesco (M.). — L'action des anesthésiques et des narcotiques sur les fibres nerveuses vivantes. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 608. Minea. — Voir Marinesco, n^^ 482 à 484. 486 — Morat ( J. P.). — Les racines du système nerveux. Lyon médical. 1911, t. XLIV, p. 873-883. 487 — Nageotte (J.). — Le syncytium de Schwann et les gaines de la fibre à myéline dans les phases avancées de dégénération wallérienne. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 861. 488 — Id. — Syncytium de Schvs^ann, en forme de cellules névrogliques dans les plexus de la cornée. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 967. 489 — Id. — Le réseau syncytial et la gaine de Schwann dans les fibres de Remak (fibres amyéliniques composées). Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 917. Pitulesco. — Voir Laignel-Lavastine, n° 478. Stanesco. — • Voir Marinesco, n° 485. X — TÉGUMENT ET SES DÉRIVÉS — GLANDES CUTANÉES ORGANES DES SENS 490 — Bonnier (Pierre). — Les centres organostatiques et la dérivation cu- tanée. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 835. 491 — Farnarier (F.). — Sur certaines plicatures de la rétine en voie de déve- loppement. Annales d'Oculistique. 1911, t. CXLV, p. 353. 492 — Laloy. — Le revêtement pileux dans l'espèce humaine. Biologica. 1911, t. 1, p. 45. Lelièvre (A.). — Voir Réitérer, n° 496. 493 . — Letulle (Maurice). — Introduction à l'étude histo-pathogénique géné- rale des tumeurs de la mamollo. 1. Les malfaçons mammaires (Amas- BIBLIOCRAPMIE 'l'ib lies et Hypomasties). Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 354. 494 — ■ P... — Les bâtonnets rétiniens peuvent-ils assurer la perœption des couleurs. Biologica, 1911, t. I, p. 130. 495 — Prélat. — Végétations hyalines de la lame vitrée de la choroïde. Bulletin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911, t. LXXXVl, p. 41. 496 — Retterer (Éd.) et Lelièvre (A.). — Structure comparée de la glande mammaire à l'état normal et pathologique. Journal de V Anatomie et de la Physiotogie normale et pathologique. 1911, t. XLVII, p. 101- 168. 497 ^ VioIIet (P.). — De l'existence chez l'Homme sous certaines conditions et chez quelques Vertébrés, à l'état normal, de glandes intra-épithé- liales. Bulletin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911, t. LXXXVl, p. 73. XI — APPAREIL VASCULAIRE — PÉRICARDE — SANG (Sang tr Lymhhk) 498 — Argaud (R.). — Sur la présence des ganglions nerveux dans l'épaisseur de la valvule de Thébésius. chez Ovis aries. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 699. 499 — Id. — Sur l'appareil nerveux et la structure de la valvule de Thébé- sius, chez l'Homme. Comptes rendus de la Société de Biologie. Pari.s, 1911, t. LXX, p. 748. 500 — Id. ■ — Sur le tendon de Todaro et la structure de la valvule d'Eustache chez l'Homme. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911. t. LXX, p. 950. 501 — Argaud (R.) et Billard (G.). — Inversion de la formule leucocytaire sous l'influence de l'inanition. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 746. 502 — Athanasiu ( J.) et Dragoiu ( J.). — Association des éléments élastiques et contractiles dans le myocarde des Mammifères. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 598. 503 — Id. — Sur le tissu conjonctif dans le myocarde des Grenouilles. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 601. Billard. — Voir Argaud, n° 501. Bru. — Voir Lafon, n° 514. 504 — Bruntz (L.) et Spillmaun (L.). — Les leucocytes éliminateurs dans les maladies infectieuses. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 491. 505 — Id. — Sur l'excrétion artificielle des leucocytes éliminateurs. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 489. Bruntz. — Voir Spillmann, n° 521. Dragoiu. — Voir Athanasiu, n°s 502, 503. 506 — Fontan (Ch.) et Lheureux (Ch.). — Description et essais d'interprétation de quelques anomalies des artères du bras. Journal de V Anatomie et de la Physiologie normale et pathologique. 1911, t. XLVII, p. 315- 325. 607 — Fulpius (G.). — Variations de la formule leucocytaire pendant le .som- meil. Semaine médicale. Paris, 1911, p. 301. 226 niDLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 608 — Greggîo (H.). — Les cellules granuleuses dans les tissus normaux et dans certaines maladies chirurgicales. Archives de médecine expéri- mentale et d' Anatomie pathologique. 1911, t. XXIII, p. 332. 609 — Jaeobson (D.). — L'absorption des globules rouges par la muqueuse rectale. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 694. 610 — Jaquet (M.). — ■ Sur le mode d'occlusion de l'œil d'Orthagoriscus mola Schn. Bulletin de la Société roumaine des sciences. Bucarest, 1911, 20e année, n» 1, p. 25-32, avec 5 fig. 611 — JoUy (J.). — Histogenèse des follicules de la bourse de Fabricius. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 422. 612 — Id. — Sur la fonction hématopoïétique de la bourse de Fabricius., Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 498. 613 — Id. — Sur l'involution de la bourse de Fabricius. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 564. 614 — Lafon (G.) et Bru (P.). — Un cas d'ectopie du cœur chez un Veau avec observations radiographiques. Toulouse médical. 1911, t. XII, p. 421. 616 — Laiigeroii (Maurice). — Hématies en demi-lune dans le sang du Rat et du Cobaye. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 434. 616 — Lassablière (P.) et Richet (Ch.). — Leucocytose digestive après inges- tion de viande (cuite ou crue). Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 637. 617 — Id. — De la leucocytose après ingestion alimentaire de toxines. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 880. 618 — Id. — De la leucocytose dans la zomothérapie (Alimentation avec le jus et la viande crue). Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris. 1911, t. LXX, p. 945. 619 — Laveran (A.) et Nattan-Larrler (L.). — Sur un leucocytozoon de l'Aigle pêcheur Halieetus vocifer. Comptes rendus de la Société de Biologie Paris, 1911, t. LXX, p. 686. Lheureux. — Voir Fontan, n° 506. Nattan-Larrier. — Voir Laveran, n° 519. 520 — Rainer (J.). — Le système lymphatique du cœur. Étude d'anatomie comparée. 1'^'' mémoire. Annales de Biologie. Paris, 1911, vol. I, fasc. 1, p. 60-89, avec 17 pi. Richet. — Voir Lassablière, n°^ 516 à 518. 621 — Spillmann (L.) et Bruntz. — Le leucocyte éliminateur en physiologie et en pathologie. 1 broch. in-8, 99 p. avec 4 pi. et 2 fig. dans le texte. 1911, Nancy, Berger-Levrault. Spillmann. — Voir Bruntz, n»» 504, 505. 622 — Tanturri (D.). — Rapports lymphatiques de la caisse du tympan avec la cavité crânienne. Archives internationales de laryngologie, d'oto- logie et de rhinologie. 1911, t. XXXI, n° 2, p. 407-428. Xn — TUBE DIGESTIF ET ANÎÎEXES (PÉHiTOiNE — Plèvres — Dents — Appareil respiratoire — Corps thyroïde — Thymus — Rate) 623 — Béclère (H.) et Pigaclie (R.). — Action des rayons de Rœntgen sur les corpuscules de Hassall. Bulletin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911, t. LXXXVI, p. 47. rilBI.luGHAPIllF i227 Béelère. — Voir Pigache, n° 535. 624 — Champy. — Recherches sur l'absorption intestinale et le rôle des mito- chondries dans l'absorption. Archii'es d" Anatomie microscopique. T. XIII, p. 35, 3 pi. 525 — Guieysse-Pelissier (A.). — Graines osmiophiles et grains fuchsinophiles dans les cellules séreuses de la glande sous-maxillaire de la Souris. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 191 1, t. LXX, p. 363. 526 — Juillet (A.). — Rapports des sacs aériens et des bronches chez les Oiseaux. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 1024. 627 — Id. — Observations comparatives sur les rapports du poumon et des sacs aériens chez les Oiseaux. Comptes rendus de l' Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 1330. 528 — Id. — Phases avancées du développement du Poulet. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 985. 529 — Laguesse (E.). — Preuve expérimentale du balancement dans les îlots endocrines du pancréas. Journal de Physiologie et de Pathologie générale. 1911, t. XIII, p. 5-19. 530 — Id. — Examen de deux pancréas de Lapin trois à quatre ans après la résection du canal. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 910. 581 — Magnan (A.). — Influence du régime alimentaire sur le gros intestin et les cœcums des Oiseaux. Comptes rendus de l' Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 1506. 532 — Marchand (R.). — Les pores alvéolaires du poumon chez les Animaux. Cotnptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 912. Masson. — Voir Péraire, n° 534. 633 — Morel (Louis). — Parathyroïdes, tétanie et traumatisme osseux. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 749. 534 — Péraire e Masson. — Appendice à deux cavités. Bulletin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911, t. LXXXVI, p. 120. 535 — Pigache et Béelère (H.). — Kystes ciliés du thymus. Bulletin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911, t. LXXXVI, p. 13. Pigache (R.). — Voir Beclère, n^ 523. 536 — Renou. — Un cas de jabot œsophagien chez le Chien. Recueil de Méde- cine vétérinaire de VÉcole d' Alfort. 1911, t. LXXXVIII, p. 364. 537 — Robinson (R.). — Programme d'études sur la question de la détermina- tion du sexe. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLII, p. 1407. 538 — Vignes (H.). — Li veine pré-pylorique. Bulletin et Mémoires de la Société anatomique. Paris, 1911. t. LXXXVI, p. 33. Xni — ORGANES GÉNITO-URISAIRES (Annexes — Glandes surrénales) 539 — Alezais et Peyron. — Sur certains aspects de néoplasie conjonctive observés dans les paragangliomes carotidiens. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 545. 540 — Id. — Sur une tendance évolutive fréquente dans les paraganglions "l'iH nilîLIOGnAPIIlE ANATOMJQUE méduUo-surrénaux. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 718. 541 — Alezais et Peyron. — Les vacuoles et les enclaves des cellules chro- maffînes. Comptes rendus delà Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 820. 542 — Aiicel (P.) et Bouin (P.). — Recherches sur les fonctions du corps jaune gestatif. Journal de Physiologie et de Pathologie générale. 1911, t. XIII, p. 31-42. Bouin. — Voir Ancel, n° 542. 543 — Delestre. — Recherches sur les ovaires du nouveau-né. Annales de Gynécologie et d'Obstétrique. 1911, t. X'XXVIII, p. 193-210. 544 — Gérard (M.). — Contribution à l'étude des vaisseaux artériels du rein. Journal de V Anatomie et de la Physiologie normale et pathologique. 1911, t. XLVII, p. 169. 545 — Katz (J.). — Recherches sur les modifications de la trompe de Fallope au cours de divers états physiologiques. Bévue de Gynécologie. 1911, t. XVI, p. 441. Lapolnte. — Voir Tuîfier, n° 550. Lelièvre. — Voir Réitérer, n° 548. 546 — Muion (P.). — Un processus de sécrétion interne dans la corticale surrénale. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 652. Parés. — Voir Serrallaeh, n° 549. Peyron. — Voir Alezais, n"^ 539 à 541. 547 — Pillard (E.). — La castration chez l'Homme et les modifications qu'elle entraîne dans les grandeurs des différents segments du corps. Comptes rendus de V Académie des sciences. Paris, 1911, t. CLll, p. 1617. 548 — Réitérer (E.) et Lelièvre (A.). — Structure et évolution de la muqueuse utérine. L'Obstétrique. 1911, t. 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Bucarest, 1911, 20^ année, n" 1, p. 69- 82, avec 1 fig. 554 — Pittard (E.) et Lagolala (H.). — Anthropologie de la Roumanie. Les BIBLIOGRAPHIE 22tl peuples sporadiques de la Dobrodja : III. Contribution à l'étude anthropologique des Kurdes. Bulletin de la Société roumaine des sciences. Bucarest, 1911, 20^ année, n° 1, p. 33-68, avec 6 fig. 655 — Popovici-Baznosanii. — Les colorations homochromes individuelles. Annales de Biologie. Paris, 1911, vol. I, fasc. 1, p. 47-59, avec 3 fig. 556 — Verneau (R.). — L'origine de l'Homme. Revue générale des sciences. 1911, t. XXII, no 11, p. 438. XV — VARIA (MoMoaiiAPHiBS — Thavaux r&sfermant des rkhseionbments biologiques — Dbscendance) Andouard. — Voir Oouin, n° 561. Bainier. — Voir Sartory, n" 567. 657 — Daumézon (G.). — Note sur la régénération d'une ascidie composée, conservée en captivité. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 812. 558 — Drzewiiia (Anna). — Action du cyanure de potassium sur des animaux exposés à la lumière (note préliminaire). Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 758. £59 — Id. — Résistance de divers animaux marins à l'inhibition par le cyanure de potassium. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 777. 660 — Fabre (G.). — Action du radium sur les organismes végétaux. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 419. 681 — Gouin (André) et Andouard (P.). — Uniformité de la croissance chez les jeunes bovidés. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 445. 562 — Guéguen (Fernand). — Deux nouveaux cas de langue noire pileuse. Procédé rapide d'isolement de VOospora lingualis. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 752. Leclercq ( J.). — Voir Minet, n° 564. Léger (M.). — Voir Mathis, n° 563. 563 — Mathis (C.) et Léger (M.). — Trypanosomes des Crapauds du Tonkin (l^e note). Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 956. 561 — Minet (Jean) et Leclercq (Jules). — L'anaphylaxie au sperme humain. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 506. 565 — ■ Portier (P.). — ^ Symbiose chez les Larves xylophages. Étude des microor- ganismes symbiotiques. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 857. 566 — Id. — Passage de l'asepsie à l'envahissement symbiotique Immoral et tissulaire par les microorganismes dans la série des Larves des Insectes. Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 914. 567 — Sartory (A.) et Bainier (G.). — Sur un pigment jaune isolé de péri- thèces d'Aspergillus. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 776. 568 — Tur (Jean). — Expériences sur l'action du radium sur le développement de Pholas candida Lam. Comptes rendus de la Société de Biologie. Paris, 1911, t. LXX, p. 679. 569 — Verger (Henry). — ■ De l'état histologique des viscères après inhuma- tion de deux à quatre .semaines. Comptes rendus de la Société de Bio- logie. Paris, 1911, t. LXX, p. 662. TRAVAUX ORIGINAUX LYMPHATIQUES L'AUTICLLATION SCAPULO-lIUMÉRALE Par J.-Gh. TANASESCO AOnÉOÉ d'aNATOMIE a JASSY (ROUMANIE) Technique. — Afin d'arriver à mettre en évidence les lymphatiques de l'articulation scapulo-humérale, on procède de la manière suivante : on coupe le deltoïde au ras de son insertion supérieure en ne lui laissant que quelques fascicules voisins de l'espace delto-pectoral. En le reclinant en bas, on découvre la tête de l'humérus avec le manchon musculaire qui y prend ses insertions. A 1 centimètre des insertions, on sectionne les tendons des muscles péri-articulaires pour mettre à jour la capsule On peut faire alors l'injection péri-articulaire en faisant les piqûres aux points où la capsule s'insère sur les os. Pour faire l'injection intra-articulaire, on ouvre la capsule sur sa face supérieure et par cette brèche on fait sortir la tête de l'humérus qui doit être réséquée. L'articulation scapulo-humérale est très difficile à injecter surtout à cause que sa capsule est assez mince et parce qu'elle est à peu près com- plètement privée de graisse. Topographie des lymphatiques. — Au cas que l'injection est bien réussie, on constate sur la face extérieure de la capsule un réseau lym- phatique beaucoup plus riche autour du bourrelet glénoïdien et au point de l'insertion de la capsule sur l'humérus. Du réseau péri-articulaire les collecteurs qui se détachent suivent, les uns la disposition des vaisseaux sanguins et forment ainsi la voie princi- THAVAt X uni(;i.NAi;x îî.)| pale, tandis que les autres ne suivent aucune règle pour ce <[ui concerne leur disposition et leur fréquence et forment les voies accessoires. Au point de vue topographique, on peut classer ces collecteurs d'après les quatre faces de la capsule. Face antérieure. — De la face antérieure de la capsule, partent trois groupes de collecteurs : lo Interne, formé de deux à trois troncs qui naissent autour du bour- relet, se dirigent en bas et en dehors sous le tendon du sous-scapulaii'O qu'ils contournent pour arriver dans le creux axillaire, où, après fusion, le collecteur qui résulte s'arrête dans un ganglion do la cliaino sous-sca- pulaire; 2" Externe et postérieur. — II y en a trois à quatre petits ti'imcs ([ui nais- sent au niveau du ti'ochin, descendent en dedans parallèlement à la lèvre interne de la coulisse bicipitale, fusionnent en deux grands collecteurs qui passent sous le coraco-huméral, à côté des vaisseaux circonflexes antérieurs et arrivés dans le creux axillaire, ils passent devant les deux racines du médian pour s'arrêter dans un ganglion central situé entre la veine humérale interne et la branche interne du médian; 3° Externe et inférieur. — Composé de cinq à sept petits troncs qui naissent en dehors des précédents. Ces troncs se réunissent de suite en deux collecteurs qui descendent parallèlement aux précédents, suivant la lèvre externe de la coulisse bicipitale, passent sous le deltoïde pour arriver dans l'espace delto-pectoral dans lequel ils remontent avec la branche descendante de l'acromio-thoracique et s'arrêtent chacun dans un petit ganglion situé dans l'angle que fait l'axillaire avec la céphalique. Les efïérents de ces ganglions se fusionnent et le collecteur qui en résulte passe sur la face externe de la veine sous-claviculaire, derrière la clavicule pour arriver dans un ganglion sus-claviculaire situé dans l'angle que fait la sous-clavière avec la jugulaire interne. Face postérieure. — De la face postérieure aussi naissent deux groupes de collecteurs : 10 Externe. — Ce groupe réunit dix à douze troncs qui résultent du réseau qui se trouve au niveau de l'insertion de la capsule sur la tête humérale. Certains contournent le tendon du petit rond, certains autres passent entre ce tendon et la capsule, tous fusionnent en trois collecteurs qui suivent les vaisseaux circonflexes postérieurs, passent à travers l'espace huméro-tricépital et une fois dans le creux axillaire, deux s'arrê- tent dans un ganglion du groupe sous-scapulaire, tandis que l'autre qui passe derrière le paquet vasculo-nerveux s'arrête dans un ganglion du gruu|ie thoratiquc; 282 BIBLIOGKAI'IIIE AN\T(JM1QUE 2° Interne. — Trois à cinq appartiennent au segment interne de la face postérieure, descendent sous le sous-épineux et arrivés sur la face inférieure, ils s'unissent avec les précédents. C'est encore de la face postérieure que partent deux à trois troncs et, après fusion dans un seul collecteur, celui-là marche avec l'artère sus- scapulaire et arrive dans un ganglion sus-claviculaire. Face supérieure. — Du réseau de la face supérieure paraissent plu- sieurs petits troncs qui finissent aux précédents. Parmi ceux-ci, il y en a trois à quatre et, après fusion dans un seul collecteur, celui-là monte entre le sus-épineux et le trapèze, traverse un petit ganglion placé sur le bord antérieur du sus-épineux et arrive dans un ganglion rétro- claviculaire situé devant le plexus brachial. Face inférieure. — Les troncs qui naissent de la face inférieure se dirigent soit en avant, soit en arrière pour déboucher dans les troncs correspondants. Conclusions. — Autour de l'articulation scapulo-humérale, existe un réseau lymphatique péri-articulaire. Les collecteurs qui naissent de ce réseau peuvent être partagés en quatre groupes d'après les faces de la capsule. Ceux de la face antérieure et postérieure sont les plus importants. La plus grande partie des collecteurs suivent la disposition des artères péri-articulaires. Les groupes ganglionnaires qui reçoivent ces collecteurs sont : les gan- glions du groupe axillaire (central et thoracique) ; les ganglions sus et rétro-claviculaires. LES MITOSES SPERMATOCYTAIRES CHEZ L'HOMME Par A. BRANCA Depuis von Ebner, on sait qu'entre la période d'accroissement des cytes et la période de spermiogénèse s'intercalent deux mitoses sperma- tocytaires, généralement connues sous le nom de mitoses de maturation. Ce sont là des mitoses égales, comme toutes celles qu'on observe dans le testicule normal, ou tout au moins, dans le testicule normal des Mammi- fères. De la première d'entre elles résultent les cytes de second ordre, de la seconde les spermatides. Les caractères de ces deux mitoses n'ont guère été étudiés chez l'Homme et cela pour diverses raisons. Les testicules humains comptent parmi les organes qu'on se procure le moins aisément. Quand, à grand'peine, on a passé des années à ras- sembler une collection, on s'aperçoit que le matériel qu'on n'a pas pré- paré soi-même, avec les précautions requises, est d'ordinaire inutilisable. L'étude des pièces les mieux fixées réserve encore des surprises : tel testicule, de siège normal et de superbe apparence, est infécond; tel autre est en train de devenir stérile; un troisième est porteur de canalicules de forme et de structure anormale. Ce sont là des conditions qui rédui- sent d'autant le matériel qu'on se propose d'examiner. De plus, les mitoses de maturation sont clairsemées. Il faut souvenj, chercher longtemps avant d'en trouver une seule, et sur 2.000 sections de canalicules testiculaires, j'ai compté 1.881 canalicules dépourvus de mitoses spermatocytaires. C'est dire que ces mitoses s'observent seule- ment sur un petit nombre de coupes (6%) ; si, par places, les figures de division sont nombreuses (1), elles sont le plus souvent isolées ou réunies par groupes de deux, trois ou quatre. Encore faut-il faire un choix (1) J'ou ai trouvé une fois 'ii et une autre fois 41 sur la section duii si-ul caualicule. 2i3i BIBLIOGRAPHIE ANVTOMIQUE parmi les mitoses qui se prêtent à l'analyse histologique, car nombre d'entre elles sont anormales, et cette fréquence des tératocytes n'est pas l'un des moindres caractères du testicule humain. L'étude des mitoses de maturation n'est pas seulement longue; elle est encore très minutieuse puisqu'il s'agit d'éléments dont la taille est relativement petite, la structure complexe,rimportance exceptionnelle (1). * PREMIERE MITOSE DE MATURATION A) La Chromatine. — I. Au moment où le spermatocyte arrive au terme de cette période d'accroissement qu'on considère, avec raison, comme une longue propliase, le cordon chromatique est enroulé lâche- ment dans le noyau^ et parfois il s'applique contre la face interne de la membrane nucléaire. Il est assez court et d'une épaisseur relativement considérable. Des dents hérissent sa surface. Ces dents, très irrégulières et très irréguhèrement distribuées, se con- tinuent par des filaments de linine qui sont jetés, comme autant de ponts, entre deux segments voisin du cordon pachytène. Puis ces ponts anastomotiques se résorbent : le cordon épineux se transforme en un cordon lisse, inégalement calibré, et tout le temps que s'effectue cette modification, des orifices arrondis, d'une remar- quable exiguïté, s'observent de place en place, au milieu du cordon chromatique. Enfin le cordon se fragmente en tronçons qui portent en leur centre une lumière minuscule. C'est là l'esquisse générale du processus qui provoque la formation des chromosomes de la première mitose de maturation. Précisons maintenant quelques détails de ce processus. La transformation du cordon épineux en cordon lisse ne s'effectue pas, simultanément, sur toute l'étendue du cordon. Aussi trouve-t-on, à la fois, sur un même noyau, les diverses étapes de la transformation : certains segments du cordon chromatique sont anastomosés par des ponts de linine; d'autres sont libres de toute connexion, mais leur surface est encore hérissée de crêtes; d'autres encore sont de surface lisse. (1) Je tiens à remercier ici MM. Baudet, Bouin, Curtis, Grégoire, Laguesse, Mauclaire, Quénu, Regaud, Soulié, Tourneux à qui je dois la majeure partie du matériel que j'ai étudié jusqu'ici. Je renvoi*' pour la bibliograpliie à un mémoire actuellement eu préparation. TRAVAUX ORIGINAUX 235 D'autre part, les orifices qui parsèment le cordon chromatique s'ob- servent au moment où le cordon est encore épineux; ils persistent pen- dant tout le temps que le cordon est lisse, et on doit penser que la frag- mentation du cordon en tronçons chromatiques s'effectue de part et ^^'. - \ .4 Les figures i à6 se rapportent à la prophase de la première mitose de maturation (gr. =: 2.000 d). I, 2, 3. Spermatocyte à gros cordon chromatique; les corpuscules centraux sont à la partie supé- rieure des figures i et 2. _ Sur la figure 3, on note de petits orifices dans le cordon chromatique. La figure 5 montre un noyau où il existe des «hromosomes individualisés, à côté du cordon chroma* tique encore épineux, trois chromosomes ont été entraînés par le rasoir dans le corps cellulaire : ils appartiennent peut-être à une cellule voisine. La figure 6 montre de nombreux chromosomes polymorphes^ à l'intérieur de la mem' rane cellu- laire. d'autre, et à quelque distance de chacun de ces orifices. En d'autres termes, chacun des orifices du cordon chromatique est appelé à marquer le centre d'un chromosome annulaire. Ces chromosomes, d'ailleurs, apparaissent successivement, tantôt avant, tantôt après la disparition de la membrane nucléaire. Un même BIBLIOOR. ASAT., T. X.\I 15 236 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE noyau montre parfois toutes les étapes de l'évolution : à côté de segments plus ou moins longs du cordon chromatique, on trouve des chromosomes nettement individualisés, et ces chromosomes sont réunis encore à la charpente nucléaire ou déjà libres de toute connexion, et '^^^"V / «fT" ■.«S-Sa*. :?<^ 10 11 12 II La figure 7 montre le cordon chromatique en train de se fragmenter sur une cellule dont la mem- brane cellulaire est résorbée. Les figures 8, 9, lo, 11 se rapportent à des spermalocytes dont les chromosomes sont épars dans le cytoplasme d'aspect alvéolaire. La figure 12 montre un jeune fuseau et les chromosomes à côté desquels il est situé. cette constatation incite à penser que l'individualisation des chromo- somes peut se faire d'une façon précoce, avant donc que le cordon épineux se soit transformé en cordon lisse. Ces chromosomes sont de nombre assez difficile à déterminer. Ils sont assez petits, souvent superposés, parfois coupés à deux reprises; de plus, les spermatocytes anormaux ne sont pas rares ; mais j'étudierai ultérieu- rement les mitoses de maturation atypiques, pourvues d'un grand nombre TRAVAUX ORIGINAUX 237 de chromosomes. A l'état normal, j'ai tout -lieu de croire qu'il existe, chez l'Homme, à la première mitose de maturation, une douzaine de chromo- somes environ, comme l'admet Duesberg. Quand ils viennent de se constituer, ces chromosomes sont des polyè- dres à quatre, cinq ou six pans; quand la membrane nucléaire est dis- parue, ils paraissent d'un remarquable polymorphisme. Ils sont globuleux, ovoïdes, cordif ormes (1), en lame d'urétrotome, en croix latine. Ce sont parfois des polyèdres irréguhers ou des étoiles à quatre branches, ou des fuseaux courts, dont les deux extrémités se prolongent par un filament grêle que termine un petit renflement arrondi. Somme toute, ces chromosomes se rapportent originellement à la forme annulaire, en raison de l'orifice qui marque leur centre. Ce sont, si l'on veut, des anneaux, mais des anneaux massifs dont le corps est très développé et dont la lumière, réduite au maximum, ne tarde pas à s'efTacer, générale- ment après la résorption de la membrane nucléaire et avant l'étape de la mise au fuseau. Ces chromosomes d'ailleurs ne m'ont pas paru avoir dans leur poly- morphisme la fixité que leur ont décrite Moore et Arnold (1906). Ces deux auteurs pensent que les seize chromosomes qu'ils décrivent, chez l'Homme, se rapportent constamment à six formes, d'une absolue fixité. H existerait deux chromosomes de chacune des formes que Moore et Arnold décrivent comme formes A, B, E, F, H et six chromosomes de type G. Mais je ne puis confirmer les résultats de ces deux savants. J'ajouterai que les chromosomes sont souvent de taille très inégale. Les plus petits de tous simulent des étoiles à quatre branches. Enfin, la distribution des chromosomes varie avec les stades de la pro- phase considérée. Ils sont tantôt rassemblés contre la face interne de la membrane du noyau, tantôt disséminés dans le champ nucléaire. Une fois cette membrane disparue, les chromosomes ont une distribution variable. Quelques-uns d'entre eux sont parfois isolés, à distance du gros des chromosomes; le plus souvent, ces tronçons chromatiques sont ré- partis en une zone variable du corps cellulaire; ils chevauchent géné- ralement les uns sur les autres; je les ai vus se disposer bout à bout, sur trois ou quatre rangées parallèles. II. A la métaphase, quand la membrane nucléaire disparait, les tronçons chromatiques sont lisses, polymorphes et rassemblés les uns contre les autres. Le fuseau se constitue rapidement, et rapidement, les uns après les (1) Pareil aspect résulte peut-être de la superposition partielle de deux chro- mosomes 238 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE autres, isolément ou par petits groupes, les chromosomes prennent contact avec un point quelconque du fuseau, puis viennent se ranger à l'équateur de cet organe cellulaire. Au nombre d'une douzaine environ, ils se montrent comme des bâton- nets dont les extrémités sont arrondies; souvent leur partie moyenne »- • ■ ' » ■*' 13 14 15 / 16 17 Les figures i3 à 17 se rapportent à la métaphase de la première mitose. Les figures i3 et 14 sont les deux coupes successives d'une même cellule. La figure 16 montre bien la figure achromatique. La figure 17 représente la plaque équatoriale d'une cellule très aplatie. La figure 18 montre la double plaque équatoriale. porte un renflement unique (segment chromatique en lame d'urétro^ tome) ou double (segment chromatique en croix latine, en losange). Quelle que soit leur forme, ces tronçons chromatiques peuvent se ramener encore au type annulaire : quelques-uns d'entre eux, au moins, portent encore un orifice qui disparait au moment de l'anaphase. Tous, enfin, orientent leur grand axe parallèlement au grand axe du fuseau et s'acco- lent les uns contre les autres pour constituer la pla({ue équatoriale. TUAVAUX ORIGINAUX -239 III. L'anaphase est caractérisée par la segmentation des tronçons chromatiques qui s'étirent à leur partie moyenne, se rompent et consti- tuent des chromosomes ^dont la forme est celle d'une poire ou d'un bâtonnet court et trapu. Ces chromosomes se tassent les uns contre les autres pour former deux plaques équatoriales qui, d'abord contiguës. «H 19 20 n •i^^ 0lf. 22 23 24 IV Les fii)iires 19 à 21 se rapportent à l'anaphase. Remarquer les aspects divers des fibres du fuseau. Lu liy'iire 19 montre un chromosome annulaire qui se trouve en dehors du fuseau et n'a pas elfeclué sa secjinentation. s'éloignent l'une de l'autre en se rapprochant des pôles du fuseau qu'elles n'atteignent jamais. De même que les tronçons chromatiques n'arrivent pas simultanément à l'équateur de la cellule, de même les chromosomes issus de la segmen- tation de ces tronçons ne quittent pas simultanément le ventre du fuseau pour arriver au pôle de la figure achromatique. Pareil fait a été signalé sur 240 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE nombre d'animaux, par une série d'hisiologistes. Mais parler, comme certains auteurs, de chromosomes « pressés de parvenir à leur but » et de chromosomes « retardataires », c'est éluder toute explication, c'est masquer notre ignorance par une comparaison anthropomorphique, c'est parler pour ne rien dire. Il faudrait chercher à cette particularité une explication d'ordre physico-chimique. Si le centre cellulaire est un centre de forces, on peut se demander si la masse inégale des chromo- somes ne serait pas de nature à expliquer l'ascension inégalement rapide des chromosomes. Mais il faudrait, au préalable, établir que le centre cellulaire est un centre de forces et expliquer comment il se fait que les chromosomes, au lieu d'être attirés d'abord par ce centre de forces, s'éloignent d'abord des corpuscules centraux, pour se placer au ventre du fuseau avant d'effectuer leur ascension définitive Mais assez de considérations théoriques, qui seraient de pures hypo- thèses, sans fondement sérieux. Examinons plutôt comment s'effectue la formation de la double plaque équatoriale, autrement dit comment la douzaine de tronçons chromatiques de la plaque équatoriale donne naissance aux chromosomes qu'on trouve dans chaque spermatocyte de second ordre. Selon toute vraisemblance, chacun des tronçons chromatiques s'étire à sa partie moyenne et se scinde au niveau de son point rétréci en deux chromosomes, qui se distribuent à chacune des deux cellules- filles. Je dis : selon toute vraisemblance, car je n'ai pu constater les détails du processus qu'un petit nombre de fois : les premiers stades de l'anaphase se passent en effet très rapidement. Cependant, un fait me paraît favorable à cette interprétation. Quand les deux plaques équatoriales sont encore très proches l'une de l'autre, on peut trouver des chromosomes qui sont encore reliés au chro- mosome frère par un pédicule filiforme. Plus tard, quand ce pédicule s'est rompu, les chromosomes de chaque plaque se regardent par une extrémité effilée. Je ne serais pas d'ailleurs éloigné de croire que la segmentation du tronçon chromatique puisse s'effectuer ailleurs qu'au niveau de l'équa- teur du fuseau. J'ai vu parfois, sur des cellules dont les chromosomes étaient rassemblés près des extrémités du fuseau, un tronçon chroma- tique, en croix latine ou en anneau, demeurer à l'équateur de la cellule. Sur une cellule dont les deux plaques chromatiques étaient voisines des extrémités du corps cellulaire, j'ai constaté, sur l'une de ces plaques, deux chromosomes pirif ormes, situés dans le prolongement l'un de l'autre, et reliés encore l'un à l'autre par un pédicule d'une extrême finesse* Certains tronçons chromatiques pourraient donc se diviser ailleurs TRAVAUX ORIGINAUX i241 que leurs congénères (1) ; et il est certain que ces tronçons se divisent parfois plus tard que de coutume. Quoi qu'il en soit, l'anaphase est le temps de la mitose qu'on observe le plus rarement de tous, et le fait tient sans doute à la rapidité av£C laquelle s'effectue l'écartement des deux plaques équatoriales. IV. Une fois parvenus au voisinage des pôles fusoriaux, les chromo- somes s'accolent les uns contre les autres. Quelques-uns pourtant subissent parfois une évolution plus tardive, et la figure 19 nous montre un chromosome annulaire qui ne s'est pas encore segmenté et se montre inégalement rapproché des deux plaques équatoriales. Les chromosomes accolés, vus par un des pôles de la cellule, simulent alors une masse mûriforme. Puis ils se fusionnent en un bloc homogène avant que la cellule entre dans la période de repos intercalée entre les deux mitoses spermatocy- taires, avant que le noyau ne récupère la structure réticulée, caractéris- tique du noyau quiescent. Pareil aspect du noyau ne résulte pas d'un artefact; on l'observe tout le temps que le résidu fusorial garde ses attaches nucléaires, et le noyau pendant ce temps simule successivement une plaque irrégulière, un ovoïde aplati, puis une sphère. Enfin de petites zones claires, arrondies, apparaissent dans l'épaisseur du bloc de chromatine, à la périphérie du noyau. On les trouve surtout sur la face du noyau tournée vers l'insertion fusoriale, mais aussi sur la face du noyau opposée à cette insertion. Ces plages grandissent, en réduisant d'autant la masse chromatique interposée entre elles. Une membrane se reconstitue autour du noyau et au contact même de la chroma- tine, et le noyau récupère progressivement une structure réticulée. B) Le fuseau. — I. Au moment où les tronçons chromatiques s'indivi- dualisent aux dépens du cordon qui constitue le noyau des gros sperma- tocytes, il n'existe pas de fuseau entre les deux corpuscules centraux qui, après être sortis de l'idiosome, se sont écartés l'un de l'autre. Ce fuseau paraît se constituer rapidement, mais je ne saurais dire s'il se développe aux dépens du noyau ou aux dépens du corps cellu- (1) Si cette interprétation est exacte, une question se pose immédiatement. Les deux chromosomes issus de la segmentation du tronçon chromatique, se distribuent-ils au même spermatocyte de second ordre? Vont-ils se répartir dans chacun des deux éléments issus de la première mitose de maturation? Dans la première alternative, il va sans dire que les chromosomes ne seraient plus de nombre égal dans les deux cytes de second ordre et que les cytes ne posséde- raient pas toujours un nombre de chromosomes d'une absolue fixité. 242 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE laire. Quand la membrane cellulaire disparaît, les chromosomes vien- nent prendre contact avec cet organe cellulaire. II. Pendant la métaphase, le fuseau est ellipsoïde; chacun de ses pôles est occupé par un corpuscule central unique, que n'entoure pas une sphère attractive. Les fibres du fuseau sont arciformes, pour la plupart. Elles ^-"it- 28 ^._ 'a.v 29 ^^^ • 30 Les figures aa à 3o se rapportent à la lélophase et montrent en particulier l'évolution du fuseau. sont toutes assez fines, toutes de même calibre, et leur nombre paraît égal à celui des chromosomes. A distance du fuseau, entre sa surface et la membrane cellulaire, on trouve parfois encore, à ce stade, l'idiosome reconnaissable à sa taille, à sa forme sphérique, à son aspect dense, à sa structure homogène. III. Au cours do Tanaphase, le fuseau paraît s'allonger encore. Ses pôles arrivent jusqu'à la membrane cellulaire. D'autres fois, ils demeu- TRAVAUX ORIGINAUX 24S rcnt à 7 ou 8 [J- de la surface cytoplasmique. Quelque siège d'ailleurs qu'occupent ses pôles, le fuseau se présente sous deux aspects successifs. Il est d'abord formé de deux cônes adossés par leur base : un tel fuseau doit compter des fibres centrales et des fibres périphériques. Je dis « doit compter », car, si les fibres périphériques s'étudient aisément, il n'en est pas de même des fibres centrales, qu'on peut voir quelquefois sur les coupes perpendiculaires à l'axe du fuseau et qu'en tout cas l'on doit admettre, cependant, en raison de l'évolution ultérieure du fuseau. Les fibres centrales sont bipolaires. Elles s'étendent entre les deux corpuscules centraux qu'elles relient l'un à l'autre (fibres continues des auteurs). Les fibres périphériques (fibres discontinues, fibres palléales) n'exis- tent que sur une moitié du fuseau; par une de leurs extrémités, elles entrent en relation avec l'un des microcentres; par leur extrémité opposée, elles contractent des rapports variables. Les plus voisines du fuseau central paraissent s'attacher sur les chro- mosomes (fibres de traction des classiques). Elles sont droites, roides et volumineuses; elles sont très faciles à voir, en raison de leur petit nombre, et certaines d'entre elles paraissent se bifurquer (1), avant de se porter sur deux chromosomes voisins. Les fibres les plus excentriques s'entrecroisent parfois avec leurs congénères, issues du pôle opposé du fuseau, et constituent un champ rétiforme, en dehors de la zone occupée par la plaque équatoriale. Des corpuscules centraux qui marquent les pôles du fuseau peuvent diverger quelques fibres astériennes assez courtes. La sphère fait totale- ment défaut. Plus tard, quand les tronçons chromatiques se sont segmentés à l'équateur de la cellule et que les chromosomes de chaque plaque s'écar- tent progressivement l'un de l'autre, le fuseau change d'aspect. Il présente un corps cylindrique et deux extrémités coniques, et ces diverses parties du fuseau présentent un développement inverse. Le corps, d'abord très court, s'allonge de plus en plus; les extrémités, d'abord très déve- loppées, se réduisent progressivement et disparaissent finalement, tandi.5 que le corps du fuseau persiste quelque temps encore, pour constituer le résidu fusorial. Les extrémités du fuseau se rétractent progressivement. Elles dimi- nuent de longueur et d'épaisseur. Les fibres qui les constituent devien- (1) Je dis « paraissent », car pareil aspect résulte peut-être de deux fibres fusu- riales qui seraient superposées sur une partie de leur trajet ou qui s'entre- croiseraient en X, l'une des quatre branches de l'X se trouvant dans un plan diiïérent des trois autres branches, qui sont seules comprises dans le plan de la coupe. ^2'lA BIDLIOGRAPHIE ANATOMIQUK lient de moins en moins nettes, et cessent d'être nettement visibles. Le cône fixe l'éosine avec énergie, mais sans la moindre élection. Il dispa- raît finalement, avant que les corpuscules centraux, qui marquaient son sommet, ne se soient divisés. Quant au corps du fuseau, il est d'abord cylindrique. Ses fibres droites. ^ k m : % ^^/^ ^/ >>:> 31 32 33 h» ■"'•• ;• -«tv \ !'.in> 35 3(5 Les figures 3i à 30 se rapporlcnt à la télophase et montrent la régression du fuseau et le retour du noyau à l'état i-éticulé. courent parallèlement entre les deux plaques chromosomiques et des grains colorables par l'hématoxyline ferrique sont épars dans l'épaisseur ou à la surface du fuseau. Puis les fibres fusoriales commencent à devenir onduleuses, soit qu'elles s'allongent en s'hydralant aux dépens dos liquides qui les entourent. TRAVAUX ORIGINAUX 2^5 soit encore que l'espace compris entre les corpuscules centraux devienne trop court pour maintenir leur tension. Leurs flexuosités, d'abord à peine marquées, s'accentuent de plus en plus. Les fibres fusoriales arri- vent à chevaucher les unes sur les autres, et à constituer une sorte de plexus. Elles n'ont pas cessé d'être distinctes, mais elles perdent leur apparence homogène pour prendre un aspect grenu. A ce moment, le fuseau change d'aspect; ses fibres se tendent de nou- veau; il redevient cylindrique, puis il s'étrangle à sa partie moyenne et prend l'aspect d'un sablier ou d'une « gerbe nouée en son milieu ». En même temps, au niveau du rétrécissement qui divise en deux segments le résidu fusorial, s'est développé un corps intermédiaire de Flemming, en forme de plaque. A deux reprises seulement, j'ai pu m' assurer que cette formation résulte, comme chez l'Axolotl, de la fusion de granules déve- loppés dans un même plan, sur les fibres du fuseau. Les deux moitiés du fuseau restent généralement dans le prolongement l'une de l'autre; par- fois même, elles s'incurvent l'une sur l'autre, à angle obtus. Quant à l'étranglement du fuseau qu'on observe au niveau du corps intermédiaire, il ne résulte pas d'une invagination de la membrane cellulaire. J'ai pu m' assurer de ce fait sur des mitoses de maturation atypiques; la plasmo- diérèse n'avait pas succédé à la karyodiérèse; les deux cellules filles de la première mitose étaient demeurées fusionnées, et cependant le résidu fusorial était étranglé en sablier sur les jeunes spermatocytes de second ordre. Jusque-là, le fuseau affecte la forme d'un sabliei'; il s'attache sur la face du noyau tournée vers le corpuscule de Flemming. Dès lors, l'insertion fusoriale va se modifier. Elle tend, d'ordinaire, à devenir excentrique, à se faire près de l'une des extrémités du noyau qui souvent s'est aplati, perpendiculairement à la direction du fuseau. Cette insertion ne se déplace pas seulement; elle s'effectue sur une étendue de plus en plus restreinte. A ce moment, le fuseau se libère de ses insertions et change d'aspect. Il se détache des deux noyaux issus de la première mitose spermatocy- taire, et s'en détache successivement. C'est d'abord un tractus, légèrement étalé en pinceau à ses deux extrémités. Puis c'est un cordon régulièremeit calibré dont la structure fibrillaire a disparu complètement. Le corpus- cule de Flemming occupe le niveau de la membrane cellulaire qu'il parait interrompre sur une longueur égale à son étendue. Enfin, le résidu fusorial se raccourcit dans des proportions considérables; il reprend parfois la forme d'un fuseau, d'une remarquable brièveté; il est perpen- diculaire, et plus souvent oblique à la membrane cellulaire néoformée, et le corpuscule intermédiaire reste au niveau de cette membrane. . Il arrive souvent que du fait des déplacements cellulaires déterminés i240 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE par le mouvement spermatogénétique, les deux spermatocytes de second ordre s'écartent l'un de l'autre, mais ils demeurent reliés quelque temps par le résidu fusorial (1), qui, sur une partie de son étendue, est situé en dehors du cytoplasme de ces éléments. Et c'est sur la zone inter- cellulaire du « ligament » ainsi constitué que se trouve toujours le corpus- cule de Flemming. C'est pendant la régression du résidu fusorial que les corpuscules cen- traux se divisent et que le noyau subit ces curieux mouvements connus sous le nom de mouvements télokinétiqucs. Ces déplacements s'observent sur les deux noyaux fils de la première mitose de maturation, immédiatement avant que le noyau ne récupère sa structure réticulée; ils s'effectuent successivement sur ces deux noyaux. Le noyau qui se déplace tout d'abord est celui qui tend à reprendre le premier la forme globuleuse; ce noyau était aplati perpendiculairement à l'axe du fuseau; il effectue un mouvement de rotation tel que son grand diamètre devient parallèle à cet axe, puis il reprend la forme sphérique. A la fin du processus, les deux noyaux sont globuleux et se trouvent situés de part et d'autre du résidu fusorial qui s'atrophie bientôt, et cesse d'être visible. Je n'ai jamais pu constater l'élimination de ce résidu fuso- rial, à la fin de la télophase des mitoses de maturation. Le résidu fusorial constitue donc un cylindre régulièrement calibré; plus tard, il entre en régression. Son atrophie se manifeste par une réduction qui porte d'abord sur ses dimensions transversales (fuseau en sablier), et ensuite sur sa longueur (fuseau en cordon). Le fuseau se rétré- cit donc à sa partie moyenne et ensuite à ses extrémités; il se raccourcit du fait de la régression progressive de ses deux extrémités; la région qui persiste en dernier lieu est celle qu'occupe le corpuscule de Flemming. Quant à ce corpuscule, il apparaît ea plein cytoplasme; il occupe ensuite le niveau de la membrane cellulaire; plus tard il émigré parfois dans l'es- pace qui sépare les deux cellules issues de la première mitose de matura- tion. Nous ignorons si sa disparition accompagne ou précède la régression du résidu fusorial. * * INTERCINÈSE La période de repos intercalée entre les deux mitoses de maturation commence au moment où disparait le pont fusorial qui relie les deux (1) Au moment où les cellules s'écartent, le résidu fusorial est en rapport avec les noyaux ou s'est déjà désinséré de la membrane micléaire. Il est alors étalé en pinceau à ses extrémités ou constitue seulement un cordon cylindrique. TRAVAUX OniGINAUX ^A7 spermatocytes de second ordre. Elle cesse avec la prophase de la seconde mitose. Elle m'a semblé d'observation beaucoup plus rare que les mitoses spermatocytaires : aussi la durée de l'intercinèse doit-elle être notable- ment plus courte que celle de ces deux mitoses. Pendant l'intercinèse, le noyau présente la structure réticulée de tout noyau quiescent; il n'a pas de nucléole; son idiosome se reconstitue, pour disparaître de nouveau au cours de la seconde mitose de maturation. J'ajouterai que le spermatocyte de second ordre, après s'être libéré de ses connexions avec le fuseau, paraît s'accroître un peu. Je dis «paraît», car il existe de telles variations dans la taille des spermatocytes, car la période d'intercinèse est si courte, et partant d'observation si rare, qu'affirmer sans réserves ce phénomène d'accroissement serait singuliè- rement hasardeux. * * * DEUXIÈME MITOSE DE MATURATION La seconde mitose n'est pas de fréquence sensiblement supérieure à la première. Les éléments en voie de division sont isolés ou groupés en îlots ; on les trouve généralement à côté de spermatides jeunes. Ils sont parfois disposés en bordure, autour de la lumière du canalicule séminipare. Je me bornerai ici à indiquer rapidement les modifications de la chro- matine et du fuseau. A) Chromatine. — Mes observations sur la prophase de la seconde mitose ne sont pas encore assez complètes pour que je puisse formuler une opinion motivée sur toutes les questions de fait que soulève la seconde mitose de maturation. J'ai vu que le réseau du noyau quiescent se transforme en un cordon, et, sur la figure 37, on voit que ce cordon, en partie épineux et en partie lisse, commence à se fragmen'ter en petits chromosomes arrondis qui sont par endroits alignés à la file, et, ailleurs, isolés les uns des autres. Les chromosomes de la seconde mitose apparaissent donc successivement les uns après les autres. Bientôt tout le cordon chromatique se trouve réduit en chromosomes qui se disséminent dans toute l'étendue du champ nucléaire, après avoir perdu leurs dernières connexions avec le réseau de linine. A quel moment ces chromosomes vont-ils se dédoubler? Je ne saurais le dire encore. Gomment se dédoublent-ils? Subissent-ils une fissuration longitudinale ou transversale? La chose me paraît impossible à décider chez l'Homme, étant donnée la forme globuleuse des chromosomes. ^4-8 «IlîLlOGRAPHIE AiNATOMIQUE Toujours est-il qu'à la métaphase, les chromosomes gagnent succès^ sivement le ventre du fuseau. Ils sont beaucoup plus nombreux que les chromosomes de la première mitose. Ils sont aussi de taille beaucoup II ♦*• ^ ^^ 37 38 39 /^^ «^» '^^^ Tx^ 'C' 40 41 42 43 44 45 46 VII Les figures 37 à l^ù concernent la seconde mitose de niaturalion. Kig. 37-88. Prophase de la deuxième mitose. Fig. 39 à 45. Meta et anaphase de la deuxième mitose. La ligure 44 moiilre une vue polaire d'une dos placjues équatorialos. Fig. 4*'- Telophase de la deuxième mitose. plus réduite et de forme bien différente. Ce sont de petits corpuscules globuleux ou ovoïdes qui sont isolés, ou groupés les uns contre les autres. Il faut, pour les bien voir, pratiquer des coupes au 1/300^ de TIUVAUX oniGlNALX ^4'J millimètre, et, à ce stade, j'en ai compté dix-huit sur une coupe d'un spermatocyte sectionné deux fois par le rasoir, mais je n'ai pu savoir exactement combien la seconde coupe de ce spermatocyte possédait de chromosomes. Les chromosomes viennent alors se ranger à l'équateur sous forme de boules arrondies ou de corpus<àules, très légèrement allongés parallèle- ment à l'axe du fuseau. Ils sont disposés sur deux ou plusieurs rangées, et parfois groupés par deux ou par quatre. Leur ascension vers les pôles de la cellule s'effectue avec une inégale rapidité; les chromosomes les plus voisins des corpuscules centraux sont plus ou moins globuleux; les chromosomes retardataires m'ont paru souvent étirés, en raison de leur plasticité. Une fois parvenus aux extrémités du fuseau, les chromosomes se tas- sent les uns contre les autres. Sur les vues polaires, ils simulent un amas mûriforme dont les éléments sont presque au contact les uns des autres. Sur les vues de face, les plaques polaires simulent des disques dont la face profonde se montre hérissée de crêtes et dont la face superficielle, plus régulière, est convexe et parfois légèrement sinueuse. La télophase parait être très rapide, et je n'ai pas assisté, aussi com- plètement que sur la première mitose, à la reconstitution du noyau qui s'aplatit parallèlement au plan de séparation des deux cellules filles, et se montre bientôt formé d'un épais réseau de chromatine. Enfin, pendant toute la durée de la mitose, il existe dans le cytoplasme des grains qui se colorent comme la chromatine nucléaire. Ces grains sont disséminés ou répartis en fines traînées entre le corps du fuseau et la membrane cellulaire. B) Le fuseau. — Le fuseau dont je n'ai pu élucider l'origine est, au début, ellipsoïde et relativement étroit. Ses pôles atteignent parfois la surface du cytoplasme; d'autre fois, ils restent à faible distance de la membrane cellulaire : ces deux modalités sont fonction de la forme qu'affecte le corps de la cellule, au moment où se différencie le fuseau. Je n'ai jamais vu le fuseau présenter à sa surface de fibres entrecroisées. Plus tard, le fuseau s'élargit et change de forme : il devient biconique. Quand les chromosomes gagnent les pôles du fuseau, il présente comme le premier fuseau de maturation, un corps cylindrique et deux extré- mités coniques. Le corps paraît formé de fibres grêles régulièrement tendues; ces fibres se tassent les unes contre les autres, au niveau des deux extrémités du fuseau. Les fibres du fuseau se détendent alors, deviennent flexueuscs, s'épaississent peut-être, et se chargent de grosses granulations. Elles tendent à chevaucher les unes au-dessus des autres. !2*)() BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Enfin, au moment de la télophase, les fibrilles du fuseau cessent d'être distinctes; le fuseau devient homogène et se colore plus vivement que le cytoplasme ambiant. En même temps, il s'étrangle à sa partie moyenne qu'occupe un corpuscule intermédiaire de Flemming. Jusque-là, le fuseau s'attachait sur les noyaux par une large surface; sa zone d'insertion se restreint progressivement et se rapproche de l'une des extrémités du noyau, alors aplati perpendiculairement à la direction du fuseau. Fina- lement, le fuseau perd ses connexions avec le noyau. Après la formation de la membrane cellulaire, les deux spermatides issues de la division du spermatocyte de second ordre s'écartent souvent l'une de l'autre, sous la poussée des cellules sous-jacentes; elles restent momentanément réunies par un résidu fusorial étroit qui présente deux extrémités, encore engagées dans le cytoplasme, et une partie moyenne, tendue à la façon d'un pont, entre les deux spermatides sœurs; au milieu de ce pont, on trouve le corpuscule de Flemming. A partir de ce moment, le résidu fusorial disparaît. Sur ces entrefaites, les corpuscules se sont dédoublés; ils siègent au voisinage de la surface de la spermatide; l'idiosome réapparaît dans le cytoplasme. La période des divisions spermatocytaires est achevée; la spermiogénèse va commencer qui constitue la seconde étape de la matu^ ration. * * * REMARQUES Arrivé au terme de cette description au cours de laquelle je me suis contenté de décrire des faits, sans entrer dans aucune des discussions théoriques que soulève l'histoire des produits sexuels, je ne crois pas inutile de faire deux remarques générales. La première concerne le nombre des mitoses de maturation, la seconde a trait à la sériation des figures de cet article. L Depuis les travaux de von Ebner, il est classique d'admettre deux mitoses de maturation. Cependant depuis une quinzaine d'années, des voix discordantes se sont élevées qui n'admettent qu'une mitose de matu- ration dans l'ovogénèse et dans la spermatogénèse. Je laisse de côté ce qui a trait à l'ovogénèse, et je veux m'en tenir à discuter brièvement la notion nouvelle introduite par Bugnion et Popoff sur les mitoses spermatocytaires de l'Homme et des animaux. iiuguion et Popolî ont soutenu « que le spermatocyte se divise une TRAVAUX ORIGINAUX 251 fois par cinèse », au cours de la maturation des produits sexuels. Ils nient donc formellement une des deux mitoses de maturation. et 48 V 47 ir^:. • -■^^ f^-'' éo é 9<* •>• • 4. 50 51 VIII Fig. 47ï 48, 49, 5o. Formes anormales de la première mitose. Fig. 47- Spermatocyte dont les corpuscules centraux atteignent presque la surface cellula're. Idio- some encore visible. Fig. 48. Volumineuse cellule à petit fuseau ; idiosome encore visible. Fig. 49- Énorme fuseau dans une cellule de taille à peu près normarte. Fig. 5o. Spermatocyte dé premier ordre nain. Fig. 5i. Spermatocyte de deuxième ordre nain. « Les auteurs, écrivent-ils, dessinent des spermatocytes de premier ordre avant la cinèse; Us représentent des spermatides à diverses phases, mais aucune figure ne montre des spermatocytes de deuxième ordre vrai- ment distinctes. De même dans le texte, on s'étend avec complaisance sur les spermatocytes et leurs nombreuses variétés, mais lorsque vient le tour des spermatocytes II, le tableau est achevé en quelques lignes. Ne serait-ce pas que les histologistes décrivent par acquit de conscience (pour la bonne règle) une espèce de cellules qu'ils n'ont en réalité jamais réussi à observer (p. 42) ? » Cette affirmation, grave de conséquences, Bugnion et Popoff ne la lancent pas à la légère. Ils l'appuient sur un argument imposant, sur des données mathématiques. Reprenant les formules employées déjà par un spermatologiste dont ils pararaissent ignorer le travail, ils prétendent BlBLieGR. ANAT., T, XXI 16 252 BIBLIOGRAPHIE AiN ATOMIQUE par le calcul démontrer qu'il ne peut y avoir qu'une mitose spermato- cytaire. Les données de Bugnion et de Popoff, tout impressionnantes qu'elles soient, ne sauraient empêcher qu'il existe deux mitoses de maturation chez le Rat (Duesberg, Regaud), comme chez l'Homme. Ces deux mitoses se reconnaissent à une série de caractères, et en particulier à la taille, à la forme et au nombre de leurs chromosomes. Si Bugnion et PopoFF n'ont pas reconnu ces deux mitoses, c'est qu'ils n'ont pas su les distinguer l'une de l'autre. Je ne veux pas reprendre ici les critiques que Duesberg adresse à Bugnion et à Popoff; je veux seulement indiquer l'une des raisons pour lesquelles, malgré une méthode infaillible, ces auteurs ne sont pas arrivés à des résultats indiscutables. J'ai pris le diamètre d'une série des mitoses spermatocytaires. En choi- sissant pour les mesurer les éléments qui paraissent le plus régulièrement arrondis, on constate que la taille de la première mitose est d'environ 16 jx, et que celle de la seconde mitose atteint en moyenne 10 à 12 [j.. Mais ce sont là des chiffres moyens. Le diamètre des premières mitoses oscille entre 11 [j. et 20 [i.; celui des secondes mitoses entre 9 [i. et 16 tx. Voici donc un fait très net : il est des mitoses de taille essentiellement variable; il est des premières et des secondes mitoses qu'on serait incapable de distinguer l'une de l'autre, si l'on voulait s'en tenir à la taille comme facteur unique de diagnose. D'autre part, c'est un leurre de compter connaître le volume d'un élément à l'aide de son diamètre et d'une formule géométrique. Les spermatocytes sont polymorphes : il en est de sphériques, d'ovoïdes, de polyédriques. Si nous n'apprécions aisément son contour au microscope, nous ignorons toujours si ce spermatocyte relativement petit, que nous voyons sur une ou deux de nos coupes, ne présente pas une forme aplatie, des prolongements irréguliers Ce sont là des particularités qui nous empêchent de connaître le volume exact d'un élément, de petite taille, de forme irrégulière et d'épaisseur variable. C'est pourtant à l'aide de mensurations de cet ordre, faites sur des frottis, que Bugnion et Popoff ont été amenés à nier l'une des mitoses de maturation. Munis d'une formule mathématique rigoureu- sement exacte, ils sont arrivés à des résultats erronés, parce qu'ils sont partis de données insuffisantes. II. J'en viens à un second ])oint. De prime abord, la sériation des figures de cet article peut ne pas paraître rigoureuse. On verra bientôt qu'il n'en est rien. Mais une explication s'impose. J'ai eu déjà l'occasion de faire remarquer que les chromosomes de TRAVAUX ORIGINAUX 253 lu première mitose se constituent tantôt aux dépens d'un cordon épi- neux, tantôt aux dépens d'un cordon lisse, et ils s'individualisent soit avant, soit après la disparition de la membrane nucléaire. Ce sont là des variations de l'histogenèse dont la cause nous échappe, mais dont la constatation est aisée. flê&^ ■ f ^ 53 IX l"if). r)2-5?4. Première milose de maluralion anormale. Ces trois figures montrent l'évolution d'une première mitose dans laquelle la division du cytoplasme n'accompagne pas la division du noyau. Il en est d'autres : si l'on parcourt les figures que j'ai données, on constate, par exemple, que de par l'évolution du noyau, la figure 23 doit être mise en série avant la figure 22, la figure 29 avant la figure 28, la figure 30 après la figure 32, la figure 33 avant la figure 34. Mais si l'on range ces figures deux à deux, en s'en tenant à l'évolution du fuseau, la figure 22 doit prendre rang avant la figure 23, les figures 28, 32, 34 doivent être classées respectivement avant les figures 29, 30 et 33. Qu'on examine encore les dessins 30 et 34: ils représentent des noyaux au même stade de la télokinèse, mais la figure 30 a trait à un noyau dont la chromatine est condensée en une masse compacte, tandis que la figure 34 se rapporte à un noyau de structure réticulée, c'est-à-dire à un noyau quiescent, beaucoup plus avancé dans son évolution. Un dernier exemple : la figure 31 devrait être classée après la figure 32 en raison de l'état de son noyau, après la figure 28 en raison de l'état de son fuseau, et même après la figure 25 si l'on s'en rapporte à l'aspect des corpuscules de Flemming. Voici donc plusieurs figures qu'on peut sérier de deux ou trois façons différentes, suivant qu'on prend pour critérium l'état du noyau, du fuseau ou du corpuscule de Flemming. C'est que ces trois organes cellulaires ne subissent pas des transformations rigoureusement parallèles: à un stade donné du fuseau ne répond pas nécessairement un stade donné du 254 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE noyau. En d'autres termes, ces organes cellulaires évoluent chacun pour leur propre compte; vis- à- vis les uns des autres, ils présentent une certaine autonomie dans les transformations qu'ils sont appelés à subir au cours de la mitose. Cette indépendance, entre les divers organes cellulaires, nous la retrou- vons aussi sur les cellules anormales. Les figures 52, 53, 54 qui se rap* portent à la télophase d'une première mitose de maturation en fournissent une preuve nouvelle. Les spermatocytes de second ordre vont avoir un corps cellulaire volumineux, une paire de noyaux et un nombre de chro- mosomes double de celui qu'on observe à l'état normal, tout cela parce que la plasmodiérèse ne s'est pas effectuée à la suite de la karyodiérèse, tout cela faute de la différenciation tempestive d'une membrane cellu- laire. * * * RÉSUMÉ A la fin de sa période d'accroissement, le spermatocyte humain possède un noyau dont la chromatine est répartie sur un épais cordon. Ce cordon, d'abord hérissé de dents, ne tarde pas à présenter une surface lisse et à se fragmenter en une douzaine de tronçons. Ces tronçons sont centrés par un petit orifice arrondi. Cet orifice préexiste à la fragmentation du cordon pachytène. Il disparaît au mo- ment de la mise au fuseau. Après la segmentation des tronçons chromatiques, les chromosomes gagnent les pôles du fuseau. Ils se fusionnent alors en un disque compact, homogène, qui, plus tard, récupère la forme sphérique et la structure réticulée. En même temps, le noyau effectue dans le corps cellulaire une véritable rotation (mouve- ments télokinétiques). Quant au fuseau, il se constitue brusquement entre les deux corpuscules centraux. Il s'accroît rapidement. Successivement ellipsoïde et biconique, il présente bientôt un corps cylindrique et deux extrémités coniques. Le corps s'allonge à mesure que se réduisent les extrémités du fuseau. Ses fibres, d'abord lisses et tendues, deviennent bientôt grenues et flexueuses. Puis elles se tendent de nouveau. Le fuseau commence à s'atrophier : il va se rétrécir et se raccourcir. Il s'étrangle d'abord à sa partie moyenne : c'est un sablier. En réduisant ses insertions nucléaires, ce sablier se transforme et se condense en un étroit cordon cyhndrique qui diminue progressivement de longueur. Finalement, ce n'est plus qu'un résidu fusiforme, perpendiculaire ou obhque à la membrane cellulaire, et ce résidu ne tarde pas à disparaître. TRAVAUX ORIGINAUX 255 La placiue de Flemming parait résulter de la fusion de fins granules, développés sur les fibres continues du fuseau. Pendant l'intercinèse qui est très brève, le noyau présente une structure réticulée; il est dépourvu de nucléole; l'idiosome se reconstitue transitoi- rement dans le cytoplasme. Durant la prophase de la seconde mitose de maturation, le réseau chromatique se transforme en un cordon épineux, puis de surface lisse. Ce cordon se résout successivement en une série de petits chromosomes arrondis qui sont appelés à se dédoubler : quand? et comment? je l'ignore encore. Quant au fuseau de la seconde mitose, son évolution m'a semblé identique à celle du fuseau de la première mitose de maturation. Les mitoses spermatocytaires de l'Homme présentent donc de grandes analogies avec les divisions de maturation décrites, jusqu'ici, dans l'ovogénèse et dans la spermatogénèse des Mammifères. Les deux mitoses spermatocytaires se reconnaissent aisément l'une de l'autre, comme j'ai eu déjà l'occasion de le dire (1910). La première mitose est de taille relativement considérable; la seconde de taille relativement petite. Mais c'est là un caractère sans grande importance. Il existe dans les éléments de la lignée séminale des variations de taille plus considérables qu'on ne le saurait croire de prime abord, et il est des secondes mitoses qui sont aussi grosses que certaines pre- mières mitoses. Le fuseau de la première mitose présente quelquefois, au moins pen- dant un temps de son évolution, des fibres entrecroisées et un petit aster : aster et fibres entrecroisées nous ont paru faire constamment défaut sur la mitose préspermatidaire. Mais c'est essentiellement par leurs chromosomes que les deux mitoses se distinguent aisément l'une de l'autre. Les gros chromosomes au nombre d'une douzaine, les chromosomes perforés, les chromosomes polymorphes, en bâtonnet, en lame d'urétrotome, en croix latine sont le propre de la première mitose; caractérisent au contraire la seconde mitose des chro- mosomes remarquables par leur petite taille, par leur nombre considé- rable, par leur aspect compact, par leur forme régulière de boule arrondie. Enfin, il est un fait général que je tiens à souligner ici : au cours des mitoses de maturation de l'Homme, les divers organes cellulaires ne subissent pas des modifications rigoureusement parallèles. Telle de nos figures peut être mise en série de deux ou trois façons différentes, suivant qu'on prend pour critérium le noyau, le fuseau ou le corps de Flemming. Le fait s'explique aisément si l'on admet que ces diverses formations possèdent une certaine indépendance les unes vis-à-vis des autres. SUR LA STRUCTURE DU PROTOPLASMA DES CELLULES ÉPITHÉLIALES DU CORPS THYROÏDE DE QUELQUES MAMMIFÈRES LE CHONDRIOSOME ET LES PHÉNOMÈNES DE SÉCRÉTION Par le D' Jacques MAWAS CHEF DES TRAVAUX A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE LYON NOTE PRÉLIMINAIRE (1) La structure du protoplasma des cellules épithéliales formant les folli- cules thyroïdiens est encore imparfaitement connue, malgré les nom- breux travaux parus sur la question. Il en est de même de la sécrétion thyroïdienne elle-même. Sans vouloir faire ici un historique, même incomplet, de la question, rappelons qu'à la suite de Langendorff (1889), un certain nombre d'au- teurs ont décrit dans le corps thyroïde deux sortes de cellules sécrétantes: les unes, vaguement striées dans le sens de leur hauteur, et formant la majorité des cellules sécrétantes, les cellules principales ; les autres, plus rares, à protoplasma plus ou moins homogène ou granuleux, se colorant comme la matière colloïde, et qu'on appelle pour cela les cellules col- loïdes. C'est ainsi qu'après fixation de la glande dans des mélanges osmiqués, ou dans l'acide osmique en solution, Langendorff décrit et figure (fig. 12, 6 et 11) des cellules aplaties à protoplasma sombre, gris noirâtre, avec un noyau lui-même allongé aussi, à côté d'autres cellules à protoplasma clair, avec un noyau arrondi et très peu chromatique. HuRTHLE (1894), Andersson (1894), Schmid (1896), en employant des méthodes de fixation et de coloration diiïérentes de celles employées (1) Communication présentée au 13^ congrès de l'Association dos Anato- mistes. Paris, 1911. TRAVAUX ORIGINAUX 257 par Langendorff, arrivent à un résultat sensiblement identique; il semble certain, à lire ces auteurs et à regarder les figures qui représen- tent leurs préparations, qu'il y a deux sortes de cellules dans le corps thyroïde, et qu'il est facile de mettre en évidence ces cellules par n'im- porte quelle coloration plasmatique. La fuchsine, par exemple, montre- rait très bien ces différences de l'intensité de coloration des deux protoplasmas; l'un se colorant à peine, l'autre se colorant intensément comme la substance colloïde accumulée au centre du follicule. Ces données tendent à devenir classiques, on les trouve exposées par M. Prenant dans son Traité d'Histologie et dans les dernières éditions des Traités d'Anatomie de Testut et de Poirier. Seul, M. Renaut (1897), dans son Traité d'Histologie pratique, admet que, dans le corps thyroïde, il n'existe qu'une seule espèce cellulaire, et affirme que toutes les cellules épithéliales ont la même structure et doi- vent être considérées comme équivalentes. Les fig-ures obtenues par Lan- gendorff sont pour lui artificielles et dues à des défauts de fixation, « celles qui ont donné des gouttes sarcodiques ou qui, au contraire, sont devenues vacuolaires, prennent une coloration plus faible ». Ainsi donc, d'après M. Renaut, toutes les cellules du corps thyroïde ont des cellules sombres, au sens employé par Langendorff, les cellules claires sont des cellules mal fixées et altérées. Cette différence catégorique entre les descriptions des auteurs cités plus haut et celle donnée par M. Renaut, ne peut s'expliquer seulement par un défaut de fixation. Car sur aucune des figures publiées par les auteurs, il n'y a trace de vacuolisation dans les cellules claires (les cellules principales) et nulle part on ne voit des gouttelettes sarcodiques. D'ailleurs, ces différences dans la coloration du protoplasma se voient sur la même coupe et dans le même follicule, il est donc difficile d'ad- mettre que, dans un espace aussi limité qu'un grain thyroïdien, on puisse trouver côte à côte des cellules admirablement fixées et des cel- lules en état de vacuolisation avancée. Si le départ de gouttes sarcodiques ou de vacuolisation du protoplasma explique généralement la coloration moins intense du protoplasma, cette explication ne peut être acceptée sans réserve en ce qui concerne le corps thyroïde. Quoi qu'il en soit pour le moment de cette explication, l'injection interstitielle du liquide osmio-picro-argentiqiie et l'examen à fétat vi- vant des cellules thyroïdiennes, n'ont montré à M. Renaut qu'une seule sorte de cellules dans le corps thyroïde. Nous reviendrons plus loin sur la description qu'il en a donnée. Les quelques travaux récents qui ont paru depuis n'ont guère fait avancer nos connaissances sur la structure du corps thyroïde. On peut 258 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE dire que tous, avec des variantes , bien entendu, arrivent à la conclusion de l'existence dans le corps thyroïde de deux sortes de sécrétion, quoique le problème soit quelque peu déplacé; en effet, il ne s'agit plus uni- quement de deux sortes de cellules, mais de deux sortes de sécrétion, l'une chromophile, l'autre chromophobe, ou de colloïdes de réactions chimiques différentes. Mais si nous ne connaissons pas, d'une façon précise, quelle est la struc- ture du corps thyroïde, nous ignorons totalement, ou presque totalement, le mode de sécrétion des cellules épithéliales. Gomment se forme la subs- tance colloïde? Préexiste-t-elle dans les cellules sous forme de grains ou sous forme de gouttelettes? Est-elle le résultat de la fonte de certaines cellules, ou le mélange de deux sécrétions différentes des cellules épithé- liales, l'une chromophobe, l'autre chromophile? Quel est, en un mot, le mode de sécrétion de la glande thyroïde? est-ce une sécrétion holocrine? Quel rôle joue le noyau dans cette sécrétion? Voilà autant de questions qui se posent et que nous ne pouvons songer à résoudre dans cette note. Nous ne nous occuperons ici que de la struc- ture de la cellule thyroïdienne, et nous dirons quelques mots de son mode de sécrétion probable. Objet d'étude. — Parmi les corps thyroïdes que nous avons étudiés, nous choisirons comme type pour la présente description le corps thy- roïde du Lapin. Technique. — Les fragments de corps thyroïde fixés dans le mélange de BouiN (acide picrique + formol + acide acétique) ou dans le mé- lange de Tellyesniczki (bichromate de potasse + acide acétique), ne montrent aucun détail cytologique digne d'intérêt, surtout au point de vue qui nous occupe particulièrement ici. Au contraire, la méthode de Regaud pour la coloration des mitochon- dries nous a rendu de réels services, car elle conserve intacte la structure des cellules épithéliales. Voici en quoi elle consiste : 10 Fixation dans le mélange : Sol. aq. de bichromate de potasse à 3 «/o . . . . 80 vol. Formol commercial -. 10 vol. pendant quatre jours; mordançage supplémentaire pendant environ quinze jours dans la solution de bichromate à 3%; lavage à l'eau cou- rante. 2o Coloration à l'hématoxyline ferrique (procédé d'HEiDENHAiN) avec TRAVAUX ORIGINAUX ^50 OU sans seconde coloration par le picro-ponceau de Curtis ou le rouge Bordeaux. La méthode d'ALTMANN (fixation dans le mélange bichromate + acide osmique, coloration par la fuchsine) donne les mêmes résultats que ceux fournis par la méthode de Regaud. La coloration d'ALTMANN, réussit d'ailleurs parfaitement bien sur les pièces fixées dans le mélange de Regaud. RÉSULTATS. — Il existe dans le corps thyroïde deux sortes de forma- tions, les grains ou vésicules, ce sont des formations épithéliales conte- nant une substance colloïde, leur produit de sécrétion, et des bourgeons pleins, réunissant les différents grains. Nous étudierons successivement ces deux sortes de formations. Structure des cellules épithéliales des vésicules Quelle que soit la forme ou la grosseur de la vésicule qu'on examine, elle est formée par des cellules épithéliales ayant sensiblement la même structure. Quelle que soit donc la quantité du contenu de la vésicule, le produit de sécrétion n'influe guère sur la forme et la structure des cel- lules sécrétantes. Le protoplasma, fixé par la méthode de Regaud et coloré par l'héma- toxyline au fer, montre un chondriosome très net, électivement coloré en noir intense. Celui-ci se présente ou sous la forme de chondrioconte, ou sous la forme de mitochondries. Ces formations remplissent le cytoplasma, depuis la base jusqu'à l'extrémité apicale de la cellule. Ils respectent cependant une zone assez étroite tout autour du noyau. Examinés à un faible grossissement, ces grains, alignés en série, don- nent un aspect vaguement strié à la cellule, aspect bien décrit par La- croix et par Renaut (1897). La striation du protoplasma des cellules épithéliales du corps thyroïde serait donc, comme celle de la cellule du tube contourné du rein (Benda), ou celle de l'épithélium des canaux excréteurs des glandes salivaires (Regaud et Mawas), due aux formations mitochondriales. Toutes les cellules entrant dans la constitution d'une vésicule ont la même structure et présentent sensiblement la même quantité de mito- chondries. Le noyau de ces cellules, lui, est au contraire très polymorphe ou, plus exactement, apparaît comme ayant, suivant le stade sécrétoire, une structure donnée. Il est ou complètement coloré en noir intense par l'hé- 260 BIBLIOGRAPHIE AN.VTOMIQUE matoxyline au fer, ou bien incolore avec quelques fines granulations de chromatine, mal colorées. Tous les intermédiaires entre ces deux aspects peuvent se rencontrer dans la coupe d'une seule vésicule, comme cela est représenté dans la figure ci-dessous. . Tconj. M. X. '^:: ,^-C; y- ■ . -y» .71 ..s.^:. Corps thyroîilp de Lapin. Fixation au hiclironiate-rurmol. Colorulion à riicmatoxylino au fer (méthode de Regaud). Les cellules épitliéliales (C,) montrent des formations milocliondrides colorées par l'hémaloxyline. Elles ont toutes la même structure. Quelques rares cellules (C.J ont un chondrinsome périphérique, avec au centre un protoplasma granuleux; elL's ne correspondent jas aux cellules colloïdes des auteurs. Leur signification est incouiuie. L'importance de ces variations de chromaticité du noyau ne saurait échapper, étant la seule manifestation de l'activité sécrétoire de la cellule thyroïdienne, visible à nos moyens d'investigation actuels. En effet, je n'ai jamais pu mettre en évidence de grains de sécrétion dans les cellules thyroïdiennes. Structure des cordons épilhéliaux pleins Les cellules formant ces cordons sont des cellules épithéliales ayant la même structure et le même aspect que ceux des vésicules. D'ailleurs TRAVAUX OniGlNAUX ^61 les vésicules n'ayant encore que peu ou point de produit colloïde dans leurs lumières, ont identiquement la même structure. La sécrétion thyroïdienne Il résulte de ce que nous venons de dire qu'il n'y a qu'une seule sorte de cellules dans le corps thyroïde, et que les cordons pleins et les toutes petites vésicules sont aussi actifs que les vésicales ayant une grosse taille. Il ne faut donc pas, suivant nous, parler de cellules principales et de cellules colloïdes, comme on le fait généralement. Cependant, comme nous le faisions remarquer plus haut, il y a quelque chose de vrai dans ce qu'ont vu Langendorff et les autres auteurs. Il y a en effet des différences entre certaines cellules thyroïdiennes et les autres; ces différences portent, non sur la structure, qui, nous le répétons, est partout la même, mais sur le cytoplasma lui-même, qui se colore plus ou moins intensément. Cette coloration n'est d'ailleurs pas, lorsqu'elle est très accentuée, identique à celle de la substance colloïde; cela ressort des figures mêmes données par Langendorff, Hïïrthle et SCHMID. Il m'a été impossible de mettre en évidence chez le Lapin les grains chromophobes et les grains chromophiles, décrits par quelques auteurs (Andersson, Galëotti), pas plus qu'il m'a été donné de voir des grains issus du noyau, dans le cytoplasma et servant de matériel de sécrétion. La glande thyroïde semble sécréter d'une façon lente et continue, sans cycle sécrétoire apparent et sans accumulation de grains de sécrétion. Il en serait de la cellule thyroïdienne comme de tant d'autres cellules glandulaires (tube contourné du rein des Mammifères, par exemple), où on n'observe point de grains de sécrétion. Les grains de sécrétion décrits par les auteurs sont fort probablement des réactions pathologiques, aux moyens violents mis en œuvre pour faire soi-disant sécréter la glande, comme c'est le cas pour la pilocarpine employée par Andersson, la leucine, la créatine, le taurocholate, l'acide urique, employés par Galèotti (1897). L'emploi de ces moyens est cependant logique; nous ne possédons malheureusement pas de moyens d'agir directement sur la glande, pour l'exciter et augmenter d'une façon physiologique sa sécrétion. Conclusions. — 1° Toutes les cellules épithéliales du corps thyroïde ont la même structure. Jl n'y a aucune raison d'admettre, comme on le fait généralement, deux sortes de cellules ayant une structure et un rôle différents, les cel Iules principales et les cellales colloïdes; 2G2 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 2° Toutes les cellules renferment un chondriosome. Celui-ci est repré- senté soit par des filaments (chondriocontes), soit par des grains alignés (mitochondries); 3° La striation longitudinale des cellules épithéliales est due au chon- driosome; 40 Le noyau joue certainement un rôle important dans la sécrétion, se manifestant sur les coupes par ses variations de chromaticité. Ce rôle n'est pas direct; le noyau, en effet, n'émet dans le cytoplasma ni grain ni nucléole; 50 'S'il est difficile de dire actuellement comment se forme la substance colloïde, on peut admettre qu'au point de vue physiologique, le corps thyroïde est une glande qui sécrète d'une façon constante, sans cycle sécrétoire défini. Il n'y a pas de formation, d'accumulation et d'excrétion exo-cellulaires de grains; 6» La sécrétion de la matière colloïde n'est certainement pas la seule fonction de la glande thyroïde, puisque les tubes épithéliaux pleins et les toutes petites vésicules sont doués d'une activité sécrétoire aussi grande que celle des plus grosses vésicules. Le corps thyroïde est proba- blement le siège de plusieurs sécrétions, dont la seule connue jusqu'à jirésent est la sécrétion colloïde. BANDES INTERCALAIRES BANDES DE CO?. A) Bandes intercalaires. — Ce sont des bandes transversales qui se colorent énergiquement par Fhématoxyline au fer, par la fuchsine acide (1) FousTEu, Anal. Anzelger, Bd XXV, 1904. TllAVAUX URIGIKAUX 2G5 %m - ff "f * Z i-.;. ^^-''' 1^^ après bichromate-formol, par la safranine après Flemming. Elles sont situées à un niveau quelconque de la fibre musculaire, indépendant du noyau ou du sarcoplasma. Nous avons souvent rencontré des bandes intercalaires situées de part et d'autre du noyau. Leur épaisseur est très variable et correspond tantôt à une, tantôt à plu- sieurs cases musculaires. Elles sont toujours com- ^ prises entre deux membranes Z. Elles correspon- dent en largeur au diamètre transversal de la fibre à leur niveau, et sont toujours situées à un en- droit plus élargi de cette fibre musculaire. Leur direction est transversale, c'est-à-dire perpendicu- laire à la direction des fibrilles, ou oblique. On rencontre fréquemment de telles bandes interca- laires bifurquées en V. L'examen au faible grossissement permet de se rc! dce compte de la variété infinie des dispositions qu'elles présentent. La substance des pièces interca- laires est «ouvent homogène et même après une forte décoloration, on n'y décèle point de striation transversale. Elles apparaissent alors d'autant plus colorées qu'elles sont bordées de chaque côté par une zone où la colorabilité à l'hématoxyline des disques Q et des membranes Z est très atténuée. Cet affail)lissement peut aller dans certains en- droits jusqu'à la disparition presque complète de la striation transversale. La striation longitudinale est par contre toujours visible (voir fig. 1 et 2). La « pièce intercalaire » ne présente pas toujours les mêmes caractères d'homogénéité et les mêmes contours nettement tranchés. Elle est formée le plus souvent (fig. 3, 4, 5, 6) par une série de bâtonnets trapus analogues aux bâtonnets intercalaii*es de Browicz, Hoche (1), etc., et aux Sclialisldhchen observés par Irène von Palczewska (2) dans la musculature du cœur de l'Homme. Ces bâtonnets colorés intensive- ment par l'hématoxyline au fer sont rangés les uns à côté des autres et séparés par un intervalle clair moins large que le diamètre trans- versal de chacun d'eux. Ils correspondent chacun à une colonnette m _-5 Fir,. Fîaiules inlerca- uires du muscle onio- liyoidien de la tortue inaurilanique. (Fix. Re- tjaud. Ocul. comp. 0. bbj immersion homo- gène. Zeiss 1/12.) B, bandes intercalaires; Zo, zones plus claires situées de chaque côté ; Z. membrane fondamen- tale ; q, disques 0. (1) Hoche, Bibliographie analomique, 1897, u^ 3. (2) Irène von Palczewska, Archiv. f. mikroskopische Anatomie, 1910 Bd 75, Ilcft I. 200 BIBLIOGRAPHIE ANATUMIQUE formée par la réunion de deux fibrilles élémentaires et l'on peut les ^iiPl ( 4i.ii0iii^ ;. \ Fig. 2 cl 3 montrant deux aspects typiques de bandes intercalaires. B, même légende que figure i. Fig. 4- — Bdtonnets intercalaires. (Ocul. 8 comp., obj. imm., Zeiss 1/12 homogùne.) considérer comme une portion modifiée et plus épaissie de la colonnette / musculaire. Cette portion modifiée peut intéresser J»»«f»f.- ' ime longueur variable de la colonnette. Parmi les \\-\' ■ bâtonnets, certains sont plus grands, d'autres plus vX\ petits. En outre, ces bâtonnets ne sont pas tou- jours situés à la même hauteur dans deux colon- nettes voisines et c'est ce qui explique les figures variées que j'ai pu observer (fig. 3 et 4). Au lieu d'être réunis côte à côte en une bande intercalaire, ces bâtonnets intercalaires peuvent être isolés et former une sorte de pièce interca- laire élémentaire. On observe ainsi toutes les formes intermédiaires, depuis le type simple à un bâton- net jusqu'à la bande intercalaire complète inté- ressant toutes les colonnettes à un niveau donné de la cellule musculaire (fig. 5). aureo montrant les cieia.is ae En examinant attentivement ces bâtonnets, on raiioAf dlsIîIiïn.S qu'ils sou*^ compris entre deux mem- caiaires aye<- les coionneites l)i'anes Z et Correspondent à un disque O démesu- de deux librilles élémentaires. -^ . . * d /y> • » Tortue maurîtanique. rémcut agrandi et qui aurait absorbé toute 1 affinité pour les colorants des disques Q situés do part et d'autre. ni-' Fiqure 0 montrant les détails de TRAVAUX ORIGINAUX 267 Cette rangée de bâtonnets colorés n'intercepte pas le sarcoplasma de la cellule musculaire, et j'ai vu des files de mitochondries passant au travers dans l'intervalle séparant deux bâtonnets consécutifs. Cette observation pourrait peut-être expliquer l'apparence homogène que nous avons décrite plus haut. B) Bandes de contraction. — Les « bandes de contraction » apparaissent sur le trajet des fibres musculaires comme des zones plus foncées, formées de membranes Z épaissies, très rapprochées les unes des autres et forte- ment colorées par l'hématoxyline. Ces zones foncées alternent, avec des zones claires, où les cases musculaires sont plus hautes et montrent des membranes Z fines et peu colorées et des disques Q étendus et bien colorés (fîg. 7). Le passage de la zone claire ou non contractée à la zone sombre ou contractée est rarement brusque. Il y a, le plus souvent, une zone de transition où l'on voit tous les stades intermé- diaires (fig. 8 et 9). La forme et les dimensions de ces bandes ''TracWn^B^I'^'fépa^Verp^ar" sont très variées. Tantôt elles occupent tout ""^ zone non contractée e. ^ Al, mitochondries. le diamètre de la fibre (onde de contrac- tion totale), tantôt elles n'en occupent qu'une partie (onde latérale). Elles se localisent parfois à une ou deux cases musculaires, ou bien s'étendent à un grand nombre. Aussi, pour avoir une idée exacte de la valeur de ces images, est-il nécessaire d'examiner attentivement la fibre musculaire au niveau des bandes de contraction, suivant la striation longitudinale et suivant la striation transversale. En examinant les colonnettes de fibrilles d'un bout à l'autre de la cel- lule musculaire, on peut suivre les aspects différents qu'elles présentent au niveau de ces régions contractées ou non contractées. On suit facile- ment la diminution progressive de la hauteur des cases musculaires, la disparition de la substance du disque Q et l'épaississenïent de la mem- brane Z. En examinant d'autre part dans le sens de la largeur l'espace compris entre deux membranes Z dans toutes les colonnettes placées côte à côte, on peut voir que les membranes Z vont en s'éloignant pro- gressivement l'une de l'autre, en allant de la zone où les fibrilles sont con- tractées à la zone où les fibrilles sont étendues. On constate que le disque Q semble s'évanouir et laisse filer sa substance colorable le long de la mem- brane Z qui s'épaissit. Les ondes de contraction paraissent être bien plutôt des ondes intéressant isolément et successivement chaque colon- nette de deux fibrilles musculaires, que des ondes intéressant simultané- HIHLIOUK. A»AT., T. XXI 17 z.h. z.h. 208 BinLioGnArniE anatomique ment et en bloc toutes les fibrilles à un niveau donné de la fibre. Cette manière de voir permet d'interpréter plus exactement les images que nous donne le muscle omo-hyoïdien de la Tortue, suivant que cette bande de contraction fibrillaire est située au même niveau ou à des niveaux différents dans chaque groupe de deux fibrilles élémentaires. Formes de transition. — J'ai décrit jusqu'ici sur le trajet des fibres musculaires d'une part « des bandes inte: calaires » bien caractérisées, d'autre part des zones qui peuvent être considérées comme des « bandes de contraction ». Les images de ces formations ne sont pas tou- jours aussi nettement tranchées et l'on rencontre fréquemment des aspects qu'il est difficile de rat- tacher à coup sûr à l'un ou à l'autre type. La figure 7 donne une idée de l'aspect complexe de ces zones. On y voit des cases musculaire.s si tassées les unes contre les autres et de hauteur si réduite qu'il est nécessaire, pour les analyser con- venablement, d'avoir recours à des coupes de 1 à 2 jx d'épaisseur, et dans lesquelles la décoloration à l'alun de fer a été poussée très loin. On remarque alors que cette bande correspond toujours à une portion plus élargie de la fibre musculaire. Il est ^■i().s.-^arldesde^onlI•a<- difficile dc dire cc qui représente Q ou Z. La colora- •^Iv^M^r'bandV/^^^^^^^^^^ tion élective de Z, par le rouge congo ou par le vert iÎMesis;irSan;nt lumière, permet de penser qu'il s'agit de mem- lrmer"i'è':n:ntïres.''z"; branes Z très rapprochées et au niveau desquelles 7oncs homogènes dos , gubstauce dcs disqucs Q, colorable par 1 hema- taiidfs de contraction. '■ ,. , ,. -or^ A^r^c toxyline, a diffusé. Il en resuite une zone grise dans laquelle les membranes Z sont cachées, estompées. Les différentes images, correspondant à des diffusions variables de la substance du disque Q, permettent de supposer que, poussées à leur maximum, cette diffusion et cette imprégnation des membranes Z très rapprochées, peuvent donner une image en tous points comparable à celle que donnent les pièces intercalaires proprement dites. La figure 8 nous montre une bande homogène, fortement colorée par l'hématoxyline. Faut-il en faire une bande intercalaire ou une bande de contraction? L'aspect homogène plaide en faveur de la première hypo- thèse. Par contre, l'absence de bâtonnets intercalaires permet d'élever quelques doutes. Si l'on remarque que cette bande homogène constitue un centre d'où partent en éventail de nombreuses, membranes Z, on €st bien plus fondé à croire qu'il s'agit d'une bande de contraction TRAVAUX OniGlNAUX 269^ partielle et latérale. Cette contraction est si intense que tous les éléments caractéristiques des cases musculaires sont confondus en une masse où. lo Pi "^jS Fig. 5. — Bâtonnei» intercalaires B et zones de transition, Zo. malgré la décoloration intense par l'alun de fer, aucun détail n'a pu appa- raître. Critique et conclusions. — Jusqu'ici, les bandes intercalaires n'ont pas été Signalées dans les muscles autres que le muscle cardiaque. D'après Marceau (1), Minervini (2), Irène von Palczewska (3), Heiden- HAiN (4), MoRiYA (5), Marie Werner (6), etc., elles n'existent pas chez tous les Vertébrés supérieurs et ne se voient nettement et en quantité appréciable que dans le cœur de l'Homme et celui du Mouton. Elles man- queraient totalement dans le cœur de tous les Vertébrés inférieurs, sauf les Oiseaux (Heidenhain). (1) Marceau, Bibliographie anatomique, 1902. Id., Thèse de la Faculté des sciences, 1903. (2) Minervini, Anat. Anzeiger, Bd 15, n» 1, 1898. (3) Irène von Palczewska, Ueber den Bau der Herzmuskulatur v. Zimmer- MANN [Arch. f. mik. Anat., 1910, Bd 75, Heft. 1). (4) Heidenhain, Plasma und Zelle, 1910 et 1911. (5) MoRiYA, Anat. Anzeiger, Bd 24, n^s 19 et 20, 1904. (6) Marie Werner, ylrc^. /. mi^. ^naf., 1910. Bd 75. .■ . • 270 I!II!LIUGR\PH1E ANATUMIQUE Mes observations concordant chez toutes les Tortues examinées, je me suis demandé si les « bandes intercalaires « étaient vraiment une for- mation spécifique de certains grands Vertébrés. J'ai voulu vérifier, d'autre part, l'opinion des auteurs, concernant le cœur des Vertébrés inférieurs et en particulier des Reptiles. J'ai examiné jusqu'ici, et dans les mêmes conditions de coloration et de fixation que pour le muscle omo-hyoïdien de la Tortue, le cœur de la Tortue et de divers autres Reptiles. Je n'ai pas encore pu y déceler de formations rappelant même de loin les bandes intercalaires du cœur des Vertébrés supérieurs. J'ai pensé alors à ramener les bandes intercalaires aux bandes de con- traction. Les zones de transition de l'une à l'autre forme pourraient autoriser à voir dans les bandes intercalaires une phase déterminée de la contraction musculaire, phase où le tassement des cases musculaires et la diffusion de la substance du disque Q seraient tels que la striation trans- versale aurait disparu à ce niveau. i«i Ô. c. Fig. 9. — Rapports des bandes de i'onlractii)n avec le noyau cl zones de transition. Bat. Bâtonnet interralaire. B.C. Faiidcs de contraction. M. niitocliondries. Plusieurs arguments plaident en faveur de cette manière de voir, qui concorde avec celle émise par V. Ebner (1); cet auteur voit dans les Kiltlinien des aspects d'une contraction due à 4a mort {Schriimpjkontrak' tionen). D'abord la largeur plus grande de la fibre musculaire au niveau des bandes intercalaires. J'ai pu constater ce fait sur de magnifiques pré- parations de muscle cardiaque de l'Homme, envoyées à M. le professeur Prenant par M. le professeur Heidenhain. Elles montrent que la pièce intercalaire produit toujours à son niveau une légère saillie de chaque côté de la fibre musculaire, et donnent à un faible grossissement l'image d'une sorte de bâtonnet transversal, fortement coloré au niveau duquel (1) V. Ebnkr, Ueher die Kiltlinien der Herzttiuakeljanern {Wiener Sitziingt^ber. math. nat. Klasse. 109 Bd, Abi. III, 1900). TRAVAUX ORIGINAUX 271 les colannettes sont plus écartées les unes des autres. Si l'on examine attentivement et à l'immersion les bandes intercalaires, on peut constater qu'elles ne sont pas toujours homogènes et formées uniquement de Schalt- stàbchen. Il en est beaucoup qui montrent une légère striation transversale correspondant à des membranes Z très rapprochées (fig. 9). Certaines de ces bandes qui n'occupent pas toute la largeur de la fibre musculaire permettent de suivre les membranes Z et de les voir s'écarter les unes des autres et former une sorte d'éventail en partant de la bande inter- calaire où elles sont parallèles les unes aux autres et très rapprochées. Les bandes de contraction, comme je l'ai décrit plus haut, se produisent z 0 Z A Fig. 10. — Schéma montrant le passage de la fibrille étendue à la fibrille en contraction, à la fibrille possédant un bâtonnet intercalaire, et à la bande de contraction isolément sur une ou plusieurs colonnettes de deux fibrilles. Une colon- nette oii l'on peut observer une bande de contraction donne une image tout à fait comparable à celle fournie par un bâtonnet intercalaire. Si plusieurs de ces colonnettes se contractent à un même niveau, elles don- nent une bande intercalaire typique formée de bâtonnets intercalaires. Il y a des pièces intercalaires que l'interprétation du chevauchement et de l'enchevêtrement des cellules cardiaques, donnée par Irène von Paiczewska n'explique pas suffisamment, et nous croyons plus simple d'en faire purement et simplement des bandes de contraction localisées à différentes colonnettes isolées. On comprend mieux de cette façon les images en V, en X, en dents de scie, et les bandes intercalaires parfois très rapprochées les unes des autres, que l'on peut observer si souvent dans le muscle cardiaque de l'Homme et dans les muscles omo-hyoïdiens de la Tortue. La dissociation des segments musculaires cardiaques au niveau des pièces intercalaires, comme de nombreux auteurs l'ont obtenue 272 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE à l'aide de réactifs dissociants, pourrait être un argument capable d'in- firmer mon hypothèse. Mais si l'action brutale des agents dissociants ne permet pas d'affirmer la nature exacte des bandes intercalaires, elle peut s'exercer de préférence sur les portions contractées de la fibre musculaire, où la fragilité est vraisemblablement plus grande, par suite des modifi- cations profondes, qui s'opèrent à ce niveau dans la disposition des éléments de la substance musculaire, pendant la contraction. Les faits qui se dégagent de l'examen des préparations que j'ai mon- trées au Congrès de l'Association des Anatomistes peuvent se résumer de la façon suivante : 1° On trouve dans les muscles omo-hyoïdiens de la Tortue ( Testudo grasca, maiiritanica et Cistudo europeœ), des bandes intercalaires, très com- parables à celles observées dans le cœur des Vertébrés supérieurs; 2^ On observe également des bandes de contraction, alternant avec des zones non contractées et intéressant la largeur de la fibre en totalité ou en partie; 3° Il y a des bandes de transition qui peuvent autoriser à considérer les bandes intercalaires comme une phase particulière des bandes de contraction (Voir schéma fig. 10). ERGASTOPLASME ET CHONDRIOME DANS LES CELLULES SECRETANTES SEREUSES Par E. LAGUESSE Gomme conclusion à une étude sur la cellule sécrétante séreuse des glandes salivaires, Gh. Garnier (1), élève de Prenant (d'accord avec M. et P. BouiN, qui retrouvaient les mêmes images dans d'autres élé- ments), a désigné en 1897, sous le nom d'ergastoplasme (2), les forma- tions d'aspect généralement filamenteux qu'il mettait en relief dans la base de ces éléments. Ges filaments se distinguaient, pour lui, par leur basophilie, et avaient des relations étroites avec le noyau, qui intervenait vraisemblablement dans leur formation. Ils devaient jouer un rôle capital dans l'élaboration des grains de sécrétion. Sous le nom de « protoplasme supérieur », Prenant (3) rapprocha plus tard du kinoplasme, de l'archo- plasme, etc., ce protoplasme élaborateur spécialement différencié. Depuis lors, de nombreux auteurs ont retrouvé l'ergastoplasme dans les cellules les plus différentes, mais particulièrement dans les éléments sécréteurs, ce qui tend à confirmer leur rôle élaborateur. Presque parallèlement s'élevait une autre doctrine, qui semblait d'abord n'avoir avec celle-ci aucun rapport, mais qui finit par se ren- contrer avec elle : Benda (4), en 1897 et 1898, était arrivé, par une mé- thode spéciale (alizarine et violet cristal), à teindre très vivement et d'une façon élective, sur le fond protoplasmique, des granulations qu'il appela mitoc^ondries, et dans lesquelles il voyait des cytomicrosomes hautement différenciés, véritables organes individualisés de la cellule. Il les trouva d'abord dans les spermatides et les spermatozoïdes, puis dans les autres cellules séminales, et enfin dans de nombreuses variétés (1) Ch. Garnier, Les « filaments basaux » des cellules glandulaires [Biblio- graphie anatomique, décembre 1897 ; puis Journal de V Anatomie et de la Physio- logie, 1899; Journal de Physiologie, 1900). (2) Plasma qui élabore en transformant. (3) Prenant, Sur le protoplasme supérieur [Journal de V Anatomie et de la Physiologie, 1898 et 1899). ('i) Benda, Entstehung der Spiralfaser... [Verhandl. der Anat. Gesellsch., Kiel, 1898; puis Ergebnisse der Anatomie, t. XII, 1903, etc.). 274 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE de cellules, au fur et à mesure qu'il étendait ses recherches. Parfois il les voyait se réunir en chaînettes, qu'il appela chondriomites. Meves (1) montra plus tard que, parmi les formations mitochondriales, qu'il désigna sous le terme général de chomlriosomes (2), les filaments non résolubles en grains étaient très nombreux : il les nomma chondriocontes. L'ensemble des chondriosomes d'une cellule devint son chondriome (ou chondriomi- tome de Benda, appareil mitochondrial de Due berg). Depuis, ces données ont largemen' fait leur chemin; on trouve aujour- d'hui des chondriosomes punctif ormes ou filamenteux dans toutes les cellules (Meves, 1908), et ils sont particulièrement développés dans les cellules sécrétantes, où des travaux récents (Regaud et Mawas [1909], HovEN (3), 0. ScHULTZE (4)] hwT attribuent un large rôle dans l'élabora- tion. Eux aussi sont devenus par conséquent de l'ergastoplasme au meilleur sens du mot, et plusieurs auteurs, Bouin notamment {Comptes rendus de la Société de Biologie, 1905) n'ont pas hésité long emps à iden- tifier ces deux sortes de formations, dans certaines cellules tout au moins. Mais, comme elles ont été décrites sous des aspects assez différents l'un de l'autre, un conflit entre elles était inévitable. Regaud et Ma- was (5), étudiant particulièrement la glande sous-maxillaire de l'Homme et la parotide de l'Ane, arrivent, en effet, à cette conclusion (\VLergasto^ plasme et chondriome sont deux choses absolument différentes et ayant des caractères différents. Selon les réactifs fixateurs et colorants que l'on emploie, on peut mettre en relief tantôt l'un, tantôt l'autre dans deux fragments de la même glande; on peut même parfois les apercevoir simultanément dans la même cellule, mais ?ous des aspects différents; dans ce cas, le chondriome se détache seul nettement sous forme de chondriocontes vivement colorés, l'ergastoplasme apparaît simplement comme une masse grise homogène « souvent embrassée ou traversée » par les chondriocontes (6). (1) Meves (Anatomischer Anzeiger, t. XXXI, 1907, p. 399 et 561; Archiv fur mikr. Anat., t. LXXII, 1908, p. 816). (2) C'est du moins dans ce sens élargi qu'il l'emploie depuis 1908 (Arch. fiir mikr. Anat., Bd LXXII, p. 831). (3) HovEN (Anatom. Anzeiger, Bd XXXVII, 1910, p. 343). ('.)'0. ScHULTZE {Anatom. Anzeiger, Bd XXXVIII, 1911, p. 257). (5) Regaud et Mawas, Sur la structure du protoplasma (ergastoplasme, mitochondries, grains de ségrégation) dans les cellules séro-zymogènes des acini et dans les cellules des canaux excréteurs de quelques glandes salivaires des Mammifères [Comptes rendus de V Association des Anatomistes, Nancy, 1909, p. 220). (6) Benda, Meves, Duesberg, Giglio-Tos, tout en admettant certaines ressemblances entre les formations mitochondriales et l'ergastoplasme, conti- nucient également à les séparer; Regaud et Mawas demandent résolument le divorce. TRAVAUX ORIGINAUX 275 Comment décider entre ces deux opinions contradictoires? La question nous intéresse tout particulièrement, parce que nous nous y sommes trouvé mêlé dès l'origine. Lorsque parut le premier travail de Garnier (1898), nous étions en train d'étudier des filaments que nous venions de trouver dans la cellule pancréatique de la Salamandre, par simple dissociation extemporanée (une à cinq minutes) de très petits fragments dans l'acide osmique à 2%. Nous les rapprochions des stries de la zone basale vues par R. Heidenhain (1875 : canalicules?) et par KiJHNE et Lea (1882), des « filaments végétatifs » d'ALTMANN, ipTézy- mogènes de Mouret, « basaux » de Solger (ces derniers dans la sous- maxillaire [1]). Mais, alors qu'on pouvait se demander jusqu'à quel point les formations vu«s par plusieurs de ces auteurs pouvaient être des artefacts, nos filaments nous apparaissaient, avec leur limitation nette, et dans les conditions de fixation excellentes où nous les exami- nions, comme quelque chose d'infiniment plus précis. Nous pouvions d'ailleurs souvent, en poussant la dissociation, les isoler du reste de la masse protoplasmique d'aspect homogène. Enfin, nous étions ample- ment confirmé dans cette idée que les filaments représentent une struc- ture bien réelle, le jour (1900) où nous pouvions les colorer sur le vivant par le vert Janus, que venait d'employer Michaeis dans les glandes sali- vaires. Les formations que nous avons décrites à cette époque (2) étaient pour la plupart filamenteuses, légèrement courbées ou flexueuses, vermi- f ormes, d'où le nom de vermicules (3) sous lequel nous aimions à les dési- gner provisoirement. Elles se détachaient nettement sur le fond du proto- plasme (cytoplasme) avec des extrémités mousses, souvent très légère- ment renflées, et ne se montraient en continuité avec aucun réseau, avec aucun autre élément. L'acide osmique employé seul les mettait en évi- dence en les brunissant immédiatement, et en les laissant toujours plus brunes que ce fond. Un peu de glycérine, ajoutée ensuite, les faisait gonfler de plus en plus sous forme de gouttelettes allongées de plus en plus pâles (fig. 1). Sur la cellule vivante, ces vermicules prenaient seuls (1) On trouvera plus au complet et les détails bibliographiques antérieurs à 1905 et nos premières observations personnelles, dans notre double fascicule Pancréas de la Revue générale d'Histologie de Renaut et Regaud, t. I, 1905. C'est également là que nous avons publié les dessins montrés au Congrès de 1900. (2) Volume jubilaire du Cinquantenaire de la Société de Biologie, 1899, p. 309; puis Comptes rendus du XI 11^ congrès international de Médecine, section d'Histologie et Embryologie, Paris, 1900, p. 3. (3) Vermicule ne se trouve pas dans les dictionnaires, mais nous avons pris la liberté de le traduire de vemiiculi. 27t5 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE très vivement le vert Janus (en trente-cinq minutes environ; solution au 40.000« dans Teau salée isotonique), le reste du corps cellulaire restant incolore ou à peine teinté. Après fixation par un de nos mélanges chromo- osmio-acétiques (formule A, D ou J), ils se coloraient très vivement Fig. I . — Moitié droite de la base d'une cellule pancréatique de larve d'une Salamand'-e à la /jS^ heure de la digestion. — Dissociation exlemporanee dans l'acide osmique à 2 "la. addition de vert de méthyle, puis de glycérine. — En liaut ont été représentés une petite portion des grains de zymo- gène (c), vivement "colorés en brun par l'acide ; ils cachent le pôle supérieur de la sphère nu- cléaire {n). Plus bas^ les chondrioconles (ergaslidions (ch). Ils ont bruni sous l'artion de l'acide, mais bien moins que le zymogène; ils sont devenus plus nets encore après addition de vert de métliyle pour lequel ils ont montré une élection marquée; puis 4 heures de séjour de la glycérine les ont gonflés à ce point que quelques-uns sont devenus presque ovoïdes ou sphériques, et pâlis à ce point que certains semblent s'enlacer ; — gf, gouttelette de graisse. Préparation du 21 juil- let 1898. — Zeiss, Obj. apoch. i. 5 immers-homog — Oc. 12. aussi par l'hématoxylineaufer (1) (fig. 2). Peu nombreux dans certaines cellules, très abondants dans d'autres, selon les stades de la sécrétion, ils étaient pour la plupart cylindriques, minces et assez régulièrement calibrés, mais souvent pourtant variqueux par places dans la période d'élaboration. Généralement isolés l'un de l'autre, quelquefois pourtant divisés, ils siégeaient principalement dans la zone basale. En un mot, ils avaient tous les caractères des cliondrio contes, tels qu'on les décrit aujourd'hui. Pourtant les plus récemment formés étaient de simples bâtonnets très courts, de simples virgules, ou même de simples points. D'où, pour avoir à notre disposition un terme d'une acception plus large et éviter le mot de filaments qui ne s'appliquait plus à tous, nous avons proposé, en 19G1 (2), de les appeler ergaslidions. Ce terme, qui n'a pas (1) Comme preuve, nous sommes heureux de pouvoir donner une figure des chondriosomes du pancréas humain fixés par nous au hquide A sur un sup- plicié, dès 1894 (fig. 2). (2) Revue annuelle (T Anatomie, in Revue générale des Sciences pures et appli- quées, 1901, p. 1025. TRAVAUX ORIGINAUX 277 prévalu, désigne donc exactement les mêmes formations que celui de chondriosotnes actuellement employé. Enfin, dès l'origine, nous avons également soutenu le rôle élaborateur 0 5 10 IS SO /JC ' ' ■ ' ■ ' ' ' I Fig. 2. — Cellule pancréatique du supplicié Wannieuvvenhove (2-2 ans), décapité à Lille, le 21 avril 1894. Fixation au liquide A (mélange chromo-osmio-acélique : 4.4. II g'"^»)- Cellule peu chargée en zymogène. et en voie d'élaboration. Les chondi iocontes, très allongés et légèrement variqueux, sont un peu gonflés par Faction de l'acide acétique, encore Irop abondant dans ce premier mé- lange. En d'autres points moins bien fixés de la préparation, ils avaient gonflé et pâli secondaire- ment, presque autant que sur la figure i. En haut et à gauche un ehondrioconte portant sur son trajet cinq petits grains de zymogène en voie de formation. de ces ergastidions (1), et montré que, dans chaque varicosité mate hématéiphile (2), se développe un grain de zymogène brillant réfringent, safraninophile (et éosinophile), comme l'ont soutenu depuis Regaud et Mawas (1909) pour d'autres glandes, Hoven (1910), 0. Schultze (1911). Nous pourrions ajouter: comme l'avait également soutenu autrefois Altmann (3), car ses « filaments végétatifs » ont les caractères et les réactions des cliondriocontes, mais avec cette différence qu' Altmann admettait simplement (bien plus qu'jl ne le montrait) une désagrégation de ses filaments en petits grains, qui deviennent en grossissant et en changeant de réaction les grains de sécrétion (4), tandis que nous avons montré ceux-ci naissant dans les varicosités du filament, qui s'amincit et peut persister longtemps entre eux (chaînettes de grains de zymogène, qui sont des formations paraplastiques et non plus des mitochondries). Nous avons donc décrit dans la cellule pancréatique dès 1899 et 1900, (1) Notamment dans une première communication à la Société de Biologie, le 28 octobre 1899. (2) Ou plaste, au sens de Prenant. (3) Altmann, Die Elementarorganismen. Leipzig (2^ édit.), 1894. Nous avons protesté (1905, p. 651) contre l'injuste discrédit dans lequel étaient tom- bées les descriptions de cet auteur, (4) MouRET (Journal de V Anatomie et de la Physiologie, 1895, p. 221) l'avait suivi dans cette description. 278 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE le chondriome tel qu'on l'y décrit aujourd'hui, et nous lui avons attribué le même rôle élaborateur que les auteurs récents (1). Mais, précisément à cause de ce rôle, à cause d'autre part des ressemblances avec les fila- ments décrits par Garnier et Bouin, nous avons accepté leur terme d'ergastoplastne pour le désigner, et, quand nous avons voulu donner un nom à l'élément ergastoplasmique, quelle que fût sa forme (filamenteuse ou non), nous leur avons emprunté le même radical pour forger le mot ergastidions (petits ouvriers, petits élaborateurs). Nous dirions donc sans réserve qn'ergastoplasme et chondriome ne sont qu'une seule et même chose, s'il n'y avait en effet quelques réserves à faire, en ce qui concerne les glandes salivaires, et surtout en ce qui concerne les différences entre les descriptions de Garnier et les nôtres. Nous avons insisté, dès le début, sur ce point que « c'est un peu diffé- remment d'ERERTH, de Mouret, de Garnier, de Mathews... que nous avons vu dès l'origine ces formations, et que nous continuons à les voir aujourd'hui (1900) (2) ». Garnier les comprenait et les figurait comme « des épaississements du réseau cellulaire » beaucoup moins bien limitées, souvent enroulées autour des paranucléi ou se fusionnant pour en cons- tituer, quelquefois en forme de mottes arrondies; nulle part il ne dessi- nait des formations aussi tranchées, aussi limitées que les nôtres. Nous devons avouer que, dans la sous-maxillaire de l'Homme, nous ne les avons aperçues nous-même avec quelque netteté, avec notre élève Jouvenel (3), sous la forme de chondriocontes, que sur quelques points bien pénétrés par le liquide de Flemming, et sans pouvoir toujours les distinguer des lamelles (4). Mais, comme nous le disions pourtant un peu plus tard (5), le plus souvent déjà « ici intervient l'artefact. On les voit d'autant mieux que la fixation est moins complète; le protoplasme dans lequel ils sont englués se disloquant, se colorant moins bien, se fissurant autour d'eux dans la même direction, et venant doubler leur épaisseur en même temps qu'il rend plus flous leurs contours ». C'est un peu ainsi que les figurait Garnier. D'autre part, dès notre communication de 1900 (Congrès), nous disions « qu'il importe de bien distinguer les lamelles périphériques exfoliées des paranucléi, non tingibles par le veit Janus, (1) Nous y sommes revenu à propos de la Couleuvre [Archives d'Anatomie microscopique, t. V, 1902, p. 265 [334] et dans la Revue générale d'Histologie, 1905K (2) Congrès international de Médecine. Paris [Histologie, p. 3. (3) Laguesse et Jouvenel [Bibliographie anatomique, t. VII, 1899, p. 124). (4) C'est dans la sous-maxillaire plutôt que dans la parotide, comme nous l'avons imprimé par erreur page 123 du fascicule 5 de la Revue générale d'His- tologie. (5) Revue générale d'Histologie^ 1905, fasc. IV, p. 123. TRAVAUX ORIGINAUX . l>7t) d'avec les vennicules, qui ont des réactions différentes. Certains des fila- ments basaux décrits par Solger paraissent se rapporter aux premières ». Aussi la communication de Regaud et Mawas à l'Association des Anatomistes nous a-t-elle engagé à revenir sur ces faits, et à faire de nouvelles recherches, interrompues l'été dernier et repiises tout récem- ment. Nous sommes d'abord revenu sur la sous-maxillaire de V Homme, dont nous possédions encore des fragments fixés au liquide de Flemming, et provenant de deux sujets différents. Nous avons pu, soit par le colorant de Benda, soit par l'hématoxyline au fer, teindre vivement les buissons de « filaments basaux » de Solger, ou « ergastoplasmiques » de Garnier, mais sans les détacher de façon bien élective du reste du corps cellulaire. Nous devons donc renoncer à obtenir des résultats précis sur la question qui nous occupe par cette méthode de fixation. Pourtant, nous confir- mons au passage que les buissons ascendants latéraux surtout appa- raissent souvent nettement constitués de feuillets lamellaires, qu'on peut siùvre dans la profondeur sous le même aspect en manœuvrant la vis micrométrique, sans qu'ils disparaissent soudain comme le font les fila- ments. Mais ces feuillets sont souvent aussi déchiquetés en lanières fila- m'^nieuses à l'extrémité. Enfin, l'on distingue plus ou moins nettement par places, dans les lamelles mêmes, des filaments plus colorés. Nous croyons apercevoir en outre quelques minces et courts vermicules épars dars le reste du corps cellulaire. Nous nous sommes adressé ensuite à la glande sous-maxillaire du Rat, fixée au bichromate-formol de Regaud, et au mélange chromo-acéto- osmique de Benda. On sait qu'il existe ici, outre quelques rares tubuli muqueux, des tubuli séreux de deux sortes : les uns terminaux et petits, à petits grains de sécrétion (ou de ségrégation, pour employer l'expression de RENAUT);les autres moins nombreux, mais plus larges, intermédiaires à ceux-ci et aux canaux excréteurs, à cellules remplies de gros grains, ou par places simplement striées. Ces stries se colorent vivement par le violet cristal (Benda) ou par l'hématoxyline au fer. Ce sont des chon- driocontes relativement épais, presque rectilignes et pourvus de renfle- ments allongés successifs. Ils sont généralement très abondants, serrés en palissade, localisés à la base de la cellule, mais jusqu'à une assez grande hauteur. Dans la zone apicale on en trouve de plus courts et de plus minces, souvent courbés, et d'où paraissent naître de petits grains (1). Dans les petits acini terminaux, les grains de sécrétion, moins gros. (1) Ils diffèrent des chondriosomes des canaux excréteurs (canaux salivaires striés), qui sont plus minces, et décomposables en véritables chaînettes de gsrain arrondis ou allongés (chondriomites). 280 DIBLIOGRAPIIIE AiNATOMIQUE n'étant ni fixés ni colorés, le corps cellulaire est, du fait de leur dissolu- tion, découpé en une trame finement alvéolaire. Tout à la base pourtant, on retrouve une plaque plus ou moins épaisse de protoplasme dense, qui est souvent fendillée, striée et comme effilochée vers le haut. Pourtant on n'y distin^e, ni par l'hématoxyline au fer ni par le violet oristal, de buissons basaux vivement colorés comme en montrait la sous-maxillaire de l'Homme, après simple fixation par le liquide de Flemming. Cette masse protoplasmique se colore dans son ensemble en gris par l'héma- toxyline ferrique. Mais sur ce fond terne tranchent vivement de place en place en noir vif (en bleu vif par le Benda), de très fins chondrio- contes cylindriques régulièrement calibrés, minces bâtonnets assez courts, rectilignes ou peu courbés, généralement ascendants, et qu'on retrouve jusque dans les larges prolongements effilochés. Par places ils sont groupés en petits buissons, mais peu fournis et peu serrés. Plus rarement, sur des sections tangentielles d'acini, nous pouvons en aper- cevoir qui ont une ordonnance concentrique autour et au-dessous du noyau, à la façon des nids filamenteux et lamelleux d'ergastoplasme antérieurement décrits; mais ils restent peu allongés, peu serrés, toujours fins, en général, nettement séparés et bien individualisés. Enfin, dans le reste du corps cellulaire, c'est-à-dire dans les lamelles protoplasmiques formant les alvéoles qui contenaient les grains, nous retrouvons de fins chondriocontes tout à fait analogues, vivement colorés, mais courts, très flexueux, parfois spirales, ce qui tient très vraisembla- blement à la forme des espaces restreints auxquels ils sont obligés de s'adapter ici. Ils portent fréquemment de petites varicosités où se déve- loppent les grains de ségrégation. Mais on nous excusera de revenir à l'objet qui nous est le plus familier, c'est-à-dire au pancréas, qui va nous fournir des résultats plus nets encore. Sur la glande de la Salamandre (et aussi sur celle des Ophidiens), comme nous y avons déjà insisté (1900-1905), tout le protoplasme basai se fendille facilement en lamelles. Les liquides D et J permettent de colorer en outre vivement à l'hématoxyline au fer des ergastidions relativement peu nombreux (sauf après pilocarpinisation) dans l'inté- rieur même de ces lamelles. Après fixation au liquide de Zenker, la dis- tinciion entre le? deux sortes de formations devient d'autant plus diffi- cile que les ergastidions (chondriosomcs) sont peu ou point fixés, et que les lamelles qui entourent immédiatement paranucléus et noyau peuvent montrer une grande élection pour les colorants basiques. Leur aspect rappelle alors de façon frappante les figures que Garnier donne de l'er- gastoplasme dans les salivaires. Nous les avons déjà distinguées avec soin des véritables « filaments ergastoplasmiques » ou ergastidions. Mais l'objet le plus démonstratif que nous ayons trouvé est un pancréas TRAVAUX ORIGINAUX '2X\ de Lapin, dont deux fragments voisins, pris au niveau de la queue, furent fixés, l'un au liquide de Zenker, l'autre au liquide J. Les coupes prove- nant du premier se coloraient très difficilement à l'hémalun, et c'est seu- lement par safranine-gentiane orangé que nous sommes parvenu à teindre le protoplasma basai en un violet assez foncé; le nucléole seul prenait la safranine, la chromatine devenait violet noir. Les coupes provenant du second fragment ont été colorées à l'hématoxylineau fer, après plusieurs jours de mordançage à chaud, dans l'alun de fer à 4%. Voici (fig. 3, A et B) des éléments provenant de ces deux fragments. En A, après fixation au Zenker, le protoplasme basai est tout entier /l B Fiij. 3. — Deux cellules pancréatiques du Lapin adulte, prises sur deux fragments voisins. L'uaP. A, fixée au liquide de Zenker et colorée par safranine-gentiane orangé, montre la majeure partie de son protoplasme basai fendillé en lamelles, et correspondant assez bien aux images ergasto- plasmi']ues ae Garnier; raulre, B, fixée au liquide J (mélange chrjmo-osmio-acélique ; 8, 4.1^'"^)i et co'orée à l'hématoxyline ferrique, montre les chondriosomes (ergastidions) bien individualisés dans la masse proioplasm'que ; — g, graisse. OU presque tout entier fendillé, feuilleté, clivé en lamelles anastomo- sées, les unes épaisses, les autres très minces, en partie ordonnées concen- triquement autour du noyau, en partie ascendantes. Elles s'amincissent et se continuent en haut avec les fines cloisons limitantes des alvéoles qui contenaient les grains de zymogène, presque partout dissous par le réactif. Elles sont colorables en violet assez foncé, mais qui baisse beau- coup de ton à la moindre tentative de différenciation. Là où l'on réussit à en voir une de face ou à peu près, on aperçoit qu'elle est en somme très peu colorée. Dans son ensemble, l'image ressemble beaucoup à celles qu'a données Garmer; les contours restent un peu flous. En B, au contraire, la même zone de protoplasme basai apparaît simplement un peu plus foncée que le reste. Sur ce fond grisâtre, d'aspect homogène, se détachent nettement d'assez nombreux chondriocontes, porteurs de petits renflements variqueux; les uns sont de simples petits bâtonnets, les autres sont vermiformes allongés. C'est bien là le véritable 282 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ergastoplasme à l'état pur, dégagé des lamelles, tel que nous l'avons toujours compris dans le pancréas (1), et c'est bien en même temps le chondriome d'aujourd'hui. On remarquera que, tandis que les lamelles correspondaient en A à tout le protoplasme basai, les chondriocontes sont au contraire relativement clairsemés, et ne représentent qu'une faible partie de ce protoplasme. En outre, ils ne sont pas, comme les lamelles, limités à la base, mais épars dans tout l'élément, pénétrant jusqu'entre les grains de zymogène. La figure 4 fait encore mieux ressortir ces différences. La cellule est vue })ar sa base; le protoplasme s'est clivé, comme d'ordinaire en cette région, en lamelles concentriques au noyau, et c'est dans l'épaisseur :/r>. ch Fig. 4- — Une cellule pannréatique du même Lapin, vue par la base et montrant un petit nombre de chondriosomes, (jui se détachent, dans les lamelles concentriques au noyau, sur son proto- plasme basai fendillé, lamelleux. même de ces lamelles qu'on trouve emprisonnés un petit nombre de chon- driosomes vivement colorés. Regaud et Mawas diraient sans doute que nous mettons en évidence ici dans le même élément d'une part le chondriome réduit à ces corpuscules, d'autre part l' ergastoplasme, repré- senté par le feuilleté lamellaire grisâtre qui forme fond. Mais on compren- dra que nous ne puissions guère faire cette opposition, puisque nous avons appelé ergastoplasme, dans la cellule pancréatique, le chondriome dégagé des lamelles. Tout ce qu'on peut dire, c'est que, dans la descrip- tion de Garnier (et en partie aussi dans nos descriptions de sous- maxillaire humaine), les chondriosomes, moins bien fixés, restaient en- glués dans les lamelles très colorables, et se confondaient souvent avec elles, d'autant plus facilement qu'ils avaient généralement la même direc- tion. Parfois, comme dans la figure 3 A, on ne pouvait évidemment les distinguer; mais leur présence au moment de la fixation avait dû contri- (1) Voyez pour comparaison Revue générale d'Histologie, 1905, t. I, p. 666 [124), fiff. 25, TRAVAUX ORIGINAUX "iSS buer à diriger les plans de clivage : il y avait encore là comme un reflet du chondriome latent. Conclusions. — ■ De ces diverses observations, et tout particulière- ment de la dernière, nous croyons pouvoir tirer les conclusions sui- vantes : 1° L'ergastoplasme, tel que nous l'avons compris et décrit dans le pancréas, dès 1899 et 1900, est superposable au chondriome de Meves; il n'était donc pas absolument indispensable de créer un terme nouveau. Ergastidions et chondriosomes ne sont qu'une seule et môme chose; nous n'avons rien à changer à ce que nous avons dit antérieurement. Ces chordriosomes, comme nous J' avons montré (1905 surtout), se déve- loppent dans un protoplasme basai fortement basophile, qui a tendance à se cliver en lamelles concentriques autour d'un paranucléus ou d'un noyau, auquel il emprunte certainement une partie de ses éléments, et duquel il dérive partiellement au moins. Il doit en tirer l'exagération de ses propriétés élaboratrices, qui se condensent particulièrement dans les chondriosomes ; 2° L'ergastoplasme, sous sa forme primitive, tel que l'a créé Gh. Gar- NiER dans les glandes salivaires, est quelque chose d'un peu plus flou, et d'une acception plus large. Il comprend certainement le chondriome, qui en forme comme le squelette, et qui y apparaît par places sous un aspect filamenteux nettement défini. Mais il englobe avec ce chondriome soit, dans certains éléments, le protoplasme basai tout entier, soit au moins la partie la plus basophile de ce protoplasme, celle qui entoure immédiatement les groupes de chondriosomes, et se fendille autour d'eux sous forme de lamelles qui les engluent. Il comprend également les cor- puscules paranucléaires (1). Doit-on, parce que la technique de Gh. Garnier était encore insuffi- sante pour montrer le chondriome à l'état de pureté, et s'est adressée à des éléments où il est moins facile à isoler, abandonner, comme le pro- posent Regaud et Mawas, le nom d'ergastoplasme pour désigner ce chondriome, l'appliquer à tout autre chose, et cesser de ranger les for- (1) En 1899, nous avons nous-même admis, dans une certaine mesure, cette extension du terme ergastoplasme au paranucléus, parce que les lamelles de ce dernier sont souvent striées, dissociables en fdaments. Mais nous croyons de moins en moins que ces stries représentent les chondriosomes tout formés; ceux-ci naissent plutôt après fusionnement des lames paranucléaires au proto- plasme, et d'abord sous une forme peu allongée (mitochondries ou très courts chondriocontes). Rappelons que, pour nous, le paranucléus est l'origine des JMmelles et non le résultat de leur fusionnement, comme l'admettent Garnier e.l BouiN. ^>8i BIULIUGRAPIIIE ANATOMIQUE mations mitochondriales parmi les formations ergastoplasmiques, comme nous l'avons proposé (1905)? Nous ne le croyons pas (1), puisque, plus on les étudie, plus on trouve développé dans les chondriosomes le rôle diiïérenciateur et élaborateur que ce terme d'ergastoplasme devait rappeler d'après son créateur. Nous le croyons d'autant moins que Regaud lui-même (2) a exprimé une idée plus large, mais tout à fait ana- logue, en proposant (avec M. Renaut), pour désigner le rôle physiolo- gique des chondriosomes, le nom à! éclectosomes , et en les considérant comme chargés, grâce à leur richesse en lipoïdes, d'extraire du plasma nutritif absorbé par la cellule et d'accumuler les matériaux nécessaires à la vie et au fonctionnement de l'élément. Si l'on conserve les deux termes côte à côte, et si l'on tient compte de nos observations complétant celles de Regaud et de Mawas, on va être obligé d'étendre le nom d'ergastoplasme à tout le protoplasme basai élaborateur clivable en lamelles de la cellule pancréatique, et vraisem- blablement de la cellule salivaire (3). Pourtant, il n'est guère besoin d'un nom spécial pour le désigner, et, si le terme ainsi compris correspond mieux à la matérialité des faits observés par Garnier, il s'éloigne davan- tage de sa conception. Mieux vaudrait peut-être alors ne plus parler que de chondriome, et considérer le mot ergastoplasme comme un terme désuet. Mais si l'on en arrive à cette solution, il faudra ajouter, pour être juste, que c'est un terme historique qui marque et figure une date, et que F ergastoplasme, tel que l'a décrit Garnier, n'est qu'une première forme moins précise, sous laquelle s'est manifesté aux observateurs dans les cellules sécré- tantes séreuses le chondriome élaborateur. * * * Nous nous sommes placé dans cette^ étude à un point de vue purement personnel, pour préciser comment nous avons compris l' ergastoplasme dès l'origine, et chercher si on peut encore le comprendre ainsi. Nous de- vons rappeler, en finissant, que d'autres aussi, parmi ceux qui accueillirent, dès le début, Fergastoplasme, ont pu faire cet examen. Et il n'est pas sans intérêt de redire à quelles conclusions vient d'arriver Prenant (1), qui (1) Nous avons déjà exprimé brièvement cette idée dans la Revue générale des Sciences [Revue annuelle d' Anatomie) , 1909, p. 1004. (2) Comptes rendus de la Société de Riologie, 5 juin 1909. (3) C'est une solution que nous avons déjà envisagée (Revue générale des Sciences, 1909, p. 1004). ('i) Prenaïnt, Les. Mitochondries et l'crgastoplasmc [Journal de V Anatoniie TFJ.vvAux oRit;i>Arx 285 peut se considérer à juste titre comme le père adoptif de l'ergastoplasme. « Dans l'état actuel de nos connaissances, dit-il, il faut peut-être dis- tinguer encore entre l'ergastoplasme et les mitochondries et faire au pre- mier une place à côté des autres. Mais, j'ai le sentiment que cette place distincte, l'ergastoplasme ne la conservera pas, du moins l'ergastoplasme primitif, tel que Garnier et les frères Bouin l'avaient conçu. L'ergasto- plasme, en effet, coïncidera de plus en plus avec la mitochondrie; tous deux ne sont sans doute que deux aspects différents que prend une même formation soumise à des techniques différentes. Lequel de ces aspects est le plus fidèle, le plus voisin de la réalité? « Si l'ergastoplasme est pour moi arnicas et même filius adoptiuiis, la vérité m'est encore plus chère, et je dois reconnaître que l'image mito- chondriale semble plus vraie que l'image ergastoplasmique, parce qu'elle se voit à l'état vivant, et que sur les pièces fixées et colorées, elle est aussi plus précise. Déclarer la figure ergastoplasmique fautive et artifi- cielle serait pourtant la sacrifier trop à la légère. Si elle est imparfaite, si elle le cède en précision à l'image mitochondriale, celle-ci est peut-être incomplète et, tracée comme à l'emporte-pièce dans le protoplasma homogène et clair, ne nous montre peut-être pas tout ce que nous devons voir. » Nous ne pouvons d'abord que nous associer à cette dernière remarque. Nous qui avons compris l'ergastoplasme comme on comprend aujour- d'hui le chondriome, et qui avons insisté sur la limitation si tranchée des ergastidions, nous devons avouer qu'il est fort possible que l'acide osmique les délimite d'une façon un peu trop précise. En effet, sur la cellule vivante, le vert Janus nous les montre plus souvent divisés, anas- tomosés, étirés en pointe à l'extrémité. Pourquoi? vraisemblablement parce qu'ils sont quelque peu amiboïdes, et parce que l'acide osmique les rétracte légèrement en les tuant. L'idée qu'on se fait aujourd'hui du chondriome peut donc être sujette à revision, mais provisoirement nous ne pouvons que nous y tenir. On voit que, tout en arrivant à des conclusions un peu différentes. Prenant ne se fait guère plus d'illusion sur la persistance du terme ergastoplasme. S'il disparaissait complètement, nous le regretterions encore plus que lui, tellement il caractérise bien le rôle des ergastidions des cellules sécrétantes séreuses. Lille, 12 juin 1911. * * * et de la Physiologie, nov.-déc. 1910, p. 217 à 285). C'est à ce mémoire, beaucoup plus complet que notre petite étude actuelle, que nous renvoyons pour les détails bibliographiques. i28G BIF5LI0GRAPIIIE A^.VTOMIQUE Addendum. — Cet article était terminé quand nous avons reçu le mémoire de Ghampy (1), élève de Prenant, qui traite incidemment de la question. Lui aussi arrive à des conclusions voisines des nôtres (2) : « Pour moi..., dit-il, mitochondries et ergastoplasma sont une seule et même chose. » Ce qui leur donne un aspect différent, c'est que «les prépa- rations montrant l' ergastoplasma sont moins bien fixées que celles qui montrent les mitochondries... » Mais il ajoute : « Il faut cependant extraire de l'ergastoplasme les formes tourbillonnées que figure Garnier, qui sont certainement des Nehenkerne. » « En résumé, l'ergastoplasme de BoutN et Garnier est constitué, pour une part, de Nebenkerne, de sphères qui doivent être classées parmi les sphères, et, pour une autre part, la plus grande, je crois, des mitochondries mises en évidence un peu moins nettement que par les méthodes actuelles. » Il eût pu ajouter, comme nous plus haut, que, si le chondriome offre des différences avec l'ergastoplasme de Garnier et Bouin, il n'en offre pas avec l'ergastoplasme tel que nous l'avons compris dans le pancréas. Enfin, les images que nous avons eues sous les yeux dans cet organe ne nous permettent, pas plus qu'à Ghampy d'admettre l'hypothèse de Guieysse-Pélissier, à savoir que « l'ergas- toplasme est une réaction provoquée dans le cytoplasma, par l'activité des mitochondries », puisque nous voyons celles-ci apparaître dans le pro- toplasme déjà lamelleux et ne s'y accroître que peu à peu. Rappelons enfin que la question des rapports de l'ergastoplasme avec le chondriome chez les Végétaux, a été récemment étudiée par Bonnet {Anatomischer Anzeiger, Bd XXXIX, 1911, p. 67), qui, sans arriver à des conclusions fermes, rapproche les deux sortes de formations, et admet- trait volontiers cette hypothèse de Meves que, si ergastoplasme et chon- driosomes existent côte à côte, le premier dériverait probablement des seconds. C'est une voie dans laquelle nous ne pouvons nous engager. (1) Ghampy, Recherches sur l'absorption intestinale... {Archives d' Anatomie microscopique, t. XIII, 1911, p. 55). (2) Ghampy a compris que nous considérions « les granulations comme des unités ergastoplasmiques ou ergastidions ». Ge n'est pas tout à fait exact. L'ergastidion est bien une unité ergastoplasmique, mais une unité de forme quelconque (comme le chondriosome auquel il s'identifie). Il apparaît souvent à l'origine de l'acte élaborateur sous formede simple granulation (mitochondrie), qui s'allonge en chondrioconte, lisse d'abord, et qui continue à s'allonger quand la glande reste au repos (inanition; voyez 3 dans notre figure 25, 1905, p. 666); le chondrioconte, court ou long, devient variqueux et développe des grains de zymogène au moment surtout où l'activité de la glande est mise en jeu par la digestion. Le Directeur-Gérant , D' A. Nicolas Kancy, iuipr. Berijer-I evrault Tome XXI 6» fascicule 1911 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE REVUE DES TRAVAUX EN LANGUE FRANÇAISE ANATOMIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE — ANTHROPOLOGIE TRAVAUX ORIGINAUX DE L'ARTÈRE PULMONAIRE ET PLUS SPECIALEMENT DES Rapports de sa branche droite avec le cœur Par Q. SGLAVOUNOS PROFESSECR d'aNATOMIE A l'uXIVERSITÊ d'aTHÈMES Gomme on sait, on distingue à l'artère pulmonaire un tronc et deux branches, l'une droite et l'autre gauche, dont chacune pénètre dans le poumon correspondant. Certains auteurs même appellent le tronc de l'artère pulmonaire artère pulmonaire commune, et ses deux branches artères pulmonaires droite et gauche. Les rapports de l'artère pulmonaire avec les parties environnantes ont été décrits avec tant de précision par les anciens anatomistes, que les contemporains ont eu très peu de choses à y ajouter. Mais les recherches des anciens anatomistes n'ont pas été faites avec les procédés de durcissement en usage aujourd'hui, et par conséquent certaines descriptions topographiques et surtout celles qui concernent les rapports des vaisseaux avec parties molles environnantes comme, par exemple : muscles, cœur, etc., ne sont pas tout à fait exactes, et nous croyons, par suite, que dans les traités modernes d'anatomie ces rapports aiBLIOaS. ANAT., T, XXI 18 288 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ne doivent être acceptés qu'après contrôle personnel. Ceci n'a pas été fait pour ce qui concerne .les relations de la branche droite de l'artère pulmonaire avec le cœur, comme nous allons le prouver plus loin. Avant d'aborder ce sujet, nous croyons nécessaire de décrire brièvement la méthode de vérification que nous avons employée. Méthode. — Pour nos recherches, nous employons comme durcissant une solution de formol et d'alcool. Nous lavons d'abord le sujet en injec- tant par la carotide une solution de sel marin 0,75 % chauffée à 39°, puis nous remplissons le système vasculaire au moyen d'une seringue, et sous une pression modérée, de la solution suivante : î'ormol (40 o/o). 20 parties Alcool (90°) 80 — Quatre ou cinq jours après, si le durcissement du corps n'est pas encore bien suffisant, nous faisons une injection complémentaire du même liquide et si, après cette nouvelle injection, le durcissement devient complet, nous procédons à la dissection de la région que nous voulons examiner. Pour éviter les vapeurs nuisibles du formol, nous portons la pièce dans un récipient au fond duquel nous plaçons du coton imbibé d'une faible solution d'ammoniaque, et, le jour suivant, nous transportons la pièce dans un autre récipient hermétiquement fermé, dont le fond est humecté d'une solution d'alcool à 80% et de glycérine. Par cette méthode, nous avons examiné cinq cadavres des sujets adultes, dont deux provenaient de suppliciés, qui furent fixés immédia- tement après l'exécution, et douze cadavres de nouveau-nés. Tronc de l'artère pulmonaire (Artère pulmonaire commune). — Lus- CHKA (1) décrit ainsi le trajet et les rapports de cette artère: «L'artère pulmonaire, du milieu du deuxième espace gauche intercostal, se porte derrière le cartilage de la deuxième côte en haut et en arrière, de sorte que son bord dépasse à peine ou pas du tout un plan horizontal pas- sant par le bord supérieur de ce cartilage. » Rudinger (2) dit « que l'artère pulmonaire se porte à gauche et en haut, de manière qu'elle entoure un peu en spirale le commencement de l'aorte. Dans son trajet ascendant, elle correspond au bord gauche du sternum du troisième au premier espace intercostal, et sa longueur durant son trajet dans le péricarde est de 5 à 7 centimètres ». Nous trouvons la même description chez Henke (3), et c'est celle (1) LuscHKA, Topographie der Brustorgane. (2) Rudinger, Topographische chirurgische Anatomie, p. 63- (3) Henke, Topographische Anatomie, p. 232* TRAVAUX ORIGINAUX 289 qu'adoptèrent ensuite les auteurs contemporains, français et allemands, avec cette différence que certains d'entre eux placent le commencement de l'artère pulmonaire un peu plus bas, c'est-à-dire sur un plan passant par le troisième cartilage costal, tandis que d'autres font passer celui-ci un peu plus haut, c'est-à-dire à la hauteur de la deuxième côte, ou du deuxième espace intercostal. Chez quatre de nos pièces, nous avons trouvé que l'artère pulmonaire avait son origine à une hauteur supérieure à celle que mentionnent les auteurs. En effet, nous avons constaté que son origine correspondait au bord inférieur du deuxième cartilage costal gauche et s'étendait en haut jusqu'au bord supérieur du même cartilage, ou jusqu'au milieu du premier espace intercartilagineux gauche. Pour ce qui concerne le tronc de l'artère pulmonaire, ainsi que nous l'avons observé dans nos préparations, il correspondait en dehors, non pas au deuxième espace intercartilagineux, mais au premier, s' étendant en bas jusqu'à la partie postérieure du deuxième cartilage costal gauche. Du reste, nous ne nions pas que la position des organes en général puisse présenter des variations, mais sur toutes nos pièces nous avons constamment trouvé les rapports cités plus haut. Dans deux de nos préparations, l'artère pulmonaire tout entière débordait à gauche le bord gauche du manubrium sternal, dont la lar- geur, à l'endroit correspondant à la première incisure du sternum, attei- gnait 4 centimètres. Dans deux autres cas, le tiers de la face antérieure de l'artère pulmonaire était recouvert par le sternum, et les deux autres tiers débordaient, sans être recouverts, dans le premier espace intercartilagineux (largeur du sternum à cet endroit : 4'" 2). La division en branches de l'artère pulmonaire, d'après la plupart de3 auteurs, se fait immédiatement au-dessous de la crosse de l'aorte et de la division de la trachée, mais une recherche minutieuse nous montra que cette division ne se fait pas exactement au-dessous de la division de la trachée, mais devant la partie latérale droite de la bronche gauche, et presque sous un angle droit. A l'endroit où l'artère pulmonaire se divise, il y a seulement en arrière une limite précise entre ces branches, qui est représentée par un petit sillon peu profond, placé sagittalement, tandis qu'en avant et en haut la paroi d'une des branches se continue sans délimitation nette avec celle de l'autre. Chez le nouveau-né, à l'en- droit de la bifurcation s'intercale le canal artériel ou conduit de Botal, ce qui fait que la limite des branches du tronc devient peu nette en haut et en avant. Mais à l'intérieur de la lumière du vaisseau et sur sa paroi postérieure entre les deux embouchures de ses deux branches, plus près dé la branche droite, s'élève une crête sagittale semi-lunaire ressemblant à un éperon en tout point, semblable à celui de la trachée. 290 BIRLIOGRAPIIIE ANATOMiQUE Mais, s'il est vrai que de telles crêtes se rencontrent sur les parois internes des artères aux points de leur bifurcation, nous croyons pourtant que cet éperon de l'artère pulmonaire que nous décrivons plus haut doit être signalé d'une façon tout à fait particulière, et c'est pour cela que nous le nommons éperon de l'artère pulmonaire, ou éperon pulmonaire {carina arierise pulmonalis). Cet éperon chez l'Homme adulte est simple, mais /^.^.. ^ AD • V.A.P Fîg. 1. — Base du cœur d'un nouveau-né avec les grands troncs vasculaires, vue d'avant. La paroi antérieure de l'artère pulmonaire a été coupée jusqu'à sa valvule. ^.4., aorte ascendante; ^.Z)., auricule droit; A. G., auricule gauche; i?. G. .4./'., branche gauche de l'artère pulmonaire; E.C.A., éperon du canal artériel; £. P., éperon pulmonaire; O.C.A., ori- flce du canal artériel ; C.A., canal artériel; V. A. P., valvule de l'artèi-e pulmonaire. chez le nouveau-né, de sa partie médiane émerge une crête collatérale qui se porte transversalement à gauche sur la paroi postérieure du tronc de l'artère pulmonaire. L'ensemble de cette disposition prend la forme d'un Y, dont les branches se dirigent en bas et à gauche (fig. 1). Nous aurions pu appeler aussi la crête collatérale, éperon du conduit artériel, parce qu'immédiatement au-dessus se forme une fossette plutôt trian- gulaire, au fond de laquelle débouclie excentriquement (à gauche) un canal pouvant être traversé par une mince sonde lacrymale; c'est l'em- bouchure du canal artériel (fig. 1). TRAVAUX ORIGINAUX 291 Cet éperon pulmonaire, que nous venons de décrire, je ne le vois pas mentionné par d'autres auteurs, à l'exception de Zuckerkandl et ToLDT (1), qui, dans leur Atlas d'Anatomie topo graphique, le dessinent, mais sans en faire pourtant mention. Si cet éperon, à cause de son emplacement entre les lumières de deux branches de l'artère pulmonaire, a une signification pour la direction du courant sanguin, pour le moment nous nous réservons d'exprimer une opinion définitive. Il serait aussi très intéressant d'examiner, dans les cas d'embolies pulmonaires, s'il y a un rapport entre le développement et la déviation de cet éperon à droite ou à gauche et la localisation du trombus au poumon droit ou gauche. Mais comment se forme cet éperon artériel? Je crois pouvoir émettre sm* cette question la supposition suivante : Il est connu que de chaque côté du tronc principal de l'artère pulmo- naire chez l'embryon se développent comme branches collatérales les artères pulmonaires droite et gauche, qui divisent ce tronc en deux por- tions, une supérieure ou céphalique et une inférieure ou caudale, et que la première se transforme en conduit artériel (ligament artériel), tandis que la seconde devient le tronc définitif de l'artère pulmonaire. Ces branches latérales, qui ne sont pas importantes au commencement, s'élargissent après l'accouchement au moment où le fonctionnement pulmonaire commence, et c'est alors que leurs embouchures s'élargissent à leur tour. Mai^ cet élargissement des embouchures paraît se faire aux dépens de la paroi postérieure du tronc; et, par conséquent, comme les lèvres postérieures de deux embouchures se rapprochent et s'unissent, il se forme une cloison unique qui n'est que le corps de l'éperon pulmonaire, excepté sa partie supérieure qui provient d'une fusion à angle droit avec l'éperon du conduit artériel. Après l'accouchement, au fur et à mesure que l'âge avance, le conduit artériel s' oblitérant, l'éperon du conduit artériel disparaît et, par consé- quent, la lumière de la branche gauche s'étend jusqu'à l'éperon pulmo- naire et l'espace triangulaire qui se trouve au-dessus de l'éperon du conduit artériel se fusionne à la paroi de la branche gauche. De cette disposition, il résulte que chez l'Homme adulte la partie de l'artère qui est comprise entre l'éperon pulmonaire et l'insertion du ligament artériel de l'artère pulmonaire appartient primitivement au canal artériel (partie céphalique) du tronc primitif. Par ce fait s'explique également comment le canal artériel chez le nouveau-né et chez l'adulte s'unit, en règle générale, avec la branche gauche de l'artère pulmonaire. (1) Zuckerkandl et Toldt, Atlas. 292 BlltLIOGHAPHlE ANATOMIQUE '* Mais, pour déterminer l'insertion ou l'embouchure de ce canal, il ne faut pas seulement se contenter de la dissection extérieure, il faut aussi ouvrir l'artère pulmonaire et prendre comme point de repère l'éperon pulmonaire qui se trouve entre les deux branches. De plus, nous consta- tons par l'ouverture du tronc de l'artère pulmonaire que sa paroi gauche est plus longue, tandis que la droite est plus courte et légèrement convexe à gauche parce qu'elle subit une courbure due à l'aorte ascendante, avec laquelle elle a des rapports étroits. Ce qui nous paraît encore digne d'in- térêt, c'est que sur la partie la plus convexe de la paroi droite de l'artère pulmonaire, s'insèrent les extrémités ascendantes de la valvule semi- lunaire de l'artère pulmonaire. Pour ce qui concerne la position, la bifurcation et la surface interne du tronc de l'artère pulmonaire, je n'ai rien autre à ajouter. Mais pour ce qui concerne ses branches, je crois devoir communiquer ce qui suit : Branches de V artère pulmonaire. — On décrit généralement la branche droite de l'artère pulmonaire comme étant plus grosse que la gauche, mais chez le nouveau-né, nous avons trouvé que, dans la plupart des cas, elles ont la même grosseur; plus rarement la branche gauche est plus forte que la droite. Pour ce qui concerne la branche gauche, j'ajouterai que, en se portant à gauche au-dessus de la bronche gauche, elle décrit très souvent un petit arc, dont la concavité est dirigée en bas (1). Nous avons trouvé en plus que le commencement du nerf laryngé inférieur gauche est en rapport avec la branche gauche de l'artère pul- monaire, et non avec les veines pulmonaires, ainsi que Charpy (2) et d'autres auteurs le mentionnent. Pour les rapports qu'affecte la branche droite.de l'artère pulmonaire avec le cœur, les descriptions des auteurs classiques sont contradictoires, ainsi que nous allons le démontrer par les citations suivantes : Sappey (3) dit « que la branche droite est située immédiatement au- dessus de l'oreillette droite ». D'après Cruveilhier (4) « la branche pul- monaire droite un peu plus volumineuse que la gauche, passe dans la concavité de la crosse aortique au-dessus de l'oreillette droite ». Testut (5) écrit, que la branche droite dans son trajet repose sur l'oreillette droite, malgré que la figure 96 montre le contraire. (1) SCLAVOUNOS, Anatomie de l'Homme, t. II, p. 390 (en grec). (2) Charpy, Abrégé d' Anatomie, p. 958. (3) Sappey, Traité d' Anatomie, 1876, t. II, p. 539. (4) Cruveilhier, Traité d' Anatomie descriptive, 1876, t. III, p. 53. (5) Testut, Anatomie humaine, 1905, t. II, p. 103. TRAVAUX ORIGINAUX 293 D'après Poirier (1), 1' « artère pulmonaire droite chemine au-dessus du bord supérieur de l'oreillette droite », ce qu'il représente aussi par une figure schématique. Mais les autres auteurs français, comme Beaunis et Bouchard (2), Fort (3) et Debierre (4) décrivent aussi l'oreillette droite comme ayant des rapports avec la branche droite de l'artère pulmonaire. Gomment cette question est-elle traitée par les auteurs allemands? EiDAP BCAP V.Cl. VG Fig. 2. — Coupe sagilUle, portée un peu obliquement et passant par la partie aiirirulaire basale, du cœur d'un nouveau-né, vue d'arrière. A. A., aorte ascendante; B.D. A. P., branche droite de l'artère pulmonaire; B.G.A.P., branche gauche de l'artère pulmonaire; CL. 4., cloison inler-auriculaire; F.I.A., Foramen iiiler-auricu- laire; 0.1)., oreillette droite pleine d'un caillot sanguiu; O. Cf., oreillelie gauche; T. C/., veine cave inférieure ; V.C.S., veine cave sujiérieure ; V.D., ventricule droit; 1'. C, ventricule gau- che; V.P., veine pulmonaire. Ceux qui ont écrit sur l'anatomie systématique, comme Henle, Hyrtl, ToLDT, Gegenbaur, Bardeleben, ne mentionnent rien au point de vue des rapports de la branche droite. Tandis que les auteurs qui s'occu- pent d'anatomie topographique, comme Merkel, Corning, 0. Schultez, et certains auteurs des plus modernes, ne disent rien de cette question, d'autres, au contraire, disent ce qui suit : LuscHKA (5) dit que « la branche droite se porte au-dessus de la paroi (1) Poirier, Traité d'Anatomie humaine, 1902, t. II, p. 644. (2) Beaunis et Bouchard, Nouveaux éléments d'Anatomie, 1880, p. 372. (3) Fort, Anatomie descriptive et dissection, 4® édit., 1887. (4) Debierre, Traité élémentaire d' Anatomie de l'Homme. (5) Lu se II K A, loc. cit. 294 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE supérieure de Voreillette gauche et surtout derrière le point où l'aorte ascendante devient crosse de l'aorte comme aussi derrière la veine cave supérieure et devant le point de bifurcation de la trachée artère ». D'après Rudinger, «la branche droite se porte au-dessus de l'oreil- lette gauche décrivant un arc, la concavité duquel regarde en arrière ». Henke écrit que « l'artère pulmonaire droite se porte en avant, et au-dessous de la bifurcation de la trachée, et au-dessus, et tout au long de l'oreillette gauche». Jossel (1) fait les mêmes constatations, tandis que Brœsike (2) dit que «l'artère pulmonaire droite se porte au-dessous du point où commence la crosse de l'aorte, derrière la veine cave supé- rieure, et immédiatement au-dessus de l'oreillette droite ». En jetant un coup d'œil rétrospectif sur les descriptions des divers auteurs cités ci-dessus, nous constatons que les auteurs français admet- tent les rapports de la branche droite de l'artère pulmonaire avec l'oreil- lette droite du cœur, tandis que parmi les auteurs allemands, les uns n'en parlent point, alors que les autres admettent que cette branche a des rapports avec l'oreillette gauche, à l'exception de Brœsike, qui admet l'opinion des auteurs français. D'après nos recherches, nous avons trouvé que chez l'Homme adulte, comme aussi chez le nouveau-né, la branche droite se porte transversale- ment de gauche à droite et un peu en arrière, ayant devant elle l'aorte et la veine cave supérieure, et en arrière l'espace qui se trouve immédia- tement au-dessous de l'angle de division de la trachée, plus à droite la bronche droite; elle ne repose pas sur Voreillette droite, mais sur Voreil- lette gauche, et plus spécialement à la limite entre la paroi supérieure et antérieure et elle correspond antérieurement à la région qui se. trouve près du diaphragme interauriculaire. Elle détermine sur l'oreillette gauche une empreinte ou une gouttière, qui se porte obliquement à droite, et devient bien visible sur des cœurs durcis. Cette branche n'a aucun rapport avec l'oreillette droite, pas même à son bord droit, derrière la veine cave supérieure, parce qu'elle est repoussée à cet endroit par les veines pulmonaires droites, qui sont situées au-dessous d'elle, et en arrière de l'embouchure de la veine cave supérieure. Devant ce fait, comment peut-on expliquer cette insistance des auteurs précités, qui, même dans les nouveaux traités d'anatomie, soutiennent le rapport de la branche droite avec l'oreillette droite? Il faudrait admet- tre ou que, avec les anciens anatomistes français comme Sappey et Gru- VEiLHiER, on a étudié ce rapport sur des cadavres non durcis — ce qui conduit facilement à une erreur — ou bien que l'un d'entre les auteurs men- (1 ) Jossel, Topographische chirurgische Anatomie, 1884, p. 107. (2) 'Rvi.Œ&iKv., Lehrbuch der normalen Anatomie {EvgAnznxigsbd^nà^:, 1909, p. 53. TRAVAUX ORIGINAUX 295 tionnés ayant laissé passer dans son ouvrage une faute typographique, celle-ci se perpétua dans les écrits des auteurs contemporains, qui se bor- nèrent à insérer le passage. D'une façon ou d'une autre, nous croyons qu'il valait la peine de relever cette erreur. En résumant tout ce qui vient d'être dit, nous concluons : 1° Que le tronc de l'artère pulmonaire se trouve très souvent à une hauteur correspondant au premier espace intercartilagineux et en arrière de l'extrémité sternale du deuxième cartilage costal gauche, quelquefois non recouvert par le sternum, tandis que d'autres fois il correspond seulement au tiers gauche de sa largeur; 2° Que la bifurcation du tronc de l'artère pulmonaire se fait au-devant de la partie droite de la bronche gauche, avec laquelle il se met en rap- port ; 3° Qu'au niveau de la bifurcation et sur la paroi postérieure du tronc, s'élève dans la cavité une crête semi-lunaire qui, chez le nouveau-né, se divise en forme de V. Nous l'avons appelée éperon pulmonaire {carina arteriœ pulmonalis). Il sépare la lumière de la branche pulmonaire droite, de la branche gauche; 4° La branche droite de l'artère pulmonaire (artère pulmonaire droite) n'a pas de rapport et ne repose pas non plus sur l'oreillette droite du cœur, ainsi que les auteurs français le décrivent, et parmi les Allemands Brœsike, mais elle se porte sur l'oreillette gauche, à là limite de sa paroi Supérieure et antérieure, près du diaphragme interauriculaire. LES CHONDRIOCONTBS DE LA CELLULE CARTILAGINEUSE ET LA STRUCTURE DU PROTOPLASME Par E. LAGUES3E A l'heure actuelle, il n'est pas un histologiste qui n'ait cherché et vu des chondriosomes dans quelque tissu, soit sous la forme de mitochondries, soit surtout sous celles de chondriocontes allongés, vermiformes. Mais il est une question qu'a soulevée Meves (1), et qui nous semble avoir eu trop peu d'écho, en France surtout : Que devient, du fait de cette étude des chondriocontes, la théorie de la structure filaire du protoplasme ou plus exactement du cytoplasme (2)? Tout en nous limitant ici à l'étude de la cellule cartilagineuse, et sans entrer surtout dans l'examen et la discussion de la bibliographie si considérable amassée sur le sujet (3), nous croyons pouvoir répondre (en insistant sur ce point plus que ne l'a fait Meves), qu'elle y perd son principal soutien, et, par conséquent, qu'elle menace ruine. Flemming en effet, l'auteur de cette théorie, s'appuya sur d'excel- lentes observations, mais dont l'interprétation a totalement changé aujourd'hui. Et si ce changement d'interprétation doit ruiner la théorie filaire, elle entraînera presque fatalement dans sa chute la théorie réti- culaire de Heitzman (1873), que Flemming fmit par fusionner avec (1) Meves, « Die Chondriokonten in. ihrem Verhâltnisse zur Filarmasse Flemmings » (Anatomischer Anzeiger. Bd XXXI, 1907, p. 561). (2) Nous garderons pourtant ici le premier terme, plus employé, pour la commodité de la discussion. (3) Nous renvoyons pour cette bibliographie au Mémoire de Prenant « Sur le Protoplasme supérieur » (Journal de l' Anatomie et de la Physiologie, 1889, p. 657); aux « Leçons sur la Cellule » de F. Henneguy. Paris, Carré, 1896; à Martin Heidenhain, « Plasma u. Zelle », in Handbuch der Anatomie de Barde- leban, 1907; à Waldeyer, Deutsche medi. Wochenschrift. Jahrg. 21, 1895, p. 703 et 727, etc. TRAVAUX ORIGINAUX 207 la sienne (1) sous le nom de Doctrine de la charpente filaire {Fadenge- rûstlehré) lorsqu'il admit que ses filaments peuvent s'anastomoser en réseau. Tout en tirant parti de toutes les recherches de la technique, le grand cytologiste allemand a proclamé avec raison, et après hien d'autres d'ailleurs, qu'une structure cellulaire, mise en évidence par les réactifs, ne peut être considérée comme sûrement démonstrative que si on peut la retrouver sur l'élément vivant (2). Aussi a-t-il basé sa théorie en pre- mier lieu sur l'étude de la cellule cartilagineuse vivante de la larve de Salamandre (3), qui lui parut l'objet de choix pour ce genre de recher- ches (4). La cellule conjonctive vivante, la cellule épithéliale, le leucocyte du même animal, l'ovule des Mammifères, lui ont montré des images ana- logues, mais qu'il considère comme beaucoup moins probantes. C'est donc en somme l'étude de la cellule cartilagineuse de la larve de Salamandre à l'état vivant qui est la clef de toute sa théorie. Or, que voit Flemming dans cette cellule? « Le corps cellulaire, dit- il (5), est traversé de filaments assez fortement réfringents de moins d'I u. de diamètre, et d'un parcours sinueux; ils sont généralement, autour du noyau, plus serrés, plus entrelacés et plus onduleux. Dans les cellules voisines de la surface du cartilage, ils sont le plus souvent ordonnés con- centriquement autour du noyau, comme je l'ai décrit précédemment; mais je dois compléter mes données antérieures en ajoutant que, plus profondément, ils sont généralement disposés sans ordre. La périphérie de la cellule est tantôt libre ou presque libre de filaments, tantôt non; parfois ils peuvent en ce point même être très serrés... Le paraplasma entre ces filaments est pendant la vie dans ces cellules cartilagineuses, ou liquide, ou, ce qui reste également possible, rempli de vacuoles liquides trop pâles pour qu'on en voie les limites. Ce doit être l'un ou l'autre, comme il ressort d'une observation antérieure faite par moi, à savoir que les fins granules ou gouttelettes graisseuses qu'on trouve dans les cellules sont pour la plupart agitées de mouvements moléculaires browniens. » Flemming ajoute qu'il n'a pu, malgré l'affirmation de Fromann, cons- tater l'union des filaments en réseau. Il renvoie aux figures 1 et 2 de sa planche I, dont nous reproduisons la première ici (fig. 1, A). A l'inspection de cette figure (un peu moins chargée que la deuxième), on se convainc (1) FLEMMI^G, Morphologie der Zelle, in Ergebnisse der Anatomie und Entwicklungsgeschichte de Merkel et Bonnet, BdVII, 1897. Wiesbaden, 1898, p. 403. Voir aussi Bd V, 1895 et Bd VI, 1896. (2) Notamment in Ergebnisse der Anatomie, 1896, p. 361. (3) Examinée principalement dans les branchies (Kiemenleiste). (4) Das sicherste und teste Object. (5) Flemming, Zellsuhstanz, Kern und Zellthcilung. L 'ipzig, 1882. p. 22. 298 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE plus facilement encore qu'à la lecture du texte, que les filaments vus par Flemming (masse filaire, mitome) peuvent être relativement peu nom- breux, et que la substance intermédiaire, qu'il appelle ici paraplasme, constitue de beaucoup la majeure partie du corps cellulaire. On peut donc déjà se demander s'il s'agit bien^ en réalité, d'une structure propre et intime de la masse protoplasmique. Et en effet, les observateurs qui plus tard ont fait des constatations analogues se sont peu à peu écartés de l'interprétation de Flemming. Van der Stricht encore (1), en 1892, retrouvant les filaments dans la cellule cartilagineuse embryonnaire, les désigne, à la façon de Flem- ming, sous le nom de mitome et décrit celui-ci comme centré autour du noyau. Mais déjà Henneguy (2), dans le cartilage de la queue d'une larve d'Axolotl, remettant en évidence et colorant sur le vivant par le liquide de Pictet (chlorure de manganèse 1 à 3 % additionné de violet dahlia) « les filaments cellulaires décrits par Flemming », conclut simplement qu'on peut observer dans le protoplasma « d'un certain nombre de cel- lules une structure définie ». On sait qu'il évite avec soin de généraliser, et se rallie à l'opinion de Kœlliker (1889), c'est-à-dire à la conception d'un protoplasme jeune fondamentalement homogène, dans lequel peuvent se développer des structures secondaires différentes selon les nécessités fonctionnelles et les espèces animales. Nous croyons avoir été le premier à faire un pas de plus, et à montrer que le filament vu par Flemming représente, non pas un élément banal de la structure intime du protoplasme, mais un organite particulier différencié au sein de ce protoplasme et ayant acquis une certaine auto- nomie, chargé d'une fonction particulière, et méritant un nom parti- culier. Nous venions, en effet, de retrouver et d'isoler par simple dissocia- tion dans l'acide osmique, sur la cellule pancréatique des Amphibiens et particulièrement de la Salamandre (3), les filaments correspondant aux stries dont Kûhne et Lea avaient constaté la présence sur le vivant, et à certains des filaments vus par d'autres auteurs sur la cellule fixée (les autres ayant grande chance d'être des artefacts). Nous leur appli- quions provisoirement le nom de filaments basaux, donné par Solger dans les glandes salivaires, et les rapprochions des formations décrites un peu différemment par Garnier dans ces mêmes glandes sous le nom d'ergastoplasme. Nous acceptions pour eux cette dénomination. Enfin, (1) Van der Stricht, Contribution à l'élude delà sphère attractive {Archives de Biologie, t. XII). (2) Henneguy, Leçons sur la Cellule. Paris, Carré, 1896, p. 54. (.'{) Volume jubilaire du Cinquantenaire de la Société de Biologie, 1899, p. 309. TRAVAUX ORIGINAUX 21''9 nous les mettions un peu plus tard (1) en évidence sur la cellule vivante par le vert Janus, essayé avec succès par Michaelis sur les salivaires. Or, dans cette seconde communication, après avoir décrit les sortes de « vermicules » {vermiculi) bien définis et bien limités (2) que mettent en relief ces deux méthodes dans la cellule pancréatique, nous ajoutions en trois lignes le résultat de nos observations sur la cellule cartilagineuse : « Le vert Janus décèle dans les cellules cartilagineuses des filaments de même nature, plus rares et plus longs, vus d'ailleurs depuis longtemps par Flemming », et dans la phrase précédente nous les rapprochions des plasmosomes d'Arnold et des mitochondries de Benda. Les vermiculi, relativement rares au sein d'un protoplasme homogène et élab orateur (cellule pancréatique) étaient donc pour nous de véritables petits orga- nites hautement différenciés et bien distincts du protoplasme restant (3). C'était encore du protoplasme sans doute, mais une sorte de « proto- plasme supérieur » spécial, au point de vue fonctionnel surtout, comme l'a dit Prenant (1899). Un nom spécifique manquait encore pour les désigner, parce que leur forme n'était pas toujours celle d'un filament, parce qu'ils se réduisaient souvent à un court bâtonnet, à une courte virgule, ou à un simple point : c'est pourquoi nous avons proposé en 1901 (4) le nom d'ergastidions, qui pouvait s'appliquer à toutes ces formes et rappelait en même temps leur rôle élaborateur. Ce nom n'a pas prévalu, mais nos ergastidions d'alors, nettement limités, colorables vivants par le vert Janus, brunissant assez fortement par l'acide osmique, l;ien mis en évidence par l'hématoxyline au fer après fixation, ne sont autre chose que ce qu'on appelle aujourd'hui, avec Meves, les chondrio- somes, et les formes allongées correspondent à ses chondriocontes. La même année, mais un peu plus tard, Martin Heidenhain (5) décri- vait, sous le nom de pseudochromosomes, des filaments aussi autonomes et nettement limités dans le protoplasme de diverses cellules. 11 les retrou- vait notamment dans la cellule cartilagineuse de la larve de Salamandre, (1) Laguesse, Sur les Paranuclei et le mécanisme probable de l'élaboration dans la cellule pancréatique de la Salamandre, XI 11*^ Congrès international de médecine. Paris, 2 août 1900. Section d'Histologie et Embryologie, p. 3. (2) Contrairement ici à Garnier et Bouin, qui voient leur ergastoplasme filamenteux en continuité avec un réseau protoplasmique fondamental. (3) Rappelons que nous sommes revenu plus en détail sur ces descriptions en ce qui concerne la cellule pancréatique et même la cellule cartilagineuse dans notre Pancréas de la Revue générale d'Histologie de Renaut et de Regaud, où nous avons publié les figures produites au Cong/ès (1905, t. I, fasc. 4, p. 666) et où nous avons amorcé la discussion ici développée (1905, p. 674). (4) Revue annuelle d' Anatomie, in Revue générale des Sciences, 1901, p. 1025. (5) Martin Heidenhain, « Ueber die Centralkapsehi und Pseudochromo- somen... » (Anatomischer Anzeiger, 28 déc. 1900. Bd XVIII). 300 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE et les y figurait, après fixation, un peu moins nombreux que dans les des- sins de Flemming, mais sous le même aspect. Il y ajoutait quelques formes bifurquées ou annulaires, les premières analogues à celles signalées par nous dans le pancréas par le vert Janus, les secondes semblables à certaines vues par Michaelis dans les salivaires. M. Heidenhain voyait dans ces filaments quelque chose de « spécifique », distinct du cytomi- tome théorique admis dans tous les protoplasmes par Flemming; il les rapprochait de l'ergastoplasme de Prenant, et plus encore des chon- driomites (ou files de mitochondries) de Benda. Smirnow (1) dans la cellule cartilagineuse de l'Axolotl, Lœwen- THAL (2) dans celle de la Grenouille (tête du fémur), Retterer (3) chez les Amphibiens et les Sélaciens, Arnold (4) chez la Grenouille (épiste:'- num) ont décrit des filaments analogues, mais sans les interpréter aussi nettement. 11 nous faut arriver jusqu'à Meves pour trouver quelque chose de nouveau et de plus précis. En 1907 (5), cet auteur crée le mot de Chon- driocontes pour désigner les filaments continus, et non formés de rangées de mitochondries (comme les vraies chondriomites de Benda avec les- quels on les confondait jusqu'alors). Mais ces chondriocontes ont les mêmes réactions que les mitochondries, appartiennent comme elles à ce qu'on peut appeler le groupe des chondriosomes (6), dont l'ensemble dans chaque cellule représente le chondriome de cet élément. Un peu plus tard, Meves (7) aborde directement la question des rapports du chondriome avec la masse filaire. Dans toutes les cellules de l'embryon il a trouvé, à côté des mitochondries, un certain nombre de chondriocontes filamenteux indépendants plus ou moins longs, et pour- tant il n'a pu observer en dehors d'eux d'autres filaments. Il en conclut que les chondriocontes des cellules embryonnaires ne sont autre chose que ce que Flemming a décrit sous le nom de masse filaire. Il revient particulièrement aux éléments choisis par Flemming comme les meilleurs pour l'étude des structures protoplasmiques, c'est-à-dire en premier lieu à la cellule cartilagineuse de la larve de la Salamandre. (1) Smirnow, Anatomische Hefte. Bd XXXII, 1906. (2) Lœwenthal, Anatomischer Anzeiger. Bd XXX, 1907. ■ (3) Retterer, Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXIII, p. 782, 1907. (4) Arnold, Virchow's Archiv. Bd CLXXXXIV, 1908. (5) Meves, « Uebsr Mitochondrien bszw. Ghondriokonten in den Zelle jungjr Embryonen « {Anat. Anzeig. Bd XXXI, nov. 1907, p. 399). (6) Ce deuxième terme a été employé par lui en ce sens général dans un autre travail {Arch. /. mikr. Anat. Bd LXXII, 1908). (7) Meves, Die Chondriokonten in ihreni Verhàltnisse zur Filarmasse Flem- mings (Anat. Anzeig. Bd XXXI, 1907, p. 561). TRAVAUX ORIGINAUX oOl Et il nous montre notamment qu'il n'a qu'à copier exactement la des- cription que Flemming donne de la cellule vivante, pour dépeindre ce qu'il trouve dans le même élément fixé et coloré d'après la méthode des mitochondries de Benda ou par l'hématoxyline ferrique. Ce sont bien les mômes filaments qu'a décrits Flemming : les vives colorations élec- tives les délimitent seulement mieux encore, et les font mieux ressortir sur le fond du protoplasme. Ajoutons qu'en 1909, Duesberg (1) a montré à V Anatomische Gesell- sckaft de longs chondriocontes colorés par la méthode de Benda, et qu'il a pu les retrouver chez le vivant. Meves (2) confirme cette double observation, et continue à trouver ces chondriocontes « identiques » aux filaments décrits par son maître Flemming. Samssonow (3), autre élève de Meves, en donne (1910) la description complète, accompagnée de figures (larve de Salamandre); il trouve un petit nombre de mito- chondries mélangées aux chondriocontes. Enfin, le professeur Renaut, puis son élève Dubreuil, les ont récem- ment suivis jusque chez les Mammifères. Renaut (4) décrit et figure le chondriome sous forme de chondriocontes chez le fœtus de Mouton, dans les cellules cartilagineuses voisines de la zone d'ossification. Il les examine et les colore sur le vivant par le sérum isotonique à 8 %o, légè- rement teinté de violet de méthyle 5 B. Dubreuil (5) arrive à les fixer par le bichromate-formol de Regaud et à les colorer à l'hématoxyline ferrique chez le fœtus humain dans le cartilage épiphysaire. Mais ces deux derniers auteurs n'insistent pas sur les rapports de ces formations avec la structure protoplasmique générale., Dubreuil dit seulement que « les formations filaires de Flemming et les pseudo- chromosomes de M. Heidenhain (1900) appartiennent peut-être au chondriome, ainsi que le Netzapparat (6) de Pensa (1901, méthode de (1) Duesberg, Verhandl. der Anat. Gesellsch. in Giessen, 1909 (Préparations présentées par Meves). (2) Meves, Ueber Strukturen in den Zellen des emhryonalen Stûlzgewebes... (Archw. fur mik. Anat. Bd LXXV, 1910, p. 156 et 158), (3) Samssonow, Ueber die Beziehungen der Filarmasse Flemmings su den Fàden und Kôrner Altnianns {Arch. fUr mik. Anat. Bd LXXV, 1910, p. 635). (4) Renaut, Mitochondries des cellules globuleuses du cartilage hyalin (Comptes rendus de l' Académie des Sciences, 27 févr. 1911). (5) Dubreuil, Le Chondriome des cellules cartilagineuses chez les Mammifères et chez l'Homme {Comptes rendus de la Société de Biologie, 20 mai 1911). (6) Meves, puis Dubreuil rangent parmi les formations mitochondriales Tappareil réticulaire endo-cellulaire de Golgi, que Pensa a mis en évidenca dans la cellule cartilagineuse elle-même. Peut-être a-t-il des relations originelles avec le chondriome, mais nous ne pouvons admettre qu'il en fasse partie une fois développé, ne l'ayant jamais vu par les méthodes qui nous montrent ce chondriome. 302 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE GoLGi), et les filaments décrits par Henneguy (Axolotl, in Leçons sur la Cellule, 1906, p. 54) ». Il ne sera donc pas de trop, même aujourd'hui, d'ajouter aux quelques lignes que nous avons publiées à ce sujet en 1900 la relation des observa- tions que nous avons faites l'été dernier (1910), et qui ont été interrom- pues par des raisons malheureuses indépendantes de notre volonté. Nous compléterons d'abord notre description d'après le vert Janus, faite au mois de juillet 1900. Nous prenions de préférence comme sujet d'étude les minces cartilages coracoïdien et sternal de la larve, dégagés autant que possible des parties voisines, et examinés à plat après un séjour de trente à quarante minutes dans des solutions très faibles (au 40.000*^) de vert Janus dans l'eau salée à 7,5 %o. Sur le fond homogène incolore ou à peine teinté du protoplasme, les cellules montraient des filaments diversement disposés, souvent concentriques, le plus souvent très longs, très flexueux, décrivant de larges sinuosités qu'on ne pouvait suivre que la main sur la vis micrométrique, en changeant sans cesse le point. Ces filaments étaient souvent au nombre de 10 à 20 seulement ou même moins, et entre eux on apercevait de larges plages de substance homogène ou très finement granuleuse. L'an dernier, nous avons voulu vérifier si ces filaments, qui sont évi- demment ceux qu'a vus Flemming puisque nous pouvons par places les apercevoir avant toute coloration, sont bien aussi ceux qu'on décrit aujourd'hui sous le nom de chondriosomes; et nous avons réussi à les fixer, en certains points au moins (1), par le bichromate-formol de Re- gaud, et surtout pour le mélange chromo-acéto-osmique de Benda, puis à les colorer soit par la méthode de Benda (alizarine, violet cristal), soit par l'hématoxyline au fer. D'anciens fragments fixés au mélange de Flem- ming fort ordinaire (15, 4, 1) nous ont donné aussi de bons résultats par- tiels. Dans les points bien fixés et bien colorés par la méthode de Benda, les filaments se détachent en bleu vif et sont parfaitement limités, souvent très légèrement renflés en massue à l'extrémité, ou terminés par une varicosité. Ils peuvent présenter d'autres petites varicosités sur leur par- cours, mais la plupart sont lisses et assez réguhèrement calibrés, ou plus exactement n'offrent que des renflements fusiformes très allongés (fig. i, B, C, D, E). Les filaments sont rarement droits, plus souvent un peu courbés ou légèrement flexueux, de sorte que l'aspect général du chondriome est (1) On sait que la cellule cartilagineuse est très difTicile à fixer sans rétraction; les chondriocontes se fixent souvent mal aussi ; on n'obtient donc le plus souvent de beaux résultats qu'en des points très limités. TRAVAUX ORIGINAUX 303 nettement vermiforme; on trouve même parfois de brusques inflexions géniculées; par places, surtout aux extrémités, la courbe s'accentue brusquement en forme de crosse ou de crochet. La longueur varie depuis îa- I- — Cellules cartilarjineuses che: la larve de Salamandre. — A, les fda de la cellule vivante des cartilages branchiaux, d'après Flemming. — B, C, D, E, quatre cellules cartDagineuses mon- trant leurs chondriocontrs après fixation et coloration. — B et C ont été de-^sinées dans l'humérus ; la seconde était un élément tout à fait superficiel vu de champ ; fixation au mélange chromo-acéto- osmique de Benda, coloration à l'hématoxyline ferrique. — D et E proviennent du cartilage cora- coïdien. Elles ont été fixées au liquide de Flemming (24 h. à l'étuve), colorées alizarine et violet cristal (Benda); ces deux éléments sont quelque peu rétractés. E est coupée tangentiellcment. — Objectif apochr. Zeiss., immers, homog. i,5. — Caméra. — Oculaire G pour D et E, oculaire 12 pour B et C (Pour ces dernières, voir l'échelle que nous avons donnée dans le précédent fascicule de la Bibliogr. anat., flg. 2). moins de 1 ;x pour les plus courts bâtonnets (1), jusqu'à 7 ou 8 [/. et au delà pour les lo.ngs filaments sinueux. La largeur se réduit d'ordinaire à moins d'un quart de a. Mais selon les points et la façon dont a agi le liquide fixateur, on peut les trouver absolument filiformes, ou, au contraire. (1) Nous apercevons même, comme Sams^onow, quelques chondriosomes fructiformes, c'est-à-dire quelques simples mitochondries. BIBL.IOGR. ANAT, 19 304; niBLlOGRAPlIlE ANATOMIQUE gros, trapus, plus ou moins fortement gonflés. Ceci doit être une modifi- cation après fixation incomplète, car, sur le pancréas, dans les dissociations par l'acide osmique, nous avons vu, en ajoutant de la glycérine, les chondrio- somes que nous avions colorés se gonfler peu à peu jusqu'à quintupler de diamètre, et prendre l'aspect de gouttelettes allongées de plus en plus pâles qui finissaient par devenir invisibles (1). La difficulté de bien fixer les chondriosomes dans la profondeur des tissus, les modifications que nous constatons après fixation, nous indiquent qu'il n'est pas néces- saire de trop insister sur les formes et surtout sur les courbures des filaments, puisque ces formes peuvent facilement changer pendant les manipulations, et aussi parce que très probablement les filaments pos- sèdent une certaine amiboïdité. Les chondriocontes étaient en nombre très variable dans les cellules, clairsemés en certains éléments, abondants en d'autres. Ils étaient tantôt épars dans le protoplasme, notamment dans les petites cellules comme celle représentée figure 1 D, tantôt plus serrés autour du noyau, quelque- fois accumulés en buissons en certains points; mais plus souvent nous les avons trouvés dans les gros éléments en voie d'accroissement, relégués à la périphérie de la cellule, comme si c'était là que leur activité fût le plus nécessaire. La figure 1 E, par exemple, montre une coupe tangentielle qui n'a enlevé d'une cellule qu'une mince calotte superficielle légèrement rétractée, à l'exclusion du noyau : on voit combien les chondriocontes y sont nombreux. L'hématoxyline au fer montre des images analogues, et les figures 1 B et G ont été obtenues par ce procédé. Le bichromate-formol nous a, dans ce cas particulier de la cellule cartilagineuse, donné de moins bons résultats. De ces observations, nous croyons pouvoir tirer tout d'abord les deux conclusions suivantes : 1» Les filaments que nous venons d'étudier, dans le protoplasme de la cellule cartilagineuse, tant vivante que fixée, sont bien ceux qu'a observés Flemming dans la même cellule vivante (2). La comparaison de nos cefiules B, G, D et de la cellule A empruntée à Flemming ne lais- sera, croyons-nous, aucun doute à ce sujet. Sur la figure 2 de Flemming (non représentée) les filaments que décrit cet auteur paraissent un peu plus abondants, mais nous avons noté que leur nombre est très variable et. (1) Voir notre précédent article en Bibliographie anatomique, 1911, p. 273, fig. 1. (2) Dans un mémoire tout récent [Archives d' Aiiat. microsc, t. XIII, 1911, p. 153), Champy dit également : « L'identité entre les chondriocontes et la lilarmasse de Flemming, établie par Meves, ne me paraît pas non plus discutée, et j'ai eu l'occasion de la vérifier sur les cellules cartilagineuses des Amphibiens ». Il tend à considérer le protoplasme intermédiaire comme homogène. TRAVAUX ORIGINAUX 305 tout naturellement, voulant nous montrer la structure filamenteuse du protoplasme, Flemming a choisi les éléments où cette structure apparais- sait le mieux. Il aura pensé que là où il voyait les filaments moins abon- dants, c'est que les conditions étaient plus mauvaises ou que ses moyens optiques étaient insuffisants. 2° Ces filaments ont, d'autre part, l'aspect et les réactions des forma- tions mitochondriales, et sont évidemment les chondriocontes de Meves. Nous avons vu d'ailleurs que cet auteur a été le premier à identifier les chondriocontes avec les filaments décrits par Flemming. Dès lors, une troisième conclusion s'impose : c'est que Flemming n'a vu que les chondriocontes, c'est-à-dire un nombre relativement petit de filaments différenciés au sein du protoplasme, et non une structure filamenteuse intime et fondamentale de ce protoplasme lui-même. C'est ce qui ressort également de l'article de Meves que nous avons cité plus haut (1907). Or, comme, aux yeux de Flemming lui-même, l'étude de la cellule cartilagineuse de la Salamandre fournit la base la plus solide à sa théorie filaire, cette théorie s'écroule tout entière. Meves, qui est l'élève direct de Flemming, n'a pas été aussi catégo- rique; mais nous ne sommes pas tenu à la même réserve; d'ailleurs, l'œuvre du cytologiste allemand est assez belle et assez solide pour ne pas souffrir d'une erreur d'interprétation sur une question aussi difficile et aussi loin d'être complètement tranchée que celle de la structure du protoplasme. Meves propose seulement de retrancher de la masse filaire de Flemming tout ce qui est chondrioconte et de restreindre ainsi le cytomitome. Mais qu'en reste-t-il, puisque ce sont les filaments chondrio- somiques seuls dont Flemming lui-même a jugé l'existence indiscutable? Il en restera peut-être, dit Meves, d'abord les radiations de l'aster, puis la structure filamenteuse plus fine que montrent les réactifs après coagulation, mais dont l'existence sur le vivant est encore douteuse. Flemming, en effet, avait été conduit à admettre, en 1896 et 1897, qu'au delà de la trame filamenteuse grossière constatée par lui sur le vivant (cellule cartilagineuse), il pouvait exister une trame intermédiaire plus fine encore. Et il y était entraîné par cette constatation que souvent les filaments de cette trame (nous pouvons dire de ce réticulum puis- qu'il l'admettait à cette époque) se continuent avec les radiations de l'aster. Puisque ces dernières, disait-il, ont une existence réelle, bien constatable sur le vivant, les premiers peuvent-ils être des artefacts? Un peu à la façon de Meves lui-même, nous répondrons ceci : Oa ne peut affirmer qu'ils en soient, mais il n'est nullement impossible qu'un coagulum artificiel vienne se surajouter à une structure vraie et la continuer, de la même façon qu'une solution sursaturée cristallise dans toule son étendue à partir des arêtes du cristal qu'on y laisse tomber. 306 BIIiLIOGRAPIlIE ANATOMIQUE Mais contre l'existence de la plus fine trame filamenteuse, invisible sur le vivant, il y a d'autres arguments, fournis en }3artie par Flemming lui-même. Après avoir décrit la trame filamenteuse grossière seule sous le nom de masse filaire, il finit par admettre, comme nous l'avons vu, la possibilité que la masse interfilaire interposée d'aspect homogène ait elle-même une structure filamenteuse. 11 y insiste en 1896 surtout. Que resterait-il donc aujourd'hui de son Gytomitome primitif? précisé- ment ce qu'il en excluait tout d'abord comme constituant une substance intermédiaire, où l'hypothèse seule, aidée des réactifs coagulants, per- mettait de placer un réseau. 0/, dans la citation que nous avons donnée tout d'abord, il a bien soin d'observer que, dans la cellule cartilagineuse précisément, cette substance intermédiaire, qu'il appelle encore ici para- plasme, doit être liquide, les granules qu'elle contient étant agites de mouvemer ts browniens. Et, de fait, nous avons observé bien souvent le protoplasme vivant, soit dans les leucocytes, les amibes, les éléments de la larve de Salamandre, de l'alevin de Truite, soit dans les cellules végétales (poils staminaux de Tradescantia, poils d'orties, poils de la gorge de la corolle du Pétunia, dans les Chara et Confervacées diverses, etc.); ce qui nous a toujours frappé, c'est la fluidité du protoplasma, qui coule comme une solution sirupeuse, entraînant des granules qui, sans cesse, changent de place respective. Comment les emprisonner dans des filaments d'une certaine rigidité, si souples fussent-ils eux-mêmes? Quand on dissocie sans liquide additionnel du pancréas d'alevin de Truite, simplement dans le sang ou la sérosité qui le mouille, si l'on examine de suite, on voit dans toute l'étendue du protoplasme ces mouvements browniens dont sont animés les plus fins granules (1) et qui vont s'accentuant de plus en plus. Henneguy (2) a d'ailleurs insisté sur le même fait chez le leucocyte de la larve d'Axolotl, où nous l'avons également observé. On nous objectera que bien des cellules offrent pourtant des structures, les Infusoires ciliés notamment, où l'on voit parfois nettement un fin réti- culum, comme l'a montré par exemple Fabre-Domergue chez le Cyr- tosiomum leucas (3), les Myxosporidies où la structure semble être plutôt vacuolaire (Thélohan [4]), etc. Mais nous ne prétendons pas nier l'exis- tence d'une structure dans telle ou telle cellule, pourvu qu'on ne nous '1) On les voit même couler les uns sur les autres en appuyant très légère- ment sur la lamelle. (2) Leçons sur la Cellule, 1896, p. 57. (3) Fabre-Domergue, Comptes rendus de l' Académie des Sciences, t. CXIV, 1887, et Annales des Sciences naturelles, 1888. (4) Thélohan, Recherches sur les Myxosporidies [Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, 1895). TRAVAUX ORIGINAUX 307 oblige pas à l'étendre à tout protoplasme; et, sur ce point, nous avons depuis longtemps suivi l'éclectisme de Kôlliker (1889) et d'HENNEGUY (1896). Prenait et Bouin (1904) s'y sont en somme ralliés aussi dans leur Traité d'Histologie par cette excellente formule : « Les diverse^ structures du protoplasme n'ont rien de fixe et se transforment l'une dans l'autre selon les états fonctionnels de la cellule. » Pourtant nous dirons encore que la plupart de ces formations nous semblent être plutôt l'expression d'une architecture du corps cellulaire (au sens d' Arnold) que d'une structure intime du protoplasme. Arnold a montré que, dans un corps cellulaire rempli de gros grains de sécrétion (mucigène de la cellule caliciforme, zymogène de la cellule parotidienne, graisse de la cellule sébacée), ce corps est découpé en un réseau alvéolaire ou filamenteux du fait de la présence de ce matériel de sécrétion qui lui est devenu étranger (paraplastique) : cela ne signifie évidemment pas que le protoplasme est de structure intime alvéolaire ou filamenteuse, mais que, du fait des enclaves qu'il contient, son architecture, sa disposition est devenue alvéolaire ou filamenteuse. Prenons maintenant comme exemple une structure plus fine. Voici la cellule endocrine de l'îlot de Langerhans. Dans toute la série des Verté- brés, son corps cellulaire se présente avec un aspect si finement alvéo- laire qu'on serait bien tenté d'y voir une preuve que telle est bien la struc- ture intime du protoplasme. Mais n'avons-nous pas pu mettre en évidence pourtant, dans chaque alvéole, un fin grain ou une fine gouttelette repré- sentant le matériel de sécrétion, se fixant et se colorant d'une manière spéciale? et le réseau alvéolaire n'apparaît-il pas avec le maximum de netteté quand ce matériel de sécrétion est dissous? C'est donc encore un exemple d'architecture alvéolaire du corps cellulaire, et non de struc- ture alvéolaire intime du protoplasme. En résumé, la présence des chondriocontes dans la cellule cartilagi- neuse (celle de la larve de Salamandre particulièrement), l'identification de ces chondriocontes avec les filaments décrits par Flemming dans la même cellule vivante, enlèvent à la doctrine filaire comprise dans sa plus large extension (filaments ou réticulum) sa base même et semblent la ruiner, provisoirement tout au moins, car nous ne pouvons savoir ce que les ressources de la technique nous réservent demain, ni être trop affir- matif en une question aussi délicate. Ce qui nous paraît le plus vraisem- blable, c'est l'existence d'un protoplasme primitivement homogène le plus souvent, pourtant parsemé d'un grand nombre de fins granules (cytomicrosomes), qui en représentent les uns une différenciation (mito- chondries, plasmosomes, chromidies), les autres un déchet ou de? forma- tions paraplastiques secondaires. Gomme l'ont admis d'abord Kôli.iker 308 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE et Hbnneguy, dans ce protoplasme peuvent naître (1) des structures secondaires, mais nous croyons que, le plus souvent, il s'agit d'architec- ture plutôt que de structure véritable. Enfin, on croit, en général, pou- voir admettre aujourd'hui que tous les colloïdes sont constitués de très fines particules solides, à identifier probablement aux micelles qu'y avait devinées N^geli, glissant les unes sur les autres dans un sub- stratum Mquide plus ou moins abondant. N'est-ce pas là en définitive la seule structure intime véritable du protoplasme? Tout nous porte à le croire. L'aspect homogène microscopique cacherait une structure en réalité très finement granuleuse, mais généralement ultramicrosco- pique, c'est-à-dire à granules bien plus petits en général que les Bioblastes d'Altmann (Hoffmeister [1899], Mann [1906], Gaidukow [1907], Mayer et ScHŒFFER [1908], Fauré-Frémiet [1908] [2]). Mais il ne faut rien exagérer. Certains colloïdes tout au début de leur coagulation, ou plus exactement en passant de l'état de solution à celui de gelée, de l'état de sol à celui de gel, présentent des filaments, des la- melles et des réseaux. L'albumine de l'œuf à l'état normal en présente aussi. Il ne serait donc pas impossible que, dans les colloïdes protoplas- miques, il existât, par places, même sur le vivant, des ébauches filamen- teuses et lamelleuses moins fluides que le reste, sans grande importance fonctionnelle d'ailleurs, et sans qu'il y ait lieu d'en faire pour cela une entité à part (seule capable de contractilité par exemple, à l'exclusion du liquide intermédiaire qui serait seul chargé des phénomènes nutritifs, comme on l'a prétendu). Quoi qu'il en soi4, il faut encore moins s'étonner que, lors de sa coagulation, le protoplasme se prenne en filaments et en lamelles que nous décèlent alors nos réactifs colorants. * * * Dans un travail récent, Meves (3), s' appuyant sur ses propres observa- tions sur les leucocytes et sur celles de son élève Samssonow (4), montre que dans beaucoup de cellules on trouve des grains, c'est-à-dire des mito- (1) Outre les difTérenciations fonctionnelles spéciales : chondriosomes, tono fibrilles, myo fibrilles, neuro fibrilles, etc. (2) Nous avons déjà exprimé notre manière de voir sur la structure du proto- plasme, et donné plus complètement cette bibliographie dans notre Revue annuelle d' Anatomie {Revue générale des Sciences, 1908, p. 986, — 1909, p. 1004, et antérieurement 1899, p. 869; puis Revue générale d'Histologie, 1905, p. 674). (3) Meves, Zur Einigung zwischen Faden- und Granulalehre des Protoplasma [Arch. fur mik. Anat. Bd LXXV, 1910, p. 642). (4) Samssonow, Arch. fur mik. Anat. Bd LXXV, 1910, p. 635. TRAVAUX ORIGINAUX 309 chondi'ies (1) ou de courts bâtonnets mêlés aux chondriocontes (2), et ayant les mêmes réactions. Ces diverses variétés de chondriosomes correspondent, par leur aspect et leurs réactions, aux grains ou « bio- blastes » et aux « filaments végétatifs » décrits par Altmann, et peuvent se mettre en évidence par sa méthode aussi bien que par les méthodes récentes. Altmann avait donc déjà bien vu et bien décrit mitochondries et chondriocontes (3). Partant de là, Meves rapproche la doctrine des Granula d'ALTMANN, et celle des Fila de Flemming, et montre qu'elles ne sont pas contradictoires^ en tant du moins qu'on les limite aux faits bien observés par ces auteurs : le protoplasme n'est ni exclusivement filamenteux, ni exclusivement granuleux. Nous souscrivons très volontiers à la proposition de Meves, présentée sous cette forme. Mais nous devons nous demander si elle ne sera pas quel- quefois mal interprétée. Les chondriosomes de tous ordres représentent évi- demment une structure nouvelle dans le protoplasme, mais non la structure intime de la masse protoplasmique même, au sens où on le comprenait autre- fois, lors de la lutte des doctrines granulaire, alvéolaire, filaire et réti- culaire (4).Lechondriome, comme nous avons eu l'occasion de le répéter au cours de cet article, est encore du protoplasme, mais une sorte de « protoplasme supérieur » au sens de Prenant, une sorte d'élite proto- plasmique issue de la masse; son étude ne nous donne aucun éclaircisse- ment sur l'état structuré ou homogène de cette masse, qui constitue de beaucoup la majeure partie du corps cellulaire. Jetons par exemple un coup d'œil sur la figure 17 de la planche XXVI de Meves (1910). Voici un leucocycte de la Salamandre à prolongements ou pseudopodes bien étendus : or, le premier pseudopode à droite et en bas ne contient pas une seul chondriosome : c'est pourtant du protoplasme. Par conséquent, nous ne pouvons conclure de l'existence de filaments et de grains dans d'autres parties du corps cellulaire que le protoplasme de cet élément a une structure fondamentale à la fois granuleuse et filamenteuse, ce que Meves ne pense évidemment pas, mais ce que seront presque fatalement amenés à dire quelques-uns de ceux qui voudront le résumer. C'est (1) Différentes des granules paraplastiques d'Ehrlich, qui sont des produits de sécrétion et n'ont pas les mêmes réactions. (2) Nous avons déjà dit qu'il en est ainsi dans la cellule pancréatique. (3) C'est ce que nous avons également mis en évidence (1905, p. 651). (4) C'est presque fatalement en ce sens ancien qu'il faudrait l'interpréter, et bien à tort selon nous, sil'on s'en rapportait à la phrase finale de Samssonow : « Damit ist der alte Gagensatz zwischen der Filar- und Granula-Theorie des Pro- toplasmas hinfâliig geworden; beiden Theorien liegt eine und dieselbe Substanz zugrunde, welche in den einen Zellen in Form von Fâden, in den anderen in derjenigen von Kôrnern vorhanden ist. » 310 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE pourquoi il ne serait pas superflu, pour tous ceux qui comprennent actuel- lement les chondriosomes comme nous les comprenons, je crois, l'un et l'autre, de bien spécifier que ces chondriosomes leur apparaissent comme des organites constitués d'un protoplasme supérieur ou tout au moins d'un protoplasme spécial, figuré, différencié, dans une masse protoplas- mique que nous ne pouvons, actuellement et provisoirement tout au moins, considérer que comme fondamentalement homogène (1). Alt- MANN, outre qu'il a exagéré l'importance de son Bioblaste, devenu un véritable être vivant autonome, et rabaissé le rôle de la substance inter- médiaire, est tombé dans la même erreur que Flemming. 11 a bien vu des grains relativement grossiers, tantôt sur le vivant, tantôt par fixation et coloration élective, et beaucoup de ces grains étaient des mitochondries. Mais il en a conclu à tort, d'après les aspects de coagulation fournis par ses réactifs, qu'entre eux le protoplasme vivant était constitué par des grains plus petits de même nature, que sa structure microscopique était essentiellement granuleuse et ne pouvait être autre (2), Lille, 25 juin 1911. (1) Avec les réserves que nous avons faites plus liaut sur la structure granu- leuse ultramicroscopique des colloïdes. (2) On reviendra peut-être dans une certaine mesure à sa description, si le grain colloïde est définitivement identifié à la micelle de Nâgeli; mais avec cette différence qu'il s'agira cette fois de grains beaucoup plus petits, ultramicrosco- piques le plus souvent. Il est possible pourtant que les grains colloïdes ultra- microscopiques du vivant deviennent visibles microscopiquement après fixation, en gonflant, en devenant des centres de précipitation, ou en s' agglomérant. Il est même possible que, dans certains éléments tout au moins, ils soient assez gi"os pour être visibles sans le recours de l'éclairage latéral, mais il nous semble que certains auteurs (Marinesco notamment pour la cellule nerveuse) vont un peu trop vite en assimilant toute granulation qui s'éclaire dans ces condi- tions à une des granulations colloïdales fondamentales du protoplasme : celles-ci sont évidemment beaucoup plus nombreuses. LA VKSICULK CLOSB EST UNE FORMATION CARACTERISTIQUE DES GLANDES ENDOCRINES EN GÉNÉRAL Par E. LAGUESSE La vésicule close fut considérée d'abord comme un organite absolu- ment caractéristique du tissu thyroïdien et n'appartenant qu'à lui seul. Aussi, quand on en retrouva dans les parathyroïdes, on y vit la preuve de la transformation de ces organes en véritable tissu thyroïdien. Récem- ment encore Swale Vincent et Jolly (1906) (1), Forsyth (2) (1908) allaient jusqu'à dire qu'il existe dans la thyroïde même deux espèces de cellules : des cellules interstitielles ou parathyroïdiennes, représentées par des éléments de cet organe situés entre les vésicules sans prendre part à leur constitution, et des cellules thyroïdiennes, formant la paroi des vésicules, c'est-à-dire arrivées à leur complet développement. Les parathyroïdes ne seraient qu'un amas des premières, facilement suscep- tibles par conséquent de se transformer en tissu thyroïdien. Elles repré- senteraient une sorte de réserve toujours prête à jouer vis-à-vis de lui un rôle de suppléance, un rôle vicariant (3). Sans chercher à discuter en détail cette question, sur laquelle nous n'avons pas de recherches personnelles suffisantes, et sans nous inscrire contre la théorie de la vicariance, nous dirons seulement qu'au point de vue physiologique elle nous paraît encore très discutable, étant donnés les accidents si différents que provoque l'ablation séparée des deux sortes (1) Journal of Physiology, 1906. (2) Journ. of Anat. and -Physiol. Vol. XLII, 1908, et Quartsrly Journ. of Medicine, janv. 1908. (3) Voir encore Thompson, Philosophical Transactions. S. B. Vol. CGI, p. 91 et Halpenny, Surgery, Gynecology and Obstetric. May 1910, p. 476. 312" DIDLIOGP.APHIE ANATOMIQUE d'organes dans la majorité des cas, chez le Lapin particulièrement (1). Ce que nous voudrions uniquement établir ici, c'est qu'au point de vue anatomique la vésicule close n'est nullement propre au tissu thyroïdien, c'est qu'elle se retrouve d'une façon générale dans toutes les glandes à sécrétion interne d'origine épithéliale, c'est qu'elle représente une simple modalité, assez banale, du tissu endocrine, susceptible d'apparaître dans certaines conditions là où l'on s'y attendrait le moins. Pour prendre la question au début, il nous suffira de rappeler que, dans la thyroïde même, la vésicule close n'est qu'une formation secondaire. Là, comme ailleurs, la caractéristique de la glande endocrine chez l'embryon, c'est d'abord le cordon épithélial plein, séparé des voisins par des capillaires. C'est assez tardivement (chez l'embryon humain de 32 millimètres d'après Verdun), que ces cordons deviennent monili- f ormes, et que leurs renflements commencent à se creuser d'une cavité centrale autour de laquelle s'orientent plus ou moins radiairement les cellules. La vésicule close n'est donc qu'une modification locale secondaire sur le trajet d'un cordon plein. Dans les parathyroïdes, la vésicule close apparaît par le même procédé, mais son développement, au lieu d'être la règle, tend à devenir l'excep- tion. En effet, les parathyroïdes sont essentiellement, jusque chez l'adulte, constituées par des cordons épithéliaux pleins anastomosés (Sands- TRôM, KoHN, etc.). Chez les animaux, Kohn (1895), Nicolas (1897), n'ont jamais observé de vésicules closes; d'autres auteurs en ont signalé la présence, mais en très petite quantité et à l'état inconstant, Alquier par exemple, chez le Chien, en 1907. Forsyth, qui a examiné un grand nombre d'espèces, en a trouvé plus souvent, mais généralement sous forme de très petites « vésicules élémentaires ». Chez l'Homme, on les trouve fréquemment au contraire (Sandstrôm, Schaper [1895], Schrei- ber [1898], etc.). Pepere (2) a montré qu'elles n'apparaissent guère que chez l'adulte, c'est-à-dire très tardivement. Ici aussi elles se forment sur le trajet des cordons, mais de place en place seulement, et par une simple modification dans le mode de groupement des cellules cordonalés, qui peuvent, même en l'absence de ce mode de groupement, sécréter aussi par (1) Gley (Archives italiennes de Biologie, notamment t. XXXVI, 1901, p. 57; — Comptes rendus de la Société de Biologie, 1911, p. 960, etc.) a bien mis en évidence les relations fonctionnelles entre les deux sortes de glandes, mais il n'a pu montrer encore l'identité de leurs fonctions, pas plus qu'on ne constate à l'état normal l'identité de leur structure. Les accidents tétaniques si graves que provoque l'ablation des parathyroïdes normales ne permettent guère, d'autre part, de les considérer comme une simple réserve de tissu thyroïdien incomplètement développé et quasi indifférent. (2) Alberto Pepere, Le Ghiandole paratiroide. Ricerche anatomiche e speri- mentali. (Unione tipografico-editrice, Torino, 1906).. T[\.VVAL'X ORIGINAUX 31^' places de la substance colloïde. Enfin, chez les animaux eux-mêmes, les vésicules peuvent devenir très nettes et augmenter considérablement de nombre, soit après parathyroïdectomie partielle (Pepere, chez le Lapin), soit après thyroïdectomie (Swale Vincent et Jolly, Halpenny et Thompson [1]). Dans la glande pituitaire, on sait que depuis longtemps un petit nombre de vésicules d'aspect thyroïdien ont été signalées par Luschka et par VmcHow au voisinage immédiat de la fente hypophysaire, ou dans le feuillet paranerveux lui-même. Mais on a trouvé en outre de place en place, dans toute l'étendue du lobe antérieur (Comte [1908], Benda [1900], Launois [1904], Thaon [1907], Joris [1907] [2]), un certain nombre de petites vésicules élémentaires, contenant une substance col- loïde. Joris les considère comme des « pseudo-vésicules » de formation secondaire. En effet, d'après la description de Launois (3), d'après la sienne, ce ne sont le plus souvent que des modifications locales de cer- tains cordons, des flaques de substance colloïde autour desquelles les cellules ne sont pas toujours radiairement ordonnées. Quand elles le sont, elles sont en pleine continuité avec un cordon, et, si celui-ci est large, en plein milieu de ce cordon. Leur formation secondaire est évidente et leur rôle peut être accessoire (Benda, Joris), mais nous ne voyons pas pourquoi on leur maintiendrait ce nom de pseudo-vésicules. Celles de la thyroïde elle-même ne sont-elles pas, en effet, secondairement développées aussi dans les cordons, et d'abord inséparables de ces cordons dont elles constituent de simples renflements? Au début la disposition radiée des cellules n'y est pas absolument de règle non plus. Mais nous avons hâte d'arriver à l'objet principal de cet article, qui est de montrer l'existence de véritables petites vésicules closes dans une glande endocrine où elles n'ont pas encore été signalées, croyons-nous, c'est-à-dire dans les îlots de Langerhans pancréatiques. A la vérité, nous n'avons pas souvenance d'en avoir rencontré dans les pancréas absolument normaux chez aucune espèce animale, mais nous venons de les trouver chez plusieurs Lapins, dans les circonstances suivantes : Ces animaux, dont l'observation complète est donnée dans le Journal de Physiologie et de Pathologie générale (1911), avaient subi l'opération de la résection du canal i^ancréatique à son abouchement dans le duo- dénum, et avaient été sacrifiés de deux à quatre ans après cette opéra- tion. La glande exocrine avait disparu (arbre excréteur et acini), et le (1) Anatomischer Anzeiger. Bd. XXXIV, 25 mai 1909, p. 376. (2) Mémoires de V Académie royale de médecine de Belgique. T. XIX, fasc. 6. (3) Thèse doctorat es sciences. Paris, 1904. 314 RIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE pancréas n'était plus représenté que par une large coulée graisseuse contenant un semis d'îlots de Langerhans appendus aux artérioles et à leurs premiers capillaires de distribution. En deux mots/le pancréas, glande normalement amphicrine, était transformé par perte de son pédi- cule canalaire en une glande endocrine pure, comme le sont la thyroïde, les parathyroïdes, et la pituitaire au cours de leur développement. Or, chez ces trois animaux (Lapins 7, 11 et 15) et aussi à l'état exception- nel chez un quatrième (Lapin 16), opéré depuis sept mois seulement, nous avons retrouvé des vésicules closes. Elles étaient particulièrement abon- dantes sur le Lapin 15 où nous prendrons surtout nos types de description. Antérieurement, nous les avions déjà décrites sur le Lapin 7 (1), comme de petites lumières, ne régnant que sur quatre ou cinq coupes, au centre de certains petits îlots, lumières autour desquelles les cellules, en général, s'orientaient radiairement. Mais ces images étaient rares sur ce premier sujet; nous n'avions pas employé pour les désigner le nom de vésicules closes et nous y voyions simplement « des restes de la tendance qu'avait (dans les premiers mois) le tissu épithélial persistant à s'or- donner en canaux indifférents et pseudo-acini ». TiBERTi (2), sur des Lapins opérés dans les mêmes conditions, mais depuis bien moins longtemps (cinq mois), suivant en coupes sériées cer- tains amas cellulaires d'aspect d'abord plein/les vit également « se résoudre en une série de cellules, limitant une cavité plus ou moins spacieuse » ne régnant que sur quelques coupes. Il se base sur cette observation pour nous reprocher d'avoir trop facilement donné le nom d'îlots endo- crines à ces amas. Bien qu'il ne le dise pas expressément, il semble res- sortir de l'ensemble de son article, qu'il tendrait, au contraire, à y voir des parties de la glande exocrine conservées. Ces critiques nous ont engagé à étudier de plus près ces formations lorsque nous les avons retrouvées sur le Lapin 11, et surtout sur le Lapin 15; et voici. les résultats auxquels nous sommes arrivé. Les petites lumières ou cavités en question ont une forme généra- lement arrondie ou ovalaire, quelquefois assez allongée, mais toujours elles s'arrondissent et se ferment aux deux extrémités. Elles ne régnent, le plus souvent, que sur une, deux ou trois coupes de 10 [j. d'épaisseur; sur les coupes précédentes et suivantes on peut souvent encore reconnaître qu'elles ont été simplement effleurées tangentiellement par le rasoir, l'amas cellulaire conservant l'aspect plein dans le reste de son épaisseur. Le plus souvent la cavité a seulement de 7 à 14 [x dans son plus grand diamètre; les dimensions extérieures sont de 12 à 50 [x. (1) Archives d' Anatomie microscopique. T. IX, p. 120, 1906. (2) Lo Sperimentale, anno LXII, fasc. 1, 1908. TRAVAUX ORIGINAUX 315 Ces petites cavités sont remplies par un petit coagulum qui était exac- tement moulé sur elles, car il reproduit leur forme de façon très précise ; mais entre lui et la paroi existe généralement une assez large fente circu- laire due au retrait. Ce coagulum est évidemment un produit de sécrétion des cellules voisines; il prend très vivement l'éosine dans les coupes colorées par hémalun-éosine; il est également avide d'acide picrique dans la coloration par le picro-ponceau; mais il se laisse teindre plus ou 1/3 — r-^ < 50^ Fig. I et 2. — Deux coupes successives (c. 22 et 28) à travers un îlot de Langerhans du pancréas du Lapin i5 (87 mois i /2 après résection du canal). — 01, V2, v3, etc., série de vésicules closes déve- loppées dans les cordons endocrines; — ca', un des principaux rameaux du capillaire pénétrant. Fixation à l'alcool 900. Hémalun, éosine. — Zeiss. obj. apoclir. imm. homog. i,5. — Oc. 2. caméra. moins par la plupart des colorants, comme la substance colloïde de la thyroïde dont il a l'aspect homogène ou très finement granuleux, avec une réfringence un peu moindre. Les cellules qui constituent la paroi de ces cavités peuvent ne pas être régulièrement orientées. Le plus souvent pourtant elles ont une dispo- sition radiée très nette autour d'elles, et chacun des éléments consti- tuants aiïecte la forme d'une petite pyramide largement tronquée à 310 BIDLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE l'extrémité. Les noyaux sont généralement rejetés vers la base, et leur ensemble forme ainsi une sorte de couronne assez régulière. Enfin, ces éléments sont très nettement des éléments endocrines ayant les mêmes caractères essentiels que les voisins, c'est-à-dire bien recon- naissables à leur architecture très finement alvéolaire, les alvéoles étant remplies du matériel de sécrétion. Dans certaines vésicules, les cellules sont très nombreuses autour de la cavité et semblent se presser pour y atteindre toutes par leur sommet. Dans ce cas celui-ci paraît un peu plus sombre; mais il est facile de se rendre compte que c'est dû uniquement à la texture plus serrée du protoplasme en ce point, où les alvéoles sont plus petits du fait probablement de la compression réciproque. Nous devons répéter d'ailleurs que cela n'existe qu'en certaines vésicules. Il ne saurait donc y avoir de doute : nous avons sous les yeux de véri- tables petites vésicules closes analogues à celles sur lesquelles nous venons d'attirer l'attention dans les autres glandes endocrines. Ce nom peut d'autant moins leur être refusé que quelques-unes d'entre elles constituent à elles seules de petits îlots, complètement séparés des îlots voisins. D'autre part, on les retrouve plus souvent encore au milieu de gros îlots, disséminées sur le trajet de leurs cordons pleins, avec lesquels elles sont en continuité. Un simple coup d'œil sur les figures 1 à 5, empruntées aux îlots du Lapin 15, vaudra mieux qu'une longue description. Dans les deux prin- cipales (3 et 4), toutes les cellules ont été reproduites aussi exactement que possible; dans les trois autres, on en a seulement donné le contour pour permettre de suivre la série complète de coupes intéressant certaines vésicules. On a ici sous les yeux un îlot bien normal, avec pseudo-capsule épaissie du fait de sa situation dans une bride fibreuse; mais il n'est pénétré que par des vaisseaux capillaires accompagnés de leur seule gaîne amorphe (dépourvue de fibres). On voit l'entrée du principal sur la figure 4 {ca). L'îlot est exclusivement constitué de celles endocrines finement vacuo- lisées, groupées en cordons cellulaires pleins anastomosés. Mais très fréquemment ces cordons se dilatent légèrement v 2, ou de façon plus notable v 1 ; et en ce point leurs éléments s'irradient plus ou moins nettement {v 1 kv 6) autour d'une petite cavité pour former une vésicule close contenant le petit amas de sécrétion caractéristique. Certaines vési- cules, comme v 2, sont très petites, et leur cavité ne s'aperçoit que sur une seule de ces coupes de 10 \t. d'épaisseur. D'autres, v 3,v 4, se voient sur deux coupes. Enfin, la plus volumineuse et la plus nette, v 1, se retrouvait sur trois coupes successives. Sur la suivante (c. 26) on en retrouvait encore une légère indication en mettant au point très su- TRAVAUX ORIGINAUX 317 perficiellement (1); sur la précédente (fig. 1) elle avait complètement dis- paru. Toutes ces formations se présentenlt de la façon la plus évidente comme '■ /Ci '-S ^. ^ï -% %' ^p„ r#* ft-* v^ / V 1 V ..•/ r ^■^ « « >"»>. '.■I N«%->i;> Mu V % C^ 3 Fig. 3 et 4- — Les deux coupes suivantes (ai et 25). Mèin3 techniq^ie, mime grossissement. — ca, capillaire principal à son entrée dans l'ilot. de simples renflements sur le parcours des cordons pleins; la vésicule 1, par exemple, est largement en continuité, avec le reste en bas, puis en haut et à gauche sur la figure 4; elle possède encore un reste de pédicule sur la figure 3 malgré son indépendance relative. (1) La figure 5 a été au contraire dessinée avec mise au point profonde, afin qu'on puisse suivre d'un bout à f autre sur les cinq figures la vésicule 1 dans son entier. 318 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Les petites vésicules isolées elles-mêmes, c'est-à-dire formant à elles seules un îlot, offrent assez généralement un ou plusieurs courts prolon- gements, dont les cellules échappent à la disposition radiée et représentent le reste des cordons primitifs. L'étude des gros îlots est donc doublement démonstrative. D'une part, elle prouve que les petites cavités que nous venons d'examiner sont tout autre chose que des restes de la glande exocrine, puisqu'elles font partie intégrante des gros îlots et de leurs cordons endocrines. D'autre part. 1/6 - Fig. 5. — La coupe suivante (c. 26). — Même technique et même grossissement. elle nous montre que là, comme dans les glandes précédemment étudiées, les vésicules closes se développent secondairement sur le trajet de cordons pleins dont elles ne représentent qu'un accident local, avec une modalité de fonctionnement particulier, modalité qui semble n'apparaître que rarement dans le pancréas, et dans les conditions tout à fait spéciales où nous nous sommes placé. Il est plus difficile d'établir la cause de cette modalité de fonctionne- ment. Si nous envisageons pourtant l'ensemble des glandes dont nous ve- nons de parler, il semble que dans toutes, la sécrétion puisse se faire sous deux formes différentes. Ou bien la cellule excrète directement d'une TRAVAUX ORIGINAUX 319 façon plus ou moins constante mais en petite quantité dans les vaisseaux : c'est le mode ordinaire dans le pancréas, les parathyroïdes. Ou bien le produit de sécrétion (peut-être un peu différent en ce cas), est versé et s'accumule en de petites flaques intercellulaires qui deviennent le centre de véritables vésicules quand elles gi'ossissent, et quand les éléments s'ordonnent régulièrement autour d'elles : c'est le mode développé au maximum et probablement prédominant dans la thyroïde. Il semble que l'organisme se crée simplement alors des réserves de la substance active, réserves qui pourront en cas de besoin être introduites rapidement et en quantité notable dans le milieu intérieur par rupture de vésicules dans les vaisseaux, et par une sorte d'injection de ceux-ci. Peut-être même les réserves sont-elles parfois ainsi endiguées en cas d'hypersécré- tion momentanée, de quantité ou d'activité trop grande des produits élaborés? Dans la parathyroïde, dans le pancréas, elles semblent ne se constituer que lorsqu'un surcroit d'activité est demandé à la glande (hypersécrétion compensatrice après ablation des parathyroïdes d'un côté, de l'autre suractivité imposée aux îlots de Langerhans, par suite de la suppression du parenchyme exocrine qui leur préparait des maté- riaux). Quoi qu'il en soit, cette petite étude d'ensemble nous permet, croyons- nous, de conclure que la vésicule close n'est pas quelque chose de propre à la thyroïde comme on a été tenté de le croire à un moment donné, quand partout où elle apparaissait on tendait à voir du tissu thyroïdien ou tout au moins de la sécrétion thyroïdienne. Au contraire, immédia- tement après le cordon plein qui reste l'élément essentiel, la vésicule close qui en est un accident, une variation locale, nous paraît être une for- mation caractéristique des glandes endocrines, d'origine franchement épi- thélicde. Comme on voit par places des cordons creux dans les surrénales (d'origine mésothéliale), ou des lacunes intercellulaires dans d'autres glandes closes (d'origine mésenchymateuse), nous pourrons peut-être retrancher un jour les trois derniers mots de cette conclusion, et toute restriction sur ce point. TABLE DES MATIERES Pages Bibliographie 1, 119, 219 Ouvrages et articles didactiques (biographies, revues) 1, 119, 219 Méthodes techniques 1, 120. 219 Glandes génitales. Éléments sexuels. Spermalogénèse. Ovogénèse* Sexualité . 2, 120 220 Cellules et tissus 2. 121, 220 Embryogénie, Organogénie et Histogénie. Régénéralion 4, 122, 221 Tératologie 4, 123, 221 Squelette et articulations 5, 123, 222 Muscles et aponévroses 5, 123, 223 Système nerveux (méninges) 6, 123, 223 Tégument et ses dérivés. Glandes cutanées. Organes des sens 7, 125, 224 Appareil vasculaire. Péricarde. Sang. Lymphe 9, 126, 225 Tube digestif et annexes. Péritoine. Plèvres (dents; appareil respiratoire; corps thyroïde; thymus; rate) 9, 126, 22G Organes génito-urinaires (annexes; glandes surrénales) 11, 128, 227 Anthropologie anatomique 13, 129, 228 Varia (monographies; travaux renfermant des renseignements biologiques; descendance) 13, 129, 229 Association des Anatoraistes 118,152,210 Institut international d'embryologie 217 Notices bibliographiques 117, 214 Nécrologie ; Armand Sabatier , 144 TRAVAUX ORIGINAUX Aime; (P.). — Bandes intercalaires et bandes de contraction dans les muscles omo* hyoïdiens de la Tortue 263 Argaud. — Sur la valvule pylorique des Ophidiens. 15 AvERSENG et MoucHET (A.). — Lymphatiques superficiels du rein chez le Chien. . . 25 DELLOcy et Escande (F.). — Sur la topographie des calices et du bassinet 47 Branca (A.). — Les mitoses spermatocytaires chez l'Homme 233 BujARD. — Essai de classification synthétique des formations glandulaires de l'Homme , 86 Charpy et Clermont. — Structure topographique des paupières et épanchemenls intra-palpébraux G5 Clermo.nt. — Voir Charpy. GoRSY (F.). — Sur la palhogénie du rein en fer à cheval 167 Cutore (Gact.). — René unico ectopico ed dire anomalie di sviluppo ncl cadavere di una bambina. . 35 48191 .n.)i> CICLIOGRAPIUE AN ATOMIQUE "-"' Pages EscA>DE (K.). — Voir Bellocq. .. Ferrari (F.). — Recherches sur la veine pylonque ]jj, _ Variations du plexus lombaire chez le Nè.jre . . . . . • _ Grynffltt (E.). - Sur la Glande hypo-branchiale du Mare.c Iruucalus. . . . W GmEVssE-P^Liss.ER. - Élude des mitochondries de l'organe enter.que des Crustacés ^^ ijI^t^'^TE-j. - Erga^loplasme ;t' chondri^me ' dans ' les ' cellules sécrétantes ^^^^ lo^'-Tcl kondriccontes de' la ceUul'e Cartilagineuse et' la s'trùc"lu;e du protoplasme. '.96 ID*. - La vésicule close est une formation caractéristique des glandes endocnnes en ^^^ mS^TU). - Su"r ia'st"ruclurè du ■protop'lasma des cellules épithéliales du corps thyroïde de quelques Mammifères. Le chondriosome et les phénomènes de ^^^ Moochet'(A.). ^p'erM.'lance du serment 'sous-rén;!' de la ^elne cardinale gauche . ^.^9 1d. — Les cloisons intcrmusculaires de la cuisse SeTranIl LIBRAIRIE BERGER-LEVRAULT PARIS, 5-7, rue des Beaux-Arts — rue des Glacis, 18, KANCT COMPTES RENDUS DE L'ASSOCIATION DES ANATOMISTES PUBLIÉS Par le Professeur A. NICOLAS SP.ORBTAIRB PERPÉTUEL DE L'ASSOCIATION et le Professeur LAGUESSE SECBÉTAIKE ADJOINT TREIZIÈME RÉUNION — PARIS -19-1-1 Un volume grand in-8 de XXVTI-339 pages, avec Î32 figures 20 fr. En vente I. Première session. Paris, 1899. — Un volume grand in-8 de ïx- 154 pages, avec 48 figures et 1 planche 8 fr. II. Troisième session. Lyon, 1901. — Un volume grand in-8 de xxviii-263 pages, avec 68 figures et 1 planche 10 fr. III. Quatrième session. Montpellier, 1902. — Un volume grand in-8 de xxxii-281 pages, avec 107 figures 15 fr. IV. Cinquième session. Liège, 1903. — Un volume grand in-8 de xxxii- 232 pages, avec 4G figures et 3 planches 13 fr. V. Sixième session. Toulouse, 1904. — Un volume giand in-8 de xxxiv- 207 pages, avec 39 figures et 4 planches hors texte 12 fr. VI. Septième session. Genève, 1905. — Un volume grand in-8 de xL-215 pages, avec 88 figures et 1 planche hors texte 15 fr. VII. Huitième session. Bordeaux, 1906. — Un volume grand in-8 de xxxiii-150 pages, avec 45 figures 10 fr. VIII. Neuvième réunion. Lille, 1907. — Un volume grand in-8 de xxiv- 184 pages, avec 43 figures et 1 planche 11 fr. IX. Dixième réunion. Marseille, 1908. — Un volume grand in-8 de xxxiv-207 pages, avec 60 figures 13 fr. X. Onzième réunion. Nancy, 1909. — Un volume grand in-8 de xxxiv-302 pages, avec 110 figures 18 fr. XI. Douzième réunion. Bruxelles, 1910. — Un volume grand in-8 de xxxiv-iSg pages, avec 4i figures et 3 planches . 12 fr. Les douze volumes pris ensemble se vendent 118 fr, (au lieu de 157 fr.) et sont expédiés franco aux personnes qui en font directement la demande soit à M. Nicolas, 7, rue Pierre- JNicoIe prolongée, Paris (V«), soit à la librairie Beuger-Levbadlt, 5-7, rue des Beaux-Arts, à Paris, et 18, rue des Glacis, à Nancy. — Les prix des volumes isolés ne sont pas diminués. ^'. B. — La deuxième session de TAssociation ayant été fusionnée avec celle du Congrès international de médecine (Paris, 1900), n'a pas fait l'objet d'une publication spéciale. Les travaux de la deuxième session sont compris dans l'un des volumes des Comptes rendus du Congrès, 1900, Paris, Masson et G'^ Mancy, impr, Berger-LeTrault MBI WHOI l,\RÎ^ARy lilH 1B3Y C rS,^ ■•' |i^^ .-H* '■ ^>^i/ ^ ^'^ «