c >■ y r-' \ >'>*--v . » 'V ' ^^..rVv^^- j^V-.^-, -■"^^-. ' f "■ ■^ ^" f ^. > 'f r V ' . '*_■ : " ,-A. ,' ..,^ ■» ■ * /■'->■• s ■? ;' S- " - :. . 'f^ . jÉ> {.^.-r'^' f'./ 4-*"''' ') I ^56iTk«Mfe**%« ■••. '^^^^^'m' ""if ■ •.': ' '/'^'' ■ b*^*^71|^« 0%'^f"\ ' .- 1 li^^J^ ■•-» .'' r--^Y .^ *^ ^: ..»-^^V v::^ » r.aur->^E-.D. js p. «r L^Hâpâk ^ . «■ 5^^' •*V- y BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Revne des travaux en langne française ANATOMIE - HISTOLOGIE - EMBRYOLOGIE - ANTHROPOLOGIE Tome XXIV y y !/ 1914 /y^ ^ ^ Vt / // BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Revue des travaux en langue française ANATOMIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE - ANTHROPOLOGIE . Publié sous la direction de H. A. IVIGOLAS PROFESSEUR A I- A F A C U I- X É OE MËDCCINE OE PARIS BERGER-LEVRAULT, LIBRAIRES-ÉDITEURS PARIS (6«) I NANCY RUE DES BEAUX-ARTS, 5-7 | RUE DES GLACIS, 18 IQl 4 Tome XXIV 1'^ fascicule 1914 BIBLIOGUiPlIIE ANATOMIQUE REVUE DES TRAVAUX EN LANGUE FRANÇAISE ANATOMIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE — ANTHROPOLOGIE vV TRAVAUX ORIGINAUX KTUDKS tri OEGENEBATION DES FIBHES MDSGIILAIBES STfilEES CHEZ LES EMBRYONS DE MAMMIFÈRES Par ITAR THULIN DE l'institut HISTOLOGIQl-E DK lA FACULli OB MÉDECINE DE PARIS On sait depuis longtemps que les fibres musculaires striées des embryons montrent souvent une structure très singulière. Les premiers auteurs qui ont étudié cette question, Margo (1861) et Paneth (1885, 1887) ne pouvaient pas donner une interprétation juste de ces forma- tions. Ils ont cru qu'il s'agissait d'un processus important pour le déve- loppement des fibres musculaires. En vérité, comme il a été pour la première fois montré par Mayer(1886) puis par Schaffer (1892, 1893), on a affaire au contraire à un processus destructif, à une dégénération à laquelle ces derniers auteurs ont donné le nom spécial de « sarcolyse ». Mayer a étudié la sarcolyse dans la queue en voie d'atrophie des Ba- traciens anoures et a donné une description qui est classique de la r-upture des fibres, de l'hypertrophie de sarcoplasmo et enfin do la désa- grégation des fibres musculaires due à des éléments phagocytaires. blHI.lOOU ANAI'., T IXIV 2 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Les travaux de Mayer ne concernent que les processus dans la queue en régression des Batraciens. Schaffer, au contraire, a étudié les processus régressifs très singuliers qui se passent chez les embryons de Manimifères et spécialement chez les embryons humains. Il y a des auteurs (Glas, 1905) qui ont cru que les processus régressifs dans la queue des Batraciens et" chez les embryons humains sont tout à fait analogues. Mais jc'est sûrement une opinion fausse. J'ai déjà étudié les muscles dans la queue des Batraciens anoures et j'ai publié les résultats dans un mémoire antérieur (1900). Comparant maintenant les struc- tures musculaires dans ces deux cas, je trouve qu'il y a une grande différence entre elles. Dans l'un des cas, il s'agit d'un processus vraiment atrophiant; dans l'autre cas, il ne s'agit pas d'une atrophie vraie, mais seulement de processus régressifs dans les muscles en voie de dévelop- pement. L'atrophie dans la queue des Batraciens est surtout caractérisée par des raies claires qui traversent les muscles. Ces raies dont la formation est due à unfi agglutination des fibrilles ne peuvent être vue& d'après moi que dans les fibres dont la dégénération a commencé en état d'ex- tension. Chez les embryons de Mammifères, il y a des structures sem- blables, mais d'une tout autre nature. Schaffer a, comme les auteurs précédents, presque exclusivement étudié les colonnettes et n'a donné aux altérations du sarcoplasme qu'une place secondaire. Les altérations principales des colonnettes. sont, d'après Schaffer, les suivantes : Le disque q devient plus épais qu'à l'ordinaire, et d'après cela les colonnettes prennent un aspect moniliforme. Ces parties épaissies peu- vent, dans la même fibrille primitive, se rapprocher et enfin se réunir en formant des bâtonnets. Mais aussi des colonnettes différentes peuvent ^e confondre tout à fait ou partiellement. En ces points la zone formée par l'ensemble des colonnettes augmente beaucoup d'épaisseur. Sur les coupes transversales ces fibres sont plus épaisses que les autres. La zone périphérique des colonnettes peut plus tard se détacher de la colonne centrale de sarcoplasme en se fragmentant en petits morceaux.. Ceux-ci sont ensuite phagocytés. Les bords de ces morceaux deviennent moins aigus et s'entourent d'une zone protoplasmique, qui se colore très fortement par l'éosine. Ces forrhations paraissent souvent comme de vraies cellules qui dans leur protoplasme " contiennent des corps très' fortement éosinophiles. Mais ori peut voir qu'il ne s'agit pas de vraies, cellules parce qu'ils manquent souvent de noyau.- Ce sont ainsi de vrais sarcolytes que Schaffer a décrit chez les embryons humains. TRAVAUX ORIGINAUX 3' Comme on le verra ci-dessous, ce sont *en partie des structures et des processus différents, que je décrirai dans la note présente. Sous phisiçurs rapports je peux confirmer les observations de Sch\ffer» J'ai vu la formation des bâtonnets et les processus consécutifs, décrits par luf, jusqu'au processus de phagocytose. J'ai aussi trouvé des sarcolytes, mais pas aussi nets ni aussi nombreux qu^ dans la queue &i atrophie des Batraciens. * J'ai pu faire des études cytologiques très précises sur un embryon humain de deux mois et demi, mis à ma disposition par M. le profes- seur Prenant. Cet embryon, très bien fixé encore vivant par le liquide de Benda, était à la période où l'on peut, d'après Schaffer-, trouver des fibres musculaires striées-en l'état de régression. D'après cet auteur, la régression des fibres musculaires striées survient chez les embryons humains de dix à dix-sept semaines. Dans cette note préliminaire mon intention est seulement de traiter les problèmes cytologiques qui sont liés à cette question. J'ai aussi étudié le point de vue embryologique, c'est-à-dire recherché à quel moment les différents muscles subissent ces processus. Il iBst très facile de voir que le moment n'est pas le même pour tous les muscles. Mais je ne me propose pas de traiter cette question pour l'instant. Danâ mes études cytologiques, j'ai cherché à pénétrer plus avant que les auteurs précédents dans l'étude des processus qui se passent dans le sarcoplasme. Et, grâce à une méthode de coloration spéciale, j'ai" pu observer les phases que parcourt le sarcoplasme dégénéré et le suivre jusqu'à la destruction des fibres. Je tiens cette méthode, qui est une modification de celle^e Mallory, de M. Prenant, à qui elle avait été communiquée par M. Masson, chef de laboratoire à l'Institut Pasteur. D'après cette méthode, on colore d'abord les préparations avec l'hé- matoxyline ferrique, puis pendant quelques minutes dans une solution aqueuse de fuchsine acide, par l'acide phosphomolybdique pendant une minute et enfin par le vert lumière quelques secondes. On lave ensuite les coupes dans l'alcool ordinaire. Cette coloration donne des images très jolies de là régression des fibres musculaires striées. On trouve que par cette coloration le sarco- . plasme des fibres dégénérées est coloré souvent, mais pas toujours très distinctement, en vert. Grâce à cette méthode, on peut alors suivre la dégénération du sarcoplasme d'une façon très instructive. La réactioii du sarcoplasme dégénéré paraît dépendre de la-présencc 4 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE de l'acide phosphomolybdique, parce que, si on colore avec le vert lumière, employé dans d'autres conditions, la réaction du sarcoplasme mentionnée ci-dessus ne se peut pas. voir. J'ai par exemple essayé avec safranine-vert lumière (d'après Benda-Bizzozero) et avec éosine-héma- toxyline ferriquo-vert lumière (d'après Prenant), mais sans trouver la même réaction du sarcoplasme. On doit aussi remarquer qu'on obtient le même résultat si on remplace le vert lumière par le bleu d'aniline; on a alors une coloration bleue du sarcoplasme dégénéré. Mais si on colore avec le bleu d'aniline dans d'autres conditions, si on fait par exemple une coloration d'éosine-bleu d'aniline, la réaction spécifique du sarcoplasme a tout à fait disparu. J'ai aussi employé d'autres méthodes de coloration, par exemple safranine-noir naphtol, la méthode mitochondriale de Benda et le mélange de Giemsa. Je mentionnerai plus tard les résultats obtenus par ces méthodes. * Si on étudie une coupe de l'avant-bras d'un embryon humain de deux mois et demi, on trouve que les fibres en régression montrent un aspect très variable. 11 faut d'abord décrire la structure d'une libre normale à cette phase du développement. Les fibres normales sont caractérisées par une zone corticale de fibrilles et une colonne centrale de sarcoplasme contenant les noyaux. Ceux-ci sont très nombreux et souvent allongés perpendiculairement à la direction générale des fibres. Dans une préparation d'avant-bras d'un embryon humain de deux mois et demi, les fibres normales ne sont pas très nombreuses. Au contraire, la plupart des fibres musculaires sont à des stades différents de régression. Il est souvent difficile de déterminer si l'on a affaire à un mode spécial de régression ou seulement à l'une des phases d'un processus de régres- sion toujours le même. C'est qu'en effet on trouve un grand nombre de structures différentes dans les muscles en régression. Il est certain que la situation topographique des fibres dans les muscles détermine dans une certaine mesure la morphologie de leur dégénérescence. Avant tout, le tissu conjonctif parait avoir une grande influence sur ce processus. Si on observe un tendon, on trouve que les fibres muscu- laires qui s'y attachent montrent un aspect tout à fait différent de celles qui sont au milieu du muscle. Ces dernières sont très minces, avec peu de noyaux et un sarcoplasme qui se colore fortement en vert en em- . ployant la méthode Masson. Celles au contraire qui sont situées près du tendon sont du même genre que celles qui sont décrites par Schaffer et dont la structure a été déjà mentionnée plus haut. TRAVAUX ORIGINAUX 5 Comme Schaffer l'a décrit, les colonnettes de ces fibres sont modi- fiées. Elles sont plus épaisses qu'ordinairement et se confondent aussi entièrement ou seulement partiellement. Leur structure ordinaire a tout à fait disparu. Les colonnettes confondues apparaissent comme une substance hyaline. Elles se teignent tfès fortement par l'hématoxyline ferrique et plua fortement encore quand le processus ^st plus avancé. Quand on colore avec safranine-vert lumière, elles se colorent par le vert lumière, avec l'éosine-bleu d'aniline en rouge par l'éosine, avec la méthode mitochondriale de Benda en brun par l'alizarine, et avec la méthode de Giemsa en bleu par le bleu de méthylène. J'ai aussi re- cherché si les colonnettes à cette phase donnent les réactions de la substance hyaline décrites par V. Gieson et Russel, mais la réac- tion concernant les fibrilles a été négative. Le commencement de ce processus doit aussi être discuté. Selon l'avis de Schaffer, c'est dans le disque q que le processus commence. Plus tard, les disques q épaissis confluent et forment alors des bâtonnets. Je ne peux pas confirmer cette opinion. D'après moi, les parties épais- sies des colonnettes ont une disposition très irrégulière. Si elles corres- pondaient aux disques q, on devrait naturellement trouver des bandes transversales régulières. Il est aussi instructif de voir que toutes les colonnettes qui subissent ces processus régressifs sont en contraction ou tout à fait homogènes. Il n'est pas vraisemblable d'après cela que le disque q soit le point où le processus commence toujours. En somme il est difficile de savoir dans quelle partie des colonnettes d'abord les signes de dégénération paraissent, et il est peu probable, que le disque q soit la seule partie des colonnettes où la régression commence. D'aprè.s moi, c'est au contraire le disque Z, qui montre les premiers signes de dégénération.^ C'est une observation qui s'accorde parfai- tement avec la théorie de Holmgren. Selon cette théorie, les mem- branes Z sont des plasmophorcs et les seules voies que des substances différentes peuvent suivre en entrant dans les muscles. Quand on peut considérer que le processus régressif dépend de la pénétration dans les muscles de substances étrangères, le disque Z doit aussi commencer à dégénérer. Il est très intéressant de rechercher les rapports des fibres muscu- laires en régression avec le tissu conjpnctif. Comme on peut le voir d'après la figure 1,1a fibre musculaire s'ouvre comme un entonnoir dans le tissu conjonctif du tendon. On peut aussi apercevoir comment la zone péri- phérique des colonnettes devient dans la même direction moins épaisse et enfin se divise en colonnettes rans structure. Celles-ci s'insinuent entre les fibrilles collagènes. Sur los préparations colorées avec la méthode 6 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE de Massoîh on pourrait élucider ce point en examinant si les colonnettes se colorent en vert^ quand elles pénétrent dans le tissu conjonctif. Or j'ai trouvé que les terminaisons des colonnettes se colorent vraiment comme les fibres collagénes en vert. cm - ^ i.h^, Fig. I. — Embryon humain de 2 mois i /a. Muscles de l'avanl-bras. Coupe longitudinale. La figure représente une fibre musculaire entière avec son insertion tendineuse (<.). On y voit la zone périphérique compacte formée par les colonnettes musculaires (e. m.) se dissociant à l'extré- mité tendineuse en colonnettes plus fines ou fibrilles.En n., série axiale de noyaux dégénérés. En en. h., une boule d'endoplasme hyalin est colorée en vert. En s.c, sarcolemme soulevé en festons par l'exoplasme dégénéré hyalin'et coloré en vert. Tout autour de la fibre, on voit des noyaux n m., qui sont des noyaux libérés de la fibre. On voit aussi des boules hyalines colorées en vert. Les plus grosses {ex. «.), rai)pellent les protubérances de la figure 2, incomplètement cloisonnées par le sarcolemme. Les plus petites, extrêmement nombreuses, sont représentés en b. h. Elles dérivent, soit du rapetissement, soit de la fragmentation des plus grosses. Une autre fibra se montre divisée, toit naturellement, soit par le rasoir en trois segments qui ont l'aspect de sarco- lytes (s /.). En t., se voit le tendon correspondant. Les deux tendons (i) plongent dans un tissu çoijjonctif abondant {t. c.) avec noyaux conjonctifs {n. c.) et réticulum collagène coloré en vert. Liquidé de Benda. Coloration de Mallory modifiée. Cotte observation, dans une certaine mesure, vient ainsi appuyer l'opinion d'une continuité entre les colonne.ttes musculaires et les fibrilles collagénes. TRAVAUX ORIGINAUX • . / Quant aux noyaux, ils subissent aussi la régression et ont l'aspect, d'un croissant. Ils sont plus souvent tout à fait hyalins et se colorent alors très fortement par l'hématoxyline ferrique. Les auteurs précédents, à propos du sarcoplasme, se sont contentés de dire qu'il subit généralement une hypertrophie. Je peux confirmer ce fait, mais j'ai aussi plusieurs observaftions nouvelles à ajouter. En réalité, dans ce cas, lé sarcoplasme offre beaucoup d'intérêt. Je veux d'abord remarquer que mon çnatériel, quoique fixé par la méthode de Benda, n'est pas avantageux pour l'étude des mitochondries. J'ai déjà dans une note antérieure (1911) pu montrer que les mito- chondries, au moins dans certains cas pendant la dégénération, subis- sent des processus très compliqués. Ce serait naturellement d'un grand intérêt de faire connaître le changement des images de mitochondries pendant le processus régressif dans les muscles des embryons de Mam- mifères. . ■ _ J'espère plus tard obtenir un matériel qui permettï*a d'une façon plus détaillée d'étudier aussi celles-ci. Si on colore mon matériel actuel avec la méthode de Benda, on trouve dans les muscles normaux des grains interstitiels vésicuJeux, dont la membrane est colorée très dis- tinctement par le violet-cristal. On- trouve aussi les mêmes sarcosomes, mais un peu plus grands, dans les fibres qui subissent une régression telle que celle qui vient d'jêtre mentionnée. J'ai pu au contraire faire des observations assez précises sur le pro- cessus régressif dont le sarcoplasme est le "siège. Pour cette étude la méthode Masson a été très avantageuse. Sur de telles préparations les processus du sarcoplasme peuvent.se diviser en trois phases différentes. • Dans la première phage, le sarcoplasme ne se colore pas; dans la deuxième, il se colore fortement et très distinctement par le vert lumière; dans la troisième, le sarcoplasme a une structure réticulée et le réticulum se colore partie en rouge partie en vert. La dernière coloration paraît être moins ordinaire. Dans les parties des fibres qui sont situées près d'un tendon on trouve un sarcoplasme qui ou bien prend le vert lumière ou bien reéte tout à fait incolore. On voit alors entre deux noyaux une grosse boule de sarco- plasme caractérisée par sa teinte verte. Cette boule est plus souvent comme englobée dans le croissant nucléaire. Entre d'autres noyaux se trouve au contraire un sarcoplasme incolore. Mais ce qui est plus curieux, c'est que par l'hypertrophie du sarcoplasme il se forme un exoplasme fort développé, qui proémine sous la forme de boules à la périphérie de la fibre. Ces boules, homogènes, sont généralement colorées en vert et, au moins au commencement, entourées d'une gaîne de sarco- lemme. On voit très bien ces boules dans la figure 1 où elles sont placées 8 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE sur le bord de la fibre. Dans la figure 2, qui est dessinée d'après une coupe transversale d'une fibre analogue, on peut voir que l'exoplasme forme deux grandes boules opposées, donnant l'aspect d'un papillon à la fibre musculaire. Fig. 2. — Embryon humain de 2 mois 1/2. Muscles de l'avant-bras. Coupe transversale. c. m., colonnettes musculaires ; n, noyaux musculaires ; ex. h., exoplasme hyalin hypertrophié et proéminant à la surface de la fibre comme de grandes boules; z, membranes cloisonnant la pro- tubérance cxoplasmique ; c. c, cellules conjonctives. Liquide de Benda. Coloration de Maltory modifiée. La grandeur de ces boules est très variable. Quelques-unes sont très petites, d'autres plus grandes. Il me semble qu'on peut expliquer de la façon suivante le processus qui leur a donné naissance. Il se forme de petites boules à la périphérie de la fibre. Elles sont produites par la pression causée par l'hypertrophie du sarcoplasme. D'après moi, la formation de ces petites boules est dirigée par les mem- branes z, et cela de la façon suivante : Si on étudie minutieusement une fibre dans cette phase de régression, on trouve que le sarcolemme se compose d'une série de festons. On peut aussi voir que la limite entre ces festons est formée par l'insertion des membranes z sur le sarcolemme. Plus tard ces boules commencent à croître et quelques-unes au moins deviennent très grandes. Elles contien- nent généralement du sarcoplasme, coloré en vert. On trouve près d'une telle fibre, dans les interstices qui la séparent des fibres voisines, des boules de même nature qui ont perdu leur continuité avec la fibre musculaire. On peut alors constater que le sarcoplasme dégénéré se libère de la fibre musculaire pour former ces boules isolées. C'est là un fait déjà assez remarquable. Mais ce n'est pas que le sarcoplasme qui tend à quitter la fibre suivant ce mode, ce sont aussi les noyaux. Je peux le montrer très péremptoire- TRAVAUX ORIGINAUX 9 ment dans la figiirc 3. On peut y voir comment certains noyaux orientés perpendiculairement à la direction générale des fibres font par une de leurs extrémités hernie à la surface de la fibre. La partie herniée est carac- térisée par la pauvreté de la chromatine et par une structure peu évidente. La hernie devient généralement plus grande que le noyau originel qui a la forme d'un bâtonnet. Ces petites boules ainsi produites par des protubérances nucléaires sont situées en assez grand nombre entre les autres boules, formées par le sarcoplasme. cm "^ l Fig. 3. — Embryon de souris âgé. Muscles de la main. Coupe longitudinale. c. m., rolonnelles musculaires; n. h., no.vaux musculaires en bâtonnets; n. h., noyaux avec partie lierniée. Liquide et coloration de Benda. Il s'agit évidemment d'une forme très particulière de division directe des noyaux, caractérisée par la différence des produits de la division. La destinée de ces noyaux qui quittent la fibre est pour maintenant difficile à déterminer. Mais on peut se demander s'ils ne pourraient pas de quelque façon contribuer à la formation des sarcolytes. Quant à la description de ces derniers, qui ont été très minutieusement décrits par Mayer et par Schaffer, je la passerai sous silence dans cette note préliminaire. A mon avis, c'est par le sarcoplasme que commence le processus dégénératif. Le premier signe de la régression est sûrement la coloration en vert du sarcoplasme, quand on colore avec la méthode spéciale men- tionnée plus haut. Si l'on examine les parties des muscles qui sont plus éloignées des tendons, on trouve des images tout à fait autres. Les fibres sont ici plus minces et les noyaux, situés parallèlement à la direction générale des fibres, sont moins nombreux (fig. 4). Ils n'offrent aucun signe de dégé- nération. Les fibrilles au contraire manquent généralomont tout à fait de structure et sont rassemblées dans une zone très mince à la périphérie de la fibre. Elles ne sont aucunement confondues. Leurs réactions colorantes sont d'une tout autre nature que dans l'autre cas. Avec l'hématoxyline ferrique elles prennent une teinCfe très faible. Le sarcoplasme se colore, si l'on emploie la méthode de MASSON,*'trè8 10 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE distinctement en vert. Généralement le sarcoplasme paraît être hyalin, mais dans quelques fibres on ne peut voir qu'une substance réticulaire, colorée en vert. n. cm. Fig. 4- — Embryon humain de 2 mois i /a. Muscles de l'avant-bras. Coupe longîtudinale. c. m., colonnettes musculaires ; n, noyau musculaire ; en. h., endoplasme byalin, coloré en vert. Liquide de Benda. Coloration de A/'aWorî/ modifiée. Les fibres de ce type sont très nombreuses et forment la partie prin- 'cipale des muscles en régression. Mais on voit aussi quelques autres fibres dégénérées dont la structure est assez intéressante. Elles me sem- blent remarquables par une hypertrophie très forte du sarcoplasme qui se colore en vert. Les fibrilles, au contraire, manquent tout à fait de signes sûrs de dégénération. On peut voir une fibre de cette nature dans la figure 5. Ces fibres sont aussi caractérisées par l'absence de noyaux dans l'endoplasme. L' endoplasme, plus souvent fort développé, contient des noyaux peu nombreux. Les fibrilles sont toujours en con- traction et forment une zone très mince. Dans la figure 5 on peut aussi voir comment les noyaux- sont pressés contre une partie de sarcoplasme non hypertrophiée et présentant une structure réticulée. Des fibres TRAVAUX ORIGINAUX 11 semblables à celles-ci peuvent aussi se trouver à la limite du muscle et du tendon, et même parfois presque dans ce dernier. Elles sont dans ce cas tpès grandes, bordées par une zone très mince de colonnettes. Le sarcoplasme est très fortement hypertrophié et se colore vivement en vert. Kg. 5. — Embryon humaiade a mois i/a. Muscles de l'avant-bras. Cpupe longitudinale. 9. m., colonnettes musculaires; en. h., endoplasmc hyalin, coloré en vert; en,, endoplasme réticulé, non coloré eu vert ; ejc. h., exoplasme hyalin coloré en vert, proéminent à la surface de la fibre, soulevant le sarcolemme (s c.) en festons ; n, noyaux musculaires. Liquide de Benda. Ck>loration de Mallory modifiée. Les faits démontrés plus haut me semblent parler en faveur d'un, rôle important du tissu cohjonctif dans ces processus régressifs, au moins pour les parties des fibres qui sont situées près du tendon. On doit naturellement penser à la possibihté que la régression, des fibres commence dans les parties voisines du tendon et puis se continue 12 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE au centre du muscle. Dans ce cas la phase qu'on trouve sur la figure 4 serait seulement une phase préparatoire à celle décrite par Schaffer, et représentée ici sur la figure 1. Je peux confirmer absolument la description de Schaffer, et dire avec lui que le commencement du processus dans les fibres de premier type est caractérisé par la formation de parties épaissies dans les colon- nettes, parties qui se colorent fortement avec l'hématoxyline ferrique. J'ai pu suivre comment une fibre du deuxième type, en s' épaississant par places, donne des colonnettes tout à fait semblables à celles qu'on observe au voisinage du tendon et qui caractérisent le premier type. Il faut naturellement faire des recherches plus approfondies sur un matériel plus abondant pour fournir une preuve certaine de ce que j'avance. Mais il me semble que tout parle en faveur de mon opinion, que c'est à partir du tendon que la régression commence pour se con- tinuer dans les parties des fibres qui sont situées plus loin du tendon. * * * Cette recherche a été faite au laboratoire d'histologie de la Faculté de Médecine de Paris, au directeur duquel, M. le professeur A. Prenant, j'offre le témoignage de ma reconnaissance pour la bienveillance qu'il a bien voulu me montrer. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Glas (E.), Zur Frage der Sarkolyse. Mitteilung uber quergestreifte Muskeln und deren Zerfallsprodukte im foUikularen Gewebe der Tonsillen (Anat. Anz., Bd 26, N. 6, s. 155-171, 1905). HoLMGREN (E.), Untersuchungen ûber die morphologisch nachweisbaren Umzetzungen der quergestreiften Muskelfasern (Arch. f. mikr. Anat., Bd. 75, 1910). Margo, Neue Untersuchungen iiber die Entwicklung, das Wachstum, die Neubildung und den feineren Bau der Muskelfasern (Denkschr. der Kais. Akad. der Wiss. in Wien, Bd 20, 1861). Mayer (S.), Die sogenannten Sarcoplasten {Anal. Anz., N° 9, s. 231-235, "1886). Mayer (S.), Einige Bemerkungen zur Lehre von der Riickbildung quer- gestreifter Muskelfasern [Prager Zeitschr. fur Heilkunde. Bd, 8, S. 177-190, 1887). . . Paneth (J.), Die Entwicklung von quergestreifter Muskelfasern aus Sarco- TRAVAUX ORIGINAUX 13 plasten (Sitzungsberichte der Wiener Akademie. Bd 92, III Abth. Juli 1885). Paneth (J.), Zur Frage nach der Natur der Sarcoplasten [Anal. Anz., n» 5, S. 136-138, 1887). . ScRaffer (J.), Ueber Sarkolyse beim Menschen (Verh. der Anat. Gesellsch. auf der 6» Versamml. in Wien vom 7-9 Juni 1892. S. 254-258). ScHAFFER ( J.), Ueber Sarkolyse beim Menschen {Sitzungsberichte der K. Akad. der Wiss. in Wien. Math. — Naturw. Klasse, B 101. Heft 3, Mai 1892. S. 293- 298). ScHAFFER (J.), Beitrage zur Histologie und Histogenèse der quergestreiften Muskelfasern des Menschen und einiger Wirbeltiere [Sitzungsber. der. K. Akad. der Wissensch. Wien. Bd 102. H. 1/2. Abt. 3. S. 1-148, 1893). Thulin (I.), Recherches sur l'importance des mitochondries pour la méta- morphose de la queue des Batraciens anoures [Bibl. Anat., fasc. 3, t. 20, p. 333- 342. 1910). Thulin (I.), Beitrag zur Frage nach der Muskeldegeneration [Arch. f. mikr. Anat., Bd 79, Abt. I, S. 206-222, 1911). NOTE SUR MA COMMUNICATION . SUR « LE MUSCLE PRÉSTERNAL Par G. SCLAVOUNOS PROFESSEUR d'aNATOMIE A l'UNIVKRSITÉ d'aTHÉNES Dans le fascicule 4 du tome XXII, 1912, de la Bibliographie Anato- miqiie, j'ai publié un cas de muscle présternaL Malheureusement à la fm de ce travail, s'est insinuée l'erreur bibliographique suivante : J'écri- vais alors (p. 263) : « En tout cas un argument sérieux contre la théorie de RuGE résulte de ce fait, que le muscle présternal, tandis qu'il se ren- contre chez les autres genres des Singes, n'a pas été observé che^ les Anthropoïdes..., etc. », tandis que je voulais dire, que le muscle sous- cutané du tronc (arc axillaire) n'a pas été observé chez les Anthropoïdes (V. RuGE, Der Hautnimpjmuskel der Sàugetiere a. s. w. [Gegenbaur^s Morphologisches Jahrbuch, t. XXXIII, p. 472 et 475]). Je suis heureux que cette erreur ait donné l'occasion à M. Broek •{Bibliographie anatomique, fasc. 5, t. XXII) de rappeler son intéressante observation publiée dans V Anatomischer Anzeiger (Bd XXXV, p. 591) et concernant l'apparition du muscle présternal chez les Anthropoïdes. CONNEXIONS DD MUSCLE TEMPOBAL ET DD MUSCLE BUCCINATEDR RAPPORTS DU NERF BUCCAL {^)/C^^ Par ANDRÉ HOVELACQUE L'élude des insertions du muscle temporal nous a permis de constater l'existence de connexions constantes et très faciles à mettre en évidence entre ce muscle et le buccinateur. Sur une vingtaine de pièces, nous avons toujours trouvé la même disposition. Ces connexions sont à peine indiquées par les auteurs; malgré des re- ' cherches bibliographifiues très étendues, nous n'avons trouvé le fait signalé que par Cruveilhier et par Hoffmann. Cruveilhier (2) décrit les origines du buccinateur comme se faisant directement sur le maxil- laire supérieur et sur le maxillaire inférieur, et de plus par l'intermédiaire de deux tendons, le premier de ces tendons est le ligament ptérygo- maxillaire; « l'autre tendon est un prolongement du tendon du muscle crotaphyte, et vient s'insérer à la partie la plus reculée du bord alvéo- laire inférieur; cette seconde origine est aussi constante que la première. > Cruveilhier ne signale du resté pas le fait à propos du muscle tem- poral. Hoffmann (3), en décrivant le muscle temporal, indique que certaines fibres viennent se terminer en s'unissant à l'origine du muscle buccina- teur; il ne précise pas et ne parle pas de ces fibres à propos du buccina- teur. D'une façon constante, nous avons trouvé que le temporal et le bucci- nateur étaient unis en deux points différents. Pour bien comprendre la disposition de ces connexions, il faut rappeler les insertions du temporçil et préciser quelques points. Le tendon du temporal s'insère au sommet, aux deux bords et aux (1) Travail du laboratoire d'anatomie de la Faculté de médecine de 'Paris. (2) Cruveilhier, Traité d' Anatomie descriptive. 4« édition. Avec la colla- boration de M. Sée et Cruveilhier fils. Asselin, 1862. (3) Hoffmann, Lehrjbuchder Anatomie des Menschen. Erlangen, 1877. 10 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE deux faces de l'apophyse coronoïde, très peu sur la face externe, beaucoup plus fortement sur la face interne; nous avons signalé ailleurs (1) l'exis- tence inconstante de fibres se détachant du bord postérieur du tendon et allant, en décrivant une courbe à concavité postérieure, se perdre sur la face externe du septum sigmoïdal. Le tendon ainsi compris ne nous intéresse pas; en effet, il ne descend pas très bas le long du bord anté- rieur du maxillaire. Poirier fait arrêter cette insertion à l'origine de la ligne oblique interne; en réalité, il est impossible de préciser, car cette hgne remonte plus ou moins haut suivant les sujets, et on ne peut donner une hauteur précise à la fosse triangulaire limitée en dehors par le bord antérieur de la branche montante (origine de la ligne oblique externe), en dedans par la partie supérieure de la hgne oblique interne, en avant par le bord postérieur du dernier alvéole. Ce que l'on peut dire, c'est que le tendon, d'une façon presque constante, reste éloigné du buccinateur dont les origines commencent dans la fossé osseuse triangulaire. Poirier signale à ce niveau une crête osseuse déterminée par le muscle. A côté de ce tendon terminal du temporal, les auteurs, signalent une deuxième insertion du muscle; en effet, les fibres du temporal qui pro- viennent de la partie inférieure de la grande aile du sphénoïde, forment à la face profonde du muscle un faisceau toujours distinct qui vient se terminer par un tendon sur l'origine de la ligne oblique interne. L'insertion de ce faisceau ainsi comprise est incomplète, les fibres les plus externes de ce faisceau se fixent seules en ce point; la plupart des fibres croisent cette ligne et viennent se fixer dans la fosse osseuse trian- gulaire presque jusqu'à sa partie antérieure, passant en dehors des inser- tions du ligament ptérygo-maxillaire. Le ligament se fixe en effet au versant interne du rebord alvéolaire, en arrière du dernier alvéole, et descend sur la face interne de ce bord jusqu'à la ligne oblique interne. Les plus superficielles des fibres du faisceau profond du temporal se conti- nuent avec les fibres les plus inférieures du buccinateur. Macalister et ,Le Double signalent chacun un -cas d'extension du temporal le long du bord antérieur de la branche montante du maxillaire inférieur, jusqu'à la dernière molaire; mais ils ne précisent pas l'origine, ni la disposition des fibres. Seul le professeur Testut précise : « J'ai vu sur plusieurs sujets le faisceau issu de la partie inférieure de la grande aile du sphénoïde, descendre jusqu'aux molaires; le tendon du muscle peut de même prolonger ses insertions sur toute la hauteur du bord anté- rieur de la branche du maxillaire. » (1) HovELACQUE et ViRENQUE, Les formations aponévrotiques de la région ptérygo-maxillaire chez l'Homme et chez quelques Mammifères {Journal de l'Ana- tomie, 1913, n»» 5 et 6). TRAVAUX ORIGINAUX 17 Le temporal et le buccinateur sont unis en un autre point, et cette union se fait par l'intermédiaire d'une lame tendineuse. C'est une lame mince, quadrilatère, formée de fibres parallèles entre elles. Cette lame se détache de la face profonde du tendon principal du temporal ; plus exac- tement, de toute la partie de cette face profonde située en avant du fais- ceau profond (sphénoïdal) du temporal. Oblique en bas, en dedans, en avant, cette lame tendineuse présente une face supérieure et interne et une face inférieure et externe; elle atteint la face externe du muscle buc- cinateur à la moitié de sa hauteur environ et juste en avant du ligament ptéry go-maxillaire, quand ce ligament existe. En atteignant le muscle, la lame tendineuse se dissocie; les fibres moyennes se portent en avant et on peut les suivre sur une longueur de 2 ou 3 millimètres, avant qu'elles ne se continuent avec les fibres musculaires du buccinateur; les fibres su- périeures prennent une direction ascendante et constituent un petit cordon fibreux qui gagne, soit la tubérosité maxillaire, soit l'extrémité postérieure du crochet ptérygoïdien, soit l'arcade musculaire que forme le buccinateur entre ces deux points osseux, et au-dessus de laquelle passe le tendon du péristaphylin externe ; les fibres inférieures de la lame tendineuse descendent obliques en bas, en avant et viennent se continuer avec les fibres du buccinateur situées juste au-dessus du faisceau qui va se continuer avec le tendon profond du temporal. Dans les» cas assez fréquents où le ligament ptérygo-maxillaire fait défaut, l'épanouissement de cette lame tendineuse peut faire croire à son existence, lorsqu'on dissèque uniquement par la face superficielle. Cette lame tendineuse est toujours très nette. Par sa face supérieure et interne, elle répond à la boule graisseuse de Bichat; par sa face infé- rieure et externe, elle contribue à limiter un triangle musculo-aponévro- tique. Le côté supérieur et interne du triangle, oblique en bas, en avant, en dedans, est formé par la lame; le côté inférieur et interne, oblique en bas, en dehors, est formé par la face externe du buccinateur; le côté externe vertical est formé par la partie antérieure de la branche montante dou- blée des fibres tendineuses du temporal. Le nerf buccal s'engage dans ce triangle. Le nerf buccal, dès son origine, un peu en avant du ptérygoïdien externe que le tronc temporo-buccal a traversé, se porte obliquement en bas, en avant, en dehors. Ses rapports avec l'art îre maxillaire interne sont différents suivant la variété de l'êirtère (1); et tout de suite le nerf s'applique à la face profonde du faisceau sphénoïdal du temporal. Le nerf e»t maintenu fixé contre le muscle par une couche de tissu celullaire (1) HOVELACQUE et ViRENQUE, loc. cit. Hiui.iodK. AS AI., r. xxiv 18 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE condensé, une fois même nous avons trouvé quelques fibres musculaires qui formaient une sorte d'anse maintenant le nerf contre le muscle. Le nerf atteint le triangle musculo-tendineux sus-décrit et le traverse. Le nerf est d'abord accolé à la face inférieure de l'expansion tendineuse que le temporal envoie au buccinateur; il est maintenu là par du tissu cellulaire condensé ; l'expansion tendineuse sépare le nerf de la boule grais- seuse de Bichat, qui est située au-dessus et en dedans d'elle. Le nerf s'applique ensuite à la face externe du muscle buccinateur. C'est à la sortie du triangle musculo-tendineux que le nerf se divise en ses deux branches terminales, branche externe qui se divise en trois ou quatre filets qui gagnent la face profonde de la peau de la joue; branche interne qui se divise en cinq ou six filets qui gagnent la muqueuse buccale et la couche glanduleuse; les filets nés de cette branche interne traversent le muscle buccinateur; comme l'ont montré Debierre et Lemaire (1), ils s'enga- gent au travers de petites boutonnières musculaires sans abandonner de rameaux au muscle. Les connexions entre le muscle temporal et le muscle buccinateur n'existent pas seulement chez l'Homme, on les retrouve dans la série animale. Nous avons disséqué six pièces de Singe {Macacus rhésus) et nous avons trouvé une disposition absolument semblable à celle qui existe chez l'Homme. Une fois cependant, le nerf buccal se divisait avant de croiser l'expansion tendineuse du temporal; la branche externe, cutanée passait dans l'aire du triangle comme le nerf le fait normalement; la branche interne, muqueuse, croisait la face supéro-interne de l'expansion, glissant entre elle en dehors, la boule graisseuse de Bichat en dedans. Nous avons montré ailleurs avec Virenque que chez un grand nombre d'animaux, en particulier chez le Cheval et le Bœuf, il existait un faisceau du temporal se portant vers le buccinateur. Chez ces animaux, la dispo- sition n'est pas la même que chez l'Homme. Les fibres les plus antérieures du muscle temporal ne s'insèrent pas sur le maxillaire inférieur, mais un petit faisceau ayant longé le bord antérieur de la coronoïde, se porte en avant et vient se perdre sur le bord supérieur du muscle buccinateur, en- trecroisant ses fibres avec les siennes; ce petit faisceau forme le toit d'une loge musculo-aponévrotique dans laquelle chemine le très gros nerf buccal. \\ nous paraît très difficile de conclure au sujet de la signification de ces connexions musculaires, qui nous ont paru constantes; en effet, les der- (1) Debierre et Lemaire, Société de Biologie, 1895, p. 547. \ a, tendon du temporal ; b, tissu cellulaire maintenant le nerf buccal contre le faisceau sphénoîdal du temporal ; c, expansion aponévrotique allant de la face profonde du tendon du temporal au muscle buccinateur (au niveau du buccinateur, les fibres supérieures de l'expansion peuvent être prises pour le ligament ptéryçjo-maxillaire); dj continuité des fibres du faisceau sphénoîdal du temporal avec les fibres du buccmateur au niveau de la fosse triangulaire rétro-alveolaire ; e^ rameaux cu- tanés du nerf buccal ; /, faisceau sphénoîdal du temporal ; Çj nerf buccal ; h, canal de Sténon ; /, muscle ptérjgoïdien externe. 20 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE niers travaux portant sur le développement des muscles montrent que les deux muscles ont une origine très différente. D'autre part, le temporal se développe aux dépens du mésoderme de l'arc mandibulaire, ainsi que tous les muscles masticateurs. D'autre part, Futamura (1), dont les conclusions sont adoptées par H. Lewis (2), a établi que le buccinateur se développe aux dépens du feuillet profond du platysma ou sphincter colli, c'est-à-dire à partir du mésoderme de l'arc hyoïdien ou deuxième arc branchial. (1) Futamura, Anat. Hejte, 1906. Bd 30, S. 440. (2) H. Lewis, in Keibel und Mall, Handbuch der Entwicklungsgeschichle des Menschen. Bd. L Leipzig, 1910. LA. POULIE DE RÉFLEXION DU BICEPS CRURAL CHEZ CERTAINS OISEAUX Par F. MENIER (Travail du Laboratoire de M. J. Cbaine, de la Faculté des Sciences de Bordeaux) Chez les Mammifères, le Biceps crural {Flexpr cruris fibularis) s'étend en ligne droite de ses insertions supérieures pelviennes à son insertion inférieure péronière. Chez les Oiseaux, au contraire, le «muscle que les anatomistes considèrent comme homologue du Biceps décrit au niveau de l'articulation du genou une courbe à convexité antérieure. Le muscle est rattaché au fémur par une formation tendineuse en arc dans laquelle glisse le tendon du muscle accompagné sur sa face interne par la branche externe du nerf sciatique. Cette formation a été appelée par De Man, Bicepsband, et par Gadow et Selenk a, dans les BronrCs Klassen, Sehnen- scMinge (1). Je propose pour cette formation le nom de poulie de réflexion. Gadow et Selenka en donnent la deècription suivante : Elle se compose ordinairement de trois tendons dont deux fémoraux naissent ensemble de la portion externe du condyle externe du fémur, tout près du ligament latéral externe du génoa. La majeure partie des fibres charnues du chef externe du muscle gastrocnémien s'insère sur le tendon fémoral externe. Le troisième tendon, large et court, part à angle droit du tendon d'origine du chef interne du muscle fléchisseur perforé du qua- trième doigt et va à la partie externe du fémur, recouvert en dehors par le fléchisseur perforant et perforé du deuxième doigt. Mais cette' description ne concorde jamais d'une façon très exacte avec ce que nous avons vu chez les divers 0 seaux (60 exactement) que (1) Bronn's Klassen und Ordnungen des Thier-Reicks (Sechster Ban3. Vierte Abtheilung, p. 168-169 et remarques). 22 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE nous avons disséqués. Aussi allons-nous indiquer dans les lignes qui sui- vent les dispositions principales que nous avons trouvées. Chez le Râle d'eau {Raïlus aquaticus L.) (fig. 1), le Butor étoile {Bo- taurus stellaris Steph.), le Héron cendré (Ardea cinerea L.), nous avons pu voir un type à deux tendons seulement. Le biceps repose sur la poulie; celle-ci émet du côté interne un tendon qui va vers le fémur, en contourne la face externe, s'insère sur la face antérieure du même os vers la ligne médiane. Du côté externe de la poulie naît une lame aponévrotique inclinée de bas en haut et d'arrière en avant. Elle a la forme d'un triangle dont la base d'insertion répond à la partie supérieure et externe du péroné, au condyle externe du fémur, à la face externe du même os au-dessus du condyle. Elle adhère aussi intimement au ligament latéral externe du genou. Chez la Corneille mantelée {Corvus cornix L.) (fig. 2) et la Pie ordinaire {Pica caudata L.), la dissection nous a montré un tendon interne plus étroit que chez les Oiseaux précédents, et inséré à l'union de la face anté- rieure et de la face externe du fémur. La partie postérieure de la lame aponévrotique est différenciée en un tendon parallèle au tendon interne, aboutissant immédiatement au-dessus du condyle du fémur sur la face externe. Le Plongeon Cat-marin {Colymbus septentrionalis L.) (fig. 3) offre une disposition anatomique différente. Le tendon interne s'insère à la jonc- tion de la face latérale externe et de la face postérieure du fémur. Quant à l'aponévrose externe, elle présente trois épaississements tendineux. L'un, postérieur, est identique au tendon déjà vu chez la Corneille man- telée et la Pie ordinaire, mais s'attache à égale distance du condyle fémo- ral externe et du tendon interne à la même hauteur que ce dernier. Un autre, moyen, né comme le précédent, orienté de bas en haut et d'arrière en avant, aboutit à la partie supérieure du condyle fémoral. Un troisième, antérieur, naît comme les deux premiers, mais, plus oblique que l'épais- sissement moyen, va contourner le condyle externe pour s'insérer à sa partie antérieure. La portion de l'aponévrose qui lui est sous-jacente adhère intimement au ligament latéral externe du genou et à la partie supérieure des os de la jambe. L'Oie grise {Anser cinereus Mey.) (fig. 4), le Cygne domestique {Cygnus mansuetus Ray.) (fig. 4), la Sarcelle sarcelline {Querquedula crecca Steph.) (fig. 5), le Canard sauvage {Anas boschas L.) (fig. 6) ont une poulie à ten- don interne normal, mais inséré à la jonction des faces externe et posté- rieure du fémur chez les deux premiers de ces Oiseaux et chez le Canard; au-dessus de cette jonction, sur la face externe du même os, chez la Sar- celle. Un tendon externe correspond à l'épaississement tendineux posté- rieur du Plongeon Cat-marin. Il est constitué comme chez cet Oiseau, mais TRAVAUX ORIGINAUX 23 s'attache au fémur au-dessus du tendon interne chez l'Oie, le Cygne, la Sarcelle, sur lui chez le Canard. De son origine inférieure part horizonta- lement une expansion aponévrotique ou deux tendons unis par un tissu conjonctif épais-dont l'insertion se fait, à la jambe, au-dessous de l'inter- ligne articulaire du genou, du côté externe. Le Gécine vert {Gecinus viridis Boie) et le Pic épeiche {Picus major L.) (fig. 7) ne présentent rien de particulier eu égard au tendon interne qui s'insère à l'union des faces externe et postérieure du fémur, ni au tendon externe qui s'insère au même niveau que le précédent à égale distance entre ce même tendon et le condyle fémoral. Mais nous avons vu naître de la portion tout inférieure de ce tendon externe un feuillet aponévro- tique, large et court, dirigé horizontalement vers le péroné sur lequel il s'insère, limité supérieurement par un tendon oblique de bas en haut et d'arrière en avant dans la direction de son insertion, assez basse, au- dessous de l'interligne articulaire du genou. Le tendon interne, nous l'avons constaté, s'insère comme chez le Râle d'eau chez la Poule domestique {Gallus'gallinaceus Pall.) (fig. 8), à égale distance entre les faces antérieure et postérieure du fémur, sur la face externe chez la Perdrix grecque {Perdix grseca Briss.) (fig. 9), mais, du côté externe de la poulie naissent deux tendons qui cheminent côte à côte unis par des tractus fibreux. Leurs insertions se font au fémur au-dessus du condyle externe, à la partie postérieure de ce même condyle, à la cap- sule articulaire du genou pour le tendon le plus postérieur, à la partie supéro-externe du péroné pour l'autre tendon. Chez le Martin-pêcheur (Alcedo ispida L.) (fig. 10), les tractus interten- dineux ^ont remplacés par une membrane transparente peti épaisse. C'est elle qui garde le contact avec la capsule articulaire du genou et la partie postérieure du condyle, car le tendon postérieur ne conserve plus en propre que son insertion au corps du fémur. Le Merle vulgaire {Turdus merula L.) (fig. 11) présente comme le Râle d'eau et la Poule un tendon interne enroulé sur le fémur. Il possède en outre un tendon externe à deux chefs dont l'un, postérieur, s'insère à égale distance des faces antérieure et postérieure du fémur au-dessus du con- dyle, dont l'autre, oblique de bas en haut et d'arrière en avant, dessine un triangle dont la base d'insertion s'étend des parties osseuses immédia- tement au-dessous de l'articulation du genou, du côté externe, à la partie postérieure du condyle fémoral. Le Moineau commun {Passer domesticus Briss.), la Pie grièche écorchour {Lanius collurio L.), le Rossignol ordinaire {Philomela liiscinia SeUy), le Bruant jaune {Emheriza citrinella\j.), la Mésange charbonnière {Parus major L.), le Rouge-queue des murailles {RuticiUa phœnicura Bp.) et bien d'autres passereaux que nous avons disséqués sont constitués de même. PLANCHE I Fig. 1. — Râle d'eau (Rallus aquaticus L.). a^ lame aponévrotique externe; BI, biceps crural; CE, condyle externe du fémur; F, fémur; i, tendon vertical interne; P, péroné; T, tibia; tlàl, tendon du biceps. Fig. 2. — Corneille mantelée [Corvus cornix L.). af, lame aponévrotique externe; h, tendon externe parallèle au tendon internet; BI, biceps crural; CE, condyle externe du fémur; F, fémur; /, tendon vertical interne; P, péroné; T, tibia; «BI, tendon du biceps. Fig. 3. — Plongeon Cat-marin [Colymbus septentrionalis L.). a", lame aponévrotique externe; b', épaississement tendineux externe postérieur; è", épaississement tendineux externe moyen; b"', épaississement tendineux ex- terne antérieur; BI, biceps crural; CE, condyle externe du fémur; F, fémur; t, tendon vertical interne; P, péroné; T, tibia; tBl, tendon du biceps. Fig. 4. — Oie grise (Anser cinereus Mey.); Cygne domestique (Cygnus man- suetus Ray.). ftj, tendon vertical externe; BI, biceps crural; c', c", tendons horizontaux externes; CE, condyle externe du fémur; F, fémur; i, tendon vertical interne; P, péroné; T, tibia; «BI, tendon du biceps. Fig. 5. — Sarcelle sarcelline [Querquedula crecca Steph.). Fig. 6. • — Canard sauvage {Anas boschash.). bi, tendon vertical externe; BI, biceps crural; c, expansion aponévrotique horizon- tale; CE, condyle externe du fémur; F, fémur; t, tendon vertical interne ; P, pé- roné; T, tibia; tBI, tendon du biceps. Fig. 7. — Gécine vert ( Gecinus viridis Boie) ; Pic éperiche {Picus major L.). fci, tendon vertical externe vBI, biceps crural; Cj, feuillet aponévrotique horizontal; Cj, tendon oblique; CE, condyle externe du fémur; F, fémur; i, tendon vertical interne; P, péroné; T, tibia; tBI, tendon du biceps. Fig. 8. — Poule domestique {Gallus gallinaceus Pall.). Fig. 9. — Perdrix grecque [Perdix grseca Briss.). bi, tendon vertical externe; BI, biceps crural; Cj, tendon oblique; CE, condyle externe du fémur; F, fémur; i, tendon vertical interne; P, péroné; T, tibia; b 'u> U. 135 en 55 Oî £ -5 •S c 4) .53 "^1 4) G S s âé a « 5 a S D 5 2 S « « B a) .S -S N V t. a '5 »- Œ -^ «-T s -s es o •S b o, a es -^ -« S ■« a -4) •■" «* Qi O i» > H O g S es ^ ^ BBC ^ S v « s 0 •0 .a 0 s es a> s V S ti s s i S 2 8 01 B 'l B -S es -s Ses !; S s 8 a 2 ta H 5 t <3 V ta."? » es O, i3 •£ S en c es 2 — > çj V C a. ^ S s . « .g •0 •s ^ J3 C • b "O ta ïi es c - 0 •0) 0 t. 0 es 'i a. b 15 ■S, ?^ £-2 ^1 B S S m •2 fi S g, S" l* A '.s fî « âi 4; -O ^ e; ^ ^ :S « ^ s s t. a •« c: a « z s ^ fci 2 t- s E S s is 3 £ S .2 es «> •« K " Tj ^ o S n 5: llsll-î^li « > 0) 2 t" '^ -S rtj aï C 3 ** *^ »; B « « HIE ANATOMIQUE Chez le nouveau-né, le type est neltement indépendant; les vaisseaux soiil très espacés; ils restent isolés et dans l'hypoderme et dans le derme. face plantaire du pied (fig. A). — La face plantaire du pied est une région particulièrement intéressante, car nous y remarquons suivant les parties considérées les deux types de vascularisation que nous venons de décrire et, de plus, le double réseau anastomotique. La distribution artérielle cutanée est caractérisée en elTel par des adapta- tions fonctionnelles très nettes. Elle est différente dans les points d'appui et dans les parties relevées par la cambrure, et même suivant le point d'appui considéré elle présente des particularités. Le talon offre le type à double réseau. Là les rameaux de l'hypoderme sont de gros calibre, assez rectilignes et s'anastomosant soit par inosculation directe entre les vaisseaux des districts voisins, soit par des branches colla- térales de volume presque identique à celui des troncs qui les émettent. Le réseau formé est un réseau à mailles régulières dessinant des quadrilatères semblables. Les anastomoses du réseau dermique sont plus fines mais irré- gulières. Cette disposition se retrouve au niveau des deux ou trois premiers bour- relets digito-planlaires et plus spécialement vers le gros orteil où les systèmes anastomotiques sont plus petits et plus serrés. Dans la région du quatrième et du cinquième, c'est le type à fines anasto- moses qui domine. Les branches hypodermiques sinueuses sont indépen- dantes ainsi que leurs collatérales. Les ramifications très nombreuses du derme présentent des anastomoses très abondantes. Dans les points relevés par la cambrure, dans le creux du pied, la vascula- risation est pauvre en opposition à celle des régions précédentes qui corres- pondent aux points de pression. On y trouve suutout le type à fines anasto- moses et aussi le type à aires indépendantes. Sur les pieds aplatis de personnes âgées, la région cambrée se trouvant aplatie, on a non pas des aires indépendantes, mais, le type à fines anasto- moses. De plus, au niveau de tous les bourrelets digito-plantaires, on remarque le double réseau, presque identique à celui du talon. Chez l'enfant et le nouveau-né, les différences sont très nettes entre la région cambrée et les points d'appui ; aires indépendantes ou abondants vaisseaux unis entre eux soit par les fines anastomoses, soit par le double réseau. La comparaison des arborisations artérielles de la région dorsale de la main avec sa région palmaire, ou de la région dorsale du pied avec sa région plantaire montre avec la plus grande netteté que la richesse vasculaire est sous la dépendance directe de la pression que doivent subir les téguments. Les téguments dorsaux qui, à l'état de nature, sont libres de toute TRAVAUX ORIGINAUX 35 entrave, de tout contact, présentent une vascularisation peu abondante "^- L^.- i j. Fig. 4- — Face plantaire du pied. caractérisée par la rareté de ses éléments anastomotiques, quelquefois même par l'indépendance de ses réseaux artériels. 36 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Les téguments palmaires ou plantaires que les adaptations fonctionnelles, préhension, marche, station, soumettent à des pressions très marquées, offrent dans un but de résistance trophique, une vascularisaticn très riche qui se manifeste par 4'existence de réseaux à fines anastomoses ou de réseaux à double plan anastomotique. Mais sur .ces faces palmaires ou plantaires, les pressions se répartissent sur certains points spéciaux qui sont les points d'appui normaux de la main ou du pied. Elles ménagent sur chacun de ces segments de membre une zone creuse, It- creux de la main ou le creux du pied qui échappent aux pressions habituelles, aux compressions fonctionnelles et par suite n'ont point besoin de la même richesse vasculaire. En elTet, les radiographies ont nettement établi l'existence de ramuscules du type à aires indépendantes dans ces régions. * LES VILLOSITÉS CHORIALES HUMAINES Leurs formes, leurs modes de ramification Par M»' EMILIE LAZITCH {Travail du Laboratoire d'Histologie normale et d'Embryologie de Génère) Les auteurs qui ont étudié le chorion humain ne décrivent pas tous de la même manière le mode de ramification et la forme des villosités. chorio-placentaires. Cela dépend, sertible-t-il, du stade de développe- ment qu'ils ont observé. Il faut distinguer les villosités choriales et les villosités placentaires, ces dernières n'étant qu'un stade de développement plus avancé des -premières; le mode de ramification et la forme des villosités diffèrent dans ces deux phases. . A côté de la question de forme et du mode de ramification des villo- sités placentaires, il se pose une autre question, plus importante encore. Existe-t-il des villosités libres ou flottantes? La plupart des auteurs admettent, comme nous le verrons plus loin, deux sortes de villosités : les villosités agrafées au tissu décidual et les villosités libres, flottantes dans les lacunes sanguines maternelles. En 1909, M. 'le professeur d'ÊTERNoo met en doute l'existence de ces dernières villosités; noua citons textuellement le passage qui pose la question) : « 11 ne nous a été guère possible de préciser si, finalement, il se produit, oui ou non, des villosités flottantes, telles qu'on les voit figurées dans la plupart des schémas du placenta, et telles que nous les avons mises nous-môme^ à tout hasard, dans notre planche lithographique. « A priori, une semblable production ne paraît pas exclue, car il se pourrait que le chorion et les villosités émettent des bourgeons adven- tices secondaires. On voit, en effet, fréquemment dans les préparations des images qui semblent conformes à cette hypothèse. Elles se présen- tent sous forme de bourgeons épithéliatix, pleins et émanant" de la couche syncytiale toute seule; ou bien, sous l'aspect de bourgeons 38 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE épithéliaux, sous lesquels le mésoderme fait déjà une élevure et semble en voie de prolifération; parfois même, on voit aussi que les deux cou- ches épithéliales sont uniformément soulevées par le mésoderme. Ces diverses images sont assez fallacieuses, ainsi que nous avons pu nous en convaincre en faisant des reconstructions graphiques, car elles appa- raissent très facilement dans toutes les coupes obhques des bifurcations villeuses; sans que pour cela on ait affaire nécessairement à des villo- sités flottantes. « Il nous a manqué du temps pour faire des modèles par plaques super- posées {Plattenmodelle)- seuls, ceux-ci peuvent donner une réponse satisfaisante et à l'abri de toute critique. Il semblerait, au premier abord, que dans notre reconstruction graphique d'une viUosité unique de Notre Œuf (n^ 8, Du Ga) la question soit résolue, puisqu'on y voit très bien un certain nombre de ces bourgeons libres, greffés sur des digitations villeuses agrafées. « Nous devons cependant faire des réserves : l'œuf nous est parvenu détaché de ces décidues à la suite d'une tentative criminelle d'avorte- ment (car il s'agit là d'un cas médico-légal); rien ne nous garantit donc que nous ne soyons simplement en présence de villosités qui se sont brisées lors de l'avortement. « D'un autre côté, rien ne s'oppose à ce que des bourgeons villeux, émis d'abord librement, et après qu'ils se sont suffisamment allongés, n'aillent secondairement s'attacher, au moyen de leur plasmodium, à la coque trophodermienne, ou même au plasmodium syncytial d'autres villo- sités voisines. » Le but de notre modeste travail a été d'essayer de résoudre cette question, en reconstruisant, par la méthode de Born et aussi exactement que possible, un fragment du chorion frondosum futur d'un œuf humain . de six semaines environ. Dans un premier paragraphe, nous résumons les différentes concep- tions du mode de ramification et de la forme des villosités chorio-pla- centaires humaines, d'après la littérature. I ■Nous groupons les descriptions des villosités de la littérature^ en trois phases principales : Première période : Trophoderme. Pendant la phase trophodermienne, les premiers bourgeons villeux apparaissent comme de petites élevures mésodermiennes, soulevant TRAVAUX ORIGINAUX 39 le plasmode ectodermien {œufs Peters, Léopold, Strahl-Beneke, Fetzer, etc.). Bientôt, ces bourgeons primaires s'allongent et se rami- fient; la dichotomie paraît fréquente. Dans l'œuf Jung, par exemple, les villosités choriales sont déjà des digitations plus ou mpins longues; elles sont simples en général, mais on trouve, çà et là, une division dichotomique de leurs extrémités. Leur trajet n'est pas rectiligne, mais différemment tordu. Les villosités sont assez régulièrement disposées sur la membrane choriale et leur développement est à peu près le même; quelquefois cependant on trouve, à côté de larges et longues villosités divisées dichotomiquement, des proéminences très courtes qui dépassent à peine la surface de la membrane. Deheyre a cherché, dans ses préparations d'un œuf très jeune (quinze jours environ) et dans des reconstructions graphiques, des images per- mettant de résoudre la question posée par M. d'Êternôd : les villosités flottantes existent-elles? L'auteur pense que s'il existe des villosités flottantes ou libres d'attache à leur extrémité distale, leur nombre n'est pas très élevé; il s'agit le plus souvent, dans ces cas, de coupes obliques et, en les suivant en série, on voit les rameaux villeux s'attacher finalement à la coque trophodermienne ou s'anastomoser avec des villo- sités voisines qui se sont déjà rattachées au trophoderme périphérique. L'auteur a observé la présence de tout petits bourgeons libres sur les parois de digitations agrafées; le fait n'est pas douteux; mais il est d'accord avec l'opinion de M. d'Êternôd que rien ne s'oppose à ce que des bourgeons villeux, émis d'abord librement, n'aillent secondai- rement s'attacher à la coque trophodermienne ou même au plasmodium syncytial d'autres villosités voisines. Ajoutons que dans tous les œufs de cette époque, les villosités sont infléchies en voûte, par dessus les deux lacs sanguins polaires. Elles sont soudées les unes aux autres par la coque trophoderniienne (d'Êter- nôd, Grosser, etc.). • En résumé, dans cette première phase, la forme et le mode de rami- fication des villosités n'offrent rien de bien spécial; seule leur orientation est caractéristique. Leur forme est plus ou moins trapue et leur division se fait, en général, dichotomiquement. Deuxième période : Chorion villeux diffus. A cette période, les villosités sont plus nombreuses et plus ramifiées que dans les stades précédents. Y a-t-il eu intercalation de nouvelles villosités entre les anciennes 4,0 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE OU simplement développement des villosités voisines? M. d'Êternod, sans nier la possibilité d'intercalation de villosités nouvelles, estime que le second processus est le plus important : le modelage et la crois- sance de villosités apparues du côté ventral et développées dans le sens dorsal. Chaque tronc villeux s'arborise en pinceau, dont les extrémités distales sont soudées à la coque trophodermienne continue qui forme le pourtour externe de l'œuf. Quant à la croissance et à la ramification des villosités choriales, elles ont été décrites, entre autres par Kollmann (1898), au cours de la quatrième semaine; cet auteur distingue deux cas : a) La villosité s'allonge par un bourgeon épithélial plus ou moins long, plus ou moins mince, parfois creux, mais sans pénétration conjonctive; ce sont les villosités ectodermiennes ou villosités primaires de Grosser, Broman, etc. b) La croissance des villosités se fait par des bourgeons épais, presque cylindriques, formées d'une masse conjonctive recouverte d'épithélium; ce sont les villosités secondaires ou villosités choriales vraies (Grosser et Broman). , . Troisième période : Chorion frondosum et placenta définitif. Pendant cette dernière phase, les villosités se locahsent peu à peu du côté dorsal de l'œuf (chorion frondosum), tandis que le pôle ventral se dénude graduellement et se transforme en chorion lœve. Du côté dorsal (chorion frondosum, puis placenta), les villosité ont beaucoup augmenté de nombre et se sont extrêmement ramifiées. Il faut nécessairement qu'il y ait eu quelque part une néoformation active de bourgeons villeux. La même question se pose que précédem- ment : y a-t-il intercalation de villosités nouvelles? M. d'Êternod pense que l'augmentation de nombre n'est pas due à une véritable intercalation, mais bien à des additions successives et concentriques de rangées de villosités, qui élargissent le chorion fron- dosum à la périphérie. Le résultat de cette croissance est une série d'arbres villeux, très ramifiés, très serrés, très touffus, dont la forme est très variable à chaque stade et se transforme aux divers âges. Minot (1894) décrit ces formes diverses de la façon suivante : . a) Au cours de la douzième semaine, les troncs villeux sont des for- mations courtes et serrées très irréguhères; du tronc principal partent de nombreuses branches à un angle plus ou moins aigu; ces branches se ramifient à leur tour et finalement s'achèvent en branchioles termi- TRAVAUX ORIGINAUX 41 nales. Les rameaux et les branchioles terminales sont très irrégulières et très variables : en général, elles sont étranglées, à l'endroit où elles se divisent, et prennent la forme de massues. Les branches peuvent être plus grosses que le tronc, dont elles naissent, mais elles peuvent être plus petites aussi; les plus petites villosités, enfin, représentent de minces excroissances de la couche épithéhale. b) Au cinquième mois, l'irrégularité de la forme est moins prononcée; les villosités tendent à la forme cyUndrique; les formes curieuses, en cornichon et autres, sont rares. Les branches se ramifient, en général, à angle droit; les extrémités libres sont très nombreuses; un petit nombre seulement des rameaux touche la décidue. c) A la fin de la grossesse, les rameaux des villosités choriales sont longs et minces; les villosités choriales sont moins serrées les unes contre les autres et les ramifications secondaires sont beaucoup moins nom- breuses que dans les stades précédents; elles se caractérisent par des excroissances en forme de boutons, qui ressemblent à des rameaux qui se seraient arrêtés au commencement de leur développement. A la surface des villosités, on trouve des taches nombreuses, qui, à l'ex'amen microscopique, se montrent comme des « îlots proliférants »; ils corres- pondent à des épaississements ectodermiques qui contiennent une grande quantité de noyaux, Langhans a fnsisté sur la grande variation de forme des villosités placentaires; il fait remarquer, très justement, que de nombreuses villosités dans les « môles hydatiformes » ne sont pas pathologiques, comme on le considère très souvent, mais que ce sont de jeunes villosités normales. La différence des villosités dans les divers stades est très accentuée sur les coupes; on voit que les contours des villosités sont irréguliers et que le nombre des petits rameaux est relativement petit. Grosser (1909), comme Keirel et Mall (1910), disent aussi que la dégradation des villosités n'est pas constante et régulière, c'est-à-dire qu'il n'y a pas toujours amincissement progressif des rameaux à mesure que la ramification augmente; mais que l'on observe des variations brusques de volume, même dans le placenta qui a atteint son dévelop- pement complet. En résumé, cette longue revue de la littérature décrivant les villosités choriales et placentaires démontre une concordance remarquable des auteurs tant qu'ils restent dans les généralités, mais les divergences éclatent dès que l'un d'eux essaie de préciser un détail quelconque : a) La plupart des auteurs admettent un amincissement progressif des villosités à la suite de leur ramification répétée. Langhans, Minot insistent au contraire sur leur irrégularité de volume, qui fait que les branches peuvent être plus grosses que le tronc; 4-2 BIHLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE cette irrégularité est avant tout caractéristique des jeunes stades (douzième semaine environ). b) Le mode de ramification est rarement précisé; seuls d'Êternod et Jung parlent, et encore en termes généraux, de dichotomie. Pour les uns la ramification se fait à angle aigu, pour d'autres à angle droit, pour d'autres enfin les deux cas existent suivant les stades. c) Grosser souligne qu'il n'y aurait jamais d'anastomoses entre les villosités; Minot admet la possibilité d'anastomoses vasculaires entre les dernières terminaisons de certaines ramifications villeuses, mais ne le démontre pas; Debeyre rencontre des anastomoses en suivant les villosités sur des coupes sériées. d) Enfin, la plupart des auteurs admettent des villosités flottantes et des villosités crampons; d'Êternod et Debeyre pensent, au contraire, que ce sont là souvent de simples apparences et qu'en réalité l'étude des coupes sériées démontre toujours une fixation de l'extrémité distale des villosités. Cette fixation peut être primaire ou secondaire. Telles sont les discussions qu'ouvre l'étude de la littérature placentaire. II L'œuf humain dont nous avons étudié le chorion est un oeuf (œuf Ail.) de la collection du laboratoire d'embryologie de Genève, provenant d'un curettage à la suite de symptômes d'avortement. La femme avait eu ses dernières règles normales le l^r septembre 1911; le l^^ octobre, un peu de sang, enfin le 1^^ novembre, hémorragie abondante. Le mé- decin appelé trouve l'œuf déjà décollé, dans le vagin, et fait un curettage. La femme estime avoir été fécondée vers le 15 septembre; l'âge de ■l'œuf peut être donc approximativement de un mois à six semaines. Les dimensions de l'œuf frais étaient : Millimètres Grand diamètre 26,5 Petit diamètre 22,0 Épaisseur 14,5 Longueur approximative des villosités 3-4 L'œuf a été fixé au bichromate-formol, coloré en masse à l'hémalun et éosine, enrobé dans la parafiîne et coupé en série. Épaisseur des coupes 10 |x. L'embryon n'était malheureusement qu'une masse pathologique informe de petites cellules rondes. Le chorion paraît dans un parfait état de conservation histologique. Nous en avons reconstruit un frag- TRAVAUX ORIGINAUX A:\ ment par la méthode des plaques^ en cires superposées avec un gros- sissement de 70 diamètres. La décidue et la coque trophodermienne ont été arrachées pendant l'avortement et n'existent donc pas dans la reconstruction. Notre modèle représente un fragment du chorion ovulaire avec ses ramifications villeuses; quelques villosités seulement présentent leur tronc fixé sur le chorion; les autres sont des tronçons, formés de simples rameaux provenant d'arborisations dont le point d'attache au chorion se trouve en dehors des limites de notre modèle : nous n'avons nulle part obtenu un arbre villeux entier, c'est-à-dire depuis son tronc d'origine jusqu'à ses arborisations ultimes. Il aurait fallu pour cela un modèle infiniment plus étendu. La confection de celui-ci nous a occupée durant deux années. Nous allons d'abord décrire les villosités dont l'insertion choriale est présente dans le modèle. Nous parlerons ensuite de celles dont le tronc se trouve en dehors de notre reconstruction. A) Villosités ayant leur tronc d'implantation sur le modèle. — Les villosités implantées sur la plaque choriale, que nous avons recons- truites, sont au nombre de six. Entre elles, nous voyons, en outre, quel- ques bourgeons libres, qui sont, les uns gros et courts, les autres minces et longs. Leur structure est purement syncytiale ou celle d'une villosité complète. Ils sont peu nombreux. Les pieds de fixation au chorion de ces différentes villosités sont variables de forme et de volume : c'est tantôt un rameau très mince, tantôt un tronc relativement gros; la grosseur des troncs d'origine n'est pas du tout en rapport avec l'épaisseur des rameaux qui en émanent, ni avec la richesse de la ramification qu'ils donnent, c'est-à-dire que de petits troncs peuvent fournir une riche arborisation de gros rameaux, et, inversement, qu'un gros tronc peut s'épanouir en quelques rameaux très grêles. Il y a là toute une série de contrastes : deux des villosités implantées sur le chorion sont cependant plus ou moins régulières; l'une d'épaisseur moyenne (villosité n'' 1) donne trois rameaux à peu près de même gros- seur; l'autre (villosité n" 7) est un petit tronc terminé par une faible et petite ramification. Les quatre autres arbres villeux sont très irréguUers de diamètre : deux (villosités n»» 4 et 20) (flg. 1) sont attachés par un petit tronc qui donne naissance assez rapidement à une série de grosses ramifications: un autre, le plus gros (villosité n» 22) (fig. 2), ne se divise pas pendant un très long trajet, puis se ramifie brusquement en cinq minces rameaux; le dernier, le plus mince et le plus long (villosité n" 17). s'élargit fina- 44 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE lement en un gros tronc surmonté d'une riche arborisation de gros rameaux. La direction des divers troncs et tronçons de villosités est toujours très oblique, presque parallèle à la surface choriale; çà et là seulement se détache un rameau, tantôt plus ou moins redressé, tantôt recourbé en arc. „ . . Cette disposition est le fait de la convergence des villosites vers le pôle ovulaire, convergence décrite déjà par M. d'Êternod. La forme des villosités est aussi irréguUère que leur volume. Elle est difficile à décrire, car elle passe du gros au mince, du large à l'étroit; du cylindrique à l'aplati, et souvent d'une manière brusque, de telle sorte que beaucoup de rameaux possèdent fréquemment toutes les formes; par exemple, telle villosité (n» 17) est, à son origine choriale, un rameau mince et cylindrique, qui s'élargit brusquement avec des bosses anguleuses, puis s'amincit à nouveau et ainsi de suite pour devenir finalement aplati. C'est une rareté de trouver un rameau, qui s'allonge en conservant une forme cyhndroïde et qui varie progressivement d'épaisseur. Nous pouvons cependant distinguer des rameaux de petit et de gros diamètre. Les rameaux minces sont digités, tordus en spirale, recourbes en torme de cornichon, et couverts de petites bosses anguleuses; au niveau de leurs arborisations, ils sont ordinairement grêles et étranglés; quel- quefois cependant ils s'épaississent à ce même niveau; quelquefois aussi ils ne montrent pas ces irrégularités. Les gros rameaux n'ont pas la forme digitée, ou, du moins, celle-ci n'est jamais aussi accentuée que sur les fines ramifications. Ce sont souvent des villosités trapues, en forme de cornichon, couvertes de tubérosités. Ces mêmes rameaux varient brusquement d'épaisseur et présentent souvent des épaississements, puis des étranglements succes- sifs : un de ces étranglements, par exemple, est très manifeste au niveau de la ramification de la villosité n» 4 (fig. 1). En somme, les gros troncs sont beaucoup plus irréguhers que les rameaux grêles. Les diverses ramifications nées d'un même tronc ne sont pas non plus toutes, en général, de même volume. La variation des divers rameaux est aussi grande que celle des troncs primaires, comme eux, ils peuvent s'aplatir et se tordre sur eux- mêmes. Les tubérosités qui hérissent les rameaux sont variables de nombre et de forme : quelquefois elles sont très nombreuses; très petites et angu- leuses; d'autrefois ce sont des bourgeons plus ou moins épais, d'autre- TRAVAUX ORIGINAUX 45 fois encore, elles sont très longues et prennent l'aspect de courts rameaux libres. " ' Il faut distinguer : des saillies contenant tous les tissus de la villosité, et des proéminences, seulement syncytiales. Les premières sont cons- tituées par des bourgeons mésodermiens recouverts d'épithélium et de - syncy tium, eomme la villosité elle-même. Les secondes, beaucoup plus basses, en général, sont purement syncytiales et leur élévation ne retentit pas sur la structure de la villosité. Le mode de ramification des villosités choriales est des plus variables : c'est tantôt une dichotomie, tantôt une trichotomic, tantôt une divi- sion plus complexe encore, parfois même une sorte d'ombelle. Nous décrivons successivement ces diverses variations : 1° Villosité n9 1. — Elle est soudée par le syncy tium à deux autres arborisations voisines (villosités n^ 2 et 3) en un groupe qui en impose de prime abord pour un seul tronc. Le tronc de la villosité 1, d'une épaisseur moyenne, se ramifie après un trajet très court en une tricho- tomic; de ces trois rameaux, deux s'arborisent à leur tour, l'un dicho- tomiquement, l'autre donne naissance à un rameau latéral très grêle, rétrograde; le troisième ne se divise pas. 2° Villosité nP 4 (fig. 1). — Le tronc de cette villosité, très mince à son origine, s'épaissit brusquement et se divise en trois rameaux inégaux. L'un, le plus grêle, se dichotomise; les deux autres, plus gros, ne se ramifient pas tout d'abord, mais s'unissent à nouveau. Le tronc commun, né de cette anostomose, est court; il se redivise en deux rameaux, qui se soudent une seconde fois, en formant une seconde anastomose. Tout près de la trichotomie primaire, il se détache un rameau très court, qui prend une direction inverse par rapport aux trois autres. 3° Villosité n° 7. — Elle donne tout d'abord trois rameaux latéraux,' deux d'un côté, un de l'autre; puis, après un court trajet, elle se termine par une dichotomie, dont les deux bras divergent à 180» environ. . 4° Villosité n9 17. — Le tronc, fixé au chorion par un pied très mince, est relativement long. Il s'épanouit en une riche arborisation, très bizarre d'allures : au niveau de la division, il se transforme en une masse énorme, d'où cinq rameaux divergent en divers sens. Les rameaux forment deux groupes : d'un côté, la division est trichotomique et les. rameaux sont très minces; de l'autre côté, la division est dichotomique, mais les rameaux sont gros. Un de ceux-ci s'épaissit considérablement, donne latéralement un court rameau libre, puis s'étrangle et se continue par un nouveau tronc massif, très volumineux, qui s'arborise à son tour. Cette continuité est difficile à interpréter : ne s'agit-il pas, peut-être, d'une anastomose entre l'arborisation 17 et un tronçon, dont l'inser- tion choriale serait en dehors de notre modèle? Le tronc ainsi renflé 46 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE se divise en deux rameaux grêles, dont l'un se termine librement par un bourgeon syncytial; la surface du tronc est bosselée et présente trois tubérosités. 50 Villosité no 20. — Elle se détache du chorion par un tronc mince, très court, qui se termine en une masse arrondie, et déformée par la présence de trois grosses protubérances. De cette masse naissent, par deux dichotomies opposées, quatre rameaux divergents. D'un côté : un des rameaux donne une longue excroissance latérale, syncytiale; l'autre se dichotomise à nouveau; ce même rameau présente à sa base une perforation qui paraît produite par un dédoublement local. De l'autre côté : un des rameaux est aplati, arqué, mais ne se divise pas; tandis qu9 le second s'épaissit, se dédouble sur une partie de son trajet, puis se ressoude en un seul tronc. Par cette sorte d'anastomose, la base du rameau est percée d'un trou analogue à celui décrit ci-dessus; mais il est encore plus caractéristique. 6° Villosité n^ 22 (fig. 2). — Elle naît sous forme d'un gros tronc d'où s'élèvent deux proéminences et un rameau principal : ce rameau devient peu à^peu aplati, puis il s'épaissit progressivement en se recourbant et lorsqu'il a atteint une épaisseur relativement considérable, il se ramifie en ombelle pour donner finalement naissance à cinq rameaux. Un de ceux-ci s'anastomose, d'une part, avec une villosité qui n'appar- tient pas à la même arborisation, et, d'autre part, il donne un court prolongement, dirigé en sens inverse, qui se termine par un bourgeon syncytial; c'est donc une villosité libre (à ce stade). En résumé : la plupart des ramifications des six troncs villeux fixés au chorion sont trichotomiques ou dichotomiques. Il y a quatre tricho- îomies et six dichotomies. De plus, il y a quelques rameaux latéraux. Il existe aussi des ramifications plus complexes : par exemple, cinq rameaux naissant du même tronc, en forme d'ombelle. Les villosités libres sont relativement peu nombreuses et terminées par un bourgeon syncytial. Les anastomoses entre les divers rameaux du modèle sont assez diffé- rentes de forme et de nature : a) Les unes sont dues à l'accolement latéral de deux rameaux plus ou moins parallèles et provenant d'un même tronc primaire; de sorte qu'il y a, en somme, dédoublement du tronc, puis fusion nouvelle et plus ou moins rapide, des deux parties. Ces anastomoses peuvent former des masses assez considérables simulant une sorte d'anneau irrégulier (Villosités nos 5 et 19). h) Il peut y avoir aussi soudure par des sortes des proéminences laté- rales plus ou moins épaisses, dessinant de véritables ponts constitués par un axe mésodermique, souvent mince, revêtu d'épithélium. I Fig. I. — Villosité n" k' Fig. 2. — Villosilé n» aa. E-Lii, Fig. 3. — Villosité n» 24. Fig. 4. — Villosité n" iC. 48 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE c) Enfin, il y a çà et là de fausses anastomoses : une villosité se met en connexion avec une autre par un tissu purement syncytial, de cette façon par exemple : les villosités n^^ 2 et 3 se fixent à la base de la vil- losité 1 et, par conséquent, paraissent s'attacher indirectement au chorion en même temps que l'arbre villeux principal. B) Villosités ayant leur tronc d'implantation en dehors du modèle. — La description des villosités dont les insertions sont présentes sur le fragment chorial reconstrpit de notre modèle nous a démontré les principaux types des arborisations choriales. L'étude des tronçons non insérés ne nous a pas apporté de faits nou- veaux; elle n'a fait que confirmer ce que nous connaissons déjà, tout au plus en y ajoutant quelques petits détails secondaires. Le volume de ces fragments villeux est variable : il en est de gros et de petits, d'épais et de grêles; nos différents dessins démontrent suffisamment leuf aspect pour que nous n'insistions pas davantage sur leui taille (fig. 3 à 7). Leur direction est couchée dans le môme sens que celle des six arbres villeux décrits' précédemment. La forme de ces tronçons est tout aussi irrégulière. La comparaison de nos dessins suffit pour s'en convaincre. Le maximum de variation paraît être réalisé par le tronçon villeux 24 (fig. 3) qui est constitué de deux masses énormes unies par deux pédi- cules très grêles. Les rameaux de. la villosité n^ 16 (fig. 4) montrent aussi une grande irrégularité, mais les transitions sont moins brusques. Les arborisations des villosités n^ 19 et 27 (fig. 5 et 6) sont digitées et ont de nombreux étranglements de leurs rameaux, ceux-ci sont recouverts d'un nombre considérable d'excroissances et de bosselures de toutes formes. La ramification n» 5 (fig. 7) est au contraire, peut-être la plus régulière de tout le modèle; ses rameaux sont grêles et tordus en spirale, sauf un qui s'épaissit beaucoup, et cela d'une manière brusque. Tout les autres tronçons et toutes les autres ramifications villeuses montrent les mêmes singularités de formes : celle-ci sont plus ou moins accentuées, mais il est superflu de multiplier les exemples. Les ramifications desdits tronçons sont nombreuses; elles se groupent (comme celle de nos six troncs primaires) en plusieurs types dont le plus fréquent est le type dichotomique. Sur les trente fragments de rameaux reconstruits sans leur tronc, nous avons trouvé trente-quatre ramifications, dont vingt-six dicho- tomiques, c'est-à-dire lb% environ. Les divisions dichotomiques se font, en général, suivant un angle plus ou moins aigu; et les rameaux ont un trajet relativement parallèle : plus rarement les rameaux diver- Fig. 5. — Villosité no ig. Fig. 6. — Villosité n» 27. Fig. 7. — Villosité no 5. 50 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE gent à environ ISQo en prenant des directions inverses et opposées les unes aux autres (villosités 16, 19 et 27) (fîg. k, 5 et 6). Les trichotomies sont moins fréquentes; nous n'en avons trouvé que sept; nous donnons comme exemples : la villosité n» 11, qui en présente une, et la villosité no 19, sur laquelle nous en constatons trois (fig. 5 et 6). En plus de ces ramifications habituelles, il y a quelques ramifications exceptionnelles dont une en forme de cyme végétale. Les anastomoses sur les fragments villeux libres sont relativement nombreuses. On trouve les mêmes types que ceux décrits plus haut, à savoir : a) des anastomoses par soudure latérale de deux rameaux. Cette soudure est plus ou moins complète, de telle sorte que : tantôt, il n'y a plus qu'un seul tronc commun (villosité n^ 19) (fig. 5); tantôt, il reste un vestige du sillon séparant les deux troncs soudés (villosité n» 5) (fig. 7); b) des anastomoses en anneau par dédoublement local et fusion nouvelle d'un même rameau (villosité n»» 5 et 27) (fig. 6 et 7); c) des anastomoses entre villosités plus ou moins distantes par l'inter- médiaire d'un véritable pont villeux complet (villosité n^s 9 et 16) (fig. 4). Les villosités à terminaison libre sont peu nombreuses. Ce sont des rameaux en général courts, quelquefois plus longs, et qui se terminent par un prolongement syncytial. III CONCLUSIONS En somme, les constatations que nous pouvons faire sur notre modèle d'un fragment chorial nous permettent de nous prononcer sur les divergences existant entre les auteurs et nous conclurons en disant : 10 L'amincissement progressif des villosités qui résulterait de leur ramification, admis par la plupart des auteurs, ne parait pas être le cas ordinaire, tout au moins au stade que nous avons reconstruit. Nous insistons, avec Langhans et Minot, plutôt sur l'irrégularité d'épaisseur des villosités, qui fait que souvent les branches sont plus grosses que le tronc. Ces variations de volume peuvent être très brusques et donner amsi une allure bizarre aux villosités choriales, dont la forme est encore rendue plus curieuse par les bosselures et les excroissances qui les recou- vrent ; 20 Le mode de ramification est aussi complexe. La dichotomie est le mode le plus fréquent, mais il n'est pas nécessairement le seul; nous avons trouvé un certain nombre de trichotomies et même des ramifica- TBAVAUX ORIGINAUX 51 lions encore plus compliquées, telle que celle en ombelle; ce dernier mode est rare et nous n'en avons vu que deux exemples dans notre modèle. En moyenne il y a ; 65-70% de dichotomies; 25-20% de trichotomies ; 10% de divisions plus compliquées. En général, la ramification principale se fait à angle plus ou moins aigu, mais néanmoins les branches peuvent diverger jusqu'à 180". Les rameaux latéraux naissent aussi bien à angle aigu qu'à angle droit; il n'y a pas de règle générale. 3*^ Nous insistons tout particulièrement sur la présence de nombreuses anastomoses. Celles-ci, niées par Grosser et par la plupart des auteuis admises sans preuves bien évidentes par Minot, ont été déjà vues par Debeyre. Leur forme est variable; elles peuvent être le résultat du dédouble- ment local d'un même rameau ou de l'accolement de villosités plus ou moins éloignées. 4° Nous avons trouvé un certain nombre de rameaux libres terminés par un prolongement syncytial ou épithélial. Nous sommes donc d'accord sur leur existence avec la plupart des auteurs; mais leur nombre paraît bien petit. La présence de quelques bourgeons libres, faisant saillie sur le chorion entre les pieds des villosités principales, parlerait, enfin, en faveur de la possibilité d'une intercalation, tout au moins restreinte, de villosités néoformées. BIBLIOGRAPHIE Broman (J.). — Normale und abnorme Entwickelung des Menschen. Wies- baden. 1911, p. 75. Debeyre (A.). — Description d'un embryon humain de 0"»™ 9. Journ. de l'Anat. et Physiol. norni. et pathol. XLVIII^ année, 1912, n" 5. Septem- bre-octobre, p. 480. D'Êternod (A.-C.-F.). — L'œuf humain. Implantation et gestation. Tropho- derme et placenta. 1909, p. 24; p. 36. 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Franchini. — Voir n» 363. 365 — Fauré-Frémiet. — Sur les nématocystes de Polykockos et de Campa- vella. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1913, t. LXXV, p. 366. 356 — Hollande (A.-Ch.). — Les corps figurés du protoplasma des Œnocytes des Insectes. Comptes rendus de V Académie des Sciences, Paris, 1913, t. LVI, no 8, p. 636. 357 — Hufnagel (A.). — Sur un organe périœsophagien énigmatique des Tinéides et sur son développement. Comptes rendus de V Académie des Sciences, t. GLVI, n° 21, p. 1636-1638. 358 — Joleaud (A.). — Examen critique de la valeur des principaux carac- tères sur lesquels a été fondé le genre Scillœlepas Seg. Observa- tions sur quelques espèces fossiles appartenant à ce genre ou que l'on a supposé pouvoir y appartenir. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXIV, p. 1334. 359 — Krongold (Sophie). — Note sur la transplantation de l'intestin d'em- bryon de Rat sous la peau de l'animal adulte de la même espèce. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 255. 360 — Launoy (L.). — Le fer du sang chez la Poule normale et dans l'inspec- tion par le Spirochaeta gallinarium. Comptes rendus de la Société d^ Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 248. 361 — Launoy (L.) et Lévy-Bruhl (M.). — Sur l'anémie observée chez la Poule au cours de l'infection par le Spirochaeta gallinarium. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris,_ 1913, t. LXXV, p. 250. 362 — Laveran et Franchini. — Trypanosoma talpœ. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. XXIV, p. 1254. 363 — Lebailly (C). — Sur les spirochètes de l'intestin des Oiseaux. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 389. 364 — Léger (L.) et Duboscq (A.). — Sur les premiers stades du développe- ment des Grégarines du genre Porospora (Nematopsis). Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 95. Lévy-Bruhl. — Voir n» 362. 365 — Lie hart (A.). — Présence en Lorraine d'Orchestia bottœ. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 603. 366 — Marchai. — Contribution à l'étude de la biologie des Chermes. Annales des Sciences naturelles, 1913, t. XVIII, n"s 3-6, p. 152-383. 367 — Marinesco (G.). — Sur le mécanisme chimico-colloïdal de la sénilité et sur le problème de la mort naturelle. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 582. 368 — Martin (A.). — Recherches sur le développement embryonnaire des Nématodes parasites. Annales des Sciences naturelles, t. XVIII, no 1, p. 141. 369 — Mulon (P.). ^ Le tissu conjonctif du manteau de Mytilus, 15 fig. Comptes rendus de V Association des Anatomistes, 1913, p. 139-160. 370 — Ogawa (M.). — Sur un trypanosome de Triton pyrrhogaster. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 268. 371 — Pantel. — Recherches sur les Diptères à larves entomobies. La Cellule, 1913, t. XXIX, fasc. 1, p. 1. 372 — Pelseneer (P.). — Un parasite immédiat (Odostomia rissoides) et un parasite médiat (Monstrella helgalandica) de la Moule commune. BinLIOGRAPIlIE 75 Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 336. 373 — Phisallx (M"»«). — Sur une hémogrégarine de la Vipère fer-de-lance. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXIV, p. 1286. 374 — là. — Formes de multiplication d'Hœmogregarinc Boulei, c\iei Lâches is alternatus. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 194. 875 — PIctet (A.). — Le mécanisme de la variation chez les Papillons. Revue générale des Sciences, 1913, n'' 5, p. 179. Plantler. — Voir n» 379. Robin. — Voir n» 349. 376 — Samueh (J.-A.). — Études cytologiques sur les relations existant entre le noyau et le développement des cristaux dans les cellules du péri- an the d'Anthurium. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, Paris, 1913, t. 156, p. 1275. 377 — Sartory (A.). — Localisation de la muscarine dans Amanita muscaria (Fausse oronge). Comptes rendus de la Société de Biologie, Parus, 1913, t. LXXV, p. 607. 378 — Sergent (Edm. et Et.), Béguet (M.) et Plantler (A.). — Sur la culture in vitro du parasite du paludisme d'après la méthode de Bass. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 324. 379 — Seurat (L.-G.). — Sur l'existence d'un anneau vulvaire, consécutif à l'accouplement, chez un nématode. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 326. 380 — li. — Sur l'évolution du Physocephalus sexalatus. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 517. 381 — SokoloT. — Contribution au problème de la régénération des Proto- zoaires, (f^ communication). Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 297. 382 — Id. — Contribution au problème de la régénération des Protozoaires. (2- communication). Comptes rendus de }a Société de Biologie, Paris. 1913, t. LXXV, p. 299. 383 — Thomson (W.). — Sur la spécificité des parasites entoraophages. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXV, p. 520. 384 — Viguler (G.) et Weber (A.). — Nouvelles observations sur l'altération des hématies sous l'influence d'une hémogrégarine chez le Gongyle. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXIV, p. 760. 385 — Id. — Les mitochondries de VHœmogregarina sergentiuni. Comptes rendus de la Société de Biologie, Paris, 1913, t. LXXIV, p. 664. 386 — Vuillemin (P.). — Revue de Mycologie. Revue générale des Sciences, 1913, t. XXIV, p. 183. Weber.. — Voir n«* 385-386. TRAVAUX ORIGINAUX APONÉVROSES ET ESPACES PÉRI-VÉSICAUX Par les D^s DIEULAFÉ et AVERSENG De toutes les descriptions qui ont été données des feuillets et aponé- vroses en relation avec la vessie et l'ouraque, il en est une qui a été plus spécialement admise à l'état schématique et dont les principaux traits se retrouvent dans les descriptions de Charpy, Pierre Delbet, Paul Delbet, Waldeyer, etc., description qui est venue mettre de la netteté là où n'existait que la plus grande confusion. Nous ne reviendrons pas sur l'historique de cette question déjà exposée dans de nombreux travaux. En ajoutant les uns aux autres les éléments essentiels des descriptions de ces divers auteurs, on trouve schématiquement qu'il existe : En arrière du fascia transversalis, lequel délimite avec le grand droit l'espace rétro-musculaire {caviim, supra pubicurn), un espace celluleux compris entre le fascia transversalis et un feuillet auquel on attribue la valeur d'une aponévrose (fascia pré-vésical : Charpy; aponévrose ombi- lico-vésicale : Pierre Delbet), c'est l'espace pré-vésical, le caviimretro- puhicum, faussement dénommé cavité de Retzius; puis, en arrière de cette aponévrose pré-vésicale, compris entre cette aponévrose et le péri- toine, un espace tendu tout le long de l'ouraque jusqu'à l'ombilic et tout autour de la vessie aussi bien en avant qu'en arrière, jusqu'aux aponévroses péri-prostatiques, et chez la femme jusqu'aux connexions utéro-vaginales, c'est l'espace sous-péritonéjal, espace péri-vésical, gaine allantoïdienne (Paul Delbet). La clé de ce schéma est l'aponévrose pré-vésicale bien vue par Charpy et dont la description mérite d'être retenue dans ses traits essentiels. La vérification anatomique de ces feuillets, aponévroses ou espaces, est facile, tandis que leurs connexions sont imprécises et que leurs relations TRAVAUX ORIGINAIX 77 avec les régions voisines sont complexes et méritent de retenir l'attention. C'est par le procédé des injections expérimentales que nous avons sur- tout essayé d'étudier ces divers éléments, car cette méthode se rapproche des processus pathologiques et peut nous guider dans l'étude de leur valeur chirurgicale. • Mais nous avons dû compléter nos observations par le contrôle des dissections et des coupes sur des sujets congelés adultes et nouveau-nés. INJECTIONS EXPÉRIMENTALES Nous avons fait autour de la vessie des injections de gélatine colorée par trois voies différentes : la voie pubienne, la voie sacrée, la voie abdominale. Dans une première série, nous avons pratiqué une brèche au pubis, ouvert la paroi antérieure de la vessie et injecté la gélatine à travers sa paroi postérieure. Estimant que la partie intéressante à injecter était le trigone, nous avons piqué l'aiguille, soit exactement sur la bande inter-uretérale, soit très près d'elle, au-dessufe ou au-dessous, soit même dans la lumière uretérale. Dans une deuxième série, nous avons fait un large volet sacré, volet impair et médian, comprenant la majeure partie de l'os. Après avoir dégagé et récliné le rectum et largement ouvert la paroi postérieure de la vessie, nous avons poussé l'injection dans la paroi antérieure, à peu de distance du col. Dans une troisième série, nous avons injecté directement la paroi abdominale, les organes étant en place. Pour cela, par une incision courte, nous avons procédé à une dissection attentive de la paroi et poussé l'aiguille jusqu'au delà du fascia transversalis avant tout autre plan celluleux. Enfin, les injections antérieures et postérieures ont été refaites chez la femme,* où elle devait prendre, pour quelques détails, une physionomie particulière. INJECTIONS DANS LA PAROI POSTÉRIEURE DE LA VESSIE PAR BRÈCHE AU PUBIS Nous tyvons procédé à quatre injections chez l'Homme et à trois injections chez la Femme. Première injection. — Homme. — Le point de piqûre est à mi-chemin entre le col vésical et la ligne inter-uretérale. Li'injection s'est répandue et- s'est, pour ainsi dire, localisée dans les 78 niBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE espaces postérieurs rétro-vésical, rétro-prostatique et pré-rectal, n'attei- gnant pas le sommet de la vessie. L'espace rétro-prostatique et l'espace rétro-vésical sont fortement colorés par l'injection; l'espace pré-rectal est d'une teinte plus claire, ce qui semble prouver que l'aponévrose prostato-péritonéale a résisté et -qu'elle a servi de filtre à l'injection. Fig I. — Homme. Injection de gélatine colorée dans la paroi postérieure de la vessie, pair brèche au pubis. L'injection a garni les espaces rétro-vésical, rétro-prostatique (I) et pré-rectal (1"'). En contour- nant les parois latérales de la vessie, elle a gagné le sommet de l'organe où elle a infiltré à la fois le muscle vésical (I") et l'espace péri-vésical. I, Fascia transversalis ; 2, Feuillet pré-vésical ; 3, Aponévrose péri-prostatique antérieure; 4. Aponé- vrose péri-prostatique postérieure; 5, Péritoine; 6, Espace pré-vésical; 7, Espace péri-vésical. Latéralement, l'injection s'est engagée le long des parois de la vessie pendant un court trajet, mais sans atteindre la paroi antérieure; en haut, elle s'est arrêtée avant le sommet de l'organe, il est intéressant de constater qu'elle n'a pas atteint ce point directement, le long de la paroi postérieure, mais plutôt par une sorte de double voie latérale, dirigée en cela par la facilité du décollement du péritoine. Sur la coupe on voit, en effet, une solution de continuité entre la partie basse et la partie haute de l'injection. Deuxième injection. — Homme. — Injection double. — Dans la même séance et sur le même sujet, nous avons fait deux injections de gélatine, l'une colorée en bleu, l'autre colorée en rouge. TRAVAUX ORIGINAUX 79 La première, faite dans la partie postérieure de l'urèthre prostatique, s'est localisée exclusivement à l'espace pré-rectal sans que les espaces réiro-prostatique et rétro-vésical soient atteints. Il est probable que l'aiguille, trop fortement poussée à travers une prostate petite, a dépassé l'aponévrose prostatique postérieure. Mais nous avons trouvé aussi des traînées de gélatine sur les parties latérales et en avant de la vessie. En y regardant de près, nous nous sommes aperçu que cette extension était due, en majeure partie, à ce que des vaisseaux avaient été déchirés par l'aiguille et remplis de gélatine. Grâce à des anastomoses vasculaires, la gélatine était ainsi apparue dans le plexus de Santorini. L'injection rouge a été poussée exactement au milieu de la bandelette inter-uretérale ; elle a infiltré au point de piqûre la paroi et la gaine celluleuse de la vessie, puis, se propageant dans la région de la loge pros- tatique, elle a remonté le long des déférents pendant un trajet de 5 cen- timètres (0™05) environ. Les uretères, englobés dans l'injection, sont restés séparés de la gélatine par leur gaine propre. Troisième injection. — Homme. — Injection double intra-uretérale. — Dans cette expérience, nous avons cherché à connaître la résistance de la gaine uretérale ainsi que les désordres que peuvent amener les péri- uretérites. Dans ce but nous avons procédé, chez un sujet jeune, à une injection double : bleue à droite, rouge à gauche, en introduisant l'ai- guille à injection dans la lumière de l'uretère et en piquant après un court trajet la paroi postérieure. A droite, le bleu a infiltré une faible partie de la paroi vésicale et une partie plus étendue de la gaine péri-vésicale. En arrière, il a pénétré clans l'espace rétro-prostatique en triomphant des adhérences que prend l'aponévrose péritonéale sur les vésicules séminales. Vers le haut, le bleu a monté le long de l'uretère, semblant prendre ce conduit comme guide, mais sans infiltrer sa gaine. Il est très aisé de glisser entre l'ure- tère et sa gaine celluleuse une sonde cannelée qui, pas un instant dans son trajet, ne rencontre l'injection. Enfin, sur les côtés, la gélatine a contourné la paroi latérale de la vessie et est venue fuser en avant, derrière le pubis, limitée à l'extérieur, dans cette fusée, par un plan cel- liileux très net. A gauche, la lumière de l'uretère a été injectée jusqu'aux reins, mais en même temps, la gélatine s'est répandue dans l'interstice de la paroi vésicale et dans la gaine uretérale. L'infiltration vésicale s'est surtout produite sous la muqueuse; celle-ci paraît comme boursouflée avec des reliefs et des sillons qui déforment la zone uretérale. Nous retrouvons cet aspect que la cystoscopie nous a appris à connaître de la cystite œdémateuse, de l'œdème huileux péri-uretéral. Quant à l'infiltration 80 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE de la gaine de l'uretère, elle s'est prolongée pendant plus de 4 centi- mètres, nettement limitée, mais ne formant pas un manchon complet au conduit. Quatrième injection. — Homme. — Injection forcée faite à 1 centi- mètre {0"^ 01) au-dessus de V uretère droit. — Cette injection est fort inté- ressante et explique bien des décollements lointains signalés en patho- logie par les auteurs; nous avons obtenu un,e vaste infiltration sous- péritonéale, qu'il faut décrire dans sa portion vésicale et extra-vésicale. Toute l'atmosphère péri-vésicale est prise, sauf au niveau du point d'origine desTouraque; à cet endroit, la dissection montre que le tissu celluleux serre les adhérences entre le péritoine et la paroi vésicale. L'injection se limite en arrière aux adhérences que prend l'aponévrose prostato-péritonéale avec les vésicules séminales, elle respecte donc la loge prostatique; en haut, elle couvre le dôme vésical, mais s'arrête aux adhérences que nous venons de signaler autour de l'ouraque; sur les côtés, elle se répand librement et, par cette voie, envahit la face anté- rieure de la vessie et vient surgir en avant d'elle. Ici encore, dans ce trajet latéral et antérieur, elle ne sort pas des limites celluleuses de sa gaine ; en avant elle n'envahit pas le vaste espace pré-vésical. Cependant, en dehors de l'atmosphère vésicale proprement dite, l'in- jection continue son infiltration sous-péritonéale; en haut elle dépasse le pelvis et remonte jusqu'aux vaisseaux iliaques, sur la face antérieure de la colonne lombaire. Sur les côtés, elle fuse à droite sous la portion ^ sous-cœcale, à gauche, sous la portion sigmoïdale; elle apparaît ainsi, en arrière, le long de la concavité du sacrum derrière le rectum. En avant, enfin, elle apparaît à la racine de la cuisse avec les vaisseaux cruraux, ayant ainsi effectué un grand trajet sous le péritoine pariétal. En dissé- quant cotte énorme masse gélatineuse pour rechercher ses connexions avec l'uretère, on voit qu'elle remplit toute la gaine hypogastrique, que, comme les vaisseaux, l'uretère y est englobé, mais toujours isolé dans une gaine propre. Cinquième injection. — Femme. — Point d'injection au milieu de la bande inter-uretérale. — Au point d'injection, le muscle vésical et la gaine péri-vésicale sont infiltrés. De là, la gélatine a envahi l'espace décol- lable vésico-vaginal qu'elle a suivi en bas jusqu'au point où la paroi uréthrale adhère à la paroi vaginale, tandis qu'elle a gagné en haut l'es- pace sous-péritonéal. Dans cet espace, son extension limitée en arrière par l'adhérence du péritoine à l'utérus, s'est arrêtée sur les côtés le long des ligaments ronds, sans remonter jusqu'à l'insertion utérine do ces ligaments. TRAVAUX ORIGINAUX 81 Sixième injection. — Femme. — Point d'injeclion au milieu, de la bande inter-uretérale. — Même infiltration au point d'injection; mais ici la gélatine est restée dans l'espace sous-péritonéal collée contre la paroi vésicale, sans relation avec la paroi utérine et sans descendre le Firj. 2. — Femme. Injection de (|éiiilinc colorée dans la paroi postérieure de la vessie, au niveau de la bande intcniretérale, par brèche au pubis. Linjerlion infiltrant la paroi vésicale (!') s'est répandue dans l'espace péri-vésical (I). (Uintour- nanl les parois latérales de la vessie, elle ajujarait en avant de l'organe (1"), en arrière de ra|N>né- vi-ose pn -vésicale. I, Fascia îransversalis ; 2, Feuillet pré-vésical; 5, Péritoine; 6, Espace pré-vésical; 7, Espace péri- vésical. long des parois vaginales : elle s'est répandue sur toute la face posté- rieure de la vessie, sur les faces latérales et est apparue sur la face anté- rieure sus-pubienne, encerclant ainsi la vessie d'un anneau à chaton pos-< térieur. Latéralement, comme dans l'expérience précédente, elle s'est limitée au plan du ligament rond. Septième injection. — Femme. — Injection forcée. Point d'injection au-dessus des uretères et à égale dislance des deux. — • Même disposition au point d'injection, les muscles et la gaine celluleuse sont infiltrés. L'injection a rempli les espaces sus et rétro-vésical, vésico-utérin et sus- cervical, limitée en arriére par l'adhérence du péritoine au corps utérin 82 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE qu'elle n'a pu forcer, en avant par l'adhérence du péritoine au sommet de la vessie. De là, elle s'est répandue largement sur les côtés de la vessi(> et jusque dans l'espace pré-vésical. En dehors de l'atmosphère vésicale, elle a monté le long des parois iliaques, surtout à droite où elle a atteint la zone sous-cœcale. Pas d'envahissement du ligament large. INJECTION DANS LA PAROI ANTERIEURE DE LA VESSIE PAR BRÈCHE AU SACRUM Huitième injection. — Homme. — Point d'injection au-dessus du col vésical. — L'injection a infiltré au point de piqûre le muscle vésical et Fig. 3. — Homme. Injection de gélatine colorée dans la paroi abdominale par brèclic an saornm. L'injection a envahi l'espace pré-vésical, laissant intacte en aiTière de lui l'aponévrose |)rc-yésicalc- I, Fascia transversalis ; 2, Feuillet pré-vésical; 3, Aponévrose péri-prostatique antérieure; 4, Apo- névrose péri-prostatique postérieure; 5, Péritoine; 7, Espace péri-vésical. la gaine celluleuse; de là, elle s'est répandue à la fois en avant et laté- ralement autour de la vessie et dans les espaces qui l'avoisinent. Laté- ralement, elle a contourné les parois vésicales pour s'arrêter en arrière de la vessie au plan des vésicules séminales et des canaux déférents. TRAVAUX OHIGINAUX . 83 Puis, débordant l'orgaiio sur les côtés, elle a remonté le long des parois du bassin jusqu'auprès de l'articulation sacro-iliaque. En avant, l'injec- tion forme une énorme masse, cloisonnée dans sa partie inférieure par des tractus qui s'insèrent sur la ligne blanche, qui s'étend en bas jusqu'à l'aponévrose péri-prostatique antérieure, en haut jusqu'à l'ombilic, sur les côtés par une courbe irrégulière, à environ 5 centimètres de la ligne blanche, se prolongeant à gauche, jusqu'à l'épine iliaque antérieure et supérieure. Ainsi, se dessine un vaste plastron de forme triangulaire à base inférieure et à sommet supérieur, qui occupe la majeure partie de la paroi abdominale sous-ombilicale et qui, dans la profondeur, après avoir coiffé la face antérieure de la vessie jusqu'à l'origine de l'ouraque, plonge derrière le pubis. L'examen attentif deja disposition des feuillets celluleux et des repères vasculaires de la région, montre que l'injection est située dans une loge qui laisse en arrière d'elle le fascia pré-vésical, l'ouraque et la vessie, et en avant d'elle le fascia transversalis qui s'étend le long de la paroi abdominale, limitée en majeure partie au plan des artères ombilicales et qui se prolonge sur les côtés. dé la vessie, profon- dément jusqu'à la gaine hypo-gastrique. C'est l'espace pré-vésical. Neuvième injection. — Hommk. — Même point approximatif de pi- qûre. — L'injection s'est répandue d'abord dans l'espace pré-vésical, limitée en avant par le plan celluleux pré-vésical. Mais cette barrière de constitution lamelleuse s'est laissé elle-même infiltrer dans son épaisseur. Cependant, quoique fragiles, ces lamelles ont préservé l'es- pace de l'injection dans sa majeure partie, sauf en deux points. En haut, où la texture de l'aponévrose pré-vésicale est encore plus fragile, détail déjà signalé par Ciiarpy, on voit l'injection fuser à travers les lamelles et venir au contact du fascia transversalis qu'elle a aussi infiltré. En bas, dans la région pubienne, en regard du point d'injection, une infiltration du feuillet s'est également produite. INJECTION PAR LA PAROI ABDOMINALE, LES ORGANES ÉTANT EN PLACE Par la voie antérieure, abdominale, nous avons essayé d'injecter directement l'espace pré-vésical. A 3 centimètres au-dessous de l'om- bilic, nous avons fait une petite boutonnière à la paroi et, avec précau- tion, nous avons arrêté notre aiguille après le fascia transversalis, avant le fascia pré-vésical. 84 UIBLIOGUAI'HIE ANATOMIQUE Dixième injection. — Homme. — Injection faite en petite quantité et sans force. — Malgré les précautions prises, nous avons obtenu une injection nettement sous-péritonéale, se détachant d'elle-même dans Kif|. 4- — Hojiiinc. Injection de gélatine colorée par la paroi abdominale, les organes étant en plqtcc. L'injection s"est localisée dans Tespace pré-vésical (1') inlillrant la gaine |»éri-ouracale et recouvrant le sommet de la vessie (I). I, Fascia transversalis ; 2, Feuillet pré-vésical; 3, Aponévx*ose péri-prostatique antérieure; f\. Apo- névrose péri-prostatique postérieure; 5, Péritoine; 6, Espace pré-vésical; 7, Espace péri-vésical, oc- cupé à ce niveau par la' gaine de l'ouraquc infiltrée. toute sa longueur de la paroi abdominale. La gélatine a recouvert le sommet de la vessie et toute la paroi antérieure jusqu'à l'aponévrose prostatique. En haut, sous l'ombilic, l'injection est adhérente à la paroi ayant en ce, point infiltré encore le feuillet pré-vésical. * Onzième injection. — Femme. — Même point de piqûre et mêmes pré- cautions. — Ici, nous avons obtenu une entière infiltration du feuillet pré-vésical dont les fibres sont dissociées et parsemées sans plan, dans tout le corps de l'injection. Les deux espaces sont envahis, et la gélatine adhère fortement aussi bien à la paroi vésicale qu'à la paroi abdominale. TflAVAUX ORIGINAUX 85 L'injection a été arrêtée en bas, très près du bord pubien, par des lames celluleuses très nettes et très résistantes. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Dans un coup d'œil d'onsombic. nous voyons que les injections dans les espaces péri-vésicaux nous ont donné les résultats principaux suivants: Les injections portées en arriére de la vessie ont une tendance natu- relle à remonter le long de la paroi postérieure de cet organe, à gagner son sommet et aussi à contourner ses parois latérales et faire issue en avant de lui. C'est bien plus rarement que les injections effondrent l'apo- névrose prostato-péritonéale et qu'elles envahissent l'espace pré-rectal ou encore, qu'elles détruisent les adhérences de cette aponévrose au plan des vésicules séminales et qu'elles descendent jusqu'au plan périnéal. Dans tout ce trajet, les injections ne sortent pas de la gaine celluleuse péri-vésicale, limitée en haut et en arrière par le péritoine, sur les côtés et en avant par un plan celluleux très net. Une seule fois (septième injection) cette gaine a été forcée et l'espace pré-vésical envahi. Si ces injections sont forcées, elles diffusent avec une grande facilité dans l'es- pace sous-péritonéal et peuvent suivre de grands trajets sous le péritoine pariétal. Les injections faites en avant de la vessie ont une tendance naturelle à se développer le long de la paroi abdominale et à y former comme un plastron triangulaire à base inférieure et à sommet supérieur. Mais ici, elles peuvent occuper deux loges différentes : la loge péri-vésicale pro- prement dite au contact môme de la vessie et séparée de la paroi abdo- minale par un plan celluleux nettement limité; une loge pré-vésicale plus vaste, qui, de l'ombilic, descend jusqu'à l'aponévrose péri-prosta- tique antérieure et s'engage profondément dans le pelvis. — Mais ces deux loges, quoique bien délimitées, n'ont pas de barrières absolues et une injection répandue d'abord dans le premier espace, peut gagner le second par le point habituel sous-ombilical et par un point plus rare, sus-pubien. Enfin, chez la Femme, les injections faites en arrière de la vessie respectent à tout coup la surface utérine, à cause de l'adhérence du péritoine à ce niveau, mais s'engagent volontiers dans l'espace sous- péritonéal et dans l'espace décollable vésico-utérin et sus-cervical. Si elles s'étendent, elles contournent les parois latérales de la vessie pour apparaître en avant de cet organe et aussi remontent le long des parois iliaques dans le tissu cellulaire qui est situé sous le péritoine pariétal. ■IBLIOOB. AN AT., T. XXIV C 86 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ÉTUDE ANATOMIQUE Des dissections chez des sujets adultes et des coupes horizontales, frontales et sagittales sur des fœtus congelés ont confirmé entièrement les résultats expérimentaux. L'étude des coupes de fœtus surtout a été des plus concluantes, car ici les aponévroses peuvent être saisies avant toute infiltration et, si les densifications celluleuses y sont moindres que chez l'adulte, les divers feuillets y sont tout aussi nets. Sur des coupes horizontales, nous voyons qu'en avant du péritoine, un feuillet se dé- tache qui engaine les artères ombilicales et qui, successivement, va se jeter sur la gaine de l'artère épigastrique, et plus loin sur les expansions de la gaine hypogastrique, au niveau des artère obturatrice, artère utérine ou vésiculo-déférentielle, tronc de l'artère hypogastrique. Fig. 5. — Coupe (demi-schématique) sur un nouveau-né congelé du hexe féminin. Section boiizontalc intéressant le bassin dans sa position normale; montrant sur la ligne médiane successivement la vessie, l'utérus et le rectum, sur les parties latérales dans des portioiis de cavité |iéritonéale des anses intestinales grêles. En avant de la vessie le feuij'et pré-vésical montre ses relations avec l'artère ombilicale et l'artère épigastrique. V, Vessie; U, Utérus; R, Rectum; i, Feuillet pré-vésical; 3, Péritoine ; 4, Espace péi-i-vésical ; 5, Espace pré-vésical ; 6, Artère ombilicale; 7, Artère épigastrique. î La coupe horizontale qui montre les relations du feuillet pré-vésical avec la gaine du tronc même de l'hypogastrique met en évidence que ce feuillet se poursuit en arrière par le fascia recti. De sorte que sur TRAVAUX ORIGINAUX 87 luuto la périphérie de la cavité pelvienne, il existe un vasto espace décol- Jablc, comi^ris entre l'appareil musculo-aponévrotique d'une part et la gaine vasculaire ou viscérale d'autre part. Ce vaste espace, vu sur les coupes frontales, n'est autre que l'espace sous-péritonéal dans la région où il est appelé espace pelvi-rectal supérieur. Ces diverses études nous permettent de dégager des données relatives à l'anatomie chirurgicale des espaces et feuillets péri-vésicaux. Espace pré-vésical. — L'espace pré-vésical a été confondu long- temps avec l'espace de Retzius, qui, d'après cet auteur, occupait toute l'étendue entre le fascia transversalis et le péritoine. Ce sont surtout les recherches de Charpy qui ont amené à la connais- sance précise d'une lame quasi aponévrotique, l'aponévrose pré-vésicalc, qui coupe en sens frontal la cavité décrite par Retzius et y délimite un espace pré-vésical placé en avant de cette aponévrose, une portion de Vespace péri-vésical placé en arrière. Comprise entre le fascia trans- versalis et l'aponévrose pré-vésicale cette cavité s'étend en sens vertical de l'ombilic jusqu'à la prostate, en sens transversal, d'après Charpy, d'une artère ombilicale à l'autre, profondément elle envoie un prolon- gement entre la paroi pelvienne et la paroi vésicale jusqu'à la gaine hypogastrique. Il s'agit (l'une cavité cellulèusc, mais à trame extrêmement fragile, constituant véritablement un espace virtuel analogue à celui d'une cavité séreuse. Dans nos injections qui n'ont pas intéressé cette cavité, c'est-à-dire celles situées en arrière de l'aponévrose pré-vésicale, nous avons vu qu'uo plan de clivage net à grande trajectoire séparait la tota- lité de l'injection de la paroi abdominale. Dans les injections faites, au contraire, dans l'espace pré-vésical, nous avons vu la gélatine venir directement au contact du fascia transversalis et trouver pour limite en arrière l'aponévrose pré-vésicale. Les lamelles remplissant cet espace étaient tout à fait négligeables au point de vue décollement, sauf celles existant sur la ligne médiane. Là, en effet, le fascia transversalis est attaché par des tractus solides au feuillet qui bride la masse injectée. Dans la région rétro-pubienne, également, des lamelles existent ayant une densité spéciale et susceptibles d'arrêter en ce point l'injection. Ces divers cloisonnements ont déjà été trouvés, le premier par Charpy, le second par Pierre Delret. Notons ici ^ue Heurtaux en a décrit un troisième qui se trouverait au-dessus de l'ombilic, à quelque distance du pubis. Il s'agit de condensations de tissu cellulaire, inconstantes, mais dont l'existence, liée à des causes qui n'ont rien de fixe, explique la limitation de certaines injections expérimentales et la localisation de certaines collections pathologiques. 88 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE L'espace pré-vésical est donc un espace celluleux, taillé, pour ainsi dire, dans l'espace sous-péritonéal, étendu, en avant, do l'ombilic à l'aponévrose péri-prostatique antérieure et dont la limite latérale s'éche- lonne sur les artères ombilicales, l'artère épigastrique, les diverses Fig. 6. — Coupe (demi-schématique) sur un nouveau-né congelé du sexe féminin. Section horizontale du bassin en position normale. Les trois viscères de la ligne médiane sont cn- Îiainés dans leur ensemble par le feuillet pré-vésico-})elvien qui enveloppe la vessie en avant et sur es parties latérales et s'arrête sur la gaine de l'artère hypogastrique, point où se jettent aussi les éléments du fascia recli qui va contourner le rectum en arrière. Un espace virtuel très net sépare tous les viscères de la paroi pelvienne. V, Vessie; U, Utérus; R, Rectum; i, Feuillet pré-vésico-pelvien; 2, Fascia recti; 3, Péritoine; 4, Espace péri-vésical ; 5, Espace pré-vésical; 7, Gaine de l'artère hypogastrique. branches de l'artère hypogastrique. C'est donc un espace qui serait mieux nommé pré-çésico-pehien. En reportant sur la région vésicale notre nomenclature de la région prostatique, nous l'appellerions espace extra-vésical. Aponévrose pré-vésicale, — Les injections qui ont introduit une masse colorée dans la cavité pré-vésicale, de même que celles qui ont été répandues dans l'espace péri-vésical, ont démontré l'existence d'un feuillet lamelleux, à trame peu serrée, étendu de l'ombilic à l'aponévrose péri- prostatique antérieure, se limitant latéralement par une adhérence au tissu celluleux sous-péritonéal et au fascia transversalis, adhérence dont la ligne de démarcation ne suit rigoureusement en avant aucun plan anatomique, mais dessine largement le triangle des artères. ombili- cales. Ce tissu est si nettement lamelleux que nos injections, aussi bien celles venues de la paroi abdominale que celles venues de la vessie, l'ont pénétré et ont infiltré ses propres mailles, mais, dans les deux cas. TRAVAUX ORIGINAUX 89 il y a toujours eu des groupes de 'lamelles celluleuses susceptibles de brider soit en arriére, soit en avant la masse injectée et, si cette masse a pu s'introduire dans l'épaisseur du feuillet, elle n'en a pas dépassé sensiblement les limites. Cependant il faut signaler deux points faibles dans ce feuillet : un point faible sous-ombilical que Charpy a déjà ob- servé, qui est très net dans plusieurs de nos injections et qui permet de remplir l'espace pré-vésical et passant par l'espace péri-vésical, un point faible sus-pubien où le feuillet a paru se laisser plus facilement infiltrer. Ce sont des voies de communication très facilement utilisées par les processus pathologiques. Fig. 7. — Coupe (dcmi-scliéiiiatique) sur un nouvoau-nt' congelé da sexe masculin. Section Trontale montrant les relations du feuillet pré-vésico-pelvien avec la vessie et le péritoine sus- vésic{il. Entre ce feuiDet et l'aponévrose du releveiu* de l'anus se trouve l'espace pelvi-recUil supé- rieur qui est un prolongement pelvien de l'espace pré-vésical. V, Prostate; RA, Releveur de l'anus; i, Feuillet prt'-vésico-pelvien ; 3, Péritoine; 4> Espace péri-vé- sical ; Espace pré-vésical (espace pelvi-rectal supérieur) ; 6, Artère ombilicale ; 9, Vaisseaux iliaques. Il existe donc en avant de la vessie, de l'ouraque et des artères ombi- licales, un plan lamelleux ayant une certaine résistance se distinguant par sa texture plus serrée des éléments celluleux qui forment le substra- tum de l'espace pré-vésical et de l'espace péri-vésical. C'est une apo- névrose moins nette qu'elle n'a été parfois décrite, mais établissant une séparation réelle entre les deux espaces celluleux précités. Latéralement, ces condensations celluleuses qui forment le fascia pré-vésical vont s'unir avec les gaines vasculaires dépendant de la gaine liypogastrique, gaine de l'artère hypogastrique, de l'artère obturatrice, etc.. Ici encore, nous constatons combien la terminologie adoptée est imprécise. Déjà Delbet, sur le conseil de Farabeuf, avait proposé la dénomination de !)0 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE feuillet ombilico-vésical. Pré-vésico-pelvien nous semblerait encore plus exact. Dans le cours de notre travail, nous emploierons indifféremment ces diverses expressions. La fusion de ce feuillet avec l'aponévrose péri-prostatique antérieure a été déjà signalée par nous, dans notre travail sur les Aponévroses et Espaces péri- prostatiques [Annales des Mal. org. g. u., janv. 1911). A ce niveau, des tractus relient au col vésical les deux aponévroses fusionnées. La valeur anatomique de l'aponévrose ombilico-vésico-pelvienne ne nous préoccupe pas; notre genre de recherches ne nous permet pas de porter une appréciation exacte. On a considéré cette aponévrose tantôt comme une partie du fascia propria, tantôt comme un fascia d'accollement péritonéal. U est possible que cette aponévrose soit tout simplement une nécessité fonctionnelle; la vessie et l'ouraque étant doués de mouve- ments incessants et dépourvus de membrane séreuse sur toute l'étendue de leur face antérieure, il a fallu, pour permettre ces mouvements, qu'un plan de clivage se forme entre la paroi abdominale et la vessie. Ce plan de clivage crée une cavité virtuelle qui est l'espace pré-vésical et une lame densifiée limitant cet espace en arrière, qui est la lame pré-vésicale. Espace péri-vésical. — C'est une partie de l'espace sous-péritonéal. Nous y trouvons, comme dans tout l'abdomen, des laminations spéciales qui sont dues aux gaines vasculaires, et le rôle important sera joué ici par la gaine des artères ombilicales. De l'une à l'autre ces gaines s'unis- sent par des tractus et dans ces tractus l'ouraque se trouve enclavé. Au sommet de la vessie, tout autour de l'ouraque, ces lamelles forment entre la séreuse et la paroi vésicale, une ligne d'adhérences serrées, plus ' loin, jusque vers la face postérieure, elles sont peu abondantes. On peut décrire ces lamelles celluleuses qui entourent l'ouraque et les artères ombilicales comme une gaine individualisée (gaine allantoïdienne de Paul Delbp:t) et, dans ce sens, on trouverait en avant d'elles et en ar- rière du fascia pré-vésical un espace pré-ouraqual, en arrière d'elles et en avant du péritoine, un espace rétro-ouraqual, mais, à la vérité, il s'agit là de tractus légers, et la communication entre ces deux espaces est aisée. Quoi qu'il en soit, cette gaine celluleuse suit sa destination cl plonge dans le bassin jusqu'à la gaine hypogastriquc dont elle est une. dépendance. Cet espace sous-péritonéal descend en avant de la vessie jusqu'aux adhérences que prennent au niveau du col vésical le feuillet pré-vésical et l'aponévrose péri-prostatique antérieure. En arrière de la vessie, il arrive jusqu'à l'aponévrose péri-prostatique postérieure arrêtée à ce niveau par les insertions que prend cette aponévrose dans la zone des vésicules séminales, mais, ainsi que l'ont montré nos injections, cette TRAVAUX ORIGINAUX 91 barrière n'est pas infranchissable. Sur les côtés cet espace est limité par les insertions que prend le feuillet pré-vésical sur le péritoine, mais ici encore, ces insertions peuvent céder, et une de nos injections forcées a pu se répandre au dehors, c'est-à-dire dans le prolongement latéral, pelvien, de l'espace pré-vésical et gagner de là la partie antérieure de cette cavité. En arriére, le tissu celluleux pré-vésical se continue sans ligne de démarcation, avec le tissu celhileux sous-péritonéal. 11 résulte de l'ensemble de nos recherches que tous les feuillets que l'on peut décrire autour de la vessie séparent les uns des autres des espaces nettement limités, mais qui, par les divers points faibles observés, se laissent facilement pénétrer. Nul doute qu'au point de vue patholo- gique, des connexions ne puissent ainsi s'établir et confondre parfois ces divers espaces en un seul dans l'anatomie pathologique de la région. LE TENDON DE ZINN ET LES insertions postérieures des muscles droits de l'œil Par H. ROUVIÈRE PROFESSEUR AGRÉGÉ CHEF DES TRAVAUX ANATOMIQUES A LA FACULTÉ DE MEDECINE DE PARIS La plupart des descriptions classiques des insertions postérieures des muscles droits de l'œil diffèrent parfois par quelques points de détail, mais au fond elles sont très analogues et ^rappellent la minutieuse des- cription que ZiNN a donné de ces insertions (1). Elles peuvent être résu- mées de la manière suivante : les muscles droit inférieur, droit interne et droit externe naissent totalement ou en partie d'un tendon commun, le tendon de Zinn; ce tendon, inséré en arrière dans un sillon situé sur le bord interne de la fente sphénoïdale, se divise en trois faisceaux que l'on distingue en externe, moyen et interne; — le muscle droit inférieur se continue entièrement avec le faisceau moyen du tendon de Ziisn; — le muscle droit interne naît du faisceau interne ^e ce tendon; — le muscle droit externe a deux chefs : l'un, inférieur, naît du faisceau externe du tendon de Zinn; l'autre, supérieur, s'insère sur une arcade tendineuse qui s'étend d'un bord à l'autre de la fente sphénoïdale; — le droit supé- rieur, enfin, se fixe sur le périoste qui recouvre le bord supérieur du trou optique et sur la partie correspondante de la gaine du nerf optique; la ligne d'insertion de ce muscle se continue avec celle du droit mterne en dedans et celle du droit externe en dehors. Certains auteurs apportent à cette description classique quelques modifications de peu d'importance. C'est ainsi que quelques anatomistes, avec Merkel, attribuent au droit externe une insertion supplémentaire (1) ZiNN, Descriptin anatomica oculi humani, 1755. TRAVAUX ORIGINAUX 93 sur une petite épine osseuse qui occupe le bord inférieur de la fente sphénoïdale. C'est ainsi également que, d'après Testut, le tendon du droit externe se divise en deux branches : l'une supérieure, l'autre infé- rieure, circonscrivant l'anneau de Zinn. La description de Lockwood (1) est celle qui s'écarte le plus du type classique. Pour cet auteur, les muscles droits de l'œil naissent par deux tendons : l'un supérieur, l'autre infé- rieur; le tendon inférieur, qui représente le tendon de Zinn, donne nais- sance au muscle droit inférieur et à la partie inférieure du droit externe et du droit interne; le tendon supérieur, inséré sur le bord supérieur et externe du trou optique, sert d'attache au droit supérieur et aux fais- ceaux les plus élevés du droit interne et du droit externe; le faisceau en rapport avec le droit externe se continue en bas avec celui que ce même muscle reçoit du tendon de Zinn. Nous avons établi, il y a quelques années (2), que toujours le droit supérieur provient en partie du tendon de Zinn par une lame tendineuse qui constitue le côté interne de l'anneau de Zinn. Des recherches récentes nous ont permis de préciser et de compléter les résultats de notre premier travail, encore fort imparfaits. De nombreuses dissections nous ont en effet montré que toutes les des- criptions faites jusqu'à aujourd'hui sont en grande partie inexactes et que les quatre muscles droits de Vœil s'attachent entièrement sur le tendon de Zinn. Les différences importantes qui existent entre la description que nous allons donner et celles qui ont été faites jusqu'à aujourd'hui, sont dues probablement à la difficulté de disséquer jusqu'à leur attache osseuse les extrémités postérieures de ces muscles, en raison des adhérences in- times qui unissent leurs faisceaux tendineux d'origine au périoste du sommet de l'orbite. 1° Insertion du tendon de Zinn. — Le tendon commun aux muscles droits de l'œil s'attache principalement dans un sillon situé sur la partie interne de la fente sphénoïdale, au-dessous et en dehors du trou optique. Ce sillon s'étend d'avant en arrière sur une longueur de 2 à 6 millimètres, immédiatement au-dessous de la racine postéro-inférieure de la petite aile du sphénoïde. (1) Lockwood, The Anatomy of the muscles, ligaments, and fascise of the orbit, including an account of the Capsule of Tenon, the check ligaments of the recti, and of the suspensory ligament of the Eye (Journal of Anatomy and Physiology, vol. XX, 1886). (2) RouviÈRE, Contribution à l'étude des insertions postérieures des muscles de l'œil (Nouveau Montpellier médical, t. X, 1900). 94 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Le tendon de Zinn se fixe également sur les lèvres externe et interne de ce sillon; la lèvre interne s'élève même parfois à son extrémité anté- rieure sous la forme d'un petit tubercule sous-optique, de dimensions et de configuration très variables. Le sillon dans lequel se fixe le tendon de Zinn résulte de la soudure du processus alaire avec la partie correspondante du corps du sphénoïde. On sait que le processus alaire est un prolongement latéral du corps postérieur du sphénoïde ou basi-sphénoïde. De forme elliptique, allongé d'avant en arrière, ce processus n'est tout d'abord réuni au basi-sphénoïde que par la partie moyenne de son bord interne et s'étend en avant et en arrière de cette zone de fusion sous la forme de deux prolongements terminés en pointe. L'extrémité du prolongement postérieur devient la lingula sphenoidalis. Le prolongement antérieur se soude par son bord interne à la partie correspondante du corps du sphénoïde. Mais cette soudure est incomplète, tout au moins dans les premières années de la vie; en arrière, en effet, le prolongement antérieur reste séparé du corps du sphénoïde par un canal que Sternberg a décrit sous le nom de canal cranio-pharyngien latéral (1). Ce canal s'oblitère le plus souvent vers la cinquième année. Mais après la soudure complète du prolongement antérieur du processus alaire avec le corps du sphénoïde, il reste encore comme trace de leur séparation, primitive, sur la face supérieure de l'os, un sillon; et c'est dans ce sillon que s'insère le tendon de Zinn. Le sillon du tendon de Zinn présente parfois à son extrémité posté- rieure, chez l'adulte, un élargissement qui répond à l'extrémité supé- rieure du canal cranio-pharyngien oblitéré. 2° Description du tendon de Zinn. — De son origine osseuse, le tendon se porte en avant, en s'élargissant. De son extrémité antérieure partent six prolongements tendineux qui séparent les unes des autres les extrémités postérieures charnues des quatre muscles droits (fig. 1). Des six prolongements tendineux, l'un, inféro-interne, se dirige en avant et en dedans et sépare l'extrémité postérieure du droit inférieur de celle du droit interne. — Un deuxième est inféro-externe ; celui-ci se porte en avant et un peu en dehors; il est interposé entre le droit infé- rieur et le droit externe. — Un troisième, super o-interne, limite en haut l'extrémité postérieure du droit interne. Il se dirige obliquement en avant, en dedans et en haut et se porte ainsi sur le côté interne du nerf optique. Il est très adhérent, au voisinage de son extrémité terminale, au périoste orbitaire qui se réunit à ce niveau à la gaine durale du nerf (1) Sternberg, Ein bisher noch nicht beschriebener Kanal im Keilbein des Menschen [Anatomischer Anzeiger, 1888, p. 784). TRAVAUX ORIGINAUX 95 optique. — Un quatrième prolongement, supérieur, limite en dedans l'extrémité postérieure du droit supérieur. Il est d'abord ascendant, puis transversal et contourne successivement, de son origine vers sa terminai- son, les faces externe et supérieure de la gaine du nerf optique. Il se réunit par son extrémité terminale à l'extrémité antéro-supérieure du prolongement supéro-interne. Il forme ainsi avec ce dernier prolongement un anneau tendineux complet à travers lequel passent le nerf optique et l'artère ophtalmique (fig. 1 et 2). Ce quatrième prolongement est fusionné. 2 ' Pig. I. — Figure demi-schématique destinée à montrer le tendon de Zinn et ses prolongements. I, prolongement inTéro-interne du teadou de Zinn; 2, prolongement inféro-extcrne ; 3, prolongement supéro-interne; 4. prolongement supérieur; 5 et 6, prolongements supéro-externes limitant l'an- neau de Zinn; 7, muscle droit inTéneur; 8, droit interne; 9, droit supérieur; 10, droit externe; II, nerf opttqoe; 13, anneau de Zinn. dans toute son étendue, au périoste orbitaire, suivant la ligne de jonction du périoste avec la gaine du nerf optique. — Les cinquième et sixième prolongements sont tous deux super o-eocter nés ; l'un d'eux forme la limite supérieure du droit externe; il se porte en avant, en dehors et en haut, en décrivant une courbe à concavité supéro-interne; — l'autre, situé au-dessus du précédent (fig. 1), limite en dehors le droit supérieur; il naît de la partie la plus élevée du tendon de Zinn et plus particulière- ment de cette partie du tendon qui prend son origine sur le tubercule sous-optique; de là, le prolongement tendineux se dirige en haut, en dehors et en avant, en décrivant une courbe dont la concavité, dirigée en bas et en dehors, s'oppose à celle du prolongement sous-jacent. Les deux prolongements tendineux supéro-externes, fusionnés à leur origine sur le tendon de Zinn, s'unissent encore l'un à l'autre par leur extrémité externe; et comme leur concavité est dirigée en sens inverse, ils circonscrivent un orifice qui est Vanneau de Zinn (fig. 1). 96 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Les prolongements supéro-externes sont très adhérents au périoste de la cavité orbitaire. Très souvent, l'extrémité antérieure des prolongements tendineux se divise en deux expansions secondaires qui longent sur une étendue variable, mais toujours très petite, le bord correspondant des deux muscles voisins (fig. 1). Cette disposition, que Zinn a bien décrite à propos des prolongements tendineux qui s'interposent entre le droit externe et le droit inférieur, et entre le droit inférieur et le droit interne, existe aussi, mais moins fréquemment, entre le droit interne et le droit Fig. 2. — Le droit interne et le prolongement tendineux supéro-interne sont sectionnes. L'anneau tendineux qui entoure le nerf optique et l'artère ophtalmique a été ainsi ouvert. Le droit supérieur et le segment supérieur du droit interne sont réclinés en haut et le prolongement supérieur du tendon de Zinn est vu séparé de la gaine du nerf optique, redressé, et adhérant au périoste (demi- schéma). I, muscle droit inférieur; 2, droit interne; 3, droit supérieur; 4) droit externe; 5, nerf optique; 6, périoste du sommet de l'orbite. supérieur et entre le droit supérieur et le droit externe. Dans ces derniers cas, les languettes tendineuses secondaires se détachent des formations tendineuses, toujours très courtes, qui résultent de la fusion des deux prolongements supéro-externes en dehors et du prolongement supéro- interne avec le prolongement supérieur en dedans (fig. 1). 3° Insertions des muscles droits. — !« Muscle droit inférieur. — Comme l'a bien montré Zinn, les fibres moyennes du droit inférieur nais- sent du tendon de Zinn, et les fibres latérales des prolongements tendi- neux qui séparent ce muscle du droit externe en dehors et du droit interne en dedans (fig, 3). 2o Muscle droit interne. — Ce muscle prend également ses origines sur TRAVAUX ORIGINAUX 97 le tendon de Zinx et sur Ifes prolongements inféro-interne et supéro- interne qui limitent, en haut et en bas, son extrémité postérieure. 3° Muscle droit externe. — Les fibres moyennes de ce muscle s'atta- chent sur le tendon de Zin.n, les fibres inférieures sur le prolongement tendineux qui le sépare du droit inférieur, et les fibres supérieures sur le prolongement supéro- externe incurvé en haut, en avant et en dedans, qui forme la limite inféro-externe du tendon de Zinn. Fig. 3. — Insertions postérieures des muscles droits, i, muscle droit inférieur ; a, droit externe; .^, droit supérieur ; 4, droit interne ; 5, anneau de Zinn ; 6, nerf optique et artère ophtalmique. 4° Muscle droit supérieur. — De même que les précédents, ce muscle s'insère sur les deux prolongements tendineux qui bordent son extrémité postérieure en dedans et en dehors; quelques fibres moyennes vont directement jusqu'au tendon de Zinn. Nous avons fait remarquer plus haut que le prolongement qui borde le côté interne du droit supérieur adhérait intimement au périoste orbi- taire, suivant la ligne de réunion du périoste avec la gaine optique. Aussi semble-t-il. à première vue, que les insertions de ce muscle se font en grande partie sur le périoste et sur la gaine. Ce n'est là qu'une npy)jironce; 98 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE une préparation sur laquelle le droit supérieur, érigné en arrière, a été séparé aussi loin que possible de la gaine du nerf optique, montre, en effet, saillant sur la face inférieure ou superficielle du périoste, le prolon- gement supérieur du tendon de Zinn sur lequel s'arrêtent et se fixent les fibres sus-optiques du droit supérieur (fig. 3 et 4). Pour se rendre compte des insertions exactes des muscles droits, il est nécessaire de les étudier surtout par leur face oculaire, c'est-à-dire Vu, A — Le droit suoérieur a été sectionné longiludinalement par une incision qui intéresse égale- 'nentleprobnqeS supérieur du tendon'de Zinn et le périoste auquel .1 adhère - Sur la Sralirqulreprésente celte fiaure, le droit externe prenait une insertion anormale, supplé- mentaire sur le prolongement tendineux qui limite en dehors le droit supérieur. ,, S inférieur; 2 droFt interne; 3. droit supérieur; 4, droit externe; 5, nerf optique et artère ' ophtalmique ; 6, anneau de Zinn. par la face de ces muscles qui regarde l'axe de la cavité orbitaire. On enlève les parois osseuses supérieure, externe et interne de l'orbite, puis, avec la pince-gouge, on résèque les parois osseuses supérieure, externe et interne du canal optique en prenant garde de laisser intact le périoste du sommet de l'orbite. Il est alors facile de rabattre complètement en arrière les muscles droits supérieur, externe et interne. En enlevant l^s nerfs qui pénètrent dans la cavité orbitaire par l'anneau de Zinn, on TRAVAUX ORIGINAUX 99 met à découvert les prolongements tendineux qui limitent cet anneau. On voit à ce moment que les faisceaux externes du droit supérieur s'insèrent sur le tendon de Zinn et sur le prolongement tendineux qui limite l'anneau de Zinn en haut. Mais pour mettre en évidence les inser- tions complètes du droit supérieur, il faut, par une dissection attentive, séparer d'avant en arrière la gaine du nerf optique des muscles et des formations tendineuses qui l'entourent; on enlève ensuite tout le tronçon du nerf optique entouré de sa gaine, que l'on a pu isoler. Il suffit alors de tirer en haut et en arrière, le droit supérieur, en dedans le droit interne, pour voir que tous les faisceaux internes du droit supérieur s'insèrent sur le prolongement du tendon de Zinn qui contourne les parois externe et supérieure de la gaine du nerf optique, et que ce prolongement, réuni par son extrémité interne au prolongement supéro-interne, limite, avec ce dernier, un anneau qui encercle le nerf optique. Telle est la disposition normale des insertions postérieures des muscles droits de l'œil. D'une manière générale, on peut dire que chacun de ces muscles naît : 1^ du tendon de Zinn lui-même; 2° des deux expansions tendineuses qui séparent chacun de ces muscles des muscles voisins. Cependant, les insertions postérieures des muscles droit externe, droit supérieur et droit interne paraissent s'écarter sensiblement de ce type général. Ces différences, qui existent entre les origines de ces trois muscles et celles du droit inférieur, sont plutôt apparentes que réelles et résultent uniquement des rapports que le droit externe et le droit supérieur pré- sentent avec le nerf optique et avec le faisceau nerveux constitué par les nerfs nasal, moteur oculaire commun et moteur oculaire ex- terne. Ces derniers nerfs pénètrent dans l'orbite en passant par l'anneau de Zinn, c'est-à-dire entre les muscles droit supérieur et droit externe; tout se passe comme si ce faisceau de nerfs, en traversant le prolongement tendineux qui, d'après la disposition générale, devrait s'interposer entre lo droit externe et le droit supérieur, le divisait en deux prolongements .secondaires en connexion, l'un, avec, le droit supérieur, l'autre avec le droit externe. Ces deux prolongements secondaires, ainsi séparés l'un de l'autre par toute l'épaisseur du faisceau nerveux, restent cependant unis, par leurs extrémités, en dedans et en dehors de ce faisceaa et cir- conscrivent ainsi l'anneau de Zinn. • Il en est de même du prolongement supéro-interne qui, d'après le type schématique établi plus haut, devrait séparer le droit interne du droit supérieur. Ce prolongement est divisé suivant sa longueur par le nerf optique et l'artère ophtalmique; les deux languettes tendineuses qui résultent de cette division restent cependant unies par leurs extrémités iOO BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE et forment un cercle tendineux qui entoure le nerf optique et l'artère ophtalmique. 40 Variations des insertions postérieures des muscles droits. — La disposition des attaches postérieures des muscles droit inférieur, droit interne et droit supérieur nous a paru à peu près constante. Deux fois, sur seize sujets, nous avons vu le droit externe recevoir un mince faisceau du prolongement tendineux supéro-externe, sur lequel norma- lement ne s'attachent que les fibres externes du droit supérieur (fig. 4). Ce faisceau occupe la partie la plus élevée du droit externe et semble représenter le chef accessoire que l'on a généralement décrit à ce muscle jusqu'à aujourd'hui. NOTE SUR L'ORIGINE DE LA RÉRATOHYALINE dans le revêtement corné de l'œsophage du Cobaye Par Max KOLLMANN et Louis PAPIN Nous n'analyserons pas avec détails les nombreuses hypothèses qu'on a formulées au sujet de l'origine et de la nature des inclusions du slratum granuhsum de la peau ou grains de kératohyaline. On en trouvera un exposé suffisant dans le travail d'ARCANGELi (1) et une discussion com- plète des plus anciennes théories dans le mémoire de Weidenreich (2). Bornons-nous à rappeler que Blaschko, Weidenreich, Schridde, considèrent les grains de kératohyaline comme dérivant, soit du cyto- plasme, soit plus spécialement des fibrilles protoplasmiques; cette der- nière opinion est aussi celle de Kromayer, tandis que Rosenstadt les assimile aux granulations d'ALTMANN. Inversement, Unna (1876), Posner veulent y voir un produit d'ori- gine mixte, protoplasmique et nucléaire. Enfin Wertsching et Rabl se prononcent pour une origine purement nucléaire. Plus récemment, Arcangeli (1909), en étudiant l'œsophage du Co- baye, a cru voir les karyosomes émigrer du noyau, tomber dans le cy- toplasma et se transformer en grains de kératohyaline. Cet exode de parties figurées du noyau étant un piiénomène, en somme, assez inhabi- tuel, nous avons tenu à le contrôler. D'ailleurs, Laffont (3), dans une note publiée dans ce même recueil, a décrit les choses d'une manière toute différente. Cet auteur s'est adressé à l'œsophage et à la portion car- diaque de l'estomac du Rat : les grains de kératohyaline prendraient (1) Monatsh. /. prak. Demi., Bd 47, 1908. (2) Archiv. f. mikr. Anat., Bd 56, 1900. (3) Bihliogr. Anatom., t. XVIII, 1909. 102 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE naissance dans lés couches les plus profondes du corps de Malpighi, puis s'aggloméreraient pour former des masses plus volumineuses. A notre tour, au cours d'une étude sur la kératinisation, nous avons repris ces observations sur l'œsophage du Cobaye, du Rat, du Bœuf et du Mouton. Nous nous bornerons ici à examiner le cas de l'œsophage du Cobaye dont la structure est si semblable à celle du Rat que nos résultats sont évidemment comparables à ceux de Laffont. Il existe bien, en effet, comme l'admet cet auteur, de fines et de grosses granulations; mais elles n'ont aucun rapport entre elles : les pre- mières sont des mitochondries ; les secondes, des granulations de kéra- tohyaline dont l'origine est toute différente. Une simple coloration à l'hématoxyline, aux bleus de Unna ou de to- luidine montre assez bien, en effet, les fines granulations surtout abondantes dans l'assise germinative et les assises immédiatement supé- rieures, et beaucoup plus nettement les grosses granulations de kéra- tohyaline localisées dans les trois ou quatre assises périphériques du corps de Malpighi {slraliim granulosum). Mais on se convainc très vite qu'il n'y a pas de passage au point de vue de la taille entre les deux espèces , de grains. D'ailleurs, après coloration par les mélanges pyronine-vert malachite, pyronine-vert de méthyle, pyronine-bleu de méthylène, bleu de méthylène-vert de méthyle, les fines granulations sont peu ou pas visibles; la kératohyaline est, au contraire, toujours fortement colorée. Les fines granulations ne sont nettement mises en évidence que par les méthodes mitochondriales. Nous avons employé la méthode de Benda au crystall-violett, la méthode de Regaud et celle de Caccio; les résul- tats sont superposables. On constate alors que mitochondries et kératohyaline sont sembla- blement colorées, mais qu'on peut cependant les distinguer par la taille. Le chondriome des cellules du corps muqueux du Cobaye est unique- ment formé de mitochondries granuleuses, souvent associées, en files assez courtes. Très abondantes dans les cellules de l'assise germinative et les deux ou trois assises sus-jacentes, elles se raréfient peu à peu sans perdre cependant leurs caractères de coloration, mais en devenant plus régulièrement sphériques. Elles persistent jusque dans les assises du stratum granulosum et s'y trouvent, par conséquent, mélangées aux granulations de kératohyaline. Elles disparaissent avec ces dernières au moment où la cellule se kératinise. Bien différente est l'histoire des grains de kératohyaline, qui, pour le dire de suite, ne sont que des produits de dégénérescence nucléaire. L'aspect des noyaux du corps muqueux de l'œsophage du Cobaye est assez variable, en raison de très fréquents phénomènes d'amitose TRAVAUX ORIGINAUX 103 (Pacalt, 1909), qui s'opèrent' par un processus assez complexe et qui aboutissent à la formation de noyaux géminés très nombreux. Considé- rons d'aliord les noyaux quiescents simples ou géminés. Ils sont formés d'une membrane imprégnée de chromatine (coloration par le vert de méthyle) et d'un fin réseau à peine colorable où la chromatine est par- ticulièrement localisée sur les nœuds. Certains de ces nœuds supportent un karyosome particulièrement gros renfermant, en sqn centre, un nu- cléole sphérique. Nous pouvons affirmer la nature nucléolaire de ces for- mations : non seulement elles refusent toujours le vert de méthyle. absorbent la moins basique d'un mélange de teintures basiques, mais se colorent aussi par la fuschine acide du triacide, etc. Cette structure a d'ailleurs été figurée par Branca, dans le diamant des Oiseaux et nette- ment décrite par Pacaut, précisément dans l'œsophage du Cobaye. VVeidenreich semble l'avoir également vue. D'ailleurs, elle semble assez répandue et l'un de nous l'a déjà rencontrée dans les leucocytes des Rep- tiles. Au début, les nucléoles sont relativement peu volumineux et entière- ment entourés de chromatine; mais, très rapidement, ils grossissent, tandis que l'atmosphère chromatique se raréfie et se réduit à une ou plusieurs petites masses ou à une mince calotte qui flanquent latéralement le nucléole. Au début, le.s nucléoles sont répartis un peu partout dans le noyau; mais un peu plus tard, et c'est là la première phase de la formation de la kératohyaline, ces nucléoles se déplacent dans le sens centrifuge et viennent successivement s'accoler à la face interne de la membrane. Au même temps, le réseau chromatique devient moins serré, et semble même se rompre. En un mot, le noyau commence à dégénérer. Alors se produit le phénomène essentiel. Les nucléoles sont successi- vement expulsés du noyau. Nous croyons pouvoir afiirmer la réalité de cet exode des nucléoles. Déjà, tous les auteurs ont fait remarquer que la kératohyahne semble apparaître autour du noyau. Mais, de plus et nous avons observé le phénomène avec beaucoup de soin, on trouve, assez souvent des nucléoles qui sont, non seulement accolés à la membrane, soit en dehors, soit en dedans, mais qui sont complètement inclus dans la membrane. Une observation attentive montre que la substance du nucléole et celle de la membrane se fondent ensemble sans qu'il soit possible d'aper- cevoir la moindre solution de continuité. Remarquons que ces observa- tions ne sont réellement démonstratives qu'à la condition de choisir des nucléoles situés exactement à l'équateur du noyau qu'on examine;- il est alors facile de voir la membrane passer soit en dedans, soit en dehors 104 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE du nucléole quand ce dernier»est encore inclus dans le noyau ou en est déjà sorti. La chromophilie différente de ces deux parties aide beau- coup à l'observation. La description précédente se rapporte au Cobaye; mais les mêmes phénomènes se retrouvent identiques chez le Rat; ils y sont même plus faciles à observer en raison de la taille puis élevée des noyaux et surtout des nucléoles. Le nucléole passé dans le cytoplasma est devenu grain de kératohya- line. Et, en effet, les affinités chromatiques des deux formations sont tout à fait les mêmes. La kératohyaline est, comme les nucléoles, amphobaso- phile ; les mêmes méthodes de coloration mettent les uns et les autres en évidence et sous les mêmes apparences. L'émission des nucléoles débute chez le Cobaye dans la quatrième ou cinquième assise avant la couche cornée. A mesure que se fait cette émission le noyau se vide de ses nucléoles; finalement il dégénère; le peu de chromatino qu'il contient se condense; puis le tout se fragmente en perdant la basophilie primitive et en pre- nant en bloc la réaction des nucléoles. Il y a donc pyknose partielle puis karyorhexie. Le Directeur-Gérant. D' A. iNicolas. NANCY-PARIS, IMPRIMERIE BERGER-LEVRAULT Tome XXIV 3* fascicule 1914 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE REVUE DES TRAVAUX EN LANGUE FRANÇAISE ANATOMIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE — ANTHROPOLOGIE TRAVAUX ORIGINAUX DE L'INDEPENDANCE QUI EXISTE ENTRE LE DÉVELOPPEMENT DU PLACENTA ET CELUI DE L'EMBRYON (A propos d'un cas de grossesse ovarienne) Par M. ARON PRÉPARATEUR d'uISTOLOGIE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE NANCY A l'occasion d'une opération qu'à effectuée M. le professeur agrégé Sencert, de Nancy, nous avons été amené à faire l'examen histologique d'une pièce rare et intéressante. Il s'agissait d'un ovaire qui nous avait été adressé, sans qu'aucune présomption fût émise sur la nature de la lésion qu'il présentait. Il avait été enlevé à une jeune femme qui, depuis plusieurs mois, souffrait de douleurs abdominales. La pièce nous fut aussitôt envoyée. I — EXPOSÉ DES FAITS A) Examen macroscopique. — Lorsque nous avons pratiqué le pre- mier examen de l'ovaire, nous n'avions aucunement l'idée de l'intérêt qu'il pouvait susciter. Pour cette raison nous n'avons porté que peu d'attention à son aspect extérieur. Voici néanmoins les quelques détails que nos souvenirs nous permettent de rappeler à ce sujet. BIBLIOOR. AKAT., T. XXIV 7 100 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE L'ovaire avait une forme irrégulièrement ovoïde. Au niveau de sa plus grosse extrémité faisait saillie une tumeur arrondie de 2 centimètres de diamètre environ, et de coloration brunâtre. Nous supposions avoir affaire à un volumineux corps jaune. Et pourtant nous avions été frappé par ce fait qu'un petit cordon, long de 5 millimètres et large de 1 millimètre en- viron, naissait au niveau de la partie centrale de la formation considérée. .La tumeur était recouverte de débris de minces membranes qui s'insé- raient à son pourtour et la masquaient en partie. Une sorte de coque conjonctive faisait diaphragme à la périphérie de la tumeur et se conti- nuait d'autre part avec le tissu ovarien. ' * » Nous avons fait au rasoir une première section passant par un grand diamètre de la tumeur. De la surface de section s'écoula un liquide d'un, brun foncé analogue a du sang de foyer hémorragique déjà ancien. Nous pûmes constater qu'à la coupe la tumeur était un peu aplatie et épaisse de 1 centimètre environ. L'idée première que nous avions sur sa nature disparut alors complètement, car son aspect intérieur n'avait en rien celui d'un corps jaune ancien ou récent. Le tissu dont elle était formée présentait des traînées d'un brun foncé alternant avec des zones plus claires. Sa consistance était assez molle, et de prime abord l'on pou- vait penser qu'il s'agissait là d'un néoplasme. Vers l'intériedr, la tumeur, de couleur sombre, se détachait nettement du tissu ovarien et s'en délimitait par une ligne courbe régulière sans que pourtant existât entre les deux formations aucune solution de continuité ni aucune traCe de clivage possible. ♦ L'ovaire était d'ailleurs réduit à des dimensions peu considérables, celles d'une petite noisette, et son parenchyme paraissait atrophié et sclérosé. • Vers l'extérieur, la tumeur faisait hernie en quelque sorte et se recou- vrait seulement d'une coque conjonctive mince qui, à la limite du tissu - ovarien, semiblait en continuité avec ce dernier. Enfin on remarquait extérieurement à la zone de transition, entre l'ovaire et la tumeur, des franges irrégulières, déchiquetées, adhérentes au reste de la masse. B) Examen microscopique. — Les coupes que nous avons destinées à l'examen microscopique intéressent à la fois le tissu ovarien et la tumeur au niveau où celle-ci fait saillie à l'extérieur. Elles sont donc perpendicu- laires à la zone d'implantation de la tumeur. Nous avons pratiqué aussi des coupes du cordon signalé plus haut. Disons immédiatement que les préparations nous ont révélé qu'il s'agissait là sans aucun doute d'un cordon ombilical contenant, au sein d'une masse de tissu muqueux, deux artérioles et une veinule. TRAVAUX ORIGINAUX 107 Dès lors nous avons supposé que ce cordon s'insérait sur un placenta. L'examen des coupes de la tumeur confirma cette idée et nous montra qu'il s'agissait bien d'un placenta, mais d'un placenta atypique. En voici la description : Au faible grossissement, les préparations permettent d'étudier : 1° le tissu placentaire; 2° les tissus voisins. Ce qui nous a frappé tout d'abord, dans l'étude de notre placenta, Fig. 1. < Vi:e d'ensemble du tissu placentaire et de la zone d'insertion. Le placenta est exclusivement consti- tué par des travées syncyliales très étroites dans la région centrale, plus larges et anastomosées dans la zone périphérique où elles limitent de larges lacunes sanguimaterneïles. Obj. 3, ocul. 3 neichert, projection sur la table de travail. c'est qu'il est constitué de deux tissus morphologiquement bien distincts. A la périphérie de la masse, c'est-à-dire au niveau de la zone d'insertion placentaire et aussi du côté de la plaque basale, on remarque une nappe plasmodiale épaisse, semée de nombreux noyaux qui se colorent forte- ment par l'hématoxyline ferrique. Cette nappe plasmodiale forme des travées assez régulières qui interceptent des lacunes ovalaires ou arron- dies. Dans ces cavités l'éosine a coloré de nombreux globules rouges : il s'agit là de lacunes sangui-maternelles. La nappe plasmodiale e6t un trophoderme, trophoblaste ou ectopla- centa. 108 BIBLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE Ce plasmodium et les lacunes sangui-maternelles qu'il intercepte for- ment une bande de largeur assez régulière, comme le montre la figure 1, et se poursuivent sans interruption à la partie périphérique du placenta. A certains endroits pourtant, le plasmodium pénètre vers l'intérieur du placenta et se prolonge ainsi jusqu'à la. face opposée de ce dernier. Il cloisonne ainsi en une série de lobes ou sortes de cotylédons la masse du tissu placentaire. Les lacunes sangui-maternelles que circonscrit l'ecto- placenta sont en communication directe avec des vaisseaux maternels. Elles sont remplies de sang maternel qui paraît normal d'après l'aspect des globules rouges. Outre la bande trophodermienne périphérique que nous venons de décrire, on constate que la plus grande partie de l'organe est formée éga- lement d'un syncy tium qui présente un aspect bien différent du précédent. 11 est constitué par des trabécules protopïasmiques minces, dont l'orien- tation générale est dirigée radiairement de la périphérie au centre de la masse. Ces sortes de colonnettes irrégulières, parsemées de petits noyaux, s'anastomosent et interceptent ainsi de nombreux interstices, tantôt circulaires, tantôt canaliculés. Ces interstices renferment du sang mater- nel, dont les globules sont en dégénérescence et sont réduits, par endroits, à des granulations de pigment réunies en amas. Il s'agit là également de lacunes sangui-maternelles, mais beaucoup plus étroites que celles de la bande plasmodiale périphérique. Ajoutons enfin qu'au sein de la masse syncytiale on remarque de volumineuses cavités remplies de sang mater- nel. Ces larges espaces, sans limites précises, sont surtout abondants dans la région du placenta opposée à son insertion. L'étude au faible grossissement des tissus voisins du placenta ne permet de reconnaître qu'une masse conjonctive au milieu de laquelle s'est pro- duite une inondation sanguine considérable. Une coque conjonctive mince, mais continue, isole le plasmodium périphérique. La vascularisa- tion est particulièrement abondante au voisinage de cette coque. A quel- que distance de la zone d'insertion du placenta, on observe .une couche assez régulière de grandes cellules polyédriques qui se poursuit paral- lèlement à cette ligne d'insertion. Le parenchyme qui se trouve en arrière de la couche de cellules géantes paraît moins altéré et moins modifié qu'au niveau du placenta. Enfin à l'un des pôles d'insertion du placenta on remarque des franges irrégulièrement découpées qui adhèrent aux tissus avoisinants et qui semblent appartenir au pavillon de la trompe. Au fort grossissement, l'étude du tissu placentaire nous montre que la zone périphérique présente les caractères d'une vitalité intacte (fig. 2). Ses noyaux ont tous le même aspect, les mêmes dimensions et renferment un réticulum chromatique net. Son cytoplasme ne montre ausun stigmate TRAVAUX ORIGINAUX 109 de dégénérescence. Mais nous n'avons pas observé de phénomènes de division nucléaire directe ou indirecte. Le sang maternel qui circule dans les lacunes paraît, lui aussi, absolu- ment normal; les globules rouges et blancs possèdent leur taille et leur structure caractéristiques. Au contraire, toute la zone centrale du placenta semble avoir subi une ^H^^^I^Ék^ RP; 9 « ^^^^^^^^«t W^^ ,, - B^^^" ^ "^ '*.•' r' i- é i Fig. 2. Zone périphérique de l'ectoplacenta avec lacunes sangui-malernelles remplies de sang maternel normal. Ohj. 7 a, ocnl. 2 Reicherl, projection sur la table de travail. dégénérescence plus ou moins avancée suivant les régions. Les noyaux qui parsèment le syncytiura se colorent avec moins d'électivité; ils sont de taille inégale, en général beaucoup plus petits que ceux do la région périphérique. Un grand nombre d'entre eux sont rejetés sur les bords des travées protoplasmiques et présentent les divers stigmates de l'involution nucléaire, pycnose, caryolyse ou caryorrhexis, que Schmaus, Albrecht et beaucoup d'autres auteurs ont décrits dans tous les éléments en voie de nécrobiose. Enfin, les rares globules rouges qui se rencontrent entre les travées syncytiales offrent, eux aussi, tous les signes d'un processus dégénératif. D'abondantes granulations pigmentaires se rencontrent, comme nous l'avons déjà signalé, sur les bords des lacunes sanguines de 110 BIBLIOGUAPIllE ANATOSIIQUE cette région placentaire. Elle proviennent de la matière colorante du sang qui a dégénéré dans ces espaces. Le tissu maternel, sur lequel s'insère l'organe fœtal que nous étudions, semble constitué, lorsqu'on l'examine au fort grossissement, par l'ovaire et aussi par une portion de la trompe adhérente à ce dernier. Les deux organes sont extrêmement congestionnés. Ils ont été envahis par un tissu conjonctif abondant, qui les a associés et confondus. A l'un des pôles d'implantation du placenta, on remarque des franges du pavillon tubaire, bien reconnaissables à leur épithélium et à leur muqueuse festonnée. D'abord indépendantes à leur extrémité, ces franges adhèrent au restant de l'organe maternel avec lequel elles finissent par se fusionner. Excep- tion faite pour cet endroit de la préparation, on reconnaît, au niveau des autres parties périphériques de la coupe, un épithélium cubique qui les tapisse, et que l'on peut identifier aisément à l'épithélium de revêtement ovarien. Les portions du tissu maternel plus voisines du placenta renferment des follicules de de Graaf en dégénérescence, mais bien caractérisés (fig. 3). A ce niveau existe un certain nombre de jeunes ovisacs, qui ont été en quelque sorte étouffés par la prolifération scléreuse environnante. Nous avons par ailleurs signalé déjà la vascularisation extrêmement active qui s'est produite au sein de la masse. Au voisinage de l'insertion placentaire l'inondation sanguine a dissocié les éléments anatomiques et les a réduits par places à de minces travées iriégulières. Dans certains espaces le sang a subi des transformations. Dans d'autres espaces les glo- bules rouges sont restés intacts. Nous avons signalé aussi l'existence, au delà de cette zone francht?ment hémorragique, d'une couche régulière de grosses cellules, polyédriques, à volumineux noyau arrondi. L'aspect de ces éléments permet de suppo- ser qu'ils étaient doués d'une activité glandulaire notable. D'autres cellules géantes se rencontrent d'ailleurs dans les tissus maternels, dissé- minées au sein du conjonctif. Enfin, la coque fibreuse qui entoure la périphérie non adhérente du placenta, c'est-à-dire la plaque basale, se montre constituée par des fibres conjonctives d'orientation longitudinale, au milieu desquelles circulent de nombreux vaisseaux. Au niveau de cette plaque basale, le placenta possède la même structure qu'au niveau de son insertion mater- nelle : il est constitué par une large bande plasmodiale périphérique qui se continue intérieurement par des travées syncitiales anastomosées. Quant à la surface externe de la plaque basale, elle est tapissée, jusqu'à la limite d'insertion du placenta, par une assise de cellules un peu aplaties qui semble appartenir au feuillet pariétal de l'amnios. D'après la description microscopique que nous venons de donner du tissu TRAVAUX ORIGINAUX 111 maternel, il nous paraît très vraisemblable que l'œuf s'est fixé dans le parenchyme ovarien. Mais nous ne pouvons nous prononcer de façon tout à fait précise sur ce processus. En effet, nous avons noté l'adhérence aux vestiges ovariens de franges du pavillon de la trompe. De plus il existe dans la masse des solutions de continuité qui se montrent tapis- sées, du côté même du placenta, par des cellules analogues aux cellules de revêtement de l'albuginée ovarienne. On pourrait donc émettre l'hypo- thèse que l'œuf s'est fixé primitivement sur l'une des franges du pavillon tubaire et que le placenta a envahi secondairement l'ovaire, en le rédui- sant à un noyau conjonctif de faibles dimensions. Les observations de grossesse ovarienne ne sont d'ailleurs pas fréquen- tes. Certains des cas signalés sont contestables, parce qu'ils ne comportent pas les caractères anatomiques et histologiques que l'on observe dans les grossesses ovariennes vraies, en particulier la présence de tissu ovarien dans les parois du sac fœtal. Les observations de Frantz, de Patenko, de VAN TussENBROEK, de Mackenrodt, de Willigk, de Walter, de Larsen, de Mouratoff, de Condamin, de Léopold, rapportées par Doche dans sa thèse (Lyon, 1902), celles de Kelly et Ilroy, de Mendès DE Léon et Holleman, Thompson, Hewetson et J. Lloyd, Bryce, Teacher et Munro Kerr, de Paucot et Debeyre se rapportent néan- moins à des cas authentiques. Quant à notre pièce, nous pensons qu'elle apporte un exemple nouveau et incontestable de grossesse ovarienne. II — INTERPRÉTATION DES FAITS D'après la description que nous avons résumée plus hant, il paraît indéniable que nous avons affaire à un stade de développement pla- centaire qui correspond au stade avilleux primordial d'ÉTERNOo. L'em- bryon de Bryce et Teacher, devenu classique dans les études du déve- loppement de l'œuf, constitue une des rares démonstrations de ce stade primitif. Il semble que la structure de notre placenta le rapporte à cette phase de l'évolution placentaire et qu'il ait grandi sans modifier sa constitution première; il s'est apparemment développé seulement du côté de son insertion ovarienne. Nous pensions tout d'abord qu'il fallait attribuer à la périphérie seule de notre placenta la valeur d'un trophoblaste ou d'un ectoplacenta de Duval, et que la partie centrale pouvait représenter un complexus aty- pique de villosités dégénérées. Mais plusieurs faits semblent détruire cett hypothèse. Les colorations électives, que nous avons effectuées dans le but de mettre en évidence le conjonctif villeux, n'ont révélé la présence. 112 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE dans la masse placentaire, d'aucune partie conjonctive : toutes les travé es, à la périphérie comme au centre, se composent uniquement d'une nappe protoplasmique nucléée. D'autre part, si des villosités avaient pénétré à l'intérieur du trophoderme, nous aurions pu voir ces villosités naître et se développper au niveau du chorion fœtal de la plaque basale : or la plaque basale, comme nous l'avons dit, forme une faible couche conjonc- tive autour de la partie interne du placenta et nulle part on n'observe qu'elle envoie dans le trophoderme des prolongements vasculaires. Enfin, il n'y a pas trace, dans notre placenta, de vaisseaux fœtaux ni de globules de sang fœtal. Le trophoderme se nourrissait aux dépens du sang ma- ternel, mais il ne renfermait pas de vaisseaux fœtaux qui y auraient puisé les matériaux nutritifs de l'embryon. Si l'on admet qu'ils aient pu exister, ils ont du moins disparu totalement ainsi que les globules em- bryonnaires qu'ils auraient contenus. Dès lors si, comme tout nous porte à le croire, la masse entière du pla- r u Fig. 3. Follicule de de Graaf en involution ; la thènue externe est hypertrophiée ; la thèqne interne et la granulosa ont disparu à peu près complètement. L'ovocyte est, lui aussi, en dégénérescence. Même gross. centa est uniquement constituée par un syncytium ectoplacentaire, com- ment interpréter les deux zones ectoplacentaires d'aspect différent? Il suffit de supposer que la partie centrale, moins en rapport avec l'inonda- tion sanguine périplacentaire, donc moins bien vascularisée, s'est affaissée et désorganisée en quelque sorte. En effet, il y a continuité entre l'ecto- placenta périphérique et l'ectoplacenta central; le passage d'une forma- tion à l'autre est insensible; leur structure ne diffère en somme que par la régularité moindre des travées et l'étroitesse relative des lacunes san- TRAVAUX OKIGINAUX 113 gaines de la zone centrale. On peut à juste titre imaginer qu'au début de l'évolution placentaire a existé une nappe trophodermienne identique dans toutes ses parties; par suite de l'accroissement excentrique de l'or- gane, la partie périphérique, bien nourrie, a pris la figuration nette d'un ectoplacenta, tandis que certaines régions du centre, moins vascularisées, se sont moins développées et présentent même par places des traces de nécrobiose. En résumé, il semble bien que nous ayons affaire à un trophoderme avilleux primordial; ce trophoderme avilleux a augmenté de volume en gardant sa constitution première et a continué de s'accroître par le développement, au sein des tissus environnants, de l'ectoplacenta péri- phérique. Le placenta avilleux a conservé également son fonctionnement primitif, en ce sens qu'il n'a été secondairement envahi par aucun tissu conjonctif vasculaire émané du chorion fœtal : il a vécu d'une vie propre, aux dépens du sang maternel. Ceci nous amène à envisager le second point intéressant de cette étude, à savoir l'indépendance entre le développement du placenta et celui de l'embryon. Nous avons vu précédemment que ni les investigations cliniques de l'opérateur, ni celles que nous avons pratiquées au laboratoire, n'ont abouti à mettre en évidence la moindre trace d'organisme embryonnaire. Nous avons démontré, d'autre part, qu'à l'intérieur du placenta il n'existe pas de sang foetal ni de mésoderme chorial. Quelle conclusion peut-on tirer de ces faits? L'embryon a dû mourir à une période précoce de l'ontogenèse, puis disparaître par résorption. On peut se demander si l'embryon est mOrt parce que des villosités n'ont pas pris naissance, ou si au contraire le placenta n'a pas poursuivi son évolution structurale parce que, sous une influence indéterminée, l'embryon a disparu. La seconde hypothèse semble la plus vraisemblable. Mais nous avons noté l'existence d'un cor- don ombilical déjà bien constitué : cette observation implique la conclu- sion que l'embryon avait atteint un degré de développement relativement considérable, développement tel qu'il devrait correspondre, du côté du placenta, au moins au stade chorion villeux diffus. Nous pouvons alors admettre que ce stade villeux s'est ébauché ou affirmé, qu'au moment où l'embryon vivait des villosités ont normale- ment pris naissance et qu'elles ont donné au placenta sa structure habi- tuelle et son fonctionnement régulier. Mais le rôle physiologique de ces villosités s'est trouvé réduit à néant par suite de la mort de l'embryon; la circulation fœtale s'est arrêtée dans les capillaires villeux. Il semble que dans ces conditions les villosités aient pu dégénérer complètement et disparaître. Quant au trophoblaste périphérique, alimenté par le sang 114 niBLIOGRAPIIIK AN ATOMIQUE maternel, il a continué à se développer pour son propre compte, et, s'ac- croissant en tous sens, il a dû refouler, étouffer les débris des villosités anciennes. Par conséquent, le placenta désormais avilleux a vécu d'une vie indépendante au sein de l'organisme maternel. La pathologie humaine à ainsi réalisé une expérience que des auteurs tels que Weymeersch, BouiN et Ancel (1) avaient effectuée déjà chez la Lapine; ces auteurs ont détruit l'embryon pendant la gestation, vers le dixième ou onzième jour du développement de l'œuf; ils ont sacrifié la Lapine une dizaine de jours après cette opération et ont observé que le placenta avait continué à se développer et avait même atteint quelquefois des dimensions plus consi- dérables que celles qu'il eût conservées dans des conditions normales.. Ces expériences montrent bien qu'il existe une certaine indépendance, au point de vue de leur développement, entre le trophoblaste et l'em- bryon. Il nous reste à nous demander, pour éclairer la physiologie de notre placenta, si la couche de cellules géantes que nous avons décrites au voisinage de son insertion ne représente pas un corps jaune gestatif. Dans certains cas de grossesse ovarienne, des auteurs tels que van TussENBROEK, Kelly et Ilroy, Mendès de Léon et Holleman, Freund et Thomé ont décrit une couche de cellules à lutéine fermant un corps jaune disposé en assise concentrique autour de l'œuf. Dans d'autres cas de grossesse ovarienne, des auteurs tels que Thompson n'ont pas observé de corps jaune. Dans le cas qui nous occupe comme dans ceux signalés plus haut, il se pourrait bien que l'on eût affaire, non pas à des cellules lutéiniques, mais à des cellules déciduales. La réaction déci- duale a pu en effet se produire typiquement dans une grossesse ectopique, au sein des tissus périplacentaires, comme elle se produit normalement au sein de la muqueuse utérine. CONCLUSIONS 1° La pièce que nous venons d'étudier constitue un exemple de gros- sesse ovarienne; 2° Au cours de cette grossesse le placenta a conservé ou acquis une configuration et une structure tout à fait atypiques. Ce placenta se com- pose d'une masse trophodermienne volumineuse, de 2 centimètres de dia- mètre environ, régulièrement limitée à sa périphérie, et s'insérant par une partie de sa surface extérieure sur les tissus de l'ovaire et de la trompe (1) Observation inédite. TRAVAUX ORIGINAUX 110 sclérosés. Cette masse trophodermienne est creusée de lacunes sangui-ma- ternelles; sa partie périphérique juxtaovarienne présente tous les signes d'une vitalité intacte et" forme une bande de largeur assez régulière qui circonscrit le restant du tissu placentaire et pénètre, par endroits, à l'in- térieur de ce tissu; le restant du placenta, surtout au centre de l'organe, montre au contraire des stigmates de désorganisation et de dégénéres- cence. Le sang qui circule dans les lacunes sangui-maternelles périphé- riques est demeuré normal, tandis qu'au centre du placenta les globules présentent des signes de nécrobiose. Étant donné cet aspect, il semble que notre placenta ait demeuré ou ait fait retour, en se développant, au stade avilleux primordial; 3° En effet, le placenta ne contient pas ou plus trace de villosités; il ne nous a pas été possible d'observer de circulation capillaire fœtale au sein de la masse placentaire. L'existence d'un embryon était donc impossible, r embryon a disparu, probablement à un stade assez précoce de son déve- loppement; 40 Dans ces conditions, notre observation montre que, chez l'Homme, le trophoderme est susceptible de poursuivre son développement, en l'absence d'un organisme fœtal, et en conservant sa structure primitive; il existe donc une indépendance relative entre l'embryon et son organe d'absorption ou trophoderme. Ce résultat vient corroborer les expériences qui ont été faites chez la Lapine par Weymeersch, Bouin et Ancel, et qui ont montré qu'après destruction de l'embryon et d'une partie de ses annex3S le placenta était susceptible de poursuivre son développement. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE DocHF. ( J.). — De la grossesse ovarienne (thèse). Lyon, 1902. D'ÈTERNon. — L'œuf humain. Genève, 1909. Frecnd et Thomé. — Virchow's Archiv, 1906. Lawson Tait. — Maladies des ovaires, 1886. Larsen (Arnold). — Ann. de Gyn. et d'Obst., 1894, t. XLI. Leopold. — Arch. f. Gyn. Bd XIX, p. 210. Mackenrodt. — Centralbl. f. Gyn., 1891, p. 1004. Mendès de Léon et Holleman. — Revue de Gyn., 1902, p. 387. M0URATOFF. — Étude sur la grossesse ovarienne (Arch. de Gyn., 1890, t. XXXIII, p. 81). Paucot et Debeyre. — Ann. de Gyn. et d'Obst., 1913, t. X. Walter. — Mon. j. Geburtsk., t. XVI I, p. 174. WiLLiGK. — Prager Vierteljahrssch., 1869, t. XIII. Weymeersch. — Bulletin de la Société royale des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles, n" 2, février 1912. NOTE MÉTHODE MICROPHOTOGRAPHIQUE pour l'étude des structures moindres que 0,2 ^ Par Ivar THULIN Dans une note précédente publiée en gangue allemande (1), j'ai décrit de façon assez détaillée la structure des fibres musculaires d'Hydrophile. Parmi de nombreuses microphotographies qui illustrent ce mémoire il y en a une, merveilleusement réussie et d'un certain intérêt. Cette pho- tographie, prise avec un grossissement de 3.000 fois, était une préparation de fibres musculaires des ailes. Je la fais reproduire dans ce travail. Quelques remarques préliminaires sont nécessaires sur la structure générale des fibrilles et du sarcoplasme que nous étudierons sur la micro- photographie. Une chose, qui surtout donne à ces fibres un aspect spécial, c'est que les bandes do contraction ne sont pas partout situées à la même hauteur. Pour cette raison ces bandes ne forment pas, comme ordinaire- ment, un ensemble de raies transversales régulières. C'est un arrangement qu'on trouve souvent dans les fibres musculaires des ailes d'Hydrophile et d'autres Coléoptères. D'après moi, la cause de cette irrégularité réside dans le fait que dans ce cas les fibres manquent de membranes fondamen- tales. Sur cette microphotographie qui laisse voir d'excellente façon les structures les plus fines, — même des'structures invisibles au microscope, — il est impossible de distinguer les membranes fondamentales. La colo- ration employée ici (méthode mitochondriale de Bend a) est cependant très favorable pour l'étude des membranes Z. C'est là un fait qui s'accorde tout à fait aussi avec les observations que j'ai faites dans d'autres phases de ces fibres musculaires. Mais il me paraît que la plupart des auteurs, au contraire, considèrent la membrane fondamentale comme une structure (1) Studien uber die Flùgelmuskelfasern von Hydrophilus piceus mit haupt- sâchlicher Rùcksicht auf die Querschnittsbilder {Anat. Hefte., 1912. Heft 138, S. 185-252). TRAVAUX ORIGINAUX 117 qu'on trouve dans tous les muscles. Je veux donc ici, appuyé sur cette préparation et sur d'autres observations, m'élever contre cette opinion. Quant au sarcoplasme, on peut distinguer entre les fibrilles une substance réticulée, dans laquelle les vacuoles correspondent aux sarcosomes; ceux-ci, dans cette phase, manquent de la substance qui, dans d'autres phases, se colore par le violet-crystal dans la méthode mitochondriale de Benda, employée ici pour la fixation et pour la coloration. Mais ce sont les colonnettes qui, dans ce cas, montrent les structures les plus intéressantes. Sur les colonnettes qui, avec un tel grossissement, paraissent naturellement sur la photographie très grosses, on peut bien distinguer les bandes de contraction, qui sont très fortement colorées en bleu-noir par le violet-crystal. Il faut remarquer que les colonnettes des muscles des ailes d'Hydrophile sont à compter parmi les colonnettes les plus grosses connues dans la littérature. Pour cette raison ces muscles sont aussi extraordinairement favorables pour des recherches de ce genre. La microphotographie montre d'une façon péremptoire qu'il s'agit ici d'une phase de contraction. Dans cette phase on ne connaît aucune structure à l'intérieur des cases musculaires entre les bandes de contrac- tion. Ces cases passent pour être homogènes. Mais si on étudie la micro- photographie, on trouve que les cases musculaires, loin d'être astructurées, montrent au contraire une structure assez détaillée formée de bandes qui traversent les colonnettes. Que peuvent représenter ces bandes? C'est une question qu'il est délicat de décider. Il y a beaucoup de points de vue optiques qui sont difficiles à comprendre. Je préciserai plus loin mes arguments contre l'idée qu'il s'agirait seulement ici d'un phénomène optique qui ne correspondrait pas à une structure réelle. Pour résoudre la question, il faut d'abord rappeler que la microphotographie était faite en employant un grossisse- ment de 3.000 diamètres. Il est sûrement assez rare de réussir des photo- graphies avec un grossissement si fort. Si l'on examine au microscope les colonnettes de la préparation, il est en réalité impossible d'observer les bandes mentionnées plus haut. On voit, au contraire, seulement l'image connue, c'est-à-dire des cases musculaires qui semblent être homogènes, séparées par les bandes de contraction. Même en employant les systèmes de lentilles les plus forts (Apochrom. 2 millimètres, Apert., 1,35 et Ocul. compens. 18 de Reichert) qui donnent des grossissements de 3.000 fois, c'est impossible de voir ces bandes au microscope. La solution de ce problème est que, d'après moi, il s'agit de bandes qui ont une épaisseur moindre que 0,2 fx, c'est-à-dire inférieure à la limite approximative de notre perception optique pour des structures géomé- triques. Par mensuration, on peut facilement constater que dans la pho- tographie les bandes qui viennent d'être mentionnées sont moindres que 118 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 0mm 6^ et alors, avec un grossissement de 3.000 fois, elles doivent en réalité être inférieures à 0,2 |j,. Il devient alors naturel et peu étonnant qu'elles demeurent invisibles à l'examen microscopique. Je veux ajouter que, si l'on étudie d'abord la photographie, puis la préparation sous le micros- cope, il est impossible de se suggérer que les bandes y peuvent être vues. Il faut aussi remarquer que, même sur l'écran de verre dépoli de l'appareil microphotographique, ces structures sont invisibles. La solution du problème est alors à chercher dans la différence de sen- Micropholographie i. L'onde de contraction dans nne flbre des ailes d'Hydrophile. Fixat'on et coloration d'après la mé- thode mitochondriale de Benda. Grossissement 3.000 fois. K indique la place d'un noyau. Pour d'autres explications, voir la figure i . sibilité pour les rayons lumineux qui sépare l'œil humain et la plaque photographique. Si nous étudions l'expression d'AsBE e = - — ^^ — 2n sma (dans laquelle e désigne la distance limite de séparation de deux points, X la longueur d'onde de la lumière employée, n l'indice de. séparation du milieu supposé homogène, a le demi-angle d'ouverture de l'objectif), nous comprendrons que quand X devient plus petit, la distance limite de séparation de deux points aussi devient plus petite. C'est-à-dire que TRAVAUX ORIGINAUX 119 nous pouvons distinguer des structures plus fines jusqu'au 0,2 (x, à partir de laquelle valeur elles commencent à être invisibles au microscope pour nos yeux. Mais quand X, la longueur d'onde de la lumière, a une valeur très petite, comme c'est le fait avec les rayons ultraviolets, nous arrivons à des structures qu'il faut rendre visibles par des méthodes spéciales; et c'est justement une telle méthode que je publierai ici. C'est un fait bien connu que les plaques photographiques sont sensibles pour les rayons ultraviolets. On doit, pour cette raison, si l'on emploie une lumière contenant des rayons ultraviolets et des grossissements très forts, pouvoir découvrir, sur la plaque, des structures invisibles pour l'œil au microscope. Mais en réalité il ne s'agit pas seulement d'un problème photographique mais aussi à un haut degré d'une question de tech- nique histologique. La coupe, d'après laquelle cette microphotographie est faite, possède une épaisseur d'environ 1 |jl. C'est en employant la méthode de surcollage du bloc de paraffine par de la résine de mastic, avant de faire chaque coupe, que j'ai réussi à faire des coupes si minces. Des photographies d'un grossissement aussi fort exigent surtout la netteté absolue qu'on ne peut obtenir qu'avec des coupes très minces. Les lentilles ordinaires, que j'ai employées dans mes travaux micro- photographiques, laissent pénétrer des rayons ultraviolets, sinon tous, du moins en assez grand nombre. J'ai fait un calcul approximatif pour savoir à quelle valeur limite on peut reproduire des structures sur les plaques. Cette valeur se tient aux environ de 0,15 ja. Il est donc d'un grand intérêt de rappeler que les bandes qui viennent d'être mentionnées ont une épaisseur comprise entre 0,15 et 0,20 p.. Employant un système de len- tilles en cristal de roche, qui laissent pénétrer tous les rayons ultraviolets, on doit alors pouvoir trouver des structures encore plus minces. J'espère donc avec ces observations avoir créé une méthode nouvelle, qui peut faire découvrir des structures moindres que 0,2 p.. C'est cette idée, sûrement d'un certain intérêt général, que je veux en premier ordre faire ressortir dans ce mémoire. Il faut ajouter que, pour le moment du moins, il s'agit d'observations peut-être un peu théoriques, mais d'une théorie qui, d'une façon très nette, s'accorde avec des faits connus aupa- ravant. Ce sont seules les difficultés optiques qui me forcent à faire cette réserve. En même temps que la question a un intérêt général pour la technique microscopique, elle est aussi d'un intérêt spécial pour l'histologie mus- culaire. En étudiant la photographie, nous trouverons que le caractère des bandes en question est un peu variable sur des régions différentes des colonnettes. Dans les parties supérieures de la photographie on peut observer au-dessous des bandes dé contraction une zone claire, qui est limitée vis-à-vis de la partie inférieure du métamère par une bande sombre 120 BIRLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE et distincte. Si on étudie ces cases musculaires minutieusement on trou- vera encore deux ou trois bandes différentes de même nature, seulement un peu plus faibles. Dans la partie inférieure de la photographie, — par exemple dans la colonnette qui est numérotée 6, — la zone claire n'existe pas. La case musculaire ici paraît être colorée un peu plus en sombre et traversée par deux bandes noires (B^ et Bg de la figure schématique). Nous pourrons donc constater que les bandes fines sont un peu va- riables sur des parties différentes de la photographie. C'est seulement dans les bandes de contraction que nous trouvons une périodicité vraie. Parmi les phénomènes optiques qui peuvent être la cause de structures similaires, il faut surtout penser aux phénomènes interférentiels. Ceux-ci trouvent dans la fibre musculaire un objet d'étude très favorable parce qu'elle est caractérisé par une périodicité absolue. Suivant cette idée les bandes fines ne devaient être considérées que comme des phénomènes interférentiels, dus à la périodicité des bandes de contraction. Mais contre cette opinion parle le fait que ces bandes fines ne possèdent pas une périodicité correspondante à celle des bandes de contraction. Et comme ici il doit s'agir d'un milieu homogène dans lequel les ondes interféren- tielles aussi devraient être uniformes, on peut éliminer l'idée de phéno- mènes optiques de cette nature. L'irrégularité mentionnée dans l'apparition des bandes fines dépend, Fig. I. Schéma d'une case musculaire de la microphotographie i. K = bande de contraction ; Bj elB^ membranes séparatrices entre les disques q et I; A, et A, =: membranes limitant le disque qh. d'après moi, d'une combinaison des structures réelles et des phénomènes optiques. Nous pouvons facilement en comprendre la cause en supposant que les rayons lumineux n'ont pas passé tout à fait perpendiculairement dans les parties supérieures de la photographie. C'est ce qu'on peut faci- TRAVAUX ORIGINAUX ^21 lement concevoir si on pense à l'irrégularité qui existe toujours dans les porte-objets. Les rayons obliques produisent une réflexion contre les disques de contraction, ici colorés fortement en bleu. Par ce moyen se forment les zones claires, situées au-dessous des bandes de contraction. Pour la même raison il existe une zone couverte d'ombre et située de l'autre côté du disque de contraction. C'est justement cette ombre qui rend difficile la distinction, dans ces parties des colonnettes, de la bande Bg (fig. 1). Les bandes A^ et Aj, qui ne sont pas visibles dans les parties inférieures de la photographie, c'est-à-dire dans les parties où les rayons lumineux ont passé perpendiculairement, sont plus difficiles encore à comprendre. Il me paraît qu'on pourrait expliquer leur apparition par des phénomènes ultramicroscopiques, créés par les rayons obliques. Mais -avant d'agiter ce problème, il faut discuter la nature hypothétique de ces bandes et faire connaître les structures réelles qu'elles représentent. La partie de la fibre musculaire, que nous voyons sur la photographie, est une onde de contraction qui dans les parties supérieures des fibrilles 1-4 passe à l'extension. La photographie démontre d'une façon très nette comment les bandes Bj et Bg sont placées à la limite de q et i. Elles doivent donc sans doute être considérées comme des membranes séparatrices entre ces deux disques importants. Quant aux bandes Aj et Ag on peut, par la même investigation, trouver qu'elles aussi doivent représenter des membranes limitantes. Ces dernières membranes ont par leur situa- tion la signification de membranes entourant le disque qh très probable- ment. On peut se demander pourquoi on ne voit pas ces bandes Aj et A., dans les parties inférieures de la photographie. Cela tient, comme je l'ai déjà indiqué plus haut, vraisemblablement à la lumière oblique qui amèm; des phénomènes ultramicroscopiques par lesquels ces bandes A, encore; plus minces que les bandes B, peuvent paraître sur la photographie. L'existence de ces membranes A doit peut-être être considérée comme un peu hypothétique, parce qu'elles sont si petites qu'on ne peut les voir que grâce à des phénomènes ultramicroscopiques. Surtout il me paraît nécessaire d'indiquer qu'on ne doit pas généraliser leur existence et la regarder comme constante dans tous les muscles. L'existence des membranes séparatrices entre^ et i, qui fait du disque q un compartiment fermé, est un fait d'un certain intérêt. Car par l'exis- tence et la situation de ces membranes on peut comprendre que pendant la contraction le disque i ne disparaît pas absorbé dans la bande de contraction. C'est un fait qui, d'une façon péremptoire, parle contre la théorie d'ENGELMANN et d'autres, d'après lesquelles le disque i contribue à la formation de la bande de contraction. Mais cette autonomie de q s'ac- corde bien avec d'autres théories surtout avec les théories électrocapil- BIBLIOOR. AXAT., T. ZXIV g 122 BIBLlOGRAPlllE ANATOMIQUE laires telles que celles de d'Arsonval ou (I'Imbert, qui justement réclament la présence d'une membrane séparatrice à la limite de q et du disque clair. Ea question de l'existence des membranes séparatrices autour du disque q a été traitée dans un travail de Vlès (1). Cet auteur a étudié des fibres musculaires à l'ultramicroscope, mais sans trouver des membranes pareilles à celles que j'ai décrites dans ce mémoire. Il n'est naturellement possible, pour le moment, de retrouver ces mem- branes que dans des muscles spécialement favorables, c'est-à-dire ceux qui possèdent des colonnettes très grosses. Les muscles des ailes d'Hydrophiles notamment constituent à cet égard un matériel qui peut donner des résultats étonnants. (1) Vlès, Propriétés optiques des muscles (Thèse de doctorat es scienres. Paris, 1911). CONTRIBUTION L'ÉTUDE DU MUSCLE MYLO-GLOSSE Par A. 6UILLEMIN AIOB d'an ATOMIB Travail du Laboratoire d'Aaatomie de la Faculté de Uëdeciae de Naacy Dans le courant du semestre d'hiver 1912-1913, il nous a été donné d'observer au laboratoire d'anatomie une anomalie musculaire qui a retenu notre attention. Croyant être en présence d'un muscle mylo- glosse, nous nous sommes livré à quelques recherches bibliographiques, et nous avons été frappé de la variabilité des opinions des auteurs con- sultés. Dans nos classiques modernes, on retrouve à peine le nom de ce muscle qui jadis figurait dans la plupart des Traités d'anatomie. Chez l'Homme, le premier, Riolan (1), l'a signalé dans son Traité (TA- natomie, en 1629 : « La langue est tirée en devant par le génio-glosse qui a son origine à la partie interne du menton, et son insertion à la base de la langue. Il est aidé en son action par le mylo-glosse qui sort de la mâ- choire d'en bas, par la partie interne, joignant les dernières dents mo- laires, et s'attache à la langue , proche de son compagnon Le génio- glosse est sous les génio-hyoïdiens, où il a à côté droit le mylo-glosse qui couvre immédiatement le cérato-glosse, ou, pour mieux dire, le basili- glosse. » DiEMERBROECK (2) douuc uuc description presque identique, sauf pour l'insertion linguale, qu'il précise davantage : « Mylo-glossum oritur a lateris maxillœ inferioris ad radiées posteriorum dentium molarium, et sub lingua in ligamentum linguse inseritur, eamque deorsum trahit. » La meilleure description de ce muscle, chez l'Homme, a été donnée par WiNSLOW (3) : « Les mylo-glosses sont de petits plans charnus, situés (1) Riolan, Traite d'Anaiomie. 1629, p. 725 et prép. des diff. muscles. (2) DiEMERBROECK, Anotome corporis humani. 1683, t. l. (3) WiNSLOw, Exposition de la structure du corps humain. 124- BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE transversalement, l'un d'un côté, l'autre de l'autre côté, entre la branche de la mâchoire inférieure et la base de la langue. Leur attache à la mâ- choire est immédiatement au-dessus de la moitié postérieure du muscle mylo-hyoïdien entre la ligne saillante oblique de la face interne de la mâchoire, sous les dents molaires. De là, ils se portent aux côtés de la base de la langue, et s'y perdent à côté du glosso-pharyngien. Ils dispa- raissent souvent. » Remplaçons le terme délaissé de glosso-pharyngien par celui plus employé actuellement de pharyngo-glosse, ce qui ne change rien, et nous aurons une description nette et précise. BouRGERY (1) ne fait que citer Winslow, mais avec des modifications. Il entend par mylo-glosse une bandelette mince, aplatie de haut en bas, s'insérant sur le bord alvéolaire interne, au-dessous de la dernière dent molaire. Mais, pour lui, l'insertion linguale est toute différente : il s'uni- rait « en bas, au stylo-glosse avec lequel il se continue ; en haut, au glosso- staphylin, avec lequel il se perd dans le lingual. Le stylo-glosse s'insinuant sous la muqueuse buccale embrasse la partie inférieure du mylo-glosse et s'applique ensuite sur la partie latérale de la langue ». Theile (2) et MosER (3) le décrivent comme naissant de la face interne du ptérygoïdien interne, à l'endroit où il s'insère à la mâchoire. Macalister (4) appelle mylo-glosse un faisceau surnuméraire du stylo- glosse venant de l'angle du maxillaire, passant séparément à l'intérieur de la langue. Tel est aussi l'avis de Wood que reproduit Poirier (5), qui cite aussi Winslow. Il a encore été signalé par Rolfincius, Verdier, Blan- CARD, LeDOUBLE (6), DoUGLAS. Ce muscle a été également signalé chez les Animaux et on le retrouve dans la série. Chez les Mammifères, Milne-Edwards mentionne des mylo-glosses se rendant aux parties postérieures et latérales de la langue. Cependant, Krause (7) ne le signale pas chez le Lapin et, chez le Chien, Ellen- berger et Baum (8) ne le nomment que pour remarquer son absence. (1) BouRGERY, Anatomie. 1831-1844, t. II, p. 52. (2) Theile, Encyclopédie anatomique. 1843, t. III [Traité de Myologie et d'Angéiologie). (3) MosER. Dans Meckel, Deutsches Archiv, t. VII, p. 226. (4) Macalister, Sur les variétés des muscles styliens [Journal of Anat.and Physiol. 1871, t. V, p. 28. (5) Poirier Traité d' Anatomie, l'«édition, t. IV, 1®' fasc,p. 86 (Tube digestif: JONNESCO). (6) Ledouble, Variations du système musculaire de l'Homme, 1897, t. I, p. 82. (7) Krause, Anatomie des Kaninchens. 1884. (8) Ellenberger et Baum. 1894, p. 139. TRAVAUX OnifilNAUX 125 L'Éléphant en est pourvu; chez lui, ce muscle vient de tout le pourtour de la convexité de la mâchoire inférieure, forme un plan mince, composé 10. 10. Fig. I. — Langue de Perroquet. (D'après Duvernoy.) Muscles de l'hyoïde. I a et I b, muscle mylo-h yoîdien ; 2, cérato-hyoïdien ; 3, serpi-hyoîdien, rétracteur de l'hyoïde; 3 a, portion antérieure; 3 h, portion postérieure; 4» mylo-cératoïdien-protracleur; 4 ti> portion antérieure; 4 b, portion postérieure ; 5, trachéo-h yoîdien. Muscles des os linguaux. 6, cérato-glosse; 7, hylo-glosse transverse; 8, lingual; 9, hylo-glosse droit; 10, mylo-glosse. de faisceaux distincts qui se rendent sur les parties latérales de la langue et lui servent comme de gaine (1). (1) CuviER, Leçons d'Anat. comparée. 1836 t IV, p. 554. 126 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Fig. a. — Langue de YEchidna hyslrix (vue par-dessous). (D'après Duvernoy.) a, portion gauche du mylo-glosse, reportée à droite ; b, génio-hyoidien renversé ; e, glande sublin- quale ; m, petit tendon qui envoie le mylo-glosse au mustle N. Celui-ci est une sorte de mylo-glosse. r, son feuillet inférieur renversé : la ligne blanche indique sa réunion avec le feuillet supérieur i; i, portion du feuillet inférieur qui tient encore à la membrane palatine ; c, génio-glosse. Les fibre s du muscle droit sont tiraillées en p, de droite à gauche, par la base de la langue à laquelle elles se rendent; o, 2« portion du même muscle dont l'origine est tendineuse. Ses fibres se confondent ensuite en partie avec la i" portion, puis il se divise pour embrasser le muscle/. Le faisceau n va à la base de la langue, le faisceau q s'unit à la membrane palatine k ; r, portion inférieure du génio-hyoidien ; g, portion inférieure du mylo-hyoïdien remplaçant le stylo-nyoïdien ; Sj mue clés annulaires ;/, sterno-glosses. TRAVAUX ORIGINAUX 1-27 c b. c' s. i.'- a. __ Q- r... Fig. 3. — Langue deVEchidna hystria: (y\xe par -dessous). (D'après Duvemoy.) a. Analogue du mylo-hyoidien. Portion gauche reportée sur la droite. On voit en 3, la partie tendi- rfeuse qui sépare cette portion de la droite ; i, sorte de mylo-glosse, feuillet inférieur ae la portion gauche : ce feuillet a été coupé et séparé de sa partie y, qui lient à la membrane palatine ; i', feuil- let supérieur de la même portion. C'est entre elles que passe le muscle /", comme on le voit flg. a ; I, muscle annulaire de la langue, coupé pour faire voir la manière dfont le muscle / entrelace avec lui ses faisceaux ; a, membrane qui enveloppe la langue. 428 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUK Chez les Oiseaux, il existe aussi. Il a été étudié chez le Perroquet, car c'est chez lui qu'il faut chercher « le plus haut degré de composition mus- culaire de la langue dans cette classe » (1). Milne-Edwards (2) a remarqué une paire de mylo-glosses qui nais- sent sur les côtés de la langue, se portent directement en dehors et vont s'insérer à la face interne de la mâchoire inférieure. DuvERNOY (3), avant lui, les avait décrits, et d'une façon beaucoup plus explicite et plus claire. « Parmi les muscles de la langue, il en est un, considérable, étranger au plan ordinaire, aplati et allongé comme un ruban, qui descend, à côté de son semblable, de dessous le bord latéral de l'os lingual jusqu'à la face supérieure et interne de la mandibule. C'est donc un mylo-glosse qui doit avoir pour fonction de fléchir la langue en bas, et qui en devient un rétracteur lorsqu'elle a été portée hors de la bouche. » Dans la langue de VEchidnà hystrix, Duvernoy a vu « une sorte de mylo-glosse ». GûRLT (4) le cite dans les muscles de la langue des Oiseaux. D'après certains auteurs, il fait défaut chez le Pélican : le cartilage lin- gual étant à l'état rudimentaire, il n'est pas étonnant qu'il soit supprimé ou déplacé dans l'une de ses attaches. Le mylo-glosse ou son analogue a encore- été vu par Duvernoy (5) chez les Sauriens. Il en faisait un génio-glosse transverse, « plus large, plus court, qui tapisse la membrane palatine et va se joindre à la langue sur ses côtés ». Chez le Caméléon, en particulier, « l'analogue du mylo- glosse présente une disposition spéciale : c'est un muscle impair qui s'at- tache en avant à la face interne de chaque branche mandibulaire, se porte obliquement en dedans sous la membrane buccale, à laquelle adhè- rent ses faisceaux, contourne le bord postérieur de la fosse sous-mandi- bulaire et élève ce bord en forme de bourrelet saillant ». Chez les Reptiles, Cuvier (6) en parle en ces termes : « Quand leur langue conserve de l'indépendance dans ses mouvements, elle a des mylo- glosses comme muscles protracteurs. » Il note le fait sans l'approfondir. Milne-Edwards (7) cite deux muscles, /nylo-vaginiens, à direction (1) Duvernoy, Mémoire sur les organes de la déglutition (Mémoires de la Soc. d'Hist. nat. de Strasbourg). 1836, p. 6. (2) Milne-Edwards, Leçons sur la Physiol. et VAnat. comparée. 1860, t. VI, p. 71. (3) Duvernoy, loc. cit., p. 6. (4) GuRLT, in Ellenberger, Anat.'comparée des animaux domestiques, p. 975. (5) Duvernoy, loc. cit., p. 13. (6) CuviER, loc. cit., p. 573... (7) Milne-Edwards, loc. cit., p. 79 (Dugès). TRAVAUX ORIGINAUX 159 correapondante à celle du mlyo-glosse, à insertion myloïdienne identique, mais dont l'insertion antérieure se fait sur de petites plaques fibro-carti- lagineuses situées à la partie antérieure de plancher de la bouche. Ce ne sont donc pas les descriptions du mylo-glosse qui manquent, et pourtant, nous ne pouvons pas nous arrêter à un type bien déterminé de ce muscle. En effet, les différents auteurs ne l'ont pas vu de la même façon et il y a entre tous une divergence d'opinion assez nette : quant à l'insertion osseuse, les uns la placent sur la ligne mylo-hyoïdienne, les autres sur le bord alvéolaire, près de la dernière molaire; d'autres, au-des- sus de l'insertion du mylo-hyoïdien, d'autres encore, comme venant du ptérygoïdien interne, d'autres enfin, de l'angle du maxillaire. Même désaccord pour l'insertion linguale : certains disent que les mylo- glosses se dirigent sur la ligne médiane, transversalement; d'autres les font se terminer sur le ligament lingual, s'unir à des muscles voisins. La plupart reconnaissent que les faisceaux se perdent sur les côtés de la base de la langue, entre le pharyngo-glosse et le stylo-glosse. En vérité, le nom est par lui-même bien explicite et indique à lui seul les insertions de ce muscle. Et c'est de là que nous tirerons la définition : on ne devrait appeler mylo-glosse qu'un muscle qui, quels que soient sa forme, son volume et sa direction, se détache de la ligne mylo-hyol- dienne du maxillaire inférieur et aboutit à la langue. Il nous a paru intéressant de faire quelques recherches pour essayer d'éclairer une question sur laquelle on possède si peu de précision. Nous avons disséqué plusieurs Oiseaux, entre autres 5 Merles et 1 Cor- beau; nous n'avons rien observé qui se rapproche du mylo-glosse, fût-ce par la forme ou la direction des fibres musculaires. Sur une Perruche, dont la musculature est analogue à celle du Perroquet, animal chez lequel ce muscle serait plus développé, il n'existait pas trace de mylo-glosse. Nos préparations de 2 têtes de Chiens nous ont montré, comme l'ont dit Ellenberger et Baum, qu'il ne se rencontre pas sur ce Mammi- fère; et pas plus que Krause (1), nous ne l'avons vu chez le Lapin. Chez l'Homme, enfin, nos recherches ont porté sur 35 têtes. Sur cet ensemble, une fois seulement nous avons constaté la présence d'un fais- ceau musculaire identifiable, à première vue, au mylo-glosse. Ce muscle s'étend un peu obliquement de haut en bas, de l'angle du maxillaire inférieur au bord latéral de la base de la langue du même côté. Il passe en avant des muscles du pharynx. C'est un muscle légèrement conique, dont la base répond à la langue et le sommet à l'angle du maxil- laire. Sa longueur est de 4«"5 à 5 centimètres. Son diamètre est de i'^^b à la base et de 1 centimètre au sommet. (1) Krause, Anatomie des Kaninchens. 1884. 130 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Ce muscle n'est pas bilatéral; observé seulement du côté droit, il se trouvait sur une tête de femme paraissant âgée d'une cinquantaine d'an- nées. Insertions. — Il prend naissance sur l'angle du maxillaire ou parfois Fig. 4- — Pharynx (face postérieure). I, apophyse styloïde ; 2, ligament stylo-hyoïdien ; 3, corne de l'hyoïde ; 4 épiglotle ; 5, constricteurs du pharynx; 6, stylo-pharyngien ;7, stylo-hyoïdien; 8, stylo-glosse à insertion déplacée; <), ptéry- goiaicn interne ; 10, jugulaire ; 11, pneumogastrique ; la, carotide ; i3, sympathique ; 14, langue ; i5, branche montante du maxillaire. sur la face interne de cet os, et sur son bord convexe, immédiatement au-dessous du ptérygoïdien interne, dont il est séparé par un mince bour- TRAVAUX ORIGINAUX 131 relet formé de tissu cellulaire. Ce bourrelet entoure l'insertion sur le maxil- laire à la façon d'un cercle. De là, les fibres musculaires se portent en dedans et un peu obliquement en bas et en arrière vers la base de la langue. Elles sont : 1° les unes trans- versales, et alors s'entrecroisent avec les différents faisceaux émanés du stylo-glosse du côté opposé; 2° les autres, en plus grand nombre, antéro- postérieures, longent le bord correspondant de la langue ou paraissent se continuer avec les faisceaux du lingual inférieur, occupant donc la situa- tion normale du faisceau analogue du stylo-glosse. A la partie toute pos- térieure, quelques rares fibres aboutissent au constricteur inférieur et se perdent à ce niveau. En somme, le corps musculaire figure assez bien un angle et les deux côtés seraient : l'un, transverse, l'autre, antéro-postérieur. Rapports. — Nous les envisagerons dans les deux parties. 1° Portion transverse. — Il répond en arrière, de dehors en dedans : au tissu cellulaire, au ligament stylo-hyoïdien, à la jugulaire interne, à la carotide, au pneumo-gastrique, au sympathique, au constricteur inférieur. En avant : à la loge sous-maxillaire; 2° Portion longitudinale. — Afîecte les mêmes rapports que la portion identique du stylo-glosse, c'est-à-dire, en dehors : muqueuse linguale et nerf lingual; en dedans : corps musculaire de la langue. Avons-nous affaire à un mylo-glosse? Par définition, le mylo-glosse s'étend de la ligne mylo-hyoïdienne du maxillaire inférieur à la langue. Or si ce muscle se rend à la langue, bien que partant du maxillaire inférieur, il ne se détache pas de la ligne mylo-hyoïdienne. Cette ligne, oblique de bas en haut, va du milieu de la branche horizontale du maxillaire jusqu'à im- médiatement au-dessous de la dernière grosse molaire. C'est la situation décrite par les classiques comme normale, et sur vingt pièces que nous avons examinées à cet effet, nous ne lui avons pas trouvé d'autre direction. Aussi croyons-nous pouvoir éliminer un déplacement, un abaissement de ce relief osseux. Dans le cas présent, l'insertion est plus basse et plus postérieure puisqu'elle se fait sur l'angle propre- ment dit. On ne peut donc pas considérer ce muscle comme un mylo- glosse. Si nous considérons le faisceau qui forme le bord latéral de la langue, nous le voyons absolument semblable à celui qui est fourni de l'autre côté par le stylo-glosse, les fibres transversales s'entrecroisent sur la ligne mé- diane avec celles de ce muscle. Ne serait-ce pas alors simplement un stylo- glosse dont l'insertion sur l'apophyse styloïde aurait été reportée sur l'angle du maxillaire? Nous le croyons. Au reste, si beaucoup d'auteurs s'en sont occupés, un certain nombre 132 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE d'entre eux les trouvent anormaux. Milne-Edwards (1) les déclare très peu développés. Cuvier (2) fait des restrictions : « quand ils existent ». BouRGERY (3) demande la vérification de leur existence. Winslow (4) 12. 8. ^^- ^0- Fig. 5. — Coupe frontale de la région bucco-nasale pour montrer la situation du mylo-glosse. I, ptérygoîdien externe ; 2, ptérygoïdien externe ; 3, ptérj'goïdien interne ; 4. buccinateur ; 5, tem- poral ; 6, masséter ; 7. mylo-hoïdien ; 8, génio-glosse ; 9, peaucier ; 10, digastrique; 11, génio- Iiyoîdien ; 12, mylo-glosse ; i3, apophyse zygomatique. dit qu'ils disparaissent souvent. Par contre, Ledouble (5) a constaté leur présence neuf fois sur douze préparations. Il semble donc que l'on puisse être plus catégorique que ces auteurs et affirmer que, normalement, chez l'Homme, le mylo-glosse n'existe pas. Et cependant, cette anomalie, bien qu'assez rare, a été déjà observée par RiOLAN (6), Winslow (7), Douglas, Theile et par Macalister (8), (1) Milne-Edwards, loc. cit., p. 90. (2) Cuvier, loc. cit., p. 558. (3) BouRGERY, loc cit., Épllogue, p. 138. (4) Winslow, loc. cit. (5) Ledouble, /oc. cit., p. 82. (6) RioLAN, p. 74. • (7) Winslow, p. 519. (8) Macalister, loc. cit., p. 84. TRAVAUX ORIGINAUX 133 qui a observé sur le même sujet la présence d'un stylo-glosse normal, et d'un « second chef venant de l'angle de l'os sous foçme de ruban charnu Il se peut que ce second chef passe séparément à l'intérieur de la langue formant ainsi un mylo-glosse » (Hallett et Wood). Cette dernière phrase de Macalister n'est en somme qu'un résumé de la description du muscle qui vient d'être décrit et, dans ces conditions, ce ne peut être que par un abus de langage, par une extension impropre du terme que l'anatomiste anglais l'a dénommé mylo-glosse. Et cependant, il a été décrit un muscle de ce nom. D'où cette question : Existe-t-il, anormalement, un muscle de la région qui peut avoir ses inser- tions déplacées et en imposer pour un mylo-glosse? Dans cet ordre d'idées, trois cas paraissent être intéressants à envi- sager. En effet, tout muscle a deux insertions, que l'une ou l'autre soit formée d'un ou plusieurs faisceaux. Chacune de ces insertions peut être déplacée. Nous allons donc étudier, parmi les muscles qui s'attachent soit sur la langue, soit sur la ligne mylo-hyoïdienne, d'abord les muscles ayant une insertion sur la langue, l'autre étant déplacée, puis ceux qui ont une insertion mylo-hyoïdienne, l'autre étant déplacée. Enfin, en der- nier lieu, nous verrons ce qu'il faut penser du mylo-glosse. 1° Muscle ayant une insertion sur la langue, Vautre étant déplacée. — Les muscles de la langue sont nombreux. On les divise en intrinsèques et extrinsèques. J'élimine immédiatement les muscles intrinsèques qui ne peuvent répondre à notre question. Parmi les muscles extrinsèques, on distingue : Ceux qui naissent des os voisins (génio-glosse, hyo-glosse, stylo- glosse). Les deux premiers ont une direction antéro-postérieure, et dans leurs anomalies, nous n'avons rien trouvé qui rapproche leur insertion du maxil- maxillaiire. Lo stylo-glosse mérite que l'on s'y arrête davantage. Aussi nous le retenons en passant ; Ceux qui naissent des organes voisms (palato-glosse, pharyngo-glosse, amygdalo-glosse). Il serait difficile au palato-glosse, qui forme le pilier antérieur, de modi- fier ses insertions, car il existerait alors une malformation typique des pihers et du voile du palais. Le pharyngo-glosse, à direction presque trans- versale, est à retenir. Quant à l'amygdalo-glosse, situé très en arrière et formé de quelques fibres, il ne doit pas nous arrêter; Ceux qui naissent à la fois des os et dos organes voisins (lingual supé- rieur, lingual inférieur). Considérés par quelques auteurs comme muscles intrinsèques, nous ne nous en occuperons pas davantage. Il ne nous reste que le stylo-glosse et le pharyngo-glosse. 134 BlBLlOGRAriUE ANATOMIQUE Le stylo-glosse, en outre de son insertion normale sur l'apophyse sty- loïde, reçoit quelquefois des faisceaux surnuméraires de renforcement provenant du ligament stylo-maxillaire ou de la face interne de l'angle du maxillaire inférieur (1). Ledouble considère « le faisceau de renfor- cement mandibulaire du stylo-glosse de l'Homme comme un mylo-glosse dévié de son trajet ». Faisons remarquer en passant qu'il est curieux que l'on ait vu un muscle dévié de son trajet plus souvent que le muscle normal. La disposition anormale tendrait donc à être normale. Certains auteurs, comme je l'ai déjà dit, l'ont vu se détacher de l'angle du maxillaire inférieur, sous la forme d'un tendon fibreux (Riolan, Wins- Low), d'un ruban charnu (Duvernoy, Theile), ou du ptérygoïdien interne (Moser). Enfin, d'après Ledouble, le stylo-glosse absent est souvent remplacé par un mylo-glosse. Cette affirmation n'est appuyée ni par Albinus, ni par BoHMER, qui a vu le stylo-glosse manquer des deux côtés avec hyper- trophie compensatrice des autres muscles styliens. Le stylo-glosse peut par conséquent être pris pour un mylo-glosse quand, en plus du muscle normal, il y a un faisceau surnuméraire venant du maxillaire, ce faisceau simulant le mylo-glosse, ou quand il s'insère tout entier sur cet os, figurant le mylo-glosse avec absence du stylo-glosse (Recherches sur 12 têtes : présence de ce faisceau 8 fois). Le pharyngo-glosse, ou faisceau lingual du constricteur supérieur, est formé par un paquet de faisceaux musculaires que le constricteur supé- rieur jette sur les côtés et la base de la langue. Les faisceaux qui nous inté- ressent sont les supérieurs qui longent le bord correspondant de la langue et se confondent avec les faisceaux moyens du stylo-glosse, à même direction. Ils se détachent, soit de la partie la plus inférieure du ligament ptérygo- maxillaire, c'est-à-dire de l'extrémité postérieure du bord alvéolaire du maxillaire inférieur, soit de la partie postérieure de la ligne mylo-hyoï- dienne. Dans ce dernier cas, les insertions répondent à celles d'un mylo-glosse, d'après la définition donnée plus haut. Mais tout le monde reconnaît que le pharyngo-glosse n'est qu'une partie du constricteur supérieur, et il est plus rationnel, malgré son volume quelquefois assez considérable, de l'appeler faisceau lingual du constricteur supérieur, que de lui donner un autre nom qui semblerait lui accorder une individualité propre. 20 Muscle ayant une insertion mylo-hyoïdienne, Vautre étant déplacée. — Normalement, un seul muscle s'attache à la ligne mylo-hyoïdienne : le mylo-hyoïdien. (1) Ledouble, toc. cit., p. 85, et Macalister. TRAVAUX ORIGINAUX \Sb Verdier (1) a signalé un mylo-pharyngien, inconstant, formant l'un des faisceaux constituants du constricteur supérieur. Andersen (2) l'a vu formé « par les fibres les plus externes du mylo-hyoïdien ». Humphry explique ce fait par une origine commune aux dépens d'une même couche du muscle ventral. De ceci, retenons seulement l'opinion d'ANOERSEN, qui nous ramène au mylo-hyoïdien. Il n'est pas très rare d'observer la division de ce muscle en plusieurs faisceaux. Testut (3) a vu sur deux sujets les fibres les plus postérieures former un faisceau entièrement distinct, sans indiquer où il se rendait. Moi-même, j'ai observé sa division en deux faisceaux entre lesquels pas- sait le canal de Warthon (Macalister, Knott, Ledouble) (4). On peut admettre qu'un faisceau ainsi constitué se rende à la langue formant un mylo-glosse, d'autant mieux que son insertion mylo-hyoï- dienne est plus reculée, sous la dernière grosse molaire. CONCLUSIONS Aux muscles de la langue décrits chez l'Homme, par les classiques : génio-glosse, hyo-glosse, stylo-glosse, palato-glosse, pharyngo-glosse, amygdalo-glosse, convient-il d'en ajouter un nouveau : le mylo-glosse ? Non, car ce muscle n'existe pas normalement ni même comme ano- malie. Les descriptions des auteurs qui ont signalé ce muscle laissent voir qu'il s'agissait dans leurs observations soit des faisceaux linguaux du pharyngo-glosse, anormalement développés, soit du stylo-glosse, ou d'un faisceau de ce muscle dont un faisceau supérieur était reporté sur le maxillaire inférieur. Le terme de mylo-glosse nous paraît en somme devoir être rayé de la nomenclature anatomique en ce qui concerne l'Homme, parce que les faisceaux musculaires décrits sous ce nom ne constituent pas véritable- ment un muscle supplémentaire. AUTEURS CITÉS RiOLAN, Traité d'Anatomie. 1629. Danys-Moreau, édit., Paris. DiEMERBROECK, Anatomc corporis humani. 1683, t. I. N, et S.-H. Hugueton, édit. (1) Verdier, Abrégé de Variât, du corps humain. Bruxelles, 1759, t. I, p. 213. (2) Andersen, Journal of Anat. and Phys. 1888. (3) Testut, Traité d'Anat. 1911, p. 780. (4) Ledouble, loc. cit., p. 127. 180 BIliLIOGHAPUlK ANATOMIQUE WiNSLOW, Exposition de la structure du corps humain. BouRGERY, Anatomie. 1831-1844, t. II. Delaunay, édit. Macalister, Sur les variétés des muscles styliens. Journal of Anat. and Physiol. 1871, t. V. Poirier, Traité d'Anal. 1'^ édition, t. IV, 1^' fasc. Masson, édit., Paris. Krause, Anatomie des Kaninchens. 1884. Engelman, édit., Leipzig. Ellenberger et Baum. 1894. Hirschwald, édit., Berlin. CuviER, Leçons d'Anal, comparée. 1836, t. IV. Grochard, édit., Paris. DuvERNOY, Mémoire sur les organes de la déglutition [Mémoires de la Soc. dHist. nul. de Strasbourg). 1836. Milne-Edwards, Leçons sur la Physiol. et VAnat. comparée. 1860, t. VI. Masson, édit. Ellenberger (Gurlt), Haudbuch der vergleichen. Anatomie der Haus- Sâugethiere. 1890. Hirschwald, édit., Berlin, Verdier, .4i!>régé de Vanal. du corps humain. Bruxelles, 1759, t. I. Andersen, Journal of Anal, and Physiol. 1888. Testut, Traité d'Anal. 1911. Doin, édit., Paris. Ledouble, Variations du sysl. muscul. de VHomme. 1897, t. I. Schleicher, édit., Paris. Theile, Encyclopédie anatomique. 1843, t. 111 {Traité de Myologie et d' An- géiologie). DUPLICITÉ APPABENTE OE LA VEIHE GAVE INFÊBlEOfiE Persistance de la Veine cardinale gauche (l) Par GEORGES GÉRARD Le hasard des autopsies me donne l'occasion de publier une quatrième observation d'anomalie du système cave inférieur : elle se rapproche de la première de celles que j'ai rapportées ici même il y a douze ans {Bi- bliographie anatomique, fasc. 7, t. XII, p. 293). Elle a été fortuitement relevée sur un sujet adulte masculin dont le système veineux abdominal avait été, en vue d'une démonstration, rem- pli préalablement par une injection grossière au suif coloré. I. Les reins, en situation normale, le droit à la même hauteur que le gauche, ont les dimensions suivantes : ReiiT droit gauche Millimètres Hauteur • ïor"'^^Î2Ô Iau quart supérieur 60 70 à la partie moyenne 55 60 au quart inférieur 60 65 Épaisseur à la partie moyenne 30 45 Des deux côtés, le bassinet, enfoncé, très postérieur, émerge d'un hile resserré dans tous les sens. II. Le système artériel abdominal est normal. L'aorte se bifurque assez haut : au-devant de la moitié supérieure de la 4« lombaire. Les iliaques primitives sont longues. L'émergence du .tronc cœliaque, de la mésentérique supérieure, des spermatiques, de la mésentérique inférieure se fait en place normale. (1) La pièce a été conservée au musée de l'Institut anatomique de Lille. IIRLIOOK, ANAT,, T. XZIV 138 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE L'artère rénale droite naît un peu plus haut que l'artère rénale gauche; mais ces deux artères sont uniques, rétro-veineuses dans la plus grande partie de leur trajet; seule, leur branche la plus inférieure ne devient visible, à droite comme à gauche, que quelques centimètres avant d'a- border le hile rénal; l'une et l'autre sont sous-jacentes aux veines rénales et placées sur le même plan qu'elles. III. Le cœur et tous les vaisseaux artériels sus-diaphragmatiques sont normaux. IV. Le système veineux abdominal présente des particularités tout à fait intéressantes. , On peut, tout de suite, se rendre compte qu'il a conservé la disposition embryonnaire. La veine cave inférieure n'est unique que dans son segment sus-rénal. Par contre, son segment sous-rénal est figuré par deux vaisseaux parallèles d'égale importance par leur volume : disposition qui permettrait d'ad- mettre, au point de vue purement descriptif, un dédoublement intégral de la veine cave inférieure. On ne saurait croire combien difficile m'est apparue la description exacte de cette anomalie veineuse. A première vue, il semble très simple d'utiliser les dénominations usuelles et de décrire successivement une veine iliaque primitive droite, une veine iliaque primitive gauche, une veine cave inférieure à trajet normal, une veine supplémentaire ou car- dinale gauche, enfin une anastomose unissant cette cardinale persis- tante à la veine cave normale. A un examen plus attentif, cette manière de procéder est inutilisable parce qu'en employant la nomenclature habituelle, on est amené, d'une part, à préjuger de la natiu-e originelle des différents vaisseaux, d'autre part à manquer de termes propres pour désigner les vaisseaux anormaux. Il apparaît donc comme logique de procéder comme si l'on avait affaire à des vaisseaux embryonnaires. Et c'est en somn^e à ce procédé que je me suis arrêté, en prenant comme type le- second schéma d'HERTwiG [Précis d'Embryologie, édition de 1906, fig. 254) montrant le développement du système veineux général. A) Les veines iliaques externes et les veines iliaques internes, droites et gauches, sont normales dans leur trajet et leurs rapports. Du côté droit, la confluence de ces veines s'établit normalement, au-devant de l'articulation sacro-iliaque droite. Du côté gauche, chacune d'elles remonte jusqu'au détroit supérieur : elles ne se rejoignent qu'à la hauteur de l'anglo sacro-vertébral. TRAVAUX ORIGINAUX 139 Dans le bassin, les veines sacrées latérales sont largement anastojno- sées entre elles et avec les veines fessières par trois larges anastomoses transversales. B) La veine iliaque primitive droite, longue de 44 millimètres, monte presque verticalement pour se continuer sans démarcation nette dans la veine cardinale droite. Son diamètre est plus grand que de coutume. Sa limite supérieure est indiquée par l'abouchement d'une anastomosa transversale, sur laquelle je reviendrai plus loin. G) La veine cardinale droite continue la direction de l'iliaque primi- tive droite. 1° Son premier segment occupe exactement la situation du segment sous-rénal de la veine cave inférieure normale, il s'étend sur une lon- gueur de 14 centimètres jusqu'au niveau du disque séparant la l'"^ de la 2^ vertèbre lombaire; là, il rejoint la terminaison de la veine rénale gauche. Les diamètres de la cardinale droite sont paradoxaux : 1° dans sa moi- tié inférieure, l'injection l'a rendue renflée et légèrement irrégulière; son diamètre est de 18 millimètres; 2° dans sa moitié supérieure, elle reste régulièrement cylindrique et elle n'a plus que 13 millimètres de diamètre. Cette veine reçoit, outre les veines lombaires droites: à mi-hauteur sur son flanc gauche une veinule appréciable {i>) qui est anastomosée avec la 4« veine lombaire droite; au tiers supérieur et par sa face antérieure, la i>eine spermatique droite qui est unique et normale dans son trajet, ses rapports, son volume et sa terminaison. • 2o Son second segment a subi son évolution normale de veine grande azygos normale dans sa situation, ses rapports, ses dimensions, ses af- fluents et sa terminaison. , » D) La veine iliaque primitive gauche est anormale. Elle est figurée par deux segments bien distincts : 1° un vaisseau montant verticalement sur le flanc gauche du promontoire, puis de la 5® vertèbre lombaire, long de 25 millimètres, large de 14 millimètres; à sa terminaison, il semble se bifurquer en ime branche externe, ascendante, qui n'est autre que la . veine cardinale gauche; 2° en une branche interne qui est son deuxième segment : elle figure V anastomose transversale qui, à V époque du développe- ment du système veineux sous-diaphragmatique, unit les deux cardinales et devient iliaque primitive gauche. Cette anastomose a une direction nettement transversale. Elle est couchée directement sur le corps de la 5^ vertèbre lombaire dont elle suit la convexité. Longue do plus de 5 cen- timètres, elle a un diamètre à peu près uniforme de 1 centimètre. U40 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE E) La veine cardinale gauche persiste intégralement. 10 Dans son segment sous-rénal, elle est figurée par un gros vaisseau, de calibre uniforme (diamètre : 13 millimètres), long de 12 centimètres, s^-^'le ^""^ qui remonte verticalement sur le flanc gauche de la colonne lombaire jusqu'au niveau de la partie supérieure de la 2® vertèbre lombaire où il se continue dans la moitié interne de la veine rénale gauche. Dans son trajet, la veine cardinale gauche reçoit : par sa face poSté-^ TRAVAUX ORIGINAUX 141 rieure les veines lombaires gauches; par sa face antérieure, près de sa terminaison, la çeine spermatique gauche (v. sp. g.) qui est unique, nor- male dans son volume, son trajet, ses rapports, sinon dans sa terminaison. 2^ Le segment supérieur de la cardinale gauche — veine petite azygos, unique — est normal. F) La veine rénale gauche présente à décrire deux segments bien dis- tincts : 1° le segment externe ■ — moitié externe — émerge normalement du hile du rein gauche par deux racines contiguës. Il se dirige normalement de dehors en dedans, de gauche à droite, d'arrière en avant. Dans son trajet, il reçoit, par son bord supérieur, la veine capsulo-diaphragmatique gauche (v. caps, g.), normale. Après un chemin de 5 centimètres, la veine rénale gauche est rejointe par la cardinale gauche et se continue dans : 2° le segment interne — moitié interne — de la veine rénale gauche. C'est un énorme vaisseau, d'un diamètre uniforme de 23 millimètres (2 milli- mètres seulement de moins que la veine cave inférieure dans son seg- ment sus-rénal), qui monte obliquement vers la droite, surcroisant l'aorte, la l'« vertèbre lombaire et le pilier droit du diaphragme. Son tronc a une prépondérance telle qu'il apparaît comme étant véri- tablement le premier segment de la veine cave, et que la cardinale droite aussi bien que la veine rénale droite semblent être ses affluents. G) La veine rénale droite n'a rien de bien particulier : unique, de vo- lume, de rapports normaux, il faut seulement signaler sa très grande obli- quité en haut et en dedans. — Cette direction, propre aux vaisseaux rénaux du fœtus et du jeune enfant, ne peut-elle être considérée ici comme la persistance d'une disposition embryonnaire? H) La veine cave supérieure, dans son segment sus-rénal, est nor- male : Dans sa longueur : 14 centimètres, égale à la longueur du segment inférieur de la cardinale droite; Dans son diamètre uniforme : 25 millimètres ; Dans sa direction, ascendante vers le trou quadrilatère du diaphragme; Dans ses rapports, particulièrement avec la capsule surrénale droite et avec le foie; Dans ses affluents, qui l'abordent en place normale : veine capsulaire droite et veines sous-hépatiques. Est-il nécessaire d'épiloguer sur l'anomalie que je viens de rapporter? J'ai d'abord été tenté de reprendre toute la discussion et l'interpré- 142 mnLIOGRAPHIE ANATOMIQUE tation embryologiques. Mes conclusions restent celles que j'ai rapportées précédemment et je ne puis que renvoyer âmes précédentes publications sur la question (Cf. Bibliographie anatomique : 1° t. XII, fasc. 1, p. 293- 299; 2° ibid., t. XV, fasc. 2, p. 85-93. Ce mémoire renferme la biblio- graphie de la question et les observations analogues résumées; 3° ibid., t. XVII, fasc. 5, p. 227-233). J'ai été ensuite sur le point d'établir longuement les rapprochements et différences entre le cas d'aujourd'hui et les cas publiés par moi-même. Je me contente d'insister sur deux détails de la description : a) La direction nettement transversale de l'anastomose, qui indique un parallélisme bien net entre les deux cardinales. — Le développement s'est arrêté juste à temps pour laisser les deux vaisseaux en équilibre, et pour empêcher l'un ou l'autre d'acquérir la prépondérance qu'il est ac- coutumé de constater dans les cas de ce genre; b) Le diamètre paradoxal de la cardinale droite, plus large à son ori- gine (?) qu'à sa terminaison. En terminant, je suis en droit de jne demander si les cas de duplicité — apparente ou réelle - — de la veine cave inférieure sont aussi rares que semblerait le laisser à penser la littérature anatomique. Je ne puis que me féliciter d'en avoir rencontré personnellement quatre cas depuis une quinzaine d'années. L'ORIGINE DES POUMONS CHEZ LES INSECTIVORES Par A. TVEBER Ce qui paraît rendre particulièrement délicate, chez les Mammifères, l'étude de l'appareil pulmonaire à sa toute première origine, c'est la rapi- dité avec laquelle se passent les premiers stades du développement. Dans ces conditions, il est bien difficile d'affirmer que les poumons se développent aux dépens d'une ébauche impaire, ventrale par rapport au tube digestif. Dans une note récente, j'ai admis la possibilité de cette ébauche im- paire chez certaines espèces ou chez quelques individus dont le développe- ment est particulièrement rapide, mais je dois dire que chez tous les très jeunes embryons de Mammifères que j'ai pu examiner : Minioptère, Porc, Souris et Tarsius, j'ai observé nettement deux bourgeons pulmo- naires primitifs, de part et d'autre de l'intestin antérieur, non loin de la ligne médiane ventrale. Jamais, dans ces recherches, je n'ai pu confirmer l'opinion de ceux qui font naître l'appareil respiratoire d'une gouttière ventrale impaire ou gouttière pulmonaire. Je ne crois pas, du reste, que cette gouttière ait été observée seule, sans trace des bourgeons bronchi- ques primitifs. Pour moi, la gouttière pulmonaire est une formation secon- daire qui incorpore, alors qu'ils sont encore peu proéminents, 'les bour- geons qui donneront naissance aux bronches souches. Je voudrais rapporter ici trois observations portant sur des embryons très jeunes d'Insectivores que j'ai pu étudier récemment grâce à l'obli- geance de deux excellents amis. Il s'agit d'embryons de Talpa, Erinaceus et Tupaja. C'est chez Talpa que j'ai pu examiner le stade le plus primitif au point de vue de l'ébauche pulmonaire (embryon de 2""°! 6 de longueur totale, collection de M. A. Nicolas). De part et d'autre de la ligne médiane ventrale du tube digestif, à peu de distance en avant de Vaditus anterior et un peu en arrière des dernières poches branchiales entodermiques en voie de formation, se trouvent les ébauches pulmonaires. Ce sont deux petits bourgeons légèrement allongés dans le sens cranio-caudal. Le bourgeon droit est de beaucoup le plus U4 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Baillant et le plus étendu; ee fait concorde parfaitement avec l'asymétrie . précoce des poumons de Talpa, reconnue à des stades plus avancés du reste par von Winiwarter. Les deux bourgeons sont parfaitement isolés sur la ligne médiane ven- trale par la crête très marquée qui descend de la région branchiale à Vaditus anterior. Par suite d'une légère obliquité des coupes, l'individua- lité des bourgeons bronchiques primitifs est encore exagérée (fig. 1). Le relief de ces bourgeons se continue à une certaine distance du côté cranial; il y a là deux petits bourrelets, s'atténuant progressivement, mais bien isolés par la crête médiane ventrale. Il semble bien qu'il y ait là trace de l'orîgine paire et bilatérale de la trachée, que j'ai signalée chez le Tarsius spectrum. Chez Erinaceus je n'ai pu observer qu'un stade un peu plus avancé que le précédent (embryon de 20 paires de somites, collection de M. le Fig. î, 2 et 3. Coupes tratisVei'saleç passant par l'ébauche pulmonaire d'embryons de Talpa (i), d*Efinaceiis (a) et de Tupaja(3). P. Ebauches pulmonaires oU bourgeons origine des bronches souches. Grossisse- ment 100 diamètres. professeur A.'A.-W. Hubrecht). Les bourgeons qui constituent l'origine des bronches souches, sont nettement individualisés sur les faces latérales de l'intestin antérieur, près de la ligne médiane ventrale, à peu près à distance égale des dernières poches branchiales entodermiques et de l'é- bauche hépatique. Les ébauches pulmonaires sont bien isolées l'une de l'autre par la crête médiane ventrale du tube digestif (fig. 2). Cette crête se soulève légèrement un peu en arrière des bourgeons pulmonaires, c'est le début de l'isolement de la gouttière pulmonaire que la plupart des obser- vateurs considèrent comme primitive et dont la formation est, à mon point de vue, indiscutablement postérieure à celle des bourgeons bron- chiques. La constriction qui va isoler plus complètement cette gouttière pul- monaire à son extrémité caudale et séparer progressivement l'ébauche TRAVAUX ORIGINAUX 145 respiratoire du tube digestif est précédée par la formation de deux crêtes latérales qui vont obliquement des bourgeons bronchiques à la face dor- sale du tube digestif; j'ai déjà observé ces crêtes chez le Tarsius. Le troisième embryon que je désire étudier ici est un embryon de Tu- paja (embryon de 22 paires de somites, collection de M. le professeur A,-A.-W. Hubrecht). Le développement de l'appareil pulmonaire y est plus avancé que chez l'embryon d^Erinaceus précédemment décrit. La gouttière pulmonaire est en train de se former. Ce qui fait l'intérêt de la reconstruction plastique du tube digestif de cet embryon dans la région qui nous intéresse, c'est que sur la gouttière pulmonaire en for- mation on trouve encore, au niveau de certaines coupes (fig. 3), les bour- geons bronchiques nettement séparés par la dernière trace de la crête médiane ventrale du tube digestif. L'individualisation de la gouttière pulmonaire est au reste encore peu marquée, elle commence à. proéminer à son extrémité caudale, au niveau des crêtes latérales et obliques, signa- lées précédemment. Raccordant cette observation aux deux précédentes, il me paraît permis d'avancer qu'il s'agit là non pas, suivant l'opinion commune, d'une gouttière pulmonaire sur laquelle naissent des bourgeons bronchiques, mais au contraire, ces bourgeons déjà bien développés sont incorporés aux parois d'une gouttière pulmonaire qui est en train de se développer chez cet embryon. Je trouve donc chez ces trois Insectivores une confirmation des obser- vations que j'ai déjà faites chez d'autres Mammifères. Les Insectivores sont considérés par beaucoup d'embryologistes et de zoologistes, comme constituant un groupe assez primitif. 11 n'était donc pas dénué d'intérêt d'observer chez ces animaux une forme de développement de l'appareil pulmonaire que l'on peut provisoirement considérer comme primitive, en attendant que d'autres recherches approfondies soient en mesure de prouver l'existence de Vertébrés chez qui l'appareil pulmonaire dérive d'une ébauche impaire et médiane. BIBLIOGRAPHIE Weber (A.) et BuviGNiER (A.), Les premières phases du développement de l'appareil pulmonaire chez Miniopterus Schreihersii {Bibliographie Anatomique, t. XIL 1903). Weber (A.) et Buvignier (A.), L'origine des ébauches pulmonaires chez quel- ques Vertébrés supérieurs [Bibliographie Anatomique, t. XI L 1903). Winiwarter (J. von). Die Entwicklung der Lunge bei Talpa Europeea [Anato- mische Hejte, H. 103, 1907). Weber (A.), L'origine de l'appareil pulmonaire chez les Mammifères (Biblio- graphie Anatomique, t. XVIII, 1908). Weber (A.), L'origine de l'appareil pulmonaire chez le Tarsius spectrum (Comptes rendus de l' Association des Anatomistes, 15® réunion, Lau- sanne, 1913). INCLUSION MIUE A LA GÉLATINE ET A LA PARAFFINE Par A. WEBER La technique des coupes à la paraffine expose à de graves mécomptes lorsqu'on s'adresse à des objets fragiles ou devenus cassants par suite d'un séjour prolongé dans des liquides fixateurs, ou bien ayant séjourné depuis trop longtemps dans l'alcool. Le fait est particulièrement frappant lors- qu'il s'agit d'œufs ou de larves d'Amphibiens, surtout lorsqu'on s'adresse à un matériel conservé depuis longtemps ou traité par des méthodes spé- ciales, le fixateur de Regaud pour mettre en évidence les mitochondries, par exemple. Dans ces conditions, la pénétration de la paraffine est très irrégulière, les coupes se font mal, une partie de la pièce se brise au contact du rasoir. Les coupes à la paraffine d'objets volumineux mais dont les différentes portions n'ont que peu de cohésion entre elles, ainsi une cavité abdominale d'un embryon un peu volumineux ou d'un petit Mammifère, présentent aussi fréquemment des fissures et des irrégularités. Différents procédés ont été introduits dans la technique pour remédier à ces inconvénients. On peut, par exemple, étendre très rapidement ■ sur la surface de section du bloc une mince couche de paraffine fondue ou de collodion; la coupe est ainsi consolidée. Mais en pratiquant l'applica- tion de paraffine on ne peut faire de coupes minces et régulières ; d'autre part, en collodionnant la surface de section on est souvent gêné dans les colorations ultérieures. La méthode d'inclusion mixte au collodion, ou à la celloïdine, ou encore à la photoxyline et à la paraffine a marqué un sérieux progrès. Ce procédé, dont le détail a subi de nombreuses variations suivant les expérimenta- teurs, est en somme long et compliqué; il s'oppose à certaines colorations. La section de la pièce imprégnée de collodion ou de celloïdine n'adhère pas toujours très bien à la paraffine qui l'entoure et s'en détache en se plissant ou même souvent en se cassant. De plus, les coupes ainsi réali- sées s'étalent irrégulièrement et adhèrent souvent mal à la lame porte- objet. J'ai essayé de remédier à ces divers inconvénients en substituant la gélatine au collodion ou à la celloïdine. La gélatine a déjà été employée par A. Nicolas comme masse à inclusion pour pièces assez volumineuses et qui ne se pénètrent que lentement par le collodion ou qui sont diffi- TRAVAUX ORIGINAUX 147 ciles à couper par la méthode à la paraffine par suite de leur dimension ou de leur fragilité (1). C'est de ce procédé que je me suis inspiré; à ma connaissance cette inclusion mixte n'a jamais été employée. Quelques expérimentateurs se sont contentés d'entourer l'objet fragile qu'ils dési- raient sectionner, d'une petite couche de gélatine, en le plaçant dans un petit tube de cette substance; mais, à ce que je crois, l'inclusion mixte à la gélatine et à la paraffine n'est signalée nulle part (2). Voici comment je procède : les pièces fixées n'ayant pas passé par l'al- cool, ou bien y ayant séjourné sont lavées à l'eau avec les précautions ha- bituelles, pendant un laps de temps qui varie suivant leur dimension. De là elles traversent des solutions aqueuses de gélatine de concentration pro- gressive. Je commence par une solution de 5 grammes de gélatine pour 100 d'eau. Les pièces passent ensuite dans une solution à 10, 15 et 20 %. Je me sers de gélatine fine en lamelles. A la température habituelle de mon laboratoire d'Alger qui est rarement inférieure à 18 ou 20°, les deux premières solutions sont toujours liquides; les deux dernières sont fluides à condition d'être déposées sur l'étuve à inclusion, c'est-à-dire à 30 ou 35°. Pour que les solutions de gélatine ne s'altèrent pas, j'y ajoute quelques cristaux de thymol. Bien que les solutions à 5 et à 10 % soient fluides à Alger en temps nor- mal, je préfère imprégner les pièces dans un petit récipient bien bouché placé sur mon étuve à paraffine. La pénétration des petites pièces est assez rapide, quelques heures suffisent; pour les pièces plus volumineuses, il vaut mieux attendre quelques jours. Il est inutile pour beaucoup d'objets, notamment les embryons, de dépasser la concentration de 10 ou de 15 % de gélatine. Bien plus, il sem- ble que la fragilité de ces pièces reparaisse lorsqu'elles sont incluses dans une gélatine trop concentrée. Lorsqu'on juge que l'imprégnation est suffisante, on retire avec une spatule l'objet de la solution de gélatine et on le plonge directement dans le mélange ainsi composé : Eau distillée 80 Alcool à 95« 10 Formol commercial 10 (1) A. Nicolas Note sur l'emploi de la formaldèhyde comme agent dur- • cissant de la gélitine (Bibliographie Anatomique, t. III, 1895). (2) Cette note était à l'impression quand M. A. Nicolas m'a signalé ua article de St. von Stein : Ein Beitrag zur mikroskopischen Technik desSchla- fenbeines (Anatomischer Anzeiger, Bd 17, 1900). L'auteur s'est servi, pour réa- liser des coupes de limaçons, d'un enrobage de la pièce fraîche dans la gélatine suivi d'une fixation par un réactif usuel; la pièce est ensuite exposée aux vapeurs de formaline, puis incluse dans la celloïdine ou la paradTine. i48 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE La gélatine se coagule alors. Au bout d'une ou plusieurs heures suivant les dimensions de la pièce, je la transporte successivement dans des alcools progressivement concentrés jusqu'à déshydratation; puis je fais l'iu- clusion habituelle en me servant de sulfure de carbone comme dissol- vant de la paraffine. En raison de la température habituelle de mon laboratoire, je ne puis me servir que de paraffines à degré de fusion assez élevé. Pour restreindre le temps de séjour de mes pièces dans la paraffine pure, à l'intérieur de l'étuve, je procède à ce dernier terme de la méthode, dans un récipient fermé placé dans l'étuve et dans lequel je fais un vide relatif avec une trompe à eau. Grâce à cette méthode d'inclusion mixte à la gélatine et à la paraffine, j'ai pu obtenir de bonnes coupes de jeunes embryons de Poissons et d'Am- phibiens, sans cassure et aussi avec le ïninimum de déforjnations dues à l'emploi de la paraffine. Il vaut mieux procéder à une coloration en masse de la pièce avant l'inclusion dans la gélatine. Pourtant cette méthode ne s'oppose nullement à la coloration des coupes collées sur le porte-objet; j'ai pu ainsi réaliser des colorations de mitochondries avec la méthode de Regaud sur des pièces incluses avec mon procédé. LE PLI SDSPENSEDB PÉBITONËAL ËNITO-MESENTÉBIIIDE CHEZ LA NOUVEAU-NÉE (Plica géniio-enterica) SON ROLE DANS LES POSITIONS PARAMÉDIANES DE L'UTÉRUS (Trarall du laboratoire d Anatomie do la Faculté de Médecine d'Alger) Par E. LEBLANC Cette formation péritonéale, relatée très brièvement par quelques traités d'anatomie, ne semble guère avoir été spécialement étudiée depuis les observations anciennes déjà de Treitz^, Waldeyer et PalTauf. Elle est ainsi mentionnée par Rieffel {Traité d'' Anatomie humaine, de Poi* RiER, vol. V, p. 320) : « Qu'il me suffise de dire ici qu'au moment de sa réflexion sur le détroit supérieur, le péritoine, au niveau du ligament suspenseur, présente un certain nombre de replis d'importance très secondaire, bien visibles chez la nouveau-née et l'enfant, mais s'eiïaçant en général chez l'adulte. Ces replis offrent d'ailleurs une disposition assez variable. Ce sont : à gauche, le ligament colo-pelvien et surtout le ligament infundibulo- colique, à droite la plica genito-enterica (Treitz, Paltauf, Waldeyer) qui du méso de l'appendice vermiforme ou du péritoine qui entoure la fin de l'iléon se porte vers le bord supérieur du ligament large. Ce repli parait identique avec le ligament appendiculo-ovarien de Clado. » Parmi les auteurs que j'ai pu consulter, ni Tschanssoff, ni His, ni Waldeyer, ni Robinson ne parlent de la plica genito-enterica. W. Nagel {Die weiblichen Geschlechtsorgane) la décrit dans ces termes : « Le trajet péritonéal du ligament suspenseur se fait sous le péritoine du bassin ou de la paroi abdominale, en formant quelques plis (pli génito- entérique de Treitz, Waldeyer, Paltauf), qui sont particulièrement nets chez la nouveau-née et les enfants, et qui se dirigent, celui de 150 BinLlOGRAPHlIi ANATOMIQUE droite vers la fosse caecale et celui de gauche vers la fossette inter- sigmoïde. » L'examen de la cavité abdominale du fœtus ou de la nouveau-née montre d'une façon constante, en effet, que les annexes génitales sont reliées au péritoine intestinal par des replis différant d'importance et surtout de longueur suivant le côté et qui peuvent être ainsi caracté- risés. A cette période de développement de l'enfant, ovaire et trompe ne sont pas toujours dans la cavité pelvienne. Si on peut constater que certains fœtus de 7 ou 8 mois ont leurs annexes descendues dans le bas- sin le fait n'est, le plus fréquemment, certain que pour un seul côté, et bien souvent chez des enfants nés à terme ayant vécu quelques jours ou quelques semaines, on peut encore voir que la descente génitale ne s'est pas complétée et que la glande ovarienne et la trompe sont, au moins d'un côté, dans la fosse iliaque ou sur le détroit supérieur. Rien n'est donc plus variable que la position des organes considérés, à la naissance. Mais, à l'occasion de cette descente plus ou moins retardée, on cons- tate que le pli péritonéal part à la fois du pôle supérieur de l'ovaire géné- ralement étalé, oblique et même presque vertical sur le relief du détroit supérieur ou dans la, fosse iliaque, et des franges les plus longues du pavillon tubaire. Dans cette situation de l'ovaire la trompe est, la plu- part du temps, presque entièrement développée dans la fosse iliaque, ne formant plus qu'un léger coude dirigé en avant vers l'arcade crurale. Presque vertical, très peu incliné en dedans ou en dehors, suivant la déflexion de la trompe, constitué par deux lames péritonéales accolées sans interposition d'autres éléments apparents, surmontant les vaisseaux, les nerfs et les fibres conjonctives ou élastiques du ligament ou pédicule infundibulo-pelvien, saillant dans la cavité abdominale, s'élargissant nettement dans la partie supérieure, le pli vient se terminer d'une façon uniforme sur la portion terminale du mésentère à gauche et sur le méso- sigmoïde à droite. Le pli droit, le plus fort, le plus long, le plus nettement détaché de la paroi, a à la naissance une longueur de 30 à 40 millimètres. Son bord libre regarde le plus souvent en dehors. Très marqué à la partie infé- rieure et à la partie moyenne, il s'atténue dans le haut en s'élargissant et se fusionnant avec le péritoine intestinal. Cette fusion se fait — c'est un point important — non avec le méso- appendice mais avec la terminaison du feuillet gauche du mésentère. Cependant, à quelque distance de sa terminaison quelques fibres sous-jacentes au pli effectuent un trajet récurrent recouvert par le feuil- let péritonéal, formant un pli secondaire arqué à concavité supérieure. TRAVAUX ORIGINAUX qui se dirige vers le cœcum et l'appendice, et glisse sur le péritoine parié- tar postérieur en formant une fossette iléo-cœcale. Fig. I. — Cavité abdominale d'une nouveau-née. Annexes gauches dans le petit bassin. Annexes droites dans la fosse iliaque retenues par le pli gcnito-mésenicrique. Utérus en position paramédiane droite, vue par en haul. a, cystocèle suppurée de l'ouraque ; 0, pli génito-mésentérique droit; c, fosseile iléo-cœcaJe ; »/, rec- tum; e, vaisseaux Iliaques externes;/, ouraque; g, portion terminale de l'intestin grêle. 152 BIBUOGRAI'IIIE ANATOMIQUE Sans m'étendre davantage sur les relations, établies par Glado, par l'intermédiaire du ligament appendiculo-ovarien, je crois pouvoir, à l'inverse de Rieffel, ne pas identifier le pli suspenseur génito-mésen- térique avec la formation décrite par Clado, car, même par la portion sous-jacente au pli, la seule qui puisse admettre une communication lymphatique, il n'existe pas de relation directe entre les annexes et l'ap- pendice ou son péritoine, et l'existence du pli génito-mésentérique est toujours parfaitement indépendante de celle du méso-appendice. On peut même, dans certains cas, voir se dessiner parallèlement au pli suspenseur un pli beaucoup moins important qui descend du méso- appendice mais qui n'atteint pas les annexes et disparait dans le péri- toine de la fosse iliaque. Il ne faut d'ailleurs pas oublier • — et c'est une remarque qui peut éclairer bien des rapports vus et décrits ici — que chez le tout petit enfant le caecum et l'appendice sont très haut; non dans la partie infé- rieure de la fosse iliaque, comme chez l'adulte, mais dans l'hypochondre, au-dessous du foie. Du côté gauche le pli est beaucoup plus court et, dans les mêmes conditions d'âge, ne mesure que la moitié ou le tiers de la longueur du pli droit; sa largeur et son relief sur le plan postérieur sont aussi bien moins accusés et, le plus souvent, dessinant une saillie minime sur la paroi, il se perd morphologiquement avant d'atteindre le méso intes- tinal. Lorsqu'il est suffisamnaent dessiné, on le voit se fusionner avec le mésocôlon sigmoïde très au-dessous de l'insertion sur l'intestin qui, chez les enfants très jeunes, est presque toujours très allongé, sinueux et en partie pelvien seulement. Le pli gauche se confond avec le méso- sigmoïde en dehors de la fossette intersigmoïde. Les coupes histologiques de la région dues à l'obligeance de M. le professeur Argaad montrent avec les détails de la structure du pli, les rapports exacts qu'il affecte avec le ligament suspenseur ovarien nettement individualisé assez loin de sa base sous le péritoine pariétal. Elles montrent la distinction évidente entre les deux formations et, en éclairant le rôle mécanique du pli génito-mésentérique, affirment qu'il ne saurait être le simple méso du ligament infundibulo-pelvien. Ce dernier n'est visible que sur les coupes intéressant les régions moyenne ou inférieure du pli, car, dans la partie supérieure, ses éléments, dispersés ou écartés vers la ligne médiane, ne figurent plus; mais le pli génito-mésentérique n'a rien perdu de son importance. Quel que soit le niveau de la coupe, le pli se présente sous la forme d'une lame mince et fortement rétractée, d'où les sillons qui découpent sa partie libre. Entre les deux feuillets péritonéaux qui la limitent en TRAVAUX 0Ri4]l{iAiUX 153; formant ses deux faces interne et externe et quelle que soit l'orienta- tion du bord libre, on constate la présence de fibres élastiques longues et onduleuses et d'une couche sous-jacenbeàrépithélium, de fibres lisses Fig. a «j Pli géniUMnéseatérique «t ^, ligament io.fuadUwilfr'pelvicn. qui sont très nettement plus abondantes sous le feuillet interne. Ces éléments se raccordent aux faisceaux qui courent dans la base du pli et qui sont bien marqués sur les coupes. BIBLIOOa* AMAT., T. XXIV 10 154 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Ces fibres lisses entremêlées de fibres élastiques se dirigent vers la base du pli, viennent se confondre avec celles qui sont mêlées aux élé- ments vasculo-nerveux du ligament infundibulo-pelvien et le faisceau assez épais, ainsi formé, descendant vers les annexes génitales, se dissocie en les abordant en : a) Fibres du mésovarium; b) Fibres du mésosalpinx; c) Fibres du ligament rond. Le double examen anatomique et histologique du pli péritonéal et de toute la région voisine nous montre la nécessité et le bien-fondé d'une appellation différente pour l'élément purement séreux d'une part et l'ensemble vasculo-nerveux sous-séreux situé plus profondément, accolé à la paroi abdominale et constituant très spécialement le ligament infundibulo-pelvien. Le premier mérite bien le nom de « pli péritonéal génito-mésenté- rique », n'existe que chez le fœtus ou l'enfant très jeune et suspend visiblement au mésentère à droite, au mésocôlon sigmoïde à gauche, l'ovaire et la trompe. C'est bien un ligament suspenseur. Le second, qui ne correspond pas plus à la base du pli génito-mésen- térique que les vaisseaux de la « base du ligament large » ne correspon- dent réellement à l'insertion inférieure des deux feuillets du ligament, ne joue pas, dans les mêmes conditions d'âge que précédemment, le rôle qui lui a valu chez l'adulte le nom de ligament suspenseur de l'ovaire. Le vrai ligament suspenseur à la fois de l'ovaire et de la trompe par sa double terminaison inférieure, c'est le pli péritonéal. Il me suffit de tirer légèrement sur le pli du côté droit pour remonter dans l'abdomen les annexes du même côté et la simple inspection de la formation séreuse et de ses connexions montre qu'elle est, même sur le cadavre, toujours tendue, et que c'est elle qui, pour la plus grande part, conditionne la situation de l'ovaire et de la trompe. J'admets, en effet, après dissection de dix- huit fœtus ou nouveau- nées à terme, que non seulement le pli génito-mésentérique règle la descente de l'ovaire et de la trompe vers le bassin, mais que les positions très irrégulièrement progressives de ces organes, leur orientation pendant la descente et la position même de l'utérus dans la cavité pelvienne lui sont dues. Au point de vue de la situation générale des organes génitaux internes de cet âge, aussi bien que pour la situation de ces organes comparés les uns aux autres, j'ai pu constater : l*' .Que l'ovaire et la trompe sont rarement intra-pelviens et jamais des deux côtés à la fois; 2o Que l'utérus n'est à peu près jamais dans la position médiane : TRAVAUX ORIGINAUX 155 1° Position de Vovaire et de la trompe. Rôle du pli génito-mésentérique. — Les variations de la situation de l'ovaire et de la trompe sont assez irrégalières et ne se rapportent pas à l'âge du sujet. Un fœtus de sept mois peut présenter sur les parois du petit bassin ou même, au moins d'un côté, sur le plancher, des organes annexes qui seront encore dans la fosse iliaque chez une nouveau-née. Précisément, peut-on penser, parce que la descente est en partie réglée par un pli suspenseur dont l'importance varie, à côté de causes peut- être plus fixes comme l'agrandissement du bassin, le poids de là masse intestinale, etc. Il est important de remarquer que le ligament infundibulo-pelvien est le même des deux côtés, au contraire du pli péritonéal. Or, si le liga- ment réalisait effectivement la suspension de l'ovaire et de la trompe à l'exclusion du pli péritonéal et toutes autres causes envisagées, les organes génitaux seraient placés dans des conditions égales pour la migration. Il y a donc, de par cette comparaison seule, des probabilités très grandes pour l'action spéciale du pli. Nous avons vu que c'est du côté droit que le pli génito-mésentérique est le plus fort, et c'est aussi du côté droit que trompe et ovaire sont maintenus plus haut. On peut, chez quelques sujets, voir les annexes droites étalées dans la partie supérieure de la fosse iliaque et les annexes gauches dans le fond du petit bassin. Le pli génito-mésentérique ne joue qu'un rôle purement passif, mais son influence tient à deux caractères très différents suivant le côté consi- déré : la force du pli et la fixité de l'insertion supérieure qui se fait à droite sur le mésentère, vers son extrémité inférieure relativement fixe, et à gauche sur le mésocôlon qui est très mobile. Il est curieux de rapprocher cette formation constante chez la fille jeune d'une formation rare et absolument similaire vue par moi sur un garçon de quelques semaines et qui avait occasionné une ectopie testi- culaire iliaque du côté droit et pelvienne du côté gauche (Ectopie testi- culaire due à un ligament orchi-épididymo-testiculaire. Journal de VAna- tomie, 1909). Le sexe réservé, les conditions de l'observation étaient exactement les mêmes que pour notre pli actuel génito-mésentérique. Le pli du côté droit était beaucoup plus long et beaucoup plus fort que le gauche et l'insertion se faisait à droite sur la terminaison du mé- sentère, à gauche sur le mésocôlon. Des deux côtés, il s'attachait en bas sur la tête de l'épididyme, retenant la glande génitale en ectopie peut-être définitive. A considérer cette existence, rare chez l'enfant mâle, d'une formation presque constante dans le sexe féminin, on peut hasarder que probable- 156 BIltLlOGIlAFHIE ANATOMIQUE ment les conditions dans lesquelles s'effectue la migration de l'organe génital à partir de la position primitive sont différentes dans les deux sexes, puisque l'existence du pli génito-mésentérique est la règle chez l'un et l'absence du même pli la règle chez l'autre; mais qu'une anomalie de position ou de descente de la glande génitale mâle peut déterminer la formation de ce pli qui, normalement, n'existe point, et entraîner ou un retard ou un arrêt dans la migration lesticulaire. 2^ Action du pli génito-mésentérique sur la situation de V utérus dans la cavité pelvienne. — Les sujets examinés ont montré que l'utérus n'est, chez la très jeune enfant, presque jamais en position médiane. Sur des 18 sujets, 11 fois l'utérus était en situation paramédiane droite — 5 fois en .paramédiane gauche — 2 fois seulement, il paraissait mé- dian. La situation latérale utérine ne peut laisser aucun doute et ne peut être attribuée à des conditions fortuites, cadavériques par exemple. La très grande fréquence de la situation paramédiane droite est frappante et, dans tous les cas de cette position, on constate le retard évident dans la descente de l'ovaire et de la trompe du même côté, la force du pli génito-mésentérique qui l'emporte de beaucoup sur le gauche, et la ten- sion de cette formation qui établit de visu une relation d'une cause : pli péritonéal, à un double effet : arrêt des annexes et déplacement latéral de l'utérus. Dans sa situation paramédiane l'utérus peut être simplement incliné par son fond, sans toucher la paroi, ou, comme il est fréquent avant le développement de la cavité pelvienne, appliqué contre cette paroi, le fond au niveau du détroit supérieur, La corne droite est en arrière visi- blement sollicitée par les annexes retenues à leur tour par le 'pli péri- tonéal. Dan« les cas de situation paramédiane gauche il est fréquent de voir le pli suspenseur gauche présenter une solidité et des dimensions anor- males qui permettent de lui attribuer le déplacement à gauche de l'utérus. Enfin, sur les deux sujets qui présentaient un utérus médian les iplis péritonéaux n'existaient pas en l'absence de la traction exercée sur les mésentère qui les créait ppr ghssement du péritoine pariétal. Les annexes étaient des deux côtés à une hauteur égale, fait qui démontre encore le rôle joué par le pli génito-mésentérique. On pourrait penser que la situation propre du rectum peut intervenir utilement pour déterminer la position paramédiane de l'utérus. J'ai pu me convaincre, surtout sur le foetus, qu'il n'en était rien. En effet : 1« Lorsquele rectum est vide, aplati en arrière de l'utérus, il n'in- TRAVAUX ORIGIKAUX 157 fluence en rien la position de cet organe. Que celui-ci soit en position paramédiane droite ou gauche, il est évident que le rectum, réduit à un tube assez mince, n'a pu contribuer au déplacement de l'organe génital; 2^ Lorsque le rectum est gonflé de méconium et plus ou moins dilaté, il intervient lorsque Tutérus «st déjà déplacé et non primitivement, car on peut le trouver distendu à occuper toute la partie postérieure de la cavité pelvienne, indifférent de situation propre par conséquent, et l'utérus se trouver indifféremment aufsi à droite ou à gauche de la cavité. Mais, une fois amorcée la situation de l'utérus en paramédiane, le rectum volumineux vient coincer et immobiliser l'utérus sur la paroi pelvienne. Si ce dernier est en position droite, son angle gauche vient en avant par pression du rectum qui, ne pouvant «e dilater en arrière et à droite, le fait dans la partie antérieure gauche du bassin, par conséquent en appuyant sur la partie gauche du fond utérin qui devient antérieure. Ce mouvement s'ajoute d'ailleurs à la traction exercée déjà en haut et en arrière (la position fœtale de gestation ne modifie rien, que le sens de la force) par le pli génito-mésentérique pour accentuer davantage lé déplacement antérieur de la corne gauche. Les conditions sont naturellement inversées si l'utérus est en position paramédiane gauche. L'épaulement du rectum est toujours facilité par la crête saillante que présente la face postérieure de l'utérus même chez les sujets les plus petits. La portion terminale de l'intestin appuiera plus facilement sur la partie gauche ou droite de l'utérus, parce qu'elle sera limitée dans la pression exercée par la crête utérine d'une part et les annexes gauches ou droites d'autre part. La position para ou extra-médiane de l'utérus de l'adulte est signalée par différents auteurs, RiEFFEL, qui parle de cette latéroposition, cite les noms de Henle pour la lattroposition droite, de Cruveilhier, Velpeau, Bardeleben pour la latéroversion droite, de Webster et Waldeyer pour l'incli- naison à gauche. « On parle aussi, dit-il, d'une légère torsion normale, notamment d'une dextrotorsion qui porte en avant l'angle gauche de la matrice en raison de la présence à gauche du côlon pelvien (Cru- veilhier, Hyrtl), de la brièveté congénitale relative de la partie pos- térieure du ligament large gauche. » (Kustner.) His, examinant trois préparations, le trouve « dans deux cas dévié à droite, dans le troisième à gauche ». « Très souvent, dit Walueyer, j'ai trouvé l'utérus en position extra- médiane, plutôt dévié à gauche, rarement à droite. Mais cette position semble temporaire et due à la présence de matières fécales dans l'am- 158 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE poule rectale ou à la situation de l'anse sigmoïde. Mais je n'admets pas cette explication comme définitive et je laisse ouverte la question de savoir si la position extramédiane chez les sujets normaux est durable. « Chez les enfants j'ai trouvé le corps utérin en position latérale. » J'ai très souvent vu, pour ma part, l'utérus adulte en latéroposition droite ou gauche. Le plus souvent droite, senxble-t-il, avec angle gauche en avant. Les faits si faciles à constater chez le fœtus ou la jeune enfant touchant le déplacement utérin, l'inégalité de migration des annexes et le rôle du pli péritonéal génito-mésentérique suffisent pour penser que beaucoup de latéropositions de l'adulte peuvent être attribuées à la persistance d'une position déjà réalisée dans le plus bas âge. Certes, malgré le pli génito-mésentérique les annexes descendent dans le petit bassin aidées dans leur migration par l'agrandissement de la cavité abdominale qui tend à effacer les plis péritonéaux et celui de la cavité pelvienne qui crée une place pour la trompe et l'ovaire; mais l'utérus, immobilisé pendant un temps assez long dans la partie laté- rale du bassin peut s'y fixer définitivement et l'intestin allongé, et rem- pli périodiquement, ne plus jouer qu'un rôle secondaire qui s'exercera dans le même sens que la cause primitive : le pli génito-mésentérique. Le Direcleur-Gérant , D' A. iNicolas. KANCY-PAIUS, IMPRIMERIE BERGER-LEVRAULT Tome XXIV 4" fascicule 1914 BIBLIOGRAPHIE AMTOMIQUE REVUE DES TRAVAUX EN LANGUE FRANÇAISE ANATOMIE — HISTOLOGIE — EMBRYOLOGIE — ANTHROPOLOGIE TRAVAUX ORIGINAUX SUR LE MODE DE DIVISION ET SUR LA SYSTÉMATISATION DES BRANCHES DE L'ARTÈRE RÉNALE Par Ph. BELLOCQ KX-PHOSKCTEUR A LA FACUI-TÉ DE MÉDECINE DE TOULOUSE (Travail du Laboratoire de M. le Professeur DIEULAFÉ) L'extension rapide prise par la chirurgie rénale, et le souci pour l'o- pérateur de connaître les conséquences d'une lésion artérielle créée au cours d'une intervention expliquent, en partie tout au moins^ l'intérêt que les auteurs ont attaché à la détermination précise de la circulation du rein. Depuis l'importante thèse de Schmerbei»^ parue en 1895 et consacrée à l'étude de l'artère rénale dans son ensemble, il a été publié de nom- breux travaux traitant des rapports, du mode de ramification et de terminaison des artères du rein. Bérard et Destot, dans un mémoire adressé à la Société de Biologie, en 1896, s'attachent à préciser certains points de la circulation artérielle du rein. Ils démontrent, en particulier, que cette dernière est répartie suivant de vastes territoires fermés et su- perposés dans le sens antéro-postérieur. Dans une « note sur le mode de division de l'artère rénale et les rapports de ses branches au niveau du hile », contenue dans les Bulletins et Mémoires de la Société Anatomique de 1897,WiART donne le résultat de ses observations. 11 enregistre en de nombreux schémas la variabilité qui existe dans le mode de division de BIBLIOOR. AHAT., T. XXIV ICO BIULIOGRAPIIIE ANATOMIQUE cette artère. Sa conclusion est que celle-ci se divise le plus souvent en trois branches, antérieure, supérieure et postérieure, formant dans leur ensemble une sorte de gouttière grillagée à concavité inférieure qui em- brasse le bassinet et les veines accolées à sa face antérieure. En 1901 Max Brôdel conclut à la terminalité des artères du rein, et à l'indépendance vasculaire de ses territoires antérieur et postérieur ainsi que" des branches qui les irriguent. G. Gérard, au Congrès des Anatomistes de Lyon, en 1901, insiste sur la variabilité des rapports vasculaires du bassinet. Il appuie ses recherches sur l'examen de vingt-huit paires de reins. Les an- nées suivantes (1902, 1903, 1904), ce même auteur publie, dans les Comp- tes rendus de V Association des Anatomistes, trois notes, dont les deux dernières en collaboration avec Castiaux, dans lesquelles il démontre que la voûte artérielle n'existe pas et que les territoires artériels du rein se juxtaposent soit suivant le plan horizontal (type à territoires super- posés), soit suivant le plan frontal (type à territoires antérieur et pos- térieur). Les recherches faites par Dieulafé sur les reins du Cheval, Bœuf, Veau, Mouton, Chien, et dont les résultats ont été consignés dans un article de la Bibliographie Anatomique de 1902, ratifient le caractère terminal des artères du rein. Dans une étude d'ensemble sur la « circulation artérielle et veineuse du rein », contenue dans les Bulletins et Mémoires de la Société Anatomique de l'année 1906, Gré- goire conclut à la systématisation suivante de la circulation artérielle du rein. Il y a une artère pour chacune des faces et une artère pour chacun des pôles. L'artère du pôle inférieur naît du même tronc que l'artère de la face antérieure; l'artère du pôle supérieur provient du même tronc qiie l'artère de la face postérieure. Les artères des pôles gagnent le. parenchyme rénal sans pénétrer dans le sinus, et donnent chacune généralement trois branches : une branche interne qui contourne le bord correspondant du pôle en pleine substance corticale, en suivant le côté correspondant de la pyramide de ce pôle, sur la base de laquelle elle se réfléchit; une branche postérieure qui gagne la face postérieure du pôle; et une branche antérieure destinée à la face correspondante. Il ajoute que, lorsque la branche de la face postérieure est petite, l'artère du pôle inférieur envoie dans la partie inférieure de cette face un rameau curviligne à concavité supérieure qui passe par -dessous le bassinet. Plusieurs fois aussi, il a trouvé que l'artère de la face antérieure du pôle supérieur était fournie par la pré-pyélique, et que, de même encore, la branche postérieure du pôle inférieur pouvait également venir de la rétro-pyélique. En 1908 Paul Castiaux fait de « la circulation arté- rielle du rein étudiée par la radiographie » le sujet de sa thèse inaugurale (Lille). Il confirme par de nouveaux faits la terminalité des artères ré- nales. Dans un mémoire volumineux portant sur 1' « anatomie du bas- TRAVAUX ORIGINAUX 101 sillet » et parue dans la Revue de Gynécologie en 1907 et 1908, Albarran et Papin distinguent dans le rein un système artériel postérieur et un système artériel antérieur généralement plus développé. Au niveau des pôles ces territoires empiètent ordinairement l'un sur l'autre; l'artère polaire supérieure naît en effet de la branche rétro-pyélique (système postérieur), tandis que l'artère polaire inférieure provient du système artériel antérieur. Jeanbrau et Desmonts publient en 1910 dans les Bulletins et Mémoires de la Société Anatomique de Paris une étude du pédicule vasculaire du rein qui les amène à constater que celui du rein droit est dans son ensemble plus court que celui du rein gauche. Puis ce sont Chalier et Jalifier qui font de nouvelles « recherches sur le hile, le sinus, et le pédicule du rein » et consignent leurs résultats dans un article de la Revue de Gynécologie de 1911. Sur les 45 dissections qu'ils ont faites ils ont trouvé 19 reins recevant des artères rénales mul- tiples. Dans les autres cas il existait une artère rénale unique se divi- sant toujours en dehors du hile, et donnant des branches courtes et peu volumineuses extra-sinusiennes et des branches plus longues, plus importantes, intra-sinusiennes. Les premières aboutissent au pôle supérieur du rein, ou plus exactement à la portion sus-hilaire du bord interne; dans quelques cas il s'agit d'une véritable artère polaire supé- rieure extra-hilaire. Jamais ils n'ont constaté l'existence d'artères polaires inférieures extra-sinusiennes sur des reins pourvus d'une seule artère rénale. Ils donnent de plus une systématisation artérielle du rein qui ne diffère de celle de Grégoire qu'en ce que les artères des pôles sont, pour eux, fournies par les deux plans artériels ventral et dorsal. Mais le pôle supérieur reste surtout vascularisé par l'artère rétro- pyélique, et le pôle inférieur par les artères dépendant du système pré-pyélique. Citons enfin, dans le Journal de VAnatomie de 1911 : 1° l'im- portant mémoire de M. Gérard, démontrant à l'aide de reconstructions que la voûte artérielle n'existe réellement pas, et que les artères droites naissent des « efférents glomérulaires ;>, et 2° la note statistique de G. Gé- rard dans laquelle il établit le pourcentage des artères rénales, uniques, multiples, et extra-hilaircs (1). Nous nous proposons, dans ce trayail, d'étudier la systématisation de la circulation rénale. Nos observations ont porté sur cinquante- quatre reins, tous prélevés sur des sujets adultes. Dans l'exposé de notre sujet, nous allons successivement : 1° indiquer la technique que nous avons suivie; 2^ décrire les types suivant lesquels nous avons vu se ramifier l'artère rénale et ses branches principales; S*' montrer enfin (1) On trouvera la bibliographie complète de la question dans le mémoi:e de M. Gérard, Journal de l'Anatomie, 1911. 162 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE quelle est la systématisation artérielle du rein qui se dégage des faits que nous avons observés. TECHNIQUE Nous avons, dans nos recherches, utilisé la radiographie stéréosco- pique. Les résultats obtenus par cette méthode ont été ensuite con- firmés ou complétés par la dissection de l'artère rénale et de ses branches. Nous injections dans le système artériel, le bassinet et les calices de chaque rein examiné une substance susceptible de les rendre opaques aux rayons X. Nous poussions dans les artères, après lavage préalable à l'eau tiède et à l'essence de térébenthine, du minium tenu en sus- pension dans ce dernier liquide. Nous injections sous faible pression, dans le bassinet préalablement vidé de son contenu, soit de la gélatine bismuthée, soit, et de préférence, du suif additionné de minium. Nous procédions de façon à obtenir une opacité du bassinet et des calices moindre que celle des artères, artifice qui permet sur les épreuves de suivre ces dernières dans la totalité de leur trajet. Ces radiographies, examinées à l'aide du stéréoscope de précision de Cazes, montrent reconstituée dans l'espace la totalité de la vascularisa- tion du rein. La présence sur ces épreuves des voies d'excrétion permet de reconnaître d'une façon précise les artères pré-pyéliques et rétro- pyéliques. La dissection des branches artérielles poursuivie parfois jusque dans le parenchyme et faite après ouverture du sinus suivant le bord convexe du rein, n'a servi le plus souvent qu'à contrôler les résul- tats fournis par l'examen des radiographies. Parfois elle a évité des erreurs : considérer par exemple pour une seule artère une image qui avait été fournie par la superposition, au niveau de leur origine et sur une partie de leur trajet, de deux artères antérieure et postérieure. Nous avons aussi, pour mieux fixer la position exacte de la ligne exsangue, débité dix reins, préalablement tirés en radiographie stéréos- copique, en coupes sériées (6 à 7 suivant le volume de la glande) faites perpendiculairement au grand axe de l'organe et que nous avons en- suite radiographiées. MODE DE DISTRIBUTION DE L'ARTÈRE RÉNALE ET DE SES BRANCHES L'artère rénale arrivée généralement à proximité de l'orifice sinusien se divise, dans la grande majorité des cas (42), en deux branches ter- minales. Accidentellement elle peut, avant de se bifurquer, donner naissance à une ou plusieurs branches collatérales (10 cas), ou encore se terminer par une trifurcation (2 cas). TRAVAUX ORIGINAUX 163 L'ARTÈRE RÉNALE SE DIVISE EN DEUX BRANCHES TERMINALES Les deux branches (branches de premier ordre) que donne l'artère rénale se dirigent vers le sinus et se divisent à leur tour soit avant d'avoir pénétré dans cette cavité, soit après l'avoir atteinte. Le bassi- net et les grands calices s'interposent soit entre elles ou leurs ramifica- tions ; on peut ainsi les distinguer en : artères rétro-pyélique ou posté- rieure et pré-pyélique ou antérieure. Distribution de l'artère pré-pyélique L'artère pré-pyélique se divise souvent (21 cas) peu après son origine en deux branches (branches de deuxième ordre) de volume sensible- ment égal, ou donne dans bien des cas (17) le long de son trajet, qui est alors plus grand, une ou plusieurs collatérales, ou peut enfin, mais rare- ment (4 cas), se terminer par une véritable trifurcation. L'artère pré-pyélique se divise en deux branches. Les deux branches supérieure et inférieure qui proviennent de l'artère pré-pyélique peuvent après un court trajet se bifurquer à leur tour et donner ainsi quatre gros rameaux (branches de troisième ordre) (fig. 1). Les deux extrêmes se dirigent vers le pôle qui leur correspond, et chemi- nent à l'intérieur du sinus. Ils se divisent avant de pénétrer dans le paren- chyme en deux artères polaires (branches de quatrième ordre) dont la plus interne pénètre presque immédiatement dans le parenchyme et parcourt la région interne du pôle. Cette division peut faire défaut pour le rameau supérieur; le pôle supérieur ne reçoit alors de l'artère pré-pyélique qu'une seule artère (branche de troisième ordre). Les deux rameaux intermédiaires se distribuent à la région moyenne du rein après s'être ou non bifurques. L'une des deux branches supérieure ou inférieure peut, avant de se bifurquer, émettre un ou deux rameaux collatéraux (branches de troi- sième ordre) (fig. 2). Ceux-ci se dirigent vers la région moyenne lorsqu'ils proviennent de la branche inférieure. S'ils naissent de la branche supé- rieure, l'un d'eux peut cheminer dès son origine, ou peu après, dans la partie interne du pôle supérieur. Quant aux deux rameaux terminaux de chacune de ces branches, ils se comportent comme précédemment ou plus souvent se distribuent à la région polaire qui leur correspond. Sui- vant le cas, le pôle inférieur recevra de l'artère pré-pyélique deux artères 16i blIiLIOGRAl'lllE ANATOMIQUE qui pourront naître de la bifurcation du rameau inférieur (branches de quatrième ordre) (Voir fig. 1) ou encore être constituées par ^les deux rameaux terminaux de la branche inférieure (branches de troisième ordre) (Voir fig. 2). Quant au pôle supérieur, l'artère pré-pyélique lui envoie une et plus souvent deux artères. Les deux artères naissent du rameau supé- FiGURE 1. — Rein droit. — Type bifurqué de l'artère rénale : artère pré-pyélique volumi- neuse, artère rétro-pyélique (indiquée par le point blanc supérieur) plus petite. Toutes deux se ramifient presque exclusivement suivant le type dichotomique. Remarquer le territoire peu étendu de l'artère rétro-pyélique, limité à la portion postérieure du pôle supérieur et de la partie supérieure de la région moyenne. Le pôle supérieur reçoit trois artères polaires; le pôle inférieur deux, l'une antérieure, l'autre postérieure (celle-ci indiquée par un point blanc). Injection du bassinet avec suif et minium. rieur (branches de quatrième ordre) (Voir fig. 1) ou proviennent de la division de la branche supérieure (branches de troisième ordre) (V. fig. 5), ou encore sont constituées l'une par un rameau collatéral de la branche supérieure (branche de troisième ordre), l'autre par le rameau supérieur de bifurcation de cette branche (branche de troisième ordre) (Voir fig. 2) ; l'artère unique est formée par l'un ou l'autre de ces rameaux. Il est à remarquer que lorsque la branche supérieure envoie ses deux rameaux TRAVAUX ORIGINAUX 165 au pôle supérieur elle peut aborder ce dernier au niveau de sa surface extérieure. Les deux artères polaires émanées de cette branche sont alors parenchymateuscs dans tout leur trajet. Signalons encore que dans quelques cas (5) l'une des deux branches de bifurcation de l'artère pré- pyélique peut ne point envoyer de rameaux au pôle correspondant. Elle 1 ' Figure 2. — Rein gaucUe. — Type bifurqué de l'arlùre rénale : l'artère rétro-pyélique (dont le tronc et les branches sont marqué 5 d'un point blanc) est ici encore peu volumineuse. Son territoire est sensiblement aussi peu étendu que dans le cas précédent, et le bas- sinet ne possède pas. au niveau de sa face postérieure, de rapport vascuUire important. L'artère pré-pyélique se bifurque en une branche inférieure qui donne les deux artères polaires inférieures (l'artère postérieure est marquée d'un point blanc) et en une bran- che supérieure dont les ramifications se font suivant les deux types monopodique et dichotomique. Le pôle supérieur reçoit quatre artères poliires. Injection du bassinet au suif et minium. se dirige alors horizontalement vers la région moyenne et, après avoir donné ou non des collatérales, se termine par bifurcation ou trifurcation- Cette disposition pour la branche inférieure coïncide avec l'oxisfi nro d'une artère rénale accessoire vascularisant le pôle inférit ur. 166 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE L'artère pré-pyélique donne une ou plusieurs branches collatérales avant de se bifurquer. L'artère pré-pyélique donne parfois (17 cas) avant de se bifurquer une ou plusieurs collatérales (branches de deuxième ordre). Lorsqu'il n'en existe qu'une (1 cas), celle-ci, après avoir abordé le pôle supérieur au niveau du tubercule sus-hilaire ou au niveau de sa surface extérieure, chemine dans la région interne de ce dernier. Celui-ci reçoit ainsi de l'artère pré-pyélique deux artères, dont l'une est constituée par cette collatérale et dont l'autre provient de sa branche supérieure de bifurcation. Dans les cas plus fréquents (16) où l'on compte plusieurs collatérales, l'artère pré-pyélique se termine tardivement soit après avoir effectué un trajet horizontal dans la cavité sinusienne, soit après s'être disposée en arcade à convexité externe à l'intérieur de celle-ci. Si l'artère pré-pyélique se trouve horizontalement dirigée (7 cas), les deux ou quatre collatérales qu'elle donne se dirigent, les unes vers le pôle supérieur, les autres vers la région moyenne et le pôle inférieur. Celui-ci reçoit deux artères de la collatérale la plus inférieure. Le pôle supérieur est abordé, le plus souvent en dehors du hile, par une ou deux branches collatérales supérieures qui occupent sa partie interne ou supéro-interne. Quant aux branches de bifurcation de l'artère pré-pyélique, elles se distribuent à la région moyenne, et la plus élevée envoie une artère au pôle supérieur lorsque celui-ci ne reçoit qu'une collatérale. L'artère pré-pyélique peut aussi se disposer en arcade (9 cas) et ne donner seulement des branches collatérales que par sa convexité (fîg. 4). Celles-ci sont au nombre de^ deux, trois ou quatre. Le pôle supérieur reçoit une ou deux artères; l'une est externe et intra-sinusienne, l'autre est interne, et pénètre dans le parenchyme au niveau du tubercule sus- hilaire ou en dehors du hile. Ces branches, dont l'une ou l'autre peut faire défaut, naissent soit isolément, soit par un tronc commun, de l'artère pré-pyélique. Les deux artères que celle-ci envoie au pôle inférieur, et dont aucune n'est extra-hilaire, sont constituées par ses deux branches terminales (branches de deuxième ordre) (Voir fig. 4) ou seulement par les rameaux de bifurcation de sa branche inférieure (branches de troisième ordre). La branche supérieure va alors se distribuer à la région moyenne qui a déjà reçu une ou deux branches collatérales. Notons que l'une de celles-ci possède exceptionnellement une origine commune avec les artères du pôle supérieur. Ajoutons enfin que lorsque le pôle inférieur est vascularisé par une artère rénale accessoire, la collatérale inférieure de l'artère pré-pyélique dirigée horizontalement, ou les branches de TRAVAUX ORIGINAUX 167 bifurcation de cette artère disposée en arcade atteignent à peine la région polaire inférieure. Uartère pré-pyélique se divise en trois branches. L'artère pré-pyélique ne se divise que rarement (4 cas) en trois bran- ches terminales (branches de deuxième ordre) (fig. 3). Le pôle inférieur i » t i 1 ! 1 i i 1 Figure 3. — Rmn gauche. — Type bifurqué de l'artère rénale. Remarquer la trifurcation de l'artère pré-pyélique. L'artère rétro-pyélique (dont le tronc et les branches sont indiqués par des points blancs) se bifurque en deux branches : la branche inférieure est seule e rapport avec le bassinet. Le pôle inférieur reçoit deux artères polaires; le pôle supérieur en possède trois. Injection du bassinet à la gélatine blsmuthée. reçoit la terminaison de la branche inférieure; la branche supérieure, suivant que l'artère pré-pyélique donne ou non une collatérale supérieure, chemine ou non dans la cavité sinusienne. Collatérale et branche su- 168 BIBLIOGRAPHIE AN ATOMIQUE périeure constituent dans ce cas deux artères du pôle supérieur. Quant à la région moyenne, elle est vascularisée par la branche correspon- dante qui peut cependant envoyer une artère au pôle supérieur lorsque celui-ci n'a déjà été abordé que par la branche supérieure (Voir fig. 3). Distribution de l'artère rétro-pyélique Cette artère rétro-pyélique (branche de premier ordre), qui est d'un volume généralement inférieur à celui de l'artère pré-pyélique, se divise comme elle en deux ou plusieurs branches, mais se dispose le plus sou- vent en arcade, et n'atteint que rarement par l'une de ses ramifications le pôle inférieur. L'artère rétro-pyélique se divise en deux branches. Ce n'est seulement que dans un petit nombre de cas (9) que l'artère rétro-pyélique se divise en deux branches terminales (branches de deuxième ordre) (fig. 1, 2, 3, 5). La branche supérieure après bifurcation donne au pôle supérieur deux artères (branches de troisième ordre) qui peuvent être toutes deux intra-sinusiennes. La branche inférieure se bifurque elle aussi, mais parfois se trifurque et se distribue à la région moyenne, exceptionnellement à une faible partie du pôle inférieur. Seule elle est en rapport avec le bassinet. Uartère rétro-pyélique donne une ou plusieurs collatérales avant de se bifurquer. L'artère rétro-pyélique donne parfois (6 cas), avant de se bifurquer, une ou deux branches collatérales (branches de deuxième ordre) qui abordent le pôle supérieur par sa surface extérieure ou après avoir pénétré dans la cavité sinusienne. Dans le cas d'une seule collatérale, celle-ci se distribue à la région interne du pôle qui reçoit dans la partie externe une artère émanée de la branche supérieure de bifurcation de l'artère rétro-pyélique. Exceptionnellement, cette collatérale peut donner à ce pôle deux artères interne et externe, ou seulement une artère interne, qui vascularisent sa région antérieure en totalité ou en partie pendant que sa région postérieure est abordée par les deux rameaux de division de la branche supérieure de bifurcation de l'artère rétro-pyélique. Plus souvent l'artère rétro-pyélique donne un plus grand nombre TISAVAUX ORIGINAUX IGO de branches collatérales, deux, trois ou quatre, et décrit une arcade qui chemine en arrière du bassinet (fig. 4). Notons qu'elle se trouve généra- lement placée entre celui-ci et la lèvre postérieure du hile qui la dissi- mule. C'est là la disposition la plus commune de l'artère rétro-pyélique Figure 'i. — Rein gauche. — Type bifurqué de l'artère rénale. Disposition en arcade des deux artères pré-pyéiique et rétro-pyélique (celle-ci et ses branches sont marquées par des points blancs). Les prtles inférieur et supérieur reçoivent trois artères priaires. Le système artériel postérieur prédomine au niveau de ces deux régions. Injection du bassinet au suif contenant en suspension du minium. (25 cas), celle que l'on peut considérer comme normale. Les branches collaléraks qui naissent de cette arcade se disposent comme il a été dit à propos de l'artère pré-pyélique. Observons seulement l'existence un peu moins fréquente de l'artère qui vascularise la région interne du pôle supérieur, et la présence exceptionnelle de deux artères pour cette même partie. Quant aux deux branches terminales, elles n'abordent généralement que peu ou pas la région du pôle inférieur. 170 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE L'artère rétro- pyélique se trifurque. C'est exceptionnellement (2 cas) que l'artère rétro-pyélique se termine par trois branches (branches de deuxième ordre) supérieure, moyenne et inférieure. Les branches supérieure et moyenne envoient au pôle supérieur deux artères constituées, l'une par la première de ces bran- ches, la seconde par la branche moyenne ou l'un de ses rameaux de bifurcation. La branche inférieure associée ou non au second de ces deux rameaux se distribue à la région moyenne. MODES RARES DE DIVISION DE L'ARTÈRE RÉNALE Anormalement (2 cas) l'artère rénale se divise en deux branches, dont l'une, supérieure, se comporte comme la branche de bifurcation cor- respondante de l'artère pré-pyélique, et dont l'autre, inférieure, se divise peu après son origine en une branche antérieure homologue de la branche inférieure de l'artère pré-pyélique, et en une branche postérieure artère rétro-pyélique. Celle-ci chemine en arrière du bassinet dont elle peut ren- dre l'accès difficile. L'artère rénale donne, dans quelques cas (3), avant de se bifurquer, une et exceptionnellement deux branches collatérales (branches de premier ordre). Lorsqu'il existe une ou très rarement deux collaté- rales supérieures, celles-ci déjà divisées ou non abordent le pôle supé- rieur par sa surface extérieure et le vascularisent en partie. Dans les cas (5) où l'on rencontre une collatérale inférieure, on cons- tate que celle-ci chemine à l'entrée du sinus en passant en avant du bassinet (fig. 5). Elle se divise plus ou moins bas, parfois dans la partie inférieure du sinus ; ses deux rameaux terminaux (branches de deuxième ordre) se distribuent au pôle inférieur du rein. Exceptionnellement, le rameau supérieur se distribue à la partie inférieure de la région moyenne, et le rameau inférieur aborde seul le pôle inférieur. Quant aux branches terminales de l'artère rénale, artères pré-pyélique et rétro-pyélique, elles se ramifient suivant l'un des modes déjà décrits. Le tronc de l'artère rénale peut enfin se terminer par une véritable trifurcation (2 cas). Une partie du pôle supérieur, région supérieure, est vascularisée par la branche supérieure qui est extra-hilaire. Dans les autres portions du rein se distribuent les deux autres branches pré- et rétro-pyélique. Nous venons d'étudier le mode d'origine des artères qui se rendent aux deux pôles et à la région moyenne du rein. Nous avons vu qu'elles TRAVAUX ORIGINAUX 171 étaient le plus souvent constituées par des branches de troisième ou de deuxième ordre, plus rarement par des branches de quatrième ordre, exceptionnellement par des branche? de premier ordre, collatérales du Figure 5. — ■ Rein drcil. — Lartôre rénale émet ici, avant de se bifurquer, une collatérale inférieure, qui va fournir l'artère interne du pôle inférieur et l'une des deux artères externes (artère externe postérieure, indiquée par un point blanc). Les deux artères pré-pyélique et rétro-pyélique (dont le tronc et les branches sont indiqués par des points blancs) se bifurquent. Chacun des pôles reçoit trois artères polaires. Re- marquer sur cette radiographie et les précédentes le mode d'origine des artères péri-pyramidales. Tantôt elles naissent suivant le type dichotomique, tantôt suivant le type monopodique, et se groupent en bouquets artériels plus ou moins fournis. Injection du bassinet au suif, tenant en suspension du minium. tronc de l'artère rénale. Ces artères, exception faite de celles qui vascula- risent la région interne, supéro-interne ou inféro-interne des deux pôles, cheminent à l'intérieur du sinus (artères interpapillaires), isolées par du n Rli.l.iOf.RAPIIlE AN ATOMIQUE lissu graisseux du bassinet et des calices. Elles sont appliquées contre les paroit; de cette cavité par les artères péripyramidales fournies au cours de leur trajet et qui plongent immédiatement dans le parenchyme rénal. Parvenues dans le voisinage du fond du sinus, ces artères ou les branches de division d'un ordre immédiatement supérieur, qu'elles ont pu fournir durant leur parcours, donnent chacune avant ou après avoir Figure 6. — -Rein gauche. — Débité en six coupes, qui se succèdent sur la préparation du pôle supérieur, qui est à droite et en haut, au pôle inférieur, qui est à gauche et en bas. La face postérieure regarde à droite. On remarque que la ligne exsangue, ou ligne de partage du sang, d'abord située sur le bord convexe, se trouve ensuite placée sur la face postérieure dans le voisinage de ce bord, puis plus bas reste trè. éloignée de lui. Injection du bassinet au suif et minium. pénétré dans une colonne de Bertin, deux ou plusieurs artères péri- pyramidales. De celles-ci vont se détacher de nombreux rameaux et ra- muscules qui montent vers la surface et vont donner naissance aux artères radiées. Quant aux artères de la région interne des pôles, c'est à peine si elles pénètrent dans le sinus; elles plongent dans le parenchyme rénal au TRAVAUX ORIGINAUX MS niveau de la face hilaire ou sinusienne des tubercules sus et sous-hilaires. Cette disposition n'est pas constante au niveau du pôle supérieur. Celui-ci reçoit dans quelques cas (15) par sa surface extérieure une ou rarement deux artères qui se distribuent, la première à sa région interne ou supéro-interne, la seconde, à sa région inféro-externe. De toutes ces artères, quelque soit le point où elles abordent les pôles, et de leurs branches terminales lorsqu'elles se bifurquent, se détachent de nombreux rameaux qui donnent eux-mêmes naissance à des artères lobu- laires. Les artères internes peuvent aussi, mais rarement (dans 2 cas pour le pôle supérieur et dans 5 pour le pôle inférieur), cheminer dans la partie interne de la cavité sinusienne. Elles abandonnent le long de leur trajet de nombreux rameaux qui pénètrent immédiatement dans le parenchyme. Si nous examinons maintenant dans une vue d'ensemble les divers cas étudiés, nous constatons que l'une quelconque des branches, rameaux, ou ramuscules de l'artère rénale naît, tantôt d'une division monopodique, tantôt d'une division dichotomique; aussi est-il permis de conclure que les ramifications de cette artère se font suivant ces deux modes, mais irrégulièrement combinés. Remarquons cependant que le type monopodique n'apparaît géné- ralement qu'avec les branches de deuxième ou de troisième ordre, et qu'il existe quelques cas où la division dichotomique existe seule jusqu'à l'origine des artères péripyramidalcs. Notons, en terminant cet exposé de la distribution de l'artère rénale, qu'il nous a été donné de constater l'existence sur plusieurs reins de deux ou trois artères perforantes et, dans un seul cas seulement, d'une anastomose entre deux branches intrasinusionnos volumineuses. Ce fait a déjà été signalé par M. Gérard. SYSTÉMATISATION ARTÉRIELLE DU REIN Nous allons successivement étudier quel est le territoire de chacune des branches nées directement du tronc de l'artère rénale (branches de premier ordre) et quel est aussi le nombre et la disposition des artères qui vascularisent chacune des parties du rein. TERRITOIRE DE CHACUNE DES BRANCHES DE PREMIER ORDRE Nous envisagerons d'abord le cas le plus commun, celui où l'artère rénale ne donne que deux branches terminales, puis celui plus rare où cette artère se divise en plusieurs branches. 174 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE L'artère rénale ne donne que deux branches terminales Les deux branches de bifurcation de l'artère rénale, artères pré- pyélique et rétro-pyélique, vont chacune se distribuer à la région cor- respondante antérieure ou postérieure du rein, qu'elles irriguent en partie ou en totalité, et dont elles peuvent même dépasser les limites pour étendre leur territoire à une partie de la région opposée. Généra- lement, le pôle supérieur et la région moyenne sont à peu près égale- ment vascularisés par chacune de ces artères, tandis que la région inférieure fait partie dans sa totalité ou presque totalité du territoire de l'artère pré-pyélique. Dans quelques cas (10) cependant, le pôle inférieur est irrigué par les deux branches terminales de l'artère rénale ; mais on ne constate que tout à fait exceptionnellement la participation de l'artère rétro-pyélique à la vascularisation d'une faible partie de la région anté- rieure de ce pôle. Lorsqu'il existe une artère rénale accessoire (5 cas) abor- dant ce dernier, l'artère pré-pyélique ne l'irrigue que peu ou pas du tout. Signalons encore que l'artère rétro-pyélique peut rarement vasculariser la totalité (3 cas) du pôle supérieur et ne pas étendre exceptionnelle- ment (2 cas) son territoire jusqu'à la moitié inférieure du rein. Les artères pré-pyélique, rétro-pyélique et leurs branches constituent donc deux systèmes artériels correspondant respectivement à chacune des régions antérieure et postérieure de la glande. L'artère rénale se divise en plusieurs branches Lorsque l'artère rénale se trifurque ou donne avant de se bifurquer une et exceptionnellement deux collatérales supérieures, ces artères ou la branche supérieure de trifurcation vascularisent une partie seule- ment, supéro-interne ou supérieure, du pôle supérieur. Dans les cas où il existe une collatérale inférieure, née du tronc même de l'artère rénale, celle-ci se distribue à la plus grande partie du pôle inférieur et par exception à la partie inférieure de la région moyenne antérieure ou pos- térieure du rein. Quant au territoire de chacune des branches pré- pyélique et rétro-pyélique, il se trouve ainsi diminué de la partie du pôle supérieur ou inférieur irriguée par la branche supérieure de trifur- cation, ou par les collatérales supérieure ou inférieure. SYSTÉMATISATION DE LA VASCULARISATION ARTÉRIELLE AU NIVEAU DES PÔLES ET DE LA RÉGION MOYENNE Nous comprendrons sous le nom de pôle ou région polaire toute la partie du rein qui sera approximativement située au-dessus d'un plan TRAVAUX ORIGINAUX 175 tangent au tubercule sus-hilaire pour le pôle supérieur, au-dessous d'un plan tangent au tubercule sous-hilaire pour le pôle inférieur. La région moyenne correspondra ainsi à la partie comprise entre ces deux plans. Vascularisation du pôle supérieur Nous avons vu que dans les cas (42) ou l'artère rénale ne donnait que deux branches terminales, ces artères pré-pyélique et rétro-pyélique participaient généralement toutes deux à la vascularisation du pôle supérieur. Celui-ci est en effet le plus souvent irrigué d'une façon égale ou inégale par ces deux branches et rarement (3 cas) par l'une d'elles seulement. Lorsque les deux artères pré-pyélique et rétro-pyélique se partagent également ou à peu près également (15 cas) la vascularisation du pôle su- périeur, chacune d'elle lui envoie deux artères interne et externe situées respectivement dans sa région antérieure ou postérieure. Ce pôle reçoit ainsi quatre artères; deux se ramifient dans sa partie interne, les deux autres dans sa partie externe. Il faut signaler cependant que parfois. (2 cas) chacune de ces deux parties n'est abordée que par une seule artère. On ne compte plus dès lors que deux artères polaires émanées chacune des deux artères pré et rétro-pyéliques. Souvent (24 cas) le pôle supérieur est inégalement vascularisé par les deux artères pré et rétro-pyéliques. Celle qui possède le territoire le plus étendu (artère pré-pyélique 13 fois, artère rétro-pyélique 11 fois) donne encore deux artères interne et externe, l'autre ne fournit seu- lement qu'une artère externe. De ces trois artères polaires, l'artère interne vascularisé la partie interne du pôle, les deux artères externes irriguent respectivement la région antérieure et la région postérieure de la partie externe. Exceptionnellement (1 cas) l'une des deux artères pré-pyélique ou rétro-pyélique donne les deux artères externes, l'autre l'artère interne. Dans quelques cas enfin (3 cas), ce pôle supérieur est tout entier sous la dépendance de l'artère rétro-pyélique qui lui envoie deux, trois ou quatre artères se disposant comme il a été dit plus haut (Voir p. 168). Lorsque l'artère rénale se trifurque ou donne avant de se bifurquer une ou deux collatérales supérieures, chacune de ses branches, collaté- rales et terminales, peut fournir une ou deux artères au pôle supérieur qui en reçoit ainsi de trois à cinq. L'artère interne ou l'une des deux ar- tères internes est toujours constituée par la collatérale ou la branche supérieure de trifurcation. Les artères polaires que nous avons divisées d'après leur situation BIBLIOQR. ANAT., T. XXIV 12 i76 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE et leur territoire de distribution en aftères externes et internes, se différencient encore par leur trajet. Les premières sont intra-sinusiennes, les secondes pénètrent bien vite après leur origine dans le parenchyme rénal au niveau du tubercule sus-hilaire ou peuvent, mais exception- nellement (2 cas), cheminer à l'intérieur du sinus. Cette disposition des artères polaires commune à la grande majorité des cas (39) se trouve modifiée sur quelques reins (15). C'est ainsi que parfois (14 cas) l'artère interne, et aussi dans quelques cas (5) une, ou exceptionnellement (1 cas) deux artères externes, abordent le pôle supérieur par sa surface exté- rieure, et que très rarement (1 cas) deux artères interne et externe nais- sent encore à l'intérieur du parenchyme d'un tronc commun extra-hilaire (Voir p: 164 et 165). Ces artères qui pénètrent ainsi dans le pôle supé- rieur en dehors du hile peuvent, à l'intérieur de celui-ci, suivre un trajet presque horizontal, et traverser anormalement une pyramide de Malpighi de la région supéro-interne de ce pôle. Vascularisation du pôle inférieur Nous savons que ce pôle inférieur est le plus souvent (33 cas) irrigué dans la totalité ou presque totalité de son étendue, par l'artère pré-pyé- lique. Celle-ci lui envoie deux artères qui sont généralement (26 cas) interne et externe, mais parfois (5 cas) antérieure et postérieure. Dans quelques cas (11) aussi, les deux artères pré-pyélique et rétro-pyélique participent également ou inégalement (l'artère pré-pyélique possédant le territoire le plus étendu) à la vascularisation de ce pôle inférieur qui est alors vascularisé par deux, quatre, ou plus souvent trois artères se dispo- sant comme il a été dit pour le pôle supérieur. Enfin, lorsque l'artère rénale émet une collatérale inférieure (5 cas) ou lorsqu'il existe une artère rénale accessoire pour le pôle inférieur (5 cas) celui-ci reçoit de l'une ou de l'autre deux artères interne et externe ou plus rarement antérieure et postérieure, auxquelles peuvent venir s'ajouter une troi- sième artère, artère externe provenant de l'une des artères pré ou rétro- pyéliques. Exceptionnellement (1 cas) le pôle inférieur peut être vascula- risé dans la plus grande partie de son étendue par une seule artère don- nant de nombreuses branches collatérales. L'artère externe ou les deux artères externes du pôle inférieur ont un trajet sensiblement identique à celui des artères similaires du pôle supérieur. Quant à l'artère interne unique ou aux deux artères internes de ce même pôle inférieur, elles pénè- trent le plus souvent dans le parenchyme au niveau de la face sinusienne, plus rarement au niveau de la face supérieure du tubercule sous-hilaire, et dans quelques cas (5 cas) cheminent dans la partie interne de la cavité TRAVAUX ORIGINAUX 177 sinusienne. Jamais nous n'avons constaté l'existence de branches extra- hilaires abordant le pôle inférieur par sa surface extérieure. Vascularisation de la région moyenne Chacune des deux artères pré-pyélique et rétro-pyélique envoie dans la partie correspondante antérieure ou postérieure de la région moyenne deux ou trois artères qui s'appliquent contre les parois cor- respondantes du sinus. Anormalement (3 cas) nous avons vu une ou deux artères de l'artère pré-pyélique passer en arrière du bassinet ou des grands calices et venir vasculariser soit la partie supérieure soit la partie inférieure de la région moyenne dépourvue à cet endroit de branches fournies par l'artère rétro-pyélique. Les diverses artères qui se distribuent aux pôles et à la région moyenne, juxtaposent généralement leurs territoires terminaux dans le sens antéro-postérieur et envoient en bien des points, principalement les artères antérieures, quelques-uns de leurs rameaux et ramuscules dans la partie de la région opposée voisine du bord convexe. Sur un même rein on peut quelquefois constater que, suivant les points, c'est l'un ou l'autre des deux systèmes artériels antérieur ou postérieur qui em- piète sur la moitié postérieure ou antérieure de l'organe. Parfois aussi ces artères se distribuent simultanément aux régions antérieure et pos- térieure; c'est ce qui se produit en particulier pour l'artère unique qui vascularise la partie interne de l'un ou de l'autre pôle, et plus rarement pour plusieurs branches antérieures et postérieures qui superposent alors leurs territoires dans le sens frontal. La ligne exsangue qui se trouve placée à la limite des territoires ter- minaux appartenant aux artères antérieures et postérieures, doit être pratiquement considérée comme située au niveau du bord convexe ou de la partie de la face postérieure voisine de ce bord. Cependant, il faut remarquer que cette ligne n'est point régulièrement curviligne, elle est au contraire plus ou moins sinueuse, suivant que les artères antérieures empiètent plus ou moins sur la région postérieure du rein. Même, lorsque cet empiétement intéresse en certains points le tiers externe ou davan- tage de la région postérieure, une incision faite sur le bord convexe ne risque pas de léser des vaisseaux importants. CONCLUSIONS Les faits que nous venons d'exposer nous permettent de formuler les conclusions suivantes : 1° L'artère rénale ne donne le plus souvent que deux branches ter- 178 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE minales, l'une antérieure ou pré-pyélique, l'autre postérieure ou rétro- pyélique. L'artère pré-pyélique se bifurque dans la majorité des cas en deux branches de deuxième ordre qui fourniront chacune à leur tour deux ou plusieurs branches de troisième ordre. Cette artère peut aussi, avant de donner ses deux branches terminales, fournir le long de son par- cours une ou plusieurs branches collatérales. Elle chemine alors horizon- talement à l'intérieur du sinus, ou décrit dans cette cavité une arcade à convexité externe. Dans le premier cas, les collatérales naissent des faces supérieure et inférieure de l'artère et se dirigent vers les pôles corres- pondants ; dans le second elles tirent seulement leur origine de la con- vexité de l'arcade et se portent vers le pôle supérieur et la région moyenne. L'artère pré-pyélique se termine encore dans quelques cas par une véritable trifurcation. La division de l'artère rétro-pyélique se fait selon l'un des modes précédents. Le plus souvent cependant cette artère se dispose en arcade ne donnant des branches collatérales que par sa convexité. C'est là le type que l'on doit considérer comme normal. Sui- vant que les artères prç et rétro-pyéliques ne donnent que deux branches terminales ou émettent sur leur trajet des branches collatérales, les artères des pôles et de la région moyenne sont surtout constituées par des branches de troisième ou de deuxième ordre ; 2° L'artère rénale peut aussi, mais plus rarement, soit se bifurquer en une branche supérieure et une branche inférieure qui va donner l'artère rétro-pyélique, soit se trifurquer, soit enfin donner deux ou plu- sieurs collatérales de premier ordre, avant de donner les deux artères pré et rétro-pyéliques; 3° .Les ramifications artérielles du rein, examinées dans leur ensemble, se font, suivant les points, selon les modes monopodique ou dichotomi- que (dichotomie vraie et fausse); 4° Les deux branches pré-pyélique et rétro-pyélique se distribuent chacune à la partie correspondante antérieure ou postérieure des régions moyenne et polaire supérieure. La région polaire inférieure est le plus sou- vent, dans sa presque totalité, vascularisée par l'artère pré-pyélique. Le territoire de distribution de ces deux branches se^ trouve amoindri lorsque l'un des deux pôles reçoit une ou deux artères polaires émanées directement du tronc de l'artère rénale, ou lorsque le pôle inférieur est abordé par une artère rénale accessoire ; 50 Le nombre d'artères qui vascularisent chacune des régions du rein, variable au niveau de la région moyenne, est plus constant au niveau de chacun des pôles; 6° Le pôle supérieur reçoit le plus communément trois (66 % des cas) ou quatre (25 % des cas) artères polaires, dont deux (artères externes) se disposent dans la partie externe de ce pôle et dont une ou deux (artères TRAVAUX ORIGINAUX 179 internes) dans sa partie interne. Les premières sont intra-sinusiennes, les secondes pénètrent dans le parenchyme au niveau du tubercule sus-hilaire, mais peuvent aussi aborder le pôle supérieur par sa surface extérieure (27 % des cas). Il en est de même dans quelques cas pour une ou deux artères externes. Les artères polaires proviennent des deux bran- ches pré- et rétro-pyélique qui donnent chacune les deux artères (in- terne et externe) ou l'artère unique (artère externe) situées dans la ré- gion du pôle (antérieur ou postérieur) qui leur correspond. Parfois une ou deux des artères polaires sont constituées par la branche de trifur- cation de l'artère rénale, ou par des collatérales directes de celle-ci qui toutes abordent le pôle supérieur par sa surface extérieure. Les artères polaires extra-hilaires peuvent anormalement traverser une pyramide de Malpighi; 7° Le pôle inférieur est généralement irrigué par deux (70 % des cas), parfois par trois artères polaires (23 % des cas), qui se distribuent, l'une à sa partie interne (artère interne), l'autre ou les deux autres à sa partie externe (artères externes). Les deux artères qui vascularisent ce pôle ou l'artère interne et l'une des deux artères externes sont fournies par l'artère pré-pyélique, plus rarement par une collatérale inférieure du tronc de l'artère rénale ou une artère rénale accessoire; quant à la seconde des artères externes, elle naît dans le premier cas de l'artère rétro-pyé- lique; dans les deux autres, elle tire son origine tantôt de l'artère rétro- pyélique, tantôt de l'artère pré-pyélique. Les artères polaires inférieures se disposent sensiblement comme au niveau du pôle supérieur, avec cette différence toutefois que nous n'avons jamais rencontré de branches extra- hilaires abordant le pôle inférieur; 8° La zone exsangue, ou ligne de partage du sang, doit être pratique- ment considérée comme localisée au niveau du bord convexe du rein ou de la partie de la face postérieure voisine de ce bord. SUR L'INNERVATION MUSCLE PRÉSTERNAL Par ARNE STRANDBERG Travail de l'Institut anatomique de l'Université d'Upsal Dans le tome XXII, fascicule 4 (1912) de cette revue, G. Sclavounos a publié un cas du muscle présternal innervé par les nerfs thoraciques antérieurs. Aussitôt après M. Larget (1912), dans le Journal de VAna- tomie et de la Physiologie, a décrit un cas où il dit, concernant l'innerva- tion : « L'innervation était fournie par une branche venue des inter- costaux et qui abordait le muscle par sa face profonde. » Gomme, par conséquent, les renseignements sur son innervation varient encore, j'ai cru qu'il pouvait être intéressant de faire connaître ici les résultats d'une recherche de 8 cas du muscle présternal dont j'ai examiné l'innerva- tion. Quoique le muscle présternal ait été connu depuis le début du dix- septième siècle, quand Gabrolius (1604) l'eut décrit (1), et que depuis cette époque-là il ait été bien des fois l'objet de recherches et de discus- sions scientifiques, on n'a pourtant pas pu se mettre d'accord sur son importance morphologique. Tout d'abord le muscle est relativement rare, ce qui résulte des recherches de Le Double (2), s'étendant à plus de 700 personnes. Il trouva ce muscle dans 4 1/2 % des cas à peu près, et plusieurs autres auteurs ont abouti au même résultat (3) ou à une fréquence encore moindre (3 %) (4). Il semble être très rare aussi chez les animaux puisque, à ce qu'on dit, on ne l'a trouvé que dans un seul (1) D'après Cunningham^ D.-J., The M. sternalis [Journ. of Anat. and Physiol, vol. 22, 1888, p. 392). (2) Le Double, M. -A., Sur trente-trois muscles présternaux {Bull, de la Soc. d'Antkropol. de Paris, s. IV, t. I, 1890, p. 546). (3) CuNNiNGHAM, D.-J., op. cit., p. 293-294. (4) V. Bardeleben, K., Lehrb. d. System. Anat. d. Menschen. 1906, p. 349. TRAVAUX ORIGINAUX 181 cas (1). En outre, le muscle, quand il se présente, offre de très grandes variations, soit en ce qui regarde son origine, soit, bien davantage, en ce qui regarde son insertion (2). Les opinions sur son innervation sont aussi très différentes. D'après ce que j'ai pu trouver, Hallett (3) a été le premier à donner des renseignements sur l'innervation du muscle présternal. Il a décrit un spécimen de ce muscle et il dit que le muscle reçoit ses nerfs des troisième, quatrième et cinquième nerfs intercostaux. Plus tard K. von Bardeleben (4) (1876) a examiné trois cas, dont l'in- nervation a été examinée dans deux. Dans ces cas, le muscle recevait ses nerfs des intercostaux (Il III, II III). J. F. Shepherd (5) qui (1885-1889) examina douze spécimens de ce muscle a abouti à un résultat différent. Il trouva que 8 de ces muscles étaient innervés par les nerfs thoraciques antérieurs et que 2 muscles recevaient leurs nerfs et de ceux-ci et des nerfs intercostaux. Il n'a pu suivre les nerfs dans les deux autres cas. En même temps que Shepherd, K. von Bardeleben (6) (1888) a décrit 11 nouveaux cas, dont l'innervation a été examinée dans 8 cas et dans tous ces cas le muscle recevait ses nerfs des intercostaux (II III, II III, II, II, III, III, III IV, III). La même année que Bardeleben, D.-J. Gunningham (7) a aussi publié les résultats d'un examen de 22 cas. Il trouva que dans 17 de ces cas le muscle présternal recevait ses nerfs des nerfs thoraciques anté- rieurs. Dans les autres cas, il n'a pu suivre les nerfs. Au contraire R. Fick (8), qui en 1891 examina 3 cas du muscle présternal en y ajoutant un résumé de 14 cas, affirmait la première opi- nion citée, c'est-à-dire que l'innervation du muscle dérivait des nerfs intercostaux (dans ses propres cas des III IV, IV, II III IV). (1) Van den Broeck, A.-J.-P., Ein doppelseitiger M. sternalis bei Hylc- bates syndactylus (Anat. Anz., Bd 35, n»» 23-24, 1910, p. 591). (2) Testut, L., Le muscle présternal et sa signification anatomique (Journ. de V Allât, et de la Physiol, vol. XX, 1884, p. 71-84.) (3) Hallett, Muscular System of the Human Body [Edinb. Med. Journ., vol. 69, 1848, d'après Gunningham, D.-J., op. cit., p. 392). (4) v. Bardeleben, K., Der M. sternalis (Zeitschr. fiir Anat. und Entw., Bd 1, 1876, p. 424-458). (5) Shepherd, F.-J., The M. sternalis and its occurance in (human) anence- phalous monsters {Journ. of Anat. and Physiol., vol. 19, 1885, p. 311-319). Id., The M. sternalis and its nervc-supply [Ibid., vol. 23, 1889, p. 303-307). (6) V. Bardeleben, K., Die morphologische Bedeutung des M. sternalis [Anat. Anz., Bd 3, 1888, p. 324-333). (7) Op. cit., p. 391-407. (8) Fick, R., Drei Fâlle von M. sternalis {Anat. Anz., Bd 6, 1891, p. 601-606). i8i BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Quelques années plus tard (1899) une occasion se présenta à lui d'exa- miner un nouveau cas (1) et il y trouva une innervation double, c'est- à-dire une innervation et des nerfs intercostaux et des nerfs thoraciques antérieurs. Il dit ce qui suit : « Es gelang mir nun an diesem Muskel eine doppelte Innervation nachzuweisen. Der Muskel erhâlt nâmlich erstens von den vorderen Brustnerven einen sehr langen Zweig, der den grossen Brustmuskel durchbohrt und auch in die Hauptmasse des letzteren Aesteschicht, zweitens aber auch Zweige vom. 3. und 2, Zwischenrippennerven ganz vorne in den vordersten Enden der Zwischenrippenrâume. Der lange Pectoralisnervenast geht bei seinem Eintritt in den M. sternalis eine Anastomose mit 3. Zwischenrippennerven ein. » P. EiSLER (Halle) (2) n'a épargné aucune peine pour débrouiller la ques- tion du muscle présternal. Il a fait un résumé de beaucoup (36) de cas, sur lesquels il en a examiné 17 au point de vue de l'innervation. Eisler a lui-même examiné 8 de ces cas et pour cela il s'est servi de la méthode de préparation dans de l'eau. Aussi a-t-il pu non seulement suivre les nerfs aux muscles (présternaux et grands pectoraux) mais il a aussi pu découvrir leurs ramuscules intra- musculaires. Et dans tous ces cas bien examinés, il a trouvé que le muscle présternal reçoit ses nerfs des nerfs thoraciques antérieurs, mais pas un des nerfs' intercostaux. Plus tard, Eisler a fait connaître dans le 21^ tome du Handbuch der Anatomie des Menschen (1912) de von Bardeleben, qu'il a examiné 14 nouveaux cas du muscle présternal et que cet examen a abouti au même résultat que celui de 1901, c'est-à-dire que le muscle présternal dans tous les cas était innervé exclusivement par les nerfs thoraciques antérieurs. Pendant ces dernières années des voix se sont élevées de nouveau en faveur de l'ancienne opinion, c'est-à-dire de l'innervation intercostale du muscle. Le professeur L. Gentes (Bordeaux) a décrit (1908) trois cas du muscle présternal (3) et il déclare que dans ces trois cas l'innervation dérivait des nerfs intercostaux (I II, I II III, IV). Outre les recherches citées ci-dessus, il y a dans la littérature quelques notes sur l'innervation du muscle présternal. Dans le tableau ci-après (1) FiCK R., Notiz iiber einen M. sternalis [Archiv fur Anat. und Entw., Jahrg. 1899, H. 3-4, p. 193-194). (2) Eisler, P., Musculus sternalis (Zeitschr. fur Morph. und AnthropoL, Bd 3, 1901, p. 21-92). (3) Gentes, L., Sur le muscle présternal (Bibliographie Anatomiquf^ t. XVII, fasc. 5, p. 234-243). V TRAVAUX ORIGINAUX 183 j'ai réuni tous les renseignements sur l'innervation du muscle, que j'ai pu recueillir. Nombre Innervalion par les des _ ,_ Double Dates examens dln- Ihoraciques nerfs innervalion 1 nervalion antérieurs intercoslanx Hallett 1848 1 » 1 V. Bardeleben 1876 2 » 2 Malbranc (1) 1877 3 (*) 2 (♦) 1 (*) Krause (2) 1880 1 • 1 Wallace (3) 1887 1 1 • Lamont (4) 1887 6 5 » DWIGHT (5) 1888 4 1 (?) 3 CUNNINGHAM 1888 17 17 » V. Bardeleben 1888 8 ■> 8 Shepherd ' . 1885-1889 10 8 2 Birmingham (6) 1889 i 1 » FiCK 1891 1896 3 7 6 3 WiLSON (7) Hepburn (8) 1896 1 » » Le Double (9) 1897 10 7 3 'Christian (10) 1898 4 1 2 FiCK 1899 1900 1 2 2 ° Kacztnski (11) Eisler 1901 1908 1912 1912 17 3 14 1 17 > 14 1 3 Gextes Eisler SCLAVOUNOS (12) ■ Larget (13) 1912 1 » 1 118 83 30 5 (*) Examinés par électric ité sur des vivants. (1) Malbranc, M., In S achen des Sternalismuskels (Zeitschr. f. Anat. und Entw.. Bd 2, 1887, p. 310-316). (3) Wallace, D., Note on the nerve-supply of the M. sternalis (Joum. of Anat. and Physiol., 1887, vol. 21, p. 154). (5) DwioHT, Th., Notes on muscular anormalities {Ibid.. vol. 22, 1888, p. 100-102). (6) Birmingham, Trans. Roy. Acad. Med. Irel., 1889, p. 377, cité selon Wilson (J.). (7) WiLsoN, J.-T., Notes on the innervation of the Musculus sternalis with remarivs on its morphology (Proc. of the intercolonial med. Congr. of Australasia, 1896, p. 358-362). 1896, p. 575-576). (9) Le Double, A., Traité des variations du système musculaire. Paris, 1897, p. 281. Hophins Hospital Bull.. 1898, vol. 9, n" 90-91, p. 235). (11) Kaczynski, St., Funf Fâlle von M. sternalis (Festsclirift fur Prof. Korczynski cit. RuGE, G., Der Hautrumpfmuskel der Sâugetiere (Gegenbaurs Morphol. Jahrb., Bd 33, 1905, p. 409). 1912. fasc. 4, p. 252-263). (13) Larget, M., Contribution à l'étude du muscle prèsternal (Journal de l'.A.nat. et 18<4 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Comme on le voit par ce tableau, les opinions des auteurs sur l'inner- vation du muscle présternal sont très variées. Et, si on jette un coup d'œil dans les manuels d'anatomie de nos jours, on verra que les divergences ne sont pas moins nombreuses. Ainsi K. VON Bardeleben dit, dans son Lehrbuch der systcmatischen Anatomie des Menschen (1906, p. 349) : « Die Innervierung erfolgt entweder von den Nn. thoracici anteriores oder von Nn. intercostales aus (Verf.) oder von beiden. » Dans la Human Anatomy, de Piersol (1907, p. 570), J. Me Murrich (Michigan) dit : «The fact thatintbe majority of cases it is supplied by branches from the anterior thoracic nerves but it is asserted, that in certain cases it received its nerv-supply from the third and fourth intercostal nerves. » Dans la 11® édition des Eléments of Anatomy de QuAiN, G. D. Thane dit (1909, III) : « Its nervous supply is derived from the anterior thoracics and in some cases also from the intercostals. » De la 'même façon, Fr. Kopsch écrit, dans la 9*^ édition (1911) du Lehrbuch der Anatomie des Menschen de Raîjber (tome III, p. 63) : « Als Innervation werden Nn. intercostales oder Nn. thoracales antt. angege- ben. Ein von R. Fick kûrzlich beschriebener Fall zeigte eine doppelte Innervation. » Il est donc naturel de poser cette question : Est-il possible que cette diversité d'opinions touchant l'innervation du muscle présternal corresponde en réalité aux faits, ou a-t-elle sa cause dans la méthode d''examen? Si, à ce point de vue, on examine les descriptions faites ci-dessus on trouve que les auteurs cités ne semblent pas avoir suivi en général d'autre voie pour découvrir les nerfs en question que la dissection ordinaire directe. Eis- LER (1) seul a d'abord fait subir un traitement à l'alcool ou au formol à la préparation, puis, avec des épingles et de petites pinces, il a préparé les nerfs. Et en effet, de telles précautions sont bien justifiées dans ces cas, car, on le sait, il n'est pas facile de faire apparaître la ramification des nerfs les plus petits et spécialement de les séparer des ramuscules des vaisseaux. Dans la région dont il s'agit, ici justement ces formations, spécialement les vaisseaux et les filaments nerveux minces qui appartien- nent aux rameaux perforants des vaisseaux et des nerfs intercostauXj adhèrent intimement les uns aux autres. Pour contribuer à éclaircir la question du présternal, j'ai examiné, sur les conseils du professeur Ramstrom, l'innervation de trois cas du muscle présternal qui par hasard se sont présentés à l'Institut ana- tomique d'Upsal. Comme, d'après un calcul d'EiSLER (2), lemuscle pré- (1) Op. cit., p. 26. (2) Op. cit., p. 73. TBAVAUX ORIGINAUX 185 sternal chez le fœtus anencéphale se trouve dans 48 % des cas, j'ai exa- miné neuf anencéphales de l'Institut anatomique d'Upsal et j'ai trouvé le muscle présternal dans cinq de ces cas. Le procédé et la méthode dont je me suis servi pour préparer le muscle furent les suivants : D'abord, j'ai excisé toute la paroi antérieure du thorax avec les mus- cles présternaux et pectoraux, ceux-ci étant défaits de leur insertion sur l'humérus et le coracoïde. Les muscles étaient encore couverts de leurs enveloppes de tissu conjonctif et partiellement de graisse subcutanée. Le plexus brachial fut aussi prélevé là où cela se pouvait faire. Pour dissoudre et amollir le tissu conjonctif le plus possible, j'ai gardé, durant une semaine, la préparation dans une solution de la composition sui- vante : Acide acétique (60%) 50 grammes. Glycérine 100 — Eau distillée 400 — Avec des épingles et des pinces, j'ai disséqué sous l'eau et les ra- meaux perforants antérieurs des nerfs intercostaux et les nerfs thora- ciques antérieurs de ce côté de la paroi antérieure du thorax. Et à mesure que la dissection s'avançait, j'ai photographié les préparations, et sur ces photographies j'ai dessiné successivement les nerfs qui se sont dé- couverts. D'après ces photographies retouchées au crayon, j'ai fait les dessins qui sont joints aux descriptions suivantes. Cas I (fig. 1). Le muscle prenait naissance par un faisceau tendineux externe à l'ori- gine tendineuse du grand pectoral dans la partie antérieure du cinquième espace intercostal et par un faisceau tendineux interne encore plus fort aux sixième et septième cartilages costaux. De là le muscle s'étendait vers la poignée du sternum en se divisant en deux portions dont la por- tion interne, qui contenait la plupart des fibres musculaires superficielles, se continuait en un tendon mince qui s'attachait en partie à la poignée du sternum et qui en partie se continuait par des tendons originaires des deux sternocléidomastoïdiens. La portion externe un peu plus pro- fondément située se transformait en un tendon plus large qui pour la plus grande partie se continuait par le tendon du sternocléidomastoïdien du côté opposé (gauche) pour le reste, par le tendon du même côté (droit). Du grand pectoral gauche,un petit faisceau superficiel atl niveau de l'an- gle de Louis s'unissait par un tendon mince au tendon interne du muscle présternal. 186 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Maintenant qu'il s'agissait de trouver l'innervation de ce muscle, j'ai d'abord soumis à un examen minutieux les nerfs thoraciques antérieurs, que j'ai cherchés derrière le petit pectoral. Deux des nerfs parmi lesquels on pouvait chercher un rameau du présternal passaient au-dessus du petit pectoral, deux le traversaient et l'un d'eux passait au-dessous de Fig. I. lui Le nerf qui sortait au-dessous du petit pectoral (fig. 1 a), se divisait avant d'entrer dans le grand pectoral en trois rameaux qui se rendaient tous à la partie inférieure de la portion abdominale et là ils se ramifiaient sans donner de ramuscules au muscle présternal. Le nerf inférieur, le plus petit de ceux qui perforaient le petit pectoral, se rendait à (fig: 1 b) la partie moyenne de la portion abdominale tandis que le nerf supérieur le plus grand (fig. 1 c) se ramifiait dans la partie supérieure de la même portion. Aucun d'eux ne donnait de rameaux au muscle présternal. L'un des nerfs provenant du bord supérieur (fig. 1 d) du petit pectoral innervait la partie inférieure de la portion sternale et la partie voisine TRAVAUX ORIGINAUX 187 de la portion abdominale. Avant son entrée dans le muscle il se divisait en trois rameaux dont le deuxième se rendait au muscle présternal. Ce rameau passait d'abord entre les faisceaux musculaires du grand pec- toral et dans la même direction qu'eux en leur donnant des ramuscules; mais, à 3 centimètres du bord du muscle présternal, il décrivait assez brus- quement une courbe à concavité supérieure et atteignait le muscle presque au milieu de son corps charnu. Sur la surface dorsale du muscle pré- sternal, à quelques millimètres de son bord externe, le nerf se divisait en plusieurs rameaux. L'un d'eux revenait en arrière en se distribuant dans les faisceaux externes, un autre se ramifiait dans les faisceaux moyens, tandis que le troisième, qui était le plus grand, traversait la face profonde du muscle en innervant sa partie interne. Ce nerf, qui fournissait aussi la branche du muscle présternal, venait surtout du nerf thoracique antérieur externe, c'est-à-dire du tronc secon- daire supérieur du plexus brachial, mais partiellement aussi de l'anse située entre les deux nerfs thoraciques antérieurs. L'autre nerf, qui venait d'au-dessus du bord du petit pectoral (fig. 1 e), innervait la partie supérieure de la portion présternale du grand pec- toral sans donner aucun rameau au muscle présternal. Deux filets ner- veux se rendaient entre les faisceaux du grand pectoral par derrière le muscle présternal à l'origine tendineuse du grand pectoral et au pé- rioste du sternum. Après avoir suivi le trajet des nerfs thoraciques antérieurs, j'ai exa- miné les nerfs intercostaux. De la surface pleurale de la paroi du thorax, j'ai découvert les parties antérieures du premier au sixième nerf inter- costal, et j'ai suivi leurs rameaux, ceux des muscles intercostaux internes et externes et ceux du muscle triangulaire du sternum, et je suis enfin arrivé aux rameaux perforants internes de ces nerfs (le premier nerf intercostal n'en avait aucun). En les suivant à travers le grand pectoral, j'ai trouvé qu'ils sortaient de la surface de ce muscle derrière le muscle présternal. De là ils se recourbaient autour du bord interne de ce muscle pour enfin se ramifier dans la peau. Malgré une recherche très minutieuse, je n'ai pas pu trouver qu'ils donnaient pendant leur trajet un seul filet au muscle présternal. Dans ce cas-là l'innervation du muscle présternal dérivait donc exclu- sivement des nerfs thoraciques antérieurs. Cas n (fig. 2). Le muscle prenait naissance des cinquième, sixième et septième carti- tages costaux droits par trois faisceaux tendineux arciformes à concavité externe. Son corps, très large et musclé dirigé vers la poignée du sternum, 188 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE s'effilait en une tendon long et mince qui se continuait en entier par le tendon du muscle sternocléidomastoïdien du côté opposé. Quelques petits faisceaux superficiels des deux grands pectoraux s'unissaient au milieu du sternum avec le tendon supérieur du présternal. Pour tirer au clair l'innervation, j'ai examiné aussi dans ce cas les nerfs thoraciques antérieurs. Leur rapport avec le petit pectoral et leur mode d'origine du plexus brachial et de l'anse autour de l'artère axillaire ne pouvaient pourtant pas être découverts parce que la plus grande partie du petit pectoral et tout le plexus brachial ainsi que l'anse étaient excisés quand la préparation m'est parvenue. J'ai donc cherché les nerfs du grand pectoral sur la face profonde de ce muscle, puis je les ai suivis. Il y avait neuf nerfs qui auraient pu contenir des rameaux pour le muscle présternal. Les trois nerfs inférieurs (fîg. 2 a, h, c) se rendaient à la portion abdo- minale du grand pectoral pour s'y ramifier. Les deux rameaux qui se trouvent immédiatement au-dessus d'eux (fig. 2 d, e) avaient un trajet très remarquable. D'abord ils passaient entre les faisceaux musculaires en leur donnant des rameaux, mais à 1 décimètre de distance de la ligne médiane, ils paraissaient sur la surface du grand pectoral, puis sous le fascia propria du pectoral ils traversaient obliquement quelques faisceaux en haut et en dedans pour s'enfoncer de nouveau et se ramifier dans les fibres musculaires voisines. Aucun de ces nerfs ne donnait de rameaux au muscle présternal. Le rameau suivant (fig. 2 /) qui était plus grand que les autres, ne faisait qu'un trajet très court entre les faisceaux du grand pectoral pour paraître sur la surface de ce muscle 1 à 2 centimètres plus en dehors et au-dessus des nerfs qu'on vient de décrire. Il prenait son chemin entre les faisceaux musculaires du grand pectoral en leur donnant des rameaux, puis il disparaissait derrière le muscle présternal et se ramifiait sur sa face profonde. Peu avant de disparaître derrière le muscle présternal, il envoyait un rameau, qui se recourbait vers le bas pour se ramifier dans la partie la plus externe de ce muscle. Puis le nerf principal pour- suivait son cours en décrivant une courbe à concavité supérieure et en donnant des rameaux au reste du muscle, à l'exception de quelques fibres musculaires de la partie interne du muscle. Celles-ci étaient innervées par le nerf suivant. Ce nerf (fig. 2 g) avait un trajet à peu près semblable, mais avec cette différence qu'il se présentait sur la surface du grand pec- toral un peu plus en dedans. Celui-ci et le nerf décrit ci-dessus s'anastomosaient l'un avec l'autre sur la face profonde du présternal près de son bord interne. Au-dessus de ces nerfs encore deux filets nerveux paraissaient sous le fascia du pectoral. Le filet inférieur passait en dedans sur la surface du TRAVAUX ORIGINAUX 189 grand pectoral derrière le muscle présternal vers l'origine tendineuse du pectoral. Le filet supérieur, qui avait un cours plus long sur la face du pectoral, décrivait juste derrière le bord interne du muscle présternal une courbe vers le haut pour se perdre enfin dans le long tendon supé- rieur du muscle présternal. Fig. 2. Après cela, j'ai suivi les nerfs intercostaux (I — VI) de la même façon que dans le cas 1, mais je n'ai pas pu trouver ici non plus de rameaux se terminant dans le muscle présternal. Dans ce cas-là aussi, le muscle présternal était innervé exclusivement par les nerfs thoraciques antérieurs. Cas ni (fig. 3>. Le muscle prenait naissance par deux tendons larges, l'un interne et l'autre externe de l'origine tendineuse du grand pectoral au niveau des extrémités sternales des cinquième et sixième cartilages costaux droits. 490 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Le muscle qui, dans ce cas-là, était étendu dans le sens vertical, s'effi- lait vers le haut, en un tendon court qui, au niveau de la limite de la poignée et du corps du sternum, s'insérait dans le tissu tendineux par lequel les deux grands pectoraux prennent naissance. Là une petite lame tendineuse se formait, laquelle était tout à fait mobile sur le ster- num de sorte qu'une traction exercée sur le tendon présternal causait un déplacement des fibres voisines du grand pectoral. Il n'y avait aucun rapport direct avec les muscles sternocléidomastoïdiens. Deux des nerfs thoraciques antérieurs qui auraient pu contenir des nerfs destinés au muscle présternal, traversaient le petit pectoral et les deux autres passaient au-dessus de son bord supérieur. Parmi ceux-là ce nerf inférieur (fig. 3 a) se ramifiait dans la portion abdominale du grand pectoral sans donner aucun rameau au muscle présternal. L'arutre rameau (fig. 3 b) se divisait dans les parties voisines des portions ster- nale et abdominale du grand pectoral. Un rameau mince de ce nerf péné- trait peu à peu le grand pectoral pour atteindre sa surface à 3 ou 4 centi- mètres du bord externe du présternal. Puis, traversant quelques fais- ceaux, il entrait obliquement en dedans derrière le muscle présternal pour se ramifier et dans l'origine tendineuse du grand pectoral et dans l'origine du muscle présternal. L'un des nerfs qui passait au-dessus du bord supérieur du petit pectoral (fig. 3 c) innervait la partie inférieure de la portion sternale du grand pectoral. Un rameau de ce nerf se rendait vers la surface qu'il atteignait aussi loin du bord du muscle présternal que le nerf tendineux qui vient d'être mentionné. Presque parallèlement à celui-ci, il passait ensuite sous le fascia du pectoral et entrait derrière le muscle présternal au mi- lieu de son corps musculaire pour se ramifier en dedans de la face pro- fonde. Le nerf qui envoyait le rameau sternal venait du nerf thoracique antérieur interne et de l'anse située entre celui-ci et le nerf thoracique antérieur externe. L'autre nerf passant au-dessus du bord du petit pectoral (fig. 3 d) fournissait le reste de la portion sternale du grand pectoral. Des nerfs intercostaux (I — VI) ont été suivis ici comme dans les deux cas précédents et le résultat a été le même. Aucun nerf intercostal ne se ramifiait dans le muscle présternal. Pendant cette dissection j'ai observé un fait remarquable qui peut-être peut expliquer pourquoi plusieurs au- teurs croient que le muscle présternal est innervé également par les nerfs intercostaux. Le long d'un des rameaux perforants antérieurs de ces nerfs passait un petit vaisseau qui se ramifiait dans le muscle présternal et qui était si intimement uni avec le nerf qu'au premier abord, on pouvait croire que le nerf pouvait aussi envoyer des rameaux au muscle. Après avoir fait macérer la préparation encore quelque temps dans le liquide TRAVAUX ORIGINAUX 191 acétique ci-dessus mentionné, j'ai réussi à séparer nettement le vaisseau du nerf et alors on pouvait apercevoir que les rameaux du muscle étaient Fig. 3. ceux du vaisseau et que le nerf intercostal ne donnait pas de rameaux au muscle. Dans ce cas aussi, le muscle présternal recevait ses nerfs exclusivement des nerfs thoraciques antérieurs. Cas IV et V. — Fœtus féminin anencéphale, long de 25 centimètres. Côté droit (fig. iA). — Le muscle qui était relativement petit prenait naissance de l'origine tendineuse du grand pectoral à l'extrémité sternale du troisième cartilage costal. Il s'étendait en haut pour se continuer par les tendons des deux muscles sternocléidomastoïdiens. Dans le grand pectoral, il y avait au niveau de la deuxième côte une partie absente for- mant une lacune dont le fond était formé par une mince couche de fibres du grand pectoral. Le petit pectoral manquait totalement. BIBLIOOB. AMAT., T. XXIV 13 192 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Cinq nerfs se rendaient au grand pectoral. Le nerf inférieur (fîg. 4 A) se divisait en deux rameaux dont l'un innervait le bord inférieur de la portion abdominale et l'autre le reste de la même portion. Ni l'un ni l'au- tre ne donnaient aucun rameau au muscle présternal. Le nerf suivant (fig. 4 A 6) se terminait dans la plus grande portion sternale sans donner aucun rameau au muscle présternal. Au-dessus de ce nerf un filet passait (fîg. 4 A c) au bord supérieur de la lacune nommée. Ce nerf donnait des rameaux à la partie de la portion sternale du grand pectoral qui était située au-dessous de la lacune et puis cheminait en dedans vers le muscle présternal qu'il innervait par la face dorsale. Le nerf sortait de l'anse située entre le nerf thoracique antérieur externe et le nerf thoracique antérieur interne. Les deux derniers nerfs (fîg. A A d, é) innervaient la portion clavicu- laire et la partie supérieure de la portion sternale du grand pectoral. Le premier nerf intercostal avait un cours très curieux. Après avoir passé sur le côté externe du thorax au-dessus de la première côte derrière le muscle scalène antérieur, le nerf perçait plus avant la même côte pour descendre ensuite derrière le grand pectoral jusqu'à l'angle interne et supérieur de la partie absente. De la le nerf continuait son trajet derrière le muscle présternal et passait autour du bord interne de ce muscle pour enfin se ramifier dans la peau devant le muscle comme à l'ordinaire. Il ne donnait pas de rameaux au muscle présternal. J'ai suivi ensuite les autres nerfs intercostaux (II — VI) comme dans les autres cas, mais ils ne donnaient pas non plus de rameaux au muscle présternal. Ici aussi le muscle présternal recevait ses nerfs exclusivement des nerfs thoraciques antérieurs. Côté gauche (fig. 4 B). — Le muscle prenait naissance par deux faisceaux tendineux, l'un externe et l'autre interne, de l'origine tendineuse du grand pectoral au niveau des cinquième et sixième côtes et s'insérait sur les premier et deuxième cartilages costaux et sur la poignée du sternum en se fusionnant avec les fibres de la. portion sternale du grand pectoral. Il n'y avait pas de rapport avec le muscle sternocléido- mastoïdien. Il y avait dans le grand pectoral une grande lacune qui cor- respondait aux deux tiers inférieurs de la portion sternale et dont le fond était formé par le petit pectoral. Huit nerfs se rendaient au grand pectoral. Un de ces nerfs passait sous le petit pectoral; l'un le traversait et les six autres passaient au-dessus de lui. Le nerf sortant de dessous le petit pectoral (fig. 4 B a) et celui qui per- çait ce muscle (fig. 4 B è) se ramifiaient tous les deux dans la partie infé- TRAVAUX ORIGINAUX 193 rieure de la portion abdominale du grand pectoral, sans envoyer de ra- meaux au muscle présternal. Des six nerfs qui passaient par-dessus le bord supérieur de petit pectoral le nerf inférieur longeait le bord inférieur de la lacune pour arriver enfin au muscle présternal dont il innervait les fibres externes. Ce nerf donnait aussi quelques rameaux à la partie supérieure de la portion abdominale du grand pectoral. Fig. 4. L'autre nerf passant au-dessus du bord du petit pectoral traversait la lacune, pour enfin disparaître derrière le muscle présternal, dans les fibres internes duquel il se ramifiait par la face dorsale. Ces deux nerfs parvenant au-dessus du petit pectoral prenaient leur origine du nerf thoracique antérieur interne. Des quatre nerfs restants, le nerf inférieur se rendait à la partie de la portion sternale du grand pectoral, située au-dessus de la lacune (fig. 4 B e) tandis que les trois supérieurs se ramifiaient dans la portion claviculaire (fig. 4 B /, g, h). Aucun ne donnait do rameaux au muscle présternal. Enfin j'ai suivi les nerfs intercostaux (I — VI) de la même façon que dans les autres cas. Ils ne donnaient pas de rameaux au muscle pré- sternal. Dans ce cas aussi le muscle présternal recevait ses nerfs eûtxlu- sivement des nerfs thoraciques antérieurs. 194 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Cas VI, — Fœtus féminin anencéphale long de 32 centimètres (fig. 5). Le muscle prenait naissance de l'origine tendineuse du grand pectoral le long du sixième cartilage costal droit et s'insérait, comme dans le cas III, par un tendon mince qui se continuait par une petite lame tendineuse formée de l'origine tendineuse des deux grands pectoraux. Trois des nerfs thoraciques antérieurs traversaient le petit pectoral et trois autres nerfs passaient au-dessus du même muscle. Fig. 5. Parmi les nerfs qui perforaient le petit pectoral (fig. 5 a), le nerf situé le plus bas se divisait en trois rameaux qui tous fournissaient le bord infé- rieur de la portion abdominale. Le nerf suivant (fig. 5 b), qui aussitôt avant d'entrer dans le grand pectoral se divisait lui aussi en trois rameaux, fournissait la partie moyenne de la portion abdominale. Le nerf supérieur (fig. 5 c) était très mince et se ramifiait immédiate- ment au-dessus du nerf précédent. Parmi les nerfs qui sortaient d'au-dessus du bord supérieur du petit TRAVAUX ORIGINAUX 195 pectoral, le nerf, situé le plus bas (fig. 5 d), beaucoup plus gros que tous les autres, se divisait bientôt en deux rameaux principaux, dont le su- périeur se ramifiait dans la partie inférieure de la portion sternale du grand pectoral. Un de ces rameaux traversait peu à peu le grand pec- toral et atteignait sa surface à 1 décimètre de distance du bord externe du muscle présternal. Puis, décrivant une courbe à concavité supé- rieure, ce nerf se rendait sur la surface du grand pectoral vers le muscle présternal, pour se ramifier dans ce muscle par la face dorsale. Le rameau supérieur s'étendait dans la portion sternale du grand pec- toral sans envoyer aucun rameau au muscle présternal. Ce tronc, qu'ainsi le nerf sternal quittait, venait de l'anse située entre les deux nerfs thoraciques antérieurs. Les deux nerfs supérieurs (fig. 5 e, f) se ramifiaient l'un dans la por- tion sternale du grand pectoral, l'autre dans la position claviculaire du même muscle. Aucun d'eux ne donnait de rameaux au muscle présternal. Le rameau perforant antérieur du deuxième nerf intercostal perçait la lame tendineuse entre les origines tendineuses des grands pecto- raux. Les rameaux perforants des autres nerfs intercostaux {III — VI) se présentaient sur le grand pectoral au bord interne du présternal, puis ils se ramifiaient dans la peau comme à l'ordinaire. Aucun des nerfs intercostaux ne donnait de rameaux au muscle pré- sternal. Dans ce cas aussi, le muscle présternal était innervé exclusivement par les nerfs thoraciques antérieurs. Cas VII. — Fœtus féminin anencéphale long de 25 centimètres (fig. 6). Le muscle, d'un volume assez considérable, prenait naissance, comme dans le cas précédent de l'origine tendineuse du grand pectoral, au niveau du sixième cartilage costal droit et s'insérait sur la poignée du sternum au niveau des extrémités sternales des deuxième et troisième cartilages costaux. Dans le grand pectoral il y avait une partie absente correspondant à la partie moyenne de la portion sternale (comparer cas V). Le fond de la lacune, ainsi formée, était limité par le petit pectoral dans la partie inférieure et par le troisième cartilage costal et les muscles intercostaux voisins dans la partie supérieure. L'un des nerfs thoraciques antérieurs passait au-dessous du petit pec- toral. Trois d'entre eux traversaient ce muscle et trois cheminaient au- dessus de lui. Le nerf sortant au-dessous du petit pectoral (fig. 6 a) et celui des nerfs 196 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE qui perçaient le muscle le plus bas (fig. 6 b) se ramifiaient tous les deux dans la portion abdominale du grand pectoral sans envoyer aucun rameau au muscle présternal. Des autres nerfs perforant le petit pectoral (fig. 6 c) le plus inférieur se divisait avant d'entrer dans le grand pectoral en trois rameaux qui s'étendaient dans la partie inférieure de la portion sternale du grand pectoral. Le nerf supérieur (fig. 6 d) traversait la partie externe de la lacune du grand pectoral et fournissait aussi la portion sternale. Fig. 6. Des nerfs qui passaient au-dessus du bord du petit pectoral (fig. 6 e) le plus inférieur se divisait quand il atteignait le bord supérieur de la lacune en deux rameaux, dont l'un fournissait le partie de la portion ster- nale du grand pectoral située au-dessous de la lacune. L'autre rameau tra- versait celle-ci pour se diriger vers le muscle présternal. Aussitôt avant d'atteindre le bord externe de ce muscle, il envoyait un ramuscule qui disparaissait derrière le muscle présternal, mais qui passait par-devant ce muscle pour se terminer dans le périoste sur la surface du sternum. Le reste du nerf entrait aussi derrière le muscle présternal pour se rami- fier dans ce muscle sur sa face dorsale. Le nerf, dont le rameau du muscle présternal prenait naissance venait du nerf thoracique antérieur externe. Des deux nerfs restants qui passaient au-dessus du petit pectoral, celui TRAVAUX ORIGINAUX 197 qui était situé le plus bas fournissait la partie de la portion sternale, située au-dessus de la lacune, tandis que le nerf supérieur S€? ramifiait dans la position claviculaire. Ni l'un ni l'autre ne donnaient de rameaux au muscle présternal. J'ai suivi les nerfs intercostaux (I — VI) comme dans les autres cas, et ils n'envoyaient pas, ici non plus, de rameaux au muscle présternal. Les rameaux perforants (II — VI) sortaient de la paroi thoracique der- rière le muscle présternal (comparer cas I), puis ils contournaient le bord interne de ce muscle et se perdaient dans la peau. Dans ce cas-là aussi, le muscle présternal recevait ses nerfs exclusive- ment des nerfs thoraciques antérieurs. Cas VIII. — Fœtus masculin anencéphalelong de 34 centimètres (fig. 7). Le muscle prenait naissance de l'origine tendineuse du grand pectoral au niveau du cinquième cartilage costal gauche et s'insérait sur le sternum au niveau du deuxième intervalle costal. Quelques petits faisceaux partant du grand pectoral du même côté s'unissaient avec le tendon supérieur du muscle présternal. L'un des nerfs thoraciques antérieurs passait au-dessous du petit pectoral, quatre d'entre eux traversaient le muscle et trois passaient au-dessus de lui. Le nerf sortant de dessous le petit pectoral (fig. 7 a) et le plus inférieur des nerfs qui perçaient le petit pectoral (fig. 7 b) se ramifiaient tous les deux dans la portion abdominale du grand pectoral. Les deux nerfs suivants (fig. 7 d) s'étendaient dans la partie inférieure de la portion sternale. Aucun de ces nerfs ne donnait de rameaux au muscle présternal. Le plus haut situé des nerfs qui perforaient le petit pectoral (fîg. 7 e) se divi- sait aussitôt avant d'entrer dans le grand pectoral en deux rameaux, dont l'un se ramifiait dans la portion sternale du grand pectoral. L'autre nerf passait par le grand pectoral pour atteindre sa surface à 1 centimètre du bord externe du muscle présternal. Sur la surface du grand pectoral, le nerf passait en dedans vers le muscle présternal, disparaissait derrière ce muscle et l'innervait par sa face dorsale. Il venait du nerf thoracique antérieur externe. - Les deux plus bas des nerfs qui passaient au-dessus du bord du petit pectoral (fig. 7 /, g) se divisaient chcfcun en plusieurs rameaux, qui tous s'étendaient dans la portion sternale du grand pectoral sans donner de rameaux au muscle présternal. Le nerf situé le plus haut (fig. 7 h) four- nissait la portion claviculaire du grand pectoral. J'ai suivi ensuite les nerfs intercostaux (I — VI) comme dans les autres 198 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE cas, et j'ai trouvé qu'ils ne donnaient pas non plus de rameaux au muscle présternal. Les ratoeaux perforants (I — III) traversaient le grand pec- Fig. 7. toral au bord interne du muscle présternal pour se ramifier dans la peau sans envoyer de rameaux au muscle présternal. Le muscle présternal était innervé aussi dans ce cas exclusivement par les nerfs thoraciques antérieurs. Le résultat de mes dissections a été que le muscle présternal dans tous les cas examinés était innervé exclusivement par des nerfs thoraciques anté- rieurs. Malgré des recherches très minutieuses, je n'ai pu constater l'in- nervation par les nerfs intercostaux dont plusieurs auteurs ont parlé. Les rameaux perforants antérieurs des nerfs intercostaux (I — VI) (ou quelques-uns d'entre eux) passent, il est vrai, tout prés du bord interne du muscle présternal, mais en disséquant soigneusement j'ai trouvé qu'ils n'innervent point le muscle, mais seulement qu'ils contournent le bord in- terne, puis qu'ils se rendent à la peau devant le muscle où ils se ramifient. Même lorsque ces nerfs, après avoir percé le grand pectoral, arrivent TRAVAUX ORIGINAUX 199 à sa surface derrière le muscle présternal, comme c'est souvent le cas, ils ne poursuivent pas leur trajet à travers ce muscle, mais ils contour- nent le bord interne du muscle, comme je l'ai déjà indiqué. Dans l'un des cas (III) j'ai aperçu que les vaisseaux qui accompagnent les rameaux perforants et qui se ramifient dans le muscle présternal s'attachent parfois si intimement aux nerfs qu'il est extrêmement diffi- cile de décider si les ramuscules sont des vaisseaux ou des nerfs. Grâce à la méthode dont je me suis servi pour les préparer, j'ai réussi à isoler les différentes espèces de rameaux et à les suivre jusqu'à leurs troncs d'origine respectifs. On voyait alors que les rameaux perforants qui se ramifiaient dans le muscle présternal étaient des vaisseaux, mais jamais des rameaux des nerfs intercostaux. Les rameaux des nerfs thoraciques antérieurs qui innervent le muscle présternal prennent leur origine d'un nerf plus grand, qui parfois vient du tronc secondaire supérieur du plexus brachial, parfois du tronc infé- rieur, dans les deux cas recevant souvent des filets secondaires de l'anse située entre les deux troncs nerveux. De ce point de départ, le nerf présternal passait dans la plupart des cas au-dessus du bord supérieur du petit pectoral ou perçait la partie supé- rieure du petit pectoral. Pendant son trajet derrière et à travers le grand pectoral, le nerf décrit une courbe convexe par le bas et donne, en tra- versant le muscle, plusieurs rameaux aux faisceaux musculaires voisins. Ces faisceaux appartiennent à la partie inférieure de la portion sternale du grand pectoral et ordinairement aussi à la partie supérieure de sa portion abdominale. Quand le nerf s'est divisé en deux dès son origine, ce qui est parfois le cas, on peut voir que le rameau qui appartient à la partie interne du présternal traverse et innerve une partie supérieure du pec- toral autre que celle qui appartient à la partie externe du présternal. Cette innervation témoigne d'un rapport intime entre le muscle pré- sternal et les parties contiguës des portions sternale et abdominale du muscle présternal. Dans cette partie du grand pectoral j'ai trouvé à l'exa- men que les faisceaux pectoraux supérieurs appartiennent à la portion interne du muscle présternal et les faisceaux inférieurs à la portion ster- nale externe (Voir cas V, fig. 4 B). Si l'on rapproche de ces faits les rap- ports des nerfs intercostaux avec le muscle présternal, la courbe qu'ils décrivent autour du bord interne de ce muscle, on a l'impression que le muscle présternal a subi une torsion pendant son développement par suite de laquelle son extrémité supérieure qui était peut-être d'abord située plus en dehors dans la partie d'attache du pectoral, s'est déplacée en haut vers la poignée du sternum. Dans ce mouvement, le muscle a en- traîné avec lui ses nerfs qui ont alors pris un trajet curviligne et en même 200 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE temps il a poussé devant lui les nerfs intercostaux de sorte qu'ils ont dé- erit une courbe autour du bord mterne du muscle. Une telle explication du développement du muscle me semble rendue plus vraisemblable par quelques observations complémentaires, que j'ai faites pendant mes dis- sections. L'extrémité inférieure du muscle présternal a toujours montré un rapport beaucoup plus intime avec la partie située au-dessous du pec- toral que l'extrémité supérieure; ses fibres tendineuses étaient intime- ment tissées avec les faisceaux tendineux de l'originaire du pectoral et parfois elles montraient une courbure très nette comme si l'extrémité externe du muscle avait été déplacée vers le haut. La distribution des nerfs indiquait également que l'extrémité inférieure du muscle n'avait pas changé de place. Voir cas III, figure 5 b, où l'on peut voir que le même nerf innervait le tendon inférieur du présternal et les faisceaux pectoraux tendineux situés derrière lui. Si ces faits prouvent que l'extrémité inférieure du présternal ne s'est pas déplacée par rapport à la partie d'origine pectorale située derrière lui, d'autre part, des observations que j'ai faites en disséquant montrent que le corps musculaire du présternal, même les faisceaux du pectoral, ont subi des déplacements. J'ai donc observé que non seulement les nerfs du présternal, après avoir perforé le pectoral, traversent plusieurs faisceaux musculaires appar- tenant au pectoral avant d'atteindre leurs fibres musculaires, mais encore qu'il en est de même de quelques nerfs pectoraux. Ils se présentent sur la surface du pectoral parfois au-dessous des faisceaux auxquels ils ap- partiennent et puis passent comme les nerfs présternaux sur la surface du pectoral sur un assez long trajet en dedans et en haut avant d'at- teindre leurs fibres musculaires (fig. 2 d, e). Ce fait indique que, non seulement les fibres du présternal, mais aussi plusieurs de celles du pectoral, ont subi des déplacements avant d'atteindre leur situation dé- finitive. Une autre observation confirme l'opinion que le muscle présternal pourrait être une partie déplacée du grand pectoral : quand on trouvait un muscle présternal, il y avait souvent une partie absente du grand pec- toral. Il est très intéressant d'observer que, plus la partie absente est grande, plus le muscle est volumineux (Voir fig. 4 A et B et fig. 6). Avec de tels exemples, on ne peut s'empêcher de penser que c'est la partie ab- sente du grand pectoral qui s'est transformée en muscle présternal. On trouve souvent — spécialement chez les personnes âgées — le muscle présternal sans qu'il manque une partie du grand pectoj-al, mais cela ne peut nullement infirmer notre hypothèse. Une lacune peut bien avoir été comblée et aussi cachée par des déplacements des faisceaux pectoraux. TRAVAUX ORIGINAUX 201 J'ai déjà montré qu'un tel déplacement de faisceaux pectoraux se produit en réalité (Voir fig. 2 d, e). L'opinion que le muscle présternal est le résultat d'un déplacement d'une partie du grand pectoral a été émise pour la première fois par M. Lavocat(I) (1881) d'après ce que j'ai pu trouver. Plus tard Eisler a encore développé (1901) cette opinion dans son mémoire plusieurs fois cité. Il croit que le détachement de quelques faisceaux pectoraux dépend d'une déviation du développement normal du grand pectoral résultant d'une extension anormale d'un ou de plusieurs intervalles intercostaux. Suivant des indications d'EiSLER, j'ai étudie à cet égard les cas aux- quels j'avais affaire. Dans les trois premiers cas (tous les muscles appartenaient à des per- sonnes âgées), j'ai pu constater dans le cas III une petite extension du troisième intervalle intercostal droit. Tous les fœtus anencéphales, à l'exception du deuxième (cas VI) montraient des asymétries et des irrégularités dans quelques-unes de leurs côtes. Chez le premier fœtus anencéphale que j'ai décrit, le premier intervalle gauche était un peu trop large, et cela dépendait de ce que la deuxième côte atteignait le sternum un peu plus bas que la côte droite correspondante. Dans le cas VII, la quatrième jusqu'à la septième côte, et, dans le cas VIII, les deux pre- mières étaient unies l'une à l'autre. On ne pouvait découvrir aucune extension des intervalles intercostaux. Il y a dans la littérature bien d'autres hypothèses sur le muscle pré- sternal que celles de Lavocat (1881), de Cunningham (1888) (2), d'EisLER (1901) et de moi-même. Le fait que le tendon supérieur du muscle présternal €st souvent inti- mement uni en haut avec les tendons d'origine de l'un ou des deux muscles sternocléidomastoïdiens a donné lieu à plusieurs auteurs de mettre le muscle présternal et le muscle sternocléidomastoïdien en rapport em- bryogénique l'un avec l'autre. Déjà en 1773, Bourienne (3) décrit un cas double de muscle présternal où les doux muscles se continuaient en haut par les tendons d'origine des muscles sternocléidomastoïdiens et il en conclut simplement que le muscle présternal est une continuation inférieure du muscle sterno- cléidomastoïdien. Plus de cent ans plus tard, Testut (4) (1884) a repris et modifié l'hy- (1) Lavocat, M., cité d'après Le Double M. -A. Sur trente-trois muscles présternaux. Bull, de la Soc. d' Anthropol. de Paris. S. IV, t. IL 1890, p. 549. (2) Op. cit.,-jp. 399. (3) Bourienne, M., Observation anatomique sur l'étendue des muscles sternomastcïdiîns [Journal de Médecine, t. XXXIX, 1773, p. 45-47). (4) Op. cit., p. 82. 20'2 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE pothèse de Bourienne, en disant que la partie supérieure du muscle présternal prend naissance du muscle sternocléidomastoïdien, tandis que la partie inférieure vient du muscle grand oblique de l'abdomen. Contre l'opinion que le muscle présternal prendrait naissance du mus- cle sternocléidomastoïdien, on peut objecter, avec Eisler (1) : a Ferner ist der Hiatus zwischen der Innervation des Sternocleidomastoideus — letzten Nerv Gg — und Sternalis — erster Nerv im gûnstigsten Fâlle Dg — so gross, dass von einem Zusammenhange beider Muskeln gar keine Rede sein kann. » D'ailleurs, si l'opinion de Bourienne et de Testut était juste, on de- vrait trouver des rameaux du nerf accessoire fournissant le muscle pré- sternal. Cependant, on n'a jamais pu en trouver. Halbertsma croit (2) que le muscle présternal est une continuation supérieure du muscle grand droit de l'abdomen. . VON Bardeleben (3) veut faire valoir qu'on a confondu des formations différentes sous le nom de muscle présternal. Il croit cependant que le vrai muscle présternal prend son origine du muscle grand droit de l'abdomen. Abstraction faite de ce fait que le muscle à l'origine trop haute est toujours situé derrière le grand pectoral, le rapport des nerfs intercostaux avec le muscle présternal montre que cette opinion ne peut être juste. Si en réalité le muscle présternal était une continuation du muscle grand droit, les nerfs intercostaux devraient innerver, puis perforer le muscle présternal pour enfin se ramifier dans la peau. Or, il s'est montré que dans tous les cas exactement examinés après la macération (Eisler), le muscle était innervé en réalité exclusivement par les nerfs thoraciques antérieurs. Les nerfs intercostaux sortent généralement de la paroi du thorax sur le bord interne ou même derrière le muscle présternal pour décrire une courbe autour du bord interne de ce muscle, puis se ramifier dans la peau devant le présternal et le grand pectoral. Plusieurs auteurs, surtout Tûrner (1867) (4), Parson (1893) (5) et RuGE (1905) (6) prennent le muscle présternal pour un reste du Panni- (1) Op. cit., p. 66. (2) Halbertsma, K.-J., De musoulus thoracius [Versl. en Mededeelingen d. Koningkl. Akad. van Wetenschappen Naturk., vol. XII, 1861, p. 164-180). (3) V. Bardeleben, K., Die morphologische Bedeutung des M. sternalis {Anat. Anz., 1880, p. 324-333). (4) TiJRNER, Wm., On the Musoulus sternalis [Journ. of Anat. and Physiol., 1867, p. 246-253). (5) Parson, F. -3., On the morphology on the Musculus sternalis [Ibid., vol. XXVII, 1893, p. 505-507). (6) RuGE. G., Zusammenhang des M. sternalis mit dem Achselbogen (Gegenbaurs Morphol. Jahrb., Bd 33, 1905, p. 348-373). Id., Der Hautrumpfmuskel der Sâugetiere (Ibid, p. 379-531). TRAVAUX ORIGINAUX 20ti culus carnosus des Mammifères. La situation et l'extérieur général du muscle, son innervation provenant exclusivement des nerfs thoraciques antérieurs, le trajet curviligne des nerfs sternaux à travers et sur la surface du grand pectoral, le rapport intime du tendon présternal avec l'origine tendineuse du grand pectoral, les parties absentes du grand pectoral — en un mot toutes les constatations que j'ai faites au cours de mes dissections me semblent contredire cette opinion. Elles me semblent plutôt confirmer l'hypothèse d'après laquelle le muscle présternal serait un fragment détaché du grand pectoral. Upsal, mai 1914. NOXK SUR LES ORIGINES DE LA VEINE GRANDE AZYGOS ET DE L'HÉIVII-AZYGOS INFÉRIEURE Et sur leurs rapports avec le Diaphragme Par ANDRÉ HOVELACQUE (1) Le mode de constitution des veines grande azygos et petite azygos inférieure est un détail d'anatomie généralement assez mal précisé. Les Traités classiques n'indiquent pas avec netteté le point de réunion des veines d'origine et leurs rapports avec le diaphragme. Les différentes descriptions se rapprochent en général beaucoup les unes des autres; voici ce que l'on peut, à peti de chose près, lire dans tous les auteurs : La grande azygos naît dans la cavité abdominale au niveau de la 1^^ vertèbre lombaire en général, elle fait suite à la lombaire ascen- dante et reçoit presque toujours des petits rameaux de la veine cave inférieure. Dès son origine elle traverse le diaphragme pour gagner le thorax. Quelques points de détail varient avec les auteurs. Certains, avec LuscHKA, Henle, ne parlent pas de rameaux venus de la veine cave; d'autres décrivent un seul et non plusieurs rameaux d'origine cave. Parsons et RoBiNSON (2) rapportent les trente-deux observations re- cueillies par la Société anatomique anglaise; la grande azygos naîtrait 16 fois de la veine cave inférieure et 16 fois de la lombaire ascendante. Gruber (3) a vu une racine venue de la veine cave 5 fois sur 100 sujets. ZuMSTEiN (4) sur 70 cadavres d'adultes et sur 150 fœtus n'a constaté (1) Travail du laboratoire d'anatomie de la Faculté de Médecine de Paris. (2) Parsons and Robinson, The azygos Veins. Soc. of Great Britain and Ireland (1897-1898). — Voir Journal of Anat., vol. 33, p. 197. (3) Gruber, Ueher die Vahulse der Vena Azyga und ihrer Aeste (Archw. /. Anat., 1866, p. 692). (4) ZuMSTEiN, Zur Anatomie und Entwickelung des Venensystems des Men- schen [Anat. Hefte, H. 19-20, Bd 6, 1896). TRAVAUX ORIGINAUX 205 que 74 fois une union entre la veine cave et la grande azjgos. De plus cette dernière était reliée une fois à la veine rénale droite, 2 fois à la veine rénale gauche, et 7 fois à la veine cave inférieure par un tronc commun avec la petite azygos. La traversée diapbragma+ique se ferait d'une façon variable; la veine s'engagerait soit dans l'orifice aortique, soit avec le grand splanchnique entre le pilier principal et le pilier accessoire, soit avec la chaîne sympa- thique entre le pilier accessoire et l'arcade du psoas, La description de l'hémi-azygos inférieure est à peu de chose près semblable à celle de la grande azygos; les auteurs signalent de plus son anastomose fréquente avec la veine rénale gauche; nous verrons plus loin que Lejars (1) a trouvé cette anastomose 62 fois sur 70. A côté de cette description en quelque sorte classique, on voit citer des dispositions essentiellement différentes. Bichat (2) suit la grande azygos à contre-courant : « Arrivée dans l'abdomen, elle finit tantôt en s'anastomosant tout entière avec la veine cave inférieure, tantôt en se divisant en deux branches qui s'écartent à angle aigu, se portant sur les côtés de la colonne vertébrale en se recourbant un peu en haut et s'anas- tomosant avec les premières veines lombaires. » La description de Bo- namï-Broca et Beau (3) est difficile à comprendre. « La grande azygos naît à la fois de la dernière veine intercostale de la première lombaire et de la lombaire ascendante. Immédiatement après son origine, elle passe de la cavité abdominale dans la cavité thoracique à travers une ouverture qui lui est commune avec le cordon nerveux sympathique. » D'après cette citation, il est aisé de voir que l'origine est loin d'être précisée, les rapports que la 12^ intercostale et la U^ lombaire affectent avec le diaphragme n'étant pas semblables; d'autre part, la figure (pi. 39 de l'Angéiologie) est par trop schématique, le psoas et le diaphragme ayant été enlevés; elle semble du reste inexacte, la lombaire ascendante droite ayant été représentée sur la face antérieure de la colonne. Pour Gérard (4) la veine lombaire ascendante n'existe qu'à gauche; elle monte jusqu'à la 11^ vertèbre dorsale, oîi elle se bifurque, les deux branches ainsi formées sont l'origine des veines grande azygos et petite azygos inférieure. Les veines azy gos, dès qu'elles sont constituées, traver- sent le diaphragme entre le faisceau interne et le faisceau externe du pilier. (1) Lejars, Les voies de sûreté de la veine rénale {Soc. Anat., 1888, S. V., t. II, p. 504-511). (2) Bichat, Anatomie descriptive. Paris, 1829. (3) Bonamy-Broca et Beau, Atlas d" Anatomie descriptive du corps humain. Paris, Masson. (4) Gérard, Manuel d'Anatomie humaine. Paris, Steinheil, 1912. ^06 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Nous avons recherché sur 20 sujets Je mode d'origine des veines azygos et leurs rapports avec le diaphragme. Nous avons trouvé quelques petites variations, mais nous croyons qu'il est facile de donner une description générale. La grande azygos esi dès son origine dans la cavité thoracique. Elle naît par une ou deux racines : une racine externe, volumineuse, est constante, elle est formée par la jonction de la veine lombaire ascendante et de la 12^ veine intercostale; une racine interne, grêle, est mcon^^anfe; le plus sou- vent, lorsqu'elle existe, elle provient de la face postérieure de la veine cave inférieure. Racine externe. — La lombaire ascendante monte, le plus souvent, plaquée sur la face latérale des corps vertébraux par un feuillet fibreux; elle est masquée en avant par le plan superficiel du psoas, elle repose sur la base des apophyses costiformes laissant en dehors d'elle les origines du plan profond du psoas. Dans son trajet, la veine passe soit en avant, soit en arrière des branches du plexuj^ lombaire; quelquefois dédoublée au contact des nerfs, elle leur forme une boutonnière. Toujours masquée par le plan superficiel du psoas, la veine gagne la cavité thoracique, en passant avec le muscle sous l'arcade du psoas, elle émerge au bord externe du muscle à la hauteur de la 12^ vertèbre dorsale et là se jette sous un angle variable, souvent à contre-courant, dans la 12^ veine intercostale. Ce point d'union est en général masqué par le faisceau vertébral du carré des lombes, ou par un chef costal du psoas. La veine est souvent volumineuse, large de 5 millimètres au moins, mais, dans certains cas, elle est grêle par places. Son aspect est quelquefois irrégulier, elle peut être découpée en arcades et parfois une ou plusieurs des arcades peuvent manquer ; mais jamais les supérieures. Racine interne. — La racine interne n'existe que 12 fois sur les 20 cada- vres que nous avons examinés. Elle naît de la face postérieure de la veine cave inférieure à la hauteur de la 1^^ ou de la 2^ lombaire. Cette racine toujours grêle quitte la région abdominale en traversant le dia- phragme; elle ne s'engage pas toujours dans le même orifice (7 fois avec le grand splanchnique, 3 fois avec l'aorte, 2 fois avec le sympathique). Lorsque la racine interne a atteint la cavité thoracique, elle monte sur la face antéro-latérale de la colonne et va se jeter dans la grande azygos; le point d'union siège le plus souvent entre la 12® et la 11® veine intercos- tale, ce point peut du reste varier, il peut siéger très bas au niveau de la 12® veine intercostale ou au contraire très haut vers la 9® ou la 8® veine intercostale, cette dernière disposition est d'ailleurs absolument excep- tionnelle. toreci Fig. I. BIRLIOOR. ASAT., T. XXIV 14 208 BlBLlOGRAriIIE ANATOMIQUE L'origine de la petite azygos inférieure se fait d'une façon identique à celle de la grande azygos. La racine externe est en tout semblable à celle de la grande azygos; la racine interne n'existe que 6 fois sur nos 20 cas. Dans ces 6 cas elle naît d'un arc réno-azygo-lombaire souvent un peu différent de celui qu'a décrit le professeur Lejars. Le tronc vei- neux naît bien en dedans de la spermatique et après s'être porté en arrière et avoir croisé le bord gauche de l'aorte, il se divise en une branche inférieure qui gagne une veine lombaire et une branche supé- rieure; mais cette branche, au lieu de s'engager sous la première arcade du psoas s'insinue dans un des orifices normaux du diaphragme (4 fois entre le pilier principal et le pilier accessoire, 2 fois dans l'orifice aortique). Sur une de nos pièces, l'origine de l'hémi-azygos inférieure était un peu anormale. La lombaire ascendante se jetait, comme sur toutes les pièces, dans la 12^ veine intercostale, mais le tronc commun, au lieu de se couder pour former l'hémi-azygos, se portait en dedans sur la face antérieure de la colonne et gagnait la portion intra-thoracique de la racine interne de la grande azygos. L'hémi-azygos inférieure était constituée par la 11^ veine intercostale qui, se coudant à angle droit au niveau de la colonne, deve- nait ascendante. Le mode d'origine réel des azygos a été vu en partie par certains au- teurs. Breschet (1) donne une description de la grande azygos qui serait parfaite s'il précisait plus exactement les rapports avec le diaphragme. « La veine azygos (suivie à coptre-courant) passe derrière le diaphragme, se porte de plus en plus en dehors en se rapprochant de l'articulation des côtes avec les vertèbres et va finir le plus communément en s'anastomo- sant avec les veines lombaires ascendantes Sur plusieurs centaines de sujets que j'ai disséqués, ou fait disséquer, j'ai très fréquemment vu ces communications ei lorsque cette anastomose n'était pas formée par la fin du tronc même de l'azygos, ce qui était le plus rare, elle existait toujours entre une de ses principales branches finales et les veines lom- baires. » La description que donne Breschet de l'hémi-azygos inférieure est moins claire. « Elle sort du thorax à travers les fibres dû diaphragme, ou par l'ouverture qui donne passage à l'aorte et au canal thoracique. Parvenue à la hauteur de la dernière fausse côte, elle se bifurque pour donner une branche qui se porte transversalement sur le côté gauche de la 12^ vertèbre dorsale; arrivée sous l'articulation de cet os avec la 12^ côte, elle jette la dernière veine intercostale, puis une branche qui (1) Breschet^ Recherches anatomiques, physiologiques et pathologiques sur le système veineux et spécialement sur les canaux veineux des os. Paris. Fia. II. •^10 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIOUE pénètre dans le trou de conjugaison, puis elle se courbe et, se portant direc- tement en bas au devant des apophyses transverses des premières ver- tèbres lombaires, elle s'unit aux veines lombaires ascendantes. » Le professeur Lejars a constaté également la constance de la racine externe, o La lombaire ascendante au-dessus du diaphragme se coude pour apparaître seulement sur le devant des corps vertébraux; elle forme la portion thoracique des azygos. » Cette disposition des veines azygos est intéressante à envisager. Le fait qu'il n'existe pas toujours une communication avec la veine cave, et qu'au contraire il existe une continuité toujours évidente avec la lom- baire ascendante peut, en quelque sorte, plaider en faveur de la théorie embryologique soutenue par Parker et Tozier (1), Zumstein (2), Flo- rence Sabin (3). Pour ces auteurs, en effet, les veines azygos ne se forme- raient pas par modification des veines cardinales; mais, comme la lom- baire ascendc nte, elles représenteraient un système do nouvelle formation. il a été possible de constater la coexistence de ce système secondaire, et des veines cardinales. (1) Parker et Tozier, The thoracic derivatives of the post-cardinal veins in Swine [Bulletin Muséum comp. Zool. Ilarv. Cambridge, 1898, t. XXXI, n» 6). (2) ZuMSTEiN, Zur Entwickelung des V enensystems bei dem Meerschwein- ehen (Anat. Hefte, 1897, t. VIII, p. 165-190). (3) Florence Sabin, The développement of the azygos veins as shown in injected pig embryos. Procedings of the american Association of AnatotnistSjdé- .combre 1913. — Voir Anat. Record, février 1914, p. 82. CAS TYPE TRIPLICITÉ DE L'ARTÈRE HEPATIQUE GEORGES GÉRA.RO DENIS CORDONNIER ACRÉGli KTUUIANT EM JIÉDECl^iC CHEF DKS TRAVAUX ANATOMIQUES A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE LILLE Sur un sujet adulte masculin d'une soixantaine d'années, ayant servi aux travaux de dissection, il nous a été donné d'observer une série d'ano- malies vasculaires, intéressant principalement le système de l'aorte abdominale, portant accessoirement sur le système veineux sous-dia- phragmatique. VASCULARISATION ANORMALE ARTÉRIELLE DU FOIE LA TRIPLE HÉPATIQUE Tous les organes abdominaux sont en place normale. L'aorte abdominale est normale dans sa situation, son trajet et ses rap- ports. Les branches de l'aorte abdominale qui n'offrent rien à signaler sont : les lombaires, les capsulaires moyennes, les rénales, les spermatiques, la mésentérique inférieure. Par contre, le tronc cœliaque et la mésentérique supérieure présentent les particularités qui font l'objet de cette relation. A) Tronc cœliaque. — Le tronc cœliaque émerge du bord latéral droit de l'aorte, à 3 centimètres au-dessous de l'orifice aortique du diaphragme, à 2 centimètres au-dessus de l'émergence de la mésentérique supérieure. Sa longueur est égale à 2 centimètres. . Par son bord supérieur, il émet une première collatérale, la coronaire stomachique; après quoi, il se bifurque en deux terminales : la splénique à gauche, l'hépatique à droite. -212 BIBLIOGnAPIIlE ANATOMIQUE 1° Coronaire stomachique. — La coronaire stomachique monte verti- calement. Après un trajet de 2cm 5^ elle se bifurque en deux branches de volume sensiblement égal : _ a) La branche gauche, gastrique proprement dite, se recourbe en crosse pour descendre le long de la petite courbure et entrer dans la constitution du petit cercle artériel de l'estomac; Vue des organes photograpliiés en place : le foie soulevé pour montrer les déla'ls de sa lace iafi- rieure ; la rate écartée à (jaucha ; la première pr )portion du duodénum rejetée à droite avec la tèle du pancréas ; les voies biliaires ont été remplies par une injection solidifîable. Les artères se détachent en blanc ! le tronc cœliaque, T. cœ., est surcroisé par la terminaison de la veine spléniqr.e. b) La branche droite continue la direction de son tronc d'origine, puis se dirige obliquement en haut et en dehors (à droite) pour gagner direc- tement le foie. Ses collatérales sont : a) à l^m 5 de son origine, une rami- fication fournissant à l'œsophage abdominal et à la face antérieure do la grosse tubérosité de l'estomac; p) 5 millimètres plus loin, deux artères volumineuses — en l'espèce les diaphragmatiques inférieures — qui atteignent le diaphragme au voisinage de son orifice aortique ; y) sa branche terminale, importante par son volume (4 millimètres de TRAVAUX ORIGINAUX 213 diamètre) chemine dans l'épiploon gastro-hépatique, atteint le hile du foie> se recourbe contre son extrémité gauche; finalement, elle pénètre en se ramifiant tout de suite dans le lobe gauche du foie. Cette première hépatique doit être considérée comme artère hépatique accessoire gauche (Descomps, Rio-Branco) provenant (Tun tronc hépatico- coronaire. 2^ Hépatique. — L'hépatique issue du tronc cœliaque a sensiblement le même volume que la splénique. Elle monte obliquement en avant et en dehors (à droite). A 4 centimètres de son origine, elle se bifurque en deux rameaux volumineux, mais d'importance inégale : a) L'externe, la plus grosse, se divise précocement en pylorique et gastro-duodénale ; b) L'interne constitue Vhépatiqiie proprement dite : dans son trajet, elle émet une collatérale qui est destinée au lobe de Spigel. Elle se bifurque en deux terminales grêles: la gauche se rend dans le lobe gauchc(2® artère du lobe gauche), contre la face inférieure duquel elle se ramifie; la droite croise perpendiculairement la branche gauche de la veine porte et la racine gauche du canal hépatique, pour se terminer dans le lobe carré. Cette deuxième hépatique doit être considérée comme hépatique moyenne figurant la terminale du tronc hépalico-cœliaque de Barkow. Son calibre est inférieur à celui d'une hépatique normale; elle est égale- ment réduite dans sa distribution territoriale. 3° Mésentérique supérieure. — Comme le tronc cœliaque, la mésenté- rique supérieure émerge du bord latéral droit de l'aorte. Elle se dirige d'abord en haut et vers la droite. Après un trajet de 2 centimètres, elle se recourbe en crosse au-dessus de la terminaison des veines capsulo- diaphragmatique et rénale gauches et pénètre entre les deux feuillets du mésentère en présentant ses rapports normaux avec la troisième portion du duodénum. Le reste de son parcours est normal. Du sommet de sa crosse se détache une volumineuse collatérale, qui monte directement vers le hile du foie en passant derrière la tête du pan- créas et la première portion du duodénum, au-devant puis à droite du canal cholédoque, au-devant puis en dehors du tronc de la veine porte. Cette collatérale doit être considérée comme la troisième hépatique, hépatique accessoire droite de Rio Branco ou hépatico-mesaraïque de Barkow. Elle fournit plusieurs branches : a) par son côté externe, une ra- mification principale exclusivement réservée au lobe droit du foie; h) par son côté interne, mais plus loin, deux belles artères cystiques — antérieure et postérieure — ; c) elle se termine enfin dans la portion droite du hile hépatique et s'y trifurque en rameaux tous destinés au lobe droit. 214 lilBLIOGRAPIllE ANATOMIQUE qui pénètrent dans le hile par son extrême commissure droite et par sa lèvre postérieure, très à droite. 3° Splénique. — La splénique est normale dans son origine et son tra- jet. Nous mentionnerons plus loin les particularités de ses collatérales et terminales. COMMENTAIRES L'étude des dispositions que nous venons de relater justifie le titre de ce travail. Ce cas de triplicité rentre en effet dans le cadre-type, si heu- reusement fixé par la description d'une vingtaine d'anomalies de ce genre relevées dans la thèse tout à fait remarquable de P. de Rio Branco {Essai sur VAnatomie et la Médecine opératoire du tronc cœliaque et de ses branches, de Vartère hépatique en particulier. Paris, 1912). « Barkow, dit Rio Branco, a bien schématisé la disposition de cette anomalie en montrant qu'il existe : 1° une artère hépatico- cœliaque ou hépatique moyenne, qui représente l'hépatique ordinaire née du tronc cœliaque. Elle se ramifie spécialement aux deux lobes moyens du foie (lobe de Spigel, lobe carré); 2^ une hépatique droite ou hépatico-mésa- raïque, qui naîtdelamésentérique supérieure, et va au lobe droit; 3^ une hépatique gauche ou hépatico-coronaire, qui naît de la coronaire stoma- chique et va au lobe gauche. Cette formule mérite d'être entièrement adoptée. » Se fondant sur 21 cas, dont un personnel, Rio Branco {loc. cit., p. 581) fixe la morphologie de la triplicité de l'hépatique et l'interprète * dans une série de propositions. On ne peut que les reproduire intégra- lement. « Deux cas mis à part, la triplicité se présente toujours avec la même disposition : « a) h' hépatique née du tronc cœliaque représente l'hépatique ordinaire (ou hépatico-cœliaque, Barkow). Elle possède le trajet elles rapports del'hé- patique ordinaire. Elle fournit la gastro-duodénale et la pylorique. Elle occupe une situation intermédiaire aux deux autres artères se rendant au foie, d'où le nom d'hépatique moyenne que lui donnent quelques auteurs. Le calibre de cette hépatique moyenne présente des dimensions bien inférieures à celles d'une hépatique normale, fait signalé dans les observations détaillées (Meckel, Rolleston, Monguidi, Rossi et Cova, da Silva do Rio Branco). Le territoire terminal de cette hépatique moyenne est toujours réduit : l'artère est destinée à la partie moyenne du foie (Meckel, Monguidi), aux lobes carré et de Spigel et en partie au lobe gauche (d a Silva R. B.), aux lobes carré et de Spigel et en partie TRAVAUX OniGlNAUX 215 au lobe droit (Barkow), au lobe carré (Barkow), au lobe de Spigel et en partie au lobe gauche (Rolleston), au lobe droit (Dubrueil); « b) Uhépatique née de la coronaire stomachique va se terminer dans le lobe gauche du foie (Meckel, Dubrueil, Barkow, Rolleston, Rossi et CovA, Descomps, Vincens, da Silva R. B.). Elle correspond de toutes pièces à Vhépatique accessoire gauche ; « c) U hépatique née de la mésentérique supérieure va se terminer dans le lobe droit du foie (Meckel, Green, Lauth, Barkow, Rolleston, Mon- GuiDi, Rossi et Cova, da Silva R. B., Descomps). Cette artère corres- pond de toutes pièces à Vhépatique accessoire droite » « En résumé, lorsque le foie reçoit trois artères hépatiques distinctes, chacune d'elles possède un territoire distinct. Uhépatique ordinaire (hépatique cœliaque, hépatique moyenne), sensiblement diminuée de calibre, n'irrigue que partiellement le foie. Elle est accompagnée de deux artères compensatrices qui amènent au foie la quantité de sang que l'hé- patique ordinaire, réduite, ne peut amener. Il y a donc analogie entre la duplicité et la triplicité de l'artère hépat-que. Dans ces deux cas, on constate la présence d'une artère représentant Vhépatique ordinaire, mais différant de cette dernière par le fait qu'elle est diminuée de volume et que son territoire terminal est plus ou moins réduit. Quand, par exemple, l'hépatique ordinaire, réduite, ne possède pas de branche terminale pour le lobe gauche du foie, il existe une artère compensatrice, hépatique acces- soire gauche, qui vient irriguer le lobe gauche (dédoublement gauche). Quand l'hépatique ordinaire réduite ne possède pas de branche termi- nale pour le lobe droit, il existe une artère compensatrice, hépatique accès soire droite, qui tient le rôle de la branche lobaire droite. Ici encore, il y a duplicité (dédoublement droit). Si enfin Vhépatique ordinaire, réduite, n'irrigue que partiellement les lobes droit et gauche, il existe pour chacun de ces lobes une artère com- pensatrice; il y a à la fois dédoublement droit et dédoublement gauche, d'où l'existence de trois artères hépatiques. Qu'il y ait duplicité ou triplicité de l'artère hépatique, l'anomalie consiste toujours en un fractionnement du territoire terminal normal de Vartère hépatique. Suivant les cas, il y a fractionnement de Vunité hépa- tique en deux demi-unités ou en trois tiers d'unité hépatique. » Rio Branco interprète très judicieusement la duplicité ou la tripli- cité de l'artère hépatique par une persistance de dispositions vasculaires primitives. Encore ici, nous renvoyons à son texte et au schéma très expli- cite [toc. cit., p. 588 et fig. 97) figurant l'irrigation primitive du foie, schéma établi d'après les données de Vincens. A côté de la question de morphologie pure, il est nécessaire de signaler l'importance physiologique de ces multiples artères splanchniques. 216 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Elles naissent séparément au nombre de trois : !« dans les cas normaux, elles se fusionnent pour donner l'hépatique normale unique; 2° dans les cas anormaux, elles se fusionnent incomplètement (duplicité), ou elles ne se fusionnent pas du tout (triplicité) ; 3'' dans l'un et l'autre cas, nous pen- sons qu'il n'y a aucune différence physiologique dans la distribution de chacune d'elles, dans la répartition de leurs innombrables rameaux. La circulation artérielle hépatique est encore mal connue. Cependant, en se fondant, d'une part, sur les petits résultats acquis par des recher- ches récentes, d'autre part en procédant par comparaison (terminalité et territoires des artères du rein, de la rate), nous proposons les conclu- sions suivantes : 1° Gomme les branches de la veine porte, les ramifications de l'artère hépatique — dans les cas où elle est unique — ou bien les troncs séparés de l'hépatique non fusionnée, se distribuent à des territoires précis, cons- tants et autonomes du foie. 20 Dans les cas d'hépatique unique, les branches se distribuent de la façon suivante : la droite, au lobe droit; la gauche, au lobe gauche; la moyenne (souvent bifurquée prématurément) se destine : principalement au lobe carré et au lobe de Spigel; accessoirement, elle empiète sur les territoires voisins du lobe droit et du lobe gauche; 3° Dans les cas de multiplicité , la répartition est semblable à la dis- tribution normale : a) L'hépatique accessoire droite va au lobe droit; h) L'hépatique accessoire gauche va au lobe gauche; c) L'hépatique moyenne se distribue principalement aux lobes carré et de Spigel, accessoirement à une portion du lobe goiiche. 40 Enfin, toutes les ramifications de ces différentes artères sont ter- minales, groupées par conséquent dans une série de territoires termi- naux, théoriquement au nombre de quatre. AUTRES PARTICULARITES OBSERVEES a) Origine précoce de V artère polaire supérieure de la rate) à mi-chemin de la splénique). Cette collatérale se distingue par son volume, sa lon- gueur et ses terminales multiples. h) U artère splénique, après avoir décrit une boucle complète au dessus de la queue du pancréas, émet, parmi ses collatérales, trois grosses bran- ches qui s'étendent jusqu'au bord antérieur de la rate avant de s'en- foncer dans le parenchyme splénique. Ce sont elles qui fournissent les vaisseaux courts. c) Les reins sont du type allongé. Les conséquences - — constantes — • TRAVAUX ORIGINAUX 217 de cette disposition sont : la longueur très grande du hile occupant tout le tiers interne de la face antérieure de chacun des reins; des variations dans la répartition des artères et des veines rénales au hile; d) La veine cave est plus éloignée que de coutume du bord droit de l'aorte; e) La i'eine rénale gauche t3st plus longue qu'habituellement; sa termi- naison se fait à 2 centimètres au-dessous du niveau de sa congénère de droite ; /) La i-eine capsulo-diaphragmatigiie gauche est anormale dans sa termi- naison. Elle aboutit directement — individuellement — dans la veine cave, un peu au-dessus de la veine rénale gauche. Elle est toutefois reliée à cette veine par une courte anastomose à trajet rétrograde, qui atteint la veine rénale gauche non loin de son émergence du hile du rein gauche. SUR LA SIGNIFICATION DES ÉLÉMENTS VENTRAUX DE LA CEINTURE SCAPULAIRE CHEZ LES BAXRACIENS (Introduction à l'étude de l'évolution de l'arc scapulaire chez les Vertébrés) Par R. ANTHONY et H. VALLOIS INTRODUCTION EXPOSÉ SUCCINCT DE LA CONCEPTION ACTUELLEMENT CLASSIQUE DE LA MORPHOLOGIE DE LA CEINTURE SCAPULAIRE CHEZ LES VERTÉBRÉS SUPÉRIEURS La ceinture scapulaire des Vertébrés dits supérieurs (Batraciens, Reptiles, Oiseaux et Mammifères) est généralement considérée comme dérivant d'un appareil squelettique très simple que réalisent dans la nature actuelle les Sélaciens adultes. Elle se présente chez ces animaux sous la forme d'un arc cartilagineux, à direction dorso-ventrale, logé dans la somatopleure, un peu en arrière de la tête. La partie moyenne de cet arc donnant insertion au squelette du membre antérieur, on peut le diviser en deux portions, l'une ventrale, l'autre dorsale. Chez les Vertébrés supérieurs, la même subdivision primordiale se constate. Mais, sans doute en raison du fait de l'adaptation du membre antérieur aux divers modes de la locomotion terrestre, la ceinture sca- pulaire présente une plus grande complication qui intéresse essentielle- ment sa région ventrale, la région dorsale qui, dans l'ensemble de la série, constitue à proprement parler le scapulum, ne subissant guère que des changements morphologiques de détail. Nous allons brièvement résumer la façon dont est actuellement comprise par les auteurs classiques la morphologie et l'évolution des éléments ventraux de la ceinture scapulaire chez les Vertébrés supérieurs. Négligeant les Stégocéphales fossiles, pour lesquels la non-conservation TRAVAUX ORIGINAUX 219 des pièces cartilagineuses rend très difïïcile l'interprétation des quelques éléments osseux qui subsistent, nous allons examiner immédiatement à ce point de vue les Batraciens urodèles, qui semblent bien, à tous égards, pouvoir être considérés comme les mieux susceptibles de nous donner une idée approximative des formes ancestrales des Vertébrés marcheurs. Chez eux, la ceinture scapulaire se compose de trois pièces, une dorsale (scapulum) et deux ventrales, dont chacune affecte la forme d'une palette. Ces trois pièces s'unissent à leur base, et, à peu près au point d'union, se trouve la cavité glénoïde où s'attache la tête de l'humérus. Des deux pièces ventrales, l'une se dirige directement en dedans et entre en contact avec celle du côté opposé qu'elle recouvre sans cependant s'articuler avec elle; on lui donne le nom de coracoîde. L'autre, plus étroite que la précédente, se dirige obliquement en dedans et surtout en avant, restant assez loin de la ligne médiane; on l'appelle procoracoïde. Il convient de remarquer que ces deux pièces peuvent rester cartilagineuses ou s'ossi- fier à leurs bases. On donne le nom à'' échancrure coracoprocoracoïdienne à l'espace resté l;bre entre le coracoîde et le procoracoïde. Notons enfin qu'à la racine d'union des deux éléments ventraux existe, sauf chez le Protée, un orifice qui donne passage à un nerf moteur. Chez les Batraciens apodes, Siphonops et Cœcilia par exemple, dont les membres antérieurs sont, comme on le sait, profondément régresses, il n'existe aucune trace de ceinture scapulaire. On admet que, chez ks Batraciens anoures, la ceinture scapulaire est constituée sur le même type que celle des Urodèles. Toutefois, les deux éléments de sa portion ventrale ne seraient plus divergents et bien sé- parés à leurs extrémités internes : ils constitueraient un anneau complet, mi-cartilagineux, mi-osseux, circonscrivant un orifice assez large auquel, par analogie avec celui que l'on observe à la ceinture pelvienne des Mam- mifères, on a donné le nom de trou obturateur. On s'accorde à homologuer l'élément qui constitue la marge postérieure de cet anneau au coracoîde des Urodèles. A la pièce cartilagineuse qui constitue sa marge antérieure ou cépha- lique, se superpose de bonne heure une pièce osseuse qui peut même se substituer totalement à elle, et qu'à partir de ce moment on retrouvera chez tous les Vertébrés, sauf chez ceux où elle a secondairement disparu. La signification de cet élément a donné et donne encore lieu à une vive polémique. Pour les uns (Gotte, Wiedersheim) il résulterait de l'ossi- fication du cartilage sous-jacent. Pour les autres, en particulier Gegen- BAUR, — et son opinion est la plus généralement admise, — il se déve- lopperait autour du cartilage par une ossification périchondrale ana- logue à celle de la mandibule autour du cartilage de Meckel. i2'20 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Quoi qu'il en soit, dans l'une et l'autre école on admet que le trou obturateur des Anoures correspond à l'échancrure coracoprocoracoï- dienne des Urodèles. La marge antérieure de l'anneau serait donc, d'après l'opinion classique, constituée par une pièce correspondant au procora- coïde de ces derniers; suivant Gegenbaur une clavicule d'origine mem- braneuse se substituerait secondairement à ce procoracoïde, lequel s'ossifierait directement au contraire, suivant l'opinion de Gôtte et de WlEDERSHEIM (1). Quant à la marge interne du trou obturateur, elle est représentée par une plaque, d'habitude cartilagineuse, résultant de la fusion des ex- trémités internes du coracoïde et du procoracoïde. Suivant que cette pièce interne se soude ou non à celle du côté opposé, l'Anoure est d't firmisternien ou arcifère. C'est l'interprétation, que nous venons de rapporter, des éléments de la ceinture scapulaire chez les Urodèles d'une part et chez les Anoures de l'autre, qui sert de base à la conception actuelle de l'évolution morpho- logique de cette ceinture chez les autres Vci-tébrés marcheurs. On considère en effet qu'à l'exception des cas peu nombreux où tous les deux semblent persister (Ghéloniens parmi les Reptiles, Ratites parmi les Oiseaux, Monotrèmes peut-être parmi les Mammifères), les éléments ventraux de la ceinture scapulaire subissent aux cours de la phylogénie une régression progressive. Cette régression porterait tantôt sur un seul élément, tantôt sur les deux à la fois, et la plupart des auteurs admettent que, lorsqu'un seul élément persiste, c'est l'élément coracoïdieh. On interprète en effet comme coracoïde la pièce unique qui, par le fait d'une exception remarquable dans le groupe des Anoures, caractérise la portion ventrale de la ceinture scapulaire chez les Gallula dans la famille des Engystomatidœ. On admet également cette interprétation pour la pièce ventrale unique des Grocodiliens et des Sauriens, et l'on considère comme de simples fenes- trations les orifices (1 chez l'Anguio, 2 chez le Scincus, 3 chez l'Uromastyx, 4 chez riguana) qu'elle présente dans la plupart des types de ces d.er- niers. Parmi les Oiseaux, les Carinates ne posséderaient aussi qu'un cora- coïde. (1) WlEDERSHEIM nomme clavicule le procoracoïde une fois ossifié. Gôtte appelle clavicule la pièce antérieure ventrale de la ceinture scapulaire aussi bien chez les Anoures que chez les Urodèles, et réserve le nom de proco- racoïde à un troisième élément qui n'apparaît que chez les Reptiles. Ces divergences de ternjinologie ne contribuent pas peu à embrouiller la ques- tion. TRAVAUX ORIGINAUX 22 1 Mais c'est chez les Mammifères monodelphes que les pièces ventrales de la ceinture scapulaire auraient atteint leur maximum de régres- sion. Elles ne sont plus représentées que par l'apophyse coracoïde et par le tubercule susglénoïdien. Selon Sabatier, qui a rallié la majo- rité des auteurs à son opinion, l'apophyse coracoïde serait, en dépit du nom qu'elle porte, un procoracoïde et le tubercule susglénoïdien le vrai coracoïde. Telle est, brièvement résumée, la manière de voir la plus généralement admise. Il convient cependant de citer quelques opinions dissidentes. C'est ainsi que Parker, se basant sur la disposition de la ceinture scapu- laire de l'Anguis, décrit à la fois un coracoïde et un procoracoïde chez les Sauriens. C'est ainsi, d'autre part, que, tout récemment, Broom, s'ap- puyant sur d'importantes recherches effectuées à propos des Reptiles permiens du Texas, a interprété comme procoracoïde l'élément ventral unique des Sauriens et des Oiseaux. L'apophyse coracoïde des Mammifères didelphes et monodelphes serait, à son avis, un véritable coracoïde, le tubercule susglénoïdien n'ayant la valeur que d'un simple point épi- physaire; quant au procoracoïde, il serait peut-être représenté par les ligaments coracoclaviculaires. Mais, en somme, ces manières de voir, quelles qu'elles soient, ont un même point de départ : l'homologation des éléments ventraux de la cein- ture scapulaire des Anoures à ceux de la ceinture scapulaire des Urodèles. Cette homologation repose-t-elle sur des bases solides? C'est ce qu'il convient de rechercher. Récemment, l'un de nous (R. Anthony) émettait des doutes à ce sujet, et l'orientation différente de la cavité glénoïde chez les Urodèles et chez les Anoures lui faisait envisager la possibilité de considérer les élé- ments ventraux de ces derniers comme un simple coracoïde fenestré. Une opinion analogue avait d'ailleurs déjà été émise, il y a une ving- taine d'années, par P. Eisler. Celui-ci, au cours d'une étude approfondie des homologies des deux extrémités chez les Mammifères, avait été amené à étudier les ceintures de Batraciens. Il avait été frappé par ce fait que le muscle qui, chez les Urodèles, s'insère sur le procoracoïde, ne s'attache pas ou ne s'attache que peu sur l'élément ventral antérieur des Anoures, sa principale insertion se faisant au contraire sur une courte saillie dépen- dant du scapulum, dirigée crânialement et connue sous le nom d'acrc- mion. D'autre part, il avait constaté que le nerf moteur de ce muscle, qui tra- verse chez les Anoures le trou obturateur, passe chez les Urodèles par un orifice spécial situé à la base du coracoïde, assez loin de l'échancrure coracoprocoracoïdienne. 222 BIlîLlOGRAl'IIlE ANATOMIQUIi De ces faits, Eisler concluait que le procoracoïde des Ui-odèles a pour homologue l'acromion des Anoures, le coracoïde étant représenté chez ces derniers par la totalité des pièces ventrales. Appliquant cette conception à l'étude de la ceinture scapulaire des autres Vertébrés, il retrouvait chez l'Homme les vestiges de la plaque cora- coïdienne fenestrée de la Grenouille : son bord antérieur aurait été repré- senté par l'apophyse coracoïde de l'omoplate, son bord postérieur par le tubercule sus-glénoïdien et une partie de 1' « Achselbogen », son bord interne par l'aponévrose pectorale profonde. Le nerf qui, chez les Batraciens, traverse la plaque coracoïdienne, aurait eu comme équivalent les nerfs pectoraux qui traversent, chez l'Homme, l'aponévrose pectorale profonde. La conception d'EiSLER a passé à peu près inaperçue : aucun classique ne l'expose. Seul Gegenbaur la mentionne sans s'y arrêter. Cela tient probablement à ce que l'auteur n'a parlé des Batraciens que d'une façon tout à fait incidente, ne leur consacrant que quelques paragraphes dis- séminés dans divers chapitres d'un mémoire de près de trois cents pages, et n'a que très insuffisamment illustré son argumentation en ce qui les con- cerne. De plus, l'homologation du jascia pectoralis et de 1' ;• Achselbogen j; des Mammifères à la plaque coracoïdienne des Anoures, déjà hasardée à l'époque d'EiSLER, ne paraît plus pouvoir se soutenir aujourd'hui. On peut supposer enfin que la comparaison que fait ensuite l'auteur entre la ceinture scapulaire et la ceinture pelvienne retournée a pu aussi jeter quelque discrédit sur son travail. Quoi qu'il en soit, ne retenant des opinions d'EiSLER que ce qui a trait à la ceinture scapulaire des Batraciens, nous reconnaîtrons que l'étude de la myologie comparée de ces animaux l'avait amené, sur ce point, à une conception toute différente de la conception classique. Comme, d'autre part, l'un de nous, en étudiant la direction de la cavité glénoïde, avait été conduit à douter aussi du bien- fondé de l'opinion classique, il nous a semblé indiqué de reprendre cette question et de l'étudier en détail. Nous allons essayer d'établir sur une argumentation que, grâce aux riches collections du laboratoire d'Anatomie comparée du Muséum, nous avons pu rendre plus complète que celle d'EiSLER, que le procoracoïde est bien, en fait, représenté chez les Anoures par ce que l'on appelle l'acro- mion et que, par conséquent, la portion ventrale de la ceinture scapu- laire de ces derniers a simplement la signification d'un coracoïde. Nous baserons notre démonstration sur des arguments tirés : 1° De l'étude du squelette en général et de la cavité glénoïde en particulier ; 2" De l'étude des muscles et de leur innervation. TRAVAUX ORIGINAUX 22S Nous nous réservons d'examiner plus tard la question au point de vue de l'embryogénie. Matériaux d'étude. Longnenr millimëtres Urodèles. Amphiumidai. Crypiobranchus japonicus. (1914-2A4) 720 ScUamandricUe. Axolotl. (1902-178) i65 — (i9oa-3ii) a3o Triton Waltlii. (1006-302) 170 Proteidx. Proteus anguinus. (i88»-4i4) aïo Menobranchus lateralis. (1894-150) 320 — (i9oa-88) 400 Sirenidx. Siren lacertina. (i888-4aa) 56o Anodiues. Aglossa. Pipa americaaa. (1914-243) ii5 Discoglossidx. Aly tes obstetricans . (i8<.)6-399/86) 42 Pelobatidae. Pelobates cullripes. (1902-419) 70 liafonidse. Bufo agua. (1884-197 0 220 f/yUdœ. Hyla arborea. (»9«a-9) 43 Uystignatidx. Ceralopbrvs rugiceps. (1883-985) ia5 Kiigystoinatidx. Callula pulcbra. (i886-J3) — Hinidx. Kana catesbiana. (1910-367) i54 Tous ces spécimens proviennent des collections d'Anatomie comparée du Muséum et les numéros entre parenthèses renvoient aux catalogues du laboratoire. Pour le genre Callula, dont nous n'avons pas eu d'exemplaire muni de ses parties molles à notre disposition, nous avons utilisé la description de FiJRBRINGER. Étant donnée l'impossibilité à peu près complète de déterminer l'âge de nos spécimens, nous avons suivi l'exemple de Parker et donné les longueurs des animaux étudiés. Pour les Urodèles, nous avons donné la longueur totale (extrémité de la tête à extrémité de la queue); pour les Anoures, nous donnons la longueur de l'extrémité de la tête à celle de l'urostyle. I. LA CAVITÉ GLÉNOiOE : SA FORME, SA POSITION ET SES RAPPORTS A) Urodèles. — Proteus anguinus. — La cavité glénoïde est située sur le bord postérieur de la ceinture, à l'union du coracoïde et du scà- pulum. Elle est de forme ovalaire et son grand axe, oblique en avant et légèrement en dedans, se confond avec la bissectrice de l'échancrure coracoprocoracoïdienne. Sur son côté scapulaire et sur son côté cora- coïdien, elle est limitée par deux facettes articulaires, allongées dans le sens de l'axe. En arrière, au niveau du bord postérieur de la ceinture, les deux facettes ne se rejoignent pas, et il en résulte la présence à ce BIBLIOOlt. AMAT., T. XXIV 16 2-24 Bini.lOGRAPHJE ANATOMIQUE niveau d'une large échancrure. Elles ne se rejoignent pas non plus en avant. La cavité est donc ouverte à ses deux extrémités. Du fait que le grand axe de la cavité glénoïde se confond avec la bissec- trice de l'échancrure coracoprocoracoïdienne, il résulte que cet axe sépare en deux parties la ceinture scapulaire. La partie ventrale est représentée uniquement par le coracoïde, tout entier cartilagineux. La partie dorsale par le scapulum de l'extrémité duquel se détache le procoracoïde. Le scapulum proprement dit est en grande partie ossifié, mais cette ossification n'atteint pas la cavité. Le procoracoïde a la forme d'une longue et étroite palette cartilagineuse, à direction crâniale, située à l'union de la paroi ventrale et de la paroi dorsale du tronc. Fig. 1. Proteus anguinus (X 15). Notons enfin que l'échancrure coracoprocoracoïdienne est comblée à sa base par une lame fibreuse percée d'un orifice par lequel passe le nerf supracoracoïdien de Ftirbringer, situé en dehors de l'axe prolongé de la cavité. Une autre lame fibreuse, mais plus mince et moins étendue, comble pareillement la base de l'échancrure scapuloprocoracoïdienne. Siren lacertina. — La cavité glénoïde rappelle comme forme et comme disposition celle du Protée. Elle est ovalaire, assez largement ouverte en avant. Mais ses deux facettes articulaires se rapprochent l'une de l'autre en arrière et arrivent tout juste au contact, de sorte qu'à ce niveau elles TRAVAUX ORIGINAUX 225 sont reliées par un très mince pont cartilagineux allant du rebord scapu- laire au rebord coracoïdien. Le grand axe de la cavité correspond, comme chez le Protée, à la bissectrice de l'échancrure coracoprocoracoïdienne. La partie ossifiée du scapulum n'atteint pas la cavité glénoïde. Quant au coracoïde, il présente, le long de son bord postérieur, une grosse pla- que osseuse qui, elle aussi, reste à distance de la cavité. Fig. 2. — Siren lacertina (x 2). L'échancrure coracoprocoracoïdienne est entièrement comblée par une lame fibreuse, assez mince d'ailleurs, et se différenciant assez nette- ment des deux éléments cartilagineux entre lesquels elle est tendue. A sa base, cette lame est percée d'un orifice situé en dedans de l'axe de la cavité prolongé et par lequel passe le nerf supracoracoïdien. Chez la Siren étudiée par Parker, le nerf cheminait dans un trou situé, comme chez la plupart des Urodèles, à l'exception du Protée, en plein cartilage. Menobranchus lateralis. — La cavité glénoïde est encore ovalaire et son grand axe a toujours la même direction par rapport à l'échancrure coracoprocoracoïdienne. Mais les deux facettes articulaires qui la limitent à droite et à gauche sont complètement réunies en arrière, tandis qu'elles restent toujours bien séparées en avant. Nous avons alors un aspect qui rappelle tout à fait celui de la cavité cotyloîde de l'os coxal des Mam- mifères : un rebord articulaire en fer à cheval encercle la cavité. Go 226 niBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE croissant est d'ailleurs encore rétréci dans sa portion moyenne au ni- veau du bord postérieur de la cavité, et son ouverture regarde l'échan- crure coracoprocoracoïdienne. C'est d'ailleurs le type que nous venons de décrire que vont réaliser les cavités glénoïdes des Urodèles que nous allons étudier maintenant. Les trois éléments de la ceinture scapulaire sont disposés d'une manière à peu près identique à celle du Protée. Gomme chez ce dernier, seul le scapulum est ossifié et toujours sans que la zone ossifiée atteigne la'cavité glénoïde. Fig. 3. — Menobranchus lateralis ( X 4 La seule différence notable est la suivante : l'orifice nerveux qui, chez le Protée et la Siren que nous avons examinés, traversait la membrane fibreuse coracoprocoracoïdienne, est maintenant situé en plein tissu car- tilagineux, au niveau de l'union des bases du coracoïde et du procora- coïde. Par rapport à la cavité glénoïde, il est très légèrement en dehors de son axe prolongé. Cryptobranchus japonicus. — La cavité glénoïde, limitée, comme chez le Ménobranche, par un rebord en forme de croissant, a une forme vague- ment triangulaire. Son rebord cartilagineux est rétréci dans sa partie moyenne, et ce rétrécissement correspond au point d'union des deux facettes articulaires isolées du Protée. De même aussi que chez le Méno- branche et tous les autres Urodèles que nous allons examiner maintenant, l'ouverture de la cavité glénoïde regarde en avant et en dedans. Son grand axe passe légèrement en dedans de l'échancrure coracoprocoracoïdienne. Le scapulum est ossifié et le tissu osseux s'étend en dedans jusque dans la TRAVAUX ORIGINAUX 227 base du procoracoïde. Il en résulte une plaque osseuse qui empiète légè- rement sur le rebord scapulaire de la cavité glénoïde, L'échancrure coracoprocoracoïdienne est rétrécie à sa base par une lame fibreuse perforée par un gros vaisseau. Elle est fermée à son extrémité par une autre lame fibreuse qui unit l'un à l'autre les deux sommets du coracoïde et du procoracoïde. Fig. 4. — Cryptobranchus japonicus (4/5 de G. N.). Cette échancrure est donc transformée en trou. Tel n'était point sans doute le cas chez les Gryptobranches de Parker et de Humphry qui n'ont représenté aucune lame entre les extrémités des deux éléments ventraux. Enfin, au point d'union de la racine du coracoïde avec celle du proco- racoïde, sur le prolongement de l'axe de la cavité glénoïde, on constate l'exjstence du foramen du nerf supracoracoïdien ; un autre orifice, plus petit, mais vasculaire, s'observe en dedans de lui. Triton Waltlii. — L'ossification, beaucoup plus avancée que chez le précédent animal, a gagné la majeure partie de la cavité glénoïde. La portion moyenne de la ceinture est ossifiée en une plaque unique, ne pré- 228 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE sentant aucun indice de subdivision. Cette plaque correspond à la fois au scapulum et aux bases du coracoïde et du procoracoïde. L'orifice du nerf supracoracoïdien y est inclus placé en dehors de l'axe de la cavité prolongé. Fig. 5. — Tnton Waltlii (X 4). Le procoracoïde est relativement peu développé. Une lame fibreuse l'unit au coracoïde, oblitérant entièrement l'échancrure coracoprocora- coïdienne. Une autre lame fibreuse, moins étendue, oblitère également l'échancrure scapuloprocoracoïdienne. Axolotl (1902-178). — L'animal que nous avons examiné est sans aucun doute relativement jeune. La disposition de la cavité glénoïde rappelle celle du Protée; elle est ouverte à ses deux extrémités. Le scapulum est ossifié, mais la zone d'ossification reste distante de la cavité glé- noïde. Le coracoïde et le procoracoïde sont confondus en une grande plaque cartilagineuse qui s'étend en dedans et en avant de la cavité. Une échan- crure le long du bord cranial de cette plaque indique la limite entre les deux éléments. Cette échancrure est, du reste, comblée par une mem- brane fibreuse. L'orifice du nerf supracoracoïdien occupe la base de la plaque cartila- gineuse ventrale, en dehors de l'axe de la cavité glénoïde. Il convient aussi TRAVAUX omoiNAux 229 de noter que cet axe ne coïncide pas exactement avec celui de l'échan- Fig. 6. — Axolotl très jeune (x 4). crure coracoprocoracoïdienne, mais passe nettement en dedans d'elle. Axolotl \1902-311). — Cet animal représente un état de développement beaucoup plus avancé que le précédent. Les deux moitiés du rebord arti- culaire sont soudées en arrière et ce rebord a la forme en croissant habi- Fig. 7. — Axolotl (X 3). tuelle. L'axe de la cavité est un peu moins oblique en dedans que chez l'Axolotl précédent. ^'60 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE La zone ossifiée du scapulum envahit la base du procoracoïde et du coracoïde, englobant largement, dans son étendue, toute la cavité arti- culaire. C'est dans cette plaque que se trouve situé l'orifice nerveux, en dehors de l'axe prolongé de la cavité glénoïde. Il n'existe plus d'échancrure entre le coracoïde et le procoracoïde et ces deux éléments sont presque complètement soudés, tl persiste seule- ment, à l'endroit où devait être la base de l'échancrure coracoprocora- coïdienne, un orifice qu'oblitère une lame fibreuse. On peut aussi, avec quelque attention, reconnaître la ligne de soudure des deux éléments (ligne pointillée de la figure). Sur l'Axolotl décrit par Parker, et dont la ceinture scapulaire avait les mêmes dimensions que celle que nous venons de décrire, le procora- coïde était séparé du coracoïde et le scapulum seul était ossifié. En résumé, chez les Urodèles, la cavité glénoïde a une forme ovalaire et son grand axe est dirigé en avant et légèrement en dedans. Elle est limitée soit par deux rebords articulaires, correspondant l'un au cora- coïde, l'autre au scapulum et au procoracoïde concurremment (Proteus), soit par un rebord en forme de croissant dont l'ouverture est dirigée du côté céphalique et regarde l'échancrure coracoprocoracoïdienne (l'en- semble des autres Urodèles). Le nerf supracoracoïdien traverse la ceinture scapulaire par un orifice situé à l'union des bases du coracoïde et du procoracoïde. Le Protée, d'une façon constante, le Siren, d'une façon inconstante, font seuls exception : chez eux, le nerf, au lieu de traverser la plaque cartilagineuse, traverse une membrane fibreuse qui oblitère la base de l'échancrure coracopro- 'coracoïdienne. Il convient de se demander si la disposition de la cavité glénoïde que l'on voit réalisée chez le Protée est, au point de vue de la phjflogénie, une disposition primitive, le croissant caractéristique des autres Urodèles étant dû à la réunion et à la fusion des deux rebords, coracoïdien et sca- puloprocoracoïdien, séparés à l'origme. Il est hors de doute, — et ce que nous avons constaté chez l'Axoloil l'établit déjà suffisamment, — que la marche du développement embryogénique milite en faveur de cette ma- nière de voir. Mais il ne faut pas oublier que la loi biogénétique fonda- mentale est loin d'avoir la valeur absolue qu'on lui prête souvent et qu'elle ne peut être considérée comme réglant seule la marche des pro- cessus embryogéniques. La tachygénèse et, particulièrement, chez les Batraciens, les phénomènes d'adaptation embryonnaire, doivent certai- nement entrer en ligne de compte. H) Anoures. — Au cours des descriptions qui vont suivre nous nous TRAVAUX ORIGINAUX 231 conformerons provisoirement et pour la commodité du langage, à la façon habituelle de s'exprimer, c'est-à-dire que nous désignerons sous le nom de coracoïde la partie caudale de la portion ventrale de la ceinture scapu- laire, et sous le nom de procoracoïde la partie céphalique de cette même portion, laquelle serait, comme l'on sait et suivant l'opinion la plus généralement admise, doublée d'un os d'origine membraneuse : la clavi. cule. Pelotâtes cultripes. — Comme chez les Urodèles, la cavité glénoïde est située sur le bord postérieur de la ceinture scapulaire, à l'union du coracoïde et du scapulum. De forme elliptique, elle est limitée par un FIg. 8. — Pelohatea cultripes ( X 3). rebord articulaire en fer à cheval ou en croissant qui paraît composé de deux facettes, l'une dorsale ou scapulaire, l'autre ventrale ou cora- coïdienne, unies en arriére mais séparées en avant par une large échan- crure. Le coracoïde, totalement ossifié, supporte seul la facette ventrale de la cavité glénoïde ; la clavicule osseuse qui recouvre le procoracoïde s'avance assez près de la cavité, mais ne prend aucune part à sa cons- titution. Entre la clavicule et le coracoïde est un orifice appelé trou obturateur, limité en dedans par une lame d'abord fibreuse puis fibro-cartilagineuse le long de la ligne médiane. En raison de sa position entre le coracoïde et la pièce dite procoracoïde, ce trou est considéré comme l'équivalent -23-2 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUK morphologique de l'échancrure coracoprojcoracoïdienne des Urodèles. Cependant il convient de remarquer que l'axe de la cavité glénoïde passe très en dehors par rapport à lui, en dehors même de l'élément ven- tral antérieur. Le bord antérieur du scapulum présente, immédiatement en avant de son union avec la clavicule, une éminence dite acromion (éminence coraco- procoracoïdienne de Sabatier). Celle-ci, à la formation de laquelle con- tribue aussi, pour une très faible part, la clavicule, se dirige en avant et légèrement en dedans. Or, c'est entre cette éminence et la clavicule, dans l'échancrure dite acromioclaviculaire, que passe l'axe de la cavité glé- noïde. Quant au nerf supracoracoïdien, il traverse, et il en est de m2me chez tous les Anoures, la partie la plus externe du trou obturateur. Alytes ohstetricans. — Chez l'Alytes, comme du reste chez tous les Anou- res que nous allons encore décrire (à l'exception des deux derniers), la même disposition se retrouve, à cela près que la clavicule prend part à la constitution de la cavité glénoïde. A cet élément se rat- tache, en effet, une petite facette supplémentaire qui continue en avant la corne coracoïdienne du croissant articulaire glénoïdien. 11 convient de noter aussi que la cavité glénoïde est ouverte en arrière, comme chez le Protée. Fig. 9. — Alytes obs'.etricans ( x 4). L'acromion est peu accentué; la clavicule prend à sa constitution une part plus large que chez le Pelobates. Bufo agua. — La disposition diffère peu de celle du précédent. Nous noterons seulement que la cavité glénoïde est fermée en arrière et que l'a- cromion est extrêmement puissant. La ligne axiale de la cavité glénoïde n'est plus bissectrice de l'échancrure acromioclaviculaire, mais passe en dehors de cette échancrure, à travers l'acromion. On peut supposer que la présence d'une facette articulaire claviculaire existant du reste aussi TRAVAUX ORIGINAUX 233 chez l' Alytes, a rétréci l'ouverture de la glène du côté interne ; il en résulte nécessairement une déviation en dehors de l'axe de la cavité. Fig. 10. — Bufo agua (G. N.). Hyla arhorea. — La disposition est la même que chez le Bufo, mais l'a- cromion est moins développé et les deux facettes scapulaire et coracoï- dienne sont seulement contiguës en arrière, au lieu d'être continues. M^ Fig. 11. — Hyla arhorea (x 5). L'axe de la cavité glénoïde passe un peu en dehors de la bissectrice de l'échancrure acromioclaviculaire. Ceratophrys rugUcps. — La cavité glénoïde est plus large, plus étalée 234 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE que chez l'Hyla. En arrière, les facettes coracoïdienne et scapulaire sont en continuité par une partie rétrécie. Fait intéressant : la facette clavicu- laire est presque aussi développée que la facette coracoïdienne. Fig. 12. — Ceratophrys rugiceps (X 2). L'acromion est large, mais ne fait qu'une faible saillie. L'ouverture de la cavité glénoïde regarde un peu en dehors de l'axe de l'échancrure acro- mioclavi cul aire. Rana cateabiana. — La cavité articulaire rappelle celle du Bufo. Le scapulum et le coracoïde sont intimement soudés et on ne peut discerner la part qui revient à chacun de ces deux éléments dans la formation du rebord articulaire. La clavicule prend toujours part à la constitution de l'acromion ainsi que de la cavité glénoïdienne. TRAVAUX ORIGINAUX 235 Quant à l'axe de cette cavité, il a la même direction que chez les Anou- res précédents. Flg. 13. — Rana catesbiana (x 2.) Callula pulch/a. — Cet Anoure se distingue des précédents en ce que sa ceinture scapulaire ne présente qu'une seule pièce ventrale. On admet que cette pièce est le coracoïde, c'est-à-dire l'équivalent mor- phologique de la pièce qui limite en arrière le trou obturateur des autres Anoures. La clavicule et son substratum cartilagineux, que les classi- ques dénomment procoracoïde, feraient alors défaut. La cavité glénoïde est située à l'union du coracoïde et du scapulum; elle est limitée par deux rebords articulaires dont chacun appartient à un de ces deux os; en arrière, elle est tout juste fermée. L'acromion -236 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE est bien développé; l'axe de la cavité glénoïde passe le long de son bord interne. Quant au nerf supracoracoïdien, il passe dans la partie la plus externe de l'échancrure que nous pouvons nommer échancrure acromio- coracoïdienne, au niveau de la base de l'acromion. Fig. 14. Callula pulchra ( x 4). Nous regrettons de n'avoir pas pu examiner les Engystomatidœ voi- sins de la Callula, Melanobatrachus, Hypopachus, qui possèdent encore des vestiges du rebord antérieur du trou obturateur. Pipa americana. — Cet animal, possédant deux pièces ventx^ales et un trou obturateur, diffère beaucoup moins du type général que ne le fait la Callula; mais il s'en distingue cependant en ce que son acromion, très réduit, vient se mettre en rapport avec la cavité glénoïde. Celle-ci est limitée par un bourrelet articulaire en croissant, rétréci dans sa région postérieure. En avant de la corne scapulaire du croissant, se trouve une facette articulaire, indépendante, qui représente la face posté- rieure de l'acromion. Quant à la clavicule, quoique s'avançant assez loin au-devant de l'acromion», elle ne paraît pas prendre part à la constitution du bourrelet articulaire de la cavité. ^S^ I S. Fig. 15. — Pipi americana (X 3). Le trou obturateur est entièrement fermé par une lame fibreuse, dure, TRAVAUX ORIGINAUX 287 qui se continue en dedans avec l'omosternum fîbro-cartilagineux. Cette lame ne fait défaut qu'à la partie la plus externe du trou obturateur, là où passe le nerf supracoracoïdien. En résume, la cavité glénoïde des Anoures présente absolument la même orientation que celle des Urodèles et, comme elle, regarde en avant et en dedans. Son axe qui, chez les Urodèles, passait par l'échancrure séparant le procoracoïde, dirigé en avant, du coracoïde, dirigé en dedans, passe, chez les Anoures, par l'échancrure séparant l'acromion dirigé en avant de la plaque ventrale dirigée en dedans et qui, comme l'on sait, est constituée d'une part par le procoracoïde des auteurs classiques recou- vert par la clavicule, d'autre part par le coracoïde. La direction craniale du procoracoïde des Urodèles et de l'acromion des Anoures, leur situa- tion identique par rapport à la cavité articulaire, constituent déjà deux raisons qui militent en faveur de la correspondance morphologique de ces deux éléments. Nous avons vu, d'autre part, que le nerf supracoracoïdien passe géné- ralement chez les Urodèles à travers la plaque ventrale et non dans l'é- chancrure coracoprocoracoïdienne (à l'exception du Protée et, peut-être, de la Siren, chez qui le Retour à la vie aquatique et l'abandon de la lo30- motion terrestre, entraînant une régression marquée du membre anté- rieur, expliquent peut-être cette particularité). Chez les Anoures, le nerf traverse le trou obturateur et non l'échancrure acromioclaviculaire. Ce trou parait par suite pouvoir être considéré comme répondant, au moins en partie, au foramen nerveux des Urodèles. C'îtte simple étude du squelette nous conduit donc à présumer : a) Que Vêlement ventral antérieur de la ceinture scapulaire des Urodèles (procoracoïde) est représenté chez les Anoures par l'acromion ; h) Que Vêlement central postérieur de la ceinture scapulaire des Uro- dèles (coracoïde) est représenté chez les Anoures par la grande plaque ventrale qui encadre le trou obturateur. La pièce cartilagineuse qui limite en avant le trou obturateur des Anoures ne serait donc pas un procoracoïde, mais seulement la partie antérieure d'un coracoïde fenestré. Ce serait une branche coracoïdienne et non le procoracoïde qui se serait doublée d'une clavicule (1). Chez la Callula, ce ne serait donc pas le procoracoïde qui ferait défaut, mais bien la branche antérieure du coracoïde fenestré. On pourrait tou- tefois, à propos de cet animal, se demander si la pièce unique ne représente (1) R3marquons à ce propos que, la théorie de Gegenbaur fût-elle fausse, et celle de Gôtte et de Wiedersheim juste, cela n'aurait aucune importance au point dî vue qui nous occupe. 238 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE pas un coracoïde non encore fenestré : dans ce cas, on serait en présence d'un disposition primitive, comparable à celle des Urodèles. Étant donné que le nerf supracoracoïdien du Gallula passe entre l'acromion et la pièce ventrale unique, et non par un orifice spécial creusé dans l'épaisseur de cette dernière, étant donnée aussi la présence de ces types intermédiaires (Melanobatrachus), où le rebord antérieur du trou obturateur existe, mais rud'mentaire, cette hypothèse ne paraît pas probable. Des recherches embryologiques pourraient seules, du reste, nous renseigner d'une façon certaine sur ce point. En tout cas, la comparaison des figures repré- sentant les ceintures scapulaires du Pelobates et de la Callula montre très nettement qu'en supprimant la clavicule chez le premier, on obtient un aspect tout à fait identique à celui de la ceinture du second. Ces conclusions, basées sur la seule étude du squelette, ne sont peut- être encore que de sérieuses présomptions. L'examen des muscles qui s'insèrent sur la ceinture scapulaire vont nous permettre de les étayer. II. LES MUSCLES DE LA CEINTURE SCAPULAIRE ET LEUR INNERVATION (1) Les muscles propres de la ceinture scapulaire des Batraciens sont, comme l'on sait, innervés par le plexus brachial, résultant de l'union des branches antérieures des trois et parfois des cinq premiers nerfs spinaux. On peut, avec Fûrbringer, grouper en deux plans les rameaux issus de ce plexus et destinés au membre antérieur. Le premier, ou plan dorsal, est celui des nerfs brachiaux supérieurs; le second, ou plan ventral, est celui des nerfs brachiaux inférieurs. Les nerfs brachiaux supérieurs cheminent le long de la face dorsale du bras. Au niveau de l'articulation scapulohumérale, ils envoient un cer- tain nombre de branches qui se distribuent aux muscles dorsaux de la ceinture scapulaire et au grand dorsal. Les nerfs brachiaux inférieurs cheminent le long de la face ventrale du bras. Leur première branche, destinée uniquement à certains musclés de l'épaule, traverse, chez les Urodèles, le foramen que nous avons décrit à la base du coracoïde, chez les Anoures, le trou obturateur. C'est le nerf que Fûrbringer appelle supracoracoïdien. Les autres branches se déta- (1) Dans le cours de cette description, nous conserverons aux nerfs et aux muscles les noms que leur a donné Fûrbringer. Ce n'est pas que, à notre sens, ces noms soient toujours bs meilleurs, mais nous voulons éviter d'em- brouiller une question, déjà bien complexe, en introduisant de nouvelles dénominations. TRAVAUX ORIGINAUX 239 chent au niveau de rarticulation scapulohumérale et innervent les muscles pectoraux ainsi que, concurremment avec le nerf supracoracoïdien, les muscles ventraux de la ceinture scapulaire. Dans les descriptions qui vont suivre, nous mentionnerons, à propos de chaque muscle, le nerf qui s'y distribue, nous réservant d'établir ensuite un tableau d'ensemble des muscles, groupés suivant leur innervation. A) Urodèles. — Proteus anguinus. — Dorsalis scapiUae. — Il s'in- sère sur toute la face cutanée (dorsale) du scapulum et de l'episcapulum, sauf sur le bord interne (vertébral) de ce dernier. Il se dirige en dehors et converge vers la face externe de la crête de la face ventrale de l'hu- mérus, sur la partie proximale de laquelle il s'attache par un tendon commun avec celui du grand dorsal. Les faisceaux musculaires venus de la racine du scapulum peuvent être isolés en un muscle spécial. Innervé par le nerf dorsalis scapulae, un des nerfs brachiaux supé- rieurs. Subcoracoscapuîaris. — Son insertion proximale est située au bord pos- térieur du scapulum dans son tiers externe, ainsi que sur la portion adja- cente de la face viscérale de cet élément. Il contourne la face dorsale de l'humérus pour s'attacher distalement sur le tiers proximal de son bord interne. Innervé par le nerf subscapularis, un des nerfs brachiaux supérieurs. Procoracohumeralis. — Toute la face cutanée du procoracoïde, sauf son bord ventral et son extrémité céphalique, donne proximalement insertion à ce muscle long et étroit, qui se termine sur la partie la plus proxi- male de la crête de l'humérus.^ Innervé par deux nerfs, ses deux tiers antérieurs recevant la termi- naison du nerf dorsalis scapulae, tandis que son tiers postérieur reçoit un rameau du nerf supracaracoïdeus. Le muscle procoracohuméral est donc en quelque sorte à cheval sur les musculatures dorsale et ventrale. Supracoracoideus et Coracoradialis proprias. — Co muscle compliqué s'insère du côté proximal sur toute la face superficielle (inférieure) du coracoïde, à l'exception de ses bords interne et postérieur; en dehors, cette insertion s'unit à celle du muscle procoracohuméral; elle recouvre le foramen nerveux. Large, plat et mince, le muscle se termine partiellement sur la partie proximale de la face interne de la crête de l'humérus (muscle supracoracoïdien proprement dit). Les fibres issus du quart ou du cinquième postérieur du coracoïde se rassemblent en un tendon grêle qui descend BtBLIOOK ANAT , T XXIV 240 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE le long du bras et se termine sur l'extrémité proximale du radius (muscle coracoradial propre). l'.l M!t "\.- \V v^-. ^^. i: .U. Fig. 16. — Proteus anguinus {x S). Innervé par le nerf supracoracoïdien. Coracobrachialis longus. — Son insertion proximaje est fixée au bord TRAVAUX ORIGINAUX U\ postérieur du coracoïde, immédiatement en dedans de la cavité glénoïde. Long et étroit, il se termine sur les deux cinquièmes distaux de la face ventrale de l'humérus. Innervé par le nerf coracobrachialis, un des nerfs brachiaux inférieurs. Proteus anguinus ( x Coracobrachialis brevis. — Ce muscle, situé immédiatement en avant du précédent qu'il dépasse également du côté interne, s'insère d'une part au bord postérieur du coracoïde. Large et plat, placé superficiellement par rapport au coracobrachial long, il se dirige en arrière et en dehors et se termine sur le tiers supérieur du bord interne de l'humérus. Innervé par le nerf coracobrachialis. Pectoralis. — Son origine proximale est constituée par un tissu con- jonctif lâche qui recouvre le bord interne du coracoïde en formant une sorte de ligne blanche thoracique. Les fibres convergent en dehors, re^ couvrant en partie le supracoracoïdien, et s'attachent sur l'extrémité proximale de la crête de l'humérus. Innervé par le nerf pectoralis, un des nerfs brachiaux inférieurs. 242 BIBLIOGRAPHIK ANATOMIQUE SiREN LACERTiNA. — C'est peut-être en raison de ce fait que le membre antérieur du Siren est plus régressé que celui du Protée, que les muscles présentent une plus grande tendance à se fusionner les uns avec les autres. Dorsalis scapulœ. — Il est identique à celui du Protée, mais son inser- tion sur la ceinture est réduite à la moitié externe de l'episcapulum. Suhcoracoscapularis. — Il s'insère d'une part au tiers moyen de la face viscérale du procoracoïde (chez cet animal, il mériterait donc plutôt le nom de suhprocoracoideus). Il constitue un faisceau large et plat, symétrique Fig. 18. — Siren lacertina (X 2). du muscle procoracohuméral, mais situé à la face viscérale de la cein- ture. Il descend en arriére et en dehors, passe au contact de la face viscé- rale de la cavité glénoïde. Il se termine sur le quart proximal de la face dorsale de l'humérus. Procoracohumeralis et supracoracoideus. — Ces deux muscles sont presque entièrement fusionnés. Ils naissent de la face cutanée du cora- coïde et du procoracoïde (sauf de l'extrémité interne de ce dernier et de l'angle postéro-interne du coracoïde); ils s'attachent également sur la membrane fibreuse qui obture l'échancrure coracoprocoracoïdienne. Les fibres musculaires présentent une insertion en forme de croissant, TRAVAUX ORIGINAUX S43 sur l'extrémité proximale de la face ventrale de rhumérus. Par une excep- tion remarquable dans le groupe des Urodèles, il n'y a pas de muscle coracoradial. La masse musculaire est innervée par le nerf supracoracoïdien, à l'exception des faisceaux antérieurs du procoracohuméral, auxquels aboutissent les branches terminales du nerf dorsalis scapulae. Coracobrachialis longus. — Son insertion proximale est située au bord postérieur du coracoïde, immédiatement en dedans de la cavité glénolde. Il se rend aux deux tiers distaux du bord interne de l'humérus. Coracobrachialis brevis. — Il s'insère du côté proximal au bord posté- rieur du coracoïde osseux, en dedans et un peu en avant du précédent; à ce niveau, le muscle est presque complètement fusionné avec le supra- coracoïdien. Du côté distal il s'attache au quart supérieur du bord interne de l'humérus. Pectoralis. — Ce muscle est identique à celui du Protée, mais son insertion proximale, plus postérieure, se fait uniquement sur la ligne blanche abdominale, sans remonter jusqu'au thorax. » Menobranchus lateralis. — Dorsalis scapulœ. — Ce muscle est à peu près identique à celui du Protée. Ses faisceaux les plus externes s'isolent également en un muscle spécial {fasciculus innominaius). c. ô: Fig. 19. — Menobranchxu lateralia (x 3). Subcoracoscapularis. — Ce muscle s'insère du côté proximal, à la moitié externe du bord postérieur du scapulum et sur tout le bord postérieur de 244 BinLlOGRAPHIE ANATOMIQUE la cavité glénoïde. Oblique en dehors et en arrière, il va s'attacher dis- talement sur la partie proximale du bord externe de l'humérus. Procoracohumeralis. — Son insertion proximale occupe presque toute la face cutanée du procoracoïde, jusqu'à la cavité glénoïde. Long et étroit il se porte en arrière et se termine sur l'extrémité proximale de la crête humérale. Il présente toujours une double innervation. Supracoracoideiis et coracoradialis proprius. — Ce muscle s'insère proxi- malement sur toute la face cutanée du coracoïde, sauf sur ses bords interne et postérieur. Un certain nombre de ses fibres convergent vers la partie proximale de la face interne de la crête humérale; d'autres, les plus infé- rieures, se continuent par un long tendon allant au radius. Coracobrachialis longus. — Ce muscle unit la partie externe du bord postérieur du coracoïde au tiers distal du bord interne de l'humérus. Coracobrachialis brevis. — L'insertion proximale de ce muscle est si- tuée au bord postérieur du coracoïde, en avant et en dedans de celle du précédent. Il se porte presque directement en dehors, sur la moitié proxi- male du bord interne de l'humérus. Pectoralis. — Ce muscle est identique à celui du Protée. Cryptobranchus japonicus. — La description que nous allons don- ner des muscles basilaires thoraciques de cet animal est identique à celle de Humphry, mais diffère notablement de celle qu'a donné Eisler pour le Cryptobranchus alleghaniensis. Cet auteur a en effet trouvé sur son exemplaire un nombre de muscles bien supérieur à celui qu'on observe généralement chez les Urodèles. Bien qu'EiSLER ait affirmé que sa dissec- tion n'a pas été artificielle, nous croyons néanmoins devoir faire des réserves : il serait en effet étrange que, seul parmi les Urodèles, le Cryp- tobranchus alleghaniensis présentât cette complexité et surtout qu'il possédât plus de muscles que n'en possèdent les Anoures dont l'extrémité antérieure est cependant bien plus évoluée. Dorsalis scapulœ. — Ce muscle s'insère du côté proximal sur la face superficielle de l'episcapulum. Subcoracoscapularis. — Il s'insère d'une part au bord postérieur des parties scapulaire et coracoïdienne de la cavité glénoïde; d'autre part à la partie proximale de la face dorsale et du bord externe de l'humérus. TRAVAUX ORIGINAUX 245 Procoracohumeralis. — Il s'inscire d'une part à toute la face cutanée du procoracoïde, à l'exception de ses bords; d'autre part, sur l'extrémité proximale de la crête de l'humérus. Eisler distingue dans ce muscle une grande portion dorsale et une plus petite ventrale, correspondant chacune aux territoires nerveux respectifs du nerf dorsalis scapulse et du nerf supracoracoideus. i Fig. 20. — Cryplobranchua japonicus (G. N.) (Extrait de R. Anthony : The Morphology of the shouder girdle. XVII th Intern. Coagr. of Medicine. London. 1913). Supracoracoidei et coracoradialis proprius. — L'ensemble de ces muscles se clive assez facilement en deux plans : Le plan superficiel, ou supracoracoideus superficialis, naît sur la face cutanée du coracoïde, tout le long de son bord interne; il recouvre le muscle suivant et est recouvert en partie par le pectoral; il s'intrique plus ou moins avec eux. Sa terminaison se fait sur la face interne de l'extrémité proximale de la crête de l'humérus, en dehors du tendon radial du plan profond. Le plan profond, ou supracoracoideus profundus et coracoradialis pro- prius réunis, naît aussi sur la face cutanée du coracoïde. Il donne un ten- don qui, glissant sous le pectoral et le supracoracoïdien superficiel, se 246 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE prolonge jusqu'au radius, mais jette en passant quelques faisceaux sur l'extrémité antérieure de l'humérus. Ces muscles ont été l'objet de subdivisions nombreuses de la part d'EiSLER, qui n'y voit pas moins de sept faisceaux groupés en cinq mus- cles ! Il distingue d'abord, dans le supracoracoïdien superficiel, une partie craniale dont les insertions seraient celles que nous avons décrites, et une partie caudale, qui se fixerait sur la gaine fibreuse du tendon du coraco- radial. De plus, il sépare du coracoradial, tel que nous l'avons compris, les faisceaux craniaux, issus du bord antérieur du coracoïde, qui, sous le nom de supracoracoidei profundi major et minor, se rendent à la partie la plus proximale de la crête de l'humérus, — et les faisceaux les plus externes, juxtaglénoïdiens qui, sous le nom de coracobrachialis super ficialis, se fixent à l'humérus, en dedans du tendon du coracoradial. Les trois mus- cles indiqués par Eisler, répondent à ces fibres du coracoradialis pro- prius que nous avons signalées comme prenant au cours de leur passage des attaches sur l'humérus. Quoique artificielle à notre avis, cette con- ception d'EiSLER peut peut-être faciliter, dans quelque mesure et ainsi que nous le verrons plus loin, la comparaison entre les muscles des Uro- dèles et ceux des Anoures. Tous ces muscles sont innervés par le nerf supracoracoïdien. Coracobrachialis lon^us. — Il se rend du bord postérieur du coraicoïde aux trois cinquièmes distaux du bord interne de l'humérus, en envoyant une expansion au. tendon du coracoradialis proprius et à la têie du cubitus. Eisler isole la partie externe de ce muscle. Coracobrachialis brevis. — 11 se rend du bord postérieur du coracoïde à la partie proximale de la face interne de la crête humérale, au-dessous du tendon du coracoradial. Ce muscle est également divisé en deux por- tions par Eisler. Pectoralis. — 11 s'insère du côté proximal à la ligne blanche abdominale {pars abdominalis) et à la face antérieure du sternum {pars sternalis). Les fibres convergent vers le bord libre de la crête de l'humérus, dans sa portion proximale, en recouvrant le tendon du coracoradial. Triton Waltlii. — Dorsalis scapulœ. — Ce muscle ne prend son attache que sur une faible partie de l'episcapulum. Subcoracoscapularis. — Ce muscle prend son insertion proximale sur la face viscérale du procoracoïde, dans sa partie moyenne, ainsi que sur lî> lame fibreuse qui oblitère l'échancrure coracoprocoracoïdienne. Il TRAVAUX ORIGINAUX U7 se porte en dehors et reçoit un faisceau accessoire venu du bord posté- rieur du scapulum, au voisinage de la cavité glénoïde, ainsi qu'un autre faisceau venu de la portion symétrique du coracoïde. L'ensemble se termine sur la face dorsale de l'humérus. Fig. 21. — Cryptobranchus japonicus (4/5 de G. N.). Procoracohumeralis. — Il s'insère du côté proximal à la face cutanée du procoracoïde dans son tiers moyen; quelques faisceaux naissent de la racine du scapulum et peuvent être homologués aux faisceaux identiques du Protée et du Menobranche. En dedans, l'insertion se confond inti- mement avec celles du supracoracoideus. Le muscle se termine sur l'ex- trémité proximale de la crête humérale. Supracoracoideus et coracoradialis proprius. — Il s'attache en dedans sur la face cutanée du coracoïde, dans son tiers moyen. On peut assez facile- 248 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ment le cliver en deux plans. Le plan superficiel (à insertion plus interne) se termine sur la crête humérale, en recouvrant le tendon du coracoradial ; il répond à une partie du supracoracoideus. Nous l'appellerons supraco- racoideus super ficialis. Le plan profond, confondu en dehors avec le pré- cédent et avec le procoracohumeralis, donne un tendon qui va jusqu'au radius, tandis que d'autres fibres s'insèrent sur l'extrémité proximale de l'humérus : ce plan correspond donc au reste du supracoracoïdien et au coracoradial. Nous l'appellerons supracoracoideus profundus et cora- coradialis proprius. Coracohrachialis longus. — Ce muscle unit la partie postérieure du bord interne du coracoïde au tiers moyen du bord interne de l'humérus. Fig. 22. — Triton Watlii (x 4). Coracohrachialis brecis. — II s'insère du côté proximal à la partie la plus postérieure de la face ventrale du coracoïde, immédiatement en avant du précédent, et se termine sur le tiers proximal de la face interne de la crête du cubitus. Pectoralis. — Le pectoralis se divise en une pars sternalis et une pars abdominalis assez bien indiquée. La pars sternalis naît en dedans du raphé fibreux médian qui recouvre les coracoïdes. Son bord antérieur longe le bord postérieur du supracoracoideus, mais le recouvre un peu en dehors; il se termine sur la crête humérale, en dehors de l'attache du supracoracoïdien. TRAVAUX ORIGINAUX Axolotl {Amhlystoma tigrinum, larve), identique à celui du Triton. Dorsalis scapiilœ. 249 - Il est Subcoracoscapularis. — Ce muscle s'insère proximalement à la face viscérale de la plaque ventrale dans la région qui correspond à la base du procoracoïde. Puis il se porte directement en arrière, croisant la face dorsale de l'articulation de l'épaule, pour s'attacher sur la face dorsale de l'humérus. Procoracohumeralis. — Symétrique du précédent, mais situé de l'autre côté de la ceinture, il prend son insertion proximale à la partie moyenne de la face cutanée du procoracoïde; il se porte ensuite directement en arrière et se termine sur l'extrémité proximale de la crête de l'humérus. Supracoracoideus et coracoradialis proprius. — La séparation en deux plans, que nous avions rencontrée sur le Gryptobranche et le Triton, existe toujours et, fait à retenir, est beaucoup mieux marquée sur le plus âgé Fig. 23. — Axolotl très jeune ( x 4). des deux Axolotls que nous avons étudiés que sur l'autre. Le plan super- ficiel : supracoracoideus superficialis, s'insère sur la face cutanée du cora- coïde, non loin de son bord interne. Il se termine sur l'extrémité proxi- 250 BIBLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE maie de la crête de l'humérus. Le plan profond : supracoracoideus pro- fundus et coracoradialis proprius naît sur la fac^ cutanée du coracoïde, - en dehors du précédent, et se termine en partie sur la crête humérale, » en partie sur le tendon destiné au radius. Coracobrachialis longus. — Il s'insère d'une part au bord postérieur du coracoïde, assez nettement en dedans de la cavité glénoïde, d'autre part au bord interne de l'humérus, dans son tiers moyen. Coracobrachialis brevis. — Ce muscle superficiel par rapport au précé- dent, s'insère d'une part au bord postérieur du coracoïde, immédiate- ment en dedans de la cavité glénoïde, d'autre part sur le tiers proximal du bord interne de l'humérus. Pectoralis. — La pars sternalis vient de la ligne blanche thoracique et se termine sur le crête humérale, en dehors du tendon du coracoradial qu'il recouvre, distalement à l'attache du supracoracoïdien superficiel. Le bord antérieur du pectoral longe le bord postérieur de ce dernier muscle en le recouvrant un peu. En résumé, nous pouvons, au point de vue topographique, distinguer dans les muscles de la partie antérieure de la ceinture scapulaire des Urodèles : 1° un muscle venu de la face cutanée du scapulum : le dorsalis scapulae, peu variable dans la série; ses fibres externes peuvent s'isoler en un faisceau spécial [jasciculiis innominatus) que l'on pourrait peut-être aussi rattacher au muscle suivant; 2° un muscle venu de la face cutanée du procoracoïde : le procoracohumeralis, remarquable par sa double innervation aux dépens des nerfs brachiaux dorsaux et ventraux; 3° un groupe de muscles venus de la face cutanée du coracoïde : le supraco- racoideus super ficialis, le supracoracoideus profundus et le coracoradialis proprius, généralement plus ou moins fusionnés ; 4" deux muscles insérés sur le bord postérieur du coracoïde : les coracobrachiales longus et brevis; 5° un muscle inséré sur la face viscérale de la ceinture et remontant assez souvent jusqu'au procoracoïde, le subcoracoscapularis, qu'il serait plus exact de nommer subcoracoprocoracoscapularis. Quant au pec- toralis, il ne s'attache jamais sur la ceinture scapulaire, mais peut s'at- tacher sur la pièce sternale isolée et impaire située en arrière de cette ceinture. Au point de vue de l'innervation, ces muscles se groupent de la façon suivante : TABLEAU TRAVAUX ORIGINAUX 251 i A', subscapularis. M. subcoraroscapularis. NERVI BRACHIALES SUPERIORES. • N. (lursalis scapulx. M. dorsalis scapula- et fasciculus iniiomi- ( natiis. iy. dorsalis scapula;- pars antica | „ , ,. N. sapracoracoldeas. pTrs postica } "• procoracohumeral.s. — il. coracoradialis proprius. — M. su,)racoracoideus profundus. — — superflcialis I N. coracobrachialis. M. corncobrachialis longus. i — — brevis. f N, pectoralis. M. pecloralis abdominalis. \ ^ — sternalisi. B) Anoures. — Dans la description des Anoures, nous suivroniun ordre de complexité croissante que nous n'entendons pas considérer comme l'ordre phylogénétique. II est simplement destiné à faciliter la compréhen- sion de notre exposé. Pipa americana. — Dorsalis scapulae. — Ce muscle, chez presque tous les Anoures, naît seulement de l'episcapulum; c'est donc un dorsalis epi- scapuli. Cette insertion se fait chez la Pipa par deux faisceaux distincts. Il se termine par un tendon commun avec celui du grand dorsal, sur le bord externe de l'humérus, dans sa portion proximale, en passant entre le scapulohuraeralis profundus anterior et l'acromiohumeralis. Innervé par le nerf dorsalis scapulae. Scapulohumeralis profundus posterior. — Très mince faisceau unissant au voisinage de la cavité glénoïde le bord postérieur du scapulum à l'hu- mérus. Innervé par le nerf scapulohumeralis profundus posterior, un des nerfs brachiaux postérieurs. Scapulohumeralis profundus anterior. — Il s'insère proximalement au bord antérieur du scapulum dans sa partie la plus dorsale et distalement sur le bord externe de l'humérus, séparé par le dorsalis scapulse de l'acro- miohumeralis auquel il est parallèle et contigu. Innervé par le nerf dorsalis scapulae. Acromio-cleidohumeralis. — Ce muscle naît sur toute la face cutanée de l'acromion, ainsi que sur son bord antérieur; les faisceaux les plus internes naissent sur le tiers externe de la clavicule. Le muscle se porte en dehors et en arrière et s'attache sur les trois cinquièmes moyens de la face ventrale de l'humérus, englobant le tendon du coracoradial. Les faisceaux internes {cleidohumeralis brevis) sont innervés par le nerf supra-coracoïdien ; le reste du muscle {acromiohumeralis) est surtout innervé par le nerf dorsalis scapulae. 252 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Coracoradialis proprius. — Son insertion proximale occupe tout le pourtour interne du trou obturateur (moitié interne de la clavicule et du coracoïde, omosternum) ainsi que la face cutanée de la membrane obtu- Fig. 24. — Pipa americana ( X 2). Patrice. Il donne un tendon qui traverse le muscle précédent et se ter- mine sur le radius. Innervé par le nerf supracoracoideus. Supracoracoideus super ficialis. — Il s'insère du côté proximal à la moi- tié postérieure de l'omosternum (épicoracoïde) et à la moitié interne du TRAVAUX ORIGINAUX 253 eoracoïde, en arrière du précédent. Ses fibres convergent sur la partie proximale de la crête de l'humérus, où elles s'attachent en dehors du ten- don du coracoradial. Innervé par le nerf supracoracoïdien. Supracoracoideus profundus. — Il s'insère du côté proximal au bord antérieur du coracoïde, dans sa moitié externe, et se réunit bientôt au supracoracoïdien superficiel dont il partage l'insertion humérale. Innervé aussi par le nerf supracoracoïdien. Ces deux muscles sont réunis par Furbringer en un seul, le supraco- racoideus posticus; cet auteur décrit en outre, en avant du supracora- coïdien postérieur, un troisième muscle qu'il appelle supracoracoïdien moyen ot que nous n'avons pu retrouver. Coracohrachialis longus. — Ce muscle va de l'extrémité externe du bord postérieur du coracoïde (voisinage de la cavité articulaire) au cin- quième moyen de l'humérus. Innervé par le nerf coracobrachialis. Coracohrachialis brecis. — Il unit le bord postérieur des trois quarts internes du coracoïde à la partie proximale du bord interne de l'hu- mérus. Même innervation que le précédent. Pectoralis. — La pars sternalis prend son origine sur le bord antérieur du postomostcrnum et la partie la plus reculée de l'omosternum; elle se termine sur la crête interne (1) de l'humérus. La pars ahdominalis, très considérable, se termine sur la crête externe. Ces deux faisceaux sont innervés par le nerf pectoralis. Pelobates cultripes. — Dorsalis scapulœ. — Son insertion épiscapu- laire se fait par un seul faisceau. L'insertion humérale est identique à celle de la Pipa. Subcoracoscapulàris. — Ce muscle, partant du bord postérieur do la ce* vite glénoïde et un peu du coracoïde au voisinage de la cavité, empiète sur la face viscérale de la ceinture; il se termine sur le tiers proximal du (l) L'humérus des Anoures est identique à celui des Urodèles, à cela près que sa face ventral} présente deux crê'.es : l'une grande, externe, correspon- dant à celle des Urodèles, l'autre petite et courte, interne; entre les deux crêtes, sous le pont fibreux qui les unit, passe le tendon du coracoradial. 254 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE bord interne de l'humérus, recouvert par les deux muscles coracobra- chiaux. Innervé par le nerf dorsalis scapulœ. ' Acromio-cleidohumeralis. — II va de toute la face cutanée et du bord antérieur de l'acromion ainsi que des parties avoisinantes du scapulum Fig. 25. — Pelotâtes cultripes ( X 3). et de la clavicule aux trois quarts proximaux de la face ventrale de l'hu- mérus, englobant le tendon du coracoradial et placé en dedans de lui. Ses faisceaux scapulaires, séparés des autres uniquement par l'insertion humérale du dorsalis scapulae et par un filet nerveux, pourraient à la rigueur être isolés en un muscle scapalohumeralis profundus anterior. L'innervation est double, comme chez la Pipa. Coracoradialis proprius. — Il s'insère du côté proximal sur les deux tiers antérieurs de la face cutanée de l'omosternum (épicoracoïde) et se rend au radius par un long tendon. Supracoracoideus superficialis. — Il s'insère du côté proximal à la face cutanée de l'omosternum, en dedans du précédent. Les trois quarts pos- TRAVAUX ORIGINAUX 255 térieurs de ce muscle se terminent sur la partie proximale de la crête hu- mérale externe. Fig. 26. — Pelobatea adlripes (x 3). Flg. 27. — Pelobatea cultripes (x 3). Le quart supérieur s'isole progressivement en un muscle spécial. BIKLIOOR, AHAT., T. XXtT 17 256 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Vepisternohumeralis, tout à fait distinct au niveau de son insertion hunaé- rale : celle-ci se fait sur le tiers moyen de la face ventrale de l'humérus, en se confondant avec celle de l'acromiocleidobumeralis. Innervé par le nerf supracoracoideus. Coracohrachialis longus. — Il va du bord postérieur du tiers interne du coracoïde au tiers moyen de la crête interne de l'humérus. Coracobrachialis hrevis. — Il va du bord postérieur de la moitié externe du coracoïde à la partie proximale de la crête interne de l'humérus. Il est superficiel au subcoracoscapularis, dont il n'est pas très facilement isolable, mais dont il se distingue par l'innervation. Pectoralis. — La pars sternalis de ce muscle naît sur la face cutanée du postomosternum et se termine sur le deuxième quart de l'humérus, immé- diatement en dedans du tendon du coracoradial. La pars ahdominalis, recouvrant par son tendon la précédente, se termine au même niveau, mais en dehors du coracoradial. Alytes obstetricans. — Dorsalis scapulae. — Rien de particulier. Subscapularis. — Il s'attache du côté proximal sur la face viscérale du scapulum, dans la région correspondant au fond de la cavité glénoïde. D'abord dorsal à l'humérus, il le contourne pour se terminer sur les deux cinquièmes distaux de son bord interne, distalement par rapport au muscle court coracobrachial. Innervé par le nerf subscapularis, un des nerfs dorsaux porstérieurs. Acromio-deidohumeralis. — Il s'attache du côté proximal sur la face cutanée de l'acromion et les parties adjacentes de la clavicule et du sca- pulum. Contrairement à ce qui se passe chez le Pelobates, on peut assez facilement séparer les faisceaux clayiculaires : cleidohumeralis hrevis et très diffîcilement les faisceaux scapulaires que Fûrbri>'Ger isole cependant en un muscle spécial : scapulohumeralis profundus anterior. L'insertion humérale identique à celle du Pelobates, est tout à fait con- fondue avec celle de l'épisternohumeralis. Coracoradialis. —^ Identique à celui du Pelobates; signalons cependant qu'il s'attache en outre sur la membrane obturatrice. TRAVAUX ORIGINAUX 257 Supracoracoideus super ficialis. — Sa longue ligne d'insertion occupe la face cutanée de l'omostemum, en dedans du muscle précédent. Elle se poursuit en arrière sur le rebord postérieur du trou obturateur où elle se continue avec le supracoracoïdien profond. Le bord antérieur du muscle longe l'épistemohuméral ; son bord postérieur le pectoral stemal. 11 se termine sur la crête externe de l'humérus, en dehors du tendon du coracoradial. Fig. 28. — Alyles obstetricans ( x 4). Supracoracoideus profundus. — Son insertion sur le tiers moyen de la face cutanée du coracoïde continue celle du muscle précédent. Mais il s'en sépare vite, car il se termine sur la crête interne de l'humérus, en dedans du tendon du coracoradial. E pister nohumeralis. — Son insertion proximale sur la partie la plus antérieure de l'épicoracoïde est mal séparée de celle du supracoracoï- dien superficiel ; il s'en isole progressivement et se termine sur le troisième quart de la crête externe de l'humérus, en se confondant intimement avec l'acromio-cleidohumeralis. Ce muscle est innervé, comme les deux supracoracoïdiens, par le nerf supracoracoideus. Coracobrachialis longus. — II unit le tiers interne du bord postérieur du coracoïde au tiers moyen de l'humérus. Coracobrachialis hrevis. — Il s'insère du côté proximal à la face viscé- rale du coracoïde, dans la partie correspondant au fond de la cavité glé- noïde et un peu en dedans, et du côté distal, sur les deuxième, troi- sième et cinquièmes du bord interne de l'humérus. Il est contourné en spirale par le subscapularis dont il est difficilement séparablo. Mais leur innervation est différente. ■r Pectoralis. — Il comprend deux parties : la pars ahdominalis et la pars slernalis venue d'un sternum isolé situé en arrière de la ceinture; la pre- mière s'attache du côté distal sur la crête humérale externe, la seconde sur la crête interne. "IbS BIBLIOGUAPIIIE ANATaMlQL'E Hyla arborea. — Dorsalis scapulae. — Rien de particulier à signaler. Acromio-cleidohiimeralis. — Ici, les deux faisceaux du muscle sont assez bien séparés. Le premier, ou acro/nioAtimera/w, né de toute la face cutanév de l'acromion, se porte sur les troisième et quatrièmo cinquièmes d'.' l'humérus, en engainant le tendon du coracoradial. Le second, ou cleido- humeralis hrevis, né du tiers externe de la clavicule, se termine sur la partie proximale de la crête humérale externe, en dehors du tendon cora- coradial. Ce second faisceau est caché sous l'épisternohuméral. Tandis que l'acromiohuméral est innervé par les nerfs dorsalis sca- pulae et supracoracoideus, le cleïdohuméral ne l'est que par ce dernier. Coracoradialis proprius. — Rien de spécial à signaler. Supracoracoideus super ficialis. — Ce muscle est identique à celui de l'Alytes, à part ce fait qu'il est bien séparé de l'épisternohuméral en avant et du supracoracoïdien profond en arrière. Fig. 29. — Hyla arborea (x 5). Episterno-cleidohumeralis longus. — Son insertion proximale se fait sur le bord externe de l'épisternum (préomosternum) et sur le bord antérieur de la clavicule dans son tiers interne. Il diffère donc de l'épisternohuméral par son attache supplémentaire sur la clavicule et par sa séparation complète d'avec le supracoracoïdien superficiel. S'unissant intimement avec l'acromiohuméral, il s'insère distalement sur la partie moyenne du bras. TRAVAUX ORIGINAUX SM» Supracoracoideiis profundus. — Il se compose de deux faisceaux atta- rhés tous deux sur la face cutanée du coracoïde, en arrière du trou obtu- rateur. L'ensemble se termine sur la crête interne de l'humérus, en dedans, par conséquent, du tendon du coracoradial. Ce muscle, innervé par le nerf supracoracoïdien, est sûrement identique au supracoracoïdien profond de l'Alytes, dont il ne diffère que par une plus grande individualisation. Cependant, Fijrbringer décrit chez deux autres Hylinœ {Phyllomedusa bicolor Bodd., et Trachycephalus marmora- tus Bibr.) un muscle absolument identique comme insertions mais qu'il appelle, en raison de son innervation par le nerf pectoral, muscle ster- iialis epicoracoideus. Nous soulignerons plus loin l'intérêt de ce fait. Coracobrachialis longus. — Rien de spécial à signaler. Coracohrachialis hrevis. — Il va du bord postérieur de la cavité glé- noïde et du quart externe du coracoïde à la moitié proximale du bord in- terne de l'humérus. Ses fibres les plus dorsales (issues de la partie scapu- laire) sont innervées par le nerf dorsalis scapulae et doivent être inter- prétées comme un subscapularis. Pectoralis. — Le pectoralis sternalis est représenté par deux faisceaux, se recouvrant partiellement et naissant tous deux sur la face cutanée du postomosternum. Ils se terminent sur le second quart do la crête in- terne de l'humérus, en arrière (distalement) de l'attache du supracora- coïdien profond qu'ils continuent. Le Pectoralis abdominalis se termine toujours sur le tiers moyen de la crête externe. BuFO AGUA. — Dorsalis scapulœ. — Rien de particulier à signaler. Acromiohumeralis. — Gros muscle qui se détache uniquement de la face cutanée d'un volumineux acromion. Il se termine sur la crête humé- raie externe, en dehors du coracoradial. Il n'y a pas de cleidohumcralis hrevis. 11 possède toujours une double innervation. Coracoradialis. — Ce muscle prend son insertion proximale sur le rebord interne du trou obturateur par des fibres qui s'insèrent aussi bien sur la face cutanée que sur la face viscérale de ce rebord. Son tendon, fort et solide, passe entre les deux crêtes humérales, mais n'est englobé par aucun muscle. Coracobrachialis longus. — Rien de spécial à signaler. 260 * BI tHOGUAPHlE ANATOMIQUE Coracohrachialis hrevis. — d muscle, comme le précédent, est identique à celui de l'Hyla, mais nous n'avons pu constater la présence d'un filet nerveux du nerf dorsalis scapulee; toute l'innervation en serait donc assu- rée par le nerf coracobrachialis. Pectoralis. — Il est composé de trois parties : la pars abdominalis se termine sur la crête externe de l'humérus; la pars sternalis vient du bord externe du p'ostomosternum et se termine sur la crête interne de l'humé- rus; la pars epicoracoidea s'insère sur le bord interne et la face cutanée de l'omosternum (épicoracoïde) dans ses deux tiers antérieurs; les fibres musculaires convergent en dehors et en arrière et se terminent sur la crête humérale externe, proximalement par rapport au pectoral abdominal Fig. 30. — Bufo agua (G. N.). et en se confondant en partie avec l'acromiohuméral. Un faisceau ac- cessoire, non signalé par Meckel et Fùrbringer, vient de l'extrémité interne du coracoïde. Quoique innervé par le nerf pectoralis, il est évident que ce muscle répond tout à fait comme situation et comme insertions au supracora- coïdien superficiel absent. Ses faisceaux les plus antérieurs s'unissent même à l'acromiohuméral dans leur partie distale, de même que nous avons vu souvent les faisceaux antérieurs du supracoracoïdien superficiel s'isoler en formant un épisternohuméral. ' Il est évident que, n'était l'innervation, nous aurions d'emblée consi- déré le muscle pectoral épicoracoïdien comme un supracoracoïdien super- ficiel et épisternohuméral réunis, absolument comparables à ceux du TRAVAUX ORIGINAUX 261 Pelobates. Notons aussi que, d'après Furbringer, ces faisceaux épister- nohuméraux sont innervés par le nerf supracoracoideus cbez le Bufo guttatus. Rana catesbiana. — Notre description est, à part ce qui concerne ie coracobrachialis brevis, identique à celle que fait Ecker des muscles de la ceinture thoracique chez les Rana esculenta et temporaria. Dorsalis scapulœ. — Rien de particulier à signaler. Fig. 31. — Rana catesbiana (G. N.). Acromio-cleido-episternohumeralis. — Nous réunissons sous ce nom, avec la plupart des auteurs, deux muscles que jusqu'ici nous avons étudiés séparément. Leur fusion précoce, leur insertion humérale unique justifi" cette façon de procéder. U acromiohumeralis s'attache sur les deux faces, cutanée et viscérale, de l'acromion ; le cleidohumeralis brevis, faisceau du précédent, s'attache sur la moitié externe de la clavicule; Vepisterno- cleidohiimeralis longus, sur le bord externe du préomosternum et le bord antérieur du tiers interne de la clavicule. L'ensemble se porte en une nappe musculaire homogène sur les trois quarts proximaux de la face ventrale de l'humérus, où elle s'insère sur les deux crêtes, recouvrant par suite le tendon du coracoradial. Lo nerf dorsalis scapulae innerve ja partie antérieure de l'acromio- huméral; le nerf supracoracoïdien innerve le reste. Coracoradialis proprius. — Son insertion proximale occupe presque tout 262 BllîLlOGlUPHlE ANATOMIQUE l'omosternum (épicoracoïde) au voisinage du trou obturateur, ainsi que la face ventrale du préomosternum, le muscle s'insinuant entre le pec- toralépicoracoïdien et l'épistemohuméral. Son tendon radial présente la disposition habituelle. Coracohrachialis longus. — Il se porte du bord postérieur de la moitié interne du coracoïde à la partie proximale du bord interne de l'humérus. Fig. 32. Rana catesbiana (G. N.). Coracohrachialis hrevis. — Ce muscle, très volumineux, comprend au moins deux faisceaux. Le premier, superficiel, unit la moitié externe du bord postérieur du coracoïde à l'extrémité scapulaire de l'humérus. Le second, profond, s'insère sur la face viscérale du coracoïde et du sca- pulum, rejoignant même en arrière de la cavité glénoïde les faisceaux de l'acromiohuméral qui s'attachent sur la face viscérale de l'acromion; il se termine sur l'extrémité proximale du bord interne et de la face dorsale de l'humérus. Les deux faisceaux sont innervés par le nerf coracobrachialis. Pectoralis. — Il comprend trois faisceaux : la pars abdominalis se ter- mine sur la crête humérale externe ; la pars sternalis, insérée proximale- ment, sur la face cutanée du postomosternum, sauf la palette, se termine sur la crête humérale interne; la pars epicoracoidea va de la face cutanée de l'omosternum (épicoracoïde), en dedans du coracoradial, à la crête hu- mérale externe, au voisinage de la pars abdominalis. Il convient de noter. TRAVAUX ORIGINAUX 26S comme chez le Bufo, l'analogie complète de cette troisième portion avec le supracoracoïdien des autres Anoures. / L is; Fig. 33. Rana. caltihiana (x l). Ceratophrys rugiceps. — Dorsalis scapulœ. — Il ne diffère de celui des autres Anoures qu'en raison du fait qu'il prend quelques attaches sur le scapulum, qui est beaucoup plus allongé que d'habitude. Acromio-cleido-episternohumeralis. — Les faisceaux claviculaires et acromiaux sont tout à fait unis; les faisceaux épisternaux-claviculaires longs, nés du bord latéral du préomosternum et du bord antérieur de la clavicule dans son quart interne, les rejoignent bientôt. L'ensemble se termine sur les deux tiers proximaux de la face ventrale de l'humérus, « n recouvrant le tendon du coracoradial. 26* RIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUR Coracoradialis proprius. — Signalons seulement que, comme chez la Rana, ses insertions remontent jusque sur le préomostcrnum. Fig. 34. Ceratophrys rugicepu ( X 2). Supracoracoideus super ficialis. — Il est absent sur notre exemplaire. FuRBRiNGER, sur le Ceratophrys cornuta, décrit ce muscle inséré du côté proximal à l'omostcrnum, en avant du pectoral épicoracoïdien. Coracohrachialis longiis. — Rien de spécial à signaler. Coracobrachialis brebis. — Co muscle, comme le précédent, est identique à celui du Bufo et de l'Hyla, mais ne reçoit pas de rameau du nerf dorsalis scapulœ. Pectoralis. — La pars ahdominalis se termine sur la crête externe de l'humérus; la pars sternalis s'insère proximalement sur le tiers antérieur de la palette postomosternale et se termine sur la crête humérale interne ; TRAVAUX OrUGlNAUX 265 la pars epicoracoidea, très réduite, s'insère sur l'extrémité interne du cora- coïdc, en arrière du coracoradialis proprius, et se termine, en avant de la pars abdominalis, sur la crête humérale externe. Callula pulchra. — (Nous rappelons que, n'ayant pu nous procurer d'exemplaire de cet animal revêtu de ses parties molles, nous avons dû emprunter notre description à Fûrbringer.) Dor salis scapulm. — Son tendon sépare les fibres les plus dorsales de de l'acromiohuméral en un muscle spécial. Scapulohumeralis profundus posterior. — Petit muscle allant du bord postérieur de la partie scapulaire de la cavité glénoïde à la partie proximale du bord interne de l'humérus. Il est innervé par un nerf spé- cial, faisant partie des nerfs brachiaux postérieurs. Fig. 35. Calluli pulchra ( X 4). Scapulohumeralis profundus anterior. — Il s'insère du côté proximal au bord antérieur du scapulum, au voisinage immédiat de l'acromion; FiJRBRiNGER déclare qu'il est tout à fait inséparable de l'acromiohuméral, sauf au niveau de son insertion humérale où le tendon commun du dor- salis scapulse et du grand dorsal, ainsi qu'un filet nerveux, s'insinuent entre eux. Il est innervé par le nerf dorsalis scapulae. Episterno-acromiohumeralis. — L'acromiohuméral est représenté par 266 niBLIOGRAPlUE ANATOMIQUK un muscle s'insérant du côté proximal sur le bord antérieur de l'acromion ; répisttrnohuméral, par un muscle s'insérant sur le bord externe de l'épi- sternum (1); en arrière, ce muscle se soude incomplètement au supra- coracoïdien. L'innervation ainsi que les insertions humérales n'ont rien de particu- lier. * ♦ » Coracoradialis proprius. — Ce muscle, faible, s'insère du côté proxi- mal sur la partie interne de la face cutanée du coracoïde, à l'exception de la région juxtamédiane occupée par le supracoracoïdicn et le pectoral stem al. Siipracoracoideus. — Il prend son insertion proximale au bord interne du coracoïde, en dedans du coracoradial ; cette insertion est légèrement confondue en avant avec celle de l'épistcrnohuméral. En dedans, elle est tout à fait fusionnée à celle du pectoral épicoracoïdien; les deux muscles sont intimement confondus en une couche homogène qui se porte sur la crête externe de l'humérus. Par sa face profonde, cette couche est innervée par le nerf supracoracoïdicn, par sa face superficielle, par le nerf pectoral. Seule l'innervation permet de reconnaître là deux muscles et FtJRBRiNGER sc demande si cette fusion est primitive ou secondaire. Nous reviendrons plus loin sur l'interprétation de ce fait. Coracobrachialis longus. — Rien de spécial à signaler. Coracohrachialis hrevis. — Ce muscle, comm'» le précédent, ne pré- sente rien de particulier. Pectoralis. — La pars ahdominalis se rend du côté distal à la crête humérale externe; la pars sternalis, mal séparée de la suivante, s'insère proximalement en arrière d'elle sur la face cutanée du postomosternum et distalemcnt sur la crête humérale interne; la pars epicoracoidea, inti- mement fusionnée, comme nous venons de le dire, avec le supracoracoi- deus, se termine sur la crête externe de l'humérus. En nous appuyant sur les faits anatomiques que nous venons de passer en revue, nous allons essayer maintenant de retrouver chez les Anoures (1) Mais il n'y avait pas d'episternum sur le squelette de Callula que nous avons étudié et représenté, ni sur celui que reproduit Parker! Aussi, avons- nous dessiné l'insertion de l'épistemohuméral comme S3 faisant sur la partie la plus interne du bord antérieur du coracoïde. TRAVAUX ORIGINAUX 467 les groupes musculaires dont nous avons constaté la présence chez les Urodèles. 1° Il est tout d'abord hors de doute que le muscle dorsalis scapulas est homologue dans les deux groupes : les insertions d'une part, l'innervation de l'autre sont identiques. 2° Le groupe musculaire procoracoïdien était représenté chez les Uro- dèles par un muscle à double innervation. Or, sur l'acromion des Anoures s'insère un muscle unique V acromiohumeralis, qui présente la même double innervation. L'identité incontestable de ce muscle avec le procora- cohuméral des Urodèles n'avait pas échappé aux classiques et à Fur- BRiNGER. Mais ceux-ci, admettant que le procoracoïde des Urodèles de- vait trouver son homologue dans l'élément qui constitue la marge anté- rieure du trou obturateur des Anoures, avaient été obligés d'admettre un déplacement en bloc du muscle du côté dorsal, en vertu duquel il aurait abandonné son attache primitive pour en prendre une secondaire sur l'acromion considéré comme une, apophyse surajoutée au scapulum. Pour compléter et rendre vraisemblable leur conception, ils admettaient en outre que le procoracohuméral des Urodèles était, chez les Anoures, clivé en trois parties : l'acromiohuméral d'une part, le cleidohuméral et l'épisternohuméral de l'autre. Cette manière de voir ne saurait se justifier. Remarquons d'abord qui' l'acromiohuméral des Anoures a exactement la même position, la même innervation et la même action que le procoracohumér£fl des Urodèles : il s'insère toujours sur une apophyse à direction craniale et située immé- diatement en avant de la cavité glénoïde, il est toujours innervé par le nerf supracoracoïdien et par le nerf dorsal du scapulum, il est toujours I nfm abducteur du bras. Cette identité morphologique et physiologique des deux muscles est un gros argument, déjà mis en avant par Eisler, •m faveur de l'identité morphologique du procoracoïde dts Urodèles et de l'acromion des Anoures, sur lesquelles ils s'insèrent. Nous avons vu qu'assez souvent (Pipa, Alytes,..), le muscle acromio- huméral étendait ses insertions dorsalement sur le scapulum et ventralc- ment sur la clavicule. Fïjrbringer a séparé les faisceaux scapulaires sous le nom de muscle scapulohumeralis profundus anterior ; pour nous, ce muscle n'est qu'une partie différenciée de l'acromiohuméral, comme le prouvent son innervation et ses insertions (1). Quant aux faisceaux clavi- t ulaires, il peut arriver qu'ils s'individualisent mii ux encore, chez la l\ana, par exemple, en un muscle qu'on appelle deidohumeralis brevis. Ce muscle, "innervé par le nerf supracoracoïdien, nous semble bien de - (1) Il faut voir un homologue de ce muscle dans le pe'it faisceau scapulaire qui, chez le Tri'.on Waltlii et le Protée, renforce le bord dorsal du procora- t ohuméral. 208 BlIîLIOGRAPHlE ANATOMIQUE voir représenter les faisceaux ventraux de l'acromiohuméral des Urodèles. -On peut s'étonner que tel ne soit point l'avis d'EisLER, qui on fait l'ho- mologue des deux muscles supracoracoïdiens profonds major et minor qu'il a décrits chez le Cryptobranchus alleghaniensis. 3<* Le troisième groupe musculaire des Urodèles est représenté, comme nous l'avons vu, par trois muscles, plus ou moins bien séparés, les deux supracoracoïdiens profond et superficiel et le coracoradial propre, s'in- sérant tous les trois sur le coracoïde. Au sujet du dernier de ces muscles, il n'y a pas de doute possible^ et il est évidemment représenté chez les Anoures par le coracoradialis proprius. Dans l'hypothèse classi- que, il est difficile d'expliquer comment ce muscle, uniquement coracoï- dien chez les Urodèles, aurait pu franchir chez les Anoures l'échancrurc coracoprocoracoïdienne pour aller s'attacher sur le procoracoïde. Au con- traire, en admettant que toute la plaque ventrale de ces derniers corres- pond au coracoïde des Urodèles, on se rend compte que le muscle n'a pour ainsi dire pas changé d'insertion : cette dernière s'est seulement reportée plus en dedans et a dans quelques cas (Rana) envahi le préomosternum. Plus complexe est la recherche des muscles correspondant aux deux supracoracoïdiens. Chez la Pipa cependant, existent deux muscles, siipra- coracoideus superficialis et supracoracoideus profundus, innervés tous deux par le nerf supracoracoïdien, et qui répondent assez nettement, le premier, au supracoracoïdien superficiel du Triton, de l'Axolotl, du Cryptobranche, le second, à ces fibres « du coracoradial et supracoracoïdien profond » du Triton, qui se terminent sur l'humérus. En effet, chez le Triton comme chez la Pipa, les fibres du premier sont superficielles au tendon du cora- coradial, les fibres du second lui sont profondes. Chez le Pelobates, le supracoracoïdien superficiel existe seul et, de plus, ses fibres antérieures tendent à s'isoler au niveau de leur extrémité huraé- rale et à se réunir à l'acromiohuméral. Ce caractère s'accentue chez l'Alytes, qui a de nouveau un supracoracoïdien profond. Chez l'Hyla, le nouveau muscle s'est tout à fait séparé et a même des insertions claviculaires, d'où le nom (T episternodeidohumeralis longus. En arrière, on voit un supracoracoïdien profond bien développé. Il en résulte une disposition encore très facilement comparable à celle des Urodèles et toujours compréhensible, si l'on admet l'homologation des pièces ventrales telle que nous l'avons établie. Au contraire, il est à peu près impossible de comprendre une disposition telle que celle de l'Hyla lorsque l'on admet la théorie classique. Fûrbringer, par exemple, en est réduit à considérer l'épisternohuméral de l'Hyla comme la seule partie du procoracohuméral qui n'ait pas changé d'insertion : s'il en était ainsi, l'épisternohuméral, innervé par le nerf supracoracoïdien, représenterait les faisceaux les plus céphaliques de ce muscle procoracohuméral; or, TBAVAUX OniGlNAUX 260 justement ce sont ceux qui, chez les Urodèles, étaient innervés par le nerf dorsalis scapulse. Chez le Bufo se produit un changement notable, le muscle supracora- coïdien superficiel existe, mais est innervé par le nerf pectoral; les clas- siques l'appellent pectoralis epicoracoideus. Ainsi que nous l'avons dit, nous pensons qu'il n'y à peut-être qu'un changement d'innervation, et l'identité absolue de celles du pectoral épicoracoïdien du Bufo avec celles du supracoracoïdien superficiel nous autorise à penser qu'en dépit de l'innervation (l), c'est là un seul et même muscle. • Il convient de remarquer que chez le Bufo guttatus les fibres les plus antérieures de ce muscle sont encore innervées par le nerf supracoracoï- dien et sont, en raison de ce fait, considérées par les classiques comme constituant un muscle spécial auquel on donne le nom d'épisternohu- méral. Chez le Trachycephalus et la Phyllomedusa, le supracoracoïdien est identique à celui de l'Hyla; FDrbringer, toutefois, l'appelle pectoral épicoracoïdien, en raison de son innervation par le nerf pectoral. Chez la Rana, il y a un pectoral épicoracoïdien et un épisternohuméral; ces deux muscles, que nous considérons comme dérivant d'une même for- mation, sont bien séparés par suite du développement énorme du cora- coradial. Peut-être le développement de ce dernier muscle est-il en rap- port avec ce fait que l'adaptation à la nage est bien plus marquée chez la Rana que chez les Anoures précédents? Le Cératophrys ne présente de particulier que la réduction de son pectoral épicoracoïdien. La Callula enfin est particulièrement intéressante, car c'est le seul Anoure qui semble nous montrer la coexistence du supracoracoïdien et du pectoral épicoracoïdien. En réalité, il ne peut être question ici de coexistence, si, comme nous le pensons, ces deux muscles constituent une seule et même formation; ce qu'il y a seulement, c'est la coexistence des deux innervations, le nerf pectoral étant en voie de suppléer le nerf supracoracoïdien, absolument de la même façon que, chez l'Homme, on voit la branche profonde du cubital suppléer le nerf médian dans l'innervation des lombricaux de la (1) II ne faudrait pas croire, en effet, comme le font beaucoup d'auteurs, que l'innervation soit un critérium indiscutable pour la détermination des homologies musculaires : HEPBURNa vule chef externe du court fléchisseur du pouce de l'Homme innervé par le cubital au lieu du médian; autre exemple, le nerf superficiel qui innerve à l'origine les lombricaux de la main est gi-aduellement remplacé par un nerf profond et, chez l'Homme, une fois sur cinq, le troisième lombrical est innervé par le médian au lieu du cubital (Brooks). L'innervation, tout en ayant une très grande valeur, ne doit donc pas cependant être tenue pour un signe de certitude absolue lorsqu'il s'agit d'homologations musculaires. -270 itiuLiOGnAriiiE anatomiqle main et le nerf plantaire externe suppléer l'interne dans celles des lom- bricaux du pied (1). Remarquons de plus que, chez la Callula, le supracoracoïdien a con- servé ses rapports primitifs avec l'épisternohuméral. Si l'on appliquait à cet animal la théorie classique qui admet la disparition du procoracoïde chez les Anoures, il faudrait alors se demander comment ont pu subsister l'acromio et l'épisternohuméral. En admettant au contraire que, seule, la branche postérieure d'un coracoïde fenestré a subsisté, on comprend très bien, que l'acromiohuméral, muscle fondamentalement procora- coïdien, n'ait pas changé et que l'épisternohuméral, muscle épicora- coïdien (ou épisternal, d'après Furbringer?) ait également persisté. 40 Le quatrième groupe musculaire des Urodèles comprend les deux co- racobrachiaux insérés le long du bord postérieur du coracoïde. A ces deux muscles sont certainement homologues le coracobrachialis longus et le coracobrachialis brevis des Anoures; ils ont sans doute subi un certain nombre de modifications dans leurs insertions et leurs dimensions res- pectives; nous n'y insisterons pas, nous bornant à rappeler l'opinion de Furbringer qui homologue respectivement les deux coracobrachiaux longs et les deux coracobrachiaux courts des Urodèles et des Anoures (2). 50 Le cinquième groupe musculaire des Urodèles était représenté par le subcoracoscapularis. Ce muscle se retrouve chez le Pelobates, chez l'A- lytes où il est intimement accolé au coracobrachial court. Chez l'Hyla, les deux muscles sont inséparables et, seule, l'innervation permet do les distinguer. Chez les autres Anoures, nous ne l'avons pas rencontré. Il est possible que l'énorme développement" du coracobrachial court ait entraîné son atrophie, ou encore qu'il se soit fusionné avec ce dernier muscle et ait perdu, par un mécanisme analogue à celui que nous avons décrit pour le supracoracoïdien, son innervation. 6° Quant au scapulohiimeralis profundus posterior des Anoures, il n'a pas d'équivalent direct chez les Urodèles; c'est peut-être un faisceau très aberrant du dorsalis scapulse; c'est plus probablement un faisceau court du triceps. Nous ne dirons rien au sujet du pectoralis ; ses deux faisceaux stemal et abdominal se retrouvent dans l'un et l'autre ordre des Batraciens; quant à son faisceau épicoracoïdien, nous en avons déjà longuement parlé. Le tableau suivant résume l'innervation des muscles de l'épaule chez les Anoures (Voir p. 271). (1) Brooks, Journal of Anatomy and Physiology, 1887. (2) On peut S3 damander si le coracobrachial court dos Anoures, sauf la Pipa, n'est pas l'homologue du coracobrachial long des Urodèles, puisque tous d)ux sDnt profonds et dorsaux par rapport au muscle long des Anoures et au muscle court des Urodèles. ( iV. scapulohumeralis pro/undus poste- rior. Nervi brachiales superiores. (. iV. subscapularis. N. dorsaiis scaputse. N. supracoracoideus. TRAVAUX ORIGINAUX 271 M. scapulobomeralis profundus posterior. Xervi brachiales inferiores. iV. coracobrachialis. .V. pectoralis. M. subcoracoscapularis. M. dorsaiis scapulac. M. scapulohumeralis profundus anterior. ^i!^ve°ntraHsW-a<^"«ni<«'e'dohumeralis M. coracoradialis proprius. M. supracoracoideus superflcialis. — profundus. M. episterno-cleidohumeralis longus. M. coracobrachialis longus. — brevis. M. pectoralis abdomiiuilis. — sternalis. — epicoracoideus. En rapprochant ce tableau de celui que nous avons donné pour les Urodèles, il est facile de se rendre compte des homologies dans les deux groupes et de constater que, si l'on conçoit la ceinture scapulaire des Anoures comme nous l'avons admis, l'homologie des muscles établie sur l'innervation est tout à fait d'accord, sauf en ce qui concerne lesupracora- coïdien superficiel d'une part et le pectoral épicoracoïdien de l'autre (1), avec celle établie sur les insertions. Le tableau suivant, où nous compa- rons le Triton à l'Alytes et à la Rana, est particulièrement démonstratif à cet égard : Groupes musculaires Muscles s'altachant sur la face cutanée du scapuluui ou de l'episcapulum. Muscles s'attachant sur la face cutanée du procoracoïde (= acromion). Jluscles s'attachant sur la face cutanée ( du coracoîde. Muscles s'attachant i sur le bord posté- < rieur du coracoîde. f Muscles s'attachant i sur la face viscé- • raie de la ceinture. ' Système des pecto- raux. Triton WaltUi Dorsaiis scapula?. Fasciculus innomina- tus. Procoracohumeralis. Supracoracoideus su- perflcialis. Coracoradialis pro- prius uni au Supracoracoideus profundus. Coracobrachialis lon- gus. Coracobrachialis bre- vis. Subcoracoscapularis. Pectoralis abdomi- nalis. Pectoralis sternalis. Alytes obstetricans Dorsaiis scapula?. Scapulohumeralis pi"ofundus anterior. Acromiohumeralis. Cieidohumeralis bre- vis. Episternohumeralis. Supracoracoideus superflcialis. ( Coracoradialis pro- prius. Supracoracoideus profundus. Coracobrachialis lon- gus. ( '.oracobrachialis bre- Subscapularis. Pectoralis abdomina- lis. Pectoralis sternalis. Rana catesbiana Dor«alis scapulic. Absent. Acromiohumeralis. Cieidohumeralis brevis. Episternocleidohnmeralis longus. Pectoralis epicoriacoi- deus. Coracoradialis proprius. Absent. Coracobrachialis longus. Coracobrachialis brevis.^ Absent ou fusionné avec te coracobrac/iialis bre- vis * Pectoralis abdominalis. Pecloralis sternalis. (1) L'id3ntité de ces deux muscles est suffisamment nette pour que, nous basant sur les raisons précédemment données, nous puissions nous passer du critérium, qui ost loin d'être absolu d'ailleurs, qu3 constitue l'innervation. BIBL.IOOK. ANAT., T. XXIT 1» illl lUIîLlOGRAPlIIE ANATOMIQUE CONCLUSIONS I. La conception que l'on se fait en anatomie comparée de la ceinture scapulaire chez les Reptiles, les Oiseaux et les Mammifères est essentielle- ment basée sur la signification que l'on attribue aux éléments de cette ceinture chez les Batraciens. IL Rappe'or.s que les auteurs classiques admettent que, chez ces ani- maux, aussi bien les Urodèles que les Anoures, la ceinture scapulaire est composée de trois éléments : un élément dorsal : le scapulum, et deux éléments ventraux : le procoracoïde en avant et le coracoïde en arrière; le premier de ces éléments, qui serait absent chez quelques rares Anoures, la Callula par exemple dans la famille des Engystomatidse, se doublerait, chez tous les autres, d'un os de membrane : la clavicule, qui se substitue- rait peu à peu à lui (Gegenbaur). III. En 1895, P. EiSLER a émis une opinion toute différente, à savoir que le procoracoïde des Urodèles n'était pas représenté, chez les Anoures, par l'élément ventral antérieur de leur ceinture, mais bien par une saillie dépendant du scapulum et qui, située à l'extrémité externe de son bord antérieur, est connue sous le nom d'acromion; les deux éléments ven- traux auraient alors l'un et l'autre la signification de pièces coracoï- diennes. C'est peut-être en raison des applications par trop aventureuses qu'Eis- LER voulut faire de sa conception aux Mammifères et à l'Homme que cette dernière passa pour ainsi dire inaperçue (Gegenbaur la mentionne sans s'y arrêter). IV. Avant même de connaître la manière de voir d'EiSLER, l'un de nous avait remarqué que la théorie classique pouvait soulever de graves objections et avait laissé entrevoir la possibilité d'une solution précisé- ment identique à celle proposée par cet auteur. Nous avons repris l'idée d'EisLER et, nous basant sur un nombre de dissections beaucoup plus considérable que celles qu'il avait pu effectuer, nous nous sommes efforcés d'apporter une documentation rigoureuse et complète à l'appui de sa manière de voir qui est aussi la nôtre. TRAVAUX ORIGINAUX 278 V. Nos recherches ont porté sur les genres suivants : Urodèles. Anoures. Cryptobranchus. Pipa. Axolotl. Alytes. Triton. Pelotâtes. Proteus. Bufo. Menobranchus. Hyla. Sir en. Ceratophrys. Callula. Rana. VI. Elles nous ont permis d'établir : l*' Que l'acromion des Anoures présente, comme le procoracoïde des Urodèles, une direction craniale, le soi-disant procoracoïde des Anoures présentant au contraire une direction interne; 20 Que l'axe de la cavité glénoïdienne passant,, aussi bien chez les Uro- dèles que chez les Anoures, entre les deux cornes du croissant articulaire qui caractérise constamment dans les deux groupes cette cavité (1) et qui se dirige chez les Urodèles vers l'échancrure coracoprocoracoï- dienne, passe chez les Anoures par l'échancrure située entre l'acromion et le soi-disant procoracoïde (2) ; 3° Que le nerf supracoracoïdion qui, chez les Urodèles, passe à travers la plaque ventrale par un foramen spécial et non par l'échancrure coraco- procoracoïdiennc (exceptions : Proteus et Siren), passe chez les Anoures par l'espace compris entre le soi-disant procoracoïde et le coracoïde (fait déjà signalé par Eisler). Il convient de noter par parenthèse qu'il passe chez la Callula en avant du coracoïde ; 40 Que le muscle acromiohuméral des Anoures répond très exacte- ment non seulement par sa forme, son mode d'insertion, ses fonctions (Voir Eisler), mais encore par sa double innervation (nerf dorsalis sca- pulœ provenant des brachiaux supérieurs pour sa portion dorsale et nerf supracoracoideus provenant des brachiaux inférieurs pour sa portion ventrale), au procoracohuméral des Urodèles. Les ressemblances incon- testables de forme et d'insertion que présente le muscle acromiohuméral (1) Il convient de remirquer en passant que la similitude de forme que pré- sente la surface articulaire basilo-humérale chez les Batraciens avec la surface articulaire coxo-fémorale chez les Mammifères est |»eu favorable à la manière suivant laquelle on explique généralement la constitution di cett3 dernière. (2) L'ouverture du C"oissant articulaire glénoïdien offre donc chez les Anoures, par rapport à l'échancrure située entre l'acromion et le soi-disant procoracoïde, la mêma position que celle que l'ouverture du croissant articu- laire cotyloïdien offre dans 1p bassin des Mammifères par rapport au trou obturateur. 2^4 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE des Anoures avec le procoracohuméral des Urodèles n'ont d'ailleurs point échappé aux classiques et notamment à Fûrbringer; mais ils les expliquent d'une façon qui nous paraît inadmissible, par un déplacement en bloc du muscle en question du soi-disant procoracoïde sur l'acromion; 5° Enfin que l'homologation des divers muscles de la ceinture scapu- laire chez les Anoures et chez les Urodèles, qui est à peu près impossible si l'on admet la manière de voir des auteurs classiques, est au contraire des plus aisées si l'on admet que le procoracoïde des seconds est repré- senté par l'acromion des premiers. Cette manière de voir, que nous regardons actuellement, étant donnés les résultats de nos recherches, comme absolument incontestable, nous oblige à considérer l'élément ventral antérieur comme une branche cora- coïdienne. On serait alors, chez les Anoures, en présence d'un coracoïde fenestré analogue à celui qui caractérise de nombreux Sauriens et le soi-disant trou obturateur des Anoures ne serait en somme qu'un foramen coracoideum. 11 convient, à notre sens, de reviser d'une façon complète et en tenant le compte qu'il conviendra des faits établis en ce qui concerne les Batra- ciens, l'étude de la ceinture scapulaire chez les Reptiles, les Oiseaux et les Mammifères. RÉFÉRENCES COMMUNES A TOUTES LES FIGURES Toutes les figures représentent Tare scapulaire gauche vu sur sa face cutanée. Les quinze premières représentent la disposition des pièces squelettiques. L3 cartilage a été laissé en blanc; les parties osseuses sont indiquées par un grisé léger; les parties fibreuses sont marquées de traits légers ou de hachures. Les orifices et solutions de continuité (trou obturateur, orifice du nerf supra- cor acoïdien, orifice vasculaire chez le Cryptobranchus par exemple) sont marqués en noir sur toutes les figures, sauf sur la figure 34 en raison d'un oubli. L'axe bissecteur de la cavité glénoïde est indiqué par un trait droit. S. Scapulum. P. Procoracoïde chez les Urodèles. C. Coracoïde chez les Urodèles et la Callula. Cl- Branche antérieure du coracoïde chez les Anoures (soi-disant procora- cpïde). Cj. Branche postérieure du coracoïde chez les Anoîires. A. Procoracoïde chez les Anoures (Acromion). TRAVAUX ORIGINAUX 275 Les figures 16, 20, 25, 26, 31 et 32 représentent des dissections de muscles schématisées. Les figures 17, 18, 19, 21, 22, 23, 24, 27, 28, 29, 30, 33, 34 et 35 repré- sentent la disposition des insertions musculaires sur les pièces squelettiques. Celles des muscles innervés par des nerfs brachiaux supérieurs sont indiquées en pointillé; celles des muscles innervés par des nerfs brachiaux inférieurs sont indiquées en hachures. RÉFÉRENCES DES LETTRES SB RAPPORTANT AUX DIVERS MUSCLES d. s. dorsalis scapulse. f. i. fasciculus innominatus. s. h. P- a. scapulohumeralis profundus anterior. s. h. P- P- scapulohumeralis profundus posterior. s. c. subcoracoscapularis. s . c. d. subcoracoscapularis dorsalis. s. c. i>. subcoracoscapularis ventralis. p- h. procoracohumeralis. a. h. acromiohumeralis. a. cl. h. acromio-cleidohumeralis. cl. h. cleidohumeralis. cl. h. b. cleidohumeralis brevis. e. h. episternohumeralis. e. cl . h. l. episterno-cleidohumeralis longus. e. cl. h. b. episterno-cleidohumeralis brevis. s. supracoracoideus. s. s. supracoracoideus superficialis. s. s. a. supracoracoideus superficialis accessorius. s. P- supracoracoideus profondus. c. P- coracoradialis proprius. c. l. coracobrachialis longus. c. b. coracobrachialis brevis. p- s. pectoralis sternalis. p- a. pectoralis abdominalis. l. d. latissimus dorsi. LISTE DES OUVRAGES CONSULTÉS Anthony (R.). — Du sternum et de ses connexions avec le membre thoracique. Paris, 1898. The morphology of the shoulder girdle (XVIIth Internat. Congr. of Medicine. Anatomy. London, 1913). Broom (R.). — The morphology of the coracoïd ( Anatomischer Anzeiger, Bd. 41, 1913^. 27t) BIRLIOGRAPHIE ANATOMIQUE DuGÈs (A.). — Recherches sur l'ostéologie et la myologie des Batraciens à leurs différents âges {Mémoires des savants étrangers à l'Académie des Sciences, t. VI, Paris, 1834). EcKER (A.). — Die Anatomie des Frosches. II. Auflage, Braunschweig, 1887. EiSLER (P.). — Die Homologia der Extremitâten (Abhandl. der naturforsch. Gesellsch. zu Halle, Ed. 19, H. 3 u. 4, 1895). FuRBRiNGER (M.). — Zur vergleicheudeu Anatomie der Schultermuskeln. I. Theil (Jenaische Zeitschrift fur Medic. u. Naturwiss, Bd. 1, 1873). II. Theil (Ibid., Bd. 8, 1874). III. Theil (Morphologisches Jahrbuch. Bd. 1, 1875). IV. Theil (Jenaische Zeitschr., Bd. 24, 1900). Gadow (H.). — Amphibia, in The Cambridge Natural History. Vol. VII. London, 1901. Gegenbaur (C). — Untersuchungen zur ver gleichenden Anatomie der Wir- beltiere. — II : Schultergiirtel der Wirbelt. ; Brustflosse der Fische. Leipzig, 1865. ■ Glavicula und Gleithrum (Morphologisches Jahrbuch, Bd. 23, 1897). Vergleichende Anatomie des Wirbeltiere, mit Beriicksichtigung der Wirbel- losen. Bd. \, Leipzig, 1898. Gôtte (A.). — Die Entwickelungsgeschichte der Unke (Bombinator igneus). Leipzig, 1875. Beitrâge zur yergleichenden Morphologie des Skelettsystems der Wir- beltiere : Ueber das Brustbein und den Schultergiirtel (Archiv fUr mikrosc. Anat., Bd. 14, 1877). HoFFMAN (C. K.). — Amphibien in Bronn's Klassen und Ordnungen. Leipzig, 1873-1878. HuMPHRY (G. M.). — The muscles and nerves of the Cryptobranchus japo- nicus (Journal of Anatomy and Physiology, Séries II, n^ IX, 1871). Parker (W. K.). — A monograph on the structure and development of the shoulder girdle and sternum in the Vertebrata [Roy. Society, London, 1868). Perrin (A.). — Recherches relatives à l'homologie des os de l'épaule chez les Batraciens et les Sauriens (C. R. Acad. Se, t. CXXV, Paris, 1897). La ceinture scapulaire ancestrale des Urodèles (Miscellanées biologiques. Paris, 1899). Sabatier (A.). — Comparaison des ceintures et des membres antérieurs et postérieurs dans la série des Vertébrés (Mémoires de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, t. IX, 1880). Vialleton (L.). — Éléments de morphologie comparée des Vertébrés. Paris, 1911. WiEDERSHEiM (R.). — Das GUedmossenskelet der Wirbeltiere mit besonderer Beriicksichtigung des Schulter- und BeckengUrtels bei Fischen, Amphibien und Reptilien. Jena, 1892. ANATOMIE COMPARÉE UE L'APPAREIL FIBREUX AXILLAIRE Par E. LEBLANC (Travail du Laboratoire d'Anatomie de la Faculté de Mé:ieoine d'Alger) Depuis l'étude de Langer (1846), les divers travaux publiés jusqu'à ces tout derniers temps ont démontré la difficulté d'une description exacte de l'aponévrose axillairo de l'Homme, aussi bien que celle d'une interprétation et d'une signification morphologique susceptible d'une application constante. La continuité même des recherches anatomiques sur ce sujet, à défaut d'un nombre considérable, nous prouve que, parmi les diverses formules émises par les auteurs, aucune n'est définitive. C'est en effet un problème difficile à résoudre, que de fixer la phy- sionomie rigoureuse d'un tel centre purement aponévrotique dont les éléments plus ou moins bien définis morphologiquement, aux connexions embarrassantes et à trajets ambigus, ne peuvent s'identifier que par le concours de toutes les ressources de l'anatomie et notamment celles de l'embryologie et de l'anatomie comparée. La question s'est trouvée plus obscurcie encore dans ces dernières années, par la confusion qui s'est établie dans la dénomination de cer- tains éléments descriptifs de la région, tel l'arc axillaire. II m'a donc semblé qu'il y avait dans cette incertitude l'indication d'un travail basé sur les fondations précieuses que j'ai citées, et j'ai usé, pour cette description et cette interprétation selon des formules un peu nouvelles, à la fois de nombreuses dissections humaines de sujets appartenant à des variétés ethniques dissemblables, de coupes d'em- bryons et de l'évaluation des rapports pouvant exister entre l'appareil normalement fibreux régressé de l'Homme et l'appareil exclusivement musculaire, encore en action, de certaines espèces animales. 278 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE J'exposerai le résultat de mes recherches dans l'ordre suivant : 1° Dissections par la paroi antérieure, la paroi postérieure et le creux axillaire chez l'Homme; 2° Coupes sagittales et horizontales; 3° Coupes d'embryon; 4° Dissections des Primates, genre Macacus; 50 Dissections de Carnivores, genre Chat; 6° Examen des travaux antérieurs et applications philogéniques. A. DISSECTION PAR LA PAROI ANTÉRIEURE. Le feuillet antérieur de la gaine du grand pectoral étant incisé paral- lèlement au bord de l'aisselle et le muscle enlevé, on se trouve sur le feuillet postérieur du muscle qui se sépare du plan fibreux sous-jacent et se confond en dedans avec la gaine du petit pectoral en dehors avec celle du coraco-brachial. Ce dernier feuillet relevé, apparaît un plan fibreux de forme trian- gulaire, de direction vertico-transversale, à tractus verticaux très visibles, c'est le ligament suspenseur de l'aisselle ou ligament de Gerdy. Toutes les descriptions classiques et les dessins d'après des coupes verticales sagittales qui y sont annexés, figurent le ligament de Gerdy au-dessous du petit pectoral entre ce muscle et le creux axillaire, s'in- sérant à la peau de l'aisselle après s'être détaché du bord inférieur du petit pectoral. La physionomie du ligament suspenseur est tout autre. Par la direc- tion même des fibres qui le constituent, par l'observation précise de son attache réelle, on voit qu'il prend naissance et s'étale dans la partie supérieure de l'espace triangulaire situé entre le coraco-brachial en dehors et le petit pectoral en dedans. Il varie de largeur, comme varie cet espace lui-même, dans les positions d'abduction et d'adduction du bras. Son insertion se fait le plus souvent sur le bord interne de la gaine du coraco-brachial et sur le sommet de l'apophyse coracoïde; mais quand existe le ligame/it coraco-clàçiculaire interne, les fibres du ligament de Gerdy peuvent venir en partie de cet arc fibreux et en partie par ses fibres les plus internes, de l'aponévrose clavi-pectorale au-dessus et en dehors des vaisseaux axillaires. Le bord interne du ligament s'attache à la gaine du petit pectoral suivant le bord externe de ce muscle, mais d'une façon qui diffère tota- lement de l'insertion sur le coraco-brachial, par l'absence des fibres solides et prolongées, que l'on trouve dans le raccord à l'aponévrose brachiale. TRAVAUX ORIGINAUX 279 Le bord inférieur s'insère à la peau par l'intermédiaire de V aponévrose du creux de Vaisselle en se divisant en un grand nombre de cordages d'aspect blanchâtre qui se continuent 'par les tractus fibreux épais visibles sur la nappe du ligament. Je tiens à insister au sujet de l'insertion vraie du ligament sur l'apo- névrose du coraco-brachial. C'est un point important que nous retrou- verons plus tard. Si on incise la ligne d'attache interne sur la gaine du petit pectoral et qu'on relève le muscle après section à sa partie moyenne, on voit, également adhérent au ligament de Gerdy, le lit du petit pectoral, feuillet postérieur de sa gaine continué en haut jusqu'à la clavicule par l'aponévrose clavi-pectorale. Modelée sous le lit du muscle et le relevant, apparaît la gaine vasculo-nerveuse. Ainsi est mis en évidence le rapport de la lame ligamenteuse, en arrière : le paquet vasculo-nerveux axillaire qui descend normalement à la base interne du triangle fibreux. Mais le ligament de Gerdy ne s'arrête pas tout entier dans l'aponé- vrose de la région antérieure de l'aisselle suivant la figure triangulaire que nous venons d'étudier. Une partie se réfléchit en arrière en entourant la gaine des vaisseaux et rejoint une formation similaire que nous examinerons plus loin, tout en dispersant au-dessous des vaisseaux mêmes d'autres trousseaux fibreux qui, à l'exemple des antérieurs, s'attachent à l'aponévrose axillaire à ce niveau. La portion interne de cette formation réfléchie se continue avec le surtout aponévrotique qui se prolonge jusqu'à l'insertion costale du grand dentelé. Après avoir incisé et récliné la toile aponévrotique formée du ligament de Gerdy et de l'aponévrose clavi-pectorale, on pénètre dans le large espace cellulo-graisseux axillaire qui donne passage, suivant un trajet oblique en bas et en dehors, au paquet vasculo-nerveux avant sa péné- tration dans le bras. La section des vaisseaux et des nerfs, celle du coraco-brachial, l'a- blation du tissu cellulaire et des nombreux ganglions de la région, montrent que l'espace axillaire contenant les vaisseaux est fermé en arrière par un plan musculo-tendineux revêtu d'une aponévrose d'épais- seur variable. Les muscles et tendons sont le grand dorsal en bas et en dehors, le grand rond en haut et ^n dehors, le tendon du grand dorsal en bas et en dehors, l'insertion du long triceps brachial en haut et en dedans. Il n'y a pas d'interruption visible au niveau de l'omoplate, car le sous-scapu- lairc débordant en dehors masque le bord osseux. Tandis que le grand dorsal et son tendon, le grand rond et l'insertion 280 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE du long triceps sont recouverts par une aponévrose mince, transparente, il est aisé de voir qu'une partie de la nappe de recouvrement se diffé- rencie nettement du reste par son aspect fibreux, sa forme rubanée et la disposition de ses insertions. C'est un véritable ligament, remarquablement dessiné chez le Nègre — Soudanais, Indou, Négrito — et présentant des analogies évidentes dans son trajet et ses attaches avec le ligament de Gerdy, Avec Mérola qui le signale {Revista de los Hospitales, Montevideo, 1912) d'après des Fig. 1. — Ligament suspenseur postérieur. Dissection antérieure. 1, ligament suspenseur postérieur; — 2, grand rond; — 3, grand dorsal; — 4, insertion du long triceps; — 5 , gaine vasculo-nerveuse. coupes sagittales de l'aisselle, on peut lui donner le nom de ligament suspenseur postérieur de Vaisselle. Parfaitement délimité par son épaisseur et ses terminaisons, malgré sa fusion avec le plan aponévrotique général de cette paroi postérieure du creux axillaire, il s'insère en haut, pour la plus grande part, sur le long triceps, très près du bord sous-glénoïdien de l'os et jamais sur le bord osseux lui-même. Cette insertion supérieure plus ou moins en éven- tail peut montrer quelques fibres s'attachant à la capsule articulaire renforcée à ce niveau des ligaments gléno-huméraux. TRAVAUX OHIGINAUX 281 Après son origine tricipitalc, le ligament suspenseur postérieur des- cend obliquement tn passant en avant du grand rond et du grand dor- sal, croisant ce dernier sur la portion tendineuse et vient en bas se raccorder à la partie réfléchie du ligament de Gerdy et à la gaine du cor aco- brachial en dispersant, comme le ligament suspenseur antérieur, des cordages fibreux do suspension qui se terminent par l'aponévrose du creux axillaire (fig. 1) sur la peau de la région. Le bord externe est raccordé à l'aponévrose très mince qui recouvre la portion terminale du grand rond et du grand dorsal et qui s'infléchit brusquement au milieu du trajet sur le tendon grand dorsal pour pénétrer dans le canal brachial et amorcer la cloison intermusculaire interne. La partie inférieure de ce bord externe est en rapport direct avec la gaine vasculaire et forme autour de cette gaine un demi-anneau ouvert (n dehors et en haut qui limite d'une façon 1res précise l'orifice de passage des vaisseaux axillaircs dans le canal brachial. Nous verrons plus loin comment la partie inférieure de ce bord externe du ligament suspenseur postérieur représente, interprétant une dis- section insuffisamment rigoureuse, l'arc axillaire de Chabpy et Soulié mi l'Achselbogen de Langer. Dans l'abduction modérée du bras, le grand rond et le grand dorsal faisant une saillie assez marquée sur le plan plus postérieur du long triceps, le ligament suspenseur postérieur décrit dans l'ensemble une courbe à concavité postérieure, ce qui se voit bien dans le segment distal des coupes sagittales de l'aisselle. On ne réalise la rectitude du ligament que par l'abduction forcée qui tend le grand rond et le grand dorsal et la traction sur les fibres inférieures du ligament. B. DISSECTION PAR LA PAROI POSTÉRIEURE DE L'AISSELLE La dissection par la paroi postérieure de l'aisselle nous permettra de voir et d'étudier la face postérieure du ligament suspenseur pos- iérieur. Plus loin, la dissection et l'observation par le creux axillaire 1 ous renseigneront mieux que les premières sur la constitution de la gaine des muscles grand rond et grand dorsal dont nous venons d'exa- miner le feuillet supérieur et interne si nettement individualisé sur le trajet du ligament suspenseur postérieur. La gaine du grand dorsal étant ouverte suivant sa longueur et le feuillet postérieur rabattu en bas, le grand rond enlevé jusqu'à son insertion scapulaire, on voit en avant de la sangle légèrement excavée 282 BinLIOGRAPHiE ANATOMIQUE du tendon du grand dorsal séparé du grand rond par une mince péri- mysium, trois régions très nettement distinctes d'apparence (fig. 2). lo Région interne. — Elle est occupée par le feuillet antérieur de la gaine du grand rond vu par sa face antérieure dans la dissection précé- dente. Ce feuillet vient se souder à V aponévrose du sous-scapulaire qui déborde l'omoplate et se dirige en haut et en dehors vers son insertion humérale. Puis ce feuillet, qui ne fait que continuer celui du grand dorsal, /(F^ Fig. 2. — Ligament suspenseur postérieur. Dissection de la paroi postérieure de l'aisselle. 1, ligament suspenseur postérieur; — 2, long triceps; — 3, vaisseaux circonflexes; — 4, loge des grand rond et grand dorsal; — 5, sous-scapulaire. va rejoindre en haut et en arrière la gaine du petit rond et celle du sous- épineux. 20 Région externe. ~ Elle est masquée par la longue portion du tri- ceps nous montrant le feuillet postérieur de sa gaine aponévrotique fusionnée en haut avec celle du petit rond, en bas avec celle du grand dorsal. TRAVAUX ORIGINAUX 283 Si, après avoir sectionné et rabattu le long triceps on résèque à peu près entièrement le tendon du grand dorsal et le grand ron^ caché en avant, on découvre une véritable boutonnière réservée au passage des portions terminales des deux muscles et immédiatement sous-jacente à l'arc de grand rayon décrit par les vaisseaux circonflexes postérieurs émergeant du quadrilatère de Velpeau. Le bord supérieur de cette boutonnière est formé par les vaisseaux circonflexes, — le bord interne par le bord externe d'un ligament fibreux que nous retrouverons plus loin et qui s'épanouit sur les vaisseaux axillaires, — le bord externe par l'humérus et le vaste interne, — le bord inférieur en angle aigu, par la fusion des gaines du grand dorsal et du triceps. Le plancher est soulevé par les vaisseaux axillaires et le coraco-brachial. 3° Portion moyenne. — So détache de la longue portion du triceps prés de son insertion, déborde un peu en dehors sur la capsule articulaire, adhère au passage a(i bord antérieur du tendon du grand dorsal et s'é- panouit dans sa part.ie inférieure pour rejoindre l'aponévrose du creux de l'aisselle. Les fibres épaisses de cette portion aponévrotique qui viennent s'insérer au-dessous du grand dorsal lui donnent une physionomie déjà vue. C'est le ligament suspenseur postérieur vu par sa face postérieure. Etalé en bas, il prend dans la partie inférieure de son trajet la forme en éventail et son bord externe recouvre la face postéro-interne du paquet vasculo-nerveux, tandis qu'un assez fort trousseau passe au-dessous des vaisseaux et se dirige en avant, allant rejoindre, suivant le mode que nous montreront mieux les co.upes sagittales de l'aisselle, la lame réfléchie du ligament de Gerdy. Dans les cas de grand développement du ligament suspenseur posté- rieur, ses fibres s'irradient en dedans sur l'aponévrose du sous-scapu- laire et sur le feuillet antérieur de la gaine des grand rond et grand dorsal s'arrêtant à l'orifice ogival percé dans cette dernière, pour le passage des vaisseaux scapulaires inférieurs. Au niveau du bord antérieur du grand dorsal et au point de croisement avec le triceps, naissent des fibres épaisses renforçant l'aponévrose du muscle, bridant la commissure. Elles se continuent sur l'aponévrose tricipitale par des fibres arciformes prolongées en avant autour de la gaine brachiale, en arrière sur les aponévroses du triceps et du grand dorsal. Ce sont ces fibres arciformes qui fixent la partie externe du pli antérieur de l'aisselle lorsque le bras est en abduction. î284 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE C. DISSECTION PAR LE CREUX AXILLAIRE Le bras étant en abduction moyenne, l'examen et la palpation mon- trent le creux axillaire ouvert en bas et en avant du fait de la brièveté de la paroi antérieure et de la longueur de la paroi postérieure. Les parois sont formées : en avant par le bord inférieur et une petite partie de la face postérieure du grand pectoral, — en dedans par la paroi thoracique et le grand dentelé, — en arrière par le mur solide du grand rond et du grand dorsal, l'un recouvrant l'autre, • — en dehors par le paquet vasculo- nervcux en arrière et le coraco-brachial en avant. Lorsque le bras est en adduction, le creux de l'aisselle est linéaire et sagittal. C'est un angle dièdre ouvert suivant le degré d'écartement du bras. Dans l'abduction moyenne, le creux a un grand axe trans- versal et une profondeur maximum. Dans l'abduction forcée, la gout- tière transversale s'allonge, les reliefs s'effacent, le creux se comble. La dissection plan par plan qui va sectionner toutes les attaches fibreuses de l'aponévrose axillaire au fascia superficialis et à la peau, ne peut donner de renseignements exacts sur la façon dont sont faites ces attaches. Il faut, pour cette question, avoir recours aux coupes sur le cadavre ou aux coupes microscopiques d'embryons âgés. La peau', remarquablement fixe et mobile, avec un tissu cellulaire sous- cutané très peu épais, se sépare assez facilement des couches sous- jacentes qu'une dissection attentive montre disposée sur le mode sui- vant, rappelant beaucoup Ls descriptions classiques niées ou oubliées par les auteurs récents. a) Sur un premier plan se voit le fascia superficialis de texture assez serrée, mais infiltré de graisse sur presque toute l'étendue du creux, graisse qui lui donne un aspect jaunâtre. Cette graisse manque vers le centre de la fosse et en dehors, sur la gaine vasculaire, et le fascia prend dans cette région un aspect fibreux et plissé (sur le cadavre) dont les cordons sont orientés vers Ij bras. b) Le deuxième plan, sus-jacent, fibreux, mais d'un aspect différent suivant les points examinés, est Y aponévrose axillaire. Elle n'est inter- rompue qu'au niveau de quelques étroites perforations, en particulier celles des nerfs cutanés venant des perforants intercostaux, dirigés en avant et en dehors. Arrêtée en avant à la gaine du petit pectoral et au ligament de Gerdy, elle s'insère en arrière tout le long de la gaine du grand dorsal et forme une voûte élastique et solide fixée à des gaines musculaires en avant, en dehors et en arrière, mais moins vite limitée en dedans où elle gliss,^ très amincie, vers le thorax. TRAVAUX ORIGINAUX 285 Souvent ce deuxième plan aponévrotique montre une grande lame fibreuse transversale allant du bord antérieur du grand dorsal rejoindre la gaine coraco-brachiale. C'est un arc axillaire fibreux, qu'il ne faut pas confondre avec celui de Langer et de Gharpy et Soulié (Achselbogen). Cet arc axillaire fibreux représente un vestige d'un arc musculaire que l'anatomie comparée nous permettra d'identifier, arc musculaire signalé et décrit par de nombreux auteurs qui, presque tous, le confondent à tort avec l'arc axillaire de Langer. Au-dessous de ce deuxième plan, on voit s'enrouler, autour de la gaine des vaisseaux, les fibres provenant du ligament de Gerdy qui vont rejoindre en arrière le véritable arc axillaire. C'est une tout autre for- mation que la précédente. Un peu en dedans de la saillie des vaisseaux, un fascia très léger recouvre une grande lacune bordée par des bandes fibreuses provenant du ligament susponseur antérieur, laissant saillir quelques ganglions et établissant une communication entre les téguments et la loge axillaire. J'attire l'attention sur la disposition à peu près constante de cette grande lacune limitée par des dépendances du ligament de Gerdy, occupant une situation constante en dedans et très près des vaisseaux, à proximité du petit pectoral. J'aurai occasion de le rappeler. Il est facile de réaliser par une erreur de dissection la figure donnée par CnARPY et Soulié et reproduite dans quelques ouvrages classiques. Elle montre dans l'ensemble la disposition de l'aponévrose axillaire séparée en bas et en arrière de la gaine du grand dorsal. Une grande lacune est très visible dans la partie interne, et nous constatons que, suivant la description de Gharpy et Soulié, imitée d'ailleurs de celle de Langer, l'extrémité externe de l'aponévrose se découpe en un arc — arc axillaire — sous lequel passent les vaisseaux et les nerfs pénétrant dans le bras, tandis que la portion postérieure de l'aponé- vrose s'enfonce vers le bord axillaire de l'omoplate. Or, dans une telle préparation deux erreurs de dissection ont conduit à deux erreurs d'observation. 1° Il n'y a pas dans la partie externe de l'aponévrose, de découpure ou d'arrêt brusque qui donne l'apparence d'un véritable orifice de sortie pour les vaisseaux désormais enfermés dans la gaine brachiale. Il y a réunion au-dessous et en dedans du paquet vasculo-nerveux, des deux ligaments suspenseurs dont l'épanouissement va former, en somme, ce qui est décrit sous le nom d'aponévrose axillaire. 2» Il n'y a aucune raison pour séparer par le scalpel l'aponévrose axillaire de la gaine du grand dorsal à laquelle elle est fortement insérée et la portion dite scapulaire de l'aponévrose ainsi formée n'est que le feuillet supérieur interne de la gaine commune des grand rond et grand 286 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE dorsal, et n'a d'ailleurs pas d'attache scapulaire, ainsi que le démontrent dissections et coupes. Aussi bien, l'expérience qu'a pu me donner un grand nombre de dissections de la région, la facilité d'avoir pu l'étudier sur qiielques sujets de race noire (Nègres et Négroïdes) qui présentent toujours des caractères si profondément accusés d'exagération ou de retard de leurs appareils musculaires et ligamenteux, l'examen de plusieurs séries de coupes d'embryons, me forcent à dénoncer avec Charpy et Soulié « les réelles difficultés de cette étude » et l'interprétation n'a quelque chance de ne point s'égarer que par l'examen très attentif et lent de préparations lentes aussi, joint aux données précieuses de l'anatomie comparée. L'aponévrose axillaire, telle que nous la connaissons maintenant, est tout le long adhérente au bord antérieur du grand dorsal suivant une arête déjà signalée appartenant au trajet des vaisseaux scapulaires inférieurs. La section de l'insertion aponévrotique de l'aissslle sur la gaine du grand dorsal permet, en ouvrant largement un espace faci- lement décollable, de suivre le trajet du feuillet supérieur et interne de la gaine des grand rond et grand dorsal qui, libéré, s'enfonce vers l'omoplate (partie scapulaire de l'aponévrose axillaire. — Charpy et Soulié etc.). Ce feuillet aponévrotique, qui n'a que des relations de contiguïté avec la vraie aponévrose axillaire, est un simple feuillet de revêtement musculaire et va se présenter bien différemment, suivant le point où on l'examinera, mais, nous ne pourrons lui constater d'insertion scapu- laire. Resté, dans la préparation très artificielle ainsi réalisée, en arrière et en dedans, il est représenté en dehors sur le long triceps sous-jacelit aux grand rond et grand dorsal par un très mince fascia qui s'arrête en haut à l'insertion sur le même triceps, du ligament suspenseur pos- térieur. . En dedans, mince aussi, il revêt le sous-scapulaire et, à la partie inférieure, il s'insère solidement sur le muscle même en fermant la fosse intermusculaire à ce niveau. Dans la partie moyenne, il glisse du sous- scapulaire sur le petit rond et se continue alors avec le feuillet posté- rieur de la gaine commune des grand rond et grand dorsal dont les fibres plus épaisses^ à aspect tendineux, proviennent en grande partie, — fait intéressant que nous retrouverons, — du tendon du long triceps dont elles s'écartent à angle droit avant de se terminer sur le petit rond et le sous-épineux. Si je démasque la région externe en réséquant toute la portion débor- dante du sous-scapulaire et en écartant le paquet vasculo-nerveux, TRAVAUX ORIGINAUX 287 nous retrouvons notre feuillet aponévrotique, sous la forme d'une lame tendineuse attachée en haut sur le triceps, se terminant en bas dans l'aponévrose axillaire, — c'est le ligament suspenseur postérieur. Ainsi, de quelque côté que ce soit, le feuillet aponévrotique qui nous occupe n'a pas normalement d'insertion scapulaire, et je crois que la description d'une portion scapulaire de l'aponévrose axillaire ne repose que sur un temps de dissection insuffisamment précis. D. COUPE SAGITTALE Segment proximal. — Le ligament de Gerdy se détache de la cora- coïde et de la gaine du coraco-brachial, descend presque vertical en avant des vaisseaux, dépasse le bord inférieur du grand pectoral, se réfléchit en arrière pour rejoindre le ligament suspenseur postérieur. Celui-ci quitte le triceps au-dessous de la cavité glénoïde, prend une direction Fig. 3. — Coupe sagittale de l'aisselle. Segment proximal. 1, gaine vasculo-nerveuse; — 2, ligament suspenseur antérieur; — 3, ligament suspenseur postérieur; — 4, gaine des grand rond et grand dorsal. très oblique en bas et en avant pour venir se fusionner avec le précédent (fig. 3). La réunion des deux ligaments forme une anse régulière qui soutient, avec les vaisseaux et les nerfs, le coussinet cellulo-adipeux et ganglion- naire voisin de la gaine vasculaire. De l'anse d'union, et d'une façon BIBLIOOK. AMAT., T. XXIV 19 288 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE semblable pour chacun des deux ligaments, s'irradient des cordages fibreux qui vont former une partie de l'aponévrose axillaire et s'insérer ensuite à la peau. La gaine des grand rond et grand dorsal se présente à la partie infé- rieure de la coupe sous la forme d'un anneau oblique dense et indi- vidualisé surtout en avant où il devient ligament suspenseur postérieur, surmontant la membrane plus mince qui recouvre en dehors le sous- scapulaire. Si on incise verticalement sur la pièce la paroi inférieure et posté- rieure de la gaine, on constate que le feuillet postérieur de la loge se déploie comme une toile qui passe du sous-scapulaire sur le bord axillaire de l'omoplate sans y adhérer, sur le petit rond, et va former en arrière, en recouvrant le sous-épineux, une gouttière longitudinale qui terminera le lit du grand rond. A la partie inférieure de l'omoplate, au niveau de l'insertion du grand rond, l'aponévrose s'arrête sur le sous-scapulaire qui déborde le grand rond en avant et en dedans. Cet examen nous confirme l'absence de toute insertion osseuse des feuillets constitutifs de la gaine des grand rond et grand dorsal. Nous retrouvons ici ce que la dissection par le creux axillaire nous a déjà montré : l'attache de la partie interne et supérieure du feuillet anté- rieur (ligament suspenseur postérieur) sur le triceps. Celle du reste de , ce feuillet antérieur sur le sous-scapulaire, le feuillet postérieur enfin «'arrêtant sur le petit rond et le sous-épineux. Segment distal. — On reconnaît la loge vasculaire et celluleuse com- prise entre les deux ligaments suspenseurs formant en bas l'aponévrose axillaire. Le ligament suspenseur postérieur part du triceps et croise la portion terminale du grand rond et du grand dorsal en formant l'arc limitant antérieur du canal. Si la coupe est faite très en dehors, près de l'humérus, la loge des grand rond et grand dorsal est fermée en arrière par le triceps, en haut par une mince aponévrose soutenant les vaisseaux circonflexes posté- rieurs, en dedans par l'humérus, en avant par la gaine vasculaire. En bas la loge est fermée du côté externe par le passage d'une artère musculaire du triceps. Au delà de cette artère, le canal brachial est facilement perméable à une sonde qui s'y enfonce parallèlement au paquet vasculo-nerveux. Ici, le ligament suspenseur postérieur n'existe plus; la loge axillaire comprenant les vaisseaux est limitée par le ligament de Gerdy en avant, l't seulement un très mince fascia de revêtement du grand dorsal en arrière. C'est donc le bord externe du ligament suspenseur postérieur TRAVAUX ORIGINAUX 289 qui délimite en arrière la communication entre la loge axillaire et le canal brachial. Je reviendrai sur ce point. E. COUPE HORIZONTALE DE L'ÉPAULE La coupe passant à deux ou trois travers de doigt au-dessus des bords de l'aisselle, une fois enlevés le tissu cellulo-graisseux et les ganglions, montre une fosse que l'abaissement du bras permet de bien olrêerver. Cette fosse est limitée en avant par le grand pectoral et sa gaine, le petit pectoral et sa gaine, le ligament suspenseur antérieur; en arriére par l'omoplate, le sous-scapulaire, le long triceps et l'humérus. En dedans, elle se termine au plan incliné du thorax formé par les côtes, les espaces intercostaux recouverts du grand dentelé et de son aponévrose. En dehors, elle est continuée au niveau d'un orifice par- faitement limité et assez régulièrement arrondi, par le canal brachial dans lequel pénètrent vaisseaux et nerfs préalablement sectionnés dans leur trajet axillaire (fig. 4). Le plan superficiel nous présente, chez un sujet croisé de Nègre et d'une belle musculature, les caractères sui- vants : La fosse est limitée en dehors, immédiatement avant l'orifice brachial, par une lame fibreuse en gouttière, d'une largeur de 2 à 3 centimètres, à direction antéro-postérieure se poursuivant en avant dans le ligament suspenseur antérieur, en arrière dans le ligament suspenseur postérieur et traversant, dans la région intermédiaire, le creux axillaire. C'est l'arc axillaire des auteurs français et allemands, V Achselbogen de Lan- ger. Cette coupe légèrement oblique de l'épaule, complétée par une courte dissection, nous donne la physionomie la plus démonstrative de cette formation.. Abordée par le creux de l'aisselle, elle ne se montr^? pas aussi nettement, car les plans aponévrotiques inférieurs gênent considérablement la dissection qui risque de troubler ses caractères réels. Plus loin, je placerai le résultat de nombreuses et lentes recherches en face des descriptions assez divergentes des nombreux anatomistes qui ont abordé la question, et m'efforcerai de dégager de l'ensemble quelques faits de certitude. Pour l'instant, je veux m'en tenir à la tra- duction aussi précise que possible de mes coupes ou dissections. Le paquet vasculo-nerveux croise obliquement l'axe axillaire en res- tant au-dessus de lui, mais rien, que la densité particulièrement forte et la coloration de cette formation fibreuse, ne permet de constater et de décrire un bord net et limitant d'une aponévrose axillaire qui brus- quement se terminerait par son bord externe. D'autres dissections nous 290 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE ont démontré, déjà, que la gaine des grand rond et grand dorsal, à laquelle fait suite le ligament suspenseur postérieur, est continuée vers le bras par l'aponévrose qui revêt en arrière le tendon du grand dorsal et, en y regardant attentivement, on peut voir que des fibres en arc s'introduisent dans le canal brachial, établissant une continuité fibreuse, — mais de moindre densité, — entre l'arc axillaire et le canal vascu- laire. • Fig. 4. — Arc axillaire et aponévrose axillaire. Coupe transversale. 1, ligament suspenseur antérieur; — 2, ligament suspenseur postérieur; — 3, iiuscle oraco-brachial; — 4, muscle petit pectoral. L'arc axillaire s'épanouit en avant, les fibres les plus externes allant s'attacher solidement à la gaine du coraco-brachial. Il est facile de voir que, sur le tendon même du grand dorsal, un petit faisceau en arcade touchant en dedans à l'arc axillaire va se raccorder en dehors au coraco- brachial. C'est l'Armbogen de Langer dont la concavité s'oppose à celle de l'Achselbogen et dont le pilier postérieur seul se confond avec le pilier postérieur de l'Achselbogen, puisque le f ilier antérieur va se jeter dans la gaine du coraco-brachial. Les caractères de ces deux formati >ns (Achselbogen et Arribogen) TRAVAUX ORIGINAUX 291 sont, vus ainsi, absolument nets et très bien mis en évidence dans cette dissection après résection, poussée très loin, du paquet vasculo-nerveux. Si cette description s'accorde assez complètement avec celle de Langer, elle diffère totalement de celles qui ont suivi. La plupart, comme nous le verrons, s'appuyant sur des dissections incomplètes ou interprétant mal le texte de Langer, ont fait de ces deux formations fibreuses les piliers limitants de la grande lacune axillairo ce qui ( st inexact par définition et par observation. En dedans de l'arc axillaire, s'épanouissent en une lame discontinue, mais formant étage aponévrotique, les cordages tendineux venus de l'arc axillaire. Ce plan résistant profond se voit dans cette préparation dès qu'on a enlevé le paquet cellulo-graisseux qui comble la fosse axil- laire. Si ce premier plan supérieur issu directement de l'arc axillaire est incisé, on trouve au-dessous un second plan fibreux plus compact et plus visiblement en continuité avec la gaine des grand rond et grand dorsal. Alors apparaissent nettement les rapports des ligaments sus- penseurs avec l'arc axillaire, ceux de la portion interne du ligament antérieur avec la gaine du coraco-brachial et de la portion interne plus inférieure, avec la gaine du poli'- pectoral. C'est dans cette dernière que se termine la portion antérieure de l'arc axillaire et non de la gaine du grand pectoral qui se sépare en avant assez facilement, bien qu'il y ait entre les deux des rapports étroits de voisinage. L'aponévrose axillaire ainsi constituée doit donc être limitée par le bord inférieur du petit pectoral et le ligament suspenscur de Gerdy en avant, par la gaine du grand dorsal en arrière et le bord externe de l'arc axillaire en dehors. Cependant, il est manifeste que le tissu fibreux de l'aponévrose se continue plus ou moins dense à partir de ce bord externe, dans l'aponévrose brachiale autour des vaisseaux. Il n'y a donc pas de limite nette de ce côté, et l'arc axillaire se traduit sur- tout par une différence d'épaisseur et non par un arrêt brusque. En dedans, cette lame aponévrotique qui s'échappe des éléments désignés plus haut, se continue en s'amincissant en prenant le carac- tère banal d'une mince lame colluleuse recouvrant le prolongement de la loge axillaire très amoindrie, jusqu'à ce qu'elle se confonde avec le fascia du grand dentelé. Une coupe d'épaisseur nous montre enfin, — ce qui sera confirmé par les coupes microscopiques en série faites sur des embryons — que l'insertion aux téguments se fait : lo Par des fibres directes provenant des deux ligaments suspenseurs ; 2° Par de petits cordages tendineux qui diminuent de calibre en descendant et se poursuivent par places jusqu'à la face inférieure du derme. ^92 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE F. COUPES EN SÉRIES D'EMBRYONS Je dois à l'amicale obligeance de M. le professeur Weber des coupes en séries d'embryons d'âges variés, spécialement orientées pour l'étude de la relation des aponévroses et des muscles de la cavité axillaire. Ces (oupes orientées dans le sens sagittal, frontal et horizontal sont très démonstratives pour certains points abordés au cours de ce travail. Mais, dans l'impossibilité de reproduire par des figures une partie importante de ces coupes, je ne retiens que quelques aspects parmi les plus nettement dessinés. Les coupes sagittales d'un embryon de 3 mois et demi environ pas- sant par le col de l'omoplate et dirigées^ obliquement, montrent les muscles groupés sur les deux faces de l'omoplate : sous-scapulaire en avant, masse sous-épineuse en arrière. Le long triceps quitte le bord inférieur de l'os sous la forme d'une languette fibro-musculaire à direc- tion verticale enserrée entre le sous-scapulaire et le sous-épineux. Au- dessous de ces trois muscles, la section ovalaire des grand rond et grand dorsal limite en arrière l'espace axillaire dans lequel glissent les vaisseaux et nerfs jusque dans le bras. Très distinctement, partie de la longue portion de triceps en haut, une lame fibreuse contourne le bloc du grand rond et du grand dorsal, après s'être fusionnée un instant au niveau de l'angle antéro-inférieur du sous-scapulaire, avec la gaine de ce muscle formant sur la coupe une sorte de nœud troué par le passage des vaisseaux scapulaires inférieurs. Cette lame fibreuse, que l'on voit s'épanouir en bas en formant des tractus insérés à la peau de la commissure postérieure ou à l'aponévrose brachiale, c'est le ligament suspenseur-postérieur (fig. 5). Nous constatons sur ces mêmes coupes les relations de l'épaisse gaine postérieure, des grand rond et grand dorsal avec celles du triceps et du sous-épineux, de même que les relations étroites des deux muscles grand rond et grand dorsal séparés par un fascia insignifiant, mais (mveloppés dans la même gaine fibreuse épaisse et résistante. En joi- gnant à cette disposition morphologique, la très grande fréquence de l'innervation commune et la similitude de trajet terminal et d'insertion, il paraît très justifié de ne considérer le grand rond que comme le chef scapulaire du grand dorsal. Sur une autre coupe sagittale verticale passant par fe partie moyenne de l'omoplate, le petit rond a remplacé sur le bord inférieur de l'os le long triceps. Le grand rond et le grand dorsal présentent une masse pliis épaisse constituant avec le sous-scapulaire également augmenté de TRAVAUX ORIGINAUX 29^ volume le mur régulier auquel s'oppose en avant, et descendant jus- qu'au même niveau horizontal, le mur semblable des pectoraux. Entre les deux groupes musculaires se trouve la loge axillaire avec le paquet vasculo-nerveux. L'aponévrose axillaire ou, plus exactement, l'appareil fibreux axil- Fig. 5. — Embryon de 3 mois 1/2. Coupe sagittale passant par le col de l'omoplate. 1, insertion de la longue portion du triceps; — 2, muscle grand rond; — 3, insertion infé- rieure du ligament suspenseur postérieur; — 4, paquet vasculo-nerveux; — 5, muscle sous- scapulaire; 6, omoplate. lairc est représenté par un épais surtout à forme de lentille biconcave suspendue entre les deux parois musculaires antérieure et postérieure. Cette lentille biconcave nous offre donc à considérer, suivant les faces de la lentille, deux étages superposés à courbure inverse. En arrière l'étage supérieur se détache de la partie inférieure du sous-scapulaire par un trousseau fibreux qui termine là le trajet de l'apo- névrose. On ne peut guère assimiler à ce pilier épais le très mince fascia qui glisse entre le sous-scapulaire et le grand rond pour aller s'insérer 294- DIBLIOGRAPIIIE ANATOMIQUE sur la gaine du petit rond. Une fois de plus se justifie la limitation du massif postérieur de l'aponévrose axillaire et l'irréalité de la portion scapulaire des auteurs. Descendu de cette insertion solide l'étage supérieur aponévrotique se dirige en avant en s'excavant au-dessous du paquet vasculo-nerveux précédé de la graisse axillaire et va se terminer dans le carrefour fibreux qui provient' pour une très grande part de l'aponévrose clavi-pectoralc Fig. 6. — Embryon de 3 mois 1/2. Coupe sagittale passant par le milieu de l'omoplate. 1, coupe de l'omoplate; — 2, muscle petit rond; — 3, muscle grand rond; — 4, muscle grand dorsal; — 5, aponévrose axillaire; — 6, muscle sous-scapulaire; — 7, muscle petit pectoral, — 8, muscle grand pectoral. et de la gaine du petit pectoral pour une part moindre de la gaine du grand pectoral. Cette partie supérieure de l'aponévrose est l'Achselbogen de Langer. La direction verticale de la coupe n'a pas permis de voir l'arc axillaire se rattacher aux deux ligaments suspenseurs, car l'ensemble forme une sangle oblique en bas et en dedans et ne peut être reproduit intégralement par une section verticale. L'étage inférieur de la lentille convergente joint la gaine du grand dorsal à celle des pectoraux. Entre cet étage inférieur de l'appareil fibreux et la peau dont le derme est semé de nombreuses glandes sudoripares, se dispersent de nombreux et très minces filaments fibreux venant très obliquement de l'aponé- vrose inférieure et se continuant jusque dans l'épaisseur du tégument. TRAVAUX OmGINAUX 295 C'est l'observation de ce fait anatomique qui avait probablement conduit Heiderich à décrire les capsules des glandes sudoripares comme les moyens de suspension de la peau sur l'aponévrose axillaire. On peut remarquer que là où cessent l'arc axillaire et sa relation avec les deux ligaments suspenseurs, le feuillet supérieur de l'aponévrose axillaire qui lui succède pour limiter la loge axillaire s'attache en haut et en avant à l'aponévrose clavi-pectorale et à la gaine du petit pectoral, en haut et en arrière, à la gaine du sous-scapulaire. Les coupes frontales d'un embryon de même âge, passant oblique- ment au niveau de la cavité glénoïde, montrent au-dessous de la cavité articulaire l'insertion de la longue portion du triceps sur laquelle tombe perpendiculairement le ligament suspenseur postérieur. Celui-ci, après avoir reçu quelques trousseaux fibreux qui l'attachent au sous-scapu- laire, se termine à la fois par une lame réfléchie, à concavité supérieure, qui isole la loge graisseuse et vasculaire en se dirigeant en avant, et par un faisceau de fibres en éventail qui vont jusqu'au fascia superficialis nettement dessiné et modelé sur le sommet de l'ogive axillaire. Mieux encore que sur les préparations précédentes, le ligament postérieur met en évidence son rôle de suspenseur de la région postérieure du creux axillaire. CONCLUSIONS Je crois possible de tirer de la description des différentes prépara- tiors précitées les conclusions suivantes : 1° L'appareil fibreux de l'aisselle est constitué : a) Par deux ligaments suspenseurs insérés solidement sur des muscles voisins, l'un antérieur venant des gaines du coraco-brachial et du petit pectoral (Gerdy), l'autre postérieur venant de la longue portion du triceps brachial. Les deux ligaments se continuent l'un dans l'autre au-dessous du paquet vasculo-nerveux; b) Par une aponévrose axillaire due à la portion de réunion des deux ligaments suspenseurs et à l'épanouissement des cordons fibreux qui s'en détachent. 2o II n'y a pas de portion scapulaire de l'aponévrose axillaire. C'; qui est décrit comme tel par les auteurs n'est que le feuillet supérieur et interne de la gaino commune des grand rond et grand dorsal et n'a que les caractères d'un fascia de revêtement musculaire sans attache à l'omoplate. 3° L'arc axillaire de Charpy et Soulié, Achselbogen de Langer, correspond au demi-ann?au formé par la réunion des deux ligaments suspenseurs autour des vaisseaux. 2^6 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 40 L'Aimbogen de Langer a son pilier postérieur en rapport avec l'Achselbogen; son pilier antérieur se joint à la gaine du coraco-bra- chial. 50 Les piliers de l'arc axillaire sont formés de la portion réfléchie du ligament suspenseur postérieur. 60 Arc axillaire et ligaments suspenseurs se difïérenci_^nt si nette- ment par leur aspect des aponévroses voisines, qu'on peut penser les considérer comme des vestiges de muscles, question que j'examinerai ensuite. 7° Ligament suspenseur antérieur et arc axillaire sont en continuité parfaite, mais ne sont pas fusionnés avec la gaine du grand pectoral qu'une dissection attentive peut séparer assez facilement. ANATOMIE DE L'AISSELLE CHEZ QUELQUES SINGES Il m'a paru intéressant de chercher si la disposition de la région axillaire chez le Singe ne présentait pas quelque analogie avec la des- cription que je viens de faire de celle de l'Homme, ou si quelques détails caractéristiques de cette description ne pouvaient se retrouver chez ces animaux, sous une forme un peu différente, mais plus démonstrative. J'ai pu disséquer quelques Cercopithèques des types Rhésus, Inuus et Sinicus, qui m'ont donné des préparations sensiblement pareilles. Lorsqu'on a incisé le grand pectoral qui, chez ces Primates, n'a pas d'insertion claviculaire, on voit que le petit pectoral est formé de deux chefs s'insérant tous les deux sur la tète humérale. De plus, la portion inférieure du chef inférieur s'insère sur V aponévrose brachiale. Ce chef inférieur du petit pectoral, qui se termine en bas sur la paroi abdominale par un feuillet tendineux plus long et plus mince que le chef supérieur qui reste sterno-costal, dépasse en bas le bord du grand pectoral et forme le bord inférieur de la plus grande partie de la paroi antérieure de l'aisselle. Il s'attache directement sur l'aponévrose brachiale sans interposition d'aponévrose pouvant rappeler le ligament de Gerdy. Une ouverture ogivale très allongée, comblée par du tissu graisseux en contact d'autre part avec le fascia superficialis, sépare ce chef inférieur du petit pec- toral, des muscles externes du creux de l'aisselle. Derrière l'aponévrose de recouvrement, assez mince, des muscles de la région qui laisse s'échapper quelques tractus fibreux allant s'at- tacher à la commissure antérieure on trouve un muscle plat, très long, qui, parti de l'aisselle, dont il contribue à former la paroi externe, va TRAVAUX ORIGINAUX 297 s'enrouler autour de la paroi latérale du thorax : c'est l'arc axillaire musculaire. Arc axillaire musculaire. — C'est un muscle peaucier dont les carac- tères sont un peu différents des muscles peauciers que nous connaissons chez l'Homme. Il est formé d'une portion supérieure mince, aplatie et en partie tendineuse, et d'une portion inférieure large et entièrement mus- culeuse. La partie supérieure est logée dans le creux de l'aisselle et sur la paroi externe. Elle s'insère par deux bras aponévrotiques à la gaine du cora- cobrachial d'une part, et à la face inférieure du chef inférieur du petit pectoral d'autre part, insertion remarquablement profonde pour un muscle peaucier. Cette première portion présente après son départ des rapports impor- tants avec le paquet vasculo-nerveux qui est croisé en écharpe par l'arc axillaire. Après le croisement des vaisseaux, l'arc musculaire se dirige en bas, en arrière et en dedans en glissant sur le grand dorsal et vient se fixer à la peau de la région postérieure et latérale du thorax. Au point où il déborde la paroi postérieure de l'aisselle, sa gaine en relation avec celles voisines des grand dorsal et dorso-épitrochléen disperse quelques fibres ré- sistantes qui vont s'attacher à la commissure postérieure de l'aisselle. L'intervalle triangulaire, à sommet inférieur et externe qui sépare le coraco-biceps du dorso-épitrochléen, est fermé par une aponévrose s'attachant aux bords des muscles qu'elle réunit, et dont la base est formée par l'arc axillaire. Cette aponévrose assez forte masque le trajet des vaisseaux dans le bras et paraît être le reliquat d'une partie dis- parue de l'arc axillaire. Dissections par le creux de Vaisselle. — L'aisselle des Macaques, exa- minée en adduction ou en abduction légère du bras, a la forme d'un angle dièdre à direction antéro-postérieure, compris entre le coraco-biceps et le dorso-épitrochléen en dehors, l'arc axillaire, le petit pectoral et le grand dorsal en dedans. La dissection nous montre que, en dedans de cet angle dièdre entre le grand dorsal et l'arc axillaire en dehors et en bas, le petit pectoral en dedans et en haut, s'ouvre un orifice ogival allongé, oblique en haut et en avant qui ne correspond nullement au pli dièdre duycreux extérieur. Cette ouverture donne accès dans la loge axillaire abondamment pourvue de graisse et de ganglions dont les plus proches sont appuyés sur le paquet vasculo-nerveux aperçu à la partie supérieure de la fosse qu'il traverse obliquement. L'orifice ogival est fermé par une aponévrose qui est la 298 BlULIOGRAPHIE ANATOMIQUE continuation de celle du bras, recouvre l'arc axillaire et passe sur le petit pectoral en sautant par-dessus l'orifice et séparant chez la femelle, la glande mammaire de la loge axillaire. Des plans fibreux qui se trouvent dans cette région seul celui qui se pro- longe sur les vaisseaux entre le dorso-épitrochléen et le coraco-brachial, a l'aspect d'une véritable aponévrose; tout le reste n'a que les caractères d'un mince périmysium revêtant strictement les muscles de l'aisselle. Il n'existe pas de formations fibreuses rappelant celles que l'on trouve chez l'Homme, et qui sont vraisemblablement les vestiges de muscles particuliers aux Primates. Au-dessus du double tendon du grand dorsal et du grand rond, on trouve chez le Macaque un petit muscle, le capsulo-huméral, qui, partant en haut de la capsule humérale vers la base de l'apophyse coracoïde, vient s'insérer en bas sur l'humérus (au-dessus du grand rond), sur le bord supérieur de ce muscle grand rond et sur le long triceps qu'il masque en avant. Le dorso-épitrochléen s'insère sur la dernière portion du grand dorsal suivant une anse oblique qui double le bord inférieur du muscle. Les fibres de ce muscle, large, mais peu épais, se dirigent presque hori- zontalement d'abord, en rejoignant le triceps, puis verticalement le long de la face interne du bras pour aller s'attacher à l'épitrochlée. Dans la loge postérieure, l'insertion supérieure du triceps se fait tout le long du bord axillaire de l'omoplate. Il existe un quatrième chef mus- culaire qui, séparé du long chef venu du tubercule sous-glénoïdien, va rejoindre en bas ce long chef. Vers la partie inférieure de ce quatrième chef et en avant, une lame aponévrotique venue du scapulum so superpose au muscle, puis se substitue à lui pour se terminer dans la gaine du grand dorsal. Cette portion musculaire avait été trouvée, pour les Primates seulement, chez le fœtus de Gorille par Deniker, mais doit vraisem- blablement exister dans d'autres familles simiennes. CARNIVORES Le creux de l'aisselle est entièrement fermé par des muscles. i^'" plan. — Musculature cutanée (Panniculus carnosus). La portion dorsale du pannicule se détache par trois ou quatre lames du pannicule brachial et du chef inférieur du groupe moyen des pec- toraux. Assez large dès son origine pour recouvrir tout le creux axillaire, il s'élargit encore en recouvrant le thorax en arrière (fig. 7). 2^ plan. — Le grand dorsal constitué par deux portions 1res distinctes TRAVAUX ORir.INAUX 290 d'épaisseur et de trajet vient se terminer pour sa portion ventrale sur le chef inférieur du groupe moyen des pectoraux. 5® plan. — Formé par le faisceau pectoral profond qui se rattache à la fois au pannicule charnu en avant (muscle de la gaine vasculaire) et au grand dorsal en arrière, les deux insertions limitant par un arc parfaitement régulier une petite fosse ovalaire remplie de graisse, (fig. 7) Fig. 7. Muscles axillaires du Chat. 1, Panniculua camosus dorsal; — 2, Panniculus camosus brachial; — 3, groupe des pec- toraux moyens; 4, muscle grand dorsal. Ces trois plans musculaires sont exactement superposés et se terminent tous trois à la partie supérieure par un arc embrassant le creux de l'ais- selle. Heiderich {Die Fascien und Aponeurosen der Achselhôhlé), qui figure pour l'Homme une interprétation originale du ligament suspensour an- térieur dont il fcit une dépendance exclusive et très réduite du petit 30') niBLIOGRAPHIE AN ATOMIQUE pectoral, et qui donne de l'arc axillaire musculaire des dessins rappelant ceux de BLiJNTSCHLi, nous présente aussi la reproduction photogra- phique d'une dissection de la région axillaire du Chat. L'aspect donné par Heiderich ne correspond pas à une dissection exacte. Je n'ai pas constaté chez l'animal cette disposition des muscles pectoral, grand dorsal et axillaire (dorso-pectoral) autour d'un arc fibreux sous l'ogive duquel passe le paquet vasculo-nerveux. L'arrangement des plans musculaires tels que je les ai figurés est rigoureusement reproduit et rien dans mes dessins ne ressemble à la dissection de Heiderich. La consta- tation du muscle axillaire innervé par le nerf thoraco-dorsal n'en reste pas moins entière. Et d'ailleurs l'opinion soutenue par Heiderich s'accorde avec mes propres conclusions : l'arc axillaire musculaire ou fibreux (inférieur) est un dérivé des relations musculaires entre le grand dorsal et les pectoraux. ANALYSE DES TRAVAUX ANTERIEURS ET CONCLUSIONS PHYLOGENIQUES Parmi les mémoires récents, celui de Charpy et Soulié (1905) comporte une étude générale de la question de l'aponévrose axillaire dans laquelle les auteurs, partant des données de Langer, arrivent à des conclusions un peu différentes. Au point de vue morphologique, j'ai dit ailleurs que la conception de Charpy et Soulié et de quelques autres anatomistes, d'une portion scapulaire de l'aponévrose axillaire, me semblait basée sur une interpré- tation imprécise des faits. Rien n'autorise à transgresser les limites bien nettes de l'aponévrose axillaire au bord antérieur du grand dorsal et du sous-scapulaire pour la suivre jusqu'au scapulum. l\ me paraît évident que cette portion scapulaire n'est que la continuité banale de la gaine musculaire et que son insertion se fait non sur le bord externe de l'omo- plate, mais plus ou moins loin de ce bord, sur les aponévroses muscu- laires voisines du triceps, du sous-scapulaire, du petit rond et du sous- épineux. La seule partie de cette aponévrose qui soit d'ailleurs morphologi- quement différenciée est le ligament suspenseur postérieur que son aspect, ses connexions, sa continuité, permettent d'assimiler entièrement au li- gament de Gerdy. Il forme pour une partie l'arc axillaire qui s'attache non pas « à la partie supérieure du bord axillaire de l'omoplate, mais sur le triceps et la capsule articulaire. . Poirier, dans le Traité (T Anatomie, esquisse très rapidement une des- crpition qui rappelle vaguement celle de Langer, mais qui contient pré- cisément, au sujet des formations spéciales signalées par Langer, une TRAVAUX ORIGINAUX 301 confusion répétée depuis par beaucoup de travaux. Texte et figures définissent l' Achselbogen et l' Armbogen comme des « croissants fibreux » limitant la grande lacune. La description de Langer est ainsi déformée et ne répond d'ailleurs à la réalité que par l'origine certaine des deux bras de la lacune dans le ligament de Gerdy (Voir les fig. 126, 127 et 128 du tome II du Traité (ï Anatomie de Poirier et Charpy). Les travaux des dernières années, surtout allemands, achèvent de troubler la question de l'arc axillaire, fait déjà relevé par Tournier en 1906, et, à lire les controverses de Ruge, Heiderich, Bluntschli, etc., on n'est guère étonné de ne pas les voir se mettre d'accord sur les origines de l'arc axillaire, puisqu'ils n'envisagent pas tous la même formation ana- tomiquc. Après Langer, Charpy et Soulié, Poirier, dont nous avons rapi- dement vu les opinions, Tournier (1906) décrit le muscle pectoro-dor- sal, le rapproche de celui qui avait été signalé par Merkel, Langer, Calori, Wood, Perrin, le Dourle, etc., et dénonce la confusion que font la plupart des auteurs en l'assimilant à l'arc axillaire de Langer. Il considère le muscle pectoro-dorsal comme dérivant du panniculus carnosus, le dernier degré de régression appartenant à Varc vasculaire ou Achselbogen. Précédemment Charpy et Soulié, adoptant l'opinion de Sabatier {C. R. de VAcad. des Se. de Montpellier 1876-1879), font dériver le liga- ment de Gerdy de la portion humérale du petit pectoral, l'aponé- vrose axillaire « tout entière, le ligament de Gerdy excepté, bien entendu » du pannicule charnu de l'aisselle, le muscle pectoro-dorsal ou arc musculaire axillaire également du pannicule charnu après Turner (1866), WiLsoN (1888), Birmingham (1889) et Tobler (« Der Achsel- bogen des Menschen », Morph. Jahrb., 1902). Ruge {Morph. Jahrb, 1905-1910) considère l'arc axillaire musculaire comme un reste du muscle peaucier du tronc, lequel chez les Mammifères est un dérivé de la portion abdominale du grand pectoral. Heiderich {Anat. Ileft, 1906) n'admet pas l'existence du ligament suspenseur de l'aisselle. Il n'y a qu'un fascia (lame conjonctive mal limitée) qui se fixe non pas à la peau, mais au fascia du grand pectoral. L'adhérence à la peau s'é- (ablit par l'intermédiaire des capsules des glandes sudoripares. Quel- quefois, cependant, une aponévrose (lame tendineuse nettement iso- lable) se détache du bord inférieur du petit pectoral pour aller se jeter sur le coraco-brachial. Il décrit un fascia d'origine scapulaire, mais sans en faire une portion de l'aponévrose axillaire. C'est sous le grand dorsal un fascia qui part de l'omoplate et s'étend jusqu'au tendon d'insertion du long chef du 302 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE triceps; de là il passe par-dessus le tendon étalé du muscle grand dorsal et se rattache à « l'union tendineuse entre ce dernier tt le triceps » (pro- bablement l'union des gaines musculaires, en arrière). S'appuyant sur l'innervation, sur la terminaison des fibres et sur le contact très développé des muscles grand dorsal et pectoraux chez le Chat, il fait de l'arc musculaire axillaire un reste de cette union des deux groupes musculaires. Merkel (1907) admet des origines différentes de l'arc axillaire dont l'Achselbogen de Langer est un vestige fibreux : il peut provenir des muscles grand dorsal et pectoraux ou du panniculus carnosus, comme en témoigne une innervation indifférente Testut, Humphry Enders, se rallient à l'origine profonde; Prin- CETEAU, Bosc, à l'origine variable : grand dorsal, pectoraux et panni- cule. Tous, décrivant le muscle pectoro-dorsal, le confondent avec l'arc axilaire de Langer. Blûntschli {Morph. Jahrb., 1910) figure les formations trouvées par lui sur l'Homme, formations tantôt complètement fibreuses, tantôt en partie musculaires, allant du grand dorsal à l'aponévrose brachiale ou au petit pectoral, à l'apophyse coracoïde ou au grand pectoral, t,xem- ples de ces lames fibreuses si fréquentes dans le creux axillaire à défaut d'arc musculaire, et se range à l'opinion de l'origine dans la musculature cutanée. Il n'y a pas de trace de connexion primitive et intime entre le grand dorsal et le groupe des pectoraux (ce qui est une erreur, à consi- dérer le fait chez d'autres Mammifères que l'Homme), et l'arc axillaire de Langer est le résultat de la régression de l'arc axillaire de la mus- culature cutanée. Florence {Bibliogr. Anat., 1910) décrit l'arc axillaire musculaire du Semnopithecus Hanuma, analogue d'ailleurs à celui des autres Primates qui le possèdent, et fait de l'Achselbogen le bord supérieur du muscle, do l'Armbogen un artifice de préparation. PiTzoRNO (Arch. Ital. d'Anal, et dEmbryol., 1911) figure, comme BLiJNTSCHLi, divers aspects de l'arc axillaire fibreux ou musculaire et lui donne comme origine le panniculus carnosus, ou une portion anor- male persistante du grand dorsal ou bien la coexistence d'un résidu du panniculus et d'un faisceau du grand dorsal. Enfin, MÉROLA (Montevideo 1912) commente brièvement une dissection de la base de l'aisselle et une coupe sagittale qui lui révèle le ligament suspenseur postérieur et l'épanouissement au-dessous de l'arc formé par les deux ligaments, des cordons fibreux insérés aux téguments. A examiner attentivement tous les documents que j'ai désignés pré- cédemment, il est possible d'établir une formule satisfaisante de la si- gnification morphologique des éléments fibreux de l'aisselle chez l'Homme, TRAVAUX ORIGINAUX .Hl»CJ formule qui, déduite des données de la dissection, du développement et de l'anatomie comparée, permet de faire accorder par quelque précision les opinions, d'apparence très contradictoires, émises jusqu'à présent. Je désire d'abord établir la distinction nécessaire entre l'arc axillaire fibreux ou musculaire assez fréquent chez l'Homme et l'arc axillaire toujours fibreux ou Achselbogen de Langer. C'est la confusion de ces deux éléments anatomiques qui a entraîné, quant à leur signification morphologique, des divergences et des controverses forcém mt obscures. Arc axillaire musculaire ou fibreux {muscle pecloro- dorsal). — Quand l'arc est musculaire, son trajet et ses connexions sont nettement visibles. Fibreux, il correspond, plus ou moins limité, au plan fibreux fermant le creux axillaire au-dessus du jascia superficialis, incorporé sous la forme d'une bande oblique plus ou moins large dans le surtout aponévrotique allant du polit pectoral au grand dorsal et provenant des lames fibreuses échappées des deux ligaments suspenseurs et de leur portion intermé- diaire, l'Achselbogen de Langer. L'arc musculaire se retrouve facilement dans l'arc fibreux. La direction, la position, les rapports, les attaches au grand dorsal et aux pectoraux de ce dernier, ne laissent aucun doute à ce sujet. Il ne faut pas chercher l'origine d'un tel élément chez les Primates. Mais elle est clairement indiquée chez les Carnivores. Chez ceux-ci, en effet, le grand dorsal est largement uni non pas au grand pectoral tel qu'il est mdividualisé chez l'Homme, mais aux faisceaux pectoraux moyens (pectoral ascendant des anatomistes vétérinaires). C'est cette union du grand dorsal et des pectoraux (grand dorsal au-dessus des pectoraux) qui constitue le deuxième plan musculaire de l'aisselle du Chat. Il est facile de voir que l'arc musculaire pectoro-dorsal de l'Homme n'est entièrement réalisé qu'en ajoutant au faisceau dorso-pectoral les fais- ceaux de ce pectoral moyen qui vont se terminer sur l'aponévrose du coraco-brachial et du biceps, ce que ne dit pas Heiderich qui défend si ériergiquement et avec raison l'origine ainsi comprise de l'arc axil- laire. On peut penser que le tendon intermédiaire signalé sur ces for- mations par Pitzorno délimite ce qui revient au grand dorsal de ce qui appartient au pectoral. Précisément, les dessins après dissections de l'auteur mettent bien en valeur les insertions de l'arc axillaire indépen- dantes du grand pectoral sur l'aponévrose coraco-brachiale et bicipitale. Le pannicule charnu, représenté chez les Primates par le muscle cutané large, partie inférieure seule de l'arc axillaire musculaire des auteurs, est fusionné chez l'Homme avec la gaine du grand dorsal et avec cette partie de l'aponévrose axillaire qui est représentée par les insertions cutanées des ligaments suspenseurs. BIBLIOOR. AN AT., T. XXIV SO '304. BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Le pannicule des carnassiers, en effet, me semble avoir un tout autre rôle que celui du même muscle chez les Solipèdes, chez lesquels il réalise un simple moyen de défense contre les agressions cutanées. Des Carnivores, chez lesquels l'appareil musculaire de l'aisselle est si développé et si net, à l'Homme chez lequel ne subsistent plus que quel- ques lames fibreuses, en passant par les Singes qui conservent un arc axillaire complexe, on voit évoluer une simplification de la cavité axil- laire. Il se fait par réduction, puis disparition, une adaptation à la mesure du rôle des membres antérieurs dans la marche, le saut et la faculté de grimper plus spécialement au rôle de la région de jonction, représentée par l'aisselle. Les trois étages superposés des Carnivores se réduisent à un plan musculo-tendineux chez les Primates et à deux simples plans fibreux presque confondus (sauf anomalie par persistance mus- culaire) chez l'Homme. De plus, chez le Singe, l'origine du muscle dorso-épitrochléen peut être attribuée à la portion brachiale postérieure du pannicule charnu des Carnivores, sur laquelle vient se fixer la portion dorsale du pannicule, mais qui reçoit aussi, au-dessous de la nappe cutanée, l'arc supérieur du grand dorsal. Arc axillaire fibreux de Langer {Achselbogen). — J'ai montré que cette formation est la portion intermédiaire aux deux ligaments sus- penseurs postérieurs. Les Carnivores du genre Chat et les Primates du genre Macacus nous permettent encore d'établir les relations avec les éléments fibreux de l'Homme. Le ligament de Gerdy est regardé par Charpy et Soulié, après Sa- BATiER, comme se rattachant au petit pectoral (portion humérale) des Primates. Il ne semble pas douteux qu'une partie du faisceau infé- rieur de leur petit pectoral peut contribuer à la formation du ligament antérieur, mais qu'on se rappelle les rapports étroits de ce ligament avec le coraco-brachial, sa continuation dans l'arc axillaire de Langer, ses relations avec les téguments de l'aisselle, et Ton se convaincra que ce faisceau du petit pectoral n'est pas seul à constituer le ligament sus- penseur antérieur. Il faut y ajouter la partie supérieure tendineuse de l'arc axillaire des Macaques, insérée au coraco-brachial et au petit pec- toral, traversant en écharpe la gaine vasculaire pour se continuer avec le corps musculaire cutané de la région dorso-latérale du thorax. Nous savons déjà qu'il y a là, pour la partie inférieure étalée, insérée à la peau, participation du panniculus carnosus. Mais le pannicule des Carnivores ne nous explique guère la partie supérieure terminale de l'arc musculaire des Singes. Il nous faut considérer, pour l'homologuer, le plan profond axillaire du Chat. La fusion de la partie moyenne du pannicule TRAVAUX ORIGINAUX 305 du bras avec la partie supérieure du faisceau pectoral profond nous donne une indication sur les relations avec l'arc axillaire du Singe et celui de l'Homme. Les données fournies par l'innervation ne peuvent toujours compter lorsqu'il s'agit, comme dans ce problème de l'aisselle, non pas de la persistance d'éléments autonomes, mais de vestiges par fusion et condensation. Il faut souvent se baser sur les insertions et sur les rap- ports des muscles envisagés avec des repères fixes tels que la gaine vas- culaire et les muscles à physionomie constante comme le grand dorsal et les muscles brachiaux. La dissection par le creux axillaire et les coupes horizontales nous ont montré cette grande lacune de l'aponévrose sur laquelle avaient déjà insisté Charpy et Soulié, Poirier, etc. Le trajet des fibres, l'aponévrose étant vue par la partie inférieure, est tel, que la lacune est comprise entre deux bras dirigés obliquement en arrière et en dedans et venant tous deux du ligament de Gerdy. Les deux bras se réunissent à un centre fibreux plus ou moins large qui se prolonge-jusqu'au grand dorsal et qui fait partie de l'arc axillaire fibreux. La situation de la grande lacune très près, mais en dedans et en avant du paquet vasculo-nerveux, est constante. Sur les coupes horizontales, la lacune aponévrotique axillaire vue d'en haut, une fois enlevés les ganglions constants aussi à son niveau, appa- raît de la même façon, formée par le ligament suspenseur antérieur. La lacune n'est pas ouverte veris la peau. Mais, à sa limite, le plan fibreux épais de l'aponévrose cesse brusquement en formant un bord sensible, en dedans duquel on ne trouve qu'un fascia assez mince et l'éparpillement de quelques tractus fibreux analogues à ceux qui s'échappent du reste du ligament antérieur et de l'arc axillaire de Langer qui est en dedans de la lapune, entre celle-ci et les vaisseaux. Les caractères si nets de préformation et de limitation de la grande lacune, m'éloignent de la valeur que lui donnent Charpy et Soulié qui l'attribuent à « un travail de résorption ». Rapprochant sa constitution invariable, la réunion de ses bras dans le ligament suspenseur antérieur, de l'orifice ogival ménagé entre les muscles petit pectoral et arc axil- laire des Primates, rappelant la formation du ligament suspenseur de Gerdy par le faisceau inférieur du petit pectoral d'une part et l'arc axil- laire musculaire d'autre part, je crois pouvoir représenter par la grande lacune une modalité de persistance de l'orifice de séparation musculaire du Singe. Chez ce dernier, comme chez l'Homme, viennent s'appuyer, sur la mince aponévrose qui ferme l'ogive, les ganglions inférieurs du groupe lymphatique axillaire. Quant au ligament suspenseur postérieur, il semble qu'on puisse le regarder comme le reliquat assez complexe du muscle gléno-huméral 806 BiDLIOGRAI'HIE ANATOMIQUE OU coraco-huméral supérieur, joint à la portion d'insertion du dorso- épitrochléen. Je rappelle à l'appui de cette hypothèse l'insertion du ligament sur le bord même du tendon grand dorsal. De plus, les fibres considérées comme le reliquat de la portion supé- rieure du dorso-épitrochléen se mêlent visiblement à celles du ligament suspenseur postérieur, La gaine commune du grand rond et du grand dorsal voisine des for- mations fibreuses de l'aisselle nous présente, et surtout en arrière, un aspect ligamenteux tellement accusé qu'il est difficile, comme pour les aponévroses axillaires, de ne pas l'identifier à un reliquat musculaire. C'est ce caractère spécial qui m'a permis tout le long de ce travail de faire abstraction de la légère cloison qui sépare le grand rond du grand dorsal pour ne considérer que les deux feuillets fort épais de l'enve- loppe commune aux deux muscles. J'ai signalé pour le feuillet postérieur cette portion à fibres arquées, détachées du triceps, allant s'insérer soli- dement sur le petit rond et le sous-épineux. Les Macaques nous présentent un faisceau mussulaire développé en largeur et on épaisseur qui me semble pouvoir être l'origine de cette aponévrose si caractérisée par son trajet, sa forme et ses attaches : c'est le chef scapulaire du triceps, qui s'insère tout le long du bord axillaire de l'omoplate et va se fusionner ensuite avec la longue portion du muscle devenu ainsi un quadriceps. Je considère le trousseau fibreux figuré plus haut, allant du grand dorsal au triceps comme l'homologue du muscle dorso-épitrochléen qui persiste quelquefois sous la forme d'un faisceau se terminant au vaste interne et qui n'est probablement que le rappel d'un faisceau brachial du pannicule charnu des Carnivores. , Enfin le faisceau du pannicule brachial moyen formant un muscle d'insertion aponévrotique satellite des vaisseaux, peut être remplacé, chez les Primates, par le triangle fibreux situé de la même façon entre le dorso-épitrochléen et le biceps rattaché à l'Achselbogen. Nous pouvons voir l'ensemble des correspondances qu'il est possible d'établir entre ces différentes entités aponévrotiques et musculaires dans le tableau suivant : TABLEAU TRAVAUX onir.INAL'X 307 CARXIVOnES (genre Chat) IIUMMF. 1'RI}IATES (rjenre .Macacus) Union tlii qrand dorsal et des faisceaux moyens du pectoral. Faisceaux supérieurs du pcf- loral moyen. Arc axillairc (irusclc pectoro- dorsal). Panniculus carnosns dorsal. Fcnillrl auti^rieur de la gaine an qrand dorsal. Aponévrose axillaire (cordons suspen- seurs cutanés). Ligament d.- Uehuy Acii-elbo gen (;irc axillairc de Lanukh) grande lacune ap.inévroliquo. Portion inférieure musculaire de Tare axillaire. Union da faisceau moyen du pannicule brach'al el de la portion supérieure du pecto- ral profond. Portion du faisceau inférieur du petit pectoral. Partie supérieure tendineuse de l'arc axilaire. Or fice ogival entre petit pecto- rid et arc axillaire. Lgamcnl s.:.»pcnseur |)osU- r'eur. ' ioraco-hrachial sufK' rieur. Por- tion interne du ("orso-épiti-o- chléen. Faisceau postérieur du panni-!y ^^^,,1 j,„.s,Mricipital. culuscarnosus brachialis. l Dorso-épitii.rlilécn. „ , . . 1 , '^""' 1 Faisceau antérieur. Pannicule dorsal. ^ don^H \ ^'»^^ "" P^^l-^rieur. V' chef du tric..^ps. Faisceau moyen (satellite des pectoraux du panniculus bra-' cLialis. 1 Lame aponévn)t'quj entre bceps el le dorso-épitiix-hléen. BIBLIOGRAPHIE WooD. — Varieties in Human Myology (Proceedings of the Royal Society of London, vol. XIV et XVI, 1865, 1867). Perrin. — Notes on sotne Variation.s of the Ptctoral major (Journal of Anat. and Phys., vol. V, 1871). Macalister. — Transact. Linn. Soc, vol. XXI. HuMPHRY. — Observations in Myology. Cambridge, 1872. TuRNER. — On the musculus sternalis (Journal of Anat. and Phys.. vol. I. 1867). Testut. — Les Anomalies musculaires chez VHomme. Pari.s, 1884. Id. — Myologe de VUrsus Americanus (Journal Intern. d^Anat. et Phys., 1890). 308 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Testut. — Les Anomalies musculaires considérées au point de vue de la liga- ture des artères. Paris^ 1892. EiSLER. — Die Homologie der Extremitâten (Biolog. Centralblatt.. Bd. XVI^ N. U, 1896). Le Double. — Traité des Variations du Système musculaire de VHomme. Paris, 1897. ToBLER. — Der Achselbogen des Menschen, e!n Rudiment des Panniculus carnosus der Mammalier (Morph. Jahrhuch, Bd. 30, 1902). Galion. — Transac. Linn. Soc, vol. XXI. Princeteau. — Note pour servir à l'Histoire des anomalies musculaires du creux de l'aisselle [Comptes rendus hehd. de la Soc. de Biologie, t. IV, 1892). WiLsoN. — Observation on the innervation of Axillary muscular arches in man, etc. [Journal of Anat. und Physiol., vol. I, 1867). BiRMiNGHAN. — Homology and innervation of the Achselbogen [Journal of Anat. and Phys., vol. XXIII, 1889). KoHLBRUGGE. — Muskcln und. periphere Nerven der Primaten, etc. Amster- dam, 1897. Gehry. — Neue Beitrage zur Geschichte des Achselbogen des Menschen, ein Rudiment des Panniculus carnosus der Mammalier {Morph. Jahrbuck, Bd. 31, 1903). Bascho. — Beobachtung eines Restes des Hautrumpfmuskels beim Menschen, Pars thoracalis lateralis desselben (Morph. Jahrhuch, Bd 33, 1905). Bosc. — Ueber einige Muskelvarietâten des Pectoralis major, Latiss. dorsi und Achselbogen betrefîend [Morph. Jahrhuch, Bd. 33, 1904). Heiderich. — Die Fascien und Aponeurosen der Achselhohle [Anatomische Hefte, Bd. 30, 1906). RuGE. — Der Hautrumpfmuskel der Sâugethiere. Der M. sternalis und der Achselbogen des Menschen [Morphol. Jahrhuch, 1905). Id. — Zusammenhang des M. sternalis mit der Pars abdominalis des M. pec- toralis major, etc. [Ibidem, 1905). Id. — Ein Rest des Haut-Rumpf-Muskels in der Achselgegend des Menschen « Achselbogen » [Ibidem, 1910). Bluntschli. — Ueber die Beteiligung des Musculus latissimus dorsi an Achsel- bogenb'ldungen beim Menschen [Morphol. Jahrhuch, Bd. 41, 1910). Sterzi. — Tessuto sottocutaneo (Tela subcutanea) [Archivio Italiano di Anat. ed Embriol., vol. IX, 1910). Merkel. ■ — Handbuch der topographischen Anatomie, Bd. 3, 1907. TouRNiER. — Une anomalie musculaire, faisceau pectoro-dorsal [Toulouse Médical, 1906). Florence. — Note sur l'anatomie du Semnopithecus Hanuma (creux axil- laire, etc.) [Bibliographie Anatomique, 1910). Heiderich. — In Achselbogen Frage [Anat. Anzeiger, 1911). PiTZORNo. — Gontributo alla morfolog'a dell'arco ascellare muscolare di Langer [Arch. Ital. di Anat. ed Embryol., 1911). Mérola. — Las aponévroses de la axillei [Revista de los Hospitales,M onte- video, 1912). INSTITUT INTERNATIONAL D'EMBRYOLOGIE Compte rendu de la réunion tenue à l'Université de Cambridge le samedi 21 mars 1914, à 10 heures du matin, au Laboratoire de Zoologie de M. le Professeur Stanley Gardiner. Étaient présents : MM. Assheton (Cambridge), Brachet (Bruxelles), Grosser (Prague), J.-T. Hill (Londres), Hubrecht (Utrecht), F. Kei- BEL (Fribourg-en-Brisgau), K. Peter (Greifswald), van Wijhe (Gro- ningue). M. E. Blés assistait à la réunion à titre d'invité. Le président, M. F. Keibel, en ouvrant la séance, rappelle les pertes très sensibles éprouvées par l'Institut, depuis la dernière session, en la personne de MM. Stôhr de Wiirzbourg, membre honoraire et Adam Sedgwick, de Londres. Le secrétaire-trésorier, M. Hubrecht, résume la situation financière dont le bilan s'établit comme suit : Première année (1911-1912) : Recettes 252,04 fl. (dont 1/lOe, soit 25,20 fi. a été capitalisé). Dépenses 39,36 1/2 fl. Boni 212,67 1/2 fl. Seconde année (1912-1913) : Boni de l'année précédente 212,67 1/2 florins. Intérèts(dontl/10e, soit 29,4, a été capitalisé) 29,41 — 242,08 1/2 florins. Dépenses 24,19 — Boni 217,89 1/2 florins. 310 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE Les comptes de la troisième année (1913-1914) n'ont pu encore être établis. La somme capitalisée dont les intérêts seulement pourront être utilisés (art. 14 des statuts) est donc de 28,14 florins. Les comptes du trésorier sont approuvés. Celui-ci fait part de son inten- tion de verser à la caisse de l'Institut le reliquat du Tarsius Fonds, lequel s'élevait en 1907 à environ 1.300 florins; il rappelle que cette fondation, instituée sur l'initiative de ses amis et élèves lors de son jubilé profes- soral, a déjà couvert les frais des voyages entrepris au Brésil par le Dr BiERENS DE Haan, et en Algérie et en Tunisie par M. Hubrecht lui- même, dans le but de recueillir des blastocystes de Hapale, de Jaculus, de Macroscelides et de Ctenodactylus. Le reliquat, environ 850 florins, viendra s'adjoindre au capital de l'Institut, tout en conservant le nom de « Tarsius fonds »; il sera exclu- sivement affecté à recueillir, en des endroits divers, des blastocystes de Mammifères d'espèces variées; il conservera néanmoins son autonomie et des legs pourront lui être faits en propre. Les communications scientifiques comportent d'abord une démonstra- tion par M. Brachet de quelques blastocystes de lapin développés in vitro. M. HiLL montre des photographies d'un embryon d'Ornithorhynchus d'où il résulte que certaines modifications doivent être apportées à l'une des figures du travail qu'il a publié en collaboration avec M. Wilson. M. VAN WiJHE signale un nouveau colorant composé d'une solution alcoolique de carmin ammoniacal; il montre une série de larves d'Am- phioxus colorées par ce procédé. M. Hubrecht souligne plusieurs détails de la formation des feuillets primitifs de Tupaya et de Tarsius et passe ensuite au rôle du Trophoblaste chez divers Vertébrés. M. AssHETON communique quelques observations et réflexions sur la croissance en longueur des embryons de Vertébrés et M. Brachet ré- sume ses observations sur la céphalogénèse des Reptiles. Les communications de Hubrecht, Assheton et Brachet donnent lieu à une vive discussion à laquelle participent presque tous les mem- bres. M. Assheton fait ensuite la démonstration de quelques coupes de cho- rion provenant d'une grossesse ectopique et d'une série de préparations démontrant l'origine ectodermique et l'émigration ultérieure des cellules sexuelles chez un Enteropneuste {Dolichoglossus serpentinus). La réunion du lundi 23 mars a été consacrée à la nomination de mem- bres honoraires et effectifs; les décisions prises seront communiquées INSTITUT INTERN\TIONAL d'eMBRYOLOGIE 311 prochainement aux membres. La date de la prochaine réunion est fixée au printemps ou à l'été 1915; on y entendra le rapport sur le voyage de recherches embryologiques entrepris dans l'Afrique du Sud par MM. Hu- BRECHT et K. Peter; le lieu de cette réunion sera vraisemblablement Paris ou Bruxelles. On réélit ensuite le bureau de l'Institut et on charge le secrétaire de remercier M. le professeur Stanley Gardiner de la cordiale et courtoise hospitalité qu'il a bien voulu accorder aux membres de l'Institut. Le président déclare close la session de 1914. fiSSOCIATIOfl DES flflflTOJVIISTES Seizième Réunion — LYON (2-5 août 1914) La 16^ réunion aura lieu à Lyon, du 2 au 5 août prochain, sous la pré- sidence de M. le professeur Renaut, la vice-présidence de MM. les pro- fesseurs Kœhler, d'Éternod et Lesbre. PROCRAMMK Dimanche 2 août. A 20^ 30 : Réunion amicale à la Faculté de Médecine. Lundi 3 août. A 9 heures : Séance de communications (Faculté de Médecine). A 14 heures : Démonstrations (Locaux du Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie). A 20^ 30 : Réception par la Municipalité à l'Hôtel de Ville. Mardi 4 août. A 9 heures : Communications. A 14 heures : Démonstrations. A 19 heures : Banquet par souscription. Ce banquet aura lieu dans une localité des environs de Lyon, au cours d'une excursion offerte aux membres de la Réunion. Mercredi 5 août. A 9 heures : Communications. A 14 heures : Démonstrations. Une excursion de deux jours (6 et 7 août), dans le Massif de la Grande- Chartreuse, sera organisée, si les conditions atmosphériques sont favo- rables et le nombre des amateurs suffisant. ASSOCIATION DES ANATOMISTES S\S LISTE DES COMMUNICATIONS 1. Dustin. — Effets de l'alimentation sur la régénération du thymus de la Grenouille adulte (avec démonstration). 2. Dustin et Baillez. — A propos du thymus des Mammifères (avec démonstration). 3. Gérard. — Les phénomènes préparatoires de la sécrétion lactée chez la Chatte (avec démonstration). 4. Goffaux. — Les formations amygdaliennes chez les Amphibiéns (avec démonstration). 5. Benda. — Quelques observations sur la structure intime des cellules ciliées. 6. Louis. — La microphotographie des couleurs (procédé Lumière) et son application en histologie. 7. Weber. — 1. Branchies et poumons. 8. — 2. Développement du foie et du pancréas chez Chelydra serpen- tina (avec démonstration). 9. Waldeyer. — Le Toriis temporalis. 10. Gnilliermond. — Sur quelques points de cytologie végétale. 11. Pont. — Sur la nature des fibres de Tomes. 12. Polieard. — Recherches histochimiques sur le processus de l'excré- tion de l'urée par le tube urinaire. 13. Polieard et Noël. — Sur les formations lipoïdes de la prostate chez quelques Mammifères. 14. Cade. — Thème réservé. 15. Grégoire. — L'artère spermatique de l'Homme et ses ramifications terminales (avec démonstration). 16. Mawas. — Évolution et structure du corps vitré hyaloïdien. 17. Bussy. — Recherches sur les greffes osseuses. 18. Dupasquier. — Contribution à l'étude des greffes cutanées : des processus de disparition du greffon cutané. 19. Regaud et Lacassagne. — Effets des rayons X sur les corps jaunes de l'ovaire aux divers stades de leur évolution. 20. Regaud et Santy. — Effets des rayons X sur l'appendice caecal du Lapin. 21. Regaud et Crémieu. — Action du radium sur le thymus. 22. Lagnesse. — Sur la structure du tissu conjonctif dans le cordon om- bilical de la Torpille (avec d monstration). ."314 BIBLIOGRAPHIE ANATOMIQUE 23. Convert et Sigaiix. — La vascularisation de l'œsophage (avec dé- monstration). 24. Latarjct et Sanfy. — La vascularisation des épiphyses (avec démons- tration). 25. Latarjet et Pouget. — Note préliminaire sur la morphologie de la valvule iléo-csecale. 26. Latarjet. — Influence des résections musculaires sur l'accroissement osseux, 27. Grynfeltt. — Observations cytologiques sur la glande pelvienne du Triton palmé. 28. Grynfeltt et Euzièr3. — Sur les phénomènes sécrétoircs des cellules de l'épendyme. 29. Dubreuil. — Os de membrane. Signification du processus de résorption de la face interne des os de la voûte crânienne durant l'ossification primaire. 30. Dubreuil. — L3 tissu conjonctif pellucide. Forme spéciale du tissu conjonctif caractérisée par l'absence totale de la trame. 3L Favre et Dubreuil. — Formes cellulaires dérivées des Plasmazel- len : Plasmazelle à grains oxyphiles et cellules à corps de Russell. 32. MoUard, Favre et Dubreuil. — Les cellules endothéliales multi- nucléées, observées en place et dans le liquide des séreuses. 33. Latarjet et DubreuiL — Un cas rare de *troubles de l'ossification normale : dysplasie périostale. 34. Dubreuil et Cordier. — Histologie de la couche marg'nale interne du muscle moteur intestinal. 35. Branca. — Sur la vésicule ombilicale. 36. Loyez (M'^^). — Observations histologiques sur un ovaire de Cétacé. 37. Fauré-Fremiet. — Sur le vitellus de quelques œufs. 38. Froment. — A propos du centre du langage. 39. Couvreur. — Anatomie du larynx des Batraciens, spécialement de la région glottique. 40. Van der Stricht. — Contribution à l'étude de la fécondation (avec démonstration). 4L Bolk. — L'oblitération des sutures dans des crânes infantiles et juvéniles. 42. Lesbre. — La polydactylie des Solipèdes. 43. Averseng. — Sur la morphogénèse du sac rénal. 44. Belloeq-Irague (Mme). _. Les artères de la psau. — Variations régionales fonctionnelles. 45. Dieulafé et Saint-Martin. — Le co! f 3moral dans la coxa valga. 46. CoUin. — Phénomènes de sécrétion dans l'écorce tel encéphalique chez l'embryon humain. ASSOCIATION DES ANATOMISTES 315 47. Vialleton. — Sur l.s gifïes rudiraentaires de l'aile dts Oiseaux. 48. Barbosa. — Su* la structure du poumon du Dauphin. 49. Lacoste. — Lys conditions de reprise des g.efïes autoplastiques co-néonnes (étuda biologique). 50. d'Eternod. — Différenciation et maturation des éléments saxuels. Équ'.vaknoe et compensation. 51. Bujard. — N.uroméiia et branchiomérie. 52. Pensa. — Le développement du pancréas et des voies biliaires extra- hépatiques chez « Bas taurus ». 53. Tourneux et Soulié. — Le proamnios chez l'embryon de la Taupe (avec démonstration). 54. Villemin. — La signification anatomique du duodénum de l'Homme et des Mammifères (avec démonstration). DÉMONSTRATIONS SPÉCIALES I. Gérard. — Persistance des phénomènes d'ovogénèse dans l'ovaire d'un Lémurien adulte. IL Renault et Dubreuil. — Démonstration par colorations différen- tielles supravitales des vacuoles et des grains de ségrégation des cellules connectives. IIL Dubreuil et Favre. — Démonstration de Plasmazellen à grains oxyphiles et à corps de Rijssell; présence simultanée des deux formations dans la même cellule. IV. Favre et Dubreuil. — Démonstration de faits cytologiques rela- tifs aux Plasmazellen : chondriomc et grains de ségrégation. V. Dubreuil et Cordier — Faits histologiques relatifs à la couche d'Am':ci ou « couche marginale » interne du muscle moteur intes- tinal. VI. (aiitel. — Démonstrations diverses. VIL Branca. — Démonstrations diverses. VIII. Nicolas. — Le« nef terminal» chez quelques singes anthropoïdes. IX. Pensa. — Reconstructions plastiques du développement du pan- créas. La liste des communications est close. Toutes les demandes concernant le matériel nécessaire aux démons- trations doivent être adressées à M. le D"^ Policard. 1, place Raspail, à Lyon. 30 juin 1914. Le Secrétaire perpétuel, A. Nicolas. NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES Etienne Rabaud, maître de conférences à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. — La Tératogenèse. Étude des variations de V organisme. — 1 volume in-18 grand jésus, cartonné toile, de 365 pages, avec 98 figures dans le texte. Encyclopédie Scientifique, 0. Doin et fils, éditeurs, 8, place de l'Odéon, Paris. Bibliothèque de Biologie générale. — 5 fr. L'auteur s'est proposé de rechercher la signification générale des phénomènes tératologiques. Il a tout d'abord, dans ce but, examiné la conception classique de l'arrêt de développement, qui lui a paru reposer sur une analyse incomplète des processus de développement. L'analyse rigoureuse montre, en effet, que les variations dont un organisme est susceptible ne sont pas strictement liées à des questions de plus ou de moins; les variations peuvent se faire un peu dans tous les sens. C'est ce que montrent une série d'exemples particuliers appuyés par de nom- breuses figures. L'analyse faite, ces variations sont ensuite examinées dans leur ensem- ble; il ressort de cet examen que ce ne sont pas des faits locaux, mais l'apparence lacalisée de faits généraux. Les variations ne sont pas des caractères indépendants, se retrouvant comparables à eux-mêmes dans tous les groupes. Ce ne sont pas davantage des changements brusques; quelle que soit leur amplitude, la continuité n'en demeure pas moins. Enfin les deux derniers chapitres sont consacrés l'un à l'étude de l'héré- dité des variations tératologiques, l'autre à celle de leur signification relativement à l'évolution. Ainsi compris, l'ouvrage est à la fois une introduction nécessaire à la tératologie systématique et une étude des variations de l'organisme à leurs divers points de vue. Le livre intéresse donc aussi bien les médecins que les anatomistes, les biologistes et les philosophes. TABLE DES MATIÈRES Page Bibliographie 53 Ouvrages et articles didactiques (Biographies, Revues) 53 Méthodes techniques £4 Olandes génitales. Éléments sexuels. Spermatogénèse. Ovogénèse. Sexualité ... 55 Cellules et tissus 55 Embryogénie. Organogénie. Histogénie. Régénération (Enveloppes fœtales) ... 59 Tératologie 60 Squelette et articulations 61 Muscles et aponévroses 62 Système nerveux (Méninges) 63 Tégument externe et ses dérivés. Organes des sens. Glandes cutanées 64 Appareil vasculaire. Péricarde (Sang et Lymphe) 66 Tube digestif et annexes. Péritoine. Plèvres (Dents; Appareil respiratoire; Corps thyroïde; Thymus; Rate) 68 Gitanes génito-urinaires (Annexes; Glandes .surrénales) 70 Anthropologie anatomique 72 Varia 73 Institut international d'Embr- ologie 309 Association des ànatomistes 312 Notices bibliographiques 316 TRAVAUX ORIGINAUX Anthony (R.) et Vallois (H.). — Sur la signiflcation des éléments ventraux de la ceinture scapulaire chez les Batraciens 218 Aron. — De l'indépendance qui existe enti* le développement du placenta et celui de l'embryon (A propos d'un cas de grossesse ovarienne) 105 AVERSENG. Voir DiEULAFÉ. Bellocq (M™"). — Vascularisation artérielle cutanée de la main et du pied .... 31 BellocQ (Ph.). — Sur le mode de division et sur la systématisation des branches de l'artère rénale 159 Cordonnier. Voir Gérard. DiEULAFÉ et Averseng. — Aponévroses et espaces péri-vésicaux 76 GÉRARD (G.). — Duplicité apparente de la veine cave inférieure. Persistance de la veine cardinale gauche : 137 GÉRARD (G.) et Cordonnier (D.). — Cas type de triplicité de l'artère hépatique. . 211 GuiLLEMiN (A.). — Contribution ;X l'élude du muscle mylo-glosse 123 HovELACQUE (A.). — Connexions du muscle temporal et du muscle buccinateur. Rapports du nerf buccal 15 48134 ÏJ18 TABLE DES MATIÈRES Pages HovELACQUE (A.). — Note sur les origines de la veine grande azygos et de l'hémi- azygos inférieure et sur leurs rapports avec le diaphragme 204 KoLLMANN (M.) et Papin (T..). — Note sur l'origine de la kératohyaline dans le revê- tement corné de l'œsophage du Cobaye . 101 Lazitch (Ml'*" E.). — Les villosités choriales humaines. Leurs formes^ leurs modes de ramification 37 Leblanc (F.). — Le pli suspenseur péritonéal génito-mésentérique chez la nou- veau-née (Plica g^nito-enterica). Son rôle dans les positions paramédianes de l'utérus ' 149 Id. — Anatomie comparée de l'appareil fibreux axillaire 309 Menier (F.). — La poulie de réflexion du biceps crural chez certains Oiseaux ... 21 Papin. — Voir Kollmann. RouviÈRE (H.). — Le tendon de Zinn et les insertions postérieures des muscles droits de l'œil 92 ScLAvouNos (G.). — Note sur ma communication sur « le muscle présternal » ... 14 Strandberg (A.). — Sur l'innervation du muscle présternal 180 Thulin (L). — Études sur la dégénération des fibres musculaires striées chez les embryons de Mammifères 1 II). — Note sur une méthode microphotographique pour l'étude des structures moindres que 0,2 tx 116 Vallcis (H.). Voir An iHOiW. Webeh (A.). — L'origine des poumons chez les Insectivores 143 Jd. — Inclusion mixte à la gélatine et à la paraffine 146 Ae Direclear-Gérant, D» A. Nicolas NAÎ(CV-P.\mS, IMI'RIMRKIE BKRGEK-LEVKACLT «H f™f" 99 '^ 'fPPc ♦> • ^-m. ^^4 :^a -. W'^^ --.:. fk# •lfe.^^