BIBLIOTHEQUE BRITANNIQUE, o u HISTOIRE DES OUVRAGES DES SAVANS DE LA GRANDE-BRETAGNE. Pour les Mois D'OCTOBRE, NOVEMB. et DECEMB. M. D C C. XXXV. TOME S I X I E M E, PREMIERE PARTIE, // LA HA V E 3 Chez PIERRE DE HONDT. M. DCC. XXXV, TABLE DES ARTICLES Art. I. \ >f R- Rudd; Sa Lettre ait Corps i.VA ^^^ Mlnijtres Anahaplijles ^ fur VAcle qu'on lui a fignipé de leur part. Pag. i. 1 1. Mr. B u R ^' E T ; le fécond 'volu- me defon Hiftoire d'Angleterre. Dernier Extrait. 6. III. Air. SA]MurL Harris; Ob- fervatûms Critiques çj' mêlées fur plufeurs Paffages remar- quables de V Ancien Tejta- jnent , ^c. 2(5» I V. Mr. Samuel Chandler; Relation de la féconde Confé- rence, avec les remarques fur une Brochure intitulée , les deux Conférences , ^c. 47. V. Mrs. RiCHARDSON , Père é? Fils ; Remarques fur le Paradis perdu de M i l t o n , a'uec la vie du Poète c? un Difcours fur le Poè'me. 60. VI. Mr. RoHERT Millar; Hijloire de la Propagation du * 2 a:rif TABLE DES ARTICLES. Cbrîflianifpie ^ ^ de la ruine du Paganifme. ^c. 2 vol, 79*. Art. VII. Mémoires Philofophiques de la Société Roïale, pour les mois de Mai &" Juin 1729; Juillet y Août, Septembre Oéobre No- 'uemhre^ Décembre, 1729. 96*. VIII. Recueil de Pièces concernant VHif- toire de Marie Reine d'Ecoffe^ en 4 volumes. Quatrième Ex- trait. 121. I X. EJais âf Obfermtions de Méde- cine , revus c? publiez par une Société d'Edimbourg. 3me. yo- lume. 153. X. Mr. Robert Millar Hif- tolre de la propagation du Cbrif- tiaîiifnie , cj* de la ruine du Pa- ganifme. Second Extrait. 195- XI. Nouvelles Liter air es. 215. BIBLIO- BIBLIOTHEQUE BRITANNIQUE, O U HISTOIRE DES OUVRAGES DES SAVANS DE LA GRANDE BRETAGNE. Pour les Mois d'Octobre , Novembre ET Décembre MDCCXXXV. ARTICLE PREMIER. Impartial Refle6lion on the minute which the author received from the Mim/Iers. of the Calvinidical Baptift board , by the hands of MelT: Gill and Brine, as ananfwerto his lare propofal for anac- ToraeFL Part. I. A com- 2 Bibliothèque Britannique, commodation ; in a Letter to that i^e- 'verend Body ,hy Sayer RuddyM.D, Lon- don , printed for J. RoberLS. Ceft-à-dire. Lettre de Mr. Rudd , Docîeur en Médecine , au Corps des Miniftres Anahaptijîes . . . fur î A5le quon lui a fignifié de leur part , &c. à Londres , chez Robercs y in 8. pages S5' SI on voit dans cette Lettre l'exemple d'u- ne Procédure Ecclefiaftique qui , icion les principes de M. Stebbing , pourra bien paroitre irréguliére; on trouvera peucêtre, dans ceux de Mr. Fofter, qu'elle eft violen- te. Tant-il eft difficile de plaire aux gens qui donnent dans les extremitez. Quoiqu'il en foit , Mr. Rudd , irrité de ce que les Con- frères , Miniftres Aiiahapîiftes comme lui , ont ofé le féparer de leur Corps , les fait regarder à cette occafion comme de fore rnalhonêtes gens, & même de francs igno- rans. C'en eft trop. Quelques-uns de ces MelTieurs fe font diftinguez par des Ou- vrages ou il y a beaucoup de fçavoir : Et on n'avoit rien ouï dire jufqu'ici contre leurs mœurs, ou la probité d'aucun d'eux. Au refte , à cela près qu'ils reftraignent le Bap- tême aux Adultes ^ c'eft le corps de Non- conforraiftes que l'on croit le plus ortho- doxe , aujourd'hui 5 en Angleterre. M?. OCTOIÎ. NOVEMB. ET DeCEMIÎ. I735. 3 Mr. Rudd a datte fa Lettre du i. de May de cette année 1735. lly avoit déjà du tems qu'il débitoit, dans Tes Sermons & dans Tes Converfations , le Saheliianifme tout pur : Ec cela avec une ardeur peu commune. Com- me Tes Confrères s'alTemblent à Londres, régulièrement une fois par femaine dans une manière de Clafle ou de Colloque ; un de ces jours là on y vint à parler de ces fenti* mens; Et Mr. Rudd , loin de tergiverfer, s'en ouvrit avec beaucoup de confiance; non feulement de bouche , mais par un écrit en forme de Confeflion de Foi , donc voici le fens. " je crois que Dieu, qui eft „ unique à l'égard de fon Elîence , & de fa ,, Perfonne, s'elt révélé fous trois Caradte- ,, res perfonnels, ou trois noms, qui fonc 5, ceux de Père , de Fils, & de Saint Efprit. *^ Cet Ecrit fut aélivréau Colloque, le 2(5. de Février de Tannée paffée. Mais depuis ce tems-là , Mr. Rudd a jugé à propos d'aban- donner fon fyftème , & de fe réduire à par- ler d'un Dieu , 6: d'un Médiateur; en rejet- tant toutes fois , avec autant de chaleur qu'auparavant , la dodrine de la Trinité , que fes Confrères prêchent avec un grand Zèle. Afin môme de ne pas caufer du fcandale parmi le Peuple de leur Communion , ils avoient cefTé de donner fèance parmi eux à I\Ir. Rudd, qui de fun côté les prefi^oit de lui laifler la liberté de fes opinions. Il leur écrivit fur cela de longues lettres , aux- A 2 quel- 4' Bibliothèque Britannique, quelles il paroit fâché qu'ils n'aient répon- dre que par des Ad:es très courts. Enfin , le 29 de Mars ; après la ledlure d'une lettre qu'il leur avoit écrite du 25, ils dreflerent un u46k , dans lequel ils difent ; „ Que par raport à la Dodrine de la Tri- 3, nité 5 ou trois Perfonnes & un Dieu, ilpa- „ roit que le Dr. Sayer Rudd eft du même 5, fentiment qu'ils avoient compris qu'il 5, étoit par un écrit de fa main qu'il leur 5, avoit remis le 2(5 de Février 1733-34. 5, Et lequel il avoit déclaré contenir une 5, ConfelTion de fa Foi touchant cet Article, y, Surquoi ils s'étoient déterminez à ne plus 3, s'aflembler avec lui comme membre de 5, leur Société; & que par la même raifon ils 5, perfifloient dans leur Réfolution & con- 3, firmoient VJcte qui avoit alors été fait. Cet Afte préfent , que ces Meffieurs lui ont fait lignifier par leurs Députez, aiant donc mis fin à tous les projets d'accommode- ment imaginez par Mr. Rudd , il ne fe croie plus obhgé à garder aucunes mefures avec ce corps : Et il prétend même que ce qu'il en dit dans fa lettre, elt peu de chofe, au prixdecequ'iipourroit dire, & qu'il menace de dire encore s'il le faut. Là defTus il en excite tous les membres au combat: Et en les défiant d'ofer fe mefurer avec lui , il fouticnt qu'ils font tenus en honneur de lui repondre: Mais que pourtant ils ne s'en ti- reront jamais avec honneur. C'elt à quoi le Public, à qui nous rendons compte de cette Bro- OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 5 Brochure , ne s'interefle peut-êcre gtréres. Mais ce que les curieux pourroient n'être pas fâchez de trouver ici , c'e(t l'Hypothé- fe pour laquelle Mr. Rudd fe déclare' actuel- lement, prêt à l'abandonner dès qu'il croira pouvoir le faire avec raifon. Nous n'avons pour cet effet qu'a traduire ce qu'il dit lui- même page 29. (Se 30. 55 Le Syftême, donc je me rends pré fente- 5, ment l'avocat , n'ell pas une vieille doc- „ trine, de la manière que vous l'entendez. „ Véritablement elle a l'antiquité de la ré- „ vélacion , plus ancienne que Jefus Chrilt y, même , & fes Ap.ôtres ; Aulîi ancienne „ qu'eft l'établiflement d'un feul Médiateur 3, par un feul Dieu. Mais en prenant les ,5 chofes en votre fens, cela e(t fi éloigné „ d'être vieux, ou auffi vieux que Pr^a'^i?;-, 5, Noet , Sabelliiis, ou Arius ^ que Socinmê- 5, me, bien plus moderne, n'en arien fçu. 5, Et qui plus cft, fije ne me trompe, c'eflun „ Syltéme plus récent que ni feu Mr. Peir- 5, ce d'Exceter, ni feu le Dr. Çlarksde St.Ja- „ mes. Madoàriiie n'eflpas celle d'un Dieu „ fous trois différens noms. Ma doftrine 5, n'eft pas celle d'un Dieu fuprême , & de 3, deux Dieux fubordonnez. Ma dodlrine 3, n'eit pas celle d'un Dieu, &dedeuxPrin- „ cipes Actifs. Quelle eftelle donc? Je-l'ai 3, dit , &je le répète. C'eft-la doctrine d'un 3, Dieu, & d'un Médiateur; La dodtrineex- 3, prefle de l'Ecriture: Un Dieu, disje, ou 3, un Ecre divin fous ces deux Carac1-^''-"s A 3 corw 6 Bibliothèque Britannique, 5, comprébenjîfs de Père & d'Efpric ; Le pré- ,, mier qui comprend tous les titres de Ré- 3, lation^à. le fécond tous les termes d'éjier- ^, giey dans lefquels la révélation a parlé de 3, lui. Et un Médiateur fous les caradlé- 3, res de Fils, Je/us , Mejfie , & autres. Après cette expofition de fa cfoi^rme , l'au- teur ajoute immédiatement; Eh bien, Mes- fieurs 5 vous qui poiTedez les Pérès , qui avez lu les Scholaftiques , qui vous êtes rendus fi familiers tous les Ecrivains Ecclefiafb'ques anciens & modernes ; Sçachons un peu de vous, qui d'eux a connu cette doftrineP S'il nous étoit permis , nous oferionsdire que h fanfaronade de Mr. Rudd , a un peu l'air de Venîoufiajm de certain Auteur de delà la Mer, ARTICLE IL Bishop B u R N E T 's Hiftory of his own time. Vol. IL &c. Cefl-à-dire, Mémoires de Mr. Burneî , Evêque de Saîifbury , fécond volume contenant l' His- toire de ce qui sefî paffé de fon temps de- puis la Révolution jujquà la Conclufeon de la pais d'Utrecht A Londres fol. pagg. 76f. (dernier Extrait.) Quoique le règne de la Reine Anne foit rempli de faits extrêmement intéres- lans , nous ne croions pas devoir nous y éten- OCTOIÎ. NpVEMB. ET DeCEMB. I735. ^ étendre. Les Etrangers qui fouhaitent de s'en inftruire peuvent à préfent fatisfaire leur curiofité , puifque la Traduction Françoife de ces Mémoires a paru depuis peu en Hol- lande. Nous nous contenterons de donner un petit détail de ce qui fe pafla ici & en Ecofle , lofqu'on y traita la grande afFaire- de l'Union de ce Royaume avec V Angleterre, Mais nôtre principal deflein eft de donner l'extrait de la Conclufion de l'Auteur, par laquelle il finit ces Mémoires , & qu'on re- garde ici comme une Pièce curieufe. L'Affaire de l'Union d'EcoJfe avec VAngk' terre fut propofée l'an 1706. & traitée avec beaucoup de folemnité. On choifit trente deux Commiffaires de chaque Royaume pour régler les Conditions. Ceuxqui furent nom- mez de la part à' Angleterre étoient la plupart: des perfonnes habiles & favorables à l'U- nion. Les Commiffaires Ecojjois ne paroiffoient pas fi bien intentionnez , puifque le plus grand nombre d'entre-eux s'étoit oppofé à la Ré- volution , & les Ducs de Qmensbury ^ d'Ar- gile avoient été chargez du foin de les choi- lir. Les Ecojjois vouloient qu'on fît une U- nion femblable à celle des Provinces Unies , où des Cantons SuiJJes. Mais les Anglois s'y oppofoient par la raifon que les deux Nations ayant deux Parlemens différens, elles pou- roient rompre l'Union , quand elles le juge- roient à propos , puifque chaque Nation fe jconformeroic fans doute aux refolutions de A 4 fon g Bibliothèque Britannique, fon Parlement. Ainfl il fut conclu d'établir entre les deux Royaumes une Union con- fiante & indiflbluble, qui mîcfin à coûtes les didindtions & réunît leurs différens intérêts. Cette Union paroiflbit un ouvrage fi diffi- cile queplufieurs , du nombre desquels écoit Mr. Burnet , defefpéroient du lliccès ,• & ceux qui enavoient meilleure opinion croioi- ent au moins, que la Négociation traineroic en longueur , & ne feroit finie de plufieurs années; Cependant concre l'attente de tout le Monde elle fut commencée & achevée en moins d'un an. Le grand avantage que VEcoJJe reciroit de cette Union , c'eft qu'elle ne devoit paier que la quarantième partie des impots pu- blics 5 & qu'elle devoit avoir une onzième part dans la Légiflature , puifqu'il dévoie y avoir feize Pairs Ecojfois dans la Chambre Haute , & quarante cinq membres dans la Chambre Baffe, ce qui fait environ la onziè- me partie du Parlement. Or c'eft une maxi- me en Politique , dit nôtre Auteur , que quand des Etats s'uniOTent , il faut qu'il y ait une proportion entre la part que chacun de ces Etats a dans la Légiflature & les im- pots qu'il doit paier. Outre cet avantage , les Ecojfois y gagnoient encore du coté du Commerce. Ileft vrai que les Pairs d'Ecofie foufFroient par ce Traité. Car quoiqu'il fut arrêté qu'ils jouïroient des autres privilèges des Pa^rs d'Angleterre y cependant le plus confiderable de OCTOB. NOVEMB. ET DeCEME. I735. 9 de tous 5 celui d'avpir féance dans la Chambre Haute , étoic reftraint feulement à feize d'en- tre eux 5 qui dévoient être élus à chaque nouveau Parlement. Malgré tout cela il y eût un plus grand nombre de Pairs qui don- nèrent leurs voix pour l'Union, que dans les autres corps, & ce furent eux qui par leur crédit firent pencher la balance du coté de l'Union. Aufli furent ils accufez haute- ment par ceux qui leur écoient oppolèz , d'avoir vendu leur Patrie ù. les droits de leur Naifiance. Les raifons des Ecofjois qui étoient con- traires à l'Union fe réduifoient à cel'es-ci. Ils alléguoient d'abord l'Antiquité & la dig- nité de leur Royaume qu'on vouloit leur fai- re céder & vendre lâchement : Que d'un Etat indépendant ils alloient tomber dans une dépendance entière dit V Angleterre: Que quelque favorables que parulTent les condi- tions qu'on leur offroit, ils ne dévoient pas s'attendre qu'elles fuflent religieufement ob- fervées dans un Parlement ou feize Pairs & quarante cinq membres de la Chambre Bajje ne pouroient pas tenir la Balance égale con- tre plus de cent Pairs & cinq cent treize membres de la Chambre des Communes : Que rEcoffe ne feroit plus confiderée déformais des Princes &. des Etats Etrangers : Mais fur quoi ils inliftoient avec le plus de force , c'étoit le danger oii la Conititution d€ leur Eglife feroit expofée, quand ils fe ver- roicnt fous la domination d'un Parlement An- glois. A 5 Pour îo Bibliothèque Britannique, Pour diiTiper leurs allarmes fur ce fujeton leur propofa de faire un A de pour la feu- reté du Presbyterianifme en Ecofle, par le- quel on déclareroic que le maintien de la Confticution dePEglife d'EcolTe feroic regar- dé comme un article effentiel & fondamcn* tal, & une condition néceflaire de l'Union. Cet Acle devoit faire une partie de celui de l'Union, & devoit être ratifié par un autre Adle du Parlement d'Angleterre. L'Ade pafla, mais ne fatisfit pas encore les oppo- fans. Voiant que la pluralité des voix étoi't contre eux , ils engagèrent plulieurs Comtez & Communautez & quelques Paroifles où ils avoient du crédit, à préfenter des Adres- fes contre l'Union. On n'eût aucun égard à ces AdreJJes, parce qu'on reconnût l'Arti- fice de ceux qui en avoient été les Promo- teurs. Ceux-ci pour dernière reflburce ta- chèrent de faire foulever la Populace , & de l'engager à commettre des violences k Edim- bourg h à Glasgow. Le petit peuple s'attrou- pa autour de la Maifon du Grand Prévôt d'E- dimbourg, fort zélé pour l'Union, & voulût en enforcer les portes : Mais on envoia promptement des Gardes qui difperrérenc la populace. Elle n'entreprit rien dans la fuite, mais elle paroilToit fi difpofée à la ré- volte, que fi elle avoitécé animée par quel- ques perfonnes d'Autorité, l'affaire de l'U- nion auroit pu exciter de grands troubles en Ecojfe. Quoiqu'il en foit elle fut agitée de parc & d'autre avec beaucoup' de cha- leur OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. 173^. ît leur pendant trois mois , chaque parti em- ploiant tous fes efforts pour la faire réuflir ou pour la faire échouer. Enfin les Articles de l'Union tels qu'ils avoient été réglez par les Commiiïaires , furent approuvez avec quelques légers changemens. Le Comte de Stair ayant affilié à tous les débats jufqu'au jour de' la Conclufion, mourût le lendemain; les ci]^rits s'étant épuifez pai' la longueur & la véhémence de la difpute. En Angkurre l'Adle fut approuvé fans au- cune oppofition dans la Chambre dss Com- munes. Mais il y eût plufieurs débats dans la Chambre Haute, On trouvoit qu'on ac- cordoit de trop grands avantages aux Rcos- fois. On répondoit àcela en général qu'une affaire auffi importante que celle d'unir l'ile entière fous un feul gouvernement, pouvoic difficilement être achevée fans quelque in- convénient; mais que la confiderr.tion delà fureté commune queproduiroit l'Union , de- voit l'emporter fur quelques légers inconvé- niens. Mais la principale Ob|edion qu'on fit contre l'Union, étoit ledanger manifes- te OLi feroit l'Eglife Anglicane, fi un fi grand nombre de Perfonnes attachées au Presbyte- rianifme avoit part à la Légiflature. On re- prcTenta vivement la rigueur avec laquelle Je Clergé Epifcopal avoit été traité en Ecof- fe, & combien les EcofTois étoient oppofez à la Conditution de l'Eglife Anglicane. On répondoit à cela que le plus grand dan- ger que l'Eglife eût à craindre' venoit du coté 12 Bibliothèque Britannique'. coté de la France & du Papifme : Que les affaires de Religion avoienc été traitées de part & d'autre avec tant de violence, qu'au- cun des deux Partis ne pouvoit rien repro- cher à l'autre fans s'attirer avec juftice la récrimination : Que la Tolérance à la Dou- ceur appaiferoit les efprits irritez : Que les Cantons SidJJes , quoique de différente Re- ligion &Lrès zélé chacun dans la leur, ne for- moient pourtant qu'un feul Etat: que la Dfe- te d'Allemagne étoit compofée de perfonnes de trois différentes Religions; Que fi un par- ti avoit à craindre , ce feroit vraifemblable- ment le plus foible : -Que 513. l'emporte- Toient aifément fur 45. & les 26. Evêques fur les feize Pairs d'EcoJfe. Enfin l'A 6le paffa à la pluralité de trente voix. L'Auteur déclare en finiflant ces Alémoi- res , que Ton deflein n'a pas été d'amuferle Public par la découverte de plufieurs fe- crets & intrigues de la Cour , d'avilir la mémoire de quelques-uns & d'élever les Au- tres ; d'abailTer un parti en faveur de celui qui lui eft oppofé. Il s'eft propofc princi- palement, dit-il, de découvrir les fautes du Gouvernement , & les excès & les extra- vagances de l'efprit de parti , afin que cet- te connoiffance rendit la Poflerité plusfagc. Il fe flatte qu'on ne prendra pas en mauvai- fe part , s'il ofe donner librement des avis à toutes fortes de perfonnes. C'eft c& qu'il fait dans fa Conclufion qu'il veut qu'on re- garde comme fon Te{tame;nt,& il fouhaite qu'on ^ OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. 1735. î^ qu'on la life avec attention , & qu'il puifle faire après fa mort plus de bien à fes Com- patriotes qu'il n'en a pu faire pendant fa vie. D'abord il déclare qu'il eft membi'e zélé de l'Eglife Anglicane qu'il a vécu dans fon fein avec joye , & qu'il en a foutcnu les in- térêts avec ardeur. Cependant il ne iailTe pas d'y remarquei'plufieurs abus qui lui font de la peine. Il n'approuve pas qu'on falTe figner les Trente neiif Articles. 11 fait profeffion de les croire: mais comme il y en a quelques-uns (par exemple ceux de la Prédejiination & du Péché originel) qui pourroient être mieux exprimez, il ne feroit pas d'avis qu'on obli- geât le Clergé à les figner. Il fouhaiteroic feulement qu'on fe contentât de cenfurer ceux qui prêchent des Doélrines contraires. La plupart des Ecclefiaftiques foufcrivenc aux Articles fans examen , & les autres le font parce que cela eft néceflaire pour ob- tenir des Bénéfices. Notre Auteur croit que les Eglifes & les Sociétez font mieux main- tenues par des Loix , que par des iS/gwa- tiires. Pour ce qui regarde le fervice Divin, l'E- glife Anglicane efl: la plus parfaite de toutes \e$ autres Eglifes, Anciennes & Modernes, félon Mr. Burnet. Il croit pourtant qu'on pourroit faire quelques changemens à la Li- îburgie , qui la rendifient moins fujette aux cbjettions & aux difficultez ; changemens , qui ramencroienc le plus grand nombre de Non- î4 Bibliothèque Britannique, Non-conformifles y & qui feroient néceiïaires , quand même il n'y auroit poinc de Non-con- formiftes au monde. Ce qui déplaic de plus à Mr. Burnet, c'eft- la manière donc la juilice eft adminiftrée dans les Cours EccleOaltiques. On y faic traîner les procès , & elle^ tirent le plus qu'elles peuvent de ceux qui onc le malheur de s'adreffer à elles. Ce qui lait qu'elles font généralement déteitées. Mr. Burnet Ibuhai- teroic qu'on reprit le defTein de reformer les Loix Eccléfiaftiques qu'on avoit projette du temps d'Edouard Six, Ces Loix dévoient porter entre autres chofcs que les Laïques jugeroient des caufes Matrimoniales & Tes- tamentaires , c: que le C'crgé ne fe mêle- roic que d'exercer la Difc pîine à propos. Tous ces abusn'empèch'jnt parMr. i?Mr- 7iet de blâmer fortement ceux qui delà pren- nent prétexte de le féparer de l'Eglife Ari' gllcane. Selon lui il n'eft permis d'abandon- ner l'Eglife Domiinante, que lorfqu'elle obli- ge néceflairement à pécher. Rien ne trou- ble plus la paix publique que cette diverfî- té de Communions. Elle engage les différens partis à s'affoiblir & à s'entre-détruire les uns & les autres. Il fouhaiteroit à la vérité qu'on eût égard aux fcrupules des Non-conformiftes , & quoi- qu'il ne croie pas, qu'ils foient tous bien fondez, il voudroit que pour l'amour delà paix on retranchât plufieurs chofes qui don- nent lieu à ces fcrupules, & qu'on rachat d'adoucir CCTOB. NOVEMB. ET DecEMB. I735. ^S d'adoucir les autres. Au temps de la Re- formation, la Politique exigeoit, qu'on ne fit pas d'abord de trop grands chan,izemens dans le lervice Divin , pour ne pas effarou- cher le Peuple , accoutumé à de certaines Cérémjonies. Mais ce temps ne rubfiite plus Ce n'eft plus par ces moyens qu'on conver- tit les Catholiques Romains. Il n'y auroit à préfcnt aucun inconvénient de ne plus fe fervir du ligne de la Croix dans le Baptê- me, ni du Surplis en lifant les prières. On pourroit fe pafler fort bien d'Eglifes Cathé- drales , ou abolir au moins cttte coutume indécente de chanter les Prières , â:de per- mettre aux Laïques de lire la Litanie. L'U- fage de faluer l'Autel eft ridicule & n'aboutit à rien, & celui de défendre aux Parens d'ê- tre les Parains de leurs Enfans , & de choi- (ir des Etrangers, femble changer cette Cé- rémonie en une pure Comédie. Tels font les changemens que l'Auteur fouhaiteroit qu'on fit dans l'Eglife. Mais comme la Conftitution de cette Eglife eft établie par les Loix , il faudroit pour la changer un Nouvel Ade du Parlement , & il n'y a pas apparence que cela arrive de la manière que les Efprits des Souverains & du Peuple font difpofez. Ainfi c'eft aux Ncn coji- formijtesk voir en quoi ils peuvent fe relâcher pour l'amour de la paix , fans pécher contre leur confcience. La Tolérance qu'on a pour eux ne juftifie pas leur féparation , elle les met feulement à couvert delà rigueur des Loix. Le i(5 Bibliothèque BRiTANN.rQUE, Le menfoDge & Pingratitude font des péchez j quoiqu'ils ne Ibient pas punis par la Juftice. II en e(t de même de la réparation d'avec PEglife Nationale , dit Mr. Burnet. Ce n'eft pas qu'il desaprouve la Toléran- ce. Tous les hommes y ont droit. Ils ne peuvent juger des chofes que félon ce qu'el- les leur paroiflent. Encore VEgW^Q Romaine a-t-elîe quelque prétexte pour perfécuter ceux qui font d'un fcntiment contraire, puisqu'el- le prétend erre infaillible. Mais la Perfé- cution ne convient nullement à ceux qui avouent qu'ils peuvent fe tromper. Après avou- ainfi déclai'é ce qu'il penfe en général de la Conllitution de l'Eglife An- glicane 5 il pafle à l'examen des Devoirs du Cierge. je établit pour principe que perfonne ne doit embraller une fi fainte profefTion, s'il ne fe fent intérieurement de l'amour pour la Religion , & un fonds de pieté qu'il doit entretenir conftamment par la Prière & par une Ledure aiïîduë de l'Ecriture fainte. S'il n'eit pas dans ces Difpofitions ^ c'eft une marque infaillible, dit nôtre Auteur, qu'il n'a pas la vocation intérieure. Il faut qu'il fe demande fouvent , ajoute-t-il, s'il vou- droit entrer dans le Miniftere, quand il n'en retireroit aucun émolument, & quand il n'y auroit pour lui que des Perfécutions à fouf- frir. S'il ne reflentpas ce zèle , il fait paroi- tre qu'il efl charnel, & qu il n'entre dans les Ordres que pour avoir de quoi vivre. L'Au- teur OCTOD. NoVEiMB. ET DeCEMB. I735. I7 teur reconnoit qu'il a vu beaucoup de zèle parmi les Prêtres Catholiques , qu'il en a vu parmi les Ecclefiaftiques Etrangers , qu'il en a vu même chez les Minillres Non con- jormijles; mais il avoue avec douleur qu'il n'en aguéres vu dans le Clergé Anglican. 11 croit que leur froideur efl la caule du mé- pris oii ils tombent. Il leur donne enfuite plufieurs conleiîs, pour fe mettre à couvert de ce mépris, entre autres de bien conno:^ tre les fondemens de nôtre Religion, afin de pouvoir répondre aux objections des In- crédules. " Ne vous avifez jamais^ leur dit- 3, il, de vouloir refondre une difficulté , dont 5, vous n'aiez jamais ouï parler. Ne difputez 3, point avec chaleur, Lijiflez fouvent fur le „ défaut de nos lumières ikc. nies exhorte en particulier à étudier la Controverfe touchant les points qui nous réparent de l'Eglife Romaine , flir tout ceux de V Infaillibilité de VEgVfe & de la Trarifub- flaiïtiaiion. Il faut qu'ils regardent le Pa- pi/me comme une cabale qui n'a pour but: que d'agrandir le pouvoir du Clergé, & qui tâche à élever Ton authorité au-defius de celle de L'Evangile. Selon nôtre Auteur , le Papifme n'eil qu'un tiflli d'importures , mais qui font ménagées avec adreiTe par d'ha- biles gens , qui d'un côté propofent de grands avantages à ceux qui reçonent leurs opini- ons , & qui de l'autre côté favent bien pu- nir ceux qui ofent les njetter. Mr. Biir- net voit avec chagrin qu'un eiprit tropiem- Tjineri. Fart. I. D blable 18 Bibliothèque Britannique, blable à celui qui anime le Clergé de Rome ^ domine dans le Clergé Anglican , qui à l'e- xemple de l'autre cherche à étendre l'au- thorité dje l'Eglife au delà de fes juftes bor- nes. Bien loin d'y réuiîir , ils ne font par là que fe dégrader eux mêmes, & femblenc travailler de concert avec les Incrédules, dont le deflein efl d'avilir le Miniftére & enfui te de l'abolir. Les Minières ne font que les Difpenfateurs de la Parole de Dieu & des Sacremens , & ce n'eft qu'en s'aqui- tant avec zèle de leurs devoirs qu'ils peu- vent s'attirer le refpecl du Public. Tous les foins qu'ils fe donnent pour accroître leur authorité feront inutiles , à moins qu'ils ne falTent voir , qu'ils favent faire un digne ufage du pouvoir qu'ils ont déjà entre les mains. Selon Mr. ^z/rwef , il en efl: du Cler- gé, comme des Souverains. L'Unique mo- yen de mettre leur authorité légitime à l'a- bri de toute conteûation de la part de leurs fujets , c'efl: de l'emploier à leur bien & à leur avantage. Ainfl le Clergé aura aflez d'authorité pourvu qu'il fe conduife bien & qu'il remplifle fes fonctions. Mr. Burnet s'adrefle enfuite aux Evêques, Il fouhaiteroit qu'ils ne véculTent pas dans la Pompe, &fe recrie fur tout contre la cou- tume qu'ils ont de tenir Table ouverte. Elle les oblige à faire de grandes dépenfes, à perdre beaucoup de temps, avoir toutes fortes de Compagnies, &à entendre fou- vent de vains difcours. Leurs OcTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 19 Leurs Femmes & leurs Enfans doivent être modeftes , &fe fouvenir toujours qu'ils n'ont aucune part aux Honneurs attachez à l'E- pifcopat. La Femme d'un Evêque eft obli- gée de viliter les Veuves & les Orphelins , de diriger les Femmes des Miniftres* Pour ce qui regarde leurs Enfans , l'Auteur n'ap- prouve pas qu'on les deftine au Miniftére contre leur gré , ou quand ils n'ont pas les Talens nécefÎTaires. Les Evêques trahiflenc la confiance qu'on a en eux , & fe rendent coupables d'une efpéce de Simonie, dit Mr. Burnet , lorfqu'ils procurent à leurs Enfans des Dignitez & des Bénéfices comme un Héritage qu'ils leur lailTent , fans avoir égard à leurs inclinations ni à leurs talens. Il exhorte enfin les Evêques à prêcher fouvent eux mêmes, à s'éloigner delà Cour, & à ne pas abandoLner les Intérêts de la Na- tion en favorifant lâchement des defleins qui tendent à opprimer la liberté. L'Auteur fe tourne enfuite aux Laïques , & commence par le peuple. De tous les peuples du Monde , félon lui, celui d'An- gleterre eft le plus heureux & le plus aifé. Généralement parlant il eft très induftrieux & très habile pour fon intérêt ; mais en mê- me temps il n'eft pas concevable, ajoute-t-il, combien il eft ignorant. Cela doit furpren- dre>. quand on confidére avec quelle clarté on a traité de nos jours les Sujets de la Re- ligion, & quel eft le nombre de petits Li- vres de Dévotion qu'on peut acheter à bas B 2 prix. 2.0 Bibliothèque Britannique, prix, 6c dont quelques Charitables Sociétez de Lojîdres diflribuent des milliers d'Exem- plaires à cous ceux qui veulent les recevoir ; de forte que cette ignorance parole tout à fait volontaire & obllinée. Pour prévenir les fuites de cette Ignoran- ce, l'Auteur voudroitque les Minières exa- minaflent fouvent les Jeunes gens à PEglife. Par là au moins on pouroit rendre la géné- ration fuivante plus éclairée que celle-ci. Il n'approuve passes longs Sermons, ouïes points de la Théologie & de la Morale font traitez avec Méthode, parce qu'ils font au deflus, de la portée du Peuple. Il croit que de courts &; de clairs Difcours fur de longs Textes feront écoutez avec plus d'atten- tion , & feront plus d'effet fur les Auditeurs , qui parviendront par là à entendre & à goû- ter l'Ecriture Sainte. L'Auteur s'adreflc enfuite à ceux qui tien- nent le milieu entre le Peuple & les Pairs du Royaume , (5c qu'on appelle Gentry. Ils ne les trouve guéres mieux inftruits que le Peu- ple. D'ordinaire ils apprennent tard les principes de la Religion , & les oublient en peu de temps. Toutes les connoiflances qu'ils acquièrent font puifées dans les Ro- mans (Se dans les Pièces de Théâtre. Bientôt ils trouvent qu'il eft du bel air de fe moquer de la Religion (Se de la Vertu , (5c font igno- rans (Se incrédules tout enfemble. Ceux qui vont à rUniverfué y prennent d'ordinaire de faufles Teintures , qui ne les difpofent que OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB, I735. 21 que trop fouvent à haïr & à înéprifcr tous ceux qui fe féparent de TEglife, quoiqu'ils n'en puiflent pas donner de meilleures rai- fons , que les Papijies n'en ont pour haïr les Hérétiques , fous prétexte qu'ils ont aban- donné l'Eglife. Dans cette difpofition , au lieu d'aimer la Patrie & les Loix de la Li- berté, ils favorifent un Gouvernement ar- bitraire , & deviennent efclaves d'une Mo- narchie abfoluc. L'Auteur dit qu'il a vu le Royaume furie point de fa ruine par une pareille difpofi- tion. Après h Rejuaiiration ^ tout le monde fembloit courir à i'Efclavage , & fi Charles Second eût été attentif à profiter de cette difpofition , la Tirannie auroit été établie par des Loix , avec des revenus fufîifans pour la maintenir. Il laiiTa échaper l'occafion , & d'ailleurs il avoit des Miniftres de probi- té , qui n'auroient pas voulu féconder fon deflein. Cependant il la retrouva dansMes quatre dernières années de fon Règne, & ceux qu'on appelle Gentry furent autant zèlez à fe dépouiller de leur Liberté, que leurs Ancêtres avoient été ardens à la con- fervcr. Comme les Pairs du Royaume compofent la Cour Suprême de Jiidicatiire , Mr. Burnet leur confeille d'étudier les Coutumes & les Loix, quoique, ajoute- t-il, le bon fens & une intégrité qui ne fe laiflé ébranler ni par l'Amitié , ni par l'efprit de Parti , fuffifent pour les diriger dans leurs Jugemens , puisqu'il B 3 y a 22 Bibliothèque Britannique, y a peu de cas, que les Loix ne décident clairement. '' Plus ils font élevez au deflus 3, des autres, dit l'Auteur, plus ils doivent 3, être modeltes , affables & popu'aires, a- 3, fin de pouvoir être utiles à leur Patrie, en 3, protégeant les opprimez, en s'oppoiant 33 avec vigueur à l'infolence & à î'injuflice , 3, & en cherchant à reformer les abus qui 3, fe commettent. Il faut qu'ils ôfent les ré- 3, préfenter ces abus dfins l'occa^on. Cet- te conduite les rétabliroit bientôt dans leur ancien luftre. N'avons nous par vu, de notre temps, ajoute Mr. Burnet^ qua- tre oLi cinq Seigneurs parleur favoir,leur génie & leur probité porter la réputation de la Chambre Haute à un degré qui fur- prit tous ceux qui en furent les Témoins ; 3, & fi un fi petit nombre étoit capable d'ac- •3 créditer fi fort les Pairs du Royaume, que 3, contre fa coutume le Peuple les refpedoit 3, plus que les Membres de la Chambre Baf- 3, Je , quelle ne feroit pas leur gloire , ii 3, tous étoient animez du mémeefprit! Après cela l'Auteur fait pîufieurs Réfle- xions fur le Parlement. Il craint que tant que les Eleclions feront vénales, la Nation ne foit en danger, & que îi l'on ne reforme bientôt cet abus, il ne perde enfin les An- glois , & ne change abfolumentla forme de leur Gouvernement. Les Dépenfes que coû- tent les Eledlions ruinent les Famiiles, qui efpércnt d'en être dédommagées par la Cour , ou qui fi elles font trompées dans leur ef- péran- OcTon. NovEMR. ET Decemh. 1735. 23 pérance, chercheront peut-êcre les moyens de fe venger. L'Auteur fouhaiteroit que le Parlement prît deux chofes forcement à cœur. La premiè- re regarde les Procès. C'ell le plus grand grief de la Nation. Ils courent infiniment & ne finilTent jamais, fur tout les Procès en Chancellerie. L'Exaditude que les Loix re- quièrent demande trop d'attention &d'é:u- de. Une petite erreur eO: quelquefois fui- vie de terribles inconvéniens. Il faudroit fé- lon Mx . Burnet \Jin nouveau corps de Loix & les réduire en une Méthode plus claire; il faudroit fur tout régler \?i Chancellerie ^^^>n d'éviter les dépenfes & les longueurs des Procès. La féconde regarde les Pauvres. Il feroic d'avis que PA6le qui charge chaque Paroif- fe de maintenir fes Pauvres fût aboli. Une fert qu'à encourager la parefle & l'oifiveté du petit peuple. Mr. Burnet dit qu'il n'y a nulle part une Loi femblable. VEcoJJe efl: la partie la moins riche de la Grand' Bre- tagne ; cependant les Pauvres y font entre- tenus par des contributions volontaires. La Hollande fournit le plus parfait Modèle par rapport à la manière de diftribuer les Chari- tez. Les Pauvres travaillent autant qu'ils peuvent. Ils font humbles & induftrieux, & la meilleure recommandation pour avoir du fecours , c'efb la bonne conduite & l'appli- cation : Tandis qu'ici on donne indifférem- ment à toute» fortes de Pauvres. B 4 L'J\u- 24 Bibliothèque Britannique, L'Auteur fouhaiteroit encore que les Ses- fions de Parlement fuflent moins fréquentes & plus courtes. On s'aiïemble tard chaque jour , & on fe retire de bonne heure ; au heu que fi par l'Authorité duPrince la durée de cha- que AlTemblée étoic plus longue , onpouroit expédier les affaires en peu de temps. Notre Auteur efpére qu'on y mettra ordre. lUefou- haite fur tout pour l'amour des Evêques. Ces Afiemblées de Farlenient fi fréquentes les empêchent d'avoir foin de leurs Diocéfes & les occupent trop des affaires du Siècle. Enfin Mr. Burnet s'adrefle au Souverain , & ôfe lui donner pluficurs avis. La pre- mière & la plus eflentielle régie qu'il doit fe propofer, c'ell de bien connoître & d'avan- cer l'Intérêt de la Nation. Il n'aura jamais rien à craindre de la parc du Peuple, tant que le Peuple n'aura rien à craindre de lui. La Reine EVJabcîb en eft un bel exemple. Le Prince ne doit pas chercher à éten- dre fes Prérogative?. Des qu'il fait connoî- tre une femblabîe dirpoficion , il doit s'atten- dre à la jalousie ^S: au mécontentement gé- néral de Tes fujets dans tout le cours de Ion Régne. Mais s'il fe contente de Gouver- ner félon les Loix, il poura toujours comp- ter fur leur confiance 6: leur fecours. La plus déteftable &, la plus folle de tou- tes les jSlaximes qu'un Roi puifle fe faire, c'eil: de nourir & d'entretenir les différentes FaQions , de changer fouvent de Miniflre, de favorlfer tantôt un parti, tantôt celui OCTOB. NOVEMR. ET DeCEMB. I73j. 25 qui lui eft oppofé, pourvu qu'il en tire plus d'argent 5 &" qu'il gouverne avec plus d'Au- thoricé. Cette conduite l'expofera bientôt: au mépris & à la haine de tous les partis. Henri trois , Roi de France , Charles fécond & le Roi Guillaume même dans les dernières an- nées de Ton règne, en reflcntirent les triftes effets. Pourfe rendre puilTant un Roi doit fe faire aimer de Ton Peuple, & témoigner à fon tour qu'il l'aime ;& la plus folide mar- que qu'il lui puifle donner de fon amour, c'eft de travailler à reconcilier les difPérens partis. Mr. Burnet donne encore aux Rois pluûeurs autres confeils. Nous nelefuivrons pas dans un fujet fi délicat. Il finie en exhortant les Angloîs à l'étude & à la pratique des devoirs de la Religion. Il fe flatte qu'alors ils feront difpofez a faivre fes confeils. TV R T I C L E 1 1 L Obrervations critical and mifcellaneous on feveral remarkable Texcs of the o!d Teftament: Towhichis addedaCom- mentary on the fifcy-third Chapter of Ifaiah : Wich an Appendix of Queries concerning divers ancient Religious Traditions and Pra6lices, andtheSen- fe of many Texts ofScripture, which feemto alludeto, or exprefs them. By B 5 Sa- 2(5 Bibliothèque Britannique, Samuel Harris, D. D. F. R. S, Late his Majeity's ProfeiTor of modem His- tory in the Univerfity of Cambridge. C^eft-à-dire , Obfewaîions critiques £5? rnêiées fur plufieuvs paffagcs remarquables de r ancien Tefiament ; à qmy Von a joint un Commentaire fur le LUI. Chapitre cïEfaïe \ £5? un Appendice contenant des ^le fiions fur plu (leur s anciennes Traditions ^ Coutumes , t^ fur le fens de plufleurs Fajfages de r Ecriture , qui femblent y fai- re allufion ou les rapporter. Par Samuel Harris, Doéteur en Théologie , Mem- bre de la Société Royale, & cy-de- vant ProfelTeur Royal en Hiftoire mo- derne à Cambridge. Londres , chez Mrs. Knapton, 175;. 4^° pagg. 263. C^'Et Ouvrage renferme trois DifTertations , j qui fervent comme d'introdudlion au Commentaire fur le cinquante troifiéme Cha- pitre d'Efaie, & contiennent les principes , par lefquels PAutcur explique ce Chapitre. La première Diflertation traite du Gnozer ( a ) , ou Amcat. Le Gnozer ou Avocat étoit , dit Mr. Harris, une Perfonne confiderable, ou {a) Nous fuîvons toujours l'Ortogrâphe de no* tre Auteur dans les mots Hébreux. OCTOC. NOVEMB. ET DeCEMP. I735. 27 OU un homme de diitindion , qui alloicnux Cours de Juftice , lors que quelcun de ia con- noillance ou de fa dépendance y étoit cité; il préfentoit le Prévenu aux Juges , pre- noic foin que fa caufe fat c:>îaminée avec impartialité , & , s'il le jiigeoit neceflaire , fe declaroit la caution de l'accufé. Notre Auteur prouve , que c'eft là le iens du mot Gnozer par le 50. Chapitre d'Efaie , verfets 7, 8, & 9. Mais le Seigneur T Eternel ni' a aidé ^ ou fuivant la Veriion Angloife , ni'aidera; il y a dans l'Original , IVa-Àdonai Jcbovab jag- nazer H , qu'il faudroit traduire , le Seigneur VEternelfera mon Avocar. Ccft pourquoi je ne ferai point confus , c^ejt pourquoy fai rendu mon vijàge fembhble à un caillou , cJ je fais , que je ne feray point rendu ho7iteux. Le der- nier mot, dit Mr. Harris, eft un Terme de Barreau ; car parmi les Juifs , lors qu'un homme avoit perdu une mauvaife caufe , on difoit , qu'il étoit rendu honteux. Celui qui me jujîifie ejl près ; c'ell à-dire , il y en a wi près de moy , qui foutiendra , que je fuis inno- cent. Ojii eft ce qui plaidera contre moy ? Comparo/ffons enfemhle. QiLi-eft mon adverfe partie? Qjt'elle s'approche de moy. Qiiifera- cc , qui vie condamnera ? Car V Eternel eft mon Avocat. C'efl: - à - dire , il efl ma caution, qui repond de ma bonne conduire, tant pour le palTé, que pour l'avenir. Dans tout ce paîfage, ajoute notre Auteur, ilyauneallu- fion manifeiie aux Procédures juridiques des juifs. L'Avocat ou la Caution eit appellée en \ og Bibliothèque Britannique, en Hébreu Gnozer , on Maîzedik & en Grec Ceci fournît à Mr. Harris Poccafion d'ex- pliquer un paflage de Se. Paul plus claire- ment, qu'il n'a été expliqué jufqu'ici. C'cfl dans le VIII. Chapitre de l'Epitre aux Ro- mains. La Théfe, que l'Apôtre établit au commencement du Chapitre , eft, ^wV/ n'-j a point de Condamnation pour ceux qui /ont en Jefus Cbrijl. Il prouve cette Théfe par plu- lieurs Raifons; puis il dit au verfet 22. Qiii intentera accufation contre les Elus de Dieu V On dira peut-être ce fera Dieu lui-même. Dieu? (il faut ici un point d'interrogation) Cela ne peut-être ; car Dieu eft le Gnozer^ IcMatzedik^ leDikaicn^ celui qui jufli fie. On dira peut-êcre , que Cbrifl les condamnera, Cbrijl ? ( il faut cncor ici un point d'interroga- tion). Ceci eft encore impoflible; car Cbrifl efl mort pour eux: comment donc pouroit-il les condamner ? Mr. Harris nous dit , qu'il a expliqué ce padage de S. Paul afin de nous faire remar- quer, que cet Apôtre écrit fouvent dans le llile de Démofthéne 5 duquel, fuivant nôtre Auteur, il avoit lu les Ecrits, de forte, que pour bien entendre S. Paul , il faut faire attention à cette reffemblance de flile. Mr. Harris entreprend enfui ce de prou- ver , que cet Office d'Avocat ou de Patron avoit lieu dans plufieurs païs , & a fubfifté longtems. Il en trouve toutes les Fondions dans le XXXIII. Chapitre du Livre de Job, ver- OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 2p verfets 23, 24. qu'il paraphrafe ou explique de cette manière. " S'il y a avec cet homme 3, là (raccufé) un Mejjager y qui parle pour 3, lui^ ou plutôt, qui Ibit fon Avocat, ou 55 fon Patron; un d' entre mille \CQQ\vi^2i\iQ\i\i 55 fens ; les termes de l'Original lignifient , 5, un de fin millier^ ou de fa Tribu; comme 5, il eft dit de Beth-lehem, qu'elle étoit en- 5, tre les milliers de Juda : qu'il déclare pour 5, cet homme là fa> droiture. *' llfaloitdonc, ajoute nôtre Auteur, que VAvocat ou le Pa- tron fut du voifinage de l'accufé, fans quoi il n'auroit pas pu lui donner un Témoigna- ge de vie & de mœurs, ni être fa Caution. On peut aulTi fuppofer raifonnabîement, que VAvjcat paroiltant devant les Juges en faveur du Prévenu , on demandoit au pre- mier, s'il connoiiïbit perfonnellement l'ac- cufé, depuis quel tems, s'il le croyoit hon- nête homme , & innocent des crimes dont on le chargeoit, & enfin s'il vouloit erre fa Caution tant pour le palTé , que pour l'ave- nir. Lors que les Juges étoient contensde la perfonne &: des réponfes de l'Avocat ils élargiflbient le prifonnier , comme il paroit par le verfet fuivant ; Alors il aura pitié de- lui, ^ il dira , garenti-le , afin qu'il ne def- cende pas dans la fojje , car j'ay trouvé ( un Copher) îL7ie rançon. 11 eftvray, que tout cela eft appliqué à Dieu, dans le Livre de Job ; mais il eft clair , dit ]\]r. Harris , que c'eft une allufion aux procédures du Bar- reau. Notre 30 Bibliothèque Britannique, Notre Auteur montre enfuite , que cette Fonftion d'Avocat a été pendant long tems en ufage ; il la trouve chez les Romains dans les Relations de Patron & de Client , (Se fait voir qu'Augufte même étant Empereur , fut ainfi l'Avocat d'un vieux Soldat , qui avoic fervi fous lui. La féconde Diflertation roule fur le mot Hébreu Dour (a) y qu'on traduit commu- nément par Génération. Ce mot Hébreu, de même que yêvsà. en Grec, fignifie ordinai- rement le tems delà vie d'un homme. Mais nôtre Auteur croit qu'il a un fens plus éten- du encore , & fgniJSe le lieu auffibicn que le îems: car i.ce mot Dotir eft dérivé d'un ter- me , qui fignifie habiter,* 2. le mot yE-jsrl dans Homère fe rapporte au lieu aufTi bien qu'au tems ( II. d'- V. 150, 153. ) 3. Dans la Lan- gue Cbinoife le mot Maîîdariîi fignifie un Gouverneur, qui a Autorité fur un certain Diftridt, ou fur un certain nombre de Dour s ou d'habitations; c'eft pourquoy ancienne- ment on écrivoit ilffl;2^oz/r/;z, d'où, par cor- ruption , eft venu Mandarin. 4. l'Auteur de l'Hifiioire d'Alger, en parlant des Mores, dit, (p. 54.} Chacune de ces Nations forme un Vil- ( a ) L'Original eft in , qu'il faudroit écrire dôr ; mais comme cette Ortographe feroit évanouir les Etymologies de notie Auteur, nous femmes obli- gez de fuivre fa manière d'écrire , d'autant plus que dour fe prononce dôr en Anglois. OcTOB. Nqvemb. et Decemb. 1735. 31 Village ambulant, qu'ils nomment A douar, compofé de Tentes comme un Camp. Les Anciens , ajoute Mr. Harris , avoient un Livre ou Regiftre, dans lequel on écri- voit le nom de tous ceux qui naiflbient, le lieu de leur demeure , leur Employ ou mé- tier , leurs généalogies & leur mort : Mais ce- ci n'avoit lieu qu'à l'égard des perfonnes li- bres, on n'enregiftroic point les Efclaves ; ce qui donne lieu à nôtre Auteur de foup- çonner , que quoique Mcïfe ne nomme que huit perfonnes, qui entrèrent dans PArche de Noé , parmi lefquelles il n'y avoic que quatre hommes propres à travailler , il n'efl: pas impoffible , que Noé ait pris auffi avec lui quelques Efclaves, qui par cela même, qu'ils étoient Efclaves , n'auront pas été mis fur l'ancien Regiitre, d'où Mr. Harris croit, que Moïfe a tiré ce qu'il dinde Noé. Il fera plus aifé de comprendre, comment la Terre a pu être repeuplée fi vite, après le Déluge, (i l'on fuppofe avec nôtre Auteur, qu'il y avoit dans l'Arche , outre la Famille de Noé > des Domefliques ou des Efclaves de l'un & de l'autre Sexe : C'étoit aulli la penfée du favanc Evêque Cumberland. Nôtre Auteur trouve dans l'ancien Tefta- ment plufieurs paflages , dans lefquels il croie qu'il eft fait allufion à cette coutume d'en- regiftrer les perfonnes : Il s'attache particu- lièrement à montrer, que cette idée régne dans le Pfeaume LXXXVII , qu'il applique entièrement à PEglife Chrétienne. " Sion , „ dit» 32 Bibliothèque Britannique, „ dit-il , fignifie prefque toujours dans les ,, Pfeaumes l'Etat de TEglife Chrétienne. 3, Cela pofé , il ne fera pas difficile de fen- 5, tir la beauté de ce Pfeaume en particu- 55 lier. V. 2. L'Eternel aime les portes de Sion 5, plus que les Tabernacles de Jacob. Il n'y a 5, point, je penfe, de Chrétien , qui veuil- 5, le maintenant difputer cela , ou qui en 5, puifle douter, v. 3. Ce qui Je dit de toy, 3, Cité de Dieu, font ^ des chofes glori eu/es. Ce 5, verfec n'a pas bcfom de Commentaire ; 5, le verfet précèdent l'explique fuffifam- 5, ment. Je ferai mention de Rabab âf ds 3, Babylone à ceux ( a ) qui me connoijjenî. 5, Les Septante , èc les Traducteurs An- ,j glois, qui ne les fuivent que trop fou- 5, vent j ont certainement donné à gau- 5, che ici; car il ed clair, que le fens de 5, l'Hébreu eft, je mettray quelques-uns , mé- 5, me de Rabab éf de Babylone dans la li'ie , „ ou au nombre de ceux , qui me connoijjenî. 11 5, me femble , que le Pfalmille repréfente „ ici Dieu comme ordonnant à fes Anges 3, de confiderer les diverfes parties de la „ Terre , & de lui rendre compte de la ,, conduite de les habitans. Regarde laPa- ,, lejîlne^ ou Tyr , ou V Ethiopie , tel ou tel y ejl {a) Nous fuivons la -Verfion Ang-oife ; 11 y a dans la nôtre , ertre ceux, ciui Sic. ce qui eft à peu pies le ftns , que notre Auteur donne à ci paiLgc. OCTOE. NOVEMB. ET DeCEMB. I73J. 33 „ ejiné, qui ayant bien vécu, & ayant par 5, confequent obtenu un bon témoignage , „ doit-être couché comme un objet digne 3j de la faveur de Dieu , fur le Regiltre , „ qu'on tient au Ciel. C'étoit là une pro- 53 polition choquante pour les Juifs ; c'eft „ pourquoy il n'y a pas lieu d'être furpris, 5, que les Septante ne l'aient pas comprife, „ ou peut-être , qu'ils n'aient pas voulu la j, comprendre. Les Juifs avoient renfermé „ la bonté de Dieu dans des limites fore 5, étroites & indignes de lui ; & il va une 5, très grande différence entre l'Eiprit de 5, l'Ecriture, & les idées de ceux, qui dans 3, la fuite des tems l'ont expliquée. Mais y, û on veut écouter Dieu lui-même fur ce „ fujet , on trouvera , qu'il a déclaré il y „ a longtems , qu'il eft plein de Mifericor- 5, de , lent à Je couroucer , & abondant en gra- 3, tuile ^ en vérité^ âf quen toute Nation 3, celui qui le craint âf pratique la Jujîice lui 3, efl agréable. ,i Venons au verfet 5. Mais de Sion , c'eft- 3, à-dire , de l'Eglife Chrétienne , il fera 3, dit, non feulement qu'un -ou deux, c'ell:- 3, à-dirc un petit nombre y Jo?ît nez , mais 3, ijl: ijoeifl? , c'eft à dire , chaque homme y 3, fera enregiftré comme étaîit né pour Jervir c? 3, adorer le vray Dieu, 11 va la même Con- 3, ftrudion dans z/7? weiflj , qu'il y a dans „ dour ijoe dour , & tout le monde fait ce ,3 que fignifie cette dernière exprefTion. Mr. Harris finit cette Diflertationen nous Tome n. Part. I. C aver- 34 Bibliothèque Britannique, avertiflanc, qu'il a faic un grand ufage des Pfeaumes dans fon Commentaire fur le LUI. Chap. d'Efaïe , parce qu'il croit qu'une grande partie , & peut-être la plus grande partie des Pfeaumes font des Prophéties li- terales , qui regardent Jefus Chrift , & Jefus Chrift feul. " Quand je dis Jefus Chrift 5, feuljajoute-t-il, je neprétenspas exclure ,y fon Eglife, qui a une Relation étroite „ avec lui. Triais il faut remarquer , qu'il ,, y a plufieurs chofes , qui font véritables 5, de jefus Chrifl; perfonnellement, & qu'on 55 ne fauroit appliquer à fon Eglife. Il y a 5, aufli plufieurs chofes , qui font vrayes de 3, l'Eglife 5 & qu'on ne fauroit appliquer à j, Jefus Chrift perfonnellement : Enfin il y 5, en a 5 qu'on doit appliquer à Jefus Chrift „ & à l'Eglife confiderez enfemble comme 5, un feul corps , ou une feule perfonne mo- 5, raie ou politique. La troifiéme Diftertation roule fur Pan- cienne coutume de donner à expliquer des fujets importans par voye de queftion ou de demande. Mr. Vitringa a crû, que le LUI. Chapitre d'Efaie eft écrit en forme de Dia- logue entre le Prophète & un Chœur de Juifs. Mais Mr. Harris ne fauroi: admettre cette idée; il croit, que fi cette manière d'écrire fe trouvoit quelque part dans l'Ecrirure fain- te, ce feroit fans doute dans les Pfeaumes; mais il ne fauroit fe perfuader, que ces Di- vins Cantiques foientcompofez dans ce goût. Les Anciens Juifs, dit-il, ne connoiflbienc point OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 35 point cette manière d'écrire, qui comme les Savans en font inftruits, eO: beaucoup plus moderne. Il eft vray que le LUI. Chapi- tre d'Efaie commence par une interrogation ; Qui a crû à nôtre Prédication; mais nôtre au- teur croit en pouvoir rendre raifon d'une manière beaucoup plus aifée & facisfaifante. Il remarque que les Anciens faifoient pa- roi tre leur Sagejfe ( par ou l'on doit entendre ce que nous nommons maintenant yà=yo/rj en propofant des Queftions difficiles, donc ils demandoient la folution. Ceft ainfi que la Reine de Seba (a) éprouva Salomon par des Qjiefiions obfcures. Une autre preuve que nôtre Auteur allègue de cette coutume, c'eit le VI. Chapitre de l'Eccléfiafte, verfet 10. Il eft vray , que pour y trouver cette cou- tume , il eft obligé de faire fur ce paiïhge une efpéce de Commentaire , que nous al- lons traduire, après que nous aurons rap- porté le paflage , tel qu'il eft dans nôtre Verfîon. Le nom de ce qui a été a déjà été nommé. Et favoit-on ce que devoit être Vhom- me , ^ quHl ne pouroit débattre avec celui , qui eft plus fort que luil " La Conftrudion 3, de ce paiTage, dit Mr. Harris, eft préci- „ fèiTient la même , que celle qu'on trou^'e 5, dans le premier verfet du LUI. Chapitre „ d'Efaie. Le nom de ce qui a été , a déjà 5, été nommé ; il y a dans i'Hebreu , Mari (l?e- {a) i Rois X. I. 36 BiRLIOTHEQUE BRITANNIQUE, 5, P^s bah Cebar^ ce qu'on doit traduire par 5, voye d'interrogation , & dans un autre 35 fens , favoir, Oiiejlce qui rCexifie qu'un 3, moment F L'Auteur de l'Eccléfiafte em- 3, ploye fouvent le Pnn comme un préfixe 35 fervlky félon leftile des Grammairiens , & 3, le fens de cette particule eft démonffra- 35 tif 5 elle répond au terme François ce 55 \ue i de forte que le fens eft, QiL'eft ce ,, quiexifte, &c. ? V\^nons aumot to^r , que 35 nous traduifons par ii?i moment , un petit 35 efpace de îems. Ce fens eft particulier à 35 f Auteur de rEccléfiafle ; &nous trouvons 35 dans d'autres paflages de l'Ecriture un mot 3, (Cebrab) qui vient de la même racine, 35 & qui lignifie unpetit bout de chemin: D'où 3, nous pouvons conclure , que ce mot dans 55 Ton origine ûgnifLoit petiteJTe , de là vient 35 qu'on l'a appliqué &. à un petit efpace de 55 teins , & à un petit bout de chemin : La Ques- 3, tion obfcure , ou l'Eniaime propofée par 3, cet Auteur ert donc5 QiCefl-ce quin'exifie 35 quun moment 1 5, Les mots fuivans font A'f/ira Skemo ^ ce 35 qui eft la folution del'Auteur5 &doit être 55 paraphrafé de cette manière : QjLoy ! vous 5, propofez ceci comme une Enigme^ commeune 3, Qiiejlion obfcure ? Ce n'ejl rien de tel ; le 35 nom de la chofe que vous demandez , a 35 été nommé par mille & mille perfonnes : 35 Wenodang afl?cr hou, Adam-^ c'eft-à-dire , 35 on fait très bien ce que cejl^ cefi l homme; 55 l'homme, helas ! oui n'eft qu'un néant, 35 qui pafie comme une Ombre. Ces OcTOB. NovEME. ET Decemb. 1735. 37 Ces trois Diflertations, dont nous venons de rendre compte, font deftinées à faciliter l'intelligence du cinquante troifiéme Chapi- tre d'Efaie, que nôtre Auteur fe propofoit principalement d'expliquer : AulTi fon Elfay fur ce Chapitre remplit il la plus grande par- tie de fon Livre. 11 e(t impofliblc de don- ner un Abrégé de cet Eflay, puifqu'il con- tient un grand nombre d'obfervations , non feulement fur chaque verfet de ce chapitre , mais encore fur un grand nombre d'autres paffages de l'Ancien" Teftament , que l'Au- teur explique par occafion. Cependant pour donner à nos Lecteurs une idée de ce Commentaire , ou de cet Eflay , comme il l'appelle modeftement , nous mettrons ici fon Explication du huitième Verfet de ce Chapitre, après avoir averti, qu'il applique toute la Prophétie à Jefus Chrift unique- ment. Voici comment la Verfion Angloife a ren- du ce Verfet. Il a été délivré de la prijon 8* du jugement ; &^ qui déclarera Ja Génération (a)? Nôtre Auteur rapporte d'abord les différentes Explications, que Vitringa,Gro- tius , & St. Jérôme ont données de ce pas- fage , & ne les approuvant pasjilpropofe la fienne, que voici. Nous (a) Il y a dans nôtre Vctfion. Il a été enlevé de la force de l'angoijfe Qp de la Ccndcirnnation \ maii c^ui racontera Ja durée ? C3 38 BiBLIOTHEQUEBrITAN NIQUE, Nous lifons au vingt-feptiéme Chapitre du Livre de Job, Verfec 2. Le Dieu fort a mis mon Droit à Vécart:^ ou mot à moc iuivancla Verfion Angloilè; a été mon Jugement \ c'eft- à-dJre , n'a pas permis que je fujje jugé félon les Régies: & au trente-cinquième Chapitre, verfec j. Job a dit , je fuis jiifte , âf cependant Dieu a été mon Jugement. Comme les mots de Lukacb & Mifl?pat fe rencontrent dans ces deux paflages , il me femble , dit Mr. Harris, que le fens de l'Oracle d'Efaieefb, que Jefus Chriftferoit condamné fans forme de procès. On fait qu'un privilège des Pri- fonniers , c'eft d'être jugez régulièrement , (Se impartialement; on les prive d'un juge- ment régulier , lorfqu'on les condamne fans examiner leur caufe. C'étoitle cas de nôtre Sauveur: au lieu de le juger dans les for- mes, on ne fouhaitoic que de le tvouver coupable , on l'a condamné fans le juger ; c'eft ainfi qu'il a été privé d'un jwg^/^zffwî fé- lon les Régies. Le fécond mot , qui demande explication c'eiïGnotzer , que nôtre Verfion traduit par Angoiffe , & la Verfion Angloife par Prifon. Nôtre Auteur n'approuve point ces Ver- rons; mais il croit, qu'il y a ici une faute de Copifte dans l'Original, & qu'au lieu de Gnoîzer , il faut lire Gnozer ; & on a vu dans l'Extrait de la première DifTcrtation, un Avocat , une Caution , ou une Piège. Voici donc deux maux, que le Prophè- te prédit devoir arriver au Mefiae; premiè- re- OÇTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 3^ rement , qu'il feroit privé d'un Jugement équitable 5 en fécond lieu, qu'il feroic privé d'un Avocat , ou d'une Caution , qui rendit témoignage de fes mœurs , & répondit de fa conduite pafTée & à venir. D'où il fuit , qu'il eft naturel d'attendre encore un troifiéme malheur après ces deux-là, & c'jcft ce troi- fiéme malheur, qui eft exprimé par les mots, que nous traduifons , £f qui déclarera fa du- rée , ou fa génération ? Cette vcrfion , dit Mr. Harris , eft forcée, & donne aux paro- les de l'Original un fens, qu'elles n'ont pas naturellement ; leur véritable fianiFxcation eft, que le MefTie fcroit privé d'une perfo n- ne f qui déclarât fon Dour. Pour entendre ceci 5 il faut remarquer , que chez tous les Peuples civilifez , lorfqu'on a examiné un accufé , (Se qu'on a ouï les témoins contre lui, avant que de lui prononcer fa Senten- ce, on lui permet d'appeller des Témoins en fa faveur , qui puiflent rendre un bon té- moignage de fa conduite : Sur quoi nôtre Auteur nous renvoyé aux incomparables Playdoyez de Ciceron & de Démofthénes, à la coutume d'Angleterre, qu'il croit être en ufage dans tous les Pais bien policez. „ La Loy des Juifs en particulier, ajoute- „ t-il , favorifoit toujours l'accufé , autant „ qu'il étoitpoflible; comme on le peut voir „ dans le Traité dcSyiiedriis du favanc Sel- „ den. Et pour dire la vérité , il y a dans „ cette Coutume une Equité naturelle, qui „ la juftifiera toujours: Car il n'y a rien de C 4 ' ,5 plus 40 BibliothequeBritannique. 5, plus équitable, que d'appeller les voifins ^, d'un homme, quieftaccufé , afin de voir „ fi ceux , qui le connoilTent parciculiére- 3, ment, peuvent lui rendre un bon témoi- „ gnage; ce qui a fauve la vie à plufieurs 3, perfonnes, qui autrement auroient été op- ,, primées «par la malice des faux témoins. 5, Mais il faloit que ces perfonnes fuflent 3, du Dûur (du Voifinage) de l'accufé, afin 3, qu'elles pûflent déclarer quelle réputation 3, il avoit parmi fes Voifins. Jefus Chriffc 3, n'eut point cet avantage lorfqu'il fut jugé; 5, car lorfque de faux Témoins s'élevèrent 3, contre lui , Pierre le renia , & fes autres „ Difciples , qui auroient pu lui rendre un 3, Témoignage avantageux , furent (i effra- 5, yez , qu'ils l'abandonnèrent tous; de forte 33 qu'il n'y eut perfonne,qui parut en fafa- 3, veur devant (es Juges. '' Nous voyons donc , que fuivant Mr. Har- ris, il y a, dans le paflageen queftion , trois maux , qui dévoient arriver à Jefus Chrift. Il devoit être privé , premièrement d'un Avocat , ou d'une Caution , qui répondit pour lui ; fecondement d'un jugement régulier & équitable ; En troifiéme lieu de Témoins cho • fis dans fon voifinage , qui pûflent rendre témoignage de fa conduite paflee. Suiv.-^nc cette Explication tout efl lié dans ce Chapitre : Le Prophète parle tout de fuite des maux , qui dévoient arriver à Je- fus Chrift, & après cela il parle de fon Exal- tation. Au lieu que fuivant les autres Ex- pli- OcTOE. NovEMB. ET Decemb. 1735. 4r plications, il commence par parler des fouf- frances de Jefus Chrilt: puis dans ce verfet huitième il prédit fa délivrance, pour reve- nir immédiatement après à Tes fouifrances, ce qui ne paroit pas lié. Après cet Eflay fur Efaie , on trouve un Appendix , dans lequel Mr. Harris fait d'a- bord quelques Obfervarions grammaticales fur plulieurs mots Hébreux , dont il trouve des traces dans les Langues modernes, & particulièrement dans la Langue Angloife : Il propofe après cela quatrevingt-neuf Ques- tions fur plufieurs points d'antiquité , qui ont du rapport à la Religion. Tout cela n'eft guerres fufceptible d'extrait; nous rappor- terons pourtant quelques-unes des Remar- ques à, des Queltions de nôtre Auteur , afin qu'on puifie fe former une idée de cet Appendix. On a vu ci-defTus, que fuivant nôtre Au- teur le Shin dans les mots Hébreux eft fou- vent démoiijlratif , & fignifîe ce que. On ajoute ici, que cette Lettre n'a fouvent au- cune fîgnification , & ne fert qu'à rendre la pronontiation plus aifée. Ced ce qu'on tâche de prouver par plufieurs exemples : En voici quelques-uns. La première filla- be ou lettre du mot Sbebet, qui (îgnifie une Baguette ou un Bdton , eft inutile , ou tout au plus demoîijlrative , la feule partie eflen- tielle de ce mot, eft Bet\ de là vient le mot latin Batuere y & l'Anglois Battle (bataille ou combat) car avant que les hommes euf- C 5 fent 42 Bibliothèque Britannique, fent inventé d'autres armes , ils ne fe bat- toient qu'à coups de bâton. De même de Dai vient Deus (Dieu) & Geoç: mais le mot Hébreu QiiSba-dai, ce qui fait voir que la Lettre Sbm n'appartient pas efTentielIement à ce mot , & qu'il faut la retrancher pour trouver la partie du mot, qui feule a un fens réel. Autre exemple; Sb-tb-m Dnt^Ognifie tou- jours en Hébreu fermé , d'oii vient le mot Anglois Pout y qui fignifie la même chofe. Cependant au Chapitre XXIV. du Livre des Nombres (^3 on eH: obligé de prendre ce mot dans un fens tout oppoféj & de le traduire par ouvert , ce qui eft contre la na- ture du langage. Il eft vray , qu*il y a un mot Hébreu, qui fignifie également henir & maudire. Mais, dit iVIr. Harris, il n'y a que le premier fens ) quifoit propre à ce mot; il n'a la féconde fignification que accriv^^iJuKTfxcv comme on le diroi t en Grec , c'eft-à-dire , par bienféance. Les Hébreux n'ofoient pas dire, que quelcun eut maudit Dieu , ou le Roy , cette aftion étant trop odieufe ; de forte qu'ils aimoient mieux dire, qu'un homme avoit ^7^72/ Dieu ouïe Roy, & lors qu'il étoit appelle en juftice pour cela , il étoit aifé de comprendre de quelle efpece de Benedic- t/o?2 on vouloit parler. Pour revenir au mot Sbtb-m, ajoute nôtre Auteur, je dis, que la {a) Verfet 3. L'Homme, qui a l'œil. OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. 1735. 43 la Lettre Shin dans le paflage en queition , efl purement démonjîrative ^ & lignifie celui - qui ; & la dernière partie de ce mot fignifie parfait; de^oneque Sh-thmgn-n ^'^yn DDW lignifie, celui, qui voit parfaitement bien, ou dont les yeux font parfaits. Venons au Queftions de nôtre Auteur; el- les occupent la plus grande partie de l'Ap- pendix. Après avoir demandé, s'il n'y a pas une Différence éternelle & eflentielle entre le bien & le mal , différence qui eft la régie confiante des adlions de Dieu même ; s'il n'eft pas vray, que fans un fecours d'enhaut les hommes ne pouroient pas fuivre avec perfeverance les maximes de la droite rai- fon; mais qu'il faut qu'ils foient gouvernez par une Loy, & qu'ils fe croyent refponfa- bles à leur Legiflatenr; nôtre Auteur propo- fe les Queftions fuivantes : Ne paroit-il pas par l'Hiftoire, que le Genre humain avoit receu du Créateur une Loy expreffe & ora- le , en vertu de laquelle ils ne pouvoient que fe croire refponfables de leurs actions à leur Legiflateur ? Ne paroit-il pas évidemment, que Dieu en qualité de Créateur & de Le- giflateur des hommes 5 étoit auffi leur Roy, dans le fens propie& naturel de ce terme? Spencer a foupçonné que cela avoit lieu par rapport aux Juifs ,• mais ne pouroit-on pas prouver par les Hifloires qui nous reftent, que c'étoic la conftitution primitive de tout le Genre humain ^ & que les hommes en ont eu 44 Bibliothèque Britannique, eu anciennement cette idée. Nôtre Auteur parle après cela des Maledidlions, pronon- cées contre ceux , qui avoient commis cer* tains crimes; & il demande entre autres cho- fes, fi ce qu'on appelloit interdire à quelcun le feu & l'eau , aqud âf igni alicui interdice- re, n'étoit pas chez les anciens Romains une efpéce d'excommunication Religieufe , qui n'obligeoit pas neceiïairement celui , qu*on avoit interdit, à quitter le païs , mais qui l'empêchant d'alîifter aux Sacrifices, ou l'on faifoit ufage du feu & de l'eau, le faifoit re- garder par le peuple comme un homme maudit. Nôtre Auteur propofe pluficurs autres Quefiions fur ce qu'on appelloit , Saur , une perfonne maudite ; & paflant enfuite au miniftére des Anges, il demande ,6 Dieu étant le Gouverneur du Genre humain, il n'eft pas neceflaire , qu'il employé des Mes- fagers ou des Anges pour porter Tes Ordres aux hommes? Etoit-ce l'opinion des Juifs feuls ; ou n'étoit-ce pas aulTi celle de tou- tes les Nations; ne la trouve-t-on pas dans tous les anciens Livres? Ces Apparitions des Anges n'écoient elles par ordinairement Lu- mineufes , (^quelquefois accompagnées d'un feu réel? N'efl:-il pas probable, que ce fut par une fembîable Lumière , que les Mages furent conduits au lieu où étoit nôtre Sau- veur ? Après plufieurs autres Quefl:ions fur le Minifiére & l'Apparition des Anges, Mr. Harris demande, fi Dieu, en vertu de fa Royauté , 6c pour conferver dans les hommes un OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. T735. 45 un vif fentiment de fon Autorité fur cux^ ne s'étoit pas refervé à lui feul la connois- fance & la décifion de certaines caufes par- ticulières ? Ne pouvoit-on pas regarder cela comme des efpéces d'Appels à la Providen- ce* Telles écoienc parmi les Juifs les E- preuves par les Eaux de Jaloujîe. Ne paroit-il pas , que les Ordalies ou E- preuves par l'eau , par le feu &c. étoienc quelque chofe de femblable , fondé fur la même, croiance , & en confequence de cela reçu par tout le monde, la pratique, com- me il arrive ordinairement ayant continué, quoique la raifon, pour laquelle elle avoic d'abord été établie , eut cefTé ? Car quoique les Payens adoraflent de faux Dieux , qui par confequent ne pouvoient pas recevoir leurs appels, Dieu, qui eft fouverainemenc bon , ne pouvoit \\ pas intervenir par fa Providence dans certains cas , pour défendre l'innocence opprimée ? Ne trouve-t-on pas quelques exemples de ceci, dans l'Hidoire ancienne & moderne ? Dans ces occafions Dieu ne n'apparoiflbit-il pas fur la Terre par la Lumière de fes Anges, qui à caufede ce- la ont écé appeliez la Lumière de Dieu ^ ou Ordalies ? Car ce mot Oriental fignifie Lu- mière de Dieu, & ne peut point avoir un au- tre fens, comme le favent ceux, qui enten- dent les Langues Orientales. N'eil-ce pas pour cette raifon, que les Epreuves par le feu ont été en ufage par toute la Terre , & ont continué fi long tems ? Les 45 Bibliothèque Britannique, Les Payens n'ont ils pas continué cette Pra- tique fans fe fouvenir de la Raifon fur laquel- le elle étoit fondée? Dieu ne s'étoit pas refervé fous la Repu- blique Judaïque la punition de certains cri- mes 5 qui échappoient à la connoilîance du Magiftrat,' cette punition n'ctoit-elle pas la Lèpre , dont la guerifon refervée à Dieu feul , étoit opérée par les Prêtres fes Miniflres? Ne peut-on pas prouver j que Dieu infli- geoit auflî quelquefois d'autres chatimens corporels outre la Lèpre , pour punir des crimes cachez? Les Anciens ne croioient- ils pas , que toute forte de maladies étoiene des punitions , que Dieu infligeoit aux hom- mes à caufe de leurs crimes ? Et n'y a-t-il pas beaucoup d'apparence ^ que la chofe étoit vraye à la rigueur , fous l'ancienne & primitive Religion? Efculape le plus ancien Médecin, que nous connoifTions^n'a-til pas enfeigné cette Dodtrine , comme on peut le voir dans Cornélius Celfus? N'eft-ce pas en confequence de cette Opinion , qu'on met- toit les Malades dans les Temples , dans Pes- perance d'une guerifon miraculeufe & divi- ne ? Et cette coutume n'a-t-elle pas duré jufqu'au tems d'Ariftophane , & fuivant les apparences plus longtems encore? Satan ne pouvant pas guérir les méchants, &Dieu ne les guerifîant pas ; notre Sauveur n'a-t-il pas exercé de nouveau, après une longue interruption, ce pouvoir Divin, en pardonnant aux hommes leurs péchez, & en les OCTOB. NOVEMB. ET DecEMB. JJ^^. 47 les gueriflant de leurs maladies ? Et n'a-t-il pas commandé à fes Difciples & à fes Apô- tres, de faire la même chofe en fon nom? Ces exemples nous paroiflent fuffire pour faire connoitre à nos Lecteurs , ce qu'ils doivent s'attendre à trouver dans cet Ap- pendix. Nous remarquerons feulement , que Mr. Harris ne propofe toutes ces Queftions , que comme des Sujets , qu'il n'avoit pas aflez examinez, & fur lefquels, par confe- quent, il n'ofoit pas parler pofitivement. ARTICLE IV. An account of the Conférence held inNi- cholas Lane , February i*^^^ , between two Romish Priefb , and fome Protes- tant Divines; with fome Remarks on a Pamphlet intitled, Thetwo Confèrent ces &c. truly ftated : by Samuel Chand- 1er, London printed for J. Gray ijlf. C'eft-à-dire ; Relation de la Seconde Con^ férence , avec des remarques fur une Bro^ chure intitulée^ les deux Conférences ^l^Cé Par Mr. Chcindkr. à Londres ly^s-chez Gray in 8- /J. 77. LOrfque nous fîmes l'extrait des Relations des deux Conférences^ &c. (a) nous ne pouvions pas favoir qu'environ deux mois après 5 ( a ) Volés le Journal précédent p. 303. 4S Bibliothèque Britannique, après, Mr. Cbandler en donneroit une nou- velle de ce qui s'eft pafle à la féconde de ces Conférences. Ses Antagoniftes eux-mê- mes ne nieront pas qu'il n'y ait fait figure, quoiqu'ils trouvaflent qu'il y prêchoit trop. II commence & finit fa brochure par fe plain- dre des Relations précédentes. Mais après tout, fi on en excepte certaines perfonalitez , auxquelles le Public ne prend pas toujours intérêt , les autres obfervations ne roulent la plilpart que fur des circon (tances qui al- tèrent peu le fond de l'affaire. Nous tou- cherons ce qui nous en a paru de plus cu- rieux; fans fuivre l'auteur, pas à pas, dans la réfutation qu'il fait des Remarques que le Prêtre Romain a faites dans fa .Relation fur ks points controverfés. A la vérité cette réfutation nous a paru, à nous ^ 2lu{\i ingé- nicufe que folide; mais ces Mejfieurs del'E- glifc Romaine n'en pafTeront point par ce qui nous paroit. Et dans nôtre Communion les /impies môme favent , que ces fujetsonc été fouvent maniez par nos meilleurs E- crivain^ 5 avec tant d'avantage, qu'on peut dire qu'ils ont remporté une vidoire com- plette fur ceux de Rome. Tout cela donc nous difpenfe d'entrer dans le détail de cette controverfe. Il en faudra cependant redlifier un petit nombre d'Arti- cles qui ne font pas aflez developez dans les autres Relations de la 2. Conférence ; à laquelle feule Mr. Cbandler a afilfté : Et cela , en étant requis , comme il a foin de nous OCTOB. NOVEMB. ET DeCEISIB. I735. 4O nous l'apprendre lui-même. Nous apprenons aufli de lui, que des deux dijputants du par- ti Romain 5 Pun Te nommoit Morgan ^ & l'autre Vaughan ; & que le Protelbnt qui fournit les pallages fur le titre de Seigneur notre Dieu, donné au Pape, étoit Mr. Eames, Quoique nous aions déjà rendu jullice au mérite de ce dernier, nous nous faifons ua plaifir de dire avec nôtre Auteur , ([11 il eft très connu du public par fa droiture ^ par Jort /avoir. Le premier pajfage qu*\\ allégua fut celui de Marcel, (a) que l'on a pu voir dans une note de nôtre précèdent Extrait. L'édi- tion que l'Auteur indique eft celle de Bi- ni , à Cologne , i<5i8. où dans le paflage en queftion on lit Cultor (b) qui dans une autre édition eft Cultes; ce qui toutefois ne change rien au fens , par rapport au but au- quel ce paflage a été emploie. Le 2. fut emprunté de œuvres de Stapleton f c ) dans fon Epitre dédicatoire a Grégoire XI IL oii il donne au Pape, foit des éloges, (d} foie des titres qui au fond n'apartiennent qu'à l'Etre fupréme & tout Parfait. Cependant les (a) Concil. edit. Bin. Colon. Agrip. i(5î8. {b) Nous l'avions ainfi repréfenté d'après l'édî» tion du Louvres. (c) Paris 1620. (d) Sanaiflîmus & Beatifilmus Patsr , Pontifcx Optimus Maximus. . . . Planeque rupremum ii; terris Numen. Tome F L Parî,L D 50 Bibliothèque Britannique, les Cenfeurs des Livres qui ont dû revoir cette épfcre, auffi bien que l'ouvrage à la tête duquel on la trouve , ne laiflent pas de déclarer qu'ils n'y ont rien vu contra fidem 6f bonos mores. Le 3. paflage qui fut pro- duit, c'efl: la glofe iur V Extravagante du Pa- pe Jean XXII. (a) oU (b) on lit ce qui fuit, ( c ) ' ^ Croire que le Seigneur notre Dieu U {a) Décret. Bonif. VIII. Conflit. CIcm. & Extravag. Lib. VI. (é) De Verbor, fîgnif. cum inter, cap. IV. {c) „ Credere autem Dominum Deum nojlrum 9, Papam conditorem didae decretalis & iftius y j, non potuifTe fie ftatuere, prout ftatuit, hsreti- 5, cumcenferetur.*' Comme Mr. Chandler , ou peut - être fon Im- primeur , a oublié d'indiquer Védition , & qu'il fe peut qu'elles ne foient pas toutes exadtement uniformes : nous avons confulté Monjteur Eames qui nous en a fait voir deux où le paflage fe trouve, mot pour mot, tel qu'on vient de le rap- porter. L'une eft , en groiTe lettre Gothique 9 Lugduni per Jacohum Maréchal ifio. 2. 'doI. fol. Et l'autre , Parh 15-85'. 2. tJoL fol. Vofez y TituI, XIV. p. i5'3. & notez qu'on trouve a la tête de celle-ci la Bulle de Grégoire Xlll. qui autorife l'ou- vrage; Enforte que la citation ne fauroitêtre con- teftée. Mr. Barker , comme on le tient aufTi de Mr. Eames, ëtoit en état delà produire, avecplu- fieurs autres qui juftifient fon aflertion : mais ce qui l'empêcha de les porter à cette efpéce de rendez- vous , dont on a parlé dans la relation des deux Conférences , c'eft que les Catholiques Romains a- Toient menacé d'écrire contre lui £c fes Confrères > 0CTOB. NOVEMB.: ET DeCEMB. I735. ^t 5, le Pape , auteur de ces Décrétales , n'a- 3, voie pas le pouvoir de ftatuer , comme 3, lia ftatué; c'efl une héréfie.*' Suremenc ce dernier paflage eit décifif , foie pour la manière claire & précife donc il eft énoncé, foie même , (i on le peut dire , par Videnti- ti <îès que leur Sermons feroient imprimez ; Ce quî lui fît prendre la réfolution de réferver Tes preuves pour une réponfe publique dans les formes. On nous permettra d'ajouter , que fur ce que Mr. Chand- ler avance qu'il cmt qu'on pounoit prouver que cei dogme , aufTi abfurde qu'impie , de la divinité pré- tendue du Pape , avoit été le grand motif qui dé- termina Ravail/jc à afl'anTiner Henry I V. Monfieuir Eames ne nous a pas feulement fait voir ce qu'en ont dit Cafaubon , Pierre du Moulin le fils, & tout fecemment Mr. Turretin; la qualité de Proteflants pourroit les rendre fufpeds ; mais même le *' Plai- 5, doier de Mr. Pierre de la Marteliere, parlant pour lei j, Redteur & Univerfité de Paris, contre les Jé- )> fuites, le 22. de Décembre, 16 [i. Se imprimé immédiatement après. Par oii l'on voitj en fub- ftance, qu'en Confrontant les Confeflions de 5.»r- riere , & de Cbajîel, avec l'Interrogatoire de Ra^ vaillac , c'étoit la même dodrine qui leur avoit été fuggérée* En effet, ce que cet exécrable par- ricide avoue qui le pouffa à l'adion énorme qu'il commit , c'eft que les Prefcheurs Tavoient perfua- $, dé , que le Roi étoit Tyran, & fauteur des Hé- „ rétiques, contre la volonté du Pape qui eft Dieu ,, enterre. Quoique Hardouinde Perefixe , n'ait pas 5, aparemmentofé tout dire , il inftnue affez ce qu'il >, penfô de ce qui anima l'infanieAffafiia en parlant D i „ dil 51 BIBLIOTHEQUE Britannique, té d'expreflion qui fondoit la plainte de Mr. Barker, relevée mal à propos par Mr. Mor* gan. Nôcre auteur en ajoute , de Ton chef, un quatrième^ emprunté des Décrétales (a^ com- me nous l'avons rapporté dans nôtre pre- mière 7iote. L'édition qu'il cite eft celle de 1661. La nôtre eft de 1587 ; mais pour le paflage, il n'y a nulle différence. De plus, il produit diverfes autoritez plus modernes , comme les harangues de Muret, envoie par la Cour de France au Pape Pie I V. oii il y a de fades & d'impies adulations, dont pour- tant on trouveroit peut-être quelque moien de pallier l'excès,* & qu'en tout cas, en cette occafion , on eut pu omettre. Mais il n'en eft pas de même de la harangue des députez de Païenne à Martin IV. Après les 5, du foupçon qu'on avoit, que certains EmifTaî- 3, res fous le mafque de pieté, l'avoient inftruit & 5, l'avoient enchanté pardefauffes afleurances qu'il 9, mourroit martyr, s'il tuoit celui qu'ils lui faifoient 5, croire être l'ennemi Juré de l'Eglife. Hiji.de Hen" 5, ry le Grand -^ /^n. lèio. Et le célèbre Rigault , qui 2 continué l'hiftoire de Mr. de Thou, fait dire au même Ravaillac, que " ces expreflions, Dieu 5, efi Pape^ le Pape eji Dieu, reviennent au même 5, lens," '' h&c verijfimé converti Deum effe Pontificem y ac Ponîif.cem ejje Dcum. Rigalt, de Rébus Gallise, Tom. VI. Lib. III. p. 49 j. (^ ) Décret. Part. I. Diftinc. ^5. cap. Vil. ^^W. Lugd. \CC\, OCTOE. NoVE^fB. ET DeCEMB. I735. 53 Vêpres Siciliennes ^ en 1282. la ville de Paler- me envoia à Rome Fïros SanBos pour s'ex- cufer de l'affreux maflacre qu'avoient fait leurs compatriotes. Sur quoi Paul Emile , de Vérone , introduit, dans fon hiftoire , ces Saints hommes à l'audience qu'ils eurenc du Pape, (a) ^' profternezàfes pies , com- „ me s'ils euflent été à l'autel & devant l'hos- „ tie, faluant Chrifl, l'Agneau de Dieu; 6c „ même priant très humblement dans ces „ termes empruntez des myftéres de l'Au- 3) tel , (b) Fous qui otez les péchez du monde , 3, aiez pitié de nous! Vous qui otez les péchez 5, du monde aiez pitié de nous ! Et à une 3. ,, reprife; mus qui ctez les péchez du monde , ,,^ donnez muslapaix ! Le Pape répondit que ,,'ces gens là n'avoient pas mal imité ceux „ qui , après avoir fuftigé le Seigneur , l'a- j, voient falué Roi des Juifs. " Là defllis, Mr. Cbandler rapporte l'oracle célèbre de St. Paul, fc) OLi parlant de l'homme de péché , du fils déperdition, il dit , félon l'édition de Louvain ; {a) Ad pedes illius ftratî , velut pro ara hoflia- queChriftum Agnum Dei falutantes , illa eiiam ex altaris myfteriis verba fupplicesefFarentur. Ouitollis peccata mundi , mi fer ère nojîri'^ Qin tollls peccata murt' di , miferere nojlri , Tertium , Qîù toilis peccata mun^ di, Dona nobis pacem, Paul. ^myl. de reb. Geft. Francor. Lib. 7. ( b ) Conf Canon Miflse Part. IV. Inclinatus Sa- cramento &c. ic) 2, Epitre de S. Paul aux ThelT. ch. II. ^. D3 54 Bibliothèque Britannique, Louvain; Qiii s^oppofe &* s' ejleve contre tout f^ qui efi nommé Dieu , ou qiCon adore ; jufquà ejîre affis comme Dieu au temple de Dieu , fe mon-* ftrant foy-méme comme s'il ejloit Dieu. Aurefte, le Concile de Trente (a) dé- crète folemnellement que tout ce qui fe pu- blie dans l'Eglife Romaine par la voie de l'impreflion foit approuvé & décidé par le Pape. Or le Corpus Juris Ca7ionici qui con- tient le beau raijbnnemenî (b) de Nicolas Pa- pe^ favoir que U Pape étant Dieu^ ne peut-être jugé des hommes y fut publié par Tordre ex- près de Grégoire XI IL & de l'avis de Tes Cardinaux qui avoient pleine autorité de revoir , corriger & retrancher tout ce qui auroit pu s'y glifler contre la foi Catholique ^ par la négligence ou la témérité des précé- dents Editeurs. Il s'enfuit donc qu'on a Pou- vrage autentique & du Pape même & du Concile Ecuménique ; c'eft-à-dire , de tout ce qui fe î3eut appeller Eglife u?iiverfelle , dans qui rélide l'infaillibilité pleine eft plus foutenuë & mieux conduite que dans les récits précédents. Il paroi t même , dans ce qu'il fait alléguer à Mr. Morgan pour fa défenfe , je ne fai quoi de plus animé & qui a plus l'air d'avoir été dit fur le champ: cet- te circonftance ne lui fait pas deshonneur. Mais ce que nous avons de plus à obferver fur ce fujet , regarde ce qui fut dit du nom de pain donné par 3. fois au Sacrement après la confécration. Mr. Morgan difoit qu'il ne s'enfuit pas qu'une chofe ne foit pas diffé- rente de ce qu'elle étoit, parce qu'elle con- ferve le nom qu'elle a eu avant fon nouvel état: Et il en donna deux exemples, celui de l'eau changée en vin & de la verge d'A- ron changée en ferpent. Mr. Cbandler faic dire à Mr. Hunt dans la Conférence , que ces cas ne font nullement parallèles. Et il le prouve ici à l'égard du vin , par ce que ce vin n'eft jamais appelle (implemcnt de l'eau, mais bien Veau changée en vin^ & qui pluseft Ig bon vin. ( a ) La deflus , il reproche à Mr. Morgan , d'une manière' un peu vive , de ne jamais regarder dans fon nouveau Tefta- ment. En quoi , pour rendre juftice à cha- cun, nous trouvons qu'il a outré. Par ce que Mr. Cbandler rapporte de la Conféren- ce, Mr. Morgan lifoit les paflages du N. T, en Grec; ce qui du moins fait voir qu*il a ac- ia ) Evangile félon St. Jean chap. II. vf. p. & io> D 4 5<5 Bibliothèque Britannique, accoutumé d'y jetter les yeux , de tems en tems. Pour le changement de la verge d'Aron en ferpent , (a) iMr. Chandler fait remarquer qu'il fût vifihle à tous les fpedtateurs. Cette ver- ge dévora cqWq des Magiciens, & par là mê- me montra qu'elle étoit un ferpent vivant : mais ajoute l'auteur ; ,, Je n'ai point ouï 5, dire que le pain confacré ait jamais dé- 5, voré un Prêtre , ou un Communiant ; quoi- 3, qu'ils manquent allez de raifon & decon- 5, fcience pour prétendre dévorer leur vSau- 5, veur. Et bien , continue Mr. Chandler y 3, que l'hoftie confacrée^ cette oublie tran- 5, fubftantiée, parle , ou mange, ou marche 5, comme un homme, ou falfe quelque ac- 3, tion humaine. Alors il fera aflez tems 5, de croire la tranfubllanriarion." Enfin il conclut que " le Catholique Romain ne fait 3, que fournir une verge pour le corriger 3, de fon audace ; J'cntens, dit il, le fer- 3, pent qui a entiérpm.ent dévoré ion hoftie. On voit que Mr. Cbandkr n'eit pas de ces Ecri- {a) Il ne falloit pas négh'ger la confideration du ftile , dans le récit que L'Ecriture fainte ( Exode Vil. 10-I2.) fait de ce changement; C'eftque //o}'- /ff, qui venoit de dire que la Ver^e axoit été chan- gée en Serpent ^ aiant auflitôt après ajouté la verge 3 a marqué nettement par cela même que c'étoit la verge changée en Serpent j Sans qu'il fut befoin de le répéter. OCTOB. NOVEMB. ET DECEMn, 1735- 57 Ecrivains qui s'incerdifent la moindre petite gaieté dans de graves fujets. Ridendo dicere veriim Quid veîat ? Il faut dire un mot des Agapes, favoir fi el- les fuivoient, ou précédoient la Sainte Cé- ne? La queltion n'eil pas de grande impor- tance, félon nôtre AutL'ur: mais pourtant il foutient qu'il a eu raifon d'affirmer qu'elles fuivoient; & pour le prouver, il encri' dans une favante difcufTion , alléguant Pline le jeune, (a) TertulUen , ( b ) Vh\(ïor\en Socra- te ( c ). Cependant comme il s'apperçoic bien qu'ils ne parlent que de ce qui fe pas- foit de leur tems ; il defcend , jufqu'à l'on- zième Siècle , OLi Tbéopbylacte affirme { d ) 5, que les Corinthiens failbient un feftin en- 55 femble, après avoir participé aux myjîé' 5, res.^' L'auteur ajoute , qu'il feroit aifé de confirmer la même chofe par Tbéodoret ^ St. Cbryfojlome & autres. Voulant même y ramener St. Paul, il f^it fentir qu'il doit manquer quelque mots au texte. L'Apôtre a dit, lorfqiCon 'vient à manger : & Mr. Chand- 1er fupplée h Cène du Seigneur : C'eft aux: kdleurs à en juger. Pour nous il nous fem- ble, {a) Epift. Ifb. 10. epjfl, 97. {b) Apolog. cap. 3p. {c) Lib. f. c. 11. {(i) Comm, in I. Cor. XI. 17. jt? Bibliothèque Britannique» ble, que ce qui précède & que ce qui fuit a un rapport bien plus lenfible aux Agapes qu'à la Ste. Cène. Durefte ceci n'eft qu'un point de Critique qui n'a aucune influence réelle fur la controverfe dont il s'agit. Si les Corinthiens ont pu s'oublier fi étrange- ment dans unfeftin ,qui au fond en étoit un de piété, puifqu'il joignoit immédiatement le repas Sacré de l'Euchariftie ; lequel des deux qui ait ou précédé, ou fuivi ; c'étoic la religion même du Sacrement qui étoit vio- lée : Et c'eft dequoi , jufqu'ici , on efl: con- venu de part & d'autre. A l'égard de la dis- pute touchant le corps naturel ^ fpiritiiel y dont on peut fe former une idée fur nôtre premier Extrait ; Mr. Cbandler fait deux chofes 1'. On lui avoit imputé d'avoir dit, Jejus-Cbriji qui efl Dieu : Et raportant lui- même fon difcours, il dit y fuppofé que Jef us- Cbrift foit Dieu. 2'. On le taxoit de n'avoir pas ofé (o déclarer fur l'Article du 7nemecorpj à la réfurrection : mais il foûtient avoir die que nos corps feroient alors différents à bien des égards; Et que cependant il ne voulut pas fe laifler entrainer dans la difculTion de ce point. A cela près, ondoit reconnoître qu'il a eu tout l'avantage pofllble. Il con- vient au refle , qu'il n'y eut point propre- ment de tems fixé pour une nouvelle Con- férence .. & que s'il en fut dit quelque cho- fe on ne conclut rien. Mais après avoir ainfi rendu juftice à fes Adverfaires , il a cru pouvoir fe plaindre de quel- OcTOB. Novemb. et Decemb. 1735. 5g quelque chofe de bien étrange dans leur conduite à Ton égard. 5, J'ai raifon , " dit-il , " de me plaindre à mon tour, non feulement de la manière incivile dont j'ai été traité dans la Rela- tion publiée par le Catholique Romain : mais encore d'une lettre écrite d'Anvers y que j'ai vue , par laquelle j'apprens que l'on a envoie dans cette ville un détail de nôtre Conférence, ou d'un air infultant l'on fe vante d'avoir remporté fur les Pro- teftants , & fur moi une vidloire fignalée & complète. Le moins qu'on en puifle dire, c'eft qu'un pareil procédé marque bien peu de candeur; & j'avoue que je croiois n'avoir nul lieu d'attendre ce^^rai- tement de la part d'aucun des allîltants. J'ai pourtant cette confolation que quel- que avantage qu'on ait pu remporter fur moi , ce qui n'eft certainement pas aflez confidérable pour en tirer fi fort vanité , ou quelques foibles qu'aient été mes rai- fonnements , la dodlrine des Proteftants fur le Sacrement n'en reçoit aucune at- teinte : Elle n'en eft ni moins ferme ni moins inébranlable. Au lieu quelesfen- timents des Papilles fur la préfence réelle , à.\aîranfubftanîiatiQn , paroitront toujours chimériques & abfurdes ; tant que la vé- rité fubfiftera dans le monde, ou qu'on permettra à nos fens , à nôtre raifon , à l'Ecriture , ou aux Anciens Pérès , d'en juger,* ou de décider la queftion. AR. Co Bibliothèque Britannique, ARTICLE V. Explamtory Notes and Remajiks on MILTON'S Paradife Joft : ^;y J. RICHARDSON, Futher (^ Son. ijuith the Life of the Auîhor ^ and a D I s c 0 u R s E on the Poem : by J. R. Sen. London. Printedïoï James ^Jehn^ & PaulKnapten^ at the Crown \n Lud- gate-ftreet. îYl^. Cell-à-dire Remar- PinHitres in Italy : IViîh Remarks. 1712* OcTOB. NovEMn. ET Decemb. 1735. 65 Curaret parm componi molliter urnd ; Forjîtan ^ nojlros ducat de marmore vukusi 55 Neàens aut Paphid Myrti , aut Parnajfi- de Lauri 3, Fronde comas ; At ego fecurâ pace quief- cam. ** Ces deux derniers vers fe lifent au bas de TEftampe , & font allufîon h une Couronne de Laurier dont Mr. Richardfon a orné la tête de Ton Héros, mais qui n'eft point dans le Portrait. Il y a une autre différence. Ce Portrait ayant vraifemblablement été tiré dans un tems où Milton commençoit à per- dre cet air de fraîcheur & de vivacité qu'on fait qui lui étoit naturel , mais qu'il ne confer- va pas jufqu'à la fin, comme Toland le dit; (fl) Mr. Richardfon a cru devoir mettre dans la Copie un peu plus de force & de vie que le Peintre fcrupuleux n'en a mis dans l'Ori- ginal ,* qui à cela près , & la Couronne de Lau- rier, nous paroit bien rendu dans la Copie: quoique la modeftie & la délicateffe de cec habile homme ne lui permettent pas d'être tout-à-fait content de la reffemblance non plus que de la gravure; Sorte d'ouvrage au- quel il avertit qu'il ne s'eft exercé que trois ou (^î) Dans fa Vie de Milton en Anglois de l'Ed. în 8. Conférez Richardfon p, II. & p. IV. vers la fin. t54 Bibliothèque Britannique, ou quatre fois en fa vie: (a) Et il faut a- vouer que nous avons vu quelque chofe de meilleur : C'elt une autre Tête de Milton dont la gravure eft plus douce & plus légè- re, qui reflemble encore mieux, qui a d'à* vantage l'air original du Portrait; &ouMr. Richardfon n'a pas même laifle le Laurier- Mais la première aura toujours fon mérite. On y verra avec plaifir, au lieu d'une mine allez platte que prêtent à Milcon les Eftam- pes ordinaires, 6c que ne lui ôce pas même celle de l'Edition de Mr. Bentley; (^) une phyfionomie aimable qui juftifie les compli- mens que lui faifoient là-delTus fes Amis, & qui aflbrtit l'idée qu'on fe forme de fon Es- prit, de fon Génie, de fon tempérament vif, & de certaine ardeur mâle &l vigoureu- fe, également remarquable dans fes Ouvra- ges &. dans fa conduite. Comme on fait que fon vifage & fa figure ODC {a) Page tit. (b) Nous parlons de l'Edition du Paradis perdu , que ce fameux Critique fit imprimer à Londres en 1-32. chez Thonfoti'. d'un format femblable à celui de fon Horace^ de fon Ttretice ^ de fon Phœdre: & avec des corredlions & des notes du même goût; A cela près néanmoins qu'au lieu d'inférer les cor- redlions dans le Texte. Il s'eft contenté de les met* tre p. la marge, & de diftinguerpar des lettres Ita- liques les paroles qu'il corrige. Cette Rcma^-gite aura fon ujfage dans la fuite» OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 6$ ont fait du bruit dans le Monde, (a) les détails fur ce fujet font doublement propres à intéreffer. C'eft par des détails de cette nature que commence la nouvelle Vie ds Milton; dont le premier Article efl une Defcription de fa Perfonne , qui fupplée ce que l'Edampe n'a pu repréfenter & que le Portrait même ne repréfente pas. Mais quelque intéreiïans que puifTent être de pareils détails, il y en a d'autres qui dans un Extrait , oli il faut choifir , exigent la préférence. Tejs font la plus-part de ceux du fécond Article , où l'on nous fait envifa-' ger Milton du côté de TEfprit & des quali- tez morales. La Tranfition du premier Article au fécond mérite d'être obfervée. Dans les dernières lignes du premier nous voyons Milton aveu- gle & goutteux. Ilifavoitpas pris , dit fon Hiftorien , ajjez de foin de fon Corps : il avoit une forte de partialité pour fon Âme : Sa faute cependant ne manqua d'aucun des fecours qu'elle poumit tirer de la Tempérance ^ de la Chafte^ té : A quoi l'on peut ajouter l'exercice de la Promenade , celui des armes ; & depuis qu'il étoit aveugle, celui du Branle; la Mufique enfin , dans laquelle il étoit habile , exécu- tant fort bien fur l'Orgue & fur la Viole, compofant même à ce qu'on dit : Mais tout cela {a) Voyez {on Article dans le Didionaire de Bayle: Remarque (A ). Tome VL Part, L E 66 Bibliothèque Britannique, cela n'a'uoit pu fuffire contre les fatigues d'îine étude opmidtre qu'il regardoit comme fa 'voca- tion dans cette Vie. A l'occafion de fon goût pour la Mufique, on nous conte qu'un jour entendant une Da- me qui chantoit très bien , mais dont il ne pouvoic juger par fes yeux parce qu'il étoic déjà aveugle , Je jurerois , dit- il , que cette Dame ejl belle, (a) ^es oreilles, ajoute Mr. Ridiarulbn , étoient alors des yeux pour lui : Et comme on auroit pu ajouter aufîî qiie cela étoit galant , il. place ici ce qu'il avoit à dire de la galanterie de Milton. A l'âge de dix-neuf an's il aima pour la premiè- re fois: Il rencontra la Perfonneàune pro- menade 5 la perdit de vue , ne la revit ja- mais, ne fut jamais qui elle étoit, as mémiC une ombre de vraifemblance. AVANT la publication de l'Amniftie, le Roi s'en tenoit à fa Déclara- tion de Bréda , par laquelle il avoit aban- donné au Parlement tout le foin de régler les exceptions de l'Amniflie rrenérale qu'il promettoit : Et le 27. d'Août"i6(5o. ( deux jours feulement avant que l'Ade de l'Am- nidie fur entièrement réglé) on voit la i^e- ponfe de Miitm à rEikon'Balilikê, & fa De- fenje du Peuple d'Angleterre , brûlées par la main du Bourreau en conicquence d'un Âr- rà du CoiiJeU readu le 27. de Juin, confor- mé- ( a ) Dans fts Nouvelles Ohfervatîons ajoutées aux P.e marranes Critiques (\e Bjyfe Tur leA'ûre;v de 1704.. Art. de Miltofi: Obfcrv. ( i ). F 3 86 Bibliothèque Britannique, mément à un Vote de la Chambre- bafle da jour précédent : L'Arrêt porte même que l'Auteur des deux Livres en queftion ne fe trouvoit pas; (ce qui (Ijppofe des reciier- ches pour le faifir, ainfî que le \"ote le de- ninndoir.) S'imaginer malgré cela que Mil- ton pourroit bien avoir été un de ces prin- cipaux Républicains dont Rapin parle com- me s'ils avoient obtenu leur grâce du Roi pendant que TafFaire de l'Amnillie générale éîoit fur le tapis , ce ne feroit étayer un peut-être qui tombe , que d'un autre peut-être qui n'appuyé fur rien. Aumoins Rapin ne cite-t-il aucune autorité : Et toutes les re- cherches de ^îr. Richardron n'ont pas pu lui fournir un feu! exem.ple d'une abolition particulière accordée par le Roi a~oantVAù.Q réglé par le Parlement: ( AulliToland («} ne parle-t-iî que de manière à faire conce- voir que c'eft une abolition pr>jiérieure qu'il avoit en vue.) APRES la publication de l'A6te 5 il eft vrai qu'on trouve des exem- ples: mais qui ne font pourtant pas-judes : <:ar il ne s'agit alors , à bien dire , que d'une Confirmation de la Grâce tacitement comprife dans l'Amniftie générale : Confir- mation que pluQcurs dcmandoient pour plus de fureté , (peut-être même uniquement pouT mieux faire leur cour au Roi ; mais dont pcrfonne n'avoit abfolumcnt befoin , {a) p. T25', 12(5. de l'Edition in 8. OcTOIi. NOVEMIÎ. ET DeCEMB. I735. 87 & ceux-là fur tout qui ne cherchoient pas plus que Milton à faire leur cour. ) D'ail- leurs c'eft toujours une Confirmation à pur & à plein d'un pardon o6lroyé de même par l'Adle du Parlement: & non une confirma. tion conditionnelle ou limitée , (qui dimi- nueroit ridiculement la grâce de l Afte , com- me Bayle femble l'avoir mal-à-propos con- çu , quoique cela ne foit pas dans l'Auteur iur les Extraits duquel il travailloit ; Ex- traits au-refte qui pouvoient n'avoir pas été faits exactement. L'erreur de Toland ( c'eft fon Auteur ) confiftc proprement à avoir cru que la grâce de Milton étoit limitée dans l'Adte même du Parlement, aufli bien que dans le prétendu Pardon du Roi. ) Mais quelle peut avoir été l'origine de cette erreur ? Mr. Richardfon nous l'ap- prend. C'eft en deux mots que Goodimn ayant été un des Fiiigt qui furent exceptez conditionnellement dans l'Adte d'Amniftie,on a confondu afTez naturellem.ent Mikonavec Goodwin , à l'ombre d'une parité de cas qu'établit entr'eux le fort commun de leurs Livres & même de leurs perfonnes jufqu'à un certain point : ( Car non-feulement Good- win , aulTi bien que Milton , avoit écrit un Livre en faveur des Régicides ^ (a ) Milton & Goodwin furent de plus nommez, enfem- ble dans le Fote & dans V Arrêt dont nous n'avons. ( a ) Mr, Des-maifeauK , ubi fùpra F 4 (18 Bibliothèque Britannique , n'avons d'abord parlé que par rapport k Milton: L'Arrêt témoigne qu'ils furent tous deux également recherchez: Et leurs Livres enfin furent brûlez à même jour&encon- féquence des mêmes procédures. Savoir à prêtent pourquoi Milton , plus heureux que Goodwin , ne fut en nulle for- te enveloppé dans les exceptions de TAm- riiitie, c'eil un nouveau myftère. Que le Roi l'eût oublié , comme quelques-uns le fuppofcnt, c'eit ce qui doit { vu les procé- dures faites contre lui ou contre fes Li- vres ) paroître auffî peu vrai que peu vrai- fcmblable. ( D'ailleurs l'oubli du Roi pou- voit lui être plus nuifible qu'utile. Si le Roi l'oublioit, le Parlement qui règloit tout lie l'oublioit pas; 6: fongeoit à lui pour le perdre, au lieu que le Roi auroit pu fonger à lui pour le fauver : puifqu'il eft certain que ce Prince fe crut obligé de modérer le zèle vangeurd'un Parlement qui ne cherchoit que des victimes à lui immoler.) iMilton auroit- il été épargné en faveur de fon mérite & de fa réputation ? Mais fon mérite d'alors f^iifoit fon crime, &. fa réputation l'aggra- voit. Mr. Richardfon a oui que fes intéiéts furent adroitement ménagez par deux Amis puiflans ; le Secrétaire Morrice , & le Che- valier Thomas Clargis. C'efl quelque chofc Mais encore; Pour fe charger d'une Caufe auiTi défefpérée que celle? de Miltoî> , & furtout pour y réuilir , ne falîoic-iî rien de plus- paiticulieV ? Et qu'y eut ii de cette na- ture-? OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMC. I735. 89 tare ? C'eft ce que nôtre Auteur nous ap- prend 5 fur la foi de JMr. Pope inltruic du fait par Bei teuton qui dévoie le fin oir d'original : Car on ne doute pas que ce dernier ne fût fort connu & fort aimé du Clxevalier GuillaiLme D A V E N A NT; Et le fait elt, que Davenaiit (le même qui écoit venu en Angleterre auprès de Charles I. de la parc de la Reine Henriette- Marie ^ retirée en France depuis l'an 1(544. C^) syant éj.é arrêté par les Parlementaires , 6c ) fe trou- vant en danger de perdre la Vie en 1650. comme il le dit lui même dans un Livre publié cette même année ; Milton , alors tout-puifiant, avoit intercédé pour lui avec fuccès : Deforte quQ Dâvejiant à Ton tour em- ploya Ton crédit pour Ton Libérateur (b). On deioit une lie à Milton, cf 072 acquiîn no- {a) Nous ne marquons cela que pour rappeller à nos Lc-cleur3 l'atrachement de Daven:int à Ja Fa- mille Royale. Car du relie ce ne peut pas être à ce voyage qu'il fut arrêté: .Aumoinsaiuire t ovi qu'il retourna en France. ( Clr-enion T. V. p. fj-fp. Edit: de la Hâve 5 1709.) Il faut fupporer quelque autre vcynge dans la fuite: vu ce qu'il dit lui-même de Ç\ prifou A-M\% l'Ile de IVigot , d'où il publia une Continuation de fon Gouâilert en i^fo. {b) i^epuis que ce:i efl écrit, nous avens ap- pris de Mr. RichardfoîJ, que le fait conté par Let- terton avoit été confirmé à Mr. Pope comme une chofe qui cft: encore aujourd'hui tres-connue déins le Famille du Chevalier Davenant, F 5 50 Bibliothèque Britannique, hlemenî la dette : La Vie de Milton fut le prix de celle de Devenant,' Morricl âf Clargis, ajoute nôcv'-- Auteur , purent être ceux qui ménagèrent Vaffaire dans la Chambre des Com- munes ^ foit en fignifiant lintention du Roi ^ foit autrement, (il eft vrai qu'on ferable être en droit de ramener ici les difficultez tirées de la Di claration de Bréda , & du Vote fuivi d'un Arrêt du Confeil. MAIS entre le TAite & l'exéciition de V Arrêt ^ qui fut précédée de deux Proclamations , il s'é- toit paflé près de neuf femaines ; l'affaire put être trai'ée dans l'intervalle: EtfiTAr- rêt ne laifla pas de s'exécuter , on conçoit facilement que ce put être , tant à caufede Goodwin qui y étoit aflbcié à Milton Cmais pour qui l'on n'avoit pas les mêmes égards) qu'afin de fatisfaire à la Juftice & aux En- nemis de Milton aufli bien qu'on le pouvoit fans le facrifier lui-même. QUANT à la Déclaration de Bréda ^ dont il elt certain que le Roi ne devoit ni ne vouloit fe départir , il n'y avoit proprement qu'un pardon parti- culier oftroyé dans les formes qui pût être incompatible avec cette Déclaration : Le Roi n'avoit pas prétendu & n'avoit pas non- plus été cenfé y porter atteinte par fa Ha- rangue du 27. de Juillet , ou il s'explique clairement néanmoins fur ce qu'il fouhaitoit que l'Amniftie embralTàt tous ceux qui n'é- toicnt pss dire(^tement complices du meur- tre de fon Père : Le Parlement ne perdoit rien par là du droit de régler les chofes à fon OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 'pi fon gré, & l'événement le fi: bien voir; té- moin entr'aucres Goodwin , qui fut fur le point d'être mis au nombre des Condam- nez à mort (a). A plus forte raifon la Dé- claration de Brédaétoitelle compatible avec de fimples infinuations de la parc du Roi em- ployées par les Agens en faveur de Miiton au- près des Membres delà Chambre-balFe. . . . S'il refte encore quelque embarras, c'eft ce- lui qui naît d'une particularité que Mr. Ri- chardfon a apprife depuis la pub'ication de fon Ouvrage^ mais qui jufqu'à préfent n'ed point éclaircie , avec quelque foin qu'on aie examiné les Journaux du Parlemicnc d'oii elle ell tirée. Cette particularité eil , que le 17. de Décembre i6<5o. ily eut une plain- te portée à la Cliambre des Communes fur ce que le Sergent- aux- Armes demandoit une fomme excêlfive pour V emprijonnement de Miiton ; & que l'affaire fat remife au Comité des Privilèges. Savoir comment elle fe ter- mina, . [b ) Q: ap. Syncell. in ter fcriptores Byzant. p 240, OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. pi Pafibns aux Chaîdéens , qui félon Ciceron (a) ne parlent pas moins que de quarante fept mille ans. Mais l'Orateur Romain ne s'eft pas piqué d'un excè$ de policelle , lorsqu'ij leur reproche, là-deflus , ieur/o/fe, leari;fl- nité^ même leur impudence: Kinous jugeons ^ ajoute-c-il en termes exprès , quils en ont menti. En effet ils n'eurent rien de propre à fixer les tcms , OcTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. lOp diminuée , & que le malade commence à fe plaindre de la faim : car fi on lui don- noit aucun aliment avant ce tems-là, la fièvre reviendroit accompagnée de tous fes fymptômes. C'efl pourquoi nous défen- dons toute nourriture au malade pendant fept ou même dix jours de fuite ... Et dès qu'on redonne les alimens au malade, il faut qu'il les prenne fans boire, ou avec très peu d*eau , & même il faut attendre quelques heures depuis la dernière dofe d'eau , afin que l'eftomac puifTe les digé- „ rer. On doit choifir une nourriture de fa- ,, cile digeftion , & ne la permettre d'abord 35 qu'une fois par jour & en petite quantité , 5, enfuite on la donne deux fois par jour, & 5, Ton paffe par degrés à un diner plus abon- „ dant , fe contentant toujours d'un fouper ^, léger , mais il faut s'abflenir de viandes j, pendant un mois &plus. Tout le temsque ^, les malades obfervent ce régime , ils ne ^, quittent pas l'eau entièrement ; mais après „ le digeftion on les oblige d'en prendre deux 3, ou trois dofes , jufqu'à leur entier rétablif- ^, fement. " Si les eaux commencent le premier ou le fécond jour à pafTer librement par les urines, c'eft un bon fîgne : il faut auiïi qu'elles pro- curent quelques felles. Il arrive fouventjque jes Parotides fe gonflent , & qu'on apperçoit du pus dans les urines & dans les felles ; il ne faut pas pour cela interrompre l'ufage de l'eau: au contraire, on doit la donner en plus gran- de 'ilÔ BiBXIOTHEQUK BRITANNIQUE, de quantité , & c^eft le feul moyen de mon- difier & de guérir entièrement les abcès qu'el- le a raeuris. Cependant les abcès formez dans le Cerveau & dans la poitrine fe guériflenc plus difficilement par cette voye; quoiqu'on en ait vu des exemples. Que fi les malades font alToupis , on leur applique des véficatoi- res; & lorfqu'ils fe trouvent opprefTez , on leur fait prendre de l'huile d'amande douces, & au lieu d'eau froide on leur en donne de tiède. Dans les premiers jours de cette Diète les Voraiflemens font un bon figne, & ceflent dès que reftomac eft déchargé, les hoquets ceflent aufli en continuant S: repétant fou- vént les traits d'eau à la glace. La fueur eft de tous les accidens le plus à craindre ; on tâche de l'arrêter en faifant boire au malade une plus grande quantité d'eau, & plus froi- de , s'il eft poflîble; on raffraichit la cham- bre par toutes fortes de moyens ; il y en a même , qui couvrent le malade de neige , ou de gîace pilée. il eft dangereux de commencer cette Diè- te avant que la fièvre foit à fon plus haut point ; mais alors on peut y avoir recours dans toutes les fièvres malignes ^ aiguës ç^ mor- telles de tout genre. Nous n'entrons pas dans les raifonnemens , que l'Auteur employé pour expliquer les effets falutaires & mer- veilleux de cette m.èthode; il s'en faut bien , qu'ils foient auili convainquants, que les ex- périences réitérées 6: inconteftables ^ qui fé- lon OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. III Ion lai démontrent l'utilité de cette métho- de; cependant elle ne réuffit pas toujours ; & c'elt ce que iVIr. le Profelleur ne dilïïmule pas. Mais outre les fièvres , la Diète d'eau s'em- ploye aulli avec fuccès dans plufieurs autres maladies, telles font la Diarrhée, la Dys- fencerie, & même la Lienterie, les fuppref- fions d'urine, les douleurs d'Eltomac , le Co- leramorbus ^ les" maladies hyftériques & mé- lancoliques , la petite-vérole , & même l'hy- dropifie. Cependant dans toutes ces m^ilâ- dieson ne retranche pas entièrement la nour- riture; mais dans les maladies Chroniques, il fuffit de faire boire une bonne quantité d'eau à la glace quatre heures avant un léger diner, & une autre dofe huit heures après. Notre Auteur ne décide point, (i cette mé- thode convient dans des Païs plus froids ; il en laifTe le jugement aux Médecins de ces Païs-là; quoiqu'il penche pour l'affimative , puifque, dit-il, on fait à Naples les mômes cures par ce moyen en Hyver qu'en Eté. Art. V. Courte Defcription des différentes efpéces d'Ipecacuanha, par Mr. Douglafs, Médecin extraordinaire de la P.eine, & Kiem- bre de la Société Royale. Mr. Douglafs a dt^ifein dans ce mémoire défaire connoître deux Racines, qui fe ven- dent fous le nom d'Ipecacuanha, mais donc les Vertus font bien différentes de celles d^es quatre efpéces de cette Racine , fi connues à. fi falutaire<5. L'Auteur décrit d'abord fore Tome VI. Part. I. I • exade- IT2 Bibliothèque Britannique, exadlement ces quatre efpéces d'Ipecacuan- ha; enfuite il vient aux deux Racines, aux- quelles on donne fauiïement ce nom. La pre- mière qu'il appelle la blanche , reflemble beaucoup par fa couleur & fa ruperficieàref* péce blanche de la vraye Ipecacuanha, mais elle n'eft pas à beaucoup près finoueule , el- le efl beaucoup plus grolle & plus longue, plus droite & plus douce au toucher. L'Autre Racine, qu'il appelle la brune, eft d'une couleur plus foncée , que refpéce brune de la vraye Ipecacuanha , & Pon trou- ve quelque mélange de rouge en plufieurs morceaux de cette Racine ; la fubftance ex- térieure de fon écorce approche d'un jaune rougeàtre, les morceaux en font plus grands qu'aucuns des autres efpéces; on en trouve de feize pouces de long; les fentes de l'é- corce en font plus éloignées , que celles de l'efpéce véritable , & les efpaces , qui font entre elles , font plus unis; ainfi il eft alTez aifé de les diftinguer , quoiqu'elles foienc fouvent mêlées enfemble. Le Chevalier Sloane a découvert , que cet- te dernière efpéce étoit la Racine d'un Apo- cin venimeux , qu'il a décrit dans fon His- toire naturelle de la Jamaïque , où cet Ar- brifleau efl: fort commun , de même qu'à la nouvelle Efpagne , & il décrit au long dans l'introdudlion du fécond Volume décen- te Hiftoire , les pernicieux effets de toutes les parties de cette plante , dont on commen- çoit à f(^ fervir aflez communément. Art. OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. 1735-. II3 Art. VI. Extrait d'un Livre intitulé, Hef- péri ^ Pbofphori nova Phœnomena , &c. Aùc- tore Francifco Blancbino. Par Mr. Jean Had- ley , Vice Préfident de la Société Royale. Art. VII. Remarques fur un Traité de Mr. Helvetius de Paris , où il foutient que les Poumons ne divifent point le fang , ni n'augmentent fon Volume , mais qu'au con- traire, ils le rafFraichiflent & le conden- fent. Par Mr. F. Nicholls, Ledeur d'Ana- tomie à Oxford , & Membre de la Société Royale. Mr. Santorini de Venife , dans le VIIL Chap. de fes Obfervations > Sedion 3. à examiné exactement les faits, que Mr. Hel- vetius pofe pour appuier fon fentiment. Il convient avec celui-ci , que les Artères du Poumon, & que l'Oreillette droite du Cœur font plus grandes que les veines du Poumon, & que l'Oreillette gauche ; mais il nie, que le Ventricule gauche foit plus petit que le droit , & il prouve que cette différence dans la capacité du Poumon a quelque autre caufe, que la condenfation du fang dans fon pafTage par ce Vifcére ; car autrement le ventricule droit auroit dû être plus grand que le gauche , & l'Artère pul- monaire auroit dû être plus grande non feu- lement que les Veines pulmonaires , mais même égale au moins aux deux Veines Ca- -ves: Il recommande en même temsauxAna- tomiftes d'examiner ce fait. Mr. Nicholls a fait voir à la Société Royale trois differens I 2 fujets. 114 Bibliothèque Britannique, fujecs 5 dans lefquels il a méfuré tous les Vaifleaux dont il eft queftion , & il trouve partout, que le Syftéme de Mr. Helvetius, qui eft celui des anciens , n'efl pas fondé , du moins fur les différences des Vaifleaux , dont il fait fa principale preuve. Art. VIII. Diverfes Obfervations d'une E- clypfe de Lune arrivée le 2. Février 172.J. Art. IX. Obfervation d'une Eclipfe totale de la Lune arrivée le matin du 9. Août 1729. V. S. faite à Wittemberg en Saxe par iVir. Frédéric Weidler , Dodteur en Droit , & Profefleur ordinaire en Mathématique ^ communiquée par Mr. Le Chevalier Sloane. Obfervation d'une Eclipfe de Lune faite C avec un Telefcope de fix pieds de Paris ) à Padoue , par Mr. Polenus , Membre de la Société Royale le 29. Juillet, 1729. V. S. N^. 411. Art. I. Lettre à Mr. le Cheva- lier Sloane contenant une Defcription géo- graphique & une Carte du Royaume de Tu- nis, avec une apoftille , touchant la guéri, fon des fièvres intermittentes dans ce païs là; Par Mr. Shaw, Chapelain de la Fadlorie Angloife à Alger. Art. IL Récit abrégé de quelques effets & de quelques proprietez des Vapeurs : dans une Lettre de Mr- Ifaac Greenwood , Pro- feffeur en Mathématiques à Cambrige dans la nouvelle Angleterre, à Mr. Rutty , Doc- teur en Médecine, & Membre de la Socié- té Royale. Les Vapeurs , qui s'élèvent des Fuies nou- vel- OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735 TI5 vellemenc ouverts produifent fouvenc des effets funeftes fur ceux , qui veulent y des- cendre ; on en a vu des exemples dans les Mémoires de l'Académie Royale des Scien- ces. Les effets , que Mr. Greenwood rap- porte ici , font à peu près de la même na- ture. Un Habitant de Bofton dans la Nou- velle Angleterre , ayant defTein de faire rac- comoder une Pompe , en fit découvrir le puits , & voulut d'abord y defcendre lui- même: Mais a peine fut il defcendu cinq ou lix pieds dans le puits , qu'il ne put plus fe Ibutenir , à. fans pouvoir ni parler ni faire le moindre figne pour demander du fecours, il glilla jufqu'à la jointure fuperieure de la Pompe , où il demeura environ une minute, refpirant avec beaucoup de peine , puis il tomba JLifqu'au fond du puits, où iln'y avoit que quelques pouces d'eau, fans donner le moindre figne de vie. Là-defiTus un de fes Domefi:iques prit ^u plus vite une corde , & dcfcendit dans le puits pour fecourir fon maitre, mais à la même difhnce de l'ouver- ture du puits il lui arriva la même accident, & on l'entendit tomber au fond , fans qu'il eut fait aucun figne pour marquer, qu'il eue befoin de fecours. Les Ouvriers voulurent y faire defcendre un troifiéme ; mais dès qu'on l'eut defcendu il perdit la parole, &ne donna aucun fignal, quoiqu'il eut promis de le faire , auffi-tôc qu'il fentiroit la moindre incommodité: Ce- pendant on le tira du puits ayant la more I 3 peinte Il6 EïBLIOTHEQÛE BRITANNIQUE, peinte fur le vifage ; & quand on Teut faic revenir à lui , il ne fe fouvint point de ce qui lui étoit arrivé. Quelques heures après on retira avec des crocs les cadavres, qui avoient toutes les marques d'une mort violente. Il n'y a rien de particulier dans ce puits, fi ce n'eft , qu'il cft proche d'unégout, oii s'écoulent les im- mondices du voifinage ; ce Puits a trente pieds de profondeur; ,ce qui eft beaucoup pour ce lieu là 5 puifque le fonds du puits eft plus bas que n'eft la furface de la mer aux plus bafles marées. Il y avoit déjà du tems , que l'air de oe puits n'avoit eu aucune com- munication avec l'air extérieur. On voulut examiner qu'elle pouroit être la nature de cet air renfermé. Des chan- delles allumées , & des charbons ardens , qu'on defcendit dans le puits, s'éteignirent en peu de tems, quoiqu'on ne les y lit des- cendre que jusqu'à la profondeur de fix pieds. On fit de femblables expériences fur des ani- maux, qui n'eurent pas un fort plus heureux que les hommes. On examina l'élafticité de l'air par le moyen d'une petite cloche , qui rendit le même fon , qu'elle rcndoit dans un puits ordinaire à la même profondeur. On voulut enfuite favoir quelle étoit l'hu- midité de l'air dans ce puits : On y defcen- dit une grofife éponge un peu mouillée, at- tachée à un cordon de foye ; l'éponge pe- foit 278. grains, & après qu'on l'eut laiiîee plus de cinq minutes dans la vapqur, on la reti- OcïOB. NavEMTî. ET DèceMb. Î735. ît? retira, & il Te trouva que Ton poids étoic précifément le même qu'auparavant. Oa réitéra la même expérience fur l'éponge en- tièrement féche 5 & Ton poids n'augmenra point. On examina enfuite la denfité de l'air dans le puits, par le moyen de la balance Hydroilatique , mais on ne trouva pas la moindre différence entre la denfité de l'air extérieur & celle de celui du puits. Cette vapeur maligne étant expofée à l'air diminua pcu-à-peu , oc au bout de qua- tre ou cinq jours elle fut tellement difiipée, qu'on pouvojt defcendre jufqu'au fond du puits fans la moindre incommodité. Voici un autre exemple d'une vapeur fou- terraine , qui fe fit fennr fort fubitemenc dans un puits à Bofion le 9. May 1729. Ce puits avoit été ouvert pendant un teras con- fiderable, & non fi^uîement on l'avoit élar- gi , mais encore on l'avoit rendu plus pro- fond de quinze ou feize pieds. Deux hom- mes entreprirent d'y defcendre pour le pa- ver; ilsyavoient déjà travaillé tout le jour, lorfque vers les fix heures du foir l'un d'eux fcntit une odeur fort désagréable; fur quoy il gronda fon compagnon , le croyant cou- pable de quelque indécence, mais l'augmen- tation de cette mauvaife odeur lui fit bientôt craindre quelque danger. L'Autre , qui ne s'étoit point encore apperçu de cette odeur , voyant le vifage de fon camarade changer extrêmement, "appella du fccours; 1 4 & ii8 Bibliothèque Britannique, & au même inftant il fencit aufli lui-même une très-mauvaife odeur comme de poiflbn pourri , qui le faific tellement, qu'il ne pûc plus fe foutenir ; il eut même de (î violen- tes convulfions , lors qu'on l'eut tiré du puits , qu'il falut trois ou quatre perfonnes pour le foutenir; il faifoit des contorfions , & fau- toit comme un poiflbn , qu'on a tiré de l'eau , il revint de Tes convulfions au bout de trois ' heures , mais il fut en délire toute la nuit. Le premier n'eut que quelques foibleOes , dont il fut guéri en moins de tems , que le fécond ne le fut de ies convulfions; mais il eut Tefprit troublé plus longtems. On trou, va étrange, que ni l'un ni l'autre n'eut eu aucu- ne évacuation ni par haut , ni par bas. Cet accident arriva le vendredi ; & le lundi fui- vant ils étoient tous deux guéris ; la mau- vaife odeur du puits paiîa aufli en peu de tems ; puifque le lundi les ouvriers y travail- lèrent , fans fentir rien de désagréable. Quelle , dit nôtre Auteur , peut-être la caufe de ces vapeurs paflagéres ? S'il y a- voit des exhalaifons fouterraines , qui com- me les nuages (Se les vents de nôcre Atmo- fphére , changeafllent de lieu , il feroic très- important d'en obferver toutes les Circon- flances , fur tout , fi ce font des exhalaifons malignes: Celle dont il s'agit étoit plus de '25. pieds au deflbus de la furfiKe de la Ter- re ; profondeu!" trop grande pour que cette vapeur pûc produire quelque citct dans les caves OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. II P caves. N'oublions par de remarquer, ajoute l'Auteur de ce mémoire, que la partie de la Ville , ou eft ce puits , elt fort élevée; que le Terrein y a environ dix pieds de Terre glaife, au deflbus de laquelle on trouve ua gros fable & du gravier. Art. III. Lettre des Officiers du Roi à Sheernefs & Chatham, aux CommilTairesde la Marine , contenant un récit de ce qu'ils ont trouvé en ouvrant un ancien puits pro- che de Queenborough dans la Comté de Kent. Communiquée par Mr. Pierre Colli- fon , Membre de la Société Royale , le 8. Janvier, 1729. Ce qu'il y a de remarquable dans cet Ar- ticle, c'elt que le puits dont il s'agit, qui a deux cent pieds de profondeur , ne contenoit point d'eau , & qu'on n'en trou- va, qu'après avoir creufé avec une Tariè- re Si. pieds ; l'amas d'eaii , qu'on rencon- tra alors, eft de 166. pieds plus bas, que le plus bas fonds de la mer dans les endroits voifins de Queenborough. Cette eau eft très- bonne , douce & claire, & moufle fort bien lorfqu'on y met du favon. Art. IV. Obfervations fur la Grue , avec les moyens de perfedtionnucr cette mach - ne ; communiquées dans d&s modèles à la Société Royale , & expliquées ici par des figures ; par Mr. Defaguliers, Membre de la Société Royale. Art. V. Obfervations fur , le météore ap- pelle en Latin Ignîs fatum ( ^ en François l 5 feu 120 Bibliothèque Britannique, feu follet ) faites en Angleterre par Mr. Guil- laume Derham, Miniftre & Membre de la Société Royale ; avec d'autres obfervations fur le même météore , faites en Italie, & communiquées par Mr. Tho. Dereham , Chevalier Baronet, & Membre de la Socié- té Royale. Il paroit par ces obfervations , que ceux, qui comme Mr. Willugby & Mr, Ray , ont crû, que les feuxfoîetsn'étoient autre cho- fe qu'uneflein de mouches luifantes, qui vo- lent enfemble , fe font trompés : Ce font véritablement des Vapeurs, qui rependoic quelquefois une lumière aufïï grande , que celle d'un fagot allumé; quoiqu'elles n'aient aucune chaleur fenlibie. Ce n'eft que dans des Vallées , & proche des Rivières, en dans des endroits marécageux , qu'on apperçoit de fi grands feux folets , fur tout en Italie. Ceux qu'on voit dans les montagnes ne rc- pendent qu'une lumière femblable à celle d'une chandelle allumée. Ces feux font toujours en mouvement", montant &defcen- dant continuellement dans leur courfes , mais il ne paroilTent guère au defTus de la hauteur de fix pieds. On trouve dans ce mémoire quelques autres particularitez fur ces feux folets , & fur quelques autres mé- téores, qui ont beaucoup d'analogie avec ces feux. Art. VI. Deux Obfervations fur une E- elipfe totale de la Lune, arrivée la nuit du 28. au 29. Juillet 1-729. V.S. Communiquées par OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I73j. 121 partir. Le Chevalier Dereham, Membre de la Société Royale. ARTICLE VIII. Colle6lions relating to the hiflory of Mary Queen of Scotlanci , in four vo- lumes. &c. Ct^'2i-(^\XQ ^ Recueil de Piece^ concernant fHilîoire de Marie Rei- ne d Ecojfe &c. en 4. vol. ^latriéme Ex- trait. CE Volume eft divifé en deux Parties, la Première contienrles Pièces fuivantes. I. Relation de ce qui s'elt pafTé entre la Reine d'Angleterre & la Reine d'Ecoiïb , de- puis que celle-ci s'étoit fauvée du Château de Lochlevin en EcoHe , en May ij68. jus- qu'au 17. de Juillet fuivant. IL Conûderations fur les troubles d'Ecos- fe , lorfque Mr. Thomas Leigbton y fut envo- yé par la Reine d'Angleterre , après qu'elle eut appris que la Reine Marie s'étoit fauvée de Lochlevin. IIL Inltruftions données à Mr. Thomas Leigbton , lorfqu'il fut envoyé en EcofTe par la Reine d'Angleterre en May 1568. écri- tes par le Chevalier Guillaume' Cecil Secrc- taire. IV. Lettre de la R. Marie à la R. Elifa- beth , datée de Workingcon en Cumberland du 17. de May ijcîg. V. M<:. 122 Bibliothèque Britannique, V. Mémoires d'Etat écrits de la propre main du Secrétaire CecU , fur l'arrivée delà Reine d'Ecofle en Angleterre. VI. Lettre de la Reine Mère de France, à la R. d'Angleterre , touchant la R. d'Ecofle du 26. May 15Ô8. VII. Let'tre de Marie d'Ecofle à la R. d'An- gleterre du 28. de May 1568. VIIL Lettre de la R. Marie au Secrétaire Cecil du 29. de May ij68. IX. Lettre du Lord Scroop «Se du Chev. François Knollys à la R. d'Angleterre du 29. de May 1568. X. Lettre du Chev. Franc. Kncllys à la R. d'Angletejre du 30. de May 1568. XI. ù. XII. Deux lettres du Chov. Franc. Knollys au Secrétaire CeciL XIII. Mémoire pour Mr. Mf^/^mor^Jors- qu il fut envoyé à la R. d'Ecofle à Carltle, XIV. Infl:rufl:ions particulières h Mr. Mid- îemore lorfqu'il fut envoyé en Ecoflé, pour traiter avec le Régent. .XV. Lettre de la R. Elifaheîb au Comte de Miirray. XVI. Trois lettres du Chev. ira^zc. Knol- lys au Secrétaire Cecil. XVII. Lettre de Mr. Mîdlemore au Secret. Cecil, OLi il lui rend compte de fes negoria- tions avec la R. d'Ecoflfe , à Carlile du 14, dtr Tuin 1568. XVIII. Lettre de la R. Marie à la R. Eli- Jaheth du 13. de Juin. XIX. Deux mémoires écrits de la propre main OCTOB. NOVEMTI. ET DeCEMB. I735. I23 main du Secret. Cecil; l'un en faveur de la R. Aîarie & l'aucrc concr'elle du 20. juin 1568. XX. Relation de la ConfultationduCon- feil Privé d'Angleterre , touchant la R. Ma- rie^ du 20. de Juin 1568. XXI. Mémoire du Secret. Cecil, conte- nant quelques queftions & rcponfes. XXII. Lettre du Chev. Franc. Knollys ,^\x Secret. Cecil du 28. de Juillet 1568. XXIII. Lettre du C. de Murray , Regenc d'EcolTe, au Lor^Scroop. du7. d'Août i^(58. XXIV. Lettre du C. de Murray a \d. R. Marie du 7. d'Août 1568. XXY. Lettre de quelques Seigneurs d'E- colTe, à la R. d'Angleterre, en faveur de la R. Marie, du 28. de juillet 1568. XXVI. Autre Lettre des mêmes à la R. Elifabetb fur le même fujet. du 24. d'Aouc 1568. La Seconde Partie de ce Volume contient les Pièces fuivantes. I. Lettres patentes de la R. Elifabetb, au Duc de Ncrîfolk , au Comte de SuJJex à, au Chev. Ralpb Sadler. II. Inltruclions de la R. Elifabeth aux fus- dits Corn mi fiai res du 17. de Sept. 1568. III. Lettre des fusdits Commiflaires à la R. Elifabetb, de Tork le 6. d'Oaob. ijfSg. IV. Lettres patentes de la R. Marie d'E- coffe, à l'Ev. de R(i(f, & autres , pour les établir Tes Commiiriires & pour conférer avec ceux de la R. Elifabeth. V. Lcc 124 BictiOTHEQUE BRITANNIQUE. V. Lettres Patentes du Jeune Roi d'E- cofle, au C. de Murray & autres, pour les autorjfer à conférer avec ks GDmmiflaires de la R. d'Angleterre. VI. Serment des CommifTaires de la R. d'Angleterre. . VIL Seraient desCommiflaires delà R.d'E- cofie. VIIL Lettre du D. de Nortfolk au Secret. Cecil\ de Tork.lc 6. d'Oa. ijô8. IX. Lettre des CommifTaires de laR.d'An- glet.àla^eined'Eco(re,-deror;^le9.d'06t. 15/58* X. Proteftation faite par les CommifTaires de la R. d'EcofTe le 7. d'Oct. i08. XL Proteftation faite par les CommifTai- res de la R. d'Angleterre en reponfe à la première. XII. Serment des CommifTaires de la Rei- ne d'EcofTe. XIII. Plaintes faites à Tork aux Com- mifTaires de la R. d'Angleterre par ceux de la R. d'EcofTe, contre les Comtes de Murray y de Morîon ôc autres. XIV. Articles propofez par le C. de Mur- ror} aux CommifTaires delà R. d'An.eleterre ; kfork le 9. d'Ocl. 1568. intitulez, Demandes du C. de Murray, XV. Lettre du D. de Nortfolk au Secret. Cecil; de York le 9. d'Od. 1568. XVI. Lettre des Commifîaires Anglois à la R. Elifabeth de York le 12. d'Ocl:. 1568. XV IL Reponfe du C. de Murray^ &c. aux plaintes (Scaccufations des CommifTaires de la R. d'Ecofie. XVIII. Let- OCTOTÎ. NOVEMB* ET DeCEMR. Î735. I25 XVIII. Lettre du D. de Nurtfolk au C. de Pembroke Grand Maitre de la maifon de la Reine , au C. de Leicefter & au Chev. Guill. Çecil premier Secrétaire de U Reine ; de York; le 11. d'061. 1568. XIX. Réplique des Commiflaires de la R. d'Ecofle , à la Reponfe que le C. de Murray & (es adherens avoient donnée aux Com- miflaires de la R. d'Angleterre. XX Lettre du D. de Nortfoîk au Chev. GidlL Cecil\ de Tork\Q 15. d'Oft. ijt58. XXL Lettre des Commiflaires de la R. d'Angîet. au Chev. Giùll Cecil ; â^Torkle 20. d'oa. 1568. XXIL Lettre de la R. Marie à la R. Eli- fabetb Uu 22. d'Oft. ij(58. XXIIL Lettres patentes de la R. d'An- gleterre au Garde des fceaux , au D. de Ncrt' folk & autres, pour les autoiillîr à traiter avec les Commiflaires d'Ecofle; datée du 24. de Nov. 1568. XXIV. Journal de la première Conf^r-^n- ce des Commiflaires le 25. de Nov. 1568. XXV. Proteflation des CommilTairts de la R. d'Ecofl^e faite k Wejtminjier le 25. de Nov. ij68. XXVL Reponfes des Commifl^aires de la R. d'Angleterre, aux Demandes & Articles, qui avoient été propofez par le C. de Mur- ray; à York le 9. d'Od. 1568. XXVII. Journal de la féconde Conféren- ce dc^ Commiflaires le 26. de Nov. 1568. XXVIIL Protedation du C. de Murray^ • de T2(5 BiPLIOTHEQUE BRITANNIQUE, de Tes Collègues lorfqu'ils produiiîrent leur accufation contre la R. Marie. XXIX Accufation contre la R. Marie. XXX. Journal de la troifieme Conférence des Commifiaires le 29. de Nov. ij68. XXXI. journal des Commifiaires le 30. de Nov. 1568. XXXII. Journal des Commifiaires lei.dc Dec. 1568. XXXIII. Mémoire ou lettre des Com- mifiaires de la R. d'Ecofie aux Commifiai- res de la R. d'Angleterre à WeftmïiijUr le i. de' Dec. 1568. XXXIV. Journal d'une Conférence tenue à Hampconcuurt le 3. de Dec- ij68. entre ]a R. d'Angleterre &; les CommifiTaires de la R. d'Ecofie. XXXV. Journal du Confeil privé d'An- gleterre le 4. de Dec. 1^68. XXXVI. Ecrit du Chev. Guiîl. Maitland de Ledingtoun^ Secrétaire d'Ecofie, apofiil- 3é par Guill. Cecil Secret. d'Angleterre. XXXVII. Journal des CommifiTaires à Wejlmivjler du 6. de Dec. 15Ô8. XXXVIII. Journal des Commifiaires du 8. de Dec. 1568. fXXXIX. Extrait authentique d'une Pro- tefiation faite en Parlement le 29. de Dec. 1567. par les Comtes di: Hiintley 6i d'Arg-sle & par le Lord Harris, XL. Journal des Commifiaires à Weflmin- fur le 9. de Dec. 1568. XLI ProteftatioD des CommifiTaires delà R. d'E- OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 12/ R. d'Ecofle &c. où eft inférée , la Requête prefentée à la Reine d'Angleterre-, le 3. de Dec. XLII. Depofition de Thomas Nelfon tou- chant le meurtre du Roi Henri Darnley. XLIII. Journaux des Procédures du Con- feil privé d'Angleterre , avec quelques uns des principaux de la Noblefle , appeliez pour conférer enfemble à Hamptoncourt le 14. de Dec. 1568. XLIV. Reponfe de la R. Elifabeth aux Commiflaires de la R. d'Ecofle à Hampton- court, fur ce qui avoit été arrêté dans le Con- feil privé le 16. de Dec. 1568. XLV. Lettre de la R. Elifabeth à la R. Marie. XLVI. Lettre de la R. Marie au C. de Huntley , fon Lieutenant dans le Nord d'^- co[fe. 'XLVIL Proteftation des C, de Huntley^ d*Argyle , touchant le meurtre du Roi û'£- coflé. XLVIIL Reponfe du C. de Mwrrao^ à cet- te Protefiation-^ÏQ 19. de Janv. 1568. XLIX. Approbation de la conduite du G. de Murray & des Commiflaires qui étoienc avec lui en Angleterre , du 12. de Fevr. i. Par la première de ces Pièces il paroic que la Reine Elifabeth étoit d'abord biea difçofée en faveur de laR. d'Ecofl!e& qu'elle la ne recevoir en Angleterre avec tous les honneurs qu'elle pouvoit attendre. " La R. Tome VL Part I. K „ d'E- 128 Bibliothèque Britannique, 3, d'EcolTe 5 y efl: il dit , s'étoit fauvée du 5, Château de Locbîevin le 2. de May , & 3, arriva le 4. du même mois au Château de 3, Hamilton appartenant au Duc de Cbatel- 35 leraud ; d'où avec les forces qu'elle avoic 5, pu ramafler elle alla à la rencontre du „ Comte de Miirray : mais fes troupes ayant 35 été entièrement défaites près de G/flj^oTu, 35 elle fe retira dans la Province de Gallo- is bre d'Ecoflbis , que le Lord Scroop Gou- 5, verneur delà ville , confiderant que Car///tf 35 étoit une place frontière & dépourvue 3, d'une garnifon allez forte pour reûfter en 3, cas de quelqu'attaque imprévue 3 fit repre- 3, fenter à la Reine fa Mai trèfle , qu'il n'é- 33 toit pas de la prudence de garder la R. 33 d'Ecofle fi proche des frontières ; qu'il 3, vaudroit mieux la faire pénétrer plus a- „ vant dans le Royaume, où elle refpireroit 3, un meilleur air, feroit plus agréablement ., par rapport aux chofes necefl^aires àlavie 33 & pourroit prendre le divertiflement de 3, la ChafTe. La R. d'Angleterre lui fit 53 propofer làdeflus de fe retirer à Tutbury , 33 une des plus belles maifons d'Angleterre à 3, des mieux fituées: mais la R. d'Ecofle ne ^, put fe refoudre à s'éloigner fi fort de fon 35 Païs, deforce qu'on la laifla encore quel- 35 que temps à Carlile, jufqu'au 13. de Juin, 33 qu'elle confentit d'être conduite à une 33 maifon du L. Scroop , nommée Boltoyn , 33 beaucoup , plus proche de Carlile , que 35 Tîitbury ; oh fes fujets avoient pleine 11- 35 berté de la venir trouver ; quelquefois 3, ils s'y rendoient jufqu'au nombre de 30, 55 La Reine d'EcoflTe fit demander à celle 3, d'Angleterre , i . qu'il lui fut permis de s'ab- 33 boucher avec Elle , 2. qu'on lui accordât 3, un promt fecours pour la rétablir dans fes Etats OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. ^3^ „ Etats & pour punir fes fujets , qui avoienc „ pris les armes contr'elle. Elifabeth lui 3, fit reponfe , qu'elle étoit très-fachée de „ ne pouvoir pas lui accorder fa demande „ & la faire venir auprès d'elle, àcaufedes ,5 crimes dont on la chargeoit: que le Lord 5, Darnley qu'on avoit fait périr (i inhumai- 5, nement étoit fon fujet & Ton parent au „ même degré qu'il l'étoit de la R. d'Ecos- „ fe, qu'ainfi elle étoit obligée de pourfui- 5, vre les auteurs de ce meurtre: que Ma- „ rie étoit accufée d'avoir meprifé & mal- 5, traité fon Epoux , d'avoir aimé le C. de „ Boîhwell meurtrier de fon Epoux ; que loin „ de pourfuivre & de punir le Comte , elle 5, avoit puni ceux qui l'accufoient de ce meur- „ tre 5 qu'enfuite elle Tavoit époufé , quoique 5, fa femme fut encore en vie. Cétoient là ,5 des accufations fi graves qu'il falloit ne- 5, cefTairement qu'elle s'en juflifiât. La Rei- ,, ne la faifoit aflurer qu'elle auroitfort fou- 5, haité de la voir , li fon honneur le lui ,, eut permis ; & qu'elle étoit prête de pren- „ dre toutes les mefures que la R. d'Ecofle 5, fouhaiteroit , non feulement pour la jus- „ tifierdeces crimes, mais même pour éloi- ,, gner tout foupçon qu'elle y eut trempé, 3, afin de pouvoir enfuitela faire venir auprès 55 d'elle , la rétablir dans fon Royaume 6c „ punir fes ennemis. „ Le L. Harrys dit à la R. d'Anglet. delà „ part de fa Maitrefle , que quoiqu'elle eue 5, un grand defir de la voir & d'obtenir un K 3 5, promt 132 Bibliothèque Britannique, 55 promt recours pour fe rétablir; cependant 55 puisque fa NJajefté ne trouvoit pas à pro- 5, pos de lui accorder ces grâces , elle met- 3, toit fa Caufe entre Tes main\s & fefoumec- 5, toit à tout ce que fa Maj. ôrdonneroit ; „ qu'elle efperoit feulement que fa Maj. au- 3, roit égard à fa qualité de Souveraine , & ne 5, feroit rien qui fut préjudiciable àfonhon- „ neur. Elifabeth répondit, que la R.d'E- 5, colle fa fœur pouvoit s'afiurer, qu'elle ne „ pretendoit pas être juge dans cette Cau- 35 fe , mais qu'elle fouhaitoit feulement de 5, trouver les moyens défaire connoitre fon 35 innocence par rapport aux crimes qu'on 33 lui imputoit; que ii , contre fesefpeian- 3, ces, on ne pouvoit pas la juililîer aulTî 3, pleinement , qu'elle le defiroit , elle ne 3, feroit rien cependant qui put exciter ou 3, encourager des fujets à prendre les armes „ contre leur Souveraine; mais qu'elle fe- 3, roit tous fes efforts pour accommoder cet- 33 te affaire à l'amiable & pour rétablir en- 33 fuite le repos & la tranquillité en EcoiTe ; 3, qu'au refte, elle ne pretendoit faire, ni 3, permettre qu'on fît aucune procédure con- 3, tre la R. fa fœur; qu'au contraire elle ne 3, donneroit entrée dans fon Royaume qu'à 3, ceux que la R. d'Ecofle nommeroit elle 3, même : qu'en un mot elle ne feroit rien 5, que ce qui pourroit être agréable à cette 3, Princefic & qu'en attendant que cette af- 3, faire fut terminée , elle joui'roit de tous 3, les honneurs &: de toute la liberté qu'elle „ pouvoit fouhaiter. II. La OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. I33 IL La Sec. Pièce contient quelqiies Ré- flexions du Secrétaire Cecil , fur i'état de l'Ecofle , après que la Reine fe fut fauvée du château de Lochlevin & avant qu'elle fe fut réfugiée en Angleterre. Ces Réflexions font écrites de la propre main de Cecil dans l'original. „ Si les François, dit-il, retabliflent la R. 5, d'EcolTe , l'EcofTe fera plus que jamais à 5, la difpofition de la France & particulie- 55 rement de la maifon de Guife. 5, De là il s'enfuivra necefTairement que 5, tous les Papiftes & les mécontents d'An- 5, gleterre( dont le nombre eft peutêtre plus 3, grand qu'il ne feroit à propos qu'on le 5, fçut ) fe rangeront du parti de la Reine „ d'Ecofle & de fa Faction ; ce qui feroit 55 d'une très-dangereufe confequence. 5, Si l'armée de France étoit une fois en 5, Ecoflc, fa Majefté feroit obligée de ren- „ forcer la Garnifon de Barwick & de for- 5, tifier fes frontières : car quoique la Guer- „ re ne s'en enfuivit pas immédiatement , 5, cependant TAngleterre devroit fe mettre 3, en état de refifter aux attaques impre- 3, vues de fes ennemis. 5, Pour prévenir ces dangers. Sa Maj. doit „ envoyer en EcofTe offrir du fecours. à la „ Reine , pourvu qu'elle veuille fe laifler 35 conduire par fes Confeils & empêcher que 3, les troupes Françoifes n'entrent en Ecofîe : 3, Mais fi la Reine rejette ces offres , alors K 4 ?> la 134 Bibliothèque Britanîîiquï, 5, la R. d'Angleterre doit s'oppofer autrans- 5, port des troupes de France. ,, Pour empêcher les troupes Françoifes d'en- vi trer en Ecojje. Il faut i. avoir des vais- 55 féaux & des hommes tout prêts ; 2. faire 5, prier le Roi de France dene point envoy- 5, er d'armée en Ecofle, parce que la Rei- ,> ne a elle même delTein de fecourir la R. 55 d'Ecofle ; & qu'un fecours Anglois ne „ fçauroit allarmer la France; au lieu qu'un 5, fecours François ne fcauroic qu'être très- 35 préjudiciable à l'Angleterre. 55 Si la R. d'Ecofle ne veut point renon- 5, cer au fecours de la France, ni le Roi de 3, France s'engager à n'en point envoyer : 5, alors il eft évident que le meilleur moyen 55 de prévenir le danger , eft de fe rendre 55 maitre de la perfonne de la R. Marie & 5, de rétablir la tranquillité dans le Ro- 3 5 yaume. 3^5 Note. Il appartient de droit à la cou- 35 ronne d'Angleterre d'accomoder lesdiffe- 3, rents qui furviennent par rapport à la 3, couronne d'Ecofle : *' Cefi là une Preten- Jîon que les Anglois ont fermée de tout temps fur lEcoJJe , inais que les Ecojjois leur ont tou- jours difputée. On peut voir ce que dit là- defjus Àlr, de Rapin dans Jon Hijt. d'Angle- gkterre fous le règne d'Edouard 1. cù cette ques- tion eji difcutée au long. III. La troif: Pièce contient les inflrucli- ons données à Mr. Tb, Leighton, Envoyé en Ecofle 3 OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. I35 Ecofle , & qui font conformes aux Con- fiderations du Secret. Cecil dans la pièce pré- cédente. IV. La quatr. Pièce eft une Lettre de Marie d'EcoJJe à la R. Elifabeth, à fon arrivée en Angleterre : elle eft écrite en François ; la voici celle que Mr. Anderfon nous la donne. Madame ma bonne fœur , je croys que vous n'ignores pas de quel temps auqun fubjeds , lefquels j'ay faite des moyndresles premiers de mon Royaume, fe font mis en devoir de me travailler & fayre fe à quoy il apert mayntenant ils tendoyent alors. Pre- mier vous icaves comme ils propoferent me prendre & le feu Roy mon mari , dont il pleut à Dieu nous guarder & nous permettre les chafler hors du Pais, oh a voftrerequcs- te je les resceus defpuis, encores qu'ils eu- rent comis en leur retour un auttre crisme de me retenir prifoniére & tuer en ma pre- fance un mien ferviteur moy étant grolTe ; il pleut encores à Dieu que je me fauvafTe de leurs mains , & comme ci defubs eft dit, leur pardonai non feulement , ayns les res- ceus en mefme faveur auprès de moy; mais eulx non encores contents de tant de Bien- faits , non obftant leurs promefles , au con- trere ont devifé & favorifé & figné & aflifté à un crisme, pour le me mètre faulfement à fubs, comme j'cfpere vous le fayre conoy- tre a plain. Ils font foubs cette couleur ve- nus en barylle contre moi , & m'accufant d'eftre mal confeillée , & que ils defîroienc K 5 me 13(5 Bibliothèque Britannique, me délivrer de mauvayfe compagnie pour me refmontrer les chofes qui requeroyentre- formacion : moi me fentant inolcente & de^ Creufe d'efviter le refpandemant de fang , al- lay me mettre entre leurs mayns defireus de reformer, ce qui étoit mal difpofé , incon- tinent ils me prindrent & me mifrent en pri- fon : lors je les accufay de leur promefle & pri.ay que Ton me fit entendre pourquoy l'on me masnioyt ainfi ,* ils s'abfantirent tous , je demanday d'eflre ouie en confeil , il mefuD refufé. Brief ils m'ont retenue fans ferviteurs que deux femmes & un cuifinier, & un chi- rurgien , & m'ont menacé de me tuer , fi je ne fignoys une demiflion de ma Couronne ; ce que craynte de foudayne mort me fit fayre , comme j'ay vérifié despuis devant toute la Nobleflé , que j'efpere vous en montrer temoygnafge. Après ils me refaifi- rent , & m'ont accufé & procédé contre moy en Parlement fans me dire pourquoy , ni fans m'ouir, défendant tout Advocat de par- ler pour moy, contreygnant les autres de s'accorder à leur faulfe ufurpation de mon Eftat, m'ont pillée de tout ce que j'avoys au monde ,* ne me permettant jamays d'es- crire ni parler, pour ne rien contredire à leur fauifes inventions, à la fin , il a pleut à Dieu me délivrer lorfqu'ilspenfoyent me fai- re mourir , pour eftre plus feur de leur Eftat , combien que je leur ofris refpondre à tout ce qu'ils auroient a me dire & de leurayder à la punition de ceulx qui feroient coulpa- bles OCTOE. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 137 bles d'auqun crifme. Enfin il pleut à Dieu me délivrer au grand contentement de tous mes fubyedls, excepté Mora ^ Morton^ Hu- mes , Glingiierne , Mar & Semple , aufquels après que tout manoblefle fut venue de tou- tes parts , j'envoye dire , que non-obltant leur ingratitude & injufte cruauté ufée vers moy , je les vouloys bien femondre de leur devoir & leur offrir feureté de vie & bien & de tenir un Parlement pour resformer tou- tes choies. J'envoye deux foys , ils prirent & emprifonnerent les melfagers , firent pro- clamations déclarant tous Trytres ceulx qui m'affifteroyent & coulpables de ceft odieulx crime. Je leur mandis qu'ils m'en nomas- fent un , je le delivreroys , les priant me dé- livrer ceulx aulTi qui leur feroient nommés , ils prendrent l'officier & mes proclamations, & j'envoye demander feureté pour mi Lord Boyd pour tryter apointement , ne defiranc pour moy nulle efi^ufion de fang , ils refeu- farent & dirent que fi auqun avoit fayli à leur Régent oc à mon Fils, qu'ils nomment Roi, qu'ils me lefTafent & fe mifi^enten leur voulontay. Ce que toute la Noblefle prie en très-mauvayfe part. Pour cela , voianc qu'ils n'efiioient que particuliers, & que ma Nobleffe m'eitoyt plus affectionnée que ja- mais, j'efperois aveques le temps & voftre faveur qu'ils feroyeçt réduits peu à-peu, & voiant qu'ils difoient me vouloir reprendre ou mourir tous , je m'afcheminai vers Du?i- bùrtan ipaiiam deux Mile près d'eulx^ ma No- bleffe 138 Bibliothèque Britannique, blefle m'accompagnant marchant en Batylle entr'eulx & moy, quoy voiant ils forcent & viennent me couper chemin pour me pren- dre, mes gents voyant cela , meus de celte extrême malice pour leur couper chemin , les rencontrent fans ordre, de faflbn que combien qu'ils feuflent deux foys aultant , leur foubdayn marcher , leur fit avoir tel desadvantage que Dieu a permis, ilsfoyent desconfits , & plufieurs tues & pris, très- cruelement auquns tues fe retirant & ^ant pris , & incontinent la ChalTe fut rompue pour me prendre allant à Dunbartan , & méfiant Gents par tout pour me tuer ou pren- dre, mays Dieu par fon infinie bonté m'a prefervée , m'eftant fauvée auprès de mi Lord Herris lequel & autres Seigneurs qui fommes venue en votre Pays eltant afurée qu'entendant leur cruaulté , & comme ils m'ont traictée que félon votre bon naturel & la fiance quej'ayen vous, non feulement me recevres pourlafeureté de ma vie, mays m'ayderes & afifterays en ma jufle querelle & femondrays les autres Princes fayre le femblable. Je vous fupplie le plufloft que pourres m'envoyer quérir, car je fuis en pi- teux eflat , non pour Royne mays pour Gentill-Femme; car je n*ay chofe du monde que ma perfonne comme je me fuis fauvée , fayfant foixfante Miles^a travers chemps le premier jour , & n'ayant despuis , jamays ofé aller que la nuit , comme j'efpere vous le remontrer s'il vouspleft avoir pitié, com- me OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. I39 me j'efpere de mon extrême infortune, de laquelle je layfleray à me lamenter pour ne vous importuner , & pour prier Dieu qu'il vous donne en fancé très-heureufe & longue vie, & à moy patience & la confo- lation que j'entends recevoir de vous à qui je prefente mes humbles recomraendacions. de Wirkington ce XVII. May. Vôtre très fidelle & aiFedlionnéc bonne fœur &. coullne ù. efchap- pée Prifonniere. MARIE R. VI. Voici une Lettre de la Reine mère de France, à la R. Eîifabeîb , touchant Ma- rie d'EcoJfe. Madame ma bonne fœur, auiïytofl: que le Roy Monfieur mon Filz & moy avons fceu en quel eftat eft reduide à prefente la Roy- ne d'EcofTe ma belle Fille à comme elle a efté contraindte de fe retirer & faulver en vos Terres citant pourfuivye de fes fubjefts comme vous aves peu entendre. Nous avons incontinent defpeché le fieur de Monmorin exprès devers vous pour vous dire , que eftant grandement marriz de la voirencefte peyne 6c affliction. Ce nous a efté grand contentement qu'elle fe foit allé rendre en- tre vos mayns: nous afceurant qu'elle rece- vra toute l'ayde, faveur, fecours & amitié que un Princefle affligée comme elle eft; doibt I40 Bibliothèque Britannique', doibc efperer de vous , & que vous demeu- rera en la mefme opinyon en laquelle vous avez edé, qui eft qu'il fauk que les Princes fe recourent les ungs les aukres pour chas- tier & punir les fubjecls qui fe eflevent coc- tr'eulx , & font rebelles à leurs Souverains , & d'autanc que cecy nous touche à tous & que nousdebvrionsembrafler le faiét & pro- tedion de cette Royne defolée & affligée , pour la remettre en fa liberté & auélorité que Dieu luyadonné, & laquelle de droiât à équité lui appartient & non à aultre. Je vous prie Madame ma bonne fœur fayre connoiftre à ung Chevalier & particulière- ment à Roy mon diQ Seigneur à. Fils & à moy, combien vous defirez que Tauftorité des princes fouverains foit confervée & les fubjedts rebelles & desobéilTants chaftiez & puniz. Et ufantde contraire la deulceur & bon traidement envers elle que nous nous promenons & efperons de vous, que vous luy veuiltes prefter toute Payde, faveur 6l fecours dont elle aura befoing pour fe re- meftre en fa liberté & autorité , que luy appartient. Ainfy que nous avons comman- dé & donné charge au dift de Monmorin vous plus dire au long & particulièrement de noftre part , lequelle je vous prie de vou- loir croire comme vous vouldries faire ma propre Perfonne. Priant le Créateur , Ma- dame ma fœur , après avoir prefenté mes affedionnées recommandations à voftre bon- ne grâce, vous donner en très bonne fanté Ion- OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. I4I gue vie. Efcript à Paris le XXVI. jour d9 May 1568. Voflre bonne feur & Coufîne C A T E R I N. X. II femble par la Lettre fuivante du Chev. Fr. Knolhjs à la Reine Elifabetb , qu'on avoic deflein de faire traîner l'affaire de Ma- rie (VEcqJJe en longueur. 3, Aujourd'hui immédiatement après di- „ ner, la R. d'Ecofle (avant que de fermer „ les lettres qu'elle avoit écrites a vôtre 5, Majefté par Myl. Harris ) a eu une entre- „ vue particulière avec Myl. Scroop & moi. 35 Elle s'eft mife d'abord à invectiver à fon „ ordinaire contre le C. de Miirray & fes ^, adhérants, difant entr'autres chofes , que 3, lorfqu'elle n'étoit âgée que de neuf jours, 3, on avoit beaucoup d'égards & defoumis- „ fion pour elle , mais qu'à préfent qu'elle 3, àvoit vingt & quatre ans, onvouîoitl'ex- 5, clurre du Gouvernement. Sur quoi je 5, penfois en moi même , que fi je ne n'ob- 5, jeftois quelque chofe pour rendre Vaffaire 3, litigieufe, elle fe feroit hautement plaint 5, de vôtre Maj. de ce que vous ne lui ac- 3, cordiez , pas ce qu'elle vous demandoit. „ C'eft pourquoi j'ai repondu qu'il y avoit 5^ des Cas dans lefquels les fujets avoient 5, droit de depofer leurs Princes : par exem- y, pie, fi un Prince tpmboic en démence, „ fes 142 Bibliothèque Britannique, 3, Tes fujets ne fcroienc ils pas bien de le 5, priver du Gouvernement &de la liberté? 3, Mais ajoutai- je , qu'elle différence y a-t-il 3, entre un Prince fou & un Prince meur- 35 trier ? L'un eft poufle par un tempera- 3, ment mélancolique, & l'autre par un tem- 3, perament colère. Ainfi refte toujours, à 3, fçavoir û votre grandeur a mérité d'être 3, privée du Gouvernement ou non , car fi 3, vôtre Grandeur eft coupable de ces cri- 3, mes odieux qui méritent la depofition , 3, comment vos fujets peuvent ils être bla- 3, mez pour vous avoir depoiée ? Là-deffus 33 elle a commencé à fe juftifier à fa manié- 3, re ordinaire , les larmes lui font tombées 3, des yeux. Je lui ai dit alors que vôtre 3, Altefle feroit charmée de la voir bien la- 33 vée des crimes qu'on lui imputoit , que 3, par là vôtre Alteffe auroit entière liber- 3, té de la fecourir & de la rétablir dans 3, fon Royaume: car, difois je , Ton Alteffe 3, efl la plus proche parente de vôtre Alteffe 3, du coté de fon Père , & vous êtes l'un „ (S: l'autre nées dans la même ifle , quoi- 33 que dans un différent Royaume. Sa Gran- „ deur m'a repondu là deffus fort obligeam- 5, ment , & puis m'a dit qu'elle étoit obli- 3, gée d'aller fermer les lettres qu'elle écri- 3, voit à vôtre Maj. de s'efl retirée dans fa 5, Chambre. C'eft ainfi que je m'y fuis pris „ avec fa Grandeur , pour rendre fa Caufe li- 3, tigieufe y mais quand j'ai vu fes larmes, je 35 n'ai pas voulu la pouffer davantage , je «. me OCTOB. NoVEiylB. ET DecEMB. I735. 145 5, me fuis mis à la confoler & à l'alTurer de l'afFeftion & de la bonne volonté que vô- 3, tre Alcefle avoic pour elle &c. XVI. Le même Chev. Fr. K^îoUys dans une lettre au Secrétaire Cecil datée du 13. de Juin , fait un portrait de Marie d'EcoJfs peu avantageux à cette Princefle. 5, Mylord Scroop & moi, dit il, avons au- jourd'hui preienté Mr. Middlemore à cet- te Reine ; je lailTe à Mr. Middlemore à vous parler de l'entretien qu'il a eu avec elle 5 de peur de faire tort au beau Dis- cours qu'il lui a fait & dans lequel il a par- faitement bien luivi fes inftruftions. ( // étoit envoyé en Ecoffe chargé d'une lettre ds la R. El'Jabetb au C. de Murray , pour V en- gager àfiifpendre les aàes d'hojliliîé y jufqu'à 5, ce qu'on eut trowvé les moyens de pacifier le. ,, Royaume. ) Mais à vous parler ûncere- „ ment , il ne me paroit pas que les plus 5, beaux difcours du monde faflentimpres- 5, fion fur elle ; & quoiqu'elle entre volon- 3, tiers dans le projet d'engager le C. de Mur- 5, ray à s'abftenir de tout afte d'hpftilité , 3, parce que cela lui eft avantageux dans 3, l'état ou elle eft, & peut empêcher le refte 33 de Ton parti de l'abandonner tout-àfait: 3, elle voit bien cependant que la lenteur 5, avec laquelle on agit, ne s'accorde gue- 3, res avec fon naturel violent: & certaine- „ ment c'eft une folie, à mon avis , de s'i- ,3 maginer que par des carefles ou par des Tome FL Part L L ., me- •Ï44 Bibliothèque Britanniquip, 55 menaces on puifle la détourner d'attirer 35 les François en Ecoflc ni d'employer touc ,5 ce qu'elle a d'argent & d'amis 5 pour fa- 55 tisfaire fon naturel fanguinaire &pourre- 55 pandre le fang de fcs ennemis. Pour ce 55 qui eft de Pemprifonnemenc, qu5nd on 35 lui en parle , elle ne paroitgueres s'en em- 35 barrafler: & à moins qu'on ne la fafle aller 35 de force , il n'y a pas d'apparence qu'elle 35 veuille fe refoudre à entrer plus avant 55 dans le Royaume 5 ni à être privée plus 35 longtemps de la preience de l'on Altefle. 55 Elle die ouvertement que de quelque m.r.- 55 niere qu'on la traite , le Duc de Chatel- 35 leraut , comme fon plus proche héritier , 35 foutiendra fa querelle avec le pouvoir de 55 la France, par le moyen de fon Douaire 35 & par tout l'argent qu'elle pourra lever de 5, quelque manière que ce foit. 55 Puis qu'elle paroit ii refoluë, ilmefem- 35 ble que fon AlteîTe en la défrayant ici 35 dans le Royaume 5 la m.et en étac d'em- 35 ployer les i2cco. L. par an (qui font fon douaire en France) contre PEcoiTe& par confequent auffî contre l'Angleterre : au lieu que fi elle étoit en liberté , fon douaire ferviroit à l'entretenir elle même ; & ce que fon Altefle depenfe pour la défrayer pourroit être employé utilement en Ecos- fe5 pour empêcher les François d'y en- trer 5 ou pour les en chafler , &c. XIX. La dix -neuvième Pièce eft une efpecc OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. Î^S efpece de Plaidoyer pour & contre la R. IVîarie, écrit de la propre main du Secret. CeciL Pro Regina Scotorum. 5, Elle doit être fecouruc parce qu'elle efl j, venue volontairement dans le Royaume & 3, s'cft confiée en la Reine. 5, Elle a compté fur les fecours de la Rei- 5, ne, lur ce qu'elle en avoit reçu plufieurs 5, alTuranceSj pendant fcs troubles en Ecofle. 5, Elle n'a point été condamnée juridi- „ quement , mais elle a été prife de force 5, par fes fujccs, retenue en prifon , mena- 5, cée de mort à. chargée d'avoir fait mou- 35 rir fon mari , fans avoir é:é admife à 5, repondre ni par elle même, ni par Avocat 5, Elle efl Reine & Souveraine ; n'étant „ fujette de perfonne ni obligée par les 5, Loix de fon Royaume à repondre à fes 5, fujets, qu'autant que fa Confcicucery en- „ Elle a offert de venir en la préfencede 3, la Reine (Scde fe juftifier des crimes qu'on „ lui impute. „ Il n'y a perfonne , qui s'étant réfugié ,5 dans le' Royaume, puifle être condamné 5, fans avoir été entendu , s'il demande à 55 être écouté. 5, Elle a offert de prouver que fes fujets 5, font coupables des crimes dont ils Pac- 3, cufcnt. 5, Elle allègue qu'ils n'ont îTgi contr'elle, L 2 55 que î4^ Bibliothèque Britannique, 3, que par un efprit d'ambition & d'intérêt, 3^ pour le confcrver les grands biens qu'ils 3, avoienn ufurpez pendant fa minorité , & „ qu'elle a reclamez dès qu'elle eit devenue 3, Majeure. Contra Reginam Scoîorum. „ Elle eft caufe de la mort de fon Epoux, 3, lequel elle avoit fait déclarer Roi , & qui 3, par là étoit une Perfonne publique & fon 35 luperieur, c'eft pourquoi Tes fujecs, par 3, ce qu'ils doivent à Dieu & à leur Patrie, 3, font obligez de pourfuivre & de punir les 3, coupables. 3, Quand ils fe font mis en devoir de le 3, faire , le C. de Bothwell principal meur- 3, trier , a été protégé par la Reine ; à fa 3, follicitation & fous fa protedion il s'ed: 35 fait une confédération entre plufieurs 3, perlbnnesduRoyaume, de défendre le dit 3, Comte en tout & par tout, deforte que 3, la Juftice n'a pu être exécutée fur les 33 meurtriers : mais au contraire ce Comte 35 a entretenu un commerce criminel avec 33 la Reine , l'a menée dans des lieux des- 33 honnêtes , Ta fait accompagner par les 33 complices de ce meurtre gens reconnus 33 pour Pyrates & Voleurs. ., Elle à fait abfoudre le C. de Bothwell 3, par la force, en faifant faire une accufa- 5, tion faufle; car il y eft fuppofé que le cri- 33 me don: il étoic chargé ; favoir , le meurtre ,, du OCTOR. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. I4? 5, du Roi, avoic été commis le 9. de Fe- 5, vricr, au lieu qu'il étoic alTez notoire que 5 5 cela s'étoit fait le 10. QEn Angleterre^ en EcoJJe un défaut dans la date d'une accu- fation » la rend nulle cf Is criminel ejt renvo- }'i abfous. ) 5, Elle a même époufé cnfuite ce meur- 5, rrier , & lui a donné plus de biens & de 5, Terres qu'elle n'en avoic jamais donné à 5, Ton légitime mari. 5, La NoblefTe s'étant enfin ailemblée pour 5, chercher les moyens de punir les meur- j, triers : la Reine a été priée très-humble- 5, ment de permettre qu'on fe faific de la ,, perlbnne du Comte; mais elle n'a pas vou- 5, lu y confentir, & lui a donx^é moyen de ,, s'échapper. Seconde Partie II. Dans les inftrudlions qne la R. Elijabeth donne à fes ComrailTai- res , on trouve encr'autres chofes dignes de remarque. §. 5. " Que fi le C de Murray ,5 à. fes adnerants allèguent, que quoiqu'ils ,, puiTent convaincre leur Reine des crimes „ dont elle e(l accufée ; il ne feroic pas 5, cependant de leur prudence de le faire , 3, dans la crainte que laR. d'Angleterre n'eue ,, le deflein de la rétablir fur le Throne , 5, nonobftant tout ce qu'on pourroit prou- „ ver contr'elle : defoite qu'ils refleroienc 55 toujours expofez à fon indignation & ne „ feroient jamais en fureté dans leur Pais. „ Qu'ainli ils ne fcauroient procéder plus a- „ vant, à moins que d'être au préalable in? L 3 35 ftïuics f4§ Bibliothèque Britannique, 5, {traits des intentions de fa Majefté , au 3, cas que Marte d'EcoJJe foie convaincue d'a- 3, voir trempé dans le meurtre de ion E- 3, poux. 5, A cela les CommiiTaires de fa iMajefté 3, repondront que fa Maj\ fouhaite extre- 35 mement que la Reine puifTe fe laver plei- 3, nement du crime d'avoir fait mourir fon 35 mari. Que cependant fi fa i^.laj. trouve (con- 35 tre fes efperances ) que l'on prouve évi- 35 demment que la R. d'Ecofle a trempé 35 dans ce meurtre , fa Maj. la regardera 35 comme indigne de la Couronne ôcnevou- 35 dra pas fouiller fa Confcience en excufanc 33 une fi hortible méchanceté de la retablis- 35 fant fur le Throne. Mais û on ne peut 35 pas prouver bien clairement qu'elle foit 3, coupable, & que les foupçons qu'on pro- 35 duit contre elle puiflent ne provenir'que 35 d'un manque de conduire (comme fa fa- 35 miliarité & fon mariage avec Bothwell 35 &c. ce qui dans le fonds ne fait tort qu'à 35 la grandeur de fon rang & à la dignité „ d'une Reine ) fa Maj. fouhaitant ardem- 35 ment de voir ces troubles finis & la paix 3, & la tranquilité rétablies dans le Royau- 35 me 5 & qu'on ait égard à la dignité' de 35 Reine dans laquelle Marie ell née & donc 35 elle ne s'efi: départie que par la crainte de 35 la mort, elle defire qu'eux mêmes ÇleC. 33 de Alurray ^c. ) qui font fujets nez de ce 35 Royaume , cherchent par quels moyens 53 on pourroic la rétablir fur le Throne, 6l „ pren- 35 OCTOE. NOVEMB. ET DeCEMIÎ. I735. I^^ 5, prendre lesmefures necefTaires pour l'em- 5, pécher de retomber dans les mêmes fau- 35 tes & pour prévenir une guerre civile. Le C. de Miirray fie en effet de la part de la NobJefle d'Ecolie une femblabie demande aux CommiOaires Anglois , comme on le voie dans la XXVI. Pièce. 3. qu. " Nous fou- 5, haitons , dit-il, de fçavoir pour notre pro- 5, pre fureté , fî en cas que la Reine meie „ de nôtre Souverain foit trouvée coupa- 5, ble d'avoir fait mourir fon mari , ellefe- 55 ra livrée entre nos mains , ou gardée en ,, Angleterre de telle forte que le Roi & nous „ puiiiîons être en pleine fureté contre les ,y dangers qui feroient un effet de fa li- berté. Rcp. " Si la R. d'EcoiTe eflduëment con- 3, vaincue & trouvée coupable : Elle fera 3, ou livrée entre vos mains, fous bonnes „ cautions ce allurances que fa vie fera fau- 3, ve & qu'on ne la maltraitera pas: ou elle 3, continuera à demeurer en Angleterre, avec „ une penfion raifonnable , qui fera payée „ par la couronne d'EcofTe , dételle raanie- 3, re que ni le Prince fon Fils, ni vous Comte 3, de Murray , ni aucun de ceux qui tien- 3, nent le parti du dit Prince ayez rien à 3, craindre de fa liberté. On trouve dans plufîeurs Pièces une Re- lation des Conférences qui fe font tenues entre les CommifTaires des deux Royau- mes; mais nous ne fçaurions en parler fans nous étendre trop ; d'ailleurs dans nôtre L 4. troi' i:yo Bibliothèque Britannique. troijîéme Extrait nous avons rapporté ce qu'il y a eu de plus remarquables dans ces Con- férences : il fuffira de dire ici que dans la XLIII. Pièce , les Lettres de la Reine Ma- rie au C. de Bothwell , Tes vers & fa pro- mefle de Mariage au même Seigneur Cdonc nous avons parlé dans le 2. extrait Tom. 4. de cette Bibliot. 2. P. ) furent produits & exa- minez devant leConfeil d'Angleterre & con- frontez 5 par rapport à l'écriture & à l'orto- graphe, avec quelques lettres que cette Rei- ne avoit longtemps auparavant écrites à la R. Elifabeth , & on trouva que tout étoic de la même main. XLIV. Cette Pièce contient la Reponfe finale que la R. Elifabeth fait aux Commis- faires de la R.d'Ecofle , après que les con- férences furent finies, le i(5. de Dec. ij(58. & qui eft en iubftance. " Que leurdemcn- „ de conlîflant en deux principaux chefs , „ l'un que la Reine leur maitrefle fut admi- ,, fe en la prélence de fa Maj. à repondre 3, elle même aux accufations qu'on formoic 3, contr'elle; l'autre, que fi cette demande „ ne leur étoit point accordée , ils fulTenc 3, difpenfez d'entrer davantage enconfercn- i. ce. Sa Majellé avoit d'abord repondu qu'cl- ,y le trouvoit plus à propos de reprocher y, aux fujets de cette Reine , la hardieflTe j. qu'ils avoient d'ofer accufer leurSouverai- « ne ; que de faire attention à leurs paroles » & de la faire venir pour repondre en per- ., fonne; ce qu'elle avoit fait en effet (on " 'L(nt OcTOE. NovEMn. ET Decemtî. 1735. 151 mt dans la Pièce XXXVII. les vifs reprocher que Us CommiJJaires Angloïs font au C. de Mur- ray cP à/es adhérants ^ fur h dureté âf V auda- ce de leur procédé , comme étant déloyal cîf contraire au devoir de bons cf fidèles fujcts ^ ne devant pas être laijfé impuni^ " le Comte , rcpondic, qu'aucun d'eux n'avoic eu dcs- , icin d'accufcr la Reine, mais qu'ayant t-Lé , eux mêmes chargez de crimes odieux , , qui les auroient pour jamais diffamé , , s'ils ne s'en lavoient, ils avoient étéobli- , ger pour leur propre juflification, de pro- , duire des Pièces qui ferviflont à confirmer , les foupçons qu'on avoit déjà conçu con- , tre la Reine: Desquelles Pièces fa Maj. , (à fon grand étonnement & chagrin) a- . voit eu connoiifance, ne s'attendant pas , à trouver leur Reine chargée de crimes de , cette nature. C'efc pourquoi puisqu'ils , demandoient une reponfe pofitive: El- , le leur declaroic , que fa Maj. donne- , roic connoiffance de toute cette affaire , à la Reine , pourvu qu'elle voulut pro- , mettre d'y repondre directement , & fa , Maj. fouhaitoit de tout fon cœur, qu'elr , le put le faire d'une manière à fe jullifier , pleinement Que pour ce qui , étoit d*admettre la Reine à venir en fapre- , fence, puifque fa Maj. avoit cru qu'il n'é- , toit pas de fon honneur de le faire, lors- , qu'elle entra dans le Royaume & n'ccoit , encore alors diffamée que par des bruits , publics : beaucoup moins fa Maj. pouvoir L 5 „ elle Î52 Bibliothèque Britannique, „ elle y confentir maintenant, qu'elle avoit ,, vu des Pièces qui formeiit de ii violents j, foupçons contr'elle, & tels que fa Maj. s, De puuvoic y penier fans douleur. C'eit „ ce que fa Maj. les chargeoit de dire à leur „ Maitreffe ik de l'exhorter à fe juftifier, ce „ qui étoit abfolument neceflaire. ... car „ jamais on ne pourra fe perfuader, que !a „ Reine étant innocente , aime mieux fouf- ,y frir patiemment de fe voir ainfi diffamée ,, & cela parce qu'tlic n'cft pas admifeàpar- „ 1er à fa Maj. , que de fe juflifier devant le „ Monde par quelque reponfe fatisfaifan- „ te (Slc. XLV. Nous finirons par la Lettre que la R. Elifabeth écrivit enfuite à la R. d'Ecolfe, datée de Hamptoncourt le 21. de Dec. 1568. 5, Madame , pendant que vôtre Caufe a „ été examinée ici, nous n'avons pas cru „ qu'il fut neceffaire de vous en rien écrire, „ fuppofant que vos Commillaires vous don- „ noient connoiffance de ce qui fe paffoit : „ mais maintenant qu'ils ont rompu les Con- „ ferences , en rcfufant de répondre , & „ qu'ils s'en retournent vers vous ; quoique „ nous ne doutions pas que vous n'appre- „ niez par eux toutes les procédures ^cepen- 3» dant nous ne pouvons nous dispenfer de „ vous faire fçavoir par ces lettres , que ,, comme nous avons été depuis longtemps „ très-fachée de vos malheurs , maintenanc „ notre chagrin eft redoublé , en voyant »» tout ce qu'on produit pour prouver que „ vous OcTOB. NovEMn. ET Decemb. 1735. 153 „ vous en êtes l'anique Caufe Cc- „ pendant par rapport à Pamitié , la parcn- „ té & la juilice, nous vouions bien fulpen- j, dre nôtre j.jgcnient & ne rien couciurre „ à vôtre préjudice , jurqu'à ce que vous ayez „ fait une rtponle pofuivc , ce que nous „ vous prions & recommandons auili forte- „ ment que l'amitié le permet de faire au „ pluftoO: &: comme en qualité de vôtre pro- „ che parente nous avons été très fâchée „ de voir tant de choies à vôtre charade , „ aulîî ferons nous très-ravie & fatisfaite » de vous voir pleinement iaftifiée 6ic. Vôtre bonne fœur (ScCoulîne, ELISABETH R. ARTICLE IX. Médical EfTays and Obfervations , revi- fed and published by a Society in E- dimburg , Volume III. C'eil-à-dire , EJpiis 6? Obfervations de Médecine revus , £5? publiés par une fucicîé d^ Edimbourg à Edimbourg 1755. troifiéme volume 8, p. 42i. fans la tabie des matières. ^TOus paflbns les trois premiers articles ^ de ce volume , qui font les mêmes que dans les précédents ^ ce que nous pra- tique- l^.]. BiRLIOTHEQUE BRITANNIQUE, tiquerons toujours dans la fuite fans qu'il fuit befoin de le repeter ; ils font lui vis de trente autres dont voici le Catalogue. Art. IV. Effets de l'écorce de l'arbre ap- pelle Coîiejft par .... Cet arbre qui croifl: fur la côte de Coromandel dans les Indes Orientales reflemble afles au Cadogapala de IHortus Malabaricus. L*Auteur de ce Mé- moire préiend que l'écorce des petites bran- ches de cet arbre, eft un fpecifiquc pour la cure des Diarrée>. II ne veut pas cepen- dant, qu'on néglige les autres remèdes ufi- tés en pareil cas ; il veut qu'il précédent fon fpecifique qui paroit n'agir que comme un ailringcnt propre à rétablir le reflort des parties. Art. V. Gangrène arrêtée par le Quinqui- na , par Mr. Samuel .Goolden Chirurgien à Bridgnortb dans Shropjlr're, Arc. VI. Gangrène guérie par le Quinqui- na , par Mr. Jean Pailley Chirurgien a G/ax- gow. Il y a environ trois' ans que deux Chi- rurgiens de Londres publièrent une brochu- re qui contient la relation de quelques Gan- grènes arrêtées ou guéries par le Quinqui- na. Ces KlciTieurs s'emprcifcrent de faire part au public d'une fi heureuîe découver- te, & n'hefitèrent pas à prononcer que le Quinqu'na n'eft pas moins un fpecifiqne con- tre la Gangrène qui procède d'une cauie interne, que contre les fièvres intermitten- tes. Mrs. Goolden & Paifley rapportent ici deux cas dont l'heureux fuccés confirme ce fen- OcTOE. NovEMn. ET Decemb. 1735. T55 ientimcnc ; il eft à fouhaicer qu'un grand nombre d'aurres expériences en établifTcnc bien la certitude. Arc. VU. Remarques fur les Eaux Cha- libtcs ; par jMr. J. Monro. Dans ce mémoi- re l'Auteur donne une méthode générale pour pouvoir examiner les Eaux minérales , les comparer cnfemble , & les imiter dans le befbin. Art. VIII. R.echerchcs fur les principes minéraux des Eaux de Montrofe ; par Mr. A Thomlbn , Médecin à Munîrofe. Art. IX. Vertus médicinales des Eaux de Montrofe , avec quelques exemples ; par le même. Art. X. Efiay fur la méthode de préparer I 3 „ me , l54 Bibliothèque Britannique, 55 me , & le cinquième n'agiflent pas dans 5, le même temps, que le fécond , le qua» „ triéme & le fixiémej ô: ainfi. 5, les deux Oreillettes "n ç relâchées 11 T7 -il lo^* alterna- ^ • „ les deux Ventricules >. :^ & contiac- , , , . r tivement ) j, les deux Artères. _J \^ tees. Le même auteur avance les propofitions fuivantes , par rapport à la circulation du fang dans les fœtus. „ i. Le fang de la veine Cave afcendante ,5 efl plus propre à la nutrition, au mouve- 5, ment mufculaire , & aux fecretions fubti- „ les 5 que celuy qui ell: porté au cœur par 35 la veine cave defcendante. Car le premier 35 étant en partie compofé du fang qui vient 33 d'être trituré dans les poulmons de la 33 mère, & du fang qui revient de la veine 35 porte y qui a été purifié dans le foye , & 35 de celui qui efl rapporté des veinés llia- 35 ques & emulgentes \ on peut le regarder 35 comme un fang artériel ; l'autre au con- 35 traire , a perdu la plupart de fes parties 33 les plus fubtiles , qui ont été employées 35 à la nourriture des fibres, ou aux fecre- 35 tions du Cerveau, ainfiil efl entièrement 35 veineux , & pour ainfi dire foible & fans 3, force (cfFœtus») 35 2. PAorte afcendante , & l'Aorte des- 35 cendante font dilatées & contrariées dans 3, à^^ temps différents. 3 3. Le fang de la veine cave afcendan- y „ te OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. l6^ 3, te eft pouffé au cœur dans le temps que 5, l'oreillette droite elt contradée , & que 5, roreilletce gauche eft relâchée; c'eft pour- 5, quoy il ne peut paffer dans Toreillette „ droite , & de là dans la gauche ; mais il 5, doit aller immédiatem.ent de la veine ca- 5, ve dans l'oreillette gauche. 5, 4. Le fang qui elt envoie de l'oreillette 5, gauche dans le Ventricule gauche , n'étant 5, prefque que celui qui vient de la vei- 5, ne cave aicendante , eft diftribué entière- j, ment au cœur & aux branches de l'Aorte i, afcendante. „ 5. Le fang qui de la veine cave defcen- 5, dante , coule au cœur , paffe en partie dans 5, l'oreilierte gauche par lespoulmons , pour 5, être mêlé avec le fang de la veine cave ,3 afcendante, & paffe en partie dans VAoy- 5, te defcendante pour ne fe pas mêler avec 5, le fang de l'Aorte afcendante, afin que le „ fang qui eft rendu à la mère foit veineux, 5, foible & fans force, (effœtus.) 3, 6. Le canal artériel étant fermé par la 5, refpiration , l'artère defcendante le con- 3, trafte en même temps que l'artère as- 3, cendante ; & le fang de la veine cave as- 35 cendante eft envoyé aucœurdans le temps 55 que l'oreillette gauche eft contraclée,& que 35 l'oreillette droite eft relâchée, c'eftpour- 3, quoi il eft entièrement verfé dans le ven- 33 tricule droit, en même temps que le fang j, de la veine cave defcendante, 3, 7. Ce qui eft contenu dans VAhàomen M 4 tp étanc 1(5(5^ Bibliothèque Britannique, ■■ ,, érant prefTé par la refpiration , les veines ,, oiiîbiiicaies , les artères ombilicales , & 5, le canal veineux font bientoll fermés. 5, 8. Les cris que les enfans nouveau nés 5, poulTent ordinairement 5 contribuent beau- 3^ coup à la dilatation des Poulmons , & à 3, brifer les particules du fang. L'auteur d'un fentiment fi contraire à ce- lui qui a toujours été adopté par tous les Anatomiltes depuis Harvey , ne peut guère fe difpenfer de l'expliquer un peu plus am- plement 3 ni de le confirmer par des expé- riences, s'il veut qu'il fafle fortune. Art. XXXiî. Lille des livres de Médeci- ne publiés depuis le commencement de l'an- née 1733. Art. XXXIIL Livres promis ou atten- dus , & autres nouvelles concernant la Mé- decine. Le di}iiéme article de ce recueil dont nous avons promis de rendre compte , ell un Eflay fur la méthode de préparer , ô: de confer- ver les parties du corps des animaux pour fervir à l'Anatomie. Mr. Monro auteur de cetteEfiaya déjà fait part aux Anatomis- tes de la manière de faire les Injections, (a} 11 ne leur fait pas aujourd'hui , un moindre prefent. Quels embarras, &. quelle perte de temps n'épars^ne t'il pas aux jeunes Anatomis- tes? {a) Vovez l'Article VJ. de la' féconde partie du II. Vol. delà B;bIioihe«]ue Britannique. OCTOB. NOVEMB. ET DeCTî'MB. I735. j6f ' tes ? lî levé une de.s pius p;randes difficul- tés qui retardent les progès d'une érude ii utile. C'eft en nous propolantle même but, que nous avons fait choix de cet Eflay^ pour en donner le précis- La manière de blanchir les Os cft allés connue, cependant il eit à propos de remar- quer que ceux des jeunes animaux le blan- chificnt mieux par une longue macération dans l'eau froide , que par toute autre mé- thode. On doit obferver de changer fou- vent cette eau, d'en retirer les Os de temps en temps, & dç les faire fecher au Soleil a- vant de les rem.ettre dans de nouvelle eau. On rend les Cartilages transparents delà même manière qu'on blanchit les Os. Les parties injectées ont befoin d'être difpofées par l'art, avant qu'on puifle y diitinguer les extrémités des plus petits vaifieaux : Cet art confillc à macérer la partie dans l'eau allés longtemps pour que fa membrane extérieu- re s'en iepare facilement ; on remet eniui- te la préparation dans l'eau jufques à ce que les fibres qui attachent les petits vaiiîéaux foient diflbutes , alors on met cette prépa- ration dans la liqueur propre à la conferver. C'ell le la Secret dont Ruifch faifoit un fi grand millére , & dont il fe fervoit pour develo- per les vaifieaux des fruits & du cerveau. On divife aifément les Nerfs en leurs fila- mens , avant qu'ils foient envelopés de la dure mère , ceux qui forment la Qîieue de Cùeval, font les plus propres à cette prépa- Ù j ra- i58 Bibliothèque Britannique, ration; on en coupe un paquet dans 'feadroit ou il etlpreft d'entrer clans ia dure mère, on le lie par une excremité avec un cheveu , par lequel on le rufpend dansun bafiln d'eau, ce lorsqu'il a été macéré quelque temps ,on le retire , & on le divife dans fa longueur avec une aiguille très-fine , enruiteon le lais- fe dans l'eau jufques à ce qu'en l'agitant on apperçoive les filaments du nerf bien fepa- rés les uns des autres. Si on veut garder une membrane fimpîe & déliée, comme la Pleure ou le Péritoi- ne, pour en faire voir lesAjtéres injectées ,• on doit en les diflequant conferver autant, qu'il eft poiïible, de la membrane cellulcuf^:^ qui la joint aux patries voifmes, fans cepen- dant lui faire perdre fa transparence, atin de mieux diitinguer les ramifications des vaifleaux. Quoyqu'on conferve ces mem- branes dans une liqueur, il eft mieux de les fecher avant de les y mettre , & de les te- nir étendues même dans la liqueur. La meilleure manière de féparer la furpeau & les ongles de la main , ou du pied, en entier , eit d'attendre qu'elle fe détache par la putréfaction. La membrane celluleufe qui eft fous TE- piderm.e ne peut-être enflée & gardée en cet état , fi l'on ne choifit les endroits oh il n'y a point, ou très-peu de graiiTe ; ainfi le/cro- îuîn eft la partie qui convient lemJeuxpour cette Préparation , car ce qu'on nomme le mufcle Dartos ^ fe change en le fouffiant en une OCTOP. NOVEMB. ET DECETvIB. I735. K^g une infinité de petites cellules tranfparentes. Avant qu'on puifle bien préparer les humeurs & les membranes des yeux pour les con fer- ver , de manière qu'on'puifle enfuite les dé- montrer 5 il faut coaguler le Crydalin , & l'humeur vitrée, en les faifant tremper pen- dant quelque temps dans une liqueur con- .. venable , dont on parlera dans la fuite ; a- ' près cela l'oeil fouffrira d'être macéré dans l'eau pour en feparer la choroïde, (Scia mem- brane de Ruyfch. L'auteur donne ainlî la manière de prépa- rer chaque partie,* il enfeigne quand il faut emploier le vifargent, l'air ou la cire pour les injfftions ,• mais nous fommes obligés de paffer, toutes ces remarques quelque^utilcs qu'elles Ibient , pour nous étendre un peu davantage fur la méthode de Mr. î>lonro pour conferver les Préparations. Lorfqu'on veut conferver les Préparations féches , outre les autres précautions neces- faires , avant défaire fecher la Préparation , on doit la tremper dans une folution de Su- blimé corrofif dans l'efprit de vin ; deux Drachmies de Sublimé fur une livre d'efpric de vin fuffifent. Il faut arrofer fréquem- ment de la même liqueur la Préparation pendant qu'elle féche ; & lorfque toute l'hu- midité en eft diffipée, on en couvre la fur- face d'un Vernis épais , qu'on renouvelle autant de fois que le luftre s'en ternit; en- fin on garde cette Préparation dans un lieu fec, & ou elle n'eft point expofée àlapous- fiere. Les 170 Bibliothèque Britannique, ~ Les Préparations fèches font très-utiles en plufieurs cas ; mais il y en a beaucoup d'au- tres où il ell neceflaire que les parties de- meurent flexibles & dans leur état naturel. Tufques ici la difficulté a été de trouver une liqueur qui pût les conferver fans les chan- ger ; on connoît afies les inconvénients des Acides , des Efprits , des Huiles , fans nous y arrêter. Ce qui reûffit le mieux dit nô- tre Auteur , c'efc un efprit redtifié , n'im- porte qu'il foit de vin ou de grain; mais il doit être tranfparent fans aucune teinture de jaune, à quoy on ajoute une petite quanti- té d'un Efprit acide , tel que l'Efprit de Ni- tre, ou de Vitriol; ces deux Efprits, le mi- nerai & l'inflammable, refiftent à la pourri- ture , & ce que chacun à part peut avoir de mauvais , eft corrigé par leur mélange. Lorfqu'ils font mêlés dans une jufte propor- tion, ce mélange ne change ni la couleur ni la confidence des parties, fi ce n'efl: qu'il coagule à peu près comme l'eau bouillan- te , les liqueurs fereufes & les mucofités. Le cerveau même d'un enfant nouveau né s'af- fermit tellement dans cette liqueur , qu'on peut enfuite le manier avec beaucoup de li« berté, & les humeurs vitrées & cryfcali- nes s'y durciifent , mais elles deviennent en même temps blanches & opaques ; mais les humeurs purement lymphatiques ne s'y chan- gent point : cette 'liqueur rchaulTe' telle- ment le rouge des injections, qu'elle fait pa- roitre un grand nombre de vaifîeaux qui n'é- toient OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I755. IJt' tôient pas vifibles avant que la partie y eut trempé quelque temps. On doit varier la proportion de refprit acide fuivant la partie qu'on veut mettre dans ce mélange, & le deflein de l'Anato- mifte. Si l'on a deflein de coaguler le Cer- veau 5 les humeurs des yeux 6cc. il faut une plus grande quantité de l'elprit acide , deux drachmes fur une livre d'Alcoal. S'il ne s'agit que de conferver les parties, fur tout s'il y a des Os dans la préparation , il fufût de trente ou quarante goûtes d'a- cide , car fi l'on en met trop , les Os de- viennent fiexibles, & puis fe diflblvent. Après qu'une partie eft embaumée , il faut avoir foin qu'elle foit toujours entière- ment couverte de la liqueur, autrement fa couleur fe gâte, & quelques-unes de fcs par- ties fe durciflent , & d'autres fe difiblvenr. Ainfi pour empêcher autant qu'il elt poiïi- ble l'évaporation, & exclure l'air, qui fait que les efprits tirent une teinture , il faut bien boucher la bouteille d'un bouchon de verre, ou de liège avec de la cire , qu'on recouvre d'une feuille d'étain , ou d'une Ves- iîe; de cette manière il fe diffipera peu de la liqueur & très-lentement. Lorfqu'on s'ap- perçoit qu'elle diminue , il faut remplir la bouteille feulement avec l'efprit ardent, car les acides ne fe diffipent guéres. Si dans la fuite la liqueur prend une teinture trop forte, il faut la vuider, & en remettre de nouvelle à fa place , mais avec moins d'aci- de î72 Bibliothèque Britannique j de que la première fois. On peut garder la vieille liqueur dans une bouteille bien bou- chée, elle fert à laver les liqueurs naturelles des nouvelles Préparations ; elle peut auflî fervir à conferver des parties qu'on doit retirer de la liqueur toutes les fois qu'on les veut faire voir. Mr. Monro pour ne rien oublier avertie les Anatomiftes, d'éviter autant qu'ils pour- ront de mettre les doits dans cette liqueur, ou de manier les préparations qui en font mouillées ; car elle cauiéun fi grand engour- diiTementaux doits, qu'on eft incapable pen- dant quelque temps de travailler à quelque chofede délicat; le meilleur moyen de fe délivrer de cet engourdiflément , eit de fe laver les mains avec de l'eau oh l'on a mis quelques gouttes d'huile de Tartre par de- fj.illayice. Relation d'une Vérole maligne commu- niquée parfudiion en la villede CorA: en 1728. par Mr. E. Barry Dodteur en Médecine , & Membre de la Société Royale( Art. XXI.) Une femme de la ville de Cork qui étoit or- dinairement employée a tetter les fem- mes en couches, avoit apparemment pris cette infedion dans la bouche en tettant quelque femme verolée ; mais comme elle no s'en étoit pas appercue, ou qu'elle vou- lut le cacher, elle continua la même fonc- tion jurqu'à ce qu'elle eut communiqué le même mal à plulieurs perfonnes de dillinc- rion. La malignité de ce poifon, & la promp- titude OCTOB. NOVEMB* ET DeCEMB. I735. nj titude de pjs progrès n'étoienc pas moins extraordinaires ^ que la manière dontii étoic communiqué. C'ell pourquoy Mr. Barry a crû devoir a- joûter à l'hilloire du mal à de les fympto- irics, la méthode dont il s'eft heurcuicmcnc fervi pour fa guerifon , la plûparc des per- fonnes infeftées ayant été traitées par lui. En examinant la femme en queftion on trouva un petit ulcère à la racine de fa lan- gue , ù. une grande cicatrice récente dans la partie intérieure de la lèvre inférieure. Elle fut mife en falivation , & alors elle avoiia , qu'elle avoic eu un ulcère là où paroiflbic cette cicatrice, qui s'étoit guérie par le mo- yen de deux ou trois médecines, & d'un Gargarifme. Elle n'avoit aucune éruption en aucun autre endroit , & l'auteur croie que l'infedlion n'avoit pas pénétré plus avaiit que la bouche , ce qu'on peut vraifembla- bîement attribuer à Ton employ ordinaire , qui la mettoit dans une falivation prefque continuelle , & qui lui donnoit l'occafion de laver & de nettoyer très-fouvent cet ulcè- re avec le lait des femmes qu'elle tectoic. Quelques unes de celles là n'eurent jamais aucune marque d'infeftion ; mais Mr. Barry obierve que la plupart de celles qui avoienc échappé avoient été tettées après que le grand ulcère eut été giicri. L'infedion fe manifeftoit d'abord par une légère inflammation du bout du fein; elle produifoit bientôt une excoriation , d'où il fum- 174 Bibliothèque Britannique^ faintolc une liqueur claire j-enfuite il paroiflbit plufieurs pullales rouges qui fe repandoient tout autour , ù. peu-à-peu fur tout le fein , & qui lorfqu'on n'y remedioit pas , pn dui- foient des' ulcères. Après quoi les parties naturelles s'enflamoient avec une violente deinangeairon,qui le terminoit en chancres qui ne rendoient que peu de matière; Au 'bout de quelque teins les pullules fe repan- doient fur fout le corps. Chez la plupart des personnes , le mal produifoit tout ce cours de fymptomes , dans l'efpace de trois mois. Les maris de la plupart des femmes in- férées avoient des Chancres, qui communi- quèrent bien vite le poifon , & produiilrent des ulcères dans la bouche , & des pullules rouges fur le corps : quelques enfans pri- rent le mal de leur mères, & il fut fatal au plus grand nombre de ceux ci. Pour obvier à la grande adlivité de ce poi- fon 5 l'auteur confeilla la falivation à ceux même qui n'étoient infedés que depuis peu, & dont les fymptomes étoient légers ; il ordonna les fridtions répétées , & en petite quantité, avec quelques grains ài^ Caîomel intérieurement , & continua la falivation pendant cinq ou fix femaines. „ J'ai fouventobfervé j dit-il que lorfque 3, la falivation s'élève en employant peu de 5, Mercure , la cure efl incertaine , & les „ fymptomes reviennent : Et une grande 5, falivation accompagnée d'une grande in- 55 ilara- OCTOB. NOVEMU. ET DeCEMB. I735. I93 „ flammation eft fujecte aux mêmes incon- 3, venients , & à beaucoup d'autres. Le 3, premier de ces cas efl: fouvenc celui des ,y femmes, & de ceux dont les fluides font 5, naturellement diflbus , & dont les vais- 5, féaux font relâchés, & tendres; le fécond 5, efl celui des perfonncs d'une conftitution 3, toute difl'érente. Dans le premier cas , „ le mercure pafle trop vite, par les grands 3, vaiflcaux fans pénétrer dans les petits , 5, là où eft ordinairement le fiége de la ma- 3, ladie. Dans le fécond , la trop grande 3, Vifcidité des humeurs empêche leur diflb- 3, lution, qui doit toujours précéder une fa- 3, livation libre , & efficace 3 & eft abfolu- „ ment necelTaire pour féparer Tinfedion 3, des humeurs, afin qu'elle puifTe étreéva- 33 cuée avec facilité par une détermination „ convenable : car lorfque les fluides des Ani- 3, maux font échaufl?es au delà de leur degré 3, naturel, ils s'épaififlVnt auflTitôt , & tou- 33 tes les inflammations violentes produifenc 3, le même efî'et,& doivent par confequenc 3, empêcher l'opération du Mercure. Les 3, bains chauds , les évacuations modérées , 3, lorfqu'il y a plénitude , avec un régime 3, diluant peuvent prévenir ces maux; & „ après cette préparation une moindre quan- ,3 tité du remède produira fon eWct avec 33 plus d'efficace & moins de difficulté. Si après une falivation régulière , il pa- roifToit que le mal n'étoit pas entièrement déraciné, l'auteur fe fervoic de la méthode Tome FI, Fart L N fui- IP4 Bibliothèque Britannique, fuivante , qui luy a toujours reiifTi ; il l'a même employé pour ceux qui avoienclemal dans un degré très-violent. Il faifoit prendre au malade en plufieurs do- fes une bouteille de decoélion fudorifique pen- dant la journée & le foir une heure après la dernière dofe , il mettoit le malade dans un demi bain chaud d'une forte infufion d'herbes convenables avec du fel Gemme ; labeignoire étoit exadtement fermée par un couvercle qui ne laiiïbit qu'autant d'ouver- ture qu'il en faîloit pour pafier le corps du malade. On couvroit bien le malade au des- fus de la ceinture, &: fur tout la tête , en forte que la chaleur , & la vapeur du bain qui pafToit tout autour de fon corps , le jettoient bien vite dans une fueur abondan- te. On ne l'y laifloit qu'environ demie heu- •re : enfuite on le frottoit bien devant un bon feu, à. on le mettoit dans un lit chaud , ou il continuoit à fuer pendant deux heu- res. Durant ce temps là il buvoit large- ment d'un mélange tiède de trois parties d'eau, à. d'une de lait;, enfuite on lechan- geoit de linge , il fe levoit pendant deux heures, & mangeoit pour fon fouper du bis- cuit avec un peu de bou;!Ion ou de petit lait, & du vin d'Efpagne bien tremipé pour la boiflbn. Lorfque le malade avoit été baigné cinq ou fix fois , on fubflituoit une forte d'é- coftion de Gaync, à la première , & on lui faifoit prendre'quelques grains de Calomel une OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. IÇg une Iieure avant d'entrer dans le bain. Dans quelques cas , on mêloit deux grains de Tur- bit minerai au Calomel, fans que les glandes de la bouche en fufient affectées, à caufe de la violence avec laquelle le remède écoic poufie vers lafurface du corps ; (i cependanc les ghndes falivaires font affeftces le moins du monde , il faut cefTer l'ufage des Mercu- riels , jufques à ce que ce fymptome difpa- roilTe. Communément les malades prenoient le bain trois fois la femaine , dans certains cas plus fouvent, rarement s'en trouvoicnt-ils af- fo:blis. Pendant ce cours de remèdes ils a- voient beaucoup d'appétit & de gaycté , & l'auteur qui a employé cette méthode dans les cas les plus defelperés , ne l'a jamais vu manquer , 6c Ta toujours trouvée fans dan- ger. ARTICLE X. Hiflohe de la Propagatkn du Chrilliamfme, Et de la ruine du Paganifrne , {^c. Par Mr. Millar 2. Extrait, ON peut voir l'Extrait du premier Cha* pitre ^Q cet Ouvrage dans l'Art. VI. de ce Volume. Le 2. Chapitre qui traite -. de l'origine âf des progrès de l'Idolâ- trie a du moins en partie , été emprunté d'un Ouvrage fort connu en François ; c'eft N 2 lljis^ 296 Bibliothèque Britannique, Vbijïoire critique des Dogmes par Mr. Jurieu: l'auteur Anglois ne s'en cache pas. La Propagation delà Religioji Chrétienne fait ]e fujet du Chapitre troifiéme. Ec ce Chapitre eft un Abrégé de l'Hidoire Ecclefiaftique qui ne peut que contenir des chofes utiles: Mais aulTi pour la pluspart fort connues. Nous nous contenterons d'en choifir quelques en- droits. L'Auteur donne la vie des Douze Apô- tres ^ qui eft un fort bon morceau extrait de Spanheim. (a) Et il remarque à l'occafion du furnom de Pierre donné à Simon ^ que la coutume de changer de nom, lorfqu'on eft élevé au Pontificat , a commencé l'an 844. alors Boccaporco , c'eft-à-dire Groin de Pour- ceau ^ fe fit apeller Sergius. Sur ce que St. Paul faifoit des tentes , Mr. Millar obferve que les Juifs difent. „ Celui qui n'enfeigne 5, pas un Métier à Ton fils , lui apprend à être 5, voleur. '* Et au fijjet des converOons que S. Paul fit à Rome , il témoigne qu'il a du pen- chant à mettre de ce nombre Poppée Sabine. Il tire fes preuves du Martyrologe Romain Cb) qui dit qu^une des concubines de Né- ron fut convertie; De Tacite (c) qui juge que fi Popée n'eut pas été une femme ga- lante, elle auroit été la perfonne la plus accomplie de fon fexe; Et de Jofeph qui l'ap- te) F. F. op. t. IL Diflcrt. de 12. Ap. cell. 28p. [b) Ad diem Maii 17. {c) Au. L. XIII. c. ^f. OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 197 Tapelle une femme pieufe: Elle l'avoit bien reccu à Rome, & elle avoit follicité l'Em- pereur en faveur des Juifs (a). Dans l'Ar- ticle de St. Thomas , on n'oublie point les Chrétiens du Malabar, àks de St. Thomas: Mais l'Auteur en renvoie la confideration à un autre endroit. Mr. Millar marque les progrès rapides da Chriftianifme. Surquoi il n'allègue pas feule- ment Origene (/;), Arnohe (Oj Tertullien ( d), mais aufli par fur croit le témoignage de Pline le jeune ( e) , écrivant à l'Empereur Trajan , que cette fefte s'étoit tellement multipliée que les temples étoient déferts , & qu'on n'immoloit plus de viftimes. Pour peu que l'on foit juge dans ces matières ,on avouera que ce dernier fait , efl: allégué fort à propos : Et qu'on en peut tirer de bonnes preu- ves pour la vérité du Chriftianifme; comme l'Auteur n'a pas manqué de le faire. Mais nous ne fçavons point (i on penfera de mê- me d'un autre fait , dont il a crû pouvoir illuftrer fes raifonnemens. Nous le raporte- rons fans rien décider. ,, Un Déijîe, homme d'efprit &bon Ma- 5, thematicien, étant allé fur le Calvaire on „ lui montra, félon la coutume, les fentes „ que (a) Vita Jofeph. ab init. {b) Comr. Celf. I. {c ) Adv. Gcnt. 1. {J) Apol. c. 37. {e) Ep. 1. X, ep. P7. % N 3 198 Bibliothèque Britannique. 3, que l'on \^oit dans le rocher: Et on aîTa- ,5 re, que les ayant examinées il conclue, yy qu'elles ne pouvoienc s'y être faites que 5, par miracle. " Car , dilbit-il , Jî c'eiit été par un tremblement de terre ordinaire , le rocher fe Jeroit féparé félon fes 'veines , ^ cù il et oit le plus foible; Ce qui eft arrivé par tout ailleurs où j'ai i'z2 des rochers fendus : Et qui ne peut pas même être autrement. Ici le rocher fe 'coit fen- du en zic-zac êf à conîrefens des veines, d\ine manière tout à fait étrange , ^ que pour moi je ne puis que croire fur Jiatur elle ; hénijjant Dieu , du fond du cœur , qui vi^a ouvert les yeux par ce nwiument de fa Toutepuiffance , lequel at- telle hautement lu mijfion divine de JESUS CHRIST, (a) On ne fera peut-être pas fâché de trouver ici, en paiTanc , un Catalogue des Apologis- tes de la Religion Chrétienne : Quadratus , Evêque d'Athènes, ^ Arijîide ^ Philofophe de 'a même viîje, dédièrent leurs Apologies à l'Empereur Adrien. Juftin Martyr ^ûdxQÏ^d. l'une des ficnnes à Antonin : Et l'autre à IMarc Auréle&au Sénat. Athenagore offrit la lienne au même Auréle , & à Commode. Ce fut auiTi à Auréle que Meliton , Evêque de Sardes , & Apollinaire , Evêque d'Hiera- polis s'addreflerent. Miltiade paroit avoir préfenté fon Apologie à Commode, dans le teras à peu près que Théophile d'Aotioche com^ {a) Sce Flemings Chriflology, p. 5)7, OCTOB. NOVEMB. ET QeCEME. I735. lǧf compofa les trois traitez pour la conviftion d'Auto'ycus, d: quQTatien^ difciple de Jus- flin 5 écrivit contre les Gentils. Tertullien y le plus fçavant, comme le premier dc^s Latins, qui ait fait des Apologies , publia la fien- Ee fous l'Empire de Severe, en l'addreflant aux Magidrats Romains. Origene écrW\t Tes Huit livres contre Celfe, qui font d'u-^ grand ufage dans cette caufe: Et Mlnutius Felx^ Avocat, fit l'excellent Dialogue entre Cseci- lius & Oclavius. S. Cyprien , quelque tems après, publia ion Dilcoursà Demetrius Pro- conful d'zAfrique: Et fous Diocletien , Ar- nobe Profefleur de Rhétorique donna les Mo- tifs de fa converfion au Cilriftianilme. Laàan' ce Ton difciple , & Profefleur comme lui , mar- cha fur fes traces en défendant la Religion avec beaucoup de force & d'éloquence. On n'a plus les Apologies de Quadratus, d'A- riftide , de iXléliton, ni d'Apollinaire: Mais toutes les autres nous relient. Ce qui frappe le plus dans les Apologies (a) c'eft que l'on y infide avec confiance iur les moeurs exemplaires des Chrétiens. D'ailleurs, leur patience & leur fermeté he- roique attiroient fur eux l'attention des per- fonnes fenfées , les engageant à examiner fans partialité la dodrine Chrétienne ; ce qui les portoit à l'embrafler avec Zèle ; & , s'il {a) Voiez en particulier Juftin Martyr apoî. 2. p, 6j. & Min. Félix vers la fin. N 4 200 Bibliothèque Britannique, s'il en étoic befoin , à fceller leur foi par le Martyre. On fçait afTez que les occafions n'en manquèrent pas à ceux qui écoienc ani- mez de cet efprit. Dabord Tibère fut favorable aux Chré- tiens (a). Mais Néron qui lui fucceda peu d'années après, qu'on eut commencé à par- ler d'eux 5 fit gloire d'en purger l'Empire. On a encore une Médaille frappée à cette oc- cafion 5 OLi les Chrétiens font confondus avec les Voleurs (b). Et Diocleîien ^ enfuite, fe vanta hautement, dans une Médaille qui nous refte aufll , d'avoir aboli le nom Chré- tien (c). Mais il le trompa groOierement. Car ce fut peu d'années après , que fous Conftantin les Chrétiens fe virent les maî- tres du monde. Il ne tint pourtant pas à Julien qu'ils ne retombaient dans leur premier état d'op- preflion & de mifére. C'eft un morceau cu- rieux de l'Hiftoire Ecclefiaftique; nous abré- gerons ce que Mr. Millar en dit. ]ulien furnommé VÂpnJlat fut le plus jeune des fils de Jules Confiance, frère de Confiantin le Grand , & fils , comme lui , de Confiance Chlore {a) Voîes l'Apol. de Tertull. {6) Neroni Cl. CxC. Aug. Pont. Max. ob Pro- vinc. Latronib. Et his qui novam Generi hum. .Superftitîon. inculcab. purgatam. Vide Gruter , Infcript. p. 238. {c) Noraine Chriftianorum deleto. OCTOB. NôVEMB. ET DeCEMB. I735. 201 Chlore ; mais de différentes mères. Juliea naquit en 331. & fut confié, dès qu'il eut atteint l'âge de lept ans, à Mardonius qui prie grand foin de l'éducation de ce jeune Prin- ce. Enfuite, l'Empereur Ton Oncle chargea l'Evêque de Nicomedie d'y veiller ; & Eu- febe, c'eft le nom du Prélat, eut ordre de Conftantin (a) d'interrompre tout commer- ce entre Julien & Lihaniiis ^ Orateur Païen des plus célèbres dans ce tems-là. Mais ils n'en furent que plus ardens à chercher des voies fecrettes pour correfpondre enfemble; Libanius fit tenir à Julien fes Harangues ;ill. lit. 13. OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 205 ce qu'on apvend de Julien même ( a ). Malgré tout ce qu'il put imaginer pour faire perdre courage aux Chrétiens , ils tin- rent ferme. Lorfqu'en 362. il entra à An- tioche dans le te'mple d'Apollon, perfonne ne l'y ruivit,qaoi qu'on l'eut accompagné jufqu'à la porte (&),&; le Prêtre ne fe trou- va qu'une Oie à facrifîer , encore l'avoit-il aportée du logis. Le feu prit quelque tems après à ce Temple , l'un des plus magnifi- ques du monde (c). Il y a beaucoup d'ap- parence que cela fut fait par la foudre , quoi que l'Empereur en foupçonna les Chré- tiens (d). On dit que dans le tems qu'il quitta Antîo- che pour marcher contre les Perfes, il me- naça de n'y jamais remettre les pieds: Et que Lihanius y dont on a parlé, aiantdeman- . dé à un maitre d'Ecole, qui étoit Chrétien ce que faifoit alors le fils du Charpentier y il repartit fur le champ, im cercueil pour votre Maître (e ). Julien mourut peu de tems après, n'étant pas encore âgé de trente deux ans , & n'en aiant pas régné deux. On a fait bien des récits difFerens de cette more qui (a) Ep. IX. oper. p. ^yj. & XXXVI. ibid.4ir. {h) Julian. in Mifopog. Oper. p. 261. {c) Socrat. Sozom. Thcodor, {d) Marcell. lib. XXII. Sufpicabatur (Julianu?) id Chriftiaiios egifTe. (e) Theodor. 1. III. c. 23. 2od Bibliothèque Britannique, qui tous font plus incertains les uns que les autres. Anvnlan Marceliiii qui écoic lui mê- me fur les lieux, die limplement félon Mr. Millar que Ton ne fçaît: point comment Ju- lien fut tué C^), ou p'uftoft félon notre avis , que par hazard une lance lui ef- fleurant le bras & perçant les côtes , entra bien avant dans le foie ^ s'y arrera. Après la mort de Julien , fes Succefleurs aiant fait profeOion de la Religion Chrecienne, elle devint la Religion dominante dans tout VEfTipire Romaiji. Nôcve Auteur fait voir la vanité & la folie du Paganifme ; défendant tout à la fois la Religion Chrerenne contre les Païens. Sur quoi il ne fe contente pas de fuivre les Pé- rès 5 mais il les explique. C'ed le fjjet de fon Cuapitre cinquième qui efl le premier du fécond f'^olwne. il y a d'excellentes chofes: mais la pluspart aflez connues. On eft généralement moins inftruit de l'in- troGudlion du Chrift'anifme dans la Grande Bretagne^ dont la relation fait partie du Cha- pitre fi x'eme. Palladius fut envoie de Rome' en KcoiTe où le Roi Donald avoit embrafle laRcliîion Chrétienne dès l'année 187. (/?). Le but de la mifiion de Palladius n'écoit que de {a) Lis. XXV. c. 3. TncertL'm fiibîta equefîris hifta cute bra^hù" fjus prjciirida , coftis perfofTiS h^llt il) ima pedloris fîbra. (i) Bosthius, Bucharisnî Hiftorfa p. 1 1 f. - OCTÔB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 207 de s'oppofer au Pclagianifme. Environ le même tems, c'eft-à dire en 432. 5. Patrice^ qui éroit Ecollbis de naillance , convertit Vlrlanck. Il écoic accompagné d'une vintai- ne d'autres Ecclefiafliques. On dit qu'il s'emploia à ce miniitere pendant foixantc ans. Il femble que les premiers Prédicateurs de l'Evangile avoient pénétré de bonne heure dans nôtre Ifle. Car St. Clément Romain dit d'- S. Paul qu'il alla jufqiCaux extremitez de lOccidenî (a). On allure même que Lu- dus fut le premier Roi Breton qui profefla lafoi Chrétienne, dans l'an 167. ^b). Mais Bédé eft le premier qui en parle. Ce qu'il y a de certain c'eft qu'il y avoit des Chré- tiens en Angleterre avant la conquête des Saxons. Maximien dQmoWt leurs Temples, & fit jetter au feu toutes leurs Bibles ,* mafla- crant les Minières de la Religion , fans é- pargner le Peuple.On compte parmi les Mar- tyrs de ce tems là un Alhain de Verulam , un Aaron & un Jules de Carlifle f c ). Mais Confiance., père de Conftantin , loin de per- Iccuterles Chrétiens, leur fut favorable. Les Sa- {^a) i-r) to riùfjLA t>;c oCjutç. Ep. Clem. ad Cor. p. 14.. Voiez ufCi Stilîingfîect orig. Brit. p. 39. (^) Voiez Collier Eccl. Hiftrof Brit. Vol. i. p. 12. & Gildas de excid. Brit. dans la Bibl. des Pé- rès, tom. 3. col. fSz. [c) Voitz Gild.*ubi fup. çol, fS;. & Bede £cd« Hift. gentis Anglor. 1. if. ôo8 Bibliothèque Britannique, Saxons, qui vinrent enfuite, les opprimèrent cruellement, & ceux qui échaperent à leur fureur, fe réfugièrent dans les montagnes du païs de Gallts. Enfin , fous Ethelhert Roi de Kent , qui avoit époufé une fille de Fran- ce , nommée Bertbe qui étoit Chrétienne , l'Evêque de Rome envoia en Angleterre le moine Âiiguftin , avec d'autres au nombre d'environ quarante. Ils arrivèrent dansPlfle de Thanet (a) l'an 596. Et on fçait le fuc- cès qu'ils eurent dans ce Roiaume. L'Auteur quittant l'Europe pour parcourir les autres parties du monde trouve un grand nombre d'Eglifes Chrétiennes & deux en- tr'autres. L'une en yîfie, c'eft celle du Ma- labar , connue fous le nom de Chrétiens de St. Thomas : L'autre en Afrique , c'eft celle de l'AbilTmie oli e(t l'Empire du Prêtre Jean, comme on apelle vulgairement le Souverain de ce grand pais. On ieferoit fait un plaifîr, non feulement d'extraire, mais de traduire tout ce que l'au- teur dit des Eglifes du Malabar 5 fî , depuis dix ans palTez , Mr. la Croze n'en avoit parlé amplement dans fon Hijloire du Chriftianif- me des Indes, (b) qu'il a eu raifon de fou- haiter extrêmement qui fut lue. Nous ne pou- vons pourtant pas nous difpenfer de donner au- {a) Voies Bed, ubi fup. add. Polydor. Virg. Hifl. Angl. lib. IV. p. Jf+. . (^) Impr. à h Haye en 1724.. OCTOB. NOVEMB. ET DECEMB. I735. 20^ au moins une légère idée de ces Eglifes. (à) C'eft la tradition du Pais , à laquelle Mr. Millar paroit ajouter foi , qu'elles furent fon- dées par V Apôtre St. Thomas. On a pu d'au- tant mieux s'y méprendre , qu'on a lieu de croire que ce fut un nommé Thomas qui le premier porta dans ce pais la lumière de l'E- vangile. Un auteur Grec, C^) qui écrivoic en 51-7, fait mention de ces Eglifes: & de- puis ce tems jufqu'au notre , elles ont fub- fillé, mais peu connues. Le P. Simon, ( c) & Mr. Millar les font conduire par un Evé- que que leur envoie le Patriarche de Babyloiie. Mr. La Croze, (d) qui en parle plusexadte- ment , dit celui de Moful. Cette ville efl: dans le Diarbec , & on la croit Vancieniie Ninive. Quoi qu'il en Ibit les Portugais ^ firent la découverte du Malabar , durant leur con- quête des Indes, environ l'an 1545: & ea 1599 ils uférent de grandes violences pour mettre tout ce païs-là fous le joug de Rome. C'eft de quoi toutes les Relations Çe^ font pleines ; aulTi bien que de l'averfîon des Ma- labarois Chrétiens pour fes dogmes, & poujr fon culte. Autrefois ils eurent des Princes de leur Religion ; enfuite ils ont vécu tran- quile- {a) pag. T4g & 24.T. {h) Coi'mas InMcop/euJiés, c'cft-à-dire Voi'ageur des Indes. {c) Hift. critique de la créance par le Sr. Démon. ( (i) Ubi fupra, volez auffi fesDi/Tert. Hiil:. p. z6H, {e) Voïez Govea , Hift. des progrès de l'EghTe. Catholique; la vie de Menefes; Geddes's TraveJs ,• BalHeus liefchryvinge, &c. Tome VI. Part L O iio Bibliothèque Britannique, quilement fous la domination des Paiens : & fi les Portugais les ont crueHement perfecu- tez , aujourd'hui les Hollandois les laiflenc faire comme ils l'entendent. On compte que leurs nombre paffe Cent mille ^ parmi lefquels il y a beaucoup de riches marchands, (a) Il faut ajouter un mot de la Mifllon Da- noife pour la converfion des Païens de ce pais. Elle a €u des fuccès heureux , depuis 170U qu'elle fut entreprife. Les Palteurs des nouv-eaux convertis ont fait imprimer un i\^o:i- *oeaiiTeftanient e7i Langue Malahare \ dont l'im- -prefTion fut commencée en Octobre , 1 708 , & achevée au mois de Mars , 1711. C'eflune ncu- veile Littéraire des plus curieufes qu'ils donnè- rent au Roi George I ; lui apprenant en même tem« , qu'ils travailloient à la traduction des livres de l'ancien Teftament. Au refle ce Prince, en leur faifant réponfe, les qualifie àQ Révérends ^ Très fçat' ans , chers ^ &^dévdtç\ les MiJJîonaires , Roiaux , Danois , Evangeli- qiies ; à Tranquebar, dans les Indes Orientales. RepafTons en Afrique avec Mr. Miilar. Les Abyflins prétendent que la Reine lî célèbre, qui alla vifiter le Roi Saîomon , étoit leur Reine , qu'elle s'appelloit Maqiieda : Et que peu de tems après fon retour de la Terre Sainte elle accoucha d'un fils qu'on nomme * Menekher. (b) Lors qu'il fut en âge, on l'en- voi'a (a) Voiez la Lettre de Mr. rifcber , écrite à Cochin , du mois d'Ocl )bre 1720. On l'a inférée dans la Bibl. HUi. &c. clalT. f. p. 724.. (ô) Geddes h:ft. ot Eîhiopia 5 mais dans les OCTOB. NOVEMB. ET DeCEMB. I735. 21 r voia à Ion Père qui le fit inflruire dans la Religion d'Ifrael ck; lui changea fon nom en celui de David. Après quoi il le renvoia de Jerufalem en fon pais , avec quelques Prê- tres & Lévites , pour inltruire les habitans de Sçeba. Ils ajoutent que V Eunuque bapti- le par Philippe, & qui étoit gi'and Cham- bellan de Candace leur Impératrice , la con- vertie au Chriltianifme , (!3c le fit embrailèr à tout l'Empire qui a toujours depuis perfe- veré à en faire profeffion» Mais rien de tour cela n'ell appuïè que fur la tradition du pais. Nous apprenons feulement de Rufin (a) que l'Ethiopie reçut l'Evangile par le moien de Frumentius & Edejîus , deux jeunes Chrétiens qui avoient été faits prifonniers fur les cô- tes après un naufrage. Sous la proteclion de la Reine Régente , qui leur confît l'éduca- tion de fon fils, ils fondèrent une Eglife : & ce fils étant monté fur le Trône leur don- na la liberté de fe retirer chez eux, ce qu'ils firent. Frumentius fit rapport de ces com- jnencemens à St. Athanafe , & le pria d'y envoier des Minières. Mais, ditl'Evêque, qui pourrions nous envoïer là qui y fut auf- fi propre que vous même , dans qui ell l'Ef- prit de Dieu? Et là defifus il l'ordonna pour aller arrofer ce que ce digne jeune homme a voit déjà fi heureufcment planté. 11 eit vrai que Xouveaux Afemoh-es des AîiJ/ions 6ic. Paris 1724.5 on l'appelle Me>iiléhec: Et d'ailleurs on prétend que les Empereurs du païs en defcendenr. {a) Hilh Eccl. Lib. I. c. 5?. O 2 2Î2 Bibliothèque Britannique, que Riifin a apellé du nom d'Inde , ie païs ou FrumentiîLs retourna. Mais par tout le fil de l'Hiitoire on voit que c'eft la Haute Ethiopie , autrement l'Abyflinie. Les Ro- mains nommoient Inde tous ces païs méri- dionaux qu'ils ne connoiObient que confufé- ment. Les Papes auraient bien voulu faire là les maîtres , aufii bien que par tout ail- leurs. C'elt ce qu'ils ont tenté plus d'une fois 5 fur tout avec l'aide des jéfuites qui y ont caufé de grands defordres ; mais en vain jufqu'à prefent (a). Les Abyflins fe font même fi fort aigris contre les Latins , ou plu- tôt les Jéfuites les leur ont rendus fi odieux, qu'il n'y a pas longtems que par arrêt du Roi, de l'avis du Métropolitain & du Clergé, on livra au peuple, trois pauvres Francifcains (^b) ôt ce peuple en fureur les maiTacra. Enfin l'Auteur parle de l'état du Chrifiia- nifme depuis le ij. fiecle & regarde le réta- bliflement des lettres en Europe comme l'a- vantcoureur de la Réformation. Il cite Pan- cirolle (c) pour prouver que jea7i Faufle in- venta V Imprimerie à Alayence , en 1440 : Et dit que ce qu'on apelle Bouffole ou Compas avoit été découvert dans la Terre de Labour ^ dès l'an 1330. (c/) Il fait voir que les Cath. Rom. {a) Voiez Ludoiphe, & Geddes dans leurs hif- toires d'Etaiopie : Voiez auflî les voïages des Jéfuites en Ethiopie par Balth. Telles, & le 4. recueil des Lettres édifiantes &c. (b ) Lettre écrire de Madrid, Juin 30. 17 20. (c) Nuper invent, rerum Civisjuxta. Legem Natuva- /ew, lihri duo, Notis Jocupletavit cff illttjlravit^ In- dicemcjue Rentm jtihjitnxit Tho, Johnfon , A. M, Coll. Magd. Cantah. Soc. Canîabyioi& , Impenfîs G:t- iielmi Tbitrlboum. Profiant apud Knapton , bmyi C^ VailUnt y I.oa'iini. DE Londres. L« Livre de Mr. Hoadley , Evêque de JVinches- O 4. ter 2i5 Bibliothèque Britannique, ter, fur /a nature G' le but du Sacrement de la Ste. Cène, dont nous avons donné un Extrait dans le der- nier Volume de ce Journal , a été vivement attaqué , & auflî vivement défendu dans quelques Ouvrages qui ont paru depuis peu, & dont voici les titres. The J'I-^incheJIer Couverts , &c. c'eft-à-dire , les Profelytes de IVinchefter ; Ou rare Découverte de l'utilité réelle & de l'importance du livre qui a pour titre , ExpUc.ntion de la Sature Qp du but du Sacre- ment de la Ste. Cène &^c. Par un Chrétien, Chez Coq- per. C'eft: un pe;it Ecrit ironique , ou l'Aureur fe propofe de faire voir que parmi un grand nombre de refiexions trcs-:ommunes fur l'Euchariftie , Mr. Hoadley en a inféré de très dangsreufes fur la pré- paration à ce îJacrement , & l'idée qu'on doit le faire de la mort de Jf-jus Chrifi , reduifant l'une à rien, & n'envifageant jamais l'autre comme un fa- crifice expiatoire. Ainfi , félon lui , l'Ouvrage de ce Prélit eft plus propre à pervertir qu'a convertir les Chrétiens. liemarks on a pain A:count Q^-r. c'eû-à-direj Remarques fur un livre intitulé, Ex- plication de la nature & ^u but du Sacrement de la Sie. Cène &c. Chez J. B.oherts. Ccft une autre Brochure anonyme, dans laquelle l'Auteur dit qu'il ne fauroitfe perfuader qu'un auflî mauvais livre que celui-là foitl'ouvrsge d'un homme d'efprit comme Mr. Hoad/ey, & encore moins d'un EvêquedeTE- glife Anglicane, a qui il fiercit tres-r.ial de com- battre la do M.z nbre de la Société Rfjiale in 8. C'efrunc fuite de la Dif^ute de Mr. Berke- ly & des I^iathematiciens .Anglois. P. DE HoNDT 5 Lihr. à la Haye vient d'imprimer' Le Tome TroiHeme & Quatrième m Folio, des Difcours Hiftoriques , Critiques, Theologiques & Moraux, fur les Evenemens les plus mémo- rables de l'Ancien &du Nouveau Teftament, par feu Monfieur 5^i<>7«, Miniftre du S. Evangile à la Haye, continuez par Monfleur Ro^fues, Pafteur de l'Eglife Franc, de Bafle. C-t Ouvrage , imprimé fur du Papier Impérial , Supperroial , Roial, & Médian , eft enrichi de très belles Figures, Vignet- tes, Lettres Grifes & Culs de Lampe, gravez fut les deileinsde Mrs. Hoet, Houhrahen^ & Picart. Le Tome ^. du Grand Didionnaire Géographique, & Critique, par Monfr. P.ruzen la M.irtiniere. Ce volume contient les Lettres K. L. M. Les Tomes XI. & XII. de l'Hiftoire d'Angleterre de Monf. de Ps^apin Thoiras. 4.. L«s Reflexions Politiques & Militaires, du Marquis àt Sai/éteCroix y 4. vol. in Octavo; Nouvelle Edi- tion augmentée, dans JaqueUe on a fait entrer tout ce qui a été fupprimé dans celle de Paris. Le Militaire enfolitude ou le Philofophe Chrétien, Entretiens Militaires , édilLuis & Inltrudtifs. Ou- vrage nouveau. Par M. de '^"^ Chevalier de l'OrMe Mili'i^indi Sai?7î Lokïi* * vol. 6'. BIBLIOTHEQUE BRITANNIQUE, o u HISTOIRE DES OUVRAGES DES SAVJNS DE LA GRAxN DE-BRETAGNE. Pour les Mois de JANVIER, FEVRIER et MARS, M. D C C. XXXVI. TOME SIXIEME, SECONDE PARTIE» A L A R A TE, Chez PIERRE DE HONDT. M. DCC. XXXVI, TABLE DES ARTICLES- Art. I. A if R. Pope; Ses Lettres. Pag. II. Lettre à un Evêque touchant certai- 7ies découvertes importantes dans la, Pbilofopbie Êf dans la Théologie. 23(5 III. Mr. C A T E s B Y ; Son Hijioire na- turelle de la Caroline, la Floride y âf les Ijles Bahama; &c. 265 IV. Mémoires F hilofop biques de la Socié- té Royale. ^'*. 412 , pour les 7nois de Janvier ^ Février 1730^ N^ 413, pour Mars & Avril N^ 414, pour May , Juin , Juil- let ^ AoiU N . 41J, pour Sep- temb. âf Ociob. de la même an- née. 275 V. Mr. Thomas Lediard; Son Hijioire générale de la Marine d'Angleterre , depuis la conquête des Normands en 1066, ju/qu'à /^jîw^e 1734. en 2 Volumes. 303 VI. Recherches fur la Fie , ^ fur les Ecrits d^ Homère, Second Ex- trait. 02 1 VIL il/r. ThomasHutchinson; * 2 Hif TABLE DES ARTICLES. Hifloire de V Expédition de Cyrus par Xenopbon : Ou la Retraite des Dix-mille ; avec la Traduàion , des Notes ^ &c. 350 Vlll. Mr. Pierre Colben; Ètaî préfent du Cap de Bonne Espérance, traduit de V Al- lemand par Mr. Medley. Troi- fiéme Extrait. nfi6 IX. Mr. Jaques Campbell. Hiftoire complette de la Bible &c. 406 X. Réponfe à la Lettre qu'un Anonyme Catholique Romain a écrite aux Auteurs de ce Journal , touchant V Extrait de la Relation de deux Conférences. 416 Ai. Mr. Thomas Lediard. Hifloire de la Marine d'Angleter- re. vSecond Extrait. 421 XII. Nouvelles Liîerakes. 438 Bî- I 4^ V^j -Z^» V^ y^> v^j -^ -^ ^ y^ y£o T^-> >^:> y*> ■^ y^ -r< t^ (vT*- o/. f-o* Cç/- O?* <^ C^ rp,^ ^ CfA c^ V* *"♦ v^ v* vV ♦ * V* «>*♦■ *^ V* îï*' v* V* >:>' •»■•■ *i* 3m. BIBLIOTHEQUE BRITANNIQUE, o u HISTOIRE DES OUFRAGES DES SAVANS DE LA GRANDE BRETAGNE. Pour les Mois de Janvier , Février , ET Mars MDCCXXXVI. ARTICLE PREMIER. Mr. Pope's Litterary Correfpondence for thircy yearsfrom 1704, to 173 4-. being a Colle6lion of Letters , which pafTed between him and feveral eminenc Per- fons. Volume the firll. Cefl-à-dire, Lettres de Mr Pope (Je, à Londres chez Tome VL Part. IL P E. 222 Bibliothèque Britannique, E. Curll, 173;. 8\ Volume 1. pp. 444- IL eft inutile d'expliquer icy, comment ces Lettres font venues encre les mains du Libraire ; il fuffit que Monfr. Pope ne les defavoûe pas, quoiqu'il le plaigne du pro- cédé de ceux qui les publient fans fa parti- cipation ; mais le public profite de cette efpece de trahifon. Sans juftifier, ceux qui en font coupables , nous remarquons que rien ne pouvoit faire plus d'honneur à Monfr. Pope, que l'impreffion de ces Let- tres faite à fon infçu : 11 peut s'y être glifle quelque négligence de ûile , la fuite en eit fouvent interrompue, mais tout cela ne re- tombe point fur l'Auteur, on en fent d'au- tant mieux que ces Lettres n'étoient pas deftinées à l'Impreffion. Le public déjà prévenu fi avantageufement en faveur des talents de Monfr. Pope pour la Poëfie, efl charmé d'entrer pour ainli dire, dans fa confidence, de découvrir fes fentim.ens, de voir fon efprit en defliabillé, comme il s'ex- prime luy mefme en carafterifant les Let- tres en gênerai , & de trouver qu'il ne doit cas moins eftimer l'Auteur par rapport à ion caraétere particulier , & aux agrémens de fon commerce, que l'admirer comme grand Pûëce. Nous traduirons quelques unes de ces Lettres , après avoir parlé de l'ordre dans lequel ce recueil eft rangé , & des dif- férences parties qui le compofent. La Janvier, Février et Mars 173(5. 225 La première contient les Lettres de Monfr. Pope & de Monfr. Wicherlcy depuis 1704. jufques en 17 10. Elles finiflent page ^7. Il eft à remarquer que Monfr. Pope n'avoit que 17. ans, lorfqu'il commença ce Com- merce , & Monfr. Wicherley environ foi- xante & dix. Cependant on y apperçoic desja la fuperiorité du génie de Monfr. Pope. Enluite on trouve quelques Lettres de Monfr. Walfh, à Monfr. Pope, & les repon- ces de ce dernier : Elles ont été toutes é- crites pendant Pannée 170(5. Ce fécond re- cueil finit page 75. Le troifieme recueil n*eft compoféquedes Lettres de Monfr. Pope à plusieurs Dames qui ne font point nommées. Ces Lettres ne font pas datées pour la plus-part, .elles fi- niirent page 120. Lettres de Mr. Pope à Mr. Robert Digby depuis 17 17. jufques en 1723. Elles font fans reponfe, & finiflent page 150. Lettres de Mr. Pope à Mr. Edward Blunt depuis 1715. jufques en 1725. Ce cinquième recueil finit page 17(5. Lettres de Mr. Pope à Mr. Gay depuis 17 12. jufques en 1730. Elles font fans re- ponfe 6l l'on a ajouté à la fin de ce recueil une Lettre de Mr. Pope à Mylord Burling- ton & une du Dr. Arbuthnot à Mr. Pope : Ce recueil finit page 232. Lettres de Mr. Pope a Mr. H. C. depuis 1708. jufques en 171 1. Elles finiflTent page 31(5. Le dernier recueil eft un ramas de Lettre* P 2 dt 224 Bibliothèque Britannique, de Mr. Pope à plufieurs perfonnes , entre au- tres, Mrs. Steele, Addifon, le Chevalier Trumbull & quelques autres; & des Lettres de ces MelTrs. à Mr. Pope, depuis 1711. juf- ques en 17 15 : Elles rempliflent 128. pages. 11 feroit bien difficile de donner à nos Lec- teurs une idée jutle de ces Lettres ; nous en traduirons quatre dans des genres diffé- rents, pour en donner du moins quelque légère connoiflance , à ceux qui ne peuvent les lire dans l'original ; en les avertiflant de fe donner bien de garde de juger par nô- tre traduction du ftile d'un Ecrivain de l'or- dre de Monfr. Pope. Nous commencerons par la première Let- tre de ce recueil adreflee à Mr. Wycherley 1704. Mr. Pope n'étoit pour lors âgé que de dix fept ans. 35 (aj C'a été fans doute un grand plaifir 5, pour moy de voir & d'entretenir un hom- 3, me , dont les ouvrages m'avoienc extre- 3, mement plû depuis fi longtems ; mais ce 35 plaiûr a été de beaucoup augmenté des 35 nôtre première entrevue, en vous en- 33 tendant rendre juftice à feu nôtre ami 3, Dryden ,* je n'ay pas éré alTez heureux 33 pour le connoitre, Fïrgilmn tantumvidi. 3, Si j'étois plus âgé afleurement je l'aurois 3-5 connu & aimé, car vous m'avez affeuré 3, que fes qualités perfonnelles n'étoient pas 3, moins aimables , que fon talent pour la 55 {a) 16. Décembre 1704=, Poëfîe ; Janvier , Février et Mars. 1736. 225 Poëûe , & Monfr. Congreve & le Cheva- lier Trumbull , luy rendent le même té- moignage , malgré tout ce qu'en ont dit une infinité de Libelles , que le dernier de ces LvieiTrs. m'a dit , qu'il avoit defTein de^ réfuter. Je m'imagine que les Calomnies doivent leur naiflànce à l'animoficé des partis; mais il efl certain qu'elles furent continuées par des envieux de Tes fucccs (S: de fa réputation» Pour les miferables barbouilleurs qui l'attaquèrent fur la fin de fes jours , ils refiembloient à ces Cou- fins qui paroifient les foirs en Eté, & qui ne font jamais fort incommodes que dans la plus belle faifon ; Car le feu de ce bel efprit, comme celuy du Soleil , étoit le plus brillant lorfqu'il étoit prêt de finir la Courfe. 5, Vous ne devez donc pas croire que lorfque vous m'avez dit que mes ouvra- ges étoient au defifus de ces Critiques, j'aye été afiezvain pour me le perfuader, 6i cependant je puis n'être pas aflez hum- ble pour penfer que je fois tout à fait au deflus de leur cenfure. Car les Criti- ques, en vrais oi féaux de proye, ont une inclination naturelle pour la Charogne ,& quoique d'aufil pauvres Ecrivains que moy , ne foient que des mandians; ce- pendant il n'y a point de màndiant (i pauvre , qu'il ne puiffe nourir un Chien; 6l il n'y a point d'Auteur fi miferable qui ne puillc occuper un Critique ; ainfi P 3 ..je ^16 Bibliothèque Britannique, 55 je fuis bien éloigné de croire que les at- 3, taques de ces fortes de gens puiflent me 5, faire tort ou honneur , biens moins à 3, Monfr. Dryden ; je conviens avec vous 3, que tous les petits génies qui ont brillé 3, depuis fa mort, font comme les Etoiles, 3, qui ne paroifTent qu'après le coucher du 35 Soleil; qui ne jettent quelques étincelles 3, qu'en ïbn abfence, & qui ne brillent que 35 des rayons qu'ils ont emprunté de luy ; 35 nôtre efprit, comme vous l'appeliez, elt 35 pris ou imité d'ailleurs, ainfi on ne peut ,5 guerre l'appeller nôtre : Je crois qu'on peuc 5, définir le véritable efprit , la jufleiTe de 3, la penfée , & la facilité de l'expreffion : 33 Au refte cecyeft bien éloigné d'une defl- 3, nition exadte ; je vous prie de mi'en ,5 fournir une meilleure , je fuis perfuadé 35 qu'il ne tient qu'à vous. Je fuis (Sec. La féconde Lettre que nous traduirons eft adreffée à une Dame , & quoiqu'il n'y aie point de date, il eft aifé déjuger qu'el- le fut écrite au printems de 1716. Comme elle eft fort longue & compoiee d'articles qui ne font pas liés les uns aux autres, nous en paflerons quelques uns. ,, Cent fois vous m'avez demandé des 5, nouvelles , dès la première parole que 3, vous m'avez dite ; quelques gens conclu- 3, roient de là que vous n'attendez de moy 3, rien de meilleur : & il eft fur que ce 3, n'eft pas un ligne que la converfation 35 roule entre deux amants , lors qu'ils font ,3 aflcz Janvier , Février et Mars. 1735. 227 „ aflez impertinents, pour s'informer de ce 5, qui fe pafle dans le monde. Tout ce que „ je veux dire par là , c'eft que vous oa 5, moy ne fommes pas amoureux l'un de 3, rau'tre : Je vous laifle à deviner qui de 5, nous deux efi: cette ftupide & infenfible 5, Créature , fi aveugle pour les Charmes 3, & le mérite de l'autre ? ,, Cette Lettre fera donc une Lettre de 5, nouvelles.... Le Comte d'Oxford s'efi: „ comporté fi galamment , que dans cette 55 dernière adlion , du moins il pouvoit pa- „ roitre au defTus de l'humanité, s'il n'avoic „ tout récemment rendu un pierre qui le re- „ met dans le rang des pauvres mortels; „ on feroit tenté de s'expofer à tout ce que 5, l'authorité fouveraine, & la haine du peu- „ pie ont de plus affligeant & de plus terri- 5, ble , pour avoii la gloire de fe conduire „ dans ces circonflances avec autant de fer- „ meté & de courage qu'il l'a fait. Le Comte D'Oxford , qui avoit été grand Threforier fous le Règne de la Reine Anne, fut obligé de rendre compte de fon admini- ftration au Parlement. Cette affaire n'a point de fuite. ,, Vous pourrez bientofl avoir la fatisfa- 5, ction que vous fouhaitez en jouifTant de 5, la viie des Armées , des Campements, des 3, Edendarts fiotans fur les Champs de vôtre ,, frère, & des Eaux de la Tamife teinte du „ fang des hommes ; Vôtre barbarie , que 3, j'ay tant entendu blâmer en Ville & à P 4 5, 1^ 228 Bibliothèque Britannique, ^, la Campagne , peut fe rafTafier de carnage ; 3, je ne voudrois pas ajouter une Circonftan- 55 ce qui fe trouve dans toutes Jes defcrip- 5, tions des malheurs de la guerre ; je veux „ dire le grand nombre de viols commis , ^, ou qui fe commettront fur les malheureufes 55 femmes, qui aiment la guerre; mais Dieu 5, me pardonne, dans ce fiecle guerrier, fi je 55 pouvois, j'aurois envie d'acheter un regi- 5, ment, pour l'amour de vous &l de Mada- 55 me***5 & de quelques autres , quej'ay 55 lieu de craindre qu'on ne peut gagner 55 que par la violence. 55 Ces yeux qui ne s'embarafTent pas des 55 m.alheurs qui en arrivent , ni combien de 5, meurtres font comm.is, pourveu qu'ils 55 ayant un beau fpeclacle ; Ces yeux qui 55 font bien ceux des Dames 5 feront char- 5, mez du Camp que l'on va former dans 5, Hyde Parc . . . &c. Pour entendre la Lettre fuivante , il faut fcavoir que M. Pope, aufli bien que le Gen- tilhomme à qui il écrit , font Catholiques Romains ; Ceux de cette Communion , croioient avoir tout à craindre du Gouverne- ment , après l'affaire de Prefton ; C'eil dans cetems que cette Lettre fut écrite. La mo- dération & la tolérance avec les quelles on a traité depuis les Catholiques Romains en An- gleterre , font aiïez voir que Mr. Pope ne rendoit guerre de Juitice à ceux dont il femble aprehendêr les derniers malheurs. Xilon Janvier, Février et Mars. 1735. 229 Mo'/i cher Monfieur. (ci^ 35 T'Eprouve qu'un véritable chagrin n'cra- 5, J perche pas moins d'écrire que de parier: ,, plus nous employons de tems à refléchir „ fur nos malheurs , ou fur- ceux de nos 3, amis, moins nous devenons capables d'ex- 3, primer la douleur que nous en reiïencons. 3, Il ell auiïi naturel de différer d'écrire dans 3, une conjoncture aufli trifte que celle - cy, ^^ que de remettre une vifite à une perfon- 3, ne 3 que l'on ne peut (bulager dans les 55 maux ; on a honte dans ce cas de vouloir 3, entretenir les gens en leur faifant voir de 3, vaines demonltrations de douleur, ou en 3, leur faifant voir une gayeté mal placée, ôc 3, qui n'eft pas naturelle» C'efl une efpece 3, de profanation des chofcs faintes , d'ap^ 33 pliqucr à des chofes auffi refpe6lables,que 3, des fouffrances genereufes & volontaires , 3, des fimples Compliments , ou les Eloges 3, des Vertus héroïques; une ame comme la 3, vôtre n'a pas befoin d'être pouffée à ce 3, que l'honneur exige , ni comme une fem- 3, me foible , qu'on luy fafle connoitre fa 3, force par des louanges; Il fuffic défaire 35 & de foufFrir ce que nous devons ; & les 33 hommes devroient fcavoir, que le noble 33 pouvoir de fouffrir avec Courage, efl: au- 3, tant au deflus de celuy *i'entreprendre 33 avec hardiefle 3 qu'une confiance pure , (a) AMr. E. Blouatle 31. Mars 17 16. P 5 OC 230 Bibliothèque Britannique, 3, & une fermeté inébranlable font préfera- 5, blés à une vivacité accidentelle, & ua 5, mouvement fubit du fang & des efprits. 5, Si tous les devoirs de la Religion des hom- 5, mes font renfermés dans ces deux points, „ la refignation à la volonté du Créateur, 5, 6: la Charité pour fes femblables , il y a y, des gens aujourd'huy qui nous fourniffent 3, Toccafion de donner un exemple aufli 3, brillant de la pratique du premier de ces 3, devoirs , qu'ils en ont donné un infâme 5, de la violation du fécond: Quiconque efl: 3, vrayement brave , à toujours cette con- 3, folation lors qu'il eft opprimé, qu'il fent, 3, qu'il eft au deflTusde ceux qui l'oppriment; 33 car la plus grande Puiffance de ce Monde 3, ne peut pas le maltraiter de manière, que 3, cet homme vrayement courageux ne puifTe 3, aufiitoft fe rendre plus grand qu'elle, en 5, luy pardonnant. 5, Si' la generofité permettoit de chercher des 3, confolations dans un malheur fi glorieux, 3, on pouvoit dire que de périr ainfi en gros, 3, avec tout un peuple, n'eft pas plus trifte que 5, d'être cnvelopé dans l'embrafementgene- 3, rai de l'Univers, ou rien de ce qui eft digne 3, de nôtre eftime, ne demeure après nous. 3, Il me femble que dans l'état où nous 5, forames, ce que nous pouvons encore faire 3, de plus héroïque , eft de tacher de nous 3, foulager réciproquement & de fecourir „ ceux qui font plus opprimés que nous , ^, qucloues oDorimés que nous foyons nous " mê- )> Janvier, Février et Mars. 1736. 231 5, mêmes. S*]lyenaun très grand nombre, „ qui n'onc befoin d'autre Secours que de „ celuy que nous ne pouvons leur don- ,5 ner , fçavoir de l'argent , il y en a p!u- „ lieurs autres dont nous pouvons adoucir les „ maux par nos avis , par nôtre fermeté & „ même par un air ferai n d>: tranquille. Les ,5 malheurs des familles particulières , la „ mésintelligence des gens que le beibin „ rend foupçonneux, la froideur des parens, 5, que le changement de Religion peut des- „ unir , ou que la neceffité rend durs les „ uns envers les autres , ceux -là du moins 3, pourroient être appaifés & addoucis en 3, quelque manière, par une humanité gene- „ raie & bien m.enagée entre nous ; û tous „ ceux qui ont la même croyance que „ vous, avoient la même conduite & le mé- „ me jugement ; mais il n'eft que trop fur, „ que la plus part ont donné des trilles preu- „ ves du contraire , & l'on doit craindre „ que ceux qui manquent de bon fcns ne „ foient religieux que par foiblefle , & „ n'ayent delà bonté que par honte. Il y a ,, des efprits bornés qui ne s'attachent ja- ,, mais à l'eflentiel ; leur foy n'a pour objet „ que leurs Cérémonies , & leurs Charités ne „ s'étendent qu'à leurs proches. Quelque „ pauvre que je fois, j'affifterois avec plai- „ fir en ce moment , un François réfugié, ,, religieux, & dans le befoin. Qu'elle doic „ donc être ma douleur quand je vois fin- „ quiétude déchirer les Cœurs dans les quels 232 Bibliothèque Britannique, j'ay fouhaité d'avoir place , & l'abbate- ment & la triftefle peints fur ces vifages, que je regarde depuis longtems avec ten- drefle ; /e commence dcja de fentir ce que quelques - uns craignent aftucllemenr, & ce que la ftupidité de quelques autres les empêche jafques ici de craindre, je m'afflige avec les Vieillards de ces incommodités &: de ces nouveaux chagrins , qu'ils ne paroiflbient pas deftinés à fupporter dans le peu de tems qui leur relte à vivre ; je m'afflige avec les jeunes gens de la perte des plaifirs'^ des divertiflemens , (la portion ordinaire de cet âge) dont ils vont être privés ; ceci me rappelle un ou dtux de ceux , qui me font les plus cbers ; & entre autres , la Veuve 6l les enfans de feu * * *. Comme je fuis perfuadé que per- fonne n'a étéplustofl:, ni plus fenfibleaux malheurs d'autrui, ni n'a eu une plus no- ble refignation pour ceux qui pouvoienc leur arriver, ainfi je fouhaité extrememenc que quelle que foit leur part , onpuiflela leur rendre auffî fupportable, qu'il eft au pouvoir d'un ami de le faire. ,, Mais je fai que vous m'avez prévenu dans cette penfée , comme vous me pré- viendrez toujours dans tout ce qui eft bon & généreux, j'ay vu par une Lettre de vôtre Epoufe , que j'ay lue, que leurtran- quiiité à leurfeureté, font une partie de vos foins» 11 faut qu'il y ait une cfpece de fatalité , qui vous fait faire de tems a en Janvier, Février et Mars. i73<5. 233 ^, en cems precifement les chofes qui me 3, charment , à. redoublent pour vous moQ „ eftime & mon amitié ; ,5 J'écris ceci de la foreft de Windfor , 35 que je fuis venu voir pour la dernière fois. 35 Nous difons ici adieu à nos voifms , à 3, peuprè.s comme ceux qu'on va pendre^ le 3, difent aux prifonniers leurs Camarades , 3, qui font condamnés à les fuivre quelques 33 lemaines après ; je quittai Monf. D. . . . 33 avec tendreOé&le vieux Chevalier Trum- 3, bull comme un vénérable Prophète, pré- 33 difant, les mains élevées vers le Ciel, les 33 malheurs à venir , dont il eO: fur le point 33 d'être délivré. 3, Peut-être qu'à prefent que j'ay apris jufques 3, à, ]\'0s diilcia linquimus arva , ma première ^3 leçon fera nos Patriam fugimus La Lettre iliivante eit adrelTée àMonfr, Gay ami intime de nôtre Auteur , & Poëte de Réputation , dans le genre Badin & Co- mique. Monfr. Pope s'amufe quelques fois à peindrcjà a été difciple de Monf. Tarvas, dont les portraits font eftimés; on verra par cette Lettre, qu'elle idée Monfr. Pope avoic de fes progrès dans la peinture. Mon cher Monfieur , ( a } 33 T^Ans le moment que j'ay reçeu vô- 33 JL y tre Lettre , je m'étois mis à vous 33 écrire , avec quelque honte d'avoir diffe- 3, ré fi longtems ; mais je ne fçaurois preP 33 que {a) Le 23. AouH. 1713. S34 Bibliothèque Britannique, 5, que me repentir de ma négligence , puis }i qu'elle me fait connoitre combien peu 3) VOUS infiflez fur les cérémonies , & com- 3, bien j'ay plus de place dans vôcre fouve- 35 nir, que je ne mérite. Je fuis depuis en- 3) viron une femaine à Londres , où j'ay 3) bien la mJne de refter encore jufques à ce 35 qu'avec l'aide de Monfr. Tarvas je devien- 5, ne elegans formarumfpectator. Je commence 3) à découvrir des beautés , qui m'avoienc 35 été jufques ici imperceptibles. Le coin 33 de l'œil , le contour de l'oreille , la 33 forme du nez, la plus petite nuance d'om- 35 bre ou de lumière fur les joues ou dans 35 les foilettes , ont des charmes qui me 35 tranfportent ; je ne trouve plus Mylord 35 P/5Z(/î/?/ff ridicule d'admirer le bout de l'o- 33 reille d'une Dame, & fon joli coude, dans 35 la Comédie du Phin Dealer (a) Je ne 33 fuis par en fureté même , avec les laides 33 & les defagreables , puis qu'elles peuvent 35 avoir quelques beautés cachées , enquel- »i que endroit de leurs perfonnes. Vous 33 pouvez juger combien je fuis mortifié, 35 puis que chaque jour les ouvrages d'au- 3, trui, me paroiflent plus beaux & plus ex- 3, cellents , & les miens plus méprifables. 3, pay jette trois Dr. Swift, dont chacun à 5, ion tour avoit été mon Chef d'oeuvre, je 5, n'ay pas mieux traité deux Mylady 5, Bridgewater, une DuchelTe de Montai- 5, gue , outre une demi douzaine de Com- 53 tes ( a ) Pièce de Wlcherlsj, imitée du Mrfantrope, Janvier, Février et Mars. I73«5. 235 „ tes & un Chevalier de la Jarretière ; j'ay 5, crucifié nôtre Seigneur en effigie une fe- 5, conde fois , & j'ay fait une Madona aulîi ,3 vieille que fainte Anne fa mère; bien plus, 55 ce qui eft encore plus miraculeux , j'ay „ été le Rival de St. Luc en Peinture : & 5, comme on dit qu'il vint un Ange qui fi- 3, nit fon tableau , de [même vous jureriez „ qu'un Diable à achevé le mien , tant il ^, eft barbouillé & falli. Quoi qu'il en foit je 5, me confole par une reflexion Chrétienne, „ c'eft que je n'ay point violé lesComman- „ démens, car mes portraits ne reflemblenc „ à rien qui foit au Ciel en haut , ni fur la „ terre en bas , ni dans les eaux ibus la ter- 5, re, ni perfonne ne les adorera , ni ne les 5, fervira ; à moins que les Indiens ne vinf- 5, fent à les voir ; qui à ce qu'on nous dit, „ adorent certaines Pagodes ou Idoles ^ feu- 3, lement à caufe de leur difformité. „ Je fuis charmé & lafraifchi d'aprendrc 5, que l'Eventail ( Poème de Mr. Gay ) eft 5, fort avancé , je ne doute pas qu'il ne „ plaife aux yeux & à l'efprit des belles , „ auffi longtems que cette jolie Machine 3, jouera entre les mains de la poftericé. Je 35 fuis bien aife que vôtre Eventail foit fitoft 3, monté , mais je voudrois que vous prif- „ fiez du tems pour le glacer & le vernir „ à loifir & en polir les bâtons , autant qu'il 3, vous fera polîible ; vous pouvez alors le 3, mettre entre les mains des deux fexes , „ auflî bien en Angleterre qu'a la Chine , ,, ou 23<5 BllBLIOtHEQUE BRITANNIQUE, 55 OLi l'on voie fouvcnc un Mandarin, après 3, une difpu^e fe rafraichir avec fon Even- 55 cail; & un Miniflre d'Etat s'en cacher le 3, vifage, en difant gravement un menfonge. * ,j ]e fuis ôcc. ARTICLE II. A Letter to a Bishop, concerning fome important Difcoveries in Philofophy and Theology. Firfl printed in the year 1732. 1 he third Edition. (C'efl- à-dire,) Lettre à un Evêque touchant certaines tiécowvertes impûrtantes aans la Philofoi-hie (^ dans la Théologie : Impri- mée pour la première fois en ly^i. Troi- fiéme Edition, A Londres, chez H. Woodfâli , Ôt fe vend chez A. Dodd^ à l'Enfeigne du Paon dans Tempie- Barr. ij^f. in 4'^. pp. 66, L n'eft pas necefiaire que nous répétions ^ ici ce que nous avons dit de cette Let- tra dans les Nouvelles Littéraires (a). Il iuf- fira au Lecleur de fe rappeller qu'elle ne contient proprement qu'un Extrait de quel- ques Livres oubliés par Mr. Hutchefon de- puis Tan 1724. L'Auteur de cet Extrait qu'on (a) Voiez la 2. Partie du Tome V. de ce Journal. Janvier, Février et Mars. 173(5. 237 qu'on dit être un Ecclefiaftique de Tes A- mis, après quelques reflexions fur les diffi- cultés que les Déïltes & les Incrédules font contre la révélation , expofe en peu de mots le but des Ouvrages de Mr. Huîcbe- Jon , qui eft de prouver i, que le Texte Hébreu du V. T. n'a été jufqu'ici ni bien tra- duit 5 ni bien entendu , mais que s*il l'étoic on verroit qu'il renferme un fyltème par- fait de Phyfique , & un Corps complet de Théologie. 2. Qu'en matière de Philofophie, ce Texte ne favorife nulle part aucune des opinions, erronées reconnues pour tel- les depuis les nouvelles découvertes ; mais qu'au contraire il eft en tout conforme aux obfervations & aux expériences tant an- ciennes que modernes ; L'Auteur ajoute que Mr. Hutchefon propofe & explique le.s vrais principes fuivant lefquels fe font tou- tes les opérations de la nature , & qui non feulement différent de ceux qui font re- çus aujourd'hui , mais même leur font dia- métralement oppofés. 3. Que les abfurdités apparentes qu'on trouve dans l'Ecriture .Ste. ou ne font pas dans l'Original , ôl doivent être par confequent imputées à l'ignoran- ce ou à la mauvaife foi des Traducteurs , ou font plutôt des beautés que des défauts , lorfqu'on fies examine de près : 4. Enfin, que ce grand nombre d'inftitutions , de dé- clarations , & de cérémonies qui paroiflent frivoles à ceux qui n'en comprennent pas l'efprit , émane d'une profonde fagefle , & Tome n. Part IL Q^ étoic 1238 Bibliothèque Britannique, écoit nécelTaire pour expliquer & conferver la religion contenue dans le Vieux Tefta- ment , & propre à fraier le chemin à celle qui efl enfeignée dans le Nouveau. L'Auteur de la Lettre entrant enfuite dans le détail , commence par remarquer que Mr. Hutcbefo?i foutient que les points Hébreux font non feulement d'inftitution humaine , & poftérieure de beaucoup à la ruine de Jerufalem & des Juifs , mais en- core inventés à deflein de favori fer les in- terprétations particulières des Rabbins , de- forte qu'on doit les rejetter. 11 foutient encore que le fens propre & primitif de plufieurs mots- Hébreux qui fervoient à ex- primer des chofes importantes dans la Théologie & la Philofophie , avoit été ou altéré ou perdu par la corruption affreufe dans laquelle les Juifs étoient tombés aa fujet de la religion , avant la Captivité de Babylone. Le mal augmenta dans cette Captivité , là langue Hébraïque fe corrompit entière- ment , & il n'y eut plus que les Savans qui en confervafTen!: l'intelligence. Pour ce qui eit de la Verfion des Septante , com- me elle fut faite long-tems après, elle ne peut qu'être très defedlueufe ; fur tout fi Ton confidère que la langue^ Grecque manque fouvent de termes propres à ex- primer tout le fens & toute la force des mots Hébreux , que les Septatîte n'étoient pas infaillibles ^ & que foie ignorance , ■§ok Janvier , Février et Mars. 173(5. 239 foie defir d'accommoder l'Ecriture Ste. à leurs idées , foie crainte de déplaire aux Egyptiens, chez lefquels ils firent, leur Ver. fion , il eft certain qu'ils ont corrompu le Texte facré en bien des endroits. Cependant Mr. Hutcbefon croit que cette Vcrfion & quelques autres font quelquefois fi bien connoîtrc le génie de la Langue fainte , & traduifent li bien les paflages , que les Interprètes .ne pouvoient avoir au- cune raifon de corrom.pre , qu'on peut fe fervir de ces endroits-là comme d'une clef pour entendre tous les autres. Il prétend que l'Hébreu e(t la première langue , que toutes les autres en dérivent , qu'elle s'efl: formée dans le Paradis terreftre , & que toutes les racines en font prifes des pro- priétés de quelque animal, plante, fleur, ou autres objets fenfibles , & employées pour reprefenter quelques idées familières excitées par le moien de ces objets , ou des chofes fpirituelles dont nous ne fau- rions nous former d'idée qu'à la faveur des chofes corporelles. Il nie formellement qu'il y ait dans toute la langue Hébraïque une feule racine qui lignifie deux chofes entiè- rement différentes , & il foutient qu'il n'y a qu'une feule lignification confiante dans tous les mots qui fe forment d'une même racine ; ce qui eft contraire à l'opinion des Juifs qui à la faveur d'une ponduation ar- bitraire donnent fouvent un fens diffèrent, & m<;me contradictoire à un mot compofé Q 2 des 240 Bibliothèque Britannique^ des mêmes lettres. Il pofe qu'il n'y a d'Hé- breu pur que dans les Livres du V. Tef- tament , & que le feul moien d'en aquerir l'intelligence , eft d'examiner chaque mot dans toutes fes diverfes ■ combinaifons , & relativement à toutes les phrafes où il fe trouve , pour voir quelle efi: l'idée princi- pale & primitive que ce miOt étoit deftiné à faire naitre , ce qu'on peut toujours , fuivant lui , découvrir certainement par cette méthode. Il ajoute que quoique les Savans modernes qui fe font appliqués à cette étude , aient eu des Concordances fort exades qui auroient pu leur être d'un très grand fecours ; .cependant leur défé- rence aveugle pour la pondtuation fauffe ou frauduleufe des Juifs a arrêté leurs pro- grès , & gâté ce qu'ils ont fait de meil- leur : Mais que pour lui , fecoûant entiè- rement ce joug , il s'etl: mis en état de fixer le véritable fens de tous les miOts du V. Teftament qui font de quelque impor- tance , & de faire voir que quelques fau- tives que foient les diverfes Verfions qu'on en a faites , il contient un fyftème parfait de Phyfique , fur lequel efl comme enté un Corps de Théologie auiTi complet que les hommes en étoient capables. Pour établir fa thèfe , il fuppofe d'abord comme un principe inconteftable , que l'homme dans l'état où il efl à préfent , ne fauroit fe former aucune idée qui ne vien- ne des Xens , ou du moins de quelque fen- fation - Janvier, Février et Mars. 1736. 241 fation excitée dans Tame par rentremife du corps. Il peut s'en faire des objets fenfibles qui l'environnent , du Soleil , de la lumière , de l'air , de la Terre , de fon propre corps , ûe la manière dont ils fe meuvent & dont ils font mus ; mais il ne peut s'en former aucune de la fubftar.ce de fon ame , & de la manière dont elle agit , ou dont elle eft déterminée à agir. Que fi nous Ibmmes dans une fi grande ignorance par rapport à la principale partie de nous mêmes , celle en qui refide la rai- fon (Se l'intelligence , faut il être furpris que nous ne puiffions nous former aucune idée jufte des autres Efprits , & moins encore de cet Efprit infini qui a créé toutes cho- fes ? L'Auteur poufle fi loin cette réflexion qu'il prétend que par les feules lumière* de la nature il auroit été impofTibîe aux hom- mes de s'afTurer fi ce monde matériel eft de toute éternité , ou s'il doit fon exigen- ce à une Caufe fupèrieure & intelligente. Mais fuppofé qu'ils euiTent pu le faire , toujours auroient ils été incapables de fe former aucune idée de cette première Caufe , de fa nature , de fon eïTence , de fes facultés , ou de fa manière d'exifler & d'agir ; deforte que s'ils en ont quelque connoilTance , il faut abfolument qu'elle vien- ne d'une autre fource que de la nature. D'où Mr. Hutcbejon conclut la necefïlté in- dirpenfable d'une Révélation , qui , feloii lui , a été donnée en deux diffèrens tems , . Q 3 !• d'à- 242 Bibliothèque Britannique, I. d'abord après la création & après la chu- te de l'homme ;■& 2. dans le defert, & dans ]a fuite, à diverfes occafions, à quoi il faut joindre les fréquentes apparitions de Dieu aux Patriarches. Cette leconde Reveiation a eu pour but de rétablir ia connoiflance de la première , de la perfectionner, & de la conferver par le moien de l'art d'écrire dont l'Auteur rapporte l'invention à Aloife , ou plutôt à Dieu même qui le lui enfeigna dans cette vue particulière. A la tête des Livres que ce St. homme nous a laifies par écrit , on trouve une de- fcription de la création du monde , de l'or, dre & de la manière dont chaque partie de l'Univers fut formée. Après quoi il eft dit , que Dieu Je repofa , par ou Mr. Hutcbe- fon entend , non feulement comm.e tous les Interprètes, que Dieu cefla de créer , mais encore qu'aiant arrangé & mis en mouvem.ent toutes les parties de cette admirable Machi- ne, il les laifia continuer dans cet état, agir & fe mouvoir félon certaines loix expliquées par Moïfe & par les autres Ecrivains Hicrés» Et voici , félon lui , à quoi fe réduit leur doc- trine fur cet article. „ Outre les différentes particules dont font 3, compofés la Terre , les Métaux , les Mi- 3, neraux , & les autres fubdances folidcs 3, qu'elle renferme , ou que renferment les 3, autres corps celeftes , Dieu créa d'abord 3, tout ce fluide, qui eft à préfent , & qui ^3 a toujours été depuis la ciéation, fous la „ for- Janvier, Février et Mars. 1736. 243 55 forme de feu, de lumière , ou xi'air , & qui 55 pafle fous le nom de deux. Les particules 3, de ce fluide ( que l'Auteur appelle des 55 Atomes} font d'une petitefle inconcevable, ,, & fi fubtiles qu'elles paflent au travers des 55 porcs de toutes les fubdances tant folides 5, que fluides , fans aucune difficulté ou re- ,5 fiftance confiderable. Quand elles font „ poufices en droite ligne par l'aftion du feu, 5, ou refléchies , ou qu'elles fouifrentrefrac- „ tion , en droite ligne, elles produifent la 5, lumière , & font appellées de ce nom. 55 Mais quand par l'interpofition d'un corps 5, opaque , elles ne peuvent pas continuer ,, leur route en droite ligne , elles pafTenr „ bien au travers de ce corps, mais elles cef- ,, fcnt de produire la lumière. Lors qu'elles 5, font raflembîées , Ôc mues d'un autre fens , „ elles produifent la chaleur & le feu ; & lors que la force impulfive ccfTe d'agir fur elles , avec vigueur , & que leur mouve- ment eft ralenti , elles font fujettes à s'u- nir en petites mafles ou grains, & forment ,, ce que l'Auteur appelle "e/pm ou mr , 6: 5, qui eft de la môme efpèce & de la même 5, contexture que l'air que nous refpirons a, conftamment, & que nous fentons quand j, le vent fouffle. „ „ Le Soleil que Mr. Huîchefon place au „ centre de ce fluide, ou des C:eux,n'e{l ,, autre chofe qu'un globe renfermé dans un „ grand amas de cette matière aiantlemou- 5, vemenc 6c Tadion du feu, qui liquéfie con- Q 4 ^ î; tinu- 244 Bibliothèque Britannique, ,5 tinuellement tout l'air qui y eft porté par 5, l'adlion puifTante du firmament fur cette ma- 3, tiere fubtile, comme on l'expliquera dans la 35 fuite , & qui le poufle vers la circonférence 3, de ce fluide avec une force immenfe , & ce- 3, la en lignes droites qui forment tout autant 3, d'écoulemens perpétuels de lumière. Du 35 relie , PAuteur croit que la circonférence 3, de ce fyftême efl bornée, & que l'efpace 33 qu'elle comprend eft abfolument plein. ,, 3, Cette madère ainfi liquéfiée dans legio- 3, be du Soleil, & changée en lumière, doit 35 neceflairement , puis qu'il ny a point de 3, vuide, ou demeurer en repos, oufemou- 35 voir en a\"ant , y étant forcée parles par- 3, ticules qui font condenfées en air vers la 3, circonférence, & revenir au Soleil, ou le fluï- 3, de étant plus fubtil, fait moins de refiftan- 55 ce 5 pour y prendre la place de la lumière. 5, Ainfi ce flux perpétuel de matière qui ,5 s'écoule du Soleil en forme de lumière , 3, loin d'épuifer cet Aftre, comme l'Auteur 35 croit que cela eft inévitable dans le fyftè- 35 me de Mr. Newton^ eft le vrai moien de 35 le conferver , en lui renvoiant continuel- 35 lement, par la preflion, une quantité d'air 35 fuffifante pour remplacer celui qui a été 35 liquéfié & changé en lumière. C'eft à 35 ce flux ou à cette circulation non in- 35 terrompuë de matière , que Mr. Hutcbe- 3, fon attribue le mouvement conftant de 35 la Terre &; des Planètes fur leur pro- j3 pre centre , & autour du Soleil. Il 5, Ibii^ Janvier, Février et Mars. 1736. 245 3, foucient auffi , que le même principe , 3, en y joignant quelques circonftani-es ti- 5, rées dé la fituation & du flux de lu- 35 miére des autres corps celeftes , fuffic 5, pour rendre raifon des mouvemens de 35 la Lune ". ,, Outre le mouvement de rotation des 3, Planètes , il prétend que les mouvemens 3, oppofés de la lumière vers la cjrconfe- ,3 renée , & de l'air vers le centre , qui fe 3, font avec une force immenfe , forment 3, une étendue générale , car c'eft ainfi qu'il 3, traduit le mot Hébreu que nos Verfions 3, ont rendu par celui de Firmament , la- 3, quelle produit fur tous les corps qu'elle 3, rencontre , cette preflion qui lie forte- 3, ment enfemble les parties des folides , 3, qui conferve les fluides dans leur état 3, naturel ^ qui caufe la différence des 33 tems & des faifons , l'élévation des eaux, 3, la production des végétaux à. des ani- 35 maux, en un mot qui produit tous les 3, effets qu'on attribue fauffement ,- félon 5, Mr. Hutchefon , à la gravité ou à Tat- 3, traction, è. qui fait que le mouvement „ continue , fans qu'il foit neceffaire de 3, recourir à un mouvement de projcdlion , 33 contraire aux loix de la Mechanique ". Voiîà une idée abrégée àe la Philofophie de cet Auteur , fort différente , comme l'on voit , des fentimens communément reçus , mais appuiée , à ce qu'il prétend , fur deux foiidemens incontcftablcs. Le Q 5 V^^' 24^ Bibliothèque Britannique, premier eft l'autorité de Moïfe on des Pro- phètes , qu'il foutient avoir expliqué pré- cifement de la même manière le fyftême du monde. Le fécond font les obfervations & les ex- périences faites en difFérens tems par la Société Roïaîe , par lés autres Soc; e ces é- trangéres , & par lui même , lefquelles concourent toutes à éfablir fon hypothèfe, & à juftiiier ce que l'Ecriture Ste.' enfeigne fur ce fujet : Ainfi , fuivant lui , tout fyftê- me de Phyfique qui n'eft pas tiré des E- crits du V. Teftament , eft faux & abfurde. Si l'on objecte à Mr. Hutcbefon , qu'il paroit fort étrange que Dieu ait voulu donner aux hommes , pour ainfi dire , un Cours de Philofophie , il répond que cela étoit neceiTaire par la raifon qu'il a d'a- bord avancée , & qu'il développe ici fore au long. Il foutient que le but pour le- quel l'homme a été doué d'une ame rai- fonnable , c'eft afin que par le moien des organes de fon corps il pût appercevoir la beauté , Tordre Cieux ou des trois Principes celefles a été la première erpèce d'Idolâtrie dans laquelle les hommes foient tombés , fert à l'Auteur de chef pour expliquer le but & l'ufage d'un grand nombre de cérémonies , d'inftitutions, d'apparitions & de miracles dont il eft parlé dans le V. Teftam.cnt , & dont il s'imagine qu'on n'a pas eu jufqu'ici, de véritable idée» Selon lui , il ne faut pas s'étonner (i Dieu traitant alliance avec Abraham, lui donna des lignes de fa préfence par le moïen d'un feu ar- dent qu'il lit paflér entre les animaux qu'il lui avoit ordonné de lui offrir & de partager en deux, & qui les confuma en un inftant; s'il détruifit par le feu du Ciel les habitans dé Sodome & de Gomorrhe ; s'il apparut à Moi'fe dans un buiflbn ardent ; fi entre autres plaies dont il affligea les Egyptiens , il les priva pendant trois jours de la lumière du foleil, il empoifonna l'air qu'ils refpiroient , & il fit venir par un vent d'Orient des fauterelles fur R 2 tout 1258 Bibliothèque Britannique, tout leur païs ; s'il conduifit les Ifraëlites dans ledefertaumoien d'une nuéemiraculeufe qui marchoit à la tête de leur Camp ; s'il leur donna fa Loi parmi les éclairs &. les tonnerres, & au milieu des flammes étincelantes , & s'il fe manifefta plufieurs fois enfuite à eux fous le fymbole du feu ou de la lumière ; tout ce- la écoit neceflaire pour convaincre les nations idolâtres de l'impuiflance des Cieuxou des Principes celeftes qui faifoient l'objet de leur culte, & pour affermir les fidèles dans l'at- tachement à fon fervice. Mr. Hutchefon pouf- fe fi loin cette idée , qu'il prétend que le Dé- calogue même fut donné aux Juifs dans la vue particulière de les détourner de cette ef- pèce d'Idolâtrie. Comme lapremiére Table a diredlement pour objet Dieu & le fervice qui lui doit être rendu, la chofen'ell pas ab- folument deftituée de vraifemblance ; mais peut on rien fuppofer de pareil à l'égard de la fécond Table qu'on a toujours regardée comme un Abrégé des devoirs auxquels les hommes font tenus les uns envers les autres? L'Auteur qu'aucune difficulté n'arrête , dit là defTus qu'il paroit parl'Hiftoire fainte & pro- fane que les Adorateurs des trois Principes celeftes leur donnoient le nom de Père &de Mère , & les fervoient fous cette relation ; qu'ils regardoient comme un a6le religieux d'immoler des vidtim.es humaines , & même d'offrir leurs premiers nés au feu ; que la proititutionde leurs femmes & de leurs filles, en l'honneur de leurs Dieux , faifoit partie du Janvier , Février et Mars. 1736. 259 du culte qu'ils leur reDdoient;que le larcin paf- foic parmi eux pour unechofepermire & mê- me agréable à leurs faufles Divinités , des qu'il s'agiflbit de fournir aux facrifices qu'on leur offroit , &c. Ainfi, l'on ne peut dou* ter, félon Mr. Hutchefon^ que ce ne fut pour s'oppofer à ces pratiques idolâtres , & dé- tourner par ce moien les I/raelites de l'adora- tion des Cieux, que Dieu donna la féconde Table de la Loi. Jufqu'ici l'Auteur s'eft attaché à faire voir qu^on trouve dans les Ecrits de Moïfe un fyftème parfait de Philofophie & de Reli- gion ; cependant il eft bien éloigné de croi- re que le monde n'eut eu auparavant aucu- ne connoiflance de l'une & de Taucre. Il a déjà remarqué qw'Adam en avoit été inftruit par Dieu lui même dans le Jardin iVEdem^ & il ajoute qu'il le fut d'une manière plus particulière encore après fa chute ; Car il prétend que quelque abrégé que foit le ré- cit de Moïfe touchant la promefle de grâce que Dieu fit à nos premiers Pères , l'on ne fauroit raifonnablement douter que cet Etre fuprèrae ne leur expliquât d'une ma- nière claire & intelligible la nature & l'é- tendue de cette promefle, & qu'il n'établit dès lors des rites & des obfervances reli- gieufes , en un mot un Culte propre à con- ferver dans leur efprit le fouvenir de leur Créateur , de leur chute , & de leur réta- bliflemenc futur. Il fonde fa penfée fur ce qu'il paroit qu'avant la publication de la Loi, R3 1^ 25o Bibliothèque Britannique, la plupart de ces rices & de ces obfervan- ces étoienc en ufage parmi les Fidèles & parmi les Infidèles , & dévoient par confe- quent avoir la même origine , & une origi- ne très ancienne 5 qui ne pouvoit être que l'inltiLution que Dieu même en avoit faite dès le Commencement. On voit aufli que bien- tôt après la mort de Moïfe, les mêmes cérémonies fe pratiquoient dans tout le moncje connu , quoi qu'on ne puifle dire qu'elles eulfent pafle des Juifs chez les au- tres peuples de la terre qui n'avoient aucun comm.crce avec eux , & qui de plus les mé- prifoient ik les haïllbient fouverainement, L* Auteur confirme ce qu'il avance par quel- ques exemples particuliers. De ce qu'il eft dit que Dieu fit à Adam & à Eve des ha- bits de peau , il conclut que les bêtes donc la peau lervit à cet ufage avoient été of- fertes en facrince; car par la Loi cérémo- nielle la peau appartenoit au Sacrificateur 5 à. il parait par Gcnef IX. 3. que ce ne fut qu'après le déluge que Dieu permit aux hommes de manger de la chair des animaux. Les facrifices confumés par le feu, en par- ticulier , ou les holocauftes ont été en ufa- ge dès le commencement du monde, oc parmi les Payens mêmes: Abel, Noé^ Abra- ham & les autres Patriarches en ontofi^ert; Balak , Balaam & Joh qui n'étoient point Ifraëlites , ont pratiqué la même cérémo- Bie, fans avoir eu aucune connoiflance de la Loi donnée par Moife. En lifant 1 hiftoire des Janvier, Février et Mars. 173(5. 261 des tems qui fuivirent, on trouve mille exem- ples de ces fortes de facrifices chez toutes les Nations ; & ce qu'il y a de remarqua- ble, c'eft qu'ils ont toujours eu pour buç d'appaifer la Divinité , & d'expier le crime. La coutume d'offrir les premiers fruits , comme un hommage religieux, eft auffi éga- lement ancienne £ univerfelle. On peut dire la même chofe des tems particulière- ment deilinés au Culte divin , comme fêtes folemneiles, nouvelles lunes, Sabbaths. &c. Tous les peuples ont eu les leurs , & il pa- roi t par l'hiftoire de Moife , & par le fécond commandement du Decalogue, que le Sab- bath en particulier, fut inftitué d'abord après la Création, pour conferver à jamais parmi les hommes la mémoire de ce grand événe- ment & de celui qui en étoit l'Auteur. Mr. Hîitchefon explique enfuite les différens noms donnés à Dieu dans les Ecrits des Pro- phètes, & tâche de tirer de là une nouvel- le preuve en faveur de fon fyftème. Il com- mence par celui de Jehovab , qu'il croit être compote de deux mots, ^ab qui fignifie Ve/- fence par excellence & par oppofition à tou- te autre , & Hovab qui défîgne l'Etre adluel, revêtu de facultés & de perfedlions éminen- tes. Ain(i ce nom donne l'idée d'un Etre EcceiTaire , indépendant , exidant par lui- même, & fouverainement parfait; idée con- forme à la plus faine Philofophie , & cepen- dant difficile à démontrer par la Philofophie feule ^ deforte que la révélation eft ici d'un R 4 ' très 2(52 Bibliothèque B r i t a n n i q u r, très grand fecours. El eft un autre nom de Dieu, qu'on traduit ordinairement par le fort ou le puijjant ; mais notre Auteur foutienc qu'il lignifie proprement celui gui éclaire par fes raions , ou qui agit par irradiation ; idée ^empruntée de la manière dont le Soleil éclai- re, anime , & foutient toutes choies dans ce monde matériel , pour marquer la puilTan- ce infinie & la toute-préfence de Dieu, Ton action confiante fur tous les Etres fpirituels îk corporels qui compofent ce vaite Univers. Un troifiéme nom donné à Dieu dans le Vieux Tellament , eft celui à'Elohini que tous les Interprètes , Juifs & Chrétiens , ont toujours pris pour un pluriel, ce qui à fait que quelques uns d'entr'eux ont cru qu'il fervoit à defigner la Trinité. Mr. Hiiîcbe- fon qui eft dans la même penfée , donne ■pour l'établir, une nouvelle explication de ce mot, qui lui eft alTurément particulière. îl fait venir Elohim &Elab qui fignifie un ferment, & il en conclut qu Elohim au plu- riel déûgne des perfonnes liées entre elles par un ferment ou par un Traité (adjuratcres^ ce qui marque très bien la pluralité des per- fonnes divines, & l'engagement dans lequel on fuppofe qu'elles font réciproquement entrées pour la confervarion & le falut de l'homme. 11 allègue enfuite les deux pafia- ges de la Genefe que l'on a coutume de pro- duire en faveur du do?-mc de la Trinité, Faifons Vbomme à notre image ^ à notre ref- femblance (/. 26.) yoici l homme eft devers covtWA Janvier, Février et Mars. 1736. 263 comvie Vim de nous. (111. 22.) On voit là que le mot d'Elobim efl: joint avec un ver- be 6c des noms relatifs , au pluriel ,* preuve manifefte, félon l'Auteur, que ce mot dé- ligne originairement la pluralité des perfon- nes divines. Revenant après cela aux Sbemim , ou aux noms des principes celelles qu'il dit être les rcprefentatifs, les images des Elobim , il re- marque que comme ces principes font au nombre de trois, le feu, la lumière, & l'air, aufli y a til préciiement trois perfonnes divi- nes , & ces perfonnes font defignées en une infinité d'endroits de l'Ecriture fainte par les noms ou fous les idées de feu, de lumière , & d'air ou de vent. Outre les fréquentes apparitions du Père en forme de feu ou du milieu du feu , dont nous avons déjà parlé, n'efl: il pas expreflément appelle itnfeu con- fumant (a) ? Le fils ne porte - til pas prefque partout le nom de lumière, de lumière du monde, de lumière des Nations , &c. (b) ? Et le faint Efprit n'eft il pas le plus fouvent reprefenté par le vent. Pair ou le fouifle (c) ? Tout cela eft ingénieux, 6l il faut avouer que fi l'Auteur pouvoit prouver que la ma- chine de l'Univers elt mue & confe;-vée dans l'état où nous la voions par fes trois princi- pes celeftes , le feu, la lumière & lair, on pour- {a) Hebr. XII. 2f. {b) Jean. i. 4. & fuiv. (O ib. II î. 8. R5 2<54 Bibliothèque Britannique, pourroic y trouver quelque rapport avec le myftère de la Trinité* La rnaticre qui n'efl qu'une , & cependant compofée de trois prin- cipes diflinfts , la coopération de ces trois principes qui agiiTent toujours de concert & pour la même fin 5 la lumière qui émane du feu, & qui néanmoins exifte auiTitôt que lui; ie vent ou l'air qui eft un effet de l'un & de l'autre, quoique fubfiftant au même moment que l'un & l'autre , foutenant leur action commune , & par ce moien toutes chofes dans l'état où elles font : Tout cela fournie une comparaifon pour iliuftrer ce dogme. Le malheur eft que le fyftème des trois prin- cipes matériels de Mr. Hutcbefon ne paroit pas des plus philofophiques , &: que vraifem- blablement il aura peud'approbaceurs. Au refte , la lettre dont nous venons de faire l'Extrait, ne dit prefque rien du dernier ouvrage de l'Auteur : Elle nous apprend feu- lement qu'il s'y eft propofé de réfuter les principes de Mr. Newton fur la gravité, Tat- tradlion, le mouvement de projection & le vuide , lesquels il prétend être contraires à la Mechanique , & par confequent abfurdes & impoffibles ; 11 croit même pouvoir prou- ver par les différentes Editions des ouvrages de ce Philofophe qu'il à changé plus d'une fois de fenciment» A R. Janvier, Février et Mars. 1736. 26 f ARTICLE m. The natural Hiflory of Carolina,Florida and the Bahama Islands :'containing ihe Figures ofBiRDs,BEASTS,FisHEs, Ser- pents , Insects and Peants : par tic u- larly, the Forest Trees, Shrubs, and other Plants, not hitherto defcribed,. ' or very incorre6llyfiguredbyAuthorSo TogeLher v/ith their Descriptions in Englisb and French. To which aread- ded Observations on the Air , Soil and Waters: vWth Remarks upon Agri- culture, Grain, PuLSE, Roots, &c. To the v/hole is prefixed a new and cor- reél Map of the Countries treated of; by Mark Catesby , F. R. S. Vol. 1. ( Cefl- à-dire, ) Hiftoire naturelle de la Caroline y la Floride ^ & les JJles Bahamai contenant les Deffeins des Oifeaus , Âni- maux , PoîJJons , Serpents , Infe6îes (^ Fiantes ; ^ en particulier des Arbres des Forefts , ArhriJJeaux , £5? autres Plantes 5 qui n ont point été décrites jupiue s à préfent par les Auteurs , ou qui ont été peu exatle- 77icnt dejfinées : avec leurs Defcriptions en François 13 en Anglois, A quoy on a ajou- té des obfervationsfur fAir , le Sol , £5? les Eatfx 265 Bibliothèque Britannique, Eaux avec des remarques fur l' Agriculture^ les Grains y les Légumes , les Racines (^c. Le tout efi précédé d'une Carte nouvelle i^ exa^edes Païs dont il s'agit-^ /?^rMr. Ca- tesby, de la Société Royale. Tom. J. Folio, à Londres, aux dépens de l'Au- teur. 1731. LE premier Volume de cet ouvrage, quoy qu'annoncé & commencé dès 1731. n'a cependant paru en entier que vers le com- mencement, de cette année,(:^ l'on n'a encore que vingt planches du fécond avec leurs ex- plications ; car l'Auteur n'en publie pas da- vantage à la fois, & comme il grave & enlu- mine lai même il ne peut gueres faire plus de diligence ; il promet cependant de fe hâ- ter davantage dans la fuite & de ne pas faire languir fi long tems les Curieux , que la beauté & l'exadlitude de ce qui a paru juf- ques icy de cette hiftoire naturelle mec dans une extrême impatience d'en voir la fuite. Si l'on y admire principalement la grandeur la netteté & la fidélité des planches dont les dcfleins ont tous été faits fur les originaux, les defcriptions claires & détaillées qui les accompagnent , ont un grand avantage fur la plus part de celles qui fe trouvent dans les Ecrivains du même genre ; & quoy qu'elles foient faites pour être placées vis a vis des planches , nous en choifirons quelques unes pour échantillon , par lesquelles le leâ:eur intelligenc çn ces matières pourra juger du refle. Janvier, Février et Mars. 1736. 26^ refte. Mais avant cela on ne fera pas fâché de voir icy ce que Mr. Catesbynous apprend dans fa Préface touchant rhiftoire5& de l'exé- cution de fon entreprife. Notre Auteur fit un voyage à la Virginie en 1712. & y refta pendant cinq ans, dans la feule vue d'y fatisfaire l'inclination qu'il a eue dès fa jcanefle de connoitre & d'étudier les merveilles de la nature. Les obfervations qu'il avoit envoyées à un de fes amis ayant été communiquées à feu Mr. Guillaume Sherard fi bon connoilTeur en ces matières , lui don- nèrent une idée ii avantagcufe de la capa- cité de Mr. Catesby, qu'il refolut de l'enga- ger à retourner en Amérique pour y employer fes talens à enrichir l'hiltoire naturelle; mais comme l'exécution de ce deffein exigeoic beaucoup de depenfe , plufieurs Seigneurs & quelques parciculiers fe joignirent avec plai- fir pour y contribuer : l'Auteur en a publié les noms , & tous ceux qui ont quelque zèle pour l'avancement dès fciences, partageront fans doute avec lui la reconnoiiïiînce qu*il leur témoigne. 11 partit pour la Caroline en 1722. & on choifit ce pays parce quoy qu'il foit habité par les Anglois depuis plus d'un fiécle, & qu'il ne le cède à aucun autre par l'a- bondance & la variété des Productions donc la nature l'a enrichi, cependant onn'encort- noit gueres que ce qui entre dans le com- merce ; Ainfi l'Auteur s'y fixa par le confeil de fes amis , pour en étudier & en décrire l'hilloirc naturelle , avec celle de queloues nies 268 Bibliothèque Britannique, Illes voifines. Il y arriva vers la fin de May de la même année. Il en employa une toute entière à rechercher & à defliner les plantes & les animaux de la partie habitée de. ce pays 5 elle s'étend environ 60. milles depuis la Mer vers le couchant , & presque tout le long de la côte , c'eft un pays bas & uni. En fuite il s'avança dans la partie inhabi- tée, ou les peines d les fatigues qu'il eut à fouffrir furent amplement recompenfées par les riches moifibns qu'il y fit. Pour la méthode que l'auteur a fuivie en compofant cette hiitoire , il nous apprend que par rapport aux plantes il s'eiï fur tout attaché aux arbres des forets & aux arbrif- feauxj il en indique les différents ufages me- chaniques , ou autres , il fpecifie auflî les plantes qui fupportenc le climat d'Angle- terre. La grande variété des Oifeaux , ( qui pafTe de beaucoup celle des autres animaux, du moins de ceux que l'on peut attraper) la beauté de leur plumage, & le rapport qu'ils ont le plus fouvent avec les plantes dont ils fe nourriflent, ou qu'ils fréquentent, ont en- gagé iMr. Catesbyàen faire une defcription complette, plutôt que de donner pesle-mefle, celles des Infedles & autres animaux. Et il croit que peu d'Oiieaux lui ont échappé. II a joint dans la plus part des Planches, les plan- tes qui ont rapport aux Oifeaux quelles re- prefentent. Pour les Quadrupèdes il n'a delîîné , que Janvier, Février et îv^ars. 1735. 260 ceux qui font entièrement étrangers dans le vieux monde , & il n'y en a qu'un très petit nombre d'efpéces. 11 fe flatte de n'avoir oublié aucun ferpent. Il n'a décrit que cinq ou fix efpéces de poiflbns de la Caroline, & c'efl aux Ifles Bahama , ou Ifles Lucayes , qu'il s'y attacha principalement , & oîi il trouva une ample & curieufe matière à fes recherches. L'Auteur revint en Angleterre en 172(5. oli on lui confeilla de donner cette hiftoii-e au public 5 mais les frais de la gravure luy au- roient fait abandonner cette entreprife , & il ne trouva point d'autre moyen de l'exécu- ter que de graver lui même les defleins , ce- pendant comme la manière eft particulière , quelque approbation que lui ayent donnée Tes connoifleurs , il a crû qu'il devoit faire une efpéce d'Apologie de fes defleins & de la gravure. Voici comment il s'en explique à la fin de fa préface. 5, Je ne fuis pas Peintre de profeflion, ainQ ,5 j'elpere qu'on excufera plus aifementquel- „ ques fautes de Perfpedtive , & quelques 3, autres fineflfes de l'art ou j'ay peutétre 3, manqué; car il me fembleque les plantes, 5, ou les autres chofes que j'ay deffinées ex- „ adtement 5 quoy que lans perfpedlive^ peu- 3, vent être aufll utiles pour l'hifloire natu- 5, relie , & même plus, que fi elles étoient „ deflTmées plus hardiment , & d'une manie- ,, re plus piftoresque. J'ay toujours deflîné iy les plantes toutes fraîches , & dans le 5, mo. 270 Bibliothèque Britannique,' 5, moment qu*on venoit de les cueillir ; & 5, les animaux, fur tout les oifeaux, pendant 5, qu'ils étoient vivants , excepté un très 3, petit nombre. Je leur ai donné a chacun 3, fon atitude propre ]'ay peint à dif- 5, ferentes fois ( & on m'en fo'urniflbit de 3, nouveaux , à mefure que les premiers ne pouvoient plus me fervir ) les poiflbns 3, qui perdent leurs couleurs, lors qu'ils font hors de l'eau. . . . Pour les Reptiles, com- me ils vivent plufieurs mois fans manger, je n'ay trouvé aucune difficulté à les pein- 3, dre vivants. . . » . . & quoy que je n'aye pas 3, fuivi la méthode des graveurs , qui eft de 3, hacher les traits , aimant mieux fuivre le 3, trait des plumes, ce qui demande plus de 3, travail , je me flatte que ma manière a mieux réulTi pour mon defiein ,, J'ay donné aux plantes les noms Anglois 5, & Indiens , par lesquels elles font con- 3, nues dans ces pays là ; & le Dofteur She- 3, rard , ce favant & exa6t Botanifle, a eu 5, la bonté de me fournir les noms Latins. ,, Il ne nous refte qu'a donner quelques exem- ples des defcriptions de l'Auteur ; nous en cholfirons trois de genres différents , celle d'un Oifeau, celle d'une Plante à: celle d'un Poifon , le premier volume n'en fournit pas d'une autre efpecc. 3> ;:C „ Le Moqueur. Page 27. Et Oifeau eft a peu près de lagroflcur d'un Merle, mais plus délié 5 fon bec eO: Janvier, Février et Mars. i'j^^. 271 5, efl: noir,- L'Iris de Tes yeux eft d'un jaune 5, fale; Ton dos & la queue d'un brun obfcur; 3, la poitrine & Ton ventre d'un gris clair; Tes 5, ailes font brunes , excepté le haut des 3, grofles plumes, dont les franges exterieu- 5, res font blanches, & quelques unes des „ petites plumes proche de l'épaule qui font 5, bordées de blanc ,* il efl malaifé de con- 3, noitre le mâle d'avec la femelle par la cou- 3, leur de leurs plumes. Hernandés a raifon 3, de l'appeiler le Roy de tous les oifeaux 3, chantans ; les Indiens pour exprimer l'ad- „ miration qu'il leur caufe, lui ont donné le „ nom de Cenconîlatoli , c'eft- à -dire quatre 3, cent langues. Les Anglois ne lui en ont 33 pas donné un fi magnifique, mais qui lui 3, convient parfaitement , ils l'ont nommé 3, Mock',Bird 3 c'eft à dire Oifeau moqueur ; 3, car il polTede dans un degré furprenanc 3, le talent de contrefaire le ramage de tous 3, les Oifeaux , depuis le Colibri jufques à 3, l'Aigle ; depuis le mois de Mars jufques au 3, mois d'Aoufl: il chante fans defcontinua- 33 tion jour & nuit : fon ramage eft varié à 3, l'infini , il fait entrer dans la com.pofitioa 3, de fes airs les chants de tous \ts Oifeaux, „ & répète leur ramage avec tant de juftelTe 3, & de mélodie qu'on en elt également fur- 3, pris 6: charmé. On peut dire de cet Oifeau 3, non feulement qu'il chante , mais auffi qu'il 3, dance: il s'élcve peu à peu les ailes éten- 3, dues de l'endroit où il s'arrête pour chanter, 3, puis il y retombe la tête en bas , en fuite Tome FI. Part. Il- S fe 272 Bibliothèque Britannique, 5, fe tournant en rond , toujours les ailes 3, étendues , il femble accorder fes mou- 5, vemens grotesques au Ton de fa voix. Ces -5 Oifeaux font familiers & aiment les hom- ii mes; ils ont coutume de venir fe placer 5, fur le haut des cheminées, ou de percher .,5 fur les arbres au milieu des habitations; 3, Ainfi on a le plaifir de les entendre pen- 5, dant la meilleure partie de l'Eté. Les fruits J5 de l'Aube - Epine , les Cerifcs & quelques 5, Infedtes font leur nourriture : en hyver, ,, lors qu'ils ne trouvent pas autre chofe^ils „ mangent des Bayes de Cornier mâle. ,, Cornier mâle de la Virginie, 5, /^^ Et arbre n'ed pas grand ; fon tronc 3, V^^ "'a gueres plus de huit ou dix pouces 55 de diamètre, fes feuilles reflemblent àcel- 3, les de nôtre Cornier ordinaire, mais elles 5, font plus grandes & plus belles , elles fonc 3, arrangées l'une vis à vis de l'autre fur des 5, pédicules d'un pouce de long ; il pouffe 3, d'entr'elles plufieurs fleurs en la manière 3, fuivante : au commencement du mois de 3, Mars elles commencent àparoitre; &quoy 3, qu'elles foient entièrement formées & ou- 3, vertes, elles ne font pas li larges qu'une pie- ,, ce de fix fols , elles augmentent en fuite 3, jufques à la grandeur de la main ; ces fleurs 5, n'atteignent leur perfection que fix femai- 3, nés après qu'elles ont commence à s'ou- 3, vrir ; elles font com^ofées de quatre feuil- ,3 les Janv;[ER, Février et Mars. i73(T. 273 5, les d'un blanc verdatre ; chaque feuille a 3, UDp profonde encaiile à fon extrémité: 5, duTônd de la fleur s'élève une touffe d'é- 55 tamines jnunes divifées par haut en qusr 5, tre petites feuilles» Le bois de cet arbre 55 e(l blanc, fon grain eflferré, il eft aufli dur 55 que le Boiiis ; fcs fleurs font fuivies de Bayes dirpofées en grapes , il y en a de- puis deux jufques à fix dans une même grape fort ferrées les unes contre les au- tres 5 elles font attachées par des pédicu- les d*un pouce de long. Ces Bayes font rouges , d'une forme ovale, & de la grof- feur des fruits de l'Aube- Kpine,- elles con-' tiennent un noyau fort dur. Comme les fleurs ont fervi a'un grand ornement aux forets pendant l'Eté , les Bayes les embe- liflfent à leur tour pendant l'Hyver , elles demeurent toutes fur les arbres ordinaire- ment jufques à l'approche du Printems; car comme elles font fort améres , les Oi- feaux n'en font gueres friands , que lors qu'ils manquent d'autre nourriture. J'ay remarqué que le Moqueur & quelques autres efpèces de Grive en raangeoienc; jay trou- vé à la Virginie un de ces Corniers dont les fleurs étoient couleur de Rofe , le venc l'avoit heureufement abattu ; & je tranf- plantai dans un jardin plufîeurs de fes branches qui avoient pris racine ; Monfr. Fairchiîd a dans fon jaa-din celui dont les fleurs font Blanches. Poif-. V 274 I^I^LIOTHEQUE BRITANNIQUE, 5, PoifTon Licorne de Bahama. p. ip. du cinquième nombre. „ ^'^Es Poiflbns croiflent quelques fois juf- „ V^ ques à trois pieds ; celui - ci reflem- 5, bloit aflez par fa taille à un rouleau de Pa- tilTier , le milieu étant plus gros que les deux bouts qui alloient en diminuant vers la tête & la queiie ; L'Oeil grand avec un Iris clair bordé de bleu ; deux os blancs & folides couverts d'une peau très mince formoient les Mâchoires, dans lesquelles étoient plantées fix dents , deux dans la fuperieure & quatre dans l'inférieure qui étoit la plus longue ; fur le derrière du dos s^éleve une longue nageoire roide, & vis a vis de celle - là il y en a une autre fous le ventre toute femblable, & deux derriè- re les Ouiës : La nageoire de la queue étoit roide & oiïeufe , dentelée à fon ex- trémité 5 & fort large lors qu'elle étoit étendue : La forme de ce Pôiflbn & fes couleurs font très fingulieres & ne lui font communes avec aucun autre ; cependant ce qu'il a de plus remarquable eft un os conique & très aigu qui nait du milieu de fon dos un peu derrière les yeux; il peut l'élever & l'abaifler tantôt en avant & tan- tôt en arrière comme il lui plait , & lors qu'il le couche fur fon dos il atteint jufques à la nageoire ; cet os eft fort cafTant, ce qui donncroit lieu de penfer qu'il n'eft pas d'une Janvier 5 Février et Mars. i73<5. 27 v 3, aflez grande defenfe pour repondre à l'u- 3, fage auquel il femble que la nature Pa de- , ftiné. Tout le PoiiTon éroit couvert d'une 5 peau fans écailles, d'un brun olivâtre avec j plufieurs rayures bleues , ondées , de difle- , rentes longueurs, les plus longues refiem- , blant à des vers, & les autres à des ver- , niiffeaux ; les interdices en étoient femez , de plufieurs tâches noires & rondes. Ses , intellins étoient remplis de Corail poreux, , de petites Coquilles & d'autres matières 3 corallines, dont la plus grande partie étoic , réduite en poufliere fort meniie, ce que , la nature l'a rendu capable de faire en lui , donnant des mâchoires fortes & dures. , On ne mange point ces PoifTons, car on , les croit venimeux : Ils fréquentent beau- j coup les Mers d'entre les lues Bahama ^ ) où il y a le plus de Coraux. ARTICLE IV. Philofophical Tranfaftions , &c. Cefl- à-dire. Mémoires Pbilofophiques de la Société Royale. No. 412, pour les Mois de Jan'vier £5? Février^ '730. No. 413, pour Mars i^ A'uril. No. 414 , pour May^ Juin^ Juillet Ci? ^'oût No. 415-. pour Septembre £5? Oëîobre de h même année. o. 412. Art. I. Catalogue des cinquan- te Plantes du Jardin de Chelfea, pré- S 3 feu- N 276 Bibliothèque BRiTANNrquE, fentées à la Société Royale par la Compa- gnie des Apothicaires , luivanc rinititution de Mr. le Chevalier Sloane. Par Itaac Rand, Apothicaire , & Membre de la Société Royale. t Jrt. IL â? ///• Examen de la nouvelle Grue inventée par Mr. Perault,& qu'il prétend être exemte de Friftion : avec une expérience pour confirmer ie raifonnement, que Pon fait ici fur cette Machine, em- ployée premièrement fui van t la Méthode de Mr. Perrault , & enOaite fuivant la Mé- thode ordinaire. Par Mr. Dcfcguliers. C'eft dans il-s notes liir Vitruve , que Mr. Perrault parle de cette Machine ; Il en décrit trois autres fondées fur les mômes Principes, dans le recueil de plufieurs Ma- chines, qui fut imprimé après fa m.ort. Mr. Defaguliers fait voir dans le premier de ces Mémoires , que Mr. Perrault s'eft extrê- mement trompé, & que la Grue ordinaire malgré les Fridlions ell préférable en touc à celle de Mr. Perrault , foit qu'on falle mouvoir les Rouleaux verticalement, ou fur un Plan incliné comme quelques uns le pré- tendent ; il réfute ces derniers dans le troi- fiéme Article. . Art. IV. DiiTertation Latine fur le Che- valet. Par Mr. Jean Ward, ProfeiTeur en Rhétorique au CôUége de Grefliam, & Membre de la Société Royale. On fait allez, dit Mr. VVard, dans quel- le vue on a inventé le Chevalet , & à quel uîa^e Janvier , Février et Mars, 173(5. 277 ufage on l'emploioic. Mais aucun des an- ciens Auteurs ne nous a donné une defcrip- tion exafte de cette Machine ; de là vient que les Savans ont embrallé des fentimens fort difFerens fur ce fujet. Parmi ces diffé- rentes Opinions , il y en a deux , qui ap- prochent le plus de la vérité. L'une eft celle de Jérôme Magius, qui croit que le Cheva- let (en latin Equuleus) avoit à peu près la forme d'un Cheval. L'autre eft celle de Ca- raccioli , qui croit que le Chevalet étoit un Poteau perpendiculaire. Mais ils fe font trompez l'un & l'autre en ce qu'ils ont crû que le Chevalet a toujours eu la même Forme. Il eft certain, que dans les premiers rems le Chevalet avoit en quelque forte la for- me d'un Cheval , dont le dos étoit large & plat, & avoit aflez de longueur, pour qu'un homme put s'étendre defllis tout de ion long. Celui qu'on metto't à la Queftion n'étoic pas affis fur le Chevalet, mais couché fur le dos Its bras reroumez en arriére, & les deux mains attachées enfemble fous le poi- tral du Chevalet; & les pieds étendus, & auiïi liez avec une couroye, qui pafibit fur deux Poulies inégales , dont la plus petite étoit fixée vers la queue du Chevalet, & la plus grande fous le ventre : c'eft à cette dernière , que l'extrémité de la couroye étoit attachée , & le Boureau en tournant cette grande poulie avec une manivelle ten- S 4 doit 278 Bibliothèque Britannique, doit le corps du patient , jufqu'à lui diflo- quer tous les os. Cette Defcripcionfe confirme par plufieurs paflages des Anciens, que notre Auteur rap- porte, Ainti on lit dans Ciceron , non feu- lement co?ijici & impuni mais aaflî ire in eqiiu- leum (a), & Pomponius dit. Et ubi infilui in cocbleatum equuleiim Jbi toluîim tortor (b). Les mots infillre & tolutim font vifible- ment empruntez du manège: & le rocbleatum (ou plutôt îrocbleaturn fuivanc Mr. VVard) fait voir qu'il y avoit des Vis ou des Pou- lies au Chevalet» Il paroit par un pafiage de Senequc , qu'on étoit couché fur le Chevalet. Hoc nobis perfiiadere conaris , dit il , nibil interejfe utriim aliquis in gaudio fit ^ an in equuleo jaceat (c). C'eft-a-dire : „ V^oudriez vous nous perlua- ,, der qu'il eft indiffèrent , qu'un homme 5, foit dans la joye, ou couché furie Che- 5, valet ". Et Quintilien témoigne qu'on étendoit avec des couroyes le corps de ceux, qu'on mettdit ainfi à la queflion: il introduit un Père accule d'avoir fait mourir fon fils dans lesTourmens, & il lui fait dire, An tu quœflionem illamfuijfe créais , qualls ver- nïlibm {a) Tufc. Que(1. L. f. c. f. (h) Ap. Non. in voce tolutim, {c) Epifl. 66. Janvier, Février et Mars. 1736. 279 nilibus corporibiis adhibetur ? Ideo enim eqiiu- leum moiiebam arîifex Jenepc , tendebam fidiciilas , ratione fœvitiœ , ut leniUr feàibus Jiiis emota compago per fingiilos arlus membra luxaret {a). Celt-adire, „ Penles tu, que c'ait été là 5, une queftion , que l'on fait foufrir aux „ efclaves» Tout vieux que je fuis, j'étois „ le boureau , qui tournois la poulie du ,, Chevalet; je tendois les couroyes au gré ,5 de ma cruauté, afin qu'en difloquant peu „ à peu les os, tous les Membres fuilénc „ démis ". De là vient que Seneque dit, qu'un homme devient plus grand (Jongiorem fieri) fur le Chevalet. Cette machine n'a pas toujours eu la mê- me forme, quoyqu'eile ait confervé le mê- me nom. Car dans la fuite des tems on a employé un Poteau ou un Pieu perpendicu- laire, au fommet duquel il y avoit un mor- ceau de bois en travers recourbé en forme de cornes. Il y avoit aufïï deux poulies à ce poteau ; une petite au bas du poteau, fur laquelle pailbit la couroye, & une autre plus grande, avec une manivelle, appliquée au milieu du poteau ; elle fervoic à tendre la couroye. On lufpendoit le patient par defibus les aifielles , le dos contre le po- teau , derrière lequel on attachoic fes miains: on lui lioit auHi les pieds avec une couroye, que l'on faifoit palier fur la petite poulie au pié du pote«u, & qu'on attachoit à la grande {a) Declam. 19. s j 28o Bibliothèque Britannique, grande poulie ; de force que le boureau en tournanc cette dernière écendoit le corps du patient. Les Ecrivains ecclefiaftiques , qui parlent des tourmens , que les Empereurs payens firent fouffrir aux Chrétiens, font fouvent mention de ce Chevalet, & il paroit par ce qu'ils en difenc , qu'il écoit tel , que nous venons de le décrire après notre Auteur. S. Jérôme (a) & Prudence (/?) appellent ce Chevaler, Sîipes ^ un Poteau, ou un Pieu: Le même Prudence & Eufébe difent, qu'on étoit pendu ou fu^penJu fur le Chevalet, ce qui prouve, que c'écoic un poteau perpen- diculaire. Mr. Ward dit , qu'il n'a rien trouvé dans les anciens touchant la pièce de bois, qui craverfoit le haut du poteau; mais il a vu une Antique , où cette cfpéce de Chevalet eft dépeinte , & où Ton voit dif- tinclement ce bois tranfverfal , recourbé en forme de cornes, & fur lequel l'homme eft fufpendu par defTous les aiffelles. Pour ce qui eft des poulies . notre Auteur cite un pafege d'Eufébe , qui dit , qu'on fujpendoit quelques Chrétiens à un poteau , les 'mains liées derrière le dos , âf qu'on leur îendoit tous les membres par le moyen de quelque ma- chines (c) ; iMciyyà^;o:- ; ce terme qui fignifie en gênerai une machine, où l'on fe fert de covi- (fl) Epift. ad Inoc. 49. (b) nîu rscf. Hvmn. 10. verf. 114, (c) Hift. Ecclef. Lib. VIIL Cap. X. Janvier, Février et Mars» 1736. 281 couroyes & d'une manivelle , étanc ici au pluriel , femble fignifier des poulies. Voici des vers de Prudence , qui reprefentent fore exidemenc cette cfpéce de torture , &. qui confirment la defcription , que Mr. Ward en fait. Vinàum retortis hracbiis Surfum ac deorjum extenàite ; Compago donec ojffmm Divulja membratim crepet Qa), C'eft à dire ; „ Lui ayant lié les bras „ derrière le dos , tirez le en haut & en 3, bas 5 jufques à ce qu'on entende craquer 5, toutes les jointures de Tes membres ^^ On voit clairement par ce pafiage , qu'il faloit que le poteau fut droit , puifqué le pacient étoit tiré ou tendu en haut & en bas ; en haut , parce que le bois tranfverlal le foutenoit fur les ailTelles ; en bas parce que la couroye , qui tenoit fes pieds liez , paiTant fur la poulie qui étoit fixe au bas du poteau , tiroit fes pieds en bas. Notre Auteur fait remarquer enfuite les différentes exprelTions , qu'on a employées en differens tems , en parlant du Chevalet , fuivant la différente forme, qu'il avoit. An- ciennement on dilbit , que l'homme étoic étendu ou couche fur le Chevalet , (jacere ) : dans la fuite on a dit qu'il étoit pendu ou fufpen- {a) Uli fîtpra^ Hymn. Y. verf. 109. 282 BiBLIOTÎÏEQUE BrI T A NNIQUIÎ, fufpendu au Chevalet Qpenderi^ ou fufpendi) deux fituations fi différentes , qu'il faut ne- ceflairement , que les machines , dont il s'agit , ait été différentes : anciennement on difoit fimplemenc, qu'on tendoit le corps (^extendi corpus dicebatiir) mais dans la fuite on a dit , qu'on le tendoit en haut & en bas extendi (furfum ^ deorfiim. ) Notre Auteur répond enfuite à deux paf- fages citez par Galonius (a), & qui fem- blent prouver , qu'on écoir toujours couché fur le Chevalet. Le premier paffage eft de S. Jérôme , qui dit , cum equuleus corpus ex- îenderet , &^ manus poft tergum vincula cobi- herent , oculis , quos tantum tortor alligare non poterat , fufpexit ad Cœliiui (b). C'elt à di- re ,• 5, Tandis que le Chevalet tendoit ,, fon corps 5 &, que fes mains étoient liées 5, derrière fon dos , il leva les yeux au 5, Ciel, lefquels feuls le boureau n'avcic 3, pu lier ". Galonius conclut de là , qu'il faloit neceflairement qu'on fut couché fur le dos , lors qu'on étoit attaché au Che- valet ; mais , comme le remarque très bien notre Auteur , un homme fufpendu par les bras , ainfi , que nous l'avons décrit , peut aufli aifément lever les yeux au Ciel , que s'il étoit couché far le dos. Le fécond Auteur qu'on allègue eft Am- mian Marcellin ; Voici ce qu'il dit. Innocen- tes (^) De SS. Martyr, cruciat c. 3. {b) Epift. ad Innoc. 4p. Janvier , Février et Mars. 173(5. 283 tes îortoribus expofuit midtos , vel fub eqimleo cepit ( redtius Valefius capiit^ incurvos , aut iàu carnificis torvi fubjlravit (a); & ailleurs, quamquam inciirvus fub equiileo Jlaret (è). Gallandius trouve là un nouveau genre de tourment ; il prétend que le boureau, pour augmenter les douleurs de celui , qu'on met- toit à la queftion , lachoit quelquefois les couroyes , de forte que le patient tomboit fous le ventre du Chevalet , où il demeuroic fufpendu par les mains & par les pieds , fon corps formant une efpéce d'Arc ; & c'eft là , fuivant Gallandius ^ le fens du mot inciirvus. Mais Marcellin ne dit pas , que le patient tomboit ou pendoit fous le Che- valet , ( non fub equuîeo cecidijje vel pepen- dijje^ mais qu'il étoit debout ( Jîetiffe ) ce qui ne fauroit s'accorder avec l'opinion de Gallandius. Celle de notre Auteur eft, que l'on déchiroit premièrement à coups de verges le corps de ceux , qu'on devoit ap- pliquer à la queftion , de forte que ne pou- vant pas fe tenir debout , ils étoient tout courbez _; & c'efl: là apparemment le fens du mot incurvuî : il eft dit , qu'ils étoiene fub equuleo , non pas fous le Chevalet , mais proche du Chevalet ; à moins qu'on n'aime mieux dire , qu'ils étoient courbez fous le poids des chaines , dont ils étoient chargez. Lors que ni les coups de verge , ni la tor- ( a ) Lib. 16 , cap. ult, ( è ) Lib. 28, cap. I, 284 Bibliothèque Britannique, torture ne pouvoit leur arracher une con? feiïion 5 on les tourmentoic encore ancien- nement avec du feu , & des lames arden- tes ; &; dans la fuite des tem.s , lorfque Iç Chevalet eut la forme d'an poteau , on les déchiroit à coups de crocs ; ce que notre Auteur prouve par quelques paflages. On ne fauroit marquer exactement en quels tems la forme du Chevalet fut changée : il e[t certain, que l'ancienne forme étoit encore en ufage , du tems de Qaintilien , c'eft à dire, fous l'Empire de Domitien: Car Quin- tilien dans la déclamation citée cy-delTus, parle d'un homme comme couché fur le Chevalet. Voici , fuivant notre Auteur, la raifon la plus vrayfemblable , qu'on puifie donner du changement , qu'on a fait dans cet inftrument de la Queftion. Lors qu'on ne mettoit les gens à la queflion , que pour les forcer à déclarer la vérité en ju(U- ce , il fuffifoit que les Juges & quelques au- tres perfonnes interrefTées puflfent entendre leur Dépofltion ; & la forme d'un Cheval , qu'avoit alors l'indrument de la queftion étoit affez propre à cela. Mais lors que dans la fuite on employa la queftion pour tourmenter ceux, contre lefquels les Em- pereurs foupçonneux avoient conçu quelque chagrin , ou pour faire fouffrir les Chrétiens, la forme d'une croix , qu'on donna alors à l'inftrument de la Queftion , pamt plus convenable au but qu'on fe propofoit ; pre- mièrement , parce qu'elle avoit quelque cho- fe Janvier, Février et Mars 1736. 285 fc d'ignominieux , & en fécond lieu , parce que celui, qu'on metcoit à la torture, étant plus expofé aux yeux des fpectateurs, pou- voit par cela même leur mfpirer plus de terreur. Pour donner à fes Lecteurs une idée plus exa(5te des deux efpéces de Chevalets, îvir. Ward en a fait graver ici la figure. Celle de la féconde efpéce a été tirée fur une Antique, que Mr. le DoQeur Mead lui a communiquée. Il paroit par ces graveures, & par tout ce que nous avons dit , après notre Auteur, c\:ie quelque différence qu'il y eut dans ces deux efpéces de Chevalets , ils étoient pourtant les mêmes quand aux effets , c'eft à dire , par rapport aux cruel- les douleurs , que fouffroient ceux , qu'on appliquoit ainfi à la queftion. Au refte , Mr. Ward nous avertit , qu'on ne doit pas s'imaginer , qu'il ait pris pour une efpece de Chevalet , les fourches pati- bulaires, (furca) ou la croix (crux) des anciens : ces fourches étoient faites a peu près comme un V, fe terminant en pointe par embas ; & les cornes en étoient beau- coup plus longues , que celles du Chevalet. Ceux qu'on attachoit aux fourches avoient les bras élevez en haut , & non pas atta- chez derrière le dos ; enfin leurs mains é- toient attachées deçà & delà à chacune des cornes de la fourche; ce qui fuffit, pour faire voir , que ces fourches differoienc beaucoup du Chevalet de-la féconde forme. 2S6 Bibliothèque Britannique, Art, V, Extrait d'un Livre , intitulé , Calculations and Tables relating to the attraài- ve virtue of the Loadjlone. ^c. c'eft a dire ; 35 Calculs & Tables touchant la Vertu at- 3, tradive de l'Aimant: imprimé en 1729. Mylord Pailly ( à prefent Comte d'Aber- corn a ) Auteur de cet ouvrage , a trouvé par plulieurs expériences , que fi deux pier- res d'Aimant Ibnt parfaitement homogènes, c'elt à dire , ii la matière , dont elles font formées a la même gravité fpécifique , & la même force attractive dans chaque point de la pierre , & fi des parties femblabes de leurs furfaces font armées de même , en ce cas , les poids qu'elles foutiendront fe- ront entr'eux comme les Quarrez des Ra- cines cubiques du poids de chaque pierre , c'eft à dire , comme leurs furfaces. C'efl fur ce Principe , que Mylord Abercorn a formé les Tables , qu'il nous donne dans fon Livre , & par lefquelles en connoiflant le poids d'un Aimant quelconque , on voie en un clin d'œil , quel poids cet Aimant peut foutenir. L'AuLCur finit fon ouvrage en faifant voir comment fes Tables peu- vent fervir à connoitre la valeur de quelque Aimant que ce foit. Il efl: certain, que fi deux Aimants lèvent le même poids , le plus petit Aimant eft le plus eflimable , & & que de deux Aimants égaux celui qui lè- ve le plus grand poids eft le plus eftimable : D'OLi ( a ) Depuis h mort de fon Père. Janvier , Février et Mars. 1735. 287 D'oLi il fuit , que la valeur d'un Aimanc quelconque en raifon inverfe de fa gran- deur, eft direde du poids qu'il lève. Art. FI. Extrait d'un Livre intitulé , j^(^, Freder. JVeUleri Ob/ervatlones Meîeorologicce , ^ Jftronomicœ y Annoriim 1728 , â? 1729. âfc Obfervations Météorologiques & Agrono- miques faites en 1728, & 17295 par Mr. Weidler. A Wittenbcrg , 1729. Art. VIL Occultatio Feneris à Lunâ fubeimts Berolini vifa Die 19 Septembris 1729, N. S. p^ mer. a D. Kirchio. Ex Diar. Meteorol. (M^ S), y. Fred. JVeidlero. L. L. D. ^ Math, Prof. Prim. Wittenbergœ. Obfervation d'une Eclypfe de Venus par la Lune , faite à Berlin par Mr. Kirch , le 19 Décembre après Midi. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cette Eclypfe de Venus , c'ett que cette Planète en approchant du Difque de la Lu- ne 5 parut perdre fes cornes , & devenir ovale ou elliptique ; ce qui , fuivant Mr^ Kirch , femble prouver , qu'il y a une at- mofphére autour de la Lune. No. 413 , Art. L Lettre de Mr. Huxam à Mr. Rutty , Docteur en Médecine. Cette Lettre contient deux cas aflez ex- traordinaires : Mais comme le dernier ne diffère que très peu de ceux , que Tul- pius rapporte ( Chap. 29, ^ 30, Lime 3, de fes Obfervations } nous ne parlerons que du premier. Il y a vint ans , dit Mr. Huxam , qu'un Tome FI. Part IL T hom- 288 Bibliothèque Britannique, homme attaqué d'un mal vénérien , eut la •verge coupée fort près de fa racine ; mais comme la playe ne fut pas bien traitée , la cicatrice boucha prefque entièrement l'U- rétre ; il ne reftoit qu'un paflage fort étroit pour l'urine ; ce qui faifoit , que cet hom- me n'urinoit qu'avec de grands efforts , auxquels fe joignit peu à peu une douleur extrême : enfuite il parut une petite tu- meur dans la partie moyenne & fuperieure des Bourfes , qui en peu de tems s'augmen- ta beaucoup, en s'étendant vers l'aine gau- che : le malade ne pouvant plus pouffer fon urine , en eut un écoulement conrinuel. Il fe fit de plus trois ou quatre fidules , par OLi la plus grande partie" de l'urine s'é- chappoit 5 accompagnée de pus de tems en tems. Cependant la tumeur, qui étoic extrêmement dure , bien loin de diminuer croiffoit toujours. Après plufîeurs années paffées dans ce trifte état , le malade vint à l'hofpital 5 où un jour en faifant de très grands efforts pour uriner , il tomba de fes bourfes une pierre pefant cinq onces & demie ; après quoy on lui trouva les bour- fes déchirées , mais defenflées , & on s'ap- pcrçut, que cette pierre étoit tombée de l'urètre. La playe s'eft cicatrifée en peu de tems , & il ne refte qu'une petite ouverture fiftuleufe dans la partie fuperieure des bour- fes , par où cet homme rend fon urine ; & il marche à prefent avec affez de facilité. Art, IL Defcriptioa des ù\mQ$ impéria- le? Janvier, Février et Mars. 1735. 2S9 les à Soowar dans la Hongrie fuperieure , traduite de rAllemand de Mr. ErneftBruck- nian , de l'Académie de Brunswic , & Doc- teur en Médecine; communiquée à la So- ciété Royale par Mr. le Chevalier Sloane. Art, IIL Extrait de l'Hiiloire naturelle de la Cochenille juflifiée par des documens autcntiques ; à Amiterdam , 1729. Par Mr» Rutty. Art. 11^, Lettre de Mr. Jaques Théodore Klein 5 Secrétaire de la Ville de Dantzic, & membre de la Société Royale à Mr. le Chevalier Sloane , contenant une defcrip- tion anatomique de quelques Vers trouvez dans des reins de Loups. An. V. Quelques Obfervations confide- râbles faites en difTequant une Autruche , par Mr. Ranby , Chirurgien domeftique du Roy , & membre de la Société Royale. An. VI. Hydrométre d'une nouvelle ef- péce inventé par Mr. Clarke , & commu- niqué à la Société Royale , par Mr. Defor guliers. Cet Hydrométre efl compofé d'un fil de- cuivre épais d'environ un quart de pouce, qui traverfe une boule du même métal , à laquelle il eft foudé en dedans. Ce fil au defflis de la boule eft applati d'un côté, fur lequel on grave les marques neceflaires. L'autre extrémité du fil ^ qui fort au def- fous de la boule eft tourné en vis, afin qu'on y puifte joindre difFerens poids , fuivanc le plus ou le moins de gravité fpecifique T 2 drs ïpo Bibliothèque Britannique, des liqueurs. Cet inftrument n'eft point fu* jet aux j 'conveniens, qu'on rencontre dans rhydrométre ordinaire , qui s'enfonce touc à fait , \o)^ q\Jv. la liqueur ou on le mec n*eft pas affez c^enfe , ou qui ne s'enfonce pas afle^ , lori^Ju'elle l'efl: trop; parce qu'on p^uCjp^ndre celui de Mr. Clarke plus pe- fane ou plus léger , par le moyen des diffe- rens poids , qu'on y adapte. Art. VIL Lettre du favant Mr. Cram- mer , ProfelTeur en Mathématiques à Ge- nève 5 à Mr. Jaques Jurin , Docteur en Mé- decine, & Membre de la S. R. contenant la Relation d'une Aurore boréale , accom- pagnée de Circonltances extraordinaires. Ce qu'il y avoit de plus remarquable dans cette Aurore Boréale , qui parut le 15 Février 1730 , N. S. étoit une Zone, femblable à PArc-en-Ciel , mais plus large, & qui paroiflbit vers le Sud: elle étoit ter- minée par deux Arcs parallèles ; Une des extrémitez de l'Arc fuperieur repofoit exac- tement fur le point du Sud-oueft , ou Ouell- fud-oueft : de forte que le milieu de cet Arc avoit une declinaifon de quinze degrez du Sud à PEU , & étoit diamétralement op- pofé au milieu de l'Aurore boréale. L'E- lévation de cet Arc varioit un peu , mais fa plus grande élévation ne pafTa pas 54 degrez , & fa moindre élévation ne fut pomt au deflbus de 45 ou 46 degrez. L*Arc inférieur étoit exadlement parelléle au fu- perieur, <5c la largeur de la Zone varioit en- . Janvier, Février et Mars. 1735. 291 entre 14 ou 15 degrez , jufqu'a 18 ou 20. La couleur de cette Zone étoit rouge & écarlate , inclinant vers le pourpre ; ces couleurs étoient très vives, (Scchangeoienc de tems en tems ; elles étoient moins vives vers l'horifon , & aufli vers le Méridien , 011 il fembloit que cette Zone fouiFrit de tems à autre quelque interruption. Ce phénomène dura jufqu'à quatre heures du matin ; le tems étoit calme , ferein 6c froid , & le termométre fut haut. Il n'y avoit point de nuages dans l'air. L'Aurore boréale , & fur tout la Zone colorée diminuoit confiderablement la lu- mière des étoiles , qu'on pouvoit voir à travers. Lorfque la Zone étoit dans fa plus grande hauteur , elle couvroit Jupiter , qui paroilToit comme fi on l'eut regardé à tra- vers un verre rouge. Mr. Crammer rapporte à la fin de cette Lettre un Phénomène d'un autre genre mais qui eft alfez extraordinaire. „ Un 5, de mes amJs , dit il , ayant fait tirer de „ terre des Tuyaux de Frêne , qui avoienc 3, fervi à conduire l'eau à une fontaine , 55 pour le moins pendant douze ans , les 35 fit pofer dans une Cour , qui n'eft point 3, pavée j oh ils pourirent prefque entière- 3, ment. Mais ce qu'il y a de remarquable, 3, c'eft qu'on vit fortir de terre à leur pla- 3, ce , une petite Forêt de Jeunes Frênes , 3, qui font en très bon état , & ont déjà ., trois ou quatre pieds de haut. Il eft T 3 „ for» 292 Bi:bliotheque Britani^ique, „ forci plus de cinquante de ces Arbres , 5, précifémenc là où on avoit pofé ces ^, Tuyiiux , (Se nulle part ailleurj dans cet- 55 te Cour. 11 n'y a point de Frênes dans 55 le voifinage , ni peut être à une grande „ diftance de là ; car la Cour eft dans la „ Ville '^ Jrt. VIIL Cet Article traite d'un Efpric de vie écheré , & contient diverfes expé- riences faites avec cet Efprit , par Mr. le Dodteur Frobenius , Membre de la Société Royale. L'Ether des Plantes , nous dit on , pa- roit être entièrement deftitué de tout air grofller ; car lors qu'on le met dans le Ré- cipient , il ne jette aucune bulle , quelque exaflemenc qu'on tire l'air du Récipient; D'où Mr. Frobenius conclut, que cet Ether ou Efprit peut très bien fe conferver fous un Récipient vuide d'air , parce qu'alors il ne fouôVe aucune diminution , au lieu qu'il s'évapore & fe diiïjpe entièrement en plein air. Mais on nous avertit ici dans une parenthéfe , que cette expérience ne réuflit pas à beaucoup près. Si on verfe un peu de cet Efprit fur la main , on éprouve une fenfation de froid , comme fi c'étoit de la nége : & fi on fouf- fle deux ou trois fois avec la bouclie fur ]a mai^ elle fe féche aufli tôt,- -rais il faut bien pî-endre garde de ne pas s'approcher de la chandelle , de peur que cet Efprit ne prenne feu & ne vous brûle. Cette expe- lic-Dcejnousditonaaréufïî. En Janvier , Février et Mars. 1736. 253 En voici une autre , qui réûflît auill. Si on jette une cuillerée de cet Efprit dans un pot de cuivre plein d'eau bouillante , & qu'on en approche une Chandelle allumée, ou un morceau de papier allumé , il fort de l'eau tout d'un coup un très grand éclair. IvJais il faut pour cela , qu'on jette cet ef- prit dans l'eau , & qu'on en approche la flamme dans le môme inftant , autrement l'efprit s'évapore & fe diflipe fi vite , qu'il ne produit plus cet effet : Il faut aufli que l'expérience fe fafle dans une grande cham- bre , 011 l'air entre librement : car l'éclair , que produit cet Efprit enflammé , delate fi fort l'air de la chambre y qu'il feroit per- dre la refpiration. 11 paroit par là, dit Mr. Frobenius , que cet Echer effc en même tems le feu le plus pur 5 & une eau très fubtile , mais fi vola- tile, qu'elle s'évapore bien tôt. Si l'on prend un vaiflTeau de terre plein d'eau , & dont l'ouverture foit large d'une ou de deux Ver- ges (a), mais qui puiiTe contenir 2400 ou 24000 pintes d'eau mefure de France , & qu'on verfe fur cette eau feulement une once de cet Ether , & qu'on en approche une bougie allumée , il prendra feu incon- tinent, 6l brûlera tranquilement, fans qu'on puifle réteindre , quelque quantité d'eau commune , qu'on jette deflfus ; au contraire, le {a} La Verge contient trois quarts de l'Aune du France. T4 :?94 Bibliothèque Britannique, le feul effet de l'eau fera de le faire brûler avecplu^dc violence , jufqu'à ce que toutes les parties fubtiles de cet Ethcr foient con- fumées par la flame. Il faut faire cette expérience dans une grande Chambre 6c fort exhauflee , de peur que le feu ne s'y mette. On nous avertit , que cette expé- rience n'a point été faite devant la Société Royale. Voici encore une expérience , que nous croyons devoir rapporter. Faites aiflbudre une pièce d'or dans de bonne eau regale, 6c après avoir laide refroidir la diflbîution , verfez y une demi -once , ou telle quantité- qu'il vous plaira de cette liqueur étherée, & fecouez doucement la bouteille, vous verrez tout l'or monter dans la liqueur étherée, & l'eau regale dénuée de fon or dépo'era au fond de la bouteille une poudre blanche, qui devient bientôt verte, & qui contient tout le cuivre , qui étoit mêlé avec l'or. L'Ether nage comme de l'huile fur la furface de l'eau régale, comme il fait f ir toute les eauxcor- rofives. Ce qu'il y a de remarquable dans cette expérience, c'ell que l'or, le plus pé- fant de tous les corps eft ici attiré par cet Ether très léger. Notre Auteur croit auffî , que parle moien emolaire de l'original Chinoi* de ces Tables imprimé a Canton , & cet Exem- plaire eft dépofé dans la Bibliothèque ds la Socié- té Royale. Janvier, Février et Mars 1736. 303 fervations , never before made publick. By 7 humas Lediard Gent. Late Secre- tary to his Majelly's Envoy excraor- dinary in lower Germany : In two vo- Jumes. C'ed - à - dire , Hijîoire générale de la Marine d'Angleterre , depuis la con- quête des Normands en ïc66 ^ jiifquà la fin de 1754- J^€ cueillie des meilleurs Hif- toriens tant Anglois qu étrangers , de Ma* nu fer it s 13 d' A cl es authentiques , de queU ques Traitez rares , de Journaux ^c, avec quelques Faits 13 obfervations qui navoient point encore été rendus publics , par iMr. Thomas Lediard , ci devant Secrétaire de l'Envoyé extraordinaire de fa Majefié dans la Bajfe Allemagne ^ deux volumes, fol. pp. P33. fans compter la Préface & l'incroduâion. A Londres chez J. Wilcox & 01. Payne. 173^. LA lîtuation de la grande Bretagne ne pouvoit qu'engager , fes Habitants à cultiver la Navigation : aufli voit on que de tout temps les Angiois s'y font diftinguez & fe font rendus formidables par Mer, pour le moins autant que par terre : La maxime fondamentale de ce Royaume; c'eji que le Commerce eft la Pépinière des matelots , que les matelots font l'aine de la Marine , qiœ la Ma- rine fait la fureté du Commerce, â? que ces deux Tome VL Part, IL V cho- 304 Bibliothèque Britannique, (bofes réunies enjemhle font la richejje , la for- ce âf la gloire de la Grande Bretagne. On n'y néglige nen pour faire fleurir ces deux bran- ches de la Navigation qui ne fçauroient gueres fubfifter l'une fans l'autre : 6i elles font au- jourd'hui toutes deux fur un pied de grandeur & de puiflance qui eft alTez connu, & qui rend le nom Anglois refpedtable dans toutes les parties du Monde. Mais il eft furprenanc, dit Mr. Lediard dans fa Préface, que cette Na- tion s'étant acquis une û grande réputation fur mer , il ne fe foit trouvé aucun Auteur qui ait traité cette partie de Thiftoire d'An- gleterre avec toute l'étendue & l'exadti- tude qu'elle mérite : C'eft ce qui a engagé notre Auteur à nous donner une Hiftoire complette des exploits maritimes des An- glois, des progrès & de l'augmentation de leurs forces navales, de raccroiflement de leur Commerce & des différents établifle- ments qu'ils ont faits dans les Indes Orien- tales &; Occidentales: & il s'en acquitte d'u- ne manière qui plaira fans doute à tous fes Lecteurs. On voit régner dans tout l'ou- vrage beaucoup d'ordre & d'exadtitude : l'Au- teur paroit fincere & ne rapporte rien que fur de bons garants : Il eft vrai qu'on trou- vera peut - être qu'il affedle un peu trop de relever la gloire de la Nation Angloife & de faire fentir la fuperiorité qu*elle a fur les autres nations , fur tout dans ce qui re- garde la Navigation : mais il faut avouer auflî que l'hiftoire lui fournit aflez d'exem- ples Janvier, Février et Mars» 1736. 305 pies pour confirmer ce qu'il dit là-defTus. Dans Vlnttoduàîon Mr. Lediard nous don- ne une Idée de l'état de l'Amirauté telle qu'el- le cft aujourd'hui en Angleterre ; il parle des différents Officiers qui y appartiennent, de leurs prérogatives, de leurs charges & de leurs appointements : il nous donne une Lifte des vaifleaux qui font au lérvice du du Roi , & qui font au nombre de 209, dont il y en a 165. en état de feryir , les au- tre ayant befoin de quelques réparations. Tout ce que TAuteur dit ici n'eft gueres fuf- ceptible d'extrait: dans la fuite nous aurons peut-être occafion de rappeller quelques uns des Articles qui paroifTenc les plus interref- fants. Mr. Lediard divife fon Ouvrage en fix Li- vres. Le premier contient ce qui s'efl paf- fé depuis l'an 1066. que Guillaume Duc de Normandie fit la conquête d'Angleterre , juf- qu'au règne d'Elifabeth. Le fécond Livre ne comprend que le Règne de la Reine Eli- fabeth. Le 1 1 L Livre va depuis Jaques L jafqu'à la Révolution en 1688. Le IV. con- tient ce qui s'efl pafTé fur Mer pendant le Règne du R. Guillaume. Le V. com- prend le Règne de la Reine Anne , & lé VI. ce qui s'efl paHe depuis la première année du Roi George I. jufqu'à l'année 1734. L'Auteur a jugé à propos de commencer fon Hiftoire par la Conquête des Normands en 10(56. tout ce qui s'eft pafîé avant ce temps là étant fort confus baffadeurs qui viennent à bord des vaiffeaux ,, de Sa Ma jejîé feront faluez à leur arrivée ^ ,, à leur retour de 15. Canons : d'autres 3, Miniflr es publics de 11. Canons ou moins félon „ leur rang. „ Au Chap.19. duL. i. L'Auteur nous donne l'hiltoire des découvertes du fameux Cbrifi. Colomb. Tout cela eft trop connu pour que nous nous y arrêtions : Nous remarquerons feulement qu'il s'en eft peu falu que Colomb. n'ait fait toutes fes découvertes au profit des Anglois. Chacun fçait quelles difficultez il eut à furmonter auprès de Ferdinand & d'Ifa- belle, Janvier, Février et Mars. 1736. 315 belle , avant que Ton Projet fut goûté & fui vi : comme apparament il les avoit prévues , dès qu'il fut en Efpagne , il envoya fon frère Bar- tbelemi Colomb en Angleterre ; pour fonder le Roy , & lui offrir fes fervices en cas qu'il fut difpoféà envoyer une Flotte à la découverte des Païs inconnus. Barthelemi fut pris en chemin par des Pyrates : Après avoir été mis en liberté, il vint à Londres , où n'ayant ni connoiflances , ni argent, il fut long tcms in- connu & dans un état à ne pouvoir pas faci- lement s'introduire à la Cour: Il le palTa plu- fieurs années , après quoy il trouva moien de parler à Henri VIL qui regnoit alors ,- il lui fit connoitre les vues & les projets de fon Frère & lui offrit fes fervices : Le Roy goûta beaucoup fes propofitions&Penvoya d'abord en Efpagne pour amener fon Frère: mais Bar- thelemi arriva trop tard ; Colomb étoit déjà engagé au Roi d'Efpagne & parti pour le nou- veau Alonde. Malgré cela Mr. Lediard ne laifle pas de revendiquer la découverte de l'Amérique en faveur de la Nation Angloife ; il prétend que l'honneur en efi: dû aux Angîois plutôt qu'à Colomb ou a Americ Vefpuce ; & voici com- ment. Il y avoit à Briltol un Vénitien nom- mé Jean Cabot qui y étoit établi : La grande connoiffance qu'il avoit dans la Navigation & peutêtre ce qu'il avoit entendu dire des de- couvertes de Colomb, lui firent naitre la pen- fée d'entreprendre quelque voyage du coté de ces Terres inconnues : il en fitlapropofition àHefl. 31(5 Bibliothèque Britannique, à Henri VIL qui l'approuva & lui fit expé- dier une Patente pour lui & pour Tes trois fils Lijuis 5 Sebajîie?i, & Santiiis. Cahot _^t aulTitôt équipperfixvaiireaux& mit à la voile au com- mencement de Tannée 1497. Au mois de Juin de la même année il découvrit Tlsle de Terre Neuve & enfuite les côtes de l'Amérique Sep- tentrionale, où les Anglois mirent pied à terre en plufieurs endroits, dont ils prirent poflef- fion au nom du Roi d'Angleterre : Eieforte dit nôtre Auteur, que ce nouveau continent au lieu d'être appelle Amérique du nom d'Ame- rie Vefpuce , pourroit à plus jufte titre être appelle Cabotia ou Sehajîia7îa du nom de 5"^- bajlien fécond fils de Jean Cabota quiétoit le plus confiderable & qui même femble avoir été le Chef de l'expédition, foit que fon Père fut mort en chemin, oupourquelqu'autre raifon. Dans une Carte Géographique quiétoit dans la Gallerie du Roi &: qui réprefentoit cette découverte, Sebajlie7i Cabot , étoit nommé le Chef de Pentreprife : On y voyoit fon por- trait avec cette infcription. Effigies Seh. Ca- hoti A7}gli , Filii Jo, Cahoti Veneîiani , Militis aiirati^&c. Or dans cette Carte il étoit mar- qué que la découverte du Nouveau Monde s'étoit faite en l'année 1497. & on fçait que ce ne fut qu'en 1498. que Chrift. Colomb dé- couvrit le continent : Pour Americ Vefpuce il ne partit d'Efpagne qu'en 1499. deforte que le premier honneur en efl dû aux Anglois. Henri VIII. Fils & Succefleur de Henri VIL fut le premier des Rois d'Angleterre qui Janvier, Février et Mars. 1736. 317 qui établit un Confeil d'Amirauté & qui fit bâtir une Flotte Roiale , pour être toujours prête à agir au premier ordre : Depuis la Con- quête jufqu'à ce tems là , il n'y avoit point eu en Angleterre, de Flotte établie & fixe: Il en étoit des forces navales comme des milices. Les Ports & les villes commerçantes du Roiaume étoient obligez, à la fommation du Roi de fournir un certain nom.bre de vaifleaux, qui fe randoient à l'endroit marqué pour fe mettre fous le commandement du Roi ou de fon Amiral : on voit fous le Règne d'Edouard III. une repartition des vaîlTeaux que chaque Ville & Port devoit fournir : ce qui fe monte à un nombre prodigieux ,* mais il faut obfer- ver que dans ces tems là les vaifleaux étoient beaucoup plus petits que ceux de nos jours. Dans cette fameufe Bataille navale où le Roi Edouard III. battit en perfonne la Flotte Françoife; chaque vailTeau n'étoit monté que de 16. à 20. hommes. Celui du Roi même ne portoit que26. hommes. Outre les vaifleaux de leurs fujets , les Rois d'Angleterre , jufqu'aux tems d'Elifabeth, avoient coutu- me de louer des vailTeaux des autres nations , comme des Génois , des Vénitiens & des Villes Anfeatiques. Sous Henri VIII. le Commerce & la Na- vigation des Anglois s'augmentèrent con- fiderablement & fe font toujours accrues depuis : Des ces temps là ils faifoient déjà un grand commerce au Levant ,* & de fré- quents voyages en Guinée <5w au Brezil, Un 318 Bibliothèque Britanniquî:, Ud Capitaine de Vaifleau, nommé Guill. HaW' kins avoic fait pîufieurs voyages au Brezil en 1530 (k 32. îk s'écoit rendu fi agréable auxHabi canes de ce Pais , qu'il prie envie à un de leurs R.ois de venir faire un tour en Angleterre: ii le propofa au Cap: Haw- kins f qui accepta fa propofition , le prit à bord de roii vaifleau 6l laifia un Âng'ois en otage à Tes fujets. Le Roi Indien fut très facisfait de l'accueil qu'on lui fit à Lon- dres ; mais à Ton retour il mourut à bord du Capitaine , ce qui fit craindre que les Braziliens ne maltraitaflent leur otage : mais ces Peuples perfuadez , que dans la mort de leur Roi il n'y avoit point de faute de la part des Anglois , ne firent point dif- ficuîtéMe rendre l'Otage. La fureur d'aller à la découverte de Païs inconnus commençoit à être fi fort à la mode en Angleterre , qu'en 1536 Mr. Hore ayant deflein de faire un voyage du côté des Indes occidentales , pîufieurs Per- fonnes de confideration qui n'étoient ni marchands ni gens de mer , refolurent par un pur efprit de curiofité d^être du voya- ge : ils eurent bientôt lieu de s'en repentir: Après une longue & pénible navigation , ils arrivèrent à Terre Neuve : comme ils avoient déjà confumé toutes leurs provifions , ils y furent réduits à la necefiité de vivre des herbes & des racines qu'ils pouvoient trou- ver : mais le Commandant remarqua que chaque fois que fon monde revenoitàbord. Janvier 5 Février ET Mars. 173(5. 31^ il manquoic quelques uns de les Gens , ce qui lui fie foupçonner quelque chofe , ,r6v^sç , «'%oAcv Tê , Kr-'Kôîv T €TiK^OviV àTuvroûv. Il remarque à cette occafion que le fertile terroir de l'E- gypte produit une infinité de plantes bonnes & mauvaifes. Nôtre Autheur prétend que par le NvjTrévèsç d'Homère il faut entendre POpium,& il allègue pour le prouver D/o- dore de Sicile (a) qui rapporte que les Egyp- tiens furent les premiers qui trouvèrent un Antidote contre la tri ftefle, & la Mélanco- lie, que l'honneur de cette invention eft dû aux femmes de Diqfpolis ou de l'ancienne Tbebes , & que TJjon , & Poly damna étoient: Thebains ; il ajoute qu'un Médecin Italien qui a palTé plulieurs années au Grand Cai-» re , a fait voir dans un Traité, qui a pour ritre de Medicina Egyptiorum, que les Egyp- Eiens fe fervent.encore aujourd'hui de l'Opi- um , qu'ils lui attribuent la même vertu , qu'Homère donne aux Nv^xivSfç, & que le meilleur fe trouve aux environs de Saietb , oii étoit ^ancienne Tbebes. Il remarque enfin que dans le Levant la meilleure forte d'Opium eft appelléeMy^j, ou Meferi, c'eft- à-dire , drogue d'Egypte , car Meferi eft dé- rivé de Mizraiîn, qui étoit l'ancien Nom de l'Egypte. 11 conclut de tout cela qu'Ho- mère (4) Diod, Sic. Bib. 1. i. X3 324 BlELIOTHE-qUE BRITANNIQUE, mère avoit appris des Egyptiens la vertu de cette drogue & la inaniere de s'en fervir en la mêlant dans le vin, & que par confequenc il doit avoir voyagé en Egypte. Nous croyons avec nôtre Auteur q^e le KvjTc'vt^fi dont Homère fait mention, étoit vé- ritablement une drogue tirée de quelque fim- ple, & qu'il ne faut pas entendre par là i'elo- quence qu'Hele?îe apprit en Egypte, ou le le- cret d'amufer les hommes & de leur faire ou- blier leurs maux par des contes agréables, com- me l'ont prétendu Pluîarque & Macrobe (a). Homère parle des contes qu' Heleîie fit à Tes hè', tes , & de la drogue qu'elle mêla dans le vjn , comme de deux chofes diflinftes ; il dit qu'elle reçût la dernière de Poîydamna d'E- gypte; il remarque à cette occafion que ce Pais produit une infinité de plantes. PHneÇb) prétend q'je nohile iUud Nepenîbes , oiiblU 'vmiem iiftiîm affcrens , ce noble Nepen- thes qui chaiïe la Mélancolie, eft une herbe qui croit en Egypte; AîJmiée (c) dit qu'He- lene mêla dans le vin tvv5^-/c; Tt:ovr; cpi: lûj- y.c'j une drogue qui guérit réellement tous ks maux. Diodcre (d) rapporte que les fem- mes de Thebes fe ventoient de compoTer des boîlTons qui faifoient oublier tous les chagrins & calmoienc les plus vives dou- leurs 5 (a) Plut. Symp. 1. i. Macr. Sat. 1. 7 (h) Plin. 1. 2^. {c) Athen. 1. f. {d) Diod. Eib. I. j. Janvier, Février et Mars. 1735. 525' leurs ; & Eiifebe (a) aiïeure qu'encore de ion tems ces femmes calmoient la triftefle, & la colère, par des potions, qu'elles pre- paroient. Mais les Auteurs anciens ne con- viennent pas que par le Nepenthes il faille en- tendre l'Opium. Cœlhis Rbodiginus (b) dit que ceux qui ont cxamn^é la chofe avec le plus de foin croyenc que le Nepenthes étoit la b'jglole, tant parce que Galien dit que mê- lée dans le vin , elle infpire la joie , que parce que les plus fçavans Médecins enfei- gnent qu'elle purihe le fang , fortifie le cœur & rejouit. La troifi'jme preuve du voyage d'Home- re en Egypte que nôtre Autheur allègue, pa- roit plus Iblide. Il remarque que dans les premiers fiecles , oi:i il n'y avoit ni com- merce de lettres , ni Cartes Géographiques, ni livres d'hidoire , la connoiiïance despaïs éloignés , de leurs habitans , & de leurs différentes coutumes , ne pouvoit s'aquerii* que par des voyages, <5cqu'ondifoit d'un hom- me qui connoiflbit les loix & les coutumes de plufieurs peuples ô; ^tcik^ 'KoKXk-^hiyxh'Ar q^i'il avoit erré dans plufieurs païs. Il fait voir enfuite qu'Homère avait une connoifTance parfaite de l'Egypte, des coutumes de fes ha- bitans , de la fertilité de fon terroir & de fes différentes productions ; qu'il reprefente l'Egyp. {a) Eufeb. Priep* Evang. ]. lo. ♦ [b) Rhod. var. ledt. 1. jp. c. 5, X4 ^26 BiRLIOTHEQUE BRITANNIQUE, l'Egypte comme l'endrpitouabordoientCfl) tous' les Vaifieaux, & particulièrement ceux des pyrates , & où Ton vendoit ordinai- rement les Éfclaves ; qu'il donne en peu de mots , une defcription exaftc de la Ville de TiJêbes (/?), de Ton étendue, de fa police & de Tes forces , & qu'il marque le tems pré- cis dans lequel on peut arriver en Egypte, en partant avec un vent favorable de l'Ile de Crète, fçavoir en cinq jours (TTSUL-raici tAoiJ.c^x ): Il ajoute que ce n'écoit qu'en E- gypte , qu'Homère put entendre parler des Ethhpicîu (c) , apprendre la fituation de leur païs & la divifion de leurs tribus ; & dé- couvrir qu'ils étoient une des plus ancien- nes nations , 6c les plus dévots adorateurs des Dieux ; La dernière preuve de notre Autheur efl tirée de ce qu'Homère voyagea avec Meii* tes , qui étoit Marchand', & maitre d'un vaiflcau ; or on fcait . qu'il n'y avoit alors aucun commerce ( à%pv)a«T/i:^ ) dans la Grè- ce , & que les Marchands , tel qu'étoit Mentes , frequentoient ordinairement l'E- gypte , la Phenicie & l'Ile de Cypre. Nous ajouterons à tout ceci deux chofes ; }a I. que fi notre Autheur s'eft donné tant de peine pour prouver qu'Homère ait voya- gé en Egypte, c'eft parce qu'il a cru que ce voyage a' contribué à le perfectionner dans ia (a) OdvfT. î. T7. {h) Ilfad. 1. 9. n'j ) Ihad. 1. 1. Janmer, Ffa'Rier ET Mars. 173(5. 327 la Poëfie ; il pouvoic apprendre en Egypte la Théologie Mythologique ; il y voyoic un pais où il obfervoit avec plaifir Tabon- dance de toutes les chofes ncceflaires à î^ vie , le bon ordre , la douceur du Gouver- nement , la fagefle de la Police des Loix qui avoient pourvu à tout & marqué le tems précis, non feulement d'aller aux^Tem- ples , & devant les tribunaux , mais même , comme dit Diodore de Sicile Qa)y de fe prome- ner , de fe baigner & de faire toutes les autres chofes qui fe pratiquent dans la vie; Pinduftrie des artifans , & la magnificence des édifices publics. La 2. chofe que nous remarquons efl: , qu'il eft furprenanc qu'if^- rodote qui a voyagé lui même en Egypte , & qui dans fa vie d'Homère parle fort au long des voyages de ce Poëce , ne fafle aucune mention de celui qu'il a fait en E- gypte. Le fécond voyage d'Homère , dont notre Autheur fait me'ntion cfi: celui , de Delphes , TAutheur de la lettre à Mr. H... fur les pre- miers Dieux d'Egypte j prétend qn'Jpollofi frère d'Ofiris fe joignit à Neptune pour con- duire une Colonie dans la Pbrygie- , qu'il donna les deiïejns de la Ville 6l du Porc de Troie , dont Neptune fit un lieu de com- merce ; que celui-ci s'étant retourné dans fe-s Etats , ylpollon pafla dans- l'Ile de Delos oii il fit quelque fejour ,* qu'ayant voyagé en^ fuite, {a) Diod. Bib. I. i, X5 32S Bibliothèque Britannique, ^. fuite dans la Grèce, il fixa fa demeure or- v[ dinaire à l'endroit, oii étoit fituée la Ville de Delphes , & y bâtit un Temple ; qu'il donna aux Grecs la première connoiflance ées arts & des fciences ; qu'il compofa des chanfons qu'il leur faifoit apprendre, dans lefquelles il leur infinuoit avec adrefle les loix & les préceptes de la Morale ; qu'il leur prédifoit avec certitude les . diffeiens afpeds des Planètes , les Phafes de la I-Ai- ne , 6c les Eclipfes ; qu'afin que ce qu'il leur difoit n'échapât pas de leur memorîe, jl le renfermoit en peu de paroles dans une fentence, qu'il mettoit en vers; qu'il in- • flruifit auiïi quelques fiiies de ce que les iciences avoient de plus utile , & qu'il en laifla une des plus habiles dans Ton Tem- ple , qui put , après fa mort , continuer à donner des avis à ceux qui en vicndroient demander ; que les reporfes qu'elle leur faifoit au nom d'Apollon, étoient regnrçlées comme venant d'un Dieu , & qu'on les ap- pclloit ces oracles , & que c'eft l'origine du fameux oracle de Delphes , & des fables tou- chant les Mujes & le mont ParnaJTe : mais rôtre Autheur eft dans des fentimens dif- ferens. 11 remarque que félon Herodûîe(a) les Egyptiens furent les premiers qui bâtirent des' Temples , élevèrent des (latues & con- facrerent des autels aux Dieux immortels , & gravèrent des figures d'animaux fur des pier- {a) Hcrod. I. 2. Janvier , Février et Mars. 1736. 329 pierres. lî dit que les Curetés ou Coryban- tes 5 les Diià-^'les Idéens îSi les Tbelcbiniens que Strahon appelle Ça) o^yyev3:ç iXÂv^Aav ÇPa- rens alliez encre eux par le fang ) & qui étoicnt tous de' la race des Prêtres Egyp- tiens , ayant quitté l'Egypte s'établirent dans la P'brygie , & dans les lies de Cypre & de Rhodes; que du tems de Minos ils pafllrent dans l'Ile de Crète , & enfeigne- rentaux habitans de cette lîc la Mythologie êç la Moral'^ li allègue Strahon , qui appel- le ces Caretes , Corybaraes , Cabires (b) , DaCîy- Us Idéens de Tbekbiniens Ev^oyG-;«(77/.'8, y.aî Banxin^ç 9 & qui rapporte que dans leurs Cé- rémonies Sacrées (/cpapy/i^/f ) ils danfoient armés de toutes pièces, & rempliflbient tout du bruit de leurs cymbales , de leurs tam- bours 5 de leurs flûtes , & de leurs armes. Il ajoute que comme les Cretois furent les premiers de tous les Européens qui appri- rent des Curetés les différons titres des Dieux, leurs attributs , leurs exploits & leurs pré- rogatives , & qui établirent une forme de culte , & qu'enfuite les autres peuples de Toccident , 6: particulièrement les Grecs , empruntèrent d'eux leur Théogonie. On a débité que tous les* Dieux naquirent en Crète , & que Jupiter en particulier fut éle- vé en fecret dans une Caverne de cette Ile, par les Coryhantes , qui en danfant autour de lui 5 failbient un bruit perpétuel avec des bou- (a) Strab. 1. 10. {h) Strab. h 9, 230 BrBLIOTHEQUlî BRITANNIQUE, boucliers d'airain , de peur que Kpovoç le» tjems ne le dévorât comme ii avoit dévo- ré tous les Dieux qu'on avoit adoré a- vcnt lui. Ce furent donc les Cretios , qui félon nôtre Autheur enfeisnerent aux Grecs à bâtir des Temples /a offrir des Sacrifices , à éta- blir des oracles (ji difrerens ordres de Prê- tres. De là vient qu'Orphée dans fes hymnes dit, 'AAav«vo/ Kapi^Tfç 5 eipy^ïu Tfu%é' f%Gvr£ç, v'J.fTç yù TsXsT'/'j ipôcrci LL^pors^rfriv s'èscèë' ("Im- mortels Curetés qui portez les armes de Mars , vous avez les premiers prefcrit aux hommes un formulaire de prières ) ; & qu'il nous y a confcrvé un fragment de l'ancienne Liturgie Grecque , qui n'ell; qu'une Invo- cation des différentes Divinités , félon leurs differens noms , attributs & emplois. L'O- racle de Delphes fur tout étoit l'ouvrage de quelques Cretois , qui étant parti de la Vil- le de Cnojfe , arrivèrent dans la Pbocide , bâtirent un Temple à Apollon fur la par- tie méridionale du mont Parnafle , & y rendoient des Oracles , en fon nom. Ce Tempie & ces Oracles devinrent en peu de tems très fameux : on y accouroit de tou- tes parts , les Prince*s & les particuliers y envoyoiènt des prefens magnifiques; on gra- voit les ôicrCp^iTû: ou les reponfes du Dieu , fur du bois , ou fur des plaques de Métal ; on les attachoit à des Colomnes, & on les ■gardoit foigneufement dans 'AWov ou Sanftuaire ; Janvier, Fevrîer et Mars. 173(5. 331 Homère y fie un voyage ; il partit de l'Ifle de Cbio , côtoya le Peloponnefe , comme il pa- roic par la delcription exadte qu'il nous don- ne dans Ton Hymne à Apollon , des Promon- toires , Ports & Villes maritimes de cette côte , & il arriva heureufcment à Ddpbes. Trois chofes perfuadent à notreAuteur qu'Ho- mère a été à Delphes; t. la defcripcion quMl fait de la lituation du l'emple d'Apollon. Il parle au L. 9. de Plliade des crelbrs renfer- mez dans le Temple du Divin Apollon (a) dont \t^s portes étoient bâties de pierres dans la pierreufe contrée de Pytho , >Ai-j:>'; èhc (J)oC^8 'AtoKàccvoç nvùûT à'vi xsTpyiscG'/i' Ce qui eft exaftement conforme à ce que dit Stra- bon , As?iCpoi , TSTpuSeç Xwp/sv, ùeccrposiSéç Karâ KoçivCpyy 6%ov ro Mavri/ov - Ocicrl dl'ivat to fxav- Têiov 'Avrpcv Ko;Acv Kurâ Ç>yMç , ou ixû}^a. fupj- coacv à'juOépsG-^cii' è'VJ àvrê 'zveuu.ciëv^i*(Ti(/ci%{c\^ {Delphes Région pierreufcjcn forme de Théâ- tre, qui a fur fa partie la plus élevée foracle. On dit que cet Oracle eîluii antre profond, ou plutôt une large ouverture , d'où fort un vent qui infpire des Enthoufiafmcs. ) 2. Par- ce que ce n'étoit qu'à Dtlphes qu'il put apprendre que les premiers Fondateurs de ce Temple & de l'Oracle étoient venus de la vil- le de Cnolfe. 3. Parce que les Ampbi6tyo7i5 ^ ou le Grand Confeil de la Grèce , s'alfem- bloient à Delphes à. qu'on y celebroit les JeuxPythjens kVhonn^nrd' Apollon, Ces jeux ne {a) Strab. L 9. 332 Bibliothèque Britannique, ne conGftoienc d'abord, ni dans des courfes de chevaux , ni dans la lutte ; les Rapfodijles KiGAPL'LiOI écoient alors les Iculs ac]:eurs. Les plus fameux d'entre eux fe rendoient à Delphes ^{q prefentoient devant l'augufte af- femblée des Ainphidlyons ou Députés des Etats de la Grèce , & chantoient des hym- nes à la louange d'^pf'^^ow, & l'aflemblée aju- geoit le prix à celui dont l'hymne étoit trou- vé le plus beau Or quelle apparence qu'Ho- lîiere qui afpiroit à la gloire de pafler pour un des meilleurs Poètes , qui avoitune dévo- tion particulière pour Apollon , & qui lui fait voeu de faire de fes adlions le premier & le dernier fujet de fes hymnes, ait voulu manquer une occalîon li favorable de fe fi- gnaler à Delphes. Ce voyage lui fut d'un grand fecours pour fes Poèmes. Les Prêtres d-:: Delphes connoif- foient les myfteres de !a Religion , & les raf- finemens de la Politique , ils fçavoient les Généalogies des plus illuilres families non feulement de la Grèce mais encore de l'Afie, 6c de l'Afrique , ils avoient étudié la Geo- graphie, les Antiquicez des Grecs, l'hifloire de leurs migrations , de leurs établilTemens, de leurs Colonies & des révolutions arrivées dans leurs Etats ; ils faifoient voir dans leurs reponfes à ceux qui étoient venu les conful- tcr , fur la deitinée des Empires , ou fur ie fucces de leurs entreprifes , qu'ils connoif- foient leurs familles , le pai"!? de leur naiflan- cc 5. 5 k Cadir. , Barcelone \ MalagcL enEfpagne, dans la fameufe Cartbage ^ à Tu- nis 5 Tripoli, Lept'is & YUtique en Afrique. Homère eut le bonheur de converfer avec eux dans le tems de leur plus grande profpe- rité, & ce fut d'eux qu'il apprit la Géogra- phie.Cfl)ll dit que la terre eft environnée de la mer, &il marque que fes limites font du coté du Sud Y Ethiopie & V Arabie ^ Çhéto-.ÛQ , v.cd 'Epeju-^a; ) ; du coté du Nord la Contrée des Hyperboreens , (^) que le Soleil fe levé delà Mer, & fe couche dans la Mer, c'eft à dire que TAfie du côté de l'Eft, & l'Europe du cô- té de rOueft font bornées par la Mer , ce qu'il ne pouvoit avoir appris que des Phéni- ciens, Les habicans de la Grèce à. de l'Ionie n'étolent pas fort fçavans dans la Geogra- phie^ {a) OdyfT. 1. 4.. {h) OdyiT. 7. & 8, ' Tome VL Pan AL Y 33<5 Bibliothèque Britannique^ phie: Ils croyoient que VJfte qui étok à leur Eft, & V Italie avec la Germanie, VE/pagnCy &les Gûw/^jquiéroient à leurOueft,"ecoienc ^'Htcsi^oç , un continent fans bornes. Dutems même de Darius Roi de Perfe les Lacede- moniens ignoroient à quelle diftance de la Mer étoient les Villes de Bahylone & de Suje\ mais les Phéniciens qui faifoient tous les ans des courfes fur Mer , tantôt vers le Pont Euxin & le Bofphore , & tantôt vers la Mer Egée ^eîn/yTcii , ou roches errantes , des deux mondres appelles Scylla^ Charybde^^de l'Ile de Trinacria. Quelques fabuleufes que ces defcription s paro'flenc , elles font dans le fond très véri- tables , & c'eft des Phéniciens qu'Homère ks a apprifes. Ceux-ci en navigeant fur les côtes de l'Italie, trouvèrent que le peuple de ce pais étoit fort cruel envers les étrangers, & féroce , ce qui leur a fait dire que les Cy- dopes , c'eft à dire , les hab'tans de Cbek le- kib , du Golphe de Lilybée Le Lac Averne & Tes environs onr four- ni à Homère i idée au pafiage u'Uiyfie aux enfers. Ce Lac eft {\jix les côtes ue b Cam- panie-y on y entre par un Canal fort étroit qui le joint a la Mer ; il eft environné de Montagnes , & d'une forêt épaifie , que notre Poète appelle le Bois de Projèrpine : Près de la Mer il y a une fontaine, qu'un c-oyoit être un écoulement des eaux du Styx ; ôc tout proche de cette fontaine on voyoït un antre taillé bien avant dans un roc, dans lequel on confultoit l'Oracle. Homère a pris ccrafion de là de parler des converfations qu'UlylTe eut avec l'ombre de Tirefias. Les eaux chaudes qui fe trouvent dans p'ufieurs endroits de cette plage , étoient regardées comme des branches du Puriphlegeîon ; mais d'où vient, dira-t-on, qu'Homère piace dans cet endroit les Cimmeriens ? Notre Autheur repond que quelques Phéniciens attirés par l'appas du gain , relièrent fur les côtes de la Campanie jurqu'à ce que le froid de l'hi- ver fe fit fentir , & que les glaces les em- pechaiTent de s'en retourner chez eux ; que les nuits étant alors longues, & l'ûir rempli de nuages épais , ils donnèrent aux habitans de ce lieu le nom de Cimmeriens , nom dérivé du mot Cimrir ^ qui fignifie la noirceur des ténèbres , & ils dirent d'eux qu'ils etoicnt environnés de nuages & envc? loppés d'une profonde obfcur'té. Mais fi dans les voyages d'UlyJJe , Homè- re nous a donné la defcription dçs côtes Y 5 à'Ita- 344 Bibliothèque Britannique, d'Italie , il nous donne celle des côtes d'^- pagne dans les voyages de Menelas. Les Phé- niciens après avoir côtoyé V Afrique pafle- renc en Efpagne , & entrèrent dans la baye de Cadiz : Pénétrant enfuite plus avant dans la terre ferme , ils trouvèrent les plaines de YAndaloufie fi charmantes, qu'ils leur donnè- rent le nom de Mechos Èlyfotb , le païs de joie. Homère les entendit parler de la bon- té de ce pais , de la fertilité des plaines , des richefTes des mines , des gains confide- rables qu'ils faifoient en y trafiquant , & G^eft pour cela qu'il fait dire à Protée Ça); Pour vous , Roi Menelas, les Dieux vous envoyeront dans les Champs Elyféens à l'ex- trémité de la terre , oii le fage Rhadaman- tbe donne des loix , ou les hommes paflent une vie douce & tranquille, oîi l'on ne fent m les neiges, ni les friraatsde l'hy ver , mais ou l'air eft toujours rafraîchi , par les doux Zéphyrs, que l'Océan y envoyé continuelle- ment. Enfin on fera perfuadé qu'Homère a fré- quenté les Phéniciens^ fi l'on conûdere qu'il connoit parfaitement bien leur génie , leurs mœurs , leurs manufadures , leur commerce & leur goût pour les fciences. Il les appel- le vcivtl-AXvToi uv^^s: de célèbres navigateurs (b) qui faifoient un grand commerce , jnais qui employoient fouvent la fraude rpocviTai nui 'KoKxjxciLTictm, Il donne à la ville de Sidouy leur {M) OdyiT. 1.4. (*) Odyff. 1. if. Janvier , Février et Mars» 173(5. 345? leur capitale l'Epithete de toA-j^^â-Avo:, Ville remplie de metaux.Il parle d'une femme Phé- nicienne qui écoit au fervice d'un Prince Grec ; il nomme Ton Père , il rapporte la manicre dont elle fut enlevée par des Cor- faires Taphieiis ; il dit qu'elle étoit KciKy re fxsycih'A rs ytaldyhuâ J'py' è^ïia bellcjgrande & très habile à toutes fortes de beaux ouvrages: 11 alTure que les Phe?ûciens étoienc les plus habiles ouvriers du monde ,• que les,plus beaux prefens que les Princes fe faifoient les uns aux autres , étoient des ouvrages de Sidon. Menelas (a) donna à Telemaque nne urne d'argent admirablement bien travaillée , donc les bords étoient d'un or très fin, qu'il avoic reçue en prefent d'un Roi des Sidonien?, & les plus précieux meubles du Cabinet de la Reine de Troie^ (h^ étoient des ouvrages de femmes Sidoniennes, que Paris avôit ache- tés. Ce que nôtre Auteur dit fur la literature des Pbenicims n'eft pas moins curieux. Il affirme fur le témoignage de PoJJtdonius que le Syftême d'Epicure fur les atomes a été inventé par Mojchus Sidonien , qui vivoit a- vant la guerre de Troye ; que Democrite dans fes voyages, l'apprit des Phéniciens, & qu'Epicure enfuite l'enfeigna à fes Difciples. Il remarque que les Phéniciens trouvant l'Ile de Syros dans la Mer .d'/o7z/e , abondante en bled , & pourvue d'un port commode , y paf- (a) Odyir. 1. 4. (5) Iliad. 1. 6, 34<5 Bibliothèque Britannique, pafToienc fouvent les hyvers ; que Pberecyde, qui écoit de cette Ile, acheta d'eux pluiieurs livres , dans lefquels il apprit fans le fecours d'aucun miître , la Theo'og e & la Phi* lofophie, & particulièrement le dogme de la IMetempTychofe , qu'il enfeigna à Pytba- gore. Il t'xp'ique enfin un pafiagequi place a) dans l'Ile de Syros r^oràt 'HsXioio les couver- fions du Soleil. On lit dans une note d'Euf- tache qu'il y avoit dans cette Ile un antre qui marquoit les folftices , & qu'on appel- Joir par cette raifon l'antre du Soleil. Mad. Dxc'-er in "ère de là que les Phéniciens y a- voient fait un Héliotrope ou Cadran, donc l'aiguille par Ion ombre marquoit le cours du Soleil; mais rô:re Auteur croit qu'ils fe contentèrent d'abord de tirer dans un en- droit de l'antre qui étoie expofé au Solei' , une Méridienne, fur laquelle ils marquèrent le Solftice, & que long-tems après le Philo- sophe Pberecyde proBtant de leurs décou- vertes , y fit un Héliotrope en forme d'O- be'ifque. Nôtre Auteur finit parles avantages qu'Ho- mère eut à décrire dans Vlliade la longue guerre entre les Princes Alliés de la Grè- ce, (Se un des plus viches Royaumes de l'Afie ; & dans VOdyjjèe les fuites de cette guerre: Il réduit ces avantages à trois. I. Homère étant né dans Vbnie qui étoit te Théâtre de la guerre, êi demeurant dans la {a) Odyflf. 1. If. Janvier , Février et Mars» 1736. 347 la Grèce connoiflbit parfaitement bien les lieux 6l les perfonm s. U fait la defcriptioQ des Etats du Roi Priam , dts plaines de Troie ^ du tombeau de Ddrdamis ^ des Sour- ces & du cours du Scamandre , en Hiftoriea plutôt qu'en Poëte : Il donne une longue liite des troupes auxiliaires qui étoient ve- nues au fecours des Troiens : Il n'eft pas moins exaft dans le dénombrement des Vaiileaux Grecs ; Il avoit appris des Eoliens & des Ioniens qui etoient venus s'établir dans la Phrygie,Ies exploits de leurs ancêcres dans la guerre de Troie , & des defcendans des Troiens qui étoient difperfés dans ce pais,, Ce qu'il fçavoit par tradition de cette guerre , les noms de leurs Chefs , leurs fa- milles, leurs liabillemens , leurs armes, leurs manière de fe battre , & toutes les circon- flances de leur vie. On fçai- que Demetrius Scepfiiis ^ appelle ainfide Scepjîs, un petit vil- lage , fitué dans les environs de Troie , vers le mont Ida^ qui connoiflbit parfaitement la Carte de ce païs , avoit écrit un long Com- mentaire fur quelques vers d'Hom.ere, dans lequel il avoit marqué tous les endroits oli les chofes les plus remarquables dont ce Poëte parle, s^étoient palTées , comme les Stations des Vaifleaux Grecs , le camp d'^« chîlle & de fes Mirmydons , l'endroit où Hec- tor mit les Troiens en bataille, les païs qui avoient envoyé aux Troiens des troupes auxiliaires; mais ce Corinmentaire s'eft per- du. Nôtre Auteur ne laiflb pourtant pas d'en con- 54^ Bibliothèque Britannique, conclure que la narration d'Homère elt vé- ritable pour le fond, & qu'on ne doit pas la mettre au rang des fictions. 2. Le fécond avantage d'Homère étoic , que les noms propres tant des Villes, ri- vières, montagnes &c. que des perfonnes , écoient harmonieux. On dit q\xQ Virgile avoic formé le deflein d'écrire un Poëme fur les guerres civiles de Rome; mais que la difficulté de faire entrer dans fes Vers les noms durs ^ barbares de Vibius Caudex^ Tanaquily Lucumo , Decius Mus <5cc.. l'en détourna. Éoileau (a) le plaint que les Ooms des Villes dont le Roi de France avoit fait la conquête , ne lui of- froient que des Syllabes bizarres. Homère étoit plus heureux; les noms propres qui dévoient entrer dans fon Poëme, avoient une cadence harmonieufe ; la Tbrace avoic fourni des habitans à la Grèce & à une partie de l'Afie ; les Caucones les Treres ^ & lesCmmerienSy après avoir paflel'Hellefpont, s'établirent dans les environs de Troie ; les Aones, les Tembices &L les Hyantiens peuplèrent la Beotie;les Abantes\2L V\ïoc\(\e\Eiipoleme con- duiût une Colonie de Thraccs dans l'Attique. Il y avoit à caufe de cela une grande affinité entre ces trois langues, celle des Troiens , i-elle des Grecs & celle deslhraces. Les Eoliens & les Ioniens avoient encore adouci les noms des Villes de la Troade , & ils leur avoient donné des terminaifons Grée- ra) Boiî. Ep. 4. que» ; Janvier, Février et Mars. 173(5. 34!^ ques; de forte qu'Homère ne trouva aucu- ne difficulté de les faire entrer dans fes vers. 3. Homère en écrivant fon Pocme eue encore cet avantage, que la guerre de Troie, qui étoit le rendez-vous des plus illuftres Héros de ce tems là , lui fournit des modè- les hiftoriques & réels des differens Carac- tères qu'il vouloit tracer. Nous ne nous étendrons point fur ces avantages , non plus que fur ce que notre Auteur remarque, que quelques uns ont prétendu trouver dans Homère, les principes de tous les Arts & de toutes les Sciences, ni fur le Parallèle qu'il fait entre Virgile & Homère. Il nous faudroit tra- duire tout le livre , fi nous voulions nous ar- rêter à tout œ qu'on y trouve de curieux: Les échantillons que nous en avons donnés dans nos deux Extraits, fuffifent pour con- vaincre nos Ledeurs que c'eft un ouvrage intereflant & utile, qu'on y trouve des re- marques curieufes fur la Mythologie , fur THiftoire, fur la Géographie , fur les Anti- quitez & fur les langues, (jC que PAuceur fait voir par tout une grande connoifTance des livres anciens & un jugement folide: On y fouhaiteroit peut-être un peu plus d'ordre, mais c'eft un défaut qu'on pardonnera faci- lement à nôtre Auteur , en faveur de tant de chofes intereflantes , qu'il nous apprend. ARTICLE VIL SENO<î>QNTOS KTPOT ANABA- SEQi: BIBAIA EnXA. Xenophon- tia gjo Bibliothèque Britannique, tis de Cyri Expeditione Libri Septem. GrîEja recognovit , cum Codicibus MStis. & omnibus ferè libris editis coniulit, plurimis in locis emendavit, Verfionem Latinam reformavic ; obfer- vationibus fuis , Tabula Geographica & DifTertatione auxic & illultravit; No- tas H. Sveotiani , Leunclavii, ^. Por- ti , & Mureti recenfitas & caftigatas , Varianiium Le6lionum dele6tum, In- dicefque neceiîarios adjunxic Thomas HuTCHiNsoN ; Oxonii , E Theatro Sheldoniano 17*^5. C'ell à-dire, His- toire de l'Expédition de Cyrus par Xeno^ phon \ Ou la Retraite des Dix - mille \ avec la Traduction Latine , des notes , £5?^. par Mr. Hutchinfon : à Oxford. I73f. gros in 4to. 40 pp. pour la DifT. & \q^ Variantes, & 662. pour le relie, &c. CE n'eft point ici un coup d^eflai fur Xe- nophon. Mr. KuUhinJon ^ Wz^ - \^x^- Ce ..^:n du Collège àii Cerf , (a) h Oxford, s'eit déjà familiarisé avec cet Auteur, & il en adonné des preuves dans fon édition de la Cyropé die qu'il publia en 1727. Ceft le mê- me caractère , le même format , le même arrangement^pour les Difcours préliminaires ù, les notes que dans celle - ci. Auflj , ces deux ( a ) Ilarthah en Latin Mia Cervina» Janvier, Février et Mars. 173(5. 351 deux excellents morceaux d'Hiftoire ont ils beaucoup de rapport. Les mêmes païs ont fervi de théâtre aux aftians dont on fait le récit dans l'un & dans l'autre, Xénophon, le feul qui nous ait bien fait connoicre la manière de combattre des Perles & des Grecf, nous y a également donné d'excellentes le- çons lur l'Art Militaire : &: comme dans la Cyropédie il traite à fond tout ce qui regar- de la guerre ofFendve , de même dans la Re- traite d£s dix mille il nous donne l'exemple le plus curieux & le plus lingulier de la guerre défenfive. Quoique Mr. de la Chapelle (a) ait déjà donne une idée du premier ouvrage deMr. Hutchinfon. Nous avons cru pouvoir encore glaner après lui , en remarquant que l'Editeur nous apprend dans fa préface, qu'il a eu toujours fous les yeux le MIT. de la Bi- blioth. Bodleiéne, qu'il Ta comparé avec l'é- dition d'Eton de 1613, avec celle de H. E- tienne de 158 1. & avec celle de Leunclavius de 1625. Il a aufli confulté celle d'Aide & de Florence. Il parle avec , du côté de l'Arménie ; on 3'appelloit le pas Amanique ; Enfin, le troi- liéme , qui porcoit le nom de pas de Syrie ^ étoit plus. bas, peu éloigné du Golfe d'IlFus , i .. * , à;; Janvier, Février et Mars. 1735. 369 àconduifoit au chemin d'Antioche: C'eftde ce dernier que parle ici l'hiftorien: La mer le bordoit d'un coté, & de l'autre des rochers inacceflibles. Non content de cette fortifi- cation naturelle 5 on y avoit ajouté, à l'en- trée & rifluë de ce défile , deux forts , cajlel- la y car c'efl: ainfi que Mr. Hutchinfon expri- me le mot Tf/%H de l'original. L'efpace en- tre ces deux retranchements étoit de 375. pas , & coupé par le fleuve Cerfus , de ico. pies de large. Mr.Hutchinfon n'a pas cru devoir rien dire des vaifleaux que manda Cyrus pour débar- quer quelques troupes , & dans cet efpace dont nous venons de parler , & au delà du retranchement , du côté de Syrie , qui dé- voient prendre l'ennemi en flanc & en q^eiie, pendant que ce Prince attaqueroit de front du côté de laCilicie. Mais le Satrape Abro* comas, qui auroit du défendre ce pofre, prit honteufement la fuite , fans bazarder de combat. Cette difficulté heureufemcnt furmontée, l'on arriva, après cinq lieues de marche dans un jour , à M^iiandre , port de mer habité par les Phéniciens. Une marche de vingt lieues de plus , en quatre jours , amena l'ar- mcc fur les bords du Cbalus , large de 100. pies. Comme il n'eft fait aucune mention de ce fleuve dans les anciens Auteurs la reffembîance du nom a fait croire que ce pourroit être le même que celui qui efl connu des modernes fous .le nom d'Alep, ou A a 2 pro- 370 Bibliothèque Britannique, prononcée à l'Arabe Chalib , près du quel, ce femble , eft la ville de même nom dans la Turquie Afîatique. L'Armée pafia ce fleu- ve & après trente lieues de marche, encinq jours 5 elle arriva à la fource du Daradaxe , fleuve inconnu aux autres écrivins , & qui eft peut - être le Marfyas de Pline ; Xéno- phon lui donne loo. pies de large. L'on fit encore quinze lieues , en trois jours , avant que de venir à Tl^b/aque fur l'Euphrate , ville confidérable par la gran- deur & par Tes richefles. Le fleuve dans cec endroit avoit 500. pas de large. Après l'avoir pafle, une marche de cinquante lieues , en neuf jours , au travers de la Syrie , mit l'ar- mée aux bords de VAraxe. L'on voit ici que Xénophon ne borne point la Syrie & l'Eu- phrate. Les Ecrivains facrez en ont ufé de la même manière , en plaçant les Syriens dans laMéfopotamie. Par exemple dans ce qui eft dit, ,, qu'Hadarhézer fit venir Ara^n ^, de delà le Naar , c'eft à dire Fleuve: (^) pour peu que l'on s'apperçoit qu'-4- ram défigne les Syriens^ & Naar l'Euphrate, le Fleuvs par excellence. Au relie , TAraxe, dont parle ici Xénophon eft apparemmenc. c-elui qui eft nommé par les Géographes %^Wp«ç ou A b or as. Delà, Cyrus, aiant l'Euphrate à fa droite, traverfa , en faifant trente cinq lieues en cinq jours , les deferts d'Arabie. C'étoit une - plaine {a) z Sam. X. 16, Janvier, Février et Mars. 1736. 371 plaine toute unie qui reflembloit à une vafte mer, & où i! necroifToitque quelques plan- tes odoriférantes : C'étoit proprement i'^m- lie Scenite , comme on l'apprend de vStrabon, qui ajoute que la Méfopocamie étoit habi- tée par trois nations différentes ; les Syriens; les Arméniens, & lesArabes. L't)n arriva enfin au fleuve Mafias ^ large* de 100. pies , qui entouroit la ville de Cû^Vor^, grande & mal peuplée. Nous ne nous .y arrêterons pas ; il vaut mieux fuivre Cy- fus,qui après un chemin de quatre vingt-dix lieues , en treize jours , arriva à P-'jles. Ce nom fait croh-e que c'étoit quelque pas, ou défile; mais l'Auteur, ni l'éditeur ne difenc rien là deffus. Cyrus 5 après une marche de douze liclics en trois jours dans la Babylonie , fit halte, pour ranger Ton Armée en bataille. Trois lieues de plus dans un jour, le menèrent enfin à V endroit (a) où fe donna ce fameux combat qui décida de Pempirc des Perfes. Après (a) Entre le fofTé & le mur de Médie le fofTs au Nord , le mur au midi , l'Euphrate à l'Occident, & le Tigre à l'Orient. Aurefte ce prodigieux fijfe , que félon Xénophon , Cyrus trouva fur fa route deux jours avant la bataille, avoit cinq toifes de large, fur trois de profondeur, & ils éten- doit ( en diagonale ) par un efpace de douze lieues, j^fqu'aii mm de Msdie y ^ il v avoit entre VEupbrafe^ Aa 3 & 372 BlBLÎOTHEQtJE BRITANNIQUE, Après la bataille les Grecs recournerenc au camp. Mr. Hucchinfon paflant fous filence plufieurs mouvements qu'ils firent , pour Te mettre en état de fe défendre , en cas que l'armée Perfane les eut attaquez , nous ap- prend, qu'après quelque fejour dans des vil- ^ lagesdela Babylonie, ils arrivèrent en trois jours de marche à la muraille de M€die. Cette muraille , dit Xénophon , (a) étoit bâtie de briques , cimentées de bitume. Sur vingt pies de largeur ou d'épaijj'eur , elle en avoit cent de hau- teur. Elle pajjoit pour avoir vingt lieues de long. Le Roi de Perfe qui fe flattoit de divifer ou de furprendre les Grecs , craignant d'ailleurs d'emploier la force ouverte contre des gens, qui fe feroient battus en défefpérez , ne s'op- pofa point à eux , au pafTage de cette mu- raille. Ainfi 5 aiant franchi cette difficulté , ils firent huit lieues en deux jours , & après avoir traverfé deux canaux tirez du Tigre , ils & ce foffé , un paflage de vingt pies , par où Cyrus fît défiler toute fon armée. C'eft dommage que dans la Carte , que le libraire a fait inférer à la fuite delà Diflertation , la fituation de ce foiTé foit fi mal marquée. Ce n'eft pas la l'unique bévue qu'on y ait faite; fans parler des autres nous di- rons feulement, qu'en donnant la largeur des fleu- ves , l'on ne s'embarafle pas d'y mettre indifferem- ment^..?;, ou piti^ félon que l'un ou l'autre deces mots fe trouve au bout du burin du graveur. {a) ci-jut' L.II. p. ICO. Janvier, Février et Mars. 173^. 373 îls arrivèrent aux bords de ce fleuve , oli ils campèrent prés de la ville de Sitace , que Bochart croit être la même qui cil appeliée par Etienne Pfitaca Jur le Tigre. Ils le paf- fércnr fur un pont de 37. bateaux . & firent vingt lieues , en quatre jours , jufqu'au fleuve Pbyfius, large de 100. pies, près du quel étoic Ja ville d'Opis. Enfuite , aiant marché du- rant fix jours dans la Médie , refpace de trente lieues , à travers un païs presque in- culte, ils fe rafraichirent dans quelques vil- lages , apartenant à Paryfatis , & oli l'on trouva abondance de tour; après quoi , aianc le Tigre à la gauche , ils firent vingt lieiies en cinq jours. Au bout du premier , TAr- mée campa vis à vis de Cœnœ , grande & ri- che ville. Arrivée au fleuve Zabate , à pré- fent le Zab , fes chefs , aiant eu le malheur de fe confier aux Perfes, y furent mafla- crez. Quelques pages plus bas (a) ce fleuve eÇt nommé Zate par Xénophon. Sa fituatioa & fa largeur de 400. pies ont donné lieu de cor.jeâiurer que c'écoit le Lycus des An- ciens, Après le paûage de ce fleuve il fallut ten- ter celui d'une ravine, ou une fondriére5(&) en préfence de l'ennemi , ce qui aiant réufli aux Grecs , ils vinrent à Larijje ville fuperbe & d'une grande antiquité , mais alors pref- que déferte. Ce nom tout Grec revolteroit fans Ça) uyuÇ. L. m. p. 226. vide not. 4. Aa 4 374 Bibliothèque Britannique, fans douce les Savants , fi Mr. Hutchinfon ne remarquoit d'après le célèbre Bocharc ( a ) qu'à en juger par la defcription qu'en fait l'Hif- torien , ce doit être la ville de Refen , de l'Ecr. fainte. Let Grecs aiant demandé aux gens du païs de quelle ville on voioit là les mafures ? ceux- ci répondirent , de Refen y ce qui en leur langage étoic Le-refenQ{u\ k été changé en Larijja par les Grecs. Ils fi- rent enfuite fix lieues, dans un jour, jufqu'à lîn château près de la ville de Me/pila. Enfin, après plufieurs campements, ils fe trouvèrent au pié des montagnes des Cardu- ques , peuple lauvagc au midi de l'Arménie, qui même à préfenc portent le nom de Cur- des. Sept jours fe pafTérent avant que de ve- nir au fleuve de Cenîrite , large de 200. pies , qui répare l'Arménie des Carduques» Après avoir fait dix lieues en deux jours, ils campèrent près d'une des fources du Ti- gre. L'on donne le nom de Tzgre à plufieurs canaux de ce fleuve ; il s'agit ici de la four- ce Orientale. Le Teleboas qu'ils traverférent en fuite, après quinze lieues de marche en trois jours, eft un bras Oriental de l'Euphra- te qui fort de l'Arménie Occidentale. Ils rencontrèrent une plaine de quinze lieues qu'ils furent trois jours à traverlèr. Au bout de trois autres jours , ils fe trouvèrent proche d'une des fources de l'Euphrate. L's la laifTcrent derrière eux, à, s'avançanc tou- jours (a) Ad Gen. X. 12. jAN\aER 3 Février ET Mars. 173(5. 375 jours vers le nord, à travers des neiges, hau- tes de fixpiés 5 ils prirent leur quartiers dans des bourgs de V Arménie , où ils eurent le plaifir d'enlever des chevaux qu'on y nour- riflbit pour le Roi. Ils y demeurèrent fcpt jours & après en avoir marché lept autres pendant, lefquels ils firent trente cinq lieues, ils pafférentle Phafe, large de 100. pies , qu'on nommoic aufli Érax , enibrte que le fleuve Araxe, qui tombe dans la Mer Cafpienne, pourroic bien être ce Pbafe , dont-il eft parié ici. Après avoir, en deux jours, fait dix lieues fur des hauteurs , ils defcendirent dans la plaine (Se fe répandirent dans les villages , d'où ils avoient chafi'é It-s ennemis. Ils fi- rent trente lieues en cinq jours , & arrivè- rent chez les Taoques , aujourd'hui Taoqidr en Géorgie. Delà ils firent cinquante lieues, en fept jours , fur les terres des Cbalybes , nom que portoient anciennement les Chal- déens félon Strabon , & traverférentle fieu- ve Harpafe ^ large de 400. pies. Après une marche de quarante lieues , en huit jours , dans le païs des Scythiniens , ils vinrent à une très-belle ville , nommée Gymnias, La Mer , qu'ils virent , à quelques jours delà , du haut d'une montagne , nommée Tecqué , leur caufa des tranfports de joie inex- primables, & leur lit traverfer gaiement le paVs ôesMacrons, allant vers l'occident, en faifant dix lieues en trois jours. Conduits , durant trois autres jours, par ces Barbares, Aa j jus- 37<5 Bibliothèque Britannique, jufqu^aux montagnes de hColcbide, ils en chalTérent ceux qui i'habitoient , 6c s'y mi- rent en quartiers derafraichifTcment. Pline (a) confirme ce que dit Xénophon des effets extraordinaires du miel, qu'il trouva ici. Ceux de Tes foldats , qui en mangè- rent, furent auiTitÔ!: pris d'une efpéce d'y- vrefle, &; enfuite d'un violent dévoyemenr. Au bout de vingt-quatre heures , cet étrange accez les quitta, fans leurlaifler d'autre in- commodité que cette forte d'épuifement , qui fuit l'opération d'un purgatif un peu violent. Pline en attribue la caufe à la fieur du rhoàodendre , dont les bois de ces régions font remplis. Apres avoir fait fept lieues , en deux jours , ils le virent enfin dans Trapéfunte , ville Grecque, Cq^ï fut depuis le liège d'un puis- fant empire fous le nom de Trébifonde,} & alors colonie des Sinopéens, fituée dans la Colchide , fur la côte m.éridionale du Pont- Euxin. Les Grecs y demeurèrent trente jours & y firent , fous les aufpicesde leurs Eouveaux hôtes , quelque courfe fur les ter- res des Dr illiens. Une autre colonie Grecque de la même province & fur la même mer les reçut en- fuite. C'eft Ccrafonle , dont les Européens ont emprunté & le nom (/j) de \^\xx cerifes & l'arbre qui porte ce fruit. Au ' {a) Hift. Nat. VI. ^. {b) Cerafa. Janvier, Février et Mars. 1735. 37? Au fortir de là lis entrèrent dans les ter- res des Mofynocciens , ainfi nommez de îeut maifons de bois; fauvagesaulîi extraordinai- res qu'aucun de ces Américains connus par les relacions de Volage ! lis vouloieni ca- refler , fans façon , les femmes qui fuivoient le camp des Grecs , en préfence de toute l'armée ; ne fe faifant nul fcrupule d'agir fé- lon les principes du bon Diogéne, ik c'eft peut êcre la ledlure de ce reçit de Xéno- phon qui fie imaginer , à cet effronté Cini* que, l'étrange fpcdtacle , dont il s'avifa de régaler la populace d'Athènes. Mais fi les Mofynocciens faifoient , fi volontiers , de- vant le monde, ce qui, chez le refie des hommes, ed: couvert d'épaifîes ténèbres; en recompenîe , tout ce que les autres font en public, eux, ils le faiibient en particu- lier, comme qui diroit danfer , rire, par- ler &c Les Grecs , après hint jours.de marche dans ce pais, arrivèrent à celui des Chalybes ^ afiez éloignez, comme on le peut voir, des peuples du môme nom dont-il efl: parlé ci- defius. Il eft vraifemblable que ces barba- res erroient de lieu en lieu dans ces contrées peu fréquentées, & donnoient leur nom à chacun des endroits où ils féjournoient quel- que tems. Les Grecs, continuant leur rou- te par le païs des Tiburéniens , arrivèrent , au bout de deux jours , à Cotyore , ville Grecque, fondée par les habitants de Sino- pe. Ils s'y repoférenc quelque tcms avanc quô 378 BîBLIOTHKQUE BRITANNIQUE, que de s'embarquer fur le Pont-Euxin. Mr. Hutchinfon qui citeStrabon pour Ton garant, „ die (a) qu'après avoirjpafle près des embou- „ chures du 'fljerniodoîi , de VIris & du HalySy „ ils abordèrent à Harméne port de Sinope, 5, Il ajoute que de \k , (è) ils pafTérent Pem- „ bouchure du fleuve Parîhenius ^ & arrivé- 5, rent à Héradée. *' Mais Xénophon mê- me raporte cette navigation d'une manière toute différente. Selon lui , les Grecs f aiant quitté Cotyore ) arrivent en deux jours & une nuit à Harméne de Sinope. Enfuite , il ]es fait partir de )à, rafant îa côte pendant deux jours, & c'elt alors qu'il leur fait voir premièrement le Thermodon , enfuite le Halys & le Parthenins & enfin aborder a Héradée, Pour favoir , fi ce que nous a- vançons eft véritable, il n'y a qu'à com- parer ce que nous venons de dire avec le texte Grec de nôtre Auteur» (c) Si cela De s'accorde pas avec ce que nous en ap- prennent les anciens Géographes , ce n'efl pas nôtre faute. Mais fal!oit-il altérer le narré de Xénophon? efl-ce inadvertance, ou bien palTion pour l'Auteur favori qu'on commen- te? A Héraclce, les Grecs fe divifèrent en trois corps , dont deux fe rendirent par terre, 6, l'autre par mer , au port de Calpé , dans la {a) Diff. p. i6. au bas. (A) P. i8. {c) L. VI. p. 449. 0«jïX\;)V*ç iTruJ,) Try.cTa iV.avà SlCt & p. 45" 8. iy TiC^jy Trt ç-i(.AiA ùïuyiy.'îYci Sic, Janvier, Février et Mars. 1736. 379 ]a Thrace Afiatique nutremenc Bychinie , qu'ils traverférent en fix jours. S'avançanc enfui te jufques à Chryfopolîs au nord de la Calcédoine, 6i paflanc le Bofphore , ils dé- barqu^j'enc à Byfance , d'où ils fe rendirenc aux portes dePérinîhe, nommée dans la fui- te Héraclée , fur la Propontide , ou Mer Blan- che. Ce fut: alors que les Grecs fe joigni- renc à Seuthe, qui commandoit aux Thra- ces Européens; il mena les Grecs jufques à Salmydejfe j au nord-otiefldu Ponc-Euxin. i\près avoir rendu d'importants fervices à ce Prince Barbare , qui les en recompenfa aflez mal, ils s'embarquèrent à Selymbrie, fur la Propontide , que les Turcs appellent encore Selubrie ou Sylhirie , Centrèrent dans le porc ôeLampfaqus fur PHellefpont. Delà aianc pafie par la Troade , & m.onté fur Vida, ils vinrent à Anîandre ^ ville de My- fie , à aianc fuivi la route de la Lydie , ils arrivérenc à la campagne de Thebe.^ delà à Adramytîe, & enfin à Pergame où ils prirent quelque repos» Xénophon tira fes troupes de cette ville 6: les m.ena à Partbénium at- taquer un Sei.szneur Perfan, qu'il prie avec fon équipage &festrélbrs: les Soldats, qui y firent un riche butin , retournèrent à Pergame. Ce fut là le dernier exploit de ces guerriers qui , comm.e nous l'avons dé- jà dit, paflcrenc au fervice des Lacédemo- n^ns. Xénophon compte , en tout , depuis Ephe- fe 38o Bibliothèque Britannique, fe jufqu'à Cotyorc , (a) c'eîl-à-dire pour l'ailée & la venue, 1150. ParaTangts. ^lais comme par l'addition des 2. fommes. Depuis Ephefcd'oLi Xcnophon par- tit, jusqu^au lieu du combat. 535 Depuis ce lieu jufqu'à Cotyore 620 L*on trouve 1155 Mr. Hurchin{I>n trsnfpofe ici ts^ts , ci7îq , qui eftde trop dans la ligne fuivante , & par ce rooien , le calcul de Xénophonfe trouve jade. Aurede, il eft bon de remarquer ici, que le texte Grec dans le nombre des flades é- tant corrompu, Mr. Hutchinfon le reflituë, en donnant, félon Tufage ordinaire, 30. flades ô la Parafange. Ainû le tout reviendroit à 34650 fis des 1732^ lieues. 4331 milles communs & 250. pas. Au lieu qu'en prenant, comme nous-l'avons fait, la même prop/)rnon , que le judicieux Mr. RcUin , ( ^ ) qui ne donne qu'une lieue à îa parafange, l'on trouve. 1155 (a) î1 eft parlé de cette ville ci-fîefTus ,* Ce fut proprement a Cotyore que finit le voisge pw terre. ^ {b) Hift.Anc.T. 4. p. 212. Voiez la remarque. Janvier, Février et Mars. i73<5. 38 i> iT 55. lieues. 2887. milles communs & 500. pas. Le temps, & de Pexpcdition de Cyrus, & de la retraite des Grecs , fut Ça) en tout d'un an &' trois mois , c'efi-à-dire 450. jours ) dont ils en marchèrent deux cent quiny^e. Le caraQére diïlindif de ces Mémoires de Xénophon, car vu la matière & le ftiie ou peut bien leur donner ce titre , efl la grâce & la naïveté, & jamais livre n'a mieux mé- ' rite 5 que celui-ci; d'être décoré du Jîmplex munditiis d'Horace. Les images en font vives , fortes , naturelles & agréablement diverfifiées. Et ce qui cft encore plus con« fidérable , il y règne par tout un air de candeur & de vérité qui perfuade» C'eil pourquoi , quoique ce ne foit pas rufage ordinaire d'entretenir le public du détail d'ouvrages fî connus dans le monde lettré , & qui ne font nouveaux que par rapporta l'édition , nous croirions faire plaifir au gros des lefteurs de pafler, dans cette occafion, par deflus les régies, en nous engageant à faire l'extrait de cette mémorable retraite^ s'il ne fe trouvoit déjà dans VHiftoire Ancien- ne (b) de Mr. RoUin que nous venons de citer. L'on ne fait fi l'on doit le plus admirer fa grande exactitude , eu l'art , qu'il (.i) L. VIL p. 6\6. \i>) T. 4. IX. 2. 382 BlBLIOTHEQCE BRITANNIQUE, qu'il a eu, d'abréger Ton Auteur, fans rien omettre d'enfentiel ; nous avons prefque die, fans rien perdre des beautez du texte ; mais ce feroit là une fade adulation. L'illuftre à! AUancoiLTt même , qui dans la plupart de Tes traductions marche d'un pas égal à l'original; dans celle-ci, où il fait paroicre ion habileté & fa pénétration ordinaire, ne laifle pas pourtant que de demeurer , par rapport au ftile , infiniment au deflbus de Xénophon. Pour tout dire en un mot , il en eft de fa favante Retraite comme des Commentaires de Céfar. Le premier eft le chef d'oeuvre de la Langue Attique , com- i-ne le fécond Teft de celle des* Romains. Mais, le génie de ces deux langues étant dif- férent, ces deux grands hommes ont aufli pris, chacun une route différente, pour ar- river b. la perfection: Ainfi le Grec de Xé- Dophon eft plus gracieux & le Latin de Céfar eft plus noble. " Ces deux excellentes piè- ces, feront toujours les délices de tous les lîonr.étes gens , qui pourront les lire , & ferviront de régie & de modèle aux gens de guerre , qui entreprendront de grandes ac- tions, oc qui en voudront faire palier, eux- mêmes, la connoiflance à la poftérité. Nous Finirons par quelque échantillon des remarques du fa van t Editeur, L. L p. 37. n. 3. Pour bien entendre ce- ci, il ne fera pas inutile de favoir que Xe- nias & Pofion , Capitaines Grecs, quittèrent l'armée fur qutique mécontentement , & s'cm- Janvier, Février Et Mars. 1735. 365 s'embarquèrent, à Myriandre, fans prendre congé de Cyrus. Âpres donc qu'ils eurent difparu , dit Xénophon , stsi h'8vy,7Civ c^avsîç Voici la remarque " Locutio huic omnino 5j fimilis oGcurit Luc. XXIV. 31. 'aui abroi; :I^xvTOç ByéjSTO dir'âvTviv- Uad2 falfô à Pontificiis colligicur , Chriftum corpus fuum ibi tum plané invifibile reddidifle. Turpifîimum aucem five malicis five in- fcitise rpecimen edunt fidei quidam Chris- tianae oppugnatores , qui fomniant innu- untque fubmde , fpe^crum nefcio quod induxilTe Lucam , non de vero Chrifti cor- pore loquutum efle. Quamobrem enim Xenias & Pafion ûtCpa'.cTg tandem elle di- cuntur? Ideo certè , quod ufque e6 dis- ceflerant 5 ut (non oculos prorsùs falle- 5^ rent, fed) à Cyro fùirque non ampliiis 5, cernerentur. Similiter Chriftum Evange- 3j lifta dicit uOuvrov ys^jsa: ^ (non refpedu „ fui , quali talis jam fadlus effet , ut cerni 5, non pofTet , fed ) refpedlu difcipulorum , 3, quod âT^ûrwv , ubi è loco, in quo ver- 5, fabantur , fe fubduxiflet, cerni definerec. 5, Quidquidenim cernere defmimus, etiam- 5, fi caîe non fit , ut cerni nequeat, uQu^rov 5, reftè vocarur. " c'eft à dire à peu-prés; La même façon de parler fe trouve dans St. Luc XXIV. 31. il dif parut de devant eux, C'eft donc à faux que les Papiftesconcluenc de ce palTage que J. C. fe rendit invifible, 6: nos eiprits forts , avec non moins de malice (S: d'ignorance , 6c aufii peu de fon- Tome n. Part. IL Bb de^ 384 BlELIOTHEQUE BRITANNIQUE, dément, s'imaginenc que Se. Luc. parle ici de je ne fai quel ^peétre, & non du vérita- ble corps d'j J. C. Mais comment Xénias &; Pafion difparoiflent-ils .^ Se fervent-ils de ?[uelque charme, ou faut-il un miracle pour es dérober aux yeux de Cyrus ? Point du tout. Ils fe retirent feulement à l'impro- vifte , l'oncefiede les voir. De mémej. C. difparut aux yeux de fes difciples. L. IV. p. 275.n. I. 11 s'agit de p-uçcg qui a , & au propre & au figuré , à peu près la même fignification, quelle mot de Gorge en françois. S'offenfera-t-onjditMr.Hutchmfon, de ce que l'Apôtre attribue l'air , \e vij'age à une fleur , pendant qu'on loue Xénophon & Strabon d'avoir ofé dire ? l'un la gorge & l'autre le fourcil d'une montagne. Mais il vaut mieux lire la remarque même. '' Ma-cç 3, Ità ferè Pba'vor. qui vocis ejusdem ufum yy metaphoricum etiam notavit; Maçoç à-Apcc 5, pEiSiy èlfiXA ôpsf- Similiter Suïàas , citato 3, hocXeroph.loco, &omiflb«uTvi ante o^ôç^ ^y Quôd (i pi«c4^ redlèmontitribuatur, qui.d- 3, ni &, flori xpco-wTov , ]ac. Lu? quam lo- 3, cutionem Apoftolcam importune ( dixe- ,, rim an imperitè?) carpferunt quidam in- ,5 terpretes. lisdem pari ratione damnanda „ eft phralîs , "e^^K ry^. ô(ppvoç tu opcvç^ Luc. „ IV» 29. & éùêi'A ôCpovç Strab. 1. 5» p. 366. La dernière que nous citerons (a) eft fur {a) Voyez L. VL p. ^^2. n. i. Janvier, Février et Mars 1736. 3^^ fur le mot éXTriXav , qui dans le dialefte An- tique ne veut pas feulement dire efpérer ,fe flatter de, mais auffi s'attendre Jurement hune ciiofe " EK::i^tT^' Pbavor. éa'jig-cùç, ^ {movgv ex 5, T^éysTcii 'xapx hrrTi'-'xic. Latini fie ferè u(i „ func verboypfro. VirgiL^S/z^U I.4. v. 419. 53 3, Kunc egojî potîd taiîtU7nr]peY:iYelahore?ny Et àfc, Adde I. i. v. 547. Sic & Aîetel. ad Cicer. epift. fam. 1. 5. ep. i. Te tam mo- yy hill in me meofque ejje animo non fperabauh 3, Confer. p. 221. n. 4. Nous craindrions de priver le public d'une agréable nouvelle, fi nous ne lui apprenions pas que Mr. Hucchinfoneil adlueîlement oc- cupé à éclaircir coûte? les difficukez qui fe rencontrent dans la Cyropédie. Il feroit à fauhaiter, qu'après avoir fi glorieufement fourni cette carrière, fa fanté lui permtt de faire, pour Polybe ^ ce qu'il a fait pour Xé- nophon. La dernière édition françoife de cet Auteur , avec le beau Commentaire du Chevalier de Folard , feroit d'un grand fe- cours; & il n'y a point d'hifiorien Grec qui mérite mieux, que cet intime ami du fecoîid Scipion\ tous les foins d'un très -habile homme. Bb 2 j\ R. 38<5 Bibliothèque Britannique, ARTICLE VIIL The prefent State of the Cape of Good Hope. Vol. II. Containing the Natural Hiftory of the Cape, &c. C'efl-à-dire , L'Etat préfentdu Cap de Bonne Efpérance, Tome IL Contenant ï Hiftoire naturelle de ce Cap \ Ou une Defcripîion particulière des différentes Efpkes d' Animaux £5? àe Végétaux quon y trouve , comme bêtes à quatre pieds , oifeaux , infères , poiffons de mer 6? de rivière , arbres , arbrijfeaux , plantes , herbes , racines i^ fleurs , pro^» du6iions minérales , £5? eaux de mer , de rivière 13 de four ce. Avec quelques Ob* fervations fur les vents {^ fur la tempera^ ture de Pair de ce Pais, Le tout précédé d'une Defcription topographique des Colo* nies qui y font établies , de leur étendue , de leurs rivières , fontaines , montagnes y chemins • places de remarque , i^c. Ou- vrage traduit de l'Original Allemand de Mr. Pierre Kolben Maître es Arts , Par Mr. Medley ; (sf enrichi âe figu- res. A Londres , chez Guillaume In- nys, 1731. in 8. pp. 563. Sans l'Epi- îre dèdicatoire la Préface , i^ la Table des Matières, Nous Janvier, Février et Mars. 1736. 387 NOus avons rendu compte du premier Volume de cette Hiftoire , dans les Journaux précedens (a). Ce fécond To- me e(t dédié à Mr. le Chevalier Sloane , é- galement diftingué par Ton amour pour l'His- toire naturelle, & par la protedlion dont il honore ceux qui la cultivent. Après l'Epitre dédicatoire vient une aflez longue Préface, où le Traducteur fait des reflexions très-fen- fées fur l'utilité de cette fcience , & fur le plaifir qui en accompagne Pétude. L'Ou- vrage commence par une defcription topo- graphique du Cap de ^07272^ Efpérance , à la tête de laquelle on a mis une Carte fort exac- te de la partie de ce Païs où les Hollandois ont des Ètabliflemens. Cette partie eft di- vifée en quatre Diftricts , ou Colonies, donc la première s'appelle le Cap , parce qu'elle eft la plus voifine de la Mer, & que la Vil- le & le Fort de Bonne Elpérancc y font (î- tués. Le païs que cette Colonie occupe efl: coupé de montagnes , .-entre lefquelles il y a des Vallées très-agréables & très-fertiles /où fe répandent un grand nombre de rivières. La plus confidérable de ces Montagnes eiT: celle de la Table , ainfî appelléc parce que je fommet en paroit de loin plat & uni , quoi qu'il fait fort inégal. On y trouve quelques fources d'une eau fort claire & fort bonne , de grands à. de beaux arbres , a) Tom, ly. 2. Part, & Toit.. V. 2. Part. Bb CI 388 Bibliothèque Britannique, & des fleurs en abondance. L'Auteur quia mefuré cette montagne, dit qu'elle a 1857. pieds de haut; elle efl fou vent couverte d'un nuage blanc que les habitans du Cap regar- dent comme la caufe, ou du miOins comme l'avant-coureur de quelque tempête, qui ne manque effectivement pas d'arriver. A quelque diftance de cette montagne , & prefque fur le bord de la mer, il yen aune autre qu'on appelle ia montagne du Lio-n ^ foit parce qu'autrefois elle étoit la retraite des Lions, ou parce qu'elle refTembledeloin par fa figure à un Lion couché» On voit au pied une hutte ou fe retirent deux hommes qui montent tour à tour au haut de cette montagne pour obferver les Vaifleaux qui approchent , & en donner auflî-tôt avis au Gouverneur du Cap. Dès que celui qui y cfl mionté, apperçoit quelque Vaifleau fai- fant voile du côté du Cap , il tire un coup de Canon & arbore l'étendart des Etats , pour avertir le Fort de ce qui fe paiïe ; 6c pour plus grande fureté il inflruit par cer- tains fignes fon compagnon qui eft au bas ■de la montagne , du nombre des \^aineaux , & du côté qu'ils viennent,* & celui ci' coure en diligence en informer le Gouverneur. Quand les VailTeaux Hollandois approchent du Cap, ils arborent le pavillon de la S-C- publique pour fe faire connoitre, ce l'hom- me qui eft au haut de la montagne du Lion , arbore un étendart particulier qu'on divcriifie toutes les années, 6i dont la Com.^ pa-. Janvier, Février et Mars, 173(5. 389 pagnie des Indes fait donner des modèles à tous les Capitaines de Vaifleaux afin qu'ils puilTent les comparer avec l'Etendard qu'ils voient fur la montagne , & s'aflurer par. ce rnoien que les Hollandois font toujours les Maîtres du Cap (a). Un peu plus avant, au Nord , le long de la mer , il y a une au- tre montagne qui n'ell ni fi grande ni (i haute que les deux précédentes, & qu'on nomme la Montagne du Vent ^ ou du Diable, à caufe des terribles vents de SiLd Efl qui régnent aux environs , la plus granae partie de l'année , Janvier, FiiiyRïER; et Mars i73<5,, 45^ 5, lui mie en;re les mains (félon la coutu-- 3j me) une branche d'arbre & une motte, 5) de terre. Il fit entendre enfuite à tous „ ceux qui étoient prefens , qu'à ravenir ils 3, dévoient regarder ce Pais comme appar- 39 tenant à la Reine d'Angleterre . & àTe§ ii Taccefleurs, qui feuls avoient drojt d'y ..é^ 35 tablirdes Loix, auxquelles ceux, qui yien'» 3, droient dans cette Ifle pour y demeurer 33 ou pour y trafiquer, feroient obligez de 3, Te foumetrre. '' Ncnobllant toutes ces Formalitez cette Propriété n'a pas laifTéjd'é'; tre difpucée aux Angîois , comme chacun lé fçait* Les Anglois & les Efpagqols commettoient depuis longtemps les uns contre les autres toutes forces d'hoftilitez , fans que. cepen- dant il y eut guerre déclarée. En TJ85. Iq Roi d'Efpagne mit un Embargo furies vais- feaux Anglois , Hollandois & autres qui vien- droient dans fes Ports. Alors la Rejne.ne^fQ crut plus obligée de garder aucune mefure. Elle envoya le Chevalier Drake ( à qui elle donna la Charge d'Amiral) avec une Flottç. confiderable dans les Indes Occidentales. Dans fa route Dr^y^e alla faire une defeentel yigo qu'il pilla,- il alla enfuite fe rendre maî- tre de St. Jago une des ifles du Cap V^rd, après quoi il continua fa route ver^ l'Ameri^ que, prit la Ville & le Château de St. Do- mingue , &fe rendit peu apr^s maitre (\Q^Qarr îagene; fon deflein écoit d'atiaquer enfuite Nombre de Diosôi Panama , maisune.maladie Tme FI. Part IL E e " con- 43^ Bibliothèque Britannique, contagieufe qui s'étoic mife parmi fes Gens, & qui en fit mourir un grand nombre , ne lui permit pas d'exécuter ce deflein : il fuc obligé de penfer au retour. Il prit fa route du coté de hFïrginîe , pour voir dans quel état: étoit la Colonie qu'on avoit laifTée quelques années auparavant dans l'ifle de Roannock; il la trouva dans une condition fort trifte ; manquant de tout. Ils demandèrent avecin- ftance d'être ramenez en Angleterre, ce qui leur fut accordé ; & Mr. Lane qui étoit le Chef de cette Colonie eft, dit notre Auteur, le premier qui ait porté en Angleterre le Ta- lac , qui a pris Ton nom de l'ifle Tohago une des IJles Caraïbes ^ oii cette herbe croie en a- bondance. Peu après cette expédition TIjoinas Caven- àifl? équippa quelques vaifleaux à Tes fraix, alla par le détroit de Magellan dans la mer du Sud, pilla quantité de places & de vais- feaux Efpagnols,- & s'en revint en Angleter- re par la mer des Indes & l'Océan atlanti- que. " On peut voir , dit Mr. Lediard, j, par ces exemples ( àf par quantité d'autres 3, dont nous n'avons point parlé ) combien les 5, Elpagnolsécoientfoibles en Amérique , & 35 qu'il auroit été bien facile de les depos- 3, feder d'une partie de cette étendue de 3, Païs qu'ils y pofledoient, fi on avoit fait 3, quelqu'entreprife ferieufe & bien foute- ,5 nuë: au lieu qu'on s'amufoit à détruire & 3, à piller: & toutes ces expéditions, qui a, av oient pour principal objet le butin , n'onr. Janvier, Février et Mars. 173(5. 433 „ n'ont fervi qu'à apprendre aux Epagnols à 3, fe tenir mieux fur leurs gardes & à mettre 3, leurs Villes en état de defenfe : enforte 3, qu'à prefent il feroit difficile de rien ea- 3, treprendre contr'eux; comme il parut du ., temps de Cromwell , qui avec la puifTante 3, Flotte qu'il y envoya , ne put faire au- 55 tre chofe que s'emparer de la Jamaïque. Philippe 1 1. formoit depuis longtemps de grands deflein contre l'Angleterre. La Reine Elifabetb appr'iz en ij87.que dans tous les Ports d'Efpagne5 il fe faifoit de grands prépara- tifs , 6i qu'ils ëtoient deilinez contre fon Royaume : là-defllis l'Amiral Dra^^ eut ordre de mettre en mer il alla avec une Flotte à Cadiz , où il detruifit dans le Port quantité de V'ailTeaux , brûla des magafîns , pilla le Cap St. Vincent & porta l'épouvante le long des Côtes d'Efpagne & de Portugal. Les pertes que le Roi a'Efpagne fouffrit par là , jointes aux moyens que des marchands dcLo^z- dres trouvèrent de faire procéder à Gènes ^ toutes les Lettres de Change appartenant aux Efpagnols , obligèrent le Roi à ren- voyer l'exécution de fon deflein à l'année fui* vante. Enfin en 1588. parut en Mer la Flotte in- inncihle^ qui fit plus de bruit que de mal: Cette expédition eft rapportée ici dans un grand d.ecailj mais fans aucune particularité confiderable , qu'on ne trouve aufiî dans Vhijhire de Mr. de Rapin. Ainfiil feroit inu- tile de nous y arrêter: Nous nouscontente- E e 2 rons 434 B i.B L I O THE QUE BRITANNIQUE , roDS de remarquer, après Mr. Lediard , qu'il y eut deux grandes fautes commifes dans cette occafion, Tune parles Efpagnols, l'au- tre par les Anglois. 5, La Faute que les Efpagnols commirent; 5, c'eft que le Duc de Médina Sidonia, qui 5, commandoit la Flotte Efpagnole , avoit 3, ordre d'éviter la Flotte Angloife & de ne „ point livrer bataille; mais de faire enforte 3, qu'il put joindre le Duc de Parme, qui de- 35 voit avoir dans les Ports de Flandres des 3, vaifleaux &des troupes de transport , pour 35 faire une Defcente en Angleterre. Le Duc 5, de Médina au lieu de fuivre Tes inltrudlions, 5, ayant appris que la Flotte Angloife étoit 3, dans le Fort âc Plymouîb , crut avoir trou- 35 vé une occafion favorable de l'attaquer 35 avec avantage,& de la détruire avant qu'el- 3, le put mettre en mer : cela lui reuiïit 5, mal; mais fi félon fes ordres, il avoit ran- 5, gë les Côtes de France, il auroit pu paf- 5, ferle Canal 5 avant que l'Amiral Howard ^ 35 qui ne l'attendoit pas fi toft, en eut été a- 3, verti; & par là il auroit peut-être eu le temps ,5 de diflîper une Flotte Angloife & HoUan- 53 doife commandée p^LY^uftinde Najfau, qui 3, bloquoit le Fore dQ Dunquerque , de facili- 3, ter le tranfport des troupes daDucdePar- 3, me & défaire une defcente en Angleterre. „ La Faute commife par les Anglois , c'eft, 3, dit notre Auteur, qu'après que les Efpa- 3, gnols eurent été difperfez par la Tempê- 55 te, l'Amiral Howard qui commandoit la „ Flot- Janvier, Février et Mars. 1736. 435 3, Flotte Angloife, s'amufa à les pourfuivre „ jafques aux Côtes d'Ecofle: il devoit con- 5, cevoir que la Flotte Efpagnole prenant „ cette route, feroit obligée pour fe'en r"c- ,, tourner chez elle, de palier par VOueJl de „ VIrlande. Si donc rÂmiral Howard au ,, lieu de pourfuivre les Efpagnols , étoic „ allé fe porter dans les Ports d'Irlande ^' en 5, attendant que la Flotte ennemie pairât,il „ auroit pu tomber fur elle , enforte que „ très peu de vaiiïeaux auroient échappez ; „ comme on l'apprit de ceux, des Efpagnols 5, qui échouèrent fur les Côtes d'Irlande & „ qui avouèrent qu'ils étoient dans un fi „ trille état, & fi dépourvus de munitions „ de guerre & de bouche , que pour peu ,, qu'on eut fait mine de les' attaquer, ils 55 auroient été obligez de fe rendre. Quoiqu'il en foit, la Perte que l'Efpagne foutfrit fut très confiderable : de 132. voi- les dont la Flotte ëtoit dabord comp.ofée , le Duc de Médina n'en ramena que 60. quantité de vaifleaux furent brûlez ou cou- lez à fond , plufieurs échouèrent fur les Côtes d'Ecofle ; d'autres fur celles d'Irlande ; ces derniers eurent une trifte fin. Le Vice- roi d'Irlande fit mourir par la main du bour- reau tous les Efpagnols qui tombèrent en- tr^ fes mains ,, de peur (^difôft il pour juf- 5, tifier cette inhumanité Jqu'ils-nè fe joi- „ gnilTent aux Rebelles, dont ce Royaume 5, n'étoit déjà que trop rempli. Toutes les entreprifes de Philippe II. con- Ee 3 tre 43<5 Bibliothèque: Britannique, tre l'Angleterre étoient mal concertées ou du moins très maiheureufcs : Celles qu'Eli- fabeth fit contre l'Efpagne eurent un meil- leur fuccès : dès Tannée fui van te les An- glois allèrent attaquer les Efpagnols chez eux. Drake mit en mer avec une Flotte, à bord de laquelle étoit Doni Antonio de Por- tugal : il prit le Port de la Corogne & de- truifit partie de la ville : Enfuite il alla en Portugal, efperant que les Portugais fe fou- leveroient en faveur de leur Prince Dom A7itonio y mais perfonne n'ayant fait mine de remuer, les Anglois furent obligez de fe rembarquer. A leur retour ils brûlèrent Vigo & ravagèrent les Cotes de la Galice. L'Amiral Drake dans une de fes Expédi- tions prit un vaifTeau Efi^agnol , revenant des Indes Orientales, dont le butin, quoi- que confiderable , ne fut pas d'un auflî grand avantage aux Anglois , que les livres inarchands qu'on y trouva , & par lefquels on apprit combien 'le Commerce des Indes étoit profitable, & comment il fe faifoit. De-i puis ce temps là les Anglois s'appliquèrent à ce Commerce avec grand foin : & en l'an- née i6co. fut érigée La Compagnie des Indes Orientales , avec un fonds qui dabord n'étoit que de 72000. livres Sterlings. Cette Com- pagnie equippa dabord cinq vaifleaux & fit alliance avec les Rois d'Acben , de Ban- am & d'autres dans les Indes : & bientolt die y eut des établilfemens confiderables. En 1697. il fe forma une autre Société fous. le Janvier, Février et Mars* 1735. 437 Je nom de Nouvelle Compagnie des Indes Orien- tales érigée par Lettres patentes du Roi Guillaume, en vertu de deux millions que cette Société avoit avancé au Gouverne- ment. L'ancienne Compagnie s'y oppofa de toutes Tes forces , mais inutilement. Ces deux Societez s'unirent en 1702. & ne for- ment à prefent qu'une Compagnie. Si nous voulions rapporter tous les événe- ments remarquables qui fe font paflez fous Ja Reine EliTabeth , il faudroit copier pref- que tout le livre. 11 n'y a point de règne dans l'hiftoire d'Angleterre , 011 les Anglois fe foient acquis plus de Gloire, fur tout en mer,& où ils ayent fait des adtions plus fur- prenantes ,* foit que cela vint de la fageffe du Gouvernement & du courage naturel à cette Nation , ou de la foiblefle de leurs en- nemis qui depuis fe font rendus plus habi- les en mer. Comme il fe trouve ici quan- tité d'expéditions faites aux dépens des par- ticuliers (Se qui font peu importantes ; & que les entreprifes confiderables , auxquel- les toute la Nation étoit interrelTée , fe trou- vent dans la plufpart des Hiftoires Généra- les, nous croyons que ce que nous en avons dit fuffit pour ce Second Livre, Nous parle- rons des Livres fuivants dans le Journal prochain. Ee4 ARTI- ■4'38 BIBLIOTHEQUE BRITANNIQUE, A R T r CLE xir. "NOUVELLES LITTERAIRES. De Dublin. UN Artonyma vient de publier A Letter io a lord., épc. C'eft-à-dire , Lettre à un Sei- gneur; Pour répondre au Livre qu'il a publié dé- puis peu fous ce titre , Explication de la Nature &* du but du Scicfemeut de la Ste. Cène Ô^r. C'ëfl une petite Brochure /«S. où. l'on attaque vivement, quoiqu'avec poîîteiïe , Mr". TEvêque de Winchejîer, Oj\ l'a riniprimée à Londres. Mr. le Dôdtr. iî«;7^/ip , nouvellement promu à TEvêché de Londonderry , a fait imprimer le Ser- mon qu'il prononça devant la Chambre haute du Parlement dans l'Eglife de CbnJÎ le 23. d'Odo- tobre dernier , Jour d'adions de grâces établi en mémoire de ce que les Armes du Roi Guil- Laûm e mirent heureufement fin à la Rébellion de . Vhhwde. Ce Sermon a eu tant de fuccez, qu'on Ta auffi rimprimé à Londres. De C a m b r I d g e. ,11 paroit ici depuis peu une féconde Ed!tio% corrigée, & confiderablement augmentée , des Aca- demica Ciceronis de feu Mr. Davis. C'eft Cornélius Crozvnfeld qui Ta imprimée , & elle fe trouve à Lon- Janvier, Février et Mars. 1736. 439 Londres^ avec tous les Ouvrages Philofophiques de Ciceron en fîx Volumes, chez J^Croivnf.eîd ^ près du Cimetière de 5/. Paul, De Londres. Mrs. Loivthorp , Jnnes , Eames Se Martin , Mem- bres de la Société Roiale , viennent de faire im- primer un /«^^ a: gênerai de toutes les Matières con- tenues dans V Abrégé des Aîenaires Philofophiques , qu'ils publièrent il n'y a pas long tems. Il fe trou- ve chez Brotheyion, Hazard, Cox , Meadows y ArU ley & autres. Les Knàpton ont imprimé une féconde Edition ^e Vlliaâe d'Homère en Grec & ea Latin , avec les Notes de feu Mr. Samuel Clarke^ z. vol. in S. Cette Edition eft & plus- belle & plus correde que la première. Les h7?7ys EiManly ont imprimé en un Vol- ?;7 8, dix & fept Sermons fur divers fujets de feu Mr. le Dr. Rogers , Vicaire de St, Ciles Cripplegate , fous- Doien & Chanoine de ^^//j , & Chapelain ordi- naire de Sa Majesté'. On y a joint deux Trai- tés, l'un qui renferme les raifons qui doivent em- pêcher les Protefians de rentrer dans le fein de l'Egltfe de Rome, & l'autre adrefTé aux Noncon- formiftes, pour leur perfuader de fe conformer à l'Egîife Anglicane. C'efl: le troifième & dernier Tome des Oeuvres pofthumes de cet Auteur. On a publié une Brochure très bien écrite, fous ce titre, Popery confuted Ly Papijîs y &c, C'efl: • à- dire , Le Papifme refuté par les Papilles ,' Ou la^ Dodrine des Proteftans confirmée par les témoi- gnages & les» aveux clairs & exprès des Pères les plus orthodoxes, des Cardinaux, Evêques , Doc- teurs & Scholaftiques les plus favans de l'Egîife Ro- £e f maine. 440 Bibliothèque Britannique, maine. Le tout tendant à faire voir que la Com- munion des Proteftans eft la plus fure pour le fa- lut, & que leur Eglife a été vifîble dans tous les Siècles du ChriftianiTme avant Luther, in 8. Chez IVard & Chandier, j, Mr. Lediard Auteur deVHifroire de la Marine 9, d'Angleterre , fait aufTi aduellement imprimer 5) par Brochures une Continuation de VHiJîoire 3, de Rapin , qui n'eft autre chofe qu'une Tra- 3, duclion de la Continuation françoife , oîi il a in- 3, feré quelques faits curieux qui n'avôient point 3, encore été publiés. Il en eft déjà à la XI. Bro- 3) chure ". Mr. De Moivre, Membre de la Sociefé Roiale, vient de publier le Projet fuivantj pour imprimer par voie de foufcription , une féconde Edition de ion Livre intitulé , 7V>e DoBrinc of Chances &c. c'eft-à-dire , la DoBrine des Hazards, &>c. 3> La première Edition de ce Livre , qui parut , dif- )) if, il y a environ vingt ans , eft devenue fi rare 3, & fi chère, qu'il n'y a pas lieu de douter qu'une 3) féconde Edition n'en foit fort agréable au Pu- 3) biic , fur tout quand on verra que l'Auteur n'a 3j rien négligé pour la perfectionner , foit en éclair- 3j ciflant plufieurs endroits, foit en y ajoutant di- 3, vers nouveaux Problèmes. î, Il n'eft pas necefTaire de s'étendre ici fur l'u- j> tilitéde cette Docirine^ puifque l'otj fait très bien 3, aujourd'hui que par rapporta la manière derai- j> fonner, â la beauté des Problèmes, à la fimpli- 3> cité de plufieurs folutions dans des cas en appa- 3j rence fort compliqués, &à l'application qu'on 5j en fait à plufieurs circonftances de la vie ordi- ,j naire , elle ne le cède à aucune autre partie des 5, Mathématiques. Ainfi je mécontenterai d'expo- 3, fer en détail les avantages de cette nouvelle E- >} dition. „ I. Les Janvier , Février et Mars. 1736. 441 5, I. Les Principesarithmetiquesjpofésdansriii- ,, troduclion, ont été fî bien développés, & ren- 5, dus f\ intelligibles, que ceux qui apporteront à ,, les lire une médiocre attention , pourront en 5, très-peu de tems aquerir aflez de connoifTance 5, pour être en état de refoudre un grand nombre yj &e queftions qui regardent le hazard , & de fe „ garantir fuffifajnment , en matière de fpécuîa- 5, tion , du danger de fe lailîer dupper. „ II. Quant aux autres Problèmes dont lafolu' ), tion demande plus d'habileté qu'on n'en peutti- y, rer des Règles de l'Arithmétique commune , ils y, font traités d'une manière aufli claire que le fu- j, jet le permet. „ m. Les Queftions qui regardent les Lotte- 5, ries j y font pleinement refoluès , entre autres 5, les fuivantes. ,, Que peut-on parier que l'on aura un certain 5, nombre de Prix, avec un nombre déterminé de 3, Billets? 5, Quel avantage ou quel desavantage y a-t-il h „ s'obliger de rendre des Billets non tires en cas j, qu'on ait des Prix, & comment peut on éta- 5, blir une égalité de hazard entre les Parties con- 3, tradtintes? ,, Qiie doit on donner au commencement d'une 3, Lotterie , pour qu'on s'oblige à vous fournir , 3, pendant tout le tems que la Lotterie fe tire, un „ nouveau Billet , fi-tôt que le dernier eft forti, 5, foit en blanc foit en noir ? 5, IV. Calculs fur piuiîeurs cas du jeu de Qua* 5, drilk , où l'on fait voir la probabilité qu'il y a j, de forcer toutes les triomfes, & de juger s'il 5, cft fûi dVntreprendre la vole? „ V. Les Valeurs des hazards dans le Jeu de la }j Riifîe (ont ici calculées d'une manière plus affée „ que. 442 BiRLIOTHEOUE BRITANNIQUE, 55 que dans la première Ed/tion , & l'on y a joint 55 cette Queftion ; favoir 5 fi fuppofé que les Joueurs 3, contribuent également à une maiTe commune, il 35 eft plus avantageux pour celui qui jette le pre- 5, mier les des, qu'il y ait plafieurs Contribuans , 5, ou qu'il n'y en ait qu'un petit nombre , & quel 5, nombre il faut precifément pour que la valeur de 3, ce hazard foit auflî avantageufe qu'elle puifTe 3, l'être. 5, VI. Méthode facile d'établir au Jeu, appelle 3) en Anglois le Haz^trd , une égalité de hazard 55 entre celui qui livre la chance & celui à qui elle 3, eft livrée. 5, VU. Solution de cette Queftion 5 Quel eft au 5j Jeu du Hazard le gain de celui qui donne à 3, jouer? Ou combien peut-on eftimer , l'un por- 3, tant l'autre , qu'il y aura de coups décidés, cha- 35 cun desquels va au profit du Maitre? 5j VIII. Quelques Problèmes pour déterminer 35 le pari qu'il doit y avoir entre deux Joueurs de 5, Piquet, fuivant les diverfes circonflan-es d'une 35 Partie de trois Jeux; avec d'autres qutftions qai 35 regardent ce Jeu. „ IX. Quelques Queftions touchant le Whifk 5, (^),' comme auflî lar folution d'une Queftion „ qui n'a pas été décidée jufqu'ici, favoir (î les j. Joueurs d'un côté aiant huit points dans ce 55 Jeu, & ceux de l'autre neuf 5 qui font ceux „ qui ont la meilleure chance pour la Partie ? ,, X. Savoir fi dans quelque Jeu que ce foit , 55 luppofe \ts paris égaux, il vaut mieux avoir la 3, pluralité des hazards avec une égale habileté, 3, que d'avoir une inégalité de paris avec une éga- 5, lité de hazard. ,, XI. {a) Sorte de Jeu de Cartes , qu'on joue en Angleterre, 5î Janvier, Février ET Mars. 1736. 443 5, XI. Dans ce Traité l'on a inféré les principa- les Règles qu'on avoit pofées dans un Traité précèdent, touchant les Valeurs des Rentes via- gères , foit qu'elles foient pour une , pour deux , 5, ou pour trois Vies; les Valeurs des Reverfîons; ,, les Valeurs de plufieurs Vies enfemble, ou qui 3, Te fuccedent les unes aux autres ; les Probabili- ,, tés des furvivances; les Valeurs des Expec. c'eft-à-dire, Exa- men des principaux Faits que l'Auteur de F Apologie du Gouvernement , de la Dijcipline Qp du Culte de l'E' glife Anglicane a oppofés au premier Tome àe-V His- toire des Puritains. Chez R. Hett , z»8. Nous in- ftruirons quelque jour le Publient de cette Répli- que, & de la fuite de cette Hiftoire. J. Roberts a nouvellement imprimé A Dtfence of Dr, {a) Voi la I, ?c la 2 , Part, dvi Tom , I. de cette Biblio- iflicq;ie. Janvier, Février et Mars. 1736. 445, Br. IVaîerland's Book tnîitled ^ QPc, c'eft-à-dire 5 Dé- fenfe du livre de Mr. le Douleur Waterland intitu- lé , V Importance du dogme de la Ste. Trinité mainte' nue t &'c. Pourrépondre à une infolente Brochu- re qui paroit depuis quelque tems fous le titre de Dêfenfe de la Liberté Chrétienne , &c. Par George Adams Maître es Arts, /« 8. Nous avons déjà parlé de cette Difpute dans nos Nouvelles Littéraires des mois de Juillet, Août & S£ptembre 17}^. Mr. Samuel Chandler , Miniftre Presbytérien , dont nous avons fouvent eu occafion de parler dans ce Journal, vient de publier Paraphrafe and Corn- nientary y QPc. c'eft-àdire, Paraphrafe & Commen- taire fur le livre du Prophète Joël in 4. Chez Ri Hetty J.Noon, & J. Cray, Le Texte eft dans une Colomne , traduit de nouveau fur l'Original Hé- breu ; la Paraphrafe eft dans une autre colomne a côté , & les Notes où il y a beaucoup d'érudition & de bonne Critique, quoi' qu'elles ne foient pas fort longues, font au bas des pages. Il paroit depuis quelque tems une Brochure fous ce titre, The Impartial Catechifm , &c. c'eft- à-dire Catechifme impartial: Ou Examen fidèle des prin- cipaux fondemens de la Religion Chrétienne, dans lequel on expofe au grand jour fans préjugé , fans fourberie Eccleflaftique & fans aucun efprit de par- ti, les Inventions, les Impositions, & les Addi- tions des hommes. Par un Laïque qui aime la vérité, in 8. Chez J, Noon, R. Fordôc T. Cox, L'Au- teur fait main baffe fur lesMyftères de la Religion ^ les Confeflions de foy , le Gouvernement Èccle- fiaftique, &c. & cependant in voudroit perfuader au monde qu'il n'a eu d'autre but que de ramenée le Chriftianifme à fa première pureté. On a riinprimél'£?^/ de la Grande Bretagne, par Chamberlayne j a\ec dQiCoTTÇ^^ions & des Additions trcs-Gonfiderables. Les 44<53^BlRLIOTHEQUE BRITANNIQUE, Les Knapton viennent de publier une troifiéme Edition du livre de Mr. Hoadley Evêque de Win^ cbefter, m\\\u\é A -plain Account y Qpc. Explication de la Nature & du but du Sacrement de laSte. Cè- ne. Ce livre continue à êtr€ vivement attaqué , fur tout par les Ecclefiaftiques. On en peut juger par le grand nombre d'Ouvrages qu'on a imprime'» à ce fujet. Voici ceux qui ont paru depuis les derniers que nous annonçâmes dans nos Nouvelles Irtteraires du Journal précèdent. A true Scrtpture AccouKt , Qpc. c'eft àdire , Véri- table Explication de la Nature & des avantages de la Ste. Cène fuivant l'Ecriture Ste. Pour fervir de lléponfe à un livre intitulé, Exp/ic^^tion delà Na- ture Ô* du but du Sacrement de la Ste. Cène, Par Tho. iîre« Dodteur en Droit. Chez J. Roberts^in 8 An Anfiver to a Book intitkd , Ô^c. c'eft- à- dire Réponfe à un livre qui a pour titre Explication de la nature , Q^c. En forme de lettre adreflee à l'Auteur de ce livre. Par Richard Warren , Dodeur en Théologie, & Redleur de Cavendijh dans le Comté de Suffolk. Chez Innys & Manby. m 8. Remarks on a Treatife intitkd, &^c. c'eft-à-dire, Remarques fur un Traité qui a pour titre, Expli- cation de la nature , &^c. Par Conyers Place, in 8. Chez J. Robert s, The Sacrament of the Lords Supper explain'd , Qf^c, c'eft-à-dire , Explication du Sacrement de la Ste. Cène, ou de ce qu'il faut favoir & de ce qu'il faut faire pour y participer dignement avec des Prières & des Méditations convenables. Ce n'eft ici qu'une feptieme Edition d'un Ouvrage que Mr. l'Evêque de Londres publia pour la première fois îorfqu'il n'étoit encore que R«c. c'eft-à-dire, Réponfe à une Brochu- re intitulée , Examen du Flan cju'ûn donne du Fou» i/oir Eccleftafiique dans le Code du Dmt fcclsjinj}icju$ Tome VI, Fart IL Ff À' An- 44^ Bibliothèque Brîtanniqusj d Angleterre : Où l'on fait voir les faux Expofésj & les réflexions mal fondées de l'Auteur de cette Brochure ; & où l'on prouve que le Plan qu'on donne du Pouvoir eccledaftique dans le Code, tend à maintenir la fuprémâcie du Roi, & eft conforme aux Loix 6c aux Conftitutions de l'Etat, in iJ. chez y. Roberts. Cette Pvéponfe a eu tant de de- bit qu'on en a déjà fait une féconde Edition , cor- rigée 5 qui paroit depuis peu de jours. On a auiTi défendu le Code dans une feuille volante qui paroic troi» fois par femaine, & qui a pour titre The Gène* mral Evening Pojl, Mais l'Auteur de l'Examen vient de répliquer dans ce même Ecrit périodique par ■une courte Diflertation intitulée, A Defence of the JExamination of the Codex, QPc. c'eft-à-dire, Défen- Çe de l'Examen du Code du Droit Ecclefiaftique d'Angleterre, pour fcrvir de Réplique à la Répon- fe à cet examen , Sec. chez J. Roberts , J. Oihovtie a nouvellement imprimé , Tht Wor'ki af jinacreon, &^c. c'eft-à-dire jlcs Oeuvres d'Anacreon > traduites en vers Anglois, avec des Notes critiques. A quoi l'on a joint les Odes, Fragmens & Epi- grammes de Sapho. Par feu Mr. Addifon. i?i 12. 1.C même Libraire vient de publier une troifiéme Edition des roiages & Avanturcs du Capitaine 'Boy' le , qu'on a traduits en François. Mr. Maittaire propofe de faire imprimer par foufcription une Table générale des Matières pour les fcpt Tomes de fes Annales Typographici ; dans laquelle feront marqués non feulement les noms des livres Si de leurs Auteurs, mais encore l'année & le lieu où ils ont été écrits , l'Imprimeur & le format du livre, & le titre en abrégé. Cette Ta- bîe contiendra , outre cela plufieurs Additions de Livres & d'Editions de Livres , qui ne font pas dans l'Ouvrage^ & qu'on marquera d'un aftérifquc j com- Janvier", Février et Mars. 1736. <49 me aufli plulîeurs chofes qui ont rapport à l'Hiftoi- rc, ou à la vie des Imprimeurs oc des Savans : Deforte que ce fera tout à la fois & un Abrégé complet des fept Tomes, & un ample fupplement à cet Ouvrage. Cette Table eil: prête à imprimer, & comprendra environ ifo. faufiles , en 2. Vo- lumes in 4. La foufcription eil: d'une guinée & demi pour le petit papier, & de deux guinées ♦> V* *> *,* ♦% ♦.« ♦,% »j< ♦.% ».* ♦.* ♦,* ♦j* *;A ♦.* ^ ^ >*♦ %*♦ v* %*♦ V* vV v* V* ^'* V* v* «^ ^•*' y * vV V* ,rt». TABLE DES MATIERES DU TOME SIXIEME. A. ABercoyrt (Le Comte d' ) Tes Calculs & Tables touchant la vertu attradive de l'Aimant. Page 1^6 Acîe pour la fureté du Presbytérfanifme en Ecofl"e. lO Aimant. Calculs & Tables touchant (à vertu attracti- ve. 286. Obrervations & expériences fur l'Ai- mant. 296 Anabaptijîei. ( Miniftres ) Mr. Rudd leur Con- frère, les fait regarder comme de malhonétes gens & de francs ignorons, z. Ils ceiTent de iuî donner fcance parmi eux. 3 Ade qu'ils drcs- ferent contre lui. 4 Anafiomofes peu communes dans les vaiiTeaux fperma- tiques d'une Femme, par Mr. Mortimer. lor Anderfon. (Mr. Jaques) Recueil concernatitl'Hiftoi- re de Marie Reine d'Ecoffe en 4.. Volumes. Qita- trUme Extrait, 121 Ff I Ak» TABLE A:h Sauvage^ au Cap de Benne Efpsrance. Sa De-; fcription. 404. jin-^leterre. Hidoire générale de fa Marine , depuis la conquête des Normands eu 1066, jufqu'a la £n de 1734. 303. & 421 A^îg-ois, Prétenfion qu'ils ont formée de tout tems fur l'Ecoffe, mais qui leur a e'té difputée par les Ecoffois. ' 3 34 Anonyme Cath. Rom. Réponfs à la lettre qu'il a écrite aux Auteurs de ce Journal, touchant l'Ex- trait de h Relation de deux Conférences , &c. 416. Par une elpcce d'éblouïïïement il a cru voir dans l'Extrait des Jcurnalilles le mot de Minijlres^ cc;T!me en a par une efpéce ds difiradion nom- mé Godden un des plus célèbres Controverfiftes Cath. Rom. d'Angleterre. 421 Aurore Boréale. Relation de cette Aurore , accom- pagnée de circonftances extraordinaires , par Mr. Crammer 290 Autruche. Obfsrvations confiderables en la diffé- quant. 28p B Al\xn:a, H [{loire naturelle de la Caroline, laFlo- ride, & les Ifles Babama, par Mr. Catesby. 16^ B/i]a?2ce Explication d'une Propofition fur la Balan- ce, dont aucun Mathématicien n'a pris connoif- fancc , & confirmation de cette Propofition 9 par Mr. Defaguliers io(S Barry ( Mr. Edouard ) Relation d'une Vérole maligne communiquée par Sudion. Extrait de cet Article. ■• 72 Bile. Eflai fur fon ufage dans l'œconomis animale , par Mr. Stuart. 258 DES MATIERES. ^osrhave. (Mr.) Découvertes furie Vif-argent. 162. Bœuf-Marin, au Cap de Bonne Elpérancc. Sa Dcf- criptioTi. 405 Budgen. (Mr. Jean) Défcription d'une conforma- ticm fînguliere des parties qui fervent au pafiagc de l'Urine. 107 Bur77et, (Mr. l'Evêque) fes Mémoires contenant l'Hiftoiredefontems, 1^. Volume ; Der?jier Ex- trait. 6. Sa Conclufion regardée comme une pic'- ce curieufe. 7. Il veut qu'on la regarde comme fon Teftament. 12. Il fe déclare Membre zélé del'Eglife Anglicane 13. Il n'approuve pas qu'on faffe figner les XXXIX. Articles , quoiqu'il fafle profeflîon de \ts croire, ibid. Il croit que l'Egli- le Anglicane eft la plus parfaite de toutes les autres Eglifes. ibid. 11 croit qu'on pourroit faire quelques changemens à la Liturgie de l'EgH- fe Anglicane , ibid. Il fouhaiteroit qu'on re- formât les Loix Ecclefiaftiques , projettées dii tems d'Edouard VI. 14. Autres changemens qu'il voudroit qu'on fit dans l'Eglife. if. Il examine les Devoirs du Clergé, 16. Il fouhaiteroit que les Evêques ne vécurent pas dans la Pompe , & ne tînfTent pas Table ouverte 18. Ses reflexions fur le Parlement. 11. Ses Avis au Souverain 24.. Ses Confeils aux Rois. i<Ç Butter. { Mr. Alex. ) Défcription d'une grande Te- nette pour tirer les enfans par la tctc. jy8. G. C Aider. (Mr.J.) Purgations menftrualcsqui for- toicnt par un ulcère de la cheville du pied. i6i Çanjpheîl. ( Mr. Jaques ) Hiftoire complète de la . Bible, «Sec. 4o5. La vie de Moïfe par cet Au- Ff 4. tour. TABLE teur, ihid. II ne traite pas les Sujets à fond , 9( il paroit que fon deiTein eft d'écrfre pour le Peu- ple , plutôt que pour les Savans. 4.T4. Canel/e, Il y en a neuf différentes efpéces. p6. *— 100 Sap de Bonne Efperance. Defcriptîon Topographi- que de ce Cap. 387. Ses Bains jpf. & 405'. h* bondance de Bétail au Cap 395. Il y a beaucoup de Bêtes fauvages. 4.00. &c. Carbone. (Le P. Jean Batifte) Obfervatfon d'una Eclypfe de Lune faite à Lisbonne. ^00. Diver- fes obfervations céleftes faites à Pékin. 301 Caroline. Hiftoire naturelle de la Caroline, la Flo- ride & les Ifles Bahama , par Mr Catesbv. z6^ Cecil. (Le Secrétaire) Tes reflexions fur l'état de l'Ecoife après que la R. Marie fe fut fauvée du Châ- teau de Lochlevin. 133. Lettre du Chev. Fr. Knollys au Secrétaire Cecil. 14.3. Son Plaidoyé pour & contre la Reine Marie 14^ Cateshy. (Mr. Marc) Hiftoire naturelle de la Caro- line, la Floride & les Ifles Bahama, &c. 26f. Eloge de fon Ouvrage. i66. Il s'ixcufe, fur ce qu'il n'eft pas Peinture de profefTion , par raport à quelques fautes de perfpedive , &c. 96^, Extrait de cette Hiftoire par Mr. Mortimer. 302 Chandkr (Mr. Samuel) Relation de la féconde Con-. férenre ) avec les remarques fur une Brochure intitulée , les deux Conférences &c. ^7. Sa ré- futation des Remarques du Prêtre Romain fur les points controverfés, eft aufli ingénieufe que folide. 48. 11 n'eft pas de ces Ecrivains qui s'in- terdifent la moindre petite gayeté dans de grave» fujets. f7 Chelfea. Catalogue des cinquante plantes du Jardin de Chelfea. 27<5 DES MATIERES. Chevalet. Differtation Latine fur le Chevalet pât Mr. Ward. Extri\:t des Journaliftes. 276 Chine. Explication de la nouvelle Table de la Chi- ne , &c. 301 Chrijîianifme. Hiftoire de fa Propagation & de la ruïne du Paganifme, par Mr. Millar. I5>f Clarke. (Mr.) Hydrometre d'une nouvelle efpéc2. 289 Cochenille. Son Hiftoire naturelle , par Mr. Rutty 289 Cofeman ; (Mr.) Sa lettre touchant un Tremble- ment de Terre à Boilon dans la nouvelle Angle- terre. io<5 Concile de Trente , décrète folennellement, que tout ce qui fe publie dansTEglifs Rom. par la voyé de l'impreflion, foit approuve &: décidé par le Pape. «^4, Conejp. Effets del'Ecorcede l'Arbre de ce nom. 15-4, Conférence. Relation de la féconde Conférence en- tre deux Prêtres Romains & quelques Minillres Proteftans , avec des Remarques fur une Brochu- re intitulée les deux Conférences , &c. 4.7. Ré- ponfe des Journaliftes à la Lettre qu'un Anony- me Catholique Romain leur a écrite , touchant l'Extrait de la Relation des deux Conférences 4.16. L'Anonyme , par une efpéce d'eblouïfle- finent, a cru voir dans l'Extrait le mot de Mi' nijîres i qui n'y e(V pas ; comme on a par une ef- péce de diftraétion nommé Mr. Godden un des plus célèbres Controverliftes Cath. Rom. d'An- gleterre. 421 Cornier mâle de la Virginie, Sa défcription. Les fleurs de quelques-uns font de couleur deRofe, d'autres blanches. 272 & 273. Corps des Animaux. Méthode pour en préparer & conûrver les parties pour fervir a l'Anatomie, 156-172. Ff f Cram^ TABLE Crammer. (Mr.) Relation d'une Aurore boréale 5 ac* compagnée de circonllances cxtraord. if^Q, Autre phénomène extraord. z^l Cyrillus, (Mr. Nicolas) De l'ufage de l'eau à la glace dans les Fièvres. 10& D. DEreham. (Mr. le Chev.) Deux Obfervations fur uncEclypfe totale de la Lune en 1729.120 "JDerhjm ; (Mr.) Dcfcription de quelques Phéno- mènes peu communs obfervez dans une Aurore Boréale. 107 Derham. (Mr. Guill. ) Obfervations faites en Angle- terre fur Flg?.-is fjttuu: , & en Italie fur le même m-téore par le Chev. Tho. Dereham, 1 19 Btfaguliers, ( Mr. ) Explication d'une Propcfîtion fur la Balance. 106. Obfervations fur la Grue) avec les moyens de perfedioncr cette machine. 119. & 276. Dieu d'Eau , ou Eau à la glace. Son ufage dans les Fièvres. io3 Dilzaiôrj^ ou Avocat, la même chofe que Gwos,*)-. 28 Dohs. (Mr. ArthiT) Obfervations dune Eclypfede Lune faite en Irlande. 107 LoitgLrjr. ( Mr. ) Dcfcription des différentes efpéces d'ipecncuanha. 11 1 Dotir. Mot Hébreu. Ce qu'il fignifîe. 30 Drake (Frangois) fou Hiftoire 423. &c. Fils d'un Homme fort pauvre, il fe pou/Ta jufqu'à parvenir à la Dignité d'Amiral d'Angleterre. 4.24. La Reine Elizabeth le fait Chevalier , & lui fait l'honneur d'aller diner avec lui à bord de fon Vaifleau. 428 SraJ:enJki/i. Colonie du Cap de Bonne Efperance. 3pi, Les Habitans y font pauircs & demeurent dans DÈS MATIERES, dans des Huttes comme les Hottentots. 39^. Elle occupe autant de Terrain que tous les Païs- bas. îbid* Eames^ (Mr.) très-connu du Public par fa droi- ture & par fon favoir. 49 Eau à la glace, Ufage de cette Eau dans les Fiè- vres, par Mr. Nie. Cyrillus. 108 Eaux Chalibées. Remarques fur ces Eaux. \^$ Eaux de Montrofe. Recherches fur les Minéraux de ct^ Eaux, iff . Leurs vertus médécinales. ibid, Eccléjîaftiques d* Angleterre, La plupart, félon Mr. Burnet, foufcrivent aux Articles fans examen, & les autres pour obtenir des Béné£ces. 13 Eclypfe de Venus par la Lune. 287 Eclypfes de Lu^. 114. 300- 301 EcoJJi. L'Affaire de fon Union avec l'Angleterre pro- pofée , & traitée avec beaucoup de folennité. 7. Cette Union commencée & achevée en moins d'un an. 8 Ecojfois {Les) difputent toujours aux Anglois le droit d'accommoder les différens par raport à la Couronne d'Ecofle. 134, Ecriture (L') Sainte. Sans elle, félon Mr. Millar , nous n'aurions pofnt de Chronologie certaine de- puis la création du monde jufqu'à J. Chrift. 83* EgHfe (L') Romaine , félon Mr. Burnet, a quel- que prétexte pour perfccuter ceux qui font d'un fentim.ent contraire , puifqu'elle prétend être in- faillible i<5 Elephans, au Cap de Bonne Efpérance, plus gros & plus forts que dans aucun autre pais. Leur description. 400 Elijabeth ( La Reine) d'Angleterre , fait rendre tous les TABLE les îîonneurs pofTibles à la R. Marie d'Ecofîe,à Carlile. 129. Elle refufe de s'abboucher avec el- le. 130. Ses raifons pour cela. 131. Chofes di- gues de remarque dans les inftrudlions qu'elle don- ne à Tes CommifTaire^. 1+7. Sa reponfe finale aux Commifl?.ires de la R. d'EcoiTe. ifo. Sa let- tre à cette Reine. j ^z E/prit de "jte etheré. Expériences faites avec cet E- fprit par Mr. Frobenius. i^z EJfaii & ob'ervations de Médecine , revus & pu- bliez par une Société d'Edimbourg. 15-3 Evêques ( Les ) ne doivent pas vivre dans la Pompe, félon Mr. Burnet. i^. Leurs Femmes & leurs Enfans doivent fe fouvenir qu'ils n'ont aucune part aux Honneurs attachez à l'Epifcopat. p F Eu follet y ou Tgnisfatuus. Obrervatîonsde Mr. Guill. Derham fur ce météore. 119 Feuilles. Défcription de leurs veines & de leurs ar- tères , par iSlr. Nicholls. 301 tUmr/tingy (Le Lord) Envoyé par la Reine d'E- cofTe à la Reine Elilabeth a Carlile. 1 29 Floride. Hifloire naturelle de la Caroline , It Flori- de, & les Ifles Bahama , par Mr. Ca'esbv. 16^ Fouquet. ( Mr. J. F. ) Explication d'une nouvel- le Table Chronologique de l'Hiftoire de la Chi- ne. 301 Frobenius. ( Mr. le Dr. ) Expériences faites avec un Efprit de vie Ethéré. 292 Fruit du Cap de Bonne Efperance. Les Européens ne le trouvant pas de leur goût, le laif?ent aux Hotteiitots. 397 GJtn- DES MATIERE Si GJngrène , arrêtée par le Quinquina, if^ Guérie par le Quinquina. ihid, GareJn. (Mr.) Defcnplion d'une nouvelle famille de Plantes &c. joi Cnozer ( Le) ou Avocat, du Chap. LUI. d'Efaîe , quel e Perfoiine c'étoit félon Mr. Harris. r6 Goolden. ( Mr. Sam. ) Gangrène arrêtée par le Quin* quina. 1 5*+ Gieewwood. (Mr. Ifaac ) Récit abrégé de quelques effets & de quelques proprfetez des Vapears. 114. Crue. OblervatioDS fur cette machine par Mr. Dc- faguliers. 11^. 6c z^S, H. H^dfey. (Mr. Jean ) Extrait d'un Livre intitulé, Hefperi &P Phofphori nova Fhœnomena , Qpc. auciore Franc. Blanchino. 1 \ 5 Harris. (Mr. Samuel) Obfervations critiques & me» lées fur plufieurs Paflages remarquables de l'An- cien Teftament, &c. 16. Il fait remarquer que St Paul a écrit dans le ftile de Demofthene 28. Son explication des mots Hébreux G»o- Zer & Matzednk ihid. Celle du mot Dour, 30. Les Anciens n'enregiftroient point les En- claves dans le Livre ou ils écrivoient les noms de tous ceux qui naiffoient. Soubçon de Mr. Har- ris à ce fujet. 31. 5/o;7, fignifie prefque toujours , dans les Pfeaumes , l'état de l'Eglife Chrétien- ne. 32. Contraire au fentiment de Mr. Vitrin- ga , qui croit que le LUI. Chap. d'Efaîe eft é- «rit en forme de Dialogue entre le Prophète Se un TABLE un Chœur de Juifs 34. fon explication du 8. verf. de ce Chap. 38. Il propofe LXXXIX. qusftions fur plufieurs points d'antiquité , qui ont raport à la Religion. 4.1. fon explication du mot Ordalies. 4^ Harrys'j (Le Lord) reçoit la Reine Marie d'Ecoffe après la défaite de fes Troupes près de Glafgow. 128. Envoyé par cette Reine à celle d'Angleter- re. 129 Hollande Hoîtentote. Partie d'une Colonie du Cap de Bonne Efperance 390. Fertilité (Sic. de cet en- droit 391 Homard : Défcription d'un Homard Hermaphrodite, par Mr. Nichoils. 295* Homère, Recherches fur fa Vie & fur Ces Ecrits. SecQ'/jd Extrait, 321. Ouvrage fort intéreiîant. 3+9 Hotteniois, du Cap de Bonne Efperance vont cher- cher du Miel aux Montagnes de la Colonie de Drakenfleyn, au péril de leur vie. 395. Ils re- cueillent les fruits que le Païs produit de lui- même, les Européens n'en voulant point. 397 Hore ( Mr. ) Son voyage aux Indes Occidentales. 318 Hutchefon. {Mr,) Le but de fes Ouvrages expofé par un Eccléfiaftique de fes Amis 237. &c. Son Syftème des trois principes matériels ne paroit pas des plusPhilofophiques, & aura peu d'appro- bateurs. 264 Hutchinfon, ( Mr. Thomas) Hifloire de l'Expédition de Cyrus par Xenophon : Ou la Retraite des Dix mille, avec li Traduâ:ion , des Notes, £cc, par Mr. Hutchinfon 35:0. Il eft scruellement oc- cupé à éclaircir toutes les difiicultez qui fe ren- contrent dans la Cyropedie. Il feroit à fouhai- ter qu'il fit pour Polybe ce qu'il a fait pour Xe- DES MATIERES. Xenophon, cet Hiftorien méritant tous les foîns d'un très-habile homme. 38^ Hi4Xam. (Mr.) Sa Lettre fur deux maladies ex- traordinaires. 287 Jivdrometre d'une nouvelle efpccc , invente par Mr. 'Clarke, 28^ I. JAmiefon. (Mr. J. ) Grand Steatome qui paiToft du Thorax dans l'Abdomen. 160 Ignii fatHUs ^ ou Feu follet. Obfervations de Mr. Guill. Derham fur ce météore. 119 Indiens ; employant la Cire de Canelle dans la Mé- decine. 104, Jpecacuanba. Defcription de fes différentes efpé- ces. m Klrch. ( Mr. D. ) Obfervatîon d'une Eclypfè de Ve- nus par la Lune. 287 Klein, ( Mr. J. T. ) Defcription Anatomique do quelques vers trouvez dans des reins de Loups, Knollys. (Le Chev. ) Envoyé par la Reine Eliza- beth à Marie d'Ecofle à Carlile 129, Sa Let- tre à la Reine Elifabeth. 141. Portrait qu'il fait de la R. Marie d'Ecoife , peu avantageux à cette Princcffe. 14.5 Koïhen. (Mr. Pierre) Etat préfent du Cap de Bon- ne Efperance traduit de rAllemand par Mr. Med- ley. TïoijU'mi Extraits 38$ le- TABLE L. LEàiard{ Mr. Thomas ) Hiftoire générale de la Ma- rine d'Angleterre depuis la Conquête des Nor- mands en 1066. jufqu'à la fin de 1734.. 303. Son Hiftoire plaira fans doute à tous Tes Lec- teurs. On trouvera peut-être qu'il affefte un peu trop de relever la gloire de la Nation An- gloife. 304. Second Extrait de ce Livre. 421 Leighîon (Mr. Thomas) envoyé par la Reine Eliza- beth en EcofTe, après que la Reine Marie fe fut fauvée du Château de Lochlevin. 121. Ses In- ftriiftions. ibid. & 134, Léopards. En grande quantité au Cap de Bonne Ef- perance. 400 Lettre à un Evêque touchant certaines de'couvertea importantes dans la Philofophie & dans la Théo- logie. 2 3<î Licorne (PoiiTon) de Bahama. Sa defcription. 274 Lion, Ses os , félon Mr. Kolben aufTi durs que des pierres à fufil , & l'on s'en fert à cet ufage. 4C0 Lion. Montagne du Lion , au Cap de Bonne Eipé- rance. Elle fert à découvrir les Vaifleaux qui approchent. 388 Lochlevin. Château d'où fe fauva la Reine Marie d'Ecofle. 121 Loup. Défcripton Anatomique de quelques vers trou- vez dans des Reias de Loups. 285) M. MAhotmt^ avoit la force de quarante hommes pour les femmes : Lors qu'il étoit furpris avec des femmes, les révélations le tiroient d'affaire. 82 , * 83 * Ma- DES MATIERES. Mitrie (La Reine) d'EcolTe; Après la Baîallîo qu'el- le perdit près de Glafgow , elle fe retira dans la Province de Galloway 1 7.8. Eile fe rendàCar- lile , où la Reine Eiizabeth lui fait rcnd-e tous les honneurs pofTiblcs 129. Elle demande a la R. d'Angleterre qu'il lui foit permis de s'abbou- cher avec elle 130. Raifons de la R. d'Angleter- re pour ne lui pas accorder fa demande 131. Sa lettre à la Reine Eiizabeth 135-. Celle de laReir.c de France à la R. Elizôbeth touchant la R. Ma- rie. 1 39. Il femble par uns. Lettre du Chev. Knollys qu'on vouloit trainer l'affaire de ia R. iVîa- rie en longueur 14.1. Portrait peu avantageux de cette PrinceïTe dans une autre lettre du Chev. Knollys 143. Plaidoyé pour & contre la R. Marie i^f. Ses lettres au C. de Bothwell , fts vers & (a promelfe de mariage à ce Seigneur. KO Martin. (Mr. G.) Penfée fur la produclion delà chaleur des Animaux, &c. iff Matzcdlkj ou Avocat, la même chofe que Gmztr. 28 Mèmoitei Pbilofophicjues de la Société Roïale pour \ts mois de Mai, Juin, Juillet, Août, Sep- temb. , Odob. , Novemb. & Decenib. 1729. 96. '*' item pour les mois de Janv. Fevr. Mars , Avril, Mai, Juin, Juillet, Août, Septemb. & Odtobrc. 1730. 27f JliidMemore. (Mr.) Envoyé en EcofTc chargé d'une Lettre de la Reine Eiizabeth au Comre de Mur- ray. 14.3- Son beau Difcours à la Reine Marie d'Ecoffe. //;/W- Miller. (Mr. Robert) Hiftoire de la propsg:Uion du Chriftianifme & de la ruïne du P; ganifine 79 *'. Second Extrait de ce Livre. 19^. Scion lui, nous n'aurions point de Chronologie certaine depuis la Création du monde jufqu'a J. ChriiV. 83 * Miiton Remarques fur Ton Paradis perdu , par Mrs, Tome VL l'art II. ^ g ' Ri- TABLE Rîcîiardron Père & Fils, & la Vie de ce Poète & un Difcours fur le Poème par Mr. Richardfon le Père. 60. Sa Tête gravée par ce dernier ibid. Aveugle & goûteux tbid. Habile Mufîcicn. ibid» Deux vers Latins au deffbus de fon Portrait 63. Autre Tête gravée de Milton. 64.. Son Ef- prit & les qualitez morales. 6)-. Sa Galanterie. 66. Il fe maria trois fois, & étoit bon Mari. 67. La Tempérance étoit chez lui une vertu favorite. ikid. Il n'étoit point railleur, ibid. Il étoit Ma- thématicien ibid. Les différentes langues qu'il entendoit. 63. Sa Latinité digne du Siècle d'Au- gufte, ibid, A l'égard de l'Italien, l'Académie délia Criifca le confultoit & fe l'étoit aiTocié. 6ç. Ses Ouvrages, dans lefquels il s'occupoit à plai- der la Cauie de Dieu & à combattre pour la liber- té de la Patrie. Ibid. Il fut toujours Poète dans le fond de VAmç^ihid. 11 fit une pièce qu'il intitula h MafquedeCor/iiiî. 7(6/^. Le refte de fa vie. 70-9<î Mo7îYO (Mr. A.) Explication de l'adiion des Muf- cles Digaftriques i)'/. EfTai fur les maladies des conduits lacrimaux, ihld. Relation d'une chute de la Matrice. ifS. Hiftoire d'une femme grof- fe , dont l'orifice de la matrice éroit fermé par une cicatrice qui en unifToiî les cotez i)8. Ef- quinancie extraordinaire. 160. Guérifon d'un Afthme extraord. ibid. Méthode pour conferver les parties des Corps des Animaux pour fervir à l'Anatomie. Extrait de cet AyU de. i6(j Monro ( Mr. J. ) Remarques fur les EauxChalibées. i\f(?7;/^_^»fjdu Cap deBonneEfpérance. 388.391. 395* Moqueur. Oifeau de l'Amérique, delà groHeur d'un Merle. 270. Le Roi de tous les Oifeaux chan- tans, & pourquoi. 21. Il chante jour & nuit fans difcontinuer. ibid. On p:ut dire qu'il danfe. ibid, ba îjoutilure. 27a M'a''-! DES MATIERES, Mûrgafty (Mr.) un des Difputâns du Parti Romafii dans les Conférences entre z Prêtres & Mrs, Chandler & Hunt. 49 MortimeYf. ( Mr. C. ) Anaftomofes dans les vaifTeaux fpermatiques d'une Femme. 301. Extrait de l'Ef- fai de Mr. Catesby Tur l'iliftoire Dniverfelle de la Caroline. 30 Mezvat. ( Mr. J. ) Relation d'un Enfant dont les organes de la génération & ceux de l'excrétion de l'urine avoient une conformation monflrueufe. 15-7. Hydrocéphale fingulierc. ] çp Jfurray ( Le Comte de ) défait les Troupes de la Reins Marie d'Ecofle prés de Glasgow. 12B Mufa. Nouvelle Famille de Plantes. jci N. NE-iuton. (Mr.) Ses Principes fur la gravité, l'attraclion , le mouvement de projeftion & le vuide, contraires à la Méchanique , & par conféquent abfurdes & impcfTibîes, felcn Mr. Hutchefon. 26+ Kicholls. (Mr. F.) Remarques fur un Traité de Mr. Helvetius de Paris , où il foutient que les Poumons nedivifent point le Sang , ni n'aug- mentent Ton volume , mais qu'au contraire , ils le rafraichiflent & le condenfent. if 3. Defcrip- tion Anatomique d'un Homard hermaphrodite. 2^<^. Defcriptions des veines & des artères des feuilles. 301 N9uvel/es Littéraires. 2 i f & 4.38 O. OKenham (Jean) entreprend avec foixante& dix hommes à bord de fon Vai/Teau , la navigation versl'Ifthme de Panama, où s'étant enrichis , leur avarice & leur difcorde furent caufe que les Ef- pagnols les firent exécuter comme Pyrates. 42^ Ordalies, Mot Oriental. Ce qu'il lignifie. 44 G g a OxyQÎ- TABLE Rîcliardron Père & Fils, & la Vie de ce Poète & un DiTcours fur le Poème par Mr. Richardfon le Père. 60. Sa Tête gravée par ce dernier ibid. Aveugle & goûteux tbid. Habile Mufîcicn. ibid» Deux vers Latins au deflbus de fon Portrait 63. Autre Tête gravée de Milton. 64.. Son E(- prit & les qualitez morales. 6)-. Sa Galanterie. 66. Il fe maria trois fois ,& étoit bon Mari. 67. La Tempérance étoit chez lui une vertu favorite. ibid. Il n'étoit point railleur, ibid. II étoit Ma- thématicien ibid. Les différentes langues qu'il cntendoit. 63. Sa Latinité digne du Siècle d'Au- gufte, ibid, A l'égard de l'Italien, l'Académie delta Criifca le confultoit & fe l'étoit aiTocié. 6^. Ses Ouvrages, dans lefquels il s'occupoit à plai- der la Cauie de Dieu & à combattre pour la liber- té de la Patrie. Ibid. Il fut toujours Poète dans le fond de l'Ame, ibid. Il fît une pièce qu'il intitula h Mafque de Comm, ibi:^. Le refte de fa vie. 70-9^ Mo72ro (Mr. A.) Explication de l'adion des Muf- cles Digaftriques \^j, EiTai fur les maladies des conduits lacrimaux, ilid. Relation d'une chute de la Matrice. 15-8. Hiftoire d'une femme grof- fe , dont l'orifice de la matrice étoit fermé par une cicatrice qui en uniffoit les cotez i)'8. Ef- quinancie extraordinaire. 160. Guérifon d'un Âfthme extraord. ibid. Méthode pour conferver les parties des Corps des Animaux pour fervir à l'Anatomie. Extrait de cet Article. \66 Monro ( Mr. J. ) Remarques fur les EauxChalibées. ^lo72tagnes à\i Cap de Bonne Efpérance. 388.391. i^^ Moqueur. Oifeau de l'Amérique , delà groHeur d'un Merle. 270. Le Roi de tous les Oifeaux chan- tansj & pourquoi. 21. Il chante jour & nuit fans difcontinuer. ihii. On peut dire qu'il danfe. ibid. Sa nouriture. 2? a DES MATIERES, Morgan y ( Mr.) un des Dlfputans du Parti Romam dans les Conférences entre 2 Prêtres & Mrs. Chandler & Hunt. 49 Mortimetf. ( Mr. C. ) Anaftomofes dans les vaiiTeaux fpermatiques d'une Femme. 301. Extrait de l'Ef- f'ai de Mr. Catesby fur l'idifloire CJniverfelle de la Caroline. 30 Me'jjat. ( Mr. J. ) Pvelation d'un Enfant dont les organes de la géneracion & ceux de l'excrétion de l'urine avoient une conformation monflrueufe. \<^-], Hydrocéphale fmguiiere. Jfp Jîurray (Le Comte de ) défait les Troupes de la Reine Marie d'EcolTe près de Glasgow. 12S Mufa. Nouvelle Famille de Plantes. 501 N. NE'uton. (Mr.) Ses Principes fur la gravité, l'attraclion , le mouvement de projcôion & le vuide, contraires à la Méchanique , & par conféquent abfurdes & impciri'3ies , félon Mr. Hutchefon. 26+ Kicholls. (Mr. F.) Remarques fur un Traité de Mr. Helvetius de Paris , où il foutient que les Poumons nedivifent point le Sang , ni n'aug- mentent Ton volume , mais qu'au contraire , ils le rafraichiffent & le condenfent. T13. Defcrip- tion Anatomique d'un Homard hermaphrodite. ipf. Defcriptions des veines 6c des ancres des feuilles. 301 N9uvelles Littéraires. 2 i f & 433 O. OKenham (Jean) entreprend avec foixante&dix hommes à bord de Ion VaifTeau, la navigation versl'Ifthme de Panama, où s'étant enrichis 5 leur avarice & leur difcorde furent caufe que les Ef- pagnols les firent exécuter comme Pyrates. 4-27 Grdalies, Mot Oriental. Ce qu'il figniiîe. 4.4 G g 2 Oxpi- TABLE Oxyoiiïes» Nouvelle Famille de Plantes, 3c r P. PAgamfme. Hiftoire de fa ruine & de la Propaga- tion du Chriftianifme par Mr. Millar. ipr P^^3yi (Mylord) à préfent Comte d'Abercorn ; les Calculs & Tables touchant la vertu attracti- ve de l'Aimant. 28^ Far'Jley. (Mr. Jean) G.ingréne guérie par le Quin- . quina. i^^. Hydrocéphale accompagne'e de Symp- tômes extrnord. if9 Ftite. (Le) Titres donnez au Vsipe qui n'appartien- nent qu'à l'Etre fuprëme 4p &c. Sa réponfe aux Saints Hommes de Paierais 5" 3. Nicolas Piipe àiz^ que le Pape étant Dieu, ne peut être jugé des hommes, f-f. Ce raifonnement publié par ordre de Grégoire XIII. &c. ihid. Papifme^ (Le) Selon Mr. Burnet, n'eft qu'un tiiTu d'impoflures , ménagées avec adrelTe. 17 Paradis perdu de Milton. Pvcmarques de Mrs. Ri- chard (bn fur ce livre. 60 Paul (St ) Son ftiîe refTcmble à celui de Démofthé- ne, dent il avoit lu les Ecrits, iéion Mr. Har- ris. ^ ^ 28 Feiniuve. Efîai fur la Théorie de la Peinture par Mr. Richardfon le Père. 61 Peuple (Le) en Angleterre, fort ignorant, félon Mr. Burnet. 19 PoJenus. (Mr.) Obfervation d'une Eclypfe de Lune à Podoue en 1729. 114.. D'une autre Eclypfe de Lune. 301 Tope (Mr.) Ses Lettres. 222. Il ne les defavoue pas , quoiqu'il fe plaigne qu'elles font publiées fans fa participation. Ibid, TraducLicn de quel- ques-unes de fcs lettres. 11^-116 Fûy.'er. t Mr. R. ) Utilité du bain tiède dans la Ca- ifque bilieufe. i<5o ■'^ ' Fût' DES MATIERES. Potierfeld. (Mr. N.) EfTaifurle mouvement de nos yeux. i^^ Frengle. ( Mr. F. ) Hydropifie dont les Eauxfe vui- derent par le Nombril. i6i Fuiis proche de Queenborough j ce qu'il a de re- marquable. 119 RAtjhy. (Mr.) Obfervations faites en difTequant une Autruche. 2,89 Rand ( Mr. Ifaac ) Catalogue des fo. Plantes du Jar- din de Chelfea. 275* Rapin (MrDe) difcute fort au long la queftion s'il appartient de droit à l'Angleterre d'accommo- der les differens par rapport à la Couronne d'E- cofTe. ^ 1 34. Raz\fil/ac. Quel e'toit le grand motif qui le déter- mina à aflâiTmer Henri IV. 5"!. dans la Note. Rawleigh (Le Chev. Gauthier) étoit un des prin- cipaux Auteurs des entreprifes que firent les Anglois dans les Indes Occidentales. 429 Recherches fur la Vie & les Ecrits d'Homère. Second Extrait. 321. Ouvrage fort intércflant. 349 Recueil de Pièces concernant l'Hiftoire de Marie Reine d'Ecoffe, en 4. volumes. Quatrième Ex- trait. I2Ï Refùrm.itior?. De Ton tems la Politique, félon Mr. Burnet , exigeoit qu'on ne fit pas d'abord de trop grands changemens dans le Service divin. 15" Reponje à la lettre qu'un Anonyme Cath. Romain a écrite aux Auteurs de ce Journal , touchant l'Ex- trait d>i la Relation de deux Conférences. 6cc. 416 Rhinocéros, au Cap de Bonne Efpérance. Sa Dé- fcfiption. 401 Richard/an ( Mefirs. ) Père & Fils ,' Leurs Remar- ques fur le Paradis perdu de Jlihon, avec la Vie du Poète & un Difcours fur le Poème j par Mr, G g 3 Ri- TABLE Richardron le Père 60. Eflai fur h Théorie de la P-inture & un Difcours fur le Sublime par ce dernier 61. Catalogue critique des ilatue-î &c. d'Italie, par le Père & le Fils. 62. Riidci y (Mr. Sayer) Lettre au Corps des Minières Anabaptiftes fur IMde qu'on lui a (jgnifîë de leur parc. 2. Il débite depuis longtems dans Tes Ser- mons, leSabellianifme tout pur. 3. 11 défie tous fes Confrères d'ofer fe mefurer avec lui. 4.. H abandonne une Hypothéfe lorfque ceîa lui con- vient. 5'. Expofition de fa Doctrine, & fa fan- faronade. f & 6 Rntfy^ (Mr.) Extrait de l'Hiftoire naturelle de la Cochenille 6<:c. 28^ S. SAnforim (Mr.) a examine' le Sydeme de M.". ^ H^Metius qui foutient que les Poumons ne divifent point le fang , ni n'augmentent (on Volume. T13 Savary. (Mr. Servington) Obfervations & expé- rienres fur l'Aimant. 1^6 Scheuchur, ( Mr. ) Sa Traduclion de l'Hiftoire de l'Arbre de Canelle 5)6*. Rcgitres mortuaires de divers endroits de l'Europe pour les années 1724. & ijîf. 10(5 Scroop; (Le Lord) Envoyé parla Reine Eiizabeth à la Reine d'Ecoffe à Carlile. 129 Scroop\ (Mylady) Sœur du Duc de Nortfolk, en- voyée par la Reine Eiizabeth auprès de Marie d'EcoïTe a Carlile pour la fervir. 129 Sha'-d}. (Mr. ) Defcription Géographique du Royau- me de Tunis &c. 114. Sloanc. ( Mr. le Chev. ) Il a découvert qu'une cer- taine efpéce d'Ipccacuanha eftla racine d'un Apo- cin venimeux , décrit dans fon Hilloire naturel- le de la Jamaïque. i >2 Stair (Le Comte de) mourut le lendemain delà Conclu- DES MATIERES. Conclufion de l'Union d'Ecofle avec l'Angleter- re ,fes efprits s'etant épuifez par la difpute. 1 1 Slel (Simon van der) établit la Colonie de Stcllen- bofch. au Cap de Bonne Efperance. 389 Slel (Adrien van der) Gouverneur du Cap de Bon- ne Efperance reconnut fi bien îa bonté delà Hol- lande Hottentote, qu'il s'en empara au préjudice de la Compagnie. 391. Rapellé & tous its biens confisquez. ibid, Siet (Guill. van der) donne le nom de Waveren à une Colonie du Cap de Bonne iifperance. 39^ StcUenbofch. Colonie du Cap de Bonne Efperance, très fertile. 390 & 391 Stuart. ( Mr. Alex. ) Efl*ai fur l'ufage de la Bile dans rœconomie animale, &c. 298 Sablimt. Difcours fur Je Sublime par Mr. Richard- fon le Père. 6i T. TÀble. Montagne de la Table, la plus confi- derable du Cap de Bonne Efperance. 387. Ell^ a iSfj pieds de haut. 388 Thomfon. (Mr. A.) Recherches fur les principes minéraux des Eaux de Montrofe jff. Leurs ver- tus médécinales. ihid. Tigres. En grande quantité au Cap de Bonne Efpe- rance. 400 Tunis. Défcription Géographique & Carte de ce Roïaume, avec une apcftille touchant la guéri- fon des Fièvres intermittentes dans ce païs-là. 114. V. V^Apeurs. Récit abrégé de quelques eftets & pro- prietez des Vapeurs. 1 14.. 1 17. D'un Puits pro- che de Queenborough , ce qu'il a de remarqua- le 119. Les Feux-folets font des Vapeurs. iiçf VArron. Selon lui il y a 288. opinions différentes d€s PhiloTophes fur le Souverain-bien. Si* T A B L K T^aughan (Mr.) un des difputans du Parti Romain dans les Conférences entre z Prêtres & Mrs. Chandler & Hunt. 45 Vérole. Relation d'une Vérole maligne , communi- quée par Sudlion. 171-ipf. Cas extraordinaire. 288 Vif-argent. Découvertes de Mr. Boerhave Ik-deflus. Vins ( Les ) au Cap de Bonne Efpérance font en gê- nerai excellens, fur tout quand on les a gardez trois ou quatre ans. 397 Viyi SanBi de Palerme; la rëponfe du Pape à ces gens-là. 53 U. U Niort d'EcofTe avec l'Angleterre, commencée & achevée en moins d'un an. 8. Avantages que l'Ecoffeen retiroit ibid. Raifons des EcoiTois con- tre cette Union. 9. Cette affaire auroit pu exci- ter de grands troubles en EcoiTe 10. Principale ob- jedion des Anglois contre l'Union. 1 1 W. WAyA (Mr. Jean) DifTertation Latine furie Che- valet. 276 Waveren. Colonie du Cap de Bonne Efpérance. 395* Weidler ( Mr. Fred. ) Obfervation d'une Eclypfe to- tale delà Lune en 1729. àWittemberg. T14.. Ob- fervations Météorologiques & AUronomiques ,en 1728, & 1729, 287. D'uneEclypfe de Lune. 301 IVillougbhy (Mr. le Chev. Hugues) Son voynge malheureux à la Chine. 319 X. XErjophon. Son Hiftoire de l'Expédition de Cy- rus , ou la Retraite des dix-mille, avec la Tradu£lian Latine, des Notes 5 &c. par Mr. Hut- chinfon. 3)'0 V ^- \ Eux. Effai fur le mouvement de nos Yeux. F I N. %