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FRANCK, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE RICHELIEU, 69. 1846 ARE K à SPAS es ms CHENU. BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. PREMIÈRE SÉRIE. — TOME IV. BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. CHENU. TOME QUATRIÈME. MONTAGU. UM VUUVAU MMUT mme ter DO DTOPT à : 1 . L DL : MONTAGE. TESTACEA BRITANNICA OU HISTOIRE NATURELLE DES COQUILLES MARINES, FLUVIATILES ET TERRESTRES D'ANGLETERRE, OUVRAGE TRADUIT DE L'ANGLAIS J. C. CHENU, Docteur en médecine, Chirurgien aide-major de la Gendarmerie du département de la Seine ; Conservateur du Musée conchyliologique de M. Benjamin Delessert. PARIS. A. FRANCK, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE RICHELIEU, 69 1846 Lao ET a an ñ | L = ee LILCECITTEE RUE PE PH à M EAU 1 L À : ; L Ù : nn MU TER ERDETN! : | hits L'arntile ÉcOODA Ur 10 : EAN .” ré é | A. à tb anale ol diarratiner st di UM ble adigeurtée An ie mere houtalott friend sh go etant LT Pau erTeaatr î Rs Hi LA CHUREPIOPOMAMANMUT ANMANT / PI Ajatinite Ga L'histoire des coquilles d'Angleterre, publiée par Montagu, est un ouvrage fort estimé. Il se compose de deux volumes in-#°, qui ont paru à Londres vers la fin de l'année 1803, et d’un sup- plément du même format, imprimé en 1808. Cet ouvrage est très-rare et ne se trouve plus dans le commerce; le supplément, surtout, ne se rencontre que dans quelques bibliothèques spé- ciales et privilégiées. L'auteur décrit quatre cent soixante-dix espèces avec beau- coup de soin; le système qu'il adopte généralement est celui de Linné; cependant, il s’en écarte parfois, notamment en classant dans le genre Turbo un bon nombre d'Hélices linnéennes , et en établissant, pour les Serpules non adhérentes, un genre qu'il nomme Vermiculum. BCP (1) UNE RIEE OMR X TT ITA gone) Qf (TL PR TNTOEU LEE op ROME dr nel quite 0 : sUj* dnipriten bb it Va ce ge Zu title POUR QI EU lypose tu " “li TR NTIC TRE te ete NÉ y Wayne aire VEN E TOUL LL AT dual sl) A ONE da (1 ATTUEE ti init al atom as biiul DIN OL ATEN 1 FARRIUL UNS 1 sir ENIQ ATUUEL di CAIN TLAUUR NTI TRE "Hype mur 090 ( 208 TARA LILUL a si li ap nt TA ER ds RUE CUIR QYUTET hu æt 4 8 | ils autrui ent vu sat Int Le ququre sil OT nn ant Mile biyi Now: [AELT LL (LIRE INTRODUCTION. L'étude de l'histoire naturelle a occupé, pendant la seconde partie du siècle dernier, l'attention et la plume des plus grands philosophes des pays les plus éclairés du globe ; aussi l'utilité de l'ouvrage que nous publions n’a-t-elle pas besoin d'être proclamée ; nous sommes loin de ces temps d’ignorance où lesrecherches des naturalistes étaient considérées comme oiseuses et sans intérèt. On à reconnu de nos jours l'importance de chaque anneau de la grande chaïne de la nature; et l'étude qu'on en fait devient non-seulement une source de bonheur et de jouis- sance dans cette vie, mais elle ajoute encore à l'amour, à l’adoration et à l'admiration de l'Étre Suprême, qui seul était capable de créer tant de merveilles. Lorsque le grand Linné commença son Systema Nature, il ne considéra pas la con- chyliologie comme digne de ses recherches particulières, parce que les coquilles ne sont que les enveloppes ou les dépouilles des animaux qu'elles renferment; mais leu: grande beauté et la variété de leurs couleurs et de leurs formes auraient naturellement attiré l'attention, si leur conservation facile ne les avait fait rechercher comme une des parties les plus attrayantes de l'histoire naturelle. Il serait sans doute fort important pour la classification des coquilles de pouvoir ajouter à la description de ehaque espèce, l'histoire de l'animal qui habite; on a fait quelques essais de ce genre ; mais si nous refléchissons à la difficulté d'obtenir la plu- part des coquilles à l'état frais ou vivantes, nous comprendrons facilement l'impossibilité de les classer invariablement d’après l'animal. Quelle que soit la difficulté de déterminer les nombreuses espèces suivant le système de Linné ou toute autre méthode, d'après l'ordre, la situation, le nombre des dents et la forme des charnières dans les bivalves, la forme et la structure de la bouche ou ouver- ture dans les univalves, nous pensons cependant qu'il est plus facile d'y parvenir à l'aide de ces caractères que par ceux tirés de l'animal lui-même, à cause de l'impossi- bilité qui se présente de reconnaître par la dissection les parties anatomiques des plus petites espèces. Il faut donc avouer que, bien qu'arbitraire, la seule méthode de classer L ji BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. les coquilles, par divisions ou genres, ne peut être basée que sur leur forme et leur structure. Les essais des divers auteurs sur la classification spécifique sont variés, mais nous ne croyons pas qu'ils aient avantageusement modifié le plan de Linné, ou qu'ils aient le moins du monde jeté quelque lumière sur le sujet : nous devons cependant reconnaître que quelques-uns des caractères génériques de ce grand naturaliste sont insuffisants, tout en admettant qu'il est peut-être difficile de les réformer pour de meilleurs; et si l'on a gé- néralement supposé que les animaux qui habitent les espèces d'un même genre sont sem- blables, nous pouvons affirmer que des coquilles de mème forme sont parfois habitées par des animaux très-différents, et qu'il n'existe qu'un très-petit nombre de testacés des genres de Linné qui soient véritablement habités par le même animal. Il reste, au sur- plus, beaucoup à étudier sur ce sujet, qui est encore très-obscur. On pourrait probablement former avec avantage quelques genres nouveaux, puisqu'on a découvert un grand nombre de coquilles depuis la dernière édition du Systema Na- turæ, et que toutes ces coquilles étaient inconnues à Linné; parmi ces dernières se trouvent plusieurs espèces de nos côtes qui n’appartiennent rigoureusement à aucun des genres de Linné. Cependant, à part quelques exceptions, nous n'avons apporté aucun changement à cette classification. Nous avons établi deux genres parmi les Lepas, pour les espèces qui, d’après le doc- teur Pulteney, diffèrent par la forme quoique semblables par l'animal qui les habite. Les coquilles sessiles sont appelées Balanes ; tandis que les Pédonculées conservent leur nom primitif. Les espèces à oreillettes dans le genre Ostrea, sont séparées sous la dénomination générique de Pecten ; et nous avons formé un nouveau genre voisin des Serpules, pour des espèces qui ont bien quelques rapports avec ces dernières, mais aux- quelles les caractères du genre de Linné ne conviennent pas, car elles sont libres et non adhérentes par la base à d’autres corps. Nous avons appelé ce genre Vermiculum. Ces coquilles étaient en effet presque entièrement inconnues à Linné et sont plus petites que les Serpules. * Nous avons conservé les noms vulgaires des espèces de cet auteur toutes les fois qu'ils nous ont paru convenablement imposés ; cependant, dans quelques cas, nous ayons adopté les noms donnés par plusieurs auteurs anglais, parce qu'ils étaient mieux connus des conchyliologistes de ce pays, ou parce que nous avons été forcé de les employer dans différents genres. Nous n'avons pas l'intention de faire l’histoire de la conchyliologie d'après les pre- miers écrivains qui ont écrit sur ce sujet, puisque nous avons principalement cité ceux d'une date plus récente, qui ont écrit depuis que cette branche de l'histoire naturelle a été mieux comprise. Parmi les écrivains étrangers, MARTINI, CHEMNITZ, MULLER, SCHROETER et GUALTIERI jouissent d’une haute réputation ; ils nous ont généralement servi de guides : les excel- lents ouvrages de deux premiers surtout, dont les nombreuses figures nous ont mis à même, à l'aide de Gmelin, de reconnaître un grand nombre des espèces de Linné. I n'y a que peu d'auteurs conchyliologistes anglais qui arent traité ce sujet d’une ma- nière aussi étendue : parmi Ceux-ci se trouve d'abord Lister, qui essaya le premier, en 1678, une description des coquilles d'Angleterre dans son Historia Animalium Anglie ; et dans son Synopsis, qui coutient non-seulement un grand nombre d'espèces étrangères, mais encore toutes les coquilles de la Grande-Bretagne. Cet ouvrage fut fini en 4694, et la dernière édition fut publiée à Oxford en 1770, sous la direction du docteur Huddesford. Après Lister, Petiver fut pendant quelques années le seul qui ajoutàt quelque chose de nouveau à la conchyliologie, à l'exception cependant d'un petit nombre de naturalistes des provinces, tels que Plot, Morton, Borlase, Dale et autres. Néanmoins rien n'avait paru MONTAGU. il « de complet sur les coquilles d'Angleterre, pendant près d'un siècle, après les écrits de Lister, lorsque M. Pennant traita ex-professo ce sujet dans le quatrième volume de sa Zoologie Britannique, publiée en 1777, au grand avantage de la science, par l'addition de figures nombreuses et bien exécutées, et par le grand nombre d'espèces qu'il décrivit : il se conforma à peu près pour ses travaux au système de Linné. En 41778, Da Costa fit paraître son Historia naturalis testaceorum Britannie , ou Conchyliologie britannique, avec de bonnes descriptions accompagnées de cent vint-trois figures d'espèces remarquables, la plupart inconnues des auteurs qui le pré- cédèrent. Da Costa a suivi hardiment un nouveau système, basé sur les éléments de conchyliologie, antérieurement publiés; et il est à regretter qu'il n'ait pas au moins adopté les noms spécifiques ou les noms vulgaires de Linné, auxquels l'oreille du con- chyliologiste était déjà depuis si longtemps habituée : cependant sa synonymie est assez nombreuse pour laisser facilement reconnaître chaque espèce. A cette époque personne n'avait pensé que les plus petites coquilles de nos côtes fus- sent assez importantes pour fixer l'attention ou au moins pour être décrites; un essai de ce genre avait cependant été tenté à Rome par Plancus, en 1760, sous le titre Liber de Conchis minus notis in lillore Ariminensi. Cette tâche était réservée aux infatigables recherches de M. Boys de Sandwich, qui aida si puissamment M. Walker à faire connaître toutes les coquilles microscopiques de cette côte et le mit à même de publier en 1734 un ouvrage intitulé Testacea minula ra- riora, dans lequel sont décrites et figurées quatre-vingt-sept petites espèces dont la plupart étaient entièrement nouvelles, Cette entreprise ouvrit un champ tout nouveau à la testacéologie britannique, et ceux qui lui consacrèrent leur attention doivent trouver la récompense de leurs travaux dans la grande beauté et l'élégance de ces espèces mi- croscopiques. L'on doit avouer que sans ces recherches l'histoire des coquillages ne pou- vait être complète. Il est probable que de nouveaux genres auraient pu être raisonnable- ment formés et que c'est à ces travaux que nous devons, dans le genre Nautilus, plusieurs espèces qui jusque-là laissaient une lacune dans la Faune britannique. Depuis cette époque, on a remarqué dans l'histoire du Dorsetshire de Hutchins, le catalogue et la description des coquilles trouvées dans ce comté par le docteur Pul- teney ; parmi ces coquilles, nous remarquons beaucoup d'espèces nouvelles et rares. M. Donovan publie aussi en ce moment une Histoire des Coquilles britanniques. avec de belles figures coloriées. Cet ouvrage doit se composer de soixante numéros formant cinq volumes in-8°. Cinq de ces numéros ont déjà été livrés au public; mais on n'y remarque encore aucune espèce microscopique. Dans les Transactions linnéennes, M. Adams a essayé de donner la figure de plu- sieurs petites espèces nouvelles provenant de la côte Sud du pays de Galles. Il reste cependant encore beaucoup à faire ; car, si nous songeons à la petite partie de nos côtes soumise jusqu'iciaux recherches micrescopiques, nous ne devons pas crain- dre de voir de longtemps le sujet épuisé, et nous supposons que l'on connaît à peine la moitié des petites espèces qui échappent aux observat'ons faites à l'œil nu. L'Histoire de la Conchyliologie britannique, pour être aussi complète que possible, laissait désirer un travail d'ensemble systématiquement coordonné. C'est le but que nous nous sommes proposé dans cet ouvrage, que nous avons entrepris pour faire connaître les espèces que nous avons pu découvrir, et parmi lesquelles on en trouve beaucoup d'inédites comme coquilles anglaises et quelques autres positive- ment nouvelles ; ce qui donne, avec les coquilles déjà connues, près de quatre cent soixante-dix espèces, nombre qui dépasse de beaucoup ce qui a paru jusqu’à présent sur ce sujet, et représente le triple de celles décrites par Da Costa. Nous espérons que cet ouvrage sera accueilli avec cette bienveillance qu'on accorde généralement à des en- IV BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOG QU. treprises si compliquées et si ardues, car nous avons fait les ‘plus grands efforts pour jeter quelque lumière sur un sujet qui fut pour nous une source de vrai bonheur et de jouissances. Nos recherches ont été très-étendues ; elles n'ont pas été bornées à des travaux de cabinet seulement, car chaque espèce a été étudiée dans la localité même qui la fournit. Les descriptions sont aussi concises que possible, dans le but de donner une idée en- tière et parfaite de chaque espèce, et nous n'avons figuré que les coquilles tout à fait nouvelles, ou celles qui n'avaient paru jusque-là dans aucun ouvrage anglais, excepté dans. quelques cas où l'on a cru la chose utile pour établir des comparaisons ?. Dans beaucoup de cas, nous avons ajouté une courte description de l'animal habitant la coquille, ce qui devient d'une assez grande importance pour aider à distinguer quel- ques espèces à peu près voisines, quoique ce ne soit pas généralement en usage en con- chyliologie. Avec un peu plus d'attention, peut-être, j'aurais pu, dans certains cas, ren- voyer à l'ouvrage de Muller. La synonymie est prise dans quelques-uns des meilleurs auteurs, et dans quelques écrits peu connus et consacrés à certaines locahtés. Nous nous sommes cependant abs- tenu toutes les fois que nous avons eu du doute. Si l'on trouve quelque mérite à ce travail, le public le doit aux efforts d’un ami, qui s'est chargé non-seulement de la gravure, mais encore d'une partie du coloriage des ligures. Les coquilles, dessinées fidèlement d'apres nature, ne se laissent reprocher ni dans la forme, ni dans la couleur, cette exagtration cause de tant d'erreurs préjudi- ciables. Malgré cette collaboration si nécessaire pour les plus petites espèces, j'ai hésité à faire paraître cet ouvrage. Figurer toutes les coquilles qu'il était important de connaître, était sans doute un travail au-dessus des forces de celui qui l’a entrepris. Pour détourner de cet ami de la science la critique qui ne doit pas l'atteindre, je la désarmerai en faisant observer que le graveur est une femme qui s’exerça sans maître à ce genre de travail, et qu'elle ne réclame d’autre mérite que celui qui est inséparable du désir d'être utile à la science, en présentant des dessins corrects gravés par la même main. Ces travaux, d’ailleurs, étaient un sujet de distraction, et l'intérèt leur fut étran- ser, Il faut ajouter que nous n'avions pas d’abord l'intention de faire colorier toutes les figures, mais bien de ne le faire que pour quelques exemplaires imprimés sur papier supérieur; mais que, bientôt entraîné par les demandes de quelques amis, nous avons consenti à hvrer des exemplaires d’un mérite inférieur, car les planches avaient été gravées de manière à n'être vendues que coloriées. , Notre intention est d'être utile au naturaliste, et non de plaire à l'artiste; notre but est atteint, si les contours des objets sont corrects, et nous croyons que la science ga- gnera plus à ce genre de travail qu'à des gravures d’un fini soigné, mais incorrectes ou mal caractérisées. A peu d'exceptions près, les espèces décrites dans cet ouvrage font partie de notre propre cabinet, et ont été presque toutes recueillies dans les localites qui les fournis- sent, soit par nous, soit par quelques amis dont les connaissances conchyliologiques et les recherches scientifiques sont trop bien connues pour laisser le moindre doute. Cha- que espèce sera présentée avec l'autorité de son origine britannique, et l'on aura soin d'indiquer s'il existe de l'incertitude à cet égard. 1 Comme il était impossible de connaitre l'importance du cabinet de M. Donovan et les coquilles qu'il avait l'intention de figurer, on remarquera les mêmes espèces dans quelques parties de notre travail; car plusieurs de nos planches étaient gravées lorsque parurent les denx premiers volumes de cet auteur. Nous avions aussi l'intention de figurer quelques espèces qui l'ont été par M. Donovan ; aussi nous ren- voyons à ces figures pour éviter de multiplier sans nécessité les dessins des mêmes sujets. MONTAGU. V Sachant que plusieurs coquilles qui n'ont jamais été trouvées sur nos côtes ont été données comme espèces anglaises, nous avons eu la prudence de ne rien admettre que nous prions de le croire, par orgueil où mépris de l'opinion d'autrui, mais par le seul désir sur la meilleure autorité ; et lorsque nous avons exprimé le doute, ce n'est pas, de dire la vérité. Nous pouvons tous nous tromper, mais l'erreur est moins facile pour celui qui n'a d'autre guide que la nature. On verra que nous avons ajouté à notre travail la description succincte de plusieurs animaux mentionnés par Linné et d'autres auteurs, ainsi qu'un aperçu de la classifica- tion des univalves de Muller, d'après les divers animaux qui les habitent. Nous avons donné aussi un index alphabétique et systématique. Il ne nous reste maintenant qu'à adresser nos sincères remerciements aux amis qui nous ont aidé dans cette entreprise, soit en nous confiant des espèces, soit en nous fournissant des renseignements utiles, et nous saisissons cette occasion de reconnaitre publiquement la faveur qu'ils nous ont accordée. Parmi eux, nous avons des obligations particulières à notre tres-estimable ami et ha- bile conchyliologiste feu M. Boys de Sandwich, dont la complaisante assistance nous à mis à même de faire connnaître presque toutes les petites coquilles trouvées sur cette côte et déjà publiées par Walker, et d'y ajouter quelques observations entièrement neu- ves. Qu'il nons soit aussi permis d'adresser le témoignage de notre reconnaissance à M. Henry Boys, fils de feu notre digne ami, pour la part qu'il a prise à nos tra- Vaux, Nous sommes redevable à feu le docteur Pulteney de Blandfort, habile naturaliste, non-seulement d'un grand nombre d'espèces rares de la côte de Dorsetshire, mais encore de ses observations, qui ne nous furent pas moins utiles que son catalogue publié dans l'histoire de ce comté par Hutchins, et dont il fit un tirage à part pour ses amis. Nous devons aussi des remerciements à M. Swainson et à M. Sowerby de Londres, pour les exemplaires qu'ils nous ont fournis et plus encore pour la liberté qu’ils nous ont immédiatement donnée de faire des recherches dans leurs collections. Notre recon- naissance est également due pour le mème motif au révérend Thomas Rackett. L'assistance amicale qui nous a été accordée par un ardent propagateur de la science, observateur consciencieux de la nature, M. Bryer de Weymouth, et en particulier la permission qu'il nous a donnée de choisir dans son cabinet quelques-unes des coquilles les plus rares, trouvées sur cette côte, méritent notre plus vive reconnaissance, Car sa bienveillance nous a permis d'ajouter à cet ouvrage plusieurs espèces non décrites. Enfin, notre digne ami, le docteur Latham de Romsey, n'a pas moins droit à notre gratitude, non-seulement pour la communication qu'il nous a accordée de sa riche bibliothèque d'histoire naturelle; mais aussi pour son utile collaboration. Par sa sur- veillance active, il a beaucoup contribué à la bonne exécution de l'ouvrage, qui sans lui et faute d'accord aurait sans doute marché moins sûrement. Maintenant nous terminerons cette introduction en faisant remarquer que, par des recherches multipliées, nos notes sur les coquilles indigènes de la Grande-Bretagne s'étaient tellement augmentées, il y a quelques années, et surpassaient de si loin tout travail sur ce sujet, que nous avions dü les mettre en ordre, avec l'intention de publier nos découvertes à une autre époque. Mais un conchyliologiste distingué nous apprit qu'un de nos amis voulait entreprendre le même travail et qu'il serait heureux de l'as- sistance qu'on voudrait bien lui accorder. Nous n'avons pas hésité à abandonner notre projet en faisant des vœux pour que ce sujet fût traité par un homme plus capable, et nous avons communiqué avec plaisir les renseignements nécessaires pour sa parfaite exécu- on, car nous avons toujours été disposé à prêter notre faible concours aux amis de la science. Plusieurs planches ont été gravées pour cet ouvrage; mais on ignore pour quel VI, BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. motif le texte ne fut jamais imprimé; nous savons néanmoins que l'intention de l'auteur n'était pas de s'occuper des petites espèces. Dès que nous avons eu la certitude que ce projet était abandonné, (nos regrets auraient été plus grands si l’auteur avait eu l'intention de s'occuper de tous les testacés britan- niques), nous primes de nouveau la résolution de publier nos découvertes, en classant systématiquement et en décrivant toutes les : coquilles trouvées dans la Grande-Bretagne et dans les mers qui l'entourent. C'est là le but de notre travail, auquel nous avons ap- porté tous les soins convenables pour rassembler la synonymie des auteurs, et pour signaler les fautes qu'ils peuvent avoir commises. En vérifiant ainsi nous-mêmes les travaux précédents, nous avons rétabli la synonymie au lieu de la copier dans les cita- tions, et cette recherche scrupuleuse nous à mis à même d'éviter la multiplication inu- tile des espèces, qui est une des causes principales des difficultés de la science. Noussommes loin de croire que cet ouvrage est exempt d'erreurs; il serait au contraire surprenant de n’en pas trouver, car le sujet est compliqué et difficile; il faut en outre comprendre que dans beaucoup de cas où la description des espèces est très-laconique, le parti auquel on s'arrête dépend d'une appréciation tout individuelle, car nous pou- vons nous hasarder à affirmer qu'on trouvera à peine deux conchyliologistes d'accord sur l'identité d'une grande partie des espèces (Testacea) de Linné : aussi, pour éviter ces difficultés, les auteurs ont-ils été trop souvent disposés à se copier les uns les autres. Nous avons fait tous les efforts que cette question exigeait pour suivre une meilleure direction. Toutes les fois que nous avons signalé des erreurs, nous ne l'avons fait que dans l’in- tention d'éclairer le sujet et sans avoir la pensée de dénigrer un ouvrage, et nous avons la confiance qu'aucune de nos observations critiques ne pourra être considérée comme une injure. à Nous attendons, à notre tour, de semblables dispositions de la part de ceux qui pour- ront à l'avenir traiter le mème sujet, lorsque le temps et les circonstances auront aug- menté le catalogue des coquilles anglaises : d'ici là, nous espérons que nos efforts seront, à cause de l'intention, récompensés par l'approbation de ceux qui nous liront ; eux seuls décideront si nous nous sommes écarté du plan que nous nous proposions de suivre. GEORGES MONTAGU. Knowle, le 1er septembre 1803. L , INDEX SYSTEMATIQUE. PREMIÈRE PARTIE. PREMIÈRE DIVISION. — COQUILLES MULTIVALVES. GENRE IL. — CHITON. . Marginatus. Lævis. . Septemvalvis. . Cinereus. . Albus. . Crinitus. . Fascicularis. CG RO — IOoùX + GENRE Il. — BALANUS. 1. Communis. OO nY O OO À 19 © GENRE III. — LEPASs. À. . Balanoiïdes. . Punctatus. . Rugosus. . Clavatus. . Tintinnabulum. . Costatus. . Conoides. . Striatus. 40. Diadema. Anatifera. Où + © 1 GENRE IV. — PHoLaAs. Anserifera. Sulcata. . Scalpellum. . Fascicularis. . Dactylus. Parvus. Crispatus. . Candidus. . Striatus. VIII BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. DEUXIÈME DIVISION. — COQUILLES BIVALVES. GENRE V. — Mya. 4. Pholadia. 2, Arenaria. 3. Truncata. 4. Margaritifera. 5. Ovalis. 6. Pictorum. 7. Inæquivalvis. : 8. Suborbicularis. 9. Pubescens. 10. Prætenuis. 11. Distorta. 12. Bidentata. GENRE VI. — SOLEN. . Siliqua. . Novacula. Ensis. . Vagina. Pellucidus. Legumen. . Fragilis. . Antiquatus. . Minutus. 10. Vespertinus. 11. Squamosus. 12. Pinna. 10 11. 12. 13. 14. 16. 17. 18. 49. GENRE VIII. — CARDIUM. 16. 17. GENRE VII. — TELLINA. 1. Fervensis. 2. Squalida. 3. Læta. 4. Donacina. 5. Tenuis. 6. Striata. 7. Fabula. 8. Solidula. 9. Fausta. . Crassa. Proficua. Radula. Bimaculata. Lactea. Rotundata. Flexuosa. Carnaria. Inæquivalvis. Maculata. . Edule. . Aculeatum. . Echinatum. . Ciliare. . Lævigatum. . Nodosum. . Elongatum. . Exiguum. 9. Medium. . Rubrum. . Discors. . Municatulum. . Arcuatum. . Corneum. . Amnicum. Lacustre. Tuberculatum. GENRE IX. — MACTRA. D'AIDE 19 = . Solida. . Subtruncata. . Stultorum. . Dealbata. . Compressa. . Boysii. Triangularis. Lutraria. 9. Hians. 10. Glauca. 114. Tenuis. GENRE X. — Donax. 4. Trunculus. 2. Denticulata. >. Complanata. 4. Plebeia. 5" Irus. 6. Castanea. GENRE XI. — VENUS. 1. Paphia. 2. Verrucosa. 3. Striatula. 4. Islandica. 5. Chione. 6. Exoleta. 7. Undata. 8. Tigerina. 9. Sinuosa. 10. Ovata. 11. Minima. 12. Subcordata. 43. Granulata. 44. Deflorata. 45. Decussata. 16. Pullastra. 17. Perforans. 18. Virginea. 19. Aurea. 20. Sulcata. 21. Triangularis. 22. Spinifera. GENRE XII. —CHAMa. A. Cor. GENRE XIII. — ARcA. . Pilosa. . Lactea. . Noæ. Minuta. Nacleus. + Co 19 ©: GENRE XIV. — PECTEN. . Maximus. . Jacobæus. . Opercuiaris. Varius. . Lineatus. . Distortus. . Obsoletus. . Glaber. AO S © = ©0 MONTAGU. 9. Lævis. GENRE XV. — OSTREA. 1. Edulis. 2, Striata. GENRE XVI. — ANOMI1A. . Ephippium. . Squamula. . Aculeata. . Undulata. à Œ 19 GENRE XVII. — MyTiLus. 1. Edulis. 9, Incurvatus. 3. Pellucidus. 4. Barbatus. 5. Modiolus. 6. Umbilicatus. Rugosus. 8. Præcisus. 9. Crista galli. 10. Discors. 11. Discrepans. 12. Cygneus. 13. Anatinus. 14. Avonensis. 45. Striatus. 16. Ungulinus. GENRE XVIII. — PINNA. A. Pectinata. 2. Ingens. 3. Muricata. TROISIÈME DIVISION. — COQUILLES UNIVALVES. GÊÉNRE XIX. — NAUTILUS. 1. Beccaru. 2. Beccarii perversus. 3. Crispus. 4. Lævigatulus. 5..Calcar. 6. Depressulus. 7. Umbilicatulus. 8. Crassulus. 9. Lacustris. 10. Carinatulus. 11. Semilituus. 12. Rectus. 13. Radicula. 44. Subarcuatus. 45. Jugosus. 46. Costatus. GENRE XX. — CYÿPRÆA. 1. Pediculus. 2." ATCtICa: 3. Bullata. 4. Voluta. GENRE XXI. — BuLLA. A. Lignaria. 2. Ampulla. 3. Patula. 4. Aperta. 5. Haliotoidea. 6. Plumula. 1. Catena. 8. Emarginata. 9. Denticulata. 10. Hydatis. 11. Akera. 12. Cylindracea. 3. Umbilicata. 14. Truncata. 45. Obtusa. 16. Diaphana. 17. Fontinalis. 18. Hypnorum. GENRE XXII. — VoLuTA. 1. Tornaüilis. 2, Pallida. 3. Jonensis. 4. Denticulata. 5. Alba. 6. Catenata, GENRE XXII. — BucciNuM. 1. Undatum. 2. Lapillus. 3. Reticulatum. 4. Macula. 5. Ambiguum. 6. Hepaticum. 7. Bilineatum. 8. Perdix. 9. Lineatum. 10. Cinctum. 114. Minimum. x BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 12. Terrestre. 4. Erinaceus. 13. Obtusulum. 5. Purpureus. GENRE XX VI. — Trocuus. 14. Breve. 6. Linearis. 15. Minutum. . Muricatus. 1. Ziziphinus. 16. Læve. . Turricula. 2. Tenuis. 17. Obtusissimum. . Rufus. 3. Exiguus. 10. Sinuosus. 4. Striatus. GENRE XXIV.—SrromBus. 11. Costatus. 5. Tumidus. 12. Attenuatus. 6. Crassus. 1. Pes pelecani. 13. Gracilis. 7. Magus. 2. Costatus. 14. Nebula. 8. Cinerarius. 15. Septangularis. 9. Umbilicatus. GENRE XXV.— MUREX. 16. Fuscatus. 10. Terrestris. 17. Tubercularis. A1. Fuscus. 1. Despectus. 18. Adversus. 12. Cinereus. 2. Antiquus. 19. Reticulatus. 3. Corneus. 20. Minutissimus. GENRE XXVIL — Turpo. 31. 2. Decussatus. . Reticulatus. . Spiralis. >. Interstinctus. . Unidentatus. . Phcatus. . Pallidus. . Nivosus. . Semicostatus. . Unifasciatus. . Cingillus. . Quadrifasciatus. . Interruptus. . Retiformis. . Fuscus. . Strigatus. . Carinatulus. . Rivulus. . Sandwicensis. . Fulgidus. . Albulus. . Scriptus. . Subarcuatus. . Elegans. . Divisus. . Subrufus. IDR CS ND — © * . Terebra. . Cinctus. . Clathrus. . Clathratulus. . Elegantissimus. . Nitidissimus. . Unicus. . Subtruncatus. . Truncatus. . Littoreus. . Tenebrosus. . Rudis. . Striatulus. . Vinctus. . Auricularis. . Canalis. . Crassior. . Parvus. . Costatus. . Striatus. . Bryereus. . Coniferus. . Denticulatus. . Cimex. . Subumbilicatus. . Ventrosus. . Ulvæ. . Pullus. . Punctura. . Ruber. DEUXIÈME PARTIE. Vitreus. + # . Muscorum. . Sexdentatus. . Tridens. . Carychium. . Juniperi. GENRE XX VIIT, — HELIx. SO 19 — OS DUR k . Elegans. . Fasciatus. . Fontinalis. * * * . Perversus. . Bidens. . Laminatus. . Biplicatus. . Labiata. . Vertigo. 12. Jugosus. + . Stagnalis. . Fragilis. . Palustris. . Fossaria. . Peregra. Auricularia. . Putris. . Glutinosa. . Lutea. . Limosa. . Lævigata. . Detrita. . Vivipara. . Tentaculata. 5. Lubrica. . Obscura. . Subcylindrica. . Lackhamensis. Cd © — © © 1© 1© CO 19 — © —N D © © © [er] Le EE (=) &e QG 10 — ss Re à (er A ©: +} 2 > © © © I . Octanfracta. Polita. . Decussata. Labiosa. Petræa. * + Pomatia. Aspersa. . Nemoralis. Hortensis. Arbustorum. Virgata. . Cingenda. . Rufescens. . Cantiana. Hispida. . Fusca. “HEUCIdA ÿ. Trochiformis. . Lacuna. . Spinulosa. . Caperata. . Radiata. . Umbilicata. Lapicida. Ericetorum. Subcarinata. Depressa. . Paludosa. Crenella. Unispiralis. Resupinata. . Globosa. . Reticulata. 2. Striata. . Coarctata. Tubulata. . Variegata. Fasciata. . Nitidissima. Bicolor. L2 2 # Cornea. Complanata. Carinata. . Vortex. Spirorbis. . Contorta. Alba. Cristata. Fontana. 68. Naulileus. GENRE XXIX. — NEriTA. 1. Littoralis. 2. Pallidula. 3. Glaucina. 4. Fluviatilis. 5. Pellucida. 6. Alba. GENRE XXX. — Harris. 1. Tuberculata GENRE X XXI. — PATELTA. 1. Vulgata. 2, Pellucida. 3. Parva. 4. Bimaculata. 5. Fluviatihs. 6. Lacustris. 7. Antiquata. 8. Ungarica. 9. Mihitaris. 10. Chinensis. 11. Fissura. 12. Apertura. 13. Græca. GENRE XNXIL.—DENTALIUN. A. Entalis. 9. Striatum. © . Gadus. 4. Imperforatum. ©: . Trachea. 6. Glabrum. GENRE XXNIIT. — SERPULA. ; 1. Spirorbis. 2. Spirillum. Granulata. Carinata. >. Corrugata. 6. Cornea. 7. Heterostropha. BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 15. GENRE XX XIV.-VERMICULUM. 8. GE 10. 11. 12. 13. A4. 15. 16. GENRE XX XV. — TEREDO. ].. GENRE XX XVI. —SABELLA. Sinistrorsa. 9. Minuta. LucIda. Reversa. * + . Vermicularis. . Triquetra. 4. Tubularia. È # + Lobata. x Incurvatum. Pervium. Bicorne. : Perforatum. Intortum. Subrotundum. Oblongum. #8 Lacteum,. Striatum. Globosum. Læve. Marginatum. Retortum. Perlucidum. Urnæ. | Squamosum. Navalis. Alveolata. . Peniciilus. Granulata. Chrysodon. Conchilega. Lumbricalis. Cirrata. Arenaria. . Subcylindrica. . Setiformis. Curta. . Compressa. CARACTERES GÉNÉRIQUES DIVERS ANIMAUX QUI HABITENT LES COQUILLES ET DE CEUX QUI SONT SANS COQUILLES A L'ÉTAT DE VRAIS MOLLUSQUES. La coquille est l'enveloppe naturelle de beaucoup d'animaux ; elle protège, abrite e! défend leurs corps mous et délicats, elle grandit en mème temps que l'animal se déve- loppe. Elle est donc pour lui ce que le test est pour le crabe, ce que la carapace est pour la tortue. Les animaux découverts jusqu'ici comme habitant les coquilles de la Grande-Bretagne, et qui ont été parfaitement déterminés et systématiquement classés sont : 1. Les Donts. 9. LES TRITONS. 3. LES ASCIDIES. 4. LES Téruys. 5. Les LiIMACES. 6. LES Spios. 7. LES AMPUITRITES. 8. Les TÉRÉBELLES. 9. Les NÉREIS. ? 1. DORIS. Corps rampant, oblong et aplati en dessous; bouche placée en avant et inférieure- ment; organes de la respiration situés en arrière, ordinairement sur le dos et entourés d'une frange ; deux ou quatre tentacules rétractiles dans leur propre base, et situés sur la partie supérieure et antérieure du corps. Les Doris habitent les Chitons : beaucoup d'espèces élégantes sont mollusques. 2. TRITONS. Corps oblong; bouche avec une trompe spirale involutée ; douze tentacules où appen- dices, six de chaque côté, divisés presque à la base, les postérieurs chéliferes. XIV BIBLIOTHÈQUE CONCHYLOLGGIQUE. Les Tritons habitent les Balanes et les Lepas ; et une seule espèce se trouve dans la mer à l'état de mollusque. 3. ASCIDIES. Corps adhérent, à peu près rond, et paraissant sortir d'un fourreau ; deux ouver- tures placées généralement près de la partie supérieure, l'une sous l’autre. Les ascidies adhèrent par la base aux rochers, aux coquilles et autres corps marins ; elles sont plus ou moins gélatineuses et semblent n'avoir d’autres moyens de locomotion que ja con- traction et la dilatation ; elles lancent avec une grande force l'eau qu'elles ont introduit dans leur corps. Les ascidies forment une famille assez nombreuse, qui habite les Pholas, les Solen , quelques Myes ou Mactres et probablement une partie des autres testacés bivalves : plu- sieurs espèces sont mollusques. Il est probable que les ascidies, aussi bien que la plupart des autres animaux aquati- ques qui ne jouissent que peu ou point de locomotion, sont hermaphrodites ; etce mode de reproduction s'étend très-vraisemblablement à tous les animaux des coquilles multivalves et bivalves, mais non aux univalves, excepté aux Serpules et autres espèces sessiles. 4. TÉTHIS. Corps libre, assez oblong, charnu, sans pédoncules : bouche terminale avec une trompe cylindrique, sous une membrane développée ou lèvre : deux ouvertures au côté gauche du col. Les Téthys ne se trouvent pas à l'état de mollusque dans les mers britanniques, mais on suppose qu'elles habitent la plus grande partie des coquiiles bivalves, au nombre des- quelles, suivant Linné, on peut citer les genres Tellina, Cardium, Mactra, Venus, Ostrea et autres ; dans quelques cas cependant ce dernier genre présente des exceptions. 5. LIMAX. Corps oblong, rampant, formé en dessus d'une espèce de cuirasse charnue et présen- tant en dessous nn disque plat longitudinal ; ouverture placée au côté droit à l'intérieur de la cuirasse : quatre tentacules situés au-dessus de la bouche, avec un œil à l'extré- mité de chacun des plus grands. Tels sont les signes qu'en général on à considérés comme caractères génériques des Limaces où limacons, et ils semblent convenir aussi aux espèces qu'on trouve à l'état de mollusque ; mais si l'on examine les différents animaux que l'on a regardés comme faisant partie de ce genre, car la plupart habitent les coquilles univalves turbinées, nous crai- gnons qu'il ne soit nécessaire d'étendre beaucoup trop ces caractères pour qu'il suit pos- sible de les réunir en totalité ou même en partie dans le genre Limazx. On sait bien que la plupart des coquilles d'eau douce, sinon toutes, de même que la plupart des univalves marines, sont habitées par un animal qui n'a que deux antennes ou tentacules, non ter- MONTAGU. XV minés par des yeux, ces organes étant placés à la base des tentacules et dans une posi- tion qui varie autant que les espèces : dans quelques-unes aussi les tentacules sont longs et sétacés; dans d'autres courts, larges et plats. C'est aussi une question de savoir si l'ouverture sur le côté droit comprendrait ces animaux, qui ont tout autre caractère des Lima, et habitent les hétérostrophes ou coquilles renversées ?, et ont tous le foramen ou ouverture au côté gauche. Les caractères de Linné comprennent certainement l'ensemble des coquilles terrestres que nous connaissons, excepté celles-là et une ou deux autres espèces ; mais, indépen- damment de la différence dans le nombre des tentacules et dans la situation des yeux, on n'a jamais entièrement examiné cette circonstance que le testacé aquatique est habité par des animaux de différents sexes et non hermaphrodites, comme les Limaces mollus- ques, et ceux qui habitent en grande partie les coquilles terrestres. Ceux-ci, quoique va- riés, ont été généralement considérés comme faisant indistinctement partie du genre Limazx ; cet ouvrage étant consacré aux coquilles et non aux animaux qui les habitent, cette raison nous paraît suffisante pour ne pas nous occuper en ce moment de cette question. Nous avons placé à la fin de cette introduction un tableau de la classification des tes- tacés univalves d'après l'animal, par Muller, afin de faire voir à quelles nombreuses différences s'étend le genre Limax de Linné. 6. SPIO. Corps formé d'anneaux et sortant d'un tube; garni de fibres dorsales: pédoncules rudes sétifères et placés en arrière : deux tentacules longs et simples ; deux yeux oblongs. Les Spios habitent les Sabelles : on trouve sur nos côtes les étuis d’une ou deux espèces très-délhicates qui ne sont pas décrites à l'article Sabella, parce qu'elles sont in- visibles à l'œil nu. 7. AMPHITRITE. Corps formé d'anneaux et sortant d'un tube ; pédoncules ou pieds petits, nombreux, avec des faisceaux latéraux et des branchies ; deux tentacules rapprochés, pennés : sans yeux. Les Amphitrites habitent quelques espèces de Serpules et de Sabelles, ou des trous dans les rochers. 8. TEREBELLA. Cors oblong, rampant, nu, garni de fascicules et de branchies : bouche placée en avant, munie de lèvres, sins dents et présentant une trompe en massue : tentacules nombreux, ciliés, capillaires, situés autour de la bouche. 1 Muller a formé plusieurs genres nouveaux aux dépens du genre Limax de Linné, d’après le nombre et la forme des tentacules, ainsi que d'apres la position relative des yeux. 2 Pour la définition de ce nom, voir la troisième division du genre Turbo. ANI BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Les Tércbelles habitent un grand nombre de Serpules, de Dentales et de Sabelles ; 11 v en à beaucoup qui n'ont aucune enveloppe naturelle, mais qui se fixent elles-mêmes dans les creux des rochers. 9, NÉREIS. Corps long, rampant, avec de nombreux pédoncules latéraux, ou pieds de chaque côté et des fascicules: tentacules simples, manquant rarement : quatre ou deux veux, ra- rement sans veux. On dit que l'animal des Néréis habite les Sabelles ; il est possible que cela soit vrai dans quelques cas, mais nous pensons que la plus grande partie de ces animaux sont libres, à l'état de mollusque, qu'ils habitent le sable et la vase au fond de la mer, où ils se forment eux-mêmes des cellules ; ils sont beaucoup plus actifs que les Spios, les Amphitrites et les Térébelles. Outre les animaux dont nous venons de parler, il v en à sans doute beaucoup d'au- tres qui nous sont maintenant inconnus et qui habitent des coquilles ; celui du Nautilus semble très-imparfaitement compris : il est figuré dans Rumph. Mus., tab. 17, fig. B; mais personne ne paraît encore l'avoir classé, où même avoir hasardé de lui donner un nom. Il est très-probable qu'un grand nombre des petits Nautiles droits sont habités par des animaux très-différents de ceux des espèces enroulées. Quelques espèces de Serpules, principalement celles qui sont cloisonnées, sont indu- bitablement habitées par des animaux qui diffèrent de ceux à coquille plus simple. Les Vermicula sont probablement habités par des animaux divers, puisque leur structure est si variable ; maisil est possible que nous restions dans l'ignorance, ou ré- duits à des conjectures à l'égard de la forme et de la description anatomique de si petites espèces, qui sont d'aiileurs masquées par leur enveloppe testacée. CLASSIFICATION DES TESTACÉS UNIVALVES d'après LES DIFFÉRENTS AIMAUX QUI LES HABITENT ; par MULLER. Muller a divisé en genres ses Fermes terrestres et fluviatiles, d'après le nombre et la forme des tentacules et la situation des yeux; la classification des testacés de Linné se trouve renversée et confondue indistinctement avec le système Mullerien; dans celui-ci sont compris les limaçons mollusques ou Limaces nues, ainsi que le prouvera la troi- sième colonne du tableau ci-joint, où les noms génériques Linnéens qui précédèrent ceux de Muller, sont indiqués dans la quatrième colonne. SANS COQUILLE. Syst. de Mull. Syst. de Linn. re feux à l'extrémité, des plus Tentacules linéaires. 4 : Yeuxoeten FE Limax. Limax. longs. a) COQUILLE UNIVALVE. one Yeux à l'extrémité, des plus } ; Tentacules linéaires. sf P | Helix. Helix. OR CP PE Tentacules linéaires. . . 2 Yeux à l'extrémité. . . . . Vertigo. Turbo. : ; Ç Hélix. { Yeux à la base externe . . Nerita. : _ | | Turbo. Tentacules sétacés. . 2 : ; elix. RS Yeux à la base interne . . Planorbis. foie | | Bulla. Yeux à la base postérieure. Valvata. Helix. P . { Yeux à la base interne. . . Ancylus. Patella. Tentacules tronqués . . 24, S *e 4 | Yeux à la base postérieure. Carychium. Turbo. Tentacules triangulaires. 2 Yeux à la base interne. . . Buccinum, Helix. On peut ajouter à ce qui précède : Tentacules sétacés. . . . 2 ( , Yeux à la base. . . . . . . Antennes 2, une pennée. . | : Turbo. to XVII BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Cette dernière division n'appartient pas au système de Muller, mais on l'a introduite dans le but de montrer une autre importante subdivision d'après l'animal, et qui com- prendrait les Valvata de Muller. Il est très-extraordinaire que cet auteur ne se soit pas servi lui-même d'un caractère si distinct pour ses Valvata, d'autant mieux qu'il ne l'a employé spécifiquement qu'en donnant le nom de Cristata à la seule espèce qu'il connût. On pourrait néanmoins ajouter à celle-ci sa Nerita piscinalis, le Turbo fontinalis de cet ouvrage, qui est aussi à antenne pennée. Indépendamment de ce qu'on a déjà remarqué que plusieurs individus de cette classe sont hermaphrodites et d’autres de sexes distincts, on trouve aussi que quelques-uns sont Ovipares et d'autres Vivipares; et il est à noter que tous ceux qui ont quatre tentacules, et dont les veux sont placés à l'extrémité des deux plus longs, sont herma- phrodites, et qu'ils sont tous terrestres. Ceux au contraire à deux tentacules, et dont les veux sont placés sur la tête, sont de sexes différents, et, à l'exception de deux es- pèces connues maintenant (Turbos elegans et Carychium) tous sont aquatiques. Dans ce dernier genre on remarque une ou deux espèces vivipares, circonstance jus- qu'alors inconnue parmi les espèces terrestres. Si malgré de telles différences, ces animaux doivent tous être considérés comme des Limaces, les caractères génériques doivent être un peu plus largement ‘exprimés que ceux fixés par Linné, et il serait convenable qu'ils s'étendissent à toutes ces espèces différentes : Corps oblong, rampant, avec un disque longitudinal aplati en dessous ; ouverture placée plus souvent au côté droit ; deux ou quatre tentacules : deux yeux ", placés soit à la base des tentacules sur la tête, soit à l'extrémité des deux plus longs. Il faut, à n’en pas douter, subdiviser le genre Limax de Linné ; mais nous ne pen- sons pas, comme Muller, qu'il soit possible d'établir un si grand nombre de genres d'après la position des yeux en avant, en arrière, ou aux côtés de la base des tentacules. Néanmoins il y a, suivant nous, deux’grandes divisions naturelles : la première com prend tous les individus à ee ocellés ; et la seconde, ceux qui ont les veux placés sur Ja tête. Chacune de ces divisions pourrait encore se partager en deux familles ; comme il suit : LIMAX. Corps oblong, rampant, avec un disque longitudinal, aplatiou sustentaculum inférieu- rement; foramen ou ouverture placée généralement au côté droit ; tentacules ocellés. Terrestre, hermaphrodite. * Quatre tentacules : deux veux, placés à l'extrémité des deux plus longs. * Deux tentacules,. 2. LUBRICA. Corps oblong, rampant, avec un disque longitudinal, aplati ou sustentaculum inférieu- rement ; foramen ou ouverture située le plus ordinairement au côté droit; tentacules non ocellés; deux yeux placés sur la tête. Le plus souvent aquatique et de sexes distincts. * Tentacules ou antennes, quatre, dont l’un est penné. ** Deux tentacules. 1 S'il était prouvé que l’animal du Turbo elegans eût quatre yeux, ce que nous soupçonnons, les carac- tères devraient s'étendre encore : Deux yeux, rarement quatre, elc. MONTAGU. XIX A la première division des Limaæ appartiendrait toute la tribu des vrais mollusques communément désignés sous le nom de limaces (slugs) : parmi ceux-ci le Limaæ cine- reus et le Limax agrestis, Gmelin p. 3100 et p. 3101 1, paraissent former le passage entre les testacés et les mollusques, (car il ont un test rudimentaire sous le bouclier qui couvre le dos) et se groupent avec ces animaux terrestres, comme on le remarque aussi dans quelques Bullæ marines : la Bulla aperta, l'haliotoidea et la plumula cachent également leurs coquilles. La présence d'une coquille interne dans quelques limaces nues ne pouvait échapper aux recherches anatomiques de Swammerdam et de Lister; ces deux auteurs l'ont dé- crite et figurée ?. Sans aucun doute ces animaux appartiennent autant aux Vermes teslacea qu'un grand nombre de Bulles; mais on ne crut pas nécessaire alors d'établir un nouveau genre, pour une coquille anomale et irrégulière. Elle est généralement un peu ovale, quelquefois aplatie et mince, avec un bord mem- braneux ; quelques espèces ont une épaisseur égale à la moitié de leur largeur et rare- ment elles présentent quelque concavité ; leur couleur est d'un blanc argenté, comme micacé ; le dessus est un peu convexe et légèrement rugueux au centre de la plus petite extrémité ou de l'extrémité postérieure ; le dessous est quelquefois rude et granulé de points brillants semblables à du cristal. Cette coquille est le Lapis limacis ou pierre de limaçon des auteurs, et l'on dit qu'elle a été employée en médecine : un préjugé du peuple lui accorde le pouvoir de guérir le malade atteint de fièvre tierce, qui porte cette substance attachée à son bras 3, Dans sa Zoormophose, tab. T6, Favanne à figuré plusieurs espèces de Limaces qui pa- raissent former le passage entre celles qui ont une coquille interne et celles à enveloppe testacée ; ces espèces n'ont qu'une petite coquille attachée à l'extrémité postérieure. Mais comme on n'en à pas découvert de semblables en Angleterre, nous n'en parlons ici que pour donner une idée des gradations insensibles qu'on remarque dans les productions de la nature et pour démontrer combien il serait impossible de rompre cette chaïne qu'elle a si admirablement liée. 1 Limax filans. Lin. Trans., IV, p. 85, tab 8. Ces limaces peuvent se suspendre, ainsi que d’autres qui ‘n'ont pas la même conformation intérieure. Limaz parvus cinereus, Lister conch., t. 101., f. 101. — Zd.,t. anat. {. 5. 2 Hill. Swammerd., p. T1, t.8,f. 8. — List. conch.,t.5. — Anat., f. 5. — Id. Angl. p. 128, t, 2, f. 15. 3 Encyclopedia Britannica. CA Li | 20 > “gg mt Gone hé M bi er ND em ren l ati ob dot AM de oct de 1e te 3h | ur DETTE atbtimnar "al tt Mon, sathonrin sitter va sb y do te de de y eu gai DELLE y LR md 12 du wrufil if paye à ati sk. ! nm o+ TU de poute MUNIE ‘2 ” AE TT) ILE " dt so alle UC TOR. 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CHITON, ANIMAL DE Doris. Coquille formée de plusieurs pièces ou valves, placées transversalement sur le dos de l'animal et se recouvrant l'une l'autre par le bord antérieur. 4. CHITON MARGINATUS. CHITON MARGINATUS. Gmel., syst., p. 3206, 26. — Br. zool., t. 36, F. 2. — Pull. cal., Dorset., p. 25. — Turt., Lin. 1v, p. 165. CHirox. Huit valves carénées sur le dos, se recouvrant l'une l'autre par un angle ou crochet placé au sommet de chaque valve ; vues à la loupe elles paraissent chagrinées et marginées : la couleur varie beaucoup du cendré obscur au brun, approchant de la nuance 2 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. de chair, quelquefois bigarrée : la forme est ovale-oblongue ; la longueur de cinq hui- tièmes de pouce ; la largeur de trois huitièmes. C'est la coquille qui paraît avoir été décrite par M. Pennant, mais nous ne pouvons pas reconnaitre que le bord soit suffisamment réfléchi pour devenir un caractère, ni que le sommet soit plus prononcé que dans la plupart des autres espèces. Elle fut d’abord trouvée à Scarborough, par l’auteur cité, et le docteur Pulteney la dit de la côte du Dorsetshire. Nous l'avons trouvée assez souvent dans la baie de Salcomb, fixée aux huîtres et à d’autres coquilles, ou à des pierres : nous l'avons reçue aussi de Sandwich, dans le Kent. 2. CHITON LÆVIS. CHiToN LÆvVIS. Gmel., syst., p. 3206, 27. —Br. zool., t. 36, f. 3. — Turt. Lin. iv, p. 165. Curron. Huit valves lisses ou très-légèrement striées en travers, angle élevé: valves anguleuses ; bord large, finement réticulé, oblong ; longueur, un demi-pouce ; largeur, un quart de pouce. Cette coquille semble être le C. lævis de M. Pennant, qui la dit des rivages de Loch Broom, West Ross-Shire. Elle est d’un beau brun roux foncé ; parfois bigarrée de blanc jaunâtre, avec une petite ligne longitudinale de même couleur ; mais ce n'est pas un ca- ractère constant, comme semblerait l’exprimer la description de M. Pennant. Nous l'avons souvent trouvée dans la baie de Salcomb, avec l'espèce précédente, dont elle se distingue principalement par moins de largeur, par sa surface lisse et par un bord réticulé. 3. CHITON SEPTEMVALVIS. CHITON SEPTEMVALVIS. Sept valves carénées, à crochets saillants ; cinq valves, celles du milieu divisées transversalement de la base antérieure au crochet; le côté postérieur agréablement chagriné, l’autre très-lisse ou légèrement strié en travers ; les valves ter- minales sont d'un brun roux, les autres sont en général d'un cendre obscur ; les cro- chets sont souvent roux ; le bord passablement large et faiblement réticulé; cette espèce a la même forme que la précédente ; longueur, un demi-pouce. Elle se trouve dans la baie de Salcomb, maiselle y est rare. 4. CHITON CINEREUS. CHiTON ciNEREUS. Lin., syst., p. 1107. — Gmel., syst., p. 3204. — Pull., cat., Dorset., p. 25. — Turt., Lin. IV, p. 163. Cairon. Huit valves à peu près lisses, comprimées, ovales, carénées ; les valves font saillie entre les crochets sur le dos, et se réfléchissent à l'angle postérieur de la base ; extrémités larges, bord légèrement cilié ; couleur cendrée ; longueur, un quart de pouce. On trouve cette espèce rare dans la baie de Salcomb dans le Devonshire , sur des ro- chers et sur de vieilles coquilles, ainsi que la précédente: Le docteur Pulteney dit qu'on la voit attachée aux rochers et aux huîtres à Weymouth et qu'elle vient aussi de Poole. 5. CHITON ALBUS. Cuirox ALBUS. Lin., syst., p. 1107. — Gmel., syst, p. 3204.—Chem., conch., VIT. t. 96, F. 847. — Pult., 1., Dorset., p. 25. — Turt., Lin., IV, p. 162. MONTAGU. 5 Currox. Huit valves lisses, blanches, ovales, non carénées ; la première est entaillée au bord postérieur. Plus petit que le Ch. cinereus. Le docteur Pulteney dit qu'on le trouve sur les coquilles d'huitres de Poole et sur d'autres espèces moins communes : ainsi que sur les Ulva intestina et latissima. L 6. CHITON CRINITUS. CHiroN cRINITUS. Gmel., syst., p. 3206. — Br. z001., 1. 36, F4. — Turt., Lin. IV, p. 461. Cirox. Sept valves, garmes de poils courts et épais ; iongueur, cinq huitièmes de pouce. Telle est la description de M. Pennant, qui ajoute que cette espèce habite la mer près d'Aberdeen. M. Boys nous apprend qu'on la trouve à Sandwich. 7. CHITON FASCICULARIS. CHITON FASCICULARIS. Lin., syst, p. 1106. — Gmel., syst, p. 3202. — Chem., conch. X,t. 173, f. 1688. — Muller, n° 3017. — Pull., cat., Dorset., p. 25. — Turt., Lin. IV, p. 162. CHirox. Huit valves, lisses en apparence, mais en les examinant au microscope on les trouvera rugueuses et chagrinées, excepté au sommet dorsal; bord entouré de dix-huit touffes de poils blanchâtres, une à la jonction de chaque valve, et deux en avant; la couleur est brune ou cendré-foncé ; longueur, cinq huitièmes de pouce ; largeur, plus de deux huitièmes. Le docteur Pulteney a observé que cette coquille n'était pas rare sur les huîtres de Poole. Nous en avonstrouvé en grande quantité dans la baie de Salcomb dans le Devonshire, avec toutes les autres espèces excepté l'Albus et le Crinitus; et elle est de beaucoup la plus commune. Elle adhère, comme les autres espèces du genre, aux huîtres et aux au- tres coquilles ainsi qu'aux rochers; et elle habite comme elles le fond de l’eau, de sorte qu'on ne peut l'obtenir qu'à l'aide de la drague. On la trouve aussi à Sandwich, dans le comté de Kent, où elle semble n'être pas rare, car elle était en grand nombre dans un lot de coquilles reçues de M. Boys. Elle est d’une plus grande taille sur la côte de Bar- barie, où elle a souvent plus d'un pouce de longueur. GENRE I. BALANUS, ANIMAL DE TRITON. 1. BALANUS COMMUNIS, LEPAS BALANUS. Lin., syst, D. 1107. — Gimel., syst. D. 3207. — Turt., Lin., iv, p. 165. — Lister, conch., t. 143, F. 286.—Don., br. shells, x, €. 30, f. 1.— Brit z00L., 16. 97, LE. 4 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. LEPAS CORNUBIENSIS. Brit. z0ol., t. 37, f. 6, var. BALANUS PORCATUS. Da Costa, p. 249. BALANUS COMMUNIS. Pull., cat., Dorset., p. 25. BaLanus. Forte coquille rugueuse, d'un brun cendré ; compartiments inégaux et sou- vent peu distincts, composés de stries longitudinales irrégulières ou crètes; forme co- nique ; les coquilles détachées sont très-arrondies à la base et régulièrement obliques supérieurement ; l'ouverture proportionnellement petite; opercule composé de quatre valves striées transversalement; les deux plus grandes avec un sillon longitudinal; le diamètre de la base est parfois d'un pouce; la hauteur est à peu près de trois quarts de pouce. Cette espèce est assez commune sur un grand nombre de nos côtes; elle adhère si fortement aux rochers qu'il est difficile de l'en séparer sans la briser : elle vit ordinai- rement en groupes, ce qui la déforme singulièrement. 2. BALANUS BALANOIDES. LEPAS BALANOIDES. Linné, syst, p. 1108. — (Gmel., syst., 3207. — Turt., Linné, 1V, 466. — Brit. zool., t. 37, f. 5. — Don., brit. shells, x, t. 36, f. 2, 3. BaLaANus vuLGaris. Da Costa, p. 248, t. 17, Ê. 7.—Lister. conch., t. 44 Id. Angl., t. 5, f. 41. — Pult., cat., Dorset., p. 25. Bazanus. Coquille sabconique et parfois déprimée, composée d'ordinaire de six com- partiments, divisés par une dépression longitudinale profonde, lisses, blancs, souvent très- sillonnés à la base ; les compartiments postérieurs sont les plus grands; l'ouverture est proportionnellement plus grande que dans l'espèce précédente; opercule composé de quatre valves; les deux supérieures légèrement striées en travers; les autres lisses ; k, f. 287.— diamètre à la base, un quart et rarement un demi-pouce. Cette coquille est sans aucun doute l'espèce la plus commune sur nos rochers entre la haute et la basse mer; ils en sont quelquefois entièrement couverts. On la trouve aussi attachée à des débris de bois, aux coquilles et aux crustacés. 3. BALANUS PUNCTATUS. PI. 1, fig. 6. BALANUS PUNCTATUS. Pull. cat., Dorsel., p. 25. Bazanus. Coquille brune très-rugueuse ; compartiments peu distincts; souvent poin- tillée; opercule formée de quatre valves; la supérieure ayant quelques sillons longitu- dinaux ou stries; les bords saillants des valves supérieures et des inférieures sont bien unis à la surface, dentelés ou découpés et emboités l'un dans l’autre; elles sont parfois pointillées comme un dé. La base est très-peu étendue, et n'a pas plus de largeur que de hauteur, elle n'a pas plus d'un quart de pouce et ordinairement moins. C'est une espèce très-commune sur la côte sud du Devonshire, couvrant tous les rochers près des limites de la haute mer, et elle se trouve réunie en groupes sur la Patella-Vulgata. On l'a problablement confondue avec l'espèce précédente; mais elle s'en distingue facile- ment par sa couleur d'un brun sale, par son aspect rugueux, et surtout par l'oper- cule, qui diffère essentiellement. On rencontre parfois une variété beaucoup plus élevée, cylindrique, et ayant l'ou- verture aussi grande que la base. Cette variété a les valves de l’opercule plus poin- tllées. La figure est grossie; c'est par oubli que nous n'avons pas ajouté la figure de gran- deur naturelle. MONTAGU. o 4. BALANUS RUGOSUS. BaLaxus RuGosUus. Pult., cal., Dorset., p. 25. — Chemnitz, conch., vur, t. 97, f. 824. Bazaxus. Coquille cylindrique, divisée ordinairement en six compartiments par des sillons qui s'élargissent vers le sommet, où la coquille s'étend en pointes anguleuses et est aussi ample qu'à la base; les compartiments sont irréguliers; ceux du côté postérieur plus larges; ils sont parfois rugueux ou striés longitudinalement ; les autres plus lisses, le plus souvent blancs; mais il y a une variété qui est d'un rouge tirant sur le pourpré; ouverture grande; bord intérieur élevé transversalement ; opercule formé de quatre valves rugueuses, mais non striées, anguleuses, droites, formant quatre poin- tes distinctes un peu réfléchies ; hauteur d’un demi à trois quarts de pouce ; le diame- tre, à la base, est ordinairement beaucoup moindre. On a souvent confondu une variété de cette espèce, à base plus étendue et d'une hauteur moindre, avec le B. Balanoiïdes; mais la largeur de l'ouverture, le bord angu- leux et l'opercule quadrifurqué, présentent des différences auxquelles on ne peut se tromper. Nous saisirons ici l'occasion de remarquer que la plus grande partie des es- pèces de ce genre fournissant de nombreuses variétés, et ces variétés se rapprochant parfois tellement les unes des autres qu'on peut à peine les distinguer par une simple observation , il est nécessaire de porter son attention sur l'opercule, que nous avons reconnu jusqu'ici comme un guide certain, du moins à l'égard des espètes britanni- ques, dont quelques variétés se rapprochent sous d'autres rapports. Il est résulté tant de confusion de ne pas accorder d'attention à cette partie essentielle, qu'il est diflicile d'indiquer les synonymes de plusieurs espèces de ce genre. 5. BALANUS CLAVATUS. BALANUS cLavarus. Pull., cat., Dorsel., p. 25. — Brit. zool., t. 37, À, 5. LEPAS ELONGATA. Gmel., syst., p. 3218. — Chemn., conch., var, t. 98, f. 838.— Ellis, zooph., p. 198, t. 45.7, 8. BaLaxus. Coquille allongée en massue, étroite à la base, dilatée au sommet, et ordi-- nairement partagée en six divisions : trois compartiments larges et trois étroits, rugueux longitudinalement et faiblement striés transversalement, longueur, deux pouces; dia- mètre à la base, trois huitièmes de pouce. Nous croyons que cette espèce n'est pas commune sur nos Côtes, Car nous n'avons jamais pu nous la procurer vivante, ou avec son opercule. M. Pennant en a donné la figure; mais il semble penser que ce n'est qu'une variété du Balanoïdes. Le docteur Pulteney dit qu'on l'a prise dans la mer, à Weymouth, iorsque le filet touchait le fond. Il-est donc probable que c'est une espèce pélagienne. Ce naturaliste nous dit aussi qu'elle fut d'abord découverte par sir Joseph Banks, qui l'apporta de Terre-Neuve, et qu'en Islande elle atteint une longueur de trois pouces. 6. BALANUS TINTINNABULUM. LEPAS TINTINNABULUM. Linné, syst., p. 41108. — (mmelin, syst., p. 3208. — Lister, conch., t. 443, 285.—Chemn., conch., vu, t. 97, f. 828 à 831. — Brit. zool., p 73, no 8. — Turt., Linné, 1v, p. 166. BALANUS TINTINNABULUM. Da Costa, p. 250.— Pult., cat., Dorsel., p. 25. Baraxus. Coquille épaisse, divisée ordinairement en six compartiments élevés et six 6 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. déprimés ; les premiers terminés en pointe et striés dans leur longueur; les derniers comme entaillés triangulairement et striés transversalement ; ouverture à peu près aussi grande que la base, anguleuse ; couleur pourprée ; longueur, un pouce et demi ou deux pouces ; largeur plutôt moindre. Quoique cette espèce soit admise dans la Conchyliologie britannique, on ne peut guère la dire coquille anglaise; elle vient des pays chauds, et nous est apportée par les navires, où souvent on la voit adhérer en groupes. On trouve de temps en temps sans doute des individus de cette espèce sur nos rivages; mais nous doutons qu'ils soient jamais nés dans nos climats. 7. BALANUS COSTATUS. LEPAS cosrATA. Don., brit. shells, 1, t. 30, fig. 2. — Turt., Linné, 11, p. 167. BaLANUs à côtes nombreuses, équidistantes, divergeant de l'ouverture, d'une forme un peu conique. M. Donovan nous apprend que cette espèce fut trouvée par feu M. T. Adams, esq. de Pembroke, adhérente à des blocs de rochers brisés, et qu'elle est dans le cabinet du rév. T. Rackett, de Spetisbury, dans le Dorsetshire. La figure citée plus haut a environ trois huitièmes de pouce de diamètre à la base, elle est à peu près ronde et d'une cou- leur claire. 8. BALANUS CONOIDES. LEpAS coNotpEs. Don., br. shells, A. t., 30 f. 3. — Turt., Lin., 1v, p. 167. BaLanus. Valves lisses, pointues au sommet; ouverture très-petite. Trouvée par M. Bryer, fixée sur un lepas anatifera. Cette espèce, que nous présumons avoir été trouvée à Weymouth, est décrite comme ci-dessus, par M. Donovan : la figure qu'il en donne a un diamètre d'environ trois hui- tièmes de pouce à la base, et est de forme conique; les compartiments semblent être au nombre de six, divisés au sommet; les trois postérieurs sont plus grands que les au-- tres ; ils sont tous striés dans leur longueur et légèrement en largeur, ce qui fait paraï- tre la coquille articulée : couleur tirant sur le pourpré. 9. BALANUS STRIATUS. LEPAS STRIATA. Br. zoo, t. 38, f. 7.—Chemn., conch., vis, t. 98,1.834.—Walker's, Min., shells, {. 87. LEPAS VERRUCA. Gmel., sysl., p. 3212, 17. BALANUS INTERTEXTUS. Pull, cat. Dorset., p. 25. LEPAS INTERTEXTA. Don., br. shells, À, t. 36, À 4. —Turt., Ein., iv, p. 166. BaLaxus srriATus. Da Costa, p. 260. BaLanus. Coquille blanche comprimée, avec des compartiments formant de fortes côtes, dans une direction oblique de l’un à l'autre, et finement striés en travers : bord de la base irréguhèrement dentelé; ouverture oblique, parfaitement fermée par un opercule, et si peu apparente qu'il est difficile de la trouver, excepté lorsque la coquille est vivante. Diamètre, un quart de pouce, rarement plus. Cette singulière et curieuse espèce fut d'abord publiée par M. Pennant, comme co- quille anglaise appartenant au cabinet de Portland. Le docteur Pulteney dit qu'il l'a vue assez communément sur des huîtres, mais plus souvent sur l'ostrea opercularis, les unes et les autres de Weymouth et de Poole. MONTAGU. E Nous avons remarqué qu'elle n'est pas rare sur quelques coquilles de la côte sud de Devon, particulièrement dans la baie de Salcomb; et quelquefois en groupes sur les ra- cines d'algues. Elle est commune sur la côte de Sandwich, dans le comté de Kent, d'où nous l'avons reçue; et M. Walker dit qu'on la trouve sur les racines de plantes marines, et que les plus beaux exemplaires se rencontrent sur les écrevisses de mer. 40. BALANUS DIADEMA. LEPAS DIADEMA. Lin., syst., p. 1198.—Gmel., syst., p. 3208.—Chemn., conch., vint, t. 99, f. 843-844. — Lister., conch, t. 445, f. 288.—QGuall., t. 106, F. Q.— Ph: trans., 41758, pt. 2, D, t. 34, f. 1.—Don., br. shells, A1, t, 56, f. 1-2.— Turt, Lin., 1v, p. 166. BALANUS BALÆNA. Da Costa, p. 251, t. 17, Ê. 2-2-2. Baranus. Coquille sémisphérique subcomprimée, avec douze compartiments, dont six sont déprimès, aplatis et striés transversalement ; les autres qui séparent les premiers sont proéminents, avec quatre, cinq ou six côtes longitudinales élevées et des stries transverses ; supérieurement se trouve une cavité profonde, en forme d'entonnoir, hexa- gone, et dans laquelle est l'ouverture; les côtes sont aussi percées de petits trous à leur sommet ; la base est concave, munie de divisions ou cellules en rayons ; dans les coquilles vivantes cette partie est couverte d'une membrane rude et coriace. Elle est ordinairement d'un blanc sale ; longueur, un pouce, et deux ou trois pouces de diamè- tre vers la base ; ordinairement elle n'a que la moitié de ces dimensions. L'animal figuré par M. Ellis, dans les Transactions philosophiques, ressemble à un groupe de petits serpents capuchonnés, sortant de la bouche et des trous du sommet des côtes. Cette espèce se trouve rarement dans les parties sud de ce royaume, mais on la rencontre souvent sur les rivages de l'Ecosse et des îles contigués. Il paraît qu'elle habite une espèce de baleine particulière aux mers du nord, et qu'elle est différente de toutes les autres. IL est douteux que cette coquille soit réellement distincte du balanus balænaris, que l'on trouve adhérent aux rides pectorales de la baleine boops. GENRE IL LEPAS, ANIMAL DE TRITON. Coquille de plusieurs pièces ou valves inégales unies par des cartilages ; fixée par un pédicule charnu, tubuleux. 1. LEPAS ANATIFERA. LEPAS ANATIFERA, Lin,, syst., p. 1109.—Gmel., syst, p. 3211, —Chemn., conch. S BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. vint, t. 100, f. 853-855.— Lister. conch., t. 439, f. 282.— Brit. zool., t. 38, F. 9. — Pult., cat., Dorset, p. 26. — Don., br. shells, À, &.7.— Turt., Lin., iv, p. 169. BALANUS ANATIFERUS. Da Costa, p. 253, t. 17, f. 3. Lepas. Coquille comprimée, composée de cinq valves, dont les deux inférieures sont grandes et de forme un peu triangulaire, avec des rides longitudinales et des stries en rayons obsolètes depuis l'angle antérieur et inférieur ; les deux valves supérieures, lon- gues, pyramidales et terminées inférieurement en pointe obtuse, aiguës aux deux an- gles supérieurs, sommet arrondi; celles-ci sont aussi faiblement ridées longitudimale- ment, avec des stries obsolètes en rayons depuis l'angle supérieur et postérieur. La valve dorsale est longue, mince et arrondie, lisse au-dessous du milieu et sillonnée de chaque côté; les cartilages qui unissent les valves et le pédicule à la base sont ordinairement de couleur orange roussâtre. La longueur est d'un pouce et demi et quelquefois da- vantage ; la plus grande largeur est d'un pouce: la couleur est d’un blanc bleuâtre et luisant. Cette espèce se trouve souvent en grande quantité adhérente à la carène des vais- seaux, réunie en groupes formés d'individus de toutes les dimensions; les plus petites liées aux plus grandes par un court pédicule. Elle s'attache surtout au bois. Les pièces de charpente qui sont jetées assez communément sur nos rivages en sont couvertes. Nous avons vu sur la côte de Devonshire une pièce de sapin, d'environ vingt pieds de longueur, qui était complétement couverte de bernacles. C'est la coquille que l’on supposait autrefois produire l'oie bernacle, dont l'histoire curieuse se trouve dans Gerarde’s Herbal. 2. LEPAS ANSERIFERA. LEpAs ANSERIFERA. Lin., syst., p. 1109.—Gmel., syst, p. 3210.— Chemn., conch, vur, t. 100, f. 856.—Guallt., t. 106, f. 2-3.— Lister, conch., t. 440, f. 283. —Turt., Lin., 1v, p. 168. Lepas. Coquille comprimée, composée de cinq valves, et ressemblant beaucoup à l'espèce précédente, mais elle s'en distingue facilement par les stries en rayons qui, dans la valve inférieure, partent de l'angle inférieur et antérieur et, dansla valve supé- rieure, se montrent au haut du bord postérieur. Elles sont croisées par des stries très- fines qui leur donnent un aspect réticulé ; les angles des valves sont beaucoup plus ai- eus, et particulièrement le sommet. La valve dorsale est comprimée sur les côtés et présente un tranchant légèrement caréné, tandis que dans l'autre il est arrondi, et seulement subcaréné au-dessous du milieu: ce serait là un caractère remarquable et suffisant pour distinguer la coquille si tous les autres caractères manquaient ; les valves supérieures sont beaucoup plus comprimées, ce qui rend la coquille extrêmement mince ou aplatie vers le bord postérieur. Longueur, un pouce; largeur, à peine trois quarts de pouce : couleur d'un blanc bleuàtre. Cette espèce se trouve rarement avec la première ; nous l'avons prise sur un mor- ceau de bois flottant sur la côte sud du Devonshire, elle avait un demi-pouce de lon- gueur en plus de la taille ci-dessus mentionnée ; les cartilages d'attache et le pédicule sont d'un rouge orangé brillant. 3: LEPAS SULCATA:'EL "fe. 7e Lepas. Coquille subtriangulaire comprimée, composée de cinq valves, dont les infé- rieures sont ornées de quinze fortes côtes divergeant de l'angle antérieur et inférieur ; la première est plus élevée que les autres et forme un bord ; les deux valves supérieu- MONTAGU dl res se terminent par un sommet aigu, étroit et terminé en pointe, elles sont garnies de sept ou huit côtes principales, et de plus petites qui sont intermédiaires et diver- gent du bord postérieur ; la valve dorsale est un peu comprimée et fortement striée dans sa longueur avec un bord lisse subcaréné. Longueur, un quart de pouce ; largeur, à peu prèsautant : couleur d'un blanc saie ; pédicule courte, noirâtre ; à peu près de la mème forme que la précédente, mais plus court et plus triangulaire. Nous avons trouvé cette nouvelle et élégante espèce sur le Gorgonia Flabellum, sur la côte du Dor- setshire, près de l’île de Portland: les individus peu nombreux que nous avons pu ob- server étaient isolés et non groupés ; quelques exemplaires n'ont pas la moitié de la dimension de celui que nous décrivons. C'est par oubli que nous n'avons pas indiqué la grandeur naturelle par une figure. 1. LEPAS SCALPELLUM. PI. 1, fig. 5. LEPAS SCALPELLUM. Lin., syst., p. 3210, 11. — Chem., conch., vin, vig. 17, A, et a. — Lister, conch., t. 439, F. 981.— Guall., t. 106, f. c. — Ph. Trans. 1758, voi. 2. t: 34, F4 Ellis). — Turt., Lin. IV, p. 168. Lepas. Treize valves d'un brun clair, plutôt rudes que polies, sans aucune strie; fai- blement rugueuses dans quelques parties et couvertes d'un duvet court; dans la valve dorsale, ce duvet est placé par séries où rangées transversales; les trois valves inférieures de chaque côté, auxquelles est fixé le pédicule, sont très-petites ; les deux voi- sines plus développées ; la valve supérieure est la plus grande, elle est un peu oblique et pointue au sommet : la valve dorsale est comprimée ; son bord inférieur arrondi devient aigu vers le milieu, se courbe en diagonale pour couvrir le bord des deux valves supérieures ; cette coquille est généralement très-comprimée ; les côtés antérieur et pos- térieur sont à peu près parallèles, jusqu'au-dessus du milieu ; la partie supérieure est tronquée obliquement en avant, et le sommet se dirige un peu en arrière. Le pédicule est grand en proportion, cylindrique, composé de beaucoup d'anneaux de même couleur que la coquille; il est à peu près de la même longueur, couvert de poils courts. Cette espèce a rarement plus de cinq huitièmes de pouce de longueur, indépendam- ment du pédicule ; sa largeur est de trois huitièmes de pouce. C'est une coquille rare, que l'on rencontre de temps à autre sur nos côtes. Nous la recûmes pour la première fois de M. Boys de Sandwich, et depuis nous l'avons trouvée sur une espèce de Gorgomia qu'elle semble préférer. Chemnitz fait la même observation. On ne l’a connue jusqu'à présent que comme une espèce des mers de Norwége, et même elle y est extrèmement rare; nos exemplaires viennent de Plymouth. 10 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. GENRE IV. PHOLAS, ANIMAL D'ASCIDIE. Coquille composée de deux grandes valves ouvertes à chaque extrémité, avec de plus petites valves accessoires sur les premières ou près de la charnière. Charnière plissée en arrière, unie par un cartilage; dans chaque valve et au bas de la charnière une dent simple, longue et courbée. A. PHOLAS DACTYLUS. ; Pocas pactryLus. Lin., syst, p. A110, 20. — Gmel., syst., p. 3214, 1. — Turt., Lin., 1V, p, 172.—Chemn., conch., van, t. AO4, Ê. 859.—Läister., conch., t. 433, f. 276. — Id., anat., t. A9, f. 4, 2. — Br. zool., t. 39, f. 40. PHOLAS MuRICATUS. Da Costa, p. 244, t. 16, Ê. 2, 2. .Procas HraNs. Pult., cal., Dorset., p. 26. — Borlase, Corn., L. 28, f. 31. Pnoras. Coquille rude striée transversalement et légèrement dans sa longueur ; l'ex- trémité antérieure est fortement muriquée, rostrée et présente un grand riclus ou évasement. La charmère est réfléchie et laisse voir sur le dos plusieurs cellules qui sont couvertes de deux valves striées et unies longitudinalement ; au-dessous de la charnière est une autre valve longue, aplatie et fixée au ligament ; dans chaque valve une dent longue, aplatie et courbée vers l'intérieur ; couleur blanche. Longueur, un pouce et quart : largeur, quelquefois jusqu'à quatre pouces. Quelques auteurs ont considéré cette coquille comme distincte de l'espèce Dactylus de Linné; cependant Gmelin à indiqué les figures de Chemnitz et de Lister, qui repré- sentent évidemment cette coquille. Les Pholades sont toutes perforantes. Cette espèce se trouve souvent dans la vase dure, dans la Marne et dans le hois : la plus grande que nous ayons vue venait de la côte nord de Poole. Elle est assez commune sur plusieurs parties de notre côte, de l’est à l'ouest : nous l'avons prise d'une grande dimension sur les sables de Carmartenshire. On la trouve en grande quantité à Salcomb sur la côte sud de Devon, ainsi que les P. Candidus et Parvus, enfoncée dans les troncs de vieux arbres, qui autrefois exis- faient dans cette localité, mais qui sont maintenant couverts par la marée, excepté quand l'eau est très-basse. Les pêcheurs les prennent pour amorcer leurs lignes. 2. .PHOLAS PARVUS::PI. 1, fe. 41. a: PHoLas pARVUS. Br. z00l., t. 4, f. 13.— Da Costa, p. 247. Pnoras. Coquille blanche et rugueuse, striée transversalement et longitudinale- ment, excepté à l'extrémité la plus petite; l'autre est muriquée et rostrée. Charnière réfléchie, sans cellules; sur son bord supérieur une pièce accessoire réunie aux valves par un ligament; point de pièces accessoires au-dessous de la charnière; dans chaque MONTAGU. 11 valve, une dent grèle, courbée, présentant un calus à la base. Eongueur, un demi- pouce ; largeur, un pouce. Cette espèce fut d'abord indiquée par M. Pennant, mais depuis elle a toujours été confondue avec la P. Dactylns et la P. Crispatus. On peut facilement la distinguer de la première de ces espèces par l'absence de cel- lules sur le bord réfléchi de la charnière; et de la seconde par l'absence d’un sillon lon- gitudinal ; de l’une et de l’autre enfin par le renflement de la base de la dent. En proportion de sa largeur elle est plus longue que la Pholas Dactylus et plus courte que la Crispatus. Si c'est la coquille décrite dans la Zoologie Britannique, comme nous n'en pouvons guère douter, il est à regretter que les caractères essentiels soient oubliés ; ainsi elle est aplatie extérieurement comme la P. Crispatus, et on ne la trouve jamais plus grande qu'une noisette. C'est probablement ce qui fit supposer à Da Costa que ce n'était qu'un jeune individu de la Crispatus. Dans notre incertitude nous sommes plutôt disposé à donner raison à cet habile natu- raliste, qu'à présenter notre espèce comme nouvelle. La Ph. Parvus semble être une es- pèce très-locale ; on la trouve en grande quantité dans les vieux bois, au bas de la ville de Salcomb, sur la côte sud de Devon; c'est le seul endroit où nous l'avons rencontrée et où l'on ne trouve jamais la Ph. Crispatus, mais où la Dactylus et la Candidus sont également en grande quantité. Toutes les Pholades sont faiblement unies à la charnière, et nous les trouvons rarement complètes, excepté lorsqu'elles sont vivantes, car leurs pièces accessoires se séparent facilement, elles sont très-apparentes si l'animal est vi- vant, et servent de caractères distinctifs. 3. PHOLAS CRISPATUS. PHOLAS CRISPATA. Lin., syst, p. AI, 25. — Gmel., syst., 3216, 6.—Chemn., conch., vin, t. 102, Ê. 872 à S74.—Don., br. shells, AA, t. 62.— Pult., cat., Dorset., p. 27. — Turt., Lin., 1v, p. 173. PHoLAs crispATUs. Br. zoo!., t. 40, F. 12. PHoLas BIFRONS. Da Costa, p. 242, t. 16, f. 4, 4. — Lister., conch., t. 436, f. 279 ett. anat., 19, f. 3. — Id., Angl., t. 5, f. 38. PnoLas PARvUS. Don., br. shells, 11, t. 69, jeune. Pnoras. Coquille opaque, forte, sibbeuse, subovale, obtuse et très-bâäillante aux deux extrémités ; striée transversalement ; la moitié de la coquille est réticulée et séparée du côté lisse par un large sillon au-dessous du centre, s'étendant du crochet au bord op- posé ; charnière réfléchie, lisse, formant une cavité ou sillon à l'extrémité antérieure, dont le bord est tronquée obliquement, et va former une sorte de crochet ou d'angle au point le plus voisin de la charnière. Intérieur lisse, luisant ; avec un renflement au milieu produit par le sillon extérieur ; dent longue, aplatie, très-courbée ; couleur blanchâtre ou ferrugineuse ; la longueur est quelquefois de deux pouces ; la largeur est de plus de trois, mais le plus souvent elle n'atteint pas cette dimension. Cette espèce se trouve sur différentes parties de nos côtes, enfoncée dans la vase ou dans des pierres calcaires, mais on ne la trouve qu'en petit nombre sur les rivages de l’ouest, et ce sont des exemplaires de petite taille et roulés : nous croyons que les grands exemplaires sont rares partout. Donovan à figuré de petits individus de cette espèce pour la Pholas Parvus, mais il à imité Da Costa, ‘en exprimant le doute qu'elle soit distincte de la Crispata. Si ces au- teurs avaient vu la véritable P. Parvus, de pareils doutes ne se seraient Jamais élevés. 12 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 4. PHOLAS CANDIDUS. Pnoras cAnpipus. Lin., syst., p. AAA, 23. — Gmel., syst., p. 3215, 4. — Chen., conch., vu, t. 104, f. 864, 862. — Lister., conch., t. 435, f. 278. — Id., Angl., t, 5, f1039% Pnocas canpipA. Pult., cat., Dorset., p. 26. — Turt., Lin., 1v, p. 173. Puoras caNpipus. Br. zool., t. 39, f. A1. — Da Costa, p. 246. Pnocas. Coquille mince, fragile, sémipellucide, oblongue, d'un blanc jaunâtre, arrondie aux deux extrémités ; stries transversales, croisées par des stries rayonnantes plus fines partant des crochets; quelques-uns des rayons de la plus grande extrémité sont muri- quées ou présentent de courtes épines; charnière réfléchie, lisse, formant un sinus sur le bord dorsal : une pièce accessoire à la charnière, point au ligament au-dessous de la charnière ; intérieur lisse, d’un blanc luisant ; dans chaque valve se trouve une dent grèle, courbée, au-dessus de laquelle et sur le bord de l'une des valves, estun processus droit semblable à une dent. Longueur, trois quarts de pouce ; largeur deux pouces. Cette espèce paraît être très-locale sur nos côtes, Il est certain que Da Costa n'a jamais été à même d'examiner un exemplaire parfait de cette coquille, car il n'aurait pas exprimé de doute sur cette espèce. Si tout autre caractère manquait, le processus droit en forme de dent suffirait pour la distinguer ; mais elle diffère aussi de toutes les espèces précé- dentes par les valves entièrement fermées à l'extrémité la plus développée. Lister rencontra cette coquille à l'embouchure de la rivière de Tees, mais il dit qu’elle y est rare. Le docteur Pulteney en parle comme d'une coquille de la côte du Devonshire. Nous ne l'avons trouvée vivante qu'à Salcomb, sur la côte sud du Devonshire, où elle se rencontre à la marée basse en assez grande quantité sur le bois mort, avec les Ph. Dactylus et Parvus. 5. PHOLAS STRIATUS. PHOLAS STRIATA. Lin., syst. p. 1111.—Gmel., syst., p. 3215, 3.— Turt., Lin., IV, p. 172.—Chemn., conch., vnx, t. 102, f. 864-866. PnoLas Naxus. Pull., cat., Dorset, p. 27. PHOoLAS CoNoiDEs. Phil., (rans., IV, p. 4, t. 4. Pnoras. Coquille blanche conoïde, irrégulièrement striée, la plus grande extrémité fortement réticulée, au bord antérieur; la lèvre semble se replier en arrière, et elle forme une surface lisse sur la partie réticulée : le plastron ou bouclier de la charnière est grand, de forme subovale, et l'on remarque au-dessous une surface étroite tenant au ligament qui unit les valves. En avant on voit une autre pièce étroite et une mem- brane, qui semblent empêcher la coquille de s'ouvrir, excepté aux extrémités ; à la plus petite, elle est très-bâillante ; à la plus grande, elle est à peu près fermée: dent longue, grêle et très-courbée. Longueur, un demi-pouce ; largeur, trois quarts de pouce. On doute que cette espèce puisse rigoureusement être considérée comme anglaise ; néanmoins on la trouve assez souvent dans le bois, à la carène des vaisseaux qui arri- vent de la Méditerranée, et probablement d’autres latitudes du Sud. Iln’est pas reconnu que cette coquille se reproduise dans nos mers. Dans un morceau de bois de charpente que nous avons sous les yeux, et qui est perforé par cette espèce et par le Teredo navalis, on peut remarquer comment elle parvient à détruire, par des efforts réunis, le bois des vaisseaux. Les Pholades perforent le bois dans sa lon- gueur, tandis que le Feredo pénètre dans toutes les directions. MONTAGU. 15 115 DIVISION. COQUILLES BIVALVES. GENRE V. MYA, ANIMAL D'ASCIDIE. Coquille le plus ordinairement bâillante à une extrémité. Charnière formée en très-grande partie d'une dent large, épaisse et forte, qui n'est pas insérée dans la valve opposée. 1. MYA PHOLADIA. Mya puBrA. Br. zool., t. 44, Î. 19.—Turt., Linné, 1, p. 179. CHamA parvA. Da Costa, p. 234. PHoLas FABA. Pull., cat. Dorset., p. 27. Mya. Coquille opaque, mince et fragile, de couleur claire et de forme ovale, mar- quée de stries fines, concentriques ; le crochet est petit, mais proéminent, placé à une des extrémités : lorsque les valves sont réunies, elles sont très-bäillantes et présentent en avant une large ouverture opposée à la charnière. Intérieur blanc, charnière garnie d'un cuilleron aplati ou dent rudimentaire tournée en dedans. Il paraît que différentes opinions ont été émises au sujet de la classe à laquelle cette coquille doit appartenir. ‘ M. Pennant, qui le premier l'a décrite, la trouva dans le cabinet de Portland ; et il parut douter du genre dans lequel il fallait la placer, puisqu'il lui assigna le nom vul- gare de dubia. Da Costa l'a placée avec ses cames, qui se composent principalement des myes de Linné. Le docteur Pulteney en a fait une pholade, sans doute d'après l'autorité du doc- teur Solander. Il ne paraît pas cependant qu'il y ait de raisons suffisantes pour la pla- cer dans le genre pholas. Le docteur Pulteney remarque lui-même qu'il a vu plusieurs de ces coquilles, mais qu’il n’en a pas observé une seule avec des pièces accessoires, partie essentielle du caractère de ce genre. Pennant et Da Costa disent qu'elle a une dent, ou le rudiment d’une dent. C'est cette circonstance qui nous à engagé peut-être à la placer dans le genre Mya ; d'autres 3 14 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. la ciasseront peut-être avec les moules, car le petit renflement dela charnière peut dif- ficilement être qualifié du nom de dent. Par ses formes générales elle paraît certainement se rapprocher des Pholades, mais l'absence de pièces accessoires empêche qu'elle soit admise dans ce genre : cepen- dant si nous admettons l'existence d'une dent, elle forme le passage des Pholades aux Myes. Cette coquille paraît n'avoir été trouvée jusqu'à présent qu'à Weymouth ou sur la côte de Dorset, par ceux qui l'ont décrite. Nous l'avons trouvée assez communément sur la côte de Devonshire, à Torbay et à Plymouth, enfoncée dans des blocs de pierre calcaire, mais toujours morte, quoique bien conservée. Elle a rarement plus de trois quarts de pouce de longueur ; souvent elle est d'un brun roux. 2. MYA ARENARIA. Mya aARENARIA. Lin.. syst., p. 1112. — Gmel., syst., p. 3218, 2.— Br. zool., t. 49, f. 46.— Chem., conch., vi, t. 4, f. 3-4.— Turt., Linné, 1v, p. 175. — Don., br. Shells, 111, €. 85. CHaAMA ARENARIA. Da Costa, p. 232. Mya. Coquille ovale, assez concave, généralement d’un aspect rugueux; quel- ques-unes sont plus lisses et ont un grand nombre de petites stries concentriques; cel- les-ci ne sont ni aussi épaisses ni aussi fortes que celles qui sont plus rugueuses; la charnière n’est pas très-éloignée du centre, mais plus près de la plus grosse extrémité : natèces plutôt proéminentes. Une valve est garnie d'une dent droite, épaisse et large, qui l'unit, à l’aide d’un ligament, à l'autre valve sans dent. Intérieur blanc, luisant. Cette espèce est bâillante ; la plus petite extrémité ne peut se fermer et se réfléchit à l'extérieur, surtout dans la valve qui a une dent. On peut la regarder comme une coquille locale, mais non pas comme une espèce rare. Da Costa dit qu'il l’a reçue de Kent et de l'île de Wight. Nous l'avons reçue aussi de Kent et de Portsmouth, et nous l'avons trouvée en grande quantité dans les parties sablonneuses des rivages de la rivière de Southampton, à marée basse, enfoncée à une profondeur de six ou sept pouces, l'extrémité bâillante en haut; elle était si solidement enclavée qu'il était difficile de la prendre sans un instrument de fer pointu. Les coquilles trouvées ainsi sont toujours très-rugueuses, mais celles qu'on prend dans le sable sont plus lisses et plus régulières; elles sont couvertes d'un épiderme brun, et lorsqu'il est enlevé la coquille est blanche: celles de couleur rouille ou noirâtres sont tachées par la vase où par la terre ochracée. Les pècheurs des environs de Sou- thampton les appellent Oldmaids (vieilles-filles), et les prennent quelquefois pour les manger. Un petit trou à la surface du sable, et par lequel elles lancent une certaine quantité d’eau lorsqu'elles sont serrées, les fait découvrir. La taille ordinaire est d’envi- ron trois pouces de largeur, rarement quatre ; et deux pouces et demi de longueur de la charnière au bord. 3. MYA TRUNCATA. Mya TRUNCATA. Lin., syst., p. 1112. — Gmel., syst., p. 3217, 1. — Br. zool., t. 44, f. 44. — Turt., Linné, 1v, p. 174. — Pult., cat. Dorset., p. 27. — Don., br. Shells, xx, t. 92. — Lister, conch., t. 498, f. 269. — Id. ang., t. 5. f. 36. — Chem., conch., vi, t. A, f. 1-2. CHAMA TRUNCATA. Da Costa, p. 233, t. 16, f. 1. Mya. Coquille subovale, tronquée à la plus petite extrémité, qui est beaucoup plus bâillante que celle de l'Arenaria; elle est garnie de rides concentriques et couverte d’un épiderme jaune et rugueux débordant d'un demi-pouce ou davantage l'extrémité bäil- MONTAGU. 15 lante, comme une membrane épaisse dans laquelle s'étend l'animal lui-même; les valves sont très-concaves et réfléchies à la plus petite extrémité ; de même que dans l'espèce précédente, la dent est très-large et droite. Intérieur blanc. Les individus de cette espèce se trouvent à marée basse sur le gravier de quelques-unes de nos côtes; mais le plus souvent ils sont morts, et l'épiderme est enlevé : dans cet état ils sont à peu près blancs, ou nuancés de jaune. Cette espèce paraît s'étendre chez nous du sud au nord, puisqu'on la trouve aux Orcades : nous savons aussi qu'au Groënland elle sert de nourriture aux hommes et à certains animaux. Nous avons pris cette coquille vivante sur la côte de Devonshire ; elle a deux pouces et demi de longueur, et sa largeur est de trois pouces et demi. Dans cet état l'épiderme de la coquille se joint au tube où proboscis de l'animal, et se transforme sur cette partie en une peau coriace, rude, épaisse, de couleur foncée, qui protége le corps de l'animal et se ride beaucoup en se contractant. L'animal peut étendre ce tube à une distance de neuf ou dix pouces ; il a environ trois pouces lorsqu'il se contracte, mais il ne peut le faire rentrer dans la coquille. 4. MYA MARGARITIFERA. : MYA MARGARITIFERA. Lin. syst., p. 1112. — Gmel., syst., p. 3219.— Br. zool., t. 43, f. 18. — Da Costa, p. 225, t. 15, f. 3. — Lister, conch., t. 149, 4. — Id. ang. app., t. 1, f. 1. — Shroet, Flusscon, t. 4, f. 1.— Chem., conch., vi, t. 4, f. 5. — Turt., Linné, 1v, p. 176. Mya. Coquille oblongue, ovale, épaisse, forte, un peu dentelée ou arquée au bord Op- posé à la charnière ; couverte d’un épiderme noir, rude et excorié, surtout aux natè- ces, ct souvent perforé de petits trous arrondis. Intérieur d’un nacré verdètre : quel- quefois bronze foncé partout, ou seulement par plaques sur les parties élevées ; car l'in- térieur est souvent inégal et usé comme si l'animal repoussait constamment une partie de sa coquille, extérieurement et intérieurement. Dents fortes ; dans une valve une dent simple s'insérant dans une dent bifurquée de la valve opposée. Longueur, deux pouces et demi; largeur, cinq pouces. Elle n'habite que les courants rapides, particulièrement ceux qui descendent des mon- tagnes et les torrents. Elle est assez commune dans les parties du Nord et dans le pays de Galles ; elle se trouve aussi en quantité dans les rivières du Devonshire, qui pren- nent leur source dans les montagnes de Dartmoor, principalement l'Aun et l'Avon. Cette espèce a été longtemps renommée comme produisant des perles d’une belle couleur et d'une grande dimension, aussi était-elle autrefois très-recherchée. On citait Conway comme possédant cette espèce, et Camden nous apprend que sir John Hawkin avait une patente pour la pêche de cette coquille dans la rivière d'frt, dans le Cumber- land. 5. MYA OVALIS. Mya ovazis. Pult., cat. Dorsel, p. 27. MyYA picroRuM. Brit. zool., t. 43, f. AT. — Lister, conch., t. 146, f. 1: t. 147, f. D} 3. — Id. angl., t. 2, 30. — Da Costa, p. 228, t. 15, f. 4. — Don., br. shells, x1r, t. 89. — Shroet, Flusscon. t. 3, f. 2, 3. Mya. Coquille ovale, forte, d'une couleur vert-obscur, presque noire à la plus petite extrémité, marquée de plusieurs rides concentriques ; umbo placé près de la plus large extrémité; charnière pourvue d'une dent, s’insérant dans une dent bifurquée de l’autre valve; dents fortes et crénelées. Cette coquille a en outre des lamines latérales, au nombre de deux dans une valve, et une dans l'autre : intérieur nacré ; longueur de près 16 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. de deux pouces; largeur, quatre. On trouve souvent une variété d'un vert-olive, mince, semi-pellucide, avec quelques stries radiées; les dents ne sont pas si fortes, et l'inté- rieur est brillant comme de la nacre de perle. Quelques naturalistes ont considéré cette variété comme une espèce distincte; mais comme on trouve des exemplaires présentant tous les passages, on ne peut considérer ces différences que comme de simples variétés. Les variétés minces et celles qui sont couvertes d'un épiderme vert ou jaunàtre se rencontrent le plus souvent dans les étangs ; tandis que les coquilles épaisses et noires habitent les rivières. Cette espèce a été décrite et figurée par plusieurs auteurs pour la M. pictorum de Linné. Le docteur Pulteney la considère comme parfaitement distincte de cette coquille, et nous ne pouvons en vérité que partager son opinion. Il est très-probable que Linné ne connaissait pas cette espèce, et Gmelin a certainement confondu les deux coquilles, si nous en jugeons par ses synonymes, car il a cité Lister et Chemnitz pour la M. picto- rum ; tandis que le premier n'a pas donné la figure de cette coquille, mais bien évi- demment deux variétés; le dernier a figuré la véritable M. pictorum. L'Ovalis et la Margaritifera habitent rarement les mêmes eaux, si elles les habitent ja- mais; celle-ci ne se trouvant que dans les rivières tranquilles, et jamais dans les tor- rents rapides. Quelques conchyliologistes ont séparé aussi la grande variété épaisse, et l'ont appelée Mya solida; mais c'est assurément sans motif, car il n'y à pas de caractère distinctif prononcé : la forme, la charnière, les dents et toutes les autres parties de la coquille sont les mêmes, la seule différence qu'il y ait se trouve dans la substance de la coquille, circonstance qui ne suflit pas à elle seule pour constituer une espèce distincte. Cette variété très-épaisse n'est pas rare dans l'Avon, qui coule au nord du Wiltshire et du Somersetshire ; elle habite les endroits les plus profonds de la rivière. 6. MYA PICTORUM. MyYaA picroruM. Lin., syst., p. 1112. Gmel., syst., p. 3218. Chem., conch., vi, t. À, 46 ==1Turt., Lin:, iv} p. 175. = Shroel, Flusscon, (. 3, 1. 2; 6.13, F. 45,1. 4, F6: Mya. Coquille subarquée, subovale, assez mince, de couleur vert-olive, quelquefois plus foncée à une extrémité, tirant sur le noir, garnie de rugosités concentriques ; umbo placé près d'un côté; charnière à peu près droite, et s'étendant ainsi jasqu'aux deux extrémités, qui sont également arrondies : intérieur luisant, lisse, nacré ; une seule dent large et crénelée dans chaque valve, avec deux lamines latérales dans une valve et une dans la valve opposée, s'insérant l'une dans l’autre. Cette coquille ne s'éloigne pas beaucoup de l'Ovalis par la forme et la structure des dents; mais elle en diffère essentiellement par la taille et le contour. Dans son catalogue des coquilles du Dorsetshire, le docteur Pulteney ne considère pas la Mya pictorum de Linné comme une coquille anglaise ; et, sur notre demande, il voulut bien nous com- muniquer quelques exemplaires exotiques de l'espèce qu'il considérait comme la M. pic- torum de Linné. Nous reconnümes qu'ils étaient, sous tous les rapports, semblables à notre coquille. Il paraît que le docteur Solander considérait celle-ci comme la véritable M. pictorum ; mais on ne la trouvait pas en Angleterre, et il nomma l'Ovalis comme espèce distincte dans le Muséum de Portland. Nous croyons que cette espèce est rare, ou au moins très-locale en Angleterre; on la trouve cependant assez communément dans la rivière de Kennet, au-dessus de la ville de Newbury, dans le Berkshire, où nous l'avons découverte ; mais nous ne l'avons rencontrée dans aucune autre localité. Elle est com- MONTAGU. 17 mune en Hollande et dans plusieurs autres parties du continent; les peintres s'en ser- vent généralement pour placer leurs couleurs; de là le nom qu'on lui a donné. L'Ovalis, qui est commune dans presque toutes les parties de ce royaume, sert au même usage; mais elle est beaucoup plus grande que la M. pictorum, qui a rarement plus d'un pouce de la charnière an bord opposé, et une largeur d’un pouce trois quarts. 7. MYA INÆQUIVALVIS. CARDIUM STRIATUM APICIBUS REFLEXIS. Walk., min. shells, f. 85. Mya. Coquille blanche, opaque, épaisse, forte, subtriangulaire, couverte souvent d'un épiderme brun; valve inférieure épaisse ; crochet au centre, proéminent, placé au- dessus de la charnière, qui est garnie d’une forte dent noire, et parfois recourbée ; in- térieur lisse ; le bord paraissant tranchant. La valve supérieure est de moitié plus petite que l'autre valve; elle est lisse, mais radiée de quelques stries obsolètes à partir du crochet. On voit à la charnière une coche pour recevoir la dent de la valve opposée. Lorsque la coquille est fermée, le bord de la valve inférieure déborde beaucoup. La forme singulière de cette coquille n'a pas été bien exprimée par Walker; peut- ètre n'avait-il jamais vu de coquille parfaite. La valve supérieure pourrait, en effet, induire en erreur et faire prendre cette coquille pour une espèce distincte. Il s'est trompé aussi en en faisant un Cardium. Cette coquille est tres-commune; mais on la troave rarement vivante, ou avec ses deux valves. Nous l'avons eue des côtes du Cornouaille et du Devonshire, et vivante de la baie de Salcomb. M. Boys nous a fait le plaisir de nous procurer une valve inférieure venant de Sandwich comme étant la coquille de Walker dont il est ici question ; le dia- mètre a rarement plus de trois huitièmes de pouce. 8. MYA SUBORBICULARIS. Mya. Coquille suborbiculaire, subpellucide, d'un blanc jaunâtre, couverte souvent d'un épiderme brun, avec de faibles stries transversales, un peu luisantes ; bord opposé à la charnière à peu près droit; côtés à peu près égaux, arrondis; charnière au centre ; cro- chet petit, pointu, oblique; dans une valve, une dent simple immédiatement sous le crochet, et s'insérant dans une dent double de la valve opposée; dent lamelleuse der- rière le crochet dans chaque valve, et un peu distante; intérieur d’un blanc brillant ; valves closes ; longueur, plus de trois huitièmes de pouce; largeur, un demi-pouce. Nous découvrimes d’abord cette espèce à Plymouth, dans une pierre calcaire dont les fragments avaient été jetés sur le rivage et perforés dans toutes les directions. L'entrée de ces trous était beaucoup plus petite que la coquille ; de sorte que celle-ci doit s'y être introduite lorsqu'elle était jeune, et elle ne peut jamais en sortir. On la prend quelque- fois libre dans la baie de Salcomb ; ainsi elle ne paraît pas être toujours perforante; elle ne pénètre que dans la pierre calcaire, qu'on ne trouve peut-être pas en cet endroit. Cette coquille ressemble tant par sa forme au Cardium corneum, qu'on peut aisé- ment la prendre pour une variété de cette espèce, à moins qu'on ne fasse attention à la charnière et qu'on ne remarque que cette coquille est marine; tandis que l'autre ne se trouve que dans l'eau douce. Il y en a une variété très-remarquable et d'une couleur nacrée et tres-brillante. 18 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 9. MYA PUBESCENS. MYA PUBESCENS. Pult., cat. Dorset., p. 27. Mya pecLivis. Brit. zo0l., n° 45? — Turt., Lin., 1v, p. 175.— Don., br. shells, II, t. 82. Mya. Coquille très-mince, fragile, ovale, blanche, tronquée à la plus petite extré- mité. Vu au microscope, l'extérieur paraît, dans les plus grands exemplaires, chagriné, et il est rude au toucher; stries légères, concentriques; derrière l’échancrure du liga- ment, l’une des valves se tourne singulièrement, et embrasse le bord de l’autre valve ; le crochet est à peu près central, aigu et un peu oblique; charnière pourvue d’une surface large en forme de dent, dirigée en dedans de chaque valve, et à laquelle est fixé le ligament; intérieur blanc et brillant. Dans les jeunes coquilles, les dents ne sont pas très-visibles, et l'extérieur n’est pas aussi rugueux. Cette espèce n'est pas rare; elle est petite, et a été prise dans le sable du port de Fal- mouth ; on la rencontre quelquefois sur la côte du Devonshire. Nous en avons reçu une qui fut prise au filet, et dont la largeur était de deux pouces et la longueur d’un pouce et quart. Le docteur Pulteney, qui dit que cette coquille fut indiquée pour la première fois par feu la duchesse douairière de Portland, rapporte qu'il a vu un exemplaire d'une longueur de deux pouces et demi, et d’une largeur de trois pouces trois quarts; il avait été pris à Weymouth. Nous avons des motifs pour croire que la coquille adulte de cette espèce est la Mya declivis de M. Pennant, qu'il décrit comme se trouvant habituellement vers les Hé- brides, et dont l'animal est recherché sur les meilleures tables. La figure que donne le même auteur, pour la Tellina fragilis, t. 47, f. 26, ressemble tellement par sa forme aux plus petits exemplaires de la M. pubescens, que nous n'eussions pas eu le moindre doute que ce ne füt la même espèce, s’il ne l'avait pas placée avec les tellines. La des- cription répond si bien aussi à notre coquille, que nous sommes presque porté à croire qu'on n’a pas assez soigneusement examiné la charnière ; ce n’est certainement pas la T. fragilis de Linné. Le docteur Pulteney confond la T. fragilis de la Zoologie britannique avec la M. præ- tenuis; mais cette coquille n’est jamais si tronquée que la figure donnée, tandis que la M. pubescens l’est toujours. La dent la plus large des exemplaires de cette coquille pré- sente une petite saillie ou denticule qu’on n'observe pas dans les plus jeunes. 10. MYA PRÆTENUIS. PI. 1, fig. 3. CHAMA PRÆTENUIS. Pult., cat. Dorset., p. 28. MyaA PRÆTENUIS. Peliv., gaz., t. 94, 4. Mya. Coquille ovale, mince, fragile, aplatie, de couleur blanchâtre, marquée de quel- ques légères stries concentriques ; umbo très-petit, aigu, incliné d’un côté, mais placé à peu près au centre; valves un peu bâillantes à la plus petite extrémité; intérieur blanc; dans chaque valve une large dent, creuse au milieu, dirigée horizontalement à l'inté- rieur. Lorsque les valves sont fermées, les dents se couvrent l'une l'autre ; elles sont réunies par le ligament ; longueur, environ un demi-pouce; largeur, un pouce. Nous savons que M. Pennant a recu cette coquille de Poole. On l’a appelée White spoon hinge, à cause de la dent, qui ressemble au gros bout d'une cuiller. Le docteur Pulteney rapporte qu'il l’a trouvée sur la côte nord près de l'île de Brownsea, et sur le rivage, entre Weymouth et Portland. Il semble douter si ce n'est pas un jeune àge de la M. pubescens. MONTAGU. 19 Nous n'avons aucun doute qu'elle ne soit tout à fait distincte, et nous concevons que si le docteur avait eu une jeune coquille de la M. pubescens pour faire la comparaison, de tels doutes n'auraient jamais existe. Cette coquille n'est pas tronquée ; elle est beaucoup plus aplatie, et n’a pas cette sin- gulière flexuosité de la valve droite; en outre, la dent est essentiellement diffé- rente. On la pèche assez communément dans le port de Falmouth , mais le plus souvent on ne prend qu'une valve; elle se trouve aussi sur la côte sud de Devon, où nous avons pris des exemplaires complets. 44. MYA DISTORTA. PI. 4, fig. 2. Mya. Coquille subpellucide, mince, fragile, blanche, rugueuse et diversement con- tournée ; les valves sont convexes, le plus souvent de forme subovale ; mais elles sont renflées à l'umbo, et tournent derrière le bord où commissure; le crochet est petit, à peu près central, et n'est incliné d'aucun côté. Dans les exemplaires les plus larges, la charnière est placée plus près de l'extrémité la plus grande. En général, il n'en est pas de mème des coquilles inégales et rugueuses que de celles de forme plus suborbi- culaire ; mais elles sont toutes plus ou moins sinueuses et dentelées au bord : intérieur blanc ; charnière pourvue d'une large dent subtriangulaire dans chaque valve, dépri- mée au milieu, et dirigée horizontalement en dedans, de la même manière que dans la M. pubescens. Comme dans les deux espèces précédentes, les dents se couvrent l’une l'autre lorsque les valves sont fermées, et elles sont réunies par un ligament. Cette coquille, qui a quelques rapports avec les deux espèces précédentes, est beau- coup plus convexe que la M. prætenuis, et la dent n’est pas si longue ni si arrondie Par la forme de la dent, elle diffère aussi de la M. pubescens, et, d’ailleurs, elle n’est pas tronquée ; elle diffère de l'une et de l'autre par sa rugosité et sa forme con- tournée. C'est à Falmouth que nous avons remarqué d'abord cette espèce, dans la vase retirée du port pour servir d'engrais, et depuis nous l'avons trouvée, à Plymouth, logée dans une pierre calcaire, dans laquelle elle avait pénétré, comme les pholades; c'est à cela qu'est due probablement sa difformité. On la trouve aussi dans quelques parties de la côte du sud de Devon, mais en petite quantité. L'exemplaire le plus grand que nous ayons rencontré n'a pas plus de trois quarts de pouce de longueur et un pouce de largeur ; d’autres exemplaires sont aussi longs que larges. Quoique cette espèce et les deux précédentes n'appartiennent peut-être pas posi- tivement au genre Mya, elles ne peuvent cependant pas être placées plus convenable- ment dans aucun autre des genres de Linné. Le docteur Pulteney nous apprend que si le docteur Solander eût assez vécu pour finir sa Description systématique du cabinet de Portland, 1 avait l'intention de constituer un genre nouveau , dans lequel devaient être comprises la Mya pubescens, la prætenuis, le Solen bullatus, et d’autres coquilles de ce cabinet. Si ce nouveau genre avait été formé, il n'y a aucun doute que cette espèce n'y eût été placée ; mais nous ne nous croyons pas autorisé à faire une telle addition pour une ou deux espèces à un ouvrage purement local. 12. MYA BIDENTATA. Mya. Coquille subovale, mince, comprimée, d'un blanc sale, sans stries ou marques quelconques, mais luisante ; souvent elle est couverte d'une matière étrangère qui la fait 20 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. paraître assez rugueuse; umbo petit, placé près de l’une des extrémités, un peu incliné. Intérieur lisse sans aucune langue ou impression ; charnière à deux larges dents droites laminées dans une valve, aucune dans l’autre ; ces dents sont obliques, divergen- tes du crochet, et distantes ; il se trouve entre elles, immédiatement sous la cavité du crochet, une petite cavité pour le ligament. La longueur est d’un huitième de pouce, la largeur plutôt davantage. Nous avons vu cette coquille assez commune, enfoncée dans de vieilles écailles d'hui- tres épaisses de la baie de Salcomb, et nous avons quelques raisons pour croire qu'elle est en partie la cause de ces perforations arrondies qu’on remarque si souvent sur ces coquilles. La charmère de cette espèce n'appartient strictement à aucun des genres établis en conchyliologie ; quoique les dents d’une valve soient grandes, et proportionnellement très-hautes, elle n’ont pas cependant l'apparence de celles qu'on nomme ordinairement cardinales; elles sont larges, plates, plus distantes qu'habituellement pour des dents centrales, et elles divergent également. La valve opposée est dépourvue de dents pri- maires et de dents latérales, et elle n'a qu'une légère cavité sous le crochet. Il reste encore à savoir si cette coquille parvient à une taille plus grande ; celles que nous avons trouvées sont communément plus petites que l'exemplaire décrit ci-dessus. II n'y a aucun doute qu'elle ne soit une espèce parfaitement distincte de toutes celles que nous connaissons; et comme elle semble plus rapprochée du genre Mya que d'aucun autre, nous la plaçons là provisoirement. GENRE VE SOLEN, ANIMAL D ASCIDIE. Coquille oblongue, ouverte aux deux bouts. Charnière garnie d’une dent subulée, réfléchie, souvent double, qui n’est insérée dans aucune rainure de la valve opposée. 1. SOLEN SILIQUA. SOLEN SILIQUA. Lin., syst, p. 1144. — Gmel., syst., p. 3223. 2.—Br. zool., t. 45, f. 20. — Da Costa, p. 235, t. 17, f. 5. — Pult., cat. Dorsel., p. 28. — Lister, conch., t. 409, f. 255. — Id. angl., t. 5, f. 37. — Chem., conch., vi. t. 4, f. 29. — Guall., test., t. 95, c. — Don.. br. shells, 11, t. 46. — Turt., Lin., 1V. p. 180. Socex. Coquille subcylindrique étroite, tronquée à une extrémité, un peu arrondie à l’autre; couleur brune, olivâtre ; striée transversalement, chaque strie formant un angle pour devenir longitudinale ; près du crochet se trouve une ligne diagonale allant de la charnière à l'extrémité opposée et marquant le tour des stries longitudinales ; au-dessous de l'épiderme la coquille est blanche et cendrée, avec des raies de couleur tirant sur le pourpré, charnière placée à l’une des extrémités ; dent simple dans une valve, avec une lamelle latérale distante ; lamelle latérale inclinée dans l'autre valve, correspondant à MONTAGU. 2 celle de la valve opposée. Longueur, de la charnière au bord, un pouce ; largeur, huit pouces. Cette coquille est commune sur la plupart de nos rivages sablonneux ; elle se trouve enterrée à une profondeur d’un pied ou davantage près de la limite des basses eaux ; elle fait passer souvent une de ses extrémités un peu au-dessus de la surface, et allonge son corps pour chercher de la nourriture; au moindre trouble qui l'agite, elle rentre aussitôt. On reconnaît sa présence par une petite dépression qui se trouve à la surface du sable. Dans beaucoup d’endroits les gens du peuple la recherchent comme aliment. 2. SOLEN NOVACULA. Souex. Coquille cylindrique étroite; semblable sous tous les rapports au Siliqua, excepté par la charnière qui est essentiellement différente en ce qu'elle est munie d’une forte dent courbée à l'extrémité de chaque valve, sans lamelles latérales : ces dents tournent en sens opposé et lorsque les valves sont fermées, elles s'accrochent l'une dans l’autre. On à pu confondre cette espèce avec la précédente, à cause de sa ressemblance extérieure, car nous ne la trouvons mentionnée par aucun conchyliologiste. On la ren- contre sur les rivages sablonneux de Caermarthenshire, près de Laugharne, avec le Siliqua; elle a la même dimension. Nous l'avons prise d'une longueur d’un bon pouce et d'une largeur de huit pouces; mais elle est extrêmement rare. 3. SOLEN ENSIS. SOLEN ENSIs. Lin., syst., p. 114. — Gmel., syst., 3224, 3. — Br. zool., t. 45, f. 22. — Pult., cat. Dorset., p. 28.— Da Costa, p. 237. —Chem., conch., vi, t. 4, f. 30. — Favan.,t. 55, À, 3. — Lister, conch., t. 4, f. 257. — Don., br. shells, n, t. 50. — Turt., Lin., 11, p. 180. SOLEx. Coquille subcylindrique arquée, striée et de mème couleur que le Siliqua ; charnière placée à une extrémité; une dent simple et une lamelle latérale dans une valve , s'emboitant dans les deux dents et les lamelles doubles de l'autre valve. Cette espèce est assez répandue sur plusieurs de nos rivages; on la distingue promp- tement du S. siliqua, qui est invariablement droit, tandis que celle-ci est toujours plus ou moins arquée, surtout dans les jeunes coquilles. Elle dépasse rarement trois quarts de pouce en longueur et cinq pouces en largeur. 4. SOLEN VAGINA. SOLEN VAGINA. Gmel., syst., p. 3223, 1. — Br. zool., t. 46, f. 21. — Chem., conch., vi, t. 4, f. 26 à 28. — Favan., t. 55, B, 1. — Turt., Lin., 1V, p. 180. SOLEN MARGINATUS. Pull., cat. Dorsel., p. 28. SoLex. Coquille cylindrique droite, plutôt tronquée aux deux bouts; le bout voisin de la charnière un peu réfléchi; striée transversalement, chaque strie formant un angle pour devenir longitudale, sans ligne diagonale. Charnière un peu close à l'un des bouts, garnie d'une seule petite dent comprimée dans chaque valve; ces dents se rencontrent lorsque la coquille est fermée ; 1l n'y a pas de lamelles latérales ; couleur jaune-orange. Longueur, environ trois quarts de pouce, largeur, rarement plus de quatre pouces. Cette coquille semble rare ; du moins nous ne l'avons rencontrée que sur les rivages sablonneux de Caermarthenshire, près de Laugharne. M. Pennant dit qu'elle habite Red Wbarf (Anglesea) ; le docteur Pulteney annonce qu'on la pêche à Weymouth, mais elle y est rare. 22 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 5. SOLEN PELLUCIDUS. SOLEN PELLUCIDUS. Brit. z001.,t. 46, Ê. 23.—Turt., Lin., 1v, p. 184. SoLEx. Coquille oblongue, subarquée, pellucide, fragile et arrondie à chaque extré- mité, couverte d’un épiderme verdàtre : charnière près de l’un des bouts, garnie dans une valve d’une petite dent, s'enclavant dans deux dents de la valve opposée, avec un processus latéral dans chacune des valves. Longueur, un quart de pouce : largeur, un peu plus d’un pouce. Cette coquille, mentionnée d'abord par M. Pennant, fut entièrement négligée par Da Costa, qui peut ne l'avoir jamais vue, en la considérant comme une variété jeune àge de l'Ensis. Le S. pellucidus n’a pas plus d’un tiers de la largeur de cette coquille en propor- tion de sa longueur ; 1l diffère aussi par la charnière. Nous l'avons trouvé à Cornouaille, et reçu aussi de Sandwich. M. Pennant dit qu'il habite Red Warf (Anglesea). C'est toute'ois une espèce rare. 6. SOLEN LEGUMEN. SOLEN LEGUMEN. Lin., syst., p. 1114. — Gmel., syst., p. 3224, 4. — Brit. zool., t. 56, f.24.— Lister, conch., t. 240, f. 264.—Chem., conch., vi, t. 5, f. 32 à 34.—Don., br. shells., 11,1. 53. — Da Costa, p. 238. — Gualt., t. 91, f. A.—Turt., Lin., 1v, p. 481. SoLEN. Coquille droite, oblongue, subovale, mince et subpellucide ; de couleur blan- ‘che, mais couverte le plus souvent d’un épiderme jaunàtre et ornée de fines stries con- centriques ; charnière près du milieu, pourvue dans une valve de deux petites dents, qui n'en reçoivent qu'une de la valve opposée; un processus aigu, semblable à un cro- chet, dans chaque valve, et dirigé vers le ligament. Plusieurs auteurs ont mentionné cette espèce comme rare, ou du moins comme très-locale, et lui ont assigné une largeur qui ne va pas au-delà de deux pouces et demi. Nous avons trouvé cette coquille sur la côte de Caermarthenshire ; sa longueur est à peu près d'un pouce, et sa largeur de quatre pouces ; elle est un peu plus petite dans le Biddeford-Bay, sur la côte nord de Devon, où elle est en grande quantité et assurément l'espèce la plus commune. M. Pennant la cite comme venant de Red Wharf, dans l'ile d'Anglesea : Da Costa la dit du rivage près de Christchurch, dans le Hampshire. 7. SOLEN FRAGILIS. SOLEN FRAGILIS. Pult., cat. Dorsel., p. 28. SoLEN. Coquille très-mince, pellucide, fragile, luisante, de couleur blanche ; un peu déprimée au milieu, entre la charnière et le bord opposé; oblongue, arrondie aux deux extrémités ; charnière à peu près au centre, munie d'une petite dent subulée dans une valve, et dans l'autre de deux dents, dont l'une est subulée et l'autre large, toutes deux recourbées. C'est une espèce très-rare : nous la recümes du révérend M. Racket, et nous croyons qu'on la trouva sur la côte de Dorset. Cet exemplaire a une largeur d'environ un pouce et demi ; sa longueur est d'un demi-pouce. Le docteur Pulteney parle de cette coquille comme appartenant au cabinet de Portland, et nommée par le docteur Solander. Nous avouons qu'elle a échappé jusqu'ici à notre attention sur les différentes parties de la côte que nous avons examinées, mais il ne peut y avoir aucun doute que cette espèce ne soit anglaise, puisque le docteur l'a trouvée MONTAGU: 25 lui-même sur le rivage de Studland. Cet auteur indique qu'elle est marquée d'un ou deux rayons rougeâtres qui vont dans une direction oblique de la charnière vers le bord ; notre exemplaire n'a pas ces rayons. 8. SOLEN ANTIQUATUS. SOLEN ANTIQUATUS. Pult., cat. Dorset., p. 28. SOLEN CULTELLUS. Brit. z00l., t. 46, f. 25. CHaMaA SOLE. Da Costa, p. 238.— Lister, conch., t. 421, f. 265. SoEx. Coquille mince, subpellucide, blanche, passablement brillante, façonnée de fines stries concentriques ; les coquilles fraiches sont couvertes d'un épiderme brun- jaunâtre : les extrémités sont arrondies et bâillantes : charnière placée près du centre ; une dent unique dans une valve, s’enclavant entre deux dents de la valve opposce; celles- ci sont droites, projetées derrière la commissure ou bord, et restant plutôt obliques. Intérieur lisse et d'un blanc luisant. Longueur, un pouce environ; largeur, deux pouces. M. Pennant, qui donna le premier cette espèce comme coquille britannique, s'est trompé sous le rapport du nombre des dents, en n'indiquant qu'une seule dent pour chaque valve. Da Costa et le docteur Pulteney sont tombés dans la mème erreur. Il sem- blerait, d'après cette circonstance, que les dents se détruisent aisément, et nous avons trouvé en effet qu'il en était ainsi; mais à la loupe, nous avons promptement décou- vert la partie fracturée. Nous avons reçu cette coquille dans un état parfait, de Looe, dans le Cornouaille, quoique le plus souvent avec la perte d'une ou de deux dents. M. Pennant dit qu'on la trouve à Weymouth. Da Costa la reçut du Dorsetslure et du Hampshire. Néanmoins on peut la ranger parmi nos coquilles les plus rares. Comme cette espèce n'est certainement pas le S. cultellus de Linné, nous avons imité le docteur Pulteney pour l'adoption du nom par lequel elle fut désignée par le docteur So- lander, dans le cabinet de Portland. 9. SOLEN MINUTUS. PI. 1, fig. 4. SOLEN MINUTUS. Lin., syst. p. 1115, 42.—Gmel., syst., p. 3226. 11.—Chem., conch., VI, t. 6,f. 51, 52.— Lister, conch., t. 426, f. 267?—Turt., Lin., 1v, p. 182. SOLEN. Coquille opaque, blanchâtre, rugueuse ou ridée transversalement : subovale, tronquée à l'un des bouts près de la charnière : valves en général dissemblables; chacune est garnie de deux rangées d'épines concaves, partant de l'umbo; l'une, le long du côte supérieur ou côté de la charnière; l’autre, diagonale sur toute la longueur de la coquille. La valve inférieure se projette un peu sur l’autre, excepté à l'extrémité tronquée près de la charnière. Longueur, un quart de pouce ; largeur, un demi-pouce. Cette espèce très-rare n'a Jamais été jusqu'ici reconnue comme coquille britannique ; nous l'avons trouvée à Plymouth, dans une pierre calcaire dure, et elle peut, par con- séquent, être ajoutée à la liste des coquilles anglaises. C’est une espèce du Nord qui ha- bite les bancs de corail, en Norwège et au Groenland. Linne dit qu'elle est de la taille d'une semence de concombre; quelques-unes de celles que nous avons trouvées ne sont pas si grandes, mais il s'en trouve une qui dé- passe de beaucoup cette taille, c'est celle dont nous donnons la figure. BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. - rs 10. SOLEN VESPERTINUS. SOLEN VESPERTINUS. Gmel., syst, p. 3228, 20.—Chem., conch., V1, t. 7, 59, 60. TELLINA pEPREsSA. Br. z001., 1. 47, Î. 27.—Turt., Lin., 19, p. 186. TELLINA VARIABILIS. Pult., cat. Dorset., p. 29. — Don., br. shells., 1x, €. 44, F. 2. —Turt., Lin., iv, p. 188.—Favan., t. 49,D, 4, 2. Sox. Coquille oblongue-ovale, déprimée, assez épaisse ; blanche, ou couleur de chair, marquée de stries concentriques et rayonnées de lignes rosées depuis l’umbo et dans toutes les directions jusqu'au bord ; crochet à peu près central, petit; dents droi- tes, deux dans une valve et une dans l’autre, avec une forte lamelle qui avance dans chaque valve, et à laquelle est fixé le ligament. Intérieur lisse, Inisant ; bord uni. Les couleurs sont beaucoup plus prononcées dans les jeunes coquilles; quelques-unes sont tout à fait pourpres, d’autres œillet-pàle ou orangées, plus ou moins rayonnées, souvent avec deux ou trois rayons plus prononcés à l’umbo ; quelquefois le bord intérieur est agréablement rayé. Les coquilles adultes ont un pouce et quart de longueur, et près de deux pouces et demi de largeur. Le docteur Pulteney dit que cette espèce se trouve sur la côte de Dorset, à Poole et à Weymouth. Il parait qu'elle a été nommée Tellina variabilis, dans le cabinet de Port- land, par le docteur Solander; et il ajoute qu'il a quelque raison de croire que le doc- teur Solander avait l'intention de la séparer des tellines. Nous avons trouvé cette coquille à Falmouth, dans le Cornouaille ; elle est assez com- mune, mais de petite taille, à Kingsbridge, dans le Devonshire, et sur d’autres parties de cette côte; les exemplaires vivants ne se prennent qu'à la drague. GENRE VIL TELLINA, ANIMAL DE TÉTHYS. Coquille généralement oblique, ou courbée d’un côte. Charnière le plus souvent à trois dents : les dents latérales aplaties et à peu pres ob- solètes dans une valve. 1. TELLINA FERVENSHS. TELLINA FERVENSIS. Gmel., syst., p. 3235, 31.—Turt., Lin., iv, p. 49. TELLINA FERROENSIS. Chem., conch.. V1, t. 10, f. 91.—Pull., cat. Dorset., p. 29. TELLINA INCARNATA. Br. zool., 1. 47, f. 31. TEeLLINA RADIATA. Da Costa, p. 209, €. 44. f. 1. — Lister, conch., t. 394, F. 2 Peliv., gaz, t. "9459: TELLINA TRIFASCGIATA. Don., br. shells., A1, €. 60. TeLrina. Coquille oblongue-ovale; longueur, trois quarts de pouce; largeur, un k1. — MONTAGU. 25 pouce et demi ; avec des stries fines transversales, et élégamment radiée de rouge et de blanc ; umbo très-petit, placé près du centre : dans chaque valve deux dents, pas de dents latérales; un sillon oblique élevé part de l'umbo vers l'une des extrémités où il forme un angle, et rend en cet endroit toutes les stries anguleuses et plus rugueuses,. Les coquilles fraiches sont souvent couvertes d'un épiderme mince, jaunètre. Intérieur blanc ou plus souvent rosé, lisse et lustré ; bord uni. Cette espèce ne paraît pas être commune. On la trouve, mais rarement, à Poole et à Weymouth, dans le Devonshire : Da Costa dit qu'elle se rencontre à Scarborough, dans le Yorkshire. Nous l'avons trou- vée dansle Cornouaille, principalement à Falmouth, et prise au filet dans le bassin et sur quelques autres parties de la côte sud de Devon. Ce n'est certainement pas la Trifasciata de Gmelin. 2. TELLINA SQUALIDA. TELLINA SQuALIDA. Pult., cat. Dorsel., p. 29. TELLINA DEPRESSA. Gmel., syst., p. 3238, 55?—Gualt., 88, L. M. TELuNA. Coquille mince, aplatie, subovale, avec de faibles stries concentriques ; l'ex- trémité du ligament courant entre les crochets ; umbo petit, central, deux dents à une valve et trois à l’autre, l'une d'elles un peu distante, lamelleuse à la base, aiguë au som- met ; la petite extrémité de l'une des valves forme un coude à l'extérieur et produit une dépression sur la surface ; l'autre se courbe en dedans pour suivre la même direction. Couleur jaune-orangé pèle, parfois presque blanche. Les coquilles fraîches sont souvent couvertes d’un épiderme fin de couleur brune, au-dessous duquel la coquille est lustrée. Intérieur quelquefois jaune, dans d’autres il est blanc; bord remarquablement aigu. Longueur, un pouce ; largeur, un pouce trois quarts. Le docteur Pulteney dit qu'on la trouve sur la côte nord, à Poole, ainsi qu'a Weymouth où elle est rare. Nous l'avons vue dans le Cornouaille et sur plusieurs parties de la côte sud de Devon. 3. TELLINA LÆTA. TELLINA LÆrA. Pull., cat. Dorset., p. 29. TELLINA PUNICEA. Gmel.. syst., p. 3239.—Turt., Lin., 1v,p. 194.—Born., Mus., t. 2, f. 8.—Chem., conch., X, t. 170, f. 1654, 55. TEzciNA. Coquille oblongue-ovale, aplatie et assez forte, marquée de stries concen- triques grosses et régulières ; équivalve et à peu près équilatérale : umbo petit et en pointe ; charnière garnie de trois dents ; l’antérieure bifide ; la postérieure large, plus distante, obliquement transverse, est une sorte de medium entre la dent cardinale et Ja dent latérale; dans chaque valve, une dent latérale lamelleuse, très-distante ; bord aigu. Les exemplaires anglais sont ordinairement d'un blanc-jaunâtre, sans présenter au- cune des taches qui se trouvent dans les exemplaires exotiques, qui sont roses où cou- leur de chair, souvent avec des bandes concentriques plus claires ou plus obscures. Nos exemplaires sont aussi plus petits que ces derniers, car ils n'ont pas plus de trois quarts de pouce de longueur, et leur largeur est d’un pouce trois huitièmes. Cette espèce a quelques rapports avec la T. squalida, mais sa petite extrémité est moins aiguë; elle diffère aussi par les dents, et par des stries plus prononcées. Nous devons la connaissance de cette espèce, comme coquille anglaise, à notre digne ami, feu le docteur Pulteney, qui nous apprit qu’on la trouvait sur les bords sablonneux de différentes parties de la côte du Dorsetshire ; depuis, nous avons reçu un exemplaire de M. Brver, qui plus d’une fois trouva cette espèce sur les sables entre Weymouth et Portland. i 26 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 4. TELLINA DONACINA. TELLINA DONACINA. Lin., syst., p. A1AS. — (rmel., syst., p. 3234, 26. — Pullt., cat. Dorset., p 29.—Turt., Lin.,1v, p. 190. — Guall., t. 88, N.? — Chem., conch., 1, t. A2, f. 149? TELLINA TRIFASCIATA. Brit. zool., n° 33 ? Tezuwa. Coquille mince, subovale, comprimée; semi-pellucide, légèrement marquée de stries concentriques, de couleur jaunâtre, agréablement radiée de rouge ; dans quel- ques exemplaires, ces rayons sont interrompus et font que la coquille paraît tachetée ou à zones parallèles au bord; umbo petit, placé très-près de l’une des extrémités; le liga- ment est court et très-échancré depuis la charnière, de sorte qu'il paraît tronqué comme dans le genre Donax ; la charmère est garnie de deux dents dans une valve; celle qui est derrière le crochet s'étend en une lamelle latérale; une simple dent dans l’autre valve. Intérieur lisse, éclatant, jaune, rayonné comme l'extérieur, mais plus légèrement. Quelques exemplaires sont presque blancs, mais rarement sans une tache rouge à l'umbo; cette partie et le bord voisin présentent dans tous les exemplaires une teinte plus pro- noncée : longueur, rarement de plus d'un demi-pouce ; largeur, trois quarts de pouce. Nous avons trouvé cette élégante espèce dans le port de Falmouth et dans la baie de Salcomph, dans le Devonshire : nous l’avons reçue aussi de notre digne ami et habile conchyholo- giste, M. Boys, de Sandwich, où cette coquille est assez commune. Le docteur Pulteney dit qu'on la rencontre quelquefois à Weymouth. M. Pennant, qui probablement la con- fondait avec sa Trifasciata, s’est trompé en citant cette coquille comme de Linné : nous croyons qu’on n'a jamais trouvé cette espèce en Angleterre. 5. TELLINA TENUTIS. TELLINA TENUIS. Da Costa, p. 210.—Don., br. shells., x, t. 19, les 3 fig. du bas. TELLINA PLANATA. Brût. z00l., t. 48, Ê. 29.—Turt., Lin., iv, p, 188. TELLINA poLiTA. Pult., cat. Dorset., p. 29. — List., conch., t. 405, f. 250, 251.— Chem., conch., vi, t. 11, Ê. A01.—Gualt., 77, M. TeLLiNA. Coquille mince, fragile, aplatie, subpellucide, subovale , luisante, avec de fines stries concentriques ; umbo petit, placé à peu près au centre ; l'extrémité du ligament est un peu aiguë ; couleur variée : blanche, jaune, chair et de toutes nuances, plus ou moins mêlées d’une teinte plus claire. Longueur, un demi-pouce; largeur, trois quarts de pouce. Cette espèce est commune sur la plupart de nos rivages sablonneux. Le docteur Pul- teney, ainsi que le docteur Solander, l'ont considérée comme distincte de la Planata de Linné : nous partageons cette opinion. En citant cette coquille, Da Costa avait imite M. Pennant. Les synonymes de la Planata de Gmelin, ne conviennent certainement pas à notre co- quille, et cependant il paraît extraordinaire qu'une espèce aussi commune sur nos ri-- vages n'ait pas été connue de ces grands naturalistes. 6. TELLINA STRIATA. TELLINA STRIATA. Gmel., syst., p. 3238.—Turt., Lin., p. 194. — Chem., conch., vi, t. 12, f. 417.—Guall., test., t. 89, C. Tezuixa. Coquille subovale, aplatie, mince, subpellucide ou d'un blanc rosé, très- foncé vers le crochet ; un peu luisante, mais marquée de stries concentriques très-fines ; MONTAGU. 27 lorsqu'on examine cette coquille à la loupe, on y voit quelques lignes très-fines qui existent dans l'épaisseur des valves et les font paraître striées longitudinalement. Umbo très-petit, aigu, pas tout à fait au centre; échancrure du ligament dentelée. Intérieur rose, blanc autour du bord; deux dents, et dents lamelleuses, distantes dans chaque valve, une de chaque côté. Longueur, un pouce; largeur, cinq huitièmes de pouce. La coquille décrite ci-dessus paraît être la T. striata en mauvais état; nous devons cette espèce à M. Bryer, qui la trouva sur le rivage entre Weymouth et Portland, Chemnitz a donné une belle figure qui est à peu près de la taille de notre coquille, et l'a regardée avec doute comme la Tellina balaustina, de Linné, mais ce n'est pas cer- tainement cette coquille. Nous croyons que cette espèce n'a jamais été indiquée comme espèce britannique ; mais il est possible qu'on l'ait confondue avec la T. tenuis, à cause de sa ressemblance avec cette coquille; on l'en distingue cependant à la première vue, par les stries fines, régulières, transverses, et les dents latérales de chaque côté, tandis que la Tenuis n'a pas de dent latérale dans une des valves, et n’en a qu'une peu distante dans l'autre. 7. TELLINA FABULA. TELLINA FABULA. Gmel., syst., p. 3239, 61. — Turt., Lin., 19, p. 194. — Don., br. shells, xx, t. 97. TELLINA piscors. Pult., cat. Dorset., p. 54. Tezzixa. Coquille mince, pellucide, comprimée, ovale, blanche, ayant ordinairement une teinte rouge ou jaune à l'umbo : quelquefois toute la coquille est d'un jaune terne, ou d'un blanc jaunâtre, relevé d'un reflet nacré, lorsque la coquille est vue à certain jour; umbo placé à peu près au centre, très-petit, aigu, et tourné un peu d'un côté ; le côté antérieur est fort échancré, ce qui le rend obtus; le bout opposé est beaucoup plus grand et bien arrondi. Intérieur lisse, d'un blanc luisant, plus ou moins teinté de jaune vers le crochet; charnière munie de trois dents dans une valve, et dont l'une est latérale, peu distante ; l'autre valve n'a que deux petites dents au centre. Le caractère remarquable de cette coquille est que la valve pourvue de trois dents, ou (ainsi que le désigne le docteur Pulteney) la valve gauche, a des stries diagonales, fines, régulières et élégantes, mais peu visibles sans loupe : l'autre valve est tout à fait unie, sauf les rugosités concentriques qui s'y trouvent ordinairement et qui sont très-faibles ; cette valve se recourbe un peu en dedans, à la pointe de l'extrémité saillante, pour suivre la courbure de l’autre valve. Elle présente quelques variétés sous le rapport des stries diagonales qui sont particulières à la valve gauche; dans quelques exemplaires ces stries courent sur toute la coquille excepté au bas de l'échancrure du ligament ; dans d’autres, elles ne vont qu'à la moitié de la distance de la plus petite extrémité; la plus grande n'étant marquée que de rides concentriques. On peut aisément confondre cette espèce avec la T. tenuis, mais elle est plus large en proportion de sa longueur, plus saillante et plus pointue au petit bout : par sa forme elle ressemble plus à la T. lactea, mais elle est beaucoup plus petite. Nous avons recu cette espèce de notre digne ami M. Boys, de Sandwich, où elle est assez commune et d’une taille bien supérieure aux individus trouvés sur d'autres parties de nos côtes; sa longueur est de cinq huitièmes de pouce et sa largeur d'un pouce, tandis que les exemplaires de la côte de Dorsetshire sont encore plus petits, au rapport du docteur Pulteney, que ceux trouvés sur le rivage à Studland. On la rencontre aussi au sud de la côte du pays de Galles, surtout près de Tenby ; mais nous ne l'avons jamais trouvée en plus grande quantité qu'aux environs de Kings- 28 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. bridge dans le Devonshire, dans les tas de vase que l'on apporte de la baie de Salcomb pour servir d'engrais. Il paraît que cette coquille était connue du docteur Solander, qui la nomma Semi striata. Gmelin dit qu'elle habite les mers de Norwége, celles d'Amérique et la Méditerranée. 8. TELLINA SOLIDULA. TELLIXA-KCARNATA. Lin., syst., p. AUS, 58?—Gmel., syst., p. 3234, 25? — Chem., conch.,; V1, t. 19, f. A10.— Lister, conch., t. 405, f. 250, 251.—1Id., angl. t. 4, f. 25. — Turt., Lin., 1v, p. 190. TELLINA CARNARIA. Br. zool., t. 49, f. 32. TELLINA RUBRA. Da Costa, p. 214, t. 19, f. 4. TELLINA SOLIDULA. Pull., cat. Dorset., p. 29. TEzLINA. Coquille forte, convexe, suborbiculaire ; l'extrémité postérieure forme un angle court un peu comprimé; de couleur variée : blanche, jaune, rouge, avec des nuances intermédiaires : quelques-unes sont unies, d'autres sont zonées ou marquées de bandes ; umbo placé à peu près au centre ; charnière munie de deux dents à chaque valve. Longueur, trois quarts de pouce; largeur, plutôt davantage. L'intérieur de cette coquille est en général d'une couleur plus prononcée et plus belle que l'extérieur ; dans quelques- unes elle est d'un rouge très-foncé. Cette espèce est commune sur la plupart des côtes britanniques, principalement dans les baies sablonneuses, enterrée à quatre ou cinq pouces au-dessous de la surface. Cette coquille n’est certainement pas la Carnaria de Linné, comme l'a supposé M. Pen- nant; mais 1l est possible que ce soit l'Incarnata ; ce qui fortifie cette opimon, c'est que, dans presque tous les cas, les synonymes de Gmelin correspondent aux nôtres. 9. TELLINA FAUSTA. TELLINA REMIES. Lin., syst., p. 1119, 62? — Gmel., syst., p. 3239, 66. — Turt., Lin., 14, t. 49, Ê. 119, 413.— Lister, conch., t. 266, f. 102. TELLINA FAUSTA. Pull., cat. Dorsel., p. 29. Tezzixa. Coquille suborbiculaire, un peu comprimée, subpellucide, blanche, avec des stries concentriques, fines et nombreuses : le côté postérieur courbé depuis l'umbo jus- qu'au bord; umbo petit, à peu près au centre, et ne tournant ni d’un côté n1 de l'autre ; charnière garnie de fortes dents latérales: celle qui se trouve du côté du ligament très- écartée : dans chaque valve une des dents principales bifide. Intérieur lisse, blanc; bord uni. Cette coquille est à peu près aussi longue que large; les côtés sont très-échancrés et font que l'umbo est très-saillant ; à certain jour, on aperçoit grand nombre de rayons fins, opaques, comme s'ils existaient à l'intérieur du corps de la coquille. Le docteur Pulteney, qui donna le premier cette coquille comme espèce britannique, dit que sa largeur est d'un pouce trois quarts, et qu'on la pèche à Weymouth ; il ajoute qu'on en trouve de petits exemplaires sur le rivage. 10. TELLINA CRASSA. VENUS cRAssA. (Gmel., sysl., p. 3288, 90. TELLINA crassa. Br. zool., t. 48, f. 28. — Turt., Lin., 11, p. 186. PECTUNCULUS pEPREsSsIOR. Da Costa, p. 19%, t. 43, F. 4, à droite. MONTAGU. 29 TELLINA RiGIDA. Pull, cat. Dorset., p. 30.— Lister, conch., t. 299, f. 136.—Favan. t. 48. 0. TeLuixE. Coquille suborbiculaire, forte, épaisse, avec des lignes concentriques fines et serrées, interrompues par un petit nombre de sillons plus épais : couleur, blanche, avec desravons déchiquetés, larges et étroits plus visibles vers le bord : quelques-uns sont uni- formément blancs, d'autres jauntres ; valves inégales ; la valve gauche ou inférieure est très-convexe, l’autre beaucoup plus comprimée ; umbo placé un peu de côté, pointe pe- tite, tournée en avant; charnière garnie de deux dents dont l'une bifide à chaque valve, deux dents latérales dans la valve profonde, l'une plus écartée que l'autre. Intérieur blanc, avec une teinte rougeàtre. Longueur, un pouce et demi; largeur, deux pouces, quelquefois plus. Da Costa, qui nous donne cette coquille sous le titre de Pectunculus depressior, dit qu'il la reçut de Cornouaille, Il ne s'accorde pas avec M. Pennant pour sa Tellina crassa, mais il fait de cette coquille sa Trigonella plana. Cependant, d'après sa description, Pennant connaissait sans doute cette coquille, et il en parle comme d'une espèce distincte de sa Venus borealis, Trigonella plana de Da Costa. Le docteur Pulteney la mentionne comme rare à Weymouth et sur le rivage nord de Poole. Nous l'avons trouvée en quantité à Falmouth et à Helford, dans le Cornouaille, dra- guée avec le sable des bassins, mais rarement complète ou vivante. Elle se rencontre aussi sur quelques parties de la côte du sud de Devon, particuliere- ment à la baie de Salcomb, et sur la côte de Carmarthenshire, dans le pays de Galles. 11. TELLINA PROFICUA. TELLINA PROFICUA. Pull., cat. Dorset., p. 29.— Petiv., gaz., t. 93, f. 18.—Chem., conch., vi, t. 12, f. 118. TELLINA RETICULATA. Lin., syst, p. 1119, 63. — Gimel., syst., p. 3240, 67? — Turt., Lin., 1v, p. 495. TELLINA. Coquille suborbiculaire, subdiaphane, garnie de nombreux sillons concen- triques, réguliers et élevés ; les interstices sont croisés de petites stries, visibles seule- ment à la loupe : umbo petit, proéminent, placé à peu près au centre, et tournant un peu d'un côté : charnière avec deux petites dents au centre et de larges dents latérales, lamelleuses, s'élevant au-dessus du bord; un sillon dans lequel est fixé le ligament passe du sommet au côté interne de la dent latérale postérieure ; couleur d'un blanc jaunâtre. Intérieur lisse, d'un jaune brillant ; l'impression à laquelle est fixé l'animal est large et passe au milieu de la coquille; bord uni, au-dessous duquel se trouve une ligne ponctuée, déprimée, parallèle au bord externe et peu visible dans les jeunes coquilles. Longueur, un pouce et un quart, largeur, un peu davantage. Nous avons recu cette espèce du révérend M. Rackett, qui assure qu'elle est rose dans le Dorsetshire. Le docteur Pulteney dit qu'on la trouve sur le rivage nord de Poole et à Weymouth. Chemnitz a donné une très-belle figure de cette coquille, et cité la Tellina reticulata de Linné. Gmelin n’a pas parlé de la figure de Chemnitz, et n’a pas non plus donné de synonymie. 12. TELLINA RADULA. PI. 14, fig. 40. FAvAN. T. 48, f#3: TELLINE. Coquille convexe, suborbiculaire, blanche ; ornée de nombreuses stries con- 4 50 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. centriques fines et aiguës; extérieur rude au toucher et comme une rape; umbo cen- tral, petit; crochet tourné d'un côté, très-peu réfléchi ; région umboniale {rès-déprimée et marquée d'une cavité oblongue cordiforme; une dépression à l'extrémité postérieure allant de l'umbo à l'angle antérieur, pas tout à fait parallèle à l'échancrure du liga- ment: charnière avec deux petites dents un peu obliques à chaque valve, pas de dents latérales. Intérieur blanc-mat, avec les bords plus blancs encore; impression étroite et à peu p:ès parallele au bord. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la Profiscua, mais on l'en distingue aisé- ment: à l'extérieur, par le crochet qui est moins avancé, par la dépression cordiforme, par la courbure à l'extrémité postérieure, par la convexité supérieure, et par l'absence de stries longitudinales; et à l'intérieur, parce qu'elle n'a pas de dents latérales où rai- nures; on la distingue aussi par la forme et la place de l'impression, et par sa couleur invariablement blanche. On concoit très-difficilement qu'avec des différences caractéristiques si positives et si essentielles, ces deux coquilles aient pu être confondues, et cependant il est extraordi- naire qu'une coquille aussi commune que celle-ci sur quelques-unes de nos côtes, soit restée si longtemps sans être mentionnée par ceux qui ont traité ce sujet ex professo ; car nous ne pouvons lui assigner aucun synonyme. La taille est d'environ un pouce et demi de largeur, et rarement un huitième de pouce de moins de longueur. Nous l'avons trouvée assez communément sur quelques parties de la côte sud de Devon ; moins sou- vent sur la côte de Carmarthenshire, près de Laugharne, et en grande quantité dans le Cornouaille, particulièrement à Falmouth, dans la vase tirée du bassin pour servir d'engrais ; aussi est-elle commune dans les champs cultivés près de cet endroit. 13. TELLINA BIMACULATA. TELLINA BIMACULATA. Lin., syst., p. 1120, 67.—Gmel., syst., p. 3240, 71.—Chem., conch., vi, t. 13, Ê. 127, var. 132, a. b.—Pult., cat. Dorset., p. 30.—Don., br. shells, 1,t.49,f. 4, et deux figures pourpres. — Lister, conch., t. 335, f. 232. —t. 389, f. 228 ?— Da Costa, p. 213.— Turt., Lin., 1v, p. 196. TELLINA VARIEGATA. Gmel., conch., p. 3237, 43? — Turt., Lin., 1v, p. 192. TezuiNA. Coquille un peu arrondie, subtriangulaire, faiblement striée transversale- ment ; blanchâtre, avec deux taches ou rayons d'un rouge foncé ou pourpre au crochet ; dans quelques exemplaires ces taches occupent plus de la moitié de la distance à travers ia coquille, mais jamais entièrement ; elles sont beaucoup plus prononcées à l'intérieur qu'à l'extérieur ; l'umbo est à peu près au centre ; le sommet un peu tourné d'un côté ; les dents principales sont grandes ; les dents latérales fortes et écartées. Longueur, un demi-pouce ; largeur, cinq huitièmes. Elle est quelquefois unie ; on trouve d’autres in- dividus marqués d'un petit nombre de rayons interrompus d'un pourpré pâle qui parais- sent comme des taches en fer de flèche, indépendamment des rayons de couleur pourpre ou rouge ; mais dans quelques-unes les tâches manquent entièrement, et l'on ne voit que les rayons d'un pourpre pàle; cette variété est probablement la Tellina variegata de Gmelin. Da Costa dit qu'il reçut cette espèce des rivages de Lancashire et de Hampshire. Le docteur Pulteney dit qu'on la trouve en très-petit nombre sur la côte de Poole et à Weymouth. Nous croyons qu'il faut ranger cette espèce parmi les coquilles rares de la Grande- Bretagne, quoique M. Bryer nous dise qu'elle est assez commune sur le rivage entre Weymouth et Portland; il a bien voulu nous en procurer quelques exemplaires, et dans le nombre se trouve une variété tout à fait blanche. MONTAGU. 51 14. TELLINA LACTEA. PI. 4, fig. 9. TELLINA LACTEA. Lin., syst, p. 1119, 65.— Gmel., syst., p. 3240, 69. — Pull, cat. Dorset., p. 30.— Chem. conch., N1, 1. 13, Ê 425? — Petiv., gaz., t. 93,18. — Guall., 4 71. D—Turt., Lin., iv, p. 195. TeLcLina. Coquille mince, orbiculaire, convexe, blanche, avec de fines rugosités con- centriques irrégulières ; umbo petit, tournant d'un côté, central; charnière pourvue de deux dents à une valve et une seule dans l'autre ; ces dents sont très-petites, mais ce qui distingue de suite cette coquille, c'est un sillon profond ou rainure dans lequel est fixé le ligament du côté des dents à chaque valve, jusqu'à l'umbo. Cette espèce fraiche n'est pas généralement brillante , et le plus souvent elle a des stries entremêlées de quelques sillons usés. Le diamètre est de trois quarts de pouce. On trouve cette coquille sur plusieurs parties de la côte, principalement dans les baies et dans les passages. Nous l'avons rencontrée en petite quantité à Falmouth, dans les en- virons de Kingsbridge, dans le Devonshire ; à Poole, dans le Dorsetshire, et nous l'a- vons reçue de Kent : mais elle ne parait commune nulle part, et les coquilles vivantes sont très-rares. 45. TELLINA ROTUNDATA. PI. 14, fig. 8. TELLINA ENDATA. Pull, cat. Dorsel., p 30? TELLINA. Coquille mince, subpellucide, orbiculaire, blanche, plutôt convexe, ciselée de fines stries concentriques presque obsolètes, assez brillante; umbo petit, assez sail- lant, et tourné d’un côté, placé à peu près au centre; deux dents à chaque valve, l'une bifide, l'autre un peu divergente, Intérieur lisse, brillant, blanc. Cette espèce varie un peu par la forme : dans quelques exemplaires le bord antérieur est court, ce qui rend un côté plus petit que l’autre : dans ce cas, la largeur excède la longueur. Le diamètre le plus grand est rarement de plus d'un pouce, et il y en a peu qui aient cette taille. Cette coquille a beaucoup de rapports avec la Venus undata, et l'on peut facilement la confondre avec elle ; néanmoins elle en diffère matériellement par l'umbo qui est moins saillant, par la charniere qui n’est pas si forte, et n’a pas trois dents dans l’une et l'autre valves, caractère essentiel de la V. undata : elle n’a pasnon plus d'impression a l'intérieur. Nous croyons que le docteur Pulteney a pris cette coquille pour la Venus undata, de Pennant, sous le nom de Tellina undata; et nous pensons que si le docteur eût été assez heureux pour trouver la Venus undata, il ne l’aurait pas placée dans le genre Telline. Ce dernier auteur dit qu'elle est assez commune à Poole. Nous l'avons prise sur les ri- vages du port, sur la côte de Devonshire, et à Falmouth, dans le Cornouaille, mais ra- rement vivante ou bivalve. 16. TELLINA FLEXUOSA. VENUS siNUOSA. Don., br. shells., t. 42, f. 9. TELUNE. Coquille mince, pellucide, fragile, convexe, suborbiculaire , blanche; de l'umbo à l'angle inférieur du bord, passe un sillon parallèle à l'échancrure du ligament, qui forme un sinus ou courbure au bord de la coquille. Elle est ornée de stries fines, con- centriques, mais irrégulières , et elle n'est pas très-brillante ; l'umbo est placé au cen- tre, très en avant, et le sommet est tourné d'un côté ; charnière avec une dentobsolète : entre le bord et l’umbo se trouve une rainure dans laquelle est fixé le ligament. Inté- 52 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. rieur lisse, d'un blanc éclatant, M. Donovan a donné, par erreur, suivant nous, la fi: gure d'une variété de cette coquille, sous le nom de Venus sinuosa, de Pennant. Nous croyons que cette espèce singulière a d’abord été trouvée dans le Cornouaille ; c'est de là que nous en avons envoyé plusieurs exemplaires à M. Rackett, dansla collection duquel Donovan déclare avoir copié la figure qu'il donne. La coquille de M. Pennant est assurément peu connue, mais il est impossible que Do- novan l'ait prise pour celle-ci, car indépendamment de la figure donnée dans la Zoolo- gie britannique, figure qui ne ressemble pas le moins du monde à cette coquille, ni par la forme ni par la dimension, en la classant parmi les Venus, on exclut la possibilité que ce soient les mêmes coquilles. Il est vrai que la Tellina flexuosa est quelquefois un peu dentelée sur le bord antérieur, mais cela doit être considéré comme accidentel; et dans aucun cas on ne la trouve ‘sans sillon et sans sinus à l'extrémité postérieure, ce qui constitue le caractère spécifique remarquable. Le diamètre de cette coquille dépasse rarement trois huitièmes de pouce, et n'arrive jamais à un demi-pouce : la longueur surpasse ordinairement la largeur. On la trouve en assez grande quantité dans le sable du port de Falmouth, et elle n’est pas rare sur la côte sud de Devonshire. 17. TELLINA CARNARIA. TELLINA CARNARIA. Lin., syst, p. 1119.—(mel., syst., p. 3240, 70.—Chem., conch., vi, t. 15, f. 196.—Pult., cat. Dorsel., p. 30.— Lister, conch., t. 339, f. 176.—Don.. br. shells., 11,t. #7.—T'urt., Lin., 1v, p. 195. CARDIUM CARNEOSUM. Da Costa, p. 181. Tea. Coquille suborbiculaire, subpellucide , un peu aplatie, ayant un côté plus grand que l’autre, striée dans trois directions : les stries du milieu sont généralement obliques de l'umbo au bord ; celles de l'extrémité postérieure sont obliques en sens con- traire, et celles du bord antérieur sont transverses et ondulées ; ces stries sont extrè- mement fines et comme gravées au burin. Les coquilles les plus communes sont blan- ches, teintées de rose ; d’autres sont bigarrées ou jaspées, et ont quelquefois des bandes pius pâles ou plus obscures. L'umbo est à peu près au centre, il est petit, et tourne un peu d’un côté : la charnière est garnie à une valve de deux petites dents dont une est bifide ; l’autre valve a une seule dent : les dents latérales lamelleuses sont distantes. Intérieur lisse, brillant, ordinairement d'une belle couleur rose. La longueur est rare- ment de plus de trois quarts de pouce ; la largeur est d'environ un pouce. Le docteur Pulteney dit que cette élégante espèce se trouve à Poole et à Weymouth, mais qu'elle n'y est pas commune. Da Costa l’a reçue de Scarborough et d’autres par- ties du comté, ainsi que du Devonshire et du Cornouaille, où elle est plus commune. Nous devons cependant faire observer que Da Costa s’est trompé en disant que cette coquille se trouve en grande quantité dans ces derniers comtés, car nous avons souvent examiné ces côtes sans trouver même une simple valve. 18. TELLINA INÆQUIVALVIS. TELLINA INEQUIVALVIS, Lin., syst, p. A118.—Gmel., syst, p. 3233, 23. — Chem., conch., vi, t. M, . 406, a, b, ©, d. — Don., br. shells., 11, t. 41, Ê 1.—Turt., Lin., IV, p. 189. Tecuxa. Coquille oblongue, subovale, subpellucide, blanche ; une des valves est à peu près plate, l'autre convexe : arquée près de l'échancrure du ligament , et étendue en pointe très-obtuse d'un côté, l'autre arrondi; deux dents; point de dents latérales. Lon- MONTAGU. 59 gueur, un demi-pouce ; largeur, un pouce. Cette espèce habite la Méditerranée et les mers de Norwège; M. Donovan l'a indiquée comme espèce anglaise : cette assertion nous parait douteuse, quoiqu'il nous assure qu'on la trouve sur la côte de Guernesey. TELLINA MACULATA. Teuuna. Testa subovata cressiuscula, decussatim striata, maculis regularibus. Adams min. shells., Lin., (rans., 111, p. 252. M. Adams a fait l'observation suivante au sujet de cette espèce, qui parait n'avoir pas encore été décrite : « Il est à remarquer que dans cette espèce le dessus et le dessous de la coquille sont parfaitement semblables , quoique la disposition des taches soit très- différente dans quelques exemplaires. » Elle se trouve à Tenbigh. GENRE VII. CARDIUM, ANIMAL DE TÉTHYS Coquille bivalve, équivalve, convexe, en grande partie à côtes longitudinales. Charnière avec deux dents près du crochet, une plus grande distante de chaque côte, s'emboîtant dans la valve opposée. CARDIUM EDULE. CARDIUM EDULE. Lin., syst, p. 1124, 90, — Gmel., syst., p. 3252, 20. —- Chem., conch., VI, t. 19,f. 194.—List., conch., €. 334, Ê. 171,—1Id. angl, t. 5. f, 34.— Br. cool. , t. 50, Ê 41. — Turt., Lin., iv, p. 205. — Pult., cat. Dorset., p. 30.—Guall., t. 74,F. CARDIUM VULGARE. Da Costa, p. 180, €. 11, 1,14 CarpiuM. Coquille avec environ vingt-six côtes usées, d'un blanc jaunâtre; extrémité postérieure un peu allongée, et, en général, d'une couleur Lu foncée. Le plus grand diamètre dépasse rarement un pouce trois quarts. Cette espèce est très-commune dans la plupart de nos baies et de nos détroits, près des embouchures des rivières dont le rivage est sablonneux ; elle se trouve à trois ou quatre pouces au-dessous de la surface ; elle est employée comme aliment, et on l'appelle vulgairement pétoncle (cockle). Une variété de cette espèce est tout à fait équilatérale, elle n'est pas si grande, et est d'un blanc parfait; on l'a considérée comme une espèce distincte, mais nous croyons que c'est à tort. 54 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 2. CARDIUM ACULEATUM. CARDIUM ACULEATUM. Lin., syst., p. 1122, 78.—(imel., syst., p. 3247, 7. — Chem., conch., VI, t. 15, f. 155, 157. — Guall., t. 72, À. — Br. zool., t. 50, f. 57. — Turt., Lin., 19, p. 201.— Da Costa, p. 175.—Don., br. shells., 1. t 6.—Favan., t. 52, A. —List., conch., t. 321, f, 158? CARDIUM TUBERCULATUM. Pull, eal. Dorsel., p. 30? Carpium. Coquille très-convexe; le côté antérieur arrondi, l'autre à peu près droit, ou comme tronqué et plus allongé à l'angle marginal antérieur; environ vingt et une côtes, avec une ligne déprimée au-delà du milieu ; l'extrémité arrondie, garnie de gros tubereules comprimés ; l'autre extrémité vers le bord, armée d'épines qui sont plus lon- gues au côté opposé : couleur brun jaunâtre, fasciée, rayée de roux et quelquefois bian- châtre. Intérieur tirant sur le pourpré brillant ou couleur de chair, avec des côtes apla- lies; les sillons de la surface extérieure font saillie à l'intérieur ; les interstices des côtes sont de couleur blanche. M. Pennant a donné une très-bonne figure de cette coquille, et il dit qu'elle se trouve aux Hébrides et aux Orcades. Nous l'avons rencontrée sur plusieurs parties de la côte sud de Devon, particulière - ment à Dawlish-Warren et à Tor-Cross. Depuis le crochet jusqu'à l'angle du plus grand côté, le diamètre est de quatre pouces; la circonférence, d'environ onze pouces. 3. CARDIUM ECHINATUM. CARDIUM ECHINATUM. Lin., syst, p. 1122, 79—Gmel., syst., p. 3247, 8.—Br. zool., n° 28.— Da Costa, p. 176, t.14, f. 2.—Pult., cat. Dorset., p. 30. — Chem., conch., vi, 45, f. 458.—Guall., t. 72, B.—Favan., t. 52, C, 41, 2.—List., conch., t. 324. f. 161.—1d. angl., t. 5, Ê 33.—Turt., Lin., 1v, p. 204. Carpruw. Coquille très convexe, ayant environ dix-huit côtes garnies d'un grand nombre d’épines convexes rapprochées : couleur rouille-orangé jaune. Cette espèce diffère de l'aculeatum, en ce qu'elle est plus ronde ; les côtes sont plus élevées et les sillons plus rugueux ; les épines sont plus nombreuses et plus rapprochées, mais moins longues ; la coquille est plus forte, les dents sont plus longues: elle a rare- ment plus de deux pouces et demi de diamètre. Intérieur blanc-luisant ; les côtes ne sont pas si élevées à la partie supérieure vers le crochet : M. Pennant dit que cette coquille a seize côtes; Linné lui en donne vingt : ils peuvent avoir raison tous les deux, car dans quelques exemplaires les côtes ne sont guère indiquées que par les ru- diments des épines. Cette coquille est commune sur la plupart de nos côtes, et on la trouve en grand nombre, mais usée et décolorée dans quelques localités. Ce n’est guère qu’en les prenant au filet qu'on se proeure des individus vivants ; nous en avons pris de cette manière de très-beaux exemplaires à Salcomb-Bay. Une coquille qui par sa forme ressemble beaucoup à celle-ci, est commune sur le rivage de Falmouth et de Cornouaille, on la prend dans le sable du port. Cette coquille n'a ni épines ni tu- bercules ; elle est beaucoup plus forte et plus épaisse, les côtes sont plus convexes ; on remarque sur celles-ci quelques rudiments de tubercules ; couleur d'un brun terne foncé; intérieur sillonné à environ un demi- pouce du bord. Nous n'osons pas nous hasarder à donner cette coquille comme espèce distincte, car nous n'avons jamais pu nous la procurer fraiche, quoique nous en ayons eu des cen- taines d'exemplaires; et, ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'on ne trouve dans la MONTAGU. 5ù même localité aucun individu de la variété plus mince ; on la rencontre cependant sur que'ques parties de la côte de Devonshire, et nous l'avons prise sur la côte de Car- marthen. Les jeunes coquilles de l'Echinatum ont les crètes ou côtes tellement anguleuses ou ai - guës, qu'on à confondu cette espèce avec le Cardium ciliare. 4. CARDIUM CILIARE. CARDIUM CILIARE. Lin., syst, p 4122, 80.— Gmel., syst, p. 3248, 9.— Br. zool., t. 50, £. 39. — Pult., cat. Dorset., p. 31.— Don., br. shells, 1, €. 32, f. 2. — Chem., conch., vi, t. 47, f. 471, 472. — Lister, conch., t. 325, f. 162.—Guall., L. T2, c. — Turt., Lin., 1V, p. 202. CARDIUM PARVUM. Da Costa, p. 177. Carpium. Coquille orbiculaire, mince, délicate; avec environ dix-huit côtes aiguës, garnies d'épines pointues très-comprimées; les rainures (ou sillons) aplaties au fond et un peu polies; en général de couleur blanche, mais quelquefois d'un jaunâtre perlé. Cette coquille est rare en Angleterre quoiqu'elle ait été remarquée sur plusieurs de nos rivages. Nous l'avons trouvée en petite quantité dans le Cornouaille et dans le De- vonshire. Le diamètre est rarement de plus de trois quarts de pouce. 5. CARDIUM LÆVIGATUM. CARDIUM LEVIGATUM. Lin., syst, p. 1123, 88. — (mel., syst, p. 3251, 18. — Br. zool.,t. 54, f. 40.— Petiver, gaz., t. 93. f. 42. — Da Costa, p. 178, t. 13. f. 6, 6, — Pull., cat. Dorset., p. 31.— Gualt., t. 82, a. — Don., br. shells, n, t. 54. — Chem., conch., vi, t. 18, f. 185, 186.— Lister, conch., t. 332, f. 469.— Id. angl., t. 5, f. 32. CARDIUM OBLONGEM. (mel, syst., p. 3254, 34? CARDIUM CRASSUM. 1d., p. 3254, 35? CARDIUM FLUVIATILE. 1d., 3255, 40? Carpitu. Coquille subovale, forte, striée longitudinalement; couverte d'un épiderme luisant, d'un brun jaunàtre, qui rend les stries à peu près obsolètes; on observe aussi quelques rugosités concentriques irrégulières : sous l'épiderme la coquille est couleur de chair. Intérieur lisse, brillant, blanc; bord denticulé. Longueur, deux pouces et demi ; largeur, deux pouces. Les jeunes coquilles sont très-agréablement polies et bigarrées de brun rougeâtre, ou mouchetées ; à l'intérieur elles sont mouchetées, excepté vers le bord, où dans quelques-unes on remarque des taches interrompues, tandis que d'autres sont d'un blanc uni. On trouve cette espèce sur beaucoup de points de notre côte, mais on ne la rencontre pas communément vivante où à l'état frais. Nous l'avons prise au filet dans la baie de Salcomb. 6. CARDIUM NODOSUNM. CarpitM. Coquille aplatie, suborbiculaire ; d'un blanc roussâtre, avec vingt-quatre côtes couvertes de tubercules serrés et obtus. Intérieur blanc, luisant; bord fortement dentelé. Nous trouvons cette espèce en petite quantité dans le sable du port de Falmouth. Diamètre, trois quarts de pouce. Quoique cette coquille ait quelque ressemblance avec l'Echinatum jeune, il ne faut 56 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. pas les confondre ; le jeune âge de cette espèce est toujours plus globuleux ou convexe; les côtes sont plus aiguës, et les tubercules plus pointus et plus distants. 7. CARDIUM ELONGATUM. Carprum. Coquille comprimée, subovale, subanguleuse, d’un blanc jaunâtre ou d’un rouge léger ; avec vingt-et-une côtes, faiblement ridées et arrondies ; umbo non au centre; côté postérieur un peu allongé et anguleux. Diamètre, un quart de pouce. Nous trouvàmes cette nouvelle espèce dans la baie de Salcomb, mais en petit nombre. 8. CARDIUM EXIGUUM. CARDIUM EXIGUUM. Gmel., syst., p. 3255, 37.— Lister, conch., t. 317, Ê.154—Waik., min. shells, f. 83. CARDIUM PYGMÆUM. Don., br. shells, 1, t. 32, f. 3. — Turt., Lin.,1v. 207. Carpium. Coquille très-convexe, subtriangulaire, subcordiforme, blanche, avec en- viron vingt côtes tuberculées, les interstices fortement striés transversalement ; côté antérieur très-oblique, formant un angle à peu près en face de l'umbo. Les co- quilles adultes perdent les tubercules et deviennent ridées de toutes parts. Intérieur lisse, blanc, souvent roux au côté anguleux; bord denticulé. La longueur, depuis le crochet jusqu'à l’angle du bord antérieur, est de plus d'un demi-pouce; la largeur est à peu près la mème. Nous avons trouvé cette espèce en grande quantité à Falmouth, dans le sable du port; elle est assez commune à Salcomb, dans le Devonshire. Nous l'avons reçue aussi de M. Boys, trouvée en petite quantité sur la côte de Sandwich. 9. CARDIUM MEDIUM. CARDIUM MEDIUM. Lin., sysl., p. 11922. — Gmel., syst., p. 3246.—Turt., Lin., iv, p. 200.— Chem., conch., vx, t. 16, f. 462, 164. — Lister, conch., t. 316, f. 153. — Guall., t. 83, f. B.— Don., br. shells, x, t. 39, f. 4. Carpirum. Coquille subtriangulaire, subcordiforme, avec environ trente-six côtes ; de couleur blanche, tachetée et bigarrée de brun-châtain; un peu tronquée sur le côté et formant un angle au bord antérieur ; l’autre côté est plus court et arrondi. Intérieur blanc, ordinairement coloré de brun ou de rouille vers le côté tronqué : dents primaires , une dans chaque valve; elles sont, de même que les dents latérales, fortes et élevées : bord crénelé. Nous avons donné cette coquille comme espèce britannique, d'après l'autorité de Do- novan, puisqu'il nous apprend qu'on l'a trouvée près de Hartlepool, sur la côte de Durham. La figure donnée par cet auteur a une longueur d'a peine un pouce. Les exemplaires exotiques ont plus du double de cette taille. On dit qu’elle se trouve dans la Méditerranée et dans les mers d'Amérique. Elle à beaucoup de la forme du Cardium exiguum. 10. CARDIUM RUBRUM. CARDIUM LÆVE APICE MINUTO. Walk., min. shells, 86° Campium. Coquille convexe, lisse; luisante, pellucide, rouge ; la charnière n'est pas tout a fait au centre; plus large que longue, arrondie aux deux bouts; umbo proémi- MONTAGU. 51 nent; chainière avec des dents primaires à peu près obsolètes; dents latérales très-visi- bles. Intérieur d'un rouge brillant; bord uni. Elle est assez commune dans le sable de Falmouth et dans quelques parties de la côte du Devonshire, particulièrement vers Kingsbridge. C'est une petite espèce dont la lon- gueur n'est pas de plus d'un huitième de pouce. D'après la description des Minute shells de Walker, nous avons peu de doute que cette coquille ne soit celle qui v est décrite; peut-être a-t-on oublié d'indiquer la di- mension avec la figure, ou bien la trouve-t-on d'une taille supérieure sur la côte de Kent. 11. CARDIUM DISCORS. TELLINA pisiFoRMIS. Gmel., syst, p. 3241?—Turt., Lin., 1v, p. 196? Carpiüu. Coquille très-convexe, suborbiculaire, luisante, blanche; stries fines et obliques, courbées au côté antérieur. Celles du côte postérieur dirigées en sens contraire et formant un angle aigu avec les autres; ces dernières sont si fines qu'on peut à peine les observer à l'œil nu : umbo petit, au centre, tournant un peu d'un côté. Intérieur d'un blanc luisant ; bord um; charnière garnie d'une dent ; deux dans la valve opposée, l'une est très-petite, avec des lamelles latérales écartées, semblables à des dents. Taille d'un petit pois, ou plutôt d'une longueur de plus d'un quart de pouce, et pas tout à fait aussi large. Nous hésitons à assurer que cette coquille soit anglaise, car nous n'avons trouvé qu'un seul exemplaire mort dans le sable du port de Falmouth. 42. CARDIUM MURICATULUM. CARDIUM SUBCORDATUM ANTICE MURICATUM. Walk., min. shells, . 84.— Adams, mi- crosc., t. 14. f. 44. Carpiüm. Coquille cordiforme, opaque, blanche; bord muriqué. Espèce microscopique, très-délicate, qui est assez commune dans l'ile de Sheppy. 13. CARDIUM ARCUATUM. PI. 14, fig. 13. CarpitM. Coquille mince, fragile, semi-pellucide, orbiculaire, blanche, avec de fines stries régulières transverses et de forme arquée, comme si elles étaient tracées au burin, et quelques sillons concentriques irréguliers ; non luisante; crochet ou umbo central, pointu au sommet et tourné d’un côté ; charnière garnie d'une dent primaire dans chaque valve; dents lamelleuses écartées : sur le côté de la dent du milieu, se trouve un sillon ou rainure dans lequel est fixé le ligament. Intérieur blanc, un peu lustré, très-concave ; bord légèrement crénelé. Diamètre, moins d’un pouce. Cette coquille a quelques rapports avec la Tellina divaricata de Linné. Nous trouvàmes cette espèce élégante dans le port de Falmouth, amenée avec la vase qui sert d'engrais ; mais elle n'est pas commune. 1£. CARDIUM CORNEUM. TELLINA CORNEA. Lin., syst., p. 1120, 72.—Gmel., syst, p. 3241, 76.—Chem., conch., VI, t. 13, f. 133, à, b.—Turt., Lin., iv, p.197.— Lister, conch., t. 159, f. 14. — Id. angl., t. 2. 31.— Don., br. shells, 11, t. 96.— Br. zool., t. 49, f. 36.—Lin., trans., 11, t. 13, f. 39, 40. TELLINA RIVALIS. Muller, verm., 387. — Guall., t. 7, B. C. 58 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE. CARDIUM NUX. Da Costa, p. 173, t, 13, f. 2. CARDIUM CORNEUM. Pull, cal. Dorset., p#3il" CARDIUM AMNICUM. 1d., p. 31? Carpium. Coquille mince, pellucide, suborbiculaire, convexe, marquée de stries con- centriques fines; umbo central, obtus, avec les dents du milieu très-petites, les dents latérales lamelleuses écartées, proéminentes. Intérieur lisse, d'un blanc bleuâtre lustre; taille d'environ trois huitièmes de pouce en longueur et d’un peu plus de largeur. On la trouve d'une grandeur extraordinaire dans la Tamise, souvent d'une longueur de plus d'un demi pouce et d'une largeur d'à peu près trois quarts de pouce. A l'état frais elle est toujours couverte d'un épiderme corné plus ou moins foncé. Elle est commune dans la plupart des rivières, peu profondes et dans les étangs. 15. CARDIUM AMNICUM. TELLINA AMNICA. Gmel., syst., p. 3242.—Turt., Lin., iv, 197. — Muller, verm. p. 205, n° 389.— Chem., conch., vi, t. 13, f. 134. — Gualt., t. 7, c, c. — Shræl., Flussconch., p. 193, n° 19, p. 194, n° 47, 48, t. 4, f. 7, a, b. }, TELLINA RIVALIS. Lin., trans., 11, p. #4, t. 13, Ê. 37, 38. — Turt., Lin., 1v, p. 187. — Don., br. shells, 11, t. 64, f. 2. CarpitM. Coquille mince, subpellucide, subovale, convexe, sillonnée transversale- ment; umbo placé très-près d’un côté ; charnière munie d'une dent centrale et de deux dents latérales de chaque côté dans une valve, l’une parallèle à l'autre, la dernière très-petite ; il y a dans l’autre valve deux dents primaires rapprochées et placées obli- quement, avec une dent latérale de chaque côté : couleur de l'espèce précédente ; taille de beaucoup inférieure. La longueur est rarement de trois huitièmes de pouce, la lar- geur d'un demi-pouce. En Angleterre on s’est longtemps mépris sur cette coquille, jusqu'au moment où le docteur Maton en a établi la distinction dans les Transactions linnéennes. Le docteur dit qu'il la trouva en général sur les parties calcaires du lit de l'Avon et dans les ruisseaux qui communiquent avec cette rivière près de Salisbury. Nous l'avons trouvée assez communément au nord de l'Avon, dans le Wiltshire, rivière différente de celle mentionnée plus haut, coulant au nord de ce comté, et se jetant dans le canal de Bristol, tandis que l'autre coule dans le Hampshire et se jette près de Christchurch. Nous l'avons rencontrée aussi dans d’autres endroits, particulièrement dans les ruis- seaux des prairies, près de Wareham, dans le Dorsetshire, mais elle ne s’y trouvait pas en si grande quantité que le C. Corneum. I n'y a pas de doute que cette coquille ne soit la Tellina amnica de Muller, qu'il dé- crit très-bien ainsi qu'il suit: Testa subcordiformis transversim sulcata, umbone obluso. il est à regretter qu'on ait adopté dernièrement le nom de Tellina rivalis pour cette coquille, car il peut encore produire de la confusion, puisque Muller à donné déjà ce nom à la T. Cornea de Linné. On la distingue promptement de cette coquille en ce qu'elle est d'une forme plus ovale, d’un aspect fortement silionné, et en ce que l’umbo n'est pas au centre : la char- nière est aussi beaucoup plus forte, et les dents, quoiqu'un peu semblables, sont beau- coup plus grandes et plus visibles, Notre digne ami, le docteur Pulteney, ne paraît pas avoir établi suffisamment la dif- férence au sujet de son Cardium amnicum, pour nous faire considérer cette coquille comme n'étant pas une variété du C. Corneum. Une petite coquille, qui n'a pas plus d'une ligne de longueur, semblable à celle-ci MONTAGU. x) dans son ensemble, mais un peu plus cordiforme et renflée, avec des dents fortes en proportion, est commune dans la plupart des eaux habitées par les deux espèces pré- cédentes, et se trouve souvent en grande quantité dans la vase ou le fond des ruisseaux, des étangs et même des fossés, où l'on n'en trouve aucune de taille plus grande; mais nous ne pouvons décider si elle est réellement distincte, Néanmoins, il est nécessaire de remarquer que le Cardium amnicum jeune, est toujours plus comprimé, quoiqu'aussi grand. 16. CARDIUM LACUSTRE. TELLINA LAGUSTRIS. Gmel., syst, p. 3242. — Turt., Lin., 1, p. 197. — Muller. verm., p. 205, n° 389. — Chem., conch., 1V, &. 13, f.1435.— Shraæt., Flussconch., p. 191, ne 12. Carpium. Coquille subrhomboïdale, mince, pellucide, lisse, d’une couleur corné-pàle, couverte parfois d'un épiderme brun foncé; comprimée, arrondie particulièrement au bord ; umbo central, petit, mais très-proéminent, se projetant derrière la commissure, et lorsque les valves sont fermées et que la coquille est vue de côté, elle parait cordi- forme; charnière, dents petites, dents primaires dans chaque valve, l'une est simple l’autre bifide ; dents latérales dans les deux valves, une de chaque côté de la charnière et deux petites lamelleuses dans une valve, placées comme dans l'espèce précédente. Lon- gueur, trois dixièmes de pouce ; largeur, quatre dixièmes. M. Swainson nous a donné le premier cette espèce; il y en avait plusieurs exem- plaires sous le nom de Tellina compressa dans sa collection de coquilles britanniques. Ce naturaliste nous apprit qu'on l'avait trouvée dans une rivière près de Bulstrode, et qu'il l'avait prise dans la rivière près de Longford, mais qu'elle y était rare. Depuis cette époque nous l'avons rencontrée dans un fossé où ruisseau exposé a être grossi par la rivière Aun, près de Hatch, dans le Devonshire ; et dans l'Avon, à Lackham, dans le Wiültshire, mais en petit nombre. Dernièrement nous l'avons trouvée en grande quantité dans un petit étang sous des tas de sable, près du village de Wedhampton, dans ce dernier comté, où l’on ne rencontre ni le Corneum ni l'Amnicum. Il est remar- quable que cet étang, qui possède une ou deux espèces des plus rares, spécialement l'Helix nautiloides, n'a de communication avec ancune autre eau, qu'il en est même très-éloigné, et qu'il est plus élevé qu'aucun autre cours des environs. On ne peut guère confondre cette coquille avec le C. Corneum si l'on fait la moindre attention à l'umbo remarquablement avancé, et au bord étendu et comprimé, indépen- damment de la forme subrhomboïdale, très-apparente dans les exemplaires adultes. I n'y a pas de doute que cette coquille ne soit la Tellina lacustris de Muller, quoi- qu'il dise qu’elle a six dents latérales et qu'elle n’en a aucune au milieu. Chemnitz ob- serve qu'il faut une bonne loupe pour trouver les dents que Muller lui a données, mais qu'elle a des dents au milieu, quoiqu'elles soient très-petites. Dans les coquilles plus grandes ou adultes il n'est pas difficile de découvrir, à l'aide d'une bonne loupe ou mégaloscope, les six dents décrites par Muller, aussi bien que les dents centrales : mais les jeunes coquilles sont si minces qu'on ne peut pas découvrir facilement les plus petites dents latérales. L'animal de cette coquille, ainsi que celui des deux précédentes, est ovipare, produisant de six à douze œufs à une certaine époque, et l'un et l'autre sont probable- ment androgynes où hermaphrodites, puisque tous les exemplaires que nous avons dissé- qués dans la quinzaine de juin contenaient des produits en état parfait, C'est une Téthys, de couleur blanche, pellucide,avec un pied très-long en forme de langue où sustenta- culum, situé à l'extrémité postérieure, et surpassant la longueur de la coquille lorsqu'il 40 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. est dilaté; c'est au moyen de ce pied que l'animal se meut par une espèce de saut, ré- sultat de contraction et de dilatation alternatives : il y a deux tubes l’un près de l’autre à l'extrémité antérieure; le plus long est plus près de la charnière, il a environ un quart de pouce de plus que la longueur de la coquille. GENRE IX. MACTRA, ANIMAL DE TÉTHYS. Coquille bivalve ; valves égales inéquilatérales. Charnière : dent du milieu compliquée d’une rainure adjacente ou fossette ; dents la- térales écartées, insérées dans la valve opposée. 1. MACTRA SOLIDA. MacTRA soLipA. Lin., syst., p. 1126. — Gmel., syst., p. 3259, 13. — Br. z00l., t. 52, Î. 43, A.—t. 59, f. 43.— Chem., conch., vi, t. 23, f. 229-230.— Lister, conch., t. 253,1. 87.—Id. angl.,t. 4, f. 24.— Pult., cat. Dorset., p. 31.—Don., br. shells., 1, t. 61. — Turt., Lin., iv, p. 21. TRIGONELLA ZONARIA. Da Costa, p. 197, t. 45, f. 1-4. TRIGONELLA GALLINA. 1d., p. 199, t. 14,f. 6-6. Macrra. Coquille forte, subtriangulaire, d'un blanc jaunâtre; avec quelques sillons concentriques ; à côtés égaux; umbo central; dents latérales grandes, proéminentes ; intérieur d'un blanc lustré; longueur, un pouce et demi; largeur, un pouce trois quarts. Les coquilles roulées présentent souvent des sillons où zones de couleur grise, unie, et quelquefois jaune. On l'a ainsi figurée dans la Zoologie britannique, avec la coquille parfaite. Da Costa a donné la figure d’une coquille roulée pour sa Trigonella zonaria, et la coquille parfaite qu'il distingue sous le nom de Trigonella gallina ; il dit que les gens du peuple dans le Cornouaille l'appellent ffens. Il a peut-être raison sous le rapport du nom vulgaire, puisque nous trouvons qu'on appelle ainsi cette coquille dans quelques par- ties du Devonshire. Cependant il est bien évident que la Mactra solida de Pennant, la Trigonella zonaria et la Gallina de Da Costa, ne sont pas autre chose que cette espèce à différens états. C’est une des coquilles les plus communes sur la côte sud de Devon, et les gens du peuple la recherchent souvent près de Darmouth pour s'en nourrir. 2. MACTRA SUBTRUNCATA. TRIGONELLA SUBTRUNCATA. Da Costa, p. 198. MACTRA STULTORUM. Br., zool.t. 52, f. 42. MONTAGU. 41 Macrra. Coquille forte, subtriangulaire, d'un blanc jaunâtre, striée transversalement, présentant parfois quelques sillons ; arrondie d'un côté, l'autre plus aigu et plus long : umbo grand, proéminent ; les côtés, près du crochet, fort inclinés en dedans, surtout l'antérieur, qui est déprimé cordiforme lorsque la coquille est vue de côté. La charnière n'est pas au centre ; dents semblables à celles de l'espèce précédente. Intérieur lisse, d'un blanc jaunètre. Souvent on a supposé que cette coquille n'était qu'une simple variété de la Af. solida, et elle a été généralement recue comme telle dans les cabinets. La description qu'en a faite Da Costa est très-bonne. On trouve cette coquille dans le Hampshire, et nous l'a- vons prise sur différentes parties de la côte au sud de Devon. Elle arrive rarement à la moitié de la taille de la Solida. La longueur est ordinairement de trois quarts de pouce ; la largeur, d'un pouce, et le plus souvent beaucoup moins. Si nous la comparons avec la Mactra solida de la mème taille, nous la trouverons plus convexe et plus anguleuse ; l'umbo est plus grand : les côtés, à partir des crochets, sont plus droits, et tournés en dedans, et l'une des extrémités est plus en saillie. M. Pennant a donné une très-bonne figure de cette coquille ; mais il s’est trompé en la croyant la Mactra stultorum de Linné. 3. MACTRA STULTORUM. MACTRA STULTORUM. Lin., syst., p. 1226, 99. —(rmel., syst., p. 3258, 11.—Chem., conch., VI, €. 23, f. 224-226. — Lister, conch., t. 251, f. 85. — Pult., cat. Dorset., p. 34. — Turt., Lin., 11, 211. TELLINA RADIATA. Br. zool., t. 49, f. 30. TRIGONELLA RADIATA. Da Costa, p. 195, €. 42, f. 3-3. Macrra. Coquille mince, subtriangulaire, semi-pellucide, avec de faibles stries transversales; couverte d'un épiderme mince, brun-roux irrégulièrement rayonné de lignes blanchâtres plus où moins larges, quelquefois d'une teinte rougeàtre : umbo cen- tral proéminent, souvent pourpré: côtés à peu près égaux. Intérieur pourpre pâle, donnant ordinairement une teinte de même couleur à l'extérieur, lorsque l'épiderme est enlevé. Longueur, un pouce et demi; largeur, trois quarts de pouce. Suivant le docteur Pultenev, cette espèce se trouve à Poole et à Weymouth. Da Costa dit qu'on la rencontre dans le Dorsetshire, le Cornouaille, le Cheshire et à l'embou- chure de la Mersey ; on la prend aussi sur la côte de l'Aberdeenshire et sur les autres rivages de l'Ecosse. Nous l'avons trouvée sur la côte de Carmarthenshire, de Kent et de Devonshire ; mais elle n’y est pas commune. Ce n'est pas la Tellina radiata de Linné ; M. Pennant s'est trompé dans sa syno- nymie. &. MACTRA DEALBATA. PI. 9, fig. 7. MACTRA DEALBATA. Pull., cat. Dorset., p. 31. MacTRA PELLUCIDA. Chem., conch., vit, €. 24, Ê. 234. — (rmel., syst., p. 3260, 21.— Turt., Lin., 1v, p. 243. Macrre. Coquille mince, fragile, pellucide, ovale, blanche, striée très-finement, avec des rides concentriques plus épaisses ; la plus petite extremité un peu bäillante : l'umbo n'est pas tout à fait au centre, mais tres-près de la grande extrémité; dent du milieu dans une valve, large, bifurquée, anguleuse près du crochet; dents latérales peu dis- tantes. Intérieur d'un blanc lustré. Assez concave ; bord uni et aigu. 42 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Le docteur Pulteney indiqua le premier cette espèce comme coquille britannique : M. Bryer l'a trouvée à Weymouth. Nous avons vu des exemplaires plus grands que celui présenté par le docteur, et on les dit trouvés sur la même côte. Longueur, un pouce ; largeur, un pouce et demi. Il semble peu douteux que cette coquille, n'étant pas fermée à l'une des extrémités, soit la Mactra pellucida de Chemnitz, et non la Fragilis, comme quelques auteurs l'ont pensé ; la description et la figure qu'il donne répondent très-bien, en effet, à cette coquille. 5. MACTRA COMPRESSA. MacrrA coMpREssA. Pull., cat. Dorsel., p. 31. TRIGONELLA PLANA. Da Costa, p. 200, t. 13, F. 1-1. VENUS BOREALIS. Br. z0o0!., n° 52. Macrra usrers Gmel., syst, p. 3261, 26.—Turt., Lin.,1v, p. 213.— List., conch., t. 253, f. 88.— Id. angl., t. 4,f. 23. TELLINA BOREALIS. Don., br. shells, 11, t. 64, f. 4. Macrre. Coquille aplatie, mince, semi-pellucide, subovale, subanguleuse, couleur d'un blanc jaunâtre ; parfois d'un ferrugineux léger et souvent noirâtre ou fasciée de ces couleurs, produites par le sol où elle se trouve; elle est plutôt ridée irrégulièrement que striée, et elle n’est pas luisante; umbo petit, central ; charnière sans dents latérales ; cavité du ligament grande, triangulaire, dents primaires, petites; une dent simple s’en- clavant dans une dent bifide de la valve opposée. Intérieur lisse, brillant, blanc; bord uni. Longueur, un pouce et demi ; largeur, deux pouces. Il n'y a pas de doute que M. Pennant n'ait connu cette espèce britannique très-com- mune, quoiqu'il se soit trompé en la prenant pour la Venus borealis de Linné ; ses au- tres synonymes confirmaient cette opinion. Da Costa a considéré à tort la Tellina crassa et la Venus borealis de la Zoologie Britannique comme étant la même coquille, tandis que les descriptions de Pennant, quoique concises, sont suffisantes pour en établir la différence. Il est à remarquer que Linné ne paraît pas avoir connu cette coquille, et Gmelin l'a évidemment prise de Lister, puisqu'il dit : « Habitat ad ostium fluvii Angliæ Tees;» et il l'appelle Listeri en honneur de cet auteur. C'est une des espèces britanniques des plus communes et que l'on peut à pen près appeler coquille submarine, puisqu'on la trouve principalement aux embouchures des rivières ou passages peu éloignés de l'eau douce ; et, quoiqu'elle ne se trouvé jamais au delà de la marée, elle se plaît cependant dans les endroits où l'eau douce coule acei- dentellement. Elle habite principalement les endroits vaseux, ou elle est enterrée à une profondeur de cinq ou six pouces. Le docteur Pulteney considère cette coquille comme la Chama piperata, Gmel., syst., p. 3261, coquille bien connue dans la Méditerranée et très-bonne à manger. Nous ne pensons pas qu'elle serve au même usage en Angleterre, car en vérité celles que nous avons goùtées étaient extrèmement amères. L'animal a deux tubes grêles de couleur jaunètre, placés l'un près de l'autre à l'extrémité l'un, à une longueur d'environ trois pouces el parait destiné à chercher la nourriture ; ainsi l’on peut voir passer des in- sectes à travers ce syphon transparent, avec l'eau qui y circule continuellement et qu'il : décharge dans le tube plus court, placé plus près de la charnière ; il ne retient que la matière nutritive : mais il rejette l'eau surabondante avec une très-grande rapidité de l'un et de l'autre tubes, et principalement du plus long. MONTAGU. 45 6. MACTRA BOYSII. PI. 4, fig. 47. MacTrA ALBA. Lin., trans., vi, t. 16, Î. 9 à 19 (Wood). Macrra. Coquille ovale, aplatie, mince, pellucide, lustrée, presque lisse, ou avec quelques stries concentriques distantes, obsolètes ; wmbo très-petit placé plus près de l'extrémité la plus petite et un peu incliné au sommet : dents primaires petites, une dans chaque valve; cavité du ligament large ; dents latérales dans une seule valve, larges, élevées. Intérieur lisse, brillant, blanc ; impression comme usée, grande, allant de la plus petite extrémité aux deux tiers de la coquille, parallèlement au bord. Lon- cueur, plus d'un pouce; la largeur, plus de trois quarts de pouce. Cette espèce nouvelle fut découverte à Sandwich par M. Boys, qui nous en procura plusieurs exemplaires : nous l'avons trouvée depuis, mais rarement, dans le sable de la baie de Salcomb et de Biddeford, dans le Devonshire, ainsi que sur la côte de Studland, dans le Dorsetshire, mais aucun exemplaire n'était aussi grand que ceux de la côte de Kent. 7. MACTRA TRIANGULARIS. PI. 14, fig. 15. Macrra. Coquille forte, subtriangulaire, opaque, blanche ; umbo proéminent, obtus ; côtés un peu inégaux : charnière forte ; dent primaire dans une valve, grande et bifide,; dans l’autre valve, deux petites dents, entre lesquelles est une cavité triangulaire ; dents latérales déprimées. Intérieur blane, pas très-brillant, bord fortement crénelé. Longueur, un huitième de pouce; largeur, encore plus petite. Cette coquille n’a pas de stries perceptibles, cependant elle est très-peu polie. La char- nière ne répond pas rigoureusement aux Caractères du genre, mais nous ne pourrions la placer ailleurs av ce plus d'exactitude. C'est une coquille singulière et qui ne doit pas ètre prise pour le jeune âge de toute autre espèce. Nous l'avons trouvée vivante dans le sable du port de Falmouth, mais elle n'y était pas commune ; et nous l'avons rencontrée en plus grande quantité dans le sable, sur différentes parties de la côte du sud de Devon. 8. MACTRA LUTRARIA. MACTRA LUTRARIA. Lin., syst., p. 1126. — Gmel., syst., 3259, 14. — Chem., conch., vi, 24, f. 240, 241. — Lister, conch., &. 415, f. 259. — Id. angl., t. 4, F. 49. — Br. z00., 1. 59, Ê. 44. — Lin., trans, vi, t. 16, f. 3, 4 (Wood).—Pult., cat. Dorset., p. 32. — Don., br. shells, 11, t. 58. — Turt., Lin., 11, p. 211. — Shreæt., Flussch., t. 2, f. A. Macrra. Coquille ovale-oblongue, d'un blanc jaunâtre ; avec des stries concentriques irrégulières; parfois presque lisse, n'ayant que quelques petits sillons, d'autres fois sillonnée plus fortement, surtout à l'extrémité la plus courte ; umbo petit, placé plus près d'une extrémité ; les deux côtés qui en partent obliquent un peu; dent triangulaire dans une valve ; pas de dents latérales. Intérieur d’un blanc lustré; brillante un peu à chaque extrémité. On à souvent confondu cette espèce avec la Mactra hians. Elle est assez commune sur plusieurs parties de notre côte, principalement au confluent des rivières : elle est extraordinairement grande près de Laugharne sur la côte de Carmarthen et très-commune : elle se trouve aussi dans quelques parties du Cornouaille, mais elle est plus rare au sud de la côte de Devon et dans le Dorsetshire. Elle a assez souvent plus de deux pouces et demi de longueur et cinq de largeur. On l'oblient rarement vivante, excepté en creusant le sable lorsque la marée est extraordinairement basse : on recon- 44 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. nait en général son lieu de retraite par une sorte de fossette qui se voit à la surface, et par laquelle l’eau se trouve lancée à une grande hauteur, quoique la coquille soit sou- vent enterrée à deux pieds au-dessous. L'animal de cette espèce et de la précédente étant une Ascidie, présente sous ce rapport une exception au caractère générique ; il est grandfet dépasse de plusieurs pouces l'extrémité plus petite, pour chercher de la nour- riture ; souvent il n'a pas moins de sept ou huit pouces. 9. MACTRA HIANS. Macrra HiAxs. Pult., cat. Dorset., p. 32. — Lin., trans., vi, t. 16, 1. 5, 6 (Wood). Cuama mAGNa: Da Costa, p. 230. t. 17, f. 4. MyaA oBLONGA. (mel, syst., p. 32241, 10 — Turt., Lin.,1v, p. 177. — Chem., conch , vi, t. 9, f. 49. — Gualt., t. 90 A. Macrra. Coquille oblongue, forte, avec des rides concentriques rugueuses, surtout à l'extrémité éloignée de la charnière; opaque, d'un brun foncé, souvent roussâtre, par- fois d'un cendré obscur ; lorsque la coquille est fraîche, elle est couverte d’un épiderme épais tirant sur le noir : umbo petit, placé à peu près à l'une des extrémités ; bord su- périeur près de la charnière un peu arqué ; charnière pourvue d'une dent un peu aplatie, à rainure en avant, s'enclavant dans la valve opposée entre deux dents, dont la plus petite est bifide ; la cavité à laquelle est fixé le ligament est grande et triangulaire ; il n'y a pas de dents latérales. Intérieur blanc, avec un bourrelet fort et élevé le long du côté supérieur de l'impression ; l'extrémité la plus longue de la coquille est très-ouyerte. Longueur, deux pouces et quart ; largeur, cinq pouces. Il est très-surprenant que des coquilles telles que la Mactra lutraria et celle-ci, qui différent si matériellement entre elles, aient pu être confondues. Da Costa a donné une figure de la M. Hians avec la plupart des synonymes de la Lutraria et 1l n’a pas du tout décrit cette coquille. Gmelin pense que ce pourrait être une variété de la Mya arenaria. Il est très-clair que cet auteur n'a jamais examiné la coquille dont il s'agit, car il n'au- rait pas exprimé un tel doute, deux espèces ne pouvant être plus distinctes que celles-ci: s'il n'avait pas cité une figure assez bonne dans Chemnitz, nous n'aurions pas supposé qu'il voulût parler de cette coquille. Le docteur Solander a donné le nom que nous avons conservé à cette espèce, ainsi que nous l’apprit ie docteur Pulteney, qui a très-bien établi la différence entre celle-ci et la Lutraria, en faisant observer que la charnière est placée beaucoup plus près du côté pos- térieur ; elle est toujours sinueuse ou très-inclinée sur le bord au-dessous de la charnière vers le côté antérieur ou côté le plus long. C’est une coquille beaucoup plus rude et plus rugueuse, et elle se distingue d’ailleurs intérieurement par une côte forte et épaisse, qui va en ligne courbe du bord vers la charnière. Il ajoute que l'impression musculaire de l'animal a une figure différente de celle de la M. lutraria ; circonstance à laquelle on n'avait pas encore fait attention dans la description et la distinction des coquilles. Nous pouvons ajouter à cette définition que la dent n'est pas triangulaire comme dans cette espèce. Il paraît que c'est une coquille locale : elle est assez commune dans la rivière entre Truro et Falmouth, dans le Cornouaille ; elle est souvent amenée dans la première loca- lité avec le sable qui est pris là pour engrais. Nous l'avons trouvée aussi à Falmouth, mais moins commune et rarement complète : on prend peu d'exemplaires vivants; nous en coneluons que cette espèce pénètre profondément dans le sable. Le docteur Pultene en parle comme d'une espèce assez commune sur la côte de Dorset ; on trouve quelque- fois des valves séparées sur les rivages du Devonshire. MONTAGU. 4 GENRE X. DONAX. ANIMAL DE TÉTHYS. Coquille bivalve: bord antérieur très-obtus. Charnière avec deux dents au milieu, et une dent latérale écartée. 1. DONAX TRUNCULUS. Doxax TRUNCULUS. Lin., syst. p. 1127.—Gmel., syst., p. 3263, 4.—Br. zool., t. 55, f. 45. —Pult., cat. Dorset., p. 32. — Gualt., t. 88, O.—Lin., trans., vi, t. 16, Ê. 13. — 16. (Wood.)— Chem., conch., vi, t. 26, Î. 253. — Favan., t. 49, E. 2. — Lister, conch., t. 316, f. 217. — Id. angl., t. 5, f. 35. — Don., br. shells, 1, t. 29, f. 1. — Turt., Lin., 1v. p. 214. Cuneus viTTATUS. Da Costa, p. 207, t. 14, f. 3. Doxax. Coquille oblongue, lisse, lustrée, finement striée dans sa longueur, couverte d'un épiderme mince, très-souvent jaunâtre; fasciée de pourpre, avec deux ou trois pe- üts rayons blancs partant du crochet. Quelques coquilles de cette espèce sont entière- ment jaunes, avec des bandes plus foncées : umbo petit, placé tres-près de la plus pe- tite extrémité; dents petites, la latérale n'est pas très-écartée. L'intérieur présente la couleur de l'extérieur ; les bandes pourprées existent aussi de la même couleur en de- dans ; les autres tout à fait jaunes comme l'extérieur : bord crénelé, valves pas très- concaves. C’est une espèce assez commune sur un grand nombre de nos côtes sablonneuses ; elle est en grand nombre entre Laugharne et Tenby, dans le pays de Galles et près de Dawlish-Warren, dans le Devonshire ; elle est plus rare à l'ouestet dans le Cornouaille ; elle n’est pas commune dans le Dorsetshire. Sa longueur est le plus généralement de cinq huitièmes de pouce ; sa largeur, d'un pouce et quart ; parfois, mais rarement d'un pouce et demi. 2. DONAX DENTICULATA. DoxAx DENTICULATA. Lin., syst., p. 1127.— Gmel., syst., p. 3263, 6. — Br. zool., t. 55, f. 46.— Turt., Lin., iv, p. 215. — Pull, cat. Dorset., p. 32.— Lister, conch., t. 376, f. 218-919. — Guall., t. 89, D. — Favan., t. 49, E. 3.—Chem., conch., vx, t. 26, f. 256. CUNEUS TRUNCATUS. Da Costa, p. 205. DoxAX CRENULATA. Don., br. shells, 1, t. 24. Doxax. Coquille très-forte, épaisse, subcunéiforme, striée longitudinalement ; in- terstices pointillés ou striés transversalement ; ordinairement quelques rayons pour- prés partant du crochet; la plus large extrémité est très-oblique et tronquée ; là les stries sont transversales et un peu ondulées; une saillie proéminente se montre à l'angle de l'échancrure et va du ‘crochet au bord opposé; umbo placé près du plus grand côté : ù 46 . BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. charnière garnie de fortes dents, une dent latérale de chaque côté des dents du milieu. Intérieur pourpre, très-concave au-dessus de l'umbo, bord denticule. Longueur, environ six huitièmes de pouce; largeur, un pouce. Da Costa doit certainement avoir été induit en erreur en disant que cette espèce se trouve sur la plupart de nos côtes, et qu'il l'a reçue d'Essex, de Sussex, de Cornouaille et d'autres côtes de l'ouest, des îles de Scilly, du Yorkshire et du pays de Galles; de même que de l'Aberdeenshire, des Orcades en Ecosse, et des rivages du comté de Cork en Irlande. Quoi qu'il en soit, il y à peu de nos amis parmi les conchyliologues qui aient trouve cette coquille, eten général elle paraît si rare, que bien des personnes ont douté de son existence comme espèce britannique. Nous avouons que nous ne l'avons jamais rencon- trée dans le cours de nos recherches. Le docteur Pulteney dit qu'il l'a trouvée à Weymouth, et M. Bryer, zélé observa- teur de la nature, nous en a procuré plusieurs exemplaires qu'il nous assura avoir pris sur la côte de cette localité ; un de ces exemplaires est entièrement blanc et l'autre d'un pourpré uni, sans rayons. Cette espèce est beaucoup plus forte et plus épaisse que la D. trunculus, les stries sont plus apparentes; elle est aussi plus grande en proportion de sa largeur, et elle se distingue de suite par sa disposition fronquée et cunéiforme. 3. DONAX COMPLANATA. PI. 2, fig. 8. TELLINA VARIEGATA, unico radio, sive plagula albescente conspicua. Lister, conch., t. 384, f. 227. Doxax. Coquille oblongue, lisse et extrèmement lustrée, d’un jaune léger ou tirant sur le pourpré, avec de petites taches ou raies blanches, et un large rayon de la même couleur depuis le crochet jusqu'au bord opposé, en partie teint de rouille: on observe dans quelques-unes un petit nombre de stries transverses distantes, à peu près obsolètes ; mais il n'y ena pas de longitudinales : umbo placé très-près de l’une des extrémités, dents petites, principalement les latérales. Intérieur pourpre, bord tout à fait lisse. Lon- gueur, cinq huitièmes de pouce; largeur, cinq quarts de pouce. Cette élégante coquille à beaucoup de rapports avec la D. trunculus, et il n'y a pas de doute qu'on ne l'ait parfois confondue avec celle-ci; cependant on peut l'en distin- guer facilement parce qu'elle est plus aplatie; l'extrémité la plus courte est plus avan- cée, elle n’a aucune strie longitudinale et le bord n'est pas crénelé ; il faut noter aussi le simple rayon blanc invariable de l'umbo. C’est une coquille rare et qui n’a été mention- née, croyons-nous, que par Lister. Nous l'avons trouvée en petite quantité sur le sable de Milton, sur la côte sud de De- von et à Falmouth ; et nous croyons qu'on la rencontre parfois sur les rivages de Dorset, puisque nous l'avons observée dans la collection d'un ami, formée principalement sur cette côte ; elle était rangée indistinctement avec les D. trunculus. Lorsqu'elle est vivante ou fraîche, elle est couverte d'un épiderme très-lustré de cou- leur jaunâätre, qui donne une nuance semblable aux taches blanches. Dans les exemplai- res que nous avons recueillis, nous avons remarqué que quelquefois ils ont des bandes concentriques d'une coloration ou plus légère ou plus foncée. Elle est classée dans le cabinet de M. Swainson, sous le titre de Donax lævigata ; nous n'avons pas voulu conserver ce nom, pour qu'elle ne soit pas confondue avec la D. lævi- gata de Gmelin, qui est très-différente. Ce conchyhologiste nous apprit qu'il l'avait reçue de Love, dans le Cornouaille. MONTAGU. — -1 4. DONAX PLEBEIA. PI. 2, fig. 40. Doxax PLEBEIA. Pult., cat. Dorset., p. 32. — Lister, conch., t. 389, f. 228 ? Doxax. Coquille épaisse, forte, oblongue, subovale, d'une couleur cornée, Jaunàtre, lisse et brillante, à l'exception d'un petit nombre de sillons concentriques distants ; très- ordinairement marquée de deux bandes brunes longitudinales depuis le crochet : umbo placé très-près d'une extrémité, dents très-fortes. Intérieur lustré, plus pàle que l'exte- rieur, bord lisse. Longueur à peine d'un demi-pouce, largeur de trois quarts de pouce. | Le docteur Pulteney, à qui nous sommes redevables du premier exemplaire de cette coquille, dit qu'elle fut trouvée à Weymouth, par feu la duchesse douairière de Port- land, et il fait observer qu'elle se distingue d’une manière remarquable par la dimension des dents, qui sont très-grandes pour une si petite coquille. On a trouvé plus récemment cette espèce sur la côte de Dorset; M. Bryer nous assure qu'il l'a prise lui-même sur le rivage à Weymouth ; il a eu l'obligeance de nous en donner un exemplaire qui est de couleur blanclie, et les deux rayons très-faibles. 5. DONAX IRUS. Doxax iRus. Lin., syst, p. 1128.—Gmel., syst., p. 3265, 11.—Pult., cat. Dorset., p. 32. — Gualt., t. 95, À. — Don., br. shells, 1, t. 29, 2-2.—-Turt., Lin., 1v, p. 216. — Chem., conch., vi, t. 26, f. 268-270. TELLINA CORNUBIENSIS. Br. zool., n° 35.— Borl., corn., t. 38, f. 23. Cuxeus FoLIATUS. Da Costa, p. 204, t. 15, f. 6 (à gauche), Doxax. Coquille subovale, opaque, rugueuse, blanchâtre, avec des sillons concentri- ques élevés, membraneux, se réfléchissant à la pointe, sinueux ou ondulés; les in- terstices qui les séparent sont garnis de fines stries longitudinales : umbo petit, placé près de l’une des extrémités, apex très-incliné : dents petites, bifides, à l'exception d'une seule. Intérieur blanc ou couleur de chair, en général d’un pourpré obscur près de la charnière et vers le côté le plus long; quelquefois entièrement de cette couleur : bord uni. Aucune coquille peut-être ne varie plus que celle-ci par la forme; quelquefois elle est aussi longue que large ; d'autres fois sa largeur est double de sa longueur, elle est presque cylindrique et très-convexe ; un grand nombre d'exemplaires sont aplatis et très- irréguliers, et on en trouve à peine deux semblables: les caractères spécifiques sont fortement prononcés. Les coquilles passées sont parfois de couleur pourprée à l'extérieur aussi bien qu'à l'intérieur. Cette cspèce perfore les pierres calcaires les plus dures, où elle est parfois logée en grande quantité : nous avons trouvé des débris détachés de ces pierres jetés sur la côte de Devonshire, surtout aux environs de Plymouth, perforés comme des gâteaux de miel par ces coquilles. On la trouve aussi dans quelques parties du Cornouaille. Le docteur Pulteney en parle comme d’une espèce qui se rencontre en grande quantité dans la terre argileuse de la côte de Dorset, aussi bien que dans la pierre calcaire. Sa longueur dépasse rarement un demi-pouce, elle a trois quarts de pouce de largeur. Da Costa a cité la Tellina cornubiensis de Pennant et de Borlase pour son Pectunculus truncatus ; il s'est certainement trompé, eten vérité sa coquille paraît être complétement douteuse. La description générale pourrait très-bien répondre à un exemplaire roulé de Donax irus, mais le bord étant échancré on ne peut les confondre. 48 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. GENRE XI. VENUS, ANIMAL DE TÉTHYS. Coquille bivalve, le bord antérieur de la lèvre de l’une des valves tombant quelque- fois sur l’autre. Charnière avec trois dents rapprochées, la dent latérale divergente de l'apex. Régions umbomales et subumboniales distinctes. 1. VENUS PAPHIA. VENUS Papua. Lin., syst., p. 1129. — Gmel., syst., p. 3268 — Chem., conch., V4, L. 97, f. 274-278. — Pull, cat. Dorset., p. 33. — Guall., t. 85, A. — Turt., Lin., iv, p. 218. PECTUNCULUS FASCIATUS. Da Costa, p. 188, t. 13, f. 3. PECTUNCULUS VETULA. Id., p. 190,t. 43, f. 5-5. Vexus. Coquille forte, un peu aplatie, suborbiculaire, avec plusieurs sillons larges et très-élevés, diversement rayée ou rayonnée de brun, de pourpré, de rouge ou de jaune, mêlé de blanc; umbo au centre, apex très-incliné d’un côté, au-dessous duquel est une dépression cordiforme ; l’échancrure du ligament est souvent rayée transversalement dans une valve; charnière garnie de fortes dents. Intérieur lisse, d’un blanc lustré ou couleur de chair, quelquefois avec une tache brune à l'une des extrémités : bord crénelé. Cette espèce paraît varier beaucoup : dans quelques individus, les sillons sont larges et à peu près aplatis; dans d'autres, plus étroits, renversés un peu en arrière et ressem- blant tellement à la Venus paphia de Linné, que nous sommes portés à croire, avec le docteur Pulteney, qu'on doit la considérer comme cette coquille en mauvais état. Sa lon- sueur est rarement de plus de sept huitièmes de pouce, et sa largeur d'un pouce. En comparant la V. paphia exotique à cette coquille, nous apercevons à l'intérieur la même forme d'impressions, ce qui est un caractère spécifique essentiel auquel on ne donne pas assez d'attention. Le Pectunculus fasciatus de Da Costa est évidemment cette coquille ; mais ses exem- plaires étaient sans doute altérés, car il n'aurait pas indiqué le bord uni. Le Pectuncu- lus vetula du même auteur n'est qu'une variété plus parfaite avec des sillons et des ta- ches plus prononcés. - Elle est assez commune dans quelques parties du Cornouaille ; on la trouve assez sou- vent à Falmouth, mais en plus grande quantité au sud de la côte de Devon, particuliè- rement sur les sables de Milton. Le docteur Pulteney en parle comme d'une coquille rare sur la côte de Dorset. Nous en avons trouvé une variété élégante, radiée partout de doubles et de triples lignes, sur les rivages de l'ouest. MONTAGU. 49 2. VENUS VERRUCOSA. VENUS VERRUCOSA. Lin., syst, p. 1130.—Gmel., syst., p. 3269, 6.—Gualt., t 75.1. — Lin., trans., V1, € 17, 65, 6. (Wood). — Pult., cat. Dorsel., p. 33.— Don., br. shells, u1,t. 44. — Chem., conch., vi, t. 29, f. 299, 300. — Lister, conch., t. 284. f. 192. — Favan., t. #7, E. 9.—Turt., Lin. 1v, p. 219. VENUS ERYCINA. Br. z00l., t. 54,1. 48, 48 À. — Borl., corn., p. 278, t. 28. f. 32. PECTUNCULUS STRIGATUS. Da Costa, p. 485, €. 12, Ê. 4, 4. PECTUNGULUS MEMBRANACEUS. 1d., p. 193, t. 13, f. 4 à gauche. Venus. Coquille forte, épaisse, pesante, suborbiculaire, convexe, rugueuse, avec des sillons nombreux, forts et élevés, un peu recourbés et interrompus aux extrémités (par- ticulièrement l'antérieure) par des nodosités verruqueuses, irrégulières, umbo très-inclirfé d'un côté, avec une forte dépression cordiforme au-dessous ; l'échancrure du ligament de la valve gauche repliée en dedans, avec des stries longitudinales légères et des raies transversales brunes. Intérieur lisse, blanc; bord finement crénelé. De l'umbo au bord opposé, le diametre est de deux pouces et quart, la largeur est plus grande. La couleur est en général d'un blanc sale, mais quelquefois d'un brun rouillé, surtout à l'extrémité postérieure. Les jeunes coquilles d’un pouce de diamètre ont les sillons beaucoup plus parfaits et plus distincts, et les interstices sont agréablement crénelés. Cette espèce est assez commune sur quelques parties de la côte de Cornish, particu- hèrement à Falmouth, mais rarement elle est vivante, quoiqu'on la trouve souvent avec ses deux valves unies. Nous l'avons rencontrée aussi sur la côte sud de Devon et dans le Dorsetshire ; nous en avons recu de petits exemplaires roulés de la côte de Kent. Dans cet état imparfait, elle a été parfois considérée comme espèce distincte, notam- ment le Pectunculus membranaceus de Da Costa. C'est une coquille commune dans la Méditerranée. 3. PECTUNCULUS STRIATULA. PECTUNCULUS STRIATULUS: Da Costa, p. 194, t. 19, £. 9, 2. PEGTUNGULUS SULCATUS. Da Costa, p. 192. VENUS GALLINA. Gmel., syst, p. 3270.— Turt., Lin., 11, p. 120.— Chem., conch., V1, €. 30, Ê. 308, 310.— Lister, conch., t. 282, f. 120 et t. 295, f. 131.— Lin., trans., Vi, &. 17, f. 7, 8 (Wood). — Gualt., t. 75, o. VENUS RUGOSA. Br. zool., t. 56, f. 50. VEXUS CASINA. Pull., cat. Dorset., p. 33. VENUS STRIATULUS. Don., br. shells, 11, t. GS. VExus. Coquille forte, subcordiforme, avec un grand nombre de stries concentri- ques, fines, proéminentes et recourbées ; couleur blanche où d’un brun jaunâtre, rayonne de quelques bandes d'un brun roux depuis l'umbo, et souvent marqué de raies en zig- zag, fines, serrées, de la mème couleur et qui la font paraitre crénelée ; c'est un carac- tère assez général; cependant elle est quelquefois entièrement unie, sans étre radiée ou rayée ; l’umbo est très-incliné d'un côté, et au-dessous de lui est une dépression cordi- forme ; échancrure du ligament très-déprimée, presque lisse, ou faiblement striée en longueur. Intérieur blanc ; bord finement crénelé. Longueur, plus d'un pouce; largeur, un pouce et quart. Une variété de cette espèce est rayonnée de brur et de blanc. Cette espèce paraît commune sur plusieurs parties de nos côtes, Da Costa la men- tonne du Cheshire, du Yorkshire, du Flintshire, des Isles de Sailly, du Carnarvonshire, 50 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. du Cornouaille et du Dorsetshire. Nous l'avons trouvée assez commune dans ces deux dernières localités, ainsi que sur les rivages de Devon, de Carmarthenshire et d’autres parties de la côte sud du pays de Galles. 4. VENUS ISLANDICA. VENUS ISLANDICA. Lin., syst. p. 1131.—Gmel., syst., p. 3271.—Pull., cat. Dorset., p. 33. — Guall., t. 85. B?—Don., br. shells, m1, t. 77.— Turt., Lin., 1v, p. 221. — Chem., conch.. vi, 1. 39, f. 341, 349. — Lister, conch., t. 272, f. 108. — Id. angl., t. 4, f. 29. — Lin., trans., vi, t. 17, Î. 1, 2 (Wood). VENUS MERCENARIA. Br. zool., 53, f. 47. PecruncuLus crassus. Da Costa, p. 183, t. 14, Ê. 5. Venus. Coquille forte, épaisse, suborbiculaire, convexe, blanche, ciselée de siries concentriques irrégulières; couverte d'un épiderme rugueux, mais d'un brun jaunâtre luisant ou ürant sur le noir; umbo pointu, tourné en dedans et inchné d'un côté; sans dépression cordiforme. Intérieur lisse, blanc : bord uni. Longueur, trois pouces trois quarts; largeur, quatre pouces et quart. Cette espèce se rencontre assez souvent sur plusieurs parties de notre côte, mais elle s'y trouve rarement vivante, si on ne la pèche à de grandes profondeurs. On la voit en quantité sur les rivages plats et sablonneux du Carmarthenshire ; rarement dans le Devonshire et le Cornouaille, mais en grand nombre sur quelques points de la côte de Dorset, amsi que nous l'apprend le docteur Pulteney. On la trouve aussi sur quelques- uns des rivages du nord de l'Angleterre et de l'Écosse. Ce n'est pas la coquille Wampum des Américains qui est la V. Mercenaria de Linné, et que l’on n'a jamais trouvée sur nos côtes. 5. VENUS CHIONE. VENUS CHIONE. Lin., syst., p. 1151.— Gmel., syst., p. 3272, 16.— Pull., cat. Dorset., p. 33.—Favan., t. #7. 8.—Chem., conch., v1, L 32, FL 313.—Guall., &. 86. A. — Lister, conch.,t. 269, f. 50.—Don., br. shells,r, t. 17.—Turt., Lin., 1v, p. 222. — Lin., trans., vi, t. 17,f. 3, 4 (Wovd). PECTUNGULUS GLABER. Da Costa, p. 184. €. 14, f, 7. Venus. Coquille forte, subcordiforme, un peu ridée concentriquement, mais couverte d'un épiderme châtain extrèmement lisse et luisant, plus ou moins radié d'une nuance plus sombre ; umbo placé très-près de l'une des extrémités; apex incliné, il y à au- dessous une forte dépression cordiforme. Intérieur blanc, luisant; bord uni, tranchant, obtus. Longueur, trois pouces; largeur, trois pouces trois quarts. Cette belle espèce est regardée comme rare en Angleterre; Da Costa et le docteur Pulteney en parlent comme d'une coquille du Dorsetshire. C’est néanmoins une espèce très-commune dans le port de Falmouth; dans le Cornouaille, on la prend en grande quantité dans la vase qui y est apportée pour engrais par des barques : on en trouve souvent des exemplaires vivants : nous en avons vu plus de cinquante dans un seul tas de vase. On rencontre parmi celles-ci des individus d'une couleur plus claire, avec des rayons interrompus comme des taches; elles ressemblent beaucoup à la Venus maculata, et elles pourraient bien passer, ainsi que le fait observer le docteur Pulteney, pour la variété usée qu'on trouve au nord. Dans le Cornouaille on l'appelle Queens. Elle devient rare du côté de l'est, car on ne l'a jamais trouvée sur la côte de Devon, à l'exception de quelques valves simples, très- altérées. MONTAGU. b1 6. VENUS EXOLETA. VENUS EXOLETA. Lin., syst, p. 1134. — Gmel., syst. p. 3284, 75. — Br. zool., t 54, f. 49, A.ett. 56, F. 49. — Pull., cat. Dorset., p. 34. — Favan., t. 48, K. 1? — Chem., conch., var, t. 38, f. 402, 404, 405, 407.—List., conch.,t. 290, f. 126.—+€. 291, f.497.—t. 292, f. 128.—t. 293, f. 429.— Guall., t. 75, F. — Don., br. shells, 11, Et, ERA — Turls Lin., 1, p. 233. — Lin., trans, vi, t. AT, Î.: 9etlA0: Wood.) VENUS LINCTA. Pull., cat. Dorsel., p. 34. PECTUNCULUS GAPILLACEUS. Da Costa, p. 187, t. 12, f. 5-5. Venus. Coquille forte, orbiculaire, avec des stries concentriques serrées et filiformes parfois avec un petit nombre de sillons ou interstices plus larges et plus profonds; le plus ordinairement de couleur claire, mais rarement blanche ; quelques-unes sont tout à fait unies, d'autres faiblement radiées ou marquées de brun roux, quelquefois aussi on ne trouve que deux ou trois grands rayons ; elle est passablement convexe ; umbo très-incliné d'un côté, et au-dessous est une courte impression cordiforme très-déprimée, Intérieur lisse, blanc, bord uni; diamètre, deux pouces. Les plus jeunes coquilles sont plus échancrées de l'umbo au côté antérieur, et on a fait de cet âge une espèce distincte dans le Museum Portlandicum, sous le nom de Venus lincta; ce qui a engagé notre di- gne ami, feu le docteur Pulteney, à suivre cet exemple. Cependant on trouve rarement cette échancrure , dès que la coquille atteint un pouce et quart de diamètre elle disparaît graduellement pour se mettre de niveau. L'impres- sion musculaire, qui est presque un caractère spécifique invariable, est semblable dans les unes et dans les autres; elle est longue, un peu conique et arrive à plus de moitié du milieu de la coquille. C'est une espèce assez commune sur plusieurs parties de notre côte ; elle se trouve en quantité dans le Cornouaille, principalement près de Falmouth et sur les rivages du De- vonshire, mais elle est plus rare dans le Dorsetshire : nous l'avons trouvée aussi en grande quantité sur quelques points de la côte sud du pays de Galles. 7. VENUS UNDATA. ve VENUS UNDATA. Br. z0ol., t. 55, f. 51. — Turt., Lin.,1v, p. 233.— Lin., trans., vi, t. A7, f. 17-18. (Wood.) Venus. Coquille orbiculaire, mince, blanche, avec des stries concentriques fines et irrégulières qui forment parfois des rides inégales ; les jeunes coquilles sont un peu lui- santes ; umbo proéminent; apex aigu et tournant un peu d'un côté, sans aucune dépres- sion cordiforme; charnière forte en proportion de la coquille : trois dents dans une valve, deux dans l'autre. Intérieur lisse, luisant, assez concave; bord lisse, tranchant aigu et un peu ondulé par un petit rebord de la lèvre vis-à-vis la charnière, d'où part une large impression au milieu de la coquille. On a confondu cette espèce qui, jusqu'à présent, n'a été décrite que par M. Pennant, avec la Tellina rotundata, mais on l'en distingue facilement par la charnière et surtout à l'intérieur, par l'impression dont cette coquille est complétement dépourvue ; lumbo aussi est tourné d’un côté. Nous avons remarqué plus haut que le docteur Pulteney à pris la Tellina rotundata pour cette coquille, comme cela paraît évident d'après son nom de Tellina undata employé en citant la Venus undata de Pennant : il n'est pas le seul qui ait commis cette erreur, car nous avons vu cette coquille classée de la même manière dans plus d'un cabinet. Elle ne parait pas être une espèce bien répandue ; nous 22 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE l'avons trouvée à Falmouth et sur Ja côte sud de Devon, ainsi que dans baie de Bidde- ford , mais nulle part aussi belle que sur les rivages du Carmartenshire, près de Lau- gharne. De la charnière au bord opposé, le diamètre est d’un pouce et quart, la largeur a en- viron un quart de pouce de plus. Les jeunes coquilles sont souvent très-blanches et pellucides ; les plus grandes sont d'un blanc jaunâtre, quelquefois couvertes d'une légère teinte ferrugineuse et plutôt opaques. 8. VENUS TIGERINA. PI. 2, fig. VENUS TIGERINA. Lin., syst., p. 1133.—Gmel., syst., p. 3283, 69. — Chem., conch., vu, t. 37, f. 490-491. — Lister, conch., t. 337, f. 174. — Guall., t. 77, A.— Pull., cal. Dorset., p. 34.—Favan., t. 47, D. 1.— Turt., Lin., iv, p. 231. VENUS. Coquille suborbiculaire, aplatie, lenticulaire, mince, blanche, quelquefois pourprée sur les bords; striée longitudinalement, croisée d’un grand nombre de stries fines plus visibles aux interstices, ce qui lui donne un aspect réticulé ; umbo petit, pointu, incliné un peu d'un côté : charnière forte pour l'épaisseur de la coquille. Inté- rieur lisse, d'un blanc lustré, impression petite et à peu près obsolète : bord uni. Lon- gueur, trois quarts de pouce; largeur, sept huitièmes. Nous avons reçu pour la première fois cette élégante espèce du docteur Pulteney, qu dit l'avoir trouvée à Weymouth, à Studland et sur le rivage nord à Poole. Depuis nous en avons reçu des exemplaires de M. Bryer, qui les avait pris sur les sables entre Wev- mouth et Portland. Les exemplaires des Indes-Occidentales sont beaucoup plus grands; ils sont parfois d’une largeur de trois pouces. 9. VENUS SINUOSA. VENUS SsINUOSA. Br. zool., t. 55, f. 51, A. Venus. Coquille convexe, avec un sinus ou pli obtus, très-profond en avant. M. Pennant est le seul auteur qui ait décrit ou figuré cette espèce ; c'est à lui que nous avons emprunté la description ci-dessus : la largeur de la figure est de trois quarts de pouce, la longueur est moindre. Nous avouons que cette coquille laisse beaucoup d'in- certitude, et qu'elle n'est peut-être que le résultat d'une déformation accidentelle de quelque autre espèce. Elle est citée dans le cabinet de Portland. Donovan a confondu la Tellina flexuosa de cet ouvrage avec la Venus sinuosa de la Zoologie britannique. 10. VENUS OVATA. Venus. Br. zool., t. 56, f. 56. CARDIUM STRIATUM, RADIATUM. Walk., min. shells, f. 82. Venus. Coquille subovale, opaque, brune, un peu comprimée ; côtelée avec de fortes stries longitudinales et d’autres transversales plus fines, formant des tubercules sur les côtes : umbo à peu près central; apex un peu incliné d'un côté et au-dessous duquel est une dépression cordiforme relevée au milieu; côtés presque semblables. Intérieur d'un blanc lustré ou couleur de chair, quelquefois pourpré au centre : bord légèrement cré- nelé. Longueur, trois huitièmes de pouce; largeur, un demi-pouce. Nous avons trouvé cette jolie petite coquille à Falmouth et sur la côte sud de Devon. M. Boys nous en à procuré aussi de Sandwich, comme étant la coquille de Walker, ci- MONTAGU. 55 tée plus haut; et il remarqua qu'elle était assez commune sur cette côte. La charnière de cette espèce n’a certainement pas été bien observée par M. Walker, on n'examina pas d'exemplaires parfaits, car elle à tous les caractères d'une Venus et pas le moindre d'un cardium. 14. VENUS MINIMA. PI. 1, f. 44. Venus. Coquille suborbiculaire, un peu comprimée, de couleur de chair, très-lui- sante, avec de larges stries concentriques: à partir du crochet sont deux lignes blanches qui descendent à la moitié de la coquille, en forme de V, et se rencontrent à l'apex; à l'extrémité de chaque ligne est une raie rouge divergeant en dehors vers le bord. Dans quelques individus, les lignes manquent; mais nous n'en avons jamais vu sans les deux raies près du bord : umbo préominent, pointu, un peu incliné d’un côté. Intérieur blanc lustré, bord uni. Longueur, un quart de pouce; largeur, plutôt davantage. Cette coquille est très-épaisse et forte en proportion de sa dimension ; les dents sont très-visibles; c'est une espèce rare, que nous avons trouvée en petite quantité à Fal- mouth et ramenée vivante par la drague. 12. VENUS SUBCORDATA. PI. 4, fig. 42. Venus. Coquille forte, subcordiforme, avec de fortes stries ou côtes longitudinales, et des sillons transverses éloignés, formant des carrés longs, déprimés entre les côtés, ce qui donne à la coquille une jolie apparence cancellée : umbo placé très-près de lune des extrémités, très-recourbé et tourné un peu de côté; le côté antérieur est à peu près droit, et très-oblique depuis le crochet ; échancrure du ligament grande, infléchie en de- dans, à peu près lisse et luisante. Intérieur d'un blanc lustré, dents très-fortes, bord subcaréné ; valves assez concaves. Diamètre, un quart de pouce. C'est avec quelque doute que nous donnons cette espèce comme étant réellement bri- tannique ; cependant il est juste de dire que nous l'avons trouvée une fois dans le sable du port de Falmouth. 13. VENUS GRANULATA. VENUS GRANULATA. (imel., syst., p. 3277, 33. — Don., br. shells, 111, t. 83. — Turt., Lin., 11, p. 226. VENUS MARICA SPURIA. Chem.. conch., vi, t. 30,f. 343. VENUS MARICA. Born., mus., t. 4, f. 5-6. VExrs. Coquille épaisse, suborbiculaire, fortement réticulée, de couleur blanche, va- riée de taches et de raies d’un brun chocolat obscur ; umbo tres-incliné d'un côte et au- dessous duquel est une dépression cordiforme; l’échancrure du ligament est très-souvent marquée de quelques lignes obscures, distinctes, transverses. Intérieur luisant, pourpre foncé; bord crénelé ; impression courte, conique. Longueur, sept huitièmes de pouce ; largeur, un pouce. M. Donovan à donné une figure de cette coquille, qu'on trouva, dit-1l, dans le Cor- nouaille. Nous n'avons eu que deux occasions de rencontrer cette espece, et encore c'étaient des exemplaires morts: nous les avons trouvés dans le sable du port de Falmouth. On considère en général cette espèce comme américaine. 4 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. VENUS DEFLORATA. PI. 4, fig. 44. VENUS DEFLORATA. Lin., syst., p. 1133, 132. — Gmel., syst., p. 3274, 24.—Favan., t. 49, P. — Br. zool., t. 57, Ê. 54. — Turt., Lin. 1v, p. 224. — Chem., conch., vi, t. 9, f. 79; 82 et 83? — List., conch., t. 495, Î. 273.—Guall., t. 85, f. G? Venus. Coquille oblongue, subovale, fine, de couleur blanche, jaunâtre, tente ou fai- blement radiée de pourpre très-foncé vers l'umbo, avec des stries longitudinales ondu- lées et quelques rides transverses, ce qui donne à la coquille une apparence réticulée, surtout à l'extrémité antérieure : umbo placé un peu de côté, pas très-pointu ni incliné. Intérieur tirant sur le pourpré, surtout à la plus petite extrémité, où il est souvent très- foncé ; charnière avec deux dents dans chaque valve ; l’une est grande, l'autre extrème- ment 3 M. Pennant est le seul auteur qui ait mentionné cette coquille comme espèce bri- tannique. Nous avons trouvé à Falmouth un exemplaire frais parfait, ii fut dragué dans le port; c'est, sans aucun doute, une espèce rare en Angleterre. Longueur, un pouce ; largeur, un pouce trois quarts. Les coquilles exotiques sont en général beaucoup plus colorées et plus radiées. VENUS DECUSSATA. . VENUS DECUSSATA. Lin., syst., p. 1135. — Gmel., syst., p. 3294, 135.— Pull, cat. Dorset., p. 34.— Don., br. shells, 11, t. 67. — Turt., Lin., iv, p. 241.— Chem., conch., Vi, ie Fe f. 455-456. — Lister, conch., t. 423, f. 271. —1Id. angl., t. 4, f. 20. lt , © E. I. L. — Lin., trans., vi, t. 17, f. 11-19. (Wood.) VENUS LITTERATA. Br. sool., t. 57, f. 53. CuNEUS RETICULATUS. Da Costa, p. 102, t. 14, f. 44. Venus. Coquille subovale, subrhomboïdale, forte, réticulée, un peu anguleuse ou coupée diagonalement à l'extrémité antérieure, où elle est plus fortement croisée : umbo placé tres-près de l'une des extrémités ; apex tourné d'un côté et au-dessous du- quelest une légère dépression lancéolée cordiforme. [Intérieur lisse, blanc, souvent avec un peu de pourpré au bord sous le ligament et près de l'extrémité tronquée ; le bord infé- rieur est formé, à partir du milieu, par une surface lisse et délicate qui forme une large bordure et entoure l'impression ; cette partie est large, s'étend à peu près au milieu de la coquille, et va depuis le bord jusqu'à son origine : charmère garme de trois dents dont une petite dans chaque valve, et presqu'obsolète dans l’une des valves des coquilles plus àgées; les autres dents sont fortes et le plus souvent bifides, surtout celle du milieu. La couleur de cette espèce est, en général, d'un brun ferrugineux uni, mais parfois marqué de caracteres ou lignes en zig-zag: les stries longitudinales sont épaisses et à peine croisées au milieu de la coquille ; les extrémités sont souvent si réticulées qu'elles forment de petites verrues où tubercules. Elle est commune sur plusieurs points de notre côte, et on la confond ordinairement avec l'espèce suivante. Les plus beaux exemplaires que nous avons vus ont été pris en- tre Kingsbridge et Salcomb, et à l'embouchure de l'Aun, dans le Devonshire : ils étaient à peu de profondeur ou à mi-marée, quelquefois enterrés à un pouce ou deux, et rare- ment exposés à la surface. La taille des plus grandes coquilles est de deux pouces de iongueur : largeur, trois pouces. MONTAGU. 55 L'animal est pourvu de deux tubes d’une longueur d'un pouce ou davantage, et qu'il avance pour chercher sa nourriture ; ces tubes sont divisés à leur origine. 16. VENUS PULLASTRA. VENUS PULLASTRA. Chem., conch., var, t. 42, f. 439. —Lin., trans , vi, t. 17, f. 13- 14. (Wood.) Venus. Coquille subovale, finement treillissée, extrémité antérieure subtronquée ou un peu anguleuse comme la précédente ; elle approche tellement de la Venus decussata, qu'on l'a généralement confondue avec cette coquille. Les distinctions principales sont que la première n'arrive pas à la taille de l'autre ; que les stries dans les deux directions sont beaucoup plus fines, régulières et égales sur toutes les parties, excepté à l'extrémité antérieure, où souvent elles forment des sillons transverses : les dents sont à peu près semblables, mais en général plus régulières et plus rapprochées ; l'impression est plus grande, puisqu'elle dépasse la moitié de la largeur de la coquille, et est jointe au bord marginal (mentionné dans la descrip- tion de l’autre espèce) ou passe très-près, depuis la base jusqu'à la moitié de la lon- gueur. C'est une coquille beaucoup plus élégante, surtout lorsqu'elle est jeune, bigarrée de brun et de cendré ou de lignes en zig-zag, et pourprées ; quelquefois radiée de la mème manière depuis la charnière jusqu’au bord opposé; la couleur du fond des coquilles plus âgées est ordinairement brune ; celle des plus jeunes blanche, parfois avec un petit nom- bre de taches à l'extrémité antérieure. La plus grande taille est d'un pouce trois hui- thèmes en longueur, et de deux pouces en largeur : ordinairement elle est plus large, proportionnellement à sa longueur, que la V. decussata ; mais c'est seulement par l'exa- men général des dents que nous apercevons la différence matérielle que M. Wood exprime entre ces deux coquilles ; et nous devons avouer que sous ce rapport on passe si gra- duellement de l'une à l’autre, qu’on ne peut leur tracer aucun caractère principal. M. Wood est cependant le premier auteur anglais qui ait, avec raison, séparé ces co- quilles, à la définition desquelles on peut ajouter que le caractère principal, indépendam- ment de la structure, de la situation de la cicatrice, se trouve dans la conformation de l'animal; celui de la V. decussata possède (comme nous l'avons déjà dit) deux tubes sé- parés, tandis que les tubes de l’autre ne sont pas si longs, et sont réunis presque dans toute leur longueur, excepté à l'extrémité. On trouve cette espèce avec la précédente ; les gens du peuple en font souvent leur nourriture, et dans quelques parties du Devonshire on l'appelle indistinctement Pullers ou Pullets. Il paraît peu douteux que quelques-unes des élégantes variétés de cette coquille ont été décrites sous d’autres dénominations : la figure à laquelle nous avons renvoyé dans Chemnitz, a exactement la forme et la taille de la nôtre, et’ nous l'avons vue tachée de la même maniere. Nous possédons d’autres variétés avec les taches de la Venus tex- trix du même auteur (vol. vu, tab. 42, fig. 443); la première est citée par Gmelin, pour la Venus litterata ; il n'est pas facile de décider si la nôtre est un exemplaire plus ou moins altéré de cette espèce. 7. VENUS PERFORANS. PL 1, fig. 46. Venus. Coquille subrhomboïdale, striée concentriquement, présentant de fortes rides ou sillons au côté antérieur ; quelquefois, mais rarement, avec des stries longitudinales fines, couleur d'un brun léger : umbo très-près de l'une des extrémités et un peu in- 56 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. cliné d'un côté, le côté plus long très-tronqué ; charnière pourvue de trois dents dans chaque valve; l'une de ces dents est petite, les autres très-longues, délicates et cour- bées en dehors; dent du milieu un peu bifide. Intérieur lisse, blanc, et en général assez pourpré à l'extrémité tronquée; bord lisse ; impression grande, allant du côté antérieur vers la moitié de l'extrémité opposée ; valves assez concaves. A la premiére vue on pourrait confondre cette espèce avec le jeune âge de la V. de- cussata, mais les dents délicates et recourbées forment un caractère distinct à défaut de tout autre. Sa longueur est rarement de plus de trois huitièmes de pouce, et sa largeur de cinq huitièmes. Quant à la forme, à1l est difficile d'en fixer une comme caractère cons- tant; toutefois elle est le plus souvent subrhomboïdale ; quelquefois aussi longue que large, en général le bord antérieur est droit, mais dans quelques cas profondément si- nueux ou dentelé ; elle ressemble assez à la figure qu'a donnée Pennant de la Venus si- nuosa. Nous avons trouvé cette espèce en grande quantité sur le rivage, près de Plymouth, enfoncée dans une pierre calcaire dure, dont les fragments détachés étaient perforés dans toutes les directions et étaient remplis de ces coquilles. 18. VENUS VIRGINEA. VENUS VIRGINEA. Lin., syst., p. 1136. — Gmel., syst., p. 3294, 136.— Pull, cat. Dorsel., p. 34.—Turt., Lin..1v, p. 241. — Chem., conch., vx, t. 42, f. 443 ett. 43, f. 457. A. B. C.— Br. zool., t. 55, sans numéro ?— Lister, conch., t. 403, f. 247. CunEus rAsciAtTUs. Da Costa, p. 204. Vexus. Coquille forte, subovale, striée transversalement ; dans quelques exemplaires les stries sont parfois interrompues par un sillon plus profond : couleur variée, plus or- dinairement d'un brun roux pàle, rayée et fasciée très-agréablement de rouille ou de brun pourpré foncé; quelquefois avec un petit nombre de rayons interrompus ou lignes en zig-zag, rarement d'une belle couleur rougeàtre, avec deux ou trois raies longitudi- nales : umbo placé près d’une extrémité et au-dessous duquel est une dépression cordi- forme lancéolée: charnière avec trois dents à chaque valve, les externes divergent un peu, celle du milieu est bifide. Intérieur blanc, teint souvent de couleur rougeàtre ; marge unie, bord obtus; impression à peu près arrondie, allant du côté antérieur jus- qu'à près de la moitié vers l'extrémité opposée. Cette espèce n'est pas si commune que la Decussata, mais on la prend quelquefois dans les mêmes localités. Nous l'avons trouvée dans quelques parties du Cornouaille, et rarement dans le Devonshire et le Dorsetshire. Les exemplaires de Guernesey sont très-beaux. 19. VENUS AUREA. VENUS AUREA. Gmel., syst., p. 3288, 98.—T'urt., Lin., 1v, p. 236.— Lister, conch., t. 404, f. 249. — Peliv., gaz., 94, 8? — Chem., conch., vi, t. 43, f. 458. VENUS NEBULOSA. Pull., cat. Dorsel., p. 34. VENUS RHOMBOIDES. Br. z00!., n° 55 ?— Turt., Lin., 1, p. 241? Venus. Coquille subcordiforme, assez forte, arrondie comme la dernière aux deux extrémités, mais pas si large, proportionnellement à sa longueur ; striée transversale- ment et marquée de faibles stries longitudinales, à peine visibles à l'œil nu ; umbo placé à peu près à l’une des extrémités, petit, pointu, incliné d'un côté, au-dessous duquel est une dépression cordiforme lancéolée; couleur variée, parfois blanche, élégamment mar- quée de lignes en zig-zag, de brun ou de noir bleuàätre, ou bigarrées de cendré ; d’au- MONTAGU. Sy lres sont d'un brun uni, souvent d'une teinte jaunètre et parfois rouille foncé vers l'umbo: dans la plupart il y a un petit nombre de raies au bord antérieur. Elle varie aussi par la forme, quelques-unes sont à peu près aussi longues que larges ; d’autres ont l'extrémité antérieure plus développée et deviennent plus pointues ; mais dans tou- tes le bord de face est beaucoup plus arrondi que dans la Virginea. Intérieur d’un blanc jaunètre, bord uni, valves concaves : charnière garnie de trois dents à chaque valve, celle du milieu est un peu bifide. Longueur ordinairement d'environ un pouce; largeur, un pouce trois huitièmes. On a parfois confondu cette espèce avec la Virginea ; cependant on peut facilement là reconnaître, non-seulement par sa faille plus petite, sa couleur différente et ses taches, mais parce qu'elle est plus convexe, les stries sont beaucoup plus fines et le bord de face est plus arrondi; enfin elle est toujours plus longue, proportionnellement à sa lar- geur. Lister a donné une très-bonne figure de cette coquille et l'a indiquée comme espèce anglaise. Elle était connue aussi du docteur Solander, et fut nommée Nebulosa dans le Museum Portlandicum, nom que conserva le docteur Pulteney, dans son catalogue des coquilles du Dorsetshire : il dit qu'on la trouve sur cette côte; nous l'avons observée sur les rivages de Studland. Elle est très-commune dans le sable, près du port de Falmouth, où nous n'avons ja- mais observé la Venus Virginea : elle n'est pas rare non plus sur la côte sud de Devon. La Venus Rhomboides de la Zoologie britannique, est probablement une variété de cette espèce. 20. VENUS SULCATA. PECTUNGULUS TRUNCATUS. Da Costa, p. 195? VExus. Coquille forte, épaisse, suborbiculaire, subanguleuse, un peu aplatie, avec des stries concentriques ; les rides ou sillons sont plus larges, et les unes et les autres de- viennent à peu pres obsolètes aux côtés et vers le crochet où la coquille n’est que ridée : sa couleur est blanche, mais lorsqu'elle est vivante, elle est couverte d'un épiderme très- épais, d'un brun noirätre et si opaque qu'on ne peut distinguer la couleur de la co- quille : umbo très-proéminent et très-grand , un peu incliné d'un côté; au-dessous est une dépression cordiforme fancéolée ; l’échancrure du cartilage est déprimée et beau- coup plus droite que le côté opposé; le bord extérieur est arrondi. Intérieur blanc, lisse et lustré au bord; le milieu est terne, jaunètre , et paraît rugueux lorsqu'on l'examine à la loupe; le bord est crénelé; charnière remarquablement forte; dents grandes et proéminentes ; trois dents à une valve, celle du milieu beaucoup plus grande que les autres, avec une cavité profonde de chaque côté, dans laquelle s’emboîtent les deux dents de l'autre valve : pas de cicatrice, mais de chaque côté une impression lunulée, marquée de quatre ou six rides semi-circulaires, auxquelles sont fixés les muscles de l’a- nimal, et à l'aide desquels il ferme sa coquille. Longueur, sept huitièmes de pouce; lar- geur à peu près la même. Nous avons reçu cette espèce de M. Sowerby, qui nous apprit qu'elle était d'origine anglaise ; et nous avons vu la même coquille dans la collection des coquilles d'Angle- terre, de M. Swainson, qui dit l'avoir recue comme telle de la duchesse de Portland, et qu'on l’a trouvée depuis dans le nord de l'Ecosse, où elle est connue sous le nom vul- gaire de brown circular furrowed northern cockle. Elle était nommée Venus sulcata dans le cabinet du docteur Pulteney, mais il ignorait Si jamais on l'avait trouvée dans ce pays, et la crovant inédite, 1l l'avait nommée lui- même. 58 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Nous avons soupçonné que ce pouvait être le Pectunculus truncatus de Da Costa, mais non assurément la Tellina cornubiensis de Pennant, qu'il a citée par erreur. Nous ajouterons ici la description donnée par Da Costa, afin que nos lecteurs puissent juger par eux-mêmes. « Petite espèce, très-épaisse et très-forte, de forme un peu triangulaire ; les valves assez concaves ; les côtés très-dissemblables, l'un étant arrondi, l'autre à peu près per- pendiculaire, un peu aplati ou tronqué. » « Extérieur blanchâtre, excepté vers la partie supérieure, ou autour du crochet, qui est d'un pourpré léger. » « Elle est ciselée de sillons concentriques très-épais, larges et transverses, serrés, avec de larges stries intermédiaires. Sur le bord où tranchant du côté tronqué, les sillons se divisent ou se bifurquent, et, sur le côté tronqué, ils s'étendent obliquement au- dessus de ceux du corps : cette partie tronquéeest plutôt oblique que tout à fait perpen- diculaire. Les crochets sont forts, pointus et inclinés d’un côté. Les bords sont unis. » « Intérieur blanc, lisse et lustré. Les bords sont délicatement découpés. » (Et il ajoute:) « Je reçus cette espèce de la côte de Cornouaille, » GENRE XIE. CHAMA, ANIMAL DE TÉTHYS. Coquille bivalve, forte. Charnière rugneuse, gibbeuse ; dents obliquement insérées dans la valve opposée. 4. CHAMA COR. Cuama cor. Linn., syst., p. 1137.—(mel., syst., p. 3299, 1.—Chem., conch., vir, t. 48, f. 483.— Lister, conch., t. 275, f. 11. —Favan, t. 53, G.—Gualt.,t. T1, f. E.— Turt., Linn., 1v, p. 244. Caama. Coquille forte, subglobuleuse, cordiforme, épaisse ; lisse, ou légèrement ridée en transvers; couverte d’un épiderme brun-jaunàtre ; umbo grand, proéminent, tordu ou recourbé, et incliné d'un côté, distant lorsque les valves sont fermées : charnière forte; dents un peu aplaties. Intérieur lisse, blanc; bord uni. Cette coquille a recu son nom d’après la figure qu'elle représente, c’est-à-dire, un cœur vu de côté. C’est une espèce curieuse, et qui n'est mentionnée comme coquille britannique par aucun auteur. M. Swvainson a dans son cabinet deux exemplaires de cette coquille ; ils furent pris dans les mers britanniques ; l’un d'eux a à peu près trois pouces de diamètre ; 1l vient des côtes d'Ecosse ; l'autre n’a pas plus d'un pouce de diamètre, et fut trouvé par ce MONTAGU. 59 collecteur dans le North-Foreland. Quoique ne contenant plus l'animal, il était parfait, très-frais et bien conservé. On trouve cette espèce aux environs des Hébrides. GENRE XIII. ARCA, ANIMAL DE TÉTHYS. Coquille bivalve, équivalve. Charnière à dents nombreuses, s'enclavant lune dans l'autre. 1. ARCA PILOSA. ARCA piLosA. Lin., syst., p. 1143, 182. — Gmel., syst., 3314, 36. — Pull., cat., Dorset., p. 35.—Turt., Lin., 11, p. 256. — Guall., t. 73, A.—Chem., conch., vu, 1. 57, f. 566, 566.— Lister, conch., t. 247, f. 82. ARCA GLYCYMERIS Br. z001., t. 58, f. 58. — Don., br. shells, 11, t. 37. — Lin. trans., Vi, t. 18, f. 1, 2. (Wood). GLYCYMERIS ORBICULARIS. Da Costa, p. 168, t. 11, F. 2, 2. Arca. Coquille forte orbiculaire, couverte d'un épiderme velu, brun foncé, surtout vers le bord ; au-dessous de cet épiderme les coquilles adultes sont parfois de couleur brune, d'autres presque blanches, avec des raies anguleuses en zigzag, de couleur brune ou jaune-orangé ; dans les plus jeunes coquilles, les taches sont souvent couleur de chair. Cette espèce est faiblement striée dans sa longueur, et présente des rides ou sillons transverses usés: umbo grand, central et non incliné. Intérieur blanc, parfois d'un brun un peu pourpré à une extrémité; bord fortement crénelé. Diamètre, deux pouces et demi, ou davantage. On a singulierement confondu cette espèce avec l'Arca glyvcymeris, et, en vérité, il n'est pas facile de les distinguer d'après la synonymie de Gmelin. Lister a donné une très-bonne figure de cette coquille, et 1l la dit anglaise et venant de Guernesey ; elle est cependant citée par Gmelin pour sa Glycymeris. Nous avons eu quelque doute sur la distinction de ces deux espèces et sur l'influence que peut avoir le climat sur les différences qu'elles présentent. Le docteur Pulteney dit formellement qu'elles sont tout à fait différentes ; en conséquence, nous avons imité cet habile conchy- hologiste en donnant cette coquille comme la Pilosa de Linné. Elle est très-commune sur le rivage près de Pendennis-Castle. Dans le Cornouaille elle est de grande taille, mais gén‘ralement usée et mutilée comme si elle venait d’une dis- tance très-éloignée. l Nous l'avons obtenue à la drague, sur la côte sud de Devon, mais rarement vivante, à l'exception des petits exemplaires : on la trouve aussi sur la côte de Dorset, à Weymouth et à Swanage; nous l'avons reçue également du Kent. 60 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 2. ARCA LACTEA. ARCA LACTEA. Lin., syst, p. AAA. — Gmel., syst., p. 3309, 15. — Chem., conch., vu,t. 55,1. 847.— Lister, conch., t. 235, F. 69.— Petiv., gaz., t. 73, 1.— Da Costa, p. AA, t. AA, Ê. 5-5. — Turt., Lin., iv, p. 252. ARCA BARBATA. Br. zool., n° 60, €. 58, f. 59, renvoi par erreur à l'A. Nucleus. ARcA CRINITA. Pull , cat. Dorset., p. 34. Arca. Coquille rhomboïdale, d'un blanc jaunâtre, couverte d'une épiderme velu brun, sous lequel on trouve un grand nombre de stries régulières, serrées, longitudina- les, ou depuis l'umbo jusqu'au bord, avec quelques rides concentriques ou sillons; les interstices entre les stries sont agréablement ponctués et donnent à la coquille un aspect réticulé lorsqu'on l'examine à la loupe : l'umbo n'est pas tout à fait au centre ; charnière armée de dents nombreuses. Intérieur blanc, bord uni. Cette espèce est sujette à une grande variété de forme ; quelques coquilles sont arron- dies aux deux extrémités, d'autres sont anguleuses ou tronquées à l’une des extrémités ; et les stries, qui sont faibles dans les unes, sont très-fortes dans d’autres; elles sont transverses et longitudinales, s'entrecroisent cependant ; les stries transverses sont tou- jours les moins distinctes. Le docteur Pulteney a considéré cette coquille comme distincte de la Lactea de Linné, observant que celle-ci est plus grande et fortement striée et réticulée. Cependant les exemplaires anglais sont parfois très-visiblement réticulés, et, si nous avons égard à l'influence du climat, on peut conjecturer que cette coquille n'est qu'une variété défec- tueuse. Cette espèce se trouve en grande quantité sur quelques parties de la côte sud de De- von; etelle est assez commune sur celle de Cornouaille, particulièrement aux environs de Falmouth; mais les coquilles vivantes ou à doubles valves et couvertes de l'épiderme sont rares. La longueur n'excède pas souvent un demi-pouce, et la largeur trois quarts de pouce. 3. ARCA NOÆ. PL 2, fig. 3. ArcA NOÆ. Lin., syst, p. 1140, 169. — Gmel., syst., p. 3306, 2.— Chem., conch., vis, t. 53,f. 534, a.— Turt., Lin., 1v, p. 250.— Gualt., t. 87, H. MuscuLus MATTHIOLI. Lister, conch., t. 368, f. 208. ARCA TORTUOSA. Br. zool., n° 57, figure omise. — Borl., corn.,t. 28, f. 15-16. Arca. Coquille rhomboïdale, la plus petite extrémité de chaque valve tourne en de- dans pour rencontrer l'autre, forme un angle aigu et donne à cette extrémité un aspect subcordiforme ; l'umbo est placé très-près de l'un des côtés; l'apex est proéminent et séparé par un sillon profond, lisse et lustre ; les stries qui vont de la charnière au bord sont fortes et régulières ; elles sont croisées par d’autres stries fines transverses, qui rendent la coquille élégamment réticulée : quelques-unes sont marquées de sillons usés, concentriques : couleur d'un brun roux, plus léger à la plus srande extrémité. Intérieur blanchâtre ou teint de brun : charnière droite, garnie de dents nombreuses. Nous avons trouvé cette singulière espèce dans les sables de Milton, sur la côte sud de Devon, mais elle est extrèmement rare. Borlase observa le premier cette coquille comme espèce anglaise, l'ayant trouvée dans le Cornouaille, mais il la dit rare. Les in- dividus que nous avons trouvés n'ont pas beaucoup plus d'un demi-pouce de largeur, ce qui est à peu près la dimension de la figure donnée par Borlase. Les exemplaires exotiques sont beaucoup plus grands. MONTAGU. GI 4. ARCA MINUTA. ARCA MINUTA. Gmel., syst., p. 3309, 14. — Lin., syst., 111, p. 64?—Chem., conch., X, 4.170, Ê. 4657-1658.— Turt., Lin., iv, p. 252. ArcA MoploLus. Walk., min., shells, Î. S1. — Adams, micros, & 14, f. 43. ARCA CAUDATA. Don., br. shells, 111, t. 78. Arca. Coquille oblongue, le côté antérieur allant en pointe anguleuse, un peu tron- quée ; stries transversales fines et interrompues par trois ou quatre forts sillons concen- triques ; couleur blanche ou jaunàtre ; umbo très-petit, un peu incliné vers le côté an- guleux, et au-dessous duquel est une dépression lisse allant jusqu'à l'extrémité; cette partie est dentelée, ce qui fait paraître le côté saillant réfléchi. Intérieur lisse, luisant, de même couleur que l'extérieur; dents nombreuses, anguleuses, les angles dirigés vers l'umbo; immédiatement sous l'apex est une cavité et un espace sans dents, et divisant la charnière en deux séries : bord uni. Longueur, trois huitièmes de pouce ; largeur, à peine un demi--pouce. Nous avons reçu cette espèce intéressante et rare de M. Boys, de Sandwich, pour la coquille figurée par Walker, comme nous l'indiquons plus haut; elle n’est pas rare dans cette localité. M. Walker considérait cette coquille comme VA. Modiolus de Linné. Chemnitz a donné une assez bonne figure de cette espèce, que Gmelin cite comme son A. Miouta. M. Adams a donné aussi une Arca Minuta dans les Transactions Linnéennes, mais d'après sa courte description nous ne pouvons pas être convaincu que c'est la même. Il dit : « Testa subrotunda , Striis concentricis, margine integro, color albus. » ù 5. ARCA NUCLEUS. ARCA NUCLEUS. Lin., syst., p. 1143. — Gmel., syst., p. 3314, 38.—Chem., conch., VI, t. 58, f. 574, a. b. — Br. zool., n° 59, figure fausse. — Don., br. shells, 11, t. 63.— Turt., Lin., 1v, p. 257. — Pull, cat. Dorset., p. 35.— Gualt., 88, R.—Lin., trans., VI, t. P8, f. 3, 6. (Wood.)— Petiv., gaz., t. 17, Ê. 9. GLYCYMERIS ARGENTEA. Da Costa, p. 170, t. 15, f. 6, dextra. Arcs. Coquille subtriangulaire, blanche, à rides concentriques croisées par un grand nombre de petites stries obsolètes allant de la charnière au bord; couverte d'un épiderme brillant, olivacé ; umbo placé un peu d'un côté et au-dessous duquel est une dépression cordiforme. Intérieur lustré, d'un blanc argenté ; charnière formée de nom- breuses dents fines et régulières, de forme pectinée: bord finement crénelé. Longueur, trois huitièmes de pouce; largeur, un peu davantage. Cette espèce est commune sur la plupart de nos rivages sablonneux. M. Pennan: s’est trompé en renvoyant à son Arca barbata pour la figure de cette coquille. 62 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE. GENRE XIV. PECTEN, ANIMAL DE TÉTHYSs. Coquille bivalve, inéquivalve, la plupart du temps à côtes ou stries longitudinales. Charnière sans dents, avec une petite cavité subtriangulaire ; à oreillettes. 1. PECTEN MAXIMUS. OSTREA MAXIMA. Lin., syst, p. 1145.—(mel., syst., p. 3315, 1.—Puit., cal. Dorset., p. 35. — Chem. conch., vu, t. 60, f. 585.— Lister, conch., t. 163, f. 1. — Id. angl., 5.— Don., br. shells, 11, t. 49.— Turt., Lin., iv, p, 258.—Guall., t. 98, A 8. t. 99, A: PECTEN MAXIMUS. Br. z0ol., n° 61. PECTEN VULGARIS. Da Costa, p. 140, t. 9, [. 3, 3. — PECTEN. Quatorze ou quinze côtes arrondies, avec des interstices creusés longitudi- nalement et ciselés de stries transverses très-fines : valve supérieure aplatie, avec une dépression à l'umbo ; couleur rousse ; valve inférieure très-convexe, blanche, teinte de jaune; oreillettes striées, égales, rectangulaires. Intérieur blanc, d’un brun roux autour du bord. Longueur, cinq pouces ; largeur, six. On la trouve parfois variée et fasciée de brun. Cette coquille est assez commune sur quelques parties de notre côte, et souvent elle est vendue et très-recherchée comme aliment. Elle est très-commune dans la baie de Sal- comb, dans le Devonshire et dans la mer entre Portland et Purbeck, dans le Dorsetshire. Nous avons appris des vieux et des plus habiles pêcheurs qu'on en rend de très- grandes quantités après qu'il est tombé de la neige. 2. OSTREA JACOBZÆUS. OSTREA JACOBEA. Lin., syst, p. 1144. — (imel., syst, p. 3316, 2. — Pull., cat. Dorsel., p. 36.— Turt., Lin., iv, p. 258. — Gualt., t. 99, 8. — Favan., t. 54, 1, 4. PECTEN JACOBI. Chem., conch., vu, t. 60, f. 588, 589. — Lister, conch., t. 465, f. 2. HoA66f. 13. PECTEN JACOBÆUS. Br. zool.,t. 60, f. 62.— Da Costa, p. 143, n° 2. PECTEN. Dix-sept où dix-huit côtes très-convexes; valve supérieure aplatie, roussâtre; côtes arrondies, finement striées en travers; avec une dépression lisse, blanchâtre, à l'umbo ; valve inférieure d'un blanc pur ; côtes anguleuses, ou disposées à s’aplatir, très- sillonnéeslongitudinalement et marquées de fines stries tränsverses ; oreillettes égales, rec- tangulaires, striées. Intérieur blanc, une légère teinte rousse au bord. Longueur, quatre pouces ; largeur, cinq; on la trouve rarement aussi grande dans les mers britanniques. Cette espèce ressemble beaucoup au P. Maximus, mais les côtés s'élèvent davantage vers la charnière; on la distingue facilement par la valve inférieure, qui est d'un blanc pur et par ses côtes aplaties et anguleuses. MONTAGU. 65 C'est une coquille rare, elle a été parfois draguée sur nos côtes, particulièrement dans le Dorsetshire, à Poole et à Weymouth, ainsi que nous l'assure le docteur Pultenev. Da Costa nous apprend qu'il la reçut de la mème côte, ainsi que du Cornouaille et de Scarborouth, dans le Yorkshire. 3. PECTEN OPERCULARIS. OSTREA OPERCULARIS. Lin., syst, p. 1146. — Gmel., syst., p. 3325, 51. — Pull. cat. Dorset., p. 36. — Turt., Lin., 11. 266. — Lister, conch., t. 190. f. 27, 28. — Id. angl., t. 5, f. 30. PECTEN OPERCULARIS. Chem., conch., vit, €. 67, f. 646. — Favan., t. 54, L, 2, 4. OSTREA SUBRUFUS. Don., br. shells, 1,t. 12. PECTEN SEBRUFUS. Br. 3001, t. 60, f. 63. PECTEN PiCTUS. Da Costa, p. 144, t. 9, f. 4, 2. 4, 5.—Lin.. trans., vi, €. 18, f. 7,8 (Wood). PECTEN. Coquille suborbiculaire, avec environ vingt côtes arrondies, finement striées en travers; de couleur variée, très-souvent blanche, agréablement bigarrée de rouge et de pourpré : quelquefois d’ane seule couleur ; blanche, jaune, brune ou pourprée ; la valve inférieure est plus vivement colorée, la valve supérieure n'est pas si convexe que l’autre : oreillettes à peu près semblables, striées. Intérieur blanc, avec une légère teinte brune dans quelques parties. Diamètre, environ deux pouces et demi. Cette espèce est commune sur plusieurs parties de nos côtes ; on la mange dans le Devonshire et dans le Cornouaille : elle est connue sous le nom de Frills ou Queens. 4. PECTEN VARIUS. OSTREA VARIA. Lin., sysl., p. 1146.—Gmel., syst., p. 3324, 48.— Pull., cat. Dor- sel., p. 36. — Turt., Lin., 1V, p. 265. — Don., br. shells, 1, 1. 1,f.1.— Favan.,t. 54, B, 3, 4, 5. — Lister, conch., t. 178, f. 17, A8. — Guall., t. "73, G, t.'T4,R. PECTEN vaRius. Chem., conch., vit, t. 66, f. 633, 634. — Br. zool., t. 61, f. 64. PECTEN MoNoTis. Da Costa, p. 151,t. 10,f. 4,2, 4, 5,7, 9. PECTEN. Coquille avec environ vingt-huit côtes hérissées; couleur variée, parfois comme une écaille de tortue, nuancée de brun chocolat fonce et de jaune; quelques-unes sont d'un brun roux uniforme ou jaunâtre ; oreillettes très-inégales, la plus longue oreil- lette de la valve supérieure est très-ridée, l’autre striée en longueur; toute la coquille est rugueuse avec des épines creusées, mais elle l'est moins vers l'umbo; parfois au lieu d'être épineuse, la coquille est imbriquée sur les côtes, et seulement un peu hénissée vers les côtés. Immédiatement au-dessous de l'oreillette longue de la valve supérieure, (qui n'est pas si large que la correspondante de l’autre valve) se trouvent plusieurs dents lamelleuses ; la coquille ne peut pas se fermer à cet endroit. L'intérieur participe de la couleur de l'extérieur, mais elle est’plus légère. Longueur, deux pouces et quart ; lar- geur, deux pouces. Cette espèce est commune; souvent on la pêche avec les huîtres sur différentes par- ties de la côte. 5. PECTEN LINEATUS. PECTEN LINFEATUS. Da Costa, p. 147, t. 10, f. 8. OSTREA LINEATA. Pull, cat. Dorset., p. 36.—Don., br. shells, 1v, t. 416. PecTEN. Coquille suborbiculaire, avec dix-huit côtes étroites, blanches, excepté au 64 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. sommet de chaque côte, qui est rouge sur la valve supérieure : la valve inférieure est tout à fait blanche ; les interstices sont finement striés en travers; oreillettes à peu près semblables. Intérieur blanc. Cette élégante espèce ressemble beaucoup au P. Opercularis, une valve étant un peu plus concave que l'autre ; mais les côtes de celle-ci ne s'élèvent pas tout à fait si haut vers les oreillettes, et elles sont beaucoup plus fines; ce qui ajouté à la figne rouge invariable sur le sommet de chacune d'elles, et à l'absence de taches, permet de la distinguer promptement. Le docteur Pulteney mentionna le premier cette coquille sur la côte du Dorsetshire et l'envoya à Da Costa, qui l'a décrite dans son ouvrage. Dans le Museum Portlandicum le docteur Solander la nomma Pecten carinatus. Nous l'avons trouvée dans le Cornouaille et dans le Devonshire, mais elle y est rare. La longueur est ordinairement d'un pouce et demi ; la largeur est un peu moindre. 6. PECTEN DISTORTUS. PECTEN DistToRTUSs. Da Costa, p. 148, t. 10, f. 3, 6. PECTEN Pusio. Br. zool., n° 65.— Lister, conch., t. 172, f. 9, t. 189, f. 23. — Id angl., p. 186, t. 5, f.31.—Chem., conch., vn, t. 67, f. 635, 636. OsrREA PUSI0. Lin., syst., p. 1146?—Gmel., syst., p. 3324, 497— Don., br. shells, 1. t. 34. — Turt,, Lin., 1, p. 266. OSTREA pisroRTA: Pult., cal. Dorset., p. 36. Pecrex. Coquille très-contournée, avec de nombreuses stries semblables à des côtes et dont quelques-unes sont plus élevées que les autres ; en général la valve supérieure est beaucoup plus aplatie que l'inférieure, mais elle se développe si irrégulièrement qu'on n'en trouve pas deux semblables. La valve inférieure, par laquelle elle adhère aux rochers et aux vieilles coquilles, partage toutes les inégalités du corps sur lequel elle est fixée; l'on trouve à peine quelques côtes ou stries sur cette valve, excepté vers l'umbo. La valve supérieure partage aussi plus ou moins ces irrégularités, et si elle est toujours striée, souvent ces stries sont interrompues par des renflements ou des dépressions, et elles deviennent onduleuses. Dans les coquilles les plus parfaites les oreillettes sont grandes, quelquefois à peu près égales ; dans d'autres on peut à peine les reconnaître : la couleur la plus commune est le brun roux, bigarré de rouge et de blanc. Elle dépasse rarement deux pouces en longueur, et un pouce et demi en largeur. Cette singulière espèce est assez commune dans l'ouest de l'Angleterre, dans le Dor- setshire et le Cornouaille, mais les valves inférieures sont rarement jetées à la côte : elles adhèrent si fortement aux rochers qu'on ne peut les. en séparer facilement; elles se trouvait en général dans les eaux profondes : cependant on obtient parfois à la drague des coquilies complètes fixées sur de vieilles coquilles d'huîtres. Nous avons vu cette coquille enfoncée dans ces blocs de pierres dont on se sert pour fixer les chaînes d'amarrage, dans le port de Plymouth, ou du moins si engagées qu'il devenait nécessaire de casser une partie de la pierre pour les prendre. 7. PECTEN OBSOLETUS. PECTEN OBSOoLETUS. Br. zool.,t. 61, f. 66.— Don., br. shells, 1, t. 4, f. 2. PECTEN PARVUS. Da Costa, p. 153, n°7. OSTREA OBSOLETA. T'urt., Lin., 1V, p. 266. PECTEN. Coquille avec de nombreuses stries fines longitudinales, dont huit ou dix sont plus saillantes que les autres, et inégalement distantes, les valves sont égales et MONTAGU. 65 plutôt aplaties : les oreillettes sont inégales ; l'une très-grande, striée, l'autre extrème- ment petite : couleur pourpre foncé. Intérieur lisse, brunètre. Cette espèce, qui fut indiquée d'abord par M. Pennant, paraît être fort rare, Da Costa recut la sienne de la côte de Cornouaille. 8. PECTEN GLABER. PECTEN GLABER. Br. z00l., n° 68. PEcTEx. Coquille très-mince ; quinze ravons faibles; oreillettes égales. L'intérieur à des rayons, divisés par un simple sillon. Anglesea. Espèce rare. Petite. Nous avons été obligés de copier la description que M. Pennant à faite de cette co- quille, puisque nous n'avons pas été assez heureux pour la rencontrer. La descrip- tion ne correspond pas suffisamment à l'Ostrea glabra de Linné, pour nous permettre de croire que ce soit la même espèce. 9. PECTEN LÆVIS. PI. 2, fig. 4. PECTEN LÆvIs. Br. zool., n, 67. OSTREA LÆvIS. Turt., Lin., iv, p. 266. PecTEN. Coquille aplatie, suborbiculaire, mince, pellucide, parfaitement lisse, à part un petit nombre de faibles stries concentriques : valves à peu près égales ; oreillettes à stries longitudinales fortes, croisées par des stries très-fines; l'une des oreallettes est beaucoup plus longue que l'autre : couleur, blanc jaunâtre. Intérieur, d'un blanc lustré. Longueur, cinq huitièmes de pouce ; largeur, un peu moins. M. Pennant semble être le seul auteur qui ait indiqué cette espèce trouvée à Anglesea. Nous l'avons rencontrée à Falmouth, mais elle y est rare : notre plus bel exemplaire fut pris vivant dans la baie de Salcomb, dans le Devonshire; il est de couleur jaune orange pale. GENRE XV. OSTREA, ANIMAL DE TÉTHYs. Coquille bivalve, inéquivalve, rugueuse ou foliacée ; sans oreillettes. Charnière sans dents, avec une cavité transverse striée. 1. OSTREA EDULIS. OSTREA EDULIS. Lin., syst, 1148. — Gmel , syst, p. 3334, 105. — Chem., conch., VIN, L. 74, Ê. 682. — Gualt., t. 102, À B. — Br. zool., n° 69.— Lister, conch., t. 193, 66 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE. f. 39, €. 19%, F. 31. — Id. angl., t. 4, f. 26.— Pult., cat. Dorset., p. 36.— Turt.. Lin., 1V, p. 274. — Favan., t. 80, c.— Lin., trans., vi, t. 18, f. 9, 10 (Wood). OSTREUM VULGARE. Da Costa, p. 454, t. A, F. 6. OsrrEa. Coquille suborbiculaire, rugueuse, formée de feuilles ou lamelles superpo- sées : en général de couleur brune. Cette espèce est si connue, qu'elle n'a besoin que d'une courte description : sa forme et sa taille varient beaucoup, suivant la localité dans laquelle on la trouve : quelques individus ont une coquille très-forte, épaisse et pesante ; dans d’autres elle est mince, avec des lamelles membraneuses, striées opscurément et irrégulièrement. On trouve une jolie variété de cette espèce dans la baie de Salcomb, dans le Devon- shire ; c'est une coquille très-mince, elle a de grandes lamelles membraneüses, ridées et formant des côtes irrégulières interrompues : la valve supérieure est aplatie, ou plutôt concave, avec des bords cornés, larges d'un demi-pouce, extérieurement minces et fra- giles : la valve inférieure est convexe, nuancée d'un pourpré päle autour des bords. On appelle ces coquilles huîtres de rochers (Bock oysters), et elles diffèrent tellement de celles prises dans d'autres parties de la mème baie, qu'elles paraissent constituer une espèce distincte et ne ressemblent pas du tout à celles qu'on élève pour les marchés de Londres ; elles sont en général de forme orbiculaire; Fumbo est pointu et central. Diamètre, environ trois pouces et demi. Il est de la nature del'huître en général d'avoir la valve inférieure fixée aux rochers, à des pierres détachées et le plus souvent unie à d'autres individus de la même espèce : mais ce n'est pas le cas pour la variété dont il s’agit, par conséquent sa forme est plus régulière. Le nom d'huître de rocher semble lui avoir été donné par les pêcheurs, parce qu'ils la prennent sur un rivage rocailleux. Quant à la manière de prendre les huîtres, de les nourrir, de les conserver pour le service de la table, nous renvoyons nos lecteurs à la Zoologie Britannique, à V'His- toire du Harwich, de Dale, et à la Conchyliologie Britannique de Da Costa ; ainsi qu'a l'article qui est extrait de l'Histoire de la Société royale, de l'évêque Sprat, p. 307. 2. OSTREA STRIATA. OSTREA STRIATA. Pull, cat. Dorsel.. p. 36.—Don., brit. shells, A1, 4.45. — Turt., Lin., iv, p. 275. OSTREUM STRIATUM. Da Costa, p. 162,t. A4, Ê. 4, 4.— Lister, conch., t. 202, 203, f. 36, 37.—Id. angl., t. 4, f. 27. OsTREa. Coquille suborbiculaire, marquée de stries irrégulières semblables à des côtes, ondulées, longitudinales; umbo très-petit, placé près du sommet, un peu en- touré par le bord; valve supérieure moins convexe que l'inférieure; couleur blanche. Intérieur lisse, d’un blanc lustre, avec une teinte nacrée ; la charnière consiste en une petite cavité sous le crochet : un peu au-dessous est une tache d'un blanc calcaire, opaque et de forme ovale. Le diamètre est ordinairement d’un pouce et demi. De même que l’huître commune, cette espèce présente de nombreuses variétés de forme. Elle est souvent contournée et sinueuse ; mais elle n'est jamais feuilletée ou lamel- leuse comme cette coquille. Les petits exemplaires ont souvent des côtes très-pronon- cées et de petites stries intermédiaires ; le bord est anguleux ; couleur variée de brun, de roux clair et de blanc. Cette coquille, qui fut indiquée d'abord par le docteur Lister, se trouve assez souvent sur quelques parties de nos côtes; mais la plupart du temps on ne rencontre qu'une seule valve, et le plus souvent c'est la valve inférieure ou concave : ces exemplaires MONTAGU. 67 qui ont perdu leurs stries parce qu'ils sont frès-usés, sont pris parfois pour l'Anomia Ephippium. GENRE XVL. ANOMIA, ANIMAL QUON NE PEUT RAPPORTER À AUCUN AUTRE, TROUVÉ JUSQU A PRÉSENT À L'ÉTAT DE MOLLUSQUE. L'animal paraît différent dans quelques espèces d'Anomia, comme on peut le voir en comparant celui dela Cepa, figure par Murray (Fundamenta Testaceologiæ, t. ?, f. 23), etla Tridenta, ainsi nommée par Forskal, Icones animalium, t. 6, 40. L'animal de l'A. patelliformis semble différent des deux précédents, d’après la des- cription qu'en a donnée Linné. Coquille bivalve, inéquivalve ; une valve ordinairement aplatie, l'autre convexe : dans plusieurs espèces, la valve aplatie a, près de la charnière, un trou à travers lequel passe un opercule calleux qui fixe solidement la coquille à d’autres corps. Charnière sans dents : une saillie linéaire transverse sur la valve aplatie, unie sous le crochet à la valve opposée, par un fort ligament. 1. ANOMIA EPHIPPIUM. ANOMIA EPHIPPIUM. Lin., syst, p. 1150.—Gmel., syst., p. 3340, 3.—Chem.. conch., vin, t. 76, f. 692, 693.—Laist., conch., t. 204, f. 38.— Brit. zool., &. 62.—Guall., L. 97, B. — Don., brit. shells, 1, t. 26. — Lin., trans., vi, t. AS, f. 11, 12 (Wood.) — Turt., Lin., 1v,p.280.— Favan.,t. 41, B. ANOMIA TUNICA CEPÆ. Da Costa, p. 165,t. 11, f. 3. ANOMIA cEPA. Lin., syst., p. 1151?—Gmel., syst., p. 3341? — Chem., conch., vin, t. 76, f. 694, 695.—Pull., cat., Dorset., p. 37.—1Id. Rosea. Axomrna. Coquille suborbiculaire, ridée irrégulièrement, onduleuse et sinueuse ; l'une des valves convexe, l’autre aplatie et perforée à la charnière, pour se fixer à d'autres corps, surtout aux huîtres; prenant la forme du corps quelconque auquel elle adhère. Nous avons vu sur un grand pecten maximus des exemplaires très-élégants, pellu- cides, comprimés, présentant toutes les impressions des côtes, soit longitudinalement, soit transversalement, et ces impressions se reproduisaient sur la valve supérieure. In- térieur nacré, d'un vert brillant pourpré et mêlé de violet ou de jaune, avec toutes les nuances intermédiaires. L'Anomia cepa de Linné n'est probablement qu'une variété de cette coquille, vivement colorée à l’intérieur. Elle est très-commune sur la plupart de nos côtes, mais on la trouve rarement par- faite, à moins de l'obtenir vivante par la drague. Le diamètre est quelquefois de trois pouces et demi ; le plus souvent il ne dépasse pas deux pouces. 6S BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. L'opercule calleux par lequel cette espèce se fixe aux divers corps est très-solide- ment attaché à l'animal par de forts ligaments, et si adhérent et si bien lié à ces corps quelconques, qu'il est impossible de l'en séparer ; aussi, lorsqu'on arrache la coquille du rocher ou du test sur lequel elle est née, l'opercule calleux reste fixé. 2. ANOMIA SQUAMULA. ANOMIA SQUAMULA. Lin., syst., p. 1151.— Gmel., syst., p. 3341, 6.—Chem., conch., vi, t. 77, Î. 696. — Br. zool., n° T1. — Walk., min. shells, f. 80. — Da Costa, p. 167.— Adums., microse., t. 14, f. 42.—Pult., cat. Dorset., p. 37.—Turt., Lin., iv, p. 281. Axoma. Coquille suborbiculaire, qui ressemble à la précédente, mais qui est beau- coup plus mince et plus membraneuse ; en général, elle est très-comprimée; la valve perforée est tout à fait aplatie, l'autre est parfois un peu convexe : couleur d'un blanc sale, quand la coquille est vivante. Intérieur blanc ou teinté de vert, De mème que l'es- pèce précédente, cette coquille prend l'impression du corps quelconque auquel elle adhère, et l’on en voit aussi de forts beaux exemplaires sur des peignes. On trouve souvent cette coquille sur les huîtres, les langoustes, les crabes et autres corps marins. Elle est distincte de l'A. Ephippium jeune, parce qu'elle est lisse, et par un petit crochet pointu ou umbo; elle est aussi beaucoup plus aplatie. Le diamètre dé- passe rarement un demi-pouce. 3. ANOMIA ACULEATA. PI. 2, f. 5. ANOMIA ACULEATA. (Gmel., syst., p. 3346, 30.—Chem., conch., vu, t. 77, f. 702.— Turt., Lin., 1, p. 285.—Guall., t. 97, B, figure inférieure. Anom1a. Coquille mince, comprimée, muriquée, avec des stries longitudinales inter- rompues ; garnie de petites épines obtuses, creuses; crochet petit, un peu incliné en bas; valve inférieure aplatie, généralement unie, mais parfois un peu hérissée vers le bord ; perforée près de la charnière. Diamètre, trois huitièmes de pouces ; le plus souvent elle n'est pas si grande sur nos côtes. Nous avons trouvé cette espèce dans le Devonshire et dans le Cornouaille, adhérente à des racines d'algues : la couleur est le plus ordinairement d'un blanc sale ou bru- nâtre. 4. ANOMIA UNDULATA, PL 2, fig. 6. ANOMIA UNDULATA. Gmel., syst, p. 3346, 34.—Turt., Lin., 1, p. 286. ANOMIA UNDULATIM SrRIATA. Chem., conch., t. 77, f. 699. Axomra. Coquille aplatie, extrêmement délicate, mince, pellucide, de forme suborbi- culaire, avec de nombreuses stries onduleuses, semblables à des côtes, divergeant depuis l’umbo ; crochet petit, pointu, placé un peu en dedans du bord; valve inférieure pres- que membraneuse, unie; perforation près de la charnière, grande, ovale, Intérieur na- cré. Diamètre, environ un pouce. Cetle espèce, aussi bien que toutes celles du genre, prend les formes variées des corps auxquels elle est fixée. On la trouve parfois sur la côte sud de Devon; les plus beaux exemplaires que nous ayons eus ont été pris dans la baie de Salcomb; ils adhéraient à l'intérieur de vieilles coquilles bivalves, et principalement au Cardium levigatum. Ces coquilles out la valve inférieure convexe, et la valve supérieure aplatie où un MONTAGU. 69 peu concave ; mais lorsque la surface à laquelle elles adhèrent est plate, la valve infe- rieure subit cette conformation et la valve supérieure devient un peu convexe. Une variété est tachée de brun roux entre les côtes, vers le bord. Cette coquille diffère de l'Aculeata, en ce qu'elle est plus grande, plus pellucide, et en ce que les côtes ou stries sont plus distantes, plus ondulées et qu'elles ne sont jamais garnies d'épines. GENRE XVIL MYTILUS, ANIMAL VOISIN DE L’ASCIDIE. Coquille bivalve ; dans quelques espèces elle est fixée par un épais byssus soveux. Charnière sans dents, formée par un sillon longitudinal, crénelée dans quelques espèces. 1. MYTEILUS EDULIS. Myrizus £puLIS. Lin., syst., p. 1157. — Gmel., syst, p. 3353, 11. — Chem., conch., vit, t. 84, Ê. 750, 751. — Lister, conch., t. 362, f. 200.—7Jd. angl. t. 4, f. 28.—Br. 00l., n° 73. — Turt., Lin.,1v, p. 291 — Pult., cat. Dorsel., p. 38. — Lin., trans., vr, t. 18, Ê. 13, 14 (Wood). — Gualt.,t. 91, E. MyriLus vuLGaris. Da Costa, p. 216, t. 15, f. 5. Myrius. Coquille un peu oblongue, un peu pointue au crochet; côtés très-obliques; côté antérieur un peu anguleux ; côté postérieur plutôt denté; couleur bleu notrâtre ; couverte d'un épiderme brun: parfois radiée de bleu clair. Intérieur bleu vers le bord, blanchätre au milieu : au-dessous du crochet sont plusieurs crénelures semblables à des dents. Longueur, trois pouces; largeur, un pouce et demi. Cette espèce est la plus commune de toutes les coquilles britanniques, on la trouve en bancs nombreux et fixée par le byssus. 2. MYTILUS INCURVATUS. Myrizus iNcuRvATUS. Br. zo0ol., t. 64, f. 74. — Lister, conch., t. 357, f. 195, 196. —Turt;Lin.sxv:, p.292. Cette coquille ressemble beaucoup à la précédente, mais elle est plus large en pro- portion de sa longueur : le côté postérieur est très-courbé : les crénelures sous le crochet sont les mêmes. On peut douter que cette coquille soit réellement distincte. On la trouve ordinaire- ment fixée dans les crevasses des rochers, isolée et non groupée comme l'Edulis. Plu- sieurs paraissent contournées vers le crochet, comme si quelque accident avait dérangé 70 : BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. le développement de la coquille, et nous croyons que les passages intermédiaires de cette espece à la précédente les rapprochent tellement, qu'on peut à peine leur assi- uner une différence spécifique. Elle est néanmoins d’une taille beaucoup plus petite et qui dépasse rarement un pouce et demi en longueur et un pouce en largeur. 3. MYTILUS PELLUCIDUS. MyTiLus PELLUCIDUS. Br. zool., t. 63, f. 75.— Turt., Lin., 1v, p. 292. —Chem., CONCR., VIII, 1:84, 10755. MyriLus. Coquille mince, pellucide, de couleur blanchâtre ou teinte de bleu, plus ou moins radiée de bleu foncé ou de pourpré, couverte d'un épiderme jaune. Elle res- semble beaucoup à l'Edulis, mais elle n’est pas si dentée au côté postérieur, et est beau- coup plus brillante. Intérieur brillant, d'un blanc bleuâtre, rayonné de bleu comme l'extérieur ; crenelures au-dessous du crochet, petites. Longueur, environ deux pouces ; largeur, un pouce. Cette espèce ne paraît pas être commune. M. Pennant dit qu'elle se trouve à Anglesea, parfois sur des bancs d'huiîtres, parfois dans des fonds vaseux. Nous l'avons trouvée en assez grande quantité sur le rivage près de Southampton, mais rarement ailleurs. 4. MYTILUS BARBATUS. MyrTiLus BARBATUS. Lin., syst., p. 1156. — Gmel., syst., 3353, 10. — Chem., conch., va, t. 84, f. 749.— Pult., cat. Dorset., p. 38.— Don., br. shells, 11, t. 70. — Gualt., t. 94, H, figure du milieu. Myrilus curTus. Br. zool., t. 64, f. 76, À. — Turt., Lin., iv. p. 292. Myrius. Coquille mince, subpellucide, subovale, oblongue, couverte d'un épiderme jaune ferrugineux; garnie d’une barbe épaisse vers le bord de face, et sur le côté anté- rieur, agglutinant du sable, des coquilles cassées et d'autres corps étrangers : le côté postérieur s'étend un peu en dehors vers le crochet et s'élève au-dessus de l'umbo, ce qui lui donne aspect arqué. Intérieur blanc ; bord sous le crochet entièrement lisse. Longueur, deux pouces, rarement au delà ; largeur, un pouce. Da Costa ne fait pas mention de cette espèce. M. Pennant la donne comme venant de Weymouth, d’où nous l'avons reçue de M. Bryer. Le docteur Pulteney dit aussi qu'on la trouve sur la côte de Dorsetshire, et ne sait pas bien si ce ne serait pas un M. Mo- diolus jeune. Sous le rapport de leur forme, ces deux coquilles sont assurément très-semblables, mais elles different essentiellement par la couleur ; en outre, le M. Modiolus n'est jamais barbu, il est toujours d'un noir obscur et arrive à une taille très-superieure. D'un autre côté, il faut admettre que parfois les jeunes coquilles présentent une couleur très-diffé- rente, et que, comme nous n'en avons jamais vu aucune autre qui püt être considérée comme le jeune àge de cette espèce, on doit conserver des doutes. Nous avons trouvé cette coquille dans le Cornouaille et rarement dans le Devonshire, et nous l'avons reçue de Sandwich, dans le comté de Kent; mais elle ne paraît com- mune dans aucune autre localité. Une variété est faiblement radiée. L'aspect rude et barbu de cette coquille est produit en partie par l'épiderme qui esl MONTAGU. Al. fibreux, crevassé ou fendillé à l'état sec, tandis qu'à l'état frais il est mou, gluant et agglutine les petits corps étrangers avec lesquels la coquille est en contact. 5. MYTILUS MODIOLUS. Myrizus MopioLus. Lin., syst, p. 1158.—(imel., syst, p. 3354, 14. — Chem., conch., vus, t. 85, f. 757. — Lister, conch., t. 356, f. 495, t. 359, f. 198. — Br. zool., t. 66. Ê. 77. — Turt., Lin., 1V, p. 293. — Da Costa, p. 219, €. 15, F5. — Pull, cat. Dorset., p. 38. — Don., br. shells, 1. © 93. MyriLus. Coquille oblongue, subovale, forte, couverte d'un épiderme épais d'un noir tirant sur le pourpré ; de même forme que la précédente, mais plus ridée concentriquement. C'est une coquille très-convexe ; l'umbo est grand et saillant. Intérieur lisse, nacré. C'est une grande espèce, qui arrive parfois à une longueur de six pouces, et à une largeur d'environ trois pouces; mais le plus ordinairement d'une longueur de quatre pouces et d'une largeur de deux. Coquille pélagienne que l'on prend rarement au filet, si ce n'est dans une eau très- profonde ; mais on la prend à l'hamecon en pêchant à fond le merlan ou tout autre poisson. | Da Costa dit qu'on la trouve à Scarborouth et sur la côte du pays de Galles, dans les Orcades et sur les autres côtes de l'Écosse; de même que dans le comté de Kent et dans celui de Cornouaille. Rarement nous l'avons trouvée dans le Devonshire, et suivant ce que rapporte le doc- teur Pulteney, on l’a prise au filet à Weymouth. Cette coquille est pourvue d'un grand byssus soyeux, qui ressemble assez à celui de la Pinna, mais il est d'une texture plus grossière ; c'est par lui qu'elle adhère fortement au fond ; lorsqu'on prend cette coquille le byssus est ordinairement séparé de l'animal. Nous avons pris le Cancer pisum et deux autres plus petits (Cancer minutus), dans une de ces moules, le premier d'une di- mension inaccoutumée. 6. MYTILUS UMBILICATUS. MyYriLus UmBILICATUS. Br. zool., t. 65, f. 76.— Don., br. shells, 11, t. 40.—Turt.. Lin.,1v, p. 292. MYTILUS CURVIROSTRATUS. Da Costa, p. 220. Myrizus. Coquille subovale, mince, forte, oblongue, qui ressemble beaucoup par la forme aux deux précédentes ; mais elle s'en distingue facilement par une dépression pro- fonde où ombilic, sous le crochet au côté opposé à la charnière ; elle est singulièrement contournée et ridée; couleur d'un brun foncé ou noirâtre. Longueur, quatre pouces, rarement davantage. M. Pennant, qui le premier décrivit cette espèce, dit qu'on la prend quelquefois à l'île de Priestholme, et qu'elle parvient assez souvent à une longueur de cinq pouces. Il ajoute que le Cancer pisum se trouve dans cette coquille d'une plus grande taille que. d'habitude. C'est une coquille très-rare, et qu'on ne trouve guère que dans la localité ci-dessus mentionnée. 7. MYTILUS RUGOSUS. MyriLus RuGosus. Lin., syst., p. 41156. — Gmel., syst, p. 3352, 7. —Br. zool., t. 63,772. — Turt., Lin., 1v, p. 290.— Da Costa, p. 223.— Pull, cat. Dorset., p. 37. Lister, conch., t. 426, f. 267. — Id. angl. t. 4, f. 21. 12 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Myrivs. Coquille oblongue, subovale, avec des rides concentriques rugueuses ; cou- leur blanc sale, couverte d'un épiderme jaunâtre : côté près de la charnière toujours arrondi; le côté opposé est parfois tronqué ; umbo petit, obtus, placé près de l'une des extrémités; intérieur blanc. La longueur de cette coquille dépasse rarement un pouce et quart; sa largeur est d'environ la moitié de sa longueur : sa forme varie beaucoup. Quelques individus sont un peu plus longs que larges ; d'autres, trois fois plus, et ils sont si convexes qu'ils paraissent presque cylindriques. Cette coquille est assez généra- lement bâillante à l'une des extrémités, et quelquefois au bord opposé à la char- nière. . On trouve cette espèce sur plusieurs de nos côtes, enfermée dans les pierres calcaires où elle est en nombre. Elle est assez commune sur quelques parties de la côte de Devon, avec la Donax Irus, surtout près de Plymouth et à Torbay. 8. MYTILUS PRÆCISUS.. PL 2, fig. 2. Myruus. Coquille rugueuse oblongue, irrégulière, ridée, et souvent très-contour- née : ordinairement elle ressemble si bien par la forme au Solen minutus, qu'on peut aisément la prendre pour un exemplaire roulé et fruste de cette espèce ; d’autres res- semblent au Mytilus Rugosus. Les caractères particuliers sont: charnière fermée à l'une des extrémités, qui est tout à fait carrée, comme si elle était coupée: le crochet est grand, proéminent, et plus long dans une valve que dans l'autre; cette valve plus grande recoit l'autre en dedans de son bord, surtout à l'extrémité opposée à la char- nière. Dans quelques individus les extrémités sont tronquées : couleur blanc sale, sou- vent couverte d'un épiderme brun. Intérieur blanc, charnière rugueuse, forte, infléchie, formant une cavité profonde au-dessous du bord. Longueur, de la charnière au bord opposé, un quart de pouce, largeur, un demi-pouce, mais crdinairement beaucoup moins, quoique nous ayons un exemplaire qui à trois quarts de pouce. Cette espèce se trouve sur quelques parties de la côte de Cornish, et nous l'avons vue dans l'intérieur d'une pierre calcaire à Plymouth ; mais on la rencontre plus communeé- ment sur les racines d'algues, et assez souvent sur plusieurs parties de la côte sud de Devon, ainsi qu'à Ifracomb, au nord de ce comté : nous l'avons reçue du pays de Galles. 9. MYTILUS CRISTAGALLI. MYTILUS GRISTA GALLI. Lin., syst., p. 1155. —Gmel., syst., p. 3350, 1. — Chem., conch., vin, t. 75, f. 683-684.—Id., t. 73, f. 675.—Guall., t. 104,f. E.—Turt., Lin., IV, p. 289. Myrizus. Coquille rude, raboteuse, comprimée, variant tellement dans sa forme, qu'on ne peut lui donner un caractère fixe : couleur opaque, rouille ou pourpré foncé. Bord dentelé ou formé d’entailles épaisses, irrégulières sur les deux valves, corres- pondant les unes aux autres de manière à s’emboîter et à se tenir fermées. Intérieur blanc ou- couleur de rouille , un peu crénelé au-dessous de la charnière, dans la valve supérieure. Diamètre, deux pouces et demi. : Bien qu'il ne soit pas certain que cette espèce se reproduise dans notre chmat, on l’a cependant trouvée vivante et adhérente à la carène des vaisseaux; et probablement elle s’est pour ainsi dire naturalisée, ainsi que le Teredo Navalis, qui fut d'abord introduit de cette manière, et qui maintenant est fort à redouter dans quelques-uns de nos ports. Elle est commune dans l'Inde et dans la mer Rouge. MONTAGU. 15 10. MYTILUS DISCORS. Mvrius piscors. Lin., syst, p. 1159.—(imel., syst., p. 3356, 21.—Chem., conch.. vit, &. 86, f. 764, 767.—Da Costa, p. 221, 4.17, 8 4.—Walk., min., shells., F. T9.— Adams, microse.,t. 44, Ê A1.— Pull, cat. Dorset., p. 38.—Don., br. shells., À, L. 95. — Turt., Lin., 1, p. 294. MyriLus. Coquille très-convexe, subcordiforme, pellucide ; les côtés postérieur et an- térieur sont garnis de côtes ou stries longitudinales, plus larges et plus longues sur le premier : la surface médiane est unie où faiblement ridée en travers : umbo grand, proéminent ; apex très-incliné d'un côté et placé tout près de la plus grande extrémité, le côté antérieur est quelquefois aigu : couleur blanche, Jaspée ou rouge pâle; mais à l'état frais ces couleurs sont masquées par un épiderme luisant vert olive. Intérieur blanc ou jaspé, bofd crénelé sur la partie qui présente des côtes. Nous avons trouvé cette espèce en petite quantité sur la côte de Cornouaille et de Devonshire, adhérant très-fortement à la base des tiges d'algues, et parfois si envelop- pée par la plante, qu'elle semble former un nœud ou renflement: cependant on a ob- servé que la plus petite extrémité de la coquille est généralement découverte. Le docteur Pulten:y dit qu'il a trouvé un groupe de ces moules attaché à l'Asci- dia mentula de Gmelin, à Weymouth,; ce sont celles qui ont servi à Da Costa pour sa description. Le docteur les observa ensuite sur des huîtres venant de Poole et de Swa- nage. = Nous avons reçu de M. Brver, de Weymouth, des exemplaires qui, à part une petite ouverture ridée, étaient complétement enveloppés dans un épiderme ou peau de l'Ascidia, dont nous venons de parler : deux ou trois étaient fixés au même animal, y adhéraient fortement par leur byssus. Cette circonstance n'est pas rare sur la côte de Devonshire, où nous avons vu cette Ascidie unie au M. Discors. Cette espèce ne diflère que par la taille et par une couleur plus claire de celles qui furent d'abord rapportées des mers du Sud, par le capitaine Cook, et qui avaient une largeur d'un pouce et demi, tandis que les exemplaires anglais dépassent rarement un demi-pouce en largeur etun pouce en longueur. On a souvent confondu cette coquille avec l'espèce suivante, de laquelle elle est par- faitement distincte, comme on peut le voir en comparant la description qui suit. 11. MYTILUS DISCREPANS. Myrius. Coquille subovale, comprimée, pellucide, mince, fragile, couverte d'un épiderme vert olive; de même que l'espèce précédente, sa surface est divisée en trois parties ; les côtés antérieur et postérieur ont des côtes ou stries longitudinales ; le milieu est légerement ridé : umbo placé comme dans la dernière, mais très-peu saillant : les deux côtés sont arrondis, l’antérieur est le plus grand. Intérieur blanc, légerement na- crée. Elle est plus petite que l'espèce précédente. La structure singulière de cette coquille et celle du M. Discors se ressemblent telle- ment à la première vue, qu'on n'a pas observé les caractères spécifiques essentiels ; et nous avons reçu d'un ami, très-habile conchylhiologiste, un exemplaire de chacune des deux coquilles, comme étant de la même espèce. Les principales différences sont que celle-ci est très-peu convexe, tandis que le dia- mètre de l’autre égale sa largeur; l’une est arrondie et très-large au côté antérieur, l'autre est très-peu développée de ce côté et se termine en pointe obtuse ; elle n’a que hiut ou neuf côtes bien apparentes sur le côté, près du crochet; tandis que l'autre en à 14 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. le double : caractère qui est invariable, Enfin, celle-c1 n'est jamais que d'une couleur uniforme, sans aucune tache où autre signe. Aucun auteur ne paraît avoir distingué cette espèce, quoiqu'elle soit si différente du M. Discors. Nous avons trouvé en très-grande quantité celte coquille vivante sur le rivage entre Southampton et l'embouchure de l'Itchin, et assez souvent à Ilfracomb, dans le Devon- sbire, dans les trous ou crevasses des rochers, et parmi différentes plantes marines, près de la trace de la haute marée; nous l'avons reçue aussi de la côte sud du pays de Galles. On trouve toujours cette espèce détachée, et jamais elle n'est enfermée dans des sub- stances animales où végétales, comme le M. Discors ; néanmoins, elle adhère assez sou- vent par son byssus. 12. MYTILUS CYGNEUS. MyrTiLus cYGNEUs. Lin., syst, p. 1158.— Grmelin, syst., p. 3355. — Lister, conch., t. 1456, . A1.—Chemn., conch., vu, t. 86, f. 762.— Br. zool., t. 67, f. 78.—Da Costa. p. 214.— Pult., cat. Dorset., p. 38.—(Gualt., t. 7, F.—Don., br. shells, A1, t. 55. — Turt., Lin.,1v, p. 293.— Muller, p. 200 , n° 394. — Schræt. Flussconch., t. 3, f. 4. MyriLus. Coquille mince, fragile, semi-pellucide, ovale, ridée concentriquement et couverte d'un épiderme vert-olivacé ; umbo très-petit, placé près de l’une des extré- mités. Intérieur blanc nacre, brillant. Longueur, plus de deux pouces et demi; largeur, près de six pouces. Cette espèce est la plus grande des coquilles d'eau douce d'Angleterre. Elle habite les rivières profondes et troubles, mais on la trouve rarement aussi grande que dans les étangs et les eaux stagnantes. Elle à de grands rapports avec le M. Anatinus, et quelques auteurs l'ont considérée comme la même espèce ; la distinction matérielle est que celle-ci est bien plus grande, plus convexe, plus large en proportion de sa longueur, et qu'elle ne s'élève pas si haut à la charnière, quoique les deux coquilles soient comprimées à cette parte. Il faut avouer cependant que les caractères spécifiques ne sont pas éloignés, et cela dépend beaucoup de la circonstance qu'on les trouve souvent dans des localités diffé- rentes, et que le M. Cygneus n'est pas si commun. 13. MYTILUS ANATINUS. MyTiLUS ANATINUS. Lin., syst., p. 1158. — Gmel., syst., p. 3355, 16. — Chemn., conch., vu, t. 86, f. 763. — Lister, conch., t. A53,f. 8. — Id. angl., t. 2, f. 29. -- Schræt. Flussconch., t. 1,1. 2, 3.— Muller verm., p. 207, n° 393.—Peliv., gaz. t. 93, F8, 9.—Br. zool., t. 68, f. 79.—Turt., Lin., 1v, p. 293.— Da Costa, p. 245, t. 45, f. 2,— Don., br. shells, 1v, t. 113.—Pull., cat. Dorset., p. 38. Myruxs. Coquille mince, semi-pellucide, ovale, ressemblant beaucoup au M. Cygneus, mais ordinairement d'une couleur plus verte, moins convexe, et le bord de la charnière plus proéminent, formant une sorte d'aile anguleuse. Longueur, deux pouces : largeur, trois pouces et demi. Cette espèce habite les rivières et autres eaux douces; elle y est en grande quantité, et nous la trouvons souvent dans les endroits où ne se rencontre pas le M. Cygneus. 14. MYTILUS AVONENSSS. Musculus angustior, subfuscus, paulo crassior. Lister, conch., t. 154, f. 9? MONTAGU. 75 Myrizus. Coquille subovale, de couleur brune, olivacce, avec des rides concentriques : taille du M. Anatinus, mais plus large en proportion de sa longueur, et pas si süillante à la charnière ; le côté postérieur généralement plus obtus, et arrondi ; le bord de face à peu près droit, ou souvent subarqué, particulièrement vers l'extrémité plus étroite. Dans ses détails, cette espèce semble différer essentiellement, soit du M. Cygneus, soit de l'Anatinus, et se rapproche beaucoup moins de ce dernier ‘que ceux-ci ne se rap- prochent entr'eux. Nous trouvàmes cette coquille en grande quantité dans l'Avon, vers Lackham, dans le Wiltshire, où elle est plus répandue que lAnatinus. Il est possible qu'on l'ait confondue avec cette coquille, mais nous ne l'avons jamais trouvée qu'à l'endroit ci-dessus mentionné. En général, elle n'est pas si mince que l'es- pèce précédente ; elle répond très-bien, par la forme, à la figure que Lister en à donnée et que nous citons ici, mais en général elle est plus droite sur le bord de face, fermée au côté postérieur, et elle forme souvent un angle à cette partie. 15. MYTILUS STRIATUS. Mytilus striatus, umbonibus productis. Walk., min.. shells, Ê. 75. Moule striée à crochets allongés. Couleur blanche, pellucide. Elle est assez commune à Reculver et à Sandwich, microscopique. Nous ne sommes pas tout à fait certain d'avoir jamais examiné cette espèce, décrite par M. Walker; mais nous avons parfois rencontré une coquille qui n'est pas très-dif- férente de la figure que cet auteur en a donnée, sauf l'asbence de stries longitudinales visibles; nous l'avons considérée comme un très-jeune individu du M. Modiolus, ou du M. Curtus. Nous prendrons la liberté de faire observer ici qu'il faut une grande attention pour distinguer quelques-unes des petites coquilles bivalves et les séparer des bivalves Monoculi. Le grand rapport que les couvertures ou coquillages de quelques-uns des insectes de cette classe ont avec la tribu des testacés, a fait, suivant toute probabilité, qu'un grand nombre ont été considérés comme de petites espèces de Mytilus où le frai de plus grandes; car plusieurs, telles que les Monoculi, sont capables de fermer entièrement leurs valves et d'enfermer chaque partie de l'animal : elles sont toujours dans cet état, lorsque ce sont des coquilles mortes, de sorte qu'il est difficile de les distinguer. M. Walker n'est pas le seul qui soit tombé dans cette erreur, dans ses figures 76, 77 et 78, que nous avons reçues toutes de Sandwich, et que nous avons trouvées dans d’autres parties. La première se trouve dans l’eau douce, et ressemble assez au Monoculus conchaceus, Gmel., syst., p. 3003, mais elle est plus longue, en proportion de sa largeur, que la fi- gure que Donovan a donnée de cet insecte, British Insects, 1, t. 5. Les deux autres donnés par M. Walker, sont des Monoculi de mer; on les trouve l'un et l’autre sur les huîtres et autres coquilles rugueuses, et ils sont assez com- muns sur la côte de Devon, spécialement le n° 77, sur le byssus de la Pinna Ingens : ces espèces paraissent ne différer que par la forme, et l'on ne voit pas qu'elles aient oh- tenu une place parmi les Znsectes aptères. Lorsqu'on les examine au microscope, on s'a- perçoit que ces coquilles sont pointillées sur toute leur surface. Nous pouvons ajouter à ces moules supposées de M. Walker, le Monoculus concha ceus, qui nous à été envoyé comme tel, et nous pourrions en énumérer d'autres qui habitent à la fois l'eau de mer et l'eau douce, et que l'on prendrait au premier abord pour des coquilles microscopiques : l'une d'elles se trouve figurée par erreur dans la 56 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. planche 5, f. 47 de cet ouvrage, parce que nous n'avions pas eu l’occasion d'examiner l'animal avant de faire graver la planche. On trouve cette coquille et une autre espèce de Monoculus qui lui ressemble sous tous les rapports, mais qui est d'une forme plus longue et plus cylindrique, sur les huîtres de la côte sud de Devonshire, et sur le byssus de la Pinna Ingens, habitat ordinaire des Monoculi et des coquilles microscopiques, surtout des espèces des genres Nautilus et Vermiculum. Ces deux espèces de Honoculus sont extrêmement lisses et luisantes, de couleur bleue quand elles sont vivantes ou fraîches, et d'un blanc jaunâtre, opaque, lorsqu'elles sont mortes : elles se distinguent de toute autre espèce par le sinus remarquable du bord antérieur dans lequel est une rainure ou canal; mais cette perforation ne s'aperçoit que quand les valves sont ouvertes. Si Gmelin n'eût fait aucune mention de cette singu- lière structure, nous aurions été porté à penser que ces coquilles étaient son M. Luteus et son M. Flavidus ! : mais comme nous n'avons pas maintenant l'occasion de consulter les figures de ces insectes, données dans Muller, nous devons laisser aux entomologistes le soin de décider la question : nous demandons à nos lecteurs pardon de cette di- gression. Nous ne pouvons cependant quitter le sujet sans remarquer que la distinction la plus sûre entre les coquilles des Monoculi bivalves et les bivalves microscopiques tes- tacées, c'est que les dernières ont toujours plus ou moins de rides concentriques ou anneaux d’accroissement, ainsi que quelqu'apparence d'umbo ou crochet, de sorte qu'on peut classer avec confiance, parmi les premières, les coquilles qui sont dépourvues de ces caractères. Si l’on avait des doutes sur ces caractères, 1l suffirait. pour les dissiper, de mettre la coquille dans l'eau, quand même l'animal serait mort depuis longtemps et desséché ; lorsque le corps est ramolli, il faut ouvrir soigneusement les valves avec la pointe d'une aiguille, et ensuite les placer dans une goutte d’eau sous le microscope ; si c'est un monoculus, les antennes et les pieds se feront bientôt remarquer. GENRE XVIII. PINNA, ANIMAL D'ASCIDIE? Coquille bivalve, fragile, bällante à l'une des extrémités, et fournie d'un byssus soyeux où barbe. $ | Charnière sans dents; valves comme soudées d'un côté, à peu près dans toute la lon- gueur. Sur l'autorité de Hasselquist, Linné appelle l'animal de la Pinna une limace ou li- 1 En effet, les antennes, de l'espèce figurée dans cet ouvrage n'étaient pas simples, mais com posées de plusieurs filets. MONTAGU. qi macon : assurément 1l s'est trompe, car 11 n'y a pas le moindre rapport entre ces ani- maux; mais il paraît plus voisin de celui des moules. Cette coquille semble être complétement privée de locomotion, et reste fixée, par son byssus, aux corps étrangers, auxquels elle est si fortement attachée que l'animai ne peut pas s'en dégager ; les soies sont agglutinées au gravier, au sable, aux racines de plantes marines, aux coquilles cassées, et à d’autres corps qu'elle peut atteindre. La Pinna a été toujours considérée comme donnant asile à une petite espèce de crabe que l'on supposa être tres-utile à l'animal, en l'avertissant de l'approche du danger et du moment propice pour saisir sa proie. Ces histoires, qui nous viennent des anciens temps, ne sont pourtant pas tout à fait sans fondement, mais il s'y mêle trop de fables pour qu'on puisse de nos jours y ajouter une foi entière. Les Pinnes marines, ainsi que beaucoup d’autres coquilles, donnent asile à quelques petites espèces de crabes qui semblent vivre en bonne harmonie avec leurs hôtes. Il est cependant à remarquer que dans une cinquantaine de Pinna ingens que nous avons ouvertes, nous n'avons pas trouvé un seul crabe, et que dans le seul exem- plaire du Mytilus Modiolus pris dans la même localité, nous avons trouvé trois crabes vivants dans l'intérieur de la coquille. Les anciens recherchaient avec soin cette coquille à cause de son byssus soveux, dont ils faisaient leurs plus riches vêtements : des voyageurs modernes même nous assurent qu'on fait des gants et des bas avec la soie de cet animal, à Palerme, à Naples et à Tarente. 1. PINNA PECTINATA. PINNA PECTINATA. Lin., sust.,1160.—(rmel., syst, p. 3363, 2.—Chem., conch., vin, t. 87,f. 770. — Pull., cat. Dorset., p. 39. — Gualt., 79, C.? — Turt., Lin., iv, p. 301. PINNA FRAGILIS. Br. zool., t. 69, f. 80? Pixxa muricara. Da Costa, p. 240, t. 16, f. 3.—Don., br. shells., 1, t. 40. PixNa. Coquille pellucide, mince, fragile, d'une couleur légèrement cornée, plus fon- cée vers le crochet, où elle est faiblement variée de pourpre et de vert-bleuâtre; elle est couverte d'environ onze stries ou plutôt de côtes longitudinales ; toute la surface en- tre l’apex et le bord opposé est garni d'épines squameuses plus développées vers le côté le plus large ; le côté opposé à la charnière est sans côtes, il a des stries fines et obli- ques sur lesquelles les épines sont très-petites, et présentent leur côté creux en dehors. Le bord de la charnière est à peu près droit, tournant un peu vers le crochet; l'autre côté est un peu tendu en dedans sous la charnière, et est un peu convexe au milieu. Largeur, trois pouces à l'extrémité bâillante, qui est un peu arrondie ; longueur , six pouces et demi, allant en diminuant vers l’apex. Le côté de la charnière est le plus long. Intérieur lisse, nacré : au-dessous de l'apex, sont plusieurs lamelles cartilagineuses transverses. Nous avons recu d'un ami un exemplaire de la dimension que nous indiquons, il l'avait prise en allant à Edistone, près de Plymouth : les pêcheurs prennent quelque- fois cette espèce aux environs de Torbay et sur la côte de Dorsetshire ; nous en avons vu de la côte de Sussex, mais ils étaient pour la plupart petits, et n'avaient que trois ou quatre pouces de longueur. Da Costa s’est trompé, assurément, en faisant de cette coquille la P. muricata de Linné ; celle-ci se trouve rarement en Angleterre , d'après le catalogue des coquilles de Dorset, par le docteur Pulteney, et elle est parfaitement distincte. + 18 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE 2. PINNA INGENS. PiNNA INGENS. Brit. zool., n° 81.— Lister, conch., t. 379, f. 213? Pinna. Coquille très-rugueuse, avec des stries concentriques très-irrégulières, dirigées du crochet à l'extrémité bâillante, et tournant à la charnière à peu pres à angle droit ; quelquefois formant des lamelles ou languettes ; quelques stries interrompues divergent du crochet, croisent les premières, et forment parfois sur la partie la plus large de la coquille quelques épines concaves distantes ; mais cette disposition doit être considérée comme constituant une variété, car en général la coquille n'a aucune disposition à être hérissée. On remarque, dans la variété épineuse, que les stries ou côtes d'où s'élèvent les épines ne sont jamais au delà de sept ou huit, éloignées l'une de l’autre; toutefois on ne trouve ces épines que sur de très-jeunes coquilles. Avec l’âge, cette espèce se con- tourne ; elle est dentelée dans différentes parties, ainsi que sur le bord ; mais les coquilles les plus parfaites et dont l'accroissement est le plus régulier, ont le côté de la charnière à peu près droit, et tournant un peu en dedans au sommet : sur le côté opposé, au-des- sous du crochet, elle est concave ou dentelée; plus bas, elle s'élargit et se renfle gra- duellement vers la plus grosse extrémité, et elle est toujours plus longue de ce côté que de l’autre : le plus grand côté est toujours arrondi, mais il est plus anguleux près de la charnière. Les grands individus adultes sont d'une couleur corné-foncé ou plutôt opa- que ; les plus petits sont plus pâles et plus diaphanes : tous plus ou moins d'un vert changeant à la plus petite extrémité. Intérieur lisse, luisant, et de couleur nacrée ; la- melleux au crochet : valves comme soudées dans toute leur longueur. Il n’est pas rare que cette espece ait douze pouces de long et sept de large, à l'extré- mité bäillante. La distinction principale entre le jeune âge de cette espèce et la P. pectinata, con- siste en ce que celle-ci est plus rugueuse, plus large en proportion de sa longueur, plus courte du côté de la charnière ; et les épines, ainsi que les côtes, sont moins nom- breuses et plus distantes. M. Pennant paraît être le seul qui ait fait mention de cette coquille, sous le nom de Pinna ingens. Il dit : « J'ai vu dans la collection du docteur Walker, à Moffat, des « exemplaires de quelques grandes pinnes trouvées aux Hébrides. Ils étaient très-ru- « gueux en dehors, mais je ne puis me rappeler s'ils étaient de la même espèce que ceux « trouvés dans la Méditerranée ou aux Indes occidentales. » La coquille de Lister, citée ci-dessus, ressemble beaucoup à celle-ci par la forme, mais elle paraît être entièrement couverte de petites épines ou écailles, ce qui fait nai- tre quelque doute. Nous avons découvert un groupe de ces coquilles dans la baie de Salcomb, dans le De- vonshire. Les pêcheurs les appellent moules françaises cu scallops. Elles se tiennent sur les fonds de sable vaseux, ou de plantes marines; on ne peut les prendre qu'à certaines époques, lorsque la mer se retire plus loin que d'ordinaire. Elles sont dans une position verticale, la grosse extrémité a environ un pouce au- dessus de la surface du fond ; l'extrémité inférieure est fixée par un byssus très-grand et très-fort, si solidement attaché au gravier qu'il faut beaucoup de force pour les en arracher, et le plus souvent le byssus ne peut se détacher. Ce byssus se compose de fi- bres nombreuses, fines, semblables à des fils de soie, d'un brun foncé tirant sur le pourpré, de deux ou trois pouces de longueur. La plus large extrémité de la coquille est naturellement un peu ouverte, et ne peut être fermée d'aucune manière, mais l'animal peut clore lui-même sa coquille; les crochets des valves se couvrent rarement l’un l'autre d'une manière exacte. MONTAGU. 79 Pendant longtemps on a annuellement pèché ces coquilles, parce que l'animal était assez en réputation comme aliment; maisil exige au moins cinq ou six heures de cuis- son pour pouvoir être mangé ; lorsqu'il est bien préparé, il est à peu près aussi bon que les scallops, mais il n'est jamais aussi tendre. Les bancs sur lesquels on trouve ces coquilles s'élèvent probablement, car après cha- que marée, l'eau en laisse une grande partie à découvert, et elles deviennent faci- lement la proie des corneilles et des mouettes; on ne peut en trouver maintenant qu'en très-petit nombre, et il faut que la marée soit extraordinairement basse. Nous en avons eu de toutes les dimensions, d'un pouce à un pied de longueur, et d'a- près leur forme générale on ne peut les rapporter à aucune des espèces de Linné. L'un des plus grands exemplaires, après que l'animal en fut retiré, pesait dix-sept onces. L'animal est en très-grande disproportion avec la coquille; 1l n’en occupe pas la moitié. IL est certain qu'on à trouvé de petits exemplaires de cette espèce sur d'autres points des côtes britanniques, car nous l'avons remarquée dans plus d'un cabinet, confondue avec la P. pectinata : et nous sommes assez porté à croire que la figure de la P. fragilis, de la Zoologie britannique, fut copiée d'après un petit individu de cette espèce ; du moins sa grande largeur et l'absence d'épines nous portent à le croire. 3. PINNA MURICATA. PI. 2, fig. 9. PINNA MURICATA. Lin., syst, p. 1160.—Gmel., syst, p. 3364, #. — Chem., conch., var t. 87, f. 769. — Gualt., 79, B? — Pull, cat. Dorset.. p. 39. — Turt., Lin., 11, p. 301. Pixxa. Coquille mince, fragile, semi-pellucide, de couleur de chair, plus foncée à la plus petite extrémité, avec dix ou douze larges côtes longitudinales, quelques petites côtes intermédiaires près des crochets, et un petit nombre d'écailles vers l'extrémité du petit bord : le côté de la charnière est à peu près droit; le côté opposé est un peu flexueux, et n’est pas si long : cette coquille est arrondie à l'extrémité bâillante. Le docteur Pulteney, qui nous en a procuré un exemplaire venant de la côte de Dor- setshire, sous le nom de P. muricata, (Linné), dit qu'on l'a pèché à Weymouth, et qu'il a cinq ou six pouces de longueur sur deux ou trois de largeur. Notre exemplaire n'avait que quatre pouces de longueur. Les jeunes coquilles sont à peu près lisses et sans épines. Cette coquille diffère de la P. pectinata, par la couleur et par des côtes beaucoup plus grandes, plus droites, plus distantes, qui couvrent tout à fait la coquille. On peut dou- ter que ce soit réellement la P. muricata, mais nous avons été disposé à imiter un conchyliologiste si habile et si expérimenté, quoique les synonymes de (Gmelin et de Chemnitz ne s'accordent pas avec les nôtres. Il y a, dans ce dernier auteur, une très-- bonne figure de notre coquille; elle diffère peu de celle que nous avons reçue du doc- teur, mais elle est plus épineuse. Su BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE IT DIVISION. COQUILLES UNTVATLVES, GENRE XIX. NAUTILUS. ANIMAL TRÈS-—-PEU CONNU. tumph. mus., t. 17, f. B. Coquille univalve, composée de cloisons ou cellules, communiquant l'une à l'autre par une petite ouverture ou siphon. Nous ferons remarquer ici que toutes les espèces de ce genre, décrites ci-après, sont extrêmement petites, à l'exception du lacustris; leur grande beauté et la singularité de leurs formes, ne peuvent être appréciées qu'au microscope. L'animal du nautilus est maintenant si peu connu qu'on n'a pu indiquer la place qui lui convient; suivant toute probabilité, 11 varie beaucoup. Nous devons à l’obligeance de notre digne ami, M. Boys, la connaissance de beau- coup d'individus de ce genre curieux ; c'est par lui que nous avons été mis à mème de reconnaître la plupart des espèces données par Walker, dans ses Testacea minuta rariora. 1. NAUTILUS BECCARII. NAUTILUS BECCARIT. Lin., syst., p. 1162.—Gmel., syst, p. 3370, 4.—Turt., Lin., 1, p. 306. — Planc., t. 1, f. 1.— Walk., min. shells., f. 63. — Favan., t. 67, D, 1. — Martini, conch., À, t. 19, f. 178,179 ;—t. 90, f. 4175 à 177.—Guall.,t. 49, f. H, H, I. — Adams, microsc., p. 640, t. 44, f. 29. 1 NaurTiLus. Quatre ou six tours, avec des anneaux sillonnés profondément; dix au premier tour : partie supérieure convexe, aplatie en dessous, et les marques moins dis- tinctes; bouche dirigée inférieurement, n'embrassant pas le tour principal : l'ouverture est une petite perforation sur une partie convexe; 1l paraît cependant que cette dispo- sition de la coquille est sujette à des variations, car dans quelques exemplaires que nous MONTAGU. 81 avons examinés, la face antérieure où partie dans laquelle est placé le siphon, est dé- primée ou concave. La couleur est souvent d'un blanc pellucide, mais le plus ordinairement couverte par un épiderme brun, ce qui dépend cependant de la localité dans laquelle on trouve ces coquilles : lorsque l'animal est vivant, les exemplaires pellucides paraissent d'un rouge pourpré. Cette espèce se trouve souvent sur le Fucus vesiculosus et sur les racines d'algues, ainsi que sur les huitres et autres coquilles, et parait être une coquille littorale assez répandue, car on la trouve en très-grande quantité à Rimino et dans le sable des mers du Sud. . L2 2. NAUTILUS BECCARIL PERVERSUS. NAUTILUS BECCARIT PERVERSUS. Walk., min. shells, ?. 64. — Favan., t. T, B. 2. NaurTiLus. Tours renversés; sous tout autre rapport semblable à l'espèce précédente avec laquelle on le trouve souvent ; il se trouve aussi en grande quantité sur nos côtes. Favanne veut évidemment parler de cette coquille (quoiqu'il cite le N. Beccarti de Linné), puisqu'il remarque que ses tours vont de droite à gauche. 3. NAUTILUS CRISPUS. NAUTILUS cRispus. Lin., syst, p. 1162. — Gmel., syst., p. 3370, 3.— Turt., Lin., IV, p. 306.— Gual., t. 19, f. À b.— Walk., mün. shells, £. 65. — Planc., t. 1, LPO — Martini, conch., t. 20, f. 472, f. 174. — Favan., t. 69, p. 2.—Id., t. 7,8. 1.— Adams, microsc..p. 640, t. 14, f. 30. NauTILUS. Spires latérales, avec environ vingt jointures flexueuses crénelées sur le tour extérieur, et marquées de stries élevées ; bord extérieur caréné; tours intérieurs cachés, ouverture embrassant le tour, semi--cordiforme, garnie d'une petite perfora- tion ou siphon. | C'est une espèce très-élégante lorsqu'on l'examine au microscope ; les deux côtés sont semblables ; l'ouverture est régulière et tout à fait latérale. Elle et assez commune, ainsi que les deux précédentes, à Sandwich et dans l'île de Sheppey ; nous l'avons trouvée à Teignmouth et à Salcomb, dans le Devonshire, parti- culièrement sur les huîtres, et, logée dans le byssus de la Pinna ingens. On les trouve également en grande quantité sur les rivages de Weymouth et de Swanage, dans le De- vonshire et sur d’autres points de cette côte : nous l'avons reçue aussi de la côte sud du pays de Galles. 4. NAUTILUS LÆVIGATULUS. NAUTILUS SPIRALIS GENICULIS LÆVIBUS. Walk., min. shells, ?. 67. NAUTILUS LÆEVIGATULES. Turl., Lin.,1v, p. 306. — Gualt., &. 19, 8?— Adams, mi- erosc., p. 644,t. 14,f. 32 — Martini, conch., 1, t. 19, f. 168? NauriLus. Coquille spirale, avec des jointures lisses; couleur semi-pellucide, blan- che et lustrée. M. Walker ajoute à cette description très-concise, qu'on trouve cette coquiile à Sandwick et à Seasalter, mais qu'elle n'est pas commune. Nous devons avouer que cette coquille paraît être peu connue, du moins nous n'avons vu ni figure, ni description qui s'v rapporte. Dans un dessin que nous avons reçu de M. Boys, avec renvoi à cette coquille de Walker, et à un exemplaire qui nous fut 82 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE. adressé en même temps, (et que nous Considérons comme étant un N. Calcar.) Il n'y J avait rien qui ressemblât au N. Lævigatulus, qui n'est ni décrit, ni figuré comme caréné. 5. NAUTILUS CALCAR. PL. 6, fig. 7. NAUTILUS CALCAR. Lin., syst, p. 1162. — Gmel., syst., p. 3370, 2. — Turt., Lin. 1V, p. 306.— Martini, conch., t. 20, F. 180, 181?— Walk., min. shells, f. 66? — Adams, microsc., p. 641, t. 14,f. 31 ? Naurizus. Coquille lisse, spirale, avec six jointures sur le tour principal, marquées par autant de stries flexueuses élevées, rayonnant du centre, mais ne s'étendant pas jusqu'au bord : fortement carénée; les deux côtés également convexes, lisses et plus élevés au milieu : tours intérieurs cachés après être entrés.dans l'ouverture, qui est semi-cordi- forme, embrassant également le corps des deux côtés et munie d’une petite perforation. Il est peut-être très-dificile de déterminer quelle est la coquille type parmi celles données par différents auteurs pour le N. Calcar de Linné : Gmelin cite deux figures dans Martini qui paraissent parfaitement distinctes, vol. 4, tab. 19, fig. 168, 169; la première de ces figures est lisse sur le dos; non-seulement l'autre est fortement carénée, mais aussi la carène est garnie d'épines. Les mêmes figures se trouvent aussi dans Gual- tieri, t. 19, B, c, et Gmelin les cite également. La coquille que nous avons citée pour la nôtre dans Martini est vraiment douteuse, car dans toutes celles que nous avons exa- minées, la carène était régulière, lisse et égale, non ondulée comme on la représente là, et le centre n’est pas garni de nœuds élevés. La figure donnée par M. Walker pour le N. Calcar paraît être notre espèce, mais mutilée ; cette portion du tour principal qui entre dans la bouche ayant été cassée, fait paraître l'ouverture très-grande. Nous avons pu voir un individu présentant la même cassure accidentelle, et par conséquent nous sommes porté à croire que la figure ci- dessus citée dans Walker fut copiée sur un exemplaire imparfait de notre coquille. On doit avoir beaucoup d'indulgence quand il s’agit de figures d'espèces si petites, forte- ment grossies par le microscope ; l'œil qui les examine et le crayon qui les dessine peu- vent n'être pas exacts; nous apercevons en effet une différence si grande entre les des- sins originaux de cette espèce et de quelques autres de M. Walker et les gravures qui ont été faites d’après ces dessins, que nous les aurions à peine reconnus pour être les mêmes s'ils n'avaient pas porté les mêmes numéros. 6. NAUTILUS DEPRESSULUS. Naurizus : Spiralis, utrinque subumbilicatus, geniculis depressis plurimis. Walk., min. shells, F. 6%. NAUTILUS DEPRESSULUS. T'urt., Lin., IV, p. 306.— Adams, microse., p. GA, t. 14. 1.93. Naurizus. Coquille spirale, subombiliquée, avec des jointures déprimées ; couleur blanche, opaque. De Reculver : très-rare. 7. NAUTILUS UMBILICATULUS. NAUTILUS : Spiralis, umbilicatus, geniculis sulcatis. Walk., min. shells, F. 69. NAUTILUS UMBILICATULUS. Turt.. Lin., 1v, p. 306. — Adams, microsc., p. 644, €. 14, t..34, MONTAGU. 89 NauriLus. Coquille spirale, ombiliquée avec des jointures sillonnées : couleur blanche, opaque. De Sandwich : elle n'est pas commune. 8. NAUTILUS CRASSULUS. NAUTILUS : crassus, utrinque, umbilicatus, geniculis lineatis. HFalk., min. shells, 70: NAUTILUS CRASSULUS. Turt., Lin., IN, p. 306. — Adams, microse., p. 641. &. 14, F.354== Martini, conch., x, t. 19, f. 471? NauwriLus. Coquille épaisse, spirale, doublement ombiliquée, avec des nodosités fines, couleur blanche, opaque. De Reculver : excessivement rare. N'ayant jamais eu l'occasion d'examiner cette coquille, ni les deux espèces préce- dentes, nous avons été oblige d'en emprunter la description à M. Walker. 9. NAUTILUS LACUSTRIS. PI. 2, fig. 13. NAUTILUS LACUSTRIS. Phil. trans., LXXVI, €. 1. (Lightfoot). HELix LINEATA. Walk., min. shells, f. 28. Heux Niripa. Gmel., syst., p. 3624? — Turt., Lin., iv, p. 511. — Schræt., Fluss- conch., t. 5, f. 27? NauriLus. Coquille comprimée, subcarénée, spirale, lisse, luisante, pellucide, de cou- leur cornée; quelquefois d’un brun roux : le côté supérieur convexe ; apex déprimé, concave, avec trois tours visibles, et un quatrième perdu dans la dépression ; ils sont bordés sur leur bord extérieur d'une ligne blanchâtre, opaque, ou bande, qui va spirale- ment au centre, à la jonction des tours : côté inférieur aplati et profondément ombiliqué; cloisons distantes; lignes ou divisions, trois seulement, visibles au tour extérieur, à peu près équidistantes et paraissant comme autant de lignes blanches, flexueuses, rayonnant de l'ombilic. Ce sont les traces des cloisons ou palettes qui divisent les chambres. La première de ces divisions est placée bien avant dans Fouverture, la troisième, en- viron aux deux tiers de la circonférence : il y a quelquefois entre les deux premières divisions une longue ride de couleur plus foncée que le reste de la coquille; ouverture étroite, subcordiforme, terminant le tour principal à peu près également de chaque côté, : mais le tranchant ou bord s'échancre obliquement au côté plat ou inférieur. Diamètre, deux dixièmes de pouces, rarement un quart. M. Walker fut le premier qui mentionna cette coquille, mais il avait passé sur la singulière structure de ses parties internes ; et en vérité nous devions supposer, par ce qu'il en dit qu'il voulait parler de l'Helix fontana, « limace rayée, avec deux lignes cen- trales, blanches, croisant l'ombilic. » Ce sont les deux divisions les plus visibles et sou- vent la coquille n’en a pas d'autre apparente. M. Lightfoot a bien décrit ces deux coquilles et en a donné de bonnes figures dans les Transactions Philosophiques de 1786, et il dit : Celle-ci a trois ou quatre lignes blan- ches, qui paraissent comme des rayons à peu près équidistants depuis l'ombilic central Jusqu'à la circonférence. Nous n'avons cependant pas encore rencontré d'exemplaire qui eût plus de trois divi- sions sur le tour principal, et quelquelois une sur le second et peu distantes de la bou- che : 1l est possible qu'elles deviennent plus nombreuses avec l'âge. Les cloisons ou divisions des cellules ne s'accordent pas exactement avec la deserip- 54 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE. tion de M. Lightfoot : l'ouverture de ces cloisons est véritablement triradiée; les cloisons ue sont pas formées d'une seule pièce, mais bien de trois surfaces subtriangulaires, cha- cune parfaitement distincte et indépendante. Deux sont placées sur les côtés, elles sont égales; la troisième est un sillon élevé sur le tour intérieur ; placée en avant des deux autres et non sur la mème ligne qu’elles, et se projetant en dedans, elle donne à l'ou- verture l'apparence indiquée sur la figure de face. Cette disposition des cloisons est en effet exprimée dans les sections de la coquille données par ce naturaliste. Quoique différente de toute autre espece de Nautilus par la disposition des cloisons (qui sont ordinairement d’une seule pièce) compactes avec une perforation tubuleuse, cette singulière et curieuse coquille ne peut cependant être placée plus convenablement dans un autre genre. Ilest probable que l’on trouverait plusieurs petites espèces de Nan- tiles, variées dans la structure des cloisons et quelques-unes qui ne seraient pas pour- vues d'ouvertures tubuleuses, si nous pouvions facilement examiner ces coquilles; de sorte que la disposition de l'ouverture dans les cloisons aurait été appréciée avec plus de raison, (ainsi que l'observe M. Lightfoot), plutôt comme un caractère spécifique, que comme un Caractère générique. Cette coquille peut donc être regardée comme la seule espèce de Nautile d’eau douce mentionnée jusqu”ici. L'animal est une limace aquatique ou limaçon ; il a deux tentacules filiformes très- longs et délicats, à la base desquels sont deux yeux, placés sur la tête, et non sur les tentacules rétractiles, comme ceux de l'espèce terrestre. Lorsque l'animal se dilate, la tête, la queue et le corps sont poussés en avant, à tra- vers l'ouverture triradiée par des points séparés : la Lète par le rayon du milieu; quand il est mort, il se contracte en dedans des deux cloisons extérieures, mais jamais, autant que nous ayons pu l'observer, au delà de la troisième; ce qui couvre toujours cette division. M. Walker dit qu’on trouve cette espèce sur les roseaux, dans les ruisseaux de Hernhill, dans le comté de Kent; on la trouve aussi à Sandwich; c’est de là que nous l'avons reçue par M. Boys. M. Lightfoot dit qu’on la rencontre dans les étangs profonds où l’eau est claire, adhé- rente aux racines de Carices, et qu'elle fut trouvée près de l'église d'Upton, non loin d'Eton, dans le Buckinghamshire. On la trouve aussi dans le voisinage de Londres, comme nous en avons été informés par M. Swainson, qui eut la bonté de nous en procurer plusieurs exemplaires pris sur des plantes aquatiques, dans les étangs et les marais aux environs de Rotherhithe, où elle est assez commune. Il paraît que le docteur Solander connaissait cette coquille, puisqu'il envoya à M. Boys, sous le nom de Nautilus segmentinus, avant la publication des coquilles mi- croscopiques de Walker, et par conséquent avant qu'elle ne fût décrite comme un Nautilus par Lightfoot. 10. NAUTILUS CARINATULUS. NaAUTiLUs : oblongus, carinatus, apertura lineari ovah. Walk., min. shells, f. 7 NAUTILUS CARINATULUS. Turt., Lin., 1V, p. 307. — Adams, microsc., p. 642, F. 37. | s NauriLUs. Coquille oblongue, carénée; avec une ouverture ovale, étroite : couleur blanchätre, transparente comme le verre. 2. t. 44, MONTAGU. S5 De Seasalter et de Sandwich : tres-rare. Telle est la description de M. Walker; mais 1l ne semble pas lavoir bien exprimée par la figure, si nous pouvons en juger d'après un très-bon dessin que nous avons reçu de M. Boys. Dans ce dessin les divisions sont au nombre de sept; la dernière, quoique globuleuse, n'a pas plus d'un quart de la largeur de celles voisines de l'ouverture : les divisions décroissent régulièrement, de la bouche à l'extrémité, le crochet est arqué, mais il ne paraît pas être caréné. Nous aurions certainement considéré cette coquille comme une espèce distincte, s'il n'y avait pas eu sur la gravure de renvoi à la figure de Walker; et puisque nous n'avons jamais eu occasion d'examiner l'une ou l'autre de ces espèces, nous n'osons pas risquer de lui donner une place distincte. 11. NAUTILUS SEMILITUUS. NAUTILUS SEMILITOUS. Gmel., syst, p. 3372, 12. — Turt., Lin., 11. p. 308.—Valk., min. shells, f. 73. — Martini, conch., 1, t. 20 f. 186, 187. NAUTILUS SUBARCUATULUS. Adams, microse., p. 642, €. 14, Ê. 38. — Turt., Lin., iv, D: 307: NauriLus. Coquille allongée, subarquée, avec des anneaux : ouverture avec un petit siphon avancé : couleur brune, opaque. De Sandwich et de l'île de Sheppey ; rare. La figure de M. Walker ne rend pas le siphon proéminent, et elle est beaucoup trop srande à cette partie, tandis qu’elle se rétrécit considérablement du milieu vers l'ou- verture et que le siphon est placé à peu près au niveau du dos ou du bord extérieur. Nous sommes redevables à l’obligeance de M. Boys de beaux exemplaires de cette coquille, aussi bien que d'un dessin très-correct, renvoyant à la figure. 12. NAUTILUS RECTUS. NAUTILUS : rectus geniculis depressis. Walk., min. shells, Ê. 74. NAUTILUS LEGUMEN. Gmel., syst, p. 3373? — Gualt., t. 19, p? — Turt., Lin., iv, p. 309. — Martini, conch., 1, vig. 1, f.E€, e? NauriLus. Coquille droiteou très-peu arquée, avec des renflements lisses : plus petite à l'extrémité postérieure qu'à la bouche : ouverture un petit siphon. De Sandwich ; très-rare. M. Boys nous a procuré un exemplaire de cette coquille, qui était un peu arqué, de couleur d'un brun opaque : longueur d'environ un dixième de pouce; à la vue de la partie extérieure elle semblait à peine cloisonnée; mais en l'examimant bien, il apparut huit ou neuf chambres distinctes. La coquille est très-épaisse et tres-forte en proportion de sa taille, quoique M. Walker dise qu'elle est d'un blanc pellucide. Nous ne doutons guère que cette coquille ne soit le N. Legumen de Gmelin, quoique ni l'espèce que nous avons sous les veux, ni la figure donnée par Walker ne paraissent marginees. 13. NAUTILUS RADICULA. PL. 2, fig. 16 et pl. 5, fig. 19. NAUTILUS RADICULA. Lin., syst., p. 1164. — Gmel., syst., 3373, 18. — Turt., Lin., IV, p. 309. — Martini, conch., 1, vig. 1, G. G. g. NauTiLts. Coquille allongée, subconique, avec huit où neuf renflements subglobu- 56 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. leux : lisse, d'un brun opaque; ouverture, un petit siphon. De Sandwich. Les variétés ont de deux à cinq nœuds. Cette espèce paraît sujette à varier beaucoup dans la forme du dernier nœud de chaque extrémité, aussi bien que par le nombre desnœæuds : dans quelques exemplaires l'ouverture s'étend en une pointe conique ; dans d'autres ce n’est qu'une petite articula- on, qui est globuleuse : dans les uns, la plus petite extrémité est arrondie : dans d'au- tres, elle est conique, pointue. 14. NAUTILUS SUBARCUATUS. PI. 2, fig. 45. NaurTiLus. Coquille subarquée, subcylindrique, avec trois articulations globuleuses vi- sibles à la plus grosse extrémité; les autres nœuds à peine sentis: ouverture un petit siphon avancé; couleur pellucide, d'un blanc brillant, parfois couverte d'un épiderme brun. Longueur, un dixième de pouce. M. Boys nous à procuré de Sandwich des exemplaires de celte coquille, et en mème temps un dessin que nous considérons comme représentant une variété, ne différant que par les dix articulations distinctes qu'elle possède; la dernière de la plus petite extrémité est plus longue que chacune des autres, à l'exception de l'antérieure, dans laquelle est placée l'ouverture. 15. NAUTILUS JUGOSUS. PL. 5, fig. 15. NAUTILUS OBLIQUUS. Gmel. syst, p. 3372, 14? — Turt., Lin., p. 308? — Guall., t. 19, N? — Martini, conch., 1, vig. 1, f. n. h°? NauwriLus. Coquille subcylindrique, subarquée, un peu en pointe, avec neuf articu- lations globuleuses élevées; ouverture étendue à un petit siphon conique : le dernier nœud du plus petit bout, plus long que ceux qui l'avoisinent ; couleur brune opaque. Longueur, plus d'un huitième de pouce. Cette coquille, que nous reçümes de M. Boys, diffère du N. Subarcuatus, en ce qu'elle est striée longitudinalement où cannelée ; sous d’autres rapports, la forme est semblable à la variété décrite de cette espèce. Nous sommes porté a croire que cette coquille peut être une variété du N. Obliquus cité par les auteurs : la seule différence paraît consister en ce qu'elle est tronquée à l'extrémité antérieure, et crénelée autour du bord, au lieu de s'avancer en siphon coni- que. Une telle variété ne serait pas extraordinaire, si nous songeons aux variétés du N. Radicula : et, en vérité, la figure du N. Obliquus, donnée par Martini, est exactement ce que serait notre coquille si la partie conique de l'articulation antérieure était coupée. Il'est donc très-probable que le N. Obliquus, tel qu'il est généralement décrit, n'est rien autre qu'une variété de cette coquille, ou plus probablement un exemplaire mutilé. 16. NAUTILUS COSTATUS. PI! 5, fig. 16- NauriLus. Coquille droite, subcylindrique, un peu en pointe; avec douze articula- lions élevées, garnies de quatre fortes côtes longitudinales équidistantes, allant dans toute la longueur de la coquille : ouverture étendue en siphon conique. Longueur, un quart de pouce. M. Boys nous a favorisé d'un excellent dessin de cette nouvelle coquille, fort curieuse, trouvée sur la côte de Kent : il y à Joint une variété n'avant que six nœuds. MONTAGU. 87 | GENRE XX. CYPRZÆA, ANIMAL DE LIMACE. Coquille univalve, enroulée, subovale, obtuse, lisse. Ouverture droite, étendue à toute la longueur de la coquille, à dents des deux côtes. 1. CYPRÆA. PEDICULUS. CyPRÆEA PEDICULUS. Lin., syst., p. 1180? — Gmel. syst, p. 3418, 93? — Don., br. shells, 11, t. 43. — Turt., Lin., IV, p. 345. CyPRÆA PEDICULUS seu Monacha. Da Costa, p. 33, t. 2, f. 6. 6.— Borl., corn., 1. 28, f. 42. — Gualt., t. 15,R. — Pull., cat. Dorset., p. 39°? CyrræA. Coquille ovale, luisante, renflée ou élevée sur le dos, entourée transversale- ment de stries élevées qui se terminent en dedans des lèvres, en leur donnant un aspect crénelé ; ces stries sont séparées en quelques endroits par des stries intermédiaires plus courtes, on parfois bifurquées : couleur, pourpre päle, en général, avec trois taches foncées sur le sommet du dos. Souvent celle du milieu est faiblement marquée ; lèvre externe et partie inférieure blanches. Longueur, cinq huitièmes de pouce. Cette espèce, qui se trouve communément sur plusieurs de nos rivages, a été généra- lement considérée comme une variété de la Pediculus de Linné, coquille très-commune dans la mer des Indes; mais nous ne pouvons nous empècher d'exprimer quelques doutes à ce sujet. Nous croyons que notre espèce ne possède jamais le long du dos ce sillon si invaria- ble dans les coquilles exotiques dont nous venons de parler : la couleur de cette coquille est aussi différente, et, en général, il y a six taches, trois de chaque côté de la dépres- sion dorsale. Ceux quiont parlé du sillon comme d'un caractère dans les exemplaires britanniques, ont assurément confondu ceux-ci avec les coquilles exotiques; car dans les milliers d'exemplaires que nous avons examinés de différentes parties de notre côte, jamais nous ue l'avons observé. Les coquilles les plus belles en couleur et les plus grandes que nous avons pu voir parmi ces dernières, furent prises vivantes dans la baie de Salcomb; celles qu'on trouve souvent mortes sur les rivages, ont, en général, perdu leur couleur pourprée, ou ne sont que faiblement colorées. 2. CYPRÆA ARCTICA. CYPRÆA ARCTICA. Pull., cat. Dorset., p. 39. — Martini, conch., 1, L. 29, f. 309. — Lists;sconche, t: 7074 ÉN57: —:1d.; angl, t. 3, f. A7.— Borl., corn., t. 28, f. 13. — Guall., t. 14, 0, p. CYPRÆA PEDICULUS. Br, z001., t. T0, f. 82. 88 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOG IQUE. CyprÆA. Coquille couleur de chair très-pàle, tirant sur le pourpre, ressemblant beau- coup à la précédente, mais plus petite et sans taches. Il est très-difficile de décider si cette coquille est réellement distincte, ou seulement un Jeune àge ou une variété de l'autre; tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'elle est plus commune sur nos rivages, et qu'on la trouve souvent où l'autre n'existe pas; et, dans quelques localités, où l'autre est pêchée vivante, nous n'avons pas pu nous procu- rer un seul exemplaire de celle-ci. Il faut cependant remarquer qu'on observe quelque- fois de l’une à l'autre des passages si bien suivis, que l’on peut supposer qu'elles appar- tiennent à la même espèce. Elle fut séparée par le docteur Solander, qui, dans le Museum Portlandicum, lui donna le nom que nous li avons conservé dans cet ouvrage. à. (CYPRÆA /BULLATA PI 0 ie 12; CyPREÆA. Coquille mince, pellucide, blanche, ressemblant beaucoup pour la forme à là C. Pediculus; quelques exemplaires sont dépourvus de stries transverses; d'autres sont faiblement striés depuis la moitié du dos jusqu'a la lèvre interne, l'autre moitié de la lèvre externe est marquée de stries longitudinales extrêmement fines : la lèvre externe n'est pas épaisse, le bord est finement crénelé : la lèvre interne, même dans les exem- plaires qui soit tout à fait hisses, est un peu denticulée : la spire est un peu élevée et formée de deux ou trois petits tours. Dans quelques exemplaires les tours sont bien dé- finis par une ligne de séparation; dans d'autres, ils sont à peu près au niveau. Le docteur Pulteney nous apprit qu'il avait eu longtemps cette coquille dans son cabinet, et qu'il l'avait appelée Cypræa bullata; nous lui avons conservé ce nom. Il est un peu douteux qu'elle puisse être admise comme spécifiquement distincte de la Pediculus puisque, dans quelques cas, les stries transverses entourent la coquille, bien qu'elles soient presque obsolètes : cependant les tours extérieurs et la transparence de la coquille annon- cent certainement une différence : nous ajouterons que la taille est à peu près égale, et que, par conséquent, ce ne peut être une jeune coquille formée de l'autre espèce : en outre, nous ne l'avons jamais trouvée que dans la baie de Salcomb, à l'exception d'une seule fois, où nous la trouvämes à Falmouth dans le Cornouaille. Nous en avons pris plus d'une douzaine vivantes; elles étaient de différente taille, depuis un quart jusqu'a un demi-pouce de longueur. Celles qui sont striées transversalement ont une petite teinte pourprée. 4. CYPRÆA VOLUTA. PL. 2, fig. 41. CyprÆa. Coquille enroulée, conoïde, de éouleur verdàtre-pâle, avec la lèvre exte- rieure blanche : les deux derniers tours très-petits; ouverture droite, terminée par un canal ou gouttière ; les deux lèvres sont denticulées, l'intérieur ne l’est que faiblement ; columelle subplissée, C’est une coquille épaisse, très-forte, d’un beau poli et tout à fait lisse; la lèvre extérieure est très-épaisse et parfois elle est légèrement mouchetée le long du bord inférieur, et aux deux angles de l'ouverture. Longueur, pas tout à fait un demi-pouce. l Cette élégante espèce n'a jamais été donnée comme coquille anglaise : mais nous l'a- vons vue dans un lot de petites coquilles des Indes-Occidentales, et le docteur Pulteney nous informa qu'elle était conservée dans le cabinet de Portland, sous le nom de Voluta edentula. Cependant, elle ne paraît pas avoir autant le caractère de ce genre que de celui-ci, mais elle peut être considérée comme une liaison entre les deux. Cette coquille est certainement tres-rare; la seule localité où nous l'avons trouvée est MONTAGU. S9 la baie de Salcomb, où la prennent quelquefois les pêcheurs d'huîtres; mais on ne la jamais trouvée sur les rivages voisins. Lorsque l'animal est vivant, il étend une membrane mince de chaque côté de l'ouver- ture, et couvre presque la coquille, qui est élégamment tachetée d'un jaune luisant ; les parties les plus charnues du corps, devant et derrière, sont marquées de mouchetures. ILest probable que beaucoup d'individus du genre Cypræa, ont la propriété d'étendre ces membranes latérales sur leur coquille; la C. Pediculus présente ce caractère à un haut degré, et lorsqu'elle esten mouvement sous l'eau, elle a un aspect très-élégant, pro- venant de la diversité de ses couleurs, qui sont, en général, composées de noir, d'orangé, et auxquelles se joignent des mouchetures délicatement disposées. GENRE XXI. BULLA, L'ANIMAL ÉTAIT CONSIDÉRÉ PAR LINNÉ COMME UNE LIMACE, Mais des observations ultérieures ont prouvé que, quelque puisse être l'animal de la plupart des Bullæ de Linné, ce n'est pas une limace. Quant aux détails sur l’ani- mal, nous renvoyons les curieux au second volume des Transactions linnéennes, page 15. Coquille univalve, enroulée, lisse. L'ouverture est en grande partie un peu contractée, oblongue, longitudinale, la base entière. Columelle lisse, oblique. 1. BULLA LIGNARIA. BULLA LIGNARIA. Lin., syst., p. 1184. — Gmel., syst., p. 3425, 11. — Lister, conch., t. 744, f. 71. — Br. zool., t. 70, f. 83. — Martini, conch., x, t. 24, f. 494, 195. — Borl., corn., t. 28, Î. 14. — Lin., trans., 1x, t. 2, Î. 4 à 8. — Da Costa, p. 26, t. 4,79. — Turt., Lin., 1v, p. 351. — Pull., cat. Dorset., p. 40. Bura. Coquille ovale, mince, fragile, subpellucide, d'un brun jaunâtre, avec de nom- breuses stries transverses, de couleur plus légère, presque blanches dans quelques-unes, et lui donnant l'aspect d'un morceau de bois veiné. Elle n'a pas de spire extérieure, au sommet elle est déprimée, subombiliquée ; ouverture grande, s'étendant à toute la longueur de la coquille, mais elle se contracte un peu à la partie supérieure. Intérieur blanc lustré, columelle visible à l'extrémité. C'est la plus grande espèce de Bulla qu'on trouve en Angleterre; elle arrive quelque- fois à unelongueur de près de deux pouces, mais le plus souvent elle ne dépasse pas un pouce et demi. Nous avons obtenu cette coquille du Cornouaille et du Devonshire, mais rarement : et nous savons qu'on la prend quelquefois à Weymouth; mais nulle part elle n’est en grande quantité. : 90 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Ce n'est pas la seule espèce de Bulla dont l'animal possède un gésier de nature testacée. 2. BULLA AMPULLA® PI%3, fig. BULLA AMPULLA. Lin., syst., p. 1183. — Gmel., syst, p. 3424, 10, — Martini, Conch., 1, t. 22, f. 202, 204. — Id.,t. 24, (. 188, 189. — Br. zool., n° 84. — Turt., Lin., 1v, p. 350. — Gualt., 19, E., F. — Favan., t. 27, F. 6. — Petiv., gaz., t. 50, f. A3ett. 99, Ê. 14. L BuzLa. Coquille oblongue, ovale, lisse, brillante, de couleur blanchâtre, opaque, bi- garrée et veinée de châtan clair; un ombilic au lieu de spire externe; ouverture assez grande ; à l'extrémité inférieure de la lèvre du pilier, la coquille est repliée et d’un blanc opaque; mais ce pli ne s'étend pas sur le corps de la coquille, comme dans la B. Lignaria; la columelle n'est pas visible à l'extrémité. Nous avons trouvé deux ou trois exemplaires de cette espèce dans le sable du port de Falmouth; le plus grand n'avait pas plus d'un pouce de longueur ; les exempiaires exotiques sont beaucoup plus grands. Il est possible que cette coquille soit la même que celle décrite par M. Pennant pour un jeune âge de la B. Ampulla; il dit qu'elle fut trouvée près de Weymouth. Da Costa a considéré la coquille de M. Pennant comme sa B. Navicula, B. Hydatis de Linné. 3. BULLA PATULA. BuLLA PATULA. Br. z00l., t. 70, f. 85, A.— Pull., cat. Dorset., p. 40. BuLrA. Coquille lisse, lustrée, blanche, pellucide, oblongue, enroulée ; l'extrémité su- périeure s'étendant derrière le corps; base plus développée ; ouverture grande, se ter- minant par un Canal court ou gouttière à chaque bout, très-contractée au sommet; co- lumelle torse, formant un subumbilic ou sillon sur la lèvre de la colonne, lèvre exté- rieure unie et très-mince. M. Pennant décrivit le premier cette espèce d'après le cabi- net de Portland ; on l'a trouvée à Weymouth. Le docteur Pulteney nous a favorisé d’un exemplaire venant de la même localité; la longueur est d'un pouce et la largeur d'un demi-pouce. On dit que l'animal appartenant à cette coquille possède un gésier semblable à celui de la B. Lignaria. 4. BULLA APERTA. BuLLA APERTA. Lin., syst., p. 1183.— Gmel., syst., p. 3424, S.—Martini., conch., 1, p. 266, vig. 13, £. 3.—Chem., conch., x, t. 446, Ê. 1354-1355.—Pult., cat. Dorset., p. 40. — Turt., Lin., à1v, p. 350. — Gualt., t. 13, E. E. — Don., br. shells, 1v, t. 120, f. 4.-1. BuLLA. The Bubble. Da Costa, p. 30, €. 2, f. 3. Buzz. Coquille blanche, suborbiculaire, mince, pellucide, fragile ; sans spire externe ni ombilie ; columelle on plutôt lèvre interne très-petite, légèrement enroulée, visible à l'extrémité; l'ouverture occupe à peu près toute la longueur de la coquille: l'extérieur est un peu rugueux, mais lustré. On a généralement considéré cette espèce comme rare sur nos rivages. Da Costa fut le premier qui la donna comme espèce anglaise, et il dit qu'on la pêche à Weymouth et nulle part ailleurs, qu'il sache, sur la côte britannique. Cependant cet auteur semble avoir confondu la B. Aperta avec la B. Patula de Pen- MONTAGU. 91 nant (qu'on n'a trouvée jusqu'aujourd'hui, croyons-nous, que sur la côte de Dorsetshire), car il a cité cette coquille-là pour celle-ci ; tandis que cette espèce n'est pas mention- née dans la Zoologie britannique, et qu'elle n'était pas connue de Da Costa. Gmelin et Chemnitz ont commis la même erreur que Da Costa. La taille ordinaire de cette coquille n'excède pas un demi-pouce de longueur; mais sur la côte nord de Devon, aux environs de la baie de Biddeford (où elle est en grande abondance), il n'est pas rare de la trouver de la longueur d'un pouce, et de la largeur de trois quarts de pouce. Nous l'avons trouvée aussi d'une taille inférieure sur les rivages opposés du pays de (Galles, particulièrement près de Laugharne; rarement dans le Cornouaille, au sud de Devon ct dans le Devonshire, près de Weymouth, ainsi que sur le rivage de Stud- land, entre Swanage et Poole. Elle n’est pas rare sur quelques parties de la côte de Kent, à Sandwich et dans la baie de Whitstable, d’où nous l'avons reçue avec l'animal, mais là elle est petite. Les animaux de beaucoup de Bullæ sont plus grards que leurs coquilles, de sorte qu'ils ne peuvent s'y relirer entièrement. Dans cette éspèce et dans les deux suivantes, l'animal a toute l'apparence d'être un vrai Mollusque, se renfermant si complétement dans la coquille qu'on ne peut en voir aucune partie. Martini a mal dessiné plusieurs figures de l'animal séparé de sa coquille ou v étant attaché, dans la planche citée plus haut, ainsi que les parties testacées trouvées dans l'intérieur du corps, et qui constituent l'estomac ou le gésier. Planchus a décrit aussi l'animal et a donné la figure de la coquille. Appendix, tab. XL, ol L'animal est plutôt une masse informe, subovale; d'un blanc pellueide, avec des ta- ches nombreuses, délicates, opaques : les veux ou tentacules non visibles ; l'extrémité antérieure arrondie, mais variable. Une cuirasse avec un bord membraneux sur le de- vant couvre la moitié antérieure, divisée longitudinalement par une raie pellucide; une autre sorte de cuirasse couvre la partie postérieure et s'étend en bords membraneux for- mant quatre lobes; de chaque côté, le corps se termine en arrière par un angle près de la cuirasse postérieure. En dessous, l'animal est divisé en deux parties, l'antérieure est le sustentaculum, derrière lequel est la membrane qui forme l'extrémité lobée et qui peut s'étendre latéralement, et se développer également, les lobes n'étant formés que par des plis; sur la partie supérieure de la cuirasse postérieure on remarque quelques raies d'un blanc opaque. La longueur des plus grands individus examinés est d'un pouce et demi; la largeur, d'un pouce. La longueur de la coquille est communément de plus d'un demi-pouce. Le gésier ou estomac est d'une grandeur proportionnée, de forme prismatique, com- posé de trois surfaces testacées, dont deux sont subtriangulaires inéquilatérales et exac- tement semblables; l’autre est plus petite, de forme oblongue, ovale, presque losangi- que, avec des angles arrondis ; celles-là sont concaves à l'extérieur et unies par de forts cartilages. Le fait que quelques animaux habitant ce genre de coquilles sont pourvus d’estomacs testacés, a été mentionné par d'autres, et semble avoir porté quelques personnes à croire qu'aucune coquille ne peut être une Bulla, à moins que l'animal qui l'habite ne possède ce même organe testacé. Nous prendrons cependant la liberté de remarquer que cette exclusion ne s'accorde pas bien avec le système de conchyliologie, qui classe les coquilles et non les animaux. Si nous examinions l'animal habitant chaque espèce de coquille, nous trouverions que dans la classification dont nous parlons quelques individus dans chaque genre diffèrent du caractere générique. Mais comme il est présumable que nous n'aurons jamais l’occasion 02 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. d'examiner qu'un très-petit nombre de coquilles ayant leurs animaux vivants, les sys- tèmes doivent se réduire encore à la classification par la coquille et non par l'animal. On ne peut nier qu'il ne soit d'un grand avantage pour la distinction des espèces d'ac- corder beaucoup d'attention à l'animal qui habite la coquille, mais nous devons nous renfermer dans les distinctions spécifiques et non dans les génériques. 5. BULLA HALIOTOIDEA. PI. 3, fig. 6. BurLa. Coquille subovale, extrèmement mince, peliucide, blanche, ayant un peu de la forme d'une Haliotide, mais dépourvue des petites perforations qui caractérisent ce genre : elle est lisse et brillante, mais pas complétement dépourvue de rides; ouverture ovale, ne s'étendant pas tout à fait au sommet, qui est petit, obtus, et enroulé oblique- ment, formant à peine deux tours: le corps de la coquille est très-petit, et tourne seu- lement un peu en dedans en forme de spirale; la partie interne est visible à l'extré- mité. Longueur, trois quarts de pouce ; largeur, un demi-pouce. Cette espèce diffère de la B. Aperta en ce que l'ouverture ne s'étend pas à l'extrémité supérieure, et en ce qu'elle a le sommet contourné. Nous avons pris cette nouvelle et rare coquille en pèchant dans la baie de Salcomb ; nous l'avons trouvée d’une taille très-inférieure sur d'autres parties de la côte sud de Devonshire, surtout à Torcross ; et une fois sur le rivage de Studland dans le Dorsetshire. M. Bryer l'a trouvée aussi à Weymouth. L'animal, de même que celui de l'espèce précédente, s'enferme si complétement dans sa coquille qu'on ne peut pas le voir, qu'il soit mort ou qu'il soit vivant. Il est de forme ovale et de couleur rougeàtre ou brune; quelquefois à peu près blanche: il beaucoup de l'aspect d’une Limace nue, contractée, et semble, en effet, très-voisin de cette famille. La partie supérieure du corps est très-convexe, couverte d'une peau épaisse, coriace, qui cache la coquille et s'étend en bas sur chaque côté, où les bords sont minces et divisés du corps : à la partie antérieure est un sinus, par lequel l'animal avance un appendice ou bras un peu aplati, dune longueur d'un quart de pouce, et dont l'extrémité est bifide; la partie inférieure se termine par un processus filiformé. Le dessous du corps de l'animal ou plutôt le sustentaculum est oblong et aplati avec une dépression profonde entre cette partie et la peau du bord: la tête est garnie de deux tentacules blancs, à la base desquels sont deux petits veux noirs. On sent la coquille sous la peau du dos, mais il est difficile de l'extraire sans la cas- ser, à cause de l'extrême dureté de la partie qui la couvre ; le meilleur moyen d'y par- venir est de faire une incision longitudinale sur le dos, avec des ciseaux pointus. L'animal possède une puissance de locomotion considérable; et, lorsqu'il est en mou- vement, il contracte souvent le bord ou peau détachée en rides ou plis, découvrant les côtés du corps. Il a trois fois la grandeur de sa coquille, et il n'est capable ni de beaucoup de con- traction, ni de beaucoup d'expansion ; à la première vue on pourrait le confondre avec l'animal de la B. Aperta ; mais en le comparant avec celui-ci, on trouvera qu'il en dif- fère essentiellement à l'extérieur, et plus particulièrement en ce qu ñl est dépourvu du gésier testacé, si remarquable dans cet animal. Lorsque cette planche fut gravée, nous n'avions pas été assez heureux pour obtenir un plus grand exemplaire de la coquille que la figure représente ; mais nous l'avons trou- vée depuis de la taille décrite. La circonstance singulière que la coquille de quelques individus de cette classe est enfermée dans l'animal, présente une grande analogie avec les Laplysies : la L. Depilans MONTAGU. 95 présente sous la peau du dos une matière cornée, flexible, appelée bouclier, et qui ne diffère de celle des espèces de Bullæ, qu'en ce qu'elle n'est pas testacée; celle-ci est de forme ovale, pointue à un bout, tournant en dedans et un peu de côté, légère- ment subenroulée; on y remarque des rides concentriques : couleur brun pourpré. L'animal dont il s'agit semble donc être le lien entre les véritables animaux mollus- ques et les testacés, et 1l est probable que des recherches ultérieures feront découvrir qu'un grand nombre d'animaux que l'on a considérés jusqu'à présent comme apparte- nant aux mollusques, sont, d'après l'inspection anatomiques, de véritables testacés. 6. BULLA PLUMULA. PI. vi, fig. 8. BurLa. Coquille oblongue, ovale, déprimée, pellucide, mince, d'un blanc jaunâtre, teinte de brun à l’un des bouts ; l’autre bout délicatement enroulé sur le dos ou partie supérieure, comme la Bulla haliotoidea, mais plus petite; la spire n’a qu'un tour ; pour une coquille si délicate, elle est fortement ridée en sens concentrique et possède deux ou trois lignes semblables à des rayons, allant du bord vers le sommet. L'intérieur aussi bien que l'extérieur est luisant et ridé; l'ouverture s'étend sur toute la coquille, comme dans la B. aperta: le pilier de la lèvre est légèrement tourné en dedans pour former le petit tour déprimé; mais il faut se servir d'une loupe pour découvrir la forme de cette partie. Longueur, un demi-pouce ; largeur, à peu près un quart. C'est encore un de ces singuliers animaux mollusques, avec une coquille cachée sous la peau du dos; sa forme est subovale, mais variable; le sustentaculum est grand et ovale, mais ordinairement plissé sur les bords : en général, la partie antérieure est un peu arrondie ; le corps est petit, couvert d'une membrane réticulée, large, mince, sub- orbiculaire, de forme variable, souvent tournée en arrière vers le bord; la tête qui, la plupart du temps, est cachée sous la membrane ou bouclier, est munie de deux lar- ges tentacules qui sont quelquefois tout à fait déployés et coniques ; d'au res fois il sont enroulés et paraissent être des tubes cylindriques : à la base de ces tentacules sont deux petits yeux noirs : sur le côté droit du corps se trouve un foramen avancé, derrière lequel est immédiatement un appendice plumeux; la forme en est comprimée, large vers la base, se rétrécissant en pointe obtuse ; les pennes alternent ; elles sont un peu rétractiles et changent de forme; au-dessous des tentacules est une iarge membrane bifide , se terminant d'ordinaire en un angle de chaque côté, mais de forme très- variable, Diamètre à peu près le double de celui de la coquille: le dessus est d'une couleur jaune pèle; le dessous pellucide, blanc jaunâtre. II n'a pas d'estomac testacé. Nous découvrimes cette nouvelle et singulière espèce sur les rochers à marée basse, dans les sables de Milton, sur la côte sud de Devon. 7. BULLA CATENA. PL un, fig. 7. BULLA PUNCTATA. Lin., trans., v, p. 2, t. 1, f. 7-8? (Adams.) BucLa. Coquille pellucide, blanche, luisante, complétement striée ; stries fines, ser- rées et longitudinales ; au moyen d’une forte loupe on voit ces stries qui paraissent en- trelacées ou formées d'anneaux comme une chaïne ; apex obtus, avec un tour de spire visible : ouverture extrèmement grande, comprenant presque toute la coquille, à l'excep- tion d'une petite partie au sommet ; elle ressemble beaucoup par sa forme à la B. aperta. Une variété de cette espèce est entourée d'une zone transparente, comprenant huit ou dix des chainons qui sont plus fortement définis ; le reste de la coquille paraît comme 8 94 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. pol et assez brillant; elle a un subombilic, et le bord extérieur de l'ouverture pres du corps est ailé ou un peu réfléchi, formant une dépression ou sillon sur cette partie. Cette belle espèce est élégante vue au microscope; son diamètre est rarement de plus d'un dixième de pouce. Nous avons trouvé plusieurs de ces coquilles dans le sable de la baie de Bigberry, sur la côte sud de Devon. Si c'est la même coquille que la B. punctata, décrite par M. Adams, ce que nous supposons, on la trouve aussi dans les sables du sud de Tenbigh. Il est probable que cette coquille et toutes les espèces de Bullæ sont enfermées sous la peau du dos de quelque animal mollusque, comme la Bulla aperta et l'Haliotoïdea. 8. BULLA EMARGINATA. BuzLa. Testa gibba apertura emarginata. Lin., trans., v, t. 1, f. 9, 10, 44. (Adams.) Les observations de M. Adams sur cette coquille sont : Coquille pellucide, lisse; lèvre subarquée. Les B. emarginata, B. punctata et B. den- ticulata, se rapprochent par leurs formes générales, et la B. truncata se rapproche da- vantage de la Cylindrica. 9. BULLA DENTICULATA. BuzLa. Testà oblonga subæquali obtusa lævi, apertura ad apicem denticula acutis- sima. Lin., trans., v, t. 1, f. 3, #, 5. ( Adams.) Les observations de M. Adams sont : Coquille pellucide, blanche ; peu commune dans le sable et la vase. 10. BULLA HYDATIS. BuiLa uyparTis. Lin., syst , p. 1183. —Gmel., syst, p. 3424, 9. — Chem., conch., ix, t. 118, Ê. 1019.—Pull., cat. Dorset., p. 40.— Guall., t. 13, D. D. — Turt., Lin., IV, p. 390. BuLLa NAvicuLA. Da Costa, p. 28, t. 4, f. 10. Buzra. Coquille ovale, subpellucide, mince, fragile, de couleur cornée, verdâtre ou jaunâtre, quelquefois couverte d’un épiderme mince, couleur de rouille : le corps est renflé, sans tour extérieur, mais il est remplacé par un ombilic; ouverture grande à la base, se rétrécissant davantage au sommet et s'étendant plutôt derrière celui-ci ; lèvre extérieure très-mince ; lèvre intérieure un peu épaisse et blanchâtre. Les jeunes coquilles sont parfois très-luisantes et pellucides ; les plus âgées sont généralement opa- ques, un peu ridées longitudinalement, avec des stries transverses très-fines, qu'on ne peut observer qu'à l'aide d’une loupe; la columelle n'est pas visible à l'extrémité. Lon- gueur, un pouce ; largeur, trois quarts de pouce. Da Costa mentionne cette espèce comme se trouvant à Weymouth, mais elle est rare, et il a cité la B. ampulla de Pennant pour cette coquille ; il est probable que la seule cause de cette méprise c'est que l'Ampulla ne lui était pas connue comme coquille an- glaise. Eile paraît assez commune sur quelques points de la côte occidentale. Nous l'avons observée dans le cabinet de M. Bryer à Weymouth, et nous sommes informés par ce naturaliste qu'il l’a souvent prise entre cet endroit et Portland. Le docteur Pultenev l’a trouvée dans le bassin de Poole, où nous l'avons indiquée MONTAGU: 95 aussi; mais nulle part en aussi grande quantité que sur le rivage de Studland, dans le Purbeck : un vent d'est ayant soufflé pendant quelque temps, une grande quantité d'Algues fut jetée sur cette vaste plage sablonneuse, et y apporta des milliers de ces coquilles de toutes les dimensions, depuis la plus grande jusqu'à la plus petite, qui était à peine de la grosseur d'un grain de chenevis ; ia plupart d'entre elles contenaient encore l'animal. Nous l'avons prise également à la baie de Salcomb, dans le Devonshire et à Sou- thampton ; mais nous n'avons jamais été à même de pouvoir assurer si elle se trouve sur quelque autre partie de l’est ou du nord de notre côte. On dit que c’est une espèce de la Méditerranée, et elle est décrite par Gmelin pour la B. aperta ; il paraît certain qu'il n'a jamais pu comparer ces deux coquilles; s'il avait rapproché cette coquille de la Bulla naucum, nous partagerions la même opinion. L'animal qui habite la coquille est une masse informe, dépourvue d'yeux et de ten- tacules ; la tête ou partie antérieure a une ouverture transverse qui va le long des cô- tés et forme des espèces de membranes qui se déploient sur une partie du côté infe- rieur de la coquille: la peau est verruqueuse, rude, et de couleur brun sale. Le gésier ou estomac est d’une structure très-singulière : il est petit en proportion et consiste en trois parties cornées, subovales, réunies à leur bord par des ligaments et entourées d'une forte substance cartilagineuse ou musculaire : sa forme est subtriangulaire avec un canal digestif au centre. Les parties internes sont bien formées pour faciliter l'ali- mentation : elles sont d’un brun foncé tirant sur le pourpre ou de couleur chocolat, avec un sillon longitudinal et plusieurs sillons transverses sur chacune d'elles ; les par- ties supérieures se réfléchissent en dehors et ne sont pas couvertes même lorsqu'elles sont unies, de sorte que leur structure est vue en partie, sans ouvrir l'estomac; la par- tie inférieure du gésier est convexe et musculaire. Il serait peut-être difficile à un conchyliologiste de mieux décrire ces organes cornés de digestion qu'en disant qu'ils ressemblent à plusieurs petits chitons. 11. BULLA AKERA. BuLLA AKERA. Gmel., syst., p. 3434.— Turt., Lin., 1v,p. 358. BULLA SOLUTA PARVA. Chem., conch., x, t. 146, f. 1358, n°0 4, ?, 3. BULLA SOLUTA MAGNA. Id. x, t. 146, f, 1359, 1361 ? BUüLLA SoLUTA. Gmel., sysl., p. 3434, 48?—Turt., Lin., 1V, p. 358. BULLA RESILIENS. Don., br. shells., 111, t. 79. BuLLa. Coquille extrèmement mince, pellucide, de couleur cornée, de nature élasti- que : forme ovale, un peu ridée longitudinalement : apex obtus, enroulé, canaliculé ; les tours au niveau du corps; ouverture grande à la base, plus contractée vers le haut ; lèvre extérieure extrèmement mince, formée souvent d'une simple membrane dont la partie supérieure est près du tour principal, mais n'y adhère que près du second : le- vre intérieure épaisse et blanche. Intérieur blanc : cotumelle visible à l'extrémité. Quel- quefois cette coquille est tellement mince que, à part le corps qui n'est pas pellucide, elle n’est guère plus que membraneuse ; quelques exemplaires sont de couleur cornée presque transparente à l'intérieur et à l'extérieur. Le caractère remarquable de cette espèce est son élasticité ; car bien qu'elle paraisse si délicate qu'on peut à peine la toucher, cependant elle est si coriace et si flexible qu'elle ne se casse pas facilement. Longueur, environ trois quarts de pouce; largeur, pas tout à fait un demi-pouce. Cette singulière et élégante coquille a été confondue avec la B. hydatis, quoiqu'elle en soit si essentiellement différente. Nous l'avons vue placée avec cette espèce dans plus 96 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. d'un cabinet ; il est vrai que leur aspect général est tant soit peu semblable, mais l'élasticité et les tours externes de la coquille dont nous nous occupons suffisent pour les distinguer au premier abord ; ensuite la columelle est visible à l'extrémité, ce qui n'a pas lieu dans l'autre coquille. Donovan en à donné plusieurs figures très-bonnes, mais de grandeur extraordinaire ; il dit qu'on l’a découverte, il y a quelques années, sur les rivages de Bamff, en Ecosse, et depuis à Lymington et dans un fossé près de Portsmouth. Cet auteur fait observer que lorsqu'elle est jeune, elle ressemble à un insecte ailé qui joue dans l’eau avec toute la grâce du papillon, et récrée agréablement lorsqu'on peut l'examiner dans un verre d'eau de mer. Nous avons trouvé cette espèce dans le bassin de Poole et sur le rivage près de Sou- thampton ; elle n’est pas rare entre cette ville et Ttchin, où les pêcheurs l'appellent li- macons de mer (Sea-Snails), et nous assurent que par un temps chaud on voit ces ani- maux s'agiter dans l'eau et quelquefois quitter leurs coquilles : toutefois il est permis de douter de cette circonstance. Chemnitz a très-bien décrit et figuré cette espèce, et 1l en parle comme d’une coquille hollandaise et norwégienne : il en a aussi donné une autre de Ceylan qui semble ne différer que par une taille supérieure. 42. BULLA CYLINDRACEA. PL ni, fig. 2. BULLA CYLINDRACEA. Br., zool.,t. 70, f. 85.— Don., br. shells., 1v,t. 120, f. 2-2.— List conch., t. 714, f. 70. BuLLA cYLINDRICA. Pult., cat. Dorsel., p. 40. BuzLa. Coquille délicate, cylindrique, lisse, luisante, blanche ; ouverture occupant toute la longueur, très-étroite, un peu dilatée à la base; pas de tour extérieur, mais en remplacement un profond ombilic : lèvre externe mince aiguë, droite : lèvre intérieure épaisse, d'un blanc opaque; columelle un peu dentelée. Longueur, cinq huitièmes de pouce; largeur, moins de deux huitièmes. Le docteur Pulteney nous apprend que cette coquille rare a été trouvée à Weymouth. Nous l'avons prise à Falmouth, dans le Cornouaille, dans le Devonshire, aux environs de Teignmouth et Dawlish au sud, et dans la baie de Biddeford au nord : nous l'avons obtenue aussi de Caermarthenshire, mais en très-petite quantité. Lister la mentionne comme se trouvant à Barnstable. On a souvent confondu cette espèce avec la Voluta pallida; mais on l'en distingue facilement en ce qu’elle n'a pas de spire, et que la columelle est dépourvue de plis. M. Adams s’est trompé dans la distinction des caractères entre cette coquille et la W. pallida, (Lin., Trans., vol ut, p. 253.) En disant que celle-ci n'a aucun poli; son exemplaire était sans doute usé. Elle n'a pas, il est vrai, un poli très-fin; mais les co- quilles fraîches sont très-lustrées. Le docteur Turton à donné la 8. cylindracea de Pennant pour la B. cylindrica de Gmelin, qui est une coquille très- différente. 13. BULLA UMBILICATA. PI. nu, fig. 5. t Buzra. Coquille oblongue ovale, lisse, blanche, apexæ arrondi, ombiliqué ; ouverture extrêmement étroite, dans toute la longueur de la coquille, se dilatant un peu à la base. Longueur, un huitième de pouce ; largeur, moitié de la longueur. Cette coquille a beaucoup de rapports avec la B. cylindracea, mais elle n’est pas aussi cylindrique et elle est plus large en proportion de sa longueur. Nous avons trouvé cette espèce en petite quantité dans le sable du port de Falmouth. MONTAGU. 97 44. BULLA TRUNCATA. PI. ni, fig. 5. BuLLA TRUNCATA. Lin., trans., V,t. 1, f. 1, 2 (Adams.) — Turt., Lin., 1v, p. 358. BuLLa. Coquille blanche, opaque, subeylindrique ; la partie supérieure est striée lon- gitudinalement, la partie inférieure est unie : apex tronqué et fortement ombilique, laissant voir des tours; ouverture dans toute la longueur, mais un peu dilatée à la base, et plus contractée vers le milieu. Cette coquille a quelques rapports avec la dernière et elle est de la même taille ; mais elle en diffère en ce qu'elle est tronquée au sommet, qu'elle a des tours visibles à lin - térieur de l'ombilic et qu'elle est en partie striée. Nous l'avons trouvée assez commune dans le sable à Falmouth ; mais rare à la baie de Salcomb, dans le Devonshire et à Weymouth. Les coquilles roulées sont parfois dépourvues de stries. Ce n'est pas la B. truncata de Gmelin. 45. BULLA OBTUSA. PL. uni, fig. 3. BULLA CRASSA, apertura, medio coarctata. Walk., min. shells, À. 62. BULLA REGULBIENSIS. T'urt., Lin.,1v, p. 351. — Adams, microse., L. 14, L 28 BuLzLa. Coquille blanche opaque, assez forte, subeylindrique, ridée longitudinalement : apex enroulé, obtus ; quatre où cinq tours faisant peu saillie; ouverture à peu près de toute la longueur de la coquille, étroite, plus comprimée au milieu, dilatée à la base : lèvre intérieure épaisse, lisse, blanche. Longueur, deux dixièmes, rarement un quart de pouce; largeur, environ la moitié de la longueur. Nous avons d'abord recu cette espèce de M. Boys, pour la coquille figurée par M. Walker, comme elle est citée plus haut; nous l'avons trouvée depuis, en grande quantité, sur le rivage près de Southampton ; rarement à Salcomb, dans le Devonshire, et elle est assez commune aux environs de Langharne sur la côte de Caermarthenshire. A l’état frais, elle est souvent couverte d'un épiderme de couleur brunâtre. On nous l'envoya aussi pour la Voluta pallida : mais elle se distingue facilement de cette coquille en ce qu'elle est beaucoup plus courte, les tours sont plus profondément divisés, plus obtus, et parce qu'elle manque du caractère essentiel des Volutes, c'est-à-dire de la columelle plissée. Elle se rapproche davantage de la dernière espèce de Bulla, mais elle en diffère non-seulement parce qu’elle est plus grande, mais encore par les tours saillants, et par l'ouverture qui n'arrive pas tout à fait au sommet; enfin elle n'a pas de stries longitudinales régulières sur la partie supérieure de la coquille. 16. BULLA DIAPHANA. PL nn, fig. 8. BuLza. Coquille lisse, luisante, pellucide, blanche, subovale; corps grand, ventru, avec trois tours très-petits;, apex un peu pointu, mais pas très-saillant; ouverture subovale, à peu près de la longueur de la coquille; lèvre extérieure atténuée ; lèvre inté- rieure !isse; columelle unie, non visible à l'extrémité; longueur, rarement au delà de trois huitièmes de pouce ; largeur, deux huitièmes. C'est une espèce rare, qu'on ne trouve que dans la baie de Salcomb, si l'on excepte un exemplaire mutilé provenant de Falmouth; nous l'avons prise vivante dans la pre- miere localité, adhérente à l'intérieur d'anciennes coquilles d'huitres. Elle est si mince et si fragile, qu'il est dificile de l'obtenir dans un parfait état : elle est assez transparente pour que la columelle se voie à travers la coquille. 98 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Elle ressemble assez à la figure de la Voluta jonensis de la Zoologie Britannique, mais elle n'est pas tout à fait aussi longue et la lèvre extérieure est plus prolongée supérieu- rement; ce ne peut cependant pas être celte coquille, car elle manque de la columelle plissée, caractère essentiel de ce genre. Des conchylologistes ont pensé que quelques-unes des Cyprææ présentent un aspect différent, suivant qu'elles sont jeunes ou adultes; une telle opinion, basée peut-être ou sur une seule observation d'une espèce étrangère, et qui peut n'être pas authentique, amène à conjecturer qu'il est possible que ce ne soit qu'une jeune Cypræa pediculus ; supposition qui à élé avancée par un ou deux de nos amis en conchyliologie. Nous ferons seulement observer à cet égard que l'animal diffère essentiellement, en ce qu'il ne pos- sède pas cette belle membrane que l'animal de la Cypræa pediculus jette sur toute sa coquille, mais qu'il est comme une limace aquatique commune et d'une couleur pâle. 17. BULLA FONTINALIS. BULLA FONTINALIS. Lin., syst., p. 1185.—{imel., syst., p. 3427, 18.— Lister, conch., t.134, F. 3%. — Id. angl., t. 2, F. 25.—Chem,, conch., 1x, t. 103, . 877, 878.—Pull., cal., Dorsel., p. 40. — Gualt.,t. 5, €. ©. — Schroet., Flussconch., t. 6, f. 41—Turt., Lin.,1v, p. 352. PLANORBIS BULLA. Müller, oerm., p. 467, n° 353. TurBo ADpvERsUS. La Costa, p. 96, €. v, f. 6, 6. — Favan.,t. 61, E, 9. BULLA. Quatre ou cinq tours renversés, d'une légère couleur cornée, luisante, pellu- cide; le tour principal est grand, les autres très-petits, et peu saillants : ouverture oblongue, des trois quarts de la longueur de la coquille. Les vieilles coquilles sont un peu striées, ou plutôt ridées longitudinalement, avec deux ou trois faibles sillons transverses sur le tour principal. Longueur, un demi-pouce; largeur, un quart. Cette espèce est assez commune dans grand nombre de localités du royaume, dans les étangs stagnants, aussi bien que dans les eaux courantes; mais en général elle n’est pas au-dessus de la taille décrite. On la trouve très-souvent sur la partie inférieure des feuilles des plantes aquatiques. L'animal est de couleur claire, avec une teinte jaunâtre , il a deux longs tentacules sétacés ; deux yeux noirs placés à la base des tentacules. Lorsque l'animal marche il couvre une grande partie de sa coquille d’une membrane mince et pennée, jetée en de- hors sur le côté droit, s'étendant tout à fait en arrière et en partie sur le côté gauche, couvrant les plus petits tours : cette membrane est divisée très-profondément ou digitée; ses franges se rencontrent et quelquefois se croisent sur le dos de la coquille, et sont si transparentes qu'on ne peut guère les distinguer qu'à l'aide d'une loupe. Le sustenta- culum ou pied est long et étroit : le foramen ou ouverture commune est du côté gauche ; ce doit être le cas dans tous les animaux de cette sorte qui habitent les coquilles hété- rostrophes. Il a une puissance locomotive très-considérable, et se transporte lui-même en adhé- rant à la surface de l'eau, la coquille en bas ; il paraît s'y mouvoir avec autant d’ai- sance que sur un corps solide; parfois il descend lui-même graduellement, au moyen d'un fil fixé à la surface de l’eau, de la mème manière que la Limace filante * descend de la branche d’un arbre. La facilité de ramper sous l'eau et contre la surface n'appartient pas exclusivement 1 Pour des détails sur la Limar filans, voir Linn. Trans., vol. 1V, p. 8, tab. 8. MONTAGU. | 99 à cette espèce; mais nous ne connaissons pas d'autre animal capable de se suspendre sous l'eau de la mème manière. Il peut projeter sa coquille d'une manière extraordinaire, soit pour sa défense, soit pour éloigner des obstacles, en continuant en même temps à y rester fixé par son pied. Il est probable que ce singulier mouvement est quelquefois occasionné par une petite espèce d'Hirudo!, parasite de cet animal et de beaucoup d’autres testacés d'eau douce; on en distingue une vingtaine et davantage, adhérents à ses côtés comme des filaments blancs très-délicats. Cette sangsue est assez commune, à certaines époques, sur l'Helix peregra, l'H. fossaria et l'H. nautileus, ainsi que sur la Patella fluviatilis, et probablement sur tous les autres animaux appartenant aux testacés univalves, qui habitent l'eau douce. 18. BULLA HYPNORUM. BuLLA uypNORUM. Lin., syst, p. 1185. — Gmel., syst, p. 3428, 19. — Chem., conch., 1x, t. 403, F. 882, 883. À. B. ©. — Turt., Lin., iv, p. 353. — Schræt., Flus- sconch , t. 6, f. 9 et f. 45, A. B. Bucc. HETEROSTROPHON. Lister, conch., t. 1059, f. 5. — Petit, gaz., t. 10, F. 8. — Favan.,t. 61, F. 18. TurBo. Walk., min, shells, F. 54. PLANORBIS TURRITUS. ÂMüller., verm., p. 169, n° 354. BuLLa. Cinq ou six tours renversés, aigus, lisses, luisants, pellucides, de couleur cor- née; le tour principal a la moitié de la longueur de la coquille, les autres vont en dimi- nuant et se terminent en pointe fine; ouverture étroite au sommet, s'étendant un peu à la base; lèvre extérieure extrêmement mince; lèvre intérieure assez épaisse; columelle un peu dentelée en dedans. Longueur, cinq huitièmes de pouce; largeur, deux huitièmes. On à quelquefois confondu cette espece avec la dernière décrite, mais elle s'en dis- tingue aisément par ses spires en pointe, saillantes, et par l'ouverture, qui est beaucoup plus courte et plus contractée; elle est aussi plus luisante et plus foncée. C’est une co-- quille plus locale; nous l'avons trouvée en assez grande quantité dans un fossé plem d'eau, près d'Exeter, et dans le Wiltshire, d’une taille extraordinaire, allant à près de trois quarts de pouce. Dans un étang recevant les eaux de l'Avon, dans ce comté, nous en avons vu en grande quantité, et dans la même localité 1l y avait aussi un grand nom- bre de B. fontinalis, mais qui ne communiquaient pas avec les autres, car nulle part on ue les a trouvées ensemble. C'est le Buccinulum fluviatile heterostrophon, de Petiver qui dit qu'on trouve cette espèce dans quelques étangs et fossés aux environs de Lon- dres. Nous l'avons reçue du comté de Kent. Da Costa connaissait cette coquille, mais il l'a citée par erreur pour le Turbo adver- sus, Bulla fontinalis de Linné, comme c'est évident par sa description et par la figure qu'il en donne. Cette espèce et la précédente sont du petit nombre des espèces connues pour être hétérostrophes, ou tournées de droite à gauche, du sommet à l'ouverture; c'est-à-dire que les spires représentent un taraud allant à gauche, et tournant contrairement au mou- vement apparent du soleil. Linné et Gmelin paraissent avoir tout à fait ignoré l'histoire de cette coquille, qu'ils ont décrite comme habitant la mousse humide, ce qui signifie que c'est une coquille terrestre, tandis que c’est une coquille aquatique, dont l'animal ne peut demeurer hors de l'eau. Le dernier auteur à aussi exprimé ses doutes, si ce n'était pas une variété de { Gordiusinquilinus, Mull, Verm , 1. p. 33, n° 164 100 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. la B. fontinalis. Il est très-extraordinaire que de tels doutes aient jamais pu exister, même par la comparaison des deux coquilles, indépendamment de leurs habitudes; les animaux aussi sont essentiellement différents. L'animal est d'un noir obscur; il a deux tentacules noirs, sétacés, assez longs; les yeux placés sur la tête à la base des tentacules ; le sustentaculum n'est pas tout à fait aussi long que la coquille. I n'y à pas de membrane qui couvre le test, comme on le remarque sur la Bulla fontinalis. GENRE XXII. VOLUTA, ANIMAL DE LIMACE Coquille univalve, spirale. Ouverture s'étendant longitudinalement à peu près sur toute la longueur de la coquille, sans prolongement. Columelle plissée, sans ombilic ni lèvre intérieure. 1. VOLUTA TORNATILIS. VOLUTA TORNATILIS. Lin., syst., p. 1187. — Gmel., syst., p. 3437. — Lister, conch., p. 885, f. 58. — Martini, conch., 1, t. 43, f. 449, 443. — Br. zool., t. TA, f. 86. — Pull., cat. Dorset., p. 41. — Don., br. shells., 11, t. 57. — Turt., Lin., 1v, p. 360. TurBo ovaLis. Da Costa, p. 101,t. 8, f. 2, 2. VoLura. Coquille ovale, huit tours de spire, le premier très-grand, les autres petits se terminant en pointe très-fine ; d’un rouge pâle tirant sur le pourpré, avec des stries fines en spirale; et deux fascies ou bandes blanches sur le tour principal; ouverture ongue et étroite; lèvre extérieure mince ; columelle avec un pli. Longueur, trois quarts de pouce. Cette élégante espèce paraît être locale, et elle est rare sur les côtes anglaises. Da Costa dit qu'il l'a reçue de Teignmouth et d'Exmouth, dans le Devonshire, Elle doit cependant être très-rare dans ces localités, puisque pendant un séjour que nous y fimes, il ne nous fut pas permis de trouver un seul exemplaire; mais plus loin, à l'ouest de la même côte, à Torcross, nous l'avons parfois prise à la drague. Le docteur Pulteney en parle comme étant rare dans le Dorsetshire, mais il dit qu'on l'a trouvée à Weymouth. M. Pennant la cite d'Anglesea. Nous la trouvons en assez grande quantité sur le bord uni et sablonneux, près de Laugharne, dans le Caermarthenshire, dans le sable flottant de la haute marée; un pê- cheur actif peut en prendre en cet endroit une douzaine pendant une matinée. On la trouve aussi, mais en petit nombre, sur d’autres parties de la côte sud du pays de Galles. à + MONTAGU. 101 2. VOLUTA PALLIDA. VoLurA PALLIDA. Lin., syst., p. 1189. — Lister, conch.,t. T4, figure supérieure de droite. — Lin., trans., 11, p. 253, (Adams).— Turt., Lin., 11, p. 365. BULLA cYLINDRACEA. Da Costa, p. 31, 2, f. 7, 7. BuLLA PALLIDA. Don., br. shells, 11, t. 66. Vorura. Coquille cylindrique, lisse, lustrée, blanche; tour supérieur extrêmement petit, et à peine défini par une ligne de séparation. Sommet obtus; ouverture étroite, à peu près de la longueur de la coquille; s’élargissant un peu à la base; lèvre extérieure mince : columelle phssée, avec quatre gros plis. Longueur, un demi-pouce; largeur, un quart de pouce. Il est très-extraordinaire que Da Costa ait fait de cette coquille la Bulla cylindracea de la Zoologie britannique, coquille qui n’est ni enroulée ni plissée sur la columelle. M. Pennant dit expressément que sa coquille est ombiliquée à l'extrémité : c’est un ca- ractère suffisant pour la distinguer de celle-ci. La V. pallida est certainement une espèce très-rare sur les côtes britanniques. Da Costa doit avoir été mal informé, lorsqu'il dit qu’elle se trouve en quantité sur les côtes de l’ouest, car il ne nous en est jamais venu un seul exemplaire pendant nos fréquentes recherches sur ces côtes ; le docteur Pulteney ne la mentionne pas non plus dans son ca- talogue des coquilles du Dorsetshire. Toutefois M. Adams l'indique comme se trouvant à Tenby. Cette coquille est d'un poli plus fin, et est plus lisse que la Bulla cylindracea, plus large en proportion de sa longueur. L'ouverture n’est pas si contractée et se distingue par les vrais caractères d’une volute. 3. VOLUTA JONENSIS. VoLUTA JONENSIS. Br. z00l., t. TA, Î. 87. — Turt., Lin., iv, p. 360. Vozura. Coquille fragile très-mince, avec deux petits tours de spire ; elle habite l'île de Jona, ou Y Columb-Kil. C'est tout ce que M. Pennant dit de cette espèce. Si elle n'avait pas été placée dans la Zoologie britannique comme une volute, nous eussions été portés à penser que c’est une variété de notre Bulla diaphana. 4. VOLUTA DENTICULATA. TURBO BIDENTATA. Walk., min. shells, f. 50 et f. 53 jeune. Vozura. Sept ou huit tours se terminant en une pointe fine, le dermier tour est grand, les autres décroissent graduellement : de couleur cornée semi-pellucide, tirant sur le brun pourpré vers le sommet; ouverture oblongue-ovale, de la moitié de la longueur de la coquille ; lèvre extérieure garnie de deux ou trois tubercules près du bord, et souvent de trois ou quatre dentelures à l’intérieur de l'ouverture; columelle plissée de trois ou quatre plis blancs, qui sont très-élevés et paraissent comme des dents, mais qui tour- nent en spire sur la columelle. Longueur, à peu près un demi-pouce; la largeur ne va pas à un quart. La coquille est sujette à varier sous le rapport des dentelures à la lèvre extérieure ; quelques exemplaires en ont plus, d’autres moins, où même en sont dépour- vus dans de jeunes coquilles. Les plis de la columelle varient aussi de deux à quatre , mais ils sont le plus communément au nombre de trois. Si nous n'avions pas reçu cette coquille de M. Bovs pour le Turbo bidentata de 102 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Walker, ainsi qu'elle est citée plus haut, nous ne l'eussions considérée qu'avec beaucoup de peine comme la mème, car il dit qu'on la trouve sur les racines des jones dans les marais près de Faversham. Il est possible que les marais où elles se trouvèrent étaient exposés au flux de la haute marée , car c'est évidemment une coquille marine. Nous l'avons trouvée en grande quantité sur le rivage entre Plymouth et Dock, vivant sur des algues à la marée haute, et aussi, mais en petite quantité, sur une autre partie de la côte sud, en Devonshire, ainsi qu'à Barnstable et à [lfracomb, dans le nord; près d'Aberavon dans le pays de Galles, et à Southampton. Quelquefois les très-jeunes individus ne présentent qu'un seul pli sur la columelle ; c'est à cet état que nous rapportons la coquille de Walker, figure 53. Un caractère remarquable de cette espèce, c'est que la columelle ne s'étend pas plus loin qu’à la partie supérieure du tour principal; car les tours supérieurs sont dépour- vus de toute division spirale interne. 5. VOLUTA ALBA. VOLUTA ALBA OPACA LONGITUDINALITER STRIATA. Walk., min. shells, f. 61. — Turt., Lin., 1V, p. 361. — Adams, microse., t. 1 ANA: Vorura. Coquille ovale, blanche, avec quatre tours, et finement striée : ouverture longue, étroite. Longueur, un dixième de pouce. M. Boys nous à procuré cette espèce pour la coquille de Walker, citée plus haut. Elle est opaque, mais luisante. On dit qu'elle est assez commune à Sandwich et à Pile de Shepey. 6. VOLUTA CATENATA. PI. 15, fig. 12. Vozura. Coquille oblongue-ovale, forte, subpellucide, blanche, et extrèmement lui- sante; avec quatre bandes en chaînette, marquées de points opaques, blancs, oblongs, séparés d'une manière très-élégante par d'autres pots roux ; tour supérieur à peine défini; apex dentelé, enroulé ; ouverture linéaire allant sur toute la longueur de la co- quille ; lèvre extérieure épaisse, non marginée, et comme denticulée ; columelle quadri- plissée, deux plis gros et deux plus petits. Longueur, un quart de pouce ; la plus grande largeur est d'un huitième de pouce. Nous avons observé plusieurs exemplaires de cette nouvelle et élégante espèce dans le cabinet de coquilles d'Angleterre de M. Swainson, sous le nom de Cypræa catenala; et il eut la bonté de nous en donner un exemplaire. Nous avons donc été obligé de conserver ce nom vulgaire, maïs nous avons été disposé à la placer dans ce genre, à cause de la structure de la columelle, et parce que la lèvre interne n'est pas denticulée. C’est néanmoins un intermédiaire entre les deux genres. C’est à ce conchyliologiste que nous devons les observations que nous avons pu recueillir sur cette coquille; voici ce qu'il nous écrivit à ce sujet : « Je n'ai jamais trouvé cette coquille vivante, j'obtins trois ou quatre exemplaires morts dans le dépôt de flaques d'eau des trous de rochers de la baie de Saint-Austle, près de Towey, et j'ai entendu dire qu'on en avait pris à Lizard et à Penzance. » On dit qu’elle se trouve d’une taille plus grande à Guernesey. MONTAGU. 105 GENRE XXIIL. BUCCINUM, ANIMAL DE LIMACE. Coquille umivalve, spirale, gibbeuse. Ouverture ovale, se terminant par un canal court et droit ou gouttière. 1. BUCCINUM UNDATUM. BUccINUM UNDATUM. Lin., syst, p. 1204. — Gmel., syst. p. 3492, 93. — Lister, conch., t. 962, f. 14,15.— 14 Angl.,t. 3,f.2,3.— Martini, conch.,1v,t. 196. F. 1206, 1914.— Br. zool., n° 90. — Turt., Lin., iv, p. 404. — Pull., cat. Dorset, p. #2. BucanuM vüLGare. Da Costa, p. 122, t. 6, f. 6, 6. BucciNuM srRiATUM. Br. z001., t. 74, Ê. 91. — Turt., Lin., 1\, p. 404. Buccixum. Sept ou huit tours ventrus, à côtes ondulées, striées transversalement et croisées par des stries longitudinales plus fines. Cette espèce commune est forte, et arrive à une grande taille, elle a souvent cinq pouces de longueur ; elle peut varier de couleur depuis le blanc jusqu'au brun-châtain, mais plus fréquemment elle est de la première couleur, nuancée en partie de brun-roux. Dans quelques individus les côtes sont fortes : dans d’autres il n'y a que de petites côtes vers le sommet ; cette variété est le B. strratum de M. Pennant. Il y a très-peu de nos côtes qui ne fournissent cette coquille. Ce sont ordinairement les pêcheurs qui les prennent au filet, et qui se servent de l'animal comme amorce, ou le détruisent, d'après la supposition qu'il nuit au Pecten maximus, en introduisant sa queue, si je puis me servir de cette expression, dans la coquille, ce qui tue l'animal ; on nous à assuré que ces animaux exécutaient cette manœuvre même dans un seau d'eau de mer. Les petites coquilles sont parfois très-minces et agréablement marquées de brun , les coquilles âgées sont souvent couvertes d’un épiderme brun, ou d’une couche étrangère, rugueuse. On trouve le frai de cette espèce en grande quantité sur la plupart de nos côtes, et on y découvre souvent les petits. Dans cet état et même quelque temps après qu'ils sont sortis, ils ont un sommet globuleux, obtus, et ils ont été décrits comme une espèce dis- tincte. Le Murex decollatus de Pennant et de Donovan n'est autre chose que cette co= quille ou le frai du Aurer despectus. 2. BUCCINUM LAPILLUS. Buccinum LaPpizLus. Lin., syst., p. 1202. — Gmel., syst., p. 348%, 43. — Lister, conch., t. 965, f. 18, 19. — Id. Angl., t. 3, f. 6, 6. — Martini, conch., in, t. 121, F AAA, 4442. —Id., àv, t. 199, f. 4424, 1195, et var. — Peliv., gaz., t. 48, f. 5. — Br. zool., T2 f. 89. — Turt., Lin.. iv, p. 397. — Pull., cat. Dorset.. p. #1. — Don., br. shells, 1,1. 41. 104 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. PURPURO-BUCCINUM. Da Costa, p. 195, 1. 7, f. 4, 2, 3, 4, 9, 12 Buccnu. Coquille épaisse, à cinq ou six tours , fortement striée en spirale, el avec des stries longitudinales élevées, irrégulières et ondulées ; apex petit, pointu ; ouverture ovale ; lèvre extérieure ondulée, ou subdenticulée , lèvre intérieure lisse, plissée. Lon- gueur rarement au delà de deux pouces ; largeur un pouce. Cette espèce peut varier beaucoup ; dans quelques exemplaires les stries longitudinales sont membraneuses et aiguës; d’autres sont presque lisses et sans stries; la couleur est ordinairement d'un blanc sale ou jaunâtre ; mais quelquefois ces coquilles sont agréable- ment fasciées de brun-châtain ou de jaune. Les jeunes varient tellement de forme qu'on peut à peine la déterminer ; quelques-uns ont le tour principal extrêmement ventru avec les tours supérieurs très-petits, et toute la coquille est muriquée de saillies épi- neuses concaves ; d’autres sont plus effilées et élevées seulement en spirale. C'est une des coquilles les plus communes sur nos côtes, elle adhère aux rochers à Ja hauteur de la marée. La fameuse pourpre ou la teinture tyrienne a été, entre autres, extraite de l'animal de cette coquille ; l'on trouve des détails à ce sujet dans les Transactions philosophi- ques, n° 1684, par M. Cole; ces détails sont insérés dans Da Costa et dans la Zoologie britannique. M. Réaumur a écrit aussi sur le même sujet dans les Mémoires de Paris, pour les années 1712 et 1717. On suppose que cette singulière et belle couleur n’est produite que par l'ovarium ; s’il en est ainsi, il n’est pas étonnant que bien des natu- ralistes aient été trompés dans les recherches qu'ils ont faites, car il est probable qu’on ne la trouve qu'à une certaine saison de l’année, quand cette partie est dilatée par fé- condation. 3. BUCCINUM RETICULATUM. BUCCINUM RETICULATUM. Lin., syst., p.1264.— Gmel., syst., p. 3495, 1. — Martini, conch., iv, t. 124, f. 4162 à 1164.— Lister, conch., t. 966, f. 21. — Br. zool., t. 72, F. 92.—Turt., Lin., 11, p. 406. — Da Costa, p. 131, t. 7, f.10.—Pult., cat. Dorset., p. 42. — Don., br. shells, 111, t. 76. BUCCINUM VULGATUM. Gmel., syst., p. 3496, 120. — Martini, conch., 1V, t. 124, f. 1165, 1166. Bucanum puiLus. Br. zool., t. 72, f. 88. Bucanum. Forte coquille réticulée avec sept ou huit tours, à côtes, se terminant en une pointe fine, et ridée de stries transverses élevées qui forment des tubercules sur les côtes, ce qui produit un entrecroisement; ouverture subovale ; lèvre extérieure égale, non épaissie en arrière, denticulée en dedans ; lèvre intérieure repliée, d’un blanc lui- sant, parfois faiblement crénelée ; couleur ordinairement brune. Une variété a la lèvre extérieure atténuée, et n’a pas de dentelures ; une autre variété est plus petite, a les côtes plus distantes et quelquefois l'une d'elles est grande et plus élevée que les autres; couleur d'un brun tirant sur le pourpre ; intérieur pourpre. Cette variété paraît être le B. vulgatum de Gmelin, et le B. pullus de Pennant. Il faut ce- pendant remarquer que toutes ces variétés approchent tellement l'une de l’autre, et par les côtes et par la couleur, qu'on ne peut établir aucune distinction constante. Parfois les coquilles roulées deviennent tout à fait blanches, surtout celles qui sont jeunes. Les plus grandes coquilles ont un pouce et demi de longueur , et une largeur d'environ trois quarts de pouce à la base. C’est une espèce commune sur plusieurs de nos rivages. MONTAGU. 105 4. BUCCINUM MACULA. PI. ox, fig. 42. BuccrxuM miNUTUM. Br. z00l.,t. 79. Angle interne et inférieur. BucciNuM MINIMUM. Turt., Lin., 1v, p. 387. BucciNum. Six ou sept tours à côtes striées transversalement comme le B. reticula- Lum; apex pointu; ouverture suborbiculaire ; lèvre externe gibbeuse sur le dos, denti- culée en dedans; lèvre interne repliée et faiblement denticulée ; couleur variée, bigarrée de roux, de brun et de blanc, ou tout à fait d'un pourpre pâle, et quelquefois rouge ; mais rarement tout à fait blanche. Elle conserve, dans toutes ces variations, l'invariable signe caractéristique consistant en une petite tache de couleur foncée tirant sur le pour- pré au bord externe du canal, et elle a généralement l'extrémité un peu pourprée. On la distingue de suite des jeunes du Æ. reticulaltum, par la lèvre externe gibbeuse. La lon- gueur de cette espèce dépasse rarement un demi-pouce ; la largeur est d'un quart de pouce. Elle est assez commune dans quelques-unes des petites baies aux environs de Fal- mouth ; nous l'avons trouvée aussi sur les côtes sud et nord du Devonshire, dans le Dor- setshire et dans le pays de Galles ; un de nos amis nous l'a envoyée de la côte de Kent, pour le B. pullus de Linné : mais ce n’est certainement pas cette coquille. 5. BUCCINUM AMBIGUUM. PL. rx, fig. 20. BuccINUM AMBIGUUM. Pull, cat. Dorsel., p. 42. Buccxum. Coquille épaisse, forte, subconique, blanche, avec six tours à grosses côtes, et à stries transverses fines; les côtes sont distantes et à la jonction de chaque tour elles forment des nœuds ou tubercules; ouverture suborbiculaire ; lèvre externe épaissie par une côte, légèrement denticulée; lèvre interne repliée, ayant en général deux faibles plis distants. Longueur, ordinairement de plus d’un demi-pouce ; largeur, trois huitièmes de pouce. Nous avons d'abord reçu cette espèce du docteur Pulteney, qui dit qu'on la trouve entre Weymouth et Portland, dans le sable, et à Poole, sur le rivage nord. Le docteur s'est certainement trompé en citant le B. pullus et le B. minutum de Pennant pour cette coquille; la première n'étant qu'une variété du B. reticulatum, et nous croyons que la dernière est notre B. macula. Elle est parfaitement distincte de chacune de ces coquilles, non-seulement parce qu'elle est beaucoup plus large en proportion de sa lon- gueur, mais en ce que les côtes sont beaucoup plus distantes, et gibbeuses aux sutures. Nous croyons que c'est une espèce très-rare ; plusieurs exemplaires que nous avons exa-. minés étaient tachés en partie de rouille, ce qui n'est pas général pour cette coquille. M. Bryer, qui a pris plusieurs individus de cette espèce sur le rivage entre Wey- mouth et Portland, nous apprit qu'elles étaient toutes de cette couleur ; cependant nous en avons examiné différentes dans le cabinet du docteur Pulteney, qui étaient parfaite- ment blanches et paraissaient vivantes ou fraiches. 6. BUCCINUM HEPATICUM. PL. 11, fig. 44. BUCcINUM HEPATICUM. Pult , cat. Dorset., p. 41. — Lister, conch., t. 975, f. 30. Bucarxum. Coquille forte ; brunâtre, avec sept ou huit tours à côtes ; une ligne trans- versale ou dépression près du haut de chaque tour, elle coupe les côtes et forme une série de petits nœuds; elle est un peu polie et lisse, sauf un petit nombre de stries à la base du tour principal; les tours sont ordinairement renflés et fortement séparés ; apex 106 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. aigu ; lèvre externe épaisse, formant un bord réflechi, au-dessous duquel sont plusieurs dentelures ou stries ; lèvre interne plissée en arrière, avec une protubérance semblable à une dent à-la partie supérieure ; couleur variant un peu, tantôt quelques taches fer- rugineuses, et quelquefois une bande blanche à l'intérieur de la lèvre externe. Le docteur Pulteney nous a procuré cette espèce, qui se trouve, dit-il, à Purbeck, et qu'il a prise à la drague à Weymouth; mais rarement. Sa longueur ordinaire ne dépasse guère un quart de pouce; sa largeur est de cinq huitièmes. 7. BUCCINUM BILINEATUM. BUCCINUM BILINEATUM. Gmel., syst., p. 3476. — Turt., Lin., 1v, p. 394. BUCCINUM PORCATUM. Pull, cat. Dorset., p. M. BucciNUM DECUSSATUM. Br. z00l., app., t. 79. Les deux figures inférieures. — Lister, conch., t. 998, f. 93. Bucanum. Coquille ovale, lisse, blanchâtre, entourée de deux, trois ou quatre bandes de taches brunes; la partie supérieure est arrondie avec deux séries de tubercules ; les tours supérieurs sont lisses ; ouverture grande, subovale; lèvre externe légèrement den- tée; lèvre interne rugueuse et granulée. Les exemplaires exotiques ont plus de deux pouces de longueur ; l'exemplaire figuré par M. Pennant est une jeune coquille, de la longueur d’un pouce, et qui fut trouvée à Weymouth. 8. BUCCINUM PERDIX. PI. ni, fig. 43. Bucanum PERDIX. Lin., syst., p. 1197.— (imel., syst., p. 3470, 3. — Lister, conch., t. 984, f. 43. — Martini conch., 11, t. AT, Ê. 1078, 1088.— Pull., cat. Dorsel., p. #1. — Guall.,t. 54, Ê.F. — Turt., Lin., iv, p. 385. Bucaxum. Coquille subovale, avec cinq ou six tours ; le premier très-grand et ventru, les autres petits en proportion, marqués de sillons transverses aplatis, plus larges que les interstices; couleur d’un brun-jaunàtre, marbré et tacheté de blanc; ouverture grande, ovale, lèvre externe mince, unie; la partie inférieure de la lèvre interne un peu repliée, formant un subombilic. Les coquilles exotiques arrivent à une grande taille; celles qu'on a trouvées en An- gleterre ne sont pas plus grosses qu’une noisette, ainsi que nous l'apprit le docteur Pul- teney, qui dit qu'on a pris cette espèce à Weymouth, où elle est jetée après les gros temps. Nous l'observämes dans le cabinet de M. Bryer, qui nous assura l'avoir trouvée sur la même côte. 9. BUCCINUM LINEATUM. BUGCINUM LINEATUM. Da Costa, p. 130, t. 8, f. 5. — Pull, cat. Dorset., p. A. — Don., br. shells, 1,14. 45. — Turt., Lin., 11, p. 387. Bucaxum. Coquille conique forte, lisse, avec cinq ou six tours, régulièrement fasciés de lignes spirales variées de brun chocolat et de blanc, et qui donne à la coquille l'ap- parence striée; apex aigu, en pointe ; ouverture ovale ; lèvre externe un peu développée, bord marqué par des lignes brunes, qui ressemblent à des crénelures. Longueur, un quart de pouce ; largeur, un huitième. Da Costa dit que cette coquille se trouve en grande quantité dans le Cornouaille, mais il ne mentionne aucune partie spéciale de cette côte. Si nous ne savions pas que MONTAGU. 107 ies coquilles affectent certaines localités, nous serions portés à croire qu'il a ététrompeé, car nous n'avons jamais pu la trouver sur un point quelconque des rivages de ce comté ni dans le Devonshire. Le docteur Pulteney dit qu'elle est commune sur la côte de Dorset ; quelquefois en grande quantité et adhérente aux fucus et à des débris de plantes marines. On ne peut douter, d'après une telle autorité, de l'existence de cette coquille comme espèce anglaise, quoique nous la considérions comme extrêmement rare, où au moins comme très-locale, puisque nous n'avons pas encore été assez heureux pour la trouver, si ce n'est récemment, et cela en très-petit nombre, entre Weymouth et Portland. M. Bryer nous a procuré plusieurs exemplaires du même lieu, et parmi lesquels s’en trouvait un entièrement blanc et une variété rayée de brun pâle et de blanc. 10. BUCCINUM CINCTUM. PI. vi, fig. 9. Buccixum. Coquille conique, blanche, marquée d'une petite ceinture filiforme, d’un brun roux, placée au milieu de chaque tour ; six ou sept tours à peu près égaux, avec des côtes fines, et serrées, les interstices des côtes très-légèrement striés; apex aigu ; ouverture étroite, ovale; lèvre externe épaissie par une large côte denticulée à l'intérieur ; lèvre interne subcrénelée par des tries transverses à la base ; sur le bord de la lèvre ex- terne, près de l'extrémité, est une petite tache rousse ; une autre tache se remarque à l'angle supérieur de l'ouverture; deux lignes brisées obsolètes autour de la base de la coquille. Nous n'osons pas décider si ces taches sont des caractères constants, puisque nous n'avons pu examiner qu'un seul exemplaire de cette nouvelle coquille ; mais sous d’autres rapports elle est si différente de toutes les espèces britanniques décrites jusqu'ici, qu'on ne peut la confondre avec aucune d'elles. M. Bryer l'a trouvée sur le rivage près de Weymouth avec d’autres coquilles nouvelles et rares, qui enrichiront cet ouvrage. La longueur n'est que d'un quart de pouce. 11. BUCCINUM MINIMUM. PL. ru, fig. 10. Brccixuu. Coquille forte, avec cinq tours réticulés coniques ; les côtes, qui sont lon- gitudinales, sont tres-élevées, et comme elles sont coupées par des stries transverses, cela donne à la coquille un aspect treillissé ; ouverture ovale; les deux lèvres sont lisses ; la couleur varie du brun clair au brun châtain foncé, sans aucune tache ou marque par- ticulière, Longueur, à peine de deux dixièmes de pouce ; largeur, plus du double. Nous avons trouvé cette espèce en très-grande quantité dans le sable sur la côte sud de Devon, à l'embouchure de l'Aun; on l’obtient rarement vivante en pêchant à Sal- comb et à Torcross. 12. BUCCINUM TERRESTRE. PI. n1, fig. 44. BucciNuüM AGicULA. Müller, verm., p. 150, n° 340.— Walk., min. shells, f. 60. — Gualt., t. 6, B.B. BucciNUM LONGITSCULUM. Adams, microse., t. 14, f. 26. BuccixumogBrusuLum. Turt., Lin., iv, p. M6. — Schrat., Flussconch.,t. 8, f. 6, A,B — Îd., Erdconch., p. 142. BUCCINUM. Six tours gracieux, lisses, luisants, pellucides, se terminant en une pointe obtuse ; les tours ne sont pas très élevés, mais bien séparés par la rainure spirale de sé- paration ; ouverture oblongue, subovale; lèvre externe mince, égale ; lèvre interne épaisse, 108 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. ornant une petite gouttière ; sans dents. Longueur, un quart de pouce ; largeur, à peine le quart de la longueur. Les caractères remarquables de cette coquille sont l'obliquité des tours de spire et la longueur du premier tour, qui dépasse de plus du double celle du second, et est à peu près égale aux trois qui suivent. M. Boys est le premier qui nous ait donné cette espèce pour la coquille figurée par Walker, comme elle est citée plus haut ; il dit qu’elle ne se trouve que dans Faversham- Creek, ce qui implique que c’est une coquille marine; mais elle y fut sans doute apportée par quelque courant du voisinage, car c’est une coquille terrestre. Nous l'avons reçue dans le comté de Kent, où elle est commune sur les racines et sous la mousse; nous l'avons trouvée en grande quantité parmi une quantité de coquilles apportées par le flux de la mer dans la rivière de l'Avon, à Lackham, dans le Wiltshire. Celles-ci sont plus grandes que celles du Kent, mais elles étaient parfaites quoique mortes. Schræter ne savait s’il devait placer cette espèce parmi ses coquilles terrestres ou parmi celles d'eau douce, et en conséquence il lui a donné place et dans son Flusscon- chylien et dans son Erdconchylien, et, ce qui est extraordinaire, il lui a appliqué les synonymes de l’Heliæ octona, quoiqu'il dise expressément qu'elle ne répond pas à la description de la coquille de Linné, puisqu'elle n’a pas de subombilic ni la bouche arrondie. Müller a commis la même erreur, et a également cité la figure de Gualtieri, qui est une espèce microscopique et qui ne correspond pas le moins du monde à la description de l'H. octona de Linné. Gmelin a imité l'erreur de ces auteurs, parce qu'il ne connaissait pas la coquille en question, et afin de se mettre d'accord avec leurs descriptions, il nous dit qu'elle a par- fois six tours, les deux premiers aussi grands que ceux qui suivent, et un ombilic invi- sible, Quoique cela s'accorde en partie avec la coquille de Schrœæter et de Müller, on ne voit cependant aucun rapport avec cette description : « Testa subperforata turrila ; anfractibus octo, apertura subrotunda , » caractères spécifiques donnés par Linné à son IH. octona. Il n'est pas surprenant que Gualtieri ait fait de cette espèce une coquille aquatique, puisque toutes nos coquilles terrestres sont charriées accidentellement dans nos courants etdans nos rivières, et qu'on ne peut les distinguer que par la connaissance de leurs ani- maux, de sorte que, quand on trouve dans l’eau une coquille qu'on n'y a jamais rencontrée, on la considère d'abord comme appartenant à cet élément, et on a ainsi commis de nombreuses erreurs. 13. BUCCINUM OBTUSULUM. BUCCINUM OBTUSULUM. Turt., Lin., 1v, p. 387.— Adams, microse., t. Â4, f. 95. — Walk., min. shells, F. 59. Bucarnum. Coquille ventrue, à trois tours avec une ouverture ovale; couleur d'un blanc opaque. De Faversham-Creek ; très-rare. C’est une des quelques coquilles de M. Walker que nous n'avions pas eu occasion d'examiner ; nous en avons donc copié la description d’après son ouvrage. C'est une espèce microscopique. 14. BUCCINUM BREVE. Buccrnum BREvE. Testa quinque anfractibus; longitudinaliter costatis; transversim MONTAGU. 109 striatis ; color albus opacus, caudà brevissimà. Lin., trans., 11, t. 13, Î. 3, 4. (Adams.) Coquille blanche, à cinq tours, à côtes longitudinales transversalement striées. Turt., Lin., 1v, p. 387. 15. BUCCINUM MINUTUM. BucarntM miNUTUM. Tribus anfractibus; longitudinaliter costatis ; color albus opacus. Lin. trans., 11, t.13,f. 5, 6. (Adams.) Coquille blanche, opaque, avec trois tours, à côtes longitudinales. Turt., Lin., iv, p. 387. 16. BUCCINUM LÆVE. Bucanum LÆVE. Testa lævi tribus anfractibus, cauda elongata; color albus opacus ; anfractus primus secundo multo ventricosior; apertura ovalis. Lin., trans. m1, t. 45, f. 7, 8. (Adams.) Coquille lisse, à trois tours et avec un long prolongement. Turt., Lin., 1v, p. 387. 17. BUCCINUM OBTUSISSIMUM. BuccinuM oBrusissimum. Testa lævi, tribus anfractibus, apertura coarctata, cauda elongata. A præcedente differt et in aperturæ forma, et quod anfractus ipsi sunt quam proxime magnitudinis æqualis, Lin., trans. 111, t. 43, f. 9, 10. (Adams.) Coquille lisse, à trois tours, et un long prolongement; ouverture contractée. Turt., Lin., vi, p. 387. Nous avons été obligés de copier la description des quatre coquilles précédentes de M. Adams, qui les trouva sur la côte de Pembrokeshire ; elles sont toutes microscopiques. Les deux premières ne semblent différer que par le nombre des tours. Les deux der- nières paraissent de jeunes coquilles qui ne sont pas formées etqui ne sont pas parfaites à la pointe ; il est possible que ce soit un jeune àge du Murex despectus à peine sorti de l'œuf. Il faut remarquer que les coquilles les plus turbinées, à leur premier âge, ont un petit nombre de tours et leur pointe est abrupte, formant un tubercule arrondi ; ainsi le limacon commun des jardins, Helix aspersa, est si différent dans son jeune âge, qu'il a été con- sidéré comme une espèce distincte ; il faut donc à plus forte raison apporter une grande attention pour distinguer les espèces microscopiques, Nous avons toujours rejeté celles dont la pointe était globuleuse et indéterminée. n) 110 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. GENRE XXIV. STROMBUS, ANIMAL DE LiMACE. Coquille univalve, spirale. Ouverture se terminant par un canal à gauche : lèvre externe très-développée. 1. STROMBUS PES PELECANI. STOMNBUS PES PELECANI. Lin., sysl., p. 1207. — Gmel., syst, p. 3507, 2.— Martini, conch., 11, t. 85. f. 848, 850. — Lister, conch., t., 865, f. 20. t. 866, f. 21, 6. — Br. cool, no 94. — Pull., cat. Dorset., p. #2. — Don., br. shells, 1, t. 4. — Turt., Lin., IV, p. 417. APORRHAIS QUADRIFIDUS. Da Costa, p. 126, t. 7, f. 7. Srromgus. Coquille pyramidale, se terminant en pointe aiguë avec dix côtes, ou plutôt des tours tuberculés ; sur le tour principal sont deux rangées de plus petits tuber- cules au-dessous des plus grands ; lèvre externe très-déployée, quadrifide, l'angle supé- rieur allant sur la spire ; l'angle inférieur formé par la queue ou canal; plus où moins ca- naliculée inférieurement ; couleur chair. Longueur, à peu près deux pouces. Cette coquille varie beaucoup par la forme de la lèvre externe, qui se développe avec l'âge : les Jeunes coquilles ont toute l'apparence d’un Murex, sans la moindre expan- sion de la lèvre, et toutes les gradations doivent se rencontrer depuis celle-ci jusqu'à la coquille parfaite. Da Costa parle de cette espèce comme étant assez commune sur plusieurs points des côtes d'Angleterre, du pays de Galles et d'Écosse. Nous l'avons trouvée assez fréquemment à l'embouchure de l'Ex, à Dawlish Warren, dans le Devonshire, mais rarement parfaite, excepté après de violentes tempêtes. On obtient parfois les coquilles vivantes en draguant profondément à Torcross, mais ce sont le plus souvent des exemplaires vieux et roulés qu'habite constamment une nouvelle et singulière espèce de Sipunculus, qui ferme l'ouverture avec du sable agglu- tiné, ne laissant qu'un petit trou rond par lequel il se retire. Cet animal a le pouvoir de rentrer sa partie antérieure par contraction de la même manière que la Limace com- mune contracte ses grands tentacules auxquels les veux sont fixés : à cela se bornent ses mouvements. L'animal du Strombus pes Pelecani a une longue bouche et deux tentacules filiformes de couleur rougeâtre ; la bouche est tachetée de blanc; yeux moirs placés à la base des tentacules ; sustentaculum court, blanc. 2. STROMBUS COSTATUS. STROMBUS COSTATUS. Pull, cal. Dorset., p. 42. — Don., br. shells, nr, €. 94. STROMBIFORMIS COSTATUS. Da Costa, p. AIS, LS, F. 1%. MONTAGU. at SrromBus. Coauille à dix où onze tours de couleur brun foncé, se terminant en pointe aigue, garnie d'un grand nombre de stries fines et serrées, et d'une ligne spirale élevée, tournant au bas de chaque tour, devenant double à la base de la coquille et se perdant à la partie supérieure ; ouverture suborbiculaire, lèvre externe un peu étendue; lèvre interne lisse, avec un subcanal. Longueur, rarement moins d'un demi-pouce. La couleur de cette coquille varie du brun clair au châtain foncé, mais elle est com- munément de cette dernière nuance. Dans quelques exemplaires la lèvre externe est une peu épaissie au bord. Da Costa dit qu'on trouve cette espèce sur les côtes du Cornouaille, Nous l'avons prise sur le sable de Milton à la côte sud de Devon; mais c'est assurément une coquille anglaise rare. GENRE XXV. MUREX. ANIMAL DE LIMACE. Coquille univalve, spirale, très-souvent rugueuse, avec des plis membraneux ou nœuds Ouverture se terminant par un canal droit, entier ; parfois légèrement réfléchi. A. MUREX DESPECTUS. MUREX DESPECTUS. Lin., syst., p. 1222. — Gmel., syst., p. 3547, 74. — Lister, conch., €. 913, ©. 4. — Id. angl, p. 155, €. 3, f. A. — Martini, conch., 1v, 138, f. 1292 et 1294. — Br. zool., n°98. — Turt., Lin., iv, p. 445. — Pull., cat. Dorset., p. 43. — Don., br. shells, 1, &. 31. BucciNUM MAGNUM. Da Costa, p. 120, €. 6, F. 4. Murex. Coquille épaisse, forte, blanche, a sept ou huit tours ventrus se terminant en pointe aigue, faiblement striée en travers et longitudinalement; ouverture subovale, lèvre externe unie; lèvre interne réfléchie, lisse ; columelle un peu torse à la base dans les coquilles âgées ; queue où canal un peu réfléchie; intérieur jaunâtre. Longueur, cinq pouces. Les jeunes coquilles sont quelquefois d'un brun de rouille. Cette espèce, la plus grande coquille turbinée des mers britanniques, est locale, mais elle n'est pas rare dans quelques endroits. Elle habite le fond de l'eau; on la pêche quelquefois avec les huîtres, et les pauvres gens la mangent, mais le plus souvent on sen sert Comme amorce pour la morue et autres poissons. Da Costa dit qu'elle se trouve dans le comté d'Essex, dans le Yorkshire, en Écosse et en Irlande. Le docteur Pulteney la dit de la côte de Dorset, mais elle n'y est pas en grande quantité. Elle doit être extrêmement rare sur les rivages plus à l'ouest, puisqu'on uen à Jamais rencontré un seul exemplaire dans le Devonshire où dans le Cornquaille 112 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. M. Bryer nous assure d’ailleurs qu’elle est complétement étrangère à la côte aux envi- ron de Weymouth. On la prend quelquefois dans le comté de Kent. 2. MUREX ANTIQUUS. Murex aAnTiQuUS. Gmel., syst, p. 3516, 73. — Don., br. shells, 1v, t. 119. — Martini, conch., 1v, t. 438, f. 4295 et 1296. — Br. zool., no 97. — Turt., Lin., iv, p. 445. Murex cariNATUSs. Br. 200l., t. 717, 1. 96. — Turt., Lin., iv, p. 438. — Don., br. shells, av, t. 409. Murex. Coquille forte de couleur brun pâle : huit tours striés transversalement et marqués de faibles stries longitudinales : le milieu de chaque tour s'élève en une forte côte carénée et ondulée ; quelquefois deux de ces tours sont moins carènés, mais sur- tout l'inférieur; en général les deux plus petits tours sont lisses; ouverture ovale, se terminant par un long canal; lèvre externe régulière, excepté aux points où viennent se terminer les côtes; lèvre interne un peu repliée, lisse; intérieur, d’un blanc livide. Longueur, trois pouces et demi. Cette coquille semble varier beaucoup : quelques exemplaires sont à côtes irrégulières et ses côtes forment des ondulations anguleuses sur les carènes ; d’autres sont fortement bicarénées sans avoir d'ondulations anguleuses. La figure de M. Pennant paraît avoir trois côtes unies sur chaque tour. Gmelin cite une coquille de Martini qui ressemble assez à notre Despectus. Martini semble la considérer comme une variété de cette co- quille et il a donné plusieurs figures qui paraissent se rencontrer si bien les unes avec les autres qu'elles viennent à l'appui de cette opinion ; l'une d'elles ressemble assez au Carinatus de la Zoologie Britannique. Si c'est une variété du Despectus, on la trouve rarement dans nos mers, excepté en Écosse, d'où nous l'avons reçue. 3. MUREX CORNEUS. MurEx coRnEus. Lin., syst. p. 1224. — Gmel., syst., p. 3552, 97.— Lister, conch., t. 913, f. 5. — Id. angl.,t. 3, f. 4. — Br. zool., t. 76, f. 99. — Pull., cat. Dorsel., p. 43. — Turt., Lin.. 1v, p. 449. — Don., br. shells, 11, t. 38. Buccnxum GRAGILE. Da Costa, p. 125, t. 6, f. 5. Murex. Huit tours assez gros, blancs, terminés en pointe, striés en travers et faible- ment ridés dans la longueur; tours arrondis, divisés par une suture prononcée ou dé- pression : ouverture oblongue-ovale ; canal long et un peu réfléchi. Longueur, trois pouces ; largeur, un pouce et quart. Les coquilles vivantes sont ordinairement couvertes d’un épiderme brun. Da Costa dit que cette coquille se trouve dans le Yorkshire, le Northumberland et à Essex ; aux Orcades et sur d'autres rivages d'Écosse, ainsi que sur la côte d'Irlande. Le docteur Pulteney la considère comme assez commune sur la côte de Dorset, à Wey- mouth, à Studland et à Poole; ce sont très-probablement des exemplaires morts et mutilés. C’est une coquille pélagenne, et que l'on prend rarement à l'état frais, sinon en draguant dans une eau profonde. Nous l'avons trouvée sur quelques-uns des rivages du sud de Devon, particulièrement à Torbay, et nous l'avons prise assez communément à Torcross, quelquefois à Salcomb ; mais dans aucun cas vivante, quoique de temps en temps parfaite; cependant elle était toujours plus où moins couverte d'une matière étran- sere. Il faut conclure de là que ces coquilles habitent ou les parties profondes au delà de la portée du filet, ou les rochers où l'on ne peut arriver par les movens ordinaires. MONTAGU. 115 4. MUREX ERINACEUS. MuRExX ERINACEUS. Lin., syst, p. 1267. — Gmel., syst, p. 3539, 19. — Lister, conch., t. 919, f. 3$. — Guall., t. 49, n. — Br. zool., t. 79, F. 95. — Turt., Lin., iv, p. 432. — Don., br. shells, 1, €. 35. — Pull., cat. Dorset., p. 43. BUCCINUM PORCATUM. Da Costa, p. 133, t. 8, Ê. 7, 7. Murex. Coquille anguleuse, forte et très-rugueuse, d'un blanc gris où branâtre; avec sept ou huit tours rugueux, très-saillants et terminés par une pointe aigue. Il y a sur chaque tour six ou sept côtes longitudinales irrégulières, saillantes, croisées par des stries transverses élevées; toute la coquille est imbriquée de petites écailles concaves ou arquées, très-visibles sur le corps : ouverture ovale; canal tubuleux ; lèvre externe épaissie par une côte, bord interne dentelé; lèvre interne lisse, d'un blanc luisant. Lon- gueur, un pouce trois quarts ; environ un pouce de largeur. Dans de très-jeunes exemplaires la gouttière ou canal est ouverte et toute la coquille est couverte de crêtes élevées qui lui donnent un aspect cancellé, et en cet état on peut facilement se tromper et la regarder comme une espèce distincte. Elle est assez commune sur plusieurs de nos côtes: mais les exemplaires les plus beaux et les plus parfaits sont pris au filet; parfois une jolie variété est bigarré où zonée d'une teinte rouille et blanche. 5. MUREX PURPUREUS. PI. ru, fig. 18. Murex. Coquille très-rugueuse, de couleur pourpre foncé, avec quelques taches ou pustules blanches ; neuf ou dix tours arrondis et diminuant pour se terminer en une pointe aiguë très-fine; garnie de dix-neuf ou vingt côtes obliquant un peu à droite, croi- sées par de nombreuses stries saillantes et aiguës, qui s'élèvent dans les angles des côtes, rendent la coquille très-rugueuse, et lui donnent une apparence cancellée : ouver- ture étroite, ovale, se terminant en un canal droit; lévre externe mince; bord blanc, crénelé par les stries ; columelle striée en travers et obliquement à l'extrémité du canal, et un peu tuberculée; intérieur pourpre, marqué de côtes. Longueur, cinq huitièmes de pouce; largeur, un quart de pouce. Nous avons pris un petit nombre d'exemplaires de cette nouvelle espèce, aussi élé- gante que rare, en pèchant dans la baie de Salcomb, dans le Devonshire. Dans tous les exemplaires que nous avons pris la lèvre externe était plus où moins blanche, et il y avait çà et là un petit nombre de taches obscures irrégulièrement pla- cées sur d'autres parties de la coquille. 6. MUREX LINEARIS. PL. ur, fig. 16. Murex. Coquille rugueuse, d'un brun clair, sept ou huit tours arrondis et à côtes, croisés par des stries élevées ou protubérances dont les sommets sont d’un brun pour- pré et forment des lignes spirales fines semblables à des fils, sur toute la coquille; ce- pendant celles-ci sont parfois interrompues, et dans quelques exemplaires un petit nombre de ces lignes sont d'un brun uni: la coquille se termine en une pointe fine et généralement d'une couleur très-foncée au sommet : dans les exemplaires morts, qui sont blanchis et sur lesquels on n'apercoit plus de lignes, le sommet est généralement pourpre : les côtes sont au nombre de neuf ou de dix, ouverture ovale, se terminant par un canal étroit; lèvre externe épaissie en dehors par une côte, bord interne crénelé ; lèvre interne lisse. Longueur, ne dépassant pas un quart de pouce, 114 BIBLIOTHEQUE CONCHY LIOLOGIQUE. Nous découvrimes pour la première fois cette espèce nouvelle et élégante dans le sable du port de Falmouth et depuis nous en primes plusieurs exemplaires vivants en pêchant dans la baie de Salcomb, dans le Devonshire ; mais c’est une coquille rare dans l’une et l'autre localité. 7. MUREX MURICATUS. PI. us, fig. 45. Murex. Coquille rugueuse au toucher, avec six ou sept tours ventrus tuberculeux, se terminant en une pointe aiguë ; les tubercules sont formés de côtes longitudinales inter- rompues, croisées par de fortes stries élevées ; elles sont parfois aiguës ou anguleuses ; apex lisse : l'ouverture, ovale et terminée par un long canal étroit, présente plus que la longueur du reste de la coquille; lèvre externe aiguë et dentelée au bord ; bord interne crénelé; lèvre externe lisse ; longueur, un demi-pouce ; iargeur, un quart. Nous nous procurämes en pêchant dans la baie de Salcomb quelques exemplaires de cette nouvelle et rare espèce. Elle est généralement couverte d'un épiderme épais rouge- orangé, ou de matière étrangère. La coquille est blanche, teinte de couleur de chair et parfois d'un verdàtre foncé. 8. MUREX TURRICULA. PI. mx, fig 17. Murex. Sept tours à côtes, de couleur blanche un peu luisante, se terminant en une pointe aiguë et striés en travers; les tours sont fortement divisés, non arrondis, mais s’élè- vent perpendiculairement l’un au-dessus de l'autre, le sommet de chaque tour étant presque plat; à cet endroit les côtes sont anguleuses ou turriculées et forment la ligne de séparation : ouverture oblongue étroite, finissant en un large canal; lèvre externe un peu épaissie par une côte; partie supérieure anguleuse, lèvre interne lisse. Longueur, trois quarts de pouce; largeur, plus d'un quart. Nous sommes redevables à M. Boys de la première connaissance que nous ayons eue de cette espèce; il nous apprend qu’elle est assez commune sur le rivage de Sandwich, dans le comté de Kent. Nous l'avons trouvée depuis dans la baie de Biddeford, dans le Devonshire et sur la côte sud du pays de Galles, particulièrement vers Tenby et Laugharne. 9. MUREX RUFUS. Murex. Six tours à côtes, terminés en pointe, d’un brun roux, et parfois châtain : en général les tours sont garnis de quinze ou seize petites côtes, striées en travers; ouver- ture étroite, oblongue, se terminant par un canal court; lèvre externe lisse, rarement épaissie par une côte; lèvre interne lisse. Longueur, trois dixièmes de pouce; largeur, un huitième. N Cette espèce se trouve avec la précédente à Sandwich, dans la baie de Biddeford et sur la côte du pays de Galles : nous l'avons prise aussi à la côte sud de Devon, et dans le Dorsetshire, où l'autre ne s’est jamais rencontrée. Elle a, il est vrai, quelque chose de l'habitude extérieure de cette coquille, mais elle s’en distingue réellement en ce qu'elle est plus déliée, le tour principal est plus grand, les spires un peu arrondies, elles ne sont pas aplaties au sommet, et la couleur n'est jamais blanche ; les côtes sont en gé- néral plus nombreuses. Nous avons pris cette coquille vivante, en pêchant sur la côte de Devonshire; elle était de couleur tirant sur le pourpre foncé, et c'est probablement sa couleur ordinaire, MONTAGU. in puisque toutes celles d'une couleur différente, venant d'autres localités, étaient des co- quilles mortes et sans fraicheur. 10. MUREX SINUOSUS. PI. nr, fig. 49. Murex. Coquille forte, épaisse, blanche, avant six tours à côtes et se terminant par une pointe fine; les tours sont {rès-peu élevés et ne sont séparés que par une ligne fine semblable à un fil: il y a sur chaque tour sept côtes, fortes, très-élevées et arquées, mais qui ne s'étendent pas à la partie supérieure de chacune d'elles; toute la coquille est striée finement et régulièrement, en travers des côtes et surtout dans les interstices Ouverture étroite, oblongue, ovale ; canal court et peu contracté; il y a un sinus pro- fond à l'angle supérieur ; lèvre externe légèrement épaissie par une côte; lèvre interne rephée sur la columelle. Longueur, trois quarts de pouce; largeur, un quart. Nous reçûmes cette nouvelle et rare espèce de M. Bryer, de Weymouth, qui la trouva sur le rivage près de cet endroit. On la distingue promptement de toute autre espèce britannique par le singulier sinus ou gouttière de la partie supérieure de la lèvre externe. 11. MUREX COSTATUS. BuccIxuM cosraATus. Da Costa, p. 128, t. 8, f. 4. MuREx cosraTus. Br. zool., n° 100, t. 79? — Pult.. cat., Dorset., p. 43. — Dcn., br. shells, x, t. 91. MUREX TRUNCATUS. Turt., Lin.s iv, p. 446. Murex. Coquille à six tours allant en diminuant, garnis de huit ou neuf côtes éle- vées; sans stries et souvent luisante ; de couleur variée; quelques exemplaires sont cn- tièrement d’un brun pourpré foncé ou chocolat, ou en partie mêlé de blanc ; d'autres sont d'un blanc jaunâtre, avec de petites raies spirales brunes qui paraissent comme des stries, et souvent d'un blanc mat tout à fait uni, mais ces coquilles doivent être considérées comme mortes où en mauvais état ; ouverture étroite, se terminant par un canal, un peu plus contracté que le reste de la bouche, et à peu près droit ; lèvre externe ordinairement épaissie par une côte dorsale et à bord mince; lèvre interne très-peu repliée. Longueur, trois dixièmes de pouce au plus ; largeur, un huitième. Da Costa parle de cette espèce comme se trouvant dans le Cornouaille et dans le De- vonshire, Nous la trouvämes aussi dans l'un et l’autre de ces comtés, particulièrement à Falmouth , dans le premier, et à la baie de Biddeford et à celle de Salcomb dans le der- nier; mais nous ne l'avons eue vivante que de cette dernière localité. On la rencontre aussi sur quelques-uns des rivages sablonneux du sud du pays de Galles, spécialement aux environs de Laugharne. Le docteur Pulteney nous apprend qu'elle est rare sur la côte de Dorset ; et M. Pen- nant la dit d'Anglesea. M. Bryer nous en a procuré des exemplaires de Weymouth. Il paraît cependant qu'elle n'est commune nulle part et qu'on l'obtient rarement à l'état frais. 12. MUREX ATTENUATUS. PL ni, fig. 22. Murex. Coquille élégante, délicate; sept tours diminuant régulièrement en une pointe tres-aigué, sans stries et ornée de neuf fortes côtes équidistantes; tours à peine élevés et seulement séparès par une suture très-fine, les côtes sont arquées ou ondulées, elles s'élèvent au milieu de chaque tour; ouverture étroite, se contractant un peu près du canal, qui est passablement long et à peu près droit: lèvre externe épaissie par une côte 116 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. dorsale; lèvre interne unie. Longueur, un demi-pouce ; largeur, un huitième de pouce ou davantage. Cette coquille, que nous n'avons vue décrite par aucun auteur, paraît très-rare, car nous n'avons pu nous en procurer que trois ou quatre exemplaires ; le premier dans le sable du port de Falmouth, les autres de la baie de Biddeford; ils sont d’une taille infé- rieure ; ils étaient tous de la même couleur, blanc-jaunàtre uni, sans stries ou taches quelconques ; un ou deux exemplaires étaient légèrement tentés entre les côtes. Cette espèce a quelque ressemblance avec le A7. costatus, mais sa forme est beaucoup plus élégante, elle est plus contractée à l'ouverture et est formée d’un plus grand nombre de tours. Elle est d’une taille double de celle du costatus et se distingue aisément par sa forme pius déliée. 13. MUREX GRACILIS. PL vi, fig. 5. Muürex. Coquille déliée, ayant neuf ou dix tours à côtes, s2 terminant en une pointe fine ; les côtes sont au nombre de onze ou douze, croisées par de nombreuses stries; ces côtes ne s'étendent pas sur toute la coquille, mais elles sont séparées à la jonction de chaque tour par un espace aplati, et en cet endroit les stries transverses continuent sans interruption et en spirale, semblables à des fils minces ; à la base du tour principal, qui est dépourvu de côtes, les stries transverses sont plus fortes et plus distantes; les côtes sont très-convexes où arquées, donnant aux tours une apparence renflée ; ouverture étroite ; canal assez long ; lèvre externe un peu déployée, bord courbé ; lèvre interne très-légè- rementépaissie. Longueur, sept huitièmes de pouces ; largeur deux huitièmes. Cette nouvelle et élégante espèce fut prise sur le sable de la baie de Biddeford dans le Devonshire, et c'est la seule coquille que nous ayons pu nous procurer ; la couleur est jaunâtre, tirant sur 1e rouille pàle dans les sutures ou séparations des tours. 14. MUREX NEBULA. PI. vi, fig. 4. MUREX ACUMENATUS. Br. z00l., t. 79? — Turt., Lin.,1v, p. 446. Murex. Huit tours à côtes, se terminant en pointe aiguë, légèrement et élégamment reticulés, comme s'ils étaient couverts d’une gaze fine; les tours sont peu élevés entre les côtes et ne sont séparés que par une ligne semblable à un fil; ouverture étroite, oblongue, ovale, finissant par un canal tourné un peu de côté; lèvre externe aiguë; lèvre interne repliée, lisse, luisante ; couleur variée, quelquefois d'un blanc jaunûtre, d'autres fois d’un brun tirant sur le pourpré pàle ou roux ; mais la plus belle variété est de couleur rosée avec les stries croisées blanches. Si l'on n'y faisait attention on pourrait confondre les coquilles de cette espèce, qui roulées, ont perdu leurs stries fines, avec le ZZ. costatus ; elles se distinguent néanmoins dans cet état par le tour du canal, par l'ouverture qui est beaucoup plus courte et pas si contractée, et par un plus grand nombre de côtes, qui, d’ailleurs, sont moins élevées (dix ou onze). Nous avons trouvé cette jolie coquille à Falmouth et sur les côtes nord et sud du De- vonshire, particulièrement dans la baie de Biddeford; nous l'avons reçue aussi de la côte sud du pays de Galles, où elle n'est pas rare, vers Tenby et Laugharne. Nous la tenons ézalement de Weymouth. Quoi qu'il en soit, elle ne se trouve pas en grande quan - tité et les beaux exemplaires sont rares : les plus grands sont d'une longueur qui dé- passe plutôt un demi-pouce et ont une largeur de deux dixièmes de pouce. MONTAGU. 117 45. MUREX SEPTANGULARIS. PI. ni, fig. 21. Murex. Coquille à sept ou huit tours, lisses, pyramidale, se terminant par une pointe fine, d'une couleur brune tirant sur le pourpré clair, et parfois luisante ; avec sept côtes longitudinales, qui se remarquent sur toute la longueur de la coquille, et qui sont à peine interrompues par la suture ; les interstices des côtes ne sont qu'un peu concaves, ce qui donne à la coquille une forme heptagone; ouverture oblongue-ovale, finissant par un canal court; lèvre externe aiguë au bord, épaissie au dos par une côte, et con- tractée en angle à la partie supérieure, où le bord est un peu dentelé ; lèvre interne un peu repliée. Longueur, cinq huitièmes de pouce; largeur, deux huitièmes, mais rarement aussi grande. Quelquefois cette coquille est blanche à la jonction de chaque tour, les exemplaires usés sont d'un blanc terne, opaque. Nous trouvämes d'abord cette espèce rare à Falmouth, et depuis nous l'avons eue vi- vante dans la baie de Salcomb. Nous l'avons reçue aussi, parmi quelques petites coquilles, de M. Bryer, qui la trouva à Weymouth. 16. MUREX FUSCATUS. MuREx FUSCATUS. Lin, syst., p. 1225. — Gmel., syst., p. 3562, 145. — Guall., t. 56, H. — Lister, conch., t. 121, A7. — Pult., cat. Dorset., p. #3. — Turt., Lin., 1v, p. 458. TURBO TUBERCULATA. Br. zool., t. 82, f. 114? — Turt., Lin., 1V, p. 494. Murex. Coquille avec dix ou douze tours tuberculés, d'un brun jaunâtre, se terminant en une pointe fine ; les tours sont curieusement ciselés, et présentent trois ou quatre séries de stries crénelées entre les spires tuberculées ; ouverture petite, ovale, finissant par un léger canal; la base striée spiralement. Dans les grandes coquilles, les tubercules s'étendent en fortes spires coniques sur le dernier tour, et parfois ils courent ensemble en un sommet spiral aigu semblable à un taraud. M. Bryer a trouvé à Weymouth cette coquille britannique très-rare; elle était d’une longueur d'environ un pouce et demi, et d’une largeur d'un demi-pouce à la base. La coquille de M. Pennant est de cette taille ; on la trouva sur la côte du Northum- berland. Petiver a donné la figure d'une coquille qui ressemble beaucoup à celle de la Zoologie britannique, mais il n'établit pas que ce soit une coquille anglaise. Voir Petiver's Gazo- phylacium Naturæ, tab. 5, 5. 17. MUREX TUBERCULARIS. MuREx. Coquille avec neuf ou dix tours gracieux, coniques, tuberculés, n'étant séparés que par une légère dépression ; couleur, brun châtain ; apex pointu; ouverture petite, ovale, se terminant par un canal, un peu entouré par la columelle tournant en dedans. Longueur , un quart de pouce. Nous trouvàames cette espèce dans le sable, à l'embouchure de l’Aun dans le Devons- hire, mais en très-petite quantité. M. Boys l'a prise aussi sur la côte de Sandwich. 118 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 18. MUREX ADVERSUS. TuorBo turritus perversus novem anfractibus punctatus apertura coarctata. Walk, min. shells., . 48.— Chem., conch., 1x, t. 113, f. 966? TurBo puncratTus. Turt., Lin., 11, p. 501. — Adams. microsce., t. 14, f. 91. Murex. Coquille avec dix ou onze tours renversés, tuberculés, terminés en pointe fine; les tours sont à peine définis par la suture; il y a sur chacun d'eux trois séries de tubercules, celle du milieu plus petite que les autres; ouverture ovale finissant par un canal étroit, base avec deux ou trois sillons spiraux qui sont lisses. Longueur, trois huitièmes de pouce; quelquefois, mais rarement, un demi-pouce ; largeur, pas tout à fait un huitième. Couleur d’un brun opaque clair. Cette espèc: a beaucoup de rapports avec la précédente, mais on la distingue au pre- mier coup d'œil par les tours renversés. Elle en diffère un peu aussi par la forme de l'ouverture et celle du canal, et surtout en ce que la série de tubercules du milieu est plus petite. Nous recümes d’abord cette coquille de M. Boys, pour celle de Walker citée plus haut ; depuis nous l'avons trouvée en petit nombre sur les côtes du Cornouaille et du De- vonshire. 19. MUREX RETICUEATUS. STROMBIFORMIS RETICULATUS. Da Costa, p. 117. MUREX RETICULATUS. Pull., cat. Dorset., p. 43.— Borlase, corn., p. 277. Murex. Coquille avec onze ou douze tours très-réticulés, d'un brun-roux, déliée et se terminant en une pointe très-fine; sur chaque tour se trouvent quatre protubérances spirales, entrecoupées de sillons longitudinaux, allant un peu obliquement et rendant toute la surface également réticulée ; la suture est petite et pas très-déprimée ; ouverture ovale, anguleuse à la partie supérieure, l'extrémité inférieure un peu contractée en un léger canal ou gouttière; lèvre externe mince, un peu dentelée par le sommet spiral ; lèvre interne repliée ; base non réticulée. Longueur, cinq huitièmes de pouce : largeur, plus d'un huitième. Cette espèce est extrèmement commune sur quelques parties de la côte du Cornouaille, particulièrement dans la vase apportée de Falmouth pour servir d'engrais ; on la trouve souvent adhérente aux càbles des vaisseaux lorsqu'on lève l'ancre. Elle paraît devenir moins grosse dans la partie de l’est; cependant nous en avons trouvé de très-grands exemplaires dans le Devonshire. Elle est mentionnée sur la côte du Dorsetshire par le docteur Pulteney ; on l'a prise très-rarement à Sandwich dans le comté de Kent. Nous l'avons rencontrée aussi au sud du pays de Gailes. Une variété de cette espèce a une ou deux fortes côtes croisant quelques-uns des tours. On peut aisément distinguer cette coquille du A1. tubercularis par l'ouverture, qui n'est qu’un peu contractée à l'extrémité, formant un subcanal, tandis que l’autre est une queue mince parfaite, ou gouttière. 20. MUREX MINUTISSIMUS. Murex quinque anfractibus spiraliter striatis, Costis remotis, canali clauso. Lin., trans... 11, p. 65. (Adams.) Coquille avec cinq tours de spire striés, et des côtes écartees ; canal ferme, Turt., Lin., IV, p. 460. MONTAGU. 119 C'est une coquille microscopique élégante et pellucide, de la côte de Pembrokeshire. GENRE XXVL TROCHUS, ANIMAL DE LIMACGE. Coquille univalve, spirale, subconique. Ouverture subtétragone, anguleuse dans quelques individus, dans d'autres arrondie ; contractée transversalement. Columelle oblique. 1. TROCHUS ZIZIPHINUS. TrocHus z1Z1PHINUS. Lin., syst, p. 1231. — Gmel., syst., p. 3579, 80. — Chem., conch., v, t. 166, f. 1592, 4594. - Lister, conch., t. 616, f. 1.— Id. Angl., t. 3, F. 414. — Br. zool., t. 80, f. 103.— Da Costa, p. 37, t. 3, f. 2, 2.— Borlase, corn., t. 28, f.7. — Turt., Lin., iv, p. 472.— Pull., cat. Dorsel., p. 44. — Don., br. shells, n, t. 52. Trocaus coxuLus. Br. zool., t. 80, f. 104. Trocums. Coquille conique, se terminant par une pointe très-fine, avec sept ou huit tours, ciselés de plusieurs bourreletsspiraux, dont le premier dans chaque tour est plus grand et plus saillant que les autres et sert à marquer leurs divisions ; couleur livide ou rougeàtre, plus foncée dans quelques individus, et d’une teinte tirant sur le pourpré, rayée de larges lignes longitudinales ondulées, d’une nuance plus prononcée, et qui sont très-distinctes sur la grande côte, au bas ce chaque tour ; ouverture un peu comprimée, anguleuse; intérieur nacré ; base un peu aplatie, avec des bourrelets circulaires qui sont en général d'une couleur plus pàle que le reste de la coquille, et sans aucune tache ; imperforée. Souvent les tours supérieurs sont finement tuberculés, ce qu'il n’est pas facile de dis- tinguer à l'œil nu. Cette espèce est commune sur un grand nombre de nos côtes ; elle se trouve en grande quantité aux environs de Marazion dans le Cornouaille et sur la côte sud de Devon ; on la trouve souvent avec le Turbo littoreus, adhérente aux pierres, entre la haute et la basse marée. Longueur, un pouce; largeur, à peu près un pouce à la base. Animal jaunâtre, bigarré de brun rougeàtre ; tentacules filiformes, d’un brun roux, plus päle en dessous; veux pédonculés ; de chaque côté du corps au-dessus du susten- taculum, quatre appendices filiformes très-petits. 2 TROCHUS TENUIS: PLuy, fe 3. TrocHUs FRAGILES. Pull, cat. Dorsel., p. 44. TROCHUS PAPILLOSUS. Da Costa, p. 38, &, 3, 1. 3?— Guall., EL 61, G. M. 120 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. TROCHUS GRANATUM. Gmel., syst, p. 3584? — Turt., Lin., 1v, p. #76? — Chem. conch., V, t. 170, F. 1654. —5? Trocaus. Coquille mince, fragile, conique; ressemblant beaucoup par la forme et l'aspect général au T. ziziphinus, mais on l'en distingue promptement par les bourrelets spiraux, fins et granulés qui se trouvent sur les tours, sans parler du grand bourrelet qu'on remarque à la base de chaque tour dans cette dernière coquille. L'ouverture n'est pas si anguleuse; la base est plus convexe, et marquée de nombreuses petites taches tirant sur le rouge, et qu'on n’observe jamais dans l'autre espèce; les tours sont aussi plus arrondis et la coquille n’est ni si épaisse ni si forte; base imperforée: la columelle se réfléchit un peu et forme une petite protubérance et une dépression au lieu d'un om- bilic ; couleur brune, avec de larges raies longitudinales plus foncées; parfois de couleur chair avec quelques faibles taches rouges. Longueur, un pouce et quart; largeur, plutôt moins. On a probablement confondu cette espèce avec le T. Ziziphinus, et elle peut être une variété de cette coquille décrite par Linné, dans le Museum Reginæ, comme étant Lota pallida anfractibus basi gibbis, striatis, sublilissime punctis papillosis. Le docteur Pulteney, qui nous a donné cette coquille, dit qu'on la trouve sur le rivage nord à Poole et à Weymouth. La description de Da Costa y répond sous beaucoup de rapports; mais il établit que sa coquille a une cavité ample et profonde à la base, au fond de laquelle on voit un ombilic irrégulier. Cependant sa figure n'exprime pas du tout cela; il ajoute aussi que l'intérieur est blanc, mais non nacré; il est possibie qu'il en soit ainsi dans un exemplaire mort ou roulé, mais dans les coquilles fraîches cette partie est d'une belle couleur nacrée. Quel- que variété de cette espèce peut être ombiliquée, puisque plusieurs exemplaires que nous avons vus ont une forte disposition à l'être. Da Costa reçut sa coquille de Cor- nouaille, mais il dit ne l'avoir jamais rencontrée sur aucune autre côte d'Angleterre. Ce n'est pas le T. Fragilis de Gmelin ; nous n'avons donc pas adopté le nom du doc- teur Pulteney : au moment où il écrivit, il ne reconnut probablement pas que ce nom était déjà employé pour une coquille différente. 3. TROCHUS EXIGUUS. Trocaus ExIGUS. Pult.. cat. Dorset., p. 4t. — Lister, conch., t. 616, £. 2. TROCHUS EXASPERATUS. Br. zool.,n° 105. : Trocnus conuLus. Da Costa, p. 40, t. 2, f. 4, 4. — Don., br. shells, 1, t. 8, f. 2. TROCHUS ERYTHROLEUCOS. Gmel., syst, p. 3581?—Turt., Lin., iv, p. #73?—Chem., COnGIL., w, 1: 162, 1. 1529, 4,8. Trocaus. Coquille conique : forte, à six tours, se terminant en une pointe fine ; cha- que tour est orné de quatre ou cinq petits bourrelets spiraux crénelés ; les tours sont dis- tincts par un large bourrelet plus élevé, diagonalement coupé par des stries fines ou entail- lures, qui lui donnent l'aspect d'une corde tordue ; les interstices sont très-finement striés dans la même direction : couleur variée, brun cendré, ou tirant sur le pourpré; sou- vent le plus grand bourrelet est rouge, et quelquefois tacheté de blanc : l'apex est presque uniformément d'un beau cramoisi foncé; base imperforée, marquée de côtes circulaires : ouverture anguleuse ; intérieur blanc, non nacré. Longueur, rarement trois huitièmes de pouce ; largeur un quart de pouce. Cette coquille n’est pas le T. Conulus de Linné. Elle a beaucoup de rapports avec le T. Zisiphinus, mais en les comparant elle est parfaitement distincte, l'autre coquille ne possédant pas les fins bourrelets crénelés si remarquables dans celle-ci; on voit aussi MONTAGU. 121 qu'elle est plus pyramidale, et le plus souvent facile à distinguer par son sommet cramoisi. Da Costa la reçut de la côte de Pevonshire et il dit qu'elle est assez commune sur la côte de Sussex. Le docteur Maton dit, dans son Foyage à l'Ouest, qu'il la trouva à Treryn-Cove, près de la limite des terres, dans le Cornouaille. Le docteur Pulteney la donne comme une coquille de Dorset, mais il en parle comme d'une espèce rare. Nous n'avons pas été assez heureux pour nous la procurer, soit de la côte de Devon soit de celle de Cornouaille, et nous la considérons à peine comme co- quille anglaise, ne l'ayant jamais rencontrée que sur le rivage entre Weymouth et Portland. 4. TROCHUS STRIATUS. TROCHUS STRIATUS. Lin., syst., p. 1230. — Gmel., syst., p. 3579, 78. — Pult., cat. Dorset., p. #4.—Turt., Lin., iv, p. #7.—Guall., L 64, F. N.— Lister, conch., t. 624, f. 8. — Chem., conch., v, t. 162, f. 1597, 28. TrocHus PARvUS. Da Costa, p. #1. Trocaus. Coquille conique, se terminant en pointe fine : six tours aplatis, et à peine définis par la suture, chaque tour est ciselé de huit où neuf petits bourrelets spiraux, entrecoupés de stries longitudinales très-petites, fort remarquables dans les plus grands tours; couleur cendrée, avec des lignes interrompues, longitudinales, d’un brun pourpré obscur et parfois cramoïisi foncé où tirant sur le pourpré avec des lignes de la même couleur, plus foncée; dans quelques exemplaires les raies sont larges, dans d’autres étroites ; ouverture anguleuse ; intérieur nacré, excepté au bord de la lèvre : base apla- ie, avec de petits bourrelets circulaires : imperforée. Taille du Trochus eriquus, avec lequel elle a beaucoup de rapports, mais dont elle se distingue aisément, non-seulement par la couleur, mais parce qu'elle est plus large à la base, et parce qu'elle manque du grand bourrelet spiral au bas de chaque tour ; elle s'en distingue encore par l'extrémité pouprée. L'intérieur nacré semble également un autre caractère distinctif, aussi bien que le nombre plus grand et la finesse des bourrelets sur chaque tour. Nous avons trouvé cette espèce en grande quantité dans le sable du port de Falmouth, et elle est assez commune dans le Devonshire, particulièrement dans une partie de la baie de Salcomb, où nous avons pris ces coquilles vivantes, dans les rochers, à l'époque des marées extraordinairement basses ; mais elles sont rarement couvertes par l'eau. On la trouve aussi sur la côte de Dorset, mais en petit nombre. Le T. parvus de M. Adams, donné dans le Linnœæan Transactions, vol. nr, t. 65, ne serait-il pas le jeune âge de cette espèce ? 5. TROCHUS TUMIDUS. PI. 1v, fig. 6, 6, A. TROCHUS NASSAVIENSIS. Chem., conch., v, t. 171, ©. 1676? Trocaus. Coquille ventrue, forte, subconique, à cinq tours, garnis de stries spirales extrèmement fines, serrées, séparés seulement par une profonde suture ; les tours se pro- jettent considérablement, mais ne sont pas arrondis ; la pointe est petite, mais non pyra- midale ; au bas du tour principal est un bord subcaréné ; la base est un peu arrondie, et munie d'un petit ombilic, qui souvent décroît avec l’âge et parfois est presque fermé dans de plus grandes coquilles: ouverture subquadrangulaire, nacrée à l’intérieur ; cou- leur principale d'un brun cendré, quelquefois avec une teinte jaunâtre, et rarement d'un brun foncé tirant sur le pourpré ; toutes ces coquilles sont plus ou moins rayées de 122 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. lignes fines, longitudinales, ondulées, obscures. Les exemplaires tirant sur le pourpre sont parfois tachetés de blanc à la partie supérieure de chaque tour. Longueur, rare-- ment plus d'un quart de pouce, et jamais trois huitièmes complets ; la largeur dépasse ordinairement la longueur. L'enveloppe extérieure de cette coquille est extrêmement mince, et la nacre se trouve immédiatement au-dessous. Cette coquille vue d'une certayne manière paraît avoir la couleur du bronze. On ne peut nullement considérer cette espèce comme commune. Nous ne l'avons trouvée jusqu'ici, en la prenant vivante au filet, que dans la baie de Salcomb, où elle est souvent adhérente aux pierres et aux coquilles brisées : on trouve quelquefois des exemplaires morts sur d'autres parties de la côte de Devon, particulièrement à Torcross, parmi les algues apportées sur le rivage par les filets et les nattes des pêcheurs ; ces co- quilles sont la plupart du temps habitées par le plus petit Cancer bernardus. Nous en avons reçu aussi un seul exemplaire du pays de Galles, et un autre du Kent; nous en observämes un dans le cabinet de M. Bryer, à Weymouth; il avait été trouvé sur ce rivage. L'animal est d'une couleur pâle, avec un petit nombre de taches grises en dessus à l'extrémité postérieure, et une raie transversale de la même couleur derrière la lèvre : deux tentacules sétacés, tournés dans différentes directions : sur les côtés de l'extrémité postérieure se trouvent quatre appendices minces, sortant sous l'opercule corné, qui est fixé à cette partie. 6. TROCHUS CRASSUS. Trocaus crAssus. Pull. cat. Dorsel., p. 44. TROCHUS LINEATUS. 1d., p. 44. Turso LINEATUS. Da Costa, p. 100, & 6, 1. 7. — Don., br. shells, 1, t. T1. — Turt., Lin , 3V, p. 480. Trocaus. Coquille subconique forte, épaisse, à cinq tours arrondis, séparés par une suture déprimée : apex assez aigu lorsqu'il est parfait, mais généralement usé et excorié : couleur cendrée ou d’un brun clair, avec des lignes en zigzag fines, serrées, d'un brun tirant sur le pourpré, et parfois d'un noir pourpré foncé : ouverture arrondie sur la lèvre externe, anguleuse inférieurement, garnie à cette partie d'une saillie en forme de dent ; bord externe aigu ; bord interne tirant sur le pourpre : lèvre interne lisse, blanche, non nacrée, la partie blanche s'étend sur la base, qui est un peu aplatie comme si elle était usée, mais cela est un caractère invariable : dans quelques exemplaires il y a un petit ombilic ; d’autres en sont entièrement dépourvus : intérieur nacre. Longueur, un pouce ; largeur, plutôt moins. Cette espèce varie un peu par la forme : quelques individus sont plus coniques, et les tours sont plus arrondis et plus renflés que dans d'autres ; mais cette coquille se distingue toujours de toute autre du genre par la dent, et par l'espace blanc aplati à la base. La tunique extérieure est orlinairement épaisse, mais lorsqu'elle est enlevée, toute la coquille, à l'exception de l'apex, est magnifiquement nacrée. Da Costa qui mentionna le premier cette coquille comme se trouvant dans le Cor- nouaille, le Devonshire, le Dorsetshire, le Carnarvonshire, l'Hampshire et à Norfolk, l’a placée dans le genre Turbo, d'après la forme orbiculaire de la bouche. Cependant elle est suffisamment anguleuse pour être rangée parmi les Troques. Nous l'avons trouvée en grande quantité dans beaucoup de localités mentionnées par Da Costa, particulièrement sur les rochers à Marazion, dans le Cornouaille, parfois près Falmouth, et très-communément sur plusieurs parties de la côte du sud de Devon. MONTAGU. 195 On la trouve toujours adhérente aux rochers où aux pierres détachées, et rarement plus bas que la mi-marée. Le docteur Pulteney nous envoya pour son Trochus lineatus, le jeune àge de cette coquille à plus de la moitié de sa croissance. L'animal est d'un gris cendré, souvent tacheté de blanc, avec deux longs tentacules déliés pèles, rayés en travers où marqués de noir ; les veux se trouvent à la base des ten : tacules et en arrière, placés sur de courts et longs pédicules ; le bord du corps, au-dessus du sustentaculum, est muni d'une membrane pédonculée en forme de nageoire , au-des- sous de laquelle se trouvent de chaque côté trois longs appendices filiformes annelés de noir, qui sont toujours en mouvement : il y a derrière l'œil une sorte de plumet, com- posé de plusieurs filets simples contigus. 7. TROCHUS MAGUS. Trocuus MAGUus. Lin., syst, p. 1228. — Gmel.. syst., p. 3567, 7. — Lister. conch., t. 640, f. 32? — Chem. ronch.. v, t. 1714, f. 1656 à 1600. — Br. zool., t. 80, f. 107. — Turt., Lin., 1v, p. #72. — Pull., cat. Dorset., p. 44. — Don., br. shells, 1, t. 8, Î. 4. TRoCHUS TUBERCULATUS. Da Costa, p. 44. t. 3,f. 1,1. Trocats. Coquille à cinq ou six tours renflés, mais plutôt déprimés, séparés par une suture, et se terminant en une pointe très-aiguë : les tours sont garnis de fines saillies spi- rales, ou stries, dont la partie supérieure est ondulée ou tuberculée, ce qui est très-re- marquable dans les deux plus grands : couleur variée, mais le plus souvent blanche ou rose marquée de bandes et de taches rouges, pourprées ou brunes ; et parfois agréable- ment tachetée de tous côtés de couleur pourpre : ouverture comprimée, anguleuse; om-- bilic grand et profond. La dimension est ordinairement d'environ un pouce de diamètre à la base et de trois quarts de pouce de hauteur, parfois, mais rarement, la largeur est d'un pouce et demi. Les jeunes coquilles de cette espèce sont souvent d’un brun clair uni, fortement mar- quées de stries longitudinales serrées; la base se projette en un bord subcaréné, au- dessus duquel le sillon est crénelé. Cette coquille est assez commune sur un grand nombre de nos rivages ; à Falmouth on la trouve en grande quantité dans le sable du port; elle y est d’une taille extraordi- naire, mais la plupart du temps usée et mutilée. Nous l'avons prise vivante dans la baie de Salcomb et dans d’autres parties du De- vonshire ; mais on la trouve rarement dans cet état dans les plus basses eaux. Animal avec deux tentacules sétacés passablement longs, annelés de noir et derrière lesquels les yeux sont placés, à la base sur des pédoncules ; lèvre supérieure ciliée; les côtés du corps sont garnis de plusieurs appendices filiformes. * 8. TROCHUS CINERARIUS. TROCHUS CINERARIUS. Lin., syst, p. 1229.— Gmel., syst, p. 3568, 12. — List., conch., t. 641, f. 31. — Id. Angl.,t. 3, f. 45? — Chemn., conch., v, t. 171, f. 1681 ? f. 1686.— Br. zool., n° 106*.— Turt., Lin., 1v, p. 463. — Don., br. shells, nx, t. T4. TrocHUS LINEATUS. Da Costa, p. 43, t. 3, f. 6, 6. Trocnts. Coquille conique, striée spiralement, pas tout à fait aigue, mais se termi- nant par un petit apex en saillie; les tours ne sont pas tres-élevés, mais ils sont séparés par une suture fine, couleur cendrée, marquée de petites lignes ondulées, rapprochées et brunes, et quelquefois d'ure teinte un peu pourprée, qui couvrent toute la coquille 194 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. dans une direction longitudinale ; ouverture anguleuse; ombilic petit, mais profond; à la base le diamètre est de cinq huitièmes de pouce ; hauteur, cinq huitièmes de même. Les jeunes coquilles sont plus aplaties, ou du moins plus larges en proportion de leur hau- teur; mais l’apex est toujours saillant et en pointe. C'est une espèce très-commune sur la plupart de nos rivages; mais on l'a souvent confondue avec celle qui suit, quoiqu'elle en diffère essentiellement. Le docteur Pulteney a certainement commis cette erreur en donnant comme la même le T. cinerarius de Pennant, l'umbilicalis et le cinereus de Da Costa. L'animal ressemble beaucoup à celui du T'. crassus, mais il est plus pâle; les ten- tacules et les cirrhes, ou antennes sur les côtés du corps, sont moins annelés, les premiers paraissent légèrement ciliés; on remarque en avant une membrane divisée au milieu. Dans un joli dessin exécuté par M. Henry Boys, nous apercevons quatre légers filaments sur l’un des côtés du corps et trois sur l'autre côté ; mais dans tous les exemplaires que nous avons examinés il n'y avait que trois filaments de chaque côté, et ils étaient dé- pourvus du plumet qu'on observe dans l'animal du T. crassus. Il est probable que les cirrhes sur les côtés appartiennent à tous les animaux de ce genre. 9. TROCHUS UMBILICATUS. TrocHus UMBILICARIS. Br. zool., t. 80, f. 106. — Lister, conch., t. 640, f. 29 ? — Chem., conch., v,t. TA, f. 1685. TrocHuSs UMBILICALIS. Da Costa, p. 46, t. 3, Ê. 4, 4. TrocHUs cINERARIUS. Pull., cal. Dorsel., p. 44. — Don., br. shells, rx, t. 74. Trocnus. Coquille forte, un peu aplatie, arrondie supérieurement; apex déprimé et non en pointe ; il y a cinq tours, à peu près égaux, qui ne sont séparés que par une su- ture filiforme, et garnis de stries spirales à peu près obsolètes ; couleur blanche, ou ver- dâtre, marquée de lignes longitudinales ondulées ou en zigzag, d'un pourpré clair ou foncé ; ouverture comprimée, anguleuse; ombilic grand, et perforé jusqu'au sommet. Diamètre, à la base, trois quarts de pouce; hauteur, cinq huitièmes. Les jeunes coquilles sont très-aplaties ; celles de trois huitièmes de pouce à la base ont à peine une hauteur d'un huitième. In'y apas deux coquilles qui aient plusembarrassé les conchyhologistes que celle-ci et la précédente, et même les derniers auteurs ont entassé confusion sur confusion ; quelques- uns les ont considérées comme de la même espèce ; d'autres ont changé leur nom vul- gaire et en ont fait trois espèces distinctes, d'après quelques signes accidentels. M. Pen- nant semble avoir assez bien défini cette espèce, quoique d'une manière très-concise ; mais il s’est trompé en désignant cette coquille comme l'umbilicaris de Linné ; cette espèce est très-différente et ne se trouve pas en Angleterre. D'après un examen rigoureux des variétés de ces espèces, nous sommes étonnés qu'on ait pu les confondre. Cette coquille est toujours p'us arrondie en haut, plus comprimée ou plus aplatie, et l'anex est plus déprimé ; ce qu'il y a de remarquable, c'est que l’apex est formé d'une couche si mince, qu'elle est ordinairement usée, de sorte que si l'on in- troduit une petite épingle dans l'ombilic, la pointe pourra se sentir à l'apex. Elles se distinguent essentiellement par la couleur et sont constamment différentes ; les raies de celle-ci sont toujours plus larges, et d'une couleur beaucoup plus fine, tandis que le cinerartus est constamment d'un cendré terne avec des raies si fines et si régu- lièrement disposées que la coquille paraît striée longitndinalement. L'animal ressemble beaucoup à celui du T, cinerarius, mais il est plus foncé et an- nelé de noir sur les tentacules, et sur les cirrhes latéraux; les yeux sont pédonculés de la même manière et sont situés derrière ou plutôt sur le côté extérieur des tentacules. MONTAGU. 125 10. TROCHUS TERRESTRIS. TrocHUS TERRESTRIS. Br. 3001., &. S0, f. 408.— Don., br. shells, 1v, t. ANT. — Chem., conch., 1x, t. 122, 1. 1025, a, b, c. — Lister, conch., t. 61, f. 58. — Favan., t. 64, O, 4. 3. — Turt., Lin., 1v, p. 471. — Peliv., gaz., t. 22, f.40. Trocaus exiguus, quatuor spirarum, elegantissime striatus. Horton Northamp., p. 16. TROGHILUS TERRESTRIS Morront. Da Costa, p. 36. TROCHUS TERRESTRIS TERTIUS. 1d., p. 36. Trocaus. Coquille conique, mince, de couleur blanc-livide, à cinq ou six tours, à peu près aplatis, avec des stries fines, longitudinales, divisées par une très-petite ligne déprimée et une saillie à la base de chacun d'eux; apex proéminent, mais pas très- pointu ; ouverture très-comp imée, anguleuse ; base aplatie, striée à partir du centre, ombiliquée ; une forte carène autour de la base. Diamètre, plus d'un quart de pouce; hauteur, un peu moins. Il ne peut y avoir que tres-peu de doute que cette coquille ne soit la même que celle communiquée à M. Pennant et qui fut trouvée par Morton dans le Northamptonshire, et ensuite par M. Hudson dans les montagnes du Cumberland. Il paraît que Da Costa n'a pas connu cette coquille, mais qu'il a pris la description des auteurs mentionnés plus haut. Il donne aussi une autre espèce qu'il appelle Trochus terrestris Listeri, et cite Lisrers Anglica, Morroxs Northampton et les Transactions philosophiques. Nous sommes porté à croire que cette coquille est notre Helix trochiformis. Le Trochus terrestris est la seule vraie coquille terrestre de ce genre qu'on trouve en Angleterre, et doit être considéré comme très-rare. Il est cependant convenable de remar- quer ici qu'un grand nombre de longues coquilles furbinées lorsqu'elles sont encore jeunes et qu'il n'y a que trois ou quatre tours de formés, peuvent être prises pour des Troques ; la base en est généralement aplatie et l'ouverture est comprimée transver- salement. Telles étaient celles que nous avons souvent recues de nos amis pour une nouvelle espèce de Trochus, particulièrement le Turbo muscorum. 11. TROCHUS FUSCUS. Trocaus Fuscus. T'urt., Lin., 1V, p. 471. — Adams, microsc., t. 14, f. 24. Trocaus umbilicatus, quinque anfractibus marginatus; apertura subrotunda, Walk., min. shells, f. 58. Trocaus. Coquille à cinq tours de spire, ombiliquée, marginée en haut, avec une ou- verture un peu arrondie. Couleur brun-opaque. Elle vient de Sandwich, où elle est commune. Comme nous ne connaissons pas cette espèce, nous avons été obligé de copier la des - cription de M. Walker. La figure donnée est à peu près de la taille de notre T. tumidus ; il est possible que ce soit une variété de cette espèce, à moins qu'on n'ait oublié d'en indiquer la grandeur naturelle. 12. TROCHUS CINEREUS. TROCHUS CINEREUS. Da Costa, p. 42, t. A1, f. 5, 5. Trocaus. Nous n'avons jamais pu reconnaître cette espèce dont parle Da Costa, et qu'il dit commune dans les comtés de Sussex, d'Essex, de Cornouailles, de Cheshire, de Nor- thumberland, et aux Orcades; il est possible que ce ne soit qu'une variété du T. cine- rarius où du T. umbilicatus. 10 126 BIBLIOTH ÉQU E CONCHYLIOLOGIQUE. Le docteur Pulteney la considéra comme une variété de la première ; mais nous pen- sons néanmoins qu'il est juste de lui donner une place distincte, à cause de quelques ca- ractères qui peuvent faire douter qu'elle soit l'une ou l'autre de ces coquilles. Elle est décrite ainsi : « La coquille est épaisse et forte, de la grosseur d'une cerise, de forme pyramidale obtuse, ou ne finissant pas tout à fait en pointe. » La base est très-concave, avec quelques sillons circulaires; la bouche est arrondie et grande, l'intérieur nacré; la lèvre externe lisse et égale; la lèvre interne a deux dentelures ou légères dents, et deux sillons transverses ; de là elle s’élargit, oblique, et forme une grande cavité, au bas de laquelle est lombilic, profond, cylindrique, et si creux qu'il peut recevoir la tête d'une grande épingle. Toute cette partie est d’un cendré obscur, très-bigarré de lignes ou raies noirâtres, qui vont dans toute la longueur et qui se croisent; mais le commencement de l'ombilic est généralement nacré et d'une légère couleur verdâtre. Le corps et le turban ont cinq tours ventrus ou renflés, séparés par une ligne très-déprimée; ils sont striés cireulairement, mais faiblement, et les couleurs sont exactement les mêmes que celles de la base. Lorsque la tunique extérieure est enlevée, toute la coquille est nacrée. Da Costa a cité Wallace, la Conchyliologie de Lister, Dale, et Wallis, mais nous ne pouvons rien trouver qui jette plus de lumière sur le sujet. La forme de l'ouverture indique certainement une espèce distincte, car aucun des Tro- ques britanniques ne possède, comme caractère constant, quelque chose de semblable à deux dents; d’un autre côté, il est difficile qu'une coquille si commune, ainsi qu'on la décrit, ait pu échapper à l'attention des conchyliologistes de nos jours. Nous devons donc conclure ou que Da Costa s'est trompé en disant que cette coquille est commune, qu'elle n’est qu'une simple variété de l’une des espèces les plus répandues ; ou soupçonner que la coquille en question est exotique, ainsi que l'indique la figure citée dans Lister, tab. 633. FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE. TESTACEA BRITANNICA DEUXIÈME PARTIE. TESTACEXA BRITANNICA OU HISTOIRE NATURELLE DES COQUILLES MARINES, TERRESTRES ET FLUVIATILES D'ANGLETERRE, PAR GEORGES MONTAGU. Ce sont là de tes glorieux ouvrages, toi la source du bien; qu'ils sont vus obscurément, et combien ils sont faiblement compris ! COWPER. _ 1 _ MONTAGU. GENRE XXVIE TURBO, ANIMAL DE LIMACE. Coquille univalve, spirale. Ouverture contractée, orbiculaire, entiere. " COQUILLES MARINES ‘. 1. TURBO TEREBRA. TurBo TEREBRA. Lin., syst, p. 1239. — Gmel., syst, p. 3608.— Martini, conch., iv, t. 454, f. 4415 à 1419. — Lister, conch., t. 590, f. 557? t. 591, f. 57.—Id., angl., t. 3,f. 8.— Br., z0ol., t. 81, f. 413.— Don., br. shells, 1, t. 22, f. 2.— T'urt., lin., IV, p. 497. STROMBIFORMIS TEREBRA. Da Costa, p. 112, €. 7, 1.5, 6. TurBo uNGuLINUS. Pull., cal. Dorset, p. 45. Tur8o. Coquille d'une forme allongée, aiguë, avec douze ou seize tours se terminant en une pointe très-fine ; les plus grands tours sont un peu arrondis, les plus petits sont moins disuncts; ils sont marqués de nombreuses stries spirales où de sillons aigus, élevés , couleur brun-clair, quelquefois brun-roux ; ouverture orbiculaire; lèvre exté- rieure mince, fragile et semi-pellucide. En général, la longueur est d'environ un pouce et demi, quelquefois de deux pouces ; largeur à la base, cinq huitièmes de pouce. Les coquilles roulées qui ont perdu l'enveloppe extérieure sont souvent marquées de raies d’un brun châtain, ou d'une bande spirale interrompue. Cette espèce est assez commune sur quelques-uns de nos rivages, mais la plupart du temps elle est mutilée. Nous la trouvämes pour la première fois vivante et en grande quantité adhérente aux algues jetées à Dawlish, dans le Devonshire, après une violente tempête ; ensuite nous l'avons pèchée dans la baie de Salcomb, et dans d’autres parties de la même côte. Le Dr. Pulteney considérait cette coquille comme le T. ungulinus de Linné, et non pas comme le Terebra. Cependant Gmelin cite les figures de Martini, qui certainement représentent cette coquille, et il ne cite pas d'autre auteur que Muller pour l'Ungu- linus. Il est possible que l’une et l’autre de ces coquilles ne soient que de simples variétés, avec des côtes spirales plus ou moins nombreuses et proéminentes. 1 Nous n'avons pas jugé nécessaire de suivre, dans un ouvrage spécial, les divisions de Linné dans chaque genre; en conséquence, nous avons divisé ce genre en coquilles marines et en coquilles terrestres, nous avons ajouté à ces dernières les coquilles d'eau douce ; les espèces renversées, ou hélérostrophes, sont pla- cées ensemble à la fin, dans le but de faciliter la comparaison. 132 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. L'animal est jaunâtre, rayé de couleur foncée; il a deux courts tentacules à la base desquels sont placés les veux. 2. TURBO CINCTUS. STROMBIFORMIS CINCTUS. Da Costa, p. 114, t.7, f. S.— Martini, conch., 1v, t. 152 f. 4423.— Lister., conch., t. 599, f. 60. TurBo cincrus. Don., br. shells, 1, t. 29, f. 1. TURBO VARIEGATUS. Lin., syst, p. 1240. — Gmel., syst., p. 3608 ? TURBO EXOLETUS. Turt., lin., 1V, p. 496. Tur8o. Coquille allonzée, pyramidale, ayant douze ou quatorze tours généralement élevés, et séparés par une dépression profonde; garnis de stries spirales obsolètes, avec deux fortes côtes élevées au milieu de chaque tour : couleur blanche, ou tirant sur le pourpre, marbrée et variée de chätain. En général avec des raies longitudinales ondulées; apex en pointe aiguë, ouverture orbiculaire. Longueur, deux pouces et demi; largeur à la base, cinq huitièmes de pouce. Cette coquille est beaucoup plus forte que l'espèce précédente, et elle se distingue facilement par deux sillons élevés remarquables. Da Costa reçut cette coquille de la côte de Lincolnshire et de Lancashire, et soupconnait que c'était le T. exoletus de Linné. La figure de Martini, mentionnée plus haut, rend assez bien la coquille; c'est à cette figure que Gmelin renvoie pour le T. vartegatus. Le Dr. Turton l'a considérée, d'après ses citations, comme l’Exoletus. Cette espèce est assurément très-rare sur les côtes d'Angleterre. Nous l'avons reçue de Sandwich, dans le comté ce Kent. Cette espèce et la précédente sont les deux coquilles le plus parfaitement turri- culées et des plus grandes qu'on trouve en Angleterre; car nous ne pouvons con- sidérer maintenant le Turbo duplicatus de Linné comme appartenant proprement aux coquilles de la Grande-Bretagne. Lister n'eut pas d'autre autorité pour placer cette coquille dans son Anim. An- gliæ, tab. 3, fig. 7, que celle d’un pêcheur de Scarborough, de qui il l’a reçue. Ce fut sur le même fondement que Pennant l'admit dans la Zoologie Britannique, fig. 112. Da Costa fit de même, sous le titre de Strombiformis bicarinatus, tab. 6, fig. 3. En suivant ces exemples, Donovan l'a figurée dans ses Coquilles Britanniques, t. 102. Bien convaincu par l'expérience que la seule autorité d'un pècheur ne suflit pas pour caractériser une coquille, nous l'avons omise dans notre catalogue, croyant bien qu'elle ne s’est jamais trouvée sur les côtes britanniques. On suppose généralement que c'est une espèce orientale. » 3. TURBO CLATHRUS. TurBo CLATHRUS. Lin., syst, p. 1237. — Gmel., syst., p. 3603, 63.— Borlase, corn.. t. 28, Î. 9.— Lister, conch., t. 588, f. 51.— Martini, conch., 11, t. 153, f.1434 à 1438. — Br. zool., t. SA, f. AM, 119, A. — Pull., cat. Dorset, p. 45. — Don. br. shells, 1, t. 28. — Turt., lin., 1v, p. 493. STROMBIFORMIS CLATHRATUS. Da Costa, p. 115, 1.7, Ê. A. TurBo. Coquille avec neuf ou douze tours allant en diminuant, et terminés par une pointe fine ; les tours sont extrèmement arrondis, séparés par une dépression profonde, et croisés dans toute la longueur de la coquille; neuf à douze côtes membraneuses régulières, élevées, distantes et allant un peu obliquement; ouverture orbiculaire, bord épaissi par une côte qui l'entoure ; couleur blanche, parfois avec un petit nomb MONTAGU. 155 de taches brunes. Lonzueur, un pouce et demi ; largeur à la base, un demi-pouce. Les exemplaires exotiques sont souvent plus grands et ont les côtes et les taches plus fortes. Cette espèce élégante, qui ressemble tant à cette coquille autrefois si précieuse et si recherchée, le Wentle-trap, se trouve sur plusieurs points de notre côte; mais elle n° est nulle part en grande quantité. Nous l'avons vue à Falmouth, dans le Cornouailles et d'autres rivages du sud de Devon, mais rarement parfaite, excepté les petits exem- plaires. Les jeunes individus sont d’un très-beau blanc et polis entre les côtes. Da Costa dit que cette espèce se trouve en quantité sur les côtes orientales du pays de Galles et en Ecosse. Elle se rencontre aussi dans le Dorsetshire et dans le comté de Kent. 4. TURBO CLATHRATULUS. TurBO CLATHRATUS, sex anfractibus apertura ovali marginata. Walk., min. shells, f. 45. TURBO CLATHRATULUS. Turt., lin., 1V, p. 500.— Adams microse., t. 14, f. 19. Cette espèce, que décrivit d’abord M. Walker, ne diffère en rien de la précédente, st ce n'est par la taille et par le nombre des tours et des côtes. Nous recûmes pour la première fois cette coquille de M. Boys, avec renvoi à la figure des Testa minula rariora ; nous l'avons trouvée Cepuis, mais en très petite quantité, sur la côte sud de Devon, et nous l'avons reçue de Weymouth, par M. Bryer, comme coquille de ce rivage. Elle a, en général, cinq ou six tours, et les côtes sont à peu près au nombre de quinze, placées plus près les unes des autres que dens le T. clathrus, la coquille étant plus délicate que cette dernière, qui est de même taille ; néanmoins il y a tant de res- semblance entre ces deux coquilles qu'on peut douter qu'elles soient réellement dis- tinctes, surtout à cause du nombre des côtes qui varie beaucoup; il ne paraît pas non plus qu'il y ait une différence essentielle dans l'ouverture, quoique M. Walker la dise ovale. 3. TURBO ELEGANTISSIMUS. PL. 4. fig. 5, Tur8o TURRITUS, novem anfractibusstriatis; apertura rotunda. Walk., min. shells, F. 39. TurBo. Coquille avec neuf ou treize tours, bien définis par une ligne de séparation ; longue, pyramidale et se terminant par une pointe fine ; les tours sont coupés par des sillons longitudinaux réguliers, équidistants sur toute la longueur de la coquille, à peine interrompus par une ligne de séparation et allant obliquement à droite; les sillons sont assez profonds, mais pas si larges que hauts; ouverture suborbiculaire, un peu angu- leuse à la partie supérieure et à la partie inférieure; lèvre interne un peu réfléchie; couleur luisante, semi-pellucide, blanche. Longueur ordinaire, un quart de pouce, ra- rement trois huitièmes ; largeur, un quart de la longueur. Un caractère remarquable de cette coquille, c'est que la dernière spire tourne perpendiculairement en haut, et ensuite, par conséquent, au-dessous de la c'rconvolution inférieure, en faisant un demi-tour latéral. M. Walker, qui parle de cette coquille comme très-rare à Sandwich, ne peut avoir fait sa description que d'après des exemplaires petits et roulés, puisqu'il établit qu'elle n'a que neuf tours et qu’elle est opaque. Nous la recümes en cet état de M. Boys pour la coquille mentionnée ci-dessus. Nous l'avons trouvée assez commune dans le sable du port de Falmouth, et plus rarement sur la côte de Devon; mais nous l'avons obtenue 154 BIBLIOTHÈQUE CONCH YLIOLOGIQUE. vivante de la baie de Salcomb au sud, et d'Ifracomb au nord. En cet état, elle est cou- verte d’un épiderme brun, qui masque la beauté de la coquille. 6. TÜRBO NITIDISSIMUS. PL. 1v, fig. 23. TurBo. Coquille avec neuf tours de spire extrêmement délicats, lisses, d'un blane pellucide, se terminant par une pointe fine; les tours sont très-élevés, très-arrondis, et séparés par une profonde dépression : ouverture suborbiculaire ; lèvre interne réfléchie. Longueur, un huitième de pouce. Nous trouvàmes cette espèce dans le sable du port de Falmouth; mais elle est très-rare. 7. TURBO UNICUS. PL. 1v, fig. 21. Tuor8o TURRITUS, septem anfractibus strigatis; apertura ovali. Walk., min. shells, f. 40. TurBo ALBiDUS. Turt., lin., 1V, p. 500.— Adam's microse., t. 14, f. A7. Turo. Jolie espèce avec neuf tours de spire, luisante, se terminant en une pointe aigue ; les tours sont arrondis, séparés par une dépression profonde, et garnis de côtes longitudinales, ou stries, un peu ondulées; les espaces intermédiaires sont ornés de stries transverses extrêmement fines, à peine perceptibles, excepté au microscope; ou- verture suborbiculaire, un peu ovale. Longueur, deux dixièmes de pouce. Cette espèce et la précédente sont les coquilles les plus délicates que l'on connaisse jusqu'à présent ; on les a trouvées ensemble et elles sont également rares. Nous en avons recu un exemplaire de M. Boys pour la coquille de M. Walker sus-- mentionnée, mais elle n'était pas si longue et se trouvait opaque comme la coquille décrite par cet auteur. 8. TURBO SUBTRUNCATUS. PI. 1v, fig. 4. TurBo. Avec six ou sept spires lisses, arrondies, séparées par une profonde ligne dé- primée, se terminant graduellement en une pointe obtuse; ouverture suborbiculaire, un peu ovale; couleur blanche, jaunètre, pellucide. Longueur, deux dixièmes de pouce ; largeur, environ un quart de sa longueur. Quelques exemplaires de cette espèce sont un peu luisants, et ont des stries longitudinales fines. Nous trouvàmes cette coquille sur le rivage à Southampton et dans le sable de Salcomb. 9. TURBO TRUNCATUS. PL. 1v, fig. 2. HELIX TRUNCATULA. Gmel. syst., p. 3659? Tur8o NITIDUS. Linn., trans. 1, p. 65 (Adams). Turt. Linn. iv, p. 487. Tur8o. Coquille de couleur cornée, pellucide, luisante, lisse, de forme cylindrique, ayant quatre tours de spire; apex gros, comme s'il était cassé; les tours sont très- élevés et séparés par une profonde suture déprimée; ouverture suborbiculaire, marginée légèrement, se réfléchissant un peu sur la lèvre interne. Les exemplaires morts sont d'un blanc jaunàtre opaque; une variété rare est striée longitudinalement, où marquée de crénelures dans les sutures, ou divisions spirales. Nous avons trouvé cette espèce singulière, assez commune, sur le rivage de Southampton, à Plymouth, et dans d’autres parties de la côte de Devonshire, mais en pelite quantité; M. Bryer nous l'a aussi envoyée de Weymouth. MONTAGU. 155 Le nombre des tours est presqu'invariablement le mème ; il arriva une seule fois qu'il y en avait cinq; la forme de cette coquille est généralement gracieuse. Longueur ordi- naire, deux dixièmes de pouce, largeur, un tiers de sa longueur. 10. TURBO LITTOREUS. TurBo Lirroreus. Linn., syst, p. 1252. — Gmel., syst., p. 358$, 3. — Chemn., conch., v, t. 485, f. 48592, 4, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8. — Br. zool., t. 84, f. 109. — Lister, Conch., t. 535, f. 43.— Id. Angl. t. 5, f. 9.— Da Costa, p. 98, t. 6, f. 4,1. — Pult., cat. Dorset., p. 45. — Turt. Lin., 1v, p. 480. — Don. br. shells, 1, t. 33, F. 1, 2. TurBo o8rusarTus. Lin. syst., p. 1252?—Gmel. syst., p. 3588. 4?— Pull., cat. Dorsel., p. #5. PaINTED TURBO. Walk.,min. shells, f. 31. Tur8o. Coquille forte, subovale ; le premier tour est grand, les autres, au nombre de quatre ou cinq, sont petits et à peu près aplatis, séparés par une suture très-fine ; ouver-- ture suborbiculaire ; lèvre externe mince, lèvre interne épaisse et forte. Longueur, sou- vent un pouce. Les coquilles adultes sont ordinairement lisses, d'une couleur brune uniforme ; les plus jeunes sont souvent fasciées de larges bandes blanches où d'un brun pourpré, marquées de lignes spirales fines, et ont l’apex plus aigu que les adultes. Cette espèce varie tellement dans sa forme et dans sa couleur, lorsqu'elle est très- jeune, qu'on l’a souvent prise pour une autre coquille; et nous pensons que le Turbo oblusatus de Linné, figuré dans Chemnitz, vol. v,t. 185, a, b, c, d, e, f, pourrait bien en être une variété. Ces coquilles ne sont pas rares sur nos rivages ; dans quelques-unes les stries sont petites et nombreuses, d’autres sont sillonnées profondément ; les sommets sont aigus et un peu réfléchis; les unes sont marquées de bandes étroites, les autres d’une seule bande blanche sur le corps; souvent elles sont de couleur jaune-orangé, striées finement par-dessus; les tours supérieurs se distinguent à peine des stries, et ils sont quelquefois d'une couleur différente. Une variété plus rare, élégamment marquée de brun et de blanc, a été figurée aussi par Chemnitz. Le Turbo littoreus, ordinairement connu sous le nom de Periwinkle, se trouve sou- vent dans plusieurs de nos villes maritimes, et on le vend à la mesure. L'animal est rayé de noir : il a deux tentacules sétacés qui ne sont pas tout à fait ronds, rayés ou bigarrés de noir en travers : yeux proéminents à la base des tentacules. 11. TURBO TENEBROSUS. Tur8o. Coquille forte, courte, conique, à peu près aussi large que longue, de couleur brun-chocolat foncé, avec cinq tours ordinairement ventrus; le dernier occupe la moitié de la longueur de la coquille; apeæ en pointe obtuse; ouverture suborbiculaire; lèvre externe mince, excepté à l'angle inférieur où elle s'étend un peu, et de là continue à s’é- paissir sur la lèvre interne ; intérieur d'un brun pourpré foncé; diamètre, un quart de pouce. Cette espèce littorale se trouve dans la vase et sur les rochers près de la limite de la haute marée, et même dans des fossés soumis au flux journalier de la mer. Nous avions longtemps considéré cette coquille comme une variété jeune àge du T. littoreus, où du T'. rudis ; mais des observations récentes nous ont porté à penser que c’est une espèce différente ; nous lui avons donc assigné une place distincte, mais ce ne fut pas sans quelque doute. Elle n'est pas du tout commune, puisque nous ne l'avons trouvée jusqu'ici que dans 156 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. une ou deux localités de la côte de Devonshire, et obtenue une seule fois de Kent. Nous avons remarqué que là où elle est en plus grande quantité, on ne rencontre ni le liftoreus ni le rudis. La couleur est toujours plus foncée que l'une ou l’autre de ces coquilles , et sans taches quelconques; elle est faiblement ridée à travers les spires, mais rarement striée en spirale comme le li{oreus jeune, et cela d’une manière obsolète; ajoutez à ceci que la force de la coquille semble indiquer qu'elle est formée et tout à fait adulte ; on remarque en outre qu'il ne se trouve pas de tailles intermédiaires de la même couleur et de la même forme, excepté d'un dixième de pouce à un quart. Nous devons cependant faire observer que quelques-unes de ces coquilles littorales ne sont pas du tout faciles à distinguer dans le pullus, où état de premier âge; et, en vérité, ce n’est pas sans peine qn'on parvient à en classer quelques-unes dont l'accrois- sement est plus avancé. L'ouverture de cette coquille est munie d’un opercule corné, comme celui du T. liltoreus. Lorsque nous considérons la grande variété à laquelle est sujet le T: littoreus dans ses différents degrés d’accroissement, nous croyons qu'il est juste de reconnaitre que ce n'est pas une petite difficulté de déterminer quelles sont, parmi les coquilles littorales de nos côtes, celles qui appartiennent réellement à cette espèce; les nuances et les gra- dations sont si intimement mêlées, qu'on peut à peine décider ce qui forme une ligne de démarcation caractéristique. 12. TURBO RUDIS. Tur8o rupis. Don. br. shells., 1, t. 33, Ê 3. — Turt. Lin , 11, p. 480. — Chem. conch., v, t. 185, f. 1853. TurBo. Coquille épaisse, forte ; cinq tours renflés, bien définis par une ligne de sépa- ration, et parfois marqués faiblement de stries spirales, plus remarquables à la base ; apex ordinairement en pointe; ouverture suborbiculaire ; lèvre interne épaisse, un peu réfléchie et qui forme quelquefois, dans les individus âgés, une petite dépression, ou subombilic : couleur d’un blanc jaune, gris ou brun. Longueur, trois quarts de pouce; largeur , plutôt moins. Les jeunes coquilles sont de couleur brun-foncé ; elles ne se distinguent pas des pre- mières sous tout autre rapport, si ce n'est parce qu'elles sont proportionnellement plus délicates. Cette espèce, que sans aucun doute on a confondue avec le T. littoreus, se distingue facilement par ses tours renflés, arrondis, dans tous ses divers degrés d’accroissement. Elle n’est pas si commune que cette coquille, mais on la trouve en assez grande quan- tité sur les rivages près de Falmouth, surtout au-dessous de Pendennis Castle, adhérente aux rochers. Nous l'avons trouvée aussi à Plymouth et sur d’autres points de la côte du Devonshire; mais elle avait rarement plus d'un demi-pouce de longueur. L'animal est jaunâtre, sans taches ni raies ; il a deux tentacules sétacés de même cou- leur, le plus ordinairement marqués d'une raie grise longitudinale à l'extérieur. La différence constante entre la couleur des animaux de cette coquille et celle des animaux du littoreus fournit une bonne distinction caractéristique. Ils diffèrent aussi par l'opercule : celui-ci est plus arrondi et plus fortement strié en spirale ; mais ils sont tous les deux également cornés et permanents. Nous avons eu le plaisir de recevoir dernièrement de M. Henry Boys de Sandwich, quelques notes accompagnées d’élégants dessins de divers sujets d'histoire naturelle, parmi lesquels est une très-bonne figure de cette coquille, avec les remarques sui- vantes : MONTAGU. 457 « Elle a beaucoup de l'aspect du Turbo littoreus, et les variétés de ces deux co- « quilles ont un grand rapport; cependant la première diffère par le caractère distinct « de ses tours, par la couleur qui est généralement jaune ; elle est plus petite et ovipare ; «enfin, il est rare qu'on rencontre ensemble les deux coquilles; on ne trouve aucun « T, littoreus dans les localités où se trouve le rudis, quoique le premier soit en grande « quantité dans les environs. On le trouve à Whitstable, entre la limite de la haute et « de la basse marée. » 13. TURBO STRIATULUS. PL. 1v, fig. 7. TURBO STRIATULUS. Lin. syst., p. 1238. — Gmel. syst, p. 3604, 67. — Turt. Lin., IV, p. 494. TurBo cariNaATUS Da Costa, p. 102, t. S,f. 10. TurBo. Quatre ou cinq tours, terminés chacun par un sommet aplati qui indique la suture; la base est ornée de fines stries spirales, qui s'élèvent vers la partie supérieure en trois crêtes minces, distantes, élevées, se continuant sur les tours supérieurs, mais devenant plus faibles vers l'apex; les sillons sont profonds et arrondis inférieurement ; la coquille est fortement striée longitudinalement depuis le haut jusqu'à la base; mais ce qu'il y a de plus remarquable dans les sillons, c'est qu'ils sont un peu interrompus par des stries, qui donnent à la coquille un joli aspect cancellé, surtout à la partie in- férieure du tour principal : l’apex n'est pas très-pointu : ouverture suborbiculaire, an- guleuse à la partie supérieure, et marginée. Longueur, deux dixièmes de pouce; largeur, pas tout à fait autant. C’est une forte coquille eu égard à sa taille; lorsqu'elle est à l'état frais, elle est d’un blanc subpellucide; les coquilles mortes sont d’un blanc opaque. C'est une espèce très-rare, et lorsqu'elle est parfaite, elle est très-élégante et très- curieuse. Da Costa est le seul auteur qui l'ait donnée comme espèce anglaise ; 1l la reçut du Cornouailles. Nous l'avons trouvée aussi dans le sable du port de Falmouth et sur la côte sud de Devon ; mais elle est très-rare dans ces localités. Linné dit que c'est une coquille de la Méditerranée. 14. TURBO VINCTUS. Tur8o. Coquille conique, lisse, à six tours arrondis; de couleur cornée, brunätre, subpellucide; le tour inférieur est marqué de quatre et parfois de cinq bandes de cou- leur brune tirant sur le pourpré ou le châtain, les trois inférieures distantes des supé- rieures ; il n'y a que deux bandes dans les deuxième et troisième tours de spire; l’apex est petit, mais pas très-aigu : ouverture suborbiculaire; lèvre externe très-mince ; lèvre interne épaisse , blanche, garnie d'un canal étroit, qui se termine en un petit ombilic. Longueur, plus de trois huitièmes de pouce. Cette espèce présente quelques variétés; parfois elle est d’une légère couleur cornée, et les bandes sont faibles ; d’autres fois elle est tout à fait unie, et pourrait être prise pour le Turbo canalis, si la bouche de cette coquille n'était subanguleuse, et si la lèvre interne n'avait un plus grand canal et un plus grand ombilic. Elle à aussi quelque res- semblance avec le Turbo quadrifasciatus; mais elle est beaucoup plus grande, sans être aussi épaisse et aussi forte, et est dépourvue d'un bord subcaréné à la base. Nous découvrimes cette coquille vivante dans la baie de Salcomb, à la basse marée, attachée aux algues ; quelques exemplaires sont de couleur verdâtre entre les bandes; et lorsqu'on les examine au microscope, ils paraissent, sur quelques points, finement réticulés. 158 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 15. TÜRB() AURICULARIS. TurBo. Coquille conique, lisse, subpellucide, légèrement cornée; cinq tours très-ar- rondis, et profondément divisés par la suture; apex assez aigu et ordinairement de couleur foncée; ouverture subovale, ou plutôt en forme d'oreille ; lèvre externe mince; lèvre interne réfléchie sur le corps , formant un angle versle milieu , derrière lequel est un ombilic étroit. Longueur, trois huitièmes de pouce; largeur, pas tout à fait deux huitièmes. Cette coquille ressemble un peu à l'Helir fossaria, mais indépendamment de ce que c'est une coquille marine, elle en difière essentiellement par la bouche. C'est une espèce rare qu'on n'a jamais trouvée que sur le rivage près de Southampton, et elle n'y est pas commune. [ee 16. TURBO CANALIS. PI. 1v, fig. TurBo. Coquille conique, pellucide, de couleur cornée; cinq tours lisses et arrondis, l'inférieur grand en proportion des autres ; apex aigu ; ouverture suborbiculaire, sub- anguleuse ; lèvre externe extrêmement mince; lèvre interne large, blanche, munie d’un canal ou rainure, se terminant par un ombilic. Cette espèce a quelque chose de l'Helix tentaculala, mais on l'en distingue promp- tement par l'ouverture et par le canal de la columelle; c’est aussi une coquille marine, Sa longueur est rarement de plus de trois huitièmes de pouce, et sa largeur d'un quart. Nous n'avons trouvé cetle coquille que sur le rivage près de Southampton, où elle est en grande quantité. Nous y avons trouvé en même temps une coquille qui doit être consi- dérée comme une variété de celle-ci; elle a deux bandes brunes sur le tour principal; elle est la même sous tout autre rapport : mais elle est rare. 17. TURBO CRASSIOR. TurBO LÆVIS, quinque anfractibus; apertura subrotunda, marginata. Walk., min. shells, Î. 24. TurBo. Coquille conique, forte, épaisse, d’un blanc-jaunâtre opaque; cinq tours ar- rondis, divisés par nne dépression profonde, et se terminant par une pointe fine : ouver- ture suborbiculaire , levre interne ridée; elle est blanche, ainsi que l'intérieur. Longueur, un demi-pouce ; largeur, un quart. Les coquilles vivantes sont couvertes d'un épiderme mince, d'un brun-jaunâtre léger; sous cet épiderme, on observe quelques stries obso- letes qui vont en spirale sur le tour principal. Cette espèce a quelque chose de l'habitude générale de la précédente; mais on l'en distingue promptement en ce qu'elle est épaisse et opaque, en ce qu'elle est plus longue en proportion de sa largeur, et en ce qu'elle a les tours plus élevés; le tour principal n'est pas si grand non plus en proportion des tours supérieurs. Lorsque cette coquille est jeune, nous l'avons vue, dans quelques cas, présenter un commencement de rainure et d'ombilic sur la lèvre interne, mais jamais aussi développé que dans l'autre espèce, et se fermant d'ailleurs toujours avec l'âge. Nous sommes redevables de la première connaissance de cette coquille à M. Boys, de qui nous recûmes un grand nombre d'exemplaires de toutes les dimensions, avec ren- voi à la figure de M. Walker, mentionnée ci-dessus : il nous apprit que cette espèce était assez commune sur la côte de Sandwich. MONTAGU. 159 Nous l'avons trouvée depuis en assez grande quantité sur le rivage de la baie de Biddeford. I paraît que M. Walker a commis une erreur en plaçant une petite figure à côté de la grande. 18. TURBO PARVUS. TurBo parvus. Da Costa, p. 10%. — Walk., min. shells, F. 43. TurBo AEREUS. Linn., trans., 111, p. 66, t. 13, f. 29-30. (Adams.) — Turt., Linn., IV, p. 488. Tur8o LAcTEUS. Gmel., syst., p. 3904? Don., br. shells, 111, t. 90. TurBo SUBLUTEUS. Linn., trans., ut, t. 13, f. 15-46, var. (Adams.) Turg8o. Coquille conique, forte, à cinq ou six tours, à côtes rudes : couleur variée; quelques-unes d’un blanc luisant, d'autres d'un brun châtain foncé ou d’un roux pâle, souvent bigarrées ; mais les plus beaux exemplaires sont foncés avec des côtes blanches : ouverture suborbiculaire; lèvre externe épaissie par une côte. Il y a une variété qui n'a de côtes que sur le tour inférieur; on en trouve quelquefois de roulées, qui sont tout à fait lisses et luisantes, et peuvent être prises pour une espèce distincte; mais ceci n'est pas extraordinaire à l'égard de beaucoup de petites coquilles prises dans le sable fin, par le frottement constant duquel elles s'usent et se polissent. La taille générale est d'environ un huitième de pouce de longueur. Les coquilles parfaites ont les côtes fortes et distantes; de neuf à onze sur l'avant-dernier tour. Nous avons trouvé cette espèce en grande quantité dans le Cornouailles, particulière- ment près de la terre, et à Falmouth; assez souvent sur la côte de Devonshire, de Dor- setshire, et sur d’autres points; elle paraît en effet une des coquilles les plus communes sur fous nos rivages sablonneux. Da Costa la mentionne de Guernesey. 19. TURBO COSTATUS. PL. 1v, fig. 1. oi TurBo cosraATus. Linn., trans. , 14, p. 65, t. 43-14. (Adams.) — Turt., Linn., iv, p. 487. — W'alk., min. shells, F. A7. TurBo crassus. Turt., Linn..1v, p. 500. — Adams, microse., t. 14, f 20. TurBo. Coquille forte, subpellucide, luisante, blanche; quatre ou cinq tours, très-éle- vés et bien définis par une ligne de séparation, garnis de fortes côtes et finement striés en travers : les stries sont visibles entre les côtes : apex obtus; ouverture suborbicu- laire ; lèvre un peu étendue, entourée d’un bord sillonné, fort, proéminent, striée dans la dépression : un bourrelet s'élève à l'angle supérieur de l'ouverture, va en travers pat derrière, se dirige inférieurement et joint le bord de la lèvre en arrière; cette protubé- rance est bordée en haut d'une ligne fine déprimée, où se terminent les côtes longitudi- nales. La longueur est environ d’un huitième de pouce ; largeur, un tiers de la longueur. Les coquilles mortes ou usées deviennent opaques : c'est dans cet état que M. Walker décrit cette coquille comme rare à Sandwich. à M. Adams la trouva sur la côte du Pembrokeshire. Elle est assez commune sur di- verses parties des côtes du Devonshire et du Dorsetshire, surtout dans le sable de la baie de Salcomb; nous l'avons prise aussi dans le sable de Falmouth et sur d’autres points du Cornouailles. A l'état frais, c'est une des plus belles coquilles microscopiques découvertes jusqu'à présent sur les rivages de la Grande-Bretagne. 110 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 20. TURBO STRIATUS. TurBo srriATUSs. Linn., trans., 11, p. 66, t. 13, f. 25-26. Adams.) — Walk., min. shells, ©. 49. — Turt., Linn., iv, p. 488. TurBo SHEPEIANUS. Turt., Linn., 1v, p. 501. — Adams, microsc., t. A4, Ê. 22. Tur8o. Coquille blanche, pellucide, luisante, à six tours un peu arrondis et séparés par une ligne bien définie : la partie supérieure de chaque tour a de faibles côtes; dans son ensemble, la coquille est finement et régulièrement striée transversalement; apex assez aigu : ouverture subovale, marginée. Longueur, un huitième de pouce; largeur, plus d'un tiers de la longueur. Les coquilles vivantes sont couvertes d'un épiderme brun, qui masque les détails; nous en avons trouvé beaucoup en cet état à Plymouth, sur des racines d’algues; elle est commune aussi sur plusieurs points de la côte de Devon, et rare à Falmouth et sur d'autres parties du Cornouailles. M. Walker dit qu'elle est très-rare à l'île de Shepey; M. Adams la trouva sur la côte de Pembrokeshire. 21. TURBO BRYEREUS. PI. vi, fig. 3. TurBo. Coquille forte, conique, luisante, blanche, à sept tours lisses et à côtes fines. Les tours sont un peu arrondis, et bien définis par une ligne de séparation; mais les côtes (qui sont au nombre de dix-sept ou de dix-huit) sont à peine interrompues sur toute la coquille : ouverture ovale ; lèvre externe forte ; lèvre interne repliée, hsse. Il y a une variété avec des côtes plus fortes, mais qui sont en plus petit nombre :elles sont au nombre de dix à douze. A la première vue, cette coquille a un peu l'aspect du T. costatus; mais les côtes sont plus fines, plus nombreuses et dépourvues de stries transverses : l'ouverture est essen- tiellement différente en ce qu'elle ne possède pas la lèvre marginée si remarquable dans cette espèce. La taille est double de celle du costatus : longueur moindre d'un quart de pouce. Nous reçümes plusieurs exemplaires de cette belle espèce de M. Bryer de Weymouth, qui les trouva à diverses reprises sur cette côte. C'est aussi une coquille occidentale. 22. TURBO CONIFERUS. PI. vi, fig. 9. TurBo. Coquiile blanche, forte, pyramidale, à six tours se terminant en pointe obtuse, et garnis d'environ douze côtes ondulées, qui ne sont interrompues que par une légère ligne de séparation; les interstices à la partie supérieure de chaque tour présentent de petites cavités, qui donnent à celte partie une apparence pédonculée ou denticulée : ces dentelures singulières se prolongent sur la ligne de division spirale : les côtes sont croisées par des stries extrêmement fines et serrées, qu'on ne peut voir qu'à l’aide du microscope : ouverture ovale, oblique, fortement marginée , lèvre inté- neure non réfléchie. Longueur, un quart de pouce ; largeur , un tiers de la longueur. Nous avons reçu cette élégante coquille de M. Bryer, qui la trouva à Weymouth avec l’espèce précédente. 25. TURBO DENTICULATUS. Türgo. Coquille conique, blanche, subpellucide, à six tours se terminant en pointe obtuse, et garnie de neuf ou dix côtes rudes qui se projettent au haut de chaque tour, MONTAGU. 44 en formant de fortes dentelures comme dans l'espèce précédente ; ouverture suborbicu- lire; lèvre externe épaissie par une côte, lèvre interne lisse, dentelée, avec un ou deux petits tubercules à la base adjacente aux côtes. Longueur, moins d’un quart de pouce; largeur, moitié de la longueur. Nous avons reçu cette espèce ainsi que la précédente de Weymouth, et nous la primes d'abord pour une simple variété de cette dernière; mais après une comparaison plus attentive, nous avons remarqué que l'ouverture est plus arrondie, et n'est pas réelle- ment marginée, mais seulement épaissie par une côte; elle est beaucoup plus conique, les côtes sont plus fortes, moins nombreuses, et forment des dentelures plus profondes à la jonction de chaque tour; les interstices entre les côtes sont dépourvus de stries et sont subpellucides ; le caractère spécifique le plus essentiel paraît dépendre des côtes qui ne sont pas ondulées, mais se dirigent obliquement à gauche, de l'ouverture à l'apex. 24. TURBO CIMEX. TurBO GIMEX. Linn., syst., p. 1233. — (Grmel., syst., p. 3589. 5. — Turt., Linn., iv, p. 481. — Guall., t. 44, X. — Don., br. shells., n, t. 2, 4.14. TurBO CANCELLATUS. Da Costa, p. 10%, 1. 8, f. 6-9. TurBo. Quatre grands tours, coniques, cancellés, blancs, bien définis par une grande ligne déprimée ; elle est remarquablement épaisse pour sa taille, et les stries croisées sont rudes, ce qui fait paraître la coquille profondément ponctuée; apex plutôt obtus; ouverture subovale, avec un bord épais; lèvre externe crénelée en dedans. Longueur, un huilième de pouce; largeur, à peu près la moitié de la longueur. Nous avons trouvé cette espèce à Falmouth, dans le Cornouailles et sur la côte sud de Devon, mais rarement; nous l'avons reçue aussi de Sandwich, dans le comté de Kent. On la prend quelquefois à Guernesey, et c’est une coquille de la Méditerranée ; mais on ne la trouve nulle part en grande quantité. 25. TURBO SUBUMBILICATUS. TurBo. Coquille lisse, luisante en dessous, conique, d’un blanc jaunâtre; quatre ou cinq tours très-renflés, le premier occupe plus de la moitié de la coquille; apex ordinai- rement obtus; ouverture ovale ; lèvre externe unie: lèvre interne un peu réfléchie, for- mant un sillon ou subombilic. Longueur, un huitième de pouce; largeur, moitié de la longueur. Cette espèce, dont parle M. Bryer comme se trouvant sur le rivage de Weymouth, diffère du Turbo ulvæ, en ce qu'elle est plus renflée et plus ventrue; elle diffère sur- tout par l'ouverture, et elle est plus ombiliquée. Elle diffère du T. ventrosus non-seulement par plus de largeur proportionnelle à la base, mais aussi par l'ouverture, qui est exactement ovale, et non contractée en angle aigu à l'extrémité supérieure, comme dans celui-ci et dans l'ulvæ : elle n'arrive jamais à la grosseur du dernier et surpasse celle du premier. 26. TÜRBO VENTROSUS. PI. 4, fig. 29. TurBO EBURNEUS. Adams, microse.. t. 14, 1. 45. — Walk., min. shells, f. 36. TurBo. Coquille lisse, luisante, mince ; à six tours renflés ou très-arrondis, d’une lé- gere couleur cornée, pellucide; mais lorsque l'animal est dans la coquille, elle paraît noire; apex assez aigu ; ouverture suborbiculaire, formée par un opercule corné, mince 142 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. et rugueux ; bord presque tout à fait rond. Longueur, un huitième de pouce; largeur, environ un tiers de la longueur. Cette espèce est assez commune sur la côte de Kent, à Folkstone et à Sandwich ; ele est confondue avec le T. ulvæ, pour lequel nous l'avons reçue. Néanmoins elle est très-différente de cette coquille, et il est facile de la distinguer par ses grands tours élevés et arrondis, par son aspect luisant et par sa couleur; l’autre est toujours d’un brun terne, opaque, et beaucoup plus épaisse. Cette coquille conserve en grande partie sa couleur noire, lorsqu'elle contient l'ani- mal; mais les exemplaires morts sont d'un blanc opaque, ainsi que le dit M. Walker, et c’est probablement dans ce seul état que M. Jacobs avait vu cette espèce à laquelle il donna le nom d’'eburneus (ainsi que nous l'apprend M. Adams). 27. TURBO ULVÆ. TurBo uLVÆ. Br. zool., t. 86, f. 120.— Turt., lin., 1V, p. 499. — Da Costa, p. 105. HeLix ULVÆ. Pult., cat. Dorsel, p. 49. Turgo. Coquille avec cinq ou sept tours lisses, non arrondis, mais à peu près aplatis, séparés par une petite suture ; apex assez aigu ; Couleur, brun opaque, foncé ou roux ; ouverture subovale; levre interne un peu réfléchie sur la columelle, formant une légère dépression en arrière, mais non un ombilic. En général, la longueur est d'environ un quart de pouce; mais à Poole nous avons trouvé cette coquille d'une taille extra- ordinaire, c'est-à-dire d'environ trois huitièmes de pouce de longueur et d'un huitième de pouce de largeur. Les coquilles mortes sont souvent d'un blanc opaque terne; l'opercule est corné, radié de stries arquées depuis le bord interne. C’est une espèce très-commune dans la plupart de nos passes et de nos ports; mais on la trouve rarement sur les rivages découverts et exposés à la fureur des vagues. Elle se trouve souvent sur les ulvæ et autres plantes marines, ainsi que sur la vase, à la limite de la haute marée; elle y est quelquefois en si grande quantité qu'elle couvre presque toute la surface du sol, et l’on a observé que dans les lieux où elle se trouve très-nombreuse, on rencontre à peine d’autres espèces enroulées, si ce n'est le T. littoreus, le T. rudis et deux ou trois autres espèces communes. 28. TURBO PULLUS. TurBo PuLLUS. Lin., sysl., p. 1233. — Gmel., syst. p. 3589, 6. — Pult., cat. Dor- sel, p. 45.— T'urt., lin., 1v, p. 481. — Don., br. shells, 1, €. 2, f. 2 à 6. — Borlase, corn., p. 276. TurBo picrus. Da Costa, p. 103, t. 8, f. 4, 3. TurBo. Quatre ou cinq tours arrondis, lisses, luisants; le premier est grand et forme à peu près la moitié de la longueur de la coquilie; l'apex n’est pas très-aigu; couleur si variée qu'on trouve à peine deux exemplaires semblables, mais ils sont tous plus ou moins rayés et tachetés d’une manière élégante ; en général ils sont rouges ou pourprés, avec des lignes foncées ondulées, ou tachetés de blanc; quelquefois d'un brun pourpré avec des taches blanches. Une variété a les lignes extrêmement fines et paraissant comme des stries ; d'autres les ont larges ou marquées de bandes interrom- pues. Ouverture suborbiculaire, grande; dans les coquilles àgées, elle s'étend sur la columelle. Longueur, trois huitièmes de pouce; largeur, le double. L'opercule appartenant à cette coquille semble avoir échappé à l'observation; 1l est vrai qu'il ne se trouve que dans les exemplaires vivants, qu'on rencontre rarement, à notre avis ; il est remarquablement fort, épais et testacé, très-convexe, blanc et lisse à MONTAGU. 145 l'extérieur; la partie interne, lorsque l'animal est séparé de la coquille, est un peu concave, et a un petit tour de spire singulier près de l'une des extrémités. Cette belle coquille est assez commune sur plusieurs points de la côte de Cornouailles, surtout à la baie de Whitsand et à Falmouth ; elle est aussi commune sur quelques rivages du Devonshire, particulièrement au sud, dans les sables de Milton, et au nord, à Ifracomb ; mais on l'obtient rarement vivante, si ce n’est à une marée très-basse, ou à l’aide de la drague. Le Dr. Pulteney en parle comme d’une coquille rare sur les ri- vages du Dorsetshire, et nous croyons qu'elle est plus difficile à trouver du côté de l’est. L'animal est de même couleur que la coquille, avec deux tentacules filiformes très- longs ; au-dessous de ceux-ci ct à la base, sont deux petits yeux noirs, près desquels on remarque deux faibles antennes, où cirrhes, et de chaque côté une autre plus petite que les tentacules; ces appendices sont en mouvement continuel et peuvent tourner dans toutes les directions. 29. TURBO PUNCTURA. PI. 4, fig. 20. TurBo. Six tours arrondis, très-luisants, terminés en pointe et finement réticulés ; couleur, d'un blanc jaunàtre transparent, ouverture suborbiculaire. Longueur, un dixième de pouce; largeur, un tiers de la longueur. Nous avons trouvé cette élégante espèce à la baie de Whitsand, dans le Cornouailles, et dans le sable de la baie de Salcomb, dans le Devonshire; mais elle y est extrème- ment rare; on ne peut la bien examiner qu'à l'aide d’un fort microscope, car les détails sont excessivement fins; on voit que la coquille paraît délicatement ponctuée de tous côtés, et ciselée de stries entrecroisées extrêmement fines. 30. TURBO RUBER. Tur8o rRuBER. Linn., trans., 161, t. 13, f. 21, 22. (Adams.) — Turt., lin., 11, p. 488. Tur8o. Cinq tours pellucides, lisses, luisants, d’un brun rougeâtre, arrondis, et sé- parés par une suture; apex aigu; ouverture suborbiculaire, un peu réfléchie sur la lèvre interne. Longueur, un huitième de pouce, ou davantage; largeur, environ un tiers de la longueur. Nous avons trouvé cette espèce à la baie de Whitsand, dans le Cornouailles, et avec elle une coquille qui lui ressemble sous tous les rapports, excepté par la couleur, qui est parfaitement blanche et si transparente qu'on peut voir toute la columelle au travers de la coquille. 31. TURBO VITREUS. PI. 4, fig. 27. Tur8o. Coquille subcylindrique, mince, pellucide, blanche, lisse, à quatre tours très- arrondis, séparés par une suture profondément déprimée; apex ordinairement obtus; ouverture subovale, contractée à l'extrémité supérieure; lèvre externe mince; lèvre interne un peu épaissie. Longueur, un huitième de pouce; largeur, un tiers de la longueur. Il ne faut pas confondre cette espèce avec la variété blanche de l'espèce précédente ; elle est plus délicate, les tours sont plus grands et plus obliques; on la distingue d’a- bord par sa forme subeylindrique, qui lui donne quelque ressemblance au T. striatus , mais dont elle diffère, parce qu'elle est plus lisse et n'a pas d'ouverture marginée. 144 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. La columelle de cette espèce est visible à travers la coquille. Nous l'avons trouvée en très-petit nombre à la baie de Whitsand dans le Cor- nouailles. 32: TURBO DECUSSATUS. PI. 4, fig. 34. Tur8o PELLUCIDUS. Linn., trans., 14, p. 66, t. 13, f. 33, 34 (Adams.).—Turt., lin., iv, p. 489.— Walk., min. shells, Ê. 52. Tur8o. Coquille subpellucide, un peu luisante, blanche, à cinq tours de spire, bien définis par une ligne de séparation; de fortes stries longitudinales croisées en sautoir par des stries extrèmement fines; apex pas frès-aigu; ouverture subovale, contractée à la partie supérieure ; lèvre externe mince; lèvre interne ne s'étendant pas sur la columelle. Longueur, à peine un huilième de pouce; largeur, moindre de la moitié de la longueur. Nous trouvèmes cette espèce très-rare dans le sable de la baie de Salcomb. Elle diffère du T. punctura en ce qu'elle est plus cylindrique, plus fortement striée longi- tudinalement ; l'ouverture est aussi plus ovale. 33. TURBO RETICULATUS. TurBO RETICULATUS. Linn., trans., 111, p. 66, t. 43, f. 19, 20 (Adams). — Turt., lin. 1V, p. 488.— Adams microse., t. 14, Ê. 14. — Walk., min. shells, F. 32. Tur8o. Coquille conique, forte, opaque, d'un brun clair; six tours arrondis et très- élevés, fortement réticulés; apex en pointe; ouverture suborbiculaire, avec bords épais ; lèvre interne étendue sur la columelle, formant une excavation où subombilic, Longueur, à peine un dixième de pouce; largeur, la moitié de sa longueur. Nous reçcümes cette espèce de M. Boys. pour la coquille de Walker mentionnée ci- dessus. Cet auteur la décrit d’un blanc pellucide : tous les exemplaires que nous avons examinés étaient d'un blanc-gris opaque, ou d'un brun clair; il est possible que ce soient des coquilles mortes. Cette espèce est parfaitement distincte de la précédente, en ce qu'elle est plus large en proportion de sa longueur. Elle est plus conique, plus forte- ment striée en travers, et l'ouverture est plus forte et plus arrondie. 34. TURBO SPIRALIS. PL. 4, fig, 32. TURBO CANALICULATUS. Linn., trans., 11, p. 2532 ( Adams).—- Walk., min. shells, f.46.— Turt., lin., 1v, p. 489. TurBo. Coquille pellucide, luisante, blanche, conique, à quatre ou cinq tours; le plus grand est marqué de sillons spiraux transverses, à la moitié de la base; le reste présente des côtes fines et longitudinales : les tours sont à peu près aplatis, mais bien définis par une ligne de séparation, qui est marquée d'une protubérance spirale très- fine. Apex obtus; ouverture suborbiculaire; le pilier de la lèvre se réfléchit en dedans et forme une espèce de dentelure, qui n'est autre qu’un pli ou protubérance spirale, se dirigeant sur une partie de la columelle, caractère qui, dans cette coquille et dans les trois espèces suivantes, n'est pas sujet à varier comme les dentelures dans quelques autres coquilles, mais qui est la forme constante de la columelle, causée par la dispo- sition du pilier de la lèvre, comme dans la Voluta tornatilis, et qui la rapproche du genre auquel cette espèce appartient. Nous trouvâmes cette coquille dans le sable de la baie de Salcomb, dans le Devon- shire, MONTAGU. 1 à 39. TURBO INTERSTINCTUS. PL. 4, fig. 28. TURBO INTERSTINCTUS. Linn., trans., 111, p. 66, t. 13, f. 23, 24 (Adams). — Turt., lin., 1\, p. 488. Tur8o. Coquille luisante, blanche, conique, à cinq tours plutôt aplatis, mais à petites côtes, et divisés par une petite ligne de séparation : apex obtus; ouverture sub- ovale; lèvre interne un peu réfléchie, avec une seule petite dent. Longueur, une ligne ; largeur, un tiers de la longueur, Nous trouvämes cette espèce dans le sable de la baie de Bigberrv, dans le Devon- shire : elle est très-rare. 36. TURBO UNIDENTATUS. Turgo. Coquille forte, conique, lisse, luisante, blanche, subpellucide, avec un som- met obtus : cinq ou six tours peu élevés; ouverture subovale; lèvre externe unie; columelle garnie d’une dent au milieu. Longueur, deux dixièmes de pouce; largeur, à peu près la moitié de la longueur. Nous trouvâmes cette coquille dans le sable de la baie de Salcomb, et vivante sur le Pecten maximus, pêché dans une eau profonde; mais elle n'est nullement commune. On pourrait facilement confondre cette espèce avec le T. ulvæ, à cause de sa forme, mais la dent unique est un caractère de distinction invariable, indépendamment de la couleur, qui est toujours d'un blanc luisant, et, ordinairement, teinté de pourpre ou de couleur rose à la partie supérieure. 37. TURBO PLICATUS. TurBo. Coquille lisse, luisante, subpellucide, blanche, à six tours de spire, et ter- minée par une pointe obtuse; les tours sont à peu près aplatis, et ne sont définis que par une très-petite ligne de séparation, ouverture subovale, un peu contractée à un angle de la partie supérieure ; lèvre externe égale ; lèvre interne épaisse et pourvue d'un simple pli semblable à une dent. Longueur, un huitième de pouce ; largeur, un üers de la longueur. $ On trouve cette espèce dans le sable de la baie de Salcomb, mais elle y est rare. Il ne faut pas confondre cette espèce avec le Turbo unidentalus, qui est beaucoup plus épais et plus fort, dont la base est plus large en proportion de sa longueur, à tours plus renflés, et dont l'ouverture est plus grande. Elle à plutôt la forme de l'Helix polila, mais elle ne se termine pas en pointe si fine, n'a pas l'ouverture si longue, et se distingue aisément de celte coquille par son pli semblable à une dent. 38. TURBO PALLIDUS. TurBo. Coquille blanche, lisse, de forme délicate, avec six ou sept tours de spire, diminuant vers la pointe qui est assez fine; les tours ne sont pas très-élevés, mais séparés par une ligne bien définie; ouverture suborbiculaire; lèvre externe arquée ; 1l y a une faible duplicature sur la lèvre interne; sans dent, mais par sa réflexion elle forme un petit ombilic. Longueur, plus d'un huitième de pouce; largeur, à peine un tiers de sa longueur. Elle vient du sable de la baie de Salcomb, mais elle est tres-rare. 146 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 39. TURBO NIVOSUS. TurBo. Coquille lisse, luisante, blanche, délicate, terminée en pointe obtuse; cinq ou six tours de spire très-arrondis et profondément divisés par la ligne de séparation; ouverture subovale; lèvre interne et columelle tout à fait lisses et égales; pas d'om- bilic. Longueur, à peu près une ligne; largeur, à peine un tiers de sa longueur. Cette espèce à un peu la forme du Turbo interstinctus, mais elle n’a pas de dents ni de côtes. On la trouve au sud de la côte de Devon ; elle est très-rare. 40. TURBO SEMICOSTATUS. TurBo. Coquille courte, conique, blanche, en pointe obtuse; quatre ou cinq tours arrondis, bien définis par la ligne de séparation, et ciselés sur le tour principal de faibles côtes et de stries transverses obsolètes, qui sont imperceptibles sur les spires su- périeures; les côtes ne s'étendent pas au-dessous du point où les stries spirales trans-- verses deviennent très-visibles : ouverture suborbiculaire; lèvre interne un peu réflé- chie; columelle lisse, longueur, une demi-higne ; largeur, moitié de la longueur. On la trouve dans le sable, sur la côte sud du Devonshire, mais elle est très-rare. A la première vue, on pourrait confondre cette coquille avec le Turbo spiralis, mais elle en diffère par les tours, qui sont plus arrondis, par les côtes, qui sont plus gros- sières, et en ce qu’elle est dépourvue, à la columelle, du pli en forme de dent. #1. TURBO UNIFASCIATUS. TüURBO TRIFASCIATUS. Linn., trans., V, p. 2,t. 1, Î. 13-14? (Adams.) — Turt., Linn., 1v, p. 500. TurBo. Coquille lisse, conique, blanche, à deux et rarement trois bandes d'un brun pourpré, l’une sur le deuxième tour, et quelquefois aussi sur le troisième; le nombre des tours est de cinq. Il est remarquable que, quand la coquille à deux bandes sur le tour inférieur, elles n’occupent pas plus d'espace que quand il n'y en a qu'une : les tours sont très-peu élevés et ne sont divisés que par une petite ligne ; sur les tours supérieurs, les bandes se terminent à la ligne de séparation; ouverture subovale, lèvre externe mince et tournant en dehors ; lèvre interne s'étendant sur la columelle; imperforée. La figure donnée par M. Adams est plus grande, en proportion, que cette coquille ; mais elle y correspond sous tout autre rapport. Longueur, un huitième de pouce ; lar- geur, plus d'un tiers de sa longueur. Nous trouvàmes cette espèce rare sur le rivage de Southampton et dans le sable de File de Burrow, dans le Devonshire. 42. TÜRBO CINGILLUS. PI. 1v, fig. 25. Turo. Coquille conique, subpellucide, à six tours, marqués de bandes de couleur cornée et de brun châtain, dont trois se trouvent ordinairement sur le tour principal et deux sur les autres, souvent effacées vers le haut, qui est d’un brun uniforme. Les co- quilles fraiches sont striées obscurément sur les tours, mais ces stries sont très-visibles a la base; apex passablement aigu ; ouverture subovale, contractée à là partie supé- rieure ; lèvre externe mince, ne tournant pas en dehors comme dans l'espèce précé- MONTAGU. 147 dente ; lèvre interne un peu épaisse, imperforée, Longueur, excédant un huitième de pouce ; largeur, un tiers de la longueur. On distingue aisément cette coquille de toutes les variétés de la précédente, en ce que la lèvre externe ne dépasse pas la coquille et ne tourne pas en dehors; en ce que les bandes brunes sont plus foncées, et que l'espace intermédiaire n'est pas si blanc; et, dans les coquilles vivantes, on la distingue par les stries spirales, qui sont fortes à la base ; c'est aussi une coquille plus délicate. Nous trouvàmes cette espèce vivante et en grande quantité sur le rivage de Ply- mouth, dans une seule localité particulière, ainsi qu'à Salcomb, pendant une marée très-basse. 43. TURBO QUADRIFASCIATUS. CocHLEA PaRva. Da Costa, p. 85. Tur8o. Coquille subconique forte, lisse, subpellucide, à quatre tours de spire; Île premier est très-grand et occupe plus de la moitié de la coquille; couleur blanche, or- dinairement marquée de quatre faibles bandes brunes sur le tour principal et quelque- fois de deux sur la seconde; les autres ont les bandes unies et en forment deux très- larges sur le premier tour. Apex plutôt obtus; ouverture suborbiculaire, épaisse à l'intérieur, mais échancrée en un bord aigu à la lèvre externe ; lèvre interne large, avec une petite rainure se terminant en ombilic. La longueur est rarement d'un quart de pouce; largeur, un huitième. Une variété de cette espèce est tout à fait blanche, mais ce sont des coquilles âgées et roulées; beaucoup paraissent d’un blanc uni jusqu'à ce qu'on les ait examinées soi- eneusement. Les coquilles vivantes sont très-foncées et parfois teintes de vert. Cette es- pèce a un peu de l'apparence du T. canalis, mais elle s'en distingue aisément par la lèvre externe épaisse; elle n'arrive jamais à la moitié de la taille de l'autre; elle est beaucoup plus forte, plus opaque, et à la base du tour inférieur elle est toujours angu- leuse, ou bien subcarénée, tandis que l’autre est parfaitement arrondie à cette partie. Nous trouvames cette coquille en grande quantité à Falmouth, dans le sable du port, ainsi que sur la côte sud de Devon, particulièrement sur le rivage de la baie de Sal- comb, à la marée basse, sur les algues. 44. TURBO INTERRUPTUS. Toro iNTerruPTUs. Linn., trans., V, p. 3, t.1, Ê. 16-47. (Adams.) — Turt., Linn., IV, p. 500. Turgo. Coquille conique, pellucide, d'un blanc luisant, marquée de raies ochracees, interrompues, longitudinales, très-visibles sur les deux plus grands tours, formant souvent deux rangées de taches oblongues sur le plus inférieur : cinq tours, qui ne sont pas très-élevés. Apex passablement en pointe; ouverture suborbiculaire ; lèvre externe pas très-mince ; lèvre interne réfléchie. Longueur, un huitième de pouce; largeur, un tiers de la longueur. Nous trouvàames cette espèce à Falmouth, dans le Cornouailles, et sur la côte de De- vonshire, à Ilfracomb, mais en petite quantité. Nous l'avons eue aussi de la baie de Salcomb et d'autres localités. 45. TURBO RETIFORMIS. TürBo tumidus, quatuor anfractibus reticulatis, apertura suboval. Walk., min. shells, f. 37. 148 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE. TurBo avec quatre tours renflés, réticulés, à ouverture ovale, couleur blanche et opaque. Venant de Sandwich; tres-rare. 46. TÜRBO FUSCUS. TurBo quinque anfractibus striatis, apertura subovali. Walk., min. shells, fig. 42. TurBo strié, à cinq tours; ouverture subovale; couleur brun mat. Se trouve à Bysing-Wcod, près de Faversham ; très-rare. #17. TURBO STRIGATUS. TüRBO STRIGATUS. Adams, microse., t. 14, f. 16. — Turt., Linn., iv, p. 500. Tur8o tribus anfractibus, primo strigis tribus transversis, apertura subovata. Walk., min. shells, f. 38. Tur8o à trois tours, dont le premier a trois sillons transverses; ouverture subovale ; couleur d’un blanc mat. Il se trouve à Seasalter ; très-rare. 48. TURBO CARINATULUS. TURBO cARINATULUS. T'urt., Linn.,1v, p. 500. — Adams, microsc.,t. 14, Î. 18. TurBo turritus, carinatus, septem anfractibus; apertura coarctata, marginata. Walk., min. shells, f. 44. TurBo caréné, terminé en pointe, à sept fours ; ouverture contractée, marginée; cou- leur d'un blanc opaque. Se trouve à Sandwich; très-rare. 49. TURBO RIVULUS. Tur8o striatus, quatuor anfractibus; apertura ovali, marginata. Walk., min. shells, f. 57. TurBo strié, à quatre tours; ouverture ovale, marginée; couleur d’un blanc opaque. Se trouve dans un courant d'eau près de Faversham ; très-rare. 50. TURBO SANDVICENSIS. TURBO SANDVICENSIS. Turt., Linn, 1v, p. 501. — Adams, microsc., t. 14, f. 23. Tur8o tribus anfractibus reticulatis, apertura unidentata. Walk., min. shells, F. 55. TurBo à trois tours élégamment réticulés; ouverture ovale dentelée: couleur d'un blanc pellucide. Venant de Sandwich ; extrêmement rare. Nous avons été obligé de reproduire la description des six espèces microscopiques précédentes des Testacea minuta rariora. 514. TÜRBO FULGIDUS. Hecix FüLGIpUS. Linn., trans., 11, p. 254. (Adams.) — Turt., Linn., 1v, p. 531. Tur8o. Coquille subconique, pellucide, lisse, luisante, bigarrée de blanc et de bronze sur les bandes ; trois tours, dont le premier est très-grand. Apex petit, obtus; ouver- ture suborbiculaire, avec bord atténué. Longueur, une demi-ligne. MONTAGU. 149 Nous trouvàmes cette espèce dans le sable de la baie de Whitsand, dans le Cor- nouailles. 92. TURBO ALBULUS. TurBo quinque anfractibus longitudinaliter costatis, apertura subrotunda. Linn., trans., 14, t. 43, Ê. 17-18. (Adams.) TurBo ALBULUS. Coquille opaque, à cinq tours à côtes longitudinales; ouverture un peu arrondie, non marginée. Turt., Linn.,1v, p. 488. 53. TURBO, SCRIPTUS. Tur8o, testa lævi, tribus anfractibus; lineis fuscis, characteriformibus; apertura subro- tunda. Linn., trans., 11, p. 65, t. 13, Ê. 11-42. (Adams.) Obs. Istæ lineæ lineis Lichenis scripti omnino similes. Coquille lisse, opaque, à trois tours, avec des lignes brunes; ouverture un peu ar- rondie. Les lignes ressemblent exactement à celles du Lichen scriptus. Turt., Linn., IV, p. 487. 54. TURBO SUBARCUATUS. Turgo decem anfractibus longitudinaliter costatis, testa ad apicem subarcuata. Color albus. Linn., trans., 11, p. 66, t. 13, f. 27-28. (Adams.) Coquille pellucide, blanche, un peu courbée vers le haut, avec dix tours à côtes lon- gitudinales. Turt., Linn.,1v, p. 488. 55. TURBO ELEGANS. Turgo sex anfractibus spiraliter striatis, costis remotis, apertura ovali. Linn., trans., ut, p. 66, t. 45, f. 31-32. (Adams.) Coquille pellucide, avec six tours striés spiralement, et des côtes distantes ; ouverture ovale. Turt., Linn.,1v, p. 489. Ce n'est pas le Turbo elegans de Gmelin. 56. TURBO DIVISUS. Tur8o quatuor anfractibus, lævibus et striatis; apertura subovali. Linn., trans., ut, p.254. (Adams.) Coquille pellucide, blanche, à quatre tours de spire, divisés chacun en deux parties ; la partie supérieure est lisse, l'inférieure est striée spiralement; ouverture subovale. Turt., Linn., 11, p. 489. 57. TURBO SUBRUFUS. TurBo suBRuFUs. Testa lævi quinque anfractibus superne subangulatis. Linn., trans., V,p.3,t.1,f.18-19. (4Adams.) Coquille lisse, à cinq tours un peu anguleux en haut; la partie supérieure de chaque tour est d'un rouge terne, opaque, marquée d'une bande blanche, transverse. Turt., Linn., 1v, p. 500, Comme les six dernières coquilles n'ont pas été soumises à notre examen, nous avons 150 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. été obligé d'en copier la description dans les coquilles microscopiques données par M. Adams dans les Linnaean transactions, comme venant de la côte du Pembrokeshire. "* COQUILLES DE TERRE ET D'EAU DOUCE". 58. TURBO MUSCORUM. TurBo muscoruM. Lin. syst., p. 1240. — Gmel., syst., p. 3611-94.— Chem. conch., IX, t. 123, Ê. 1076. — Muller, verm., 11, p.105, n. 304. — Schroet., erdconch., p.140, t. 4,97. — Br. zool., t. 82, f. 448. — Lister angl., t. 2, f.6.— Turt. lin., iv, p.499. — Peliv. gaz., t. 35, Î. 6. — Pult. cat. Dorset, p. 46. — Don. br. shells, 111, t. 80. TurBo cYLINDRACEUS. Da Costa., p. 89, t. 5, f. 16. Tur8o. Coquille subcylindrique, lisse, luisante, subpellucide, avec six tours de spire, de couleur cornée d'un brun jaunâtre ; apex obtus; ouverture suborbiculaire, marginée ; le bord blanc, un peu réfléchi, formant une dépression ou subombilic ; lèvre interne souvent garnie d'une seule dent. Longueur, plus d'un huitième de pouce; largeur, environ un tiers de la longueur. Les coquilles mortes deviennent souvent jaunes; et vieilles, elles sont blanches et opaques. Les jeunes coquilles, et mème celles qui ont à peu près leur complet accroissement, sont dépourvues de l'ouverture blanche marginée et de la dent; mais il est vrai qu'on ne trouve pas toujours ce dernier caractère dans des exemplaires qui paraissent adultes. Plus jeunes, elles ont une base et une ouverture trochiformes. Cette espèce paraît assez généralement répandue, mais elle est rare dans quelques lo- calités; on la trouve sous la mousse au pied des arbres, dans les crevasses des ba-- teaux et sur de vieilles murailles. M. Boys nous apprend que le docteur Solander avait nommé cette coquille Turbo do- lioliformis. En mentionnant pour cette coquille le T, muscorum de la zoologie britannique, nous avons imité la plupart des auteurs; mais nous ne pouvons nous empêcher d'exprimer quelque doute, car la figure ne la représente pas du tout; elle ressemble plutôt à l’'Helix lubrica. Gmelin s’est trompé en citant, tab. 4, fig. 6, Schroter, erdconchylien, pour une variété de cette coquille qu'il dit pourvue de huit dents. Cette coquille est parfaitement dis- tincte, et c'est certainement notre Turbo juniperi. Le T. muscorum n'a jamais plus d’une dent, et, comme nous l'avons remarqué déjà, parfois il n'en à aucune. La fig. 8, tab. 2, de Lister Anim. Angliæ, à laquelle Gmelin a renvoyé, bien qu'avec doute, pour cette coquille, est sans contredit l'Helix obscura. On trouve quelquefois cette espèce en compagnie de celle-ci, que l'on peut regarder comme une variété ; elle n’a pas plus de la moitié de la grosseur, maisavec le même nombre de tours, et jui ressemble exactement pour la forme , à l'exception de l'ouverture, qui n'est pas marginée, et quiest toujours sans dent. 59. TURBO SEXDENTATUS. PI. 4, fig. 30. HELIX MINUTA. Müller. ,verm., n, p. 404, n. 299? — Gmel., syst., p. 3660? — Turt. lin, 1V, p. 538? 1 Les Turbo fuscus et rivulus paraissent appartenir à cette division; mais comme nous ne les connais- sons pas, nous avons jugé convenable de les laisser avec le petit nombre de coquilles de M. Walker qui sont douteuses, MONTAGU. 151 Turgo. Coquille ovale, lisse, brune, de couleur cornée; cinq tours un peu arrondis ; apex obtus; ouverture suborbiculaire; lèvre externe inégale, subanguleuse ; ordinaire-- ment garnie de six dents, quatre sur la lèvre externe, et deux sur l'interne. Longueur, une ligne; largeur, moitié de la longueur. Les plus jeunes coquilles n’ont que quatre dents. Nous remarquèmes d'abord cette espèce sur l'Iris pseudacorus, dans une fondrière du Cornouailles, et ensuite dans le Devonshire, mais elle y est rare ; nous l'avons eue depuis en grande quantité parmi les dépôts de rivage de l'Avon. Après les inondations, aux environs de Lackham, dans le Wiltshire ; probablement apportée des prairies voisines. On la trouve aussi à Sandwich, dans le comté de Kent. A une première vue, on pourrait confondre cette coquille avec la jeune du T, muscorum; cependant l'ouverture distorte et les dents sont des caractères assez distincts. Elle res- semble un peu aussi au T. vertigo; mais la forme de l'ouverture, le nombre des dents et le renversement des tours suffisent pour la distinguer. Si Müller n'avait pas dit expressément « apertura ovali-edentula, » nous n'eussions pas douté que cette coquille ne fût son H. minuta; néanmoins les dents ne se décou- vrent pas toujours facilement, jusqu'à ce que l'ouverture ait été bien nettoyée ; et il est même possible que ce naturaliste exercé ait passé sur cette circonstance, s'il avait un mauvais exemplaire d'une espèce si petite. 60. TURBO TRIDENS. PI. 4, fig. 9. TuRBoO TRIDEXS. Gmel., syst, p. 3611.—Turt., Lin.,1v, p. 499.— Pult. cat. Dorset., p. 46.— Gualt., t. 4, F. HELIX TRIDENS. Müller, verm., 1, p. 106, n° 305. TurBo. Coquille subeylindrique, lisse, luisante, d’un brun clair; six ou sept tours peu élevés ou qui ne sont distingués que par une ligne de séparation; apex obtus; ou- verture petite et courbée ; lèvre externe garnie d'une dent au bord; lèvre interne réfléchie, avec deux dents longues et deux dents courtes alternées. Longueur, un quart de pouce. Nous recümes l'espèce ici décrite du docteur Pulteney, qui l’a indiquée dans son ca- talogue des coquilles du Dorsetshire, et qui dit qu'on la trouve sur des plantes aqua- tiques, dans la rivière de Stour. Les coquilles mortes sont ordinairement blanches. Il est possible que la plupart des individus de cette espèce n'aient que trois dents, sur- tout ceux qui ne sont pas arrivés à un accroissement complet. Les exemplaires que nous avons examinés étaient plus grands que les coquilles ordinairement décrites et avaient tous cinq dents, dont deux étaient fort petites et qu'on aurait pu aisément ne pas aper- cevoir. Nous donnons cette espèce comme britannique, d'après l'autorité mentionnée c1- dessus, tout en annonçant que nous n'avons jamais été assez heureux pour la trouver. 61. TURBO CARYCHIUM. CARYCHIUM MINIMUM. Müller, verm., 11, p. 125, n° 321. — Schroet. flussconch, p. 324, no 422. Heux carycHium. Gmel., syst., p. 3665. — Turt., Lin., 1v, p. 54. Tur8o. Walk , min. shells., f. 51. Turgo. Coquille luisante, pellucide, blanche; cinq tours de spire finement striés dans leur longueur, arrondis, et bien définis par une ligne de séparation ; apex obtus ; ou- verture subovale contractée, marginée; lèvre externe épaissie en dedans par une protu- bérance au milieu; lèvre interne garnie de deux dents, et parfois du rudiment d'une 152 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. troisième au-dessus des deux autres. Longueur, à peine une ligne ; largeur, un tiers de la longueur. Cette coquille est la plus petite de nos espèces terrestres, et se trouve assez souvent dans les bois, sur la mousse. Nous l'avons trouvée dans plusieurs parties du Wiltshire, principalement dans le bois de Lackham, et dans le sable de l'Avon; elle se trouve aussi dans le Devonshire et dans d'autres lieux. Elle est commune dans le Kent. M. Boys nous l'envoya de Sandwich. Pour la coquille de M. Walker susmentionnée, 11 dit qu'on la trouve sur les rives d'un courant d'eau près de Faversham. L'exiguïté de cette coquille est probablement cause qu’elle est restée dans l'oubli, car elle n'est pas rare sous le vieux bois, particulièrement sous le vieux bois de bateau, dans les endroits humides. Les stries dont elle est garnie sont régulières, mais tellement fines, qu'il faut avoir une bonne loupe pour les découvrir. Müller, qui a divisé ses coquilles en genres, d’après la structure de l'animal qui les habite, a classé celle-ci dans le genre carychium, où cette espèce est seule; les carac- tères sont : « tentaculis duobus truncatis, oculis ad basin postice. » Cet auteur est parfaitement exact; l'animal est d’un blanc jaunâtre, et n'a que deux courts tentacules cylindriques, obtus, tronqués, entre la base desquels, où un peu der- rière, sont placés deux yeux noirs rapprochés, très-visibles. 62. TURBO JUNIPERI. PI. 4, fig. 26. Schroeter, erdconch., p.140, t. 4,1 6.— Chem., conch., 1x, t. 155, €. 1236, À. B. Tur8o. Coquille subcylindrique, opaque, brune. Huit ou neuf tours striés oblique- ment ; les tours ne sont pas arrondis ni très-élevés, mais bien définis par une ligne de séparation; les quatre premiers sont cylindriques, les autres diminuent et se terminent par un apex obtus ; ouverture suborbiculaire, marginée, réfléchie, blanche, garnie de sept dents, dont trois sur la lèvre externe et quatre sur la columelle 1; à la base derrière la lèvre interne, se trouve une singulière et grande cavité, formée par la contraction de la partie intérieure de la bouche, et les lèvres très-réfléchies; le bord de l'ouverture ne se rencontre pas tout à fait sur le tour principal. Longueur, plus d'un quart de pouce; largeur, pas la moitié de la longueur. Cette coquille paraît rare ou du moins fort locale en Angleterre. Nous la trouvâmes, pour la première fois, il y a dix ou douze ans, en très-petite quantité, sur une vieille muraille couverte de mousse à Easton Grey, dans le Wiltshire ; nous ne l'avons plus rencontrée depuis, si ce n’est récemment; nous la découvrimes en grande quantité sur les racines des buissons de genévrier, sur les coteaux, près de Devizes, dans le même comté. Chemnitz a donné une assez bonne figure de cette coquille, maiselle est trop grande ; il la compare au T. muscorum, mais elle n’est pas pellucide, son sommet est plus aigu, elle a deux tours de spire, et la bouche pourvue de dents ; il observe aussi, comme le remarque Schroeter, qu'elle est assez commune dans la Thuringe. Il parait en effet que c'est ce dernier auteur qui a fait connaître cette coquille à Chemnitz; mais malheu- reusement il l'a confondue avecle Turbo tridens, en citant l'Helix tridens de Müller. Gmelin a commis aussi cette erreur en citant la coquille de Chemnitz pour son 7. tridens. 1 Ces projections, qu’on appelle ordinairement des dents, ne sont pas proprement des denticules ou pro- tubérances en forme de dents, mais sont de fines lamelles dirigées spiralement en arrière et parallèles. Celles de la lèvre interne peuvent, dans bien des cas, déborder la coquille d'une ligne. MONTAGU. 455 Schroeter fait une description comparative entre cette coquille et le T, muscorum, et dit expressément que celle-ci a sept dents : sa figure à aussi des dimensions plus na- turelles que celles données par Chemnitz, qui l'a figurée au double de sa taille réelle. 63. TURBO ELEGANS. TurBO ELEGANS. Gmel., syst., p. 3606. 74.— Lister, conch.,t. 27,1. 25.— Id. Angl., t. 2, f. 5. —Chem., conch., 1x, 1. 123, f. 4060, à. à. e. — Pult., cat. Dorset., p. 45. — Guall., t. 4, À. B. — Schroet., flussconch., p. 366, t. 9, F. 15. a. b. NERITA ELEGANS. Müller, verm., 1, p. 177, n° 363 Tur8o Tumipus. Br. zool., t, 82, Ê. 110. — Turt., Lin., iv, p. 480. Tur8o srriaTus. Da Costa, p. 86, t. 5, F. 9. — Don. br. shells., 11, t.59. — Morton Northamp., p. 415. — Turt., Lin., 1V. p. 495. TurBo LINGINA. Lin., syst, p. 1239? — Gmel., syst., p. 3605. 71 ? TurBoO REFLEXUS. Lin., syst., p. 1238? — Gmel., syst., p. 3605. 70? Tur8o. Cinq tours renflés, terminés par un sommet obtus, marqués de fortes stries spirales croisées par de plus fines en sens longitudinal et donnant à la coquille un aspect réticulé ; couleur généralement cendrée, légèrement pourprée ; le sommet est souvent tout à fait pourpré et dépourvu de stries; parfois cette coquille est agréablement fasciée de taches, ou bandes brisées, d'un brun tirant sur le pourpre, ou rayée longitudinalement de la même couleur. Souvent les exemplaires morts sont blancs. L'ouverture est orbiculaire, se projetant sur la lèvre interne, un peu réfléchie; bord faiblement strié ; derrière la lèvre interne est une cavité, ou subombilic; opercule testacé, strié spiralement. Longueur, cinq huitièmes de pouce; largeur, trois huitièmes. Cette espèce élégante est la seule coquille britannique avec un opercule testacé. Elle est assez locale, mais en assez grande quantité dans quelques endroits ; elle habite prin- cipalement le gravier sec, ou le sol sablonneux, sous la mousse. Nous l'avons trouvée en grande quantité, près de la mer, sur des racines, à l'ouest de Tenby, dans le pays de Galles, ainsi que dans les bois de Lackham, dans le Wiltshire. On l'a trouvée aussi dans quelques parties du comté de Kent, du Lincolnshire, de Yorkshire et de Northampton- shire. Da Costa dit qu'elle se trouve dans le Surrey près de Darking; et Pennant, dans les bois de Cambridgeshire. Le docteur Pulteney observe qu'elle est commune sur les plus hautes dunes du Dorsetshire, principalement près de la mer, et qu'il l’a vue en quantité à Hod- Hill près de Blandford : nous l'avons remarquée aussi à Portland et à Swanage, dans le même comte. On la trouve sur le continent en France et en Italie, et, suivant Chemnitz, dans les Pyrénées sur des buissons. Schroeter semble avoir été dans l'embarras pour placer cette coquille ou parmi ses espèces terrestres ou parmi celles d'eau douce, puisqu'il fait observer que des naturalistes accordent à l'animal quatre tentacules, tandis que d'autres disent qu'il n'en possède que deux ; mais il paraît avoir adopté cette dernière opinion : d'où il conclut qu'elle doit appartenir aux coquilles aquatiques, puisque tous les animaux des coquilles terrestres possèdent quatre tentacules, et cette opinion paraît encore confirmée par l'opercule testacé de l’animal. C'est, en effet, le seul cas que nous puissions citer où une coquille terrestre soit pourvue d'un opercule testacé permanent; mais l’animal du Turbo carychium n'a que deux tentacules, aussi bien que celui-ci, et Müller nous informe que son Vertigo pusilla, Turbo vertigo, nobis, qui est aussi une coquille terrestre, est habitée par une limace d'une structure plus singulière : car, n'avant que deux tentacules, les veux sont placés à 154 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. leur extrémité, de sorte que, bien que nous n'ayons découvert jusqu'ici aucune limace aquatique à quatre tentacules réguliers !, cependant l'animal qui n’en possède que deux n'est pas pour cela aquatique. L'animal de cette coquille a aussi une autre propriété rare pour une limace terrestre, ainsi que nous l'apprend Lister, qui dit qu'elle présente les deux sexes distincts. Il reste à prouver si ce cas se présente dans quelques autres espèces terrestres à deux tentacules ; cela paraît probable, et celles à quatre tentacules sont invariablement her- maphrodites et ont les tentacules supérieurs oculifères. Lister a éclairci plus tard le sujet en donnant une anatomie de l'un et l’autre sexe de l'animal dans son Exercilatio, tab. 4, où celui-ci n’est représenté qu'avec deux ten- tacules et les yeux placés à leur base. La même planche se trouve dans sa Conchylio- logie, tab. 4. Anat., et malheureusement on figure dans ces planches, sans aucune ex- plication, une Hélice comprimée, mais qui est évidemment la coquille de l'animal figuré au n° 4, dans le but d'établir une comparaison des organes de la génération. L'absence d'une explication de la figure de cette coquille a produit de l'erreur et de la confusion, quoiqu'il ait renvoyé expressément au Tit. 5 de ses Anim. Angliæ pour la coquille de la figure anatomique de la limace en question. Geoffroy, aussi bien que Lister, avait parfaitement raison en ne donnant à l'animal que deux tentacules, et en faisant cette coquille une espèce terrestre. L'animal est d'un brun pâle, avec une longue trompe qui est fortement striée en travers ; deux tentacules un peu comprimés, ridés et un peu en massue, avec des ex- trémités lisses, luisantes, noires? ; yeux placés près de la base des tentacules sur le côté extérieur, et un peu élevés. La trompe est forte et musculaire et sert à faire avancer le corps; elle est aussi d’une très-grande utilité pour écarter les obstacles, surtout la terre, quand l’animal se retire pendant l'hiver. Les tentacules sont un peu contractiles, mais non tubuleux; l'animal ne peut les faire rentrer dans leur base comme les limaces plus communes. 64. TURBO FASCIATUS. TurBo FAsciATUS. Br. z001., t. 82, ?. 119.— Da Costa. p. 90.— Tavan., t. 65. À. 1.— Don. br., shells, 1,t. 48, f.161.— Lister, conch., t. 19, f. 14.—Turt., Lin., IV, p. 481. HELIX BIFASCIATA. Pull. cat. dorset., p. 49. Turgo. Coquille mince, subpellucide, terminée en pointe ; neuf tours un peu arrondis, mais pas très-levés ; apeæ passablement pointu ; les tours ne sont pas striés régulière- 1 L'appendice plumeux sur le derrière de la tête du Turbo fontinalis et de l'Æelir cristata ne peut être considéré comme un tentacule. 2 Il est peut-être permis de douter si les extrémités lisses et luisantes des tentacules ne sont pas réelle- ment des yeux, et méritent aussi bien ce nom que ceux d’autres espèces de limaces terrestres; s’il en est ainsi, l’animal diffère plns essentiellement de tous ses congénères, en ce qu’ils possèdent quatre organes semblables. On ne peut guère décider pourquoi Lister n'aurait pas considéré ces extrémités subglobuleuses et très-polies comme des yeux; mais il fut conduit à conclure qu'il ne pouvait en être ainsi, puisqu'ils n'étaient pas rétractiles, ou capables de se retirer, avec les tentacules ; assurément ce n’est pas une raison suffisante, car il serait mieux de supposer que, comme les tentacules sont formés (dans quelque but sage) pour être constamment découverts, il devient ainsi nécessaire de protéger une partie si délicate par une mem- brane cornée, comme dans la tribu des cancers. C’est donc en nous en rapportant aux recherches anatomi- ques du docteur Lister, qui, certes, considérait cette partie comme ocellée, que nous pensons qu'il est juste de remarquer que, bien que la dissection de ces parties soit habilement faite par ce naturaliste, on peut ce- pendant se livrer à de nouvelles recherches ; et nous avons peu de doute que nos conjectures ne soient re- connuues exactes, c'est-à-dire que l'animal possède réellement quatre yeux, deux à l'extrémité des tenta- cules, et deux à la base. MONTAGU. 155 ment, mais ridés en travers ; couleur blanche, rayée longitudinalement de brun ou de chàtain:; ces raies deviennent souvent confluentes à la base, et forment une ou deux bandes régulières : ouverture subovale; lèvre externe mince; lèvre interne un peu ré- fléchie, formant derrière elle une cavité. Longueur, près des trois quarts de pouce; lar- geur, un quart. Cette espèce fut mentionnée pour la première fois par Lister comme venant du pays de Galles ; ensuite par Pennant, comme assez commune à Anglesea, sur le sol sablonneux près de cette côte. C'est assurément une espèce locale, quoique très-abondante dans quelques endroits près de la mer, et rarement, croyons-nous, ailleurs que dans un sol arénacé, sous l'influence de l'air salin. Elle est en si grande profusion sur la côte de Caer- marthenshire et sur les points qui dominent la baie de Whitsand, dans le Cornouailles, qu'on ne peut faire un pas sans en écraser des quantités. On croit généralement dans cette localité que cette coquille contribue beaucoup à engraisser les brebis 1; 1l est im- possible, en effet, que ces animaux puissent paître sur cette herbe courte sans en ava- ler une quantité prodigieuse, surtout pendant la nuit, ou après la pluie, lorsque ces coquilles montent sur les brins d'herbe. Elle se trouve aussi en grande quantité dans quelques parties du sud de Devon, près de la mer, surtout dans la baie de Bigberry : le sable de cet endroit est plein de co- quilles mortes, à la profondeur de quatre pieds. On remarque dans toutes ces localités qu'il n’est plus possible d'en trouver une seule dès que l’on quitte le sol sablonneux. Le docteur Pulteney parle de cette espèce comme abondante sur les dunes du Dor- setshire, près de la mer. Nous la trouvämes aussi à Kingsbridge, dans le Devonshire. Assez commune dans un ou deux champs, où elle était probablement apportée de quel- que distance dans la vase (ordinairement employée comme engrais dans cette partie), car On ne peut rencontrer aucun exemplaire de cette coquille dans quelque autre en- droit, à la distance de quelques milles. Le Turbo fasciatus semblerait particulier à l'Angleterre, car nous ne le trouvons dé- crit par aucun auteur étranger comme habitant le continent. Il ne paraît pas être dans la douzième édition du Systema nature, et il n’est pas non plus, que nous sachions, dans celle de Gmelin, à moins que ce ne soit la figure de Lister citée par erreur pour l’'Helix delrita. Müller et Schroeter paraissent également ne pas l'avoir connu. 65. TURBO FONTINALIS. TurBo FoNTINALIS. Pult., cat. Dorset., p. 45. — Don., br. shells, 111, t. 102. — Walk., min. shells., f. 56.— Petiv., Gaz., t. 18, f. 2. HELIx pisciNaLis. Gmel., syst., p. 3627. 44. Turt., Lin., 1V, p. 512. HEziIx pusILLA. Gmel., syst., 3627. 45.—Turt., Linn., 4, p. 513. TurBo THERMALIS. Gmel., syst., p. 3603. 61? — Turt., Lin., 1v, p. 493. TRocaus criSTATUS. Schroeter, Flussconch., p. 280, t. 6, f. 44. NERITA PISCINALIS. Müller, Verm., 11, p. 172, n° 358. — Schroeter, Flussconch., p. 247, n° 61. 1 Borlase dit, dans son Histoire du Cornouailles, p. 286 : « Les moutons les plus délicats sont ceux qui « paissent dans les l:e1x où le sable est à peine couvert de gazon vert, et l’herbe extrèmement petite ; tels «“ sont les /owens, ou tertres de sable, dans le Piran Sand, Gwythien, Philac, Senan Green, etc., près des « rivages. Dans ces sables on trouve les limaçons turbinés, de différentes espèces et de tout âge, depuis « l'adulte jusqu’au plus petit sortant de l'œuf; ils se répandent le matin de bonne heure dans les plaines, “et, tandis qu’ils cherchent leur nourriture sur la rosée, ils deviennent un aliment très-nourrissant pour « les brebis. » 156 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. NERITA PUSILLA. Müller, Verm., 11, p.171, n° 357.— Schroeter, Flussconch., p.246, n° 59. TurBo. Coquille mince, subpellucide, de couleur cornée, avec quatre ou cinq tours très-arrondis, très-saillants, lisses ou finement ridés ; le dernier, étant petit et plutôt comprimé, rend la coquille obtuse ; ouverture parfaitement orbiculaire ; lèvres minces; lèvre interne légèrement attachée au tour principal; base perforée d'un petit, mais pro- fond ombilic. Longueur à peu près de même que la largeur, excédant rarement un quart de pouce. Cette espèce est assez commune dans quelques-unes de nos rivières et de nos petits courants; quelquefois dans les eaux stagnantes et surtout dans les fonds marécageux. Nous l'avons trouvée sur différents points du Wiltshire, particulièrement dans l’Avon et dans le fossé autour du vieux château de Marlborough, dans le Devonshire, non loin d'Exeter, et en grande quantité dans le Perbeck, Dorsetshire. Elle est assez commune dans la rivière de Kennet, près de Newburg. Elle est souvent couverte d’une matière pierreuse concrète, et parfois d’un épiderme brun ; les coquilles mortes sont blanches. Quoiqu'elle ne soit pas rare, elle a été cependant oubliée, malgré la figure qu'en a donnée Petiver, 1l y a une centaine d'années; il dit : « J'ai observé cette coquille dans « l'eau douce, et, si je ne me trompe pas, dans New-River. » Müller a parlé d'une manière douteuse de cette coquille en deux endroits, mais il ne parle nulle part de la singulière structure de l'animal qui l'habite, circonstance qui n’eût point échappé à l'œil observateur de ce grand naturaliste, s'il avait eu l'occasion d'exa- miner cette coquille vivante. Schroeter l’a donnée en trois endroits, comme autant d'espèces distinctes, dont deux sont évidemment celles de Müller : sous le nom de Trochus cristatus, il décrit l’autre parfaitement bien, coquille et animal ; il dit qu'il la reçut du professeur Hermann, sous le nom de Federbuschtragers (Porte Plumet), et c'est sous ce nom qu'on la trouve aussi dans Martini, Berlin Magaz., 1v, 247, n°59. Dans son édition allemande, Geoffroy l'appelle Cochlea depressa cristata; dans son édition française, le Porte- Plume. Il paraît, d'après ces auteurs, que cette espèce se trouve dans les courants d'eau, dans les ruisseaux et dans les étangs poissonneux, aux environs de Paris et en Suède. L'opercule de la coquille est corné, permanent, ciselé de fines stries spirales, avec un petit nœud au centre. L'animal est de couleur pâle, avec deux tentacules sétacés placés comme d'ordinaire, et un autre semblable situé au côté droit, près de la tête; et il se trouve près de celui-ci, au milieu du derrière de la tête, un appendice d’une structure plumeuse très-élégante {semblable à celle de l'animal qui habite l'Helix cristata), très-pellucide, extrèmement sensible, et capable de rétraction instantanée ; les yeux sont situés sur la tête, à la base des deux tentacules antérieurs. ** COQUILLES RENVERSÉES. ANIMAL AVEC LE FORAMEN A GAUCHE, Nous avons pensé convenable de faire une division distincte des coquilles renversées MONTAGU: 157 appartenant à ce genre, afin que réunies ainsi on puisse les mieux comparer ; iln'est peut- être pas inutile ici de définir ce que l'on comprend réellement par ce terme, renversé. Rien ne paraît plus incompréhensible et d'une plus grande confusion que les descrip- tions variées de diiférents auteurs concernant les tours de spire des coquilles hétéro- strophes, que les uns appellent de droite à gauche, les autres de gauche à droite, Tout conchyliologiste sait que la plupart des coquilles enroulées tournent d'un seul côté, et qu'il n'y a qu'un petit nombre d'espèces qui fassent exception à cette règle, et qui soient invariablement enroulées d'une manière contraire à la direction ordinaire. Il est vrai que quelques auteurs ont pensé que ce n'était pas un caractère constant; cependant il n'y a pas besoin de raisonnement, pour prouver qu'il en est ainsi, à ceux qui ont pris la peine d'examiner les espèces communes de coquilles hétérostrophes, qui se présentent journellement à notre observation dans nos promenades, Il est plutôt étrange, en vérité, qu'aucune de ces coquilles, dont la nature est d'avoir leurs spires tournées de la ma- nière exceptionnelle, n'ait jamais été rencontrée (que nous sachions) tournée dans le sens ordinaire, puisque des difformités accidentelles semblables ont été trouvées, dans un petit nombre de cas, parmi les coquilles qu'on appelle ordinairement dextres, ou qui ont les tours de spire dirigés de la manière la plus habituelle, et sont devenues des coquilles lusus heterostrophon. En conséquence, afin d'expliquer quelle direction prennent les spires d'une coquille renversée, laissant de côté l'expression vague de tournée à droite ou à gauche, nous ferons remarquer que la direction la plus commune des coquilles est d'accord avec le mouvement apparent du soleil, ou comme se meut l'aiguille d’une horloge. Mais, afin de nous faire comprendre plus clairement, comparons les tours d'une co- quille à un tire-bouchon ordinaire , et nous trouverons que, si le sommet ou la bouche sont placés en-dessus, les spires tourneront de la partie supérieure à l'extrémité infé- rieure comme un taraud ordinaire, qui est dans la même direction que l'index d'un régulateur, et ce que l'on comprend communément par un taraud à droite. Quant à une plus longue définition, ces coquilles ont l'ouverture au côté droit lorsqu'on les exa- mine la base placée en bas, et elle est dans la directon du mouvement apparent du soleil. Au contraire, lorsqu'une coquille renversée est placée dans une position perpendicu- laire , elle a ses tours de spire en direction opposée au mouvement de l'aiguille d'une montre, et au pas d'une vis ordinaire, et elle ressemble en effet à ce que l'on appelle une vis à gauche. Ces coquilles ont l'ouverture à gauche, ou sur le côté correspondant à la main gauche de l'observateur qui tient la coquille de manière à ce que la bouche soit en bas; ct l'ouverture est opposée au mouvement apparent du soleil. Pour déterminer si une coquille plate dont les tours sont placés latéralement est une espèce renversée, nous n'avons qu'à examiner quelle direction suivent les tours de l'apex placé au centre, vers la bouche; et si cette direction est contraire au mouvement de l'aiguille d'une montre, c'est une coquille hétérostrophe ou renversée, et vice vers. Dans quelques-unes des espèces plus déprimées des genres Helix, ou Nautilus, il faut donner une grande attention à la bouche, afin de déterminer quel est réellement le côté supérieur de la coquille, car c'est sur ce côté que les tours de spire doivent être pris du centre ou apeæ ; et dans beaucoup de cas ceci doit être déterminé par la direction obli- que de l'ouverture à la partie inférieure, où la lèvre s'étend rarement jusqu'à la partie supérieure. I n’y a pas de difficulté dans les coquilles fixées, telles que la Serpula, puisque le côté sessile doit être considéré comme la base ou partie inférieure. Ainsi, dans la Serpula lucida la partie fixe est quelquefois trèes-petite, et la bouche s'avance spiralement en haut, dans une direction contraire au soleil; cette coquille doit donc être considérée comme renversée ou hétérostrophe, de mème que si les circonvolutions 12 158 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. les plus proches de la bouche eussent tourné latéralement sur celles du centre ou qu'on appelle fixes. On trouve souvent cette coquille avec des tours latéraux réguliers, et, quoique sujette à varier beaucoup de forme, son ouverture est invariablement du même côté. Dans quelques espèces de Naultiles, il n'est guère possible d'assurer que la coquille tourne à droite ou à gauche quand l'ouverture est tout à fait latérale, et que les côtés sont symétriques, comme dans le N. calcar. Dans d'autres espèces de ce genre, comme dans le N. beccarii et le AN. beccarii per- versus, qui se distinguent principalement par le renversement des tours, il est facile de déterminer le caractère dont nous parlons, par la convexité du côté supérieur, et l'ou- verture se trouve naturellement placée un peu au-dessous. Après avoir expliqué assez clairement, nous l'espérons, ce que c'est qu'une coquille renversée, où du moins indiqué le caractère qui nous la fait reconnaître, nous allons décrire le petit nombre de coquilles de cette famille dans le genre Turbo. 66. TURBO PERVERSUS. PI. 1v, fig. 48. TurBo PERvERSUS. Linn. syst., p. 1240. — Chem. conch., 1x, t. 4112, f. 959, a. — List. angl., t. 2, f. 11? — Favan, t. 65,1, 4. — Berkenhout, p. 206, 3. — Hill Swammerd, p. 69, t. 8, f. 4, 2. — Schroet. erdconch., p. 138, t. 4, Ê. 5. Tur8o. Huit ou neuf tours renversés, terminés en pointe, subpellucides, réguñers, de couleur de corne jounâtre ou verdàtre, à stries obsolètes. Tours un peu arrondis, et divisés par une suture profonde ; ouverture suborbiculaire; lèvre externe un peu ré- fléchie ; lèvre interne non détachée ou se projetart sur ie tour principal; les bords sont blancs et minces. Dans les coquilles âgées on peut observer au tranchant de l'angle supérieur un nœud arrondi, obsolète, semblable à une dent; mais la plupart du temps iln'y en a pas. La longueur dépasse rarement un quart de pouce; largeur, un quart de la longueur. | Cette espèce est extrèmement locale et pas aussi commune que le T. bidens, avec lequel on la trouve rarement. Nous l'avons prise dans le Wiltshire et dans le Cor- nouailles près de Penryn, adhérente, dans les deux localités, à des troncs d’arbres ; et dans le Devonshire, près de Kingsbridge, sous des écorces détachées de pommiers, où ne se trouvait aucune autre coquille que le T°. muscorum. Aucune coquille plus que celle-ci ne paraît avoir embarrassé les conchyliologistes, car elle est généralement placée dans les cabinets comme un jeune âge du T. bidens. Ilest probable que la difficulté d'obtenir un exemplaire avec la bouche dans un par- fait accroissement a conduit à cette erreur. Elle en diffère cependant par la forme, par la taille, par la couleur et surtout par le tour inférieur, qui est égal et arrondi, tandis que le bidens à sur cette partie un sillon proéminent et une dépression; en outre le pilier de la lèvre de celle-ci se réfléchit par-dessus et adhère au tour principal en formant une petite dépression où subombilic : dans l'autre, la lèvre interne est parfaitement détachée, épaisse et proéminente. Chemnitz a donné une mauvaise figure de cette coquille et une variété, qui sans doute n'est autre chose qu'un jeune du T. bidens. IL est probable que Da Costa n'avait jamais vu cette espèce et qu'il a pris le bèdens pour la jeune coquille etle T. labiatus pour la coquille adulte. Linné spécifie particuliè- rement sa coquille comme sans dents lorsqu'il dit : « Turbo perversus, testa lurrila, pellucida, anfractibus contrariis apertura edentula. » West certain que Gmelin n’a pas donné cette espece pour son perversus, car il dit : «Testa pellucida, anfractibus contra- ris non crenalis, apertura tridentata. » D'après ce caractere spécifique anssi bien que MONTAGU. 159 d'après la taille, qui est regardée comme de trois quarts de pouce de longueur, il v a peu de doute que sa coquille ne soit le T. laminatus. L'animal est foncé en dessus, clair en dessous; il a quatre tentacules courts, cylin- driques, en massue, garnis d'veux au sommet des plus longs. 67. TURBO BIDENS. PI. 1v, fig. 44. TurBo BIDENS. Linn., syst., p. 1249. — Gmel., syst. p. 3609, 37. — Turt. l'in., 1, p. 498. — Chem., conch., 1x, t. 112, f. 559 B. (jeune). — Läst., conch., t. 44, f. 39 (à droite). — 1d., angl., t.2, f. 10. — Pull., cat. Dorset., p. 46. TurBo PERVERSUS. Br. z00., t. 82, f. 116. — Don., br. shells, 11, t. 72. Heuix PERvERsUS. Müller, verm., 1, p. 18, n° 316. STROMBIFORMIS PERVERSUS. Da Costa, p. 108. TurBo. Douze tours renversés, coniques, un peu renflés au milieu et marqués de fines stries longitudinales ; les tours sont plutôt aplatis, mais bien définis par la suture. Cou - leur d’un brun chocolat opaque; souvent de couleur cendrée, ou rayée de cendré, sur- tout les coquilles mortes ou celles qui ont été exposées au soleil; ouverture suborbicu- laire ; la partie supérieure comprimée sur l'angle externe près du tour principal; lèvre interne garnie de deux plis semblables à des dents qui s’avancent beaucoup dans la coquille; le bord de la lèvre est blanc, un peu réfléchi; la lèvre interne ne se perd pas sur le tour principal, comme dans le T. perversus, mais elle est élevée eten est parfai- tement détachée ; son tour inférieur, derrière la bouche, est un sillon proéminent et une dépression. Longueur, un demi-pouce ; largeur, un quart de la longueur. Cette espèce est la plus commune de toutes les coquilles terrestres britanniques ; on la trouve de tous les côtés du royaume, dans les bois et dans les endroits ombragés, particulièrement sur les troncs d'arbres, sur les murailles garnies de mousse et de lierre. Lorsqu'elle est jeune, avant que la bouche soit formée, on la confond avec le T. perver- sus de Linné ; mais elle s’en distingue promptement même dans cet état par sa base un peu aplatie, et non encore développée ; ce qu'on ne remarque jamais dans l’autre, à quel- que âge que ce soit, le dernier tour étant toujours arrondi. Elle diffère essentiellement aussi par la couleur, car dans aucun cas on ne la trouve de cette légère couleur cornée, verdâtre, pellucide. Ainsi que d’autres auteurs, Da Costa a commis cette erreur. Donovan à évidemment donné une figure de cette coquille, mais il s’est trompé en citant le T. perversus de Linné, ainsi qu'en la croyant le S{rombiformis perversus de Da Costa. La coquille figu- rée par cet auteur est le 7. labiatus de cet ouvrage, quoiqu'il décrive par erreur le T. bidens comme le jeune äge de cette coquille. Le docteur Solander appela cette espèce Turbo nigricans. L'animal est de couleur foncée ; il a quatre tentacules courts, cylindriques, en massue ; les deux plus longs sont pourvus d'yeux à leur sommet. Les tentacules ne sont pas aussi longs en proportion que ceux du perversus; la couleur de l'animal est plus sombre. 68. TURBO LAMINATUS. PL. 1v, fig. 44. TusBo PERVERSUS. Gmel., syst, p. 3609. 88. — Turt. lin., 1V. p. 498. — Br. 5001., t 81, À A7. — Guall., t. 4, ©. — Pull., cal. Dorset., p. 46. — Chem., conch., 1x, t. 412, f. 960, no 1.—Lis'er, conch., t. #1, 1. 39, (à gauche).— Schrocter, erd. conch., part 04, en. HELIX BIDENS. Müller, Verm., 1, p. 116, n° 315. TurBo. Coquiile avec dix tours de spires renversés, lisses, brillants, pellucides, d'une 160 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. couleur cornée roussâtre ; de même forme que le T. bibens, large au centre et terminée en une petite pointe arrondie : les tours sont plutôt élevés, mais non proéminents, quoi- que bien définis par la ligne de séparation : ouverture suborbiculaire, comprimée au bord supérieur externe, où elle touche le tour principal ; lèvre blanche, légèrement marginée et réfléchie; lèvre interne un peu épaisse, non élevée, ou détachée du prin- cipal tour, garnie de deux plisblanes ou de lamelles semblables à des dents ettrès-visibles ; au fond de la bouche sont trois ou quatre sillons proéminents. qu'on peut voir à travers la coquille lorsqu'elle est exposée à la lumière. Longueur, environ trois quarts de pouce ; largeur, un quart de la longueur. Dans les individus vivants l’animal donne à la coquille une teinte foncée ; et quand il est desséché et contracté en dedans, les tours supérieurs seulement sont d'un brun gris. Les coquilles âgées sont parfois usées et excoriées ; elles prennent une teinte cendrée dans les stries, qui ne sont jamais régulières et qu'on ne peut distinguer qu'à la loupe. On a confondu cette espèce avec le T. bidens et le T'. perversus. Dans son Catalogue des coquilles du Dorsetshire, le docteur Pulteney en fait le T. perversus; il dit qu’elle est beaucoup plus commune que le bidens et observe qu'elle est assez souvent garnie de trois dents. Il est probable que le docteur n'avait jamais remarqué toutes les lamelles de la lèvre externe, mais seulement celle qui estplus visible. Elle paraît être très-locale, car nous ne l'avons jamais trouvée que dans le bois de Lackham, dans le nord du Wilt- shire, et à Bow Wood, domaine du marquis de Landsdown, dans le même comté. On la trouve aussi, mais en petite quantité, dans le comté de Kent et aux environs de Sand- wich. Cette espèce ressemble au T. perversus par le tour inférieur qui, derrière la lèvre, est tout à fait égal et arrondi; mais sa taille plus grande, sa forme, et sa bouche la- melleuse empêchent qu'on ne la confonde avec ce dernier. Elle diffère essentielle- ment du T. bidens par sa plus grande taille, sa transparence, son poli, et par l'absence de stries, ainsi que par la connexion de la lèvre interne avec le corps, et par le tour inférieur sans sillon. L'animalest d'un brun clair, plus pèle inférieurement, les tentacules et les yeux sont à peu près comme dans le précédent. 69. TÜRBO BIPLICATUS. PI. 1v, fig. 42. Turso BipENs. Gmel. syst, p. 3609, 87, var.? — Chem. conch., 1x, t. 112, Ê. 960, n° 2? — Schroeter erdconch., p. 139, t. 4, f. 4, b. HELix PAPILLARIS. Müller, verm., 51, p. 120, n° 317? — Gualt.. t. 4, D. E? Turgo. Douze ou treize tours renversés, Coniques, d’une couleur brun-opaque, avec des stries nombreuses, fortes et régulières dans toute la longueur de la coquille, inter- rompues seulement par la ligne de séparation qui est assez profonde et bien définie ; ou- verture suborbiculaire très-comprimée à la partie supérieure, et légèrement à l'extré- mité : lèvres épaisses, blanches et réfléchies ; bord arrondi adhérent ; lèvre interne pro- éminente, et détachée, garnie de deux lamelles blanches semblables à des dents rap- prochées. Longueur, trois quarts de pouce ; largeur, un cinquième de sa longueur. Cette espèce a beaucoup de l'aspect du T. bidens, mais elle s’en distingue par sa couleur, par sa taille supérieure, et particulièrement par la forme de la bouche. On peut observer aussi que la coquille dont nous nous occupons, quoique bien supérieure par la taille, a les dents constamment plus rapprochées les unes des autres; le bord de l'ouverture est aussi plus réfléchi et plus avancé. Nous découvrimes, pour la première fois, cette espèce à Eas'or Grey dans le Wil MONTAGU. 461 tshire, mais en petit nombre; et, plusieurs années après, nous l’'observames dans les cabinets de M. Swainson et de M. Sowerby, à Londres. Nous apprimes par eux que cette coquille est assez commune dans le voisinage de la métropole, surtout à Hyde Park. 70. TURBO LABIATUS. PL 1v, fig. 49. STROMBIFORMIS PERVERSUS. Da Costa, p. 107, &. 5, f. 15. — Chem. conch., 1x, t. 442, f. 957? Turgo. Coquille avec neuf tours de spire renversés et terminés en pointe, d'un brun- clair opaque, ciselés de nombreuses stries fortes et régulières sur toute la longueur de la coquille : les tours sont aplatis et ne sont séparés que par une ligne fine obsolète, qui n'interrompt pas les stries longitudinales ; ouverture suborbiculaire avec un sinus à l'extrémité supérieure, et garnie à la lèvre interne de deux lamelles semblables à des dents ; bord très-réfléchi, très-large, épais et blanc, entourant la bouche; lèvre interne un peu détachée du tour principal. Longueur, cinq huitièmes de pouce ; largeur, un huitième. On ne peut confondre cette espèce avec aucune des précédentes coquilles hétéro- strophes; car, indépendamment des tours ordinairement aplatis, l'ouverture large, épaisse et marginée est un caractère positif de distinction. Da Costa semble avoir connu cette espèce rare, puisqu'il en a donné une bonne des- cription, comme un exemplaire âgé de son Strombiformis perversus; non-seulement 1l fait mention des tours égaux, mais il dit que la bordure autour de la bouche est très- large, aplatie, épaisse, d'un blanc de lait, et fortement tournée en dehors. Ces caractères n'appartiennent ni au T. bidens, ni au T. perversus. Il n’est pas douteux qu'elle ne se trouve dans le voisinage de Londres, puisque M. Swainson nous informa qu'il l'avait remarquée dans Hyde Park, il y a environ une vingtaine d'années, après des troncs d'arbres, au côté nord et sur les bords de la ri- vière. Ce naturaliste dit plus tard qu'il la croyait rare, car il n'en avait jamais trouvé plus de trois ou quatre dans une 6seraie, dans les champs de Battersea, près des moulins à vent; c'était en 1790. Nous croyons que le docteur Solander nomma cette coquille Turbo labiatus, nom que nous avons conservé, surtout parce que c'est celui sous lequel elle est généralement connue et qu'elle est nommée ainsi dans le cabinet de M. Swainson. 74. TURBO VERTIGO. PL. 1v, fig. 24. VERTIGO PUSILLA. Müller, verm., 1, p. 124, n° 320.—Schroeter, Elussconch., p.349, n° 142. HELIX vVERTIGO. mel. syst., p. 3664. 155. — Turt. lin., iv, p. 54. Tur8o. Coquille ovale, opaque, brune, avec cinq tours renversés et faiblement striés ; apex obtus : ouverture suborbiculaire, subtriangulaire, submarginée, ordinairement pourvue de trois dents blanches, deux à la columelle, et une à la lèvre externe opposée ; une protubérance à l'angle de la lèvre externe. Longueur, une demi-ligne, ou à peine plus grande qu'une graine de pavot. Elle a beaucoup de l'aspect du Turbo sexdentatus, mais, a part son renversement, elle est plus cylindrique, plus obtuse au sommet, et elle diffère essentiellement par la forme de l'ouverture et par les dents. Nous recümes pour la première fois des exemplaires de cette coquille de M. Boys de 162 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Sandwich, qui nous informa qu'elle était assez commune en cet endroit, sur de vieilles murailles couvertes de lierre : nous l'avons trouvée depuis, mais rarement, parmi les dépôts du rivage de la rivière de l’Avon dans le Wiltshire. Lorsqu'elle est très-jeune, cette coquille ressemble beaucoup à un trochus ; l'ouver- ture est quadrangulaire, comprimée en travers; la base est aplatie et ombiliquée. Miller parle de cette coquille, dans son vingt-quatrième genre, sous le nom de Ver- tigo : les caractères tirés de l'animal, sont : « {entaculis duobus linearibus, apice ocu- latis. » Nous croyons que c’est le seul exemple d'une limace ne possédant que deux tenta- cules garnis d'yeux à leur sommet et non à leur base. Elle est sujette à quelque variété sous le rapport du nombre des dents, car nous l'a- vons trouvée dernièrement, dans un ou deux cas, possédant six dents et le rudiment d'une septième ; c'est dans cet état que Müller l’a particulièrement décrite, mais il ne mentionne pas l'aspect plus ordinaire de cette partie, ce qui nous fit douter pendant quel- que temps de la possibilité d'admettre ses synoymes, quoiqu'en l'appelant sinistrorsa, nom qui implique une coquille renversée ou espèce hétérostrophe, il nous fasse penser que c'est la même. Ce naturaliste dit qu'on la trouve sur le bois pourri; mais il en parle comme d’une coquille rare. Dans l'exemplaire que nous avons maintenant sous les yeux, les dents sont placées en nombre pair, deux sur la columelle, deux sur le côté droit, et deux sur le côté gauche, avec le rudiment d'une septième entre les deux dents paires de la lèvre externe : la pro- tubérance décrite ci-dessus est moins remarquable à l’angle de la lèvre externe, parce qu'elle s'allonge avec une des plus grandes dents. Müller dit : « Apertura subquadrata, margine summo albo, arcuatlo, ad anfractum « opposilum transverso. Dentes in ore aperturæ sex mimini, albi, cum rudimento sep- « limi, tres nempe in externo aperturæ, tres in anfractu vicino. » Ceux qui ont occasion d'examiner cette coquille trouveront que cette description s’ac- corde avec la nôtre, lorsqu’on observe que Müller a divisé en apparence l'ordre naturel des dents; mais on verra que la paire située à l'angle intérieur de la lèvre externe a une dent de chaque côté, et que la plus grande est considérée par lui comme apparte- nant à la columelle, ou au dernier tour. On pourrait aussi considérer la forme irrégulière de l'ouverture comme subquadran- gulaire, mais elle nous paraît plus réellement subtrilatérale, avec des angles arrondis. GENRE XXVIIT. HELIX , ANIMAL DE -LIMACE. Coquille univalve, spirale, subdiaphane, fragile. Ouverture contractée, subarrondie où semi-lunaire !. 1 Le grand rapport entre les espèces des gen:es Turbo et Helix de Linné, a souvent occasionné le trar.s- MONTAGU. 165 1. HELIX STAGNALIS. PL vi, fig. 8 * Ovale où turriculée. HELIX srAGxaLIS. Linn., syst, p. 1249. — Gmel., syst, p. 3657-28. — Chemn., conch., 1x, t. 135, f. 1237-1238.— Muller, verm., 11, p. 132, n° 327.— Lister, conch., t. 123, f. 21. — Id. Angl., t. 2, f. 21. — Schroet., Flussconch, p. 304, t. 7, F. 4 à 4. — t. 6. min., C, f. 1. — Br. zool., t. 86, f. 136. — Gualt., t. 5,1, L — Da Costa, p. 93, €. 5, Ê 11. — Favanne, t. 61, f.16 et 23. — Pulteney, cat. Dorset., p. 48. — Donovan, brit. shells, 11, t. 51, € 2. — Turt., Linn., iv, p. 536. Hezix. Coquille mince, fragile, pellucide, de couleur cornée, avec six ou sept tours de spire, dont le premier très-grand, les autres petits et terminés en pointe très-fine; corps de la coquille un peu ridé longitudinalement, avec un petit nombre de stries faibles, irrégulières, transverses; ouverture ovale, grande de plus de la moitié de la longueur de la coquille; lèvre externe mince; lèvre interne épaisse, lisse. Longueur, un pouce trois quarts; largeur, un pouce. Cette espèce est la plus grande de toutes nos coquilles d'eau douce univalves, elle est assez Commune dans plusieurs de nos rivières courantes et dans les eaux stagnantes, On la trouve souvent couverte d’un épiderme vert, et parfois d'une matière pierreuse con- crète, qui masque presque les tours supérieurs. Plusieurs auteurs ont fait de cette co- quille deux ou trois espèces, apparemment d’après la taille seulement. M. Pennant a figuré l'H. palustris comme une variété, tab. 86, lettre B. Elle présente souvent sur le tour principal un gonflement qui fait saillie dans les co- quilles âgées. On à présenté la figure de cette espèce commune afin de la comparer avec celle qui est considérée comme l'H. fragilis de Linné ; on a donc choisi un exemplaire moyen afin de rendre la comparaison plus facile. 2. HELIX FRAGILIS. PI. vx, fig. 46. HELIX FRAGILIS. Linn., syst, p. 1249. — Gmel., syst, p. 3658. — Schroet., Fluss- conch., p.309, (6. 7, f..8? Heuix. Coquille mince, pellucide, de couleur cornée, ressemblant beaucoup à PA. slagnalis, mais plus délicate qu'elle, surtout dans ses tours supérieurs qui sont ordinai- rement plus diaphanes et tournent toujours plus obliquement. Il y a très-peu de doute que ce ne soit l'A. fragilis de Linné, mais il est difficile de déterminer si elle est réellement distincte; tout ce que nous pouvons dire, c'est que c'est seulement depuis peu, après avoir visité différentes parties du royaume, que nous avons rencontré parmi des I. stagnalis une coquille d'une texture si délicate, et, après la com- paraison de toutes les variétés de la stagnalis recues de nos amis, il parait v avoir une très-grande différence, principalement dans les coquilles de petite taille, dont les tours supérieurs sont beaucoup plus délicats. Le seul endroit où nous ayons rencontré celle coquille est le canal destiné à joindre la Kermet et l'Avon, entre Chippenham et Lavleock, dans le Wiltshire : un grand nom- port d’une espèce de l'un dans l’autre. En effet, si l'on ne devait placer dans le premier que les coquilles qui ont l'ouverture strictement orbiculaire et entière, et, dans le second, que les coquilles qui «nt la bou che sublunaire ou peu arrondie, nous serions fort embarrassés pour savoir où placer un grand nombre d'espèces de ces deux genres. Cependant, nous avons suivi assez exactement le naturaliste s.édois, except dans quelques circonstances, 164 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. bre de ces coquilles recueillies de cette localité, étaient toutes de la même forme effilée, et, dans de plus jeunes exemplaires que nous avons examinés, il y avait des lignes d’un blanc opaque, croisant les plus petits tours. Les plus grandes coquilles ont une longueur d'un pouce et demi, et pas tout à fait trois quarts de pouce dans la plus grande largeur. Il ne paraît pas qu'il y ait une différence matérielle entre les animaux de ces deux co- quilles ; ils sont tous les deux de couleur jaunâtre avec deux tentacules coniques, courts, aplatis, à la base desquels sont situés les yeux ; les sexes sont distincts aussi, comme c'est ordinaire dans les limaces aquatiques. Comme nous avons beaucoup parlé de cette coquille, nous devonsrenvoyer à d’autres observations le moment de décider si elle est réellement distincte ou si elle ne l'est pas : en lui donnant une place séparée, nous n’avons fait que suivre l'exemple de plus habiles naturalistes, mais nous devons avouer que cela est fort douteux. Nous avons cité la figure donnée par Schroeter pour l'H. fragilis de Linné, mais non sans y joindre un signe de doute, car il ne nous semble pas que les petits tours soient suffisamment déliés. 3. HELIX PALUSTRIS. PI. 1v, fig. 43. HELix pALusrRIS. Gmel., syst., p. 3658. — Turt., Linn., iv, p. 537. — Lister, conch., t. 194, f. 24. — Id., Angl.,t.2, f. 22. — Muller, verm., n, p. 131, n° 326. — Schroeter, Flussconch., p. 308, t. 7, f. 7-9-10-11?— Hill Swammerd, p. 73, t. 9, f. 4. — Pulleney, cat. Dorset, p. 48. HELix FRAGILIS. Muller, verm., p. 48. Hezix sTAGNALIS. Br., zool., t. 86, f. 136, B (var.). HEux. Coquille subpellucide, de couleur brune ou cornée, avec six tours, terminés en pointe aiguë ; les tours sont un peu arrondis, mais non très-élevés, légèrement ridés lon- gitudinalement et parfois marqués de sillons transverses réguliers, surtout au dernier : ouverture ovale, à peu près de la moitié de la longueur de la coquille; lèvre externe mince; lèvre interne repliée, formant dans les coquilles âgées une légère excavation ; intérieur d'un brun lustré brant sur le pourpré. Longueur ordinaire, environ trois quarts de pouce ; largeur, trois huitièmes; mais quelquefois, quoique rarement, elle a plus d’un pouce de longueur. Cette espèce est beaucoup plus étroite à la base que la s{agnalis, et se termine plus graduellement en pointe. Elle est assez commune dans les fossés, dans les lieux humides, dans différentes parties du royaume; cependant elle ne paraît pas aussi généralement connue que l'H. stagnalis, et il est probable qu'elle a été plusieurs fois prise pour la jeune coquille de cette espèce, ainsi que l’a fait M. Pennant. L’H. fragilis du docteur Pulteney n’est qu'une variété de cette coquille, avec la spire plus arrondie et le som- met plus obtus. Ces coquilles sont assez communes, et nous sommes parfaitement sûrs que la coquille du docteur est la même, puisqu'il nous en a donné un exemplaire. L'H. palustris est en général couvert d'un épiderme obscur, quelquefois presque noir, et il est souvent usé, ou excorié vers le sommet. Nous l'avons trouvé dans le comté de Kent, dans le Hampshire, le Wiltshire, le Dor- sethire, le Devonshire, le Cornouailles, ct dans d’autres localités. L'animal est d'un cendré obscur, tacheté de couleur plus claire : tentacules courts, plats, coniques; yeux situés à la base. 4. HELIX FOSSARIA. PI. vi, fig. 44. HELIX GLABRA. Gmel., syst., p. 3658? — Schroet. Flussconch, p. 320,1. 7, f. 45? BUCCINUM GLABRUM. Muller, verm., 1, p. 135, n° 328? MONTAGU. 165 Heuix. Coquille mince, pellucide, de couleur cornée, avec cinq ou six tours de spire; elle a beaucoup de l'aspect de l'Helix palustris, mais elle est de moitié plus petite, et les tours sont plus arrondis, plus profondément divisés, et l'ouverture n'est pas si oblon- gue : en général, elle est aussi plus délicate et elle a rarement quelques rides trans- verses. Longueur, trois huitièmes de pouce; largeur, moins de la moitié de la lon- gueur. Cette espèce est assez commune dans une grande partie du royaume, dans les endroits humides, surtout dans les fossés vaseux, dans les égouts, dans les ruisseaux qui sont souvent à sec, et dans ce cas l'animal meurt; car, bien qu'il soit plus amphibie qu'au- cune autre espèce que nous connaissions, cependant il ne peut vivre sans humidité ; néanmoins on le trouve plus souvent au bord de l’eau que dedans, il préfère la terre humide, et on ne le trouve guère immergé que dans des eaux sans profondeur, exposées au soleil. Cette coquille ne rampe jamais sur les plantes, mais se tient dans la vase. On a probablement confondu cette coquille avec la jeune de l'H. palustris, mais elle est en général d'une couleur plus claire, et on la trouve rarement, si jamais on la trouve avec cette dernière. Elle est extrèmement commune dans quelques parties du Devonshire et dans beaucoup d’autres localités où ne se trouve pas l'H. palustris ; dans les parties sud de ce comté, les petites mares bourbeuses le long des routes en sont remplies; mais on n'y rencontre jamais l'autre. Nous l'avons même trouvée sur le sommet de l'une des plus hautes montagnes du Cornouailles, au bord d’une source, près de Lizard, où il n°y avait aucune autre espèce de coquilles. L'animal est noiràtre ; il a deux tentacules courts un peu comprimés : les yeux sont placés sur la tête, à la base des tentacules. 5. HELIX PEREGRA. PI. vi, fig. 48 HELIX PEREGRA. Gmel., syst., p. 3659. — Turt., Linn., 11, p. 537.— Muller, verm., 1, P. 130-324. — Favanne, t. 61,E, 4. Heuix puTris. Br. z0ol., t. 86, f. 137. HELIx ATRATA. Chemn., conch., 1x, t. 135, f. 1944, ! at — Guall., t. 5, f. C,C. — Schroet., t. 6, f. 3-6. — T. 7, f. 12? et t. min., C, f. Heux. Coquille mince, subpellucide, de couleur: cornée, jaunâtre ; quatre tours de spire, le premier très-grand et renflé, les autres très-petits ; apex fin et pointu; tours ridés longitudinalement ; ouverture extrèmement grande, ovale, ayant les trois quarts de la longueur de la coquille; lèvre externe mince; lèvre interne épaissie; intérieur blanc ou jaunâtre ; extérieur ordinairement couvert d'un épiderme épais, noirâtre où d’un brun gris. Longueur, un pouce ; largeur, cinq huitièmes, ordinairement beaucoup moins. On a souvent confondu cette espèce, qui est la plus commune de nos coquilles d’eau douce, avec l'Helix auricularia, coquille beaucoup plus locale; tandis que l'autre se trouve dans la plupart de nos rivières courantes et dans les eaux stagnantes. M. Pennant a donné une bonne figure de cette coquille et a cité l'Helix putris de Linné ; nous ne croyons cependant pas que ce soit cette coquille. Da Costa à cité la figure de Pennant pour son H. trianfractus, qui est probablement l'H. putris de Linné. L'animal est aquatique, et on ne le voit jamais sur les plantes hors de l’eau. Il est de couleur jaunâtre, et a deux larges tentacules aplatis, un peu effilés; les yeux sont à la base des tentacules. : Schroeter a évidemment confondu cette coquille avec l'A. auricularia, et de ses va- riétés il a fait d’autres espèces. 166 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 6. HELIX AURICULARIA. PI. vr, fig. 10. HELIX AURICULARIA, Linn., syst, p. 1240. — Gmel., syst, p. 3662. — Chem., conch., 1x, t.135, f. 1941-4249. — Guall., t. 5, F. 6. — Favan., t. 61, E, 3, E, 11.— Lister, conch., t. 123, F. 22. — Id., angl., t. 2, f. 23. — Schroeter, flussconch., t. 6, Ê. 4, 5. — Müller., verm., 11, p. 126, n° 322. — Br., zool., t. 66, f. 138. Turt. lin. 1V, p. 540. — Pult., cat. Dorset, p. 49. — Don., br. shells, 11, €. 54, Ê. 1. TurBo PATULUS. Da Costa, p. 95, t. 5, f. A7. Hezix. Coquille mince, fragile, subpellucide, d'un jaune clair; quatre tours de spire, dont le premier extrêmement grand forme presque toute la coquille; apex en pointe très-aiguë : le plus grand tour est ridé longitudinalement et souvent marqué d’une dépression profonde ; ouverture subovale, très-grande; lèvre externe très-étendue, mince et un peu réfléchie, surtout à la base ; la partie supérieure s'élève assez haut, est arrondie à sa jonction et se projette souvent en angle droit; lèvre interne repliée ; inté- rieur lisse, jaunâtre. L’extérieur de la coquille est un peu luisant, mais souvent couvert d'un épiderme brun ferrugineux. Longueur, un pouce où davantage; largeur, trois quarts de pouce. En général, on fait une seule espèce de cette coquille et de celle qui précède : il y à en effet une grande ressemblance entre quelques-unes des variétés, mais le caractère distinctif se trouve dans la coquille dont nous nous occupons au second tour de spire, qui est beaucoup plus petit, et comme s'il était enfoncé dans le tour principal; l'ou- verture est beaucoup plus grande, plus étendue, et s'élève autant que le côté opposé du même tour; et la coquille est généralement plus ventrue. Ce n'est pas du tout une espèce commune, quoiqu'elle se trouve en quantité dans quelques localités, dans les grands étangs et dans les rivières. Nous l'avons trouvée d’une taille remarquable dans l'Avon, au nord du Wiltshire, et elle est assez commune dans le Kennet, Berkshire. Le Dr. Pulteney en parle comme d'une coquille du Dorsetshire, mais nous n'avons jamais pu la trouver ni dans ce comté, ni dans le Devonshire, pas plus que dans le Cornouailles, où l'H. peregra est si commun. L'animal est d’un jaune-verdàtre terne; la tête est large; il a deux tentacules larges, aplatis, coniques, tachetés d’un jaune plus brillant : les yeux sont placés sur la tête, à la base des tentacules. Il peut se retirer dans sa coquille de même que l'H. peregra, et il n'en couvre aucune partie lorsqu'il est en mouvement, de même que l'H. glu- linosa. 7. HELIX PUTRIS. PL vi, fig. 49. HELIX puTRIS. Lin., syst., p. 1249. — Gmel., syst, p. 3659. — Chem., conch., 1x, t. 135, [. 1248. — Schrocter, erdconch., p. 128, €. 4, FE. 2. — Id., flussconch., p. 265. n° 98. — Hill. swammerd., p. 69, t. 8, f. 4. — List, conch., t. 193, F. 23. — Id, angl., t. 2, £. 24. — Turt., lin., 1v, p. 538. — Guall.,t 5, H. HELiIx LiMoSA. Pull., cat. Dorset., p. 48. HELIX SUCGINEA. Muller, Verm., 11, p. 97, n° 296. TURBO TRIANFRACTUS. Da Costa, p. 92, t. 5, F. 13. Heuix. Coquille extrêmement fine, pellucide, de couleur jaune-rougeàtre, tirant sur l'orangé ; à trois tours de spire : le premier: très-grand, formant au moins les quatre cinquièmes de la coquille ; les autres naturellement {rès-petits, mais celui du milieu est bien plus long que celui qui forme le sommet : il est un peu ridé longitudinalement MONTAGU. 167 mais lustre; ouverture ovale, s'étendant aux deux tiers de la longueur de la coquille ; lèvre externe extrêmement fine, souvent elle est tout à fait membraneuse et élastique; lèvre interne très-légèrement épaissie. Longueur, trois quarts de pouce; largeur, moins d'un demi-pouce, mais ordinairement moins grande. C'est une espèce très-commune dans les lieux humides, parmi les saules et les plantes subaquatiques ; dans le premier âge elle est d’un jaune verdàtre, presque membra- neuse, et ensuite elle devient plus jaune. Les coquilles mortes sont souvent blan- ches. L'animal n’est pas aquatique, quoiqu'il habite toujours près de l'eau, ou dans des endroits humides, sur les tiges ou les feuilles des plantes; il est vrai qu’on le trouve parfois dans l'eau, mais nous pensons que c’est plutôt par accident que par choix, et bientôt il tâche de revenir à terre ou sur quelque plante voisine. On a étrangement confondu cette espèce avec ses congénères l'H. peregra et le jeune àge de l’H. auricularia, mais il est facile de l'en distinguer par sa transparence et par la forme du tour principal, qui est très-peu renflé et se retrécit vers le second tour sans faire aucune saillie à la jonction; d’un autre côté, la suture est beaucoup plus oblique ; elle n'est jamais couverte d'un épiderme, et elle est plus délicate en proportion de sa longueur. Chemnitz a donné une assez bonne figure de cette coquille; il cite l'H. putris de Linné, et Gmelin cite la figure de Chemnitz pour son H. putris. La description de Da Costa semble répondre assez bien à cette coquille, mais sa figure ressemble plus à l’H. peregra. Il a cité l'H. putris de M. Pennant, qui est certainement cette coquille, non-seulement par la figure qu'il en donne, mais aussi parce qu'on la décrit comme habitant les étangs. L'animal de cette coquille a quatre tentacules, situés comme dans presque toutes les limaces de terre, deux longs et deux courts; les yeux sont placés au sommet des plus longs !; cependant ces tentacules sont plus courts en proportion, et un peu en massue à l'extrémité; à peu près à la moitié inférieure se trouvent des espèces d’anneaux, qui, à partir de cet endroit, s’agrandissent et continuent cylindriquement jusqu'à la base ; ils sont noirâtres derrière et se terminent à une ligne de chaque côté de la tête. En général, la couleur de l'animal est jaunâtre pâle, tachetée de cendré ; en proportion de sa coquille il est plus grand qu'aucun autre que nous connaissions, excepté celui de l'H. glutinosa, qui ne peut pas sortir son corps au delà du bord de l'ouverture. 8. HELIX GLUTINOSA. PI. vi, fig. 12. HELIX GLUTINOSA. Gmel., syst., p. 3659. — Turt., lin., 1V, p. 537. BucciNuM GLUTINOSUM. Muller verm., 11, p. 129-323.—Schrocter, flussconch., p. 271, n° 19: Heux. Coquille extrêmement fine, diaphane, suborbiculaire, d'une couleur cornée jaunâtre luisante, à peu près lisse ou imperceptiblement ridée : trois tours dont le pre- mier, ou principal, forme presque toute la coquille ; les autres extrêmement petits, et si peu saillants qu'à peine on peut les voir ; la coquille placée la bouche en haut : ouver- ture ovale très-grande, s'étendant à peu près jusqu'au sommet; pas de duplicature réelle sur la lèvre interne, nila moindre disposition à une dépression, où ombilic : mais 1 Ilest mieux établi dans un autre endroit que les espèces aquatiques de limaces, ou celles qui peuvent exister sous l’eau, ne possèdent invariablement que deux tentacules, et ceux-ci sont dépourvus d'yeux au sommet. Linné, aussi bien que Gmelin, remarque surtout que l'animal de l'A patris a quatre tentacules, caractère suffisant pour terminer toute controverse, car, aucun des animaux habitant la coquille que l’on a confondue jusqu’à présent avec celle-ci n’a plus de deux tentacules, et encore diffèrent-ils par la forme. 168 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. la partie inférieure du corps est plus opaque et plus ridée, moins luisante à une dis- tance assez grande de l'ouverture qu'à aucune autre partie de la coquille. Longueur, plus d'un demi-pouce; largeur, trois huitièmes. Cette espèce fut d'abord mentionnée comme coquille anglaise par M. Boys, qui, avec sa libéralité ordinaire, nous en donna plusieurs exemplaires accompagnés d'observa- tions intéressantes. C'est une espèce aquatique, qui est assez commune dans les marais de Deal. L'animal n'a que deux tentacules aplatis, triangulaires, avec les yeux à la base, et quand il est tranquille il couvre sa coquille d’une membrane fine et transparente. On la trouve sur les feuilles du Nymphæa lutea. Nous sommes portés à croire que cette coquille est très-locale en Angleterre, quoi- qu'on ait pu la prendre pour le jeune âge de l'auricularia, dont cependant elle se dis- tingue aisément par sa texture membraneuse, sa forme obtuse et son sommet déprimé, ainsi que par l'absence d'un subombilic, formé par la lèvre réfléchie de cette coquille : l'animal diffère aussi essentiellement. 9. HELIX LUTEA. PI. 6, fig. 17. Heux. Coquille subovale, subpellucide, assez forte, lisse, de couleur jaune-orangé terne ; à peine trois Lours, dont le premier est extrêmement grand, les autres très-petits : sommet obtus, peu saillant; ouverture étendue, ovale; lèvre externe non atténuée ; lèvre interne assez forte, et un peu répandue sur la columelle. Longueur, à peu près un pouce ; largeur, plus d’un quart. Cette coquille a un peu de l'aspect de l'A. limosa, mais elle n’est pas si ventrue, et quoique de taille plus petite, elle est toujours beaucoup plus épaisse et plus forte. Si jamais elle s'était rencontrée dans l'eau douce, nous eussions été portés à la considérer comme une variété de cette espèce ; mais jusqu'à présent on ne l’a trouvée que sur le bord de la mer, et cela rarement. Nous l'avons prise sur la côte sud de Devon, et nous croyons qu'elle a été prise au filet dans la baie de Salcomb, mais en général mutilée à l’apex et jamais vivante ; d'après cette circonstance, on peut douter qu'elle appartienne réellement à ce genre de co- quilles. Tout ce que nous pouvons dire maintenant sur ce sujet, c'est que sa texture est plus forte que celle des coquilles qui s'en rapprochent, et que le nombre des tours est inférieur à celui que présentent les espèces qui lui ressemblent le plus. Si la texture délicate de nos coquilles d'eau douce pouvait supporter la violente agitation de la mer, et les frottements qui en résultent, sans aucun doute on en trouverait beaucoup sur nos rivages; mais il arrive très-rarement qu'on en rencontre même dans nos baies à l'embouchure de nos rivières. Je n'ai jamais rencontré sur nos rivages que l'A. vivi- para. 10. HELIX LIMOSA. PI. vi, fig. 44. Herix LimosA. Lin., syst., p. 1249. — Gmel., sysl:, p. 3661.— Chem., conch., 1x, t. 155, f. 1246, 1247. — Schroeler, Erdconch., p. 434, t. 1, f. 3. — Turt.. lin., iv, p:1030: Hærix. Coquille mince, luisante, pellucide, de couleur cornée ; à quatre tours, dont le premier est très-grand et ventru, les autres très-petits et l'apex très-fin. Cette espèce a tellement l'aspect de l'A. auricularia que ce n'est pas chose facile de la distinguer du jeune àge de cette coquille. Néanmoins, nous avons 1mité les esti- mables auteurs cités plus haut, en lui donnant une place distincte ; mais ce n’a pas été DD SA MONTAGU, 169 sans quelque doute. ‘La longueur de cette coquille est rarement de plus de cing hui. tièmes de pouce, et trois huitièmes de largeur. La seule différence parait consister dans le tour principal de cette coquille, qui est moins ventru à sa jonction avec le second que dans l'Auricularia; elle est aussi plus mince et plus transparente, et la bouche n'est pas si dilatée. Nous reçümes pour la première fois cette coquille de M. Boys de Sandwich, où elle est assez commune; depuis, nous l'avons trouvée en petite quantité dans la rivière de l'Avon, dans le Wiltshire. La coquille ici décrite répond très-bien à la description et à la figure données par Chemnitz, et que Gmelin cite pour l'A. limosa de Linné. A1. HELIX LÆVIGATA. HELIX LÆVIGATA. Lin., syst., p. 1250. — Gmel., syst., p. 3663. — Pult., cat. Dor- set, p. 49.— Turt., lin., iv, p. 540.— Don., br. shells, 111, €. 105. — Walk., min. shells, €. A7.— Br. zool., t. 86, f. 139. HELIX NERITOÏDEA. Chem., conch., x, t. 165, F. 1598, 1599? Heux. Coquille mince, fragile, subpellucide, de couleur chair ; à trois tours, le pre- mier très-grand, les autres fort petits, très-peu élevés, et presque latéranx ; apex com- primé. Cette coquille est ridée en travers et légèrement striée longitudinalement ou en spirale, mais toujours couverte, lorsque l'animal est vivant, d’un épiderme épais, rude, brun, placé généralement en spires régulières, équidistantes, membraneuses ; ouver- ture suborbiculaire très-grande, avec un bord mince; intérieur lisse, d'un brun clair ürant sur le pourpré, parfois à peu près blanc, sans ombilic. Cette coquille paraît rare, mais elle se trouve en certaine quantité sur quelques-uns de nos rivages. Nous l'avons prise au filet à Southampton, à Torcross et à Salcomb, dans le Devonshire : nous en avons trouvé aussi de très-petits exemplaires sur le rivage de Teignmouth et à Falmouth, dans le Cornouailles. La plus grande coquille de notre cabi- net est d’une longueur de trois quarts de pouce ou plutôt davantage, et la largeur est de cinq huitièmes ; mais on la trouve rarement d’une longueur d’un demi-pouce. M. Pennant s’est trompé en supposant qu’elle habite l'eau douce; c'est plutôt une co- quille pélagienne, qu'on prend rarement vivante, sinon en pèchant à fond avec un filet. Le Dr. Pulteney la donne comme une coquille du Dorsetshire, et dit qu'on la trouve sur le rivage à Studland. Nous l'avons prise aussi à cet endroit et l'avons reçue très-petite de M. Boys, de Sandwich, pour les espèces figurées par Walker. Nous avons renvoyé avec doute à la figure donnée par Chemnitz, car elle parait plus régulière, fortement striée en sens longitudinal; elle semble avoir un sillon où rainure à la lèvre interne, et laisse mieux voir la columelle : cependant cet auteur cite la co- quille de Walker. Si c'était l’'H. neriloidea en mauvais état, ce pourrait être aussi la Bulla velutina de la Zool. Dan. de Muller. Animal blanchâtre, avec deux tentacules courts, sétacés, et deux veux placés à leur base postérieure ; sustentaculum large, ovale. 12. HELIX DETRITA. PL 1v, fig. 8. Hezix perriTA. Pult., cat. Dorset, p. 49. — Chem., conch., 1x, t. 134, f. 1225, À, D. — Gmel. syst., p. 3660.— Gualt., t. 5, N. — Muller, verm., 1, p. 101, n° 500.— Turt. lin, 1v, p. 538. — Schroct., Erdconch., p. 27, t 1, f.1.— Id. Flussconch., p. 324.—t. Min. A,f. 4 L 170 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Heiix ACUTA. Gmel., syst., p. 3660, 136. — Turt., lin., iv, p' 538. — (Gruall., À. 4, [. N. — Muller, verm., n, p. 100, n° 297. — Chem., conch., 1x, t. 1324, f. 124, n. 1, >, — Favanne, t. 65, A. 5. Hezix. Coquille subpellucide, conique, se terminant en pointe assez aiguë; six tours de spire, pas très-élevés, mais un peu arrondis, et bien définis par une ligne de sépa- ration; couleur blanche, un peu luisante, faiblement ridée en sens longitudinal, et ordinairement marquée d’une bande ou fascie. Au milieu du tour principal, se prolon- geant en spirale sur la base de l’autre tour, graduellement plus étroite et se perdant sur le quatrième tour ; lèvre externe mince; lèvre interne un peu réfléchie sur la co- lumelle, formant une petite cavité ou subombilic. Longueur, trois quarts de pouce; largeur, trois huitièmes. Cette espèce paraît varier beaucoup quant à ses bandes ; quelques coquilles ont trois fascies sur le tour principal; celle du milieu est très-étroite, et les deux autres sont larges ; le second tour en a une et quelquefois deux; les autres tours ont aussi quelque- fois une bande, mais jamais à la suture. D’autres ont les fascies coupées en chaïnette, mais plus petites et peu apparentes, surtout à la partie inférieure et près de la bouche. Le Docteur Pulteney dit que cette coquille a été trouvée près de Weymouth, par M. Bryer. Nous en avons recu des exemplaires de ce dernier, qui nous annonça aussi qu'il les avait trouvés dans un étang près de Weymouth, et dans un ruisseau près de Dorchester ; mais elle est rare dans les deux localités, et tous les exemplaires anglais qu'il a vus étaient sans bandes. Ces derniers ne sont pas si blancs ni si opaques que les exemplaires exotiques, mais sont plutôt d'une teinte cornée légère; ils sont plus minces et plus diaphanes, et lorsque l'animal est resté à l'intérieur, il se contracte et donne une couleur plus foncée aux tours supérieurs. C'est assurément une espèce très-rare, car une coquille de cette dimension n'aurait pas échappé si longtemps à l'attention. L'H. acuta, figuré par Chemnitz et qu'il désigne comme se trouvant en Italie, ne paraît être qu'une variété de l'A. detrita. Gmelin les a considérées comme distinctes; mais 1l s’est trompé en citant dans la Conchyliologie de Lister, t. 19, f. 14, le Turbo fasciatus de cet ouvrage, qui en diffère complétement, et qui semble n'avoir pas été connu de Linné. Muller a commis la même erreur. Le Dr. Pulteney avait certainement considéré l'H. detrila et l'acuta comme de simples variétés, puisqu'il cite à la fois ces deux coquilles figurées par Chemnitz. 13. HELIX VIVIPARA. HELIX viviparA. Lin., syst, p. 1247. — Gmel.. syst., p. 3616, 105. — Chem... conch., 1x, t. 132, f. 1189 à 4185. — Petiv., Gaz., t. 99, Î. 46. — Guall., t. 5, A. — Lister, conch., t. 126, f. 26. — Id., tab. anat., f. 6. — Id., angl., t. 2, f. 18. — Schroeter, Flussconch., t. 8, f. 1, 2. — et T. Min., C.f. 6 — Farvan.,t 61, D. 9. — Br. zool., t. 84, f. 132, et t. 85, figure du haut (jeune). — Don., br. shells, 11, t. 87. — Turt., lin., iv, p. 528. — Hill, Swammerd., p. 75, t.9,f. 13. — Pult., cat. Dorset, p. 48. HELix compACTILIS. 1d., p. #8 (jeune). CocaLEA viviparAa. Da Costa, p. 81, t. 6, F. 2, 2. NERITA ViviPARA. Muller, verm., 11, p. 182, n° 370. Herix. Six tours renflés, séparés par une ligne déprimée , de forme subconique, se terminant brusquement par une petite pointe; couleur vert-olive, avec trois bandes sur e tour principal et deux sur les tours supérieurs, Ces bandes deviennent plus faibles MONTAGU. 171 et s'effacent avant de’ gagner le quatrième tour ; de légères rugosités transverses, dont deux ou trois plus fortes et plus grossières que les autres, semblent marquer l'accrois- sement annuel de la coquille : ouverture suborbiculaire, un peu contractée à la partie supérieure : lèvre interne réfléchie, et derrière laquelle se trouve, dans quelques exemplaires, un subombilic ; intérieur lisse, blanc, fascié comme l'extérieur. Longueur, rarement un pouce et demi; largeur, un pouce. Da Costa s'est trompé, sans aucun doute, en disant que cette coquille se trouve dans toutes nos rivières et eux stagnantes; car nous ne l’avons jamais rencontrée que dans la Tamise et autres eaux qui communiquent avec ce fleuve. Dans le voisinage de Reading, près de la jonction de la Kennet avec la Tamise et dans les ruisseaux voisins, elle se trouve en très-grande quantité; mais elle devient rare au delà de la première rivière, et on ne l'y trouve plus avant Newbury. Le même auteur s’est aussi trompé en disant l’opercule de cette coquille testacé ; car il est d'une substance cornée, flexible, ridée concentriquement, et d'une couleur brun- rougetre pellucide. L'animal est vivipare et produit beaucoup : nous en avons pris un grand nombre de jeunes dans de grandes coquilles; ils avaient tous une enveloppe testacée et un opercule. Les coquilles qui ne sont pas arrivées à leur demi-accroissement ont les spires moins sallantes, et les tours ne sont pas aussi renflés ; dans cet état on les a prises pour une espèce distincte. C'est ainsi que nous considérons l'A. compactilis du Dr. Pultenev, et la coquille figurée par M. Pennant, sans numéro, dans la planche 85, comme étant la mème espèce. L'H. vivipara est une des plus grandes coquilles d'eau douce d'Angleterre; elle résiste pendant longtemps à la violence des mouvements de la mer, de sorte qu'on la trouve parfois sur nos rivages les plus agités; nous l'avons pêchée à Torcross, et elle était occupée par le Cancer bernardus. La rivière la plus voisine est la Dart, à une distance de six milles, apparement trop rapide pour cette espèce ; il est probable qu'elles habitèrent un lac d’eau douce voisin, qui sortit de son lit depuis quelques années et communiqua temporairement avec la mer : toutefois on ne l'a rencontrée dans aucune des rivières du Devonshire. 4. HELIX TENTACULATA. HEciX TENTACULA. Lin., syst., p. 1249. — (Gmel., syst., p. 3662. — Chem., conch., IX, t. 435, f. 14245. — Lisler, conch., t. 139, f. 32. — Id., angl., t. 2, f. 49. — Peliv., gaz., t. 18,f. 8. — Guall., t. 5, B. — Schroeter, flussconch., t. T7, f. 19 à 22. — Br., zool., t. 86, f. 140. — Turt., lin., 1v, p. 539. — Hill, swammerd., p. 82, t. 10, f. 12. — Pull., cat. dorset, p. 49. — Don., br. shells, ur, t. 93. — Walk., min. shells, f. 33 (pullus). HELIX sPHÆRICA. (mel., syst., p. 3627. TurBo NUCLEUS. Da Costa, p. 91, t. 5, F. A2. NERITA JACULATOR. Muller, verm., 11, p. 185, n° 372. NERITA SPHÆRICA. Muller, verm., 11, p. 170, n° 356 (pullus). — Schroeter, fluss- conch., p. 341, n° 82. Heuix. Coquille lisse, conique, pellucide, de couleur cornée, à cinq et parfois à six tours de spire arrondis, divisés par une ligne de séparation profonde ; apex pointu ; ouverture suborbiculaire, contractée à la partie supérieure ; lèvre externe passable- ment forte; lèvre interne réfléchie. Opercule testacé, ridé concentriquement. Lon- gueur, un demi-pouce ; largeur, un quart. 472 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. C'est une espèce très-commune, qu'on trouve dans la plupart des rivières courantes et des eaux stagnantes. Souvent elle est couverte d'un épiderme brun-foncé ou noirâtre : parfois d'une concrétion calcaire. Les coquilles mortes deviennent blanches. Nous croyons que c'est la seule espèce de coquilles anglaises d'eau douce qui possède un opercule testacé, à l'exception de la Nerita fluviatilis. L'H. sphœærica de Muller n’est assurément qu'une variété jeune et plus renflée de cette coquille ; elle est assez commune et parfaitement blanche. Walker a commis la même faute, car sa figure 33 n’est pas autre chose que le jeune âge de l'H. tentaculala ; nous en avons la certitude car nous avons reçu sa coquille de M. Boys. Animal pâle, avec deux tentacules sétacés très-longs et grèles, continuellement en mouvement; des yeux saillants sont placés à la base de ces tentacules. 45. HELIX LUBRICA. Heuix LuBricA. Gmel., syst, p. 3661, 142. — Turt., lin., 1v, p. 539. — List.. angl, t. 2, Î. 7. — Petiv., gaz., t. 30, f. 7. — Chem., conch., 1x, t. 135, 101295: — Morlon, northamp., p. M5. — Muller, verm., 11, p. 484, n° 303. — Schroeter, erdconch., p. 441, t. 1, f. 9. HELIx STAGNORUM. Pult., cat. Dorsel, p. 49. TurBo GLABER. Da Costa, p. 87,t. 5, f. 18. Heuix. Coquille lisse, luisante, pellucide, de couleur cornée, six tours de spire très- peu arrondis et pas très-élevés, mais bien définis par la ligne de séparation : apex plutôt obtus; ouverture ovale; lèvre externe épaisse, mais non marginée ou réfléchie et en général d'une couleur brun-rougeâtre ; lèvre interne réfléchie, sans dents ni ombilic. Longueur, un quart de pouce ; largeur, un tiers de la longueur. Cette espèce est assez commune dans les bois humides, sur le bord des fossés et dans les lieux ombragés, surtout sous le vieux bois de charpente qu'on a laissé quelque temps sur la terre; elle monte quelquefois aux troncs des arbres ou aux tiges d'herbe ou d’'au- tres plantes, mais elle préfère la terre. Lorsqu'elle est vivante elle se distingue facilement par son brillant; mais les coquilles mortes deviennent souvent blanches et opaques. Le Dr. Solander connaissait cette coquille, et ce fut probablement lui qui le premier la nomma H. lubrica, car il l'envoya à M. Boys sous cette dénomination. Animal brun : quatre tentacules en massue ; les yeux placés à l'extrémité des deux plus longs. 16. HELIX OBSCURA. HELIX oBscuRA. Gmel., syst, p. 3664. 141. — Turt., lin., iv, p. 539. — Muller, verm., 11, p. 103, n° 302. — Favan., t. 65, F. — Walk., min. shells, f. AA. TurBo RuPIUM. Da Costa, p. 90. — List., angl., t. 2, f. 8. Heuix. Coquille subcylindrique, subconique, de couleur cornée, brune, opaque. Cinq à sept tours de spire, un peu arrondis, et bien définis par une ligne de séparation pro- fonde : tours substriés, ou plutôt ridés longitudinalement ; apex obtus : ouverture ovale, marginée, blanche, réfléchie; derrière la lèvre interne est une rainure ou subombilie. Longueur, trois huitièmes de pouce ; largeur, plus d’un tiers de la longueur. Cette espèce habite les mêmes localités que la précédente, principalement les bois humides, et souvent elle monte aux troncs des arbres. Elle diffère de cette dernière en ce qu'elle est plus grande, pas aussi en pointe, elle en diffère aussi par sa couleur brune, opaque et terne, et par les rides : mais surtout par son ouverture blanche, mar- cinée et refléch'e MONTAGU. 175 Nous reçûmes d'abord cette coquille de M. Boys pour la coquille de Walker, à la- quelle il est renvoyé ; cet auteur dit qu'on la trouve à Faversham; quoi qu'il en soit, la figure donnée dans les Minute Shells est beaucoup trop grande, à moins qu'on n'ait eu l'intention de la représenter grossie. Nous avons trouvé cette coquille assez commune dans un bois humide à Lackham, dans le Wiltshire, sur les troncs d'arbres lisses, excoriés, tels que le frêne, et rarement dans le Devonshire, sur les rivages secs. Elle se rencontre aussi dans les lieux élevés, car nous l'avons observée en très-grande quantité et de grande taille, dans les parties les plus élevées de l'île de Portland, sous des pierres. Il est certain que ce n'est pas une coquille commune, mais elle doit plutôt être con- sidérée comme locale que comme rare, quoiqu'elle ne soit pas généralement connue. Si c'était la coquille de Lister, ce qui est peu douteux, nous savons qu'elle se trouve dans les endroits rocailleux, près des torrents, vers Cravan, dans le Yorkshire. Da Costa cite les Transactions philosophiques, n° 105, fig. 8, — Wallace, Ork., p. 39, — et Morton, Northamp., p. #15, pour son Turbo rupium; et 1l est probable que ces cita- tions appartiennent soit à cette coquille, soit à l'A. lubrica, mais nous serions en doute de savoir à laquelle il faudrait placer la synonymie. Au premier àge, ou avant que la bouche soit formée, l'obscura présente beaucoup l'aspect d'un frochus pyramidal. Nous soupçonnons que c’est à cet état que Schroeter l'a décrite dans son Erdconchylien, p. 141, tab. 1, f. 8, et que Muller l’a décrite après sous le titre d'A. ventricosa, p. 102, n° 301, et Gmelin, p. 3661. L'animal est de couleur brun-pâle, plus clair inférieurement : quatre tentacules ; les yeux placés au sommet des deux plus longs. 17. HELIX SUBCYLINDRICA. HELIX SUBCYLINDRICA. Pull, cat. Dorset., p. 49. — Lin., syst., p. 1248. — Gmel., syst., p. 3652, 118. Heuix. Coquille cylindrique, imperforée, subpellucide, d'un châtain clair, à quatre tours de spire, se terminant par un tour obtus, lisse, semblable à un bouton, et comme tronqué ; les tours sont un peu arrondis et bien définis par la ligne de séparation, garnis de stries longitudinales serrées, semblables à des côtes qui s'étendent en partie sur toute la longueur; d’autres sont principalement apparentes aux sutures : ouverture ovale; lèvre externe épaisse, mais non marginée ; lèvre interne repliée. Longueur, un quart de pouce; largeur, un tiers de la longueur. Nous avons donné cette coquille comme espèce anglaise, d'après l'autorité du docteur Pulteney, qui dit qu'elle se trouve sur les plantes aquatiques dans les rivières et dans les étangs. Nous ne pouvons cependant nous empêcher d’exprimer notre doute ; et le docteur a pu se tromper, puisque les exemplaires dont il nous à favorisés paraissent une va- rièlé de notre Turbo truncalus, qui est une coquille marine et de laquelle elle ne diffère qu'en ce qu’elle est plus grande, de couleur plus foncée et striée plus fortement. Elle est assez commune parmi les coquilles qu'on recoit des Indes occidentales ; mais nous ne sommes pas certains que ce soit la subcylindrica de Linné, citée par ie doc- teur. 18. HELIX LACKHAMENSIHS. PI. 1v, fig. 10. Heuix. Coquille subpellucide, de couleur brun-terne, ridée longitudinalement : sept tours de spire, presque plats, mais bien définis par la ligne de séparation; les trois ou 13 174 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. quatre premiers tours sont subcylindriques, les autres diminuent en une pointe obtuse : ouverture subovale, marginée, réfléchie, blanchâtre, souvent avec une teinte pourprée ; lèvre interne à peine épaissie sur le tour principal, la partie inférieure se réfléchissant beaucoup et formant une grande cavité linéaire, ou subombilic : pas de dents. Longueur, cinq huitièmes de pouce ou davantage ; largeur, un quart Cette coquille varie quelquefois en couleur du corné au cendré, mais elle est le plus souvent d'un brun-rouille ou roussâtre. Il paraît que c'est une espèce rare ou du moins très-locale, et qui n’a pas été décrite. Nous la trouvâmes pour la première fois dans un bois humide à Lackham dans le Wiltshire, mais seulement dans une localité très-limitée, adhérente à des troncs de frène, et ensuite en assez grande quantité dans les bois appartenant au marquis de Lans- down, à Bow-Wood, dans le même comté, pas très-loin du premier endroit : nulle part ailleurs. IL paraît qu’elle met assez de temps pour arriver à l'état adulte, car on en trouve à peine une sur dix qui ait la bouche parfaitement formée Dans le premier âge, lorsqu'elle n'a que quatre ou cinq tours de spire, elle ressemble beaucoup à un trochus conique, et l'ouverture est un peu quadrangulaire. Elle a beaucoup de l'aspect de l'A. obscura, mais elle à plus du double de a taille de cette coquille, et la lèvre externe tourne plutôt en dehors. Animal pâle, d'une teinte tres-claire inférieurement : quatre tentacules en massue; veux placés au sommet des plus longs. 19. HELIX OCTANFRACTA. PL 1v, fig. 413. Hezix ocronA. Br. zool., t. 86, f. 135? Heuix. Coquille pellucide, de couleur cornée, avec sept où huit tours de spire dé- licats, lisses, ou finement striés, diminuant graduellement en une pointe fixe : les tours sont aplatis, mais bien définis par une forte ligne déprimée : ouverture ovale; lèvreexterne mince, lèvre interne réfléchie. Longueur, environ cinq huitièmes de pouce; largeur, deux dixièmes. Cette espèce est ordinairement couverte d'un épiderme noir tirant sur le gris, qui ob- scurcit toute la coquille, et il est très-difficile de l'enlever. C’est une espèce rare ou au moins très-locale et probablement la coquille mentionnée par M. Pennant : mais ce n'est pas l'A. Octona de Linné. C'est certainement une espèce aquatique, mais probablement un peu amphibie comme l'H. Fossaria, préférant pendant certaines saisons l'humidité à l'eau. Nous ne l'avons trouvée jusqu'à présent que dans une seule partie de l'Angleterre, dans un endroit bourbeux le long de la route, à moitié chemin entre Fowey et Looë dans le Cornouailles, où elle est en grande quantité à tous les degrés de développement. Les coquilles du premier âge sont moins délicates et n'ont que cinq ou six tours. Nous avons mis quelques-unes de celles-ci dans un verre d'eau où elles vécurent quelques semaines, mais elles rampaient en général sur le côté et semblaient inquiètes jusqu'à ce qu'elles fussent sorties de l'eau ; elles continuaient cependant à vivre au fond du verre : quelques- unes placées dans de la mousse humide vécurent longtemps, mais d'autres mises dans un endroit sec moururent bientôt. Ce n'est pas la coquille décrite par le docteur Pulteney pour FH. Octona de Pennant, la sienne est la vraie Octona de Linné. Le docteur nous a favorisé d'un exemplaire de sa coquille, et nous croyons qu'il s'est trompé en la donnant comme anglaise. C’est une coquille beaucoup plus délicate que celle-ci, qui se termine en une pointe obtuse; les tours sont plus arrondis, et d'un MONTAGE. 155 blanc luisant ou de couleur cornée très-claire. L'ouverture est très-différente aussi, en ce qu'elle est suborbiculaire; la lèvre interne tourne en dedans à la basse, et se con- tracte à peu près comme on le voit dans le genre Buccinum ; la longueur est de cinq huitièmes de pouce, et la largeur à la base n'a pas plus d'un huitième. Chemnitz semble avoir figure cette coquille, vol. 1x, tab. 136, . 1264, et sa description semble exacte ; mais il ne cite pas l'H. octona de Linné, et il l'appelle Helix octona Indiæ occiden- talis. Nous l'avons reçue aussi des Indes occidentales. Gmelin cite la figure de Chemnitz pour l'Octona de Linné, qui ne ressemble pas du tout à notre coquille, et aussi une petite espèce donnée par Schroeter dans son Flusscon- chylien, tab. 8, f. 6, qui est indubitablement le Buccinum terrestre de cet ouvrage, et ne ressemble nullement aux deux coquilles dont nous parlons. L'animal est noirâtre ; il a deux tentacules courts à la base desquels sont placés les veux. 20. HELIX POLITA. Hezix poriTA. Pull. cat. Dorset., p. 49. TurBo poLrTus. (mel. syst., p. 2612. — Turt., Lin., 1v, p. 501. Turgo LÆvis. Br. zool., n° 115 ,t. 79 (fisured'en haut). — Turt., Lin.,1v, p.497. STROMBIFORMIS GLABER. Da Costa, p. 117. SMOOTH WHITE WHELK. Borlase Cornwall, p. 277? Heuix. Coquille forte, blanche et extrèmement luisante, parfaitement lisse, sans rides ou stries : elle a, suivant son àge et sa taille, de neuf à treize tours, tout à fait plats et à peine définis par une ligne de séparation, délicats et diminuant graduelle- ment en une pointe aigue : ouverture ovale, formant un angle äigu, ou contraction, à l'extrémité supérieure; lèvre externe épaisse, mais non marginée ou réfléchie ; lèvre interne repliée. Longueur, cinq huitièmes de pouce, mais généralement moins: lar- geur, deux dixièmes de pouce. On trouve rarement cette espèce sur les rivages de l'ouest; Da Costa dit qu'on la rencontre à Exmouth dans le Devonshire, et le docteur Pulteney la dit aussi du Dorset- shire; mais elle n'y est pas commune. Nousl'avons trouvée en petite quantité dans le Cornouailles et dans le Devonshire ; la plus grande de ces coquilles fut prise dans l'estomac d'une Actinia pedunculata : on trouve quelquefois des exemplaires microscopiques sur les Huitres et sur les Pétoncles. Dans le premier âge elles sont d’un très-beau poli, et lorsque l'animal est vivant, elles paraissent souvent bigarrées de vert pèle et rouge : elles so’.t aussi un peu arquées et 1l est très-rare qu'on les trouve parfaitement droites. 21. HELIX DECUSSATA. PI. vi, fig. 4. Hezix. Coquille délicate, blanche, à sept ou neuf tours de spire, se terminant en une pointe fine ; tours très-peu élevés, et suture très-fine. Les tours sont fortement et régu- lièrement striés en longueur avec d'autres stries transverses très fines, ce qui lui donne un aspect treillissé lorsqu'on examine la coquille à la loupe ; ouverture étroite, subovale, contractéeaux deux extrémités; lèvre externe un peu étendue, et un peu épaissie au dos; lèvre interne tant soit peu repliée. Longueur, trois dixièmes de pouce ; largeur, un dixième. Cette coquille ressemble par la forme à l'Helix polita, cependant l'ouverture est plus oblique, la lèvre externe plus étendue au milieu et contractée à l'angle inférieur. Nous avons été plus d’une fois favorisé de cette nouvelle et élégante espèce par 176 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. M. Bryer de Weymouth, qui nous assura l'avoir trouvée sur le rivage entre Weymoulh et l'île de Portland. 22. HELIX LABIOSA. PL. 5, fig. 7. *TurBo cosrTaATus. Pull. cat. Dorsel., p. 45. Turso ALBUS. Br. zool., n° 114, t. 79? — Turt., Lin., 1V, p. 497? TURBO MEMBRANACEUS. Lin., Trans., v, p. 2,t. 4, f. 14-45. (Adams).— Turt., Tÿn., 1v, p. 500. STROMBIFORMIS ALBUS. Da Costa, p. 116? Hezrx. Coquille subconique, subpellucide, de couleur corné-clair, avec sept et rare- ment huit tours de spire un peu aplatis se terminant en une pointe fine, el garnis de quinze à dix-huit petites côtes sur les trois plus grands tours; les plus petits tours sont lisses ; apex tirant souvent sur le pourpré : ouverture ovale, lèvres blanches, épaissies en dedans; le bord de la lèvre externe mince, un peu réfléchi, gibbeux, ordinaire- ment d'un brun tirant sur le pourpré, eten général plus blanc que le reste de la coquile ; lèvre interne s'étendant sur le tour principal, columelle ondulée à l’intérieur, formant une petite élévation semblable à une dent obsolète. L'ouverture fournit un caractère saillant ; elle représente à peu près la moitié de la coquille et rend, par conséquent, le tour principal grand en proportion; elle est un peu oblique ; le bord est réfléchi et contracté par l'épaisseur de la coquille. Une variété est beaucoup plus mince et plus pellucide ; plusieurs individus sont tout à fait dépourvus de côtes; d'autres n'en ont que quelques-unes sur la partie supérieure d'un ou de deux des plus grands tours qui présentent souvent des taches longitudinales ou ondulées brunes : elles sont aussi ordinairement plus grandes, et les lèvres sont moins épaisses, mais le bord de l'ouverture est également évasé. Il faut observer dans ces coquilles que la surface du tour principal est constamment dépourvue de côtes et que, dans les coquilles fraîches, l'intérieur de la bouche est extrémement luisant : les autres tours de spire sont aussi très-peu élevés et la ligne de séparation très-fine; les coquilles usées en présentent à peine la trace : on trouve souvent celles-ci tout à fait blanches. Les exemplaires vivants sont couverts d'un épiderme brun-jaunûtre. La longueur est de plus d'un quart de pouce ; largeur, à peu près la moitié de la longueur. Cette espèce est assez commune dans le Cornouailles, surtout à Falmouth, et elle se trouve également en quantité sur la côte sud du Devonshire et du Dorsetshire: et la variété lisse, à Southampton. Nous l'avons trouvée aussi, mais en petite quantité, aux environs de Biddeford au nord de Devon et sur la côte sud du pays de Galles. Dans nos communications avec notre digne ami, feu le docteur Pulteney, nous lui en- voyàmes cette coquille qu'il reconnut pour être son Turbo costatus et, par conséquent, prouva d'une manière claire qu'il était tombé en erreur en citant le Turbo parvus de Da Costa; il est possible cependant qu'il ait eu raison en citant le Strombiformis albus du même auteur, car nous trouvons qu'il n'est pas le seul de cette opinion, puisque cette coquille est assez communément considérée comme telle par les collecteurs. Elle fut figurée dans le Triton britannicus *, où nous observames que ce nom lui était donné; le docteur y renvoie aussi. 1 Aucun ouvrage n'a paru sous ce titre sur la conchyliologie. Le docteur Pulteney l'attribue à M. S., et nous apprend que c’est une nouvelle impression des planches de Da Costa, avec un supplément de sept planches. MONTAGU. 177 Nous confessons qu'en citant Da Costa c'est plutôt d'après l'opinion populaire que d'après la nôtre que sa description doit être conservée : il est vrai que la variété lisse de cette coquille, lorsqu'elle est usée et blanchie, est d’un blanc laiteux, luisant, et que les tours de spire sont à peu près unis, c’est-à-dire non proéminents l'un derrière l’autre, séparés seulement par un léger sillon. Quant à cette partie de la description de Da Costa, il y aurait donc quelque chose de vrai dans cet état; mais nous ne pouvons concevoir comment on la placerait dans le genre strombiformis ou les helix en pointe de cet auteur, coquilles dont les caractères sont : « d'être très-longues, délices, et de forme conique. « Dans sa description spécifique il dit cependant : « de forme conique non dé- hée, mais très-renflée. » Nous avons très-peu de doute que le Turbo membranaceus de M. Adams ne soit une variété droite de cette coquille, avec laquelle on la rencontre souvent, et qui s'accorde exactement avec la description de ce naturaliste, excepté au sujet du nombre des tours qui varie, comme on sait, avec l'âge : sa figure est beaucoup eflilée, erreur que son graveur n'a pas commise dans les figures de grandeur naturelle. 23. HELIX PETRÆA. Hezix. Coquille forte, conique, d'un brun mat, foncé, tirant sur le pourpré; à cinq tours de spire : le premier est grand et occupe à peu près les deux tiers de la longueur ; les tours supérieurs sont p'tits : apex aigu, en pointe : les tours sont très peu élevés, mais suffisamment définis par la suture, qui forme à la base du tour principal un léger bord saillant et rugueux, ne tourne pas en dedans et se perd, comme on le voit, dans la plupart des coquilles, à la jonction des tours. Cette espèce n’a pas de stries régu- lières, mais elle est marquée de faibles rides irrégulières transverses, qui, dans la partie inférieure, au-dessus de la bouche, sont tout à fait planes : ouverture arrondie ; lèvre externe développée avec le bord atténué ; lèvre interne lisse, aplatie, et projetée en partie et diagonalement sur le tour principal, l’ouverture et l'opercule (qui est d’une substance cornée) sont d’un pourpré foncé : la lèvre interne est droite, et presque tranchante, comme dans beaucoup de Nérites, mais la bouche n’est pas assez transverse pour songer à classer l'espèce parmi ces dernières; et, d’ailleurs, l'apex est plus saillant qu'il n'est d'ordinaire dans les nérites. Longueur, plus d'un quart de pouce, mais jamais trois hui- tièmes ; l'ouverture en occupe une bonne moitié; largeur, deux dixièmes de pouce. Une variété est irrégulièrement rayée, ou tachetée de roux où de blanc, sur la partie supérieure du plus grand tour, mais la partie lisse de la lèvre interne et l'intérieur sont invariablement de la même couleur, d’un pourpré foncé. Cette espèce, qui maintenant paraît n'avoir pas été décrite, peut avoir été confondue avec les jeunes de quelques-unes des plus grandes coquilles littorales, quoiqu'en l'exa- minant avec attention , on la trouve essentiellement différente de toute autre espèce bri- tannique jusqu'à présent mentionnée ; la bouche seule est un caractère spécifique suffi- sant et sûr, si l'on y fait attention. Nous n'avons encore rencontré cette espèce que sur la côte sud de Devon, près de l'embouchure de l'Aun, non loin du village de Bantum ; elle adhérait à des rochers un peu au-dessous du niveau de la haute marée, et s'y trouvait en grande quantité; elle est moins commune dans des localités semblables à Swanage, dans le Dorsetshire. On peut la prendre, au premier coup d’æil, pour le Turbo tenebrosus, car elle à à peu près la même taille et la mème couleur; toutefois, la forme est non-seulement très- différente, mais en donnant la moindre attention à l'ouverture, et en comparant la des- cription de l’une et de l'autre, on verra qu'il est impossible de confondre ces deux co- quilles. 178 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. ** COQUILLES SUBGLOBULEUSES, OU DÉPRIMÉES . SOMMET SAILLANT. 24. HELIX POMATIA. HELIx POMATIA. Linn., sgst., p. 1244. — (Gmel., syst., p. 3627. —Chemn., conch., IX, t. 128, f. 1138. — Id., xx, t. 108, f. 908 à 912, var. sénestre. — Lister, conch., t. 48,f. 46. — Id., Angl., t. 2, f. 1. — Br. zool., t. 84, f. 198. —Guall., t. 4, A. B. C. — Schroeter, Erdconch, p. 445, t. 1, f. 10. — Da Costa, p. 67,t.4,f. 14. — Fa- vanne, t. 63, D, 12E, var. sénestre. — Hill., Swammerd., p. 65, t. 4, f. 2-3.— Pull, cal, Dorset, p. #7. — Turt., Linn., 11, p. 513. — Donovan, bril. shells, 1x, t. 84. — Müll., verm., 11, p. 43, n° 243. HELiIx POMARIA. Mull., verm., 11, p. 45, n° 244, var sénestre. Hecix. Coquille subglobuleuse, assez forte, subpellucide, à cinq tours de spire arron- dis, très-ridés longitudmalement; d’un brun jaunètre ; ordinairement le tour principal présente trois bandes, dont l’unese prolonge sur le second tour : ouverture semi-lunaire, bord épaissi et tournant un peu en dehors; lèvre interne très-réfléchie sur l'ombilic. Diamètre, environ deux pouces. C'est la plus grande espèce de coquilles terrestres qu'on trouve en Angleterre; elle est sujette, de même que l'Helix commun des jardins, à beaucoup de variété dans la cou- leur ; quelques coquilles sont à peu près blanches, et présentent à peine l'apparence de bandes. Ce n’est pas une espèce aborigène de ce royaume, mais elle y fut introduite vers le milieu du seizième siècle, tout à la fois comme un objet d’aliment, et comme utileà la médecine. On suppose qu'elle fut d'abord importée de l'Italie, où elle se multiplie d'une manière prodigieuse. C'est l'espèce la plus commune aux environs d'Ashted, Boxhill, Leatherhead, Darking et les endroits voisins. On dit aussi que sir Kenelm Digby en répandit aux environs de Gothurst, près de Newport Pugnal, dans le Buckinghamshire, où elles ne réussirent pas bien. M. Morton nous informe que lord Hatton en mit à Kerby, dans le Northamptonshire, mais qu'elles ne s y reproduisirent pas. On les emploie comme aliment dans un grand nombre de localités du continent, surtout au printemps; on les conserve et même on les engraisse dans ce but; mais nous ne trou- ons pas qu'elles arrivent à cette taille dont parle Varron, qui dit que les coquilles con- tiendraient dix pintes. Elles étaient un mets favori pour les Romains, qui avaient leurs co- chlearia, ou élevoirs, et les engraissaient, nous dit-on, avec du son et de la lie de vin. Suivant Da Costa, on a trouvé cette espèce dans l'Oxfordshire, aux environs de Wood- stock et de Blanden, dans le Gloucestershire, près de la paroisse de Chedworth et dans le Dorsetshire. Cependant le docteur Pulteney fait observer qu'il ne la trouva jamais dans ce dernier comté. Le docteur Lister dit qu'il a rencontrée dans le Hertfordshire, aux environs de Ware et de Puckeridge. Nous l'avons reçue de Kent, et une fois nous en avons trouvé un seul exemplaire à Devizes, dans le Wiltshire; cette localité paraît être, avec celle mentionnée du Glouces- tershire, les limites nord les plus éloignées, La plupart des auteurs parlent de l'opercule comme calcaire composé de deux ou trois lamelles de différents degrés de dureté, mais qui ne sont point testacées. Il n'y à aucun MONTAGU. 179 doute que ce n'est pas la nature des coquilles, car dans toutes celles garnies d'un oper- cule testacé, il est autant fixé à l'animal qu'à toute autre partie, et n'est jamais cadue, tandis que l'animal de l'Helix pomatia abandonne son opercule à la fin de l'hiver, 25. HELIX ASPERSA. HELIX AspErsa. Gmel., syst, p. 3631, 58. — Mull., verm., n, p. 59, n° 253. — Chemn., conch., 1x, t. 130, F. 4156-1458. — Lister, conch., t. 49, ©. 47.—Id., Angl., 1.2, 1, 2. — Petiv., gaz., t. 65, F. #4. — Turt., Linn., iv, p. 515. — Favan., t. 63, D, 2, 3, 4. — Donovan, brit. shells, 1v, t. 131. HELIX HORTENSIS. Br., 3001., t. 84, f. 129. — Turt., Linn., iv, p. 529.—Nal. mise, {. 30. HELIX LUCORUM. Pulleney, cat. Dorsel. p. #8. CocnLEA VULGARIS. Da Costa, p. 72, t. 4, f. A. Heuix. Coquille subglobuleuse, à quatre tours, dont les supérieurs sont placés un peu latéralement : ouverture semi -lunaire, plutôt allongée ; bord réfléchi, de couleur blan- che; sans ombilic. Diamètre à peine d'un pouce et demi. Elle varie beaucoup par la couleur et par les taches, mais elle est ordinairement blan- che, avec des fascies d'un brun foncé, qui sont souvent brisées, et paraissent bigarrées sur tout le dessus de blane et de brun tirant sur le pourpré ; quelques coquilles sont en- uièrement d'un brun-jaune terne, sans fascies ou raies. Une variété aceidentelle avec des tours sénestres fut trouvée à Dartford par le docteur Latham; nous observàämes dans le cabinet de M. Swainson une autre variété avec les circonvolutions très-étendues et détachées, présentant une singulière forme spirale comme un tire-bouchon. A l'approche de l'hiver, l'animal forme une enveloppe à l'ouverture, où un opercule de substance coriace, qu'il garde pendant la saison froide ; mais il l'abandonne des le re- tour de l'été, aussitôt qu'il commence à marcher. On pouvait s'attendre à ce que dans l’histoire de cet animal, si longtemps célèbre pour faire concurrence à Cupidon, il serait dit quelque chose sur un sujet si singulier et si extraordinaire. Cependant il a déjà été écrit par différents auteurs tant de choses plus que douteuses sur les propriétés de ces animaux, qu'ilest difficile d'y ajouter foi. Et nous demandons la permission de renvover nos lecteurs curieux à des détails plus récents sur les lima- cons, détails donnés dans le premier volume de l'ouvrage intitulé : Naturalisl's Miscel- lany. L'auteur prépare très-convenablement le lecteur à ajouter foi à de telles merveilles, en disant : « Je dois inviter mes lecteurs à s’armer de toute leur foi philosophique pour recevoir les détails surprenants, etc., etc. » Il faut admettre que l'animal hermaphrodite de l'Helir aspersa, aussi bien que celui de VH. nemoralis, (ou au moins quelques-uns d'eux) possèdent pendant certaines sar- sons des petits organes testacèés; mais nous avons beaucoup de raisons de douter que ce soient des dards, bien qu'il soit naturel de penser que ces animaux en sont pourvus, afin de s'exciter l’un l’autre, car ce n'est que pendant cette saison qu'ils les possèdent. S'il en était ainsi, nous aurions été très-malheureux dans nos observations, car dans au- cun cas nous n'avons pu voir le dard pénétrer, quoique les animaux soient très-rap- prochés l’un de l’autre; ce dard peut irriter, mais il n’est ni assez fort, ni assez aigu pour entrer dans la peau dure dont les Heliæ sont revètus; et, en vérité, la sécrétion ex- trèmement gluante dont ils sont pourvus si copieusement adhère d'une manière si forte à ces spicula, lorsqu'ils sont entièrement projetés, qu'elle les retient pendant quelque temps. Peut-être nous dira-t-on un jour que ce fluide épais est nécessaire pour que les 180 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLICLOGIQUE. dards ne se perdent pas après qu'ils ont été lancés; mais, quoi qu'il arrive, nous regar- derons ces explications comme fabuleuses ainsi que beaucoup d’autres détails avancés par différents auteurs. Ces dards tant célébrés sont d’un blanc pellucide et tres-fragiles; leur longueur est d'environ un quart ou trois huitièmes de pouce, et un peu triangulaires comme la lame d'une petite épée. Quelques auteurs paraissent avoir considéré cette coquille comme l'Helix lucorum de Linné; mais cela est fort douteux. Gmelin ne le pensait pas, car il a donné tous les synonymes de cette espèce à son 11. aspersa, et a fait de son Æ. lucorum une coquille très-différente, dont la figure se trouve dans la Conchyliologie de Lister, tab. 1058, fig. 4. Le docteur Turton a confondu les synonymes de l’aspersa avec ceux de l'hortensis, sans considérer la première comme coquille anglaise, et par conséquent il a cité la co- quille de Lister, de Pennant et de Da Costa, pour l'hortensis. 26. HELIX NEMORALIS. HELIX NEMORALIS. Linn., syst., p. 1247. —(imelin, syst., p. 3647.—Chem., conch., IX, t. 133, f. 1496-4198. — Id., t. 109, f. 924, var. sénestre. — Lister, conch.,t. 57, f. 54. — Id., Angl., p. 147, var. 2 à 9,t. 2, f. 3. — Br., zool., n° 431. — Favanne, t. 63, H. — Donovan, brit. shells, 1, t. 13. — Born., p. 384-385, t. 16, Ê. 3-8. — Mull., verm., 11, n° 246, p. 46. — Hill. Swammerd, p. T0, t. 8, f. 5.— Pulteney, cat. Dorset, p. 48. — Turt., Linn., 1v, p. 529. — Petiver, qgaz., t. JM, F. 9 à 192. — Id., t.99, f. 9-40. — Gualt., t. 1, P et Q à gauche. — Schroeter, Erdconch., t. A, f. 13 à 17. — T. 2, f. 28-29-30. CocuLeA FASCIATA. Da Costa, p. 76, t. 5, f. 4, 2, 3, 4, 8, 14, 49. Heuix. Coquille subglobuleuse, subpellucide, à cinq tours; de couleur variée; le plus souvent jaune ou rougeàtre, fasciée de brun-chocolat foncé ; d'une à cinq bandes sur le tour principal, mais rarement deux; les tours à cinq bandes ont les deux supérieures beau- coup plus petites que les autres. Dans quelques coquilles, les fascies sont très-larges ; d’autres n’ont qu'une simple zone étroite sur un fond jaune brillant; quelquefois c'est un jaune uni, le rouge ou le brun tirant sur le pourpré terne; mais dans toutes les varié tés, le bord interne de la lèvre, le contour du bord et la lèvre interne sont invariable- ment d'une couleur foncée. L'ouverture est arrondie, la base imperforée. Le plus grand diamètre n’est pas tout à fait d'un pouce. C'est une des espèces les plus communes dans nos bois, dans les haies et dans les en- droits ombragés. Nous avons observé des spicula ou dards semblables à ceux de l'Helix aspersa, sortant de cette espèce au mois de mai. 27. HELIX HORTENSIS. HELIX HORTENSIS. Gmel., syst., p. 3649-109. — Chemn., conch., 1x, t. 433, F. 1199, 4201. — Mull., verm., p. 52, n° 247. — Lister, Angl., p. MT, n° 1.—Born., p. 385, t.16, f. 48-19. — Guall., t.1, Q, à droite. — Schroeter, Erdconch., t. 2, f 27. Herix. Coquille tout à fait semblable à l'espèce précédente, mais considérablement plus petite et ayant toujours un bord blane à l'ouverture. Elle est à peu près sujette à toutes les variétés de l'Helix nemoralis, excepté celle de couleur rouge ou de couleur chair. MONTAGU. SI Cette coquille a été Pobjet d'opinions différentes; Muller et Born l'ont considérée comme tout à fait distincte de l'A. nemoralis, et ont signalé la lèvre blanche comme un caractère invariable. Gmelin et Chemnitz ontexprimé du doute. Nous avons donné à ce sujet une très-grande attention en recueillant ces coquilles de différentes parties du royaume, et nous avons constamment trouvé les coquilles plus pe- tites avec la lèvre blanche, et les plus grandes avec un bord brun à cette partie; mais nous n’avons jamais trouvé la variété couleur chair ou rouge avec la première. On à conjecturé que cette coquille n’est que la jeune de l'autre, mais la bouche parfaitement formée exclut cette supposition ; elle est aussi beaucoup moins commune, ce qui ne serait pas le cas si c'était le jeune de la nemoralis, et la variété rouge se rencontrerait éga- lement. Nous sommes portés à croire, d'après ces circonstances, que ce sont des espèces parfaitement distinctes. IL est évident, d'après la structure de la lèvre, que ce sont des coquilles adultes; la nemoralis est plus grande avant que la lèvre ne soit formée , et nous ne pouvons penser que ce soit une variété accidentelle dans un état d’altération, parce que la bouche de l’une et de l'autre ne varie jamais. 28. HELIX ARBUSTORUM. HELIX ARBUSTORUM. Lin., syst, p. 1245. — Gmel., syst., p. 3630, 53. — Chem. conch., 1x, t. 133, €. 1202.— Muller, verm., 1, p.55, n° 248. — Lister, conch., t. 56, (53. — Id. Angl.,t.2, f. 4. — Br. zool., t. 85, f. 130. — Don., br. shells, 1v, t. 136. — Pull. cat., Dorset., p. #T. — Turt., lin., iv, p. 514. COCHLEA UNIFASCIATA. Da Costa, p. 75, t. AT, f. 6. Heuix. Coquille subglobuleuse, subpellucide, à cinq tours un peu arrondis, bien dé- finis par la ligne de séparation, et ridés longitudinalement : couleur ordinaire bigarrée de cendré et de brun dansles rides et dans les lignes; quelques-unes sont pâles, tirant sur le jaune; d’autres foncées, approchant du châtain, la plupart du temps avec une seule bande brune vers le milieu du principal tour, continuant en spirale à la base des tours supérieurs, et, en général, se perdant avant d'arriver à l'apex. On a considéré cette seule bande ou fascie comme le caractère saillant de cette coquille ; néanmoins il arrive sou- vent qu'elle en est dépourvue, et que bien des fois elle est si faible qu'on peut à peine la distinguer ; l'aspect bigarré est donc le caractère le plus constant et le plus sûr. Ouver- ture arrondie, bord réfléchi, l'intérieur bordé de blanc. Dans les jeunes coquilles on peut observer un ombilic qui, dans les adultes, est caché par la lèvre réfléchie lorsque l'ouverture est complétement formée. Le plus grand diamètre est de trois quarts de pouce. On peut considérer cette espèce comme très-locale, mais suffisamment abondante dans quelques endroits. Elle aime les lieux humides et ombragés, particulièrement par les saules et les aunes, et les terrains noirs et marécageux. C’est une coquille très-com - mune aux environs de Lackham dans ie Wiltshire, près de l'Avon; mais rarement nous l'avons trouvée ailleurs. Da Costa fait observer que ce n’est pas une espèce commune ; mais il dit qu'il a vue dans les comtés de Surrey, d'Hampshire et de Wiltshire. Le docteur Pulteney remarque qu'elle n’est pas commune dans le Dorsetshire, Nous en avons reçu une fois un seul exemplaire du nord du Devonshire. L'animal est fonce ; il a quatre tentacules, dont les deux supérieurs sont d'une longueur moyenne, avec les yeux au sommet. 1S2 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE 99. HELIX VIRGATA. HELIX VIRGATA. Pult., cat. Dorset, p. 47. — Petiv. gaz., t. 17,f. 6. — Gualt.. t. 2, L, M. P.— Lister, conch., t. 59, f. 56. COCHLEA vViRGATA. Da Costa, p. 79, t. 4, f. 7. HELIX ZONARIA. Don., br. shells, 11, t. 65. — Br. zool., t. 85, f. 133, A (var.). HELIX PisANA. Muller, verm.,11, p. 60, n° 255. — Gmel., syst., p. 3C31.— Schroe. erdconch., p. 188, t. 2, f. 22 et 22 a, Heix. Coquille subglobuleuse, subpellucide, avec six tours de spire très-avancés et arrondis; couleur blanche, teinte de rougeur, avec une bande brune, foncée, tirant sur le pourpré au milieu du tour principal, continuant spiralement à la base des tours supé- rieurs, et jusqu'à l’apex, qui est proéminent ; il y a ordinairement à la base trois ou quatre lignes circulaires fines, de la même couleur ; elles sont parfois confluentes, et la partie blanche apparaît entre elles ; d'autres ont à la base deux ou trois bandes circulaires plus larges ; aucune de celles-ci ne va cependant pres de l'ombilic, qui est profond, mais peu large. Ouverture arrondie ; lèvre mince et non réfléchie, excepté près de lombilic ; intérieur d’un brun pâle, tirant sur le pourpré, avec une élevation blanche, semblable à un fil, autour du bord. Il y a une variété assez commune d'un brun roux uni, parfois avec une tache de cen- dré et imperceptiblement rubanée à la base, ou avec une seule fascie sur le corps; d’autres sont tout à fait couleur chair avec une bande blanche sur le tour inférieur. En général, la longueur est d’un demi-pouce: largeur, la même; mais nous l'avons reçue de Kent, d'un diametre de cinq huitièmes. On a confondu cette espèce avec la précédente; Da Costa et d’autres l'ont considéré » comme l'Helix zonaria de Linné; ce que nous ne pouvons admettre, quoique Gmelin ait cité la coquille de Da Costa pour sa Zonaria. Ce n’est pas non plus la Zonaria de Pennant, qui ne connaissait pas cette coquille, excepté la variété unie dont nous avons parlé. M. Donovan nous informe que Da Costa ne posséda la coquille de Pennant qu'après que son ouvrage fut publié, et que cette erreur est corrigée dans quelques-unes de ses notes manuscrites. Néanmoins cet auteur considère l'H. vérgata comme l'H. zonaria de Linné, puisqu'il dit que Gmelin admet la coquille de Da Costa pour la zonaria de Linné, Quelle que soit la coquille en question, cet auteur a cité d’autres coquilles parfaitement distinctes, et qui ne sont pas du tout identiques à celle-ci. Le docteur Pulteney, qui donne celle-ci pour une coquille du Dorsetshire, dit expres- sément « non la Zonaria de Linné »; et nous sommes porté à être de l'avis du doc- teur. On peut considérer la Vérgala comme une espèce locale ; mais elle se trouve en quan- üité prodigieuse dans quelques endroits sablonneux où remplis de pierres. Elle est très- abondante près de la côte, surtout aux environs de la baie de Wiltsand, dans le Cor - nouailles, et au sud du Devonshire, où l’on croit généralement qu'elle ne contribue pas peu à engraisser les brebis. Dans quelques places, la terre en est couverte. On la trouve aussi dans les comtés plus à l'intérieur; elle est assez commune dans le Wiltshire , mais nulle part en aussi grande quantité que sous l'influence de l'air salin. C’est l'espèce la plus commune près de Kambridge dans le Devonshire, et sur là côte à l'est et à l'ouest de cet endroit, en société du Turbo fasciatus. Peliver la mentionna sur les bruvères de Newmarket, près de Cambridge. L'animal est de couleur pâle, assez semblable à celui de l'espèce suivante. MONTAGU. 155 30. HELIX CINGENDA. HELIX ZoNaniA. Br. z001.,t. 85, f. 133. — Gualt., t. 9, H. — T. 3, C? Heux. Coquille subpellucide, avec un peu de l'aspect de la précédente; elle a cinq tours de spire, dont les plus grands sont arrondis, mais un peu anguleux ou aplatis en haut; les trois tours supérieurs sont très-peu élevés au-dessus des autres ; apex obtus et déprimé; couleur d'un blanc jaunâtre, avec plusieurs petites bandes de châtain ou de brun tirant sur le pourpré, allant en spirale sur la coquille, souvent interrompues, et formant de petites raies longitudinales, principalement sur la partie aplatie ou angu- leuse, au sommet de chaque tour: la base est légèrement ombiliquée, et a généralement une large bande circulaire à quelque distance de l'ombilic, et une autre large bande blanche entre celle-là et les fascies plus fines, qui vont quelquefois jusqu’à sept où huit, parfaitement distinctes, mais mêlées parfois les unes aux autres ; quelques-unes ont deux bandes circulaires à la base, jointes ensemble. La bande spirale devient ordinairement plus petite, et souvent elle se perd tout à fait dans les tours supérieurs ; l'apex est ordi- nairement séparé par une ligne spirale noire. On trouve parfois une variété de cette coquille parfaitement unie, ou seulement avec un petit nombre de faibles bandes. Ouverture arrondie; bord atténué, non réfléchi, excepté près de l'ombilic, où il tourne beaucoup en dehors, et couvre en partie la per- foration. Largeur à la base, un pouce; hauteur, un demi-pouce. Cette espèce diffère essentiellement de l'Helixæ virgata, et par la forme et par les marques; elle est plus grande, plus large en proportion de sa hauteur, et déprimée en haut, tandis que cette coquille a toujours le sommet saillant, et n'a jamais plus d'une bande sur les tours supérieurs. M. Pennant a donné une très-bonne figure de cette espèce, qu'il décrit comme fasciée spiralement de raies étroites, blanches, noires et jaunes. Ces coquilles sont assez com- munes, et forment une des plus élégantes variétés. I faut considérer cette espèce comme une de nos plus rares, ou au moins comme très- locale ; nous ne l'avons trouvée que sur les rochers de la ville de Tenby, au sud, près de la mer, et sur les sables, à l’ouest de cette ville, près du rivage. Nous l'observâmes dans ces localités il y a douze ans, et dernièrement nous nous procuràmes des exem- plaires venant des mêmes lieux; elle paraît confinée dans un petit district, car nous ne pûmes la trouver ailleurs dans le comté voisin, M. Rackett nous informa qu'il la trouvait à Saint-Yves, dans le Cornouailles, près de la montagne qui domine la ville. M. Pennant a cité l'H. zonaria de Linné pour cette coquille; mais nous ne pensons pas que la description y corresponde suffisamment pour la considérer comme telle. Gmelin fait de la Vérgata de Da Costa sa Zonaria, nous croyons qu'il s'est mépris sur cette espèce, car ni l’une ni l’autre des coquilles ici dé- crites n'ont le bord infléchi de l'ouverture, ce qui semble être le caractère de l'espèce de Linné. Quelques-uns ont pensé aussi que c'était l'H. maculosa de Linné; mais la même objection empêche que ce soit cette coquille. L'animal est d’un jaune pâle; il a quatre tentacules, dont les plus longs sont plus foncés que le corps, avec une raie noire à la base postérieure de chacun d'eux, et garnis d'yeux à leur sommet, Sustentaculum plus long que la coquille. 31. HELIX RUFESCENS. HELIX RUFESCENS. Br. z0o0l., t. 85, f. 127. — Lister, conch , t. 71. — 1d., angl., t.2,f. 12. — Pult., cat. Dorset, p. 47. 184 BIBLIOTHÉQU E CONCHYLIOLOGIQUE. COGHLEA RUFESCENS. Da Costa, p. 80, t. #, f. 6. HELIX SERICEA. Muller, verm., 1, p. 62, no 258? — Gmel., syst., p. 3617? HeLIX TURTURUM. Turt., linn., 1v, p. 52? — Gmel. syst., 3639? HEzixX uispipAa. Turt. Linn., 1v, p. 512. HeLix oBvoLuTA. B. Muller, verm., n, p.27, n° 229?—Schroeter, erdconch., p. 194, t,2,161247 Heuix. Coquille subpellucide, d’un brun roux, avec six tours de spire peu élevés, mais bien définis par la ligne de séparation, et striés, ou plutôt ridés longitudinalement. En général la forme est très-comprimée et l'apex très-peu élevé, de sorte que la hauteur n'excède pas la moitié de la largeur. Quelquefois la coquille a en hauteur les deux tiers de la largeur, et l'apex est plus saillant. Au milieu du tour inférieur est un léger bord subcaréné qui est d'autant plus apparent qu'il est d'une couleur plus claire. Ouverture semi-lunaire ; lèvre externe mince, un peu réfléchie à l'angle inférieur : ombilic grand et profond. Diamètre, un demi-pouce à la base. Souvent cette coquille paraît un peu bigarrée lorsque l'animal est vivant, surtout dans les variétés plus légèrement colorées ; quelques-unes sont tout à fait pàles, d’autres d'un brun-orangé fonce. Les jeunes de cette espèce sont souvent hispides ou couverts de petits poils; dans cet état la coquille a été prise et décrite pour l'A. hispida, et nous soupçonnons que c’est l'H. tomentosus de M. Adams, Linnæan transactions, vol. 1, p. 254, et de Turton's Linnœus, 1V, p. 525. Cependant elle se distingue promptement à cet état de l'Hispida, en ce qu'elle est de forme plus comprimée, qu’elle est plus opaque; elle diffère aussi par lombilic, qui est beaucoup plus grand ; les poils ou cils sont plus courts et parfois répandus sur toute la coquille. Cet aspect hispide cesse avant qu'elle ne soit parvenue à la moitié de sa crois- sance, L'animal de cette coquille est d’une nuance foncée ; celui de l’autre est légère- ment coloré ; ils ont tous les deux quatre tentacules et les yeux placés au sommet des plus longs. C'est une espèce commune dans beaucoup de localités en Angleterre, dans les bois humides et dans les lieux ombragés. 32. HELIX CANTIANA. Hezix. Coquille subpellucide, qui a beaucoup de l'aspect de la précédente ; elle a le même nombre de tours, est également comprimée, mais elle est d’une taille supérieure, et n'a pas de bord subcaréné, quoiqu'une faible bande blanche le remplace souvent. La couleur aussi est plus claire, avec une teinte bleuàtre ou tirant sur le gris-plomb sur les tours supérieurs, produite par la coloration foncée de l'animal; la base et le tour de la bouche sont roux. L'ouverture est comme celle de l'espèce précédente, mais l'ombilic est plus petit en proportion. Diamètre à la base, environ trois quarts de pouce ; hauteur, un demi-pouce. Cette coquille est probablement celle que mentionne le Dr. Lister comme une variété de l'H. rufescens, et dont il parle comme ayant été trouvée dans le comté de Kent; il dit qu’elle est plus grande, colorée plus légèrement, et qu'elle a un plus petit ombilic. I n'y a aucun doute cependant que ce soit une espèce distincte et très-locale, car on ne l'a jamais obtenue que du Kent, où elle se trouve principalement sur le sol calcaire. Nous l'avons reçue &e notre très-estimable ami M. Boys, de Sandwich, sous le même nom de Rufescens cantiana, sous lequel nous savons qu'elle était connue dans le cabr- net de Portland. MONTAGU. 155 33. HELIX HISPIDA. HeLix mispipa. Lin., syst, p. 194%. — Gmel., syst, p. 3625, 42. — Chem., conch., IX, t. 122, ©. 1057, 1058. — Muller, verm., 11, p. 73, n° 268. — Peliv., gaz., t. 93, F.13, 44. — Morton, Northamp., p. M6.— Da Costa, p.58, €. 5, FL. 10. — Pult., cat. Dorset, p. 47. — Schroet., Erdconch., p. 186, t. 2, F. 24. Hezix. Coquille subglobuleuse, mince, fragile, diaphane, À cinq tours de spire ar- rondis d'une couleur cornée très-claire, couverte de poils fins, serrés, courts, coton- neux, blanchâtres ; ouverture arrondie, lèvre mince, non réfléchie, excepté à l'angle près de l'ombilic, où elle tourne en arrière et entoure en partie la perforation ; base convexe, ombilic très-petit et arrondi. Cette espèce excède rarement plus d'un quart de pouce en largeur et a quelque chose de moins en hauteur ; elle est remarquablement légère ct tellement couverte de poils que lorsqu'elle tombe sur un corps dur on entend à peine le bruit de sa chute. Elle paraît être très-locale, puisqu'on ne la trouve qu'aux environs du château de Tremough, près de Penryn, dans le Cornouailles, où elle est en assez grande quantité; dans le Devonshire et le Wiltshire, elle n'est pas commune. Da Costa en parle comme se trouvant dans ce dernier comté, aussi bien que dans le Hampshire et dans le Lincolnshire. Le Dr. Pulteney dit qu'elle est commune dans le Dorsetshire, dans les bois, sur la mousse et dans les lieux humides et ombragés. Nous sommes porté à croire que le docteur a, comme d'autres, confondu cette co- quille avec la jeune de l'H. rufescens, qui est souvent hispide, et assez communément confondue avec cette espèce dans les cabinets; mais nous remarquèmes d’abord dans la description de cette coquille que la forme et l'ombilic sont très-différents. Celle-ci d'ailleurs n'est jamais de cette couleur rousse que Da Costa a malheureusement indi- quée pour sa coquille; sa description cependant est très-bonne sous tout autre rapport. 34, HELIX FUSCA. PL. v, fig. 1. Hezix. Coquille mince, pellucide, de couleur cornée, rousse, à cinq ou six tours de spire, presque lisses ou très-légèerement ridés en sens longitudinal ; ouverture arrondie ; lèvre mince, non réfléchie, excepté un peu à l'angle inférieur, où se trouve une petite dépression, mais pas d'ombilic. Cette coquille a beaucoup de l'aspect de l'H. rufescens, mais elle est plus pellucide, pas si ridée, et s'en distingue facilement par l'absence d'ombilic. Nous fûmes favorisé de cette espèce par M. Boys de Sandwich, qui nous informa qu'on la connaissait à Londres sous le nom précité. Quoi qu'il en soit, c'est une espece qui semble rare, très-peu connue, et qui n’a été décrite par personne. Le diamètre à la base est rarement de plus de trois huitièmes de pouce, et la hau- teur ne va pas jusqu'à un quart de pouce. Nous la trouvämes une fois dans un bois du Devonshire; elle était si extraordinaire- ment mince (quoique d’une taille qui n'était pas petite) que l'animal en se desséchant avait moulé en quelque sorte la coquille sur lui. 35. HELIX LUCIDA. HeLix Lucina. Pult., cat. Corset, p. 47. — Gualt., 2, G. 186 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. HELIX NITENS. Gmel., syst., p. 2633, 66. — Turt., lin., 1V, p. 516. — Chem., conch., t. 197, f. 4130, 4431. HELIX PELLUGIDA. Br. zool., n° 134. Heuix Niripa, Muller, verm., p.32, no 234. — Petiv., Gaz., t. 93, f. 14. — Schroct.. Flussconch., t. 5, f. 32, 33. HEuXx. Coquille lisse, luisante, mince, pellucide, de couleur cornée, avec cinq et quelquefois six tours de spire, dont l’inférieur est arrondi, les autres presque plats et déprimés, ou très-peu élevés au-dessus du tour principal. La base est de couleur plus claire, mais plus opaque, et a souvent une faible teinte verdâtre. Ombilic grand et profond ; ouverture arrondie, bord mince, et nullement réfléchi. Le diamètre à la base est ordinairement de trois huitièmes de pouce, parfois d'un demi-pouce ; la hauteur ne va pas au delà de deux dixièmes. Ce n’est pas une espèce rare; on la trouve en beaucoup d'endroits en Angleterre, dans les bois humides ainsi que sur les rivages secs. Nous avons trouvé dans une localité couverte d’eau, et une seule fois vivante sous l'eau, une coquille qui ressemble tant à celle-ci, que nous n’osons pas lni donner une place distincte, quoique nous soyons très-porté à croire que c'est une espèce diffé- rente. Elle est plus pellucide, l'apex est plus saillant, et elle n'a jamais à la base cette couleur opaque verdàtre : celle trouvée sous l’eau (que nous prenons pour la coquille de Schroeter, fig. 32) était d’une lézère couleur de corne transparente. D’autres, prises dans des égouts et dans des fossés humides, près de Newbury, dans le Berkshire, sont de couleur corné-roussàtre (ce qui est probablement la fig. 33 de Schroeter) ; l'animal est noir, et lorsqu'il est vivant il donne à la coquille une couleur d'un brun chocolat foncé. Nous avons trouvé aussi cette dernière plus légèrement colorée, sur une terre marécageuse, dans un bois appartenant à lord Clifford, dans le Devonshire. Nous sommes persuadé que la couleur des coquilles est quelquefois modifiée par la uature du sol, du moins quant à celles qui vivent dans des endroits humides ou sub- mergés, celles qu'on trouve à Newbury sont sans doute d’une couleur plus obscure, parce qu'elles recoivent l'impression du sol, qui est tourbeux. La largeur de cette dernière n'excède jamais un quart de pouce. Celle qu'on a trouvée sous l'eau rampait sur un fond calcaire et était beaucoup plus grosse: elle était dans un courant d’eau ou tranchée aboutissant à un marais, près de Penzance dans le Cor- nouailles. Ces coquilles paraissent cependant, d’après leur forme, être les mêmes, mais les observations ultérieures des conchyliologistes décideront si ce sont réellement des espèces distinctes de la Lucida où bien de simples variétés. Nous ne nous rappelons pas si l'animal de celle que nous trouvàmes sous l'eau était véritablement aquatique, ou s’il possédait quatre tentacules retractiles, et était tombé par hasard dans cet élé- ment; mais nous n'en trouvames jamais, auparavant et depuis, un exemplaire s; grand, si extraordinairement fin et pellucide, ou de couleur si claire. L'animal de cette coquille est noir en dessus ; il a quatre tentacules de la même couleur, cylindriques, un peu élevés à l'extrémité, et les plus longs sont munis d’'yeux à leur sommet. 26. HELIX TROCHIFORMIS. PI. 1v, fig. 16. TROCHUS TERRESTRIS LisTerr. Da Costa, p. 35. — Lister, angl., p.193. — Phil., trans., n. 405, f. 9. Heurx TRocauLus. Muller, verm., p. 79, n. 276. Herix. Coquille mince, pellucide, de couleur cornée, quelquefois tirant un peu sur le roux ; six tours de spire à peu près lisses et luisants, fortement divisés par la ligne de séparation : sommet proéminent; base un peu arrondie; ouverture sublunaire MONTAGU. 187 comprimée en travers; lèvre atténuée, un peu réfléchie dans les coquilles Agées, à l'angle inférieur, formant un subombilic qu'on distingue à peine dans les jeunes exem- plaires, quoique la plupart du temps un peu concave au centre de la base. Longueur, environ un huitième de pouce; largeur, à peu près la même. Cette espèce a beaucoup de l'aspect d’un Trochus, mais la bouche lunée empêche qu'elle soit placée dans ce genre. C’est une coquille rare ; nous observàames d'abord des exemplaires morts, dans le sable mouvant de l'Avon, dans le Wiltshire, et ensuite nous la trouvàmes vivante, mais en petit nombre, dans le bois de Lackham, du même comté ; nous la trouvämes aussi dans un bois, près de la maison de lord Clifford, dans le Devonshire. Elle semble particulière aux localités humides, et elle se trouve en général sur le vieux bois, ou sur les charpentes abandonnées quelque temps sur la terre. M. Swainson a cette coquille dans son cabinet, et nous croyons qu'il à dit l'avoir trouvée dans le comté de Kent. L'animal est de couleur claire, plus pâle inférieurement ; il a quatre tentacules, dont les supérieurs ne sont pas très-longs; ceux-ci sont munis d'yeux au sommet. 37. HELIX LACUNA. PI. v, fig. 6. Hezix. Coquille mince, pellucide, subglobuleuse, où de couleur cornée, avec quatre tours de spire renflés, lisses, dont le premier est grand et les deux supérieurs très- petits, et placés un peu latéralement : ouverture grande, subovale ; lèvre externe ex- trèmement mince, membraneuse; lèvre interne épaisse, blanche, creusée par un long canal ou gouttière, qui se termine en ombilic petit mais profond. Longueur, un quart de pouce ; largeur, à peu près la même. La forme de la lèvre interne et la situation latérale des plus petits tours donnent beau- coup à la coquille l'aspect d’une nérite : mais l'ensemble de la bouche en fait un Helir, Il ne faut donc pas la confondre avec la Nerita pallidula, dont la lèvre interne est un peu de la même forme, mais beaucoup plus large; les plus petites circonvolutions sont plus latérales et plus comprimées; le corps et la bouche sont aussi beaucoup plus grands. Nous ne trouvèmes jamais cette espèce ailleurs que sur la côte du Devonshire, mais en petite quantité, et sur le rivage près de Southampton, où elle est en assez grande quantité vers le niveau de la haute marée ; mais le plus souvent c'étaient des coquilles mortes, dont quelques-unes avaient l'épiderme enlevé, et en cet état elles étaient blanches. Nous reçcûmes de petits exemplaires de Folkstone dans le comté de Kent. Il y a une variété de cette espèce avec deux bandes d’un brun roux. 38. HELIX SPINULOSA. HeELix sPpINULOSA. Phil. trans., LXXNI, 1.2, 8 A à 5 ( Lightfoot ). HELIX AGULEATA. Gmel. syst, p. 3638.— Müller, verm., 11, p. 81, n° 279.—Chem., conch., 1x, t. 133, f. 1209.— Morton, northam., p. #15? HELIX NUCLEATA. Turt., Lin., 1V, p. 520. Heuix. Coquille subpellucide, mince, de couleur cornée, brune, avec cinq tours de spire bien définis par la ligne de séparation, garnis de stries membraneuses qui s'é- lèvent en fines épines semblables à des poils, particulièrement autour du milieu de chaque tour; apex très-saillant : ouverture demi-lunée , base perforée. Longueur, un dixième de pouce; largeur, à peu pres la même. 188 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Les stries de cette espèce semblent formées par l'épiderme qui s'élève en quelques parties en prolongements plats, minces, fragiles, qui lui donnent une apparence épineuse ; ni ces stries ni les épines ne sont testacées, maix flexibles et cependant fragiles. Cette espèce ne paraît pas être en grande quantité; nous l'avons trouvée dans les bois de Lackham dans le Wiltshire, et aux environs de Kingsbrigde dans le Devonshire : nous l'avons reçue de Sandwich dansle comté de Kent. C'est probablement la coquille décrite par M. Morton, comme se trouvant dans le bois de Morsley, dans le Northamptonshire; mais elle est extrêmement rare; il dit qu’elle a cinq tours et que la coquille vivante est un peu fragile. Lightfoot, qui a donné une bonne figure de cette coquille dans les Transactions philosophiques pour 1786, dit qu'on la trouva près de Bullstrode au pied des palissades, sur de vieilles briques ou pierres, après un temps pluvieux, aux mois de juin et de juillet. Le docteur Solander l'appela Helix delectabilis. L'animal est de couleur claire, plus pâle en dessous : il a quatre tentacules, dont les supérieurs sont longs en proportion de l'animal, un peu en massue et garnis d'yeux au sommet. 39. HELIX CAPERATA. PL 1v, fig. 45. Heuix NÆvia. Gmel. syst, p. 3623, 245? — Turt., Lin., 1v, p. 510? — Guall., t. 2, N?— Chem. conch., 1x, t. 133, F. 1207? — Schroeter flussconch., t. 5, f. 35. Heuix. Coquille subpellucide, et un peu comprimée, fasciée de brun pourpré et de blanc : six tours de spire, garnis de stries longitudinales fortes, régulières, serrées ; sur la partie supérieure du tour principal se trouve ordinairement une ceinture brune, qui continue sur la partie inférieure des tours supérieurs : à la base de la coquille il y a généralement sept petites bandes circulaires, qui sont souvent interrompues ou brisées, et paraissent tachetées. Quelquefois les fascies vont l’une dans l’autre et sont élégam- ment marquées de blanc : ouverture lunée ; lèvre mince, non réfléchie : ombilic passa- blement long et profond. Diamètre à la base ordinairement de trois huitièmes de pouce, rarement d'un demi-pouce ; hauteur d'environ un quart. Cette espèce est sujette à une grande variété dans les marques; quelques-unes sont d'un brun foncé, avec une simple ceinture sur le corps, et délicatement tachetées de blanc ; d’autres sont d'un brun cendré, ou gris; mais il y a dans la plupart une faible apparence de fascie, et le plus souvent la bande blanche entoure le milieu de la circon- volution principale : l’apex est de couleur sombre. Il y a dans la forme un medium entre l'Heliæ virgata et la radiata; elle n’est pas si en saillie que la première, ni si aplatie que la dernière; elle ressemble un peu à la première par les bandes ou fascies à la base, et elle approche de la dernière en ce qu'elle n’est pas fortement striée. L'ombilic est beaucoup plus petit que dans la radiata, quoique la taille de la coquille soit bien supérieure. C'est une espèce locale, qui semble rechercher les endroits secs. Nous l'avons trouvée en petit nombre dans le Wiltshire et en assez grande quantité sur quelques-unes des montagnes dans le sud du Devonshire, surtout près de Stanbo- rough et de Woolcomb, parmi les herbes courtes et desséchées des mauvais pâturages. On la rencontre aussi, mais rarement, dans le Cornouailles : mais on trouve les plus belles et les plus grandes dans Georges Square, à Plymouth Dock, contre la muraille faisant face au sud ; c’est un endroit si chaud en été qu’on peut à peine y rencontrer d'autres espèces. Nous l'avons reçue aussi du Kent, d'une légère couleur cendrée, avec une si petite apparence de bandes ou fascies, qu'on se serait facilement trompé en la prenant pour MONTAGU. 189 une espèce distincte, si lon n'eût fait attention que les stries fortes et régulières pa- raissent, dans les Hélices d'Angleterre, limitées à cette coquille et à la radiata. M. Boys nous à procuré cette coquille sous le nom d'Apeæ niger, sous lequel elle fut connue du docteur Solander, et placée comme telle dans le cabinet de Portland. #0. HELIX RADIATA. HELIX RADIATA. Da Costa, p. 57, t. 4. f. 45-16. — Pult., cat. Dorset.. p. 47. — Lister, conch., t. 1058, Ê. 41.— Gualt., t. 3, Q. — Petiv., gaz., t. 31, f. 5. — Morton, Northamp., p. 116. HELIX ROTUNDATA. Müller, verm., 11, p. 29, no 231.—Schrocter, erdconch., p. 499 t. 2, f. 25. — Gmel. syst., p. 5633. Heux. Coquille comprimée, subcarénée, d'une couleur brun clair, agréablement , rayonnée de châtain ; six tours de spire, pas très-élevés, mais bien définis par la ligne de séparation, et fortement marqués de stries longitudinales serrées et régulières depuis l'apex; ouverture lunée ; ombilic extrèmement grand pour la taille de la coquille; Je tour des spires est visible à l'extrémité. Diamètre d'un quart de pouce. Cette espèce est assez commune dans un grand nombre d'endroits en Angleterre, sur les vieux murs et les rivages secs ; On la trouve assez souvent dans les bois, ou sous les pierres, où bien sous les charpentes restées quelque temps sur la terre. Nous l'avons trouvée dans plusieurs parties des comtés plus au sud. Elle est sujette à quelque vanété ; quelques-unes sont d’une couleur corné-pàle, avec quelques rayons à peine visibles; les coquilles mortes deviennent blanchâtres et opaques, avec de faibles rayons bruns; mais dans tous les états elle se distingue aisément par une forme dé- primée, un ombilic grand et profond, des stries régulières et profondes. Ce n'est pas la radiata de Gmelin, ni la striatula que le docteur Pulteney a citée avec doute; mais nous soupconnons que c'est la rotundala. L'animal est d’un cendrée clair; il a quatre tentacules, dont les supérieurs sont fili- formes, un peu en massue et garnis d'yeux au sommet. 41. HELIX UMBILICATA. PI. v, fig. 2. Henix. Coquille subpellucide, de couleur de corne foncée, tirant sur le chocolat; cinq tours de spire, très-arrondis, divisés par une ligne de séparation profonde, et fine- ment striés à travers les tours; apex assez prononcé ; ouverture lunée; lèvre atténuée, non réfléchie; ombilic extrèmement grand et profond pour la taille de la coquille; spires visibles à l'extrémité. Diamètre d'un dixième de pouce à la base; hauteur, pas tout à fait autant. Cette espèce a beaucoup de l'aspect de la précédente, et pourrait aisément être prise pour son jeune àge, si elle n'était pas toujours d’une couleur obscure uniforme; en l'examinant avec attention on trouvera aussi qu'elle n’est pas si aplatie, que les circon- volutions sont beaucoup plus élevées et fortement divisées, et que les stries sont moins remarquables. Nous découvrimes d’abord cette coquille sur les murs détachés qui entourent les champs vers Tenby, dans le Caermarthenshire, se cachant sous les pierres; et à la pre-- mière vue, nous la primes pour la jeune de l'H. radiata ; mais, au moyen d'une loupe, nous fûmes bientôt convaincu du contraire; en outre, c'est qu'on ne pouvait trouver une seule radiata dans le voisinage. Elles semblent limitées au nord de cette ville et l'on ne pouvait les rencontrer en nul autre endroit; nous ne pümes en découvrir dans aucune autre partie de l'Angleterre pendant dix ans de recherches, lorsque nous en 14 190 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. trouvâmes une quantité considérable sous des pierres détachées, sur le sommet de la montagne dans l'île de Portland, et sur la hauteur de Corff Castle, dans le Dorsetshire ; sous les tuiles de Laycock Abby, et à Lackham House, dans le Wiltshire. Il est bon de remarquer que la jeune radiata est tout à fait plate lorsqu'elle est de la taille de cette coquille, qu'elle n’a que trois ou quatre circonvolutions, mais qu'elle est fortement striée et subcarénée. Dans celle-ci les stries sont en tout temps à peine vi- sibles à l’aide d’une loupe, et l'apex est considérablement avancé, même dans l'état le plus microscopique, quand il n’est pas plus gros que la tête d’une pelite épingle, et le tour inférieur est arrondi, sans la moindre apparence d'un bord caréné. Il est remarquable que cette coquille recherche toujours les lieux élevés, tels que les toits des maisons, sans qu’on en trouve une seule à la base; et dans cette situation, l'animal] brave également les ardeurs du soleil en été et la rigueur des vents d'hiver, sans essayer de descendre. Il est d’un noir obscur, avec quatre tentacules de la même couleur; les supérieurs sont très-longs et pourvus d’veux au sommet; sustentaculum plus court que la co- quille. 42. HELIX LAPICIDA. HeLix LApicipA. Lin., syst., p. 1241.—Gmel., syst., p. 3613-2. — Chem., conch., ix, t. 126, Ê. 1107. — Müller, verm., n, p. 40, n° 240. — Lister, conch.,t. 69,f. 68. — Id. Angl., t.9, f. A4. — Br., zool., t. 83, f. 121. — Guall., t. 3, N? — Pull., cat. Dorset., p. 46.— Don. br. shells, 1, €. 39, Ê 2. — Turt., Lin. ,1v, p. 502. Schroel. erdconch., p. 191, t. 2, f: 23.— Petiv., gaz, t. 92, f. 41. Heuix ACUTA. Da Costa, p. 55, t. 4, f. 9. Heuix. Coquille subpellucide, comprimée, de couleur brune, bigarrée de nuances plus foncées; cinq tours de spire presque plats où très-peu élevés; la coquille est à peu près également convexe en haut et en bas ; le tour inférieur est fortement caréné, ou tranchant, et la carène se continue en spirale sur les tours supérieurs et les distingue par une saillie filiforme ; elle est striée ou plutôt ridée sur les tours, et la coquille entière est délicatement et élégamment chagrinée. Base avec un ombilic large el profond. Ou- verture subovale sublunée; bord aigu, blanc ; lèvre externe réfléchie ; lèvre interne s'étendant sur le corps. Largeur, trois quarts de pouce ; hauteur, environ trois hui- tièmes. Cette espèce se trouve dans plusieurs parties du royaume, dans les bois ombragés, ainsi que dans les endroits rocailleux découverts, tels que le sommet de la montagne de l'île de Portland, où elle est assez commune ; quelquefois dans les haies, et sur le bord des fossés, ou sur de vieilles murailles, mais elle ne se trouve nulle part en très-grande quantité, quoiqu'on l'ait rencontrée dans la plupart des comtés du sud. Nous croyons qu'elle ne s'étend pas au Cornouailles ou au Devonshire ; du moins nous ne l'avons jamais trouvée dans ces comtés. L'animal est d’un brun roux, le dos et les côtes sont obscurs ; une raie de la même nuance à la base de chacun des plus longs tentacules, qui sont pourvus d'yeux au sommet. #3. HELIX ERICETORUM. HeLiX ERICETORUM. Gmel., syst, p. 3632.—Guall., &. 3, p.— Chem., conch., 1x, t. 432, f. 1493, a. b. — Lister, conch., t. 78, f. 78.— Id. Ang., t. 2, f. 13. — Pult., cat. Dorset., p. #7. — Turt., Lin., 11, p. 516. — Müll., verm., 1, p.33, n° 236. MONTAGU. 191 Heuix ErICA. Da Costa, p. 53, t. 4, 8. HELIX ALBELLA. Br. z001., t. 35, f.129.—Turt., Lin.,1v, p. 503. HELIX 1TALA. Lin., syst., p. 12452— Gmel., syst., p 3636? Heuix. Coquille subpellucide comprimée ; six tours de spire; le premier est remar- quablement arrondi, les tours supérieurs à peine élevés au-dessus du tour principal et rides : couleur blanche, parfois d’une teinte jaunâtre ; sur la partie supérieure du plus grand tour est une bande brune qui continue en spirale au bas de chacun des plus petits, et marque leur suture; il y a souvent à la base de la coquille de petites bandes circulaires qui peuvent varier en nombre d'une à cinq : ombilic d'une grandeur re- marquable et très-profond, formant à peu près la moitié de la largeur de la coquille : ouverture suborbiculaire, sublunée; bord mince, tant soit peu réfléchi. Largeur, trois quarts de pouce; hauteur, un peu plus d'un quart. On observe quelques variétés de cette espèce sous le rapport de la couleur du fond ainsi que sous celui des bandes; la première varie du blanc pur au brun jaunâtre pâle, particulièrement à la partie infée- rieure; et les bandes varient du brun-pourpré pâle au brun-pourpré foncé; mais il n'est pas extraordinaire de la trouver sans aucune bande, et lorsqu'elle est morte et blanchie elle est d’un blanc pur. C'est une coquille assez commune sur les bruyères sèches et sablonneuses, et sur les terres arides, dans un grand nombre de parties de l'Angleterre; mais nous ne la ren- contrâmes jamais en aussi grande quantité que sur la pente sablonneuse de la mon- tagne au-dessus de la baie de Whitsand, à l'extrémité de la péninsule de Cornouailles, où la terre est couverte de cette coquille, de l'Helix virgata et du Turbo fasciatus. Elle à un peu l'aspect de la première des coquilles que nous venons de mentionner ; mais on l'en distingue de suite par sa forme comprimée, et son large ombilice qui est plus développé que celui de toute autre des plus grandes espèces britanniques. 44. HELIX SUBCARINATA. PI. nr, fig. 9. Hezix. Walk, min. shells, f. 227 Heux. Coquille subpellucide, blanche ; trois tours; l'inférieur est grand, les autres petits, un peu saillants et un peu de côté : 1l y a deux crêtes fines à la base du tour prin- cipal, et à la partie supérieure une autre qui se continue sur le milieu du second tour et se perd dans la suture, ou division, vers l'apex ; la coquille es! finement striée entre les crêtes et sur la spire; à partir de la crête inférieure de la base, commence une dépres- sion ou canal semi-cireulaire, qui se termine à lombilie grand et profond : ouverture ovale ; lèvre externe se projetant considérablement ; lèvre interne réfléchie, et s'éten- dant en un angle aigu, élevé sur le tour principal. La bouche, ainsi que toute la coquille, est épaisse et forte pour sa taille. Diamètre, un dixième de pouce à la base ; hauteur, plus de moitié autant. Cette espèce singulière et curieuse a beaucoup de l'aspect d'une mérite; mais la forme de l'ouverture la place parmi les Hélices. Nous l'avons trouvée en petite quantité dans le sable fin de la baie de Salcomb et de celle de Bigberry, dans les sables de Milton, sur la côte sud de Devon : nous l'avons recue de Douvres dans le comté de Kent ; elle était d'une taille très-inférieure : c’est M. Lyons qui l’a trouvée sur cette côte. 45. HELIX DEPRESSA. PI. v, fig. 5. Heux. Coquille déprimée, subpellucide, d'un brun clair : trois Où quatre tours, dont les supérieurs s'élèvent à peine au-dessus du corps, mais qui sont bien définis par 192 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. la ligne de séparation, et légèrement ridés; apex très-remarquable, mais très-peu élévé ou saillant ; le tour inférieur parfaitement arrondi ou cylindrique, de manière à former un grand ombilic, dans lequel on voit distinctement les autres tours : ouverture arrondie, à peu près égale, latérale, et n'embrassant pas le corps, mais s'étendant un peu sur cette partie. Nous trouvames cette espèce en petite quantité dans le sable de la baïe de Whitsand, et à Falmouth, dans le Cornouailles ; nous la trouvàmes aussi à l'île de Burrow, dans le Devonshire. Diamètre, à peine d'une ligne. Cette coquille est de beaucoup la plus comprimée des coquilles marines britanniques, et a quelque ressemblance avec l'Helix cristata; mais elle est beaucoup plus petite, plus forte, plus opaque , et l’apex est plus saillant. 46. HELIX PALUDOSA. Hezix pALUDOsA. Da Costa, p. 59. — Walk., min. shells., . 23. — Morton, Nort- hamp., p. 417. Heuix, Coquille lisse, subpellucide, blanche, à quatre tours arrondis, bien définis par la ligne de séparation; les tours supérieurs très-peu saillants au-dessus du tour prin - cipal, de sorte que, vu de ce côté, l'apex ne paraît que très-peu élevé : base largement ombiliquée, montrant le passage des plus petits tours : ouverture arrondie, bord épais, d'un blanc opaque, réfléchi, un peu séparé du corps. Diamètre, un dixième de pouce. Da Costa a donné cette espèce d'après M. Morton, qui la trouva en grande quantité dans les localités marécageuses du Northamptonshire. C'est une coquille assez commune dans plusieurs parties de l'Angleterre ; mais à cause de sa petitesse elle a échappé à l'attention générale. M. Walker dit qu'elle habite les fonds marécageux et qu'on la trouve assez souvent aux environs de Faversham. Nous l'avons reçue de M. Boys de Sandwich. On la rencontre très-communément dans les ri- vières et dans les cours d’eau, après les inondations, dans le sable et les débris apportés par le courant; on la trouve dans les endroits humides et marécageux, et en grande quantité après une inondation sur les rives de l'Avon, dans le nord du Wiltshire, près de Lackham ; elle est assez commune dans le sable mouvant du Kennet, à Newburg, dans le Berkshire. On la rencontre souvent aussi dans des endroits secs, sur les bords des fossés, et sur de vieux murs. #1. HELIX CRENELLA®"PIE "83. TüurBO HELICINUS. Phil. trans., LXxV1, 1. 3, FA à 4. (Lightfoot). Hezix. Coquille sous tous les rapports semblable à la précédente, mais elle est striée fortement et régulièrement sur les tours, et souvent elle est couverte d'un épiderme d’un brun clair. Nous recümes cette coquille de notre estimable ami M. Boys, sous le nom cité ; il la considère comme distincte de l'A. paludosa, dit qu’elle habite les murailles couvertes de mousse et les rivages, indications qui ne nous l'ont pas fait rencontrer. Avec toute la déférence que nous devons à son autorité, nous ne pouvons cependant nous empêcher d'exprimer quelques doutes qu'elle soit réellement distincte ; mais nous l'avons souvent trouvée avec la Paludosa, et maintes fois si peu striée qu'à peine si l'on pouvait les dis- unguer, nous pensons qu'il est nécessaire de voir beaucoup d'exemplaires pour établir la différence. M. Lightfoot a donné une très-bonne figure de cette coquille dans les Transactions MONTAGU. 195 philosophiques pour 1786, en la considérant comme une espèce non décrite. Il n'est pas certain qu'il ait connu l'A. paludosa de Da Costa, qui est figurée dans les Minuta rariora de Walker; il est même probable que non, car autrement il aurait mentionné la grande ressemblance de ces coquilles. I dit particulièrement que les tours sont arrondis transversalement avec de nombreux anneaux minces, membraneux et très- fragiles. Si elle est réellement distincte de l'Æ. paludosa, nous craignons qu'aucun caractère de distinction spécifique permanent lui soit jamais donné, car on peut voir toutes les gradations depuis les plus fortes stries jusqu'à celles qui en manquent. Toutes deux sont également pellucides, blanches, quand, vivantes ou fraîches, elles sont dépouil - lées de leur épiderme brun; les vieilles coquilles mortes sont opaques. Dans quelques-unes les saillies ou stries sont très-élevées et très-membraneuses ; mais dans les exemplaires fortement striés, la base des stries est permanente ou testacée, et ne peut être détruite par l'enlèvement de l'épiderme ; tandis que d'autres qui parais- sent striées lorsqu'elles sont fraiches, deviennent entièrement lisses quand elles sont privées de l’épiderme. D'après M. Lightfoot, on a trouvé cette coquille près de Bullstrode, sur des pierres, par un temps humide. Cette coquille fut nommée Turbo crenellus par le docteur Solander , ainsi que nous en avons été informés par M. Boys, qui nous procura une liste des noms que ce natura- liste donna à beaucoup de coquilles microscopiques et autres qu'il avait envoyées en communication à la duchesse douairière de Portland, à Bullstrode, avant la publication des Testacea minuta rariora. X est évident, d'après cette circonstance, que M. Walker connaissait cette coquille avant sa publication par M. Lightfoot; mais on ne voit pour quelle raison elle fut oubliée dans les Minute shells, à moins qu'on ne la considérat alors comme une variété accidentelle de la paludosa. 48. HELIX UNISPIRALIS. Hebx utrinque umbilicata, apertura rotunda, unici anfractus. Walk., min. shells., fig. 27. Coquille à un seul tour de spire, ombiliquée, à bouche arrondie. Couleur blanche, opaque et luisante. De Sandwich, où elle n'est pas commune. 49. HELIX RESUPINATA. Helix apertura ampla, ovali; anfractibus apicis resupinatis. Walk., min., shells f. 24. Coquille à bouche grande, ovale; les spires du haut tournées en arrière. Couleur cornée, semi-pellucide et luisante, De Sandwich ; très-rare. 50. HELIX GLOBOSA. Helix globosa, duobus anfractibus, lævis; apertura subrotunda. Walk., min., shells, f: 25. Coquille globuleuse, lisse, avec deux tours, et la bouche un peu arrondie, Couleur blanche, opaque et luisante. De Sandwich; elle n’est pas commune. 51. HELIX RETICULATA. HELIX RETICULATA T'urt., Linn., 11, p. 525. — Ad. micr., t. 14, f. 12. 194 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Helix unici anfractus, subumbilicata; apertura rotunda, marginata eleganter, reticulata. Walk., min. shells, fig. 26. Coquille à bouche arrondie, réticulée; une seule spire, légèrement subombiliquée. Couleur blanche et pellucide. De Reculver; extrêmement rare. 52. HELIX STRIATA. HELIX STRIATA. T'urt., Linn., 1v, p. 532. — Adams, micr., t. 44, f. 15. HELIX STRIATA ; apertura subovali; anfractibus supradorsalibus. Walk., min., shells, fig. 29. Coquille striée, ouverture ovale; trois tours de spire réfléchis sur le dos. Couleur, blanc verdàtre, pellucide. De Sandwich ; très-rare. 53. HELIX COARCTATA. HELIX anfractibus duobus; apertura subrotunda ad umbilicum coarctata. Walk., min. shells, f. 30. Coquille avec deux tours de spire, et une ouverture un peu arrondie contractée près de l'ombilic. Couleur blanche et pellucide. De Sandwich; elle n’est pas commune. M. Boys nous procura cette coquille, avec renvoi à la figure de M. Walker. D'après l'apparence, nous avons peu de doute que ce ne soit le très-jeune âge de quelque espèce d'Helix terrestre. Les six coquilles précédentes, que nous avons été obligé de copier dans les Testacea minula rariora (car nous n'avons jamais eu occasion de les examiner, sinon la der- nière), sont représentées Comme microscopiques. 54. HELIX TUBULATA. HELX tribus anfractibus longitudinaliter striatis. Linn., trans., 1, p. 67. (Adams). Obs. Singularis hac in specie est constructio, nam testa, umbilici loco, tubo marginato qui extra teslæ superficiem extenditur, instructa est. Fig. 35, 36. Coquille avec trois tours striés longitudinalement, et, au lieu d’ombilic, un tube mar- giné à la base, s'étendant au delà de la surface de la coquille. Turt., Linn., iv, p. 025. 55. HELIX VARIEGATA. HeLix. Testa lævi, quatuor anfractibus, primo ventricosiore, lineis rubris notatis. Lin. Trans., 11, p. 67 (Adams). Obs. Basi imperforata. Testa subpellucida, aperturæ margine palentissimo. Coquille imperforée, subpellucide, lisse, avec des lignes rouges; quatre tours, dont le premier est plus ventru; bord de l'ouverture très-étendu. Turt., Lin., 1, p. 531. 56. HELIX FASCIATA. Hecix. Testa lævi, tribus anfractibus, primo ventricosiore, subumbihcata; apertura amphata. Linn., trans., V,t. 1, F. 20, 21 (Adams). Obs. Cette espèce délicate est blanche et pellucide; le premier tour de spire est mar- qué de trois ceintures transverses d'une riche couleur marron; celle du milieu est large; les latérales sont étroites. MONTAGU. 195 Coquille sabombiliquée, lisse, à trois tours de spire ; le premier plus ventru ; ouverture dilatée. Turt., Linn., iv, p. 525. 57. HELIX NITIDISSIMA. HeLrx. Testa duobus anfractibus, subtilissimè transverse striata, Lin., Trans., v,t. 1, f. 22, 23, 24 (Adams). Obs. Cornée, pellucide, ombiliquée; facile à distinguer par le brillant extraordinaire de son lustre. Coquille ombiliquée, à deux tours de spire très-finement striés en travers. Turt., Lin., IV, p. 525. 58. HELIX BICOLOR. Heix. Testalævi, duobusanfractibus, vixumbilicata. Linn., Trans.,v,t.1,f. 25,26, 27. Obs. Cette espèce diffère de la précédente, de laquelle elle est très-voisine sous d'autres rapports, en ce qu'elle est parfaitement lisse, manque entièrement de lustre, et a l'intérieur blanc. Coquille légèrement ombiliquée, lisse, avec deux tours de spire. Turt., Lin., 1v, p. 525. Nous avons été obligé de copier les cinq espèces précédentes dans les descriptions de coquilles microscopiques données dans les Linnaean transactions, par M. Adams; elles se trouvent sur la côte de Pembrokeshire. Nous saisirons cependant cette occasion pour remarquer qu'il faut donner la plus grande attention à l'examen de ces espèces microscopiques, qui, nous le craignons, ont déjà été multiphées sans nécessité à cause de la dificulté de décrire et de dessiner au micros-- cope de si petits objets. Ceux qui ont l'habitude d'étudier de cette manière les plus petites productions de la nature, apprécient cette difficulté. Il faut aussi beaucoup de pru- dence pour admettre comme distinctes ces espèces de coquilles microscopiques, qui n’ont que deux ou trois tours, à moins qu'elles ne présentent quelque caractère qui les dessine fortement, car il y en a beaucoup qui ne sont probablement que les jeunes d’autres coquilles. C'est d'après ce principe que nous en avons rejeté beaucoup que nous avons eu l’occasion d'observer, dans la crainte d'embarrasser la science d’incertitudes. * COQUILLES DÉPRIMÉES , APEX COMPRIMÉ. 59. HELIX CORNEA. HELIX CORNEA. Lin., syst., p. 1243. — Gmel., syst., p. 3623. 35. — List., conch., t.437, f. 44. — Id., ang., t. 2, f. 26. — Chem., conch., 1x, t. 127, Ê. 1413, 1115. — Schroet., Flussconch., t. 5, f. 49, 20, 21. — Et T. Min., C., f. 7. — Gualt, t. 4, D. D. — Muller, verm., 11, p. 154, no 343. — Petiv., gaz.,t. 92, f. 5. — Br. zool., t. 83, f. 426. — Favan., zoomorph., t. 75, D , 1, 2, 3. — Pult., cat. Dorset., p. #7. — 196 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Hill, swammerd., p.83, t. 10, f. 3. — Don., br. shells., n, t. 39, f. 1.— Turt., Lin., IV, p. 910. HELIX NANA. Br. zool., t. 83, f. 125 (jeune). HeLIX coRNU ARIETIS. Da Costa, p. 60, t. 4, F. 13. HeLix simiuis. Gmel., syst., p. 3625? PLANORBIS SIMILIS. Muller, verm., 11, p. 166, n° 352. — Schroeter, Flussconch. p. 245, n° 58. Heuix. Coquille déprimée, subpellueide, de couleur brune ou cendrée , quelquefois d'un corné roux, plus clair à la partie inférieure; quatre tours arrondis, et séparés par une ligne spirale profonde ; apex très-déprimé, formant une cavité considérable ; la partie inférieure est à peu près plate, ou un peu concave; elle est très-ridée, et a quelquefois une où deux saillies antérieures plus grandes. Ouverture presque équilatérale, sublunée; bord mince, un peu oblique inférieurement ; lèvre interne étendue sur le tour principal, blanchâtre aux angles, et arrondie au bord. Diamètre ordinairement d'un pouce, rare- ment d’un pouce et quart. C'est la plus grande espèce de nos Hélices déprimées; elle est assez commune dans quelques-unes de nos rivières courantes et dans les eaux stagnantes, principalement dans de vieux cours d'eau et des fossés marécageux; mais elle est certainement plus locale que ne le dit Da Costa, qui annonce qu’elle est commune dans tous les étangs, les rivières et les lacs de toute l'Angleterre. Ceci est bien loin d'être vrai, cependant elle est en assez grande quantité dans quelques localités, quoique nous ne l'ayons jamais trouvée plus loin vers le couchant que dans le Dorsetshire, où elle est abondante près de Wareham. C'est une des coquilles qui produisent une belle couleur écarlate; mais tous les ef- forts tentés Jusqu'à présent pour la fixer, soit par des acides, soit par des astringents, ont été sans effet. 60. HELIX COMPLANATA. HELIX COMPLANATA. Linn., syst, p 1242. — Gmel., syst, p. 5617.—Turt., Linn., IV, p. 206. HELIX PLANORBIS. Br. zool., t. 85, f. 195. — Petiv., gaz., t. 10, f. 11. — Pult., cal. Dorsel., p. 46.—Chem., conch., 1x, t. 127, 1121, 1121 — Lister, conch., t. 158, f. 42. — Id., angl., t. 2, f. 27. — Favan., t. 61, B. 5. — Guall., t. 4, E, E, — Hill. swammerd., p. 84, &. 10, f. 5. PLANORBIS UMBILICATUS. Muller, verm., 1, p. 160, no 346. — Schroeter, fluss- conchS p.259, 4. 5, f. 99 4:95 :4etT. min, C, F4. HELIX LIMBATA. Da Costa, p. 65, t. 8, f. 8; t. 4, f. 10. HeLix. Coquille déprimée, subpellucide, d'une légère couleur de corne, quelquefois rousse, où d'un brun châtain-clair, et assez souvent couverte d'un épiderme brun- foncé ; cinq tours de spire, placés latéralement l'un sur l'autre, décroissant graduelle- ment vers le centre, rendant la coquille concave supérieurement ; ces tours sont ar- rondis et bien définis par une forte ligne de séparation ; la partie inférieure est aussi un peu concave et toute la coquille est finement striée ou ridée en travers : autour du bord de la base est une petite protubérance carénée; ouverture ovale, un peu angu- leuse, non égale, mais oblique vers la base. Diamètre, environ cinq huitièmes de pouce. Cette espèce, qu'en général on à prise par erreur pour FH. planorbis de Linné, est commune dans la plupart des pays plats creusés de fossés humides et parcourus par MONTAGU. 197 de nombreux cours d’eau ; souvent aussi on la trouve dans les rivières et dans les étangs. L'animal est noir, avec deux tentacules sétacés, longs et délicats, de la mème couleur opaque et très-foncée au milieu, mais un peu transparente le long des côtés; yeux placés sur la tête, à la base des tentacules. 61. HELIX CARINATA. HELIX PLANORBIS. Linn., syst., p. 1242.— Gmel., syst., p. 5617.—Turt., Linn., iv, p. 205. PLANORBIS CARINATUS. Muller, verm., 11, p. 457, n° 544. — Chem., conch., 1x, t. 126, f. 1109, a, db. — Schroeter, flussconch., p. 226, t. 5, f. 13, 14, 15. Heuix. Coquille déprimée, plate, subpellucide, d’une légère couleur cornée, un peu luisante; quatre tours placés latéralement l'un sur l’autre; le tour extérieur est large, pas très-arrondi, mais formant graduellement un sillon aigu caréné qui entoure la coquille; les tours intérieurs sont petits et décroissent brusquement au centre, où ils se terminent dans un petit ombilic; la base est à peu près aplatie, le tour intérieur n'étant pas enfoncé, mais se trouvant au niveau des autres; toute la coquille est lége- rement ridée à travers les tours; ouverture étroite, ovale, anguleuse. Diamètre de plus d'un demi-pouce. Cette espèce et la précédente ont été confondues dans les cabinets sous le titre de Planorbis; mais elles sont parfaitement distinctes, quoiqu'il soit difficile de leur fixer leurs propres synonymes. Il y a peu de doute cependant que celle-ci ne soit l'H. plan- orbis de Gmelin et de Muller, puisque ce dernier auteur dit dans la description carac- téristique, « Carina marginali media, » et il appelle la coquille Planorbis carinatus ; pour son Planorbis umbilicata (que nous considérons comme l'H. complanata de Linné) il dit: « Carina marginali infera , » ce qui définit bien l'H. complanata, où ce que Îles conchyliologistes britanniques ont nommé H. planorbis, d'après la supposition que c'était la coquille de Linné. En conséquence, afin d'empêcher la confusion, nous n'avons pas donné à cette espèce le nom de Linné, puisque celui de Planorbis est bien connu des collecteurs anglais pour une coquille très-différente, mais nous avons adopté le nom donné par Muller. La grande distinction de ces deux coquilles est que celle-ci n'est pas si épaisse que la Complanata ; le tour principal n’est pas si arrondi, mais il forme graduellement un sillon caréné qui n'est pas placé si bas, et qui est également visible dessus et dessous, circonstance qu'on n'observe pas dans l’autre. Dans celle-ci, la base, ou côté inférieur, est plus aplatie, et même parfois disposée à la convexité; mais un caractère beaucoup plus essentiel, c'est que les tours décroissent plas brusquement au centre, et se ter- minent par un ombilic plus petit et plus profond. L'ouverture est plus comprimée et la continuation de la carène à l'intérieur de la bouche plus visible. Cette coquille n'est pas si commune que la Complanala, mais on la trouve quelquefois dans les mêmes eaux. Nous la découvrimes d’abord dans l’Avon, aux environs de Lackham, dans le Wilt- shire, mais morte et d’un blanc passé, ce qui semble être le caractère de cette espèce dans cet état. Nous ne croyons pas cependant qu'elles habitent cette rivière, mais qu'elles y sont apportées par les inondations, quoique nous ne les ayons jamais trouvées ailleurs en compagnie de l’autre espèce, qui est commune dans ce voisinage. Nous la renconträmes ensuite près de Wareham, dans le Dorsetshire, où elle est assez com- mune dans les prairies près de cette ville, dans l'île de Purbeck, dans les fossés et cours d'eau, avec la Complanata. Ces coquilles etaient couvertes d'un épiderme vert- 198 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. obscur lorsqu'on les trouvait vivantes. On la rencontre sans doute dans d’autres en- droits, puisque nous l'avons vue dans plusieurs cabinets de coquilles anglaises, mêlée et confondue avec la Complanata, sous le nom d’H. planorbis. Animal pâle, d'une teinte jaunàätre, avec deux tentacules sétacés, longs et délicats ; les yeux sont placés à la base de ces tentacules. Il diffère de l'animal de l'H. compla- nala en ce que les tentacules sont un peu plus longs, et surtout en ce qu'ils sont d'un jaune pellucide et pas plus foncé au milieu. 62. HELIX VORTEX. HELIX VORTEX. Linn., syst., p. 1243.— Gmel., syst., p. 5620.— Chem., conch., 1x, t. 127, f. 11927.— Schrocter, flussconch., p. 28, t. 5, f. 46, 17.— Lister, conch., t. 158, Ê. 43.— 1d., angl., t. 2, f. 28.— Peliv., gaz., t. 99, f. 6. — Gualt.. t. 4. G, G.— Br. ool., t. 83, f. 124. — Pult., cat. Dorset., p. 47.—Turt., Lin., 1v, p. 508.— Don., brit. shells, 1x, t. 75. HELix PLANORBIS. Da Costa, p. 65, t. 4, f. 12. PLANORBIS VORTEX. Muller, verm., 11, p. 158, n° 345. Hezix. Coquille subpellucide, très-déprimée, de couleur cornée; six ou sept tours placés latéralement ; le côté supérieur est concave; la base, ou côté inférieur, aplatie et égale; les tours n'étant marqués que par une ligne très-fine, le tour extérieur est sub- caréné à la partie inférieure; ouverture comprimée, subovale, anguleuse. Diamètre, trois huitièmes de pouce ; rarement un demi-pouce. C'est une espèce très-commune dans les rivières, dans les étangs et dans les fossés où il y a de l’eau ; elle adhère aux plantes aquatiques. Elle se distingue facilement de toute autre coquille britannique par le nombre des tours, qui excède celui de toutes les hélices déprimées, et elle est beaucoup plus aplatie en proportion de sa taille, à l'exception de l’'H. spirorbis, avec lequel on l'a con- fondue. Sa couleur ordinaire est d’un corné clair, mais elle est parfois d’un brun roux, et souvent couverte d'un épiderme noir ou verdâtre lorsqu'elle est vivante: les co- quilles mortes deviennent blanches. Animal de couleur foncée, avec deux tentacules longs, délicats, filiformes ; deux yeux noirs sont placés à la base. 63. HELIX SPIRORBIS. HELIX spiRORBIS. Gmel., syst., p. 3624, 36. PLANORBIS SPIRORBIS. Muller, verm., 11, p. 461, no 347. — Schroeter, flussconch., p. 236, n. 47. — Id., p. 229, t. 5, f. 48. Heurx. Coquille déprimée, subpellucide, de couleur cornée, avec six tours de spire placés latéralement l'un sur l’autre, de sorte que le côté supérieur et le côté inférieur sont également aplatis; cependant les tours sont aussi convexes inférieurement que supérieurement, et le tour extérieur est à peu près rond et sans carène : ouverture ovale, orbiculaire dans quelques exemplaires. Diamètre des plus grandes coquilles; trois dixièmes de pouce. Cette espèce est assez commune dans le même lieu que l'A. vortex, avec laquelle on l'a généralement confondue dans les cabinets anglais. Muller à très-bien défini la distinction en disant : « Planorbis testa flavescente, ulrinque concava, æquali, anfractibus terelibus.» Ceci, comparé avec ses caractères indicateurs du Vortex, présentera de bonnes distinctions spécifiques. « Planorbis testa flavofusca, subcarinata supra concava, subtus plana. » 1 MONTAGU. 199 Il est un peu extraordinaire que Schroeter ait donné une figure de cette coquille et une description sous le nom de «Cornu ammonis 6 gyris rotundis circumscriptum, » faisant une distinction entre elle et le Vortex, et que cependant il n'ait pas découvert que c’est le Spirorbis, comme cela est évident d’après la description qu'il fait de cette coquille dans un autre endroit. Cette espèce ne vient jamais aussi grande que le Vortex, mais elles sont l’une et l’autre finement striées ou ridées obliquement, et le nombre des tours est égal dans les coquilles de la même taille. Le Spirorbis n'est jamais caréné comme le Vortex, par conséquent l'ouverture n'est pas anguleuse au bord extérieur, comme dans cette coquille : celle-ci a aussi les tours élevés et également arrondis de chaque côté et une ligne de séparation profonde; l’autre a les tours du côté inférieur tout à fait aplatis, et la ligne de séparation n’est pas si profonde; en outre, cette coquille n'est pas si mince ou si déprimée que le Vortex, lorsqu'on la compare avec celle-ci et à taille égale. Ces caractères distincüfs sont invariables, et c'est par eux que ces deux espèces se reconnaissent aisément l'une de l’autre. En général, on a décrit cette coquille comme plus rare, mais nous croyons qu'elle se trouve également en quantité en Angleterre ; du moins nous l'y avons souvent ren- contrée, parfois dans les mêmes étangs que la Vortex, et d’autres fois dans des endroits séparés. 64. HELIX CONTORTA. HELIX CONTORTA, Linn., syst. p. 1944. — Gmel., syst, p. 3624. 37. — Chem., conch., 1x, t. 127, f. 1196. — Petiv., gaz., t. 92, f. 8.— Turt., Lin., 1v, p. 511.— Schroeter, flussconch., p. 243, t. 5, Ê. 29. — Don., brit. shells, x, t. 99. PLANORBIS CONTORTUS. Muller, verm., 11, p. 162, n. 348. HELIX crassa. Da Costa, p. 66, t. 4, f. 44. HeLixX UMBILICATUS. Pult., cat. Dorset., p. 47. Heuix. Coquille déprimée, subpellucide, de couleur brun-corné, parfois roux ou chà- tain, et assez souvent couverte d'un épiderme noir, lorsqu'elle est vivante; les coquilles mortes deviennent blanches. Elle a cinq ou six tours de spire placés latéralement; le tour extérieur est arrondi, non caréné; ces tours s'élèvent presque ex saillie aigue sur la partie supérieure, étant très-près les uns des autres et n'étant séparés que par une ligne très-petite, mais profondément déprimée; il y a un subombilic au centre; la base, ou partie inférieure, ‘est largement et profondément ombiliquée, laissant voir la spirale élégante de chaque tour; onverture arquée, embrassant le tour principal. Diamètre, deux dixièmes de pouce, et pas tout à fait un dixième d'épaisseur. Da Costa, aussi bien que le Dr. Pulteney, a commis une erreur en citant pour cette coquille l’H. complanata de Linné ; et le dernier auteur s’est également trompé en considérant la variété de cette espèce colorée de châtain comme l'H. paludosa de Da Costa. Elle se distingue au premier abord de toutes les Hélices à sommet déprimé, par son épaisseur en proportion de sa taille , et surtout par l'ombilic singulièrement grand et formé en spirale. Il n'y a aucun doute que cette coquille ne soit l'H. contorta de Linné ; Chemnitz en a donné une très-bonne figure pour cette coquille, citée par Gmelin. Müller et Schroeter l'ont aussi considérée comme telle. C’est plutôt une espèce locale ; mais nous l'avons trouvée assez commune dans l'Avon, aux environs de Lackham, dans le Wiltshire, après les inondations : elle est entraînée des fossés dans les prairies voisines, où elle se trouve vivante et en grande quantité. 200 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Elle est commune aussi dans les fossés de l'île de Purbeck, près de Wareham, et à Charmouth dans le Dorsetshire. Nous l'avons aussi recue du Kent. L'animal est de couleur obscure, avec deux longs tentacules filiformes très-délicats ; les yeux sont placés à la base. 65. HELIX ALBA. HELIX UMBILICATA. Quatuor anfractibus; apertura subrotunda. Walk., min. shells., f. 49. HELIX ALBA. Gmel., syst., p. 3625.—T'urt., Lin., 1v, p. 511.—Petiv., gaz., t. 92, 7 PLANORBIS ALBUS. Müller, verm., 11, p.164, n° 350.—Schroeter, Flussconch., p. 225, LA 5e a JS Heuix. Coquille subpellucide, d’une légère couleur cornée, couverte, lorsqu'elle est vivante, d’un épiderme brun, qui la rend opaque; quatre tours, placés latéralement, comprimés ; l'extérieur est disposé à former une saillie aiguë, mais il n’est pas caréné ; l’apex est déprimé, sur la partie supérieure, en un subombilic ; la base est plus forte- ment ombiliquée : en examinant la coquille au microscope, on observe qu'elle a des stries très-fines transverses et longitudinales, un peu treillissées ; ouverture suborbi- culaire, sublunée, embrassant le tour principal ; bord mince, oblique. Nous avons d'abord reçu cette espèce, qui est décrite et figurée par Walker, de M. Boys de Sandwich, qui nous la présenta comme telle ; nous l'avons trouvée depuis d'une taille très-supérieure, dépassant un quart de pouce de diamètre, ce qui est plus du double de celle d'après laquelle M. Walker dessina sa figure. C'est une des plus communes des espèces d’Hélices comprimées ; elle se trouve en quantité dans l'Avon, aux environs de Lackham dans le Wiltshire, ainsi que dans les (tangs poissonneux, et dans beaucoup d’autres endroits du même comté, spécialement à Wedhampton, dans les fossés et dans les étangs; elle y est d’une taille supérieure. Nous l'avons également rencontrée dans le nord et dans le sud du Devonshire, dans le Dorsetshire, près de Wareham, et nous l'avons reçue du sud du pays de Galles. Les jeunes coquilles n’ont que trois tours, mais on les dintingue aisément à tous les âges par leurs stries extrêmement fines, qui leur donnent une sorte de rudesse. L'animal est de couleur claire, avec deux tentacules filformes longs et délicats ; deux yeux noirs sont placés à leur base, sur le haut de la tête. 66. HELIX CRISTATA. Vignette 1, fig. 7, 8. HELIX CORNEA, quatuor anfractibus; apertura rotunda. Walk., min. shells., f. A8. VALVATA CRISTATA. Müller, verm., 11, p.198,n°384.—Schroeter, Flussconch., p.240, 45,426: .b. Hezix. Coquille subpellucide, de couleur corné-clair, à trois et quelquefois à quatre tours déprimés; l’apex est très-peu déprimé; base, ou partie inférieure, ombiliquée, découvrant à peu près toute la spire intérieure; les tours sont remarquablement arron- dis où cylindriques, et sont striés ou légèrement ridés en travers; ouverture parfaitement orbiculaire, adhérente au tour principal, mais non échancrée par lui; bord pas plus mince que le reste de la coquille et très-peu oblique. Diamètre, un dixième de pouce. Nous reçümes d’abord aussi cette espèce de M. Boys, pour la coquille publiée par Walker, comme il y est renvoyé; mais depuis nous l'avons trouvée, avec la précédente, assez Commune dans le sable mouvant de l'Avon, et parfois sur des plantes aquatiques, MONTAGU. 201 mais en plus grande quantité dans un fossé près de Wedhampton, dans le Wiltshire ; néanmoins on peut la considérer comme une espèce rare, où du moins très-locale. Lorsqu'elle est vivante, elle est couverte d'un épiderme très-fin; et quand il est enlevé, la coquille est un peu luisante; les coquilles mortes deviennent blanches et tant soit peu opaques. On la distingue aisément de toutes les autres par ses tours cylindriques, et par sa bouche parfaitement ronde; et, à l'état vivant, par un opercule corné , strié en spirale au centre; mais ces stries sont si rapprochées qu'à la première vue elles paraissent comme des cercles concentriques. L'animal diffère aussi de tout autre que nous connaissions, excepté de celui du Turbo fontinalis, avec lequel il a beaucoup de ressemblance. Il est foncé en dessus, clair au- dessous, avec quatre tentacules, dont deux sont placés comme d'ordinaire dans les autres espèces aquatiques; ils sont légèrement colorés, sétacés; au côté gauche et postérieur de la tête, est un troisième tentacule, un peu moins long que les autres; et près de lui, plus au centre derrière la tête, est une crète ou appendice plumeux, pellu- cide, et extrèmement sensible, se contractant instantanément au moindre mouvement: deux yeux placés à la base des deux tentacules antérieurs; le devant du corps bilobé, faisant paraître la tête comme si elle sortait d'un fourreau, alors qu'elle est vue d'en bas. Müller et Schroeter ont décrit la structure singulière de cet animal, le premier en a fait un genre distinct, sous le titre de Valvata. Les larves de Phryganes prennent souvent ces coquilles pour couvrir leurs nids, ainsi que l’a mentionné Muller ; nous avons vu ces nids entièrement couverts de cette coquille ainsi que d'une grande quantité d’autres petites Hélices, mises en ordre, avec toutes leurs ouvertures placées d'un côté; il y a souvent trois ou quatre espèces sur un seul nid. 67. HELIX FONTANA. PI. 2, fig. 43. HELIX FONTANA. Phil. trans., LXXVE, €. 2, Ê. 4 à 4. (Lightfoot.) Hezrx. Coquille pellucide, de couleur cornée, extrèmement aplatie, mais à peu près également convexe des deux côtés, cependant déprimée au centre; la base est garnie d’un petit ombilic parfait ; quatre tours dont l'un, l'extérieur, est disposé à une carène, mais n’est pas proprement caréné, puisque cette disposition n'est due qu'à l'échancrure graduelle de la coquille de chaque côté; elle est lisse, luisante, et presque dépourvue de rides; ouverture contractée, et formant presque un angle à l'extérieur; les angles intérieurs embrassent des deux côtés le tour principal, en prenant la moitié du diamètre du premier tour; bord très-mince et très-oblique ; largeur, moins de deux dixièmes de pouce. On a confondu cette espèce avecle Nautilus lacustris, avec lequel elle a beaucoup de ressemblance à l'extérieur ; mais elle est plus plate, et pas si convexe à la partie supé- rieure ; elle se distingue à la première vue de cette coquille, en ce qu'elle ne possède pas ces lignes qui marquent les cloisons. Elle fut d’abord mentionnée par M. Agnew, jardinier de la duchesse douairière de Portland, et fut publiée dans les Transactions Philosophiques de 1786 par M. Lightfoot, qui établit qu'on la rencontre dans les eaux claires du voisinage de Bullstrode, dans le Buckinghamshire. Nous l'avons trouvée en petit nombre dans les fossés près de Wareham dans le Dorsetshire, et près du village de Wedhampton dans le Wiltshire; mais nous l'avons observée en grande quantité dans un étang poissonneux à Lackham, dans le même 202 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. comté, et dans la rivière contiguë, adhérente à des plantes aquatiques; souvent elle est dans une eau profonde. Elle paraît être une espèce locale, qui n’est nulle part en grande quantité, quoique nous soyons informé qu'elle est assez commune près de Sandwich, dans le comté de Kent, d'où M. Boys nous l’a envoyée. L'animal est d'un châtain clair; deux tentacules filiformes longs et délicats, plus légèrement colorés que le corps; veux placés à leur base sur la partie supérieure de la tête, qui est longue; sustentaculum plus court que les tentacules. D'après l'extrême pellucidité de la coquille, on peut, au moyen d’une loupe ordinaire, observer une pulsation forte et régulière à l'intérieur du second tour, qui est d'un chà- tain rougeâtre. Lorsque l'animal se meut, ce qui a lieu très-lentement, le tour exté- rieur parait presque vide. 68. HELIX NAUTILEUS. TurBO NAUTILEUS. Lin., syst., p. 1241.— Gmel., syst., p. 3612, 98.— Turt., Lin., 1V,.p. 504. — Chem., conch., 1x, t. 123, f. 1077, À, a. PLANORBIS IMBRICATUS. Müller, verm., 11, p.165, n° 351. — Schroeter, Flussconch., p.238, n2150. Hezix. Walk., min. shells., f. 20 et 21. HELIX cARINArA. Turt., Lin., 1v, p. 510.— Adams, microsc., t. 14, f. 40. HEL1IxX SsPINOSA. Turt., Lin., 1V, p. 525.— Adams, microsc., t. 14, f. A1.— [d., t. 22, f39: Heuix. Coquille pellucide, d'une légère couleur cornée, très-déprimée; à trois ou quatre tours; côté supérieur aplati, mais les tours bien définis par la ligne de sépa- ration; apex pas plus déprimé que le reste de la coquille; côté inférieur, fortement ombiliqué. Cette coquille est garnie d'annulations ou côtes, qui semblent en partie testacées, et en partie membraneuses, car elles sont plus fortes et plus parfaites lorsque la coquille est couverte d'un épiderme brun foncé; dans cet état on remarque un sillon dorsal, ou saillie subcarénée, d'une nature membraneuse, qui souvent forme des épines. Cette circonstance n'est pas très-commune et semble dépendre de l'âge de la coquille et de l'eau qu'elle habite; dans quelques endroits elle n'est que d’une légère couleur cornée pellucide, dans d’autres elle est toujours d’un brun foncé ; elle est sujette aussi a quelque variation dans l'ouverture, qui cependant est en général arrondie, et non échancrée par le dernier tour ; quelquefois elle se projette et n’adhère pas; dans d'autres coquilles elle embrasse le tour principal, est subovale et nn peu comprimée. Ces der- nières doivent être considérées comme de simples variétés. On la distingue aisément par les anneaux, quoiqu'ils ne soient pas toujours visibles, sans être grossis considérable- ment. Ces variétés avaient amené M. Walker à en faire deux espèces distinctes. Dans la dixième édition de son Systema naturæ, Linné en avait fait un nautilus, sous le nom de Crista, et ensuite il le reporta dans le genre Turbo. Sous ce rapport nous nous sommes éloignés de ce grand naturaliste en faisant des Hélices de toutes les co- quilles déprimées, sans avoir égard à la bouche, caractère qui en lui-même est extrème- ment vague, quoiqu'il soit peut-être très-diffiicile d'en trouver un meilleur, car la di- vision des deux genres est très-rapprochée. Nous recûmes d'abord plusieurs de ces coquilles de notre ami M. Boys, car celles des minuta rariora qu'il observa sont assez communes dans les fossés près de Sandwich. Nous l'avons trouvée aussi d'une plus grande taille que d'ordinaire dans un étang à MONTAGU. 205 Wedhampton, dans le Wiltshire, avec l’Helix alba. Le diamètre est d'un huitième de pouce. Elle se trouve en très-grande quantité dans un étang à Knowle, près de Kingsbridge dans le Devonshire; ces coquilles sont de couleur légère, avec une teinte verdâtre, et rarement spinuleuse; mais les côtes sont souvent très-visibles, surtout à la partie infé- rieure : nous l'avons trouvée aussi dans un ruisseau qui vient de l'étang ; elle y est égale- ment abondante, de couleur foncée et fortement spinuleuse le long de la carène dorsale ; preuve évidente que cette variété n'est due qu'à des circonstances accidentelles, telles que la nature de la nourriture et la qualité de l'eau que ces coquilles habitent. On les trouve sous les feuilles de plusieurs plantes aquatiques; elles rampent sur le Sium nodiflorum, etle Sisymbrium nasturtivm. L'animal est d’une couleur pèle; il a deux tentacules testacés ; les veux sont sur la tête, à la base des tentacules. GENRE XXIX. NERITA, ANIMAL DE LiMACE. Coquille univalve, spirale, gibbeuse, un peu aplatie inférieurement. Ouverture semi-orbiculaire ; lèvre de la columelle transverse, un peu aplatie et tronquée. 1. NERITA LITTORALIS. NERITA LITTORALIS. Linn., syst. p. 1253. — Gmel., syst., p. 3677. — Br. zool., t. 87, Ê. 443. — Turt., Lin., 1v, p. 550. — Lister, conch., t. 607, f. 39 à 49 et f. 44. — Id. Angl., 1.3, Ê 11-42-13. — Da Costa, p. 50, t. 3, f. 7. —T. 4, £. 2-3. — Don. br. shells., 1, t. 20, f. 2. TURBO NERITOIDES. Lin., syst., p.1232.—(Gmel., syst.,p. 3588-2.— Chem., conch., V. 1. 185, f. 1054, n. 4 à 11.— Turt., Lin.,1v, p. 479. — Pull., cat. Dorset., p. #4. NeriTa. Coquille forte et épaisse ; couleur variée, ordinairement noirâtre, ou d'un jaune orangé, rouge ou brun; parfois agréablement bigarrée ou jaspée de brun, ou de jaune et de blanc, et rarement fasciée; quatre ou cinq tours dont le premier est très-grand, les autres petits, et placés latéralement, quelquefois aplatis; d'autres sont un peu en saillie, mais la ligne de séparation est tres-petite, et à peine visible à l'apex. Ouverture suborbiculaire, sublunée, parfois ürant sur l’ovale ; bord épaissi à l'inténeur, tranchant aigu. La lèvre interne n'est pas si aplatie qu'il est d'ordinaire dans les coquilles de ce genre, mais elle s'étend un peu à cette partie. Longueur, trois quarts de pouce ; largeur, pas tout à fait autant. Cette espèce est extrêmement commune sur tous nos rivages, et sujette à une grande variété quant à la couleur et à la forme, ce qui semble avoir occasionné quelque con- fusion, car il y a peu de doute que la Nerita littoralis et le Turbo neritoides de Linné ne sont que des variétés de la même coquille. 904 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 2. NERITA PALLIDULA. NERITA PALLIDULUS. Da Costa, p. 51, t. 4,f. 4-5.— Don. br. shells., 1, t. 16, F. 1-1. NERITA PALLIDULA. Turt., Lin., 1v, p. 548. NeriTa. Coquille subpellucide, d'un brun clair; à trois tours dont le premier est extrêmement grand, les autres très-petits, et placés latéralement, peu saillants mais bien définis; lorsqu'elle est vivante, elle est couverte d’un épiderme rude de couleur brune ; au-dessous de cet épiderme la coquille est à peu près lisse, ou faiblement ridée; ouverture demi-lunée; lèvre externe mince, frangée par l'épiderme ; lèvre interne épaisse, blanche, concave et ombiliquée; intérieur luisant. Longueur, près d’un demi-pouce ; largeur, trois huitièmes. Da Costa fut le premier auteur qui décrivit cette espèce, et il dit qu'il la reçut du Kent et du Dorsetshire, mais il la considérait comme une coquille rare. Nous l'avons trouvée à Falmouth dans le Cornouailles et à Teignmouth, de même que dans les sables de Milton sur la partie sud du Devonshire. C'est assurément une espèce rare, du moins les coquilles de belle taille ; on la trouve assez souvent, dans la dernière localité mentionnée, de la grosseur d’un grain de chenevis environ. Les coquilles mortes deviennent d'un blanc jaunâtre, et un peu opaque : on observe que dans les coquilles âgées la lèvre interne est moins concave et l'ombilic plus petit. Cette coquille fut d'abord envoyée à la duchesse de Portland par M. Boys, et se trouvait au nombre de 125 dans le cabinet des coquilles microscopiques de cette dame. Nous en avons eu aussi de M. Boys, et nous croyons qu'on la trouve vivante sur les rochers de Douvres et de Margate. 3. NERITA GLAUCINA. NERITA GLAUCINA. Lin., syst., p. 1251.—Gmel., syst, p. 3671, 3. — Chem., conch., v, t. 186, Ê. 1856-1859. — Lister, conch., t. 568, f. 19.— Id. Angl., t. 3, f. 10. — Br. zool., t. 87, f. A4. —Turt., Lin.,1v, p. 515. — Pult., cat. Dorset., p.50. — Don. br'xshells. À, À. 20,1. 4. CocnLEA cATENA. Da Costa, p. 83, t. 5, f. 7. NauriLus. Coquille forte, lisse, luisante, faiblement ridée, d'une couleur de chair livide ou tirant sur le pourpré, la rouille ou le chàtain, vers le sommet ; quelques-unes sont unies, mais la plupart du temps elles sont marquées de taches ou raies en cein- tures : on voit rarement ces taches sur le tour principal dans les coquilles adultes, mais dans les jeunes exemplaires qui sont ordinairement blancs. Ces marques sont très-élé- gantes, elles varient par la forme et par la couleur : six tours, dont le premier est très-grand et renflé, tandis que les autres sont petits en proportion, arrondis, saillants, et placés un peulatéralement : apex en pointe très-aiguë : ouverture subovale, sublunée ; lèvre externe mince,égale; lèvre interne réfléchie, formant un ombilic grand et profond ; bouche fermée par un opercule corné. Longueur, un pouce et demi; largeur un peu moins. Cette espèce paraît habiter principalement la mer, puisqu'elle se trouve jetée en grande quantité sur un grand nombre de nos rivages; elle est commune sur la plupart de nos côtes sablonneuses, mais nulle part en aussi grande quantité que sur celles du pays de Galles au sud, et dans le Devonshire. MONTAGU. 205 4. NERITA FLUVIATILIS. NERITA FLUVIATILIS. Lin. syst, p. 19253. — Gmel. syst, p. 3676. Chem. conch., IX, L. 125, f. 1088. — Br. zool., t. 87, Ê. 142. — Guall., t. 4, 1. L.— Lisier conch., t. 607, f. 43, et €. A4, Ê. 38. — Id. Angl., t. 2, f. 20.— Turt., Lin., 1v, p. 549. — Schroet. Flussconch., t. 5, f. 5 à 10. — Et Min., c.f. 8. — Müller, verm., n, p. 194, n. 381.— Da Costa, p. 48, t. 3, F. 8.—Favan., t. 61, D, 3, 4, 17, 20.—Pull., cat. Dorset, p. 50.— Hill. swammerd., p. 83, t. 10, f. 2.— Don. br. shells , 1. t. 16, f. 2. NERITA LACUSTRIS. Gmel. syst, p. 3677? — Guall, & 4, M. M. — Turt., Lin., 1v, p. 550. Nerira. Coquille subovale, subpellucide, élégamment tachetée, rayée ou bigarrée de blanc et de brun Grant sur le pourpré ou le brun pâle, avec toutes les nuances in- termédiaires, car c'est à peine si l’on en trouve deux semblables soit par la couleur, soit par les taches : quelques exemplaires ont une ou deux bandes spirales : trois tours dont le prenner est très-grand, les autres très-petits, mais bien définis, et placés latérale- ment; l'apex est extrémement petit, un peu saillant ; souvent la coquille est couverte d'un épiderme brun ou verdâtre, lorsque l'animal est vivant; quand cet épiderme est enlevé la coquille est luisante et lisse, excepté quand on l'examine à la loupe, alors on la trouve ridée très-finement : ouverture lunée; lèvre externe mince; lèvre interne large, aplatie et blanche ; bouche close par un opercule testacé de couleur jaune-orangé. Longueur, trois huitièmes de pouce; largeur, deux huitièmes. Cette espèce se trouve en quantité dans plusieurs de nos rivières, adhérente aux pierres, mais rarement dans les eaux rapides; par conséquent on la trouve rarement ou même elle n'est jamais dans les parties montagneuses, où les rivières sont des torrents. On ne trouve dans de telles eaux que la Mya margaritifera, et 11 se ren- contre rarement une autre coquille dans le lieu que celle-ci habite, excepté la Patella fluviatilis. Il paraît y avoir peu de doute que la Nerila lacustris n’est qu'une simple variété de cette coquille ; la seule figure à laquelle il soit renvoyé par Gmelin est celle qu'a donnée Gualtieri; mais ni la figure ni la description n'offrent de raison suffisante pour qu'on suppose cette coquille distincte. Lorsqu'elle est vivante elle est souvent cornée ou blanchâtre, tachetée de blanc, comme Gmelin l'a décrite; nous en avons de semblables sous les yeux, mais nous ne pouvons les considérer que comme une des nombreuses variétés auxquelles est sujette la N. fluviatilis. 5. NERITA PELLUCIDA. N. testa lævi, pellucida, anfractibus tribus. Lin., trans., 111, p. 67 ( Adams). Coquille lisse, pellucide, avec trois tours de spire. Côtes du Pembrokeshire. Turt., lin., 1v, p. 550. 6. NERITA ALBA. N. Testa lævi, subpellucida, duobus anfractibus. Lin., trans., n1, p. 67 (Adams). Coquille lisse, subpellucide, à deux tours de spire. Côtes du Pembrokeshire. Turt., lin., 1v, p. 550. Nous avons donné ces deux espèces microscopiques d'après l'autorité de M. Adams ; nous croyons utile en même temps de faire remarquer qu'il paraît n'y avoir aucun 15 206 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. caractère de distinchüon; car si l’on sépare les coquilles parce qu'elles sont un peu plus ou un peu moins pellucides, ou parce qu'elles ont un tour de spire de plus ou de moins, les espèces se multipheraient à l'infini, et nous soupconnons qu'à l'égard de ces deux-ci on peut renvoyer à la jeune de la Nerita glaucina. Ces coquilles ne sont pas rares dans le sable sur un grand nombre de nos rivages. GENRE XXX. HALIOTIS, AnxIMAL DE Limace. Coquille univalve, auriforme, dilatée; spire aplatie sur la coquille, latérale; disque perforé longitudinalement de plusieurs tours. 4. HALIOTIS TUBERCULATA. HALIOTIS TUBERCULATA. Lin., syst, p. 1256. — Gmel , syst., p. 3687, 2.— Martini, conch., 1, t. 16, f. 148, 449. — Lister conch., t. GA, ©. 2. — Id., angl., t. 3, f. 16. — Br. zool., t. 88, f. 144. — Pull., cat. Dorset, p. 50. — Don., br. shells., 1, t. 5. — Turt., lin., 1, p. 558. Hazioris vuLGARIS. Da Costa, p. 15,t. 2, f. 4, 2. Hazioris. Coquille forte, épaisse, opaque, rude, de couleur brun-rougeàtre, et parfois bigarrée lorsqu'elle est débarrassée de la matière étrangère qui la couvre, surtout des Balanes et des Serpules, spécialement la S. granulata et la sinistrorsa. Elle est ovale, aplatie, striée longitudinalement, et ridée en travers : près du bord interne existe une côte où protubérance sur toute la longueur de la coquille, qui se termine par un tour de spire un peu saillant; cette côte est garnie de tubercules, dont la dimension aug- mente à mesure qu'ils s'éloignent de l'apex, et ils deviennent plats ou concaves; les six derniers, et parfois les neuf derniers, sont ouverts : au-dessous du sommet est une dé- pression, derrière laquelle le bord est arrondi et tourne en dedans; le bord antérieur est mince. L'intérieur est entièrement ouvert, concave, et d'une très-belle nacre; le dessus infléchi forme un bord aplati sur le côté interne, jusqu'à la spire, et est nacré comme l'intérieur. Longueur, trois à quatre pouces ; largeur, deux pouces et quart à trois pouces. Cette espèce habite la mer; car nous avons eu occasion d'apprendre qu'on l'a toujours prise vivante sur nos côtes, quoiqu'elle soit jetée parfois sur nos rivages après de vio- lentes tempètes, entre autres dans le comté de Sussex, dans le Dorsetshire, et dans le Devonshire. On la trouve aussi en grande quantité à l'île de Guernesey, adhérente à des rochers à la limite de la basse mer; on se sert de l'animal pour la cuisine, et les coquilles, appliquées sur les murs avec du plâtre, ornent les maisons des gens du peuple. MONTAGU. 207 GENRE XXXE PATELLA, ANIMAL DE LIMACE ‘. Coquille univalve, subconique , ordinairement sans spire. 1. PATELLA VULGATA. PATELLA VULGATA. Lin., syst. p. 1258. — Gmel., syst., p. 3697. — Martini, conch., 1, t. 5, Î. 38. — Br. zool , t. 89. f. 145. — Pull., cat. Dorset, p. 51. — Lister, conch., t. 535, Ê. 14. — Id., ang., t. 5, f. 40. — Don., br. shells, 1. 14. — Turt., lin, 1v, p. 565. — Borlase cornuw., t. 98, f. 3. PATELLA DEPRESSA. Br. z00l., t. 89, f. 146. — Turt., lin., 1v, p. 566. PATELLA VULGARIS. Da Costa, p. 3, t. 1, f. 1, 2, 8. ParTezLa. Coquille subconique, sujette à beaucoup de variété dans son degré d'élé- vation, dans la proéminence et le nombre des sillons, et dans les dentelures du bord ; ce qui a fait qu'on l'a multipliée en deux ou trois espèces. Les coquilles adultes sont ordinairement de forme conique, et tant soit peu ovale; le sommet est voisin de la plus petite extrémité, mais souvent à peu près central; marquées par des stries fines nombreuses depuis l'apex jusqu'au bord, qui est parfois un peu dentelé, d’autres fois tout à fait uni; couleur brune ou cornée. Intérieur lisse, luisant, et de couleur corné-jau- nâtre, blanchâtre inférieurement. D'autres sont plus déprimées; le sommet est placé plus d'un côté, et toute la coquille est garnie de fortes côtes élevées, avec des stries intermédiaires ; le bord est fortement dentelé par les côtes, lorsque la coquille est nettoyée l'extérieur est souvent rayé ou rayonné de brun; l'intérieur des coquilles àgées est blanc, mais d'un brun-chocolat foncé dans les jeunes, avec des raies blanches au bord. Celles-ci sont les variétés les plus essentielles, et paraïtraient assurément très-distinctes, si ce n'étaient les gradations intermédiaires qui semblent se confondre l’une avec l'autre, ce qui a obligé des écri- vains modernes à les considérer comme appartenant à la mème espèce. Il convient ce- pendant de remarquer que ces variétés (si elles sont réellement telles) n'ont rien de commun avec la taille ou l’âge, car nous en avons trouvé de déprimées et à côtes à peu près aussi grandes que celles de forme conique, tandis que les dernières sont plus pro- prement striées, rarement dentelées ou anguleuses, où le sont faiblement. Il arrive aussi que, lorsqu'elles sont vivantes, celles-ci sont toujours de couleur cornée à l'inté- rieur, et non blanches ou brunes comme les autres; mais il n’est pas facile de déter- miner si elles sont réellement distinctes. Les unes et les autres habitent en grande quan- tité tous les rochers de nos rivages; les plus grandes que nous eussions vues de la variété conique étaient sur les rochers à Marazion, dans le Cornouailles. Quelques-unes î Les animaux de cette classe ne paraissent pas matériellement différents ; ceux qu’on a examinés res semblaient aux Limaces habitant les coquilles aquatiques enroulées, possédaient deux tentacules, et avaient les yeux situés à leur base. 208 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. avaient près de deux pouces et demi de longueur, deux de largeur, et environ un pouce et demi de hauteur. Nous avons trouvé aussi les coquilles déprimées d’une longueur de deux pouces et d'une largeur de trois quarts de pouce; la hauteur n'allait pas au delà de trois quarts de pouce ; elles avaient les côtes extrèmement fortes et anguleuses au bord. 2. PATELLA PELLUCIDA. PATELLA PELLUCIDA. Lin. , syst, p. 4260. — Gmel.. syst., p. 3717, 133. — Chem. conch.. x, t. 168, f. 4620, 21. — Don., br. shells, x, t. 3, f. 4. — Lister conch., t. 542, 543, f. 26, 27. — Id., angl., app., p. 38, t. 2, f. 40. — Br. zool., t. 90, f. 150. — Pult., cat. Dorset., p. 51. — Borlase Cornwall, t. 98, f. 1, 2. —Turt., lin., 1, p. 582. — Peliv., t. 75, f. 3. ù PATELLA CÆRULEATA. Da Costa, p. 7, t. 1, f. 5, 6. PATELLA LÆvIS. Br. z0o0l.. t. 90, figure inférieure sans numero. PATELLA INTORTA. Jd., t. 90, f. 448. PATELLA CÆRULEA. Gmel., syst., p. 3697, 24. PareLLA. Coquille pellucide, mince, de couleur corné-jaunâtre, de forme ovale, arrondie en haut, avec un apex mal défini à l'une des extrémités; très-agréablement rayonnée de lignes d'azur ponctuées : ces lignes varient en nombre, ordinairement de trois à sept, qui sont trèes-visibles, allant du sommet vers le bord ; mais dans quelques coquilles les côtés sont radiés d'une manière obscure. Telle est la description des jeunes coquilles, et elles ont été généralement considérées comme la P. pellucida. Les coquilles âgées sont subpellucides et très-souvent d'un brun noir; quelques-unes sont coniques, d'autres tout à fait aplaties et le sommet à peu près au centre ou un peu à l’une des extrémités ; radiées de bleu de la même manière que les jeunes, mais la couleur est moins brillante et souvent elle est très-obscure; dans quelques-unes ces rayons bleus s'élèvent en stries fines et élevées tout autour de la coquille, se ter- minant à l'apex,; elles ont en outre quelques rides circulaires. Ouverture ovale ; bord uni, rentrant, plutôt en dedans à chaque extrémité. Intérieur luisant, de couleur opale, changeante, souvent d'une teinte bleuâtre. Longueur, près d'un pouce; largeur, pas tout à fait trois quarts de pouce. Rien ne differe plus en apparence, quant à la forme, que cette espèce dans son premier àge et à son état adulte; et si ce n'était à cause de ses gradations circulaires, on aurait probablement continué à en former deux ou trois espèces, comme a fait M. Pennant à l'égard de sa P. lœvis et de son intorta. Il n'est pas le seul cependant, car d'autres auteurs ont considéré quelques variétés de cette coquille comme des es- pèces distinctes ; la P. cærulea de Gmelin n'est certainement rien autre chose que ceite coquille arrivée à toute sa croissance. Il faut remarquer cependant que les coquilles transparentes ent le bord toujours égal et non tourné en dedans à l'extrémité; et encore quelques-unes, qui n’ont pas la moitié de la taille, sont plus opaques et ont toute la forme de celles qui sont parvenues à leur entière grosseur. On a remarqué aussi que la variété pellucide se trouve toujours sur les feuilles d'algues et les autres sur la tige; quoi qu'il en soit, il paraît impossible d'établir un caractère définitif constant !. ! La différence d'habitat expiique une variété dans la forme ; tandis que la coquille est jeune, elle monte seulement sur les feuilles, et la forire du bord correspond à la surface plate, à laquelle elle adhère; de MONTAGU. 209 C'est une espèce commune sur plusieurs parties des côtes de Cornish et du Devon- shire: on ne la trouve jamais adhérente aux rochers, mais nous l'avons souvent prise vivante après des tempêtes, adhérente au Fucus digitatus qui avait été jeté par la violente agitation de la mer. Elle est assez commune sur la côte du Dorsetshire, et nous l'avons recue de Sandwich, comté de Kent, où elle se trouve toujours sur la même plante, dont l'animal creuse la tige, probablement pour s'en nourrir, et il y forme une cellule; quelquefois on trouve deux ou trois individus dans le même trou, et M. Boys nous assure qu'on en voit de temps à autre sur la parte large du bas de la feuille. Nous avons trouvé un grand nombre de jeunes sur les feuilles, mais rare- ment sur les tiges, quoique parfois sur les racines. 3. PATELLA PARVA. PATELLA PARVA. Da Costa, p.7, t. 8, f. 11. — Don., br. shells, 1, t. 21, € 2. — Turt., linn., 1v, p. 592. ParELLA. Coquille mince, subpellucide, subconique, ovale, d'un gris blenâtre et parfois de couleur cornée, teinte de pourpré, mais ordinairement couverte d'un épi- derme opaque ou de matière étrangère qui masque la coquille; elle à des stries longi- tudinales obsolètes et elle est ridée circulairement et élégamment marquée de lignes d'un rouge tirant sur le pourpré, rayonnant depuis l'apex jusqu’au bord; dans quel- ques exemplaires ces lignes sont larges; dans d’autres elles sont étroites et ondulées, allant l'une dans l’autre comme les anneaux d’une chaîne; parfois elles ne sont visibles qu'au bord, et toujours très-remarquables à l'intérieur; sommet placé très-près de l'une des extrémités, pointu, réfléchi, mais non courbé. Intérieur lisse, luisant, de couleur tirant sur le pourpré. Les coquilles mortes deviennent blanches et perdent toutes leurs taches, excepté deux lignes immédiatement au-dessus du sommet et qui se joignent pour former la figure d'un V. Longueur, trois huitiemes de pouce ; largeur, deux huitièmes ; la hauteur n’est pas tout à fait d'autant, rarement un demi-pouce. Da Costa semble le premier auteur qui ait décrit cette coquille, qui depuis l’a été par M. Donovan. Cependant le premier paraît n'avoir rencontré que des exemplaires morts, car il dit que la couleur du fond est blanchâtre et qu'il n'y a pas de luisant à l'intérieur; il ne semble pas connaître l'histoire de cette coquille. Le dernier auteur garde aussi le silence sur ce point, et il a imité Da Costa en établissant que c’est une espèce de la côte du Dorsetshire, le seul endroit d'où il l'ait jamais reçue. Nous la trouvàmes d'abord dans le sable du port de Falmouth et dans la baie de Whitsand, dans le Cornouailles, mais elle n'y élait pas commune et tous les exemplaires étaient morts ; ensuite nous la rencontrâmes vivante et en grande quantité dans la baie de Salcomb, dans le Devonsbhire; elles sont toujours à la limite de la marée basse, adhérentes ü des pierres détachées, à de vieilles huîtres et d'autres coquilles, et la plupart du temps on les prend au filet. On les trouve aussi, mais en petit nombre, sur d'autres parties de la mème côte, jetées sur les rivages. Nous avons reçu de Sandwich, dans le comté de Kent, des coquilles mortes et très-usées, Il paraît que c'est une espèce locale que les collecteurs n'ont pas souvent obtenue à l’état frais. mème, lorsqu'elles attaquent la tige, elles prennent cette forme que réclame une surface convexe pour un contact serré, ce qui occasionne la différence de développement dans les jeunes et les vieilles coquilles. 210 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Le Dr. Pulteney ne la donne pas dans son catalogue des coquilles de Dorset, quoique Da Costa l'ait reçue de cette côte et que M. Bryer l'ait trouvée à Weymouth. M. Boys nous informe que, bien qu'on ne rencontre à Sandwich que des coquilles mortes, cette espèce se trouve vivante sur les rochers de Douvres. 4. PATELLA BIMACULATA. PL v, fig. 8. PareLLA. Coquille opaque, ovale, d'un jaune luisant et parfaitement lisse ; elle n’a que le rudiment d'un sommet à la plus petite extrémité, marquée par une tache transverse, oblongue, noire; une autre oblongue de la même couleur, près de l’autre extrémité, mais placée longitudinalement. La coquille est convexe, sans ètre très- élevée. Intérieur concave, lisse, luisant, jaune; bord mince. Longueur, un quart de pouce; largeur, plus d'un huitième. Hauteur, environ un seizième de pouce. Nous trouvàmes un exemplaire de cette rare et singulière espèce à Falmouth, dans le Cornouailles, et un autre de la même espèce sous tous les rapports dans le sable de Milton, sur la côte de Devon, elles sont l’une et l’autre fraîches et parfaites, mais non vivantes. 5. PATELLA FLUVIATILIS. PATELLA FLUVIATILIS. Gnel., syst., p. 3714, 98.— Guall., t. 4, [. A. A. — Lister, conch., t. 141, f. 39.— Id., Angl., t. 2, f. 39. — Da Costa, p. 1, t. 2, f. 8, 8. — Favan., t. 61, À. 3, 4. — Schroeter, flussconch., t. 5, f. 1, 2. 3. ANCYLUS FLUVIATILIS. Muller, verm., 11, p. 201, n. 386. PATELLA LACUSTRIS. Br. z00l., n. 149.— Pull., cat. Dorset, p. 51.— Turt., lin., IV: 4D: 0111: PaTELIA. Coquille subconique, pellucide, de couleur cornée, ordinairement cou- verte d’un épiderme brun opaque, vert ou tirant sur le noir, et marquée d'un petit nombre de rides circulaires; sommet en pointe, placé près de l’une des extrémités, réfléchi, où un peu recourbé; ouverture ovale, bord mince, intérieur luisant. Lon- gueur, trois huitièmes de pouce; largeur, deux huitièmes; hauteur, pas tout à fait autant. On rencontre parfois une variété finement striée en sens longitudinal depuis le som- met, et nous recümes quelques exemplaires d’un courant d'eau douce près de Folkstone, dans le comté de Kent; ils étaient plus fortement striés que d'ordinaire; on les considé- rait comme une espèce distincte. Ces exemplaires étaient de taille inférieure et couverts d'un épiderme noir; ils nous paraissent n'être qu'une variété, ne différant en rien sinon par les stries qui sont plus visibles. On a généralement considéré cette espèce comme la P. lacustris de Linné, quoique les synonymes de Gmelin soient certainement ceux de la P. fluviatilis. C'est une coquille très-commune dans la plupart de nos rivières, dans plusieurs petits courants et dans les eaux stagnantes; elle adhère aux pierres et rarement aux feuilles ou aux tiges des plantes aquatiques. Nous croyons que c’est presque la seule coquille qui habite les eaux rapides avec la Mya margaritifera. Dans le Devonshire, surtout au sud, chaque petit courant en produit en grande quantité, même les ruisseaux froids qui descendent des montagnes boisées et qui ne roulent pas sur le granit; vers les parties de l’est du comté de Kent, on la considère au contraire comme une espèce rare, tan- dis que la P. lacustris y est en grande quantité; nous croyons que cette coquille n'est pas aussi connue à l'ouest que dans le premier comté. MONTAGU. 211 6. PATELLA LACUSTRIS. ParELLA LACUSsrRIS. Linn., syst, p. 1260. — Gmel., syst., p. 3710, 97.— Favan., t, 64, AÀ,14.— Turt., linn., p.577. — Schrocter, flussconch., t. 5,1. 4, A, B. PATELLA OBLONGA. Pull., cat. Dorset, p.51.— Phil., trans, LXXVI, p. 160, t. 3, f.1, 2,3, 5. (Lighifoot.) ANCYLUS LACUSTRIS. Muller, verm., 11, p.199, n. 385. ParezLa. Coquille mince, pellucide, comprimée et presque membraneuse, de cou- leur cornée, pèle, très-communément couverte d'un épiderme verdàtre; forme oblen- gue ; sommet très-petit, en pointe, un peu réfléchi, placé obliquement au tournant d'un côté ; pas tout à fait central, mais plus près de l'une des extrémités; extérieur à peu près lisse, ou très-faiblement ridé, mais non luisant; ouverture oblongue-ovale, à peu près égale à chaque extrémité, bord membraneux ; intérieur lisse et luisant. Longueur, un quart de pouce ou davantage; largeur, un huitième. Hauteur, environ la moitie de sa longueur. Le Dr. Pulteney dit qu'on trouve cette coquille sur les plantes, dans la rivière de Stour, dans le Dorsetshire; et il a cité la P. fluviatilis de Gmelin et de Muller, ce qui suivant nous est une erreur. Le dernier auteur a bien défini cette coquille n° 385, où il dit : « Ancylus:testa membranacea, muücrone verticis subcentrali, apertura oblonga. » Elle diffère de la Fluviatilis en ce qu'elle est beaucoup plus longue en proportion de sa largeur, beaucoup plus comprimée, ‘et que le sommet est plus petit, placé plus au centre, et tournant toujours un peu d'un côté, Ce n'est pas du tout une espèce aussi abondante que l’autre ; elle ne s'attache jamais aux pierres, mais on la trouve toujours sur des plantes sous l’eau, spécialement sur le Scirpus lacustris et autres jones, aussi bien que sur le roseau commun, Typha latifolia, sur les tiges du glaïeul commun et de l'Irus pseudacorus. On la trouve en assez grande quantité sur ces plantes dans les fossés des marais de Deal, dans le comté de Kent, surtout dans ce dernier endroit, ainsi que nous en informa M. Boys. M. Lightfoot dit qu'on la trouve sur les mêmes piantes, dans les eaux près de Beaconsfield, dans le Buckinghamshire. Muller dit : « Foliis Nympheæ Potamogetonis, et Stratiolis adhærel. » Elle est en assez grande quantité dans un étang poissonneux de Lackham, dans le Wilt- shire, et dans la rivière d'Avon, sur les tiges du lilas jaune d'eau; mais on la trouve rarement, si toutefois on la trouve, dans les eaux rapides, où la fluvialilis semble se plaire le plus. 7. PATELLA ANTIQUATA. PL v, fig. 9. PATELLA ANTIQUATA. Linn., syst, p. 4259. — Gmel., syst., p. 3709? — Martini, conch., 1, t. 49, f. 411-119. — Lister, conch., t. 544, f. 31. — Pull., cat. Dorset, p- 1. PATELLA MiTRULA. Gmel., syst., p. 3708. — Turt., Linn., IV, p. 575. ParELLA. Coquille forte, épaisse, opaque, blanche, de forme un peu conique, garnie de rides concentriques imbriquées ; sommet variable, parfois obliquement pointu en haut, souvent étendu et recourbé , souvent aussi obtus ct place près de l’une des extre- mités; ouverture ovale, quelquefois à peu près ronde. Diamètre, un demi-pouce. Le docteur Pulteney nous informe que M. Bryer avait trouvé cette coquille à Wey- mouth, après un fort orage, et elle est mentionnée dans le catalogue des coquilles trouvées sur cette côte par ce naturaliste, et qu'il eut l'obligeance de me procurer. 212 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 8. PATELLA UNGARICA. PATELLA UNGARICA. Linn., syst., p. 1259. — Gmel., syst., p. 3709, 89, — Martini, conch., 1, t. 12, f. 407-108. — Pult., cat. Dorset, p. 51. — Donovan, brit. shells, 1, t. 21,f. 1. — Borlase Cornt., t. 98, f. 4. — Guall.,t.9, W. PATELLA HuNGarica. Br. 200l., t. 90, 447. — Turt., Linn., p. 576. PATELLA PILEUS MORIONIS MAJOR. Da Costa, t. 1, f. 7-7. PaTELLA. Coquille subconique, subpellucide, mince; sommet très-réfléchi, se termi- nant par un tour spiral, ou deux ou trois petitstours, rarement inclinés, excepté à l’apex, où non-seulement les tours sont visibles sur ce côté, ce qui en fait une coquille dextre; mais souvent ils se projettent jusqu'au bord, quelquefois tout à fait en bas, et touchent jusqu'à cette partie; d'autres fois ils sont plus élevés. Lorsque cette coquille est vivante ou fraîche, elle est couverte d'un épiderme rude, velu, de couleur brune, au-dessous duquel la coquille est de couleur de chair foncée, ti- rant sur le rouge, finement striéeen sens longitudinal, et souvent ridée en travers. In- térieur extrêmement lisse et luisant, généralement de la même couleur, mais plus bril- lante, et parfois blanche ; bord de l'ouverture à peu près arrondi, plus où moins ondulé ou dentelé et crénelé; l'épiderme qui se projette derrière le bord, forme une bordure ci- liée. Diamètre, rarement plus d’un pouce, la hauteur est d'un demi-pouce ou de cinq huitièmes. C'est une espèce rare, et, autant que nous puissions l'assurer, qui ne se trouve que sur les côtes des comtés de l’ouest. On l'a pèchée à Weymouth, dans le Dorsetshire ; on la rencontre parfois sur la côte sud du Cornouailles et du Devonshire, surtout près de Looe, et à Plymouth ; nous l'avons prise, en pêchant dans ce dernier endroit, attachée au Pecten opercularis, qu'on appelle communément Frill. Nous l'avons trouvée aussi sur le rivage, dans les sables de Milton, et nous l'avons obtenue vivante de la baie de Sal- comb, dans le même comté, sur la Pinna ingens. Un exemplaire de ce dernier endroit est d’une taille extraordinaire ; il a un diamètre de deux pouces, et une hauteur d'un pouce ét quart. Il est épais, fort, opaque et très- ridé en travers. Les coquilles mortes deviennent ordinairement blanches, ou d'une très-légère teinte de couleur chair, sont dépourvues d’épiderme, et perdent le bord crénelé. 9. PATELLA MILITARIS. PI. v, fig. 44. PATELLA MILITARIS. Linn., mant., p. 553. — List, conch.,t. 544, f. 32.— Favan., 1, p. 538, t. 4, B. B. — Pult., cat. Dorset, p. 51. PATELLA. Coquille subpellucide, subconique, blanche, finement striée dans les deux sens, de manière à lui donner un joli aspect cancellé; sommet très-réfléchi, recourbé et tourné d'un côté, descendant presque jusqu’au bord de la coquille, mais se projetant der- rière elle; ouverture arrondie et égale. Intérieur d'un blanc luisant; diamètre d’un demi-pouce à la base. Cette espèce a quelque chose de l'aspect de la dernière, mais en proportion elle n'est pas aussi large à la base, etelle s’en distingue de suite par le sommet tournant d'un côté, parce qu'elle est réticulée, et que c'est une coquille beaucoup plus forte. Lorsqu'elle est fraîche, elle est couverte d'un épiderme brun, velu. C'est assurément une coquille très-rare sur les côtes d'Angleterre, mais elle à été trouvée à Weymouth, par M. Bryer; nous en recûmes un exemplaire du docteur Pul- tenev. MONTAGU. 213 10. PATELLA CHINENSS. PI. v, fig. 4. PATELLA CHINENSIS. Linn., syst., p. 1257. — Martini, 1, t. 13, f. 121-1922. — List., conch., t. 546,1. 39. PATELLA CHINENSIS. Gmel., syst., p. 3692. — Turt., Linn., p. 562. PATELLA ALBIDA. Donovan, brit. shells, 1v, t. 129. PATELLA. Coquille très-mince, subpellucide, subconique, de couleur brun-pàle ou blanchâtre, parfois teinte de rouge, très-comprimée et arrondie au bord; sommet au centre, se terminant par une très-petite circonvolution subspirale; légèrement ridée con- centriquement et rugueuse, avec de courtes écailles concaves, parfois sur toute la co- quille, mais ordinairement plus d'un côté et rarement vers le haut. Intérieur extrème- ment luisant, lisse et blanc, garni d’une columelle subspirale, ou lèvre interne, qui s'é- tend de près du bord jusqu'à l'extrémité, et forme la subcirconvolution extérieure; elle est large, aplatie, mince et placée obliquement au côté de la coquille. Il y a très-peu de doute que cette coquille soit la P. chinensis de Linné. Martini en donne la figure et cite cette dernière coquille; Gmelin cite Martini pour sa P. sinensis. Nous croyons qu'on n'avait jamais fait mention de cette espèce comme britannique, lorsque nous la recûmes d’abord en 1795 du colonel Georges, de Penryn, dans le Cor- nouailles, qui la prit sur une coquille d'huitre; ensuite nous en trouvàmes quelques autres sur des huitres du port de Helford, localité d'où provenait la première. Au- tant que nous puissions l’assurer, elle est toujours attachée à ces coquilles, c'est ainsi que nous l'avons prise depuis en petit nombre à la baie de Salcomb, dans le Devonshire; elles étaient vivantes, et adhéraient très-fortement à la valve supérieure. Quelques-unes sont plus coniques que les autres, mais la hauteur est rarement de plus d'un quart de pouce ; le diamètre est de cinq huitièmes, ordinairement moins; nous l'avons prise de toutes les tailles intermédiaires entre celle-là et un dixième de pouce. Donovan donne la sienne comme provenant du Cornouailles. On l'a reçue de l'Inde, et c’est une coquille de la mer Méditerranée. 41. PATELLA FISSURA. PATELLA FISSURA. Linn., syst., p. 1261. —Gmel., syst., p. 3728.—Marlini, conch., 1, t. 492, f. 409-410. — Lister, conch., t. 543, f. 98. — Peliv., t. 75, 2. — Br., zool., t. 90, f. 152. (Le même numéro est mal placé.) — Da Costa, p. M, t. 4, f. 4.—Pult, cat. Dorset, p. 51. — Donov., brit. shells, 1, t. 3, f. 2.— Turt., Linn., 1v. p. 592. PaTeLLA. Coquille subpellucide, conique, de couleur brune lorsqu'elle est vivante, fortement et élégamment cancellée; sommet un peu réfléchi, distinguée par une fis- sure à l'extrémité antérieure, depuis le bord supérieur jusque vers un quart de la lon- gueur de la coquille. Intérieur lisse, luisant, de couleur chair ; bord oval, crénelé. Lon- gueur, un demi-pouce; largeur, trois huitièmes; hauteur, la même. Le sommet est beaucoup plus réfléchi dans les jeunes coquilles, et parfois légèrement recourbé, tournant en arrière presque perpendiculairement au bord postérieur. Les co- quilles usées deviennent blanches, ou de couleur de chair pâle, et perdent leur tran- chant crénelé. Cette espèce paraît locale et semble être principalement limitée aux côtes de l'ouest. Le docteur Pulteney la mentionne sur les rivages du Dorsetshire, et Da Costa sur ceux du Cornouailles et du Devonshire, surtout à Barnstable; mais il est probable qu'il ne l'a- vait jamais vue vivante ou fraiche, car il la décrit blanche. Nous l'avons trouvée en petit nombre sur quelques parties de la côte de Cornish; et 214 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. en plus grande quantité sur celle du sud du Devon, où nous avons pêché dans la baie de Salcomb les exemplaires les plus parfaits, adhérents à des pierres, à de vieilles hui- tres et autres coquilles; mais elle n'est pas commune d’une grande taille. Nous en avons reçu aussi de petites de Sandwich, dans le comte de Kent. 12. PATELLA APERTURA. PI. v, fig. 40. PATELLA FISSURELLA. Gmel., syst. p. 3728, 193? — Turt., Linn., 1, p. 592. PATELLA. Coquille subconique, subpellucide, blanche, marquée de fortes côtes tuber- culées longitudinales, et de quelques protubérances circulaires qui lui donnent un as- pect cancellé; sommet réfléchi; la pointe très-petite, dirigée en bas, non détachée mais adhérente à la partie supérieure de la coquille, formant parfois un crochet et présen- tant en dessus une perforation rhomboïdale. Intérieur lisse, luisant, blanc; bord ovale, marge crénelée par les côtes. Nous trouvâmes d'abord cette espèce rare dans le sable du port de Falmouth, dans le Cornouailles, et ensuite nous la pêchâmes vivante à la baie de Salcomb, dans le De- vonshire, adhérente aux pierres. La longueur n’est pas tout à fait d'un quart de pouce et la hauteur d'à peine un huitième. Dans un seul cas, nous avons vu que cette coquille avait quelques raies brunes al- lant du bord à la moitié. Lorsque cette figure a été gravée, nous n'avions pas d’'exemplaire aussi grand que celui décrit ci-dessus. 13. PATELLA GRÆCA. PATELLA GRÆCA. Linn., syst., p. 1962. — Gmel., syst., p. 3728. — Martini, conch., 1, t. A4, f. 98. — Lister, conch., t. 527, f. 2. — Br., zool., t. 89, f. 453. — Puil., cat. Dorset, p. 52. — Turt., Linn., 1v, p. 593. PATELLA RETICULATA. Donov., brit. shells, 1, t. 24, f. 3. PATELLA LARVÆ RETICULATA, Da Costa, t.1, f. 3. PATELLA. Coquille oblongue, ovale, épaisse, d’un brun terne fortement réticulée ; quelques-unes des protubérances longitudinales sont plus épaisses que les autres et sont souvent tuberculées par le croisement des stries transverses; sommet pas très-élevé, tronqué et garni d’une perforation oblongue; intérieur lisse, blanc, parfois rayonné de pourpré terne ou de brun; bord inégal, mais un peu dentelé ou arqué aux côtés et fi- nement crénelé. Longueur, environ trois quarts de pouce ; largeur, à peine un demi- pouce; hauteur, un quart. On trouve rarement cette coquille d'une taille supérieure sur les côtes d'Angleterre, mais des exemplaires exotiques ont quelquefois un pouce et demi de longueur. On l'a généralement considérée comme une espèce rare dans ce pays. Da Costa en parle comme se trouvant à Weymouth, et il observe qu'il n’a jamais appris qu’elle habität quelque autre côte britannique. Le docteur Pulteney la mentionne aussi de la même localité et de Poole. Nous l'a- vons trouvée plus grande que de coutume sur le rivage de Studland, dans le Dorset- shire. Elle est rare dans le Cornouailles ; mais elle est assez commune sur quelques points de la côte sud du Devon, particulièrement sur les sables de Milton; on la pèche souvent vivante dans la baie de Salcomb, mais elle excède rarement un demi-pouce de lon- gueur. Elle se rencontre parfois sur les bancs de sable de Sandwich, dans le comté de Kent, ainsi que nous l’assure M. Boys. Les coquilles mortes sont très-communément d'un brun pàle, où d'un blanc jaunâtre, et quelquefois rayées où tachetées d'un brun sombre. A MONTAGU. 215 GENRE XXXIL. DENTALIUM, ANIMAL DE TÉRÉBELLE. Coquille univalve, tubulée, à peu près droite ; non divisée en cloisons, et le p'us sou- vent ouverte aux deux extrémités. 1. DENTALIUM ENTALIS. DENTALIUM ENTALIS. Linn., syst., p. 1263. — Gmel., syst., p. 3736. — Martini, conch., t. 547, f. 2, et t. 1056, f. 4. — Lister, conch., t. 547, f. 2.et t. 1056, f. 4. — Brit. z00l., t. 90, f. 45%. — Petiv.,t. 65, 6. — Pull., cal. Dorset, p. 52. — Borlase cornuw., t. 28, Ê. 5. — Turt., Linn., 1v, p. 601. DENTALIUM VULGARE. Da Costa, p. 2%, t. 2,f. 40. DENTALIUM. Coquille délicate, lisse, luisante, subarquée, se terminant en pointe ou- verte, marquée parfois de quelques rides circulaires ou anneaux; couleur blanche ou Jaunâtre. Longueur, un pouce et demi; diamètre, à l'extrémité la plus grosse, deux dixièmes de pouce; et un quart autant à la plus petite. On trouve cette espèce sur plusieurs de nos rivages, particulièrement sur ceux de l’est de l'Angleterre; elle est assez commune sur la côte de Sandwich, dans le comté de Kent et sur les rives sablonneuses du Caermarthenshire. Néanmoins, on la prend rare- ment vivante, mème au filet; d’où nous devons conclure que c'est une coquille péla- gienne. Une variété est marquée de bandes noirâtres, et parfois un peu striée vers la pointe. 2. DENTALIUM STRIATUM. DEXTALIUM DENrALIS. Gmel., syst., p. 3736, 3? — Turt., Linn., 11, p. 600.—Born., mus.,t. 18,f.1. DEeNTALIUM. Coquille délicate, subarquée, terminée en pointe très-fine et ouverte, à stries régulières et serrées dans toute la longueur dela coquille ; lesstries sont très-visibles dans les exemplaires frais, et sont environ au nombre de vingt; quelquefois on peut observer un petit nombre de très-légères annulations à la plus petite extrémité; cou- leur blanche, mais non luisante. Longueur, un demi-pouce; diamètre de la plus grande largeur, une ligne. Nous avons trouvé cette espèce rare à Falmouth, dans le Cornouailles, et sur la côte sud du Devonshire. On la distingue promptement des jeunes de l'espèce précédente, en ce qu'elle est élé- gamment striée. 3. DENTALIUM GADUS. PI. v, fig. 20. DexrauuM. Coquille subpellucide, subarquée, se rétrécissant en une petite pointe, ouverte, se contractant un peu vers la plus grande extrémité ; elle est blanche, luisante 216 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. et parfaitement lisse, sans la moindre apparence de rides ou de stries. Longueur, à peine trois huitièmes de pouce; diamètre de la plus grosse extrémité, environ un sei- zième, C'est une espèce pélagienne qu'on trouve sur plusieurs points du littoral de la Man- che ; elle est connue des mariniers sous le nom de Hake's looth; 11s la trouvent sou- vent en dedans des sondes, comme nous l'avons appris, et au plomb des cordes qu'on traîne à l'arrière des bâtiments. 4. DENTALIUM IMPERFORATUM. DENTALE, apice imperforata, transversaliter substriata. Walker, min. shells, p. 15. DENTALIUM IMPERFORATUM. Adams, microse., t. A4, Ê. 8. — Turt., Linn., 1v, p. 602. Dexrazium. Coquille cylindrique, subarquée, striée en travers; ouverture arrondie, un peu contractée au bord; l'extrémité opposée fermée, tronquée et garnie d’une petite protubérance arrondie; couleur blanche ou cendrée. Longueur, un huitième de pouce; largeur, un tiers de la longueur. Nous recümes cette coquille de M. Boys, pour celle de Walker, à laquelle on renvoie, et depuis nous l'avons trouvée dans le sable du port de Falmouth, mais elle y est rare. M. Walker dit qu'elle n’est pas très-commune à Sandwich, où il l'a rencontrée. 5. DENTALIUM TRACHEA. PI. v, fig. 21. DenrTaziuM. Coquille subcylindrique, arquée, marquée de fortes stries régulières, transverses, où annulations; ouverture arrondie, diminuant insensiblement vers l’autre extrémité, qui est fermée, tronquée et garnie d'une petite protubérance arrondie ; cou- leur brun-ferrugineux très-clair vers la pointe. Longueur, plus d'un huitième de pouce ; diamètre, un cinquième de la longueur. Cette espèce se distingue de la précédente, en ce qu'elle est plus arquée, et un peu conique; plus longue en proportion de la largeur, le bord de l'ouverture égal, et non contracté, et les annulations plus fortes, ce qui donne à la coquille l'apparence de la trachée d’un animal. Nous la trouvâmes dans le sable de Milton, dans le Devonshire, mais elle y est extrè- mement rare. 6. DENTALIUM GLABRUM. DenraLium. Coquille cylindrique, arquée, lisse, luisante, blanche, dépourvue de stries ou rides, et partout égale ; ouverture orbiculaire, l’autre extrémité fermée, arrondie et submarginée. Longueur, à peine une ligne; hauteur, un cinquième de la longueur. On trouve cette espèce, qui n'a pas encore été décrite, dans le sable de la baie de Biddeford, mais en plus grande quantité près de Barnstable, sur la côte nord du De- vonshire, parmi les dépôts de la rivière, occasionnés par la haute marée. MONTAGU. 217 GENRE XXXIIE SERPULA, ANIMAL LE PLUS SOUVENT DE TÉRÉBELLE. Coquille univalve, tubulée, adhérente ou fixée à d’autres corps (dans quelques es- pèces divisée en cellules). * SPIRALES. 4. SERPULA SPIRORBIS. SERPULA SPIRORBIS. Linn., syst, p. 1265. — Gmel., syst, p. 3740. — Martini, conch., 1,t. 3, f. 21, À, B, C. — Lister, conch., t. 553. — Guall., t. 10, f. 40.— Chemn., conch., 1x, t. 116, €. 999? — Br. zool., t. 94, f. 455. — Da Costa, p. 22. t. 2, f. A4. — Don., brit. shells, x, t. 9. — Turt., Linn., iv, p. 603. SerPuLe. Coquille blanche, opaque, à trois ou quatre tours de spire latéraux régu- liers, arrondis sur la partie supérieure et un peu ridés; ombiliquée au centre; base aplatie, étendue. Diamètre, un huitième de pouce. Cette espèce est commune sur les pierres, les coquilles et les algues de presque toutes nos côles. On rencontre assez souvent une variété avec la bouche droite, et quelquefois une ou deux circonvolutions tournant un peu en spirale vers le haut. Il faut cependant les considérer comme des distorsions accidentelles, parce qu'elles sont arrêtées dans leur croissance. L'animal est une Térébelle, avec des tentacules ramifiés, ciliés, et une trompe en mas- sue ou en forme de subentonnoir, ordinairement de couleur pâle. 2. SERPULA SPIRILLUM. SERPULA SPIRILLUM. Linn., syst, p. 1264. — Gmel., syst, p. 3740. — Martini, conch., 1, t. 3, f. 20, C, D. — Turt., Linn., 1v, p. 602. SerpuLa. Coquille subpellucide, luisante, blanche, à deux ou trois tours cylindriques un peu ridés ; ces tours sont le plus souvent placés latéralement ; ombiliquée au centre, et parfois ouverte ; mais souvent la bouche tourne en haut, et les circonvolutions adhé- rentes s'élèvent assez communément l’une sur l’autre. Diamètre, une ligne. Cette espèce a beaucoup de l'aspect de la précédente, mais elle s'en distingue par son brillant. Elle est plus cylindrique, et pas si étendue à la base. On la trouve sur quel- ques espèces d'algues, rarement sur les pierres, les coquilles, ou les animaux crustacés, comme cela arrive pour la dernière, et presque jamais en compagnie de cette co- quille. On trouve en grande quantité, sur la corallina officinalis des rochers de Milton, une espèce microscopique de Serpule, différant si peu de la $. spirillum, si ce n'est par la taille, que nous n’osons pas lui donner une place distincte, quoique nous soyons porté 218 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. à penser qu'elle est réellement différente, puisqu'elle n'arrive jamais au-dessus du tiers de la taille de cette coquille. Celle-ci habite la même espèce de zoophyte que la S. minuta. Néanmoins, on les trouve rarement ensemble. Cette classe très-compliquée de coquilles exige une complète connaissance des ani- maux qui les habitent, et, dans les plus petites espèces, cela est d'une très-grande diffi- culté, car lorsqu'on les a recueillies et placées immédiatement dans de l'eau de mer, et qu'on les examine de suite, il y en a peu qui sortent suffisamment de leur tube pour permettre des observations; il faut donc admettre qu'un grand nombre de coquilles de la division en spirale sont habitées par des animaux semblables où au moins en appa- rence semblables. 3. SERPULA GRANULATA. SERPULA GRANULATA. Gmel., syst., p. 3741. — Turt., Linn., 11, p. 604. — Don., bril. shells, 111, t. 400. SERPULA SULCATA. Linn. trans., 1, p. 245. (Adams.) — Turt., Linn., 11. p. 608. SerPuLA. Coquille blanche, opaque, à deux circonvolutions, profondément ciselées en sens longitudinal, ou en direction spirale, et ridées en travers, surtout dans les sillons ; ouverture arrondie. Taille de la S. spirorbis. Cette espèce a quelque ressemblance avec la S. heterostropha, mais on l'en distingue promptement par lestours qui ne sont pas renversés; les deux sillons sont plus profonds, et rendent la partie supérieure de la coquille plus fortement tricarénée ; la circonvolu- tion intérieure est à peu près obsolète, n'étant marquée que par la troisième saillie, ou saillie interne. Celle-ci est aussi beaucoup plus arrondie en haut et n'a qu'un ombilic au centre, tandis que l’autre est concave en haut, et les circonvolutions intérieures diminuent re- marquablement en une pointe fine, en dedans de la dépression. Elles diffèrent aussi par la couleur et par la taille : celle-ci est d'un blanc d'émail, mais pas si luisante, tandis que l’heterostropha est d'un brunâtre terne où d'un blanc gris, et elle n'arrive jamais à la moitié de la taille de l’autre. Nous avons trouvé cette espèce en grande quantité sur les rochers, aussi bien que sous des pierres détachées à Milton, et quelquefois sur de vieilles coquilles d'autres parties de la côte du Devonshire, spécialement sur l’arca pilosa, et nous l'avons reçue de Guernesey sur l'Haliotis tuberculala, qui en était complétement couvert, mais quel- quefois en compagnie d'une espèce de Serpule très-distincte de toutes celles décrites jusqu'à ce jour. Elle a une circonvolution blanche, luisante, arrondie, très-épaisse, très-convexe, et ridée en travers, avec un petit ombilic au sommet, et quelquefois une simple suture. Comme nous ne sommes pas certain que ce soit une vraie coquille britannique, nous ne pouvons lui donner une place distincte dans cet ouvrage. L'animal est une Terebella, de couleur foncée, avec dix rayons ciliés, et d'un côté une trompe en forme d'entonnoir de la même couleur, avec un bord brun, cilié, hyalin. 4. SERPULA CARINATA. SerpuLA. Coquille spirale blanche, opaque, terne; le tour extérieur s'élevant sur le sommet en protubérance carénée ; le milieu est concave, parfois ouvert; les circonvolu- tions intérieures imperceptibles; base un peu étendue : ouverture arrondie. Taille d'en- viron la moitié de la S. spirorbis, dont elle se distingue aisément par la forme anguleuse MONTAGU. 219 du tour extérieur, qui est formé comme la S. {riquetra, mais toujours en spirale régu- hère. Nous trouvämes cette coquille en grande abondance avec la dernière, sur de vieilles valves d’Arca pilosa, et en grande quantité aussi dans la baie de Salcomb, sur la Pinna ingens, et beaucoup d'autres coquilles, principalement sur le Trochus cinerarius et le parvus, et séparée de toute autre espèce. 5. SERPULA CORRUGATA. SerpuLa. Coquille forte, spirale, blanche, ciselée de rides transverses ; 1l n'y a qu'une petite partie de la seconde circonvolution qui soit visible : centre ombiliqué ; base très- peu étendue ; ouverture orbiculaire. Diamètre, environ un huitième de pouce. Cette espèce est assez commune sur les rochers ardoisés à Milton et parfois sous des fragments détachés, en compagnie de la S. heterostropha. C'est une coquille beau- coup plus forte que la S. spirillum, et qui ne découvre jamais autant la circonvolution intérieure; quoique plus ridée elle possède néanmoins un brillant prononcé lorsqu'elle est dégagée des matières étrangères. L'animal est rouge-orangé, avec huit rayons ciliés verdâtres, et une trompe en forme d’entonnoir, de la même couleur. 6. SERPULA CORNEA. S. testa regulari, rotunda, pellucida, tribus anfractibus. Lin. trans., v, t. 1,f. 53, 34, 35. ( Adams.) Obs. Couleur corné-brunâtre. Coquille régulière, arrondie, pellucide, à trois tours de spire. Turt., Line, 1, p. 608. 7. SERPULA HETEROSTROPHA. SerPuLA. Coquille forte, spirale, de couleur blanche ou gris-terne, avec deux ou trois circonvolutions renversées, placées latéralement, garnies de trois saillies longitu- dinales, dont une le long du dos, et les autres de chaque côté ; rudement ridée en travers : la base est aplatie et un peu étendue : ouverture orbiculaire et constamment placée en opposition avec le mouvement apparent du soleil. Diamètre, moins d'une ligne. Elle est assez commune sur les huîtres et autres coquilles, de même que sur les algues, parfois en compagnie de la S. spirorbis, mais dont elle se distingue facilement par les saillies longitudinales et par le renversement des tours. On la trouve dans quelques parties de la baie de Kingsbridge sous des pierres d'ar- doise, entre la haute et la basse marée : elle y est en si grande quantité que la surface des pierres en est couverte, et elle n’est mêlée à aucune autre‘espèce. Il est possible que la qualité subsaline de l’eau, qui s'étend si loin sur cet ilot lors du reflux, ne soit pas à la convenance de ses congénères, car nous n'avons jamais trouvé d’autres Serpules à la mème distance. 8. SERPULA SINISTRORSA. SerPULA. Walk., min. shells, F. 13-14. SerpuLA. Coquille blanche, subpellucide, luisante, à deux ou trois circonvolutiors 2920 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. renversées, ordinairement latérales, mais parfois placées l'une sur l’autre; elle est un peu ridée en travers, et a des stries longitudinales irrégulières : ouverture orbiculaire. Diamètre, une ligne. La forme de cette espèce est presque celle de la S. spirillum, mais on l'en distingue bientôt par l'ouverture tournant en sens contraire : elle a le même aspect pellucide que cette coquille, et lorsqu'elle est fraiche, elle a une teinte rouge provenant de la couleur de l'animal, qui est écarlate. Comme c’est une coquille hétérostrophe, elle pourrait plus aisément être confondue avec la $S. lucida, mais sa taille est du double de celle de cette coquille, elle n’est pas si pellucide, et plus large à la base ; celle-ci se trouve principalement sur les animaux crus- tacés, l'autre est particulière aux Sertulaires, spécialement la S. abietina; en aucun cas d’ailleurs on ne trouve l’une avec l’autre. M. Walker en a figuré deux que nous considérons seulement comme cette coquille à différents degrés d’accroissement ; il les décrit comme ne différant que par le nombre des tours, l’une en avant quatre, et l’autre deux; il dit expressément que la dernière se trouve sur les Écrevisses de mer. L'une et l'autre sont figurées comme des espèces renversées, circonstance omise dans la description, mais suffisante pour confirmer notre opinion, surtout parce que nous n'avons jamais observé celte coquille attachée à autre chose qu’à l’Écrevisse commune, Cancer gammarus, et à l'Écrevisse spineuse, C. Homarus, sur la côte sud de Devon ‘. Elle ne se rencontre pas constamment sur ces animaux, mais elle est parfois rassemblée en masses épaisses snr différentes parties du même individu. 9. SERPULA MINUTA. SERPULA. Coquille spirale, très-petite, de couleur blanche ou grise, avec deux ou trois circonvolutions latérales, ridées en travers : parfois elle a un léger sillon longitu- dinal de chaque côté, formant une saillie ou carène le long du sommet. Diamètre, un quart de ligne. Cette espèce très-petite est aussi une coquille hétéroclite, et ne se distingue pas aisé- ment de la S. heterostropha, si ce n’est par sa taille inférieure, par sa base arrondie, et par son habitat : celle-ci ne recherche que la corallina officinalis (Ellis coral., tab. 24, f. 2, et les Zoophytes, tab. 23, fig. 44-45); elle y est souvent en grande quantité, sur les tiges et sur les branches. Cette coralline est répandue sur les rochers aux environs de Milton, qui sont aussi en partie ardoisés comme ceux où se trouve la Serpula heterostropha, mais on ne ren- contre aucune coquille de cette espèce sur les rochers contigus à cette coralline; la S. heterostropha s'expose en effet rarement, mais reste cachée sous des pierres dé- tachées, plates : celle-ci, au contraire, est toujours exposée à l'action des vagues. Les jeunes de cette coquille, ainsi que la plupart des espèces sillonnées longitudinale- ment, ou à côtes, sont tout à fait lisses, et l'on peut facilement les confondre. L'animal est une Térébelle à antennes ciliées et à trompe en massue, variant en couleur du brun au vert. 10. SERPULA LUCIDA. SERPULA REFLEXA. Lin. trans., V, t. 1, f. 31-33? (Adams. )— Turt., Lin., iv, p. 608. 1 On la trouve quelquefois sur la côte de Guernesey, habitant l'Haliolis tuberculata. MONTAGU. 92 SERPULA VITREA. (nel. Syst, p. 3746? — Turt., Lin., 11, p. 607. — Ellis zooph., Par. SERPULA. Coquille irrégulière, blanche, pellucide, luisante, toujours plus ou moins spirale ; parfois latérale, avec deux ou trois tours; d’autres fois les circonvolutions tournent l’une sur l’autre, et l'ouverture se présente en haut ; souvent aussi les spires ne sont pas jointes. Diamètre, une demi-ligne. Cette coquille se distingue facilement de toute autre espèce; elle est extrèmement lisse, luisante, et d'apparence vitrée. Ce n'est nullement une coquille rare, mais nous croyons qu'elle est particulière à quelques espèces de Sertulaires, spécialement à la S. abietina, sur laquelle on la trouve constamment! ; et parfois sur la S. argentea : elle est en masse sur les branches de ces zoophytes, qui sont jetés sur la plupart de nos côtes, surtout celles de l'ouest, et nous avons reçu l'assurance de M. Boys (qui nous l'envoya sous le nom cité) qu'elle n'est pas moins commune à la côte de Kent, sur la S. abietina.. Quoique sujette à beaucoup de variété de forme, cette coquille se trouve toujours avec l'ouverture tournée contrairement au mouvement apparent du soleil; par con- séquent elle est hétérostrophe. L'animal est rouge, avec des tentacules plumeux de couleur pâle et deux taches brunes sur la tête. 11. SERPULA REVERSA. SERPULA. Coquille subcylindrique, rugueuse, blanche, tres-ridée en travers, plus ou moins spirale, et se rétrécissant en une petite pointe, mais sujette à une grande variété dans ses tours irréguliers : elle a quelquefois trois ou quatre tours assez réguliers et la- téraux, formant un diamètre d'un demi-pouce : d'autres ont l'extrémité plus petite qui se projette, et la plus grande est circulaire ; les tours sont latéraux ou l’un sur l’autre etespacés au centre. La petite extrémité tourne parfois d'une manière contraire au reste de la coquille; mais il est remarquable que dans une espèce dont l'accroissement est sl irrégulier, l'ouverture tourne presque invariablement à gauche. Diamètre, un dixième de pouce à la plus grande extrémité. On prend quelquefois cette coquille sur la côte du Devonshire, attachée au Pecten opercularis, et rarement à des crabes. L'animal est une Térébelle, avec des tentacules branchus et ciliés, tachetés de cra- moisi ; lorsqu'ils sont développés ils entourent presque la trompe, qui est double et en forme d'entonnoir et dont les parties s'enchàssent l’une dans l'autre. Cette trompe est longue et délicate et commence à droite, au-dessous des tentacules : dans quelques exemplaires cette partie est verte, dans d'autres rougeàtre ; l'entonnoir intérieur est coupé par des stries longitudinales profondes : l'extérieur est cilié autour du bord : il v a sur le côté droit un court appendice cylindrique correspondant avec la trompe. * COQUILLES CONTOURNÉES, IRRÉGULIÈRES. 12. SERPULA VERMICULARIS. SERPULA VERMICULARIS. Lin. syst., p. 1266. — Gmel. syst., p. 3742. — Br. zaol., 09 1459. — Turt. lin., 11, p. 605. — Da Costa. p. 18, t. 2, f. 5. 1 Ellis dit que cette Sertulaire « est souvent couverte de coquilles microscopiques appelées Serpules. » 16 229 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. SERPULA INTRICATA. Lin. syst., p. 1265. — (imel. syst., p. 3TA. — Br. z00l., t. 91, f. 458 (fig. mal indiquée). — Turt., Lin., 1V, p. 603. — Martini conch., t. 1, ND NEA? SerpuLa. Coquille blanche cylindrique, se rétrécissant graduellement, se terminant en général par une pointe fine, et ridée en travers. Rien n’a plus embarrassé les conchyliologistes que les quatre espèces de Serpules de Linné, nommées $. vermicularis, S. intricata, S. triquetra et S. contortuplicata. Nous avons recueilli une immense quantité de ces Serpules solitaires, groupées, anguleuses et cylindriques, avec toutes les gradations intermédiaires, qui les unissent de si près que, si ce n'étaient les animaux, nous eussions été amené à les considérer comme une seule et même espèce ; nous avons cependant, plutôt par les animaux que par les coquilles, formé deux espèces, nommément la vermicularis et la triquetra. On rencontre ces coquilles depuis la taille d'un fil de soie jusqu'à celle d'une plume d'oie, aussi souvent en groupes, mêlées et contournées dans toutes les directions, que solitaires ; on a observé qu'elles ne sont jamais étendues à la base et qu’elles ne possè- dent pas la moindre carène sur le dos : en général elles sont attachées dans toute leur longueur à un autre corps; cette circonstance, indépendante de la différence dans les animaux, est le seul caractère par lequel on puisse distinguer cette espèce de la S. tubularia, qui n’est attachée qu'en partie vers l'extrémité la plus petite, tandis que l'autre se redresse en formant un angle. Nous avons vu ces coquilles entortillées les unes dans les autres et mèlées avec la S. triquetra, et quelques exemplaires de la dernière possédaient une si petite apparence de saillie sur le dos, que si nous n'eussions pas fait attention aux animaux, il n'aurait pas été possible de distinguer ces espèces. Comme les animaux sont la seule distinction certaine, il s'ensuit que ces coquilles, aussi bien que beaucoup d'autres de ce genre compliqué, ont été confondues dans les cabinets. On pourra penser que, bien que nous ayons réduit à deux les quatre espèces de Linné, nous y avons dans quelques cas ajouté d'autres espèces britanniques : nous répondrons à cela, qu'autant qu'on admette la faillibilité humaine, nous avons établi six caractères de distinction, d'après la forme, l'habitat et l'animal; ainsi, à l'exception de la $S.reversa, nous n'avons aucun doute que les coquilles décrites ne soient réelle- ment distinctes. L'animal de cette espèce est, nous devons l'avouer, si semblable à. l'animal de celle-ci, qu'en y renvoyant nous éviterons la peine d'une répétition : la circonstance que cetle coquille est toujours circulaire et en général sénestre, ajoutée à son isolement, permet de les supposer distinctes. 13. SERPULA TRIQUETRA. SERPULA TRIQUETRA. Lin. syst, p. 1264. — (rmel. syst., p. 3740. — Martini Conch., 1,1. 3, F. 25. — Turt. lin.,1v, p. 603. — Baster opusc ,1, t. 9, F. 2, À, B. — Br. zool., n° 156. SERPULA VERMICULARIS. Ellis Corall., t. 38, f. 2. — Don., Br. shells, 111, t. 95. SERPULA ANGULATA. Da Costa, p. 20, t. 9, F. 9. SERPULA CONTORTUPLICATA. Lin. syst, p. 1266. — (rmel. syst, p. 3741. — Turt. lin., 1v, p. 604. — Br. sool. n°458, t. 94, f. 457 (figure mal indiquée). SerPuLa. Coquille forte, opaque, tortillée et contournée irrégulièrement; parfois à peu près droite, ou seulement un peu flexueuse, striée de rides transverses et ordinai- rement plus ou moins carénée; dans quelques coquilles la saillie dorsale est très-élevée et la base si étendue qu'elle lui donne un aspect triangulaire, et il v a souvent deux autres saillies plus petites, une de chaque côte de la carène dorsale. MONTAGU. 225 Dans beaucoup de cas cependant, sa saillie dorsale est à peu près obsolète, surtout dans les coquilles âgées et celles qui sont tellement groupées qu'il serait difficile de les séparer de la S. vermicularis, Sice n'était par l'animal; on les a généralement con- fondues avec cette espèce et elles sont figurées par Ellis; mais la trompe de l'animal la distingue de la S. vermicularis. Par la mème raison, celle figurée par Donovan paraît être aussi une $. (riquetra : mais jes tentacules de l'animal manquent dans cette figure, quoiqu'ils soient tres-bien représentés par Ellis. Ce n'est pas sans une grande difficulté et quelque incertitude que nous avons placé les synonymes de cette espèce et de l'espèce précédente, car jusqu'à présent les animaux n'ont pas été suffisamment examinés pour qu'on puisse établir le meilleur et le plus sûr caractère de distinction. Si l'on examinait avec soin la friquetra et la contortuplicata de Linné, on trouverait que l'animal est le même, qu'il n'a qu'une seule trompe, et tel que le représente Ellis pour la vermicularis : et l'on observera que toutes les coquilles habitées par un sem- blable animal sont, ou groupées ou solitaires, plus où moins pourvues d'une carène dorsale quoique dans les plus grands exemplaires on la reconnaisse à peine, et qu'elle puisse passer sans qu'il en soit mention. La vermicularis et l'intricata de Linné, au contraire, ne possèdent jamais la moindre apparence de carène et, comme on l'a déjà remarqué, l'animal à une double trompe, ou proboscide en forme d’entonnoir. La Serpula triquetra est très-souvent d'un blanc sale, mais parfois rouge, ou teinte de cette couleur; nous en avons de cette couleur dans les groupes nombreux aussi bien que dans les exemplaires isolés, circonstance que nous n'avons jamais rencontrée dans la vermicularis. Elle est, comme la dernière, également abondante sur toutes nos côtes, adhérente aux pierres, aux vieilles coquilles, aux animaux crustacés, aux bois de charpente, et à d'autres corps; un exemplaire de notre cabinet, sur un morceau de verre de bouteille, a la base plus étendue qu'il n'est d'ordinaire, comme s'il avait été obligé de multiplier les points de contact sur une surface aussi lisse. L'animal à deux tentacules plumeux, où garnis d'un grand nombre de fibres ciliées, variant de couleur, bigarrées de bleu, de jaune, de brun ou de rouge, et de toutes les nuances intermédiaires ; la trompe est finement striée et le bord crénelé. 14. SERPULA TÜBULARIA. SERPULA. Coquille ronde, terminée en pointe, blanche, opaque, légèrement ridée en travers ; l'extrémité plus petite est ordinairement subconvolutée d’une manière irré- gulière, parfois elle n'est que flexueuse ; cette partie estadhérente; la partie plus grosse est souvent détachée dans la moitié de sa longueur, et forme un angle avec la base, mais cet angle est rarement droit : la partie disjointe est à peu près droite ou légèrement flexueuse; mais elle tourne toujours dans la direction du soleil ; ouverture orbiculaire. Diamètre, deux dixièmes de pouce à l'extrémité la plus grosse, se rétrécissant graduel- lement en une pointe fine ; longueur, quatre ou cinq pouces. On a probablement confondu cette espèce avec la S. vermicularis, de laquelle il serait en effet difficile de la séparer, si ce n'était par la grande différence dans les animaux. Nous avons cependant observé que la S. vermicularis est communément attachée dans toute sa longneur à quelque autre corps et que jamais elle ne se réfléchit comme celle-ci. Elle n'est pas du tout commune; les individus que nous nous procurâmes vivants venaient de Torcross dans le Devonshire, où nous eùmes l'occasion d'examiner l'animal 224 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. en mettant les coquilles dans un verre d'eau de mer aussitôt qu'elles furent pêchées : celles-ci étaient fixées sur de vieilles bivalves, les plus beaux exemplaires sur la Mactra lutraria; deux avaient la base entortillée et la plus grande extrémité adhérente et formant un angle de trente degrés. L'animal est une Amplhitrile, avec cinquante et même soixante segments; la tête est longue, blanche, bariolée de vert et de rouge; de chaque côté est une membrane détachée, frangée, transparente, capable de contraction et d'expansion, et qui entoure souvent la partie inférieure; deux tentacules élégants, partant chacun d’une simple tige, et placés près l'un de l'autre sur la partie antérieure de la tête : d'un côté de chacune de ces tiges, sont de longues fibres régulières ; elles sont garnies de chaque côté de fibres plus fines. Lorsque l'animal sort ses tentacules il est un peu enroulé, comme si les fibres étaient serrées et tournées en spirale sur la tige : leur couleur est jaune-pèle ou blanc-jaunâtre ; les fibres ou pennes sont rougeàtres et forment des lignes régulières semi-circulaires, lorsque les plumes sont étendues. *‘* COQUILLES CLOISONNÉES. 15. SERPULA LOBATA. SERPULA NAUTILOIDES. (mel. Syst., p. 3739? — Turt. Lin., iv, p. 602? NAUTILUS LOBATULUS. Turt. Lin., 1v, p. 307. — Adams microse., t. 414, f. 36. — Walk., min. Shells, f. TA. SerPuLa. Coquille comprimée, spirale, lobée; de forme variée, parfois un peu ronde, d’autres fois oblongue; convexe en haut; avec six, sept ou huit lobes, aplatie infé- rieurement; la circonvolution intérieure n'est marquée que par une ou deux petites saillies, qui souvent ne sont pas visibles : couleur blanc ou jaunâtre; ouverture très-petite, à peine définie. Diamètre, une ligne seulement. Cette espèce a beaucoup de l'aspect de la S. nautilus, la partie intérieure étant divisée en deux chambres parallèles inégales. Nous recümes d'abord cette espèce de M. Boys, pour la coquille de Walker citée plus haut; nous l'avons trouvée depuis adhérente à des racines de Fucus : elle est com- mune sur le Byssus de la Pinna ingens sur la côte du Devonshire, et quelquefois sur d'autres coquilles. On la trouve aussi à Sandwich et à Whilstable, dans le comté de Kent, où l’on rencontre, ainsi que sur un grand nombre de nos rivages sablonneux, des coquilles mortes dans le sable fin ; on ne peut la classer parmi les Nautiles, parce qu'elle est sessile ou adhérente à d’autres corps. MONTAGU. 225 2-9 GENRE XXXIV. VERMICULUM, ANIMAL DE TÉRÉBELLE. Coquille univalve, de forme variée , non attachée ou adhérente à d’autres corps. Nous avons été amené à subdiviser les Serpules de Linné, non - seulement d'apres leur structure différente, mais aussi parce qu'un grand nombre de ces coquilles ne pre- sentent pas le caractère générique d'être fixées à d’autres corps. Sous le nom de Vermiculum, nous avons donc formé un nouveau genre, des espèces qui sont libres ou non attachées à d’autres corps. Ce nouveau genre peut encore se diviser en deux sous- enres distincts, les coquilles qui sont enroulées où subenroulées, et celles qui sont droites et de la forme d'une bouteille. M. Walker a distingué d'une manière très- significative ces dernières sous le nom de Lagenæ. Cependant, comme le nombre de celles qu'on à découvertes jusqu'à présent est peu considérable, nous nous bornerons à les classer en deux divisions du mème genre. Les animaux des deux ou trois espèces que nous avons examinées ne ressemblent pas du tout à ceux qu'on observe dans le genre Serpula; lorsqu'ils sont vivants, ils ont rarement des organes avancés au delà de la coquille ; mais morts et à l'état frais, il apparait un tubercule charnu sans aucuns tentacules ou antennes. Jusqu'à présent nous n'avons pu établir de caractères bien définis. * COQUILLES SUBENROULÉES. 1. VERMICULUM INCURVATUM. SERPULA INCURVATA. Turt., Linn.,1v, p. 609.— Adams microsc., t. 14, F7. SERPULA RECTA; anfractibus tribus contiguis regulariter involutis. Walk., min. shells, Ê. AA. Coquille vermiculaire droite, cornée, avec trois tours torses, serrés au sommet; couleur blanche, semi-transparente. De Sandwich, rare. Cette coquille ressemble un peu par ja forme au Nautilus semilituus de Linné, mais elle est parfaitement lisse, cylindrique, et n'a ni siphon à l'ouverture, ni chambres. Longueur, une ligne à peine. 2. VERMICULUM PERVIUM. SERPULA RECTA; umbilico pervio, anfractu apicis unico involuto. Walk., min. shells, fard. Coquille vermiculaire cornée, droite, à un seul tour, avec un ombilic ouvert ; couleur blanchâtre, transparente et luisante, De Reculver; très-rare. 296 BIBLIOTHEQUE CONCHY LIOLOGIQUE. Cette coquille est plus petite que la derniere, et elle en diffère par le tour de la plus petite extrémité, où il ne fait qu'une seule circonvolution, qui est ouverte. 3. VERMICULUM BICORNE. SERPULA BICORNIS T'urt., Linn.,1v, p. 609. — Adams microse., t. 14, f. 2. SERPULA BICORNIS VENTRICOSA. WWalk., min. shells, f. 2. Coquille vermiculaire ventrue, semi-lunée ; couleur blanche, opaque, luisante. De Sandwich et de Reculver; pas commune. Longueur, une ligne. Nous recümes cette espèce de M. Boys pour celle décrite par Walker, dont la figure n'exprime pas exactement la forme de la coquille, et ne représente que deux cloisons, tandis qu'elle en a trois; celle du milieu est extrèmement petite, parfois élevée ou dé- primée ; elle est subovale, comprimée et striée longitudinalement sur le plus long côté depuis l'ouverture ; l'autre côté est lisse ; il se contracte vers la bouche, qui est très- petite et orbiculaire. 4. VERMICULUM PERFORATUM. SERPULA PERFORATA. Turt., Linn., 11, p. 609. — Adams microse.,t. 14, F3. SERPULA BICORNIS ; umbilico perforato. Walk., min. shells, F. 3. Coquille vermiculaire perforée, semi--lunée; de couleur blanche, opaque et luisante. De Sandwich; très-rare. La coquille que M. Boys nous a procuree pour celle donnée par Walker, n'était pas perforée, et différait si peu de la précédente que nous sommes porté à croire qu'elle n'est autre chose qu'un exemplaire mutilé de cette coquille. Nous l’avons trouvée dans le Cornouailles, quelquefois avec la petite cloison inté- rieure usée, ce qui fait paraître la coquille naturellement perforée. 5. VERMICULUM INTORTUM. SERPULA SUBOVALIS ; intorta, umbilico pervio. Walk., min. shells, F. A. SERPULA SEMINULUM. Linn., syst, p. 1264. — Gmel., syst., p. 3739. — Turt., linn., 1V, p. 602. — Martini, conch., x, t, 3, ©. 22, À, B.— Guall., t. x, f. S. SERPULA OVALIS. Linn., trans., V, t. 1, f. 28, 29, 30 (Adams). — Turt., linn., iv, p. 608. Coquille subovale, comprimée, opaque, d'un blanc luisant, composée de trois et parfois de quatre cloisons; celles de l'intérieur varient de forme et de taille; en pro- portion de leur largeur quelques-unes sont plus longues que les autres ; celles-ci n'ont communément que trois cloisons bien définies, mais la variété plus grande et plus suborbiculaire en à parfois cinq, dont une est extrêmement petite et linéaire. Les sub circonvolutions sont définies par une dépression et-sont ridées en travers. Ouverture comprimée, semi-lunée. Diamètre, un dixième de pouce. Cette coquille est si variable dans sa forme qu'à moins d'une grande attention on en composerait plusieurs espèces, Nous l'avons trouvée en assez grande quantité sur tous les rivages sablonneux que nous avons visités; les plus belles et les plus grandes sur les côtes du Devonshire et du Cornouailles. Il arrive souvent que la partie intérieure est détériorée et ouverte ; c’est dans cet état que M. Walker l'a figurée, car nous ne pouvons la considérer pour antre chose que pour sa coquille, ct nous sommes plus affermi dans cette opinion par les MONTAGU. 227 exemplaires dont M. Boys nous a favorisé en nous les donnant de la côte de Sandwich. et dont aucun n'était perforé. Si cette coquille est la $. seminulum de Gmelin, ce qui est peu douteux, on la trouve dans la mer Adriatique et dans la mer Rouge, et parfois à l'état fossile. 6. VERMICULUM SUBROTUNDUN. SERPULA SUBROTUNDA, dorso elevato. Walk., min. shells, f. 4. Coquille suborbiculaire, subcomprimée, lisse, luisante ou opaque, de couleur blanche; composée de trois compartiments ou cloisons; celui du milieu s'élève au-dessus des autres sur le côté supérieur : il n'est pas visible en bas. Ouverture petite, anguleuse; bord jaune dans les coquilles vivantes. Diamètre, environ une demi-ligne. Cette espèce n'est pas si commune que la précedente, mais on la trouve dans le sable de plusieurs de nos rivages. 7. VERMICULUM OBLONGUM. PI. v, fig. 18. Coquille oblongue, ovale, opaque, lustrée, de couleur blanche, un peu comprimee ; d'un côté une seule suture longitudinale qui semble diviser la coquille en deux parties ; de l'autre côté, le compartiment du milieu est entouré d'une faible dépression qui le sépare du compartiment extérieur, et est plus élevé. Ouverture un peu avancée, de forme ovale ; bord jaune. Longueur, moins d'une demi-ligne. Elle se trouve dans le sable de la baie de Salcomb, dans le Devonshire; elle est rare. Les cinq dernières espèces décrites ont un peu l'aspect des Nautiles, quoiqu'elles ne soient pas régulièrement cloisonnées, ou divisées en chambres; elles se contractent aux tours anguleux qui forment les sub-circonvolutions. "* COQUILLES EN FORME DE BOUTEILLES, NON CONVOLUTÉES. 8. VERMICULUM LACTEUM. SERPULA LACTEA. Turt., linn., 1v, p. 609. — Adams microsc., t. 14, Î. 4. SERPULA TENUIS OVALIS LEVIS. Walk., min. shells, f. 5. Coquille vermiculaire, mince, lisse, oviforme, couleur pellucide avec des veines lai- teuses. De Sandwich, où elle n'est commune. Nous avons trouvé cette espèce sur la côte du Devonshire. Elle n'est pas complétement de la forme d’un œuf, comme M. Walker la décrit, mais un peu comprimée; les lignes blanches marquent les compartiments, qui paraissent être au nombre de quatre: la bordure autour de la coquille est aussi d'un blanc opaque; ouverture extrèmement petite. Longueur, une demi-ligne. 298 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 9. VERMICULUM STRIATUM. SERPULA (LAGENA), striala, sulcata, rotunda. FWalk., min. shells, f. 6. SERPULA LAGENA. Turt., linn., 1v, p. 609. — Adams microsc., t. 14, f. 5. Coquille subovale pellucide, luisante, blanche, à bouche délicate, proéminente, avec de fines stries longitudinales, tres-visibles en ce qu'elles sont plus opaques que le reste de la coquille : forme d'une bouteille de Florence; ouverture petite, orbiculaire. Lon- gueur, moins d'une demi-ligne. Cette espèce élégante est mentionnée par M. Walker comme rare à Sandwich, à Re- culver et à Shepey. Nous l'avons reçue de M. Boys et nous l'avons trouvée dans le sable fin de la côte sud du Devonshire. 10. VERMICULUM GLOBOSUNM. SERPULA (LAGENA), lævis, globosa. Walk., min. shells, F. 8. Coquille vermiculaire lisse, de la forme arrondie d'une bouteille ; couleur blanche et transparente. De Sandwich ; très-rare. Cette coquille semble différer de la dernière en ce qu'elle est dépourvue de stries, et en ce que la bouche n'est pas allongée, mais terminée par une petite ouverture ronde ; et elle est plus petite. 41. VERMICULUM LÆVE. SERPULA (LAGENA), lævis, ovalis. Watk., min. shells, F. 9. Coquille vermiculaire lisse, de la forme d’une bouteille ovale; couleur blanche bleuätre, transparente comme le verre. De Sandwich ; très-rare. Cette coquille diffère de la dernière en ce qu'elle est plus oblongue, et qu’elle a une bouche cylindrique avancée comme le Ÿ. striatum. 12. VERMICULUM MARGINATUM. SERPULA (LAGENA), marginata. Walk., min. shells, F7. Coquille vermiculaire marginée, de la forme d’une bouteille; couleur blanche, transparente et luisante. De Reculver ; très-rare. Cette coquille ressemble par la forme au Globosum; elle est plus petite, un peu | comprimée, et distinguée par un sommet élevé, ou bord, qui entoure la coquille longi- tudinalement. Nous l’avons trouvée dans le sable de la côte de Devon, mais jamais avec la bouche si avancée que dans la figure donnée par M. Walker. 13. VERMICULUM RETORTUM. SERPULA (RETORTA). Turf, linn., 1v, p. 609.— Adams microsc., t. 14, £. 6. SERPULA (RETORTA), rotunda, marginala, cervice curvatim exserto. Walk., main. shells, f. 10. Coquille vermiculaire torse, marginée, couleur blanche et opaque. De Sandwich : elle n'est pas commune. Cette espèce diffère de la dernière en ce qu'elle a la bouche avancée, subcylhn- drique, recourbée; le corps est plus orbiculaire et le bord qui entoure la coquille MONTAGU. 229 plus fortement défini. Nous reçûmes un exemplaire de M. Boys; il est un peu com- primé, et a une petite dépression ou sub-ombilic de chaque côté, près du centre. Diamètre, moins d’une demi-ligne. 14. VERMICULUM PERLUCIDUM. PI. v, fig. 44. Coquille lisse, en forme de bouteille, garnie de six côtes longitudinales équidistantes, et d'un petit tubercule à la base; cou très-long, subcylindrique : ouverture extrèmement petite ; couleur blanche, transparente et luisante. Longueur, moins d'un dixième de pouce. On la trouve à Seasalter. 45. VERMICULUM URNÆ. PI v, fig. 12. Coquille en forme d’urne, lisse, luisante, blanche, semi-transparente; il y a à la base un appendice délicat, on protubérance, Ouverture avancée en un col conique. Longueur, à peine d'une ligne. On la trouve dans le sable de l’île de Shepey. 16. VERMICULUM SQUAMOSUM. Coquille subglobuleuse, marquée de stries ondulées et comme écailleuses. Ouverture un peu avancée. Espèce microscopique de Seasalter. Nous sommes redevables des trois espèces précédentes à M. Boys, qui eut la bonté de nous en donner d'excellents dessins, en nous assurant qu'il avait vu les coquilles d'après lesquelles ils avaient été faits. GENRE XXXV. TEREDO, L'ANIMAL EST ORDINAIREMENT DÉCRIT COMME UNE l TÉRÉBELLE ‘. Coquille cylindrique, allant en pointe, flexueuse, logée dans les substances ligneuses ; avec deux valves hémisphériques testacées, tronquées antérieurement, couvrant la tête de l'animal, et deux autres de forme lancéolée, près de l'extrémité caudale. 1. TEREDO NAVALIS. TEREDO NAvVALIS. Lin., syst, p. 1267. — Gmel., syst., p. 3747, 1. — Martini, 1 L'animal n'a certainement aucun des caractères d’une Terébelle. 11 n’a ni tentacules, ni branchies, ni tubercules, ni fascicules ; et il est distinct de tout animal testacé que no:4 connaissions. 250 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLICLCGIQUE. conch., Et 4, EAN. — Planc., conch., A7, no 2. — Sellius, hist. natur. Teredinis. 1733. — Pull, eat. Dorsel., p. 53. — Phil. trans., NTM, n° 455, t. 2 (Baster). — Br. zool., n° 160. — Turt. Lin., 1v, p. 609. SERPULA TEREDO. Da Costa, p. 21. Terepo. Coquille mince, fragile, flexueuse, de couleur blanchâtre, diminuant gra- duellement vers l'extrémité : ouverture orbiculaire; intérieur lisse, ouvert; la coquille devient épaisse et forte à la plus petite extrémité, et est garnie de palettes où lames qui rétrécissent beaucoup cette partie, et laissent une très-petite ouverture ; les valves an- térieures, attachées à la tête de l'animal, sont de forme hémisphérique, l'une se proje- tant à la moitié antérieure en angle aigu et un peu pointu; elles sont minces et fragiles, striées finement et régulièrement en sens longitudinal sur l'angle antérieur, qui se termine en arrière par une ligne régulière, où les stries suivent la forme anguleuse de la valve, et se croisent vers le milieu, ou partie tronquée : cette partie est couverte d’un épi- derme brun-clair; la partie postérieure, où celle à laquelle est attaché l'animal, est blanche et lisse. L'intérieur de chaque valve est blanc, garni d'une dent longue, plate et courbée, se projetant en dedans sous la charnière, comme dans la plupart des Pholades, et d'une dent courte, latérale à l'extrémité correspondante de la charnière dans chaque valve : le bord opposé à la charnière se dirige en angle aigu, au sommet duquel se trouve, dans chaque valve, une petite protubérance où nœud qui rencontre celle de l’autre valve, lorsqu'elles sont fermées; et comme, à part la charnière, c’est ie seul point de support, on conçoit facilement que les côtés sont extrêmement ouverts. Près de l'extrémité inférieure de l'animal sont fixées, une de chaque côté, deux palettes ancéolées, ou valvules, un peu concaves sur le côté interne, et arrondies à l'extrémité; elles servent à fermer l'extrémité du tube, et paraissent dépendre de l'animal, puis- qu'elles y sont attachées. La gaîne ou fourreau tubuleux testacé, qui doublele trou que cet animal fait dans le bois, quoique nécessaire à son existence, ne semble être qu'un abri dans lequel il se meut avec aisance et sécurité; car on peut observer qu'il n'y à jamais deux tubes qui se touchent lun l’autre, ils sont toujours séparés par une lame de bois qui n'est souvent pas plus épaisse qu'une feuille de papier. Le tube est rarement aussi long que l'animal, car ordinairement la partie intérieure de la perforation n'en est pas doublée à la distance de deux pouces où davantage; la plus petite extrémité est loujours égale au niveau de la surface de la charpente perforée, mais si petite qu'il n’est pas aisé de la découvrir : toutefois elle est suffisante pour admettre l'élément qui l'entoure, et que l'animal peut recevoir ou refuser à l'aide de ses valves poste- rieures. On s’est faussement imaginé que l'animal perfore le bois au moven de ses valvules antérieures, et cela parce qu'on compare ces valvules à une tarière; mais ne voyons- nous pas que toutes les Pholades, le Mytilus rugosus, la Donax irus et beaucoup d'autres perforent non-seulement le bois, mais encore les pierres calcaires les plus dures, sans le secours de leurs coquilles, qui seraient impuissantes pour opérer cette perforation ? ' On peut observer que le Teredo se porte à travers les veines du bois aussi rarement que possible ; cär apres qu'il y a pénétré quelque peu, il se tourne, et continue en droite ligne, suivant la veine jusqu'à ce qu'il rencontre une autre coquille ou peut-être un nœud qui change sa direction; sa course dépend alors de la nature de l'obstacle, qui, S'il est insurmontable, fait faire à l'animal un petit tour en arrière en forme de siphon, et le dirige dans le sens de la veine. Nous avons eu occasion d'examiner un grand nombre de ces coquilles dans le Dock- Yard de Plémouth, où l'on a essayé tous les movens de s'opposer à l'envahissement de MONTAGU. 251 ces pernicieux animaux, qui se sont maintenant naluralisés dans nos climats el se son considérablement multipliés, quoique l'on suppose qu'ils sont d'origine orientale, Les pieux que nous avons examinés avaient été enlevés pour être remplacés par de nou- veaux: on nous apprit qu'ils n'étaient pas restés plus de quatre où cinq ans dans l'eau , et quoiqu'ils fussent d'un bois de chêne très-solide, ils étaient complétement perforés !. On peut présumer que le tube s'allonge à mesure que l'exige le développement de l'animal, et qu'il peut s'étendre sans interruption dans toute la longueur de la perfora- üon; mais qu'il ne peut se retirer loin à cause de l'accroissement des valves antérieures fixées à la tête, et de la forme conique du tube, Cette partie à rarement un diamètre de plus de trois quarts de pouce à l'extrémité la plus grande, et, dans notre climat, un pied de longueur ; mais elle dépasse cette taille dans les parties plus méridionales, d’où elle fut apportée dans nos ports pour la destruction de nos vaisseaux ; calamitas navium, ainsi que le dit avec raison Linné. On a classé ordinairement celte coquille parmi les univalves, mais assurément sans motif; car c'est indubitablement une multivalve complète, comme toute autre de cette classe ‘et elle doit être placée soit avec les Pholades. soit entre celles-ci et les Balanes, car elle n'a aucun rapport avec les Serpules où les Dentules. Gmelin s'exprime ainsi dans une note marginale : « Teredines intra vegetabilia habi- «tantes, quæ destruunt, vilæ genere, viclu et habitations navalis, certe, ipsa « valcarum vermi adhærentium fabrica, propius ad Pholades accedunt quam «ad « Serpulas. » Cependant, nous avons jugé convenable ce la laisser où Linné la plaça en dernier lieu, laissant tout autre soin à ceux qui écriront d'une manière plus complete sur cette branche d'histoire naturelle. Quelques esprits moins philosophiques pourraient se demander pourquoi un animal ne serait formé que pour la destruction. La réponse à cette question est que l'apparente facuité de destruction accordée à cer- tains êtres n'est qu'un bien nécessaire dans la grande chaine de la nature. Tous les êtres vivants ont, du plus au moins, les mêmes inclinations ; l'homme même, l’homme intel- lectuel, est le plus destructeur de tous les animaux. Les facultés dont se trouvent doués quelques êtres en apparence très-méprisables, mais destinés à détruire promptement les matières inutiles, ne peuvent être mieux appréciés peut-être que par les détails curieux de M. Smeathman sur les Termes, qu'on appelle communément fourmis blanches, détails insérés dans les Transactions philoso- phiques de 1781, et auxquels nous renvoyons nos lecteurs. Que les Teredines, aussi bien que les Pholades et grand nombre d'autres animaux aquatiques, aient été créés dans cet elément par le Pere de l'univers, dans des vues éga- lement bienfaisantes, c'est ce qu'on ne peut discuter ; car, bien qu'ils semblent arrêter et même détruire en quelque sorte les travaux de l'homme, ils sont cependant d'une telle importance dans l'échelle de la nature qu'il serait facile de prouver, ainsi qu'on l’a observé, que nous sentirions bien moins l'absence d'une ou deux espèces des plus grands quadrupèdes que celle d'une ou de deux espèces de ces animaux regardés comme mé- prisables. Ne leur serait-il pas donné de présider à la conservation de ce que la puissance créa- trice a exécuté sur la terre ? Les ouragans, secondés par des torrents rapides, rempli- raient de débris divers les eaux des tropiques et en entraveraient non-seulement le 1 La méthode nouvellement adoptte pour préserver les charpentes nécessairement employées pour les docks, consiste à couvrir la partie qui est continue lement dans l’eau de petits clous à large tête, qui, dans l'eau sa'ée, se couvrent bientôt d'une enveloppe épaisse de rouille, impénétrable à ces animaux. On nous à assuré que ce moyen réussit mieux que de doubler de cuivre les parties expusées, 9252 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. cours, mais augmenteraient encore le danger de la navigation des mers voisines, et peut- être mème celle du vaste Océan; car, sans ces puissants agents de dissolution, sagement créés, des arbres pourraient rester dans l'eau pendant des siècles !. Ainsi, rien ne peut démontrer plus complétement la puissance du suprême Créateur de l'univers que les facultés accordées à ces petits êtres en apparence méprisables, et dont la tâche est de hâter Ja complète destruction de toute matière inutile. Cela prouve qu'ils sont un des anneaux de la grande chaîne de la nature, qui est si magnifiquement décrite par Sullingfleet. GENRE XXXVL SABELLA , ANIMAL VARIE, D'AMPHITRITE, DE TÉRÉBELLE, DE SPIO ET DE NEREIS? L'animal habitant quelques-unes des Sabelles de Linné a été considéré par des auteurs modernes comme une Amphitrite; et les Sabella penicillus et Granulata ont été placées dans ce nouveau genre. Avant d'entreprendre la description des différentes espèces de Sabelles des côtes bri- tanniques, il ne sera pas inutile de remarquer qu’en les plaçant parmi les coquilles, nous nous sommes éloigné de notre propre opinion, et que nous avons suivi le système de Linné et d’autres écrivains modernes, en conservant ce genre parmi les Fermes lestacea. Les tubes dans lesquels ces animaux sont enfermés sont tous plus ou moins composés de matières étrangères agglutinées ensemble, telles que du sable, du gravier et des débris de coquilles, d'une texture plus fine ou plus grossière, suivant la nature de l'animal qui l’habite, et non préparés par une sécrétion testacée du corps de l'animal, formant une substance homogène et solide, véritable caractère d’une coquille. Parmi les Sabellæ de Linné sont placées beaucoup de larves de mouches subaquatiques, dont quelques-unes se trouvent dans nos rivières et dans nos eaux stagnantes ; mais celles-ci provenant d'insectes ailés n'ont aucun rapport avec les Sabelles, et ne peuvent être comprises dans la conchyliologie. Nous ne pensons pas que la véritable Sabella se trouve dans l’eau douce, et assurément l'on n'a encore découvert aucun insecte ailé accomplissant dans l'eau salée son passage de larve à l'état parfait. L Gmelin a énuméré un grand nombre de Sabelles qui habitent l'eau douce, principa- lement d'après l'autorité de Schroeter ; plusieurs de ces Sabelles ne sont que des états différents du même insecte imparfait, tels que la larve de l'Ephemera vulgata, quelques- unes de la Phryganea, et peut-être d’autres insectes névroplères. ‘Ilya, dans le Lererian Museum, un pieu en chêne qu’on dit être un de ceux placés dans la Tamise lors de l'invasion de Jules César, il y a dix-huit cents ans. On retire souvent des fondrières du bois de charpente qui y est probablement resté depuis le déluge et qui est encore dans un état parfait. MONTAGU. 255 Les tubes ou cases dans lesquels sont enfermées ces larves, sont formés d’une matière étrangère quelconque $ mais à leur portée, et qui augmente autant que l'exige l’accrois- sement de l'animal ; ceci explique les nombreuses variétés élé zantes de ces tubes. Il y en a qui sont entièrement composés de petits coquillages de diverses espèces ; quelques-uns de fragments de coquilles mêlés avec du sable, de morceaux de bois, de tiges ou de feuilles de plantes ; et il est à remarquer que quelques espèces agglutinent des morceaux de bois qu'ils creusent au besoin pour les placer régulièrement comme le font les vanniers; les uns sont disposés en triangles, d’autres en carrés, en losanges ; mais le plus beau est celui qu'on trouve en abondance dans les eaux, et qui est formé avec l'Helix nautileus. Nous avons vu de ces tubes qui en étaient couverts d'une ma- nière très-régulière et très-élégante, la bouche des Hélices en dehors, et quelques-unes même étaient encore vivantes. Une autre variété couverte d’un sable fin et de très-petits morceaux de mica brillant se trouve dans le Cornouailles, et dans les eaux qui coulent sur un granit micacé; elle mérite d'être mentionnée ; mais nous ne devons pas empiéter sur l’entomologie, et nous bornerons là nos observations. Ilest difficile de décider pourquoi une partie des Sabellæ de Linné doivent être classées dans les Hollusca où Vermes, et d'autres laissées avec les Testacea: car celles dont les animaux sont des Nereis n'ont pas plus de droit à se trouver parmi les coquilles, que celles qui sont habitées par une Amphitrite où une Térébelle; et elles pourraient assurément être rapportées plus convenablement à la propre classe de l'animal. Il n'y a aucun doute que le genre Sabella ne doive être entièrement modifié, et les espèces classées parmi les mollusques, et dans les genres anxquels appartiennent les ani - maux qui les habitent; car celles dont les tubes sont faits de fragments agglutinés de coquillages dépouillés d'autres animaux, méritent aussi peu une place parmi les testacés que celles dont les tubes sont formés entièrement de sable, ou composés de l’une et l’autre matière. Ce sont également des substances étrangères aux animaux, et qui ne sont attachées que par un mucus ou sécrétion glutineuse, qui forme l'enveloppe inté- rieure , et c'est la seule partie de ces tubes appartenant réellement à l'animal: dans quelques espèces cette partie est coriace, mais le plus souvent elle est membraneuse, d'une substance mince, mollasse, flexible, lorsqu'elle est humide, mais extrêmement fragile lorsqu'elle est sèche. Puisque nous considérons les Sabelles comme n'ayant pas le moindre rapport avec les coquilles, ni même comme ne constituant pas une famille naturelle, on pourra nous demander pourquoi nous les avons classées contrairement à cette opinion. Nous répon- drons à cela que nous n'avons fait que suivre l'exemple des plus grands naturalistes, soumettant en même temps nos observations à Ceux qui, à l'avenir, traiteront le sujet sur une échelle plus large. Nous savons que l'on dira que les coquilles ne sont que les couvertures des animaux : nous en convenons; mais elles sont réellement testacées, entièrement sécrétées et pré- parées par les animaux, et font autant partie d'eux que le test d'une tortue, qui est fixé d’une manière inséparable. Nous admettons néanmoins que ce soit une famille impar- faite dans le Systema Naluræ, et qui fut d'abord repoussée comme telle par Linné ; mais comme il est impossible d'en classer les animaux divers d'après un système plus régulier, vu le peu de connaissance que nous en avons jusqu’à présent, et comme les tubes de ces animaux sont si aisément conservés et si fort recherchés à cause de leur grande beauté, il devient nécessaire de les classer systématiquement, de nommer et distinguer les espèces diverses, afin de mettre d'autres naturalistes à même de complé- ter les recherches qui restent à faire. Si nous pouvions déterminer en effet les différentes espèces d'animaux qui habitent ces tubes, nous serions portés à croire qu'ils devraient continuer encore à être divisés et subdivisés d'après la nature de leur enveloppe, ainsi 254 BIBLIOTHEQUE CONCHYLIOLOGIQUE. que la Tortue, l'Echinus où le Cancer, animaux dont les parties dures sont à l’exté- rieur. Il faut cependant admettre que l'animal qui habite la coqgille doit, autant que faire se peut, aider essentiellement à distinguer les espèces. Jusqu'ici, autant que nous le sachions, les animaux habitant les coquilles ne forment qu'un très-petit nombre de genres, ainsi qu'on peut le voir par la description que nous en avons faite; quelques-uns d'eux sont de vrais mollusques, et convenablement sépa- rés. Tout au contraire, comme les tubes, où étuis, ordinairement appelés Sabelles, sont d'une nature fragile , imparfaite et périssable, sans qu’on puisse aisément les définir; qu'ils sont formés de parcelles agglutinées à une membrane mince et transparente qui ne se conserve pas, nous devons syslémaliser les animaux et non leurs enveloppes acci- dentelles, dont plusieurs d’entre eux se retirent à leur gré et en sont indépen- dants, et essayer de ne prendre de tels auxiliaires que dans an but de distinction spécifique. Qu'il nous soit permis de demander à notre tour s'il n'est pas impossible, dans une classification systématique, de décrire tantôt l'animal comme un Ver mollusque habitant un tube, et tantôt comme un Ver testacé, où Sabelle, habité par une Amphitrile ou une Térébelle? Tel est cependant le cas dans quelques systèmes modernes, et cela n'est dû qu'à cette circonstance que l'animal pouvant vivre hors de son étui ou enve- loppe a été trouvé séparé de son tube. Il eùt été assurément beaucoup plus naturel de placer avec les Testacés, l'Echinus plutôt que la Sabelle ; quelques auteurs ont en eflet considéré cette dernière comme une coquille ; mais dans le système de Linné elle est placée parmi les animaux mollus- ques, quoique couverte d'une coquille. Nous ne nous étendrons pas davantage sur ce sujet à cause de la spécialité de notre ouvrage ; c'est à ceux qui donnent un système général qu'il appartient d'apprécier si la Sabelle, sans avoir égard à son tube, ne devrait pas être classée seulement d'après les caracteres des animaux; de cette manière toutes les enveloppes de larves appartenant aux insectes ailés, qui ont été fort étrangement introduites parmi les Testacés, ren- treraient naturellement parmi les insectes auxquels elles appartiennent propre- ment et compléteraient ainsi l'histoire de leurs métamorphoses qui laisse de nombreuses lacunes. Ces explications une fois donnés, nous procéderons à la description des différentes Sabelles qu'on rencontre sur nos côtes, en même temps qu'à celle de ceux de leurs animaux que nous CONNAIÏSSONS, 1. SABELLA ALVEOLATA. SABELLA ALVEOLATA Lin syst, p. 1268. — (mel. syst., p. 3749, 3. — Br. zool., t. 92, f. 462. — Turt. Lin.,1v, p. 610. — Pull. cat. Dorsel., p. 53. TUBULARIA ARENOSA ANGLICA. Ellis Coral., p. 90, t. 36. | SABELLA. Tubes nombreux, parallèles, étroitement joints, mais ne se confondant pas; composés de sable fin et de débris de coquilles, cimentés ensemble en une masse agglu- tinée; l'ouverture de chaque tube est très-évasée et a un peu l'aspect d'un rayon de miel ; la longueur de quelques-uns de ces tubes est de près de trois pouces. Cette espèce réunie en groupes est assez commune sur plusieurs de nos rivages sablonneux, et couvre les rochers entre la haute et la basse marée. M. Pennant la mentionne comme se trouvant sur la côte d'Anglesea, de Caernar- 1 Gmelin a décrit l'Amphitrile auricoma à la jlace qui lui 6 ait propre comme animal mollusque, et son enveloppe parmi les Testacés, sous le nom de Sabella belgica. MONTAGU. 255 vonshire et de Yarmouth; Ellis la signalée aussi dans ce dernier endroit, à basse inarée. Nous l'avons observée en masses prodigieuses sur la côte de Caermarthenshire, entre Laugharne et Tenby; et un peu aussi à l’ouest de Teignmouth dans le Devonshire. L'animal est une Térébelle, garnie de trois séries de soies pèles et luisantes, placées en ovale sur la tête; les séries extérieures sont refléchies ; les intérieures, qui entourent immédiatement la bouche, sont infléchies en dedans: le corps présente de chaque côté plusieurs touffes de soies, mais les trois plus élevées sont beaucoup plus remarquables que les autres. M. Ellis a donné de l'animal grossi une très-bonne figure et une excellente descrip- Uon, auxquelles nous renvovons le lecteur curieux. 2. SABELLA PENICILLUS. SABELLA PENICILLUS. Lin. syst, p. 1269.— Martini, conch., 1, t. 4,1. 32.— Pallas, misc. 500l., t. A0, €. 4. CORALLINA TUBULARIA MELITENSIS. EUlis, coral., p. 92,1. 34. AMPHITRITE VENTILABRUM. Gmel. syst., p. 31. Turt. Lin., 1v, p. 82. SCOLOPENDRA. Baster, op. subs ,1,t. 9, f.1, À, B. SABELLA. Tube long, délicat, diminuant graduellement vers l'extrémité inférieure, qui est petite et flexueuse; la partie supérieure est à peu près droite; la partie intérieure est formée d'une substance rude, coriace. subpellucide, lisse en dedans ; la surface extérieure est entièrement composée de grains de sable très-fin ou de matière terreuse, agelutinées ensemble, et formant une surface égale, et un peu lisse, de couleur brun- terne, quelquefois marquée de quelques faibles rides. A la plus grande extrémité, c'est-à-dire à l'extrémité ouverte, le diamètre est d'un quart de pouce; la longueur, de six ou sept pouces. Cette espèce, qui n'a pas été mentionnée jusqu'à présent comme espèce britannique, se trouve sur plusieurs de nos côtes, mais n'arrive pas à la même taille que dans la Méditerranée. Nous la remarquèmes d'abord sur la rivière à Teignmouth, et ensuite nous la péchâmes plusieurs fois avee l'animal qui lhabite à Torcoss, dans le Devonshire, adhérente à l'Ascidia mentula, à la S. abietina et une autre Sertulaire ; nous la trou- vâmes aussi sur le rivage nord, pres de Poole, en masse, et éparse. On ne peut voir la beauté de l'animal qui l'habite (c'est une Amphitrite) dans les exemplaires apportés en Angleterre dans l'alcool : il faut les examiner dans leur élément naturel pour se former une idée parfaite de leur extrême élégance. Ceux que nous avons pris vivants furent mis immédiatement dans un verre d’eau de mer, et par ce moyen ils restèrent en vie pendant deux ou trois jours : ce qui permit de les examiner avec soin. Dans celte situation les tentacules plumeux ne paraissaient pas divisés et irré- euliers, ou l'un plus petit que l'autre, comme Ellis l'a décrit et figuré et plus tard Martini, qui a évidemment copié le premier ; mais ils sont projetés en dehors et assez déployés pour former un cercle régulier ; les antennes en fibres ciliées qui composent les tentacules sont plus longues sur la partie supérieure. Il est probable qu'une division extraordinaire de ces fibres, dans un exemplaire conservé et venant de Malte, a trompé l'œil exercé d Ellis, car si ce naturaliste distingué avait jamais eu l’occasion d’exa- miner l'animal vivant, il aurait donné une figure beaucoup plus correcte et plus élégante des beaux tentacules plumeux. Nous sommes redevables à M. Boys de Sandwich de la connaissance de cette espèce trouvée à Whitstable, dans le comté de Kent; elle est assez commune aux environs de South-Sea Castle près de Portsmouth, sur les pierres qu'on découvre à basse marée. 256 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Nous devons encore à M. Boys plusieurs dessins bien exécutés, accompagnés d’une description très-correcte. Le corps est aplati, long, avec des segments et des houppes : une membrane frangée réfléchie autour du col; deux tentacules garnis d'environ vingt-quatre longues fibres ou antennes, ciliées des deux côtés!: elles sont de couleur pâle, avec des taches rouges, qui, lorsqu'elles sont étendues, paraissent disposées en cercle. Une Sabella ressemblant beaucoup à la Penicillus, et dont l'animal est une Amphi- trite, d'une forme et d’une couleur très-analogues, mais différant un peu par les ten- tacules, futtrouvée par nous sur la côte du Devonshire ; nous ne sommes pas suffisamment à même de déterminer si c'est une simple variété ou une espèce distincte, car nous n'avons vu qu'un seul exemplaire, et encore dans un état languissant lorsque nous l'examinàmes. Dans celui-ci les fibres des tentacules sont noduleuses, mais les côtés sont ciliés comme dans l'autre ; ils étaient verticillés aux nœuds, de la même manière que les Cryptogames, appelées Equisetum, ou queue de cheval ; ces nœuds sont à des distances régulières. Le tube n’était pas si long, à beaucoup près, qu'il l'est d'ordinaire dans la Penicil- lus ; il était composé en partie de matière plus grossière, particulièrement de coquilles brisées. Il avait été attaché à quelqu'autre corps près de l'extrémité la plus petite. 3. SABELLA GRANULATA. SABELLA GRANULATA. Lin. syst., p. 1268. — Martini conch , 1, t. 1v, Ê. 27 et 26? — Pallas mise. zool., t. 9, f. 3 et 2? — Pult. cat. Dorsel., p. 53. SABELLA TUBIFORMIS. Br. z001., t. 92, £. 163. NEREIS CONCHILEGA. 1d., n° 33. SABELLA BELGICA. Gmel. syst, p. 3749. — Turt. Lin., 11, p. 61. AMPHITRITE AURICOMA. Gmel. syst, p. 3111. —Turt. Lin., iv, p. 82. — Müller zoo. dan.,1;,p.:87,11:26,1.41.,:6. TEREBELLA CONCHILEGA. T'urt. Lin., 1V, p. 84. SABELLA. Tube mince, fragile, de sable fin agglutiné, sans étui membraneux intérieur. Longueur, deux pouces ou davantage; diamètre, trois huitièmes de pouce à la plus grande extrémité, et diminuant graduellement jusqu'à l'extrémité plus petite. C’est une espèce assez commune sur plusieurs de nos rivages sablonneux. Il s’est élevé une grande confusion au sujet des synonymes de cette Sabella : Gmelin l'a donnée dabord à l'article Amphitrite, citant Martini, tab. 4, f. 26, 27, et ensuite comme Sabella, avec le seul renvoi à la fig. 27 de cet auteur. Le Docteur Turton lui a donné une place à la suite du genre Terebella, avec renvoi à la Sabella tubiformis de la Zoologie Britannique ; et M. Pennant a présenté l'animal comme la Nereis conchilega. L'animal est assurément l'Amphitrite auricoma telle que la décrit Gmelin, et est généralement connu par ses deux tentacules roides, luisants, dorés, et garnis de soies. ; 4. SABELLA CHRYSODON. SABELLA CHRYSODON. Lin. syst, p. 1269? — Gmel. syst., p. 3749? — Turt. Lin., 1 M. Boys en observa vingt-quatre dans un exemplaire et vingt et une dans l’autre. Les tentacules sont susceptibles d'une grande contraction; dans cet état, aussi bien pour les coquilles vivantes que pour celles conservées dans l’esprit, les fibres ne paraissent plumeuses que d’un côté, à cause du tube; c'est en cet état que M. Ellis les a présentées. MONTAGU. _— di IV, p. 610?— Martini, conch., 1, €. #, f. 29, 30. — Pallas, mise. zool., t. 9, f. 44, 15 16. — Baster, opusce. sub., 1,t. 9, F. 4. ? SABELLA. Tube cylindrique, à peu près de la même grosseur dans toute son étendue , celle d'une plume d'oie ; composé de sable, de fragments de coquilles, de! petits mor- ceaux de pierre, fortement cimentés sur une membrane tubuleuse, qui est lisse à l'in- térieur ; la partie supérieure est garnie de nombreuses et longues fibres, de la même texture, se projetant en forme d’entonnoir, mais en général un peu comprimées sur le côté. Ce tube est parfois composé tout à fait de sable; d’autres fois il est formé de gros fragments d’ardoises, au milieu desquels on remarque assez souvent la Nerita littoralis. Cette espèce est assez commune dans la plupart de nos passes et de nos baies, mais rarement sur les rivages plus exposés; le plus grand exemplaire que nous nous rappe- lions avoir vu, venait de Kingsbridge, dans le Devonshire, où elle est très-commune de la longueur d’un pied, et composée de matières très-grossières ; mais c'est là une cir- constance dépendant entièrement de la nature du rivage qu'habite l'animal, qui paraît n'avoir pas un grand choix, ainsi que les animaux des deux espèces précédentes, qui ne peuvent habiter que les endroits qui leur procurent un beau sabie fin. La Chrysodon s'enterre perpendiculairement ; l'entonnoir, ou bouche du tube, est tou- jours d'environ un pouce au-dessus de la surface, et se distingue facilement par ses fibres branchues ; en général, il est droit, s'il n'est gêné par des pierres; dans ce cas, il est flexueux. On trouve tres-souvent ces coquilles rassemblées entre la haute et la basse marée. On a probablement confondu cette coquille avec la Sabella conchilega; et il est difficile, en effet, de déterminer laquelle de ces deux espèces est la Chrysodon de Gmelin. Parfois elle est entièrement composée de coquilles brisées; dans cet état, on pourrait la prendre pour cette espèce; mais on ne la rencontre jamais rampante, ou attachée la- téralement. L'animal est une Térébelle de forme délicate, mais très-grande à l'extrémité anté- rieure ; quarante segments environ, avec autant de fascicules et de branchies de chaque côté, les neuf ou dix premiers beaucoup plus grands et plus rapprochés entre eux que ceux du milieu du corps; il y a autour de la bouche de nombreux et longs tentacules filiformes, qui sont, comme le corps, de couleur chair-pàle ; derrière la tête, de courtes antennes branchues. La longueur est parfois de quatre ou cinq pouces. 5. SABELLA CONCHILEGA. SABELLA CONCHILEGA. Pult., eat., Dorsel., p. 54. TEREBELLA CONCHILEGA. Gmel., syst., p. 3113. — Turt., Linn., iv, p. 84. SABELLA RUDIS. Br., zool., n° 461, t. 26, figure inf. SABELLA. Tube mince, fragile, composé de grands fragments de coquillages et parfois d'un peu de sable, faiblement cimentés sur une membrane mince, ordinairement atta- chée dans toute sa longueur, et de forme flexueuse ou ondulée sur de vieilles coquilles bivalves. M. Pennant et le docteur Pulteney ont tous les deux mentionné cette coquille comme se trouvant sur la côte du Dorsetshire; elle n’est pas limitée cependant à cette partie, mais elle est commune sur tous les rivages de l’ouest. On la trouve rarement sur les pierres; et l'on rencontre parfois une espèce rampant parmi les branches du Sertularia abietina, c'est probablement une variété de cette espèce ; nous n'osons pas la donner comme distincte, car nous n'avons jhmais eu 0CCa- sion d'examiner l'animal. 17 256 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Nous devons encore à M. Boys plusieurs dessins bien exécutés, accompagnés d'une description très-correcte. Le corps est aplati, long, avec des segments et des houppes : une membrane frangée réfléchie autour du col; deux tentacules garnis d'environ vingt-quatre longues fibres ou antennes, ciliées des deux côtés! ; elles sont de couleur pâle, avec des taches rouges, qui, lorsqu'elles sont étendues, paraissent disposées en cercle. Une Sabella ressemblant beaucoup à la Penicillus, et dont l'animal est une Amphi- trite, d'une forme et d’une couleur très-analogues, mais différant un peu par les ten- tacules, fut trouvée par nous sur la côte du Devonshire ; nous ne sommes pas suffisamment à même de déterminer si c'est une simple variété ou une espèce distincte, car nous n'avons vu qu'un seul exemplaire, et encore dans un état languissant lorsque nous l'examinèmes. Dans celui-ci les fibres des tentacules sont noduleuses, mais les côtés sont ciliés comme dans l'autre ; ils étaient verticillés aux nœuds, de la même manière que les Cryptogames, appelées Equisetum, ou queue de cheval ; ces nœuds sont à des distances régulières. Le tube n’était pas si long, à beaucoup près, qu'il l'est d'ordinaire dans la Penicil- lus ; il était composé en partie de matière plus grossière, particulièrement de coquilles brisées. Il avait été attaché à quelqu'autre corps près de l'extrémité la plus petite. 3. SABELLA GRANULATA. SABELLA GRANULATA. Lin. syst., p. 1268. — Martini conch , 1, t. 1v, Ê. 27 et 26? — Pallas mise. zool., t. 9, f. 3 et 2? — Pult. cat. Dorset., p. 53. SABELLA TUBIFORMIS. Br. z00l., t. 92, {. 163. NEREIS CONCHILEGA. 1d., n° 34. SABELLA BELGICA. Gmel. syst, p. 3749. — Turt. Lin., 1, p. 61. AMPHITRITE AURICOMA. Gel. syst, p. 3111. —Turt. Lin., iv, p. 82. — Müller zoo. dan.,s,.p.87,1:26,.f.01.:6- TEREBELLA CONCHILEGA. T'urt. Lin., 1V, p. 84. SABELLA. Tube mince, fragile, de sable fin agglutiné, sans étui membraneux intérieur. Longueur, deux pouces ou davantage; diamètre, trois huitièmes de pouce à la plus grande extrémité, et diminuant graduellement jusqu'à l'extrémité plus petite. C’est une espèce assez commune sur plusieurs de nos rivages sablonneux. Il s’est élevé une grande confusion au sujet des synonymes de cette Sabella : Gmelin l'a donnée dabord à l'article Amphitrite, citant Martini, tab. 4, f. 26, 27, et ensuite comme Sabella, avec le seul renvoi à la fig. 27 de cet auteur. Le Docteur Turton lui a donné une place à la suite du genre Terebella, avec renvoi à la Sabella tubiformis de la Zoologie Britannique ; et M. Pennant a présenté l'animal comme la Nereis conchilega. L'animal est assurément l'Amphitrite auricoma telle que la décrit Gmelin, et est généralement connu par ses deux tentacules roides, luisants, dorés, et garnis de soies. , 4. SABELLA CHRYSODON. SABELLA CHRYSODON. Lin. syst, p. 1269? — Gmel. syst., p. 3749? — Turt. Lin., 1 M. Boys en observa vingt-quatre dans un exemplaire et vingt et une dans l’autre. Les tentacules sont susceptibles d'une grande contraction; dans cet état, aussi bien pour les coquilles vivantes que pour celles conservées dans l'esprit, les fibres ne paraissent plumeuses que d’un côté, à cause du tube; c'est en cet état que M. Ellis les a présentées. MONTAGU. 251 1V, p. 610?— Martini, conch., 1, t. 4, f. 29, 30. — Pallas, mise. z00l., €. 9,f. 44,15, 16. — Baster, opusce. sub., 1,t. 9, F. 4. SABELLA. Tube cylindrique, à peu près de la même grosseur dans toute son étendue , celle d'une plume d’oie ; composé de sable, de fragments de coquilles, de! petits mor- ceaux de pierre, fortement cimentés sur une membrane tubuleuse, qui est lisse à l'in- térieur ; la partie supérieure est garnie de nombreuses et longues fibres, de la même texture, se projetant en forme d’entonnoir, mais en général un peu comprimées sur le côté. Ce tube est parfois composé tout à fait de sable; d’autres fois il est formé de gros fragments d’ardoises, au milieu desquels on remarque assez souvent la Nerita littoralis. Cette espèce est assez commune dans la plupart de nos passes et de nos baies, mais rarement sur les rivages plus exposés; le plus grand exemplaire que nous nous rappe- lions avoir vu, venait de Kingsbridge, dans le Devonshire, où elle est très-commune de la longueur d’un pied, et composée de matières très-grossières ; mais c'est là une cir- constance dépendant entièrement de la nature du rivage qu'habite l'animal, qui paraît n'avoir pas un grand choix, ainsi que les animaux des deux espèces précédentes, qui ne peuvent habiter que les endroits qui leur procurent un beau sabie fin. La Chrysodon s'enterre perpendiculairement ; l'entonnoir, ou bouche du tube, est tou- jours d'environ un pouce au-dessus de la surface, et se distingue facilement par ses fibres branchues ; en général, il est droit, s'il n'est gêné par des pierres; dans ce cas, il est flexueux. On trouve très-souvent ces coquilles rassemblées entre la haute et la basse marée. On a probablement confondu cette coquille avec la Sabella conchilega; et il est difficile, en effet, de déterminer laquelle de ces deux espèces est la Chrysodon de Gmelin. Parfois elle est entièrement composée de coquilles brisées; dans cet état, on pourrait la prendre pour cette espèce; mais on ne la rencontre jamais rampante, ou attachée la- téralement. L'animal est une Térébelle de forme délicate, mais très-grande à l'extrémité anté- rieure ; quarante segments environ, avec autant de fascicules et de branchies de chaque côté, les neuf ou dix premiers beaucoup plus grands et plus rapprochés entre eux que ceux du milieu du corps; il y a autour de la bouche de nombreux et longs tentacules filiformes, qui sont, comme le corps, de couleur chair-pàle ; derrière la tête, de courtes antennes branchues. La longueur est parfois de quatre où cinq pouces. 5. SABELLA CONCHILEGA. SABELLA CONCHILEGA. Pult., cat., Dorset., p. 54. TEREBELLA CONCHILEGA. Gmel., syst., p. 3113. — Turt., Linn., iv, p. 84. SABELLA RUDIS. Br., zool., n° 161, t. 26, figure inf. SABELLA. Tube mince, fragile, composé de grands fragments de coquillages et parfois d’un peu de sable, faiblement cimentés sur une membrane mince, ordinairement atta- chée dans toute sa longueur, et de forme flexueuse ou ondulée sur de vieilles coquilles bivalves. M. Pennant et le docteur Pulteney ont tous les deux mentionné cette coquille comme se trouvant sur la côte du Dorsetshire; elle n’est pas limitée cependant à cette partie, mais elle est commune sur tous les rivages de l’ouest. On la trouve rarement sur les pierres; et l'on rencontre parfois une espèce rampant parmi les branches du Sertularia abietina, c'est probablement une variété de cette espèce; nous n’osons pas la donner comme distincte, car nous n'avons jamais eu oCCa- sion d'examiner l'animal. 17 258 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. L'animal de la S. conchilega est une Ttrébelle, de couleur orangée, terne, avec de nombreux tubercules pellucides, et des branchies de chaque côté; il y a autour de la bouche des tentacules nombreux, délicats, filiformes et extrêmement longs ; ils sont ré- tractiles, mais ils s'étendent communément à deux ou trois pouces ou davantage, et ex- cedent la longueur du corps; la couleur est jaune-orangé, agréablement variée de rouge, et lorsque l'animal est développé, ils sont en mouvement continuel, dirigés dans tous les sens ; derrière la tête sont de courtes antennes branchues, de couleur orange plus foncée. Le docteur Turton a présenté par erreur cet animal comme habitant la Sabella tubi- formis. Nous avons vu celte Sabella aussi grosse qu'une plume d'oie, compliquée, entortillée et entrelacée ; elle n'avait pas moins de quatre où cinq pouces de longueur. On la dis- tingue aisément de la S. chrysodon par ses habitudes, et par l'absence de la bouche fibreuse en forme d’entonnoir, aussi bien que par ses compartiments qui sont moins in- limement unis. L'animal diffère essentiellement aussi de celui de l'autre espèce, surtout par les seg- ments plus nombreux du Corps, qui non-seulement sont plus renflés, mais encore par les tubercules qui sont plus proéminents ; et 1 y a une plus grande disproportion entre la dimension de la partie antérieure, comprenant dix ou onze segments, et le reste du corps; en outre, la partie antérieure de celle-ci paraît, à travers une loupe, être pointillée et cancellée. 6. SABELLA LUMBRICALIS. SABELLA LUMBRICALIS. Gmel., syst, p. 3752? — Turt.. Linn., 1v, p. 613? — Fab., faun. grœn., p. 374, n° 369? — Pull., cat. Dorset., p. 53. SABELLA. Tube fort, très-rugueux, composé de sable grossier et mêlé parfois de frag- ments de coquilles, bien cimentés, sur des pierres, des coquilles et d'autres corps, d'une forme sinueuse et souvent mêlé avec la Serpula triquetra et la vermicularis, auxquelles il est presque comparabie pour sa solidité; c'est le plus dur de toute la tribu des Sa- belles. Longueur, deux ou trois pouces ; diamètre, un quart de pouce. Il est commun sur tous nos rivages. L'animal est une Térébelle, avec la trompe un peu déployée, et frangée de soies autour du bord ; la bouche est munie de quatre longs aiguillons, dont les intermédiaires sont courts; derrière le bord cilié de la trompe est une collerette découpée, et derrière la tête sont de nombreux tenlacules capillaires, de couleur rouge, comme le corps; lorsque l'animal est mort, ceux-ci sont bouchées. Il produit une belle teinture pourpre. Nous avons imité le docteur Pulteney dans les citations indiquées, avec quelque doute cependant, car le tube est loin d'être fragile, et l'animal parait dépourvu d'épines sur le dos; du moins nous n'en avons jamais rencontré de tels, quoique les faisceaux et les, branchies soient toujours visibles. 7. SABELLA CIRRATA. TEREBELLA CIRRATA. Gmel., syst., p. 3112. — Turt., Linn., 11, p. 83. SABELLA. Tube épais, fragile, se rétrécissant un peu, composé de sable, mêlé de glaise, faiblement agglutinés; mou lorsqu'il est humide, et rude lorsqu'il est sec. Longueur, six ou sept pouces; diamètre, un demi-pouce ou davantage, un quart à l'ouverture. C’est une espèce qui vit en groupe, mais non adhérente; elle se tient sur un fond va- MONTAGU. 259 seux, entre la haute et la basse marée, dépassant la surface de l’eau d'environ un pouce; elle est tellement molle qu'il est difficile d'obtenir plus de deux ou trois pouces de tube parfait. Nous n'avons jamais remarqué cette espèce que sur une branche, près de Kings- bridge. C'est le tube de la Terebella cirrata ; et puisqu'il n'a pas encore été décrit, que nous sachions, comme espèce anglaise, quoiqu'il ait autant de titres que beaucoup d'au- tres à une place dans le genre Sabella, il ne pouvait être omis. L'animal est garni de deux séries de tentacules ou antennes; ceux de la lèvre supé- rieure, autour de la bouche, sont tres-nombreux, longs, filiformes et d'une couleur pèle; ils se contractent ordinairement en boucles ; les autres, situés derrière la tête, sont aussi nombreux, courts, droits, branchus, et de couleur de chair rougeàtre; lorsque le corps est étendu, il a près d'un pied de longueur ; les segments, au nombre de quatre- vingt-dix, sont garnis, comme d'ordinaire, de faisceaux et de branchies ; les tubercules sont très-proéminents, mais les nœuds ne sont pas renflés comme dans l'animal de la $. conchilega; couleur pèle, tirant sur le brun pourpré à la partie supérieure près de la tête ; en le serrant entre les doigts, il laisse échapper une liqueur rouge. Quand il sort de son tube, il devient beaucoup plus grand à la partie antérieure du corps que ne paraît le comporter le tube, mais il se rétrécit beaucoup vers l'extrémité postérieure. Suivant toute probabilité, cette classe d'animaux amorphes restera toujours dans une grande obscurité; la grande similitude qui existe entre le plus grand nombre, les différences apparentes à l’état vivant et quand ils sont morts, surtout lorsqu'on les a conservés dans l'esprit de vin, occasionneront toujours une grande difficulté pour la distinction qu'on en voudra faire. Les animaux de la S. chrysodon, de la conchilega et de la cirrata se rapprochent tellement les uns des autres, vers la tête ou la partie antérieure, qu’une comparaison est absolument nécessaire pour les distinguer ; le corps présente quelques différences , mais on ne peut pas entièrement compter sur le nombre des segments dans quelques espèces; les étuis ou tubes, aussi bien que les habitudes des animaux, offrent de bons caractères accessoires. 8. SABELLA ARENARIA. SABELLA. Tube cylindrique, extrèmement fragile, composé de sable pur, légerement cimenté ; sans aucune membrane interne, comme la S. granulala, mais il n’est jamais aussi grand, et la grosseur est égale aux deux extrémités. Cette espèce est très-commune sur la côte du Dorsetshire, surtout à Weymouth et à Portland; et elle est jetée. par la mer en telle abondance à Studland, que le rivage eu est couvert. Les tubes ont ordinairement un à deux pouces de longueur, et sont à peu près de la grosseur d'une plume de corbeau : mais ce sont probablement des frag- ments ou cette partie du tube que l'animal forme au-dessus du sable, et qui est conti- nuellement détruite par.chaque petite agitation de la mer, et remplacée aussitôt. L'animal est inconnu. 9. SABELLA SUBCYLINDRICA. SaBgLLa. Tube fragile, long, subcylindrique, délicat, composé de sable fin et de petits morceaux de coquilles cassées, cimentés sur une membrane fine , adhérent par le côté aplati. Cette espèce est assez commune dans le sable des bas-fonds de Salcomb ; elle a une 930 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. longueur de plus de trois pouces, mais elle est plus ordinairement brisée en morceaux d'un ou deux pouces; jamais elle n'a plus d'un dixième de pouce de largeur, et elle est à peu près de la mème dimension partout. L'animal est inconnu. 10. SABELLA SETIFORMIS. SABeLLA. Tube long et délicat, diminuant graduellement vers l'extrémité inférieure qui à la moitié de la grosseur de la partie supérieure ; composé de très-petits fragments de coquilles, et de petites pierres plates, agglutinées au bord, et placées obliquement vers l'extrémité la plus grande, couchées de chaque côté comme des écailles. Longueur, trois où quatre pouces ; grosseur, double d’une soie de porc. Prise avec le sable de la baie de Salcomb, et de quelques autres parties. Il y a. une variété composée de sable fin, et qui ne présente pas la mème disposition imbriquée. Quelques coquilles ont une branche latérale près de l'extrémité inférieure : il est possible que ce soit une jeune qui s'y trouve adhérente. Animal inconnu. 11. SABELLA CURTA. SABELLA. Petit tube court, composé de sable et de petits morceaux de pierre aplatis, agglutinés à une membrane coriace; formé parfois du sable le plus fin, ce qui dépend tout à fait du sol qu'il habite ; l'étui est un peu conique à l'extrémité inférieure, par laquelle il est fixé et qui est généralement nue sur un espace d'un quart de pouce, sauf la membrane flexible, par laquelle le tube adhère, entre la haute et la basse marée, et à environ un quart de pouce au-dessus. Longueur, à peine d'un pouce ; grosseur, d'une plume de corneille. Cette Sabelle se trouve par masses, couvrant toute la surface du rivage dans la passe près de Kingsbridge ; elle apparaît comme des morceaux de paille couverts de vase, et aussi serrés et aussi nombreux que les chaumes dans un champ. L'animal est une Térébelle, petite et de couleur vert-jaunàtre pâle; la trompe est pointue, avec un petit nombre de tentacules filiformes droits et de couleur verte, puis de nombreuses antennes délicates, ciliées, de couleur pàle; elles sont beaucoup plus longues et plus délicates que les autres, et dans un mouvement continuel, mais les unes et les autres sont promptement dilatées et contractées. Lorsque l'animal fut plongé dans de l'esprit de vin, les tentacules se contractèrent aussitôt, et disparurent totalement. Lorsqu'il est hors de son tube on apercoit de chaque côté de la tête une touffe radiée. Les anneaux du corps sont environ au nombre de seize avec autant de faisceaux et de courts pédicules de chaque côté. 12. SABELLA COMPRESSA. SABELLA. Tube extrèmement plat, court et large, composé.de grands morceaux ou fragments de coquilles bivalves aplatis, principalement du genre Pecten ; ils sont placés sans ordre, mais parfois ils se couvrent l'un l'autre aux bords et sont toujours collés, le côté concave en dedans, ce qui laisse une petite ouverture. La longueur des exemplaires que nous nous sommes procurés était d'un pouce et demi environ, formés de cinq ou six fragments de coquilles placés de chaque côté, finement agelutinés : ces parcelles ont en genéral une largeur de trois huitièmes de pouce, et sont de la structure la plus singulière. L'espèce habite la mer à Torcross dans le Devonshire. L'animal à échappé jusqu'à présent à nos recherches. MONTAGU. 241 ADDENDA. Afin de rendre cet ouvrage aussi complet que possible, il devient nécessaire de donner quelques pages supplémentaires, pour que les espèces qu'on a découvertes de- puis l’impression des genres auxquels elles appartiennent puissent être décrites : cela nous fournira aussi l'occasion de noter les découvertes récentes où d'ajouter quelques renvois additionnels aux espèces déjà décrites, spécialement à celles des coquilles bri- tanniques, travail périodique qui ne peut se faire que de temps à autre, Les additions données ici sont classées systématiquement, et l'on à ajouté un renvoi à la page où les coquilles ont été décrites précédemment. MULTIVALVES. BALANUS. BALANUS STRIATUS. P. 6. Quoique cette coquille soit généralement considérée comme multivalve et placée comme telle avec le Lepas de Linné, elle n'appartient certainement pas à cette division; mais elle est plus voisine des Moules parasites. Elle est toujours sessile, de grosseur irrégulière, bivalve, inéquivalve; la valve inférieure, ou valve adhérente, est concave ; la valve supérieure, ou opercule, est plus petite et aplatie : charnière indistincte, pas de dents apparentes. Avec ces caractères il faudrait changer cette espèce de la place qu'elle occupe, et elle serait convenablement placée dans le genre Mytilus ; à moins que quelque caractère dans la charnière, caractère qu'on ne reconnaitra que dans les plus grands exemplaires, ne la rapprochàt davantage du genre Spondylus. 242 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. L'animal est un Triton, avec quatorze antennes ciliées, dont six de chaque côté, et deux droits. LEPAS. LEPAS FASCICULARIS. LEPAS FASCICULARIS. Ellis. zooph., p. 197, t. 45, f. 6. Cette espèce de Lepas, décrite et figurée par Ellis, est certainement très-distincte de . toute autre donnée auparavant; et comme elle vient du canal Saint-Georges ( que nous présumons être le canal entre l'Angleterre et l'Irlande), elle doit être considérée comme appartenant à la Testacéologie Britannique. Ellis la décrit ainsi : « Lepas fascicularis, lesta quinquevalvi lœvi corpus tegente, « valva dorsali basi dilatata, angulo acuto prominente, stipite nudo. » Elle est de la même taille que le L. anatifera, mais elle en diffère considérablement par la forme de ses valves; les supérieures sont pointues au sommet et tournent en arrière, donnant de la convexité à la face de la coquille, tandis que les autres sont plutôt concaves : la valve dorsale s'étend beaucoup vers la base, et forme un angle saillant très-aigu, tandis que dans l'anatifera cette valve est régulièrement demi-cireulaire. PHOLAS. PHOLAS DACTYLUS. P. 10. PHoLas bACTYLUS. Don.,.br. z00l., IV, t. 118. Cette coquille a quatre valvules accessoires : l'une, qui n'a pas encore été décrite, est très-petite et se tent droite à l'extrémité intérieure de deux grandes palettes pour les soutenir. La difficulté d'obtenir ces coquilles dans un état parfait nous faisait croire qu'il n'y avait que trois valvules. PHOLAS CRISPATUS. P. 41. SOLEN CRISPUS. mel. syst., p. 3228. Gmelin s’est trompé sur la coquille de Lister qui est la Pholas crispatus, et, par conséquent, il a décrit celle-ci dans les deux genres. PHOLAS CANDIDUS. P. 12. PHoLas cANDiDA. Don., br. shells, 1v, t. 132. PHOLAS STRIATA. Don., br. shells, 1v , t. 117. — Favan., t. 60, Fr. 2, 3, 6, 9.— Guall., t. 105. Fr. Quelques auteurs appellent cette coquille Pholas lignorum où Moule hollandaise du bots. MONTFAGU BIVALVES. M YA. MYA PHOLADIA. P. 13. Mya puBiA. Don., br. shells, 111, t. 108. Cette espèce se trouve en quantité à Torbay, dans des fragments de pierre calcaire jetés sur les rivages par les tempêtes de l'hiver, mais on ne peut la rencontrer sur les rochers qui ne sont jamais découverts par la plus basse marée. On l'obtient rarement vivante ; cependant nous nous la sommes procurée dans cet état, et il est hors de doute qu'elle ne peut appartenir aux Pholades, puisqu'elle est dépourvue de valvules acces- soires. Les perforations dans lesquelles ces coquilles sont cachées sont quelquefois enduites d'une substance calcaire concrète, fermement unie au reste de la pierre, et aussi dure qu'elle, composée de plusieurs côtes ou lamelles, de texture différente, et qui ont sou- vent une ligne d'épaisseur ou davantage : les ouvertures sont petites et ont l'apparence de deux trous réunis en un seul, qui est en rapport avec la forme de l'animal. L'animal est une ascidie, avec deux tubes blancs tres-longs et délicats, dépassant la longueur de la coquille ; ils sont joints dans toute leur longueur, mais terminés par ceux orifices, ciliés de fibres charnues d’un brun tirant sur le pourpré foncé; le corps est blanc aussi; près de l'extrémité postérieure est un foramen d'où s'avance parfois un pied ou sustentaculum, dont il se-sert, sans doute, pour perforer les rochers, étant toujours placé dans sa cellule avec cette extrémité en bas, et sans qu'il lui soit possible de la tourner. Il est probable que cet animal, aussi bien que tous les autres animaux similaires dont l'habitude est de perforer la pierre, est pourvu d'un acide, où de quelque matière dissolvante capable d'accomplir ce travail : il faut se rappeler aussi que ce qui semble être une tâche laborieuse ne s'exécute pas dans un temps donné, mais que c’est l'œuvre de plusieurs années, puisque la cavité qui reçoit l'animal n'exige d'agrandissement qu'a mesure que la coquille s'accroît. La pierre de nature vitrifiée est impénétrable à ces animaux ; mais toutes celles qui sont entièrement ou mème en partie calcaires sont plus ou moins attaquées "; et tandis que cette espèce, le Mytilus rugosus, la Donaæx Irus, la Venus perforans et quelques autres détruisent les pierres calcaires les plus dures, les Pholades accomplissent des travaux semblables, indiqués sans doute par la nature, sur des substances plus tendres telles que la chaux, la glaise durcie, et le bois, qui sont perforés de ia même manière par un agent dissolvant et fon par les coquilles minces et fragiles qui couvrent ces ani- maux, äinsi qu'on l'a avancé par erreur et qu'on le croit trop généralement. Toutes ces espèces restent fixées pour la vie dans leurs cellules, car, comme elles y sont entrées 1 Cette remarque pourrait deveuir d’un très-grand avantage pour le pays, si l'on en poursuivait l’appli- cation sous la direction et l’encouragement du gouvernement. Une couche de verre pilé, appliquée sur les charpentes avec un bon ciment, pourrait effectivement les préserver des terribles ravages du Teredo navalis et d'autres animaux qui ont les mêmes habitudes. 246 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. SOLEN SQUAMOSUS. SoLEN. Coquille blanche, extrêmement plate, pellucide, mince, de forme suborbi- culaire, très-menue, et élégamment pointillée et chagrinée par-dessus, ce qu'on ob- serve avec une loupe ordinaire; il y a en outre quelques rides concentriques obscures, plus visibles autour du bord : umbo tres-petit, pointu au centre, et ne tournant d’au- cun côté. Intérieur lisse, d’un blanc lustré, avec des stries obscures rayonnant de la charnière ; bord uni et plus opaque que le reste de la coquille : deux dents, doubles, divergeant de chaque côté de l’umbo; elles sont minces, mais droites. et s'élèvent au-dessus de la commissure ; une dépression ou sillon sur le bord divise chaque dent en deux lamelles près du crochet, où elles s'unissent et forment un angle aigu. Il n'y a qu'une seule valve de cette coquille curieuse qui jusqu'à présent soit venue à notre examen : nous la trouvàmes dans le sable de la baie de Salcomb; elle était fraiché, et aussi claire et aussi pellucide que la Bulla aperta; étant fort plate elle a l'apparence d'une écaille de poisson. Longueur, trois huitièmes de pouce; largeur, un demi-pouce. $ La charnière ne paraît appartenir à aucune espèce des genres de Linné; elle semble se rapprocher davantage de celle du Solen, ce qui nous à engagé à la classer provisoirement dans ce genre. SOLEN PINNA. PI vi, fig. 2. SoLEx. Coquille blanche, mince, pellucide, fragile, déprimée, de forme subovale, fortement ridée concentriquement; umbo petit, placé très-près de la plus petite extrémité, d’où le ligament se dirige en ligne droite sur le côté le plus long, et joint les valves à peu près dans toute la largeur de la coquille, comme une Pinna; l'extré- mité courte décline un peu du crochet ; le bord opposé à la charnière est semi-cireu- laire, et extrêmement mince et fragile; les valves sont dissemblables, la supérieure est un peu convexe, l'inférieure légèrement concave. Intérieur blanc, un peu nacré; dans chaque valve une dent émoussée droite partant du crochet; celle de la valve concave est la plus grande, sa surface est inégale; ces dents ne sont point insérées, mais seulement contiguës lorsque les valves sont fermées. Longueur de la charnière jusqu'au bord opposé, trois huitièmes de pouce; largeur, trois quarts. Nous primes cette espèce curieuse et non encore décrite, vivante à Torcross, en péchant au filet. TELLINA. TELLINA LÆTA. P. 95. TELLINA INÆQUISTRIATA. Don., brit. shells, xv, & 123. TELLINA CRASSA. P. 98. TELLINA RIGIDA, Don., brit. shells, 4, € 103. MONTAGU. 247 TELLINA RADULA P. 29. VENUS BOREALIS. Don., brit. shells, 11, t. 103. Nous ne pouvons considérer avec M. Donovan cette coquille comme la Venus bo- realis de Gmelin; il est peut-être diflicile de déterminer la véritable coquille de Linné. . Gmelin n'est pas du tout exact dans ses synonymes, car il a renvoyé pour elle à trois espèces très-différentes; celle de Gualtieri, citée tab. 75, fig. 5, est probablement désignée pour la fig. S, puisqu'il n'y à pas de fig. 5 dans la planche; celles de la Con- chyliologie de Lister et des Anim. Angliæ sont notre Mactra compressa, Venus borealis de Pennant; celle à laquelle il est renvoyé dans Chemnitz pourrait être la vraie Borealis, mais cet auteur cite malheureusement aussi Lister et Gualtieri pour la même coquille, tandis qu'elles n'ont ni l’une ni l’autre la moindre ressemblance avec celle-ci. CARDIUM. CARDIUM ECHINATUM. P. 34. CARDIUM ECHINATUM. Don., brit. shells un, t. 107, F. 1. CARDIUM TUBERCULATUM. CARDIUM TUBERCULATUM. Don., brit. shells, 111, t. 107, f. 2. La coquille figurée par cet auteur est une très-bonne représentation de ce Cardium lourd dont nous avons fait mention à l’article Cardium echinatum. C'est probablement le Gmelinian tuberculatum, et peut-être une espèce distincte. Nous avons remarqué cette coquille forte et épaisse, dépourvue d'’épines, sur le ri- vage de Dawlish-warren à l'embouchure de l’'Ex, dans le Devonshire, où, à certaines époques, elle est en grande quantité ; nous avons observé que sur les autres parties de la même côte où nous avons pris l’Echinatum et l Aculeatum, on ne rencontrait aucune de ces lourdes coquilles; circonstance qui favorise l'opinion que c’est une espèce distincte. Elle habite probablement la haute mer, puisque nous ne l’avons jamais obtenue vivante. CARDIUM EDULE. P. 33. CARDIUM EDULE. Don., brit. shells, 1v,t. 124, F. 1,1. CARDIUM RUSTICUM. CARDIUM RUSTICUM. Don., brit. shells, 1v, t. 124, F. 9. C'est encore une autre coquille de celte classe si compliquée, qui semble avoir em- barrassé les conchvliologistes. On dit qu'elle arrive à une plus grande taille, et qu'elle possède un plus petit nombre de côtes que l'Edule, et celles-ci sont plus élevées; mais il est douteux qu'elle soit réellement distincte de cette coquille. Nous recümes dernièrement d'un conchyliologiste, M. Swainson, Fespèce qu'il con- 248 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. sidère comme le Rusticum; il observait qu’il y en a de semblables connues sous le nom de Rosscockle, et que l’on vendait à trois sous la douzaine sur la côte d’Essex, tandis qu'un petit pamer de l'espèce commune ne se vendait qu'un sou : on ne prend celles-ci que dans un sable particulier de Leigh après de grands vents froids. Cette coquille se rapporte très-bien à celle qu'a figurée Donovan, et elle,n'est pas différente de celle donnée par Chemnitz, et que cite Gmelin. Si elle est réellement distincte de l'Edule, nous craignons qu'on ne trouve aucun caractère permanent qui puisse la distinguer de l’autre, car le nombre des côtes varie. Nous pouvons ad- mettre que les exemplaires plus petits sont ordinairement dépourvus de couleur rousse et plus orbiculaires; les côtes sont aussi plus fines; mais ces distinctions ne sont-elles pas l'effet de l'âge de la coquille ? Si l’espèce plus grande est distincte, on la trouve cependant en quantité avec l’autre, car nous avons observé dans plusieurs localités que celle-c1 est principalement celle qu'on mange ; les plus petites sont rejetées à la mer pour attendre qu'elles grossissent. Nous devons avouer qu'on rencontre de si nombreuses variétés qui se confondent les unes avec les autres, qu'il est impossible de les séparer, quoique les extrêmes pa- raissent différentes. CARDIUM LACUSTRE. P. 39. L'animal de cette coquille est certainement une Ascidie, aussi bien que ses congé- nères le Corneum et l'Amnicum, et non une Véthys, comme on l'a établi par erreur. MACTRA. MACTRA SUBTRUNCATA. P. 40. MACTRA SUBTRUNGATA. Don., brit. shells, 1V, t. 126. MACTRA STULTORUM. P. 41. MACTRA STULTORUM. Don., brit. shells, 111, t. 106. MACTRA COMPRESSA. P. ES © TELLINA PLANA. Don., brit. shells, x. t. 64. Nous avons renvoyé par erreur à cette coquille de Donovan, sous le nom de Tellina borealis au lieu de plana. MACTRA GLAUCA. MacrTra GLAUCA. Gmel., syst., p. 3260, 20.— Chem., conch., vi, t. 23, 1. 252, 233. — Born., mus., t. 3, Ê. A1, 12. — Don., brit. shells, 1, t. 195. MacrrAa. Coquille ovale, d'un blanc grisètre, très-finement striée en travers, et marquée de rayons glauques, larges et étroits : extrémité antérieure ridée; les crochets réfléchis en arrière avec un petit bâillement entre eux. Longueur, ordinairement deux pouces et demi; largeur, trois pouces et demi. MONTAGU. 249 Cette coquille est ajoutée à la Faune britannique, d'après l'autorité de M. Donovan, qui nous informe qu'elle fut découverte en 1801 par miss Pocock, dans les sables de Hale, au-dessous de Lelant, dans le Cornouailles. Il est possible qu'à cértaines époques ces sables immenses en fournissent, mais nous devons considérer cette dame comme ex- trèmement heureuse, car dans nos excursions sur cette partie de la côte du Cornouailles, surtout en dernier lieu dans la localité mentionnée, nous ne renconträmes aucune de ces coquilles, quoique la Venus chione y fût en quantité, et qu'elle nous fût apportée par des pêcheurs, qui n'en connaissaient pas la différence, pour la M. glauca; et ils nous dirent que cette coquille se trouvait à certaines époques en grande quantité sur cette côte. La figure très-bonne donnée dans les British shells est beaucoup plus grande qu'on ne la décrit communément ; elle a une longueur de trois pouces et demi, sur une lar- geur de quatre pouces et demi. MACTRA TENUIS. Macrra. Coquille blanche, semi-pellucide, comprimée, subtriangulaire, équilatérale, mince et ridée concentriquement ; umbo petit, central, très-avancé et ne tournant d’au- cun côté. Intérieur passablement lisse et luisant, avec une impression musculaire conique, large, mais à peu près obsolète, allant en pointe sur le miheu de la coquille, vers le crochet ; charnière garnie d’une dent bifurquée et d’une fossette étroite; dents lamel- leuses latérales, séparées, une de chaque côté dans une valve: dans l’autre une simple dent unie, avec une cavité correspondante, mais pas de lamelles latérales, Longueur, un quart de pouce ; largeur, plutôt davantage. Nous découvrimes d'abord cette espèce à Southampton, où elle est assez commune sur le rivage, à l’ouest de la ville, et nous l'avons reçue depuis de M. Bryer, de Wey- mouth. La charnière ressemble un peu à celle de la M. compressa, mais la fossette n’est pas si large, et on la distingue aisément par les dents latérales dont celle-là est dépourvue ; elle diffère aussi par la forme, en ce qu'elle est beaucoup plus anguleuse et plus saillante au crochet, aussi bien que la cicatricule. En la comparant au jeune âge de la Mactra solida et stultorum, on trouve qu'elle en diffère non-seulement par la forme, mais surtout par les dents centrales ou primaires, et en ce qu'elle ne possède de dents latérales que dans une valve, tandis que les deux valves de ces coquilles en sont fournies. DONAX. L'animal habitant cette coquille est une Ascidie et non une Teéthys ; ce qui est prob1- blement de même pour la plupart des animaux qui perforent d’autres corps ; il a deux tubes blancs, délicats, pellucides, avec des taches d’un blanc opaque; celles-ci n'ont pas la moitié de la longueur de la coquille, et sont jointes ensemble, excepté près de l'extrémité, où elles divergent et deviennent de couleur rouge ; les ouvertures ciliées de fibres plumeuses de mème couleur; dans quelques-unes les pointes et les franges sont de la même couleur que le 4este des tubes. DONAX CASTANEA. Doxax. Coquille forte, luisante, couleur brune, garnie de quelques sillons antérieurs 250 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. irréguliers transverses ouridés ; un seul rayon de la même couleur, mais plus foncé, part du crochet au bord opposé, en décrivant une-courbe, et divise chaque valve à peu près en partieségales ; de là jusqu'à l'extrémité postérieure la couleur devient pâle ; umbo obtus, incliné plutôt du côté antérieur ou le plus long côté. Intérieur de la même couleur, lisse et luisant, avec une petite trace de rayon au bord ; charnière très-forte ; une dent très- grande et une autre petite à chaque valve ; pas de dents latérales : impression large, al- lant du côté antérieur un tiers à travers la coquille, d'où elle se prolonge ensuite en ligne marginale presque jusqu'au côté opposé ; bord uni. Longueur, un quart de pouce; largeur, trois huitièmes. Il ne paraît pas que cette espèce ait été décrite, du moins nous n'avons jamais rien trouvé qui ressemblàt à une description ; elle approche par la forme de la Donax plebeia, en ce quelle est subcunéiforme, et qu'en proportion les dents sont également fortes ; elle diffère pourtant par celles-ci, à cause de leur obliquité, étant renversées l'une sur l’au- tre; cette coquille a aussi une dent latérale et le crochet incliné vers le côté postérieur ou le côté plus court, tandis que dans celle-ci, lorsqu'il y a un crochet, il incline vers le côté antérieur ou le côté plus long. Elle semble être rare, car jusqu’à présent nous n'en avons eu qu'un seul exemplaire; il avait été pris à Falmouth, dans le Cornouailles, il y à cinq ou six ans ; nous n'avions pas osé en risquer la description ; mais quelques autres exemplaires trouvés récemment à la baie de Saint-Austle, dans ce comté, nous ont mis à même d'ajouter cette espèce au catalogue descoquilles britanniques. Ils sont tous exactement semblables pour la cou- leur et pour les taches. VENUS. VENUS UNDATA, p. 51. VENUS UNDATA. Don., brit. shells, 1V, t. 121. VENUS CANCELLATA. VENUS CANCELLATA. Don., bril. shells, 1v, t. 115. Cette coquille peut être la W. cancellata de Gmelin, p. 3279; mais quoi qu'il en soit, c'est sans aucun doute le jeune dela Venus verrucosa; dans cet état, elle est non-seulement beaucoup moins convexe, mais les sillons transverses sont aussi beaucoup plus minces, dépourvus d'apparence verruqueuse ou ne l'ayant que très-imparfaitement à l'extrémité antérieure; elle est un peu striée longitudinalement dans les sillons, ce qui donne à la coquille un aspect cancellé vers le crochet, où les sillonstransverses ne sont pas très-élevés. Lorsque ces coquilles atteignent la longueur d'un pouce et un quart ou environ, elles perdent les stries longitudinales, et les stries deviennent fortement verruqueuses dans la plupart des exemplaires adultes, on en distingue cependant des traces vers l'umbo. Chemnitz a figuré la jeune V. verrucosa, vol. vr, tab. 29, fig. 304-305, et renvoie à la V. cancellata de Linné ; et dans la même planche, fig. 306-307, il s’en trouve une autre qu'il donne comme une variété; celle-ci est beaucoup plus large en proportion de sa longueur que ne l'est communément la verrucosa. Gmelin cite ces figures pour sa W. cancellata, de sorte qu'en rapportant ces renvois aux figures en question, et comparant les exemplaires de verrucosa variés et nombreux que nous possédons, nous avons peu de doute qu'on ne l'ait décrite dans le premier âge sous le titre de cancellata, et qu'ils MONTAGU. 251 ne forment qu'une seule et même coquille à différents âges. I faut remarquer aussi que la verrucosa est sujette à d'autres variétés, en ce qu'elle a ses stries en partie usées in- férieurement ; dans cet état, l'apparence verruqueuse est perdue même dans les plus grandes coquilles: les stries deviennent lisses, non réfléchies, et l'on ne voit plus de stries longitudinales : dans les jeunes coquilles. lorsque les stries sont en partie usées, les stries longitudinales deviennent plus visibles. Ces variétés ont été la cause de beaucoup d'erreurs. Mais l'occasion que nous avons eue d'examiner sur les côtes de l'ouest quel- ques centaines de ces coquilles de tous les âges peut nous permettre de garantir notre opinion. VENUS VIRGINEA. P. 56. La figure de la Zool. brit., t. 55, sans numéro, est probablement indiquée pour la description de la Fenus rhomboïdes de cet ouvrage, puisque le numéro de cette coquille est 55, et qu'il ne se trouve aucune autre figure avec ce numéro. Le renvoi à M. Pen- nant serait donc placé ainsi pour notre wirginea. V. rhomboides, br. z0ol., n° 55, tab. 55, figure sans numéro. VENUS AUREA. P. 56. Ayant cité par erreur la Venus rhomboïdes de la Zool. brit. pour cette coquille, nous demandons la permission de la reporter à la Venus virginea, et citer pour elle la figure à laquelle il est renvoyé; à sa place, la Tellina rugosa de Pennant ira joindre la V. au- rea, dont le renvoi sera fixé ainsi : Tellina rugosa, n° 3%, tab. 57, fig. 34. VENUS TRIANGULARIS. Venus. Coquille forte, subtriangulaire, d’un blanc jaunâtre, avec quelques stries concentriques antérieures, lisse partout ailleurs ; umbo central. très-proéminent et in- cliné un peu d'un côté ; chacun d’eux penchant d'une manière à peu près égale et don- nant à la région omboniale une disposition anguleuse ; il y a sous le crochet une dé- pression cordiforme lancéolée. Intérieur lisse; charnière très-forte en proportion, garnie d'une valve avec deux fortes dents, dont l'une va en arrière, parallèle à l'échancrure du cartilage, bifide ou divisée longitudinalement; l’autre esttriangulaire ; et près d’elle, et parallèle à la dépression cordiforme, se trouve une forte lamelle latérale, d'une forme semi-lunaire, la convexité en dedans ; une rainure profonde entre celle-ci et le bord ; l’autre valve possède trois dents, dont deux divergent, afin de recevoir entre elles la dent triangulaire de la valve opposée et une dent latérale qui se ferme entre celle-là et le tranchant marginal; les bords sont unis. Longueur, un demi-pouce; largeur, à peu près la même. On trouva cette coquille très-rare sur la côte du Devonshire. VENUS SPINIFERA. Venus. Coquille blanche, jaunâtre, subovale, subtriangulaire, ciselée de nombreuses stries fines, concentriques, parallèles, équidistantes, élevées et un peu réfléchies, au nombre d'environ trente-six, au côté antérieur !. Sur le bord de l’échancrure du car- 1 On appelle communément ce côté l'extrémité antérieure, mais, certes, c’est p'us proprement le côté postérieur, car le tube, ou partie de laquelle l'animal reçoit la nourriture, est avancé à l’autre extrémité, ct, dans toutes les coquilles bivalves, il est le plus élevé dans le sable. 252 BIBLIOTHÈQUE CONCHY LIOLOGIQUE. tilage, sur les deux valves, ces stries deviennent confluentes, se partageant en couples, et forment de courtes épines obtuses se réfléchissant en arrière; cette double rangée d’é- pines forme une cavité profonde pour le cartilage; umbo petit, à peu près central et tourné un peu d’un côté, au-dessous duquel est une forte dépression cordiforme lan- céolée. Intérieur lisse, blanc ; charnière garnie d’une seule dent primaire dans une valve, et d’une petite cavité de chaque côté ; quand la coquille se ferme, cette valve recoit les deux dents de l’autre valve ; la première a aussi de chaque côté une lamelle latérale écartée qui ne se trouve pas ou est obsolète dans la dernière; les bords sont unis. Lon- gueur, un demi-pouce; largeur, plutôt davantage. Cette nouvelle et intéressante espèce a quelque chose de la rare et précieuse coquille Venus dione, et en effet elle n’est pas très-différente de la figure donnée par Lister, mais les épines ne sont ni si remarquables, ni placées si loin de l'extrémité ; cette coquille manque aussi de la rangée intérieure d'épines de chaque côté, qu'on observe dans l’autre, et d’ailleurs diffère un peu par la charnière. Elle ressemble beaucoup par la forme à la Venus striatula, mais elle est plus longue en proportion de sa largeur : quoi qu'il en soit, les stries concentriques sont plus fines et ressemblent plus à celles de la jeune Tellina radula. Nous trouvâmes un exemplaire parfait de cette curieuse espèce dans un tas de sable apporté de la baie de Salcomb , et une seule valve, plus grande que l’exemplaire décrit ci-dessus. CHAMA. CHAMA COR. P. 58. CHama cor. Don. br. shells, 14, t. 134. PECTEN. PECTEN LINEATUS. P. 63. OSTEA LINEATA. Don., br. shells, 14, t. 116. PECTEN LÆVIS. P. 65. I y a plusieurs belles et remarquables variétés de cette espèce : quelques-unes sont d'un jaune terne, d’autres d'un brun tirant sur le pourpré, ou châtain, avec une valve ou les deux valves bigarrées et parfois rayées de blanc ou de couleur jaunâtre; quoi- que lisses en apparence, lorsqu'on les examine au microscope, on les trouve très-fine- ment chagrinées. Un exemplaire de notre cabinet a le bord très-visiblement à côtes ou rayonné, à une distance d'un dixième de pouce; le reste de la coquille est plus forte- ment chagriné que d'ordinaire : la partie rayonnée est séparée de l’autre par une ligne concentrique très-régulière : les rayons sont à peu près au nombre de cinquante : le bord intérieur est finement crénelé. Cette coquille fut prise au filet à Plymouth, et elle est plus grande que celle que nous avons précédemment décrite, MONTAGU. 2 ce ct OSTREA. OSTREA STRIATA. P. 66. En classant parmi les huîtres cette coquille de Lister nous avions imité nos prédéces- seurs, mais non sans quelque doute; car, bien que nous n’eussions jamais vu la valve aplatie, ou ce qu'on appelle la valve supérieure, il paraissait loujours dans la charnière de la valve convexe un caractère suffisant pour la placer avec les Anomies, si Lister, Da Costa et d'autres n’en eussent pas parlé avec tant de confiance comme d'une huître. C'est cependant, il faut le reconnaître, une Anomie ; et nous croyons qu'il y a si peu de doute, que l’A. undulata n'en est que le jeune àge; ainsi les synonymes de ces deux coquilles devraient être rapportés en mème temps à la dernière. Il est maintenant facile de se rendre compte pourquoi l’on trouve tant de valves con- caves, ou, Comme on les appelle, de valves inférieures, et peu de la valve supérieure ou valve plate; car, ainsi que le dit Da Costa, on trouve des centaines de la première contre une de la dernière. Le fait est que la valve striée ou concave est la valve supé- rieure, et la valve plate, percée d’un trou, adhère si fermement aux rochers qu’on ne peut souvent pas l'en séparer en mème temps que l'autre, et que, par conséquent, on ne rencontre jamais la coquille parfaite, sinon vivante et adhérente à d’autres corps : il est vrai que cette valve ne se distinguerait guëre de celle de l'A. ephippium, si on la trouvait détachée de l’autre, car elle est toujours dépourvue de stries. Il est donc évident que les auteurs qui ont décrit la valve plate doivent avoir pris par erreur pour elle les plus aplaties des valves concaves qui ont été un peu usées, ainsi que l’exprime Da Costa. « Le travail extérieur est généralement plus obsolète, » Dernièrement nous avons pris en vie, sur la côte sud de Devon, quelques exemplaires plus grands et plus forts, adhérents à de vieilles bivalves (environ un pouce et quart de diamètre), ce qui confirme notre opinion. Toutes les anomies sont sujettes à une telle variation dans l'accroissement, qu’il est impossible de donner à beaucoup d’entre elles des caractères spécifiques permanents, et nous soupconnons que les espèces exoliques sont multipliées au delà de ce qui est naturel. Lorsque nous donnâmes l'A. squamula comme distincte, ce fut plutôt d'après l'opi- nion générale, qui semble remonter à Linné : nous devons cependant reconnaître que si la squamula reste établie comme espèce distincte, nous ne trouverons jamais, suivant toute probabilité, la jeune del Ephippium ; si donc les synonymes de la squamula et ae la Cepa étaient joints à ceux de l'Ephippium, cela semblerait plus naturel, car il n y a réellement aucun caractère de distinction. ® MYTILUS. MYTILUS EDULIS. P. 69. Myrius EpuLis. Don., br. shells, 1V, t. 128, F. 1-1. MYTILUS UNGULNUS. Myrius uNGuLINUS. Don. br. shells., 1v, t.1928, Ê. 2-2. — Gmel., syst., p. 3354-19. — Chemn. conch., vin, t. 84, Ê. 747. — Id., t. 85, f. 756. 18 254 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Nous donnons cette coquille comme espèce Britannique, sur l'autorité de M. Donovan, qui dit que « miss Pocock prit plusieurs coquilles de cette espèce sur la côte de Cor- « nouailles. » Elle ressemble beaucoup au 7. edulis, mais on reconnaît généralement qu'elle est plus pointue et courbée au crochet, au-dessous duquel elle se renfle et se projette plus sur le bord postérieur : suivant différents auteurs la charnière semble garnie de deux à six dents en haut, et la rainure aurait de nombreuses crénelures : valves très-convexes, de couleur verdâtre ou noir-bleuâtre. Longueur, quatre ou cinq pouces : largeur, deux pouces à deux pouces et demi, Elle habite la Nouvelle-Zélande, le cap de Bonne-Espérance et la Méditerranée. Il faut beaucoup d'attention pour déterminer les espèces de ce genre, si semblables les unes aux autres, et sujettes à tant de variation individuelle provenant du climat ou d’autres circonstances : nous Craignons que ces causes n'aient déjà fourni l’occasion de multiplier les espèces au delà de leurs limites naturelles. MYTILUS ANATINUS. P. 74. MyrTiLus ANATINUS. Don., br. shells, 1v, t. 443. PINNA. PINNA INGENS..P. 78. Cette espèce est sans doute la même que M. Pennant a remarquée dans le cabinet du docteur Walker de Moffat : l'auteur des Eléments d'histoire naturelle nous apprend, vol. 2, p. 384, qu'une très-grande espèce fut trouvée, en 4764, par le docteur Walker, dans l’île de Barra, elle fut appelée par lui Pinna borealis. UNIVALVES. BULLA. BULLA APERTA. P. 90. BULLA APERTA. Vignette, 2, F. A. — Animal, f. 2. — Son gésier, f. 3-4. — Don. br. shells, 1v, t. 490, Î 1. MONTAGU. 255 BULLA HALIOTOIDEA. P. 92. BULLA HALIOTOIDEA. Vignette, 2, f. 6, couverte par l'animal, BULLA PLÜMULA. P. 93. BULLA PLUMULA. Vignette, 2, fig, 5, couverte par l'animal. BULLA HYDATIS. P. 94. BuLLA nypATis. Vignette, 1,f. 1, 2.— Gésier de l'animal, 3, 4, 5. BULLA CYLINDRACEA. P. 96. BuLLA cYLINDRICA. Don., br. shells, tv, t. 190, f. 2. Il est malheureux que cette coquille, qui d'abord fut bien nommée par M. Pennant, et qui jusqu'à présent n'a été remarquée qu'en Angleterre, ait été étrangement con- fondue; cela tient à ce que la figure donnée dans la Zoologie britannique est très - exprimée. Da Costa conduisit le premier à cette erreur en faisant de cette coquille la Voluta pallida de Linné, qu'il ne connaissait pas. Donovan, suivant Da Costa, tomba dans la même erreur; mais il corrigea ensuite sa faute en figurant la vraie cylindracea de Pennant, et en reconnaissant qu'elle correspond plus clairement à cette coquille que la V. pallida; malheureusement pourtant, cet auteur a renvoyé à la Bulla cylindrica de Gmelin, espèce tout à fait différente et qui ne lui ressemble pas du tout, si nous pouvons en juger d'après la figure à laquelle il est renvoyé par cet auteur, dans Favanne, Che- mnitz et Gualtieri : il ne cite pas non plus la Zoologie britannique. Le docteur Pulteney ne fit pas attention, ou plutôt 1l ne se rappela pas, que le nom de cylindrica était déjà employé pour une espèce de Bulla très-différente, car il ne l'aurait pas désignée sous ce nom, et ainsi propagé la confusion ; mais il semble qu'il ait été porté à cette erreur, parce qu’elle est ainsi appelée dans le Museum portlandicum. Toutefois, comme M. Pennant fut le premier auteur du nom donné à la coquille dont il s'agit, que le docteur Pulteney le cite et ne cite pas la cylindrica de Gmelin, il aurait été à désirer qu'il eût adopté le nom du premier et non celui du dernier. Lister fut probablement le premier qui figura la B, cylindracea, tab. 714, f. 70, et l'a marquée d'un A, indiquant qu'elle était anglaise, et ajoutant en même temps la lo :a- lité (Barnstable) d'où il l'avait obtenue, Avec les deux figures de cette coquille on voit la Voluta pallida, sans aucun numéro ou signe pour indiquer la distinction. Au- dessus d'elles sont ces mots : « Exiqua, alba, vere cylindracea : » cette circonstance et d’autres peut-être ont servi à faire confondre ces coquilles. BUCCINUN. BUCCINUM UNDATUM. P. 103. Bcecxuu uxpaTuMm. Don., br. shells, 111, t. 104. 256 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. BUCCINUM AMBIGUUM. P. 405. M. Racket nous a dernièrement favorisé d’une variété de cette coquille, beaucoup plus mince, et avec un plus grand nombre de côtes (quinze au lieu de onze), et elles étaient régulièrement et finement striées en travers sans s'élever en tubercules. MUREX. MUREX GRACILIS. P. 116. ) Au moment où nous décrivimes cette coquille, nous n'en possédions qu’un seul exem- plaire, et encore était-il un peu usé. Nous avons maintenant la satisfaction de dire que M. Bryer nous a favorisé depuis d'un exemplaire vivant, pris avec deux ou trois autres en pêchant dans la partie ouest de la baie de Portland. Celui-ci est plus grand, il a plus d'un pouce de longueur et treize côtes; l'ensemble delä coquille est d'un brun jaunâtre, excepté entre la jonction des spires où domine le brun tirant sur le pourpré, et une bande blanche autour du milieu de la circonvolution principale, commençant à l'angle supérieur de l'ouverture et se terminant vers le milieu de la lèvre externe; la même marque apparaît dans l'autre, mais presque effacée : la lèvre externe est aiguë au bord, épaissie au dos par une côte, et subcarénée en dedans. Ce murex extrêmement rare est l’une des plus belles espèces britanniques. TROCHUS. TROCHUS TENUIS. P. 449. Trocuus PAPILLOSUS. Don., br. shells, 1V, &. 427. TURBO. TURBO JUGOSUS. Turso. Coquille subovale, ventrue, à quatre tours crénelés spiralement; le premier très-grand, occupant les trois quarts de la coquille : apex pas très-élevé, mais passable- ment pointu : ouverture suborbiculaire ; lèvre externe mince, subcarénée par les sillons ; lèvre interne large et lisse, imperforée. Diamètre, environ trois huitièmes de pouce ; ordinairement aussi large qu'elle est haute. Nous recümes d'un amateur de coquilles une espèce à laquelle s'applique cette description pour le T. obtusatus de Linné ; elle était de couleur jaune-orangé terne, et fut prise sur la côte de Porset. MONTAGU. 251 M. Gibbs, qui, à notre instigation, à fait dernièrement des recherches sur la côte de Cornouailles, rapporta cinq de ces coquilles des rochers près de Saint-Ives. Elles ressemblent sous tous les points, excepté par la couleur, à celle du Dorsetshire ; quelques-unes sont d'un pourpré foncé, avec des sillons blancs; d’autres verdàtres à l'extérieur, l'intérieur étant d'un brun un peu pourpré, ou chocolat ; il y à sur le tour principal dix ou onze sillons très-élevés, aigus, se réfléchissant un peu en haut ; il y en a trois où quatre sur le second tour, et parfois aussi sur le troisième, mais ce dernier est plus communément lisse et obsolète. Parmi la variété de coquilles qui ont embarrassé les plus habiles testacéologistes, et qui, comme le T. littoreus et le T. rudis, diffèrent tellement aux diverses époques d'accroissement, qu'il n’est pas facile de les distinguer, cette coquille semble être la plus éloignée, sans les gradations qui pourraient la rapprocher de quelqu’une de ses congénères; mais ce n'est certainement pas le T'. obtusatus, qu'on décrit lisse, un peu arrondi, et très-obtus, coquille que, précédemment, nous avons cru être une variété du Turbo littoreus. Nous devons avouer néanmoins que, quoique nous ayons partagé en partie l'opinion de savants amis en donnant à cette coquille une place distincte, nous avons cependant encore le soupcon qu’on peut trouver sur quelques-unes de nos côtes des passages intermédiaires qui réuniraient cette coquille au T. littoreus, car les variétés de celle-ci, dans le premier âge, sont infinies. HELIX. HELIX OCTANFRACTA. P. 174. Dans la première partie de cet ouvrage nous avons cité pour cette coquille l'A. octona de la Zoologie Britannique, mais avec quelque doute : en effet, nous sommes presque portés à penser que la figure d’un exemplaire mutilé donnée dans cet ouvrage doit être renvoyée à l'octona de Linné, espèce que l'auteur a citée et sur laquelle il avait pro- bablement été trompé comme beaucoup d'autres sur son origine anglaise. La description de M. Pennant n'apprend malheureusement que peu de chose ou rien, et une figure mutilée n'éclaire pas davantage ; de sorte qu'il nous faut toujours rester dans l'incertitude à l'égard de ce qu'il a voulu dire : il semble en effet n'avoir eu con- naissance d'aucun détail relatif à l'histoire naturelle de la coquille, comme originaire de ce pays, et en conséquence on nous pardonnera plus aisément nos doutes. L'auteur a renvoyé pour sa coquille à une espèce microscopique de Gualtiert, tab. 6, fig. B, le Buccinum terrestre de cet ouvrage, espèce qui n'a pas la moindre ressem- blance avec ce que les collecteurs considèrent généralement comme l'H. octona de Linné; et cependant Gmelin est tombé dans la même erreur en citant la même figure de Gualtier:, bien qu'ilne mentionne pas la coquille de Pennant. Le Dr. Turton a suivi tout naturellement les erreurs de Gmelin, et a ajouté un renvoi à la coquille de Pennant, quoiqu'il ait omis le Buccinum acicula de Müller, que l’autre a cité par erreur. L'H. octanfracta est, ainsi que nous l'avons dit auparavant, parfaitement distinct de ces coquilles, excepté de celle de la Zoologie Britannique, et peut-être une espèce entièrement nouvelle, puisque jusqu'à présent on ne l'a trouvée, croyons-nous, qu'en un seul endroit, dans le Cornouailles, comme on l’a remarqué dans la première partie. Si c'est réellement une espèce nouvelle, le mérite de la découverte en revient à 258 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. M. Gibbs, dont les efforts et les observations sur les plus petites espèces ont enrichi cet ouvrage. Lors d'une visite récente dans le voisinage du lieu où l'on a découvert cette coquille en 4798 , on fit des recherches actives afin de s'assurer si elle s’y était répandue; mais quoiqu’on ait examiné un grand nombre de coquilles de tous les âges dans la même eau bourbeuse, du côté de la grande route, sur le sommet de la montagne , on n'en put trou- ver une seule dans des localités analogues, soit contiguës, soit dans d'autres parties du pays. D'après cela, nous renouvelons notre cochlearium; la première colonie a manque, probablement, par la nature différente des eaux. HELIX ASPERSA. P. 179. HELIX HORTENSIS. Don., br. shells, 1v,t. 131. TESTACEA BRITANNICA TROISIÈME PARTIE, — SUPPLÉMENT. T1 INTRODUCTION. Quelques amis nous ayant conseillé de donner la figure de beaucoup de coquilles dé- crites dans nos Testacea britannica et que nous avions négligées à cause des difficultés que présente une si grande entreprise, nous nous sommes décidé à publier un choix de quelques espèces nouvelles et intéressantes. Les planches supplémentaires contiendront donc quatre-vingt-dix espèces distinctes, dont plusieurs ne se trouvent que dans mon cabinet ou dans celui d’un ou deux de mes savants amis; les autres, bien que com- munes, sont figurées dans le but de faire connaître les différences qu'elles présentent avec des coquilles avec lesquelles elles ont été et sont encore aujourd’hui confondues. Nous avons donné une grande préférence aux espèces terrestres et à celles d’eau douce, parce qu'elles sont à la portée de beaucoup de personnes qui habitent loin des côtes et qu'elles ont été si étrangement confondues, que nos figures, en établissant bien leurs différences, pourront en faciliter la détermination. Il faut admettre cependant qu'on ren- contre parmi les testacés, comme dans toutes les autres branches de la science, quel- ques espèces dont les rapports sont très-étroits et qu'il sera difficile de bien distinguer, parce que les petites différences constantes qu'elles présentent ne peuvent être repro- duites par le pinceau de l'artiste ; aussi ces espèces décrites avec la conviction positive qu'elles sont distinctes, ne peuvent être présentées aux savants qu'à l’aide d'une des- cription comparée ; nous avons préféré cette méthode parce qu'elle nous a réussi dans la première partie de cet ouvrage. Dans le genre Nautilus on n'a rien négligé de ce qui pouvait jeter quelque lumière sur un groupe si obscur encore et en même tempssi intéressant ; à ce sujet, on trouvera quelque chose de nouveau, car de nouvelles espèces ont été le résultat de nos recherches continuelles. Nous avons consulté le cabinet des Testacea minuta rariora de notre digne ami feu M. Boys, cabinet qui nous a été gracieusement ouvert par son fils le savant M. Henry Boys. Nous saisissons cette occasion de lui témoigner notre reconnaissance pour cette attention, qui, à cause du motif, peut être considérée comme s'adressant au public. Ainsi secondé, nous avons été à mème de corriger quelques erreurs, de définir plus complétement quelques-unes des coquilles données par Walker, et d'établir leur synonymie dans d'autres auteurs. Nous avons aussi levé les doutes sur les noms donnés par le docteur Solander dans le muséum de Portland, noms que portaient les exem- plaires identiques reçus du docteur par M. Boys. Nous avons reconnu encore l'exactitude de ces noms par un lot de coquilles terrestres et fluviatiles types, achetées à la vente de ce muséum et se trouvant maintenant dans la collection de M. Laskey, qui a eu l’obhigeance de nous permettre de les com- parer. La science doit beaucoup à M. Laskey pour ses libérales communications; ses infa- tigables recherches sur la côte d'Écosse ont fait connaître beaucoup d'espèces ; nous en avons reçu un catalogue riche de genres indigènes, ainsi que des exemplaires de co- quilles; deux choses qui ont largement contribué à éclairer le sujet, comme nous le prouverons dans les pages qui vont suivre. | On remarquera que quelques-unes de nos figures ont été données par les auteurs du Descriplive catalogue of British testacea, publié dans le huitième volume des Trans- actions de la société linnéenne : nous ne pensions pas donner plus d'extension à notre 262 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. ouvrage lorsque ces figures ont été gravées. Un grand nombre de bonnes figures, des descriptions concises avec des renvois à notre travail ( Testacea britannica), ont dé- montré la nécessité d'en dessiner d'autres qui devaient primitivement accompagner ce supplément. Ici nous ne pouvons manquer de payer le tribut de respect et de reconnaissance si bien dû aux travaux remarquables des auteurs qui ont si largement contribué à la con- naissance de la bibliographie conchyliologique et à celle des espèces linnéennes consi- dérées comme anglaises !, Nous ne pouvons cependant éviter de remarquer qu'avec le plus grand respect et la plus grande déférence pour le système de notre grand maitre Linné, nous ne saurions être d'accord sur une opinion aussi contraire que la sienne au progrès de la science, et qui consiste à croire qu'aucun autre système n'est préférable et que le sien est arrivé à son nec plus ultra. Une telle opinion milite contre tout progrès. L'expérience nous montre que chaque jour nos connaissances s'étendent, et que de nou- veaux objets, se présentant à notre examen, viennent se joindre à ceux déjà connus d'une manière imparfaite ou obscure, et qu'alors il devient indispensable de faire des changements ou des additions. Les auteurs modernes semblent être d'accord sur cette opinion. Nous n’approuvons cependant pas une révolution complète dans un système qui est à la fois simple, clair, et qui embrasse beaucoup de choses; mais c'est un sujet d'o- pinion particulière et non de controverse. Les écrits de Linné montrent qu'il était fréquemment porté à changer d'opinion, et que les nouvelles lumières émanées d'un esprit si brillant éclairaient de leurs rayons le monde savant. Peut-on alors supposer que si ce grand naturaliste eùt vécu quelques années de plus il n’eùt pas augmenté la douzième édition du Système de la nature? Depuis la publication de cet ouvrage précienx combien n’a-t-on pas découvert de choses nouvelles que les écrits de beaucoup de célèbres naturalistes modernes ont démontré ne pouvoir se rattacher aux genres de Linné? Nous devons donc répéter ce principe, que quelques changements au système de Linné sont des innovations utiles dans la science. On verra que nous avons pensé qu'il était convenable de retirer le genre Teredo de la division des univalves, et nous l'avons placé dans celle des multivalves, près des Pholas dont il se rapproche de fort près; mais nous avons laissé subsister le nom spéci- fique ainsi que le nom générique pour les espèces anglaises seulement, et nous n'avons fait que fixer des caractères plus appropriés à ce genre. Nous avons aussi formé un nouveau genre de quelques espèces de Mactra et de Mya, qui n’appartiennent véritablement ni à l’un ni à l’autre de ces genres, et qui avaient été placées à volonté parmi eux, faute d’avoir assigné à des coquilles naturellement de même famille un plus grand nombre de caractères de même valeur. Nous avons appelé ce genre Liqula, et nous y renvoyons pour de plus amples détails. Nous n'avons rien à ajouter à cette introduction, si ce n’est que nous profiterons de ce supplément pour faire quelques remarques additionnelles lorsque des recherches ul- térieures auront jeté de nouvelles lumières sur l’histoire de quelques espèces particu- lières décrites précédemment ; nous avons le plaisir d'annoncer que nous n'avons pas ajouté moins de soixante-dix espèces au catalogue des coquilles anglaises. Il ne nous reste plus qu'à demander la même indulgence que celle qu'on a eue pour la première partie de cet ouvrage, récompense flatteuse de nos efforts pour le développement de l'histoire naturelle. Nous espérons que nos divers amis versés dans les sciences, à qui nous adressons nos remerciments et l'expression de notre gratitude, nous continueront comme par le passé leurs observations sur les diverses branches de la zoologie. Knowle, ler octobre 1808. GEORGE MONTAGU. { An histortcal account of Testaceological writers. Lian., frans., vol. VIT, p. 119, and a descriptive of British testacea by HW. Malon and the rev, Th. Rackelt MONTAGCU. 265 COQUILLES MULTIVALVES. CHITON. CHITON MARGINATUS. P. 1. Les pièces séparées de cette espèce, que nous a données M. Laskev, font penser qu'en Écosse elle atteint une grande taille : leur largeur prise, en dehors, est d'un pouce et demi ; on en rencontre beaucoup, mais il n'y a pas d'exemple d'un spécimen d’une telle dimension. CHITON SEPTEMVALVIS. P. 2. CHiToN piscors. Linn., (rans., VIH, p. 20. Nous sommes disposé à croire que c’est une variété du Marginatus. BALANUS. BALANUS RUGOSUS. P. 5. LEPAS BOREALIS. Don., br. shells, 11, t. 160. LEPAS RUGOSA. Linn., trans., v, 11, p.25, t. 14, f. 5. — Pult., hutch. Dorset, (09, f 10: BALANUS STRIATUS. P. 6. LEpas srRoEMIA. Gmel., syst., p. 3214.—Muil., zool. Dan., 111, t. 94. LEPAS INTERTEXTA. Lin., trans., vit, p. 26. — Pult., hutch. Dorset, t. A, L. 9. Quoique cette espèce de balane diffère matériellement par sa structure des autres espèces du genre, un examen consciencieux est venu nous prouver que c'est une mul- tivalve et non une bivalve, ainsi que nous l’avions insinué dans les Addenda to Tes- Lacea britannica. L'opercule est mobile au moyen d’une charnière cartilagineuse, et il ferme compléte- ment l'ouverture de la valve inférieure ; mais comme il est composé de deux parties unies intimement dans leur longueur, et qu'il est susceptible d'un petit mouvement in- 264 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. dépendant qu'on peut aisément remarquer, c'en est assez pour constituer une coquile multivalve. BALANUS SPONGEOSUS. PI. 7, fig. 4. Coquille ovale, avec six pièces anguleuses, ridées, se terminant en pointes élevées, et garnies de nombreuses épines; les trois pièces antérieures sont plus larges et moins longues que les trois autres; la base est aplatie et présente des rides concentriques ; sous la base, est fixée une coupe arrondie au fond, dont le bord correspond avec la cir- conférence de la base et avec laquelle il est lié par un ligament fixé au bord crénelé de la coupe ; cette partie est creuse en dedans et n’est pas destinée à loger l'animal, parce qu'il n’y a pas de communication intérieure entre elle et la coquille supérieure. Par sa forme elle ressemble tellement à la Patella antiquata retournée, qu’en la trouvant séparée on à pu facilement la prendre pour elle, ayant de semblables rides transver- sales et le bord incliné vers un côté, et lorsqu'elle est dépouillée de son épiderme elle est blanche. L’opercule est composé de quatre valves; la paire postérieure est plus longue et un peu recourbée en avant; la paire antérieure est rude avec des stries croisées ; couleur brun livide, tirant sur le pourpré vers les pointes du sommet: longueur, un demi-pouce; largeur plutôt moindre. Les habitudes de cette coquille (qui, si l’on ne donnait un peu de latitude au carac- tère générique, ne pourrait trouver place ni parmi les balanes, ni parmi les lepas, puis- qu'elle n’est ni sessile ni pédiculée) sont extrèmement curieuses ; on la trouve enve- loppée, ou couchée dans une espèce particulière d’'éponge, ne laissant voir que les pointes de l’opercule. L’éponge se rapproche un peu de la Spongea tubulosa, dont elle est probablement une variété, mais son tissu est plus grossier, et elle n’est pas aussi régulièrement tubulée que celle figurée par Ellis; nous n'avons pu la trouver parmi les zoophytes de ce naturaliste, bien qu’elle soit commune sur la côte occidentale. Au milieu des fibres réticulées de cette éponge le balane trouve un abri sûr dans son jeune âge, et il est bientôt enfermé par l'accroissement de l'éponge, à l'exception d’une petite ouverture tenue libre par le tourbillon qu’occasionne le mouvement continuel des an- tennes ou tentacules du triton qui habite la coquille. Les conchyliologistes doivent cette découverte à feu M. Bryer de Weymouth, qui trouva plusieurs de ces coquilles non dé- crites dans le bras de Portland ; quelques-unes étaient fraîches et contenaient leurs ani- maux. Cette personne nous fit remarquer, en nous en envoyant des échantillons, que bien qu’elle eùt souvent trouvé la mème éponge dans la baie de Weymouth, elle n'avait jamais observé auparavant qu'elle fût habitée par ces coquilles, d'où elle conclut que c’est une production pélagienne : c’est probablement une espèce très-rare, car nous ne l'avons jamais rencontrée sur la côte du Devon, où l'éponge est assez commune. Dans un fragment de la même espèce d éponge nous avons trouvé un autre balane, apparte- nant, suivant toute apparence, à la famille du B. spongeosus ; mais la valve supérieure étant mutilée, nous n'avons pu le définir : la coupe ou base, qui a la forme d'un cône renversé, perforé à son extrémité inférieure ou plus petite, est très-épaisse, et le bord est semblable à un tranchant qui est strié; l’intérieur est garni d’arêtes annulaires et revêtu d’une membrane ; l'extérieur est tuberculeux, avec des plaques ou lames larges gt saillantes. MONTAGU. 265 LEPAS. LEPAS FASCICULARIS. P. 242. LEPAS DILATATA. Don., br. shells., V, t. 164. LEPAS FASCICULARIS. Linn., trans., VIN, p. 30. M. Donovan, comme nous, s’en rapporte à Ellis pour cette coquille, et l'a figurée comme une production anglaise, avouant cependant qu'il ne l'a ni trouvée lui-même, n} reçue d'aucun de ses amis; mais 1l nous informe que le spécimen en sa possession est probablement le même que celui qui fut envoyé par M. Ellis à la duchesse de Portland ; il passa ensuite dans le cabinet du docteur Fordyce, à la mort duquel il l’obtint sous le nom de Lepas segellatum de Solander. Nous sommes heureux de le posséder, afin de pouvoir donner cette espèce rare de Lepas comme véritablement anglaise, en ayant reçu un échantillon du conchyliologiste feu M. Bryer, notre ami, qui le prit sur la côte près de Weymouth, depuis la publica- tion des Testacea brilannica. Cette coquille est d'une couleur de corne bleuâtre, très-mince et diaphane; la valve antérieure la plus basse est ridée au centre depuis l'angle extérieur jusqu'à la base, et faiblement radiée ou réfléchie; elle traverse les rides ; sa base et la valve correspon- dante sont curieusement étendues ou réfléchies; la valve supérieure est aussi un peu ridée. L'ouverture faiblement recourbée en arrière; la valve dorsale, qui est subca- rénée, n'atteint pas tout à fait le sommet de celles supérieures, mais elle s'étend sous la base en angle droit, devient plus large et s’arrondit au bord, où elle s'unit avec le pé- dicule, et est, en cet endroit, garnie d'épines concentriques. La coquille est recouverte en entier d'un épiderme très-mince. Longueur, pas tout à fait un pouce. LEPAS POLLICIPES. P. 41, fig: 9. LEPAS POLLICIPES. Gmel., syst., p. 3213.— Chem., conch., 114, . 551, 552. — Turt., Linn., 1v, p. 174. Coquille composée de valves nombreuses, dont cinq peuvent être considérées comme principales ; les plus petites, ou auxiliaires, entourent la base, et sont au nombre de vingt. Beaucoup d’entre elles sont très-petites; toutes les valves sont unies et polies ; la plus grande des principales de chaque côté est plutôt concave, conique, à la partie supérieure; le sommet obtus et parfaitement droit; la valve antérieure est subovale, épaisse, convexe et arrondie; la plus grande partie des valves plus petites est trian- gulaire. La longueur du pédicule est près du double de celle de la coquille ; il est un peu resserré et sa texture est des plus singulières ; il est recouvert d'un nombre infini de petites écailles placées d'une manière imbriquée et qui cachent complétement la peau, qui est coriace. Ces testacés, véritablement semblables au chagrin, sont d’une couleur brun-cendré et très-polis. Longueur, deux pouces et demi, y compris le pédoncule. Cette espèce curieuse, que beaucoup de naturalistes ont appelée Cornucopia, a été prise plus d'une fois sur la côte d'Angleterre; celle qui a servi à cette description fut trouvée par M. Laskey sur du bois flottant dans le détroit de Forth. Cette personne nous à assuré qu'elle avait observé cette espèce sur la carène d’un vaisseau qui avait été renversé et remorqué à Dartmouth, mêlée à l'anatifera et 266 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. l'anserifera qui couvraient complétement la partie basse du vaisseau. Elle habite les mers de Norvège aussi bien que la Méditerranée. TEREDO, ANIMAL D’ASCIDIE. Coquille composée de deux valves principales demi-sphériques, tronquées et ouvertes à l'extrémité, et de deux petites valves lancéolées éloignées. Charnière garnie d'une longue dent recourbée sur chaque valve. Tube testacé, subcylindrique, courbe, dans lequel l'animal réside ; mais il n’y est pas attaché. TEREDO NAVALIS. P. 229. Terebo. Linn., trans., vin, p. 249. — Pult., Hutch., Dorset, t. 18, f. 21. — Phil. trans. 1806, part, 11, p. 276, t. 12 et 13. Dans notre première description de cette coquille, on observera que nous avons suivi l'exemple des plus grands naturalistes en la plaçant parmi les plus simples co- quilles univalves, Cependant une occasion récente d'examiner plus minutieusement le sujet nous a entièrement confirmé dans notre première opinion, que si on ne peut strictement la placer parmi les Pholades, il faut la rejeter dans la division des Multi- valves. Les plus grandes valves, qui cachent une des extrémités de l'animal, ressemblent à quelques espèces de Pholades ; et, quoique privée de valves accessoires à la charnière, cette coquille est garnie d’une longue dent recourbée qu'on observe ordinairement dans les espcèes appartenant à ce genre. Les valves accessoires ou auxiliaires de celles-ci sont placées à l'extrémité opposée, et cette seule particularité demande une place séparée. Ces quatre valves, qui sont attachées et sont une partie inséparable de l'animal, constituent une coquille multivalve, sans considérer le fourreau ou tube testacé formé par l'animal pour sa plus grande sécurité dans sa cellule, comme une dépendance réelle ; car, bien qu'on puisse le considérer comme une partie nécessaire dans l'économie de l'animal, il en est cependant tout à fait indépendant, et n'est autre chose qu'un canal formé par la transpiration visqueuse qui se coagule entre les lames papyracées, et s'épaissit avec l’âge. L'animal est certainement une Ascidie, et non une Térébelle, comme on le croit ordinairement. Tout son corps est parfaitement doux au toucher, dépourvu de ten- tacules, organes du toucher ou autres appendices, et sans la moindre apparence de branchies, mais il est hyalin, et tout à fait simple dans sa structure externe; il a deux tubes ou siphons à la plus petite extrémité, et placés entre deux valves lancéolées testacées. Les tubes sont semblables à ceux des autres ascidies.testacées, frangés à leurs extré- mités, et sont divisés presque depuis leur naissance jusqu’à leur jonction aux valves qui doivent à volonté fermer l'entrée de la cellule ; au moyen de ces tubes, l'animal 1 Dans les Transactions philosophiques citées plus haut, M. Home dit qu’il y a adhésion avec la co- quille cylindrique dans un endroit où le corps de l’opercule (les valves lanceolées) est joint à l'animal. Que ce soit accidentel ou occasionné par de petits organes à ce destinés, c’est ce que nous ne pouvons détermi- ner ; mais, d’après notre expérience, nous pensons que ce ne doit pas être constant. Nous avons dit ailleurs que la Myu pholadia se construit elle-même, dans la pierre, une semblable cellule testacée, mais elle n'y est pas adhérente. (Voyez Mya pholadia.) MONXTAGU. 267 aspire l'eau et avec elle sa nourriture; puis comme les autres Ascidies il rejette les fluides. Il n'a pas de dents ou substance dure à l'extrémité la plus grande, si ce n’est les valves qui le garantissent et le cachent; l’ouverture, qui est semblable à celle de l'animal d'une Pholade, est simple, défendue seulement par une substance interne hyaline cartilagineuse. Sous le rapport du tube testacé qui recouvre les excavations faites par ces animaux, il y a quelques différences dans leur structure. Dans quelques morceaux de bois de chêne parfaitement sain nous avons vu ces cellules tubuleuses tellement serrées que l'animal paraissait avoir été forcé de creuser chacune des autres cellules dans les parties non protégées par la concrétion testacée ; dans cet étui, la partie envahie semble une retraite, et pour plus grande sûreté il place une cloison voûtée au travers de la galerie à l'endroit où se termine le tube calcaire, et s’enferme ainsi lui-même avec sécurité derrière un mur de sa propre préparation, ce qui est une preuve contre une perforation ultérieure dans cette direction. Plusieurs de ces fourreaux tubuleux que nous avons examinés ne présentent plus la structure épaisse et lamelleuse à leur extrémité la plus petite ou extérieure, et n’ont seulement qu'une perforation oblongue pour allonger les siphons de l'animal. Ceux qui sont garnis de lames en présentent en nombre différent, sans avoir égard à la gran . deur des tubes, et elles varient depuis quatre jusqu'à vingt. Nous en avons examiné un en particulier qui n'en avait pas moins de vingt-neuf, dont six de chaque côté étaient garnis d'une côte moyenne placée sur le plat des lames comme un sommet caréné. Cet échantillon était de grandeur ordinaire et il avait un pouce et demi de longueur à cet endroit. Il est difficile de déterminer le but particulier de cette singulière structure depui que nous avons trouvé de ces animaux qui ne la présentent pas ; mais nous pouvons conclure qu'elle a son usage, puisqu'il y en à peu, proportion gardée, chez lesquels elle n'existe pas. C’est probablement dans le but de tromper les petits animalcules marins que l'animal dévore sans aucun doute, et qui dans ce labyrinthe sont facilement pris et attirés par l'extrémité tubulaire de l’Ascidie. Les valves auxiliaires lancéolées qui sont fixées à l'extrémité extérieure de l'animal se ferment sur l’intérieur ou la paire de lames la plus avancée, et servent non-seulement comme moyen de défense contre l'envahi:sement d'espèces plus fortes qui pourraient léser le corps délicat de l’animal, mais encore à conduire le fluide qui l'entoure dans la cellule; car, au moyen de cet appareil, toute l’eau circumambiante peut être rejetée à volonté par les siphons extérieurs. Comme la partie lamelleuse du tube ne dépasse pas la surface du bois perforé, on ne peut voir les siphons de l'animal que dans son élément naturel, lorsqu'il est à l'affüt de quelque proie, comme les autres Ascidies testacées; et comme elles, il a le pouvoir et l'instinct de détruire les matières par quelque dissolvant ou autres moyens inconnus, c’est une chose certaine ; mais avec cette différence que le Teredo navalis ne peut dissoudre que les matières ligneuses, tandis que les Pholades et quelques autres sont capables de dissoudre les pierres aussi bien que le bois, Quels que soient les moyens par lesquels s'effectue cette singulière opération, il est évident que tous l’accomplissent à l'aide de cette partie qu'entourent les valves prin- Cipales, et que c’est par l'extrémité opposée ou extérieure qu'ils prennent toute leur nourriture au moyen de leurs siphons, et que la seule partie de ces animaux qui soit analogue n’est pas destinée à l'alimentation, mais bien à leur procurer un 263 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. logement sùr. Il est donc plus raisonnable de conclure que les excavations du bois ou de la pierre dans lesquelles nous les avons trouvés logés ont été pratiquées par un dis- solvant semblable au suc gastrique, si essentiel aux facultés digestives de l'estomac. La découverte d’une nouvelle espèce de Teredo sur la côte de l’île de Battoo, près Sumatra, par M. Griffiths, et décrite dans les Philosophical Transactions of the Royal Society 1806, avec des notes par M. Everard Home, est extrêmement intéressante, non-seulernent sous le rapport de l'énorme grandeur de son tube, mais encore parce que ses caractères serviront à prouver sans doute que les coquilles attachées à ces animaux, et appelées perforantes, ne sont pas essentiellement nécessaires pour percer le bois ou autres corps durs, puisque le Teredo gigantea', qui habite la vase au fond de l'Océan, où il n'a pas besoin d’un tel appareil pour percer, est cependant garni de pièces tout à fait semblables à celles du Teredo navalis. Il n'est pas dans notre intention de faire une description de la structure’interne de l'animal, ce qui a été exécuté avec beaucoup de succès et une grande habileté par M. Home, professeur d'anatomie comparée, et rentre plutôt dans l'helmintologie que dans la conchyliologie; car bien que la dernière, comme science détachée, s’aide beau- coup d'un examen approfondi de la forme extérieure des animaux testacés, le testa= céologiste ne doit attendre que peu de résultats en disséquant des animaux aussi mous, à moins qu'il n'ait la main et l'expérience d'un SwamMEerpam. Notre désir est de faire admettre l'opinion que l'animal en question n'est qu'une Ascidie testacée formée de pièces comme celles d’une Pholade, pour défendre cette partie qui est essentielle à l’accomplissement du vœu de la nature, et auxquelles on a attribué avec si peu de rai- son une faculté qu’elles ne peuvent avoir, à cause de leur fragilité. Avec un peu d'attention, nous serons de suite convaincus de l'impossibilité que le bois de chène soit creusé par de semblables moyens, soit que la coquille coupe par son tranchant, soit qu'elle lime avec sa surface rugueuse. D'ailleurs, une autre preuve qu'il n’en est pas ainsi, c'est que l'on voit toujours les coquilles vivantes avec un bel épiderme olivâtre qui n'existerait pas à cause du frottement nécessaire pour percer ou user le bois. La substance transparente cartilagineuse que l’on a nommée proboscis et sur laquelle l'animal tourne lorsqu'il perce, doit être destinée à un usage tout différent, elle tient probablement la place des os, comme nous le voyons dans la Sepia media, et peut seconder les organes dans l’accomplissement de l'ouvrage en question. Si le Teredo navalis était réellement le seul mollusque que l'on eût connu susceptible de percer des substances aussi dures, il ne serait pas surprenant qu'une telle opinion eut prévalu si longtemps, car d'après les lois de la nature le frottement doit toujours amener la destruction; mais dans ce cas l'épiderme de la coquille serait detruit le pre- mier par son contact avec des corps plus durs. Raisonnant par analogie, nous trou vons une semblable disposition dans le Teredo gigantea, dont les habitudes ne de- mandent plus un tel appareil, et beaucoup d’autres ascidies testacées, dont les caractères sont semblables à ceux du Teredo navalis, et qui sont capables de ronger la pierre calcaire la plus dure et même celles composées de sable mêlé avec la terre calcaire. Ces faits nous conduisent à chercher quelque autre moyen à l’aide duquel ce travail puisse s'accomplir. I n'y a, dans ce pays, guère moins de douze espèces d’Ascidies testacées qui soient perforantes : toutes les Pholades percent le bois, et quelquefois les pierres et l'argile 1 Le plus grand tube de Teredo gigantea décrit est de cinq pieds quatre pouces de long, neuf pouces de circonférence à sa plus grande extrémité, et deux pouces et demi à la plus petite. Nous renvoyons à l’o- riginal pour plus amples détails concernant cette coquille, et pour la description anatomique de l'animal du Teredo navalis. MONTAGU. 269 durcie. Les Donar irus, Mytilus rugosus, Venus perforans, Mya pholadia, distorta et suborbicularis, creusent la pierre la plus dure, et cependant il n'y a aucun organe dans les coquilles de ces dernières qu'on puisse croire capable d'accomplir une pareille tâche ; beaucoup d’entre elles sont régulières, entières et presque unies, surtout la Mya subor- bicularis, qui est très-lisse. Voyant alors l'effet que produisent ces animaux, sans user leurs coquilles, sur des substances qui par le frottement pourraient réduire en poudre ces mêmes coquilles, n'est-il pas plus raisonnable de conclure qu'ils peuvent sécréter quelque liqueur dissol- vante et qu'avec elle seule ïls atteignent le but de la nature? Et ces deux larges glandes, décrites par M. Home, sur le côté droit de l'œsophage dans l’animal du Teredo navalis, ne seraient-elles pas destinées à une sécréuon particulière ? Il est reconnu que les animaux, de même que les végétaux, préparent pardivers moyens cachés des fluides puissamment corrosifs; les fourmis et quelques autres insectes re- jettent un acide capable de dissoudre la pierre calcaire. Il est beaucoup plus rai- sonnable d'admettre que c’est par de tels agents chimiques préparés dans le grand laboratoire de la nature que ces Ascidies testacées atteignent le but que leur à assigné le créateur de l'univers. L'examen des animaux testacés perforants découverts jusqu'ici dans les mers d’An- gleterre à prouvé que c'étaient des Ascidies, possédant deux tubes terminaux, plus ou moins unis, par le seul moyen desquels elles prennent leur nourriture; mais il est probable que le plus grand tube est le principal instrument qui sert à prendre le fluide, et avec lui les innombrables animalcules qu'il contient, et le plus petit tube doit rejeter celte eau après qu'elle à parcouru les viscères de l'animal, ainsi que l'observe M. Home en parlant du Teredo. Nous avons cependant remarqué que quelques Ascidies testacées prennent l'eau et la rejettent au moyen des deux tubes indifféremment. Dans tous ces animaux les tubes ou siphons ne communiquent avec l'eau que par une petite ouverture quis'élargit à mesure que le développement de l'animal le demande, et non dans le but de le nourrir; car, bien qu'on ait trouvé une partie de matière ligneuse dans l'estomac de l'animal d'un Teredo navalis, nous n’en concluons pas que cette matière ait été absorbée comme aliment; mais la seule manière de l'ingérer était de la prendre par le tube le plus long, après avoir divisé le tissu ligneux au moyen de sa puissance dissolvante. La contraction du tube , mentionnée par M. Home, n'a rien de particulier; plusieurs animaux marins ont cette propriété, et mème quelques espèces de limaces marines, comme on peut le voir dans le Turbo clathrus indigène, qui rétracte sa longue trompe tubulaire de la mème manière. Nous n'avons pu trouver d'Ascidie testacée qui n'ait deux tubes à bords plus ou moins frangés comme le sont nos spécimens de l'animal du Teredo. De tout cela il faut conclure que les coquilles appelées improprement coquilles perforantes, comme le Teredo, ne sont autre chose que des Pholades semblables à tous les autres animaux qui ont reçu le nom linnéen de Vermes Testacea. Les caractères des animaux de toutes les espèces de coquilles qui s'enferment dans le bois ou la pierre ressemblent beaucoup à ceux du Teredo et de quelques Pholades, coquilles qui ont toutes beaucoup d'analogie. C'est une chose remarquable que dans les exemplaires examinés par M. Hoine, 1l ne s’en soit jamais rencontré dont l'étui ou tube dans lequel réside l'animal fût terminé par des lames. Il a remarqué cependant quelques étuis voûtés ou couverts à leur plus grande extrémité. Nous ne devons pas attribuer cela, comme on l'a supposé, à ce que l'animal avait pris son entier développement, puisqu'on l'a fréquemment observé sur de très-petils comme sur de grands individus. Dans les morceaux de bois qui sont trop pleins ils ne peuvent jamais parvenir à la moitié de leur grandeur naturelle, parce que les coquilles n'ont pas de 49 970 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. place pour s'étendre; d'où il suit que lorsque le bois a été détruit dans tous les sens, il v en a probablement quelques-uns qui meurent; mais le but de la nature étant réa- lisé, le bois tombe en pièces et l'animal devient la proie des poissons, fin nécessaire à la transmutation de la matière. On a l'habitude d'appeler la partie de l'animal du Teredo qui est enfermée sous les valves, la tête; d’où il suit qu'on a donné le nom d'œsophage au canal qui part de ce point; mais ne pourra-t-0on pas mettre en doute cette dénomination, puisque l’ou- verture qu'on remarque est la seule analogie qu'il y ait avec une tête? et il est bien positif qu’elle ne remplit pas l'office d’une bouche, comme on l’a clairement démontré et comme c’est l'opinion de M. Home, du moins lorsque l'animal est enfermé à l’extré- mité la plus large de son tube testacé. Raisonnant par analogie, l'opinion contraire sera, que tous ces animaux ont évidemment leur coquille attachée à l'extrémité postérieure. L'examen anatomique d'animaux aussi mous est si difficile et si minutieux, que nous craignons d'ajouter trop de foi aux conjectures; nous dirons cependant que la description de leur structure interne par M. Home semble prouver que l’animal est hermaphrodite, et qu'il est probablement dans le cas de tous ceux qui ne peuvent se mouvoir. Cet observateur à évidemment accordé beaucoup d'attention au sujet, et son intéressant traité mérite au plus haut degré d’être lu attentivement par les conchy-- lologistes. COQUILLES BIVALVES. M YA. MYA GLYCYMERIS. Mya GLycyMERIS. Gmel. syst., p. 3292. — Turt., 1, p. 178.— Lister, Conch., t. 404, f. 258. — Chem., Conch., vi, t. 2, ©. 25. — Don., br. shells., iv, t. 143. — Linn., trans., VIN, P. 34. J'ai hésité pour savoir si j'admettrais cette coquille dans cet ouvrage, puisque ce n’est que d'après oui-dire, et sans aucun fait, que dans l'origine M. Donovan l’a intro- duite comme espèce anglaise; il exprime quelque doute, ilest vrai; mais il fait ob- server qu'elle est regardée comme telle par la généralité des collecteurs d'histoire na - turelle en Angleterre; et il affirme qu'on l'a pêchée dans les eaux profondes, entre le Dogger-Bank et la côte orientale d'Angleterre. Puisque cet auteur l'a, de son autorité, placée dans le catalogue des British testacea, nous avons jugé à propos d'en faire une courte description. Coquille oblongue, tres-épaisse, ridée transversalement et ouverte aux deux extré- mités ; sa couleur est cendrée ou ocracée; charnière garnie d’une dent principale très- grosse, et d'une autre plus petite avec une série de rides. Longueur, six pouces ; largeur, neuf ou dix. ES MONTAGU. 271 Cette coquille est regardée comme le passage du genre Mya au genre Solen ; mais ses caractères se rapprochent plutôt de ceux du premier. On la trouve dans la Médi- terranée et quelquefois sur les côtes de France et d'Espagne. MYA DECUSSATA. PI. x, fig. 14. Coquille ovale, blanche, avec des sillons concentriques irréguliers, coupés à angle droit par des stries régulières longitudinales, formant des tubercules au bord de l'extrémité antérieure. Umbo obtus, recourbé et placé tout près d’une des extrémités. Intérieur uni, blanc, avec une languette formant impression, et s'étendant depuis le côté le plus long jusqu’au milieu; sur une valve est une dent forte, droite; sur l’autre est une lame saillante avec une petite cavité pour recevoir les dents de la valve opposée. Lon- gueur, près d'un demi-pouce ; largeur, un peu plus. Le développement irrégulier de cette coquille et sa forme générale la font ressembler quelque peu à une variété de Donax irus, mais elle en est essentiellement distincte, et c'est une espèce rare et nouvelle du détroit de Forth. MYA PHOLADIA. Dans la première partie de cet ouvrage on a fait remarquer que la cavité dans laquelle est logée cette coquille est fréquemment tapissée par elle comme celle des autres Téré- dines. Elle a dans beaucoup de cas une demi-ligne d'épaisseur et est composée d'une multitude de lamelles ; quelquefois les fourreaux dépassent d’un quart de pouce ou plus la surface de la pierre, en forme de tube, dont l'ouverture est ovale, avec une côte interne sur chaque côté, correspondant aux creux formés par les siphons de l'ani-- mal, qui sont unis sur toute la longueur, de même grandeur que la coquille, et par conséquent s'étendent hors du tube pour chercher la nourriture; cette structure est tant soit peu semblable à celle du Teredo gigantea, représentée dans les Philoso- phical Transactions, 1806, tab. 10, fig. 3-5; mais ils ne sont pas réunis, et forment deux tubes distincts au moyen d’une cloison. Nous avons des échantillons de cette Mya dans la pierre calcaire ordinaire, dans le fluor et le granit; mais nous ne prétendons pas déterminer de quelle manière est détruite la silice du granit. L'animal peut-il rejeter par ses tubes les grains de silex, lorsque les parties calcaires, micacées ou autres, qui sont agglomerées, ont été dissoutes”? ou peut-il sécréter un dissolvant semblable à l'acide fluorique, et par ce moyen détruire le tout? MYA PURPUREA. Coquille ovale, légèrement ridée transversalement et de couleur pourpre vers l'umbo, nuancée de blanc près du bord; umbo placé très-près d’un côté et tourné vers l'extrémité la plus courte. Intérieur plus pâle à bords unis : charnière avec une seule dent, qui est droite, sur chaque valve, un peu bifide. Longueur, pas plus d'un pouce, et quelque chose de plus en largeur. Prise parmi les corallines dans les eaux profondes. Côte du Devon. très-rare. MYA FERRUGINOSA. PL x, fig. 41. Coquille subovale, assez convexe, avec des rides obsolètes ; umbo obtus, placé très-près d'une extrémité ; le bord antérieur est presque droit. Intérieur d'un blanc uni; charnière garnie de deux dents saillantes, l’une d'elles est droite, l'autre est tournée 272 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. vers l'intérieur, et inclinée en bas; ces dents sont séparées par un large espace triangulaire qui se dirige vers umbo. Longueur, au moins un quart de pouce ; largeur, près du double de la longueur. Cette nouvelle espèce de Mya est ordinairement recou- verle d'une couche épaisse, tenace, ferrugineuse, formée de terre argileuse, qu'il faut ôter pour découvrir la couleur réelle de la coquille. M. Laskey le premier, et après lui M. H. Boys, l'ont donnée comme provenant des sables de Belton, près de Dunbar, en Ecosse ; nous en avons recu des exemplaires accompagnés de notes qui nous ont appris que c'était une espèce rare. LIGULA, ANIMAL D'ASCIDIE. Coquille bivalve ; équivalve. Charnière avec une forte dent saillante en dedans sur chaque valve, et garnie d'une fossette ou cavité destinée à recevoir le cartilage ; 1l y a dans quelques espèces une petite dent droite. On a vu plus haut que c'était l'intention du docteur Solander, s'il eùt vécu, de fair un nouveau genre de ce groupe de coquilles qui ont été partagées entre les genres Mya et Mactra, sans appartenir, de fait, à aucun d'eux, d'après le système de classifi- cation par la structure de la charnière. Petiver a fort bien appelé une de ses espèces Spoonhinge, à cause de la dent qui, étant concave, ressemble quelque peu an gros bout d'une cuiller. Nous avons pensé dans le temps qu'il n’était pas nécessaire de faire un nouveau genre pour les quelques coquilles anglaises que l’on considérait alors comme appartenant strictement à ce groupe; mais un examen plus approfondi de la structure des charnières, et de nouvelles découvertes, nous ont démontré que plusieurs espèces étaient improprement classées parmi d’autres genres, et devaient être considérées comme très-distinctes; nous avons jugé convenable de placer ce nouveau genre près des Mya, et nous demandons que l’on ajoute à ce genre les espèces suivantes, de notre ancienne classification : Mya prætenuis, pubescens, distorta; Mactra compressa, tenuis, et Boy- si: nous avons à y joindre les nouvelles et intéressantes espèces ci-après. LIGULA PRISMATICA. PI. x, fig. 10. Coquille oblongue, plate, mince, polie, blanche, diminuant beaucoup à une extré- mité, avec des stries lisses et concentriques ; l'umbo est très-petit, et placé près de l'extrémité la plus petite ; intérieur uni et lustré; charnière garnie d'une dent hori- zontale, d'une dépression subtriangulaire pour recevoir le cartilage, et d'une petite dent droite sur les deux valves, indépendamment d'une lame ou dent latérale écartée, de chaque côté, sur une valve; l'autre en est dépourvue. Longueur, trois huitièmes de pouce ; largeur double de la longueur. Cette espèce de Mactre non décrite a d'abord été remarquée en 1803, par M. Laskey, sur les sables de Belton, près de Dunbar en Ecosse; et depuis par la même personne et par M. H. Boys, sur les sables entre Portobello et Musselburgh, où elle est quelquefois assez abondante après une mer agitée. Ces messieurs, à qui nous sommes redevable des exemplaires que nous possédons, lui ont donné le nom spécifique ci dessus à cause de la propriété qu'elle a de présenter les belles couleurs du prisme, ce qui est en partie son caractère distinctif, cette couleur resplendissante n'est cependant pas particulière à cette coquille, car la Tellina fabula, qui lui ressemble quelque peu en apparence, présente aussi les reflets du prisme. MONTAGU. 215 Une seule valve de cette espèce a été trouvée sur la côte du Devon; c'en est assez pour certifier qu'elle est une production de l'Angleterre du sud. Coquille subovale, blanche, et subpellucide, avec des stries éloignées, polies, élevées et longitudinales ; umbo proéminent mais non incliné; la charnière a une légère saillie à l'intérieur et est bordée comme pour former une cavité. Diamètre, un dixième de pouce. Prise parmi les corallines en pèchant sur la côte du Devon; extrèmement rare. Cette espèce, quoique n'ayant pas strictement une charnière en cuilleron, se rappro- che plus du genre Ligula que d'aucun autre. SOLEN. SOLEN VAGINA. SOLEN MARGINATUS. Pult. hutch., Dorset.,t. 4, f. 8. SOLEN VAGINA. Linn., (rans., VUI, p. #2. Cette coquille, vivante ou fraîche, est regardée ordinairement comme rare ; mais nous avons eu dernièrement le bonheur de la découvrir dans son lieu natal. Sur un banc de sable dans le bras de mer de Kingsbridge, elle n'est pas rare à la profondeur de deux pieds. On reconnaît la présence de ces coquilles à un petit godet; elles ne rejettent pas l’eau en déplaçant le sable qui les entoure, comme les autres espèces de ce genre. Les spécimens de cette localité sont d'une grandeur extraordinaire et ont souvent plus de cinq pouces de largeur sur un de longueur; mais ils sont ordinairement sales et dé- pourvus d'un bel épiderme poli. L'animal, comme tous ceux appartenant à cette famille de coquilles, autant que nous ayons pu l’examiner, est une vraie ascidie avec des siphons réunis; ceux-ci sont d’une couleur jaune-päle, striés longitudinalement, et ont des anneaux bruns; les ouvertures sont frangées. Le sustentaculum est large et en massue. Au moyen de cet organe, il s'ouvre promptement un passage sous le sable humide, lorsqu'il est à la surface : l'extrémité la plus voisine de la charnière fait saillie, et cette partie, qui dans ces coquilles est toujours en bas, leur sert lorsqu'ils percent ou se cachent sous le sable. SOLEN FRAGILIS. Par un malentendu dont nous ne pouvons nous rendre compte, nous voyons que notre ami, le revérend M. Rackett, nous cite, au sujet du Solen antiquatus, dans son Descriptive Catalogue of British Testacea, publié dans les Linnean Transactions, vol. vint, page 46, comme ayant réuni les solen fragilis et antiquatus en une seule et même espèce. Qu'il nous soit permis de dire que cela tient à quelque méprise; car notre opinion bien arrêtée et sans équivoque est que ces deux coquilles sont par- faitement distinctes. Le S. fragilis est beaucoup plus large en proportion de sa longueur, plus comprimé et subarqué sur le bord antérieur que ne l'est l'antiquatus ; il peut toujours s'en distinguer par son aspect brillant, l’autre étant opaque même lorsqu'on a enlevé l'épiderme ; ils diffèrent en outre par la structure de leurs dents. La figure donnée dans Hutchins's Dorset, tab. 4, fig. 5, est celle du fragilis, que l'on peut comparer avec l'antiquatus, figuré dans le British zoology, tab. 46, fig. 25. 274 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. TELLINA. TELLINA INÆQUIVALVIS. TELLINA INÆQUIVALVIS. Linn., trans., van, p. 50. Un examen récent nous a porté à croire que notre solen pinna déjà décrit n'est qu'un jeune individu de cette espèce : la charnière est exactement la même quant aux dents et au cartilage remarquable, qui s'étend sur toute la largeur de la coquille de- puis l'umbo placé près d’une extrémité. Si notre conjecture est bien fondée, nous avons la preuve qu'on trouve cette espèce sur la côte ouest. Si nous examinons les caractères de cette coquille, nous trouvons que la charnière se rapproche plus de celle des Solens que de celle des Fellines. TELLINA POLYGONA. PI. xx, fig. 43. TELLINA POLYGONA. Gmel., syst., p. 3245. TELLINA GUINAICA. Chem. Conch., x, t. 470, f. 4650—53. Coquille subovale, suborbiculaire, d'un blanc sale, ornée de très-belles stries con- centriques qui sont traversées par des lignes extrèmement fines, invisibles à l'œil nu; l'umbo est petit, et n'est ni placé au milieu ni penché vers aucun côté ; l’extrémté la plus courte est subtronquée et subangulaire ; l'extrémité la plus longue est arrondie. L'intérieur n’est pas très-uni, le bord est inégal; deux dents larges et espacées sur une valve; sur l’autre une dent très-large, triangulaire, bifide, et placée près d’une autre petite qui peut facilement passer inaperçue., Longueur, un demi-pouce; largeur, un peu plus. L'umbo, dans le seul spécimen que nous ayons examiné, est ferrugineux ; mais il avait dù être plus coloré. Chemnitz remarque que ce n'est réellement ni une Mya ni une Tellina, mais il pense qu'elle se rapproche plus de ces dernières. L'échantillon qui a servi à la description ci-dessus fut pêché par M. Laskey, près de l'île de Cramond, dans le détroit de Forth. TELLINA LASKEYI. PI. x, fig. 42. Coquille ovale-oblongue, unie, et de couleur blanc-pourpré, plus foncée vers l’umbo ; mais lorsqu'elle est fraiche elle est recouverte d'un épiderme jaune-olive ; lumbo n'est pas tout à fait au centre, mais il est obtus ; les côtés diffèrent entre eux : l’un est arrondi, l’autre est effilé sans pointe, dans le genre du Donax trunculus, auquel elle ressemble beaucoup par son contour ; mais elle n’a pas le bord épais de ce dernier. L'intérieur est blanc autour du bord et n’est pas crénelé; le centre est plus ou moins foncé de pourpre; sur l’une des valves sont deux dents rapprochées , .subbifides ; le bord est cannelé depuis les dents et presque jusqu'à l'extrémité du côté le plus long; de l’autre côté des dents le bord est replié derrière le cartilage inséré entre les deux dents de Ja valve opposée, lesquelles sont recues réciproquement dans une cavité qui existe de chaque côté ; le bord est dépourvu de cannelure. Longueur, un demi-pouce ; largeur, trois quarts. M. Laskey a découvert cette nouvelle espèce comme une production de Ecosse ; il en a pris plusieurs en péchant dans le détroit de Forth. Le public en général, et nous-même MONTAGU. 215 en particulier, nous devons beaucoup à ce naturaliste, tant pour les espèces non décrites que pour la lumière qu'il nous a mis à même de jeter sur d’autres espèces de coquilles d'Angleterre qui étaient restées douteuses. CARDIUM. CARDIUM EDENTULA. MaCTrRA RADIATA. Don., br. shells., v, L. AGE. — Linn., {rans., Vu, p. 69. Coquille subovale, mince, arrondie à une extrémité et subangulaire à l'autre, marquée de quelques stries concentriques larges, distantes et étroites; elle a, en outre, de nombreuses stries fines, polies, longitudinales ; l'umbo est pointu et penche un peu vers un côté; sa couleur est cendrée, plus pâle sous l’'épiderme, avec une teinte couleur de chair. L'intérieur est lustré, blanc; les stries sont également visibles, comme à l'extérieur, sur la partie mince de la coquille; bord plat. Elle est privée de dents prin- cipales, mais elle a immédiatement au-dessous du crochet une petite dépression avec un rudiment en forme de denticule petit et oblique, et un peu plus loin, sur chaque côté, est une petite lame. Longueur, deux pouces et demi; largeur, trois pouces. Il parait que c’est une espèce très-rare sur notre côte, puisqu'elle n'a été trouvée que par M. Laskey, sur la côte près de Portsmouth, après un orage; c’est lui qui nous en à donné un échantillon pour le décrire et nous a assuré en même temps que c'était la même espèce que le docteur Solander a nommée Cardium edentula; c'est pour cette raison, et à cause de sa ressemblance avec le Cardium lævigalum, que nous avons jugé convenable de lui conserver ce nom. CARDIUM FASCIATUM. PI. x1, fig. #. Coquille suborbiculaire, subpellucide, avec eaviron vingt-six côtes lisses, lustrées, aplaties; légèrement tuberculée du côté le plus court et quelquefois autour du bord; sa couleur est d’un blanc rougeâtre, avec trois ou quatre bandes d'un rouge brun plus fortement marquées du côté le plus long et ordinairement plus tranchées dans l’inté- rieur de la coquille, où les côtes sont également sensibles. Sa longueur excède rarement les trois huitièmes d’un pouce ; sa largeur est plutôt supérieure. Cette coquille est connue depuis longtemps dans le Cornouailles, le Devon et sur les autres côtes, et a été considérée comme étant probablement une espèce distincte ; mais nous hésitions à la donner comme telle avant que le temps et une longue expérience nous aient démontré qu'on ne pouvait considérer cette coquille comme un jeune indi- vidu d'une espèce plus grande. Nous rous sommes trouvés, MM. Laskey, Henry Boys (qui l'ont trouvé sur les côtes d'Écosse), et d'autres amis qui s'occupent de conchyliologie, d'accord sur lopinion qu’elle est distincte de toute espèce décrite Jusqu'ici, et nous nous hasardous, d'après cela, à l'ajouter à notre catalogue. CARDIUM ACULEATUM. CARDIUM SPIXOSUM. Br. miscel., 1, t 32. CARDIUM ACULEATUM. Lin., (rans., VIN, p. 62. Nous pensors que l'auteur que nous avons cité le premier, ainsi que les autres, nous pardonneront lorsque nous différerons d'opinion avec eux. C'est un devoir que 276 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. le public est en droit d'attendre de tout écrivain, et surtout de ceux qui cultivent les sciences qui ont pour but de débattre des sujets particuliers, qu'il exprime son opinion personnelle. Comme cet auteur l’a observé, nous avons trouvé beaucoup de coquilles semblables au Cardium spinosum sur la côte du Devon; mais nous devons reconnaître que nous n'avons pu trouver la plus petite différence entre elles et le Cardium acu- leatum. Il faut admettre aussi qu'il y a une grande difficulté à distinguer plusieurs espèces de ce genre avant qu'elles soient parvenues à leur entier développement : il est donc essentiel, pour les séparer, de les examiner dans leurs divers états de croissance, etc'est parcemoyen que nous avons été mis à même de présenter notre opinion. Le C. aculeatum, dans son plus jeune âge, ressemble tellement au C. ciliare, que, si ce n’est pas le même, nous ne pouvons indiquer la plus petite différence, et nous avouons que c’est l'opinion générale qui nous a conduit dans l’origine à les décrire comme distincts dans les Testacea bri- tannica. Nous nous sommes procuré dernièrement une grande quantité de ces coquilles dans tous les états intermédiaires, depuis la grosseur d’un pois jusqu’à celle de près de quatre pouces de diamètre. La plus grande d’entre elles est, selon nous, regardée comme l'Aculeatum de Linné, et il semble rationnel de penser que le Ciliare est réellement un jeune individu de cette espèce, et que le Spinosum en est un état intermédiaire; il n’y a du reste aucune différence pour nous entre la coquille donnée dans les Bri- tish miscellany, et qui vient de Corbay, et celles de notre cabinet; la description ne présente non plus aucune différence. Il faut rappeler que dans les spécimens épineux ou tuberculés, ces appendices sont toujours plus délicats et plus aigus dans leur jeune àge : ainsi dans les coquilles que nous avons regardées comme étant le Ciliare, les côtes s'élèvent en sommets aigus et membraneux, et les épines sont plates et toujours aussi minces ; dans cet état de croissance, cette coquille est presque orbiculaire; mais lors- qu'elle approche de la dimension d'un pouce et un quart, elle prend une forme sub- tronquée et s’avance un peu sur le devant, les épines perdent leurs pointes aiguës et les plus grandes d’entre elles commencent à avoir l'apparence d'un sillon. Dans l'état plus avancé, les épines croissent en longueur et deviennent plus arrondies, mais les plus grandes sont toujours plus comprimées sur les côtés et plus ou moins cannelées. On observe la même gradation dans les €. echinatum et edule ; ce dernier est beau- coup plus orbiculaire et tuberculé dans son jeune âge, et souvent, comme le Ciliare, de couleur blanche. Ces changements ont causé beaucoup d’embarras et occasionné le double emploi de cette espèce ; mais de toutes les variétés que nous avons devant les yeux, nous Concluons que le Spinosum est un jeune Aculeatum, et nous serons fort obligé au conchyliologiste qui voudra, au moyen de spécimens, nous montrer une différence entre le Ciliare et le jeune Aculeatum de mème grandeur. Dans le Cardium echinalum il y a aussi une variété qui a été considérée comme une espèce distincte, et appelée (nous le savons) par le docteur Solander du nom Spatula, à cause de la forme de ses épines. L'Echinatum, comme on peut le voir, a les épines plus ou moins concaves d’un côté et étendues à leur sommet. Cette coquille, appelée Spatula (nous en avons devant nous un échantillon pris en Écosse), ne diflère en rien de plu- sieurs spécimens de l'Echinatum de mème grandeur, de notre cabinet, si ce n’est que les épines sont plutôt plus longues et plus distantes qu’elles ne le sont ordinairement dans cette coquille ; mais nous ne pensons pas que ce soit suflisant pour former une espèce. Lorsque, dans les Addenda to the Testacea britannica, nous avons publié notre opinion au sujet du Cardium tuberculatum, nous n’avions jamais trouvé cette coquille vivante ; mais depuis lors on en a pris une sur la côté du Devon; elle était aussi épaisse et de même poids, et exactement semblable par sa forme, si ce n'est qu'elle avait des épi- nes comme à celles de l'Echinalum, mais en plus grand nombre. Toutes ces petites va- MONTAGU. 217 rialions s’enchainent tellement avec d'autres, qu'il est tout à fait impossible de carac- tériser les espèces qu'on a supposées; tout conchyliologiste peut alors les séparer ou les réunir selon son opinion personnelle. Autant que nos observations nous le permettent, nous avons mille raisons de croire que le Cardium aculeatum, Spinosum et Ciliare constituent une espèce; et nous penchons à considérer (d’après les échantillons que nous avons sous les yeux) le €. tuberculatum et la coquille d'Écosse appelée Spatula comme nétant qu'une variété de l'Echinatum ; mais, comme nous n'avons examiné qu'un échantillon de la Spatula du cabinet de M. Laskey, une autre occasion pourra décider tout à fait si c'est où non une espèce réellement distincte. La grandeur de cette coquille est d’un pouce et demi de diamètre. MACTRA. MACTRA TRUNCATA. MACTRA SUBTRUNCATA. Don., br. shells, 1v, t. 126. Coquille triangulaire, extrèmement forte, épaisse et presque polie, mais ordinaire- ment marquée de sillons lustrés ; umbo central, large et très-proéminent; les côtés sont égaux, très-aplatis et tronqués; le bord antérieur est arrondi; charnière très-solide, dont les dents ressemblent, quoique plus fortes, à celles de la Hactra solida ; la cicatri- cule est plus large que dans cette espèce, mais elle ne va pas si loin dans la coquille; la couleur est d'un blanc jaunâtre. Longueur, un pouce et demi; largeur, un quart de pouce en plus. Cette coquille, qui a été confondue avec les 4. Solida et Subtruncata, est extrème- ment commune sur les côtes du détroit de Forth, en Écosse, où la Solida est plus rare et de grandeur insignifiante. Elle diffère de cette espèce en ce qu'elle est plus pesante ; ses côtés sont aplatis comme ceux de la Subtruncata, et elle est plus triangu- laire, la longueur égalant presque la largeur ; la Solida, de mème largeur que celle-ci, est d'un demi-pouce moins longue. Dans son aspect extérieur elle est géné- ralement beaucoup plus unie, les rides ne sont pas aussi épaisses, ni aussi nom- breuses; les valves sont aussi beaucoup plus profondes; sous ce rapport, elle se rap- proche plus de la Subtruncala; mais, outre que cette coquille est généralement plus ou moins inéquilatérale, les stries transversales fines et régulières qui la sillonnent la dis- tinguent tout d'abord de cette dernière. Ces trois espèces conservent invariablement leurs caractères distinctifs dans tous les degrés de développement, depuis la plus petite jusqu’à la plus parfaite ; mais toutes ont une ressemblance remarquable dans la struc- ture ce leurs dents latérales, dont l’intérieur est régulièrement crénelé. Cette coquille est celle que M. Donovan a figurée pour la Wactra subtruncala; nous venons d'annuler le renvoi dans cet article aux Addenda to testacea brilannica, puis- que nous avons réuni cette dernière espèce à celle dont il est question. Cet au- teur est certainement dans l'erreur lorsqu'il rapporte sa coquille à la Trigonella subtruncata de Da Costa, qui est sans aucun doute notre Mactra sublruncalta, pl. x1, fig. 4. Suivant le même auteur, on a trouvé cette coquille dans le Hampshire et le Devonshire; mais, n'ayant jamais pu la découvrir dans l'ouest de l'Angleterre, nous en concluons que c’est une espèce rare dans ces parages. Deux de nos amis versés dans les sciences, M. H. Boys et M. Laskey, nous ont clairement démontré la différence qui existe entre les trois Mactres en question, lorsqu'ils nous en ont envoyé des échantillons de chaque espèce pris sur la côte septentrionale, et en leur donnant les noms ci-dessus. 278 BIBLIOTHÈQUE ÇCONCHYLIOLOGIQUE. MACTRA CINEREA. Coquille mince, subtriangulaire, tronquée et de couleur cendrée; l'umbo est large et tres-proéminent ; le crochet est légèrement penché vers un côté, il y a au-dessous une dé- pression ou subarcuation dans son contour ; le côté opposé est très-comprimé latérale- ment. L'intérieur est blanc avec une teinte rougeâtre; la charnière ressemble à celle de la Mactra stultorum, mais les valves sont beaucoup plus profondes, et l'umbo dé- passe beaucoup plus le bord. Nous devons la connaissance de cette espèce, qui n’a pas été décrite, à mistriss Bryer, veuve de feu notre digne ami qui a si largement contribué à la première partie de cet ouvrage. Cette dame nous a continué cette libéralité si remarquable en mettant à notre disposition son cabinet, qui contient surtout les espèces de coquilles appartenant à la côte près de Weymouth, et parmi lesquelles nous avons eu le plaisir de remarquer celle- ci, indiquée comme indigène. [Hi est presque impossible pour un conchyliologiste de la comparer avec la B£, stul- torum sans voir de suite la différence; il y a de fait entre elles la même différence qu'entre la Mactra truncata et la solida, sous le rapport de la profondeur de la coquille, de la proéminence de l’umbo, et des côtés aplatis et tronqués. Les valves de la AL. cinerea sont plus concaves que celles de la AZ. stuliorum, plus anguleuses, et plutôt plus larges en proportion de leur longueur. Il se peut que ces deux coquilles aient été confondues Jusqu'ici, mais il faut avouer que nous n’avions jamais examiné cette espèce, bien que nous ayons reçu la M. stuliorum de différentes parties éloignées du royaume. Les rares échantillons de A. cinerea que nous possédions sont presque dépourvus de caractè - res particuliers, ils n'ont qu'une ou deux raies unies, pâles, et le bord est seulement recouvert d'un épiderme, qui est brun, avec une teinte ferrugineuse à une extrémité. MACTRA SUBTRUNCATA. PI. x, fig. 1. MACTRA SUBTRONCATA. Pull. hutch., Dorset, t. 5, f. A0. — Linn., lrans., van, À 1, f. 41. Nous avons recu dernièrement d’un conchyliologiste de nos amis une variété très- mince de cette espèce, comme étant une coquille différente ; il est donc fort à propos de remarquer qu'on la rencontre quelquefois sur nos côtes, où les plus grandes abondent aussi bien que les exemplaires de toutes les dimensions. On a observé aussi une autre variété qui ressemble beaucoup dans son contour à la Mactra truncala, étant presque équiangulaire et ne s’allongeant pas à l'extrémité comme d'ordinaire; mais on la distingue de la Truncata par des stries fines et trans- versales. MACTRA MINUTISSIMA. Coquille subtriangulaire, blanche et presque polie; umbo proéminent. Intérieur lisse; charnière forte; deux dents principales sur une valve, séparées par une cavité destinée à recevoir une seule dent large placée sur la valve opposée. Cette espèce est une des plus petites de la division des bivalves, et peut facilement être prise pour la Mactra triangularis si le bord postérieur n'était crénelé. Elle n'est pas cependant tout à fait aussi angulaire, ni aussi longue en proportion de la largeur ; on ne la rencontre pas toujours aussi grande que cette coquille. On en a trouvé plu- sieurs, dans des espèces nouvelles de corallines, avec le pecten fragitis. MONTAGU. 219 Nous avons placé cette espèce dans le genre mactra, parce que la coquille dont elle se rapproche de si près a toujours été placée là. Ces deux coquilles ressemblent tellement par leur forme, et paraissent tant se rapprocher par les dents, de la venus tripla de Linné, comme on peut le voir en consultant Chemnitz, vol. vi, tab. 31, fig. 330, qu'il serait peut-être plus à propos de les classer dans ce genre. DONAX. ’ DONAX RUBRA. Coquille cunéiforme, polie, et de couleur rougeâtre, tronquée à une extrémité ; umbo obtus. L'intérieur est de même couleur et le bord plat ; charnière ayant sur chaque valve deux dents placées angulairement, et se rapprochant du crochet. Elle est très- petite et n'a pas une ligne de largeur. Prise parmi des corallines dans des eaux profondes ; très-rare. VENUS. VENUS LAMINOSA. VENUS GANCELLATA. Gmel., syst, p. 3270? — Turt., Linn., 1v, p. 220. — Chem., conch., vi, t. 29, f. 304—207 ? — Don., br. shells, 1v,f. 1157 Rien ne nous a autant embarrassé que les opinions différentes au sujet de plusieurs Venus parmi lesquelles la Fenus cancellatu semble être peu déterminée. Gmelin a renvoyé aux trois figures de Chemnitz; l’une d'elles paraît être d’un genre différent et ne ressemble pas du tout aux autres; et, pour plus grande confusion, il a donné deux coquilles sous le nom de cancellata, et pour la seconde de ces dernières, n° 96, il cite Lister. M. Donovan, comme nous l'avons fait remarquer plus haut, a donné une coquille sous ce nom, et l’on verra que nous avons hasardé l'opinion qu'il était possible que ce füt un jeune individu de la V. verrucosa. Si cependant les coquilles décrites ici prouvaient que c’est la cancellata de cet auteur, nous serions très-heureux de corriger cette erreur ; mais, autant que nous puissions en juger d'après les matériaux que nous avons devant nous, nous avons beaucoup de doutes pour savoir laquelle est réellement la cancellata de l’un des auteurs que nous avens cités plus haut. Il est possible que ce soit le Pectun- culus membranaceus de Da Costa. Coqui!le ovale, avec de nombreuses stries concentriques en forme de lames, très-peu inclinées : ces stries ne sont pas tout à fait régulières ni placées à égales distances, mais elles sont fines et comme si elles étaient toujours membraneuses; entre les la- mes vers la région umboniale, il existe une décortication naturelle qui est finement striée dans une direction longitudinale, et qui prouve que les jeunes échantillons sont plus généralement garnis de ces stries. Dans les grands spécimens que nous avons eu l'occasion d'examiner on observe rarement de telles marques, et ce n’est encore que lors- qu'on a ôté la surface de la vieille coquille; umbo est pointu, et trés-penché vers un côté sous lequel il y a une large dépression cordiforme; mais ni cette dernière, ni le cartilage oblique, ne diffèrent en couleur du reste de la coquille, qui est tout entière d'un blanc sale ; intérieur blane. Charnière garnie de quatre dents sur chaque valve: 280 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. mais celle qui est le plus en dehors au-dessus de la dépression cordiforme, sur l'une des valves, est obsolète, ou formée seulement par une cavité destinée à recevoir la dent correspondante de la valve opposée. Le bord est finement crénelé. Longueur, plus d’un pouce ; largeur, au-dessus d’un pouce un quart. La description qui précède est faite d'après une coquille du cabinet de M. Laskey, qui nous l'a donnée dans ce but et nous a assuré en même temps qu'il l'avait prise en pêchant près de l’île de May, dans le détroit de Forth, en l’année 1804.C’est une preuve que c’est l'espèce décrite par l’auteur des British shells; nous ne savons de son habitat que ce qu'il cite de Da Costa, qui a décrit cette coquille d’après un spécimen de la collection du docteur Fothergill, et qui venait de la côte occidentale. Nous n'avons dans notre cabinet qu'une seule valve, d'environ moitié moins grande que celle décrite plus haut, et qui a été trouvée dans le Devonshire. A l'aide d'une loupe, on peut y voir les stries longitudinales dans les sillons, entre les sillons transverses. VENUS REFLEXA. Coquille suborbiculaire, garnie de nombreuses stries minces en forme de lames, qui sont réfléchies, et très-aigues sur le cartilage oblique, plus élevées, ondulées et tournées en avant ou dans une direction contraire à celle des autres parties : ces lames ne sont pas tout à fait régulières et placées à égales distances; car on voit quel- quefois un petit espace intermédiaire où deux lames plus larges sont plus rapprochées que les autres ; on observe à l’aide d'une loupe, mais non pas à l'œil nu, des stries lon- gitudinales, obsolètes entre les lames ; sa couleur est d’un brun pàle jaunàtre, avec deux ou trois raies interrompues de couleur de rouiile, allant de l'umbo au bord opposé ; dans beaucoup d'échantillons elles ressemblent à des têtes de flèches tournées vers le crochet, et dont six ou sept forment une raie ; l'umbo est pointu et tourne vers un côté sous le- quel est une dépression cordiforme couleur de rouille ; le cartilage oblique est épais et marqué transversalement de trois ou quatre lignes irrégulières pareilles. L'intérieur est blanc ; la charnière garnie de trois fortes dents sur chaque valve, celle du milieu sub- bifide ; le bord est fort élégamment crénelé. Diamètre, environ un pouce ; la largeur excède plutôt la longueur. C'est une autre espèce de Venus à laquelle il est extrêmement difficile de fixer des synonymes ; elle a tant soit peu l'aspect de la Venus striatula, mais son contour est plus orbiculaire, elle n'est pas marquée de ces bellesstries, et les stries sont plus hautes, plus minces et plus éloignées. C'est nous qui le premier avons remarqué cette espèce dans un lot de coquilles d'Ecosse qu'on nous avait envoyé du même endroit que le dernier pour les examiner ; on nous assura qu'elle avait été prise vivante près de l’île de May. On en a depuis trouvé un échantillon, semblable sous tous les rapports, sur la côte sud du Devon. VENUS ORBICULATA. PI. xu, fig. 4. Coquille blanche, orbiculaire, déprimée et cancellée ; l'umbo, d’une petitesse remar- quable, a au-dessous de lui une petite dépression cordiforme. Intérieur blanc; bord plat ; dents, les deux principales rapprochées, et une éloignée placée transversalement ; le bord sur lequel est placée la dent latérale forme un angle. Diamètre, cinq huitièmes de pouce. Cette coquille a probablement été confondue avec la Venus tigerina; mais elle en diffère tant soit peu dans son contour, elle n’est pas aussi plate, plus ronde, plus grossièrement croisée, et la dent latérale beaucoup plus éloignée que dans la Tigerina. Elle à éte trouvée par M. Laskev sur le rivage près de Dunbar. MONTAGU. 281 VENUS DYSERA. VENUS DYSERA. Ginel., syst., p. 3268. — Turt. Lin., 14, p. 219.— Chem., conch., vi, t. 28, f. 287-290. — Lister., conch., t. 277-278. Coquille subovale, subcordiforme, avec des stries concentriques éloignées, élevées et réfléchies; les interstices sont grossierement striés dans une direction longitudinale ; umbo petit, très-incliné, et sous lequel il y a une dépression cordiforme. La couleur est blanche, mais il y a sur le cartilage oblique d’une valve plusieurs lignes transversales d'un rouge brun. L'intérieur est blanc, la charnière est garnie de trois dents sur chaque valve ; mais sur celle où le cartilage oblique est dépourvu de marques, la dent extérieure près du crochet est très-petite; le bord est crénelé. Diamètre, pas tout à fait les trois quarts d'un pouce. Plusieurs coquilles présentant ces caractères furent prises par M. Laskey dans le dé- troit de Forth, et, bien que roulées, elles étaient cependant encore assez parfaites pour ne pas laisser douter que ce ne fussent des Dysera, car en les comparant avec des exemplaires exotiques on à vu qu'elles ne différaient en rien ‘de quelques-unes des variétés, même dans les marques près du cartilage et le bord pourpré autour de la charnière. Il faut avouer que les types exotiques varient beaucoup suivant l'opinion des divers auteurs; mais ceux en question sont semblables à ceux figurés par Chemnitz, fig. 289. VENUS COMPRESSA. PI. x, fig. 44. Coquille forte, épaisse, suborbiculaire, comprimée et légèrement sillonnée ou ridée irrégulièrement; sa couleur est blanche mais elle est ordinairement recouverte d'un épiderme épais, brun-jaunâtre : l'umbo est proéminent et incline vers un côté sous lequel est une petite dépression lancéolée cordiforme. Intérieur poli, blanc, avec une large dépression cartilagineuse près de chaque extrémité, et le bord est singulièrement plat et épais; la cavité commence tout à coup depuis lui, mais elle n’est pas très- profonde; charnière très-épaisse avec deux grosses dents sur chaque valve et une dent transversale placée au-dessus de l’une d'elles qui tient à la dépression cordiforme. Elle nous a été communiquée par M. Laskey, qui l'a trouvée sur le banc de coquilles près de Dunbar et sur d'autres parties de la côte ; elle est ordinairement de petite taille et excède rarement un demi-pouce de diamètre. Mais, comme preuve qu'elle atteint une taille supérieure, nous avons pu examiner un échantillon qui était long d’un pouce, de fort peu de chose plus large et d’une couleur plus foncée ; c'est le seul qu'on ait pu se procurer de cette taille même en employant la drague. La très-crande ressemblance qui existe entre cette espèce et la Venus suleala à probablement causé de la confusion. I n'est pas douteux qu'elle se trouve en Écosse ; mais pourquoi a-t-elle été confondue avec la Venus sulcata et considérée comme étant d'Angleterre, c'est ce qu'il n’est pas en notre pouvoir de décider autrement que par l'autorité établie avant nous, et comme nous n'avons pas de renseignements établis sur une conviction personnelle, il est à dési- rer que cette coquille puisse, un jour à venir, être trouvée sur nos côtes par quelque conchyliologiste pour faire disparaître tous les doutes à son sujet. La différence matérielle entre ces deux coquilles, c'est que celle-ci est plus large que longue et qu'elle a un bord plat, tandis que l'autre est plus longue que large et que le bord est crénelé. 989 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. VENUS SCOTICA. VENUS scoTicAa. Linn., trans., vinr, p. 84, t. 2, f. 3. Coquille épaisse subcordiforme, subcomprimée, avec beaucoup de siries régulières pa- rallèles et transversales ; umbo incliné ; dépression cordiforme lanceolée. Intérieur blanc, poli ; dents fortes, obliques ; bord plat. Longueur, un demi-pouce; largeur, cinq huitièmes d'un pouce. Cette espèce, décrite pour la première fois par le docteur Maton et M. Rackett, dans l'ouvrage cité plus haut, fut découverte, par M. Leay, sur la côte de Caithness. Nous en avons reçu d'Écosse un exemplaire recouvert d’un épiderme d’une couleur pâle ou jaunâtre ; mais les parties élevées, qui sont usées, démontrent que la coquille est blanche. On ne compte pas moins de vingt-deux sillons dans cet échantillon. Nous avons vu des spécimens du détroit de Forth, de très-petite taille, n'excédant pas un quart de pouce en diamètre, et d’un blanc pur. VENUS DANMONTITA. PI. x11, fig. 3. Coquille épaisse, ovale transverse, subcomprimée, et garnie d’un grand nombre de côtes régulières, placées à égales distances, et qui sont, ainsi que les sillons inter- médiaires, presque unies, mais recouvertes d'un épiderme épais rouge sous lequel la coquille est blanche ; l'umbo est placé presque au centre et quelque peu incliné ; le car- tilage oblique, linéaire ; dépression cordiforme, lanceolée. Intérieur blanc mais non poli, excepté autour du bord, qui est finement crénelé ; la charnière est garnie de deux fortes dents principales sur chaque valve; longueur, un pouce; largeur, un pouce un quart. Un échantillon vivant de cette espèce nouvelle et intéressante a été pris par un voya- geur dans les eaux profondes de la côte du Devon, et nous a été apporté avec l'animal qui s’y trouvait encore. Cette coquille se rapproche tellement, sous beaucoup de rapports, de la Venus scotica, qu'à la première vue on peut être tout naturellement conduit à la prendre pour elle ; mais après examen, et en les comparant, la différence est évidente autant par son contour que par la structure de sa charnière, et devient encore plus sensible par les crénelures du bord, circonstance suflisante pour établir une distinct'on spécifique, lorsque les autres manquent. C’est un caractère invariable qui peut servir plus qu'aucun autre à fixer et déterminer les espèces de Mya et de Mytilus qu'on trouve dans nos eaux douces, et qui, étant ordinairement privées de caractères spécifiques constants, sont souvent multipliées ou réduites au gré du conchyliologiste ; ce à quoi nous sommes tous exposés lorsque les caractères ne sont pas fixés d'une manière évidente et que des nuan- ces intermédiaires tendent à les confondre. Dans le sujet dont il s'agit ici, bien que les caractères puissent s'accorder sous les autres rapports avec la Venus scotica, la con- struction du bord doit être considérée comme invariable : il est rare qu'une coquille à bord uni présente une variété à bord crénelé, mais non réciproquement. Ce caractère évident de distinction est également essentiel pour séparer la VW. sulcata d'avec la Compressa. VENUS LACTEA. VENUS LACTEA. Don., br. shells, v, t. 149. — Lin., trans., vi, p. 79. Coquille lentiforme, tant soit peu comprimée, avec des stries serrées, élevées, obtuses, concentriques ; légèrement tronquée à la partie antérieure. Ce sont les caractères MONTAGU. 285 spécifiques qui lui ont été donnés par l'auteur des British shells, qui la présente comme une nouvelle espèce d'Angleterre. Elle ressemble à la Fenus borealis (notre Tellina radula), mais l'auteur fait re- marquer que les stries de cette coquille se terminent en arêtes minces, membra- neuses, aiguës, tandis que celle-ci a des stries larges, élevées, obtuses et arrondies. On observe aussi que la F. lactea est une coquille beaucoup plus épaisse et plus bombée que toutes celles qui lui ressemblent : son diamètre est d'environ un pouce et demi. Nous savons (dit l'auteur) que l'espèce dont nous parlons se trouve sur la côte occi- dentale. VENUS CASSINA. VENUS cassiNA. Linn., syst, p. 1139. — Gmel., syst., p. 3269. — Chemn., conch., VAN 0N 302. Linn.; trans, Vaux, p: 19,46 2,14. Coquille épaisse, blanche, avec des lignes brunes, garnie de nombreuses plaques trans- versales, recourbées, aiguës ; le bord postérieur est crénelé et allongé derrière le cro- chet; l'umbo est rougeàtre, la dépression est brune derrière le crochet. Diamètre, un pouce et demi. Les auteurs du Descriptive Catalogue of british testacea nous ont appris que cette espèce avait été trouvée par M. Leay sur la côte de Caithness. Nous devous craindre ou du moins conjecturer que le dessin d'une vieille coquille que M. Pennant a donné pour la Venus erycina, Br., zool., 1V, t. 54, f. 48, À , ne soit la {'assina, puisque cette coquille prend des apparences diverses selon des circonstances différentes ; mais ce n'est toujours pas une chose impossible. VENUS GUINEENSSS. VENUS GUINEENSIS. Gmel., syst., p. 3207. — Born., mus., t. 4, f. 8. — Chem... conch., vi,t. 30, f. 311-212. Coquille subcordiforme, garnie de sillons nombreux, rapprochés et réguliers. Cette coquille, dans son contour, ressemble beaucoup à la F. strialula ; sa couleur est d'un blanc cendré avec deux ou trois raies brun-pourpré venant de l'umbo, et s'élargissant près de la charnière; la dépression et le cartilage sont tous les deux de couieur pourpre. Intérieur très blanc tirant sur le pourpré vers le bord postérieur à la charnière; cette der- nière est très-compliquée ; il y a trois dents sur une valve, l'une d'elles est transversale ; l’autre valve a aussi trois dents, et en outre une saillie au-dessus de la cavité qui reçoit la dent transversale de l’autre valve. Le bord est plat. Longueur, un pouce et un quart; largeur, un pouce et demi. Bien que cette espèce rare ressemble beaucoup à la F. striatula par sa forme, elle en diffère beaucoup; les dents sont essentiellement différentes, et l'absence de bord cre- nelé et de stries la fait distinguer de suite, les sillons sont en outre beaucoup plus minces et plus élevés. Le bord plat présente aussi une différence sensible entre elle et la Fenus reflexa. M. Laskey a pris, au moyen de la drague, près du cap de Saint-Abbs, dans le détroit de Forth, la coquille qui a servi à la description qui précède, avec un individu plus petit. 2 VENUS SUBSTRIATA. PI. xxx, fig. 2. Coquille ovale-transverse, subpellucide, blanche, avec des rides concentriques ct des stries longitudinales ondulées ; umbo placé près d'une extrémité ; crochet petit, tourné vers le côté le plus court; intérieur assez creux et poli; bord plat; charnière 984 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. garnie de trois dents ; celle qui est près du cartilage est longue et oblique et forme une cavité entre elle et le bord pour recevoir le cartilage ; les deux autres dents sont courtes. celle du milieu est la plus longue. Longueur, un demi-pouce ; largeur, quelque chose de plus. Rare; la même personne qui a pris la dernière n'en a pu pècher, au moyen de la drague, que trois valves séparées, près de l'île de May, dans le détroit de Forth. VENUS SUBRHOMBOIDEA. PI. xx, fig. 41. Coquille sabrhomboïdale, arrondie à une extrémité, tronquée à l'autre et irréguhere, surtout vers le bord, où les sillons sont proéminents mais obtus; ils sont croisés par des stries longitudinales rapprochées, extrèmement fines ; umbo petit et presque au centre, mais le crochet penche vers un côté ; la couleur est blanche avec une teinte de rouge à l'extrémité tronquée. L'intérieur est blanc, légèrement pourpré dans la partie qui est rouge à l'extérieur ; le bord est plat; impression large s'étendant dans la moitié de la largeur de la coquille; la charnière est formée d'une manière singulière : il y a sur chaque valve deux dents fortes et plates, l'une d'elles est placée très-obliquement ; derrière elles le bord s’avance en dedans, et, revenant de nouveau, il forme un repli uni et une cavité entre lui et le tranchant extérieur de la coquille derrière l’umbo, pour le cartilage qui unit les deux valves. Longueur, un demi-pouce; largeur, trois quarts. Nous devons encore cette espèce rare et nouvelle au zèle infatigable de M. Laskev, qui l’a prise, au moyen de la drague, près du cap de Saint-Abbs, dans le détroit de Forth. Cette coquille, dans son ensemble, est tellement semblable à quelques variétés de Donax îrus, qu'elle a pu facilement passer inaperçue pour plus d'un observateur ordi- naire; mais elle n'a pu échapper à l'œil exercé du conchylologiste exercé qui a tant enrichi ces pages. Le seul échantillon vivant qu'il ait eu le bonheur de se procurer est celui qui a servi à cette description et à la figure. Les différences spécifiques entre elle et la Donazx irus (qui a dù probablement être placée parmi les Venus) sont la soli- dité des stries, l'absence de sillons minces et membraneux, et les dents de chaque valve, qui sont égales en nombre et unies à leur sommet, comme le repli du bord. Les deux derniers caractères sont particulièrement essentiels pour les distinguer, la Donax irus présentant des variétés de taille, mais possédant toujours (lorsqu'elle est parfaite) deux dents bilides sur chaque valve, indépendamment d'une dent plate sur l'une de ces dernières. CHAMA. CHAMA COR. Nous sommes heureux de pouvoir faire remarquer que cette coquille très-rare est anglaise, M. Laskey l'ayant prise vivante dernièrement, au moyen de la drague, dans le détroit de Forth, près du cap Saint-Abbs. ARCA. ARCA FUSCA. ArcA FUusCA. Don., brit. shells, v, 1.458, 1.3, 4. — Balarus Bellonti, List, conch., t. 367, f. 207. MONTAGU. 285 Coquille finement réticulée, d'une couleur brun-pourpré, dépourvue de marques. Elle ressemble par son extérieur à l’Arca Now, dont elle diffère cependant sous les rapports ci-après : elle est plus longue en proportion de sa largeur, et les stries, excepté celles placées entre les deux angles à l'extrémité la plus longue, sont beaucoup plus fines : l'A. Noæ a les côtes beaucoup plus rapprochées. Dans la Fusca, l'angle supérieur de l'extrémité la plus longue est ordinairement beaucoup plus court que l'angle infé- rieur, ce qui est le contraire des autres espèces. Mais la principale différence entre ces deux coquilles, c’est la bande de couleur marron, ondulée ou en zig-zag, qui tra- verse diagonalement l'Arca Noæ, et parait ètre un caractère invariable, attendu que dans l'A. fusca elle manque complétement. A l'époque où furent publiés les Testacea britannica, nous n'avions encore trouvé que deux très-petits exemplaires de chacune de ces espèces; comme ils étaient privés de marques et n'étaient pas vivants, nous les considérions alors comme étant des Arca Noe, c'est ainsi qu'ils furent décrits dans cet ouvrage ; mais après un examen plus récent, nous pensons que ce sont réellement de jeunes À. fusca. La figure donnée aussi par M. Donovan pour un spécimen anglais de l'A. Noæ, dans la même planche citée plus haut, ressemble tellement à notre dessin, que si ce n'était la figure grossie qui représente de fortes stries longitudinales, nous n'aurions pas hésité à la prendre pour la Fusca, bien qu'elle fùt dépourvue de ses bandes remar- quables diagonales, et de l'angle ordinaire assez large qui fait suite à la charnière, à l'extrémité la plus longue, dans l'A. Noæ. Si cependant c'est un petit échantillon de cette coquille qui, étant dans son jeune âge, n'a pas encore ses caractères, nous pou- vons conclure de bonne foi que le jeune individu qui a servi pour notre dessin est aussi de cette espèce. Nous devons cependant remarquer que nous avons vu dernièrement une À. Noæ vivante, large de trois quarts de pouce, prise par M. Laskey, dans le Cor- nouailles, et une autre plus petite, de Dunbar, en Ecosse : toutes deux, quoique petites, avaient les marques brunes diagonales et étaient garnies de fortes côtes; la première était recouverte d'un épiderme brun écailleux et profondément frangé aux angles de l'extrémité la plus petite. L'auteur des British shells fait observer que le dessin qu'il a donné de l’Arca fusca est celui d’un échantillon trouvé avec d'autres dans le Cornouailles. C’est à la côte sud du Devon, sur le sable et sur les rochers, à Milton, où elle est assez commune, que nous avons aussi trouvé cette espèce dans tous les états intermédiaires de grosseur, depuis celle d’un grain d'orge jusqu'à celle de trois quarts de pouce de long et un pouce et demi de large, et, en les comparant avec des échantillons exotiques auxquels le docteur Solander a donné le nom de Fusca, il n’y a aucun doute que ce ne soit identiquement la même espèce. Comme beaucoup de coquilles de ce genre, elle est, à son état parfait, recouverte d'un épiderme velu, et l'animal se sert de son byssus pour s'attacher for- tement aux fissures des rochers. Lister dit que c'est une coquille occidentale. ARCA PILOSA. Nous désirerions sincèrement qu'il nous fût possible de déterminer d'une manière satisfaisante la différence réelle qui existe entre cette coquille et l'Area glycymeris, puisqu'il v a tant d'opinions qui semblent prévaloir, Linné considérait cette différence comme peu importante, ainsi qu'il l'a prouvé dans les descriptions qu'il en a faites. En consultant quelques conchyliologistes de nos amis nous avons vu qu'ils étaient moins avancés que nous. L'un nous a envoyé deux coquilles qu'il considérait comme deux espèces, mais qui évidemment n’en formaient qu'une, différant seulement par le nombre des dents ; toutes deux étaient également suborbiculaires et équilatérales, et c'était sans 20 286 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. aucun doute celle qu'on trouve si communément à Guernesey et sur les côtes occiden- tales de l'Angleterre. Nous avons reçu d’un autre une espèce tout à fait différente de la Glycymeris, et en outre un échantillon de la Pilosa; la première est sans doute l'Arca deusta du docteur Solander et du Museum Portlanticum, n° 53. Elle est bien figurée par Knorr, tab. 14, f. 3, et existe dans le cabinet de M. Wood, sous le nom d’Arca deusta de Solander. Beaucoup d'auteurs sur la conchyliologie d'Angleterre ont donné la coquille que l’on regarde généralement comme la Pilosa pour la Glycymeris; mais les auteurs du Des- criplive catalogue of British testacea nous ont appris que M. Sowerby le premier avait affirmé que cette coquille était d'Angleterre, qu'il l'avait trouvée sur la côte de Cornouailles, et qu'elle n'était pas rare sur les côtes de Guernesey. La Pilosa est commune dans cette île, nous pouvons parler d’après notre propre expérience; nous l'avons aussi trouvée en grande abondance près de Falmouth, dans le Cornouailles ; mais si la coquille trouvée par Sowerby est la même que celle citée dans Knorr par les auteurs du Des- criplive Catalogue, nous devons aussi admettre sans hésitation qu’elle est distincte de la Pilosa, quoiqu’à notre connaissance on ne l'indique pas comme provenant de Guernesey. Nous n'avons cependant pas l'intention de contester que l'Arca Deusta ait été trouvée en Angleterre, mais seulement que ce n'est pas la coquille commune de Guernesey; ce qui ne nous donne pas la conviction que c'est l'Arca Glycymeris de Linné. L’Arca de Guernesey, figurée par Lister, (ab. 247, et particulièrement indiquée comme telle, est parfaitement distincte de celle citée dans Knorr. On la regarde cependant comme une Glycymeris. Il est vrai que Lister l'appelle Chama Glycymeris de Balloni, mais c'est évidemment notre Pilosa. En somme, nous croyons que Linné a fait deux espèces d'une des variétés qui ont été observées dans la Pilosa. Nous avons trouvé sur les côtes du Devonet du Cornouailles plusieurs centaines de co- quilles qui sont généralement considérées comme étant l’Arca pilosa, et parmi lesquelles il y a une très-grande variété, tant dans la couleur que dans les stries et le nombre de dents, comme aussi dans le contour qui est plus orbiculaire ou déprimé. Il est évident que les jeunes sont croisées et aplaties, et que les vieilles perdent non-seulement leurs belles marques, mais encore leurs stries transversales, et celles longitudinales deviennent obsolètes ; quelquefois ces coquilles sont un peu inéquilatérales; les plus vieilles seules ont des poils. Toutes ces circonstances nous font penser que la Pilosa et la Glycymeris de Linné ne sont véritablement que deux variétés de la même espèce différant très-peu entre elles. Chemnitz et Gmelin ont aussi renvoyé au dessin de Lister, tab. 247, pour la Glycy- meris; et on peut aussi bien y rapporter comme variétés les figures des Arca undata et marmorala de Chemnitz, vol. 7, tab. 57, fig. 560 et 563. Si nous en jugeons par les spécimens de notre cabinet qui ont été pris sur les côtes d'Angleterre, c'est réellement la mème espèce, car on les eût pris pour figurer la coquille en question qu'ils n’auraient pa être mieux dessinés, et nos échantillons sont évidemment l'Area commune, que l’on trouve principalement sur nos côtes occidentales et à Guernesey, et ce sont très-certai- nement de jeunes individus de la Pélosa. | ARCA ROSTRATA. PI. xi, lig. 5. ARCA ROSTRATA. Gmel., syst., p. 3308. — Turt., Lin., iv, p. 251.— Chem., conch., vi, t. 55,f. 550, 551. Coquiue subovale, l'extrémité plus petite se termine par une lèvre réfléchie ou arquée; l'extrémité opposée est arrondie; umbo petit, presqu'au centre, un peu ineliné, MONTAGU. 287 les crochets sont rapprochés. La coquille est tout entière d'une couleur de corne pâle subpellucide, lustrée et garnie de stries transversa'es très-fines et régulières; et si on la gratte avec un burin, on voit à l'aide d’une lentille des stries agréablement in- clinées à la partie supérieure, depuis l'umbo jusqu'à l'extrémité en forme de bec; les stries se contrarient, et traversent brusquement et en formant des angles plusieurs légères rides longitudinales qui ne se trouvent que sur cette partie. L'intérieur est d'un poli achevé et le bord est plat; les dents sont nombreuses de chaque côté du crochet divisé à cet endroit par une dépression privée de dents. Les dents sont angulaires, et chaque série formée par des angles est placée autour du centre. Longueur, un demi-pouce ; largeur, trois quarts. Bien que cette belle et rare espèce d’Area ait été décrite comme habitant les mers de Norwége et la Baltique, on ne l'avait jamais supposée sur les côtes de la Grande- Bretagne ; mais, d'après l'autorité probante de M. Laskey, nous pouvons l'ajouter au catalogue des coquilles indigènes. M. Laskey en a pris, au moyen de la drague, plu- sieurs valves séparées et un exemplaire vivant, près du cap Saint-Abbs en Ecosse. On la décrit ordinairement comme étant recouverte d’un épiderme verdâtre probablement étranger à cette coquille, puisquele specimen anglais dont il est question était parfait, très-bien conservé, et n'avait rien qui le recouvrit ainsi qu’on l’a représenté jusqu'ici. ARCA TENUIS. PI. x1r, fig. 4. Coquille subcordiforme, polie, blanche avec un épiderme de couleur olivâtre ; umbo très-petit ; crochet légèrement incliné et placé près d’une extrémité. Intérieur poli, blanc et quelque peu nacré, bord mince et entier, charnière pectinée avec environ quinze dents élevées placées en dedans du bord, six sur un côté et neuf sur l’autre, separées par une petite plaque concave qui s'étend en arrière. Le plus grand diamètre est d’un quart de pouce, et la longueur est un peu moindre cette nouvelle, rare et délicate espèce d'Arca a été décrite d'après un specimen parfait du cabinet de M. Laskey, qui l'a trouvé sur la côte près de Dunbar. PECTEN. PECTEN OBSOLETUS. PECTEN OBSOLETUS. Br. zool., t. 4, f. 66. PECTEN LÆvis. Test. bril., p. 150. OSTREA OBSOLETA. Linn. Trans., vi, p. 100. OsTReA LÆvVIS. Linn. Trans., vit, p. 100, t. 5. L'obscurité dont cette espèce, le Pecten lœvis et glaber de Pennant ont été entourés par les descriptions très-courtes et vagues des auteurs qui les ont décrits, nécessite une étude plus approfondie pour sortir de la confusion. M. Pennant annonce que son o0bso- letus est poli et a huit raies obsolètes; son dessin est rayé et non pas strié, et les raies sont presque aussi larges que les sillons ou dépressions intermédiaires, mais ne vont pas tout à fait jusqu’à l'Umbo. Da Costa, qui décrit un Pecten sous le nom de parvus, en renvoyant à l'obsoletus de Pennant dit : « Il a de nombreuses stries fines, longitudi- nales, et a des intervalles irréguliers, elles dépassent de beaucoup quelques-unes des huit ou dix raies que Pennant dit obsolètes. Les stries entaillent le bord très-finement, et quelques stries légères et en petit nombre traversent la coquille. » Donovan a donné 288 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. un fort bon dessin d'un Pecten qui s'accorde exactement avec la descriplion de Da Costa, et 1l cite le parvus de cel auteur et l'obsoletus de Pennant; mais aucun de ces écrivains n'a remarqué le caractère le plus essentiel, les stries très-finement entrecroi- sées qui, à l'aide d'une forte loupe, ressemblent à du chagrin; les deux échantillons se ressemblent à peine sous les autres rapports. Il n'est pas étonnant que M. Pennant ait dit que sa coquille était polie, ni que quelque autre conchyliologiste, n'ayant pas l'habitude de la loupe, ait laissé passer ce caractère qui n’est pas visible à l'œil nu, la coquille étant dans ce cas parfaitement unie. Nous avons placé cette espèce dans notre cabinet comme étant le Pecten lœvis de la Zoologie britannique ; et nous avons rapporté à cette espèce des variétés, avant d’avoir été à même de comparer les trois espèces en question. De- puis nous avons pu heureusement nous les procurer, et l’obsoletus présente lui-même tant de variétés qu'on peut à peine les rapporter aux descriptions qu'on en a faites jus- qu'ici ni leur fixer d'autre caractère que l'aspect chagriné, qui est invariable. Quelques- uns, il est vrai, ont les huit ou dix côtes plus proéminentes, tandis que beaucoup sont presque aplatis et sans côtes; d'autres ont des côtes intermédiaires très-nombreuses rapprochées du bord. Un échantillon que nous avons devant nous a quinze petites côtes, et aucune d'elles n'est plus grande que les autres. Une autre variété, de M. Laskev, qui l'a trouvée en Écosse, a trente côtes fines et obsolètes, et en outre six grandes élé-" vations qui ne séparent pas les plus petites, mais qui sont recouvertes par ces dernières : elle possède de plus, comme les autres variétés, de petites stries entrecroisées, caractère invariable qui n'existe ni dans le P, glaber ni dans le lœvis. Nous reconnaissons nous-même que nous avons été embarrassé pour séparer ces Co- quilles, et nous désirons vivement que celles décrites dans les Testacea britannica pour le Pecten lœævis puissent être considérées comme des variétés de cette espèce. PECTEN GLABER. PI. xr, fig. 8, 8a. PECTEN GLABER. Brit. zool., n° 86. Les conchyliologistes remarqueront que cette espèce, due à M. Pennant, et dont tous les écrivains qui lui ont succédé ont fait mention, est également restée dans l'obscurité quant à son identité, et on ne peut alors que copier la description de la Zoologie britan- nique. Il n’est pas facile de déterminer sila coquilleen question est une variété del’Ostrea glabra de Linné, mais nous avouons que c'est presque probable à en juger, par le seul caractère des doubles rayons internes ; et nous doutons fort peu que la coquille décrite ci-après ne soitle glaber de Pennant, si nous avons égard aux variétés auxquelles sont sujettes plusieurs espèces de ce genre, ainsi que nous l'avons remarqué pour la précé- dente. Le spécimen qui a servi à la description suivante et au dessin qu'on en a fait nous a été donné par M. Laskey, qui l'a trouvé sur la cote d'Ecosse près de Dunbar. La coquille est bigarrée de brun-rougeàtre et de jaune, mince et presque polie, mais non lustrée; elle a sept rayons arrondis, pas très-élevés; les oreillettes sont grandes, presque égales ; l'une est réticulée, l'autre est seulement striée. L'intérieur est singu- lièrement marqué de vingt-un rayons plus minces, les seize du milieu sont placés de quatre en quatre ; ce qui fait dire qu'il y a quatre rayons entre les sillons que forment les rayons extérieurs, et les deux séries du milieu de ces rayons quaternés sont rap- prochées, les autres sont quelquefois écartées; la couleur est plus pâle qu'à l’exté- rieur, sauf à là partie supérieure vers la charnière; longueur, trois quarts de pouce ; largeur un peu moindre. M. Pennant donne à sa coquille quinze rayons minces. Dans l'échantillon que nous avons devant les veux il y a quelque légère apparence de rayons intermédiaires dans les dépressions qui séparent ceux apparents : ils sont formés par les sillons qui existent entre MONTAGU. 289 les rayons rapprochés de l'intérieur. M. Pennant décrit ainsi l'intérieur de sa coquille : « marqué de rayons diviséspar un seul sillon. »Il est difficile de s'expliquer ce que l’au- teur a entendu par cette description, mais il est évident qu'il a observé quelque chose d'extraordinaire dans la structure de cette partie de la coquille; tout cela nous fait considérer cette espèce comme étant celle qui est restée si longtemps dans l’obscurité et que les collecteurs ont tant cherchée. Ceux qui seront assez heureux pour se procurer cette coquille observeront, à l’aide d'une loupe, qu'elle est très-finement striée à son centre, mais qu’elle ne possède pas de stries longitudinales comme le P. obsoletus. PECTEN DISTORTUS. OSTREA SINUOSA. Linn., trans., Vu, p. 99. — Pult. hutch. Dorset, t.10, f.3, 6. C'est probablement l'Ostrea sinuosa de Gmelin, p. 3319, puisqu'il renvoie seulement aux ouvrages de Lister qui décrivent exactement cette espèce, et non pas le Pusio qu'on y rapporte si généralement. PECTEN LÆVIS. PECTEN LÆvis. Brit. z0ol., n° 67. Cette coquille est aussi peu connue que le P. glaber, personne n'ayant jeté de nou- velle lumière sur ce sujet depuisla publication de la Zoologie britannique. Il est de toute probabilité que c'est une espèce très-rare, et nous croyons qu’elle n'existe dans aucun autre cabinet de coquilles anglaises que dans le nôtre. Il n’y a rien à ajouter aux carac- tères essentiels de la courte description de M. Pennant : «elle est très-unie, avec des oreil- lettes inégales et striées. » Le plus grand des échantillons que nous ayons n'excède pas un demi-pouce de diamè- tre, et la largeur égale presque la longueur ; elle est unie et lustrée, si ce n’est au centre où elle a de légères rides irrégulières : une des oreillettes est très-grande, l'autre petite et légèrement striée longitudinalement : la couleur est presque blanche, ou cendré-pàle; c'est une coquille très-mince semi-diaphane, et qui peut à la première vue se distinguer de la variété plate du P. obsoletus en ce qu'elle n'a pas cette apparence chagrinée que lui donnent les petites stries entrecroisées. Où a trouvé l'échantillon cité plus haut dans le port de Falmouth ; un semblable mais plus petit a été pris avec des Sertularia sur la côte du Devon, et on en a pêché au moins vingt petites valves très-mutilées avec une nouvelle espèce de madrépore dans les eaux profondes de la même côte. PECTEN FRAGILIS. OSTREA FRAGILIS. (rmel., syst., p. 3332. — Turt. lin., IV, p. 272. PECTEN FRAGILIS. Chemn. conch., Vi, p. 349, t. 68, Ê. 650? Coquille subovale, oblongue, convexe, fragile, subpellucide, blanche, ayant de nom- breuses stries longitudinales, légèrement ondulées avec deux ou trois autres intermé- diaires, très-petites ; valves égales, inéquilatérales ; un des côtés est droit, l’autre est arqué; oreillettes petites, égales ; umbo proéminent, petit, uni; crochets distants. L’inté- rieur est uni, blanc ; charnière un peu oblique. Longueur, trois quarts de pouce; lar- geur, pas tout à fait un pemi--pouce. On a pris plusieurs de ces coquilles sur la côte du Devon, elles étaient mêlées à des Sertularia dans les interstices d'une nouvelle et intéressante espèce de corallines, Nous croyons que c'est le premier exemple d’un Pecten irrégulier et subauriculé 290 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. trouvé dans nos mers. Il se rapproche de l'Ostrea fasciata de Linné. Mais, en les compa- rant on voit qu'ils ne s'accordent pas sous le rapport de la charnière et que le Pecten pos- sède des stries en beaucoup plus grand nombre indépendamment de celles plus petites inter- médiaires que ne présente pas cette coquille. Il est vrai qu'iln'y a qu'une petite différence entre le P. fragilis et le fasciata de Chemnitz, mais le premier est plus long en pro- portion et plus aplati. Comme nous n’avons pas les moyens de comparer nos échantillons avec un fragilis exotique, nous le donnons avec quelque doute; cette coquille semble être une production rare de Nicobar et s'accorde avec le dessin cité plus haut ; ces stries sont moins nombreuses que dans nos spécimens. Ce ne sont pas cependant des objec- tions suffisantes pour nous faire multiplier sans nécessité les espèces, puisqu'elles s’ac- cordent parfaitement sous les autres rapports. PECTEN SUBAURICULATA. PI. xu1, fig. 6. Coquille ovale, oblongue, pellucide, blanche, équilaterale, équivalve, garnie de petits appendices ou suboreillettes égales, angulaires et ayant de nombreuses stries longitudi- nales qui rendent le bord légèrement crénelé ; il y a au milieu deux stries plus appa- rentes que le reste, parce qu’elles sont opaques et qu’on les voit également à l'intérieur; caractère que l’on a trouvé dans plusieurs échantillons examinés. Longueur, un quart de pouce; largeur, moitié de la longueur. Cette petite espèce de Pecten nouvelle et très-curieuse diffère essentiellement du fra- gilis en ce qu'elle est tout à fait équilatérale et dépourvue des stries intermédiaires les plus fines, et que la charnière forme un angle droit avec la coquille et ne penche vers aucun côté. On a pris plusieurs de ces coquilles avec la dernière dans les eaux profondes. ANOMIA. ANOMIA CYMBIFORMIS. Linn. trans., Viu, p. 104, t. 3, £. 6. Coquille subovale, subpelluciäe, blanche; la valve supérieure est très-convexe et se resserre vers l’umbo en un crochet allongé qui est recourbé sur l'autre valve; elle est légè- rement ridée transversalement, et quelquefois on peut voir à l'aide d’une loupe des stries peu nombreuses, minces, longitudinales et ondulées. La vaive inférieure, comme dans les coquilles de ce genre, a la forme du corps auquel elle est fixée. La perforation est formée comme celle de l'éphippium. La longueur de cette coquille excède rarement un quart de pouce; la largeur a quelque chose de moins. Nous connaissions la valve supérieure de cette coquille longtemps avant la publica- tion des Testacea britannica, mais ne pouvant en cet état déterminer avec quelque certitude le genre auquel elle appartenait, 1l n'en a pas été fait mention. M. Laskey l'a trouvée en cet état incomplet en Écosse, et ce n'est que tout récemment que nous en avons obtenu un petit nombre d'échantillons parfaits sur des Sertularia abietina et an- lennina. Tous les testacéologues savent que les coquilles de cette classe sont parasites et de dimension variable, mais dans cette espèce-ci la convexité de la valve supérieure suffit pour la distinguer des espèces ordinaires : on rencontre quelquefois des exemplaires MONTAGU. 291 de cette valve qui ressemblent assez à une Patelle, et ne diffèrent pas beaucoup d’une variété dela jeune P. ungarica avee l'extrémité du crochet mutilée. Depuis que ce qui précède a été préparé pour l'impression, les auteurs du Descrip- tive catalogue of british shells ont décrit et figuré cette espèce d’après des échantillons pris sur la côte de Caithness. Nous avons examiné aussi un spécimen venant d'Écosse, dans lequel les stries étaient très-apparentes. MYTILUS. MYTILUS DISCREPANS. PI. x, fig. 42. Cette espèce parait être assez répandue sur toute cette île; nous l'avons trouvée sur presque toutes nos côtes de l’est à l'ouest, du Lincolnshire au Cornouailles, et ne dépas- sant jamais un demi-pouce en largeur. Elle n'est pas rare à cet état près de Dunbar, dans le nord de l'Angleterre; mais nous avons été surpris lorsque MM. Boys et Laskey nous ont informé qu'ils en avaient pèché dans le détroit de Forth plusieurs qui n'avaient pas moins d'un pouce et demi de largeur, et une, entre autres, qui avait réellement deux pouces ; un échantillon de la première de ces dimensions, que nous a donné M. Las- key, nous permet de certifier que c’est la même espèce. Il n’y a aucune différence, si ce n'est dans la couleur de l'épiderme, qui est presque noir et manque ordinairement à l'umbo. Ceci montre combien il est difficile de déterminer l’exacte dimension d'une coquille et combien il faut de précautions pour admettre la taille comme moyen de déter- miner une espèce. Nous ne pouvons nous empècher ici de parler de deux espèces sup- posées dece genre, le modiolus et lebarbatus, que nous croyons fortement être le même ; car on rencontre chez eux l'épiderme fibreux, ce qui laisse peu de doute que l'on n'ait pris un jeune modiolus pour le barbatus. Depuis que ce qui précède a été préparé pour être imprimé nous avons eu le bonheur de trouver notre opinion d'accord, en ce qui touche les dernières coquilles nommées, avec celle de deux conchyliologistes respectables, qui ont publié dernièrement leurs observa- tions en commun. Nous ne pouvons nous empêcher en même temps d'exprimer notre sur- prise de ce qu'ils ont réuni notre Mytilus discors et le discrepans, deux espèces si essentiel- lement différentes par leur forme et par leurs caractères, ce qui jamais auparavant n'avait laissé l'ombre du doute. Ces deux coquilles, de la côte d'Écosse, ont été très- bien séparées par l’auteur auquel nous avons renvoyé pour les précieuses remarques ad- ditionnelles sur cette espèce. Nous ne pouvons donc attribuer une telle opinion qu'au manque d'échantillons pour comparer chacune de ces espèces; et notre opinion se fortifie, lorsque nous consultons les fig. 8 et 9 de la pl. 3 du vol. 8 des Trans. of the Linn. soc. 11 convient de sauver de l'oubli une espèce qui a des caractères dis- tinctifs beaucoup plus tranchés que plusieurs autres du genre qui sont considérées comme différentes, parce que de précédents naturalistes célèbres leur ont donné une place plus distincte que ne le fait la conviction personnelle des naturalistes modernes, et cela, d'autant plus qu'il faut avoir égard à l'autorité des opinions en présence. Avec une conviction aussi prononcée, nous serions blämable de garder le silence, et nous croyons qu'à l’aide de la figure que nous donnons d’un exemplaire d’une grande taille, il ne pourra, à l'avenir, y avoir de doute mème pour ceux qui n'auraient pas l'occasion de comparer les coquilles. On n'a jamais trouvé le Mytilus discrepans sur l'Ascidia mentula; et on ne trouve 292 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. guèrele A7. discors que sur l'enveloppe extérieure de cet animal ou sur quelques grands Fucus ; il y a sur la côte occidentale des Ascidies qui en sont tellement garnies qu'elles en sont presque couvertes; on en compte quelquefois vingt ou trente sur un vieil in- dividu, et ce n’est que sur ces Ascidies qu'on les trouve alors d’une taille supérieure. En consultant la description qui précède, on ne peut pas se tromper sur la détermina- tion des espèces. On a dit qu'on trouvait toujours les discors exotiques rassemblés et garnis d’un byssus de soie jaunâtre ; mais nos amis ni nous n'avons jamais rien rencontré de pareil dans les spécimens d'Angleterre. On les a quelquefois trouvés sur les côtes occidentales fixés aux tiges et aux racines du Fucus digitatus, et c'est ainsi, nous a-t-on dit, qu'on les trouve ordinairement en Écosse. Les personnes qui sont à même de consulter Chemnitz trouveront dans le vol. vu. tab. 86, fig. 767, une bonne figure d'un grand spécimen de Mytilus discrepans, qui s'ac- corde parfaitement avec ceux trouvés en Écosse. Ce conchyliologiste, ainsi que quelques autres, l'a confondu avec le M. discors, et l'a donné comme étant une variété de cette coquille ; et il nous dit que sa coquille vient de Suède: d'où l'on peut conclure que les mers du Nord sont plus propres au développement de cette espèce. MYTILUS STAGNALIS. MyriLus STAGNALIS. Gmel. syst., p. 3362. — Schroet., Flussconch., t. À, f. 1. — Br. misce., 1, t. 16. On observera que Gmelin, sur l'autorité de Schroeter, a décrit sous ce nom une co- quille qu'il compare au M. cygneus, dont elle diffère seulement en ce qu’elle est plus large et moins convexe. Sur l'autorité de M. Sowerby, nous lui avons donné place comme une espèce anglaise, mais nous doutons fort qu’elle soit distincte du M. cygneus. La coquille trouvée par un ami de M. Sowerby, sur un des bords du lac du jardin de Kew, diffère de celle de Schroeter par le caractère qu’on donne comme le plus essentiel pour la dis- tinguer du cygneus; car au lieu d’être moins convexe que ce dernier, on a reconnu qu'elle l'était plus. Après tout, lorsqu'on examine un grand nombre de ces coquilles, on trouve les gradations qui unissent ces deux espèces supposées, et l'on ne peut en tirer un point de distinction essentiellement caractéristique. C'est à peine s’il y a une espèce de testacea, dont les extrèmes ou deux échantillons très-différents, examinés séparément par le conchyliologiste le plus capable, ne soient ju- gés distincts ; tandis que s’il peut consulter les grandeurs intermédiaires et les gradations, son opinion changera entièrement. Nous avons remarqué plus haut la grande ressem- blance qui existe entre plusieurs espèces de ce genre, dépourvues de caractères distinc- tifs fixes, et nécessairement l'opinion sera fondée alors sur les spécimens consultés. Cela posé, nous ne sommes pas convaincu, quant à présent, que le M. avonensis soit le même que le M. anatinus, quelque déférence que nous ayons pour une opinion ré- cemment émise sur ce sujet dans le vol. vu des Linn. trans. MYTILUS DECUSSATUS. - Myrizus FABa. Gmel., syst., p. 3359? — Chemn., conch., vin, €. 85, Ê. 761? Coquille ovale dans sa longueur, ayant l'umbo placé à l'extrémité la plus petite et les côtés égaux. Elle est très-mince, pellucide, d'un blanc de perle lorsqu'elle est dépouillée de l'épiderme (qui est d'un brun-olive pâle) ; elle a aussi des stries fines longitudinales croisées transversalement de stries plus petites qui lui donnent une apparence treillissée lorsqu'on l'examine au microscope. L'intérieur est uni avec un poli nacré; il y a à la MONTAGU. 295 charnière une petite dentelure, et le bord contigu est légèrement dentelé ; près du bord antérieur, il y a un seul sillon transversal réfléchi, mais nous ne pouvons déterminer si c'est un Caractère constant ou bien accidentel. Nous n'avons réellement pu examiner qu'une seule valve de cette curieuse petite coquille, et cela gràce à M. Laskey, qui l’a trouvée dans le sable, sur la côte d'Écosse. Elle a environ un huitième de pouce en lon- gueur, et pas tout à fait autant en largeur. La convexité de la valve lui donne l'appa- rence d’une Patelle; mais la charnière indique une bivalve dépourvue de dents. Nous ne la donnons cependant pas sans avoir quelque doute sur la place qui lui est propre. MYTILUS PLICATUS. Myrizus PLICATUS. Gmel., syst., p. 3358. — Chem., conch , vu, t. 82, f. 733, a, b. Coquille oblongue, tronquée à une extrémité, près de l’umbo; elle est extrêmement mince, pellucide et inégale à sa surface, légèrement plissée et irrégulièrement ridée à son centre: les crochets sont extrêmement petits, un peu recourbés et placés à une extrémité; celle opposée est quelquefois la plus large. Intérieur très-brillant, avec une légère teinte nacrée ; la charnière est entièrement dépourvue de denticules. Sa longueur n'atteint pas un demi-pouce, et sa largeur est double de la longueur. Cette espèce a quelque chose du Mytilus præcisus, mais elle en diffère par la forme de l’umbo, et en ce qu'elle est pellucide et bäillante à l'extrémité antérieure. Il peut v avoir cependant quelque doute pour savoir si c'est réellement la coquille figurée par Chem- nitz ; elle lui ressemble du moins tellement que nous n’osons pas la donner comme une espèce distincte, bien qu'elle soit décrite comme une coquille rare de Nicobar. La mème personne qui a trouvé la dermère espèce, a pris ceile-ci vivante près de l’île de Sky, dans l’année 1806. MYTILUS UMBILICATUS. Nous ne pouvons nous empêcher de douter que le M. uwmbilicatus soit une espèce dis- tincte ; M. Pennant fut le premier qui le publia, et il fut ensuite décrit par d’autres au- teurs anglais d’après son autorité. Il y a cependant quelques circonstances qui font penser avec raison que ce n'est qu'un jeune du M. modiolus. Il faut avouer que telle est de- puis longtemps notre opinion, mais nous ne nous sommes jamais aventuré à la publier, Jusqu'à ce que nous ayons trouvé d’autres conchyliologistes portés à s'accorder avec nous. M. Laskey nous informe qu’il possède un spécimen du Mytilus demessus, et un autre du M. edulis, qui ont des dépressions semblables ; et nous en avons un de la der- nière espèce dans notre cabinet; il est donc raisonnable d'en conclure que le modiolus peut prendre accidentellement la forme sous laquelle nous trouvons l’umbilicatus. On ne mera pas qu'il n’y ait d'autre différence entre ces coquilles que la dépression du crochet, et la rareté de la dernière favorise la supposition. Elle n’a été décrite par aucun auteur étranger, etnous ne croyons pas que les collecteurs anglais l'aient rencontrée plus de deux ou trois fois. Toutes ces raisons font que nous ne pouvons nous empêcher d'être d'accord avec Fo- pinion de M. Laskey et de quelques autres conchyliologistes qui pensent que les trois espèces de Mytilus décrites plus haut, le curtus, le modiolusetl'umbilicatus de la Zoo- logie brilannique, ne sont qu'une seule et même espèce. La grande variété qu'on observe dans la forme du Mytilus edulis doit aussi favo- riser l'opinion que l'éncurvatus, décrit dans l'origine par Pennant, n’est autre chose qu'une coquille de cette espèce. La torsion difforme semble être occasionnée parce qu'elles sont fixées dans les crevasses des rochers. Elles ne sont certes pas rares sur la plu- part de nos côtes, où on peut les trouver de toutes les grandeurs. 294 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. PINNA. PINNA INGENS. Pixna Lævis. Donovan, brit. shells, v, t. 152. PINNA INGENS. Linn., trans., VIN, p. 112. Nous avons extrait d'une de ces coquilles, dans laquelle l'animal était vivant, deux perles très-rondes, d'une forte taille, mais extrêmement sales. Dans une autre était un crabe se rapprochant beaucoup du Cancer pinnotheres, si ce n’est pas lui. M. Laskey nous assure que la coquille décrite par M. Pennant, du cabinet du docteur Walker, est la même que celle trouvée sur la côte du Devon, les ayant examinées dans la collection du docteur. Elle paraît être connue des habitants de Barra, une des îles occidentales, sous le nom de feaskand, comme semble le prouver la note suivante extraite d’un manuscrit du docteur Walker : « N° 2268, Pinna Borealis. Elle a été prise à la ligne et contenait encore l'animal, à 30 milles est-nord-est de l'Écosse. Elle diffère, selon moi, de toutes les espèces linnéennes, comme aussi de toutes celles figurées par Gualtieri, Seba et d’Argenville. C’est la mème que la feaskand que j'ai trouvée à Barra.» Dans le premier examen que nous avons fait de cette coquille, nous avons renvoyé, tout en hésitant, à un dessin de Lister ; mais comme maintenant nous avons de grandes rai- sons de croire qu’elle en est tout à fait distincte, nous prions de supprimer ce renvoi. COQUILLES UNIVALVES. NAUTILUS. NAUTILUS BECCARIL PI. vin, fig. 11. NauriLus BEccaR. Linn. trans., vint, pe 116. — Pulteney, Hutch. Dorset., t. 19, f. 28: Ce Nautile et le Beccarit perversus ne sont pas rares à l'état fossile; M. Head nous en a donné des exemplaires trouvés dans les Apennins, près de Sienne , en [italie. Us sont enfoncés dans une matrice de terre jaunâtre, mêles avec le Nautilus crispus, rarement avec une autre très-petite espèce non décrite, et moins fréquemment avec la Serpula lobata. Ces deux Beccarit ont plus du double de la taille des coquilles vivantes qu'on trouve sur nos côtes; c'est l'effet d'un climat plus chaud. Plancus les a observés parmi d'autres petites espèces, dans les sables, sur la côte d'Areminum, aujourd'hui Rimini, dans l'A- driatique. MONTAGU. 295 L'ouverture ou entrée du siphon dans ces coquilles est située au côté intérieur, près du second tour, et se continue au travers des nombreuses cloisons sans interruption. On examine plus facilement et avec plus de soin la structure sur des restes antédiluviens que sur des coquilles fraiches, parce qu’ils se brisent moins facilement. Le Beccarii perversus est sans aucun doute entièrement distinct de l’autre, et n’est m un jeune ni une variété accidentelle. On le trouve en plus grand nombre, et ils sont tous deux trop communs pour soutenir l'opinion que l'un est une variété de l'autre. NAUTILUS LÆVIGATULUS. PI. vu, fig. 9 et 42. NAUTILUS I ÆVIGATULUS. Linn. trans., Vi, p. 115. Nous avons trouvé cette coquille dans le Boysian cabinet, mêlé par erreur avec les Nautilus depressulus et calcar ; et un très-bon dessin de notre N. calcar, venant du même endroit, portait le n° 67, et renvoyait, dans les Testacea minula rariora, à pareil numéro qui représente le N. lœvigatulus : on peut donc en conclure que ces deux coquilles ont généralement été confondues. La première description que nous avons faite de cette co- quille était seulement copiée dans Walker, parce qu'alors nous n'avions pas pu l’ob- server ; mais comme la description concise de cet auteur n'est certainement pas suflisante pour définir les caractères distinctfs de cette espèce, nous allons la décrire d’après les individus que nous avons sous les yeux. Coquille opaque, polie, d'un brun de rouille pàle, avec environ dix raies visibles flexueuses, indiquant les cloisons; elles sont de couleur un peu plus foncée, légèrement élevées ou en relief, et rayonnant à partir du centre ; les deux côtés sont pareils et très- convexes, se terminant par un tranchant marginal arrondi, et ne sont pas fortement carénés; la bouche ou chambre extérieure est entourée d'un bord ou extrémité formant un triangle ; de telle sorte que le corps n’est pas coupé par l'extrémité antérieure, mais la spire se termine juste au-dessous du bord de la première cloison. C'est en cela surtout qu'elle diffère du AN. calcar , dont le corps estembrassé tout à fait par le bord de la cloison antérieure, ce qu’on peut voir en comparant la fig. 4, tab. 15, et les fig. 7, 8, tab. 18. Cette espèce en diffère aussi par la couleur, elle est plus large et les cellules plus nombreuses. Ouverture, un petit siphon près de l'angle extérieur, et non avancé. NAUTILUS CALCAR. NAUTILUS ROTATUS. Linn. trans., Vur, p. 4114. On à vu que, pour les premiers synonymes que nous avons appliqués à cette coquille, nous avons renvoyé, tout en hésitant, à Walker et à Adams pour notre calcar ; la lumière qu'a jetée sur le sujet le Boysian cabinet nous oblige à transporter ces renvois au Nau- lilus subarcuatulus, décrit ci-après. La seule autorité qui nous ait fait renvoyer à la figure 66 de Walker pour notre calcar, est celle de feu notre estimable ami, M. Boys, qui, à l’époque de sa maladie, ne put séparer des individus aussi petits avec son atten- tion ordinaire. Martini donne la figure d'un Nautilus qn'il considère comme une des variétés du Calcar de Linné, bien qu'il diffère tout à fait de cette coquille. M. Mead a découvert près de Sienne cette coquille, pour laquelle on peut consulter Martini, Conch., 1, tab. 20, fig. 182, 183, à l'état fossile, ainsi que celles mentionnées plus haut. Les spé- cimens que nous avons examinés n'avaient pas plus d'un pouce dans leur longueur et un peu moins dans leur largeur ; ils sont extrêmement comprimés, avec douze ou quinze chambres visibles; les quatre où cinq dernières cloisons seulement sont élevées ou dé- 296 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. passent la surface, et elles sont légèrement ridées : ouverture du siphon étroite, sub- crénelée et placée près du bord extérieur près de la carène ; nous croyons que ce fossile des Apennins n’a pas encore été trouvé en Angleterre, soit dans cet état, soit à l'état vivant; mais il paraîtrait qu'il existe à ce dernier état dans l'Adriatique, puisqu'il a été décrit parmi les petits Nautiles observés dans les dépôts de la mer, sur la côte de Ri- mini. Fichtel a représenté plusieurs espèces de Calcar ; il y en a quelques-unes privées de carènes, d’autres fortement carénées et qui ont même dans cette partie la forme d'épines. Si l'on admet que ce soit la même espèce, et surtout les figures D, E,F, tab. 12; on nous permettra de douter de la définition spécifique : mais cet auteur capable n'est pas le seul à supposer cette espèce anssi indéterminée dans sa forme. Bien que nous différions d'opinion avec M. Fichtel, en cela surtout, nous ne pouvons pas ne pas lui rendre justice pour son bel ouvrage sur les petits nautiles, intitulé : « Testacea microscopica aliaque minula ex generibus argonauta et Nautilus, ad naturam picta et descripta. Ce savant naturaliste voulait diviser les Nautiles de Linné en quatre genres sous les noms de Nautilus, Hammonium, Lituus et Orthocerus : nous regrettons qu'il n'ait pas ajouté trois autres genres. NAUTILUS DEPRESSULUS. PI. vu, fig. 7. NAUTILUS DEPRESSULUS. Lin. lrans., vint, p. 115. Plusieurs individus de cette espèce, qui sont dans le Boysian-cabinet, nous ont permis d'en faire une description plus complète, accompagnée d’une figure. Coquille sémi-pellucide, polie, blanche, déprimée, avec environ neuf cloisons visibles rayonnant du centre en lignes courbes, marquées par leur opacité, mais n'apparaissant pas du tout en relief : côtés semblables; vers le centre est une petite marque pellucide que Walker à probablement prise pour un subombilic. - La bouche ou extrémité antérieure est presque comme celle du N. calcar, mais elle n'embrasse pas autant le corps. Elle diffère aussi de cette coquille par la couleur, elle est comprimée sur une plus grande étendue, elle n'a pas de carène et le nombre des cloisons est plus grand ; elle est aussi moitié moins grande que cette coquille. NAUTILUS UMBILICATUS. PI. vu, fig. 8. NAUTILUS UMBILICATUS. Linn. trans., VIN, p. 115. C'est une autre des plus rares espèces de Nautiles, dont nous sommes à mème de donner une description plus comparée, en ayant pris quelques spécimens sur des Sabella penicillus dans la baie de King's-bridge, où cette espèce etl'Amphitrile ventilabrum sont en grande abondance, et fournissent, en quelque sorte, une collection complète des petits Nautiles les plus communs. Coquille comprimée, subpellucide, blanche, avec neuf ou dix nœuds élevés ; l'extré- mité antérieure ou bouche embrassant le corps de spire, presque égale et en dedans de laquelle se perd le tour intérieur qui forme un ombilic sur les deux côtés. C'est la plus petite espèce de Nautile que nous ayons encore examinée; elle est moitié moins large que le Crassulus avec lequel elle a quelque rapport. Mais, outre qu'elle est subhyaline, les cloisons sont moins nombreuses et les nœuds disparaissent après le pre- mier tour, tandis que dans le Crassulus la spire ne se termine pas à la bouche et ne disparait pas; mais une partie du second tour est visible après sa jonction avec le pre- nuer, et se perd insensiblement dans lombilic. MONTAGU. 297 NAUTILUS CRASSULUS. PI. var, fig. 10. NAUTILUS CRASSULUS. Linn. trans., Vi, p. 117. C'est encore le Boysian cabinet qui nous à mis à même de décrire cette coquille plus complétement que nous ne l’avions d'abord fait: ce que nous en disions alors était copié d'après Walker, à défaut de connaître alors par nous-mêmes cette rare espèce. Coquille spirale, épaisse, opaque, d'un brun pâle, avec de nombreux nœuds sail- lants ; côtés comprimés, semblables, ombiliqués, laissant voir une partie du tour in- térieur en dedans de l'ombilic : bouche un peu oblique, embrassant à peine le corps et garnie d'un siphon. Cette espèce très-petite avait dans le cabinet le n° 70, comme renvoi à la figure qui porte ce numéro dans Walker. NAUTILUS SEMILITUUS. PI. vu, fig. 45. NAUTILUS SEMILITUUS. Linn. trans., Vin, p. AS. A l'aide du Boysiancabinet nous voyons que cette espèce n’est pasle Nautilus subar - cuatulus d'Adams, et par conséquent non plus la figure 73 de Walker, comme nous avions été dans l’origine induit à le penser : elle en est tout à fait distincte et n'avait pas été décrite auparavant comme une coquille d'Angleterre. Nous prions donc qu'on veuille bien négliger le renvoi à ces auteurs, puisque nous indiquons par erreur le Nautilus subarcuatulus. Nous n'avons rien rencontré qui ait ébranlé l'opinion que nous avions que c'était le Semilituus, figuré dans l'origine par Plancus, tab. 1, fig. X. O et X. P.Il est vrai que le spécimen qui a servi à notre dessin n'a pas de tour recourbé à l'extrémité, mais dans d'autres cette partie est moins douteuse : et dans un dessin d’un individu en la possession de M. Henry Boys, nous apercevons une terminaison enroulée très-distincte à l'extrémité postérieure. Les coquilles sujettes à de telles variations sont difficiles à déterminer, et conséquemment les erreurs dans les synonymes sont quelquefois inévi- tables, ce qui est plus excusable que de multiplier les espèces au delà de leurs limites naturelles. NAUTILUS SUBARCUATULUS. PI. vu, fig. 20. Adams. microse., p. 642, €. 14, £. 38. — Turt., Linn., 1v, p. 307.— Walker, min. shells, f. 73. NAUTILUS CREPIDULA. Fichtel., t. 19, g. h.1. Coquille subarquée, subenroulée, semi-pellucide, polie, blanche ; la partie antérieure ou droite contient environ quatre des cellules, la partie postérieure est à demi enroulée; douze chambres visibles, très-distinctes ; les cloisons sont plus opaques et un peu éle- vées : dos caréné et légèrement dentelé au point de division des cellules : les cloisons antérieures sont placées trèes-obliquement, ce qui fait incliner cette extrémité d'arrière en avant, à l'endroit où est placé le siphon: le bord antérieur n'est pas caréné, mais obtus et arrondi. Longueur, un huitième de pouce. Nous regardons cette coquille comme le Subarcuatulus n. 73 de Walker, par la raison qui nous à fait transporter les renvois ci-dessus du N. semilituus à cette coquille ; nous en avons découvert un bel échantillon dans le Boysian cabinet avec un autre très- petit et pas encore arrivé à l'état parfait. Dans ce dernier, qui est presque transparent, les chambres sont moins nombreuses et l'extrémité enroulée moins formée. Avec c:s co- quilles il v en avait plusieurs autres mutilées, avant atteint leur plus grande taille et 298 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. qui avaient perdu leur partie droite : la portion enroulée qui reste correspond si exac- tement à la fig. 66 de Walker, que nous sommes porté à considérer cette coquille comme un Subarcuatulus mutilé, et non pas (ainsi que nous le soupÇçonnions aupa- ravant) comme un spécimen imparfait de notre Calcar. M. Fichtel a donné un dessin très-exact du plus petit individu dont nous venons de parler et qu'il a également bien décrit. Trouvé en Toscane. NAUTILUS INFLATUS. PI. vu, fig. 7. Coquille spirale, opaque, brune, avec trois tours arrondis; sur le premier sont cinq nœuds extrêmement renflés; l'extrémité antérieure est subglobuleuse, le siphon placé comme dans le Nautilus Beccarii. Elle n’est pas aussi déprimée que ce dernier : les nœuds sont aussi moitié moins nombreux, mais beaucoup plus renflés; elle est de moindre taille. Espèce non décrite qu’on trouve rarement dans le sable sur la côte du Devon. NAUTILUS RECTUS. PI. vus, fig. 46, 18, 49. NAUTILUS RECTUS. Linn., {rans., vi, p. 419. La découverte récente du vrai Nautilus legumen nous oblige à effacer les renvois indiqués pour cette coquille dans les Testacea britannica, puisque dans ce supplément nous en donnons l'indication correcte. NAUTILUS LEGUMEN. PI. vu, fig. 24. NAUTILUS LEGUMEN. Linn., syst., p. 1164.— Gmel., syst., p. 3376. — Turt., Linn., IV, p. 309— Guall., t. 19, P.— Martini, conch., 1, vig. 1, E. e. — Walker, min. shells, f. 74. — Linn., trans., vur. p. 118. Coquille subarquée, polie, lustrée, pellucide, blanche, quelque peu comprimée, et de grosseur presque égale dans toutes ses parties: les extrémités sont arrondies et un peu contractées ; celle antérieure est entourée d'une arête oblique ou bord, au-dessus du- quel commence un siphon obtus avec une grande ouverture près du côté concave; c'est de ce côté que les cloisons, au nombre de huit ou neuf, obliquent en bas et apparaissent au travers de la coquille. La dimension des chambres décroît graduellement en se rap- prochant de l'extrémité postérieure; le côté concave est opaque par la raison que le siphon se continue à travers les cloisons, mais il n'y a alors sur aucun des côtés ni bord ni carène. Longueur, environ un huitième de pouce; largeur, un sixième de sa longueur. Extrèmement rare dans les sables sur les côtes de Kent et du Devon sud. C’est sans aucun doute le Nautilus legumen de Linné et bien certainement aussi la coquille décrite par Walker; aussi avons-nous rapporté ici tous les synonymes du N.rectus qu'on y avait placés avec quelque hésitation. Nous sommes aujourd'hui à pen près certain que notre digne ami M. Boys nous a envoyé cette coquille-là par erreur pour la figure 74 de Walker, espèce qui ne semble pas bien connue de cet excellent conchyliologiste; car, parmi les dessins que nous avons vus, il y en avait, de lui et de M. Henry Boys, deux qui ne ressemblaient pas à cette co- quille. La figure donnée dans les Testacea minuta rariora n'est nullement correcte. NAUTILUS COSEATUS. Var. PL vix, fie. 22 Le dessin auquel nous renvoyons ici peut, selon nous, être considéré comme une MONTAGU. 299 véritable variété de celui que nous avons donné antérieurement dans les Testacea bri- tannica, tab. 14, fig. 5; et si nous en jugeons par nos observations , cette espèce est sujette à beaucoup varier. Nous l'avons trouvée dans le cabinet de M. Boys. Elle est presque cylindrique, avec cinq articulations et sept rides longitudinales ; une extrémité est tronquée, l'autre se termine par un appendice mince de forme cylindrique, et de la longueur de la première articulation. Longueur, un dixième de pouce. Nous trouvons à l’une des extrémités de ce spécimen une pointe saillante, qui n’est pas l'ouverture du siphon, elle est solide comme la coquille : l'ouverture est à l'extré- mité tronquée, et peut être imparfaite ou varie dans ce cas-ci. M. Henry Boys en a découvert une autre variété parmi les coquilles de son père (nous en avons reçu dernièrement un dessin) ; elle a cinq articulationset quatre rides : sous les autres rapports elle ressemble à celle que nous venons de décrire. On remarquera cependant qu'outre l'absence de l'extrémité antérieure conique, ces coquilles n'ont pas cette forme pyramidale graduée, décrite et dessinée pour le costatus. Si c'est réellement une variété de cette coquille, il est possible que le Ramphanus, Lin. syst., p. 1164, en soit une aussi, l’Orthoceras minimum de Gualtieri, tab. 49, L. L. M., figuré dans l’origine par Plancus, tab. 1, fig. 6, et copié par Martini, 1. vig., 1 fig., À, a, B, c. Ces figures se terminent plus en pointe, possèdent plus de rides qu'aucune de celles que nous avons examinées et sont arrondies à l'extrémité la plus petite ; la plus grande à un siphon en saillie entouré d’un bord festonné formé par les rides. Ces auteurs ont donné une autre figure dépourvue de rides et de bord crénelé, qui laisse voir la structure interne des chambres : le siphon de chaque cloison est sem- blable au premier. La coquille la plus élégante de ce genre se trouve à l’état fossile dans les Apennins près de Sienne. M. Mead et M. Higginson nous en ont donné quelques-unes. Elles varient un peu ; mais les plus parfaites ont un pouce de long, sont tout à fait de forme cylindrique, excepté la dernière articulation, qui est un peu plus grande et se termine en cône; l'extrémité est une petite protubérance de près de moitié aussi longue que l’articula- tion à laquelle elle appartient : leur extrémité antérieure, qui semble parfaite, est un peu contractée, arrondie et polie ou s'avancant au delà des rides; au centre est placée l'ouverture ou siphon, dont le bord est légèrement crénelé. Elles varient aussi beaucoup autant dané le nombre des chambres que dans celui des raies; elles ont de dix à quinze des premières et de neuf à douze des secondes : les articulations ne sont pas très-élevées, mais ordinairement deux ou trois à l'extrémité antérieure le sont plus que les autres. La coquille, proportion gardée, est extrèmement épaisse; et nous trouvons, en en séparant plusieurs par le milieu, que les cloisons sont également épaisses et possèdent chacune dans le centre une petite perforation crénelée et non pas un siphon continu : les cellules ne sont pas rondes, mais paraissent à la section concavo-convexes. Sa couleur est d’un blanc de perle. Ne serait-ce pas une variété du AN. costatus de grande taille, produit par un climat plus chaud? Mais où le trouver, aujourd'hui, à l'état frais ou vivant? c'est ce que nous ignOrops. NAUTILUS SPINULOSUS. PI. vi, fig, 47. Coquille possédant trois articulations extrêmement rondes de couleur châtain-clair, re- couvertes d'épines; l'articulation supérieure est légèrement allongée pour former le si- phon, les épines sont toutes inclinées vers l'extrémité postérieure. Depuis que notre figure a été gravée, nous avons recu le dessin d’un spécimen en la 500 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. possession de M. Henry Boys; il est subarqué et quelque peu conique, avec huit articulations pas aussi renflées, et il semble plutôt garni de tubercules que d'épines. Longueur, un dixième de pouce. Il est probable que c’est une coquille plus avancée en àge que celle figurée par nous, car dans la plupart des individus de ce genre de coquilles, le nombre des chambres augmente avec l'âge. Notre échantillon a été découvert dans le ca- binet de M. Boys mêlé avec le Nautilus radicula, et il y a tant de ressemblance entre quelques-unes des nombreuses variétés de cette espèce, qu'on doit admettre comme principales différences pour celle-ci sa couleur et son aspect épineux ou tuberculeux. NAUTILUS BICARINATUS. Coquille subcylindrique, arquée, avec onze articulations subglobuleuses, bicarénées ou garnies d’une légère ride longitudinale le long de l'arc, et d’une autre sur le côté opposé; la plus grande extrémité se termine par un siphon saillant : les articulations dé- croissent graduellement vers la partie postérieure, qui est arrondie. Longueur, un hui- tième de pouce ; diamètre à sa partie la plus large, environ un huitième de sa taille. Nous devons à M. Henry Boys un bon dessin de cette nouvelle espèce de Nautile, trouvée parmi quelques petites coquilles de Sandwich, d'où on l'a rapportée sans aucun doute et qui appartenaient à feu notre digne ami, et nous regrettons qu'elle soit arrivée trop tard pour que nous puissions en donner la figure. Sa forme est en quelque sorte celle du N. subarcuatus, tab. 6, fig. 5, mais elle est plus courbée et se distingue de suite par ses côtés carénés. NAUTILUS LINEARIS. PI. x, fig. 43. Coquille polie, lustrée, droite, un peu comprimée, linéaire, de grosseur presque égale dans toutes ses parties ou quelque peu conique, et garnie à l'extrémité plus pe- tite de légères rides qui prennent une direction oblique et s'étendent à peine jusqu'à la moitié de la longueur de la coquille : elle est d’un blanc transparent, excepté le long des côlés et aux séparations des cellules, qui sont opaques et marquent les chambres; les cloisons, au nombre d'environ quatorze, sont placées un peu obliquement et ne sont pas tout à fait régulières; l'extrémité antérieure est presque polie et terminée par un siphon en saillie; l’autre extrémité est arrondie. Longueur, près d'un quart de pouce; largeur, environ le huitième de sa longueur, Nous l'avons trouvée parmi un lot de petites coquilles que nous envoyait M. Laskey et qu'il avait prises sur le banc coquillier, près de Dunbar dans le nord de l'Angleterre. Elle se distingue du N. legumen en ce qu’elle est droite et ridée à sa plus petite extré- mité. NAUTILUS LACUSTRIS. NAUTILUS LACUSTRIS. Lin., trans., Vin, p. 114. Cette coquille est le Nautilus Ypsilon du cabinet de Portland. MONTAGU. 501 CYPRÆA. CYPRÆA EUROPÆA. CYPRÆA PEDICULUS. Test., brit., p. 200. Dans la première partie de cet ouvrage, nous avons exprimé le doute que la coquille ordinairement connue sous le nom de Cypræa pediculus, dans les cabinets des collec- teurs de testacés d'Angleterre, fût le vrai Pediculus, puisqu'elle en diffère si essen- tiellement sous plusieurs rapports, et surtout par le caractère qui semble marquer la principale différence spécifique, c'est-à-dire l'absence du sillon dorsal. S'il avait été réellement prouvé que la coquille sillonnée eût été trouvée sur nos côtes, aurions-nous dù la considérer comme la même espèce, quand Linné n’a pas donné à entendre que c'étaient des variétés, en remarquant que les coquilles d'Europe étaient dépourvues du sillon longitudinal? La conclusion naturelle est que Linné n’a pas cru que la coquille sillonnée se trouvàt en Europe. On à contesté notre opinion dans un ouvrage périodique en disant qu'on avait trouvé l'espèce sillonnée sur les côtes du détroit de Forth, presque vis-à-vis d'Edimbourg; c’est une assertion fondée sur un dire et non pas sur une observation oculaire. Nous avons dirigé notre attention, sur cette question; et après une recherche consciencieuse de plus de deux années sur cette côte par deux conchyliologistes capables, ils n'ont trouvé aucune coquille semblable, quoiqu'ils aient observé assez communément celle qui avec trois taches dorsales est privée de sillon, de même que la C. aretica ou variété plate, aussi bien vis-à-vis d'Edinbourg que sur la plupart des côtes du détroit de Forth !. D'après cela, nous devons non-seulement continuer à douter de l'existence de l'espèce sillonnée comme anglaise, mais même comme européenne : nous n'avons pas la moindre hésita- tion à déclarer que notre opinion est qu'elles sont tout à fait distinctes, et sous l'empire de la plus ferme conviction, nous avons séparé les espèces d'Europe de celles de l'occi- dent sous le titre que nous leur avons donné ci-dessus. Nous ne saurions trop répéter quel grand soin et quelle attention il faut apporter pour certifier que des espèces sont anglaises, car la confusion devientinévitable lorsqu'une fois elles ont été admises dans les collections étrangères ou ont été mèêlées accidentellement avec des espèces exotiques par des amis qui, dans le but d'obliger, ont ramassé tout ce qu'ils ont pu obtenir d’autres personnes sans certitude personnelle. Si nous avions suivi une crédulité aveugle, nous aurions admis dans cet ouvrage au moins une vingtaine d'espèces supplémentaires ; mais elles ont été soigneusement exclues de notre cabinet de Testacés britanniques lorsqu'il y avait quelque doute, ou quand, après une stricte recherche, il y avait quelque raison de supposer qu'un mélange d'es- pèces indigènes et exotiques avait occasionné l'erreur et que des envois sibséquents de la mème localité ne venaient pas annuler notre première opinion. Il est réellement surprenant de remarquer combien fréquemment en histoire naturelle on considère comme des variétés de la même espèce des individus qui ont des signes caractéristiques etinvariables de distinction, tandis que d'autres dépourvus de différences essentielles sont séparésen espèces distinctes. On admettra facilement que l'âge occasionne 1 M. H. Boys et M. Laskey, deux personnes dont la richesse conchyliologique d'espèces du Nord a non- seulement été mise amplement à profit par l’auteur, mais dont le public a pu facilement se convaincre dans ces pages. 19 — 302 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. une grande variété, et que lorsqu'on n'a pas été à même d'examiner les gradations du jeune âge à l'âge adulte, on fasse quelquefois plusieurs espèces d’une seule. Nous sommes tous susceptibles de tomber dans cette erreur ; mais la sincérité appelle la vérité lors- qu'elle est connue, et il y a certainement autant de mérite à découvrir la vérité qu'à découvrir une nouvelle espèce. Lorsque, dans la première partie de cet ouvrage, nous donnions aux Cypræa arctica et bullata des places distinctes, c'était parce que nous n'avions pas de preuves suffisantes pour nous faire réellement différer d'opinion avec de respectables conchyliologistes , tout en exprimant, ainsi qu'on l'a vu, quelques doutes à ce sujet. Depuis lors nous avons eu assez d'occasions pour pouvoir réunir les coquilles dans leurs différents âges et même dans celui qui les rapproche de la Bulla diaphana, ce qui nous fait réunir sans hésiter les quatre espèces en une seule. Il est vrai que quelques conchyliologistes de nos amis ont exprimé des doutes sur la Bulla diaphana, soupconnant que c'était une jeune Cypræa ; nous étions de leur opinion, car l'animal diffère à cet âge autant de l'adulte que la coquilleelle-même, c’est ce qui nous a trompé. Dans son jeune àge, l'animal ne recouvre pas la coquille avec la membrane réfléchie comme à l’âge adulte, et dans le premier âge l'animal n’est pas aussi bien formé ni coloré dans cette partie. Reconnaissant notre erreur lorsque nous avons fait de la Bulla diaphana une espèce distincte, nous prions qu’on veuille bien la corriger. La Cypræa europæa avec marques, et sans marques appelée Arctica, peut être con- sidérée comme une variété tout à fait formée; l'espèce lisse, nommée dans l'origine Bullata, est la même espèce moins àgée, et la Bulla diaphana est le premier âge moins forme. CYPRÆA VOLUTA. VoLurTa LÆvis. Don., br. shells, v, t. 165. — Lin. trans., vi, p. 133. M. Donovan nous informe que les dessins qu'il a donnés de cette espèce ont été faits d'après des spécimens du cabinet de Portland et qui avaient été pris dans les eaux profondes à Weymouth. BULLA. BULLA LIGNARIA. Ayant eu dernièrement l'occasion d'examiner l'animal dans plusieurs de ces coquilles vivantes, nous avonsété conduits à ajouter quelques remarques à celles que nous avions déjà données dans le vol. 11 des Transactions de la Société Linnéenne. L'animal est très-grand, de couleur laiteuse, s'étendant beaucoup hors de sa co- quille ; il est composé de trois lobes, outre la partie pleine de la coquille, qui est com- parativement pelite : le front, ou bouclier recouvrant toute l'extrémité antérieure qui fait saillie, est quelque peu arrondi et festonné, mais ni les yeux ni les tentacules ne sont visibles. Le sustentaculum est très-grand, s’avance même avec le lobe antérieur ou bouclier et s'étend sur chaque côté, un peu réfléchiet recouvrant à peine une partie de la coquille; en avant et entre ces deux parties se trouve cachée la bouche, dont les lèvres sont noires; outre la partie du corps enroulé dans la coquille, il y a une mem- brane qui s'étend vers l'ombilic. Cette masse informe en apparence est très-remarquable par son estomac ou gésier, MONTAGU. 505 qui a été si bien décrit et dessiné dans l'ouvrage ci-dessus mentionné qu'il serait inutile d'entrer dans des détails sur sa structure; mais il est bon de remarquer que nous avons plus d’une fois trouvé dans l'estomac de cette bulla une petite coquille très-épaisse, la Mya inæquivalvis, qui est probablement la mème espèce que celle décrite par l'au- teur en question : mais elle n'avait pas de perforation semblable à celle indiquée dans cet ouvrage, qui donne à entendre que la Bulla a dans son estomac quelque organe pour percer les coquilles qui sont trop dures pour être écrasées par l'action des pièces de cet organe l’une contre l'autre. Si nous considérons la force musculaire de l’esto- mac de quelques espèces d'oiseaux et la comparons avec celle bien supérieure de celui des Bulla, augmentée par deux plaques testacées larges et épaisses et de la plus forte texture, nous ne serons pas surpris qu'il puisse broyer les individus les plus com- pactes de la plus petite coquille dont on trouve souvent, en grande abondance dans cet organe, les débris réduits en poudre. Un animal qui possède une force aussi extra- ordinaire pour màcher et briser sa nourriture ne saurait avoir besoin d'un instrument particulier destiné à percer des trous pour aller rechercher l'animal que contient une coquille ; il n'est pas non plus probable qu'un Murex ou qu'un Trochus ait cette pro- priété qui leur a été si souvent attribuée. BULLA PATULA. On a pris à l’aide de la drague sur la côte du Devon, parmi des Sertularia, un spécimen frais de cette coquille d'Angleterre qui est très-rare. Il avait environ trois quarts de pouce dans sa longueur. L'animal quoique desséché fut ouvert pour chercher l'estomac qu'il possède, dit-on ; mais on ne trouva rien. On verra, dans le catalogue des coquilles du nord de l'Angleterre que nous avons ajouté à cet ouvrage, que l'on a trouvé cette espèce dans plus d'un endroit de nos côtes septentrionales. BULLA APERTA. LOBARIA QUADRILOBATA. Mull., zoo. dan., 1, t. 100 (animal). — [d., prodr., n°9 2741. — Gmel. syst., p. 3143. — Turt., iv, p. 113. BULLA APERTA. Lin. trans., vin, p. 121. L'animal auquel appartient cette coquille constitue un genre distinct dans la classe des mollusques du système de Muller et occupe une place séparée entre les genres Ascidie et Clio; mais cet auteur fait remarquer, dans sa Zoologia danica, que la coquille de l'animal ressemble à la Bulla aperta de Linné. Gmelin dans sa classification le place parmi les Lobaria entre les Holothuria et Triton, et donne à cette espèce le nom spécifique de Quadrilobata, sans donner aucunement à entendre que ce soit l'animal de la Bulla aperta. Souvent les livres d'histoire naturelle sont torturés et laissent dans l'embarras, parce qu’une partie de l'animal est décrite dans la classe des Vermes testa- cea et une autre dans celle des mollusques comme si elles étaient distinctes. Ascanius appelle l'animal Philine quadripartita. BULLA HYDATIHS. Lin. trans., vin, p. 123. A l'aide de l'examen que nous avons pu faire d’un animal vivant appartenant à cette 504 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. coquille et de taille supérieure, nous pouvons rectifier l'erreur que nous avons com- mise dans notre première description et jeter plus de lumière sur le sujet. L'animal, étendu et en mouvement (il ressemble alors à celui d'une Limace), est presque aussi long que la coquille ; sa couleur est un mélange de pourpré brun, de cendré et de jaune orangé disposé en petites taches réunies ; la nuance peut cependant changer aussi bien dans des individus séparés que dans des parties différentes du même individu : au milieu du bouclier antérieur sont deux petits yeux noirs, éloignés l'un de l'autre et placés au fond de petites cavités de couleur pâle ; le sustentaculum est très- large et s'étend derrière et sur un des côtés en forme de grandes nageoires semblables à des membranes qui sont réfléchies et cachent entièrement la coquille; celles des côtés tiennent en dessous par leurs bords antérieurs au bouclier ; la membrane postérieure est séparée des autres par une sinuosité profonde. Le côté droit est étendu sur l'endroit où il rampe ; le côté gauche tourne autour de l'extrémité postérieure de la coquille et retourne au - dessus. Lorsque le bord du bouclier est en haut et laisse voir la division longitudinale qui sépare cette partie du sustentaculum, on aperçoit sur chaque côté une tache jaune avec d’élégantes ramifications comme une plume d'oiseau, mais elle n’est pas détachée comme dans l'animal de la Bulla plumula. Le peu de spécimens de taille extraordinaire qu'on a trouvés dans le bras de mer de Kingsbridge nelaissent pas de doute que cette espèce n’habite quelque partie de ce détroit ; mais, quelque locales que soient les productions de la nature, ce n'a été qu'après cinq années de constantes recherches que nous avons découvert la localité précise ou place de refuge où on les trouve généralement en grande abondance au reflux d’une grande marée. C'est sur la côte sud d'une petite île connue généralement sous le nom de Salt-Stone qu'on peut recueillir les plus beaux spécimens que nous ayons jamais vus : quelques- uns ont un pouce et un quart de longueur et sont toujours recouverts d'un épiderme couleur de rouille. BULLA FONTINALIS. HELIX BULLAOIDES. Don., br. shells, v, t. 168, f. 2. — Lin., trans. Vin, p. 223. BULLA FONTINALIS. Lin., trans., vin, p. 126, t. 4, f. A. — Pull., hutch. Dorset, t. 24, f. 6. Nous n'avons pas été peu surpris de trouver cette espèce très-commune de Bulla hétérostrophe décrite et figurée par M. Donovan pour la coquille rare et singulière du cabinet de Portland, et appelée par le docteur Solander Helix bullaoïdes, pour la descrip- tion et le dessin de laquelle nous renvoyons à la Voluta bullaoïdes de cet ouvrage. Un conchyliologiste de nos amis, qui nous a donné le Bullaoides de Portland, nous a assuré que M. Donovan possédait un semblable échantillon, mais que le dessin de la B. fontinalis avait été substitué par erreur. Maintenant, comme jamais la B, fontinalis ni la B. hypnorum (deux spécimens qui ont été quelquefois confondus) n'ont et n'auront d'autre place parmi les coquilles d'Angleterre, il était naturel de penser que l'auteur avait fait quelque erreur de nom en renvoyant au Bullaoides du cabinet Portland sur- tout, puisque non-seulement ce n'est pas une espèce, mais qu'elle est encore extrème- ment différente de l’autre sous plusieurs rapports. On se rendra compte de cette cir- constance jusqu'à un certain point en remarquant que le docteur Solander a nommé deux espèces différentes du nom de Helix bullaoides, celle que nous avons nommée Bulla fontinalis et celle décrite plus bas comme étant la Voluta bullaoides ; mais il avait marqué la différence entre elles en ajoutant Lincoln au nom de la dernière, Il est évi- dent que la confusion est venue de cette circonstance fâcheuse : on a figuré une coquille MONTAGU. 505 sous le nom de FH. bullaoides, avec la conviction qu’une espèce portant ce nom dans le cabinet de Portland était tout à fait différente de la Bulla de Linné. Pour le dessin de la Bulla hypnorum, nous renvoyons aux Transactions de la So- ciélé Linnéenne, vol. vu, tab. 4, fig. 3, et à Pulteney, Hutchins’s Dorset, tab. 18, fig. 20. Û BULLA RIVALIS. BuLLA RIVALIS. Lin. trans., vint, p. 126, t. 4, f. 2. Coquille ovale, pellucide, avec cinq tours proéminents renversés et un apex aigu ; ouverture ovale-oblongue. Cette espèce de Bulla hétérostrophe tient par sa formele milieu entre la Bulla fontinalis et l’kypnorum, bien qu'elle diffère évidemment de l’une et de l’autre. On la distingue facilement de la première en ce qu’elle est plus proéminente, plus aiguë au sommet et plus contractée dans la partie inférieure de l'ouverture, et de la seconde par la forme conique de ses tours et par sa pointe qui est plus aiguë. Cependant quelques au- teurs distingués ont exprimé des doutes sur la différence entre les deux dernières coquilles mentionnées ; de pareils doutes peuvent exister pour celle-ci et doivent plutôt servir à affermir l'opinion de ceux qui manquent de moyens de comparaison en la sup- posant être un âge intermédiaire qui les réunit. Mais il est juste d'observer qu'autant que notre humble opinion peut affermir la respectable autorité de ceux qui les premiers ont fait connaître cette coquille au public, nous n'avons pas hésité, lorsque nous en avons reçu un échantillon du révérend M. Rackett, à reconnaître l'identité dela Bulla ri- valis comme espèce distincte. On dit que c'est M. James Hay qui le premier l'a découverte dans le Hampshire; mais on n'a mentionné ni l'habitat ni une description de l'animal. Nous pouvons cependant dire avec raison que c'est une espèce aquatique. On peut voir en consultant les Testacea britannica que les animaux qui habitent les Bulla fontinalis et hypnorum sont telle- ment différents qu'il ne doit plus rester aucun doute aux sceptiques les plus déterminés. il serait à désirer que dans la coquille en question, comme dans celles qui ont une sem- blable aflinité, on se servit de l'animal comme du moyen le meilleur et le moins sujet à discussion. Cette espèce paraît être commune dans les Indes occidentales et atteindre le double de la taille des spécimens d'Angleterre; nous en avons reçu un grand nombre de cette contrée. BULLA TRUNCATA. BULLA RETUSA. Lin. frans., Vir, p. 198. — Pult., hutch. Dorset, t. 18, [. 13. VOLUTA. VOLUTA TRIPLICATA. VOLUTA TRIPLICATA. Don., Br. shells., IV, t. 138. Il y a sous ce nom une coquille dans les British shells que l'on donne comme une production de cette contrée sur la simple autorité d’une note manuscrite de Da Costa attachée à cette coquille et qui dit : « Cette coquille est figurée par Walker. » Personne 306 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. n'a cependant depuis avancé l'opinion qu'on eût trouvé une telle coquille en Angleterre, mais le Turbo bidentata de Walker est la coquille que l’on regarde comme s’en rappro- chant le plus dans l'ouvrage cité par Da Costa. Nous pouvons affirmer avec la plus grande certitude que ce n'est pas le Turbo bidentata de Walker, parce que nous avons reçu à plusieurs reprises cette coquille de M. Boys, avec le n°50, renvoyant aux Testacea mi- nuta rariora. Nous avons eu aussi la Voluta triplicata de Guernesey. Il est vrai que M. Donovan a placé après cette citation un point d'interrogation. Coquille ovale, polie, d’un brun châtain, avec six tours, le premier occupant les trois quarts de la coquille : ouverture contractée; columelle à trois phs. C'est une co- quille forte dont les tours sont extrèmement aplatis et marqués seulement par une ligne de séparation. Longueur, à peine un demi-pouce. Pour comparer ces coquilles nous renvoyons à l'ouvrage cité plus haut, et à notre Voluta denticulata, tab. 20, fig. 5; ce qui nous évitera de faire ressortir leur grande différence, car, que ce soit réellement une espèce anglaise ou non, il est essentiel d'em- pêcher qu’on ne confonde les deux espèces, puisqu'on a renvoyé pour la Triplicala à la Denticulata, dans les Transactions linnéennes, vol. vi, p. 430. VOLUTA BIDENTATA. PI. x11, fig. 15. Coquille forte, épaisse, conique et d'un blanc pur, avec six ou sept tours assez lisses et quelque peu lustrés, rayée de quelques rides distantes longitudinales qui font onduler la ligne de séparation, le premier tour occupe les deux tiers de la longueur; l’apex est pointu : ouverture étroite, d'environ la moitié de la longueur de la coquille, contractée à l’angle supérieur; lèvres épaisses; columelle très-épaissie et formant en se repliant un subombilic; elle est garnie de plis en forme de dents. Longueur, un quart de pouce. Nous sommes redevable de cette nouvelle espèce de Volute à M. Laskey, qui l'a dé- couverte sur la côte d'Écosse, près de Dunbar; mais il fait observer qu’elle est rare et qu'on ne la trouve qu'après une tempête. Depuis que nous avons recu les échantillons de M. Laskey, nous l’avons découverte à l'état vivant sur la côte du Devon, beaucoup plus grande, mais à peine aussi large , et jamais mêlée à des Voluta denticulata. Cette espèce ressemble beaucoup plus à la V. denticulata qu'à la V. triplicata, et bien qu’elle s’en rapproche étroitement, il y a des différences caractéristiques invariables qui suffisent pour les faire facilement distinguer. Elle en diffère en ce qu'elle est générale- ment blanche, plus épaisse, et toujours quelque peu ridée ; l’ouverture est plus contrac- tée, la lèvre interne épaissie n’a jamais plus de deux plis, et aucune dent ne se voit sur la lèvre externe; mais la couleur de la coquille, et son corps plus gros en proportion de sa longueur, la font distinguer à la première vue, ainsi qu’on peut s’en assurer par la com- paraison des dessins. L'animal est une Limace blanche qui a deux tentacules anguleux très-courts, ordi- nairement bordés de noir, et deux veux noirs placés derrière à leur base : sustentacu- lum bifide, s'étendant en avant de la tête. Locomotion extrêmement restreinte. VOLUTA HYALINA. PI. xu, fig. 46. Coquille pellucide, blanche et polie, se terminant en pointe obtuse, avec six tours plats à peine définis par la ligne de séparation; le premier occupe plus de la moitié de la longueur de la coquille, l'ouverture est tronquée, la base tronquée et canaliculée; la lèvre externe est polie : columelle plissée, avec sept ou huit stries MONTAGU. 397 filiformes, qui prennent naissance derrière la lèvre interne. Longueur, un quart de pouce ; largeur, plus du tiers de sa longueur. Cette espèce nouvelle et élégante du cabinet de M. Laskey a été trouvée par lui sur le banc de coquilles, près de Dunbar. VOLUTA ALBA. Très-petite espèce qui se rapproche te'lement de la coquille qui, dans l'origine, nous à été envoyée par M. Boys, pour le n° 61 de Walker, que nous n'osons pas, d’après l'échantillon unique et quelque peu usé que nous possédons, la donner comme distincte, Il y a certainement beaucoup de confusion dans les coquilles de Walker. Parmi les nombreuses et excellentes communications de notre ami, M. Boys, à jamais regrettable pour la science, il nous a été envoyé, pour la comparer, une petite espèce accompagnée d’un dessin. En comparant cette coquille avec le dessin de celle-là, nous sommes maintenant obligé d'émettre une opinion. Par une inadvertance inexplicable, feu notre digne ami avait, dans son cabinet des Testacea minula rariora, donné ce nom à une jeune Bulla obtusa; et nous ne pouvons nous empêcher de douter que Walker n'ait réellement donné cette coquille-la pour elle, et que, par quelque erreur, ces deux coquilles n'aient été confondues. Celle que nous publions aujourd'hui se rapproche beaucoup du spécimen original de la V. alba de M. Boys; elle est également petite, ovale, avec quatre plis sur la colu- melle ; l'ouverture est étroite et ouverte à la base comme la F. pallida, mais elle n'a pas le contour de cette coquille; les tours supérieurs sont quelque peu usés, mais l’apex est assez avancé pour en indiquer trois où quatre. Il y a sur la columelle, outre les plis, quelques légères dentelures plus saillantes. Trouvée par M. Laskey, dans le sable de la côte de Dunbar. VOLUTA BULLAOIDES. PI. xx, fig. 14. Coquille ovale, de couleur de corne pèle, tournant au pourpré-brun à l'extrémité , avec onze ou douze tours apiatis; ils ne sont divisés par aucune ligne déprimée, mais ils sont repliés l’un sur l’autre, laissant le bord saillant et non tourné en de- dans ; le premier tour occupe les trois quarts de la coquille, ceux qui suivent ne sont pas très-petits, mais les quatre ou cinq derniers décroissent si subitement qu'ils forment un mamelon sur la coquille comme le style à lextrémité d'un gland, auquel cette espèce ressemble beaucoup. L’apex est le plus petit de toutes les coquilles que nous nous rappelons avoir vues; l'ouverture est très-contractée; la lèvre externe s'étend sur la moitié environ de la longueur de la coquille; la lèvre interne est presque lisse et sans aucun pli; mais à la base ou partie inférieure de l'ouverture la lèvre externe retourne subitement, entre dans l'ouverture et forme un repli épais ou arête sur la columelle dont on peut’suivre le trajet en spirale à travers la coquille, bien qu'elle soit très-épaisse et opaque; le repli subit de la lèvre qui forme l'arèête spirale de la colu- melle forme aussi une sorte de canal ou gouttière. Longueur, trois huitièmes d’un pouce. La forme et la structure de celte curieuse coquille ressemblent quelque peu à celles de la Voluta tornatilis, et nullement à la Bulla fontinalis, qui, ainsi que nous l'avons fait remarquer en parlant de cette espèce, à été prise pour elle. Il paraît singulier qu'on soit resté aussi longtemps sans rechercher si cette intéres- sante petite coquille était réellement d'origine anglaise; et aujourd'hui nous la donnons comme indigène dece pays sur l'autorité du cabinetde Portland, où elle était placée parmi 508 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. les coquilles de terre et d’eau douce. A la vente de ce cabinet, cette coquille, avec un grand nombre d’autres, toutes anglaises, a été achetée dans le lot 2487, avec le mot Lin- coln à la suite de son nom, donnant à entendre ( on le présume) qu'elles venaient de ce comté. Ce spécimen identique est maintenant dans le cabinet de M. Laskey, dont la bonté nous à mis à même d'en donner un dessin; nous ajouterons à ce que nous en avons déja dit que nous devons avouer qu'aucun collecteur moderne, que nous connais- sions, ni nous non plus, n'avons jamais été assez heureux pour la trouver ou découvrir quelques traces de son habitat. VOLUTA CATINATA. Dans un lot de coquilles occidentales nous en trouvons un grand nombre de cette espèce qui ne diffèrent que par l'absence de taches rouges; et les bandes de taches blanc opaque varient en nombre depuis quatre jusqu'à sept ou huit, et sont si obsolètes qu'on peut à peine les suivre à l'œil nu. BUCCINUM. BUCCINUM LAPILLUS. Lin. trans., Vin, p. 435. — Pult., Hutch. Dorset, t. 15, f. 1-4, 9 et 12. Dans la première descriphion que nous avons faite de cette coquille, nous avons omis de parler, d’après notre propre expérience, du fluide si extraordinaire produit par l'ani- mal, bien que nous ayons fait mention de la belle couleur qu'il donne, et renvoyé aux auteurs qui pouvaient ajouter quelques éclaircissements sur ce sujet. Nous nous sommes livré depuis attentivement à des expériences sur la teinture où matière colorante que l’on entire, comme de l'animal du Turbo clathrus ; une courte description ne paraîtra pas superflue aux plus philosophes de nos lecteurs, surtout parce qu'on y a inséré des circonstances curieuses qui ne paraissent pas avoir été connues. Depuis l'essai donné par M. Cole dans les Transactions philosophiques, réimprimé après et vendu séparément en l'année 1689, il ne paraît pas que personne ait tenté d’autres expériences, si ce n’est un naturaliste français ; et encore ne prouvent-elles que l'existence de la couleur pourprée dans l'animal du Buccinum lapillus, couleur qui était considérée comme la fameuse pourpre de Tyr des anciens ; l'auteur n’a fait que détailler la manière de s'en servir !. ! L'animal est de couleur pèle, avec des tentacules grèles sur lesquels sont placés les yeux à la moitié environ de leur hauteur ; les extrémités des tentacules jusqu'aux yeux sont rétractiles à la manière des escargots ordinaires ; il y a aussi au canal de la coquille un petit appendice saillant. La partie qui contient la matière colorante est une petite veine longitudinale, placée immédiatement au-dessous de la peau du dos, derrière la tête, paraissant plus blanche que le reste de l'animal, Nous avons cassé plusieurs de ces coquilles dans un petit éfau (ce qui est moins sujet à endommager l'animal qu'un coup de marteau), et avec une aiguille nous avons ouvert la veine que nous avons trouvé contenir une matière visqueuse 1 Duhamel a publié quelques expériences sur la matière colorante de la pourpre avec des remarques sur l'espèce : elles ont été insérées dans les Mémoires de l’Academie royale des sciences pour 1736. Ce philoso - phe croit que la pourpre des anciens était tirée d'uue espèce de Murex, et diffère en cela de l'opinion de son compatriote Réaumur, qui supposait que c'était du Buccinum lapillus. MONTAGU. 509 Jjaunètre, de la couleur et de la consistance d'une crème épaisse; et après y avoir introduit la pointe fine d'un pinceau dur, nous avons fait plusieurs marques sur de la toile, de la soie et du papier ; aussitôt que le fluide fut exposé à l'air il devint d'un jaune plus bril- lant, tourna promptement au vert pâle sur les divers tissus, et continua à de- venir insensiblement plus foncé, jusqu'a la teinte bleuâtre, et de là il passa au rouge pourpré plus où moins foncé selon la quantité employée : ces changements étaient plus ou moins accélérés par la présence ou l'absence des rayons solaires; mais sans l'influence du soleil il passait à ces diverses nuances dans l'espace de deux ou trois beures. Une portion de fluide mêlée avec de l'acide vitriolique étendu, de prime abord, ne semblait pas sensiblement affectée; mais en les mêlant plus intimement au soleil, elle devenait d'un pourpré pàle ou rouge pourpré, sans passer par aucune des teintes inter- médiaires. On fit plusieurs marques sur du calicot fin pour essayer s’il était possible d’ef- facer la couleur à l'aide de quelques moyens chimiques ; et on a trouvé qu'après que cette couleur était arrivée au pourpré, l'acide nitrique, non plus que l'acide vitriolique, n'avaient d’autres effets que de la rendre plus brillante; l’eau régale avec ou sans solution d'étain, et l'acide marin, ne produisaient pas de changement ; l’alcali non fixé ou volatil ne produisait pas non plus d'effet. Il ne donne pas du tout sa couleur à l’alcool comme la cochenille et le suc de l'animal du Turbo elathrus ; mais 1l lui communique à un tres-haut degré une odeur fort désagréable ; tellement qu'à l'ouverture de la bouteille ses effets sont plus puissants sur les nerfs olfactifs qu'une saturation d’assa fœtida, auquel on peut la comparer !. Toutes les marques qui avaient été soumises à l’action de l’alcali ou de l'acide, et celles qui n'avaient été soumises à aucune de ces actions, redevenaient, après avoir été lavées dans l'eau et le savon, d’une couleur uniforme, plutôt plus brillante qu'avant, et étaient d’un beau cramoisi inal- térable. Comme la tache faite par ce fluide animal était (aussi loin qu'a été poussée notre expérience) indestructible, nous essayàmes d'en réunir une certaine quantité pour mar- quer du linge, lorsqu'on ne pourrait se procurer de coquilles fraîches. Plusieurs coquilles furent broyées, toutes possédaient plus où moins de fluide colorant ; il fut extrait, à l’aide d'une paire de ciseaux à pointes fines, avec le moins possible de chair environnante, et posé sur un morceau de verre plat avec quelques gouttes d'eau de source. Ainsi préparé et de consistance raisonnable, il était de couleur vert sombre, qui resta longtemps sta- tionnaire; mais une portion qui était un peu étendue prit la nuance pourprée dans le cours de la journée sans l'assistance du soleil; nous avons observé cependant qu'elle paraissait verte lorsqu'on Ôtait la lumière. Un peu de cette matière parfaitement desséchée, prise avec un pinceau, trempée dans l'eau et appliquée sur de la toile, fut, à l’aide des rayons solaires, promptement changée en pourpré foncé, et ensuite, en la lavant avec du savon, en cramoisi, peu inférieur à la teinture fraîche, mais jamais aussi prononcé. n'y a pas de doute que la matière colorante de cette espèce était employée par les anciens, quoique chaque animal n'en produise qu'une aussi petite quantité. Nous savons qu'un naturaliste espagnol a découvert sur la côte de Guayaquil et Gua- ümala, au Pérou, une coquille qui produit une couleur pourprée. Toute la description que nous ayons de cette coquille, c’est qu'elle est de la grosseur d'une noix, et que la teinture, semblable à celle du Buccinum lapillus, change du blanc au vert, et ne passe pasau pourpré avant d’être sèche ; la manière de l'extraire prouve que c’est une espèce tout à fait ! Pour plus ample description de la matière colorante, voyez le Turbo clathrus. 510 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. différente de celle-ci. On fait cette opération soit en tuant et pressant l'animal, ou en le tirant en partie de la coquille et en le pressant pour extraire le fluide qui sert à colorer ; on répète cette opération quatre fois à différents intervalles, mais toujours avec un succès décroissant. Si on la renouvelle trop souvent, l'animal meurt. Aucune couleur connue aujourd'hui, dit l'abbé Raynal, ne peut lui être comparée pour le brillant, la vivacité ou la durée t, Nous recommandons particulièrement l'usage de cette sécrétion lorsqu'on veut avoir une matière colorante indélébile; les lettres marquées sur la toile ou d’autres vête- ments avec lanimal vivant paraissent indestructibles, et défient les procédés chi- miques; cette couleur serait extrêmement utile et d'un emploi facile. Presque tous les exemplaires possèdent ce fluide sans avoir égard au sexe ou aux saisons. BUCCINUM MINIMUM. BUCGINUM BRUNNEUM. Don., br. shells, v, t. 179, f. 2. BUCCINUM MINIMUM. Lin., trans., vu, p. 439. BUCCINUM GLACIALE. BUGCINUM GLACIALE. Gmel., syst, p. 3491. — Turt., linn., 1v, p. 404. — Chem. conch., x, t. 452, f. 1446-47. — Don., br. shells, v, t. 154. — Lin., trans, NII, p. 136. TRITONIUM GLACIALE. Mull., zoo. Dan., prodr., n° 2942. En donnant place à cette coquille dans un ouvrage principalement destiné aux coquüles d'Angleterre, nous ne faisons que suivre l'exemple de M. Donovan, qui reconnaît n'avoir d'autre autorité que celle de M. Agnew, jardinier de feu la duchesse douairière de Portland, qui dit lavoir trouvée dans les îles Orkney, et elle a été, en conséquence, placée dans la division des coquilles d'Angleterre du muséum de Portland. Il n’est pas certain que le docteur Solander ait mis en doute.cette autorité; mais nous savons de bonne source que cette espèce, qui avait dans le muséum le numéro 569, portait la note suivante : « Du Groënland et très-rare. » Coquille un peu mince, eflilée, et de couleur brun livide, avec environ neuf tours striés en spirale; le sommet de chaque tour est dentelé ou à petites côtes ; près de la base se trouve ordinairement une seule strie transversale plus large que les autres, ce qui fait qu'on l'a décrite comme légèrement carénée ; l'ouverture est ovale, la lèvre externe mince, et dans les échantillons avancés en âge, un peu étendue. Longueur, deux pouces ou plus. I semblerait, d'après la description qu'en ont faite la plupart des auteurs, que la iégère arête unique entourant la spire est un caractère constant. On a mentionné une variété dans laquelle on a remarqué la raie spirale sur tous les tours jusque très-près du sommet, et l'on nous a dit que dans d’autres la levre externe est non-seulement étendue, mais ENCOre épaisse. STROMBUS. STROMBUS TUÜURBOFORMIS. PL x, fig. 40. Coquille ayant sept tours, dépourvue de stries en spirale; Îles tours sont 1 ÆEncyclopædia brilannica, article Murer. MONTAGU. 511 bien marqués par la ligne de séparation : l’apex est obtus, la base lisse, l'ouverture suborbiculaire; la lèvre externe s'épaissit vers le bord et est un peu étendue; la cou- leur est d'un rouge brun-pàle, la bouche et l’apex sont presque blancs. Le nombre des rides est d'environ quatre-vingts. La longueur dépasse plutôt un quart de pouce; la largeur à la base est du tiers de la longueur. Cette espèce ressemble beaucoup au Strombus costatus ; mais les rides sont plus grossières et elle n'a pas cette sorte de fil en spirale qui entoure la base de chaque tour dans ce dernier. Habite les côtes de l'île de Nun, en face de Jona, ou Y. Columb-Kill. Rare. MUREX. MUREX DESPECTUS. MuREx ANTIQUUS. Mull., zoo, dan., nt, t. 118.— Don., br. shells, 1, t. 31. — Lin. trans, VI, p. 145. — Pult., Hutch. Dorsel, t. 17, f, 4. Nous voudrions que dans le catalogue des British shells on remplacàt le nom d’An- liquus par celui de Despectus donné à la figure tab. 31, l'auteur ayant dessiné, vol. 5, tab. 180, une coquille qu'il regarde comme étant le véritable Despectus de Linné, parce qu'il a deux lignes élevées en spirale. Il paraîtrait que Linné ayant fait quelque confusion en citant pour son Despectus des figures qui ne s'accordent pas avec «anfractibus octo lineis duabus elevatis, » à servi de guide à des auteurs qui ont donné sa synonymie à notre Despectus. Nous devons cependant admettre que le caractère de son Antiquus « anfractibus octo teretibus » répond parfaitement à notre Despectus. Dans son Iter Westgothicum, Linné semble avoir représenté, fig. 8, tab. 5, l'espèce que M. Donovan considère comme le véritable Despectus, bien que le premier renvoie à Lister, Angl., tab. 3, fig. 4, ce qui s'applique évidemment à son Antiquus. Nous remarquerons encore ici que l’auteur des British shells a considéré notre Anti- quus comme une espèce distincte, et à la fin de son ouvrage il exprime le désir que l'on donne le nom de Duplicatus à une coquille qu'il regarde comme tout à fait diffé- rente de son Carinatus, tab, 109. Si nous nous guidions sur les auteurs qui paraissent avoir eu occasion d'examiner ces coquilles, il y aurait bien lieu de douter si les quatre espèces ne sont pas réellement la même. Il est d'abord si difficile de déterminer ce qui distingue ces coquilles qui semblent si intimement unies par leur gradation qu'une autre séparation ne ferait que jeter de la confusion jusqu'à ce qu’on püt mieux éclaircir le sujet; mais nous approu- vons M. Donovan lorsqu'il renvoie au Despectus des collecteurs anglais pour l'Antiquus de Linné. Martini fait remarquer qu'on trouve toutes ces variétés en grande abondance sur Ja côte, à Elseneur, et qu'il les a toutes considérées comme étant de véritables variétés de l'Antiquus de Linné. Nous renvoyons pour de plus amples informations aux arguments de cet auteur et aux différents dessins donnés vol. 1v, tab. 138. La raison qui a fait que nous n'avons pas réuni dans une seule espèce les coquilles unies et ridées, c'est que nous n'avons jamais rencontré un seul exemplaire de ces der- nières parmi celles prises sur toutes les parties de notre côte; elles sont quelque- fois extrèmement épaisses, pesantes et ridées, surtout celles de la côte du Lincolnshire. La coquille figurée par M. Donovan pour le Despectus de Linné ayant été dessinée 512 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. plutôt comme point de comparaison que pour la faire entrer dans le Catalogue des Co- quilles d'Angleterre, nous ne pouvons la donner comme une espèce anglaise. Nous remarquerons ici que M. Laskey a pris dernièrement sur la côte d'Ecosse un spécimen du Murex carinatus de Pennant, et en faisant cette communication, il nous faisait observer qu'il le pensait distinct et non une variété de celui que nous avions d'abord considéré comme l’Antiquus. I est à propos de noter ici que nous avons reçu d'un de nos amis une coquille sous le nom de Murex decollatus, et qui est sans doute un jeune individu de cette espèce. La plupart des collecteurs dans cette branche de la science possèdent sous ce nom les jeunes de quelques espèces de Hurex, d'où il suit que toute coquille non formée et dont l'apex est tronqué, est considérée comme de la même espèce ; car presque toutes les coquilles plus grandes présentent dès leur sortie de l'œuf un apex arrondi. Celles fisurées par Pennant et Donovan semblent différer de celle dont il est question. Sa forme et sa couleur sont celles de notre Despectus, et elle n'en diffère que par l’apex qui est globuleux et l'absence de repli ou d'épaisseur sur la columelle; elle est légè- rement striée en deux sens comme cette dernière coquille, et la columelle, au lieu d'être repliée, a deux petites raies qui se dirigent en spirale vers l'ouverture, mais dans les coquilles plus âgées elles sont recouvertes et perdues dans l'épaisseur du test. On ne l’a jamais trouvée au-dessus d’un pouce de longueur, bien qu’on l'ait prise à l'état où elle a atteint sa plus grande taille. Après tout nous ne pouvons considérer ces coquilles décollées que comme les jeunesnon formés de quelque coquille plus grande, car c'est cequi arrive pour les jeunes du Buc- com undalum, ainsi que l'ont vu ceux qui ont pris la peine de les extraire des œufs qu'on trouve si communément en grappes sur nos côtes. MUREX ACCINCTUS. Coquille conique avec six ou sept tours, à côtes ou stries légèrement anguleuses dans le milieu de chaque tour; les tours ont aussi des stries fines en spirale : l'ouverture est oblongue, le canal court. Couleur blanc-jaunâtre, avec une bande obsolète brune sur le milieu du tour inférieur, et qui se prolonge jusqu’à la base du supérieur. On re- marque à l'aide d'une lentille que cette bande est composée de trois ou quatre lignes conuguës semblables à un fil et de couleur brune. Largeur, une ligne. Cette coquille a quelque peu de ressemblance avec le Murex gracilis, mais elle en diffère essentiellement par l'ouverture et par le canal. Elle est dépourvue d’entaille à l'angle supérieur de l'ouverture ; les stries spirales sont beaucoup plus fines. Cette coquille extrèmement rare existe dans le cabinet de M. Laskey, qui l'a prise dans la mer, dans le détroit de Forth. MUREX SUBULATUS. PI. xnr, fig. 41. Coquille mince, blanche, ayant environ quinze tours à peine élevés, marqués par une ligne spirale d’un brun pourpré; chacun d'eux a deux rangs de grains, séparés par une. ligne déprimée, sur laquelle on remarque de petites stries élevées dans un sens opposé ; ouverture petite, canal court et penchant vers la gauche. C’est ce qui la fait ressembler au Murex tuberculatus, mais le canal est plus incliné : la base est unie ou privée de tubercules et d’une couleur brun foncé. Longueur, trois huitièmes de poucc. MONTAGU. 3135 On a trouvé cette coquille dans le sable de la mer, à Scalasdale, dans le détroit de Mull. Très-rare, MUREX ANTIQUUS. MUREX DUPLICATUS. Don., brit. shells, 111, €. 119. MUREX SUBANTIQUATUS. Linn. trans., VIN, p. 147. MUREX LINEARIS. MUREX ELEGANS. Don., brit. shells, v, t, 179, f. 5. MUREX LiNEARIS. Linn. lrans., VIT, p. 148. MUREX TURRICULA. MUREX ANGULATUS. Don., bril. shells, v, t. 156. MUREX TURRICULA. Linn. trans., Vinr, p. 144. — Pult., Hutch., Dorsel., t. 14 fig. 45. L MUREX GRACILIS. MUREX EMARGINATUS. Don., brit. shells, v, t. 169, f. 1. MuRExX GRAGILIS. Linn. trans., Vin, p. 143. — Pull., Hutch. Dorset, t. 14, FL. A8. MUREX SEPTANGULARIS. MUREX SEPTEMANGULARIS. Don., brût. shells, v, t. 179, f. 4. MUREX SEPTANGULARIS. Linn. (rans., Vir, p. 144. MUREX ADVERSUS. TURBO RETICULATUS. Don., brit. shells, v, t. 159. MurEx ADvERSUS. Linn. trans., vx, p. p. 154. Cette coquille, qui existe dans le Boysian Cabinet sous le nom de M. adversus, n° 48, avec un renvoi au dessin de Walker, ôtera les ‘doutes que l'auteur des British shells pourrait avoir touchant le renvoi à cette coquille. On a pu désirer que le nom de Re- ticulatus ait été limité au Strombiformis reticulatus de Da Costa, notre Mureæx reti- culatus, beaucoup plus commun et ainsi mieux nommé, mais qui a été omis dans l'ou- vrage cilé. Avant la publication des Testacea brilannica, feu notre estimable ami M. Bryer, de Weymouth, nous avait donné une grande variété subpellucide blanche de cette es- pèce, qu'il avait trouvée sur la côte, près de cette ville; mais n'ayant encore rencontré jusque-là que ce seul exemplaire et sachant qu'on en trouvait assez communément de cette couleur dans les envois de coquilles des Indes occidentales, nous n'avons pula donner comme réellement d'Angleterre : ces scrupules ont disparu, car M. Laskey en a trouvé au Lincolnshire. MUREX TUBERCULARIS. MUREX TUBERCULARIS. Linn., lrans., VIII, p. 450. 514 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. M. Laskey a trouvé une élégante variété subpellucide blanche de cette espèce près de Dunbar. Indépendamment du sens contraire des tours du AT. adversus, cette espèce a un caractère invariable. Elle a trois séries de tubercules d'égale grandeur sur chaque tour, tandis que le M. adversus à non-seulement la série du milieu beaucoup plus petite, mais encore les séries deviennent moins apparentes après quelques tours et se perdent tout à fait vers la moitié environ de la coquille ou sur le quinzième ou seizième tour : les autres n'ont plus que deux séries plus larges ; la ligne de séparation est aussi moins distincte dans cette dernière coquille que dans le Tubercularis. MUREX BAMFFIUS. MurEex BAMFFIUS. Don., brit. shells, v, t. 169, f. 2. — Linn., trans., vint, p. 149. Nous trouvons dans les British shells un Murex portant ce nom avec les caractères spécifiques suivants : « coquille ventrue, blanche, ridée longitudinalement de plis ai- gus, » L'auteur dit qu’elle a été découverte sur la côte de Bamiffshire, en Écosse, et lui a été communiquée par la duchesse de Portland. Nous sommes heureux d'ajouter à cela qu'elle n’est certainement pas rare sur quelques autres points de la côte d'Ecosse, et principalement sur celle du détroit de Forth, car nous en avons reçu plusieurs de nos amis les conchyliologistes MM. Boys et Laskey, qui les ont trouvées près de Dunbar. A l'aide de ces échantillons nous avons remarqué que les plus jeunes coquilles sont ordinairement d'un rouge brun avec des rides blanches: elles sont coniques et possèdent six tours ventrus terminés en un apex fin, et le canal est un peu ascendant ou penché vers un côté. Leur longueur ne dépasse pas en général un demi-pouce. A cet état de croissance, les rides sont très-minces et aiguës, et rarement au nombre de moins de vingt. Lorsque cette coquille avance en âge et se développe, elle devient blanche et ordinairement plus épaisse, et les stries ont perdu leur tranchant aigu. Avant cette officieuse communication nous avions découvert cette espèce dans un voyage dans le Lincolnshire ; ainsi elle n'est certainement pas confinée sur les côtes du nord, mais il est fort probable qu'elle est répandue dans les parties nord-est du sud de l'Angleterre, où se trouvent des plages sablonneuses. MUREX PROXIMUS. PI. xu, fig. 8. Coquille épaisse, blanche, ayant six tours à fortes côtes, apex assez aigu ; ouverture ovale oblongue ; lèvre extérieure extraordinairement large et réfléchie; le canal est court, et s'étend un peu vers l'extrémité, Longueur, près d'un demi-pouce. On peut facilement prendre cette coquille pour un spécimen de taille extraordinaire du Murex costatus, mais elle diffère matériellement de cette espèce dans le nombre des rides, puisqu'elle en a onze sur le corps ou le tour inférieur, tandis que le Costatus n'en à jamais plus de huit, et le plus souvent sept seulement, et celles-là sont plus larges. M. Laskey à trouvé, cette espèce qui est extrêmement rare, sur les sables de Tyning- bam, près de Dunbar. MONTAGU. 515 TROCHUS. TROCHUS STRIATUS. Trocaus coxicus. Don., brit. shells, v, t. 455, f. 1. Trocaus ERYTuROLEUCOS. Linn. trans., Nu, p. 156. — Pult., Hutch. Dorset., HAS 110: Si l’auteur des British shells avait consulté le Trochus parvus de Da Costa, il eût été convaincu que depuis longtemps cette coquille est connue comme une espèce an- glaise. TROCHUS CINEREUS. TRocHUS CINEREUS. Don., brit. shells, &. 155, f. 4.— Linn. trans., vit, p. 152. L'auteur des British shells à fait remarquer avec raison, à l'égard de cette coquille donnée dans l'origine comme indigène par Da Costa, que cet écrivain s’est trompé ; car, bien que ce dernier l'ait décrite comme une espèce commune, il ne l’a jamais rencontrée en Angleterre. M. Donovan nous fait connaître qu'il ne l’a introduite dans son ouvrage que parce qu’il possède le spécimen type qui a servi au dessin et à la des- cription de Da Costa. L'opinion générale paraît être que Da Costa se trompait surtout en disant qu'elle était commune, et il faudrait l'ôter du catalogue des Testacés d'Angleterre. Cette espèce est un produit de la Méditerranée. TURBO. TURBO CLATHRUS. TURBO CLATHRUS. Linn. trans., vir, p. 170. — Pult., Hutch. Dorset, t. 15, FA. Nous avons récemment rencontré cette coquille vivante; elleest de taille supérieure, et chaque spécimen plus ou moins veiné où mélangé de brun. L'opercule est coriace noir et strié en spirale. L'animal est mélangé de blanc et de noir, avec une large trompe tubulaire qui peut se contracter comme les tentacules d'une limace ou d’un limacon communs: c'est la bouche; et cette trompe lui sert pour prendre l'eau et sa nourriture, qui probablement consiste principalement en animalcules. Les yeux sont petits et placés à la base des tentacules, en arrière et un peu élevés ; les tentacules sont minces, noirs ; le sustentaculum est blanc. Lorsque l'on conserve cet animal plusieurs jours dans l’eau de mer, il dé- charge fréquemment une liqueur du plus beau pourpré. Cette circonstance était connue de Plancus, qui remarque que c'est une de ces coquil'es qui produit la pourpre, ce qui est aussi rapporté par Martini. Il est tout à croire que c’est une des espèces dont l'animal servait aux anciens pour leur couleur royale, quoi- que, selon Pline, les coquilles qui produisaient cette précieuse teinture fussent des Murex ou des Buccins, ou même ces deux espèces. « Teint avec le Murex de 516 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Tyr» est une expression de Virgile, qui indique qu'on ne tirait la couleur que des coquilles de ce genre; mais nous devons rappeler qu'au temps de ces écrivains la conchyliologie était véritablement dans l'enfance, à peine systématisée ou formée de divisions, et il est alors possible que le Murex clathrus ait quelque droit au crédit at- tribué au célèbre Murex de Tyr. Il est beaucoup plus probable que la sécrétion de cet animal avait altiré l'attention et était recueillie comme teinture plutôt que celle du Buccinum lapillus, par la raison qu'il produit non-seulement le fluide spontanément et en plus grande quantité, mais encore parce que sa couleur primitive a cette richesse si brillamment décrite. Le Murex brandaris, que Rondeletius appelle Mureæ purpura, passe généralement pour être un individu de cette espèce qui produit cette précieuse couleur dans la Médi- terranée. Cette coquille, qu'on appelle en anglais Thorny snipes head, est figurée dans Chemnitz, vol. 40, tab. 160. On suppose que ces vastes monceaux de coquilles trouvés, d'après les auteurs, aux environs de Tarente, étaient les restes de celles dont on tirait cette célèbre couleur, etils semblent indiquer que c'était un des endroits où on la préparait; mais comme c'est une espèce rare, nous ne nous trouvons pas suffisamment éclairé. On dit que la pourpre de Tyr, qui semble avoir atteint la perfection au temps de Pline, le plus grand naturaliste de ce siècle, coûtait extrêmement cher: la double teinte de pourpre de Tyr coûtait 1,000 deniers romains la livre, équivalant à plus de trente livres sterling. C'était évidemment une couleur réservée aux empereurs et aux sénateurs : un prix si élevé ne peut surprendre si l'on considère combien est mi- nime la quantité que fournit chaque animal. La belle couleur de l'animal du Turbo clathrus étant peu connue, nous rendrons un compte rapide de quelques expériences auxquelles elle a été soumise. L'animal, ainsi qu'on l'a vu, a le pouvoir de rejeter cette couleur, mais on peut encore la recueillir lors- que l'animal est vivant ou mort en ouvrant la partie située derrière la tête. Le suc colorant, extrait de cinq animaux et broyé avec quelques gouttes d'eau, couvrit une demi-feuille de papier d’une belle teinte pourprée. Aucun alcali ni volatil ni fixe ne l’affecte essentiellement : les acides minéraux la changent en un vert bleuâtre ou vert de mer ; l’acide sulfurique lui donne une teinte tournant au bleu; les acides végétaux sont impuissants sur elle, puisque l'acide tar - trique ne l’a pas modifiée le moins du monde. Cette couleur fixée sur le papier était très-brillante et n'a pas changé pendant plu- sieurs mois, quoique exposée à l’action de l'air et du soleil; mais frappée pendant tout un été par les rayons du soleil à une fenêtre exposée au sud, elle avait presque disparu. Un lavage à l’alcali rendait à cette couleur son état primitif, et on la changeait fa- cilement de nouveau avec un acide minéral. Elle diffère en cela du suc du Buccinum lapillus qui est inaltérable, ainsi qu'on l’a vu plus haut. Cette propriété diffère essentiellement de celle du Litmus, que le plus léger mélange de quelque acide que ce soit fait passer du bleu au rouge. Elle n’est pas comme les cou- leurs végétales en général, puisque l’alcali, qui change lès infusions de fleurs bleues ou pourprées en vert, est impuissant sur elle. On recueille facilement la matière colorante avec l'alcool comme avec l'eau ; on peut la solidifier et en faire avec une petite partie de blanc une espèce de fard : il est à re- marquer que la couleur de cette sécrétion n’est pas altérée par la putréfaction, puisque la première fois que nous avons fait des expériences la coquille était dans un état de dé- composition très-avancée. Quoique cette couleur ne résiste pas aux acides minéraux, et qu'aucun astringent MONTAGU. 517 essayé jusqu'ici n'ait pu la fixer dans sa nuance primitive ou acquise, 1l est probable qu'à l'aide de procédés chimiques on pourrait trouver le moyen de lui donner une solidité égale à celle de la cochenille; mais cette matière colorante est bien préférable à la première, qui serait toujours excessivement chère. Il est à remarquer que la cochenille (qui de prime abord lui ressemble dans la cou- leur, quoique n'étant pas aussi belle ) donne un brillant écarlate à l’aide d'une solution d'étain dans l'eau régale, tandis que cette couleur-ci en employant le même procédé devient d'un vert bleuàtre. TURBO CLATHRATULUS. Une occasion récente d'examiner beaucoup de ces coquilles et un jeune individu de l'espèce précédente nous a fait penser qu'elles sont réellement distinctes. Le Clathratulus n'excède jamais un demi-pouce et encore, y parvient-il très-rarement; dans tous nos échantillons le nombre des rides est de quinze à dix-sept; elles sont extrêmement minces et délicates. Le jeune Turbo clathrus de même grandeur n’est pas aussi mince et le nombre des rides dépasse rarement dix où onze ; parmi quinze échantillons parvenus à leur dernière taille et que nous avons examinés, nous n’en avons pas trouvé un seul chez lequel on puisse compter plus de douze rides. Il est possible cependant que pour des diffé- rences aussi petites on parvienne à trouver des échantillons intermédiaires ; mais lorsque, après avoir examiné un grand nombre de coquilles de mème grandeur dans les deux es- pèces, le caractère a paru jusqu'ici invariable, on peut en conclure avec raison qu'elles sont véritablement distinctes, mais très-voisines. Malheureusement nous n'avons jamais pu avoir cette coquille vivante et examiner l'animal. Nous l'avons recue dernièrement des côtes d'Écosse. TURBO ELEGANTISSIMUS. TurBo aAcuTUuSs. Don., br. shells, v, t. 178, f. 3. HELIX ELEGANTISSIMA. Lin. trans., virr, p. 209. TURBO BRYEREUS. TurBo costTarus. Don., br. shells, v, t. ATS f. 3. TurBo BRyEREUS. Lin. trans., p. 172, —Pult., Hutch. Dorset, t. 19, f. 7. M. Donovan nous a affirmé que cette espèce, qu'il ne faut pas confondre avec la co- quille décrite sous le nom de Costalus, avait été trouvée à Margate. Nous l'avons aussi fait connaître comme production du nord, d’après M. Laskey qui l’a trouvée sur un banc de coquilles près de Dunbar. TURBO CINGILLUS. TurBo virratTus. Don., br. shells, v, t. 178, f. 1. TURBO ciNGILLUS. Lin. trans., vin, p. 165. TURBO TRIDENS. TURBO TRIDENS. Lin. trans., vint, p. 481. — Pult., Hutch. Dorset, t. 19, f. 42. Nous trouvons cette coquille dans le Boysian cabinet, qui ne contient uniquement que les espèces considérées comme anglaises; et dans les notes trouvées sur un 22 518 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. des dessins on lui donnait le nom de Quadridens, sans autre remarque; et jusqu'à ce que nous ayons trouvé la localité d'Angleterre qu'elle habite, nous pourrons penser que feu notre ami le docteur Pulteney s’est trompé en croyant qu'elle avait été trouvée sur les plantes aquatiques de la rivière de Slour. Les bords de cette rivière et les environs ont été explorés en vain par nous et par d’autres conchyliologistes. M. Henry Boys ne croit pas qu'on ne l'ait trouvée qu'aux Sandwich, il penche plutôt à croire que les spécimens en la possession de son père avaient été donnés par le docteur Solander et ne provenaient pas du cabinet de la duchesse de Portland. C’est assez vo- lontiers notre opinion, car le spécimen qui porte le nom de Quadridens écrit par le docteur Solander, et qui est maintenant la propriété de M. Laskey, a été acheté à la vente du cabinet de Portland !. C’est avec plaisir cependant que nous assurons à nos lecteurs qu'on a découvert que cette coquille habitait l'Écosse, M. Laskey l'ayant touvée avec l'Helix lubrica dans Carline Park près de Leith. TURBO MAMMILLATUS. TurBo MAMMILLATUS. Don., br. shells, v, t. 173. — Lin., trans., vu, p. 166. Cette espèce ayant été introduite dans le premier des deux ouvrages cités, nous avons été forcé de la décrire d’après l’auteur, n'ayant jamais été assez heureux pour la ren- contrer. Coquille imperforée, subovale; tours striés de petits points élevés, et rendus anguleux par un petit nombre de stries dont les points sont plus développés. Voici les remarques qui accompagnent cette description : Cette coquille remarquable a été introduite parmi les coquilles d'Angleterre du genre Turbo, sur l'autorité d’une note écrite de la main de Da Costa, et que nous avons trouvée dans la collection de ce conchyliologiste ; elle était attachée à l’un des spécimens figuré dans la planche annexée. Il paraît, d’après cette note, que cette coquille a été recueillie sur les rochers à l’ex- trémité occidentale du Cornouailles, par M. Platt, et communiquée par lui à Da Costa. La figure estenviron de la grandeur de l'Helix nemoralis, ou plutôt un peu moindre. TURBO CRASSIOR. Tur8o PAzuipus. Don., br. shells, v, t. 178, f. 4. TurBo crASSIOR. Lin. (rans., VIT, p. 159. M. Donovan décrit ainsi cette coquille : « un peu turriculée, pèle, tours très-légèrement bicarénés »; et il ajoute : « On la trouve sur la côte occidentale ; c'est une coquille d’ap- parence très-unie, de couleur tirant sur le brun et aplatie sur les tours de manière à former deux sillons minces en forme de spirale ou deux angles obtus, surtout au premier ou plus large tour. Le dessin de cette coquille n’a rien en lui qui puisse la faire confondre avec le Pallidus des Testacea brilannica; mais nous croyons que ce peut être une variété du T’. crassior par sa taille, sa forme et sa couleur ; et comme l'apparence de stries peu nombreuses et peu élevées n’est pas chose extraordinaire dans cette coquille, il peut s’en rencontrer un échantillon qui n’en ait que deux. Il faut remarquer que dans le Descriptive catalogue of British shelts, publié dans le vol, vu des Linncan transactions, ces deux coquilles ont été placées ensemble. 1 Le Quadridens de Muiler est une espèce tout à fait distincte, et nous ne pensons pas qu’on l’ait ja- mais trouvé dans ce pays. MONTAGU. 519 TURBO MARGINATEUS. Coquille subecylindrique, blanche, très-épaisse et obtuse à sa pointe, avec six tours ridés et finement striés en spirale; ouverture ovale ; la lèvre intérieure est épaisse; la, lèvre extérieure est extrêmement épaisse et arrondie par une ride placée à son sommet. Longueur, trois huitièmes de pouce; largeur, le quart de la longueur. Cette espèce ressemble quelque peu au T, coniferus, mais elle est plus mince, les côtes sont régulièrement voütées au-dessus de chaque tour et ne finissent pas subi- tement au sommet comme dans cette dernière coquille. Comme production de Guernesey, on ne pourrait guère la placer parmi les Testacés d'Angleterre; cependant des coquilles du même pays ont été récemment introduites dans un ouvrage semblable au nôtre. Les conchyliologistes pourront, selon qu'ils le ju- geront convenable, les conserver ou les rejeter. | Provient du cabinet de M. Laskey. Il en existe un autre spécimen qui a huit tours, très- lisses, mais dont l'apex est plus pointu. TURBO DISJUNCTUS. Coquille assez mince, blanche et très-unie, avec six tours remarquablement arron- dis, divisés par une ligne de séparation large et profonde, dont le fond est plat ou un peu concave, et non anguleux comme dans la plupart des autres coquilles rappelant quelque peu la forme des tours séparés des moules de quelques espèces fossiles ; ouver- ture presque orbiculaire; la lèvre interne est réfléchie, et derrière elle se trouve un om- bilic. Longueur, à peine un quart de pouce. Du cabinet de M. Laskey qui l’a prise sur la côte d'Écosse. TURBO SEMICOSTATUS. Lin. trans., vi, p. 162. Nous avons reçu de la côte d'Écosse une variété transparente et très-élégante de cette coquille. TURBO INDISTINCTUS. Jolie coquille subcylindrique, blanche, avec cinq ou six tours presque aplatis, mais: bien définis par la ligne de séparation ; elle a des stries fines et longitudinales légèrement et confusément ponctuées, ce qu'on ne peut observer qu'à l’aide d’une forte loupe ; cela la fait paraître cancellée, mais les stries fines et transversales sont limitées aux sillons et ne traversent pas les rides ; l’apex est obtus, l'ouverture subovale; lèvre interne, polie et un peu étendue sur la columelle. Longueur, un dixième de pouce; largeur, un tiers de la longueur. Cette espèce a quelque peu l'aspect du T. énterstinctus, mais les rides ou stries longitudinales sont plus fines ; elle est aussi dépourvue de la dent que l’on observe dans cette coquille et se distingue facilement à l’aide du microscope par son apparence treil- lissée. Trouvée dans le Boysian cabinet. TURBO INSCULPTUS. Coquille subpellucide, blanche et- pyramidale avec cinq ou six tours: un peu--con- 520 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. vexes, avec des stries fines et régulières en spirale; apex à pointe obtuse, ouverture sub- ovale ; la lèvre interne a un repli étroit qui forme un subombilic et est garnie d’une petite dent. Il ne faut pas confondre cette coquille rare de la côte du Devon avec le T. semi- striatus, qui est beaucoup plus large en proportion et dépourvu de dent. TURBO BIDERNS. TurBo NiGricans. Lin., trans., vit, p. 480.— Pull., hutch. Dorset, t. 49, f. 40. Rien n'a autant causé d'embarras en conchyliologie que la confusion de quelques Turbos hétérostrophes. Lorsque nous considérons le degré de ressemblance qui existe dans leur forme, outre que leurs spires tournent dans le sens contraire à celui de la plupart des coquilles, nous cessons de nous étonner de ce qu’elles aient pu être confon- dues par ceux qui ne se livrent pas sérieusement à leur examen. l La détermination des deux coquilles renversées décrites par Linné sous les noms de Bidens et Perversus, a tant fait naître d'opinions diverses que c’est à peine si l’on peut trouver deux écrivains d'accord sur ce sujet, chacun rapportant à l'une ou à l’autre de ces coquilles de Linné les espèces renversées qu'il rencontre. Les auteurs du Descriptive catalogue of british Testacea paraissent avoir découvert dans le cabinet du docteur Pulteney une coquille qui semble s'accorder mieux qu'au- cune autre avec la description qu'a faite Linné du Bidens, étant également polie et sub- crénelée seulement sur les sutures; et les notes du docteur nous apprennent que c’est une coquille du Dorsetshire, Mais quel que puisse être le vrai Bidens de Linné (on en a donné un dessin dans les Transactions of the Linnean society, vol. vit, tab. 5, fig. 3), nous sommes très-volontiers de l'opinion que le docteur se trompait en pensant qu'il était d'Angleterre ; il est très-probable que cette note avait été placée là par erreur; car dans le Catalogue des coquilles publié dans Hutchins’'s Dorset, le docteur Pulteney décrit particulièrement son Bidens comme ayant des stries rapprochées et régulières dans toute la longueur ; et il ajoute qu'il est commun dans les bois, sur les arbres, les mousses, et dans les trous des vieux murs. Quoiqu'il soit très-probable que la coquille dont il est question estle Bidens de Linné, bien que n'étant pas indigène de ce pays, il est peut-être convenable d'adopter le nom de Nigricans pour le Bidens des Testacea britannica, comme étant celui que lui a donné le docteur Solander dans le cabinet de Portland, et c’est celui qu'il porte dans le Cata- logue descriptif mentionné plus haut. TURBO PERVERSUS. TurBo PERVERSUS. Lin. trans., VIT, p. 181. — Pull., hutch. Dorset, t. 49, f. 44. Nous avons recu d'Écosse les spécimens les plus grands et les plus parfaits de cette espèce ; on remarque à l'ouverture une petite dent, qui se rencontre rarement dans les exemplaires d'Angleterre. TURBO FASCIATUS. HELIX BIFASCIATA. Lin. trans., VIx, p. 240. — Pult., hutch. Dorset., t. 48, f. 40. Cette coquille est appelée Helix fasciaris dans le muséum de Portland. MONTAGU. 521 TURBO CARYCHIUM. TURBO CARYCHIUM. Lin. trans., vit, p. 144. — Pult., hutch. Dorset, t. 19, f. 43. Turbo minimus est le nom donné à cette espèce dans le Boysian cabimet. TURBO MUSCORUM. TurBo Muscorum. Lin. trans., vin, p. 482. — Pult., hutch. Dorset, t. 24, f. 16. C'est le Turbo dolioliforme du cabinet de Portland. TURBO CALATHISCUS. PI. xxx, fig. 42. Coquille conique, ayant six tours bruns, élégamment tuberculés en spirale; sur le premier, 1] y a huit séries de tubercules, sur le second quatre rangs et un de moins sur chaque tour suivant jusqu’à ce qu'ils disparaissent entièrement à l’apex, qui est en pointe aiguë : ouverture suborbiculaire, le bord est blanc, la lèvre extérieure est dentelée intérieurement. Longueur, un quart de pouce. Cette coquille, découverte par M. Laskey, habite les côtes de l’île de Jura, maiselle y est rare. Nous avons découvert dans le sable près de Dunbar une coquille en tous points semblable au spécimen de Jura, sauf la taille et les raies spirales du tour inférieur qui ne s'élèvent pas en forme de tubercules. Dans son vieil âge elle ressemble au Turbo cimex, et quelques exemplaires qui ont été recueillis sur les côtes occidentales d'An- gleterre ont éte placés, dans notre cabinet, avec cette coquille; cependant les stries que forment les rides sont beaucoup plus serrées, et laissent des dépressions beaucoup plus petites. La coquille est aussi plus grêle, et elle peut mème se distinguer facilement du Cimex en ce qu'elle a quatre séries de rides sur le second tour, tandis que le cimex n'en à jamais que deux. TURBO PALLIDUS. VOLUTA AMBIGUA. Lin. {rans., vin, p. 132. Nous nous permettons de faire remarquer ici que, bien que notre Cypræa voluta soit beaucoup mieux placée dans le genre Voluta, comme elle l'est actuellement dans les Testacea britannica, nous n'avons pu encore nous décider à placer dans le genre Voluta de Linné notre Turbo pallidus, non plus que les T. spiralis, unidentatus, interstinctus et plicalus. I n'y a rien dans la forme de ces coquilles qui puisse présenter le caractère d’aper- tura, subeffusa, Columella plicata. I est vrai qu'il y a un sillon ou petite dent al- longée sur la columelle de ces espèces, mais ce n'est certes pas suffisant pour constituer des différences qu'on puisse leur appliquer comme les caractères généraux des volutes. Comment pouvons-nous appliquer le caractère d'ouverture suborbiculaire ou subovale subeffusa. en admettant même que la petite dent puisse être considérée comme un pli sur la columelle? Car il est évident qu’il faut prendre tous les caractères à la fois. Si une columelle dentelée, ou, comme quelques personnes l'appellent, une columelle plissée, suffit réellement, sans avoir egard aux autres caractères, pour constituer une volute, pour- quoi ne pas placer dans ce genre les Turbines denticulées telles que les Sexdentatus, arychium, Juniperi, Tridens, Bidens, et autres espèces renversées de ce genre ?—Le 522 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. grand respect dù à l'habileté des auteurs qui ont transposé l'espèce dont ilest question ici, fait qu'on a l'habitude d'accorder un juste mérite à leurs travaux lorsqu'ils définissent les espèces linnéennes des coquilles d'Angleterre ; mais quelque bien appuyée d'exemples que soit la définition linnéenne, dans ce cas ou dans leur division des Turbo et des Helix, il faut néanmoins, selon nous, consulter son opinion privée. Lorsqu'une espèce linnéenne a été clairement déterminée, il faut absolument la maintenir dans sa place ori- ginale, qu’elle soit ou non exactement conforme aux caractères génériques. Mais, dira- t-on, c'est enchaîner la science. Il doit être constant pour tout naturaliste que les pro- ductions de la nature sont si variées et si entremêlées que toute classification doit être arbitraire quand les caractères et les gradations sont si voisins. En fait, il n’est pas possible, au moyen de la définition que Linné a faite de ces deux genres, de déterminer auquel appartient plus proprement un grand nombre de nos coquilles, et rien ne prouve tant que cette opinion est bien fondée que la grande différence que l’on observe dans la classification de différents auteurs dont quelques-uns placent des coquilies qui n'ont pas le moindre caractère d'ouverture contractée, orbiculaire, entière, dans le -genre Turbo, et vice versa, laissant dans le genre Helix beaucoup d’autres espèces qui présentent plus ou moins ces caractères. Si une ouverture entière (ouverture marginale : détachée) suffit pour constituer un Turbo sans avoir égard à la forme, et fait rejeter toutes les autres coquilles dans le genre Helix, la distinction sera plus facile ; mais, comme il faut aussi qu'elle soit orbiculaire pour constituer un Turbo selon Linné, et sans avoir égard au terme ambigu de contracté, il y a très-peu d'espèces d'Angleterre qui puissent - être conservées dans le catalogue, déjà nombreux, de ce genre. En résumé, il n'y a pas de naturaliste qui, à différentes époques, n’ait été en opposition avec lui-même, lorsque les secrets de la nature ont été plus connus et que la main du temps a écarté le voile qui les recouvrait; le grand Linné lui-même est une preuve de ce défaut humain, comme on peut le voir par les différentes éditions du Systema naturæ : ainsi il y a et il y aura ‘toujours sur les caractères ambigus des points de classification sujets à faire varier l'o- pinion. TURBO ZIC ZAC. ’ Tun8o zic zac. Lin. trans., vit, p.160, t. 4, f. 44. — Lister, conch., t. 583, f. 38. Trocuus zic zac. Gmel., syst, p. 3587. — Chem., conch., v, t. 166, f. 1599. Coquille conique, avec six tours substriés, blancs ou d'un blanc pourpré, et marqués à égales distances de lignes longitudinales, ondulées, pourprées ou pourpré-brun : apex aigu ; base subcarénée ; ouverture subovale. Longueur, un demi-pouce ; largeur, un quart. Cette espèce est sujette à quelque variation dans sa couleur. Nous avons lu dans les Transactions Linnéennes que lady Wilson avait trouvé près de Sunderland, dans le Durham, une petite variété avec des lignes en zigzag. TURBO SIMILLIMUS. Coquille mince, blanche, ayant huit ou neuf tours garnis d'une douzaine de rides ou stries élevées qui sont placées dans le sens de la coquille : apex pointu, base privée de stries ; ouverture subovale ; longueur, trois huitièmes de pouce. Elle ressemble beaucoup au Turbo elegantissimus, mais n’est pas aussi mince; les rides sont moins nombreuses et, par conséquent, plus éloignées, les sillons ou dépressions étant plus larges que les élévations. Ceux qui ont occasion de comparer ces deux co- quilles remarqueront aussi que les rides de l'elegantissimus ne sont pas placées directe- MONTAGU. 525 ment, mais obliquent vers la droite ; qu'elles ne sont pas aussi arquées, mais plus larges que les interstices. M. Laskey l'a découverte sur les côtes de l'ile de Jura. TURBO SEMISTRIATUS. Coquille épaisse, conique, blanche, ayant cinq ou six tours légèrement arrondis, mais bien définis par la ligne de séparation; apex plutôt obtus; la base de la co- quille, jusqu'à l'angle supérieur ou intérieur de la bouche, est finement striée en spirale, ce qu'on observe également sur les parties supérieures et inférieures des autres tours; quelquefois les stries sont plus prolongées lorsqu'on les examine à l'aide de la loupe, mais dans les coquilles vivantes qui sont recouvertes d'un épiderme brun le milieu de chaque tour semble plat : ouverture subovale, aiguë à l'extrémité inférieure, la lèvre interne épaissie sur la columelle. Longueur, un huitième de pouce; largeur, moitié de la longueur. Le contour de cette coquille ressemble à celui du T. interruptus, elle est quelquefois marquée comme lui de légères bandes brunes interrompues ; la bouche en diffère cepen- dant, la lèvre extérieure n'est pas aussi avancée; ce qui, avec les stries en spirale des exemplaires parfaits, suffit pour établir la différence. Lorsqu'elle est roulée, il est facile de la confondre avec quelques variétés de cette coquille et même avec des spécimens décolorés du T. ruber. Il est vrai qu'il y a beaucoup de coquilles unies de cette taille qui, ayant été polies par le frottement sur le sable et l'agitation de l’eau, demandent pour être distinguées un examen comparatif sérieux et approfondi; et, avec toute l'attention possible, il est probable que quelques espèces distinctes plus petites ont été omises faute de caractères suflisants. Coquille rare de la côte sud du Devon. TURBO CALCAR. PI. x1r, fig. 5. TurBo caLcar. Gmel., syst., p. 3592.— Chem., conch., v, t. 180, f. 1736-87. — Gualt., v,t. 65, €. N. P.— Lister, conch., t. 603, f. 46, a. Coquille quelque peu comprimée avec quatre tours; le supérieur qui est déprimé rend le sommet plat; il y a autour du plus large et à la base du second tour des épines larges, polies, lancéolées, rayonnant en ligne droite, au nombre de quinze environ; ouverture orbiculaire; base convexe, ombiliquée ; couleur rouge pâle. Diamètre, un quart de pouce ou plutôt plus. M. Laskey à pris à Jona, une des îles Western, un specimen frais et parfait de cette taille, et qui a servi de modèle pour la figure. Si nous pouvons en juger par les figures qu'on y rapporte ordinairement, cette espèce paraît varier considérablement ; nous n'avons rencontré qu'une seule figure dans Chem- nitz qui corresponde exactement aux nôtres, sauf la taille. Quelques personnes ont sup- posé que c'était une variété du Turbo rugosus, mais cette coquille dans les différents âges semble être dépourvue d’épines et avoir un apex très-prononcé. On dit qu'elle habite la Méditerranée et les mers des Indes. 524 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. HELIX. HELIX PALUSTRIS. HeLix FRAGILIS. Don., Br. shells, v, t. 175, f. 1. HELIX FONTINALIS. Don., Br. shells, v, t. 175, f. 2. Hecix paLusrris. Linn. Trans., vin, p. 216, t. 5, f. 8. La figure donnée dans le premier ouvrage cité n'est qu'un Helix palustris parvenu à son entière croissance, il est souvent marqué de quelques sillons en spirale peu nombreux. Le docteur Pulteney, ainsi qu'on l’a remarqué plus haut, a décrit un jeune individu ou variété unie pour le fragilis, et des coquilles plus grandes et plus âgées pour le palustris ; la variété unie de cette espèce correspond exactement à celle du docteur Pulteney comme étant son fragilis, dessiné dans l'ouvrage ci-dessus sous le titre de fontinalis; c'est probablement le même que celui qui porte ce nom dans le cabinet de Portland, où nous trouvons aussi le palustris appelé fragilis. HELIX PUTRIS. HELIX PUTRIS. Don., br. shells, v, t. 165, f. 1. Heurx LimosA. Pult., hutch. Dorset., t. A8, £. 49. Hexix suCcINxEA. Linn. Trans., vin, p. 218. L'animal comme les autres limaces possède quatre tentacules, est hermaphrodite, et quelquefois s'accouple comme le dernier au mois d'août. Après avoir relu la description de Linné, nous penchons à croire, avec les auteurs du Descriptive catalogue of Brilish testacea, que cette espèce n'est pas le purris de cet au- teur; c'est une erreur introduite probablement par l'opinion de Muller et d’autres auteurs respectables. Le renvoi à notre Helix peregra pour le veritable putris est probablement exact. Dans l'ouvrage que nous avons cité on a fait mention d'une variété de cette dernière coquille ayant une lèvre épaisse; et nous pouvons ajouter étendue et subréflechie, en consultant les specimens que nous a envoyés M. Rackett, qui remarqua qu'ils avaient été trouvés dans un étang entre Whitchurch et Milbourne dans le Dorsetshire. Ce carac- tère pourrait plus tard paraître, dans certain cas, être général, mais on peut conjecturer avec raison que c'est ici une espèce distincte. HELIX GLUTINOSA. HELIX GLUTINOSA. Linn. Trans., VI, p. 222. : Depuis la publication des Testacea britannica nous avons eu le bonheur de decou- vrir cette espèce toute locale dans un cours d'eau près de Reading, dans le Berkshire, qui communique avec la Kennet; et, ayant gardé pendant très-longtemps dans un verre d'eau plusieurs de ces animaux, nous sommes à mème d'en faire la description. L'animal est grand en proportion de la coquille, comme beaucoup d'espèces de la tribu des Bulla, et serait mieux placé dans ce genre que beaucoup d'autres. Il est recouvert d'une glaire tenace, et sa couleur est d'un pâle terne avec de brillantes taches jaunes; tenta- cules tiès-larges à la base et plats: veux petits, placés à la base des tentacules en dedans ; MONTAGU. 325 front large ; sustentaculum dilaté et d’une longueur modérée. Lorsque les membranes qui recouvrent ordinairement la coquille sont flétries, la couleur de l’animal sous la coquille transparente lui donne une apparence d’écaille de tortue bien polie. C'est la coquille la plus pellucide et la plus fragile que nous connaissions. On peut à peine la toucher. HELIX LÆVIGATA. BuLLA VELUTINA. Mull., zool. Dan., nr, t. 101. HELIX LÆVIGATA. Linn. trans., vin, p. 222. — Pult., Hutch. Dorset., t. 18, f. 9. Comme il y a quelque doute que cette coquille soit la Bulla velutina de Muller, il y a aussi de fortes raisons de croire que c’est l'Helix haliotoidea de Linné et de Fabricius ; Gmelin et Muller semblent être tous deux d'accord sur ce point. Rien ne diffère autant en apparence que cette coquille lorsqu'elle est parfaite et dépouillée de son épiderme strié et velu. HELIX VIVIPARA. HeLrx viviparA. Linn. Trans., vur, p. 205. — Pult., Hutch. Dorset., t. A7, f. 2. Dans le mois de mai, tous les grands individus que l’on trouve portent huit à douze petits recouverts de leur enveloppe testacée : preuve qu'ils sont non-seulement vivipares, mais qu'ils différent de la conformation générale des autres limaces aquatiques en ce qu'ils sont hermaphrodites ; circonstance mentionnée par la notice de notre compatriote Lister. L'animal est d'un noir foncé, fortement marqué de jaune orangé; la bouche est proéminente : les tentacules coniques, projetés en avant et inclinés un peu vers la pointe : yeux petits, placés à la base extérieure des tentacules, et un peu proé- minents. HELIX POLITA. Turgo ALBUs. Don., Br. shells, v, t. 177. STROMBIFORMIS. Da Costa, p. 116. HeLix poLITA. Linn. Trans., vin, p. 210. — Pult., hutch., Dorset., t. 19, f. 15? Cette espèce est figurée dans les British shells avec un renvoi au Strombiformis de Da Costa. Nous confessons que cette coquille nous a causé quelque hésitation pour savoir laquelle des deux était réellement l'espèce décrite par cet auteur, et il faut avouer que l'opinion penche pour le renvoi au S. glaber au lieu de l'Albus de Da Costa ; tels étaient du moins les sentiments de nos amis les conchyliologistes qui ont recueilli les coquilles d'Angleterre et se sont parliculièrement occupés de leur étude. Il faut cependant reconnaître que M. Donovan a donné sous le nom de Turbo subulatus, et avec un renvoi à la coquille en question, une coquille qui se rapporte mieux à la description du Strombiformis glaber de Da Costa, et nous partageons son opinion; nous prions donc qu'on veuille bien effacer le synonyme du Sfrombiformis albus prêté à l'Helix labiosa dans les Testacea Britannica p. 400, et qu'on le transpose à cette espèce-ci à la place du Strom- biformis glaber, qui est maintenant rapporté à l’Helix subulala. 326 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. HELIX SUBULATA. TURBO SUBULATUS. Don., Br. shells., v, t. 172. STROMBIFORMIS GLABER. Da Costa, p. 447. HELIX SUBULATA. Linn. Trans., vux, p. 210. — Pult., hutch. Dorset, t. 19, Ê. 14. Coquille subulée, extrêmement unie et polie, étant dépourvue de stries ou rides et se terminant en une pointe aiguë, avec environ dix tours à peine définis: sa couleur est blanche, marquée de deux petites lignes jaunâtres, qui suivent la spire de la coquille mais qui deviennent obsolètes et s’effacent vers le sommet; ouverture rétrécie et contractée à l'angle intérieur ; longueur, environ trois quarts de pouce. Comme M. Donovan a donné un bon dessin de cette coquille peu connue et que nous croyons qu'il l’a rapportée à juste titre au S. glaber de Da Costa, nous avons adopté le nom de Subulata. Cet auteur la décrit ainsi : « C’est une coquille élégante de forme pyramidale, mince et semi-transparente; lorsqu'elle est parfaite, elle est de couleur chair pâle, marquée en spirale de lignes blanchâtres et d’autres de couleur ocracée ou brune : les raies ne sont pas disposées uniformément dans tous les specimens. » M. Donovan a reçu son échantillon de Weymouth. C’est aussi une coquille d’Ecosse, M. Laskey l'ayant trouvée sur le sable de la côte près de Dunbar; mais il dit que la taille indiquée est très-rare; nous en avons découvert plusieurs beaucoup plus petites dans une boîte de petites coquilles de cette côte. Tous ces specimens avaient invariablement deux lignes jaunâtres ou d'une couleur pâle de rouille, tandis que le dessin dansles British shells ne leur accorde pas moins de six lignes sur le corps, et elles paraissent être de même couleur que les nôtres. HELIX MARGARITA. Coquille ayant quatre tours épais convexes et l’apex assez prononcé; couleur blanche avec une legère bande d’un rouge brun sur le grand tour; elle suit les tours et se perd vers le troisième. Ouverture sublunaire, suborbiculaire : inté- rieur d’un beau nacré; base très-convexe et largement ombiliquée. Diamètre, un hui- tième de pouce ou plus; souvent presque blanche avec un poli de perle: il y a une variété qui a une légère teinte de bronze. Lorsqu'il est vivant, l’animal donne à la coquille une apparence plus foncée. M. Laskey l’a trouvée sur la côte d'Ecosse, principalement près de Dunbar. HELIX OCTONA. HELix ocroxA. Linn. Trans., vu, p. 21, t. 5, f. A0. — Pult., hutch. Dorset, t. 18, f. 5. Cette coquille, qui paraît être l'Helix octona de Linné, a dans l’origine été donnée par le docteur Pulteney dans son Dorset catalogue ; mais, pensant que le docteur s'était trompé, nousne l'avons pas admise dans les Testacea Britannica et l'avons seulement notée à l’article Heliæ octanfracta dans la description comparative de cette espèce. Comme on l'a cependant maintenue dans le Descriptive catalogue of British Testacea, nous avons été conduit à en parler, mais sans avoir aucune autre preuve de son existence dans ce pays. Cette espèce toute locale, l'Octanfracta des Testacea Britannica, a été découverte dans le Dorsetshire par M. Rackett. 1 C1 t= MONTAGU. HELIX RUFESCENS. PI. 1x, fig. 2. Heuix RUFESCENS. Pult., Hutch. Dorset. p. 47, t. 20, f. 6. — Don., Br. shells, V, 4.457, f. 1. — Linn. Trans., vin, p.196. Heuix mispipa. Don., Br. shells, v, t. 154, f. 4. Il semblerait que le véritable Helix hispida n'est pas généralement connu, car nous voyons que M. Donovan est tombé dans la même erreur que d’autres écrivains, en prenant pour lui un jeune Helix rufescens. Nous avons figuré cette coquille-ci dans son état hispide, afin qu'on puisse la comparer avec le véritable hispida, qui est aussi dessiné dans la même planche. Fig. 3. HELIX CANTIANA. PL 1x, fig: 1. HELix PALLIDA. Don., Br. shells, v, t. 157, f. 2. HELIX CANTIANA. Linn. Trans., vu, p.197. — Pult., hutch. Dorset., t. A9, Ê. 21. Cette espèce a été observée par M. Donovan, sur la grande muraille romaine de Caerwwent dans le Monmouthshire : nous l'avons prise dernièrement dans le Hertfordshire. M. Rackett l’a trouvée à Ripley, Surrey ; Spetishury, Dorset; et Alton, Hants. HELIX LUCIDA. PL. 1x, fig. 4. Heuix NITENS. Linn. Trans., vu, p. 198, t. 5, f. 7. — Pult., Hutch. Dorset., p. 47, (21, £ 10. Cette espèce n’a pas moins de trois places différentes dans le cabinet de Portland, par ses différents noms. La coquille, adulte, a le nom de Glahella; plus petite, celui de lucida, et plus jeune, elle s'appelle minuta; ce sont aussi les noms du Boysian cabi- net, d'après le docteur Solander. HELIX TROCHIFORMIS. HELIX TROCHIFORMIS. Linn. Trans., vin, p. 200. Dans le Boysian cabinet nous trouvons cette coquille étiquetée Trochus compressus, Sandwich. C’est aussi le nom qui est donné à la même espèce dans la partie de la col- lection de Portland maintenant en la possession de M. Laskey. HELIX UMBILICATA. HELIX UMBILICATA. Linn. Trans., vin, p. 200. — Pult., Hutch. Dorset., t. 19, f. 24. Cette espèce porte le nom d'Helix turboformis dans le Boysian cabinet, avec un renvoi à celui de Portland. Et nous avons trouvé ce nom donné à cette coquille dans le cabinet de M. Laskey, qui l’a obtenue de la collection de Portland. HELIX FONTANA. Il y avait dans le cabinet de Portland deux espèces marquées du nom d’'Helix nau- tiloides, les n°5 22 et 56; le premier est notre Helix fontana, et l'autre l'Helix naulileus, 528 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. HELIX CONTORTA. PL. x, fig. 6. Le docteur Solander a probablement pris cette coquille pour l'Helix complanata de Linné, puisque nous la trouvons sous ce nom dans la partie du cabinet de Portland maintenant en la possession de M. Laskey. HELIX OBSCURA. PI. vu, fig. 16. HELIx oBscurA. Linn. Trans., vint, p. 242, t. 5, Ê. A1. — Pult., Hutch. Dorset., LA NN PE fe Dans le Boysian cabinet comme dans celui de Portland cette coquille est appelée Turbo muscorum, et dans le dernier le jeune àge est indiqué indistinctement sous le nom de Turbo polyodens. HELIX GLOBOSA. Les exemplaires du Boysian cabinet ne nous laissent pas de doute que cette coquille de Walker de même que l’Helix coarctala ne soient le très-jeune âge de quelques autres espèces. HELIX SERPULOIDES. PI. vu, fig. 40. Coquille comprimée, polie, blanche, avec trois tours dépourvus de stries; apex deprimé, après s'être élevé au-dessus des autres tours; ouverture orbiculaire légèrement adhérente au corps, très-penchée vers le bas et formant un canal large et profond : nous nous sommes assuré que cette coquille laisse voir à la partie supérieure des tours plus arrondis et plus distincts que dans aucune autre espèce de testacé marin. Elle a quelque ressemblance avec l'Helix depressa, mais elle en diffère par la légère union des tours et l'apparence cylindrique qu'elles ont en dessous. Sa taille est à peu près celle de cette coquille, mais la couleur n'est pas la même. Côte du Devon, extrè- mementrare. HELIX CRISTATA. TurBo crisraATUs. Linn. Trans., vin, p. 169. Cette coquille était nommée dans le cabinet de Portland Helix cornea (minime). HELIX VIRGATA. Linn. Trans., vint, p. 195. Pult., Hutch. Dorset., t. 20, f. 7. Dans le muséum de Portland cette espèce et notre Helix cingenda étaient toutes deux marquées du nom de Zonaria, mais à celle-ci on avait ajouté, comme distinction, Weymouth. Elle paraît être la Hedia de Gmelin et non la Pisana, bien que cet auteur ait indiqué dans Schroeter la même figure pour toutes deux. HELIX FUSCA. M. H. Boys nous à envoyé d'Écosse une coquille semblable en tout, sauf la couleur, à MONTAGU. 329 cette espèce-ci. Elle est d'un beau blanc pellucide et bien Iustrée, et ne ressemble pas à une coquille blanchie à l'air, qui le plus souvent devient terne et opaque. Il se pour- rait qu'on prouvât plus tard que c'est une espèce distincte ; mais ne la connaissant pas assez, il ne serait pas à propos de la séparer à cause de sa couleur, tandis qu'il n'y a pas de différence sous les autres rapports. NERITA. NERITA CANRENA. NERITA CANRENA. Gmel., syst., p. 3669. — Chem., conch., v, t. 186 et t. 487. — Gualt., t. 67,0, R,S. — Linn. Trans., Vur, p. 223. NERITA INTRICATA. Don., Br. shells, v. t. 167. — Lister, conch., t. 560, 3-564, 41, et 566, 16. M. Donovan est certainement dans la vérité lorsqu'il suppose que sa Nerila intricata est une variété de la N. canrena, qui, suivant l'opinion des testacéologues, présente d'innombrables variations sous le rapport des taches. Le spécimen dont nous sommes redevable à Donovan diffère très-peu du dessin qu’il a donné, et ressemble beaucoup à quelques spécimens de N. glaucina; et ces coquilles se ressemblent tellement qu'une description séparée en est inutile, puisqu'elles se dis- tinguent principalement par la forme différente de l'ombilic. La coquille que nous avons devant les yeux est de couleur livide ou de chair pourprée, avec des bandes en chaînette ou mèêlées de couleur blanche et rouille. L'ombilic est pourvu de deux arêtes ou sillons en spirale avec deux rainures, ce qui correspond au caractère de Gmelin «umbilico gibbo, bifido ». Le diamètre des exemplaires d'Angleterre ne dépasse pas de beaucoup un demi-pouce. On dit qu'on la trouve à Weymouth, mais nous pensons qu'elle est très-rare. NERITA NITIDA. NERITA, pes elephantis. Chem., conch., v, t. 189, f. 1922-23. — Lister, conch., t. 571, f. 22. — Linn. trans., vi, p. 225. NERITA NITIDA. Don., brit. shells, Iv, t. 144. C'est une autre espèce de Nerila, ressemblant beaucoup par son extérieur à la Glau- cina, mais les tours supérieurs ne sont pas aussi latéraux, et elle en diffère un peu en ce que l'ombilic est à demi fermé ou lunaire ; sa couleur est d’un blanc pur et très- lustré. Diamètre d'un demi-pouce à peine. M. Donovan nous a assuré qu'on l’a trouvée non-seulement parmi les coquilles de Da Costa, avec une note affirmant qu'elle était d'Angleterre, mais encore que M. Leay l’a découverte dernièrement près de Caithness, en Écosse. Nous avons également trouvé la même espèce dans le détroit de Forth. Elle n'est pas rare parmi les coquilles de l’ouest, et quelques personnes l'ont prise pour la Mammilla de Linné, mais elle paraît en être distincte. NERITA TUBEROSISSIMA. PI. xn, fig. 7. Coquille pellucide, blanche, avec trois ou quatre tours; sur le plus grand, il y a trois 350 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. ou quatre élévations tuberculées ; les tours supérieurs sont très-petits, l'apex grêle, l'om- bilic large. Diamètre, un huitième de pouce ou plutôt plus. Le dessin de cette coquille a été fait d'après un échantillon du cabinet de M. Laskey, qui le prit en pêchant dans l'eau profonde du détroit de Forth. On n’en a encore ren: contré qu'un seul individu vivant. NERITA RUFA. PI. xu, fig. 9. NeRiTA RUFA. Gmel., syst., p. 3672. — Chem., conch., v,t. 187, f. 1874-75. NERITA SPADICEA. Gmel., syst., p. 3672.— Chem., conch., v, t. 187, f. 1872-73? Coquille unie, lustrée et de couleur pourpre livide, avec une bande blanche autour du sommet des tours et deux autres sur le plus grand. Son diamètre dépasse un de- mi-pouce. C’est une autre espèce de Nerita qui ressemble quelque peu à la N. glaucina, mais elle en diffère essentiellement par l'ombilic. La lèvre interne et réfléchie forme une large projection qui rétrécit la perforation ombilicale et occasionne un rapprochement de chacun des côtés; les tours sont à peu près en nombre égal, plutôt plus latéraux, et les seconds plus renflés. Prise sur la côte près de Dunbar, en Écosse, par M. Laskey. On rencontre quelquefois sur la côte de Devon une coquille qui ressemble beaucoup à celle-ci, mais de moindre grandeur, la plus grande qu’on ait trouvée jusqu'ici n'at- teignant pas un quart de pouce en diamètre. L’ombilie, dans celle-ci, forme un canal à l'extrémité de la lèvre interne, comme dans l’Helix lacuna, et pourrait la faire prendre pour cette coquille, si ce n'était la grande différence qui existe dans leur texture, celle-ci étant épaisse et forte, l'autre mince et fragile. Ces coquilles, que nous avons prises pour de jeunes individus de la N. rufa, sont quelquefois d'un blanc pur ; d’au- tres, couleur de chair, et quelques-unes ont différentes nuances du châtain au pourpré: les échantillons les plus foncés possèdent tous la bande blanche autour du sommet du plus grand tour, et quelquefois d’autres au-dessous. Le spécimen le plus élégant a le- grand tour châtain avec une bande blanche et les régions ombilicales pareilles, les autres tours sont d'un beau pourpré pàle. La grande disproportion qui existe entre le second et le troisième tour dans ces coquilles plus petites est très-considérable, et rend le second extrêmement rond et renflé. Nous sommes très-porté à croire que ce sont des jeunes AN. rufa, parce que nous en avons rencontré de semblables parmi quelques petites coquilles prises sur la même partie de la côte d'Écosse, quoique nous ayons renvoyé, tout en hésitant, à la N. spadicea, comme en étant une variété, et venant toutes deux de l'ile Maurice, en Afrique. Ce- pendant Chemnitz fait remarquer surtout les différences de l’ombilic, et dit qu'il ne faut pas les confondre. Ayant envoyé un des plus petits échantillons à notre ami le conchyliologiste M. Rac- kett, 1l nous à assuré, après l'avoir comparé avec la Cochlea parva de Da Costa, dans la collection Pulteney, que c'était cette espèce-là ; ainsi le renvoi qu'a fait cet auteur de notre Turbo quadrifasciatus au Cochlea parva indique la place de cette coquille. I n’y a pas le moindre doute que dans un àge avancé ce ne soit la Nerita rufa de Gmelin, d'après la description qu'il en a faite, et surtout parce que pour le dessin il renvoie à la figure de Chemnitz, qui est tellement semblable à un spécimen en notre possession qu'elle peut très-bien passer pour en être la copie. C'est aussi une espèce des Indes occidentales. MONTAGU. [3] et PATELLA. PATELLA CÆRULEA. PATELLA CÆRULEA. Gmel., syst., p. 3697. — Pull., Hutch. Dorset, t. 23, f. 6. Toujours désireux de rectifier les erreurs dans lesquelles nous avons pu tomber parce que nous n'avions pas eu assez d'occasions de déterminer entièrement toutes les es- pèces dont nous avons été forcé de parler, il est à propos de remarquer ici qu'une cir- constance récente nous à conduit à croire aujourd'hui que les coquilles que nous avions d’abord considérées comme de vieilles Patella pellucida, sont distinctes; c’est pourquoi nous prions de les séparer, et de rétablir les synonymes de cœrulea donnés à la Pellucida dans les Testacea Britannica. H faut ajouter que la principale différence de la Pellucida est son apparence d’ovale régulier et convexe avec un sommet à peine sensible; mais quelque petit qu'il soit, il est toujours près du bord; cette espèce est en outre toujours transparente et a rarement plus de quatre ou cinq lignes bleues, La forme de la Cœrulea, au contraire, varie extrêmement à tous les âges : quelques-unes sont très-déprimées; d’autres très-élevées, et l'apex n'est jamais si bas qu'il soit privé de bord. Elle est aussi ordinairement rayée, à partir du sommet sur tous les côtés, de quelques lignes bleues peu nombreuses sur un fond brun; le sommet est généralement décortiqué, mème dans les exemplaires les plus petits, etsouvent abrupt; quelquefois on y observe une ou deux marques noires, surtout lorsque l'individu est âgé. Quelquefois il ne reste que cette partie de la coquille, soit qu'elle ait été séparée par accident, soit qu'étant plus épaisse elle résiste tandis que l’autre partie s’use. Une observation récente nous porte à croire que c’est cet état que nous avons considéré comme constituant une espèce distincte que nous avons décrite dans la première partie de cet ouvrage, sous le nom de bimaculata. Ce qui nous fait tenir à cette opi- nion, c’est l’observation de M. Laskey, qui a eu de fréquentes occasions de l’examiner sur les côtes d'Écosse, Cela admis, la Patella bimaculata doit être rejetée du catalogue des coquilles d'Angleterre. PATELLA INTORTA. PATELLA INTORTA. Br. zo0l., t. 90, f. 448. — Don., br. shells, v, t.146. — Linn. trans., VII, p. 231. Le graveur de M. Pennant n'ayant pas été très-exact dans la copie de cette co- quille, nous avions été porté à croire que ce n'était qu'une variété de la Patella pellu- cida ; cependant, ayant eu récemment occasion d'examiner une coquille découverte par M. Laskey, dans la baie de Bideford, sur la côte nord du Devon, et ensuite sur la côte d'Ecosse, coquille qu'il considère comme l'Intorta de la British zoology, nous sommes obligé de prier qu'on veuille bien rayer le renvoi de cette coquille au nom de P. pellucida. Coquille ovale, avec plus de vingt rides équidistantes, tuberculées, et quelques-unes plus petites et obsolètes. Sommet situé à une extrémité et incliné en bas; couleur d'un rouge brun: quelques-uns des tubercules sont toujours noirs; intérieur plus pâle; le bord est légèrement dentelé par les rides. Longueur, trois quarts de pouce; largeur, plutôt plus d'un demi-pouce; hauteur, plutôt moins. À distance, elle à la couleur et quelque peu l'apparence d'une noix muscade, 352 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. M. Donovan a donné une très-bonne figure de cette coquille, et remarque avec beau- coup de justesse qu'elle est tout à fait distincte de la Mamillaris de Gmelin. PATELLA PARVA. Z PATELLA VIRGINEA. (mel. syst, p. 3711.— Mull., zool. Dan., 1, t. 12, f. 4, 5. — Linn. trans., vur, p. 235. — Pult., Hutch. Dorset, t. 14, £. A1. PATELLA APERTURA. PATELLA FISSURELLA. Mull., zool. Dan., 1, t. 24, f. 4, 6. — Id. Prod., n° 2865. PATELLA APERTURA. Linn. (rans., VIN, P. 236. C'est sans aucun doute la Fissurella de Muller, mais son dessin ne semble pas forte- ment ridé ou tuberculé comme nos coquilles, et il est marqné de deux bandes d'un rouge- brun. Cet auteur en parle comme étant rare sur les Fucus. Fabricius l'a trouvée dans les mers d'Islande, adhérente aux pierres. DENTALIUM. DENTALIUM STRIATULUM. DENTALIUM STRIATULUM. Linn. trans., VIN, p. 258. DENTALIUM OCTANGULATUM. Don., br. shells, v, t. 162. Il est fort peu douteux que ce ne soit le D. striatulum de Gmelin, p. 5738, et figuré par Martini, vol. 4, tab. 1, f. 5, B, comme aussi par Lister, Lab. 547, fig. 4, 6. On dit qu'on a trouvé plusieurs de ces coquilles sur les sables, près de Lelant, dans le Cornouailles. Longueur, environ deux pouces. La coquille est décrite comme étant blanche, quelque peu courbée, avec huit côtes ou angles, et trois stries intermédiaires. La seule différence qui existe entre ce Striatulum et celui de Gmelin est dans la cou- leur, qui est verte dans cette coquille, avec une pointe blanche, et quelquefois tachée de marques accidentelles. STRIATUM. Dentalium dentalis. Lin. trans., vx, p. 237. Il est possible que ce soit le Dentalis de Linné. SERPULA ET VERMICULUM. REMARQUES GÉNÉRALES. Nous n'avons rien négligé dans l'espoir de jeter quelque lumière sur ces classes obscures de testacés ; mais il nous a été si difficile de déterminer d’une manière satisfai - sante les divisions irrégulières de ces genres, que nous n'oserons ajouter que quelques remarques et une nouvelle espèce de Serpula cloisonnée. MONTAGU. 535 L2 Depuis que ces genres ont été publiés dans les Testacea britannica, rien n'est venu changer notre opinion; mais on a remarqué qu'en examinant un grand nombre de Ser- pules, il y en avait beaucoup qui, triangulaires en apparence, étaient habitées par des animaux si différents par cette partie qu'on appelle la trompe, qu'il devient nécessaire aujourd'hui de les séparer ; mais comme il est tout à fait impossible de saisir la moindre différence dans les coquilles, nous ferons remarquer en passant qu'outre la Triquetra (dont on a décrit l'animal comme possédant une trompe dont l'extrémité est membra- neuse et striée), il y en a quatre autres essentiellement différentes : lo. Terminée par un opercule testacé lisse et légèrement concave ; 2°, Terminée par une pièce testacée, armée de deux ou trois épines sur le devant. 3. Testacée conique. 4, Avec une extrémité lisse, évidée de chaque côté, pour recevoir deux cirrhes pla- cés à la base de l'opercule qui est corné et garni d'une pointe bifide. Il est à remarquer qu'aucun des auteurs que nous avons été à mème de consulter ne fait mention d'un animal appartenant à la classe des Serpulées, et possédant un oper- cule testacé (cette partie, qui a été regardée comme une langue ou trompe, est sans aucun doute un opereule testacé). On en exceptera Muller, qui à non-seulement figuré celle qui n’a qu'un seul opercule membraneux et strié, et que nous avons considérée comme appartenant à la Triquelra, mais encore a donné dans sa Zoo!. dan., vol. 111, tab. 86, le dessin de l'animal que nous avons décrit comme étant celui de la Vermicu- laris, avec un opercule infundibuliforme, et de plus un troisième qui paraît être le second animal que nous avons décrit plus haut. I est évident que les espèces de Serpules irrégulièrement contournées sont plus nom- breuses qu'on ne l'a cru généralement, puisque nous trouvons sept animaux très-diffé- rents habitant des coquilles de cette classe tellement semblables qu’on ne peut les définir entièrement par leur test, et quelquefois groupées toutes ensemble en une masse contournée. D'après les nombreux exemplaires que nous avons examinés, nous doutons qu'on puisse jamais établir une distinction conchyliologique pour servir exclu- sivement de base à cette branche de la science, bien qu'un heimintologiste puisse facilement tracer une distinction spécifique après avoir examiné avec soin plusieurs de ces animaux Il est vrai que notre Serpula tubularia est toujours ronde ou dépourvue de toute carène ; ct sous ce rapport elle diffère de la plupart des autres, qui possèlent généralement plus ou moins une crête dorsale; maiselle a une telle ressemblance avec la Vermicularis que l'animal de la première, qui est une Amphitrite, est le seul caractère distinctif, La Triquetra et les quatre autres espèces dont les animaux ont été brièvement décrits, sont tellement liées les unes aux autres par toutes les nuances, puis de leur état tricaréné jusqu'à l'absence mème de trace de l'arète dorsale qui les unit aux deux autres, et celles- ci varient tellement encore, qu'essayer d'établir une division au moyen des coquilles ne serait que se jeter dans l'erreur et la confusion ; nous renvoyons donc ceux qui dé- sirent découvrir ces sept espèces de Serpules irrégulhièrement contournées à l'examen de l'animal qui les habite, Il n’est pas étranger au sujet de remarquer ici en passant qu'il n’y a pas d'animal, comme la Terebella de Linné, qui ait été si peu compris par les différents auteurs, et qu'on ait essayé de définir avec aussi peu de succès; et comme nous ne pouvons croire que cette classe d'animaux avec deux tentacules en forme de plumes, et garnis d'un opercule pédiculé pour fermer l'ouverture de la coquille dont ils sont recouverts, s'ac- corde avec les caractères linnéens des Térébelles, nous proposons de les séparer de ces dernières et de former un genre à part des animaux qui sont entièrement confondus 554 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. « avec les Serpules depuis le moment où on les a découverts, et qui se rapprochent de cette classe de Testacés. Les animaux appartenant aux deux espèces de la division des Serpules cloisonnées, ci-après décrites, ont échappé à la plus grande attention, et ne seront probablement jamais connus, puisque l'ouverture elle-même est à peine visible à l'aide du meilleur microscope. Au sujet du genre Fermiculum nous ne pouvons nous empêcher d'exprimer la sur- prise que nous ont causée les derniers doutes exprimés dans le vol. vnr des Transactions de la Société linnéenne, et nous avons été porté à conclure que l2 manque d'occasion ou peut-être d'habitude d'examiner ces petits testacés microscopiques peut seul avoir conduit à supposer que l'Intortum, le Subrotundum , V'Oblongum et le Bicorne n'é- taient simplement que des variétés de la même espèce. Il est vrai qu'il y a quelques différences dans leur forme, et principalement dans celui que l'on considère comme le Seminulum de Linné; mais il n’est pas possible à un conchylhiologiste d'examiner le Bicorne sans reconnaitre à la première vue ses caractères spécifiques bien évidents. Nous nous permettrons donc d'ajouter qu'en continuant nos recherches, non-seulement nous nous sommes Confirmé dans notre opinion première, mais nous penchons à croire que les espèces de ce genre peuvent être étendues; la très-grande difficulté qu'il y a à tracer ces différences, soit en décrivant, soit en dessinant des espèces si petites et si variables, a fait que nous nous en sommes nous-même tenu à ces remarques. SERPULA. SERPULA LOBATA. NAUTILUS FARCTUS. Fichtel, t.9,f.gq,h, à. NAUTILUS LOBATULUS. Lin. trans., VITE, p. 417. On dit qu’on je trouve à l'état fossile, aux environs de Senam, dans l'Étrurie. Nous l'avons aussi indiqué à cet état parmi des petits Nautiles de Sienne. Nous en avons rencontré dernièrement en grande abondance sur des Sertulaires que nous avaient apportées des pêcheurs : quelques spécimens de Sertularia abietina en étaient couverts. Quelque respectable que soit l'autorité qui place cette espèce parmi les Nautiles, nous ne pouvons nous ranger à cette opinion. Il n'y a aucun Nautilus qui soit sessile, tandis que cette espèce-ci n'est jamais détachée que par accident, et alors l'animal meurt. D'ailleurs, aucun être ne peut être irrégulier dans sa structure , et Linné admet comme caractère des Serpulées qu'elles sont souvent cloisonnées. SERPULA CONCAMERATA. Coquille suborbiculaire, comprimée, plate en dessous, légèrement convexe en dessus, et de couleur blanche subpellucide, avec trois tours irréguliers et de nombreuses cloisons inégales, Le tour extérieur a environ neuf cellules lustrées et renflées, de grandeur inégale, mais ordinairement une grande et une petite alternativement. Dia- mètre, une demi-ligne. Cette très-pæ#ke espèce se distingue tout d'abord de la S. lobata en ce qu'elle est pourvue de cloisons qui sont infiniment plus petites et en beaucoup plus grand nombre, MONTAGU. 55Ù polies et lustrées, et qui n'ont pas, lorsqu'on les examine au microscope, cette apparence glacée que possède invariablement la Lobata. C'est une espèce rare, employée par l'Amphitrite ventilabrum dans la construction de son tube, que l’on a décrite dans les Testacea britannica , comme étant le Sabella penicillus; mais elle se trouve sur des Sertulaires, comme la Sabella lobata. SABELLA. On devait s'attendre à quelque addition à ce genre depuis la publication de la pre- mière partie de cet ouvrage; il est vrai que nous avons porté notre attention sur ce sujet, et nous devons avouer que cet examen nous à pleinement convaincu que c'était à tort que l’on classait ces tubes hétérogènes parmi les Testacés; et nous n’ajoute- rons à ce que nous en avons déja dit qu'un complément au système de notre grand maître, puisqu'aujourd'hui l'état avancé de la science demande absolument leur sépa- ration, et nous sommes heureux de voir que même les disciples les plus respectueux de Linné se sont hasardés à adopter cette opinion. Les Sabella sont à peine dignes d'occuper une place dans le cabinet des naturalistes, si ce n'est à cause de leurs jolis habitants. Si cependant on les y admet, elles se rappro- chent plus de quelques genres de la classe des Zoophytes que de celle des Testacés. Il y en a plusieurs qu'il serait plus convenable d'ajouter au genre Tubularia : ou peut- être, si on n'en tenait compte en helmintologie que pour arriver à la connaissance de l'animal et aider à leurs caractères spécifiques, elles contribueraient à rendre le système naturel plus parfait. Notre compatriote l'immortel Ellis ne s’est pas fait scrupule de classer les Sabella alveolata et penicillus parmi ses Zoophytes comme des Tubularia, et Muller a suivi son exemple. Elles n'appartiennent cependant pas réellement à ce genre pas plus qu'à l'autre, et doivent ainsi être placées dans cette classe par ceux qui con- sidèrent le tube comme la partie essentielle de l'animal, et constituer un genre à part. Lorsque le grand Linné rejetait les Echinus de la partie conchyliologique de son système, il n'avait probablement pas tenu compte de l'analyse chimique de ces corps, car il n'aurait pas plus placé les tubes membraneux des Sabella parmi les coquilles qu'il n’y avait placé les Echinus. La découverte du phosphate de chaux dans l'enveloppe des Echinus les distingue certainement des autres corps testacés, qui ne contiennent que du carbonate de chaux. La Sabella est distincte des Echinus et des Testacés par la composition naturelle des parties constitutives de l'animal ; car elle est, selon toute probabilité, dépourvue de phosphate ou de carbonate lorsqu'elle est dégagée de toute matière étrangère. LT CET] qe Ju soi! nn on tv de AO 1Ÿ TN + Ari s (1 #7 Di ji 1 , è “it (Of f : CHA ; äi nd 1 a [CARPE 4 © qu » fi DE à 1m ali 11% LP L \ \ APPENDIX. LEPAS FASCICULARIS. Quelques jours avant de mettre cet appendix sous presse, cette espèce de Lepas (qu'on regarde comme si rare) fut jetée en grande abondance sur la côte sud du Devon, entre Milton et Thurlstone; nous en avons reçu de vivants de toutes les dimensions, depuis la plus petite ou le plus jeune àge jusqu'à celle d'un pouce de long. Ils étaient attachés en groupes à diverses substances, mais surtout à une variété jaune remarquable de Fucus vesiculosus. On en remarquait d’autres sur quelques conferves à feuilles minces; il y en avait un groupe sur la barbe d'une plume de mouette et un autre sur un morceau de charbon de bois. Les groupes sont pourvus d’une membrane vésiculeuse blanchâtre, d'une grande force, servant de base commune ; il se peut que ce soit le frai de l'animal. La couleur de la coquille, lorsque l'animal qui l'habite est vivant, est bleuâtre, tirant sa teinte de l'animal, en raison de sa transparence. Le pédoncule est plus court que la coquille et presque dépourvu de rides, celui des plus grands spécimens est d’un bleu hyalin : les plus petits sont plus pâles. Le corps de l'animal est bleu, garni de douze tentacuies bifides de couleur semblable, mais plus pâles, et marqués de brun Le seul spécimen que nous avions vu auparavant, est décrit dans la page 5 de ce sup- plément, mais il n'a pas de pédoncule ; cette addition en complète donc la description, et corrige la faute que l’on a commise dans le coloriage de la figure donnée dans les British shells, qui ne peut être qu'imaginaire, puisque l’auteur reconnaît qu'il ne l'a Jamais trouvé ;etiln’y a rien dans la description originale qu’en a faite Ellis qui puisse faire croire que le pédoncule était de couleur orange. C'est une chose curieuse que cette espèce, découverte dans l’origine par M. Ellis, il y a au moins trente-deux ans et probablement bien davantage, n'ait depuis jamais été notée par aucun conchyliologiste, m1 trouvée dans les cabinets des collecteurs, puisqu'elle paraît égaler en fécondité et en nombre les espèces les plus communes ". Il est donc raisonnable d'en conclure qu'elle habite le fond des eaux, où la tempête n’est pas assez forte pour la détacher, elle ou les substances auxquelles elle adhère; et que sa découverte ne peut tenir qu'à ce qu'on l’a trouvée dans quelque grand poisson. Il n°v 1 On se rappelle que la mort de M. Ellis arriva dans l'année 1776. 558 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. avait eu aucun orage avant l'apparition de ces coquilles, et deux ou trois jours après il en restait à peine un vestige sur la côte. LEPAS MEMBRANACEA. Coquille formée de cinq petites valves réunies par de larges membranes et garnie d'un court pédoncule. Les deux valves supérieures sont linéaires et elles sont légère- ment recourbées antérieurement et tournées vers le bas; les deux valves antérieures sont aussi étroites et projetées en arrière un peu dans le milieu : la valve dorsale est mince et n'occupe pas le tiers de la longueur de la coquille : les côtés qui sont en- tiérement ligamenteux sont ridés, et il y a sur chacun d'eux une membrane en saillie qui s'étend du pédoncule au sommet de la valve dorsale. Longueur, près d'un demi- pouce; largeur, un quart. Cette coquille nous a été envoyée comme étant d'Angleterre par un conchyliologiste de nos amis qui croit qu'elle a été prise sur la côte de Welch ; et comme nous répondons de cette autorité, bien qu'étrangère, nous nous hasardons à la publier, surtout puisqu'elle paraît n'être pas décrite. MYA NITENS. Coquille ovale, de couleur rouge gradué jusqu'au blanc et régulièrement striée à son centre : le crochet n'est pas tout à fait placé au centre, mais il est assez proéminent. L'intérieur est de même couleur , mais pas aussi lustré que l'extérieur : la charnière n’a qu'une seule dent sur une valve, elle rentre dans une fossette profonde entre deux légères élévations sur l’autre valve. Longueur, presque un quart de pouce ; largeur, pas tout à fait les trois huitièmes. Cette espèce a quelque ressemblance avec la Tellina lœæta, mais son ovale est plus régulier et n'est pas tronqué à une extrémité ; elle en diffère en outre évidemment par la charnière. Prise sur la côte d'Écosse près de Dunbar, mais elle est extrèmement rare. MYA FERRUGINOSA. Cette nouvelle espèce a été décrite, comme n'habitant que la côte d'Écosse. Nous soupçonnons cependant qu'on l'a rencontrée accidentellement dans le sud de l'Angle- terre, puisqu'on en a annoncé dans le cabinet Bryer un spécimen qui est sans doute une production de la côte de Weymouth. LIGULA DISTORTA. Depuis l'impression de la première partie de ce supplément, un spécimen remarqua- blement beau de cette coquille fut pris en pèchant.à fond entre Kinsbridge et Plymouth, et nous fut apporté avec l'animal. Les valves de cette coquille sont d’une profondeur extraordinaire; lorsqu'elles sont fermées elles ont un diamètre d'un pouce et un quart : sa longueur est d'un pouce trois quarts et sa largeur de deux pouces ét demi. La coquille est mince et extrêmement légère, mais elle est aussi très-ridée par des raies irrégulières et concentriques ; une des extrémités est beaucoup plus petite que l'autre. Cette espèce, la Ligula pubescens et la Prætenuis ont été le plus souvent confondues. Nous avons maintenant en propriétéle spécimen dela Pubescens du cabinet de Portland, MONTAGU. 509 dont M. Pennant à , dit-on, tre la description de sa Mya declivis et qui fait à présent partie du cabinet de M. Laskey : nous sommes heureux de déclarer que c'est réellement notre Pubescens. Ce spécimen n'est pas aussi large que celui que nous avons pris ré- cemment sur la côte du Devon, et qui a environ deux pouces et demi de large. Les exemplaires plus petits de Pubescens et de Distorta ne sont pas rares sur beau- coup de nos côtes; les premiers sont très-abondants sur quelques points de la côte d'Écosse; nous ne voyons point que les coquilles plus grandes se soient offertes à nos amis dans cette localité, nonobstant l'autorité de M. Pennant qui dit qu'elles sont abon- dantes dans les Hébrides ; et nous ne pouvons nous empêcher de soupconner qu'il ait fait erreur dans l'espèce dont on sert, selon lui, l'animal sur les bonnes tables. On ne prend guère ces grandes coquilles minces qu'au fond de la mer, et elles ne sont jamais jetées sur nos côtes, l'agitation de la mer les mettant en pièces. Des trois espèces analogues ci-dessus mentionnées, la Prætenuis est la moins commune, et nous ne con- naissons pas d'exemple qu'on l'ait trouvée dépassant un pouce de largeur. TELLINA SIMILIS. TELLINA SiMiLis. Brit. miscel., p. 29, €. 75. M. Sowerby (qui a le premier découvert cette nouvelle espèce) en donne ainsi les caractères spécifiques : « Ovale comprimée. Deux valves striées diagonalement sur les cinq sixièmes de la surface, crochet non recourbé. » L'auteur fait remarquer la grande ressemblance qu'il y a entre cette coquille et la Tellina fabula, mais il dit qu'elle en diffère sous beaucoup de rapports et surtout en ce qu'elle est arrondie à l'extrémité la plus petite et non recourbée, et que les deux valves sont garnies de stries diagonales. Elle habite les côtes de Brighton en compagnie de la T. fabula. Le dessin donné dans les British miscellany n'a pas plus d’un demi- pouce de largeur. VENUS GUINEENSIS. Un petit échantillon de cette coquille très-rare a été découvert dans le cabinet de M. Bryer depuis la description qu’on en a faite, nous pouvons donc en conclure qu'elle a été trouvée à Weymouth. VENUS REFLEXA. Depuis l'impression de la première partie de ce supplément, nous avons pris un petit échantillon de cette coquille rare sur la côte sud du Devon. BULLA FLEXILIS. Coquille pellucide, de couleur cornée et flexible à l’état frais, semblable à la valve extraite du dos de l'Aplysia depilans, mais elle en diffère en ce qu'elle est enroulée et fragile quand elle est sèche. L’apex est blanc et opaque. La forme et la conformation de la spire ressemblent tellement à celles de la Bulla haliotoidea qu'il n’est pas besoin d'en faire d'autre description. Nous remarquerons seulement que cette coquille est beaucoup plus ridée, et que la spire ne fait qu’un tour. Longueur, un demi -pouce. M. Laskey n'a pris que deux individus de cette nouvelle et rare espèce à Dunbar, et 540 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. tous deux étaient sans l'animal; il n'y a cependant pas de doute que ce ne soit une de ces coquilles qui sont naturellement recouvertes, comme la Bulla ‘haliotoidea et quelques autres. VOLUTA HETEROCLITA. Coquille lisse, blanche, veinée comme l'ivoire dans une direction longitudinale et garnie de huit ou neuf tours renversés, s'élevant légèrement en une pointe obtuse; le tour inférieur occupe les deux tiers de la coquille, l'ouverture est étroite et n'a pas tout à fait la moitié de la longueur de la coquille, et la Columeile a un pli. Lon- gueur, un quart de pouce; largeur, un tiers de sa longueur. Cette élégante petite volute est une des espèces hétéroclites marines peu nombreuses que l’on trouve sur nos côtes. On l’a prise avec la dernière que nous venons de décrire, et elle est extrèmement rare. STROMBUS COSTATUS. Nous avons appris dernièrement que cette espèce toute locale avait été prise dans (Highlands) l’ouest de l'Écosse. Lorsque M. Laskey nous envoya pour l’examiner une co quille de l'île de Nuns qu'il regardait comme non décrite, nous observâmes nne grande ressemblance entre elle et le Strombus costatus; mais ayant été informé qu'on en avait pris deux spécimens au mème endroit et remarquant que celui qui avait servi à notre description était dépourvu du caractère essentiel, stries spirales du Cosfalus, nous nous sommes facilement rendu à l'opinion que c'était réellement une espèce distincte et lui avons alors donné une place dans la première partie dece supplément, sous le titre de Strombus turboformis. La vérite nous oblige cependant à faire observer qu'on ne doit admettre cette coquille qu'avec réserve, puisque le spécimen que l'on à trouvé en même temps était réellement un Strombus costatus ; il est donc probable que plus tard on reconnaîtra que notre S. {urboformis n'est qu'une variété de cette coquille. MUREX GYRINUS. MuREx GyriNus. Lin. syst, p. 1216. — Gmel., syst., p. 3581. — Martini, 1\, t. 128, f. 1931, 1232. Coquille forte, courte, conique et très-renflée, avec quatre tours bruns, couverts de tubercules réguliers de couleur châtain-foncé ; sur fe tour inférieur, y compris la base prolongée ou canal, il y à huit rangs de tubercules et trois sur le tour suivant. Longueur, à peine un quart de pouce; largeur, un huitième. Prise avec la précédente par M. Laskey. Cette coquille ressemble tellement à quelques-unes des nombreuses variétés du Murex gyrinus que nous n’osons la donner comme distincte : l'ouverture dans un spécimen aussi jeune ne pouvait être formée, et dans ce cas elle est ordinairement privée de la lèvre épaisse, et la côte unique que l’on observe communément dans cette coquille sur le côté opposé manque aussi. Martini donne le dessin de six variétés, mais nous n'avons renvoyé qu'à celle qui représente le mieux notre coquille. Bien que ce soit le premier exemple qu'on ait trouvé de cette espèce en Angleterre, elle paraît être com- mune dans beaucoup de parties du monde, puisqu'on la trouve dans la Méditerranée, l'Atlantique, et dans les mers d'Amérique et de l'Inde. MONTAGU. 541 SERPULA TUBULARIA. C'est dans le cabinet de M. Laskey que se trouve le plus bel échantillon d'un groupe de Serpula tubularia que nous avons vu : les tubes sont séparés en quatre groupes sur une vieille valve de Wactra lutraria ; le plus nombreux n’en contenait pas moins de trente- trois et tous étaient presque perpendiculaires. Quelques-uns ont leur ouverture très- étendue ou subinfundibuliforme, et ont presque quatre pouces de hauteur et pas moins d'un quart de pouce en diamètre : il y a deux ou trois exemples d'une arèêle aiguë ou ceinture qui entoure la coquille ; la base était confusément entortillée et mêlée à des Serpula triquetra. Plusieurs espèces de Corallina y étaient aussi attachées. Ce spécimen fut dans l'origine pris à la drague sur la côte d'Essex et conservé dans le Leverian muséum. La coquille et l'amphitrite qui l'habite ont été décrites dans la pre- mière partie de cet ouvrage. La vue d’un exemplaire tel que celui-ci dans son élément naturel, avec tous ses jolis habitants étendant en rayons leurs bras déliés et nombreux, a dù être un spectacle d'un attrait plus qu'ordinaire pour les veux d'un naturaliste. bref dite. Mieeé trim Lac Le ui | DLL UT ZT ti biontut rs, _ | DU 10 “noilititettsd (3d ut nt # sup + db RUBENS € atnant ob estion and siénetb" Dr MT wunf fuë ay -souple NE pus te as tn de nr ne db 0% PRES RUN LU enri où see M hu l'as L Su EPA PTT Hs + SMATEAG es eva ULRLIE nu * tp 9 ea Le AE at le) tdi A } à Der rite ET EU’ L'on l'hfrenéte vie taff j'ais LT GpnA A ue Pal 6-0 an) MPAARNTPE A oi rs RUE BTOC UT Ps AMIE © db atun LE (19 tabs ar ailai vi er nr L aianues qu h is ei 104 musuitro' og #ulq ol ms ay'o sels +: ï ë «tu SORT TES A | 1 . é en Û Î à lof i { L Lt di, À ir 1. | i} NUL NÉ F An, UT pa Le _ ? = y CEA LU re en ‘11 2,” na Vber En s | : E A i : : ji eat En CWTEE aid à HE Le LE mèrtéé: qe smile et tr ke néruenr fre edail tite p Fr» : . ai = be A a ps Al 1 ‘ : x : È t +” ü à ] \isy fit { à ie LI ‘ 1 TOU ni ra: | Û da hs ‘ # À ) ", É CAEN ‘ hé 1u MTL à: ft nette 0. les vu if « k cé vd je < ts | téqnn l æ PT & qu 4 és por i (I 4 tra f LA Ê 1: a Un V4 soin et rramebtint ÉtromMORE TER 11 y Citunn pdd lin iHle Es ÿ ue ee L > ; : FU - : LUE 172 ù MARIE T vu TRI uiinth'uts its « or! uie É D | 0 UE RE D . . + | . | : : LEE OtaUur Lin. sui ne ( Te PL Li: ir | Struie Lorir, ezui neaia cé À Nitren'i nie Fe % LA AL this sut 1 RITES ALLOY à RTE fu fra es da: 0 JTE dl 1 et di ta Lie: su pédis (fn ur be lurisf ait ant | Eee u LE : un (er 12 LOI L'RA = | TRE , qi ‘ L | 4 4 nd L NT Pr " ER LLR CL une. ?.1 L'EUMS Ge uUe AUMAESC e VLC à ee \ ge « , : 4 quê Cuat n à dun inde Afitiet rations LU L 2 Li [UE Ca e in ) f "PRES. f 10 vs re ER ani « L A, on Pt EE Ni ru da “si Von LL CU 1 LL HF bë AL fpes METrU ww ‘li s Mn ru & dé sir ‘ 2 var Po Ag à ua eur QU Je an MT LL | wi tr tu D 4 mn Att" Cote An € EM ( 7 LAN (/ (4 ET us er0r bu: pe M “; s, 0 ET : ) DANIETITUE vpde) DUEAUTE À x hd à i CRAN ITEE LIT vs Wei Pet : : es . | L] (l £ ntQu A CATALOGUE DES COOUILLES DU NORD DE L'ANGLETERRE. Ce catalogue des Testacès d'Écosse, presqu'en entier le résultat des recherches de MM. Laskey et Henry Boys, communiquées à l’auteur, est dédié avec la plus grande déference à la Société Vernérienne d'Edimbourg, en mémoire de l'établissement de cette institution publique, fondée pour les progrès de la physiologie 1. Les coquilles marquées d’une croix sont très-rares : celles marquées d'un astérisque sont moins rares mais cependant pas communes; celles qui n’ont aucun signe sont abondantes. CHITON. Marginatus. . Lævis. , : À maree basse, sur les rochers et les pierres. Dunbar. Cinereus. Fascicularis. BALANUS. Communis. . . .. Balanoïdes. | = ; | À Sur les rochers de plusieurs points de la côte. Punctatus. | Rugosus. j 1 Ce catalogue, bien que plus complet qu'aucun de ceux qui ont paru jusqu'ici, doit être considéré comme une liste très-imparfaite des coquilles du nord de l'Angleterre, surtout pour les petites espèces. Il est cependant à remarquer que, dans un gros tas de sable rempli de coquilles microscopiques que l’auteur avait reçu de ses amis des côtes du détroit de Forth, il ne s’en est trouvé qu’une seule nouvelle ; les espèces n'étaient pas certainement aussi nombreuses qu’on devait s’y attendre. Il reste beaucoup à faire dans le nord, et l'on doit attendre de bons résultats des travaux de la Société Vernérienne. D4# * Tintinnabulum. . . Striatus. Anatifera. Anserifera. Pollicipes. Dactylus. Crispatus. Candidus. * Striatus. * Arenaria. * Suborbicul ets fe entre ATIS. * Ferruginosa. - Nitens. . + Decussata. */Truncata: : Inæquivalv ISA Margaritifera. Pubescens. Prætenuis. * Distorta. Boys 25052 » * Prismatica. Compressa. . . . . "TenuSs... Siliqua. . Ensis. . . * Pellucidus. + Fragilis. * Vespertinu Minutus. " Fervensis. e 1 + Tes CR se aie 0 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Côte de Dunbar. Sur divers Corps marins de toutes les parties de la côte. LEPAS. Exemplaires uniques sur la côte de l’île Y Columb kil. PHOLAS. Baie d’Aberlady, détroit de Forth. \ Baie de Leith et autres parties de la côte. Sur le bois. Dunbar. MYA. Dunbar. Baie de Leith. Rivière de Tay. LIGULA. Sable de Porto- Belle. Dunbar. Sable de Porto-Bello. Belton et Porto-Bello. Côte de Leith. Sable de Musselburgh. SOLEN. | Dunbar, baie d’Aberlady et côte de Leith. Sable de Musselburg et Porto-Bello. | Dunbar. Dunbar et Leith, sur les fueus. TELLINA. Dunbar et Leith. roqualidas +: 2": FÉDIRAMS. M Te + Donacina. . . . .. Tenuis 2x « - + Proficua. . . . . . 1 Canard ...". + Striata Grassa. 7.120 Radulae * Flexuosa. . . . . . F'POÏYSONA: = : » Laskevi. Edule, . . . . .. * Echinatum. . . . . (aibare. 2. + Discors. * Nodosum. "Rubrum. +. :. Deus Fasciatum. Solida. . . . . . . HIRUTICALARS 2 Subtruncata. * Lutraria. * Stultorum. Trunculus. . HAASADed as 2 7 + Pleboia. Pl lerrucosa. Orbiculata. L i L 0 L i Striatula.….. Islandica. . . . . * Decussala. MONTAGU. 545 Sable de Belton. Dunbar. Sable de Porto-Bello. Sable de Belton et de Porto-Bello. Dunbar. Baie d'Aberlady, détroit de Forth. Draguée sur la côte de Leith. Porto-Bello. Draguée, île de Cramond. Sable de Musselburg et autres points CARDIUM. Côtes sablonneuses du détroit de Forth. Baie de Leith. Porto-Bello. Dunbar. Sable de Belton et de Dunbar. Dunbar, sur la Corallina officinalis. Musselburg. Dunbar. MACTRA. Baie d'Aberlady et de Leith. Musselburg. Porto-Bello. Tyne et Porto-Bello. Musselburg. DONAX. Porto-Bello. Dunbar. VENUS. Sable de Belton et autres points. Dunbar. Baie de Dunbar et de Leith, détroit de Mull. Baie d'Aberlady et Leith. Musselburgq. Porto-Bello. 546 + Substriata. OVAIRES + Scotica. . + Danmonia. Pullastrai. : - Perforans. . T'hefexaimute, + Laminosa. + Guineensis. . . + Subrhomboidea. * AUTIA 14 3.6 F'DySeran...+ * Compressa. . . HCASMAN. "0 + Granulata. + Tennis. 1... + Rostrata. . .. “Maximus. ….!, Opercularis. TPUSIO PEN 2 5e * Obsoletus. +Glaber:.: . , : FLEMIS NS + +. Edulis. . .. Ephippium. . . . Striata. . . ., * Cymbiformis, . . BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Ile de May. l Dunbar. Leilh et Dunbar. Dunbar. Cap Saint-Abbs, détroit de Forth. Détroit de Forth. CHAMA. Saint-Abbs et Y Columb kil. ARCA. Dunbar et Leith. Draguée à Saint-Abbs. PECTEN. Leilh. Porto-Bello et Leith. | Sable de Dunbar et Belton. OSTREA. Leith et Porto-Bello. ANOMIA. Détroit de Forth. Edulis. . . . .. Pellucidus. Modiolus. . . . .. Rugosus. . . .. PreCISUS . DIScors. : 5. | Discrepans. . . . + Ungulinus. PhEAtUS. MIDSENnS. . 4 *Beccaru. . . 0 « . * Beccarii perversus. +Linearis. . . . . . + Flexilis, . MALUS ee Haliotoidea. + Cylindracea. Truncata. . . . . + Obtusa. + Hydatis. * Tornatilis. M Catenatas .. : * Denticulata. . . + Bidentata. +Hyalina. . . . .. + Heteroclita. . . . . \ MONTAGU. MYTILUS. Partout, ainsi que la variété recourbée. Leilh. Dunbar et Leith. Dunbar, sur le Fucus digilatus. Dunbar et Leith, sur les grands Fucus. Draguée, détroit de Forth. Baie d’Aberlady. Ile de Sky. PINNA. Ile de Barra. NAUTILUS. Porto-Bello. CYPREA. 347 Dunbar et Leith, ainsi que les variétés sans taches et lisses. BULLA. Dunbar. Tyne et Porto-Bello. Porto-Bello. Tyne. Dunbar et autres points. Dunbar. VOLUTA. Dunbar et Tyne. Dunbar. D48 Undatum. .. Lapillus. Macula. 0. Reticulatum. + Bilineatum. . . . + Minimum. +Terrestre: … . . . + Pes pelecani. . * Turboformis. . MOOStAUS 40. . F'ADÉIQUUS: Eee" + Carinatus. + Purpureus. Linearis. + Muricatus. qi ISINUDSUS.L +.» 56,0 Turnicula. * Rufus. ACOStatUsS. à : : +Gyrinus. . . .. * Gracilis. Nebula. . . * Septangularis. * Tubercularis. . * Adversus. . . . . * Reticulatus. . . . +ÆFuscatus. . . :.. Bamflius. . . . . + Accinctus. * Erinaceus. + Subulatus. + Proximus. + Crassus Cinerarius. . Umbilicatus. + Tumidus. BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 2 es ee ms BUCCINUM. Dunbar et Leith; et plusieurs autres points. Dunbar, la petite variété abondante, l’autre rare. Dunbar. STROMBUS. Draguée, Leith. Ile de Nuns. MUREX. Aberlady et Leith. Dunbar. Leith. Dunbar. Dunbar et Belton. Dunbar. Leilh. Côte des Highlands ce l'ouest. Ile de Jura. Dunbar et Leith. Détroit de Forth. Mull. Sable de Tyningham. TROCHUS. Dunbar. Sur toutes les parties de la côte. Sur plusieurs parties de la côte, mais non commun. Parmi les dépôts à Newhaven. MONTAGU. 549 TURBO. Terebra. . . . . . Leith et Porto-Bello. MOINS | +Clathratulus. . . . Dunbar. + Elegantissimus. . . | Littoreus. . . . . . } Sur les ES Rudis. | our 1es rochers, Canalis. : Parvus. . TI T | Duo. Costatus. «+ - . . . \ Striatus. Bryereus. . . . . . l Sable de Belton. Interruptus. . \ x "+ Subumbilicatus.. . dOIneIUS.e à à A Dunbar. * Subtruncatus. . . . * Truncatus. EE JUSOSURS à De sh Dunbar et île de May. CTASSIONS «à à sv Dunbar. Punctura. °t: | Sable de Belton. + Disjunctus. ) FOIMES 0e ann à \ * Semicostatus. . . . Dunbar. Unifasciatus. \ CAT ET eme. Ile de Jona. Unidentatus. L Dunibie Ruber. 27. 40 | + Calathiscus see Ha de re. +Simillimus. . . . . 7 Juniperi. . . . . . Dunbar. 1 Ébidens, 2. Carline park. Perversus. . . .. Arthur’s, près d'Édimbourg. HELIX. TU ue SN, Dunbar. LUDFICAN. 27: Carline park, près de Leith. POBSCUrTAS 2.5: … : | QUE Dunbar. * Subulafa.®". : . . . \ Lacunar 1. 07 * Lævigata. . . . . . Porto-Bello. * Labiosa. . . . ,. Dunbar. * Decussata, . . . . Porto-Bello. DMPHSCH 0 2 Musselburgq. De Commune dans beaucoup d’endroits. Nemoralis. ° 24 350 FINIbda.. - 7. + Tuberosissima. +Tuberculata. . . Vuleata. "., 2: Céruleas . : 22, Pellucida. . . . Parvae +lniortas. : 2. + Antiquata. +Militaris. . . . . Fissura. Ungarica. . . .. * Chinensis. . . . Fluviatilis. AABDANIS: 5 27 0.5 +Glabrum..... . . Spirorbis. . . . . Spirillum.. . .. Granulata. EuCidas. 1. 0 Tubularia. Triquetra. Vermicularis. . . . Subrotundum. + Lacteum. . . . . + Marginatum. BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. a SE me, me Leith. Dunbar. NERITA. Sur toute la côte. Dunbar. Porto-Bello et Dunbar. Dunbar. Détroit de Forth. HALIOTIS. Leith. PATELLA. Sur toute la côte. Dunbar. Détroit de Forth. Dunbar. Dunbar. DENTALIUM. Leith. Dunbar. SERPULA. Dunbar et autres points. Dunbar. Belton, Porto-Bello et Leith. VERMICULUM. Dunbar. TABLE ALPHABÉTIQUE. Les numéros de la première colonne indiquent la pagination de l'édition originale ; ceux de la seconde, celle de la traduction. A. Pages. Acicula . Buccinum. . 248 107 Aculeata.. . . . Anomia. . ... 157 68 Aculeata.. . . . Helix.. . . 429 187 Aculeatum.. . . Cardium. . . . 77 34 Acuminatus. . . Murex. . . . . 267 116 ACUIA + Helix. . . 384 436 169 Adversus. . Murex. . . .. 27A 118 Adversus. . . Turbo. .. 226 98 JÉLEUS: Turbo. . ... 310 139 Akera. . . .. Bulle 219 95 AIDA Rs à à Mactra. . . .. 98 43 AIGa. 2... Voluta. . . . . 235 4092 ADas 5 >: à 0 à Helix.. … + .:489#900 Albastts + : Nerita "21721208 Albella. . . . . Helix. . . . . . 437 190 Albidar.... Patella. 489 213 Albidus. . . . . Turbo. . . 299 134 Albulus. . . . . Turbo. . 332 149 Albus. %*. 2? . . -Chiton. . . . : 4m 2 Albus. Strombiformis. 400 476 Albuss > à Turpo : - Ib. 176 Albus. . . . . . Planorbis. . . . 459 200 Alveolata. . . . Sabella. . . . . 540 234 Ambiguum. . . Buccin. 242 585 [105 256 Amnica. . Tellina. . . 86 38 Amnicum. #Cardiums ... © AJ0 088 Pages. AMPHHAS BUT, 206 90 Anatifera, . Lepasis.… … AMDUNNT Anatiferus. . . . Balanus. .. . . Ib. 7 Anatinus.. . . . Mytilus. 171 582 [74 254 Anculata. à Serpula. 19114229 Anserifera. -. . Lepas:.. . . . :16m4%8 Antiquatas . |» . Patella: : : +. 485 211 Antiquatus.. . . Solen. . 52 565 [23 245 Antiquus . Murex. . . . . 257 112 Aperta. . .. .. Bulla. 208 583 [90 254 Apértura.. . . . Patella. .... . 494 214 Arbustorum. . . Helix. . . . 413 181 Arctica. . s1Uiprease à: « 2011487 Arcuatum. . . . Cardium. . .. 85 37 Areénaride ls + My: à 30 14 Arenaria.. . . . Sabella. . ... . 552 239 Arenaria.. . . . Chama. . . .. 30 14 Arenosa Anglica. Tubularia. . . 540 234 Argentea.. . . . Glycymeris.. . 441 64 Aspersa. + Helix. 407 5901179 258 Aratan. 2... Helix: . «.. . . 37365 Attenuatus.. . . Murex. . . . . 266 118 Avonensis: . . « Mytilus.. . .1479M4 Auredin. ee Venus. 129 576 [56 254 Auricoma. . . . Ampbhitrite. . . 545 236 Auricularia. . . Helix.. . . . . 3175 1166 Auricularis. s TürbOS .. : : 8087138 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. PB. Pages. Balanoiïides. ... . Lepas. … Lea Balanoïdes. . . . Balanus. TN 22 Balanus "7 Lepas. 6 3 Balæna. . Boalanus. . . . NAN Balænaris."5../#-1Balanus. © « 2 00. "4 Balaustina. . . . Tellina. . . . . 61 26 Barbatas 154% LE VATCA 2 ere 138 60 Barbatus.. . . . Mytilus. . AG 70 Beccaril. . -.. - Nautilus. 186 80 Becc. perversus. Nautilus. 187 81 Belgica. . Sabella. . . 545 236 Bicarinatus... . Strombiformis. 296 132 Bicolor. . Helix.< . . 447 195 Bicorne. . Vermiculum. . 519 226 Bicornis. . . . . Serpula... . . Ib. 226 Bidens: . ...."TUrDO. . : 557 901459 Bidens. . . . . . Helix. . . . 359 159 Bidentata. Ma Tee 44 19 Bidentala. . Turbo . 234 101 Bifasciata. .Helix... . 346 154 Bifrons. :"Pholas 23 11 Bilineatum. .. . Buccinum. . . 234 106 Bimaculata. ..NTellina. : . 69 30 Bimaculata. uPatella. s : «+ » 482 210 Biplicatus. É . Turbo. .. 361 460 Borealis. . . . . Tellina. . . : . «96...49 Borealis. . .« . . Venus. . . 96 567 42 Borealis. . . . . Pinna. OSSI TS Boysil. = - . + Maclra.".. 98 43 Breve. . . . . . Buccinum. 250 108 Bryereus. . . . . Turbo. . « 313 140 Bubble . PBUullase + 208 90 Bullast . . Planorbis. . . , 226 : 98 Bullata. . Cypræa.. 202 88 C: Cærulear . -...MPalella et 477 208 Calcars 27 Nautilus. . . . 189 82 Canaliculatus. . Turbo. 323 144 Canalis®. . : ... Turbo... 3092458 Cancellata. . . . Venus. . . . . 574 250 Cancellatus. . Turbo. . ... . 544 Candida. . . Pholass 252.419 Candidus. . Pholas. . 24 558 [12 242 Cantiana.. . . . Helix.. . + 322 184 Caperata.. . . . Helix. . . . . . 430 188 Pages. Capillaceus. . Pectunculus. .. 116 54 Garimata. - El . 451 464 197 Carinata. . . Serpula. . . 502 218 Carinatulus. . . Nautilus. . . . 1495 84 Carinatulus. . . Turbo. . . 331 148 Carinatus. . Pecten, MATOS Carinatus. . . Murex. ir a 12 Carinatus. . . . Turbo. . 1300 197 Carinatus. . Planorbis.. . . 451 197 Carnaria. . =. UTellina. 0630072887 Carneosum... . Cardium. FE 0) Carychium..…. . Turbo. . : . . 339451 Carychium:.. - "Hélix.. 7.4. 010-MRBI Casina. . Venus. 113 49 Castanea.. . . . Donax. 573 249 (Catena. - 5. Cochlea. . . 469 204 Catena. + Bullasr Re 215 93 Catenata. . . Voluta. 236 102 Caudata. . Arcades Ce 140 61 Gepa. . . + ANOMIA: » ce -MOSEON Chinensis. . Patella.s. = 7 489 213 Chiones. = Venus. 4115 50 Chrysodon. . . . Sabella. . . . . 546 236 Cilrare se... Cârdium. . . . 4791935 Cinctum. . . . . Buccinum... . 246 4107 Cinctus. . Turbo? … . : 2 295M82 Cinctus. . Strombiformis.. 1b. 132 Cinerarius . . . Trochus. . 284 286 123 Cinereus.. . . Trochus. .. . . 289 4124 Cinereus. .. .. Chiton 7 G PAR Cingenda. . . . Helix:# 418 182 Cingillus. . . Turbo. 328 146 Cimextii: 0: Turbo. 315 4141 Girrata:. Sabella. . . . . 550 238 Cirrata. . « .« Terebella. .-. . 76.228 Clathratulus . . Turbo. 297 133 Clathratus. . . . Strombiformis. 296 132 Clathrus. . . Turbo!! 1. CRM? Clavatus, . . : . Balanus. .-A0mm5 Coarctata. . . . Helix.. . . . . 445 194 Cœruleata . .-. . Patella. . . . . 471 208 ‘Communis. . . . Balanus.. . . . "6 Compactilis. . . Helix. 387 170 Complanata. . . Donax. . . . . 106 46 Complanata. . . Helix. . . . . . 450 196 Compressa. . . . Mactra. . 96 570 [42 248 ne . .. : Sabella. . . : .« 555.240 Conchylega. . . Sabella. . . . . 547 237 Conchylega. . . Terebella. 545 547 236 MONTAGU. Pages. Conchylega. Nereis. . d44 236 Coniferus. Turbo. . . . . 344 440 Conoides.. . . . Balanus... . . 42 6 Conoides. . . . . Lepas. 10. 6 Conoides. .. . . Pholas. . 96 41 Contorta. . . . . Helix. .. . . . 457 199 Contortuplicata . Serpula, . 509 514 222 Contortus. Planorbis.. . . 457 199 Conulus. . . . . Trochus. . 274 276 119 GDRiis Cie Chama. 134 577158 252 Cornea . . . . . Tellina. . . . . 86 37 Cornea... Helix. . 448 195 Cornea. . . . . . Serpula.. . 503 219 Corneum. . Cerdium. 86 37 Corneus. . . . . Murex. 258 112 Cornu arietis. . . Helix. . . . . . 449 195 Cornubiensis. . . Tellina, . . . . 108 47 Cornubiensis. Lepas: 6 3 Corrugata. . . . Serpula. 502 219 Costata. PR 1: CINE A1 6 Costatum. . . Buccinum. 265 4415 Costatus. . . Balanus.. . . A1 6 Costatus. . . . . Murex. 265 115 Costatus. . . . . Strombus.. . . 255 111 Costatus. . . . . Strombiformis.. 4h. 111 Costatus. . . . Costatus.-.. Crassa CASA Grassa.. : Crassior. . . . Crassulus. Crassum. . .. Crassus. Crassus. Crassus. Crenella. . . . Crenulata. Crinita. . . . Crinitus. . . . Crispata. . Crispatus. Crispus. Crista galli.. . Cristata. Cristata. Cristatus. . Cultellus. . . . . Gurius.. Turbo. . Nautilus. Venus. He Turbo. . Nautilus. . Cardium. . Pectunculus. .. Trochus. Turbo. -. . Mytilus. . Helix. . . Valvata. . Trochus. Solen. . . Myülus. . . 311 400 139 . 199 86 . Tellina. . 65 567 [28246 65 28 . + 457 199 . . 209 4138 . 191 83 80 35 . 114 50 . . 281 122 . 311 439 Helix. . . . 441 192 Donax. . 404 45 ATCd. , 2 41392100 Chiton. k 2 PE Pholasee 23 M1 Pholas. . 23558 [1 242 Nautilus. . 487 81 . 166 72 . 460 200 « «I0...200 . . 349 155 . 02 23 . 464 70 | | | | Curta. | Curvirostratus. (Cyenenss: 2,4. Cylindracea, | Cylindraceus. . Cylindrica.. . . Sabella. . .. . Mytilus.. . Mytilus.. . . = à 299 Pages. . 054 . . 164 . 170 240 71 74 Bulla. 221 232 581196 255 . Turbo. Bulla. . . . . D. 1. 1900 221 450 96 | Dactylus. . . . . Pholas. . 20 558 [10 242 Dealbata.. . . . Mactra. . . . . 95 41 Declivis. . . My. à 40 18 | Decollatus. . . . Murex. . . . . 238 103 Decussata. . . . Venus. 124 54 Decussata. Helix. . . 399 175 Decussatum. . . Buccinum. 244 106 Decussatus.. . . Turbo. 322 144 Deflorata. Venus. 123065 Delectabilis. Hélixe... 430 187 Dentalis. . . , . Dentalium. 495 215 Denticulata. . . Donax. . . 404 45 Denticulata. "1bulla 57 917 94 Denticulata. Voluta. 234 101 Denticulatus. . . Turbo 315 440 Deptessas. 2: My. 563 244 | Depressa. . . . . Tellina. . . 54 56 24 Depressar. "Helix" 439 191 Depréssa.. : . ." Patella, : , 4757207 | Depressior. . . . Pectunculus. 65 28 Depressulus. . . Nautilus. 190 8: Despectus. . Murex.... . .…. 256 4M Detrita.. . . . Helix. . . 384 169 Diadema.. . . . Balanus.. . 130087 Diadema: … +,2 Lepass 4 0 Diaphana. A1] PP 225 93 Discors. Tellina. . . . . 64 27 Discors. . . Cardium. : M84 02197 Discors. + Mytlus, 0. 467 293 Discrepans.. . . Mytilus.. . . . 469 73 Distorta. . . . . Myat- 25e 42 19 Distorta. . Ostrea, . . .. 148 64 lDistortus. . . ... Pecten. . … Ib. ,64 Divisus. . Turbo. . 334 149 | Dolioliformis. . . Turbo. . . 336 448 | Donacina. . .DCllina. #7 58 26 Dubiaz.… . .< My 5 28 13 | Duplicatus. . . . Turbo 296 432 E. Eburneus. . Turbo. . … 1947 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. 554 Pages. Echinatum. . . Cardium. 78 568 [34 247 Edentula:. . : : Wolutas - 2. 204 88 Edulene.. + : Cardium. 76 569 [33 247 Etuis eee Ostrea:. . . .2. 4511165 Edulis®e . : .« Mytilus. 159 581 [69 253 Elegans. . . . . Nerita. . . 342 153 Elegans. . . .. Turbo. 333 342 [149 153 Elegantissimus. . Turbo. 1298 193 Elongata. . . . . Lepas. 10 5 Elongatum. . . . Cardium. . 82 36 Emarginata. Bulle se 216 94 EnSIS TR Su. Solenii. 4 2 4 48 21 Enfalsh © 50 « Dentalium. . . 494 215 Ephippium.. . . Anomia. . 155 67 Erica te Helix. . . 437 190 Ericetorum. Helx. LL + 6 Ib. 190 Erinaceus. . . . Murex. . . .. 259 113 Erycina. . . Venus. 112 49 Erythroleucos. . Trochus. . 211 120 Exasperatus. . . Trochus. + 16. 120 Exiguum. . Cardium. 82 36 Exiguus. . . » . Trochus. 271 120 Exoleta. . Venus. 116 51 Exoletus. . , Turbo, & + . . 295492 He Fabase.. ut Pholas. . : :.: 28 13 Fabula. . . . .. Tellina, : ; «ue 61e,97 Fasciata. . . Cochlea. . . . 411 180 Fasciata. . . . . Helix. . . . . . 446 194 Fasciatus. . Pectunculus. . 110 48 Fasciatus . . . . Cuneus. . 128 56 Fasciatus. . . . Turbo. 346 154 Fasciéularis. ..:Ghiton. . . . . D unte Fascicularis. . . Lepas. . 097 249 Faustan. Tellina. . . . . 64 98 Ferroensis. . . . Tellina. . . . 552 24 Fervensis. . . . Tellina. . . . . 1b. 24 Fissura. . Patella. . . .. 490 213 Fissurella. : Patella. ,: 24 491 214 Flexuosa. . . . . Tellina. . . .. 121031 Fluviatile. . «Cardium. 421,680: 135 Fluviatilis. . . . Nerita. . . . . 470 205 Fluviatilis. . . . Patella. . 482 210 Fluviatilis. . . . Ancylus. Ib. 210 Foliatus. . . . . Cuneus. . 103 44 Fontana. . . .. Helix. . . . 462 201 Fontinalis. . . . Bulla. . . . 226 98 Pages. Fontinalis. . . . Turbo. 34855 Fossaria. . . . . Helix.!. . . . 972466 Fragilis. . Solen.. 51 505 [22 245 Fragilis. 5 + Matra +46 96 41 Fragilis. Pinnañ 12,42 178 71 Fragile. : 12,6 UE Ph Turbo. . . . . 318 142 | Verrucosa. . . . Venus. . + 112: 49 Ulæme 2: :° Helix.. . . . . 1b. 142 | Vespertinus. Solende. #1: 54 24 Umbilicalis. . Trochus. 286 124 | Vertigo. . - "HUrDO. . 363 161 Umbilicaris. . . Trochus. . . . bd. 124 | Vertigo. … Helix,é « "2 010 461 Umbilicata. - Bulhsé : : LE 222 91] Wetulass . . . Pectunculus. . 410 48 Umbilicata.. . . Helix.s . . . . 434 1189, |'Vinctus, . “TUrDO: . « SOIR T Umbilicatulus. . Nautilus. . . . 191 82 | Virgata. … Helixz . . + … AISISE Umbilicatus. . . Mytilus.. . . . 164 74 | Virgata. . Cochlea. . 0. 184 Umbilicatus. . . Trochus. . . . 286 1924 | Virginea. . . . . Venus. 198 576 [56 251 Umbilicatus. Helix.#.. 4. L45711991Mittatus . Cuneus.. . "103-007 Umbilicatus. . . Planorbis.. . . 450 196 | Vitrea. . . . Serpula.. . . . 507 220 Undata, : léllinas 2. 0 71 31 | Vitreus. . Turbo. . 32 143 Undata. . Venus. 417 574! 51 250 | Vivipara. . . . . Helix.. . . . . 386 170 Undatum. . Buccin. 237 585 [103 255 | Vivipara. . s 1Cochlea. .. 1387004 Undulata. . . . Anomia.. . . . 457 68 | Vivipara. . . . . Nerita. . - Ib A Ungañica.. . . . ‘Patella: + - . 486 212 | Voluta.. . .. Cypræa. . . . . 203.088 Ungulinus. . . . Mytilus.. . . . 582 253 | Vortex... . . . . Helix. . . 454 198 Ungulinus. . . . Turbo. 1293 494 | Vortex. . . .: ..Planorbis:. 1.170.098 Unicus.#.. . « Turbo: . . 299 4134 | Vulgare. ]Cardium. 16. 33 Unidentatus. . . Turbo. . . . . 324 145 | Vulgare. . . . . Buccinum. 231 103 Unifasciata. . Cochlea.. . . . 414 181 | Vulgare. . . . . Dentalium. 494 215 Unifasciatus. . . Turbo. 327 146 | Vulgare. . . . . Ostrea. . . . . 4514 65 Unispiralis. . . . Helix:s £E3 198. Vulsaris. + . : « Balanus. ... 00e Urnée. Vermiculum. . 525 229 | Vulgaris. . . . . Pecten. . . 143,262 Vulgaris. . . . . Mytilus.. . . . 459 69 Vulsaris:s +. Cochlea.: ., 6 108 179 v: Vulgaris. . . . . Haliotis. .. . 473 206 Vulgaris «. Patella . = #75 207 Vagina. Solen. . 48 563 91 248 | Vulgata. + Patella. 16. 207 Vaniasag ie, | Ostrea. . . .. 146 63! Vulgatum. . . . Buccinum. 240 404 Variabilis. . . . Tellina. . . . . 54 24 Variegata. . . . Tellina. . . . 69 30 Z. Variegata. .…. Helixe. + . 1446, 49€ Variegatus.. . . Turbo. 295 432 | Ziziphinus. .. . Trochus. . 274 419 Variusss 54 4 + Pecten. . . . . 146 63/|Zonaria. . . . . Trigonella. . . 92 40 Ventilabrum.. . Amphitrite. . . 541 235 | Zonaria. . Helix. . . 415 418 184 A. Pages. Accinctus. .-. . Murex. . . . . 114 312 Aculeatum.. . . Cardium. . . . 30 275] Acutus.. . . . . Turbo. . 194 317 Adversus. . . Murex. . . M5 313 Alba. . Voluta. 10103070 Albus. . . . TUrDO- .. AH 395 | Ambigua. . Voluta. . . . . 433 32 | Angulatus. . . . Murex,. . . . 445 3413 Antiquus . . . . Murex.. . 141 415 343 Aperta.. . : . Bulla.7: 46.90 94 303. Apertura.. . . . Patella. . . .. 155 332] B. Bamfius. . . . . Murex. . 447 314 Beccari. . . . . Nautilus. . 714 99 Bicarinatus. . Nautilus. . . . 86 300 Bidens. . + “DÜrDo . 1430 320 Bidentata. . . Voluta. . . . . 100 306 Bifasciata. . Helix. . . 1432 320 Borealis. . . . . Lepas. . . 1 263 Boréalis. 2," "MPinna. . 712 294 Brandaris. . Murex. . 1921 315 Brunneum, . . . Buccinum. . 109 310 Bryéreus. « : : : Turbo: 24 4 Aa Bullaoides. . . . Voluta.. . . . 100 307 Bullaoïides. . . . Helix. 96 304 Cærulea., . . . . Patella. . 152 334 TABLE ALPHABÉTIQUE DU SUPPLÉMENT. Calathiscus. Gale Galcar me | Cancellata. x Canrena. . . . Cantianda Carinatus. Carychium.. . . . Venus. Cassina. Catenata rs Criliare te .. Mactra Cinerea. Cinereus. . . . . Cineillus. 7" .: Clathratulus. . . Clathrus. . . . . . . Helix. . . .. Helix.. . Venus. . Trochus. . . Coarctata. Complanata. Compressa. . Compressus. Concamerata. . . . Trochus. . Helix. .. Conicus. Contorta. . Cor. Cornucopiæ. Costatus. un; Costatus. . . . Costatus, . . . DE . Turbo. Nautilus. Turbo. .. Venus. . Nerita. . Helix.. . . . . _ Murex. - . Turbo, . Voluta. Cardium. . .. Trochus. Turbo. Turbo. Turbo. Serpula. Chama.-. : » LCNoE. Turbo. Nautilus. Strombus. . . . 169 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Crassior. "Turbo: : . …. .497318 /Fragilis. . . Ostrea. 62 289 Crassulus. . Nautilus. 79 297 | Fragilis. . Pecten. Ib. 289 Crepidula. . Nautilus. ... 80 297 | Fragilis. de Solen As ee TEE 26 272 Cristata. . Helix: 240 1 LI PAT 98 reel, HO 0 138 324 Cvmbiformis. . . Anomia.. . . . 64% 290 | Fusca. . . . . . Arca. . . . .. 51 284 Rüuscae ee He ee 148 328 D. | G. RES . à Ghbdle.. . .. Helix. . . . . . 443 397 pet Re Lit cu . Gb NS Pecten. . 59 288 Depuis dy Mn LS rs nr le Buccinum. 109 310 Dentalis. . . Dentalium. . . 156 332 à à LT 398 Depressulus. . . Nautilus. . 78 296 | Ge PTS ARE ï AE P | Glutinosa.. . Helix.. . . . . 139 324 Despectus. …. .. Murexs |. . . . 44 341 er : M 19 270 Area | Te en A "4 ds HO CNE = oex | GTACINS. . Murex. . 115 313 Dilata. UE Pepee A TU one. 5 dFelinas. 4 27 274 DID OR coee LES: à Cr ede. .. Venus. 48 168[283 339 Discrepans. . . . Mytilus. . . . . 65 291 Gyrinus Murex 170 340 Disjunctus. . . . Turbo. PARA EST © » Te de : à Distorta. . Ligula. 166 338! HI Distortus.. . Pectens . ce: 61 289) d Dolioliforme. . . Turbo. 432 321 | Haliotoidea. Hebs 140 325 Duplicatus. . . . Murex. . . . . 112 311 | Heteroclita.. . . Voluta. . . . . 169 340 Dysera. -. Venus. 42 281 | Hispida. Helie.”.: + LU 144 327 | Hyalina. Voluta. . . . . 101 306 E. | Hydatis. Bal tse 94 303 Echinatum.. . . Cardium .. . 39 275 | Ï Edentula.. . . . Cardium. . 29 275 Elegans. . . . . Murex. . + 415 313 | Indistinctus. . . Turbo... . . . 429 349 Elegantissimus.. Turbo. . . . . 124 317 | Inæquivalvis.. . Tellina. . . . . 27 274 Emarginatus. . . Murex.. . . . 112 311 | Inflatus. . Nautilus. 81 298 Erytbroleucos. . Trochus . 119 315 | Ingens. . : MPINN ASS tte re de 72 294 Europacea. . . . Cypracea. . . . 88 301 | Insculptus. . Turbo 199 319 MÉOrEA Sa. Patella. . . . . 154 331 F. Intricata. . . . . Nerita. . . . . 148 329 Faba:e « . 6 . Mytilus.. . + . 169 299 Le: Farctus: … . . . Nautilus. . . . 460 334 Fascianss:. . … Helix.. : … 439.590 Edgeteas. à, 4 0 | Venus. 46 282 Fasciatum. . . . Cardium. . . . 30 275 | Lacustris. . Nautilus. 88 300 Fasciatus. . « Turbo. . 132 320 | Lævigata. “Helse 140 325 Fascicularis. . . Lepas. . 5 163 [265 337 | Lævigatulus. . . Nautilus. 75 295 Ferruginosa. . . Mya. . 22 166[274 338 | Lævis. . . . . . Pecten. . . . 57 641 289 Fissurella. . Patella. . . .. 155 332/Lævis.:s . Pinnat #0 72 294 Flexilis. Bullase- 7... 168 339 | Lævis. .. . . .. Volutar..… 91 302 Fontana. Helx.r. . 446 327 | Laminosa. . Venust . . 38 279 Fontinalis. Bulla-. 96 304 | Lapnillus. . . . . Buccinum. . 104 308 Fontinalis. . Helix. . . . . . 438 324 | Laskevi. Tellina} : . .. ! (9697% Pages. Legumen. . Nautilus. 82 298 Lapliuss Buccinum. . . 104 308 Lignariass . : + Bullat. 1 92 302 | Limosa. . Helix. . . . . . 139 324 | Linearis. . . . . Murex. . A5 313 Linearis. . . . . Nautilus. . 87 300 | Lobataas + + : Serpula. . . . . 460 334 Lobatulus. . . . Nautilus. . . . 460 334 uCIdas. Helix. . . . . . 445 397 M. Mammilla. . . . Nerita. 150 329 Mammillatus.. . Turbo. . . . . 426 318 Margarita. . . . Helix. .. . . . 143 326 Marginatus.. . . Chiton. . . .. 1 263 Marginatus.. . . Turbo. 128 319 Media: . . - Hélix. =. 21280398 Membranacea. . Lepas. .. . . . 164 338 Minime. .. Helix. 147 398 Minimus. . . . . Turbo. . 132 321 Minimum. . Buccinum. . . 1409 310 Minuta.. . .. Helix. . . . . . 445 327 Minutissima. . . Mactra. , . . . 37 278 Muscorum. . . . Turbo. . . 132147 321 N. Navalis. Teredo. . . . . 7 266 Nautiloides. Helix. . 146 327 Nigricans. Turbo 130 320 Nitens. . . .. Myas : . . 165 338 Nitens. . . Helix 145 327 Nitida. . . . Nerita. 149 329 O. Obscura. . . . . Helix.. . . . . 146 398 Obsoletus. . . . Pecten. . . . . 57 288 Octangulatum. . Dentalium. . . 155 332 OCIONR. Helix. . 144 326 Orbiculata. . . . Venus. 42 280 | 2 Palhda.. . . . HER ME58 307 Pallidus. . . . . Turbo. . . 127 133 321 Palustris.. Holix: . . … . 4138/9394 Parva ns Patelld. 1940332 MONTAGU. 565 Pacses. Patulast Bullait. . 93 303 Pediculus. FOYDrEA.. 15. 88901 Perversus. . . . Turbo. . 130 320 Pes elephantis. . Nerita. . . 149 329 Pholadia. . . MA eee ere 20 271 Puosae 0 AC 5. 153 285 Plicatus . . . . Mytilus. 70 -293 |Polita. . . . .… Helix. . . 11 325 Pollicipes. » Lépasse “66265 Polyeona.. . à «Tellina 27 21 214 Polyodens. . . . Turbo. 147 328 Prismatica. . . . Ligula. 23 272 Proximus. . .- MUTEXS 1e 118 314 Purpurea. + Mya t uos 21 271 Putris. . . . . . Helix. 139 324 Q. Quadridens. . . Turbo. . 495 317 KR. Radiata. . MaCtra. 2 290215 Rectus. . . . .. Nautilus. . . 82 298 Reflexa. . Venus. 40 168 [280 339 Reticulatus. . Turbo. 115 313 Retusa. . . . . . Bullas:.: 4 98 305 Rivalis.. . . . . Bulla.. 97 305 Rostrata. . ATÉR EE 0. 55 286 Rotatus. . Nautilus 76 295 Rubraee Donax. . 38 279 Rufa. . Nerita. . 150 329 Rufescens. . . . Helix. . 144 397 Rugosus. . . . . Balanus. 1 263 S. Scotica. Venus. . 44 289 Segellatum.. . . Lepas.. . . ... 5 265 Semicostatus.. . Turbo. 129 319 Semilituus. . . . Nautilus. . 80 297 Semistriatus. . . Turbo. . . 136 322 Septangularis. . Murex. . . . . 115 313 Septemangularis. Murex. . . . . Ib. 313 Septemvalvis.. . Chiton. . . .. 1 263 Serpuloides. Helix. . . . . . 147 398 Similis.. . . . . Tellina. . . . . 467 339 Simillimus. . . . Turbo. . . . . 136 322 | Sinuosa. - OStred. RCI 289 564 BIBLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE. Spadicea. . . . . Î Jenitah 4.121 Spatula … ...Cardium. . Spinosum. . . . Cardium. . .. Spinulosus. . . . Nautilus. . Spongiosus. . . Balanus... Stagnalis.. . . . Mytilus. . . . Striatulum.. . . Dentalium. . Striatum.. . . . Dentalium. . . SÉTAUS. à. « Balanus. SITES, =. NROCHUS: 1 4. Stræmia. . . . . Lepas. Subantiquatus. . Murex. . . . . Subarcuatulus. . Nautilus. . Subauriculata. . Pecten. . . . . Subrhomboidea. Venus. Substriala. . . . Venus. Susbtriata. . . . Ligula Subtruncata. . . Mactra.. . . 34 37 Subulata. … .eMTélre.. Subulatus. .: : .Murex. . : . SUCCINEA. . . … : MHElIXS . + Fes 2 MATCR ES NL Pridens. 5% e"TUrbO. 4 Tripliéata: : #2 Moluta : 2 Trochiformis. : Helix. : : à. Trunçata.: : : : Mactra: : : runcatas bull un Tubercularis.. . Murex. .. .. Page 242, lisez : PHOLAS CANDIDUS. PHoLAS cANpipus. Don., br. shells, 14, t. 132. PHOLAS STRIATUS. PHOLAS STRIATA. Don., br. shells, 1v, t. Gualt., t. 105, Fr. Pages. Pages. 150 329 | Tuberosissima. . Nerita. . . . . 450 329 83 275 | Tubularia. . . . Serpula.. . . . 474 3 15. 275 | Turboformis. . . Strombus. . 410 310 86 298 | Turboformis. . . Helix.. . . . . 146 327 2 264 | Turricula. . Murex. . . . . 445 343 . 68 292 155 332 U. 156 332 9 263 | Umbilicata.. . . Helix. . . 446 327 119 315! Umbihicatulus. . Nautilus. . . 78 296 2 263 | Umbilicatus. . . Mytilus.. . . . ‘71 293 4115 315 80 297 V. 63 290 49 984) Vagina:. . . . . Solen: : . … . . 095027 48 283 | Velutina. . Pulls +2 140 325 25 272 | Virgata. … He 0200 148 328 218 | Nirsinea. . « . … Patellas +. 154 332 149 396 | Vittatus. . . . . Turbo. 125 317 445 312 | Vivipara. . . . . Helix. . . + 141 395 139 324 | Voluta.. . . . . Cypræa . . . . 94 302 Y: 56 287 195 317 | Ypsilon. . Nautilus. . . 88 300 99 305 145 327 77 34 971 OSMODÉINZICZAC. . ue Turbo. . . . . 135 322 116 313 | Zonaria. “Helix. . 148 298 ERRATA. A1, — Favanne, t. 60, f. 2, 3, 6, 9. — Quelques auteurs appellent cette coquille Pholas lignorum où Moule hollandaise du bois. { HMContaqu ; my. Lemercrer à Paris 7e Moutagu 3 N D: Ÿ V7 Lemercier à Paris PL NA Zn. Lemercier à Paris En = ESS SERRES DE ss: E Ml Mouta = CE Phi — - mo. Lemeraur à lar:s Î Noutag ul [( 9 « 77 mp. Lemeraer à laris À ‘| Moutaqu . [e Lo. Lemercrer à Par. | « outaqu us PL.5. 10 4 mp Lemercrer a Parts PI.6. fl Coutagq ul Moutaqu | : Pl.7 Lrp Lemeraer à laris Noutagu ñ ) 15 (œ* ÉE> Lo Lemercier à foris Mout aq . P1.9 [e Lo Lemercrer à lares Mou taqu [e Zmp. Lemercter à Loris nan ‘s | s . \ . \ \ + \ . NCoutagu PL. Lip Lemeraër à Paris + « ? PI. 12. Mouta qu : 77 : = imp Lemer. LET à 1Qrts On trouve à Lx même Pibriirie : . LL BENJAMIN DELESSERT. RECUEIL DE COQUILLES décrites par Lamarck, mais non figurées par les auteurs ; 4 vol. in-folio et 40 planches. — Prix. . . . . . ne DEN ELEC 180 fr, ICONES SELECTÆ PLANTARUM,; # volumes grand in-4°, accompagnés chacun de 100 planches. — Prix. . . . . Fe RS ES Le re, D SE NOTE le cinquième volume paraîtra Dent CHENU, ILLUSTRATIONS CONCHYLIOLOGIQUES, ou description et figure de toutes les coquilles connues, vivantes ou fossiles. — 55 livraisons sont en vente. — Prix de chacune d'elles =: . "2". : RP Te. ESSAI. PRATIQUE SUR L'ACTION nue DES EAUX MINÉRALES; 5 NOIUMES 1n=89:— Prix. SRE 0 CE RUE RERO TRE EN PE ONIRR CRE A, LASÈGUE. MUSÉE BOTANIQUE pe M. BexJamix DeLesserT. — Notices sur les collections de plantes et la bibliothèque qui le composent; contenant, en outre, des documents sur les principaux herbiers d'Europe, et l'exposé des voyages entrepris dans l'intérêt de la botanique. Paris, janvier 4845. 4 volume in-8. — Prix. . . . . . . . Tfr. Bibliothèque Conchyliologique. PREMIÈRE SÉRIE. Tome premier. DONOVAN. Coquilles d'Angleterre. . . . . . .. . . . . . .. Tome deuxième. T. MARTYN. Conchyliologiste universel. . . . . . . . . . .. Tome troisième. LEACH. CONRAD. SAY. RAFINESQUE. . ......... Tome quatrième. MONTAGU. Testacea britannica . . . . . . . ... . . . .. DEUXIÈME SÉRIE. Tome premier. Transactions de la Société Linnéenne de Londres. . . —— 16888 «—— PARIS. — TYP. LACRAMPE ET COMP., RUE DAMIETTE, 2. er F4 Pot M, di Pr send pohohepehebesréene ARANNS bee drap es are hr ett 2 RSA NES + D ht rt gd grd 4 DEA TE ee pdf ARATANDRNIANMNEN ré tepehrhet er tese Mer en dnprhr rit seven ré ère eg ets pers + vhs 4488 4086 Mere tte re pce dr 4 MCE RoHS HAMMAM ris * Ares eémr der tete sat bebe brfatagormntotetebehabete fl rà md ques 44 Hand cp a nn ee À daba anne dent dur cage ta de nie D A ets NN EMNNIPENE bi Leirés losnhnpn er decdmbalines di pot bete ar htmemete pe à e8 à bé 4e Le tro dut à dphésremtes meet te Ve pogebopriainiegie teint sois) ‘ rather ar dhe " Een RS _ 10] ta A 1441 tt betoteheh lan nt heroes ni mhiiet I d Ke ce sue 14 ele tel it te x sil QUE M sue _ . f HAE + mirent Hi firm ee bel HRHHEEE ps son ve hi 11271 LA Er is ji Right tan TN st ri ue pr — ii si Efe PAT Jun nn Er X se Los rail nil. «4 gi ee. fan An, qu fist folle CARO NAN fe HET DE tds FE PAT ol prit s “tt ft dbre 7 Arial He MH si a . 1 x w“ fée fers tedi HAT LOIS eds lshebene: (13 les pue le , Ji 4 Hit Ati (NP ne ane fHÉURUUE tr “; El il} us pritene sable 144 prier 1 nl ji 4 , tn CAM 0 ne en tete aan CIE 46 Wie Mere run at. 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