Hs 1 or 1 ! nas (N; AU pars AS TA ; 14 mel ) ou BIBLIOTHEQUE UNIVERSELLE D ES SCIENCES, BELLES-LETTRES , ET ARTS, FAISANT SUITE À LA BIBLIOTHÈQUE BRITANNIQUE. Rédigée à Genève PAR LES AUTEURS DE CE DERNIER RECUEIL: TOME SECOND. SCIENCES ET ARTS À GENÈVE, De l'Imprim, de la BIBLIOTHÉQUE UNIVERSELLE. ë 1816, “ave sr, fe 077) DT PERLES ON ENS eng -u PHYSIQUE. TRAITÉ DE PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE par J. Bror, membre de l'Académie des Sciences de Paris , Adjoint au Bureau des Longitudes ; Prof. au Collèse de France et à la Faculté des Sciences de Paris ; des Soc. Roy. de Londres, d'EGimbourg , des Acad. Roy. de Turin, de Munich ; de l'Université de Wiina. 4 vol. in-8. avec fi, Paris. Déterville, 1816, { Second. extrait, Voyez p. 85 du vol. précéd, } : Les quatre gros volumes de physique en ce moment Sous nos yeux, présentent l'une des mines les plus ri- ‘ches que nous ayions eues à explorer depuis vingt ansÿ mais, semblable à celles qu'offre la nature, ses filons _les plus précieux y sont épars cà et là dans la masse , sans qu'aucun ordre apparent guide le travailleur dans ses xecherches. Deux principes, nous dirigeront , dans Fin- +ention où nous sommes de faire un choix raisonné des objets propres à mettre en évidence le mérite de l'ouvrage ; la considération de l'utilité absolue; et celle de la perfection relative du travail dont nous indique rons la marche et les résultats. Le premier volume offre, indépendamment des articles qne nous en avons tiré dans un premier extiait, plusieurs chapitres, entre les= quels il est diffcile de choisir; nous nous décidons au jourd'hui pour ceux qui traitent des vapeurs, et des permanens ; ( XIII à XVII ). L'auteur signale très-nettement d'entrée, la proprieté qui distingue ces deux classes de fluides élastiques. « Le carac= À 2 À PrysrQqusz ière essentiel des vapeurs, dit-il, est que , pour chaque température , il n'en peut exister qu'une quantité limi- tée , dans un espace donné ; de sorte qu'en diminuant graduellement l'espace , tout l'excès se réduit par la pression , sans que la force élastique augmente ; tandis que les gaz, résistant à la pression, peuvent être con- densés indéfiniment , et ne sont réductibles à l’état de liquide par aucune pression connue. » L'influence comparative du calorique sur la vapeur, et sur le gaz, sert aussi éminemment à distinguer ces deux genres de fluides élastiques. L'air commun ( gaz atmosphérique ) acquiert, par un réchauffement de 100 deg. centig. entre les termes de la glace et de leau bouillante, un accroissement de force élastique seulement dans le rapport de 1,375 ( à très-peu -près 1 +) à 13 tandis que la vapeur de l’eau soumise au même accroissement du calorique , dans un espace sa- turé, éprouve une augmentation d’élasticité dans le rap- port de 160 à 1. La différence, sous ce point de vues, est énorme. L'auteur annonce « qu’en traitant de la vapeur il sui- vra pas à pas un travail excellent, publié sur cette ma- üière par Mr. Dalton , dans les Mémoires de Manchester pour 1805;»et, quoique cette marche nous ramène vers un objet dont nous avons occupé.dans le temps les lecteurs de la Bibliothcque Britannique, d'après le même auteur, les progrès de la science, depuis cette époque, et le prix qu'ajoute aux premérs résultats la main ha- bile qui les remanie aujourd'hui nous permettent d'y revenir sans trop de scrupule. Pour aller du simple au composé , il faut commen- cer à étudier les modifications de la vapeur élastique pure , et dans le vide. L'appareïl imaginé dans ce but par Dalton, est fort ingéniéux ; il consiste à faire arri- ver au-dessus du mercure d'une sorte de baromètre, destiné à cet usage , une petite couche du liquide, EXPÉRIMENTAR® ET MATHÉMATIQUE. 5 dont une portion doit se convertir en vapeur par l'ac- tion du calorique , sous la température ambiante. La va- peur qui se forme ainsi dans le vide de Torricelli est dégagée du poids de l'atmosphère , tout employé à sou- tenir la colonne mercurielle du tube ; et la comparai- son entre la hauteur du mercure dans ce barometre mixte , et dans le baromètre pur, ordinaire, fournit l'expression exacte de l’élasticité de la vapeur, qui re- pousse le mercure de haut en bas, par une tempéra- ture donnée. Ainsi, par exemple, le thermomètre étant à + 19 MR. (18,75 centig. ) si le liquide qui s'éva- pore au-dessus du mercure est de l’eau pure, le baro- mètre qui le contient se tiendra de quatorze millimètres plus bas qu'un baromètre bien purgé d'air: si le hiquide étoit de l'alcool, ou de l'éther, l’action élastique de sa vapeur seroit bien plus énergique , à même température , ee qui seroit indiqué par le plus grand abaïissement re- latif de la colonne mercurielle qu'il presse. L'auteur dé- signe par le mot de tension, qui nous semble très- bien choisi, l'énergie de cette vapeur dans une circons- tance donnée. Pour l'éprouver dans diverses tempéra- tures , on loge le baromètre mixte dans un tube d’un plus grand diamètre , fermé à sa base par un long bouchon de liège, que le baromètre traverse, pour plon- ger au-dessous dans le réservoir ; on verse dans le gros. tube , de l'eau à diverses températures , qui se com- muniquent à la vapeur; et les hauteurs du baromètre mixte dans ces différentes températures s comparées à celles du baromètre pur, donnent là mesure exacte de la tension de la vapeur plus ou moins réchauffée , jus- qu’au degré où cette tension seroit égale à la pression atmosphérique toute entière , cas auquel la vapeur, oc- cupant tout le tube, chasseroit le mercure jusqu'au ni- veau du réservoir; c'est ce cas de l'ébullition ordi- paire. Pour éprouver la tension de cette vapeur dans des 6 Paysrquez températures supérieures à ce terme ; Mr. Dalton em: ployoit un tube recourbé en syphon, dans la courte branche fermée duquel il introduisoit le liquide évapo- rable, et il le comprimoit par une colonne mercurielle, dont la hauteur, quand la vapeur la soulevoit, ajoutée à celle du baromètre au moment de l'expérience , in- diquoit la tension de ta vapeur dans la haute tempé- rature qu'on procuroit à la courte branche du syphon. Mr. Dalton employoit un moyen de vérification de ses résultats, au-dessous du terme de l’eau bouillante ; en mettant sous le récipient d’une pompe pneumati- que , de l’eau à diverses températures , et en notant à quel degré de chaleur, et à quelle hauteur du baro- mètre adapté à la pompe, se manifestoit le phénomène de l’ébullition, que Dalton, et avec lui Mr. Biot, sem- blent considérer comme identique avec celui de l’éva= poration à la surface d’un liquide : nous pensons autre+ ment, L'ébullition est, selon nous,une élastification znterne, pour ainsi dire, de la masse liquide , dans laquelle , et plus particulièrement au fond, se forment et se succèdent ces grosses bulles qui constituent le phénomène particulier dont le nom même est dû à leur RE L'évapo= ration proprement dite, a toujours lieù à la ne du liquide , et sous la simple pression NE ; læ eaporisalion ébulliente , au contraire , s'opère dans la masse liquide, et sous la pression de l'atmosphère , plus la colonne de liquide qui presse la bulle, à la profon- deur où elle se forme. Deux obstacles , l’un à-peu-près constant, dans un même lieu, l'autre variable (avec la profondeur ) s'opposent donc à cette vaporisation ; tandis que le premier seul ( la pression atmosphérique ) modifie l'évaporation ; ces circonstances sont si évidemment dif férentes , que nous croyons devoir les distinguer soi= gneusement, quoique Lavoisier aît paru les confondre EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE: x lorsqu'il dit (1) que « l'ébullition n'est autre chose que la vaporisation d'un fluide , ou le moment de son pas- sage de l'état liquide à celui d’un fluide élastique aëri- forme. » Cette confusion, en se perpétuant dans les ou- vrages didactiques , retarde le progrès de la science. Voici le. tableau des forces élastiques de la vapeur aqueuse pour diverses températures , comprises entre les termes, de la glace fondante et de l'eau bouillante, donné par Mr. Biot d’après Dalton , et en mesures an- glaises. Nes E Tasreau des forces élastiques de la vapeur aqueuse , à diverses temperatures , entre les termes de la congélation et de l’eau bourllante. Tempér. | Force élastic “rs de chaque en degré | de la vapeur. terme au. précé- centigr. dent. degrés. pouces anglais. 1,00 0,200 PORTE du 6,25 0,297 1,485 12,50 0,439 1,465 18,75 0,630 1,450 25,00 | 0,910 1,440 CE à 2,200 1f 1,43 37,90 1,820 1,41 A7 || 121340 1,40 50,00 3,500 1,38 56,25 . 4,760 1,36 62,50 6,450:! |: 121,3 68,79 8,550 1,33 75,00 11,250 Let 81,29 14,600 1,30 87,50 18,800 1,29 93,75 24,000 1,27 100,00 30,000 1,25 (1) Traité élémentaire de Chimie. T1. p. v2. 8 | Pryrs1O0UE En analysant les résultats qui ont procuré ce tableau, l'auteur en déduit habilement une formule assez sinrple, au moyen de laquelle on peut calculer la force élas- tique de la vapeur aqueuse à toute température entre la glace et l’eau bouillante. Il en fait une application intéressante dans la recherche de l'influence que peut avoir ( aux environs de l’ébullition } l’abaissement de 1° centig. dans la température, pour diminuer la force élastique de la vapeur aqueuse ; il trouve cet effet égal à 26,35 millim., ou environ un pouce français, de mercure. L'auteur donne, dans un Supplément inséré à la fin du premier volume , et qui renferme un Recueil de Tables usuelles, une table de la force élastique de la vapeur aqueuse, calculée par Mr. Pouillet, de degré en degré centig. ; depuis — 20° jusqu'à + 130; cette table , fort commode, pep* dispenser dans presque tous les cas, de recourir à la formule. Mr. Dalton a cherché à déterminer par les mêmes procédés la force élastique des vapeurs d'autres liquides que l'eau ; il a éprouvé celles de l’éther sulfurique , de l'alcool, de l’ammoniaque liquide , du muriate de chaux en liqueur, de l'acide sulfurique, et du mer- cure ; et il a découvert cette loi générale ; que la va- riation de la force élastique de la vapeur pour un même nombre # de degrés du thermomètre est exactement la mème pour tous les liquides, en partant de la tem- pérature où les forces élastiques sont égales. Ainsi, en supposant , par exémple, de l’eau et de l'éther, liqui- des , soumis l'un et l'autre à une même pression atmos- phérique de 0,76 millim., on trouve , par expérience , que l'eau bout à r00°, et l’éther à 39°, de la même échelle. À ces deux températures ( très-différentes } les deux forces élastiques sant donc. égales , puisqu’elles sont en équilibre avec la même pression atmosphéri- que. Maintenant , si lon diminue chaque tempéreture EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 4 de 10 degrés , ( ce qui aménera l'eau à 90 , et léther à »9 ) on trouvera que les forces élastiques des deux vapeurs sont encore égales, et qu'elles sont diminuées chacune de 0,235 millim. Mr. Biot a cherché , conjointement avec feu Mr. Amédée Berthollet, à vérifier cette loi de Dalton dans le laboratoire d’Arcueil; et ils l'ont toujours trouvée exacte, dans les limites des erreurs inévitables dans ce genre de recherches. IL faut avoir grand soin d’éviter qu'il ne se mêle de l'air à la vapeur , si l'on veut ob- tenir des résultats exacts et réguliers. Il découle de cette théorie la conséquence suivante ; savoir : que les liquides qui n’atteignent le terme d'ébullition que par de très-hautes températures, tels que l'acide sulfurique , les huiles grasses , le mer- cure, etc. ne produisent par leur évaporation dans les températures ordinaires, que des vapeurs dont la tension est presque nulle; ce résultat est fort important pour la physique; car si, par ex., la vapeur du mercure dans le vide de Torricelli avoit une élasticité sensible elle repousse- roit notablement vers le bas la colonne barométrique. Le camphre introduit dans ce vide, et réchauffé par une enveloppe extérieure de tôle chaude, produit une vapeur qui déprime sensiblement le baromètre ; mais qui se cristallise , et laisse remonter le mercure à son niveau, dès qu’elle’est refroidie. | Par un appareil très-simple, de son invention , Mr. Gay-Lussac a éprouvé la loi des condensations de la vapeur aqueuse dans le vide jusques dans dés tempé- ratures fort au-dessous du terme de la congélation. Get appareil est , un tube barométrique dont la partie vide supérieure , laissée plus longue qu'à l'ordinaire , est re- courbée, en redescendant un peu au-dessous de l'hori- zontale, et entre dans un mélange frigorifique. Quel- ques gouttes d'eau, qu'on fait arriver à la surface du mercure, ne tardent pas à s'évaporer dans ce vide, et &o Pavysrques la vapeur, à se condenser dans la partie du tube expo- sée au froid artificiel; la tension qui reste à la vapeur dans cette basse température est indiquée par la diffé. rence de hautenr entre la colonne mercurielle de l’ap- pareil, et celle d'un baromètre ordinaire bien purgé d'air, et observé en même temps. A— 19,59 centig. la tension observée dans la vapeur aqueuse est encore de 18,M3553 : eulculce par la formule de Mr. Biot, on, trouve qu'elle devroit être — 1,375 ; la différence, qui ne s'élève qu'à —— de millimètres, peut être considérée comme nulle. En élevant sur une cuvette commune, faisant fonction de réservoir, un nombre de tubes barométriques , dont un seul est un vrai baromètre, les autres ont, chacun sur sa colonne mercurielle, une petite couche d’un li- quide évaporable , on peut mesurer simultanément, par les dépressions respectives de la colonne mercurielle dans chacun des tubes d’épreuve, comparés à la hau- teur du mercure dans celui qui ne contient que ce métal, quelle est l’élasticité relative des vapeurs de chacun des liquides soumis à l'expérience , et affectés d'une même température. On doit à Mr. Gay-Lussac Finvention de cet appareil, également propre à lob- servation et à la démonstration. , Lorsqu'on veut soumettre à ces épreuves d'élasticité un volume un peu considérable de vapeur ou de gaz, on les‘ introduit dans un ballon à robinet double., l'un pour y procurer.et y maintenir le vide, en l'adaptant à la pompe pneumatique, l’autre pour y introduire une quantité donnée d'un liquide évaporable, ou un gaz quelconque. Une éprouvette mercurielle , communi- quant à. l'intérieur du ballon, ou qu'on y renferme toute .entière , indique et mesure l'élasticité du fluide contenu. Cet appareil porte le nom générique de ma- nomètre; il est décrit avec fig. dans. notre Æssai sur le Jeu.( publié en 1790): Nous y :avors introduit un ther« EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. *# momètre, un hygromètre et un électroniètre ; et ilse prête aux expériences sur les modifications élastiques des va- peurs et des gaz, sous un volume de 1200 pouces cu- bes, depuis les plus légères pressions jusques fort au- delà de celle de l'atmosphère. L'auteur ne connoissoit pas sans doute cet appareil , non plus que celui du même genre, mais d'un usage plus limité, employé par De Saussure et décrit dans son bel ouvrage sur lhy- grométrie , car il en auroit fait mention à l'occasion de celui de Mr. Gay-Lussac , tout à fait semblable dans le principe, à ceux qu’on vient de rappeler. Deux faits observés par Mr. Darcet, l'un des plus ha- biles chimistes et des manufacturiers les plus indus- trieux de Paris , se rattachent à la théorie de l'évapora- tion dans le vide; et mous allons les citer d'après l'au- teur. Lorsqu'on est appelé dans les savonneries à vider une grande chaudière remplie d’un liquide bouillant ou à peu près, et sans pouvoir l'incliner, il semble qu'on pourroit le faire avec une pompe; mais si on le tente on trouvera que cet instrument n’aspire point le liquide; la vapeur, qui se développe instantanément sous le piston dès, qu’on le soulève, réagit contre la pressign atmos- phérique extérieure , et empêche que le liquide ne monte soulevé par elle, comme ïl le feroit dans un liquide froid. On réussit en adaptant à la chaudière un syphon ordinaire dont la longue branche va jusqu'au fond, et dont la branche courte est fermée par un bouchon amovible. Le liquide ne montera pas dans le tube tant qu'on le laissera fermé, parce que l'air inté- rieur résiste à cette ascension par son impénétrabilité ; il ne se fera pas même d'écoulement lorsqu'on enlèvera le bouchon; si la température est égale à celle de air éxtérieur; parcé que la branche courte du syphon est supérieure au niveau du liquide dans lequel la longue branche est plongée; mais si, comme cela a lieu dans \ #2 PHysriaovr les savonneries , le liquide de la chaudière est recouvert par une couche épaisse de savon fondu, sa température s'élève à 110, et même 113; si alors on enlève promp- tement le bouchon, le liquide monte tumultueusement dans le tube et s’écoule en entier par le syphon ; parce « qu'alors, dit l'auteur, la vapeur ne se forme pas seu- lement à la surface mais dans l'intérieur de la colonne Tquide qui remplit le tube; le mélange de cette vapeur avec lui forme une colonne plus longue mais moins pesante que ne l'est dans la chaudière celle que com- posent la couche savonneuse, et le liquide qui ne peut bouillir. » On à vu, par ce qui précède, qu’en général, une irès-petite quantité de liquide fournit un volume con- sidérable de vapeur. Un grand nombre de recherches de physique et de chimie demandoient que l'on connût ‘bien précisément ce volume de vapeur qui pouvoit être produit (dans une température donnée) par un poids ou un volume donné d'un liquide soumis à la vaporisation. Mr. Gay-Lussac a imaginé, pour obtenir ce résultat d'une manière bien exacte, un appareil fort ingénieux , décrit par l'auteur, avec fig. mais dans les détails duquel on ne peut entrer ici. Il suffira de dire qu'on parvient à introduire au haut d'une cloche divisée, pleine de mercure, et reposant sur ce liquide, une quan- tité exactement pesée du liquide à vaporiser; et que la cloche étant placée dans une jarre de verre plus haute qu'elle, et qu'on remplit d’eau qu'on amène à l'ébulli- ‘tion sur un fourneau, on peut mesurer ainsi très - exac- “tement le volume de l'eau qui se, vaporise en entier au haut de la cloche, par celui de la portion de la .Capacité de la cloche dont cette vapeur chasse le mer- cure, par sa force expansive. Il va sans dire qu’on ‘applique au résultat immédiat toutes les corrections qu'exigent les modifications de volume qu'éprouvent les : vases ét la-colonne mercurielle, à la haute température de l’ébullition, | EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 13 L'auteur donne un exemple du calcul, appliqué à une expérience de Mr. Gay-Lussac faite avec cet appareil ; il trouve , en dernier résultat, qu'un centüunetre cube d'eau, mesuré à la température du maximum de con- densation de celiquide (environ +- 4° cent. ) puis élastifié, à la température de l’ébullition, occupe un espace égal à 1696,4 (en nombre ronds) 1700 centimetres cubes, sous une pression moyenne de l'atmosphère représentée par 0,M76. Ainsi l’eau se dilate 1700 fois en devenant vapeur bouillante, sous la pression atmosphérique. Si l’on veut connoître le poids de cette vapeur bouil- lante, sous un volume et une pression données il résulte de l'expérience ci-dessus que 100 centimètres cubes , soit un litre, de vapeur , chauffée à 1o0° cen- tig. sous la pression de 0,76 m. pèse — 2—— 0,289ù grammes. Un litre d'air commun , sec , pèse (dans les circons- tances qu'on vient d'indiquer) —1 — 0,9456 gramme. Ainsi, dans ces conditions semblables , le poids de la vapeur aqueuse, est à celui de l'air, à volume époal, comme 5895 à 9456; ou comme 1000 à 1604, ou, à très-peu près , comme 5 à 8; rapport qui subsistera entre la vapeur et l'air lorsqu'ils seront soumis à la même pression et à la mème température , ainsi que l'a prouvé Mr. Gay-Lussac. Le rapport de poids entre ces deux fluides élastiques, déterminé par De Saussure , étoit de 10 à 14. Il est naturel de présumer d’après les progrès de la partie technique de la science pendant trente ans, que la détermination postérieure est la plus exacte. Ces ré- sultats fondamentaux sont fort importans ‘en physique , et particulièrement dans leurs applications aux machines à vapeur. En appliquant les mêmes procédés à la détermination de la force élastique de la vapeur de l’éther sulfurique sous un volume , un poids, et une température donnés, Mr, Gay-Lusac a trouvé qu'un gramme d'éther réduit er #4 Prvysrot# Vapeur , à roo° ,n'occupoit que 0,4431 litre, c'est-a-dire, que cette vapeur est environ quatre fois plus lourde que celle de l'eau qui, dans les mêmes circonstances, occupe ï,6964 litre. La vapeur de l'alcool est aussi plus pesante que celle de l'eau ; toutefois, és loi n'est pas générale, car le carbone de soufre n'entre en ébullition qu'à une température plus élevée que cellé de l'éther, et cepen- dant les vapeurs du premier liquide sont plus pesantes que celles du second , à volume égal. | Les vapeurs d’eau et d’alcool mélangées, ont la mêmé densité qu’elles auroient chacune à part , si elles étoient isolées ; il en est de même des mélanges d'alcool et d'éther. Après avoir examiné les modifications élastiques des vapeurs, soit isolées ; soit mélées entr'élles, l'auteur consacre un chapitre aux effets du mélange des vapeurs avec les gaz. Il y ramène tout, ( avec Dalton ) à une loi fort simple, et qu'il étend au mélange des fluides élasti- ques , de nature quelconque : la voici. « Etant donné un nombre quelconque de fluides élas: tiques, qui soutiennent les pressions p,p',p',....et qui ne sont pas de nature à se combiner les uns avec les autres à la température où l'on opère ; si l'on prend un même volume V de chacun de ces fluides, et qu'on réduise tous ces volumes à un seul, -qui soit aussi égal à V, la force élastique du mélange sera égale à la somme des forces élastiques partielles ; c'est-à-dire, à p+p+p'.» Cette loi se manifeste dans le mélange des gaz sees en- tr'eux, comme dans celui des gaz avec les vapeurs. Mr. Gay-Lussac l'a démontrée par expérience, à l'aide d'un appareil de son invention, plus compliqué que celui de Mr. Dalton , mais bien plus susceptible de précision et d'applications variées. Voici l'abrégé de ce qui se passe dans ces mélanges : « Ou le gaz et la vapeur que l'on mêle ( dit l'auteur ) perdent tout-à-fait l'état aëriforme ; ou ils le gardent; EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 15 &ans aucune contraction ni dilatation particulière , qui dépendent de leur nature ; et alors les lois précédentes sont observées. Dans ce dernier cas, la quantité de va- peurs qui peut subsister à l’état aëriforme dans un volume de gaz, est toujours exactement la même qu'elle sera dans le vide, à même température, Si lon dilate le mé- lange ; ou si on le comprime , la température restant constante , la force élastique du gaz varie selon la loi de Mariotte , réciproquement au volume qu'on lui fait occuper ; mais celle de la vapeur demeure constante, quel que soit l'espace , tant qu'il reste du liquide à vapo- riser; et alors elle est la même que dans le vide. Si la va- porisation n'est pas complète, la force élastique de la vapeur augmente avec la pression, comme celle d'un gaz, jusqu'à-ce que la vapeur soit assez condensée, pour que la liquéfaction aïît lieu. Dans tous les cas, les forces élastiques de la vapeur et du gaz , s'ajoutent pour for- mer la force élastique totale du mélange. Ces phénomènes sont les mêmes pour tous les gaz ; et aussi ils se passent éxactement , comme sil n'y avoit aucune affinité sensible entre les gaz et les vapeurs qui constituent un mélange -aëriforme. L'unique effet qui résulte de l'interposition du gaz parmi les molécules des vapeurs, c’est de les empêcher de céder à la pression extérieure , et de se réunir en gouttes liquides , comme elles feroient si elles étoient soumises seules à la même pression. » On ne peut généraliser d'une manière plus nette et plus concise que ne le fait ici l'auteur, cette théorie compli- quée. Il la développe ensuite par une application au Cas d’un manomètre , dans lequel la pression et la tem- pérature, viennent à changer à la fois, cas très-fréquent dans les recherchés de physique et de chimie. Dans son chapitre sur l'évaporation , l'auteur suit, pas .à pas la théorie de Dalton, et nous y avons regret, parce qu'il est entraîné avec lui, et peut-être par lui, à confondre ‘presque constamment deux. phénomènes , 16 PrYsioues qui nous paroissent essentiellement distincts dans leux origine , et dans leurs conséquences; celui de l'ébullition, c'est-à-dire, de la formation d'un fluide élastique par laction rapide et violente du calorique , dans l'intérieur d'un liquide , action qui convertit ce liquide en.une va- peur qui devient insoluble à cette température , et ar- rive en torrent avec son calorique au travers du liquide jusques à sa surface, d'où elle chasse l'air lui - même selon les circonstances ; à confondre, disons-nous, cette classe bien particulière de phénomènes , avec ceux de l'évaporation spontanée , qui n'a lieu qu'à la surfacé du liquide , ou du solide, par l’union successive de ses molécules terminales , avec ‘le calorique contieu , qui les élastifie et les emporte sous une nouvelle forme. Les deux mots, vaporisation pour la première classe de phénomè- nes , et éaporation pour la seconde, nous semblent bien désigner leur caractère , essentiellement actif dans la pre- mière , et comme passif dans la seconde (x). (1) Nous. n'avions pas encore attribué un sens aussi défini à chacun de ces deux mois, lorsque dans notre Essai sur le Jeu, nous les ermployions presque indifféremment l'un pout l'autre ; mais nous ne tardames pas à les distinguer. On croyoit assez généralement ,à cette époque , (et c'étoit en particulier, l'opinion très-prononcée de notre savant con- frère De Saussure) que l’évaporation étoit le résultat d’une dissolution de leanu, (et de tous les liquides évaporables } par l’air ambiant. Mais, dès l’année 1786, plusieurs faits nous avoient convaincus qu'il falloit revenir à un autre agent. 11 nous sera permis de citer nos expressions sur cet objet. ( Essai sur le feu; pag. 145). » Une exception frappante à cette lai générale (la dissolus tion de l’eau par l’air) se présenta dès mes premières expé- riences dans le vide; et en me montrant combien le feu jouoit un rôle actif et énergique dans l’évaporation lorsqu'il n’est pas géné par l'air, elle m'entraine à conclure qu'il est le seul ggent EXPÉRIMENTALE. ET MATHÉMATIQUE. 17 * Comment, par exemple, rapprocher la vaporisation de l'eau par ébullition , de l'évaporation de cette mème eau à l’état solide ou de glace ? Cependant , il est de fait que la glace sévapore, par une température au- dessous de la congélation, et dans l’air , comme dans le vide. Il nous sera permis de citer deux de nos expé- riences à cet égard. 1.2 Dans l'air ; nous avons suspendu dans notre cos dont la température étoit alors de — 2 R, un disque mince de glace , de deux pieds quarrés de surface totale, et pesant dans l'origine 12 onc. 2 d. 12 gr. Il étoit porté par une de ces ingénieuses. romaines de Paul, appareil des plus précieux pour ce: genre d'expériences, parce qu'il accusoit à mesure , et, grain par grain, les pertes de poids de la glace par l'éva- agent qui produit les phénomènes de la vaporisation, et que Pair n'y entre que pour peu de chose ; peut-être pour rien : w»: ” » Voici le fait.» .... ( Suivent neuf pages de détails, sur les phénomènes :de l’évaporation dans le vide, observés en 1786; après lesquels on lit ce qui suit pag. 155 }. « Ces faits, comme encore celui,de la distillation toujours si facile, et si prompte- dans le vide, et quelquefois impossible, dans l'air, selon l’ap- pareil qu'on emploie; et bien d’autres observations analogues, m'ont tellement pénétré de la puissance ; du fen dans tout ce qui tient à l'évaporation , que je suis tenté de le regardec comme agent unique dans cette classe de phénomènes, et de renoncer à l'idée de l'air comme agissant à la manière des dissolvans chimiques. Les argumens bien spécieux que mon savant collègue apporte dans son hygrométrie en faveur de cette opinion m'avoient séduit long-temps; mais la belle sim- plicité qu’acquerroit la théorie de l’évaporation si’ l’on pouvoié se passer de l'air considéré comme agent; la possibilité que j'entrevois de tout réduire à l'action du feu; la probabilité qui augmente avec la simplicité de toute hypothèse natu- relle, me séduisent encore plus fortement, je Favoue. » Ce langage étoit antérieur de deux ans, et les expériences Se, et arts, Nouv, série, V ol, 2,N°,1, Mai 1816. R 18 Paysraousx poration. Cette glace perdit en 48 heures, d’une manière uniforme , et sans aucune fusion , 21 den. c'est-à-dire , un quatorzième de son poids , dans un air tranquille, et non renouvelé. | L'évaporation de la glace dans le vide est encore plus rapide. Nous avions fait geler jusqu'au fond l'eau d'une- capsule , dans le vide , par le procédé de Leslie ; il en étoit résulté une masse hémisphérique de glace. Elle dis= parut totalement en deux jours sous le récipient de la: pompe pneumatique qui avoit servi à faire le vide , et dans lequel étoit un vase d'acide sulfurique , qui absor- boit la vapeur à mesure. La température de l'air autour du récipient étoit entre + {et + 6 deg. R. Enfin, comment assimiler une vaporisation ignifère , qui amène au degré de l'ébullition la température de l'espace contigu à la surface du liquide, à cette éapora- tion qui produit du froid, dans ce mème espace , c'est-à- dire, qui absorbe du calorique libre , bien loin d'en four- nir ? Ne sont-ce pas là des combinaisons toutes différen- tes ; et vouloir les comprendre sous une même théorie, n'est-ce pas une généralisation plus nuisible qu'utile à la science ? On lui a nui de la même manière , selon nous, lorsqu'en chimie on a voulu donner le nom de combus- tion à toutes les oxigénations , et confondre ainsi ce qui se passe au foyer de la cheminée, quand un fagot s’y consume en quelques minutes, et ce qui s'opère sur le toit quand les plombs s'y oxident pendant un siècle ou deux. | Dans son chapitre sur l'hygrométrie , l'auteur rend jus- tice à de Saussure, créateur de cette branche de la phy- qni le motivent l’étoient de six, à l'époque de la publica- tion du mémoire de De Luc que cite notre auteur comme étant le premier physicien qui 4ît considéré la vapeur comme un fluide aëriforme rendu élastique par l’action du calorique indépendamment du concours de l'air, (R) EXPÉRIMENTALE ET MATMÉMATIQUE. 19 sique, en disant , que « quoiqu'un grahd nombre de physiciens se soient occupés de l’hygrométrie , lui seul paroït s'en être occupé d'une manière méthodique , sûre, et générale, qui attaquât par expérience toute la question à la fois. » Après avoir décrit avec quelque détail l'hygromètre à cheveu de Mr. de Saussure , et en avoir montré la supé- riorité sur tous les autres hygroscopes, supériorité que nos propres expériences nous ont mis bien souvent à portée de reconnoître , l'auteur donne dans un Supple= ment , inséré page 199 de son second volume (entre l’acoustique et l'électricité ) l'extrait d'un beau travail fait par Gay-Lussac, en continuation , et développement de celui de Mr. de Saussure , tendant à procurer la con- noissance de plus en plus exacte du rapport qui existe entre les indications de l'hygromètre , (et particulière- ment de l’hygromètre à cheveu ), avec les quantités ab- solues d’eau en vapeur contenues dans l'air; connoissance tout-à-fait essentielle dans plusieurs recherches de phy- sique , de chimie, et sur-tout de météorologie. En procédant comme l'avoit fait jadis De Saussure , c'est-à-dire , en suspendant un hygromètre à cheveu, bien construit, dans un‘récipient qui renferme un ther- momètre et le liquide évapôrable en vapeur aqueuse ; et lutant le récipient sur sa base, Mr. Gay-Lussac à éprouvé les tensions relatives de ‘la vapeur aqueuse ( à la témp*. de 10°. cent.) provenant de divers liquides de densité et natume différentes ; savoir , l’eau, le muriate de soude , cei.4 de chaux , et l'acide sulfurique. Prenant ensuite les tensions observées, pour abscisses , et les de- grés de l'hygromètre pour ordonnées , l’auteur à repré- senté graphiquement les observations par une courbe , qui , à sa grande surprise, s'est trouvée une hyperbole, dont la concavité est tournée vers la ligne des abscisses ou des x , et dont l'axe, incliné de 45°. sur cette ligne , forme la diagonale du carré qui auroit pour base labs- B 2 20 Prysroues. cisse æ— 1002 hyg. et pour hauteur l'ordonnée y— 100 tension correspondante à x —0; de sorte que l'hyperbole est disposée symétriquement par rapport aux côtés de ce carré. L'auteur insiste avec beaucoup de raison , sur l'avantage qu'on retire ; presque toujours, de la méthode de représenter par des courbes graphiques les résultats des observations ; et l'application qu’il en fait à celles de Mr. Gay-Lussac , et le parti qu'il tire de la découverte de la nature de la courbe dans ce cas particulier , sont bien des exemples les plus convaincans qu'il put donner des avantages que procure l'association des connoissances mathématiques aux recherches physiques. - Deux tables hygrométriques , assez étendues, insérées dans le Supplément, à la fin du 1°, volume, sont le résultat de ce travail particulier, L’une donne pour cha- que tension de la vapeur aqueuse ; depuis o jusques à 100 , le degré correspondant de l'hygromètre. La ten- sion de la vapeur aqueuse , pour l'état de saturation com- plète , y est représentée par le nombre 100; l’autre, donne, entre les mêmes extrêmes , les tensions de la vapeur, correspondantes aux degrés de l’hygromètre; elles y sont, comme dans la table précédente , exprimées en parties centésimales de la tension totale. L'une et l’autre de ces tables ne s'applique qu’à une seule température , celle de 10°. centig. Pour les étendre à d’autres températures, il faudroit consulter de nouveau l'expérience. L'auteur nous ‘apprend que Mr. Dulong, qui s'étoit occupé d’une recherche analogue, l'a abandonnée lorsqu'il a eu con- noissance. de celles de Mr. Gay-Lussac f€mais l’accord parfait qui règne entre quelques-uns des résultats obte- nus par les deux physiciens , accord que l'auteur fait ressortir par un exemple , accroît la confiance que mé- rite le’ travail du savant académicien. Ici l'auteur , en suivant cet ordre dont nous avons vainement essayé de deviner et de justifier le principe , passe à la pesanteur spécifique des corps, qu'il traite em e 4 SuR LA COLONNE ÉLECTRIQUE DE ZAMBONI. 2£ quatre chapitres, en commençant par les fluides élas- tiques, dont il est difficile qu'on aît été exclusivement occupé dans les cinq chapitres que nous venons d’ana- lyser, sans que la notion de leur pesanteur spécifique ne se soit bien fréquemment présentée ; l’auteur en con- vient, en commençant ainsi son XVIIIe, chapitre (p. 344). « Nous avons eu déjà plusieurs fois besoin, dans nos expériences , de connoître le poids de certains corps sous un volume donné ; par exemple, le poids d'un litre d'air, ou le poids d'un centimètre cube de mercure , etc....» Et malgré l'aveu de cette convenance, il per- siste dans ses singulières inversions de l'ordre naturel Fiat lux. (La suite dans un autre Cahier). RE PR SERRE ME 77 17 SE PORTER SE A SUR SSP REA SR NP EEE E ESATE VE CEDE ÉLE.C TRE CL-T-É: Urgser ZAMBONIS ELECKTRICHE SAULE , etc. Sur la co- lonne électrique de Zameowr, par le Dr. Scnugrer, extrait d'une lettre de ce savant au Prof. ScAWEIGER ; 16. vol. 1.e7 cahier du ÂNeues Journal fur chimie und Physick ; de Nurembers. J E vous ai parlé dans mes dernières remarques sur la colonne le Zamboni , d’un appareil plus considérable composé de 10000 disques de papier doré ou argenté , qui, depuis quelque temps avoit perdu de sa pue Ce que je présumois alors a eu lieu quelques mois plus tard ; et le mouvement a cessé comme dans l'autre. Pendant quelque temps elle en reprenoit par inter- valles , ou bien on pouvoit le lui rendre par une légère secousse ; mais peu-à-pen l'énergie électrique s’est éva- 52 ELECTRICITÉ nouie tout-à-fait. Cependant les deux pôles se char- gent encore d'électricité , mais elle est beaucoup plus foible qu’au commencement , d’après l'indication des électromètres. Depuis six semaines j'en ai soustrait le pendule , et j'ai mis l'appareil sous une cage de verre. La colonne m'a montré de nouveau un phénomène curieux. Un peu de poussière s'étoit introduite sous le verre, et placée sur ses pôles respectifs ; cette pous- sière s'est rangée en forme de rayons sur les pôles , qui sont de forme sphérique; comme la limaille fine de fer s'arrange autour des pôles de l'aimant. Je vois ces rayons s'augmenter tous les jours par la poussière qui s’y attache. J'avois pu observer dans une seconde colonne de Zamboni plus petite que l'autre et qui me servoit dans mon voyage , une certaine diminution dans son activité, mais beaucoup moindre. Cette dif- férence frappante dans la durée de l'intensité électrique m'avoit engage à faire, dans le courant de l'hiver der- nier , plusieurs essais comparatifs qui m'ont montré, que , très-probablement , malgré la sécheresse apparente de ces colonnes, c'est pourtant à leurs degrés différens d'humidité qu'il faut attribuer les différences qu'on ob- serve dans la durée de leurs effets. Si on construit ces colonnes par un temps humide, ou qu’on les compose de disques qui ont été à l’humidité, alors elles deve- loppent au commencement une électricité plus forte que celle d’autres colonnes , construites de même , mais avec des disques plus secs. Mais cette supériorité du premier ne demeure pas long-temps uniforme, elle: diminue peu-à-peu, et plus rapidement que celle des colonnes dont les disques étoient originairement plus secs. La Pour suivre mieux l'influence de l’humidité sur cet appareil, j'ai décomposé une de mes petites colon- nes de 1200 disques et je les ai enfilés dans un fi de soie sec. Elle avoit été construite en été par un SUR LA GOLONNE ÉLECTRIQUE DE ZAMBONTI. 923 temps sec, et son activité n'étoit que peu diminuée depuis six mois. Elle me donna dans une chambre sé- che , à son pôle positif, dix degrés d'électricité. J'éta- tablis ensuite cette colonne, dans la même chambre, sur un poële de porcelaine chauffé, et je la fis sécher ainsi pendant six heures, les disques. étant presque li- bres, dans le but de faciliter leur dessication ; je les entassai, et je les serrai ensuite encore chauds; je ne pus alors leur faire produire aucune action électrique apréciable , lors même qu'ils furent redescendus à la température de la chambre (14° R.) Seulement, après avoir suspendu ces disques dans une chambre peu échauffée et un peu humide j'obtins quelques signes d'électricité, Je portal ensuite cette colonne dans notre laboratoire , qui n’est pas chauffé du tout; et je la laissai pendant vingt-quatre heures déployée , dans une humi- dité de 78° (hyg. De Saussure ) par la température de + 3R. Déjà, dans peu d'heures, l'électricité de l’appa- reil s'augmenta visiblement ; après 2 heures j'obtins, au pôle positif, 4 deg. MSI ametteoien: e AD Ie Ces els I © _'artast Megut-quit ces etat De + cat) Eburhir-béer Auf ©: Lt bopr rl dns * a on jaatr re Mo M bé 1: L’électricité ne s'éleva pas au-delà de ce dernier terme. Je rapportai cette colonne dans ma chambre, à une température de 10° R. Hyg. 60. L'électricité re- descendit en 24 heures jusqu’à neuf degrés ; et l'essai de la chaleur d'un poële pendant deux, heures suffit à la faire disparoître tout-à-fait, En, l’exposant de nou- veau à l'air humide, je fis reparoître l'électricité. Je ré- pétai ces changemens de diverses manières, et toujours ayec le même succès. Deux de ces colonnes dont j'ex- posai souvent l’une à ces épreuves sans ÿ soumettre laytre, me montrèrent la même différence que jai in- 24 FLRCTRTICTTX. diquée plus haut. Celle qui est exposée plus fréquem- ment à l'humidité, montre souvent , et sur-tout au com- mencement , des degrés d'électricité plus forts , mais elle diminue peu-à-peu, et elle ne reprend plus sa première énergie ; tandis que l'appareil placé dans une chambre sèche, produit au commencement des effets moindres mais qui sont beaucoup plus uniformes. Le métal de la première colonne perdit peu-à-peu de son lustre. Ces essais me font considérer comme très - probable l'influence importante de l'humidité sur ces colonnes de Zamboni , et je crois que cette influence s'exerce de deux manières. L'activité est augmentée et diminuée dans un certain degré quand l’humidité pénètre indi- viduellement les disques ; au contraire, cette même énergie devient aussi plus grande lorsque la colonne est enfermée dans un tube de verre, et que l'air qui l'entoure devient plus sec; parce que dans ce dernier cas l'électricité peut se ramasser plus facilement à chaque pôle, et que l'air qui l'entoure lui offre un passage moins facile. J'ai cru devoir vous faire part de ces essais, à cause de quelques idées que j'ai énoncées antérieurement sur la colonne de De Luc, dont je comparois jadis les chan- gemens plutôt à ceux d’un hygromètre qu’à ceux d'un électromètre atmosphérique... Je me suis donné beaucoup de peine pour cons- truire une colonne de disques de métal parfaitement polis, en employant de la gomme pure sans aucun vernis; je réussis enfin à construire une colonne de 40 doubles disques de cuivre et zinc enduits de colophane pure, fondué sur une plaque de fer chaud. Chaque couple se trouvoit parfaitement isolé par une couche mince de colophane, de sorte que les deux disques pouvoient se charger d'une manière opposée, et faire les uns à l'égard des autres l'office de condensateur. Les bords étoient recouveris de gomme; alors je n'ob- RECHERCHE SUR LES CAUSES DU MAUVAIS AIR. 05 servai plus aucun symptôme électrique; mais lorsque Jhumectai légérement les bords des disques après avoir ‘enlevé la gomme, j'obtins de nouveau des signes élec- triques. D'après les essais curieux de Mr. Jager , médecin du roi à Stuttgard, il peut y avoir un développement d'électricité dans la colonne de gomme sèche, mais elle est arrêtée par chaque disque chargé d'électricité contraire , et liée comme par un condensateur ; ce qui rend son influence comme nulle pour d'autres électros- copes ou condensateurs extérieurs. CHIMIE-MÉDICALE. = RECHERCHE CHIMiIcO-MÉDICALE sur les causes du mauv-is air. Lettre adressée à Mr. CHarLes Prcrer pe Rocuemonr, l'un des Rédacteurs de ce Recueil ; par Mr. RicauD DE Lise. nf — — Me. Vovs ne népgligez aucune occasion d'insérer dans vo- tre précieux Recueil , l'extrait des ouvrages qui vous paroissent tendre à un but d'utilité générale. Vous nous avez fait connoître d'excellens écrits sur les épidémies, sur la fièvre jaune , sur celle des prisons ; l’année der- nière , vous avez publié des ‘observations intéressantes sur la peste de l'isle de Malte ; nous avons vu aussi avec intérêt dans quelques lettres sur l'agriculture de l'Italie, votre ingénieux correspondant nous entretenir de l’aria cattiva et de ses effets dans les maremmes de la Toscane et la campagne de Rome. Me sera-t-il permis , Mr., de vous adresser quelques notes à ce sujet ? Elles sont le fruit d'un assez long sé- 26 CaiMix-MEDIcALr. jour dans ces mêmes contrées, et la substance d'un petit ouvrage que jaurois publié à mon retour, si les cir- constances m'eussent permis de le rendre moins impar- fait, et de répéter des expériences qui ne sont encore qu'ébauchées. Je n'ai vu nulle part qu'on se soit borné à une seule gause pour expliquer l'insalubrité de l'air; on l'attribue à plusieurs causes différentes et simultanées , très-sou- vent même à des circonstances purement locales: à une extrême humidité, par exemple , et aux immenses fo- rêts dont certaines contrées sont couvertes ; tantôt , au contraire , à un dénuement presqu'absolu de toute vé- gétation et de toute culture; d’autres fois on a cru re- connoître le. principe du mal dans la qualité particu- lière du sol ou dans celle des eaux dont on s’abreu- voit , ou dans celle de quelques vents ;, tantôt aussi dans une excessive chaleur, ou encore dans ces pas- sages fréquens d'une température chaude à une tem- pérature froide , qui arrêtent brusquement la transpi- ration. | On ne peut pas se dissimuler cependant, qu'il n'y aît des pays fort sains, quoique fort chauds ; d'autres, quoi- que très-boisés ou sans bois, sans culture , sans popu- lation. Un sol sablonneux est souvent aussi insalubre que celui où la terre est la plus compacte ; le mauvais air se rencontre indifféremment, et nous l'avons également observé dans les terrains granitiques , ou volcaniques, ou, calcaires. La plus grande humidité n'en est pas une cause moins précaire ; en hiver elle est plus forte, et c'est alors que l'insalubrité disparoït ; en été, elle est plus forte en Egypte ( époque de l'inondation ) et c'est encore alors qu’elle cesse de se faire sentir. Certains vents, qui sont réputés essentiellement mal sains, cessent de l’être en d'autres lieux ; là, ils tuent ; quelques toises plus loin, ou plus haut, ils sont parfaitement innocens ; les mêmes vents diffèrent aussi d'une saison RECHERCHE SUR’ LES CAUSES DU MAUVAIS AIR. 29 à l'autre ; enfin, les arrêts brusques de la transpiration ne nous semblent pas être accusés avec moins d’injus- tice, de produire les maladies attribuées au mauvais air: on transpire dans tous les pays et sous tous les climats, et l'on s'y refroidit de mème, sans y éprouver les mêmes maladies. L’interruption de transpiration dont on se plaint dans le commencement des maladies de mauvais air, nen seroit-il pas plutôt l'effet que la cause ? Elaguons d'abord toutes ces causes éloignées , accidentelles et secondaires , toutes ces causes sur-tout auxquelles on s'est plù d'attacher quelque chose de mys- térieux et de surnaturel ; elles ne feroient qu’embrouil- ler un sujet déjà suffisamment compliqué par lui-même. Si la malignité du mauvais air peut quelque jour se découvrir et s'expliquer, c’est très - vraisemblablement dans les vapeurs aqueuses qui s'élè ent des eaux stag- nantes , quelle se trouvera. Les précautions d'hygiène adoptées généralement dans les pays insalubres sont fondées sur cette supposition. Mr. le Dr. Alibert est, à ma connoissance , le pre- mier qui ait proposé de se servir d’un instrument pro- pre à condenser l’eau vaporisée et les substances pu- tréfiées qu’il pensoit devoir s'élever des marais (1). Cet instrument connu bien long-temps avant lui se trouve décrit dans les Mémoires de l'Académie Del Cimento, où on lui donne le nom d’hygromètre (2). Il ne paroît pas que ce savant médecin en aït fait usage ; mais le sénateur Moscati avec un appareil à-péu-près sembla- ble (3) et probablement avant la même époque , semble nt AN nd dd de ep Né Piles, à (1) Traité de fiev. at. (2) Voy. le Recueil abrégé de ces Mémoires par Musshem- broëk , tome 1, à la préf. C’est un entonnoir de verre rempli de glace pilée, à’ la surface duquel l'air refroidi RÉ l'eau qu’il tient en dissolution, (3) Un ballon rempli de glace. Voy. les Ann, de chimie 08 CHIMIF-MÉDICALE. avoir entrepris des expériences à ce sujet dans les ri- zières de la Toscane et du Milanais: avant de con- noiître ces expériences et peut-être parce que je ne les connoissois pas, j'ai construit aussi un appareil qui donne: des produits plus abondans, et me paroït plus sous la, main de tout le monde. C’est un cadre en bois blanc très-léger; sur ce cadre , supporté par quatre pieds , dont l'inégale hauteur lui donne une inclinaison de 50 à 4o degrés, on dispose en losange trois ou quatre grands carreaux de verre à vitre, dont les extrémités se recouvrent comme les ardoises d'un toit, de manière, que les vapeurs de la rosée, qui se condensent aux deux surfaces, suivent et coulent des uns aux autres jusqu'au dernier, à l'extrémité duquel on place un grand flacon muni d'un entonnoir. ! Je montai cet appareil vers la fin de 1811; mais c’est l'année suivante seulement , que je suis allé en faire l'essai dans les marais du Languedoc et de la Provence. Le premier jour les carreaux furent lavés avec de l'eau distillée , les jours suivans ils furent frottés et séchés avec des linges fins non usés, on évitoit d’en toucher, la surface avec les doigts; et chaque matin, après le lever du soleil, on les renfermoit dans une caisse à l'abri de la poussière. Deux bouteilles noires pleine d'eau de rosée ramas- juillet ou août 1812. Ce journal ne donne presqu'aucun détail; il seroit bien à désirer que la Bibl. Univ. nous les Bt con- noître. On pourroit présumer que l’auteur n'a pas donné suite à ses expériences, ni qu'elles soient beaucoup connues puis qu’on ne trouve pas d'ouvrages où il en soit question ; pas même dans le premier volume d’un traité ex-professo sur les épizooties et leurs causes, imprimé en 1815 à Milan; son au teur Mr. Le Roy, Prof. à l'école vétér. de cette ville cite. d’autres ouvrages de Mr. Moschati, sans faire mention de celui dont nous parlons. RECHERCHE SUR LES CAUSES DU MAUVAIS AIR. 29 sée en une seule nuit avec cet appareil , bien bou- chées et conservées au frais , toujours couchées , ont | été remises cinq à six mois après à Mr. V auquelin. Voici l'examen qu'en a fait ce célèbre chimiste , copié sur sa propre note. a «1.0 Cette eau na point de couleur; elle est claire, #mais quand on l'agite, on y remarque des flocons lé- » gers qui y sont répandus. » 2.0 Elle a une odeur légèrement sulfureuse , fort ana- » logue à celle du blanc d’œuf cuit.» …» 3.2 Parmi les réactifs qu'on a mêlés à cette eau , le >» nitrate d'argent , le nitraté de mercure et l'acétate de »> plomb sont les seuls qui y aient produit quelques >» effets qui ont annoncé la présence d'un muriate et » d’un alkali; celle de ce dernier a-été confirmée par le: > changement en bleu du papier de tournesol rougE # par un acide. » 4.9 Le résidu laissé par cette eau avoit une Actes: 20 » jaune , il pesoit deux ou trois grains au plus, il avoit » “une saveur salée , noircissoit au feu , faisoit une légère » effervescence avec les acides, précipitoit le nitrate » d'argent en jaunâtre, le précipité se dissolvoit en par- » tie dans l’acide nitrique, et ce qui restoit devenoit æ blarc. | :» Ces essais font voir que cette eau contient: » 1.2 Une partie de matière animale dont la plus grosse # portion s'est séparée sous forme de flocons , pendant # que cette eau a été enfermée dans les bouteilles. + » 22 De l'ammoniaque ou alkali volatil. #32 Du muriate de soude. | » 42 Du carbonate de soude ; au moins le résidu, ne » précipitoit point par la dissolution de platine. » J'avois aussi fait quelques essais sur les lieux avec di- vers réactifs qui présentent quelques différences , mais qui proviennent vraisemblablement de ce: que j'ai exa- miné cette eau au moment où elle étoit recueillie et toute fraiche, 30 CHIMIE- MÉDICALE. Elle avoit une couleur blanchâtre, on y voyoit flotter une multitude de petits filamens blancs, ces flamens disparoissoient à la première filtration ;, mais l'eau res. toit opale et ne reprenoit sa limpidité qu’à la troisième, ou quatrième filtration. Elle n'avoit pas la plus légère odeur. k Elle tournoit très -lentement et très - légèrement :au vert le papier bleu des mauves. L'eau de chaux n'y manifestoit pas un atôme de gaz acide carbonique. | L'acétate de plomb ne la troubloit point et n'y déce- loit pas un atôme de gaz hydrogène sulfuré. Ces deux réactifs sembloient agir mécaniquement après plusieurs heures sur la substance qu'ils rendoient blanchâtre , elle devenoit claire , et il se formoit un très-léger précipité floconneux blanc, semblable à celui observé par Mr. Vauquelin après un long repos. L'air chassé de l'eau de rosée par une forte ébulli- tion, n'a point troublé l’eau de chaux en la traversant, ni noirci la dissolution d’acétate de plomb, ni éteint la flamme d'une bougie. 2 “ Le nitrate de mercure donnoit, avec cette eau , un précipité presqu'insensible , jaune clair. | Avec le nitrate d'argent, c'étoit tout autre chose: à l'instant même l’eau se troubloit ; prenoit une teinte gris de lin, passoit au rouge, et successivement au pourpre foncé. Le précipité étoit en partie dissoluble par l'acide nitrique, et se précipitoit par l'ammoniaque. La partie noire dissoluble donnoit, par l'acide sulfuri- que , des vapeurs bien reconnoissables d'acide muria- ‘ tique. Evaporée au bain de sable , à une chaleur de 40 de- grés, cette eau a pris une couleur jaunâtre ; de plus en plus chargée , elle a laissé un dépôt, qui faisoit efferves- cence avec les acides, qui avoit une odeur bien pronon- cée de plantes marines, et qui, jeté sur les charbons , RECHERCHE SUR LES CAUSES DU MAUVAIS AIR. 32 exhaloit une fumée et unë odeur de végétaux brûlés , sans manifester celle des matières animales. Indépendamment des conclusions tirées par Mr. Vau- quelin , j'inférois de ce premier essai : 1.0 Que cette eau ne contenoit aucun gaz, mais sim- plement de l'air ordinaire (r). 2.0 Que l'eau vaporisée a la force d'élever, dans l'at- mosphère , des corps d'une pesanteur spécifique plus considérable que celle de Fair et que la sienne pro- pre ; puisque le dépôt contenoit des sels alkalins et des matières végétales et animales. 3.2 Que ces débris de matières organisées ne parois- soient pas y être à l’état putride , assez apparent du moins pour se manifester par les signes ordinaires aux-. quels on le reconnoît, même en faisant réduire cette eau. 4° Que la proportion des matières végétales y étoit plus forte que celle des matières animales. Je crois pouvoir affirmer, avec certitude , de ne pas m'être trompé , que cette eau wavoit point d'odeur et qu’elle mn'étoit aucunement troublée par l'acétate de plomb ; ‘ayant jugé par mes propres yeux l'effet de ce réactif aux deux époques, et reconnu , de même que Mr. Vauquelin , l'odeur très-sensible d'œufs cuits, de cette eau , je ne saurois m'expliquer la différence d’odeur { et l'effet par l'acétate de plomb ) qu'en admettant un commencement de fermentation putride manifestée par ‘odeur d'œufs cuits, et la présence de l'ammoniaque, qui n'y existoit pas précédem ment. (1) Mr. Senebier qui a fait quelques expériences sur l'eau de rosée ( Physiolog. végét. tom. III. ) annonce il est vrai Y avoir reconnu du gaz acide carbonique , mais il receuil- loit cette rosée sur l'herbe mouillée des prairies, en y traînant des linges; et il est permis de croire que c’est à ce procédé qu'il faut attribuer ce résultat. 32 CuiMiE-MÉDICALE. Mais de ce que ces circonstances n'existoient pas au moment où cette eau a été recueillie , il est permis de penser que les substances élevées des marais pourroient bien ne pas être,comme l’ont avancé Mr, de Fourcroy (1), Mr. Alibert, le Dr. C. Smith, et beaucoup d’autres les molécules très-divisées de la matière putréfiée , mais plutôt des produits particuliers nouvellement. formés , échappés à ce mouvement général de décomposition. IL est difficile de comprendre que ces substances , si elles étoient des portions intégrantes de la matière putréfiée elle-même , ne manifestassent pas les mêmes propriétés , et partant la même odeur qu'elles avoient avant d’être élevées dans l'atmosphère. Car ce seroient toujours des substances putréfiées, qui.se seroient reconnues à, cet indice , soit après avoir été condensées , comme je l'ai fait sur un filtre, soit après avoir été réduites à une douce chaleur, au bain, de sable, | Si j'insiste sur cette observation , c’est que nous ver- rons par la suite, en traitant des propriétés physiques du mauvais air , qu'il, m'a,pas d'odeur qui lui soit pro- pre , et qu'il peut même être, séparé, de celles aux- quelles il est ordinaire de le trouver associé ; d'où je tire la conséquence , que les jugemens portés jusqu'à ce jour sur la nature du mauvais air et des miasmes, pour- roient ne pas être confirmés par l'expérience , et qu'il, est bon de se tenir en garde contre tous préjugés qui pour- roient nuire à des recherches ultérieures. : Ainsi, malgré les autorités les plus respectables 3 et ce semble des faits qui paroïssent favoriser le, système des savans, qui ont attribué à des gaz aëriformes per- manens la malfaisance de l’aria cattiva , je ne saurois encore y ajouter beaucoup de confiance. : Les analyses ni les (1) Système des connoissances chimiques ,tom. X, Bibl. Brif. tom. XVI où se trouve un extrait de l'excellent ouvrage du Dr. C. Smith. RECHERCHE SUR LES CAUSES DU MAUVAIS AIR. 33 leseudiomètres les plus délicats n’ont pu nous montrer jusquà, présent aucune. différence : entre l'air le plus éminemment mauvais, et l’air respirable. . Les expériences de MM. Thomas Beddoes et S. Watt , dont vous avez donné des extraits (1) , et celles de Mr. Thénard et Dupuytren ; insérées dans la Bibliothcque médicale. (2), ne détruisent pas ces doutes. Les gaz dont ils se sont servis n'avoient été ni lavés, ni purifiés ; il est évident quils pouvoient être mêlés à quelque subs- tance «Gélétère qu’on peut supposer n'être pas même volatile ; au point de celles que nous venons de voir mêlées à la rosée ; et c'est ce que le Dr. Beddoes reconnoît lui-même quelques pages plus bas. Le plus délétère de tous les gaz , le gaz hydrogène sulfuré, se peut respirer impunément en mille occasions , lorsqu'il est mêlé à l'air - que l'on parviendra à le connoître et à en pénétrer. la cause. L'état pulvérulent dés éouches infériéures au granite me paroît inadmissible : _car en adoptant l'hypothèse qe l'on nous présente ; que cette couche pulvérulente a été- origmairement uné: bouillie aqueuse: dont l'humidité: a pénétré ,insensiblement le centre de la terre ; mest-on pas en droit de croire que les eaux qui arrosent la surface de notre globe et qui pénètrént à toutes es profondeurs connues , ont dà s’infiltrer dans cette cou- che et la maintenir dans son état primitif P Mr. D. L. suppose que les substances pierreuses cris- tallisées que l'on retrouve. dans les Javes existoient déjà dans des couches pulvérulentes ; mais , d’après les con- noissances acquises sur la puissance des aflinités, peut- on raisonnablement supposer .que ; leur action, aît pù, s'exercer sous une pression aussi considérable ? et si ces substances avoient pù sy cristalliser, pourquoi d'autres n'auroient-elles pas obéi à la même loi, de manière. à constituer alors de véritables roches ? “ 6 La fermentation se développant dans cetté masse & pulvicules située aussi profondément sous la, croûte ter. restre,, par l'addition d'un liquide , ; doit nécessairement. s'étendre. sur un, espace assez considérable pour ‘faire regarder, les voleans , Yoisins les uns des, autres £ ‘comme, n tar pendant, nous voyons. que es laves. des voléans répane, dus, en grand nombre sur des. espaces trèg-circonscrits tels que. les Etats romains ,et les, environs dé Naples, diffèrent beaucoup | entr'elles ,, soit. par eur pâte ; soit par les substances qu'elles contiennent, Leurs exhalai=’ sons. sur-tout devraient. être de même nature : lorsque ! leur dégagement est simultané ; OT, nous voyons, tout, au contraire , que celles du Vésuve sont toutes muriatiques; RÉFLEXIONS SUR LA MATIÈRE PRÉMIÈRE DES LAVES, 59 et celles de la Solfatare , distante de deux lieues tout au plus, sont toutes sulfuriques. . D'un autre côté , si les eaux de la mer sont la seule æqu'il désigne par les noms suis wans ; $o 1. MéLANGESs. Rapports 7 Poids des atômes. des ingrédiens. : , te, Acide. Chaux. Acide. Chaux. 1. Quadrosteo-phosphate. . 5 + 1 1004 19,86 2. Binosteo -phosphate. . . 5 + 2 1oo+ 39,73 3. Bige - phosphate. . ,.. 5 + 3 roo+ 59,58 4. Osteo-phosp. (terredesos) 5 + 4 100+ 79,47 5: Phosphate. :. 2440004" C5 58 1007 0933 6. Ge-phophate. (apatite).. 5 + 6 ro0+-119,16 Les trois premiers se fondent au chalumeau en verre transparent et insipide, et insoluble dans l'eau ; les trois derniers sont infusibles. L'auteur indique trois combinaisons d’acide phosphox rique et de potasse, savoir : Acide. Base. Le phosphate de potasse. 1 atôme +4- 1 atème. Le biphosphate. . ...1. 2 + I Le subphosphate. . .... 1 ice Il désigne : seulement deux phosphates de soude s SAVOIT : Acide, | Base. Le phosphate, composé de. 2 atômes + 1 atôme. Le biphosphate. . . . : ..: 4 HT L'ammoniaque se comporte comme la chaux dans ses combinaisons avec l'acide phosphorique. CoRRESPONDANCE: ( 8r ) mn me 7 SV nn « CORRESPONDANCE. Levrre De Mer. Piom , MEMBRE DE L'ACADÉMIE DES Screncss, etc, Au Prof. Picrer, Correspondant de l'A- cadémie , et l'un des Rédacteurs de ce Recueil (x). Paris 16 mai 1816. Mr. J'& vous dois beaucoup de remerciemens pour la ma- hière , pleine de bienveillance, avec laquelle vous avez annoncé mon Traité de physique dans le second numéro de la Bibliothèque universelle. M'étant proposé d'établir les véritables principes de la physique , et d'en consti- tüer un ensemble durable, je ne puis qu'être fort sensi- blé à l'approbation d’un physicien aussi habile , et aussi exercé que vous. Les longs et pénibles travaux qu'il m'a fallu faire pour exécuter cette entreprise seront plus que récompensés , Si, en éveillant l'attention des observateurs sur les points délicats qui touchent aux limites de la science, mon ouvrage peut excitér et déterminer la pu- blication de recherches aussi intéressantes que le sont (1) Le second extrait de l'ouvrage de Mr. Biot, qui com- mence ce cahier étoit imprimé lorsque nous avons reçu la lettre qu'on va lire, et que son savant auteur nous autorise à publier «en supplément à ce qu'il auroit dû dire dans sa préface pour expliquer les motifs de la marche qu'il a suivie.» Nos lecteurs y trouveront la solution (approximative) de ce problème qui s'est présenté plus d’une fois à eux et à nous en les occupant de l’ouvrage, (R) Se. at arts, Nouv. série. Vol, 2,N°, 1. Mai 1816. F 82 CORRESPONDANCE. celles que vous venez de faire paroïtre sur la résistance des barres métalliques à la pression. Mais ce motif même, qui me rend précieux votre suffrage , n'engage à vous donner ici quelques explica- üons sur ce que vous appelez l’enigme de mon plan. Je le ferai d'autant plus volontiers , que ce plan doit naturellement paroître singulier à beaucoup de person- nes, comme différant tout-à-fait de ceux que l'on a suivis jusqu’à ce jour. Vous croirez facilement toutefois que je ne l'ai pas adopté à l'aventure, ni sans y avoir beaucoup réfléchi ; et je vous surprendrai peut-être en vous disant que vous-même, dans votre article, en in- sistant sur l'indispensable nécessité des mesures exactes pour les déterminations physiques ( page 95 ), vous don- nez les raisons décisives qui m'ont déterminé ; j'avois le dessein d'exposer ces raisons dans ma préface ; mais, quand je me suis enfin trouvé arrivé à ce terme, j'étois tellement fatigué de ce genre de considérations , que je n'ai pu me résoudre à m'en occuper davantage; et j'ai compté, un peu trop sans doute, sur la lecture aps profondie de l'ouvrage même , pour faire l'apologie de la méthode suivant laquelle il est ordonné. Celui qui veut écrire un Traité fondamental sur une science quelconque, doit soigneusement considérer l’es- sence de cette science , et distinguer les élémens indis- pensables qui la composent, des superfétations, ou même des accessoires que le progrès naturel des connoissances devra un jour en séparer. Galilée, de son temps, avec la physique expérimentale , enseignoit la statique ; la mécarique , l’hydraulique, la levée des plans, et même la fortification, Ces deux dernières parties ont été bien- tôt séparées de la science dont elles n’étoient que des applications fort éloignées ; mais les autres y sont resté Iong-temps MED , et ont continué de marcher avec ele, parce que pendant long - temps leurs lois ont été de purs résultats Il n'en est plus ainsi au- LeTrRE SUR LE TRAITÉ DE PRYSIQUE , etc. 83 fourd'hui. La science de l'équilibre et du mouvement est devenue toute mathématique. Elle n'emprunte plus de l'expérience que deux principes, celui de l'inertie de la matière, qui n’est presque qu'une vérité de défini- tion , et celui de la proportionalité des vitesses aux for- ces, qui est établi d’une manière irrécusable par le seul fait de la permanence des mouvemens célestes, et que confirment à chaque instant toutes les compositions de mouvemens , opérés sous nos yeux, entre les corps que la terre emporte dans son cours. De ces deux prircipés incontestables , le calcul déduit tout le reste; l'imper- fection seule de l'analyse mathématique empèche qu'on ne puisse le conduire par-tout jusqu'aux nombres ; mais dans ce qu'il démontre, l'expérience grossière ne sauroit rivaliser avec son exactitude ; et lorsqu'’enfin il s'arrête, c'est toujours à des profondeurs auxquelles l'expérience seule n’auroit jamais pu pénétrer. Elle n’a rien de mieux à faire alors que de suivre le guide fidèle , et de cher- cher à fixer , par des déterminations locales , les résul- fats qu'il ne peut saisir; il seroit impossible, autant qu'inutile ; qu'elle prétendit à le remplacer. ” La physique , ainsi réduite à ses justes bornes, se com- pose maintenant de deux parties distinctes. C’est elle qui doit établir les procédés d'observation , et les nombreux appareils, communs à toutes les autres sciences expé- rimentales. Elle doit fabriquer des balances , des ther- momètres, des baromètres, rendre ces instrumens par- faitement comparables, et fixer la manière de les em- ployer exactement. Elle doit déterminer les variations de volume éprouvées par les corps lorsqu'on les com- prime, ou qu'on les réchauffe , ou qu’on les refroidit. C’est encore à elle à fixer les lois de la formation , et de l'équilibre des vapeurs dans le vide, ou dans les gaz, parce que ces lois sont nécessaires à l'observation com-. parée d'une foule de phénomènes , et à l'analyse de leur cause, Ellé doit encore, par la même raison, donner 84 . CoRRESPONDANCE. aux observateurs les poids exacts des substances solides ; liquides , aëériformes les plus employées , et prescrire, des règles générales pour obtenir à volonté ces poids, dans tous les cas, avec la dernière exactitude. Elle doit aussi considérer les modifications: que les atrac- tions à petites distances produisent dans les phéno- mènes habituels de l’équilibre des fluides et des solides, ce qui embrasse les effets capillaires et l'élasticité ; parce que ces modifications s'opèrent dans une infinité de cir= consthnces , où il est indispensablement nécessaire d'y avoir égard. Enfin , de ‘toutes _ces épreuves générales exercées sur les corps dans différens états, le physicien doit déduire comme conséquence, les conditions les plus vraisemblables de leur constitution et du mode d’arran- gement de leurs molécules sous les trois formes où la nature nous les montre pondérables , c'est-à-dire, dans l'état solide, liquide , et gazeux. Voilà la première partie de la physique ; celle que: l’on pourroit appeler generale comme s'appliquant uni- versellement à toutes les sciences d'observation. Les pro- cédés , les appareils qui la composent sont, pour les. recherches expérimentales ce qu'est, pour la construc- tion d'un édifice, l’échafaud que l'on établit d'avance sur le terrain où l’on veut l'élever. Mais les détails de l'édifice varient selon l'objet que l'architecte s'est pro- posé. Ici, de même, après ces préliminaires la physique se sépare des autres sciences observatrices. Elle se borne à étudier les phénomènes produits par les actions des principes invisibles , intangibles ; impondérables., tels que l'éleetricité, le magnétisme , le calorique et Ja lu- mière. Comme jusqu'à présent ces principes se distin- guent par leurs, effets , ou. par les conditions sous Jles- quelles ils agissent , sans qu’on sache encore s'il est, possible de les réduire les uns dans les. autres,, leur étude doit nécessairement former: quatre divisions dis- tinctes, en observant toutefois de faire ressortir avec Lerrre suR LE TRAITÉ DE PHYSIQUE , etc. 85 soin toutes, les analogies qui pourront servir -un jour à les rapprocher. Telle est aussi précisément la marche que j'ai adop< tée dans mon ouvrage ; voilà le mot de lenigme, comme vous l'appelez. Cette.marche excluoit nécessairement les préliminaires de statique, et de mécanique , que l'on a jusqu'à présent. attachés à ce genre décrits , et qui; comme accessoires, devant toujours être très-superficiels, auroient inévitablement contrasté ayec l& sévérité qué je voulois introduire dans l'exposé de la science ; j'ai _ donc supposé ces connoissances préliminaires dans mes lecteurs, comme je leur ai supposé les premiers élémeris du calcul ; mais sachant par expérience ; que les notions exactes sont rares, même dans les élémens , et ont em conséquence souvent besoin d'être rappelées, j'ai eu.soin de. fixer par de bonnes définitions les idées des forces et de leurs effets, dont j'ai dû admettre l'usige; et sou- vént même , j'ai consacré ‘à ces définitions une phrase entière , comme dans le passage que vons avez remar- qué ; et dans lequel l’idée dé la gravité, cette force si souvent agissante et d'un si continuel usage, se trouve ‘introduite pour la première fois. Malgré cela, je ne nie pas, que dans un simple livre d’élémens , qui seroit destiné à donner seulement un aperçu de la science , accessible à toutes les classes de lecteurs, il ne convint de reprendre les choses d’un peu plus haut, et de placer en avant de la physique quelques idées sur les lois de l'équilibre et du mouvement. Tout ce qu'on peut alors introduire de vérités qui s'enchaînent, il faut le saisir. Vous verrez que je tiens à ce principe, car jy serai fidelle , si, comme beaucoup de personnes m'y engagent , je compose pour l'enseignement de la phy- sique un précis élémentaire , borné aux résultats les plus usuels , indépendamment de tout calcul. Quoique ce travail offre peu d'attrait, je sens qu'il est trop utile pour m'y refuser; et d’après quelques épreuves que J'ai 86 9,110 CorresPoNDAN CE. ! faites dans cette vue, mon ouvrage déjà publié m'of- frira assez de facilités pour que ce précis puisse pro- bablément être‘publié dans le courant de l'hivér pro- chain. Il faut nécessairement que je sois libre après cette époque , car nous devons partir au printems, Mr: Mathieu et moi, pour aller mesurer la longueur du pendule à Londres, à Edimbourg et aux Orcades.: Le gouvernement français s'est prêté avec une ‘extrême li- béralité à ce projet, qui prolonge et complète nos 6pé- rations précédentes ; et nous n'avons pas trouvé une, moindre bienveillance de la part des savans Anglais. Il faut , pour le bonheur du monde, espérer que cette paix tant desirée , qui unit enfin les nations Européen- nes , ne sera plus désormais troublée , et' que les peu- ples, devenus amis, ne rivaliseront plus entreux que dans leurs efforts pour l'avancement de la civilisation commune. Je me fais d'avance une grande joie de voir YAngleterre ; de pouvoir converser avec les savans cé- lèbres qui l'honorent par leurs travaux , ét de recueil lir dans leurs entretiens des matériaux précieux ; pour compléter ce Traité dé: physique, que je regarde main+ tenant comme devant être l'occupation principale de ma vie. Jai l'honneur d'être , etc. Bror. Lerrre sur LE TRAITÉ DE PHYSIQUE , etc. 87 AR A AE RARE RAS RS Re TE A TS ExTrAIT D'UNE LETTRE DE Mr. LE cHEvALIER MonrTicezrt, Secrétaire perpétuel de l'Académie Roy. des Sciences à Naples , sur un phénomène particulier, observé dans l'éruption actuelle du Vésuve. Naples le 14 mai 1816. DU Lx ‘Vésuve est toujours dans une grande acti- vité, qui ne s'étend cependant pas au-delà de la circon= férence de son cratère. Le feu , la fumée , les cendres, les laves , les projections de pierres incandescentes, les ouvertures de nouvelles bouches qui s'agrandissent , S6 resserrent , et se ferment tout-à-fait, sont les phéno- mènes qu'il nous a offerts et quil continue journelle- ment à nous offrir. Mais il en est un cependant qui mérite d'être noté ; c’est celui d'une colonne de lave de la hauteur d'environ soixante. palmes ( trente-cinq pieds ) sur cinq de diamètre , que l’on découvrit il y a quelques jours, après une détonation terrible , élevée au-dessus d’une des bouches ignivomes. Cette colonne étoit creuse; il en jaillissoit, comme d’un tuyau de fon- taine, des cendres , du feu ,-des pierres. Elle s’est con- servée debout pendant trois jours, puis elle est tom- bée en fragmens sur le cratère même, rt , { ( 88 } ” ANNONCES D'OUVRAGES NOUVEAUX, FRANÇAIS , ANGLAIS, ALLEMANDS £ ET ITALIENS, Linie betises s OuvraGEes FRANÇAIS. Phone des sciences naturelles, dans lequel. on ” traite méthodiquement des différens êtres de la nature , considérés, soit en eux-mèmes , d'après létat actuel de nos connoissances, soit relativement à l'utilité qu’en peuvent tirer la médecine , l’agriculture , le commerce et les arts; suivi d’une biographie des plus célèbres naturalistes. Cet ouvrage aura trente vol. de 5 à 600 p. Paris et Strasbourg , chez les frères Levrault, Notice historique sur l'utilisation du gaz hydrogène, pour l'éclairage , avec un extrait du procès-verbal d'en quête faite par le parlement d'Angleterre, sur cet éclai- rage ; et l'application , aux arts et métiers , des produits tirés de la distillation du charbon de terre. Par F. A, Winsor, auteur du système d'éclairage par le gaz, en Angleterre. 1 vol. 8.0 Paris. Abrégé de géologie, science qui concerne tous les phé- nomènes observés maintenant sur la terre, ainsi que les conclusions relatives à l'origine du globe , qui décou- lent naturellement de ces phénomènes; suivi de l'examen du système de Breislak. Par. J. A. De Luc, 1 vol. 8.° Paris et Genève, chez J. J. Paschoud. Précis élémentaire des maladies réputées chirurgicales. Par _ ANNONCES. 89 Par Delpech ; Conseiller = chirurgien ordinaire du Roi, etc. 5 vol. 8.° Paris, Crapelet. Essai sur les propriétés médicales des plantes, comparées avec leurs formes extérieures, et avec leur classifica- ion naturelle. Par Mr. De Candolle, prof. es botani- que. Seconde édit. 1 vol:8.° Paris. Principes d’hydraulique et de pyrodynamique vérifiés par un grand nombre d'expériences faites par ordre du Gouvernement. Ouvrage en 3 vol. Par Dubuat, cor- respondant de l'Institut. Nouv. édit. revue et considé- rablement augmentée. Paris, chez Didot aîné, OuvrAGEs ANGLAIS. A system of mineralogy. Système de minéralogie. Par R. Jameson , prof. d'hist. natur. et garde du Musée de l'Université d'Edimbourg ; Président de la Société Wernérienne d'hist. natur. etc. 3 vol. 8.° avec fig. A descriptive catalogue of the Brisish specimens , etc. Ca- talogue descriptif des échantillons anglais déposés dans la collection géologique de l’{nstitution Royale. Pax W. Th. Brande. 1 vol. 8.9 1816. 4 Treatise on canals, etc. Traité sur les canaux et les réservoirs ; les moulins à blé , etc. Par J. Sutcliffe, ‘M vol. 8.0 1816. An Inquiry into the causes, etc. Recherche des causes du mouvement du sang ; avec un Appendix dans le- quel on cherche à jeter du jour sur le procédé de la respiration, et ses rapports avec la circulation du sang. Par J. Carson, D. M. 1 vol. 8.0 Liverpool. An Inquiry tnto the nature, etc. Recherche sur la nature, la cause, et les variétés du battement des artères. Par le Dr. C. H. Parry, de Bath. r vol. 8.0 avec fig. A family treatise on Rheumatisms, etc. Traité des rhu- Sc.et arts, Nouv. série. Vol, 2,N0,1, Mai:816, CG 8 ANNONCES. matismes et des affections rhumatismales ; et de leur traitement par des remèdes domestiques. Par W. Hick- man. Brochure 8.0 OvuvRAGESs ALLEMANDS. Lehrbuch der chimie, etc. Manuel de chimie , traitée comme science et comme art. 1 vol. 8.° avec une gra- vure. Erlang ; Palm. 1815. #Abhandlung über die Anlage, etc. Traité sur le plan et la construction des prisons et des maisons de force saines et solides , hors des villes, d'après les principes et l'expérience. Par F. W. Bôttscher, architecte royal hanovrien. 1 vol. 8.0 avec huit planch. grav. Gottingen, Vanderhoeck et Buprecht, 1815. Abhandlung über die construction der Dächer , etc. Traité de la charpente des toits, et de la manière de les cou- vrir, particulièrement adapté aux bâtimens ruraux de l'Allemagne septentrionale. 1 vol. 8.° 1815. Gottingen, chez les mêmes libraires. Abhandlung über holtz-ersparungen , etc. Traité de l'é- conomie du bois et sur-tout du bois de chêne dans la construction des bâtimens. Par le même. 1 vol. 8.° avecun Appenilix formant un vol. à part, sur le même objet. Gottingen, bid. Agriculture. Bermerkungen, etc. Observations sur divers objets d’éco- nomie rurale. Par F. B. Weber. 1 vol. 8. Leipsik 1815. Forst Lotanick , etc. Botanique des forêts. Par J. M. Bechstein. 1 vol. 8.° Erfurt. Vürdisung der Landeigenthums, etc. Estimation des pro- priétés rurales, démontrée par l'exemple d'une ferme; , ANNONCES. 9£ et d'après les prineipe du commerce. Par J. M. Grosser. Vienne, Beck. 1 vol, Versuch , ete. Essai d'une méthode particulière appliquée à l’économie rurale. Par GC. Trauttmann. 1: vol. 8.9 Vienne, 1815. OuvrAGEs ITALIENS. Conchiologia fossile sub apennina , etc. Conchiologie fossile sous-apennine, avec des observations géologiques sur les Apennins et les régions adjacentes. Par G. Brocchi, Inspecteur des mines. 2 vol. in-4.° Milan 1815. Storia fisica della terra, etc. Mistoire physique de la terre, rédigée sur le modèle de la géographie physi- que de Kant, et d'après les découvertes les plus ré- centes , et les dernières transactions politiques de l'Eu- rope. Par l'abbé Lorenzo Nesi. Tome 1, 8.° Milan, 1816. Baret. Memorie di matematica è fisica , etc. Mémoires de ma- thématique et de physique de la Société italienne ; tome 17, partie physique, Vérone, Mainardi, 1815. Elementi di elettrometria animale, etc. Flémens d'élec- trométrie animale, par le chev. C. Amoretti, Membre de plusieurs Académies , bibliothécaire à Milan. 1 vol. 8.° avec fig. Milan, Sonzagno, 1816. Discorsi fisiologici, ete. Discours physiologiques du Dr. Gabriel Anselmo, prof. d'anatomie et de physiologie au gymnase de Turin. Dédiés aux amateurs de la science de la vie ; avec cette épigraphe : Mosce te ipsum. z vol. 8.° Turin, Bianco, 1815. [] . Ouvrages d agriculture. duovi element di agricultura ; etc. Nouveaux élémens 92 ANNONGES. d'agriculture. Par le Cav. Philippe Re. Milan, 1815. Dei vantogar e dei donni, etc. Des avantages et des in- convéniens qui résultent du parcours des chèvres, comparées aux autres bêtes à cornes. Par J. Gautiert , Inspecteur-général des forêts, x vol, 8.2 Milan, Stefani, 1910. DS LS DLOGIQUES Faites au JAh-dessus du niveau de la Mer: Latitude rvatoire de PARIS. METRE | 2133 aromgu ciel. 25 & ge OBSERVATIONS DIVERSES. = "1m" | Lev. du Sol.) | — EP Pouc.lig.seiz.|} À em Jess" (SES ARR RE EU EN 1 26. 9. olla 2 gg. clia. x 27. mA 4 re LE fléau des hannetons s'est fait sentir SD 5 slow cette année avec beaucoup de violence. 6 | £6. 11. 10f\4, Les arbres des fruits à noyaux sont pres- H % a LL que absolument dépourvus de feuilles : 9 CE “ pis pe sur-tout les pruniers et les cérisiers. Les 10 À Ent y jé Li poiriers souffrent tout autant des che- 1 © |— 7 14 4. nilles. La saison est retardée d'environ 12 +. de. QU un mois sur l’année dernière. Les blés + & Se 13|la. qui n’ont pas été détruits où endom- is 262: RER # magés par l'hiver ont beaucoup gagné, 16 — ‘10, 1401 Il était sorti un assez grand nombre de 17 — 9. 12 { raisins , mais la température peu favora- 18 eg of ble a fait coûler une partie des blancs : Se | BE L Ÿ in ss he rouges résistent mieux. Les | 21 | APE te LR prés s'annoncent beaux. 22 & 8. 15 hua 23 NULS Ia 24 7 10. oly: 2 TT 10, 1 De nest Cho * << {| Fe #: ue Fi pus 27 @ |- oo 3513 Déclinaison de l'aiguille aimantée , à ” 26. 12, 7], l'Observatoire de Genève le 31 Mai 29 T 10. 12|+4 id 48i 30 at of à h 31 mi 5: Température d’un puits de 34 p. le Dre bais cul ER À 31 Mai + 8. 8. l TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENEVE: 395,6 métres ( 203 toises) au-dessus du niveau de la Mer : Latitude 46°. 12. Longitude 15°. 14°. ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de PARIS. 6. OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. MPAINErTIONT l'herm. à l'om- 2 = $ à bre à 4 pieds FHygromètre.N Pluie ou F5 A Baromètre. de terre, divisé | à cheveu. Ü neige en =. Vents, Etat du ciel. el 2 note 24 heures. £ ÿ OBSERVATIONS DIVERSES. S £ « | ET 7 À Lev.duSol.| à 2 heures. ÎL aus. | à 2h. Ldus.| à2h. 2 ÉÎL.aus.| à 2h. EE He © 3 7 / Pouc.lig.seiz.|pouc.lig.seiz. | Dix. d. | Dix. d. À Degr. Deg. | Lig. douz. © nm À ms, mm | = =" DIN on — RE 2 — ————/ an ne, ee monmn ” 1 26. 9. ol26. 9. ot 8. sl+uz. s 91 73 o. 3 —-] 50 s0 Pl nus. 2 — 9 o©o[— 9. 6 8. 5| 13. o 2 75 o. 6 1——] 50 NE |PL, nua. 3 11. 18/27. 0. V9 NS. ol IT. 0 lus 73 —Ù] 1e |NE | Nu, id, LE flé , : : s 4 E 4 Re EN PA EC MC e _. VE so. | Cou, id: fléau des hannetons s’est fait sentir s 2 Flo 0h 7. 3l14. 7 82 . TE so Nua. , cou. cette année avec beaucoup de violence. 6 11. 10/26. 11. O8. 7|" 14. 603 72 —! 60 so Nua., id. Les arbres des fruits À noyaux sont pres- 7" 11. 12— 11. 6 6. 8/ 13. ol 9o 73 — R NE |NE Euseudle que absolument dépourvus de feuilles : 8 10 TON 9: He 4. 7| 15. 8h 96 65 —— R NE Ex Fons sur-tout les pruniers et les cérisiers. Les 9 A me LES) UE 84 3- 9 4 Ce ; poiriers souffrent tout autant des che- 10 HÉNOl TO LC 4-7 TO-uS 93 70 MC 1 ECO so ou. , nua : : Re Fe a | SN à Vols LA 78 ue de A Cou. , id. nilles. La saison est retardée d'environ 12 8 oÙ— 7. 2 5.0 9 ol 93 78 1 SO so |Cou., id, un mois sur l’année dernière. Les blés HS FO ON A CENE DC] NCA) ACT 6 1e — | 50 so |PL,nua. qui n'ont pas été détruits ou endom- 3 4 4 9 | ] 1 | 14 104 gl— 11. 4) $. ol 10. oh 96 76 DC) | MC) so ee > Nua, magés par l'hiver ont beaucoup gagné, | 15 SR BR AC) EU RE) AC 69 is SD AN en cl. Il était sorti un assez grand nombre de 16 ro aluc ol cl II 74 —— ul MEN ue | CL ue | pr 17 Pl nor oo lreieee 21 _ IE LESC Nes PR raisins , mais la température peu favora- 18 g 9 812 8. 513.5) 9o 65 eg —| NE NE ÎNua., id. ble a fait coûler une partie des blancs : 191€ 8. of 8 NE 9 0) 17.181 9 74 R. 50 NE |Cou.,nua. les raisins rouges résistent mieux, Les a] 2 CON Tr OBNE)| CONSOLE CCE, SCAN VAN 6 o an. focal. | cal. Bro, , nuae prés s'annoncent beaux, 21 9. of— 8. 10f 11. o! 17. 5h 98 | 73 2 no Ncal Nr IINUz1ide nl =: Suns Us gli old. 71 07 [USA o. 9 ——Ù cal. | NE |Cou.,nua. | 2 Ces (6) Rama DONC 4 | CDN] LITE PCT 79 © 9. Η—-Ù cal. | NE Gou.,nua. | 24 10 0 18-14) 10- OISE 89 72 1 cal |NS0 Nua. ,id. Î 25 10, AUTO: 00 re © 7410 91 7 + =] Gal cal. Cou., nua. De SDS ee << | 2 o.0o|27: “0: 410. 6 12. 0 80 83 | 3 9 Η—Ù5se NE ÀPI.,cou. ARTE rs À ie 27 | @ "3126. 11. 1r tool 114: el 8e 24 SR) ER NE Nua., id. Déclinaison de l'aiguille aimantée, à 2 11, %|— 10. 140 10. o| 14. o 84 2 NE NE CI, nua. l'Observatoire de Genève le 31 Mai 2 10 12) = 10.6 00. oO! 13.6 82 73 — Vie NE [Nua.,id, 20° 27°. 30 10/7 10 ON OMIS OR 72 ——|—| NE NE CI. ,id. , , $ 31 9. 15[— 9. 9 4. ol 16. ol 86 69 R. Î ne | NE |'Nua., id. Température d’un puits de 34 p. le _— | Re DRE) | LOL CR = À 1 Mai ts. 8 Moÿennes. 35. 3 26.10: 4,23128.9.15,87 + 7,82|+r3,61 À 90,32] 77,61 (93 ) MÉTÉOROLOGIE. RéCHERCHES SUR L'ÉLECTRICIŸÉ ATMOSPHÉRIQUE, “ete. Par Mr. Scuüster, Prof. de physique et de chimie-agricole dans l’Institut d'Hofwyl. (Traduit de - l'allemand, par extrait de plusieurs cahiers du Journal de chimie de Scnwercege. ) fui L ——" ie © = Ë Ux des phénomenes les plus intéressans que présente notre atmosphère , c'est son électritité ; et particulière- ment l’espèce de flux et de reflux qu'on observe deux fois par jour dans l’électricité du ciel serein ; phéno= Mmèné qui résulte d'une cause toute différente de celle dés marées. Dans la recherche de cette cause, j’ai crû nécessaire de soumettre , avant tout, cés périodes à des observations plus exactes ; et de déterminer plus par- ticulièrement leurs rapports ‘avec les circonstances qui les précèdent et les accompagnent. Cette récherche “pouvoit conduire à la découverte d'un principe com- ‘un à’ quelques autres phénomènes périodiques , dans ‘a nature. Voici ce que j'ai observé dans les vallées de l'Alle- “magné méridionale. «Dans les jours sereins et calmes , l'électricité est tou- jours positive ; peu avant le lever du soleil , elle est à ‘son minimum ; au lever de l'astre , elle se manifeste, “maïs lentement ; l'accroissement est très-peu considé- “rable dans la première heure ; l'hygromètre capillaire "de De Saussure ne marche d’abord que peu et d’une manière purement apparente , vers la sécheresse ; la tem- “pérature ne s'élève qu'insensiblement ; la rosée du matin Se, et arts, Nouv, série, V ol. 2. N°, 2, Juin 1816, E 94 MéTéÉorRoOLOGteE. tombe , et les couches d'air des régions inférieures se chargent un peu de vapeurs : pendant que ces change- mens se succèdent dans la première heure après le lever du soleil, l’électricité de l'atmosphère s'accroît rapidement ; elle atteint ordinairement quelques. heures plus tard son premier maximum ; ce qui, au mois de mai , arrive ordinairement vers huit heures. À cette période du jour, la température de latmos- phère s'élève avec beaucoup de rapidité ; l'hygromètre avance également de quelques degrés vers la séche- resse , jusqu'au moment du maximum ; mais si l'on tent compte de la chaleur croissante, et si l'on rec- tiñe la marche de l'hygromètre suivant les observations de De Saussure, en la ramenant parle calcul à une même température , on trouve que l'humidité absolue de l'air ne diminue pas encore :daus les premières heures , mais qu'elle augmente plutôt; et que c'est, l'é- lévation déjà très-considérable, de la température, qui fut que l'hygromètre paroïît marcher au sec. Pendant que l'électricité atmosphérique parvient ains£ à son premier maximum, l'air continue à se.charger de plus en plus de vapeurs ; ce qu'on observe même en été, lorsqu'il n'a pas plu depuis long-temps ; et lors- que la vue peut s'étendre au loin , on voit en automne et en hiver des brouillards véritables se former. dans ces circonstances. Dès que le premier 1 maximum de l'électricité atmos- phérique est arrivé, et qu'elle commence à décroitre, les vapeurs diminuent dans les couches inférieures de l'air, l'atmosphère s'éclaircit , on distingue des objets plus éloignés, et la, teinte du ciel ,. passe insensible- ment du blanchâtre, qu’elle offroit, à une couleur bleue plus décidée; c'est à cette époque que la séche- resse de l'atmosphère augmente. réellement , et, que l’hygromètre l'annonce dune manière, plus évidente. Ordinairement l'électricité de l'atmosphère ne se ,sou- RECHERCHES SUR L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. 05 tient que peu de temps à son maximum ; souvent pas quinze minutes ; elle commence par diminuer rapide- ment, pour continuer ensuite lentement à descendre, et toujours d'une marche plus lente que celle de son ascension, Vers deux heures après midi elle se trouve d'ordi- naire déjà bien foible et près de son minimum ; elle ne diminue encore que peu en été, jusques vers quatre ou cinq heures, où elle se trouve à son second mini- mum ; cest aussi l’époque de la plus grande siccité réelle de l'air. Déjà une heure avant le coucher du soleil, l'électri- cité atmosphérique recommence à se montrer, mais lentement ; à mesure que l'astre descend , elle se ria- niféste de plus en plus; c'est peu de temps après la disparition du soleil sous l'horizon, qu’elle s'accroît avec le plus de vitesse ; et le plus souvent elle atteint son maximum ‘une heure et demie ou deux heures après le soleil couché. Sur ées entrefaites , de lésères vapeurs reparoissent dans l'atmosphère ; déjà au soleil couchant l'air perd ‘sensiblement de sa transparence , l'humidité s'augmente ‘rapidement, la fraicheur du soir arrive , le serein tombe, ‘et pendant la succéssion de ces phénomènes, l’électri- cité parvient ordinairement au même degré de force qu'elle avoit eu le matin, quelques heures après le lever du soleil. C'est à ce second maximum que très- ‘fréquemment l'électricité ne se soutient que très-peu “de temps ; elle commence également par diminuer avec rapidité , pour se rapprocher ensuite toujours plus len- tement pendant la nuit de son minimum, qu'elle atteint ‘peu avant le lever du soleil, et recommencer le jour “suivant les mêmes oscillations périodiques. Nous parlerons ensuite des variations que subit ce “phénomène dans les diverses saisons et par l'influence des autres agens météoriques, H 2 96 . MÉTÉéÉOROLOGIE. Il faut remarquer, que ces périodes diurnes ; corres- pondent très-peu à la marche journalière de la tempé- rature dans un même lieu, et que sous ce rapport il ne peut pas être question du moindre parallélisme. Si le premier minimum d'électricité atmosphérique se ma- nifeste peu avant le lever du soleil, à l'époque où la tem- pérature du jour est la plus basse ; le second se pré- sente, en revanche , entre deux et quatre à cinq heu- res, C'est-à-dire, dans la période la plus chaude de la journée. Mais, s'il y a peu d’analogie sous ce rapport, il y.en a d'autant plus sous celui de l'humidité et des vapeurs visibles dans l’atmosphère. On observe le maximum de la période journalière après le lever, et après le cou- cher du soleil , aux heures où l'air présente la plus grande quantité de vapeurs , soit à l’hygromètre , soit même à la vue. Plusieurs physiciens ont attribué ces périodes. électri- ques , simplement à la descente et à l'ascension alter- natives des diverses couches de l’air, résultant de l’a- baissement et de l'élévation de la température, sans ad- mettre que cette électricité pût être l'effet de quelques influences chimiques. Leur hypothèse expliqueroit bien cette élévation , et un abaissement de l'électricité paral- ‘lèles aux variations de la température , mais elle ne rend pas du tout raison de la double révolution périodique qu'on vient: de signaler, et qui semble être sans rap- “port avec les changemens de la température : cette hy- pothèse n'explique point pourquoi, d'une part, au lever -du soleil, l'électricité atmosphérique se trouve si foible; pourquoi , à mesure que la chaleur s'accroît l'électricité s'augmente, tandis que, d'autre part, la marche de l’é- lectricité se trouve en opposition avec celle de la tem- pérature, vers le coucher du soleil. Voici comment je m'explique ces phénomènes pério- diques : RECHERCHES SUR L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. O7 Au lever du soleil , la lumière produit de la chaleur, et proportionnellement plus de chaleur à la surface de la terre et dans les couches d'air inférieures, que dans les couches plus hautes de l'atmosphère ; l'expansion et V’'évaporation augmentent; la dernière produit de l’élec- tricité positive ; effet que l'on peut constater en partie dans les expériences chimiques qui produisent des va- peurs. Dans les premières heures qui suivent le lever du soleil , l'élévation de la température , est encore trop foible pour permettre aux vapeurs naissantes de passer à l’état de gaz permanent , sur-tout parce que la for- mation des vapeurs elle-même absorbe encore du ca- lorique. Les vapeurs qui s'élèvent , se précipitent en par- tie de nouveau , d'autant qu’elles rencontrent , à me- sure qu'elles tendent à s'élever, une température de plus en plus froide; cette précipitation produit encore de l'électricité libre. Ce jeu d'opérations chimico - électriques entre les di- verses couches d'air, se prolonge pendant une ou deux heures après le lever du soleil, jusqu’a-ce qu'enfin la lumière et la chaleur prennent le dessus ; alors, les va- peurs et l'électricité se combinent réciproquement ; les premières passent à l'état d’un gaz permanent, dans le- quel l'électricité , auparavant libre, devient latente. Maintenant , l'évaporation s'accroît bien pendant le jour , en même temps que la chaleur ; mais sans qu'il en résulte une augmentation considérable de vapeurs ou d'électricité, parce que ces deux élémens se combinent à mesure , par l'effet réuni de la lumière et de la cha- leur ; alors elles échappent à nos sens, comme à nos instrumens. Vers le coucher du soleil, et mieux encore après sa disparition sous l'horizon , le même phénomène se renou- velle ; la température s'abaisse rapidement ; beaucoup de vapeurs ; que-le réchauffement de la surface du sol et des gouches inférieures de l’air, avoient fait monter dans les 93 … MéTéorOLOGIE. couches supérienres, ne pouvant plus , faute d'une cha- leur suffisante , passer à l’état de gaz permanent, ni y demeurer si elles s’y trouvoient, se précipitent en par- te ; et l'électricité qu'elles avoient absorbée se dégage. Cest seulement plusieurs heures après le coucher du sole i que l'équilibre commence à se rétablir. La chaleur disproportionuée des couches inférieures de Fair, après le lever du soleil, en comparaison de celle des couches supérieures , se trouve particulièrement confirmée par les recherches remarquables du Prof. Pictet ( voy. Essai sur le feu $ 139 ). I observa la mar- che de la température sur deux thermomètres , dont l’un étoit suspendu librement à 5 pieds de terre et l'autre à 75 pieds ( le sol étoit d’ailleurs très-sec ). Avant le tever du soleil , le thermomètre inférieur marquoit toujours quelques degrés plus bas que le supérieur; au lever mème , les deux thermomètres commencoient à mon- ier, mais l'inférieur beaucoup plus rapidement que l'au- tre , de manière que deux heures ou deux heures et demie plus tard il avoit atteint le même degré que le supérieur. L'inférieur devancoit alors de plus en plus le supérieur, et indiquoit , pendant tout le cours de la journée, une température plus élevée. Cet équilibre de chaleur entre les couches supérieures et inférieures de J'air se montre donc quelques heures après le lever du soleil, précisément à l’époque où l'électricité atmosphé- rique cesse de croître. Mr. Pictet a trouvé de même { $ 316.) que la surface du sol conservoit long-temps un degré de chaleur beaucoup plus élevé que la couche d’air presque contigue; et que malgré la présence et le contact de cette surface chaude , la fraicheur du soir toit plus considéralile dans les couches inférieures que dans les supérieures de l'atmosphère. Le mème physicien n'a pas seulement. observé cette marche de la chaleur dans les vallées, il l'a retrouvée au sommet d’une roche isolée, à plus de 700 pieds au-dessus du niveau de la mer, Vos 0 MOTOROLA EES LE DE. ME ne . 11% RECHERCHES SUR L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. OO} -Fai eu l’occasion-d'observer les périodes de lélectri- cité atmosphérique , indiquées -tout-à-l’heure , dans des lieux bas, qui n'avoient que 3 à 400 pieds d'élévation au-dessus de ki mer , comme sur des hauteurs de 5 à 6000 pieds au-dessus du mème niveau. Ces mouvemens périodiques de l'électricité atmosphé- rique me paroissent donc déposer en faveur de l'exis- tence d’un changement chimique dans notre atmosphère, effet également périodique , et opéré par l'action réci- proque de la chaleur , de la lumière, de l'air, et de l’eau, dont ordinairement nos sens n’apercoivent que les ré- sultats extrêmes, dans les phénomènes visibles , tels que les brouillards, la pluie , les orages, etc. Pour connoïtre plus exactement les variations de l'é- lectricité atmosphérique dans les différentes saisons, j'ai fait des observations diurnes pendant une année entière. L'analogie frappante, de ces périodes électriques avec celles que nous présentent également tous les jours les mouvemens du baromètre et de l'aiguille aimantée , ne me parut pas moins digne d'être observée avec toute Tattention possible. L'espace ne me permet pas de rapporter ici les détails de toutes ces observations ; j'en ai fait quatre à six par jour ; souvent dix à quinze ; et même plusieurs fois je les ai faites d'heure en heure. Celles dont j'offre ici un tableau suffiront pour donner une idée de la marche journalière de ces observations. J'y joins, dans deux co- -lonnes particulières , le résultat moyen de beaucoup d’ebservations faites, pendant cet été, dans notre climat - sur la marche du baromètre , d’après Ramond , et sur . celle de l'aiguille aimantée. - — ———— = re , ‘158M0Q 2n0U € tmnunxeur pUosss np op1nua] v 19 1e erou Yunem ne same mb 99 { 9rqMf 2ANtSOd pH91N99/2 p uOnreqNwNIIE spuriS snjd eye À ji fsnou & quawoannefar no ‘oqoj# np uolSpu 8] S194 10] eubeyo souanoi es yoied saiuewie ajpmae (1) L “ui np ‘y sul . ‘()asonox | amu ej auep |. l'OL H | 20 lee nant à sioa quo | -uod nvoanou “opqsuos pre] | OI+H | 29 +] * + * + ‘yrauru 1 -aqua oumos | ap o$sreq on | -pmorqsuesouifeao ouraios | 1°Gr + CS EF ES * © SE 0or 1 aps . | -euwoeq og | iuowronrepaed pop mn | or + | g +: * * + + : + <6 “J10$ np “110$ np gg Du 11 enbsnf| ‘nou o1 eub “oquoy urotos 97 fsmod | ‘cr + ED + DES 2 © me m 159 Sa0408141p | -snf auou ou | -vA sop oumoy os {y 'urur 9 | C'Lr + PRMTLRRE ESS L © os oppnsrerg |-owoxq 27 ‘y £ ay9n09 es J19/05 9 0‘Oc + BETA LLÉESLSI a Î ‘nos n ) 6‘oc Le G - sdle cart M es Te G © F sammouy ÿ ru civcatél 2 + L'EE Les ser # “108 np | -snf une np “oand snyd quoraop | 9°16 + 9 + |" * : * * ‘nos np & © F'moucenbsnf|somoy g stnd | onoyq anopnoo vs ‘quow | 1‘oc +- LE ASE € + pr ct + fisono j Sioa ou | -op ossieq on | -orreyaed qroarepo9s 1910 07 | O‘I1 - EDS Ars Et à oi «à -an or" [MST T “QUIOICG 9'T ‘quanuturp sinodeA SO'T Gels OH 7! HR. Pere + 6 É *SUOSTES S9] ge enb -xnood | C'Çr + Cu RE HTe 2: AE Aa uoyos somou | =snf waeur np | -e4 sud uo snjd op AU91A9p | LCI + ESS NERO TE g ‘L‘9venbsnf | sono ÿ smd | uozrou y 19 otuxog os 99504 | ‘or + ÉUT © Sun og 1S9] SI94 9U9 | -0P OJUOU 94] | EJ ‘Ur949$ auowapreried [JP c‘6 + | = SES d IDE EC eur qrnsterT |-oWI048q 2'T “VC Ÿ j0S np 4049T CO cet |°= © * ‘uuwup} me D CN 6 CT QU ES EG | *99IUEIE ‘atja Ode] , epinsie] ap np °S 4 K 4 I, WOUHSUT | ‘W01)99] S4AXN03H © TAHOIYVIN AHOUVI ‘ou19195 13 au] opuanol oun vd o1gx 20jÿ GA 27 sopauosgo onbuoydsougo pnoinoazeg ap sauvaoy suonvun 4 "QNAIAVL w'I RECHERCRHES SUR L’ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. TO Tous ces phénomènes paroissent s'accorder én un tout harmonique , ét se rattacher à une cause commune plus relevée ; probablement la lumière. J'ai rapproché dans le second Tableau ci-joimt(1), les résultats de chaque mois, tirés de mes observations journalières ; ils comprennent une année entière , depuis juin 1811, jusqu'au même mois 1812 (je n’ai pas eu l'occasion , ni plus tôt, ni plus tard, de les poursuivre avec autant de régularité ), Toutes ces observations ont été faites, au moyen de l'appareil de Volta, sur des élec- tromètres comparatifs. Je ‘vais donner sur le rapproche- ment de ces résultats les explications suivantes, Dans les quatre premières colonnes, j'ai rangé vis-à-vis des heures correspondantes du jour, les degrés moyens de force de l'électricité atmosphérique; je leur ai coor- donné en même temps les circonstances du ciel serein ‘ou couvert, indiquées dans une ligne horizontale par- ticulière, afin que l'on puisse embrasser plus facilement d'un coup-d'œil les rapports de ces résultats. J'ai choisi, pour l'indication des heures , les deux époques diurnes du maximum et du minimum , après avoir découvert “moi-même ces époques par des observations multipliées. ‘Quant au second minimum, celui de l'après - midi, je ‘lui ai conservé la 2.° heure pour toute l'année, par la raison que l'électricité atmosphérique se trouve à cette ‘heure, voisine de son maximum dans toutes les saisons, qu'en hiver il coïncide même avec elle, et enfin parce ‘qu'à cette heure je pouvois observer tous les jours, avec régularité. | Ta 5e colonne principale PRE le rapport de la force de l'électricité du maximum à celle du minimum, et par conséquent la grandeur de sa variation : j'ai trouvé (1) On trouvera beancoup d'observations plus particulières en développement de cette table daas le Journal de Schveig- ger. (Las | : à NÉ TÉ,0.R. OL 0°G L.F,., ce rapport par la division du minimum de chaque jour dans le maximum , en désignant, le minimum moyen chaque fois par l'unité. La 6.e colonne indique la force moyenne de l’électri- cité en général , telle qu'elle résulte des quatre obserya- tions journalières, faites pendant les périodes des deux doubles maximum et minimum. Ces résultats sont tous calculés sur des moyennes d'un grand nombre d'obser- vations ; les décimales, que j'ai conservées, proviennent des divisions qui ont fourni les moyennes. La 7. colonne indique les degrés les plus élevés de l'électricité , observés pendant un ciel serein ; on trouve la date de l'observation, A cette colonne succèdent celles qui indiquent la force et l'espèce de l'électricité de l'eau météorique tom- bante ) pluie, neige, grèle ). J'ai d’abord rapproché l'électricité positive la plus forte de la négative la plus forte ; et ensuite la force moyenne de chacune des deux électricités : toutes ces observations ont été réduites aux degrés de l’élecitromètre le plus sensible, comme seul moyen de parvenir à une comparaison régulière. Ces colonnes indiquent encore la force de l'électricité pen- dant les orages et les pluies électriques. Quand les ora- ges approchoïient de très-près, je cessois de prétendre à mesurer la force de l'électricité , parce que souvent dans ce cas elle arrive à un terme où nos instrumens ne sont plus capables de déterminer les degrés , dont la connoissance bién exacte n'est pas d'ailleurs d'un intérêt majeur pour la science : je me contentois ordi- nairement de 600 degrés, parce que les éclairs et les coups de tonnerre se croisoient alors dans l’air déjà très-près de moi; alors, l'électricité atmosphérique com- mençoit à lancer des étincelles, et une petite bouteille de Leyde , qui se chargeoit à l'air libre , me donnoit déjà des secousses médiocres ; les points placés après les degrés 600 indiquent cette circonstance, ; RECHERCHES SUR L’ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. 109 … Enfin, j'ai ajouté dans les: dernières colonnes, la tem- pérature moyenne de chaque mois, et la hauteur, de l'eau méiéorique, tombée dans le même mois , exprimée en pieds de roi, et fractions décimales. Les rapprochemens de ce tableau , extrait de plus de 2000 observations , nous conduisent aux conclusions gé- nérales suivantes : . De électricité atmosphérique pendant un ciel serein, et par un temps couvert, quand il ne tombe point d’eau méteorique. 1. Ces deux fluctuations alternatives de l'électricité atmosphérique , que l’on voit revenir périodiquement deux fois chaque jour , sont un phénomène que l’on peut observer dans un certain degré, pendant toute l'année ; même sous un ciel couvert, on découvre des. traces de ces périodes ; quoiqu'elles soient alors plus foibles ; il suffit pour cela de comparer entr'eux les. résultats généraux , ainsi que ceux de chaque moïs en particulier. ...2,° Les momens du maximum comme ceux du mini- mum ne sont pas toujours les mêmes ; ils diffèrent selon les saisons, et suivent sur-tout les époques du lever et du coucher du soleil ; c'est dans les jours les plus longs de l'été, que le maximum paroît de meilleure-heure , et dans les plus courts de l'hiver qu'il arrive le plus tard; et se rapproche de l'heure du midi : tout au contraire » le second maximum retarde davantage dans les jours plus longs de la saison chaude, et commence plus tôt dans les courtes journées de la saison froide, Il s'ensuit que la distance la plus grande entre le premier maximum et le second tombe au milieu de l'été, et la moindre, au con- traire, au milieu de l'hiver , où les deux maxima, sur-tout dans un temps froid et nébuleux paroissent se confon- dre , ou du moins se rapprocher assez pour avoir fait naître antérieurement l'opinion erronée , que l’électricité ‘atmosphérique n’a qu'une seule période par jour. Il suffit de ao "7 MéTéoOROLOErE. comparer les résultats de décembre et de janvier : les jours sereins offroient encore alors deux périodes dis- tinctes ; mais sous un ciel couvert , les deux maxima pa- roissoient se réunir en un seul : on pouvoit encore ex- pliquer pourquoi plusieurs naturalistes n’avoient trouvé qu'une seule période , en remarquant qu'ils avoient em- ployé de grands conducteurs atmosphériques , qui ne sont qu'imparfaitement garantis, contre l'humidité , et qui, mauvais isolans, ne peuvent indiquer que peu d'électricité le matin et le soir, époques où les maxima se présentent conjointement avec l'augmentation de l'hu- midité; pendant que d’un autre côté ces mêmes con- ducteurs indiquent la plus grande force d'électricité à midi, époque où la sécheresse approche de son ma- ximum. 3.° Au reste, le moment de ces maxima n’est pas toujours le même dans la même saison ; je l'ai vu quel- quefois arriver plus tard qu'à l'ordinaire le matin, et plus tôt le soir , lorsque la température de l'atmosphère se trouvoit plus froide qu’elle ne l’est d'ordinaire dans la saison. J'ai observé ce phénomène aussi bien pendant un froid rigoureux d'hiver, que dans quelques jours d'été rudes et frais; c’est aussi la raison pour laquelle j'ai toujours indiqué dans la table l'époque moyenne du maximum. C’est pour en donner un exemple, que je joins ici la marche de l’éleetricité atmosphérique , obser- vée le 29 janvier , par un froid d'hiver rigoureux; ce jour ayant été un des plus froids de HR 19r2. RECHERCHES SÛR L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. XI03 Heures. |Electrom.|Thermom.| (ÜOBSERYATIONS. 6 du matin .| + 14 | — 14,8 | Ciel parfaitement Hate it . » » | serein, froid rigou- D. ects La te ErE er 29 . , | | reux d'hiver, lever gi 241 AP Ga — 12,2 | du soleil 7 h. 33". 10... ... .| + 37 | — r10,7 | L'air se remplit de AZ éme stitil# 40 . . | vapeurs jusq. 11 b. où1il commence seu- lement à s’éclaircir. 12 midi. . .| + 37 — 7,0 Le premier maxi- DEOIT à ce ton F5 AI — 5,5 | mum électrique ar- « MAGEMENUSEE AE Se L' . . . | riva un peu plus 5... . .| + 40 | — 7,0 | tard qu'àlordinaire, 6... « . . | + 26 .. . | le second dusoir un 10.1... . «| + 36 | —10,0 | peu plus tôt ; proba- blement à cause du rand froid, Couch. du soleil à 4 h.27 m. Dans la nuit un brouillard très-épais et parsuite une élec- tricité, plus forte. oo, 4.2 L'intensité de ces périodes électriques dépend principalement de la sérénité du ciel; c'est dans un temps serein et calme qu'elles se montrent dans leur plus grande énergie; elles sont moins fortes lorsque le ciel est couvert en partie, très-foibles, et souvent à peine sensibles dans un temps entièrement couvert; et enfin tout-à-fait irrégulières , lorsque des nuages et dés brouil- lards épais remplissent l’atmosphère et communiquent aux couches inférieures de l’air leur électricité, qui est souvent très-forte. = Ce rapport est constant dans toutes les saisons, et il ‘établit d'une manière bien évidente l'influence puissante de la lumière sur ces périodes. 106 | MÉTÉOROLOGTE. “Une autre câuse moins énergique , iflue très-notable- ment-sur la force de ces : périodes, c’est l'évaporation, et l'humidité qui en est la conséquence : l’une et l’autre contribuent essentiellement à les décider. J'ai souvent observé que les périodes électriques étoient plus fortes, lorsqu’ après, un temps humide MUR 25 de pluie, le ciel s'éclaircissoit soudainement ; en même temps l’hy- gromètre indiquoit une humidité considérable, particu- lièrement le matin et le soir; au contraire, dans les temps de sécheresse prolongée , les périodes électriques diminuoient peu-à-peu; c'est ce quise manifesta d’une manière frappante dans les premiers jours du mois de mai, Où par un vent sec de nord-est qui n'avoit cessé de’ soüfller depuis plusieurs semaines, l'élévation pério= dique de l'électricité .atmosphérique paroissoit souvent très-peu considérable , sur-tout après le coucher-du so: - Teil. J'aï observé le même fait dans les jours isolés, par üculièrement lorsque le vent d'est ou de nord-est souf- floit fortement; ce phénomène est absolument d'accord - avec la théorique chimique : il se forme moins de va- | peurs dans un temps sec, l'éléctricité et les vapeurs se combinent d'autant plus rapidement , et leur passage à l'état de gaz permanent est plus facile. 5,0 Le rapport du minimum au maximum de l'électri- cité atmosphérique, et par conséquent l'étendue réelle de sa variation, est presque double dans les mois d'été, comparée à celle des mois d'hiver : au mois de juin et juillet ce rapport étoit dans la proportion de 1 : 2,87 et 1 : 2,96; et en décembre et janvier, seulement comme 1,:1,56 et 1 : 1,85. De même l'étendue de ces variations est toujours beaucoup plus grande dans les jours sereins que dans les jours couverts , ainsi qu'on le trouvera à chaque mois. En comparant plus particulièrement ceTr- tains mois les uns aux autres, ce rapport paroit, aug- menter et diminuer, en PSE portion direcie de l'élévation du soleil sur l'horizon, et de l'efficacité de ses rayons. RECHERCHES SUR L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. 107 6. Quant à la variation annuelle dé la force de l’é- lectricité atmosphérique dans les régions inférieures de l'air, elle recoit une influence directe de la tempéra- turé de l'atmosphèré. Cette variation augmente à l’ap- proche de l’hiver à mesure que la température décroît , et elle parvient à son plus haut degré, dans les mati- nées et les soirées les plus froides de l'hiver: elle dis minué ensuite quand la chaleur du printems augmente, tellénient que dans ‘les jours les plus chauds et les plus secs de l’été elle atteint son moindre degré entre 2 à 4 et 5 ‘heures , ainsi que le tableau l'indique. Cette pé- riode paroît moins évidente quand on se borne à comparer les minima , mais éllé est d'autant plus mar- quée, quand on établit la comparaison entre les maxi- ma et que la force moyenne de l'électricité atmosphé- rique en général est plus grande. c Au prémier aspect cette période annuelle pourroit paroître en contradiction avec la première , mais elle me l'est pas |} ét tout s'explique aisément quand 6n considère, que dans l’hiver , où l’'influencé de la lu- mière et de la chaleur est beaucoup moindre, les va- peurs et l'électricité ne passent pas à beaucoup près si facilement, ni si intimément qu'en été à un.état de combinaison réciproque ; tandis qu'au contraire, dans cette dernière saison , l'étendue de la variation Jjourna= Jière doit être plus considérable ; parce que l'influence plus puissante et plus prolongée de la lumière et de la Chaleur fait passer beaucoup plus d'eau à l'état de gaz ; parce que les vapeurs et l'électricité se combinent plus où moins intimémenñt selon les différentes heures du “jour , mais toujours en beaucoup plus grande quantité , et forment ainsi les périodes journalières : ces périodes .diurnes sont plus grandes en été, parce qu'alors il ya plus d'humidité réelle dans l'air, et une action de la lumière plus forte sur cette humidité : au contraire l'é- . léctricité plus active dans l'hiver est aussi plus uniforme 108 . MéTéorRotLoGreE. parce que les vapeurs et l'électricité, deviennent moins facilement latentes, même pendant le jour; les périodes journalières sont donc moins distinctes, il y a moins de régularité dans l'ensemble, et si je puis m'exprimer ainsi , moins de vie interne. En jetant un coup-d'œil sur le tableau on verra que dans les mois de noyem- bre, décembre, janvier et février, avec un ciel cou- vert on découvre souyent à peine l'ordre ordinaire , sur-tout si l'on compare le premier maximum avec le second minimum; de même le nombre des jours sereins où l’ordre reparoit régulier, est toujours plus petit dans les mois d'hiver, que dans ceux d'été. . 7. La force de l'électricité des brouillards est ordi- _nairement proportionnelle à son abondance dans les cou- ches inférieures de l'air : elle est à son plus haut degré dans les mois d'hiver pendant les jours les plus froids, où les vapeurs et l’électricité paroissent plus libres dans les couches inférieures, et où la terre, couverte de glace et de neige, est un conducteur moins parfait du fluide électrique. _ Electricité de l'eau metcorique tombante. 1.0 Chaque fois que l’eau météorique tombe, en pluie, neigé, grésil ou grélons, elle est toujours plus ou moins “électriqué,et son électricité surpasse ordinairement de beau- ‘coup celle de l'atmosphère calme : cé n'est pas l’élec- tricité positive seule que l’on trouve dans ce cas , la néga- ‘tive alterne avec elle de la manière la plus variée. Les pluies sans électricité sont rares; on ne les observe à l'ordinaire que quand lélectricité positive d'une pluie ‘passe subitement à l'électricité négative; alors, l'électro- mètre s'arrête pendant plusieurs secondes : on trouve aussi l'électricité — o au commencement et à la fin d’une pluie avec — E; encore, à l'époque du passage de lE + dé l'air à A de la pluie; ou enfin, pendant une | pluie très-foible, à Pour | | : des Obse À la fin du Cahier de Juin 18:16. Sc. et Arts. iximum V J de ÉLBCTRICITE Température moyenne > électrique #" vents dsl et quantité andant LES BROUILLARDS. Fa L ù pluie iel serein. Ci EN MO TU NS ATEN pendant | FORCE DEGRÉ St ENS moyenne. le plus fort. 16° + + 39 + 15,8°R. juin à 9 ! da + 16,0 le 23 à 6 heures | 5,71 pouces + du soir. | gr du matin. de hauteur. - 22° + + 16,6 R. ——— 1,0) pouces. lance lan. Hal 0 — de ces douze mois. { SECOND TABLEAU. FORCE MOYENNI DE L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE Rapport de la Forte Maximum f de l'ële ; AUX DIFFÉRENTES HEURES DU JOUR, Rat see le moyenne de DHENTE ———————pLEZELEZEZLELELELELELELELELELELELEL 00 à A de le force électrique Mois. du Premier Premier Second Second même force BA | = RUES maximum minimum maximum [9205 le maxi-| l'éleciricité pendant CIEL leverdu soleil] Z 1 [as] midi | mum, et par 4 Ë cn quelques après midi = quelques rire 5 ou É \eures après Ê dez2à4et5| à | heures après conséquent |} 7 GANT cel ce 5 peu detemps| % |lelever du | $ heures, S |le coucher du| 8'#"deur des après. soleil, z auleile varialions. El Son TITRES EME ANS ER CORNE ECS ee EL TE J À 5 25 5 . (our Soir | 1811. Ciel serein; j + 9,04 | 92 | + 12,85 | 2 +-"3,92 10 | + 132,00 | 1 : 2,87 + 86o + 16° Juin: ciel couvert; AE 25 3,40 à + 8,20 | — | + 3,83 105 07:00 1 2,13 + 5,67 Lez juin à 9 | danstoutlemois.| 5 + 4,80 6 + 10,48 — | + 42 — | + 10,44 1 >.31 + 7.62 heur,+ du soir. es Eu seras” 5 + 4,87 62 | + 13,50 | 2 | + 4,56 9 | + 14,43 | 1 : 2,96 | + 9,50 + 22° Juillet. ciel couvert; \ — | + 6,75 | — | + 4,00 "#5. 7:00 1 1,71 2 5:4p Lesdaus.ley, dans tout le mois. 3 1 be | 2 — | + 12,95 1 2,49 + 8,3) 29, Jo au mat) à Ciel serein; 72 | + 15,93 | 2 82 | + 16,17 1 2,82 +- 10,84 + 25° Août. ciel couvert; É VE Île PE 0 00 1 1,89 + 6,99 Le 3à8: dus. dans tout le mois. + 14,95 | — — | + 19,20 1 2,70 + 10,2) le 22 à 8 du m. à Giel serein ; 6 +- + 15,43 | 2 8 +- 15,61 1 + 25 Septembre. ciel couvert; s — se + 08001 | — Er 000 1 Le 17 au soir. $ dans tout le mois. | — = 300 — mers Ciel serein ; 7 + 7:25 82 | + 15,35 | 2 72 | + 19,71 1 2,59 + 28° Octobre. ciel couvert ; : — AO | SE 8,12 | — 451800 1 1,60 Le 23 au soir. dans toutlemois. | — + 6,40 | — | + 12,22 | — | + 6,03 —1\" 5 18,60 ï 2,47 Ë E Rss 7 TE pl 9 sn ue 2 JE 8,22 7 +- 17:44 1 2,32 + 11,77 + 30° | Novembre. | ciel co 35 | — + SEE 2h 6 | —|"+ 8,50 — | + 10,66 | 1 : 1,27 | + 8,13 Le 3 au soir. dans tout le mois. | — + 5,85 | — | + 9,9 | — | + 8,40 _— | + + 7: Ciel serein ; 8 +-12,40 1 + 18,80 | 2 ur2 806 + 352 Décembre, | ciel couvert; ù — + 8,93 — } + 22,00 | — | + 15,37 — | + Le 11 au soir. dans tout le mois. | — + 9,80 — | + 13,790 | — | + 14,56 — | + Jnger Ciel HE à 7 +-14,79 10 | + 33,00 2 + 19,10 6 + JL 40° ges ciel couvert ; , — + 9,76 — | + 14,00 — | + 16,86 — | + Le 3 au soir; 5 dans tout le mois.| — +-10,71 — | + 2923 | — | + 17,52 | — | + le 29 au matin. Ciel serein ; 7 + 7,94 9 = 25,95 2 + 16,27 7 + 55° Février. ciel couvert; — +- 6,60 — | + 9.60 — | + 8,50 — Le 4 au soir, dans toutle mois. | — + 6,66 | — | + 18,90 | — | + 11,30 | — Ciel serein ; 6: + 5,37 | 8: | + 13,00! |l2 + 6,42 24 | + 14,00 | r : 2,29 | + 9,69 are Mars ciel couvert ; + 3,00 | — | + 6,16 | — | + 3,83 — | + 9,40 1 1,98 | + 5,00 Le 4 au soir. dans toutle mois.| — | + 3,36 | — | + 8,92 | — | + 5,80 — | + 9,66 |x Ciel serein ; 6 + 4,00 8 + 14,75 |2 + 4,79 85 | + 9,58 |7 55 | + 9,77 be Avril ciel couvert ; — + 3,00 EN 6500350 — |" 5,50 1 1,84 | + 4,62 Le 14 au mat. dans toutle mois. | — + 4,36 | — | + 1290 | — | + 4,63 56 1 2,25 | + 792 Ciel serein , 5 + 415 | 75 | + 13,00 | 2 + 4,33 9 + 10,2 1: 2,75 | + 5,93 + 20° Mai. ciel couvert ; — + 3,50 | — | + 6,00 — | + 4,50 — | + 5,80 | 1 : 1,47 | + 4,95 Le 5 an mat. dans toutle mois. | — | + 4,08 | — | + 11,27 | — | + 4,36 — | + 10,500 | 1% 2,53 | + 7,4r Sommes et | Ciel serein ; + 6,90 + 16,95 + 8,09 + 17,017. |: 2,27. r2;28 + 55° proportions| ciel couvert; + 5,32 + 8,46 + 6,87 + 10,73 1 1,58 | + 7,83 Le 4 févr. au moyennes slemois, + 5,99 + 12,16 + 7,61 + 14,97 1 1,99 | + 10,82 | soir. ÉD CLR es | DEG LES PLUS ÉLEVÉS a —— —— ———— POSITIVE. TEST + 400 le 1 à 3 h. du s. pen- dant un orage accompagné de grelons. GRE DE es NÉGATIVE. ee — 6oo le 30 avec un orage ac- compagué de forte pluie chan- gem.tà3 h, dus. avec + 400 E. Résuzrar des Observations de l'électricité atmosphérique faites à Stouttgard. COUDE D ENT ANPITIURIE ENDNDIE ET A MNIEIIIGRES a — FORCE MOYENNE DE LÉLECTRICITÉ. POSITIVE: ne + 23h pour 9 jours. + 600... le 3 à 4h: dus. pen- dant un orage trés-fort où la fou- dre tomba. — 500 le 16 à 4 heures du soir avec orage et pluie, au commen- cement + bo E. + 400 pour 5 jours. +- 50o le 20 à 7 h. du matin pend. le passage d'un orage av ec pluie au commencem.t — + 30 le 27 à 1 heure du soir pendant une pluie foible, + 38 le 4 à 7 heures du soir pendant la pluie. +- 55 le rr à 5 heures du soir pendant une forte pluie. +- 60 le 23 à 6 heures du soir } avec neige et vent. + 70 le 13 à 2 heures du soir avec beaucoup de neige. + 90 le 16 à 7h. du s.avecnei- ge et alternativement + et —E avec pluie etneige. +- 200 le 5 à 2 heures du soir avec grésil neigeux. + 50 le 9 à 2 heures du soir avec neige fine. +- 600... le 16 à 8 heures du soir avec orage et beaucoup de pluie. + 600... Moyenne force + 224. — 140 le 8 à 4 heures du soir pendant le passage d'une pluie. — 10 le 11 au matin et le 25 avec un peu de pluie, — 60 le 29 à 2 heures du soir au passage d'une forte pluie. — 50 le 12 à 2 heures dusoir avec pluie. — 400 le 24 à 2 heures dusoir avec pluie et vent. + 290 pour 7 jours. + 30 pour 1 jour. + 96 pour à jours. + 24 2 fois avec pluie. 1 fois avec neige. + 3 9 fois avec neige. 1 fois avec pluie. NÉGATIVE, 275 pour 9 Jours. pour 5 jours. 80 pour 7 jours. 10 pour 2 jours, 3r pour 6 jours. 25 3 fois avec pluie, 15 3 fois avec pluie. — 20 le 21 à 7 heures du soir avec neige et variantes +- 20. — 150 le 16 à 5 heures du soir avec pluie, et varient avec + E. — 340 le 22 à 5 heures du soir | avec pluie forte et variation de + 110 E. — 80 le 22 à 8 heures du soir au passage d'une pluie. — 600... le 29 à 8 heures du soir orage violent avec pluie et tem- pète. — 600... moyenne force — 245. + do 9 fois avec neige. + dr 2 fois avec pluie 1 fois avec neige. AUX 6 fois avec pluie. 2 fois avec neige. + do 4 fois avec neige. + 186 pour neuf jours avec pluie. D li 4) 4 pour 71 jours, 173 2 fois avec neige. 1 fois avec pluie. 14 FE 44 , 8 fois avec pluie. 1 fois avec neige. —.16) 8 fois avec pluie. 3 fois avec neig 58 5 fois avec pluie. 179 6 jours avec pluie. I01 pour 69 jours. ——_————— ÉL FORCE moyenne, es + 16,0 — À la fin du Cahier de Juin 1816. Sc. et Arts. ECTRICITÉ PENDANT LES BROUILLARDS, , os — + 25,0 en ÿ I er Be HR + 34,1 L. 32,2 + 21,0 EE + 14,0 Le mn. DEGRÉ le plus fort. mm + 20 le 23 à G heures du matin, + Jo le 19 à 7 heures du matin, + 25 le 18 au matin. + 30 le 28 à 7 heures du soir, + 28 le 19 à 2 heures du soir. + 36 le getrr. + 44 le 30 à G heures du soir, + 55 le 4 à 7 heures du soir. + 21 le 20 à 9 heures du matin, a . le 7 au matin, an le 20 au matin. Pre = J) le 4 février. Température moyenne et quantité de pluie pendant ces mois, a —— + 15,8°R. 5,71 pouces de hauteur. 1,05 pouces, + 143°R 1,66 pouces. 9,70 pouces. 1,89 pouces. + 5,1R. 0,84 pouces. EU TDER 1,42 pouces. 2,4°R 1,06 pouces. 1,72 pouces. + 3,8°R. 1,61 pouces. + SR 1,26 pouces. 4 pouces. ie 7:97° R. 21,06 pouc, RECHERCRES SUR L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. 109 Pour me former une idée plus nette des variations de l'électricité pendant les orages, la pluie ou la neige, j'observois long-témps de suite la marche de l’électro- mètre, en la notant dans de très-courts intervalles; je retracois ensuite toute la série des observations sur un plan qui indiquoit les degrés divers. Si l'on se borne à noter des nombres, il arrive souvent que l'œil se perd dans leur multitude, sans qu'on obtienne une idée juste du phénomène : la méthode graphique est préférable ; et le dessin que je présente ici offre quatre de ces ta- bleaux descriptifs. Le premier ; montre les variations d'un orage qui passa latéralement ; l’élévation et la des- tente subite de l'électromètre accompagnèrent toujours les éclairs. ‘Le second décrit les variations d'un orage qui passa par mon zéuith; le troisième, celles d’une pluie variable ; ét le quatrième enfin celles observées pendant: une neige (1). L’analogie des variations qui accompagnoient la pluie ét la neige, avec celles des orages est évidente; la différence paroît consister ‘dans cette circonstance par- ticulière, savoir, que dans les orages il se fait des ex- plosions réelles entre des nuages plus fortement char- gés d'électricités opposées , tandis que dans les pluies et neiges ordinaires il n'y a que l'une ou l'autre des électricités qui prédomine ,; ou bien, si toutes les deux éxistent à-la-fois elles passent plus tranquillement à la terre. 2.09 La force de l'électricité de l'eau météorique tom- bante a aussi sa période annuelle ; l'électricité la plus considerable paroît dans l'été , la plus foiblé en hiver. Cette variation annuelle de l'électricité de l’eau tom- bante paroït donc se trouver dans un rapport déter- miné avec les variations annuelles de l'électricité des conches inférieures! de l'air, tant à l'égard de l'intensité (1) Voyez la planche à ia fin du cahier! “Se. et arts. Nouv, série. Vol. 2,N°0, 2, Juin 1816. I 110 . MÉTÉOROLOGIE. qu'à celui des périodes. Car l'eau météorique tombante! paroît acquérir une électricité plus. forte, à mesure que les périodes électriques diurnes deviennent plus grandes et plus distinctes, et que l'électricité des couches in-. férieures de l'air se trouve plus foible ; en effet, les pluies les plus électriques tombent dans les mois d'été, précisément dans le temps où les périodes journalières de l'électricité atmosphérique sont plus fortes et plus régulières , où les vapeurs et l'électricité se trouvent développées en plus grande quantité par l'action de la lumière et de la chaleur, mais où elles se combinent aussi plus facilement et plus intimément , et où deve- nues latentes, elles échappent, sous cetie forme, à nos sens comme à nos instrumens, jusqu'à-ce que reparois- sant d’abord en nuages dans l'atmosphère , et souvent dans un air dont la transparence étoit parfaite l'instant d'auparavant , elles retombent des. régions supérieures sur la terre , sous la forme de plis fortement électri- ques et fréquemment accompagnées d'éclairs et de sons de tonnerre. Ainsi la force moyenne de l'électricité de. l'eau qui tombe de l’atmosphère, qui paroît correspondre à l'ac- croissement annuel de la: lumière et de la chaleur, et les déviations que la table nous présente , pourroient bien disparoître ‘absolument dans les moyennes qui se- soient prises sur un grand nombre d'observations , pen- dant une suite d'années. ( Le mois de septembre fait ex- ception, parce qu'on n'a vu dans ce mois que quelques pluies foibles ). L’électricité plus forte des pluies d'été est en rela- tion intime avec les phénomènes suivans, constatés par une multitude d'observations ; savoir: que la quantité d'évaporation est aussi beaucoup plus grande en été; qu'en général 1 tombe beaucoup plus d'eau en été, qu'en hiver; qu’en été, les gouttes de pluie sont plus grosses et tombent plus dru; et que par conséquent la RECHERCHES SUR L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. T1t quantité d'eau fournie par une pluie d'égale durée , est aussi beaucoup plus grande en été, ainsi qu'on l'ob- serve d'une manière frappante pendant les orages (r); il s’en suit encore , que la quantité d'eau météorique tombante peut être la plus grande , sans que pour cela les jours de pluie fussent aussi nombreux dans cette sai- son. Dans les douze mois que contient le tableau , la quantité de l'eau tomhée s'élève à 21 pouces, dont 15,9 p. pour les six mois d'été (avril à septembre }, et 8,5 p. pour les six autres mois ; tandis que , dans cette même année , on comptoit cent quarante jours plu- vieux ; dont soixante-neuf pour les six mois d'été, et soixante et onze pour les mois d'hiver. ( Ces deux der: niers nombres ne doivent cependant pas être confondus avec ceux qui dans la table indiquent les +E et les — E.) -Ordinairement les pluies montrent une électricité d’au- ; tant plus forte, qu'elles sont plus abondantes dans un temps donné; ou pour désigner plus précisément ce rapport, la force de l'éiectricité d'une pluie est en raison directe de la quantité d’eau qui dans l'air passe : dé là forme de gaz et vapeurs à celle de liquide, ainsi qé de la rapidité de ce procédé ; cette électricité plus forte accompagne sur-tont les ondées, les pluies passa gères et celles d'orage: les données de la table offrent en général le même résultat. C’est dans les mois de mai, de juin et de juillet, que l’on a vu tomber la plus : grande quantité d’eau météorique , et c'est aussi dans cette même période que l'électricité moyenne de cette eau étoit parvenue à son plus haut degré : on observa le contraire dans les mois de septembre, novembre et janvier, où il étoit tombé le moins de pluie, et où l'éléctricité moyenne avoit été très-foible. | Il paroît donc avéré, que le phénomène de l’électri- (Gi) Et sur-tout dans la zône torride , où les averses donnent plusieurs pouces d'eau en très-peu de temps. (R) I 2 112 MÉéTÉéÉOROLOGIE. cité plus forte «et celui de la plus grande quantité de pluie, s'accordent très-bien avec les périodes électriques : plus longues et l'évaporation plus forte des mois d'été, tandis.que le contraire arrive en hiver, où les vapeurs flottantes sous forme de brouillards dans l'électricité libre, remplissent souvent les couches inférieures de Fair assez | long-temps ; où moins d'eau passe à l'état de gaz ; où la quantité relative de l’eau atmosphérique est plus petite et où son électricité ordinaire est aussi beaucoup plus foible. 3°. Un autre phénomène non moins remarquable , que nous offre l'eau météorique tombante , c'est la succes- sion’ alternative de deux électricités opposées , dont la chute de cette eau est accompagnée. Pendant les douze mois de la table, j'ai trouvé l'eau météorique 71 avec+E, et 69 avec —E, ainsi les deux électricités sont repré- sentées par des nombres presqu'égaux. Souvent les pluies n'offroient Mec, à HE” que l'une des deux électricités, mais souvent aussi une alternance également fréquente entre l'électricité positive et néga- tive avoit lieu. Un rapport, semblable subsiste entre la force respective de +E et—E, soit à légard de la quantité moyenne de l'année , soit à l'égard des diffé- rentes pluies en particulier; ces deux genres d'électricité se trouvent assez ordinairement de force égale dans les pluies électriques. On peut très-bien, observer ces alter- natives d'électricité positive et négative, lorsque’ des on- dées isolées se succèdent ren. ou souvent l'élec- tricité positive et négative l'une après l’autre au même degré d'intensité. La cause de ces oscillations dans l'état électrique des pluies n’est pas facile à déterminer. Peut- être les couches plus hautes de Pair sont-elles tout aussi bien positivement électriques , que le sont ordinairement celles des régions inférieures , et l'électricité négative n’est- elle excitée que. par l'opposition polaire ? Ou bien le gaz azote devroit-il être considéré comme un gaz hydro- RECHERCHES SUR L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. 113 gène modifié ( hydrogène oxidé ) et l'action des deux électricités seroit- elle aussi nécessaire à la production de l'eau dans l'atmosphère, qu’elle l'est à la décompo- sition de cet élément ? ._ Si cette force moyenne de l'électricité positive de la pluie est rigoureusement égale à la force moyenne de l'électricité négative ; ou bien ‘si l'électricité positive conserve quelque prépondérance , comme les résultats observés semblent le faire soupconner; c'est ce que des observations faites pendant un long intervalle de temps pourront seules décider. 4. L'électricité de la neige tombante a cependant of- ‘fert, sous ce rapport, une proportion différente de celle de la pluie; car elle étoit beaucoup plus souvent posi- ‘tive que négative ; tellement que sur trente observa- tions elle a paru vingt-quatre fois positive, et six seu- lement négative : différence qui néanmoins pourroit bien n'être qu'apparente. La cause de cette plus grande fré- quence de l'électricité positive dans la neige, peut être ‘attribuée en partie à la circonstance , que les couches inférieures de l'air ont ordinairement, et sur-tout pen- dant les brouillards, une électricité positive beaucoup plus forte que dans l'été, et qu'en même temps l'élec- tricité de la pluie et de la neige est généralement plus ‘foible ; une neige foiblement négative dans son origine, pourroit donc bien pendant sa chute passer dans les couches inférieures à une électricité positive 3 ‘et nous présenter ainsi l'inégalité observée. Ordinairement les étoiles tombantes paroissent seule- ment pendant ün temps bien serein, une électricité po- sitive forte, et plus fréquemment quand l'air se rafrai- _chit beaucoup, circonstances où très-souvent le second maximum électrique , celui qui suit le coucher du s0- leil, se montre également avec plus de force. Rd : 114 A:s TR ON O MIE: ASTRONOMIE. BREVE NoOTIZzrA, etc. Notice abrégée des progrès de l'astronomie en Italie nee les quinze premières an- nées de. ce siècle. ( Bibliotheca Italiana, N° IV). ( Traduction |. em An commencement Gu dix-neuvième siècle, et le pre- mier jour de l'an 1801, le célèbre astronome G. Piazzi, originaire de la Valtelline , et Prof. d’astronomie à Pa- lerme , fit l'importante découverte d'une planète nou- velle, qu'il nomma Cérès, Il s'occupoit depuis quelques années , à vérifier, avec ses excellens instrumens, les positions des étoiles fixes, telles qu'elles sont indiquées dans les meilleurs catalogues modernes; et en cherchant l'étoile indiquée par Wollaston comme la quatre-vingt- sepuième de Tobie Mayer, il voulut déterminer la situa- tion de toutes les petites étoiles qni se trouvoient dans son voisinage. Il observa , dans la soirée du premier jour de 1801 l'une d'elles, qui, le jour suivant lui parut avoir changé de place. Le troisième jour, il s’assura qu'elle avoit réellement un mouvement propre, d’après lequel elle parcouroit environ quatre minutes de degré en ascension droite, dans une direction rétrograde, et environ trois minutes en déclinaison du sud au nord. Il continua ses observations ,; et sur la fin de janvier il en fit part à Mr. Bode, astronome de Berlin , et à Mr. Oriani, son rl le à Milan. Dans la lettre qu'il écrivit à ce, dernier, il se borna à rapporter deux ob- servations , celles du 1 et ‘du 23 janvier; et il remar- qua, que du 11 au 13 le mouvement, étoit devenu di- Noncr DES PROGRÈS DE L'ASTRONOMIE EN ÎTALIE. 119 rect, après avoir été rétrograde , jnsqu’alors. Fondé sur ce petit nombre: d'observations , Oriani caleula les élé- mens de l'orbite , supposée circulaire , et 1l trouva que cet astre nouveau étoit une planète primaire, dont l'or- bite se trouvoit placée entre celles de Mars et de Ju- piter. À cette époque, la planète s'étoit assez approchée du soleil pour deveuir invisible , jusqu'à-ce qu'elle res- sortit de ses rayons et devint visible après le coucher du soleil, ce qui n'eut lieu qu'au commencement d’oc- tobre. Dans le courant de mai de la même année 1801, le Prof. Piazzi communiqua à quelques-uns de ses amis toutes ses observations de la planète; et elles furent ensuite publiées en septembre par le Baron de Zach dans son savant Journal astronomique et géographique ; et on les réimprima plus correctement en novembre. Les calculateurs les plus exercés cherchèrent entire les orbites circulaires , paraboliques , elliptiques , celles qui représenteroient le mieux ces observations ; l'arc dé- crit par la planète autour du soleil dans l'intervalle de ces observations , n'étoit que de neuf degrés; ainsi tou- tes les orbites trouvées s'accordoient à-peu-près avec les observations , et on considéroit comme les meil- leurs résultats ceux qui ne différoient d'elles . que de trente à quarante secondes. Quelques astronomes , ne pouvant faire disparoître, ou réduire davantage ces dif- férences, concurent des doutes sur l'exactitude des ob- servations même de Piazzi ; d'autres trouvoient un peu étrange de compter au nombre des planètes un astre dont l'orbite étoit inclinée de plus de dix degrés à l'é- cliptique, et qui par conséquent sortoit souvent du Zo diaque. Mr. de Zach ne cessa point toutefois de main- ‘tenir, dans son Journal ; l’existence de Cérès comme planète véritable , et les observations de Piazzi comme bonnes, en publiant de temps en temps les calculs des astronomes qui réussissoient à représenter de mieux en 116 ASTRONOMIE. mieux les observations ; et pour faciliter celles-ci , il donna , dans le cahier de novembre 1801, une petite -éphéméride des lieux de la planète , calculés sur, l’or- bite elliptique de Burkhardt, et sur l'orbite circulaire d’Olbers. Mais les astronomes la cherchèrent vainement dans cette saison défavorable, Enfin Mr. Gauss , astro- nome et géomètre célèbre de Brunswick, communiqua à Mr, de Zach les élémens de quatre orbites elliptiques peu différentes les unes des autres, qui représentoient, à peu de secondes près, toutes les observations de Piazzi, et d'après ces nouveaux élémens , il.calcula une nou- velle éphéméride des lieux futurs de la planète. A l'aspect de l'accord surprenant qui existoit entre les observations de Piazzi et les calculs de Gauss, les astronomes reprirent avec zèle et confiance la recherche de la nouvelle planète ; le Baron de Zach la revit le premier le 7 décembre, mais le mauvais temps ne lui permit pas, jusqu'au 31, de bien s'assurer de son exis- tence comme planète. Olbers l'observa le lendemain 1 jan- vier 1802, précisément un an après la première obser- vauon de Piazzi; et ensuite beaucoup d'autres astro- nomes la virent et multiplièrent les observations. Dans les premiers mois de cette année on en re- cueillit un assez grand nombre pour permettre à Gauss d'établir l'orbite, exacte. de la planète ; et comme sa proximité de Jupiter devoit produire des perturbations ou inégalités notables. dans son mouvement, Oriani en- treprit à Milan le calcul de ces dérangemens , et de ceux que devoient occasionner Saturne et Mars, et il en présenta les formules, de manière qu'elles pouvoient s'adapter à la nouvelle planète, même dans le cas où on auroit à lui faire quelques légers changemens. Quel- ques mois après, ces calculs D coUAS par Gauss; et on trouve ces rapprochemens dans les Vol. V et VI de la Correspondance astrwomique de Mr. de Zach. . La découverte de Cérès , faite par l’astronome alien, Norice DES PROGRÈS DE L'ASTRONOMIE EN ÎTALIE. 117 fut ARE de celle de deux autres planètes , Pallas, et Vesta, découvertes par Olbers ; et d'une quatrième , dont Mr. Harding enrichit le catalogue des corps : circulent autour de notre soleil. + L'ouvrage le plus remarquable du Prof. Piazzi, et qui fait F6 en Var époque dans l'astronomie , est un grand catalogue de 6748 étoiles fixes , qu'il publia en 1803 (x }, bo87 de ces étoiles étoient déjà enregistrées dans les Catalogues de Wollaston et de La Lande ; les 1661 res- tantes appartiennent aux déterminations de Piazzi. Cha- cune des 6748 fut observée plusieurs fois de suite avec deux excellens instrumens construits à Lonilres par le cé- lèbre Ramsden, savoir; une grande lunette des passages, et un cercle de cinq pieds de diamètre et d'une construc- tion nouvelle, instrumens décrits par Piazzi quelques an- nées auparavant, dans l'ouvrage intitulé , Libri quattro della R. specola di Palermo ; Vascension droite de cha- que étoile fut déterminée par le premier de ces instru- mens ,.et, la déclinaison , par le second. L'auteur ayarit concu quelques doutes sur l'ascension droite de trente- six étoiles, établie dès 1790 par l'astronome de Green- wich ( le Dr. Maskelyne ) dont il s’étoit servi pour déterminer l'ascension droite de toutes les autres , il entreprit , aidé, de l'astronome N. Cacciatore, de déter- _miner, d’après là méthode jadis employée par Flams- - teed , l'ascension droite de « de l’aigle ( Al-tair } et « du petit chien ( Procyon ) en les comparant immédiatement avec le soleil, avant et après les équinoxes , du prin- _tems et de l'automne, Il répéta ces observations l'année suivante , et il résulta, de cent quatre-vingt huit obser- vations , rapportées au commencement de 1805, les dé- (1). Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediae ineunte sœculo XIX ex observationibus habitis in specula Pa- normitana ab. anno 1792 ad annum 1802 Panormi 1803, in - fol. | 15 ASTRONOMIE. ‘terminations fondamentales que voici: l'ascension droite moyenne de Procyon 112° 16’ 17",15, et celle d'Al-tair, de 295° 18'59",64, celle-ci déterminée par deux cents observations. Les premiers fruits de ce travail furent deux nouveaux catalogues, l’un de 120 étoiles choisies , comparées plu- sieurs fois avec Procyon et Al-tair, dans le temps même # où l’on comparoit celles-ci au soleil , et qui présentent pour chacune au moins une quinzaine d'observations bien d'accord entr'elles; et un auire catalogue de 100 étoilés observées dans le même temps , mais un moindre nom- ‘ bre de fois. Ainsi , au lieu des 36 étoiles de Maskelyné , on en a actuellement 120, tout ainsi exactement détermi- nées et fondamentales. Enfin le Prof. Piazzi a ajouté à son grand catalogue encore 210 étoiles; ce qui le porte à 6945. Sur la fin de 1806, il publia dans le VIe. livre des Registres de l'Obs. Roy. de Palerme , avec ces cata- logues. particuliers , les élémens des tables du soleil , ürés de ses propres observations , comparées entr’elles et avec celles des anciens astronomes. Il a publié encore divers Mémoires, ou séparés , ou insérés dans les Actes de la Société Italienne , et dans le 1.er vol. des Actes de l'Institut Italien , sur l'obliquité de l’écliptique , sur le mouvement propre de quelques étoiles , sur la comète de 1807, sur celle de r811; des tables de réductions des poids et mesures, différens les uns des autres dans pres- que toutes les villes et villages de Sicile, aux mesures et aux poids de Palerme ; ce travail a paru à Catane en 2812, sous le titre de Code metrique sicilien. Enfin , en 1814 , il a publié la seconde édition de son grand cata- logue, fort augmenté et perfectionné , dont nous ren- drons compte par la suite. | Il y a à Rome trois observatoires : celui du duc de Sermoneta , celui du coillége de la Sapience , et cehu du:collése Romain. Ce dernier est le plus remarquable, moins par les dimensions où par la précision des. instru- NoricE DES PROGRÈS DE L’ASTRONOMIE EN ÎTALIE. 119 mens, que par l'activité et l'habileté des deux astrono- mes , MM. Calandreih, et Conti. Ils ont publié, dans les quinze dernières années, quatre volumes d'opuscules astronomiques , qui renferment de bonnes observations des planètes , des étoiles, et des comètes , et ils ont éclairci avec beaucoup de profondeur et d'érudition ma- thématique plusieurs points d'astronomie pratique et de physique, Le ciel de Rome est ordinairement serein et favorable aux observations ; mais il seroit à desirer qu’au lieu d'établir les observatoires au milieu de la ville, sur des tours élevées , et assez légérement construites, on les bâtit sur les collines environnantes, sans les élever plus haut que le rez-de-chaussée, L'immobilité si essen- tielle des instrumens, gagneroit beaucoup à cette dispo- sition ; on ne seroit pas exposé à l'osciliation des mu- railles ; et alors, un astronome actif, instruit , et encou- ragé par un traitement converable , et l'usage de deux ou trois des grands instrumens qu’on peut se procurer actuellement, pourroit faire des observations nombreu- ses et importantes. . À Florence, dans l’observatoire des Ecoles pies, on trouve , avec les anciens instrumens du P. Ximènes, d'autres plus modernes; et en particulier un cercle répé- titeur de 12 pouces de diamètre, de Reichembach. Les Prof. . Del Ricco et Inghirami y font déjà, depuis plu- sieurs années , de bonnes observations , et ils calculent à l'avance toutes !les occultations d'étoiles , grandes et petites derrière la lune, pour faciliter aux astronomes les observations de ce genre, propres à établir les lon- gitudes sur terre, et à perfectionner la, théorie de la june, si importante pour la navigation. Les observatoires de Padoue et de Bologne sont de trop petites dimensions , et trop mal assortis en instru- mens grands, et modernes, pour qu'on ait pu jusqu’à présent y faire de bonnes observations ; mais on peut æn espérer , d'après les acquisitions récentes , faites dans 20 AÂASTRONOMTE. chacun de ces observatoires, d’un cercle répétiteur de 12 pouces, ét d’une lunétte des passages de 3 + picds construits à Munich, chez Reichembach. Il existoit bien depuis long-temps à l'observatoire de Padoue un excel- lent quart de cerclé mural de Raämsden ; mais le bon Toaldo , attaché avec passion à la météorologie , science qui ne repose encore sur aucun principe certain, êt qui est étrangère à l'astronomie, avoit fait peu d'usage de cet instrument. Mr. Chiminello, neveu et successeur de Toaldo dans l'observatoire , amateur moins exclu- sif de la météorologie , a observé avec ce mural, le soleil aux deux solstices , pour déterminer l’obliquité de l’é- cliptique ; il a observé aussi les oppositions des pla- nètes, et les comètes lorsqu'elles étoient visibles au mé- ridien. L'astronome actuel, Mr. Santini , laissant pres- qu'entièrement de côté la météorologie, a publié un nombre d'observations des planètes , tant anciennes que récemment découvertes ; il a déterminé, par des obsér- vations nouvelles, la latitude exacte de l'observatoire de Padoue ; et connoiïssant à fond les grandes théories astro- nomiques, il a calculé les pertürbations que devoit éprou- ver Vesta par l'attraction des autres planètes. L'observatoire naissant de Turin n'a encore que deux médiocres instrumens , savoir, un cercle répétiteur de 18 pouces, et une petite lunette des passages , construits Vun et l'autre à Paris. Cependant le Prof. Plana , astro- nome et mathématicien distingué , après avoir déterminé la latitude de Turin par un grand nombre d'observations de l'étoile polaire dans ses culminations supérieure et inférieure , a trouvé moyen d’observer, avec ces instru- mens , les solstices et les oppositions des anciennes pla- “nètes; car celles des nouvelles ne peuvent pas être ob- servées avec ces petits instrumens , dont les lunettes ne sont pas assez fortes. Si l'observatoire de Turin obtient un jour deux ou trois des grands instrumens que Von construit à présent , l'astronome pourra exercer son ha- NOTICE DES PROGRÈS DE L'ASTRONOMIE EN ÎTALIE. 12E bileté plus qu’ordinaire, sur un nombre indéfini d'obser- vätions célestes. 7 44: L'observatoire de Milan, établi depuis plus de 50 ans par les Jésuites dans leur collége de Brera, a été toujours pro- tégé d’une manière particulière par le Souverain ; ensorte qu'à mesure que l’optique , l'horlogerie, l'art de construire et de diviser les grands instrumens , se sont pérfectionnés, cet observatoire a été successivement enrichi, par la mu- nificence du gouvernement , de télescopes, de pendules, et d'instrumens parfaits dans plusieurs genres. Peu après l'abolition des Jésuites, on commença à publier à Milan un volume d'éphémérides, calculées sur les meilleures tables astronomiques , et qui servent non - seulement à prédire tous les phénomènes et mouvemens du soleil , de la lune , des planètes anciennes et nouvelles, etc. mais qui peuvent faciliter singulièrement la comparaison des observations avec la théorie. Ce recueil, commencé en 1975 , s'élève en 1816 à 42 volumes. Les 29 premiers ont été calculés par Mr. Angelo Cesaris , et les 13 suivans par Mr. Francesco Carlini. On trouve dans chaque volume les observations du soleil, des planètes , des co- mètes, et des étoiles fixes, faites à Brera , et comparées aux meilleures tables , pour corriger les erreurs de celles-ci, et en perfectionner les élémens. On y trouve des tables du soleil rendues plus commodes pour les calculs , à l’aide d'une disposition nouvelle ; des tables de réfraction appropriées au climat, et plus conformes aux observations que celles employées précédemment ; des formules plus générales pour calculer les longitudes et les latitudes ‘sur la terre considérée comme sphéroïde ; des formules applicables aux inégalités du mouvement d'une planète , produites par les attractions des autres planètes ; des expressions générales de l'équation du cen- tre dans les orbites elliptiques ; des observations délica- tes sur. les. oscillations diurnes des édifices. En un mot, on y traite des points les plus importans de l'astronomie | 102 ASTRONOMIE. théorique et pratique ; et les astronomes, actuellément attachés à l'observatoire de Milan, ont heureusement se- condé. par la publication de ce riche Recueil , et par. leur activité comme observateurs , les’i intentions libérales et paternelles d'un gouvernement , protecteur des insti- tutions utiles. La réputation de l'observatoire de Brera attire annuellement à Milan des jeunes observateurs de divers pays, qui se vouant à l'astronomie, viennent ac- quérir à cette école l'habitude de se servir des instru- mens, celle d'observer , et celle de calculer ; et plusieurs de ces élèves sont déjà en pleine activité dans divers observatoires d'Europe. € Ra 2e ORAN EE rs ie Plate 44 > JUS D Note UE RE TS A AS ErreMERIDI ASTRONOMICHE Di Mirano, etc. Ephémérides astronomiques de Milan pour l'année bissextile 1816 , calculées par F. Carzinr , avec un Appendix. Milan 1815. Le additions insérées cette année à la suite de l'alma- nach astronomique ordinaire sont : 1.° Le catalogue des 34 étoiles principales , avec leur précession annuelle, et : la constante pour le calcul de leur aberration et nuta- tion, de même que pour 1815. 2.° La table de réfrac- tions , calculée par Mr. Carlini; elle est fondée sur : l'hypothèse de La Place sur la constitution de l'atmos- : phère et la théorie de la réfraction qui en dérive ; toute- fois, d’après de nouvelles déterminations de la constante : de la réfraction , fondées sur les observations de l’auteur. Cette table a déjà paru dans les Ephémérides: pour 1868, peut-être a-t-élle recu quelques pag avalitageus: ses depuis cette époque, : EPRÉMÉRIDES ASTRONOMIQUES DE Mrraw. 123 3.” Le catalogue des principales étoiles , visibles au méridien de Florence pour 1816. | L’appendix contient les pièces suivantes. 1.° Réfractions observées à de petites hauteurs au-dessus de l'horizon , par B. Oriani. Entre les observations dont on à donné connoissance dans les années précédentes , faites avec le cercle répétiteur de Reichembach , de 3 pieds de dia- mètre , se trouvent 19 culminations inférieures de la chèvre, observées en 1811; elle passe au méridien infé- rieur , à Milan , à 1°. 36’. de hauteurisur l'horizon , et seu- lement à quelques minutes au-dessus des montagnes qui le bornent au nord. On a de pins observé en 1811, 14 culmi- nations supérieures ; et de-là étant donnée la hauteur du pôle 43° 28’ 0”,7, on a conclu la déclinaison moyenne de l'étoile 45 . 47. 28",5 pour le commencement de 18rr. Les culminations inférieures ont été calculées par Mr. Oriani, d’après les principales tables de réfraction , savoir, celles de Bradley, Tobie Mayer, Piazzi, Delambre , Carlini et Bessel. Celles de Carlini s’accordoient le mieux , et tou- jours à peu de secondes près avec l'observation ; c'est-à. dire, lorsqu'on négligeoit la correction ( crue jadis né- nécessaire par Carlini ) pour la moitié septentrionale du méridien. 2.° Suite des observations sur l'ébranlement périodi- que des bâtimens , par Angelo Cesaris. Les expériences sur cet objet , publiées dans les éphémérides de 1813 ( pag. 51 ) ont été suivies d’autres non moins remarqua- bles; là il étoit question d’un mouvement, qui pouvoit pour ainsi dire être considéré comme une rotation des murs auxquels étoient attachés le quart de cercle mural et la lunette méridiénne , autour d'un axe vertical. Les nouvelles expériences indiquent une rotation autour d’un axe horizontal dirigé de l'est à l'ouest. Ce mouvement à été rendu visible par celui de la bulle d'air dans uh excellent niveau de Reichembach » adapté au quart de cercle mural ; et qui étoit d’une sensibilité telle qu'une 24 - ASTRONOMIE. inclinaison de 1! ! produisoit un mouvement de 1 À à de Ligne. Les mêmes changemens qu'indiquoit ce niveau , se firent aussi remarquer dans les distances au zénith observées :au mural, de même qu'à un autre niyeau fixé au côté opposé du mur. Ces dernières expériences montrent très-distinctement, qu'il existe un, rapport entre ces effets, et le degré d'échauffement du bâtiment par Yaction solaire. Les changemens sont les plus réguliers aux environs de midi. Fn temps serein la bulle du niveau se meut du côté du sud ; la quantité angulaire du mou- vement est, en gËnéral, à-peu-près de o!", et par un ciel couvert, il cesse tout-à-fait. 3.° Tables pour l'équation du centre de la planète Vesta ( son excentricité est 0,0889 ) ; et pour la MU à à l’écliptique ( l'inclinaison de l’orbite étant — =.7 ° 8! 20" d'après. Carlini ). 4° Occultations d'étoiles observées à Milan depuis 1811 à 1819 ,. par le même; et à Florence , dans les années 1810-1813, par les astronomes de cette ville. 5° Obliquité de l'écliptique, déterminée par les obser- vations solsticiales faites avec le cercle de 3 pieds de Rei- chembach , par B. Oriani. Les observations du solstice d'hi- ver 1810 et des deux solsticesde 1811, ont déjà paru dans les précédentes éphémérides. Ici on donne les observations détaillées des cinq solstices suivans, avec tous les résultats qu'on en a déduits. Il est très-intéressant d'obtenir enfin la décision de cet objet si long-temps discuté , au moyen du cercle répétiteur de Reichembach. Les quatre sols- tices d'hiver donnent l'obliquité moyenne de l’écliptique, réduite au commencement de 1812 — 23. 27. 48",20. Les quatre solstices d'été 23 27.50",77 ; ainsi, on aperCoit toujours une différence , quoique beaucoup moindre que celle que les cercles de Reichembach de 12 pouces , et d'autres instrumens indiquoient. On s'est servi des tables de réfraction de Carlini pour la réduction des observa- tions, Les tables. de réfraction de Delambre , Auroient "NT Une ÉPHÉMERIDES ASTRONOMIQUES dE Mr. 154 donné une différence un peu plus grande; savoir , dé 3,71. 6. Observations. météorologiques faites dans l'arinee 1814 par Angelo Cesaris , avec un résumé des quantités de pluie tombées depuis l’année 1764 jusqu’à 1814: La quantité moyenne de pluie tombée à Milan, dans ces 5r ans, est de 35 p. 3,92 lignes. La quantité annuelle est nécessairement très-variée ; mais si on la divisé ent périodes consécutives, on voit se manifester une äugrien« tation continuelle. Ceésaris en cherche la cause dans l'accroissement des irrigations , d'après lequel une plus grande quantité d'eau se répandant sur une plus grande surface , donne lieu à uné évaporation plus considéras ble , laquelle produit une pluie plus fréquente. Mais le tiombre des années écoulées ést encore trop petit, et le résultat trop dépendant du hazard , pour qu'on puisse en tirer dés conséquences généralés. La dernière année (1814) a été excessivement humide; la Quantité dé pluié tombée à été de 58 pp. 11,38 lignes. La moindre à ey lieu en 1771 ; ce minimum est de 25 p. 11,5 lignes | 4 2. et arts. Nouv. série. Vol. 2. Nô.2. Juin1816. K (na26xx)à à == s en z 7 y: À . MINÉRALOGIE. À Sysrem or Miverarocy, etc. Système de Minéralogie, par R. Jamesow , Prof. Roy. d'hist. nat., Garde du musée de l'Université d'Edimbourg , Présid. de la Société Wernérienne d'hist. nat. de la même ville. 3 vol. grand in-8.° , 2€, édit. Edimbours, Archib. Constable ; et Londres, Longman, Hurst, Rees , Orme, et Brown. 1810. La minéralogie est devenue , depuis quelques années, en Angleterre la science à la mode ; et l'étude de cette branche d'histoire naturelle y est poursuivie avec un zèle sans égal , non-seulement par les hommes qui.cher- chent dans la connoiïssance des minéraux , le moyen Je plus direct pour avancer dans l'étude des phénomènes géologiques, mais elle est aussi cultivée par les gens du monde : ceux-ci ne virent d'abord , dans une collection miuéralogique , qu’un objet de luxe agréable aux yeux; mais bientôt découvrant que ces brillans cristaux offroient au naturaliste quelque chose de plus réel que ces cou- leurs vives et variées ; que cet éclat éblouissant qui les avoient d'abord charmés, ils en sont venus à étudier les formes si diverses et en même temps si constantes que produit la cristallisation; ils ont voulu connoître la com- position et les propriétés de ces corps ;ils sont devenus’, en un mot, minéralogistes. Les femmes elles-mêmes ont pris du goût pour la minéralogie , elles ne se sont point laissées rebuter par la sécheresse d’une étude qui, lors- aw’elle se borne à la connoissance pure et simple des minéraux, n’a rien qui parle à l'imagination. Plusieurs SysrTÈèmMEe DE Mivératocre. 1°7 d'entr'elles ont fait des progrès rapides"dans cette science. . L'impulsion . une fois donnée vers cette branche des connoissances ; il s'en est suivi, ce qui a toujours lieu en Angleterre pour tous les objets d'intérêt commun ; c'est-à-dire, des associations nouvelles, de nouveaux éta- blissemens, destinés à faire fleurir une science, devenue favorite et populaire. Toutes les Universités , toutes les Académies dans les trois Royaumes, ont voulu avoir leur chaire de minéralogie. Dans plusieurs villes on a institué des lecons publiques de minéralogie et de géologie , où les deux sexes rivalisent d'assiduité et d'attention. - On a formé des réunions scientifiques, qui ont cette étude pour objet principal. La Société géologique de Londres, et la Société Wernérienne d'Edimbourg tiennent le premier rang parmi ces belles et utiles institutions. Les minéralogistes du comté de Cornouailles, ce pays si riche en métaux et en minéraux de toute espèce , viennent dernièrement encore de former , sous la pro tection immédiate du Souverain , une Société, nommée Société Royale géologique de Cornouailles. Lorsque l'on réfléchit aux moyens immenses que met entre les mains des minéralogistes anglais le sol des isles britanniques, si varié et si fertile en minéraux divers ; l'étendue des rélations qui existent entre les Anglais et les peuples qui habitent les deux Mondes, le nombre de leurs colonies , l'ardeur pour les voyages et les dé- couvertes , qui anime les habitans de la Grande Bretagne, on doit se féliciter de voir toutes les branches de l'his- toire naturelle de plus en plus cultivées chéz un peuple qui , mieux que tout autre , est placé pour leur donner un vaste et rapide développement. Les dix années , qui viennent de s’écouler, n'ont pas été moins fertiles en bons ouvrages sur ce sujet. Les Mémoires que publient les Sociétés géologique et Wer- nérienne sont remplis d'observations aussi intéressantes qu’exactes, tant .sur les minéraux simples, que sur la K a 128 - Mi1NéRALOGIt+. distribution géologique des roches dans diverses contrées: La Bibliothèque Brüanique a fait connoitre les objets les plus intéressans que renferment ces Recueils. Parmi les ouvrages systématiques que cette mêmè épo- que a vu paroître dans la Grande Bretagne , on remar- quera avec le plus grand intérêt l’excellent Traité de minéralogie de Mr. Kidd , professeur d'histoire naturelle à Oxford. À une profonde connoiïssance des minéraux , ce savant naturaliste joint une vaste érudition, et cest sous ce dernier rapport que son ouvrage est particuliè- rement remarquable. Il a fait pour les minéraux ce que Buffon avoit fait avec succès pour les animaux; c'est-à- dire, qu'il a expliqué les diverses dénominations que les anciens avoient donné aux pierres et aux métaux ; il est parvenu , à l’aide d’une critique éclairée, à appliquer les noms cités par Aristote, par Pline et d’autres anciens auteurs, à des minéraux connus , et a ainsi jeté un grand jour sur les connoissances des anciens à cet égard, et sur plusieurs passages relatifs à leurs usages et à leur économie domestique, qui jusqu'alors n'avoient pas été compris. Le secrétaire de la Société géologique, Mr. Aïkin, a publié dernièrement un Manuel de minéralogie fort étendu. Enfin, Mr. le professeur Jameson d'Edimbourg, ‘déjà avantageusement connu par plusieurs ouvrages mi- néralogiques et géologiques, vient de nous donner une seconde édition de son Traité d’oryctognosie. C'est de cet ouvrage systématique , l'un des plus complets qui ayent encore paru , que nous essayerons de donner une idée aussi exacte que peuvent nous le permettre les bor- nes d’un simple extrait. Ce livre, qui est annoncé comme une seconde édi- tion d'un ouvrage publié il y quelques années , à été tellement augmenté par les découvertes récentes , et modifié par les idées qu'une étude plus approfondie des. minéraux a suggéré à l'auteur , qu'on peut le regarder PE SYSTÈME DE MiNÉRALOGIE. 129 comme un ouvrage nouveau. Mr: Jameson, élève du célèbre Werner , a joui de toutes les ressources qui pou- voient le mettre à même de traiter son sujet de la ma- nière la plus distinguée. Aux connoisaances étendues qu'il a acquises pendant une longue résidence à Frey- berg , il a joint celles que lui ont fourni l'étude de la nature , dans un pays aussi riche en minéraux que l’est l'Ecosse sa patrie , la correspondance des minéralogistes les plus savans de l’Europe, et enfin la lecture de tous les Traités de minéralogie, et les journaux scientifiques , publiés en Allemagne, en France et en Angleterre. Aussi est-il parvenu , avec l’aide des minéralogistes alle- mands Werner , Mohs , Emmerling, Karsten, Steffens , etc. ; des savans français , Haüy , Brongniart, Lucas, Brard, etc.; des anglais , Kirwan , Kidd, Aïkin, etc., et en compulsant les journaux allemands , le Journal de physi- que , le Journal des mines , et les Mémoires des diffé- rentes Sociétés savantes de l'Angleterre , à nous offrir la description de 542 espèces et sous - espèces de miné- -raux ; formant la totalité des minéraux simples , connus au commencement de 1816, époque à laquelle il a livré son livre à l'impression. Dans la première édition de son Systéme de minéra- dogie , Mr. Jameson avoit adopté implicitement la classi- fication de son illustre maître Werner. Dans celle-ci , quoiqu'il aît conservé la division générale des minéraux simples en quatre grandes classes , savoir, les minéraux terreux , salins , inflammables , et métalliques ; il a fait plusieurs changemens à son ancienne méthode dans la distribution des ordres et des genres , et ila sorti plusieurs. espèces des genres dans lesquels elles avoient été rangées , pour les placer dans des familles naturelles , auxquelles elles paroissent devoir appartenir par leurs principaux caractères. On aime à voir un naturaliste aussi distingué que Mr. Jameson , renoncer à ce servile attachement aux idées x30 cr -MinÉRALOGTE. de son maître, qu'on avoit, avec quelque fondement , reproché à ses premiers essais, et se débarrasser de ces eniraves qui l’empèchoient de se confier à ses propres observations, et qui ne lui permettoient pas d'admettre cel- les des savans étrangers , lorsqu'elles ne cadroient pas avec le système de Werner. Dans l’état actuel dela minéralogie, science encore tellement nouvelle, que la masse probable des faits à découvrir surpasse de beaucoup celle des faits déjà connus , ilest bien important que ceux qui s’éceu- pent à recueillir les observations et à nous en présenter le résultat, dépouillent toute espèce de partialité, et s'appliquent de bonne foi à la recherche de la vérité, sans être influencés. par aucune théorie à propager, ni aucun système à défendre. Une telle indépendance d'o- pinion, pourvu toutefois qu'elle soit réfléchie et éclai: rée , sera toujours un des plus sûrs moyens og Ja confiance. Mr, Jameson dans le livre que nous avons sous les yeux, a fait un grand pas vers le perfectionnement de la science en adoptant des modifications que les découvertes plus récentes ,et un examen plus approfondi avoient fait juger nécessaires dans le sysième minéralogique de Werner: Pourquoi donc, puisqu'il av oit senti la nécessité de cor- riger en plusieurs endroits son ancienne méthode , at-il négligé de faire les corrections les plus importantes ? Pourquoi, en particulier , voit-on encore le diamant ; reconnu à présent par tous les chimistes comme un des corps inflammables , figurer à la tête des minéraux tér- reux, tandis que ce minéral, uniquement composé de carbone , ne contient aucun élément terreux quelcon- que ? L'auteur est loin cependant d’avoir commis cette erreur par ignorance , car à l'article des parties consti- tuantes de cette substance , dont il donne l'histoire læ plus détaillée , il nous apprend « que déjà dés l'an 1609 » » Boëtius de Boot, dans son histoire des gemmes , avoit Svstéme DE MinÉRALOGtE. 13r sr€onjécturé que le diamant étoit unessubstätiée |inflam- »'mablé. En 1673 Poylé découvrit, qu'exposé à une »>'témpérature élevée, il s'en dissipoit une portion sous » forme de vapeurs acres. » Cette expériencé confirmée en 1694 ét 1695 par celles que firent, en présence du grand due de Toscane , lés académiciens de cette contrée; avoit été en quelque facon devinée par New- ton , d’après la seule connoïssance de là grande refran- gibikté de cette’ pierre précieuse. « Depuis ce temps- » à le diamant a été fréquemment examiné par les chi- » mistes, et ils ont trouvé que quand on l'expose à une » chaleur de 14 du pyromètre de Wedgwood , c'est-à- » dire, à une température au - dessous de celle qui est nécessaire pour fondre l'argent, il se dissipe graduel- lement , et finit par se consumer en entier. Il se combine à-peu-près avec la même quantité d'oxigène que le charbon, et forme de l'acide carbonique dans la même proportion. Il suit de-là qu'il est principale- ment composé de carbone. » Après avoir ainsi exposé Fopinion des chimistes sur la composition du diamant , d’où vient qu'il ne Ya pas placé dans la classe des miné- raux inflammables ? c’est ce que l’auteur ne prend pas Ja peine de nous dire. Il ne semble pas même prévoir cette objection si naturelle , qu’elle doit se présenter im- médiatement à lesprit de ceux qui ouvrent son livre à la première page. Une nouvelle objection s'élève encore contre l’arran- gement général de ce système. L'auteur a divisé , comme nous l'avons dit ci-dessus , tous les minéraux simples en quatre grandes classes ; de ces classes , l'une, celle des minéraux terreux , est subdivisée en familles , les trois autres, en ordres et en genres. Mais ces divisions ici sont purement nominales. On chercheroiïit en vain dans toute l'étendue de l'ouvrage les caractères sur lesquels elles sont fondées , ceux qui distinguent , une classe , un ordre , ur genre , des autres classes , ordres et genres. On entrevoit 6 vo « y + Y ‘232 MinÉRALOGIE. bien, parmi les 3ubstances qu'il rassemble en. groupes distincts , de certains rapports : confus, de composition, de forme , ou d'aspect extérieur, Mais jamais, l’auteur ne nous donne de ces caracières précis..et tranchés., tels que ceux qui doivent distinguer ,entreux ces différens faisceaux d'êtres unis par de certaines conformités. dans leur nature , que dans le langage reçu en histoire na- turelle nous nommons classes , ordres, genres , et espèces. Il est cependant indubitable. que pour qu'une :classifi- cation systématique soit bonne , et utile aux progrès de la science , il faut que la méthode sur laquelle sont fondées ces divisions soit connue du lecteur; qu'il puisse aprécier la valeur des caractères génériques, et se rendre raison de la place qu'occupent dans :ce système les différentes substances relativement les unes aux autres. Sans cela, nous n'avons plus, au lieu d'une classification rigoureuse et raisonnée, qu'un arrangement vague , qui ne présente point à l'esprit cet ordre symétrique et fixe, qui nous permet d'embrasser d'un seul coup-d'œil et sans nous perdre dans un chaos immense , le nombre prodigieux des productions de la nature. Je. demanderois encore à Mr. J. comment il se .fait que les carbonates, sulfates, fluates de chaux, qui sont réellement des sels, dans l’acception chimique de ce terme, ne se trouvent point placés dans la classe des sels ? d'où vient aussi que tandis que les sulfates de fer, de cuivre , de zinc, et de cobalt, sont rangés. par lui dans la classe des minéraux. salins , les combinaisons de ces mêmes métaux avec d'autres acides, font partie de l4 classe des minéraux métalliques. Il faut cependant avouer , que dans ce cas-ci, il a tracé pour cette classe des sels un caractère distinctif d'avec les autres classes, « Les caractères, dit-il, qui distinguent les substances » de cette classe, de celles des autres classes, sont prin- » cipalement leur gout et la facilité avec laquelle ils se » dissolvent dans l’eau.» Voilà en effet un caractère ; Srsrème DE MiwérALOGrr. 133 mais est-il assez tranché et assez important pour inter- vertir aussi étrangement l'ordre naturel ? car dans cette méthode , les sulfates de fer, de cuivre, etc. se trouvent séparés des autres substances métalliques par toute la classe des substances inflammables. | Cette transposition seroit excusable dans une mé- thode artificielle , qui ayant pour but unique de faci- Liter à un commençant la recherche des noms des subs- tances qui lui sont inconnues , emploie pour cet objet les caractères qui lui paroissent les plus propres à les distinguer, sans égard à leur valeur relative. Une telle méthode peut aussi sans inconvénient s'écarter de l'or- dre naturel , pourvu toutefois qu'on voie clairement dans cette déviation d'ordre un moyen de rendre plus aisée la recherche des noms. Mais le système de Mr. Jame- son nest point une méthode artificielle , car, comme nous l'avons déjà observé, tout en divisant les minéraux en classes et en genres , il ne fait nullement mention des caractères sur lesquels cette division est fondée. Et ce seroit en vain qu'un novice dans la minéralogie ayant dans une main le livre de Mr, Jameson et dans l'autre un minéral qu'il ne connoït point, chercheroit le nom du ‘minéral parmi les cinq cent quarante-deux descrip- tions de minéraux différens, Comme le feroit avec bien plus de succès pour la découverte du nom d’une plante, celui qui la chercheroit dans Linné ou dans Lamarck. Nous avons vu également que l'auteur n'avoit pas eu pour but de suivre la méthode naturelle ; et en vé- rité, 1l nous paroît que Mr. Jameson n'a pas des idées bien nettes sur l'emploi de ces deux genres de méthodes, et qu'il semble ne pas connoître les principés d'une bonne classification , connoissance absolument indispen- sable à quiconque veut écrire un système sur quelque partie de l’histoire naturelle que ce soit. Nous devons même avouer avec regret, que sous ce 134 - MirxérArocre. rapport la minéralogie est encore bien éloignée de la botanique et de la zoologie , et que nous croyons revoir dans la plupart de nos systèmes de minéralogie actuels, ces anciens Essais de botanique et ces Traités sur les animaux , remplis de descriptions, longues , mi- nutieuses et fatiguantes, qui ont coûté beaucoup de -peine.et n’ont donné qu'un bien foible profit à la science: ombien ne seroit-il pas à desirer qu'un homme de génie semparant de tous ces matériaux épars ou en- tassés en amas confus, érigeàt à la minéralogie un mo- nument semblable à cet édifice simple, beau et com- mode, que l'immortel Linné a élevé aux autres règnes de la nature. Un tel homme , en élaguant ce fatras de caractères minutieux et inutiles, en retranchant de ces descriptions tout ce qui nest pas caractéristique et dis- tinctif, réduiroit ces longues descriptions à de courtes définitions , et fixeroit d'une manière invariable une no- menclature dont la complication devient tous les jours plus effrayante. IL suffit, pour se convaincre du pressant besoin qu'é: prouve la science d’une nomenclature unique et fixe, de jeter les yeux sur les synonimies qui précèdent dans l'ouvrage de Mr. J. la description de chaque minéral ; et qui occupent à elles seules une bonne portion de ce livre. Ce n'est certainement pas la partie la moins importante de l'ouvrage. On peut même affirmer, que dorénavant une bonne synonimie est un appendice indispensable à tout traité de minéralogie ; et qu'on ne peut l'omettre sans introduire dans la science une funeste confusion. Nous en citerons ici deux exemples seulement sur tant d’au- tres. L’épidote de Haüy et de Mr. J. ( p. 92. Vol. I) a été mommée pistacite par Werner, schorkort du Dauphine par Romé de l'Isle, #hallite par Daubenton et La Met- trie, delphinite par De Saussure , acanticone par Dan- drada ; arendalite par Karsten. Voilà donc sept noms SysrTème De MinérRALOGrr. 135 différens , donnés à la même substance , sans compter le nom de baïikalite , donné à une variété de l'épidote d'un vert olive eten cristaux prismatiques à quatre pans; et le scorzæ de Klaproth, autre variété de l'épi- dote, qui se rencontre vers la rivière Arangos en Tran- sylvanie. Voyez d’un autre côté aux articles topaze , rubis, saphir, etc. combien de fois on a donné le même nom à des espèces fort différentes. Ainsi, on a appelé topaze orientale, un saphir jaunâtre ; topaze hyaline , le zircone; topaze, d'un vert jaunâtre , la crysolite ; topaze de Sibé- rie , un béril jaunâtre ; topaze de Bohème ou d'Ecosse, un cristal de roche Jaune ; ; topaze enfumée ; un cristal de roche d'un brun jaune ; fausse topaze, un spath nt Jaune, Mr. Jameson ne laisse passer aucune occasion de re- lever des erreurs qui avoient jeté une grande confusion dans la nomenclature des minéraux et des pierres pré- cieuses en particulier, dont la couleur, un des carac- tères les plus variables qu'il y ait, avoit été long-temps le caractère distinctif. Voilà cependant à quels graves inconvéniens la minéralogie sera exposée , tant que nous ne posséderons pas un système fondé sur des principes solides et invariables. Pour montrer combien la méthode de Mr. Jameson est défectueuse à cet égard ;, nous don+ nons ici le tableau des principales divisisns et subdivi- sions adoptées par cet auteur. s La première classe est divisée en vingt-sept familles , qui sont celles du’ diamant, du zircon, du rubis, du schorl, du grenat, du quartz , du pechstein ; de la zéo- lite, de la pierre d'azur, du feldspath ; de l'argile, du schiste argileux , du mica, de la lithomarge , de la stéa- tite, du talc , de la hornblende, de la chrysolithe , du basalte, de la dolomie , de la pierre calcaire , de l'apatite, du spath-fluor , du gypse, de la FR crie de la baryte, et de l’hallite ou ceryolite. : On sait que Werner: avoit divisé cette classe’ des mi- 36 r : MiNEÉRALOGYE. néraux terreux en huit genres; diamant, zircon , sili- ceux, argilleux , magnésien, calcaire, barytique et stron- tiane. Cette division , qui paroïît au premier coup-d'œil ‘out-à-fait naturelle, puisqu'elle semble reposer sur les principes chimiques , s'est trouvée fort défectueuse. dans l'application que Werner en a faite; car, au lieu de prendre pour caractère principal de ses genres , la terre quelconque , qui paroît , d'après l'analyse chimique , exister en plus grande quantité dans la composition des diverses pierres, il a eu égard non à l'élément terreux dominant , mais à celui qui semble influer le plus sur l'aspect extérieur de la pierre. Ce caractère est aussi vagué qu'indéterminé. Aussi, a-t-on souvent reproché , avec raison, à Werner d'avoir rangé dans son genre siliceux bien des pierres , dans lesquelles l'argile est la terre do- minante ; et vice versé. Mr. Jameson, qui a bien senti tous les désavantages de cette division, s'est contenté d'éla- guer entièrement ces genres, et a disposé les minéraux de cette classe par familles naturelles. La seconde classe comprend, comme nous l'avons dit, sous le titre de minéraux salins , les sels solubles dans l'eau qui se trouvent dans la nature. Au lieu de fonder; comme Werner , ses subdivisions sur les acides qui for- ment ces sels, Mr. J. fonde les siennes sur les bases ; et il divise cette classe en trois ordres ; les sels terreux ; les sels alkalins, et les sels métalliques. Le-premier ordre comprend les sels d'alumine et de magnésie, qui forment deux genres. Le second , les sels de soude, de potasse et d’ammoniaque. Le troisième , les sels de fer , de cuivre, de zinc et de cobalt. Les minéraux inflammables composent la troisième classe , et sont divisés en quatre familles ; les soufres ; les bitumes, les graphites, et les résines. Enfin la quatrième classe comprend les métaux, divi- sés en autant d'ordres qu'il y a d'élémens métalliques difs férens , savoir, en vingt-un ordres. PUR ST JE Sysrème DE Minérazocre. 137 On voit clairement, qu’à tous les défauts que nous avons développés , se joint encore dans cette classifica- tion une absence complète d'unité : voilà en effet quatre classes , qui , au lieu de présenter un principe uniforme de subdivision, sont divisées, les unes en familles natu- relles, une autre en ordres et en genres , et la dernière en ordres seulement, Mais hâtons-nous de quitter ce sujet, pour passer aux parties de l'ouvrage pour lesquelles Mr. Jameson mérite les plus grands éloges ; car , $i nous avons été appelés , bien malgré nous, à être sévères sur la forme de ce système, nous n'aurons qu'à louer l’auteur sur le fond de son livre, sur les détails nombreux et intéressans dont il a enrichi cet Ouvrage , qu'en peut regarder à juste titre comme un des plus complets et des plus ins- tructifs qui existent en minéralogie. Ses descriptions des minéraux sont claires , sans être trop minutieuses ni trop longues. .Il employe , ainsi que Werner, les caractères extérieurs, et nous devons convenir que si les caractè- res chimiques, et ceux que donne la cristallisation js sont les plus sûrs et les plus importans pour la distinc: tion des espèces , les caractères extérieurs sont ceux dont l'usage est le plus facile, et l'application la plus générale à toutes les formes sous lesquelles les substances miné- rales soffrent à nos yeux. (La suite à un autre Cahier }, e Rate EE À LE au eu A ne mi te nd nur a) MÉDECINE. Manico - cHIRURGICAL TRANSAGTIONS ; Vol. VII, 1816. Histoire d’uné apoplexie , remarquable par plusieurs circonstances accessoires , rédigée par le Dr. Lors Oprer , de Genève , lue à la Société médico-chirur- gicale de Londres , par le Dr. Arex. Marcer, et in- sérée depuis dans le septième volume des Transactions \ de cette Société (+). RAR ÈS Le malade , dont il est question dans ce Mémoire, est mort en 1799 , à l'âge de cinquante - neuf ans. Sa constitution présentoit toutés les apparences de la santé et de la force. Ses parens avoient atteint un âge très- avancé , et tout sembloit lui promettre une carrière aussi prolongée que la leur. Il avoit été accoutumé dès son enfance, à parcourir les montagnes, à braver toutes les intempéries de l'air, et à supporter également bien les grandes chaleurs et les grands froids. Aussi avoit-il (1) Ce Mémoire est le même dont j’ai parlé dans la Bibl, Brit. Sc. et Arts, Vol. XXXIT, page 358 note. Je n'aurois pas songé à le publier, si le fait de la non-coagulabilité des sérosités cérébrales n’étoit pas aujourd'hui bien reconnu , et si, dans un voyage que Mr. le Dr. Marcet fit à Cenève l’an- née dernière , il ne m'avoit pas demandé la permission de le lire, à son retour à Londres, à la Société chirurgico-médi- cale. Puisqu'il a été inséré dans les Transactions de cette So- ciété, je crois devoir le publier aujourd'hui en original, parce qu'il me paroît contenir plusieurs observations pathologiques intéressantes, et de l'exactitude desquelles je puis répondre. (0) Hi1S$TOtRE D'UNE APOPLEXIE, 139 toujours joui d'une excellente santé, jusqu'à l'âge de , vingt-neuf ans. Il fit alors un voyage en Italie, pendant lequel il mañgea une grande quantité de fruits acides ; à la suite de ce voyage ; il fut atteint d’une maladie grave, qu'on supposa produite par quelque affection organique de l'estomac ou du pancréas, et qui le mit pendant bien des mois dans l'impossibilité de supporter aucun genre d'alimens. Tous les remèdes qu’on lui administra échouè- rent , à l'exception du savon de Starkey (1), qui seul lui fit beaucoup de bien ; mais ne le guérit pas entiè- rement, Car dès-lors il avoit constamment été sujet à des vents, à des aigreurs, et à une sorte de pyrosis ou sensation de chaleur très-incommode , dont il ne pou- voit'se soulager qu'en avalant de la craie, où quelque autre absorbant, ét en vomissant quelques heures après son repas une grande partie des alimens qu'il avoit pris. Il avoit heureusement acquis la faculté de vider ainss son estomac à volonté , et au moment où cela lui con- venoit, sans en être incommodé. S'il résistoit à ce be- soin de rendre, il éprouvoit une sensation pénible , (1) Le savon de Starkey se prépare avec la potasse caus= tique et l'huile essentielle ; ou esprit de térébenthine. On en trouve la recette dans la pharmacopée de Paris, sous le nom de Sapo tartareus. Elle se trouve aussi dans la pharmacopée de Spielmann, page 293. Celui-ci paroît redouter beaucoup les effets irritans de cette huile, et il conseille de n’employer ce savon qu'avec beaucoup de prudence , et à la dose de quel- ques grains seulement ; negue, ajoute-t-il , qui in'looum ürri= tantis multum olei terebenthinæ , aliud mitius substituerit, oleume perdidisse et operam censendus erit. Mais aujourd'hui qu'il est bien reconnu qu’on peut , sans de graves inconvéniens , admi= mistrer l'huile de térébenthine à grandes doses, ( Voyez la! Bibl. Brit. Sc. et Arts, Vol. LX. p.149 ) ces craintes doi yent paroïtre bien exagérées. (O) x40 1: MéDbEcI: NÉ. comme d'un grand poids sur son estomac, actompagñé de renvois aigres , et d’une oppression telle , qu'il étoit obligé d'avoir immédiatement recours au vomissement ; lequel faisoit sur-le-champ cesser ces symptômes, En général cependant , il n'attendoit pas que le mal eût atteint ce degré de violence pour se soulager ainsi , et il choisissoit si bien son moment pour cela, que la plupart de ses amis , et même de ses proches parens, n'ont jamais eu connoissance dé cette infirmité. : Dès l’âge de quinze ans, il avoit été sujet à des hé- morrhoïdes , qui saignoient par fois abondamment. — Sa peau étoit rude , et il avoit toujours eu une dispo- sition aux därtres. — Quelques années avant sa mort, il se manifesta sur son nez un petit bouton, qui augs menta graduellement pendant quelques mois ; dégénéra ensuite en un ulcère de mauvaise nature , avec des bords durs et calleux , et prit enfin un aspect assez alarmant , pour qu'on crût. absolument nécessaire de le détruire par le cautère actuel. Gette opération ; quil supporta avec un grand courage , réussit fort bien et le guérit. complétement. À cette époque, on lui établit un caütère au bras, qu'on entretint toujours depuis. Je passe maintenant à sa dernière maladie. A la suite de vives émotions sur la fin de 1793, il fut tout d'un coup atteint d'un violent vertige , accoin- pagné d’une sensation d'engourdissement dans le bras et dans la jambe gauche, sensation qu'il conserva Jjus- qu'à sa mort, quoique le vertige ne fût pas de longue durée. Ce fut inutilement que j'eus recours, pour la dissiper, aux vésicatoires , aux purgatifs , aux frictions avec une flanelle, et avec de la moutarde , ainsi quà une longué suite de remèdes antispasmodiques et 10- niques. dut affection paroissoit avoir son siège dans les extrémités sentantes, plutôt que dans les fibrés mus- éulaires. Le malade pouvoit exécuter facilement toutes sortes de mouvemens avec le bras affecté ; mais 1l né- prouvoif Hisrotre D'UNE APOPLEXIE. 141 ‘prôtivoit aucune sensation distincte , de ce côté, par ‘Tattouchement des objets , entre lesquels et ses doigts, ‘il lui sembloit toujours: qu'il y eût beaucoup de sable “interposé. Cette sensation étoit même ; jusqu’à un cer- ‘tain point, douloureuse ‘et angoissante , comme si-elle provenoit plutôt d'un excès que d’un défaut de sensi- bilité, ensorte qu’il redoutoit de se servir de cette main, sans le secours d’un gant. Il éprouvoit aussi quelque ‘chose d'atalogue à la joue et à la mâchoire du même “côté , et quand il passoit sa main sur son visage , ‘une ligne de démarcation très-exactement définie lui faisoit ‘apercevoir distinctement et désagréablement la différence qui se trouvoit à cèt égard entre le côté gauche et le “côté droit. — Il jouissoit d'ailleurs d'une bonne santé. Rien nannoncoit en lui ni pléthore ; ni foiblesse ;-et ‘il conservoit toute sx présenéé d’esprit, ainsi que l'u- ‘sage de toutes ses facultés intellectuelles. Plusieurs mois se passèrent dans cet état, sans aucun charigement , malgré la multitude de remèdes que l'on ‘mit en usage pendant tout ce temps-là. Les bains , chauds et froids, l'électricité, l'arnica, la valériane, les “vésicatoires , les embrocations , les voyages , les eaux minérales , factices et naturelles, telles que celles d'Aix ‘en Savoie, de Bourbon et de Plombières, les sucs d'her- bes , une diète entièrement végétale, etc. tout fut es- sayé, mais Imutilement.— La maladie empira , mais pres- que toujours par de nouvelles attaques, subites , très- distinctes , et plus ou moins graves. Une des plus vio- lentes eut lieu aux bains de Bourbon , où , à la suite d'une douche trop chaude , il perdit tout d’un coup le sentiment , et Jusqu'à un certain point, le mouvement de tout le côté gauche, depuis le pied jusqu'à la langue, Il ne parloit plus que d'une manière confuse et presque inintelligible. 11 ne pouvoit lever ou ployer sa jambe qu'avec difficulté. Se, et arts. Nouv: série, N ol. 2. N°. 3. Juin 1816. L 42 ca Mon ca Noter. | Cela s’apercevoitsur-tout, quand il essayoit de marcher en droite ligne le long des bandes de noyer qui com- posoient les parquets de son appartement , exercice :au- quel il s'étoit habitué depuis long-temps, pour s'accou- tumer ; en parcourant les montagnes , à marcher avec sécurité le long des rochers les plus étroits , et sur le «bord des précipices.. IL y étoit devenu fort adroit ; “Mais sa maladie l’avoit privé de la faculté de con- server son équilibre , et de diriger, à volonté ses mouvemens. Une circonstance remarquable dans ces es- sais ; C'est que c'étoit toujours au passage d’une porte qu'il éprouvoit la plus grande difficulté. Il pouvoit en- core traverser une chambre d'un pas assez ferme ; mais dès qu'il atteignoit la porte, quoiqu'ouverte à deux bat- tans, laissant un passage beaucoup plus large que son corps, et sans aucune “ifférence d'une chambre à l’au- tre , il chanceloit, précipitoit ses mouvemens , comme s’il.se préparoit au saut le plus périlleux , et ne pou- voit franchir le pas qu'avec la plus grande peine. Dès qu'il en. étoit venu à bout, il ayancoit avec confiance, “et d'un pas aussi ferme qu'auparayant, 1l traversoit la secon®! ‘chambre, jusqu'à-ce qu’une autre porte se pré- -séntant , il reprenoit toutes ses angoisses et ne la fran- chissoit qu'au moyen des plus grandes précautions et avec la mème terreur. | On éssaya un second voyage, à Plombières. Là, il eut “une abondante éruption de darires sur le front et au- “tour des yeux. On espéroit qu'elle Le soulageroit de ses autres maux. On concut lé même espoir d'une violente ‘colique hémorrhoïdale, dont il fut aussi subitement at- teint. Mais ces espérances s'évanouirent bientôt. La pa- -ralysie continua à s'aggraver. Le seul remède qui parut ‘constamment avoir un bon.eflet, était le vésicatoire. On y avoit recours toutes les fois qu'il avoit quelque retour de mal de tête ou de vertige, auxquels il étoit devenu fort sujet, et il en étoit toujours soulagé ; mais ce soulagement étoit de peu de durée, PS Historre D'UNE APOPLEXxIE: +43 Quinze mois avant sa mort, les écrits du Dr. Beddoës Mm'engagèrent à essayer de lui faire respirer le gaz oxi- gène ; et én attendant qu'on püt avoir pour cela un appareil convenable , je lui fis prendre en boisson dé l'eau oxigénée (1). Mais je fus bientôt obligé d'y reñon< cer , parce que ce remède parut augmenter successive- ment la sécrétion dés urines , tellement qu'elles surpas- soient de beaucoup en quantité sa boisson , ce qui agoravoit beaucoup sa foiblesse. La nature écailleuse dé sa peau , l'enflure œdémateuse de ses jambes ; la dispo: sition qu'il avoit eue pendant 8i long-temps ; sort grand appétit et l'altération qu'il éprouvoit alors ; me firent soupconner le diabète, d'autant plus, que depuis quel que temps ; il avoit totalement changé de noufriture ; ét s'étoit exclusivement borné # une diète végétale (2), qui, depuis que la paralysie étoit complète, n'avoit plus pour lui aucun des inconvéniens qu'elle produisoit au trefois , les vomissemens ayant éntièrément vessé. Cepen: dant cé soupcon ne se vérifia point. L'évaporation de (1) Voyez sur les effets : de ces eaux ; la Bibl Brit; Sci et Arts; Vol. VIII, p: 173 note. J'en ai certainement obéervé de très-bons effets; mais comme elles w’ont aucun goût et aucune apparence qui puisse les faire reconnoître et distin= guer de l’eau pure, à inoins d'expériences pneumatiques; qui ne sont pas à la portée de tout le monde, il est souvent ar- rivé qu'on nous a trompés, et qu'on leur a substitué de l'eaù simple , ce qui les à peu-à-peu discréditées, et en a fait tomber l'usage. Ïl seroit à désirer qu’on püût trouver quelque moÿén facile et populaire de les reconnoître sur le champ; de iianière à être bien assuré de leur composition, (O) (2) Voyez sur le diabète ; sur l’analogie de cette maladie avec les sympiômes dont il est ici question, et sur-tout su Putilité de la diète animale pour prévewir sa formation! et pour la guérir, l'analyse que j'ai publiée de l'ouvrage du Dr. Rollo, dans la Bibl, Brits Sc.et Arts, Vol. VI, p.307% (0) ; L 2 144 MÉéDEecinvs. l'urine ne donna que peu de matière extractive , mais seulement un abondant résidu de matières salines, sem- blable à celui que contient l'urine des femmes affec- tées d'hystérie , et il suffit de priver le malade de fruit et d'eau oxigénée pour faire disparoître les symptômes diabétiques. — L'appareil pour la respiration du gaz fut enfin prêt. Nous l'essayames ; mais sans aucun succès , et la fatigue qu'occasionnoit au malade les efforts pé- nibles qu'il étoit obligé de faire pour s'en servir, nous forcèrent bientôt d'y renoncer. La maladie saggrava de plus en plus, quoique par des gradations insensibles. Les facultés intellectuelles s’af- foiblirent ; le malade en fut bientôt réduit à ne pouvoir presque plus marcher, ses traits s’affaissèrent, et son corps se courba toujours plus du côté gauche. Il tomba dans une apathie, dont il ne sortoit qu’occasionnelle- ment et par momens , pour prendre part à la conver- sation. Il survint ensuite de nouvelles infirmités , telles qu'une incontinence d'urine, qui dura assez long-temps, une contraction spasmodique de trois doigts de la mair gauche, un ulcère gangréneux, qui se manifesta sur le prépuce. Il fut enfin délivré de cette triste complica- tion de maux par une mort tranquille, et en quelque sorte subite. Il avoit soupé la veille de bon appétit, mais la nuit avoit été inquiète. Sur le matin, il tourna sa tête de côté , et rendit son dernier soupir sans au- cune agonie. À l'ouverture du corps, qui fut faite en ma présence avec beaucoup de soin, par Mr. Jurine , trente - deux heures après sa mort, nous trouvames la dure - mère fortement adhérente au crâne, sur-tout le long du sinus longitudinal. Entre la pie-mère et l’arachnoïide, il y avoit un épanchement considérable d'une sérosité sem- blable en apparence à la substance gélatineuse , qu'on trouve souvent dans le cerveau des malades morts de quelque affecuon comateuse, La membrane qui la re- HiSTOIRE D'UNE APOPLEXIE. 149 couvroit avoit la teinte bleuâtre , propre à ce genre d'épanchement , excepté qu'on voyoit cà et là des taches d'un gris jaunâtre, de trois à quatre lignes de diamètre , entourées d'un bord circulaire d'un rouge foncé , et qui paroissoient comme enchâssées dans la membrane. Nous primes d'abord ces taches pour des hydatides ; mais quand nous essayames de les détacher, nous trouvames que ce n’étoient pas des poches séparées, qu’il n’y avoit aucune solution de continuité, que leur bord circulaire n'étoit qu’un vaisseau sanguin , communiquant libre- ment avec les autres, mais contourné, je ne sais pour- quoi, en cercle , et que la différence de couleur de ces taches, ne provenoit que de la plus grande trans- parence de la membrane en ces endroits, tandis que partout ailleurs son opacité lui donnoit une teintc bleuâtre. La sérosité qu’elle renfermoit étoit partout de la même couleur jaunâtre ; où que ce fût qu'on lui donnât une issue par l’ouverture de la membrane, elle couloit librement de tous côtés , et nous en recueilli- mes ainsi une ou deux onces, que nous exposames à la flamme d’une chandelle. Il n'y eut aucune coagula- tion , mais seulement une forte ébullition , et le. tout s'évapora , sans laisser aucun résidu sensible (1). L'épan- (1). Pourquoi les sérosités épanchées dans le cerveau ne contiennent-elles que peu ou point d’albumine , et ne sont- elles par conséquent pas susceptibles de coagulation par la chaleur , comme celles qui sont épanchées dans d'autrés ca- vités ? Je l’ignore ; maïs quelque étrange que ce fait aît paru dans le temps, j'ose affirmer, d’après les nombreuses recher- ches que j'ai faites depnis, qu'à quelques exceptions près, dues peut-être à des circonstances particulières, il est général Cette différence entre ces deux genres de sérosités avoit été découverte , il y a long-temps, par Mr. John Hunter, Il l’a- voit consignée dans un excellent ouvrage ( 4 Treatise on the blod, etc.) qui parut après sa mort, en 1794, ‘et dontij'ai 1:46 MEDECINE. chement avoit lieu , non-seulement sur la surface du cerveau , mais aussi sur celle du cervelet, sur lequel il étoit beaucoup plus considérable du côté droit que du côté gauche, On apercevoit cà et là des bulles d'air, méêlées avec le sang dans quelques-uns des vaisseaux artériels (1).— Les ventricules étoient aussi remplis de la même espèce de sérosité, et en telle quantité, que nous les trouvames considérablement dilatés. Nous es- timames qu'ils pouvoient en contenir cinq onces. — Le plexus choroïde paroissoit entièrement composé de grap- pes d'hydatides ; apparence qui se présente fréquem- ment dans les ouvertures de cadavres, et qui provient, non d'hydatides séparées , mais de la dilatation des vaisseaux très-délicats qui forment ce plexus.— La glande pinéale étoit dure, et se brisoit entre les doigts comme de la terre. Mais c'est aussi ce qu’on voit souvent, — L'examen ultérieur de la tête ne présentoit d'ailleurs rien d'extraordinaire , si ce n'est que le cerveau étoit publié l'extrait dans le 3° volume de la Bibl. Brit. Sc. et Arts. Je rapportois à celte occasion, (page 34) l'histoire d'un de mes malades, âgé de 67 ans, qui avoit depuis long- temps un hydrocèle, et qui mourut d'une apoplexie séreuses Jen obtins l'ouverture. La sérosité contenue dans Fhydrocèle se coagula complètement par la chaleur ; celle que nous trou- vames dans les ventricules du cerveau ne se coagula point du tout, mais s'évapora en entier, (O) (1) Voyez sur celte apparence de bulles d'air dans les vais- seaux de la tête Le trente-deuxième vol.-de la, Bibl. Brit. Sc. et Arts , p. 361, où je hasardois une conjecture qui me paroît encore assez plausible pour la révéter ici; c’est que, puis- qu'il suffit d’injecter quelques bulles d’air dans les veines d’un animal pour le tuer très-promptement , il n’est pas impossi- ble que le développement de quelque gaz dans les vaisseaux sanguins puisse avoir lieu, même pendant la vie ,etdeveni bientôt mortel, (O} Lo HisToirrr D'UNE APOPLEXIE. 147 fort aplati du côté des tempes, et profondément sil= lonné par les artères. | ‘L'abdomen présentoit de singulières déviations de l'état ordinaire. Car, quand nous eumes/ouvert et renversé les tégumens et le péritoine ; de manière à mettre en vue les viscères , nous n’apercumes ni Festomac, ni le foie, ni le colon, mais seulement les petits intestins et le cœcum. Ce dernier étoit d'un énorme volume; sa circonférence mesurée exactement étoit de quinze pouces, tandis que l'ileum , là où ib y aboutissoit, n'en avoit pas plus de quatre ou cinq. L'appendice vermiforme: avoit quatre à cinq pouces de longueur , et adhéroit par son extrémité à la surface postérieure du cœcum. Le colon, entièrement caché par les petits intestins, étoit aussi extrêmement dilaté , et remontoit du côté droit par dessus le foie jusqu’au diaphragme, aussi haut que la septième ou: sixième côte, de là il passoit du côté gau- che, où il atteignoit la cinquième côte, immédiatement sous le mammelon, en sorte que là il se trouvait pres- que contigu à la pointe du cœur, dont äl n'étoit séparé que par le diaphragme, qu’il avoit considérablement repoussé vers le haut. Ainsi, le colon , au lieu de ‘passer, comme à l'ordinaire, au-dessous du foie, passoit par dessus, chevauchoit l’orifice supérieur de l'estomac, et le comprimoit d'autant plus qu’au lieu de descendre ensuite à gauche , comme dans l’état naturel, il pas- soit obliquement de gauche à droite, se contournoït enfin tout près du cœcum, et se terminoit dans le rec- tum , lequel étoit aussi extrêmement dilaté, au point d'égaler le volume ordinaire du colon. — Tous les autres viscères de l'abdomen étoient sains, et il n’y avoit pas la plus légère trace d'obstruction, de dureté, ou ‘44- “cune affection morbide du pancréas. É, - Quant à l'intérieur du thorax , les poumons ; quoique “petits ; étoient à d'autres égards parfüitement sains, aussi “bien que le cœûx et les gros vaisseaux. Mais” cômiie 1438 MépDecinr. le diaphragme étoit extrêmement repoussé de bas en. haut, de manière à ne laisser que peu de place pour. l'expansion des poumons dans l'acte de la respiration, si les dimensions du thorax avoient été renfermées dans: ses limites ordinaires, les poumons s'étendoient par dessous les clavicules jusqu'à une certaine hauteur sur. le col. Le temps nous manqua pour examiner en détail les attaches de la plévre et du médiastin, dans cette bi-. zarre conformation. D'après les résultats de cette ouverture , il paroït 1.° que la cause prochaine de la maladie et de la mort: a été l'épanchement d'une grande quantité de sérosité Le] dans les ventricules et entre les membranes du cerveau, épanchement qui, par la compression qu'il exerçoit sur cet organe , devait nécessairement altérer ses fonctions. Jé présume que l'épanchement avoit commencé entre; les membranes du cervelet, parce que ce n'est que là que nous trouvames une différence marquée entre le côté droit, et le côté gauche, et que la maladie, quoique générale sur la fin, avoit pourtant été pendant très- long-temps bornée au côté gauche , ce qui, comme, on sait, devoit naturellement faire présumer que le prin- cipal siège du mal étoit dans le côté droit du cerveau. — On voit souvent des apoplexies produites par un épan- chement semblable ; mais pour l'ordinaire, il est subit, et la maladie ne dure que quelques jours. J'ai vu en dernier lieu un homme âgé de 61 ans, mourir d'une apoplexie qui n'avoit duré que soixante heures , et dont la tête présenta à l'ouverture exactement les mêmes ap- parences que celle du malade ci-dessus , quoique la maladie de celui-ci aît duré cinq ans. — Il est singulier qu'un aussi grand dérangement dans l’organisation du cerveau, ait pu durer aussi long-temps, sans affecter d'une manière sensible les facultés intellectuelles. — Une autre singularité , c'est que à l'exception de quel- ques éhblouissemens passagers , les yeux de mon ma- H1$5TOIRE D'UNE APOPLEXIE. 149 Jade n'ayent jamais été affectés , et que la pupille se soit toujours bien contractée à la lumière , tandis que dans l'épanchement qui constitue l'hydrocéphale des en- fans, sa dilatation en est presque toujours le résultat. On pourroit supposer que lorsque l’épanchement est graduel , les nerfs optiques s’accoutument peu-à-peu à un degré de compression, qui, s'il'avoit eu lieu subite- ment, les auroit affectés; mais dans le dernier cas dont je viens de parler, et qui n'avoit pas duré trois jours, la pupille n'avoit non plus présenté aucune dilatation extraordinaire. À quoi tiennent ces différences ? C'est ce qu’on ne pourra probablement pas expliquer de long-temps. Des affections du cerveau parfaitement sem- blables en apparence produisent souvent des effets qui n'ont entr'eux aucune ressemblance , et récipro- quement , des effets qui paroissent les mêmes à tous égards , proviennent souvent de causes entre lesquel- les on napercoit aucun rapport. — Nous ne con- noissons pas mieux , dans la plupart des cas, la cause de l’épanchement. Ici, il semble assez probable qu'il avoit été le résultat de plusieurs causes réunies, Car, indépendamment des inquiétudes, des soucis et des vives émotions que la’ tourmente révolutionnaire , à laquelle nous étions alors en proie , comme les états voisins, doit avoir occasionnées au malade (1), j'ai appris (1) J'ai vu à cette époque une vieille dame, qui pendant le procès de l'infortuné Louis XVI étoit dans les plus vives inquiétudes, et ne cessoit de dire que si ce bon Roi avoit le malheur de succomber sous le fer es assassins, elle ne lui survivroit pas, quoiqu'elle jouit à tons égards, malgré son âge, d'une bonne santé. Eflectivement au moment où l’on reçut la nouvelle de sa condamnation et de sa mort, elle prit une violente attaque de convulsions, suivie de plusieurs autres , qui la privèrent de la vue, et rendirent , pendant plusieurs mois encore , la fin de sa carrière, aussi déplorable qu'inté- ressante. (O) xÿo MÉDECINE. depuis sa mort, qu'au commencement de 1793, il avoit fait une chute grave du haut d’un escalier, et avoit peut-être alors recu quelque coup. à la tête, accident qu'on sait être souvent , et quelquefois long-temps d'a- vance (1), une cause d'hydrocéphale. Cependant, ses parens mont assuré que long-temps avant cette époque, il prenoit souvent un mot pour l’autre, sans s'en ap- percevoir et se fàchoit de ce qu’on ne le comprenoit pas, circonstance qui sembleroit indiquer que la première cause du mal étoit bien antérieure à la première atta- que du mal. Enfin, ne peut-on pas supposer que.le dé- placement des intestins peut jusqu’à un certain point avoir comprimé les gros vaisseaux, et par là gèné la circulation dans la tête ? 2.09 Le déplacement du colon et la compression qu'il Lames (x) J'ai vu À différentes époques trois enfans de 8 à 12 ans, être subitement atteints, sur la fin d’une légère fièvre bilieuz se, qui ne présentoit en elle-même aucune apparence de - danger , d’un hydrocéphale promptement mortel, et constaté après la mort par l'ouverture. Surpris de cette catastrophe im— prévue , je pris des informations exactes sur ce qui avoit pré cédé la maladie, et j'appris qu'un on deux ans auparavant r un de ces enfans avoit fait une chute grave du haut d’un premier étage et sur des pierres, un second avoit été l'année précédente , renversé dans la rue par un char, dont la roue lui avoit passé sur la tempe, le troisième avoit aussi quelques mois auparavant, fait une chute , et reçu un violent coup sur la tête; sans que ni pour lan, ni pour l’autre de ces trois enfans, on eût songé à avoir immédiatement recours aux sangsues, comme il faut toujours le faire, lorsqu’après les ac- cidens de ce genre, il se manifeste le plus léger symptôme d’une affection cérébrale, quelque passagère qu’elle puisse être. Malheureusement , on avoit d’autant moins cru cette préeau- tion nécessaire ; que les enfans s’étoiént promptement réta- blis, et s'étoient toujours fort bien portés depuis. (O) Hisroirz D'UNE APOPLEXIE. ar exercoit sur l'orifice supérieur de l'estomac, présentent une explication assez naturelle des vomissemens habi- tuels du malade quelques heures après son repas. — L'extrême dilatation des gros intestins peut avoir. été la conséquence du grand appétit qu'excitoient en lui ses courses fréquentes dans les montagnes, d'autant plus qu'il ne le satisfaisoit guères que par des alimens : gros- siers , et de nature à produire une grande quantité de matières fécales, qu'un grand exercice devoit nécessaire- ment accumuler et durcir dans le tube intestinal. J'a- vois depuis long-temps soupconné la dilatation du rec- tum, parce qu'elle produisoit des symptômes de com- pression sur les vésicules séminales, dont le malade m'avoit souvent parlé, et qui ne me paroissoient suscep- tibles d'aucune autre explication. — C'est peut-être à la même cause qu'on doit, jusqu'à un certain point, attri- buer l'incontinence d'urine qui l'avoit tourmenté les derniers mois de sa vie. — Mais ce que je n’avois pas pu prévoir, c'est le déplacement du colon. Etoit-ce une conformation de naissance, le résultat subit de quelque accident ou l'effet graduel de la dilatation ? Je penche pour l'une ou l'autre de ces deux dernières opinions; l'état parfaitement sain dans lequel nous trouvames le pancréas, me porte à croire que cet organe n'avoit ja- mais été affecté, et que les symptô mes dont on l'avoit supposé le siège , étoient dus au déplacement du colon, que je présume avoir eu lieu à cette époque. Car dès lors ces symptômes avoient. toujours continué, quoi- qu'avec beaucoup moins d'irritation , en conséquence de Thabitude. Il est d'ailleurs difficile, de concevoir qu'une affection du pancréas, aussi grave que celle qu'on sup- posoit, n'eût laissé aucune trace. — D'un autre côté ce- pendant, un déplacement accidentel du colon transverse dans cette direction, est, à ce que je crois , un phé- nomène sans exemple dans les annales de la médecine, et en opposition apparente à la tendance naturelle de la H52 MÉDECIN r—. gravitation , qui par le poids des matières contenues dans cet intestin, sembloit devoir le faire descendre vers le pubis plutôt que remonter vers le diaphragme, mais dans un homme doué d'une grande force musculaire, et accoutumé à des exercices qui, comme celui de gravir des montagnes escarpées , exigent une grande action des muscles abdominaux, on conçoit que la ten- sion de ces muscles a pu contrebalancer l'effet de la gravitation, et repousser l'intestin vers le haut du corps, en s'opposant fortement à sa descente. 3.2 Quoiqu'il en soit, il est assez singulier que la grande diminution de capacité des poumons , qui résul- toit de cette conformation, n’affectàt point habituelle- ment la respiration du malade; elle étoit toujours par- faitement libre, excepté sur les trés-hautes montagnes, où il éprouvoit les symptômes bien connus que produit l'extrême rareté de l'air. — Il est peut-être plus difficile encore d’expliquer comment le colon étant à une aussi petite distance du cœur , le passage des matières dans cet intestin , n’avoit jamais paru avoir aucune influence sur les mouvemens de cet organe , dont les pulsations étoient toujours très-régulières. (eo 4 CS CES SRE RSI MERE 9 EURE DC ALL SR TEE A RS ARC PET ER EEE CUT CL MÉLANGES. RiFFESSIONI CRITICHE INTERNO ALL EVAPORAZIONE , etc. Réflexions critiques sur l'évaporation , et description d'un nouvel atmidomètre , par le chanoine Angelo Berzani. ( Biblioteca Italiana, de Milan, N.° VI, juin 1816. ) ( Traduction ). (x) Prvsir urs physiciens avoient porté leur attention vers le phénomène si:singulier, du froid produit par l'éva- poration de l'eau dans le vide, en présence de l'acide sulfurique , effet qu'on a porté à un degré bien supé- rieur, en employant pour liqueur évaporable l'alcool de soufre , soit sulfure de carbone , et auquel on doit peut- être , dans l'opinion de l'auteur, cette congélation de l'alcool , observée par Hutton (2). Mais , Mr. Bellans voyant que nonobstant les grands progrès dans l'atmi- dologie obtenus par De Saussure , Pictet , Black , Watt, De Luc, Dalton, et par nos célèbres compatriotes Volta et Confiliacchi , quelques auteurs modernes accréditoient certaines opinions erronées, ou mettoient en avant des (1) Nous avions reçu dans l'excellent Giornale di Fisica , Chimica Hist. nat. etc. de Pavie ( Mars et Avril 1816) le Mémoire original de Mr. Bellani, et nous nous proposions d'en donner incessamment un extrait dans notre Recueil, lors- que cet extrait , fait de main de maître, nous est parvenu dans le cahier de Turin de la Biblioteca Italiana de Milan. Nous nous bornons à le traduire. (R) (2) Voyez Bibl, Brit, Sc. et Arts, Tome LI. p. 3, 154 MELANGeEzES explications inexactes , a jugé convenable d'exposer des idées qui tendent à écarter les obstacles qui pourroient retarder les progrès de cette branche: des sciences phy- siques, Mais tandis qu’il soccupoit de ce travail, Mr. Leslie l’a prévenu, en publiant son ouvrage sur /es r'ap= ports de l'air avec la chaleur et l'humidité (1), 4 a donc renoncé à mettre au jour tout ce qui lui étoit commun avec cet auteur dans ses recherches antécédentes , et il s'est borné à répéter et varier ses expériences. Dans un Mémoire qu'il a I à l'Institut d'Italie, il traite d'abord, de l'expérience de Leslie , et ensuite , du froid qui se produit dans l’évaporation naturelle. Il ne s'étend guères dans son premier article sur l'ex- périence de Leslie ; il s'occupe davantage d’autres ex- périences faites par les physiciens Francais; et à la suite de celles-ci, il décrit l’appareil qui lui est propre, et sa manière d'opérer. La congélation rapide qu'on peut obtenir au milieu d’uñe atmosphère chaude, et le des- séchement de plusieurs substances , qu'on procure par lévaporation , n’ont pas seulement été regardés comme dés expériences curieuses, mais on a bientôt entrevu qu'elles pourroïent avoir des applications utiles à la con- sérvation des objets, tant liquides que solides, qu'on emploie comme alimens. L'auteur rapporte les procédés imaginés par MM. Clément et Desormes, tant pour fa- ciliter les dessications que pour économiser l’acide sul- farique ; les tentatives de Mongolfer pour dessécher les sucs des plantes, et entr'autres le moût du raisin; en- fin, les belles recherches du Prof. Confiliacchi , qui s’est borné ( et peut-être avec plus de succès ) à con- sidérer ees expériences plutôt sous leurs rapports phy- siques que sous le point de vue économique. Et comme on'ne parle plus des applications en grand du procédé de Leslie aux objets d'économie domestique, : l’auteur (1) Voy: Bibl. Brit. Se, et Arts, Tom. LUI. p. 273. EVI: p« 4 et 1094 RÉFLEXIONS CRITIQUES SUR L'ÉVAPORATION , etc. 15 soupconne qu'on ‘a jusqu'à présent tiré peu de parti des avantages qu'elles semblent offrir. * Il'observe avec raison , que la première difficulté se présente dans le moyen de procurer le vide dans un grand récipient qui permette d'opérer sur des quantités de matière un peu considérables. Il cite à ce sujet les expériences de Mr. de Flaugergues , qui affirme qu'il “péut, par l'ébullition d'un pu d'eau, ER l'air du ré- cipient, dé manière qu'il n'en reste que du volume primitif, cé qui seroit un vide plus parfait qu'on ne pent l'obtenir dé la meilleure pompe pneumatique: Tou- tefois l'autéur élève des doutes sur le succès de l'expé- rience dans les cas où le récipient n'a pas une ouver- ture étroite , et'il n'est pas persuadé que le physicien Français aît pû tenir dans ses mains une cloche de verre, au fond de laquelle il faisoit bouillir un ‘peu d’eau; où recueillir par le bas, la vapeur qui sélevoit de. l'eau ‘bouillante ; ou bien faire tomber de: l'eau sur un ‘corps ‘imcandescent placé sous la même cloclie ; ensuite la trans- ‘porter immédiatement sur une platine portant deux cap- ‘sules , l'une pleiñie d'eau’, Pautré d'acide phosphorique(s) ‘er lutter incontineñt ses bords avec un mélange de cire ‘ét de résine , de manière que l'eau pût se congelér ‘comme elle le fait par le procédé de Leslie dans le vide ‘de Boyle. = Il examine ensuite un aûtre procédé, proposé par le inème auteur; savoir, de distiller l'esprit de vin dans le vide , avec grande économie. de combustible. IE trouve que l’idée n’est pas nouvelle; mais qu'on ne peut réussir par ce procédé; parce que, si lé liquide à dis- üllér n’est pas plus chaud que l'air ambiant, on n'ob- tiendra jamais une véritable distillation, ni dans le vide, ni sous la pression atmosphérique. Il objecte également à la méthode proposée par l'abbé Rochon dans son Mé- G) Suifurique ? 256 . MeéëLaAnwe:zEs. moire sur la dépuration de: l’eau de mer par la distilla- tion dans le vide, parce que cet auteur n'a pas eu égard à l'effet que produit la tension des vapeurs. Il rappelle ensuite que Leslie avoit proposé l'emploi d’urie machine à vapeur (sans la décrire ) au moyen duquel on pouxroit procurer le vide dans un grand récipient ; et il décrit enfin un appareil de ce genre’ qu'il a imaginé. Partant du mécanisme des soufflets à feu, ou à va- peur, il suppose un grand récipient de métal, qui communique par le bas avec un conduit muni d'un ro- binet, au moyen duquel on fait arriver dans son inté- rieur un courant de vapeur d'eau bouillante. Ce récipient communique par sa partie supérieure , et à l’aide d'un conduit également à robinet, avec un autre récipient d'un volume égal ou supérieur au. sien, construit en pierre, ou en maçonnerie cimentée et imperméable à l'air, lequel peut en sortir par un conduit également à robinet. Ceux des robinets qui communiquent de la -chaudière au premier récipient et de celui-ci au second, sont construits de manière qu'un quart de tour de la clef, ouvre ou intercepte ces communications. Etant donnée cette disposition , on comprend aisément que, si Von fait bouillir, de l’eau dans une chaudière , et qu'on introduise la vapeur bouillante dans le premier réci- pient auquel on laisse ouverte une issue par le haut, cette vapeur chassera une bonne partie de l'air du ré- cipient : lorsqu'on la verra sortir, et que ce premier vide aura été opéré, on fermera la communication avec l'air extérieur, et on ouvrira celle qui se dirige au se- cond récipient ; alors, le vide ayant eu leu dans le -premier par la condensation naturelle, ou artificielle de la vapeur bouillante qui avoit chassé l’air, celui du second récipient se précipite en partie dans le premier, “et se partage entre les deux, en proportion de leurs volumes respectifs. Supposons les deux récipiens égaux, l'air sera réduit dans celui qu'on veut épuiser, à la moiï- tié RÉFLEXIONS CRITIQUES SUR L'ÉVAPORATION, ete, 157 tié de la densité , pär cette première opération, On feime le robinet de communication de l'un à l'autre , on ouvre celui de sortie du premier récipient , et celui par lequel il communique à la chaudière ; la vapeur de celle-ci chasse l'air introduit ; on ferme ces deux robinets, on ouvre celui qui va au second récipient; le résidu aérien de celui-ci se partage, et.est réduit au quart, par ces deux opérations; à la huitième, par trois ÿ à la seizième, par quatre ; à la trente - deuxième par &inq, etc. On arrive bientôt au degré d'évacuation re- quis. On peut rendre l'effet plus rapide en variant la proportion des deux récipiens, en réduisant par exem- ple le second, au quart du volume du premier; alors, en quatre opérations, la densité de l'air résidu dans le 1 petit récipient seroit réduite à —., ‘ Les éditeurs du Journal de Pavie observent que , si l'auteur 4 le mérite d'avoir imaginé ce procédé, il n’en est pas moins vrai que Mr. Pesneau en avoit trouvé un tout-à-fait ‘analogue , qu'il avoit communiqué aux Prof, Confiliachi à Pavie, et Pictet à Genève (r). (1) Les éditeurs du Journal de Paie placent en cet endroit du Mémoire original la note que voici. « Sans prétendre enlever à l'illustre physicien dont nous publions le travail, le mérite d'avoir imaginé ce procédé, Yamour de la vérité et de la justice nous impose le devoir dé déclarer qu'avant lui, et sans aucune connoissance de ses idées ni de ses moyens, Mr. Pesneau, Français de nation, et ama- teur instruit des sciences physiques, a imaginé un procédé analogue à celui qui vient d'être décrit, et s'est occupé des moyens d'appliquer les éxpériences de Leslie et de Configliachà à la formation de la glace en grand. procédé qui seroit d'u avantage inestimable dans les pays chauds ; où l’on se procure très-difhcilement l’eau solide. Ce physicien vint à Pavie au commencement de 1815 pour consulter sur cet objet le Prof, Configliachi; il Int fit part de toutes ses idées , et déposa chez Se. et arts, Nouv. serie. Vol, 2. N°, 2, Juin 1816, M 158 MÉLancezs. L'auteur doute que la dessication de diverses subs- tances alimentaires, (opération qu'on n'a jusqu'à présent pratiquée que par la seule élévation de leur tempéra- ture ) et l'altération subite de ces substances doivent être attribuées au seul procédé ; soit que la vapeur s’ap- plique immédiatement pour obtenir le vide, ou quon l’employe à faire mouvoir un piston, en guise de pompe pneumatique. Îl observe qu'en général , si l’on excepte quelques sucs qui doivent ètre condensés pour pouvoir se conserver , les autres substances, privées d’une cer- taine dose d'humidité ne gardent pas leur saveur, et ne la reprennent que lorsqu'on leur rend l'eau; parce que ce liquide entrant, dans l’origine , comme consti- tuant dans ces substances , lorsqu'il a été une fois soustrait, les molécules solides rapprochées entrent dans d'autres combinaisons qui changent peut-être leur sa- veur, et peut-être aussi leur degré de nutrition. L'auteur «remarque ici avec assez de justice, que la fameuse om lui quelques parties de l'appareil qui avoit servi à ses pre- miers essais, en l'invitant à l’aider à le perfectionner. Il ré- sulta bientôt de leurs efforts réunis un appareil complet et fonctionnant, auquel ils donnèrent le nom de Pagétopée. Nous rendrons compte de ces expériences dès que Mr. Pesneau , qui se propose de prendre sur cet objet un brevet d'inventions nous en aura donné la permission. Le Prof. M. A. Pictet de Genève est également dépositaire de ce procédé simple et in- génieux. » (Edit. du Journal de Pavie ). Mr. Pesneau allant de Pavie à Londres, dans l'intention qu'on vient d'indiquer, ft quelques séjour à Genève , au mi- lieu de février 1815, et y laissa dans nos mains une copie des dessins, et d’un Mémoire explicatif de son appareil. Nous mavons point appris qu'il aît encore tiré de cette invention tout le parti qu'elle sembloit promettre si l'on étendoit son exploitation jusques dans l'Inde ; mais jusqu’à-ce que son au- teur nous permette de la faire connoître nous devons garder son secret. (R) RÉFLEXIONS CRITIQUES SUR L'ÉVAPORATION, €tC. 199 invention de Mr. Appert pour conserver dans leur frai- cheur divers comestibles et boissons , dont on a fait tant de bruit dans le temps , avoit été couronnée dans un journal scientifique de Turin en 1789; dans lequel on trouve exposée une méthode peut - être ancienne en Italie pour conserver toute l’année des pois verts. Cette méthode a pour base l’évaporation , et la formation d'un vide artificiel dans le vase qui doit contenir les pois. Dans l’article second, l’auteur annonce quelques-unes de ses expériences relatives aux phénomènes de l'eau qui se dépose de l'air, de préférence sur certains corps; et sur-tout aux faits que présente la rosée qui mouille toujours certaines substances plutôt que d'autres; il le fait à l'occasion de la théorie publiée par Mr. Prevost dans son ouvrage sur le calorique rayonnant. L'auteur ne peut ramener à cette théorie l'observation qu'il a faite, qu'après avoir disposé des bandes de verre , ar- mées , ou non, d'une feuille métallique, de manière qu'elles fussent isolées et verticales , à plus ou moins de distance du sol, elles se couvroient de rosée, qui se montroit aussi avec abondance sur d’autres lames semblables placées horizontalement. Il a trouvé quel- que divergence entre cette théorie et les résultats , à l'égard des diverses facultés du verre et des métaux, pour acquérir ou perdre de la chaleur. La suite à un autre cahier. 160 MÉéLANGESs. Norice DES SÉANCES DE LA Soc. Roy. DE Lonpres. 4 7 2 avril. O: lt un Mémoire de sir Everard Home 4 servant d Appendix à ses remarques sur les effets de certains remèdes sur la circulation du sang , et en preuve de son opinion que ces effets sont entièrement dus à leur action sur la circulation , en vertu de la- quelle ils calment le pouls, etc. Pour con&rmer ces con- jectures, on lui sugoéra d'essayer les effets de son re- mèüe pour la goutte lorsqu'on le feroit arriver direc- ternent dans le sang , sans passer par l'estomac. Dans ce but, on injecta 160 grains de ce remède dans les veines d’un chien; il fut atiaqué de convulsions au bout de peu de minutes, son pouls s’affoiblit, sa respi- ration devint difficile, il éprouva des évacuations, et il mourut au bout de cinq heures. À l'ouverture de Féstomiac , on le trouva enflammé, précisément comme si cet organe eût recu l'action directe du poison. Sir Æ. H. considère ce résultat comme une démonstration aussi directe qu'il soit possible de l'obtenir, de la jus- tesse de sa théorie, 2 mai. Le Dr. Nixon communique un détail fourni par le Dr. Serres , d’un cas singulier d’euphomie com- plète , guérie par l'électricité. Le sujet étoit un jeune officier Francais, qui, à la bataille de Dresde , et dans Pacte même du commandement , fut renversé par le vent d’un boulet, qui le priva, pendant vingt-quatre heures , de toute sensibilité et de l’usage de la parole. Deux hommes furent tués à ses côtés par ce même bou- let, qui ne le toucha pas. Il recouvra dans l’hôpital de Dresde une partie de l’usage de son côté gauche, et Re Se Norice pes Séances DE LA Soc. Roy. ne Lowprrs. 167 de l’ouie ; mais rien de la voix; et il fut renvoyé de l'hospice comme invalide, Son ouie étoit toujours foible, mais il avoit le sens de l’odorat très-exalté, et l'odeur du café lui étoit insupportable. Sa langue s'étoit contrac- tée dans, sa bouche, et son côté gauche étoit encore sous l'influence de la paralysie, lorsqu'on l'engagea à se faire électriser par Mr. Tinman de Bruxelles; au bout de sept à huit séances son ouie s'améliora et la langue commença à se dilater. Mr. T. lui administra alors l'é- lectricité en chocs, passant de la bouche à l'estomac ; le malade se leva aussitôt, remercia à voix basse Mr. T. et partit pour Amsterdam , avec une promptitude qui sembloit indiquer quelque dérangement dans ses facul- tés mentales. Cependant il revint au bout de, quelques jours, jouissant de l'organe de la voix dans sa pléni- tude , et même dans un degré supérieur à son état avant l'accident; mais il éprouvoit encore quelques dou- leurs à la jambe gauche , et un peu d’oppression lors- quil respiroit dans les brouillards. Neuf mois environ ont suffi à son entier rétablissement. = Le Dr. Wolläston lit un Mémoire contenant ses re- marques sur le diamant qu'emploient les vitriers pour couper le verre, et le détail des expériences qu'il a faites avec cet instrument. Il a découvert que les dia- mans qui servent à couper le verre sont tous dans l’é- ; tat naturel, et nullement taillés par les lapidaires ; et que les angles naturels de ce cristal sont probablement plus durs que ceux qu'on obtient de l’art; que la sur- face de tous les diamans qui coupent, est curviligne ; _que lé sillon qu’ils forment (et qui n'est point une dé- chirure , comme on le suppose d'ordinaire ) à la sur- face du verre , est une tangente à la face du diamant; _et que le silex et les autres pierres dures peuvent être formées de manière à couper le verre , comme le fait le diamant, mais qu'elles durent d'autant moins qu'elles sont comparativement plus tendres. x62 MÉéLANGESs. 9 mai. On lit une lettre de Mr. Chapman , qui renferme ‘des observations et des conjectures sur l'histoire géologi- que des houilles. Il croit qu'elles proviennent en général de tourbes; il a mesuré la profondeur des couches de cette substance en Irlande et dans le nord de Y'Angle- terre, et comparé les résultats avec les mines de houille de Newcastle, d'où il écrit. Les tourbières les plus épaisses ont de trente à quarante pieds ; et il calcule que si cejte masse étoit fortement comprimée , elle seroit ré- duite à l'épaisseur des houilles de Newcastle , qui est loin toutefois d’égaler celle des couches du Stafford- shire. Il montre la ressemblance ou l'analogie qui existe entre les arbres qu'on trouve enfouis dans les tourbières et sur la côte de Northumberland, et les empreintes du grès de la mine de Canton à Newcastle. Ce grès, dont on a envoyé des échantillons au muséum britannique , a la forme et l’apparence parfaite de troncs d'arbres, et on peut même reconnoître à l'inspection des fibres quelle espèce de bois a précédé le grès et lui a servi de moule. Il paroïît que cette pierre ligniforme est tom- bée du toit de la galerie , et qu’elle étoit dans une si- tuation verticale , comme on trouve souvent les arbres dans les tourbières. Ces pierres , en tombant , laissent derrière elles le modèle de leur écorce , qui { d’après J'auteur ) se convertit en cette variété de houille qu'on nomme ennel-coal. I] a déterminé la pesanteur spéci- fique de la tourbe , quil trouve en général, de 1,2; et il a remarqué la forme ovale que prennent les troncs par suite de la compression. Il croit que la combustion qui a servi à changer la tourbe en houille, peut avoir été occasionnée par la décomposition des pyrites mar- tiales ( sulfures de fer natif ). 16 mai. On lit une lettre de Mr. Mornley au Dr. Wollaston , qui renferme la description d'un immense bloc de fer météorique trouvé au Brésil, à environ cinquante lieues de Bahia. On a découvert cetie masse Norice Des Séances DE LA ae R. ne Lonwvres. 163 re dans le voisinage d’une rivière, dans une contrée stérile , parsemée de granits , qui ne s'élèvent guères à plus de douze pieds au-dessus du sol; il n'y a que peu d'arbres ; et les haies sont formées d'une espèce d'euphorbe , dont le suc est phosphorescent , et attaque violemment la peau animale. Le bloc en ques- tion avoit environ six‘pieds de long sur quatre ; et l’au- teur a calculé que son volume étoit de vingt-huit pieds cubes , et. quil devoit peser environ cent quarante quintaux. On tenta inutilement, il y a trente ans, de le transporter à Bahia, avec quarante paires de bœufs ; on ne put lui faire parcourir que quelques verges, et le bloc est resté là, sous la latitude de 10° 33! sud. I y a dans cette même contrée des sources perma- nentes , dont la température étoit de 81 à rot , l'air étant entre 77 et 88. Cette eau contient du fer; elle est claire, mais d'une saveur amère. Îly a dans ces parages beau- coup de sel commun dont les habitans font usage; mais il est amer, et purgatif pour ceux qui n'y sont pas accoutumés. Le Dr. Wollaston a analysé l’échantillon que l’auteur réussit à détacher de la masse, avec un ciseau ; il l'a trouvé magnétique, et contenant environ 4 p'. = de nickel minéral et cristallisé; on l'a dissous dans l'acide nitrique ; et en ajoutant de l’ammoniaque on a pré- cipité avec un triple prussiate, Le magnétisme de ce fer ressemble à celui de toutes les mines de fer natif, et ce fait confirme les observations de l'auteur sur le magné= tisme du bloc entier, lequel ne repose pas actuellement dans la direction de ses pôles. 23 Mai. On lit une lettre de Mr. Knight , renfermant ses observations sur de la glace trouvée au fond d’une eau courante. Mr. K. remarqua en février dernier, dans le voisinage de sa campagne, que la glace étoit attachée aux pierres qui tapissoient le fond d’une rivière , tandis qu'on voyoit à la surface flotter un nombre d'aiguilles qui n’étoient pas réunies en une masse de glace ; il trouva 164 . MéLrLances. aussi de la glace au fond, près d’un moulin où l'eau faisoit chûte, et il est enclin à croire que les aiguilles flottantes ont été portées au fond par la chûte et les” remous , et que se trouvant en contact avec cértaines pierres plus froides que l’eau , elles s'y sont converties en glace solide. Cette explication , 1l l'avoue , ne pour- roit convenir à de la glace qu'on trouveroit au fond d'une eau tranquille. Sir Everard Home lit un curieux Mémoire sur la for- mation et l'usage de la graisse dans le têtard. Il a été— aidé dans ses recherches par Mr. Hatcheit, qui à analysé les œufs de grenouilles , et a découvert qu'ils n'avoient point de jaune, Le têtard de la Rana paradoxa est si grand , qu'on peut examiner avec facilité son intérieur, et qu'il a rang de poisson au marché de Surinam. C'est sur cette variété que Sir E. H. a fait ses observations ; il a examiné les caractères anatomiques de l'animal, il a décrit les nageoires ou franges qui lui servent de bran- chies, et suivi leurs métamorphoses jusques à la tête de grenouille parfaite, et à la disparition de la queue. Il paroît que le têtard commun est nourri d’abord par la matière gélatineuse dont il est entouré , et qu'il absorbe par un long boyau, doublé d'une graisse qui disparoît peu-à-peu, à mesure que l'animal passe à l'état de gre- nouille. Dans vingt jours il perd ces franges qui lui te- noient lieu de branchies, et il acquiert uhe tête et des poumons ; au bout de sept jours de plus il perd sa queue , et la graisse de ses intestins est alors entièrement con- sommée. Sir E. croit que la longueur de ce boyau, et la graisse dont il est garni, remplacent le jaune de l'œuf. Les expériences de Mr. Haichett sur les œufs ont pré- senté quelques faits curieux. Il a trouvé que le jaune étoit composé d'huile et d'une matière animale particu= lière ; dans quelques cas, cette matière animale étoit'de- couleur jaune , indestructible par les alkalis, et elle pou voit servir à marquer le linge. La masse gélatineuse est d'une A . Nonice pes Séances DE £a S.R. D EnrmBourc. 165 d'une nature intermédiaire eutre l'albumine et la gé- latine. | Notice Des SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D Epi:1mBouRrc«. RAS A AAA AA er. avril. Lie Dr. Murray communique quelques remar- ques additionnelles sur la construction et l'usage d’une lampe pour éclairer l'intérieur des mines ; elle est mise sous les yeux de la Société; elle est très-propre à donner une lumière forte et fixe ; et comme l'air lui arrive par un tuyau qui descend jusqu'à terre , elle présente une grande sécurité. 15 avril. Le Dr. Murray lit la première partie d'un Mémoire sur l'analyse de l'eau de mer. Il a suivi les mêmes procédés qu'il avoit indiqués dans un précé- dent Mémoire sur l'analyse des eaux minérales de Dumblane. 29 avril. Mr. Hugh Murray lit un Essai sur la géographie ancienne de l'Asie centrale, et orientale, accompagné d’éclaircissemens tirés des découvertes récentes dans la partie septentrionale de l’Inde. L'auteur se persuade que les anciens , et Ptolémée en particulier , en savoient plus sur ces contrées qu'on ne le croit communément: la découverte moderne sur le, cours des rivières du Pemijab , et leur réunion avant de tomber dans l'Indus, æ'est qu'un rétablissement de la carte de ces rivières , donnée par Piolémée. Les tributaires de l'ouest, si mal indiqués par les modernes jusqu'à la mission dans le Caubul, sont indiqués à-peu-près avec la même exacti- ‘tude. Le: Sacarum regio de Mr. M. répond en tous points au petit Thibet; et la Scythie au-delà de l'Imaüs, termi- née par l’Inde de-là le Gange , dont elle est séparée par de mont Emodus , est le grand Thibet, qui s'étend in- Se, et arts, Nouv, série, Vol. 2. N°.:2. Juin 1816, N 166 MÉLANGESs. définiment en Tartarie. La Serica se trouve être la Chine, dont les habitans sont décrits par l’ancien géographe , comme un peuple doux, timide , peu guerrier , jaloux des étrangers , et qui ne commerce que sur certains points de ses frontières ; caractères qui représentent au vaturel et exclusivement, les Chinois d'aujourd'hui. Dans la même séan e, le Dr. Brewster lit un Mémoire sur une nouvelle propriété optique et minéralogique du spath calcaire ( carbonate de chaux cristallisé ). Il avoit montré (Trans. phil. 1815, p. 270 ) que les couleurs que montrent quelques échantillons de cette pierre, provenoient d'une couche mince , qui séparoit dans la lumière polarisée ses teintes complémentaires. En exa- minant dc nouveaux échantillons, dans le but d'établir les axes de ces couches, l'auteur découvrit qu'on pou- voit tailler dans un rhomboïde de cette espèce un prisme qui, combiné avec un autre prisme de spath calcaire ordinaire, exerçoit sur la lumière transmise, une détion telle, que les prismes combinés ne possédoient aucune des Ropéés décrites par Huyghens et Newton; c'est- à-dire, qu'aucune des quatre images ne disparoissoit dans aucune position du second prisme , mais qu’elles demeu- rojent toutes visibles durant sa révolution entière. Cepen- dant les prismes combinés retrouvoient leur propriété ordinaire, quand la face opposée du premier prisme récevoit les rayons incidens. Il suit de-là, mi ‘les rayons étoient dépolarisés par la couche interposée ; ét le Dr. B. a montré que cette couche a tous ses axes sous une in- clinaison constante de 45° aux lames de la masse qui la renferme. Comme les molécules de cette couche ne sont pas combinées géométriquement avec celles de la masse, elles ne se joignent pas par leurs pôles ; et n'étant pas ‘en contact optique , la lumière est réfléchie à leur jonc tion. Quelques échantillons ont deux, et jusqu'à trois, de ces couches ou veines interposées ; et chacune est parallèle aux communes sections des trois surfaces qui reuferment l'angle solide, (26%) PROC E TE"S Nore SUR LA MARCHE PROGRESSIVE DE L'UN DES GLACIERS DE LA VALLÉE DE CHaAmouwr, par le Prof. Picrer, l'un des Rédacteurs de ce Recueil. À Les voyageurs qui ont visité la vallée de Chamouni, et ceux là même qui ne la connoissent que par ce qu'ils en ont là, ou entendu raconter, n'ignorent pas que les glaces éternelles qui recouvrent le Mont-Blanc, sous une épaisseur énorme, descendent jusques à sa base dans cette vallée , en remplissant de larges sillons où plutôt vallons, ouverts par la nature contre les flancs de la grande masse, et par iesquels les glaces dont ils sont toujours remplis, glissent lentement , et viennent finalement se fondre dans la plaine, et bien loin au- dessous des régions où elles furent formées. On désigne sous la dénomination spécifique de glaciers ces vallons pleins de glace ; et chacun porte un nom particulier (1). IL s'établit une sorte d'équilibre, { variable ; dans cer- taines limites) entre la descente continuelle de la glace qui produit ces glaciers , et la fonte annuelle à leur pied, d’après laquelle cette base avance ou recule selon que la température moyenne de l'année est plus froide ou plus chaude. On peut remarquer à la base du glacier dit des Bois vers la source de l’Arveron, des entassemens d'énor- mes granits, qui marquent différentés époques auxquelles le glacier qui les apporta était plus avancé qu’il ne l’est aujourd'hui. j Celui des Bossons, l'un des plus accessibles et des plus fréquemment visités par les curieux, avoit pris l'année dernière une marche progressive qui commencoit à (1) On en compte six sur la longrienr de la vallée de Cha- mouni. Voici leurs noms dans l'ordre où ils se succèdent lorsqu'on la remonte, La Gria, Taconna , les Bossons ; les Bois ; Argentiere, Le Tour. 168 VARIÉTÉS. devenir alarmante ; car son pied avoit atteint des bois et des prairies dont il avoit toujours été plus ou moins éloigné. Les guides s’accordoient à affirmer la réalité de cette marche, mais ils différoient beaucoup dans leur estimation de sa quantité absolue ,et on peut toujours craindre l'exagération dans les rapports de ce genre. El nous vint à.la pensée, dans une excursion faite à Cha- mouni vers la fin d'août de l'année dernière , d’éta- blir par des mesures exactes la distance horizontale de quelques-uns des points proéminens de la base du glacier, à ceriains points fixes déterminés par d'énormes blocs de granit enchassés dans le sol de la prairie vers laquelle il s'avance et dont il a déjà couvert une partie. Nous nous fimes aider dans cette opération par deux. des guides les plus anciens et les plus intelligens (1); et après leur avoir laissé copie des distances mesurées et rapportées à des numéros, nous les invitames à répéter de temps en temps les opérations dont ils avoient été témoins, et à nous faire part des résultats. Le fils de l’un de ces guides vient de nous adresser une lettre dont voici l'extrait. «Mr. Je m'empresse de vous informer que mon père , à votre sollicitation, a mesuré le glacier des Bossons le trente juin. Voici ce quil a trouvé.» } » Le glacier, vis-à-vis du numéro 1, a avancé de cin- quante pieds. » » Vis-à-vis du numéro 6 , de trente-trois pieds. » » Vis-à-vis du numéro 7, de treize pieds. » »Il a pris un autre numéro à vingt pieds de distance, ce sera le numéro 8.» » Mon père est parti pour une tournée avec des voya- geurs , etc... » < » Je vous instruis en finissant, que le glacier des Bois (ou de l’Arveron) a considérablement avancé et quil menace même le village. » Il est extrêmement probable que l’année actuelle , dont la température est si remarquablement froide , sera une de celles dans lesquelles cette marche pro- gressive sera la plus frappante; et le moyen que nous avons employé permettra de l'établir avec précision. (x) Pierre Balmat ,et Cachat ( dit le Géant.) I D CREME ERRATA pour le Cahier precedent. Pag. 67. lig. 6 de la note. Mr. Bret, lisez, Mr. Biett. D ST NE AT TT LOGIQUES Faites au ‘dessus du niveau de la Mer : Eatitude vatoire de PARIS. ®. . ED Dar mn VER el 2 3 ciel. L2'clz- OBSERVATIONS DIVERSES. S = « 4 À D À Lev. di D me Pouc.lig 1 26. 10] 2 ) _—. LOÏ: et Li : * * Fun LES arbres se ressentent encore beau ç + à coup des attaques dés hanetons et des 6 — jd chenilles. Les chènes n'ont pas encore 7 +. une seule feuille , au 30 juin. Il y a des 8 = Te poiriers qui en sont également dépour- Je à |- a vus, et dont les fruits sont tombés. Les dr pt à k blés ont prospéré , lés orges et les avoi- 12 — nes sont belles, Les raisins ne fleuris- 13 — lila sent point encore. Les prés naturels et ra: me artificiels donnent beaucoup de fourrage. 15 — | 16 RUE 17 C |- 18 & 19 — 1! 2 1 21 me | 22 — 1 Ca te Ge OS SE TS à] 23 —— lua, 2 mme | « . » + . . 4 1 pi. e |— |; Déclinaison de l'aiguille simantée , à = . , . n Q : Lu 6 l'Observatoire de Genève le 50 Juin 27 — lu, 20° 17. 28 ml | , À 29 es à Température d’un puits de 34 p. le 30 — Hou,nuf 30 Juin + 9. 0. Moyennes. 126.10 TABLEÂU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GÉNÈVE: 395,6 mètres ( 203 toises) au-dessus du niveau de Ja Mer: Latitude 40°. 19. Longitude 15°. 14”. ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de PARIS. { ro © om RES CHRAESENP AE TELOCE TOPIC EP PSE TETE CRIE PET IS CET CHEB OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. JUIN rè7r6. | Ne a RS NE Lherm. à l'om œ Ë à R R bre à 4 pieds Hygromètre | Pluie ou E EE aromèlre. deterre, divisé | Acheveu. | neige en L< Vents. Etat du ciel, LSlS en 80 parties. 24 heures. }T © OBSERVATIONS DIVERSES. 1 EE 4 a ie 2 Lev. du Sol.| à = heures. ÎL qu S. | à 2h.|.L.du S.la2 h. à 2 L. dus.[ à 2h. mr Ÿ m—— ——— ue AE ER A © —— | mm Pouc.lig.seiz./pouc.lig.seiz. À pix. d. | Dix. d. | Deer. g Lis. douz. om Rev” mm | EN) st 4 Des RE em À me À RS en meme, ne mamans mn” 1 10e DONC PE G IEEE 75 — Î|—JNe® NE Jnua., id. 2 ) ro 927$ 9. o ol 88 À —— ——| NE NE cou., plu. 3 — Ai io 7-5 . Oo] 72 70 — —— | NE NE fnua., cou : : : RAR ES re En ME, ; nie Sr) PRNETT LES arbres se ressentent encore beau- : ss ER de Fall ee Var k s0 NO plu, cou. coup des attaques des hanetons et des 6 _—: Jo. St re 8. roles 70 0. 6 |—1 50 50 nua, , id. chenilles. Les chènes n'ont pas encore 7 0, = fn Me ‘0e: 8s —| 50 SO {plu., cou. une seule feuille , au 30 juin. Il y a des 8 = s LT À $ . Of 84 84 to En Fu A pbe nude poiriers qui en sont également dépour- — - — ai ; . © È —| 5 5 Ê : è = 4 IR - e à : É de ; Le * se 0 Fe 2 ps vus, et dont les fruits sont tombés. Les . . . a Dre 5 * e , ; . = ENT: Es. É CS 8 ? so NE [cou., id, Lblés ont prospéré , lés orges et Les avoi- : An À Er 8. 5 .ol 9 80 ——|] cal. | NE cou. id, nes sont belles, Les raisins ne fleuris- 15 — II. — 10e 16 go LG NT) 78 es R, NE NE cou, , nu, sent point encore. Les prés naturels et so Ê F 14 = it — 10. 10) 12. 0 DO ST 79 — 10 nua. , ide artificiels donnent beaucoup de fourrage. 15 = 9. — 9. 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Juin t o | 30 — Jo. 10 9. © SO 75 yes] 0 NO Lbrou. , cou; nu. ae | 2 a Æ = —— me À tee | De nee ten | Moyennes. |26. 10. 0,77126.9.15,83 + 9,25 +14,20|87,63 [78:70 44 6 ( 169 ) PHYSIQUE TRAITÉ DE PHYSIQUE en éaut ET MATHÉMATIQUE par J. Bror, membre de l'Académie des Sciences de Paris , Adjoint au Bureau des Longitudes ; Prof. au Collège de France et à la Faculté des Sciences de Paris ; des Soc. Roy. de Londres, d'Edimbourg, des Acad. Roy. de Turin, de Munich ; de l'Université de Wilna. 4 vol. in-8.° avec fig. Paris. Déterville 1816. { Troisième et dernier extrait. Voy. p. 3 de ce vol.) Pos embarrassés que jamais, du choix des matériaux d'un dernier Extrait dans le vaste magasin de faits, de théories , de formules, et de calculs, que présentent les quatre volumes de Mr. Biot > nous nous proposoris de prendre dans les deux derniers, qui traitent principale- ment de la lumière, objet particulier d’étude et de dé couvertes de ce savant physicien (1), les articles qui nous (1) Novs persistons À regarder cette désignation comme un titre honorable , quoiqu’on lise, dans le programme des fêtes qui auront lieu à Paris le 25 août ; jour de la fête de la St, Louis, inséré au Moniteur du 24, ce qui suit : Jeux et divertissemens publics ; Carré de Marigny. Un théâtre de sauteurs de corde et équilibres. Un théâtre pour un physicien, un bâteleur et us gri= macier. Un théâtre de fantoccinis et marionettes. 11 faut convenir que, l'annonce d’un physicien, comme Sc, et arts. Nouv. série, X ol. 2.N0.3.Juillet:816, © 170 PH$siIQUE sembleront les plus propres à intéresser nos lecteurs, soit par la nature ou la nouveauté du sujet, soit par la maniere dont il est traité. Tel est le phénomène singulier du mirage, fait curieux, très-connu des marins, et que l'armée francaise eut plu- sieurs fois l’occasion d'observer en Egypte. « Le terrain de la basse Egypte ( dit l'auteur ) est une \vaste plaine , parfaitement horizontale : son uniformité n'est interrompue que par quelques éminences sur les- quelles sont situés des villages , qui, par ce moyen se trouvent à l'abri de l'inondation du Nil. Le soir et le matin , l’aspect du pays est tel que le comporte la disposition réelle des objets et leur éloignement ; mais, lorsque la surface du sol s’est échauffée par la présence du soleil , le terrain semble terminé à une certaine dis- tance par une inondation générale ; les villages qui se trouvent au-delà paroissent comme des iïsles situées au milieu d’un grand lac. Sous chaque village on voit son image renversée , comme elle paroîtroit effectivement dans l'eau. À mesure que l’on approche , les limites de donnant un spectacle ; et que le choix des associés qui doi- vent l'aider à amuser le peuple de Paris , ne nous justifient que trop d’avoir dit naguères (T.I, p. 21 de ce Recueil), “qu’on pouvoit s’apercevoir qu’en France, cette branche im- portante des sciences naturelles (la physique) avoit perdu de son lustre. .... qu'elle étoit tombée en mauvaises mains, et qu'on l'avoit dégradée en convertissant de prétendues leçons en spectacles qui ne présentent que des objets de surprises, sans théorie raisonnée: ét sans utilité. » ,Certes, les élèves des Biot. des Gay - Lussac, des Arago , qui auront vu la'eille, au carré de Marigny, le prétendu physicien sur les tréteaux entre le bâteleur et le grimacier ; lorsqu'ils assisteront le len— demain aux leçons de leur professeur de physique, n'y ap- porteront pas un redoublement de considération pour lui, ni pour la Science qu’il professe, (R) EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 174 cette-inoncation apparente s’éloignent, le lac imagiñairé qui sembloit entourer le village, se retire; enfin, il dis= paroît entièrement ; et l'illusion reparoït pour un autre village plus éloigné. ... tout concourt à compléter une illusion , qui est quelquefois cruelle , -sur-tout dans le- désert , parce qu'elle présente vainement l'image de l’eau, dans le temps même où on en auroit le plus grand be- soin. » » On observe à-peu-près la même chose à la mer, dans des temps très-calmes. Un navire vu dans le loin« tain et à l'horizon, offre quelquefois deux images, l'une directe , l'autre renversée : celle-ci absolument pareille à l'autre , souvent égale en intensité ; en un mot, par= faitement semblable à l'effet de la réflexion dans un mi- roir. De là est venu le nom de mirage, que les marins ont donné à ce phénomène. Comme il est produit par la différence des températures de l’eau et de l'air, il se montre ordinairement dans les changemens subits de température , la densité de la mer ne permettant pas à sa surface de partager ces variations aussi vite que l'at- mosphère. . + .» - » Nous avons observe, Mr. Mathieu et moi, un grand nombre de phénomènes de ce genre à Dunkerque sur le: bord de la mer; et Jen':ai. donné la théorie mathé= matique dans les Mémoires de l'Institut pour 1809, etc. “15 La. théorie et l'expérience/prouvent également que, pour que ces apparences se produisent , il n'est pas be soin d'une différence considérable de température. Un, ou deux degrés du thermomètre centésimal suffisent , quand. l'observation est faite sur un sol uni et étendu, qui permette aux rayons lumineux de se prolonger sans obstacle , et de manifester ainsi la courbure de la tra= jectoire qu'ils décrivent, Telle étoit la station que nous avions trouvée à Dunkerque , sur une plage sablonneuse située dans les dunesprès du fort du Risban ; et les observations y étoient encore favorisées par l'existence A 2 192 Prysiques d'un :grand nombre d'objets très-éloignés ; tels que des: clochers , des arbres , des cabanes , qui s'élevant comme autamt de signaux au-dessus de cette plage aride, mani- festoient la marche des rayons par les apparences qu'ils présentoient. Aussi, le phénomène du doublement et du renversement des images étoit-il alors sensible pres- que tous les jours , et par des différences de tempéra- ture qui nexcédoient pas deux degrés du thermomètre centésimal, » La théorie mathématique du phénomène ne peut pas etre développée dans un Extrait, mais, on peut, sans figures et sans calculs, donner une idée nette de la» eause. On sait que lorsque la lumière traverse obliquement un milieu dont les couches sont de: densité différente, elle se fléchit en passant d'une couche à l’autre , et sa trajectoire devient une ligne courbe. C'est ainsi que les rayons du soleil à l'horizon , arrivant à l'œil de l'ob- servateur, au travers d'une infinité de couches d'air de plus en plus denses, en éprouvent une courbure ou flexion , qui soulève en quelque sorte le disque du soleil de tout son diamètre , et le’ fait paroître entière- ment levé, lorsqu'on ne l'apercevroit point encore ; sans l'effet de cette courbure , qu’on nomme réfraction as- tronoquique: Cela posé, concevons avec ACER un milieu, com- posé de couches horizontales, dont le pouvoir refrin- gent soit d'abord constant jusqu’à une certaine hauteur, puis de là aille en décroissant par des nuances insensi- bles, jusqu'à-ce qu’enfin il redevienne constant , mais moindre que précédemment. On aura l'exemple d’un pa- reil milieu , si, mettant d'abord au fond d'un vase rec- tangulaire, de verre mince , de l'acide sulfurique concen- tré, on verse doucement par dessus, de l’eau pure; celle- ci se mêle avec l’acide dans les couches les plus basses, qui reposent immédiatement sur lui; et la grande diffé- EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQUE. 173 rence de pesanteur spécifique des deux liquides fait que, malgré leur affinité, on trouve souvent , qu'après une jonrnée entière , les couches supérieures de l’eau ne sont pas encore sensiblement mélées d'acide. Si dans cet état de choses on conçoit un point rayon- nant, que nous appellerons R, situé sur une des parois verticales du vase, à une hauteur telle , que les couches d'acide qui y répondent ne soient pas encore sensible- ment mêlées d'eau , ce point pourra envoyer à travers l'acide, un rayon horizontal , qui parcourant une ligne droite , dans le milieu homogène qu'il traverse, arrivera à la paroi opposée du vase à un point O, où nous sup- posons l'œil de l'observateur. Mais un autre rayon lumineux, partant aussi de R, et incliné de bas en haut vers les couches supérieures du milieu dans lequel l'eau est mêlée à l'acide sulfuri- que , rencontrant dans ces couches une force refrin- gente continuellement décroissante , se fléchira vers le bas ; et si l'inclinaison est convenablement choisie, cette attraction pourra aller jusqu'à le courber entièrement, et à le ramener en dessous , jusques au point O, où s’é- toit dirigé le premier rayon , demeuré rectiligne. Ainsi, de ce point O , sous certaines limites d’inclinaison, on apercevra deux images du point rayonnant ; l’une. infé- rieure , par une trajectoire droite , l'autre supérieure, par, une trajectoire, curviligne. Pour reconnoître ces deux images , on peut coller au point R, (,correspon:s dant à la couche homogène de l'acide ) une petite bande de papier, horizontale , sur laquelle on a tracé des lettres ; alors, en plaçant l'œil à même hauteur vis-à-vis, en. O, et cherchant à lire les lettres , on en voit deux images distinctes ; l'une inférieure, qui est droite , l’autre supé- rieure , qui est renversée. C'est à Mr. Wollaston. quon doit cet appareil de démonstration , également, simple et ingénieux. | ; | L 4 | On lui doit encore une observation . curieuse sur. ce 154 VTOTEARBIRAY SA QAR UTILE qui se passe dans l'air, dans des circonstances analogues à celles qu’on vient d'indiquer dans le liquide. Si par un soleil ardent, qui frappe sur une barre de fer ou'de bois, horizontale , et noircie, dans le prolongement de laquelle, à la distance de 100 à 200 pas, se trouvent de petits objets distincts; si disons-nous , on fixe ces objets, on en voit deux images, l'une supérieure ; et droite , l’autre inférieure et renversée. Voici l'explica- tion. | La force réfringente de l'air dépeha uniquement de sa densité : or, les couches d'air qui touchent la barre chaude, dilatées par cette température, et moins denses par conséquent , réfractent la lumière avec moins d'é- nergie que les supérieures qui sont môins chaudes; et par une dégradation rapide, on s'élève à des couches assez distantes de la barre pour n’en pas être sensible- ment réchauffées. Dans celles-ei la densité est constañte, et la route du rayon visuel est rectiligne; au-dessous, la densité décroit continuellement , et le rayon prénd uné courbure. La séparation des images a lieu, comme au travers du liquide mélangé; avec cette différence , que la densité, diminuant de bas en haut dans le pre- mier, et de haut en bas dans le second, l’image ren- vérsée est supérieure dans le premier cas, et inférieure dans l'autre. Ce’ même effet se produit quelquefois plus en grand däng les couches d'air contigues à un sol aride et sa- blonneux que l’ardéur du soleil échauffe fortement. Alors ün' observateur dont l'œil sera placé dans la couche dèe densité: moyenne, régardant ‘horizontalement un objet éloigné, le verra dé deux manières , savoir par les rayons rectilignes * qui traversent la couche d'air de densité constante ; et par. les rayons curvilignes qui descendent, et remontent après avoir rasé le sol; il en résulte deux images de l'objet, l'une droite par vision directe; pes renversée par la réfraction. EXPÉRIMENTALE ET MATHÉMATIQU®. 179 Il ne faut point perdre de vue dans toutes ces expli- cations , que l'œil rapporte toujours l'objet dans la di- rection de la tangente de la courbe visuelle , à son ar- rivée dans l'œil. C’est une illusion , dont on ne peut se défendre. re: Après la belle et mémorable invention des lunettes achromatiques, l’une des applications les plus ingénieu- ses qu'on ait fait des découvertes optiques sur la ré- fraction de la lumière , est la construction des lunettes à double image, faisant fonction de micromètre pour la mesure des petits angles. On la doit à l'abbé Rochon, l'un des plus anciens et des plus respectables membres de l'Académie des sciences de Paris. Nous allons es- sayer d'en donner une idée, d'après notre auteur. Il faut reprendre la chose d’un peu haut. | Les rayons lumineux, en traversant ceux des corps transparens , cristallisés , et dont la forme primitive n’est ni un cube ni un octaidre régulier , s’y divisent généralement en deux faisceaux , dont l'un que. l'on momme faisceau ordinaire , suit les lois communes de la réfraction; l'autre, nommé faisceau extraordinaire . obéit à des lois différentes, et est susceptible de cer- taines modifications fort curieuses, et entr'autres de cette propriété qu'on nomme polarisation (1); ce n'est pas celle qui va nous occuper. La division du rayon est plus où moins forte, c'est- à-dire, l'angle entre les deux faisceaux est plus ou moins grand, selon la nature du cristal, et selon le sens dans lequel on le taille relativement à une certaine ligne qu'on suppose exister dans son. intérieur et quon ap- pelle l'axe de cristallisation. , De toutes les substances à peine encore moissonné quelques : — 10. 2|— seigles , et quelques orges hivernés. Les 8 — 9e 10} —, raisins sont fort retardés, les grappes 91®©!- 9u|- ont beaucoup de grains avortés , ct sont à E , % | aussi en petite quantité. Les prés tar- 1u — 9. 10[— difs , et qui ne se coupent qu’une fois » 15 — 11 $|—| donnent fort peu , les trèfles de l'année 14 —, 11. 9] s'annoncent beaux. Les pommes de 15 RP LS. me terre menacent de pourrir dans les ns c | * 4e —|' Jendroits où l'eau n'a pas son écoule- 18 — 9. 15] — ment. 19 Es. 104 ET 20 — 10. 12 — 21 GRR De} 22 — 10. 11] — 23 09e: 21 24 | @ À— oo 11|— 25 — 10 2|— 26 —- 10. 13|— CERCLE NON NTI EEE IE AE EEE 27 2 Oo 35 28 26. 10. 8|— Déclinaison de l'aiguille aimantée , À 3 RE OR ui l'Observatoire de Genève le 31 Juillet 30 — 8. 41 = ot er 31 > À— 7 l— Lis A. de Température d’un puits de 34 p. le Moyennes. 126 9. 15,68|2:6 91 Juillet + 9. o. TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENÈVE: 395,6 mètres ( 203 toises) au-dessus du niveau de la Mer : Latitude 46°. 12. Longitude 15°. 14”. ( de Tems } à l'Orient de l'Observatoire de PARIS. 3 OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. JUILLET ENS O Gi llierm. 3 l'om- 2 PU LS bre à 4 pieds JHygromètreË Pluie où À 3 D: Baromètre. de terre, divisé-J\ ; cheveu. | neige en = ” Vents. Etat du ciel. | | :212= notes 24 heures. | £ OBSERVATIONS DIVERSES. | 2212 À Lev. du Sol. à 2 heures. ÎL.au s. | à 2h. hLaus.|à2 h OC ES RE = | A | Pouc.lig.seiz. pouc.lig.seiz. À Dix. d. | Dix. d. À Degr Deg, À Lig. douz. li es, me | me, ms) —,——/ à mm ne Eee mm Lune mes cmt, us mate a” ] 26. 9. 7126. 9. A4 Hrr. 5h12. ç 85 95 4. © Η—| 50 s0 Plu. s id. 2 D'un 0) T0 00 8. o| 10. o 95 95 6. o —— |. C0 S0 Cou. , nua, 3 — 10. 2[— 10. 12 6. 5| 13. 5] 98 82 ile 0 50 [Nua.,id. LA température pluvieuse et froide 4 NU ER TO 9. ©] 14. o 89 78 mue zx ae) CRAULES a tellement retardé | écol { TO TO 2100 O|RIGES 85 80 ——| so So cou. , id, ‘ à LE HAT MÉCONNU 2 roi To 2 9. ol 17. 0 87 74 HE VE PE) so cl, ,id, à peine encore moissonné quelques ; — jo 2|— 9. 15 10. ol 13. oÙ 80 7 — À—-| 50 SO À cou. , nua. seigles , et quelques orges hivernés. Les 8 y, Lo UGC | He) 70 60 CM EC) 50 cou, pl.,nua. raisins sont fort retardés, les grappes © = gi 9 7 TES 20: 5, 86 75 = LE ES SO cl. nu. ont beaucoup de grains avortés , ct sont 10 SC 9 0) 12. 5 12- OR S5 90 I. 6 AR. | SO so cl, pl. c ë EL , 4 9 gl— 9. n 7 SÛ 12. 5 1 100 3 RES EE NE so cou. , nua. Ausst en REULE quantité. Les Li es 12 — 9. Fo 9. 13 10. 5} 12. 0 89 89 OC) ——| 50 SO {cou., pl. difs , et qui ne se coupent qu’une fois » 1; re Glen ici illico DCR O] CT 75 3. 6 Η—}NE NO nu, id. donnent fort peu , les trèfles de l'année 14 DO) TC) A COUT 6. 0[ 15. 0! 83 74 => EE PA cl, Le s’annoncent beaux. Les pommes de = DO) fl 17. ©} 15. © 80 90 1, 3 ——Ù cat cou, u. : 1 5 à 4 à : HR De e odesh A Nue terre PRETIEenL UE pourrir ue les | MR OR TE Énollions es 90 TT ES ES Cou ere endroits où l'eau n'a pas son écoule- | 18 000.016) ES 9. 5] 16. © 90 76 © 6 |——1 50 so cou. , id, ment. 1 =="10. SN 10. 1] 10 Ch 20 01 90 77 o 6 ——ŸÀ 50 SO cl, nua. 1 To. 12l— to cr 10. 5S| 20. 0h. 54 72 ÎR. so NE |ecl. id. 21 NS CN EN NI OSS) AT 68 —— —i 50 SO Lcl., nua. 22 5 Em C) Ur | MOMIE PTS 2 — |——} 50 | SO faua., id. 23 = do DIR Re 9. 0| 16. OÙ 8o 80 — R. | 50 SO {aua., pl. 29 @ Loi 9. 1 uir. Of 13. 0 01 93 7. 9 |——À5s0 € pl. , nua. 25 = io OU CN Gi to OMAN 90 73 ©. 9 ——| so so cou. , nua, 26 10. 19! II. LS ROITe OI S 88 3 1. © —— |} $0 s0 nua. , id. CL TEE STONE APENRT SE REP ERES 27 À 3 — 11. 9 2% DEAR 82 75 —|"SE SE icl., id, 28 26. 10. 8|— 9, 11} 9. CP 18. oh 7 78 JUNE sa cl. nua. Déclinaison de l'aiguille aimantée , À 22) OS 7 MR ou 2 DTA MOI UE0"S LR 7097)2%99 s o ]——Ù} «o | 50, |cou., pl. l'Observatoire de Genève le 31 Juillet 30 — 8 4[- 7.120 9.2! 9. 58 96! 93, 21 9 Η{Ù so |5so plu, id OM 31 2 ss 7. 11l— m2 Je SET 0,5 95 99 Ge m | NE cal. plu. , id, 2 eh pens ——|— — ——|———— |Température d'un puits de 34 p. le Moyennes. 26 9. 15,68126.9.13,67 Ît 9,88/+14,57 86,63] 81,84 87. 4 31 Juillet + 9. o. { 249 ) SCIENCES, ArErcu DES PROGRÈS ET DÉ L'ÉTAT ACTUEL DES SCIENCES pans Les Erars-Unis, extrait des Transactions de la ” Société littéraire et philosophique de New-Y. ork. Vol, 1.et . New-York 1815. In-4.° ( Extrait ), Ux £ Société comiposée de littérateurs et de savans fut incorporée par une charte, à New-Yorck, lé 26 mars 1814, sous le titre de Societé littéraire et philosophique (1). Elle publia dès l'année suivante , un gros volume in-4,° de Mémoires , intéressans pour la plupart, et dont nous titerons quelques extraits. Dans un discours prélimis maire assez étendu , l’auteur ( Mr. de Witt Clinton), Président de la Société, trace une esquisse de la marche et de l'état actuel des connoissances dans cétte partie du continent américain , qui nous a paru rédigée avec tä= lent et impartialité. Nous occuperons d'abord nos lecteurs de ce résumé, qui fera suite à ceux que nous avons publiés sous la même forme pour diverses contrées d'Europe, dans cette première année d'uti travail entres pris sous un plan nouveau. L'auteur relève d'entrée, avec quelqu'amertüme, l'espèce (1) Ce dernier mot n’a point en anglais la même acception qu’en français ; il désigne plutôt l'ensemble des sciences qui ont l'é« tüde de la nature pour objet, qu'il n'indique la philosophie , dansle sens ordinaire du mot : philosophical, en anglais, est sou« vent synonime de physique, (R) Sc: et arts, Nowv. série. Vol, à. N°, 4. Août1816, T 250 SctENCES. d'anathême jadis lancé par Buffon , Robertson et d’autres lettrés d'Europe contre l'Amérique, où ils voyoient une nature plus foible et plus circonscrite dans ses produc- tions qu'elle ne l’est dans l'ancien monde. Déjà, et à l'insçu de l’orateur américain, Humboldt l'avoit relevée dans l'opinion , en montrant les prérogatives naturelles par les- quelles ce continent l'emporte sur celui d'Europe ; Mr. Clinton, en considérant la question sous le côté moral, donne gloire à sa patrie de tout ce qu'elle a fait, et explique très-naturellement pourquoi clle n'a pas pu faire davantage. Cette portion de son travail appartient plutôt à la partie littéraire qu'à celle des sciences, de notre Recueil; aussi la traiterons - nous rapidement ,en nous bornant à indiquer, sans développemens, les prin- cipaux chefs sous lesquels l'auteur a classé ses réflexions. Il reconnoît franchement d'entrée, que les Améri- cains sont fort en arrière de leurs frères d'Europe dans : la culture des lettres. «L'esprit d’entreprise, dit-il, qui forme un des traits marquans de notre caractère national, sest montré sous toutes lés formes excepté celle d’un dévouement prononcé aux intérêts de la science. 11 n’y a rien dans l'action ordinaire des causes physi- ques ou morales, rien dans notre climat, notre sol, notre gouvernement, notre religion , nos manières, no mœurs , qui puisse tendre à affoiblir nos caractères , ou, qui nous empèche de cultiver la littérature. Près de deux siècles se sont écoulés depuis l'époque du pre- mier établissement Européen dans cette contrée ; et si dans cet intervalle, éntravés par des difficultés de tout genre, nous n'avons pas atteint le plus haut degré dans l’ordre des connoissances humaines , on peut en donner aisément les raisons, sans recourir à de prétendus dé- fauts de caractère , et encore moins à une dégradation. dans l'espèce. » Passant aux diverses périodes qui ont précédé l'état, présent, l'auteur voit d’abord dans les premiers émigrans ÀëerÇU DE L'ÉTAT DÉS SCIENCES Aux Érars-Unis. 354 d'Europe des gens avides , pressés de faire fortunt, et de reverir, et qui ayant porté là, tout äu plus, les lumières du temps, c'est-à-dire la philosophie scolastis que, occupés ensüité de toute autre chose, n'ont fier Fait fi pu faire pour la sciénce ni pour lés lettres, et i'ont pris aücune affection pour un pays qu'ils FREE dvient presque comme une terre d’exil. : Dévenus colons, et administrés comme tels ; Îles Arñés ticaihs se sont trouvés ensuite dans là position la plas défavorable aux progrès des lumièrés. Îci l'auteut mot2t tre linflüence délétére du systéme colonial, la güerté sôtirde qu’il fomente éntte les gouvernäns et les admiz itistrés , la léthargie qu'il substitue à la gloire ,au patfiotis< re, à toutes les passions nobles ét otodliièlivés de grandes et bellés closes, tandis qu'il réveillé les passions bassés” et hainéuses qui w'enfantent que la distordè ét lé its héür, Il fait une observation, justifiée non-seulemént par l'histoire des républiques añciënnes, mais par celle de 14 Suis jusqiies dans es temps modérnes; C'est qué lé gouvernemens les plus libres exkéreent Sur leuïs sujets déarid'ils eh ont; üné opreWidn aussi crianté qué celle dés états les plus déspotiqhes: : “H obéerve ensuite ; ‘qué l'Ainétique , fut péuplée d'éz iigrahs dé toutes les fatiohs d'Eurüpe , ärrivant äved léürs latigués différents, péuplés déft déux siècles n'ont paë encore effacé les traits caractéristiques ; hi confondu les préjugés, les animostés ‘Is imtipathies naüôhales ; dans un señtifenit éommuit d'imour dé 14 patrie, Pendént lofigstemps aussi, l'Añiérique fut pour l’Ariglétérre ; éh lieu de déportation des condainnés üne soite dé Bo tanÿ-Bay , dont le séjour étoit flétri par l'opinion ; et dont ‘on né pouvoit rien attendre de bof; cette seule persuasion peut étouffer bien dés gérrhes Hiéctets daïs uri pays qui végète sous sotr itifluëncé. : L'imprimerié la été permise que trés-tard ét Amés rique; le premier papier-nouvelles ÿ parat en 1725, La Ts 2% 4 Sc LE NC hs. | médecine, que l'auteur regarde comme l'étude qui sup pose et nécessite le plus g FE assortiment de connois- sancgs , étoit tombée en Amérique dans la: dégradation la plus déplorable pendant presque toute la durée du gouvernement colonial. Il en étoit de mème du bar- reau, de, la théologie, des basses écoles; point d'éduca- tion possible ailleurs qu'en Angleterre, en Ecosse, ou èn France ; et ceux qui pouvoient suffire aux dépenses d'un tel voyage , et qui savoient en reconnoitre l’im- Portance étoient le bien petit nombre. Cependant, depuis le milieu du siècle dernier on ft aux Etats-Unis quelques efforts spontanées et efficaces pour sortir de Figomnce, On fonda en 1754 une bi. bliothéque publique à New-York ; en 1758 le collège #e Columbia fut mis en activité, et en 1769 on “è attribua une faculté de médecine ; quelques hommes distingués, à la tête desquels il faut mettre le Lieute- nant-gouverneur de la province Mr. Cadvallader Colden, homme aussi zélé qu'instruit, donnèrent une impulsion qui eut des effets heureux et permanens: Mais, des controverses qui s'élevèrent dans la même époque entre diverses sectes, retardèrent, quelque temps les progrès des ‘véritables lumières, en portant vers les discussions polémiques, des esprits et des talens qui eussent été plus utilement FRA à la culture des sciences... . Ce discours, plein de raison et, riche de faits, n'est pes sans quelques ornemens. « [Il y a dans, l'ame, dit ‘auteur, une faculté de perception , une sorte de vision mentale , qui semble agir à l'inverse du sens ordinaire de la vue, et agrandir les objets à mesure qu'ils sont plus loin de nous. Cette erreur de jugement provient de diverses causes, et elle a des influences très-variées. Par exemple, elle agrandit toujours les talens , elle exalte la moralité du temips passé , faux dépens du présent ; et ce genre d'exagération n'est jamais plus frappant que lors- APERCU DE L'ÉTAT DES SCIENCES AUX Erars-Unié. 253 qu'il a des individus pour objet. Par son effet magiq@e le nain de l'antiquité paroît tout-à-coup un géant Fer, semblable au phénomène du mirage (1), cette illusion élève jusques dans les cieux les choses de la terr& Je n'ai point, en tenant ce langage, l'intention de rabaissér- nos pères, mais d'inviter la génération actuelle à ne pas s'estimer trop bas. Les panégyriques prononcés sur quel- ques-uns de nos prédécesseurs nous paroissent étranges lorsque nous lisons sans prévention leurs ouvrages ; qui sait si quelques unes de ces vieilles gloires de tradition ont une base plus solide ? »..... Cependant l'impulsion étoit donnée, les esprits s’é- clairoient et se préparoient aux discussions politiques qui précédèrent, et amenèrent peut-être; réunies à d’au- tres circonstances , la guerre de l'indépendance. On sait que l’affranchissement des colonies en fut le résultat. Ici l'auteur se plaît à eiter les paroles dæ vieux Pitt dans le sénat anglais à cette époque. « Lorsque Vos Seigneuries (disoit-il) considèrent les écrits qui nous viennent d'Amérique , leur décence , leur fermeté, leur sagesse, elles ne peuvent que respecter. la cause qu'ils plaident, et désirer qu'elle. fût la nôtre. — J'ai lu Thu- cidide, j'ai fait des politiques anciens mon étude: favo- rite et souvent l’objet de mon admiration; mais, je dois l'avouer , aucune nation, aucune assemblée politique ne me paroît l'emporter sur le Congrès de Philadelphie, pour la solidité du raisonnement, la force , la: sagacité, la sagesse des combinaisons , dans. les circonstances les plus difficiles et les plus compliquées dans lesquelles un grand peuple ait jamais pu se rencontrer. » » Les convulsions, la dévastation, les horreurs qui accompagnèrent la révolution ne favorisoient guères les intérêts de la science. Les séminaires d'instruction fu- (x) Voyez sur ce phénomène les détgls exposés dans le ca hier précédent de ce Reëueil, (R} 854 SCcrENErS. remt dispersés, il fallait, avant tout, exister et se défen- dre. Mais, au retour de la paix on s'occupa de rétablir, d’abord avee peu d'activité et de succès, entravée comme T’éton la confédération par une foule de difficultés. On es- saya en 1784 de fonder à New-York une société, à l'imitas tion de celle de Londres ; mais elle ne putse soutenir. On rétablit la même année le ci-devant collège du Roi ;, sous le titre de collège de Columbia ; celui de l’Union fut fonde en 1705, eelui de Hamilton, en 1812; et il y à actuellement dans l'état seul de New-York près de quarante instituts, incorporés sous le titre d'académies ; où près de mille’ élèves reçoivent l'instruction. On a établi en 1801 un jardin botanique dans le voisinage de New-York; en 1807 on a fondé dans la même ville une faculté, soit collège de médecine et de chirurgie; et tout récemment, dans le comté de Herkimer , on vient de former un établissement semblable. Une société pour l'avancement de l’agriculture des arts et des manufac- tures existoit depuis 1791; on la réorganisa en 1804 ; sous ie nom de Sociète pour l'avancement des arts utiles $ elle s'assemble à Albany pendant les sessions de la lé- gislature, et elle a déjà publié plusieurs Mémoires in- téressans, On a fondé en 1809 une Societé historique, et une Académie des beaux-arts en 1808 , qui possède déjà de belles collections, Parmi les ouvrages périodiques d'un mérite plus ou moins éminent on peut citer le Medical Repository, le Medical und philosophical met et le Mineralogical Journal. » » Un fond considérable (dit l'auteur) qui s'élève à un million et demi de dollars, a été appliqué au sou- tien des écoles élémentaires; et ce perfectionnement admirable que leur procure l'adoption du système de Lancaster, les rend de plus en plus utiles ; les Académies et les collèges sont tous consolidés par des dotations suffisan- tes; et le bienfait de l'éducation se distribue jnsques. dans les derniers rameaux de la société. » APERÇU DE L'ÉTAT DES SCIENCES AUX Etats-Unis. 255 Ce genre d'instruction est, (l'auteur en convient) peu relevé, mais peut-être n'en est-il que plus utile , dans l'intérêt de la masse. Fous participent à l'enseignement élémentaire; mais le petit nombre cherche à s'élever plus haut; et on trouve À, bien moins qu'en Europe des individus à grande capacité et profondément instruits: L'auteur espère que les causes de cette différence dis- paroîtront avec le temps. Il déplore avec un vif regret l'influence pernicieuse qu'exerce sur les esprits, sur le langage, sur le style, l'habitude des disputes polémiques entre les divers par- tis qui agitent plus ou moins la République. « Le style de nos écrivains politiques a pris, ditil, un ca- ractère d'invective grossière, d'une licence effrénée, dont on ne trouve nulle part ailleurs des exemples. On doit cet abus aux applaudissemens dont on a couvert sans me- sure certains écrivains politiques étrangers. On a prétendu imiter ce qu'on étoit instruit à admirer; et malheureu- sement on n'a siagé que la hardiesse et l’invective ; l'audace de la dénonciation, sans accompagner ces dé= clamations de ce charme du génie qui, semblable au ceste de Vénus, cache les défauts et relève les grâces et la beauté, » Ce sont les fameuses lettres de Junius que l'auteur désigne en s'exprimant ainsi, et il leur attribue , c'est-à-dire aux efforts dés prétendus imitateurs, la première originé de cette dépravation de senti- mens et de style contre laquelle il s'élève avec beau- coup de franchise et de force. + 1 signale ensuite comme cause retardatrice du progrès des lumières dans son pays une circonstance qui nous: paroît singulière par l'importance qu'il lui accorde en l& mettant en seconde ligne ; c'est le peu d'accord qui règne. (paur ne pas dire pis) entre les ‘individus qui pratiquent l'art de guérir ; ils employent à s’entre-que:. reller un temps plus que perdu pour la science (x). H (1) On pourroit citer à l'appui des idées de l'auteur, uue 256 ScrEenNces. accuse aussi les avocats de se jeter exclusivement et tête baissée dans les études techniques de leur profession, et de négliger tout le reste, préférant la réputation de chi- canneurs habiles à celle de bons littérateurs. Si cet esprit d'entreprise , qui distingue les Américains comme navigateurs et commercans , eût été dirigé vers la culture des sciences ou des lettres, on ne peut guères douter qu'ils n'eussent atteint la célébrité dans cette car- rière, qui n'est point incompatible avec celle du com- merce ; témoin l'illustre famille des Médicis, qui, négo- cians dans l’origine , furent les bienfaiteurs de leur pays, en y ramenant le goûtet la culture des lettres et des arts. « Enfin, dit l'auteur , il existe en Europe des corps littéraires, dont les membres sont auteurs par état. lei nous n'avons aucune institution pareille, et fort peu de littérature indigène. De l’autre côté de l'Atlantique, les livres sont une production continue et régulière ; en Amérique, l'apparition d’un ouvrage est toujours due à quelque eause accidentelle. En Europe, on sème les connojssances à tout hasard , et on recueille ; en Améri- que, on attend les lumières , des chances, comme à la chasse au à la pêche. Telles sont les causes de la supé- riorité actuelle et incontestable de l’ancien continent sur le nouveau ; mais le temps viendra où l'apparition d'un auteur américain distingué ne sera plus un phénomène, et où il devra sa célébrité, bien plus au mérite intrinsè- que, qu'à la rareté ou à la singularité de son ouvrage. » L'auteur repousse par des faits l’assertion d’un histo- rien, qui a prétendu que la vie moyenne étoit plus miniature de République, qui s’est fait remarquer par le nom- bre d'hommes instruits dont elle fat le berceau , et dans laquelle union la plus remarquable a toujours régné entre les méde- cins; celte union est cimentéé et alimentée par deux réunions. hebdomadaires, éminemment profitables aux intérêts de la science comme à ceux de la civilisation et de l’urbanité. (R) APERÇU DB L'ÉTAT DES SCYENCES AUX Etats-Unis. 257 courte dans les Etats-Unis qu'ailleurs. Il établit que, dans quelques-uns , la population se double en treize à qua torze ans, et, par une moyenne prise sur tous , en vingt à vingt- trois aus ; d'où ilinfère que l'Amérique septen- trionale a un avantage décidé sur les régions de l'Eu- rope réputées les plus salubres. Dans les grandes villes d'Amérique le nombre des naissances est double, selon lui, du nombre annuel des morts; dans celles d'Europe, les morts surpassent toujours les naissances. Si l'on accorde à la beauté et à la bonté du climat une influence morale, sous ce rapport encore la compa- raison seroit à l'avantage de l'Amérique ; elle l'est aussi . sous celui de la fertilité générale du sol, de l'excellence de ses produits , et du luxe de la végétation. Jamais on n’y a connu ni redouté la famine ; et « si ( ajoute l’auteur} la facilité des subsistances ; la salubrité et l'abondance des comestibles, et de toutes les douceurs ( comforts ) de la vie ; peuvent produire ce calme et cette sérénité qui sont si favorables au développement de l'esprit, au- cun pays n'est comparable à cet égard aux Etats - Unis d'Amérique. » Ici l'auteur entrant dans une discussion politique , cherche à établir que la confédération américaine est la constitution la plus favorable aux intérêts de la science ; et iltire ses preuves de Hume qui, à un demi-siècle de distance , semble avoir prédit mot pour mot ce qui se réalise de nos jours aux Etats - Unis. « Peut-être, ajou- te-t-il, les progrès de la littérature en Europe sont- ils principalement dus à la division de ce continent en un nombre d'Etats indépendans ; chaqte capitale est un cen- tre d'encouragement , et les gouvernemens honorent et récompensent ; à l’envi les uns des autres, les chefs- d'œuvres du génie ; mais si Charles-Quint , Louis XIV, ou Napoléon étoient parvenus à y établir une monarchie universelle , on pouvoit s'attendre au retour de la bar- barie du moyen âge. » 258 SCIENCES. Après avoir prouvé que tout favorise dans les Etats- Unis le développement des facultés de l'esprit , l'auteur s'étend avec complaisance sur les avantages particuliers qu'offre l'Etat de New-York à cet égard. « Lorsque nous considérons, dit-il, sa grande population , l'étendue de son commerce, le nombre de ses manufactures, et le degré d'opulence qu'il a déjà atteint ; si nous remarquons sa situation au bord de l'Atlantique, ses nombreuses communications par terre et par mer avec toutes les parties des Etats-Unis, et les rapports constans et faciles qu'il peut entretenir avec toutes les régions du monde civilisé ; si enfin, nous contemplons le vaste fond de talent, de connoissances , d'activité, d'industrie, que cet Etat possède , et le rang qui l'attend comme l’un des marchés principaux de l'Univers , nous reconnoîtrons qu'il n'existe pas de position mieux adaptée à la culture des sciences , des lettres et des arts. » L'auteur paye à la Société Royale de Londres’un juste tribut d'éloge et de reconnoissance pour les services , di- recis et indirects , qu'elle a rendus aux sciences par ses travaux et par son exemple, Cette institution, que celle de l’Académie Royale des Sciences de Paris ne tarda guères à suivre, fut imitée successivement dans toutes les gran- des capitales de l'Europe, Le Dr. Thomson, son histo- rien moderne, nous apprend que, depuis son origine jusqu’à la fin du 18e, siècle, elle a publié dans ses Tran« sactions , 4166 Mémoires , tous relatifs à des objets de science ou d'art, La première association de ce genre établie én Amé- rique , a été la Société’ philosophique américaine , fondée en 1769 à Philadelphie, sur-tout par le zèle de Franklin. Elle a publié six volumes de Transactions. En 1780, une Academie américaine des sciences et des arts fut incor2 porée dans l’état de Massachusetts ; et celle des arts et des sciences de Connecticut fut fondée en 1799. Toutes ces institutions ont publié des reeueils de Mémoires ir« APERÇU DE L'ÉTAT DES SCIENCES AUX Erars-Unrs. 25g téressans. Le colonel Williams, chef du corps du génie, fut le principal promoteur de la Socièté militaire et phi- dosophique , établie en 1802 à West-Point dans l'état de New-York ; et l'auteur considère comme des fruits, on tout au moins des émanations de cette institution , les voyages et les découvertes de Pike, l'histoire de la Loui- siane , par Stoddard ; le Code de la loi martiale , par Ma- comb; un traité sur l’organisation de l'artillerie , par Morton ; plusieurs Mémoires militaires importans, pu- bliés par le président actuel de cette Société ; et le système ‘de défense militaire , adopté pour le port et la rade de New - York. « De pareilles associations, dit l'auteur , avec autant d'éloquence que de vérité, procurent aux individus et à la communauté , des avantages incalculables. Elles ani- ment et stimulent les esprits, ‘elles mettent en jeu l'ému- lation , elles donnent l'habitude d’observer avec préci- sion, et de porter à la lecture l'attention qui la rend profitable. Elles développent des forces qui seroient de- meurées engourdies , et elles recueillent et coordon- nent, dans leurs vastes magasins, des connoiïssances qui resteroient naturellement dispersées et stériles. Le frot- tement des esprits fait luire la science , comme le feu naît du choc des cailloux. Le commerce mutuel des hom- mes instruits a sur la science elle-même une sorte d'in- fluence bénigne ; il la civilise en l'agrandissant ; c'est ce qu'atteste un siècle et demi d'expérience. » L'orateur désigne à ses collègues les principaux objets vers lesquels il croit que devront se diriger leurs recher- ches. IL remarque d'abord, que la géologie des Etats- Unis est encore très-peu connue. Mr. W. Maclure , en suivant le système de Werner , a essayé de les diviser en régions primitives , de transition, et d'alluvion ; et il a indiqué.ces diverses formations dans une carte géo- logique de la contrée. Il n'a rien annoncé de volcani- que, persuadé sans doute que cette modification du sol ne sy trouve pas. 260 SCIENCES. Le Dr. Mitchill, dans un Rapport fait à la Société d’a- griculture , divise l'Etat de New-York en région grani- tique, schisteuse , calcaire, de grès, et d'alluvion. Vol- ney a étendu la même division au sol entier des Etats- Unis, en substituant toutefois à la région schisteuse , une formation de sable marin. Maclure reconnoît dans les diverses formations , trente-huit substances différen- tes; d'autres n’en comptent que cinq. L'auteur con- vient que la lithologie et la minéralogie du pays sont ‘encore dans l'enfance, comparativement aux progrès faits en Europe. Il trace ensuite à grands traits l'esquisse du pays, qui présente dans quelques endroits une phy- sionomie extraordinaire. Il y reconnoiît des formations aqueuses de trois espèces ; l’une due à la retraite de l'Océan ; la seconde, au desséchement des lacs; la troi- sième , aux inondations et aux changemens de lit des rivières. On trouve des débris d'origine animale et végé- tale, renfermés dans des grès, dans des pierres calcaires, et même dans des bancs siliceux ; en y reconnoït des animaux aquatiques, dont les espèces vivent encore , comme aussi d'autres espèces pélagiennes ou océaniques, dont les analogues vivans sont inconnus ; par exemple , la corne d'ammon, qu'on a trouvée près d’Albany. Volney croit que le lac Ontario occupe le cratère d’un volcan; et les terrains submergés dans le comté d'Orange , mon- trent dans beaucoup d’endraits des traces évidentes d'é- ruptions volcaniques. Les mines les plus abondantes sont celles de plomb et de fer; celles de houille , qui s'annoncent en plusieurs endroits, n'ont encore été que foiblement exploitées. On a découvert en abondance la pierre caleaire, le mar- bre, la marne , le silex, le gypse, l'ardoise, les terres à poterie, et divers ocres. Il y a des sources salées dans les comtés d'Onondaga, de Cayuga, de Seneca, d'On.- -tario et de Genesee ; et on a lieu de croire à l'existence ‘de bancs de sel gemme qui, commençant à Onondaga, APERÇU DE L'ÉTAT DES SCIENCES AUX ErTars-Unis. 265 traversent de l’est à l'ouest de New-York, puis les der- rières de la Pensylvanie et de la Virginie, les Etats d'Ohio, de Kentuky et de Tennessée , passant dessous le Mississipi, et qui finalement atteignent les déserts de la Louisiane.Un vaste banc de gypse commence à la ville de Sullivan dans le comté de Madison , et marche à l’ouest; on le voit au jour dans les villes de Sempronius, Man- lius, et Camillus; il atteint enfin la grande rivière dans le haut Canada. La présence et l'abondance du gypse a créé comme une ère nouvelle en, agriculture ; il en existe non - seulement pour la consommation du pays, mais on en envoye annuellement de dix à quinze mille tonnes en Pensylvanie. On trouve aussi dans l'Etat de New-York plusieurs sources minérales , et d’autres sulfu- reuses , qui ont des propriétés médicales précieuses. L'homme peut être étudié en Amérique sous toutes. les modifications physiques et morales qui le caractéri-. sent, depuis l'état de civilisation complète, jusqu'à celui, dans lequel il sort, des mains de la nature. Un voyageur, partant de l’une des grandes villes, peut traverser suc- cessivement des contrées où l’industrie va en décrois-: sant, par degrés, et il arrive en peu de jours à la hutte, formée d'arbres récemment abattus ; il peut faire ainsi, une sorte d'étude et d’analyse pratique de l'origine des nations et des gouvèrnémens ; on y reprend en arrière: l’histoire des progrès de l'esprit humain, et ce qu'il sembloit donné au temps seul , de produire. L'auteur considère la zoologie d'Amérique comme fort, négligée. Il n'y existe aucun ouvrage complet sur les qua+ drupèdes ; et les esquisses qu'on a publiées sont impar+ faites , sur-tout par l'omission des habitudes et des mœurs de l'animal, partie la plus intéressante de l'his- toire naturelle. « Un naturaliste ( dit l'auteur } qui se voueroit à lé tude exclusive de nos quadrupèdes , et rien que dans. © l'état de New-York, y trouveroit des objets d'un-grand 562 Scrévoss. imérêt et même d'ane grande importance géologique: Il mettroit sans doute én tête de son catalogue lé mam- moth , ou l'éléphant américain , dont on à découvert des squelettes dans les comtés d'Orange ; et d’'Ulster ; l'un de ceux-ci est placé dans le. museum de Peale à Philadel: phie. Il examineroit les diverses hypothèses mises en avant sur cet animal ; il auroit même égard aux tradi- tions des Indiens sur ce point : il détermineroit si l'ani- mal étoit herbivore , ‘ou carnivore ; s'il étoit l'tippopo- tame, le rhinocéros , l'éléphant, un monstre de l'océan , ou enfin une race particulière et distincte. Il tiréroit des lamières à cet égard, des découvertes faites en Russie(r).» » Il déériroit aussi le tyrah sauvage des forêts d'Amé- rique, l'ours gris, et il montreroit que cet animal est différent de l'ours dés régions polaires, avec lequél on Fa souvent confondu. Il retrouveroit peut-être dans la griffe de ce quadrupède le type de celle du mégalonix de Jefferson. Il donneroit l’histoire naturelle du buffle maintenant rétiré dans les forêts de la Louisiane, qu’il habite en troupeaux , qui s'élèvent jusqu'à cinquañte! mille individus. Cet animal est très-différent du buffle de l'Inde ; qu'on trouve à l’état PEU , en Italie et aïlleurs. » Quels que soient les éminens services que Mr. Wilson a rendus à l’ornithologie de l'Amérique dans son bel: ouvrage , le sujet est loin d'être épuisé, Sa partie la plus intéressante ; l'histoire des migrations des oiseaux’ est encore bien peu connue. L'auteur croit qu'on pour- toit accroître le nombre de ceux qu'on a rendus do“ mestiqués ; et il voudroït qu'on "Rare d'Europe la pen route et le faisan. (x) Parmi les notes jointes en forme d'appendit au Mémoïré dont nous dénnons l’éxtraît , il y en a ünè fort éténdue sur cel animal , dont nous-pourrons tirer une foîs un ätliclé qui né særa pas sans intérêt. (R) APERÇU DE L'ÉTAT DES SCIENCES Aux ErarsUnis. 263 On doit à Mr. Mitchill, un petit ouvrage sur les pois- sons de New-York ; et l'auteur l'invite à continuer ses recherches ichtyologiques ; les migrations des poissons sont au moins aussi curieuses que celles des oiseaux; et quoiqu'én général les poissons d'eau douce diffèrent de ceux de mer, on trouve entre les espèces certains parallélismes renrarquables; L'insectologie est peu cultivée aux Etats-Unis ; mais on y élève avec suécès les vers à soie ; et leur produit est d'excellente qualité. On a disputé si le miel étoit indigène en Amérique ; il semble que la question est résolue dans un passage d'une lettre de Cortez à l’'Em- pereur Charles V. Décrivant lés divers objets qu'on trouve sur le marché de Mexico ; « on vend, dit-il , du miel d’abeilles , et de la cire ; comme aussi du miel tiré des tiges de mais, qui sont aussi douces que du sucre; on en tire encore d'un arbrisseau que les naturels nom- ment 724guey. » On compte dans l'Amérique septentrionale une ving« taine d'espèces de serpens; le plus remarquable est le serpent à sonnettes , qu’on ne rencontre plus dans le sol cultivé. L'auteur affirme que les petits de ce reptile se réfugient dans la gueule de la mère, à l’approche de ions danger. Les conséquences suivantes résultent de ce qui pré- cède , et tendent à faire fleurir les sciences dans tout pays comme aux Etats-Unis. Ce sont des conseils de Fauteur , que nous allons traduire textuellement. 1.° « L'établissement et l'encouragement des collections, tant publiques que particulières , d'histoire naturelle, est une mesure essentielle à l'avancement de la science, Le musée de Scudder à New-York, et celui de Peale à Philadelphie , Sont à cet égard des institutions pré- cieuses,. » - 2°» Il faudroit préparer et faire circuler dans chaque ville des questions statistiques sur tous les objets qui 264 . __ScrenNces ont rapport à l’histoire naturelle , à la géographie, à l’agriculture , au commerce ; et aux manufactures ; on trouve un excellent modèle de: cette sorte d'enquête dans les Transactions de l'Académie des arts ‘et des sciences de Connecticut ; la notice du Dr. Dwight sur New-Haven est aussi à imiter dans ce genre décrits.» 3.0 » Il faudroit préparer et faire circuler dans toutes les parties du monde des questions propres à provoquer des réponses intéressantes sur tous les sujets importans qui ont rapport aux sciences où à la littérature. On peut voir, des échantillons de cette manière de se procurer des connoissances utiles dans les Transactions de la So= ciété Royale de Londres; elle adopta ce plan, à l’époque de la fondation, La Société d'agriculture de New-York a proposé à la Chambre de commerce de distribuer des instructions permanentes aux capitaines des navires qui faisoient voile pour l'Afrique , l’Asie , le nord de l'Eu- rope , ou l'Amérique méridionale et occidentale ; ques+ tions relatives particulièrement aux perfectionnemens agricoles qui pourroient s'offrir aux voyageurs dans les contrées qu'ils visiteroient. » 4.° » Il faudroit choisir des hommes instruits dans di- verses branches de l'histoire naturelle, et les envoyer étudier le pays sous les rapports de la géologie , de la minéralogie , de la botanique , de la zoologie, et de l'agriculture (1). Ils devroient, non-seulement observer eux-mêmes, mais recueillir dans chaque localité toutes les lumières que pourroient leur procurer les hommes instruits qui l'habitent. » Ainsi, (1) Cette mesure a été adoptée à plusieurs reprises par le gouvernement de France, et elle a eu d’utiles résultats. On pourra sur-tout les aprécier lorsque les voyages a et de recherche dans tout le royaume par notre savanticom- patriote le Prof. De Candolle seront publiés, s'ils le sont une fois. (R) | ; , Arrrct DE L'ETAT DES SCIENCES AUX Erars:Unis 265 . Ainsi ; par exemple , MM. Michaux , père et fils, en« voyés d'Europe , ont rendü à l'Amérique des services émineris en botanique. L'histoire des arbres forestiers d'Amérique , publiée par le fils, en trois volumes , est l'un des ouvrages les plus marquans et les plus utiles qui aient paru dans ce genre. Le jardin botanique étas bii près de New-York par le Dr. Hosack contient sept cent trente-trois genres, et deux mille quatre cents ess pèces de plantes ; l'Etat en a fait l'acquisition en 1810, et l’a annexé récemment au collège de Columbia. - L'auteur paroît persuadé qu'il ÿ auroit encore des dés couvertes à faire dans son pays sur les plantes esculentes, On parle de prairies fort étendues , dans le territoire de Michigan ; où la pomme de terre et l'artichaut sauvagæ croissent en abondance ; Pike nous apprend que les În« diens du nord-ouest se nourrissent principalement d'une espèce de riz, dont chaque tige produit , dit-on , une demi pinte de grain. | Tout en se félicitant sur le nombre des hommes diss tingués qui pratiquent actuellemerit dans les Etats-Unis l’art de guérir, l'auteur signale les ravages de la cou< somption , qu'il regarde éomme la maladie la plus des« tructive dans ces contrées. Les registres de mortalité en 1813 donnent les résultats suivans dans trois €apis tales, Nombre Morts de Aliguote | * total. consomption : aproæimativés Boston. . .. 786 193 £ Philadelphie: 2291 >16 a New-York, . 2239. 562 : New-Haven. ; . . . : dans à AL AIR 2 TT Il ne parle de la fièvre jauné que pour déplorer l'ins suffisance de l'art, qui à tenté presque inütilément de Sc,et arts, Now. serie, N ol. 2. N°. 4. Août1 816. v 266 ScrEzNnces. la guérir, et même d’en découvrit la nature et l’origine. Ilumboldt nous apprend qu'une maladie contagieuse , nommée matlazahuatl attaque une fois dans un siècle là race indienne dans le Mexique; qu'en 1545 huit cent mille individus furent moissonnés par elle; et en 1576, deux millions ; cette maladie ne se communique point aux blancs. Seroit-ce le même fléau qui détruisit des nations entières dans le nord de l'Amérique avant l’é- poque des établissemens européens ? et s'il est vrai, com- me on le dit, que la fièvre jaune n’attaque presque ja- mais les naturels du Mexique , quel vaste et curieux champ de recherche que ces étranges exceptions! L'auteur termine son introduction par des questions poltiques , qui, lors même qu'elles n'auroient pas pour objet des icrmes et des intérêts étrangers à l'Europe, ne pourroient entrer dans notre Recueil , d'après l’ex- «clusion que nous nous sommes imposée à cet égard, Mis le tableau qu'il présente des objets à méditer dans la science de l’économie politique , science qui embrasse tous les intérêts de la société et qui s'applique à tous les gouvernemens , mérite d'être transcrit. « Qu’est-ce qui constitue la richesse nationale ?— Quels sont les moyens de la produire ? — Quelle est l'influence ou l'action des causes qui la procurent ? — Quels sont leurs effets, prochains et éloignés ?— leurs résultats apparens , et réels ? les différentes ramifications des sources de la richesse , telles que le travail , le ca- pital , la circulation des objets d'échange, ou le com- merce ?— le revenu, ou la consommation ?— La source de la richesse est-elle dans le travail, le commerce étran- ger, ou le capital en terres , ou en autres valeurs ? — Qu'est-ce que le capital ?— Qu'est-ce que l'argent mon- noyé ?— Quelle est la proportion entre son aliquote cir- culante et la valeur totale du produit annuel dont elle procure les mouvemens ?_— Le travail est-il la mesure des valeurs , et existe-t-il une mesure pareille, et im- À SERCU DE L'ÉTAT DES SreNGES Aux Erars-Unwrs. 56% muable ?— Le travail de la terre est-il lé seul produé: üf, ou le plus productif? — Enfin, ét cest ici la ques< tion sur laquelle on s'accorde le moins en Amériqüe; — lequel , du commerce intérieur ou du commerté étranger ; : contribue :le : plus à; l'accroissement de la ris chesse nationale ? ; a L'histoire et l'obsérvation justifient cette remarque ; Savoir , que tandis que la° conquête militaire a marché sûr le globe , du nord au ‘sud ; tandis que les’ métäüx préciéux sé distribuent de: boxes à l'est ; le cours dé l’océan et celui. dé: l'itmosphère ; celui des arts ; ‘des sciences, de da civilisation , suit la route diurne de l'astré qui nous éclaire. Cette influence, qui semblé être un fait d'expérience, nous annoncé que l'Amérique ést des: tinéé à devenir à son tour la demeure favorite des sciences et des afts. Puisse notre société se montrer, . dans les mains de la Providence ; l'humble instrument qui aura contribué ä ce grand résultat! » ‘ V5 Là 2100068 -) x ad wonts À : 3 Hi MATHÉMATIQUES ELÉMENS DE GÉOMÉTRIE , distribués dans un ordre naturel et sur un plan absolument neuf, par Em. DEvELEY, Prof. de mathématiques de Lausanne , membre correspon- dant de l’Académie impériale des sciences de St. Péters- bourg, des Académies royales de Harlem et de Jéna, des Sociétés de Montauban, de Bordeaux, de Lyon, de Besancon, de la Société économique de Saxe ; etc.; x vol. 8.° seconde édition avec des changemens. Lzs Elémens d'Euclide ont été pendant long-temps Île seul livre dans lequel on a étudié la géométrie: Cet ouvrage, malgré un petit nombre de défauts, doit être là par tous les jeunes gens, qui, se vouant à l'étude des sciences exactes, veulent connoître la marche à la fois rigoureuse et élégante des anciens géomètres. Euclide est un modèle pour le style géométrique. Cavalleri, dans sa Géométrie des indivisibles , fit faire de grands pas à cette science, mais il altéra l'exactitude du style qui convenoit à la géométrie, en regardant les surfaces planes comme formées par des sommes in- finies de lignes; les solides comme formés par des som- mes infinies de plans. Il introduisit le premier ces idées d'élémens , d'infiniment petits, qui auroient révolté les anciens. Cette méthode n’avoit aucun inconvénient sou des géomètres babiles ; elle offroit un langage abrégé , que tous les mathématiciens entendent, et qui simplifie beau- coup les solutions et les démonstrations , sans nuire à l'exactitude des résultats. ELEMENS DE GÉOMÉTRIE. 269 Mais ce Jlangage , ces idées, ne pouvoient produire que du vague, de, l'incertitude dans l'esprit des: élèves ; cette-nouvelle méthode pouvoit nuire à leur jugement et les condnire à de graves erreurs; en effet , en étu- diant Ja géométrie d'après ces nouveaux procédés, les jeunes gens pouvoient ‘voir dans ün grand nombre de théorèmes; au lieu d'une, vérité rigoureuse , une simple approximation. UE “ MAN 2 Cette méthode de Cavalleri: n'étoit par utile qu'aux géomètres qui cherchoient à ‘résoudre de nouveaux pro- blêmes.s à trouver ,de nouvelles vérités; cepemlant on, ne tarda pas à. l’introduire dans les élémens de: -géomé-. trie. ‘Chaque professeur voulut ; pour,faire suivre son. cours, à un plus grand nombre, d’étudians , en rendre l'accès plus: facile ; on ne se xappeloit, pas, la réponse d'Euclide au Roi Ptolémée: Non est resia ad mathema- ticam via, Dès lors la géométrie ne, parut plus. aux bons esprits.' qui | ’étudioient , qu’ une science pour ainsi. dire expérimentale; dans laquelle. la gas le. compas rem- plaçoïent les raisonnemens exacts. | : Qu'on parcoure cette. multitude d'élémens , de cours sh mathématiques, publiés depuis près de deux siècles, on, y trouvera un grand nombre de définitions fausses ou incomplètes , de démonstrations vagues , inexactes ;. et l'ami de la vérité sera souvent tenté de rejeter loin de: lui ces ouvrages et de chercher la vérité par lui: mêmes. 01 | F 2 Mr. Bertrand. de Genève; fut. le , premier. qui rendit à, la géométrie cette précision..et cette rigoureuse exac-. titude. dont les anciens nous ont laissé. de. si beaux mo- dèles. Dans son Développement nouveau. de la partie élé- mentaire des mathématiques , publié en 1778, on trouve une géométrie qui , en plusieurs poimts , est plus com- plète et plus exacte que celle d'Euclide ; l’ordre qui y règne: est. plus: philosophique. Ce savant géomètre est peut-être. le, seul-qui, aît étahli d'une manière éxacte L3 s7a MATHÉMATIQUES. | théorie des parallèles ; et sa méthode. est en même-temps très-ingénieuse; ;- on sait ‘qu'Eucolidel et tous les anciens ÿ avoient échoué ; el que les modernes ne s’en tiroient Là par dés pétitions de principes. | ui s1beos 53e L'auteur de ce grand et bel: ouvrage: a donné en pes une nouvelle ‘édition de la partie ‘qui ‘traite‘ de: la géométrie , pour laquelle’ il'4 fait des changemens et des améliorations eonsidérables. HONSINIZOIQUE Plusieurs añnées après! là publication du prémier du- vräge de Mr: Bertr #and ; Mr. Legendre , ün “des ‘plus grantssle géomètres dé’la Francé ; péblid des élémens de géométrie ? qui ‘ünt' eu un très-gränd succès, puisque dix éditions de ce livre ünt été promptémént. épuisées.! Cet: ouvrage ‘qui, seul} ferdit 4° réputation d’an “géo= mètre ; lake peu dé chose à désirer; cepéndant la théoi rie des parallelés., de l'avéu même de l’auteur, n’est pas très-rigoureuse ; ‘et ün ! pétit nombre dé “propositions re- Hébcde aux surfaces courbés et :anx' corps ronds! laissent encore quelques nuages dans lésprit des lecteurs Mais cet ouvrage , comme celuid'Euclide {est i9mos dèle pour la précision, l'exaétitüdé , la clarté du style. On peut établir pour règle “qu’il faut écrire comme Er: Legendre, op biens écrire dés: A REP de mo métrie, ? FRERE ; Mr. Lu Croix, célèbre par son bel ouvrage’ quits traité des calculs différentiel ét intégral , et par ses contiois- sances étendues et profondes en Rte ja pu= blié äussi des élémens dé géémétfie, pour lesquels il a suivi” l'ordre qu'avoit adôpté Mr.'Beftrand’et si théorie des parallèlés ;” et il ne ‘stest vhs ‘écarté ms la’ marché x PA L : rigouretse des ‘anciens. “Uée élémens de géométrie -de Mi: Develey sont dignes d'êtré cités avéc- ceux dés 'savans don: ges on vient: de parler. À 199, O1D e ep 138 Cét auteur savant et judicieux a “fait plusieurs inño-: vations importantes dans le plan de son ouvrage. Därs 1° ELÉMENS DE GÉOMÉTRIE, 277 une introduction , il enseigne ce que c'est que la géo- métrie en général et la géométrie élémentaire en parti- euher : et il donne les Dre relativés à la ligne droite et au plan. L'ouvrage lui-même est divisé en “tr 4 parties ; la pre- mière traité, de l'étendue dans un plan, et Ja seconde de l'étendue en relief. La première partie contient quatre livres sur les AS- semblages de lignes droites , et un sur la ligne. circulaire ; la seconde , quatre. divres sur les aenblasés de plans et un sur les trois Corps ‘ronds. Ces deux parties sont parfaitement symétriques dans leurs grandes divisions , de. même que dans les détails. Les problèmes sont réu- nis “ans uu Appevdice, placé comme, un onzième Liv re d'A An de fl l'ouvrage. | Mr. Develey a consacré quelques articles MA le se- cond'Plivre” à" Téxposition dés propriétés des polygones symétriques, dont'le parallélogramme n’est qu'un cas par- ticulier. On sait qu’on nomme polygone symétrique tout polygone d'un nombre de côtés pair, et dont les côtés opposés sont égaux de deux en deux, et parallèles. L’au- teur a nommé de même pobèdre symétrique tout po- lxédre, d'un nombre d'aiêtes pair, et dont les, arètes.op- posées sont égales de deux en deux et parallèles ; le parallélépipède en est un cas particulier. Les proprié- tés de ces polyèdres sont traitées d’une manière neuve et très-intéressante. Mr. Develey expose aussi avec beaucoup de clarté la théorie des polyédres que. Mr. Legendre appelle sy- métriques , et Mr. La Croix inverses , et qu'il a nommés, lui, symetriques entr'eux. L'ouvrage est terminé par quel- ques notes .élémentaires relatives à plusieurs artielés précédens. .. : + Ces nouveaux. élémens de. géométrie sont |remarqua- bles par lérdre nouveau, et bien raisonné que l'auteur a, mis dans Les matières | qu xl traite ; par un style clair, 272 ASTRONOMIE. précis, correct, une exactitude rigoureuse dans les dé- monstrations et par des développemens qu'on ne trouve pas dans d'autres ouvrages , et qui sont très-utiles aux jeunes gens qui commencent l'étude de la géométrie. Mr. Deyhlé , instituteur de mathématiques à Berne » a fait une traduction en allemand. de l'excellent ouvrage de Mr, Develey. Mr. Develey à détaché de son traité ‘de, géométrie, deux parties destinées à la première ét à ‘la, seconde classe du Collège académique de Lausanné ; ; dans” ces. deux extraits, pers suit la même méthode ; et la clarté, la précision , l'exactitude qu le distinguent, rent dent ces deux petits ouvrages très - - propres. à “inspirer aux jeunes gens le goût de Ia géométrie et à des : | aceou- tumer à raisonner avec justesse. e I. J,. Souaug, Prof. d LA RCE adjoint à J'Académie, de Genève... : ‘ rt nétitst . 12, 72 } ZESS 4 | ASP RON TETE. Exrraor or À cetrer, eté. Extrait d’une lettre du Dr. | Ornrns à de Bremen ; Sur la comète de l'année dér- nière , et détails. sur un ouvrage du. Prof. Besser. Eos Mag. helteé 1950. ? sn 25 bis f Traduction 18 noi. if lag. 22h UT TARN AQRG EE RS ARE A 2 : Laine ME | 1) el li 35 M DÉTAILS Me. ci sic : APE My" CE + te J E profite de la permission que vous m’avez donnée de vous écrire en allemand, ne pouvant le faire ‘en anglais, que je ls, mais que je n'écris pas avec facilité, Je prends la plume pour vous demander ! une faveur, qui pourra vous occasionner quelque embarras , mais je me per- Sur LA COMÈTE DE 1815, etc. 273 suace que l'importance de l'objét me servira d’excuse. . I s'agit de rassembler des souscriptions pour faire paroître un ouvrage du Prof. Bessel de Konigsberg ; dont je vous envoie le prospectus. Jose espérer qu'uné entreprise qui peut si éminemment contribuer aux pro- grès de l'astronomie | ‘sera particulièrement encouragée en ‘Angleterre , Sur-tout, fondée comme elle l'est en- tièrement , sur les observations de votre célèbre com- patriote BRaDtEY. D'après le cours actuel du change, le prix de l'ouvrage né dépassera pas une guinée et demie, et on le mettra sous presse dès que le nombre pes souscrivans’sera suffisant pour payer les frais (x). ? Je’ ‘découvris, le 6 mars de l’année dernière! une comète , et! ‘jé fis "part de ‘suite dela découverte au Dr. Herschel , sans négliger ‘de linsérer dans quelques pa- piers publics. Elle fut obsérvée ‘en Allemagne jusqu’au 25 août. Cétté comète est remarquable par la"briéveté dé sa ‘périodé.' Plusieurs de nos astronomes ; et-en par- ticulier Mr: Nicola, aujourd'haïi Directeur de l'observa- toire de Manheim, ont‘calculé sés motivémiens. danssune orbiëielliptique , et les résultats de léurs calculs s’ac- cordent ‘extrêmement bien entr'èux ; mais aucun de -ces savans n’a montré dans ce travail autant de diligence et d'adresse que le: Prof, Bessel. Voici les élémens de cette comète, détérminés pour le:26 avril 1815. ci) Passage au périhélie, 1815. out 7 25,998674 T. moÿ. à P. Lon eits du nœud aicent. 2914191. 850, 25°,33/,63 Güiéihaiôn: de- l'orbite, 427. &4 5h 14429 54, 59° Distance du périhélie au nœud, : .::. 65 33:,22,129 1 Logarithme de la plus courte distance. : :0,0838109. 5 Excentricité 5 + ie te + 0 0 0599121968, Plus grand demi axe, ou distance moy. 17,63383 Période... . .. «ie. « : Années, 74,04913 . Mouvement direct, () On trouvera ci-après le prospectus de l'ouvrage. ) 274 ASTRONOMIE. La longueur du nœud ascendant est comptée à parür du licu moyen de l'équinoxe au 1T, janvier + et l'inclinaison. se rapporte au. plan de l'écliptique » à la même époque. On a eu égard dans le calcul aux per- turbations dues à l'action "des planètes sur la comète 2 pendant toute la durée de son apparition , et ces cal- culs reposent sur près de. deux cents observations. D'a- près la doctrine des chances , il est probable que l'er- reur sur la période entière , soit une révolution , ne dépasse pas +-,0,27657 d'une année , c'est-à-dire à envi ron 101 jours. L'infatigable . Bessel a aussi dl “4 perturbations que doit éprouver cette. comète. dans: le temps qui. 1s'é- coulera jusques à son prochain retour. D'après ses élé- mens , fournis par l'observation , elle devrait se retrou= ver au périhélie le 14.mai,1889; mais à, cause des per- turbations,, -cet évènement, aura lieu SA Br jours. plus tôt, c'est-à-dire, le.g février 1887; ainsi: nos neveux peuverit attendre ce ‘retour trois à quatre mois ayant, ouaprès , cette dernière époques. : 1419 1, 04 Si œette comète à été observée ! dE tie de en Angleterre, vous m’obligeriez en me procurant iles ob- servations qui en auront été faites ; il ne.nous en:est point parvenu (de France. et les seules ‘que nous ayÿions été à portée de joindre à celles:d'Allemagne sont celles faites en Russie et dans le nord de Tale. q Onitrouve , dans la première partie des 7 ransactions Philosophiques pour 1814, un excellent, Essai de, votre grande mathématieien , Mr. Yvory, qui est aussi fortes timé dans: notre pays. Get: Essai porte, le titre -de:« Mé- thode nouvelle pour trouver une - prermière approximar tion de l'orbite d’une comète: » J'ai remarqué avec. une grande satisfaction la ressemblance ‘frappante qui éxiste entre cette méthode et celle que j'ai publiée il y a quel- ques années, et qu'on a souvent employée sur le-comtt- # J 24 3! SUR LA COMÈTE DE 1815, etc. 275 nent depuis cette époque ; et la coïncidence est d'autant plus intéressante , que Mr. Yvory a obtenu de son ana- lyse algébrique la même solution, que j'avais obtenue en considérant le problème d’une manière plus géomé- trique. Ma méthode peut fort bien être demeurée in- connue à Mr. Yvory, car pendant ,long- temps elle a existé seulement dans les ouvrages allemands ; mainte- pant.on la trouve dans l'astronomie de Delambre ; et peut-être, Mr. Yvory a-t-il été à portée de, connoître la forme. nouvelle et très-commode , que Mr. Gauss a don- née à cette méthode, dans les Transactions de Gottingue. J'envoie : avec cette lettre, deux exemplaires de mon petit ouvrage , veuillez en placer un dans votre biblio- théque , et transmettre, l'autre à, Mr. Yvory, avec l’ex- pression de. mon respect. hat ‘de ia de desire font savoir si le nouveau , Lai de Trough- pe » avec lequel Mr. Pound observe à Greenwich, est placé fort près du quart de cercle mural de Bird, ayec lequel la plupart des observations, de Bradley ont : été faites. Bessel trouve la latitude de cet instrument , da- pres, deux mille observations de Bradley, plus pt À précisément d'une seconde , que celle que Bradley assi- gne à son cercle ; et il est naturel de chercher à ex- liquer | une partie de cette différence par celle qui a pu exister dans la situation. des instrumens (1 1). » HW, Dinant ‘és: ce 15 juin 181641, è D | réon ” (D'Use seconde de degré répond à un arc terrestre d’en- viron 16 toises’; et‘le cerclé ayant + être placé dans la partie méridionale de l'observatoire , c'est-ä- dite fort près en latitude du mural de Bird, ce n'est qu'une bien petite aliquote -de cette différence d'une seconde, qui pourroit être expliquée par la différence de situation en latitude, des deux instru- ' mens, (R) 4 281} | ) 276 ASTRONOMEE. Pnosrecrus DE L'OuvrAGE DE Mr. Besser. L'ouvrage de Mr. Bessez , préparé pour la presse , séra intitulé : « Fundamenta astronomiæ pro anno 1755 , de- ducta ex observationibus viri incomparabils, J. BRADLET: TL est le résultat du ‘travail de sept añnées entières, et il renferme un nombre de déteérminations de la plus grande importance pour l'astronomie ; l'extrême ‘exacti- tude qui caractérisoit les méthodes d'observation de Bradley , jomte à la grande supériorité de ses ‘inStru- mens, lui permirent dans le temps d'atteindre un degré de précision inconnu jusqu'alors, et qu rend ses ob- servations d'autant plus précieuses, qu'un demi siècle s'étant écoulé depuis l'époque à’ laquelle elles ont été faites , leur comparaison avec ‘lés résultats récemment “obtenus fournit à la science lés bases les plus impor- tantes. Tous les élémens qui ont quelque! influence sur les observations astronomiques Sont exclusivement dé- duits de celles de Bradley, gs pci dont 2. ‘est question. ü Les sections LA renferme sont : ; dpet des instrumens , et leurs corrections. 2,.° Obs de léquinoxe. 3.° Latitude de Greenwich. 4.9 Réfraction. 5.0 Application de la latitude et de la réfraction aux observations du solstice et de l'équinoxe. 6.0 Examen de l'ancien quart ‘dé'cercle mural; lois de sa variation ; nouvel examen des ascensions droites. 7.° ‘Tables géné- zales et particulières. d'aberration et de nutation. 8.° Marche de la pendule depuis 1750 à 1762. 9.° Pa- -rallaxe annuelle de quelques-unes des, étoiles fixes ; — facteur. constant de l'aberration. .10.° Çatalogue de tous tes les étoiles observées par Bradley; 3166 se retrou- “vent dans les catalogues actuels, et 108 n'ont été .obser- -véesqu'une fois, et ne se-retrouvent pas ailleurs. :[l-est possible que quelques-uns de ces astres soient des-pla- PROSPECTUS D'UN OUVRAGE D'ASTRONOMIE. 277 nètes; mais le georgium sidus (uranus ) n'y paroît qu'une fois. r1.° Précession des équinoxes. 12.° Mouvemens pro- pres des étoiles fixes. 13.° Comparaison des résultats avec d’autres observations. L'ouvrage est écrit en latin, et sera d'environ 400 pag. folio. Le prix pour les souscrivans sera de dix dollars, monnoie courante de convention, à payer en recevant Yexemplaire. Le seul motif pour provoquer une sous- cription est le désir de contribuer à l'avancement de la science. L'auteur renoncoit volontiers à tout dédom- magement de son travail; mais les ouvrages du genre de celui qu'il offre aux amateurs sont si peu encouragés en Allemagne , qu'il n’a trouvé aucun libraire qui voulût courir le risque de l’entreprise. Cent souscriptions suffi- ront à mettre l’auteur en état de faire face aux dépenses, et il mettra de suite la main à l’œuvre. Les noms des souscrivans seront rendus publics, comme bienfaiteurs de l'astronomie. Addition des Redacteurs de ce Recueil. . Sans autre mission (directe) que celle d'un zèle que nous partageons , nous offrons à ceux de nos abonnés que. leur position ou leur distance ne met pas à portée de correspondre directement avec le. Dr. Olbers, et qui voudroient entrer dans ses vues bienfaisantes, de nous charger de recevoir leur engagement , et de le faire passer à ce savant astronome , avec celui que nous pre- ñons nous-mêmes, en souscrivant avec empressement à pPeirrae précieux qu ‘il annonce G ): (1) Nous saisissons l'occasion que nous offre un sujet astro- nomique, pour rectifier, à la demande de notre correspondant Mr. Eynard, deux inexactitudes qui se sont glissées dans l’ex- strait de sa lettre sur les taches du soleil , inséré dans notre cahier précédent ( p, 193). Il a attribué à Mr. La Place une PHYSIQUE per RicercRe risicue suc’ Jopro, etc. Recherches physiques sur l’Iode, par le Prof. P. Conrirraccui. Extraites d'un Mémoire lu à l’Institut Royal d'Italie. ( Journ. dé Phys et de chimie de BRUGNATELLI, mai et juin 1816 _ ( Traduction ). LS wat Lzs modifications diverses de la cohésion qi règné entre les molécules intégrantes des corps, et les phé: homènes qui en résultent, présentent la matière où les corps, abstraction faite de leurs propriétés particulières, sous trois états physiqués; ils sont solides, liquides, où fluides élastiques. Là plupart d'éntr'eux, dans certainés conditions que la nature ou l’art amènent , sont susceptibles de passer de l'un de cés états à l’autré; et la même substance peut devenir tour-à-tour solide, liquide, ou aëriforme: L'étude des circonstances qui accompagnent ces métas morphosés que subissent les corps säns éprouver de changement dans leur constitution cliimique, ont amené des découvertes très-utiles. On a reconnu ainsi la nature idée qui appartient à Mr; Biot sur les éruptions volcaniqués solaires. De plus; les 10785 lieues de largeur calculée de la tache dont il est question dans la note (p. 191) s’appli= quent, non à la tache dont le diamètre moyen est de 27”,4 mais à la grande tache du 6 juillet. dont le diamètre moyen , y compris la pénombre ; étoit de 1 4". C'est à elle aussi que sé rapporte le calcul qui réduit à --2 l'effet total de la soustraction produite par la présence de la taches (R) RecRERCHES PHYSIQUES sur L'Iops. 29 physique de diverses substances , of a déterminé leur action réciproque, ét on a expliqué un nombre de phé- noménes qui en étoient la conséquence. Il suffit de rap+ peler à l'appui de cette assertion , la théorie de la cha- leur latente ( ou chaleur d’état }, et celle de la com- bustion , qui sont les deux colonnes de la nouvelle chi- Mie ; elles se sont élevées et consolidées par la sagacité avec laquelle Black, Cavendish , Priestley, Bayen , et Lavoisier ont étudié toutes ces circonstances qui précèdent et suivent ces changemens d'état, Depuis la découverte de l’Iode ou Jodine ( comme l'appelle Davyÿ }, cette substance à fait l'objet des recher- ches d'un nombre de chimistes, qui ont particulière- ment étudié les phénomènes que présente l’analyse des compositions dans lesquelles elle entre. J'ai cru entre- prendre un travail, qui ne $eroit pas tout-à-fait inutile, en l’examinant sous ses rapports physiques. Il étoit même possible, qu'en l'étudiant sous cette face, j'obtinsse quelques lumières nouvelles sur sa nature et ses divers modes c’action. On sait que cette substance se retire des eaux mères de la lessive des cendres tirées des fucus recueillis sur- tout sur les côtes de l'Océan ; l'acide sulfurique , ajouté à ces eaux , la précipite sous forme solide (1). Tous les chimistes qui l'ont travaillée , affirment que l’Iode , expo« posée à l'action d'une chaleur douce, s'élève en vapeur violette, en passant tout d’un coup de sa première cons- titution solide à l'état de fluide élastique; et ce qui mé- nite d'être remarqué , en s’évaporant à une température moindre de quelques degrés que celle qui est nécessaire (1) Le réactif le plus sensible pour reconnoître la présence de l'Iode, est l'amidon. 11 l'indique par la teinte bleue qu'il donne au mélange lors même que l’Iode n'existe dans celui-ci qu'à la proportion de 3. ( Voyez le vol, [. de ce Recueil.) (R) | 280 aol Don Su Q: ab. | à la vaporisation de l'alcool. J'ai cru devoir chercher à découvrir les circonstances et. les conditions qui modi- fient ainsi l'Iode. is 08 J'ai entrepris trois séries d'expériences , toutes dirigées. vers ce but, Dans la première , j'ai traité l'Tode à l'air hbre , c’est-à-dire, sous la pression atmosphérique ordi- naire. Je cherchois sur-tout à déterminer avec précision le degré de chaleur nécessaire à la volatilisation de l'iode en vapeur violette; dans la seconde série, j'essayois l'in- fluence de la raréfaction de l'air procuré à un haut degré. Enfin, dans la troisième, j opérois sur un air artificielle- ment condensé. La plus grande partie de ces expériences ont été faites sur la fin de l’année dernière , et.je les ai répétées celle-ci, en présence de mon illustre pré- décesseur le célèbre Volta, qui les a honorées de son approbation. La question fondamentale, et comme normale , que ÿe m'étois proposée, étoit celle-ci : La constitution phy- sique de l'Iode, lorsqu'il forme cette vapeur violette , est= elle véritablement élastique ? Toutes mes tentatives dans ces trois séries d'expériences, dont je vais indiquer les résultats principaux , tendent à résoudre cette question. Lo Je choisis un vase de verre très-mince , très-trans- parent et fort petit, dans lequel Jintroduisis une drachme d'Iode en poudre. Je le plongeai dans un bain que je réchauffai peu-à-peu. Les températures étoieht détermi- nées par deux petits thermomètres très-exacts 1 l’un avoit la boule ensevelie dans l'iode , l'autre étoit plongé dans le bain extérieur. Le baromètre indiquoit la pression atmosphérique du moment, dont on tenoit note, Voici les faits observés. 1. La vapeur violette de l'iode ne se manifeste ( ainsi que tous les chimistes l'ont observé ) qu’à une certaine température. Cette substance ne change pas d'état gra“ duellement , comme la plupart des fluides dits par cela même évaporables ; et qui, à la température qui leur convient Recuercees PHysiques sûr L'lopf. 28t Convient surmontent ensuite par leur élasticité la press sion de la colonne atmosphérique ; il n'a pas noï plus la propriété de certaines substances principalement odos rantés, qui sé volatilisent en certaine proportion ; niêmé dans les basses températures : le changemérit d'état dé liode présente un phénomène analogue à celui qu'on remarque dans l'acide sulfurique ; ou dans les huiles fixes | lorsque ces liquides passent à l'état de fluides élastiques. ® La température nécessaire à l'apparition de là cous leur violette, ét au développement très «sensible dé l'odeur que répand l'iode en se volatilisant ; odeur anas logue à celle du chlore, est de 59.8 degrés de l'échelle commune , sous la pression atmosphérique représentée par 28 pouces de mercure. 3.° Ces phénomènes qui ,jusqu'a présént, ont été cons sidérés comme les seules preuves du chiangemerit d'état , paroïssent sans que l'Iode solide passé par l'état intér médiaire de fluidité où de liquidité ; ainsi qu'il arrivé aux autres substances solides, lorsqu'elles sé volatiliseñt. II. Le passage instantané de l'iode à l’état de vapeur .à l'air bibre, par une température iniférieuré , nonsseti< lement de beaucoup à celle de l'eau bouillante ; mais même à celle de l’alcool qui, à la température de 64°: seulement , se convertit en une vapeur capable dé sou tenir 336 lignes de mercure ; ce passigé, disons <ñoûs, est un phénomène qui suggère la pensée d'examiner dis rectement le prétendu changement d'état de la éohésion dans l'iode, en ne le déterminant pas seulement par lé fait de l'apparition de la couleur. Et depuis la belle loi ; découverte presqu'en même temps par notre Volta et par Dalton, sur les pressions qu’éprouvent à divefses températures les fluides évaporables ; on serit naître fa turellement la curiosité de savoir ce qui arriveroit lors: qu’on soumettroit liode à d'autres températures, et à Se. et arts. Nouv. série. Vol. 2: N°. 4. Août 18163 x 282 Prrsrouer. une moindre pression atmosphérique. Telle est l'origine de la seconde série de mes expériences, faites dans un air raréfié, Je procédai de deux manières : tantôt dans le vide de Boyle, ou de la pompe pneumatique ; tantôt dans celui de Torricelli, c’est-à-dire, au haut d’un tube baromé- trique , dans l’espace compris entre le mercure et l'ex- trémité du tube. Je plaçai sur une lame de verre un drachme d'iode ; que j'introduisis sous un petit récipient, de trois pouces cubes seulement de capacité, adapté à une excellente pompe pneumatique. On raréfia peu-à-peu l'air, jusqu'au terme où l'éprouveitte indiquoit à peine une demi ligne de pression. Quoique la température de l'air am- biant ne descendit jamais au-dessous de 18°, et qu’elle s'élevât quelquefois au-dessus de ce terme , on ne dé- couvrit aucun indice de pression exercée par la pré- sence de l'iode. On laissa la machine en repos pendant quelques heures; et l'on fit diverses expériences de com- paraison ; l'éprouvette ne donna aucun signe de change- ment dans cet air très-raréfié. Après ces premières observations , je procédai à éle- ver, par l’action d’une lentille , la température de l'iode, en concentrant peu-à-peu le foyer sur cette substance, tandis que la pression indiquée par l'éprouvette , étoit toujours au- dessous d’une demi ligne. La température s'éleva bientôt jusqu'à 60 degrés, et davantage ; mais au lieu de voir paroiître la vapeur violette , on s'aperçut que les molécules de l'iode se dispersoient çà et là dans l'intérieur du récipient, comme il arrive à une poudre légère lorsqu'on souffle dessus ; et en peu de secondes tout liode fut ainsi éparpillé. Pendant tout ce temps , l’é- prouvette , qu'on regardoit avec attention , ne fit aucun mouvement , quoique la totalité de l'iode , d'après l’o- pinion reçue , dût avoir été transformée en fluide élas- tique. nn ee. RECHERCRES PHYSIQUES SUR L'Ion£, 183 ‘ Tandis que les molécules de l'iode réchauffées sautil= loient de cette manière , elles sembloient perdre leur aspect métallique , et devenir blanchâtres. Si l'on sus- pendoit l'action de la lentille avænt la dispersion totale, on trouvoit une portion de l'iode comme fondue et adhérente au verre en feuilles très-minees ; à-peu-près comme une lame d’étain, . Lorsqu'on enleva le récipient après avoit terminé l'expérience, sa surface intérieure parut tapissée de pars ticules d'iode ; brillantes et cristalliséés , qui s’étoient condensées sur sa partie froide. On observe li même chose dans les expériences ordinaires lorsqu'on refroidif le vase dans lequel on à réchauffé l'iode ; vers la pé+ riode de l'apparition de la vapeur violette. Quoique lé récipient fût de bien petites dimensions; quoique tout l'iode se fût enlevé sans avoir exercé sur le mercure de l'éprouvette une pression sensible, jé soupconnois encore que la rapide condensation de cette substance avoit pu masquer l'effet élastique. Et comme je ne pouvois pas répéter dans le vide de Boyle les expériences, de manière que la température s'y elevât ét se maintint aux environs de 60°, ces premiers résul= _tats ne me semibloient pas décisifs pour prouver qué l’iode ne prenoit pas à cette température l'état élastique. Ce soupcon étoit renforcé par le même fait qui me l’a voit suggéré , savoir , la non apparition de la couleur violette, qui fait donner à cette substance nouvelle le ñom diode. J'eus donc recours au procédé des tubes barométri- ques pleins , à la hauteur ordinaire, de mercure , au- dessus duquel étoit le vide de Toricelli. Ils portoient des échelles graduées ; et en les comparant à un bon baro= mètre ordinaire pendant l'expérience ;, on pouvoit ob- server toutes les modifications élastiques qui auroient lieu dans ce vide selon les circonstances, Mon appareil X. » 284 Pavstroux ressembloit à celui que Volta et Dalton (r) ont employé dans leurs expériences sur la condensation des vapeurs. On fait passer l'extrémité supérieure du tube au travers d'un bouchon de liège, qui ferme le bas d'un vase cy- lindrique , dans lequel on verse de l'eau chaude , qui dorne sa température au tube intérieur dans sa partie vide , qui est soumise à l'expérience. Ces tubés étoient munis en haut chacun d’un robinet, tenant bien Pair; et par un procédé facile à imaginer, on introduisoit dans le vide, les particules d'iode , à souméttre à l'ex- périence. Îl faut observer, relativement à cette manipu- lation, qu'il est nécessaire d'introduire un peu plus diode: qu'il n'en faudroit à la rigueur pour l'expérience ; parce que cette substance a pour le mercure une certaine affi- nité, en vertu de laquelle, lorsqu'on l'agite avec lui, à froid , elle se combine partiellement sous l'apparence d’une poudre, d'abord jaune verdâtre, puis rouge comme du cinabre. On peut aussi faire arriver l'iode dans le vide ( ainsi que je l’ai pratiqué plusieurs fois } en le mettant sur le mercure du tube rempli et renversé , et qu'on redresse ensuite ; mais alors il faut employer une dose d'iode un peu plus forte, parce qu'il a à traverser la colonne entière de mercure pour arriver dans le vide, lorsque le tube est redressé. Lorsqu'on a introduit dans le vide, par l’un ou l’autre procédé , l’iode, dont une partie s’unit au mercure , et qu'on à comparé la hauteur de la colonne mercurielle à celle du baromètre ordinaire au moment de l'expé- rience , on verse l’eau chaude dans le vase qui environne la portion vide du tube, et dans lequel plonge un ther- momètre. La température de ce bain fut élevée dans di- verses expériences , à partir de 20 jusques à 60, et même jusqu’à 96° sans qu'on apercût aucun signe d’élasticité (1) Voyez sa description, p. 4 de ce volume , ( cahier de raal, ) RECRERCRES PHYSIQUES sur L'Iope. 285 produite par la présence de l'iode, mais seulement à proportion de la quantité d'air raréfié qui rendoit im- parfait le vide de Torricelli. Dans cette série d'expériences , l’iode passoit à Fétat d’une vapeur apparente toutes les fois que la tempéra- ture approchoit de 60°. On voyoit alors les tubes se teindre en violet, couleur qui se conservoit pendant aussi long-temps que la température étoit maintenue à ce terme , ou qu’on l'élevoit plus haut, ainsi qu’on l’es- saya plus d'une fois. Si l'on avoit substitué dans ce vide, l'eau à l'iode, et qu'on l'eût élevée à la même tempé- rature , son élastification auroit abaissé de dix pouces et demi environ, la colonne mercurielle , déduction faite de l'effet de la petite quantité d'air qui rendoit impar- fait le vide. La teinte violette étoit plus foible dans ces expériences que celle que donne l’iode chauffé à l'air libre. Mais son apparition étoit-elle due à la présence de l'aliquote d'air qu'on ne peut jamais totalement exclure dans ces expé- riences , ou bien étoit-elle l'effet de eette température de 60° ( ou environ ) nécessaire à la volatilisation de l'iode ? Je suis persuadé que la eouleur violette est due au mélange des molécules très-atténuées de l’iode avec celles de l'air; et que l'élévation de la température est le moyen de les réduire à l’état de division nécessaire au mélange intime et à la coloration qui en résulte, IL est de fait, d'abord , qu'à l'air libre , cette vapeur vio- lette se conserve quelque temps, et assez loin du lieu où elle a pris naissance, c’est-à-dire , où l'iode a. atteint la température de 59°,6. Ensuite, pourquei la couleur est-elle plus foible dans l'air raréfié, quoiqu'on y main- tienne la température de 60°, et davantage, dans tout l'espace qui se colore? Enfin, si la température suffisoit à produire la couleur violette, pourquoi ne la verroit-on pas paroître dans le vide , qui ne soutient plus qu'une demi ligne de mercure , chauffé à la température de 286: Paysiques. 6o°. J'ai essayé , en confirmation de ces idées , de soumettre l'iode à l’action de la lentille dans un vide moins parfait; et j'ai vu que l’éprouvette indiquant une, ligne de pression, on commencçoit à apercevoir une lé- gère teinte violette , qui s'augmentoit à mesure qu'on faisoit arriver un peu d'air; tellement qu'à dix à douze lignes de pression la couleur étoit aussi belle qu'à l'air libre. J'ai répété plusieurs fois les expériences , tant avec la pompe pneumatique qu'avec le vide de Boyle ; et j'ai obtenu les mêmes résultats ; en employant toujours la précaution de dépouiller le plus qu'il m'étoit possible, l'iode de l'humidité dont cette substance est avide. Jy parvenois aisément, en soumettant préalablement deux ou trois fois à l'action de la lentille, l’iode que je vou- lois éprouver. Je dois seulement ajouter, qu'en appli- quant la lentille à l'iode dans le vide barométrique, j'ob- tins les mêmes résultats; ce qui dissipa un soupçon que javois conçu , savoir, que la température trop élevée étoit la cause pour laquelle la couleur violette ne pa- roissoit pas, parce que le changement d’état supposé avoit lieu trop rapidement ; ainsi quil arrive dans les expériences avec l'indigo , qui par une douce chaleur s'élève en vapeur d'un beau violet, et qui, si la cha- leur est trop forte, se carbonise. La conséquence générale de ces expériences est donc, que la modification qu'éprouve l’iode aux environs de la température de 60° n'est point un état élastique, ou aëriforme. Il se volatilise sans prendre la forme de va- peur, ainsi qu'il arrive à nombre de substances odo- rantes, qui n'exercent aucune pression sensible , quoi- qu'elles sé répandent dans l'air avec une densité plus ou moins grande. De même le camphre , le musc, et d'autres parfums très-odorans , que j'ai introduits dans le vide de Torricelli et élevés à la température de 76°, se mont montré, non plus que l'iode , aucune élasti- | RECHERCHES PHYSIQUES SUR L'IoDg. 287 cité. Le calorique diminuant la cohésion dans les molé- cules de cette substance la réduit en une poudre impal- pable, qui, répandue dans l'air, lui donne cette belle teinte violette qu'on y remarque. III. Enfin , pour acliever de confirmer cette consé- quence générale, j'ai fait la même expérience dans un air condensé au double , et aux deux tiers de la pres- sion atmosphérique ordinaire ; et les effets observés ont été des plus satisfaisans. L'iode se réchauffoit plus len- tement par les procédés dioptriques, à cause de l'épais- seur plus grande des paroïs du récipient, mais il se vo- latilisoit également , et la couleur violette paroissoit plus intense que dans Pair commun. On voyoit dans le cône de lumière que formoit la lentille, flotter les molécules pulvérulentes , comme on voit dans la même circons- tance , la poussière disséminée dans une chambre. La résistance plus grande du milieu condensé empèchoit les molécules de s'élever aussi haut qu'elles le font à l'air libre, et comme cela arrive aux émanations odorantes dont l'impression sur l’organe de l’odorat est plus vive à raison de ce qu'elle a lieu à une moindre distance du corps, qui est comme le centre de ces émanations. Ces recherches conduisent naturellement à distinguer dans les corps volauls, deux propriétés distinctes ; l'une la vaporabilite ; l'autre , l’évaporabilite. Cette distinction jettera quelque lumière sur la nature des corps odo- rans , et facilitera l’explication d'autres faits, qui ont avec les précédens , des rapports assez intimes. 288 Paysireous. nn dm Quezques RÉFLEXIONS SUR LA CONSTITUTION physique des corps, adressées aux Rédacteurs de ce Recueil par le Prof. P. Prevosr. A propos d'un passage où Mr. Biot assigne aux corps une certaine constitution , vous observez { Bibl. Univ. T. IT, p. 181. ), que « cette constitution des corps est » fort analogue à celle que supposoit notre savant eom- » patriote Le Sage, en les représentant ‘comme des espè- » ces de cages, dont les barreaux étoïent aussi des cages, » composées de barreaux qui étoient aussi des cages , etc. » Il ne sera pas inutile peut-être de joindre une courte explication à cette indication sommaire , dans le but de montrer l'origine de la ressemblance que vous faites re- marquer , et de donner une idée plus précise de l'opi- nion de notre savant compatriote. L'opinion dont il est ici question , et presque toutes celles du même auteur , sont sujettes à être mal saisies , parce qu'elles n’ont pas été exposées par lui, de son vivant, en présence du public. Il pourrait donc aisément se faire qu’elles fussent mal jugées sur un exposé très- rapide, C'est ce que je crois devoir prévenir. Newton s'est occupé de la diposition des particules dont les corps sont composés, dans le but d'expliquer la grande perméabilité que suppose la transmission de la lumière. Voici comme il s'exprime à ce sujet. « Si l'on conçoit ces particules disposées de manière que leurs interstices occupent autant d'espace qu'elles- mêmes ; si on conçoit encore ces particules composées. PR PAR EDS SUR LA CONSTITUTION PHYSIQUE DES CORPS. 289 de molécules qui aient entrelles des interstices d’éten- due égale à la leur ; enfiu, si on conçoit ces molécules composées d’autres molécules plus petites, dont le vo- lume soit égal à celui de leurs interstices ; et toujours de la sorte jusqu'à-ce qu'on parvienne à des molécules sans pores, c’est-à-dire , aux molécules élémentaires : on sentira qu'un corps qui seroit formé de trois pareilles les suites de particules, auroit 7 fois plus de pores que de particules solides; formé de quatre suites , il au- roit 15 fois plus de pores que de parties solides; formé de cinq suites , il auroit 31 fois plus de pores que de parties solides ; formé de six suites, il auroit 63 fois pl us de pores que de parties solides. Ainsi du reste (x). » Feu G. L. Le Sage, de Genève, frappé de la nécessité d'admettre dans les corps une très - grande perméabilité, par des raisons étrangères à la transmission de la lumière, rappela la conception de Newton , la modifia, et présenta plusieurs autres conceptions tendant au même but (2). Mais dans aucune de ces conceptions il n'est fait men- tion de cages dont les barreaux seroient des cages (3). L'idée de cage n'a été employée par lui qu'à l'égard des premiers élémens ; ou de ce que Newton nomme les molécules élémentaires. Il lui parut, en pénétrant plus avant dans ce sujet, que les premiers élémens de- voient être concus perméables. Et il exprima briève- ment par ce mot cage un polyhèdre réduit à ses arrêtes. Quant à la composition des corps avec ces élémens {r) Optig. L.2, Part.3, Prop.8 , à la fin. (2) Essai de chimie mécanique, $. 24 et page 65. (3) Nous avions employé cette expression abrégée pour donner dans le moins de mots possible l'idée approximative d'une constitntion dont nous ne parlions qu'en passant, Nous étions loin d’en faire la base d'une théorie. (R) 2ga Prnysrques. polyhédriques , il n’a pas été , que je sache , au - delà des conceptions indiquées dans sa Chimie mécanique ; eon- cepuons, dont les unes sont tout-à-fait analogues à cel- les de Newton, et les autres en diffèrent en ce qu'elles ne supposent pas des ordres successifs de particules. Ii me paroït que c’est la conception de Newton que Mr. Biot a voulu rappeler dans le passage cité. G. L. Le Sage en a usé à-peu-prés de même. Ce qui est propre à ce dernier (1), est d’avoir cru les premiers élémens perméables. Je finirai par remarquer, qu'au nombre des concep- tons de Le Sage, il y en a une qui consiste à se repré- senter les particules des corps comme de petites sphères - solides , séparées par des fils très-déliés. En supprimant ces fils, on auroit les élémens tels que les concoit Mr. Ampère. C'est à cette conception-là que Le Sage s’est le plus arrêté , où à une conception très-voisine, qui consiste à supprimer les sphérules, en ne conservant que les fils ou arrêtes , comme on le verra dans sa Physique méca- nique , que j'espère pouvoir bientôt publier. « Je ne décide pas, dit-il dans cet ouvragé , si ces cages sont des polyèdres réguliers , ou s'il y en à d'irré- guliers; s'ils sont tous semblables, ou sil y en a de différentes formes ; s’ils sont tous égaux, ou sil y en a d'inégaux ; enfin , s'ils sont combinés et assemblés de facon à remplir un espace, ou s’ils laissent entr'eux des interstices. » Cette dernière phrase laisse assez voir qu'il ne consti- tuoit pas les corps par différens ordres de cages et de barreaux. Ce qui suit le montre encore mieux. « Je remarque seulement ceci, dit-il, que si les cages , (1) Je dis propre relativement aux auteurs que je viens de nommer ; car Fatio de Duilliers avoit eu l’idée de ces cages , et Le Sage a soin de lui en faire honneur. SUR LA CONSTITUTION PHYSIQUE DES CORPS. 291! qui composent un même corps, sont toutes égales, semblables et contigues ; et que si une même cage a toutes ses faces égales et semblables ; les seules formes que ces corps puissent avoir sont, ou celle d'un cube, ou celle du dodécahèdre de Mr. Horrebow. Les faces de ce dernier sont des rhombes, dont la petite diago- nale est à la grande , comme le côté d'un quarré est à sa diagonale. » Le chapitre d'où je tire ces citations est fort étendu et , selon moi, fort curieux. Le temps est venu peut-être d'étudier, dans les corps, les élémens ; et dans les élémens, ce qui peut dépendre de leur forme. Les phénomènes de la polarisation de la lumière semblent conduire à cette recherche ; et cette classe de phénomènes n'est pas la seule qui puisse la provoquer. Agréez, etc. P. PrEevosr. Genève ,; ce 18 août 1816. CHIMIE. Du CHARBON VÉGÉTAL ET DE SA BASE MÉTALLIQUE ; par Mr. le Prof. Dosererrer. Traduit de l'allemand du Journal de Chimie et Physique de Scnwriccer , Vol. 16°: Cab. 1. | Le charbon végétal se distingue du charbon animal par sa composition , et par ses qualités physiques ; sa couleur est parfaitement noire; il n'a pas le lustre mé- tallique de ce dernier; il est très - inflammable et il produit par sa combustion dans l'oxygène, de l'acide 292 CHiMirer. carbonique et de l'eau; tandis que le charbon animal, d'une combustion plus difficile , donne de l'acide car- bonique et du gaz azote. Plusieurs chimistes vouloient douter de la production d'eau pendant la combustion du charbon végétal; peut- être parce qu'ils désiroient , pour l'amour d’une théorie qui leur étoit devenue chère, ou qu'ils avoient inventée, que le charbon fût et demeuràt une substance simple: Des expériences très-exactes, faites par d’autres chi- mistes , ont prouvé cependant, que dans la dissolution du charbon végétal (fortement rougi, et privé de toute son eau) dans l’oxigène, il se forme toujours, outre l'acide carbonique, encore un peu d'eau, circonstance qui prouve qu'il contient de l'hydrogène chimiquement combiné avec elle. C’est ainsi que Cruikshanks à trouvé qu'en faisant chauffer un oxide métallique avec du charbon rougi , on obtenoit toujours un peu d'eau ; et Hassenfratz, qui a fait passer du gaz oxigène sec sur des charbons rougis dans un tube, a vu distinctement, au commencement du procédé se déposer vers l'extrè- mité du tube une quantité considérable d’eau, et le gaz, dégagé dans le vase destiné à le recueillir, se remplir de vapeurs qui déposoient de l’eau après le- refroidissement. Aussi tous les chimistes manipulateurs, qui auront examiné une seule fois l’action du charbon végétal rougi, sur le soufre dans une température très- haute , auront en même temps observé, que par l'effet réciproque de ces deux substances il se forme une: quan- tité d'acide hydrothionique beaucoup plus grande que celle qui se dégage du soufre, lorsque la même quan- tité est combinée avec un métal; et que le charbon résidu, n'est plus combustible, ou du moins qu'il me l'est que dans un degré de température bien élevé, parce que le soufre l’a privé de son hydrogène. Souvent, pour démontrer dans mes lecons , par la synthèse , la composition de l'acide carbonique, ja Du cHARBON ET DE SA BASE MÉTALLIQUE. 203 traité du charbon préalablement rougi à plus d'une re- prise, dans une température bien haute avec des oxides métalliques libres d’eau et faciles à désoxider ; j'ai tou- jours vu dans ces procédés se former un peu d'eau avec l'acide carbonique , ce qui m’a pleinement con- vaincu de la vérité des assertions de Cruikshanks et d'Hassenfratz. Les résultats de l’analyse du charbon animal, que j'ai trouvé composé de six parties carbone et d’une partie azote en volume; ou en poids de 54,2 p. car- bone et 13,5 p. azote , m'ont engagé à examiner, si dans le charbon végétal , l'hydrogène ne se trouvéroit pas dans la même proportion que l’azote dans le char- bon animal ; et à faire l'expérience suivante. Je fis rougir de la limaille de cuivre pur dans un creuset ouvert jusqu'à-ce qu'elle fût totalement oxidée, cest-à-dire changée en une substance pulvérulente , d’une couleur noire tirant sur le bleu grisâtre. 450 grains de cet oxide pur et absolument privé d'eau ( qui con- tenoient 6 X 15—90 grains d'oxigène, c'est-à-dire de quoi saturer 6X5,7—34,2 grains de carbone) furent intimé- ment mêlés avec 36 grains de charbon de sapin, for- tement rougi et pulvérisé dans une jatte bien chauffée ; et pesés de nouveau après leur mélange, dans une ba- lance, qui accusoit jusqu’à 0,1 de grain. Le mélange pesa encore 486 grains tout juste, et n’avoit donc ab- sorbé aucune humidité pendant sa préparation. Il fut rapidement introduit dans un tube de verre , ayant 27 pouces de long, et demi pouce de diamètre; ce tube dont un bout étoit fermé hermétiquement, et dont l'autre communiquoit avec une boule de verre tubu- lée , exactement pesée, fut chauffé peu-à-peu sur les charbons, jusques à rougir, et maintenu dans cette tem- pérature , aussi long-temps qu’il se dégagea de l'acide carbonique. Il se forma de l'eau comme dans toutes mes expériences antérieures ; la vapeur aqueuse se con- 294 Crimis. densa en gouttes déjà dans la partie du tube qui ñ’és toit plus immédiatement exposée à l’action du feu : dans le ballon de verre et le tube conducteur qui y étoit adapté ; on ne put apercevoir aucune trace d'eau pré- cipitée. Pour déterminer la quantité d'eau dégagée, la partie du tube qui la contenoit fut coupée, et séparée de celle qui avoit été exposée à l’action du feu et qui contenoit le cuivre réduit; on la sépara aussi de la boule de verre, on la pesa exactement , et on la dessé- cha parfaitèment ensuite, Le tube coupé perdit par la dessication 4,1 grains de son poids, ce qui donna la quantité de l'eau produite. Je m'étois attendu à un ré- sultat différent, c'est-à-dire à une quantité d'eau plus considérable , et je répétai par cette raison l'expérience, avec cette différence , que je fis passer l'acide carbonique formé , sur du muriate de chaux oxigéné ( chlorin-calcium) contenu dans un autre tube, et je fis passer dans celui-ci toute l'eau qui avoit traversé le tube distillatoire, par l’effet de la chaleur. L'opération terminée, le tube qui conte- noit le muriate de chaux fut pesé. — 11 avoit recu une augmentation de poids de 4,2 grains, résultat qui dif fère peu du premier , et qui démontre : . 1° Que l'acide carbonique sous forme de gaz n'attire pas du tout l'eau ; 2.° Que le charbon végétal fortement rougi se com- pose de En poids. En volume. Carbone 34,2 ou 68,4 19 Hydrogène 0,5 ou 1,0 i formant 4,2 grains d'eau contenant presque demi graif d'hydrogène. Cette proportion des ingrédiens du char: bon végétal , ne correspond pas à celle des élémens du charbon animal; car celui-ci, comme je l'ai di plus haut, se trouve composé de six vol. gaz carboniqu:, et d’un volume azote , il est même probable que le char- Du cHARBON ET DE SA BASE MÉTALLIQUE. 295 bon végétal non rougi, ( qui se distingue de celui qui a été rougi, par sa plus grande combustibilité, ou plutôt par la circonstance que la même quantité de charbon non rougi produit en brûlant une plus grande quantité de chaleur) contient une plus grande portion d'hydrogène, et vraisemblablement le double. Pour m'’assurer de cette supposition, j'exposai du charbon de bois non rougi et couvert de sable sec, à une température de 100 à 120° Réaumur, afin d'en chasser toute l’eau hygro- métrique; et j'en traitai 36 grains avec 25 grains d'oxide de cuivre, de la manière qui vient d'être décrite. Il se forma 6,5 grains d'eau , e’est-a-dire , seulement une quan- tité, qui contient à-peu-près 0,75 d'hydrogène. Il en résulte que le charbon de bois non rougi, est composé de En poids, En volume. Carbone 34,2 ou 68,4 pt. 9 pt Hydrogène 0,75 ou 1,5 1 pt. et qu'il contient par conséquent la moitié plus d'hydro- gène, que le charbon rougi. Cette proportion plus grande d'hydrogène , est probablement la cause de sa plus grande énergie calorifique et de son action peu sensible sur les liquides odorans et colorés. Du graphite rougi, que j'échauffai fortement avec de l’oxide de cuivre , ne fournit aucun indice d’eau , et par conséquent ne contient point d'hydrogène ; mais bien du fer. Thénard et Gay-Lussac annoncent avoir observé, qu'une partie de gaz halogène qu'ils avoient fait passer sur du graphite chauffé au rouge, fut chan- gée en acide muriatique ; mais je me persuade que cette circonstance dépend de quelque cause, qui a échappé à ces chimistes. Ou le gaz halogène employé contenoit tant soit peu d'eau , qui , décomposée par le graphite , fournit l'hydrogène nécessaire à la formation de l’acide muriatique ; ou bien l’halogène s'étoit combiné avec du 296 CHimirt. fer que renfermoit le graphite, et avoit formé du detite- rohaloide de fer, qui, à raison de sa volatilité devoit passer dans le récipient où l’eau le changea en muriate d’oxide de fer. J'ai toujours considéré la base du charbon, c'est-à- dire le carbone, comme une substance de nature mé- tallique, parce qu’elle se combine avec le fer et avec plusieurs autres métaux; et qu'avec le premier elle forme un corps pour ainsi dire plus parfait et plus éminem- ment métallique , que le fer pur lui-même: Mais je ne connoissois point de procédé pour obtenir le carbone dans toute sa pureté, et confirmer ainsi moñ opinion. Le hasard m'a indiqué enfin les conditions sous les- quelles cette substance manifeste sa nature absolument métallique; et j'ai eu plus tard le bonheur, non-seule- ment de l'obtenir isolée, mais encore de la découvrir ailleurs comme production secondaire. Le premier essai qui me procura la substance mé- tallique du charbon, avoit été entrepris dans des vues techniques, le voiei : un mélange de deux parties de fer métallique alcoholisé ; d’une partie d'oxide de man- ganèse et d'une partie de noir de fumée éteint, fut exposé dans un double creuset bien fermé à l’aeuon du feu le plus violent d'un four de poterie. Le résultat fut du fer manganèsé, et une substance grise noiräire, d'un lustre métallique très-marqué, formée de feuilles _ou écailles fines et cohérentes, ressemblant beaucoup à la matière graphique des fonderies ; elle étoit attira- ble à l’xrmant,. Pour parvenir à la connoissance de sa composition, je la traitai dans une température très-élevée ; avec la potasse, le nitre et l'acide muriatique. Ces agens n’eu- rent point d'effet; cependant l'aimant ayant annoncé la présence du fer , le défaut d'action de l'acide murnati- que me fit présumer, que peut-être le fer pourroit être combiné à quelque matière, qui le garantissoit de l'in- fluence Du CHARBON ET DE SA BASE MÉTALLIQUE. 29% Huence de cet acide. Je fis donc rougir la substance avec du soufre, pour sulfurer le fer et le rendre ainsi dissoluble dans l'acide muriatique; mais la présence du soufre ne produisit aucun changement dans les qualités physiques dé ce composé et l'acide muriatique qu'on ÿ ajouta ensuite, ne l'attaqua pas du tout. Après ces ten< tatives que je fis suivre de plusieurs autres, j'entrepris de traiter la substance par l'acide nitro-muriatique. Ce dissolvant fut efficace : il perdit bien vite-sa couleur, qui devint peu-à-peu verdâtre, et au bout de quinze jours, vert foncé et opaque en même temps ; exhalant cependant encore toujours de l'halogène. La substance contenant du fer, qui avoit conservé invariablement ses qualités physiques, fut séparée du liquide foncé surrna geant; arrosée d'une nouvelle quantité d'eau régale, et conservée ainsi pendant quatre semaines. Au bout de ce temps la substance n'avoit encore subi aucun chan« gement, quoique l'acide nitro-muriatique eût acquis de uouveau une couleur verdâtre, mais très-foible. Je ré: pétai ce procédé une troisième fois, en aidant l’action réciproque par une chaleur douce. Les deux matières : en contact n'éprouvérent aucun changement ni l'une ni l’autre , et le corps métallique se trouva par conséquent dégagé de toute matière soluble dans l'eau régale. Je le purifiai entièrement en le lavant avec de l'acide us riatique bouillant, et ensuite avec de l'eau bouillante , puis je le fis sécher et je le pesai; la substance avoit perdu 0,27 de son poids , elle avoit conservé sa cou- leur grise noirâtre , brillante et métallique, elle se mon- troit toujours sous la forme d'écailles, l’aimant ne l'at- tiroit plus , mais elle conduisit bien l'électricité, et elle se volatilisa, sans cependant brûler, lorsqu'elle fut rougie à blanc dans un creuset ouvert pendant une heure et demie. Ce dernier phénomène étant très-favorable à l'opinion © Se, et arts. Nouv. série. N ol. 2. N°. 4. Aoùüt1816. Y 208 Cantute…. où j'étois, d'avoir obtenu du carbone pur et métallique, je m’empressai de l'examiner plus particulièrement. Je mélai: donc douze grains de la substance décrite , et traitée par l'eau régale , avec trente-six grains d’oxide rouge de fer; j'introduisis ce mélange dans un tube de porcelaine, fermé d’un côté, et muni d'un enduit qui le garantissoit contre l'action du feu ; après avoir adapté à l’autre extrémité, un tube de verre, je fis chauffer à blanc celui de porcelaine par l'action d'un soufflet. Dans le commencement, il se dégagea de l'air atmosphérique; ensuite un gaz, qui s'enflammoit et brüloit d'une flam- me foiblement bleuâtre , lorsqu'on y présentoit une alu- mette brûlante à son contact avec l'air atmosphérique. Ce gaz, détoné dans l’oxigène , par l'étincelle électrique, fournit de l'acide carbonique. Je continuai la chaude jusqu'à-ce qu'il ne se dégageñt plus de gaz, ce qui ar- riva au bout de deux heures. L'opération terminée , je trouvai dans le tube , une poudre grise noirâtre, d'un lustre métallique foible , mêlée avec de petits grains mé- talliques , que l’aiman attira et qui se dissolvoit dans l'acide muriatique, en donnant du gaz hydrogène d'une très-mauvaise odeur, et en déposant une matière noire grisâtre , que je reconnus , après l'avoir examinée de plus près, pour du graphite. La poudre étoit donc du fer réduit. Le résultat de cette expérience prouve que la subs- tance en question est du carbone métallique, que l'on pourroit nommer métal de charbon ou carbonium , si toutefois l'on admet « qu'un degré éminent de lustre, d'opacité, de combustibilité ou d'oxidabilité , enfin, que la iaculté conductrice de l'électricité, sont les qualités caractéristiques des métaux ; et si l’on permet de ran- ger dans leur classe une matière qui possède toutes ces qualités. Déjà l'observation , que le carbone s’unit au fer métallique ét à d’autres métaux, qu'il forme ainsi des combinaisons parfaitement métalliques , que même Du cHARBON ET DE SA BASE MÉTALLIQUÉE. %9ÿ il donne pour ainsi dire une métalleïté plus détérminéé au fer, qu'il n'en possède sans cet alliage, cette obsers vation, dis-je , auroit dû dépuis long-temps nous dé- cider à considérer le carbone comme un métal, ét à le présenter comme tel dans les Traités dé chimie ; car par ses qualités physiques, et par son action sur lé fer et sur l’oxigène , il se rapproche du siliciuni , et il commence la série des métaux que l'on peut obtenir isolés, Examinée dé plus près, lt matière qui s'étoit dissouté dans l'acide nitro-ruriatiqug , Sé présenta comiiie uñe combinaison de fer et de manganèse. Je n'ai pas vérifié sa quantité , parce que jen avois perdu par accideñt une partie, et parte que je croÿyois qu'elle devoit ré: pondre à là perte de poids du métal dé charbon ; que son traitement par l'eau régale avoit occasionnée: Dans ce cas on pourroit la considérer comme une combinaiz so qui contiendroit uüne partie de fer:manganèse et douze parties de carboniuñi. J'eus l’occasion , il ÿ a quelque temps ; de mé pro: curer une portion de là substance luisante niiétallique ; écailleuse, semblable à de Facier poli, que l'on trouvé dans les fonderies de fer, et dé l'examiner. Elle présenta les mêmes phénomènes que la’ substance ci-dessus dé- crite obtenue par la chaude du fer, de l'oxide de fan ganèse , et d'une forte proportion dé noir dè fumée, et elle fournit de même après avoir été traitée à plusieurs reprises par l'eau régale, du carbonium. Cette matrére sé trouvant én abondance dans les grandes usines de fer, peut procurer le carbonium à peu de frais. Des expériences postérieures sur la productiori du carbonium , ont démontré qu’elle n’a lieu que lorsque lon traite le charbon dans la plus haute températuré avec un oxide, qui retient l'oxigène avec assez de force, pour que celui-ci ne puisse être attiré par le charbon qu'à la chaude à blanc, et lorsquon met en même Y 2 300 Cnimies. temps ce dernier en contact avec un métal qui aît la faculté de se combiner avec le charbon déshydrogénisé yar loxide et de le condenser fortement. Ces conditions se trouvoient réunies dans ma première expérience. Ce sont elles encore qui favorisent essentiellement la for- mation de l'acier; car il est bien connu , que les mines de fer qui contiennent du manganèse sont plus pro- pres à la fabrication de l'acier, que celles qui n'en contiennent pas. La cause en a été inconnue jusquà présent ; et mes expériences l'ont mise au jour. J'ai communiqué mes observations à ce sujet à Mr. Goëthe, Ministre d'Etat , il y a déjà un an et demi. Cet illustre savant m'adressa avec la lettre suivante un passage très- intéressant de Chardin sur la préparation de l’acier aux Indes : Weimar le 29 avril 1815. « En lisant le passage dont je vous donne copie , je me rappelai l’intéressante observation que vous m'avez communiquée il y a quelque temps , savoir, que c'étoit sur-tout la présence du manganèse qui donne au fer la propriété de devenir acier. C'est apparemment par cette raison que les mines de fer de Siegen et de Dillenbourg fournissent avec tant de facilité de lacier excellent, parce qu’elles contiennent du manganèse, qui, déjà dans la première fonte se combine avec le fer. Proba- ble nent l'acier des Indes se trouve dans le même cas, et dans un degré plus éminent.» Gore. Voyage du chevalier Chardin en Perse, T. HI: p.20: » Les mines d’acier se trouvent dans les mêmes pays; et y produisent beaucoup: car l'acier n'y vaut que sept sols la livre. Cet acier là est si plein de soufre, qu'en jetant la limaille sur le feu , elle pétille comme de la Du cnARBON ET DE SA BASE MÉTALLIQUE. 307 - poudre à canon. Il est fin, ayant le grain fort menu et délié ; qualité , qui naturellement et sans artifice , le rend dur comme le diamant. Mais d'un autre côté , 1EÆ est cassant comme le verre ; et comme les artisans per- sans ne Jui savent pas bien donner la trempe, il n'y a pas moyen d'en faire des ressorts ni des ouvrages déliés et délicats. Il prend pourtant une fort bonne trempe dans l'eau froide , ce qu'on fait en l'enveloppant d'un linge mouillé , au lieu de le jeter dans une auge d'eau, après qu'on l'a fait chauffer, sans le rougir tout-àa-fait. Cet acier ne peut point non plus s'allier avec le fer; et si on lui donne le feu trop vif, :1l se bràle)et devient comme de l'écume de charbon. On le mêle avec l'a- cier des Indes, qui est plus doux, ( quoiqu'il soit aussi fort plein de soufre } et qui est beaucoup plus estimé. Les Persans appellent l’une et l'autre sorte d'acier, pou- lad. jauherber, acier onde , c'est ce que nous nommons acier de Damas , pour le distinguer de acier, d'Europe. C'est de cet acier là, qu'ils font leurs belles .lames da- masquinées. Ils le fondent en pains ronds comme le creux de la main , et en petits bâtons carrés; » Ce que Chardin cite comme soufre, doit être appelé carbonium, car il n’existe pas d'acier qui contienne du soufre. Au reste, si l'acier dont Chardin. parle se con- sume entièrement à une haute température , et se change en écume charbonneuse ; il contient vraisemblablement des portions égales de fer et de carbonium,, c'est-à-dire. 25 du premier, et 5,7. du dernier, et dans ce cas , il offriroit la base combustible du carbonate d'oxide de fer. Si lon pouvoit parvenir, à désoxider parfaitement cette dernière combinaison , sans qu'il se dégageàt de l'acide carbonique non décomposé, la combinaison citée se présenteroit dans les proportions indiquées. e « a — MINÉRALOGTE. À Sxsrem or Minerarocy, etc. Système de Minéralogie, par R. Jameson, Prof. Roy. d'hist. naturelle, Garde du Musée de l’Université d'Edimbourg , Présid. de la Société Wernérienne d'histoire naturelle de la même ville. 3 vol. grand in-8.°, de, édition. Edimbourg , Archib, Constable; et Londres, Longman , Hurst ; Rees,. Orme , et Brown. 1816. ( Troisième extrait. Voyez p. 204 de ce vol. ) _—- Von c1 une substance nouvellement découverte dans les Etats-Unis d'Amérique, par le Dr. Bruce , professeur de minéralogie à New-York. C’est la magnesie native. Sa couleur est blanche , son éclat nacré, sa cassure feuil- letée ou rayonnante , elle est tendre, un peu élastique, happe légèrement à la langue. Sa pie spécifique est 2,13, Au chalumeau elle devient opaqué et friable, et perd de son poids. Elle est soluble dans les acides sulfurique, nitrique et muriatique. Elle contient 70 parties de magné- sie et 30 d'éau de cristallisation. Elle forme de petits filons dans la serpentine , à Hoboken dans la province , de New- -Jerséy. La picrolité, décrite par Hausmann, et classée par lui avec les serpentines, a été ‘mise dans cet ouvrage à la fin de la famille des tales. Sa couleur varie entre le vert sale, le vert de “a ; et le jaune de paille. Elle est en masse rieur, ou foiblement bril- lante et nacrée. Cassure esquilleuse à longues écailles , qui passe d'un côté à la cassure écailleuse fine, à la SYSTÈME DE MiINÉRALOGIE. 303 cassure unie. et conchoïde applaiie ; et de l'autre, à la cassure fibreuse , fine et concentrique. Elle se présente quelquefois en pièces séparées coniques, ou en lames on- doyantes, ou en lames en forme de forufications. Elle est translucide sur les bords , demi dure, maigre au toucher , et singulièrement difficile à casser. Pesanteur spécifique 2,5380. Exposée au chalumeau, elle blanchit, mais ne se fond pas. Selon Hausmann , elle est princi- balement composée de carbonate de magnésie; on ignore son gissement et le lieu où on la trouve. La gurhosite avoit été autrefois considérée comme une variété de la demi-opale; mais un plus mur examen, et l'analyse qu'en avoit donné Klaproth, ont engagé les mi- néralogistes allemands à en faire une espèce particulière, que Mr. Jam. place dans la famille des dolomies. Cou- leur d’un blanc de neige, elle est en masse, matte, sa cassure en conchoïde applatie, passant à la cassure unie, les fragmens à bords aigus; elle est foiblement translu- cide sur les bords , dure et difficile à casser. Pesanteur spécifique 2,7600. Réduite en poudre, et plongée dans l'acide nitrique étendu d’eau et chauffé , elle se dissout complètement avec effervescence. Ses parties constituan- tes sont}: carbonate de chaux 70,50 , carbonate de magnésie 29,50. Cette substance se trouve dans les ro- chers entre Gurhof et Aggsbach dans la basse Autriche, formant un filon dans la serpentine. Le charbon mineral (minéral charcoal }, qui est indi- qué dans ce système comme formant une. espèce dis- tincte , d'après les minéralogistes allemands, pourroit bien n'être considéré que comme une lignite modifiée par quelques circonstances particulières, qui lui auroient Ôté en partie son principe bitumineux. Elle est ici rangée dans la famille des graphites. Ses principaux caractères sont d’être brillante, d'un éclat soyeux, de montrer quelquefois dans la cassure qui est fibreuse, la texture ligneuse, de tacher fortemeni, d'être tendre et friable, 304 MiINÉRALOGIF. légère et facile à casser. Exposée à une forte chaleur ; elle brûle sans flamme ni fumée. On trouve le charbon minéral dans les mines de houille. La reussite est un sel alkalin fort composé, qui se trouve en Allemagne: sa couleur est entre le blanc de neige et le jaune pâle ; on trouve ce sel en efflorescences fari- neuses , formées de particules séparées , terreuses et mattes ; on lé trouve aussi éristallisé en prismes à six pans applatis et terminés en bizeau et en aiguilles. IE est brillant et vitreux à l'intérieur , et la cassure des cristaux en conchoïde à petites cavités. Il est tendre : il se compose ‘de sulfate de soude 66,04, sulfate de mMmagnésie 31,39, muriate de magnésie 2,19, sulfate de chaux 0,42 ( reuss ). On le trouve dans le pays autour de Sedlitz et de Saidschutz où il paroît comme une éfllorescence sur là surface du terrain , dans la saison du printems. On le trouve aussi à Piln près de Brüx. Il n'est pas hors de propos de remarquer ici, que Mr: Jam. d'après Werrer, a divisé le sel ordinaire , ou soude muriatée / en deux sous-espèces ; dont l'une est le sel gemme , et l’autre le sel des lacs; cette dernière ayant jusqu'a présent été confondue avec la première , il peut être intéressant de connoître en quoi ces sous-espèces diffèrent l'une de l'autre. L’éclat intérieur du sel gemme est nacré, celui du sel des lacs tient le milieu entre l'éclat nitreux et l’éclat résineux. Ce dernier n'est que translucide , tandis que le premier est demi-transparent. Enfin, le sel des lacs se trouve en lames minces, qui se forment sur la surface des lacs salés ou des mers mé diterranées ; il se trouve aussi sous forme de grains dans: le fond de ces mêmes lacs. En Europe, on recueille ce’ sel dans les isles de Chypre et de Milo dans la mer mé- diterranée. A-peu-près la moitié de la presqu'isle de’ Crimée est couverte de lacs salés , qui fournissent une grande quantité de sel des lacs. En Asie, on en trouve abondamment dans le voisi- SYSTÈME DE MiINÉRALOG1E. 305 nage de la mer Caspienne. En Afrique , à Manzelach près d'Alexandrie ; il y a deux lacs salés qui fournissent une grande abondance de beau sel blanc. Le fond des laës salés, dans le pays des Hottentots et des Caffres, est couvert d’une couche de sel si compacte , qu’elle sem- ble de la glace ; et les grains de sel qui la composent adhèrent si fortement les uns aux autres, que la masse devient dure comme une pierre. Des districts très-éten- dus se procurent du sel dans le lac de Dombu, qui est situé dans le désert de Bilma au royaume de Bornou. En Amérique , on recueille le sel des lacs, dans les lacs salés du Mexique , comme aussi dans ceux de l’A- mérique septentrionale. Le vitriol rouge , ou le sulfate de cobalt, forme le qua- trième genre de la classe des minéraux salins. Ce miné- ral, nommé par les Allemands qui l'ont découvert , vitriol de cobalt, est d'une couleur rouge de chair pas- sant au rose. Il se trouve sous forme coralloïde et sta- lactitique, comme aussi en croutes. Sa surface est rude et sillonnée dans le sens de la longueur. Il est mat, rarement brillant sur la surface des pièces séparées , et cet éclat est nacré. Sa cassure est terreuse ; il est opa= que, sa raclure est d'un blanc jaunûtre : il est léger et facile à casser. Il a une saveur styptique. Mis dans une solution de carbonate de potasse, il donne un précipité d’un bleu pâle, qui teint le borax en bleu pur. Il se compose de oxide de cobalt. . 38,7r Acide sulfurique . . 19,74 ML LS donbpiies SAR 100,00 Koppe, Journal de chimie , de physique et de minéralogie en allemand. « On le trouve dans les déblais des mines de Biber, avee 306 MinNÉRALOGIE. du spath pesant lamelleux , du cobalt terreux, et du cobalt arsenical gris noirâtre. On l'a aussi trouvé dans le Leogang. La classe des inflammables ne nous présente qu'une seule substance nouveiïle dans la famille des résines, c'est le copale fossile. Sa couleur est un brun jaunâtre sale. On le trouve en morceaux irrégulièrement arrondis, il a un éclat résineux , il est demi-transparent et cassant , il se laisse aisément entamer par le couteau : pesanteur spécifique 1,046. Lorsque. l'on chauffe cette substance , elle donne une odeur résineuse et aromatique ; elle se fond en un liquide limpide ; elle prend feu lorsqu'on lapplique à la flamme d'une bougie, et se consume entièrement au chalumeau. Elle est insoluble dans le { potash ley ). On trouve la copale fossile dans un lit d’argile bleu, à Highgate près de Londres. Nous trouverons encore dans la classe des métaux quelques espèces , qui sont ou tout-à-fait nouvelles , ou au moins imparfaitement connues jusqu’à ce moment. Parmi ces dernières espèces , l'électrum ou or natif ar- gentifère tient la première place. Klaproth avoit décrit. ce minéral, d'après un Journal allemand , en 1781. De- pus ce temps-là il paroït avoir été oublié, car on ne le trouve dans aucun système de minéralogie. Les an+ ciens avoient connu un certain mélange d'or et d'argent, qu'ils nommoient électrum. Pline dit ( Hist. nat. lib. 33, cap. 4, $. 22) « Omni auro nest argentum , vario pondere, » ubicunque quinta argenti portio est electrum vocatur. » Klaproth , suivant en cela la nomenclature des anciens, a nommé cette substance électrum , après avoir reconnu par l'analyse, qu'elle contient 64 parties d’or sur 36 d'argent. Ni l'acide nitreux, ni l'acide nitro-muriatique ne peuvent la dissoudre; c’est ce qui a fait supposer à Mr. Jam. que le mélange de l'or et de l’argent, dans cette singulière espèce de métal, n'est pas un, mélange prirement mécanique. SYSTÈMES DE MinéRALOGIE. 307 Le cuivre velouté, (Kupfer sammterg ) de Werner et de Karsten. On appelle ainsi une mine de cuivre dont la couleur est d'un bleu approchant du bleu de ciel; elle se présente sous la forme d'une croute veloutée , composée de cristaux capillaires qui sont, mais rarement, aglomérés en boule. C'est un minéral tellement rare que suivant Mr. Jameson un simple échantillon se paye jus- quà do piastres. On ne l’a jusqu'à présent trouvé qu'à Oravieza dans le Bannat où il est accompagné de ma- lachite et de mine de fer brune. … Le cuivre brun ou carbonate de cuivre anhydre. Cette substance découverte en 1800 dans l'Inde, par le Dr. Benjamin Heyne a été décrite pour la première fois par le Dr, Thomson en 1813. Sa couleur, lorsque ce mi- néral est pur, est d’un brun noirâtre foncé, mais comme il est ordinairement mêlé de malachite et de cuivre rouge, sa couleur paroît un mélange de vert, de rouge et de brun. Il est aussi traversé par de petites veines vertes de malachite. On le trouve en masse renfermant de nombreux, cristaux de quartz d'une petite taille. Son éclat est brillant et résineux. Il est tendre et sa pesanteur spécifique est 2,620. Il se dissout avec. effervescence dans les acides en précipitant une poudre, rouge. La solution est verte ou bleue, selon l'acide dans lequel elle est faite, ce qui in- dique que le cuivre compose en grande partie cette subs- tance, Parties constituantes. Acide carbonique . . . . . 16. 70 Per-oxide de cuivre. . . . 60. 75 Per-oxide delfer, . . . . .. 19.40 ee 1 20 le, DS eu 100. 00 Thomson. Phil. Trans. 1814. 303 3 MiINÉRALOGTrE. Il forme des nids dans des roches primitives de dia- base ou d'autres traps primitifs, subordonnés au schiste micacé. Il est accompagné de malachite, On le trouve dans la presqu'isle de l'Hindostan près des limites orien- tales du pays de Mysore. Mr, Jameson a ajouté à son ouvrage sous forme d'ap- pendix , les descriptions de quelques minéraux qui lui sont parvenues pendant l'impression de son ouvrage. De ce nombre sont la humite et la fibrolité décrite par le savant minéralogiste Mr. de Bournon ; la ’chrictonite du même auteur, et le cuivre gris‘ platinifère de Mr. Lucas. Nous ne nous arrêterons pas sur ces substances déjà bien connues en France, non plus que sur ce grenat du Pic d'Ereslids dans les Pyrénées dont Werner a fait une espèce particulière sous le nom de pyréneite et qu'il place entre la leucite et la mélanite. Mais nous indiquerons ici deux substances décrites l’une par Karsten l'autre par Werner. La lythrode. Couleur d'un rouge aurore, passant au rouge brunäâtre. Elle est quelquefois marquée de taches jaunâtres et verdâtres. Elle se trouve en masse et dissé- minée. Elle est éclatante et résineuse dans la cassure principale ,et matte dans la cassure transversale, cette dernière est écailleuse, l'autre a utie apparence feuilletée. Elle est faiblement translucide sur les bords et presque dure. Sa pesanteur spécifique est 2,510. : Elle contient. Silice, .. .; ,NMBMSNENQS AND À 42 Ga Alemne ss OUDITOUES 28 Chan Os + ee SMEOD 2. 75 Sotde.Vi. .,-, or, +, +191 91 Fab... Lo ie pe Oxide de fer. :.. +". «+ + I. 00 PRE A ms ere ue de cl OU AG —— 100. 00 _ John. Chem. Umiters. p. 171. SYSTÈME DE MiNÉRALOGIE. 309 La lythrode se trouve à Friedrichswärn, et à Laarwig en Norvège. Karsten lui a donné le nom du mot grec ef» parce qu'elle semble tachée de sang coagulé lors- qu'elle est fraichement cassée. La rhaetizite. Couleur jaure de crème et rouge de brique, elle est en masse, brillante d’un éclat nacré. Sa cassure est rayonnée , longue et étroite, tantôt paral- lèle , tantôt scopiforme, elle est tendre, foiblement translucide sur les bords, et difficile à casser. Pesanteur spécifique 3,100. On la trouve à Pfzsch dans le Tyrol. Cette substance se rapproche de la cyanite ou sappare. Un second appendix contient une liste de minéraux récemment trouvés en Ecosse en addition aux localités déjà mentionnées dans le courant de l’ouvrage. Dans ce pays si riche en minéraux divers on découvre cha- que jour des substances rares et intéressantes. Nos lec- teurs apprendront avec plaisir que l'Ayperstine, cette pierre si difficile à se procurer et qu'on n’avoit trouvé jusqu’à présent que sur la côte du Labrador, vient d'être ré- cemment découverte dans l'isle de Sky et près de Portsoy sur la terre ferme de l’Ecosse. Enfin, un troisième appendix contient une vue som- maire de l'ordre de classification adopté dans les diffé- rens systèmes de minéralogie qui ont paru depuis Linnée jusqu'à nos jours. Ainsi Mr. Jameson n'a rien négligé de ce qui pouvoit rendre son ouvrage intéressant, ins- tructif et utile à celui qui étudie les minéraux. C'est sans contredit le répertoire le plus complet que nous ayons encore , de tous les faits qui constituent la science de l’oryctognosie. (5810 19 REP PE EEE TC ELEC GRRE NE SN SC EEE UE "2 ARNO ENENT US NEC ARRENE ARE ONCE EE MEME EPS MÉLANGES. Norice SUR LES SÉANCES DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS, ARR AR RAA AL RAS me 3 Juin. Lx Ministre de l'intérieur annonce , par utié lettre, l'approbation donnée par le Roi à l'élection de Mr. de Rosilly comme académicien libre. En consé- quence , il prend séance parmi les membres de l’Aca- démie. Mr. Gail, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, lit un Mémoire intitulé : Recherches sur la Flore de Théocrite, dans lequel l'auteur, en rapprochant Théocrite de Théophraste , Dioscoride , ét autres bota- nistes anciens , croit être parvenu à des interprétations beaucoup plus justes des noms des plantes désignées par Théocrite. Il a été aidé et encouragé dans son tra- vail par MM. Bosc et Desfontaines , habiles hotanistes. On lit un Mémoire de Mr. Jules de Tristan sur les ossemens fossiles de Montabrizard ; MM. Cuvier et Bron- gniart sont nommés Commissaires. u L'Académie se forme eh comité secret pour discuter le mérite des candidats présentés pour deux nouvelles places d'académiciens libres. | 10 Juin, L'Académie recoit une lettre relative au mouvement , soit aux oscillations des bâtimens. L’au- teur se persuade que la lumière ayant une densité appréciable, pourroit bien en être la cause. Mr. La Place rappelle que Bouguer avoit déjà remar- qué ces mouvemens dans les bâtintens , et qu'il décou- vrit, au moyen d’une lunette suspendue à un fil, que cet effet dépendoit de l’action de la chaleur. \ Norrce pes SÉANCES DE L'AcAp. R. pes Screxc. DE Panis. 314 Mr. Delambre trouve de la difficulté à concilier cette explication avec la promptitude qu'on observe quelque fois dans l'effet. Mr. Charles croit aussi que la chaleur est la vraie cause du phénomène, et il rappelle l'effet de l'action solaire sur l'ancienne coupole de la halle aux blés de Paris. On lit une lettre de Mr. Michel Landrin de Pontivy département du Morbihan , au sujet de son nouveau syphon ; cette lettre accompagne un Mémoire sur un système hydraulique nouveau. MM. Prony et Girard sont nommés Commissaires. Mr. Sarrasin , chirurgien , écrit à l'Académie, au sujet de son appareil magnéto-galvanique ; il dit entr'autres, qu’un aiman artificiel a produit le mème effet que deux disques de zinc. MM. Biot et Gay-Lussac sont nommés Commissaires. On procède à l'élection de deux académiciens libres. Mr. Héron de Villefosse sort au premier scrutin ; Mr. de Cubières au second. Ces choix seront soumis à l’ap- probation de S. M. 18 Juin. Mr. Latreille Lt un Rapport sur le Mémoire présenté le 27 mai par Mr. de Barbancois , et intitulé, Nouvelle classification générale dès animaux ; cet ouvrage ne contient ni-des observations ni des idées nouvelles, mais les faits connus y sont coordonnés avec sagacité. Mr. Huzard lit une note sur la vente de Rambouillet. Le plus beau belier a été vendu 1500 francs, et le prix moyen des brebis a été de 150 francs. Ce troupeau, composé de quatre cents bêtes d'élite , a acquis une ré- putation très-avantageuse parmi les fermiers. Mr. de Mongery, officier de la marine militaire, pré- sente un ouvrage imprimé qui a pour titre:« Règles de pointage à bord des vaisseaux. » MM. de Rossel et Rosilly sont chargés d'en rendre un compte verbal. L'Académie se forme en comité secret pour nommer 312 MÉLANGES. j les huit candidats à Eélettien prochaine de deux mem- bres associés. i 24 Juin. Mr. de Prony présente un ouvrage intitulé: « Instruction sur la cubature des bois, et sur les moyens d'y appliquer le calcul des logarithmes. » N'a simplifié les, tables du Mémoire de Mr. de Septfontaines, inséré dans l'Encyclopédie méthodique , et il en a calculé de nou- velles pour là cubature en mesures métriques. | Mr. Berguis présente un manuscrit intitulé , Traité sur le mouvement des fardeaux. MM. Prony et Gérard sont chargés d’en rendre compte. On passe à l'élection pour les deux places d'académis« ciéns libres à remplir. Mr. Gillet Laumort est nommé au premier scrutin, Mr. le Duc de Raguse au second. Ces choix seront soumis à S. M. : On lit un Mémoire de Mr. Dessaignes, intitulé : « Faÿts relatifs à l'influence de la température , des pressions mes caniques ; et du principe humide , sur l'intensité du. pou voir électrique et sur le changement de nature dé l'élec= éricite, » — Voici quelques-uns de ces faits, Lorsqu'on plonge une tige de verre dans le mercure; chauffé , elle en sort quaire fois plus électrique. Cet effet est commun à tous les métaux. Le verre est bien moins sensible au refroidissement que le mercure; ce refroidissement fait naître un pouvoir électrique foible à la surface du verre ; il disparoït lorsqu'elle est très- refroidie. Cette disparition est plus difficilé pour la cire, le soufre , la soie, et la laine. Ces deux dernières subs- tances perdent leur électricité par le haut du cylindre sous la forme duquel on les dispose , avant le bas. — Si, après avoir fait refroidir du mercure ; on y plonge une tige de verre , elle devient négative, puis inexci- table ; quand la tige seule est refroidie , elle est inex- citabie , puis positive. En reprenant la température du lieu , elle redevient positive, puis inexcitable, puis né- gative ; tantôt négative en haut, et positive en bas, ou l'inverse: Norice nes Séances DE L’Acan.R.nesScrexc, ne Paris. 313 l'inverse. — Si l'on refroidit dans le mercure une tige, à — 10°, et si on la frotte ensuite sur la main , elle est d'abord négative , ensuite inexcitable , puis, défini- tivement positive. — La chaleur artificielle produit le même effet; quand le mercure seul est chauffé , l’'élec- tricité de la tige diminue , tandis que le verre chauffé est très-électrique dans le mercure froid. — Le pouvoir électrique du verre est à celui du mercure — 2: 1.— L’excitabilité est due à un équilibre momentané entre les deux forces.— L'auteur distingue deux états positifs; le prémier, celui où le pouvoir du verre est inférieur à celui du mercure ; le second , celui où il lui est su- périeur.— Une tige négative plongée dans l'eau en sort positive ; et on observe des changemens alternatifs. — Les états électriques sont les effets de deux puissances. Le pouvoir le plus fort est négatif, le plus foible, po- sitif, Les deux pouvoirs sont inexcitables quand ces forces sont en équilibre. ‘ag Biot et Gay-Lussac sont nommés Commissaires. r. Gay-Lussac remarque plusieurs contradictions qui Jui semblent évidentes , dans la manière dont l’auteur envisage les expériences. L'Académie desirant accélérer la publication de ses Mémoires et leur rendre le plus promptement possible leur ancien titre , a fait un accord avec son imprimeur pour que tout l’arriéré paroisse en quatre mois. On se proposé de mettre au jour incessamment ce qui est déjà imprimé, et d'en faire le volume de 1813. On formera ensuite deux petits volume des Mémoires de 1814 et 1815; et on passera immédiatement après , à l’impres- sion de ceux de 1816, sous le titre de Nouveaux Me- moires de l’Academie des sciences. Se. et arts. Nouv, série. V ol. 2. N°, 4. Août 1816. Z 314 -MÉLanNGns...., Nc DES SÉANCES DE LA SOCcrÉTÉ Royazx DE LonNDREs. D D D 27 Juin. Sir E. Home lit un supplément à son précé- dent Mémoire sur la structure des pieds des animaux susceptibles d’un mouvement progressif contraire à l'ac- tion de la gravité. Mr. Bauer ayant fait des dessins des pieds de ces animaux vus dans de très-forts microscopes, sir E. H. à pu rectifier ses premières observations et même les étendre aux insectes. Il paroît que la plupart de ces animaux ont à chaque pied, depuis un jusqu’à trois suçoirs, qui, en produisant un vide permettent à l'animal de marcher avec sûreté contre un plafond la tête en bas. Quelques espèces d’insectes, particulière- ment Îles sauterelles ont aux pieds un autre appareil, c'est-à-dire, des boules élastiques qui cèdent à la pres- sion et empêchent que Yanimal ne se blesse en retom- bant après les sauts. Les pieds de la puce n'ont pas.de pareïlles boules sans doute à cause de la légéreté de l'insecte. Sir E. H. pense que cette structure des pieds pourroit fournir un caractère nouveau et important pour la classification, et il attend, des recherches du Dr. Leach, attaché au musée britannique, de grands profits pour la science. 4 Juillet. Mr. Barrow, Esq'. lit un Mémoire sur les moyens d'arrêter, et de détruire la contagion de la peste, par le Dr. Bernardo Antonio Gomez. Le gouvernement portugais mettant un grand intérêt à empêcher la peste de pénétrer dans son pays, encouragea le Dr. Gomez à entreprendre une suite d'expériences,principalement dans le but de vérifier si les procédés ordinaires de fumiga- Art. Norrce pes Séances pe La Soc. Roy.nr Lowpres. 315 tion des:lettres, ‘ou d'immersion dans le vinaigre lors- qu'elles viennent de contrées suspectes , suffisoient pour détruire les miasmes contagieux. Il commenca par exa- rhitier les” “éffêts de la fumigation d'une lettre cachetée (à à laquelle on avoit fait re où trois ouvertures lon- gitudinales ) dans le chlore (1 5. Le résultat montra qu ‘une pareille fumigation devoit être parfaitement suffisante , car toutes té parties de l'intérieur retenoient l’odeur du gaz , qui, méme étoit plus forte le sur-lendemain que le premier jour. Il _fit ensuite quelques expériences avec. le vinaigre, qui, Ainsi que le chlore changea la cou- leur. de, l'encre. Il rapporte.les résultats de plus de. vingt- deux expériences faites avec les acides sulfurique, mu- riatique, et nitrique, comme aussi avec le nitre et le soufre brûlés ensemble ,_etc, Dans le but d’éprouver les effets de ces divers acides sur les miasmes odorans, il fit impréener. des lettres dé Fodeur de la viande en putré- faction , et il trouva que l’action des acides la détruis soit complétement. Mais il regarde le chlore comme-le meilleur. et le, plus efficace de ces, préservatifs ; lors même quon! ne couperoit ni ne perceroit les lettres. I trouve-le. procédé -de fumigation de Morveau le plus commode à, employer. Mais sil est question de lettres venant de pays -où la peste règne , ïl faut les percer sans hésiter, pour que la fumigation pénètre ‘bien à l'intérieur, | D CHAS - auteur essaya de renfermer: dans des ste de l> charpie. ; du coton , de la soie, de la laine, 'et de x fourrure , après avoir imprégné toutes ces «substances de l'odeur de la viande gâtée. Il exposa ensuite ces lettres fermées , pendant demi heure à l'action du chlore. en vapeur. L’odeur putride fut détruite danstla charpie et le.coton ;. la soie en avoit retenu encore un peu ; mais : (1j Gaz Béide muriatique oxigéné. 3:16 MÉzLaANxcGeEs. la laine et la fourrure l’avoient conservée presque dans. toute sa force. 1 le annonce dans la même séance deux Mémoires de nouvelle du théorême binomial . par Mr. Light ; le second sur les méthodes pour trouver les différentielles des fonctions des quantités irrationelles.. La Société prend ses longues. vacances pers au sept novembre. L | nes Notice pes SÉANCES DE LA SocréTÉ Royare ] D'EDIMBOURG. 3 juin: Ox lit un Mémoire dé Mr. Cadell , sur les-lignes qui partagent les deux arcs sémi-diurnes en six pe égales. | Les parties de ces lignes, comprises entre les tropiz ques, pour les climats de la Grèce et de l'Italie, eons- ütuent les lignes horaires dans les anciens cadrans gnomo- niques. La plupart des auteurs, qui ont écrit sur cet objet, ont considéré ces lignes comme des ares de grands cercles ; Clovius seul démontre que ce ne sont point des grands cercles. Montucla a établi ensuite, mais sans dis- cussion, ique ce sont des :courbes d'une nature :pañti- culière. Le célèbre et profond astronome Delambre , ayant examiné seulement les portions qui se trouvent tracées sur les cadrans grecs , réfute l'opinion de Montucla. À 2972194 L'objet du Mémoire est de montrer que les surfaces courbes ; dont les sections forment ces lignes, sont on- doyantes, et coniques, de leur nature; le sommet de l'une de ces ondulations étant autant élevé au-dessus de Norice pes SÉANCES DE LA S.R. n'Enrusourc. . 317 Téquateur, que celui de l'ondulation suivante est abaissé au-dessous. Pour étudier la Éd à de ces ire il suffit de les tracer sur un globe: On complète le éone ondoyant, en imaginant que le diamètre de la sphère, qui a décrit la première branche, se meut progressivement , et d'un mouvement continu, entre les deux parallèles qui tou= chent l’horizon , jusqu’à-ce que les extrémités du dia- mètre reviennent à leur point de départ. Si l'on se propose , par exemple , de tracer sur un globe la courbe qui renferme la troisième et la neuvième des lignes horaires antiques ; afin que la figure puisse ètre tracée plus commodément, on élévera le pôle à environ 60 degrés, et on partagera chacun des arcs semidiurnes en deux parties égales; alors une ligne tirée par les points de division sera, une des deux branches de la courbe. Pour la compléter , ces arcs semidiurnes ap- partenant à un point considéré comme le milieu d'un horizon ; qui forme avec l'équateur le même, angle que le premier , mais de l’autre.côté, doivent être divisés.en deux parties égales ; joignant ensuite les points de division, on forme ; sur la surface de la sphère , une courbe ren trante complète. Un diamètre de la sphère tournant, avec son ‘extrémité .constamment appliquée sur la. courbe , forme la, surface conique ondoyante ;..et la portion du diamètre du côté opposé, à partir du ,centre , forme ‘en même temps un cone. opposé, égal et semblable au précédent. dé . - Les cinq surfaces ondoyantes , 1 chacune! ; contient une paire des anciennes lignes horaires, ont chacune un nombre suffisant d'ondulations. dites de : À SECOND VOLUME, cs WP..: ononveris + lé 209 JAN OVMONUE de la sen ‘intitulée : Sersxczs, ET, pes ets nn NOXS ME . DÉOQUIG 2 L 3 © À : ue ERP PES pres dtépe spi 103" 51 ( EXT R AIT S. 19 ‘ES e- 30911 1) 16552072 CRRETN SerEncEs À sie âcs progrès et de’ Vé tat'actuel des’ sciences!" : 5 les Etats-Uris. L Lié Guen, fe 0 Pag 49 | CHERS Cp + $ 1 Qt ‘0 1 SG NNRECE Traité dé physique expérimentale ‘ef vathéatique 108 par J.' Biot ,' (Second - étrastit} sh io 'rtgetq 8! Idem. ( Troisième ét dérnier éxtrait: fi } EAU L48$ a Lt r Sgds sur “Prod , “+ lé prof Cénfi- 1 29 pliant HSE Et DD, Soi 2 2000 es Quelques eos” Bus “la éGnstitétion rhsiques des RES sn aux Rédacteurs de ce Recueil par” sriet nt Prévost. gr sado, M0 pb, 57 se 5 DE MON 0 18 € LE, 2 as Recherches sur l'électricité ao eue s pa Lo #; , “Schubler (avec fig. )e + Mn ARS «à “03 NILIRR ENT (SIN {iQ Gus Tableau météorolog. du mois à Mai après la pag. 92 de Juin, après la page ! 1168 de Juillet , après la page 248 d'Aoùût, après la page 320 MATHÉMATIQUES. Elémens de géométrie , par Em. Develey , Prof. de ma- Me matiques Ne A Nat e NOR Li: TABLE DES ARTICLES. : 319 A STRONOMHIE. Notice. abrégée .des progrès de l'astronomie en: Italie dans les quinze premières années de ce siècle Pag.114 Ephémérides astronomiques de Milan pour l'année bissextile 1816, calculées par F. Carlini. . . , 122 Considérations sur les ‘taches du soleil, par le Prof.” et ( auct EP Ee 2 e 205 Extrait d’use lettre du Dr. Olbers, de Bremen, sur la comète de l'année dernière ; et détails sur un ou- ; vrage du Prof. Besselis 45 685 ul sinon + : 272 ÉLECTRICITÉ. Sur la colonne électrique de Zamboni , par le Dr. LU LE et A ET ne 4 Ar Ch Pere ele pe THON à CHIMIE. Considérations sur la nature des causes qui maintien- nent constante ou à-peu-près constante, la propor- tion de l'azote et de l'oxigène dans Pro D 2 < par le Prof. Ben. Prévost... dune v. 1944804 Du charbon végétal et de sa base D A 16 par le Prof, Dobereirer +... 2. semuaiie tenir "AO CHIMIE-MÉDICALE. -s1 Kécherche chimico-médicale sur les, causes du mau- vais air, par Mr. Rigaud de Lisle. 4. .,..4 25 GE sh IMINÉRALOGIE. Système de re Eque ;» par R. Jameson, L premier RO”) Nb Drpprilo : AONMT MON Éta6 Tdém. ( A: extrait. ). 4 20h CNE IE Idem. ( Troisième extrait. fe k* voïba it Et EU M.É D EC MiNs Es, Mémoire sur le nombre des chiens enragés | qi onit été observés à l'Ecole vétérinaire de Viahe , de- puis le 18 octobre 1814, jusqu'au 18 octobre 1815, » par le Dr. Waldinger , traduit par le: Dr. De Carro.. 40 Histoire d'une apoplexie , remarquable. par plusieurs * Circonstances accessoires , rédigée par le Dr. Odier. 138 . PHYSIOLOGIE: Ménmoiré’s sûr usagé de la main droite de “préférence à la gauche. Par le Dr. J. M. Zecchinelli. +. 218: 320 TABLE DES ARTICLES. GÉOLOGIE. Réflexions sur l'opinion de Mr. De Luc relativertent à la matière première des laves, par Mr. Steph. Moricand de Genève... ....: . «+. 4. Pagui 57 MÉLANGES. Notice des séances! de. l'Acad. Roy. des Scicnees de Paris pendant le mois d'Avril. . . ... . . & CE DR DS de — du 226 He JUL ed n à “+ D10 Notice des Séances de la Société Royale de Londres pendant le mois de Mars . . . . . 207776 d'Avril et Mai . . . . 160 de Juin . . . . 233 et 314 de Juillet . . ... . . 314 Notice des Séances de la Société Roy. TPE pendant le mois d'Avril . . vite 1 5e ll de, Jagn 316 Réflexions critiques sur l'évaporation , et description d'un nouvel atmidomètre, par le chanoine Angelo Bella, ( premier'ettran.") "1. "à fs 153 VARIÉTÉS. Note sur la marche progressive de l’un des Glaciers de la Vallée de Chamouny , par le Prof. Pictet. . 167 | CORRESPONDANCE. Lettre de Mr. Biot au Prof. Pictet. . . . . . . . . 81 Extrait d’une lettre de Mr. le Chev. Monticelli, Secré- taire perpétuel de l'Acad. R. des Sc. à Naples, sur un phénomène particulier , observé dans l'éruption actuelle du Vésuve. . . : /4u ue te en À : Lettre du Prof. Carena sur une expérience relative à la transmission du calorique. . . . . . . . - 2 Lettre du Prof. Raymond sur le photomètre & Mr. Macon ORLY spuadr Sn grdnig 91, 298. ITS ANNONCES. Annonces d'ouvrages nouveaux , français , PE , allemands ét italiens : . . . . . . . . . 88 et 245 Eragon . 180 olrérnemanue e scalgous au ile Errata important ,.. . . . . + «+ + «+ + + +. . 243 Fin de la Table du second Volume, nouvelle Série , de la parties intitulée : Sexe xGRS ET ARTS. * INRP Fe 7 Ve +1 d %, y TIGIQUES Faites au JARDus du niveau de la Mer : Latitude aire de PARIS. s |S5 Pete s Baromët| LE 2 — OBSERVATIONS DIVERSES, LE & = À Lev. dusol| à | me nn Pouc.lig.seiz.| po CR a mé Le man, ee ane” 1 26: "8:18 2 — li. 6 3 ® 2 F. LES moissons, d'abord contrariées . Eh à 13 par les pluies , se sont faites ensuite 6 27. ©. 0 ‘par un temps très-favorable. Les trèfles 7 — ©. 9 de seconde coupe sont beaux , ainsi 8} © 26. 11. 2126 Fque les regains, et les trèfles de l'an Fe we ds ss fnée. Les pommes de terre paroissent Re TP : ale7 abondantes là où elles n'ont pas pourri 12 — y, $|— |en terre ,.ce qui a eu lieu par tout où 3 — o. 3/:6 |l'eau a séjourné. Les blés sont peu gre- 14 26. 10: 11!— Enés, et sont affeetés de la rouille. Les — 1E— . c ds. "| Forges rendent beaucoup. Les raisins ont 17 _ 30, 131— Ugrossi > mais on doute qu'ils puissent 18 — 11, 1 mûr. 19 27. O:\ 4127 20 — 6 3|:6 21 26. 11. 1|}— 237} —, ]11. 10 23 | © |— 11. 9 24 NE: 6 25 nt 26 Er 1re 2h D 7 CE 27 — 11. 9 : 28 27. © 4 Déclinaison de l'aiguille aimantée , à : DE 018 l'Observatoire de Genève le 31 Août 30 26. 11. 6| 31 — 9 1 Température d'un puits de 34 p. le Moyennes. 126.11. 4,35 31 Aoû + 8. 7. TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENÈVE: 395,6 mètres ( 203 toises) au-dessus du niveau de la Mer : Latitude 46°. 19. Longitude 15°. 14". ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de PARIS. SE RO M Eee OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. AOÛT 18:16. Lherm. a l'om- : © MN | Do D - ae ENS bre à 4 pieds JHygromètre| Pluie ou E À Tulle: Baromètre, de terre, divisé À. 3 cheveu. | neise en | 5. Vents. Etat du ciel. els en 8o parties. | 24 heures. | © $ OBSERVATIONS DIVERSES, DS A Lev. du Sol.| à 2 heures. F£du S | à 2h. lLdu S.à zh En ë L. dus.| à 2h —— | [Es TE a Pouc.lig.seiz.|pouc.lig seiz. À Dix. d. | Dis. d. Degr. | Deg. | Liz douz. S y Lie” m/s, —— | —— | me | nm” eve Le, Le ne mt, ee on me” 1 26. 8. 816. 9. 1010. 9[+13. 5 g1 8o 2. © |——— so pl ; DUA: 5 — 114. 6|— 114 6 & SE 17. © 96 2 mm 3 Î|——Ÿ cal. SOC, id: 3 Ve LL e| MODES AU LAN PCA ee 3 6 [——}xe | so |pl, cou LES moissons, d'abord contrariées 4 =- 114 1— 10. oÙ 15. 5] 15. &] 097 86 ———| ca. NE |bro., cl, ele fa: : n RUE 9. 11} 15 sh 16. 96 86 LtE BR. NE NE cl. , pl. pe pluies Ge se sont faites cuite 6 27. ©. Oof27. Oo. 9 r1. 5k 17. oÙ 097 78 4 9 |—— NE |plu.,.nua. par un temps très-favorable. Les trèfles 7 — Oo 9 o. of 10. o| 17. oÙ 98 68 R. NE cl, id. de seconde coupe sont beaux , ainsi 8h © 26. 11. :|26. 10: 4] 10. o| 21. oÙ 89 76 = R. | so so cl, id. que les regains, et les: trèfles de l'an 9 NO CDS ES a : ON ETC 1 3 70 IR. | So 2 : de née. Les pommes de terre paroissent e Le de: ns ca : a à a ; © 3: 9 Fu Eu Si Le A abondantes là où elles n'ont pas pourri 12 = I. Si— a 1% 8, 5E 18. o 93 7 HUE B. cal. NE el, di en terre ,. ce qu a eu lieu par tout où 15 — o. 3/26 11. 3% 10. o! 20. SÛ 93 | 74 R. à so: | ne Hcl.id. l'eau a séjourné. Les blés sont peu gre- 14 26. 10. 11|— 10. Of 11. 8] 22. oÙ 94 78 4. © Η—ÀÙ cal. | so Jnua., id. nés, et sont affectés de la rouille. Les 15 NAN, 9:14 |: r2e Cl 16. 0) 97 80 R. | so s0 pHAoCOUs orges rendent beaucoup. Les raisins ont 164 © — 10. 2— 10. 3 10. 5] 14. oÙ 99 87 À 12 6 |—— so |plu., nua. é £ d “| . 17 RE nul re Sorel et ln, 4 1. g [—1 so |so nus, cou. CHE EE oute qu'ils puissent 18 =— 11, 1 11. 6 8 5| 10. 0) 92 87 3 |——1| 50: so plu, id, mûrir. 19 27. o 4[27. o. 7} 9. 0! 13. OÙ 94 78 o 9 ——$% cal. | NE Cou.,.nua, 2 6. 5126 11.8) 6513 7h 04 76 R NE NE fcl., nua, 21 RÉ ET GI RU 7e ST O0 NO 73 — E. cal NE foua.,cl 22 — 11. 10[— y 7] 8.5! 14. ol 89 78 = R- | cal ne cl, id, 231 © |— 1 9Ù— 11 3Ù 6. ol 16. 5Û 93 76 = R cal NE cl.,id, 24 — 34, 6|[— 11. $ 6. o| 15. ©Ï go 73 —— R. D NE NE Juua.,cl. 25 — 10 2[— 117. 1 8, 5 14. 5 86 74 — —— À} cal NE |cou..el 2 — 15 7k— 114 S 8. 1! 14. 7 89 72 —— R NE NE ua. , cl. EAP 2 EE CT 27 — 14. 9 11, 8 s. 8116. ok 86 77 = R. | cal NE cl. sid. AT er L : 28 27, o. 4127. o. oÙ 6. sfFus. 7h 93 73 — BR. | cal NE el.,id. Déclinaison de l'aiguille aimantée , à 29 À D L— oo. 13 0. 5 8. 2] 17, 8h 88 |: 78 — R cal. | NE cl.,id, l'Observatoire de Genève le 31 Aoùt 30 26. 11. 6126. 10. 8, 8. ol 18. 31 93 74 — R s0 so br.,nua 31 — 9. 1]— 6 8110. 0! 13. 3h 93 83 o, og Η—1) 50 so f'cou., id | E ——_—| — ————— | Température d'un puits de 34 p. le | Moyennes, [26.11. 4,351 26.11. 0,4 Î+ 9,18[#15,78 92,80| 78,23) 37: 9 31 Aoû + 8. 7. Sl. Uub. Se. dort TH. P1Z Tableau graphique à Le plis à de nage | I Otage qu pada \ | EL EE NO s'°27 7 2" " æ#' 4 |22° #7 °° Otage qu pasa latéxxleme . Bibl. Univ. St. arts TH. PLZ Tableau graphique des variations de lébtri atémogpherque perdent ls oveges, le plut & Le netge . _. RE EE APE) PR OCTONER 36° 40° Le corne a Lomber, Les Élus | le Cause ont cené. 44" 18 / flou Passage Jousan & -E, Bel. Oui te. t trs. TH PL. 0 ASE. CAES. LH PL. 7e Bi. C0 F, “e HAE qu Dee pure à NU