LA d . _ = T4 î + à pi ‘ . ù j ” ) e *, _— « : [- ‘ | Né MORE —… L BIBLIOTHEQUE UNIVERSELLE DES SCIENCES, BELLES-LETTRES , ET ARTS, - FAISANT SUITE À LA BI BLIOTHEQUE BRITANNIQUE, Rédigée à Genève PAR LES AUTEURS DE CE DERNIER RECUEIL: TOME CINQUIÈME: Seconde ännee, SCIENCES ET ARTS A GENÈVE, De l’Imprim,. de la BiBLIOTRÉQUE UNIVERSÈLLE. 1817. LEA M LT TM el 7 sen Mn EE te ve. » ; xd * : pr hr ET Pre y » A ASTRONOMIE. BREvVE CENNO suLL'OssERvATORIO D1 Naport, etc. Courte notice sur l'Observatoire de Naples. ( Giorrale Enci- clopedico di Napoli; Gennaio 1817 ). ( Extrait ). AR SAS AAA RE L'icavéme Royale des sciences de Naples avoit en- woyé à Milan, dans le célèbre Observatoire du collége de Brera, Mr. F. Zaccari, napolitain, pour étudier l’art d'observer , et le calcul, sous les savans astronomes Oriani et de Cesaris; et après quelques années d'études à cette excellente école , de retour à Naples, Mr. Zuccari y fut nommé Professeur d'astronomie dans l'université, et Directeur de l'Observatoire qu'on se proposoit d'y établir. Il chercha de suite à s'entourér de toutes les lumières ue pouvoit lui fournir une correspondañce entretenue ävec les premiers astronomes de YEurope, et particu- Hèrément avec MM. Oriani, de Zach, ét Piazzi, dont les deux derniers ont fondé, l'un l'observatoire dé Seeberg près Gotha, et l’autre celui de Palérme; c'est sur-tout à l'astronome de Gotha que Mr. Zuccari a eu les obliga- tions les plus directes, et il s'est plu à le reconnoitre dans un hommage public. A l'exemple dés Observatoires célèbrés de Greenwich, d'Oxford , et de Gotha, celui de Naples a été bâti sur le terre-plain d'une colline voisine de la ville, et nommée Miradois ; on l'a meublée d’une collection pré- cieuse et complète d'instrumens , construits par Rei- Chembach de Munich , et on les à établis au rez-de- chaussée, sur le roc vif de la colline, sous la distribu- tion suivante. x,° Dans une vaste pièce au milieu, sont À 2 A ASTRONOMIE. les. grands télescopes et les autres instrumens mobiles. 2.° Deux salles latérales, de forme rectangulaire, ren- ferment les instrumens exclusivement affectés au plan du méridien. 3.° Trois tourelles, à toit tournant, con- tiennent les ‘instrumens qui par leur nature exigent la vue libre dans tous les verticaux, de l'horizon au zénith. 4° Deux cabinets, l'un d'étude, l'autre de repos, achè- vent de compléter l'édifice. Une galerie, soit corridor couvert , le met en communication avec un bâtiment qui existoit déjà à vingt toises de distance, mais sur un sol plus bas, et qui servant d'habitation ordinaire, met l'observatoire à l'abri de tous les inconvéniens de fumée , de bruit, des dangers de feu , etc. auxquels sont exposés. les bâtimens dans lesquels les observateurs sont logés. Tout en cherchant à remplir les vues des astronomes, l’architecte de l'Observatoire n'a point négligé la déco- æation extérieure de l'édifice, et il a eu égard en même temps à la solidité, tant réelle qu'apparente, qui devoit constituer un-de ses principaux caractères. S'il n’eût considéré. que les besoins stricts et actuels de la science, et si l’on eût choisi des matériaux de nature moins du- rable , l'Observatoire auroit coûté moins de temps et moins de dépense. Deux ans entiers ont été employés, rien qu'à discuter les divers projets et à combiner les avis des astronomes , jusqu’a-ce qu'on eût arrêté un plan définitif. Alors le Roi a accordé les fonds néces- saires; on a mis la main à l’œuvre en 1815; et à la fin de 1816 l'édifice n'étoit pas loin d'être achevé. Dans sa partie occidentale est un sallon qui recevra un instru- ment des passages , de six pieds de long, et un nou- veau cercle méridien, de trois pieds, de Reichembach; et dans une des tourelles à toit tournant, il y aura un cercle répétiteur de trois pieds, à axe fixe , construit par le même artisie, et qui sera en activité dans peu de mois. : Norrce sur L'OrservartorRe px Narres. 5 . Avec ces instrumens fondamentaux , et comme classi- ques, et quelques lunettes achromatiques , de force pro- portionnée , une par exemple de neuf pieds de foyer et sept pouces et un quart d'ouverture, de Reichembach , que l'Observatoire possède déjà, cet établissement sera l'an des mieux fournis en instrumens qu'il y ait en Europe. En attendant qu'il pût en jouir, le Chev. Zuccari a fait à Sr. Gaudioso une suite d'observations pour dé- terminer la position géographique , tant de ce lieu, que du nouvel Observatoire de Miradois, et de quel- ques autres points remarquables de la ville, au moyen d'opérations géodésiques; ce travail lévera l'incertitude qui restoit encore sur quelques-unes de ces détermina- tions obtenues par divers astronomes. Le Chev. Zuccari prépare aussi un travail sur les réfractions particulières au climat de Naples, et sur quelques autres objets, qui sera précédé de l'histoire et de la description détaillée de l'Observatoire et des ins- trumens , accompagnée de figures. Le Prince de Cardito, Président de l'instruction publique , a généreusement pro- mis de fournir les moyens de mettre au jour cet ou- vrage , qui paroiîtra dès que la partie occidentale de l'Observatoire sera en état de recevoir les instrumens qui lui sont destinés. On compte parmi ces instrumens , un équatorial de trois pieds , de Reichembach; outre plusieurs autres appareils astronomiques faits par le même artiste, comme aussi par des artistes anglais les plus renommés. et en particulier, un télescupe d'Herschel de vingt pieds de foyer et dix-huit pouces d'ouverture. Il y aura un local séparé pour les instrumens destinés à la démonstration, et à exercer les élèves, auxquels on ne laisse manier les appareïls d'observation proprement dite que lorsque une longue expérience les en a rendus capables. — Eee — (TO MÉTÉOROLOGIE. Urser pen Howarp'scnen versucn, etc. Sur l’Essai d'une Histoire naturelle des nuages par Howans ; lettre de Mr. le Conseiller A. Muzzer au Prof. Giserr ( Annalen der Physick, etc. premier N° 1817 ). ( Traduction). LT CU IS 2e MR. La classification des phénomènes que présentent Îles nuages imaginée par Mr. Luc Howard mérite la plus grande attention , parce qu’elle est le résultat d’obser- vations faites avec soin et sans préjugé. Tout capitaine de vaisseau, tout agriculteur , qui aura donné une at- tention suivie aux variations du ciel, plus ou moins couvert de nuages, comprendra sans difficulté le sys- tème proposé par ce savant naturaliste; et c'est là le plus grand éloge qu'on puisse faire de sa méthode. Permettez à un simple amateur, nullement initié aux profondeurs de la science, et qui ne peut justifier sa vocation à parler de ces objets sublimes, qu’en allé- guant l'attention constante qu'il a donnée depuis vingt ans aux phénomènes atmosphériques, permettez - lui, dis-je, de vous offrir les. observations suivantes, aux- quelles lEssai de Mr. Howard a donné lieu. r.. L'atmosphère particulièrement humide de l’Angle- terre a dû avoir sur le.système de Mr: Howard l'espèce d'influence que les localités exercent par tout sur la présence des nuages, et par conséquent sur les obser- vations faites dans la contrée qu'il habite. Mes propres observations, qui ont été faites en grande partie dans Sur L'ESSAI D'UNE HISTOIRE NATURELLE DES NUAGES. 7 le nord de l'Allemagne, à Vienne, et sur les pentes septentrionales et méridionales des Alpes, et que j'ai ensuite rectifiées pendant un séjour sur les bords du Rhin et en France ; ces observations, dis-je, m'ont donné pour résultat général et dominant, la différence principale qui existe entre le cirrus et le cumulus, ou, entre les nuages qui, considérés dans des plans horizon- taux, s'agrandissent ou croissent plutôt qu'ils ne mar- chent; et ceux qui, sous une forme massive, et plus ou moins sphéroïdale, cheminent plutôt qu'ils ne sa- grandissent. Le premier , le cirrus, paroît le plus souvent dans les régions supérieures de l'air; il s'étend dans les con- trées désignées tout-à-l'heure, le plus ordinairement du côté du SSO , sous forme d'un brouillard blanchätre , quelquefois divisé en rayons différens qui, tendent au zénith, et couvrent, en forme de plante qui croitroit peu-à-peu , tout le ciel visible. Dans les jours d'été clairs, par un vent de terre de l'Est, ou encore plus sûrement, du NNE, l'apparition du cirrus au SSO est le signe presque infaillible d’un orage. Bientôt après l'apparition du cirrus , on voit alors dans les régions inférieures de l'air le cumulus sous sa forme la mieux prononcée ; il s'agrandit comme une plume qui s’enfle, vers la région supérieure du cirrus. Avant sa réunion au cirrus il marche presque toujours avec le vent de terre. Aussitôt que le cumulus se trouve perpendiculairement sous le cirrus, ou sous quelqu'un de ses rayons , il change de figure , et on peut prévoir avec certitude que l'explo- sion électrique n’est pas éloignée. Si le cumulus persiste dans la direction de son premier mouvement, il perd sa charge électrique à mesure qu'il rentre dans la région bleue du ciel. Toujours une réunion du cirrus et du cumulus m'a paru une condition sine qua non de l’o- rage; cependant cette réunion se montre sous des for- mes très-variables , et les deux variétés semblent tendre 8 METÉOROLOGIF. à s'approprier respectivement leurs qualités réciproques; en sorte que tantôt l'un , tantôt l’autre garde le dessus: dans sa direction, tantôt ils semblent se réunir en forme d'orage, et attaquer la terre dans une direction qu'ils paroïssent choisir eux-mêmes. Souvent aussi l'un passe au-dessous de autre, ce qui produit dans les points où ils se croisent , une action électrique récipro- que. que l'œil non exercé confond souvent avec un véritable orage. La tradition d'une soi-disante séparation d'orages pa- roit avoir pris son origine dans ce dernier rapport, parce que souvent l'observateur prend cette action électrique qui se montre dans les points où les deux nuages se croisent, et qui de loin leur donne la forme d’un orage, comme aussi du xmbus de Mr. Howard ; il la prend ; disons-nous , pour un véritable orage qui s'approche. Cette influence électrique cesse aussitôt que le cumulus sort des rayons du cirrus , et que celui - ci continue tranquillement sa route d'un côté , tandis que l'autre chemine à l'opposite; ce qui présente vraiment l’appa- rence d'un nuage qui se seroit fait diviser ou fendre par un solide sur la surface de la terre , et sembleroit former deux corps séparés autour de l'observateur. Îl est clair qu'il faut considérer les orages comme pré- sentant la circonstance dans laquelle les phénomènes des nuages sont au plus haut degré d'intensité; et je serois dispose à eroire que , sous ce point de vue , ïl seroit bien de chercher le principe de la classification extérieure des différentes espèces de nuages, dans ces. mêmes phénomènes de l'orage. Ces deux espèces dominantes de nuages, le cérrus et le cumulus, sont, sur - tout aux environs du solstice , dans. un rapport quon pourroit appeler generateur ; on diroit qu’il règne entr'elles autant de besoin de se réunir que de combattre. D'après mes observations , les étés les plus. fertiles ont été ceux dans lesquels le caractère , j'ai pres- |! SUR L'ESSAI D UNE HISTOIRE NATURELLE DES NUAGES. 9 que dit, le rapport sexuel, de ces deux espèces de nua- ges , a été plus particwtièrement prononcé. La végéta- tion a paru d'autant plus active , que ces deux variétés de nuages ont été plus parfaites, chacune dans son carac- tère, lors même que, d'autre part, la chance d’être bouleversée par les orages devenoit proportionnellement plus menacante. Celle de l'année 1816, qui dans quel- ques endroits a été particulièrement abondante, a prouvé que la fertilité d'une année dépend plus du développe- ment de l'action électrique ; que du plus ou moins de chaleur solaire , et de la proportion entre la pluie et la sécheresse. J'ai rarement va la formation des nuages aussi parfaitement prononcée qu'elle l'a été aux environs de Leipzig dans le cours de l’été dernier. Aussitôt que les deux espèces de nuages ont atteint -leur plus haut terme de perfection , ils ne paroissent plus exercer la même attraction les uns envers les autres ; en automne le cirrus prend l'apparence d'une couche blanchâtre dans l'air supérieur ; et le cumulus se disperse en gros flocons arrondis , sur tout l'horizon , en chemi- nant dans la direetion du vent de terre qui reprend ses droits. Mais, malgré tous les changemens de temps, la tension entre ces deux espèces de nuages demeure dominante pendant tout le cours des saisons. Les espèces stratus, cirro-cumulus , cirrostratus , cumulo stratus et aimbus chez Howart, sont visiblement de sim- ples phénomènes subordonnés aux autres, ou qui les accompagnent ; ils ne sont même, pour la plupart, que des modifications de ces deux espèces principales. Les expressions sont choisies le plus heureusement possible , pour servir d'instruction aux commentans en météoro- logie ; mais la localité seule de l'Angleterre pouvoit déterminer l'habile auteur de cette nomenclature à met- tre dans la même classe les phénomènes primitifs, et leurs dérivés. Un été d'observations dans les vallées des Alpes suffiroit pour convaincre Mr. Howard, que la 10 MéTreoroLoGire. rectification que nous proposons est fondée. IT, Le grezil, et les giboulé® de pluie et de grêle qu'on éprouve au printems et en automne dans le nord de l'Allemagne , sont souvent accompagnés de violens coups de vent, et les instrumens montrent, lorsque le nuage s'aproche, un degré considérable d'électricité positive, sans véritable explosion électrique. C'est ce qu'on appelle d'ordinaire le femps d'avril ; ces nuages marchent ordinairement avec le vent de ON O, c'est- a-dire, dans la direction qui coupe à angles droits celle du S S O assez commune dans le cirrus; le tissu des nual ges présente un cumulus fortement prononcé, dont ce nimbus , tourné vers la terre, obscurcit, avant l'arrivée du nuage, tout l’horizon occidental; mais en outre, le nuage est frisé en haut, à la manière du cirrus , de sorte qu'on aperçoit clairement que quoique le cumulus, l'emporte sur le cirrus, celui-ci, le prince de l'été , modifie essentiellement le cumulus. D'après un ancien proverbe d'agricuiteur , l'arrivée de l'été est annoncée par une plus grande élévation dans les nuages; il est clair qu'on a voulu désigner ainsi l'ap- parition du cirrus, qu'on voit plus évidemment dans les régions supérieures de l'air, qui en général paroît être l'espèce de nuage qui s'élève le plus haut. Dans toute sa formation il rappelle la précipitation de vapeur qui a lieu sur les vitres des croisées; si nous adoptons qu'il est formé de la même manière dans la couche où le contact entre deux tranches d'air de température bien différente a lieu, on pourroit expliquer pourquoi le : cirrus s'élève vers l'été, et s’abaisse à l'approche de l'hiver ; comme aussi ce fait, savoir, qu'il paroît s'élever du sud, à cause de la priorité du réchauffement des contrées méridionales. Les nuages décrits ci-dessus, comme appartenant à l'époque dite temps d'avril, montrent les deux principes de la formation des nuages; quoique leurs rapporis chan< SuR L'ESSAI D'UNE HISTOIRE NATURELLE DES NUAGES. Y1 gent, à mesure qu'on s'approche de l'été. De mème on observe , en donnant un peu d'attention au vent de terre qui conduit le nuage , le même combat entre les direc- tions de SSO,et celle de ONO, qu'on a remarqué plus haut entre le cirrus et le cumulus ; seulement, dans ce: cas, leO NO a aussi décidément le dessus , que le cumu- lus dans l’autre cas. La mème opposition se montre con- tinuellement dans les vents violens qui règnent ordinai- rement dans l'arrière - automne en Allemagne, qui s'an- noncent toujours par l'apparition du cirrus, accompagné du vent de SSO , et qui finissent avec lui , par l'appa- rition du cumulus dans la direction de l'ouest-nord-ouest. Dans le même temps où se montre daus le nord de l'Allemagne ce prétendu temps d'avril, on éprouve sur la mer du nord les tempêtes des équinoxes, et dans les Alpes les prétendus tonnerres de neige { schneedonner ). Ce dernier phénomène mérite d'être considéré de plus près. Dans toutes les vallées qui, à partir des trois plateaux du Tyrol les plus élevées , le Brenner, le Toblacher" ‘1, et le Mahlser Heide, descendent vers l'Allemagne, l’Ita- lie , et l'Autriche intérieure, avec le cours de l'Inn , de l'Adige, et de la Drave , on entend vers l'époque des deux équinoxes, des tonnerres dits de neige. Lorsqu'une pluie uniforme a duré pendant plusieurs jours , en en- veloppant les sommets des montagnes d'un brouillard humide, poussé par un vent de O NO, on entend , à la suite d'éclairs qu’on appercoit à peine, des coups de tonnerre violens, sans qu'on puisse remarquer aucun autre symptôme d'orage; on ne voit ni des grosses gouttes, ni des nuages gris amoncelés , ni des coups de vent, ni une condensation, ou redoublement de pluie après l'explosion. Ces tonnerres de neige , là où on les entend, y sont l'occasion d'une joie universelle chez les habitans des campagnes , parce qu'ils sont, disent - ils, une preuve 1 12 MéTÉOROLOGr=z. infaillible de ce qu'il est tombé par tout de la neige dans les montagnes ; ensorte qu’on n'a plus à redouter d’inondations causées par des torrens. On n'a jamais vu au contraire le tonnerre de neige faire du mal. Lors- qu'on à entendu ces explosions pendant deux ou trois jours, et que ces nuages se séparent, on voit par tout ressortir la pointe blanche des montagnes, et disparoi- tre le cirrus des régions supérieures. La direction de l'O N O prend alors le dessus; le calme de l'atmosphère est rétabli , et avec quelques oscillations légères , le vent tourne alors à l'est, pour suivre de-là, pendant plusieurs jours, le cours ordinaire du soleil par un ciel bleu et sans nuages, jusqu'à-ce que la plupart du temps, au retour du quartier de la lune, le cirrus reparoît autour des plus hautes cimes de montagnes au SS O , et que le vent de l'est commence à souffler plus fort pour maintenir sa direction contre l’obstacl e qui s'élève. Aussitôt que le vent de terre commence au SSO,' le cirrus prend plus de force; le cumulus paroît, et le tour qu'on vient de décrire se répète. Il est donc évident , que ces tonnerres de neige sont un effet de la même électricité positive qu'on aperçoit dans les plaines de l'Allemagne ; seulement la localité géologique donne l’occasion aux deux formations de nuages , mélangées dans ceux dits d'avril, de se coucher immédiatement les uns au-dessus des autres; de sorte’ que les régions de pluie et de glace restent ici déci- dément séparées, tandis que le nuage dans la plaine, fait tomber pèle-mêle la glace et la pluie, et est accom- pagné de coups de vent et de tonnerre. Sans prétendre en aucune manière diminuer le mé- rite éminent de Mr. Howard, j'ose cependant rappeler’ que l’histoire naturelle des nuages doit commencer par exposer les caractères des principes dominans, et ne pas- ser qu'alors à la considération des phénomènes de nuages plus compliqués. PHYSIQUE. O2SERVATIONS SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DU MAUVAIS AIR, l'aria cattiva des Italiens, adressées par Mr. Ricaup De l'Isle à Mr. Cu. Prcrer, l’un des Rédacteurs de ce Recueil. (Voy. le cah. de mat 1816 ). Mer. à J'evs l'honneur de vous adresser au mois d'avril 1816 des observations sur quelques propriétés chimiques du mauvais air, Ow pour parler plus correctement , sur les propriétés chimiques des miasmes qui sont suspendus dans cet air. Pour procéder avec ordre, j’aurois dû les faire précéder d'observations antérieures sur ses proprié- tés physiques; celles-ci sont très-apparentes ; et quoique prises une à une, on puisse dire qu'elles sont bien con- nues, il est de fait, qu'elles le sont très-peu , considé- rées dans leurs ensemble et dans leurs rapports récipro- ques. C'est ce que j'entreprends de prouver ici ; peut- être qu'après m'avoir prêté quelqu'attention , vous trou- verez que mon travail n’a pas été infructueux. Comme c’est dans les Etats du Pape, et principale- ment dans la campagne de Rome, que j'ai eu, en 1810 et 1811, l’occasion de les étudier, je dois d'abord vous donner une idée générale , mais succinte du pays, qui rendra plus facile l'intelligence de ce qui doit suivre. Rome est située au milieu d'une longue suite de plaines découvertes, bornées à l’est par la chaîne des Apennins, de l'autre côté par la mer, au sud et au nord par quel- ques groupes de montagnes qui se détachent de la grande chaïne.— Un premier plan composé de terres d'alluvion, 14 PHysiQques. fort basses, souvent inondées, se prolonge le long de la côte, qui court du nord-ouest au sud-est; une foule de petites rivières y ont leur embouchure , encombrée ‘par la vase et les sables ; l'on y trouve de grands étangs d’eau salée et d'immenses marais. Immédiatement au-dessus, et toujours dans la même direction ,-on remarque un second plan de terres vol- caniques formant un grand nombre de plateaux, dont la surface ondulée est interrompue par des crevasses et des vallons étroits, d’où s'écoulent des eaux, presque par- tout sulfureuses et puantes. Les cratères qui ont vomi ces immenses amas de matières volcaniques, sont pres- que tous actuellement transformés en des lacs, dont les bords sont en partie marécageux.— Une troisième zône, très-distincte des premières , est adossée aux montagnes; elle se compose de collines calcaires , elles sont déchi- rées par une multitude de torrens, qui viennent se jeter dans le Tibre. La vallée où coule ce fleuve se pro- longe d’abord dans la direction générale des collines et des plateaux , mais les coupe ensuite par le travers. Elle est fort enfoncée, à fond plat sur un même niveau avec très-peu de pente; des bras abandonnés du fleuve , un grand nombre de canaux et de fossés remplis d'eaux stagnantes et les mares qu’y laissent les inondations , en rendent le séjour très- mal sain; on y voit peu d'habi- tatons. Quelques groupes isolés, quelques monts détachés de la grande chaîne , s'élèvent çà et là du milieu de ces plaines, la plupart tout-à-coup, sans intermédiaire , sans gradation, comme s'ils y eussent été soufflés de bas en haut. Tel est, près de Civita Castellana , le rocher isolé de St. Oreste (1), le mont Circello, autrefois l'isle de Circé au sud-ouest des marais Pontins ; tels sont en- (1) Candidus Soracte , ainsi nommé des escarpemens de roche calcaire blanche qu’ montre à son sommet. 4 Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 15 core les pics volcaniques de Viterbe , de Monterossi, du Monte-Cavo , autrefois le mont Albane, faisant partie du groupe de l'Artemisio. Entre ces derniers, dans un es- pace de plus de quatre cents milles carrés, la campagne est nue et sans arbres ; mais dans une foule d’autres, elle est plantée et boisée, cultivée, ou couverte de fo- rêts , autant et plus que lieu qui soit au monde. De cette disposition particulière des lieux dans la campagne de Rome, il résulte, qu'on y peut comparer en peu d’heures , ce qui ailleurs devroit s’aller chercher #ort loin et ne se retrouveroit pas avec les mêmes circons- tances. Elle est donc singulièrement propre à favoriser des recherches du genre de celles qui nous occupent: on y trouve, à côté des plaines basses et humides , des plaines élevées et sèches ; chargées de bois ou dénuées d’arbres ; là, une population assez considérable ; ici, l'absence presqu'absolue de toute figure humaine ; des vallons étroits , des abris, ou des sites élevés et décou- verts ; des habitations sur des rochers élevés à pic et d’autres immédiatement à leur base ; toutes les variétés de sol; des eaux croupissantes presque partout, et tout cela , pour ainsi dire, dans une atmosphère commune, participant aux mêmes vents, aux mêmes influences de la température , des saisons, et du mauvais air. Supposons un observateur placé sur la côte; ‘il en con- sidère les habitans ; il les voit en été, en automne sur- tout, avec un teint livide et'la peau luisante; des ven- tres ballonés et des allures lâches et paresseuses , la plu- part atteints de fièvres putrides et malignes : il se di- rige vers un de ces rochers élevés que nous avons dé- crits; il monte, et à mesure qu'il s'élève , il ne voit plus que des gens attaqués de simple fièvre d’accès ; in- sensiblement elles disparoissent ; les figures qu'il ren- ‘contre n’offrent plus que des teints fleuris et toutes les apparences de la force et de la vigueur, Les mêmes objets se répètent partout où il se pré- sb = PuHysiqut sente ; partout les maladies poursuivent les habitans dans la plaine et les épargnent sur les hauteurs : il ne pourra éviter d'en inférer, que le mauvais air ne s'élève pas jusqu'a celles-ci, et qu'il est, par cela même, doué d'une pesanteur spécifique plus grande que celle de l'air atmosphérique ordinaire ; il cherchera le point où il cesse de se montrer, et tracera les limites qui lui sont assignées ; et sil a régné pendant plusieurs jours, un de ces vents impétueux auxquels on attribue sur la santé , l'influence la plus funeste et la plus prompte; si non-seulement ceux qui habitent le haut de la mon- tagne , mais encore ceux qui, dans le bas, se trouvent habiter le côté opposé, ne lui paroissent pas en avoir ressenti les mauvais effets ; si ailleurs une forêt , une muraille élevée , une simple toile les en ont garantis ; notre observateur sera bien encore naturellement tenté d'en inférer, que la cause de la malfaisance de ces vents, leur est purement accidentelle ; il cherchera comment ils ont pù en être dépouillés , passant à travers les ar- bres d'une forêt, ou se heurtant contre tel autre obs- tacle ; alors il ne pourra certainement s'empêcher. d’é- lever des doutes raisonnables, sur l'opinion qui fait du mauvais air, une substance semblable à nos gaz perma- nens connus ; Car il lui paroïtra tout-à-fait impossible, qu'un gaz eùt pû être ainsi arrêté , criblé , tamisé et déposé. Il fera une comparaison , grossière à la vérité, mais exacte ; ces vents lui sembleront transporter des miasmes délétères, comme ils transportent de la pous- sière ; les particules plus pesantes tombent , ou sont en- traînées dans les couches les plus basses; les autres sont déposées contre les obstacles opposés à la direction des courans. Ce sont, Mr. , des observations tout aussi aisées à faire, qui m'ont suggéré les réflexions , et donné l'idée des ex- périences , consignées dans ma première lettre. J'en ai déduit les propriétés géuérales qui suivent, va 1.° Les Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 17 Les miasmes sont doués d'une pesanteur telle, quil ne peuvent jamais s'élever dans l'atmosphère s'ils n'y sont aidés par un corps plus léger qui les ÿ porte; 2.° Hs n'ont pas d'odeur qui soit connue, et ils peu- vent être séparés de celles auxquelles ils sont acciden- tellement associés. 3. Ce sont les vapeurs aqueusès, qui les tiennent sus: pendus dans l’atmosphère. 4.° Divers obstacles leur présentent des barrières qu'ils me peuvent franchir et contre lesquelles ils se déposent. Nous allons rapporter les observations que nous avons recueillies à l'appui des unes et des autres de ces pre- positions: pour ne les pas multiplier à satiété, nous en ferons un choix, et nous ne citerons pas même les plus connues. Les faits sur lesquels elles sont fondées, me pa- roissent indispensables: de tout temps ils ônt été recon: nus, et je montrerai même qu'ils l'ont été dès la plus haute antiquité. $. 1. L'air qui est fort insalubre à Montalto, à Corneto et sur toute cette côte, tirant au sud jusqu'à Terracine,, devient salubre sur le mont Argental, qui s'élève au-dessus d'Orbitello, les villages de la Tolfa, les allumières situées immédiatement au-dessus de Civita Vecchia sur les monts Cimiques » offrent ,un séjour très-agréable et très-sain, quoique placées dans le centre de cette contrée de dé- solation ; il en est de même quand on s'élève au-dessus du village de St. Félice sur la montagne de Circé ; au palais dit de Théodoric, au-dessus de Terracine ;. aux vil- lages de Sezze, de Sermoneta, perché perpendiculaire- ment au-dessus des marais Pontins, sur des rochers des montagnes Lépines; il en est de même à Montefiascone, au-dessus du lac de Bolsena, au-dessus des villages de Valentano , Capo di Monte, Martha, etc. etc. Un peu plus loin à l'est, sur le rocher isolé de St. Oreste, les habitans du village qui est bâti sur les flancs Se. et arts, Nouv. série. Vol. 5.N0. x. Mai 18174 B 18 Puysiquez. y conservent èn tout temps la santé la plus parfaite ; descendent-ils , elle s'alière ; voilà les fièvres qui com- mencent ; parviennent-ils un peu plus bas, à Sandreva par exemple , ce seront des fièvres putrides ; ; plus bas encore , à Borghetto , ils y mourront. Passez le fleuve, montez à Magliano, un peu plus haut, à Otricoli, plus haut encore , à Narni, vous verrez l'air redevenir suc- cessivement meilleur, Lors de la construcüon du pont Félice, pour réunir toutes les eaux du fleuve , Sixte- Quint fut obligé de détourner un bras du Tibre, qui passoit sous les côteaux de Magliano, laissant au temps le soin de combler l'ancien lit ; la moitié de la popula- tion en périt; un seul couvent de religieuses, dans le- quel j'ai logé, contenoit soixante-neuf sœurs, ou professes, # en mourut soixante-trois en deux années. - Toutes les pentes calcaires sur la gauche, volcani- ques sur la droite de la vallée du Tibre , sont culti- vées , plantées d'oliviers et de vignes ; les villages en sont tous situés sur les pointes élevées, et la santé des habitans y est toujours en raison de l'élévation où ils se trouvent au-dessus du lit du fleuve , sans aucune distinction quelconque de la nature du sol, ou de la culture, ou de la qualité des eaux dont ils s'abreuvent, ou de leur population (1). Pendant une grande partie de l’année , il arrive que des brouillards épais s'amon- cèlent chaque nuit, dans le fond de cette vallée et la transforment pour ainsi dire en un grand lac, alors tous ces villages qui l'entourent, bâtis sans doute en grande partie sur des pics, pour les soustraire au mau- vais air, paroissent au-dessus comme des isles; et c'est un spectacle assez curiéux, au lever du soleil, de les considérer, les uns submergés, montrant seulement (1) Cette remarque est pour répondre à ceux qui attribuent Tinsalubrité tantôt à l'absence , tantôt à la présence de l'une de ces choses, [A] Ons. SUR LES PROPRIÉDES PHYSIQ. DU MAUVAIS AÏR. 19 quelques pointes , d'autres éntièrement dégagés, annon- £ant tout aussi sûrement le niveau respectif de leur élévation , que le degré de salubrité de l'air qu’on y fespire. Le Monte Mario, qui touche Rome et participe à touté Pinsalubrité du pays a, suivant Mr. Breyslack, 148 m. d'élévation au-dessus du niveau de la mér; Tivoli, sui- vant le même auteur, a (1) 208 m., le séjour en est infiniment plus salubre ; suivant des mesures très-exac- tes, qui m'ont été communiquées par Mr. de Prony; Sezze (2), dont les habitans paroiïssent ordinairement hors de ses atteintes, est à 306 m. au-dessus des ma- fais Pontins ; le village de St. Félice sur la montagne de Circé, de l’autre côté des marais, qui n'est qu’à 114 m., ét plus bas encore , les environs de la place de Terra- cine, qui nest quà 38 m., sont de plus en plus ex- posés à la maligne influence des miasmes qui s’en élè- vent. [1 sembléroit donc que la limite à laquelle ils s'ar- fêtent, seroit entre 208 et 306 m. au-dessus du niveau des lieux d'où part l’infection: mais j'ai sujet de croire qu’elle ne peut être fixée d'une nratière absolue ; et qu’elle varie d’une année à l’autre suivant la chaléur, suivant lé vent qui souifle , suivant aussi l'intensité ét la durée dé l'un et dé l'autre. Velletri, par exemple , qui d'après les niesures ci- dessus citées de Mr. de Prony, est plus élevé dé 56 m. que Sezze, me paroît plus exposé aux maliädies de mau- vais air que cette dernière vilie ; c'est du moins ee qui résulte d'informations que j'ai recueillies sur les lieux mnèmes , que je crois très-exactes , et voici quélle en est : (1) Voyage dans là Campanie , tome If, page 235 de la traduction francai.e. (2) Autrefois Szessa dans le pays des Volsques. La mesure ést prise au sommet du toit de la cathédrale; ce qui donne quelques mètres de moins pour le nivedu du toit. B 2 20 PayrxsiQacvr"r. vraisemblablement la cause. Sezze est immédiatement suspendu au-dessus des marais , sur un rocher contre lequel la couche des vents d'ouest chargée de miasmes, vient se briser ; et Velletri, au contraire, étant situé au nord des mêmes marais sur des collines qui s'élèvent par une pente insensible, les vents de sud y sont portés sans éprouver d'autre obstacle à leur cours que ceux des bois et des forêts, quand il y en à. Il faut encore avoir égard à la hauteur relative du lieu où se trouve le foyer de l'infection, car s’il est sur une montagne ( comme l'étang de Col Fiorito, au-dessus de Foligno, sur la pente des Apennins ) l'air y est déjà plus rare, le baromètre s'y tient plus bas, les miasmes n'y seront point portés à la même hauteur. Les observations de quelques voyageurs illustres vien- nent à l'appui de celles-ci. Suivant Mr. de Humboldt (x), la ferme de l'Encero, située au - dessus de la Vera-Cruz, est étrangère à l'insalubrité qui règne sur toute cette côte ; ailleurs ,-il observe que les lacs marécageux si- tués dans les hautes vallées des Cordilières du Mexique y causent de fréquentes et graves épidémies. Mr. de Volney nous en dit autant de la Syrie (2). Ce dernier, et Mr. de la Rochefoucault (3), racontent les mêmes faits, et parlent également de l'air plus salubre qui se fait sentir sur les montagnes des Etats-Unis, comme sur l'insalubrité des plaines élevées qui entourent les grands lacs de l'Amérique septentrionale. Mr. de Humboldt nous donne aussi la hauteur de la ferme de l'Encero ( 928 m. } comme la limite supé- rieure de la fièvre jaune et la limite inférieure de la (r) Essai politique sur la Nouvelle- Espagne ; tome IV, page 524. (2) Voyage en Syrie et en Egypte, tome T, page 292. (3) Voyage dans les Etais- Unis, par Mr. de la Roche- foucault-Liancourt, tome IV, p. 189, tome V, p. 34. Ons. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 97 végétation du chêne; mais la fièvre jaune se retrouve en d'autres parties du globe où croît le chêne; il est à présumer qu’il eût trouvé sa limite plus bas, si l’es- pace intermédiaire plus habité, lui eût permis d'y faire des observations du même genre ; je la soupconnerois à Cerro Gordo 300 m. au-dessous , avec d’autant plus de raison, que Mr. le. Dr. Gilbert (1) en parlant des mo- rues de St. Domingue, en recommande l'habitation com- me un asyle assuré contre la fièvre jaune et l’insalubrité des plages maritimes de cet isle : or, certainement les habitations dont il entend parler n’ont pas 928 m. au- dessus du niveau de la mer. î $. 2. Les miasmes n'ont point d'odeur à laquelle on puisse les distinguer. Ils peuvent étre séparés des substan- ces odorantes auxquelles ils paroissent le plus intimément unis. Je ne dis pas que les mauvaises odeurs n'accompa- gnent fréquemment l'air chargé de miasmes délétères ; que Les circonstances de leur production ne puissent souvent étre les mêmes, et que la sensation des unes ne rende probable celle des autres : mais l'on ne doit pas pour cela les confondre. Il y a peu de gens qui ne connoissent et ne redou- tent l'odeur particulière qui s'élève des lieux où les eaux croupissent, elle a quelque chose de fade et de nauséa- bond, qui semble nous avertir de ne pas approcher des lieux où elle se fait sentir; on peut cependant la res- pirer impunément dans certaines saisons de l'année. Je lai éprouvé moi-même bien des fois, et je n'étois pas seul ; en 1810 et 1811, en parcourant les divers étangs qui couvrent les plages maritimes de l'Etat ecclésiatique, à Maccharese, à Ostia, à Fogliano , dans les marais Pontins , que j'ai traversés en plusieurs sens et à diverses reprises , toujours j'y ai reconnu cette odeur particulière sans en être incommodé ; l'année suivante , au contraire, | (1) Hé stoire médic. de l'armée de St. Domingue, p. 80. 22 PrxsriQues. par une Journée très-chaude du commencement de sep- tembre, au milieu des étangs de Vauvert entre St. Giles et Aigues mortes en Languedoc, je fus tout-à-coup surpris par des soulèvemens de cœnr,suivis de mal-aises, qui durèrent quelques jours, et je remarquai fort bien qu'en ce mo- ment le marais n'exhaloit aucune odeur. Quelque temps après, dans ce même lieu , le vent soufflant du sud sud-est et-passant sur des portions d'é- tangs à moitié desséchés, il nous apportoit une odeur excessivement forte et désagréable ; elle pénétroit à tra- vers les portes et les fenêtres, quoique nous eussions la plus grande attention de les tenir exactement fermées, elle infectoit , elle remplissoit toute la maison, cepen- dant elle ne nous causa, ni à mon aide ni à moi, d'autre incommodité que celle d’une sensation désagréable à l'o- dorat; tandis que son arrivée, je dirois son passage, fut marqué tout autour de nous, par un grand nombre de nouveaux malades et de nouvelles fièvres. Mais puisque pous avions pù nous garantir de ces dernières, sans pou» voir nous préserver de la mauvaise odeur, il falloit bien que ces deux choses ne fussent pas identiques; il s’en faisoit évidemment une séparation. Le principe de l'in- salubrité ne pénétroit pas à l'intérieur, celui de la mau- vaise odeur, au contraire, s’y frayoit un libre passage. Je vais avoir occasion de citer bientôt plusieurs autres preu- ves du même fait. Nous savons que certaines classes d’hommes bravent impunément chaque jour les odeurs les plus fétides, et l'on prétend même qu'elles leur sont des préservatifs contre plusieurs maladies et sur-tout contre celles de la peau. Les quartiers les plus puans d’une ville en sont quelquefois les plus sains; dans certaines eontrées , au contraire, sous le ciel en apparence le plus pur, dans les momens où l'on semble respirer avec bien-être et volupté l'air embaumé du parfum des plantes, cet air plus frais, du soir ou d'une belle matinée, qui nous pa- Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYS'Q. DU MAUVAIS AIR. 23 roit si agréable , est un poison dont rien n'enseigne à se défier. À S'il étoit nécessaire de fortifier ces observations, nous aurions à citer les témoignages les plus respectables à leur appui. Mr. le Dr. Odier « a vu couper, sur la côte » d'Ecosse une baleine monstrueuse, dont les intestins » s'étoient fait jour et s'étoient répandus autour de son » corps, où ils formoient comme une grande mare d'une » infection épouyantable,... Suivant cet habile et savant » médecin , aucun des spectateurs, aucun même des » ouvriers qui furent employés à en tirer le spermaceti, » n'en furent incommodés (1). » Mr. le Dr, Valentin nous dit textuellement (2) « que » l’atmosphère est quelquefois chargée de miasmes dé- » létères et destructifs, lorsque l’odorat n'y reconnoît au- » cune qualité, et que la respiration n'en est nullement » incommodée, » Mr. le Dr. Hildenbrandt(3) observe « que » le typhus et les mauvaises odeurs ne sont dans au- » cun rapport réciproque (4). » # $. 3. Pendant la nuit, il y a plus de danger à respirer le mauvais air que pendant le jour.— Toutes les heures du jour ou de la nuit ne présentent pas les mêmes ris- ques.— L'instant le moins critique est celui où la chaleur est la plus forte et le soleil plus élevé sur l'horizon. — Le plus dangereux est celui qui accompagne le coucher du soleil et celui qui précède son lever. (x) Bibl. Brit. Tome XVI, p. 277. (2) Traité sur la fièvre jaune d'Amérique , in-8.0 (3) Du Typhus, par Hüden, D. M. in-8.° page 299. (4) Voyez encore un Mémoire sur le plomb des vidan- geurs , par Mr. Hallé. Le Journal de physique ; T. XVI , L'Histoire des principaux lazareths de l'Europe , par Mr. Howard. Le Traité de Paulet sur les épizaoties, tome L, ch. I, page 18 etc. etc. ete. 24 PrysiQque. Cette observation, qui est de tous les temps et de tous les lieux, annonce jusqu’à l'évidence l'union des miasmes et des vapeurs aqueuses ; ceux-ci sont pesans , celles-ci jouissent d’une légéreté et d’une dilatabilité extrêmes , elles leur prêtent des aîles : nous avons vu qu’elles tiennent suspendues jusqu'à des particules de sel marin (1); quelle autre substance reconnoitroit-on dans l’atmos- phère qui pût suppléer celle-là ? Quelle y soupconne- roit-on, dont la marche et les phénomènes fussent aussi parfaitement conformes ? — Raréfiées dans le gros du jour par l'effet d’une chaleur plus forte, les vapeurs plus élastiques et plus légères, occupent nécessairement alors plus d'espace dans Fatmosphère ; plus disséminées , les miasmes qu’elles transportent y sont aussi nécessaire- ment plus rares; l’on n’en respire donc pas des doses aussi fortes à-la-fois sous le même volume d'air, on ne sauroit donc à ces heures en être autant affecté (2). Mais si la chaleur diminue, les vapeurs se conden- sent, elles tombent; les molécules délétères balayées dans leur chute , gagnent les couches inférieures de l’atmos- (x) Cahier de mai 1816. (2) Il faut néanmoins excepter le cas où l'on se trouveroit au milieu du foyer d’où partent les vapeurs et les miasmes, car c’est à ces heures là même que lexhalation est la plus . # A À a x C animée , l’on peut être plus exposé à y en respirer de fortes doses. Voici à ce sujet une note que je dois à l’obligeance. de. Mr. Bosc , Membre de l'Académie Royale des sciences : « Les » marais de la Caroline sont si insalubres dans certains lieux » entourés de grands bois et pendant la grande chaleur du jour » que des oiseaux autres que les aquatiques y sont frappés » de mort en les traversant. Je passois impunément dans ces » lieux les trois premières heures de la journée; la difficulté » de respirer et un grand mal de tête m'annoncoient à, neuf » ou dix heures que je devois m’éloigner. Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 29 phère et s'y accumulent; elles s’y soutiennent durant la nuit, d'autres continuent à descendre , et le lever du soleil , qui est ordinairement marqué par un réfroidisse- ment sensible de l'air, le sera aussi par une nouvelle précipitation de vapeurs qui rendra ce moment encore plus critique. ‘ Le serein est tellement redouté à Rome, qu'à l'instant où il commence à se faire sentir, tous les habitans se renferment däns leurs maisons. Mais au moment où cette première et forte précipitation de vapeur, qui accompagne ordinairement la fin des jours chauds, y semble terminée, chacun reparoît, et la promenade du Cours, lieu très-fréquenté, d'où l'on avoit fui peu aupa- ravant, commence aussitôt à se repeupler.— La rosée a toujours passé pour très- malfaisante dans les pays de -mauvais air , l'expérience y a de même enseigné à se garantir de l'humidité de la nuit et sur-tout des frai- cheurs du matin. Il est vrai qu'on en attribue les mau- vais effets, à l'humidité elle-mème et aux dérangemens qu'elle occasionne dans la transpiration ; mais nous avons vu , et nous verrons, quel fond l'on doit faire sur cette opinion. Les gens en Italie, et je suppose dans tous les pays de mauvais air, ne sortent jamais, sans y être forcés , qu'après le lever du soleil , lorsque la chaleur a dispersé de nouveau les vapeurs malfaisantes tombées pendant la nuit (1). Nous voyons par là que la masse des miasmes délé- tères qui rendent l'air mauvais doit être dans une per- (1) Columelle en parlant du soleil et des vents, qui seuls peuvent dissiper la rosée , observe : » Quibus si caret nulla alia vis potest nocturnas pruinas , » et quodcunque rubiginis aut spurcitiæ resedit , siccare atque » detergere. Hæc autem cum hominibus afferant perniciem , » tum et armentis et virentibus eorumque fructibus.» Tib.1, Cap. V. 26 Prysique. Hs pétuelle variation dans les couches inférieures de notre atmosphère ; qu'il en faut nécessairement une certaine accumulation pour qu'ils se montrent réellement dan- gereux , pernicieux à la santé et causent des maladies très-oraves. Ceci nous explique encore pourquoi les lieux bas sont beaucoup plus insalubres que d'autres situés tout à côté mais un peu plus élevés; l'air chargé de miasmesg y coule pour ainsi dire de toutes les pentes voisines entrainé par sa pesanteur. C'est ainsi que les gorges d'Ardée sont inhabitables. C'est encore par la même cause qu'il est si dangereux de se coucher à terre dans les lieux insalubres ; on a plus d’un exemple à Rome de gens qui s’y sont en dormis pour ne s’en plus relever : plus on est bas plus les couches de miasmes sont épaisses. : Les soldats obligés de bivouaquer en tous lieux in- différemment et qui passent toutes les nuits en plein air, sont aussi ceux qui plus particulièrement peuplent et encombrent les hôpitaux militaires. Les armées les plus florissantes se dissipent et se fondent ainsi en peu de temps. De là naissent aussi très-certainement, ces différences si sensibles etsi appréciables entre l'air des vallées et celui des hauteurs qui les environnent; entre celui des vallées et celui des plaines découvertes, alors même que celui des premières ne peut pas être regardé comme insa- lubre. — Si les couches élevées laissent tomber leurs miasmes c'est pour en souiller les plus basses; quels qu'ils soient, ils sont nécessairement entraînés dans ces fonds d'entonnoir, et l'on sent que les grandes plaines qui ne sont pas dominées n'ont pas le même désavan- tage; à quoi tient cette extrême différence? Ce n'est pas à une proportion plus grande d’air éminemment respirable, ce n’est pas à une plus grande proportion d'oxigène, comme on l’avoit cru dans un temps; elle Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR, 2% tient à quelques atômes jusqu'à ce jour échappés à nos, meilleurs eudiomètres...... On comprend enfin, que tout changement brusque ; rapide et considérable dans la température de l'air, ou seulement la rencontre de deux vents qui se croisent, l'un chaud l’autre froid, pourra devenir très-dangereux à la santé, si l'atmosphère de l’un des deux vents est chargée de miasmes : aussi la saison où ces variations subites sont les plus fréquentes, et particulièrement celle de l'automne, où les jours sont encore très - chauds et les nuits froides , cette saison, dis-je, se montrera la plus critique de l'année, elle ne cessera d'être telle que lorsque le froid , arrêtant la formation des miasmes, les pluies qui surviennent , en auront purgé l'atmosphère et renouvelé l’eau des étangs et des mares. Il me semble, Mr. , que cette manière toute vul- gaire et commune d’envisager les propriétés du mau- vais air , rend bien facile l'explication des phénomè- nes qu'il présente et devient sur-tout féconde en appli- cations utiles. Nous avons montré que les vapeurs aqueuses aban- donnant les miasmes qu'elles ont enlevés, dès qu'elles parviennent au point d'élévation, où leur poids réuni surpasse celui de l'air atmosphérique ; semblables à ces nacelles suspendues à des ballons d’où il faudroit jeter une partie du lest pour monter toujours plus haut, les vapeurs se débarrassent insensiblement de leurs mias- mes à mesure quelles parviennent à des régions plus élevées. Nous avons vu qu'ils sont bien moins subtils que l'air atmosphérique, bien moins aussi que le principe des odeurs , puisque cet air et les effluves odorans s'insi- nuent et pénètrent par tout, alors que ceux-ci en sont empêchés et retenus par divers obstacles. Nous allons montrer actuellement que, $4. L'interposition d'une forêt, ou d'une montagne, 28 Puaysiques. ou celle d'une muraille élevée, ou celle méme d'une simple toile, peuvent coopérer aussi à cette séparation ‘et nous garantir, dans une foule de circonstances , des effets pernicieux de l'air chargé de miasmes deletères. Il y a sur le mont Argentel au-dessus du village de St. Stephano , un couvent de passionistes qui a perdu toute la réputation de salubrité dont il jouissoit, depuis qu’on à fait raser les bois de haute futaie, dont il étoit entouré, Des gens dignes de foi m'ont rapporté qu’à Velletri, à la suite d'une coupe de bois, ordonnée par le pape Benoît XIV en avant de Cisterne, près des marais Pontins , il y eut pendant trois années consécutives, des maladies qui causèrent beaucoup-plus de ravages qu’à ordinaire dans tout le pays, et qui pénétrèrent en beaucoup de lieux qu’elles n’avoient pas l'habitude d'at- teindre auparavant. J'ai vu de pauvres pêcheurs établis sur le canal qui communique de Campo Salino à la mer; ils avoient adossé leurs cabanes à un bois qui les défendoit de l'accès direct des vents empoisonnés qui passent sur ce marais, ils prétendoient n’avoir point à en souffrir lors- qu’ils ne sorioient pas de derrière cet abri. Mr. Volney cite un fait extrêmement remarquable à ce sujet « Le séjour de Bairaut, dit-il , autrefois mal sain » a cessé de l'être depuis que l'Emir Fakr-el-din a planté » un bois de sapins qui existe encore à une lieue au- » dessous de la ville. — Les religieux de Marh-anna qui » ne sont pas des physiciens à systéme citent la même » observation pour divers couvens (x). Lancisi médecin extrêmement judicieux et véridique, cite une foule d'exemples qui prouvent l'utilité des bois placés entre le lieu qu'on habite et les marais; il en (x) Voyage er Syrie, tome IT, p. 172. OBs. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 29 cite plusieurs des dangers auxquels on s'expose en les détruisant (1). J'étois sur la fin de 1810 à Civita-Vecchia; en pas- sant sur la place St. Jean, qui est un carré assez régu- lier, on nous montra tout un côté de cette place dont les habitans avoient été tourmentés par les maladies de mauvais air, tandis que ceux de l'autre côté en face en avoient presque tous été préservés. Quelle pouvoit être la cause d'une différence aussi extraordinaire entre’ des maisons pour ainsi dire attenantes ? Mr. le Dr. Nucy médecin fort instruit nous fit observer que les unes avoient leur façade et leurs principales ouvertures, tour- nées au midi, d'où elles recevoient directement les vents de sud-est qui leur arrivent saturés des miasmes des marais de la côte. Les secondes, au contraire, qui leur faisoient face , ne pouvoient les recevoir que d'une ma- nière indirecte et par réflexion. Quand ces vents souf- (1) De sylva citernæ nor nisi per partes exrciderda con- silium $SIV, page 89, in-4.0 De lucis generatim deque sylvarum utilitate , præsertim ubi palus exhauriri nor potest. De noxiüs Palud. effluv. Lib. I. part. IL, ch. VI. Il assure que les bois consacrés ne l’avoient pas été , dans l'origine , pour un autre motif que celui-ci. | Voyez encore deux ouvrages assez curieux , l’un de Massilius Cagnatus publié à Rome en 1598 ; l’autre de Bapt. Donus, en ‘1667, De restituenda salubritate ægri Romani , page 101 et suiv. où l’auteur conseille de planter des pins et autres arbres entre Rome et les marais Pontins pour empècher que les vents de S. O. n’en apportent les miasmes. Voyez encore Aldrovande ; Tib. 1, Tract. II, Cap. I. Jh. Ceredi 30. discorso dal modo di alzar le acque de luoghi bassi, page 29, etc. etc. etc. Je ne parle point de l'influence de la végétation pour la purification de l'atmosphère , car elle est nulle «même d’après les expériences de MM. Ingenhousz et Senebier. 30 Paysique. floient ils étoient bien certainement respirés par les uns et les autres des habitans de cette place; il ne pou- voit donc y avoir d’autre différence entr'eux à cet égard, sinon que ceux-ci recevoient les vents du sud en droi- ture, sans intermédiaire, et ceux-ci par ricochet (x). Je passois quelque temps après à Nettuno, petite ville Située aussi sur la côte entre les caps d’Antium et d’As- tura, non loin des marais Pontins et plus près encore de ceux de Foce verde, de Fogliano, etc. etc. On pouvoit distinguer sur la figure des habitans du fau- bourg et de ceux de l’intérieur, ainsi que sur toute leur habitude extérieure, une différence très - remar- quable; parmi les premiers on comptoit un très-srand nombre de faces blèmes et de convalescens, qui ne se voyoient pas parmi les autres. Cherchant quelle pouvoit en être la cause, le Maire lui-même fut le premier à me faire observer que la ville étoit plus rapprochée de la mer, qu'elle étoit environnée de hautes murailles, et que les rues en étoient étroites et tortueuses : le petit nombre de maisons au contraire qui forment le fau- bourg, plus avancées dans les terres étoient plus expo- sées aux vents et n’avoient aucun abri qui les en dé- fendit (2). (x) Voici un autre fait du même genre plus ancien mais non moins frappant. Varo de re Rustica. Lib. I, p. » Non hic Varo noster cum corciræ esset exercitus ac » classis et omnes domus repletæ essent ægrotis ac fureribus, » emisso fœnestris novis acquilone et obstructis pestilentibus , »januaque permutata cæteraque ejus generis diligentia ; su0$ » comites ac familiam incolumes reduxit. (2) Voici encore un passage qui prouve que les Romains avoient aussi reconnu cet effet des rues étroiles et tortueuses, à l’occasion de l'incendie et de la reconstruction de Rome par TEmpereur Néron, Tacite dit: « Ex ea utilitate accepta , de- » corem quoque urbi attulere; erant tamen qui crederent ve» Ons. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. JE Tout près de-là, dans le golfe Dastura, on distingue au fond des eaux d’antiques fabriques ou ruines; depuis Nettuno à Antium et beaucoup au-delà ,, on voit des bancs coquilliers s'avancer à pic sut la vague , et l’on y distingue aussi un grand nombre d'autres fabriques très - considérables , adossées tout contre ce rocher, le pied dans l’eau. — En considérant que le voisinage d'une foule d'étangs et de marais rendoit le séjour de toutes ces côtes très-mal sain , l'on ne comprend pas d’abord eomment on avoit pu placer dans un tel lieu, des cons- tructions de cetie importance ; mais il faut se rappelet que les Romains ayant sur cette côte des ports très-fré- quentés, par où se faisoit une grande partie de lenrs approvisionnemens et de leur commerce, il étoit indis- pensable d'y habiter. IL falloit donc chercher pour cela les moyens de s’y préserver de l'insaiubrité. Or, en cons- truisant les maisons tout-à-fait sur la plage, adossées au rocher, on étoit garanti des vents insalubres de terre , ët l'on ne recevoit que ceux du large dont on n'avoit rien à redouter. — En s'établissant au milieu des eaux, et fermant. tout accès aux vents de terre, on parvenoit également à sen garantir; on avoit encore l'avantage de se soustraire au serein et à la rosée, ou s'ils se faisoient sentir , les miasmes immédiatement absorbés par les eaux , ne pouvoient s’y déposer et s'y accumuler.— Les pêcheurs, quise tiennent à une certaine distance de cette côte, toujours sur l'eau, n'y sont jamais incom- modés du mauvais air. J'ai rencontré un grand nombre d'autres constructions du même genre dans le golfe de Pouzzoles , toutes ados- sées aux roches volcaniques coupées à pic, qui s’avan- — vterem illam formam salubritatem magis conduxisse quoniam » angustia itinerum et altitudo non per inde solis vapore per- » rumperentur ac nunc patulam latitudinem et nulla umbra » defensam graviore æstu ardescere. ( Aun. bb, XV, p. 43, 8°) Mo à Payxsiroqur#. cent dans la mer; elles ont aussi leurs fondations dans l'eau , et cela très - vraisemblablement par rapport aux mêmes circonstances; car immédiatement de l'autre côté, derrière ces roches, étoient et sont encore de grands marais très-insalubres (1). Passons à d’autres faits : j'ai rencontré dans le coin le plus infect des marais Pontins, un homme employé là depuis quelques années à la fabrication d'un charbon de tourbe ; il n’y avoit jamais contracté aucune maladie: interrogé sur une particularité aussi extraordinaire dans un tel lieu, voici quelles sont les précautions auxquelles il attribuoit la conservation de sa santé. Dès le coucher du soleil, il avoit le plus grand soin de rentrer dans sa hute ; il y entretenoit constamment du feu , il en sor- toit tard le matin, et ne s’éloignoit pas de ses fournaux pendant le jour. — On comprend que les miasmes ne pénétroient pas dans sa cabane, ou que s'il y en péné- troit, les vapeurs qui leur sont associées étoient raré- fiées par la chaleur du feu qu'il y entretenoit, et en- traînées (1) Ceci étoit écrit, lorsqne j'ai trouvé dans Winkelmann, Architecture des anciens, page 73,ce qui suit: Après avoir observé que les maisons de campagne des Romains qui ne sont point situées sur des hauteurs sont sur la mer ou dans la mer méme, il cite celles d'Astura et d’Antium, «dans cet emplacement, dit-il, on à eu sans » doute en vue la salubrité de l'air qui, agité par le mouve- » ment et le battement continuel des flots ,en étoit plus pur » et rendoit moins sensibles les effets du vent du midi; car » on sait que les personnes qui demeurent sur les jetées du » Porto d’Anzo n'éprouvent aucune ircomunodité , des grandes » chaleurs, tandis que ceux qui habitent sur la côte mème » passent rarement l'été sans être sujets à des fiévres.» On VOËt qu'il pensoit comme Tacite , et attribuoit la cause de ces fièvres à la chaleur, ce qui ne change rien au fait. Colu- melle dit aussi les mêmes choses. Lib. I. c. 5. Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DÜ MAUVAIS AIR. 33 traînées par les courans d'air que ce même feu provo- quoit sans cesse. Pendant le gros du jour ,les exhalaisons dangereuses, s’élevant à distance, devenoient plus 1ares auprès des fournaux à charbon , où elles étoient dilatées par la chaleur, et repoussées par la fumée (x). MM. de Prony et Yvart, membres de l’Académie Royale des Sciences , Mr. de Fougeres , Inspecteur gé- néral des ponts et chaussées, ont vu comme moi cet bomme si bien enseigné par l'expérience ; il avoit un teint fleuri, et son allure étoit absolument différente de celte des gens du pays, qui ne prenant aucune pré- caution, Sont exposés chaque année à une maladie mor- telle, et traînent généralement une existence pitoyable, Pendant mon séjour près des marais du Languedoc, j'habitois dans le voisinage d’une très-belle maison , l'an- cien couvent de Franquevaux , bâti tout-à-fait sur le bord du marais. Les religieux passoient toute l'année en parfaite santé dans cette maison , pendant que tout ce qui lés entouroit tomboit malade, en été ou en automne, Cependant, la tradition porte qu'ils avoient coutume , dans le temps des chaleurs, de prendre leur repas du soir en plein air, sur une terrasse attenante au-couvent; c'éloit là bien certainement un moyen as- suré de s'exposer aux maladies, Mais ils y étoient sous une tente formée d'un double et triple cannevas, et cette simple précaution , nécessaire contre les mousti- ques, étoit à leur insçu une défense encore plus à sûre contre les miasmes, Combien de fois n'a-t-on pas observé à Rome , que (x) Quelques semainés après , passant près du Foro Appio, dans ces. mêmes marais , je fus accueilli. pour la nuit dans une ferme du duc Braschi. Le régisseur qui y habitoit depuis dix-sept ans m’apprit qu'il étoit parvenu à s'y garantir des mêmes maladies par des moyens absolument semblables. Sc. et Arts. Nouv. série. Vol. 5. N°. 1. Mai1817. C 34 PHysirques. beaucoup de couvens n'y étoient point exposés au mau- Vas àir, et que lès religieux, qui n'en sortoient pas, ne contractoïrent jamais les maladies auxquelles il donne lieu ? — Dans certains hôpitaux, il y a de bonnes salles, tout à côté 1l y en a de mauvaises : Mr. le Dr. Michel qui, pendant long-temps a exercé la médecine à Rome, cite (1) celles de l'Hospedaletto ; Squætano , St. Filippo, St. Girolamo, qui sont au sud et au sud-est, comme mauvaises dans l'hôpital del St, Spirito , réputé d'ailleurs pour assez salubre, Les malfaiteurs qui sont déienus dans les prisons de cette ville, n’y contractent pas les maladies épidémiques qui font partout ailleurs tant de ravages. Mr. de Volney (2) avoit fait une observation semblable sur les prisons de Philadelphie où Fon ne prend jamais la fièvre jaune; à la vérité il attribue cet effet à la sobriété , à la tempé- rance , età la propreté; mais on ne peut pas en dire au- tant des prisons de Rome ; cependant lon y est égale- ment défendu des épidémies règnantes ; il faut bien alors qu’une autre cause plus efficace et plus immédiate agisse à notre insçu. Cette cause, l'examen attentif des propriétés des mias- mes nous l'a dévoilée ; c'est la réclusion. — Ce même air , qui peu auparavant aura porté la désolation dans une. famille recommandable, arrive ici dépouillé du poison qui le rendoit si redoutable. Je puis affirmer qu'il n'est aucune bourgade dans la campagne de Rome où je n’aie recueilli un nombre d'exemples analogues. Jamais vérité ne me parut plus démontrée : voici donc une suite d'observations connues, citées, avouées, dans toutes les contrées où règne l'insalubrité , confirmées , : on peut le dire, par l'expérience des siècles , et qui (1) Du clèmat et des maladies , etc. in-8.0 Paris, 1814. (2) Tableau du climat et du sol des Etats-Unis, tome II, page 351. Pricaurt.Lonso. EMPLOIE L'ALCOOÏ DANS L'ANAL. DIS 5F15. 35 tous les jours encore et à tous les instans, s'offreut cons- tamment et uniformément à tous ceux qui voudront voir sans préjugés ni partialité. ( La suite au Cahier prochain ). CHTIDTQIE 4 VORSICHPSMASSREGELN , etc. Précaution à observer lorsqu'on emploie l'alcool à l'analyse des sels. Par Tuéopore De Grorraouss. ( Journal de chimie dé Schweisser, Tom. XVII ). (Extrait ). Bar cou» de chimistés, en annonéant les sels conte- pus dans uné eau examinée , ont présenté ensemble dans leurs indications des sels anomaux , je veux dire des sels qui se décomposent mutuellement , et dont par conséquent l'existence simultanée dans une même eau, est contra: dictoire. On trouve plusieurs exemples de ce genre dans les données analytiques de Westrumb: C’est ainsi que ce chimiste trouva dans l'eau dé Dribourg du muriate de soude — 93, et du sulfate de soude cristallisé = 1168. parties ;ei dans l'eau de Pyrmont, 134 parties du premier”: _£t 289 du dernier. Il est bon d'observer ici que Berp- man ne fait pas mention du muriate de magnésié dans son analyse de l’eau de Pyrmont ( Voy. Bergm. Opuscul. T. L De aquis artific. frigid. p. 196 (et Dict. dé chimie de Klaproih, article eaux minérales), Lambe, Schmeïsser, Carrik , Fothergill, même Lavoisier dans son analyse de l'eau de mer de Dieppe, assurent également avoir trouvé dans de certaines eaux ces deux sels, qui se décompo- sent mutuellement, simultanément existans, Bergman , C2 36 CHIMIE. et récemment Thomson, ne citent pas le sulfate de soude comme existant dans l'eau de mer. ( Bergman, De aqua pelagica ; in Opusc. T.I. p.175 ; Thomson, Sys- éme ,article eau de mer). On ne trouve pas ces indi- cations simultanées dans les analyses de Klaproth et de Vauquelin. L'observation suivante pourra servir à éclair- cir cette question. Prenez du sulfate de magnésie cristallisé, sec et par- faitement pur, et du muriate de soude également sec et pur, { c'est-à-dire, du sel amer et du sel de cuisine) pulvérisez et mêlez-les exactementiversez dessus de l'alcool absolu ,( c'est ainsi que Richter et les Allemands après lui, nomment l'alcool distillé sur le muriate de chaux ) ou bien exposez-les ensemble pendant quelque temps à la chaleur de digestion. L'alcool surnageant, décanté avec précaution, fournit, quand on y ajoute de l’ammoniaque, sur-le-champ, mais mieux encore après quelques minutes, un précipité en flocons très-sensibles, de magnésie très= pure ;et l'alcool lui-même contient du muriate de magné- sie dissous. Si l'on fait bouillir chacun des deux sels ci-dessus indiqués dans le même alcool, on n'obtient aucun précipité dans ce dernier en y ajoutant de l'am- moniaque ; il ne s’y dissout que du muriate de soude, mais point dé sulfate de magnésie. C’est donc l'alcool qui détermine ici, par sa force dissolvante et son affinité pour le muriate de magnésie, da décomposition de deux sels, qui dans l'eau n’exer- cent nulle action l'un sur l'autre, mais qui même après leur décomposition s’y rétablissent parfaitement. On pour- roit appeler appropriante cette espèce remarquable d’af- finité ( vû que l'alcool s'approprie dans ce cas la subs- tance qui s’y dissout avec le plns de facilité, et qu'il effec- tue sa formation }, si Berthollet dans son Essai de sta- tique chimique n'avoit pas établi des lois générales d'af- finité, d’après lesquelles il n'existe qu’une seule espèce de force d’attraction chimique, qui cependant peut être PRÉCAUT. LORSQ. EMPLOIE L'ALCOOL DANS L’ANAL. DES SELS.37 modifiée , par l’état différent des corps en action, par leur force de cohésion , leur masse, leur tendance à passer à l'état élastique , leur solubilité, etc. En réi- térant à plusieurs reprises l'élixiviation du mélange cité de sulfate de magnésie et de muriate de soude, on parvient à ne trouver enfin au fond du vase que du sulñte de soude, et dans l'alcool, du muriate de soude à Tétat liquide. Quand on dissout de nou- veau ces deux sels dans de l'eau , et que l'on fait éva- porer celle-ci, on voit au commencement, des cristaux de sulfate de magnésie se former, et à la fin des cris- taux de muriate de soude. Quand on fait bouillir en- semble dans de l'alcool, du sulfite de chaux et du muriate de soude , on obtient de même quelque peu de muriate de chaux et de sulfate de soude. Il est donc plus que probable, que dans les analyses des chimistes, le muriate de magnésie et le sulfate de soude n'ont été que trop souvent le résultat du traite- ment des résidus salins par l'alcool ; et que ces sels, ainsi que d'autres , qui se décomposent réciproquement , ont été pris pour de vrais extraits des eaux minérales ana- lysées , tandis qu’ils n’étoient réellement que des produits de la méthode employée dans l'analyse. Cette décomposition remarquable du muriate de soude par le sulfate de chaux ou eelui de magnésie, rend vrai- semblable, et même évident, que les décompositions du muriate de soude, du sulfate de soude et du nitrate de soude , observées par Scheele , doivent être expliquées par le même principe. .. Scheele avoit observé , qu’une plaque de fer sur la- quelle on avoit étendu une solution de muriate de soude, et qu'on avoit exposée ensuite dans une cave humide, fournissoit,quinze jours après,une efflorescence de carbo- .nate de soude , et plusieurs gouttes de muriate de fer en déliquescence.Ce chimiste clairvoyant observa encore , que le sulfate de soude pouvoit également être changé 38 Cuirmis. en sulfate de fer et en carbonate de soude ; et qe même la décomposition du muriate de soude et du nitrate de soude réussit sans addition de fer, avec la chaux vive, dans l'air humide. Quand on plonge les plaques sous l'eau, ces décompositions n'ont plus lieu. Une plaque de plomb ne manifeste pas non plus cette force décompo- sante sur le sulfate de soude , quoique l'acide sulfuri- que ait une affinité plus forte pour l’oxide de plomb. que pour celui de fer. Ce phénomène ne peut done pas être expliqué par un partage respectif des effets de l’ac- tion entre l’acide murfiatique , la soude, et l'acide car- bonique qui se combine à la soude ( Berthollet , Sta- tique chimique , T. IL. p. 405 ). Cette décomposition pa- roît constante , toutes les fois que l'acide du sel neutre employé forme avec le métal, ou une terre, ou un sel déliquescent, ou du moins un sel qui attire plus forte- ment l'air humide de la cave, que ne le fait le sel neutre. lui-même , et lorsqu'en même temps la base de ce dernier. peut passer, sous les circonstances données à l'état de. cristallisation solide. L'air humide peut donc être consi- déré dans ces cas, sous le rapport de ses effets, comme l'alcool l'a été plus haut. Presque toutes es décompositions des sels neutres en-. tr'eux , observées jusques ici, n'ont été calculées que. pour le cas où l’eau étoit le dissolvant. On n'a pas du tout pris en considération un point très- important dans, ces décompositions., savoir, l’action du dissolvant dans lequel les effets ont lieu. Cette considération pourroit à l’a- venir fournir des résultats très-importans pour la science. Ce n'est pas seulement à la température ordinaire, mais. encore à des températures plus élevées, que les décom- positions de deux sels neutres peuvent s'opérer. À une température haute, il faut considérer la chaleur elle- même ( le calorique } comme un dissolvant , et la su- blimation eomme la solution d'un corps dans le calo- rique; ou dans l'air chaud. La plus grande différence de SUR LA PURIFICATION Du Mercure. 39 solubilité dans le dissolvant donné décide constamment la décomposition réciproque de deux sels neutres. ( La suite à un autre Cahier ). A TT AT A A A TR AT A/S A A A RS RAS ARR A SULLA PURIFICAZIONE DEL MERCURIO, etc. Sur la purification du mercure; par le Dr. Brancxr , Prof. de Chimie dans l'Université de Pise. Traduction ). . 2 ———— Cm La» mercure qu’on trouve dans le commerce peut rare- ment servir à un grand nombre d'expériences de phy- sique et de chimie, parce qu'il est rendu impur par l'alliage de plusieurs métaux, et en particulier du plomb et du bismuth. On reconnoït ce mélange , parce que son lustre naturel ne tarde pas à se ternir; son poids spé- cifique est moindre que celui du mercure pur ; il laisse après lui une trace noirâtre lorsqu'on le fait courir sur un plat de fayence ; les gouttes qu'il forme sont bien circulaires , mais plus ou moins aplaties ; et lorsqu'on les incline, elles font aussi /2 queue. Enfin, lorsqu'on le fait chauffer dans un creuset , il laisse au fond une partie des métaux auxquels il étoit allié. La distillation est le procédé le plus anciennement connu , et le plus généralement employé pour le pu- rifier; mais plusieurs chimistes, entr’autres, MM. Guyton Morveau (1), Brugnatelli (2) et Virey (3) ont fait obser- (1) Annales de chimie , tome XXV, page 79. (2) Trattato elementare di chinica generale , tome II, page 136. (3) Traité de pharmacie théorique et Pan Paris 1814, tome II, page 356. 4o CurmMtre. ver , avec beaucoup de raison , que dans cette opération, une portion des métaux alliés s'élève avec le mercure et se distille avec lui : MM. Klaproth et Wolff affirment qu'il est difficile de séparer par ce moyen tout le bismuth (x). La limaille de fer, dont Nollet prescrit de recouvrir le mercure en disüllation dans la cornue, afin quil soit forcé de la traverser , lorsquil s'élève en vapeurs , ne peut guères contribuer à le purifier ; et Nollet est même le seul des auteurs consultés qui aît recommandé ce procédé (2). Priestley avoit annoncé que la longue agitation du mercure,au contact de l’air atmosphérique, pouvoit pu- rifier ce métal. Il prescrivoit de le secouer pendant long- temps dans une grande bouteille bouchée , dont il n'oc- cuperoit qu'environ le quart, et dans laquelle on renou- velleroit fréquemment l'air par l’action d'un soufflet ; par ce procédé les métaux étrangers au mercure passoient à l’état d'oxides , et le mercure devenoit assez pur pour soutenir l’épreuve de la distillation. Nicholson, qui dit avoir répété avec suecès ce procédé, le recommande aux faiseurs d'instrumens de physique et de chimie, dans lesquels on employe le mercure, et qui n’ont pas à leur disposition les appareils distillatoires; mais Guyton Mor- veau, partant d'observations très-exactes , affirme que le mercure falsifié par amalgame , ne peut pas être dé- barrassé de tout métal étranger par ce procédé d'oxida- üon; et ce qu'on a dit de celui, qui ainsi purifié, sou- tenoit l'épreuve de la disüllation , ne prouve pas qu'il soit rigoureusement pur, puisqu'il est de fait qu'une petite portion des métaux qui le souillent, l'accompagne daus le récipient lorsqu'on le distille (3). (x) Dézionnario di chimica , tradotto dal Sig. Prof. Morelli tome IIT, page 93—xo7. (2) L'arte del l'Esperienze , tome IL, page 72. édit. 1781. (3) Annales de chimie, tome XXV, page 77: Sur LA PURIFICATION DU MERCURE. Ât Je réfléchissois déjà en 1798, qu'à la température or- dinaire de l'air, certains acides, par exemple, le sulfu- rique , n'attaquent pas sensiblement le mercure , mais s'unissent avec plus ou moins de facihité aux métaux avec lesquels il est amalgamé. J'imaginai qu'on pourroit purifier le mercure falsifié en le lavant, pour ainsi dire, avec un de ces acides. Le résultat de ce procédé ayant répondu à mon attente , je l'ai souvent pratiqué depuis avec avantage, ainsi que les personnes à qui j'en ai fait part. Je ne prétends pas que cette opération le purifie au dernier degré, mais elle le met en état de pouvoir être employé à un grand nombre d'expériences. Les chimistes savent qu'il n'y a de mercure parfaitement pur que celui qu'on obtient de la décomposition du cinabrè par la limaille de fer aidée du calorique , ou celui qu'on retire par la chaleur seule du precipité rouge, c'est-à-dire, de l'oxide rouge de mercure fait par l'acide nitrique (r). Je n’affinme pas que le procédé, que je recommande, soit nouveau ; peut-être est-il connu de quelques praticiens qui le tiennent secret ( 2 ) ; mais comme je ne l’ai vu publié nulle part, j'ai cru utile de faire connoître Îles expériences qui m'ont appris, qu’au moyen de quelques acides , le mercure du commerce peut être amené au (1) Ainsi l'argent de coupelle est déjà passablement pur, mais celui qu’on obtient de la décomposition du muriate d’ar- gent l’est bien davantage. (2) En 1805 ou 1806 , un marchand de baromètre Milanais dit à mon savant collègue Mr. Savi, alors Professeur de phy- sique expérimentale , qu'il avoit un moyen particulier et sür pour purifier le mercure; et il lui montra l'appareil qu'il y employoit ; c’étoit une bouteille dans laquelle , outre le mer- cure, on voyoit un liquide ressemblant à de l'eau. Malgré la demande de Mr. Savi , le manipulateur ne voulut pas lui en apprendre davantage. Il est bien possible que ce liquide ne fût autre chose que l'acide sulfurique étendu d’eau. }[A] 42 CHimiz degré de pureté convenable, pour qu’il puisse être em- ployé à un nombre d’expériences de physique et de chimie (x). J'avois remarqué en octobre 1798, que plusieurs livres de mercure que j'avois purifié peu auparavant par la distillation , avoient à leur surface une pellicule très- évidente ; j'en mis dans des bouteilles assez fortes la. quantité d'environ trois livres dans chacune, et je vérsai par dessus , dans les unes du vinaigre fort, dans les autres , de l'acide sulfurique étendu. Je les agitai sou- vent, pour que le mercure se divisant en gouttes et comme en grenaille , offrit plus de contact aux acides, Ceux-ci devinrent troubles ; et les réactifs me prouvè- rent quils avoient dissout une matière métallique; je les décantai, et je les remplacai par des acides frais que je laissai séjourner quatre jours sur le métal; je les en- levai ensuite; je les lavaï!, je desséchai bien le mercure, et je l'introduisis dans plusieurs phioles par un enton- noir de papier , percé au fond d'un trou d'épingle. Ce mercure conserva dans ces phioles sa surface brillante et sans pellicule. NW Ce fait m'encouragea à tenter le même procédé sur le mercure impur du commerce ; et après avoir obtenu un succès satisfaisant , j'ai purifié par ce moyen des quantités considérables de mercure, en préférant toute- fois au vinaigre l'acide sulfurique étendu , qu'on peut se procurer tout aussi facilement , et dont l’action sur les métaux étrangers est plus énergique que celle du vinaigre, Cette opération , dans laquelle il faut renou- veler plus d'une fois l'acide, ne doit être considérée comme terminée que lorsque le mercure agité en grenaille avec l’acide , ne trouble plus la transparence (x) Depuis trois ans , mon Aïde, qui fabrique beaucoup de thermomètres et de baromètres , y emploie avec succès le mer- cure du commerce, purifié par l’acide sulfurique. [A] SuR LA PURIFICATION DU Mercure. 43 de celui-ci, et lorsque les réactifs n'y annoncent plus la présence d'aucun métal en dissolution. Au mois de mars 1813 je distillai dans une cornue de terre cuite environ dix-sept livres de mercure dont je m'étois servi pour diverses expériences et qui con- tenoit beaucoup de plomb et d'étain. Quoi qu'une partie considérable de ces métaux fñt restée dans la cornue , la pellicule qui se formoit sur le mercure distillé an- nonçoit la présence d'une certaine quantité de ces mé- taux étrangers ; effet dû, peut-être à la forme de la cor- nue. Ne voulant pas le soumettre à une nouvelle dis- tillation, je le divisai entre six phioles, dans chacune desquelles je versai une quantité d'acide suffisante pour former une couche, épaisse d'un pouce , au-dessus du métal. Après cinq jours d’agitation fréquente de ces mélanges, je lavai, séchai, et filtrai à l'entonnoir de papier le mercure ainsi traité, et je vis qu'il ne laissoit ni queue, ui traces noires sur la fayence; ses gouttes prenoient la forme sphérique et conservèrent leur lustre pendant.plusieurs jours d'exposition à Fair. Lorsqu'on aura à traiter du mercure qui contiendra une portion considérable de métaux étrangers , il faudra se servir d'acide sulfurique non étendu , pour abréger l'opération. J'ai soumis à l'action de cet acide du mer- cure qu'on avoit employé à l'avivage des feuilles de plomb , et pour l'étamage des glaces ; et au bout de quelques jours ces amalgames , ainsi traités, me donnè- rent du mercure tout aussi pur que celui que j'avois obtenu des procédés décrits. Dans le but de constater encore mieux l'utilité de ce mode de purificatior, J'ai fait, au mois de mai 1815, les essais suivans. J'ai d'abord préparé à chaud, les amalgames suivans, savoir : 44 CniMtre. 1.” Deux deniers de plomb, etautant debismuth . . . . \ 2.° Quatre deniers de plomb . . . . | Avec deux ences 3.° Quatre deniers d’étain . « . . . de mercure. 4.° Deux deniers d’étain et autant de plomb., :... ] ° . « . . . . . J’ajoutai à chacun de ces amalgames six onces de mercure; jintroduisis ensuite ces quatre mélanges , à la surface desquels on voyoit une pellicule épaisse et ridée, dans autant de phioles numérotées , avec une dose d'acide sulfurique concentré qui dépassoit de deux à trois lignes la surface du métal. J'agitai fréquemment les phioles, et je changeai plusieurs fois l'acide ; j'obtins du mercure très-brillant, et qui conserva son lustre par- fait pendant plusieurs jours. L'amaloame n.° 2 fut le premier à arriver à ce degré de purification; le n° # fut le dernier, Dans toutes les expériences de ce genre , dans les- quelles j'ai employé l'acide sulfurique concentré, on voyoit paroître trés-promptement sur le mercure amal- gamé , une matière pulvérulente, tantôt blanchâtre , tantôt grise, ou jaunâtre, qui s'augmentoit peu-à-peu et que je séparois par le lavage chaque fois que je changeoïs l'acide. Le mercure ne commencoit à se mettre -en gre- nailles que lorsqu'il avoit éprouvé un degré notable de purification, ce qui varioit selon les amalgames. Il se dégageoit une quantité plus ou moins considérable d’a- cide sulfureux, comme aussi du gaz hydrogène sulfuré, ce qui indique une décomposition partielle de l'eau dans ce procédé. Enfin j'ai réussi à séparer par ce moyen le mercure de l’amalgame des miroirs (1). Cette expérience, très- (1) Mr. Van Engestrom a proposé, pour obtenir le même résultat , de distiller l’'amalgame avec la poussière de char. bon ou avec le soufre. An. de Chim. T. XXVI, p. 393. \ SUR LA PURIFICATION DU Mercure. 45 belle en elle-même, peut servir aussi à démontrer très- promptement qu’on peut extraire le soufre de l'acide sulfurique. Si l’on met dans une petite phiole capable de contenir environ deux onces d'eau, six deniers, par exemple, de cet amalgame d'étain, et une dose d'acide sulfurique concentré qui dépasse d’une à deux lignes la surface du métal, on voit en quelques minutes , sur-tout si l'air n'est pas froid , une ébullition forte, accompagnée de vapeurs abondantes,et d’un dégage- ment de calorique, d'acide sulfureux , de gaz hydro- sulfureux , et enfin de soufre en nature qui s'attache à la surface supérieure interne de la phiole (r), et en quan- tité d'autant plus grande que son ouverture est plus étroite. Si l’on sépare -par le lavage du résidu qui est plus ou moins blanchätre, l'amalgame , qui contient beaucoup moins d’étain que d'abord , et si on le traite de nouveau, après trituration , avec le même acide, et en l'agitant suffisamment, il devient premièrement li- quide , ensuite il se met en grenailles, enfin il devient aussi pur que celui dont on a parlé ci-devant. Il paroît donc certain, que par l'action de l'acide sulfu- rique, aidée de la multiplication mécanique des surfa- ces que produit l'agitation , le mercure impur du com- merce, comme aussi celui qui contient en plus grande dose des métaux étrangers, peuvent être purifiés au degré suffisant pour la plupart des expériences de phy- sique et de chimie. Ce procédé n'exige point une at- tention continuelle, il n’est point couteux , sur-tout si le mercure ne contient pas beaucoup de métal étranger, enfin il n'expose le manipulateur à aucune espèce de danger (2). (x) Il est bon de secouer un peu'la phiole , pour que tout l’'amalgame se mêle bien avec l'acide. (2) Lorsque le mercure qui a servi aux expériences chi- miques , a sa surface terne , et disposée à la pellicule, on Tavive fort bien en versant dessus un peu d’ammoniaque li- quide, [R] MÉDECINE. Mémoire sur L'HypreNcgpnaAze ou CÉPHALITE INTERNE HYDRENCÉPHALIQUE , par J. F. Corxper, D. M. (r) cou: ronné par la Société Royale de Médecine de Bordeaux dans sa séance du 2 Septembre 1816, (Premier extrait ). done les maladies qui attaquent plus particulières ment l'enfance ,et dont les victimes sont assez nom- breuses à cet âge (2), on peut mettre dans l'un des premiers rangs celte affection du cerveau qu'on désigne communément par le nom générique d’hÿdropisie, et plus particulièrement, d'hydrocéphale: la Société Royale de médecine de Bordeaux, ayant jugé, avec beaucoup de raison, que certe maladie méritoit toute l'attention (1) Médecin en chef des Hospices civil et militaire de Ge- nève ; ex-Président de la Soc. R. de physique d'Edimbourg , Membre de la Société Médicale d’émulation de Paris , associé correspondant de la Soc. Roy. dé Médecine de Bordeaux. — Avec cette épigraphe. , « Morbus atrocissimus qui dum medicinam admitteret ; haud satis dignoscitur , atque dum certior quidquam ejusdem fit diagnosis , auxilium vixr non omne ex- cludit. » Francx , Epit. ad orb. homin. curand. Se trouve à Paris chez Paschoud, Libr. rue Mazarine , n°. 22, et à Genève, même Maison de commerce. 1 Vol. 8.° 1817. (2) On a calculé qu'il meurt , en France, de 20 à 24000 enfans de cette maladie chaque année. Sur L'HyYDRENCEPHALE, 47 L des. pérsonnes de l'art, proposa, en 1815, pour sujet de prix « d'exposer les signes, les causes, et le traite- » ment de l'hydrocéphale interne | appuyés sur l'observa- » tion, l'expérience et l'autopsie cadavérique. » Cette So- tiété couronna, dans sa séance du 2 septembre de l'an- fée dernière, le Mémoire dont nous allons donner l’a- nalyse; et en nommant son auteur (notre savant com- patriote) son Associé correspondant, elle l'invita à rendre public le fruit de ses recherches. Cet utile tra- vail vient de paroître ; ét peu de sujets sont plus dignes d'être médités par les personnes qui s'occupent de l'art de guérir. Celles là même qui, sans avoir étudié la médecine , ne sont pas indifférentes à ses progrès dans le diagnostic et le traitement d'une maladie très-redou- table , mettront peut-être quelque intérêt à l'objet traité par notre auteur; c'est à ces personnes que s'adressent plus particulièrement les explications préliminaires que nous allons donner, L’hydrocéphale, comme l'indique son étymologie, est ñn amas d'eau quelque part dans la tête; tandis que l'hydro-encéphale (x), ou par abréviation, l’hydrencé- phale, est celle qui a exclusivement lieu dans ces cavi- tés qui existent dans le centre du cerveau , et quon nomme les ventricules. Lapremière de ces maladies est sans fièvre ; son carac- tère essentiel est une augmentation du volume de la tête, due à un épanchement de sérosité dans quelqu'une de ses parties externes, où internes. On la trouve décrite par les médecins de la plus haute antiquité. La seconde, connue sous le nom d’hydropisie aigue du cerveau, ou d'hydrencéphale, n'offre aucune auzmen- tation du volume de Ja tête. C’est une maladie fébrile, que l’on reconnoît par une série de symptômes qui lui sont propres, dûs à certaines lésions dans les fonctions RO EL OS | ADO 4, (6 MOIS EU lent (1) vdop sy meDaner. 48 MénEecIrnrt#. du cerveau. Elle n’est connue des médecins que depuis le milieu du siècle dernier. Ces deux maladies ayant été confondues dans plusieurs points de leur histoire, de leur durée , de l’altération organique qu'elles produisent, etc. l’auteur a tracé en peu de mots ce qui concerne l'hydrocéphale, ou la ma- ladie chronique, avant que de traiter celle qui se mon tre sous la forme aiguë, qui est l'objet particulier de son Mémoire. L'hydrocéphale a été divisée en externe, ou en interne, suivant la place qu’occupe l’épanchement. L'interne peut devenir en quelque sorte externe , lorsque l'eau s'échappe par les sutures , et forme sur leur trajet des sacs sépa- rés, avec fluctuation. Ceux qui sont atteints de cette maladie prennent une physionomie particulière , ils ont la figure pâle, le front saillant ; la table supérieure de l'orbite étant déprimée, les yeux semblent comme chassés hors de leurs cavités. Plusieurs ont de la peine à soutenir leur tête droite. Les extrémités inférieures sont grêles , et quelquefois se développent assez peu, pour qu'elles ressemblent à celles d’un enfant, quoique l'individu aïît atteint un âge avancé. La tête acquiert un volume presque incroyable, ce qui est dû au développement des os du crène; car ceux de la face ne changent pas de dimension. Cette augmentation du volume de la tête qui est en rai- son de l’eau qu'elle contient, la fait arriver à des di- mensions qui seroient incroyables , si les pièces conser- vées dans les divers musées d'anatomie n'en attestoient la vérité. Il n'est pas rare que ces têtes offrent plus de deux pieds de circonférence. k Un grand nombre d’observations portent la quantité de l'eau épanchée jusqu'à 8 ou 10 livres. La plus considé- rable est celle que Heyman a publiée dans les Ephémé- rides des curieux de la nature. La tête contenoit 24 livres d'eau. Mais Sur L'HYDRENCÉPHALE. 49 _: Mais ce que cette maladie offre encore de plus sin- gulier , c'est que plusieurs enfans qui en sont atteints, conservent leurs facultés intellectuelles dans toute leur intévrité. L'auteur en rapporte une observation détaillée, qui est aussi très-curieuse par les faits anatomiques que lui présenta l’autopsié cadavérique. Cependant le plus grand nombre de ces enfans deviennent imbécillés , ils meurent de marasme , d'apoplexie, ou de convulsions. L'autopsie, ou examen cadavérique , diffère essentiel- lement de celui qui est le résultat-de la maladie connue vulgairement sous le nom d’hydropisie aiguë du cerveau; cur , outre l'énorme quantité d’eau, il y a de plus une altération organique de la substance cérébrale ; elle s'a- mincit, et peut se réduire à l'épaisseur d'une, ou deux lignes, sur-tout dans la partie qui correspond aux hé- misphères , lorsque l'épanchement a eu lieu dans les ventricules ; car , s'il s’est fait entre les meninges, il com- prime alors le cerveau, et le réduit presque à rien, chez quelques individus. Cette altération du cerveau mérite une attention par- ticulière, parce qu’elle jette une grande lumière sur la nature de cette maladie. Le plus souvent l'hydrocéphale se développe d’une manière progressive , et peu sensible ; d'autres fois, la tête acquiert très-rapidement un certain volume , pour croître ensuite plus lentement. Les causes externes sont peu connues, cependant on cite des exemples où la mère ayant, pendant sa grossesse, reeu un coup sur le ventre, son enfant est venu au monde hydrocéphalique. Il est assez évident que des maladresses de laccoucheur peuvent , en comprimant la tête, ou en ta meurtrissant, avoir causé cette ma- ladie ; mais le plus grand nombre se rapporte à des causes internes, obscures sans doute pour la plupart. Morgagni expliqua le premier la naissance des acépha- Sc. et arts. Nouv. série, Vol. 5. N°. 1. Maï 18174 D bo MéDEecCLNE. les, en prouvant que l'enfant dans le sein de sa mère , avoit été atteint d'une hydrocéphale. Tel est l’exposé fort abrégé d'une maladie qui offrira, pendant long-temps encore, un vaste champ de recher- ches, du p'us grand intérêt, mais quel'on parcourra len- tement, parce que l'hydrocéphale est trop rare pour qu'un médecin aît la chance d’en observer plusieurs ,. et de pouyoir les comparer les unes aux autres ; aussi, presque tout ce quia été écrit sur ce sujet ne présente qu'une compilation plus ou moins indigeste. | L'hydrencéphale, ou l'hydropisie aiguë des veniricu- les du cerveau , présente deux espèces différentes , ou plutôt deux variétés ; l'une , est à son début, plus lente. et plus obscure ; l'autre , (plus rare) a une marche plus rapide , et plus déterminée. La première comprend les hydrencéphales symptômatiques ; la seconde , l’hydrencé- phale idiopathique. Whytt propose de diviser celle-ci en trois périodes suc- cessives , selon l’état du pouls; quoique l'on puisse aussi, admettre une division en périodes d’invasion, ou fébrile, et en période convulsive, ou de foiblesse , l'auteur con- serve celie de Whytt, comme pouvant servir à diriger le traitement. Le Tableau que le Dr. C. présente de la maladie laisse très-peu à desirer par son exactitude : nous ne signa- lerons ici que quelques symptômes qui paroissent par- ticuliers à cette maladie, et qui méritent d'être indi- qués. Chaque période offre des symptômes qui lui sont, propres, elles sont caractérisées par l'état du pouls qui, dans la première période, est fréquent : — dans la se- conde , très-lent, inégal, intermittent, semblable à celui que produit la digitale. — Il redevient très-rapide dans la troisième. — Dans plusieurs cas, la fréquence du pouls dans la première période, n’est pas uniforme, car en divisant la minute en quatre parties égales, on trouve dens l’un des quarts 25 pulsations, comme si le pouls Sur T'IYDRINCÉPHALE. bT étoit à 100, tandis que dans un autre quart, il en dou- vera 35 ou 40, comme sil étoit à 140 ou à 170. Un autre symptôme non moins remarquable , est un cri, ou soupir, que l'auteur appelle cri hydrencéphalique, qui paroît accompagner les affections des ventricules du cerveau , qui ne se fait entendre que dans ces maladies, et qu'il annonce comme pouvant presque seul indiquer une affection de ceite partie du cerveau , ou du moins déceler la nature de la maladie, lorsque ses autres symptômes sont encore trop obscurs pour permettre au praticien d’asseoir son jugement. 11 indique aussi dans cette première période , si dou- teuse , de la maladie , un caractère particulier aux uri- pes, que le Dr. Vieusseux reconnut le premier, — Ce caractère fait le sujet d'un chapitre de cet ouvrage, qui mérite l'attention des médecins par sa nouveauté ; et sur lequel nous aurons occasion de revenir. Variation des symptômes. Cette maladie , comme tou- tes celles qui attaquent le système nerveux , offre une grande variation dans ses symptômes , dans leur appari- tion, dans leur succession , et même dans l’absence totale de plusieurs. — 11 n'est aïcun de ces symptômes qui ne puisse manquer , ou arriver plus ou moins tard. Dans quelques cas, l'hydrencéphale débute par de violentes attaques de convulsions ; dans le plus grand mombre elles arrivent plus tard; tous ne se plaignent pas de vives douleurs de tète; la lenteur du pouls de la seconde période a manqué, sur-tout dans des cas symp- tomatiques, etc. Le symptôme le plus constant est l’Aabs- tus , ou la physionomie propre à celte maladie; elle se compose d’un état particulier des traits , et de la manière singulière de soupirer et de se plaindre, telle que l'au- teur affirme que l’on peut souvent annoncer la nature de la maladie, avant d'avoir interrogé le malade , ou ses alentours. Cette grande variation des symptômes est due à ce D à 52 MépEecti\sx. que le siège de l'hydrencéphale peut se trouver dans chacun des ventricules : l’auteur explique ainsi assez heureusement , les diverses sympaihies qui ont lieu avec toutes les parties du corps , soit dès le début, soit dans le cours de la maladie. Terminaisons de l'hydrencéphale. Cette maladie en a plusieurs dont voici les principales. La plus remarqua- ble; , rare sans doute, est celle qui offre une augmen- tation du volume de la tête , volume qui diminue à me- sure que la guérison s'avance : On n’en connoît que trois exemples. Le plus intéressant est celui rapporté par Mr. le Dr. Baumes dans les Annales de médecine de Montpellier. On peut les considérer comme un des cas acuto-chro- niques. Une autre terminaison moins rare est celle qui présente un état chronique , dans lequel la tête acquiert un volume considérable, état qui est probablement dans tous les cas, la suite de la maladie sous la forme aiguë, Celle-ci, dans les premiers mois de la vie, offre des symptômes moins violens , et probablement moins dans gereux. Les os dans le voisinage des sutures sont mem- braneux ; ils cèdent à mesure que lépanchement se fait, Si l'ossification s'accomplit, c'est par la formation des os wormiens. Enfin, dans quelques cas, heureusement fort rares, la terminaison est une mort subite, qui survient pendant la convalescence, et qui est due probablement à ce que le fluide contenu dans les ventricules latéraux se répand tout-à-coup dans les 3€. et 4°. ventricules, ce qui pro- duit la défaillance , ou la mort, par la cessation subite de la compression à laquelle le cerveau avoit été accou- tumé, C'est l'explication la plus probable d'une obser-. vation rapportée par l'auteur. Observations sur ur caractère particulier des urines. Les urines offrent deux caractères remarquables: le pre- Sur L'HYDRENCÉPHALE. 53 mier est un dépôt blanc crétacé , ou farineux, qui se forme au fond d'une urine de couleur citrine. Dans le second , l’urine est remplie de particules micacces, qui forment à sa surface une pellicule brillante , ou qui se précipitent comme un nuage léger, formé de petits cristaux , qui, vus à travers la lumière, paroïssent très- éclatans. Il n’est pas rare de trouver des urines qui réu- unissent ces deux caractères ; ils sont dus au même prin- cipe; les particules micacées se changeant en dépôt blanc lorsque l'urine a été long-temps reposée. Comme tous les autres symptômes de l'hydrencéphale, l'un ou l'autre de ces dépôts , sur-tout le premier, manque souvent ; le second n'est pas toujours facile à observer, parce que les particules brillantes ne_paroissent , dans certains cas, qu'une seule fois, tandis que dans d'autres , elles se montrent dans quelques verres seulement; mais chez plusieurs, elles se retrouvent pendant quelques jours de suite. S$ on les apercoit, ne fut-ce qu'une seule fois, dans cette première période, si équivoque de l'hydrencéphale , dors même qu'aucun symptôme ne peut encore l'annoncer, les accidens nerveux qui. la caractérisent ne tardent pas à survenir. | La manière affirmative dont l’auteur parle de ce ca- ractère , et les observations qu'il donne à l'appui, font un devoir aux praticiens de chercher à le vérifier, Autopsie cadaverique. En général, dans le plus grand nombre des cas, on ne trouve aucune altération quel- conque, ni des parois des ventricules, ni de l’arachnoïde ; seulement les cavités, sur-tout les latérales , sont fort di- latées par le volume de l'eau épanchée ; mais, dans ces cas , l’auteur attribue la mort à l'effet de la compression ; car, lorsqu'il y a eu moins de symptômes de compression du cerveau, et que la mort paroît avoir été occasionnée par la maladie primitive , on trouve alors la substance cérébrale molle, et d'autant plus altérée , que l'on s'ap- proche davantage des parois des ventricules. 24 MÉéDzc1I1NE=. Un médecin exercé peut, le plus souvent, reconnoître; d'après la marche de la maladie, auquel de ces deux états le malade a succombé. L'épanchement est plus ou moins répandu dans tous les ventricuies , rarement dans un seul, quoique dans queïques cas il soit plus considérable dans l’un que dans l'autre , ce qui est dû à différentes causes. L'auteur rapporte lobservatron très-rare , d’un jeune sujet, dont les parois de la cloison transparente étarent séparées l'une de Fautre, et leur intervalle rempli d’eau qui paroissoit communiquer avec le troisième ventricule par une ouverture située immédiatement au-dessus de sa commissure antérieure. Dans d'autres cas, l'eau conte- nue en assez grande quantité dans cette cavité n'avoit aucune communication avee celle renfermée dans les au- tres ventricules. Ce que l'on a peu observé, et ce que l’auteur dit avoir assez constamment vw, est un épanchement dans le canal vertébral. On ie vérifie en imclinant le cadavre. Est-ce la raison , cemande+-il, pour laquelle il y a, dans cer- tains cas, indépendamment de la sympathie que le eer- veau exerce sur les intestins, des maux de ventre, et des vomissemens ? peut-être devroit-on appliquer dans ces cas, les vésieatoires, le long de la colonne verté- brale. D'où vient cet épanchement ? est-il dû à la même cause qui le produit dans les ventricules ? l'inflammation s’étendroit-elle dans la cavité du rachis ? l'hydrencéphale ne seroit-elle qu'une partie d'une maladie qui s'étendroit dans tout le canal vertébral? on bien l'épanchement s'y répandroit-il à mesure qu'il se forme dans les ventri- cules ? mais alors par où, et comment pénétrera-t-il dans: le canal vertébral? Voilà un sujet neuf de recherches. Il est difficile de déterminer jusqu’à quel point ces cir- constances influent sur toute la marche de la maladie, ou la compliquent. L'eau épanchée dans le cerveau , n'est presque jamais Sur L'H$pnÉNéÉPRALE. 55 coagulable , mi par les acidès minéraux , hi par la cha- leur. Ce phénomène très-fémarquable , à été nié par plusieurs physiologistés , mais la belle analyse du Dt. Marcet de Londres (1}, met le fait hors de doute, et a décidé la question. On à trop négligé l'examién de toutes les cavités, parce qu'on crovoit que la cause unique de l'hydrencéphale étoit dans la tête, ét par-là on a perdu une dés par- ties les plus intéressantes de l’histoire de cette maladie. Ce chapitre, un des plus complets de l’ouvragé , ren- ferme un grand nombre de faits nouveaux. Age ; sexe , Saisons. Calvin établit à Genève dès l'année 1543, un régle- ment de police en vertu duquel on ne peut enterrer un corps avant que la mort aît été constatée juridi- quement., par un officier de santé chargé de cet office. Il est tenu d'inscrire sur les registres publics les nom et prénom du défant, son âge , la cause présu- mée de sa mort, sa profession; ainsi qué le quartier de la ville qu'il habitoit. C'est d'après ces registres que les tables ci-jointes ont été rédigées. La première année de la vie en a été re- tranchée, à cause de l’incertitude qu’offrent un grand nombre de cas à cét Âge, soit parce que les enfans n'ont pas été vus par les médecins, soit enfin parce que plusieurs meurent en nourrice à la campagne, ét ne sont rapportés chez leurs parens que pour les faire inscrire sur l’état civil. On trouve dans les dix dernières années 209 morts d'hydrencéphale , dont 104 garcons et 105 filles. Les six premières années de la vie sont remarquables, en ce (x) Transact. medico-chirurgicales de Londres T. Il. 56 MÉéDEcrxs=. qu’elles ont emporté 154 individus, c'est-à-dire, à-peu- près les trois quarts de la totalité. De 2 à 5 ans la mortalité est considérable. Elle est plus fréquente dans les mois de février, mars, avril et novembre, saisons des fièvres éruptives et catarrhales , avec lesquelles l'hy- drencéphale'a les plus grands rapports , du moins, c'est pendant ces épidémies que cette maladie du cer- veau est plus fréquente qu'à aucune autre époque. Les tables mortuaires pour les années 1795, 96 et 97 présentent le même résultat ; ce qui prouve que la mor- talité n'a pas varié. Dans la première année de la vie, cette maladie est plus fréquente qu'on ne le croit, elle se termine alors plus facilement par un état chronique; l’auteur rap- porte des observations constatées par l'autopsie cadav é- rique , chez des individus qui avoient passé 30 ans. Cette maladie n'est donc pas limitée à la seule enfance, quoique plus on s'en éloigne, plus les exemples en sont rares, et qualors elle ne se présente plus que d'une manière isolée. Il résulte encore de ces tables, qu’elle attaque d'une manière égale les deux sexes , jusqu'à l’âge de 8 à 9 ans, mais plus tard les filles y sont plus sujettes que les garcons. Enfin pendant ces dix années , la moyenne a été d'environ 21 morts par an. -Ces tables confirment un calcul qui a été fait par des médecins français d’un grand mérite ; qui porte le nombre des enfans qui meurent en France de cette maladie, de 20 à 24,000 par an. ( La Table et la fin de l'extrait dans le prochain cahier. } % PA A A (57 7 RS VD © LE 2 RE LC" ECC LME OM CAEN SECRET EEE | ARTS PHYSIQUES, DescriPriox oF À NEW gLowpire, etc. Description d'un nouveau chalumeau , et instructions pour son usage lorsqu'il contient un mélange de gaz susceptible d'explosion. Par J, Newman, mécanicien, fabricant d'appareils de physique et de chimie; N.°0 7, Liste Street, Leicester Square. Londres 1817. ( Traduction ). L'arrares connu sous le nom de chalumeau ou d'éo- lipile de Newman, est composé d'une boîte de cuivre battu, à laquelle sont adaptés une pompe de compression, un ajutage, soit bec d'issue pour le gaz , et un appareil destiné à mettre l'opérateur à l'abri des explosions. L'élasticité de l'air ou des gaz est le principe sur lequel repose cet instrument; car ces fluides élastiques introduits dans le réservoir, au moyen d'une pompe aspirante et foulante, y sont retenus dans un état de condensation, jusqu’au moment où uu robinet étant ouvert, leur- élasticité les chasse avec une grande force par le bec du chalumeau, sous la forme d'un courant que l'on peut, au moyen d'une genouillère hémisphérique , diriger à volonté sur la flamme d’une lampe. La construction particulière de cet appareil permet- tant d'y introduire un gaz ou un mélange de gaz quel- conque, il en est résulté un emploi fréquent et très- efficace de.ce chalumeau pour produire une chaleur in- tense, au moyen de la combustion d'un jet mélangé de gaz oxigène et hydrogène : mais les explosions dan- gereuses que peut occasionner l'inflammation de ce 58 ARTS PHYSIQUES. mélange lorsqu'il est accumulé en certaine quantité, ont nécessité l'introduction de quelques perfectionne- mens, qui ne sont pas essentiels lorsque l'appareil ne doit recevoir qu'un gaz unique, mais qui sont destinés à empêcher que la flamme ne se communique dans l'intérieur du jet jusqu'au mélange contenu dans le réservoir quand ce mélange est explosif. D'après le principe de. sûreté exposé et démontré par Sir H. Davy, on a employé d'abord avec succès des tubes de verre d'un très-petit calibre; mais comme la plus légère différence dans le diamètre intérieur des tubes émpêchoit qu'ils ne pussent, dans de certaines circonstances , prévenir la communication de la flamme en arrière, on a adapté à l'instrument un petit appareil qui lui procure une sûreté parfaite pendant toute la du- _xrée de l'expérience. Cette partie additionnelle s'appelle l’auge ; elle est placée dans la boîte; sa partie supérieure ou la tête seulement,;se montrant au-dessus, en ; fig. r. à la tête est fixé un robinet auquel est adapté un jet à genou, ow charnière hémisphérique. Si, au moyen de la clef qui accompagne l’instrument (fig. 3.) on enlève la tête À, lon découvre alors l'in- térieur de l'auge. Ce n’est autre chose qu'un vase cy- lindrique qui descend jusqu'au fond du réservoir, ét qui est traversé, au tiers de sa hauteur’, par une gaze métallique très-fine ; en facon de diaphragme. Au fond du vase, une soupape recouvre quatre pétits trous, les- quels communiquent avec un tube qui s'élève le long du côté de lauge jusqu'à la partie supérieure du ré- servoir, en demeurant caché dans l'intérieur. Le haut de ce tube est couvert d'une gaze métallique destinée à empêcher qu'aucune saleté ne se glisse du réservoir à la soupape, et il y a une troisième gaze semblablé en dedans de la tête de l'ange, sous le quarré #. Lorsque l'on veut se servir dé linstrument il faut Drescriprion p'un Nouv£at CarArumEau. 59 le mettre en communication avec la partie supérieuré de la pompe au moyen des robinets r, t, placés dans la partie postérieure du réservoir, (Voyez fig. r.) et faisant alors jouer le piston , son action vide le réservoir, de l'air commun qu'il contient; après quoi l'on ferme les robinets ; on enlève la pompe avec le robinet 7; et on la redresse , ainsi qu’elle est représentée dans la fig. 2. Ensuite l’on fixe à la partie qui étoit précédem- ment atiachée au réservoir, la vessie qui contient le mélange; on ouvre les robinets, et le gaz passe de K vessie dans le réservoir, par suite de la pression atmos- phérique. Cette opération faite, on dévisse la tête À du cylin- dre et l’on y verse de l'eau, à la hauteur d'environ demi pouce au-dessus de la gaze métallique qu'on voit au fond ; après quoi l'on fixe de nouveau cette tête, em ayant soin de la bien serrer avec la clef, fig. 3. On remet ensuite la pompe en place, dans la disposition indiquée fig. 2 ; et, ouvrant les robinets et faisant jouer le piston jusqu’à-ce qu'on aît épuisé une ou plusieurs vessies, selon qu'on le juge nécessaire; l'on ferme en- suite tous les robinets, et l'appareil est prêt à fonc- tionner. Avant que d'allumer le gaz il faut avoir la précaution de n'ouvrir le robinet du jet que peu-à-peu, et d'ap- procher l'oreille de la boîte afin de tàcher d'entendre _.le bruit que fait le gaz à mesure qu'il traverse l'eau de l'auge; si ce bruit se manifeste, tout va bien et l'on peut allumer le courant d’air; si au contraire l'on n'en- tend point le bouillonement de l'eau , l'on peut présu- mer alors, {soit qu'il sorte un courant où qu'il n'en sorte point) qu'il y a quelque chose de dérangé dans l'appareil , er il devient nécessaire d'enlever la tête h pour examiner l’état des choses en dedans. Toutefois ceci peut être considéré comme une précaution inutile, puisque cette circonstance n’a jamais eu lieu et ne paroît 60 ARTS PHYSIQUES. pas même possible lorsque l'appareil est en bon état. Le seul accident présumable , seroit l'entrée de l’eau dans le réservoir , introduction qui seroit occasionnée par quelque défaut dans la soupape; et dans ce cas il ne faudroit point se servir de l'appareil avant de l'avoir fait réparer. Pendant tout le temps que le jet travaille l'on en- tend le bruit de l’eau dans le cylindre ; si l'on: aban- donne l'instrument à lui-même lorsque le courant est enflammé, le jet continue à brûler jusqu'à-ce que la force expansive de l'atmosphère renfermée dans la boîte cesse d'être suffisante pour produire dans le tube un courant qui ait la rapidité demandée ; alors la flamme se communique en arrière, à moins que le tube ne soit d'un calibre irès-fin; et cette flamme allume la petite quantité de gaz mélangé qui se trouve dans la partie supérieure du cylindre, après quoi son effet cesse et l'atmosphère du réservoir reste intacte. Il est cepent dant plus prudent, lorsque l’on fait un usage régulier de l'instrument , de fermer le robinet avant que l'at- mosphère soit tout-à-fait dépensée , et d'introduire dans le réservoir une nouvelle quantité de gaz. Il faut avoir soin de mettre une quantité d'eau suf- fisante dans le cylindre; elle doit couvrir la gaze mé- tallique inférieure , mais non pas à une trop grande hauteur; s'il y a trop d'eau il peut arriver que l'agita- ton causée par le passage du gaz en lance quelques gouttes à travers la gaze supérieure, contre l'orifice intérieur du jet, ce qui a pe un pétillement dans la flamme. Lorsque l'on emploie ‘un jet d'une certaine grosseur, ou bien un assemblage de petits jets ; il est nécessaire d'avoir un courant plus fort pour alimenter la combus- tion et l'entretenir à l'intérieur de l'orifice ; en consé- quence , il faut toujours tenir le robinet avec la main, et avoir soin de l'ouvrir de plus en plus à mesure que Descriprion D'UN NOUVEAU CHALUMEAU. Gx l’élasticité de l'air intérieur diminue ; sans cette précau- tion , la flamme se communiqueroit au-dedans de l'auge et y produiroit une combustion. Il peut alors arriver deux cas, qui ne présentent, ni l'un ni l'autre, aucun danger; ou tout le gaz au-dessus de l’eau s’enflammera, et alors la combustion cessera; ou bien il brülera d'une manière continue sur la surface supérieure de la gaze métallique dans la tête À du cylindre , pendant aussi long-temps qu’il y aura dégagement du gaz du réservoir au travers de l’eau. Dabse ce dernier cas, la gaze mé- tallique sera exposée à une chaleur assez forte pour en souffrir. Pour cette raison, ainsi que pour prévenir tout acci- dent , il faut examiner l'appareil chaque fois que l’on veut en faire usage, afin de s'assurer qu’il est en état de fonctionner; et lorsque l'on s'en est servi et que lon n’est pas appelé à l'employer de quelques jours, il est convenable de vider l'eau contenue dans le cylindre. Comme l'excès dans les précautions est un moindre in- convénient que le défaut, il ne sera pas inutile de faire re- marquer qu'on a construit l'appareil de manière que le côté du réservoir opposé au robinet du jet, est moins fort en métal qu'aucune autre partie; ensorte que si une explo- sion avoit lieu, soit à dessein, soit par quelque accident imprévu , c'est toujours cette face qui céderoit de pré- férence à toute autre; et dans le petit nombre d'appa- reils qui ont sauté dans les premiers essais , soit que l'explosion aît eu pour but une démonstration expéri- mentale , soit qu'elle fût accidentelle , c'est cette partie qui a toujours cédé, et jamais aucune autre ; ensorte qu'il suffit d'avoir la précaution de se tenir écarté de cette extrémité lorsqu'on a lieu de prévoir ou de soup- conner quelque danger d'explosion. Ces appareils et toutes les pièces nécessaires à leur usage, se renferment dans des boites d'acajou , en gé- néral peu volumineuses, et dont la grandeur varie sui- 62 ARTS PHYSIQUES. vant celle du réservoir (r). Quelques-uns sont accompa- gnés d’une collection de réactifs chimiques, etc. de ma- mière à former un petit laboratoire portatif, d'une grande utilité pour le voyageur minéralogique: l'on en construit aussi avec un assemblage de plusieurs jets qui convergent en un foyer, afin de produire une chaleur intense , lorsqu'on veut agir sur un corps d'un volume un peu considérable. RP ARR ARR ARR ARS AR RAR RU ANR OR ARR RL RAR R BESCRHREIBUNG EINES BLEYSTIFT ÉTUI, etc. Description … d'un porte-crayon nouveau qui renferme une balance à ressort pour peser des pièces d'or, des lettres, et d'autres objets légers , ( avec fig. ) TE TD AD Gen æ, b contient le crayon , qu'on peut faire sortir. Le bouton c se pousse jusqu'à 4, où sort une petite lan- guette e en forme de pince. C'est dans cette languette qu'on renferme la lettre ou la pièce d'or qu’on veut peser, Le tout se tient verticalement , et alors le petit bouton, en se mouvant plus ou moins vers e, indique le poids: l’espace entre 4 et e étant muni d'une échelle qui répond au poids. Ordinairement ces porte-crayons sont ronds, et la languette est attachée à un petit disque intérieur 4, qui presse , quand on veut peser quelque chose, sur le res- sort en spirale désigné par des points. = (x) Celle qui renferme l'appareil que nous avons recu de Londres ét que nous avions sous les yeux en traduisant ce qui précède , a neuf pouces de long sur cinq de hauteur et de largeur. La boîte métallique qui renferme le gaz condensé, n'a que eng pouces de long sur trois en quarré. SUR LA PRÉPARATION DE LA GÉLATINE DES OS. 63 Ces porte - crayons se fabriquent à Francfort sur le Mein , par Mr, Albert, Ingénieur en instrumens de ma- thématiques. ARTS ECONOMIQUES. Usser p1Ee BERBITUNG Dex KNOCHEN GALLERTE, ete. Sur la préparation de la gélatine des os , à l’aide d'une grande chaudière à vapeur, d’une construction nouvelle , par le Baron d'Ercarnaz,à Munich; { allgemeine Zeitung 25 avril ). ( Traduction ). AT A ne «Ur Rapport du baron d’Eichthal, sur la préparation de la gélatine des os, pratiquée à Munich dans une grande chaudière à vapeur , attire l'attention publique sur les grands avantages qu'on tronveroit à remplacer les comestibles végétaux qui ont presque totalement man- qué cette année, par ceux qu’on pourroit tirer du règne animal , en sachant les mettre à profit. » » D’après un calcul de Mr. d’Eichthal sur la consom- “ mation annuelle de viande à Munich ; Sans y comprendre les faubourgs , il doit en résulter 53104 quintaux d'os, qui jusqu'à présent n'ont servi en grande partie qu'aux en- grais et à nourrir des chiens. Cette masse pourroit four- nir 9965 quintaux de gélatine, et 2121 quintaux de graisse. En supposant une fabrique en grand ; le quintal de gélatine pour une valeur de 100 florins , et celui de graisse à 30 , le produit en argent seroit de 1,019,130 florins courans. Mais comme ce calcul repose sur une fausse supposition , savoir que tous les consommateurs de 64  RTS ÉCONOMIQUES. viande fourniroient les os de toute la viande consommée ÿ en réduisant seulement au quart le produit calculé tout- à-l'heure , on auroit toujours par an 2389 quintaux de gélatine, et 530 quintaux de graisse, denrée dont la valeur totale, estimée au plus bas , s'étéveroit à 254800 florins : comme , d’après les essais des chimistes et mes propres expériences ( continue Mr. de E. ); la meilleure viande de bœuf ne contient qu'à-peu-près 6 p.£ de gélatine solide ( qui est la véritable matière nutritive de la viande } les 74 p-? d’eau et 20 p.< de filamenssecs qu'elle renferme d'ailleurs, peuvént aisément être remplacés d’une autre manière ; comme enfin une demi livre de viande de bœuf {ration suffisante d’un homme ) donne à peine un Lofh ( une 32e, de livre ) de gélatine solide, il est clair qu’une once de gélatine équivaut, en matière nutritive, à une livre de viande, et peut fournir une ration de bonne soupe ; résultat qui a été constaté par l'expérience. D'a- près ce calcul, les 7,644,800 rations de soupe qu'on üreroit de 2300 quintaux de gélatine, fourniroient pen- dant une année entière une ration par jour à 20944 personnes. La chaudière dans laquelle on prépare la gélatine des os, est disposée d'une manière extrêmement simple et commode , pour fermer hermétiquement les deux ou- vertures qui y sont pratiquées , sans employer ni feutre ni carton. Ja plus grande de ces ouvertures est prati- quée à la partie supérieure de la chaudière , et sert à introduire les os et les liquides. L'autre est placée vers le bas, pour faire sortir les matières susceptibles de couler (1). Sur le fond de la chaudière repose une grille, (x) Le mode de ces fermetures n’est indiqué dans le texte allemand que par un seul mot ( eénriebe ); nous allons y suppléer en décrivant une invention tout-à-fait analogue , qui appartient à une marmite de Papin , en fer de fonte, que nous apportames d'Angleterre il y a quelques années. Le cou- SUR LA PRÉPARATION DE LA GÉLATINE DES OS. 65 assez élevée pour maintenir les os exposés , à sec, à l’action de la vapeur; enfin on a pratiqué à la partie supérieure de la chaudière et vers son milieu , une sou- pape de sureté, qui met à l'abri des accidens que pour- roit provoquer une trop forte condensation de la vapeur. Cette construction a réussi au-delà de toute attente, et les expériences en ont été faites et répétées en présence des personnes les plus capables de fournir des lumières sur cet objet. Le résultat moyen est, que dans cette chau- dière, capable de contenir plus de 4 eëmers (1) d’eau, un poids de 212 livres d’os pris tels qu'ils sortent des cuisines où ils ont été déjà bouillis et rôtis , et sans être concassés , auxquels on ajoute le double de ce poids d'eau , et qu’on soumet à deux ébullitions de quatre heures chacune, suivies d’évaporation jusqu'à dessication du résidu , fournissent environ 18 p.+ de leur poids de gélatine sèche , et 4 à 5 p.2 de graisse. Addition des Redacteurs. Cette chaudière est, dans le fait ; une grande marmite ou digesteur de Papin , dont la manipulation est singu- lièrement facilitée, et mise à l’abri d'accidens, par le couvercle de cette marmite est d’une certaine épaisseur, taillé en cône tout autour, et usé à l’émeri. Ce couvercle porte en dessus deux plans inclinés, diamétralement opposés, et qui, lorsqu'on fait tourner le couvercle sur son axe vertical, rencon- tent deux saillies appartenant au rebord supérieur de la chaudière , et contre lesquelles ces plans inclinés font l'effet de coins, qu'on serre à volonté à petits coups de marteau, frappés latéralement contre leur tête. On desserre le couver- ele, lorsqu'il s’agit de l'ouvrir , en frappant dans le sens op- posé. Des saillies, qui appartiennent au couvercle, et qui ont été moulées avec lui au-dessus de son bord , sont des- tinées à recevoir ces coups de marteau donnés horizontale- ment lorsqu'il s’agit d'ouvrir et fermer. [R] (x) L’eimer répond à 1368 pouces cubes de France. Sc. et arts. Nour. série. Vol. 5.N°.1. Ma 1817. E 66 ARTS ÉCONOMIQUES. mode de fermeture que nous avons décrit, et par l'en- ploi d’une sotpape de sûreté. Avec ces moÿens et cette précaution l’ivantage dé ce mode de coction pour extraire les matières solübles, est très - évident; car on ob- tient, avec uné consommation de combustibles très-peu considérable , comparativement à Pébullition ordinaire sous la simplé pression atmosphéiique, deux effets phy- siqués qui concourent puissamment à favoriser l’action dissolvante de l’eau; savoir une température plus élevée, et là pression plus ou moms considérable qu'exerce la vapeur renfermée ; seulement , il faut porter une atten- tion particulière à régler la soupape de sûreté, de ma2- nière qu’elle s'ouvre d'elle-même , ct laisse échapper de la vapeur, dès que la température dépasse un certain terme que nous ne croirions pas devoir excéder de beaucoup le 100*. degré, R., c'est-à-dire, 20°. au-dessus de l'eau bouillante, si l'on ne veut pas courir le double risque, de donner un goût do brülé au bouillon, et d'occasionnuier une explosion plus on moins dangereuse. Ni l'un ni l'autre de ces inconvéniens n’est à craindre, tant que le jeu dé la soupape est libre et convenable- ment réglé (1). (x) Deux atteliers sont en pleine activité à Genève pour l'extrattion de la partie nutritive des os; dans l'un, entrepris et dirigé par des dames bienfaisantes ; on procède par simple ébullition plus ou moins prolongée ; elle fournit un bouillon très-suceulent, qu'on épaissit en gelée et qui devient trans- portable au loin et jusques chez nos malheureux voisins de la Savoie, où 1l procure un auxiliaire puissant aux secours qu'ils recoivent de Genève dans leur détresse. Les mêmes os, traités énsuite à l'acide muriatique, dans un aitelier voisin, établt par la Société des arts et dirigé par une Commission tirée de son sein, fournissent la gélatine proprement dite; res- source admirable, par sa faculté de se conserver indéfiniment lorsqu'elle est sèche ,: et d'occuper, à eet état, nn très-petit volume comparativement à la quantité de matière nutritive qu'elle renferme, [R] SuR LES PLANTES SANS CULT. QUI PEUV. SERVIR D'ALIMENT. 67 TT A AT M A A RÉ A A RE been see een À « NoricE SUR LES PLANTES QUI CROISSENT EN SUISSE SANS CULTURE, et qui peuvent servir d'aliment., Par L, A. Gosse, D. M. / e s svp ‘2 Ds: un temps où le fléau de la disette attaque plu- sieurs contrées des Alpes et se fait sentir jusques dans nos campagnes , il importé de ne négliger aucun des Moyens que la Providencé a mis à notre disposition pour en adoucir les effets désastreux. Indépendamment des ressouréés qué fournit lé règne arimal (1) ,et en particulier la gélatine extraité des os, un assez grand nombre dé’ végétaux sauvages contien- hent des principes nutritifs anälogués à ceux des plantes cultivées qué nous mangéons Babituellement: Faire con- noître les végétaux incultes, qui présentent sous ce rap- port lé plus d'avantages et qui croissent le plus abon: damment en Suisse, est le but que nous nous propos sotis dans cet article. Mais auparavant, nous croÿeñs dévoir rappeler, que les diverses partiés des plantés Of. frent de grandes différences, sous le rappott dé là qua- lité et de la quantité de substance nutritive qu'elles {our- nissent. La plupart des feuilles et des tiges dans à pri- imeur ,où lorsqu'elles sont encore téndres, peuvetit être äpprêtées et servies sur nos tables ; plusieurs > quoique trés-âcres, deviennent mangeables après une courte ébul- litioni ; toutefois, ces parties vertes nourrissent très-peu ; elles déterminent un relâchement considérable des or- (1) Les escargots ou colimacons , les limaces et les gre- moilles, procurent un aliment trés-sain , peu coûteux, et fa- cile à recueillir dans les campagnes. [A] | E 2 685 ARTS ÉCONOMIQUES. ganes digestifs, et leur usage est fréquemment suivi de diarrhées chroniques et de dysenteries. Les bourgeons radicaux des asperges, des houbloss, etc. etc. donnent à-peu-près les mêmes résultats; et un assaisonnement convenable peut seul contrebalancer leur influence débilitante. Il n’en est pas ainsi des racines qui sont , après les semences , les parties du végétal les plus chargées de matière nutritive ; un grand nombre d’entr'elles n’exi- gent presqu'aucun assaisonnement pour être employées, on peut les recueillir en hiver et au printems ; c'est donc sur elles que doit sur-tout se porter notre at- tention dans l’époque critique où nous sommes, La quantité de fécule et de mucilage sucré que ces racines contiennent, servant à déterminer la plus ou moins bonne qualité des racines édules, celles qui of- frent en très-grande proportion le parenchyme fibreux peuvent être rejetées comme inutiles; parmi les plantes annuelles , les plus jeunes sont les meilleures ; et dans les plantes vivaces, les racines sont infiniment plus char- mues et plus nourrissantes avant la pousse des feuilles. Les racines bulbeuses ( au nombre desquelles se trouve la pomme de terre) sont, entre toutes, celles qui nous fournissent les ressources les plus précieuses ; malheu- reusement elles sont peu abondantes dans nos monta- gnes ; et quelques-unes sont même dangereuses. Nous placerons au premier rang , comme racines nu- tritives ,les bulbes d’Orchidées (1), Stendelwurtzel. ( Or- chis maculata , O. simia . O. militaris, etc. ) ils sont très-substantiels, et peuvent se conserver long -temps, après avoir été bouillis et desséchés. (x) Nous indiquons pour chaque plante les noms vulgaires français et allemands , ainsi que leur correspondans dans la lam- gue botanique. SUR LES PLANTES SANS CULT. QUI PEUV. SERVIR D'ALIMENT. 69 Les bulbes ou oignons du Lis martagon , Berglitien (Lilium martagon ) de Jacinthes sauvages (Wilde hya- sinthen (Hyacinthus comosus , et H. racéemosus) , d'Orny- thogales, Fogelmilch (Ornythogalum umbellatüm, O. py- renaicum et O. nutans } doivent être cuits sous la cen- dre ou subir une décoction , avant d'être employés comme aliment. Les racines de Pied de veau, Aronswurzel ( Arum maculatum ) dont l’âcreté est très-grande à l'état frais, celles de Fumeterre bulbeuse , Taubenkropf ( Fumaria bulbosa ) sont assez nourrissantes lorsqu'on les à fait bouillir. Le Colchique d'automne ,ou T'ue-chien, Zeitlose (Col- chicum autumnale ) qu'on trouve abondamment dans les prairies humides , nous a offert des résultats encore plus avantageux (1). Les bulbes de cette plante ont un paren- chyme très-féculent et nutritif (2), mais pénétré dans l'état frais et sur-tout au priutems , d’un suc blanchâtre, résineux , amer, soluble dans l’eau bouillante , l'alcool et le vinaigre qui a des propriétés purgatives et diuréti- ques remarquables. Pour en isoler la fécule alimentaire, on commence par couper les bulbes en tranches minces, après les avoir dépouillés de leurs enveloppes, et pour éviter quils ne se noircissent à l'air, on les jette à me- sure dans de l'eau fraiche. On les lave à plusieurs re- prises et on leur fait subir quatre ou cinq décoctions, de quelques minutes chacune, en renouvelant l’eau cha- ——————————————————_—_—_——…——————p—Z—Z re, (x) Afin de ne point gâter les prés lorsqu'on arrache le Colchique , il convient de soulever le gazon avant de retirer les bulbes. (2) Bergius ; Materia medica ; Stockholm, 1782, tome I, page 304. De Candolle; Essai sur les propriétés médicinales des plantes ; Paris, 1816, page 298. Parmentier ; Recherches sur les végétaux nourrissans ; Paris, 1781, page 194, ete. ete- 7Ô ARTS ÉCONOMIQUES. que fois. Ce mode de préparation m'a paru préférable à tout autre ; la fécule ne se dissout qu'en petite quan- tté dans l'eau chaude, le parenchyme perd entièrement son amertume ; il prend une teinte opaline, et dessé- ché, il ressemble au salep. On peut alors le conserver, le réduire en farine, en composer d'excellentes soupes et même du pain. Nous ne sommes point encore parvenus à séparer le principe irritant du Pain de pourceau , Schweinsbrodt , ÆErdscheibe ( Cyclamen europœæum ),quoiqu'on ait pro- posé sa racine comme aliment dans quelques pays (1), ni la cuisson à feu nud, ni la coction dans l’eau , ni la lessive avec la potasse n'ont pu en diminuer läà- creté. Gesner (2) et Linné (3) parlent du Sceau de Salomon , Weisswurtz ( Convallaria polygonatum ) comme d'un suc- cédané du pain dans les temps de disette. On peut em- ployer dans le même but les Convallaria latifolia et Cony. multiflora. Ces racines, dont la texture se rapproche de celle des bulbes d’Orchis , sont assez communes dans les bois; elles ont besoin d'une division préalable et d’une forte coction pour pouvoir servir d'aliment. Parmi les racines fibreuses qui contiennent de la fécule ou du mucilage, on doit placer les jeunes racines des Chi- coracées , telles que la Chicorée sauvage, W'eowarten( Ci- chorium intybus );la Dent de lion, Lowenzahn, ( Leon- todon taraxacum }, etc.; celles de plusieurs Chardons, Disteln ( Carduus lanceolatus , GC. asininus, C. palustris, C. crispus , etc. ); de quelques espèces de Rumex, 4mp- (x) Wildenow; Anleitung zum. selbstudium der Botanik ; Berlin , 1804. (2) Pytographia sacra, parte practica 1.9 Figuri. 1760. (3) Amænitates Acadæmicæ ; Erlangæ. 17 87, Vol. I, p. 84. De plantis esculentis. Sur LES PLANTES SANS CULT. QUI PEUV.SERVIR D'ALIMENT. DE fer; du Chardon Roland, Mannstreue , ( Eringium cam- pestre );du Trèfle des ee ; Alpenklee ( Trifolium alpi- num ); de l'Argentine, Ganserich, ( Potentilla anseripa ) du Salsifix, Wiesenbocksbart , ('Eragopogon pratense) ; des Campanulacées , Glockenblumen , telles que la Camp. py- ramidale , ( Camp. pyramidalis ), la Campanule à larges feuilles, ( Campanula latifolia , etc. ); et en particulier la Reiponce , Rapunkel ( Campanula rapunculus ) ; du Marcuson , Æno!lise Gesse ( Lathyrus tuberosus); de la Mauve, Fe RUE ( Malva officinalis) ; de la Reine des prés des marais, Xnollige Spierstaude , ( Spiraea fili- pendula) ; de la grande Consoude, Schwartzsvurtz, ( Sym- phitum officinale ); de Nenuphar, Wasserlilien ( Nym- phea alba et lutea ) d'Herbe à chapelet, Fluchhaber, (Avena elatior ); de Trèfle de marais, Bitterklee, ( Me- nyanthes trifoliata] } de la Renouée vivipare , Anoterig- wurtzel( Poligonum viviparum) au rapport de Gmelin , de #'Epiaire des marais, Morastziest ( Siachys palustris ). Une ébullition plus ou moins prolongée, et la décantation du liquide, suffisent ordinairement pour détruire l'extractif amer qu'elles renferment. Le Chiendent où Grammon, Hundsgrass, (Triticum repens ) qui donne un extrait sucré abondant , nous paroît être assez nutritif, quoique les- expériences de Parmentier ne soient pas en fayeur de cette opinion (x). Laracine de grande Gentiane, Gelbe Entzian( Gentiana- lutea ) (très-commune dans nos montagnes }), lorsqu' elle est jeune et avant la pousse des A offre un paren- chymeicharnu , féculent , très-amer , susceptible de fer- mentation vineuse, et dont on retire beaucoup. d'alcool ( eau-de-vie de gentiane ). Ce dernier produit annonçant “une proportion considérable de substance alimentaire , nous avons essayé de séparer la fécule de l'extractif ré- (1) Parmentier , ouvrage cité, page 286. 72 ARTS ÉCONOMIQUES. sineux amer auquel elle ést intimément combinée. Le procédé que nous avons suivi consiste à choisir parmi les racines celles qui sont fraîches, charnues et dont le diamètre n'excède pas un pouce. Après les avoir lavées , nettoyées et raclées , on les coupe transversale- ment en tranches fort minces, comme le bulbe de Col- chique, et on les jette dans l’eau froide, jusqu’à-ce qu'on en aît rassemblé une quantité suffisante. Alors on les met dans un baquet de bois ou dans un vase en terre, on les recouvre d’eau bouillante , et on ferme exacte- ment l'ouverture du vase. Après une heure, on décante l'infusion et on renouvelle le liquide , maïs en ayant soin de ne décanter l’eau que lorsque celle qui doit la rempla- cer est bouillante. On répète quatre ou cinq fois cette opération , et l’'amertume, a disparu (x). Ainsi préparées, on peut manger les racines en salade ; mais si l’on veut en faire usage pour les soupes, il faug les peler et les réduire en bouillie. Quoique la racine de Gentiane perde une partie de ses qualités nutritives par les infusions successives, elle en conserve néanmoins une assez grande quantité pour être employée utilement dans les soupes économiques , sur-tout si l'on y joint un bouillon d'os. Le mucilage qui abonde dans plusieurs espèces de Lichens, telles que le Lichen d'Islande, Zi/ändisches moos ( Lichen Islandicus }, le Pulmonaire de chène, Lungen- moos ( Lichen pulmowarius } etc. indique le parti avan- tageux qu'on peut tirer de ces plantes pour nourrir les babitans des montagnes. Il ne faut pas chercher à en fabriquer du pain, tandis qu'on en retire tout l'aliment par une forte décoction, après en avoir enlevé l’amer- (x) On abrège le travail, quoiqu’avec un peu plus de perte de substance, en traitant la Gentiane de la même mamère que le Colchique. Sur LES PLANTES SANS CULT. QUI PEUV. SERVIR D'ALIMENT. 73 tume au moyen d'infusions répétées dans de l’eau froide pure ou dans une lessive alkaline, etc. MM. Westring et Berzélius assurent qu'il suffit de verser sur cinq cens grammes de Lichen divisé, huit kilogr. d’eau et quatre + ed” de lessive , contenant environ trente- deux grammes de sels alcalins : ; d'abandonner ce mélange à lui-même pendant vingt-quatre heures, en ayant soin de remuer de temps en temps,de décanter ensuite la liqueur, puis d'exprimer le Lichen avec les mains , de le rincer denx ou trois fois, de‘le mettre en contact avec de l’eau pendant vingt-quatre heures, comme avec la lessive , et de le sécher (1). Nous n'avons considéré jusqu’à présent que les végé- taux herbacés , il est cependant quelques-uns de nos ar- bres qui fournissent au printems et en automne une subs- tance alimentaire. Ainsi l'écorce intérieure ou l'aubier du Pin, Tannenbaum( Pinus ‘sylvestris ) et même du Sapin , Fichte ( Pinus Abies ) est pénétrée à cette époque d’une Iymphe sucrée et nourrissante , qui fait les délices des Sué- dois et des Norvégiens. Ils préparent du pain avec cet aubier desséché , rôti, moulu et lavé dans l’eau chaude, en le mélangeant avec de la farine de céréales, ou de la racine de Nenuphar (2). (1) Annales de chimie , tome XC, page 316. {2) Linné, ouvrage cité, page 96. ( 74.) MÉLANGES. Noricr pes Séances Dr L’ACADÉMIE PovxaLe DErs SCIENCES DE Paris. BR I A RS A RARE 6 ind Lie terme de la présidence de Mr. Charles étant expiré, Mr. Ramond lui succède, Mr. de Rossel est nom- mé vice-président par 38 suffrages sur 47. Mr. Biot fait un Rapport sur deux ouvrages de Mr. Winsor, savoir, le Traité pratique de l'éclairage par le gaz, traduit de Mr. Accum, et une ÂNotice historique sur le même sujet. Il paroît que Mr. Winsor a le premier réalisé à Lon- dres ,en grand, l'éclairage par la combustion du gaz pro- venant de la distillation de la houille. On sait que Mr. Lebon , Ingénieur francais, montroit au publie à Paris en 1801 sa maison éclairée par le gaz retiré de la car- bonisation du bois ; Mr. Winsor , qui dit avoir eu cette idée long-temps auparavant, avoue pourtant que l'expé- rience de Lebon, dont il fut témoin , le détermina à tenter le procédé en grand en Angleterre. Mr. Accum se chargea de la construction des appareils , que Mr. Clegg a ensuite beaucoup améliorés. On trouve des dé- tails ultérieurs dans un écrit publié par Mr. Pelletan fils. La Vorice historique contient, entr'autres documens curieux, l’enquête ordonnée par le Parlement pour sa- voir si la Compagnie qui se présentoit pour entrepren- dre l'éclairage par le gaz méritoit une charte. Mr. Biot fait un Rapport verbal sur un ouvrage que l'Académie l'avoit chargé d'examiner, savoir, les £/émens d'électricité et de galvanisme par Singer, traduits par Thillaye fils. On peut diviser l'ouvrage en trois parties ; Norres prs Séances pr x Ac. R. nes Screxc. DE Paris. 93 la première est fort incomplète ; le nom même de Coulomb ne sy trouve pas, et les idées de théorie y sont vagues et confuses ; la seconde est très-intéressante ; dans la troisième , l'auteur donne à Robison la priorité sur Volta pour l'inventios ‘de la pile, fondé sur ce que le premier avoit essayé de réunir plusieurs disques de métaux différens, au lieu de deux seulement, pour l'ex- périence de la saveur qui se manifeste sur la langue à | Jeur contact, sans éprouver d'augmentation sensible dans l’efiet. Il'y a loin de cette tentative unique et isolée, à la série de faits et de recherches délicates qui assûre incontestablement à Voita la priorité dans la découverte de la pile qui porte son nom, avec beaucoup de justice. On trouve, dans les notes du traducteur, qui font pres- que un tiers de l'ouvrage , Ce qui manque à la partie théorique de l'original. 13 Janv. Mr. Diot lit une note intitulée, Mouvelles expériences sur des forces polarisantes développées dans les cristaux par la pression. Seebeck et Brewster ont montré que le verre et d'au- tres mieux, qui n’ont pas de force polarisante propre, en acquièrent lorsqu'on les chauffe et refroïdit brus- quement. Brewster remarqua de plus, que les couleurs suivent les lois de polarisation mobile des cristaux ré- à guliers. Ces effets , produits par une propagation succes-, #4 et inégale de chaleur, se rapportent à l'explication donnée par le Rapporteur ( Bulletin des sciences , août 2815 } qui attribue l'effet à un dérangement d'équilibre, d'après lequel chaque solide transparent mis dans cer- taines circonstances , doit produire les mêmes effets. Aussi Mr. Seebeck l'ast-il observé dans les gelées ani- males, soit par pression, soit par expansion. Mr, Brewster a obtenu des polarisations , en faisant passer des rayons dans l'axe de certains cristaux, (le béril, le quartz, etc. ) la double réfraction s'évanouit, et la force pola- risanle s'accroît comme une certaine fonction du sinus; 76 MÉéLaAnces. mais en pressant ces cristaux, Mr. Brewster leur donne une double réfraction et une force polarisante. Mr. Biot explique ce résultat par le dérangement qu’occasionne la pression dans l'ordonnance parallèle de tous les axes des petits cristaux dont le grand axe est composé; Mr. Biot montre un appareil de son invention, au moyen duquel on peut produire, par des pressions, une série de phé- nomènes prismatiques , qui rentrent dans la Table de Newton. Mr. Girard lit un second Mémoire sur l'écoulement li- néaire de diverses substances liquides par des tubes ca- pillaires de verre. Il divise les liquides en deux classes; ceux qui adhèrent au verre et le mouillent, et ceux qui n'y adhèrent pas. Les expériences sont faites avec un mème vase, et réduites à une même pression de liquide sur l'orifice, lequel est tantôt simple, tantôt garni d'une virole ou d'un tube additionnel ; on fait varier la na- ture du liquide , et sa température. Les résultats sont présentés en tableaux à quatre colonnes, la première indique la date de l'expérience ; la seconde, la tempé- rature dn liquide ; la troisième , sa densité en degrés de l’aréomètre ; la quatrième , le nombre de secondes dans lequel un même vase a été rempli par l'écoulement. Voici les faits principaux. Avec l'eau pure , la vitesse de l'écoulement est qua- druple , à la température de 90° ( centig.) de ce qu'elle est à cellesde la glace. Avec l'alcool, qui passe pour être plus fluide que l’eau, le temps de l'écoulement est plus long qu'avec elle ; sans doute , à raison de l'attraction plus énergique du verre sur l'alcool que sur l'eau , de laquelle résulte contre la paroi interne du tube, une couche de liquide fixe et immobile, qui est plus épaisse avec l'alcool qu'avec l'eau, et rétrécit d'autant le passage. Une solution de sucre , bien visqueuse comparative- ment à l'alcool , s'écoule plus vite que lui; et en gé- Norrce pes Séances DE L'Ac.R.nes SciENc. pe Paris. 97 néral , les différences sont d'autaut moindres , que les températures sont plus élevées. L'auteur remet la fin de son Mémoire à la séance suivante. Mr. Bertrand lit un. Mémoire sur certains phénomènes que présentent les bains du mont d'Or en Auvergne, particulièrement aux approches des orages ; il y a des cas où les malades, qui supportent à l'ordinaire un quart d'heure de bain, ne peuvent y rester plus de quatre à cinq minutes; ils éprouvent de l'accélération dans le pouls et une espèce d'étouffement. Cette action a lieu avec plus ou moins d'énergie, et quelquefois cesse tout- à-coup. La température reste constante .( de 42 à .43° ). On remarque que ces variations dans l'état des bains sont suivies d’un orage , et qu'elles cessent après la pluie. L'auteur ,. conduit par cette remarque à soupconner une influence électrique, a essayé de la découvrir par expé- rience; il obtint bien quelques signes, mais rien d'assez énergique ni d'assez constant pour fournir une expli- cation satisfaisante. MM. Pinel et Gay-Lussac sont nom- més Commissaires. _ On nomme au scrutin une Commission pour propo- ser un prix sur une question de physique. Elle est com- posée de MM. Gay-Lussac , Charles , Biot, Berthollet, et Laplace. 20 Janv. Mr. Girard reprend la lecture de son Mémoire sur les écoulemens. Il a employé pour liquide l’eau char- gée à diverses doses croissantes , de nitrate de potasse ; en général , le temps de l'écoulement pour la solution est moindre que pour l'eau , excepté dans les hautes températures. Il paroît qu'il y a un autre élément, outre la viscosité et la température, qui influe sur les résul- tats. Avec un tube capillaire, le liquide coule en gouttes, on peut rendre le courant continu au moyen d’un fi! introduit à l'orifice : dans les deux, l'émission est la même pour un temps donné. L'auteur, ayant répété la fameuse expérience de Nollet . r$ MÉLANGES. sur l'accélération du cours de l’eau dans l'issue capillairé d'un entonnoir qu'on électrise, n'a pas trouvé de diffé: rence sensible dans les denx cas; il croit que la contrac- tion de la veiné fluide peut compenser l'accélération réelle du mouvement du liquide, et égaliser ainsi l'émission réelle. Cette explication est contestée dans une courte discussion qui s'établit entre MM. Gay-Lussac , Ampère, et l’auteur; qui déclaré ne tenir qu'au fait, et nullement a la théorie. Faisant varier le diamètré des tubes, l'auteur trouve que l'influénce de la température sur l'écoulemient ‘di: minue à mésure que les diamètres augmentent. Il résulte de l’énsemble des expériences , qu'en les re- présentant , comme l'a conseillé Mr. de Pronyÿ par uné courbe graphique, dontles abscisses sont les degrés du ther, momètre , et les ordonnées , les temps des écoulemens qui remplissent un même vase, on découvre à la simple inspection , cette loi, savoir, que lé temps de l’écoule- ment, pour un même liquide, ést proportionnel à la température , et inverse du cube du diamètre du tube. Quañt à l'écoulement comparatif de divers liquides; il est assujetti aux lois de l'affinité entre les solides et les liquides, lois trop peu connues encore pour expliquer des faits. La fin du Mémoire est renvoyée à la prochainé séance. Mr. Moreait de Jonnès lit un Mémoire sur le climat des Antilles , considéré dans son influence sur lés plans tes, les hommes , et les animaux. Getie influence est pernicieuse , non - seulement aux Européens , mais même aux Indigènes , lorsque ceux-ci changent d'isle. Les animaux transportés d'Europe aux Antilles y dégénèrent rapidement. Les chévaux y per- dent leur taille, les beliers leur toison; et les coqs, les plumes de la queue. Les plantes européennes n’y pros- pèrent pas non plus, et elles ont besoin d'êtré souvent renouvelées par les semences d'Europe. Normce pes Séaners pe L'Ac.R.pes Scienc. DE Paris. 59 "En révanche , les productions de l'Afrique, cannes à sucre, dattiers , cafliers , tamarins , toutes y prespèrent; les Nègres eux-mêmes que le hasard avoit conduits dans une des Antilles, s'y multiplièrent tellement qu'ils enle- vérent une partie du sol aux indigènes. La constitution chaude et humide des Antilles, qui se rapproche de celle du Sénégal , explique ces faits. L'altérnative fréquente de la chaleur et des pluies en été, favorise avec excès la végétation , jusqu’à lui faire poursuivre l'homme dans ses habitations, où il est aussi tourmenté par la multitude des insectes. Les maladies les plus communes chez les Nègres sont les fièvres muqueuses et malignes ; les Européens sont dttaqués de fièvres ataxiques et adynamiques, et de ma- ladies cutanées et scorbutiqués. La saison sèche diminue ces’ influences délétères ; elle en produit d'autres qui ont aussi léur danger. Le Mémoire est accompagné de ta- bleaux météorologiques. Mr. Berthollet, président de la commission pour le prix à décerner sur la question des phénomènes chimi- ques de la maturation des fruits, annonce qu’on n'a recu que deux Mémoires qui ne renferment rien d'inté- réssant. Il propose de laisser la question au concours … pour un terme de deux ans. — Adopté. # 29 Janvier. On lit une lettre de Mr. Bessel, de Kæ- 1 nigsberg , én réponse à,la demande de Mr. Delambre : . qui ayant appris , avant que Mr. Burkardt en eût parlé, que Mr. Bessel avoit trouvé dans les catalogues de Bradley des observations sur la planète Uranus ( prise alors pour une étoile fixe) lavoit prié de donnér des éclaircisse- mens à ce sujet. Effectivément il ÿ a une observation de Bradley du mois de décembre 1753, qui est représens tée, à 12 près, par les tables d'Uranus calculées par Mr, Bessel lui-même. ° Mr. Moreau de Jonnès communique à l'Académie une varte physique et ststitique de l’isle de Cayenne. Il y | | , 80 MÉLANGESs. joint unê description statistique , contenant la topogra- phie , uné esquisse du tableau physique ; des opérations géodésiques , des états de population , de commerce , et de navigation. — MM. .De Rossel et de Prony sont nom- més Commissaires. Mr. Perey fait un Rapport conjointement avec Mr. Deschamps sur un Mémoire de Mr. Sedillot sur les rup- tures musculaires, et particulièrement celles qui sont spontanées. L'auteur a remarqué qu'elles n'ont guères lieu que partiellement, et en tant que la contraction qui l’occasionne n’a pas été l'effet de la volonté. Dans le plus grand nombre de$ cas, cette rupture a lieu sans bruit sensible. Les moyens de guérison sont tirés d'une com- pression douce , uniforme, et constante, exercée par un bandage convenablement appliqué. Ce Mémoire, mérite l'approbation des gens de l'art, et celle de l'Académie. Mr. Perey lit un second Rapport, rédigé conjointement avec Mr. Pélletan sur nn Mémoire de Mr. Trocon sur l'amputation du poignet ; à pratiquer dans l’articulation carpométacarpienne. À Tunis, et dans les Etats barbares- ques , un voleur , condamné par le juge à se faire couper la main gauche, va chez un chirurgien, ordinairement juif, qui, après avoir remonté le plus possible la peau, tranche le poignet d’un coup de hache ; on ramène la peau, on tamponne la plaie avec des écorchures de maroquin, et le voleur sort de-là comme de chez le dentiste. : L'amputation du poignet, lorsqu'on veut sacrifier la main , se fait à l'articulation avec l'avant - bras; elle est prompte , facile , et guérit aisément ; Mr. Trocçon pro- pose pour conserver le carpe, à la longueur d’un pouce et demi, de faire l'amputation à l'articulation carpo- métacarpienne. Les Rapporteurs font quatre objections à cetté méthode, sans prononcer toutefois qu'elle ne puisse être utile et praticable dans certains cas. Îls don- pent d’ailleurs leur aprobation au travail de l’auteur, qui Notice Des Séances be La Sot.Rov.ne Lonwnrrs, 8r quiamérite , selon eux, celle de l’Académie. — Adopté. Mr. Charles lit pour Mr. Disy, facteur de harpes ; présent à la séance , une note sur un instrument de ce genre, que cet artiste dit avoir. perfectionné à plu- sieurs égards : r.° par l'emploi d'un levier qui raccour- cit les cordes de manière à procurer trois sons différens à chacune : 2.° par le mécanisme des pédales qui agissent avec des chaïnettes : par l'ajustement plus facile des trin- gles : 4.° par une pédale à sourdine remplacant celle qui ouvroit les soupapes : 5.° par un cadran qui indique le ton : 6.° en faisant que le plan de l'instrument soit éga- lement divisé par celui des cordes : 7.° en rendant l'ins- trument plus léger, tenant mieux l’accord que les au- tres, et lui laissant le même prix. L'auteur a fait à Lon- dres un établissement pour la fabrication de ces harpes, et dans l'intervalle de 15 mois il a livré au public 148 de ces instrumens. — MM. Lacépède, Charles, et de Prony sont adjoints à la section de musique de l’Aca- démie, pour l’examen de l'instrument, sur lequel l’auteur exécute dans la séance , plusieurs morceaux d'une har- monie très-agréable, 2 tons O di Ole’ à A Norice DpEs SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ RoyaALr= DE LONDRES. 23 Janvier. Ox lit ün curieux Mémoire de Sir H. Davy qui renferme une addition importante à ses pre- mières recherches sur la flamme (1). Il avoit conclu de (rx) Voyez notre cahier de février, page 153 du vol. pré- cédent, où nous avons donné, d’après une lettre particulière, les détails de cette découverte , et quelques expériences qui y étoient relatives. On va voir comment l’auteur y fut amené. [R] Sc. et arts. Nouv. série. Vol, 5.N°.1.Maï1817. K 89 MéLraAnNczs. ce premier travail, que la flamme étoit le résultat d'un combustible gazeux chauffé à blanc; et il avoit trouvé qu'on pouvoit parvenir à combiner l'oxigène et l’hydro- gène, comme aussi l'oxigène et le carbone , sans explo- sion, par uné témpérature inférieure à la chaleur rouge, et de manière à former respectivement, de l'eau et de l'acide carbonique. Il lui vint à la pensée que dans ces combinaisons il se dégageoit du calorique, et que si ce n’étoit pas en quantiié suffisante pour procurer l'explosion d’un mélange gazeux , il pourroit pourtant s'en dégager de quoi faire rougir un corps métallique. Tout en cherchant une expérience qui püt produire cet effet, le phénomène eut lieu accidentellement en plongeant une de ses lampes de sûreté dans un mé- lange explosif d'hydrogène carburé et d’air commun ; après l'y avoir introduite allumée, il fit arriver dans le mélange une dose surabondante d’hydrogène carburé; la lampe s'éteignit; mais un fil de platine qui se trou- voit au-dessus de la flamme devint rouge et demeura tel pendant plusieurs minutes ; lorsqu'il cessa d'être lu- mineux le mélange avoit entièrement perdu sa faculté explosive. Il parut évident que la chaleur, jusques à lignition visible, s’étoit dégagée pendant la combinai- son lente et silencieuse de l'hydrogène carburé avec l’oxigène du mélange , et que cette chaleur qui ne suffisoit pas à décider l'explosion, pouvoit toutefois faire rougir le platine. L'auteur fit alors des mélanges gazeux explosifs d'hydrogène et d'autres gaz inflammables avec l'oxigène ; et en y plongeant un fil de platine chauffé, il le vit rougir dans ces mélanges, et demeurer à l'état d'ignition visible jusqu’à -ce que le mélange eût perdu sa faculté explosive. La vapeur de l'alcool , de l'éther, ou du naphte, avoit la même propriété. Il décrit une ex- périence que chacun peut répéter très-facilement, c'est de plonger un fil dé platine chauffé , mais non rouge, dans un petit vase de verre qui renferme une de ce Norice pes Séances pe LA Soc. Roy. ne Loxpres. 83 liqueurs à vapeur combustible , par exemple, quelques gouttes d'éther., le fil rougit dans la vapeur et y demeure rouge (1) jusqu'à-ce que l’éther soit tout évaporé. Pen- dant cette sourde combustion de l’éther , on voit une lumière phosphorescente |, accompagnée de certaines modifications dans l'éther , sur lesquelles Sir H. Davy a entrepris une recherche particulière. Le platine est le métal qui réussit le mieux pour ces expériences, à cause de sa moindre capacité de chaleur, et de sa moindre faculté rayonnante comparativement aux autres métaux. L'auteur n’a pas pu réussir avec l'argent, le cuivre, et le fer; mais les fils de ces mé- taux n'étant pas très-fins, il ne regarde pas la différence comme bien décidément établie. Il termine son Mémoire par une application de ces singuliers résultats à la lam- pe de sûreté; elle consiste à suspendre au-dessus de la flamme un fil de platine contourné en tirebouchon. Lorsque la lampe s'éteint dans un mélange explosif, le fil de platine rougit alors, et demeure rouge tant que le mélange conserve sa qualité explosive. Cette lumière du platine rougi sert à-la-fois d'indice au mineur, èt de guide pour sortir de cette atmosphère dangereuse. Dans la même séance on lit un Mémoire du Dr. Brewster sur la lumière. Cet écrit renferme un nombre de faits détachés dont il est difficile de rendre compte en détail; l'auteur y montre en particulier comment les métaux , en polarisant la lumière produisent les couleurs supplémentaires. Il établit aussi, que le sel commun, et le fluate de chaux , lorsqu'ils sont en (x) C'est l'expérience dont nous avons donné les détails dans l'endroit cité. Le défaut d'espace ne nous permet pas d'insérer dans notre cahier de ce mois quelques recherches particulières sur cet objet que Mr. Schübler, notre savant correspondant d'Hofwyl, nous a adressées ; elles paroïtront dans le pro- chain. [R] 84 MELANGES. morceaux de grandeur suffisante agissent sur la lumière de la même manière que les milieux‘ qui produisent la double réfraction. a ——————— EE Norice Des SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE SIÉGEANT A CALCUTTA. Daxws une des dernières séances de la Société asiatique de Calcutta elle a recu plusieurs communications inté- ressantes; entr'autres, celle d'un Journal d'un voyage de Mr. Fraser aux sources des rivières Satlej et Jumna, et de là, au travers d'une contrée également diffcile et intéressante à parcourir, jusqu'aux sources du Gange. On a lu un document curieux et étendu sur diverses classes de voleurs et d’assassins connus dans le midi de l'Inde sous la dénomination de Phansesgars, et sous celle de Thugs dans les provinces septentrionales; ils vivent entr'eux en société régulière, et ils courent Île pays en troupes sous le commandement d'un Sirdar, ou chef, C'est le Dr. Sherwood qui a communiqué ces faits en écrivant de Madras , et ils sont constatés par plusieurs Rapports officiels venus de cette partie de l'Inde, Le Dr. MKenzie de Madras a fait parvenir à la Société des détails sur les couleuvres de mer qui ont paru en très-grand nombre sur les côtes voisines ; il paroït qu'elles sont très-venimeuses, mais les précautions qu'on a prises pour fournir des secours, et la prompte application de l’eau de luce dans les cas de morsures , ont prévenu plusieurs issues fatales de ces accidens. On a lu deux Mémoires ; l’un sur les cérémonies observées au couronnement du Raja Colastri, sur la côte de Malabar, par Mr. Brown; et l'autre sur plu- SUR LA CONGÉLATION ARTIFICIELLE. 55 ‘sieurs anciennes médailles frappées par les Rois des Parthes, environ 250 avant l'ère chrétienne. Quelques- unes de ces médailles ont été offertes à la Société par le Dr. Robinson. RE TS A AE SR SIMPLIFICATION DU PROCÉDÉ DE LESLIE POUR OPÉRER LA CONGÉLATION ARTIFICIELLE. ( Galisnanis messenger , 23 avril ). Le Prof. Leslie a fait dernièrement une addition im- ‘portante à sa belle et curieuse découverte de la congé- lation artificielle opérée dans le vide à l’aide d’une substance qui, comme l'acide sulfurique concentré, à la propriété d'absorber la vapeur élastique de l'eau , à mesure qu'elle se forme , et de favoriser ainsi l'évapo- ration rapide qui procure un froid assez intense pour que l'eau se gèle en assez peu de temps sous le réci- pient, quoique la température de Tair extérieur soit fort au-dessus du terme de la congélation. Mr. Leslie avoit découvert par des expériences an- térieures, que le whinstone (1) en décomposition, et d'autres matières plus ou moins terreuses et friables, grossièrement pulvérisées , et bien desséchées, exerçoient sur l'humidité une action absorbante à peine inférieure à celle de l’acide sulfurique. Ayant eu récemment l'oc- casion de s'occuper de ces faits, il fit pulvériser et sé- cher à fond dans un four, des fragmens de trapp por- phyritique en décomposition , ramassé sur les bords de Ja belle route qu'on vient d'ouvrir autour de la colline de Calton près d'Edimbourg. I1 remplit de cette poudre encore chaude une caraffe de verre munie d’un bouchon * (x) Variété de serpentine qui se rapproche du basalte et du du Trap. [R] 86 MEéLANGESs. usé à l'émeri, et il l'apporta au collège. Lx, dans une lecon donnée il y a quelques jours à la classe de phy- sique dans laquelle il remplace cette anuée le Prof. Playfair, qui voyage en ltalie, il montra d'abord la faculté desséchante de cette poudre au moyen de son hygromètre, qui renfermé dans un petit récipient sur la pompe pneumatique , tomba, de 90° à 33° de son échelle, ce qui indiquoit un refroidissement de près de 60° F. produit par l’évaporation à la surface de la boule humectée. Le Professeur proposa de suite, d'em- ployer cette poudre à faire geler une petite quantité d'eau; il étendit la matière terreuse dans une soucoupe d'environ sept pouces de diamètre, et placa à environ demi pouce au-dessus une capsule peu profonde de poterie poreuse, de trois pouces de diamètre, et il couvrit le tout d'un récipient surbaissé; on fit le vide, jusqu'à = de pouce de l'éprouvette ; ei en peu de mi- nutes l'eau fut convertie en un gâteau de glace. Une heure après , et avec la même poudre, il fit geler en trois minutes, une quantité d’eau assez considérable ; et on ne doute guères qu'il ne pousse beaucoup plus loin ces intéressantes expériences dont les résultats sont susceptibles de plusieurs applications utiles. nm De Sn omnrenée Sosa LÀ ANNONCES. D'OUVRAGES NOUVEAUX, FRANÇAIS, ANGLAIS, ALLEMANDS FE ITALIENS. OUVRAGES FRANCAIS. TE d'une monographie des saules de la Suisse ; par W. C. Seringe, instituteur au collèse de Berne. 1 vol. 8.° avec fig. Précis élémentaire de physique expérimentale. Par J.B. Biot. 2 vol. 8.° Paris, 1817. ANNONCES. ‘ 87 Essai sur la rosée et sur divers phénomènes qui ont des rapports avec elle. Par W. Wells. Trad. de Fanglais par Tordeux. 1 vol. 8.2 Paris, 1817. Traité du délire appliqué à la médecine, à la morale et à la législation, par Foderé, D. M. 2 vol. 8.° Paris, 1817. OuvrAGEs ANGLAIS. Chemical Essays, etc. Essais chimiques dans lesquels on a eu sur-tout en vue les arts et les gmanufactures exercés dans les domaines Britanniques ; par S. Parkes, membre de la Société géolog. (auteur du Catéchisme . chimique.) 5 vol. in-12. Londres, 1816. The Dyer’s guide , etc. Le guide du teinturier, soit in- troduction à la teinture en lin, coton, soie et laine, avec des directions pour la calandre , l’apprêt, la manière de préparer les laines et de blanchir le coton ; avec un appendix contenant des observations chimi- ques et des explications. Par Th. Packer. Londres, 1816. N.B. Les traductions de ces deux ouvrages sont sous presse à Genève chez Paschoud. An Essay on the origin , etc. Essai sur l’origine et l'état actuel du galvanisme, renfermant des recherches sur les principales théories proposées pour expliquer ses phénomènes. Par Mr. Donovan. 8.° Londres, 1816. OuvRAGES ALLEMANDS. Über die Amvendung der Rechnunge , etc. Sur Yapplication du calcul des grandeurs variables à la géométrie et à la mécanique , précédé de quelques observations sur les principes de ce calcul. Par le Dr. A. L. Crelle. 1 vol. 8.° fig. Berlin, Maurer. Einleitung in die neuere Chimie, etc. Introduction à la nouvelle chimie , à l'usage des Professeurs et des 88 ÀÂANNONCES. commencçans ; per C. W. G. Kastener. Halle et Berlin, x vol. 8.° Die Aræometric , etc. L'Aréométrie appliquée à la chimie et aux arts; par Meissner, 2 vol. in-folio avec 33 tableaux et 5 grandes planches gravées. Nuremberg , Schrag , 1816. Versuch einer Wissenschafilichen Anleitung , etc. Essai d’une Introduction à l'étude de l'agriculture consi- dérée comme science. Par C. Trautmann, 2.4 édit, 2 vol. Vienne, Camesina. Archiv der deutschen Landwirthschaft , etc. Archives de l'agriculture allemande , rédigées conjointement avec . la Société d'agriculture de Thuringe à Langensalze ; par F, Pohl, 1.7 cahier, Berlin, Maurer, + OuvRAGES ITALIENS. Manuale del Giardiniere pratico, etc. Manuel du jar- dinier pratique, ou méthode facile à tout amateur de fleurs pour savoir ce qu’il doit faire chaque mois dans son jardin. Extrait des meilleurs ouvrages publiés depuis trente ans sur cet objet. 1 vol. 8.° Milan, 1816. Descrizione di une nova specie di Trifoglio , etc. Des- cription d’une nouvelle espèce de trèfle de la cam- pagne de Rome; par le Dr. Gaëtano Savi, Prof. de botanique dans l'Université de Pise. x vol. 8.° Florence, Piaiti. - Il buon governo dei bachi da Seta. De la bonne manière de conduire les vers à soie, par le Comte Daudolo. Milan, 1816. ERA RAR RAR RAD ES Bab. Univ. Sc.et Arts T.V 1. als Lee Seti CE w rt «ect fene ELU NES se ns + A CS Se LE Re D | di Ÿ Fi an MA en ‘ } PR 5 FL Le St FLE | TAGIQUES Faites au JAN D Ing du niveau de Ja Mer : Latitude 46 re de PARIS. 2 | T \ D FE Baromètre Ë ÊE S— OBSERVATIONS DIVERSES. ER CAE Her) à Pouc.lig.seiz. | pouc- a es, | et © Si: 9. 8126. a I RS aie — 10. 1|[— — 10. 6|— — 11, $ 201" où!" ia: La vigne est aussi retardée que l’an- ET 1 106. |Pnée dernière, et la pousse des raisins c 4% ù : -6. paroît foible. Les blés sont générale- fé To jo ment beaux , ainsi que les orges d’hi- — 9+13}-— Ever et les seigles. Les orges de prin- T— 9: 9|]— Ftems ont été retardés par la tempé- 10: 10] |frature froide et les pluies du mois. AR LORS LE , uS + x — 1. s|— Les prés sont beaux ainsi que les trè- — 11, Sl— fles, mais moins avancés que dans les @ |— ::. °,— années ordinaires. FT 10. 141— — 104 10— SAR | LR" ed, 2 — 10. OI — e— 9. 10! — eu 8. 131— A Pi Pl Er As 7. 14 s-# PRE EE SEE PELLE 2 ASE CEE S NES DEN EXTERNE PU :20 ‘ . — 8. 14|— |Déclinaison de l'aiguille aimantée , à — g. 15[— l'Observatoire de Genève le 31 mai is 19°. 58°. (@) — 9: 13 31 _— 9. 12|— Température d'un Puits de 34 pieds | le 31 mai + 9. o. Moyennes. [:6.10,1. 06/26. 4 A TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENEVE; 395,6 métres (203 (ose au-dessus du niveau de la Mer: Latitude 10 an Longitude 15. 14. ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de PARIS. TR g OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. MAO TE EE ——————_—_——_—_———— Therm. à l’om- Le 3 Se. à 4 pee Hygromètre Pluie où Æ c y À FE di nl ES PSS Baromètre. eterre,divisé} à cheveu. | neige en fs g ents. | Etat du ciel. ; ee ee CIF en Bo parties, 24 heures. À à OBSERVATIONS DIVERSES. Er Æ Æ À Lev. du Sol.[ à 2 heures. Lu s. | à sh. Ladus.| 2h. LE zlLaus|aà ch — —- o À —— —_—_—__ — ; S Pouc.lig.seiz. | pouc.hig.seiz. Dix, d.| Dix. d, La Deg. { Lig. douz. À ] , Lil 1 1 © fc6: 9. 826. ge 514 8. olt14. oÙ 8o 66 ER 9 so Lcl. cou. 5 — 10. 1[— 10.15 6. o| 6.0! 87 | 88) 3 9 {ne |cl lp, id. } 3 ao, 6|— 0e 2210960 cils 96 13. 6 |— cal. plu. , id à = NE Nc : : 4 nr, SN ir. ; 2. o| 10. o 98 de 5 o RAR ee ; > : La vigne est aussi retardée que l'an- s 17. ©. à o x s : x : & de 4 es se el :q née dernière, et la pousse des raisins — . 26, 3 : . FE “320 : ; 6 1 : : | cal sr Eee paroït foible. Les blés sont générale- 7 = x “427. 0° 14 (SAMI ETS TS 7 67 CS | ane ; g g C À— oo. 3/:6. 11. 0! 7. o| 19. oÙ »;, 60 eh cal. cal. f cl. > cou. ment beaux , ainsi que les orges d’hi- 9 26. 10. 10|— 16. 3 9. 2| 19.10 #5 78 — f——1\ «al 2 Es ,1d ver et les seigles. Les orges de prin- 10 RCE) CCE 8. 7| 14. 8 CE: 73 s+ 6 1 80 LP RUE tems ont été retardés par la tempé- i ol 9 7/00 0)| CAC $ 83 s, Om ire0 so \plu., cou k 11 9: e 2: es 4° : " ° 5e ue ; 20 so cou. , id rature froide et les pluies du mois. — — 10. . 2. © 5 . K ï F S ; Hire : 19 _ ja Ji 6 1 Ë 14 0n . De EL NS 50 l nua. , id. Les prés sont beaux ainsi que les trè- 15 — Z|— . . = . . . , : RS TT en TES So ns 1 40 —| so so Écou., nua. fles , mais moins avancés que dans les # nn rte 0j) 65 16 0, RP NE “ [cou » id années ordinaires. 6 | O À 11 9 11 4! 9 5! 13 3) 66 2 66 | ©: 6, L— _. “e Prat k 17 — 10. 14|— jo. 14] 11, o| 15. 6 66 66 1 3 ———| cal. ca plu. , nua 4h :: — do, © 8 358.9. 1| 16 1h 64 |°820) vo: 6 — ee lee ; 19 — 8. 1!— 8. 1} 11. 1} 19.9 83 7 _— . Ê ,id il Fo Rs sal 7. 14 T1 ON TOI 79 71 Te © mm} SO so di 1 vis Res 2 ESA A —| so so [nua.,i D :: 10180 9. 8 8. EME ES A : so cal ua id n :: NN I MO ESS SN AO 82 4 "DOUTE L Rp 1 :: — Æ8.,19— 07. 7)" 60 13 OÙ 81 ci par AS EE de 4 des LÉ il DA 6 8. 1 #7, © : b — —— û ? | ZA 2 PS EN . 3. ol 2: : de 3 EE so so }nua.,pl. € : Lil E ; ONE 4. ol] 7.9 97 90 6 R. | s0 cal. }cou., plu. Déclinaison de l'aiguille aimantée , à ! | E 8. 14— 9. 1 HANOÏNTIIe 0 90 75 2. 6 À so so Cou. , nua. Fe l'Observatoire de Genève le 31 mai JU — 9. 15|— 9. 14 Be EG 84 82 1 We) —| so so jnu.,pl grêl.à 5h. 19°. 58! 1 :° mec IOMOINEE Oo RE DA NBI EE EE CS LUC DNS A 915 0 1308. 8 MTS NUS 77 TA 4 A 2 Le a Température d'un Puits de 34 pieds 31 9 2 0.10 m7 | 7 88 79 ri R; 9 4 ï le 31 mai + 9. 0. 26.10,1.06126, 9.1,464+ 6,981+12,82 À 81,58| 74618 48. oO l | \ { 89 ) : ASTRONOMIE. Henmocrarmisene Fracmente , etc. Fragmens Hermo: graphiques , conduisant à une connoïssance plus exacte de la planète Mercure ; accompagnés d'observations sur la planète Vesta; par le Dr. J. J. Scuroërer ; ad, vol. avec 5 planches gravées. Leipzig 1816. ( Extrait ), ' RAR RAR AE Ces ‘ouvrage fait suite aux Fragmens hermographiques que l'infatigahle observateur de Lilienthal (1) a donnés dans le 3. vol. de ses Additions aux découvertes astro> momiques les plus récentes. Ce que l'auteur avoit annoncé dans ses fragmens , d'après ses observations du mois dé mars 1800, sur la rotation et sur d'autres particularités de la planète Mercure, est développé avec plus d’étendue dans cet ouvrage, en partie par la discussion de ses observations antérieures , et en partie au moyen d'ob- “servations plus récentes, dont les résultats principaux sont représentés dans des figures très-bien gravées. Ces der- ères observations ont eu lieu dans le mois de septembre le la même année, et dans les mois de juin et de juillet, t souvent de jour ; le Dr. Schroëter a été aidé dans je travail par le célèbre astronome Harding et par & mécanicien Drachsler ; elles ont été faites pour la plupart avec une excellente lunette achromatique de "(:) On sait que ce bel Observatoire a été ravagé , et les apiers et les ‘registres détruits , dans la dernière guerre. (R) Se. et arts, Nouv, série. Vol. 5. N°. 2, Juin 1817 G {90 À STRONOMIE. latique. Les observateurs ont eu particulièrement pour objet la détermination exacte de la rotation de Mer: cure sur son axe:, (®'est-à-dire la durée’ de son jour), la forme variée des cornes de son croissant, les bandes et les taches obscures et mobiles qu'on distingue sur sa surface enfin, le mode de dégradation de sa lu- _ mière vers les bords. Ce n'est qu'en lisant l'ouvrage même qu'on peut se faire une idée du soin qu'on a mis à ces observations , et des résultats qu'ont procurë les comparaisons qu'on a établies entr'elles ; nous ne Cibais qu'indiquer ici, fort en abrégé ces principales conséquences. Déterminer la rotation d’une planète aussi petite, aussi rarement visible et aussi distante que l’est Mercure de la Terre, est sans doute l'une des observations les plus difficiles et les plus délicates de l’astronomie pra- tique. L'auteur a cherché à déterminer , 1° l’incli- maison de l'axe de rotation, ou l’obliquité de l’écliptique de Mercure; 2.° la durée exacte de cette même rotation exprimée en temps moyen terrestre. La première de ces deux déterminations étoit la pluë difficile; l'auteur à trouvé par üne méthode d'aproxima- tion, et d'après l'observation d’une bande visible sur le disque pendant quarante-sept jours , depuis le 18 mai 18o1 , que l'obliquité de l'écliptique de Mercure, ow l'angle de son équateur sur le plan de son orbite étoit d'environ vingt degrés (1). Pour déterminer la durée de la rotation , l'auteur n’a pas employé l'observation des bandes ou taches qui annoncent bien le mouvement de rotation mais qui étant (1) Pour se faire une idée de la subtilité de ce genre d'ob- servations , il faut se rappeler que le diamètre apparent de Mer- cure , à la distance où il étoit alors de la terre, ne devoit être que de 5 à 6” de degré. [R] Os. sun Les PLANÈTESs Mercure er Vesra. g1 - elies-mêmes mobiles ne peuvent pas être employées à une détermination exacte ; il a préféré observer les époques auxquelles la corne méridionale de la planète paroît très-visiblement arrondie , ce qu'il attribue à l'ombre de quelque montagne très-élevée qui se pro- jette sur elle. Au moyen dé cinq de ces phases obser- - vées de 1600 à 1801, et séparées par des intervalles de 6, 8, et 14 mois, ou de 173, 214, et 416 rotations, l'äuteur a trouvé, par une moyenne (et sans correction pour l'exceritricité de l'orbite parce que la plus grande partie des erreurs qu'elle pouvoit produire se compen- soient) la durée de la rotation, de 24h. o' 47,43; mais comme les jours de Mercure sont très-inégaux, et d'en- viron quinze minutes plus longs lorsqu'il est à son pé- rihélie que dans son aphélie, Mr. Bessel, qui aidoit alors l'auteur à Lilienthal, a calculé, en réduisant les jours de Mercure à leur durée moyenne ,et ayant égard à l'équation du centre, que la rotation devoit être de 24 h. 0’ 5s!',97 T. M: L'auteur, prenant une moyenne entre les » résultats de sa méthode de calcul et de celle de Mr. Bessel, » établit finalement la durée dé la rotation de Mercure à 24 h. o' 5o",o. L’incertitude sur cet élément se réduit donc à un très-petit nombre de secondes ; résultat ad- - mirable si l'on considère la subtilité des observations’ sur lesquelles il repose. L'auteur fait à cette occasion quelques rapprochemens entre les durées relatives des rotations sur l’axe, dans “les planètes de notre système. Il remarque que les planètes qui sont à-la-fois les plus petites et les plus voi- “sines du soleil , telles que Mercure, Vénus, la Terre met Mars, ont des rotitions qui diffèrent peu de vingt- quatre heures; tandis que celle des planètes beaucoup plus éloignées et beaucoup plus grosses , telles que Jupiter et Saturne, est beaucoup plus rapide. I! établit | “celle de Jupiter, de'9 h. 55’ 33", et calcule d’après la “grosseur connue de cette planète que chaque point de G'a 02 ÂASTRONOMIE. son équateur parcourt par l'effet de la rotation, dans. : chaque seconde de temps, un arc de 39290 pieds de France , tandis qu’un point de l'équateur de Mercure ne parcourt dans le même temps par suite de la ro- tation de la planète , qu’un arc de 505 pieds, c’ést-à-dire : soixante et dix-huit fois moindre. L'auteur compare aussi, pour les diverses planètes, les vitesses du mouvement de rotation de chacune , à son équateur , avec celles de translation de la même planète dans son orbite. Il trouve, par exemple, que dans une seconde de temps, Jupiter tourne sur son axe avec une vitesse qui fait parcourir à un point de son équateur un arc de 1,79 miles (de 15 au degré ), et que dans le même temps la planète entière parcourt 2,77 de ces mêmes milles sur son orbite. Dans Mercure le mou- vement de rotation à l'équateur n'est que de 0,022 de mille par seconde; et la planète parcourt dans le même temps 6,67 milles, c'est-à-dire que sa vitesse dans l’or- bite est presque double de celle de Jupiter ; tandis qu'au contraire la vitesse équatoriale de Jupiter est plus de 80 fois plus grande que celle de Mercure. L'auteur a vainement cherché une loi qui exprimât lé rapport des vitesses de rotation et de translation dans les di- verses planètes. Il trouve que, le fait du mouvement de rotation beaucoup plus lent dans les planètes plus voisines du soleil que dans les autres , donne quelque poids à la supposition que par l'influence d'un mouve- ment de transiation beaucoup plus rapide, celui de rotation s'est rallenti; comme aussi, la force attractive du soleil, beaucoup plus énergique sur les planètes les plus voisines de cet astre que sur les autres, a con- tribué à ce rallentissement avant que les corps tour- nans eussent recu leur mouvement régulier; hypothèse qu'il faut laisser dans le doute, avec tant d'autres que notre profonde ignorance sur le mode d'impulsion que chaque planète a reçu dans l'origine, a fait imaginer et abandonner tour-à-tour, OnsERv. SUK LES PLANÈTES MERCURE ET Vesta. 93 Quant à la surface de Mercure, il paroît qu'elle est tout aussi inégale et montueuse, si ce n’est davantage que ne l'est celle de Vénus et de la Lune. Les mon- tagnes de l'hémisphère septentrional y paroissent tout aussi élevées que celles de l'hémisphère méridional: on sait qu’il n'en est pas ainsi sur notre terre. Nous avons dit plus haut que la position de l'une de ces hautes montagnes située vers la corne méridionale du croissant, modifioit par l'effet de son ombre la forme de la pointe de ce croissant; effectivement , dans la plus grande di- gression occidentale, la montagne , éclairée de l'ouest, projettoit son ombre à l'est; dans la digression orientale, l'ombre se projettoit à l'ouest ; et il résultoit de ces deux directions opposées de l'ombre un effet qui rendoit fort obtuse la pointe du croissant. Quoique Mercure soit bien plus petit que Mars, et sur-tout, que Jupiter , il a de commun avec ces planè- tes une atmosphère qui se trouble et s’éclaircit tout aussi subitement que les leurs, et particulièrement que celle de Mars, qui se distingue par ces changemens. Ces météores, qui varient très-subitement, forment des bandes obscures, observées par Schroëter et Harding, qui occupent des espaces considérables et ressemblent beaucoup aux nuages de notre atmosphère, dans leurs modifications accidentelles. Le degré de splendeur de Mercure, qui est aussi très-variable (1) indique de même une grande instabilité dans son atmosphère, provenant probablement de causes analogues à celles qui troublent (1) Cette variabilité explique peut-être pourquoi , après avoir vù très-distinctement Mercure au méridien , dans la lunette des passages de notre observatoire , un certain jour , nous n’a- vons pu le découvrir le lendemain, quoique le temps. füt tout aussi clair , et le degré d’illuminatijon de la planète sensible- ment le même, (R) ? 94 ASTRONOMIE. l'équilibre dans celle de la terre, soit journellement soit d'une saison à l'autre. | Schroëter calcule, d'après l'observation, que la vitesse moyenne de l’une de ces bandes mobiles de Mercure est de 18 pieds de France par seconde ; vitesse assez ordi- naire dans les nuages de notre terre et dans ceux de Mars. D'après Schroëter , la moindre vitesse des nuages terresires est de 5,7 pieds par seconde , et de 5,1 pour ceux de Mars; la plus grande, pour ceux de la terre — 45,7 pieds ;,ce qui donne 25,7 pour la vitesse moyenne de nos nuages, et 26,1 pour ceux de Mars. L'auteur a encore observé, que les bandes les plus claires de Mercure , ainsi que celles de Mars (avec le- quel Mercure a ce rapport de plus } appartiennent sur- tout à l'hémisphère méridional , dans lequel ils se for- ment et disparoissent , indépendamment des saisons, Les taches obscures appartiennent plus spécialement à l’hé- misphère septentrional de la planète. L'auteur ajoute à ses fragmens hermographiques des observations sur la nouvelle planète Vesta, qui ont sur- iout pour objet la détermination tant de sa grandeur apparente que de sa grosseur réelle. Il y a joint quel- ques considérations sur la distance au soleil des quatre nouvelles planètes, qu'il croit devoir regarder, dit-il, comme des sœurs jumelles. L'extrême petitesse de la planète Vesta a opposé de grandes difficultés à sa mesure exacte. Dans ses premiè- res observations , faites avec des télescopes de réflexion de 12 à 15 pieds, et des grossissemens de 300 à 55o fois, l'auteur ne put pas parvenir à lui distinguer un disque ; elle n'offroit qu'un point lumineux, blanc et scintiilant , tel qu'une étoile de 5 à 6°. grandeur, vue sans lunettes par un œil exercé ; cette lumière, si forte comparativement à la petite surface, d'où elle provenoit, lui a fait conjecturer qu’elle nétoit/pas empruntée et réfléchie comme l’est celle des autres planètes, mais _— thé. ot Hi ne à OnsEnv. Sur LES PLANÈTES Mercure Er Vesta. 05 -qu’elle appartenoit en propre à Vesta. Enfin, de 26 avril 1807 Schroëter réussit à obtenir une détermination du diamètre apparent de cette planète, en employant un réflecteur de 13 pieds, et le procédé d'Herschel, au moyen d'une mire de comparaison, qui n’avoit que demi ligne de diamètre, c'est-à-dire , grosse comme une tête d'épingle. 1 trouva que le diamètre apparent étoit d'un peu plus d'une demi seconde —0”,53r. Herschel avoit estimé le diamètre de Vesta —+ou- de celui de sa planète , Uranus, qui pouvoit avoir alors environ 4" de diamètre apparent , détermination qui donnant à Vesta 044 de diamètre , s'éloigne peu de celle que lui assigne notre anteur, Ce diamètre , ramené à la distance moyenne de Ja terre au soleil, paroïîtroit sous un angle de 0"739 , ce qui lui donne pour longueur réelle 74 milles géogra- phiques de 15 au degré, c’est-à-dire à-peu-près 125 lieues; c'est de beaucoup le plus petit de tous les corps célestes connus , ainsi quon peut en juger par le tableau sui- vant des diamètres réels des quatre nouvelles planètes ou astéroiïides, et dés ‘satellites de Jupiter et de Saturne, exprimés en nombres ronds représentant des milles géo- graphiques de 15 au degré, c’est-à-dire , de 1 licue ;: cha- £» ton inconcevable , les médecins que le Roi avoit en- » voyés à Marseille prétendirent que la maladie n'étoit > pas coniagieuse, . . . . » Que si la nécessité et l’urgence du mal n'étoient pas telles, qu’on dût avoir recours à cette mesure extrême; des soins seroient donnés , et des précautions exactes seroient prises, pour empêcher, dans les quartiers ou- verts sur-tout, que les portes et fenêtres des maisons en offrissent un accès direct aux vents insalubres ; dans les maisons où il y auroit des jardins ou des terrasses , ceux qui les habitent seroient avertis du danger de res- ter la nuit et particulièrement dans les momens où de grands changemens se font sentir tout-à-coup dans la température. Je prescrirois à ceux des citoyens à qui leur état n’im- pose pas l'obligation de vaquer à toute heure à leurs affaires, de ne sortir que long-temps après le lever du soleil et de rentrer un peu avant son coucher: et quant aux ouvriers travaillant habituellement en plein air, aux soldats commandés le jour et la nuit, je chercherois pour eux quelque chose de simple et peu embarrassant, qui pût sinterposer au-devant des organes de la res- piration et offrir aux corpuscules insalubres mêlés à l'air qu'ils respirént, un corps intermédiaire propre à les ar- Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 115 rêter. Ce seroit, si l’on veut, une toile claire, ou une gaze , à un ou plusieurs doubles, et je la placerois au : CALE ; à visage, parce que j'ai lien de penser, que c'est parti- culièrement à la membrane pituitaire que s'arrêtent les miasmes, et qu'ils s'y accumulent, par l'effet des mouve- mens répétés de la respiration. Les frictions d'huile , là où il n’y a pas dénudation de la peau, excoriation ou blessure , me paroissent êire d'un bien foible avantage. Avec quelques changemens faciles à établir, plus faciles à comprendre, et même peu dispendieux , s'ils étoient di- rigés avec intelligence , je voudrois qu’un:hôpital, une prison, même une ferme située au milieu de la contrée la plus insalubre , fussent disposées de manière à ce que ceux qui l'habitent, n'eussent absolument rien à redouter de l'air qu'ils y respirent, tant qu'ils n’en sortiroient pas. J'y laisserois des jours latéraux , mais ouverts seulement à la lumière ; l'air n'y arriveroit que par des voies tor- tueuses et après avoir été filtré; il n'en sortiroit que par de larges soupiraux dans les combles, et il y seroit forcé par la nature même des propriétés de cet élément, dans lequel les différences de température établissent des cou- rans perpétuels (1). Dans les choses que nous croyons bien connoître , parce qu'étant usuelles, nous avons pris l'habitude de les envisager d'un seul côté, si on nous les montre sous un autre point de vue, notre esprit éprouve de la peine à s’y prêter: il y a une certaine paresse à vaincre , il y a encore des préjugés à combattre et l'amour-propre à surmonter; cependant ici, je n'avance rien qui n'aît été dit , que je ne justifie par des faits ou par des exemples. Je ne craindrai pas que l'on m'accuse de toucher à des questions si importantes à la conservation des hom- mes, quil ne faut pas, même en voulant leur bien, (x) Voyez à ce sujet un travail fort intéressant de Mr. Du Hamel ,dans les Mémoires de l’Académie des Sciences. 116 | Paysique. affoiblir les opinions reçues et la confiance dans les pré- cautions d'usage: il faudroit pour cela donner à mes ex- pressions un sens absolument différent de celui que je me suis efforcé d’y mettre. Les tourneroit-on en ridicule ? je conviens que ce seroit plus aisé; tout ce qui n’est pas dans l'usage com- mun à d'abord son côté plaisant, et il faut convenir que des ouvriers occupés à la culture des terres , ou des soldats faits à tous les dangers, portant une espèce de masque à la figure, ne Jaisseroient pas que de prêter d'abord à quelques moqueries ; mais si bientôt mis à l'épreuve , il en résultoit de grands avantages publics, que seroit-ce que ceite première fausse honte ?. Certainement , sil y a quelque chose d'extraordinaire en ceci, c'est que j'aie à présenter comme nouvelles, et à recommander comme utiles, des précautions connues pour telles depuis des siècles ; qui ont été mises en pratique et sont justifiées par des exemples , pendant que nous rions des Turcs, qui chaque jour voient les chrétiens se préserver des maladies contagieuses , dont eux périssent par milliers, nous ne voyons pas nous- mêmes ce qui est le plus sous nos yeux. Par exemple, Mr. de Voiney, ce voyageur, qu'on ne peut trop citer pour son exactitude et sa véracité, nous dit, en par- lant du vent chaud du désert (1), « les corps animés ». le reconnoissent promptement au changement qu'ils » éprouvent. Le poumon, qu'un air trop raréfié ne rem- » plit plus, se tourmente et se contracte, la respiras » tion devient courte, laborieuse , et l'on est dévoré » d'une chaleur interne. On a beau se gorger d'eau , » rien ne rétablit la transpiration... Alors on déserte les » rues... les habitans des villes et des villages s'enfer- » ment dans leurs maisons, et ceux du desert dans leurs » tentes, où dans des puits creusés en terre..... tout le (1) Voyage en Syrie et en Egypte. T.1, p. 56. Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 117 » sang, chassé par le cœur , afflue à la tête et à la poi- » trine ; et de là cette kémorrhagie par le nez et la » bouche qui arrive après la mort de ceux qui y suc- » combent..... le cadavre reste long-temps chaud ; il » enfle, devient bleu et se dechire aisément... On se dé- » robe à ces accidens en se bouchant le nez et la bou- » che avec des mouchoirs ; un moyen efficace est celui des » chameaux, qui enfoncent le nez dans le sable, etc. » Le chirurgien en chef de l'armée d'Orient, Mr. Larrey, traversoit le désert entre Alexandrie et Ramanié ; il fut assailli par ce même vent et dit: « nous fumes forcés de », nous arrêter en place et de nous coucher sur le sable ». contre nos chevaux , afin d'en éviter l'impression directe, » et la suffocation, qui en est ordinairement la suite ; » cétoit pour la seconde fois que j'éprouvois les effets » de ce vent; quatre soldats en furent dangereusement » affectés, et plusieurs animaux de la caravane en pé- » rirent (1). » Voudroit-on méconnoître ici les effets d’un air chargé de miasmes délétères et l'effet puissant des plus simples précautions , prises pour ne le respirer qu'après l’en avoir en grande partie dépouillé? Voyons ce qu'en dit Mr, Malthe Brun, d'après les relations d'un grand nom- bre de voyageurs (2). « Ce vent n’a pas le même effet » dans l'intérieur de l'Arabie que sur les frontières, et » principalement en Mésopotamie et en Syrie, où les », Hiasmes qui s'élèvent des eaux Stagnantes se répandent » dans l’air, et sont transportés avec une excessive vio- » lence. » « Pourquoi l’y redoute-t-on moins dans l'intérieur de Arabie ? Parce que c'est un pays sec et sans eau , et qu'étant éloigné des foyers d'infection , ilyarrive moins (1) Relation chirurgicale de l'armée d'Orient, p. 248. (2) Annales des Voyages. 118 Puysirques. chargé de miasmes , et cependant tout aussi chaud et tout aussi chargé de poussière. Pourquoi devient-il mal- faisant jusqu'à frapper de mort? C'est parce qu'ayant ac- quis par sa chaleur et sa sécheresse, une plus grande capacité dissolvante , il se sature de vapeurs délétères, au point qu'il en contient des quantités hors de toute proportion avec celles dont un vent ordinaire peut se charger. Quoi , si la chaleur étoit si funeste, on s'en garanti- roit en se bouchant /e nez et la bouche, en mettant le nez sous le sable, ou s'enterrant le corps tout entier dans un sable brülant..... et si c’étoit, la transpiration arrêtée qui eût causé le mal, comment se seroit -elle arrêtée , alors que tout la favorise, alors qu'elle doit né- cessairement être plus abondante et que toute réper- cussion par le froid est impossible?..; S'il y a réellement suppression , elle est donc leffét, et non la cause, de cette première action physiologique des miasmes. Tout le monde se rappelle , que vers le commence- ment de ce siècle, la fièvre jaune a fait de grands ra- vages dans le midi de l'Europe ; sa marche commencoit à exciter des inquiétudes sérieuses ; on établissoit des cordons , on prescrivoit parlout des quarantaines ; plu- sieurs médecins Français furent envoyés en Espagne pour y faire des observations sur cette maladie. On voit, dans un rapport déposé au ministère de l'Intérieur (1), que le Gouverneur, de Carthagène , isolé dans son palais comme en temps de peste, tomba malade et périt lui cinq ou sixième , quoiqu il eût interrompu toute commu- nication à l'extérieur, et malgré des fumigations acides administrées plusieurs fois par jour. On y voit encore qu’à Leiïja, dans l'hôpital de la rue Cala-major, l’une de celles où la fièvre jaune faisoit le plus de mal, le Directeur et les infirmières ne l'y (1) En manuscrit, p. 14. Ogs. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 119 contractèrent point et s’y conservèrent en parfaite santé? tandis que dans la même ville, dans un couvent et parmi des religieuses qui n'avoient de communications au dehors que par un tour, vingt-quatre prirent la fièvre, et onze à douze en périrent. Ce rapport digne d'éloges, par limpartialité sur - tout avec laquelle il est rédigé, nous laisse regretter , sur ces faits présentés comme des anomalies, l’omission de quelques détails circonstanciés , au moyen desquels tout ce qu'ils ont d'extraordinaire eût disparu. Si l'épidémie n’est pas seulement contagiense, si elle est encore dans l'air qui en contient le principe ; s'en- fermer et se défendre avec soin de toute communica- tion au dehors, lorsque d'autre part on s'expose aux vents insalubres , au serein, à la rosée, à l'air de la nuit qui sont imprégnés de miasmes, c'est ne rien faire. Que dans les villes, qui ont une très-grande étendue, les maisons placées dans les quartiers raprochés du cen- tre , ne s'en ressentent pas autant; et que l'on puisse, jusqu'à un certain point , y jouir le soir de la fraicheur des terrasses ou des jardins entourés de murailles élevées ou de maisons ; cela se conçoit. Mais à Leija, à Car- thagène , qui sont des villes de 20 à 25 mille ames, ce n'en peut pas être de même ; et d’ailleurs on ne nous » donne pas de détails sur la position et la situation de ce couvent , nous ne sayons point quelles étoient ses circonstances , sil étoit raproché du Xenil , s’il avoit des jardins, s'il faisoit face à la campagne; toutes cho- ses tellement probables que je ne mets aucun doute à % Vexistence de quelques-unes d’elles. Ë Et quant aux fumigations acides, qui sembloient avoir : été inutiles à Carthagène , nous dit-on quels étoient les “iustans dont on DATA pour les faire ? N'est - il pas très-probable qu'elles avoient lieu dans le gros du jour et de /a chaleur ? lorsque les appartemens étoient exac- tement fermés; on combattoit à ce moment des mias- ts Fo ns dt 120 Paysraquez#. mes qui n'existoient pas; et lorsqu'ensuite les vents les y apportoient, on regardoit comme superflu cet excel- lent moyen de les détruire, Au contraire de tout cela, le Directeur de notre hô- pital et ses infirmières, surchargés de soins et d'embar- ras par l'affluence des malades , n’ayant pas le loisir de sortir, restoient abrités des miasmes répandus au dehors. Veuillez bien , monsieur , ne pas penser que je re- garde la fièvre jaune comme une maladie qui n'est pas contagieuse. On a dir qu’elle l’éioit dans certains cas ; cest ce que je n'ai garde de disputer ; seulement on peut croire quelle ne l'étoit pas dans celui-ci : peut- être aussi dira-t-on que ce n'étoit pas la fièvre jaune véritable qui régnoit à Leïja. Qu'importe : n’étoit - ce pas une épidémie ? Mon but est uniquement de prouver qu'il est très - malheureux de n'avoir pas des notions claires et positives sur la cause des épidémies. — Voilà des gens qui se précipitent au devant du mal en s'efforçant de le fuir, et d’autres qui s'en préservent croyant avoir offert leur vie en sacrifice ; mais ceux-ci offrent un exemple unique. C'est ainsi que, conduit par les mêmes notions erronées, et allant directement à des fins contraires , le Gouverne- ment Espagnol s’efforcoit de préserver de la fièvre jaune, les recrues qui se faisoient chaque année pour la Vera- Cruz, dans les montagnes de la Nouvelle - Espagne. «On » a prodigué dans ces derniers temps , nous dit Mr. de ». Humboldt (1), tous les soins imaginables à ces mal- » heureux jeunes gens nés sur le plateau mexicain , sans » avoir réussi à les préserver de l'influence des mias- » mes délétères de la côte : on les a laissés plusieurs » semaines à Xalapa pour /es acclimater peu-u-peu à une » température plus chaude ; on les a fait descendre à » cheval, (1) Essais polit. sur la Nouv. Esp. T. IV , p. 529-31. Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 121 cheval, et {a nuit, à la Vera-Cruz, afin qu'ils ne fussent + point exposés au soleil en traversant les plaines arides de l'Antigua ; on les a logés à la Véra-Cruz dans des appartemens bien aëreés ; mais jamais on n’a observé qu'ils fussent atteints de la fièvre jaune avec moins de rapidité et de violence que les militaires pour lesquels on n’avoit pas ‘pris ces précautions. Îl y a peu d’an- nées que, par une réunion de circonstances , sur 300 soldats mexicains , tous de l'âge de 18 à 25 ans ,on en a vu périr en trois mois 272. » Des habitans de la ville de Mexico, qui se propo- sent de faire le voyage d'Europe , et qui craignent linsalubrité des côtes, séjournent ordinairement à Xalapa jusqu'au moment du départ de leur vaisseau; ils se mettent en route pendant a fraicheur de la nuit , et traversent la Veéra-Cruz en litière pour s'em- barquer dans la chaloupe qui les attend au mêle. Ces précautions sont quelquefois ‘inutiles , et il arrive que ces mêmes personnes sont es seuls passagers exposés au vomito priéto (la fièvre jxune ) pendant les premiers jours de la traversée, » Ces exeniples choisis parmi ceux qui offrent le plus de difficultés à expliquer, ou qui ne l'ont pas été, me semblent devoir rendre de plus en plus familière l'in- telligence de ce qui précède; je vais me permettre de vous en citer encore un ou deux , tirés de mes propres observations dans les Etats ecclésiastiques. L'une des choses qui me frappa le plus lorsque je commencai à les parcourir, ce fut la disproportion très-grande qui existe dans la qualité et le nombre des individus qui en composent la population ; il y a dans les petites bourgades d'Aria cattiva, relativement à celle des autres pays, et abstraction faite des étrangers qui ÿ'arrivent chaque année, ponr la culture des terrains ; + ilya, dis-je , beaucoup plus d’enfans que d'adultes Se. et arts. Nouv. série. Vol. 5. N°. 2. Juin 1817. I 122 Piysirique parmi ces derniers, beaucoup plus de filles que de gar- cons ; nombre dé vehves, peu de veufs. Pourquoi cela ? c’est que ces malheureux sont uniquement voués à la culture des terres. Les uns vont aux champs de grand matin, dorment en plein air, couchent sur la terre , rentrent long-temps après le coucher du soleil. — Les autres, retenus au logis par les soins de la famille ,ou par la foiblesse de l'âge, sortent tard dans la matinée, et rentrent bien avant la fin du jour. Par cela. même il ya, proportion gardée , dans les petites villes moins de gens attaqués de maladies de mauvais air, car il y a plus de bourgeois vivans de leurs rentes et plus d'artisans aussi, forcés par leur état, à une vie plus sédentaire. Ces faits, qui avoient été observés long-temps aupara- vant, mais expliqués d'une manière absolument inverse, ont donné lieu à des mesures prises à diverses époques, par le gouvernement de ce pays , mesures quitoujours 4 ont tourné d'une manière malheureuse. ; De ce qu'il y avoit plus de monde, proportion gar- dée, et moins de malades dans les villes, et successi- vement plus ou moins aussi dansles villages, que dans quelques hameaux isolés ; on en avoit inféré que l'insa- lubrité du pays étoit due, plutôt qu'à toute autre cause, au défaut de la culture et de la population (1).— Ce- EEE . (1) Essendo incontestabile che l'insalubrita de l'aria delle Campagne Romane sia piu consequenza d'alla mancania di Abi- tatori et di Piantaziont di qu'ello , che il clèma sia per se istesse mnicidiale ed infesto alla popolatione. Motu Proprio della $. S.ta di No Sig. Pio VII. 15 Sept. 1802 , p.10, et plus loin p.25. Voyez encore les Mémoires des Médecins de Rome et de la Consulta , envoyés au Gou- vernement Francais , où les idées sont adoptées et les mêmes mesures d'amélioration proposées en 1809 et 1810. Os. sUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 123 pendant toutes les fois que pour tenter l'amélioration du pays, à l'exemple de Léon X (1), on a voulu procéder à l’assainissement de la campagne de Rome, par la culture des terres; toutes les fois qu'on s'est procuré uné population artificielle , avant de procéder au des- séchement des marais, et que de grands propriétaires, bércés des mêmes espérances, ont fait arriver dans leurs possessions des cultivateurs et des colons étrangers . les maladies , la misère, la mort ou la fuite de ces ma!- heureux, n'ont pas tardé à prouver l'insuffisance et le danger de semblables entreprises. | Cette opinion,qui néanmoins est encore fort accréditée , résulte aussi de quelques autres faits particuliers à la ville même de Rome; vous en avez beiucoup entendu parler, Mr., c’est un sujet intéressant de discussion pour tous les étrangers qui affluent dans ce pays-là et (x) Ce Pontife né vouloit pas croire au mauvais air; et cest peut-être de lui que date l'opinion recue dans ve pays que le manque dé population est causé de linsalubrité ; il porta artificiellement celle de Rome de 30 à 4o, à 80 millé ames ; après lui on cessa de l’entreténir, Sous Clément VII éllé re- . descéndit à 32. Un fait très - singulier, c'est qu'après avoir \'bravé long-temips le mauvais air, ce prince périt enfin d'une ièvre putride maligne qu'on ne considéra d'abord que commé un rhume , une /égére tran$#ptration arrétée prise en automne à la Magliane, maison de chasse située au-dessous de Rome, “Les historiens qui ont parlé de sa mort discutent beaucoup, savoir s'il a été empoisonné ou non. Il l'a été, cela n’est pas “douteux , il l’a été comme Alexandre, comme Ephéstion , “comme St. Louis et une infinité d’autres illustres personnes “ii ont été les victimes du mauvais air, et sur la mort des- duels les historiens nous ont laissé des détails qui ne per- “mettent pas d'en douter. Voyez Paul Jove; Vie de Léon X, Plutarque , traduction d'Amiot, Vie d'Alexandre, les Mémoires de Joinville, etc. Fa 124 PrysrQue. que chacun explique à sa manière. Voici ce que c'est, L’insalubrité ne se fait pas sentir dans tous les quar- üers de la ville; quelques-uns sont presqu'inhabitables pendant un certain temps de l’année ; la règle établie, qui tend à faire considérer les lieux les plus bas comme les plus mal sains , est démentie ici, puisque la rue du Cours et ses alentours sont moins exposés que les hauteurs de la Trinité del Monte; ces différences se font quelquefois sentir d’un côté d'une rue à l’autre côté ; les limites de l'insalubrité sont variables ; tantôt elles semblent faire des progrès de la circonférence au centre, tantôt aller en retrogradant, procédant ainsi par des voies cachées et mystérieuses qui semblent tenir du caprice et se jouer de toutes les explications. Le grand nombre soutient que ces effets ne sont dus qu'au plus ou moins de population des divers quartiers de la ville, et tire un nouvel argument de ce que l'insalubrité fait des progrès rapides depuis vingt ans, justement à mesure que le nombre des habitans diminue. Cependant il y a beauconp de quartiers insa- lubres à Rome qui renferment une population égale et qui surpasse même celle d'autres quartiers moins peuplés ; plusieurs rues, par exemple, du faubourg Trans- tevere, du quartier des Juifs nommé 77 Ghetto, et de la Porte du peuple. La preuve manquant d’exactitude il ne faut donc pas croire aisémept aux conclusions qu'on en tire. Les mêmes événemens, qui tendent à dépeu- plér, font aussi que l'on néglige les moyens d'entretien, * que les fossés se comblent , que les canaux d’écoule- ment s’obstruent, qu'il se forme de nouveaux étangs , « que les anciens s'accroissent en étendue , etc. etc. etc. et ces causes, suites inévitables des révolutions que ce pays a éprouvées , augmentent d'intensité depuis vingt ans. es) En examinant les choses de plus près on recon- noîtra que les quartiers où le mauvais air se fait prins n Os. SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 129 cipalement sentir, sont situés sur les bords du Tibre ; ce sont ceux qui s'étendent depuis les environs de la Porte St. Sébastien , jusques à ceux de la Porte du peuple, du sud-est à l'ouest, Or les vents de sud-est, sud- sud-ouest, et ouest, sont positivement ceux qui avant d'arriver à Rome passent sur les marais qui bordent la côte, et se chargent de leurs exhalaisons; exhalaisons que ces quartiers reçoivent en première ligne, qu'ils retiennent et arrêtent , dont ils s'emparent à leur passage et dont ils préservent ainsi ceux du centre. Il faut toujours bien distinguer d'où partent les mias- mes et ce qui les produit. La cause peut en être , extérieure ou intérieure; intérieurement cest un port où s'écoulent toutes les immondices d’une ville,et dont les eaux se renouvellent avec difficulté ; ce sont des ca- naux découverts qui laissent exhaler des miasmes ; ce sont des fossés de fortifications remplis d'eaux stagnan- tes, un fleuve qui traverse des quartiers bas et les inonde. Mais quand ces causes intérieures n'existent pas,, l'état de l'air et sa température contribuent encore , et particulièrement vers le centre des grandes villes, à en repousser les miasmes. Il s'y soutient toutes les nuits (r} de quelques degrés au-dessus de celui de saturation ; il ne peut donc se précipiter de l'eau de cet air sur les corps qui lui sont opposés. Les corps ne pourroient s'humecter de la rosée qui tombe de l'air que par la chute des particules d'eau qui se précipiteroïient de la partie de l'atmosphère qui est au-dessus de la ville; mais ces particules d’eau sont aisément dissipées , ou plutôt x dissoutes à mesure qu’elles se précipitent, parce que Vair de la ville se soutenant toutes les nuits de quel- ques degrés au-dessus dé la saturation , il ne peut perdre comme l’air libre toute sa capacité dissolvante. (x) Voyez les Mémoires de l’Acad. des Sciences pour 1751, page 492. Mémoire de Mr. le Roi sur la rosée. 326 PaHysrQques. Il me reste, Mr., à vous entretenir des effets du mauvais air, c’est-à-dire , des maladies variées auxquelles, il donne lieu ; je n’oserai guères parler que des épizoo- ties. C’est là que les précautions et les moyens préser- vatifs eussent trouvé naturellement leur place, ils se- roient la conséquence de ce qui eût précédé; en at- tendant j'ai dérangé cet ordre pour indiquer seulement quelques-unes des mesures probablement les plus raison- nables pour atteindre le but proposé : aux gens intelli- gens il ne faut pas tant de détails ; soit qu'on les exé- cute à la lettre, soit qu'elles servent à montrer la route pour en trouver de nouvelles, j'aurois également à m'en féliciter , car ce seroit la preuve que j'aurois ébranlé d'anciennes habitudes , coupé l’ornière; et ce seroit beau- coup, quand on pense au bien infimi qui en résulte- roit. C | Je ne tracerai point le tableau des maux et des ra- vages que causent les maladies de mauvais air dans la plupart des contrées du globe ; on y est habitué, c'est une espèce de nécessité , comme la guerre ; à peine y prêtons-nous quelqu'attention. Mais chaque jour se for- me quelque nouvelle entreprise , quelque nouveau projet de colonie , de voyages et de découvertes : j'entends parler d'une colonie Francoise sur les côtes occidentales de l'Afrique, au Cap Verd ; on a cherché certainement à pourvoir à la conservation et partant à la prospérité de ceux qui en font partie ; mais sur quels principes sont fondées les mesures qu’on aura prises pour cela ? a-t-on exploré le pays loin à la ronde, pour juger sur cette côte, dangereuse par le voisinage de l'embouchure de plusieurs grandes rivières , pour prévoir , dis-je, d'où arriveront les vents insalubres ? a-t-on prescrit des constructions particulières , pourvu à des plantations. nécessaires ?. . .. . . Quels embarras incalculables et quels maux de toute espèce ne pourroit-on pas dimi- nuer , je dirois mème épargner à ces nouveaux culti- Ons. SUR LES PROPRIÉTES PHYSIQ. DU MAUVAIS AIR. 127 vateurs ! là où il y a tout à faire, on n'a rien à changer; æucune ancienne routine à contrarier, rien à Gétruire avant de créer. . . . . . . J'entends parler d'un voyage important dans l'intérieur de l’Afrique ; des hommes dévoués et en nombre sont déja partis, et pénètrent dans ces contrées peu connues. Qu'est-ce que le nombre quand il s'agit d'épidémies ? et d'ailleurs si les chefs y succombent que deviendront les autres ? déjà je lis dans les Journaux que le . ..... est tombé malade dès l’arrivée de l'expédition sur la côte , et si ma mémoire ne me trompe , on en tire un heureux augure, on prétend qu’il en sera plutôt ac- climaté. Un Mongo Park s’étoit-il acclimaté , pour avoir es- suyé une longue maladie à son arrivée à Pisania ? ne reprit-il pas la fièvre l'année suivante au retour de là saison des pluies? Soyez bien convaincu, Mr., que la chaleur et le climat, en tant que chaleur et climat ne sont pour rien dans toute cette affaire. On s'accoutume au mauvais air, quiest un poison, comme on saccoutume à l'opium , à la ciguë , dont on peut chaque jour augmenter un peu la dose. Si l'on interrompt pendant quelque temps l’usage de ces dro- gues, ou qu'on cesse de respirer un air chargé de miasmes délétères , incontinent on devient susceptible d'en être affecté. C’est ce qui arrive aux habitans du nord des Etats-Unis , à ceux de l'Espagne qui ont des saisons où l'air est pur; c’est encore ce qui arrive d'une manière bien plus frappante aux habitans de la Havane, qui s'en vont à la Vera-Cruz, et réciproquement à ceux de la Vera-Cruz venant à la Havane, qui, dans ce court trajet, respirant en pleine mer un air plus pur que celui qu'ils ont quitté, deviennent par cela même beau- coup plus susceptibles d'en être affectés dès qu'ils s'y replongent. On pourroit dire qu’ils se desacclimatent en peu de jours. 128 PuvysrQUE. Cette explicatiou différe de toutes celles qui ont été données des mêmes faits, je ne l'ignore pas ; Mr. de Hnmboldt lui-même (1) est d'une opmion très-différente, cela ma donné long-temps beaucoup de méfiance de la, mienne. Cependant, plus j'y réfléchis, plus je la trouve conforme aux principes dont je crois avoir démontré la vérité ; je la laisse donc subsister, jusqu'à-ce qu'on allè- gue de meilleures raisons d’en douter. (1) Essais politiques sur le royaume de la Nouvelle Espa- gne , Æ. IV. p. 525. ERRAT A pour le Cahier de Mai 1816. Pag. 30, lig. 14, la substance qu'ils rendoient blanchätre , lisez , la substance qui rendoit l'eau blan- châtre Idem. lig. 29, la partie noire dissoluble, Zsez , la partie. non dissoluble ( 129 ) ‘ : po CHIMIE. Neuve Mernop, etc. Nouvelle Méthode pour déterminer la proportion de gaz hydrogène-sulfuré dans les eaux minérales ; par Grorenouss. ( Extrait de son Analyse de l'eau de Schmordan en Lithuanie, insérée au Journal de Chimie de Scnweiécrr. T. XVIII, p. 102 ). DE solutions des sels d'argent dans l'ammoniaque sont des réactifs très-sensibles pour indiquer la présence du gaz hydrogène - sulfuré. La solution aqueuse du ni- trate d'argent avec excès d'ammoniaque y est particuliè- ‘rement propre ; on la prépare comme suit : on ajoute à une solution aqueuse de nitrate d'argent, le double ou le triple de son volume d’ammoniaque. Quand le nitrate d'argent ne contient point d'acide surabondant, il s’y forme d'abord lorsqu'on y verse l'ammoniaque, un précipité brun-jaunâtre, qui cependant se dissout promptement dans l'ammoniaque en excès. On obtient par ce procédé : 1.° un sel d’argent ammoniacal, triple et crystallisable ; 2.° l'ammoniaque avec l’oxide d'argent. Chacun de ces sels peut être employé séparément pour le même objet, et même la solution du muriate d'argent dans l’amtwonia- une combinaison crystallisable de que peut servir au même but, pourvû qu'on aît la pré- caution de conserver l'ammoniaque en excès, même après son mélange avec l’eau soumise à l'expérience. Sous cette condition , ni les muriates, ni les carbonates n’y produiront un précipité de sel d’argent, ou d'oxide d'argent ; car, quand même l'acide muriatique se com- bine réellement avec l’oxide d'argent de l'ammoniaque, ou avec celui du sel triple , le muriate métallique quieñ o 130 CRrimis. résulte. n’en demeure pas moins dissous dans l’ammo. niaque surabondant ; et aucun autre sel qui se trouve- roit dans quelque eau naturelle, ne précipite l’oxide d'argent de ces solutions. L'expérience suivante fournira un exemple de l'em- ploi de ce réactif : on prit de l’eau de Schmorau en Lithuanie, eau très-foiblement sulfurée, et qui dans un volume de 100 pouces cubiques contient, 43 gr. sulfate de chaux ; 6,2 gr. carbonate de chaux ; 2,4 gr. carbo- nate de magnésie; 1 gr. muriate de soude, avec quel- que peu de muriate de magnésie et de muriate d'am- moniaque , outre 10 pouces cubiques ( dans ce même volume ) d’acide carbonique, et de 0,41 de pouce de gaz hydrogène-sulfuré. On versa, disons - nous, un vo- lume de 32 pouces cubiques de cette eau dans une phiole, et l'on y ajouta de suite une solution de nitrate d'argent ammoniacal , jusqu'au point où en remuant la phiole , l'odeur de l'ammoniaque se fit sentir fortement au goulot du flacon. L'eau se troubla et devint laiteuse; quelques heures plus tard , elle déposa un précipité , dont la couleur brunâtre décèla déjà la présence du sulfure d'argent. Dans ce cas, le précipité ne pouvoit contenir que de la magnésie , du carbonate de chaux, du carbonate de magnésie , et du sulfure d'argent; car le muriate d'argent, qui auroit pu se former, reste dissous, lorsqu'on a ajouté la quantité d'ammoniaque convenable, Pour séparer le sulfure d'argent des terres précipitées, on décanta l’eau claire, et l’on versa sur le résidu brunâtre, de l'acide acétique, qui ne manqua pas de dissoudre sur-le-champ les substances terreuses , et laissa le sulfure d'argent au fond, sous la forme d’une. poudre brune - noirûtre , qui édulcorée | ramassée et séchée sur un filtre, en augmenta le poids d'un demi grain. Or, le sulfure d’argent, ( sans excepter celui que l'on abtient des solutions acides de l'argent par l'hydrogène= ee” . RENCÉPHALE. 131, sulfuré ) est composé, d'après Berzélius , de 100 parties d'argent et 14,9 parties de soufre ( voyez TFhénard ; Trait de Chimie , Tom. IV , p. 161, et T.I, p. 389). Suivant cette proportion , le sulfure d'argent obtenu , du poids d’un demi grain, contient 0,0648 de soufre pur. D'après Thénard , 50,4 pouces cubiques de Paris de gaz hydro- -gène-sulfuré ( à o Reaumur, et à la hauteur barométri- que de 28 pouces )} 23,2 grains de soufre ( poids de Nu- remberg ) ; donc les 0,0648 gr. de soufre ci-dessus ren- dent 0,132 pouces cubiques de gaz hydrogène sulfuré. Un grain de sulfure d'argent répond ainsi à 0,264 pouces cubiques de gaz hydrogène-sulfuré. MÉDECINE. Mémoire sur L'HYDRENCÉPRALE Ou CÉPHALITE INTERNE HYDRENCÉPHALIQUE, par J. F. Corner, D. M. cou- ronné par la Société Royale de Médecine de Bordeaux dans sa séance du 2 Septembre 1816. ( Dernier extrait. Voy. p. 46 de ce vol.) Less see Ex parlant d'abord de l'hydrencéphale et de ses causes, l'auteur la distingue en idiopathique , et en symptoma- tique , selon que son siège est situé, dès le début, quelque part dans les ventricules du cerveau, ou selon qu'elle est la suite d'une autre maladie. Les causes direetes qui déterminent plus particulière- ment‘la maladie idiopathique , sont les chutes, les com- motions , les coups de soleil ; etc. elles sont assez con- nues. Il n'en est pas de même de celles qui occasion- nent l’hydrencéphale symptomatique. 132 MÉéDrciNE Le Dr. C. rapporte celles-ei à l'une des quatre divi- sions suivantes. 1. Les pyrexies primitives ou secondaires. 2. Les tumeurs, où maladies organiques; ou l'inflam- mation partielle du cerveau attaquant les veniricules. 3. Une :irritation symptomatique , comme celle qui est excitée par les vers, la dentition ; ou l’intussuscep- tion des intestins. 4. Une métastase ; une rétrocession , ou une conver- sion des maladies aigues , telles que les affections rhu- matismales , ou de maladies chroniques, comme les affec- tions cutanées répercutées , elc. Dans la première division , l’auteur signale un fait qui se-trouve confirmé par le Dr. Odier dans la Biblio- thèque universelle : c'est qu'un enfant qui a recu une forte commotion ou un coup, même depuis plusieurs mois, peut être atteint subitement d'une hydrencéphale dans le cours d’une fièvre bilieuse , en apparence béni- gne, et exempte de tout danger. Cette opinion est ap- puyée d'observations. Il faut aussi remarquer que l’hydrencéphale est plus fréquente , et moins dangereuse pendant les grandes épi- démies des fièvres catarrnales. Plusieurs maladies fébriles éruptives, peuvent se com- pliquer ou se, terminer par une hydrencéphale , dont l'explication des causes est différente suivant que la ma- ladie est due à la petite-vérole , à la rougeole, ou à la fièvre rouge : cette dernière la détermine plus souvent qu'aucune autre. — Elle offre dans la première période une marche particulière ; dans certains cas , elle est an- noncée par quelques symptômes nerveux , tels que la goutte sereine, où une dureté d'ouie momentanée , etc. mais dans le plus grand nombre, elle débute par de lentes attaques de convulsions , et par des symptômes qui feroient présumer qu'il se forme dès son début un épanchement immédiat dans les ventricules du cerveau. Rhone Sur L’'HYDRENCÉPRALE. 133 + Seconde division. Lorsque l'hydrencéphale est due à des tumeurs, ou à une affection organique du cerveau, les symptômes nerveux, tels que les attaques de convulsions, etc. se manifestent plus promptement que dans la plu- part des autres cas. Dans l'inflammation partielle du cerveau , la première période manque souvent , et les symptômes d'hydrencéphale qui surviennent ne peuvent être considérés que comme une complication de la ma-, ladie primitive ; l’inflammation , pénétrant jusques dans les ventricules , y développe quelques-uns des symptô- mes qui sont propres à la lésion de ces cavités. A l'ap- pui de cette opinion, l’auteur rapporte des observations confirmées par l’autopsie cadavérique. Parmi les causes indirectes de l'hydrencéphale appar- tenant à la troisième division, la dentition est une des plus fréquentes ; probablement parce qu’à cette époque de la vie, la tête est plus volumineuse à proportion du reste du corps, et aussi parce que c’est la tête qui offre le plus d'énergie vitale ; ce qui doit prédisposer aux maladies inflammatoires primitives, ou secondaires, de cette partie du corps. On voit souvent des dents percer pendant le cours de la maladie; cette crise est accompagnée d’un soula- gement momentané et trompeur. Une autre cause, que l'on n'a pas encore signalée et qui est obscure et difficile à expliquer, est une intus- susception des intestins , qui se termine par l’hydrencé- phale. L'auteur en cite deux exemples, que lui a pré- senté sa pratique ; et un troisième , tiré de Willis, De morb. convuls. Quatrième cause. Métastase conversions , ete. On re- trouve dans cette division des observations détaillées d’a- dultes ; dont l'une de phthisie pulmonaire, qui après avoir duré plusieurs mois parut se guérir, à mesure que la première période de l'hydrencéphale se développa ; cette dernière maladie suivit la marche ordinaire ; la 134 MéDEcine. malade, âgée de vingt-neuf ans , succomba. L'ouverture confirma la nature de la maladie. L'auteur rapporte aussi Fobservation d’un homme, âge de vingt-neuf ans, atteint d’un rhumatisme qui se chan- gea en une hydrencéphale mortelle, Rush, de Philadelphie , et Lettsom, ont vu quelques cas semblables. L'auteur à recueilli sur l’hydrencéphale des notices historiques dont nous allons donner la substance. Les écrits des anciens médecins renferment des pas- sages isolés , qui indiquent qu'ils avoient quelques no- tions d’une maladie , avec épanchement d'eau dans les cavités du cerveau, sans augmentation du volume de la tête. Théophile Bonet (en 1700 ) contemporain de Manget et de Daniel Leclerc, médecins célèbres, qui honorèrent la Faculté de Genève, rapporte, dans plusieurs endroits de ses ouvrages , des passages et des observations assez curieuses sur cette maladie. Mais le plus remarquable de tous est celui de Sauvages , Professeur de la célèbre école de Montpellier, qui décrit cette maladie avec une éxactitude et une concision telles, qu'on ne pourroit pas le faire mieux à présent. Cependant cette affection du cerveau n’avoit pas attiré l'attention particulière des médecins , jusqu'en 1568, épo- que de la publication de l’ouvrage posthume de Whytt; dès lors plusieurs auteurs ont écrit sur cette maladie, parmi lesquels on doit distinguer le Dr. Odier, dont le Mémoire a paru avec ceux de la Soc. Roy. de médecine pour l'année 1759. C'est celui par lequel il débuta dans cette carrière, qu'il a autant honoréé par ses talens que par ses qualités morales. Le Dr. C., en citant les ouvrages les plus marquans, retrace en quelque sorte la marche des découvertes qui ont été faites; il discute chacuñe d'elles, et il fait ob- server que jusqu'ici on n’a considéré la maladie qui a Sur L'HYDRENCÉPHALE. 135 fait l'objet de son travail, que sous des points de vue isolés, et non pas dans son ensemble ; de là la diver- gence des théories, l’origine de ses diverses dénomina- tions, et par conséquent dés traitemens différens et éga- lement infructueux , qui /ont été proposés. Il considère cette maladie comme provenant d’une in- flammation des parois des ventricules cérébraux; inflam- mation d’une nature particulière , différente de celle de l’inflammation phle>moneuse, dont l’épanchement aqueux est la terminaison la plus fréquente , mais non pas la seule. Cette opinion est développée dans un chapitre intitulé De l'épanchement dans les ventricules. L'auteursa réuni dans un chapitre à part, des consi- dérations générales sur les ventricules du cerveau et leurs maladies. Il applique aux maladies des cavités du cerveau la même doctrine qu'à celles de la capacité du thorax. Plusieurs maladies essentiellement différentes peuvent cependant se terminer par une hydropisie de poitrine: chacune de ces maladies à des symptômes qui lui sont propres , et qui la caractérisent dans son début; mais à mesuré que , par leur durée, ou plutôt, à mesure que par léur mode d’agir, ces maladies déterminent un épan- chement, leurs symptômes particuliers, se dissipent, pour faire place à ceux de l'hydropisie de poitrine. Bientôt, quelle qu'en soit la cause, les effets en seront sembla- bles , il n'existera plus de différences entr'elles que par des chances plus ou moins grandes de guérison. Les cavités du cerveau , de même que celles de la « poitrine , sont passibles de maladies différentes qui ne tardent pas à se ressembler, même avant la fin de première période, en raison du siège qu'elles occupent dans le centre du cerveau, et de la sensibilité de l'or- gane lui-même, qui, gêné par la boîte osseuse qui le renferme, ne peut pas supporter un accroissement d'ac- tion dans ses vaisseaux, ou un épanchement dans ses 2 136 MÉDECINE. cavités, sans éprouver les symptômes propres à la lésion de ces cavités , tels que la lenteur du pouls, le dépôt particulier dans les urines, le cri hydrencéphalique, etc. On a confondu ces différentes maladies, sous la dé- nomination commune d'hydropisie aiguë du cerveau , ce qui explique la grande variéié des symptômes, et leur obscurité, dans ce que l’on appelle la première période de l'hydrencéphale , sur-tout dans les espèces symptomatiques. On doit donc maintenant chercher à distinguer ces diversés maladies des ventricules les unes FA: autres , au lieu de les confondré comme on l’a fait si long: temps ; C’est là la partie la plus essentielle,du diagnos: tic, car, lorsque la première période méconnue , ou masquée , à fait place aux suivantes , elles offrent tous les jours moins des chances de lésion organique. Le prognostic varie suivant la cause, l'espèce de l'hydrencéphale , et la disposition du sujet, bien plus que selon le degré de violence des symptômes. Le Dr. C. fait observer qu'il y. a des espèces qui jusqu’à pré- sent ont été incurables : ce sont celles qui arrivent brus- quement dans le courant d’une maladié chronique, de la coqueluche ; ou de lengorgement des glandes du mesentère, etc. elles terminent dans peu de jours une maladie qui sembloit devoir durer plus long-temps,; tandis qu'il y en a d'autres, qui offrent plus de proba- bilités de succès , telles que celles qui ont lieu pendant les épidémies de fièvres catarrhales. On peut aussi pré- venir celles qui surviennent à la suite du dérangement des fonctions du bas-ventre. Ce qui démontre l’impor- tance, et l'attention que l’on doit apporter au traitement préservatif qui paroît avoir été, peut-être trop négligé jusques à présent. Traitement. Pour le succès du traitement on doit re- connoître un état différent du cerveau , suivant les dif- férentes guérison , sur-tout sans Sur LHYDRENCÉPHALE. 137 Férentes périodes de l’hydrencéphale, le premier est l'effet d'une irritation inflammatoire qui, dans tous les tas, se prolonge fort avant dans la maladie; le second, celui d'un épanchement ou d'une compression du cer- veau. Chacun de ces états offre des symptômes parti- culiers qui le caractérisent, et exigent un traitement différent, La succession et la complication de ces deux états présentent un caractère particulier, qui ne se trouve que dans les hydrencéphales; ils produisent un excès de ton dans telle partie, et de la foiblesse, ou de la torpeur dans le reste de l'économie animale. - C'est à cette complication qu'est particulièrement dà le danger de cette maladie. On doit traiter la première période, comme étant l'effet d'une irritation ou d'une inflammation des ven- tricules, en évitant de pousser trop loin le traitement antiphlojestique , pour ne pas produire une trop grande foiblesse dans la période suivante, et aggraver ainsi le danger. , La seconde période doit être considérée comme s'il n'y avoit à combattre qu'un état de foiblesse, ou d’ato- nie, et que le danger ne fût pas entièrement dû à la compression et à l’épanchement qui en est la suite. On doit se garder d'administrer les toniques trop tôt , ou d'en employer de trop actifs, de crainte d’aggraver linflammation, ou la phlétore du cerveau, et par là | d'augmenter, ou de produire, une foiblesse indirecte , plus dangereuse qu'aucune autre dans cette seconde période. … Cette division du traitement est évidente dans la ma- “ladie idiopathique, ou primitive; elle ne l'est pas dans plusieurs espèces symptômatiques; et même, dans tous les cas, on ne doit pas perdre de vue, que quoique “toutes les hydrencéphales arrivées à un certain degré , Se. et arts. Nouv. série. Vol. 5, N°, 2. Juin 1817. K spé 138 MÉDECINE. offrent des symptômes semblables en apparence, les chances de guérison, et le traitement sont différens. Si donc cette maladie est la suite d'une tumeur dans le cerveau, ou si elle complique une fièvre maligne, ou bien si elle survient après un coup de froid, pen- dant la convalescence d'une fièvre rouge, elle offrira un plan de traitement, et un espoir de guérison diffé- rens, quoique le danger soit égal en apparence. Enfin le Dr. C. fait une remarque, qui doit influer une partie du traitement; il compare les maladies du cerveau des enfans , à celles du poumon chez les vieil- lards; des saignées trop fortes ou trop répétées, ou un traitement trop débilitant, produisent une atonie mor- telle de l'un ou l’autre de ces organes, accompagnée des symptômes qui sont propres à leurs fonctions. Quand aux diurétiques , le traitement de cette ma- ladie, dirigé dès son début, comme s'il ne s'agissoit que d'une hydropisie, ayant toüjours nécessairement échoué, cette classe de médicamens n’est utile que dans quelques cas particuliers qui sont indiqués dans le Mémoire. | L'auteur passe en revue les remèdes qui sont em- ployés dans les différentes périodes de cette maladie, tels que les diverses évacuations de sang , les exutoires, les purgatifs , etc. Les moyens toniques excitans, et les antispasmodiques tels que le vin, l’opium, le mercure, le phosphore, les lavages d'eau froide , etc. etc. il s'ap- puie d'observations pratiques pour déterminer dans qu'elle espèce d'hydrencéphale on doit préférer les uns, où exclure les autres. Il réfute l'opinion de ceux qui ont regardé le mercure comme un spécifique assuré. « L’u- nique spécifique, dit-il, c'est la méthode qui indique le traitement que l'on doit suivre, selon l'ordre, la marche, la succession des symptômes; car, dans cette maladie, plus particulièrement que dans aucune autre, FacuLté Qu’A L'ARAIGNÉE POUR SE TRANSP: DANS L'AIR. 139 il survient des accidens, qui dérangent les plus sages combinaisons : le génie du médecin, doit le guider ; lorsque l'expérience l'abandonne. » Ù HISTOIRE NATURELLE, “On THE POWER THAT SPIDERS HAVE, etc. Sur la faculté | que possède l'araignée de faire arriver ses fils à des distances plus ou moins grandes et de se transporter dans Fair. Par Carozax. ( Thomson's annals of philo: sophy. Avril 1817). ( Tradacñon }. RE DIN UNERS Coxus les expériences qui suivent tendent à fairè eonnoître le procédé par lequel araignée géomètre sé transporte , elle et ses fils, d’un lieu dans un autre, et comme elles ont fait découvrir quelques faits curieux qui sont liés à cé phénomène, j'ai cru que leur com- munication ne seroit pas sans intérêt pour vos lecteurs; … d'autant plus que ces particularités n'ont point encore été assez examinées. | Pour étudier commodément les procédés sur lesquels — repose la faculté locomotive des araignées de cette classe; …. je remplis d’eau un grand plat, et après avoir formé 4 avec de la glaise une petite isle au milieu , j'y plantai “verticalement une paille d'environ un pied de long, et je mis au bas deux petites pierres sèches, pour que —… l'araignée ne fût pas gênée dans ses opérations par l’hu “— midité de la glaise. Je mis ensuite sur la paille une de p: ces araignées et je posai le plat sur une table isolée au milieu de la chambre, P ve, 7 K a 140 H1STOIRE NATURELLE. L'araignée ne cessa point pendant toute la journée de monter et de descendre le long de la paille et sur Îles pierres qui étoient au bas, sans s'échapper. Lorsqu'elle arrivoit jusqu'à toucher l’eau elle s’en éloignoit très-vite comme si cette sensation lui eût été très-pénible. Je la laissai dans cette situation toute la nuit,et lorsque je vins la revoir le matin je ne la trouvai plus. Je remar- quai un fil qui s’élevoit du haut de la paille presque verticalement jusqu'au plafond ; où il étoit fixé. Je ne pouvois comprendre comment elie avoit pù disposer ainsi ce fil, sans supposer où qu'elle s'étoit envolée de quelque manière; ou qu'elle avoit comme lancé ce fil à cette longueur avant que de partir. Je me procurai une autre araignée de la même es- pèce; et après l’avoir placée sur la paille, je vis qu'elle cherchoit beaucoup plus promptement que l'autre à s'échapper de sa prison. Elle commenca par se suspendre au haut de la paille par un fil d'environ un ‘pouce de long, qu'elle parut avoir fixé autour de ses jambes du milieu, et elle demeura ainsi suspendue la tète et les jambes de devant appuyées contre la paille et ses der- nières pattes étendues en arrière : dans cette position elle fit sortir de ses filières son fil long d'environ trois pieds; ce fil se déployoit en ligne droite en s’élevant peu-à-peu. Lorsque l'araignée l'eut laissé flotter ainsi pendant une minute ou deux , elle fit un demi tour sur elle-même, elle prit le fil avec ses jambes de devant et commença à le recueillir. Ta direction du fil de haut en bas formoit d'abord un angle très-aigu avec le fil court d'où pendoit l'araignée, mais à mesure qu'elle le tiroit à elle il devenoit de plus en plus horizontal. Ce jeu représentoit fort bien celui de l'enfant qui conduit son cerf-volant, À mesure que l'araignée recueilloit ra- pidement son fil avec ses jambes de devant, la portion recueillie formoit un peloton sur les jambes de der- rière qui reposoient contre la paille. Lorsqu'on souf- FAGuULTÉ QU'A L'ARAIGNÉE POUR SE TRAXSP. DANS L'AIR. T/! floit sur le fil de manière à changer sa position, et à la faire ondoyer, il reprenoit bientôt sa première position en ligne droite. Enfin le fil vint à toucher le bras d'un fauteuil qui se trouvoit à portée; l'araignée conti- nua à le tirer à elle jusqu'à-ce qu'elle sentit qu'il étoit en prise. Alors elle se mit à courir tout le long , en le renforqant d'un fil plus épais qu’elle filoit à mesure. L'araignée étant très-jeune on avoit beaucoup de peine à découvrir le fil; il auroit peut-être échappé à la vue sans les grains de poussière qui s’y étoient attachés. Je répétai cette expérience avec plusieurs autres araignées de la même espèce et j'obtins à-peu-près les mêmes ré- sultats, mais comme elles étoient presque toutes très- jeunes l'extrême ténuité de leurs fils rendoit les obser- vations fort difficiles. Je parvins enfin à m’en procurer une beaucoup plus grosse que les précédentes ; et je l'établis comme les autres sur la paille d'épreuve, de manière que le soleil tombant à plein sur elle je pusse bien observer tous ses mouvemens. L’araignée fila bientôt, et avec une vi- tesse surprenante, un fil assez long ; et dans l’intention d’en examiner le bout pour découvrir sil y avoit quelque chose de particulier dans sa conformation qui lui donnât la propriété de s'attacher si promptement à tout ce quil touchoit, je rompis le fil tout près de la paille et je le tirai à moi peu-à-peu : tout ce que je pus observer, c’est qu'il devenoit de plus en plus fin, jusqu'à échapper presquà la vue; peut-être cette forme est-elle nécessaire pour qu'il s'élève dans Fair. L'araignée fila ensuite un autre fil qu'elle renforca avec un second un peu moins long. Après les avoir réunis en un elle l'attacha à la paille , puis après avoir tiré son autre ex- trémité avec ses jambes de devant jusqu'à-ce qu'il de- vint très-court, s'apercevant qu'il ne s'étoit accroché à rien , elle l'abandonna; et elle resta quelques temps en repos comme si elle se préparoit à faire un plus grand 42 HISTOIRE NATURELLE. effort pour s'échapper. Ensuite elle se laissa descendre un pouce ou deux au-dessous du bout de la paille, et elle fit sorur de ses filières deux fils à la fois beaucoup plus longs que les premiers et elle leur ajouta de suite un nombre de fils dans la mème direction, et excessive- ment fins ; comme ils étoient éclairés du soleil je pus en compter enyiron quatorze sortant des petiges filières de l'organe. Tous ces fils n’en formèrent bientôt qu'un seul, et à mesure qu'ils s'allongeoient et que Faraignée les guidoit comme par une influenee magique on eût dit qu’il sortoit des filières un courant d'air ou peut- être de fluide électrique, qui chassoit en dehors et fai- soit s'unir ensuite les divers filamens en un fil prin- cipal. L'araignée fit alors son demi tour ordinaire; et fixant son nouveau fil à celui par lequel elle étoit sus- pendue , elle sembla pendant quelque temps guider ses mouvemens jusqu'à-cè qu'enfin il atteignit la paroi ét s’y attacha; alors l'araignée se tendit et se mit à cou- rir dessus. Je la repris sur la paille et je l'emportai au jardin : le vent soufiloit assez fort, et l'insecte pa- roissoit peu disposé à marcher; mais comme je le faisois mouvoir en le touchant de temps en temps, elle fit une autre tentative pour s'échapper ne trouvant pas sa situation fort agréable; elle se mit à filer, etle vent emportant ce fil à mesure qu'elle le produisoit, elle en fila sans doute une longueur de plusieurs verges, mais le bout ayant atteint le sol, un coup de vent le rompit. Ces insectes filent quelquefois avec une telle vitesse que je me persuade qu'ils produisent jusqu'à trente verges de fil dans une minute. Ou ne concoit pas eom- ment, dans uné chambre où l'air est tout-à-fait tran- quille, il peuvent faire partir ces fils, ou horizontale- ment ou de bas en haut avec tant de vitesse. Il sem- bleroit , qu'avec une substance aussi légère, la partie poussée la dernière devroit marcher plus vite que celie Facuzté QU'A L'ARAIGNÉE POUR SE TRANSP: DANS L'AIR. 143 qui l'a précédée, et qu'il devroit en résulter des on- doyemens ou des nœuds. Cette considération conduit à supposer que ces araignées ont la faculté de lancer avec le fil quelques courans d'air, ou d'un fluide subtil ; car on voit le fl continuer à se mouvoir en avant aussi droit qu'une canne à pêcher, pendant aussi long-temps qu'il plaît à l'araignée; et presque toujours dans une direction plus ou moins ascendante (x). Tandis qu'une de ces araignées suspendue comme à l'ordinaire par un fil court du haut de la paille lan- coit son fil, je remarquai qu'en soufflant dessus à me- sure quil s’enfuyoit je soulevois un peu l'araignée ; jessayai de l'emporter en prenant son fil du bout du doigt; et effectivement je l'entraînai à la distance de plusieurs pieds , sans qu’elle cessàt de demeurer en filant derrière elle. Je compris bien alors comment dans certaines circonstances favorables elle pourroit être em- portée un peu loin dans l'air à l'aide d'un fil d'une longueur suffisante. Cette conjecture ne tarda pas à se vérifier ; car, après avoir laissé courir quelque temps sur ma main étendue ; une de ces araignées , elle commenca par se suspendre au bout de mon doigt par un fil d'environ six pouces. Là elle lanca de suiie un assez long fil, d'abord horizontal, mais qui ne tarda pas à monter et à soulever l'araignée avec lui. Lorsqu'elle fut élevée autant au-dessus de mon doigt qu'elle étoit auparavant au-dessous, elle coupa le fil qui l'y retenoit, et conti: nua à s'élever tout doucement jnsques près du plafond, d'où elle s'approcha de la muraille où elle arriva fina- lement. Pendant son vol , son mouvement étoit plus doux et plus rapide que lorsque l’araignée court le long (x) Si la torpille a la faculté de produire l'électricité , se- voit-on fondé à la refuser à l’araignée , sous une modification différente ? 144 Hi1STOI1RE NATURELLE. de son fil. Si cet insecte peut s’enlever si aisément dans l'air tranquille d'une chambre, il doit le faire avec bien plus de facilité à l'air libre. Leur manœuvre gé- nérale est de descendre de quelques pouces au-dessous de leur appui solide, suspendues à leur fil, et de lancer de-là celui qui doit les emporter. Etant ainsi suspen- dues, elles peuvent bien mieux tâter si le fil qu’elles ont lancé a assez de force d'ascension pour les enlever, ou bien s'il s’est attaché à quelque objet qui puisse leur servir de point d'appui. Ce procédé leur donne le moyen de s'élever à toute hauteur. J'ai trouvé qu’une autre espèce d'araignées dont le corps est jaune brillant, et les jambes très - courtes , lancent aussi des fils, mais pas si longs que ceux de l’araignée géomètre. : J'en ai essayé plusieurs autres espèces ; aucune n'a paru pouvoir s'échapper, quoiqu'elles eussent demeuré $ à 10 jours sur la paille ; elles étoient aussi vives après avoir jeüné tout ce temps qu'au moment où je les avois apportées des champs. Jamais deux araignées n’ont vécu long - temps dans la même prison; la plus forte tuoit bientôt la plus foible , et celle-ci paroissoit très-bien con- noître leurs forces relatives ; la plus foible craignoit toujours plus son ennemie qu'aucun objet qu'on pût lui présenter; lorsqu'on la touchoit du doigt, elle sem- bloit à peine s'en -apercevoir ; mais lorsqu'elle voyoit s'aprocher une araignée plus forte qu’elle, ellé s'en- fuyoit jusque dans l’eau pour l'éviter. L'une de ces araignées étant tombée dans l’eau, sur laquelle elle na- geoit sans pouvoir en sortir; j'allois la secourir lors- qu'elle plongea jusqu'au fond, sur lequel elle se mit à courir aussi vite que sur terre, et comme une petite écrevisse. Arrivée au bord , elle ne sembloit pas se sou- cier d'en sortir, parce que l'eau qui la mouilloit serroit ses jambes l'une contre l'autre, de manière qu’elle ne pouvoit pas marcher. Je remarquai que lorsqu'elle plon- CorLr NOUVELLE POUR LES TISSUS FINS. 145 gea pour la première fois, elle lâcha de chacun de ses deux flanes une grosse bulle d'air; ce qui me feroit présumer qu'elles ont la possibilité de s'alléger dans l'eau par quelque procédé analogue aux vessies na- tatoires. Les essais que je viens de rapporter ne m'ont laissé aucun doute , que l'araignée géomètre n'ait la faculté de lancer des fils d'une longueur indéfinie, et de s'en- voler à l'aide de ces fils ; et je crois que ce fait curieux n'a été observé qu'une fois par un naturaliste francais; mais le procédé particulier que j'ai décrit n'avoit pas encore, que je sache, été découvert ni publié. Combien chaque créature n'est-elle pas admirablement pourvue de tout ce qui s'adapte à la sphère particulière de son existence, et quelle satisfaction n’éprouve-t-on pas à mesure qu'on fait des découvertes dans l'étude de la nature , d'y trou- ver de nouvelles preuves de la sagesse du Créateur ! ARTS INDUSTRIELS. Urser DER GeBrAUCH , etc. Sur l’usage de la farine des graines de Phalaris ( Phalaris canariensis ) dans la fa- brication des mousselines et autres tissus de ce genre. ( Museum d'Hermbstaëit, Vol. IX, Cah. 2 ). ( Traduction ). : DR IR A AS Ox importe depuis long-temps en Angleterre en quar- tité considérable la graine du Phalaris canariensis ; sans que l’emploi de cette graine aît été connu. On na que depuis peu l'usage de cette plante dans les arts; le Gouvernement prussien , ayant fait faire des recherches sur cet objet , s'est convaincu qu'on employoit la graine du Phalaris à faire la colle des tisserands. 346 ARTS INDUSTRIELS. On procède avec la farine obtenue des graines de Canarie, exactement comme avec celle du froment. Elle est préférable à cette dernière, parce qu’elle donne plus de souplesse à la chaîne, et qu’elle y entretient l’hu- midité si avantageuse au tissu. Ce sont ces deux qua- dités qui la rendent éminemment propre à la prépa- ration des tissus fins de coton, des mousselines , de la batiste, et en général des tissus, dont la chaîne est irès-serrée à cause de la finesse des fils. La farine des graines de Canarie est très-douce et très-visqueuse ; c'est probablement la quantité de gluten qu’elle contient, qui favorise le collage des tissus. Elle possède encore, outre la propriété d'unir plus intimément et d'une manière plus uniforme , le tissu des étoffes , l'avantage de pouvoir servir peu de jours après sa préparation ; tandis que la colle faite avec de la farine de froment exige souvent du temps pour sa fermentation, sur-tout en hiver. La quantité à employer est à-peu-près la même pour les deux sortes de farine ; cependant , quoique leur prix soit très-différent, les avantages que procure la farine de graines de Canarie, dans le collage des étoffes très-fines, font plus que compenser cette diffé- rence. Au demeurant, cette plante est aujourd'hui cul- tivée dans presque toute l'Europe, où elle a été répan- due avec une rapidité surprenante. Les essais entrepris en grand dans les manufactures d’étoffes à Erfurt et dans les Etats prussiens en général, ont confirmé la grande supériorité de la colle de farine de Canarie pour les tissus fins. On doit l'attribuer à une plus grande affinité hygrométrique pour l'eau , com- parativément à la farine de froment. L’humidité qu'elle entretient dans les fils qui en sont imprégnés favorise leur tissage. On sait que la sécheresse fait casser les fils, particulièrement en été, ce qui désespère les tisserands , qui sur-tout par cette raison, sont forcés d'établir leurs métiers dans des souterrains. L'emploi de la colle de SUR L'IGNITION DANS LA VAPEUR , €tc. 147 farine de la graine de Canarie, mettroit ces utiles arti- Sans à portée d'habiter des ateliers plus salubres, et d'y travailler avec plus de perfection et de profit. M'É:L'AN G:E:8. De L'ieniTiôon pu PLarine , pu Cuivre , etc. au-dessus d'une surface d'éther ou d'alcool en évaporation. ( Note communiquée au Prof. Picrer par le Dr. Scnügzer , Prof. dans l'Institut agricol» d'Hofwyl.) ( Traduction ). A —— d'a: répété , il y a quelques jours, l'expérience nou- velle et remarquable de Davy, sur l'ignition du platine au-dessus de l’éther en évaporation ; et au moyen de l'appareil que je vais décrire , j'ai également réussi à faire rougir du cuivre: l'exposition détaillée des circons- tances dont dépend le succès de ces expériences , faci- lite l'explication de ce phénomène , encore paradoxal. Pour éviter le refroidissement trop prompt du platine, qui a lieu si facilement avec les lames très-minces , avant qu'on aît eu le temps de procurer lignition dans les vapeurs combustibles , j'ai attaché la lame de platine, de deux lignes de largeur, épaisse de de ligne, et longue d'un pouce, à un tube de verre, d'une ligne de diamètre et de quelques pouces de longueur, de ma- nière que le bout inférieur du platine dépassät de deux lignes le bout du tube , en faisant avec lui un angle de 45 degrés environ. Lorsqu'on inclinoit le tube, le platine offroit à la surface d'évaporation , une surface, parallèle à celle-ci, de trois à quatre lignes carrées. Jattachois le platine au verre par un tour de fil de 148 ai MÉLANGESs. cuivre fin, de —— de pouce de diamètre environ, à. deux lignes au-dessus du bout du tube ; ce fil se ter- minoit en pointe libre à deux lignes du tube: les fils de cuivre dont je me servois , étoient de ces fils fins, rouges , dont on enveloppe les cordes des violons ou. des guitarres. 119 Dans le .dessin ci-dessus, { représente le tube de verre, pq le platine, c le fil de cuivre, mn la surface d’éther où se fait l’évaporation; cette surface a un pouce de diamètre, elle est contenue par un rebord de deux lignes de hauteur. Cet appareil me fournit les observations suivantes : lorsqu'après avoir chauffé fortement le tube à la flamme d’une bouvsie, je l'approchois de l’éther à une distance de deux à trois lignes, quand le platine venoit de perdre son ignition visible, celui-ci, en approchant de l’éther, recommencoit à rousir au bout de quelques secondes, à sa surface g, et demeuroit rouge pendant quelque temps, avec une intensité va- riable ; l'ignition s’étendoit comme par ondes sur la surface , à proportion de l’abondance des vapeurs éthé- rées, dans lesquelles la surface exposée se trouvoit plon- gée ; elle paroissoit par intervalles s’éteindre , mais sou- vent un petit mouvement suflisoit pour la rétablir. La durée de l'ignition sembloit dépendre absolument de la quantité de vapeur développée ; en ajoutant quelques SUR L’IGNITION DANS LA VAPEUR , elC. 149 gouttes d'éther, on ravivoit fortement l'ignition. Le plus souvent le platine seul rougissoit ; mais, contre toute atiente, je vis par fois le platine s'éteindre, l'igni- tion remonter, et l'instant d’après le fil de cuivre €, rougir seul dans toute son étendue et même jusqu’à sa pointe extrême , éloignée de deux lignes du tube. Souvent je ne réussis plus à faire rougir de nouveau le platine, et toute ignition cessoit pour l'ordinaire alors : quelquefois cependant , je parvins à faire rétro- grader l’ignition dans le platine, en approchant et éloi- gnänt alternativement celui-ci de l'éther. C’est ainsi que je vis souvent l'ignition alterner entre le platine et le cuivre; mais ce ne fut que très-rarement que je vis les deux métaux rougir simultanément. Cette ignition me réussit beaucoup mieux et plus fréquemment avec un éther plus pur, de 0,736 pesan- teur spécifique , qu'avec un éther commun, non recti- fé , de 0,832 pes. spéc. ( Æther nec ablutus , nec recti- ficatus ); avec ce dernier, ce fut ordinairement le pla- tine seul qui rougit. J'entrepris ensuite d’attacher la lame de platine au tube de verre par un fil de — de pouce de diamètre du même métal, et j'obtins les mêmes ré- sultats ; tantôt ce fut le fil supérieur , tantôt la lame d'en bas, qui rougirent alternativement. Je découvris bientôt, que c'étoit la différence de l'éloignement de la surface éthérée qui produisoit ces alternatives dans l’ignition : les vapeurs de l'éther paroissent former différentes cou- ches; et l'ignition a lieu particulièrement aux points où une quantité suffisante d'air atmosphérique entré en contact avec les vapeurs, et occasionne ainsi une com- bustion foible , à la surface échauffée du métal Avec l'éther plus pur et plus concentré, qui s’évapore aussi plus promptement, l’ignition se manifesta ordinairement à une distance de quatre à cinq lignes de la surface . de l'éther ; quand. on approchoit le platine jusqu'à une ou deux lignes, l'ignition s'éloignoit ordinairement ; le 150 MÉLANGES. métal paroissoit alors n’être entouré que de vapeurs trop denses: mais, avec un éther non recüfé, l’igni: tion a toujours lieu, plus près de la surface de l’éther. Ce fut par la même raison, que le fil attaché un peu plus haut de quelques lignes rougit aussi à une plus grande distance , lorsqu'on employa de l’éther plus pur. Je poursuivis mes essais, en remplaçant Je platine par le cuivre. J'attachai un fil fin de ce métal, par un seul tour, de la manière indiquée. L'ignition se manifesta dans les distances convenables d’une manièré aussi lu mineuse qu'avec le fil de platine: elle parut mêmé atteindre le degré de l’incandescence ; tellement que je pus montrer à plusieurs curieux ces phénomènes en plein jour. Les mêmes expériences me réussirent encore avec la liqueur anodine d'Hofmann (alcool sulfurique ) de 0,840 pes. spéc., et avec l'alcool, de 0,85 pés. spéc. réchauffé ; mais avec les vapeurs de l'eau bouillante , jé n’obtins, aucun succès. Quand j'employois l’éther, je remarquai ordinairement pendant l'ignition une odeur âcre et piquante, et une vapeur qui faisoit venir les larmes aux yeux; dans la nuit, j'observois souvent en même temps aux environs de la surface ignée , des vapeurs qui brûloient, ou plutôt, qui luisoient d'une couleur foible bleuâtre ti- rant sur le violet. Ces expériences rendent vraisemblable , ou plutôt, elles prouvent ,; qu’une foible combustion des vas peurs à la surface du métal chauffé , que nourrit et entretient le calorique qui se dégage continuellement pendant la combustion, est la véritable cause de cette ignition. D'autres métaux présenteront probablement les mêmes phénomènes : cependant , le platine sera tou- jours au premier rang sous ce rapport; parce quil ne s'oxide que lentement et très-difficilement ; parce qu’il est infusible à un haut degré, et moins bon conducteur. L] Nils SUR LE NICKEL MÉTÉORIQUE. 15t de la chaleur, que les autres métaux ; qualités qui né se trouvent réunies aussi éminemment dans aucun autre. Javois répété cette expérience avec des feuillettes d'o- ripeau ( goldschatter, flittergold } ( composé de cuivre et de zinc ) minces , à-peu-près de Fépaisseur de -= de ligne ; mais elle ne m'a pas réussi: le métal avoit perdu déjà à sa première ignition à la bougie, son lustre mé: tallique et sa couleur jaune , et il parut avoir soaffert beaucoup par l'oxidation. ————————_— > © + + + + Exvrair D'une Levrre DE Mr. Srromever , Prof. de Chimie à Gottingue, au Prof. GizBent , concernant une analyse de fer météorique. ( Annal. de Physique de Gilbert, 1816 cah. 10€. ) Gottingue 4 septembre 1816. L'anarvse des masses de fer natif météorique m'a occupé. pendant long - temps , et m'a donné des résultats très- remarquables et tout-à-fait inattendus. D'après les ana- lyses faites jusqu'à présent de ces corps problématiques, on devoit croire que leur proportion de nickel étoit variable, et que non - seulement elle différoit dans les différens fers météoriques, mais qu’elle se montroit même dans une seule masse divisée inégalement. Or, ceci n'est pas juste. La quantité de nickel dans ces corps est toujours constante , et se monte, d’après mes essais, à 10 Ou 11p.c. Je vous entends dire , en secouant la tête : comment cela est-il possible ? comment une circonstance aussi frappante a-t-elle pû échapper aux habiles chimistes qui se sont occupés de l'analyse de ces masses ? Et d'ailleurs, cette proportion constante paroît bicn peu analogue à la nature de ces corps. Moi aussi j'ai été surpris de ce 152 MÉLANGES. résultat. Mais vous serez déja moins étonné, quand je vous dirai que le procédé dont les chimistes se sont servi jusqu'à présent pour séparer le nickel du fer est tout-à- fait insuffisant. Il est impossible d'obtenir cette séparation du nickel et du fer dans les masses de fer météorique, par de l'ammoniaque , soit caustique , soit à l'état de carbonate, ni par le mélange des deux. De quel- que manière qu'on dirige la précipitation, et quoiqu'on répète les digestions et les édulcorations , le précipité re- tiendra toujours du nickel ; et même en faisant une dis- solution répétée de ce précipité dans des acides, et en le traitant de nouveau avec de l'ammoniaque, on n'at- teindra pas le but. Soit que l’oxide de nickel se réunisse dans ces procédés avec celui de fer, jusqu’à former un composé chimique, qui ne peut être décomposé qu'im- parfaitement par l'ammoniaque ; soit, ce qui me paroît plus probable, que l’oxide de fer , à cause de son état d'hydrate enveloppe l'oxide de nickel , tellement que l'ammoniaque ne peut pas l'atiaquer. — Enfin , je me suis convaincu par des essais multipliés, qu'il est im- possible d'effectuer par cette voie la séparation complète de ces deux métaux, et que c'est simplement parce qu’on a été induit en erreur par cette méthode, qu'on a trouvé la proportion du nickel si variable dans le fer météorique, Quelque invraisemblable qu'il paroisse au premier aspect, que le fer météorique puisse contenir une quantité constanté de nickel, il me semble cependant, que ce que cette opinion a d'extraordinaire disparoît , quand on considère que la différence des corps météo- riques en général ne consiste que dans les proportions variables de leurs mélanges , et non dans la différence de leurs substances mêmes. Celles-ci ont toujours eu le caractère de véritables composés chimiques , et on auroit par là déjà dû présumer d'avance , que dans les masses de LL. eo Norice pes Séances DE L Ac.R. Des Sorexc. px Panris.153 de fer météorique, le fer se trouve aussi uni avec le nickel dans une proportion constante. Je présenterai sous peu à la Société des Sciences de Gottingue un travail plus étendu sur cet objet, et je vous en adresserai un extrait. J'ai eu ; par la complai- sance de Mr. le Directeur de Schreiber de Vienne, et de Mr. le Prof. Neumann de Prague, le moyen d'exa- miner le fer de {a Collina di Brianza, que Mr. Ghladni a fait connoitre. Mais je dois, d'après cette analyse , également douter de l'origine météorique de cette masse de fer , de même je ne puis croire que la masse de fer d'Aix-la-Chapelle dont Mr. le Dr. Mosheim m'a donné quelques échantillons, soit météorique. La présence de l'arsenic que Mr. le Dr. Mosheim y a trouvé le premier, et que jai aussi aperçu dans mes échantillons, ne rend pas tout-à-fait improbable la conjecture , que cette masse de fer ne provienne d'un essai manqué , dans une pré- paration d’acier. . . .. Norrce pes SÉANCES DE L’AcADÉémIE ROYALE DES SCIENCES DE Paris. ré m / 3 Fév. sales Delambre commence la lecture du Rapport d'une Commission sur le second volume de l'Euclide grec, latin et français, de Mr, Peyrard. Cette lecture est ajournée, sur une réclamation d'un membre de la Commission qui na pas eu communication du Rap- port. d Mr. Biot, au nom de la Commission sut le prix de physique proposé par l'Académie , rapporte que des deux Mémoires envoyés au concours, ni l’un ni l’autre n’a Se. et arts, Nouv. série. Vol, 5. N°, 2. Juin 1817. L 154 MÉLANGESs. atteint le but, hi même n’en a approché. La Commission propose de remettre le Programme au concours, avec quelques modifications , comme suit : à Programme. Lorsqu'un corps se refroidit dans l'air, » la perte de chaleur est d'autant plus grande que » la différence de température l'est elle-même. Ce re- » froidissement est dû, soit au calorique rayonnant, » soit à la communication de la chaleur à l'air; il se- » roit important de déterminer l’effet de ces deux causes. » Il faudroit donc observer 1.° la marche du thermo- » mètre à mercure, comparée à celle du thermomètre » d'air, de — 20 à + 200 cent. » , » 2.° La loi de refroidissement dans le vide. » » 3.° La loi dans l’air, l'hydrogène , l'acide carboni- que, etc. » » L'on recevra les Mémoires jusqu'au premier janvier » 1818. — Adopté. » Mr. Gay-Lussac lit un Rapport sur un Mémoire de Mr. Bertrand sur les effets des orages aux bains du Mont-d’Or,. Ces bains doivent leurs propriétés à leur température ( 42 à 43) à l'acide carbonique, et aux sels que l’eau tient en dissolution. Lorsque l'air est calme et stagnant, l'acide carbonique , occupant la couche inférieure, rend le bain dangereux. Le Rapporteur paroït douter que les phénomènes électriques puissent se manifester dans l'at- mosphère humide dans laquelle opéroit l’auteur ;: et quant à l'observation électroscopique qu'il cite, il se pourroit que l’écartement des boules eût été accidentel, et occasionné par le passage d'un nuage électrique au- dessus des bains. Toutéfois l'Académie approuve le zèle de Mr. B. et l'invite à continuer ses recherches , en don- nant son attention aux phénomènes extérieurs. Mr. Girard achève la lecture de son Mémoire, et donne le détail de ses expériences sur les écoulemens des fluides qui ne mouillent pas le verre, et partieulière- Norrée nes Séances pe L'Ac.R.nesScrenc. pr Paris. 153 ment du mercure. La température, entre les extrêmes de ro et 65°, n’a pas, dans ce cas, d'influence sensible sur la quantité de l'écoulement dans un temps donné. Il s'arrête lorsque la hauteur du niveau au-dessus de l'orifice n'est plus que de 1,7 à 9,5 millionièmes, selon le diamètre des tubes. Mr. Rochon (r) lit (mais à voix trop basse pour être bien entendu) une note sur l'art de recoller des ob- jectifs dé lunettes cassés. Il paroît que son ciment est de la térébenthine plus ou moins cuite. Mr. Arago a essayé un objectif ainsi réparé , et affrme qu'on ne peut le distinguer d'un objectif d’une pièce. Ce fait laisse espérer qu'on pourra un jour faire de grands objectifs avec des pièces rapportées. On nomme au scrutin une commission pour adjuger la médaille fondée par feu Lalande. Elle est composée de MM. Delambre, Arago , Burkardt, Laplace et Bou- vard. 10 Fev. Mr. Biot, au nom de la commission pour le prix de physique, fait lecture du projet de programme suivant. 1.° Déterminer les effets de la diffraction des rayons, directs et réfléchis, passant près de l'extrêmité d’un, ou de plusieurs corps, en ayant égard à la distance de ces corps entr'eux et au foyer. 2.° Déduire de là mathématiquement lé mouvement des rayons près des surfaces des corps. Le concours sera fermé le premier août 1818. Il s'établit une longue discussion sur la convenance d'ajouter au programme un résumé de ce qu'on sait (1) L'Académie des sciences a perdu récemment ce savant respectable , à qui les sciences physiques et l'optique , sur-tont dans la partie pratique, ont dû des perfectionnemens, et des applications précieuses. [R] L a 156 MÉéÉLANGESs. sur l'objet à l'époque où la question est proposée. Cette addition est résolue en principe, et on renvoye à la Commission la rédaction de l'amendement, soitaddition, à faire au programme en conséquence. Mr. Delambre lit le Rapport sur l'Euclide de Peyrard; sa conclusion , est que cet ouvrage est sur-tout pré- cieux par le grand nombre de variantes qu'il renferme et par la facilité que donne le texte , en trois langues, de vérifier les erreurs qu'on pourroit soupconner. IE mérite l'approbation de l'Académie, et on exprime le vœu que des circonstances de fortune meilleures mettent l’auteur bientôt à portée de publier une traduction d’Apollonius, qu'il a en manuscrit. — Le Rapport et les conclusions sont adoptés. Mr. Ampère lit un Rapport sur un Mémoire de Mr. Bérard , intitulé : Mouvelles méthode de carrer les courbes et d'intégrer certaines fonctions. 11 trouve que ce travail mérite l'approbation de l’Académie, et croit qu'il seroit utile de l’introduire dans les ouvrages élémentaires. Mr. Arago lit une note sur l’aurore boréale observée dans la soirée du 8, à 6 heures du soir ; son point cul- minant étoit dans la direction du méridien magnétique, fait déjà remarqué par De Mairan et Humboldt dans d'autres phénomènes du même genre. Mr. Rousseau présente un appareil nouveau de pile sèche , faisant, avec une seule colonne, balancer un pen- dule par l'action alternative des forces électrique et de pesanteur. Îl garnit ses disques (faits de papier très- mince ) d'huile de lin, et les soupoudre de zinc por- phyrisé , d'une part, et de l'autre de manganèse mêlé de fer oligiste ; ses colonnes sont isolées. MM. Gay-Lussac, Thénard et Biot sont nommés com- missaires pour l’examen de cet appareil. we Mr. Larrey lit ure note sur l’amputation de la cuisse dans l'articulation //0-femorale. Un chirurgien en chcf des armées anglaises a pratiqué cette opération après la Norrce pes Séances pe L'Ac. R. pes Screnc. Dr PaRIS.197 bataille de Waterloo, sur un soldat que l’auteur pré- sente à l'Académie , toute fois en réclamant la priorité de cette opération pour la chirurgie francaise, l'ayant pratiquée à l'armée d'Egypte. 17 Fév. La Commission nommée pour l'examen des Mémoires envoyés au concours pour le prix sur les moyens d'éviter aux doreurs les dangers du mercure, n'a rien recu qui méritât l'aprobation de l’Académie. Mr. Vauquelin propose de présenter le même sujet encore pour une année. — Adopté. Mr. Beudant lit un Mémoire sur l'importance rela- tive des caractères tirés des formes cristallines, et de l'analyse chimique, dans la classification des minéraux. Après des détails historiques sur ce sujet , l'auteur rap- porte les expériences par lesquelles en faisant cris- talliser des sels résultans de divers mélanges d'autres sels, en proportions connues, il a recherché l'influence individuelle du composant dans la forme cristalline du composé. Il a trouvé , par exemple, qu'en mêlant et faisant cristalliser ensemble les sulfates de fer et de cuivre, 9 pour cent du premier suffisoient pour donner sa forme aux cristaux produits dans le mélange ; mais, qu'à la proportion de 7 pour cent seulement, les cris- taux prenoient la forme du sulfate de cuivre. Un mélange des sulfates de zine et de fer traité de même , donna pour limites de la forme rhomboïdale 19 pour cent du dernier. Un mélange des trois sulfates, de zinc, de cuivre, et de fer, donna un résultat très-remarquable en ce que, 2 à 3 parties de sulfate de fer suffirent pour donner sa forme à 65 parties de sulfate de zinc et 32 de sul- fate de cuivre. Lorsqu'on augmentoit un peu la pro- portion de ce dernier sel les cristaux du mélange pre- noient sa forme. Ces expériences indiquent que dans un produit na- turel ou artificiel, un composant, en quantité non dé- 158 MELANGESs. terminée, peut avoir une grande influence sur sa forme ; et qu'un minéral peut être très-mélangé sans que sa forme cristalline soit sensiblement altérée. De là on peut conclure qu'il faudroit aux minéraux une double place dans un arrangement méthodique; l'une auprès de la substance dont ils affectent la forme; l'autre, vers l'es- pèce qui domine dans leur, composition. Quant aux matières pierreuses, il faut se borner aux caractères cris- tallographiques. — MM. Haüy, Vauquelin et Brochant sont nommés Commissaires. Tr. Magendie lit un Mémoire sur l’action des artères dans la circulation. Les expériences de l'auteur montrent que les artères ne possèdent aucune irritabilité, mais qu’elles sont émi- nemment élastiques; elles se dilatent dans la contrac- tion du ventricule gauche qui refoule brusquement le sang dont elles sont remplies, et elles se contractent ensuite par réactions élastiques. — MM. Percy et Biot nommés Commissaires. Mr. Virey lit un Mémoire sur la classification des vers intestinaux , objet sur lequel les insectologues ne sont pas d'accord. On sait que Buffon croyoit à ieur génération spontanée. MM. Cuvier et Lamarck les pla- cent dans les zoophytes; le premier a remarqué des filets nerveux et un ganglion cervical dans quelques in- dividus. L'auteur les raproche des annélides sans bran- chies. On remarque que la plus grande abondance re- lative de ces vers parasites existe chez les poissons; et la moindre, chez les animaux qui habitent les lieux secs. — MM. Latreille et Dumeril sont nommés Commissaires. 24 Fév. Mr. le colonel Grosbert présente le modèle d’une machine propre à simplifier et assurer les procé- dés compliqués et assez peu sûrs, par lesquels on élève les acteurs de bas en haut sur le théâtre dans les scènes de féerie: au moyen de contre-poids, un seul homme Norice pes Séances pe L'Ac.R.D2s Screnc. Dr Paris. 159 suffit à la manœuvre, là où il en faut dix par la mé- thode ordinaire. Mr. Pelletier lit un Mémoire travaillé de concert avec Mr. Magendie , intitulé : Recherches chimiques et Hs logiques sur l'ypécacuanha. Ce travail est divisé en deux parties , ainsi que l'in- dique le titre. On a opéré sur trois espèces d'ypéca- cuanha ; le brun, ( psicotria emetica ) le gris, ( calicocca Ipec.) le blanc, ( viola emetica). En les traitant par l'éther et l'alcool on a séparé entr'autres une matière grasse, et une matière éminemment vomitive ; la pre- mière a une forte odeur de raifort, lorsqu'elle est con- centrée ; elle donne par la distillätion une huile volatile et une huile fixe. La matière vomitive, que les auteurs nomment Emetine, se présente lorsqu'elle est pure, en écailles brunes rou- geûtres, sans odeur , d'une saveur amère acre, mais non nauseabonde, ne donnant point d'ammoniaque à la dis- tillation , déliquescente, soluble dans l’acide nitrique, et formant,par l’ébullition avec cet acide, de l'acide oxalique. Elle paroît être une matière sui generis , d'autant plus qu'on l'a trouvée dans des plantes de fa- milles différentes ; le Psicotria en renferme 0,16 de son poids, la Calicocca 0,14, et la Viola Emet. 0,5. La matière grasse, qui a l'odeur et le goût de l'i- pécacuanha, est sans action sur l’estomac. L'auteur et quelqnes élèves de l'école de médecine ont avalé l'émétine, à la dose de deux grains; elle a provoqué le vomissement, suivi d’assoupissement, et d'un réveil en parfaite santé. Donnée à des chiens, à la dose de 12 jusqu'à 6 grains , elle produit les mêmes effets dans un degré plus éminent, mais l'animal ÿ succombe. Employée à dose convenable, dans les ca- thares pulmonaires chroniques, l'émétine a eu le meil- leur succès. Elle a tous les avantages de l'ypécacuanha sans en avoir les inconvéniens. Son effet peut être neu- 160 MELANGES. tralisé à l'instant dans l'estomac par une décoction de noix de galles, ainsi que l'auteur sen est assuré sur lui-même. On invite l'auteur à rechercher l'émétine dans les violettes communes, leuphorbia tithymaloïdes , dans les grains du polygonum aviculare et dans la bryone. — MM. Thénard et Hallé sont nommés Commissaires. Po" "© Ù©Û Û©Û©Ù "Un Norice pes SÉANCES DE LA SOciÉTÉ ROYALE DE Loxpeess. RE TS 6 Fév. Ox lit un Mémoire de Mr. Edmond Davy, Prof. de chimie dans lInstitution de Cork , sur le platine fulminant. L'auteur prépare cette composition nouvelle, en faisant dissoudre des lames minces de pla- üne dans l'acide nitro-muriatique ; la soluwon, évapo- rée à siccité , est redissoute dans l’eau, et on en pré- cipite le platine , à l'état de sulfure, en faisant passer au travers du liquide un courant de gaz hydrogène sul- furé. On met ce sulfure en digestion dans l'acide ni- trique , où il passe à l'état de sulfate de platine liquide ; un peu d’ammoniaque versé dedans, donne un préci- pité qui, lavé et séché, est mis dans une phiole de “verre mince avec une lessive de potasse ; on l'y fait bouillir , on filtre, on lave et on sèche la poudre restée sur le filtre; c'est le platine fulminant. Il se montre en poudre brune, quelquefois tirant sur le noir ; et il est spécifiquement plus léger que l'or fulminant. Il fait une explosion violente lorsqu’on le chauffe à 400° F. (1632R.) température à laquelle à leu aussi l'explosion de l'or fulminant. Le platine ne fulmine point par trituration ni percussion , ni par l'ac- Norrce pes Séances DE La Soc. Roy. ne Lowpres. 161 tion de la baiterie voltaique , sans doute parce qu'il est non conducteur d'électricité. Lors qu'on le fait fulminer entre deux lames horizontales de métal il agit avec une extrême violence sur la lame inférieure. Il se dissout dans l'acide sulfurique, sans laisser échapper aucun gaz, Les acides nitrique ou muriatique n'ont que peu d’action sur lui; le chlore le décompose, et le convertit en muriate d'ammoniaque et muriate de platine. Exposé à l'air il en absorbe un peu l'humidité, mais il ne sy détériore pas. 13 Fev. On lit le reste du Mémoire de Mr. Edmond Davy sur le platine fulininant. L'auteur à fait un grand nombre d'expériences pour en déterminer la composi- tion. Cent grains de la poudre fulminante, contiennent 73,75 grains de platine. Lorsqu'on traite cette poudre à l'acide nitrique, en ménageant beaucoup la chaleur, on obtient un oxide gris, que lr. D. considère comme nouveau, et qui est composé de 100 parties de métal sur 11,86 d'oxigène. Par l'explosion de petites doses de platine fulminant dans des tubes de verre sur le mer- cure, l’auteur y trouve de l'ammoniaque, de l’eau, et de l'azote. La composition qui résulte de la recher- che est . . . oxide gris de platine 82,5 ammoniaque. . ,. . 9,0 eau ISSN. ROIS 100,0 - Si l'on suppose le platine fulminant composé de deux atomes d'oxide gris, d’un atome d'ammoniaque et de . deux atomes d'eau, ses constituans seroient ( en repré- sentant l’aiome d'oxide par le nombre 915; l’atome + d'ammoniaque, par 2,125 et et l'atome d'eau par 1,125) représentés par les nombres suivans : Oxidegris. ..-.1,.1:% 8,29 Ammoniaque. . . . 9,09 nt... Hu) DU 2 —— 100,00 162 MELANGESs. Ces nombres sont si ressemblans à ceux qui résul- tent de l'analyse de Mr. Davy que ce raprochement tend à-la-fois à confirmer son analyse, et la théorie des pro- portions déterminées. 20 Fév. On lit un Mémoire de Mr. Pond , l’astronome royal, sur la parallaxe des étoiles fixes. On sait que le Dr. Brinkley s’est attaché depuis plusieurs années dans l'Observatoire de Dublin à observer certaines étoiles fixes avec un cercle entier, et qu'il a cru découvrir une parallaxe sensible , qui s'élève à 2" environ, qui s'est manifestée dans les observations de chaque année , et qui est trop considérable pour pouvoir être attribuée aux erreurs d'observation. Il étoit à désirer que ces obser- vations fussent confirmées par d'autres astronomes. On a considéré l'instrument circulaire établi à Greenwich, comme propre à cette recherche. Mr. Pond commenca les observations dirigées à ce but, en 1812 et 1813, mais il s’apercut bientôt que cet instrument ne seroit pas propre à l'objet, à moins qu'on ne l'y consacrât exclusivement. En conséquence il proposa dans la der- nière visite des Directeurs , qu’on fixät à des piliers de maçonnerie deux lunettes de dix pieds, munies de micromètres , pour observer cette parallaxe d'une ma- nière plus directe et plus sûre. La proposition fut ap- prouvée; et en attendant l'exécution finale de cette me- sure on a fixé deux lunettes provisoires pour ce genre d'observation, L'objet de la communication de ce jour étoit de présenter le résultat des observations faites en 1812 ét 1813. Les étoiles observées sont au nombre de trois, « de l'aigle, la lyre, et « du cygne. L'effet de la pa- rallaxe n’a pas dépassé le quart de ce que le Dr. Brinkley avoit annoncé, mais il s’est montré constant , de même que le sien. Mr. Pond soupconne que la différence est due à quelque cause étrangère à la parallaxe, mais il est loin de croire que les observations qu'il a faites Norice pes Skanc£es DE La Soc. Rox. pre Loxprrs: 163 jusqu'à présent soient décisives sur l'objet. Il espère pouvoir bientôt présenter une nouvelle suite d'obser- vations sur ce sujet intéressant /T). 27 Fév. On lit un Mémoire de Sir Everard Home renfermant des détails sur des os fossiles de rhinocéros trouvés dans une caverne de pierre calcaire près de Plymouth par Mr. Whitby , mis sur la voie de cette recherche par Sir J. Banks. La pierre qui renferme ces os est décidément de transition , la caverne s’est trouvée au fond d'une excavation de 160 pieds, creusée dans la roche vive pour l’exploitation des pierres destinées à une jetée du port. Cette caverne avoit 45 pieds de long, elle étoit remplie de terre glaise, et sans aucune com- munication avec l'extérieur. Les os sont dans un état de conservation remarquable , et offrent les plus beaux échantillons d'os fossiles qu’on aît jamais trouvés en An- gleterre; ils appartiennent tous au rhinocéros, mais à trois individus différens. On y a trouvé les dents, les vertèbres, les tibia -antérieurs, et les os du métatarse des pieds de derrière. Sir E. les a comparés avec les os d'un squelette que possède Mr. Brookes, et qui ap- partiennent à la plus grande espèce de rhinocéros dont on aît découvert les restes en Angleterre ; la plupart de ceux récemment trouvés étoient plus gros; d'autres avoient appartenu à un plus petit animal. Mr. Brande, qui en a analysé un échantillon, l’a trouvé composé de: Phosphate de chaux. . . 60 Garbonate . 54. : 4 2,28 Matière animale. . ......: . 2 MR dre: di Jérvmel MSE INED > — 100 À à (x) Voyez sur la parallaxe annuelle des étoiles en général, et sur celle de l'étoile polaire en particulier, la recherche de Mr. le Chev. de Lindenau, page 245 du volume précédent de notre Recueil, 2164 CoORRESPONDANCE. # 3 : : < SEPTT . £ Les dents contenoient, comme à l'ordinaire, une plus forte proportion de phosphate de chaux que Îles autres 05. On présente à la Société dans la même séance deux Mémoires de Mr. Knight, l'un sur la construction des logarithmes, l’autre sur les fonctions des différences. 5 CETTE PIC TRE CE EEE TILD 207 EE TROT ECS EEE SONO PRESENT TIRER CIE GZ STI PES _CORRESPONDANCE. Levrre aux Répacreurs DE La Bibliotheque Universelle, par Mr. Marcez pe SERRES, sur certains os fossiles, etc. AR BA A MM. L, complaisance que vous avez eue d'insérer ma pré- cédente lettre dans votre intéressant Journal , me fait espérer que vous voudrez bien l'avoir encore, pour celle que ï'ai l'honneur de vous transmettre. Note sur la presence du fluate de chaux dans des os et des dents fossiles de rhinocéros , découverts dans le sol * des environs de Montpellier. L'on sait depuis long-temps, que les os humains , même ceux d'une date ancienne, présentent toujours, quoique très-altérés, non-seulement du phosphate de chaux , mais encore de la gélatine et une certaine quantité de matière mucilagineuse. Il paroït également, que la plu- part des os fossiles que l'on découvre à Montmartre, comme ceux des Paloetherium et des Anopsloterium, contiennent aussi de la gélatine avec les autres principes constituans des os. Cette composition est vraiment re- À | | | | ‘ { SUR CERTAINS OS FOSSILES. 165 marquable dans ces derniers; car on doit leur supposer une date bien autrement ancienne , que celle que pré- sentent les os humains soumis à la même analyse. Ayant rencontré dans le sol des environs de Mont- pellier des ossemens de grands quadrupèdes vivipares, (et entr’autres une espèce de rhinocéros, qui me paroît totalement différente de celle déjà décrite , à l’état fos- sile, et enfin l'espèce éteinte d’éléphant (1) ) il m'a paru curieux de s'assurer, si les os fossiles contenoient en- core quelque trace de matière cartilagineuse ou de gé- latine, Fy ai mis d'autant plus d'intérêt, que quoique pétrifiés en partie, ces os conservent fort bien toutes les particularités de leur organisation. Les os longs ont même encore leurs cellules vides et nullement remplies de matière étrangère. L'habile professeur de notre Aca- démie , Mr. Figuier (2), a bien voulu, à ma prière, analyser avec le plus grand soin des portions de ces ossemens fossiles de rhinocéros , ainsi que quelques den- taires du même animal que je lui avois remis après les avoir détachés avec précaution d'une tête presqu'entière dont j'ai déjà donné la description dans un Mémoire particulier. Mr. Figuier s’étant livré à la recherche des principes constituans des os, les soumit aux épreuves que les nouvelles méthodes d’analyse ont indiqué. Ces épreuves ne lui ont fait reconnoitre que du phosphate et du car- bonate de chaux , le premier en plus grande proportion (1) Le Mémoire qui contient la description de ces différens _ animaux a été soumis au jugement de l'Académie royale des sciences. (2) Ce savant estimable vient d’être enlevé à l'Académie de . Montpellier et aux sciences, qu'il cultivoit avec succès, par une maladie dont nous ignorons les détails, mais dont nous ‘avons appris l'issue fatale. [R] 166 ©: CoRRESPONDANCE. avec quelques traces de fluate de chaux. Cette observaë tion s'accorde parfaitement avec celles de MM. Morichini et Berzélius, qui ont annoncé les premiers la présencé du fluate de chaux dans les os fossiles, tandis que d'un autre côté MM. Fourcroy et Vauquelin ont prouvé qu'il n'existoit pas la moindre trace de ce sel dans les os des animaux actuellement vivans. Il est donc tout simple d'en conclure, que si la présence du fluate de chaux étoit générale dans les os fossiles, l’analyse pourroit aussi bien déterminer leur antiquité par rapport aux os des animaux d'espèces vivantes que le fait leur gissement. Sous ce rapport, cette observation seroit d'un haut degré d'intérêt , et ne peut qu’exciter les chimistes à la généra- liser autant que possible. Tous les moyens ont été insuffisans pour faire recon- noîtré dans nos os fossiles la moindre trace de miatièré cartilagineuse ou de gélatine, ce qui annonce que la disparution totale de ces deux principes n’est pas tou jours en raisén de l’antiquité que l'on peut raisonna“ blement supposer aux os que l'on analyse. En effet, les rhinocéros de nos environs ayant été ensevelis au milieu des terrains d’alluvion anciens, sont certainement d'uné date plus récente , que les animaux enfouis au milieu des masses gypseuses de Montmartre ; cependant , les pre- miers né présentent plus de gélatine ni de matière car: tilagineuse, qui entre pourtant dans la composition des derniers. Mais il est facile de ‘juger, que si le degré d’altération des substances osseuses dépend de leur date, elle est aussi subordonnée à leur position dans le sein de la terre. Aussi est-il tout naturel de voir des os en- globés au milieu des masses solides être moins altérés que ceux que l'on observe enfouis dans des terrains tra- versés dans tous les sens par des eaux courantes. Les dents de la'même espèce de rhinocéros ont offert des principes constituans semblables à ceux qu'avoient présenté les os. Elles ont donc paru composées de ExPER. MAGNÉT. DANS LES RAYONS VIOLET DU PRISME. 167 phosphate et de carbonate de chaux, avec quelques . traces de fluate de chaux, et sans aucun indice de géla- tine ni de matière cartilagineuse. —_——— à Lerrre de Mr. Cosimo Rinozrr au Prof. Prcrer, contenant des détails ultérieurs sur des expériences , magnétiques dans le rayon violet du prisme, et l’a- L | nalyse d'une concrétion biliaire. ( Traduction ). CARLA RE Florence le 24 mai 1817 Mr. Je dois à la complaisance que vous avez eue d'insérer : dans votre Recueil le Mémoire que j'avois eu l'honneur de vous adresser sur le magnétisme procuré aux aiguilles d'acier par l'action du rayon violet du spectre solaire (1), quelques éclaircissemens sollicités par vos notes. Je saisis l'occasion d'y joindre l'analyse que j'ai faite récemment ._ d'une concrétion singulière trouvée dans la vésicule du _ fiel d’une femme âgée, morte de pleurésie dans l'hô- pital de Florence. * Pour maintenir dans une température uniforme pen- dant six mois les trois aiguilles privées de magnétisme , je renfermai la cassette qui les contenoit, dans une boîte beaucoup plus grande , en remplissant de charbon pulvé- risé , l'intervalle entre l'intérieure et l’extérieure. Celle-ci fut placée dans une chambre qui n’avoit d'autre ouver- ture qu’une petite porte ; un tuyau d’étuve traversoit (x) Voyez Tome III , page 3 et suiv, de ce Recueil. 168 CoRRESPONDANCE. cette chambre, dans laquelle un thermomètre suspendu au milieu indiquoit les différences , ou changemens de température, auxquels on remédioit de suite, avant que ces petites variations eussent eu Je temps d'atteindre l'in- térieur de la petite cassette, que la poudre de charbon dont elle étoit entourée en mettoit suffisamment à l'abri. Lorsque j'ai dit que si l'aiguille, mise dans la direc- tion du méridien magnétique , après avoir été impré- gnée par l'action du rayon violet étoit mise en liberté, j'ai cru inutile d'avertir le lecteur, que dans la position forcée que je lui avois donnée d’abord, l'aiguille avoit la pointe au sud, et la queue au nord; comment donc auroit-elle pû se rerourner d'elle-même ? Je n'ai jamais pû réussir à renverser les pôles des aiguilles magnéti- ques , avec la charge d'une batterie électrique, mais je suis «parvenu à rendre ainsi magnétiques celles qui ne l’étoient point. Je ne crois pas inutile de rapporter ici une de mes expériences ; j'avois isolé un barreau magnétique et une verge d'acier qui ne l'étoit pas, de manière qu'une des extrémités de cette dernière fût en contact avec V'un des pôles de l'autre. Je fis ensuite passer une forte décharge électrique par les deux barres, de manière que le fluide électrique du barreau magnétique passât à celui qui ne l'étoit pas. F'obtins ainsi un degré très-fort de magnétisme dans ce dernier; tandis qu'une charge élec: trique égale, si elle est appliquée à la barre non ma- gnétique sans avoir traversé préalablement le barreau aimanté, lui donne un bien moindre degré de magné- tisme. [Il semble que dans mon expérience, le fluide électrique transporte sur la seconde barré une portion du fluide magnétique de la première, et le fixe sur elle, Je passe à l'analyse du calcul biliaire dont j'ai parlé, et dont j'ai conservé deux fragmens. On ne peut avoir de doute sur son origine, puisqu'on l’a trouvé à l'ou- verture faite dans notre hôpital en présence de plusieurs professeurs , | 4 | + elle tournoit sa queue au sud et sa pointe au nord,-n ! 1 | D LA Exr. MAGNÉT. DANS LES RAYONS VIOLETS DU PRISME. 109 professeurs, qui ont aussi été témoins de mes expé- riences sur cette substance curieuse. Son volume et sa figure sont à-peu-près céux d'un gros Jupin; ses bords, et son centre étoient de couleur noiré, tandis que le reste paroissoit composé de cristaux jau- nâtres , en aiguilles, dont les sommets arrivoient à la croûte dont j'ai parlé, et les bases se réunissoient au centre noir de la masse, qui pesoit en tout 14 + grains. Après avoir séparé cette croûte et ce centre, de la partie cristallisée , et avoir concassé celle-ci, on a soumis ces fragmens aux expériences suivantes. 1.9 La partie cristalline , traitée à l'eau chaude, s’est cissoute en partie, s'est troublée , et est devenue un peu visqueuse. Par le refroidissement , il s'est déposé une matière pulvérulente , blanche et ressemblant à fa portion de la matière cristalline qui ne s'étoit pas dis- soute. On les a réunies pour les soumettre ensemble à l'action de l'alcool. La solution aqueuse, soumise à l'é- preuve des réactifs, a paru contenir du muriate de soude, de l’albumine , et une matière sucrée. Pour séparer cette dernière , on a employé lé procédé suivant: on a versé dans le liquide , de l'acétate de plomb, avec excès d'o- xide ; l'albumine sest précipitée. On à filtré la liqueur, eton y a fait passer du. gaz hydrogène sulfuré pour en ôter le plomb superflu. On à filtré et fait évaporer, et on a obtenu un résidu composé d'une matière sucrée, de muriate de soude , et d'acide acétique. L'alcool bouil- lant et bien pur, a dissous l'acide et la matière sucrée; mais, par le refroidissement, cette dernière s'ést dépo- sée en cristaux, l'acide acétique restant dans la solution. 2.” La poudre qui s'étoit précipitée de la solution aqueuse par le refroidissement , ét la masse cristalline on dissoute s'est trouvée du benzoïte de chaux avec excès de base (1). Le sel soumis à l’action de la chaleur, est (1) L'insolubilité presque parfaite de ce sel est d'autant Sc. et Arts. Nouv. série. Vol. 5. N0, 2. Juin 1817. M 170 VaRrTÉTÉSs. dépense l'acide s'est sublimé en très-belles aiguilles... 3.° La croûte noire, et le centre de la concrétion pa- roissent être analogues dans leur composition. L'eau et l'alcool en ont séparé les mêmes principes qu'on retire ar Ces dissolvans de la bile humaine desséchée ; c'est- à-dire , de l’albunune , du muriate de soude, une ma- tière résineuse, etc. mais ces deux agens ont laissé ab- solument intacte une poudre noire. Cette matière, des- séchée, et chauffée dans un creuset de platine , s’est brûlée comme un charbon animal ; il a paru un peu d'huile, et on a eu pour résidu une cendre rougeàtre, qui , lessivée, a paru contenir un sel à base de soude , de la chaux, et du fer. J'ai quelque lieu de soupconner que la chaux étoit dans le composé, à l’état de sulfate. VARIÉTÉS. ExPÉRIENCES SUR LES VIBRATIONS DU. PENDULE DANS DIFFÉRENTES LATITUDES. ( Zhomson’s annals of phil, Juin ). Ox est occupé actuellement en Ecosse aux expériences mé- ditées depuis long-temps sur la longueur du pendule dans différentes latitudes pour en déduire avec plus de précision, s’il est possible, qu'on ne l'a obtenu jusqu'à présent , la vé- ritable figuré de la terre. Le Colonel Mudge, Directeur prin- cipal dés opérations géodésiques faites en Angleterre , et Mr. Biot , de l'Académie Royale des Sciences de Paris, se sont rendus ensemble à Edimbourg; Mr. Biot y est actuellement ( juin } occupé aux expériences du pendule, tandis que le Colonel Mudge et le Capit. Colby mesurent une base de vérification près d’Aberdeen. On croit que les opérations à Edimbourg: et à Aberdeen seront terminées vers le milieu de juin,;,et à cette époque lé Dr. Gregory ; de l'Académie Royale militaire , viendra se réunir aux deux ,géomètres pour aller ensemble aux isles Orcades, y faire les observations astronomiques requises, comme aussi pour répéter les expériences du pendule , avec l’ap- pareil de Mr. Biot, et l'horloge astronomique de Mr. Mudge. RER ERREURS CESR plus singulière, qu'on sait que les benzoates calcaires artificiels sont exirémement solubles. (A) À ANNONCES D'OUVRAGES NOUVEAUX, FRANCAIS, ANGLAIS, ALLEMANDS ET ITALIENS. ED CD Ge OUVRAGES FRANCAIS. Théorie de la chaleur, par Mr. Fourier, a vol. in-4.° Paris, F. Didot. Mémoires de physique et de chimie de la Société d’Arcueil, tome 3.° in-8.° Paris, chez Mad. Veuve Perronneau. Principes d'Hydraulique et de Pyrodynamique , vérifiés par un grand nombre d'expériences faites par ordre du Gouvernement , par Mr. Dubuat, correspondant de l’Institut. 3 vol. 8.2 Paris, chez F, Didot. Elémens de géométrie à trois dimensions : partie syn4 thétique : théorie des lignes et des surfaces courbes, Par Hachette. 1 vol. 8.° Paris, chez Mad. V.e Cour- cier. Histoire médicale, générale et particulière des maladies épidémiques contagieuses et épizootiques qui ont régné en Europe depuis les temps les plus reculés, etc. Par J. A. F. Ozanam, D.M. Tome 1. in-8.° Paris, chez Méquignon. Précis élémentaire de physique expérimentale , par Biot, 2wol. in-8.° Paris, chez Deterville. Tableau du climat des Antilles et des phénomènes de son … influence sur les plantes, les animaux et l'espèce hu- maine. Par Moreau de Jonnès. Broch, in-8,° Paris, chez Migneret. s72 ANNONCES. OuvrRAGEs ANGLAIS. 4 System of chemistry , by Th. Thomson. Système de chimie par Th. Thomson , N. E. entièrement refondue, et réduite à 4 vol. in-8.° Londres, Baldwin, 1817. Observations on the diseased manifestations of the mind, etc. Observations sur les signes d'un dérange- ment dans les facultés mentales, ou de l'aliénation d'esprit, par J. G. Spurzeim. Royal in-8.° avec 4 pl. Londres, Baldwin, 1817. Experimental Enquiry , etc. Recherche expérimentale sur les lois des fonctions vitales , avec des observa- tions sur la nature et le traitement des maladies in- ternes ; tiré en partie des Transact. Philos. avec le Rapport de l'Institut de France sur les expériences de Mr. Le Gallois, et des observations sur ce Rap- port. Londres, Philips. (Sous presse). OuvrAGES ALLEMANDS. Anleitung zur Gebireskunde , etc. Introduction à la con- noissance des montagnes, avec leur classification en tableaux d’après leur structure , leur formation , leurs filons, leurs apparences extérieures , leurs transitions, enfin leurs usages économiques; 2. édit. x vol. fol. par C. F. Jasche. Erfurt, Keyser, 1816. Physikalische abhañndlungen , etc. Traités de physique, ou Essais pour étendre la connoiïssance de la nature, par Mr. Muncke , Prof. de Philos. à Marburg, 1 vol. 8. Giessen, Heyer: OuvRAGES ITALIENS. Delli alberi Indigeni, etc. Des arbres indigènes dans les bois de l'Italie supérieure; par G.B. Sartorelli, sous- inspecteur des bois dans le distriet de Succo. Milan, Barret, 1816. Nuovo metodo di misurarc le piu minute frazione del tem- po. etc. Nouvelle méthode de mesurer les plus pe- tites fractions de temps; par le Dr. Dal Negro, Prof. de phys. exp. dans l'Université de Padoue. Padoue, Bettoni , 1816. x vol. in-8.° es >IQUES Faites au J48 du niveau de la Mer : Latitude e de PARIS. 7: ® . 2 ST © fu ste Ê Bare eels3 OBSERVATIONS DIVERSES: EI Le & — À Lev. du so Pouc.lig.sei! 1 26. 9. z Ont À 3 EN ItÉS La température du mois a été sin- 4 te. gulièrement favorable aux graines d’au- : € ET s” * [tomne et de printems : les blés , les 2 ‘dx a seigles et les orges s'annoncent très- 8 26. 11. beaux. Les foins sont abondans. Les 9: 27. oO. jeunes trèfles sont bien réussis, et les Je TNT pommes de terre s'annoncent belles. T SL à SE . é ; R': SP RDR Les premiers raisins qui ai à pose 3 | ns ont coulé en grande partie; mais ceux 14 | © |— 0. de la seconde pousse sont très-beaux , 16 27. 0. quoique peu abondans. On en voit 16 EU quelques-uns en fleur. 17 26. 11. 1 18 =, 10, 19 — 10: 1 20 — 10. 21 — 10. 1 22 > }37: 1. 23 26. 10. 1 24 — 11. 25 UNIS 3 GT | 26 MES AE: 27 — 9. Déclinaison de’ l'aiguille aimantée , à 2819 9.1 l'Observatoire de Genève le 30 juin 29 Fes 0 0 ; 19°. 58! 20 — 10. 1 F Température d'un Puits de 34 pieds Moyennes. 26.11. 6,6 le 30 juin + 10. o. TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENÈVE: 395,6 mètres ( 203 toises) au-dessus du niveau de la Mer : Latitude 46°. 12. Longitude 15°. 14°. ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de Paris. A OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES JUIN 18:17. “ RE ne Therm. à l’om- & 5 4 x ne a 4 a Hygromètre Pluie ou E L RS mi... = Baromètre, eterre,divisé} à cheveu. | neige en | & à ents,. tat du ciel. Ë : , 52 $ Ê en 80 parties. 24 heures. SE OBSERVATIONS DIVERSES: SE < À Lev. du Sol.| à = heures. | Lau s. | à 2h. Laus.| 2h. Fi ë 2]L. ds|aà:h Pouc.lig.seiz. pouc.lig.seiz. À Dix. d.| Dix. d. | Degr. | Deg, } Lig. dou. ; k nm D my | ———/ CS, EE net Ed as ed ae, mn ne me 1 26. 9. 926 9. 1 5. olt14. 6] 86 | 63 — Re JS. NE | SO-N |cl., nua. 2 — 9. 12}— 30. 1 7. 31 14. 8] 8r 67 — RH Cal. SO-NE! cl, , cl. nua. 3 RC GC) rt lost 80 71 _—— R. | cal. | so ser. , Cou. La température du mois a été sin- 4 27 10° ICT 1, OÙ 11. 7} 13 8 81 81 —— No so cou. leg., cou: !'gulièrement favorable aux graines d'au- $ — x, 10[— 1, 2} 10. 5] 18. 61 90 70 —— R. LS 5 nua. LS tomne et de printems : les blés , les ps — : L] —— . so . . : , \ 61 C 1. $ ; 1. Oo a 8 _ : 63 =: ss : _. ne seigles et les orges s'annoncent très- — oo. 26, 11. 9 : 1h 20: I 70 — . . 54 CE . c 26: ut dleat aol allant ol es 65 rer =. so so Enua. , id. beaux, Les foins sont abondans. Les : 27. oo 827. o: 6115. 3l 22 o 77 69 EE so so nua. , cl. jeunes trèfles sont bien réussis, et les | 10 — oo. 4126. 11 341 15. 1| 21. oÙ 8 74 — —— 1 50 so nua, , id. pommes de terre s'annoncent belles. 11 — Oo. S8f— 11, 13] 12. 6/17. 8) 7 74 = = AR Se PER U Les premiers raisins qui avoient poussé _ ë 24. —— + À so.xé| so NC x à s 12 56. 11. 10 11, 3) 84/21 9 81 ti jen ont coulé en grande partie; mais ceux 15 — te 1 9:13) 9 41 23. 81 79 | 691 —— En. |so so cl, id. al à au 14 @ |— 10. 6Ù— 11. 4l 16. o| 12. 9 76 84 du 6 ———| 50 so cou. , plu. e le seconde pousse sont tres- SAME 16 27. © 7|:7. o. 12 10. 3|°13. 2} 94 83 JG NE N plu. , cou. quoique peu abondans. On en voit | 16 — © 9— o $glio. :| 13, 5 89 83 —— NE NE cou. , id. quelques-uns en fleur, | 17 26.11. 10126. 171 1H 11. 1 16.0 88 80 a R. NE NE cou. , nua. 16 ro. 71— 10. 0H ro al19. 81 00 76 8 VE s el. , cou. plu. 19 — 104 11|— jo. 161 11. o| 19. oÙ 80 7315. © Η le NO cl 10: 20 — 10 6|— 9. 9! 12. of. 20. of 80 72 == |. 5 cal cl. , cou. | 21 10. 11]— 217. 10 10. o| 165. 7 80 79 Fe 6 —— |] cal. N cou. , id. | 22 ) CR 16 RIZ 0) T2 NO) N8 0 82 6. o RE cal. fcou., plu. 23 26. 10. 12]— v1. 3] 11. 5 14 51. 70 78 g 9 ——À cal | cal |plu., cou. 24 11. S8|— 11. 3 2. 5]:19, où 90 88 ——| cal. so cou. , nua. | 26 io code ue Gll Lion O1 AOC 85 O6 ——| cal. so brou., nua. Die : 2 8 — A D N No cl. , nua. SL SAR . , ; 26 10. 12 LOTO TI US TO 7 Eu 7 7 , Déclinaison de l'aiguille aimaniée , à 27 9. 3— 7.112 o| 21. 0. 73 |. 76 A RS | : Yo jui 28 9. 14[— 10. 13 13. 0] 16. sf 90! 794 3. 9 {so |5so dJoou., id. l'Observatoire de Genève le 30 juin 29 a do ile Goo 90 73 —— so N cl, id, 199. b8, 30 JO. 16) 10. 14h 12.6] 17.6 85 84 —— R. so so nua. , COU. ; Température d'un Puits de 34 pieds — ne — — — | —— À — À ———À#— À — | — | ——— le 30 juin + 10. o. Moyennes. [26.11.6,60/26. 11.3,33 Htor,15|t17,83Ê82,77 [7 55370 37. 6 (49171 A E, ASTRONOMIE. UEBER DIE STRARLEN-ZERSTREUNDE KRAFT DER ATMOSPHAERE, etc. Sur la force dispersive de l'atmosphère, pour les rayons de la lumière, et son influence sur les réfrac- tions astronomiques ; par Mr. Stephen Lez de Londres. (Astronomisches Jahrbuch, Berlin , par Bonx, pour, 1819 ). ( Traduction ). Qurrqurs peines que les astronomes se soient données pour déterminer exactement la réfraction de la lumière mélangée , on n'a cependant, à ce que je crois, jamais rien fait pour déterminer la force dispersive de l'air, ou la différente réfrangibilité des rayons de couleurs différentes , à leur passage dans l'atmosphère. IL faut cependant reconnoître l'importance de cette recherche, si l’on réfléchit à l'effet que la différente ré- frangibilité des rayons. de diverses couleurs doit pro- ‘duire sur, la position apparente des objets d'où pro- æèdent, ces, rayons. Des étoiles dont les couleurs sont différentes doivent être soumises à des réfractions diffé: rentes ;.et la hauteur apparente du soleil doit changer un peu, selon la couleur du verre au travers duquel on l'observe, Peut-être cette remarque suffit-elle seule pour expli- ‘quer certaines différénces qu'on à reniärquées dans la détermination de la latitude d'an même lieu, selon “qu'on la déduit de l'observation des étoiles circompo- - laires ; où de celle de la hautetr métidienne du soleil4 Sc. et Arts. Nouv. série, Vol,5, No.3. Juillet 1817. N 174 À STRONOMIE. Lis on a vainement cherché depuis long-temps à faire dis= paroïître, ou à expliquer ces différences (r). Cette force dispersive de l'aumosphère montrera en mème temps pourquoi Aldebaran, et en général les étoiles rougeàtres , paroïissent quelquefois entamer le disque de la lune dans leurs occultations, sur-tout quand leur entrée ou sortie a lieu sur le bord éclairé et supé- rieur de la planète; car, la lumière blanche de la lune est plus réfractée que celle des étoiles ; et par consé- quent, le bord de la lune est plus relevé en appa- rence , ce qui fait que l'étoile doit paroître entamer le disque de la lune quelques secondes avant, ou après le contact (2). Les différences notables qui se trouvent dans les ré- sultats de plusieurs observations , sur la déclinaison de quelques étoiles fixes , peut bien avoir la même cause, c'est-à-dire, que la lumière de certaines étoiles est plus ou moins réfractée, à raison de la couleur qui domine dans leur lumière. Toute personne qui compare entr’elles les étoiles fixes, dans une belle nuit, doit être frappée de la différence que présente leur lumière ; même à l’œil nud, leurs couleurs paroissent très-diverses ; mais ces variétés de- viennent encore plus frappantes quand on observe les étoiles au travers d’un prisme adapté à l'oculaire d'un télescope de réflexion. Une étoile, observée ainsi , se change en quelque sorte en un spectre prismatique. Sirius , et les étoiles d'un blanc brillant, montrent une longue queue d'un beau violet ; et presque toutes les (x) Voyez le Traité de Piazzi sur l'abliquité de l'Ecliptique. T. XI des Mémoires de la Société Italienne. [A] (2) Voyez Phil. Trans. Vol. LXXXIV, p. 345 , et Hést. Céleste 'F.T. I. p. 393, 403, 413, 425, 428 , 467, et Connoiss. des Tems pour 1817. [A] Sur LA FORCE DISPERSIVE DE LATMOSPHERE. 193 autres couleurs. du prisme ; .Aldebaran , « d’Orion, et d'autres étoiles plus ou moins rouges, présentent ces couleurs dans une moindre variété ; et les étoiles d'un blanc mat, montrent une quantité de lumière verte très- vive. Les planètes présentent aussi à cet égard des appas rences très-différentes ; la Lune , Vénus, et Jupiter, pa- roissent posséder toutes les couleurs ; mais le vert est très-pâle dans toutes; Mercure et Mars sont en défaut des rayons moyens , et les plus ordinaires du spectre; au. contraire , la lumière de Saturne paroït être parti- culièrement composée de ces rayons moyens , avec un léger mélange des rayons prismatiques extrèmes (1). La réfrangibilité différente des rayons diversement co- lorés est très-apparente pour les étoiles voisines de l'ho- rizon. Si on les observe, dans une belle puit, avec un oculaire qui grossisse 200 fois ou davantage , elles pa- roissent se dilater, en formant une belle image prisma- tique. Sirius se montre ainsi particulièrement beau, lors- qu'il n'est qu’à quelques degrés au-dessus de l'horizon. L'observation de cette us oblongue que prend le spectre près de l'horizon, et la persuasion, tirée de Jobseryation répétée sur différentes étoiles, que la sé- paration des rayons est déjà visible à la hauteur de 40 jou 50 degrés, ma conduit à l'idée que la force disper- sive de l'atiiosphere doit être suffisante, dans plusieurs cas, pour exercer une influence rronible sur les obser- vations astronomiques ; et j'ai cru , en conséquence , qu'il séroit à desirer qu'on pût déterminer exactement, s'il étoit possible , l'effet total de cette séparation des ‘rayons différens (2). (rx) Ne pourroit-on pas expliquer par cette circonstance pourquoi Saturne , avec moins de lumière, supporte mieux de grandes forces amplificatives que Jupiter et Vénus ? [A] (2) Le Dr. Herschel dit dans une note de son Mémoire sur les étoiles doubles ( PAë. Trans. Vol. LXXV ) que la force N 2 476 ASTRONOMIE. Telles étoient les considérations qui précédèrent la suite des observations dont je vais montrer la marche et les résultats. Le premier instrument qu'on aît employé dans ce but avec quélqu'avantage , fut un télescope de réflexion de deux pieds, de Short, qui appartient à la Société Roy. Au foyer exact de l’oculaire, je fixai horizontalement une bande étroite d'ivoire ; et j'observai, avec cet instru- ment , l'étoile de première grandeur appelée Capella (la Chèvre }) et d'autres étoiles basses, près du méridien en comptant exactement le temps qui s’écouloit entre le premier contact, et l'immersion entière , et entre la pre- mière réapparition , et l'émersion complète de l'étoile hors de la bande d'ivoire ; j'obtenois ainsi assez de données pour calculer la largeur verticale du spectre, et celle-ci, comparée avec la largeur horizontale, donna l'effet de la dispersion dans le sens où je la cherchois. Mais cet appareil grossier ne pouvoit pas me suffire long-temps ; et dans le but d’éviter une dépense au- dessus de mes moyens, je priai mon ami, Mr. Rennie, de me confier son télescope de sept pieds, fait par le Dr. Herschel, j'y adaptai un excellent micromètre à fils, de Troughton , et j'obtins ainsi un instrument capable de déterminer de petits angles , jusques à une fraction de seconde, Je mesurai, avec cet appareil , plusieurs dispersive de l'atmosphère est très-remarquable dans les étoiles basses ; et il observe , avec raison , qu'il faut avoir égard à cette circonstance dans les observations délicates des étoiles près de l'horizon ; il donne la mesure de deux diamètres de £ du Sagittaire , mesüre qui paroit indiquer que la réfrac- tion des rayons extrèmes est à-peu-près égale à .! Æ de la véfrangibilité moyenne. Je crois de mon devoir de faire men- tion de cette circonstance en parlant du travail d’un aussi . grand astronome, quoique je n’aie connu son observation que long-temps après avoir fini les miennes sur Mars. SUR LA FORCE DIPERSIVE DE L'ATMOSPHÈRE. 177 fois le diamètre de Mars , aux environs de son opposi- tion, dans l’année 1813. Comme les appartemens de la Société Royale sont commodément situés pour cet objet, j'ai observé la planète au moment où elle paroissoit au- dessus des édifices , et jusqu'à sa hauteur méridienne, qui ne dépassoit jamais 15°, avec un grossissement de 160 et davantage. Le disque de la planète paroissoit très-allongé , sur-tout près de l'horizon. Le bord supé- rieur étoit d'un beau bleu, et l’inférieur, d'un rouge foncé. En mesurant avec soin son diamètre , et la lar- geur de ses bords colorés , je cherchai à déterminer aussi exactement qu'il seroit possible , de combien les images des planètes diversement colorées étoient sépa- rées ; mais il restoit toujours de mesurer exactement les bords coloriés, car, la lumière nécessaire pour éclairer les fils affoiblissoit tellement la couleur, qu’on ne dis- tinguoit qu'à grand peine ses limites exactes. Par cette raison, et parce que je desirois employer des grossisse- mens plus forts que le micromètre ne le comportoit, je passai à la méthode suivante , que je trouvai beau- coup plus commode et que je crois tout aussi exacte. Je dessinai sur du papier, différentes figures de deux cercles égaux, qui s'entrecoupoient mutuellement. Dans la première figure , j'établis les centres des cercles à la distance l'un de l’autre d’un dixième du rayon : dans la seconde , leur distance étoit de =; dans la troisième, =., etc. La partie supérieure de ces figures , qui avoit la forme d'une lune, fut colorée en bleu ; l’inférieure , en rouge ; et celle du milieu , qui étoit commune aux deux cercles, en jaune rougeûtre. Je fondis les couleurs les unes dans les autres aussi bien qu'elles le paroissent dans les planètes. J’avois réfléchi que je ne voyois en effet pas une image unique de Mars, mais une suite d'images diversement colorées , qui étoient situées dans la mème direction , mais se dépassoient les unes les autres. 178 ASTRONOMIE. Lorsque je me fus pourvu d'un certain nombre de ces dessins, je les comparai plusieurs fois avec la pla- nèête, vue dans le télescope, et dans ses grossissemens différens. J'observai soigneusement à laquelle de mes figures elle ressembloit le plus à l'époque de l’observa- tion, que JE également. Après avoir ainsi opéré , on pouvoit facilement cal- culer la vraie hauteur , et estimer à très-peu-près, par la figure comparable : ” division des images, en faisant la comparaison avec le diamètre de la planète mesuré par le micromètre. D'après un grand nombre d'observations que j'ai fai- tes par toutes ces méthodes différentes , sur Mars, Vé- nus, et les étoiles fixes, j'ai trouvé la RME du rayon extérieur égale à une aliquote entre -— et de la réfraction totale. On a déja observé plus haut, que le défaut d'accord qui a lieu entre les déterminätions de la latitude d’un même lieu, obtenues par les étoiles circompolaires, et par les observations du soleil pourroient peut-être pro- venir de l'usage des verres colorés qu’on employe dans ces dernières ; mais cette conclusion deviendra plus pro- bable encore, si l'on jette un coup d'œil sur la méthode dont se servoit le Dr. Bradley pour déterminer la quan- tité absolue de la réfraction. Le Dr. Maskelyne la décrit très - clairement dans le Vol. 77 des Trans. Phil, Il dit que le Dr. Bradley trouva la hauteur du pôle par l'ob- servation des étoiles circompolaires , et la hauteur de l'équateur par les observations du soleil aux deux équi- noxes ; qu'il trouva la somme de ces deux hauteurs — 89, 58 3"; ce qui donne 1’ 57 pour somme de la réfraction à la hauteur du pôle et de l'équateur; et qu'il attribua sur cette somme 45"”,5 à la hauteur du pôle , et 71”,50 à celle de l'équateur. Mais, le Dr. Bradley se servoit surement de verres ebscurs pour l’observation du soleil , probablement de SUR LA FORCE DISPERSIVE DE L'ATMOSPHÈRE. 179 verres noircis à la fumée , qui devoient lui présenter une image pâle et couleur d'orange , ou d'une réfran- gibilité moindre que la moyenne. Ainsi, là réfraction assignée par Bradley doit ètre trop foible pour une lumière blanche. Cette seule remarque suffit pour introduire une petite différence entre les résultats tirés des observations du soleil et de celles des étoiles. Mais, je vais citer encore deux circonstances qui me semblent avoir produit un défaut apparent d'accord encore plus grand. La publication du Nautical almanach , en 1767, a donné l'idée d’un emploi presque universel du sextant de Hadley ; cet instrument exige indispensablement l’u- sage des verres colorés; et leur grand avantagé sur ceux noircis par la fumée , a fait qu'on s’en est servi dans presque tous les instrumens. Les verres produisent com- munément une image rouge foncée , et qui est, par conséquent , d’une moindre réfrangibilité que celle qui provient des verres noircis par la fumée. L'effet de ce changement devoit donc être tel qu'il a toujours lieu , lorsqu'on fait une trop grande correction aux observa- tions solaires, à cause de la réfraction des rayons. L'adoption de l'objectif achromatique ( 1 ) a produit une erreur d'une autre espèce qui, dans certains cas, a un effet contraire à la précédente. Dans la lunette à objectif, telle qu'elles étoient au temps de Bradley, les images diversement colorées se forment à des distances focales différentes, ce qui oblige, pour ainsi dire , Tobservateur à arranger son instrument conformément au foyer qui donne la lumière la plus forte, ce qui a lieu pour l'imäge rangée (2). Par-là , les couleurs plus (x) L'objectif achromatique fut appliqué pour la première fois à Greenvich en 1772 au quart de cercle méridiônali êt en 1789, au septentrional.. (2) Optique de Newton, Liv. I, r.re Part. 7: prop. 80 ASTRONOMIE. foibles qui, dans le ‘spectre, occupent le plus d'espace (r), se dispersent et se perdent sous les rayons plus puissans. Il en est autrement dans les bonnes lunettes achromatiques , car ici tous les râyons se réunissent sen- siblement au mêmé point, et on voit par conséquent chaque couleur à sa vraie place; de sorte que l’obser- vateur, quand il partage le spectre par le milieu , prend Ta hauteur moyenne , qui répond au bord supérieur de l'image verte. Mais, si dans les observations des étoiles circompolaires , on prend le côté supérieur de l’image verte, 1l faudra faire une plus graude correction que celle de Bradley pour obtenir la véritable hauteur du pôle. Il ne sera pas hors de propos de remarquer ici, que les observations de La Lande à Paris sont moins d'ac- cord entr'elles que celles de Greenwich ; et que celles de Piazzi à Palerme le sont encore moins que celles de La Lande, Je présume que ceci provient en partie de la moindre hauteur polaire de ces endroits, et en par- tie de ce que les couleurs plus foibles dans les images formées par ces étoiles se distinguent mieux dans l’atmos- phère sereine de la France et de l'Italie, que sous le ciel de l'Angleterre. Il me paroît donc que pour con- noitre exactement la réfraction astronomique, on doit se servir au moins de trois différentes espèces d’obser- vations, savoir : 1. d’observations nocturnes des étoiles fixes, dans lesquelles toutes les couleurs prismatiques deviennent visibles : 2.° d'observations d’étoiles faites de jour, dans lesquelles on ne voit que les rayons couleur d'orange : 3.° d’observations du soleil par des verres diversement coloriés. Nous osons espérer d'obtenir par ces moyens, une connoissance de la réfraction astrono- mique assez exacte pour construire des tables applica- bles à tous les changemens possibles dans les circons- (1) Zbid, L. x. Part. IL. Prop. 3. OBSERv. POUR LA PARALLAXE DU SOLEIL. A8r tances; mais cette recherche est plus particulièrement du ressort de ceux d’entre les astronomes qui ont l'avan- tage de jouir d'un beau ciel, et d’instrumens plus pro- pres que les miens à des observations aussi délicates. EE Note ox oservarions, etc. Note sur les observations à faire pour déterminer la parallaxe du soleil. ( Tz//och's Pkilosophical Magazine, mai 1817 ). ( Traduction ). RAR RS A Mr. Trrrocx. Mr. | PA notes suivantes ont été rédigées par Mr. Burkbardt, Directeur de l'observatoire de l'Ecole militaire à Panis, d'après l'invitation de Mr. le Comte Laplace ; et comme leur publication peut être fort utile à la science , je vous en envoie une copie pour l'insérer dans votre Journal. Je suis, etc. Az Rascnin,. L L'opposition de Mars aura lieu au mois de décem- bre 1817. La planète sera pendant quelque temps sur le parallèle de l'étoile 118 du Taureau , dont la position moyenn®& le 1er, janvier 1818 sera, asc. droite 79° 31' 9"”,4; décl. 24 59 32"3. Depuis le 19 novembre, la différence de déclinaison entre la planète et l'étoile ne sera que de huit minutes de degré, et leur différence d’ascension droite , de quelques minutes , en temps ; il sera donc facile de mesurer plusieurs fois chaque nuit ces diffé- 182 ASTRONOMIE. rences de püsition de la planète et de l'étoile; et ces observations , faites dans des lieux très-distans, compä rées entr'elles, donnieroït la parallaxe de Mars, d'où l’on tire celle du Soleil. INB. Il faut remarquer, que l'étoile en question est double ; mais comme l'intervalle qui sépare les deux étoiles qui la composent est petit, il vaudra mieux rap= porter l’observation au milieu de cet intervalle qu'à l'une ou l'autre des deux étoiles. 2. On pourra faire lé même genre d'observations sur Vénus, dans le même mois ; la planète sera dans sa conjonction inférieure le 26 décembre 1818. Le 24 novembre elle sera en conjonction avec l'é- toile + du Capricorne ; et leur différence de latitude ne sera que de cinq minutes. Le 19 décembre la planète sera dans le parallèle de + du Sagittaire. Et le 21 décembre dans le parallèle de + du Sagittaire. Mais comme il n'est guères probable qu'on puisse voir aisément ces étoiles de jour, voisines, comme elles le paroîtront , du soleil , il sera niieux de comparer la planète avec Antari, sur le parallèle duquel elle sera lé 28 novembre. Son asc. dr. est de 16 h. 18', et sa décl. 26° austr. Si l'on pouvoit observer ces distances apparentes dans YInde ; et au Cap de Bonne-Fspérance, on en déduirôit, avec beaucoup de précision , la parallaxe de Vénus ; erreur dans la position absolue de l'instrument seroit fans conséquence , pourvu qu'on rapportàt toujours la planète à l'étoile (x). | (x) Nous desirons vivement que l'avertissement qu’on vient de lire porte l'attention des astronomes et celle des amateurs de cette science, vers le parti qu'on peut tirer de cette classé d'observations qui ont pour objet la détermination des simples ge" 2 Le a OBsEAVATIONS POUR LA PARALLAXE DU SOLEIL, 183 différences d’ascension droite et de déclinaison entre les planètes et les étoiles fixes assez raprochées en déclinaison pour passer l’une après l’autre dans le champ d'une lunette munie d’un micromètre et montée sur un appareil parallatique de manière à ce qu'on puisse compier sur sa fixité dans l'intervalle des observations. Déja en 1791 nous avions fait construire à Ge- nève un appareil de ce genre, portant une lunette de trente pouces de Ramsden; les épreuves fréquentes que nous en fimes, et particulièrement à l'époque d’un passage de Mercure devant le disque du soleil nous convainquirent que, tant par sa facile exécution, que par son usage commode et exact, cet appareil méritoit l'attention des amateurs qui possèdent ou qui seroient dans le cas d'acquérir des lunettes, du genre de celle à la- quelle nous avions appliqué le nôtre. Ce motif nous engagea à én publier la description détaillée avec fig. dans le vol. XVII de la Bibl. Brit. Nous lui fimes ajuster en 1801 un excellent mi- cromètre à fils d’araignée fait à Londres par Troughton { Bibl. Brit, Tom. XXI , page 192 ) et cette addition en augmente beau- coup la précision et la commodité. Nous en fimes construire un semblable à Paris en 1813 appliqué à une excellente lu- nette de Dumotiez, pour l'usage de l'un de nos amis, ama- teur éclairé d'astronomie et observateur zélé et assidu ; le mi- eromètre fut fait à Genève par Mr. Gourdon, sur le modèle de celui de Troughton , qui légale en précision, et ce micro- mètre appliqué à un oculaire d’un grossissement eonvena- ble , peut déterminer des fractions de la seconde. Avec cet appareil si l'on y joint un bon catalogue d'étoiles , et une pen- dule ou un chronomètre de poche passablement réglé ( con- dition que l'appareil lui-même aide à remplir) non-seulement un astronome , mais un simple amateur ; un voyageur, peu- vent dans une guérite, dans un jardin, sut une plage loin- taine , faire des observations aussi bonnes et aussi profitables à la science que le sont plusieurs de celles qu’on obtient dans les observatoires les plus riches en grands instrumens ; l'appareil se prête merveilleusement aussi à des observations suivies sur les taches du soleil et sa rotation. (Voy. Béb. Univ. Tom. I], p- 185 et Suiv.) (R) Cas ) PHYSIQUE. DÉTERMINATION DE LA HAUTEUR DU LAC DE GENÈVE AU- DESSUS DE LA MER MOYENNE, par Mr. Dercross, Capit. au Corps Royal des Ingénieurs Géographes militaires; communiquée aux Rédacteurs de ce Recueil. RAA LAAR AAA LI MM. T. FRE de donner mes nouveaux résultats barométri- ques je vais rapporter ceux du célèbre physicien Deluc. Je prendrai dans son grand ouvrage, sur les modifica- tions de l'atmosphère, ses données, et je les soumettrai au calcul d’après le coëfficient de Ramond, et la for: mule de La Place. Hauteur du lac de Genève sur la mer, par Turin. Par une moyenne entre 170 observations correspon- dantes faites à Genève et à Turin du 31 mai au 3x juillet 1957, le matin, à midi et le soir, l’on à; A Genève à 50 pieds au-dessus des eaux du Rhône au sortir du lac. | ie a ‘Barom. 323,50 à 0,0 Deluc. l’air à + 18°,0 Delue |£ & Et à Turin salle de l'Académie. Cuvette barom. & mèt. ; 2 à 243,4 de la mer. S lig. 4 Barom, 329,00 à 0,0 Deluc. l'air à + 18°,00 Deluc /À Havureur pu Lac DE GENÈèvE. 185 Ces données , traduites en mesures métriques, et centésimales, deviennent : mill. Pr. Genève, Bar. 729,7607 à 12, 5 d'air à 203 + 22,50 Et Turin. Bar. 742,1680 à pr l'air, à . + am t—t—= 0,0 T+T—+45.00 8 2 (T+T'}—+-90,00 Qui donnent le résultat suivant : mètres. Les tables de Ottmann ç avec 729,7607 . . . . 582,3 donnent Yravee 742,1680 . . . . 5961,5 134,20 5 Cor. tempér. moy. air —(£) X 90,004 12,10 0e Cor. latitude moy.—45°38. . . . . . + o,45 mt D'où différ. niveau des baromètres — 146,75 Mais, la hauteur du barom. de Genève sur le Dresde... 0. nt à A Se d'TÉ AS Hauteur lac sur Turin... . . . ... . . . . 130,9x Or, par un nivellement géodés, le barom. de Turin étoit élevé sur la mer de. . . , . . 243,44 Donc enfin, l'on a pour la hauteur du lac de mt Genève sur la Méditerranée ;par Turin. . — 373,92 Le calcul de Deluc donnoit 371, 55 pour cette même hauteur. d sh 186 Prysiques. Hautéur de Turin sur la Mediterrance, à Gênes. Deluc, par une moyenne entre 84 observations cor- respondantes faites du 24 juin au 27 juillet 175... trouve : A Turin, sol Acad, Bar.—328,75 à o Delucy L'air, à latemp. À Gênes, niv. mer. Bar.—338,00 à0 Deluc$ moy. + 20,0 Données qui, traduites en mesures métriques deviennent : Pr. Turin. 741,604 à + ga L'air, à la tempér. Et Gênes. 762,470 à + 12,59 moy. +25°,00 = E'+ T—+ 50,00 2 (T'4+-T}=—+-100,00 Les tables don- fTurin—;41 ,604 . . 5955,46 nent ayec ÎGênes—762,470 . . 6196,43 220,97 Correction témpér. moy. air— . . + 22,10 Corr. latitude moy.—44° 45 —. . + 0,35 D'où, hauteur sol Acad. Tugin sur la LE mer, à Gênes ... . . . . .—. 243,82 Mais, hauteur lac Genève sur Acad. Turin ci-derrière. . . . . . —+130,51 D'où enfin, hauteur Zac de Geneve sur sas mer, à Gênes, par Turin= . . . . 374,33 Or j'ai trouvé ci-derrière . . . . 373,92 —— — Différence. . . ,; * 0,41 Haureur pu Lac DE GENÈvE. 187 Cet accord est très-satisfaisant, et prouve l'exactitude de Deluc que j'ai eu déjà l'occasion de mettre en évi- dence. Cependant, le made de calcul de Deluc pour ce cas- ei n'est pas très-exact. En effet, il trouve cette même mê 2 en x. de M 27 de HrauYee jte ee ent 374,33 — Différence . RE QUE Par un nivellement géodésique exécuté avec la plus grande exactitude par les Ingénieurs géographes français , l'on a trouvé que le sol de la salle des baromètres de mt Turin est élevé au-dessus de la mer Méditer. de 243.41 Mais Deluc trouve barométriquement. . . . 243,82 mt Différence . , . 0,41 Il seroit difficile d’assigner à laquelle de ces deux déterminations , l'une géodésique , l'autre barométrique, 1l faudroit attribuer cette légère différence comme erreur. 188 PHYSIQUE. Hauteur du lac de Genève sur la Méditerran&æ , par Beaucaire. Du 11 au 30 juillet 17970. Deluc observa le baromètre à Beaucaire, à 42 pieds au-dessus du Rhône qui etoit alors fort haut , et son père observoit à Genève simultané- ment dans son cabinet à Li pieds na. du lac, dans cette saison. Les moyennes SRE de ces 5o observations sont : L'air à la tem. moy. —3°,5 Pr. Genève. 34 à à + 12, p — 0 Deluc | échel. Deluc. Données qui, réduites en mesures nouvelles, procurent : Pr. Beaucaire—764,8672 à + 12,5 Pr.Genève —732,1575 à + 12 5} Laira agree —38, 20 2(T'+T)—76,40 Les ne QE 764.8672 … .7. "7. « A0 42 8 Pr. Beaucaire=339.-+ n à + La 5 — 0 Deluc donnent et— 732,1575 . . . . . . 5853.40 348,02 Cor. temp. air — (22) x 76°,40 —+ 26,59 Cor. latitude moyenne— 45° 0 ——+— 1,20 Différ. niveau des deux baromètres — . . . . 375,81 Hauteur barom. Beaucaire sur le Rhône . . . + 13,64 Hauteur barom. Genève sur Rhôneà Beaucaire— 389,45 Hauteur barom. Genève sur lacGenève— . .— 25,34 D'où haut, lac Genève sur Rhône à Beaucaire 364,14 Mais haut, Rhône à Beaucaire sur lamer= ..+ 11,70 Donc enfin haut. lac Gen. sur la Médit.par Beauc— 375, 8x Or j'ai trouvé cette même hauteur par Turin . . 3392 Par Turin et Gênes. . . . . 374,33 Somme. . . . . +. 14,06 mt Moyenne = ..._., 374,69 ver ça Haureur pu Lac DE GENÈvE. 189 L'ancien calcul de Deluc auroit donné : Hauteur lac Genève sur mer par Turin . . . . 391,55 Par Turin et Gênes. . . 365,77 Par Rhône à Beaucaire. . 388,18 SON er EU 225,50 Moyenne = 2. 379,17 Je trouve par mes calculs. . . . 374,69 mt : Différence— . . . . 0,48 L'accord de ces deux moyennes est encore une chose fort singulière et qu'il faut attribuer au hasard; car les résultats partiels sont très-irréguliers d’après le calcul de Deluc. Détermination de la hauteur du lac de Genève par les observations correspondantes faites æ Genève, a Pari et à Strasbourg. En 1813, Delcros fit à l’observatoire de Genève 75 observations barométriques méridiennes correspondantes avec celles de Strasbourg et Paris. En voici les résultats | moyens : S, et arts! Nouv. série. Vol. 5. N°. 3. Juillet 1817. ‘0 190 Puxsiquez. Par une moyenne entre les 75 observations l’on a : ‘ mt A Genève observatoire. à 28,89 au- dessus du lac. mill. c c Cazcur. —727,9402 à + 14,014 air à + 13,671 \ avec mètres, R ; ; mt 727,5402.... 5802 À Paris observatoire royal à 72,70 au- + de x” dessus de la mer. 7156,9587... 6118,67 [4 C manne mue —756,9587 à + 16,191 air à + 15,494/ 315,68 Correction tempér. mercure . .'.— 3,10 ‘Correction tempér. air . . —. . . + 18,23 Corr. latit. moy. = 47° 30 —. . . + 1,00 D'où haut. barom. Genève sur celui de Paris. . 331,85 Mais hauteur Paris sur mer (moyenne entre Delcros et Ramond), . . . . . . . . . 4 72,70 Hauteur bar. observ. Genève sur la mer. . . . 404,5x, Mais hauteur bar. observ. GenèvesurlacGenève— 28,89 Donc enfin haut. du lac de Genève sur La mer= . 395.62 Or j'ai trouvé par mes calculs des donnéesde Deluc. 374,69 750,31 Sommé . à . 3 10,31 ] à mt, Moÿénne.- : : : °. = 999,19 D’après toutes les probabilités cette détermination moyenne doit être aussi exacte qu'il est possible de l'obtenir , avec les moyens connus. Des nivellemens géodésiques n’ajouteroient probablement rien à son exac- titude. Cependant, pour ne rien laisser en arrière, je vais la déduire de la hauteur de Strasbourg (encore un peu douteuse) par le nivellement géodésique qui lie cette ville avec celle de Genève. Haureur du Lac DE Genève. 197 . mt Haut. du sommet tour cathéd. Strasb. sur la mer— 287,00 Différ. niveau géodésique entre sommet tour Strasbourg et lac Genève. . . . . . . + 82,60 à mt D'où hauteur lac Genève sur la mer moyenne 369,60 Cette détermination s'éloigne de — 5 6 de la moyenne que j'ai conclue de l’ensemble de mes observations et de celles de Deluc. Je crois que cela tient à l'incertitude qui existe encore sur la häuteur de Strasbourg sur la mer que j'ai adoptée provisoirement, mais qui auroit besoin d'être soumise à une critique fondée sur une immensité d'observations que je n'ai pas encore .eu le temps dé calculer et qui se trouvent encore au crayon dans mes Tegistres. Je men occuperai dans peu , et j'aurai l'honneur de vous en faire part (r). (x) Notre savant correspondant nous a communiqué une suite intéressante de résultats barométriques comparés , qui trouveront place dans ce Recueil. [R] 0 2 (. om à OPTIQUE. ON THE STRUCTURE OF THE CRISTALLINE LENS , etc. Sur la structure du cristallin dans les poissons et les quadrupèdes, telle qu'on peut la déduire de son action sur la lumière polarisée, Par D, Brewsrer, des Soc. de Londres et d'Edimbourg. ( Trans. Phil. 1816 ). ( Traduction 3e id n'existe peut-être pas d'objet dans l'histoire naturelle qui ait attiré aussi fortement l'attention des observa- teurs, que la structure et les fonctions des yeux des animaux ; et certainement il n'y en a guères où les recher- ches aient été à la fois plus pénibles et moins fruc- iueuses. Le physiologiste étoit bien naturellement con- duit à étudier le mécanisme de l'organe qui procure à l'homme ses plus nobles jouissances ; et le physicien , en considérant cet organe comme l’ouvrage de la suprè- me Intelligence, a dû être animé de l'espérance de per- fectionner les instrumens optiques, en cherchant à imi- ter, au plus près possible , un modèle aussi parfait ; mais on est découragé par les foibles progrès de la science et de l'art dans ces délicates recherches. On ne concoit encore qu’imparfaitement les fonctions les plus éminentes de l'œil; et le perfectionnement des lunettes a été plutôt retardé qu’avancé par les applications d'une analogie trompeuse. J'éprouve donc quelque satisfaction de pouvoir jeter quelque lumière sur un sujet aussi difficile, et d’un intérêt si général, par ses rapports avec l'optique et la physiologie. Après avoir trouvé qu'on pouvoit communiquer la É/ GeDORrE RE SUR LA STRUËTURE DU CRISTALLIN , etc. 193 structure particulière d'où dépend la double réfraction , au verre et à d’autres milieux en leur procurant une densité variée , soit par l’action de la chaleur, soit par des principes mécaniques, je fus conduit à présumer qu'on rencontreroit la même structure dans le cristallin des poissons et des autres animaux , lentille dont la den- sité augmente à mesure qu'on s'approche du centre , ainsi que l'expérience l’a appris. J'avois jadis examiné l'action du cristallin sur la lumière polarisée , sans obtenir au- cun résultat nouveau ; mais j'étois actuellement si per- suadé de la vérité du principe général, que je repris ce sujet avec la plus grande espérance de réussir. En exposant à un rayon de lumière polarisée le criss tallin d’une grosse morue, je ne pus m'apercevoir , mieux que je ne l'avois fait précédemment, de quelque action particulière et bien décidée. Toutefois je le plon- geai dans du baume de Canada renfermé dans un pa- rallélipipède creux de verre, et je fus surpris de voir qu’en faisant tourner le cristallin j'y produisois des figu- res régulières qui varioient en grandeur. | Je fis tourner le cristallin sphérique jusqu'a-ce que celui de ses diamètres qui répond à l'axe de la vision, ou la ligne qui joint les pôles vers lesquels les fibres convergent , fut parallèle au rayon polarisé, et je remar- quai sur l'hémisphère cristallin douze secteurs lumineux formés par quatre rayons qui se coupoient à angles droits, et par deux cercles concentriques presque noirs, formant, du centre à la circonférence , trois espaces circonscrits. Les quatre espaces centraux étoient petits, et montroient une teinte blanche du premier ordre , dont le brillant s’accroissoit vers le centre. Les secteurs moyens. très-grands, étoient séparés de ceux du centre par un large cercle noir, et leur teinte étoit également blanche et vive. Les quatre secteurs extrêmes étuient très-foibles, et on les voyoit avec beaucoup de difficulté dans cette situation du cristallin. 494 OPTraus. Maintenant , lorsqu'on le faisoit tourner ; de manièré que son axe coincidant avec celui de vision, demeurût parallèle au rayon polarisé, on voyoit les mêmes appa- rences, sans la plus légère variation : mais si l'axe étoit incliné au rayon polarisé dans la direction d'un certain diamètre , le vertical, par exemple ; alors les deux sec- teurs traversés dans leur milieu par ce diamètre, dimi« nuoient d'étendue ; les deux autres s'agrandissoient pro- portionnellement, et on voyoit paroîitre au centre une tache blanche. Enfin , lorsqu'on augmentoit encore l'in- clinaison , les premiers secteurs et la tache blanche dis- paroissoient tout-à-fait, et les deux autres s'agrandis- Soient beancoup et prenoient une teinte blanche tirant sur le bleu. Lorsqu'on inclinoit. l'axe dans la direction du diamètre horizontal, alors les secteurs correspandant aü diamètre vertical s'augmentoient , et ceux que tra- wersoit le diamètre horizontal diminuoient à mesure. Lorsqu'on transmettoit la lumière polarisée au travers de deux autres faces du parallélipipède de verre, de manière à traverser le cristallin dans un sens perpendi- cülaire à son axe, on voyoit naître des figures nou- velles. Si l'axe de la lentille étoit ou parallèle, ou per pendiculaire au plan de la polarisation primitive, ce qui arrivoit quatre fois dans une révolution entière, alors les quatre segmens du centre prenoient une teinte bleu pâle , du premier ordre, et la croix noire étoit très-mal terminée vers le centre. Les quatre secteurs moyens étoient un peu diminués ; et les quatre extrêmes, aug- mentés dans la même praportion. Dans les positions in- termédiaires du cristalliu, c’est-à-dire , lorsque son axe éioit incliné de 45°, 135° ,:225° , et 315° au plan de la polarisation. primitive , les quatre secteurs du centre se réduisoient à deux, par la disparition presque totale de ceux qui répondoient à un diamètre vertical , et l’agran- dissement de ceux qui appartenoient au diamètre ho- xizontal. SUR LA STRUCTURE DU CRISTALLIN , CC. 199 - J'enlevai alors la capsule de la lentille, de manière à laisser s'écouler la matière demi-fluide qu’il contenoit; et après avoir détaché par le frottement la très -mince tunique externe, je plongeai l'œil diminué dans du baume de Canada ; mais je ne pus faire paroître les secteurs. extérieurs; toutes les autres apparences demeu- rant d’ailleurs les mémes. J'enlevai ensuite les envelop- pes moyennes du cristallin , et replaçant le noyau ( main- tenant réduit à + de pouce de diamètre ) dans le paral- lélipipède de verre, je vis paroitre les quatre secteurs du centre , sans aucun des extérieurs. En serrant le noyau entre deux lames de verre, ou en le laissant se durcir peu-à-peu, les teintes dépolarisées s'élevèrent dans l'échelle des couleurs, comme dans le cas des gelées animales. Maintenant , si nous prenons une lame de sulfate de chaux, qui polarise un bleu du second ordre , et si nous le combinons avec le cristallin, de manière que son axe soit parallèle au diamètre vertical, les teintes blanches des deux secteurs moyens qui répondent à ce diamètre , passent au vert du second ordre , tandis que celles des secteurs centraux et extrêmes , correspondant au même diamètre, arrivent au rouge orangé, du pre- mier -ordre. De même, si l’axe de la lame de sulfate de ‘chaux est parallèle au diamètre horizontal, les teintes des deux secteurs moyens , qui répondent à ce diamè- tre , deviennent vertes, et celles des secteurs centraux ‘et extrêmes, dans la même direction , sont rouge orangé. Il suit de-là , que Ze noyau ( forme des quatre secteurs centraux ) et le Lord, composé des quatre secteurs exte- rieurs , dans la même direction, ont la même structure que Tune des classes des cristaux à double réfraction , tandis que les secteurs moyens, ou dans la région intermé- diaire, ont la structure de l’autre classe. Lit Dans le but de comparer ces différentes structures. 196 OrTrqçue. avec celles du verre cristallisé par la chaleur et la pres- sion (1), je pris un petit globe de verre ( dit Crownglass } poli; et après l'avoir fait rougir au feu, je le refroidis en le faisant rouler rapidement sur une surface polie. Lorsqu'il fut ensuite plongé dans le baume de Canada, et exposé à la lumière polarisée, il prit, dans quelque position qu'on le plaçât, une apparence dans laquelle on voyoit deux ligues noires qui se coupoient à angles droits, et partageoient la surface visible en quatre sec- teurs , qui prenoient une teinte jaune orangé, du pre: mier ordre. En examinant ces secteurs avec le sulfate de chaux, je trouvai que le verre y avoit la même structure que javois trouvée dans les secteurs moyens du cristallin. Il parut , de même , que les secteurs colo- rés que faisoit naître la pression d'une lentille convexe sur un verre plan, étoient l'effet d’une structure ana- logue à celle d'une lame de verre qui donne les franges extraordinaires ( 2) lorsqu'on la courbe circulairement. Il'suit de-là , que /e noyau central et le bord exterieur sont dans un état de dilatation , tandis que les régions éntermediaires sont contractées ; et que ces états opposés ne sont pas dépendans les uns des autres, ainsi que cela a dieu dans le verre cristallise. Les phénomènes que je viens de décrire se voient aussi dans Je cristallin du Haddock { Gadus œglefinus Linn.) On peut également les observer dans les cristal- lins des bœufs et des brebis , mais on n’y voit qu’une seule série de secteurs lumineux , qui correspond avec les secteurs moyens dans le cristallin des poissons. Pro- bablement le cristallin de l’homme présenteroit les mé- mes phénomènes. La cornée, dans les poissons et les quadrupèdes , comme aussi celle de l'homme , a une structure ana- (x) Trans philos. 1816. pag. 46.156. (2) Trans. philos. 18:16. p. 65, 66. Sur LA STRUOPURE DU. CRISTALLIN , CIC. 197 logue , et les axes optiques de toutes ses molécules sont dirigés au centre. Sa structure est la même que celle du noyau intérieur, et lorsqu'on l'expose à la lumière polarisée, on voit aussi une croix obscure, for- mée par deux diamètres qui se coupent à angles droits et qui occupent une assez grande portion de la sur- face (x). La sclérotique des poissons a la propriété de dépola- riser la lumière en taches séparées , comme le diamant, ou comme la colle de poisson brisée ; mais elle tire cette propriété d'une membrane blanche tirant sur le bleu , qui la couvre à l'extérieur, car lorsqu'on enlève cette enveloppe le reste perd la structure qui produit la double réfraction. Lorsqu'on à fait bouillir dans l'eau la sclérotique , elle devient susceptible de recevoir la structure des cristaux à double réfraction par la com- pression et la dilatation mécaniques. Dans son état na- turel , elle possède la même propriété ; mais dans un degré inférieur. La cornée peut aussi recevoir une aug- mentation dans sa faculté de produire la double réfrac- tion lorsqu'on la comprime, ou qu'on la dilate. . On peut déduire de ce qui précède, les conséquences suivantes : | I. Toutes les parties du cristallin des poissons, cor- respondantes aux deux cercles noirs concentriques qui di- yisent sa surface en trois régions ( centrale, moyenne, et extérieure ) n’exercent aucune action sur la lumière polarisée. La coque sphérique extérieure , qui agit sur la lumière comme l'une des classes de cristaux à double réfraction ; comme aussi le noyau solide, qui exerce une action analogue , sont dans un état de dilatation (x) Le Mémoire original est accompagné de figures, mais il nous a semblé que la simplicité des phénomènes observés les rendoit superfiues ; nous avons cherché à y suppléer par quel- ques détails de plus dans les descriptions. [R] 198 OPrTrque#. mécanique ; tandis que la coque sphérique moyenne qui agit sur la lumière comme les cristaux de l'autre classe, est dans un état de contraction mécanique (r). I. La structure du cristallin dans les poissons n’est pis symétrique, ainsi qu'on l’a supposé jusqu'a présent, c'est-à-dire , composée simplement d'une suite d’enve- loppes de densités différentes ; mais elle a un rapport déterminé avec le diamètre de la sphère qui est l'axe même de la vision. IE. Les variations dans la densité, qui produisent la structure doublement refringente , ne doivent pas être rapportées au centre du cristallin, mais à ce diamètre qui forme l'axe de la vision ; car, si on rapportoit au centre la variation dans la densité, la sphère auroit une structure symétrique; et de même que le, globe de verre dont on vient de parler, elle montreroit la même figure dans toutes les positions. IV. Il est extrêmement probable que cette structure particulière du cristallin est nécessaire pour corriger l'a- berration de sphéricité. (x) Lorsqu'on examine le cristallin, à la lumière ordinaire , on voit évidemment un changement rapide de densité sur la igne circulaire qui sépare les secteurs moyens des extrêmes. C'est là probablement, que se trouve la limite de l'enveloppe liquide contigue à la capsule. ( 199 ) CHIMIE. Some xew RESEARCmES , etc. Nouvelles recherches sur la flamme ; par H. Davy. ( Transac. philos. 1817). L'rurorranre découverte de la lampe de sûreté, qui garantit les ouvriers des effets terribles de la détonation du gaz inflammable dans les mines de houille, a con- duit Mr. Davy à une suite de recherches intéressantes sur la nature de la flamme , et sur les circonstances accompagnant l'explosion des mélanges gazeux. Ses pre- mières expériences lui démontrèrent, qu'un mélange de gaz inflammable et d’air atmosphérique, ne détonne point dans des canaux métalliques , lorsque leur diamètre est moindre d’un septième de pouce, et leur longueur cou- sidérable en raison de leur diamètre. Il sassura bientôt après , que les détonations ne peuvent pas non plus se transmettre à travers des cribles fins de fil métallique, et à travers des toiles de même nature. Mr. Davy conjectura immédiatement, que cette singu- lière faculté des canaux et des toiles métalliques , étoit le résultat du pouvoir conducteur du calorique de ces corps: qui, abaissant la température des mélanges explosifs, enlevoit à ces mélanges le degré ‘de chaleur nécessaire à leur explosion. Cette conjecture s’est vérifiée. Cependant: lorsque les gaz sont fortement comprimés, comme dans le chalumeau de Newman , la chaleur est si intense, que le pouvoir conducteur des métaux, n'est pas toujours assez grand, pour l'enlever en quantité suffisante, et la détonation a lieu quelquefois , même dans des tubes métalliques du plus petit diamètre, sans qu'on aît trouvé 200 Cnimre. jusqu'à présent un moyen parfaitement sûr pour pré- venir ces accidens. Ce fut donc une série d'expériences sur la combus- ton, qui mena Mr. Davy à découvrir, que par divers moyens de refroidissement, on peut empêcher ou arrêter l'explosion des mélanges gazeux, et ses expériences lui firent trouver un tissu perméable à l'air et à la lumiére, mais imperméable à la flamme. C'est sur cette base que fut fondée l'invention de la lampe de sûreté, formée de toile métallique, qu'on employe généralement aujour- d’hui dans les mines de houille, pour préserver les mi- neurs , des funestes effets de l'air inflammable qu'on y rencontre. Mr. Davy, dans le Journal des Sciences et des Arts, publié par l'Institution Royale, donna il y a peu de mois, une notice sur quelques nouveaux résultats sur la flamme, lesquels font voir, que l'intensité de la lumière qui émane des corps enflammés, dépend prin- cipalement de la production et de l’ignition , d'une ma- tière solide en combustion , et que la chaleur et la lumière dans ce cas, sont en grande partie des phéno- mènes indépendans (1). Depuis cette notice, il a fait de nouvelles recherches sur la flamme, et ce sont ces recherches bien propres à jeter de la lumière sur cet important objet , qui font la matière du Mémoire dont nous allons donner un extrait fort étendu. Ce Mémoire est divisé en quatre chapitres. Dans le premier , Mr. Davy discute les effets de la raré- faction de l'air sur la flamme et l'explosion. Dans le second, il considère l'influence de la chalenr. Dans le troisième , 1} examine l'effet que produit sur la flamme et sur le phénomène de l'explosion , le mélange des substances gazeuses qui sont étrangères à la combustion. Dans le quatrième, il présente quelques vues géné- rales sur la flamme, et il indique certaines applications qu'on peut faire des résultats à la pratique et à la théorie. (1) Biôl. Univ. Nov. 1816. p. 216. NouvELLES RECHERCHES SUR LA FLAMME. 207 CHapivasz ÎI. Effets de la raréfaction de l'air sur la flamme et l'explosion. Les premiers physiciens, ( c'est l’auteur qui parle } qui ont fait des expériences dans le vide de Boyle, ont observé que la flamme cessoit dans un air très-raréfé , mais on n'a pas été d'accord sur le degré de raréfaction nécessaire à cet effet. Parmi les derniers physiciens, Mr. de Grotthus , a fait sur ce sujet, un grand nombre d'expé- riences. Il assure qu'un mélange d'oxigène et d'hydrogène, cesse d’être explosif par l'étincelle électrique , lorsqu'il est raréfié seize fois; et qu'un mélange de chlore et d'hydrogène , ne peut plus faire explosion , après avoir été raréfié seulement six fois. Il généralise enfin son opinion en supposant , que l'effet de la raréfaction est le même , soit qu'on la produise par la chaleur, ou bien en supprimant la pression atmosphérique. . Je ne commencerai pas par discuter les expériences de ce savant ingénieux. Mes résultats et mes conclusions ne sont pas les mêmes ; et il sera facile de découvrir, dans le cours de ce Mémoire, la cause de la différence de ces résultats. Je vais procéder, en exposant les ob- servations qui m'ont guidé dans mes recherches. Du gaz hydrogène qui se dégageoit lentement d’un mélange convenable , ayant été allumé à l’orifice étroit - d'un tube de verre, comme dans l'expérience connue sous le nom de chandelle philosophique, de manière à - former un jet de flamme d’environ + de pouce de haut, et l'appareil ayant été introduit sous le récipient d’une machine pneumatique , qui contenoit 200 à 300 pouces cubes d'air, on vit la flamme s'élargir à mesure que Île récipient se vidoit ; elle fut à son xaximum de gran- deur, au moment où l'éprouvette indiquoit une pression quatre ou cinq fois moindre que celle de l'atmosphère, 203 C ii M1 &. après quoi elle alla en diminuant, mais elle brüla tou: jours, jusqu’à-ce que la pression fût sept ou huit fois moindre , ce fut alors seulement que la flamme s’é- teignit, Dans le but de savoir si l'effet provenoit du manque d'oxigène, je fis usage d'un jet plus considérable, avec le même appareil ; # ma grande surprise , la flamme brüla plus long-temps, et même jusqu'a-ce que l'atmos- phère fût raréfiée dix fois. Ce résultat eut lieu à plusieurs reprises. Lorsqu'on fit usage de ce jet plus considérable, le bout du tube de verre s'échauffa jusques au blanc, et il étoit encore rouge lorsque la flamme s'éteignit. IL me vint tout de suite à l'esprit, que la chaleur commu- niquée au gaz par ce tube , étoit la cause qui avoit fait durer la combustion plus long-temps dans les derniers essais , et cette conjecture fut confirmée par les expé- riences suivantes. Un fil de platine fut roulé en spirale à l'extrémité du tube de verre, de manière à se trouver dans le corps de la flamme et au-dessus. On alluma le jet de gaë qui donnoït une flimme de + de pouce de haut , et l’on fit le vide. Le fil de platine ne tarda pas à s'échauffér jusques au blanc au centre de la flamme, et un petit bout se fondit près du sommet, 1l resta blanc, jusqu’à-ce que la pression fût réduite au sixième ; ré- duite au dixième , il continua d'être rouge dans la par- tie supérieure, ét pendant tout le temps qu'il fut d'un rouge obscur, le gaz, quoique éteint au-dessous , con- tinua à brüler dans l'endroit où il étoit en contact avee le fil échauffé, et la combustion dura jusqu'à:ce que Îa pression eût été rendue treize fois plus petite. Il paroît, d’après ce résultat, que la flamme de l'hy- . drogène ne s'éteint dans des atmosphères raréfiées , que lorsque la chaleur qu'elle produit est insuffisante pour entretenir la combustion, ce qui paroît avoir lieu, quand elle est incapable de procurer au métal une ignition visi- ble, Or, comme c’est là le degré de température néces- NouvELLES RECHERCHES SUR LA FLAMME. 203 saire pour l'inflammation de l'hydrogène à des pressions ordinaires ; il paroît que sa combustibilité n’est ni dimi- rinée ni augmentée par la raréfaction, qui provient d'une diminution dans la pression. * D'après cette manière de voir, il s'ensuivroit, par rapport à l'hydrogène , que parmi les corps combusti= bles , ceux qui exigent le moins de chaleur pour leur combustion , doivent brûler dans un air plus raréfié, que ceux qui exigent plus de chaleur; et que ceux qui pro- duisent beaucoup de chaleur dans leur combustion , doivent, si toutes les circonstances restent les mêmes, brûler dans un air plus raréfié que ceux qui en pro- duisent peu. Toutes les expériences que j'ai faites con firment ces conclusions. C'est ainsi que le gaz oléfiant qui approche le plus de l'hydrogène sous le rapport de la chaleur qui se dégage pendant la combustion, et qui n’exige pas une température plus haute pour s’enflam- mer, cessa de brûler lorsque la pression fut devenue de dix à onze fois moindre; la flamme dans ce cas étoit alimentée par le gaz renfermé dans une vessie, munie d’un petit tube de verre , avec un fil de platine disposé comme on l’a vu pour l'hydrogène. Les flammes de l’alcool et d'une bougie , qui ont besoin de plus de chaleur pour volatiliser et décomposer leur matière com- bustible , s'éteignirent, lorsque la pression fut cinq ou six fois moindre sans le fil de platine, et sept ou huit fois moindre avec le fil de platine au milieu de la flamme. L'hydrogène carboné léger , qui, comme on le verra . dans la suite, produit en brûlant moins de chaleur qu'aucun des gaz combustibles, excepté l’'oxide de car- bone , et qui exige pour s’enflammer, une température plus haute qu'aucune autre , s’éteignoit toujours même avant que la pression fùt réduite au quart, et quoique le tube fùt muni d'un fl. La flamme de l'oxide de carbone, quoiqu'elle pro- duise peu de chaleur dans la combustion, est aussi in- 204 æ1 ti Ar AG rip: flammable que l'hydrogène ,: aussi en faisant usage du fil elle a persisté dans un air raréfié six fois. Celle de hydrogène sulfuré , dont la chaleur est en quelque sorte emportée par le soufre que produit sa décompo- silion pendant sa combustion dans un air rare, s’etei- _gnoit aussitôt que la pression étoit réduite à un septième, quand on brüloit ce gaz dans le même appareil que le gaz oléfiant et les autres gaz. Le soufre, qui peut brüler à une température plus basse qu'aucune substance. inflammable connue ; excepté. le phosphore , donnoiït une flamme bleue très - foible , dans un air raréfié quinze fois ; cette flamme chauffoit un fil de platine jusqu’au rouge obscur, et ne s'étei- gnoit pas que la pression ne fût réduite au vingtième (x). Le phosphore , comme Mr. Van Marum l'a fait voir, brûle dans une atmosphère raréfiée soixante fois. J'ai trouvé que l'hydrogène phosphoré produisoit un éclair, lumineux , même dans le vide le plus parfait qu’on puisse faire ; avec une excellente pompe pneumatique: Le mélange de chlore et d'hydrogène , s'enflamme à une température beaucoup plus basse que celui d'hydro- gène et d'oxigène, et il produit dans sa combustion un degré ‘considérable de chaleur. Il étoit donc probable, que ce mélange supporteroit un plus grand degré de raréfaction , sans perdre le pouvoir de faire explosion ; et cest ce que jai vérifié dans plusieurs essais, contre l’assertion (x) La température de l'atmosphère diminue dans un certain rapport avec sa hauteur; c’est à quoi il faut bien faire attention dans les raisonnemens qui sont relatifs à la combustion dans les régions supérieures de l'atmosphère. L’élévation doit être un peu moindre qu'en progression arithmétique, la pression dé- croissant en progression géométrique. Il y a donc toute raison de croire que la bougie s’éteindroit à une hauteur de neuf a dix milles, l'hydrogène, de douze à treize, et le soufre, de quinze à seize, Nouvectrs RECHERCHES SUR LA FLAMME. 203 lassertion de Mr. de Grotthus. L'oxigène et l'hydrogène, dans les proportions pour former l’eau , ne détonent plus par l'étincelle électrique, après avoir été raréfiés dix-huit fois; tandis que le chlore et l'hydrogène, dans la proportion qui convient à la formation de l'acide muriatique , donnent d'une manière sensible , dans les mêmes circonstances , un éclair lumineux , et ils sont enflammés visiblement , au moyen de l'étincelle électri- que, après avoir été raréliés vingt-quatre fois. L'expérience faite sur la ‘flamme de l'hydrogène , avec le fil de platine , et qui réussit avec les flammes des autres gaz, montre, qu'en conservant la chaleur dans l'air raréfié, ou en chauffant le mélange, on peut pro- longer l'inflammation, tandis que dans les circonstances ordinaires, élle ne manqueroit pas de s'arrêter. C'est ce qui m'est arrivé lorsque la chaleur a été communiquée d'une manière différente; ainsi, ayant brûlé du camphre dans un tube de verre, de manière à faire rougir la partie supérieure de ce tube , je vis continuer l'inflam- mation après avoir porté la raréfaction à neuf fois , tan- dis qu'elle n'auroit subsisté que dans un air raréfié six fois, si le camphre eût été brûlé dans un tube épais de métal , qui ne se seroit pas échauffé beaucoup lui< même. En mettant un peu de naphte en contact avec un fer rouge, on vit voltiger une flamme légère, quoiqu'il ne restât plus dans le récipient qu’un trentième de la | quantité primitive de l'air; tandis que sans la chaleur étrangère, la flamme du naphte s’éteignoit dès que l'air _ étoit réduit au sixième, . J'ai raréfié environ dix-huit fois avec la pompe pneu matique , un mélange d'oxigène et d'hydrogène , qué l'étincelle électrique ne pouvoit enflammer. J'ai chauffé ensuite la partie supérieure du tube, jusqu'à-cé que le verre eût commencé à s'amollir; je fis passer l'étincelle Sc. et arts, Nouv, série, Vol, 5,N°.3, Juillet 181 7 : DB 506. : Crturex. i électrique, et j'observai une foible lueur, qui ne péné- troit pas bien avant dans le tube, ensorte qu il n'y avoit que la seule partie ‘’échauffée de ce gaz , qui parût s'en- flimmer. Cette’ ‘dernière expérience exige beaucoup de soin : si le vide est poussé trop loin, ou si la tempé- rature est élevée trop lentement, elle ne réussit pas: Si la chaleur est portée au point de rendre le verre lumi- heux, le jet de lumière, qui est très-foible, n’est point visible. Il est difficile de ! se procurer une raréfaction et üne chaleur convenables , j'ai cependant réussi trois fois à obtenir ces résultats, et Mr. Brande en fut uné fois le témoin. Pour éclaircir la chose encore davantage, j'ai fait une suite d’ expériences sur la chaleur produite par quelques gaz en combustion. En comparant la chaleur commu- niquée au fil de platine par des flammes de même gran- deur, il étoit évident que l'hydrogène et le gaz oléfiant brûlant dans l'oxigène, l'hydrogène dans le chlore, pro- duisoient, par leur combustion , une chaleur beaucoup plus intense que les autres substances gazeuses déjà nommées, brûlant dans l’oxigène ; mais “1 n'étoit pas possible de dresser une Blbèlle régulière d’après des ob- servations de cette espèce. J'ai essayé d'obtenir quelques approximations sur cet objet, en brûlant des quantités égales des différens gaz dans les mêmes circonstances , et en appliquant la “une: à un appareil au moyen duquel elle pouvoit être mesurée. Dans ce dessein, un gazomètre à mercure fut muni d'un système de robi- nets, terminé par un fort tube de platine , ayant une petite ouverture ; au-dessus de celle-ci étoit fixé au vase de cuivre rempli d'huile d'olive , dans Re on avoit placé un thermomètre. On chauffa l'huile jusqu’à 212°(F.) pour empêchéer la condensation de la vapeur aqueusé d'apporter quelque différence dans la communication de la chaleur. La prèssiôn fut la même pour les diffé- rens gaz , et autant qu'on le put; ils furent consumés NoOUVELLES RECHERCHES SUR LA FLAMME. 207 dns Jë même temps. On appliqua la flamme au même point du vase de cuivre, dont on eut soin de bien essuyer le fond après chaque expérience. Voici quels furent les résultats. La flamine dû gaz oléfiant éleva le thermo- 1 à ON. MERE AE OT LEE 270 ” Céllé du gaz hydrogène à . . . . . . 238 —_—- = hydrogèné sulfuré à. . . 232 du charbon de terre à. . 236 #—— "© oxide de carbone . | . . 218 (F). 2 si1 Les quantités d'oxigène consumées ( en prenant pour unité cellé qui est absorbée par l'hydrogène ), seroient, en supposant la combustion parfaite, pour le gaz oléffant 6, pour l'hydrogène sulfuré 3, pour l’oxidé de carbone ï. Le gaz de charbon de terré ne contenoit qu'une très- patite proportion de gaz oléfiant, en le regardant comme de l'hydrogène carburé bien pur , il auroit consumé 4 d’oxigène. Si l'on prend les élévations de témpérature ét les quantités d'oxigène pour données, les rapports de la chaleur produite par la combustion des différens gaz seroïent , pour l'hydrogène 26, pour le gaz oléfiant 9:66, pour l'hyürogène sulfuré 6.66. pour 1 hydrogène carburé 6 , et pour Poxide de carbone 6 (y. Îl seroit inutile dé raisonner sur ces rapports comimé s'ils étoient exacts, car lé gaz oléfiant et le gaz du char- bon de terre déposèrent du carbone pendant l'expériénce; ét le gaz hydrogène sulfuré beaucoup de soufre ; et ül ÿ a grande raison de croire , que les capacités dés flui- des pour la chaleur augmentent avec leur température. Gela confirme cepeñiliit les éonséquences générales, et (x) On peut comparer ces résuhtats avec ceux de Mr. Dalton, dans son nouveau système de Philosophie chimique ; ils s’accor- dent en ce qu'ils montrent que l'hydrogène produit plus de chaleur qu'aucun de ses eomposés. : P 4 208. CHIMIE. È prouve, que l'hydrogène est à la tête de l'échelle , et le gaz oxide de carbone à l'autre extrémité : on pour- roit imaginer au premier coup-d'œil, que d'après cette échelle, la flimme de l’oxide de carbone doit s’éteindre, par suite de la raréfaction, au même degré que celle de l'hydrogène carburé : mais il faut se ressouvenir , comme je lai dit dans un autre endroit, que l’oxide de carbone est un gaz beaucoup plus combustible. L'oxide de carbone s'enflamme dans l'air toutes les fois qu'il est en contact avec un fil de fer chauffé jusqu’au rouge obscur , tandis qu’un pareil fil n’enflamme pas l'hydro- gène carburé ,; à moins qu'il ne soit chauffé jusqu’au blanc ei au point de brüler avec des étincelles. CHapiTere Il. Des effets de la raréfaction par la chaleur sur la combustion et l'explosion. Les résultats détaillés dans la section précédente, sont opposés indirectement à l'opinion de Mr. de Grotthus, savoir, que la raréfaction par la chaleur détruit la com- bustibilité des mélanges gazeux. Avant de faire des ex- périences directes sur ce sujet, j'ai essayé d’évaluer le degré d'extension que peut communiquer aux fluides élastiques, la plus forte chaleur, qu'il soit possible 'ap- pliquer aux vaisseaux de verre. Dans cette vue, j'ai introduit" du métal fusible dans un tube de verre gradué et recourbé, J’ai fait chauffer pendant quelque temps sous l’eau bouillante ce métal et la portion du tube où étoit contenu l'air. J'ai placé ensuite l'appareil sur un feu de charbon, et j'ai élevé par degré la température, jusqu'à - ce que le métal fusible, vu dans l'obscurité , parût lumineux. | 1 | Dans ce moment, l'air dilaté occupoit dans le tube 5,25 parties, en prenant pour unité le volume de cet NouveLIES RECHERCHES SUR LA FLAMME. 207 air à la température de l’eau bouillante. Je fis une autre expérience avec un tube de verre qui étoit plus épais , et j'élevai la chaleur jusqu'au point où le tube commen- coit à se ramollir; mais quoique cette chaleur parût être rouge cerise , l'expansion n'alla pas au-delà de 2,5 ; encore étoit-elle en partie apparente , à cause de l’affais- sement que le tube de verre avoit éprouvé, avant de fondre. L’oxidation du métal fusible n'avoit point con- tribué à faire paroïître l'expansion moins considérable , car, dans la première expérience, l’air fut ramené par degré à sa température primitive, celle de l’eau bouil- lante , et cependant l'absorption fut à peine sensible. Si l'on prénd la règle de Mr. Gay - Lussac pour base du calcul, et si l’on suppose que l'air se dilate égale- ment pour des accroissemens égaux de chaleur, il paroi- troit que la température de l'aire capable de er le verre lumineux, doit être de 1035 (F.) Le mode d'évaluer des températures aussi élevées que le point de fusion du verre, par l'expansion de l'air, semble plus à l'abri des objections que tout autre. Il donre pour le point de l'ignition visible à-peu-près le même degré que Newton a déduit des temps du refroi- dissement dans l'air d'un métal échauffé. Mr. de Grotthus décrit une expérience, dans anélle une étincelle électrique ne put enflammer un mélange d'air atmosphérique et d'hydrogène, dont le volume , dilaté par la chaleur sur le mercure , étoit devenu -qua- druple de son volume primitif. Il est évident que dans cette expérience, il a dû se former une grande quantité de vapeur mercurielle qui, comme tout -autre fluide non élastique , empêche la combustion toutes les fois qu'elle fait partie, jusqu’à un certain poiut , des mélan- ges explosifs : mais, quoiqu'il paroisse avoir remarqué que ces gaz n'étoient pas secs , il n'en conclud pas moins, d'après cette expérience imparfaite, que l’expansion pro- duite par la chaleur, détruit le pouvoir explosif des gaz. 210 Cnrmzrr J'ai introduit dans un petit tube gradué, sur du mer: cure qui avoit bien bouilli, un mélange de deux par- tes d'hydrogène et d'une d'oxigène , et j'ai chauffé le tube au moyen d’une lampe à esprit-de-vin, jusqu’à-cè que le volume fût augmenté de 1 à 2,5, ensuite, à laide d’un chalumeau et d'une autre lampe à esprit-de- vin, j'ai fait rougir la partie supérieure du tube : une explosion a eut lieu à l'instant. Jai introduit dans une vessie un mélange d’oxigène et d'hydrogène ; j'ai fait communiquer cette vessie avec un tube de verre épais, d'environ un 6€. de pouce en diamètre et de trois pieds de long , et recourbé de manière à pouvoir être chauffé dans un fourneau de charbon. On placa deux lampes à esprit-de-vin sous le tube, à l'en- droit où il entroit dans le fourneau , et on fit passer lentemeut le mélange au travers : une explosion eut lieu avant que le tube fût rouge. : Cette expérience montre que Fexpansion par la cha- leur, au lieu de diminuer la combustibilité des gaz , les-rend au contraire capables de faire explosion à une température plus basse ; ce qui semble très-naturel, puis- qu'une partie de la chaleur d’un corps enflammé, doit être employée à élever la température environnante. J'ai fait plusieurs autres expériences qui conduisent aux mêmes conclusions. Jai introduit, par exemple , un mé- lange d’air commun et d'hydrogène dans un petit tube de cuivre , dont le bouchon n'étoit pas tout-a-fait juste. Le tube de cuivre fut placé sur un feu de charbon ; il n'étoit pas encore rouge que l'explosion eut lieu , et le bouchon fut chassé au loin. J'ai fait différentes expériences sur les explosions , en faisant passer des mélanges d’oxigène et d'hydrogène à travers des tubes échauffés : au commencement d'un de ces essais, dans lequel la chaleur étoit beaucoup au- dessous du rouge , il parut se former de. la vapeur sans “ucune combustion. Ceci me conduisit à exposer des NouveLLEs RECHERCHES SÛR LA FLAMME. 2x? mélanges d'oxigène et d'hydrogène dans des tubes où ils étoient chauffés sur du métal fusible fluide3 et j'ai trouvé qu'en appliquant avec soin une chaleur entre le point de l'ébulliion du mercure, ce qui ne suffit pas pour opérer la combinaison, et eelle qui approche de la plus grande température qu’on puisse donner au verre sans le rendre lumineux dans l’obscurité, la combinaison s’est opérée lentement et sans lumière. A commencer de 212° (F.) le volume de la vapeur formée paroissoit égaler celui des gaz primitifs; il suit de-là que le premier effet , dans les expériences de ce genre, est uné expan- sion, après cela une condensation , et ensuite le réta- blissement du volume primitif. Si lorsque ce changement se fait, on élève rapidem ent la chaleur jusqu'au rouge ; une explosion re manque pas d'avoir lieu; mais avec de petites quantités de’ gaz, le-changement est achevé en moins d'une minute. H est probable que la combinaison lente sans inflam- mation , déjà observée depuis long-temps relativement à l'hydrogène et au chlore, à l'oxigène et aux métaux, aura lieu à certaine température pour la plupart des substances qui s'unissent par la chaleur. En faisant des essais sur le charbon, j'ai trouvé qu'à une températuré qui paroissoit être un peu au-dessous de l'ébullition du mercure , il se convertissoit très - rapidement en acide carbonique , sans aucune apparence de lumière , et qu’au rouge obscur , les élémens du gaz oléfiant se combinoïent de la mème manière avec l’oxigène , lentément et san “explosion. L'effet de la combinaison lente de l’oxigène et dè l'hydrogène n'est point lié avec la raréfaction par la “chaleur; car j'ai trouvé que cet effet: avoit lieu lorsque “les gaz étoïient renfermés dans un tube ; au dessus d'un métal fusible dont la partie supérieure restoit ‘solidg'; et certainement l'effet étoit aussi rapide sans qu'il ÿ eût auçune apparence de lumière. 4 212 | Crivmirsz. Mr. de Grotthus à dit que si un charbon ardent est mis en contact avee un mélange d’oxigène et d'hydro- gène , il ne fait que le raréfier sans le faire détoner ; mais ceci dépend du degré de chaleur communiqué par le charbon ; s'il est rouge à la lumière du jour , et dé- barrassé de cendres , il fait toujours détonner le mé- lange. S'il paroît à peine rouge à l'ombre , les gaz ne feront point d'explosion , maisse combineront lentement; en général le phénomène est tout-à-fait indépendant de la raréfaction , comme le fait voir la circonstance sui- vante. Lorsque la chaleur est très-orande , et avant que la combinaison invisible soit terminée , si un fil de fer chauffé au blanc est mis en contact avec le charbon dans le vase, le mélange fait explosion à l'instant. L'hydrogène carburé léger ou la mofette inflammable des mines, requiert, comme on l'a montré, une très- forte chaleur pour s'enflammer: c’étoit donc une excel- lente substance pour une expérience sur l'effet qu’'exer- cent, dans la combustion , de hauts degrés de raréfac- tion par la chaleur. J'ai mêlé ensemble une partie de ce gaz et huit parties d'air, et j'ai introduit le mélange : dans une vessie, munie d'un tube capillaire; j'ai chauffé ce tube de manière qu'il commencoit à fondre ; après quoi jai fait passer lentement le mélange le long du tube et au travers de la flamme d’une lampe à esprit-. de-vin ; le gaz alors a pris feu et a brûlé au-delà de la flamme avec la lumière explosive qui lui est particulière ; il continua à brûler vivement lorsque la lampe fut re- tirée , quoique l’extrémité du tube fùt entièrement blan- che de chaleur. Que la compression produite , dans une portion d'un mélange explosif, par l’expansion subite d'une autre portion au moyen de la chaleur ou de l'étincelle élec- trique , n'est pas la cause de la combinaison , comme ont supposé le Dr. Higgins, Mr. Berthollet et autres, c’est ce qui paroît évident d'après ce qui a été dit, et NouvELLES RECHÉRCHES SÛR LA FLAMME, 213 sur-tout d'après les. faits suivans. On renferma sur ce mercure et on chauffa peu-à-peu un mélange d'oxigène et le gaz hydro-phosphoré ( gaz hydrogène bi-phosphoré ) qui fait explosion à une température un peu supérieure à celle de l’eau bouillante ; dans le cas actuel , le mé- lange fit explosion aussitôt que la température du mer- cure fut arrivée à 242° (F.) On mit un mélange sem- blable dans un récipient qui commuuiquoit avec une pompe foulante , et on le condensa sur le mercure, au point qu'il n'occupoit plus que le cinquième de son vo- lume primitif, Il n’y eut point de détonation, ni aucun changement chimique; car le mélange ayant été ramené à son premier volume et approché d'une lampe à esprit- de-vin, fit explosion à l'instant. Il paroïtroit donc que le calorique abandonné par la compression des gaz est la vraie cause de la combustion qu'ellé produit ; et qu'à certaines élévations de tempé- rature, soit dans des atmosphères raréfiées ou conden- sées , il y a explosion ou combustion, c'est-à-dire , que les corps se combinent avec dégagement de chaleur et de lumière. ( La suite au Cahier prochain ),. (234): a CHIMIE EXPÉRIMENTALE. DGOBEREINERS UNIVERSAL Eupiomerer , etc. Description de lEudiomètre universel de Dôbereiner , avec un nouvel appareil électrique pour procurer l'étincelle ; et annonce d’une découverte sur la formätion de la graisse avec une substance minérale. Par OKeEn à Jepa: ( Isis, oder Encyclopedisch Zeitung. Mai 1817). (avec fig.) ( Traduction ). : 2 Th complaisance de Mr. Dôbereiner nous a mis à por- tiée de publier dans notre Journal la description de son appareil, particulièrement destiné à l'analyse de tous les fluides élastiques , et à procurer une sorte de labo- ratoire portatif, Cet appareil en comprend plusieurs, qui peuvent servir chacun séparément, et qui, réunis, for- ment un ensemble très-commode., Il seroit superflu d'in- diquer en détail tous les usages auxquels il se prête , parce que tout physicien ou chimiste , entre les mains duquel cet appareil tombera, ne tardera pas à voir tout ce quil peut en faire. Nous nous bornerons à le décrire dans ses diverses parties, qui se trouvent représentées thacune à part dans la PI. II de ce volume, On voit d’abord un tube de verre A A , enveloppe d’un coussin de soie noire, qu’on tient dans la main pour exciter par le frottement l’électricité nécessaire à la charge d’une petite bouteille B de Leyce, qui doit fournir l’étincelle lorsqu'on en aura besoin pour allu- mer les mélanges gazeux combustibles. D D est un tube de verre bien cylindrique , et gra- dué , il constitue le cylindre eudiométrique proprement EGCDIOMÈTRE UNIVERSEL ET FORMATION DE GRAISSE. 215 dit. Il est ouvert au bas ; et pourvu d'un entonnoir de laiton , qui lui sert de base lorsqu'on veut y introduire des fluides élastiques. Il est fermé hermétiquement à l'autre extrémité, et là est pratiqué à l'intérieur l'ajus- tement ordivaire d'un petit conducteur isolé, destiné à faire paroître à l'intérieur l'étincelle électrique. On voit en E une cuve pneumatique, pourvue d'un réservoir profond, pour qu'on puisse exécuter les opé- rations qui sont à la fois pneumatiques , mécaniques , et chimiques , et sont toutefois en rapport avec l'eu- diomètre. | F , est l'appareil qui sert à développer le gaz par A voie humide. Ce gaz peut être lé gaz hydrogène sim- ple , ou le sulfuré , où le gaz nitreux, ou le chlore. + G,est un disque de cuir gras, destiné à fermer, par simple superposition , l'entonnoir de leudiomètre, quand celui-ci, rempli d'eau, ou de mercure, doit être posé sur la tablette de la cuve pour êtré rempli de gaz. I, est un petit tube à mesurer , qui contient exacte- ment 5o parties du volume de l'eudiomètre , et qu’on employe lorsqu'on se sert du gaz nitreux avec quelque gaz contenant de l’oxigène. H , est une phiole dans laquelle on conserve les gaz à examiuer , ou ceux qui doivent être employés comme réactifs, | | . Tout l'appareil est arrangé de manière à n’occuper que peu d'espace ; il est exécuté avec beaucoup de préci- sion , mais sans une élégance qui ne serviroit qu'à le renchérir. Plusieurs chimistes en font déjà usage avec succès. On Jui a donné le nom d'universel parce qu'il peut remplacer tous les autres ; et il est particulière ment commode pour les commençans qui veulent s'exer- cer aux analyses pneumatiques. Ils nous sauront quelque gré de leur avoir fait con- noître cette ingénieuse invention, qui joint à ses autres mérites celui du bon marché ; car l'appareil entier , 216 CHIMIE EXPERIMENTALE. construit sous les yeux du Prof. Dôbereiner, et avéo beaucoup d'exactitude, ne coûte qu'environ 28 francs. Le même chimiste a découvert une formation de graisse très-remarquable, qui provient du règne inorga- nique. Il étoit occupé d’essais particuliers sur le gaz in- flammable des mines de houille qu'il mêloit à la vapeur aqueuse dans un tube de fer incandescent. Non-seule- ment il obtint ainsi. beaucoup de gaz hydrogène car- buré et d'acide carbonique, mais aussi une quantité considérable d’nne substance analogue à la gélatine, qui, se fixant dans le tube, finit par l'obstruer tout- ä-fait, Il essaya d'analyser cette substance , et il la trouva un mélange d'eau et de graisse. Le gaz lui-même con- tenoit une quantité considérable de cette graisse méca- niquement suspendue; car il n'étoit que peu transparent, et il avoit une forte odeur de suif chauffé. Il déposa par le repos une matière grasse et blanche. On a répété avec succès cette production artificielle de graisse par l'eau et la houille. Le Prof. Dôhereiner n'est pas sans espérance de produire de l'alcool par les mêmes substances et un procédé analogue; car, les élé- mens de la composition de ce liquide combustible s'y trouvent , et les conditions de la combinaison , ou exis- tent déjà , ou peuvent être facileent procurées. (#aagr:) — rs HISTOIRE NATURELLE. Dre sazzqueLzex zu Kumoo, etc. Des sources salées de Kuhoo ; extrait d’une lettre de l'ile de Java { Mor- genblatt, Fév. 1817)." ( Traduction ). AS De Ce RE D'irnès un Rapport extrêmement remarquable sur un phénomène particulier d’histoire naturelle qu'on voit dans les plaines de Grobogam, à 5o milles d'Angleterre N. E. de Solo, une société de curieux à laquelle je me joignis, résolut d'examiner de près ce fait extraordi- naire. Nous quittames Solo le 8 sept. 1815 ; en nous approchant du village de Kuhoo , nous vimes dans la: plaine, entre deux arbres, une apparence analogue à celle que présentent les vagues lorsqu'elles se brisent contre des rochers ; une écume épaisse et opaque re- tomboit sous le vent. Ce lieu étoit entouré de cabanes qu'on avoit construites pour l'exploitation du sel; et le tout ressembloit à un grand village. Nous visitames les bludugs (nom que les habitans de Java donnént à ces’ sources). Elles se trouvent dans le village de Kuhoo, et les Européens les appellent de ce nom. En nous appro- chant d’elles nous trouvames une plaine élevée et bour- beuse, dont la circonférence étoit d’environ deux milles anglais; vers son milieu, des monceaux énormes d’une boue salée s’étoient formés; leur hauteur étoit de dix à dix-huit pieds ; ils se montroient sous la forme d'hé- misphères , qui crevoient de temps en temps et dont s'exhaloit une fumée épaisse et blanche, Ces masses hé- misphériques, dont les deux plus grosses se trouvoient 18 HisTOIRE NAŸURELLE. tout auprès de nous, s’entrouvroient , et vomissoient sept à huit fois dans une minute jusqu'à deux ou trois tonnés (60 quintaux) de boue à-la-fois. En nous approchant du côté vers lequel la fumée se portoit, nous sentimes la même odeur qu'on éprouve lorsqu'on nettoye des barils de poudre; on entendoit un bruit assez fort au moment de chaque éruption, bruit qui provenoit de ce que la masse soulevée retomboit sür un fond inégal et raboteux, entièrement formé de cette même matière. Ce nétoit pas sans quelque danger qu'on essayoit dé s'approcher de ces hémisphères en ébullition, parce que le sol environnant cédoit sous les pieds, excepté dans les endroits où il avoit été séché et endurci par l’action solaire. Nous choisitiies avec précaution les endroits les plus fermes ; et nous nous approchames dé cette ma- mière du plus gros dé cès monticules de boue jusqu'à la distance de cinquañte ätines ; mais, chaque fois que le pied touchoit à ùün eñdroit qui n'étoit pas suffisäm- ment éndurei, on s’enfoncoit assez profondément. :: : Nous nous appirochames de même d’ün autre de ces monticules dont la plaine étoit parsemée, et nous étu- diames ses mouvemens pendant quelque témps. Nous remarquames qu'il s'élevoit et se gonfloit, jusqu’à-ce que l'ait intérieur l'eût soulevé jusqu'à üne certaine hauteur ; alors la croûte s'entrouvroit ét vonussoit une boue. qui s'étendoit autour en cercles ou sillons con: centriques. Cette forme subsistoit jusqu'à-ce qu'il se fût développé dans l'intérieur une quantité d'air suffisante pour prodüire un soulèvement, séparé du précédent par un intervalle d'une à deux minutes seuleinent. Dans beaucoup : d’autres endroits, et autour des plûs gros monticules, on voyoit jaillir du sel bourbeux des petits jets de boue qui s'éiévoient , comme des fusées, jusques à vingt ou trente pieds, et qui étoient accompagnés de fumée. Cela avoit lieu sur-tout dans les endroits où le terrain avoit déjà pris trop de consistance pour que Des Sources saées DE Kumoo. 219 Y'air pt le soulever et en former des monticules mo biles. Nous trouvames par tout la boue froide à sa sur- face ; mais on nous dit que plus bas elle étoit chaudé. Les habitans de Java recueillént l'éau qui se sépare de la boue; on l'expose, dans des bambous creux, aux fayons du soleil, et le sel s’y cristallise. Cette espèce de sel est réservée exclusivement au Souverain de Solo. La quantité qu'on obtient par ce procédé est considérable- ment plus grande par un temps sec que lorsqu al fait humide. Après le dîné nous nous rendimes, à cheval, dans un éndroit de la forêt nommé Prausam, pour y observer un lac salé, une colline de boue, et plüsieurs puits bouil- fans. Le lac avoit environ un demi mille anglais de cir« conférence ; son eau étoit sâle , et bouilloit de manière à faire arriver partout des bulles à sa surface ; cette pro- duction de bulles paroissoit être plus considérable vers le milieu du lac, d'où s'élevoit un jet assez fort, L'eau étoit froide, d'un goût amer, salé, et acidule; son odeur étoit désagréable. A trente aunes de distance du lac S'é= lévoit la colline, à la hauteur d'environ cinquante pieds. Son diamètre pouvoit avoir, vers le bas, vingt-cinq aunes , et vers son sommet sphéroïdal, environ huit aunes. Son intérieur paroit être creux, et sa formation, ainsi que les promis d’éructation qu'on y observe, sont absolument de même nature que ceux dont on vient de parler. Quelques momens avant châque érup- tion elle étoit annoncée par un bruit sourd, qui parois- soit venir de l'intérieur de la colline; sans qu’on éprou- vât de mouvement sensible à-l'extérieur. Arrivés au sommet, nous y trouvames une espèce de cratère plein d'une boue tout-à-fait liquide, dans laquelle nous je- tames la sonde, qui nous indiqua une profondeur de onze brasses. Il ne sortoit ni du lac, ni de la colline, aucune apparence de fumée. Tout auprès du pied de la colline se trouvoit un petit 226 HISTOIRE NATURELLE. puits, rempli de la même eau que celle du lac; son ap parence étoit exactement celle d'une grand emarmite.en pleine ébullition ; tout le bassin étoit peu profond, excepté vers le centre, où, avec une perche de douze pieds, nous ne pumes pas trouver le fond; mais comme cette espèce de tube central n’étoit pas vertical, nous ne pumes pas en mesurer la profondeur avec la sonde. Autour du lac, à la distance d’environ vingt aunes, on voyoit plusieurs grands puits ou bassins, dont deux avoient huit à dix pieds de diamètre. Leur eau ressembloit fort à celle du petit puits, seulement elle paroissoit être dans un état d'ébulli- tion encore plus violent (toujours sans fumée ) et l’odeur en étoit plus forte. Le fond , tout autour, étoit chaud, de même que l'air qui s'en dégageoit, ce qui nous fit conclure que celui-ci devoit être inflammable; mais nous n’osames pas essayer de vérifier cette conjecture, On entendoit jusques à trente aunes de distance, le bruit qui sortoit du bassin, il ressembloit à celui d'une cas- cade. L'eau de ces bassins ne passoit jan par dessus les bords, et il étoit évident que l'ébullition n’étoit qu'ap- parente, et produite par des bulles d'air et non de va- peur aqueuse , comme cela a lieu dans l'ébullition pro prement dite. Les matières en ébullition paroissoient être de l'eau et de la glaise, et la saveur annoncçoit un mé- lange d'alkali. Les habitans de Java se servent de l’eau de ces puits et de celle du lac comme remèdes ; mais ces eaux sont fort pernicieuses aux bestiaux, s'ils en boivent. Dévairs D Fe Dérairs sur UNE ÉRUPTION VOLCANIQUE QUI A EU LIES DANS L'ISLE DE SUMBAVA. (Extraits d'une lettre particulière ). Le cinq avril 1815 où crut entendre à Macassar des coups de canon. Le son paroïssoit venir du midi, et il dura par intervalles pendant touté l’âäprès-diner. Vers le coucher du soleil les coups parurerit venir dé beaucoup plus près, et le son ressembloit à dés salves de pièces de gros ‘calibre , méléés de feux de peloton. Pendant la nuit du 11 cétte canonadé se fit entendré de nouveau, mais beaucoup plus fort; et vers le matin les coups se suivoient de très-près. On croyoit quelquefois entendre ürer trois où quatré cänons à-la-fois; et, non-seulement lé vaisseau où je me trouvois, mais aussi les maisons du fort en ressentoient les secousses. - La matinée étoit excessivement sombre et nébuleuse, sur-tout au sud et au sud-ouest ; mais il ne souffloit a un foible vent d'est. Voyant un iron bâtiment qui s’ap- prochoit du: côté du sud, j'y envoyai une chaloupe pour en obtenir peut-être quelques éclaircissemens , parce que le vaisseau paroissoit venir du côté où l'on avoit entendu la canonade. Il étoit de l’isle de Salayer ; et. le capitaine Hollandais qui le commandoit , dit avoir entendu le feu péndant toute la nuit, mais sans avoir aperçu aucun bâtiment quelconque. Il rapporte aussi ‘quon avoit entendu , deux jours avant $on départ de Salayer Fvers le 4et 5), une forte canonade au sud ; il ajouta qu'on avoit , d'après ce bruit, tenu les batteries du fort prêtes à tirer, parce qu’on s’atténdoit à quelque * Sc, et Arts. Nouv, série, Vol. 5. N°, 3, Juillet 1817. Q 222 HistorRx NATURELLE. attaque de pirates sur une des parties éloignées de l'isle, mais comme On n'avoit vu paroître ni vaisseau ni aucun autre bâtiment, on avoit fini par conclure que le bruit devoit être produit par une éruption du volcan de Sumbava. Après avoir recu ces explications, et partageant cette opinion , je jetai l’ancre fort près de Macassar, et je me rendis à tèrre pour faire part au Résident anglais de tout ce que j'avois appris. Le capitaine Wood fut de mon ayis,,.parce que les maisons de Macassar avoient été ébranlées par plusieurs de ces coups. . Dans ce moment , c'est-à-dire vers huit heures du matin, il devenait très-vraisemblable qu'un événement extraordi- naire avoit eu lieu; le ciel avoit pris un aspect exces- sivement sombre vers le sud et l’ouest, et il faisoit beaucoup plus obscur qu'au lever du soleil. Au com- mencementil sembloit qu’un ouragan violent se préparûât ; mais bientôt les nuages prirent une couleur rouge fon- cée et couvrirent rapidement tout l'horizon. A dix keures 1: faisoit tellement obscur que jeus peine à reconnoiître mon vaisseau depuis le rivage qui cepen- dant n'en étoit éloigré que d'un mille; je retournai à bord. - Ilétoit maintenant certain qu’une éruption volcanique. quelconque devoit avoir eu lieu , et que l'air étoit chargé de cendres ou de poussière volcanique ; cette poussière ne tarda guères à tomber sur le tillac. Vers onze heures tout l’horizon, à l'exception d’une petite bande à l'est, se trouva obscurei; cette bande paroissoit comme une zône claire au commencement de l'aurore, et les montagnes de Célèbes devenoient visibles, tandis que tout le reste de l'horizon se trouvoit couvert de ténè- bres. Alors commenca une violente pluie de cendres, et le phénomène général devint inquiétant, puis terrible, Vers midi le dernier rayon de clarté qui s'étoit soutenu à l'est sévanouit, et une obscurité totale remplaça la EnuPTION VOLCANIQUE À SUMPAVA. 253 lutnière du jour. Notre tillac se trouva bientôt couvert de la matièré qui tomboit; et quoique nous étendissions des voilés pour empêcher autant qu’il seroit possible qu'elle ne pénétrât dans l'intériéur du vaisseau, cette poussière étoit cependant si légère et si fine ; que bientôt toutes les parties de l'intérieur du navire s'en trouvè- rent remplies. L'obscurité devint pendant le reste du jour si pro- fonde qué je n'ai jamais vû quelque chose de sem blable , même dans ‘la nuit la plus obscure; il étoit impossible de reconnoître sa propre main quand on la tenoit très-près des yeux. La cendre tomba sans intér- ruption pendant toute cette nuit; et le lendemain matin à six heures, lorsque le soleil auroit dû paroître, l’obs- .curité ne cessa point, J'observai enfin à six heures et demie, et ce fut pour moi un retour dé tranquillité , qué l'obséurité diminuoit de plus en plus; et à huit heures je pouvois déjà distinguer les objets sur le tillac. Depuis ce moment le ciel s'éclaircit rapidement; et à meuf heures on pouvoit reconnoître le rivage. Cepen- dant, la pluie de cendres continua en grande quantité mais avéc. moins de force qu'au commencement. Le vaisseau offroit un singulier aspect au retour du jour, parce que les mâts , les cordages et tout le reste se :trouvoient couverts de la matière tombée , qui ressem- . «bloit à de la pierre ponce calcinéé , couleur de cendres «de bois. Dans plusieurs endroits du tillac cette cendre se:trouvoit par monceaux d’un pied de hauteur, et je «crois quon en jeta le poids de plusieurs centaines de tonnes dans la mer. Car quyique ces cendres tombas- :sent en forme de poussière , ou de poudre très-fine , “elles avoient cependant un poids assez considérable lors qu'elles étoient entassées , et le volume d'une pinte pe- soit douze onces et un quart. Elles étoienit insipides et elles »nattaquoient pas les yeux, elles sentoient lé brûlé mais - sans, odeur de soufre, Q 2 294 HiSTOrRE NATURELLE. Le 12, vers midi, le soleil reparut pour la première fois, mais il ne jetoit qu’une foible lueur à travers l'atmosphère , parce que l'air étoit encore imprégné de cendres qui tombérent tout le jour, et le lende- main , en petite quantité. . Lorsque je me rendis ensuite à Moressa , je trouvai les plaines du pays entièrement couvertes de cendres, à en- viron + de pouce de hauteur. On craignoit beaucoup pour la récolte de maïs, parce que les jeunes plantes étoient toutes abattues , et ensevelies dans les cendres, . Les poissons dans les étangs de Moressa étoient morts et flottoient sur la surface de l’eau ; on t'ouva aussi sur la terre une quantité de petits oiseaux morts. Il fallut plusieurs jours pour nettoyer le vaisseau, parce que les cendres mouillées se changeoiïent en une espèce de fange épaisse très-difficile à enlever. Mon chronomètre s'arrêta; ce que jattribuai à la poussière qui y étoit entrée. Du 12 au 15 l’atmosphère demeura trouble et pesante, -ce qui étoit l’effet des cendres qu'elle contenoit encore; les rayons du soleil la perçoient à peine, et nous n’eu- mes , pendant ces jours , que peu ou point de vent. Dans la matinée du 15 nous partimes de Macassar , par un vent foible ; et le 18 je découvris la côte de Sum- bava. En nous approchant de l'isle nous traversames des bancs composés de fragmens de pierre ponce, qui flot- toit sur la mer, et qui ressembloient de loin à des bancs de sable. L’illusion étoit si forte que je fis mettre une chaloupe en mer pour examiner l’un de ces prétendus bancs, que je croyois ençpre tels à la distance de moins d’un mille. Ils occupoient une étendue d'environ trois milles de longueur, et ils étoient çà et là entremèlés de morceaux moirâtres. Ces fragmens provenoient sans doute de la dernière éruption. En nous approchant nous vimes que c’étoit une masse compacte et flottante, de pierres ponces, qui étoit entremélée d’une quantité de troncs ERUPTION VOLCANIQUE À SumBAvA! 395 d'arbres et de morceaux, en apparence piérreux. Les premiers étoient brûlés et brisés, comme s'ils eussent été fracassés par la foudre. La chaloupe avoit beaucoup de peine à passer à travers ces troncs d’arbres et ces bancs de pierre ponce dont nous trouvames la mer en- tièrement couverte , jusqu’à notre arrivée à l'entrée de la baie de Bima. ÿ Le 19 nous atteignimes cette baie; et au moment où l’on jettoit l'ancre, notre vaisseau toucha sur un fond de sable, quoique l'instant d'auparavant la sonde eût indiqué encore huit brasses d'eau ; mais lorsque le flux vint, le bâtiment se remit à flot sans peine ni danger. Le fond de la mer près de Bima devoit avoir éprouvé un changement considérable , parce qu'au même endroit où notre vaisseau toucha, la frégate Ternate avoit été à l’ancre peu de mois auparavant par six brasses d'eau. Le rivage de la baie offroit un triste as- pect; tout jusqu'à la pointe des montagnes étoit couvert de cendres. L'épaisseur de cette cendre étoit, dans le voisinage de la ville de Bima, d'environ trois pouces et un quart. : D'après ce que j'appris du Résident à Bima, l'explo- sion provenoit de la montagne de Tombozo , située à- peu-près à quarante milles anglais à l'ouest de Bima. On nous fit une description vraiment terrible de l'explosion qui avoit eu lieu dans la nuit du 11, et on la compara à un feu de mortiers , très-violent et très-voisin. L'obscurité avoit commencé là à-peu-près à sept heu- res du matin, et elle avoit continué jusqu'au milieu du jour suivant , par conséquent, douze heures de plus qu'à Macassar, La pluie de cendres étoit tombée avec une telle violence , que le toit de la maison du Résident fat enfoncé dans plusieurs endroits et qu’elle étoit devenue inhabitable , ainsi que beaucoup d'autres maisons de la ville. | Le vent avoit continué pendant tout ce temps, et la »26 HISTOIRE NATURÉLLE. mer avoit été extraordinairement agitée. Les vagues Sa vançoient sur le rivage jusqu’à Or le premier étage des maisons, à un pied de hauteur. Tous les Hatinètis et les chaloupes ivoient chassé sur leurs ancres, ét avoient été jetés à terre; de sorte qu'on voyoit encore dans ce moment plusieurs navires considérables montrer leur carcasse hors de l'eau , bien au-dessous de la ligne de flottaison. ‘Lorsque nous arrivames à Bima on n'avoit encore au- cune nouvelle de l'intérieur du pays depuis l'explosion; trois jours avant notre arrivée, lie Résident avoit déjà envoyé un courier à Sumbava, et il en expédia un se- cond à Tombozo ; comme le dernier devoit arriver dans trois jours, je me résolus à Fattendre. Le 22, le navire le Dispatch arriva, venant d'Âmbbine. Le capitaine avoit pris une autre baie, nommée Dam- poor Sanjier, pour celle de Bima , et en y entrant, sa chaloupe avoit touché, Le Raja de Sanjier s'étoit plaint à lüi de ce que la plus grande moitié de la ville étoit détruite et de ce qu’une grande quantité d'habitans avoit péri. Il lui avoit dit que tout le pays se trouvoit dans un état pitoyable , et que toutes les semences dans les champs étoient perdues. La ville de Sanjier est située à quatre où cinq lieues sud-est de la montagne Tom- bozo, le capitaine avoit eu de grandes difficultés à vain- cre pour aborder, parce que la mer étoit couverte de pierres ponces , de cendres , et de troncs d’arbres, Les maisons lui avoient paru renversées et ‘ensevelies dans les cendres, Comme aucun des messagers envoyés dans l'intérieur du pays ne se trouva de retour le soir du 22 ( ce que le Résident attribua à la destruction des routes }), je crus ‘ ne pas devoir prendre sur moi dé retenir le vaisseau plus long-temps dans ces parages ; je quittai la baie à onze heures du soir et je me trouvai le lendemain matin Vis-à «vis là montagne Tombozo. Nous la dépassames à Bd Une. Se. d'arts TT PI Eudiometre universel. + Pompe a vapeur de Willy. be on coll RATE NE wi Le LE AR: te 4 {y an. à L'esuNe LA nb Ag en du ABLE PTE FRA pat at (RSA Ai « NN c CS + à mi à Description p'uvr Pour À vareur. ‘227 la distance d'environ cinq milles, mais on ne pouvait pas encore distinguer le sommet, qui étoit envoloppé de vapeurs et de nuages de cendres. Dans plusieurs en- droits les flancs de la montagne fumoient , sans doute à raison des courans de lave , qui n'étoient pas encore re- froidis. Plusieurs de ces torrens de lave avoient atteint la mer. On en distinguoit sur-tout un , au nord-nord- ouest de la montagne, qu’on pouvoit reconnoiître nette- ment, parce que la lave noire dont la fumée s'élevoit sans cesse faisoit un contraste frappant avec le bord de cendres blanches. La distance , à vol d'oiseau, de la mon- tagne Tombozo , de Macassar, est d'environ 257 milles, de 60 au degré, ARTS MÉCANIQUES. Descriprion D'une Pompe À VAPEUR, qui fonctionne spon- tanément; inventée et communiquée par Mr. RicHarp Wirry ( Magazin der Neuesten Erfindungen ). ( Traduction ). 51281 A Carre pompe présente un moyen sûr et peu coûteux d'élever l'eau par le moyen du feu. AA ( PL. 2. sec. div. ) est un cylindre dans lequel la vapeur est alternativement introduite et condensée. B est la grille du fourneau; 4,4, a, a, est un cylindre qui entoure le précédent , et qui entre dans une cheminée ordinaire, près du puits 2; c'est le tuyau d'aspiration qui plonge dans une rivière, ou dans un puits. D est le tuyau d'ascension , qui conduit l'eau dans une citerne ou ré- voir E, c et d, sont deux soupapes semblables à celles »a8 ARTS MÉCANIQUES. d'une pompe-ordinaire. e est un robinet qui fait entrer. l'eau de la citerne E dans le cylindre A A pour y con- denser la vapeur à chaque coup de la pompe. Un fil de fer est attaché à la clef de ce robinet, et passant au tra- vers d'une boîte à cuirs , il porte à son extrémité un poids g, qui est plus pesant que le poids hk suspendu à - Vautre extrémité du petit levier. Voici l'effet de cette machine : supposons que le tuyau ‘et la citerne sont remplis d'eau; on allume sur la grille B an feu qui fait bouillir l'eau dans le cylindre A A ; la vapeur élastique qui se forme , presse sur l'eau , la force . de passer par la soupape 4, et de monter dans le tuyau D, tandis que la soupape c reste fermée par la pression. Quand l'eau est descendue dans À À, pendant aussi long- temps que le poids g reste sans être plongé, ce poids, par son excès de pesanteur ouvre le robinet e, qui laisse entrer un jet d'eau froide ; la condensation subite qui en résulte produit de suite un vide dans le tuyau AA, et ce vide est bientôt rempli par l'eau du puits ou de la rivière que la pression atmosphérique fait monter en soulevant la soupape c. Comme on laisse assez de place à l’eau entre la soupape c et le cylindre AA, l’eau se conserve toujours chaude dans le cylindre, parce que l'eau chaude , comme plus légère que l'eau froide , oc- cupe le dessus. Ainsi, la vapeur se formera de nouveau dans le haut du cylindre À A, et produira une nouvelle aspiration , parce que le robinet c est alors fermé , et les poids replacés dans leur première situation. On pourroit aisément adopter d'autres dispositions si on les jugeoit plus convenables pour ouvrir et fermer le robinet e. Lorsqu'on construira cette machine en grand, on pourra trouver convenable d'ajouter à la boîte à cuirs une sou- pape pour faire sortir l'air qui est dégagé dans la con- deusation. Br ( 229. ) oo D MÉLANGES. Norice Des SÉANCES DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SAN DE Paris. Mars 3. A 0 nom de la Commission pour le prix fondé par feu Mr. de Lalande, Mr. Arago propose de décerner cette médaille à Mr. Bessek, astronome à Kænigsberg, à l'occasion de son ouvrage sur la comète de 1815, dans lequel, fixant comme plusieurs autres, la période de sa révolution à 93 ans, il est le premier , et le seul, qui aît tenu compte des perturbations que doit éprouver cet astre par l'attraction des autres planètes. Sur 55 votans, 54 adoptent l'avis de la Commission en faveur de Mr. Bessel , et en conséquence le prix lui est décerné. : Mr. le Duc de Raguse , membre avee MM. de Prony et Thénard d’une Commission pour examiner de nou- weaux canons de fusil à chambre dans la culasse, pro- posés par Mr. Lucas, trouve que les inconvéniens de cette construction l'emporteroient sur. ses avantages. L'Académie adopte les conclusions du Rapport. Mr. de Humboldt lit un Mémoire sur un oiseau noc- turne nommé Guatcharo, de l'ordre des passereaux , et qui habite une grotte profonde. nommée Caripée , dans la province de Guatimala. Cet oiseau, qui forme un genre nouveau , sous le nom de Steatornis caripensis , se rapproche du Choucas des Alpes , et de l'oiseau d'Europe nommé Engoulevent; il est de la taille du coq, son plumage est gris brun, strié de points noirs , et de taches blanches en forme de cœur; cet oiseau diffère essentiellement de l'Engoulevent par son bec grand , nud , et garni de dents éloignées , la 230 MÉLANGus. foiblesse de ses pieds contraste avec la force de son bee. La caverne qu'il habite dans le roc a quatre-vingts pieds de hauteur. La végétation ne cesse au-dedans qu'a qua- rante pieds de l'entrée; et la lumière du jour ne man- que tout-à-fail qu'à quatre cent trente pieds. Alors, on entend le vacarme des oiseaux nocturnes qu’on vient troubler dans leur demeure favorite , et dont les voix aigres et percantes, réfléchies par les parois, ont un éclat assourdissant. Les nids, sont à la hauteur de cin- quante à soixante pieds. Les habitans du voisinage en- trent dans cette caverne une fois l'année, et ils abattent les nids avec des perches ; les petits tombent ; on les éventre , et l'on fait fondre leur graisse, qui demeure à Y'état d'huile comestible , et qui se conserve bien pendant une aunée. On en recueille cent cinquante à cent soi- xante bouteilles , pour la consommation d'un couvent voisin, Ceux de ces oiseaux qui nichent dans de petites grottes voisines de la grande y sont inaccessibles, et pro- pagent l'espèce. Leur jabot contient souvent des graines, que les Indiens emploient comme spécifique contre les fièvres intermittentes. : Une tradition populaire attribue aux Engoulevents la propriété de laïsser dans l'air une traînée lumineuse lors- qu'ils volent la nuit. Si le fait est certain , 1l pourroit s'expliquer par l'électricité que peut exciter dans l'air sec le frottement des aîles de l'oiseau. Mars 10. Mr. de Hümboldt lit un Mémoire sur les cavernes , considérées sous le rapport de la nature des roches dans lesquelles on les trouve. Dans les sols granitiques , ces cavités se rencontrent ordinairement là où plusieurs filons se réunissent ; elles y forment ce que les montagnards appellent des. fours, qui sont ordinairement tapissés de cristaux. Les sols cal- caires, tant primitifs que secondaires, présentent beau- coup plus fréquemment des grottes que ne le font/les sols siliceux; à raison , probablement , de la solubilité : Norice nes Srances be L'Ac. R.nrs Scene. DE Paris. 231 du carbonate de chaux dans l'eau chrgée d’un excès d'acide. Le calcaire du Jura, la chaux œrrbonatée fé- aide , le gypse, renferment beaucoup de cavernes. ? On peut en distinguer trois espèces : 1.° Celles en crevasses , ou filons vides non remplis de gangue ; ° Celles qui, percées aux deux extrémités, forment commé une galerie souterraine , où coule quelquefois une rivière. 3.° Celles qui offrent une enfilade de cà- vités de même niveau et de même direction communi- quant ensemble. C'est le cas le plus fréquent. 3e On à expliqué leur formation de deux manières ; tari- tôt par un bouleversement plus ou moins subit; tantôt par l’action long-temps continuée de forces peu énergi- ques. On n'a à cet égard que des hypothèses. Les cavernes renferment souvent des mofettes, ou gaz délétères , quelquefois fétides. On a trouvé des plantes cryptogames ( Lichens ) dans quelques-unes , même fer- mées ; et dans plusieurs, des ossemens et des squelettes d'animaux. La grotte Caripée, dont il vient d'être ques- tion , est la plus grande qu'il y aît dans les calcaires; on la trouve par les 10° de latitude boréale, et elle est élevée de 5oo toises au-dessus de la mer, Au mois de septembre , la température extérieure étant de 16° celle de la grotte fut trouvée de 18°,4 à 18,9 ; ; et celle de l'eau qui y couloit, à 16,8. + Mr. Brochant lit un Rapport sur le Mémoire de Mr. Beudant , intitulé, « Recherches sur l'importance relative à donner à la cristallographie et à l'analyse chimique dans une classification des minéraux, » ( Nous en avons . donné les principaux résultats }. Le Rapporteur trouve les raisonnemens de l'auteur justes, ses conséquences - plausiblés, et propose que le Mémoire soit inséré dans le Recueil des Se étrangers. Ces conclusions sont % adoptées. Une discussion s'engage sur le mot melange employé par le Rapporteur à la place de celui de combinaison 232 . , MéLaAnczts.. que plusieurs acädémiciens auroient préféré. Mr. Bro- chant dit que l'adoption de l’une ou de l’autre dé ces expressions ne change rien aux conséquences. : Mr. Delanbre lit un discours sur l’histoire de l’astro- nomie ; à l’occasion de l'ouvrage de Mr. Bailly il attaque l'hypothèse de cet auteur sur l'existence d'un peuple ‘an- ‘cien et perdu , qui auroit tout perfectionné, et dont les Chinois, les Indiens, et les Grecs auroient recu quelques traditions. Il montre que c'est chez les Grecs qu'il faut chercher l'origine de la véritable astronomie. Il donne une notice succincte des travaux de Thalès, d'Hipparque, et de Ptolémée ; puis il recherche l’état de la science chez les Chinois et les Indiens; et, en démontrant l'extrême imperfection ; il conclut qu'un écrivain qui veut faire Thistoire de l'astronomie ancienne doit se borner à lire les ouvrages grecs, chacun à son ordre de date ; c’est la marche qu'il a suivi lui-même dans ses recherches sur cet objet. Ce Mémoire est plein de science associée à beaucoup d'intérêt. Mr. Cuvier lit l'éloge de feu Mr. Tenon académicien. J1 naquit à Joigny en 1724 d’un père chirurgien, pauvre, et chargé de onze enfans. Il vint à dix-sept ans faire ses études à Paris. IL y fut d’abord révolté de la manière dont on opéroit alors à l’Hôtel-Dieu, et son vœu le plus ardent fut de se trouver un jour à portée d'y introduire une réforme. Le ‘célèbre Winslow , frappé de la beauté d'une préparation anatomique faite par Tenon, devint son maitre et l'associa à ses travaux. À cette époque, la Peyronie provoqua, dans le but de relever la chi- rurgie, un réglement d'après lequel aucun élève ne seroit recu qu'avec le grade de Maitre ès arts. Tenon en moins de quinze mois, se mit en. état de subir un examen de latin et de grec. Il fit une campagne en Flandres, et à son retour il fut nommé , par suite d'un concours, chirurgien à la Salpêtrière, où il exerça huit ans. Il pro- fessa ensuite la chirurgie pendant vingt-cinq ans, tout : Nonmrce nes Séances pe L’Ac.R.desScrenc. DE Paris. 233 en exerçant son art avec un grand succès, En 1975 il fut chargé d'inaugurer le bel édifice de l'Ecole de Paris. Peu après, il suggéra à La Martinière l'idée d'’attacher un hospice à l’école de chirurgie , et il se chargea de di- riger l’architerte et le service ; cet exemple fut très-heu- reusement imité dans d’autres hospices , et le cri public s'éleva contre l'Hôtel-Dieu , où l’on entassoit dans des lits presque contigus dans des salles basses, quatre à cinq malades attaqués de maladies différentes et quelquefois contagieuses, Le Roi demanda à l’Académie des sciences un Rapport sur les hôpitaux; l'entrée de l’Hôtel-Dieu fut refusée aux commissaires de celle-ci; mais Mr. Tenon qui connoissoit à fond les détails, les exposa dans plu- sieurs Mémoires dont Mr. Bailly Rapporteur de la com- mission fit l'extrait. Une souscription de trois millions destinés à bâtir quatre hôpitaux fut remplie, et on en- voya MM. Tenon et Coulomb visiter ceux de Hollande et d'Angleterre pour y puiser tout ce qui seroit bon à imiter, mais cette mission n'a pas eu de résultat en France (x). + ee ms . (x) C'étoit en 1787. Le hasard nous ayant conduits yà la même époque en Angleterre , nous eumes la satisfaction de nous trouver réunis avec ces savans voyageurs dans un diné chez le -‘èbre Dr. Priestley à Birmingham. Dans un qua- trième voyage aux isles britanniques (en 1801 ) visitant et admi- rant le bel hospice de Glasgow,nous y apprimes du Dr. Cleghorn, (lun des Prof. de l’Université) qui nous accompagnoit, que «cet édifice avoit été bâti il y a peu d'années avec le produit » d’une contribution volontaire des habitans deGlasgow, et des > environs, et d’après les plans d’une commission choisie parmi » les meilleurs architectes et les plus habiles médecins et chi- »rurgiens de France. . ... De France ! répétames nous... « Oui, » de France. Il y a environ quinze ans, ajouta-t-il, que le » Gouvernement fracais envoya en Angleterre des membres de » l’Académie des sciences,chargés de recueillir toutes les Ilumières > qu’ils pourraient se proçurer sur la construction de nos hôpitaux 234 ME LANCGES Mr. Tenon remplaca dans l’Académie des sciences Mr. J, L. Petit; et peu après, la révolution l’engagea à se retirer à la campagne , où il s'occupa presque exclnsivez ment à étndier le développement des dents des chevaux et d'autres animaux ; cette recherche lui procura quelques découvertes curieuses, dont il a donné des appercus, en se réservant les détails pour un grand ouvrage; que sa mort, causée par le chagrin d'avoir vu son cabinet pillé par les Cosaques, ne lui à pas permis de terminer. - Mr, Biot lit pour Mr. Latreille un Mémoire sur les insectes qui vivent en société. Il paroït que ‘instinct prédominant chez eux est le soin qu'ils prennent de leur postérité. On peut remarquer que certaines com- pensations ont lieu entre la force éminemment produe- trice du sol, entre les tropiques, et l'abondance des insectes qui consomment ses productions. Les femelles des insectes sociétaires sont en général très - fécondes ; la reine abeille pond 12000 œufs, et la femelle des thermes jusqu'à 80 000 dans un jour. Cette énorme pro« géniture ne pourroit être soignée, sans l’existence des insectes neütres dans l’espèce ; ceux-ci, n'ayant des mères que l'affection , pourvoyent aux besoins des petits dans les espèces où ils ne peuvent se suffire à eux-mêmes ; dans d’autres espèces telles que les thermes et quelques fourmis, les neutres ne sont que des soldats, gardiens et défenseurs. La matière et l'arrangement des nids, > L - » et leur régime, pour en tirer parti dans.les établissemens qu'on »avoit en vue. Le Rapport de cette commission, et le plan » qu’elle présenta étoient un véritable chef-d'œuvre ; le hasard » nous en a procuré une copie lorsqu'il à été question de bâtir » notre hôpital, et nous n'avons pas cru pouvoir mieux faire » que de nous M conformer en tous points......» Bcbl. Brit. Tome XVIII, page 164. [R] Norrce pes Séancès ne L'Ac:R.pes Screnc. DE Paris. 335 dépend de l’organisation particulière de chaque insecte, et les procédés de ceux-ci varient avec les instrumens dont l'auteur de la nature les a pourvus; ainsi , les four- mis sanguines et roussâtres si bien observées et décrites par Mr. Huber fils, (de Genève) insectes dont les machoires fortes et massives ne sont point propres aux opérations dé détail , font des incursions dans les fourmilières voi- sines et en enlèvent des larves, qui deviennent chez elles des esclaves, ensorte que ces insectes ne sont point, comme quelques-uns l'ont cru , des femelles dégénérées, mais une race particulière faisant partie d’un système combiné par la sagesse du Créateur. * Mars 24. Mr. Du Tronchet rappelle l'attention de l'A- cadémie sut un aërolithe tombé près d'Orléans en 1810, et dont la hauteur, fixée par certaines observations , se rap- proche assez de celle de l'aérolithe de Westrumb en Amérique ; l'élévation du météore lorsqu'on l'a apercu, dans les deux cas , étoit de 14 à 15 000 toises. MM. Thénard et Hallé font un Rapport sur un travail de MM. Magendie et Pelletier , qui a eu pour objet l’a- halyse de l'ypécacuanha. La conclusion du Rapport est que cette recherche est d’un grand intérêt , et qu'il se- roit à désirer qu'on en fit de semblables sur tous les .iMédicamens qui ont des effets très-énergiques. Le Mé- moire paroît digne du Recueil des savans étrangers. Cette conclusion est adoptée. On lit un Rapport de MM. De Jussieu , La Mark, et Desfontaines sur un Mémoire de Mr. Devaux , intitulé, Dispositio methodica Lycopodiorum et filicum. _ Linné avoït divisé les fougères en quatorze genres - d’après les organes de la reproduction ; en 1791 Mr. Smith publia dans les Mém. de l’Acad. de Turin une nouvelle distribution de cette famille en vingt-quatre genres, di- vision fondée sur la présence ou l'absence d'un anneau élastique , et sur les diverses modifications des capsules et de la membrane qui les enveloppe. Mr, Devaux dé- 2 36 MéLANGESs. crit cent dix espèces nouvelles ; il les distribué.en quatrê sections , les polypodiacées , les osmondacées., les clé= cheniacées , et les fougères simples. Les caractères , et les dessins de ces plantes sont exacts : et le Mémoire est digne de l’insertion dans la collection des savans étrangers: Mr. Dartigues communique le dessin d’une machine qu'il nomme Valancier hydraulique et qui produit un mouvement de va-et-vient, sans engrenage quelconque. C'est un levier , qui porte à chaque bras un piston jouant dans un cyliudre égal en hauteur à l'élévation de la chûte d'eau qui arrive par une échancrure dans le cylin- dre ; le piston chargé par la colonne d'eau descend jusqu’à une certaine profondeur ,où se trouvent des trous laté: raux par lesquels l'eau s'écoule; le piston remonte alors, soulevé par l’autre, qui descend. Le: pistons s'ouvrent et ferment en passant , les ouvertures du réservoir d'eau. On exécute un modèle de cette machine, destiné au conser+ vatoire des arts et métiers (1). Mr. Rigaud de f'Ile lit un Mémoire sur le mauvais air ( aria catia ) des environs de Rome. Les principaux détails de ce travail ayant été publiés récemment dans ce Recueil, nous y renvoyons nos lecteurs. MM. Pinel et Hallé sont nommés Commissaires pour l'examiner. 31 Mars. «On lit Rapport de MM. Burkardt et Arago sur un planétaire de Mr. Jambon. Cet appareil paroît plus complet et mieux exécuté que ceux quon a imaginé jusqu’à présent ; l'auteur mérite l'approbation de l'Aca- démie, (1) Nous avons eu l’occasion de voir, dans un Voyage ré- cent fait en Lombardie , le modèle fonctionnant, d’un balan- cier hydraulique , imaginé par Mr. Aldini, et qui pro de même un mouvement de va-et-vient, au moyen d'une chute d’eau, et d’une manière bien plus simple que celle qui vient - d'être esquissée , car il n’y a point de pistons ni de corps de pompe. [R] Norrcr nes Skances pe L'Ac.Rnes Sorenc. pe Pants. 534 démie, mais les Rapporteurs réprouvent l'emploi de cas moyens dans l'enseignement. Les conclusions de ce Rap: port sont adoptées. Mr. Pelletan lit pour Mr. Portal un Mémoire sur cette classe des anèvrismes du cœur , dans laquelle les parois de cet organe , loin de s’amincir deviennent plus épaisses; et c’est souvent à l'endroit de la plus grande épaisseur que se fait la rupture. Les causes diverses sont : 1.° un vice stéatomateux : 2.° ure accumulation de substance graisseuse : 3.° Ja préseuce de fausses membranes : 4.° le mouvement du sang dans les artères coronaires : 5.° des infiltrations, et quelquefois des hydatides. Tous ces chefs sont dévéloppés dans le Mémoire, qui est rempli de faits curieux ; le temps ne permet pas d'en achever la lecture, Le Dr. Esquirol, médecin à la Salpétrière , lit un Mémoire sur les hallucinations ou les erreurs délirantes d'un seul ou de plusieurs sens, phénomènes qu'on avoit confondus jusqu'à présent. L'auteur cite des exemples très-fréquens de ces erreurs : 1.° de l'ouie , lorsque le malade croit entendre des voix, et fait la conversation avec les êtres fantastiques auxquels il attribue ces dis- cours : 2.° de l’ouie , et de la vue ; lorsque le malade , non-seulement croit entendré , mais croit voir certains objets animés ou inanimés autour de lui : 3.° de la vue, de l’ouie, du goût, et de l'odorat : 4.° enfin de tous les sens à la fois. Cét état est toujours l'effet d'une maladie, qui est susceptible de guérison dans beau- coup de cas. L'erreur est quelquefois étrange. L'u: prend des poules pour des princesses, et menace céux qui ne voyent pas comme lui; un autre croit que son #stomac est devenu une ruche, et qu'il sort ét entre tune quantité d'abeilles dans sa bouche. L'auteur distin- gue ces affections, des simples illusions , où le malade perçoit des sensations causées par la présence des objets "Se. et arts. Nouv. série. Vol. 5. N°.3. Juillet 1817. R 538 MérLaAwczs. extérieurs autrement que ne le font ses semblables. fl les distingue aussi du somnambulisme , dans lequel -on perd , après le réveil, la mémoire de ce qu'on à vu ou fait en dormant. Le siège des hallucinations n’est pas dans l'organe du sens qui trompe , car des malades dont les nerfs optiques étoient paralysés et même atrophiés , croyoient voir; c'est dans le cerveau mème qu'il faut en supposer l'origine; il en résulte un renversement dans la marche ordinaire de l’entendement ; les idées nais- sent avant les sensations, et l’emportent en intensité sur celles-ci; c'est la cause ordinaire et le phénomène radi- cal du délire. L'auteur conclut de sa longue expérience , que sur 100 aliénés , il y en a au moins 80 hallucinés. L'ouie et la vue sont les sens les plus sujets à cette affection morbide, à laquelle l'auteur a donné le nom général d'hallucination , parce que celui de vision n’au- roit pu s'appliquer à l'ouie, au goût, etc. MM. Pinel et Portal sont nommés Commissaires pour l'examen de ce travail, Novice Des SÉANCES DE LA Société ROYALE DE Loxpres. 6 Mars. On lit un Mémoire du Dr. H. Wollaston , dans lequel il décrit un thermomètre qu’il a imaginé d'appliquer, au lieu de baromètre , à la mesure des hauteurs des montagnes. On sait que la température à laquelle l’eau entre en ébullition est d'autant.plus basse que la station est plus élevée ; et déjà Fahrenheit , et ensuite Cavendish,avoient eu l’idée d'employer cette di- minution à la détermination des hauteurs au-dessus du niveau de la mer. Le thermomètre de Mr. Wollaston est aussi sensible qu'un ‘baromètre portatif ordinaire ; cha- que degré de l'échelle de Fahrenheit y occupe J'étendue La Norice pes Séaxces px La Soc. Roy. pe Lonpres. 259 d’un pouce (1); l'instrument, en ÿ comprenant la limpe de la bouilloire , pèse environ une livre et un quart, “ et l'appareil est plus commode à transporter que le ba- romètre ordinaire ; il est assez sensible pour montrer Ja différence de niveau entre une table et le plancher sur léquel elle repose. Mr. Wollaston cite deux exem- pies de mesures thérométriques de hauteur, compa- rées avec les mesures barométriques du général Roy. La différeuce entre les deux résultats ne dépasse pas deux. pieds. - 13 Mars. On lit une addition au Mémoire de Mr. Pound sur la parallaxe des étoiles fixes. Cet astronome , con+ jecturant que la petite différence qu'on atiribuoit à la parallaxe ; pourroit provenir de la différence des tem- pératures des thermomètres extérieur et intérieur de TVobservatoire , en été et en hiver , a cherché à mainte- nir l'intérieur de l'observatoire , pendant l'hiver ; à la même température que l'extérieur , condition que la douceur particulière de la saison lui a permis d'obtenir facilement. Il a fait beaucoup d'observations de x de la lyre ; le résultat est, que la déviation paroît nulle ; ou, que si elle existe, elle a lieu dans une direction opposée à celle que produiroit la parallaxe. 20 Mars. On lit le commencement d’un Mémoire de Mr. Marshall sur le Laurus cinnamomum ( le canelier ). L'auteur montre que les descriptions qu'on a publiées de cet arbre sont fautives en plusieurs points : Linné a donné à son laurus cassia les propriétés du laurus cinna- momum , et Thunberg, le dernier botaniste qui en a parlé, ne corrige point les erreurs de ceux qui l'ont pré- cédé, Cet arbre est cultivé dans quatre lieux différens -à Ceylan, et on le trouve en abondance sauvage dans (x) Un degré de celle en-8o parties occuperoit deux pouces uÿ quart, anglais. [R] | ; R 2 240 MÉéLANGESs. les bois. On recueille plus de 2000 balles d’écorce de celui au est cultivé, et à-peu-prés autant du sauvage. Ce qu'on appelle cassia est le receptacle, et les | pris non mûres du laurus cinnamomum. 27 Mars. On termine la lecture du Mémoire de Mr. Marshall. L'auteur décrit la manière de recueillir la ca: nelle, les fraudes dont elle est l'objet, et la manière de l'emballer pour le transport. Les Hollandais tiroient quelquefois une huile essentielle de la canelle grossière qui n’auroit pu se vendre en Europe. On y procédoit en pulvérisant grossièrement cette écorce , et en la dis- tillant mêlée d'eau; l'huile passe avec ce liquide. On en obtient deux sortes, l’une légère qui surnage , l'autré pesante qui va au fond ; la totalité de l'huile légère se sépare en 24 heures , la pesanteé n'arrive au fond qu'au bout de 10 à 12 jours. 80 liv. d’écorce fraîche donnent 2 + onces d'huile légère , et 5 + d’huile pesante; le pro- duit diminue un peu lorsque l'écorce a été conservée pendant quelques années, avant d'être soumise à la distillation. La canelle appartient exclusivement à la zône torride; outre Ceylan, elle croit à la côte de Malabar, en Cochin- chine, à Sumatra, Borneo, Celebes, à l'isle de France, à la Guyane, à la Jamaïque, ct dans les autres isles des Indes occidentales. : { z4r ) np ire ANECDOTE SUR LA VÉRITABLE CAUSE DE L'ATTAQUE DES INSULAIRES D'OWHYHEE, DONT LE CAPITAINE Cook Fur VICTIME. A Re Le RE ESS Dis un séjour récent à Gênes (juillet 1814) nous avons visité avec beaucoup d'intérêt une corvette amé- ricaine dont le propriétaire, Mr, Crowninshild , voyage uniquement pour son plaisir, et a déjà touché à plusieurs ports de la Méditerranée. Ce bâtiment, chef-d'œuvre de construction à l'extérieur, est disposé et meublé à l'in térieur avéc une élégance et une recherche qui a fait l'admiration d’un nombre immense de curieux pendant son séjour dans le port; nous y avons recu l'accueil le plus obligeant, et appris entr’autres l'anecdote suivante. Un Nègre . très-intelligent, exerce dans ce bâtiment la double’ fonction de cuisinier, et de calculateur de toutes les observations nautiques par lesquelles on dé- termine en mer la longitude et la latitude. Il a passé deux années de sa vie dans celle des isles Sandwich où le capitaine Cook fut tué. La tradition de l'événement est conservée dans cette isle (Owhyhee ) et voici comment on le lui a uniformément raconté. Le capitaine Cook ayant bésoin de bois, aussi bien que d'eau , avoit remarqué non loin du rivage, une vieille baraque qui lui parut tomber en ruine et dont il présuma que le bois seroit plus sec que celui des arbres fraichement coupés ; en conséquence , et sans consulter les naturels , il y fit mettre la hâche:; il igno- roit sans doute, et ni lui ni aucun des gens de son équipage n’ont pu l'apprendre , ( vu l'événement qui s’en suivit ) que ce bâtiment étoit un lieu consacré au culte, 242 MéÉLanoss. Taboo (comme on le dit dans la langue du pays |. Les ipsulaires n'hésitèrent pas un instant, à prévenir, par une attaque désespérée , l'acte qu'ils regardoient comme un sacrilège , et ils forcèrent les travailleurs à prendre la füite , non sans en avoir massacré quelques-uns. Ceux qui échappèrent n'ont probablement pas connu la vraie cause de l'insurrection dont une partie de l'équipage fut victime. ‘ Le cuisinier nègre s’animoit én se rappelant son séjour à Owhyhee, et il a conservé un vif désir de retourner dans cette isle. Il nous la représentoit comme un séjour enchanté, et il donne aux habitans un caractère moral, doux et hospitalier, bien différent de celui que faisoit présumer leur attaque imprévue, et à ce qu'on croyoit, non provoquée. Il a eu le temps d'apprendre à parler assez couramment la langue du pays, dont nous lui fimes articuler quelques phrases , pour juger des sons, qui nous semblèrent au moins aussi doux qué ceux de la plupart des langues d'Europe. ‘ Nous le mimes sur le chapitre de la cuisine de ces insulaires, et en particulier de leur manière de cuire un cochon sur des pierres chauffées. Il nous la décrivit avec beaucoup de clarté et de détail en accompagnant l'expli- cation d’un nombre de gestes qui la rendoient très-intel- ligible. Il nous parla avec éloges du Roi de cette contrée, qui développe beaucoup de talent et de caractère. Il a déjà une marine; et il a envoyé des vaisseaux en Chine. Il a des gardes, munies d'armes à feu et de javelots qu'ils lancent avec beaucoup d'adresse, et il s'occupe cons- tamment de la civilisation de son peuple. Il atrois femmes la succession au trône est héréditaire. 6 243 sv)» M h} Die KamwrsemanaziscHeN Hunpe, etc. Détails sur Îles chiens du Kamtshatka. ( Morgenblatt Février 1817 ). Le RS ee Tous les peuples nomades de la Sibérie ont des chiens qui remplacent les chevaux, et dans quelques lieux mème , les chevaux de poste; mais c'est sur-tout au Kamtschatka que ces animaux sont de première nécessité ; on s'en sert, non-seulement à la place de chevaux, qui ne pourroient pas vivre dans ce climat, mais les habi- tans s'habillent encore de leur peau. Ces chiens appat- tiennent à l'espèce du chien de berger; mais ils sont plus grands , et leur poil est plus rude. Leur couleur est d'un jaune tirant sur le gris, ou blanc sâle , c’est aussi celle des gros chiens des paysans russes. Ces ani- maux se distinguent par leur sobriété et par leur vi- tesse. Leur éducation et leurs habitudes sont entière- ment différentes de celles de tous les autres chiens. Ils se nourrissent eux-mêmes en été de gibier, et sur-tout de poisson , dont ils préfèrent, comme le font les ours, la tête aux autres parties du corps; mais en hiver, pen- dant le temps du travail , qui dure depuis le mois d'oc- tobre jusqu'en mai , leur nourriture consiste en un mélange de poissons pourris et d’écorce de bouleau. Leur ardeur est si grande, que souvent ils se foulent les pieds par la vitesse de leur course, et que leurs poils prennent une teinte rougeàtre par suite de l'impétuosité avec laquelle le sang se porte à la surface du corps. On attèle ordinairement quatre chiens à un traîneau, et un homme parcourt , avec cet équipage , quand les routes sont très-mauvaises , 30 à 40 werstes par jour; mais quand les chemins sont bons, on peut en faire: de 80 à 140. La 244 MéLANGESs. charge ordinaire pour chaque chien est de 200 à 240 liv. On ne peut assez admirer l'utilité de cette poste du Kamtschatka, quand on considère combien il est diff- cile de faire vivre dans ce climat glacial des chevaux ou d'autres hètes de somme, et combien de difficultés la neige dans laquelle-ils enfoncent à tout moment op- pose à leur marche ; tandis que les chiens , non-seule- ment parcourent avec facilité les montagnes et les vallées, au travers des forêts les plus impénétrables, et sautent légérement les ruisseaux et les rivières, mais savent en- core trouver la route, même dans les contrées où les tourbillons, de neige ont effacé toute trace. L'éducation de ces chiens se fait de la manière suivante: on choisit entre les jeunes ceux qui ont les jambes et les oreilles longues, un museau pointu, un dos large et une grosse tête ; on les enferme dans un trou obscur jusqu'à l'âge de six mois, où ils deviennent propres à un premier essai, On les attache à un poteau avec des courroies d'une espèce de cuir susceptible de s'étendre beaucoup quand on le tire avec, force; l’aliment qui les tente le plus est alors placé à une certaine distance de ces pau- vres animaux, qui heurlent à faire pitié et qui sont obligés de tirer les courroies avec des efforts extraordi- paires s'ils veulent parvenir à satisfaire leur faim. C'est en répétant plusieurs fois ces essais qu'on les prépare à leur destination. On les attèle ensuite à un traïneau à côté d’autres chiens déjà dressés et on les excite à courir en leur faisant voir des objets qui leur font peur. Ce n'est qu'après les avoir mis à l'épreuve assez fré- quemment de cette manière et après les avoir accoutumés à tirer des iraineaux et à obéir aux mouvemens de leurs maîtres , qu'on leur fait commencer leur carrière de bêtes de somme. Pendant l'été, c’est-à-dire , depuis le mois de mai jusqu’en octobre ,on donne pleine liberté à ces animaux ; D À £ DÉTAILS SUR LES CHIENS DU Kawrsmarra. 245 : ils courent vers les bords des rivières, et ils s'y nour- rissent de chasse et de pêche. Au mois d'octobre , instruits par leur instinct, ils se rendent d'eux-mêmes à l'esclavage,devenu alors nécessaire pour leur subsistance ; mais etant le temps de leur liberté ils n’observent point de diète, et ils prennent ‘ une corpulence qui nuit beaucoup à leur activité. Leurs insensibles maîtres les attachent alors près de leurs maisons, et les soumettent à une rude épreuve de faim pour les maigrir. Nuit et jour leurs hurlemens , d’ailleurs si rares , remplissent toute la contrée, mais on ne les délivre que lorsqu'ils sont entièrement épuisés , et qu'ils ont perdu toute leur graisse ; alors on leur donne des poissons secs, ou pourris, et on les attèle. Le plus souvent on les attache deux à deux devant un traîneau ; et l'un de ces ‘animaux mieux dressé que les autres, et qu’on nomme le chien conducteur , va en avant, en observant chaque motvement que fait son maître. Un harnoiïs de cuir lui passe sous le‘cou où sous la poitrine, et il s'attèle au traîneau par une courroie de trois pieds de long. Le collier auquel on attache les chiens deux à deux est ‘garni de peau d'ours. Le traîneau est long , étroit , très- ‘léger , mais pourtant solide ; il est formé de deux bandes de bois à peine épaisses d'un pouce , sur. lesquelles re- pose une espèce de corbeille faite de bois mince et flexible; c’est dans cette corbeille que le conducteur est assis; il a en main un long bâton courbé, qui lui sert en même temps de fouët et de rênes. A l'un des bouts du bäton sont des anneaux de fer, qu'on secoue de temps en temps comme des grelots , pour exciter les chiens : l'autre bout est garni d'une pointe de fer, pour arrêter le traîneau sur la neige ou sur la glace. Le con- ducteur fait connoître sa volonié par certains mouve- mens. Un coup sur le traîneau indique la droite, un ‘sûr la neige la gauche ; et il jétte avec une adresse et- 246 MÉLANGES. trême ce bâton sur les chiens, quand ils n’entendent pas le signe qu'il fait, ou quand ils vont trop vite , et il le ramasse en pleine course, avec beaucoup d’adresse. La plus grande difficulté pour le conducteur est de tenir l'équilibre ; car le traineau , à cause de sa hauteur et de sa légéreté, tend naturellement à verser, et il faut qu'il le soutienne en faisant différens mouvemens à droite et à gauche. Si le traîneau versé malgré cela ; il faut que le voyageur tâche de s'y accrocher, afin que les chiens sentent une certaine charge qui les arrête ; car, sans cela ils prennent la fuite avec une rapidité extrême. Quand on attèle les chiens , ils lèvent tous la tête et poussent des cris pitoyables ; mais aussitôt que la course commence, ils se taisent tout-à-coup, et paroissent faire à l’envi des traits de malice pour fatiguer la patience de leur conducteur, et même pour mettre sa vie en danger. Dans les endroits les plus périlleux , ils redoublent de vitesse ; et souvent le conducteur, pour ne pas être jeté dans une rivière ou dans un précipice ,,se voit forcé d'abandonner le traîneau aux chiens presque furieux ; mais alors il le retrouve cassé dans le premier village, ou bien il le perd tout-à-fait. Les chiens sont d'excellens guides, dans l'obscurité la plus profonde , qui a lieu, il est vrai , rarement dans ce pays; et à travers des tour- billons de neige, ils ne manquent pas leur route ; et quand le maître est empèché par des tempêtes trop VIO- lentes de continuer son chemin , ils se couchent à côté de lui pour lui conserver la vie par leur chaleur natu- relle; s'il s'arrête pour faire une partie de la route à pied , les chiens se couchent à côté du traineau qu’on a renversé, et ils attendent tranquillement son retour. S'ils prévoyent une tempête, ils font des trous dans la neige pour se préparer un asile. Chaque habitant a au moins cinq chiens de cette espèce, qui lui servent à charrier son bois, et à ses autres besoins, ainsi que DéraïLs SUR LES CHIENS DU KAMTSHATKA. 247 pour. faire ses propres voyages et pour conduire des voyageurs étrangers : quatre chiens transportent trois hommes, avec des paquets pesant de 60 à 70 livres. Le traitement dur qu’on fait éprouver à ces chiens ( car après dix ans de service on ne les nourrit pas, mais on les tue, s'ils ne peuvent plus aller }; ce traitement, disons- nous ;. semble avoir changé leur caractère, Ils sont bien loin de montrer l'attachement que les chiens témoignent dans d'autres pays à leurs maîtres. Ils sem- blent ne connoître personne , et ils ne souffrent pas les caresses. à MÉLANGzsé. FUMIGATIONS SULFUREUSES. Lu: lecteurs de la Bibliothèque Britannique savent avec quelle persévérance et quel succès notre célèbre compa- triote le Dr. de Carro, toujours occupé de travaux qui ont un but d'utilité générale , a réussi à introduire dans la Monarchie autrichienne et dans les contrées de l’o- rient , l'application de la belle découverte du Dr. Jenner (x). Mr. Galès, habile médecin de Paris, a mérité des distinctions éminentes pour avoir démontré par des ex- périences variées pendant cinq années, que les maladies de la peau réputées les plus rebelles , telles que les dar- tres, cédoient à l'usage des fumigations sulfureures , appliquées avec un appareil de son invention, Mr. le Dr. de Carro, profitant de la philantropie et de l'éléva- tion de caractère du médecin Francais, a obtenu de lui des appareils fabriqués sous ses yeux avec le plus grand soin, et dont l'usage offrira à Vienne les mêmes résultats qu'à Paris Le Gouvernement autrichien, après s'être éclairé du R apport d'une commission composée de gens (x) On se souvient de l'hommage simple et touchant d'amitié et de reconnoissance que lui adressa l'inventeur du préservatif de la petite-vérole, par le présent d'une boîte où leurs noms étoient réunis. Les Hospodars de la Moldavie et de la Valachie, la Compagnie des Indes, le Gouvernement de Bombay , mar- quèrent dans le temps, leur gratitude envers le savant Ge- nevois par de riches et honorables offrandes. Aujourd'hui la découverte du Dr. Galès attire l'attention de cet observateur ami de l'humanité, FumMiGATIONS SULFUREUSES. 249 de l'art, accueille et favorise une entreprise aussi: in« téressante. Mr. de Carro se propose d’appliquer le trais tement , non-seulement aux maladies cutanées ,: mais à toutes celles dans lesquelles on peut employer utilement ce genre de remède pour agir sur le système lympha- tique. Ses profondes connoïssances, la pratique étendue que le voisinage des eaux sulfureuses de Baaden lui a pro-. curées pour toutes les maladies de la peau , comme pour celles qui dépendent d’un vice de la lymphe, promettent à Mr. de Carro de grands succès dans cette carrière, — Le rapport publié à Paris en 1816, par ordre du Gou- vernement, présente divers exemples de guérisons éton= nantes. Le Dr. Galès a obtenu du Roi une pension cen- sidérable , et vient d'être décoré de la croix du mérite civil de première classe, en Prusse. Il est beau de voir les Souverains signaler ainsi, par d'honorables récom- penses, l'emploi de la science et des talens, à des objets d'utilité publique. Voici le prospectus que Mr. le Dr. de Carro publie. Etablissement de fumigations sulfureuses | dirigé par le Dr. dE Carro ; Wollzeil , N°. 9009. .« APrës avoir introduit et propagé la vaccination dané la monarchie autrichienne , d'où l’on a vu, dans l'espace de dix - huit années ; à - peu - près disparoître læ petite vérole , je me félicite de pouvoir encore offrir à l’hu- manité souffrante un nouveau moyen de guérir plusieurs maladies graves et rebelles. » » Quoique l'utilité du soufre, pris intérieurement, en frictions , et mêlé aux bains naturels et artificiels, soit. reconnue de temps immémorial , dans plusieurs maladies chroniques de la peau , des articulations , des glandes, du système lymphatique en général , et dans quelques " 6 350 :'Mérancrs affections arthritiques , les médecins les plus éclairés ent constamment désiré un moyen d'administrer la va- peur de ce minéral , rendu acide et plus pénétrant par la combustion; et ce vœu fut particulièrement énoncé, H ya près de trente ans, par un grand médecin de eette capitale, J. P. Frank, Epitome de curandis hominum morbis, Cap. Psora. » » Ou a imaginé en divers temps plusieurs appareils , plus ou moins imparfaits, pour l'emploi des fumigations sulfureuses, mais jusqu'à présent on n’étoit pas par- venu à les appliquer sans affecter les organes de la respiration. » » Enfin |, Mr. le Dr. Galès, de Paris, a inventé et perfectionné une Boëte fumigatoire , dont la construction semble ne rien laisser à désirer; dont les succès, depuis l'an 1813 , paroîtroient incroyables , s'ils n'étoient attes- tés par les principales autorités civiles et médicales de Paris ; et dont tous les détails sont consignés dans un Mémoire (1) publié en 1816, et distribué par ordre du Gouvernement Français. » (x) Mémoires et Rapports sur les fumigations sulfureuses , ap- pliquées au traitement des affections cutanées et de plusieurs autres maladies. Var J. C. Galèes, docteur en médecine de la faculté de Paris, ‘etc. Imprimés par ordre du Gouvernement. De l'imprimerie Royale. Paris 1816. Les personnes qui ne peuvent, pas se procurer l'ouvrage du docteur Galès, enrichi de gravures coloriées représentant au naturel les hideuses ma- ladies de la peau guéries par les fumigations, peuvent re- courir à l'ouvrage de Mr. le docteur Joseph Wächter , intitulé : Abhandlung über den Gebrauch der vorzüglichsten Bäder und Trinkwässer , nebst einem Berichte über die merkwürdigen Schwefelräucherungen des Herrn Doctor Galés , in Paris. Wien. 1817. Chez Charles Gerold, libraire, sur la place des Domini- cains. Ce petit ouvrage, orné d'une planche qui représente ls diverses parties de, la machine fumigatoire, contient l'ana- lyse très-bien faite de la méthode du docteur Galès. FuMiIGATIONS SviruREUsEs. 55% » Le Dr. Galès, qui a obtenu un privilège exclusif pour la pratique particulière de la capitale, et, comme fécompense nationale, une pension viagère de six mille francs ( fl. 2300 argent de convention ) à lui-même, dans Ja maison qu’il habite, vingt-six appareils, pour lesquels il trouve dé l'emploi; et des établissemens semblables , publics et particuliers, se multiplient journellement en France. » » Frappé des grands avantages de cette méthode k jai fondé un établissement fumigatoire, après en avoir ob- tenu l'agrément de la Régence impériale et royale de la Basse - Autriche > qui en a fait examiner le local et le plan. » | DE » J'y consacre quatre chambres , contenant deux appa- reils, l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes, et munis d’assistans nécessaires des deux sexes. Le nom- bre des chambres et des appareils augmentera selon le succès de cette méthode. » » Pour assurer mon début, et éviter les difficultés inséparables d'une imitation , J'ai fait venir de Paris, à grands frais, mes deux appareils, construits sous les yeux du Dr, Galès. » » L'emploi de ces fumigations ne sera jamais laissé à la discrétion des malades, et aucun n'ysera admis qu’a- près m'avoir consulté, seul ou de concert avec d’autres gens de l'art. » » Le nombre de ces fumigations variant nécessaire- ment selon la nature et l'opiniätreté des maladies » Je trouve plus juste de mettre un prix à chacune qu'au traitement entier, Ce prix est de dix flurins courant de Vienne. (fl. ro W. W.) ! » Voulant faciliter, hors de la Capitale et dans l'étran- ger, l'adoption de la méthode fumigatoire, j'aurai tou- jours, à l'exemple du Dr. Galès, un certain nombre d'appareils, faits sous mes yeux, à la disposition de ceux 2% MéLANGErs. qui,m'en demanderont , et ces envois seront accompa: nés de petits modèles à jour et susceptibles d'être dé- montés, pour indiquer exactement la position des diver- ses pièces de l'appareil. Une annonce au public fixera dans peu le prix auquel je pourrai livrer ces Boëtes Jumigatoires, ou , du moins, les principales pièces qui les composent. » » Sachant, par expérience, qu’un nouveau moyen de guérison , adopté dans la capitale, ne manque jamais d'intéresser les médecins et les malades des provinces; et d'occasionner une correspondance eonsidérable et dis- pendieuse , je prie ceux qui me feront l'honneur de s'adresser à moi par écrit, pour tout ce qui a rapport à mon établissement, de vouloir bien charger leurs commissionnaires à Vienne , de leurs lettres et de mes réponses. » Vienne , le 15 Juillet 18x17. De Carro, D. M. LAS RAR RAR QE | TAO IQUES Faites au JanD ès du niveau de la Mer : Latitude 46‘oil de PARIS. STE TURN ISERE FRE LU 2 EEE NET REVERS ETES ETES ACC NS MCE DENT COR EEE PRE EE EE CrS 77. ST SR : = arome trehie, TI OBSERVATIONS DIVERSES. 5 = SAS | Le. du soi] à 2 —— ——,“ Pouc.lig.seiz.| pouc.|l um Le marne, me aan mm 1 £ 11.4 5 2 — ]J]1. 11 3 27. ©. 9 La moisson est d’une beauté remar- 4 26. 11. 1 quable. 11 y a à la fois beaucoup de À c ‘hi «t me gerbes et beaucoup de grain. Les orges F PH de printems qu’on a commencé à mois- 8 27. 0. 3|— | Sonner , sont également bien grenées. 9 26. 11. 4|—}) Les pommes de terre ont eu la tem- 10 FT Me OÙ! bérature la plus favorable , et s’annon- = Hg 3 KA cent très-belles, Les regains poussent 2 — . “|:0,4 eo : — 11 31—) abondamment. Les raisins ne sont pas Pr ® À-- 11. 11/27. en grand nombre, mais ils ont sensi- 15 —— 10. 6/26, Eblement grossi. 16 Er Beot AE 17 — 11. 427 18 —— 11. 8126] 19 ae 0te D CNRC es 20 — 11. 14— 21 D 127. 1. 227 22 — ©. 5!:6 23 + 11. 11127 | 5 Sn | à 24 . ©. 41— ne — . 2 — » 3e . . 0 . , : re ÿ ‘4 _} [Déclinaison de laiguille aimantée , à » sé L . A CE 27 En ai oil l'Observatoire de Genève le 31 juillet 28 1 © |— oo. 12/27 20°, 5! 29 1. 3 Es] L 3 30 o. 11/2 Température d'un Puits de 34 pieds 31 26. 15. 12|[— le 31 juillet + 10. o. Moÿennes. 126.12. 9,61126 TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES Faites au JARDIN BOTANIQUE de GENÈVE: 395,6 mètres ( 203 toises) au-dessus du niveau de la Mer : Latitude 46°. 12. Longitude 15. 14”. ( de Tems ) à l'Orient de l'Observatoire de PARIS. OBSERVATIONS ATMOSPHÉRIQUES. J UP EE EEE Dôir T. À » nt maman Therm. à l’om- hp Ü 5 |<: bre à 4 pieds} Hygromètre | Pluie où LE RL | Dm -|.° Baromètre. de terre,divisé{ à cheveu. | neige en ES Vents. Ltat du ciel. æl 5 - 2 ac U v : : s2| 5° cn Boipartes 24 heures. | © À OBSERVATIONS DIVERSES. S h : A Æ 7 À Lev.duSol.| à = heures. | L.du S. | à 2h. L.dus.| 2h. [2 gfL.dus.| à 2h. —| — - _——| à = Pouc.lig.seiz.| pouc.lig seiz. À Dix. d,| Dix. d. | Deer. | Deg. | Lig. douz. À 1 26. 11. 3126. 10. 14 ra. si. oÙ ÿo 76 lo s9 nuag. , id. 2 — J1. 11/27. o. 41! :4- o| 19. o 2 75 2. 3 so JE plu. , cl. 3 o. 9126. 11. 110 12. o| 19. 5 88 75 = BIEN let our déterminer la hauteur des cabanes des bergers des prairies du Mont Serein, ." .n 2 es Cinquième station sol caban F 1/402,1 34,8 prairies du Mont Serein en 650,510 | + 12,9 | + 11,2 402, 434, 1814. et PORT" ee | crmatunes 20 + | RER suce — | ne mn — | | ) à re RS 644,660 | + 19,0 | + 18,7 linquième station sol cabanes 644 330 HAN CE 74 nr 140,8 1438,5 Mont Serein en 1315. 645,900 | + 13.0 + 13,0 “ } È 4 L HaAuUTEURS BAROMÉTRIQUES COMPARÉES. 285 Vous remarquerez , Monsieur, la singulière exactitude de ce nivellement par des observations successives faites très + rapidement à travers des couches d'air, qui éprou- vent des mouvemens désordonnés et divers, des tem= pératures souvent inverses de la loi de décroissement du calorique, enfin qui ne sont pas instantanées et qui par conséquent sont peu comparables. Cependant, malgré toutes ces causes d’inexactitude le baromètre de Fortin, ést si comparable , si constant dans tous ses points et dans toutes les circonstances, que les nivellemens con- clus de ces données successives sont au-dessus de toute espérance. Cette méthode peut être précieuse mise en pratique par des observateurs habiles et avec le baromètre de Fortin. Les erreurs données par l'avant dernière co- lonne seroient moindres si j'avois affecté les hauteurs mercurielles, du mouvement du baromètre signalé par le baromètre sédentaire. J’ai négligé ce soin, j'ÿ revien- drai dans un autre moment. J'ai un nivellement de ce genre entre Genève et Lons-le-Saunier, à travers le Jura, je vais le calculer et j'aurai l'occasion de vous en faire part. Sur la hauteur du Mont-V'entoux. Le Mont-Ventoux, crû l'Aëria de Strabon par une erreur singulière des géographes modernes, est une montagne formée par le mouvement basculaire d’un immense système de couches calcaires coquillières qui offrent une grande variété de composition, Ce mont s'é- lève de la plaine d'Avignon qu'il domine majestueuse- ment, à sept ou huit lieues au nord-est de cette ville. Cette montagne est l'herbier vivant qui nous offre chaque année une abondante moisson de plantes rares et alpines. Nos courses botaniques l'ont toutes pour but. Il étoit fort intéressant de la niveller sur ses deux versans et de déterminer par là les hauteurs absolues des limites de toutes ses régions végétales. Les circonstances ora- 286 Prvxsirques. geuses ne m'ont pas permis d'achever ce travail. Cepen: dant je puis offrir un des versans , et le sommet , comme bien déterminés. Cest le résultat des deux voyages, ou herborisations, que j'ai ai fait avec Mr. Requien , bota- ñiste très-instruit et très-connu de Mr. De Candolle pour qui nous faisions ce travail. J'étois toujours muni de mon baromètre de Fortin. Dans le tableau suivant l’on trouve les observations du sommet faites en 1814. J'étois ac- compagné du Dr. Guérin, qui y porta aussi son baro- mètre, construit sur le modèle de Fortin. Nos observa- tions ayant toujours été identiques je ne rapporterai que les miennes. Mr. Requien observoit en même temps à Avignon d'heure en heure. ÉPOQUES. 387 Havievrs BAROMÉTRIQUFS COMPARÉES. gcc +; cr'oc + Gg‘cc + |ve‘oc + opc'694 gg'pr |az 00L‘ÿ€ Gaec +] Y'oc + 009694 8€'es +] oc + 009 ‘894 géec +|c'oc + 00&‘69L Ge çe +|o‘oc + 006-694 Gé‘ic +|o‘oc + o0ÿ‘oL£ —_—— a “HE LOG l'maomnqg| ‘Sem uy , FREE: € LES “2[e nou “aBquos oimerodur y, louuooo in91ner — “uormboy aed ‘uuyno ‘aq np ‘xeg NAINOÜHY LANIHVO NONOIAY ** =uOouSAY, p ouuoÂou auepuodsortor) { snjd 1oua os ‘B1AY p ‘eg (ste souuaÂoyy oÿg'89 00G‘0—2p s$019[2(j m9 anb iner LE + Lor£ + ———— mt | on —— | — — ——— *IN9IOUL UT RSR QE MEET 8Y£'r19 cpl GT1‘119 00t‘119 Log‘r19 gop‘119 g89°119 "SaHAUUTI[ NU VX “apporuimoigur 9UU009 IN9N EF “UTHO,{ "WOIBY SSOLIO( aed XNOLNHA-LNOÏU NA LANKOS n Vol. 5. Ne.4. Août 18x7. €. . » sert En, me mt SINÙdOaF ” Sc. et Arts. Nouv. 288 | Prvysrous. Avec les données moyennes les tables de Oltmans donnent Le calcul suivant : Mont-Vehtoux: "611,348. = 4 5 LT uUX 441926 Avignon :. . ... 768,840 + + . . . - . , . 6242,74 mt 1825,38 Correction température mercure , + , . + + — 17,38 Correction température moyenne air. . . , . 110,65 Correction due à la latitude moyenne . . . . + 6,00 mt 1924,65 Sommet Ventoux sur cuvette barométrique. . + 3,00 Cabinet Requien sur Méditerranée . . . . . + 31,79 Donc enfin hauteur sommet rocher Ventoux sur la Méditerranée. — . . . . . . « . + + 959,40 Hauteurs de quelques points situes pres des bases du Mont- Ventoux et déterminés avec mon baromètre de Fortin par des observations simultanées. Elles sont comptées du niveau de la Méditerranee. Hauteur de Carpentras sol rez-de-chaussée auberge mt Guillabat hors la ville 4. ©. . ,: | . » 115,17 Hauteur de Carpentras sol premier étage auberge veuve Raspai. : + + + + . + % . . + . 115,05 Hauteur de Carpentras sol premier étage auberge; café Raspai , hôtel du Midi. . . . . . : . 108,60 Hauteur de Malancène sol 1." étageaub. de l'Alose hors la ville. 1.2" voyage = 352,76 À 345,74 £ 3e id. 34451( °47»29 / 4 id. 346,14 Havrruns BAROMETRIQUES COMPARÉES. 289 Ce point est parfaitement déterminé. C'est la base à la- quelle j'ai rapporté mon nivellement du Mont-Ventoux. Elle pourra servir à tous les naturalistes ou géographes qui voudroient achever mon travail sur cette montagne intéressante. ‘+ Hauteur de la source du Gros-Eau. Par Avignon. . . 413,74 | Par Malancène. . 409,50 f moyenne + # + +. "{rr,62 Hauteur du village du Barroux ( sol auberge ) sur la rue basse où passe la route de Malancène. 336,54 Tous ces points peuvent être adoptés comme bases étant déterminés avec un grand soin. Les autres points, ainsi que le nivellement du Rhône, de Genève à la mer, ne sont pas encore calculés. Il me faudra pour cela la hautenr du jardin de botanique de Genève au-dessus du lac où de l'Observatoire; veuillez , Monsieur , me procurer cette donnée. Je suis, etc. Dezcross. + Va { 290 ) MÉTÉOROLOGIE. Des Licnes 1sorHERMES, et de la distribution de la cha- leur sur le globe. Par Arexanpre De Humsozpr. Tiré des Mémoires de physique et de chimie de la Société d'Arcueil. T. HI. Paris 1817. ({ Extrait ). Lx troisième volume des Mémoires de la Société d'Ar- cueil , attendu depuis si long-temps et avec tant d'impa- tience par les amateurs des sciences naturelles et de la bonne physique , vient enfin de paroître. Des difficultés de plusieurs genres, qui en ont retardé la publication, Ôtent le mérite de la nouveauté à la plupart des travaux particuliers dont il contient les résultats ; mais le volume n'en est pas moins précieux comme continuant une col- lection distinguée par l’importance des objets qu'elle ren- ferme et par le mérite personnel des collaborateurs (x), qu’il suffit de nommer, pour que l’ouvrage trouve sa place au premier degré dans l'estime des savans. «Toutefois, ( est-il dit dans la préface ) nous devons aux délais de la publication un ouvrage de Mr. de Hum- boldt, qui fait une partie considérable du livre, et dans lequel on reconnoîtra cette fécondité dans l'art d'obser- ver la nature , et cette profondeur de vues qui distinguent notre célèbre confrère. » C'est de cette intéressante recherche que nous allons (1° MM. Arago , Bérard , Berthollet , Biot , Chaptal , De Can- dolle ( de Genève ) Dulong, Gay-Lussac , Humboldt , Laplace, Poisson ; Thénard. (R) Disrrigurion DE LA CHALEUR SUR LE GLOBE. 291 entretenir nos lecteurs ; et nous espérons que l’appari- üon d'un nouveau volume de son Voyace , nous four- nira plus d’une occasion de fouiller à leur profit, dans la mine inépuisable de faits et de connoissances de tout genre, qu'il a ouverte à l’Europe étonnée et reconnois- sante. Le travail particulier dont nous allons tracer l'esquisse, a pour objet l'Examen de la maniere dont la chaleur est repartie sur le globe. On sait bien qu'en général elle di- minue à mesure qu’en partant de l’Equateur on s’ap- proche des pôles; et l'ancienne distinction des trois zônes, torride , tempérée , et glaciale, celle , tout aussi vague, des climats, indiquent seulement une marche générale de décroissement ; mais cette marche est soumise à tant d'exceptions dues à tant d'influences particulières , que l'étude de ces modifications et de leurs causes étoit digne de toute l'attention, et réclamoit toute la sagacité d’un physicien tel que Mr. de Humboldt. Il reconnut d'entrée, que l’action simultanée, et les entrelatemens des causes très-différentes desquelles ré- sulte l& température , ne laissoit aux théories, en géné- ral, que bien peu.de prise sur l’ensemble des phéna- mènes ; et que la méthode empyrique pouvoit seule pro- mettre quelque succès dans ces difficiles recherches. Trois élémens , indépendans les uns des autres, influent sur les températures moyennes des divers lieux et sur la dis- tribution des êtres organisés, qui est en rapport immé- diat avec cette température; ce sont, comme l'expriment les géomètres , les trois coordonnées de latitude, de lon- gitude, et de hauteur sur le niveau des mers; c'est-à- dire , trois lignes qui, partant d'un point donné du globe, sont réciproquement perpendiculaires ;. deux , ( celles qui expriment la latitude et la longitude } dans le plan de l'horizon ; et la troisième verticale. L'étude de la hota- niqée et de la zoologie a été l’objet constant et favori de Mr. de H. Aussi profond physicien qu'ardent natu- 292 MÉévéorozocis. raliste ; voyageur intrépide ét robuste ; attentif et per- -sévérant dans les recherches de cabinet et de longue haleine, critique éclairé et impartial ; personne n’étoit plus que lui à la hauteur de l’entreprise. Il a cherché à rassembler et à comparer un nombre immense d'observations de température faites dans divers points du globe, dépuis les plateaux les plus élevés de l'aucien et du nouveau continent , jusqués aux plaines, dans diverses latitudes , et sous divers méridiens.« Jai tâché, dit-il, de trouver , de dix ‘en dix degrés de lati- tude , mais sur des méridiens différens, un petit nom- bre de lieux dont on connût avec précision la tempé- rature moyenne, Ce sont ‘autant de points fixes par les- quels je fais passer mes lignes ésothermes, ou lignes d'é- gale chaleur.» Ge travail a exigé une discussion longue et délicate, des observations qui dévoient lui servir de base ; il étoit hérissé de difficultés dont l’auteur trace d'entrée le tableau. « Nous voulons, dit-il, faire con- mnoître la quantité de chaleur annuelle que reçoit cha- que point du globe, et, ce qui importe le plus à l'agri- culture et au bien-être des habitans, la répartition de cette quantité de chaleur entre les différentes parties de l'année , et non ce qui est dû à l'action solaire seule, à la hauteur de l'astre sur l'horizon, à la durée de son influence, cest-à-dire, à la. grandeur des arcs semi- diurres. » » Il y a plus encore, nous prouverons que la méthode des moyennes est insuffisante pour reconnoître ce qui appartient exclusivement au soléil ({ autant que ses rayons éclairent un seul point de la surface du globe ), et ce qui est dû à-la-fois et au soleil ‘et à l’influence des causes étrangères. ‘C'est parmi ces causes que nous comptons le mélange des températures de différentes latitudes, pro- duit par les vents; lé voisinage des mers, qui sont d'im- menses réservoirs d’une chaleur peu variable ; l'incisnäi- son , la nature chimique, la couleur, la force ra onnante, DisTRIBUTION DE LA EHALEUR SUR LE GLOBE. . 203 et l'évaporation du sol ; la direction des chaînes de mon- tagnes qui agissent , soit en favorisant le jeu des courans -descendans , soit en abritant contre certains vents; la forme des terres , leur masse, et leur prolongement vers les pôles; la quantité de neige qui les couyre pendant l'hiver; leur élévation de température et leur reverbéra- tion en été; enfin ces glaces, qui forment comme des continens circompolaires , variables dans leur étendue , et dont les parties détachées , entraînées par les courans, modifient sensiblement le climat de la zône tempérée.» IL suffit assurément de cette énumération des coëffi- ciens du résultat cherché, pour exclure toute prétention à y arriver par une théorie générale ; la théorie n'est applicable qu’à une seule des causes de ce résultat, c'est- à-dire , la répartition de la chaleur sur le globe, autant qu’elle dépend de l'action immédiate et instantanée du soleil , action qui, elle-même , est combinée de l’inclinai- son des rayons calorifères, et dela durée de leur appa- rition ; c'est là qu'on pourroit appeler la chaleur géome- trique, par opposition à la température physique ou réelle, dont la première n'est que l'un des élémens. Halley avoit examiné celte question il y a plus d'un siècle {1693 ) il avoit trouvé , qu'en ne considérant que l'action seule du soleil, la chaleur d’un jour d'été à l'Equateur, et sous le cercle polaire, devoit être dans le rapport des nom- bres 1834 et 2310. De Mairan (en 1719 et 1765 ) essaya de résoudre d'une manière plus générale , les problèmes de l’action solaire ; la différence considérable qu'il trouva entre les résultats du calcul, et l'observation, lui fit ima- giner la théorie bizarre d'un /ex central, qui feroit eom- pensation. Lambert, dans sa Pyrométrie, ( 1779 ) releva les erreurs de la théorie de Mairan , mais sans être à portée lui-même , faute d’un nombre suffisant de bonnes observations, d'établir l'ensemble des phénomènes. Euler ne réussit pas mieux que de Mairau, dans ses Æssais re 294 MéTEeoroLocir. théoriques sur la chaleur solaire (1); la théorie pure le conduisit à cet étrange résultat, ( auquel il attacha peu d'importance autrement que comme indice d'une erreur) savoir, que sous l'Equateur, à minuit, le froid doit être plus rigoureux que pendant l'hiver sous le pôle. Mayer, ( le réformateur des tables de la lune ) fut plus heureux (2) mais il sy prit autrement ; il ne chercha point à présenter le résultat de l'action solaire ; dégagée de l'influence des circonstances étrangères ; il évalua , au contraire , les températures , telles qu'elles sont distri- “buées sur le globe, et trouva qu’elles décroissoient de l'Equateur au pôle comme les carrés des sinus de la latitude ; formule qui représente assez bien les observa- tions lorsqu'on compare des régions voisines en longi- tude; mais si on veut l'appliquer, sans quitter l'hémis- phère boréal, à des lieux distans de 70 à 80 degrés en longitude , les calculs ne s'accordent plus avec les ob- servations ; ainsi, la courbe isotherme de zéro , c’est-à- dire , celle qui passe par les régions où la température moyenne annuelle est le terme de la glace, cette courbe, qui en Europe. dans la péninsule scandinave , répond au 65 ou au 68e, de latitude, se trouve dans le nord de l'Amérique et dans l'Asie orientale vers les parallèles de 53 à 68, c'est-à-dire , de 10 degrés, au moins , plus au sud. Ainsi, les formules empyriques de Mayer exigent l'application d'un coëéfficient qui dépend de la longitude, c’est-à-dire, d'un élément différent des trois considérés par Mayer, savoir, la saison de l’année, la longueur du jour, et la hauteur du lieu au-dessus du niveau de la mer (3); et les corrections que propose notre auteur, (x) Comment. Petrop. Tom. IL. p. 98. (2) De variationibus Therm. accuratius definiendis. Mayori O per. inedita. Vol. I. (3) Mr. Daubuisson ( Journal de phys. T. LXII, p. 4%9 ) a donné une formule qui satisfait aux observations mieux que DisTRIBUTION DE LA CHALEUR SUR LE GLOBE. . 295 d’après le tracé des lignes isothermes fourni par l’ob- servation, loin d’être incompatibles, dit-il, avec la mé- thode de Mayer, sont, au contraire, du nombre de celles que ce géomètre semble avoir vaguement pré- vues. : Kirwan (x) ayant trouvé que la méthode de Mayer ne s'accordoit pas avec les observations très-nombreuses que ce savant Irlandais avoit recueillies , a tenté une marche différente. Il a cherché à déterminer, mois par mois, la température moyenne de l'océan Pacifique et de l'océan Atlantique à divers degrés de latitude ; et partant de ces données comme d'autant de normales , il leur compare celles observées sur les mêmes parallèles dans les continens hérissés de montagnes et inégalement prolongés vers les pôles. Mais ces normales reposent sur un trop petit nombre d'observations, combinées en partie avec la théorie de Mayer, ce qui introduit dans la mé- thode- un cercle vicieux , qui doit la rendre suspecte. Les immenses et laborieuses compilations du P. Cotte pe pourroient conduire à des résultats généraux qu'au- tant qu'une critique préalable, et très-difficile, pour ne pas dire impossible , auroit assigné à chacun des élémens qu'il a rassemblés leur valeur exacte. Nous empruntons les expressions mêmes de nôtre auteur pour indiquer, d’une manière abrégée, le plan qu'il a suivi. « Avant, dit-il, de jeter les bases. d’un système, il faut grouper les faits , fixer les rapports nu- mériques, et, comme je l'ai indiqué dès le commence- ment de ce Mémoire, soumettre les phénomènes de la æellé de Mayer ; il admet que la température augmente du pôle à l'Equateur comme les cosinus de la latitude , . élevée à la puissance 2 ;; mais, il ajoute judicieusement, que cette for- . mule n'est applicable qu’à une bande de l'ancien Continent voi- _sine de l'Océan atlantique boréale. ( Note de l'auteur. ) (3) Estim. of the température , etc. ch. III. 206 MéréonoLocGciEe. chaleur , comme Halley l’a fait avec ceux du magnétisme terrestre, à des lois empiriques. En suivant cette mar- che, j'ai d'abord examiné la question de savoir si. la méthode employée par les physiciens pour déduire les températures moyennes de l’année , des mois, et. des jours, est sujette à des erreurs sensibles. Rassuré sur la précision des moyennes numériques , j'ai tracé sur-une carte les lignes isothermes, ( analognes aux lignes d’in- clinaison et de déclinaison magnétiques ( x ) ; je les ai considérées à la surface de la terre dans un plan hori- zontal, et sur la pente des montagnes dans un plan vertical, J'ai examiné l'accroissement de la température, du pôle à l'éfuateur , inégal sous différens méridiens ; le partage d'une même quantité de chaleur entre les différentes saisons. sur un même parallèle isotherme, et à différentes latitudes; la courbe des neiges perpétuelles, qui n’est point une ligne d’égale chaleur. La tempéra- ture de l’intérieur de la terre, un peu plus grande vers le nord, et sur les hautes montagnes , que la tempéra- ture moyenne de l’atmosphère sous le même parallèle enfin , la répartition de la chaleur dans l’océan , et la position de ces bandes, que l’on peut désigner par le nom de bandes des eaux les plus chaudes. La détermination de la température moyenne d’une année , d'un mois, d’une seule journée, n'est point une opération aussi simple qu'elle peut le paroître au premier aperçu. La base même , c'est-à-dire, l'observation de la véritable temperature de l'air dans un moment donne, est sujette à beaucoup d'incertitude , si l'on ignore ; ou si (x) L'auteur entend ici par analogie , la simple ressemblante des procédés graphiques qui ont procuré sur certaines cartes destinées à cet objet les courbes qui représentent les suites de points à la surface du globe où la déclinaison , ou l’inclinai - son de l'aiguille aimantéc sont les mêmes ; car ces phénomènes sont sans rapport direct avec la température (R). DisrRIBUTION DE LA CHALEUR SUR LE GLOBE, 297 l'on néglige, les précautions à prendre pour obtenir un résultat exact, Cette dernière considération nous x oc- cupés dans une époque de beaucoup antérieure au temps actuel ; et , comme l'auteur ne la fait point entrer dans un ensemble dont on peut juger qu’elle doit faire partie , nous prendrons la liberté d'ajouter ; en facon de supplément, ce que nos propres recherches nous ont appris sur l'examen d'une température diurne. Jadis, pour obtenir la température moyenne d'une année entière, on se contentoit d'ajouter ensemble les degrés de la plus haute et de la plus basse observée dans le cours de l’année, et on appeloit température moyenne Ja demi somme de ces deux observations. On procéda ainsi depuis les temps de Maraldi jusqu à ceux de Duhamel inclusivement ; et on s'exposoit ainsi à de grandes erreurs dont l'auteur donne un exemple. « Jus- ques en 1777, dit-il, la température moyenne de Tou- lon fut évaluée par Cotte à 25°,6, tandis que plus tard, en employant la masse de toutes les observations , le même savant réduisit cette température à ce quelle est effectivement , à 415°,17.» Voilà dix degrés de différence ! On comprit enfin qu'en conservant la méthode d’une moyenne entre deux extrêmes , il falloit au moins mul- tiplier ceux-ci davs le cours d’une année , pour obtenir une expression plus juste de la température moyenne. Ainsi, la moyenne entre douze extrêmes de chaleur , et autant de froid, observés dans les douze mois de l'année , devoit donner quelque chose de plus exact. Mais il pouvoit y avoir ( et il y a effectivement ) dans la méthode des moyennes arithmétiques , appliquée à ce genre d'observations, un vice radical que voici : cette méthode suppose implicitement, que les quantités dont on cherche les valeurs moyennes, croissent et décrois- sent en progression arithmétique régulière , c'est-à-dire, par des différences égales en temps égaux ; el c'est cé 295 MÉTÉéÉOROLOEe1Ir. qui n’a point lieu en réalité ; mais plus on employe de termes dans la série , plus ces termes sont rapprochés , et moins il y aura d'erreur dans la supposition d’une ‘progression arithmétique dans la marche des observations. On n'est pas encore d'accord sur les beures du jour auxquelles il convient de les faire pour en tirer le plus de parti possible. L'auteur indique trois méthodes. 1.° Trois fois par jour, au lever , au coucher du soleil, et à deux heures après midi : c’est ainsi qu'on observoit à Genève en 1796, 97, et 98 (1). Dans les observations on préfère l'heure de midi à celle du coucher du soleil. 2°. Deux fois par jour aux époques que l'on regarde comme le minimum et le maximum de la température diurne, savoir au lever du soleil, et à deux heures après midi. 3.° Une seule fois par jour , à une heure telle que dans différentes saisons , elle représente la tempé- rature moyenne de la journée. L'auteur a trouvé, d'après un grand nombre d’obser- vations faites entre les parallèles de 46 à 48°, que l'ob- servation seule faite au coucher du soleil donne une température extrèmement raprochée. de celle qui a été conclue de la moyenne entre les observations du lever et de deux heures après midi. Mr. Arago a examiné pour sept ans les observations de midi ; elles don- nent pour Paris trois degrés de plus que la température moyenne de l’année entière. Si lon fait entrer trois observations diurnes dans le calcul de la moyenne, le résultat se raproche beaucoup de celui conclu des deux extrèmes diurnes, si l'obser va- tion intermédiaire est éloignée de quatre ou cinq heures du maximum et du minimum ; mais, toutes les fois qu’on néglige dans le calcul l'élément ( pourtant essentiel } de la duree de la température , indiquée numériquement , (1) Voyez Bibliothèque Brit. Tableaux météorologiques de. ces trois années. DisrRIBUTION DE LA CHALEUR SUR LE GLOBE, 29g en commet une erreur, dont l'influence est variable selon - la saison ; l'auteur en donne un exemple : il con- sidère comme plus sûre la méthode dans laquelle on prend pour moyenne diurne la demi-somme des tempé- ratures extrêmes. « Mais, dit l’auteur, tous les calculs seront en défaut, si les 365 ordonnées de chaque jour par lesquelles passe la courbe de l'année, n’expriment pas une progression arithmétique , et si les irrégularités partielles ne se com- pensent pas sensiblement les unes les autres. » Pour reconnoitre jusqu'a quel point on pouvoit se fier à ces résultats qu'on désigne par le nom de températures moyennes , l'auteur avoit passé, sous l'équateur, des jour- nées entières à déterminer la marche croissante et dé- croissante de la température , en notant les thermomè- tres à l'ombre et au soleil , en choisissant des jours et des nuits entièrement calmes et sans nuages. [l a trouvé que , sous la zône torride, la courbe du matin {1}, depuis le lever du soleil jusqu’au maximum , différoit très - régulièrement de la courbe du soir. Le matin, la vraie chaleur moyenne, celle qu'on trouve en ayant égard à la durée , est un peu plus grande que la demi somme des extrêmes; le soir , l'erreur est en sens contraire, et la série des températures se raproche plus d'une pro- gression par quotiens. « Les différences, dit l’auteur , n’excèdent généralement pas un demi degré , et le cal- cul prouve qu'il y a une compensation régulière. » L’au- teur en donne deux exemples tirés d'observations faites en 1799, dans la latitude de 48° 50’; dans célle de 10° 25”. (1) L'auteur fait ici allusion à la méthode trop peu usitée, de représenter les observations, ou leurs résultats , par des lignes courbes dont les inflexions peignent à l'œil la marche des phénomènes , bien mieux que les registres ou tableaux de chif, fres ne peuvent le faire. On en aura tout à l'heure des exem- -ples. (R) dou - : Mévéorotoëétre. Vingt ans auparavant, une recherche sur le même objet, mais plus étendue, nous occupa dans plusieurs ans nées consécutives (1778 à 1381), pendant un séjour à la campagne. Nous en consignames les résultats principaux onze ans après, dans un Essai sur le feu, où nous allons puiser quelqués: détails qui vont au sujet; ils séront ac: compagnés d’une: exposition graphique dés phénomènes, qui n’a jamais été publiée, et qui nous semble très-pro< pre à les faire nettéemént concevoir; nous transcrivons de l'ouvrage même l'indication de l’objet de la rechierche. « $ 132. Mon but étoit en général d'observer, au moyen de cet appareil ( nous le décrirons tout-à-l'heure } ce qui se passoit dans la couche d'air qui repose immé- diatement sur la terre, jusqu'à 95° pieds de hauteur — de voir quelle marche suivoit l'augmentation et la dimi- nution de la chaleur produite par la présence du soleil, dans le cours d’une journée d’un temps calme et serein: — Quel étoit le moment le plus froid, quel étoit le plus chaud du jour ? — Quelle étoit la chaleur moyenne dans des 54 heures Ÿ — Enfin, quelle étoit l'influence des nuages, des brouillards, dés vents , etc. süir ces prémiers résultats ? — Mais sur - tout, je cherchoïis à découvrir s’il éxistoit quelque rapport constant entre les tempéra= tures à 75 pieds et à 5 pieds dé terre ; et supposé que ce rapport fût variable , quelles étoient la nature et les périodes de ces variations ? Pour appliquer ensuite ces résultats à l’estimation plus aprochée de la vraie tempé: rature d'une colonne verticale d'air, d’après l'observas tion faite à l'ordinaire à 5 pieds de terre. » ( p. 195-176 ). L'appareil employé à ces observations étoit un mât de 75 pieds, élevé au, milieu d’une prairie horizontale. Il portoit à son extrémité un bras terminé par une poulie destinée à faire monter et descendre, à l’aide d’un cor- don , un ou plusieurs thermomètres, et un hygromètre, instrumens dont la descente avoit lieu en 5 à 6 secondes. D'autres thermomètres, et un hygromètre, étoient sus- DirsTRIBUTION DE LA CIMALEUR SUR LE GLOBE. JO pendus , à demeure , auprès du mât, à diverses distances du sol, depuis 5 pieds jusques à quelques lignes ; enfin, ün thermomètre avoit sa boule précisément enterrée à la surface du sol, ponr indiquer sa température, pen- dant que les observations simultanées avoient lien dans l'âir. Tous lés thermomètres étoient à mercure et bien d'accord entr'éeux ; leurs boules étoient isolées. Voiciles résultats généraux des observations faites avec assiduité, et dans diverses saisons, autour de cet'observatoire ther- mométrique. Nous les tirons textuellement de l’ouvrage: cité, « Je commencois pour l'ordinaire à observer ces ins- trumens à la pointe du jour; et tous s'accordoient à indiquerune augmentation de fraîcheur à mesure qu'on s'approchoit du lever du soleil; le moment le plus froid avoit lieu pendant ce lever; et, depuis ce moment, les thermomètres commencoient à remonter, mais en sui- vant des marches différentes , jusques à trois heures après midi , heure à laquelle on éprouvoit communément la plus grande chaleur; le thermomètre enterré à la sur- face du sol indiquoit pour lors, en été, une chaleur considérable ; je l'ai vu à 45° de la division en 80 par- ties , dans une journée chaude du mois d'août.» : Telle étoit la marche diurne de la température dans les jours calmes et sereins; le vent et les nuages la mo- difioient plus on moins. Nous l'avons exprimée par deux lignes courbes ( PI. IT ) qui représentent la marche diurne de la chaleur dans deux de ces journées uniformes, choi- sies à dessein dans des saisons très-différentes, la courbe supérieure répond aux observations du 19 mars 1781, et la courbe inférieure , à celles du 16 août 1779, l'une et l'autre de ces courbes sont doubles ; la pre- mière pour représenter la marche simultanée des deux thermomètres à cinq pieds de terre, l’un au soleil, l’autre à l'ombre ; la courbe pointillée indique la marche du thermomètre au soleil. La courbe d'été est aussi double, Li 302 MéTÉOROLOGIE. mais pour montrer la marche correspondante des deux thermomètres , l’un à cinq pieds, l’autre à soixante et quinze pieds de terre; celle du premier, est désignée par la ligne noire continue ; la seconde, par une ligne pointillée. Les lignes horizontales du chassis de ces courbes répondent aux degrés du thermomètre en 80 parties, in< diqués sur le bord latéral; et les lignes verticales repré+ sentent, dans leurs intervalles , chacune des heures du jour et de la nuit, telles qu'elles sont notées au bas, Chaque point noir de la courbe répond à une 6bserva-. tion de thermomètre , et cette courbe devient une ligne droite ponctuée, dans la portion qui répond à la nuit, intervalle non observé, mais dans lequel on à. tout lieu de supposer que la chaleur a dû décroître régulière- ment, c’est-a-dire, par différences égales en temps égaux, entre la dernière observation du soir, et la première, à l'aube du jour. Ce qui s'exprime par une droite oblique. On voit, à l'aspect des deux courbes, celle d'un jour de printems, et celle d’un jour d'été, qn'elles se res- semblent dans leur forme générale et que l’accroisse- ment et le décroissement de la chaleur sont bien élois gnés de suivre une marche arithmétique dans des inter- valles de temps égaux ; dans la région du maximum, la courbe demeure long-temps presque parallèle à l’axe; la branche ascendante ne ressemble point d’ailleurs à la descendante , ni dans l'une ni dans l’autre saison ; mais ce qui est-remarquable, c'est le résultat que présentent ces courbes relativement à la véritable température moyenne de la journée, résuliat dans lequel il faut nécessairement faire entrer l’élément du temps. « La vraie moyenne, disions-nous { ibid. p. 19r) résul- téroit à la rigueur de la somme des degrés d'un nombre infini d'observations faites dans les vingt-quatre heures, divisée par le nombre des observations elles-mêmes; et plus la marche qu'on suivra pour la déterminer a le ait Disrr:BurrON DE LA CHALËUR SUR LE GLOÉE. 303 fait s'approchera de ce principe rigoureux , plus son ré- sultat sera voisin de la vérité, » » Il m'est arrivé plus d'une fois dans le cours de mes expériences sur la température atmosphérique, d'obser- ver le thermomètre de demi heure en demi heure, de- puis l'aube du matin jusqu'à dix heures du soir; d'au. tres fois j'ai observé tous les quarts d'heure durant cet intervalle ; et en ajoutant à ces observations réellement faites, celles qu’on peut supposer pendant la nuit depuis dix heures à l'aube , et qui suivent probablement une marche décroissante assez régulière en progression arith- métique , on peut ainsi calculer la température moyenne des vingt-quatre heures d'après quarante-huit observa- tions ; ou d'après quatre-vingt-seize , si l’on a observé tous les quarts d'heure, » » En suivant cette méthode, j'ai choisi dans mes re- gistres d'observations celles qui avoient été faites dans la saison la plus chaude et dans la température voisine de l’équinoxe du printems, par des jours bien sereins et uni- formes, pour en déduire la chaleur moyenne des. 24 heures à ces deux époques. Les observations du 16 août 1779 peuvent représenter assez bien la température d'une journée d'été dans notre climat; et celles du 19 mars 1781, une journée du commencement du printems.» » En procédant , comme je viens de l'indiquer, je trouve pour la température moyenne des vingt-quatre heures, | déduite de quarante-huit observations , faites à l'ombre, à cinq pieds de terre , 16°,1(R. )» » En cherchant dans la suite des observations, à quelles heures de la journée , le matin et le soir , le thermo- mètre a indiqué cette température, je trouve huit heures du matin, et sept heures trois quarts du soir. Si donc l'on vouloit, dans une journée ordinaire et sereine d'été se faire une idée , par une seule observation du ther- * momètre , de la température moyenne des vingt-quatre Sc.et Arts. Nouv. série. Vol. 5. N°. 4. Août 1817. X 304 Météonozocre. heures , ce seroit à l'une des deux heures indiquées qu'il faudroit faire cette observation. » » La moyenne entre les températures extrèmes obser- vées ce jour-là, savoir au lever du soleil, et à trois heures après midi donne 16,05, bien approchante de celle des vingt-quatre heures trouvée ci-dessus. » ( Voyez la courbe du 16 août qui presente à l’œil ce résultat ). » La moyenne entre trois observations de cette même journée , faites au lever, au coucher du soleil, et dans le moment le plus chaud du jour, donne 16,5 ; ce qui ne s'éloigne pas beaucoup de la moyenne de 24 heures.» » La différence entre l'heure la plus froide et la plus chaude du jour étoit de 12°,8.» » En combinant de même les observations du 19 mars faites tous les quarts d'heure , on trouve les résultats suivans, » (que la courbe de ce jour indique aussi.) » La chaleur moyenne à cinq pieds de terre, à l'ombre est— 5°,8; on trouve cette température à 8 h. du matin et à 10 h. du soir. Il est assez remarquable que , dans des saisons aussi différentes, et dans lesquelles la tem- pérature moyenne de la journée diffère de plus de 10° R. cette température soit également représentée par les ob- servations faites à 8 h. du matin et vers dix heures du soir. » » Mais, la moyenne entre les températures “extrêmes de cette journée donne 7.9, qui diffère en excès de 2,r, de la vraie moyenne, celle des 24 heures. » » La moyenne entre trois observations faites au lever et au coucher du soleil, et au moment le plus chaud du jour donne g°,5 ce qui surpasse encore davantage la moyenne des 24 heures.» » La différence entre les températures extrêmes de cette journée de printems étoit de 14°. (R) » Si l’on jette encore les yeux sur ces courbes, celle qui représente la marche simultanée des deux thermomètres à 5 pieds et à 75 pieds de terre présentera aussi à l'œil DrsrributioN DE LA CHALEUR SUR LE GLOBE. 30% cé fait, si remarquable, dont cette recherche nous donna la première connoissance. On voit, dans les heures qui répondent au crépuscule du matin, la courbe du thermomètre supérieur (à 75 pieds) indiquer üne température plus chaude que celle du ther- momètre inférieur (à à pieds). Les dewÿ courbes se rap- prochent à mesure que le soleil s’élève, elles se coù- pent environ deux heures après son lever ; et de- puis cette époque , le thermomètre inférieur indique constamment plus de chaléur que l'autre ; leur plus grande différence s'élève à environ deux degrés, et elle répond à l'heure la plus chaude du jour. On voit ensuite après midi les deux courbes se ra+ procher et :se couper de nouveau quelque temps avant le coucher du soleil ; depuis ce moment le thermomètre inférieur se tient de nouveau plus bas que le supérieur, et leur différence, dans ce sens, augmente rapidement dès que le soleil est couché; elle s'élève à deux degrés et quelquefois davantage , vers la fin du crépuscule , et on la retrouve la même dans le crépuscule du matin. On voit donc que, suivant l'heure dé la journée à laquelle on observe le thermomètre à l'ombre à 5 pieds de terre, on croit l'air plus froid, ou plus ‘Chaud qu'il ne l'est à 75 pieds ; et que c'est environ 2 h. = après le lèver du soleil, et quelque temps avant son coucher, que la température observée à 5 pieds se raproëhe le plus de celle à #5 pieds, c'est-à-dire de celle qui est dégagée de l'influence locale immédiate , et qui par con- séquent appartient plus véritablement à la base de la colonne d'air dont on voudroit aprécier la température avec précision. » Telle est ( disions nous encore) la marche constante des deux thermomètres à 5 pieds et à 75 pieds de terre, toutes les fois que le temps est calme et serein; elle a lieu de la même manière dans les diverses saisons de fannée et malgré les vents et les nuages (quoique Ka 306 MéréonoLocrt#. moins sensiblement dans ce dernier cas) ; et ce n'est que dans les jours complétement et uniformément couverts, et lorsqu'il règne un vent violent, où un brouillard épais, que les deux thermomètres, distans l'un de l’autre de 70 pieds s'accordent à-peu-près pendant tout le cours de la journée. » » Je n'apercus æ. sans une ,extrême surprise dès le premier jour de mes observations , cette marche singu- lière : je croyois , et je n'étois sans doute pas seul dans cette opinion, que la fraîcheur, qu’on éprouve le soir venoit d'en haut; et, je n'en croyais pas mes yeux en voyant alors le thermomètre à 95 pieds plus élevé de deux degrés que celui à 5 pieds! C’est donc du sol, que provient cette fraicheur me disois-je; et effective- ment, le thermomètre suspendu à quatre lignes du ter- rain étoit pour l'ordinaire encore plus bas , que celui à cinq pieds; mais, en revanche, le thermomètre en- terré tout juste sous cette surface étoit beaucoup plus haut qu'aucun des autres; et la terre conservoit une partie de la chaleur considérable qu'elle avoit acquise pendant le jour; elle formoit donc ainsi comme une espèce de poëéle, sur lequel régnoit immédiatement une couche d'air frais ; et au-dessus de cette couche on re- trouvoit l'air plus chaud. » »On pourroit croire que c’étoit là un phénomène local et dû à quelques exhalaisons particulières ; mais le sol n'étoit point humide ; les mêmes expériences ré- pétées dans une plus grande plaine, où je transportai en- suite mon appareil, m’offrirent le même résultat, et je l’ai obtenu encore sur la montagne du Môle (à cinq lieues de Genève) sur une croupe isolée élevée de plus de 700 toises au-dessus de la mer, et sur laquelle j'ai séjourné quelque temps pour des recherches baromé- triques. » On sait combien la véritable estimation de la tempé- rature de la colonne d'air qui sépare les stations, dans DisTRIBUTION DE LA CHALEUR SUR LE GLOBE. 307 les mesures barométriques , est un élément important du résultat qu'on cherche. On nous pardonnera donc peut-être la digression qui précède et qui est en rapport immédiat avec cette classe d'opérations si précieuses aux physiciens, aux naturalistes, et aux simples amateurs qui voyagent. On excusera encore les nombreuses ci- tations dont nous l'avons accompagnée, en considérant que l'ouvrage d’où nous les tirions (1) est rare, l'édition étant épuisée depuis long-temps; et que sa date, ainsi que celle des expériences rapportées, leur donnent une grande priorité sur celles du même genre, faites long- temps après en Angleterre par Mr. Six. Nous avons lieu de croire aussi, que nos recherches sur les températures moyennes diurnes étoient peu connues, puisqu'un auteur aussi profondément érudit que l'est celui dont nous ex- posions le travail, n'en a pas fait mention (2). Quant aux courbes qui représentent les résultats de nos obser- vations , elles n'avoient point été publiées. (x) Essai sur le feu , par M. A. Prcrer. Genève 1790. (2) Voyez lettre de Mr. Prcrer sur la température moyenne à J. €. Dr ra Merwerie, Journal de Physique, Tome 42. ( 1793 ) page 78. ( La suite à un autre Cahier), CHIMIE. Some. NEW RESEARGRES, etc. Nouvelles recherches sur la flamme ; par H. Davy. ( Trans. Phil. 1817). Second extrait. Voy. p. 199 de ce vol. 2). p. 199 PS AR AO ES ARR RS Guapsureresx EL. Sur les effets du melange de divers gaz, dans le pheno- mène de l'explosion et de la combustion. Rice: mon premier. Mémoire sur la mofette inflam- mable des mines: de charbon:, j'ai dib, que le gaz acide carbonique a, plus que l'azote , le pouvoir d'anéantir la propriété explosive des mélanges de ce gaz et d'air; Jai supposé quil devoit cette propriété à sa plus grande densité ei à sa plus grande capacité pour le calorique, en conséquence de quoi il pouvoit exercer une plus grande influence pour refroidir le mélange, et empè- cher sa température de s'élever au degré nécessaire pour sa combustion. J'ai fait depuis peu une série d'expérien- ces, dans le but de déterminer jusqu'à quel point cette idée est correcte, et afin d’aprécier les phénomènes gé- néraux des effets du mélange des substances gazeuses sur l'explosion et la combustion. J'ai pris dans chaque expérience une quantité déter- minée d'un mélange de deux parties d'hydrogène et d'une partie d'oxigène en volume, et en la mêlant avec “différentes proportions de divers fluides élastiques, j'ai déterminé à quel degré de mélange une forte étincelle électrique, tirée de la bouteille de Leyde, avoit perdu le pouvoir de produire la détonation. J'ai trouvé que NOUVELLES RECHERCRES SUR LA FLAMME. 309 Finflammation d’une partie de ce mélange étoit empé- chée par: environ 8 d’hydrogène. 9 d'oxigène. 11 d'oxide sitreux. 1 d'hydrogène carburé, 2 d'hydrogène sulfuré. de gaz oléfant. de gaz acide muriatique. de gaz acide fluorique silicé. D vw!» ele L'inflammation a eu lieu lorsque les mélanges conte. noient : 6 d'hydrogène. 7 d'oxigène. 10 d'oxide nitreux. + d'hydrogène carburé. + de gaz oléfant. 1+ d'hydrogène sulfuré. 1: de gaz acide muriatique. + de gaz acide fluorique. J'espère que je pourrai bientôt répéter ces expériences avec plus de précision. Les résultats ne sont pas assez exacts pour servir de base à des calculs sur le pouvoir refroidissant de volumes égaux de divers gaz; mais ils montrent suffisamment , si les conclusions de MM. De La Roche et Bérard sont exactes, quil y a d'autres causes , outre la densité et la capacité pour le calorique, qui influent sur les phénomènes. C'est ainsi que l'oxide nitreux, qui est presque un tiers plus dense que l'oxi- gène, et qui, suivant MM. De La Roche et Bérard , a une plus grande capacité pour le calorique , dans le rapport de 1,3503 à 0.9765 en volume , a moins de pouvoir pour empêcher l'explosion ; de même l'hydro- gène , qui est quinze feis plus léger que l'oxigène , et 310 CHiMre. qui, à volumes égaux, a une plus petite capacité pour le calorique, a certainement un plus grand pouvoir pour empêcher l'explosion; le gaz oléfiant, surpasse toutes les autres substances gazeuses , dans un rapport beaucoup plus élevé qu'on n'auroit dà l’attendre de sa densité et de sa capacité. Le gaz oléfiant que j'ai employé venoit d'être fait, et pouvoit contenir de la vapeur d'éther: l’oxide nitreux étoit mêlé d'azote ; mais ces causes légères ne pouvoient influer beaucoup sur les résultats. Mr. Leslie dans ses ingénieuses recherches sur le ca- lorique , a observé que l'hydrogène possède à un plus haut degré que l'oxigène et l'air commun, le pouvoir d'enlever le calorique aux corps solides. Jai fait quel- ques expériences pour comparer, sous ce rapport, l'hy- drogène avec l'hydrogène carburé, l'azote, l'oxigène, le gaz oléfiant, l’oxide nitreux, le chlore et le gaz acide carbonique, Le même thermomètre, qui marquoit tou- jours, au moment de l'expérience 160° F., fut plongé dans des volumes égaux ( 21 pouces cubes ) de gaz olé- fant , d'air inflammable de la houille, de gaz acide carbonique , de chlore ; d'oxide nitreux, d'hydrogène , d'oxigène, d'azote et d'air. Ces gaz étoient tous à la température de 52° F. Les temps pour amener le ther- momètre à 106° F. firent, DOUT PHARES COR RES FOR LEE DR ChydrOgenent CIEL UNE, LUC pe AD le gaz oléfiant . .. PE. TE Pa le gaz de la houille . 0! 05" Lamote: 6e Je, SOMBRE ET So hoRigenct. Ier CRAN A 47" l'oxide nitreux (1) 054... "2" 3042053 Je gaz acide carbonique . . 2’ 45" * Je chlore . RAS s' SAND (:) Ces deux résultats sont dûs à Mr. Faraday. NoUvELLES RECHERCHES SUR LA FLAMME. 31 Il paroît, d'après ces expériences, que le pouvoir des fluides élastiques d'enlever le calorique aux surfaces des, corps solides , augmente en raison inverse de leur den- sité , et qu'il y a dans la constitution des gaz légers, quelque chose qui les rend capable d’enlever ce calo- rique aux surfaces solides, d’ane manière différente qu'ils ne feroient s'ils formoient des mélanges gazeux, ce qui dépend sans doute de la mobilité de leurs parties (1). Le Comte de Rumford a montré que c'étoit sur-tout parce que leurs molécules changeoient de place, que les milieux gazeux s'échauffoient au contact des corps liquides ou solides ; et il est évident, d’après les résultats précédens, que ces particules ne jouissent pas au même degré de la faculté d'enlever la chaleur, de même que les solides et les liquides. Toutes les fois qu'un fluide élastique exerce un pouvoir refroidissant à la surface d’un corps solide, l'effet doit dépendre prineipalement de la rapidité avec laquelle ces particules changent de place ; mais quand les particules refroidissantes sont disséminées dans un mélange avec d’autres particules gazeuses, leur effet doit dépendre principalement du pouvoir qu’elles possèdent d'enlever plus ou moins vite le calorique aux particules contigues ; et ceci dépend probablement de deux causes, de leur faculté d'enlever le calorique qui les échauffe promptement, et de leur capacité pour la chaleur, qui est d'autant plus grande , que cet enlèvement de calo- rique élève moins leur température. Quelque soit la cause des différens pouvoirs refroi- dissans des différens fluides élastiques qui empêchent l'inflammation , les expériences très-simples montrent (x) Les particules qui sont les plus légères changent le plus facilement de place , et doivent par conséquent refroidir flus rapidement les surfaces des corps ; mais dans le refroidissement des mélanges gazeux , la mobilité des particules est de peu de gonséquence. 3322 CnirM:E: qu'ils agissent de la même manière dans les différentes espèces de combustion, et que les mélanges explosifs ou les corps inflammables qui demandent le moins de calorique pour leur combustion, exigent de plus grandes quantités de gaz différens, pour empêcher cetté éom- bustion, ef vice vers: c'est ainsi qu'une partie de chlore et une d'hydrogène s’enflamment encore lorsqu'on les mêle avec dix-huit fois leur volame d'oxigène , tandis qu'un mélange d'hydrogène carburé et d'oxigène dans des proportions convenables pour se combiner, celles der à, cessent de pouvoir s'enflammer, si l'on ajoute trois fois son volume d'oxigène. Uve bougie s'éteignit instantanément dans un ait qui contenoit un dixième de gaz acide fluorique silicé', ou dans un air mêlé avec un sixième de gaz acide muria- tique ; mais la flamme de l'hydrogène brûloit très-bien dans ces mélanges, et ceux dans lesquels s'éreignoit lhy- drogène, entretenoient la flamme du soufre. Voici l'expérience qui démontre ce principe général d'une manière très - élégante. Introduisez une bougie allumée dans une longue bouteille à col étroit; laissez- la brûler jusqu’à-ce qu'elle s'éteigne ; bouchez la bou- teille avec soin, et introduisez ensuite une autre bougie allamée ; elle s'éteindra avant d’être au fond du col. A présent , portez-y un petit tube contenant du zinc et de l'acide sulfurique affoibli , après avoir allumé lhy- drogène qui se dégage à son ouverture ; ce gaz brûle en quelqu'endroit qu'on place le tube dans la bouteille. Après l'extinction de l'hydrogène, introduisez du soufre allumé ; il brûlera pendant quelques momens ; et quand il aura cessé de le faire, le phosphore sera aussi lumt- neux dans la bouteille que dans l'air: si on l'y échauffe, il donnera une flamme d'un jaune pâle et d'une densité considérable. Dans le cas où il faut peu de chaleur pour la compo- sition chimique, comme dans l'exemple de lhydrogèné NoOUVELLES RECRERGNMES SUR LA FLAMMT. 313 et du chlore, un mélange qui empêche l'inflammation n'empêchera pas la combustion, c’est-à-dire , que les gaz se combineront sans la moindre lueur : c'est ce que“j'ai remarqué en mélant deux volumes de gaz hydrogène carburé avec un volume de chlore et d'hydrogène : il se forma de l'acide muriatique dans le mélange , et il se dégagea du calorique ; c'est ce qui devint évident par l'expansion qui accompagna l'étincelle électrique et la condensation rapide qui eut lieu ensuite ; maïs la cha- leur fat si promptement absorbée par l'hydrogène car- buré, quil n'y eut point de lueur sensible. Quant au phosphore , qui est combustible à la plus basse température de l'atmosphère , on ne connoît point de mélange de fluides élastiques capable de l'empêcher de paroître lumineux ; mais cela semble dépendre de ee que la lumière est limitée aux particules solides de l'acide. phosphorique qui s'y forme, tandis que por produire de la flamme, il faut qu'une certaine masse de fluide élastiquée soit lumineuse ; ip y a toute raison de croire que quand l'hydrogène phoshoré fait explo- sion dans un air très-rare, il n'y a que le phosphore ‘qui soit consumé. Toute autre substance qui produit une matière solide en brûlant, seroit probablement lu- mineuse comme le phosphore dans un air aussi rare , ou dans des mélanges aussi délayés, pourvu que la chaleur fût élevée suffisamment pour sa combustion. Jai trouvé que c'est réellement le cas à l'égard du zinc. Jai jeté de la limuille de zinc dans un creuset de fer rouge , placé sur le plateau d'une machine pneumatique sous un récipient;. on fit le vide au point qu'il ne restoit plus qu'un soixantième du volume primitif de l'air ; ayant jugé que le creuset qui étoit rouge , devoit être plein de zinc, je fis entrer un soixantième d'air de plus: à l'instant le creuset fut rempli et environné d'un sillon lumineux très-brillant, semblable à celui qui se produit lorsque l'air vient se mêler à la vapeur du phosphore dans le vide, 314 CHIM:1E. Le pouvoir réfroidissant du mélange des fluided élasti- ques, pour empêcher la combustion, doit augmenter avec la*condensation et diminuer avec la raréfaction. En même temps la quantité de matière qui entre en combustion dans des espaces donnés, augmente ou diminue, d’une manière relative. Des expériences sur la flamme, dans l'air atmosphérique raréfié, montrent, que la quantité de calorique qui se dégage dans la combustion, dimi- nue très-leutement par la raréfaciion , sans doute parce que le pouvoir refroidissant de l'azote diminue plus vite que le pouvoir échauffant des corps qui brülent. J'ai essayé de déterminer quel seroit l'effet de la eondensa- tion sur la flamme dans l’air atmosphérique, etsi, comme on pouvoit s'y attendre, le pouvoir refroidissant de Fa- zote , augmentoit dans un moindre rapport que la cha- leur dégagée par l'accroissement de la quantité de ma- tière qui entre en combustion ; mais j'ai trouvé quil: est très-difficile de faire ces expériences avec précision. Je me suis assuré cependant que la lumière et la cha- leur des flammes d’une bougie, du soufre et de l'hy- drogène ; augmentoit dans un'air condensé quatre fois, mais pas plus qu'elle n'auroit fait, si on avoit sim- plement ajouté un cinquième d'oxygène. J'ai condensé l'air près de cinq fois , et au moyen de l'appareil voltaique , j'y ai élevé la température d’un fil de fer , jusqu’à la chaleur blanche ; mais la combustion n'eut guères plus d'éclat que dans l'atmosphère ordinaire, et n'auroit pu continuer comme dans l'oxygène. Le charbon ne parut pas brüler plus vivement dans cet air comprimé que dans l'air commun. Mon inten- tion est de répéter, sil est possible , ces expériences ,, en employant un plus haut degré de condensa- tion. Elles montrent suffisamment que ; dans certai- nes limites au moins , comme la raréfaction ne dimi- nue pas considérablement la chaleur de la flamme dans. Yair atmosphérique, de même la condensation ne l'aug- Novuvetzes RECHERCHES SUR LA FLAMME. 315 mente pas non plus beaucoup ; circonstance de grande importance dans la constitution de notre atmosphère , qui, à toutes les hauteurs, et à toutes les profondeurs auxquelles l'homme peut exister , conserve toujours les mêmes rapports avec la combustion. On peut conclure de cette loi générale, qu’à de hau- tes températures ; les gaz qui ne participent pas à la combustion , sont moins propres à l'empêcher qu'a la température ordinaire de l'atmosphère, et qu'il en sera de même de la vapeur d’eau , et des autres vapeurs qui de- mandent une chaleur considérable pour leur formation , lesquelles auront moins d’effet pour empêcher la com- bustion, sur-tout des corps qui brûülent à de basses tem- pératures , que des gas à la température ordinaire de l'atmosphère. | J'ai fait quelques expériences sur les effets de la va- peur, et les résnltats en sont conformes à ces vues. J'ai trouvé qu'il falloit une grande quantité de vapeur pour empêcher le soufre de brûler. L'oxigène et l'hy- drogène ont fait explosion par l’étincelle électrique ; après avoir été mêlés avec cinq fois leur volume de vapeur ; et même pour un mélange d'air et d'hydrogène carburé, le moins explosif de tous les mélanges , il a fallu un tiers de vapeur pour empêcher son explosion , tandis qu'un sixième d’azote produisoit le même effet. Ces essais se fient sur le mercure ; on chauffa l’eau sur ce métal, et on tint compte de 37,5 pour cent pour la correction due à l'expansion des gaz, Il est probable qu'avec certains mélanges gazeux dont on a élevé la température , et dans lesquels il y a beau- coup de fluides élastiques non inflammables et incapa- bles de supporter la combustion , il se fera une com- binaison avec l’oxigène, comme dans l'exemple de l’hy- drogène et du chlore , sans aucune lumière , parce que la température ne sera pas suffisante pour que les mi- lieux élastiques soyent lumineux. A l'exception de Ja 316. Cüimré. combustion des composés dn phosphore et de celle des métaux, il n'yen a point dans lesquelles les matières salides soyeut le résultat de combinaison avec l’oxigène, J'ai montré dans un Mémoire précédent, que la lu- mière des flammes ordinaires dépend presque tout-à-fait de l’ignition et de la combustion d'un charbon solide qui se dépose ; mais pour que les substances gazeuses déposent ce charbon, il faut une haute température. Le phosphore , qui se vaporise à la température ordinaire, et dont la vapeur se combine alors avec l'oxigène, est toujours lumineux; car chaque particule d'acide formé doit, selon toute apparence, avoir la température de la chaleur blanche ; mais il y a si peu de ces particules dans un espace donné, qu'elles élèvent à peine la tem pérature d’un corps solide qui y est exposé, tandis que dans la combustion rapide du phosphore , où il y en à une infinité dans un petit espace, elles produiroient une chaleur très-intense. Dans tous les cas, la quantité de calorique dégagé pendant la combustion , sera proportionnelle à la quan- tité de matière qui brûle et qui est en contact avec le corps qu'on veut chauffer. C’est ainsi qu'opèrent le cha- lumeau et les courans d'air dans l'atmosphère ; l'azote nuit à cet effet, quoiqu'il soit encore très-grand. Dans l'oxigène pur , la compression produit un effet immense; et quand on employe des courants d'oxigène et d'hydro+ gène, il y a toute raison de croire que les matières solides finissent par atteindre la température de la flamme. Cette température toutefois présente une limite aux expériences de ce genre, car les corps exposés à la flamme ne peuvent devenir plus chauds que la flamme elle - même. Dans l'appareil voltaique, au contraire, ïl semble qu'il n'y a point d'autre limite à la chaleur que la volatiisation des conducteurs. Il est probable que les températures des flammes sont très-différentes. Si dans les combinaisons chimiques ïül NoOUvVELLES RECHERCHES SUR LA FLAMME. 317 n'y a point de changement de volume, comme dans l'action réciproque du chlore et de l'hydrogène , du gaz prussique (cyanogène) et de l’oxigène , on peut obtenir par approximation leurs température d'après l'expansion pendant l'explosion. J'ai fait quelques expériences de cette espèce , en faisant détonner les gaz par l'étincelle électrique dans nu tube recourbé, qui contenoit du mercure ou de l’eau, et je jugeai de l'expansion par la quantité de fluide chassé hors du tube. La résistance que le mercure opposoit et le grand pouvoir refroidissant qu'il possède, rendoit les résultats très-peu satisfaisans dans les cas où il étoit employé ; mais ils étoient plus concluans quand on fai- soit usage du cyanogène et de l'oxigène avec de l'eau. Quand on faisoit détonner dans un tube d'environ deux cinquièmes de pouce de diamètre , le cyanogène et l’oxi- gène dans la proportion d’un à deux, il déplacoit une quantité d’eau qui prouvoit l'extension de quinze fois leur volume primitif. Ce résultat indiqueroit une tem- pérature de plus de 5000°F., et il est probable que la température véritable est beaucoup plus haute, car il doit se perdre de la chaleur par la communication aux tubes et à l’eau. La chaleur du carbone gazeux en combus- tion dans ce gaz, paroît plus intense que celle de l'hy- drogène ; car j'ai trouvé qu'un fil de platine avoit été fondu par la flamme du cyanogène dans l'air, tandis qu’il ne l'avoit point été par une flamme semblable d'hydro- gène. CHapiTRre IV. Observations générales et conséquences pratiques. Nous avons jusques à présent suivi l'auteur pas à pas dans ses recherches et dans la série des nouveaux faits que ces recherches lui ont fait découvrir. Nous nous contenterons maintenant d'indiquer en peu de mots, 3:18 Cnimis. quelques-unes des conséquences pratiques, auxquelles ce travail a donné naïssance, La plus utile de ces dé: couvertes est celle de la lampe de sûreté, plus le mé- lange combustible est inflammable, plus il faut que le üssu métallique soit fin et serré; un tel tissu est néces- saire pour empêcher l'explosion d'un mélange d'oxigène et d'hydrogène, tandis qu'un tissu lâche et grossier suffit pour prévenir l'explosion de l'air inflammable des mines; ces faits, et bien d’autres, démontrent de la manière la plus décisive, que, si la flamme est inter- ceptée par des tissus solides, perméables à la lumière et à l'air, cela dépend, non d'une action cachée et mys- térieuse , mais simplement de leurs pouvoirs refroidis- sans. Nous trouvons aussi l'explication des moyens par lesquels on peut augmenter la chaleur, en même temps que nous voyons la limite de certains procédés. Des courans de flamme, ne peuvent jamais élever la chaleur des corps qui y sont exposés plus haut que leur propre température ; mais il n'y a pas de doute, quon ne puisse, au moyen de la compression , augmenter grandement la chaleur des flammes des matières combustibles et de celles’ qu'on nomme soutiens de la combustion; il est probable que cet accroissement de chaleur est eu raison de la compression de ces substances. Dans le chalumeau d'oxigène et d’hydrogène , le maximum de température est à l'orifice d'où sortent les gaz, c'est-à-dire à l'endroit où leur densité est la plus grande. Il est probable qu'un degré de chaleur , bien supérieur à tout ce qu'on à connu jüusques à présent, peut être produit , en ajoutant à l'effet de l’arc voltaique, celui de la flamme d’un mé- linge d'oxigène et d'hydrogène comprimés, et en com- binant de cette manière , les deux plus puissans agens qu'on connoisse, pour augmenter la température. Les circonstances mentionnées dans ces recherches , combinées avec celles contenues dans le Memoire sur la flamme (Voyez Bibl. Univ. Nov. 1816, page 216) suf- F fisent , Nouvriirs RECHERCHES SUR LA FLAMME. 319 fisent, pour expliquer la nature de la lumière des flam- mes, ainsi que leur forme. Lorsque les gaz purs brûülent avec flamme.la lumière est extrêmement foible. La densité d'une flamme ordinaire est proportionnelle à la quantité de charbon solide qui se dépose d'abord , puis brüle ensuite. L’intensité des diverses flammes dans l’atmos- phère est augmentée par condensation , et diminuée par raréfaction. Les faits exposés dans le premier chapitre , montrent que la lumière des étoiles filantes, et celle des météores ne peut être due à l'inflammation des flaides élastiques, mais qu'elle doit dépendre de l’ignition de corps solides ;. qui se meuvent avec une vitesse prodigieuse, et qui s'em- brasent seulement lorsqu'ils passent à travers les régions supérieures de l'atmosphère. # SAR ARR AR I AT AR ARR ARR AR ARR AR ARR A RE SR AA SR sans Sowe New, etc. Nouvelles expériences et observations sur la combustion des mélanges gazeux. Par Sir H. Davy. Lues à la Société Royale de Londres le 23 janvier 181%. Mr. Davy dans ce Mémoire , développe ses idées sur Ja combustion lente et sans flamme de différens mélanges azeux ; il fait voir que dans certaäinés combinaisons de gaz , lorsque la chaleur dégagée n’est pas suffisante pour: rendre les gaz eux-mêmes lumineux, elle peut cependant encore élever les corps solides jusqu’à la température rouge. * Ce sont ces faits qui ont conduit notre auteur à la dé- couverte de l’ignition du fil de platine dans la vapeur d'éther, d'alcool, etc. Nous avons donné des détails suf- fisans sur cette expérience, et nous renvoyons nos lec- Se. et arts. Nouv. série. Vol. 3. N°.4. Août 1817. Y 30 CHimit. teurs à ces détails. ( Bibl. univ. février 1817, p. 153 ). Nous ajouterons seulement, que ce phénomène est accompagné de la formation d'une substance particu- lière , volatile et piquante, qui possède des propriétés acides. Mr. Faraday a fait quelques recherches sur la nature de cette substancé. Il paroït que c'est un acide, dont les élémens sont le carbone , l'hydrogène et l’oxigène. IL forme avec l'ammoniaque un sel très-volatil, d'une odeur féuide particulière; avec la potasse on obtient des sels par- faitement neutres. Les combinaisons neutres de cet acide avec les alkalis, précipitent les sels d'argent et de mer- cure , mais non ceux des autres métaux ; ces préci- pités sont solubles dans une grande proportion d'eau. La dissolution du nouvel acide décompose les carbo- nates de potasse, de soude, d’ammoniaque et de magné- sie; elle n’a aucune action sur le carbonate de chaux. Les sels formés par cet acide, sont tous décomposés par les acides communs, et manifestent l’odeur qui lui est propre. Mr. Davy trouve une application utile dans la pratique, à l'ignition du fil de platine produite par la combustion lente. En suspendant au-dessus de la lampe de sureté, quelques tours de fil fin de platine , ou bien une feuille mince de ce métal, le mineur suivant toute apparence, aura de la lumière, même dans les mélanges d'air in- flammable qui ne sont plus explosifs; et lors même que sa flamme s'éteindroit à cause de la quantité d’air in- flammable, la lueur du métal continuera à le guider. En placant la lampe en différentes parties de la galerie, il pourra juger par l'éclat du fil, de l’état de l'atmosphère. Il ny a aucun danger à craindre , par rapport à la res- piration, tant que l'ignition du fil continue , car ce phé- uomène cesse même , lorsque l'air méphitique forme en- viron 2 du volume de l’atmosphère. En faisant des essais dans Pair inflammable des mines, il faut bien prendre Mo“oGRAPHIE DES ANONACÉES. 392 garde qu’il ne sorte de la lampe , ni filamens ni fils de platine, car ils mettroient le feu au mélange explosif extérieur, | BOTANIQUE. MONOGRAPHIE DELA FAMILLE DES ANONACÉES, par F. Duxar, Dr. en méd. x vol. 4°, avec 35 planches. Montpellier 18197. IL y a quelques mois que nous avons fait connoître à nos lecteurs l'histoire des Solanum de Mr. Dunal, et qu'à cette occasion nous avons cherché à montrer toute l'importance des Monographies, c’est-à-dire , de ces ou vrages consacrés à l'étude détaillée et spéciale d’un sujet déterminé. Le même naturaliste, continuant à poursuivre cette utile direction, vient nous fournir un nouvel exemple des secours essentiels que l’histoire naturelle peut tirer de ce genre de travaux. Il a choisi pour sujet de cette nouvelle monographie l'une des familles du règne végétal, qui étoit jusqu’à présent la moins connue, et qui cependant, par l'importance des arbres qui la composent, méritoit le plus d'attention des observateurs. Les Anonacées en effet, quoique bien des gens instruits ignorent presque jusquà leur nom, sont des végétaux importans par leurs usages , et répandus dans toutes les parties chaudes du globe. Les uns sont cultivés dans les promenades, pour la beauté de leurs formes; d'au- tres sont des arbres assez élevés pour seryir de bois de construction ; celles-là ont l'écorce si épaisse qu'elle rem- place le liège de nos climats ; celles-ci servent aux Ja- ponais dans Ja construction de leur papier. Toutes ont à 822 BorTaAntQtr — les feuilles et les écorces si aromatiques , qu'elles sont em- ployées à divers usages médicinaux; enfin , sur- tout dans celles à fruits charnus, ces fruits sont au nombre des alimens les plus savoureux et les plus agréables que l’homme recueille où cultive sous les tropiques. On les y connoît en général, au moins dans les colonies fran- caises, sous le nom de pommes cannelles, qui exprime assez bien leur nature charnue et leur saveur aroma- tique. : Comment une famille qui présente tant de sources di- verses d’intérêt et d'utilité, peut-elle être si peu connue ? Il en faut accuser, et l'éloignement où nous sommes des pays où les espèces qui la composent sont indigènes , et la direction que l’histoire naturelle a suivie trop long- temps en négligeant les généralités pour ne s'occuper que des détails souvent Îles plus minutieux. Les Anonacées n'ont commencé à être connues que depuis la découverte de l'Amérique. Ovideo en 1546, a mentionné l'arxona squamosa dans son Histoire générale des Indes ; et Mathiole en 1548 a décrit un fruit qui se trouvoil alors dans le commerce, sous le nom de poire d'Ethiopie, et qui appartient à un arbre de cette famille. A l’époque de Linné on ne connoissoit encore que treize espèces d'anonacées ; depuis lors , les voyages dans les pays lointains s'étant multipliés , le nombre des espè- ces connues s'est rapidement accru ; on en compte trente-six dans le grand ouvrage publié par Wildenow en 1799, et quarante - quatre dans le catalogue général des végétaux, publié par Persoon en 1807. Mr. Dunal en décrit avec précision cent’et trois espèces , et a par con- séquent plus que doublé le nombre des Anonacées en- reoistrées dans les ouvrages de botanique ; trente -« deux d'entr'elles sont représentées par des figures très-exactes, et qui sans prétendre au luxe des grands ouvrages ico- nographiques, suffisent très - bien pour faire connoître les plantes qu'elles présentent. Toutes sont décrites à-pau- MowoGnAPHIE DES ANONACÉES,. 323 près complètement, et accompagnées de toutes les notes que le botaniste le plus scrupuleux peut desirer sur leur nomenclature , soit savante, soit populaire ; sur leur his- toire et leurs usages. Mais, ce qui donne plus de prix à ce travail , c’est la logique rigoureuse avec laquelle Mr. Dunal a étudié la classification des anonacées, et la sagacité avec laquelle il a analisé leurs caractères distinctifs et leur division en genres et en sections. Les Anonacées appartiennent à la classe des Dicotyledones,ou Exogènes , qui ont plusieurs pétales attachés au réceptacle de la fleur, et plusieurs ovaires distincts les uns des autres; elles sont voisines des Magnoliacées , et des Menispermées ; mais on les dis- tingue sans peine à leur calice divisé en trois lobes, à leurs six pétales, disposés sur deux! rangs alternaufs , à leursétamines nombreuses dont les anthères sont pres- que sessiles et terminées par une espèce de glande ; enfin sur-tout par la structure singulière de leurs graines ; celles- ci ont un albumen charnu, dans lequel la seconde peau ,ou enveloppe interne ( endoplevre), rentre sous forme de plis ou de lames transversales.Ce dernier caractère est tout-à-fait remarquable, et dans le règne végétal on ne le retrouve que dans un seul genre, découvert par Mr. Rob. Brown à la Nouvelle-Hollande, et nommé parlui Eupomatia. Le célèbre botaniste anglais pense que ce genre doit faire partie des anonacées ; Mr: Dunal le regarde comme le type. d’une nouvelle famille , et n'ose l'admettre dans celle dont il écrit l'histoire. Quoiqu'il en soit de cette question qui divise. aujourd'hui les botanistes les plus habiles de l'Europe , qu'il nous soit permis de citer ici en passant une particularité très - remarquable observée par Mr. Brown dans l'Eupomatia ( voyez la partie bota- nique du voyage de Flinders ,pl. 2 ). Chez toutes les plan- tes connues les pétales occupent la partie extérieure des fleurs , et les étamines forment un rang intérieur autour du pistil : dans l’eupomatia l'ordre est inverse, 324 BoTAnNIQues. les étamines sont en dehors et les pétales en dedans ; ceux-ci recouvrent l'ovaire, de sorte que la fécondation paroît totalement impossible ; mais un petit insecte, guidé par son instinct, vient tout exprès ronger ces pétales intérieurs et incommodes, découvre le pistil et permet la reproduction de cette singulière fleur, Je reviens aux anonacées , si tant est que parlant de l'eupomatia, je m'en sois écarté. | Les anonacées sont toutes des arbres ou des arbris- seaux : leur écorce est revêtue de petits points tuber- culeux, auxquels il est probable qu'elles doivent leurs propriétés aromatiques ; leur bois est souple et blanchätre; leurs feuilles sont toujours alternes , simples, portées sur des pétioles fort courts, munies d'une cote longitudi- nale et entière sur les bords. Les feuilles sont souvent parsemées dans leur tissu de petites glandes vésiculaires et transparentes , semblables à celles de l’oranger et du millepertuis. Ces fleurs naissent pédonculées , soit vis-à- vis, soit à l'aisselle des feuilles. Quelques-unes sont re- marquables par les parfums délicieux qu'elles exhalent, telle est l’anona odorata de Java et de la Chine. Ces arbres sont encore très - peu répandus dans les jardins d'Europe ; à peine les plus riches d’entr'eux en présentent-ils quelques individus , le plus souvent même chétifs , fleurissant rarement et portant peu de fruits. Le jardin de Kew , qui en renferme plus que tous les autres, ne présente que treize espèces d'anonacées. Les provinces méridionales de l'Espagne et de l'Italie doi- vent à leur heureux climat de pouvoir cultiver en plein air l'anona cherimolia , qui est indigène du Pérou , et qui passe pour un des meilleurs fruits de l'Amérique. Toutes les espèces à fruits charnus sont plus ou moins célèbres sous ce rapport dans les pays chauds ; les noms de corrosol, de cachimarn , de pomme-cannelle , de cher:- molia , de cœur de bœuf , etc. se rencontrent souvent dans les écrits des voyageurs, mais souvent aussi appliqués MovxoOGRAPHIE DES ANONACÉES. 305 avec peu d’exactitude ; la monographie de Mr. Dunal teud à éclaircir ( autant qu'il est possible de le faire pour des objets si lointains) la confusion qui existe à cet égard dans la plupart des livres. Il indique avec soin ce qui est réellement propre à chaque espèce , et cette partie de son travail facilite singulièrement sur ce point la lecture des voyages dans la région des tropiques. Combien cette lecture , déjà si piquante et si instructive par elle - même, le deviendra davantage encore quand les voyageurs seront plus pénétrés de la nécessité d'ad- mettre dans leurs récits cette langue universelle de l'his- toire naturelle, au moyen de laquelle tous les peuples civilisés du monde s'entendent avec facilité , et qui per- met à chacun d'eux de profiter des découvertes et des acquisitions de tous les autres. | Les fruits d'anonacées, qui ne sont pas charnus, par- ticipent aux propriétés aromatiques de l'écorce et des feuilles, etles présentent même quelquefois à un degré très-éminent. Quelques espèces sont employées en guise d'épiceries, La plus célèbre sous ce rapport est l’axona aromatica dont les fruits ont été souvent introduits dans le commerce , sous les noms de poivre d'Ethiopie , de poivre long-noir , de poivre des Maures ou des Nègres, et même sous celni de maniguette , qui appartient aussi à la graine d’un amomuun. Il est probable que la graine de zelem , vantée par Avicenne et les Arabes, est aussi celle de quelque espèce d’anona ; mais, toutes les recher- .ches de Mr. Dunal n'ont pu lui donner les moyens de résoudre ce petit problème de matière médicale, Les sections des anonacées établies par Mr. D. sont au nombre de trois, savoir: 1.° celles dont les ovaires sont seudés en un seul , d'où résulte un fruit ,en ‘apparence, unique mais formé par la soudure de plusieurs ; cette section ne renferme que deux genres, le Xadsua, qui a les six pétales égaux et les fruits partiels ( carpelles ) ren- fermant deux graines , l'Anena , qui ales trois pétales inté- 326 BOTANIQUE. rieurs très-petits et les fruits partiels, à une graine. La seconde section comprend les anonacées ont l'ovaire est simple ,unique.et a une seule loge ; elle comprend un seul genre, nouveau pour la sciencé , auquel Mr. Dunal a donné le nom de Monodora. La troisième section, qui est la plus ‘importante, comprend les anonacées à ovaires libres et dis- incts les uns des autres, mêmé à l'époque de la matu- rité des fruits. Ici se trouvent l'Asimina, genre dont le fruit est composé de plusieurs baies sessiles oblongues charnues, et qui ont les graines disposées sur une seule série ; le Porcelia , qui diffère du précédent par sés fruits coriaces, et ses graines sur deux séries ; l’Uvaria, qui a les fruits composés de plu«eurs baies pédicellées pres- que globuleuses et plusieurs graines sur deux séries ; YAnona ou les baies ressemblent au précédent , mais dont les graines sont sur un seul rang; le Xy/opia dont les fruits partiels sont secs et non charnus et s'ouvrent ‘naturellement à leur maturité; enfin le Guatteria, dont les fruits sont secs mais ne s'ouvrent point à leur ma- turité et ne renferment qu'une seule graine. Tous ces genres sont représentés par leurs caractères dans un ta- bleau fort ingénieux, qui montre en mème temps leurs affinités naturelles. Ceux qui prendront la peine de com- parer ces caractères génériques avec ceux que Mr. de Jussieu à établis dans le seizième volume des Annales du Muséum d'histoire naturelle pourront juger de ce que Mr. Dunal a ajouté aux travaux de cet éminent na- turaliste. Ce n'est pas une médiocre gloire pour nn jeune botaniste, que de pouvoir introduire d’utiles innovations dans un sujet récemment traité par l’un des maitres de la science, ( 327 ) een mm mt MÉLANGES. Norice pes SÉANCES pr L'AcADÉMIE ROYALE Des SCIENCES DE Paris PENDANT LE MOIS D'AVRIL. Avrits. M. Deramgre lit un Rapport sur une tra- duction de Mr. Taylor, de l'ouvrage d’arithmétique de Bascara Caria , né en 1114; il nomma son Traité Lilawati, du nom de sa fille, Il fit aussi un Traité d’algèbre et d'astronomie. Son arithmétique renferme quelques pro- blèmes de géométrie et de géodésie ; les règles sont écrites en vers ; il ÿ en a eu trois traductions dans les langues de lorient, Mr. Taylor attribue aux Indiens , et non aux Arabes, la notation numérique de position , qui existe chez les premiers de temps immémorial. Il montre que les Indiens sont, de tous les peuples qui prétendent à l'ancienneté, ceux qui ont poussé le plus loin les ma- thématiques , et ils ont à cet égard , dévancé de beau- coup les Chinois ; mais ils ne soccupent plus que de l'astrologie judiciaire. On enseigne l'arithmétique dans les écoles indiennes par la méthode de l'enseignement mutuel, dite en Europe, de Bell, ou de Lancaster. Mr. Pelletan achève la lecture du Mémoire de Mr. Portal sur les anévrismes du cœur ; dans lesquels les pa- rois s'épaississent , 4.° Par congestion du sang dans les veines coronaires , cas assez fréquens ; l'auteur a vu ces veines fort dilatées, la cavité du cœur augmentée , et ses parois épaissies. Mr. Portal guérit, par des saisnées, Mr. de Maupertuis 4 atteint de cette affection ; Mr. Chénier, membre. de l'Ins- ütut, y succomba, 9 Par infiltrations séreuses, ou par hydatides ; cas qui 328 MéLANG#YSs. se presente fréquemment chez les malades d'hydropisie de poitrine. L'auteur cite plusieurs exemples de guérison de l'engorgement steatomateux par un traitement anti- scrophuleux et mercuriel. Il recommande une grande promptitude, comme essentielle au succès. L'auteur cite des palpitations causées par l'infiltration séreuse , que les diurétiques et la digitale ont calmées. Celles qui proviennent d’un gonflemement du foie et de la rate ont cédé à la saignée ; et celles qu'occasionnent les vers ont été guéries par les anthelmintiques. Avril 14. Mr. Percy lit un Rapport sur un Mémoire de Mr. Maunoir, Prof. à Genève, sur l’hydrocèle du col. Le Rapporteur préféreroit à la dénomination que donne Mr. M. à cette maladie, celle d'hydrobronchocele. Elle a été connue de Celse et des Arabes, et MM. Tenon et Pelletan l'ont souvent rencontrée dans leur pratique. La ponction de la tumeur avec un trois-quart, que prescrit Mr. M. pour éviter que le malade ne suffoque, suppose le mal bien avancé. Il vaudroit mieux, selon le Rapporteur, vider peu-à-peu les foyers aqueux et purulens, pour laisser à la peau le moyen de revenir sur elle-même. Mr. M. re- jette avec raison les injections stimalantes, dans le sac vidé ; c'étoit aussi l'opinion de Tenon, émise il y a cin- quante ans. Le Rapporteur conclut, que quoique le travail de l'auteur ne soit pas absolument nouveau , l'Académie re peut lui refuser un témoignage réitéré d'approbation et de bienveillance; et il forme le vœu que l’Académie l'admette ,'dès qu'il y aura lieu, au nombre de sés cor- responilans. Un membre ayant observé qu’on ne doit ‘énoncer les’ titres des aspirans à la correspondance , qe lorsqu'il ÿ a élection ouverte, on adopte le Rapport , sauf la dernière phrase. ” Mr. Percy lit un Rapport rédigé conjointement avec Mr. Biot sur le Mémoire de Mr. Magendie sur l'action des artères dans la circulation. Les anatomistes ne sont Norrce nes Séances ne r'Ac.R.nes Science. pr Paris, 329 pas d’accord sur la portion relative d'influence , du cœur, et du système artériel dans cette fonction si importante. Il semble que si les artères exercent une action pulsive et propre, ce ne peut être qu'à l'aide de fibres muscu- laires dont elles seroient douées; cependant Mr. M. n'en a point découvert dans les artères de l'éléphant, mort il y a quelque temps au Jardin des plantes. Peut-être la simple élasticité des parois artificielles, combinée avec l'action musculaire très-énergique du cœur, pourroit- elle expliquer les phénomènes. L'auteur conclut, que sans prendre de parti sur la question , l'Académie doit applaudir aux recherches expérimentales très-ingénieuses de l'auteur. “ Une discussion s'engage sur l'objet entre MM. Cuvier, Hallé et Biot, de laquelle résulte une addition à faire au Rapport; Mr. Percy sen charge. Mr. Dumeril lit un Rapport sur le Mémoire du Dr. Fournier sur le grasseyement ; duquel résulte que le procédé indiqué par lauteur pour corriger ce défaut lui paroît assez utile pour que l’Académie doive l’en- gager à publier son Mémoire. Mr. Laugier lit un Mémoires sur des expériences pro- pres à confirmer l'opinion de l'identité d'origine entre le fer natif de Sibérie et les aérolithes. On sait que les ana- lyses antérieures avoient fait trouver le nickel dans les uns et les autres; celle de l'auteur lui a fait découvrir aussi le chrome ainsi que le soufre dans le fer natif de Sibérie ; et la présence de ces deux composans semble achever de prouver une origine commune. Où à lieu de s'étonner que les chimistes qui ont précédemment analysé ce fer n'y eussent pas trouvé le soufre. Peut-être n'y existe-t-il que dans certaines portions de la masse, sous la forme de pyrites. Avril ox. Mr. Moreau de Jonnès lit un Mémoire in- titulé : Observations physiologiques sur l'influence du: eli- mat chaud et humide des Antilles sur divers organes. 330. MérknNce…zs. Ce climat, qui paroit funeste à l'espèce humaine exerce sur-tout son influence sur le PUR moieur, et cet effet se manifeste : 1°: Par une grande infériorité comparative de l'énergie musculaire ; ° Par une habitude particulière du corps dans la sia- tion et dans la marche ; 3.° Par un relâchement dans les ligamens articulaires, qui donne aux membres l'apparence de la dislocation ; 4° Par l’effet nuisible qu’exerce sur la santé tout effort violent ou prolongé ; 5.° Par la prostration fréquente des forces; 6.° Pardle besoin du repos, la profondeur du sommeil, et une insensibilité très-marquée aux douleurs, et même aux supplices, qui rendroit les habitans de ces contrées fort dangereux, si, cette même cause ne rendoit aussi moins communs les crimes qui supposent quelque énergie. La vie de l'homme dans cette contrée, semble n'avoir que deux périodes, et comme deux saisons , l'enfance et la vieillesse; et celle-ci est presque toujours prématurée. Mr. Roux lit un Mémoire sur la cataracte, dans lequel il discute la question de la supériorité de l’une ou de l’autre des deux méthodes d'opérer, savoir par «baissement, du cristallin (devenu opaque), dans l'humeur aqueuse qui le dissout; au par extraction de ce même cristallin. L'auteur a fait plus de six ceuts opérations de ce genre, comparatives ; et quelquefois sur les deux. yeux d'un même individu, l’un par abaissement, l'autre par extraction. Les résultats ont été en faveur de l’extraction: Et sauf quelques cas qui nécessitent l'abaissement , l’auteur préfère en général l’autre méthode. MM. Deschamps et Percy sont nommés Commissaires. MM. Edouard et Triau lisent un Mémoire sur le ca- méléon minéral, mélange chimique de potasse et d'oxide de manganèse qui, dissous dans l'eau , est d'abord vert, puis bleu , puis violet, puis rougeûtre. Ces eftets avoient Norrce pes Séancrs pr r’Ac.R. nrsScrenc. pe Paris. 338 été découverts par Scheele, et variés par Mr. Chevreul qui avoit montré que le mélange pouvoit être décoloré par l'acide sulfureux, et l'hydrogène sulfuré. Les auteurs ont remarqué qu'en faisant varier les proportions de manganèse on fait varier les couleurs ; le minimum donne le vert; parties égales de potasse et d'oxide de manganèse chauftées ensemble à l'air, donnent le caméléon rouge, qui, dissous dans l'eau donne par l’évaporation des cristaux, de saveur douce d'abord, puis amère, que l'air n'attaque point, qui donnent à l’eau une couleur carmin , et dans lesquels la potasse est neutralisée. Ces cristaux, chauffés dans l'azote, décrépitent et don- nent de l'oxigène; le résidu est noir; et redissous , ïË donne du caméléon vert et rouge. MM. Gay-Lussac et Thénard sont nommés Commissaires. Avril 28. On lit une lettre de S. E. Mr. le Duc de Ri- chelieu, qui invite l'Académie à rédiger des instructions demandées par l'Ambassadeur des Etats-Unis pour de jeunes naturalistes qu'on se propose d'envoyer dans l'in- térieur des terres pour des recherches scientifiques. On. nomme à cet effet une Commission composée de MM, Cuvier, Lamarck, Brongniart, Bosc et Humboldt. L'Académie décide à l'unanimité que la section de physique doit faire sa présentation pour le choix d'un Membre, en remplacement de feu l'abbé Rochon. Mr. Chambon lit un Mémoire sur le diagnostic de læ goutte anomale; c'est-à-dire, celle dans laquelle la ma- tière arthritique, au lieu de se porter aux extrèmités , attaque les viscères et y cause des affections dange- feuses. Ses signes sont , ou évidens, ou très-probables, ou obscurs. Dans tous les cas la marche la plus naturellement indiquée est de chercher à attirer la goutte aux extrè- mités, à l'aide des rubéfians, etc. il faut éviter soigneu- sement, en même temps, toute cause intérieure d'irri- tation ; l'auteur cite le cas très-frappant d’un malade aux #3, Mérances. pieds duquel on étoit parvenu à faire descendre la goutte, qui avoit attaqué la poitrine. 11 étoit en convalescence, ét il voulut se purger, malgré l'avis du médecin ; il mourut victime de cette imprudence. MM. Portal et Pelletan sont nommés Commissaires pour l'éxamen de ce Mémoire. Mr. Petit lit un Mémoire sur l'emploi du caustique dans une classe des retentions d'urine. Il a imaginé pour son application un procédé qu'il décrit et dont il fait usage depuis sept ans dans sa pratique avec un plein succès. MM. Percy et Dumeril sont nommés Commis- saires. PTE A TS RÉ Norice pes SÉANCES DE La SoctétTéÉ ROYALE DE Lowveess. Avril 39. Dans la première réunion qui a eu lieu après les vacances de Pâques on à achevé la lecture du Mé- moire de Mr. Marshal sur l’histoire naturelle du cane- lier. Cet arbre s'élève à la hauteur de trente pieds ; sa racine donue du camphre; ses feuilles ont sept à huit pouces de long et deux à trois de large ; sa fleur est blanche et d'une odeur très-desagréable ; les oiseaux sont très-friands de ses bayes. Ce qu'on appelle cassia est le receptacle et les semences mal mûres du laurus cinnamomum ; Hérodote nous apprend que les Grecs avoient emprunté des Phéniciens le nom de cet arbre; et il est probable que ceux-ci avoient pris ce nom chez les Indiens. Les Malays l'appellent kayu menes ( arbre doux) et Mr. M. croit que les mots cinnamom et cassia ont la même étymologie. Il paroït que les Chinois en ont pendant Jlong-temps fait seuls le commerce, qui remonte au moius au neuvième siècle. Il y a à Ceylan quatre plantations de caneliers, qui : Norrce pes Séances DE LA Soc. Roy. ne Lonpres, 333 ent chacune de mille à trois mille acres d’étendue ; trois d'entr'elles sont en très-bon état de culture ; la quatrième est fort négligée. On lit une noie de Mr. Knight, qui porte qu'ayant eu l’occasion de parcourir l'ouvrage de Mr. Spence sur lés transcendantes logarithmiques, il y a trouvé la même démonstration de son théorème binomial qu'il avoit pré- sentée dernièrément à la Société Royale. Il ajoute quel« ques considérations sur la démonstration de Mr. Spence, qui ne sont pas susceptibles d'extrait. Mr. Babbage fait part d’un travail curieux sur l'emploi de l’analogie dans les raisonnemens mathématiques. Fa q On décrit dans la même séance un instrument inventé par Mr. Uppington et qu’il nomme /ncreaser (multipli- cateur) d'électricité. Il l’avoit imaginé en 1810, et le trouvant utile dans ses expériences particulières , il l'avoit fait connoître à feu lord Stanhope, qui l'avoit approuvé. Le Mémoire de Mr. Uppington n'est autre chose que l'extrait de sa correspondance avec lord Stanhope. Avril 24. On termine la description de l'instrument de Mr. Uppington; on ne peut en donner une idée sans l'aide de figures. Norrce pes Séances pe La Société Royaze p EnrmBourG. Au commencement de cette année, lord Glenlee a remplacé feu lord Meadowbank, dans la vice-présidence de la Société. Depuis notre dernier compte rendu la Société a recu. les communications suivantes. La seconde partie des détails biographiques fournis par le Rev. Mr. Allison sur le feu lord Woodhouselee, et l'analyse de ses écrits. Un Mémoire étendu de Mr. Th, Lauder Dick sur ces { 334 NE mAN CE ss. singulières apparences qu'on remarque dans les cellines qui bordent la vallée dite Glenroy, dans le comté d'In- verness , et qu'on appelle les routes parallèles. Cette vallée est très-étroite; et la rivière Roy la parcourt dans sa longueur. On voit le long des collines de part et d'autre dans toute sa longueur, des espèces de corniches situées les unes au-dessus des autres, depuis deux, et trois, jusqu'à cinq. La seconde est plus basse d'environ quatre- vingt-dix pieds que la première; et la troisième est de cent quatre-vingt inférieure à la seconde. Elles se cor- respondent exactement de part et d'autre du vallon ; leur surface est inclinée en avant d'environ un pied sur cinq, et leur plus grande largeur est d'environ soixante pieds, mais beaucoup moindre dans quelques endroits où la pierre est plus dure. Mr. D. montre d'une manière très-satisfaisante que ce phénomène est dû à des alter- natives de séjour, et de retraite brusque, des eaux qui ont jadis rempli la vallée en facon de lacs. Il a trouvé les mêmes phénomènes dans d'autres contrées et en par- ticulier dans une vallée voisine de la ville de Subiaco, à quarante-six milles à l'est de Rome , et où l'on sait que les eaux étoieut jadis à une hauteur suffisante pour fournir l'eau à l’aqueduc d’Appius Claudius qui l'amenoit à Rome. Le Dr. Brewster communique des expériences qu'il a faites conjointement avec le Dr. Gordon sur Foœil humain; pour examiner plus particulièrement les forces réfrin- gentes des humeurs aqueuse , vitreuse , et cristalline , et la structure polarisante des différentes parties de cet organe. Il a trouvé (contre l'opinion reçue) que les humeurs aqueuse, et vitreuse , avoient une force réfrin- gente plus grande que celle de l'eau ; et que celle de l'humeur vitreuse l'emportoit sur l'autre. Le cristallin montre une structure polarisante exacte ment la même que celles du quartz, ou qu'un assor- timent de cristaux à double réfraction, ou enfin la même que Nonice pes Séances pe La S.R. D'Enrmsoune. 335 que les couches moyennes du cristallin dans les poissons, (Trans. phil. 1816, page 311). L'iris a la même struc- ture; mais la cornée en a une toute différente et presque la même que celle du spath calcaire, ou que les cou- ches extrêmes (extérieures et intérieures) du cristallin dans les poissons. La teinte que donne dans la polari- sation le cristallin de l'œil humain est un bleu léger du premier ordre. On a là un Mémoire du Dr. Craigie sur les rapports qui existent entre le persan , le grec e: le latin. T. Allan Esqr. donne dans une lettre , l'esquisse de la Structure minérale des environs de Nice. C'est une con- trée calcaire ; les couches pierreuses y sont en bancs irréguliers et renferment des coquillages analogues à ceux qui vivent dans la mer qui baigne la côte. Sir G. Mackenzie lit un Essai sur la théorie de l'asso= ciation en matière de goût; cet ouvrage, d'une grande étendue, a rempli trois séances entières de la Société, Set Arts. Nouv, série. Vol.5. Ne. 4. Août 18 #7» 2 ( 336 ) rarhnnsiéé TABLE DES ARTICLES DU CINQUIÈME VOLUME, NOUVELLE SÉRIE; de la division, iititulée': Sciences ET Ans. —— EXT R A ITS. PORTE TVR L 29 ASTRON-OMIE: e Pages Covr'rs notice sur l'Observatoire dé Naples. . . 3 Observations sur les planètes Mercure et ‘Vesta, par le Dr. Schroeter. . ... SUR LE SAN, MATE TRE A0RR Sur la force dispersive de l'atmosphère, pour les rayons de la lumière , etc. Par Stephen Leg. ar RE Note sur les observations à faire pour “déterminer la parallaxé: du Soleil 77 UT, CONS NS 188 ASTRONOMIE PHYSIQUE. Essai historique sur le problème des trois corps. Par Alive Gautier. : 10 à, 2. 4101. due. PERS PHYSIQUE. Observations sur les propriétés physiques du mauvais air, par Mr. Rigaud de nee ( premier article. ) 13 Idem. ( Second article, ) vers RME: Observations sur la flamme d’une chandelle , par Mr. Porret 1.2.4 À ui ess des SUPER Sur le mode debsiou pr la ASE par le Prof. Ben. Prevost. . . Ê : k ie na RER Détermination de la HSE Le Le LE Genève au- dessus de la mer Méditerranée. Par Mr. Delcross, Cap. Ingén. Géogr. et LT PNA DA Ra ron barométriques des Lau de divers lieux , par des observations comparées. Par Mr. Delcross , Cap. Ing. Géogr *, 20:21, à 40 EN dr NAN Lettre de A. Muller sur l'Essai de l'histoire naturelle des-nuages, par Howard, ST ST TABLE DES ARTICLES. 337 Pages Des lignes isothermes , et de la distribution de la cha- leur sur le globe. Par Alex. Hümboldt,( avec fig. ) 290 Tableau météorol. dunrois de Mai, après la page 8 de Juin, après la page 172 de Juillet ; après la page 225 d'Aoùût, après la page 338 OPTIQUE. Sur la structure du cristallin dans les poissons et les quadrupèdes , etc. Par le Dr. Brewster. . . . . . 192 CHIMIE. Précaution à observer lorsqu'on emploie l'alcool à la- nalyse des sels. Par Théod. de Grotthuss. . . . 35 Sur la purification du mercure. Par le Dr. Branchi. 39 Nouvelles recherches sur la flamme , par Sir H. Davy, (prémmier retrait Ve Lei al fe enin uen 06 10 Me Second extra | VIE JRS boishet vue mit 120 CHIMIE EXPÉRIMENTALE. Description de l'Eudiomètre universel de Dôbereiner - et annonce d’une découverte sur la’ formation de la graisse avec une substance minérale: Par Oken:214 + MÉDECINE. | Mémoire sur l’hydrencéphale ou céphalite interne hydrencéphalique , par le Dr. Coindet, ( premier ET CS Te Re cc à ADR idem. (Second 'eætrat. | à Je We A pros © 18 e 109$ HISTOIRE NATURELLE. Sur la faculté de l'Araignée, de se transporter dans Rair. Par Cardlan. nn rs di 408 sotlm O0 3051209 Des sources salées de Kuhoo + .:.. « + . . +. « 219 Détails sur une éruption volcanique qui a eu lieu dans risle de Sumbava 5. ic, 1 AN ses té dre Ds 22 ARTS PHYSIQUES. Description d’un nouveau chalûmeau. Par TJ. Newman. 57 Description d'un. porte-crayon nouveau, (avec fig.) . 62 ARTS INDUSTRIELS. Colle nouvelle pour les tissus fins. , , . . . . , . 149 _ ARTS MÉCANIQUES. Description d'une pompe à vapeur qui fonctionne spon- tanément. Par-R. Witfy.. ... . - +. + + + «2297 338 TABLE pEs ARTICLES. £ Pages ARTS ÉCONOMIQUES. Sur la Préparation de la gélatine des os, etc. Par le Baron d'Eichtal. . . : . . . . La re Lis SAT Notice sur les plantes qui croissent en fee sans cul- ture, et qui EEUNERE servir d’aliment , par L.A. Gosse , D. M. UM Er: no oû 2e 2 BOTANIQUE. Monographie de la famille des Anonacées , par T. Dunal, Dr. en Méd. ob AE es re A de 1 MÉLANGES. Notice des séances de l’Acad. Roy. des Sciences de PAS. TAVIRR LOT. 2er me cote 0e SAUT DEVRONT MERS ne en nge nos + SR ML NERES s + 317 Idem des Séances de la Société Royale de Londres, PIE Er Re et RE Hevrite NIANTAIL.2IMINQ ,: 460 Maïs-iuiie cuisson! dl nas Avril... . .. 3832 Idem des séances de la Société asiatique , siégeant à à Calcutta. . . BR Mc à Idem de la Société Royale d'Edimbours. DR Simplification du procédé de Leslie pour opérer la congélation artificielle . . . . Lo Re TE Sur l’ignition du platine, du cuivre, rs dans la va- peur, parle De, Séhubler: : 22e ct Ciemen ts FAT Sur le Nickel météorique . . . ue RS Anecdote sur la véritable cause de l'attaque des Insu- laires d'Owhyhee, dont le Cap. Cook fut la victime.24r Détails sur les chiens du Kamschatka, . . . . . . 243 Fumigations sulfureuses .:. . . LU VAE TUE LES VARIÉTÉS. Expériences sur les variations du pendule dans diffé- rentes latitudess M1. nn. NS ét den 170 CORRESPONDANCE. Lettre de Mr. Marcel de Serres sur certains os fossiles.164 Lettre de Mr. Cosimo Ridolf sur des expériences ma- grétiques dans le rayon violet du prisme . . . . 167 Annonces d'ouvrages nouveaux , français ; anglais , allemands et italiens. : . . . . . . . . 2 86— 171 Fin de la Table du cinquième Volume, nouvelle série , de la e division , intitulée , ScxENGEs ET ARTS. TOGIQUES Faites au JARDissus du niveau de la Mer : Latitude atoire de PARIS. 22 mr ee 181 7. Æ | || [e] [e] « © 3 s 2 . 2 © 2 A 6 © 12 ! . © oi v8 6 cou. , cl ® © Oo w 5. S: 10. 11. A © = à BB 0-1 © HR bObrOOOOOOOoKRk EN LV. 11.1. s A | ë ÿ ñ . VW. NN © EE À + à « ‘soyed 98 w hi RS © : : - EY FE —— —_—_— PU Se A TV PI = TT Mk dla des Dre en plan ar, © 2774 de brre, lun au Solul, loutre à l'ombre, par unt pournie de prdems. dun lens an d undfôrme s 4 + Re Em bres L \Ege =} ometre en 80 parties. S | Il | Ne | Er 1) il | 20 Mars 1781. — | | 1 | Therm 8 9 nn DRASS. 5e CRE + BUT La bone porcue ndique lamarche de Thermemttre au Jolul, la ligne nore à l'ombre, Lun et laure à 5 pudi de Leire 0 Heures 6 7 x: © Ÿ à | La L | Ÿ ÿ | er . AS | | | | > S | | . ni A, | | FEES | S Ÿ Le El Ë de $ Marche Junulne de dur Thermmlrs Fa | Y [Era | 9 Ÿ ; A. |. à en plan ar, lun a Ÿ pieds, Lautre à 75 puds LE, | | | | | | 4 Ra Cr du den dus purs eau dt je RE 20: Ê N par un ms derun dfrt fores 27/7728 FA | | | Fa | 19) S 4 | re | | | Ce in ; | le “ à 16 Aout 1779. | 47, Aout 1779 HUE De 4 ——— D à Tu | | ÿ : \ | | \ à js | | | | | | | | A ‘ | N | | \ een Tempé A0y ed 24 heures æd Lembre 4. | | | | | | æ PTS M EN CAES dE | D À 20 74 = é ++ | | CT | ee | ; + 1 | le 2} f Ë | HR LEe L || | | ‘È NES | Î 1m j | | | LE 0 (ref 2 | | Jo t | a p2 ! 4 | 11. | nn mn | T | | 107 | | nee L | | LE) NE PO RE ER Or 72 PR. EU EE er J 1 in de à : 4. 8 € 7: À 0. to BCE 4: 0006 V2 PR VER ET TETE g 9 0 Y Mt! 2 3 j | & 86 f,8. 5 A = Pr NES j, da bgnonnre à pds & Gre lin à tube on doll a ligne fon CIE [7 (714 la march PRE LR TT à Be ; . A - d ve ee ’ na] vi s EC : . 1 . à : f } L + ® Ke + L2 * : L1 , ñ 6 cs 1 Le fs co i à # | Y © A {1 2 DU , rh { ; fe 0 { { } n jh, Ki 4. F , Ü ‘à | " { f V î [nee IR MU fn DE out | YA IPARAR A Et Nr Mie, en EU Nan Nnnipl LED FE j que dE M 1