# Le nn. e CE pe . : . L û Re : : L d : r | rame lirr sr, eau : e a ÉMIS RS su PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE CorgmiL, — Imprimerie Créré. = 2 24 À PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE l DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA FRANCE continuée PAR UNE RÉUNION DE PALÉONTOLOGISTES LA DIRECTION D'UN COMITÉ SPÉCIAL 1 Série. —- ANIMAUX INVERTÉBRÉS TERRAIN JURASSIQUE TOME Ill GASTÉROPODES NA FENTE ñ M. PIETTE i . À 4 at PO D TEXTE PARIS G. MASSON., EDITEUR LIBRATIRE DE 13 ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Poulevard Saint-Germain. en face de l'École de Medecine 1891 QE. héiel ñ 0 Sect B ser, É,2 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. GASTÉROPODES JURASSIQUES. AVERTISSEMENT. Alcide d’Orbigny était occupé à publier les Gastéropodes jurassiques de la France, quand la mort l’a surpris; deux volumes avaient paru. Appelés à continuer son œuvre, nous ‘la reprenons au point où ill’a laissée. Le troisième volume dont nous entreprenons la publication commence par la description des coquilles ailées ; il contiendra les genres qui suivent les Ptérocères dans le Prodrome, selon l’ordre adopté par l'auteur de la Paléontologie française. Pour accomplir notre tâche, nous nous sommes partagé le travail : M. Piette s’est chargé de décrire les espèces pourvues d’un siphon respiratoire, et notamment celles appartenant aux familles des Strombidées, des Fusidées, des Muricidées; M. Eugène Deslongchamps s’est réservé de faire connaître celles qui rentrent dans les Crépidulidées, les Fis- surélidées, les Patellidées, et les Chitonidées. Les Dentales n'étant pas des gastéropodes, ne seront pas décrites dans cet ouvrage. Une partie seulement des Opisthobranches y figurera : les Bullidées. L'autre partie, formée des Torna- GASTÉROPODES, I, 1 2 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. tellidées a été classée et décrite par d’Orbigny dans la famille des Pyramidellidées. ; | Après avoir publié ce volume, nous compléterons la des- cription des gastéropodes jurassiques de la France par un supplément qui comprendra une grande quantité d’espèces recueillies depuis le travaii de d’Orbigay. C’est surtout dans ce supplément que nous nous efforcerons de faire préva- loir une classification en rapport avec les progrès de la science, Depuis la mort de d’Orbigny, la paléontologie s’est développée rapidement. De là, pour nous, même en rédigeant ce volume que nous voulions calquer sur !e plan adopté par cet auteur, l'obligation de nous écarter parfois de la voie qu'ila frayée, et de tenir compte des progrès accomplis. C’eût été mal respecler sa mémoire que de nous attacher servilement à sa trace, sans vouloir embras- ser les horizons nouvellement découverts. Lui-même n’eût pas agi de la sorte. C'était un homme de progrès, et s’il avait foi dans la manière dont il avait placé ses jalons prin- cipaux, il savait parfaitement que, dans une science qui se forme, les faits nouveaux modifient sans cesse les questions de détail.mal jugées, au premier abord, faute d'éléments suffisants. A l’époque où il a écrit le Prodrome, on ne con- naissait les détails anatomiques que d’un petit nombre de mollusques, et les collections de fossiles jurassiques ren- fermaient peu de gastéropodes. La classification qu'il a publiée pour les genres et les espèces, a été nécessairement incomplète, quelquefois même inexacte. Il ne l’ignorait pas. Plusieurs fois, dans les dernières années de sa vie, il a ex- primé la nécessité de démembrer quelques genres et d'en remanier d’autres (1). En continuant son œuvre, nous (1) 1 a notamment exprimé cette nécessité dans des conversations TERRAIN JURASSIQUE. 3 avons tenté la réforme qu’il aurait faite, s’il eût vécu. Si donc, en quelques endroits, nous abandonnons le plan tracé par le Prodrome, nous ne nous écartons pas pour cela de la pensée de d’Orbigny. Nous avons obtenu, pour notre travail, le concours le plus empressé de la part des possesseurs de collections, et nous ne pouvons assez les remercier de la confiance avec laquelle ils ont mis leurs fossiles à notre disposition. Ja- mais paléontologistes n’ont eu à comparer autant de maté- riaux venus des divers points de la France que nous en avons réuni. Ceux qui prêtent ainsi leurs fossiles ne contri- buent pas moins que les auteurs eux-même aux progrès de la paléontologie. En décrivant les espèces, nous avons toujours eu soin d'indiquer le nom des personnes qui les possèdent. Une autre sorte de concours nous a été donné : des pa- léontologistes, en nous envoyant leurs collections, ont bien voulu, en même temps, nous indiquer les noms qu'ils avaient assignés aux fossiles nouveaux et nous com- muniquer les descriptions qu’ils se proposaient d’en faire. Parmi eux, nous citerons notamment M. Buviguier, connu par ses beaux travaux sur la Meuse et les Ardennes. Nous avons toujours été heureux d'accueillir toute collaboration d'auteurs qui ont bien voulu se conformer au plan de notre ouvrage. La paléontologie française est maintenant trop vaste pour être l’œuvre d’un seul; c’est une publication ouverte à tout paléontologiste sérieux qui veut suivre les classifications adoptées par ceux qui sont chargés de la rédaction, et par le Comité dirigeant. Plus elle réunira qu’il a eues avec M. Piette pendant l’année qui a précédé sa mort. Plu- sieurs des innovations introduites dans ce volume sont conformes à ses vues, (Nole de M. Pielte.) 4 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, d’efforts et de travaux, plus elle sera complète et digne de la popularité dont elle jouit. N’est-il pas juste, d’ailleurs, qu’on laisse à celui qui a trouvé les fossiles et les a distin- gués spécifiquement, le droit de leur assigner lui-même les noms qu'ils doivent porter? Cela est simplement de la pro- bité scientifique. EUGÈNE DESLONCHAMPS et PIETTE. GASTÉROPODES. Famille des Aporrhaïdées, Gray, 1857 (APORRHAIDÆ). Testà turritä, caudatä; labro dextro antice et postice si- nuoso, spissato vel alam ferente. Coquille turriculée, fusiforme ou subovale, terminée er avant par un canal. Bord droit bisinueux, muni d’un bour- relet ou se prolongeant en aile. Un sinus large et peu pro- fond ou un simple feston de l’aile, placé à la partie anté- rieure de la coquille, près de la naissance du canal, sert de passage à la tête de l’animal ; une sinuosité ou un feston peu important, situé à la partie postérieure du bord droit, permet à l’extrémité du pied de se développer hors de la coquille. Animal rampant sur un pied ovalaire. D'Orbigny a réuni dans le genre Ptérocère toutes les co- quilles jurassiques qui présentent la particularité d’avoir un bord droit qui se développe en aile, quand l’animal est adulte. Je suis loin de partager sa manière de voir, et peu de personnes sont disposées à l’adopter aujourd’hui. Les caractères tirés de l’aile sont importants sans doute : le dé- veloppement du bord droit est en rapport avec le besoin qu’a l’animal de se tenir en équilibre, et, par conséquent, avec son genre de locomotion ; il peut aussi servir à proté- ger, contre des chocs, des organes délicats; mais il est in- contestable que la faculté de former un appendice aliforme a été donnée à des mollusques d'organisation très-diffé- rente. Ce serait une faute de classer tous ceux qui en sont 6 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. pourvus dans la même famille; c'en est une plus grande de les ranger dans le même genre. Les études anatomiques, entreprises sur les mollusques, ont fait connaître, il y a déjà longtemps, que, parmi les coquilles placées par Linnée dans son genre Strombe et par Lamarck dans son genre Rostellaire, il y en a qui n’ont de commun avec les Strombidées que leur aile et leur si- nus. Ainsi, le ARostellaria pes pelicani, dont delle Chiaje à le premier figuré l’animal, n’est pas un gastéropode sauteur comme les autres Strombidées; ce n’est pas un zoophage perçant les coquilles de sa trompe, et suçant avee elle les liquides des mollusquest; c’est un animal pacifique, ram- pant sur un pied ovalaire, muni probablement de mà- choires cornées, vivantau milieu des végétaux et présentant de telles différences d’organisation avec les véritables Strombidées, que, dès 1836, Philippi proposa d’en faire un genre nouveau, sous le nom de Chenopus, et de le rappro- cher des Cerithium. M. Deshayes, qui a étudié les Chenopus d’une manière particulière, a aussi reconnu leurs analogies avec les Cé- rithes. «S'il est vrai, dit-il, comme nous le supposons, que « leurs animaux manquent de trompe et que leurs bouches .&soient munies de mâchoires cornées, ils se rapprochent «des Cérithes, au moins par leur manière de vivre. » Mais, après avoir signalé ces rapports, ce savant conchyliologiste s'arrête; il ne peut admettre, comme Philippi, que les Ché- nopes doivent. être classés dans la même famille que les Cérithes; entre ces deux genres d'animaux, il voit une tropgrande diversité de forme et d'organisation, etilajoute : « Les Séruthiolaria et les Chenopus doivent être séparés de «la famille des ailées, et former une petite famille à part. » {Voyez l'édition de Lamarck, par MM. Deshayes et Milne- TERRAIN JURASSIQUE, y Edwards.) Ainsi, reconnaissant les nombreux rapports des Chenopus avec les Struthiolaires que Lamarck avait placées dans la deuxième section de sa famille des Canalifères, et modifiant la classification de cet auteur, M. Deshayes a créé, pour ces coquilles, une famille à laquelle il n’a pas imposé de nom. M. Gray lui a donné celui d’Aporrhaidæ, et l’a placée parmi les Platypodes de son sous-ordre Æ0s- trifera. Par cette classification, il a séparé, d’une manière aussi heureuse que savante, les mollusques ailés, pourvus d'un pied propre à la reptation, des Strombidées z00- phages, également ailés, qui ne s’avancent qu’en sautant, sur leur pied divisé en deux. Il reste à savoir si cette famille, réduite de nos jours à un petit nombre d’espèces, a eu des représentants aux époques géologiques. Il y a, dans les terrains jurassique et crétacé, une légion de coquilles ailées qui ont très-peu de rapports avec les Strombidées. Dès la création du genre Chenopus, plusieurs auteurs ont reconnu leurs analogies avec le Rostellaria pes pelicam. Koch et Dunker, entrant résolûment dans les voies nouvelles, ont décrit, sous le nom de Chenopus, un grand nombre de fossiles (voyez Beiträge zur Kenntniss des norddeutsehen. oolithgebildes und dessen Versteinerungen). Mais la plupart des paléontologistes n’ont pas admis ce rap- prochement. D’Orbigny déclassant, dans son Prodrome, les Chenopus de Koch et Dunker, en a fait des Ptérocères. Une multitude de pionniers de la paléontologie ontsuivi son exemple. MM. Morris et Lycett se sont, à leur tour, occu- pés de ces coquilles; ils ont créé pour elles le genre Ala- ria, et, sans tenir compte des différences radicales qui les séparent des véritables Strombidées, ils les ont placées dans celte famille. Après eux, M. Pictet, reconnaissant les rapports des Alaires et des C'henopus, mais hésitant dans 8 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. ses opinions, malgré une vue assez nelte de la vérité, a réuni provisoirement aux Ptérocères les Alaires pourvus d’un sinus, et aux Rosteilaires ceux qui en sont dépourvus. Enfin Chenu, dans son Manuel de conchyliologie, place les Alaria parmi les Ptérocères, et les Chenopus, dont il signale pourtant les caractères principaux, parmi les Strombidées, avec lesquels il range aussi les Struthiolaires. Il faut se re- porter aux ouvrages des auteurs anglais, et surtout à Wood- ward, pour trouver des vues plus exactes sur ces fossiles. Ce dernier dit, dans son Traité élémentaire des coquilles récentes et fossiles, publié en 1861, p. 105 : « Environ cent « espèces de Ptérocères ont été énumérées par d’Orbigny, « depuis le lias jusqu’à la craie blanche. La plupart d’entre « eux doiventétrerapprochés des Aporrhaïis(1)(Cerithiadæ).n Plus loin, p. 127, il ajoute, en parlant des Chenopus : « Voir « Ptérocère et Rostellaire, environ deux cents espèces, « depuis le lias jusqu'au chalk, faisant probablement partie « de ce genre ou de genres voisins non encore constitués. » Ainsi, malgré de nombreuses hésitations, la science pa- léontologique en est arrivée à ce point qu’on reconnaît les analogies d’un grand nombre de coquilles ailées fossiles avec les Chenopus. En résulte-t-il que toutes les coquilles ailées jurassiques et crétacées rentrent naturellement dans la famille des Aporrhaïdées? Je ne le pense pas. Il y a quel- ques Ptérocères dans les étages jurassiques; il y a même des Strombes dans les étages crétacés; mais la plupart des coquilles ailées de ces terrains n’appartiennent ni à ces genres, ni à celui des Chénopes, ni aux genres voisins des Chénopes qui sont, comme eux et comme les Strombidées, (1) Les Aporrhaïs sont les mêmes coquilles que les Chenopus. C'est le nom qu’Aldrovande avait donné à ce genre dont il n'avait du reste nullement indiqué les caractères. TERRAIN JURASSIQUE. 9 pourvus d’un sinus ; elles appartiennent à une forme qui n’a plus d’analogues dans les mers actuelles, mais qui rappelle celle des Fuseaux, à un groupe pour lequel j'ai conservé le nom d’Alaria et qui a pour caractère le plus saillant d’être dépourvu de sinus. Ces coquilles doivent-elles être placées dans la même famille que les Chenopus ? Malgré les ana- logies qu’elles ont avec eux, on pourrait en douter, si l’on prêtait à la présence d’un sinus l'importance que Lamarck attachait à ce caractère. Voici comment il définit sa famille des Ailées qui correspond à celle des Strombidées des autres auteurs : « Coquille ayant un canal «plus ou moins long à la base de son ouverture, dont le « bord droit change avec l’âge et a un sinus inférieure- « ment. » À son point de vue, lie caractère tiré de la pré- sence du sinus a plus de valeur que celui de l’aile. — « Le « caractère essentiel de cette famille, dit-il, consiste dans « le développement singulier du bord droit de la coquille, « à un certain âge de l’animal, et surtout dans le sinus par- « ticulier qu’on observe constamment vers le bas de ce bord « lorsqu'il est développé en aile. » Ainsi, Lamarck a exclu des Strombidées toute coquille manquant de sinus; il voyait dans l’échancrure située à la partie antérieure du bord droit la trace d’un organe trop important pour classer, dans la même famille, les coquilles qui ont celte échancrure et celles qui ne l’ont pas. Il ne convient pas d'appliquer les principes de ce grand naturaliste à la famille des Aporrhaïdées ; leur sinus est trop peu considérable. Cependant un Alaire res- semble à un Fuseau, au moins autant qu'à un Ché- nope. Qu'on prenne une espèce dont le canal est droit, PAlaria myurus, par exemple; qu’on supprime ses deux digitations qui ne sont que la sécrétion de deux lanières 10 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. du manteau, lanières dont l'importance est si peu consi- dérable, chez tous les ailés, que lorsqu'elles ont formé ces appendices calcaires et. que l’animal est devenu vieux, elles s’atrophient et disparaissent parfois complétement, on aura une coquille dont la forme générale, la spire, l’ouverture, le canal, rappelleront tout à fait ceux des Fuseaux. Un seul caractère la fera distinguer : les ailes rudimentaires ou repos de bouche qu’on voit sur son dernier tour; mais ce caractère, en la séparant des Fuseaux, est un trait de plus qui la relie aux Muricidées; car il est un des apanages de cette famille dans le monde des mollusques vivants, et, si l’on peut admettre qu'aux époques géologiques, la nature, variant ses procédés, l’a donné à des animaux voisins des Chenopus, au moins il ne doit pas être considéré comme un lien qui rattache ces derniers aux Alaires. Si, au lieu de comparer à un Fuseau cet Alaria myurus dépouillé de ses digitations, on le place à côté d’un Chénope, on voit au premier coup d'œil qu’il n’en a ni le canal en gouttière, ni le large sinus à la base du bord droit, et que rien, après la disparition de l’aile, ne le rattache à ce genre. Il semble donc que l’on pourrait, à ne considérer que la coquille, rapprocher les Alaires des Muricidées avec autant de raison que des Aporrhaïdées. Toutefois, comme on n’en connaît pas l’animal, comme le sinus des Chenopus est peu important et qu'entre les Alaires et les Chénopes il ya une transition de formes presque insensible, comme les auteurs les plus au courant de la science les classent à côté les uns des autres, et que cette manière de voir permet de se conformer plus facilement à l’ordre de succession adopté par d’Orbigny pour les genres, je placerai les Alaires dans la famille des Aporrhaïdées, sous la réserve des observations que je viens de faire. TERRAIN JURASSIQUE. 11 Genus alaria, Morris et Lycett, 1850 (1). Testa turrita, alata et caudata; spira gibbosa, vel varicibus mucronisve munita; canalis posterior nullus ; labrum sinis- trum vix callosum ; labrum dextrum nunquam sinu incisum, nec ulira anfractum penultimum extensum. Ala digitata vel palmata, non canali contiqua. Coquille turriculée, fusiforme, terminée antérieurement par un canal. Aile digitée ou palmée, séparée du canal, sans cependant être échancrée par aucun sinus; formée par le prolongement du bord libre du dernier tour, elle s'applique contre l’avant-dernier, et n’adhère jamais au reste de la spire. Pas de canal postérieur. Les digitations sont ordinairement isolées les unes des autres; parfois elles sont réunies par un feston de l'aile. Creusées du côté de l’ouverture quand l’animal est jeune, elles s’épaississent et oblitèrent leurs gouttières quand il devient vieux; rarement elles sont au nombre de plus de deux; certaines espèces n’en ont qu’une. Le canal respira- toire peut être aplati ou arrondi; ses formes varient; mais il est presque toujours long, recourbé et tordu sur lui- même ; l’Alaire l’encroûte plus ou moins en vieillissant. Ces animaux éprouvent dans leur croissance des temps d’arrêt qui sont marqués, tantôt par des varices, tantôt par des épines ou des gibbosités. Les varices se reproduisent sur les divers tours, à des intervalles réglés ou inégaux, selon les espèces et les individus; les épines n’affectent que les deux derniers tours de spire et surtout le dernier; les gib- bosités ne déforment que le dernier; elles sont presque toujours placées sur le côté opposé à l'aile; c’est là aussi qu’on voit le plus souvent les épines. La columelle est par- (1) Voyez À Monograph of the Mollusca from the Great Oolithe, chiefly from Minchinhamptlon, part, 1, p. 15. 12 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. fois recouverte d’une très-légère callosité qui ne dépasse pas le dernier tour. Les Alaires ont les premiers tours de spire lisses. Les ornements des autres sont des carènes transversales, des côtes et des filets transversaux, des côtes et des granules épineux, longitudinaux; ceux du dernier tour diffèrent de ceux des tours précédents. Les limites que je donne à ce genre ne sont pas absolu- ment celles qui lui ont été assignées par MM. Morris et Ly- cett. Voici comment ces auteurs définissent les Alaires : « Coquille turriculée, pourvue d’un sinus et d’un canal à la « partie antérieure de l'ouverture. Aile entière ou digitée. « Pas de canal postérieur. Bord columellaire sans callo- [( = sité, ne s'étendant jamais sur l’avant-dernier tour; bord « droit s'appliquant parfois sur une partie de l’avant-der- a nier tour. Canal antérieur allongé ou court. « Ce genre est formé pour recevoir un groupe nombreux « de coquilles ailées. Un seul caractère les sépare des Strom- « bes, des Rostellaires et des Ptérocères ; mais son importance « est décisive; elles n’ont pas de canal postérieur contre « la spire. C’est dans ce groupe qu'il faut ranger le plus « grand nombre de Strombidées trouvées dans notre grande « oolithe. Le caractère de l’aile est varié : tantôt elle con- « siste en une simple apophyse non divisée, tantôt elle est « partagée en deux ou plusieurs digitations. Le canal peut « être indifféremment court et étroit, ou allongé et courbé. « Une légère callosité, qui n’est pas toujours visible, couvre « la columelle; très-différente de celle qui encroûte le bord « gauche des Rostellaires, elle ne se prolonge jamais pos « térieurement en une épaisse arêle. L’aile, dans quelques « circonstances, s'étend légèrement sur l’avant-dernier « tour, qui est sa dernière limite. TERRAIN JURASSIQUE. 13 « Un autre caractère de quelque importance, noté d’a- « bord par M. Eudes Deslongchamps, paraît appartenir à « ce groupe de coquilles : l’animal, après avoir développé « le côté droit de la coquille, continue à augmenter en « croissance, et, comme les Murex et les Ranelles, produit « une nouvelle aile étendue et digitée, semblable et générale- « ment opposée à la première. Ce caractère ne se retrouve « jamais dans les Rostellaires et les Ptérocères récents. » Ainsi les Alaires, suivant ces auteurs, sont pourvus d’un sinus, comme les autres Strombidées, et appartiennent à la même famille. C’est une grave erreur de leur part. Parmi les fossiles qu'ils ont décrits comme A/aria, les uns ont un sinus, les autres n’en ont pas; les premiers, qui sont en petit nombre, rappellent les Chenopus par la forme générale de leur coquille, par celle de leur aile, de leur sinus anté- rieur, et par la présence d’un sinus postérieur : tels sont les Alaria pagoda, paradoza, atractoïdes, ete... Je les ai placés dans la famille des Aporrhaïdées, et les ai rapportés aux genres Chenopus et Diarthema. Les autres, qui manquent de sinus, sont très-nombreux; j'ai conservé pour eux le nom d’Alaria, parce que, parmi eux, sont les espèces prises pour type de ce genre par MM. Morris et Lycett. Je les ai aussi placés, mais non sans hésitation, dans la famille des Aporrhaïdées, après avoir fait remarquer leurs rapports avec les Muricidées. On peut justifier leur classement près des Chénopes, en faisant observer que la tête de l'animal pou- vait dépasser le bord de la coquille entre la digitation an- térieure et le canal, et que la partie postérieure de son pied pouvait s'étendre entre la spire et la digitation qui en est voisine. Quoi qu'il en soit, ces organes n’ont pas laissé de trace sur la coquille, et c’est là une différence considé- rable entre les Chénopes et les Alaires. 14 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Plusieurs auteurs, et MM. Morris et Lycett sont de ce nombre, ne se sont pas rendu suffisamment compte de ce que l’on appelle un sinus, Quand Lamarck a indiqué ce caractère, comme le plus essentiel de la famille des Aiïlées, il a eu soin de faire remarquer que ce sinus a une forme qui lui est propre. C’est ce qui résulte du mot particulier, par lequel il l’a qualifié dans la phrase suivante : « Le ca- « ractère essentiel de cette famille consiste surlout dans le « sinus particulier qu’on observe vers le bas du bord droit.» Ce qu’on appelle sinus chez les Plérocères, les fostellaires et les Strombes, ce ne sont pas les festons de l'aile entre deux digitations, ou entre une digitation et le canal; ce sont de véritables échancrures entaillant le bord de la coquille, échancrures arrondies, à bords versants, lisses intérieure- ment, manifestement faites pour laisser passer un organe dont elles sont en quelque sorte le canal. Entre ces échan- crures et les sinuosités que produit le manteau en jetant des lanières qui font naïître des digitations, il y a une dilfé- rence immense. Les festons des Alaires, considérés dans les limites que j’assigne à ce genre, nes ont que des jeux du manteau, organe trop peu important pour baser une bonne classificalion; ils sont en tout point assimilables aux sinuosités sans caractère que forment entre elles deux di- gitations d’un Plérocère; aux endroits où ils se manifes- tent, que ce soit près du canal ou près de la spire, le bord de la coquille n’est pas plus surbaïissé ni plusversant qu'ailleurs; il n’est ni échaneré ni taillé en goultière pour laisser passer la tête, la trompe ou le pied. Les Alaires, manquant de sinus, sont dépourvus du caractère le plus important de la famille des Strombidées; ils ne peuvent y être classés. Le défaut de sinus doit aussi empêcher de confondre ces fossiles avec les Chénopesetles Diarthema. M. Eudes Des- TERRAIN JURASSIQUE. 45 longchamps, l’un des premiers auteurs qui aient décrit des coquilles ailées jurassiques, à parfaitement compris que celles qui sont pourvues de sinus ne doivent pas être pla- cées dans le même genre que celles qui n’en ont pas. Il est vrai qu'il tombe dans l'erreur en rangeant les premières parmi les Ptérocères, et les secondes parmi les Rostellaires ; mais il a eu l'intuition de la vérité, il a vu très-nettement qu’il convenait de créer de nouveaux genres, et, s’il ne l’a pas fait, c’est parce qu’il a manqué d’audace plutôt que d’idées justes. Dans les Mémoires de la Société linnéenne de Normandie, tome VIT, p. 460, il parle de certains caractères qui éloignent les Aïlés, qu’il a décrits, des Rostellaires et des Ptérocères, el qui les rapprochent des Fuseaux, des Tritons et des Ranelles. Plus loin, p. 461, il ajoute : « Si, « par la suite, les conchyliologistes ne jugent pas à propos « de faire des genres particuliers de deux ou trois espèces « qui m'ont présenté des différences remarquables dans la « conformation de leur bord droit, et surtout cette parti- « cularité de reformer une nouvelle aile après la première, il « est évident que la caractéristique de la famille des Ailés « et des genres qu’elle comprend, devra être modifiée. » Eafin, il dit, p. 178 : «Ilest probable que nosAilés fossiles « différaient généralement, par la structure de leur ani- « mal, des Aiïlés vivants.» Il est donc certain qu’en pla- çant ses Ailés jurassiques dans les genres Ptérocère et Ros- tellaire, M. Eudes Deslongchamps a su qu’il faisait un classement inexact. M. Pictet a suivi la même voie; il a très-bien vu que les Alaires véritables n’ont pas de sinus; il reproche à d’Orbigny de lesavoir placés parmi les Plérocères, et, par unesiagulière contradiction, 1l les classe lui-même avec les Rostellaires qui ont un sinus très-remarquable. 1l est vrai qu’il fait obser- 16 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. ver qu’ils ont aussi des analogies avec les Chénopes; mais il n’a pas attaché assez d'importance aux différences qui séparent les Rostellaires des Chenopus, puisque, provisoire- ment, il a réuni ces deux genres sous le nom de Rostellaire. En résumé, les traits qui caractérisent les Alaires, comme genre, sont le manque de sinus, l'absence de canal posté- rieur, le peu d'importance de la callosité columellaire, la forme de l'aile digitée, séparée à la fois du canal et des premiers tours de la spire, la nudité des premiers tours qui sont lisses et convexes, la carène des derniers, enfin la faculté de pousser, à diverses époques de la croissance, des varices, des pointes et des gibbosités, traces évidentes d’ailes rudimentaires qui apparaissent de préférence sur le côté opposé à l’aile définitive. Toutes les espèces d’Alaires ne présentent pas cette dernière particularité avec le même degré de force; il y en a chez lesquelles elle ne se révèle que par une épine presque imperceptible, placée sur une des carènes. Les Strombes et les Rostellaires ont aussi très- souvent des varices sur leurs spires, mais jamais de poin- tes, et très-rarement des gibbosités sur la partie du der- nier tour opposée à l'aile. Alaria? incertissima (Terquem), 1855. Pi. + DE. d- SYNONYMIE. 1855 Pterocera? (Terquem) Paléont. de l'Ét. inf. de la form. lia- sique du Luxembourg et de Hettange, p. 57, pl. xvu, fig. 4. Testâ turritä; anfractibus angulosis, transverse striatis, longitudinaliter costatis. Coquille turriculée, composée de tours anguleux, tra- versés par de minces filets qui se croisent avec des côtes TERRAIN JURASSIQUE. 17 longitudinales assez grosses. L'ouverture et la pointe de la coquille manquent. OBsERVATIONS. —M. Terquem, qui a classé, décrit et figuré cette coquille, sans toutefois lui donner de nom, dit qu'il a été conduit à la ranger parmi les Ptérocères par l’analo- gie que ses ornements présentent avec ceux de certaines espèces décrites par M. Eudes Deslongchamps. Je serais plutôt d'avis, en considérant ses ornements, de la rappro- cher des Purpurines. On n’a pas encore trouvé de coquille vraiment pourvue d’aile, dans l'étage sinémurien. Si je ne déclasse pas cette espèce, c’est parce que le seul fragment qu’on en connaisse est trop incomplet pour être rangé dans un genre, avec certitude. Dimensions. — Longueur du fragment, 9 millimètres ; largeur maximum, 5 millimètres. LocaziTÉ. — Hettange (Moselle). — Étage sinémurien, — Très-rare. — Collection de M. Terquem. EXPLICATION DE LA FIGURE. — PI. 4, fig. 1, coquille deux fois grossie, vue du côté opposé à l’ouverture. A côté, est une ligne représentant la grandeur naturelle du fossile. Alaria? élongata (Piette et Eug. Desl.). PI. 1, fig. 4-6. Testà elongatä, turriculaté ; anfractibus numerosis, trans- verse tenuissimeque striatis, octo costas conspicuas longitudi- naliter ferentibus; canali recto ; aperturû elongatä. Coquille turriculée, très-allongée, composée d’un grand nombre de tours convexes, couverts de minces filets trans- versaux et ornés chacun de huit grosses côtes longitudi- pales, un peu obliques et arquées, prenant naissance aux sutures et devenant légèrement anguleuses vers le milieu GASTÉROPODES, IL, 2 18 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. des tours. L'état de détérioration du fossile ne permet pas de décrire exactement les ornements du dernier tour dont la partie antérieure est couverte de filets transversaux. Co- lumelle à peine calleuse. Ouverture ovale, étroite, allon- gée. L’unique spécimen que nous ayons a l’extrémité du canal un peu fracturée; ce canal parait droit. Aile inconnue. DIMENSIONS. — Hauteur présumée de la coquille, 40 mil- limètres ; hauteur de notre fragment, 35 millimètres ; hau- teur du dernier tour, canal compris, 45 millimètres ; lar- geur du dernier tour, sans aile, 10 millimètres. OBSERVATIONS. — C’est avec hésitation que nous avons placé celte coquille parmi les Alaires ; elle n’en a pas le canal, et rien n’annonce, sur son dernier tour, la présence des carènes si ordinaires à ce genre. Assez voisine des Cé- rithes, elle a les tours plus hauts et le canal plus allongé que ne les ont ces mollusques. Ses ornements ont une grande affinité avec ceux des Alaria hœrens et Martini; mais elle a moins de côtes et une spire plus allongée que l’Alaria Martini; elle n’a pas les varices de l’A/aria hœærens, dont les côtes pointues ont d’ail- leurs une forme particulière, et dont les tours sont plus nombreux et moins hauts que les siens. LOCALITÉS. — May (Calvados). Lias moyen. — Collec- ion de M. Eugène Deslongchamps. — Très-rare. EXPL. DES FIGURES. — PI. 1, fig. 4, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture ; fig. 5, la même vue du côté opposé : fig. 6, un tour de spire quatre fois grossi. Alaria semicostulata, (Piet. et Eug. Desl.). PI, 4, fig. 7-9. Testa elongata, fusiformis, transverse striata ; anfractus numerosi, convexi, in medio vix carinati; Carina, in primis TERRAIN JURASSIQUE. 19 anfractibus subspinosa, deficit in penultimo, duobusque spinis insignis apparet in ultimo; canalis extremitas, labri expan- sio, supremaque spira ignotæ sunt. Coquille turriculée, allongée, fusiforme, composée de tours convexes, très-faiblement carénés vers le milieu et ornés de minces filets transversaux. Les filets de la partie postérieure des tours sont plus fins que ceux de leur partie antérieure. La carène des premiers tours qu’on voit sur les spécimens brisés qui nous ont servi de types, est saillante et pourvue de petits granules épineux qui se prolongent en s’effaçant vers la suture antérieure et forment de minces côtes longitudinales, obliques. Ces côtes disparaissent sur l’avant-dernier tour dont la carène est remplacée par une côte transversale de taille médiocre. Entre eile et la su- ture antérieure, sont deux autres côtes de même taille, alternant avec des filets transversaux plus minces. La ca- rène reparaît sur le dernier tour et portedeux petits ren- flements épineux, l’un opposé à l'aile, c’est le plus saïllant, l’autre placé à égale distance entre le premier renflement et l'aile. Canal obliquement strié, se prolongeant, à sa nais- sance, en droite ligne, dans la direction de l'axe. Les in- dividus d’après lesquels nous décrivons cette espèce, ayant cette partie de la coquille brisée, n’ont pu nous servir à déterminer sa direction d’une manière complète, et nous ignorons s’il se recourbe vers son extrémité. Aile incon- nue. DiMENSIONS. — Hauteur probable de la coquille, 17 mil- limètres; largeur du dernier tour, aile non comprise, 8 millimètres et demi. É RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Celle espèce se rapporte par son ornementation à un type assez fréquent dans les étages jurassiques. Elle à une carène granuleuse comme l'A/aria 20 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, subpunctata, mais cette carène s’efface avec les granules sur l’avant-dernier tour ; d’ailleurs, elle a des filets trans- versaux disposés d’une façon qui lui est propre, et sa forme générale, commeses renflements épineux, s'oppose à ce qu’on la confonde avec aucune autre. LocaLITÉ. — On trouve cetie espèce à May, dans le lias moyen (étage liasien). — Très-rare. — Collection de M. Deslongchamps. — Deux échantillons. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 1, fig. 7, coquille grossie quatre fois, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 8, la même de grandeur naturelle, vue du côté de la base ; fig. 9, la même de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouver- ture. Alaria Eudesii (d'Orbigny, 1855). PI. 1, fig. 12-14. SYNONYMIE. 1842 Rostellaria trifida, (Eud. Desl.) Mém. de la Soc. linnéenne de Normandie, t. VII, p. 171 et suiv., pl. 1x, fig. 20 et 31. 1855 Plerocera Eudesii, (d’Orb.) Paléont. française, terr. jurass., t. IL, pl. ccccxxix, fig. 5 et 6. DraAGNosE. — Testä elongatä, turrità ; anfractibus 6-8 con- vexis, tribus primis lœvigatis, aliis transverse striatis et ca- rinati$, ultimo bicarinato, antice sublævigato; carinä poste- riore eminente spinamque ferente; carinà anleriore parum indicatà. Coquille fusiforme, allongée, composée de 6 ou 8 tours de spire. Les trois ou quatre premiers sont lisses, con- vexes, et se développent avec ampleur. Les quatre autres portent une très-forte carène médiane, et sont couverts de minces filets transversaux. Ces filets, assez apparentssur TERRAIN JURASSIQUE. 21 le cinquième tour, deviennent très-fins et difficiles à distin- guer sur les derniers. Leur nombre varie suivant les tours. Sur le cinquième, j'en ai compté un entre la carène et la suture postérieure, et deux entre la carène et la suture antérieure. Sur le sixième, j'en ai compté cinq. Vus à la loupe, ils paraissent irrégulièrement granuleux. Le dernier tour porte deux carènes : sa carène antérieure est peu sail- lante et presque complétement effacée; c’est un angle émoussé plutôt qu’une véritable carène ; sa carène posté- rieure est très-accentuée ; elle donne naissance, sur le côté opposé à l’aile, à un petit renflement lamelleux qui fait paraître le dernier tour très-large, quand on pose le fos- sile sur l’ouverture, Dessous du dernier tour lisse ou ayant des filets transversaux, presque imperceptibles, qui coupent à angle droit des stries d’accroissement assez apparentes. La carène postérieure du dernier tour se prolonge proba- blement en digitation, mais les spécimens, qui m'ont été confiés, n’ont plus ni digitation ni canal. Cette espèce pa- raîit perdre ses filets transversaux en vieillissant; cepen- dant il est possible que le mauvais état de conservation des individus de grande taille trouvés jusqu’à ce jour, soit la seule cause de leur disparition. Ouverture subtriangu- laire. Figurée et nommée par d’Orbigny, cette coquille avait été considérée comme une variété de l’Alaria trifida, par Eudes Deslongchamps ; elle n’a pas encore été décrite. La figure qu’en a donnée d’Orbigny est mauvaise; elle n’indi- que pas les filets du fossile et donne à ses premiers tours de spire une carène qu’ils n’ont pas. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, sans le canal, 40 mil- limètres et demi. Largeur du dernier tour, sans l'aile, 6 millimètres et demi. Hauteur du dernier tour, sans le 22 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, canal, 5 millimètres. J'indique ici les dimensions du spéci- men figuré, mais il y a des individus d’une taille quatre fois plus grande. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est l’une de celles qu'on a confondues avec l’Alaria trifida. M. Eudes Deslongchamps, qui l’a figurée le premier comme une va- riété du Æostellaria trifida, dit qu'elle en diffère par sa taille plus petite, par sa surface lisse et son dernier tour renflé. Il ajoute qu’elle forme peut-être une espèce dis- tincte. D'Orbigny en a fait le Pterocera Eudesii, quoiqu’elle n'ait aucune apparence de sinus. Elle diffère de toutes les espèces dites trifida, par l'ordonnance de ses filets, par ses premiers tours convexes, lisses et sans carène. Au pre- mier coup d'œil, on la confondrait avec l’Alaria Doublieri, mais celle-ci n’a que le dessous de son dernier tour strié, et la carène antérieure de ce tour est plus accentuée que celle de l’Alaria Eudesii. LocaLITÉ. — On trouve cette espèce dans le lias moyen de Fontaine-Étoupefour. — Rare. Collection de M. Eudes Deslongchamps. Quatre échantillons. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 1, fig. 12, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de la base. Fig. 13, la même grossie quatre fois, vue du côté opposé à l'ouverture. Fig. 14, la même, de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture. Alaria? subpunctata. Munster (Sp.), 1843. PI. 3, fig. 3-5. SYNONYMIE. 1S43 Pterocera subpunctata, (Muost., Goldf.) Il, p. 16, pl. cLxx, fig. 7. 1846 — — W'Orbigay) Prod. de Paléont.strat., CL pr20r TERRAIN JURASSIQUE. 93 4855 Pterocera subpunctata, (d'Orbigny) Paléont. française des terr. jurass., t. Il, pl. cecexxix, fig. 3 et 4. Testà turrité; anfractibus numerosis, in medio carinafis ; carinis granulosis ; suturû canaliculatà ; ultimo anfractu bian- gulato, antice transverse striato. Totà testà longitudinaliter tenuissime striatä. Aperturd subquadrangulä. Canali aläque ignotis. Coquille turriculée, allongée, composée de neuf tours carénés vers leur milieu, couverts de stries dans le sens de l'accroissement et portant, sur leur carène, une rangée de granules allongés, très-rapprochés les uns des autres. Dernier tour bicaréné. Dessous du dernier tour parcouru transversalement par 12 stries très-apparentes. Suture ca- naliculée. Ouverture large, subquadrangulaire. Canal et ailes inconnus. VARIÉTÉ. — M. Terquem m'a communiqué une variété de cette espèce, trouvée à Jamelshaufen (Wurtemberg), dans la zone à Ammonites opalinus, Jüra brun, «, de M. Quenstedt. Elle m'a paru présenter des différences très-notables avec le fossile figuré dans Goldfus. Voici la description de cette coquille dont il conviendrait peut-être de faire une espèce : Coquille turriculée, allongée, composée de sept ou neuf tours convexes; les premiers sont lisses, les autres sont ornés de fines côtes longitudinales qui se croisent avec trois filels transversaux et forment, aux points d’intersec- tion, de petites granulations. Les quatre derniers tours sont carénés, ou plutôt anguleux au milieu et finement striés dans le sens de l’accroissement ; leur carène porte des gra- nulations., Dessous du dernier tour trop mal conservé pour que j'en indique les ornements d’une manière précise; on y remarque de nombreuses stries d’accroissement. Le der- 24 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nier tour a deux carènes qui donnent naissance, en se pro- longeant, à deux digitations. Canal recourbé en arrière. Dimensions. — Longueur de la coquille, sans le canal, 21 millimètres ; longueur du dernier tour, 41 millimètres; largeur du dernier tour, 41 millimètres. OBSERVATIONS. — Je reproduis ici les figures de cette es- pèce données par Munster et par d’Orbigny, quoique je doute qu’on la rencontre en France. Je ne l’ai pas trouvée dans la collection de ce dernier ; le fossile étiqueté par lui : Pterocera subpunctata, est un Alaria reticulata mal con- servé; la figure qu'il a donnée est une copie de celle de Goldfus, et il me paraît douteux que la coquille représen- tée par cet auteur, soit réellement ailée. LOCALITÉS. — D'Orbigny, dans son Prodrome, signale cette espèce à Pimperdu, près Salins (Jura). On la rencon- tre à Amberg, à Banz et à Jamelshaufen, en Allemagne. — Étage liasien. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl]. 3, fig. 3, coquille, de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 4, la même, grossie quatre fois, vue du côté opposé; fig. 5, va- riélé de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouver- ture. Alaria Dumortieri, Piette. PI. 2, fig. 5-7, et PI. 3, fig. 6. e Le Testä turritä, fusiformi; anfractibus numerosis, convexis, in medio carinatis, transverse et inæqualiter antice striatis ; ultimo fere lœvigato, unam ferente spinam ad carinam ; canali recto ? DraGNosE. — Coquille turriculée, fusiforme, composée de tours nombreux, convexes. Les derniers sont carénés vers leur milieu, et couverts de minces filets transversaux. TERRAIN JURASSIQUE, 25 Les filets sont de grosseur inégale, et leur nombre varie suivant les tours. Entre la carène et la suture postérieure de chaque tour, il n’y en a qu’un accompagnant la carène ; parfois cependant on en remarque un autre le long de la suture. À la partie antérieure des tours du milieu de la spire, il y a trois filets assez gros. Il y en a cinq sur l’a- vant-dernier tour, entre la carène et la suture antérieure, et ils sont placés de telle sorte qu'entre deux gros il y en ait toujours un petit. La carène du dernier tour est très- accentuée ; elle a un renflement sur le côté opposé à l’aile. En avant de cette carène, sont cinq filets transversaux, parmi lesquels il y en a deux plus apparents que les au- tres. Ces filets vont en s’effaçant vers l'aile. Dessous du dernier tour couvert de minces filets transversaux, à peine visibles. Toute la coquille est couverte de stries d’accrois- sement fort délicates. Aile inconnue. Canal droit, dans toule la partie qui est connue. Dimensions. — Hauteur présumée de la coquille, 14 mil- limètres. Hauteur du fragment figuré, 10 millimètres 1/2. Hauteur du dernier tour avec une portion du canal, 5 mil- limètres 1/2. Largeur du dernier tour, 6 millimètres 1/2. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Assez voisine de l’Alaria Eudesii, cette espèce a les carènes moins accentuées, le dernier tour moins large, l’ouverture moins triangulaire, et les filets différemment arrangés. LocauTé. — La Verpillière (Isère). Étage toarcien. Très- rare. Collection de M. Dumortier. Un échantillon. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 9, fig. 5, coquille grossie trois fois, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 6, la même de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture ; fig. 7, portion de l’avant-dernier tour grossie dix fois. PI. 3, fig. 6, coquille deux fois grossie, vue de la base. 26 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Alaria ? Parizoti, Piette. PI. 2, fig. 4,2. Testä turritä ; anfractibus numerosis, in medio carinatis, tuberculatis ; ultimo biangulato. Coquille turriculée, allongée, composée d’un grand nombre de tours convexes, anguleux vers le milieu. Onze grosses granulations rangées transversalement sur le mi- lieu de chaque tour en sont l’ornement. Le dernier tour, sur lequel les granulations tendent à s’effacer, est bian- guleux; sur l’angle antérieur est une côte transversale. Suture profonde et légèrement canaliculée. Jl est proba- ble que des filets transversaux, très-fins, parcourent la co- quille ; je crois en avoir distingué quelques traces; cepen- dant, l’état de conservation imparfaite du seul spécimen qui m'ait été confié, me laisse quelques doutes à cet égard. Canal et aile inconnus. Classification douteuse. DIMENSIONS. — Hauteur des trois derniers tours, 9 mil- limèêtres. Hauteur du dernier tour, sans le canal, 6 milli- mètres. Largeur du dernier tour, sans l’aile, 4 millimètres 1/2. OBSERVATIONS. — Voisine de l’A/aria elongata, celte es- pèce a les tours plus anguleux, et ses tubercules ou côtes sont plus arrondis que les siens. LOcaLITÉ. — Environs de Belfort (Haut-Rhin), dans les marnes à trochus. Étage toarcien. Collection de M. Parizot. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 2, fig. 1, coquille grossie cinq fois, vue du côté de l’ouverture. Fig. 2, la même de grandeur naturelle, vue du côté opposé. TERRAIN JURASSIQUE. 97 Alaria reticulata, Piette. Bl'ut fig:)45,046rèt.P1.3, fig. H ,-2. SYNONYMIE : 1847 Pterocera subpunctata? (d'Orbigny) Prod. de Paléont.strat., LL, p.291. Testà turrité, fusiform ; anfractibus 1-8, primis lœvigatis, rotundatis ; aliis in medio angulatis, longitudinaliter trans- verseque striatis ; ultimo bicarinato et transverse striato. Ca- nali recto ? Labri expansione in digitationes productä? Coquille turriculée, fusiforme, composée de sept ou huit tours convexes. Les premiers sont lisses et arrondis, Sur le cinquième, on voit ordinairement naître trois filets transversaux, qui bientôt augmentent en nombre et se croi- sent avec de nombreuses et minces côtes longitudinales. Les derniers tours sont anguleux. Leurs côtes longitudi- nales, se brisant sur leur angle, aboutissent à leurs deux sutures, Le nombre des filets transversaux paraît variable. Entre la suture postérieure et l’angle d’un tour, il n’y en a jamais qu’un. Il y en a quatre, y compris celui de langle, entre cet angle et la suture antérieure de l’avant-dernier tour. Le dernier tour est bicaréné ; les côtes longitudinales y disparaissent ou deviennent des filets si minces qu’on les voit à peine; il a un filet transversal entre la carène et la suture; il en a trois qui sont granuleux, entre les deux carènes. La carène postérieure a un renflement épineux sur le côté opposé à l'aile. Dessous du dernier tour lisse ou orné d’un seul filet transversal, Ouverture large, sub- quadrangulaire. Canal droit, autant qu’on peut en juger par les spécimens incomplets que j'ai sous les yeux. L’aile ne m'est connue qu'imparfaitement. À sa naissance, elle pa- 28 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. raît avoir au moins une digitation placée dans le prolonge- ment de la carène postérieure. Dimensions. — Hauteur de la coquille, 10 millimètres. Hauteur du dernier tour, à millimètres. Largeur du der- nier tour, y compris une partie de l'aile, 5 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce, au premier abord, sem- ble identique avec l’Alaria gracilis; elle en est pourtant assez éloignée. Cette dernière a les tours bicarénés et apla- tis vers leur milieu; elle n’a pas de côtes transversales au- tres que ses carènes, mais elle a des côtes longitudinales qui apparaissent encore très-nettement sur le dernier tour. L’Alaria subpunctata (Munster) serait peut-être assez voi- sine de notre espèce; toutefois, la figure de Goldfus, non plus que celle qu’en a donnée d’Orbigny, ne parait pas se rapporter à notre type. Elles ne présentent rien de l'aspect réticulé qu’a notre fossile. LOCALITÉS. — On trouve cette coquille dans le lias supé- rieur (Et. toarcien) d’Aresche, de Salins (Jura), de Besan- con (Doubs), et dans les marnes à posidonies d'Uhrweiler (Bas-Rhin). Collection de M. Dumortier, de la Sorbonne et de M. Terquem. Assez commune. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl, 1, fig. 45, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture ; fig. 16, la même quatre fois grossie, PI. 3, fig. 4, la même grossie trois fois et demie, vue du côté de l'ouverture ; fig. 2, la même grossie deux fois, vue du côté de la base. Alaria? Perrieri, Piel. et Eug. Desl. PL.1,f2,40, 44. Testä elongatä, turritä; anfractibus 10, primis convexis, aliis angulosis, omnibus transverse tenuissimeque striatis, costas spinosas ferentibus; canali recto? TERRAIN JURASSIQUE. 29 Coquille fusiforme, allongée, composée de dix tours de spire convexes, ornés de nombreux filets transversaux, ré- guliers et très-fins et de côtes longitudinales. Les côtes des premiers tours sont au nombre de douze ou de qua- torze sur chacun d’eux; elles sont étroites, un peu obli- ques, flexueuses ou plutôt brisées vers le milieu. Celles des derniers sont au nombre de huit; elles sont droites, pren- nent naissance près de la suture postérieure, deviennent épineuses vers le milieu et s’effacent brusquement près de la sulure antérieure. Le seul spécimen de cette espèce que nous ayons eu sous les yeux a le dernier tour dépourvu de test; mais son moule intérieur laisse apercevoir de petits tubercules allongés, aux places où doivent se trouver les côtes épineuses, et fait deviner un , angle ou carène bifurquée, sur laquelle sont rangés ces tu- bercules. Canal droit, dirigé dans le sens de l’axe, si toute- fois on peut juger entièrement de sa direction par l’échan- tillon incomplet qui nous à été confié. Aile inconnue. DimENSIONS. — Hauteur, avec le canal, 20 millimètres; largeur du dernier tour, sans l’aile, 7 millimètres. OBSERVATIONS. — Celte espèce, que nous classons avec doute dans le genre Alaria, n’est peut-être qu’un Cerithium ou un Æusus. Très-voisine par ses ornements du Cerithium multiforme, elle a le canal plus long, les tours de spire plus anguleux, les côtes longitudinales plus nombreuses. Elle se rapproche aussi de l’Alaria hamus ; mais la disposition de ses filets transversaux, la forme de ses côtes longitudinales et leur persistance sur le dernier tour, la font distinguer fa- cilement; enfin elle n’a ni les varices, ni la longue spire de l’Alaria hœrens, avec lequel elle a quelque ressemblance. LocaLiré. — Ducy (Calvados). Oolithe ferrugineuse, Étage bajocien. Rare. Collection de M. Perrier. 90 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, ExpL. DES FIGURES. — PI, 1, fig. 10, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 11, la même, grossie deux fois. Alaria myurus, Eud. Desl,, 1842. PI. 2, fig. 8-11, et PI. 6, fig. 11,12. SYNONYMIE. 1842 Rostellaria myurus, (Eudes Deslongehamps) Mém. de la Soc. linnéenne de Normandie, t. VI, p. 176, pl. 1x, fig. 23-25. 14847 Pterocera myurus, (d'Orbigny) Prod. de Paléont. strat., td, p. 210. Testà fusiformi; anfractibus 9-10 convexis, transverse striatis, ultimo bicarinato; cariné superiori spinigerà ; spino ort opposito ; aperturà oblongä ; labro sinistro calloso ; canali levissime recurvo ; duobus digitis e carinis nascentibus, stria- tis, trigonis, longis curvisque. Coquille fusiforme, composée de 9 ou 10 tours convexes; les premiers paraissent lisses; les autres sont couverts de minces filets transversaux, séparés par des sillons réguliers. Vers le milieu de l’avant-dernier tour, un de ces filets devient proéminent. Dernier tour bicaréné. La carène postérieure, plus saillante que l’autre, donne naissance à une ou deux pointes ou épines, de coupe trian- gulaire, qui ne sont autres que des ailes rudimentaires, correspondant à des témps d’arrêt dans la croissance de l'animal. Le nombre de ces épines varie suivant les indi- vidus. Un des spécimens qui nous ont été confiés en a deux : une très-petite sur le côté opposé à l'aile, l’autre à distance égale entre l’aile et cette première épine. Celle qui orne le côté opposé à l'aile manque à certains individus. Aile consistant en deux longues digitations striées dans le sens ' TERRAIN JURASSIQUE, 31 de la longueur et carénées. La digitation postérieure forme un arc de cercle dont le centre est situé vers la pointe de la spire; l’autre s'éloigne d’abord de cette pointe, mais nous ignorons comment ellé se termine ; elle est incom- plète sur tous les fossiles trouvés jusqu’à présent. Canal très-long, presque droit, à peine recourbé à son extrémité. Columelle légèrement calleuse. Les filets transversaux du dernier tour sont disposés de la manière suivante : entre la suture et la carène posté- rieure, il y en a huit réguliers, séparés par des sillons dans lesquels on n’aperçoit pas de petits filets, même avec une loupe. Entre les deux carènes, il y en a sept gros, alternant avec sept petits qui ne sont visibles qu’à la loupe. Carène antérieure entourée de stries très-fines. Entre cette carène et la naissance du canal, sept filets assez gros sont séparés les uns des autres par trois ou quatre plus petits. Sur le canal, un filet assez gros allerne toujours avec un plus pe- tit. Sur tous les autres tours de spire, les filets sont de grosseur à peu près uniforme, si on excepte toutefois l’a- vant-dernier tour dont le filet du milieu est proéminent et accompagné de deux fines stries. Dimensions. — Hauteur du fossile, avec le canal, 57 mil- limètres; hauteur, sans le canal, 34 millimètres ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 45 millimètres. Largeur du fossile avec ce que l’on connaît de l’aile, 34 millimètres. Largeur du dernier tour, sans l’aile, 20 millimètres. OBSERVATIONS. — Voisine de l’Alaria lœvigata, cette es- pèce a la spire plus ventrue et moins allongée; elle est striée presque entièrement, et son avant-dernier tour est subanguleux. Ces caractères la distinguent également de toutes les autres espèces voisines de l’Alaria lœvigata. LoCaLITÉ. — Bayeux, Éterville et Alys (Calvados). Oolithe 32 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. ferrugineuse. Étage bajocien. Assez nombreux. Collection de M. Eudes Deslongchamps. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 9, fig. 8, coquille de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 9, coquille de grandeur na- turelle, vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 40, la même vue du côté de l'ouverture; fig. 11, dernier tour grossi trois fois. PI. 6, fig. 114, fossile de grandeur naturelle, vu- du côté de l'aile; fig. 12, avant-dernier tour deux fois grossi, Alaria Lorieri (d'Orb.), 1847. PI. 2, fig. 12-14; pl. 3, fig, 11-14; pl. 4, fig. 4-3; pl. 6, fig. 2-7. SYNONYMIE. 1842 Rostellaria trifida, (Eudes Deslongchamps) Mém. de la Soc. linnéenne de Normandie, 1. VI, p. 171. 1847 Pierocera Lorieri, (d'Orbigny) Prod. de Paléont. strat., t.1, p. 270. Testä fusiformi, transverse striatà ; anfractibus 9 medio carinatis, ultimo bicarinato ; alà didactylà ; digitis carinatis, inæqualibus, anteriore fere recto, clavæ formam habente, pos- teriore curvo; canali longo, torto, curvoque ; aperturä subqua- drat. Coquille turriculée, fusiforme, composée de 9 tours de spire. Les deux ou trois premiers sont convexes et lisses; les autres sont anguleux, transversalement striés et forte- ment carénés vers le milieu; le dernier a deux carènes qui se prolongent en digitations de coupe triangulaire, creusées en gouttières, du côté interne, et couvertes de stries longitudinales irrégulières, de l’autre côté. Celle qui se trouve à la partie antérieure de la coquille est large, presque droile et dirigée perpendiculairement au labre; TERRAIN JURASSIQUE. 33 elle s’épaissit à son extrémité, se recourbe légèrement et se tord sur elle-même, de telle façon qu’elle obstrue sa gout- tière vers la pointe et se termine en une massue sur la- quelle on voit de fortes stries, irrégulières, dans le sens de la torsion. La digitation postérieure est courte et grêle: elle s’infléchit légèrement vers la pointe de la spire, Ou- verture allongée, subquadrangulaire. Canal long, aplati, présentant pour ouverture une fente longitudinale, re- courbé en arrière, s’élargissant vers le point où il se re- courbe, se tordant sur lui-même, se terminant en pointe et couvert de fortes stries dans le sens de la torsion. Très- légère callosité sur la columelle. Sutures assez profondes. Nombreuses et fines stries d’accroissement sur toute la coquille. Les stries transversales, qui ornent la spire, et les minces filets qui les séparent sont très-variables dans leurs dispositions et peuvent être imprimés plus ou moins profondément; la courbure et l’ampleur du canal ne sont pas les mêmes chez tous les individus; mais les diverses variétés de cette espèce ont des caractères communs qui en rendent la détermination facile : 4° La carène postérieure de leur dernier tour à un très-léger ren- flement épineux sur le côté opposé à l’ailes 2 les stries de la partie postérieure des tours sont plus profondément creusées près de la suture que partout ailleurs ; 3 le ca- nal et la digitation antérieure sont courbés et tordus sur eux-mêmes, en forme de massue et de crochet. Le spécimen que d’Orbigny a pris pour type de cette espèce est une empreinte étiquetée, dans sa collection, comme provenant d’Asnières (Sarthe). Sa gangue est une oolithe ferrugineuse semblable à celle de Bayeux. Le canal du fossile, assez étroit à sa naissance, s’élargit en se pro- longeant en avant, et se recourbe élégamment, Les orne- GASTÉROPODES, LI, 3 34 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. ments de la coquille sont disposés de la manière suivante : le dernier tour a le dessous lisse; il a deux minces filets transversaux entre les deux carènes; sa partie postérieure est lisse jusqu’à une petite rampe voisine de la suture, sur laquelle il y a trois stries extrêmement fines. Suture cana- liculée. L’avant-dernier tour a, sur sa partie antérieure, quatre filets transversaux, dont trois de moyenne dimen- sion et un quatrième fort petit, situé près de la carène. Sa partie postérieure est lisse, sauf la portion qui borde la suture, sur laquelle on voit deux ou trois fines stries, peu apparentes. Un sillon divise la carène. Ce spécimen est celui qui est représenté pl. 6, fig. 2, 3. Afin d'éviter toute confusion, j'ai fait figurer plusieurs variétés remarquables, soit par l’ordre des filets trans- versaux, soit par la courbure du canal ou par le gisement. Je vais en donner une description succincte. VARIÉTÉS. — Première variété. — Il y a dans la collec- tion de M. d’Orbigny un autre spécimen qui provient de la grande oolithe d’Asnières (Sarthe); il a été représenté pl. 6, fig. 4-6. Son dernier tour a trois minces filets trans- versaux entre les deux carènes; son avant-dernier tour a, sur sa partie antérieure, un mince bourrelet sutural suivi de deux moyens filets, séparés par un très-fin, et de trois minces filets dont le plus rapproché de la carène est pres- que imperceptible. Sa partie postérieure est si finement striée qu’on la croirait lisse au premier abord. Les trois filets les plus rapprochés de la suture sont les seuls qui soient bien visibles. Seconde variété. — Cette variété, qui provient de l'ooli- the ferrugineuse de Saint-Vigor, est très-étroite; elle est remarquable par son large canal qui s'allonge d’abord en ligne droite dans la direction de l’axe, puis se recourbe TERRAIN JURASSIQUE. 39 brusquement en arrière, en formant presque un angle droit (voyez pl. 3, fig. 13, 14, pl. 4, fig. 1-3, et pl. 6, fig. 7). La coquille est ornée de la manière suivante : le dernier tour serait entièrement lisse sans trois fort minces filets trans- versaux qu’on aperçoit à peine entre les deux carènes; les autres sont transversalement striés sur leur partie an- térieure et presque lisses sur leur partie postérieure qui ne présente qu’un ou deux filets transversaux effacés, contigus à la suture. Les filets de la partie antérieure des tours sont disposés comme il suit : l’avant-dernier tour a un petit bourrelet contigu à la suture, deux minces filets venant ensuite, puis un plus gros, enfin trois petits dont le plus visible est celui du milieu. Le septième tour a un petit bourrelet sutural, suivi d’un filet de taille médiocre, puis un gros filet placé entre deux pelits, enfin un moyen filet; en tout six filets, c’est-à-dire un de moins que l'avant-dernier tour. C’est du reste le même arrangement, avec celte modification que le dernier filet de celui-ci a disparu, et que le second et le sixième ont grossi. La partie antérieure du cinquième tour a cinq filets disposés de la manière suivante : deux assez gros, près de la suture, puis un gros entre un pelit et un moyen; il en a donc un de moins que le septième tour; c’est le cinquième filet de celui-ci qui à disparu. Troisième variété. — Une troisième variété, trouvée dans l’oolithe ferrugineuse de Bayeux, a été représentée, pl. 2, fig.12-14, et pl. 3, fig. 411,12. Son canal forme une courbe analogue à celle du fossile que j'ai pris pour type de l'espèce, mais il est assez large près de l’ouverture, et la torsion de son extrémité est peu considérable. Les orne- ments de la coquille sont disposés de la manière suivante : le dessous du dernier tour paraît lisse; l’arête de sa ca- 36 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. rène antérieure est émoussée; entre ses deux carènes, sont deux minces filets transversaux, puis un espace lisse sur lequel on ne voit que des stries d’accroissement, puis sept ou huit filets transversaux, précédant la carène postérieure, Celle-ci, très-accentuée, présente, sur son arête, un petit méplat parcouru par deux stries transversales et donne naissance, sur le côté opposé à l'aile, à une très-petite épine. Douze ou treize minces filets transversaux s’éten- dent entre la carène postérieure et la suture. Les orne- ments de l’avant- dernier tour consistent, sur la partie antérieure, en deux minces filets transversaux, près de la suture, séparés par un espace lisse de huit autres filets, et sur la partie postérieure en onze ou douze filets de grosseur assez régulière. Le septième tour a cinq filets transversaux entre sa suture antérieure et sa carène; le sixième en a quatre, dont un presque imperceptible; le cinquième en a deux. Les minces filets, qui ornent la partie postérieure de chaque tour, sont de taille à peu près égale; cependant les filets qui viennent après celui qui borde la suture sont, sur les premiers tours, plus gros que les autres, et ce sont les seuls qu’on aperçoive sur la spire quand les échantillons sont mal conservés. Je pourrais encore citer plusieurs variétés dont les stries sont diversement disposées, mais ce serait allonger inutilement les descriptions. L'ordre et le nombre des stries n’ont rien de caractéristique pour cette espèce. DimMENsIONs. — La coquille prise pour type a les dimen- sions suivantes : longueur du canal, 9 millimètres; lon- gueur de la coquille, sans canal, 47 millimètres ; longueur du dernier lour, sans canal, 10 millimètres; largeur du dernier tour, sans l’aile, 9 millimètres. Les dimensions de la seconde variété sont un peu différentes : longueur de la TERRAIN JURASSIQUE. 37 coquille avec le canal, 27 millimètres et demi; longueur de la coquille, sans le canal, 18 millimètres; longueur du dernier tour, sans le canal, 10 millimètres; largeur du dernier tour, sans l’aile, 9 millimètres. Voici les dimen- sions de la troisième variété : longueur du fossile, 31 mil- limètres, y compris le canal ; longueur, sans le canal, 23 millimètres; longueur du dernier tour, sans canal, 14 millimètres; longueur de la digitation antérieure, 11 millimètres; longueur de la digitation postérieure, 40 millimètres; largeur du dernier tour, sans l’aile, 12 mil- limètres. OBsERvATIONS. — Cette espèce est une de celles qui ont été longtemps confondues sous le nom de Xostellaria tri- fida. Sa taille, sa digitation antérieure terminée en mas- sue, son canal aplati, tordu, présentant dans sa longueur une fente linéaire et se terminant en massue pointue, les stries profondes qui s’enroulent sur la partie postérieure de ses tours, près de la suture, ses carènes partagées en deux par un sillon, la font facilement distinguer de toutes les autres. LocaLiTÉs. — Guéret (près d’Asnières , Sarthe). Étage bathonien. Collection de d’Orbigny. Assez nombreux. Niort. Étage bajocien? Collection de d'Orbigny. Saint- Vigor. Oolithe ferrûgineuse de l'étage bajocien. Collection de la Sorbonne. Assez nombreux. Bayeux. Oolithe ferru- gineuse de l'étage bajocien. Collection de M. Eudes Des- longchamps. Nombreux. ExeL. DES FIGURES. — PI, 9, fig. 12, Alaria Lorieri, troi- sième variété, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 13, la même de grandeur natu- relle, vue du côté de l’ouverture; fig. 44, avant-dernier tour de la même coquille grossie cinq fois. PI. 3, fig. 11, » 38 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. la même de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 12, fragment du dernier tour de la même, fortement grossi ; fig. 43, fragment fortement grossi du dernier tour de la même espèce, seconde variété; fig. 14, canal de la même coquille deux fois grossi, vu de manière à montrer la fente respiratoire. PI. 4, fig. 4, la même coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 2, la même de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture, fig. 3, avant-dernier tour de la même, six fois grossi. PI. 6, fig. 2, Alaria Lorieri (type de l’espèce), coquille de gran- deur naturelle, vue du côté de l’ouverture; fig. 3, avant- dernier tour de la même trois fois grossi; fig. 4, première, variété de la même espèce, coquille de grandeur natu- relle, vue du côté de l'ouverture; fig. 5, la même de gran- deur naturelle, vue de la base; fig. 6, avant-dernier tour de la même trois fois grossi; fig. 7, seconde variété de la même espèce, coquille de grandeur naturelle, vue de la base, Alaria sulcata, Piet. et Eug. Del. PI. 4, fig. 9, 10. Testä fusiformi; anfractibus inœqualiter transverseque striatis, in medio carinatis ; alà canalique ignotis. Coquille turriculée, fusiforme, dont l'aile et le canal sont inconnus. L’échantillon fort incomplet, qui nous a servi de type, manque peut-être du dernier tour. Desstries transversales, de grosseur irrégulière, s’enroulent sur la coquille dont les tours sont carénés. Le dernier est bica- réné. Les filets transversaux sont ordonnés de la manière suivante : sur la partie antérieure des tours, on voit, près de la suture, un gros filet, puis deux très-minces alter- nant avec deux gros, et enfin trois très-minces; sur leur TERRAIN JURASSIQUE, 39 partie postérieure, on distingue six ou sept filets à peu près égaux; ceux qui sont près de la carène sont un peu plus fins que les autres. L’arête de la carène est partagée en deux par un sillon transversal. Dimexsions. — Longueur du fragment figuré, 12 milli- mètres ; longueur du dernier tour, 7 millimètres et demi (non compris le canal); largeur du dernier tour, sans l’aile, 7 millimètres et demi. OBSERVATIONS, — Voisine de l’Alaria multistriata par la disposition de ses stries, cette espèce est plus étroite et n’a pas de plis longitudinaux sur les tours dont est composé le fragment figuré. Plus proche de l’Alaria Lorieri, elle a les filets transversaux inégaux, et les stries voisines de la suture moins profondes; le dernier tour du fragment figuré n’est pas épineux. LocALITÉ. — Bayeux. Oolithe ferrugineuse de l'étage bajocien. Rare. Collection de M. Eudes Deslongchamps. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 4, fig. 9, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 10, avant- dernier tour six fois grossi. Alaria hamus, Eud. Desl., 1842. PI. 3, fig. 7-10; pl. 5, fig. 1-14, et pl. 6, fig. 18, 19. SYNONYMIE. 1842 Rostellaria hamus, (Eudes Delongchamps) Mém. de la Soc. linnéenne de Normandie, t. VII, p. 173, fig. 32-34, non fig. 35-36. 1847 Pterocera hamus, (d'Orbigny) Prod. de Paléont. strat., t. I, p. 270. 1855 — — (d'Orbigny) Paléont. française, terr. jurass., t. Il, pl. cccexxx, fig. 1-4. 1855 — = (Piette) Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér., t. XIE, p. 95, pl. un, fig. 6,7, 40 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Testä turritä; anfractibus transverse striatis, medio an- gulato nodosis; ultimo anfractu qgibbo, bicarinato; carinà superiore majorè ; al parvä, in digitum unicum, robustum, supra hamatum, evadente; caudä longiore, curvû ; aperturû trigonä. Coquille turriculée, fusiforme, composée de onze ou douze tours convexes. Les deux premiers sont lisses ; les derniers sont anguleux vers le milieu et ornés de minces filets transversaux qui se croisent avec des côtes longitu- dinales, fort marquées sur la partie antérieure des tours, peu apparentes sur leur partie postérieure. Le dernier tour est bicaréné, et n’a pas de côtes longitudinales. Sa carène postérieure porte deux renflements épineux, l’un situé sur le côté opposé à l'aile, l’autre entre ce premier renflement et l’aile. Toute la coquille est couverte de stries d’accrois- sement excessivement fines. Ouverture triangulaire, al- longée. Aile consistant en une digilalion épaisse, carénée, qui se dirige d’abord perpendiculairement à l’axe de la spire et se recourbe ensuite brusquement vers la pointe de la coquille, de manière à former un crochet. Canal re- courbé. Suivant les figures données par M. Deslongchamps père, il serait courbé en arrière; mais ces figures ont été faites, autant sur les individus de la collection de M. Tesson que sur ceux de la sienne, et je n’ai pas eu entre les mains les types de M. Tesson, qui sont maintenant en Angle- terre ; or, parmi les types que m'a communiqués M. Eudes Deslongehamps, un seul a le canal complet ; il est courbé sur le côté et un peu en avant. Quelques échantillons dont le canal est incomplet semblent indiquer une courbure en arrière. J'ai établi, d’après l’ornementation de la spire, plusieurs variétés dans cette espèce; je vais les décrire isolément, TERRAIN JURASSIQUE. M en faisant connaître leurs dimensions et leurs gisements à la suite de chaque description. De la sorte, si par la suite on trouve des coquilles plus complètes, présentant, outre les diversités que je signale, des caractères propres à les faire ériger en espèces, il ne pourra y avoir de confu- sion, Première variété. — Cette variété et les deux suivantes peuvent être indifféremment prises pour le type de l’es- pèce, tant elles sont voisines ; ce sont les fossiles avec lesquels M. Deslongchamps a établi l'espèce. Celle-ci a été figurée pl. 3, fig. 9, et pl. à, fig. 9. Sur l’avant-dernier tour, entre la carène et la suture antérieure, il y a d’abord quatre cordonnets transversaux : le premier, qui accompagne la suture, est séparé des trois autres par un intervalle uni; viennent ensuite deux cordonnets assez gros, peu éloignés l’un de l’autre, puis un troisième plus petit. Sur la partie postérieure du tour, sont quatre cordonnets transversaux qui se serrent les uns contre les autres, entre un espace lisse qui borde la carène et une cordelette unie qui encadre la suture de manière à la rendré canaliculée. Les côtes longitudinales, au nombre de douze environ, vont d’une suture à l’autre, mais sont peu visibles sur la partie pos- térieure des tours ; elles sont étroites, un peu obliques, et deviennent épineuses en rencontrant la carène sur laquelle elles se brisent. Cette carène s'élève tour à tour sur le sommet des côtes et s’abaisse dans leurs intervalles. Digi- tation très-épaisse. Canal s’infléchissant en avant et à peine recourbé vers son extrémité. Dimensions. — Longueur totale de la coquille, 36 milli- mètres ; longueur du dernier tour, 42 millimètres; largeur du dernier tour, 42 millimètres. LocaLirÉ. — Bayeux. Oolithe ferrugineuse de l’élage ba- 42 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. jocien, collection de M. Eudes Deslongchamps. Assez nom- breux. Deuxième variété. — Figurée, pl. 3, fig. 10, et pi. 5, fig. 8, elle a moins de côtes longitudinales que la précédente; ses cordonnets transversaux paraissent disposés de la même manière. Son canal est brisé, mais il en reste assez pour qu’on voie qu'il s’infléchit en arrière. Dimensions. — Longueur du fragment figuré, 31 milli- mètres; longueur du dernier tour, 11 millimètres; largeur du dernier tour, 42 millimètres; largeur de la coquille avec l’aile, 22 millimètres. LocaziTÉ. — Bayeux. Oolithe ferrugineuse de l’étage bajo- cien. Collection de M. Eudes Deslongchamps. Nombreux. Troisième variété. — Elle est représentée pl. 5, fig. 40, 11. — Suture profonde. Dix côtes longitudinales, obliques, plus épaisses que celles de la première variété, très-accen- tuées sur la partie antérieure des tours. Les cordonnets trans- versaux de l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : sur la partie antérieure du tour, deux gros cordon- nets s’'étendententre unespace lisse qui bordela suture et des cordonnets filiformes à peine visibles qui bordent la carène; sur la partie postérieure, il y a 7 filaments transversaux entre la carène et la suture. Dimensions. — Longueur du fragment figuré, 24 milli- mètres; longueur du dernier tour, 12 millimètres; largeur du dernier tour, 142 millimètres. LOcaLiTÉ. — Les Moutiers. Oolithe ferrugineuse de l’é- tage bajocien. Assez nombreux. Collection de M. Eudes Deslongchamps. Quatrième variété. — Elle est figurée pl. 5, fig. 3-det pl. 3, fig. 7-8. — Coquille plus courte que celles des variétés précédentes. Douze côtes longitudinales, s’'épanouissant sur TERRAIN JURASSIQUE. 43 la carène en nœudsou tubercules émoussés, lisses et se pro- longeant peu sur la partie postérieure des tours. Les filaments transversaux de l’avant-dernier lour sont disposés de la ma- nière suivante : sur la partie antérieure, un cordonnet bordela suture; vient ensuite un espace qui paraît lisse et qui, vu au mi- croscope, est couvert de stries transversales excessivement fines ; on voit ensuite {rois moyens cordonnets, puis de très- fines stries précédant la carène. Sur la partie postérieure, on compte de 5 à 7 cordonnets transversaux. Carène antérieure du dernier tour bien accentuée, beaucoup plus apparente que dans les variétés précédentes. Carène postérieure por- tant deux renflements épineux qui donnent au fossile, quand on le regarde de la base, une forme triangulaire. L'impor- tance de la carène antérieure, la forme tuberculeuse des côtes, le peu de grandeur de la spire, donnent à cette variété un cachet tout particulier. Si, quaud on en connaîtra l'aile et le canal, on y trouve encore des caractères différents de ceux des autres variétés, il faudra en faire une espèce. Dimensions. — Le fragment figuré a les dimensions sui- vantes : longueur du fragment, 29 millimètres. Longueur du dernier tour, 12 millimètres. Longueur totale de la spire, 22 millimètres. Largeur du dernier tour, 44 milli- mètres (aile non comprise). LOCALITÉS. — Saint-Vigor, les Moutiers (Normandie). Oolithe ferrugineuse de l’étage bajocien. Assez nombreux. Collection de la Sorbonne. Collection de M. Eudes Deslong- champs. Cinquième variété. — Elle est figurée pl. 5, fig. 1-2. Parmi les spécimens que M. Eudes Deslongchamps n’a remis, sous le nom de Xostellaria hamus, il s'en trouve un qu'on pren- drait au premier abord pour un Cerithium, -parce qu'il manque du dernier tour. J'ai pensé que c'était un jeune ; 44 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. et comme il présente des différences assez notables avec les autres, je le décris comme variété, sans me dissimuler cependant qu’il peut appartenir à une autre espèce, et peut- être même à un autre genre. Les trois premiers tours sont unis; les deux suivants ont des côtes longitudinales, mais ils ne sont pas anguleux au milieu ; les autres sont carénés et ont pour ornement, outre les filets transversaux, 9 ou 40 côtes longitudinales, très- accentuées sur la partie antérieure des tours, minces, obli- ques, prenant naissance près de la suture antérieure, for- mani épine au milieu des tours et disparaissant avant d’arriver à la suture postérieure. Les filaments transversaux de l’avant-dernier tour sont ordonnés de la manière sui- vante : sur la partie antérieure, un mince cordonnet, le long de la suture, précède deux cordonnets plus gros ; un qua- trième cordonnet forme la carène, et relie entre elles les pointes des côtes. Sur la partie postérieure, on remarque, après la carène, trois filets assez gros entre lesquels on en voit parfois d’autres plus fins. Un cordonnet borde la suture postérieure. Dimensions. — Longueur totale de la coquille, 21 milli- mètres. Longueur du dernier tour de notre spécimen, 9 millimètres, canal compris. Longueur du canal, 3 milli- mètres. Largeur du dernier tour, 9 millimètres. LOCALITÉ. — Bayeux (Calvados). Oolithe ferrugineuse de l’étage bajocien. Rare. Collection de M. Eudes Deslong- champs. Sixième variété. — Elle est figurée pl. 5, fig. 6-7, et pl. 6, fig. 18, 19. — Huit ou neuf côtes longitudinales sur chaque tour, Ces côtes assez minces prennent naissance près de la suture antérieure, deviennent proéminentes sans être épineuses, sur le milieu des tours, et s'effacent avant TERRAIN JURASSIQUE. 45 d’arriver à la suture postérieure. Les cordonnets transver- saux de l’avant-dernier tour sont ordonnés de la manière suivante : sur sa partie antérieure, dans une dépression qui borde la suture, sont deux filaments si minces qu’on les voit à peine. Viennent ensuite six cordonnets assez gros alternant avec des cordonnets presque imperceptibles, Le sixième gros cordonnet forme carène et relie entre eux les sommets des côtes, sur l’angle des tours. On compte sept filets sur la partie postérieure de l’avani-dernier tour ; le sixième est plus accentué que les autres; le septième, qui est le plus voisin de la suture, est dans une dépression. La spire est moins élancée que celle des trois premières va- riétés. La carène antérieure et les cordonnets du dernier tour sont assez fortement accusés. Légère callosité sur la columelle, Cette variété, qui appartient à un horizon plus élevé que les précédentes, constitue peut-être uneespèce par- ticulière. Toutefois, tant qu’on n’en connaîtra pas l’aile et le canal, il serait imprudent de la séparer des A/aria hamus. Dimexsions.— Longueur de la coquille, sans canal, 20 mil- limètres. Longueur du dernier tour, 9 millimètres. Lar- geur du dernier tour, 9 millimètres. LocaziTÉ. — Les Clappes, près Tellancourt (Moselle). Oolithe ferrugineuse du fullers-earth. Étage bathonien. Assez nombreux. Collection de M. Terquem et de l’école des mines. OBSERVATIONS. — L’Alaria hamus est voisin par ses orne- ments de l’A/ariarhinoceros, mais il a la spire moins élancée; ses côtes longitudinales dépassent la carène, ses cordonnets transversaux sont moins nombreux ; la carène postérieure de son dernier tour porte deux renflements épineux, qui ne ressemblent nullement à l’épine de l’A/aria rhinoceros. Les côtes longitudinales de l’A/aria hærens ressemblent à celles 46 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. de notre espèce; mais elles persistent sur le dernier tour et deviennent variqueuses en beaucoup d’endroits. Enfin l’Alaria gothica se rapproche aussi des fossiles que je viens de décrire; sa spire est plus élancée, sa carène antérieure plus accentuée et ses côtes longitudinales vont d'une suture à l’autre, sans s’effacer sur la partie postérieure des tours. MM. Morris et Lycett ont décrit et figuré, sous le nom d’Alaria hamus, un fossile de la grande oolithe de Min- chinhamptom. (Voyez À Monograph of the Mollusca, chiefly from Minchinhampton, part. 4, p. 16. pl. 3, fig. 2.) Le canal de ce fossile est droit; les tours sont à peine anguleux. L’aile est beaucoup plus large que celle de l’Alaria hamus; elle est recourbée, mais non pliée en crochet. C’est une espèce distincte. Les figures que d’Orbigny a données de l’Alaria hamus sont mauvaises et propres à faire naître des erreurs. Il n’a eu entre les mains que de mauvais échantillons. ExpPL. DES FIGURES. — Pl. 3, fig. 7, Alaria hamus, qua- trième variété, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture; fig. 8, dernier tour de la même, deux fois grossi ; fig. 9, première variété, coquille de grandeur na- turelle, vue de la base; fig. 10, deuxième variété, de gran- deur naturelle, vue de la base. PI. 5, fig. 1, cinquième va- riété, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 2, avant-derrier tour de la même, quatre fois grossi; fig. 3, quatrième variété, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 4, la même vue de la base ; fig. 5, avant-dernier tour de la même, quatre fois grossi; fig. 6, sixième variété, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture ; fig. 7, avant-dernier tour de la même, quatre fois grossi; fig. 8, deuxième va- riété, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à TERRAIN JURASSIQUE. 47 l'ouverture ; ñg. 9, première variété, de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture ; fig. 10, troisième variété, de grandeur natureile, vue du côté de l'ouverture; fig. 11, avant-dernier tour de la même quatre fois grossi. PI, 6, fig. 18, sixième variété, fragment du dernier tour deux fois grossi, vu du côté de l’ouverture; fig. 19, même variété, dernier tour de grandeur naturelle, vu de la base (ce tour est en parlie brisé). Alaria hebes, Piette et Eug. Des]. PL'3; fig. 15, et PI.8, fig. 7, 8. Testà fusiformi ; anfractibus striatis, in medio carinatis, carinis rotundatis ; alä canalique ignotis. Coquille fusiforme, composée de tours convexes, por- tant une carène émoussée, en forme de bourrelet, sur le milieu. Stries transversales, se croisant avec des stries d’ac- croissement. Dernier tour bicaréné, ayant sur sa carène postérieure un renflement épineux, non loin de l'aile. L'a- vant-dernier tour a, sur sa parlie antérieure, trois moyens filets transversaux, alternant avec deux beaucoup plus pe- tits, suivis de six très-ténus qui sillonnent le bourrelet; ceux qui sont sur sa partie la plus proéminente, sont fine- ment granuleux. Entre le bourrelet et la suture postérieure, on remarque une rangée de fines granulations lriangulaires, dont la base est formée par le bourrelet lui-même, puis quatre filets transversaux très-Lénus, suivis de trois plus gros. Sur la base du dernier tour, on voit, dans le sens de l'accroissement, des stries longitudinales qui, prenant naissance aux approches du canal, viennent se terminer en s’accentuant de plus er >lus contre la carène antérieure, le long de laquelle elles forment une sorte de chainon gra- 48 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, nuleux, peu apparent même à la loupe. Entre les deux ca- rènes, sont trois filets transversaux, de moyenne dimen- sion, alternant avec de plus fins qu’on ne découvre qu’à la loupe. Les carènes ou bourrelets sont couverts de stries ex- trêmement fines. Sur la partie postérieure du dernier tour, on voit une rangée de fines granulations s'étendant près du bourrelet, puis quatre très-minces filets, puis trois plus gros, bordant la suture. Ouverture subquadrangulaire. DiMENSsIONs. — Longueur d’un des fragments qui nous ont servi de types, 12 millimètres; longueur du dernier tour, 7 millimètres; largeur de ce tour, 7 millimètres. Canal et aile inconnus. OBSERVATIONS. — Un de nos types est trois fois plus petit que celui qui a été figuré. Cette espèce, dont l’ornementa- tion n’est guère visible qu’au microscope, diffère de l’Ala- ria gränulosa par la forme de ses carènes en bourrelet, et de l’Alaria Viquesneli par la ténuité de ses ornements. LocALTÉ, — Bayeux. Oolithe ferrugineuse de l’étage ba- jocien. Rare. Collection de M. Eudes Deslongchamps. Deux échantillons. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 8, fig. 7, coquille de gran- deur naturelle, vue du côté de l’ouverture ; fig. 8, coquille grossie six fois, vue du côté opposé. PI. 3, fig. 15, la même de grandeur naturelle, vue de la base. Alaria Rhinoceros, Piet. et Eug. Desl. PI:5, fig. 12, 43. Testà turrità, fusiformi ; anfractibus numerosis, transverse striatis, longitudinaliter costatis, in medio carinatis; costis inter suturam anteriorem et carinam euntibus ; ultimo anfractu bicarinato, sed non costato ; e carin& posteriore spin nascente, TERRAIN JURASSIQUE. 49 Coquille turriculée, allongée, composée de tours nom- breux, carénés vers le milieu, ornés de côtes longitudi- nales qui se croisent avec de minces filaments transver- saux. Le dernier tour a deux carènes et n’a pas de côtes longitudinales ; sa carène postérieure, qui est la plus accu- sée, porte une forte épine sur le côté opposé à l’aile. Sur l’avant-dernier, il y a 14 ou 15 côtes longiludinales qui, naissant à la suture antérieure, s’élargissent vers le milieu du tour, et s'y terminent en réunissant leurs sommets par une carène qui s’élève sur leurs faîtes et s’abaisse dans les intervalles. Six ou sept gros filaments transversaux, séparés l’un de l’autre par un filet extrêmement fin, ornent l’espace qui s'étend, sur lavant-dernier tour, entre la carène et la suture antérieure. Sur la partie postérieure de ce tour sont neuf gros filaments transversaux, alternant avec de plus petits. On remarque, sur le premier tour du fragment dont nous donnons la figure, un rudiment d’aile formant une côte un peu plus grosse que les autres. En plusieurs autres endroits de la spire, certaines côtes, sans être plus fortes qu'ailleurs, sont plus longues et vont jusqu’à la suture postérieure, ce qui indique une velléité de former un re- pos de bouche. Columelle légèrement calleuse. Canal, ouverture et aile inconnus. Dimensions. — Longueur du fragment figuré, 30 millimè- mètres. Longueur du dernier tour, 15 millimètres. Lar- geur, sans l'aile, et avec la base de l’épine seulement, 17 millimètres. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Plus allongée que l’Alaria hamus, cette espèce en diffère encore par la forte épine de son dernier tour, par la forme de ses côtes longitudinales qui s'arrêtent à la carène, enfin par le grand nombre de ses filaments transversaux. Son dernier tour, sans côles, GASTÉROPODES. 4 50 PALEUNTOLOGIE FRANCAISE. avec Ses deux fortes carènes, la forme des côtes longiludi- nales de ses autres tours, le nombre très-restreint de ses rudiments d’aile et son épine la séparent nettement de l’Alaria hœærens. LOCALITÉ. — Bayeux. Étage bajocien. Rare. Collection de M. Eudes Deslongchamps. Un échantillon. EXPLICATION DES FIGURES. PI. 5, fig. 12, coquille de gran- deur naturelle, vue du côté de l’ouverture ; fig. 13, avant- dernier tour grossi trois fois. Alaria hærens, Pictte et Eug. Des]. PI. 4, fig. 11, 42. Diagnose. — Testà turritä, elongatà ; anfractibus numero- sis, convexis, in medio angulosis, transverse striatis, longitu- dinaliter costatis ; septem costis æqualibus, octavâ mujore; illas septem costas æquales animal crescens facit ; tum hæret, nec jam crescere videtur ; inde octava costa major et præm inens creatur, rudimen, tum digitationis ; sed mox rursus crescit septem cos- tas facit rursusque hæret, et sic usque ad alam ultimam. Coquille turriculée, très-allongée, composée de tours nombreux, convexes, anguleux vers le milieu, ornés de minces filets transversaux et de grosses côtes longitudinales. Ces côtes, dont on voit la trace sur le moule intérieur, prennent naissance près de la suture antérieure, devien- nent épineuses sur l’angle des tours et s’effacent avant d'atteindre la suture postérieure. Les filets transversaux sont plus fins, près de cet angle, que près des sutures; 1!s sont très-nombreux, et leur nombre est variable selon l’âge de la coquille; nous en avons compté dix-neuf sur l’avant- dernier jour. Le nombre des côtes longitudinales est égale- ment variable; l'avant-dernier tour en à onze; sur d’autres, = TERRAIN JURASSIQUE. o1 nous n’en avons vu que neuf. Le dernier tour est bi-angu- leux et couvert antérieurement de stries transversales très- fines; au lieu de côtes longitudinales, il n’a plus qu’une rangée de petits tubercules épineux sur son angle posté- rieur, Ces tubercules s’effacent de plus en plus en s'appro- chant de l’aile. Léger renflement sur la carène postérieure, avant la naissance de l’aile. Aile, ouverture et canal in- connus. Cette coquille présente un caractère des plus remarqua- bles. Parmi ses côtes longiludinales, il y en a qui sont bien plus saillantes que les autres; leurs filets transversaux s’in- fléchissent et se dirigent vers la pointe de la spire. Ce sont des rudiments d’aile qui correspondent à des temps d’ar- rêt dans la croissance de l'animal ; ils sont placés avec une grande régularité les uns au-dessus des autres. L'animal formait, en grandissant, sept côtes régulières, puisil cessait de s’accroître et commençait une aile. Une nouvelle vita- lité lui donnait alors la force de créer sept nouvelles côtes, er il s’arrêtait encore à la huitième. Parfois, cependant, le rudiment d’aile apparaît à la cinquième ou à la sixième côte, mais cela n'arrive que par exception, et dans les pre- miers tours de spire seulement, Cette égalité de force et de vitalité, entre chaque temps d'arrêt dans l’accroissement, a amené une régularité assez grande dans la position des rudiments. Ils sont disposés les uns au-dessous des autres, sur quatre lignes droites, longitudinales, et placés de telle facon que, si l’on en voit un sur un tour, en regardant trois tours plus bas ou trois tours plus haut, on en voit un autre aligné avec lui parallèlement à l’axe de la coquille. Ainsi, quand on tire une ligne droite de la pointe à la base de la coquille, et qu’on la fait passer par un rudiment, si le tour sur lequel elle le rencontre est le dixième, elle en 02 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. a rencontré d’autres sur le seplième et le quatrième. De cette sorte, le premier rudiment, le cinquième, le nea- vième et le treizième s’alignent ensemble ; le deuxième, le sixième et le dixième sont les uns au-dessous des au- tres; le troisième, le septième, le onzième, sont sur une même ligne; le quatrième, le huitième et le douzième sont égaiement alignés. Telle est la loi que nous avons cru sai- sir, relativement à la position de ces digitations rudimen- taires ; nous n'avons eu entre les mains, pour la constater, qu'un seul individu dont la pointe de spire était bri- sée, Nous n’affirmerions pas qu’elle serait confirmée sur d’autres échantillons. Il arrive souvent aux Alaires d’avoir des varices ou des rudiments d’ailes placés d’une manière irrégulière et variable selon les individus qu'on consi- dère. DIMENSIONS. — Hauteur présumée de la coquille, sans le canal, 52 millimètres. Hauteur de notre fragment, 40 milli- mètres. Hauteur du dernier tour, sans le canal, 48 milli- mètres. Largeur du dernier tour, sans l’aile, 13 millimètres, OBSERVATIONS. — Cette espèce diffère de toutes les autres par le grand nombre de ses digitations rudimentaires. Assez voisine de l’Alaria Martini, elle a la spire plus longue, moins ovale et les côtes moins rapprochées les unes des autres. Ses ornements ont des rapports avec ceux de l'Alaria hamus, mais sa spire est plus étroite, plus allongée, et ses tours sont plus anguleux. Enfin, l’Alaria hamus n'a pas, comme elle, des tubercules sur l'angle postérieur du dernier tour, et il a une épine assez grande sur le côté op- posé à l’aile, LOCALITÉ. — On trouve cette espèce à Ducy, en Norman- die, dans une couche d’oolithe ferrugineuse. Élage bajo- cien. Très-rare. Collection de M. Eudes Deslongehamps. TERRAIN JURASSIQUE. 3 ExPLICATION DES FIGURES. — PI. 4, fig. 41, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 42, un tour de spire grossi quatre fois. Alaria Deslongchampsi, d'Orb, PI. 8, fig. 9. SYNONYMIE. 1842 Rostellaria hamus, (Eudes Deslongchamps), Mém. de la Soc. linnéenne de Norman- die, ts NIlSp: 4% pl x, fig. 36. 1855 Pterocera Deslongchampsi, (d'Orbigny), Paléont. française, terr.jurass., pl. cccexxx, lig. 5. DrAGNOSE. — T'està turrità, fusiformi; anfractibus 10 conve- zis, angulosocostatis, transversè striatis; caudü curvd ; aperturà trigonà ; alà in digitum recurvumevadente. Costæ raræ sunt. Coquille turriculée, fusiforme, composée de dix tours convexes, anguleux au milieu, ornés chacun de 8 côtes longitudinales et de minces filets transversaux. Le dernier ‘our n’a pas de côtes; il est bicaréné; sa carène posté- rieure, plus grande que l’autre, a un renflement épineux sur le côté opposé à l’aile; elle se prolonge en une forte digitalion qui se recourbe vers l’extrémité de la spire. Ca- pal légèrement recourbé en arrière. Cette coquille, confondue par M. Eudes Deslongchamps avec le Aostellaria hamus, et donnée par lui comme une variété de celte espèce, a été distinguée par d’Orbigny qui l’a nommée et l’a fait figurer, sans toutefois la décrire. Nous n’en avons trouvé le type ni dans la collection de M. Eudes Deslongehamps, ni dans celle de M. d'Orbigny. Il est probable qu'il fait partie de celle de M. Tesson. La = D4 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. figure que nous avons donnée de cette espèce est la repro- duction de celle de M. Eudes Deslonchamps, DIMENSIONS. — Longueur du fossile (canal compris), 35 millimètres. Longueur de la coquille, sans canal, 28 mil- limêtres. Longueur du dernier tour, 11 millimètres. Lar- geur de ce tour, sans l'aile, 43 millimètres. Largeur du fos- sile avec l’aile, 22 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce diffère de l'A/aria hamus par la courbure de son aile qui ne s’infléchil pas à angle droit, par celle de son canal qui est presque droit, et par le nombre peu considérable de ses côtes longitudinales. Sa spire est plus mince que celle l’A/aria hamus. LOGALITÉ. — Bayeux. Oolithe ferrugineuse. Étage bajc- cien. Rare. ExPL. DES FIGURES. — PI. 8, fig. 9, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture. Alaria Doublieri, d'Orb. Êl.6, 18. L'El DIT He SYNONYMIE. 847 Pterocera Doublieri (d'Orbigny), Prod. de Paléont. strat., mi,:p.210 599 — — — Paléont. francaise, terrains Jjurass., pl. cocexxix, fig. 11. DrAGNose. — Testà fusiformi; anfractibus in medio cari- natis, ultimo bicarinato; alà bidigitatä ; canali recto. Coquille fusiforme, composée de tours fortement caré- nés; le dernier a deux carènes qui se prolongent en digi- tations reliées entre elles par un feston de l'aile; celle qui est à la partie antérieure de la coquille n'est qu’une pointe étroite et courte ; l’autre est large; son extrémité est incon- TERRAIN JURASSIQUE. 55 nue; toutes deux semblent s'éloigner de la pointe de la spire. Canal étroit, allongé, se dirigeant d’abord dans le prolongement de l’axe; son extrémité est inconnue. Le mauvais état du test ne permet d’y distinguer aucune sorte d'ornements. Dimensions. — Longueur du fossile, la pointe de la spire élant cassée, 29 millimètres; longueur du dernier tour avec le canal, 18 millimètres ; longueur de ce tour, sans le canal, 12 millimètres; largeur de ce tour, sans l’aile, 13 millimètres; largeur avec la portion de l'aile qui est figurée, 19 millimètres. OBSERVATIONS. — Voisine de l’Alaria bicarinata, cette es- pèce a la digitation antérieure beaucoup moins longue. LocauiTÉ. — Draguignan (Var). Étage bajocien. Rare. Collection de M. d'Orbigny. _ ExeL. DES FIGURES. — PI. 6, fig. 1, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture. Cette figure, faite d’après un dessin de d’Orbigny, n’est peut-être qu’une restauration hasardée. PI. 7, fig. 1, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture (d’après le type de d’Orbigny). Alaria gothica, Pielte. PI. 8, fig. 1-5, el pl. 12, fig. 15-17. SYNONYMIE. 1855 Pterocera gothica, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, ? 2e sér., t. XIIL, p. 96, pl. mm, fig. 4-5, DiAGNOSE. — Testä fusiformi, elongatä ; anfractibus A1 convexts, transverse striatis, longitudinaliter costatis, costas 13 ferentibus ; ultimo striato, bicarinato, costas non habente ; posteriore carinä spinosà ; canali recto? 56 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille turriculée, allongée, composée de onze tours de spire convexes. Les deux premiers sont lisses; les autres sont anguleux vers le milieu et portent chacun treize côtes longitudinales qui vont d’une suture à l’autre, mais qui sont plus saillantes sur la partie antérieure des tours que sur la partie postérieure. Ces côtes se croisent avec des stries transversales. Le dernier tour est bicaréné, transversalement strié, et privé de côtes longitudinales. La carène postérieure, plus forte que l’autre, a un renfle- ment épineux sur le côté opposé à l'aile. Suture légère- ment canaliculée. Columelle à peine calleuse. Ouverture subquadrangulaire. Le canal se prolonge dans la direction de l’axe, mais son extrémité est inconnue. Aile inconnue. Les filets qui traversent l’avant-dernier tour sont ordon- nés de la manière suivante : un mince filet borde la su- ture aulérieure et la sépare d’un espace lisse ou très- finement strié qui forme dépression; viennent ensuite ceux gros filets, puis un très-mince, et enfin celui qui couronne la partie saillante des côtes longitudinales et fait carène. Quatre ou cinq filets s’enroulent sur la partie postérieure du tour. L’altération du test des fossiles qui m'ont servi de type ne m'a permis de compter que d’une manière approxi- walive les filets du dernier tour : j'en ai aperçu trois gros alternant avec trois minces, entre la suture et ia carène postérieure; j'en ai compté deux gros entre les deux carènes ; la base de ce tour en porte de taille inégale. Un fragment de coquille trouvé à Hance (Moselle), €ans le calcaire ferrugineux, me parait appartenir à cette espèce et en constituer une variété (voyez pl. 12, fig. 46-17). Les tours ont treize côtes longitudinales obliques, allant d'une suture à l’autre. Cinq gros filets s'enroulent transversale- .— TERRAIN JURASSIQUE, Di nent sur leur partie antérieure, et neuf très-minces sur leur partie postérieure. Je rapporte également à cette espèce une variété dont je n'ai observé que les premiers tours de spire (voyez pl.8, lig. 4-5). Sur ces tours, les côtes longitudinales sont très- larges, très-serrées les unes contre les autres; elles sont très-peu apparentes entre la suture postérieure et la carène. Les deux fragments que je décris ici comme des variétés sont peut-être des espèces distincles; tant qu'on n’aura pas trouvé des individus plus complets, on ne pourra les classer avec certitude. DiMENSsIONS. — Hauteur de la coquille avec le canal, 27 millimètres. Hauteur, sans le canal, 22 millimètres, Hauteur du dernier tour, sans le canal, 10 millimètres. Largeur du dernier tour, 10 millimètres et demi. OBSERVATIONS. — Celle espèce, très-voisine de l’A/aria hamus, en diffère par sa spire plus étroite, plus allongée, par ses côtes longitudinales plus nombreuses, plus rap- prochées les unes des autres, allant d’une suture à l’autre. LOCALITÉS. — On trouve cette coquille aux Clappes, près Tellancourt (Moselle), dans le fuller's earth où elle est commune, et à Hance (Moselle), dans le calcaire ferrugi- neux de l’inferior oolithe. — Etage bathonien et étage bajo- cien, Collections de M. Terquem et de l’École des mines. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 8, fig. 1, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 2, la même, vue du côté opposé; fig. 3, avant-dernier tour, quatre fois grossi; fig. 4, coquille de grandeur naturelle représentant une variélé dont les côtes très-larges, sur la partie anté- rieure des tours, sont peu visibles sur leur partie posté- rieure; fig. 5, la même, grossie quatre fois, PI. 12, fig. 15, D3 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. coquille de grandeur naturelle, vue de la base, Toutes les figures ci-dessus représentent des individus du fuller's earth. Fig. 16, variété trouvée dans l’inferior oolithe, co- quille de grandeur naturelle; fig. 17, un tour de la même, quatre fois grossi. Alaria sulcicostata, Pielle. PI. 6, fig. 20-922. DiAGNOSE. — Testà turritä, fusiformi ; ‘anfractibus longi- tudinaliter costatis, transverse striatis, in medio carinatis ; ultimo non costato, sed bicarinato; carinä posteriore spinost. Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme, composée de tours ca- rénés vers le milieu, transversalement siriés et costulés en long. Le dernier a deux carènes. Suture canaliculée. Les côtes longitudinales de l’avant-dernier tour sont au nombre de neuf; le dernier en est dépourvu ; il a, sur sa carène postérieure, une épine opposée à l’aile, et un ren- flement épineux, entre l’aile et cette épine. Les filets qui traversent l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : le long de la suture antérieure est une dépres- sion dans laquelle courent deux très-minces filets; vien- nent ensuite cinq gros filets alternant avec cinq très- petits, presque imperceptibles à la loupe, puis un gros faisant carène. Sept filets s’enroulent transversalement sur la partie postérieure du tour. Sur le dernier tour, entre la carène postérieure el la suture, sont cinq tilets de moyenne taille, puis deux plus minces portés par une pelite rampe sulurale. Entre les deux carènes s’enroulent cinq gros filets. La base est com- plétement striée. DIMENSIONS. — Longueur du fragment figuré, 22 milli- TERRAIN JURASSIQUE. 29 mètrés ; longueur du dernier tour, sans le canal, 13 milli- mèlres ; largeur du dernier tour, sans l'aile, 13 milli- mètres. OBSERVATIONS. — Cette coquille est voisine de l’Alaria hamus ; elle est plus allongée, a moins de côtes longitudi- nales, et a ses filets transversalement disposés dans un autre ordre. Elle est plus proche de l’A/aria Deslong - champsi ; mais les caractères tirés de la forme des côles et de leur nombre m'ont paru différents. Je n'avais pas le type de l’Alaria Deslongchampsi pour comparer. Si plus tard on trouvait le fossile que je décris avec une aile sem- blable à celle de cette espèce, il faudrait l’y réunir. LocauiTÉs. — Tellancourt (Moselle). Fuller’s earth, étage bathonien. Rare. Collection de M. Terquem. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 6, fig. 20, coquille de grandeur naturelle vue du côté de l’ouverture; fig. 21, la même vue de la base; fig. 22, avant-dernier tour trois fois yrossi. Alaria multistriata, Piette. PI. 4, fig. 4,5, et pl. 6, fig. 8-10. SYNONYMIE. 1855 Pterocera multistriata, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér., 1. XII, p. 92, pl. nr, fig. 1-3. DiAGNOSE. — Testà turritä, fusifornu ; anfractibus medio carinatis, striatis, ultimo bicarinato; carinä posteriore bispi- nosà ; digitis canalique ignofio. Coquille fusiforme , composée de neuf ou dix tours de spire. Les deux premiers sont lisses et arrondis ; les autres sont anguleux et carénés au milieu; le dernier a deux carènes ; la carène postérieure, très-accentuée, porte deux 60 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. pelites épines, une sur le côté opposé à l'aile, l’autre à distance égale de l’aile et de cette première épine. Colu- melle à peine calleuse. Aile consistant en deux digita- tions dont je ne puis indiquer la direction. Canal long, probablement recourbé. Quelques plis longitudinaux ap- paraissent sur le cinquième tour et probablement sur le troisième et le quatrième. Des stries transversales forment l’ornementation de la coquille ; elles sont disposées de la manière suivante : sur la partie antérieure du dernier tour, il paraît y avoir deux ou trois minces filets très-effa- cés; l’état de détérioration du fossile ne permet pas d’in- diquer le nombre et la disposition des stries qui sont en- tre les deux carènes. Sur la partie postérieure de ce tour, entre la carène et la suture, on compte quatre très-minces filets, alternant avec quatre plus gros, puis six filets assez gros. Sur la partie antérieure de l’avant-dernier tour est un filet transversal assez gros, suivi de trois minces, alter- nant avec trois gros; viennent ensuite deux minces filets précédant la carène. L’arête de la carène est lisse. Entre elle et la suture postérieure sont huit gros filets trans- versaux de taille à peu près régulière; les deux plus voi- sins de la carène allernent avec trois filets presque im- perceptibles. Le septième tour présente , sur sa partie antérieure , quatre gros filets alternant avec quatre très- fins et, sur sa partie postérieure, cinq minces filets alter- nant avec quatre plus gros. Le sixième tour présente, sur sa partie antérieure, quatre filets de grosseur à peu près égale et, sur sa partie postérieure, cinq filets dont un très-petit le long de la suture. Peut-être, entre les quatre plus gros, y en a-t-il quatre autres extrêmement fins. Je u’ai pas employé de grossissement assez fort pour les dis- üinguer. Le petit filet qui borde la suture est la continua- TERRAIN JURASSIQUE. 61 tion d’un des cinq petits du septième tour; déjà, dès ce tour, il était plus gros que les quatre autres petits. Dimensions. — Longueur de notre fragment, sans le canal, 20 millimètres. Longueur du dernier tour, sans le canal, 9 millimètres et demi. Largeur du dernier tour, sans l’aile, 11 millimètres. LOCALITÉ, — Les Clappes, commune de Tellancourt (Moselle), dans l’oolithe ferrugineuse du fuller’s earth, élage bajocien. Assez nombreux. Collection de M. Ter- quem et collection de l'École des mines. OBSERVATIONS. — Cette espèce diffère de l’Alaria Lorieri, par le nombre et la disposition de ses filets transversaux. Les plis longitudinaux de ses premiers tours lui donnent surtout un cachet tout particulier. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 4, fig. 4, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 5, avant- dernier tour grossi cinq fois. PI. 6, fig. 8, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 9, un des premiers tours grossi trois fois ; fig. 10, coquille de grandeur naturelle, vue de la base. Alaria polysona, Pictte et Eug. Des. PI. 4, fig. 7,8, et pl. 6, fig. 13-17. DiAGNOSE. — T'està fusifornu ; anfractibus convexis, trans- versè striatis, in medio carinatis; carinà polygonà ; ultimo anfractu bicarinato ; carinä posteriore bispinosû ; labri ex- pansione in duobus digitis productà ; aperturà subquadratà. Coquille fusiforme, à tours convexes, transversalement striés et carénés vers le milieu ; le dernier a deux carènes; sa carène poslérieure, plus saillante que l’autre, porte deux épines, une sur le côté opposé à l'aile, l’autre entre ? 62 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. l’aile et cette première épine. Les carènes des autres tours sont très-accusées ; elles ont une forme irrégulièrement polygonale. Ouverture sub-quadrangulaire, assez large. Aile formée de deux digilations dont nous ne pouvons indiquer la direction. Canal inconnu. Voici, autant que la conservation de l'échantillon per- met de le déterminer, la disposition des filets transver- saux : il yen a en grand nombre de minces alternant avec de plus gros sur la partie antérieure du dernier tour; entre les deux carènes il y en a cinq gros, alternant avec de plus petits; sur la partie postérieure du tour on en compte six gros, alternant avec six petits. L’arête de la carène antérieure est émoussée. L’avant-dernier tour porte, sur sa partie antérieure , deux très-minces filets bordant la suture, puis un beaucoup plus gros, puis trois moyens, qui alternent probablement avec de plus petits que le mauvais état du fossile ne nous a pas permis de distinguer clairement. Sur sa partie postérieure nous avons compilé six moyens filets alternant avec de plus petits. Sur la partie antérieure du tour contigu à l’avant- dernier nous avons remarqué un moyen filet bordant la suture, suivi d’un très-petit, puis un gros, après lequel viennent trois moyens; sur la partie postérieure de ce tour sont six filets assez gros, alternant avec de plus pelils. Dimensions. — Longueur de notre fragment, 19 milli- mètres. Longueur du dernier tour, 10 millimètres. Lar- geur du dernier tour, 12 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce a quelques rapports avec l’'Alaria multistriata, mais elle n’en a pas les plis longitu- dinaux. Elle a l'ouverture beaucoup plus large que l’Ala- ria Lorieri dont elle est très-nelttement séparée par la TERRAIN JURASSIQUE. 63 forme polygonale de ses tours. L’Alaria inæquistriata, qui se rapproche d’elle par ses ornements, n’a de carène que sur ses trois derniers tours, et les a beaucoup moins äc- centués. LocauTÉ. — On trouve cette coquille dans la carrière Napoléon, près Marquise (Boulonnais). Fuller’s earth ; étage bathonien. Rare. Collection de M. Eug. Deslong- champs. , ExPL. DES FIGURES. — PI. 4, fig. 7, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 8, avant- dernier tour grossi quatre fois. PI. 6, fig. 13, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'aile; fig. 14, la même, vue du côté de l'ouverture; fig. 15, la même, vue de là base; fig. 16, la même, deux fois grossie, vue de la pointe de la spire ; fig. 17, dernier tour de la même, deux fois grossi. Alaria Gousseti, Piette. P1.,41, fig. 7.et pl. 16, fig. 12. SYNONYMIE. 1855 Pterocera Gousseti, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2e sér., t. XILL, p. 984, pl. 111, fig. 10-12. DIAGNOSE. — T'està fusiformi ; anfractibus 8-9 striatis, in re- dio carinatis ; carinâ granulosä ; ultimo anfractu bicarinato : aperturû subquadrangulé. Cœteræ notæ desunt. Coquille fusiforme, composée de 8 ou 9 tours fortement carénés vers le milieu et striés transversalement. Les ca- rènes portent de grosses granulalions arrondies, obliques, qui se prolongent assez loin, sur chaque lour, par-dessus et par-dessousla carène. Le dernier tour esi bicaréné ; la carène, qui est à la partie antérieure de la coquille, à son arête divisée en deux par un profond sillon; la carène postérieure 0% PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, est granuleuse; son dos arrondi porte cinq stries excessi- vement fines. Les filets transversaux de l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : sur la partie anté- rieure on voit un très-mince filet, puis un gros, séparés de trois moyens par un petit espace lisse ; sur la partie posté- rieure sont trois moyens filets alternant avec deux fins, sé- parés, par un pelit espace, de deux moyens suivis d’un très- fin qui borde la suture. Les filets du dernier tour sout coordonnés de la manière suivante : entre le canal et la suture antérieure, il y en a plusieurs presque effacés ; entre les deux carènes, il y en a trois peu épais; entre la carène postérieure et la suture, on voit trois filets de moyenne grandeur, alternant avec deux minces, séparés de deux moyens et d’un très-fin par un espace lisse. Ouverture subquadrangulaire ; canal et aile inconnus. Dimensions. — Longueur de la coquille, sans canal, 10 millimètres. Longueur du dernier tour, à millimètres et demi. Largeur du dernier tour, 6 millimètres. ORSERVATIONS. — Cette espèce a les carènes plus accen- tuées, les granulations plus grosses et la spire beaucoup moins étroite et moins allongée que l’Alaria Viquesneli. Elle est très-voisine de l’Alaria granulosa dont elle n’est peut-être réellement qu’une variété; loutefois il y a de no- tables différences entre ces deux espèces : l’Alaria granu- losa a ses carènes à dos aplati, couvertes de crénulations droites, allongées, régulières, très-fines, très-serrées les unes contre les autres, s’effaçant sur le dernier tour ; la ca- rène antérieure de ce dernier tour est lisse, à dos arrondi; l'Alaria Gousseti a des carènes à dos arrondi, portant non des crénulations, mais des nœuds assez gros, ar- rondis, se prolongeant par-dessus et par-dessous la ca- rène. Ces nodosités couvrent également la carène poslé- TERRAIN JURASSIQUE. 65 rieure du dernier tour (si toutefois l'échantillon qui a servi de type est complet et ne manque pas du dernier tour). La carène antérieure est partagée en deux par un sillon. En outre, les stries transversales sont disposées différem- ment sur les deux espèces. LOGALITÉ. — On trouve celte coquille dans le fullers earth des Clappes, près Tellancourt (Moselle). Étage batho- nien. Rare. Collection de l’École des mines. EXxPL. DES FIGURES. — P], 41, fig. 7, coquille grossie 5 fois, vue du côté opposé à l’ouverture; à côté est une ligne in- diquant la grandeur naturelle du fossile. PI. 16, fig. 19, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouver- ture. Alaria Viquesneli, Piette, PI. 4, Gg. 6, pl. 12, fig. 11-14 et pl. 16, fig. 9-11. SY\ONYMIE. 1855 Pterocera Viquesneli (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér., t. XII, p. 94, pl. nr, fig. 8-9. DiaGnose. — Testä turritä, fusiformi, elongatä ; anfrac- libus 8-9 carinatis, striatis, carinä crenulatà ; ultimo an- fractu bicarinato ; aperturä subquadrangulà ; columellä sub- callosä. Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, allongée, fusiforme, composée de 8 ou 9 tours de spire transversalement striés, carénés vers le milieu, et portant , sur la carène , une série de fines crénulations qui affectent, outre la carène, le filet transver- sal qui en est le plus rapproché sur la parlie antérieure de chaque tour. Le dernier tour est bicaréné, et ses carènes ont une velléité de se renfler sur le côté opposé à l'aile. GASTÉROPODES. K 66 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Ouverture subquadrangulaire. Columelle calleuse. Aile et canal inconnus. Le fossile de Tellancourt, qui a servi de Lype pour la description de cette espèce, présente, sur son avant-dernier tour, des filets transversaux dans l’ordre sui- vant : un assez gros filet placé entre deux moyens, puis deux moyens et enfin un petit sillonnent sa partie anté- rieure ; sur sa partie postérieure, il y a sept filets. Ceux du dernier tour sont ordonnés de la manière suivante : entre la carène postérieure et la suture, il y en a 7. Entre les deux carènes, on voit trois minces filets alternant avec trois gros, puis un moyen. La partie antérieure de ce tour est mal conservée, et on ne peut voir, sur ce fossile, si la base de la coquille est striée. La carène postérieure semble émoussée, et les crénelures y sont à peine visibles. Une variété allongée de cette espèce présente un ordre de filets transversaux un peu différent : sur la parlie antérieure de son avant-dernier tour, on distingue trois gros filets alter- nant avec trois petits: le dernier des petits, plus rappro- ché que les autres de la carène, est affecté par ses crénula- tions et devient granuleux ; sur la partie postérieure de ce tour sont 7 filels transversaux. Le dernier tour a aussi 7 filets sur sa parlie postérieure ; entre ses deux carènes on en voit un moyen entre deux minces, puis un moyenentre deux gros, et enfin trois moyens. Dessous du dernier tour et ca- nal régulièrement striés. OBSERVATION. — Cette espèce, assez voisine par ses orne- ments de l’Alaria granulosa, est beaucoup plus élancée ; ses carènes sont moins prononcées, ses crénulations plus grosses et plus éloignées les unes des autres. Elle diffère plus encore de l’Alaria multistriata. Celle-ci n’a de plis que sur les premiers tours, el ces plis, qui sont très-éloignés les uns des autres, embrassent le tour dans presque toute TERRAIN JURASSIQUE. 67 sa longueur; en outre, la carène postérieure de son dernier tour, a des renflements épineux, très-caractéristiques, tandis que notre espèce est remarquable par lexiguité des siens. LOCALITÉS.— On trouve cette espèce dans le fullers earth des Clappes, près Tellancourt (Moselle), et à Guéret (Sarthe). Étage bathonien. Assez nombreux. Collections de l’École des mines et de d’Orbigny. DimENSIONS. — Longueur de la coquille, sans canal, 15 miilimètres ; longueur du dernier tour, 8 millimètres ; largeur du dernier tour, 7 millimètres. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 4, fig. 6, variété allongée, co- quille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouver- ture. PI. 19, fig. 11, coquille de grandeur naturelle, vue de la base (type de l’espèce); fig. 12, variété allongée, figure de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture ; fig. 43, la même, quatre fois grossie, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 14, la même, de grandeur naturelle, vue de la base. PI. 16, fig. 9, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture (type de l’espèce); fig. 10, la même, grossie deux fois et demie; fig. 41, avant-dernier tour de la même, sept fois grossi. Alaria cornuta, d'Orb., 1847. PI. 10, fig. 10-15. SYNONYMIE. 1847 Plerocera cornuta (d'Orbigny), Prod. de Paléont. strat., t. 1, p. 302. DIAGNOSE. — Testä turritä, fusiformi; anfractibus cari- natis in medio, striatis, ultimo bicarinato, cujus carinæ Spinam ferunt, aperturà subquadralà. Coquille turriculée, fusiforme, composée de tours caré- 68 VPALÉONTOLOGIE FRANCAISE. nés, couverts de stries transversales. Le dernier ä deux ca- rènes qui, sur le côté opposé à l’aile, projettent ou tendent à projeter une épine. Parfois, entre celte première épine et l’aile, il y en a une seconde sur la carène postérieure. C’est même la seuie qu’on aperçoive sur certains échantil- lons. Aile formée de deux digilations. Canal inconnu. Ou- verture subquadrangulaire. Sur l'échantillon qui a servi de type à d’Orbigny, Îles filets transversaux, formés par les stries de l’avant-dernier tour, sont disposés de la manière suivante : entre la suture antérieure et la carène on voit d’abord un filament assez gros bordant la suture, puis deux très-minces, alternant avec deux plus gros, de la taille du premier, enfin plu- sieurs filaments très-minces. Entre la carène et la suture postérieure sont de fines stries, de taille égale, que l’état de détérioration du fossile ne nous a pas permis de comp- ter exactement. * Un spécimen de la collection de M. Martin nous a fourni, sur l’avant-dernier tour, un autre arrangement des stries : entre la suture antérieure et la carène sont six minces fila- ments égaux; entre la carène et la suture postérieure il y a cinq ou six filaments de fine épaisseur et de taille régu- lière. Un spécimen de la collection de M. de Ferry donne, pour les stries de l’avant-dernier tour, l’arrangement sui- vant : entre la carène et la sulure antérieure sont trois gros filaments transversaux de taille égale; entre la carène et la suture postérieure sont quatre filaments égaux entre eux. On observe très-souvent de pareilles variations dans les divers individus d’une même espèce, et elles s'expliquent facilement ; ainsi, pour la partie antérieure de l'avant- TERRAIN JURASSIQUE. 09 dernier tour, les trois filaments du spécimen de M. de Ferry sont caractéristiques de l’espèce. Qu'’entre ces trois filaments s’en intercalent trois plus petits, on a le spéci- men de d’Orbigny; que les petits filaments atteignent une taille égale à celle des gros, on ale spécimen de M. Martin. Un seul échantillon, celui de M. de Ferry, nous a permis de compter exactement les stries du dernier tour. Entre la suture et la carène postérieure il y a cinq filaments égaux. Entre les deux carènes il y en a {rois gros, alter- nantavec trois plus petits. La base est parcourue par des filaments de petite taille, alternant avec de plus gros. DimENSIONS. — Le fragment qui a servi de type à d'Orbi- gny a 14 millimètres de long. Longueur du dernier tour, sans le canal, 10 millimètres. Largeur de ce tour, sans l'aile, 9 millimètres. OBSERVATIONS. — Celte espèce, assez voisine de l’A/arèa lœvigata, en diffère par les carènes de ses tours et par ses stries, M. d'Orbigny l’a très sommairement décrite dans le prodrôme, sans la figurer. LOGALITÉS. — Marquise (Pas-de-Calais), Sainte-Anne, Di- jon (Côte-d'Or). Étage bathonien. Assez rare. Collections de d’Orbigny, de M. Martin et de M. de Ferry. ExPL. DES FIGURES. — PI. 10, fig. 10, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 11, fragment vu de côté; fig. 12, avant-dernier tour quatre fois grossi (type de d’Orbieny); fig. 13, dernier tour grossi deux fois et demi (type de M. de Ferry). Alaria Iævigata, Morris et Lycett. PL 7, fig. 4-10; pl. 10, fig. 7-9 et pl. 19, fig. 6-9. SYNONYMIE. 1860 Alaria lœvigata, (Morris et Lycett), À Monog. of the mollusea from the great oolte, 70 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. chiefly from Minchinhampton , part. 1, p. 17, pl. 111, fig. 3 et3 4. 1855 Pterocera lrvigala, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de Frunce, 2° sér., t. XIE, p. 91, pl. 1, fig. 2-6. 4855 Pterocera iribrachialis, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér., t. XIIL p. 93, pl. 1v, fig. 18. DiaGxosEe.— T'estô fusiformi ; anfractibus convexis, lævigatis nisi ultimus penultimusque qui aliquando transversim striati sunt ; ullimo bicarinalo, carinâ posteriori spinigerä; spinà oblongä, ori oppositä ; alé (in ætate juniori) brevissimä, mono- dactylä(ætate adultä) magnä, didactylädigitis ; longis, dicur- vatis, trigonis, longitudinaliter striatis; caudà longä, vix an- curva ; aperturû subquadratà ; labro sinistro tenuissime calloso. Coquille fusiforme, composée de 9 ou 10 tours de spire convexes et lisses sur lesquels on ne remarque que des stries d’accroissement très-délicates ; le dernier est bica- réné, et ses carènes se prolongent en deux longues digita- tions courbes, de coupe triangulaire, La carène posté- rieure porte deux épines ou ailes rudimentuires : l’une très-petite, sur le côté opposé à l'aile, manque quelque- fois ; l’autre très-longue est placée en un point intermé- diaire entre cette première épine et l’aile. Canal très-long, légèrement recourbé, presque droit, orné de siries arquées, à peine visibles. Ouverture subquadrangulaire. Columelle à peine calleuse. Certains individus ont une épine sur le tour qui précède l’avant-dernier; mais cela est très-rare. Cette espèce présente plusieurs variétés que je vais faire connaîlre, après avoir indiqué les dimensions les plus ordi- naires et le gisement du type. La descriplion de ces va- riétés me donnera l'occasion d'indiquer en même temps leurs rapports avec les autres espèces. TERRAIN JURASSIQUE. 14 Dimensions. — Longueur de la coquille avec un fragment du canal, 38 millimètres; longueur de la coquille, sans le canal, 31 millimètres ; largeur du dernier tour, 43 milli- mètres; largeur du dernier tour, sans l'aile, 17 millimètres ; largeur de ce tour avec un fragment de l'aile, 36 milli- mètres. LocALITÉS. — On trouve ce fossile à Arnay-le-Due (Côte- d'Or),à Éparey (Aisne), àRumignyet à Laval d’Estrebay, dans les calcaires blancs inférieurs et supérieurs, et dans les cal- caires marneux de l'étage bathonien ; on le trouve encore à Minchinhampton en Angleterre, dans la grande oolithe. Commun. Collections de l’ÉcoledesminesetdeM.d’Orbigny. Première variété. — La seconde épine de la carène est très-longue, le canal étroit; les deux derniers tours, par- fois même les trois derniers, sont transversalement striés ; d'autres fois, c’est sur le dernier seulement que les stries apparaissent. Les digitations sont striées dans le sens de la longueur. À la naissance de l’aile, on remarque deux petites dépressions, dont la dernière se prolonge sur le canal. Cette variété a été figurée pl. 7, fig. 4-8. Les filets déterminés par les stries sont fins, nombreux, d’inégale grosseur, et plus apparents près des sutures postérieures que sur le reste des tours; les plus minces alternent très- régulièrement avec les plus gros, de telle manière qu'entre deux gros, il y en ait toujours un petit. Cette disposition recoit exception sur la base de la coquille où, entre deux gros, il y en a souvent deux ou trois pelits. Cette variété, qui appartient à la partie inférieure de l’é- tage bathonien, a la carène antérieure moins saillante que celle du type; sa spire est moins étroite et moins allongée. Très-voisine de l’Alaria myurus, elle a les filets plus fins, plus nombreux et autrement disposés; son canal et sa di- 2 72 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. gitation postérieure sont un peu plus recourbés; sa digita- tion antérieure est plus longue, sa spire est moins ventrue ; enfin, elle n’a de stries que sur deux ou trois tours au plus. DIMENSIONS. — Hauteur de la coquille avec le canal, 50 millimètres; hauteur, sans le canal, 30 millimètres; hau- teur du dernier tour, sans le canal, 45 millimètres; largeur du dernier tour avec l'aile, 43 millimètres; largeur, sans l'aile, 47 millimètres. LocALITÉ. — Hidrequent, près Marquise (Boulonnais). Étage bathonien. Collection de M. Eugène Deslongchamps.: Nombreux. Seconde variété. — Figurée, pl. 7, fig. 10, elle n’a de re- marquable que son avant-dernier tour qui est caréné. Le dernier tour seul est strié. Même gisement que la précé- dente. Collections de M. Eugène Deslongehamps et de !'É- cole des mines. Rare. Troisième variété. — Plus petite que les précédentes, elle a la spire plus étroite et décrivant un angle concave. Le dernier tour, très-développé, est le seul qui soit strié. Même gisement que la précédente. Elle a été figurée pl. 7, fig. 9. Collection de M. Eugène Deslongchamps. Rare. Quatrième variété, — Figurée pl. 12, fig. 6-8, celte va- riété est très-remarquable. La spire pointue forme un angle légèrement concave ; les épines de la carène posté- rieure sont très-courtes; la partie antérieure du dernier tour est seule siriée; la columelle est courbe; le canal paraît devoir être plus courbé que dans les variétés précé- dentes. Si, quand on aura trouvé des échantillons com- plets de cette coquille, on remarque encore quelques dif- férences entre elle et le type de l’Alaria lœvigata, soit dans la forme du canal, soit dans celle des digitations, il faudra TERRAIN JURASSIQUE. 13 l'ériger en espèce. La taille de cette variété est pelite. Voici ses dimensions : longueur du fossile avec un fragment du canal, 41 millimètres; longueur de la spire, sans le dernier tour, 9 millimètres; longueur du dernier tour, 40 milli- mètres ; largeur du dernier tour, sans l’aile, 11 millimètres. Cette coquille se rapproche plus que toute autre de l’A/a- ria herinacea; elle est plus courte, a la spire plus pointue, w’est pas striée comme elle, et paraît avoir un canal plus courbé et des digitations plus larges. Elle a, sur le côté opposé à l'aile, une épine au lieu d’une gibbosité. On la trouve à Éparcy (Aisne), dans les calcaires à Nerineu pa- tella de l’étage bathonien, où elle est très-rare. Collection de l’École des mines. Cinquième variété. — Décrite sous le nom de P{erocera tribrachialis, cette variété n’a que la partie antérieure du dernier tour striée. Sa spire est large, ventrue; ses digita- tions très-larges ont de petites stries d’accroissement obli- ques. On la trouve dans les calcaires blancs supérieurs d'Éparcy. Étage bathonien. Très-rare. Ses dimensions sont les suivantes : largeur du dernier tour, sans'les digitations, J9 millimètres; longueur de la spire, sans le dernier tour, 18 millimètres; longueur du dernier tour, sans le canal, 14 millimètres. Cette variété est figurée pl. 12, fig. 9. Col- lection de l’École des mines. ExPL. DES FIGURES. — PI, 7, fig. 4, Alaria lœvigata, pre- mière variété, coquille de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 5, la même vue de côté; fig. 6, la même, vue du côté de l'ouverture; fig. 7, avant-dernier tour de la même, quatre fois grossi; fig. 8, même variété (individu à spire large), vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 9, troisième variété, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 10, seconde variété, coquille de gran- 14 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. deur naturelle, vue du eôté opposé à l'ouverture. PI. 10, fig. 7, type de l’espèce (individu à spire étroite et allongée), coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ou- verture ; fig. 8, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture (l'individu représenté ici est remarquable par l’'épine qu’il a sur la carène antérieure, épine qu'on n'y remarque jamais que par exception); fig. 9, jeune encore dépourvu d’épine, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; pl. 42, fig. 6, quatrième variété, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de la base; fig. 7, la même, vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 8, la même, vue du côté de l'ouverture; fig. 9, cinquième va- riété, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture. Alaria inæquistriata, Pielle. PI. 14, fig. 8-11. SYNONYMIE. 1855 Pterocera inœquistriata, (Pielte), Bull. de la, Soc. géol. de France, ?® sér., t. XILL, p. 97, pl. ni, fig. 19-21. DrAGNOSE. — Testä turritä, fusiformi; anfractibus con- vexis ; primis lœvigalis ; aliis carinatis, inæqualiter striatis ; ultimo spinoso, bicarinato. Cæteræ notæ desunt. Coquille fusiforme, composée de tours convexes; les premiers sont lisses; les trois derniers sont striés et caré- nés ou plulôt anguleux. Le dernier a deux carènes. Ces carènes, très-émoussées, sont de véritables bourrelets. Un éclat de coquille enlevé sur le dernier tour fait soupçonner une forle épine. Aile, canal et ouverture inconnus. Les stries qui couvrent les deux derniers tours sont de grosseur _ TERRAIN JURASSIQUE. 19 irrégulière. Sur la partie antérieure du dernier, on remar- que une série de minces filets très-apparents, entre la naissance du canal elle bourrelet antérieur; la cassure de notre type ne nous a permis de compter que les suivants : un pelit suivi d’un moyen, puis deux petits, précédant un moyen; ensuite un moyen, situé entre deux gros; enfin, un très-mince, après lequel viennent un gros et quatre petits. Le bourrelet antérieur est large et finement strié. Entre les deux bourrelets j’ai compté les filets suivants : trois fort minces, alternant avec deux moyens, puis un gros après lequel viennent deux très-fins, suivis d’un moyen et de deux autres très-fins. Le bourrelet postérieur porte six stries très-lègères. Sur la partie postérieure de ce tour j’ai compté sept moyens filets alternant avec six minces. Sur l’avant-dernier tour, entre la suture antérieure et le bourrelet, on remarque trois minces filets alternant avec deux moyens, puis un gros, el ensuite trois fins alternant avec trois moyens. Le bourrelet, plus étroit que sur le dernier tour, est finement strié. Sur la partie postérieure du tour, on compteseptmincesfiletsalternantavecsept gros. Le tour qui suit est sub-anguleux, les autres sont lisses el convexes. Dimensions. — Notre fragment à 44 millimètres de long; son dernier tour a 8 millimètres de long et 9 millimètres de large (épine non comprise). OBservaTIONS. — Les bourrelets de cette coquille la fe- raient ressembler à l’Alaria hebes, si ses deux dernier lours n'étaient pas les seuls qui en eussent. LocaLiTÉ. — Rumigny (Ardennes). Calcaire marneux, &e l’étage bathonien. Rare. Collection de l’École des mines. Un seul échantillon. ExPL, DES FIGURES, — PI. 11, fig. 8, coquille de grandeur 76 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. naturelle, vue du côté de l’ouverture; fig. 9, la même, vue de la pointe de la spire; fig. 10, la même, vue de la base ; fig. 11, la même, quatre fois grossie, vue du côlé opposé à l’ouverture. Alaria tridigitata, Piette. 1855. PI. 10, fig. 4-6. SYNONYMIE. 1855 Pterocera tridigitata, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér., t. XIIL, p. S9, pl. v, fig. 4-7. 1855 Plerocera tricuspidata, (Piette), Bull. de la Soc. Géol. de France, 2° sér:, t. XIII, p. 89, pl. v, fig. 9, 10. DrAGNOSE. — T'està turritä, fusiformi ; anfractibus T-8 ca- rinatis, lœvigatis ; ultimo bicarinato. Aperturâ subquadran- qulà ; duobus digitationthus crassis, curvatis ; canali elongato, recurvoque. Coquille fusiforme, ayant sept ou huit tours carénés et lisses. Le dernier a deux carènes.: Ouverture étroite, sub- quadrangulaire. Aile formée par deux digitations épaisses, carénées sur le côté extérieur et creusées par un sillon sur le côté qui regarde la bouche. La digitation postérieure remonte vers le sommet de la spire, en décrivant une courbe, et se termine en pointe; l’autre descend d’a- bord en ligne droite, décrit deux festons, puis se relève tout à coup, en s’amincissant et en formant une courbe. Canal long et large, descendant d’abord presque en ligne droile, et se relevant ensuite subitement en forme de cro- chet. Le dernier tour, sur le côté opposé à l'aile, tend à devenir très-légèrement gibbeux, et a les carènes un peu plus accusées. Cette espèce présente plusieurs variétés : TERRAIN JURASSIQUE, 71 La première variété a élé décrite, comme espèce, sous le nom de Pterocera tricuspidata. Elle a pour habitat les calcaires jaunes qui sont à la base de la grande oolithe, tandis que le type gît dans les calcaires marneux qui re- présentent le corn-brasch. Elle est plus petite et plus courte que lui, son canal est plus étroit, moins recourbé en crochet que le sien; elle a un filament transversal placé entre la carène et la suture antérieure de chaque tour, filament qu’on ne rencontre pas crdinairement sur le type; outre ce filament, elle en a un autre sur la partie posté- rieure de l’avant-dernier tour ; tous deux sont placés près de la suture. Cinq filets s’enroulent entre la suture et la carène postérieure du dernier tour. Un grosfilet, et proba- blement d’autres effacés, circulent entre les deux carènes. La seconde variété est trapue; elle a la spire moins allongée, les digitations plus épaisses que le type. Celle-ci et les suivantes n’ont pas encore été figurées. Une autre variété est remarquable en ce que l'aile s’ap- plique sur les deux derniers tours et sur la partie antérieure du précédent, au lieu de s'attacher aux deux derniers seu- lement. Enfin, une dernière variélé a la spire presque entièrement striée. Dimensions. — Longueur de la coquille, y compris le canal, 28 millimètres. Longueur du canal, 7 millimètres. Longueur du dernier tour, sans le canal, 9 millimètres. Lar- geur de la coquille avec l’aile, 22 millimètres. Largeur du dernier tour, sans l’aile, 12 millimètres. OBSERVATION. — Cette espèce fait partie d’un groupe bien distinct, caractérisé par deux digilations séparées et un canal recourbé, très-long. Les mamelons de ses digita- tions la font reconnaitre facilement. 78 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, LocaLirÉs. — Rumigny (Ardennes), Eparcy et Aubenton (Aisne), dans les calcaires marneux; la vallée de Bordeux (Ardennes), dans les calcaires jaunes. Étage bathonien. Commun. Collection de l’École des mines. EXPL. DES FIGURES. — PI. 10, fig. 4, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 5, la même, vue du côté de l’ouverture; ces deux figures repré- sentent le type de l’espèce; fig. 6, coquille de grandeur üaturelle, représentant la première variété. Alaria granulosa, Piette. PI. 6, fig. 23 et pl. 16, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1855 Pterocera granulosa, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2esér., t. XI, p. 94, pl. ur, fig. 13-15. DIAGNOSE. — T'està fusiformi; anfractibus 8-9 striatis, in medio carinatis ; carinis tenuissimè crenulatis ; ultimo bica- rinato, non crenulato ; apertur subquadrangulà. Cæteræ notæ desunt. Coquille fusiforme, composée de tours fortement carénés vers le milieu, portant sur leurs carènes une série de pe- tites crénelures très-fines, droites, très-rapprochées les unes des autres, qui n’affectent que le dos aplati des carè- nes, et qui s’effacent sur les deux derniers tours. Dernier tour bicaréné, ayant sa carène antérieure en forme de bourrelet arrondi, et sa carène postérieure sillonnée par cinq fines stries; sa base est lisse ; les filets transversaux y sont distribués de la manière suivante : entre les deux carènes, il y a deux filets; entre la carène postérieure et la suture, on ne voit qu’un mince filet sutural et, tout près de lui, un cordon aplati dont les bords relevés imitent TERRAIN JURASSIQUE. 1) deux très-minces filets. L’avant-dernier tour a, sur sa partie antérieure, deux minces filets, et sur sa partie postérieure deux ou trois cordonnets placés près de la suture. Les cré- nelures de sa carène sont à peine visibles, même à la loupe. Ouverture subquadrangulaire. Canal et aile inconnus. Dimensions. — Longueur de notre fragment, 11 milli- mètres. Longueur du dernier tour, 6 millimètres et demi. Largeur du dernier tour, 6 millimètres et demi. OBsERVATIONS. — Celte espèce a la spire moins élancée, les carènes plus accentuées, les crénulations plus fines et moins étendues, les stries transversales moins nombreuses que l’Alaria Viquesneli, avec lequel elle a du reste de nom- breux rapports. Plus voisine de l’Alaria Gousseti, elle en diffère par ses carènes à dos plat, ses filets transver- saux moins nombreux, ses crénelures qui disparaissent sur les derniers tours et qui, sur les autres, très-fines, très- nombreuses, très-régulières, ne s'étendent point par-dessus ni par-dessous les carènes. LOCALITÉ. — On trouve cette coquille dans les calcaires marneux d'Éparcy (Aisne). Étage bathonien. Rare. Collec- tion de l’École des mines, ExpPL. DES FIGURES. — PI. 16, fig. 1, coquille de grandeur. naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 2, la même, grossie trois fois et demie; fig. 3, la même, de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture. PI, 6, fig. 23, la même, vue de la base. Alaria striata, Piette. PI. 8, fig.10-19, et pl. 11, fig. 43, 14. SYNONYMIE. 1855 Plerocera striata, (Piette), Bull. de la Soc. géol, de France, 2° sér., p. 98, pl, v. fig. 18. SU PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. DraGNosE. — Testô fusiformi ;anfractibus angulosis, striatrs tenuè ; ultimo Spinoso, cujus carina, post spinam, bifurcatur. Cæteræ notæ desunt. Coquille fusiforme, composée de tours anguleux vers le milieu, couverts de stries transversales, très-fines et très- nombreuses. Le dernier est bicaréné; on observe, sur sa carène postérieure, non loin de l'aile, une grosse épine à partir de laquelle la carène se bifurque et devient moins apparente; une de ses branches se réunit à la carène antérieure, qui est peu accentuée. Le test du dernier tour, sur le côté opposé à l'aile, a été brisé; mais, à cet endroit, le moule intérieur, quoique détérioré, donne à penser qu’il y avait ou une gibbosité, ou une autre épine rudimentaire. Columelle lisse. Ouverture subquadrangulaire. L’avant-dernier tour porte, sur sa partie antérieure, neuf moyens filets transversaux, alternant avec autant de filets fort ténus, puis trois assez minces, près de l’angle du tour, et sur sa partie postérieure, trois minces filets bordant l’an- gle, alternant avec trois autres beaucoup plus minces en- core, après lesquels on en remarque six gros, allernantavec autant de filets très-ténus. Les stries du dernier tour sont très-nombreuses et assez irrégulières. Entre deux moyens filets il y en a quelquefois deux ou trois pelits, mais le plus souvent un seul, d’autres fois il y en a un moyen de la même taille que les deux auires. L'attache postérieure de l'aile n’atteint pas l’angle de l’avant-dernier tour. Dimensions. — Longueur du fragment qui a servi de type, 28 millimètres. Longueur du dernier tour, 18 milli- mètres. Largeur de ce tour, 20 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce, par sa grande taille, ses stries nombreuses, la disposition des carènes du dernier tour, esttrès-distincte de toutes les autres. Assezvoisine par TERRAIN JURASSIQUE. 81 la forme et l’orcementation de sa spire du Chenopus pic- taviensis, elle en diffère par la carène antérieure du dernier tour à peine marquée, par l’épine et par la bifurcation de la carène postérieure. LocaiTÉ. — Bois d'Éparey, dans les calcaires blancs in- férieurs. Étage bathonien. Rare. Collection de l’École des mines. ExPL. DES FIGURES. — PI. 8, fig. 10, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 41, avant- dernier tour grossi deux fois; fig. 12, grossissement du test du dernier tour. PI. 11, fig. 13, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’aile; fig. 14, la même, vue de la base. Alaria flammifera, Piette, EL is. 6, et pl. 11, fig (12: SYNONYMIE. 1855 Pterocera flammifera, (Pielte), Bull. de la Soc. yéol. de France, 2° sér., t. XIE, p. 97, pl. 1v, fig. 14. DrAGnose. — T'està fusiformi, brevi ; anfractibus convexis, lœvigatis ? ultimo bicarinato ; carinis spinosis ; canali recto ? Alû signi formam habente. Coquille turbinée, fusiforme, composée de tours con- vexes ; le dernier est bicaréné, et ses deux carènes portent, sur le côté opposé à l'aile, un renflement épineux. La co- quille paraît lisse, mais il n’est pas impossible que le mau- vais élat du test empêche de voir les stries qui couvrent peut-être ses derniers tours. Canal droit, dans toute l’éten- due de la parlie que nous connaissons. Ouverture subqua- drangulaire. Aile en forme de banderolle, plus large à la fin qu'au commencement et lerminée par deux pointes. A GASTÉROPODES. 6 82 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. l'extrémité de cette aile est un petit sillon parallèle à l'axe de la coquille. Dimensions, — Longueur de la coquille, sans l'extrémité du canal et sans la pointe de la spire, 22 millimètres. Lon- gueur du dernier tour, avec une portion du canal, 43 mil- limètres. Largeur du dernier tour, sans l'aile, 42 millimc- tres. Largeur de ce tour, avec l’aile, 19 millimètres. Largeur de l’aile à son extrémité, 41 millimètres. OBSERVATIONS. — Assez voisine de l’Alaria cirrus, celte espèce en diffère en ce qu’elle n’a que le dernier tour ca- réné, et que ses carènes portent un renflement épineux fort accentué. Il convient aussi de faire remarquer que son ac- croissement est beaucoup plus régulier que celui de l’Ala- ria cirrus et qu'il ne se manifeste pas, comme pour ce dernier, par une grande disproportion de taille entre les derniers tours et les premiers. LoCALITÉ. — Rumigny. Calcaires marneux de l’étage ba- thonien. Très-rare. Collection de l'École des mines. Un échantillon. Expe. DES FIGURES. PI. 8, fig. 6, coquille de grandeur na- turelle, vue du côté de l’ouverture; pl. 11, fig. 419, la même, vue de Ja base. Alaria acuminata, Pielte. PI. 8, fig. 13. SYNONYMIE. 1855 Pterocera acuminata,(Piette), Bull. de la Soc. géol. de Franre, 2e sér., t. XIE, p. 65, pl. 1, fig. 1. DrAGNOSE. — T'està turrilä ; apice acuminatà ; anfractibus convezxis, primis lœvigatis, ultimo transversim striato, bicari- nato; carinis spinosis. Cœæteræ not@ desunt. TERRAIN JURASSIQUE. 83 Coquille turriculée, terminée en pointe, composée de 9 ou 10 tours convexes. Les premiers croissent régulière- ment et sont lisses; le dernier, qui est très-large et bica- réné, esttransversalement strié. Ses carènes portent, sur le côté opposé à l’aile, un renflement épineux plus accentué sur la carène postérieure que sur l’autre. L'état de détério- ration du test ne permet pas de décrire, d’une manière exacte, la succession des filets transversaux. Aïle et canal inconnus, Dimensions. — Longueur du fragment qui a servi de type, 21 millimètres. Longueur de son dernier tour, 10 milli- mètres. Largeur de ce tour, 13 millimètres. OBseRvaTIONS. — Voisine de l’Alaria flammifera, cette es- pèce est de plus grande taille, a la spire plus allongée et le dernier tour plus large. Sa forme générale, la concavité de son angle spiral, la font distinguer facilement de l’A- laria lævigata et des autres espèces voisines de celle-ci dont le dernier tour est strié. LocALiTÉ. — On trouve cette coquille dans les calcaires marneux de Rumigny. Étage bathonien. Rare. Collection de l’École des mines. ExpPL. DES FIGURES. — PI]. 8, fig. 143, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture. Alaria retusa (Eud. Deslongchamps). PI. 45, fig. 10-19, et pl. 17, fig. 7, 8. SYNONYMIE. 1843 Pterocera retusa, (Eudes Delongchamps), Mém. de la Soc. linnéenne de Normandie, t. VIT, p.169, pl.ix, fig. 14, 15. 1847 Pterocera subretusa, (d'Orbigny), Prod. de Paléont. strat., t, [, p. 302. 84 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. DiaGxosE. — T'estä oblongä, subcylindricä, retusû; anfrac- tibus paucis ; ultimo gibbo. Cette coquiile, qui n’est connue que par son moule in- térieur, est de forme cblongue, sub-cylindrique. Le som- met de la spire est aplali et comme tronqué. Tours peu nombreux; le dernier, à peine renflé, est muni de deux ou trois gibbosités. Dimensions. — Longueur du fossile, 33 millimètres; lar- geur du dernier tour, 21 millimètres. VARIÉTÉ. — Une variété de cette espèce, figurée pl. 45, fig. 40-12, est beaucoup plus globuleuse que le type, et a le sommet moins aplati; elle a 20 millimètres de long et 15 de large. OBSERVATIONS. — Quoiqu’on ne connaisse ni les orne- ments ni l’aile de ce fossile, on peut le distinguer facile- ment de toutes les autres espèces par son sommet aplati. Toutefois, pour être certain que cette forme tronquée n'esi pas due à un écrasement, il faudrait avoir des spécimens plus nombreux et mieux conservés que ceux que j'ai eus entre les mains. Locauiré. — Ranville, dans la caillasse. Étage bathonien. Très-rare. Collections de M. Eud. Deslongchamps et de M. Tesson. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 15, fig. 10 (variété à som- met peu aplati), coquille de grandeur naturelle, vue de l'extrémité de la spire; fig. 11, la même, vue du côté op- posé à l'ouverture; fig. 12, la même, vue du côté de l’ou- verture. PI. 47, fig. 7, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture (lype de l'espèce); fig. 8, la même, vue de l’extrémité de la spire (ces deux dernières figures sont la reproduction de celles qu'a données M. Deslong- champs, d’après un spécimen de la collection de M. Tesson). TERRAIN JURASSIQUE. 8 Alaria pupæformis (d'Archica). PMS, 1e 1-8,101pl. 11, fig. 1-5; SYNONYME. 1840 Rostellaria pupæformis, (d’Archiac), Mém. de la Soc. géol. de France, t. V, seconde partie, p. 385, pl. xxx, fig. 41 et 11 a. 1855 Pterocera Heberti, (Piette), Notice sur les coquilles ai- lées trouvées dans la grande oolithe de l'Aisne, des Ardennes et de la Moselle, Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér.., t. XI, p. 90, pl. iv, fig. 1-3 et pL. v, fig. 7. 1855 Pterocera Simonis, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér., t. XUN, p. 91, pl. v, fig. 8. DIAGNOSE. — Zestà fusiformi; anfractihus 9; primis lœvi- gatis, convexis; ultimis striatis, medio carinatis ; ultimo bi- carinato ; carinà posteriore spinosä gibbosäque ; aperturä subquadratä; canali elongato, recurvo; alà duobusdigitis for- matà. Columellä subcallosà. Coquille turriculée, fusiforme. Spire formant un angle convexe, composée de neuf tours, dont les six premiers sont lisses, convexes et croissent lentement; c'est vers le septième que la coquille prend son développement. Les trois derniers tours sont striés; le septième et le huitième sont carénés au milieu; le dernier a deux carènes qui se renflent légèrement sur le dos et deviennent épineuses non loin de la columelle; l’épine de la carène postérieure est plus forte que celle de l’autre carène. Ouverture sub-qua- drangulaire. Aile formée de deux digitalions qui sont le prolongement des carènes : celle qui est placée à la partie antérieure de la coquille se dirige en ligne droite, presque 86 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. perpendiculairement au bord libre, et se termine en fer de lance; l’autre se recourbe vers la pointe de la spire; un sillon traverse le milieu de ces digitations, du côté de l’ou- verture, Columelle légèrement calleuse. Canal long, re- courbé, obliquement strié. Le seul adulte, chez lequel je l'ai trouvé à peu près intact, a une particularité très-re- marquable : l’extrémité du canal est complétement fermée par un encroûtement calcaire; et, à l’endroit où il se re- courbe, la coquille présente une échancrure due proba- blement au passage du siphon respiratoire que l’obstruc- tion de son conduit empêchait de s'étendre plus loin, sous l'abri du test (voyez pl. 13, fig. 4). Je ne considère donc cette sorle de sinus que comme un effet de l’âge. Loin d'y voir un caractère générique, je ne crois pas que ce soit un caractère spécifique. J’appuie cette opinion sur l’absence de tout sinus chez un individu que j'avais d’abord consi- déré comme une espèce, mais que je regarde actuelle- ment comme un jeune (voyez pl. 13, fig. 5). Les filets enroulés transversalement sur l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : entre la suture antérieure et la carène, il y en a deux gros très-visibles, et peut-être quelques autres plus petits, que le mauvais état du test empêche d’apercevoir; sur la partie postérieure du tour, il, y en a sept d’égale dimension. Le dernier tour a huit minces, filets sur sa partie postérieure, el trois gros alternant avec de plus petits entre les deux carènes; sa base est ornée par une alternance de minces filets et de plus gros. Pour cette espèce, comme pour beaucoup d'au- tres, le nombre des filets transversalement placés n’a rien de caractéristique; cependant les deux de la partie anté- rieure de l’avant-dernier tour paraissent constants. DiIMENSsIONS. — Longueur du type, 31 millimètres; lon- TERRAIN JURASSIQUE. 87 gueur du dernier tour avec la partie connue du canal, 148 millimètres; longueur de ce tour, sans le canal, 11 mil- limètres: largeur du dernier tour avec l'aile, 23 millimè- tres; largeur de ce tour, sans les digitations, 44 milli- mètres. LocALITÉS. — On trouve cette coquille à Rumigny (Ar- dennes), dans la carrière de l'hôpital et dans les fossés de la Cour-des-Prés, où elle n’est pas rare; à Éparcy, dans un ravin à l’ouest de la carrière du four à chaux, et dans cette carrière même; à Aubenton (Aisne), dans les anciens fossés de la ville. Calcaires marneux de l'étage bathonien. Collec- tions de l’École des mines et de M. d’Archiac. Cette espèce présente plusieurs variétés. Première variété. — Figurée pl. 13, fig. 5, cette coquille a été décrite, en 4855, sous le nom de Pferocera Simonis. Elle est remarquable par l'absence de sinus à son canal qui n’est pas encroûté. Ses digitations sont fragiles et large- ment ereusées en gouttières. Les épines columellaires des carènes du dernier tour sont à peine visibles. La coquille est moins allongée que celle du type. Un briozoaire, qui la couvre, empêche de voir ses stries transversales. Longueur du fossile, dont les extrémités sont brisées, 25 millimètres; longueur de la portion connue du canal, à millimètres; longueur du dernier tour, sans canal, 11 millimètres; lar- geur du dernier tour, sans les digitations, 14 millimètres. Ce fossile gît dans les calcaires marneux de Rumigoy, où il est rare. Collection de l'École des mines. Deuxième variété, — Représentée pl. 43, fig. 6 el 7, cette coquille est remarquable par la longueur de l’épine qu’elle a près de la columelle, sur la carène postérieure. A en ju- ger par l'épaisseur des digitations, elle devait appartenir à un individu plus jeune que la coquille typique. Cinq gros 58 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. filets, alternant avec quatre très-minces, s’enroulent sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour. Ses dimensions sont un peu plus considérables que celles du type. Lon- gueur du fossile, sans le canal, 26 millimètres ; longueur du dernier tour, 46 millimètres; largeur de ce tour, sans les digitations, 16 millimètres. On le trouve dans les cal- caires marneux de Rumigny. Collection de l’École des mines. Troisième variété. — Représentée pl. 13, fig. 8, et pl. 17, fig. 2 et 3, cette coquille constitue une variété très-remar- quable : le dernier tour est le seul qui soit caréné; l’aile, au lieu de s'attacher sur la partie antérieure de l’avant- dernier tour seulement, s'applique contre l’avant-dernier tour tout entier et contre la partie antérieure de celui qui le précède. L'ouverture est très-élroite. La callosité colu- mellaire a une épaisseur insolite. C’est probablement un très-vieil individu. Ce fossile montre hien quelle puissance d’encroûtement avait cette espèce, et combien l’âge peut apporter de modifications de formes. Cette variété, qui provient de Ranville et appartient à M. Deslongchamps père, se trouve aussi dans une couche ferrugineuse du Cornbrasch, à Le Wast (Boulonnais), où M. Deslongchamps fils l'a recueillie. — Assez rare. Longueur du fossile, sans le canal, 29 millimètres ; longueur du dernier tour, 45 mil- limètres; largeur, sans les digilations, 46 millimètres. OrsErvaTions. — Cette espèce a élé décrite d’abord, sous le nom de Æostellaria pupæformis, par M. d’Archiac, d’après un individu incomplet, encroûlé par un polypier qui em- péchait d’en voir les ornements et d’en discerner les véri- tables caractères. Ayant trouvé des spécimens mieux con- servés, je n'ai pu les reconnaitre, ni dans la description qui avait élé faite de cette espèce ni daus les figures qui TERRAIN JURASSIQUE. 59 en avaient été données, et je leur ai assigné le nom d’Ae- berti. M. d’Archiac a bien voulu me communiquer son type; j'ai reconnu qu'il était identique avec les miens; je m'em- presse donc de restituer à ce fossile le nom qui lui avait été primilivement donné. Cette espèce a une telle ressemblance avec le Chenopus balanus, qu'il est presque impossible de l’en discerner, quand les fossiles sont dépourvus d'ailes; cependant ses carènes sont moins tranchantes; celle qui est à la partie postérieure du dernier tour a son épine columellaire plus grande, plus aiguë, plus éloignée de son renflement dor- sal. La forme de l’aile et des digitations, l’absence de sinus, distinguent, d’une façon irès-nette, notre espèce du Ché- nope qui lui ressemble. ExrL. DES FIGURES. — PI. 13, fig. 1 (lype de l’espèce), coquille de grandeur naturelle, vue du côté de Pouver- ture; fig. 2, avant-dernier tour de la même, trois fois grossi; fig. 3, la même, de grandeur nalurelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 4, la même, de grandeur natu- relle, vue du côté de l'aile; fig. 5 (première variété), jeune individu, de grandeur naturelle, vu de côté de lPouverture ; fig. 6 (deuxième variété), coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 7, avant-dernier tour de la même, trois fois grossi; fig. 8 (troisième variété), vieil in- dividu de grandeur nalurelle, vu du côté de l'ouverture. PI. 47, fig. 4 (1ype), coquille de grandeur nalurelle, vue de la base; fig. 2, troisième variété, de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 3, la même, de grandeur naturelle, vue du côté de l'aile, 90 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Alaria? cirrus (Eud. Deslongchamps). PI. 14, fig. 3-5;'et pl. A7, fig. 9. SYNONYMIE. 1843 Rostellaria cirrus, (Eudes Deslongchamps), Mém. de la Soc. linnéenne de Normandie, t. VII, p.178, pl. 1x, fig. 26. 1847 Pterocera cirrus, (d'Orbignvy), Prod. de Pal. strat., t. I, | p. 302. 1855 — (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér., t. XII, p. 96, pl. 1v, fig. 9-10, et pl. v, fig. 14. DraGnos£. — Testä fusiformi; apice acuminatä; anfracti- bus primis lœvigatis, convexis ; ultimis carinatis, transver- sûm striatrs ; ultimo inflato, bicarinato. Coquille turbinée, fusiforme. Spire composée de huit ou neuf tours convexes. Les premiers sont lisses et crois- sent fort lentement ; les deux derniers, qui sont très-déve- loppés, sont carénés et couverts de filets transversaux. Le dernier est bicaréné. Ouverture sub-quadrangulaire. La portion connue du canal est droite. Aile inconnue. Sur la base du dernier tour sont des filets transversaux, disposés de telle manière, qu'entre deux moyens, il y en ait trois petits. Entre les deux carènes, les ornements sont ana- logues : trois minces filets séparent un cordonnet de la ca- rène antérieure; viennent ensuite encore trois fort minces filets qui en précèdent un gros, puis deux très-ténus qui pré- cèdent un moyen, et enfin la carène postérieure qui est proéminente et qui est sillonnée par quatre filets fort étroits. Sur la partie postérieure du dernier tour sont sept gros filets alternant avec de plus minces très-peu visibles. L'avant-dernier tour a, sur sa partie antérieure, deux filets TERRAIN JURASSIQUE. 91 proéminents, entre lesquels s’en intercalent de plus petits, et, sur sa partie postérieure, six filets assez gros. La particularilé la plus remarquable de cette espèce, c’est qu'aucun de nos spécimens ne présente de renflement ni d’épine sur la carène postérieure de son dernier tour, en sorte qu'on pourrait être tenté de la classer parmi les fuseaux, si ses carènes et ses ornements ne la rappro- chaient des Alaires. Dimensions. — Longueur du fragment figuré, 45 milli- mètres; longueur du dernier tour, 9 millimètres; largeur de ce tour, 12 millimètres. OBSERVATIONS. — Celte espèce, très-voisine de l’Alaria flammifera, n’a pas, comme.elle, l’avant-dernier tour dé- pourvu de carènes. Elle se distingue de toutes les autres par sa forme turbinée, le lent accroissement de ses pre- miers tours et le développement de son dernier. LocaLiTÉs. — On trouve cette espèce dans la caïllasse à Ranville, où elle estrare, à Rumigny et à Éparey, dans les calcaires marneux, où elle est assez commune. — Étage bathonien. — Collections de M. Eudes Deslongchamps et de l'École des mines. Exec. DES FIGURES. — PI. 14, fig. 3, coquille de gran- deur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 4, la même; vue du côté opposé ; fig. 5, dernier tour de la même, deux fois grossi. PI. 47, fig. 9, la même, de grandeur na- turelle, vue de la base. Alaria rotunda (Piette). PL. 424,8. 6, et pl. 17, fig. 40. SYNONYMIE. 1855 Pterocera rotunda, (Pielte), Bull. de la Soc. géol. de France, 2e sér., t. XII, p. 96, pl. v, fig. 13. 92 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. 1855 Plerocera inornata, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér.,t. XIE, p. 96, pl. v..fis. 41-12. DiaGnose. — Testà fusiformi, brevi, rotundû; anfractibus parcis, primis lœvigatis ; ultimo striato, non carinato.Cœteræ notæ desuné. Coquille fusiforme, courte, globuleuse, composée d’un petit nombre de tours convexes, non carénés; les premiers sont lisses; les derniers sont transversalement striés. Ou- verture assez large. La portion connue du canal est droite. Aïle inconnue. DiMENSIONS. — Longueur du fossile (canal brisé), 43 mil- limètres; longueur du dernier tour, 8 millimètres; largeur du dernier tour, sans l’aile, 10 millimètres. LocauiTÉ. — On trouve celte espèce dans les calcaires marneux de Rumigny. — Étage bathonien. — Assez rare. Collection de l'École des mines. OBSERVATIONS. — Très-voisine de l’Alaria cirrus, cette es- pèce n’a pas de carènes. Les jeunes d’Alaria cirrus en man- quent également, et ils ressemblent, à s’y méprendre, au fossile que je décris; la seule différence que je puisse si- gnaler entre eux, c’est que les premiers tours de l’Alaria cirrus croissent beaucoup plus lentement que ceux de l’AZa- ria rotunda; elle me paraît suffisante pour caractériser une espèce. Voisine de l’Alaria ignobilis, notre Alaire est beau- coup plus globuleuse. Je n’ai remarqué aucune épine ni aucun renflement sur le dernier tour de notre espèce. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 44, fig. 6, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture. PI. 17, fig. 10, la même de grandeur naturelle, vue de la base. TERRAIN JURASSIQUE. 92 Alaria brevis (Piette). PI. 18, fig. 4. SYNONYMIE. 4855 Pterocera brevis, (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2° sér., p. 98, pl. 1v, fig. 8. Dragnose. — Testà turritä, brevi; anfractibus paucis, pri- mis convexis, ultimo carinato; alä monodactylà. Coquille fusiforme, courte, composée d’un petit nombre de tours. On ne connaît de celle espèce que le moule in- térieur. Ses premiers tours sont convexes; le dernier est caréné; sa carène, qui forme une pointe ou du moins un angle sur le côté dorsal, se prolonge en une aile triangu- laire, assez large et terminée en pointe. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, 42 millimètres; hau- teur du dernier tour, 7 millimètres; largeur du dernier tour avec l’aile, 144 millimètres. LOCALITÉ. — On trouve ce fossile dans les calcaires mar- neux de Rumigny. — Élage bathonien. — Collection de l'École des mines. — Rare. OBSERVATIONS. — Cette espèce, par la forme de son aile, se rapproche beaucoup de l’A/aria denticulata. Sa spire plus courte et l’épine de sa carène révèlent, entre ces Alaires, des différences assez notables pour que, dans l'i- gnorance où l’on est des ornements de l’une d'elles, on les sépare provisoirement. EXPLICATION DE LA FIGURE. — PI, 18, fig. 4, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture. Alaria pectinata (Pietle). Mi 18; 0e 6,9. SYNONYMIE. 1855 Pterocera peclinata, (Pietle), Bull. de la Soc. géol.de France, RONSO Ps ee ALISps 94, pl 1v, fig. 11-13. 04 PALÉCNTOLOGIE FRANÇAISE. DrAGNosE. — T'estû turrilà, fusiformi; anfractibus striatis, medio carinatis; ultimo bicarinato. Carinis nodulosis, excep- tis ultimi anfractüs carinis que sunt lœvigatæ; hvjus an- fractäs posteriore carinâ spinam ferente.Cæteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme. Tours de spire ornés transyersalement de minces filets et d’une forte carène qui est couverte de petits nodules. Le dernier tour a deux ca- rènes dépourvues de nodules. Celle qui est à sa partie pos- térieure se relève en pointe sur le côté opposé à l’aile. L'aile consiste probablement en deux digitations. Canal inconnu. Dimensions. — Longueur présumée de la coquille, sans le canal, 20 millimètres; longueur du fragment figuré, 19 millimètres; longueur du dernier tour, sans Je canal, 10 millimètres; largeur du dernier tour, avec l’épine et un fragment de l'aile, 143 millimètres; longueur de l’épine placée sur le côlé opposé à l'aile, 3 millimètres 4/2; lar- geur du dernier tour avec celte épine, mais sans, aile, 10 millimètres 1/2. LOcALTÉ. — Rumigny, dans les calcaires marneux de l’étage bathonien. Rare. Collection de l’École des mines. OBSERVATIONS. — L’Alaria pagoda (Morr. et Lyc.) ressem- ble à cette coquille; mais ses carènes ne sont pas nodu- leuses; celles du dernier tour seulement sont irrégulière- ment crénelées, et elles sont dépourvues d’épines. L'A/aria granulosa, aussi, est voisine de notre espèce; mais ses cré- nelures sont plus fines; elles apparaissent jusque sur le dernier tour, et sa carène postérieure n’est pas épineuse. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl, 18, fig. 8, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 9, la même, vue du côté opposé, grossie deux fois et demie. TERRAIN JURASSIQUE, 95 Alaria denticulata (Piette et Eug. Deslongchamps). PI. 16, fig. 4-8, et pl. 17, fig. 11-14. SYNONYMIE. 1843 Rostellaria hamus, (Eudes Deslongchamps), WMém. de la Soc. linnéenne de Normandie,t. VI, p. 173, pl. 1x, fig. 36. ?1850 Alaria hamus, (Morris et Lycett), A Monograph of the Mollusca chiefly from Minchin- hampton, part. 1, p.16, pl. n, fig. ?, 2 a, 2 b- DraGnose. — Test turritä, fusiformi ; anfractibus (9-10?) angulosis, longitudinaliter costatis, transverse striatis ; ultimo bicarinato ; carinä posteriore denticulatä ; canali brevi, cujus extremitas curvatur ? alä monodactyl@, latä robustäque. Coquille fusiforme, composée de tours anguleux, trans- versalement striés, portant, sur leur partie antérieure, une rangée de petites côtes longiludinales, qui partent de la suture et ne s'étendent guère au delà de l’angle médian. Dernier tour bicaréné. La carène postérieure est proémi- nente; elle porte quelques nodosités irrégulières et pré- sente un léger renflement épineux sur le côté opposé à l'aile. Les filets formés par les stries transversales de l’a- vant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : sur la partie antérieure, entre la suture et la carène, il y en a cinq, et il y en a sept sur la partie postérieure. Sur le dernier tour j'ai compté huit filets entre la carène posté- rieure et la suture, et cinq gros, alternant avec cinq très- minces, entre les deux carènes. A la naissance de l'aile, ily a, le long de la carène et à son revers postérieur, une pe- tite dépression qui fait ressortir celte carène et la fait pa- raître plus forte. Les côtes longitudinales de la spire, larges et arrondies, ne sont bien apparentes que sur la partie an- 96 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, térieure des tours. L’aile, d’après ce qu’on en voit sur le fragment qui nous à servi de type, doit êlre monodactyle et assez large. DimENSioxs. — Le fragment que nous avons fait représen- ter comme type (pl. 16, fig. 6-8) n’a que les deux derniers tours; sa hauteur est de 10 millimètres; sa largeur est de 42 millimètres; le dernier tour a, sans l’aile, 9 millimétres de large et 8 millimètres 1/2 de long. Locauiré. — Langrune (Normandie), dans la grande ooli- the. Rare. Collection de M. Eudes Deslongchamps. OBSERVATIONS. — Cette espèce, par la forme de ses côtes qui sont en quelque sorte de petils tubercules arrondis, placés sur la parlie antérieure des tours par les crénelures de la grande carène du dernier tour, et par la largeur de son aile, est bien distincte de l’Alaria hamus et de l’Alaria gothica. Nous croyons devoir l'assimiler à un fossile de la collection de M. Eudes Deslongchamps, figuré pl. 16, fig. 4 et 5, fossile dont les ornements ont presque entièrement disparu, mais dont la forme générale est pafaitement con- servée. Nous devons convenir que celte assimilation, faite d’après quelques restes d’ornements et d’après la ressem- blance supposée de l’aile, esi passablement hasardée; aussi nous ne ja présentons qu'avec doute. Si, plus tard, elle ve- nait à êire confirmée, il faudrait compléter la description de notre espèce de la manière suivante : les tours de spire sont au nombre de neuf ou dix. L’aile, formée par une seule digitalion carénée, est épaisse et très-large; elle se relève légèrement vers la pointe de la spire; sa forme est celle d’un parallélogramme allongé vers un des angles; elle est parcourue par des siries qui s'étendent dans le même sens que la carène. Dessous du dernier tour finement strié. Ca- nal court, droit postérieurement, légèrement courbé anté- TERRAIN JURASSIQUE. 97 rieurement vers l’ouverture. Le fossile qui nous a servi à compléter la description de notre espèce, par les ca- raclères que nous venons de mentionner, provient de la grande oolithe du Maresquet (Normandie); il a les di- mensions suivantes : longueur de la coquille, 27 millimè- tres, canal non compris; longueur du canal, 5 millimètres; longueur du dernier tour, sans le canal, 8 millimètres 1/2; largeur du dernier tour, sans l'aile, 10 millimètres; lar- geur de ce tour, avec l’aile, 48 millimètres; largeur de l’aile, prise suivant une ligne parallèle à l’axe de la coquille, 10 millimètres. Nous avons encore assimilé à notre espèce un fossile de la grande oolithe ou caillasse de Ranville, appartenant à la collection de M. Tesson et figuré, dans les mémoires de la société linnéenne de Normandie, sous le nom de Æostella- ria hamus, par M. Eudes Deslongchamps. Nous en repro- duisons la figure, pl. 17, fig. 14. Il ne présente de diffé- rences avec notre type que dans la forme des côtes longitudinales qui, si elles sont exactement dessinées, ressembleraient à celles de l’Alaria gothica, et iraient d’une suture à l’autre. MM. Morris et Lyceit ont aussi fait connaître des fossiles de la grande oolithe de Minchinhampton, sous le nom d’Alaria hamus. Nous repreduisons, pl. 47, fig. 11-13, les figures qu’ils en ont données. Le bord antérieur de l’aile de ces fossiles présente deux festons, et l’aile est assez étroite vers son extrémité; en outre, le canal est droit, les côtes paraissent aller d’une suture à l’autre, et les figures n’indi- quent aucune crénelure sur la carène postérieure du der- nier tour. Il est donc très-douteux que ces fossiles appar- tiennent à la même espèce que les nôtres. Peut-être devrait-on les rapporter à lAlaria gothica. Cependant les GASTÉROPODES, 7 98 PALÉONTOLUGIE FRANCAISE. filets qui s’enroulent sar leurs tours présentent un arrange- ment analogue à ceux de l'Alaria denticulata, avec cette très-légère modification, qu’entre les cinq filets de la partie antérieure de l’avant-dernier tour, viennent s’en intercaler cinq très-minces, provenant du dédoublement des pre- miers. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 16, fig. 4, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture (échantillon du Maresquet) ; fig. 5, la même, vue du côté de l'aile; fig. 6 (type de l’espèce), coquille de grandeur natu- relle, vue du côté de l'ouverture; fig. 7, la même, vue du côté opposé; fig. 8, la même, trois fois grossie. PI. 47, fig. 11, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ou- verture (cette figure et les deux suivantes sont des copies de celles qui ont été données par MM. Morris et Lycett); fig. 42, la même, de grandeur naturelle, vue du côté op- posé; fig. 43, portion de l’avant-dernier tour, grossie quatre fois; fig. 14, fossile de grandeur naturelle, vu du côté op- posé à l’ouverture (échantillon de Ranville, dessiné d’après la figure de M. Eudes Deslongchamps). Alaria? costulata, Piet. et Desl., 1866. PI. 16, fig. 13-44. DrAGNOSE. — T'està turritä, fusiformi; anfractibus angulo- sis, transverse striatis, longitudinaliter costatis ; costis nume- rosis ; ultimo anfractu bicarinato, striato ; carinä posteriore spinosä. Cæteræ notæ desunt. Coquille fusiforme, allongée, composée de tours striés en travers, costulés en long, anguleux vers leur milieu, Le dernier qui n’a pas de côtes longitudinales est bicaréné; sa carène postérieure porte, sur le côté opposé à l’aile, une TERRAIN JURASSIQUE. 99 épine qui existe déjà, à l’état de rudiment, sur le tour pré-. cédent. La spire est un peu aplatie, comme celle des Spini- gera. Le fossile est si mal conservé qu'il est impossible de dire si les épines se répètent sur les autres lours et sur le côté de l'aile. De là beaucoup d'incertitude dans le classe- ment de cette coquille qui cependant a les ornements d’un Alaria. Ces ornements eux-mêmes ont été détruits sur la plus grande partie du fossile; il ne reste qu’un fragment du test du dernier tour, de l’avant-dernier et de celui qui le précède. Ce mauvais état de conservation a rendu difficile la tâche de dessiner le fossile ; aussi les figures 13 et 14 de la planche 16 ne donnent-elles qu’une idée peu exacte de ses ornements : les côtes de la figure 13 sont trop nombreu- ses, et celles de la figure 14 sont trop arrondies en tuber- cules. Celles du fossile sont allongées, légèrement obliques; elles ne s’étendent pas fort loin sur la partie postérieure des tours, et ressemblent à celles de l’Alaria Perrieri et de l’A- laria hamus. Elles ont le dos aplati. Sur leur partie anté- rieure, elles sont traversées par sept filets de moyenne di- mension alternant avec sept plus petits; sur la partie postérieure des tours, il y a sept filets transversaux, de moyenne taille, alternant avec sept autres presque imper- ceptibles. Sur la base du dernier tour, on voit un grand nombre de filets disposés de telle manière qu'entre deux de moyenne dimension, il y en a deux ou trois excessivement fins. Dimensions. — Longueur du fragment qui à servi de type, 17 millimètres. Longueur de la portion conservée de son dernier tour, 6 millimètres. Largeur de ce tour, 8 mil- limètres. OBSERVATIONS.— Très-voisine de l’Alaria dentivulata, cette coquille en diffère par la longueur de l’épine de sa carène 100 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. postérieure et par la forme générale de la spire qui est al- longée et aplatie. LocaLiTÉ. — Le Maresquet (Normandie), dans la granae oolithe. — Rare. — Collection du musée de Caen. ) EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 16, fig. 13, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 44, fragment grossi du test de l’avant-dernier tour et du tour précédent. Alaria rarispina, Schl. PI. 20, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1864 Alaria rarispina (Schlumberger), Bull. de la Soc. lin. de Normandie, t. IX, p. 225, pl. vi, fig. 1-9. DrAGNOSE. — Testà turritä, fusiformi; anfractibus 10 con- vexis, subcarinatis, transverse striatis, longitudinaliter costas ferentibus raras ; ultimo bicarinato, unam ferente spinam ad posteriorem carinam; al monodactylà ; digito curvo tortoque; canali longo et curvo; aperturà subquadrat. Coquille turriculée, allongée, fusiforme, à spire grêle, composée de 10 ou 11 tours convexes, anguleux au tiers postérieur de la hauteur, striés en travers, costulés en long. Le dernier, qui est très-développé, est bianguleux et ne porte pas de côtes; il est armé d’une épine sur le côté opposé à l’aile et on soupçonne, à la naissance de l’aile, une seconde épine que l’imperfection de l'échantillon qui a servi de type ne laisse pas bien apercevoir. L'angle ou carène postérieure de ce tour se prolonge en une digita- tion épaisse, légèrement tordue sur elle-même, s’infléchis- sant vers la pointe de la spire. Ouverture assez large, sub- TERRAIN JURASSIQUE, 40! quadrangulaire. Columelle lisse, peu épaisse; canal strié, étroit, légèrement recourbé en arrière (l'extrémité en est brisée sur le type). Suture onduleuse, assez profonde. Les côtes longitudinales, irrégulièrement espacées, sont au nombre de quatre ou cinq sur chaque tour. Elles s'étendent d’une suture à l’autre, mais sont plus accentuées surla partie antérieure que sur la partie postérieure; elles ont la forme d’une épine obtuse dont la pointe est sur la carène. Les filets qui parcourent transversalement l’avant-der- nier tour sont disposés de la manière suivante : sur sa par- tie postérieure sont cinq gros filets alternant ayec six très-ténus ; viennent ensuite la carène, puis, sur la partie antérieure, trois très-minces filets accompagnant la carène, et enfin quatre gros alternant avec quatre très-ténus. Les filets du dernier tour sont coordonnés de la manière - suivante : entre la suture et la carène postérieure, quatre moyens filets alternent avec quatre petits, et deux moyens bordent la carène. Entre la carène postérieure et la carène ou angle antérieur, deux moyens filets alternent avec deux très-petits, puis six gros alternent avec six plus petits qui se dédoublent sur le renflement épineux; le sixième gros filet surmonte l’angle lui-même. Sur le dessous du dernier tour, on voit, à partir de l'angle, d'abord deux minces filets, ensuite un gros, puis deux minces, puis un gros, et enfin une série de minces filets alternant avec de plus gros. OBSERVATIONS, — Cette coquille est très-distincte de tou- tes les autres espèces hamiformes par l’exiguité de sa spire et la rareté de ses côtes. LOGALITÉ. — Forêt de Haye (près Nancy). Meurthe. Étage bajocien, dans le minerai de fer, au niveau des Ammoniles Sowerbyi et Murchisonæ. Rare. Un échantillon, Collection de M. Schlumberger. 102 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. DimensioNs. — Longueur du fossile avec le canal, 34 mil- limètres 1/2; longueur, sans le canal, 26 millimètres; largeur avec l’aile, 24 millimètres; largeur, sans l'aile, 13 millimètres. EXPLICATION DES FIGURES.—P]. 20, fig. 4, coquille de gran- deur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 2, la même deux fois grossie, vue du côté de l’ouverture; fig. 3, la même de grandeur naturelle, vue de la base. Alaria Roubaleti. Schl. : PI. 20, fig. 4-8. SYNONYMIE. 1864 Alaria Roubaleti, (Schlumberger), Bull. de la Soc. lin. de Normandie, t. IX, p. 223, pl. vi, fig. 4-6. DrAGNosE, — Zestà fusiformi, transverse striatä; anfracti- bus 10 in medio carinatis, costas longitudinaliter ferentibus ; ultimo bicarinato, non costato, oblusas duo spinas ad posteria- rem carinam ferente ; alä monodactylà ; canali longo ; aper- turd triangulari. Coquille turriculée, allongée, fusiforme, composée de dix ou onze tours convexes, transversalement striés; les premiers sont ornés de côtes longitudinales, au nombre de 18 à 22 sur chacun d’eux; ceux qui viennent ensuite, au lieu de côtes, portent, sur leur carène située vers leur mi- lieu, une série de dentelures ou granules épineux qui, pre- nant naissance à quelque distance de la suture antérieure, s’accentuent sur la carène et disparaissent sur la partie postérieure des tours, bien avant d'atteindre la suture pos- térieure; ces dentelures sont au nombre de 12 sur l’avant- dernier tour. Le dernier est bicaréné : la carène antérieure, très-peu marquée, disparait en atteignant l'aile; la carène TERRAIN JURASSIQUE, 103 postérieure, très-accentuée, porte deuxrenflementssub-épi- neux, l’un sur le côté opposé à l’aile, l’autre (dont manquent certainsindividus), entre l'aile et ce premier renflement. L'expansion aliforme, naissant à la carène de l’avant-dernier tour, est une large digitation triangulaire, longitudinalement striée, qui n’est que ie prolongement de la carène posté- rieure; elle semble s’infléchir vers la pointe de la spire. Ouverture subtriangulaire, très-large. Columelle lisse. Canal assez large, très-légèrement courbé suivant un arc dont le centre serait dans un plan perpendiculaire à celui de l’ou- verture. Les échantillons qui m'ont été communiqués ont l'extrémité du canal brisée, en sorte que le sens de la cour- bure de cetle extrémité n’a pu être déterminé. Les filets qui parcourent transversalement la coquille, très-bien marqués sur les premiers tours, s’atténuent sur les derniers et s’effacent presque complétement sur leur partie postérieure; un d’eux reste toujours très-apparent: il accompagne la suture antérieure. Voici leur arrangement sur l’avant-dernier tour : entre la suture postérieure et la carène, il y a quatorze filets très-minces, mais de grosseurs diverses; entre la carène et la suture antérieure, sont un moyen filet, trois minces alternant avec trois gros, trois minces dans une dépression, enfin un très-gros, bordant la suture, Le dernier tour paraît lisse au premier aspect; il est ce- pendant couvert de très-minces filets qui s’enroulent trans- versalement sur lui : on en remarque 25 de grosseurs irré- gulières entre la suture et la carène postérieure ; entre les deux carènes, au-dessous d’un renflement épineux, j'en ai compté 10 qui sont à peine visibles, même à la loupe; ils disparaissent dans le voisinage de l’aile, Des filets s’enrou- lent encore transversalement sur le dessous du dernier 104 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. tour, mais ils y sont si atténués que les intervalles entre les stries d’accroissement ont plus de relief qu'eux. Dimensions. — Longueur supposée de la coquille, 40 mil- limètres ; longueur du fragment figuré, 35 millimètres; longueur du dernier tour avec le fragment connu du canal, 2% millimètres ; longueur du dernier tour, sans canal, 16 millimètres; largeur du fossile, sans l'aile, 43 millimètres et demi; largeur du fossile avec le fragment connu de l’aile, 21 millimètres. OBSERVATIONS, — M. Schlumberger fait remarquer avec raison que les ornements de la partie antérieure de la spire rapprochent cette espèce de l’Alaria rhinoceros; toutefois ces deux Alaires sont des espèces très-distinctes; les dente- lures de l’A. rhinoceros dépassent rarement la carène ; celles de l'A. Roubaleti se font sentir plus près de la suture pos- térieure de chaque tour; la carène antérieure du dernier tour est bien plus accentuée chez l’A. rhinoceros que chez l'A, Roubaleti; enfin cette dernière espèce n’a pas la puis- sante épine de l'A. rhinoceros. C’est avec l'A. hamus qu’elle a le plus de rapports. I! est vrai qu’elle a l'ouverture plus large, la carène antérieure plus mince et les ornements des derniers tours beaucoup plus atténués que ceux de l'A, hamus ; ces différences jointes à cette circonstance que le renflement épineux de la carène postérieure situé entre le côté columellaire et l’aile manque quelquefois à notre es- pèce (voir pl. 20, fig. 4), tandis que je l'ai toujours ob- servé sur les À. hamus (voyez pl. 5, fig. 4), m'ont déter- miné à maintenir comme espèce distincte l’Alaire décrit par M. Schlumberger; il appartient d’ailleurs à un hori- zon géologique plus ancien que le minerai de fer de Bayeux. Cependant il ne faut pas se dissimuler qu'on trouverait des raisons assez plausibles pour réunir presque tous les Alaires TERRAIN JURASSIQUE. 105 bamiformes en une seule espèce qui aurait traversé les âges, en se modifiant à peine depuis les premiers dépôts de l’oolithe inférieure jusqu’à ceux du coral-rag. LocaLiTÉ. — Forêt de Haye, près Nancy (Meurthe), dans une couche située au-dessus du minerai de fer infra-ooli- thique à Ammonites primordialis, et au-dessous de la roche rouge à Ammonites Humphriesianus. L’assise dans laquelle git cette alaire est caractérisée par les Am. cycloides et Sowerbyi. — Oolithe inférieure, étage bajocien. — Rare; 2 échantillons. Collection de M. Schlumberger. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 20, fig. 4, coquille de grandeur naturelle, vue de la base (variété n'ayant qu’un renflement épineux); fig. 5, type de l’espèce, de grandeur naturelle, vu de la base, présentant 2 renflements épineux ; fig. 6, le même, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ouverture; fig. 7, le même, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture ; fig. 8, le même, trois fois grossi, vu du même côté. Alaria lotharingica, Schl. PI. 24, fig. 4-41. SYNONYMIE. 186% Alaria lotharingica, (Schlumberger), Bull. de. la Soc. lin. de Normandie, t. IX, p. 222, pl. vw, fig. 1-3, Testà turrità, transverse striatà ; anfractibus numerosis, con- vexis, transverse striatis, costas longitudinaliter ferentibus ; ul- timo carinato; alä monodactylà, recurvä; canali brevi rectoque. Coquille turriculée, allongée, fusiforme. Spire étroite, composée de tours nombreux (au moins dix; l’imperfection des specimen qui ont été trouvés jusqu’à présent ne per- met pas d’en indiquer le nombre, car tous ont la pointe 106 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. cassée); ces tours sont légèrement convexes, striés trans- versalement, costulés en long ; le dernier est fortement ca- réné. Sa carène, qui devient épineuse, sur le côté opposé à l’aile, forme, en se prolongeant, une digitation épaisse, tordue sur elle-même, qui s’arque vers la pointe de laspire, Canal large, court et droit. Suture onduleuse. Cette espèce présente trois variétés qui méritent une description spéciale : PREMIÈRE VARIÉTÉ. — La première variété, que je consi- dère comme le type de l’espèce, a été représentée pl. 21, fig. 4-3, Elle est très-allongée; ses tours croissent très-len- tement; ses côtes longitudinales vont d’une suture à l’autre ; elles disparaissent sur l’avant-dernier tour, avant que l’aile ne se soude à sa partie antérieure. Cet avant-dernier tour en a neuf; celui qui le précède, dix; le dernier n'a ni côtes ni dentelures; à peine quelques stries d’accroissement y sont-elles indiquées; la carène se relève en un renflement épineux, assez puissant, sur le côté opposé à l’aile. Ouver- ture large, ovalaire, bordée d’un bourrelet columellaire. L’aile formée par une digitation puissante, peu recourbée, presque perpendiculaire à l’axe de Ja spire, se tord sur elle- mêmeet porte, du côté de l'ouverture, un sillon longitudi- nal, bordé de stries longitudinales et terminé, vers la bou- che, par un delta. Les filets qui parcourent transversalement l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : en partant de la suture postérieure, on remarque cinq très-minces filets al- ternant avec quatre gros; un cordonnet forme la sommité de la convexité du tour; on voit ensuite un très-mince filet, puis six moyens, et enfin la suture antérieure. Ceux du dernier tour sont disposés ainsi : entre la suture et la carène, cinq minces filets alternent avec quatre gros; TERRAIN JURASSIQUE, 107 carène sillonnée par de très-minces filets parallèles à son arête, Partie antérieure du dernier tour couverte de filets assez gros alternant avec de très-minces. Vers la naissance du canal, les minces filets, au lieu d’être intercalés un à un entre les gros, sont intercalés deux à deux. M. Schlumberger regarde avec raison cette variété comme l’adulte de l'espèce. Dimensions. — Hauteur du fragment adulte, 31 millimè- tres. Hauteur du dernier tour, 18 millimètres. Largeur sans l'aile, 46 millimètres. Largeur avec l'aile, 24 millimètres et demi. Largeur de l’ouverture, 7 millimètres. DEUXIÈME VARIÉTÉ, — Une seconde variété, figurée pl. 21, fig. 4-6, diffère de la précédente en ce que l’épine que porte sa carène, sur le côté columellaire 7, est moins épaisse que celle de l'adulte. Entre cette épine et l'aile, il y à une série de trois petits tubercules épineux, suivis de festons caronculeux. Parmi les côtes longitudinales , on en voit quelques-unes qui sont pointues, comme si l’animal, en les formant, avait eu la velléité de commencer une aile elles sont irrégulièrement placées. Les filets qui s’enroulent transversalement sur l’avant- dernier tour sont ainsi disposés : près de la suture posté- rieure, quatre minces alternent avec trois gros; viennent ensuite deux gros, puis trois excessivement minces, pres- que imperceptibles, dans une dépression. Un cordonnet portant trois moyens filets forme le sommet de la convexité du tour ; ensuite on voit deux minces filets alternant avec deux gros, et enfin quatre gros près de la suture anté- rieure. Sur le dernier tour, entre la suture et la carène, et pa- rallèlement à elles, on remarque un très-mince filet, un gros, un MOYEN, puis Cinq gros alternant avec quatre fins. 108 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Au delà de la carène, on en voit un fin, un moyen, puis une série de gros alternant avec de très-fins, presque impercep- tibles même avec le secours de la loupe. DIMENSIONS. — Longueur du fossile, 29 millimètres ; lon- gueur du dernier tour, 19 millimètres; largeur, sans aile, 16 millimètres. . TROISIÈME VARIÉTÉ.— Une troisième variété, figurée pl. 21, fig. 7-11, est moins allongée que les précédentes. Sa spire forme un angle légèrement concave. Sa carène porte de grosses dentelures ou nodules épineux, jusqu’à la naissance de l’aile qui est séparée du dernier tour par une dépression longitudinale. Aile très-large, à bord épais, se prolongeant en une digitation qui se recourbe vers la pointe de la spire plus vite que celle du type adulte. Canal large, court et droit. Ouverture subtriangulaire. Les côtes longitudinales sont presque toutes anguleuses ou même épineuses, aux deux tiers postérieurs de leur longueur. Les filets qui ornent transversalement l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : sur sa partie postérieure, il y en a six moyens; un filet double forme le sommet de la convexité; huit moyens parcourent la partie antérieure du tour. Sur le dernier tour, onremarque, entre la suture et la carène, six gros filets alternant avec six très-minces. Carène portant cinq filets très-ténus. Une série de trente ou qua- rante gros filets séparés par des filets excessivement minces orne la partie antérieure de ce tour; leur disposition est telle que, près de la carène, il n’y en a jamais qu’un petit entre deux gros, tandis que, près du canal, et sur le canal lui-même, il y en a toujours deux petits entre deux gros. Dimensions. — Longueur supposée du fossile complet, 36 millimètres. Hauteur du fragment, 32 millimètres. Hauteur TERRAIN JURASSIQUE. 109 du dernier tour, 24 millimètres. Largeur sans l’aile, 14 mil- limètres. Largeur avec l'aile, 19 millimètres. Longueur de l'aile, 23 millimètres. OBSERVATIONS. — L’adulte rappelle, par ses ornements et la longueur de sa spire, l’Alaria elongata ; mais le dernier tour du seul specimen connu de cette dernière espèce, quoique très-mal conservé, paraît différer complétement du dernier tour de l’Alaria lotharingica si remarquable par sa largeur, par sa forte carène et par son épine placée sur le côté opposé à l’aile. La troisième variété, très-différente du type adulte, par sa forme et les ornements du dernier tour, a les plus grands rapports avec le Æostellaria hamulus ; elle en diffère par sa spire plus élancée, sa taille beaucoup plus grande, son ouverture plus large, et surtout par la substi- tution d’une simple pointe à l’aile columellaire qui a laissé une si forte trace sur le Xostellaria hamulus. Ge dernier n’a d’ailleurs aucune ressemblance avec le type de l’Alaria lo- tharingica. LocaLiTÉ. — Forêt de Haye, près Nancy (Meurthe). — Oolithe inférieure (étage bajocien); au niveau des Ammonites Sowerbyi et Murchisonæ. — Commun. EXPLICATION DES FIGURES, — PI. 21, fig. 1, adulte, type de l'espèce, coquille de grandeur naturelle, vue du côté op- posé à l’ouverture; fig. 2, la même vue du côté de l’ouver- ture ; fig. 3, la même vue du côté de la base; fig. 4, seconde variété de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ou- verture ; fig. à, les deux derniers tours de la même trois fois grossis; fig. 6, la même, de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 7, troisième variété, de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 8, la même, vue du côté op- posé; fig. 9, les deux derniers tours de la même trois fois grossis; fig. 10, la même de grandeur naturelle, vue du 110 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, côté de la base; fig. 11, coquille appartenant à la même variété, quoique présentant quelques différences avec le fossile de la figure 10, vue du côté de la base, Alaria cochleata, Quensted sp., 1853. PI. 22, fig. 4-6; pl. 30, fig. 9-11, et pl. 49, fig. 4. SYNONYMIE. 1839 Rostellaria bispinosa? (Phillips), Geol. Yorks, p. 112, tab. VI, fig. 13. 1842 — trifida, (Eudes Deslongchamps), Mém. de la Soc. linn. de Normandie, t. VIH, ps 171, pl'ax, fige 29. 847 Pierocera armigera, (d'Orbigny), Prodrome de paléonto- logie stratigraphique, ét., callov., p. 334, n° 97. 1853 Rostellaria cochleata, (Quensted), Handbuch der petref. 1860 _ — (Hébert et Eugène Deslongchamps), Bull. de la Soc. linn. de Normandie, t. V, pl. vi, fig..9*, 9h, 9c, Testà fusiformi, turrità ; anfractibus A1 transverse striatis, medio carinatis, ultimo bicarinato ; alä didactyl& ; digitis recurvalis, anteriore longiore ; caudà longissimä, recurvatà. Coquille turriculée, élancée, fusiforme, composée de onze tours transversalement striés ; les trois premiers sont convexes et croissent rapidement; les autres forment un angle spiral très-aigu et sont pourvus d’une carène plus rapprochée de la suture antérieure que de la suture posté- rieure. Dernier tour bicaréné, ayant sa carène postérieure un peu plus forte que l’autre; il est dépourvu de renflement appréciable sur le côté columellaire. Suture très-visible, sans être profonde. Les carènes ne sont pas tranchantes : elles se terminent par une sorte de méplat qui porte de très-fines stries parallèles aux autres stries de la coquille. TERRAIN JURASSIQUE. if De très-fines dentelures se croisent avec ces siries: elles sont peu visibles sur les spécimens de Montreuil-Bellay. Aile formée de deux digitations canaliculées, carénées, donnant une coupe triangulaire, s'étendant en prolongement des carènes : celle qui est postérieure est très-petite et se re- courbe en prenant le centre de son arc vers la pointe de la spire ; l’autre semble d’abord se diriger du côté du canal; elle s'éloigne presque en ligne droite de l’axe de la spire avec lequel elle forme un angle à peu près droit, puis elle s’élargit et se recourbe brusquement vers la pointe de la coquille, en se tordant de telle façon que son sillon, situé d’abord intérieurement en son milieu, se rejette vers le bord qui regarde le canal et finit par apparaître sur le côté exté- rieur de la digitation. Canal d’abord droit, ensuite recourbé légèrement en arrière. Toute la coquille est couverte de stries d’accroissement peu visibles. Les filets qui s’enroulent transversalement sur l’avant- dernier {our sont disposés de la manière suivante : huit minces filets parcourent sa partie postérieure ; on en voit trois ou quatre très-fins sur sa carène; sa partie antérieure en porte sept de grosseur régulière. Ceux du dernier tour se présentent dans l’ordre suivant : entre la suture et la carène postérieure sont huittrès-minces filets ; on en compte quatre très-déliés sur le méplat de cette carène ; il y en a huittrès-fins entre les deux carènes ; la carène antérieure a son méplat sillonné par trois filets très-exigus. Le dessous du dernier tour paraît lisse, Je rapporte à cette espèce les coquilles des Vaches Noires, décrites par M. Eudes Deslongchamps sous le nom de Xos- tellaria trifida. Ellessont de plus grande taille que les fossiles queje prends pour types de l’espèce que je décris; elles ont le canal 112 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. plus recourbé en arrière et les digitations plus arquées ; ces différences me paraissent être des effets de l’äge. Je rapporte également, mais avec doute, à cette espèce un moule intérieur de la collection de M. Perron, figuré pl. 30, fig. 9-11. Dimensions. — Longueur totale, y compris le canal, 23 millimètres ; longueur, sans le canal, 48 millimètres ; longueur du dernier tour, sans canal, 6 millimètres et demi ; largeur du dernier tour, sans les digitations, 7 milli- mètres; largeur, avec les digitations, 12 millimètres et demi. Ces dimensions sont prises sur un échantillon de taille ordinaire, provenant de Montreuil-Bellay. Certains indivi- dus de la même localité sont beaucoup plus grands ; un de ceux de la collection de M. Eugène Deslongchamps a 19 mil- limètres de long, sans le canal. Les échantillons des Vaches Noires ont aussi de grandes dimensions : le canal de l’un d’eux a 48 millimètres de long ; sa digitation antérieure en a 19. OBSERVATIONS. — Il est douteux que l'espèce du Kello- way’s-rock décrite par Phillips sous le nom de Æostellaria bispinosa et nommée depuis Péerocera armigera par d'Or- bigny, soit la même que l’Alaria cochleata; du moins le dessin de Phillips paraît en différer notablement ; il est vrai que ce dessin est probablement inexact. Si les espèces dé- signées sous ces différents noms étaient identiques, le nom de cochleata devrait disparaître, et celui d'armigera qui est plus ancien devrait le remplacer ; on réserverait le nom de bispinosa au fossile de l'Oxford-clay nommé Cassiope par d’Orbigny ; mais pour faire d’une manière certaine cette as- similation qui modiferait la nomenclature de plusieurs espèces, il faudrait avoir entre les mains l’Alaire de Scar- borough et le comparer aux autres types. TERRAIN JURASSIQUE. 113 L’Alaria cochleata à les plus grands rapports avec l’Alaria trifida de Phillips; il est plus frêle; ses digitations sont moins longues. Il ressemble beaucoup aussi à l’espèce du Kimmeridge-clay que M. Eudes Deslongchamps a rap- portée à l’A/aria trifida, et dont d'Orbigny a fait le Ptero- cera glaucus. En décrivant cette espèce, j'indiquerai les nuances qui la séparent de l’Alaria cochleata. On ne peut se dissimuler que ces différents fossiles appartiennent à un même type qui s’est perpétué à travers les âges, recevant, à chaque époque correspondante à un étage, de très-légères modifications, et ce n’est peut-être pas sans raison que M. Eudes Deslongchamps les a tous rapportés à l’AZaria trifida. LOGALITÉ. — Cette espèce, qui appartient à l’étage callo- vien, gît en grande abondance dans les carrières du Chalet, à La Salle, près Montreuil-Bellay. Collections de d'Orbigny, de M. Hébert et de M. Eugène Deslongchamps. On la trouve aussi aux Vaches-noires, dans l’argile de Dives, où elle est rare. Collection de M. Eudes Deslongchamps. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 22, fig. 4, Alaria cochleata, fossile de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouver- ture ; fig. 2, autre individu de grandeur naturelle, apparte- nant à la même espèce, vu du même côté el provenant, comme le précédent, des Vaches-noires; fig. 3, même espèce, fossile de Montreuil-Bellay, de grandeur naturelle, vu du côié de l'ouverture ; fig. 4, le même deux fois grossi, vu par la base, de manière à montrer le sillon du canal et de l'aile; fig. 5, le même trois fois grossi, vu du côté opposé à l'ouverture; fig. 6, le même trois fois grossi, vu de côté, de manière à montrer l’aile en raccourci. PI. 30, fig. 9, fossile de la collection de M. Perron, moule de grandeur naturelle vu de la base ; fig. 10, le même vu du côté de GASTÉROPODES. 8 11% PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. . l’ouverture ; fig. 11, le même vu du côté opposé. PI. 49, fig. 1, fossile de Montreuil-Bellay, grossissement de l’avant- dernier tour. Alaria Arsinoe, d'Orb. sp. PI. 28, fig. 9-11, et pl. 49, fig. 2, 3. 1847 Plerocera Arsinoe, (d’Orbigny), Prodrome de pal. strat., t.1, p. 334. SYNONYMIE. Testä turrità ; anfractibus 9 convexis, in medio carinatis ; ultimo bicarinato; carinû anterioremajore.Cæterænotæ desunt. D'Orbigny décrit ainsi cette coquille : « Espèce voisine, mais bien plus petite que le Pterocera « Athulia, avec deux carènes moins élevées, terminées par « deux digitations arquées, la troisième en sens inverse, « formée par le tube. » L’unique fossile trouvé en France qui soit désigné, dans la collection de d’Orbigny, sous le nom de Pterocera Arsinoe, est loin de donner les éléments d’une description aussi complète ; il n’a nile canal ni l'aile. Il est probable que l’auteur du Prodrome a fait sa description sur les fossiles de Chippenham. Voici celle que permet de faire l'échan- tillon de d’Orbigny, trouvé à Villers : Coquille composée de neuf tours convexes, carénés vers leur milieu ; le dernier est bicaréné; la carène antérieure, qui est la plus prononcée, a une velléité de devenir épi- neuse sur le côté opposé à l’aile ; mais le rudiment d'épine qu'elle porte est presque imperceplible. La suture res- serrée entre deux fines côtes semble canaliculée; ce n’est peut-être qu'une apparence trompeuse, due au mauvais état de conservalion du fossile qui n’est guère qu’un moule inté- TERRAIN JURASSIQUE. 4115 rieur et ne porte aucune trace d’ornements. Des stries d’accroissement sillonnent les deux derniers tours. La colu- melle externe est arquée et semble creusée par un étroit ombilie qui n’est peut-être dû qu’à la fossilisation. Aile probablement formée de deux digitations. Canal in- connu. J'ai fait représenter, pl. 49, fig. 2 et 3, le fossile de Chippenham désigné par d’Orbigny sous le nom de Ptero- cera Arsinoe ; il n’est pas certain qu'il appartienne à la même espèce que l'échantillon de Villers. La carène postérieure de son dernier tour est plus accentuée que la carène anté- rieure ; il est transversalement strié. Son canal est forte- ment recourbé en arrière ; son aile se compose de deux digitations qui toutes deux décrivent une courbe dont le centre est vers la pointe de la spire ; celle qui est placée en avant est large et robuste ; l’autre est grêle et allongée. Ce fossile a des rapports frappants avec l’A/aria cochleata ; il n’est peut-être qu’un spécimen écrasé de ceite espèce, il a aussi de grandes analogies avec l’A/aria ovata. DIMENSIONS .— Hauteur du fossile de Villers, 14 millimè- tres; hauteur du dernier tour, 7 millimètres et demi; lar- geur, 8 millimètres. OBSERVATIONS. — Cetie espèce a de si grands rapports avec l’Alaria Gagnebini, que je pense qu’on devra les réunir, quand on en aura trouvé des échantillons complets. Jus- qu’à ce qu’on ait rencontré ces échantillons, il sera prudent de séparer ces fossiles, en notant leurs dissemblances, car ils appartiennent à des étages différents. L'A/aria Gagnebini est couvert de minces filets transverses; ses carènes sont plus tranchantes que celles de l’AZaria Arsinoe, et la carène postérieure de son dernier tour est la plus prononcée, Cer- tains échantillons ont cependant leurs deux carènes aussi 116 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. fortes l’une que l’autre, et ils se rapprochent singulière- ment de l’espèce que je décris. LocauiTÉ. — Villers (Cafvados), Chippenham (Angleterre). Etage callovien, dans une argile pyrileuse. Collection de d’Orbigny. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 98, fig. 9, Alaria Arsinoe, coquille trois fois grossie, vue du côté opposé à l’ouverture ; fig. 10, la même de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 11, la même, de grandeur naturelle, vue de la base, PI. 49, fig. 2, fossile de Chippenham vu du côté opposé à l'ouverture ; fig. 3, le même, vu du côté de l’ouverture. Alaria? Aspasia, d'Orb. sp. PI. 29, fig. 1-6. SYNONYMIE. | 1847 Pterocera Aspasia, (d'Orbigny), Prodrome de paléontologie stratigraphique, ter. jur., ét. callov., p. 333. Testä fusiformi ; anfractibus convexis, ullimo bicarinato, gibboso; posteriore carinä parvulam obtusamque ferente spi- nam. D'Orbigny décrit ainsi ce fossile: « Espèce moyenne « (30 millimètres), à tours lisses, dont le dernier a deux an- « gles qui se terminent à l’aile munie de deux digitations. « Angle spiral 42 degrés. » Les deux fossiles qu'on trouve sous le nom de Pterocera Aspasia, dans la collection de cet auteur, sont loin de donner les éléments d’une description aussi complète : ce sont deux moules intérieurs qui ne laissent pas deviner la nature des ornements. Le moins dé- térioré a la pointe de la spire et l’aile brisées; il ne se com- TERRAIN JURASSIQUE. 417 pose plus que de six tours presque droits, présentant une très-faible convexité. Sa spire forme un angle légère- ment convexe; on n’y remarque aucune trace de carènes, si ce n’est sur le dernier tour qui est bicaréné. Beaucoup plus développé et plus saillant que les autres, ce tour est un peu gibbeux du côté opposé à l’aile ; un renflement épi- neux apparaît, près de la naissance de l’aile, sur la carène postérieure qui est très-accentuée. Sa carène antérieure est à peine indiquée. M. Ebray a recueilli à Pas-de-Jeux des fossiles de la même espèce, plus grands et plus compiets que ceux de d'Orbigny ; un d’entre eux montre la carène postérieure se prolongeant en une large digitation. DIMENSIONS. — Hauteur du type de d’Orbigny, sans le ca- nal, 21 millimètres; hauteur du dernier tour, 10 milli- mètres ; largeur de ce tour, 143 millimètres. Hauteur du spécimen de M. Ebray, sans le canal, 28 millimètres : hauteur du dernier tour, 16 millimètres ; largeur, 18 mil- limètres. OBSERVATIONS. — Il n’y à aucune raison pour placer ces fossiles parmi les Alaires plutôt que parmi les Chénopes ; ils sont trop incomplets pour qu’on indique leur genre avec certitude. On distingue cette espèce du Chenopus trochifor- mis et de l'Alaria conoidea par le développement de son dernier tour et par l’épine qu’elle porte sur sa carène pos- térieure ; l’atténuation de sa carène antérieure la sépare surtout très-neltement du Chenopus trochiformis. La lar- geur de la digitation qui naît de sa carène postérieure suf- fit pour la faire distinguer de l’A/aria erinacea. LOGALITÉ. — On trouve celte espèce dans l'étage callo- vien, à Chaumont, à Pisieux (collection de d'Orbigny) et à Pas-de-Jeux (collection de M. Ebray). On la rencontre aussi 118 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. à Hauteville, dans la zone des Ammonites cordatus. Collec- tion de M. Martin. A. n. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 29, fig. 4, Alaria Aspasia, type de d'Orbigny, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture ; fig. 2, la même, du côté opposé; fig. 3, la même, vue de la base; fig. 4, spécimen de M. Ebray, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ou- verture ; fig. 5, le même, du côté de l'ouverture ; fig. 6, le même, vu de la base. Alaria conoïdea. Piette, 1864. PL 7, fig. 2, et pl. 29, fig. 9-11. Testä obconicä, fusiformi; anfractibus 8-10 parum convexis, carinatis ; ultimo bicarinato, gibboso. Cæteræ notæ desunt. Coquille fusiforme ; spire conique composée de huit ou dix tours carénés et légèrement convexes ; le dernier, qui a sa partie postérieure concarve, est bicaréné et porte un renflement sur le côté opposé à l'aile. Peut-être a-t-il aussi une épine obtuse sur la carène postérieure, près de la naissance de l'aile. Le test des fossiles qui m'ont été com- muniqués est trop mal conservé pour que je puisse en in- diquer les ornements, et cette espèce n’est guère connue que par des moules. Suture peu profonde. Ouveriure assez large. Aile paraissant ample, mais trop incomplète pour être décrite. Canal droit à sa naissance ; son extrémité est inconnue, Dimensions. — Hauteur du fossile sans le canal, 22 mil- limètres ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 12 milli- mètres ; hauteur du même tour avec la portion connue du canal, 16 millimètres ; largeur de ce tour avec l'aile, 20 mil- limètres ; largeur du même, sans l'aile, 44 millimètres, si TERRAIN JURASSIQUE, 119 on le mesure avec la gibbosité, et 11 millimètres si on le mesure du côté où il n’y a pas de gibbosité. OgservarTions. — Celte espèce, très-voisine de l’Alaria obtusata, en diffère par sa taille plus petite, son côté colu- mellaire plus gibbeux, sa carène antérieure moins ac- centuée, et son angle spiral moins convexe; cet angle paraît même concave quand on regarde la coquille en met- tant la gibbosité de profil. Malgré ces différences, il n’est pas impossible que la découverte d'échantillons plus par- faits conduise à réunir ces fossiles en une seule espèce. D'Orbigny a confondu, dans sa collection, l’Alaria conoidea avec l’Alaria Doublieri ; la gibbosité columellaire de l’AZa- ria conoïdea la sépare de l’espèce bajocienne avec laquelle du reste sa forme générale a peu de rapports. LOcALITÉ. — Pas-de-Jeux, Chauffour. Collections de M. Ebray et de d’Orbigny. Étage callovien. A. r, EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 7, fig. 2, Alaria conoidea, faisant partie de la collection de d’Orbigny, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture. PI. 29, fig. 9, autre échantillon de la même espèce provenant de la collection de M. Ebray, vu du même côté ; fig. 10, échan- tillon de la collection de d’Orbigny, de grandeur naturelle, vu de Ja base; fig. 11, spécimen de M. Ebray, de grandeur naturelle, vu de la base. Alaria obtusata, Heb, et Desl. sp, PI, 27, fig. 10-14. SYNONYMIE. 1860 Rostellaria obtusata, (Hébert et Eugène Deslongchamps), Bull, de la Soc. linn. de Normandie, tv, ple vi, go, 120 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. - Testä fusiformi ; anfractibus 10 carinatis, ultimo bicari- nato, duo parvulas ferente spinas. Cæteræ notæ desunt. Coquille fusiforme ; spire peu élancée, formant un angle convexe. Les tours doivent être au nombre de 9 ou 40; ils sont unicarénés ; le dernier est bicaréné ; sa carène posté- rieure est un peu plus saillante que l’autre. Deux petites pointes obtuses naissent de ses carènes et apparaissent sur le côté opposé à l’aile. Canal et aile inconnus. Ouverture sub-elliptique, rétrécie aux deux extrémités. Le seul échan- tillon callovien que l’on possède de cette espèce est en si mauvais état de conservation, qu’on ne peut juger de ses ornements. En le considérant attentivement, on croit y reconnaître quelques traces de stries transversales, et sa carène semble granuleuse ; mais cette apparence est peut- être due aux dégradations qu’a subies le test. Je rapporte à cette espèce un fossile oxfordien, dont le côté columellaire a un renflement plus obtus et moins apparent que celui du type. DimexsioNs. — Longueur, 25 millim., non compris le canal; longueur du dernier tour, sans le canal, 43 millim..; largeur du dernier tour, sans aile, 14 millim. OBSERVATIONS. — MM. Hébert et Eugène Deslongchamps rapprochent ce fossile du Diarthema goniata. Son dernier tour trapu, l'ampleur de son avant-dernier tour, la convexité de son angle spiral me paraissent l’en séparer nettement. Les épines que ses carènes ont sur le côté columellaire sont en outre très-différentes du repos d'ouverture de cet Alaire. Il faut plutôt rapprocher l’Alaria obtusata de l'Alaria conot- dea : mais l’Alaria conoidea est de plus petite taille; son dernier tour est plus gibbeux sur le côté columellaire, et sa carène antérieure est moins accentuée. Son angle spiral est moins convexe que celui du fossile nommé par MM. Hébert TERRAIN JURASSIQUE. 191 et Deslongchamps. Ces différences, il faut l'avouer, sont peu considérables, et peut-être la découverte d’échantil- lons plus parfaits conduira-t-elle à une assimilation eom- plète de ces deux espèces. Locarré. — Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire). Étage callovien ; zone des Ammonites macrocephalus, Herveyi, mi- crostoma, anceps, coronatus, athleta, bipartitus, Jason et Ba- keriæ. Collection de M. Guerre. Rare. Darvis (Côte-d'Or) ; zone des Ammonttes plicatilis, cordatus, Arduennensis ; étage oxfordien ; collection de M. Pellat. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. —- PI. 97, fig. 10, Alaria obtu- sata, fossile de grandeur naturelle, vu de la base (spécimen de l’Oxford-Clay) ; fig. 44, le même, vu du côté opposé à l'ouverture; fig. 12, type de MM. Hébert et Deslongchamps, fossile callovien, de grandeur naturelle, vu de la base; fig. 43, le même, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ou- verture; fig. 14, le même, vu du côté opposé. Alaria Aglaia, d'Orb. sp. PIS 9T, Ag. 1-3 SYNONYMIE, 1847 Pterocera Aglaia, (d'Orbigny), Prodrome de paléontologie straligraphique universelle, t. 1, p. 334. Testà territä ; anfractibus numerosis, ultimo carinato. Caœteræ notæ desunt. D'Orbigny décrit ainsi ce fossille : «Espèce très-allongée (angle spiral, 30°), dont les tours « sont lisses, excepté le dernier, pourvu d’une carène «unique. » La collection de d’Orbigny contient cinq fossiles étique- tés sous le nom de Pterocera A glaia : l’un est un spinigera ; 122 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, les quatre autres sont des moules mal conservés, dont la spire forme un angle légèrement convexe, dont les tours sont convexes et sans trace d’ornements; le dernier tour est caréné, et sa carène semble se renfler légèrement, un peu avant la naissance de l’aile. Ces moules ont beaucoup d’analogie avec ceux du Chenopus Amyntas ; ils ont la spire plus courte et plus ovoïdale. Il est évident qu’une espèce, créée avec des spécimens aussi imparfaits, esl mal carac- térisée. DimMENSsIONs. — Hauteur présumée du fossile, sans le ca- nal, 49 millim.; hauteur du spécimen figuré, 47 millim. ; hauteur du dernier lour, sans le canal, 10 millim.; largeur, sans l’aile, 8 millim. Ces dimensions sont mesurées sur des individus dont le dernier tour pourrait bien être incom- plet. OBSERVATIONS. — Plus petite que l’Alaria Aspasia, cette espèce en diffère par l’absence de la carène antérieure, de la gibbosité voisine de la columelle, et par la convexité de son angle spiral. L’aplatissement de la spiré, s’il n’était pas l'effet d’un écrasement, indiquerait qu’il faut rapporter ce fossile au genre spinigera. LocaLiTÉ. — Pizieux, Chaumont, Clucy. Étage callovien; collection de d’Orbigny. A. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 27, fig. 4, Alaria Aglaia, moule de grandeur naturelle, vu du cùlé de l'ouverture ; fig. 2, le même, vu du côté opposé; fig. 3, le même, vu de la base. Alaria herinacea, Pietie, 1864. PI. 492, fig. 2-5, pl. 29; fig. 7,8, et pl. 33, fig.4,2. SYNONYMIE. 1860 Rostellaria lœvigata, (Hébert et Eugène Deslongchamps), TERRAIN JURASSIQUE. 123 Mém. sur les fossiles de Montreuil- Bellay, Bul. de la Soc. linn. de Nor- mandie, t. V, pl. vi, fig. 10% et 10». Testä fusiformi ; anfractibus {1 convexis, transverse striatis, ultimo bicarinato, gibboso spinamque ferente ad posteriorem carinam ; alà didactytà. Cœteræ notæ desunt. Coquille fusiforme, composée de 10 ou 11 tours con- vexes, arrondis, couverts de stries très-fines qui s’enroulent transversalement sur la coquille. Le dernier est bicaréné ; il est gibbeux sur le côté opposé à l’aile. Sa carène posté- rieure, qui est la plus forte, porte une épine ou aile rudi- mentaire placée à distance égale entre l’aile et la gibbosité. Les jeunes n’ont pas cetle épine. Suture très-prononcée ; aile formée de deux digitations dont la courbure est incon- nue, mais qui, vraisemblablement, ont la même direction que celles de l’Alaria myurus. Canal droit à sa base, pro- bablement dirigé dans le même sens que celui de l’Alaria lœvigata. Ouverture allongée, large, sub-pentagonale. Les filets formés par les tries transversales sont très-nombreux et très-fins. J’en ai compté 23 sur l’avant-dernier tour d’un adulte. Ceux qui sont voisins des sutures et ceux du mi- lieu du tour sont les plus ins. Ceux du dernier tour sont disposés de la manière suivante : entre la suture et la ca- rène postérieure, il y en a 4 gros près de la suture, et 10 moyens voisins de la carène. J’en ai compté 11 gros al- ternant avec 11 très-minces, entre les deux carènes. La base est couverte de gros filets qui alternent avec de plus petits; sur certains individus, les petits filets intercalés entre les gros disparaissent. Cette espèce présente deux variétés remarquables, l’une par sa largeur, l’autre par la longueur de sa spire; la pre- mière, comme le type, vivait à l'époque callovienne, la se- 194 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. conde à l’époque oxfordienne. Celle-ci a la spire relative- ment grêle et élancée; le dernier tour, vu du côté de l’ou- verture, présente les ornements suivants : entre la suture et la carène postérieure; il a deux très-minces filets, voisins de la suture, et ensuite onze moyens à peu près égaux. Dix moyens s’enroulent entre les deux carènes. La base est couverte de minces filets alternant avec de plus gros. Les filets de ’lavant- dernier tour sont réguliers, minces, à peine visibles même à la loupe, et au nombre &’environ dix-huit. La spire forme un angle légèrement concave. Ces différences ne m'ont pas paru assez importantes pour ériger en espèce cette variété DimENsIoNs. — Hauteur du type de M. Hébert, sans le canal, 27 millim.; hauteur du dernier tour, sans canal, 14 millim. ; largeur de ce tour, sans les digitations, 47 mil- lim. ; hauteur de la variété large, 25 millim., sans le ca- nal ; hauteur du dernier tour, 45 millim. ; largeur, 48 mill. Hauteur de la variété élancée, sans le canal, 30 millim. ; hauteur du dernier tour, sans canal, 14 millim. ; largeur de ce tour, 149 millim. OBSERVATIONS. — Cette espèce a de grands rapports avec PAlaria myurus ; elle en diffère par sa taille plus petite, ses stries moins apparentes et par la forme de son avant- dernier tour qui, n'étant pas sub-anguleux, n’a pas, au milieu de sa convexité, le filet proéminent qu’on remarque en cet endroit sur l’Alaria myurus. Plus voisine de l’A/aria lævigata, elle se rapproche surtout de la quatrième variété de celte espèce, quiest figurée pl. 49, fig. 6-8 ; elle est plus allongée, plus fortement striée ; sa spire est moins pointue ; son Canal paraît devoir être plus droit, et ses digitalions plus grèles. L'Alaria Clio a aussi une grande analogie avec l'Alaria herinacea. Il en est distinct par les carènes des lours qui précèdent le dernier. TERRAIN JURASSIQUE, 425 LocaLiTÉ. — Montreuil-Bellay, étage callovien ; collection de M. Hébert, Assez rare. Chaumont, étage callovien; col- lection de d’Orbigny. Rare. Vieil-Saint-Remy, étage oxfor- dien ; collection de M. Hébert. Assez rare. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 19, fig. 2, Alaria herinacea, type de l'espèce, coquille, de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 3, la même, vue du côté de l’ouverture ; fig. 4, la même, vue de la base ; fig. 5, avant- dernier tour de la même, trois fois grossi. PI]. 29, fig. 7, variétélarge, coquille de grandeur naturelle, vue du côté op- posé àl’ouverture ; fig. 8, la même, vue de la base. PI. 33, fig. 1, variété élancée, coquille grossie deux fois, vue du côté de l’ouverture ; fig. 2, la même, de grandeur naturelle, vue de la base, Alaria Athulfa, Orb. sp. PI. 30, fig. 1-8; PI. 34, fig. 1-4; PI. 39, fig. 2-5, et. PI. 40, fig. 5. SYNONYMIE. 1847 Pterocera Athulia, (d’Orbigny), Prodrome de pal. strat. univ. t. TL, p. 334. Testä turritä, brevi; anfractibus 8, 9 convexis, ultimis striatis, carinatis, ullimo bicarinato, inflato spinosoque. Cæ- teræ note desunt. D'Orbigny donne, dans le Prodrome, la descriplion sui- vante : « Espèce courte (58° d'angle spiral), à tours carénés ; le « dernier a deux fortes carènes ; il est strié en long, » Coquille courte, fusiforme, trochoïdale, composée de huit ou neuf tours convexes, transversalement striés ; les derniers sont carénés vers le tiers antérieur de leur largeur ; 126 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. le dernier est bicaréné; il est très-large el a, sur le côté opposé à l'aile, une énorme gibbosité qui se relève en pointe obtuse sur la carène postérieure. Un gros filet suivi de deux petits, puis deux moyens suivis de deux pe- tits s’enroulent sur la partie postérieure de son avant-der- nier tour, dont la carène est composée de deux moyens filets soudés l’un à l’autre, et dont la partie antérieure porte trois moyens filets suivis d’un gros. Sur le dernier tour, vu du côté de l'ouverture, on remarque neuf minces filets entre la suture et la carène postérieure, et trois moyens entre les deux carènes qui, toutes deux, sont obluses et sillonnées de minces filets. Ornements de la base inconnus. Aile et canal inconnus. Cette description est faite sur un échantillon de la collec- tion de d’Orbigny, dessiné pl.39, fig. 2 et 3; confondu avec les Alaria subbicarinata auxquels il ne ressemble guère, il a l’angle spiral concave, et provient de l'étage oxfordien. C'est au même type qu’on doit rapporter un fossile plus gros, dessiné pl. 34, fig. 1-4. Ce fossile est désigné, dans la collection de d’Orbigny, sous le nom de Pterocera paradoxa, et l'étiquette porte Luc comme lieu de provenance. Il y a évidemment là une erreur de désignation, et, sans doute, cette coquille est oxfordienne comme le type; il est inutile d'ajouter qu’elle n’a aucun des caractères de l’Alaria para- doxa. Les fossiles, désignés sous le nom d’A/aria Athulia, dans la collection de d'Orbigny, proviennent de l’étage callovien et ne me paraissent être que des moules ; il y en a deux variétés : La première est trochoïdale, lisse, à spire courte, com- posée d'un petit nombre de tours ; les premiers sont à peine convexes ; les derniers sont pourvus d'une carène située au TERRAIN JURASSIQUE. 197 tiers antérieur de leur hauteur; le dernier est bicaréné ; ses carènes sont déformées par un fort renflement sur le côté opposé à l'aile. Aile et canal inconnus. Ouverture sub-qua- drangulaire. Suture profonde. La coquille paraît lisse. (Voyez pl. 30, fig. 1-3.) La seconde variété est fusiforme, allongée relativement, composée de neuf tours environ; les premiers sont con- vexes, les autres carénés au tiers antérieur de leur hauteur ; le dernier est bicaréné ; il est renflé du côté opposé à l’aile; sa carène postérieure, qui est la plus prononcée, porte une épine obtuse sur ce renflement. Aile et canal inconnus. Cette variété, beaucoup plus étroite que la précédente, à, comme elle, la spire formant un angle convexe ; elle paraît lisse, et, ce qui la sépare surtout de la première variété, c’est l’épine obtuse de sa carène postérieure. (Voy. pl. 30, fig. 4-6.) Une troisième variété, représentée pl. 30, fig. 7-8, appar- tient à la collection de M. Perron ; elle est remarquable par cette particularité que les carènes n'ont laissé de trace que sur son dernier tour, et qu’elles y sont même très- effacées. C’est, comme les précédentes, un moule intérieur à spire formant un angle convexe. Une quatrième variété, représentée pl. 39, fig. 4, 5, ne paraît être aussi qu’un moule; sa spire forme un angle légèrement concave ; elle est lisse; son dernier tour semble caréné; sa gibbosité est peu considérable et dé- pourvue d’épine ; -elle provient de l’Oxford-Clay et appar- tient à M. Pellat. DIMENSIONS.— Longueur du type, sans canal, 14 millim. ; hauteur du dernier tour, sans canal, 8 millim.; largeur sans aile, 40 millim. 1/2. Hauteur du spécimen, confondu à tort avec l’Alaria paradoæa (canal déduit), 23 millim. ; 128 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. hauteur du dernier tour, 15 millim.; largeur, sans l'aile, 19 millim. Hauteur présumée de la première variété, sans le canal, 20 millim. ; hauteur du fragment, 16 millim. ; hauteur du dernier tour de ce fragment, 12 millim.; lar- geur, 17 millim. Hauteur de la seconde variété, sans le canal, 48 millim.; hauteur du dernier tour, 41 millim. ; largeur, 12 millim. Hauteur de la quatrième variété, sans le canal, 18 millim. ; largeur, sans aile, 14 millim. OBSERVATIONS. — Si, comme semblent l'indiquer les échantillons calloviens, la première et là seconde variété sont lisses, il y aurait peut-être lieu de les ériger en espèce, car leur spire ne forme pas un angle concave comme celle des individus oxfordiens, L’A/aria Athulia diffère de tous les autres Alaires par sa taille courte, sa forme trochoïdale et son énorme gibbosité. LOGALITÉS. — Chaumont (Haute-Marne); Chaufour (Sar- the), Villers (Calvados), Pizieux, dans le callovien; Étrochey dans la zone de l’Ammonites cordatus, Dives (Calvados), Geraise, près Salins, dans les marnes oxfordiennes. Collec- tions de d’Orbigny, de MM. de Lorrière, Martin, Perron et Pellat. A. N. # EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 39, fig. 2, Alaria Athulia, type oxfordien de l'espèce, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 3, la même, de grandeur naturelle, vue de la base. PI. 40, fig. 5, grossisse- ment de l’avant-dernier tour de la même. PI]. 34, fig. 1, fos- sile de provenance incertaine, se rapportant à la forme du type, coquiile de grandeur naturelle, vue du côté de l'ou- verture ; fig. 2, la même, de grandeur naturelle, vue de la pointe de la spire; fig. 3, la même, de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 4, la même, de gran- deur naturelle, vue de la base. PI. 30, fig. 4, type callovien, TERRAIN JURASSIQUE. 129 formant la première variété, coquille de grandeur natu- relle, vue du côté de l’ouverture; fig. 2, la même, de gran- deur naturelle, vue du côté opposé; fig. 3, la même, de grandeur naturelle, vue de la base ; fig. 4, deuxième variété callovienne, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture ; fig. 5, la même, vue du côté opposé ; fig. 6, la même, vue de la base; fig. 7, troisième variété, coquilie de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture; fig. 8, la même, vue de la base. PI. 39, fig. 4, quatrième variété, fossile oxfordien, vu du côté opposé à l’ouverture ; fig. 5, le même, vu de la base. Alaria Martini, Piette et Eug. Desl., 1867. PI. 34, fig. 8, et pl. 41, fig. 1-4. Testà turrità ; anfractibus numerosis, convexis, carinatis, transverse striatis, longitudinaliter costatis, alarum numerosa rudimenta ferentibus ; ultimi carinä spinosä. Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, allongée; spire formant un angle convexe ; tours nombreux et convexes. Les deux spécimens de cette espèce qui m'ont été communiqués sont tous deux incomplels; mais le nombre des tours doit être d’au moins dix. Ils sont carénés au tiers postérieur de leur hau- teur ; la carène du dernier est épineuse sur le côté opposé à l'aile. De très-minces filets s’enroulent transversalement sur la coquille et se croisent avec de grosses côtes longi- tudinales. Ces côtes ne sont pas réparties en nombre égalsur tousles tours; il y en a treize sur l’avant-dernier et autant sur celui qui le précède, tandis que les premiers n’en ont que neuf et souvent moins; le dernier paraît en être dépourvu. Parmi elles, il y en a qui sont plus grosses que les autres et GASTÉROPODES. 9 130 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. qui indiquent des temps d'arrêt dans la croissance de l’a- nimal. Ce sont des rudiments d'ailes. Plus nombreux sur les premiers tours que sur les derniers, ils sont séparés les uns des autres, tantôt par deux côtes, tantôt par cinq, le plus souvent par sept ou huit, quelquefois, sur les der- niers tours, par onze. Les filets qui s’enroulent transversa- lement sont au nombre de huit, sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour, et de dix environ, sur sa partie anté- rieure. Ouverture, aile et canal inconnus, Dimensions. — Hauteur présumée de la coquille, sans ca- pal, 30 millimètres ; hauteur du fragment de la collection de M. Martin, 27 millimètres; hauteur du dernier tour, sans Canal, 45 millimètres ; largeur de ce tour, sans aile, 14 millimètres. OBSERVATIONS. — Très-voisine de l’Alaria hœærens, cette espèce a la spire plus ovale, plus courte; ses côtes sont plus nombreuses, et ses ailes rudimentaires sont placées à intervalles irréguliers. LocaLITÉ. — Hauteville, zone de l’Ammonites cordatus. Étage oxfordien. Collection de M. Martin. Montreuil-Bellay. Collection de M. Eugène Deslongchamps. Étage callovien. Rare. ExPLIGATION DES FIGURES. — Pl. 34, fig. 8, Alaria Martini, spécimen oxfordien, coquille trois fois grossie vue de la base. PI, 41, fig. 4, la même, de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture; fig. 2, la même, du côté opposé ; fig. 3, avant-dernier tour de la même, quaire fois grossi; fig. 4, fragment callovien de la même espèce. TERRAIN JURASSIQUE, 431 Alaria hesitans, Piette et Eug. Desl., 1867. PI. 49, fig. 4-7. Testà turrité ; anfractibus convexis, angulatis ; ultimo bian- quloso ; omnibus transverse striatis, numerosos obliquasque costas et interdum alarum rudimenta longitudinaliter feren- tibus. Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, allongée ; tours nombreux. L’unique spécimen que l’on ait de cette espèce est brisé et ne pré- sente que cinq tours, mais le fossile complet doit en avoir au moins dix. Ces tours sont convexes, anguleux vers leurs milieux, couverts de stries transversales, très-fines, qui se croisent avec de nombreuses côtes longitudinales, très-obli- ques. Ces côtes effacées ou nulles, sur les premiers tours, sont très-apparentes sur la partie antérieure des derniers, mais elles ne se prolongent pas sur leur partie postérieure, qui est légèrement concave. J’en ai compté treize sur les deux derniers, et dix à douze sur les trois autres. Parmi elles, il yen a de très-grosses qui indiquent des temps d'arrêt dans la croissance de l’animal et ne sont autre chose que des ailes rudimentaires. Ces rudiments d'ailes sont or- dinairement séparés les uns des autres par dix côtes de plus petite taille; ils sont placés sur un seul côté de la spire, le côté opposé à l'aile, suivant une ligne courbe ir- régulière. En est-il toujours ainsi, et doit-on présenter cet arrangement des temps d'arrêt comme une loi de l’espèce ? C’est ce qu’on ne saurait affirmer, puisqu'on n’en a encore trouvé qu’un seul individu. Cet échantillon est trop dété- rioré pour qu’on puisse compter les filets qui l’ornent trans- versalement ; parmi ces filets, le plus gros est celui qui borde la suture postérieure de chaque tour. Il n’est pas certain que le dernier tour de notre fragment soit le der- 132 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nier tour äu fossile. Suture profonde. Ouverture quadran- gulaire. Canal et aile inconnus. Dimensions. — Hauteur du fragment, 20 millimètres; hauteur du dernier tour, sans le canal, 10 millimètres ; lar- geur, sans l’aile, 10 millimètres. OBsERvATION. — Voisine de l’Alaria Martini, cette espèce a la spire moins ovale, l’ouverture moins allongée, les côtes longitudinales moins saillantes, plus nombreuses et surtout plus obliques; enfin les filets qui l’ornent transversalement sont moins apparents que ceux de l’Alaria Martini. Locaurré. — Montreuil-Bellay. Étage callovien. Collec- tion de M. Eugène Deslongchamps. R. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 49, fig. 4, Aluria hesitans, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ou- verture; fig. 5, la même, vue du côté de l'ouverture; fig. 6, la même, vue de la base ; fig. 7, grossissement de l’avant- dernier tour de la même coquille. Alaria seminuda, Heb. et Eug. Des]. sp. PI. 41, fig. 13-16, et pl. 34, fig. 10-11. SYNONYMIE. 1860 Rostellaria seminuda (Hébert et Eugène Deslongchamps), Mémoire sur les fossiles de Montreuil- Bellay, Bull. de la Soc. linn. de Normandie, . V, p. 17, pl. vi, fig. 12%.et 12. Testà turrità, fusiformi ; anfractibus 9 convexis, carinatis, transverse striatis, longitudinaliter costatis; ultimo bicari- nato. Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme, allongée, composée de neuf tours convexes ; les deux premiers sont lisses, les au- tres sont carénés ; ils sont couverts de minces filets qui TERRAIN JURASSIQUE. 133 s’enroulent transversalement et se croisent avec des côtes ou plis longitudinaux; ces plis, au nombre de six ou huit sur chaque tour, deviennent anguleux aux points où ils tra- versent la carène, et se correspondent, d’un tour à l’autre, en ligne presque droite, depuis la pointe de la coquiile jus- qu’au dernier tour ; celui-ci, dépourvu de côtes longitudi- nales, est bicaréné; la carène postérieure, légèrement épineuse sur le côté opposé à l’aile, est beaucoup plus ac- centuée que l’auire et semble seule devoir donner nais- sance à une digitation. Suture bien apparente, quoique simple. Columelle recouverte d’une légère callosité lisse. Ouverture sub-triangulaire, s’allongeant du côté du canal. Aile inconnue. Canal inconnu, probablement long et re- courbé. Sur l’avant-dernier tour, certains plis longitudinaux ne sont parfois qu’à l’état rudimentaire. Les ornements qui s’en- roulenttransversalement surla coquillesont arrangés, sur ce tour, dans l’ordre suivant : on remarque, sur sa partie pos- térieure, sept minces filets, de grosseur régulière, également espacés, séparés de la carène par un filet plus fin, et, sur la partie antérieure, un filet à peine visible, tant il est mince, un groupe de trois filets plus gros, d’épaisseur régulière, séparés les uns des autres par des intervalles égaux et peu considérables, un pelit espace lisse, sans stries, puis un groupe de moyens filetsséparés les uns des autres par un plus fin,et enfin un très-mince filet accompagnant la suture anté- rieure, Les ornements du dernier tour sont disposés de la manière suivante : entre la suture et la carène postérieure, sont sept filets d'égale grosseur, également espacés, suivis d’un plus mince qui borde la carène; entre les deux carènes, on voit un groupe de trois filets d’égale grosseur, également rapprochés les uns des autres, séparé, par un petit espace 134 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. lisse, d’un autre groupe de trois filets parmi lesquels celui du milieu est le plus mince. Toute la partie antérieure du tour est couverte de minces filets alternant avec des gros. Un spécimen de la collection de M. Dumortier présente un autre arrangement des ornements transversaux. Sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour, on remarque, à partir de la suture, deux minces filets rapprochés l’un de l’autre, puis sept plus gros, et, sur la partie antérieure, on voit s’enrouler trois minces filets alternant avec deux moyens, puis quatre gros alternant avec trois moyens. Le dernier tour présente, entre la suture et la carène posté- rieure, quatre minces filets rapprochés les uns des autres, six moyens, puis deux fins ; entre les deux carènes il yen a quatre moyens, puis quatre fins alternant avec trois gros; sa base est couverte de minces filets alternant avec des moyens. D'autres échantillons présentent encore des arran- gements différents. Dimensions. — Longueur totale, sans le canal, 21 milli- mètres ; longueur du dernier tour, 140 millimètres et demi ; largeur, 9 millimètres et demi. OBSERVATIONS. — Très-voisin de l'Alaria hamus et de l'A- laria tridactyle, ce fossile s’en distingue par sa spire plus svelte et par le petit nombre de ses plis. LocauiTÉ. — Montreuil-Bellay. Étage callovien. Collec- tions de MM. Guerre, Triger, Eugène Deslongchamps, Du- mortier el Hébert. Assez nombreux. EXPLICATION DES FIGURES. — PJ. 41, fig. 13, Alaria semi- nuda, type de la collection de M. Guerre, coquille de gran- deur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture ; fig. 44, la même, de grandeur natureile, vue du côlé de l’ouver- ture et présentant cette particularité que certains plis longitudinaux sont rudimentaires ; fig. 15, grossissement TERRAIN JURASSIQUE. 135 de l’avant-dernier tour d’un échantillon de la collection de M. Dumortier; fig. 16, grossissement de l’avant-dernier tour d’un échantillon de la collection de M. Hébert. PI. 34, fig. 10, même échantillon deux fois grossi, vu du côté de l'ouverture ; fig. 11, le même deux fois grossi, vu de la base. Alaria tridactyla, Buv. sp. PI..41, fig. 8-12, et pl. 34, fig. 9. SYNONYMIE, 1843 Rostellaria tridactyla, (Buvignier), Mém. de la Soc. philom. de Verdun, t. Il, p. 249, pl. vi, fig. 17. 1847 Plerocera tridactyla, (d’Orbigny), Prodrome de pal. strat., LE D4390: Testä turrità ; anfractibus 10 convexis, carinatis, trans- verse striatis, costas longitudinaliter ferentibus ; ultimo bica- rinato ; alà didactylà ; canali longo. Coquille turriculée, allongée, fusiforme. Spire croissant régulièrement, composée de dix à onze tours convexes ; les deux premiers sont lisses; les autres, couverts de minces filets qui s’enroulent transversalement, sont carénés au tiers postérieur de leur hauteur, et portent des côtes longitudi- nales qui se correspondent d’un tour à l’autre, suivant une ligne torse, un peu spirale, qui va de la pointe de la spire au dernier tour. La courbure de cette ligne est variable, et parfois presque nulle. Les côtes ou plis longitudinaux de- viennent souvent légèrement épineux sur la carène ; d’au- tres fois ils conservent un contour arrondi et sans pointe ; ils sont au nombre de quatre ou cinq sur les premiers tours, de huit ou neuf sur les derniers. Dernier tour bica- réné et dépourvu de côtes longitudinales. Carène posté- rieure portant une épine obluse, sur le côté opposé à l'aile ; 136 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. carène antérieure peu prononcée, Ouverture sub-quadran- gulaire ; légère callosité lisse sur la columelle. Si, comme il y a lieu de le supposer, les spécimens de Creué appar- tiennent à la même espèce que ceux de l’oolithe ferrugi- neuse des Ardennes, on doit compléter cette description en disant que l’aile est composée de deux digitations dont la direction n’est pas complétement connue, que la digitation antérieure semble grêle, et que le canal qui est très-long paraît presque droit; sa pointe est brisée sur tous les spéci- mens et on n’en connaît pas la direction terminale. Les filets qui s’enroulent transversalement sont disposés de la manière suivante sur l’avant-dernier tour : sa partie postérieure en porte deux assez gros, séparés de quatre au- tres de même taille, par un petit espace lisse; sa partie antérieure en porte cinq d'égale grosseur, régulièrement espacés. Sur le dernier tour, on compte, à partir de la su- ture, six filets d’égale grosseur ; puis, entre les carènes, cinq filets séparés par des intervalles réguliers, et, sur la base, une série de filets de grosseurs à peu près égales. Un individu de la collection de d'Orbigny donne l’arran- gement suivant : cinq filets d’égale grosseur s’enroulent sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour; sur sa partie antérieure, on compte, à partir de la carène, deux filets à peine visibles, puis un moyen suivi d’un très-mince, et enfin quatre moyens régulièrement espacés. Le dernier tour présente, entre la suture et la carène postérieure, six moyens filets alternant avec six très-minces, et, entre les deux carènes, deux filets à peine visibles, puis un moyen suivi d’un très-fin, et enfin trois moyens filets. Les échantillons de Creué ont leurs filets transverses or- donnés de la manière suivante : on en compte cinq sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour, et trois minces TERRAIN JURASSIQUE. 431 alternant avec trois moyens sur sa partie antérieure. Le der- nier tour présente cinq filets entre la suture et la carène postérieure ; entre les deux carènes, j’en ai remarqué trois minces, alternant avec trois gros, séparés de la carène anté- rieure par un petit espace lisse. Sur la partie antérieure de ce tour, j'ai compté, à partir de la carène, deux minces fiets et sept gros. Dimensions. — Hauteur d’un fossile de l’oolithe ferrugi- neuse, sans le canal, 23 millimètres ; hauteur du dernier tour, 11 millimètres ; largeur du dernier tour, 41 millimè- tres. Hauteur du fragment de Creué, 26 millimètres; hau- teur du dernier tour, avec la portion connue du canal, 20 millimètres ; hauteur de ce tour, sans le canal, 10 mil- limètres; largeur, sans l’aile, 10 millimètres; largeur, avec la portion connue de laile, 16 millimètres. OBsERvATIONS. — Cette espèce est très-voisine de l’A/aria seminuda ; elle s’en distingue par sa spire un peu moins élancée, par sa carène antérieure plus prononcée et par ses côtes plus régulières, plus nombreuses, plus larges et moins pointues à l’endroit où elles croisent la carène. Ces diffé- rences, il faut l'avouer, sont peu importantes, et, tant qu’on n'aura pas trouvé des fossiles complets, avec aile et canal, on ne saura pas, d’une manière certaine, s’il faut réunir l'Alaria seminuda à l'Alaria tridactyla ou s’il faut conti- nuer à en faire deux espèces, Locazrré. — Launois, Neuvisy, Vieil-Saint-Remy, dans l’oolithe ferrugineuse des Ardennes. Étage oxfordien. Col- lections de d'Orbigny, de MM. Buvignier et Hébert. Assez nombreux. Creué (Meuse), dans les calcaires blancs qui forment la partie supérieure de l'étage oxfordien et qui ont été rapportés, par M. Buvignier, à l'élage corallien dont ils seraient, selon lui, la base. R. 158 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl, 41, fig. 8, Alaria tridac- tyla, coquille de grandeur naturelle, provenant de Creué, vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 9, même espèce, de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture; cet échan- tillon provient de l’oolithe ferrugineuse ; fig. 10, avant-der- nier tour du même, quatre fois grossi ; fig. 11, autre spé- cimen, de grandeur naturelle, provenant dumême gisement, vu du côté de l’ouverture ; fig. 12, avant-dernier tour du même, quatre fois grossi. PI. 34, fig. 9, le même, de gran- deur naturelle, vu de la base. Alaria hamiformis. Piette, 1867. PI. 41, fig. 17-20, et pl. 34, fig: 5. T'està turritä, fusiformi; anfractibus A1 convexis, trans- verse striatis, longitudinaliter costatis; ultimo bicarinato. Cæteræ not«æ desunt. Coquille turriculée, allongée, fusiforme; spire formant un angle régulier, composée de onze tours convexes ; les deux premiers sont lisses; les huit suivants sont carénés vers leurs milieux, couverts de minces filets qui s’enrou- lent transversalement et de côtes longitudinales, anguleu- ses, un peu obliques. Ces côtes sont ordinairement au nom- bre de six ou huit, sur les premiers tours, de neuf sur le huitième, de dix sur le neuvième, et de onze sur l’avant- dernier. J'ai vu des échantillons qui n’en avaient que dix sur l’avant-dernier et neuf sur le neuvième tour; elles sont étroites et n’aiteignent pas ordinairement la suture anté- rieure. Dernier tour bicaréné; sa carène postérieure, qui est la plus prononcée, porte une épine obtuse, du côté op- posé à l’aile. Une légère callosité recouvre la columelle. La suture bordée des deux côtés par un assez gros filet a une TERRAIN JURASSIQUE. 439 apparence canaliculée; celte disposilion n’est que sur cer- tains échantillons. Canal et aile inconnus. Les filets qui s’enroulent transversalement sur la coquille présentent l’ordre suivant: la partie postérieure de l’avant- dernier tour en a un gros qui borde la suture et cinq très- fins, que l’on n’aperçoit qu’à l’aide de la loupe, et qui sont d'autant moins visibles qu'ils sont plus rapprochés de la carène; sa partie antérieure présente un espace lisse, puis un mince filet suivi de deux gros, séparés, par un espace lisse, d’un gros filet qui borde la suture. Sur le dernier tour, on remarque, à partir de la suture, un gros filet, puis cinq très-minces, d'autant moins visibles qu'ils sont plus rapprochés de la carène. Entre les deux carènes, on ob- serve trois moyens filets, au milieu d’un espace lisse. La partie antérieure du tour porte des filets réguliers. Un autre échantillon présente l’arrangement suivant : l’avant-dernier tour a, sur sa partie postérieure, six filets, et, sur sa partie antérieure, deux très-minces filets, près de la carène, puis deux moyens suivis d’un gros, et deux fins près de la suture. Sur la partie postérieure du dernier tour, on compte six moyens filets; entre les deux carènes, on en voit deux fins, puis deux moyens et un gros, enfin deux minces le long de la carène antérieure. La base est couverte de moyens filets. DiMENSIONS. — Hauteur, sans le canal, 19 millimètres ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 9 millimètres; lar- geur, sans l'aile, 11 millimètres. OBSERVATIONS. — Très-voisin des A/aria seminuda et tri- dactyla, ce fossile en diffère par sa spire plus courte, plus régulière, par la carène antérieure de son der- nier tour plus prononcée, par ses côtes longitudinales plus minces et plus nombreuses, enfin par la grosseur et l’iné- 140 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. galité des filets qui s’enroulent sur la partie antérieure de ses tours. M. Buvignier l’a étiqueté, dans sa collection, sous le nom de ostellaria hamus, et peut-être a-t-il eu raison : il a des analogies frappantes avec cette espèce, et, si je ne l'y ai pas réuni, c’est parce qu'il gît dans un étage beau- coup plus récent. Sans doute ce n’est pas une raison suffi- sante pour séparer deux fossiles de forme identique; mais, tant qu’on n'aura pas trouvé l'Alaria hamiformis avec son canal et son aile, on ne pourra pas l’assimiler à l’A/aria ha- mus, d'une manière certaine. LocaLITÉ. — Neuvisy, Launois, dans l’oolithe furrugi- neuse des Ardennes, étage oxfordien. Collection de M. Bu- vignier et de d’Orbigny. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 41, fig. 17, Alaria hami- formis, type de l’espèce, coquille de grandeur natureile, vue du côté de l'ouverture ; fig. 18, avant-dernier tour de la même quatre fois grossi; fig. 20, variété allongée, de gran- deur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 21, avant- dernier tour de la même quatre fois grossi. PI, 34, fig. 5, même espèce, de grandeur naturelle, vue de la base. Alaria formosa, Piette, 1867. PI. 41, fig. 5-7, etpl. 34, fig. 12-14. Testà turritä; anfractibus 9 convexis, angulosis, octo costas longitudinaliter ferentibus; ultimo bicarinatv, unam ferente spinam ad posteriorem carinam. Cæteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme; spire formant un angle légèrement convexe, composée de neuf tours convexes. Les deux premiers paraissent lisses; les autres, couverts de nombreuses et fines stries transversales, sont anguleux au TERRAIN JURASSIQUE. 141 tiers postérieur de leur hauteur; ils portent chacun huit grosses côles longitudinales, un peu obliques, qui se cor- respondent d’un tour à l’autre. Le dernier est bicaréné. Ses côtes longitudinales sont plus nombreuses que celles des tours précédents; elles sont très-effacées et ressemblent à de fortes stries d’accroissement sur les adultes. Les carènes deviennent épineuses sur le côté opposé à l'aile; l’épine de la carène postérieure, quoiqu'obtuse, est bien apparente ; celle de la carène antérieure est à peine indiquée. Columelle légèrement calleuse. Ouverture subovale. Canal imparfaite- ment connu, paraissant court et droit. Le jeune n’a pas de renflements épineux sur les carènes. Les minces filets qui s'enroulent transversalement sur la spire sont disposés de la manière suivante : il y en a cinq onduleux et de moyenne grosseur sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour; un sixième forme le sommet de l’angle de ce tour, dont la partie antérieure est couverte de stries si fines qu’on les voit à peine à la loupe. Ces stries, qui sont au nombre de dix en cet endroit, se croisent avec des stries d’accroissement non moins fines. Sur le dernier tour, on voit, entre la suture et la carène postérieure, sept filets flexueux, de grosseur inégale, irrégul.èrement espa- cés; un bourrelet finement strié lui-même, dans le sens de sa longueur, forme la carène postérieure; entre les deux carènes, sont treize filets flexueux, de taille irrégulière, si- tués à des distances inégales les uns des autres; une petite cordelelte lient lieu de carène antérieure; à la base de ce tour, on remarque deux minces filets, près de la carène, puis un espace lisse, et ensuite des filets extrêmement té- nus. De fortes et nombreuses stries d’accroissement sillon- nent tout ce tour. Dimensions. — Hauteur de l’adulte, sans le canal, 20 mil- 142 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. limètres. Hauteur du dernier tour, 411 millimètres; largeur de ce tour, sans l’aile, 42 millimètres. OgservarTions. — Cette espèce, qui porte dans la collection de M. d’Orbigny le n° 3601, avait d’abord été rapportée par lui à l’Alaria tridactyla ; mais il s’est bientôt aperçu de l’inexactitude de cette détermination, et il a gratté le nom de tridactyla sur le carton. Elle en diffère, en effet, par la régularité de ses huit côtes longitudinales alignées d’un tour à l’autre, par la ténuité des filets qui ondulent irrégu- lièrement sur sa spire, et par sa forme générale. On la dis- tingue de l’Alariaseminuda par la carène antérieure de son dernier tour peu accentuée, par la brièveté de sa spire et de son canal, enfin par les remarquables stries longitudina- les qui couvrent irrégulièrement son dernier tour et rem- placent les côtes des autres tours. LocaurTÉ. — Trouville (Calvados). Étage oxfordien. Col- lection de d’Orbigny. Rare. EXPLICATION LES FIGURES. — PI. 41, fig. 5, Alaria formosa adulte, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ou- verture; fig. 6, la même grossie trois fois; fig. 7, jeune de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture, PI. 34, fig. 42, le même, vu de la base ; fig. 13, adulte grossi deux fois, vu du côté de la base; fig. 14, le même grossi deux fois, vu du côté opposé à l'ouverture. Alaria Gignyensis, Cotteau, 1867. PI. 26, fig. 12, et pl. 42, fig. 6-8. Test fusiformi; anfractibus A0 vix convezis; primis lœvi- gatis ; aliis novem nodos ferentibus ; ultimo bicarinato, gib- boso, nodis carente. Cœæteræ notæ desunt. Coquille turriculée. Spire formant un angle à peine con- TERRAIN JURASSIQUE. 143 vexe, composée de dix lours presque droits; les six pre- miers sont lisses, les trois suivants ornés chacun de neuf nodules épineux ou côtes longitudinales obliques et de stries transversales très-fines qui se croisent avec des stries d'accroissement plus fines encore. Dernier tour bicaréné, sans nodule, portant, sur le côté opposé à l’aile, une forte gibbosité dont la carène postérieure forme l’arête. Dessous du dernier tour lisse, n’ayant que des stries d’accroisse- ment. Les filets des autres tours sont presque impercepti- bles; vus à la loupe, ils sont finement granuleux. A l’œil nu, On ne distingue guère que ceux qui s’enroulent entre la suture postérieure et la pointe des nodules sur le sixième, le septième et le huitième tour. Ils sont au nombre de six ou sept sur le sixième et Le septième, et au nombre de quatre sur le huitième. La suture des premiers tours, étant dans un creux, est très-apparente; celle des derniers tours est linéaire. Canal et aile inconnus. Columelles internes droites. DimENsIoNs. — Hauteur du fossile, sans canal, 22 milli- mètres; hauteur du dernier tour, 11 millimètres; largeur 11 millimètres. OBSERVATIONS. — Très-voisin de l’Alaria hamus (varietas nodosa) cet Alaire a les filets transversaux moins apparents, les nodules moins nombreux, les tours moins carénés ; il en diffère encore en ce qu’il n’a que trois tours noduleux et qu’il a, sur le dernier, une gibbosité considérable. LocaLrrÉ. — Gigny, Étrochey, Val de Juilly; zone de l'Ammonites cordatus, étage oxfordien; collections de M. Cot- teau, de M. Hébert, de M. Martin et du musée de Dijon. Assez commun. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 26, fig. 49, Alaria Gig- nyensis, coquille deux fois grossie, vue de la base. PI. 42, fig. 6, autre individu de la même espèce, de grandeur na- 144 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. iurelle, vu du côté opposé à l’ouverture et montrant les co- Jumelles internes; fig. 7, autre individu de grandeur natu- relle, vu du côlé de l’ouverture; fig. 8, avant-dernier tour du même, trois fois grossi. Alaria Pellati, Piette, 1867. PI. 37, fig. 6-8. Testà turrità ; anfractibus 9 convexis ; duobus primis læviga- tis; terlio costato; aliis carinatis; ultimo bicarinato; carinâ anteriore minimä. Cæteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme. Spire trochoïdale, compo- sée de neuftours convexes : les deux premiers paraissent lisses; le troisième est couvert de côtes longitudinales ; les autres sont transversalement parcourus par de minces filets de grosseur égale; le cinquième, le sixième, le septième et le huitième sont anguleux ou carénés vers le tiers antérieur de leur hauteur; leurs carènes sont composées de deux ou trois minces filets soudés ensemble ; le dernier est bicaréné; sa carène antérieure est atrophiée ; sa carène pos- térieure est très-proéminente ; toutes deux sont dépour- vues d’épines et de gibbosités. Sutures peu apparentes. Columelle lisse: Aile inconnue, Canal inconnu, mais droit à sa naissance. Les ornements de l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : un mince filet court transversalement, le iong de la suture postérieure. On en voit ensuite huit moyens, de grosseur à peu près régulière; puis vient la ca- rène qui est obtuse et formée par la réunion de deux filets soudés l’un à l’autre. Sur la partie antérieure du tour, à partir de la carène, on remarque un mince filet, puis trois moyens alternant avectrois minces, presque imperceplibles ; TERRAIN JURASSIQUE. 145 viennent ensuite un gros filet, puis un moyen entre deux très-minces, puis enfin un gros près de la suture. Sur ie dernier tour, on compte, entre la suture et Ja carène posté- rieure, dix ou onze moyens filets qui s’enroulent transver- salement; celui qui borde la suture est plus mince que les autres. Carène postérieure saillante, onduleuse, lisse, En- tre les deux carènes sont treize stries transversales très-peu apparentes. Carène antérieure fort atténuée. Le dessous du dernier tour et le canal paraissent lisses. Les ondula- lions des carènes de ce tour sont dues à de nombreuses stries d’accroissement qui les échancrent et les festonnent. Dimensions. — Longueur du fossile, sans le canal, 25 mil- lim. Longueur du dernier tour, sans canal, 12 millim. Largeur de ce tour, sans l'aile, 44 millim. OBSERVATIONS. — Cette espèce, au premier abord, paraît se rapprocher de l’Alaria cochleata et de l’Alaria trifida; mais elle n’a pas, comme ces alaires, les carènes crénelées; elle est plusgrande, etmoins allongée que l’Alaria cochleata. Les carènes que porte la spire, sur les tours du milieu, la separent de l’Alaria herinacea. On pourrait être tenté de Ja rapprocher de l’Alaria subbicarinata ; le manque de gibbo- sité, sur le dernier tour, et l’atténuation de sa carène anté- rieure l’éloignent de celte espèce. Enfin la couronne de côles longitudinales qui orne son troisième tour ne per- met pas de la confondre avec tous ces alaires. Ce genre d'or- nements, pendant Le jeune âge, est très-rare chez les Alaria, LocaLITÉ. — Villecomie (Côte-d'Or), dans la zone des Ammoniles plicatilis ; étage oxfordien; collection de M, Pel- lat. Gigny, dans le même étage; collection de M. Cotteau. Châtillon; même étage; collection de M. Kæchlin-Schlum- berger. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 37, fig, 6, Alaria Pellatr, GASTÉROPODES, {10 446 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. coquille de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 7, le même, trois fois grossi, vu du côté opposé à l'ouverture; fig. 8, le même, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ou- verlure. Alaria subbicarinata, Munst. sp. PI. 38, fig. 1-6. SYNONYMIE. 1843 Rostellaria bicarinata Munsier, (in Goldfus,) WI, p. 16, pl. cixx, fig. 4 (non d’Orbignvy, 1843). 1846 R. — trifida (Rouillier), pl. vi, fig. 7 (non Phil- lips). 1847 Pterocera subbicarinata (d'Orbigny), Prodrome de pal. strat., t. 1, p. 356. Munster donne, de cette espèce, la description latine suivante : « Nucleo subturrito, lœvi ; anfractibus 6 in medio carinatis ; « ultimo bicarinato; carinis acutis, in diyitos exeuntibus. » La description, comme la figure donnée par Munster, s'applique parfaitement à un fossile de Creue, faisant par- tie de la collection de M. Moreau. On peut décrire ainsi ce fossile : coquille lisse, à tours convexes et carénés; le der- nier a deux carènes qui se prolongent en digilations. Canal assez long, droit à sa naissance; son extrémité est inconnue. Dans cetle description, qui est faite sur un moule inté- rieur, il est dit que la coquille est lisse. Il serait plus exact de dire que les ornements, s’il en existe, n’ont laissé au- cune trace sur ce moule, Il convient aussi d'observer que les carènes ne sont pas précisément placées au milieu des tours, comme l'énonce Munster; elles sont plus voisines de ia suture antérieure que de la suture postérieure. D'Orbigny rapporte à cette espèce des coquilles qui sont TERRAIN JURASSIQUE, 147 nombreuses à Neuvisy, et dont la description ne s'accorde pas absolument avec celle de Munster. Toutefois, comme d'Orbigny a peut-être vu les types de l’Allemagne, et que, d’un autre côté, les fossiles qu'il désigne sous le nom d’A- laria subbicarinata peuvent se rapporter au moule intérieur de Creue, qui paraît bien être identique à l'espèce de Muns- ter, je conserve l’assimilation faile par le savant paléonto- logiste français. Voici la description du type de d'Orbigoy : Coquille fusiforme, composée de 10 tours de spire cou- verts transversalement de minces filets, portant, au tiers antérieur de leur hauteur, une carène obtuse; le dernier en a deux qui se prolongent probablement en deux digitations ; la carène postérieure se renfle en une gibbosité, sur le côté opposé à l'aile; cette gibbosité présente quelques ondula- tions, sur certains individus. Canal droit à sa naissance ; son extrémité est inconnue. Suture encadrée entre deux filets, qui lui donnent un aspect canaliculé. Mince callosité sur la columelle. Huit moyens filets d’égale grosseur, serrés les uns contre les autres, s’enroulent sur la partie postérieure de l’avant- dernier tour ; sur sa partie antérieure, on voit deux moyens filets alternant avec trois minces, puis, près de la suture antérieure, un gros formé de la réunion de deux moyens soudés ensemble. Sur le dernier tour, vu du côté de l’ouverture, on voit, à partir de la suture, huit ou neuf moyens filets ; viennenten- suite la carène postérieure, qui est obtuse, puis trois moyens filets alternant avec trois minces, puis la carène antérieure, et enfin, sur la base, de minces filets alternant avec de moyens. J'ai fait dessiner (fig. 5 et 6) des moules intérieurs que je rapporte, avec doute, à la même espèce, 148 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Dimensions. — Hauteur du spécimen de Creue, sans le canal, 46 millim. 1/2; hauteur, avec une portion du canal, 21 millim.; hauteur du dernier tour, sans canal, 10 millim. 1/2; largeur, sans aile, 44 millim. ; largeur, avec une portion de l'aile, 49 millim. Hauteur du type de d'Orbigny, sans le canal, 23 millim. ; hauteur du dernier tour, sans canal, 12 millim.; largeur du dernier tour, sans aile, 13 millim. ; largeur de l’avant-dernier tour, 9 millim. 1/2. OBsERvATIONS. — Cette espèce se rapproche beaucoup de l'Alaria vicina; elle en diffère par sa carène plus obtuse, plus rapprochée de la suture antérieure, moins saillante, et par la forme générale de la spire. Voisine de l’Aaria tri- fida, elle a les carènes moins tranchantes, moins centrales et non treillissées, la spire plus large, la gibbosité plus forte. LocaLITÉS. — Gigny, Neuvisy, Vieil-Saint-Remy, Launoiïs ; Châtillon, Saint-Maixant (Deux-Sèvres) ; Pontet; dans l’ox- ford clay moyen. Nombreux. Creue, dans les calcaires blancs de l’oxford clay supérieur. Rare. Collections de MM. Cotteau, d'Orbigny, Hébert, Buvignier, Kæchlin- Schlumberger, Guirand, Moreau. Pappenheim (Allemagne), Galiovo, Chélépikha, près Moscou (Russie). EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 38, fig. 4. Échantillon de Creue, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 2, type de d'Orbigny, coquille de gandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture; fig. 3, la même du même côté, trois fois grossie; fig. 4, la même, de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 5, moule intérieur vu dans le sens de la longueur; fig. 6, le même vu de la base. TERRAIN JURASSIQUE. 149 Alaria Trifida, Phillips sp. PI. 37, fig. 1-5; pl. 38, fig. 9-11, et pl. 49, fig. 8. SYNONYMIE. 1829 Rostellaria trifida (Bean, Phillips), Geol. Yorks., tab. V, fig. 4, p. 109. 1847 Pterocera — (d’Orbigny), Prodr. de pal. strat, univ. Lu, n..347. Testä turritä, fusiformi ; anfractibus A1 striatis, in medio carinatis ; ultimo bicarinato; carinis clathratis, in digitos exeuntibus. | Coquille turriculée, fusiforme, composée de onze tours carénés vers leurs milieux, sur lesquels s’enroulent trans- versalement de nombreux et minces filets croisés, sur les carènes, par de minces filets longitudinaux qui y forment un treillis très-délicat et peu visible. Le dernier tour a deux carènes qui se prolongent en deux digitations très-longues, dont les extrémités sont brisées sur notre échantillon ty- pique : celle qui est placée antérieurement est presque droite ; peut-être son extrémité se recourbe-t-elle; celle qui est placée postérieurement décrit un arc de cercle assez régulier, ayant son centre vers la pointe de la spire; tou- tes deux présentent une coupe triangulaire. Canal assez large, droit à sa naissance, inconnu dans le reste de sa lon- gueur. ! Le fossile, qui sert de type pour cette description (voy. pl. 37, fig. 4 et 2), appartient à la collection de M. Hébert; il est engagé dans une roche argileuse assez dure ; le côté opposé à l’ouverture est seul visible. Je crois pouvoir rap- porter à la même espèce, grâce à l'assimilation qui résulte du treillis de la carène et de la forme générale de la co- quille, divers spécimens d’autres collections trouvés dans 150 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. des couches ferrugineuses. Ces échantillons permettent de compléter, de la manière suivante, la description de cette espèce. (Voyez pl. 37, fig. 3-5.) Ouverture assez étroite. Aile naissant à la carène de l’a- vant-dernier tour. Callosité columellaire, ne s'appliquant pas contre la coquille, et se relevant de manière à faire croire à l’existence d’un ombilic qui n’est pas réel. Sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour s’enrou- lent onze minces filets; sur la carène qui forme méplat il y en a quatre qui sont croisés par une multitude de filets longitudinaux très-ténus. Huit minces filets s’enroulent sur la partie antérieure du tour, et sont séparés de la suture par un mince bourrelet formé de quatre filets très-ténus, soudés ensemble, croisés par de très-fines crénelures. Sur le dernier tour on compte, à partir de la suture, onze très- minces filets ; entre les deux carènes qui, toutes deux, sont formées de la réunion de quatre très-minces filets, croisés par des crénelures plus fines encore, s'étend un espace lisse, avec parfois un soupçon de très-minces filets trans- verses. Base lisse. Légères slries d’accroissement sur tout le dernier tour, Aucun renflement n'apparaît ordinaire- ment sur le côté opposé à l'aile ; quelques échantillons en portent un à peine perceptible. Je rapporte, avec doute, à cette espèce, un fossile de la collection de M. Dumortier, provenant de Lancié-Corcelles, dont les deux derniers tours sont seuls apparents, le reste étant engagé dans la roche. Voici la description de ce fossile, qui constitue une variété remarquable, s’il n'est pas une espèce distincte. (Voy. pl. 38, fig. 9-11.) Coquille fusiforme; tours convexes, carénés vers leurs milieux ; le dernier est bicarèné. Canal droit à sa naissance; son extrémité est inconnue. Sur toute la coquille s'enrou- TERRAIN JURASSIQUE, 151 lent de très-minces filets qui se croisent avec des filets longi- tudinaux, très-minces et très-nombreux. Les filets qui s’en- roulent sur l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : on en compte six sur la partie postérieure, et six sur la partie antérieure; la carène, qui est arrondie, est formée de la réunion de quaire très-minces filets. Sur le dernier tour, on en compte, entre la suture el la carène pos- térieure, sept très-étroits et, entre les deux carènes, huit fort minces. La carène postérieure est formée par la réu- nion de trois filets très-ténus, et la carène antérieure par deux filets un peu plus gros que les autres. De très-nom- breux et très-minces filets s’enroulent sur la base de ce tour et couvrent le canal, à sa naissance. Cette variété diffère du type par ses carènes moins sail- lantes, par ses fines côtes longitudinales, et par l’absence probable de callosité columellaire relevée en forme d'c- reille. 11 convient aussi de remarquer que la carène posté: rieure de son dernier tour n’est pas beaucoup plus saillante que sa carène antérieure. Dimensions. — Hauteur du type de Benerville, sans canal, 20 millim. ; hauteur du dernier tour, sans canal, 11 mill. ; largeur de ce tour, sans aile, 10 millim. 1/2 ; longueur de la partie connuede la digitation postérieure, 46 mill.; longueur de ce qui est connu de la digitation antérieure, 45 millim. Hauteur d’un fossile de Gigny, sans canal, 20 millim. ; hauteur du dernier tour, sans canal, 41 millim. 1/2; iar- geur du dernier tour, sans aile, 10 millim. 4/2. Hauteur du fragment trouvé à Lancié-Corcelle, 44 millim. ; largeur, 6 millim. OBSERVATIONS. — Très-voisine de l’A/aria cochleata, cette espèce est de plus forte taille; ses digitations sont plus longues; elle a une callosité columellaire qui se relève en 152 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. forme d'oreille, d’une manière très-caractéristique. Cette callosité établit un lien entre les A/aria ordinaires à callo- sité aplatie contre la columelle et les Alaria qui ont un semblant d’ombilic, tels que les Alaria bellula, Gagnebini, ovata, Arsinoe, LOcaLiTÉS. — On trouve cette espèce à Benerville, dans l’oxfordien moyen; à Châtillon, à Gigny, à Villecomte, à Darois (Côte-d'Or), dans les couchesoxfordiennes à Ammo- nites plicatilis, et enfin à Lancié-Corcelle (Saône-et-Loire), dans l’oxfordien supérieur. Collections de MM. Hébert, Kæ- chlin-Schlumberger, Cotteau, Pellat et Daumortier. A.N. On la trouve encore à Scarboroug, en Angleterre; Oxford clay. EXPLICATION DES FIGURES. — Pi. 37, fig. 1, type de Bener- ville, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 2, la même, grossissement de la carène; fig. 3, fossile de Gigny, trois fois grossi, vu du côté opposé à l'ouverture ; fig. 4, le même, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture ; fig. 5, le même, de grandeur natu- relle, vu de la base. PI. 38, fig. 9, variété de Lancié-Cor- celle, trois fois grossie, vue du côté de l'ouverture; fig. 10, la même, du même côté, de grandeur naturelle; fig. 41, grossissement de la carène de cette variété. PI. 49, fig. 8, columelle grossie du fossile de Gigny. Alaria Vicina, Pielte, 1867, P]. 38, fig. 7,8. Testà turritä ; anfractibus 9 convexis, striatis, valide cari- natis ; ultimo bicarinato ; carin@ posteriore gibbosä. Ceteræ not«æ desunt. * Coquille turriculée, fusiforme, composée de 9 tours con- vexes, sur lesquels s'enroulent transversalement de minces TERRAIN JURASSIQUE. 153 filets. Ces tours carénés vers leurs milieux ont leurs carènes très-accentuées; le dernier est bicaréné ; sa carène pos- térieure est renflée en une épine obtuse, peu considérable. Légère callosité sur la columelle. Dix minces filets s’enrou- lent sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour, dont la carène porte sept très-minces filets, appliqués les uns contre les autres. Trois moyens filets, puis un moyen entre deux minces, suivis d’un gros, s’enroulent sur sa partie an- térieure ; sur le dernier tour, on voit, à partir de la suture, dix minces filets, puis la carène postérieure formée de l’u- nion de filets très-ténus, puis dix minces filets entre les deux carènes, et enfin, sur la base, de très-étroits filets, souvent imperceptibles à l’œil nu. DimMENSsIONS. — Hauteur du fossile, sans le canal, 22 mil]. ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 41 millim. ; largeur, sans l’aile, 12 mill. OBSERVATIONS. — Sa Callosité columellaire ne se relève pas comme celle de l’Alaria trifida ; elle est aplatie. Sa carène est plus médiane, plus relevée que celle de l’Alaria subbicarinata, avec laquelle elle a de nombreux rapports. Ce n’est peut-être qu'une variété élancée de cette espèce. Il faut attendre qu’on ait trouvé des individus munis de l’aile pour savoir si on doit l’y assimiler. LocaLITÉS. — Launois, Neuvisy, Vieil-Saint-Remy, dans l’oolithe ferrugineuse des Ardennes; étage oxfordien. Collec- tions de d’Orbigny, de M. Hébert et de M. Buvignier. A. N. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 38, fig. 7, Alaria vicina, coquille de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 8, la même, trois fois grossie, vue du côté de l'ouverture. 154 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Alaria Cassiope, d'Orb. sp. PI. 35, fig. 1-4. SYNONYMIE. 1829 Rostellaria bispinosa? (Phillips), Geol. Yorks., pl. 1v, fig. 32. (Non Phillips, pl. vi, fig. 13; non Reis., pl. xvurx, fig. 17.) 1847 Pterocera Cassiope (d’Orbigny), Prodrome de pal. strat., 1. 1,996. Testà turrità ; anfractibus A1 convexis, transverse striatis, valide carinatis ; carinis acutrs. Coquille turriculée, allongée, composée de dix ou onze tours sur lesquels s’enroulent transversalement de minces filets qui prennent parfois une apparence granuleuse, en se croisant avec quelques stries d’accroissement. Ces tours sont munis d’une forte carène plus rapprochée de la suture antérieure que de la suture postérieure ; le dernier est bi- caréné ; sa carène postérieure est plus prononcée que l’au- tre. Rien n'indique qu'il soit gibbeux ou épineux. L’aile est probablement formée de deux digitations ; elle manque, ainsi que le canal, au type de d'Orbigny. Voici l’ordre des filets qui s’enroulent transversalement sur l’avant-dernier tour : deux moyens filets placés entre deux gros, puis un moyen près de la carène, ornent la partie postérieure du tour ; deux petits filets, alternant avec deux moyens, sont séparés de la suture antérieure par un espace lisse, Le dernier tour présente quatre gros filets granuleux, al- ternant avec quatre moyens, sur sa partie postérieure, et, entre ses deux carènes, quatre moyens filets suivis d’un très-fin, puis d’un gros, séparés par un espace lisse de la carène antérieure, Celle-ci, qui est obtuse, est formée de TERRAIN JURASSIQUE. 4155 trois gros filets. La base et le canal sont couverts de minces filets qui alternent avec de gros. Une variété très-remarquable de cette espèce a la suture canaliculée. Cette disposition provient de ce que les tours ne se recouvrent pas autant que ceux du type. Voici l’ordre que présentent les ornements de son avant-dernier tour. Un mince filet, intercalé entre deux gros d’un côté et un moyen de l’autre, s’enroule avec trois minces filets voisins de la carène, sur la partie postérieure du tour. Sur la partie antérieure, on compte six moyens filets, séparés par un espasse lisse d’un très-gros filet, voisin de la suture. Sur la partie postérieure du dernier tour, on voit deux gros filets séparés par un très-mince, puis un moyen suivi d’un gros, et enfin un mince et un moyen voisins de la carène. Entre les deux carènes, s’enroulent cinq moyens filets suivis d’un gros, séparés de la carène antérieure par un espace qui pa- raît lisse à l'œil nu, mais qui, vu à la loupe, est couvert de très-minces filets. DIMENSIONS. — Hauteur, sans canal, 20 millim. ; hau- teur du dernier tour , 411 millim. ; largeur, sans aile, 9 millim. 1/2. OBSERVATIONS. — Ce n’est qu'avec doute que je laisse cette espèce parmi les alaires. Les spécimens que j'ai eus sous les yeux sont trop incomplets pour que je me permette de la déclasser ; je ferai seulement observer que la portion de canal qui est connue peut être celle d’un cérithe aussi bien que celle d’un alaire. Les ornements seuls rapprochent la coquille des alaires. Cette espèce se distingue des aulres du même genre par la saillie de ses carènes, LocaLiITÉS, — Neuvisy, Vieil-Saint-Remy, Launois (Ar- dennes), dans l’oolithe ferrugineuse. Collections de d’Or- bigny, de M. Buviguier, de M. Hébert, 156 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 35, fig. 1, A/aria Cassiope, coquille trois fois grossie, vue du côté de l’ouverture (type de d’Orbigny) ; fig. 2, la même, de grandeur naturelle, vue du côté opposé; fig. 3, la même, de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 4, variété de la même espèce trois fois grossie, vue du côté opposé à l’ouverture. Alaria Clio, d'Orb. sp. PL'33, fig: 3-7. SYNONYMIE. 1847 Pterocera Clio (d'Orbigny), Prodrome de pal. strat., t. 1, p. 356, n° 147. Testä turritä, fusiformi ; anfractibus 11 convexis, trans- verse striatis ; ultimo bicarinato. AlG caudäque ignotis. Coquille fusiforme, turriculée, allongée, composée de 11 tours convexes ; les premiers paraissent lisses, les au- tres sont tranversalement couverts de minces filets; les trois derniers sont parfois carénés ; d’autres fois le dernier l’est seul. Il porte deux carènes dont les prolongements for- ment sans doute deux digitations. Suture bien apparente, encadrée quelquefois entre deux dépressions de la coquille qui lui donnent un aspect canaliculé. Canal, aile et ouver- ture inconnus. D'Orbigny (loc. cit.) décrit ainsi cette espèce : « Jolie « espèce dontles premiers tours sont simplement convexes, « striés en long. Le dernier tour a une aile large.» Je crois, au contraire, que l’aile n’est composée que de deux minces digitations, comme celle de l’Alaria lœvigata. D'Orbigny a été amené à penser que l’Alaria Clio avait une aile large parce qu’il l’a confondu avec un fossile de Noyon dont l’aile est large, à la vérité, mais qui n'a rien de commun avec les TERRAIN JURASSIQUE, 457 alaires de Neuvisy. Ce fossile, dont je donnerai plus loin la description, est d’ailleurs un Chenopus (voyez pl. 33, fig. 8) ; il portait, dans la collection de d’Orbigny, comme l’espèce de Neuvisy, le nom de Pterocera Clio. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, sans le canal, 37 mil- lim.; hauteur du dernier tour, sans canal, 23 millim. ; largeur de l’avant-dernier tour, 15 millir.; largeur approximative du dernier tour, sans l'aile, 23 millim. VARIÉTÉS. — Cette espèce présente trois variétés, en comptant le type lui-même comme une variété. Première variété. — Les ornements de l'avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : près de la suture postérieure sont trois filets à peine visibles; on en voit en- suite trois gros et un moyen; celui-ci est voisin de la ca- rène qui est très-accentuée; entre la Carène et la suture antérieure sont plusieurs minces filets, à peine visibles, puis trois gros, et enfin deux filets presque imperceptibles, le long de la suture. Le dernier tour, quand on le regarde du côté de l’ouverture, présente, entre la suture et la ca- rène postérieure, de minces filets presque invisibles près de la suture, et ensuite quatre moyens filets. Il y en a trois gros entre les deux carènes. Ce sont encore de gros filets qui couvrent la base du fossile. Vue du côté opposé à l’ou- verture, celte variété a ses trois derniers {ours carénés ; ses deux derniers seuls le sont, si on la regarde du côté de Pouverture. Deuxième variété, — Les ornements de l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : entre la suture postérieure et la carène, on voit sept minces filets de gros- seur à peu près égale. Carène bien accentuée, Sur la partie antérieure du tour, on distingue un mince filet, puis quatre gros, puis un mince ; une dépression de la coquille borde 158 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, la suture. Sur le dernier tour, vu du côté de l'ouverture, entre la suture et la carène postérieure, on remarque sept minces filets; entre les deux carènes, il y en a quatre gros et un mince; de gros filets s’enroulent sur la base du fos- sile. Vue du côté de l’ouverlure, ou du côté opposé, cette variété a ses trois derniers tours carénés. Troisième variété. — Cette variété est le type de d'Orbi- gny. Sur la partie postérieure de son avant-dernier tour, sont sept minces filets ; la carène peu accentuée n’est qu'un filet plus gros que les autres; sur la partie antériéure de tour, on voit cinq moyens filets, et un plus petit qui borde la suture. Le dernier tour, vu du côté de l’ouverture, présente sept minces filets entre la suture et la carène pos- térieure, cinq gros entre les deux carènes, et de moyens filets sur la base. Les deux derniers tours de celle variété sont les seuls qui soient carénés ; elle semble former la transition entre les Alaria Clio, dont les trois derniers tours sont neltement carénés, et l’Alaria herinacea, dont l’avant- dernier tour ne l’est jamais. OBSERVATIONS. — L’A/aria Clio se distingue de l’Alaria lœvigata par ses dimensions plus grandes et par son dernier tour sur lequel on n’a pas jusqu’à présent cbservé ces lon- gues pointes, restes d'anciennes ailes, qui caractérisent l'espèce de la grande oolithe. Il est vrai de dire que tous nos spécimens d’Alaria Clio ont le dessus du dernier tour brisé (ce qui peut être dû à deschocs sur des épines qu'auraient eues les fossiles). Cet alaire est plus grand et moins régu- lièrement strié que l’A/aria herinacea, avec lequel il a de très-nombreux rapports. Les carènes de ses derniers tours paraissent être son caractère spécifique le plus essentiel. LocaLITÉS. — On trouve cette espèce dans l'oolithe ferru- TERRAIN JURASSIQUE. 159 gineuse des Ardennes, étage oxfordien. La première variété, qui fait partie de la collection de M. Hébert, provient de Viel-Saint-Remy ; la seconde, qui fait partie de la collection de M. Buvignier, provient de Launois; la troisième appar- tient à la collection de d’Orbigny et a été trouvée à Neu- visy. Assez commune. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 33, fig. 3, Alaria Clio, première variété, deux fois grossie, vue du côté de l’ouver- iure ; fig. 4, troisième variété, deux fois grossie, vue du côté de l’ouverture ; fig. 5, la-même, de grandeur naturelle, vue du même côté ; fig. 6, deuxième variété, deux fois gros- sie, vue du côté de l’ouverture ; fig. 7, la même, de gran- deur naturelle, vue de la base, Alaria minuta, Pietle. PI. 40, fig. 2-4. Testä conicä ; anfractibus lœævigatis? ; penultimo anguloso ; ultimo bicarinato ; carinis propinquis. Cœteræ notæ desunt. Coquille conique, trochiforme; spire formant un angle ré- gulier, composée de tours qui, sur noire spécimen, parais- sent lisses; l’avant-dernier est anguleux versletiers antérieur de sa hauteur; le dernier est bicaréné; les deux carènes sont très-rapprochées l’une de l’autre. Ouverture sub-quadran- gulaire et large. Canal paraissant presque nul. La columelle externe semble creusée par un ombilic qui ne pénètre pro- bablement pas dans les columelles internes. Aile inconnue. DIMENSIONS. — Hauteur, sans canal, 9 millim.; hauteur du dernier tour, 5 millim, ; largeur sans aile, 6 mil- lim. 1/4. È OBsenvarTions. — Cette espèce diffère de l’Alaria Athulia par la régularité de son angle spiral, et surtout par l’ab- 160 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, sence de gibbosité columellaire. C’est peut-être un jeune, Son ombilic peut n'être qu’un jeu de la fossilisation. LOCALITÉ. — Éternoz; collection de M. Perron; étage oxfordien. R, EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 40, fig. 2, coquille de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 3, la même, de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture; fig. 4, la même, du côté opposé. Alaria Gagnebini, Thurman sp. PI. 31, fig. 4-10. Rostellaria grandivallis (Thurman), collection. R — Gagnebini — — 1857 R. — — (Étallon), Esquisse d'une descrip- tion géologique du haut Jura, p- 31. Testä turritä ; anfractibus 9 convexis, striatis, in medio carinatis ; carinis acutis ; ultimo bicarinato ; carinä posteriore majore. Cœæteræ notæ desunt. Coquille turriculée; spire formant un angle légèrement concave, composée de neuf tours convexes, carénés vers leurs milieux, à carènes qui paraissent tranchantes, vues à l'œil nu, et qui, examinées à la loupe, présentent parfois d’imperceptibles crénelures ; le dernier est bicaréné; sa ca- rène postérieure est la plus forte. Quelques individus pré- sentent les indices de filets à peine visibles, s’enroulant transversalement sur la coquille. Ouverture large, sub-qua- drangulaire ; columelle externe paraissant creusée par un ombilic. Cette apparence est peut-être due à l'état des fossiles qui tous sont des moules plus ou moins imiparfaits, Canal et aile inconnus. TERRAIN JURASSIQUE. 161 DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, sans le canal, 19 millim. ; hauteur du dernier tour, 4 millim. 4/2; lar- geur, sans l'aile, 6 millim. CGerlains individus sont trois fois plus grands que ceux qui m'ont servi de type: d’autres sont deux fois plus petits. OBSERVATIONS. — Cette espèce se distingue de l’Alarie Arsinoe par son dernier tour dont la carène postérieure est la plus saillante. Elle a quelques rapports avec l’A/aria subbicarinata ; mais ses carènes sont médianes, tandis que celles de cet alaire sont placées au tiers antérieur des tours. En outre, l’Alaria subbicarinata a les tours plutôt anguleux que carénés, el il a, sur le côté opposé à l’aile, un renflement que n’a jamais l’espèce dont je viens de faire la description. LOCALITÉS, — On trouve cette espèce, en grand nombre, dans les marnes de l’oxford clay moyen, à Prénovel, Éter- noz, Besançon, Orchamps (Doubs), Andelot, près Saini- Amour (Jura), Lalatte, Nantua, Ordennas (Ain). Collections de MM. Guirand, Perron, Dumortier et du musée de Dijon. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 31, fig. 4, Alaria Gagne- bini, jeune coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 5, la même, vue de la base; fig. 6, mémeespèceadulte, quatre fois grossie, vue de la base: fig. 7, la même, quatre fois grossie, vue du côté de l’ouver- ture ; fig. 8, la même, quatre fois grossie, vue du côté op- posé ; fig. 9, autre individu de la même espèce, vu du côté de l’ouverture et deux fois grossi ; fig. 10, le même, vu de la base, deux fois grossi. Alaria ovata, Piette, 1867. PI. 31, fig. 1-3 et 14, 15. Testà turritä, subovatä ; anfractibus 9 convexis, tn medio GASTÉROPOUES, A1 162 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. carinatis ; ultimo bicarinato et producto., Cœteræ notæ de- sunt. Coquille turriculée. Spire formant un angle convexe, composée de 9 tours convexes, paraissant lisses, carénés vers leurs milieux. Le dernier, qui est très-allongé, a deux carènes ; la carène postérieure est la plus forte. Ouverture large, subquadrangulaire. La columelle externe semble lé- gèrement ombiliquée; mais il est possible que cette appa- rence d’ombilic soit due à la fossilisation et à la destruction de la columelle véritable qui aurait laissé un vide à sa place. Canal et ailes inconnus. DimENsIONs. — Hauteur, sans le canal, 14 millim. ; hau- teur du dernier tour, 8 mill. ; largeur, 7 millim. 4/2. LOCALITÉS, — Geraise, près Salins; Saint-Maixant (Deux- Sèvres). Collection de d’Orbigny. Orchamps (Doubs). Col- lection de Kæchlin-Schlumberger. Dans les marnes oxfor- diennes. À. N. OBSERVATIONS. — Voisine de l’Alaria Arsinoe, cette es- pèce en diffère par la convexité de son angle spiral et par la grande longueur de son dernier tour dont la carène an- térieure est moins forte que la carène postérieure. Ces mêmes caractères, à l'exception de celui tiré de la saillie de la carène postérieure, la séparent de l’Alaria Gagnebini, dont les carènes sont d’ailleurs beaucoup plus prononcées et plus tranchantes que celles de notre espèce. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 31, fig. 1, A/aria ovata, fossile de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture; fig. 2, le même, du côté opposé; fig. 3, le même, vu de la base ; fig. 14, variété allongée, de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 45, la même, de ‘grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture. TERRAIN JURASSIQUE. 163 Alaria confusa, Piette, 1867. PI. 34, fig. 11-43. Testä turritä ; anfractibus 8-9 convexis, carinatis, transverse striatis ; carinis tenue crenulatis, spissis. Cæœteræ notæ de- suné. k Coquille turriculée. Spire composée de 8 ou 9 tours con- vexes, carénés vers leurs milieux, sur lesquels s’enroulent transversalement de minces filets. Le dernier tour est bi- caréné. Carènes arrondies en bourrelets formés par l'union de très-minces filets soudés ensemble. Celles des deux derniers tours sont très-finement crénelées. Aile, canal et ouverture inconnus. Huit moyens filets s’enroulent sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour; sur sa partie antérieure, on voit deux moyens filets séparés par un gros de deux moyens semblables aux premiers, puis un gros le long de la suture. Neuf moyens filets s’enroulent sur la partie postérieure du dernier tour. Entre les deux carènes, on en voit quatre minces suivis de trois gros qui sont séparés de la carène antérieure par un espace lisse. La base paraît lisse. Dimensions. — Longueur du fragment de fossile qui sert de type, 9 millim. 1/2; hauteur du dernier tour, à millim. ; largeur, 5 millim. OBSERVATIONS. — Ce fossile se rapproche, par sa forme, de l’A/aria ovata ; il en diffère par ses ornements et par l’é- paisseur de ses carènes. Ce n’est peut-être que la même espèce, à un autre état de fossilisation. Les crénelures de ses carènes lui donnent beaucoup de ressemblance avec l'Alaria trifida, non avec le type de Benerville, qui est plus allongé, mais avec les fossiles de Gigny et de Chatillon. 164 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Cependant il en diffère par ses carènes plus arrondies, son ouverture plus large, sa taille beaucoup plus petite, et par le manque de crénelures sur les carènes de ses premiers tours. LocauiTÉS. — Geraise, près Salins. Collection de d'Or- bigny. Marnes oxfordiennes. A. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 31, fig. 41, A/aria confusa, de grandeur naturelle, vu de la base ; fig. 12, le même, quatre fois grossi, vu du côté opposé à l'ouverture ; fig. 13, le même, de grandeur naturelle, vu du même côté. Alaria? Trebochorum, Piette, 1866. PI. 93, fig. 8-10. Testà turrità ; anfractibus convezis , penultimo biangulato ; ultimo bicarinato ; posteriore carinâ majore, spinam ferente. Aperturû subquadratä. Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, allongée, composée de tours con- vexes ; l’avant-dernier est bianguleux; le dernier est bica- réné, il a en outre une côte transversale voisine de la suture. Sa carène postérieure est la plus forte ; elle porte une pe- tite épine, sur le côté opposé à l’aile. Ouverture large, sub- quadrangulaire. Cette espèce n’est connue que par des moules intérieurs incomplets ; ses ornements sontincon- nus ; ils consistent probablement en minces filets enroulés transversalement. Aile, canal, et pointe de la spire in- connus. Dimensions. — Hauteur du fragment, 16 millim. ; hauteur du dernier tour, 44 millim. ; largeur, 9 millim. Opsenvarions, — Il est très-douteux que ce fossile soit bien classé dans le genre Alaria : la légère pointe qu'il a; TERRAIN JURASSIQUE, 165 sur le côté columellaire, conviendrait très-bien à un Spini- gera, et peut-être est-ce dans ce genre qu'il eût dû être rangé. Cette espèce est plus allongée que l'A. Afhulia, dont elle n’a pas la gibbosité. Son moule ne présente que de très- faibles traces de carènes à peine indiquées, En cela, il dif- fère de celuide l'A, cochleata. LocaLiTÉ. — La Maiche, environs de Belfort. Étage callovien. EXPLICATION DES FIGURES, — P], 93, fig. 8, A laria Trebo- chorum, de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture ; fig. 9, le même, du côté opposé ; fig. 10, le même, vu de la base. Alaria bellula, Piette,, 1867. PI. 36, fig. 1-17. Testä turritä; anfractibus 7-8 convezis ; quatuor primis lœvigatis; tribus sequentibus medio carinatis, longitudinaliter costatis, transverse striatis;, ultimo bicarinato. Caudä brevi. Alä monodactylà brevique, Coquille turriculée, fusiforme, composée de 7 ou 8 tours convexes ; Les quatre premiers sontlisses et croissent rapide- ment ; les trois suivants sont carénés vers leurs milieux ; ils portent de minces côtes longitudinales qui se croisent avec d'étroits filets enroulés transversalement. Le dernier, qui n’a pas de côtes longitudinales ou qui n’en a que des traces peu visibles, esttrès-large relativement à l’avant-dernier ; il porte de nombreuses stries d’accroissement et des vestiges d'ouvertures anciennes ; il est bicaréné, La carène posté- rieure est très-forte ; relevée en épine du côté opposé à l'aile, elle se prolonge en une digitation très-courte et lé- gèrement recourbée, qui forme toute l'aile. La carène an- 166 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. térieure, peu accentuée, est très-atténuée sur le côté colu- mellaire ; elle se bifurque quelquefois dans le voisinage de l'aile. Columelle externe creusée de manière à faire croire à l’existence d’un ombilic qui n’affecte pas les columelles internes. Cette apparence d’ombilic est peut-être due à la fossilisation de la coquille et à son état imparfait de con- servation. Canal droit, court, en gouttière. Ouverture large, subquadrangulaire, Quelques individus ont l’avant- dernier tour manquant de côtes longitudinales. VARIÉTÉS. — La première variété, qui est le type de l’es- pèce, est un adulte; elle est représentée, fig. 4-5. Son avant-dernier tour n’a que des stries d’accroissement, au lieu de côtes longitudinales ; il a sa partie postérieure lisse et garnie d’un seul filet transversal, près de la carène ; trois filets s’enroulent transversalement sur sa partie antérieure, Le tour précédent, avec les mêmes filets, a de fines côtes longitudinales. | La deuxième variété a, sur l’avant-dernier tour, dix-neuf côles longitudinales, assez finès, qui vont d’une suture à l’autre et ne sont bien prononcées que sur la partie anté- rieure du tour. Un filet granuleux, séparé par un espace lisse d’un très-mince filet, s’enroule sur la partie posté- rieure de ce tour; trois minces filets et un gros s’enroulent sur sa parlie antérieure. Le dernier tour, vu du côté opposé à l'ouverture, est dépourvu d’ornements ; de fortes stries d’accroissement le sillonnent ; sa carène antérieure esl tel- lement atténuée qu’à peine elle est visible, Vu du côté de l'ouverture, il est lisse entre la suture et la carène posté- rieure ; celle-ci est formée de trois très-minces filets sou- désensemble ; vient ensuite un très-mince filet entre deux moyens, puis deux gros qui constituent la carène antérieure dédoublée et vont s’atténuant, en se prolongeant au delà + TERRAIN JURASSIQUE. 167 de l’épine columellaire. Cette variété est représentée, fig. 14-16. La troisième variété, qui est représentée, fig. 11-43, est un individu plus jeune; son dernier tour, dépourvu d’é- pines, sur le côté opposé à l’aile, présente la trace d’un repos de bouche, sur le dos, entre l’aile et la columelle; un second repos de bouche occupe la même position sur l’avant-dernier tour. De fines et nombreuses côtes longitu- dinales ornent ce tour, sur la partie postérieure duquel on voit un mince filet séparé par un espace lisse de deux filets très-fins, tandis que trois moyens filets s’enroulent sur sa partie antérieure. Le dernier tour présente, à partir de la suture, un espace lisse couvert de fines stries d’accroisse- ment, puis trois minces filets dont le dernier est presque imperceptible. La carène postérieure est formée de trois filets à peine visibles, soudés ensemble. Entre les deux ca- rènes, trois minces filets alternent avec deux gros. La ca- rène antérieure est formée de deux gros filets. Sur la base, on voit alterner de minces filets avec de moyens. La quatrième variété (fig. 8-10) est un individu plus jeune, dont la croissance n’avait pas encore éprouvé de temps d'arrêt; elle est très-remarquable par la grosseur de ses côtes longitudinales, qui sont au nombre de seize sur l’avant-dernier tour, et par l’excessive atténuation ou même l'absence de carènes sur les tours autres que le dernier. Quatre filets s’enroulent transversalement sur la partie postérieure de son avant-dernier tour ; un cinquième, plus proéminent que les autres, remplace la carène; cinq filets s’'enroulent sur la partie antérieure du tour. Sur le dernier tour, on voit, à partir de la suture, trois filets très- minces qui disparaissent en se prolongeant vers l'aile, puis un moyen filet précédant la carène ; entre les deux carènes, 168 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, trois minces filets alternent avec deux gros, La carène an- térieure est elle-même formée de deux gros filets; enfin la base est couverte de filets minces et peu visibles. La cinquième variété (fig. 17) est un individu très-jeune, n'ayant encore ni épine columellaire, ni aile, très-remar- quable par sa spire grêle et allongée. Ses ornements sont trop mal conservés pour qu’on les décrive exactement ; il enreste assez pour qu'on ne soit pas tenté de faire de celte variété une espèce, Quelques jeunes, dont la spire est grêle, ont des côtes longitudinales sur le dernier tour qui ressemble alors à l’avant-dernier du type. Certains individus ont les orne- ments tellement atténués que la coquille paraît presque lisse; cela est dû à un mauvais état de conserva- tion. Les traces laissées par les anciennes ouvertures, sur quelques individus, montrent que le bord libre des jeunes est légèrement sinueux postérieurement. DiMENSIONS. — Hauteur, 10 millim., canal compris ; hauteur du dernier tour, 5 millim., canal compris; lar- geur, 6 millim., aile comprise. OBSERVATIONS, — Cette espèce a de tels traits de ressem- blance avec l’Alaria reticulata du lias supérieur que, si les cartons du musée de Dijon n’indiquaient pas l'oxfordien comme étage de provenance, j'aurais assimilé les deux espèces. Celle de l’oxfordien ést généralement plus élancée que l’autre. L’adulte de l’Alaria bellula a son épine caré- nale sur le côté opposé à l'aile et non sur le dos. Cette espèce est placée sur la limite du genre par l’exiguité de son canal et de son aile. L’ombilic de sa columelle externe, si ce n’est pas un accident de fossilisation, lui donne un cachet particulier et la rapproche des Alaria Gagnebini, ovala et Arsinoe. TERRAIN JURASSIQUE, 169 LOcaLiTÉs.— La provenance de ces fossiles est incertaine; ils appartiennent au musée de Dijon et sont indiqués comme recueillis dans les marnes oxfordiennes, Sur le dos du car- ton, on lit le mot Castellane. Proviennent-ils de là? c’est douteux. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 36, fig. 4, type quatre fois grossi, vu du côté de l'ouverture; fig. 2, le même, de grandeur naturelle, vu de côté, l’aile en raccourci; fig. 3, le même, quatre fois grossi, vu du côté opposé à l’ouver- ture ; fig 4, le même, deux fois grossi, vu de la base, le canal en raccourci; fig. 5, le même, deux fois grossi, vu de la pointe de la spire ; fig. 6, autre spécimen de la même espèce, deux fois grossi, vu du côté columellaire; fig. 7, le même, de grandeur naturelle, vu de la base ; fig, 8, qua- trième variété, coquille de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 9, la même, de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture; fig. 10, la même, quatre fois grossie, vue du côté opposé; fig. 11, troisième variété, coquille de gran- deur naturelle, vue de la base; fig. 12, la même, quatre fois grossie, vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 13, la même, de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture ; fig. 14, deuxième variété, coquille deux fois grossie, vue du côté de l’ouverture; fig. 15, la même, de grandeur na- turelle, vue du côté opposé ; fig. 46, la même, quatre fois grossie, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 17, cin- quième variété, coquille deux fois grossie, vue du côté de l'ouverture, 170 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Alaria conulus, Buy., 1868. PI. 49, fig. 13-17; pl. 51, fig. 2, 6 et 7; pl. 52, fig. 10-13. SYNONYMIE, 1852 Pleurotoma conulus (Buvignier), Sfatistique min. et pal, du dép. de la Meuse, p. 43, pl. xxvui, fig. 8-9. Testä turrità, fusiformi, transverse striatä; anfractibus 8-9 in-medio carinatis; primis longitudinoliter costellatis ; aliüis ad carinam tuberculatis ; ultimo bicarinato ; carinä pos- ticà subnodosà ; labro expanso ; canali producto, recto? Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme; spire composée de 8 ou 9 tours fortement carénés vers leurs milieux, ornée de minces filets qui s'enroulent transversalement et de petites côtes longitudinales qui occupent la hauteur des premiers tours, mais dont les extrémités s'effacent sur les tours antérieurs où les côtes dégénèrent en petits tubercules al- longés, qui s’alignent sur la carène et la coupent oblique- ment. Le dernier tour porte deux carènes dont la posté- rieure, plus saillante que l’autre, est seule noduleuse. L'expansion du labre n’est pas connue. La base du canal est droite; on ne connaît pas son extrémité. En m'’envoyant la description qui précède, M. Buvignier fait remarquer que le fossile qu’il a décrit sous le nom de Pleurotoma conulus n'est autre que le jeune de cet Alarta. « J'ai dû, m'écrit-il, rétablir cette espèce dans le genre au- quel elle appartient réellement, en lui conservant le nom spécifique, sous lequel je l'ai d’abord décrite, quoique ce nom ne soit plus en rapport avec la forme de la coquille adulte, » TERRAIN JURASSIQUE. 171 Parmi les dix échantillons de cet alaire qui m'ont été communiqués, je n’en ai vu aucun dont les premiers tours rappelassent exactement la forme du jeune figuré dans la statistique de la Meuse, sous le nom de Pleurotoma conulus ; j'admets cependant l'assimilation faite par M. Buvignier. L’Alaria conulus est fort probablement très-voisin, par sa forme, de l'Alaria Glaucus, et les jeunes de cette dernière espèce ont des côles qui sont assez semblables à celles des jeunes d’Alaria conulus. Certains Alaria conulus paraissent n’avoir de granules à leurs carènes que sur leurs derniers tours. Ces granules eux-mêmes ont des formes variables, selon les individus, et sont plus ou moins serrés les uns contre les autres, Les filets qui s’enroulent transversalement sur la coquille pré- sentent aussi des arrangements très-différents, De là di- verses variétés dont j’ai fait figurer les principales : Première variété, — Celle variété, que je propose pour type de l’espèce, a la carène de son avant-dernier tour formée par un bourrelet portant une série de petites no- dosités arrondies, légèrement allongées, rapprochées les unes des autres,au nombre de 18 ou 20 (voyez pl. 52, fig. 10). Sur la partie postérieure de ce tour, on voit, à partir de la suture, quatre gros filets enroulés transversalement et al- ternant avec quatre minces; trois minces filets s'étendent sur le bourrelet et ondulent sur la partie antérieure de ses granulations; entre ce bourrelet et la suture antérieure, on remarque deux gros filets alternant avec deux minces, puis un moyen et un très-fin. Sur le dernier tour, malgré ses détériorations, on distin- gue, entre la suture et la carène postérieure, trois moyens filets, puis deux petits alternant avec deux gros (voyez pl. 52, fig. 40 et 11); la carène parcourue, à sa partie an- 172 PALÉONTOLOGIE FRANCAISF, térieure, par trois minces filets, porte des granulations al- longées. Entre les deux carènes, on remarque trois gros filets alternant avec deux minces. Sur la base du tour est une série de minces filets alternant avec de gros. Le canal lui-même est strié. Deuxième variété. — Elle est figurée pl. 59, fig. 12, Le bourrelet qui forme la carène de l’avant-dernier tour porte des nodules allongés, très-serrés les uns contre les autres, beaucoup plus nombreux que ceux du type; ces nodules deviennent de plus en plus étroits, de plus en plus nom- breux, à mesure que le bourrelet s’avance vers le dernier tour ; ils finissent par se changer en côtes longitudinales, très-minces, croisées par d’étroits filets qui courent, sur le bourrelet, dans le sens de sa longueur; ces filets, au nombre de quatre au commencement du tour, sont au nom- bre de six dans le voisinage du dernier tour. Entre la suture postérieure et la carène, on remarque cinq côtes transversa- les, filiformes, alternant avec quatre côtes plus minces en- core ;entre la carène et la suture antérieure, on voit trois gros filets alternant avec trois minces, puis deux moyens filets. Troisième variété. — Elle est figurée pl. 52, fig. 13. Les nodules de sa carène sont plus petits, plus épineux, plus éloignés les uns des autres que ceux du type; ils se pro- longent antérieurement sous la forme de sortes de siries d’accroissement ; ils sont à peine visibles sur l’avant-der- nier tour, et on n’en distingue nulle trace, à l'œil nu, sur ceux qui le précèdent. Les filets enroulés transversalement sur l’avant-dernier tour sont disposés de la manière sui- vante : entre lasuture postérieureel la carène, on en voit deux moyens précédant un plus gros, puis un moyen suivi d’un gros, et enfin un gros compris entre deux minces. Entre la carène el la suture antérieurè,on compte deux minces filets TERRAIN JURA£SIQUE. 173 ondulant sur la partie antérieure des granules, puis trois gros alternant avec deux fins, et enfin deux très-minces. Quatrième variété. — Elle est figurée pl. 49, fig. 13 et 44. C’est un jeune dont la carène a, sur l’avant-dernier tour, un méplat étroit, sur lequel sont rangés de petits nodules ar- rondis, très-nombreux, très-serrés les uns contre les au- tres. Sur la partie postérieure de ce tour sont trois filets enroulés transversalement; il y en a deux gros sur sa partie antérieure. Cinquième variété, — On pourrait encore citer quelques autres variations dans les ornements de cette espèce, no- tamment une qui a rapport aux nodules de la carène qui sont parfois beaucoup plus gros et plus espacés que ceux des variétés que je viens de décrire (voyez pl. 49, fig. 17). DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, avec une portion de canal, 27 millim.; hauteur du dernier tour, avec une portion de canal, 15 millim. et demi; hauteur de la por- lion connue du canal, 8 millim. ; largeur du dernier tour, sans l'aile, 44 millim. Il ya des individus plus petits que celui dont je viens de donner les mesures. Un de ceux que j'ai étudiés a 4 millim. 1/2 de long et 3 de large. OBSERVATIONS. — Cette espèce a une grande analogie avec toutes celles qui ont la carène crénelée, et sans doute elle a, comme elles, deux minces digitations et un long canal recourbé. LOGALITÉ, — Saint-Mihiel, carrière du Fond-Lavaux, dans les calcaires oolithiques du Coral-rag. Collections de M. Moreau et de M. Schlumberger. EXPLICATION DES FIGURES, — PI, 49, fig. 13, Alaria conulus de grandeur naturelle; jeune appartenant à la quatrième variété, vu du côté de l'ouverture ; fig. 14, le même cinq fois grossi, vu du côté opposé ; fig. 45, individu de la même 174 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, espèce, faisant partie de la collection de M. Moreau, co- quille voisine du type, vue de la base (dessin de grandeur palurelle); fig. 16, la même, de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture ; fig. 17, avant-dernier tour de la cin- quième variété, quatre fois grossi. PI. 51, fig. 2, même va- riété que celle représentée pl. 49, fig. 15, coquille cinq fois grossie, vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 6, très-jeune individu, fortement grossi, vu du côté de l'ouverture, d’après un dessin de M. Buvignier; fig. 7, le même, for- tement grossi, vu de côté, d’après le même auteur. PI, 52, fig. 40, type de l'espèce trois fois grossi, vu du côlé op- posé à l'ouverture; fig. 11, dernier tour de la même es- pèce, vu du côté de l’ouverture (dessin de grandeur natu- relle); fig. 19, dernier tour deux fois grossi de la deuxième variété, vu du côté de l'ouverture; fig. 13, troisième va- riété de la même espèce, coquille quatre fois grossie, vue du côté opposé à l'ouverture. Alaria Ogerieni, Piette, 1868. PI. 43, fig. 8-10. Testà turritä, elongatä, fusiformi, transverse striatà ; anfrac- tibus numerosis, in medio carinatis ; ultimo bicarinato ; carinis duo spinas ori oppositas ferentibus. Cæteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme, composée de tours nom- breux, carénés vers le milieu de leur hauteur, couverts de minces filets qui s’enroulent transversalement sur eux ; le dernier est bicaréné; ses carènes deviennent épineuses sur le côté opposé à l’aile. Leurs épines sont les vestiges d’une ancienne ouverture, L'aile et le canal sont inconnus. Les filets de la partie postérieure des tours sont très-nom- breux; ils sont si fins qu'on a peine à les distinguer sans TERRAIN JURASSIQUE, 475 loupe ; leur épaisseur est à peu près uniforme, excepté sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour qui en porte au moins vingt, parmi lesquels il y en a deux ou trois plus gros que les autres. Ceux de la partie antérieure des tours sont plus apparents. Tous les échantillons de cette espèce recueillis jusqu’aujourd’hui ont la pointe de la spire cassée. La partie antérieure des premiers tours de ces échantillons est sillonnée, à parlir de la carène, par quatre minces fi- lets alternant avec trois gros. Sur les derniers tours, les minces filets se dédoublent, en sorte qu'il y en a toujours plusieurs entre deux gros. L’avant-dernier tour porte, entre la carène et la sulure antérieure, un grand nombre de filets granuleux ainsi disposés : carène, sept minces filets, un gros, sept minces, un gros dédoublé en trois. Les filets du dernier tour se présentent, sur sa partie postérieure, dans l’ordre suivant, à partir de la suture : sept minces filets, un gros, cinq minces, un gros, trois fins un moyen, trois fins, deux moyens. Entre les deux carènes, on remarque six minces filets, un moyen, deux minces, un assez fin, deux minces, un gros, puis cinq fins précédant un moyen et un groupe de cinq minces filets, après lequel vient la carène antérieure. Toute la base de la coquille est finement striée. Certains spécimens présentent, dans l’arrangement de leurs filets, quelques légères différences. DiMENSIONS. — Hauteur du fragment typique (il n’a que quatre tours), 29 millim.; hauteur du dernier tour dé- pourvu de canal, 16 millim.; largeur, sans l'aile, 15 millim. OBSERVATIONS. — Cette espèce a les plus grands rapports avec l’Alaria cornuta et l’Alaria hispida ; mais les filets qui s'enroulent transversalement sur elle sont disposés d'une 176 PALÉONIOLOGIE FRANCAISE, manière toute particulière, et, quoique l'individu qui a servi de type paraisse adulte, il ne présente aucune trace d’é- pives, sur les carènes du dernier tour, entre l’aile et le côté columellaire. On ne peut se dissimuler que ces trois espèces aient entre elles une certaine parenté. Peut-être, quand on aura découvert des A/aria Ogerieni complets, trouvera-t-on que ce ne sont que des variétés d’Alaria Mo- reausea. LOCALITÉ. — Valfin, près Saint-Claude (Jura), dans le Coral-rag. Collection de M. Guirand. A. R. EXPLICATION DES FIGURES. — P].43, fig. 8, Alaria Ogerieni, avant-dernier tour irois fois grossi; fig. 9, même espèce, coquille de grandeur naturelle, vue du côté columellaire; fig. 10, la même vue du côté de l'ouverture. . Alaria hispida, Pictte, 1868. PI. 50, fig. 1-17, et pl. 51, fig. 8, 9. SYNONYMIE. 1847 Cerithium Glycerie (d’Orbigny), Prodr. de paléont. strat, univ., t. IF, p. 11. Testà turritä, fusiformi, elongatä, transverse striatà ; an- fractibus numerosis, in medio carinatis ; ultimo bicarinato ; carins tricuspidatis. Coteræ notæ desunt. Coquille turriculée, allongée, fusiforme, composée d'un grand nombre de tours élevés, convexes, anguleux vers leurs milieux. Ces tours, qui sont au nombre de neuf au moins, sont couverts de minces filets enroulés transversa- lement, parmi lesquels on en distingue trois plus gros que les autres, sur la partie antérieure des tours, et un de taille moyenne sur leur partie postérieure. Dernier tour TERRAIN JURASSIQUE. 177 bicaréné ; ses carènes, qui sont légèrement onduleuses, deviennent toutes deux épineuses, sur le côté opposé à l'aile, et sont encore pourvues d’une longue épine placée, à distance égale, entre l'aile et les épines columellaires. Ainsi, le deruier tour, quand le mollusque est adulte, porte la trace de trois temps d’arrêt. Après avoir formé une ou- verlure garnie de deux pointes, l’animal a grandi d’un quart de tour, a formé une nouvelle ouverture garnie de deux digitations, puis a grandi encore d’un quart de tour et a formé l'aile. Les pointes épineuses de la carène postérieure sont plus longues et plus grosses que celles de la carène antérieure. Outre ces pointes, quelques individus ont encore, sur l’avant-dernier tour, une trace d’ancienne ouverture sem- blable à une très-forte strie d’accroissement, située ordi- nairement dans le même plan que les épines columellaires. La forme de l'aile de l’adulte n’est pas bien connue, mais il est probable qu'elle consiste en deux longues digitations qui sont peut-être reliées entre elles par une expansion du manteau. Le canal, dont l'extrémité est inconnue, est large et droit à sa naissance. Voici dans quel ordre les filets sont le plus ordinaire- ment enroulés sur les deux derniers tours : sur la partie postérieure de l’avant-dernier, on remarque, à partir de la suture, cinq minces filets précédant un gros, puis deux minces suivis d’un moyen, et enfin trois minces alternant avec trois moyens qui vont en diminuant de grosseur à me- sure qu’ils se rapprochent de la carène. Sur la partie an- térieure, on voit douze très-minces filets parmi lesquels il y en à deux plus gros que les autres, puis une grosse côte séparée, par six minces filets, d’une côte de même taille ; enfin neuf minces filets, dont les trois premiers sont à GASTÉROPODES. 12 173 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. peine visibles, précèdent la suture antérieure qui est légè- rement canaliculée. Sur le dernier tour, entre la suture et la carène posté- rieure, on compte six minces filets suivis d’un assez gros, puis deux très-minces, suivis de neuf un peu plus gros. En- tre les deux carènes, on voit quatre minces filets, aplatis, suivis de cinq minces alternant avec quatre un peu plus gros, puis une grosse côte précédant trois minces filets séparés par un moyen de quatre filets non moins étroits, et enfin une grosse côte que suivent trois minces filets, puis cinq moyens alternant avec cinq fins. Sur la base du fossile, on remarque, à partir de la carène antérieure, quatre filets étroits, précédant trois moyèns qui alternent avec trois minces, puis quatre minces suivis d’un assez gros, et en- suite une série de minces filets, groupés trois à trois de telle façon que les groupes de trois filets sont séparés les uns des autres par un filet assez gros. Je rapporte à cette espèce trois fossiles de la collection de M. Schlumberger qui me paraissent être des jeunes à des âges différents. Le plus vieux, qui a 13 millimè- tres de long sur 7 de large, est composé de huit tours (voyez pl. 50, fig. 9-11). Sa spire est courte ; elle forme un angle convexe ; ses tours sont convexes ; l’avant-dernier est caréné ; il porte, sur sa partie antérieure, outre une grande quantité de minces filets, les deux grosses côtes caracté- ristiques de l'espèce, et, sur sa partie postérieure, au mi- lieu de filets très-étroits, le filet plus gros qu’on remarque sur l’adulte. Le dernier tour est bicaréné ; il a, comme l'adulte, quatre grosses côtes, y compris les carènes. Le second spécimen est plus jeune que le précédent; il a 9 millimètres et demi de long sur 5 de large; il est com- posé de sept tours convexes et dépourvus de carènes TERRAIN JURASSIQUE. 179 (voyez pl. 50, fig. 12-14). Sur l’avant-dernier, on voit deux moyens filets, près de la suture postérieure, et ensuite quatre gros, alternant avec quatre petits. Le dernier tour a, le long de la suture, deux moyens filets et, en avant, cinq côtes alternant avec des groupes de deux ou trois filets très-minces. Sa base porte aussi des filets; mais ils sont très-attentrés. Le troisième échantillon, représenté pl. 50, fig. 45-17, est le plus jeune; il a 6 millimètres de haut et 4 de large ; il est composé de six tours dont le dernier à cinq côtes, comme les individus un peu plus âgés; mais ces côtes sont séparées l’une de l’autre par un mince filet, au lieu de l'être par des groupes de deux ou trois. Je rapporte encore à cette espèce le fossile décrit par d’Orbigny, sous le nom de Cerithium Glycerie. C’est un jeune mal conservé. On voit, sur le dos de la carène posté- rieure de son dernier tour, un léger renflement épineux, indice du genre auquel il appartient (voyez pl. 51, fig. + 8; 9). DIMENSIONS. — Hauteur d’un fragment d’adulte qui n’a que cinq tours intacts, et dont le canal, le sommet de la spire et l’aile sont brisés, 24 millim.; hauteur du der- nier tour, 42 millim. ; largeur 11 millim. Le dernier tour d’un autre adulte a 13 millim. de haut et 13 de large. LocaziTÉs.—Chatel-Censoir(Yonne), Saint-Mihiel (Meuse); étage corallien. Collections de d’Orbigny, de M. Moreau et de M. Schlumberger. A. R. OBsEnvaTiIoNs. — Celte espèce a une ressemblance frap- pante avec le Chenopus Raulineus ; c’est la même ornemen- tation de spire, sauf quelques diversités dans l’arrange- ment des filets qui s'enroulent transversalement sur elle; mais le nombre et la grosseur de ces filets sont variables et 180 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, ont rarement une valeur spécifique. Les seules différences un peu sérieuses que j'ai notées entre ces deux espèces consistent en ce que l’A/aria hispida a la rampe de ses tours moins haule que celle du Chenopus Raulineus, et en ce que les épines de son dernier tour sont plus fortes et plus hau- tes, sur le côté columellaire, que les pointes à peine indi- quées de ce Chenopus. La courbure de l’axe du Chenopus, si elle n’est pas due à un accident, est un excellent caractère pour dislinguer ces deux espèces. J’inéline à penser que la découverte d'échantillons plus complets conduira à les assimiler. Le Diarthema Lonqueuana à aussi des traits de ressem- blance nombreux avec l’Alaria hispida : celui-ci a ses tours moins convexes, et leur partie antérieure a une ornemen- tation très-différente de celle du Diarthema. En outre, le Diarthema à, sur le côté columellaire,"une trace d'ouverture très-complète, dont les digilations sont beaucoup plus longues que les pointes correspondantes de l’alaire, tandis que les épines qu’il a sur le dos paraissent au contraire : plus courtes que celles de’ notre espèce. Il est très-difficile de distinguer les jeunes d’Alaria his- pida, quand ils sont privés de carènes, des jeunes de Fusus recticaudatus; cependant les filets de ce fuseau sont plus irréguliers que ceux de l’alaire, et se présentent dans un ordre différent. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 50, fig. 1, Alaria hispida, dernier tour d’un adulte vu du côté de l'ouverture ; dessin de grandeur naturelle ; fig. 2, le même, vu du côté opposé; fig. 3, le même, vu de la base ; fig. 4, dernier tour d'un jeune vu du côté opposé à l'ouverture (dessin de gran- deur naturelle) ; fig. 5, le même, vu du côté de l'ou- verlure; fig. 6, le même, vu de la base ; fig. 7, jeune indi- TERRAIN JURASSIQUE. 151 vidu grossi deux fois et demie, vu du côlé opposé à l’ou- verture ; fig. 8, le même, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture ; fig. 9, individu plus jeune, vu du côté de l'ouverture, dessin de grandeur naturelle ; fig. 40, le même, vu de la base; fig. 11, le même, grossi cinq fois, vu du côlé opposé à l'ouverture ; fig. 12, individu très-jeune, vu du côté de l’ouverture (dessin de grandeur naturelle); fig. 13, le même, quatre fois grossi, vu du côté opposé ; fig. 14, le même, de grandeur naturelle, vu de la base ; fig. 15, individu plus jeune encore, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture; fig. 16, le même, cinq fois grossi, vu du côté opposé ; fig. 17, le même, vu de la base. PI. 51, fig. 8, variété connue sous le nom de Cerithium Gly- certe, vue de la base, dessin de grandeur naturelle ; fig. 9, la même, vue du côté opposé à l’ouverture. Alaria ? Mosensis, Bury. PI. 51, fig. 10-16. SYNONYMIE. 1852 Rostellaria Mosensis (Buvignier), Stat. géol. min. et paléont. du départ. de lu Meuse. Atlas, p. #3, pl. xxviu, fig. 26. Testà turrité, fusiformi, transverse striatä; anfractibus T-8 in medio carinatis; ultimo bicarinato, uninodoso ; labro ex- panso. Cæteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme. Spire formant un angle convexe, composée d'environ neuf tours convexes, couverts de minces filets enroulés {ransversalement, parmi lesquels on en remarque deux plus gros que les autres, sur la partie antérieure des tours. Les quatre derniers tours sont carénés 182 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. vers leurs milieux ; le dernier est bicaréné ; sa carène pos- térieure, plus élevée que l’autre, porte, à la distance d’un quart de tour de l'aile, la trace d’une épine. Aile probable- ment formée de deux digitations qui sont le prolongement des carènes. Canal droit et assez large à sa naissance, in- connu dans le reste de sa longueur. Les ornements de l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : sur sa partie postérieure, on remarque, à partir de la suture, deux minces filets, puis quatre moyens alternant avec quatre minces. La carène est épaisse. Deux gros filets alternant avec quatre minces ornent la partie antérieure du tour. Sur le dernier tour, dont le test est très-détérioré, on a peine à distinguer dix filets au moins, entre la suture et la carène postérieure, un moyen filet et deux gros allernant avec des groupes de très-minces filets, entre les deux ca- rènes, enfin, sur la base, une série de gros filets séparés par des groupes de très-minces. J'ai fait dessiner, comme se rapportant à cette espèce, un fossile dont la spire paraît plus allongée que celle du type et les carènes plus saillantes (voyez pl. 54, fig. 13). La ca- rène antérieure de son dernier tour se prolonge en une digitation. 1] en est probablement de même de la carène postérieure; ilest même possible qu’il ait trois digitations. Les filets de son avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante: sur sa partie postérieure, on voit trois groupes de deux minces filets alternant avec trois gros, puis trois minces filets; sur sa partie antérieure, deux gros alternent avec trois groupes de filets très-nombreux et très- ténus. Sur le dernier tour, à partir de la suture, on remar- que quinze très-minces filets, puis la carène postérieure qui est tranchante et qui porte une petite épine dorsale, TERRAIN JURASSIQUE, 183 Viennent ensuite sept filets très-déliés, précédant un gros, puis quatre minces suivis d’un gros, et enfin deux minces après lesquels se trouve la carène antérieure. Sur la base, on observe cinq filets très-étroits, le long de la carène, puis une série de moyens filets alternant avec :des groupes de trois filets très-minces. DimENsIoNs. — Hauteur du type, sans le canal, {9 millim. ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 9 millim. ; largeur, sans l’aile, 41 millim. LocaLiTÉ. — Senoncourt (Meuse), dans le calcaire à as- tartes, étage Kimméridien. Collection de M. Buvignier, R. OBSERVATIONS. — L’arrangement des filets, sur la partie antérieure des tours de cette espèce, la fait ressembler à l’Alaria luspida; mais ils sont disposés dans un ordre tout : différent sur leur parlie postérieure. D'ailleurs la spire peu allongée de l’Alaria Mosensis, l'épine unique de sa carène postérieure et probablement la forme de l’aile la séparent de l’Alaria hispida. Plus voisin du Chenopus Raulineus, V'a- laire de la Meuse est moins allongé ; son axe est droit el son aile ne paraît pas être palmée. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 51, fig. 10, Alaria Mosen- sis de grandeur naturelle, vu de la base (type de l'espèce); fig. 14, le même, deux fois grossi, vu du côté opposé à l’ou- verture; fig. 12 le même, de grandeur naturelle, vu de côté, l’aile en raccourci; fig. 13, variété de grandeur naturelle, vue de côté, l'aile en raccourci; fig. 44, la même, vue du côté de l’ouverture ; fig. 15, la même, vue de la base ; fig. 16, la même, vue du côlé opposé à l'ouverture, trois fois grossie. 134 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, Alaria Moreausia, Pictie, 1868. PI. 53, fig. 8-12. Testä turritä, fusiformi ; anfractibus convezxis, transverse striatis, ultimo bicarinato ; carinis bispinosis ; alû didactylà ; canali tenui et longissimo. Coquille turriculée, allongée, fusiforme. Spire composée de tours anguleux vers leurs milieux, sur lesquels s’enrou- lent transversalement de minces filets. L'élat de détériora- tion des fossiles ne permet pas d'indiquer l’ordre ni le nom- bre de ces filets. Il y en a trois plus gros que les autres, sur la partie antérieure des tours. Dernier tour bicaréné; - ses carènes renflées d’une manière presque invisible, sur le côté columellaire, portent chacune une épine, entre la co- lumeile et l’aile : celle de la carène antérieure est rudimen- taire; celle de la carène postérieure est plus développée, Aile composée de deux minces digitations qui paraissent peu arquées et dont l’extrémité est inconnue. Elles sont probablement très-longues. Canal grêle, très-long, légère- ment recourbé en arrière vers son extrémité. J'ai fait représenter (pl. 53, fig. 8, 9), un fossile de cette espèce tellement engagé dans la roche qu’on ne sait s’il présente le côté de l’ouverture ou le côté opposé. Une lé- gère apparence de callosité columellaire me fait croire qu’il montre le côté de l'ouverture. Si cela est vrai, les épi- nes dorsales des deux carènes de son dernier tour sont fort grandes, et son aile reste inconnue. Dans ce cas, il faut admettre, ou que l'individu que j'ai pris pour type et qui est représenté pl. 53, fig. 10, 11, n’est qu’un jeune, voisin de l’état adulte, ou que la longueur des épines de celle espèce est très-variable selon les individus. TERRAIN JURASSIQUE. 15à DIMENsIONS. — Hauteur du dernier tour, sans le canal, 12 millim.; hauteur de ce tour avec le canal, 28 millim. ; largeur, sans l’aile, 43 millim.; largeur avec une portion de l’aile, 19 millim. Il y a des individus dont les dimen- sions sont plus grandes que celles qui viennent d’être indi- quées. > OBSERVATIONS. — Ce fossile diffère du Diarthema Lon- queuana par l'absence d’ancienne ouverture sur le côté columellaire, par la taille de ses épines, relatisement très- petites, et peut-être aussi par la longueur et la forme re- courbée de son canal. Il est possible que léchantillon que j'ai pris pour type ne soit que le jeune de ce Diarthema. _L’Alaria hispida ressemble aussi beaucoup à l’Alaria Mo- reausia; mais cette dernière espèce a les épines de son côté columellaire plus grandes et les carènes de ses tours plus voisines de la suture postérieure, Enfin le Chenopus Rau- lineus en est très-voisin; son aile palmée et la courbure de son axe l’en séparent. Peut-être l’Alaria hispida, V’Alaria Moreausia et le Chenopus Raulineus ne sont-ils que trois va- riélés d’une même espèce qui s’est légèrement modifiée en traversant les temps. LOGALITÉS, — Mauvages, Demange-aux-Eaux (Meuse) ; étage Kimméridien. Collection de M. Moreau. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 53, fig. 8, Alaria Moreausra de grandeur naturelle, échantillon engagé dans la roche (vu du côté apposé à l'aile?) ; fig. 9, le même, vu de côté; fig. 10, type de l’espèce, de grandeur naturelle, vu de la base ; fig. 11, le même, vu du côté opposé à l’ouverture; fig. 12, individu de la même espèce, vu de la base. 186 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Alaria Glaucus, Orb. sp. PI. 49, fig. 9-42; PI. 51, fig. 3-3 et PI. 54, fig. 1,2. 182 Rostellaria trifida {Eudes Deslongchamps), Mémoire sur les coquilles fossiles se rappor- tant à la famille des ailés. Mé- moires de la soc. lin. de Norman- die, t. VIL, p. 171, pl. 1x, fig. 27- 29. 1847 Plerocera glaucus (d'Orbigny), Prodr. de pal. strat. univ., t. LI, p. 46. Testä fusiformi, turritä, transverse striatà ; anfractibus in medio carinato-acutis; primis nodulosis ; alüs denticulatis; ultimo bicarinato. AlG didactylà ; digitis longissümis, recurva- tis. Caudû longissimä, recurvatä. Aperturà angustà. D'Orbigny décrit ainsi cette coquille : « Petite espèce « voisine du Pferocera Cassiope, à tours carénés, striés en «long; l'aile peu dilatée, pourvue de deux longues poin- «tes.» Cette description peut s'appliquer à une foule d'’es- pèces ; j'en vais donner une plus complète. Coquille turriculée, fusiforme. Spire composée de dix tours; les deux premiers sont simplement convexes ; les huit derniers sont fortement carénés vers leurs milieux; le dernier est bicaréné. De petits nodules ovales ou arrondis couvrent les carènes des premiers tours ; ils se changent en très-fines crénelures sur les derniers. Toute la coquille, à l'exception du nucleus, du canal et des digitalions, est couverte de minces filets qui s'enroulent transversalement sur elle et se croisent avec des stries d'accroissement peu visibles. Digitation antérieure donnant, quand on la casse, une coupe triangulaire, s’allongeant d'abord en ligne droite, en formant avec le canal un angle aigu, puis se re- TERRAIN JURASSIQUE. 187 courbant très-légèrement vers la pointe de la spire, à son extrémité. Digitation postérieure grêle, recourbée, ayant son centre de courbure vers la pointe de la spire. Des stries d’accroissement apparaissent sur le canal et les digitations. Suture très-apparente. Les filets enroulés transversalement sur la coquille ne sont pas également apparents sur tous les spécimens ; ceux de la base font défaut aux vieux individus; ceux-ci ont également les crénulations de leurs carènes peu vi- sibles. Voici l’ordre des filets sur l’avant-dernier tour : près de la suture postérieure, est une rangée de fines granulations suivie d’un mince filet; puis quatre filets plus gros précè- dent la carène qui est finement crénelée ; trois moyens fi- lets, puis trois minces, alternant avec deux gros, ornent la partie antérieure du tour. Sur le dernier tour, on remarque, entre la suture et la carène postérieure, six moyens filets alternant avec six minces. Entre les deux carènes, dont chacune est formée de deux filets crénelés, soudés ensemble, se trouvent six moyens filets alternant avec six très-fins. Sur la base, près de la carène, on voit encore quelques filets. Ils s’effa- cent et disparaissent, dans le voisinage du canal. Cette dis- position est la plus générale; mais certains individus n’ont que cinq gros filets alternant avec six minces, entre les deux carènes ; d'autres ont sept gros filets et plusieurs minces entre la suture et la carène postérieure. -Je rapporte à cette espèce, sans avoir une certitude com- plèle à cet égard, un fossile de l'étage corallien, à l’état de moule, dont on voit une partie du canal et le commence- ment des deux digitations. (Voyez pl. 51, fig. 3-5.) Je rapporte encore à celte espèce un petit fossile trouvé 153 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. au cap de La Hève et dépendant de la collection de M. Dol- fuss. 11 est formé de 7 ou 8 tours : les premiers sont con- vexes, les derniers carénés ; ceux qui sont carénés portent en outre, sur leur partie postérieure, un moyen filet trans- versal, et, sur leur partie antérieure, deux filets assez gros : celui qui est le plus voisin de la suture est le plus mince. On ne sait comment est le dernier tour, et on ignore si la carène est crénelée. Ce fossile à 6 millimètres de long; son dernier tour a 4 millimètres de hauteur et au- tant de large. Dimexsioxs. — Hauteur du fossile typique, avec le canal, 31 millim.; hauteur, sans le canal, 21 millim.; hauteur du dernier tour, 9 millim. ; largeur, sans l'aile, 40 mii- lim. 1/2; largeur avec l’aile et le canal, 27 millim.; lon- gueur de la digitation antérieure reclifiée, 45 millim. ; longueur de la digilation postérieure rectifiée, 8 millim. ; longueur du canal rectifié, 16 millim. LocaziTÉs. — Villerville et le Havre, dans l'argile du Kummeridge - Clay appelée argile d’Honfleur par les géologues normands. A. N. Collections de d’Orbigny, d’'Eudes Deslongchamps, de M. Dolfuss. Hauteville, étage corallien, zone à Cidaris florigemma. R. Collection de M. Marlin. OBseRvATIONS. — Cette espèce a été rapprochée par d'Or- bigny de l’Alaria Cassiope qui n’a pas, comme elle, la carène crénelée. Elle est beaucoup plus voisine des Alaria Arsinoe et cochleata : sa digitation antérieure est un peu moins re- courbée que celle de l’A/aria cochleata ; sa digitation posté- rieure, un peu plus grêle que celle de l’Alaria Arsinoe. Son principal caractère spécifique consiste dans les nodules de ses premiers tours. Mais certains individus d’Alaria Glaucus n’ont que des nodules presque imperceptibles, et TERRAIN JURASSIQUE. 189 tous les Alaria Arsinoe que je connais ont la pointe de la spire en trop mauvais état pour qu’on puisse affirmer qu’ils sont dépourvus de nodules. J’incline vers l’assimilation de ces deux espèces. Il faut avouer que la démarcation entre les divers alaires à carènes crénelées est très-difficile à éta- blir, et peut-être ne serait-il pas absurde de les réunir en une seule espèce qui, ayant apparu à l’époque du fullers- earth, avec l’Alaria Viquenesli, ne se serait éteinte que dans les temps portlandiens. EXPLICATION DES FIGURES. — PI], 49, fig. 9, Alaria glaucus, dernier tour d’un individu de petite taille, quatre fois grossi ; fig. 410, le même, deux fois grossi, vu de la base fig. 11, type de l’espèce, vu du côté opposé à l’ouver- ture (grandeur naturelle); fig. 12, premiers tours du même, quatre fois grossis. PI, 51, fig. 3, moule intérieur provenant de la zone à Cèdaris florigemina (étage coral- lien), fossile de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ouverture ; fig. 4, le même, vu de côté, l’aile en rac- courci; fig. 5, le même, vu de la base. PI. 54, fig. 1, va- riété faisant partie de la collection de M. Dolfuss, vue du côté de l’ouverture (dessin de grandeur naturelle) ; fig. 2, la même fortement grossie. Alaria Lennieri, Pielle, 1868. PI. 54, fig. 3-5. Test turritä, fusiformi, transverse tenueque striatä, lon- gitudinaliter costatà ; ultimo anfractu carinato. Cæteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme, élancée. Spire composée de tours convexes dont le nombre est inconnu, ornée de côtes longitudinales et de minces filets enroulés transver- 190 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. salement. L’avant-dernier tour, qui est bianguleux, porte neuf où dix côtes longitudinales, Le dernier n’en a pas, ou n’a que quelques saillies irrégulières, dans le sens des stries d’accroissement; il est très-fortement caréné au tiers postérieur de sa hauteur, et on remarque une seconde côte ou carène très-atténuée en avant, Sa partie postérieure est concave. La carène principale présente quelques traces douteuses de crénelures ; elle se prolonge vraisemblable- ment en une digitation unique. Ganal et aile inconnus. Sur l’avant-dernier tour, les filets enroulés transversale- ment sont sensiblement égaux : on en voit deux près de la suture antérieure; un troisième forme le sommet de l’angle antérieur du tour ; sur le milieu aplati de ce tour, on compte trois filets ; un septième forme le sommet de l’angle postérieur du tour; deux autres s’enroulent près de la su- ture postérieure. Peut-être, entre ces fitets, y en a-t-il de plus minces, intercalés, que la détérioration du fossile em- pêche de distinguer. Sur le dernier tour, on compte, à partir de la suture, sept filets d'autant plus gros qu'ils sont plus voisins de la ca- rène, entre lesquels s’en intercalent sans doute de plus pe- tits, que la détérioration du fossile empêche de voir. Carène très-saillante et très-mince, présentant quelques vestiges douteux de crénelures. Dix filets la séparent d’une grosse côte ou carène antérieure très-atténuée. Filets réguliers sur la base. DIMENSIONS. — Hauteur du fragment, 16 millim. ; hau- teur du dernier tour, sans le canal, 10 millim. ; largeur de ce tour, sans aile, 12 millim. LocaLiTÉs. — Le cap de la Hève, dans les marnes argi- leuses à gastéropodes, dites marnes à plérocères. Étage Kimméridien. Collection de M. Lennier. R. R. TERRAIN JURASSIQUE. 4191 OBSERVATIONS. — Cette espèce a quelques rapports avec l’Alaria rarispina : ses côtes longitudinales sont plus nom- breuses sur l’avant-dernier tour, et la carène de son der- nier tour paraît dépourvue d'’épines, sur le côté columel- laire. Plus voisine de l’Alaria Lotharingica, elle a des côtes moins nombreuses; la carène de son dernier tour est plus saillante, et elle est dépourvue d'épine. EXPLICATION DES FIGURES, — PI]. 5%, fig. 3, Alaria Len- nieri, de grandeur naturelle, vu de la base; fig. 4, le même, deux fois grossi, vu du côté opposé à l'ouverture ; fig. 5, le même, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouver- ture. Alaria? Portlandica, Lor. PRG he 4 9. 186$ Alaria Portlandica (de Loriol), Monograph. pal. et géol. de l'étage portl. du départem. de l'Yonne, p. 493, pl. 1v, fig. 15 et 15 a. Testà turritä, elongatä, fusiformi, gracili. Spiræ anfrac- tibus numerosis, convexis, requlariter crescentibus, liris granu- losis numerosisque cinctis, costis longitudinalibus, variciformi- bus, remotis elevatisque ornatis ; ultimo gihboso. A perturä an- qustä, brevissimä ; columellä leviter callosä. Cœteræ notæ desuné. Coquille turriculée, élancée, fusiforme. Spire composée de neuf ou dix tours convexes, croissant régulièrement, sé- parés par des sutures bien marquées. Leurs ornements consistent en minces cordons granuleux, nombreux et serrés, enroulés transversalement, et en côtes longitudi- nales, variciformes, saillantes, écartées ; le dernier, qui est à peu près aussi long que le reste de la spire, porte, du côté 192 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. opposé à l'aile, un renflement relevé en forme de varice très-saillante ; les côtes longitudinales ne semblent pas se prolonger sur ce tour, au moins du côté de l’ouverture. On n’a reconnu aucune trace de carène sur la coquille. L'ouverture paraît étroile et courte; son bord columel- laire est épais et un peu réfléchi. Le {ype de cette espèce a le canal, l’aile, et une partie de l’ouverture brisés. M. de Loriol signale une digitation vers la base de l’aile ; il yen a encore d’autres, quoique l’aile, selon lui, soit peu étalée. Ilest probable qu’elle est palmée et que les digitations sont assez nombreuses ; c’est du moins ce qui arrive ordinaire- ment quand, au lieu de carènes, le dernier tour a des cor- dons granuleux. L’attache de l’aile ne dépasse problable- bleinent guère la suture du dernier tour. Le canal est inconnu ; M. de Loriol pense qu'il est court. Je suppose qu'il est lancéolé, comme celui de presque tous les Cheno- pus. Si cetle supposilion est juste et si l’aile est palmée, il faudra déclasser cette espèce et la mettre au nombre des Chénopes. Je la laisse parmi les alaires, parce que mes supposilions ne sont peut-être pas exactes, et que d’ailleurs la coquille réunit plusieurs caractères très-fréquents chez les Alaria : À° une varice irès-saillante sur le dernier tour. du côté opposé à l’aile ; 2° une aile qui ne paraît s’attacher qu'aux deux derniers tours. Dimensions. — Hauteur présumée de la coquille, 19 mil- lim.; hauteur, sans le canal, 45 millim.; hauteur du dernier tour, sans le canal, prise du côté de l'ouverture, 8 millim.; 3° largeur de ce tour, sans l'aile, 7 millim. OBSERVATIONS. — Celle coquille a de nombreux traits de ressemblance avec le Chenopus Piettei (Buv.) ; elle en diffère par la saillie de la forte varice qu’elle porte sur le côté co- lumellaire de son dernier tour. Cette varice lui donne un TERRAIN JURASSIQUE, 193 air de parenté avec les Alaria Roubaleti et Lotharingica, mais elle est séparée complétement de ces espèces par ses cordons granuleux. LOCALITÉ. — Ravin frais, près Auxerre. Zone À Pénna suprajurensis; étage portlandien, Collection de M. Cotteau. Très-rare. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 64, fig. 1, Alaria port- landica de grandeur naturelle vu du côté de l’ouverture: fig. 2, grossissement du même fossile vu du même côté. Alaria Gaudryana, Rig. et Sauv. PI. 84, fig. 3, 4. 1868 Alaria Gaudryana, Rigaux et Sauvage, Description de quelques espèces nouvelles de l'étage bathonien du bas Boulonnais, p. 23, pl. 1, fig. 7, 8. MM. Rigaux et Sauvage décrivent ainsi cette espèce: « Testa turrita; spira elongata, attenuata; anfractibus « carinato-tuberculatis (tuberculis 8-10 compressis) infra et « supra carinam, spiraliter strialis ; strèis inæqualibus. Basi. « mullistriata. » « Coquille allongée ; spire allongée, très-aiguë, à 7-8 « tours croissant rapidement, ornés de striés fines, très- « nombreuses et d’une carène médiane garnie de tuber- « cules comprimés, petits, fortement striés et s'étendant « jusqu'aux lignes suturales. Le dernier tour est renflé et « porte 10-12 tubercules acuminés. La base finement « striée a une seconde carène très-pelite. « Cette espèce se distingue facilement de ses congénères par la finesse de ses stries, par la forme comprimée et le ire série, Terr, jur., t. III, — GASTÉROPODES. 13 _ 2 19% PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. « petitnombre de ses tubercules, et par sa spire acuminée. » Dimensions. — Longueur 12 millimètres. Largeur du der- nier tour 8 millimètres. Hauteur de ce tour 6 millimètres. LocauITÉ, — Hydrequent (Boulonnais). Calcaire batho- nien. Collection de M. Rigaux. Très-rare, OBSERVATIONS. — La description qu’on vient de lire eût été plus exacte si les auteurs se fussent servi du mot nodule au Jieu du mot tubercule. L’Alaria Gaudryana, dont le ca- nal et l’aile sont inconnus, est singulièrement voisin de la coquille désignée par MM. Sauvage et Rigaux sous le nom d'Alaria Wastensis. 11 suffit de jeter les yeux sur les figu- res que ces auteurs ont données de ces deux fossiles pour reconnaître leurs rapports. Ils ont mêmes tours carénés, mêmes carènes noduleuses, mêmes filets spiraux, même dernier tour muni d’une forte carène postérieure et d'une grosse côte ou carène très-effacée en avant. Une seule dif- férence apparaît sur ces figures, c’est que les nodules de l’Alaria Gaudryana sont un peu plus gros, plus compri- més latéralement et moins nombreux que ceux de l’A/aria Wastensis, Les auteurs en ajoutent une autre, c’est que les filets du premier sont plus fins et plus nombreux que ceux du second. Ces différences sont très-faibles. Quand deux fossiles ont une forme si particulière et si semblable, ils me paraissent devoir être considérés comme ne constituant que deux variétés d’une même espèce. Toutefois, comme la découverte de fossiles complets pourra faire connaître de nouvelles différences dans l'aile et le canal qui sont jusqu’à présent inconnus, je conserve provisoirement le nom d’A- laria Gaudryana. Mais je ne puis ne pas assimiler l’Aaria Wastensis à l’Alaria denticulata. Le fossile décrit sous ce nom est tellement semblable au type de la paléontologie française (Ter. juras., t. I ; pl. 46, fig. 6-8) qu'on ne peut in- TERRAIN JURASSIQUE. 195 diquer entre eux aucune différence ayant quelque valeur. La base seule paraît n’être pas la même chez les deux co- quilles. Celle de l’Alaria denticulata semble lisse. En réa- lité elle est en mauvais état de conservation. Celle de l A/a- ria Wastensis est couverte de 18 ou 20 très-minces filets, ce qui la fait paraître lisse au premier aspect. Le dessinateur de MM. Rigaux et Sauvage, qui avait à mettre ces 18 ou 20 filets sur un espace de 3 millim., n’a pu y réussir, et même sur le grossissement, il n’en a placé que 7. On comprend que ce retranchement donne à cette partie de la coquille, sur le dessin, un aspect tout différent de celui qu’elle doit avoir. Mais l’Alaria Wastensis n’en est pas moins identique au type de l’A/aria denticulata. Si, comme je le pense, l’A/aria Gaudryana n’est lui-même qu'une variété de cette dernière espèce, on devra, lorsqu'on en aura acquis la certitude, supprimer le nom de gaudryana. Mais alors il deviendra évident que les fossiles que j’ai réunis provisoirement et, non sans hésitation, à l’Alaria denticulata et que j'ai fait dessiner pl. 16, fig. 4, 5, et pl. 17, fig. 11-14, dans la pa- léontologie française, devront être distraits de cette es- pèce, el recevoir un nom nouveau, car leur spire esl très- différente de celle de l’AZaria Gaudryana. A litre de ren- seignement, je crois devoir reproduire la description que MM. Sauvage et Rigaux ont faite de l’A/aria Wastensis, et en donner une figure (Voyez pl. 84, fig. 1 et 2). « Alaria Wastensis, pl. 1, fig. 5-6. Hauteur du dernier «tour 7 millim., largeur 6 millim. — Testa turrita; spèra « subelongata, conica ? anfractibus carinato-nodulosis, infra «el supra carinam sprraliter striatis; strüs inæqualibus, « prominulis ; basi convexa, multistriata. — Coquille turri- « culée; spire conique, un peu allongée, ornée de stries « longitudinales nombreuses, inégales, assez saillantes, et 196 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. « d’une forte carène garnie de nodules au nombre de « 43-19 sur le dernier tour. Celui-ci offre, sous la carène, « deux petites côtes plus fortes et séparées par un sillon. « Base convexe, couverte de 18 à 20 stries très-fines. — « Cette espèce voisine de l’Alaria granulosa s’en distingue « par les stries de sa base et la carène unique du dernier « tour. Elle diffère de l’AZaria Viquenesli par sa taille plus « grande, par les granulations du dernier tour de moitié « moins nombreuses, plus grosses, plus acuminées, par les « stries de la base plus fines et plus nombreuses. — Cai- « caire des Pichottes. Étage bathonien. Très-rare. Collec- « tion Legay. » L'Alaria Gaudryana est aussi très-voisin du Chenopus pagodus. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 84, fig. 4. Alaria Gau- dryana. Goquille de grandeur naturelle vue du côté de l’ou- verture. L'ouverture du fossile est ébréchée et usée. Fig. 3, grossissement de la même. Fig. 2, Alarèa denticulata (A. Wastensis de MM. Sauvage et Rigaux), de grandeur natu- relle, vu du côté opposé à l'ouverture; fig. 1, la même co- quille grossie, vue du même côté. Les nodules sont trop larges et trop allongés sur cette figure. Alaria Leblanci, Lor. PI. 84, fig. 44, 145 — et pl. 85, fig. 15. 1873. Alaria Leblanci. De Loriol, Monographie des étages supé- rieurs de la formation jurassique de Boulogne-sur-Mer, p. 138, pl. x, fig. 20. Testa turrita, fusiformi, spiraliter omnino tenue liratä. An- fractibus regulariter crescentibus, media parte carinû valida, obtusa præditis; ultimo vèx bicarinato. TERRAIN JURASSIQUE. 197 . Cette espèce n’est connue que par un fragment auquel manquent l'aile, l'extrémité du canal et celle de la spire. On peut la décrire ainsi : Coquille turriculée, fusiforme, Spire composée de tours carénés vers leur milieu, croissant régulièrement, et couverte transversalement de18 à 20 pe- tits filets minces, égaux, séparés par des intervalles plus larges qu’eux-mêmes. La carène est très-saillante, épaisse, obtuse, formant un gros bourrelet surlequelsont cinqou six filets spiraux. Le dernier tour est bicaréné, mais sa carène antérieure est très-faible. La carène postérieure est plus tranchante que celle des tours précédents. La coquille se termine en avant par un étroit et long canal dont la partie connue est droite. Ouverture fortement anguleuse du côté de l’aile. Les figures 20 a et 20 à que donne M. de Loriol indiquent à tort des crénulations sur la carène. L’auteur n’en parle pas, et le grossissement, fig. 20 €, est conforme à la description qu’il fait. On pourrait croire aussi, d’après la figure 15 de la Paléontologie française, que la carène postérieure du dernier tour est crénelée ; mais ce sont des altérations du test que le dessinateur a voulu rendre. DIMENSIONS. — Hauteur présumée du fossile complet, 22 millimètres. Hauteur du fragment qui a servi de type, 19 millimètres. Hauteur du dernier tour 143 millimètres. Largeur 11 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce a de grands rapports avec l’Alaria Viquenesli. I] suffit, pour s’en convaincre, de com- parer la figure 20 #, donnée par M. de Loriol dans la planche X de son ouvrage, à celle que j'ai fait dessiner pl. 4,fig. 6, dans la paléontologie française. Toutefois l’A/a- ra Leblanci se distingue de l’Alaria Viquenesli par l'égalité des filets spiraux et par la forme de sa carène qui est épaisse, dépourvue de crénulations obtuses, et ornée de 5 ou 198 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, 6 minces filets. On peut le rapprocher des Alaria trifida, vicina, Gagnebini; maïs il a la carène antérieure du dernier tour beaucoup plus effacée que ne l’ont ces espèces. L’Alaria inœquistriata a les carènes rayées comme les siennes ; mais elles sont moins saillantes, el elles n’affectent que les deux derniers tours ; d’ailleurs ses filets spiraux sont de grosseur inégale. | LOCALITÉ. — Questrecque; grès de Virvigne à Pyqurus Jurensis et à Pygaster umbrella; assise G de M. Pellat (partie supérieure de l’élage corallien). Collection Pellat. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 84, fig. 15 : Alaria Le- blanci de grandeur naturelle vu du côté opposé à l’ouver- ture ; fig. 14, le même vu du côté de l’ouverture. PI. 85, fig. 15, grossissement du test, Alaria Bononiensis, Lor. PI. 84, fig. 9-11. 1873. Alaria bononiensis. De Loriol, Monographie des étages su- périeurs de la formation jurassique de Boulogne-sur-Mer, p. 139, pl. x, fig. 17, 18. Testa elongata, turrita, gracili, spiraliter tenue-striata ; Spiræ anfractibus valde carinatis, ad suturas depressis, reqgu- lariter crescentibus; ultimo bicarinato; carinis in digita- tiones longas productis. Canal longo, recurvoque. Coquiile allongée, turriculée, grêle. Spire composée de tours nombreux, convexes, fortement carénés au milieu, très-déprimés vers les sutures, couverts de filets spiraux assez élevés, simples, égaux entre eux, rapprochés, séparés par des intervalles aussi larges qu’eux-mêmes. Sur l’avant- TERRAIN JURASSIQUE. 199 dernier tour, on compte six de ces petits filets en arrière de la carène et six en avant. Celui qui borde la suture est notablement plus gros que les autres. La carène médiane est très-saillante. Le dernier tour est assez grand relative- ment aux autres que son aile dépasse notablement. Il porte deux carènes très-saillantes dont la postérieure est un peu plus accentuée que l’antérieure ; il est en outre couvert de filets spiraux comme les autres tours. On en compte cinq ou six égaux entre eux, en arrière vers la suture, et quatre entre les deux carènes, accompagnés parfois de deux au- tres beaucoup plus petits et à peine distincts. Les interval- les qui séparent ces filets sont de même largeur qu’eux- mêmes. En avant des carènes, les filets disparaissent peu à peu. Aïle tridactylée. Les deux digitations postérieures sont la continuation des carènes. Elles sont étroites et grêles. La plus voisine de la spire se recourbe légèrement vers elle. La digitation antérieure est le prolongement du canal; elle est presque aussi longue que la coquille et se recourbe du côté opposé au bord libre. M. de Loriol, qui a reconnu les analogies de ceite coquille avec l’Alaria Glaucus, les Alaria trifida, cochleata et Arsinæ, fait observer que l’on ne voit pas de nodosilés sur les premiers tours de la carène, et qu’elle n’est pas crénelée. Aucun des échantillons figu- rés par lui n’a la pointe de la spire, en sorte qu’il se- rait assez difficile de vérifier son allégation relative aux nodosités. Quant aux crénelures, elles sont très-peu apparentes dans les espèces qu'il cite, et certains individus en ont de très-fines, tandis que d’autres de la même espèce plus vieux ou- plus roulés paraissent en être tout à fait dé- pourvus. Les nodosités des premiers tours disparaissent aussi très-souvent par l'effet de l’âge. M. de Loriol a pensé que l’arrangement et le nombre des filets spiraux étaient 200 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, de nature à faire distinguer l’Alaria bononiensis de V’Alaria Glaucus, I n’en est rien. Il est un grand nombre d’espèces pour lesquelles le nombre et l’inégale grosseur des filets sont des caractères sans valeur. On peut même dire que celles pour lesquelles ils fournissent une bonne diagnose sont les plus rares. Il est de principe reconnu que, chez presque tous les gastéropodes, les filets spiraux peuvent se dédoubler. Un mince se forme entre deux plus gros; il ar- rive même parfois que les plus minces filets deviennent égaux aux plus gros. Si cette variation de nombre et de taille sur un même tour était la seule qui se présentât, l’é- tude des filets, en tenant compte de cette loi de dédouble- ment, fournirait de fort bons caractères pour la détermi- nation des espèces. Mais il n’en est pas ainsi. Chez un petit nombre d’espèces, on voit parfois des filets prendre un développement insolite, ou se dédoubler sans que les filets voisins subissent le même changement. Dans ce cas, 11 faut le reconnaître, l'étude des filets spiraux peut amener, si l’on s’y attache trop scrupuleusement, à faire créer des divisions beaucoup trop nombreuses. Au surplus la dispo- sition des filets de l’Alaria bonontiensis, décrite par M. de Lo- riol, me semble rapprocher singulièrement cette espèce de VAaria Glaucus au lieu de l’en séparer. Son avant-dernier tour a, dit-il, 6 filets en arrière de la carène, el 6 en avant. L’Alaria Glaucus en a aussi 6 sur la partie postérieure de ce tour. Il est vrai qu’il en a 5 gros et 3 minces sur sa partie antérieure; mais entre les deux carènes du dernier tour les filets sont le prolongement de ceux de la partie antérieure des autres tours; et là, au lieu de 5 gros et de 3 minces, il en a 6 gros et 6 minces, ce qui équivaut à 6 filets dédoublés. L'Alaria bonontiensis en a également 6 entre les deux carènes du dernier tour. La partie posté- TERRAIN JURASSIQUE, 201 rieure et la partie antérieure de ce tour sont les mêmes dans les deux espèces. Ainsi l’ordre et l’arrangement des filets tendent à l’assimilation de ces fossiles. On pourrait trouver dans la longueur, la largeur et la direction des di- gitations quelques légères différences : celles de l’Alaria bonontensis se rapprochent beaucoup de celles de l’Alaria Arsinæ (type de Chippenham). Mais, je l’ai déjà dit, j'incline à réunir l’Alaria Arsinæ à l’Alaria Glaucus. L’A. bonontiensis me parait être une variété intermédiaire entre les deux espèces de d’Orbigny. Assurément il n’est pas assimilable à l’'Alaria Glaucus de la pl. 54, fig. 1, 2, de la Paléontologie . française; car celui-ci n’est qu’un jeune appartenant pro- bablement à une espèce nouvelle. II me semble très-voisin de ceux de la pl. 49, fig. 11 et de la pl. 55, fig. 4. Il convient de noter que la figure 17, pl. 10 de M. deLoriol, donne à tort des crénulations ou plutôt des nodules irréguliers, à la ca- rène postérieure du dernier tour. Il n’est pas question de ces crénelures dans la description. La figure 11, pl. 84 de la Paléontologie française présente la même inexactitude. DIMENSIONS. — Hauteur présumée du fossile complet, 27 millim. Hauteur du fragment qui sert de type, 20 mil- lim. Hauteur du dernier tour sans le canal, 9 millim. Lar- geur sans les digitations, 8 millimètres, Angle apical, en- viron 30°. LOCALITÉ. — Mont des Boucards. Assise B de M. Pellat, partie inférieure de l’étage corallien. Collection de M. Pel- lat. Assez rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. 84, fig. 11, Alaria bononien- sis de grandeur naturelle, vu du côt6 opposé à l'ouverture ; fig. 9, autre individu vu du même côté ; fig, 10, grossisse- ment du test. 202 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Alaria Beaugrandi, Lor. PI. 84, fig. 7,8 et PI. 85, fig. 11. SYNONYMIE. 1873. Alaria Beaugrandi. De Loriol, Monographie des étages supérieurs de la formation jurassi- que des environs de Boulogne-sur- Mer, p. 136, pl. x, fig. 19. DIAGNOSE. — 7esta elongata, turrita, fusiformi; spira apice acuta ; anfractibus costis transversis, acutis, costellisque longr- tudinalibus tenuissimis, numerosis, plus minus-ve distinctis or- natis. Primi anfractus convexti sunt ; penultimus carinatus est, et ultimus bicarinatus. Apertura ovata, angusta. Canali recto? C'œteræ note desunt. Coquille fusiforme, allongée, turriculée, Spire aiguë au sommet, composée de tours nombreux, convexes, croissant régulièrement et assez rapidement, séparés par des sutures profondes. Le premier tour est lisse. Les autres sont ornés de 6 à 7 côtes transversales, élevées, tranchantes. L’une d’entre elles, sur l’avant-dernier tour, devient une carène très-saillante. Le dernier tour a deux carènes qui sont très- proéminentes, surtout du côté opposé au labre. Ces côtes sont coupées par une infinité de petites stries longi- tudinales qui les rendent granuleuses et sont surtout ap- parentes sur les premiers tours. Les carènes restent granu- leuses et sont même noduleuses sur le dernier dont toute la surface est en outre couverte de nombreuses côtes pa- rallèles plus ou moins aiguës, entre lesquelles on distingue des lignes d’accroissement d’une grande finesse. En résu- mé, le premier tour est tout à fait lisse ; les trois suivants paraissent reliculés, et les deux derniers sont nettement TERRAIN JURASSIQUE. 203 carénés. Ouverture ovale, étroite. Le canal et l’aile sont brisés, et il en reste trop peu de chose pour qu’on puisse les décrire. Tout ce qu’on en peut dire, c’est que le canal est droit à sa naissance. M. de Loriol pense qu’une digita- tion de l’aile s’appliquait contre la spire où une cassure en indiquerait la place. Cette digitation, si son existence était prouvée, fournirait un caractère qui ferait exclure cette coquille du genre A/aria, car les alaires, selon la définition donnée par MM. Morris et Lycet, sont caractérisés par l’at- tache de l'aile qui ne s’étend pas au delà de l’avant-dernier tour. Mais elle n’existe pas. M. de Loriol a pris, pour l’attache de l’aile, un fragment de calcaire étranger à la coquille. DIMENSIONS. — Hauteur, 12 millimètres. Hauteur du der- nier tour, 8 millimètres, Largeur, 5 millimètres et demi. Angle apical 42°. — RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce, dit M. de Loriol, se rapproche par son ornementation des A/aria re- ticulata et bellula dont elle est distincte par l’arrangement de ses côles transversales, et par les deux carènes granu- leuses de son dernier tour. LocaLITÉ. — Tour Croi (Boulonnais), dans les grés à car- dium dissimile ; assise P3 de M. Pellat. Étage portlandien. Collection Pellat. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 84, fig. 7, Alaria Beau- grandi de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture. Fig. 8, le même grossi, PI. 85, fig. 11, grossissement du test. 204 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Alaria? Bernouilensis, Lor. PI. 64, fig. 7-11. 1868, Alaria Bernouilensis. (De Loriol), Monographie pal. et géol. de l'étage portlandien du dép. de l'Yonne, pl. v, fig. 14 et pl. 1x, fig. 1. Testé turritä, elongatä, fusiformi. Spire anfractibus nu- merosis, convexis, regulariter crescentibus, tenue spiraliter striatis, costis longitudinalibus ornatis; costis varici-formibus, regularibus, valde elevatis, crassis, intervallis majoribus sepa- ratis. Aperturä angustô.Columellé subcallosä ; labro simplicr, ad suturam paulo sinuato. Canali brevr, recto. Coquille turriculée, allongée, fusiforme. Spire compo- sée de tours nombreux (environ dix), convexes, croissant ré- gulièrement, séparés par des sutures distinctes, ornés de minces filets enroulés transversalement, plus marqués sur le dernier tour que sur les autres, et de nombreuses côtes longitudinales, variciformes, régulières, épaisses, un peu obliques, occupant toute la hauteur des tours et séparées par des intervalles plus larges que les côtes elles-mêmes. Ouverture étroite, subquadrangulaire ; bord libre simple, légèrement flexueux vers la suture, mais ne présentant pas de sinus proprement dit. M. de Loriol mentionne qu'il est un peu épaissi; ce caractère n’est pas marqué sur la figure qu'il donne. Canal droit, mince, peu allongé. DIMENSIONS. — Hauteur, 19 millimètres ; hauteur du der- nier tour prise du côté de l'ouverture, 11 millimètres, ca- nal compris ; hauteur du canal prise du même côté, 4 mil- limètres. Largeur de ce tour, 4 millimètres et demi. OBSERVATIONS. — M, de Loriol, en décrivant ce fossile, TERRAIN JURASSIQUE, 205 fait l’observation suivante : « Je range cette espèce dansle genre Alaria à cause de son canal, de la forme de son ou- verture et de l’absence de sinus; elle ne présente aucune trace de digitation au labre, ce qui est le cas pour quelques autres espèces. » La forme de l’ouverture de cette coquille la rapproche effectivement des A/aria; mais il n’en est pas de même de la forme de son canal; le canal des Aaria est ordinairement creusé sur un appendice en forme de digi- tation; ici il n’y a rien de semblable, S'il y a des A/aria sans digitations, comme l’A. reticulata et l'A. bellula, iln’y en à pas sans une expansion du bord libre, et cette expan- sion se termine ordinairement en pointe, aux points où aboutissent les carènes du dernier tour. L’A. Bernouilensis n’a ni Carènes au dernier tour, ni expansion de l’aile; dès lors, ce ne peut être un A/artia, à moins que ce ne soit un jeune encore dépourvu d’aile, ou un fossile incomplet, dont le dernier tour a été brisé. Peut-être faudrait-il le rappro- cher des fuseaux. Je ne l’ai pas déclassé parce qu’il ne m'a pas paru certain que ce ne soit pas un jeune d’A/aria. Dans le cas où il en serait un, il serait, par ses ornements, dans l'étage portlandien, le représentant de ces nombreuses es - pèces à côtes longitudinales qui pullulèrent dans les mers de l’époque bajocienne et de l’époque oxfordienne. L’A/aria Bernouilensis différait cependant de ces espèces par l’ab- sence de carènes, ce qui suppose une forme différente de l'aile, On le distingue de l'A. portlandica par l'allongement de sa spire, l'effacement de ses filets spiraux et l’absence de granulations sur ces filets. LocauTÉ. — Bernouil, près Tonnerre; Ravin frais, près Auxerre. Zone à Pinna suprajurensis ; étage portlandien. Collections de M. Cotteau, de M. de Loriol, de M. Lam- bert, Assez rare. 206 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 64, fig. 7, Alaria Ber- noutlensis jeune, de grandeur naturelle; fig. 8, grossisse- ment du même individu; fig. 9, autre individu de gran- deur naturelle vu du côté de l'ouverture ; fig. 10, grossisse- ment du même vu du même côté ; fig. 11 grossissement du même vu du côté opposé. Alaria ? Tombecki, Lor. PI. 85, fig. 7-10. 1871. Alaria Tombecki. De Loriol, Mém. de la Soc. lin. de Nor- mandie, t. XVI, p. 135 ; pl. 1x, fig. 3, 5. Testä elongaté, turrità, fusiformi. Spuwræ anfractibus nume- rosis, convezis, requlariter crescentibus, suturis impressis sepa- ratis, costis spiralibus tenuibus, remotis, 4-6 cinctis, Ultimo lœviler carinato. Cæteræ notæ desunt. Coquille allongée, fusiforme, turriculée. Tours de spire nombreux, convexes, séparés par des sutures biens mar- quées, croissant régulièrement sous un angle un peu plus ouvert dans le jeune âge que dans l’adulte, ornés de 4 à 6 côtes spirales très-fines, très-écartées, peu sensibles, dont la médiane est un peu plus saillante que les autres et fait paraître les tours (surtout le dernier) légèrement carénés, même dans le moule. Le canal qui est brisé sur tous iles in- dividus qu’on à pu recueillir paraît droit et étroit à sa naissance. Aile inconnue. DIMEMSIONS. — Longueur de l’ensemble de la coquille dépourvue de canal, 26 millimètres; hauteur du dernier tour, 11 millimètres; largeur sans l'aile, 13 millimètres. Angle spiral, 25°, OBSERVATIONS, = M. de Loriol fait remarquer avec rai- son que le classement de cette espèce dans le genre Alaria TERRAIN JURASSIQUE. 207 est incertain, car son ouverture n’est qu’imparfaitement connue. Il dit que cette coquille se distingue facilement de toutes les autres par les côtes singulièrement fines et peu accentuées qui constituent toute son ornementation, Le Chenopus autissiodorensis et le Ch. modestus ont aussi des côtes spirales très-fines, mais leur spire est moins allongée, et leur ornementation est compliquée par de minces côtes longitudinales. LocaLITÉ. — Cirey (Haute-Marne. Calcaire marneux gri- sâtre),zone à Ammonites gigas.Portlandien.Collection Royer. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 85, fig. 9, A/aria Tom- becki, moule intérieur de grandeur naturelle vu du côté de l’ouverture; fig. 8, autre spécimen de grandeur naturelle vu du même côté; fig. 10, autre individu, avec fragment de test, vu du même côté. Fig. 7, avant-dernier tour du même grossi. OBSERVATIONS Depuis que j'ai écrit les descriptions qui précèdent, MM. Terquem et Jourdy ont publié, dans les HMémorres de la société géologique de France (deuxième série, tome IX, p. 1-175), un travail intitulé : Monographie de l'é- tage bathonien dans le département de la Moselle. Is ont dé- crit, p. 67, pl. 4, fig. 7-10, deux fossiles qu’ils ont nommés Alaria clathrata et Alaria alternans. Le premier n’est pas même une coquille ailée. Je parlerai du second en décri- vantles C'henopus ; il n’a rien d’un alaire, quoique l’imagina- lion du dessinateur ait orné son ouverture d’une digitation (fig. 40), Ces auteurs ont encore mentionné plusieurs es- pèces d'A /aria trouvées dans le bathonien de la Moselle; mais ils ne les ont ni décrites ni figurées, Ges espèces sont : 208 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Alaria lævigata recueilli à Gravelotte, A. bicarinata trouvé dans le même gisement, À. multistriata, À. gothica, A. ha- mus, et À. trifida, recueillis aux Clapes. Les À.multistriata, gothica, hamus, font en effet partie de la faune des Clapes; mais la détermination des autres fossiles ailés cités par MM. Terquem et Jourdy laisse trop à désirer pour que je les mentionne ici autrement que pour mémoire. Je donne (pl. 64, fig. 3 et 4) deux dessins d’Agothica plus complets que ceux que j'ai fait précédemment figurer. M. de Loriol, dans la Monographie des étages supérieurs de la formation jurassique de Boulogne-sur-Mer, p. 140, pl. 10, fig. 24, à fait connaître un Alaria tridactyla plus complet que ceux dont j’ai donné la figure dans la paléontologie française, pl. 41, fig. 8-12 et pl. 34, fig. 9. Cet Alaire, qui provient de Houllefort (étage corallien), a conservé la di- gitation de sa carène postérieure. Cette digitation, dit M. de Loriol, est longue, étroite, d’abord perpendiculaire à l’axe de la coquille, puis recourbée légèrement en arrière. Sa longueur atteint à peu de chose près celle de la co- quille tout entière sans le canal. Je donne un dessin de la coquille décrite par M. de Loriol. Voy. pl. 84, fig. 12. Résumé. Les Alaires, animaux qui paraissent avoir été très-voisins des Chenopes, avaient des coquilles toujours faciles à recon- naître par l’absence de sinus, par un canal terminé ordinai- rement en lanière, par la forme de l’aile qui n’a que deux digitations au plus outre celle du canal, et par son attache qui ne s'applique que sur les deux derniers tours de la spire. Dans les pages qui précèdent, j'en ai décrit quatre vingt- trois espèces qui sont distribuées de la manière suivante dans les étages jurassiques de la France : TERRAIN JURASSIQUE. 209 Dans le sinémurien on ne trouve qu’une espèce douteuse : À. incertissima. Dans le liasien apparaissent : A/aria? elongata, A. semi- costulata, À. Eudesii, A. subpunctata. Total, quatre espèces dont une douteuse, toutes spéciales à l’étage. Dans le toarcien on a recueilli trois espèces, A. Dumor- tieri, A .? Parizoti, A. reticulata, toutes trois speciales à l'étage. Dans le bajocien on rencontre A.? Perrieri, A. myurus, A. Lorieri, A. sulcata, A. hamus, A. hebes, A. rhinoceros, A. hœærens, A. Deslongchampsi, A. Doublieri, A. gothica, A. rarispina, À. Roubaleti, A. Lotharingica. Total, quatorze espè- ces, toutes spéciales à l’étage, à l’exception de deux, A.ha- mus et À. gothica qu’on retrouve dans leszonessupérieures. Dans le bathonien on a recueilli À, hamus, A. gothica, A. sulcicostata, A. multistriala, A. polygona, A. Goussehi, A. Viquenesli, A. cornuta, À, lænigata, À. inæquistriata, A. tridigitata, A. granulosa, A. striata, À. flammifera, A. acu- minata, À.retusa, À, pupæformis, À. cirrus, À. rotunda, A. brevis, A. pectinata, A. denticulata, A. costulata, A. Gau- dryana."Total, vingt-quatre dont deux, les Alaria hamus et go- thica avaient apparu dès l’époque précédente, quatre, les À. sulcicostata, multistriata, polygona, Gousseti sont propres au fullers earth, un l'A. Viquenesli git à la fois dans le fullers earth et la grande oolithe. Les dix-sept autres sont spé- ciales à la grande oolithe et au Cornbrash. Dans le callovien, on trouve A. cochleata, A. Arsinæ, A. conoidea, À. Aglaia, A. hesitans, A, seminuda, À ? Trebo- chorum, À. Aspasia, A. obtusata, A, herinacea, A. Athulia, À. Martini, Total, douze espèces parmi lesquelles les sept premières sont spéciales à l’étage et les cinq dernières pas- sent dans l'étage suivant, 1'e série, Terr, jur.,t. LL — GASTÉROPODES, 14 210 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Dans l’oxfordien, on rencontre A. Aspasia, A. obtusata, A. herinacea, À. Athulia, A. Martini, A. formosa,A. Gignyen- sis, A. Pellati, A. vicina, A.? Cassiope, A. Clio, À. minuta, A. Gagnebini, A. ovata, A. confusa, A. bellula, A. tridacty- la, A.subbicarinata, À. trifida. Total dix-neuf espèces dont les cinq premières avaient apparu dès l’époque callovienne, et les trois dernières gisent à la fois dans l'oxford clay moyen et dans l’oxfordien supérieur. Ces trois dernières et les onze précédentes sont spéciales à l'étage. | Dans le corallien apparaissent six espèces, les A. Oge- rient, A. Leblanci, A. Bononiensis, A. hispida, A. conulus, A. Glaucus. Les cinq premières spéciales à l'étage, la sixième passant dans l’élage suivant. Dans le Kimméridien, on a recueilli quatre espèces : À. Glaucus, A. Mosensis, A. Moreausia, A. Lennieri. La pre- mière avait apparu dès l’étage précédent, les troisautres sont spéciales à l'étage. Dans le portlandien on a trouvé quâtre espèces dont le classement est incertain, mais qui parais- sent spéciales à l’étage : A. Bernouilensis, A. Portlandica, A. Beaugrandi, et A. Tombecki. Si l’on fait abstraction de l’Alaria incertissima dont le classement paraît mauvais, on voit que le genre Alaire est né à l’époque liasienne, qu'il était alors représenté dans les mers de la France par quatre espèces, et qu’il s’est perpé- tué dans l’âge suivant sans prendre de développement, puis- que l’étage toarcien n’en renferme que trois. Mais à l’épo- que bajocienne, le nombre des espèces s'élève considéra- blement : on en compte quatorze. Celui des individus augmente également ; leur taille devient plus grande. A l'é- poque bathonienne, vingt-quatre espèces pullulent dans les mers de la Gaule : le genre a atteint son maximum de développement. 11 commence à décliner dans l'âge callo- TERRAIN JURASSIQUE. 91 1 vien. Alors il n’y en a plus que douze espèces. L’orford clay en présente encore dix-neuf; mais la décroissance est rapide dans les âges suivants. Le corallien ne renferme plus que six espèces et le Kimméridien quatre. On en voit encore quatre dans l’élage portlandien. L’exposé qui précède est vrai dans son ensemble; mais il ne faudrait pas regarder comme rigoureusement exact le chiffre de quatre-vingt-trois indiqué plus haut pour le nombre des espèces. Je pense qu’elles ont été trop multipliées. La plupart d’entre elles ont été établies d’a- près des échantillons incomplets, et beaucoup ne sont pro- bablement que des variétés auxquelles on a donné des noms nouveaux. La science était encombrée de ces noms quand j'ai fait mon travail. J’en ai supprimé une grande quantité, mais pas encore assez; il suffisait que deux frag- ments de fossiles présentassent quelques différences pour que je leur conservasse les noms qu'on leur avait donnés: sans Cela, 1l aurait pu arriver que ces fossiles, quand on les aurait trouvés complets. auraient laissé voir entre eux des différences plus grandes. Il était donc raisonnable, dans ce cas, de laisser subsister les espèces créées par les au- teurs; mais j'ai la conviction qu’il arrivera le plus souvent que la découverte d'échantillons plus complets montrera qeulques nouvelles ressemblances, et amènera à l’assimila- tion de beaucoup de variétés auxquelles un nom particu- lier aura été donné à tort. Il en résultera que le nombre des espèces sera considérablement diminué, et que beau- coup d’entre elles, qui paraissent spéciales à une zone, pas- seront d’un étage dans un autre. Les Alaires se rapportent à différents types qui se sont plus ou moins multipliés et développés. De là vient la pos- sibilité d’en former plusieurs groupes. 212 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Le premier groupe a pour type l’A/aria hærens, caracté- risé par de nombreuses varices qu’on trouve sur la spire à toutes les hauteurs. Si l'aile en était connue, elle présenterait peut-être des caractères qui, joints à la pré- sence des varices, rendraient nécessaire la formation d’un nouveau genre. Ce groupe comprend, outre l’Alaria hœærens, V'Alaria rhinoceros qui, le relie au type hamus par la forme de sa spire, l'A. Martini et l'A. hesitans qui ne sont peut-être que deux variétés de la même espèce. 1 flo- rissait aux époques bajocienne, callovienne et oxfordienne. Le second groupe a pour type l’Alaria hamus dont les Alaria sulcicostata, Deslongchampsi, Roubaleti et hamiformis ne sont probablement que des variétés, type fort remar- quable par ses côtes longitudinales, sa digitation unique, son canal plus ou moins allongé, peu courbé, et les deux épines obtuses de son dernier tour. Dans ce groupe on doit comprendre l’Alaria gothica, VA. denticulata qui n’est peut-être qu’une variété de l’A. gothica, l'A. Gaudryana, très-voisin du précédent, les A. rarispina, Lotharingica, se- minuda, Lennieri et probablement l'A. brevis. On peut en rapprocher, sans les confondre avec eux,les A. Gignyensis et formosa qui ont peut-être deux digitations, sans comp- ter celle du canal, l'A. éridactyla qui en a certainement deux, enfin les A. Perrieri, elongata, costulata, Bernouilensis et portlandica dont le classement dans le genre Alaire est très-douteux. Les Chenopus Amyntas et nodulosus rappel- lent ce iype par les ornements de leur spire. L’A. denti- culata relie ce groupe à celui de l'A. trifida. Apparues à l'époque bajocienne, les formes dont l'A. kamus est le type se sont propagées en grande abondance jusque dans ies mers kimméridiennes ; elles ont subsisté dans les mers portlandiennes, mais elles y ont été peu nombreuses, TERRAIN JURASSIQUE. 213 Les fossiles du troisième groupe sont caractérisés par une forte carène postérieure pourvue de deux épines obtu- ses, sur le dernier tour, par une aile peu développée, non digitée ou ne portant qu’une digitation courte et unique, par une spire ornée de filets enroulés transversalement, qui se croisent avec de minces côtes longitudinales, appa- rentes au moins sur les premiers tours. Leur type est l'A. reticulata, qui ne semble guère différer de l’A. bellula. Dans ce groupe, on doit classer l’A. semacostulata, l'A. Eu- desii qui n’a pas de côtes longitudinales et l'A. Dumortiert qu'on devrait peut-être assimiler à l'A. Æudesu. L’A. sub- punctata, étant pourvu de deux digitations, n’est voisin des précédents que par l’ornementation de sa spire. L’A. Pellati a de grands rapports avec ce type. L’A. Beaugrandi doit aussi probablement être classé dans le voisinage de ce groupe. Tous ces fossiles, à l’exception des A. Pellari, Beaugrandi et subpunctata, sont de petite taille. Les formes se rapportant au iype de l’A. reticulata semblent être les formes primitives du genre. Elles apparaissent à l’époque liasienne et disparaissent à l’époque oxfordienne. Ce groupe est relié à celui de l’A. érifida par l'A. Dumortierr. Le quatrième groupe fait partie de la grande tribu des Alaires pourvus d’un long canal, de deux digitations et d'ornements consistant en de minces filets enroulés trans- versalement sur la spire. Il a pour caractéristique : tours carénés, transversalement striés ; dernier tour bicaréné, portant ordinairement une épine obtuse sur le côté opposé à l'aile; carènes crénelées; aile composée de deux digitations ; canal long, plus ou moins recourbé en forme de digitation. Il a pour type À. érifida dont les Alaria cochleata, Arsinæ, Gagnebini et Glaucus ne sont peut-être que des variétés. À ce groupe il faut rapporter l'A. Vique- 244 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. neshi qui est le même que l'A. Gousseti (4), l'A. pectinata remarquable par sa longue épine, l'A. granulosa qui n’en a pas, l’A. conulus, l'A, confusa qui est bien voisin de l'A. co- chleata, et peut-être l’A. ovata sur lequel on ne distingue aucune crénelure, quoique sa forme rappelle entièrement celle de VA. confusa, enfin l'A. Aglaya, fossile trop mal conservé pour qu’on lui assigne avec certitude une place dans un groupe. Les Alaires appartenant à ce groupe ont peuplé les mers depuis l’époque bajocienne jusqu’à l'épo- que kimméridienne inclusivement, Le cinquième groupe a pour type l’A. Loriert et l'A. subbicarinata dont l’A. vicina et l'A. Cassiope ne sont peut- être que des variétés. Il présente les mêmes caractères que le précédent; mais ses carènes ne sont pas créne- lées,. Dans ce groupe doivent être classés avec les A. Lorieri et sulcata, qui ne forment peut-être qu’une seule espèce, l'A. /ridigitata qui en est très-voisin et l’A. Doublieri qui ressemble à l'A. Æudest et relie ainsi ce groupe à celui de l'A. reticulata. Il faut en rapprocher L’A. pupæformis, si voisin du Chenopus balanus, les A. multistriata et polygona qui ont deux épines obtuses, et l’A. ènæquistriata qui n’en a qu’une. Cette dernière espèce rapproche ce groupe de ce- lui de l’A. trrfida par sa ressemblance avec l'A. Viquenesli. Il est relié au groupe de l’A. Aamus par l'A. multistriata dont les premiers tours portent de fines côtes longitudina- les. Peut-être convient-il d’en rapprocher l’A. Bononiensis qui paraît être le même que l'A. Glaucus, l'A. Leblaneï, et l'A. Tombecki qui est très-imparfaitement connu. Ces formes (1) Deux variétés d’une même espèce ont reçu en même temps les noms de Viquenesli et de Gousseti. Des échantillons présentant des formes intermédiaires prouvent, qu'il n’y a à qu'une seule espèce. Je supprime le nom de Gousseii pour ne conserver que celui de Fiquenesli qui est celui d'un géologue. TERRAIN JURASSIQUE. 215 ont prospéré depuis l’époque bajocienne jusqu’à l’époque oxfordienne inclusivement,. Le sixième groupe, dont l’A. myurus est le type, a pour carastéristique une spire formée de tours convexes, parfois légèrement carénés, transversalement striés, un long ca- nal presque droit, une aile formée de deux longues digita- tions, une trace d’aile, sur le dernier tour, formée par une grande épine aiguë, et parfois une autre épine obtuse sur le même tour, reste d’une autre aile rudimentaire. Ces ves- tiges d’anciennes ailes rapprochent ce groupe de celui de l'A. hœrens. À ce type il faut rapporter l’A. lœvigata, l'A. acuminata et VA. herinacea, qui ne sont probablement que trois variétés de la même espèce, et l'A. Clio qui, malgré quelques traits de ressemblance, est très-distinct de ces trois formes. Ce groupe a commencé à se produire dès l’époque bajocienne ; il s’est perpétué jusque dans l'étage oxfordien, Le septième groupe n’en diffère presque pas. Il a ses tours presque toujours carénés et deux épines obtuses ou allongées sur le dernier. L’A. hispida en est le type. Je classe dans ce groupe l’A. cornuta, les A. Ogerieni et Mo- reausia qui ne sont peut-être que des variétés de l'A, Ais- pida. Je rapproche de ces fossiles l'A. Mosensis, quoiqu'il n’ait qu'une épine obtuse, placée sur le dernier tour à une pelite distance de l'aile. Il convient de noter les ressem- blances des fossiles composant ce groupe avec le C’henopus Raulineus et le Diempterus Lonqueueanus. Ce type a prospéré dans les mers bathoniennes,coralliennes etkimméridiennes. Le huitième groupe se compose d’espèces plus ou moins voisines les unes des autres, présentant une spire assez courte, et, selon toute vraisemblance, une aile formée de deux digilations. J’y range les A. Aspasia et conoidea qui sont très-voisins l’un de l’autre et n’ont peut-être qu’une 216 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. digitation, les À. obtusata, Athulia et minuta. On peut indi- quer l'A. obtusata pour type de ce groupe qui appartient aux époques callovienne et oxfordienne. Je rapproche de ce type deux espèces bathoniennes, les À. cirrus etrotunda, Alaires à spire très-courte dont les premiers tours sont con- vexes et croissent très-lentement, tandis que les derniers prennent subitement un développement considérable. L’A. retusa dont la troncature est peut-être due à un écrasement doit avoir une place à part. Il en est de même des À. flammifera et striata qui semblent être des intermé- diaires entre les Alaires et les Chenopes. Les Alaria Parizoti et 7rebochorum ne sont probablement que des Spiniger. Ces groupes n’ont pas tous la même valeur et ne peu- vent être placés sur la même ligne. Ainsi le quatrième et le cinquième ne diiférant que par les crénulations de la carène, caractère insignifiant, doivent être réunis. Le sixième et le septième, avec leurs épines indiquant un ra- lentissement dans la croissance, etleur canal presque droit, peuvent être également confondus. Les fossiles du huitième groupe peuvent être répartis entre ceux du second et ceux du cinquième. Il ne reste plus, après ces rapprochements, que cinq groupes ou sous-genres principaux d'Alaria : 1° Les Varicifer (types : A. hærens, A. rhinoceros, A. Mar- . tini, A. hesitans), caractérisés par une spire allongée, par un dernier tour peu embrassant et par de nombreuses varices s’élevant sur la spire à toutes les hauteurs et dispo- sées ordinairement en séries les unes au-dessus des autres. Voisins des Diemptères et des Spiniger. 2 Les Monodactyles (types : A. denticulata? de la pl. 16, fig. 4, 5et de la pl. 17, fig. 42; A. hamus, À. rari- spina, À. Lotharingica, A. gothicea. Goquilles caractérisées par une digitation unique et par un canal peu courbé, dont la TERRAIN JURASSIQUE. 217 longueur, variable selon les espèces, n’est jamais très- grande. Formes qui relient les Adactyles aux Longicaudes et aux Hamicaudes. 3° Les Adactiles (types : À, bellula, A. reticulata), carac- térisés par un canal court et droit, par une faible dilata- tion du bord, par l’absence de digitation et par une taille ordinairement petite. Cette forme est vraisemblablement celle des Alaires primitifs. 4° Les Longicaudes (types : À. myurus, À. lœvigata, À. hispida, À. Moreausia), caractérisés par la faible courbure et la longueur de leur canal, par deux digitations, et par la propension plus ou moins grande, selon les espèces, à for- mer des épines sur leur dernier tour. 5° Les Æamicaudes.(iypes : A. Lorieri, A. tridigitata, A. cochleata), caractérisés par un long canal tordu et re- courbé en forme de crochet ou d’hameçon, par deux digi- tations et par la forme de la digitation antérieure tordue et creusée jusqu’à son extrémité. Presque tous les A/aria peuvent entrer dans l’un de ces cinq groupes. Il est cependant plusieurs espèces intermé - diaires qui relient une subdivision à une autre et quelques formes particulières qui se tiennent en dehors. Ainsi l’A/a- ria pupæformis unit les Longicaudes aux Hamicaudes et les Alaria relusa, flammifera et striata échappent à la classifi- cation qui précède. Caractères spécifiques des Alaria. Toutes les parties de la coquille n'ont pas une égale importance pour la détermination spécifique des Alaires : la forme du canal, sa direction, son mode de creusement, le nombre des digitations, leur forme, leur direction, le nombre des carènes du dernier tour, leur grosseur relative, 218 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, fournissent des caractères qui ne trompent jamais. La pré- sence d’une gibbosité ou d’une pointe sur le côté opposé à l'aile est également très-précieuse pour la détermination des espèces. La présence d’une épine ou d’une gibbosité entre l’aile et le côté columellaire a moins de valeur parce qu’elle n’est pas constante chez tous les individus d’une même espèce. L’allongement de la spire est plus ou moins grand, la convexité des tours plus ou moins forte ; mais jamais la concavité ne remplace la convexité chez les Alaires de même espèce. Les caractères tirés de la forme générale de la spire, de celle des tours, de l’ornementation en tant qu’elle consiste en côtes longitudinales ou en grosses côtes transversales, sont d’une très-grande importance. Il n'en est pas de même du nombre et de l’arrangement des filets spiraux : ils ne sont à peu près constants que chez un très-petit nombre d’espèces. Genre DIEMPTERUS, Piette. ÉTYMOLOGIE — (ds éunrepos, qui a deux ailes). Genre Diemptère. Testä turritä, alatä, caudatà ; spirä mucronis vel alarum antiquarum vestiqüs insigni. Alû antiquà anfractus ultimi alæ recenté oppositä. Canal anteriore recto. Canali poste- riore nullo. Labro dextro nunquam sinu inciso nec ultra pe- nullimum anfractum extenso. Coquille turriculée, fusiforme, fréquemment aplatie, terminée antérieurement par un canal étroit et droit; aile digitée ou semi-palmée, séparée du canal sans être ce- pendant échancrée par aucun sinus, s'appliquant contre TERRAIN JURASSIQUE. 219 l’avant-dernier tour et n’adhérant jamais au reste de la spire. Canal postérieur nul. Spire présentant ordinairement de nombreuses varices ou des traces d’aile qui non-seule- ment peuvent s’aligner sur les deux côtés, comme celles des Spinigers et des Ranelles, mais qui apparaissent en des points intermédiaires plus irréguliers ou plus fréquents que ceux des Tritons et des Murex. Le dernier tour porte toujours, sur le côté opposé à la dernière aile, une autre aile véritable, très-différente des simples gibbosités et des épines rudimentaires qu’on voit sur les Alaires et les Che- nopes. Cette aile complète, indice d’un temps d’arrêt con- sidérable dans la croissance de l’animal, a été le produit de la sécrétion de lanières émises momentanément par le manteau, lanières dont le rôle était fini et qui avaient com- plétement disparu quand la coquille a recommencé à s’ac- croître. Les gibbosités et les bosses épineuses queles Alaria ont sur le côté opposé à l’aile sont aussi le résultat de la sécrétion du bord du manteau qui prenait, au moment où elles se formaient, une expansion inaccoutumée, se plissait ou émettait une pointe ; mais la croissance de la coquille, lorsque celte modification se produisait, n’était pas complé- tement arrêtée ; elle continuait plus lente, et lorsque le bord du manteau se contractait peu à peu pour reprendre son ancienne forme, que son pli disparaissait ou que sa pe- tite lanière s’atrophiait, le pli, en s’effaçant, et la lanière en diminuant, continuaient à sécréter du calcaire qui s’ajou- tait à la coquille et la prolongeait par l'effet de la crois- sance qui déplaçait de plus en plus le bord du manteau et le reportait en avant. Ainsi les gibbosités ou les épines que les Alaires ont, sur le côté opposé à l’aile, sont les in- dices d’une modification du manteau correspondant à un simple ralentissement dans la croissance ou à un temps 220 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. d’arrêt assez court pour que les lanières n’aient pas disparu quand la croissance recommençait., Les ailes anciennes que les Diemptères ont sur le côté columellaire sont les traces d’une modification du manteau correspondant, dans la croissance, à un temps d’arrêt considérable , après lequel l’animal r’a recommencé à grandir que lorsque le manteau eut repris complétement sa forme primitive. Parfois, entre les deux ailes opposées d’un Diempterus, sont les vestiges d’une troisième aile sur le dernier tour. Les varices ou les vestiges d’aile n'apparaissent pas tou- jours sur la spire entière; il y a souvent une partie notable de la coquille qui en est dépourvue. Leur nombre varie aussi chez les individus de la même espèce. Les Diempterus doivent être placés, dans la série zoologi- que, entre les A/uria et les Spiniger dont ils paraissent très- voisins. Ils diffèrent des premiers par leur aile opposée à l'aile terminale et par les varices ou traces d'ailes qu’on voit sur la spire et des seconds par la disposition de ces varices ou traces d’aile quine sont pas toujours alignées sur les deux côtés de la coquille et qui apparaissent assez irré- gulièrement en des points intermédiaires. Peut-être en diffèrent-ils encore par la forme de leur aile définitive, car celle des Spiniger n’est que très-imparfaitement connue. Les Diarthema auxquels j'avais cru d’abord pouvoir réu- nir les coquilles que je groupe maintenant sous le nom de Diemptères, ont comme eux une seconde aile sur le côté opposé à l’aile définitive, mais ils ont aussi un petit sinus qui sépare l’aile du canal. Leur aile est épaisse, très-étroite, à bord peu festonné, non digité. Ces caractères et surtout le sinus m'ont paru tracer une ligne de démarcation suffi- sante, entre les Diarthèmes et les fossiles que j'avais confon- dus avec eux, pour justifier la création du genre Diempterus. TERRAIN JURASSIQUE, 291 Les Alaria du groupe des Varicifer devront peut-être être rangés parmi les Diempterus quand ils seront mieux connus. Je n’ai pas fait cette assimilation : 1° parce que leur spire est très-allongée tandis que les Diemptères sont fusiformes ; 2° parce que leur aile définitive est inconnue et qu’on-ignore s'ils ont une seconde aile sur le côté op- posé; 3° parce que, dans l’ordre et l’arrangement de leurs varices , il y a une régularité qui ne paraît pas se retrouver toujours chez les Diemptères. Diempterus bialatus, Piette. PI. 48, fig. 10-12 et pl. 19 fig. 4. SYNONYMIE. 18 juin 1855. Pterocera bialata (Piette), Observations sur les étages inférieurs du terrain jurassique, etc., Bull. de la Soc. géol. de France, 2 série, Lo XIE, Ppi AA 19 nov. 1855. P. , — _ (Piette), Notice sur les coquilles ailées trouvées dans la Gr. ool. des Ardennes et de l'Aisne. Bul. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. XII, p.99 ; pl. v, fig. 15, 17. mai 4866. Diarthema bialata (Piette), Paléontologie française, Len OUT ASS, LAIT Dis AIT, fig. 10, 12, et pl. xix, fig. 1. Testà turritä, fusiformi; anfractibus 9 in medio carinatis, tenuiler striatis, spinosis ; ultimo duobus alis insigne, quorum una e columell orta, lœvigata videtur ad aperturam et ex aliû parte quinque fert costas, altera pluribus costis conspicua la- bri est productio. Cæteræ notæ desunt. 222 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Coquille turriculée, allongée, fusiforme. Spire formée d'environ neuf tours convexes, carénés vers leurs milieux ; quelques lambeaux de test, restés sur les types qui sont très-dégradés, donnent à penser que le fossile était trans- versalement parcouru par de minces filets. Sur la carène, on aperçoit de petites pointes aiguës de distance en distance, paraissant s’aligner de chaque côté de la coquille, comme celles de Spiniger, et se montrant aussi dans des points in- termédiaires. Le dernier tour qui porte plusieurs côles trans- versales (au moins cinq) a deux ailes : l’une située sur le côté columellaire est lisse sur la face qui regarde l’ouverture, etornée de cinq côtes sur la face externe; l’autre qui s'étend en prolongement du labre est large, grande et palmée; son état de détérioration ne permet pas de compter lenombre de ses nervures. La nervure postérieure de l’aile columellaire s’enroule sur eile-mêème en venant s’appliquer contre la su- ture.Canal inconnu.Test mince. Ouverture étroite, allongée. Dimensions. — Hauteur du fossile sans le canal, 22 mil- limètres ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 40 milli- mètres ; largeur sans les ailes, 7 millimètres ; largeur avec la portion connue des ailes, 18 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce, fort distincte de toutes les autres par sa forme et par la disposition de ses ailes, se rapproche des Spiniger par les pointes de sa spire. LocALITÉ. — Rumigny (Ardennes), dans les calcaires marneux de la grande oolithe correspondant au Corn- brash. Marnière de l’Hopitât. Très-rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 18, fig. 10, fossile de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture; fig. 41, le même vu du côté opposé ; fig. 12, le même vu de côté, l'aile columellaire en raccourci. PI. 19, fig. 4, fossile deux fois grossi, vu de la base. [Re 19 co TERRAIN JURASSIQUE. Diempterus goniatus (Heb, et Eug, Desl. sp.). Pl:26) figst4s 2retipl. 44, figs4;,2: 1860. Rostellaria goniata (Hébert et Eug. Desl.), Mémoire sur les fossiles de Montreuil-Bellay, - Bul. de la Soc. lin. de Norman- he; teVynp-ltupl. vin uifig:5. 1867. Diarthema gonirta (Piette), Paléontologie française, pl. XXVI, UB4 1, 2. Testà fusiformi ; anfractibus 7-8 spinosis, in medio carinatis; ulhimo bicarinato, alæ rudimentum bispinosæ ferente; alà didactyla ; apertur& ovatà ; canali recto? Coquille fusiforme ; spire formant un angle légèrement convexe, composée de 7 ou 8 tours convexes, dont les pre- miers croissent rapidement; tous sont carénés vers leur milieu ; leur carène porte de petits nodules épineux, éloi- gnés les uns des autres, au nombre de 6 ou 8 sur chaque tour, ce qui lui donne un aspect polygonal, Ces nodules paraissent correspondre à des temps d’arrêt dans la crois- sance de la coquille. Sur l’avant-dernier tour, on voit la trace d’une épine qui était évidemment une aile rudimentaire. Le dernier est bicaréné, sa carène postérieure est la plus forte. Une ancienne ouverture marquée par deux épines qui s’alignent avec celle du tour précédent se trouve dis- tante du labre d’une demi-révolution. Tous les tours, à l'exception du dernier, paraissent lisses ; mais l’état de con- servation imparfait de l’unique échantillon qu'on ait de celte espèce ne permet pas d'affirmer qu’ils ne sont pas transversalement striés. Les carènes du dernier tour sont séparées par deux bandes transversales très-effacées, dont une large antérieure et une étroite, postérieure, à peine vi- sible ; de fortes et nombreuses stries d’accroissement, al- 22% PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. lant d’une carène à l’autre, se prolongent jusqu’au canal, et forment, en croisant les carènes et les bandes transver- sales, de petits reliefs ayant la forme de granules. Entre la suture et la carène postérieure, on distingue, en plaçant le fossile sous un jour convenable, de minces filets spi- raux. Tous ces ornements sont très-peu apparents. Aile formée de deux digitations étroites, de coupe triangulaire, dont la direction est inconnue. Ouverture formant un ovale subquadrangulaire. Canal paraissant se diriger dans le prolongement de l’axe. DIMENsIONS. — Longueur du fossile sans canal, 22 milli- mètres; hauteur du dernier tour, 12 millimètres; largeur sans aile, 11 millimètres. LocaLiTÉ. — Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) ; étage callovien. Collection de M. Deslonchamps. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl], 926, fig. 1, Diempterus gomatus, coquille deux fois grossie, vue de la base; fig. 2, la même deux fois grossie, vue de la pointe de la spire. PI, 44, fig. 1, la même de grandeur naturelle vue du côté de l’ou- verture ; fig. 2, dernier tour de la même trois fois grossi. Diempterus Lonqueueanus, Buvignier. PI. 58, fig. 1-4. Testä turritä, fusiformi, transverse costellatä, longitudi- naliter striatd, varicibus tenuissimis, spinis subrectis longisque armatä; anfractibus carinatis ; carènû medianä, subposticà, costellis paulo eminentiori; ultimo anfractu bicarinato, ad carinam posticam gibboso ; aperturà oblongä ; canali recto. Coquille turriculée, fusiforme, allongée, composée d'au moins huit tours de spire. Le type n’en a que cinq parce TERRAIN JURASSIQUE, 295 que la pointe de la spire est brisée. Ces tours (du moins ceux qui sont connus) sont convexes, anguleux un peu en arrière du milieu et couverts de côtes transversales, filifor- mes. Le dernier, qui porte quelques stries d’accroissement, est bicaréné. Ses carènes, en se prolongeant, donnent nais- sance à deux digitations formant entre elles un angle d’en- viron 55°, reliées par un feston, On remarque sur le côté columellaire les traces d’une aile ancienne dont une digita- tion, qui était peut-être unique, est demeuréeintacte sur la carène postérieure d’un des spécimens qui ont servi de type. Cette digitation est très-longue, presque droite et forme avec l’axe de la coquille un angle d’environ 70 degrés; elle est beaucoup moins développée sur certaines coquilles. Un autre vestige d’aile consistant ordinairement en une épine obtuse, très-courte, apparaît à la distance d’un quart de tour entre l’aile ancienne dont je viens de parler et celle de l'adulte. On voit, sur l’avant-dernier tour, une trace d’aile plus ancienne encore, dans le prolongement de la trace d’aile médiane du dernier tour. Le canal parait large, presque droit. Sa pointe est brisée sur tous les échantillons qu’on a recueillis. Des stries d’accroissement ou même de très-minces côtes longitudinales apparaissent entre les deux carènes du dernier tour, près de l’ouverture. Un spécimen paraît porter sur tous les tours des traces d'ouvertures rangées symétriquement sur deux lignes dans le même plan de chaque côté de la spire, Une de ces li- gnes est la continuation de l’ouverture de l'adulte, l’autre est la continuation de l'aile columellaire. Cette disposi- tion, si elle était réelle, rapprocherait ce fossile des Spiniger et des Ranelles. Je ne crois pas devoir le transpor- ter dans ces genre. L’échantillon qui présente ces appa- rences d'ouvertures successives n’est qu'un moule très- Je série, Terr. jur., t, LIT, — GASTÉROPODES. 15 226 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. aplati, et peut-être ces prélendues traces d'ailes ne sont-elles que le résultat de l’écrasement de la coquille. Entre les deux lignes parallèles qui semblent formées par des traces d’anciennes ouvertures, en est une troisième médiane, munie de deux épines sur le dernier tour. Cette troisième rangée d'ouvertures éloigne cette espèce des Spz- niger et la rapproche des Murex. Les filets enroulés sur l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : entre la suture et un gros cordon émoussé formant carène on voit trois minces filets suivis d’un moyen, puis un petit entre deux gros après lesquels viennent un mince, un gros et deux minces. Entre la ca- rène et la suture antérieure sont trois minces filets, puis quatre gros cordons aplatis alternant avec quatre minces filets. Cette disposition est parfois remplacée par celle-ci : sur la partie postérieure du tour, cinq minces filets alter- nant avec cinq gros, puis trois minces séparent la suture de la carène qui est obtuse. Quatre minces filets voisins de la carène, puis quatre gros alternant avec quatre min- ces ornent la partie antérieure du tour. Le dernier tour présente, à partir de la suture, deux moyens filets suivis d’un petit entre deux gros, puis un pe- tit suivi de quatre gros. Vient ensuite la carène postérieure, qui est arrondie. Deux minces filets suivis d’un gros et d’un moyen, puis quatre gros alternant avec quatre pelits, et enfin un large cordonnet suivi d’un très-mince filet la sé- parent de la carène antérieure qui est moins émoussée qu’elle. Base et canal couverts de gros filets alternant avec de petits, trop effacés les unset les autres pour qu’on puisse en indiquer la disposition. Un autre individu présente un arrangement différent des filets de son dernier tour. A partir de la suture, on en voit cinq minces alternant avec TERRAIN JURASSIQUE. 297 cinq gros, puis quatre très-minces précédant la carène pos- térieure. Cinq moyens, suivis de cinq plus gros alternant avec cinq moyens, puis deux moyens s’enroulent entre les deux carènes. Base couverte de filets de moyenne taiile parmi lesquels il en est un beaucoup plus gros que les autres. DIMENSsIONS, — Hauteur du fossile, 28 millimètres ; hau- teur du dernier tour avec le canal, 19 millimètres ; hau- leur de ce tour sans le canal, 12 millim.; largeur du dernier tour sans l’aile ni l’épine opposée à l’aile, 143 mil- lim. ; largeur de la partie connue de l'aile, 8 millim. ; lon- gueur de l’épine restée intacte, 15 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce a de grands traits de res- semblance avec l’Alaria Moreausia. Elle en diffère par l’an- cienne ouverture qu'elle à sur le côté columellaire, par la taille de ses épines relativement très-grandes, et peut-être aussi par la longueur et la forme de son canal. LocariTÉ.—Souilly (Meuse); dans les calcaires marneux supérieurs des calcaires à Astartes. Étage kimméridien. Collection de M. Lonqueue. EXPLICATION DES FIGURES, — P]. 58, fig. 1 : Diempterus Lon- queueanus de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture ; fig. 2, le même deux fois grossi, vu du côté opposé (1); fig. 3 le même de grandeur naturelle, vu de la base; fig. 4, grossissement du test du dernier tour entre les deux carè- nes, près de la partie postérieure de l'ouverture. Résumé, Les Diempterus ont en quelque sorte deux adolescences successives. Après avoir éprouvé dans leur croissance un 1) La trace d'ouverture située sur l'avant-dernier tour a été omise par le dessinateur et l’épine antérieure de l’ancienne ouverture pla- cée sur le côté columellaire est trop grande sur la figure. 228 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. temps d’arrêt considérable, et avoir pris tous les caractères de l'adulte en formant leur aile, ils recommencent à croître d’un demi-tour, puis ils forment une nouvelle aile et deviennent définitivement stationnaires. On ne connaît que trois espèces de Diempterus dans le terrain jurassique : le Diempterus bialatus qui à paru dès l’époque bathonienne, le Diempterus goniatus qui a prospéré dans les mers callo- viennes et le Diempterus Lonqueueanus qui a vécu dans les mers kimméridiennes. Toutes trois paraissent spéciales aux étages que je viens de signaler. Les Diemptères comme les Spinigers sont plutôt des sous-genres, c’est-à-dire des divisions du genre Alaire que des genres proprement dits, Genus CHENOPUS, Philippi, 1836. ÉTYMOLOGIE. — Xä#v oie; où, pied. Genre Ansérine ou Chénope. SYNONYMIE, — Aporrhais, Aldrovande (1). Type: Chenopus pes pelecani et C. occidentalis. Testa turritä, elongatä, fusiformi, antice canaliculatà. Colu- mellà callosä ; labro dextro dilatato, simplice vel palmato vel digitato, antice sinuoso. Coquille turriculée, fusiforme, terminée antérieurement par un canal. Bord libre épais, dilaté en une aile simple, palmée ou digitée, à la partie antérieure de laquelle est un sinus destiné à laisser passer la tête de l’animal. Un second sinus apparaît quelquefois à la partie postérieure de l'aile : (1) Aporrhais (Aristote) veut dire coquille en goulot. Ce mot tire son étymologie de &roppcw, s’écouler. TERRAIN JURASSIQUE. 299 il sert de passage à l’extrémité du pied. Ces sinus sont plutôt de légers plissements du bord que des échancrures. C’est presque un abus de leur donner le même nom qu’à la lacune des Ptérocères. Columelle recouverte d’une légère callosité qui s’étend parfois assez loin sur la spire. Canal postérieur nul ou sans grande importance. Les ornements sont des côtes et des filets spiraux, que croisent fréquem- ment des côtes longitudinales. Animal spiral, à mufle court et large, tronqué oblique- ment en avant. La bouche s’allonge en forme de fente sur toute la longueur de la troncature. Deux tentacules allongés, minces et pointus portent vers leur base un pédicule très- court sur lequel se trouve l’œil. Pied ovalaire, tronqué en avant, pointu en arrière, portant vers son extrémité un pe- tit opercule corné, lamellaire, unguiforme. L’organe de la génération mâle est cylindracé; il est placé sur le côté droit, très en arrière du tentacule, Plume branchiale unique, longue; ruban lingual linéaire. Dents en une seule série, erochues, denticulées ; uneini 3 ; le premier transverse, le deuxième et le troisième en griffes. Manteau simple ou lobé selon les espèces. M. Forbes pensait que les Chenopus étaient herbivores, Deshayes, ayant constamment trouvé ces animaux sur des végétaux, avait cru également qu'ils s’en nourrissaient. Aussi plusieurs auteurs ont placé ce genre dans les Céri- thiadés. Ils se sont trompés : les Chénopes sont carnivores, Leur dentition est tout à fait semblable à celle des Strombes et des Carinaires. On connaît 4 espèces vivantes de Chenopus + elles habi- tent les côtes du Labrador, de la Norwége, de l’Angleterre, de la Méditerranée et de l'Afrique occidentale. Les espèces fossiles sont très-nombreuses dans les élages jurassiques. 230 : PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Linné a compris les Chenopus dans son genre Strombe, sans les distinguer des véritables Strombidés. Lamarck les a confondus avec les Rostellaires. Ce fat seulement lorsqu'on eut étudié les formes de l’animal qu’on s’a- perçut qu’il était très-différent de celui des Strombidés. Son pied est propre à la reptation, tandis que les Ptérocères et les Rostellaires sont organisés pour sauter. Delchiage fut le premier qui figura l'animal du Chenopus pes pelecani. Philippi proposa de détacher du genre Rostellaire le groupe de coquilles auquel il se rapporte, et d’en faire un genre particulier pour lequel il proposa le nom de Che- nopus. Deshayes, ayant eu occasion d’observer ces ani- maux vivants, admit ce démembrement du genre Rostel- laire. Déjà, avantles travaux de Philippi, le nom d’Aporrhais avait été proposé par Aldrovande pour des coquilles ren- trant dans ce genre. Malgré la priorité incontestable du nom d’Aporrhais sur celui de Chenopus, c’est ce dernier que j'ai cru devoir adopter, parce que c’est Philippi qui, le premier, a défini et limité le genre. Aldrovande n’en avait pas indiqué les caractères. Il me semble que la coquille des C'henopus suffit pour les faire distinguer des autres Alaires. Leur canal n’est jamais taillé en bec comme celui des Rostellaires. Le sinus anté- rieur échancre à peine le bord droit. Le sinus postérieur manque chez les Rostellaires, qui n’ont qu’un canallong et profond contre la spire. L’aile des Chenopus peut être beaucoup plus découpée que celle des Rostellaires, et leurs tours de spire sont ordinairement anguleux. Les Ptérocères avec leurs deux sinus profonds, leur forme conique, les nombreuses digitations de leur aile appliquée contre la spire, ont un aspect très-différent de celui des Cheno- pus. Ceux-ci s’éloignent des Alaires par leur sinus, et le TERRAIN JURASSIQUE, 231 canal postérieur peu développé qu’ils ont quelquefois. On a proposé, pour les espèces d’Ansérines à digitations, un genre Pelecanus. Mais il y a des espèces digitées (le Chenopus balanus par exemple) qui par leur forme générale, leur canal droit et court, par l’absence de canal postérieur et par la vaste lacune qui sépare de la spire la partie pos- térieure de leur aile, sont bien plus voisines du Chenopus occidentalis que du Chenopus pes pelecani. Je rejette donc le genre Pelecanus. J'indiquerai plus loin des coupes qui me paraissent plus naturelles que celle-ci. M. Gill a cru pouvoir créer un genre Ceratosiphon pour les coquilles voisines de celle que d’Orbigny a décrite sous le nom de Pterocera Moreausiana, dans la Paléontologie française, terrain crétacé, pl. 211, fig. 1; et sans avoir ja- mais vu ces coquilles, comme il l’avoue lui-même, ne les jugeant que par les figures souvent imparfaites qui en ont été données, il a proposé de les détacher du genre Ptéro- cère et de les classer dans la famille des Aporrhaidés (Voyez American journal of conchology, vol. V, part. 111, p. 19 et 20). Il est incontestable que M. Gill à raison, et si bien raison que les Ceratosiphon ne sont pas autre chose que de véritables Chenopus. En vain il conteste l'existence de leur sinus, qu’il a vu cependant sur les figures de d’Or- bigny, mais qu'il ne veut pas admettre parce qu’il se trouve à l’extrémité d’une des côtes transversales du der- nier tour. Ce sinus n’en existe pas moins, et il esl très-as- similable à celui des Chenopus, caril coïncide avec un relève- ment du test. Les Céralosiphons ne constituent donc pas un genre. Ils forment simplement un sous-genre. Les Chenopus jurassiques se rapportent à quatre types divers. De là quatre groupes de coquilles que je distingue- rai par des noms différents : 232 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Sub-genus Monocuphus. Sous-genre Monosiphon. ÉTYMOLOGIE. Mévos xuyés, un seul canal. Type. — Monocuphus camelus, pl. x, fig. 1-3; M. pagodus, pl. xx, fig. 8, 9. Testa ovata, fusiformis; apertura elongata, canaliculata. Canalis anterior brevis, fere rectus; canalis posterior nullus vel brevissimus ; labrum sinistrum vix callosum. Labrum dezx- trum alatum, antice sinuosum. Ala primis anfractibus nunquam contiqua. Digitatio posterior nunquam ad spiram appressa. Coquille turriculée, ovale, fusiforme. Ouverture allon- gée, terminée antérieurement par un canal court, étroit, presque droit. Bord columellaire recouvert d’une légère callosité. Bord libre dilaté en une aile palmée, à bords or- dinairement festonnés, qui ne s’altache à la spire que par les deux ou trois derniers tours. A sa partie antérieure est un sinus peu profond, pouvant s’eneroûter par l'effet de l’âge. À sa partie poslérieure s’en trouye quelquefois un autre qui n’est pas plus marqué. A l’endroit où sont les sinus, le bord de l'aile est légèrement bossué; mais, le plus souvent, il ne parait pas échancré. Les nervures ou digitations ne s’appuient jamais contre la spire. Celle qui forme l’angie postérieur de l’aile est ordinairement plus grande et plus creusée que les autres. Canal postérieur nul ou presque nul. Quelques espèces sont remarquables par des gibbosilés ou épines qui correspondent à des mo- ments pendant lesquels la croissance s’est ralentie. Les ornements consistent en côtes et en filets spiraux, en cûles longitudinales et en nodules. Les Monocuphus, confondus par MM. Morris el Lycelt TÉRRAIN JURASSIQUE. 233 avec les A/aria, ont été placés par d’Orbigny, avec ces der- niers, parmi les Ptérocères. Pictet les a distingués des A/a- ria dépourvus de sinus, mais tandis qu’il classait ceux-ci dans le genre Rostellaire, il a laissé les HMonocuphus avecles Ptérocères. Séparés des Alaires par leur sinus, par leur ca- nal court et droit, par la forme peu allongée de leur spire, par leur aile peu découpée, ils ne sont pas moins distincts des Ptérocères dont ils n’ont niles deux sinus profonds à la partie antérieure de la coquille, ni le canal long et re- courbé, ni la digitation postérieure appuyée contre la spire. Ils diffèrent des autres Chenopus par leur canal maigre et droit et par leur aile palmée et détachée de la partie posté- rieure de la spire. Leurs coquilles sont généralement assez minces. Le Chenopus occidentales est un Monocuphus à bord non festonné et à canal large, mais très-court. Chenopus (Monocuphus) camelus, Pielte. PI. 10, fig. 1-3, et pl. 12, fig. 10. SYNONYMIE, 1855. Pteroceracamelus. Piette, Bulletin de la Société géologique de France, 2° série, t. XIII, p. 98, plasryutie. 145, 47, Testé fusiformi, ventricosé ; anfractibus conve:ris ; quinque primis lœvigatis ; penultimo carinato ; ultimo gibboso, quin- que costas conspicuas inter quas sunt aliæ minimæ ferente, Labri expansione palmatä. Canali recto, brevique. Coquille fusiforme, ventrue; spire convexe, composée de sept tours convexes. Les cinq premiers sont entièrement lisses ; le sixième a une carène, ou plutôt une sorte de rampe vers le milieu. Le dernier est parcouru transversale- ment par cinq côtes assez grosses entre lesquelles on en voit de plus petites. Sur certains individus, trois de ces 234 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. côtes sont seules bien accentuées; elles se prolongent jus- qu'aux extrémités de l’aile dont elles forment les nervures. L’aile détachée à la fois du canal et de la spire ne s’appli- que que sur les deux derniers tours; elle décrit différents festons ; on y remarque surtout deux pointes où viennent aboutir deux nervures : la première remonte vers le som- met de la spire; la seconde va en sens opposé. Indépen- damment de ces deux pointes, il y en a d’autres très-petites où viennent aboutir les autres côtes. De nombreuses costules filiformes courent sur l’aile parallèlement aux côtes. Canal presque droit, se prolongeant un peu au delà de laile. Ouverture subquadrangulaire. Pas de canal postérieur. Columelle très-légèrement encroûtée. Sur le dernier tour, du côté opposé à l'aile, la coquille se renfle en une énorme gibbosité, sur laquelle les côtes sont plus accentuées qu’ail- leurs. Sinus peu profond. DIMENSIONS. — Hauteur de la coquille, 30 millimètres, y compris le canal. Hauteur du dernier tour avec le canal, 20 millimètres. Largeur du dernier tour, 14 millimètres. Largeur de la coquille, aile comprise, 26 millimètres. OBSERVATIONS. — Celle espèce est fort distincte de tou- tes les autres par sa gibbosité. Dans les figures 1 et 9, pl. 10, le canal est trop arqué. LOCALITÉS. — Rumigny (Ardennes), dans les calcaires marneux. Le bois d'Éparey (Aisne), dansles calcaires blancs. Étage bathonien. — Assez nombreux. Collection de l’École des mines. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 10, fig. 4, coquille de grandeur naturelle vue du côté du dos; fig. 2, la même vue du côté de l'ouverture ; fig. 3, la même vue de la base. PI. 12, fig. 10 : fragment de cette espèce ayant une forte gibbosité, TERRAIN JURASSIQUE. 235 Chenopus (Monocuphus) atractoïdes, Eud. Desl. sp. PI. 11, fig. 1-6 et pl. 16, fig. 15. SYNONYMIE. 1843. Pterocera atractoides. Eudes Deslongchamps, Mémoires de la Société linnéenne de Nor- mandie, t. NII, p. 166, pl. 1x, fig:47,19% 1843. — — Deshayes, in Lamarck, Animaux sans vertèbres, 2e édition, t. IX, p. 681. 1847. — _ D'Orbigny, Prodrome de paléonto- logie stratigraphique, t. FL, p. 302, 1852. Alaria atractoides. Morris et Lycett, A Monography of the mollusca from the great oolite, chiefly from Minchinhampton, part. I, p. 19, pl. in, fig. 7et7 a, « Testä fusiformi, transversim striatä, striis alternis altio- ribus ; anfractibus bicarinatis (carinä superiore majore), longitudinaliter plicato-nodosis ; plheis remotiusculis ; nodis quadratis, acutis; ultimo anfractu subgibbo; caudâ longa, incurvä. » (Deslongchamps.) Al expansä in digitis tri- gonis quatervis vel quinque; digito superiore majori. (Morris et Lycett.) Coquille fusiforme transversalement striée, composée de tours convexes, croissant régulièrement, pourvus de deux carènes dont l’antérieure est moins saillante que l'au- tre, ornés de plis longitudinaux, écartés, qui forment sur les carènes des nœuds tétragones aigus. Les stries qui lra- versent les tours sont alternativement grosses et pelites. Deslongchamps dit que le canal est long et recourbé. Ses types qu’il a bien voulu nous communiquer n’indiquent pas un Canal aussi long ni aussi recourbé que celui qui est 236 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. représenté dans la figure 7, pl. 9, du tome VII des Mémoires de la Société linnéenne de Normandie. La longueur que MM. Morris et Lycett luiont donnée, pl. 3, f.7, dans leur Mo- nographie des mollusques de Minchinhampton, nous pa- rail plus en rapport avec les moules intérieurs que nous avons sous les yeux. Ce canal est réellement peu courbé. Aile palmée, couverte de fines siries, ayant, suivant MM. Morris et Lycett, quatre ou cinq digitations, parmi lesquelles la digitalion postérieure est celle qui atteint les plus grandes dimensions. Les moules intérieurs qui nous ont été communiqués laissent soupçonner deux si- nus, l’un peu profond est à la partie antérieure du der- nier tour, l’autre très-large et très-important est à sa par- tie postérieure. Malgré la ressemblance des ornements, il ne nous paraît pas certain que le fossile figuré par MM. Morris et Lycett soit de la même espèce que celui décrit par M. Deslongchamps. Il est de plus petite taille, et nous ne voyons pas qu’il présente un sinus postérieur aussi dé- veloppé. Les moules intérieurs laissent voir la trace des nodosités de la coquille. Une de ces nodosités, sur le der- nier tour à une pelite distance de l’aile, est proéminente, et forme probablement sur le test un renflement épineux. DIMENSIONS. — Longueur de la coquille sans canal, 42 millimètres. Longueur du dernier tour, 28 millimètres; lar- geur du dernier tour, 25 millimètres. Largeur de notre fragment d’aile, 20 millimètres. OBSERVATIONS. — Outre la figure des types que j’ai eus entre les mains, j’ai cru devoir donner deux autres figures, pour compléter le fossile, l’une d’après Eud. Deslongehamps qui donne le canal, une d’après Morris et Lycett qui donne l'aile. Cette espèce est très-distincte de toutes les autres par ses ornements. TERRAIN JURASSIQUE. 237 LOCALITÉS. — Ranville, en Normandie, dans la caillasse. — Minchinhamption (Angleterre), dans la grande oolithe. — Étage bathonien, — Rare. — Collections de M. Eudes Deslongchamps et de M. Tesson. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 16, fig. 15, coquille de grandeur naturelle vue du côté opposé à l'ouverture (figure faite d’après le dessin de M. Eud. Deslongchamps). PI. 11, fig. 4, moule intérieur de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture ; fig. 2, le même vu du côté de lou- verture; fig. 3, le même vu de la bâse; fig. 4, fossile de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture (des- siné d’après une empreinte); fig. 5, fragment d’aile degran- deur naturelle dessiné d’après une empreinte; fig. 6, co- quille de grandeur naturelle vue du côté opposé à l’ouver- ture. (Copie d’une figure de Morris et Lycett.) Chenopus (Monocuphus) balanus, Eud. Desl. sp. PI. 43, fig. 9-13; pl. 15, fig. 1-3 et pl. 17, fig. 4-6. SYNONYMIE. 1843, Pterocerabalanus. Kudes PDeslongchamps, Mém. de la Soc. linn. de Normandie, t. VII, pe 109 plu He: 12713; 1847, — — D’Orbigny, Prodr. de pal. strat. univ. t..[,p. 302, Testä elliptica, fusiformi ; anfractibus paucis ; pr'imis lœvi- gatis ; aliis transversim striatis, medio carinatis ; ullimo bicari- nato; carinà posleriore may ori, bis gibbosä ; aperturä ovat ; columellà subcallosä ; al& signi formam habente, in duo diqi- tos desinente recurvos. Sinu lato, sed non profundo. Canalire- curvo, brevr ? Coquille ovale, fusiforme, composée d’un petit nombre de tours convexes (les premiers manquent aux types) ; ils 238 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. sont probablement lisses ; les autres sont fortement caré- nés vers leur milieu et couverts de minces filets enroulés transversalement, Le dernier a deux carènes qui, en se prolongeant, deviennent les nervures d’une aile en forme de banderole dont les deux pointes se recourbent vers la naissance de la spire. Deux légers renflements apparaissent sur les carènes de ce tour et affectent surtout la carène postérieure, qui est la plus saillante : l’un est silué sur le côté columellaire, l’autre en un point intermédiaire entre ce premier renflement et l’aile. Sinus large, mais peu pro- fond. Ouverture subovale. Légère callosité sur la colu- melle. Canal inconnu. Un dessin de M. Deslongchamps donne à penser qu'il est court, large, et recourbé en ar- rière. Mais cet auteur, dans la description qu’il donne de celte espèce, mentionne que les individus qui lui ont servi à l’établir avaient le canal brisé. La spire vue de la pointe a une apparence presque polygonale. . Deux des spécimens que M. Deslongchamps m'a confiés ont tous leurs tours carénés. Trois gros filets séparés par de plus minces réunis ordinairement trois par trois s’enrou- lent transversalement sur la partie antérieure de l’avant- dernier tour. Cinq ou six moyens filets alternant avec au- tant de très-fins s’enroulent sur sa parlie postérieure. Le dernier tour a le test en trop mauvais état pour qu’on puisse exactement compter les côtes filiformes transversales dont il est couvert. VARIÉTÉ. — Je rapporte à celte espèce un fossile que m'a communiqué M. Deslongchamps, représenté pl. 15, fig. 4,2 et pl. 17, fig. 6. Cette variété, qui provient de la caïllasse de Ranville est beaucoup plus globuleuse que le type, et ses deux derniers tours seuls sont carénés. Les filets qui s’enroulent transversalement sur son ayant-der- TERRAIN JURASSIQUE, 239 nier tour sont disposés comme ceux du type. Son dernier tour a six moyens filets enroulés entre la suture et la ca- rène postérieure. Entre les deux carènes, il en a quatre gros, séparés les uns des autres par des groupes de filets très-ténus, réunis trois à trois. Sa base est sillonnée par une alternance de gros filets et de linéaments très-minces en groupes de trois ou de quatre. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, sans le canal et sans l’extrémité de la spire, 27 millim.; hauteur du dernier tour, sans le canal, 11 millim.; largeur de ce tour sans l'aile, 41 millim.; hauteur de l'aile à sa naissance, 16 millim.; hauteur de l'aile au point où elle se bifurque, 47 millim.; longueur de la digitation antérieure au delà de l'aile, 7 millim. ; largeur du sinus, 7 millim. et demi. OBSERVATIONS. — Voisine de l’Alaria pupæformis par la forme de la spire, cette espèce en diffère par la présence d’un sinus, par la direction de sa digitation antérieure, et par l’ampleur de son aile qui s'étend entre les deux digita- tions. LocaLiTÉs. — Ranville, Normandie, dans la caillasse ; le Wast, Boulonais, dans une couche ferrugineuse du corn- brash. Étage bathonien. Collections de M. Tesson et de M. Deslongchamps. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 13, fig. 9, C’henopus ba- lanus, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouver- ture; fig. 10, le même, vu du côté de l’ouverture ; fig. 41, avant-dernier tour trois fois grossi d’un autre individu de la même espèce; fig. 12, même individu de grandeur na- turelle, vu du côté de l'ouverture ; fig. 43, le même, vu du côté opposé. PI, 45, fig. 1, variété globuleuse, de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 2, avant- dernier lour de la même, deux fois grossi; fig. 3, coquille 240 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture, d’après un dessin d’'Eudes Deslongchamps. PI. 17, fig. 4, spécimen de grandeur naturelle, vu de la base (représenté sous d’au- tres aspects, pl. 13, fig. 11-13); fig. 5, spécimen de grandeur naturelle, vu de la base (représenté sous d’autres aspects, pl. 13, fig. 9-10); fig. 6, variété globuleuse, de grandeur naturelle, vue de la base. Chenopus (Monocuphus) pagodus (M. et L. sp.). PI. 48, fig. 5-7 et pl. 19, fig. 7-9. SYNONYMIE. 1850. Alaria pagoda. Morris et Lycett, A monography of the mollusca from the great oolite, chiefty from Minchinhampton, p.18, pl. 11, fig. 6 et pl. xun, fig. 4. 1855. Pterocera Bervillei. Piette, Note sur les coquilles ailées trouvées dans la grande oolithe des Ardennes. (Bull. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. XIII, p. 93, pl. 11, fig. 16, 18). DIAGNOSE.— Test@ turritä, fusiformi ; anfractibus nume- rosts, transverse striatis, in medio carinatis ; ultimo bicarinato, multangulo. Alû magnä, expansä, in digitos duobus productà ; digitis parvis. Caudà brevissima. Coquille turriculée, fusiforme. Spire formant un angle concave, composée de tours nombreux, fortement carénés vers leur milieu, couverts de minces filets qui s’enroulent transversalement. Dernier tour bicaréné. Sa carène posté- rieure vue de la base est polygonale. Cette disposilion est due à de nombreux temps d'arrêt ou ralentissements dans la croissance, marquant autant de changements de direction. Quand ses angles sont voisins les uns des autres, elle paraît grossièrement crénelée. Cet aspect a fait dire à MM. Morris TERRAIN JURASSIQUE, 241 et Lycett que celle du dernier tour est tuberculeuse, et celle des autres est crénelée. Aucun des échantillons, que j'ai eus entre les mains, n’avait de crénelure sur la carène des tours autres que le dernier. Cela n’infirme pas les obser- vations faites par ces auteurs sur les spécimens qui leur ont servi de type. Cependant les figures qu’ils donnent ne présentent aucune crénelure sur l’avant-dernier tour. Aile palmée, ayant deux nervures qui sont le prolongement des carènes, séparée du canal par un sinus peu accentué. Le canal, selon ces auteurs, est très-court, Sur un des individus que j'ai étudiés, j'ai remarqué que les filets de Pavant-dernier tour étaient au nombre de qua- tre gros alternant avec cinq très-minces sur la partie anté- rieure, et de deux minces suivis de quatre moyens alter- nant avec quatre forts tenus sur la partie postérieure. La carène est également striée dans le sens de l’enroulement. Parfois le diamètre des minces filets-augmente en volume et leségale aux gros; d’autres foisils disparaissent presque com- plétement. Enfin le type de MM. Morris et Lycett avait la suture encadrée entre deux gros filets. La coquille que j’ai décrite en 1855 sous le nom de Péerocera turrita n’est peut- être qu’une variété très-jeune et très-allongée du CAenopus pagodus. DIMENSIONS. — Hauteur du type de MM. Morris et Lycelt, 22 millim. Hauteur du dernier tour, 40 millim. Largeur sans l'aile; 9 millim. ; largeur avec l'aile, 16 millim. Hau- teur du fragment que j'ai décrit en 1855 sous le nom de Pterocera Bervillei, 12 millim. Hauteur du dernier tour, 6 millim. Largeur, 9 millim. OBSERVATIONS. — Cette espèce, par la forme et l'orne- mentalion de sa spire, se rapproche de l’A/aria polygona. Mais sog dernier tour seul est polygonal, tandis que ce dre série, Ter, jJur,, t. III, — GASTÉROPODES, 16 242 PALÉONTOLOCIE FRANÇAISE, sont les autres tours qui, chez l’Alariu polygona, présentent des angles nombreux et réguliers. Locaziré. — Rumigny, route de la Cour des prés, dans les calcaires à MNerinea patella. Eastcombs (Angleterre). Grande oolithe. Collection de l’école des Mines. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 18, fig. 5. Fossile de Ru- migny vu du côté de l’ouverture et deux fois grossi; c'était le type du Pterocera Bervillei ; fig. 6, grossissement de l’avant-dernier tour du même fossile; fig. 7, autre échan- tillon provenant de Rumigny, trois fois grossi, vu du côté opposé à l'ouverture. PI. 19, fig. 7, échantillon de Ru- migny (le même qui est représenté pl. 18, fig. 5 et 6) de grandeur ps vu dela base; fig. 8, type de MM. Morris et Lycet; fig. 9, autre spécimen d’Angleterre deux fois grossi. Chenopus (Monocuphus) Vespa, Eud. Desl. sp. PL.45, fig. 6-8 et pl. 9268.14: SYNONYMIE. 1843. Pterocera Vespa (Eudes Deslongchamps), Mémoires de la Soc. lin. de Normandie, t. VII, p. 167, pl. 1x, fig. 10 et 11. 1847. — — (D'Orbigny), Prodrome de Pal. str. univ., t. I, p. 302. Testa elliptica, fusiformi, spiraliter costulata ; anfractibus convexis, carinato-nodosis; ultimo carinam absque nodis, at vero duo gèbbos (majore prope alam suprà, minore propè labrum sinistrum) gerente; ala crassa, palmata, lata, subre- mota, digitulis aut potius dentibus quinque vel sex inæqualibus ornata; canali brevi. Coquille puppoïde, fusiforme, formée de 7 ou 8 tours dont les deux premiers sont simplement convexes el les TERRAIN JURASSIQUE. 243 autres carénés en leur milieu. De petites côtes longitudi- nales, assez larges, assez écartées, croisent de mincès et nombreux filets spiraux, et deviennent noduleuses sur les carènes, Le dernier tour est caréné postérieurement; en avant de sa carène sont cinq ou six grosses côtes transver- sales entre lesquelles courent de minces filets spiraux. La carène et les côtes sont lisses ou très-finement granuleuses, mais ne sont pas croisées par des côtes longitudinales. Une élégante gibbosité relève presque en épines les côtes trans- versales, sur le côté columellaire. Près de l’aile, sur le côté opposé à l’ouverture, est une autre gibbosité plus grosse, mais oblongue longitudinalement et ne présentant pas une brusque saillie. Aile palmée, assez grande, très-épaisse, séparée de la spire par une large échancrure et du canal par une sinuosité bien apparente. Les grosses côtes du dernier tour et les minces filets spiraux l’ornent en se pro. longeant sur elle et donnent naissance à cinq ou six dente- lures courtes, inégales en longueur et inégalement dis- tantes entre elles. La dentelure postérieure, beaucoup plus longue que les autres, est le prolongement de la carène. Elle se recourbe en prenant son centre de courbure vers la pointe de la spire. Canal court et droit, Dimensions. — Hauteur, 26 millimètres ; hauteur du der- nier tour, avec le canal, 16 millimètres; hauteur de l’ou- verture, 48 millimètres; largeur du dernier tour sans l'aile, 12 millimètres; largeur avec l'aile, 23 millimètres. OBSERVATIONS. — Eudes Deslongchamps à caractérisé ce Monocuphus, par les deux gibbosités de son dernier tour. Plusieurs espèces qui ont avec lui les plus grands rapports en ont une sur le côté columellaire, mais n’ont pas celle qui est conliguë à l'aile, Tels sont le Mon. Bouchard et le Mon. Sauvagei. Elles diffèrent encore du Mon, vespa par le 244 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nombre des dentelures de leur aile. Le Mon. Ariadne a aussi deux gibbosités ou épines obtuses sur le dernier tour, mais leur forme et leur position ne sont pas les mêmes que celles des gibbosités de notre espèce. Enfin, le Mon. costellatus, dont le dernier tour a une gibbosité, est égale- ment très-voisin du Chenopus vespa ; il est plus gros que lui; il a unespire moins longue, et il présente en outre zuelques légères différences d’ornementation, Quoi qu'il en soit, ces cinq espèces appartiennent à un même type qui s’est manifesté par de nombreuses coquilles dans les mers jurassiques depuis l’âge du }'ullers earth jusqu'à celui de Oxford clay supérieur. LOCALITÉ. — Ranville, dans la caillasse de la grande oolthe. Collection Deslongchamps. EXPLICATION DES FIGURES.— P1.15,fig.6, Monocuphus vespa, type de Deslonschamps, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture; fig. 7, avant-dernier tour du même, quatre fois gross ; fig. 8, même espèce, grossie deux fois et demie, vue du côté opposé à l'ouverture. — AMota. La gibbosité voisine de l’aile, située àla place où l’on voit un éclat du test, n’est pas assez accusée sur cette figure. Elle est beau- coup plus saillante sur l'original. L'artiste qui a fait la figure a volontairement atténué cette gibbosité, pensant qu’elle n’était qu’une déformation du test due à la pression du sol pendant la fossilisation. Mais cette manière de voir est très-contestable. PI. 92, fig. 1, même fossile, d’après la fizsure de M. Deslongchamps. TERRAIN JURASSIQUE. 245 Chenopus (Monocuphus) Bouchardi, S. er R. ER 96; 4e. 1, 2. SYNONYMIE. 1868. Cheñopus Bouchardi (Sauvage et Rigaux\, Description de quelques espèces nouvelles de l’é- tage bathonien du bas Boulonuis, pdph rie. 3,4 Testa turrita, fusiformi; spira conica ; anfractibus 7-8 convezis, carinatis, sptraliter costulatis, longitudinaliter cos- tatis ; costis nodosis ; ultimo bicarinato, sptraliter costato ; ca- rinis non costatis, sed prope columellam gibbosis. Labro ex- panso, palmato, incrassato, digitulis quatuor notato ; costellis transversis inæqualibus, prominutis. Canali vix curvo. A per- tura angustata. Coquille turriculée, fusiforme. Spire formée de 7 ou 8 tours convexes, carénés, couverts de minces filets spiraux que croisent des côtes longitudinales subépineuses. Les deux premiers sont lisses et n’ont pas de carène ; le dernier, en a deux; il a en outre deux grosses côtes qui leur sont parallèles et de nombreux filets spiraux, Sur le côté colu- mellaire est une gibbosité longitudinale qui rend les deux carènes ou côtes postérieures subépineuses aux points où elles la traversent. Aile épaisse, palmée, séparée posté- rieurement de la spire par une large sinuosité, présentant sur son bord quatre dentelures qui sont la continuation des grosses côtes ou carènes du dernier tour. La dentelure postérieure est beaucoup plus longue que les autres; elle prend son centre de courbure du côté de la pointe de la spire. Ouverture étroite, à bords presque parallèles, Si- nuosité antérieure large et bien apparente. Le canal parail 246 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. avoir grandi en deux fois, ce qui indique une coquille d’a- nimal déjà vieux. Il est court et à peine recourbé. DIMENSIONS. — Hauteur de la coquille avec le canal, 95 millim. ; hauteur sans le canal, 21 millim.; hauteur du dernier tour, 43 millim. ; largeur avec l’aile, 20 millim. ; largeur sans l’aile, 411 millim. OBSERVATIONS. — MM. Sauvage et Rigaux font observer que cette espèce diffère de celle que j'ai nommée Wonocu- phus Sauvagei par l’échancrure profonde qui sépare le canal de l’aile ; mais il est probable que cette échancrure devient de plus en plus profonde quand l’animal vieillit, surtout lorsqu'il prolonge son canal comme l’a fait le type du WMo- nocuphus Bouchardi. I me paraît donc très-possible que le Mon. Sauvageine soit que l’adulte encorejjeune d’une espèce unique dont le Mon. Bouchardi serait un vieil individu ayant le canal un peu déformé par l’âge. Ce canal est en effet plus long et plus arqué que celui du Mon. Sauvagei. L’es- pèce que je viens de décrire ressemble beaucoup au Won. vespa. Elle en diffère par l’absence de gibbosité près de l'aile et par le nombre des dentelures de l’aile. LOCALITÉS, — Les Pichottes, Belles (Boulonais), dans l'étage bathonien. Collection de M. Rigaux. "EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 86, fig. 1, Monocuphus Bouchardi, type grossi de MM. Sauvage et Rigaux, vu du côLé de l'ouverture ; fig. 2, le même de grandeur naturelle vu da côté opposé. Nota : l’échancrure est mal représentée dans la figure 2, et la digitation postérieure y est trop droite. TERRAIN JURASSIQUE. 247 Chenopus (Monocuphus) Sauvagei, Piette. PI. 15, fig. 4, 5 ; pl. 26, fig. 5, 6; pl. 28, fig. 1-5; pl. 56, fig. 4, 5. SYNONYMIE. 1855. Pterocera Vespa (Piette), Notice sur les coquilles ailées de la grande oolithe. Bull. de La Soc. géol. de France, t. XIII, 2° série, p. 98, DATE AR 1e Testa turrita, fusiformi, elliptica, transversim costellata. Anfractibus "1-8 carinato nodosts ; ultimo gibboso, quatuor vel quinque costas transversim gerente. Canali recto, brevi. Labro crasso, lato, subremoto, digitulis vel potius denti- bus inæqualibus quatuor vel quinque ornato. Apertura angus- tata. Coquille turriculée, puppoïde, fusiforme, couverte de minces filets spiraux. Tours convexes: les deux premiers sont lisses ; les cinq suivants sont carénés vers leurs milieux et couverts de côtes longitudinales qui deviennent nodu- leuses sur la carène, Le dernier est caréné postérieurement ; sa carène et trois ou quatre grosses côtes qui la précèdent sont parfois granuleuses. Une gibbosité longitudinale s’élève sur le côté columellaire. Les grosses côtes, enla traversant, tendent à devenir épineuses. Canal court et droit. Ouver- ture étroite, allongée. Léger encroûtement columellaire. Aile épaisse, palmée, denticulée sur les bords, couverte de filets qui sont le prolongement de ceux du dernier tour et de côtes transversales qui déterminent sur le bord de l’aile, quatre ou cinq dentelures ou € &itations. La digitation postérieure, beaucoup plus forte plus longue que les 218 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. autres, est séparée de la spire par une large échancrure. Du côté de l’ouverture, l’aile est lisse ; elle présente à sa partie postérieure une large dépression correspondant à l’échan- erure dont je viens de parler et destinée à laisser passer le pied de l'animal. En avant et à une petite distance du canal se trouve un sinus large et peu profond. L’arrangement des filets qui s’enroulent sur la coquille est variable selon qu’ils se dédoublent ou se réunissent. Voici l’ordre dans lequel ils se présentent sur un fossile du fullers earth de Belle : sur la partie postérieure de l’avant- dernier tour, quatre minces filets alternent avec trois gros. Un gros filet forme la saillie de la carène. Sur la partie antérieure du tour, on remarque deux minces filets alter- nant avec deux moyens, puis un très-gros contre lequel viennent se terminer les côtes longitudinales et enfin un moyen qui borde la suture.! Sur la partie postérieure du dernier tour, on remarque, à partir de la suture, quatre minces filets alternant avec trois gros, séparés par une carène à contours onduleux de quatre moyens filets ; puis cinq grosses côtes parmi lesquelles trois sont plus grosses que les autres, alternant avec de minces filets. Sur la base du tour et sur le canal, on voit alterner des filets étroits avec de plus gros. J’ai retrouvé le même arrangement sur des fossiles du cornbrash. DiMENSIONS. — Hauteur de la coquille avec le canal, 98 millimètres ; hauteur du dernier tour, 43 millimètres ; largeur sans l'aile, 42 millimètres ; largeur avec l'aile, 22 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce séparée par MM. Sauvage etRigaux du Monocuphus vespa auquel elle ressemble beau- coup, n’a pas été nommée par eux. Elle diffère de ce Nono- cuphus par le nombre des dentelures de son aile, et par TERRAIN JURASSIQUE. 249 Pabsence d’une gibbosité placée près de cette aile sur le côté opposé à l’ouverture. Ces différences n'ont pas une valeur spécifique considérable. L’aile des Mon. Sauvager a 4 ou 5 dentelures; celle des Mon.vespa en a 5 ou 6. Cette variation du nombre des dentelures des deux espèces est loin d'établir entre elles une démarcation bien tranchée. La présence d’une gibbosité sur le côté columellaire est un excellent caractère spécifique ; mais celle d’une gibbo- sité placée en un point intermédiaire entre le côté colu- mellaire et l’aile est loin d’avoir la même valeur. Celles qui sont placées de la sorte ont des dimensions variables sur les individus d’une même espèce, et j'ai remarqué, sur quelques Mon. Sauvagei de Belle, une très-petite épine et même parfois une bosse rudimentaire, au point où se trouve la gibbosité voisine de l’aile du Mon.vespa. Les rap- ports frappants de ces deux espèces m’avaient d’abord en- gagé à les réunir en une seule. C’est sous le nom de che- nopus vespa que le Mon. Sauvager figure dans les planches 15, 26 et 28. Mais c'était m’écarter de la marche que j'ai jusqu’à présent suivie dans cet ouvrage où j'ai signalé les différences les plus minimes entreles groupes d’individusque d’autres auteurs ont érigés en espèces, conservant les noms qui leur avaient été donnés, sauf à indiquer dans le résumé qu’elles ne sont probablement que des variations d’un même type.Le Mon.Sauvagei est aussitrès-voisin du Mon. Bouchard; ilen diffère par son canal droit et court et par une échancrure antérieure moins large que celle du Mon. Bouchardr. Le fos- sile qui a servi de type à MM. Sauvage et Rigaux pour la des- cription de celui-ci paraît être un vieil individu. I n’est pas improbable que le Mon. Sauvageine soit que l'adulte encore jeune du fossile déformé par l’âge dont MM. Sauvage et Rigaux ont fait le Mon. Bouchardi. Si l’on réunissait ces 250 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. deux formes sous un seul nom, ce serait celui de Zouchardi qui devrait être conservé comme plus ancien. Le WMonocu- phus Ariadne, très-voisin aussi du Mon. Sauvagei, en diffère par la position et par le nombre des gibbosités du dernier tour. Je rapporte avec doute à cette espèce une coquille pro- venant de Viré dont on ne connaît que le moule et qui est beaucoup plus élancée que les Mon.Sauvagei ordinaires. Je l'ai fait représenter pl. 98, fig. 3-5. LocarTÉs. — Belle (Boulonais), dans le fullers earth ; Ranville, dans les caillasses de la grande oolithe; Rumigny (Ardennes), Eparcy (Aisne) dans les calcaires marneux qui forment en ces pays la partie supérieure de l’étage batho- nien ; Le Wast(Boulonais) dans les couches ferrugineuses du Cornbrash ; Viré (Saône-et-Loire) dans les assises mar- neuses de la zone du Zithodomus flabellus et de l’Acrosalenia spinosa. Collections de Deslongchamps, de l’Écoledes mines et de de Ferry. EXPLICATION DES FIGURES. — PI]. 15, fig. 4, Monocuphus Sauvagei, moule de grandeur naturelle, provenant de Ran- ville,vu du côté opposé à l’ouverture ; fig. 5, grossissement d’un fragment de test appartenant à ce moule. PI, 26, fig. 5, type de l’espèce, provenant du fullers earth de Belle, de grandeur naturelle,vu du côté opposé à l’ouverture ; fig. 6, le même vu du côté de l’ouverture. PI. 98, fig. 1, moule intérieur vu du côté de l'ouverture (grandeur naturelle) ; fig. 2, le même vu de la base; fig. 3, variété provenant de Viré, moule de grandeur naturelle vu du côté de l’ouver- ture ; fig. 4, le même vu du côté opposé ; fig. 5, base du même. PI. 56, fig. 4, base du type de Belle déjà figuré pl. 26, fig. 5 et 6; fig. 5, grossissement d’une partie du der- nier tour d’un individu provenant de Le Wast. 19 QC en TERRAIN JURASSIQUE. Chenopus (Monocuphus) Ariadne, Or. PI. 98, fig. 6-8. SYNONYMIE. 1847. Pterocera Ariadne (D'Orbigny), Prodrome de Pal. strat. univ., t. I, p. 334. Testa elliptica, fusiformi, transversim striata. Anfractibus 1 carinato-nodosis ; ultimo bis gibboso, sex costas transversas ferente. Cæteræ notcæ desunt. D'Orbigny décrit ainsi ce C’henopus : « Espèce presque « puppoïde, à tours subanguleux, pourvus de nodosités ou « mieux de côtes longitudinales. Le dernier a deux côtes « transverses. » Les fossiles qui ont servi de type à ce sa- vant paléontologiste sont des moules intérieurs dont la forme est ovoïdale, Tours convexes, ornés de minces filets spiraux et de côtes noduleuses longitudinales. Les moules n’ont que leurs trois derniers tours carénés. Le dernier a deux carènes ou grosses côtes transversales réunies par un renflement tuberculeux, situé sur le côté opposé à l’aile. Un autre renflement qui n’affecte guère que la carène pos- térieure s’élève non loin du premier sur le côté opposé à l'ouverture. 11 est probable que de moyennes cotes et des filets spiraux qui n’ont pas laissé leur trace sur le moule ornaient encore le dernier tour. L’aile et le canal sont in- connus, mais doivent ressembler à ceux du Monocuphus vespa. DIMENSIONS. — Hauteur sans le canal, 23 millim. ; hau- teur du dernier tour, 42 millim, et demi. Largeur sans l'aile, 12 millim. et demi. OBSERVATIONS. — Celte espèce a de grands rapports de forme avec le Monocuphus vespa et avec le M. Bouchard. 252 PALÉONTOLUGIE FRANÇAISE. Elle en diffère par la place qu'occupent les gibbosités de son dernier lour. LOCALITÉ. — Pizieux, dans l’étage callovien. Collection de d’Orbigny. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 28, fig. 6, Monocuphus Ariadne, base d’un moule de grandeur naturelle ; fig. 7, le même vu de côté de telle façon que l’aile, s’il en restait des traces, serait vue en raccourci. Ce raccourci est inexacte- ment ponctué sur cette figure et sur la suivante ; car l'aile y semble vue de face. Fig. 8, même moule vu du côté opposé à l’aile. Dans la légende de la planche, le fossile est inexactement désigné sous le nom de Monocuphus vespa. Chenopus? (Monocuphus?) trochiformis, Piette, PI. 7, fig. 3, et pl. 34, fig. 6, 7. Testa fusiformi; spira trochi formam habente; ultimo an- fractu bicarinato; ala didactyla, semipalmata ; canali ignoto. Coquille fusiforme dont la spire ressemble à celle d’un Trochus. Les tours, sur le moule intérieur. sont plans et droits; le dernier est bicaréné. La carène postérieure, en se prolongeant, se recourbe en épine vers la pointe de la spire; la carène antérieure forme une digitation presque perpendiculaire à l’axe de la coquille. Son extrémité est inconnue. Un feston de l’aile les réunit l’une à l’autre. Les moules intérieurs qui m’ont servi de lype semblent indi- quer une troisième pointe à la partie antérieure de l'aile, Canai inconnu. Léger renflement du dernier tour sur le côté opposé à l’aile. Les spécimens que j'ai vus sont trop incomplets pour qu’on puisse dire si l'espèce a ou n’a pas de sinus, TERRAIN JURASSIQUE. 253 Dimensions. — Longueur du fossile figuré, 22 millimè- tres. Longueur du dernier tour sans canal, 14 millim. Largeur du dernier tour avec une portion de l’aile, 20 mil- lim. Largeur sans l'aile, 14 millim. Il y a des individus qui ont 28 millim. de longueur. OBSERVATIONS. — Cette espèce diffère de l’Alaria Dou- blieri avec laquelle d’Orbigny l’a confondue, par ses carè- nes moins accentuées, et par la forme de son aile, Voisine de l’Alaria Philippi, elle en diffère par sa taille et par la direction de ses digitations. LOCALITÉS. — Pas-de-Jeux, Chauffour (Sarthe). — Étage callovien. — Nombreux. — Collection de d’Orbigny. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl], 7, fig. 3. Moule intérieur de Ch. trochiformis, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture. PI. 34, fig. 6, le même vu du côté de la base ; fig. 7, autre échantillon de grandeur naturelle vu du côté de l'ouverture. Chenopus (Monocuphus) Amyntas, Orb. sp. PI. 93, fig. 4-7. SYNONYMIE. 1847. Pterocera Amyntas (D'Orbigny), Prodrome de Pal, strat. universelle, 1, I, p. 324. Testä fusiformi. Anfractibus numerosis, convexis, trans- verse strialis, longitudinaliter costatis ; ultèmo carinato. Al palmatà. D’Orbigny décrit ainsi ce fossile : Zspèce très-fusiforme, à tours striés en travers et costulés en long ; le dernier très-long, lisse, Les échantillons de d'Orbigny ne sont que des moules; 254 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. on peut en lesexaminant faire de cette espèce la description suivante : Coquille allongée, fusiforme, ovalaire. Spire formant un angle convexe, composée d’environ dix tours convexes ; le dernier a une forte carène. Un spécimen qui a conservé quelques fragments de test montre que la coquille est cos- tulée en long et striée en travers. Columelle lisse. Aile large et couverte de nervures qui sont le prolongement des filets ou côtes du dernier tour ; la nervure qui correspond à la carène est plus forte que les autres; elle fait faire à l'aile une pointe qui se recourbe vers l’extrémilé de la spire. DiMENSIONs. — Hauteur du fossile sans canal, 25 millim. ; hauteur du dernier tour sans canal, 10 millim. ; hauteur de ce tour avec un fragment du canal, 16 millim. ; largeur. sans l’aile, 10 miilim. ; largeur avec l'aile, 21 millim. OBsERvATIONS. — Ces fossiles devraient être assimilés peut-être aux Alaria seminuda qui, dans ce cas, seraient classés parmi les Chenopus. J'ai cru qu'il valait mieux en faire deux espèces. L’Alaria seminuda a la spire plus élan- cée, moins ovalaire que celle du Chenopus Amyntas; son dernier tour, qui est bicaréné, a la carène postérieure peu accentuée relativement à celle de ce Chenopus, et ses au- tres tours sont légèrement carénés. Pour séparer ou pour réunir ces deux espèces avec certitude, il faudrait trouver un Alaria seminuda qui ait l’aile ou un Chenopus Amyntas qui ait conservé les ornements du dernier tour. Locarrrés. — Pizieux, Chaumont (Haute-Marne). Étage callovien.Collection de d’Orbigny. Très-nombreux. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 93, fig. 1, Chenopus Amyntas, moule intérieur de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ouverture; fig. 2, autre échantillon vu du [Re TERRAIN JURASSIQUE. « DD même côté; fig. 3, moule intérieur de la même espèce, de grandeur naturelle, vu de la base; fig. 4, échantillon avec le test, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ou- verlure; fig. à, portion de test grossie; fig. 6, autre spéci- men de grandeur naturelle, montrant une partie de l'aile ; fig. 7, portion de l’aile deux fois grossie. Chenopus (WMonocuphus) noduïosus, Heb. et Desl. sp. PI. 26, fig. 3, 4 et pl. 44, fig. 3, 4. SYNONYMIE. 1860. Pterocera nodulosa (Hébert et Eugène Delongchamps), Mémoire sur les fossiles de Mon- treuil-Bellay, Bul. de la Soc. lin. de Normandie, t. V, p. 13, pl, vu, He dA Testa turrita, fusiformi : anfractibus convexis, costatis ; ulluno carinato; carina crenulata; ala spissata. Cœæteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme, composée (autant qu’on peuten juger par un échantillon auquel manque la pointe), de dix tours convexes, ornés de côtes longitudinales, un peu obliques, qui deviennent épineuses au tiers antérieur de leur longueur, et qui sont surtout apparentes sur la partie antérieure des tours. Le dernier tour, qui n’a pas de côtes, a un renflement peu considérable près de la colu- melle et une forte carène légèrement crénelée qui devient de plus en plus saillante à mesure qu'elle s'approche de l'aile. Toute la coquille est garnie de sillons obsolètes, pa- rallèles à la carène. Ces sillons forment 9 minces filets et 3 moyens sur la partie antérieure du dernier tour. L'état 1 256 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. de détérioration du test ne permet pas de compter leur nombre sur les autres parties du fossile, L’aile, qui est épaisse, a une fosselte triangulaire à sa naissance. Ouver- ture étroite, allongée, étranglée vers sa partie postérieure. Canal inconnu. Dimensions. — Hauteur présumée de la coquille, sans canal, 23 millim.; hauteur du fragment figuré, 21 mil- lim. ; hauteur du dernier tour sans canal, 9 millim.; lar- geur sans aile, 40 millim. ; largeur avec un fragment d'aile, 43 miilim. OBsERVATION. — Cette espèce, qui paraît différer par son aile de toutes les espèces connues, est encore distincte de l'Alaria seminuda par la forme de ses nodules, de sa spire, el par les crénulations de sa forte carène. LocaLiTÉ. — Montreuil-Bellay, étage callovien. Collec- tion Guerre. R. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 26, fig. 3. C’henopus no- dulosus de grandeur naturelle, vu de côté, l'aile en rac- courci; fig. 4, le même vu de la base, deux fois grossi; -pl. 44, fig. 3, le même de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture; fig. 4, le même deux fois grossi, vu du côté opposé. Chenopus ? (Monocuphus?) jucundus, Piette. PI. 56, fig. 6, 7. Diaguose. — Zesta turrita ; anfractibus convexis, carinatis longitudinaliter costulatis ; costis bifurcatis, granulosis ad su- turam et carinas. Cæteræ notæ desunt. Coquille turriculée, à tours convexes, carénés, et ornés d’élégantes et minces côtes longitudinales qui, partant d’une rangée de granulations placée près de la sulure pos- TERRAIN JURASSIQUE. 19 By térieure, se bifurquent ou se trifurquent avant d'arriver à une seconde rangée de granulations située près de la su- ture antérieure. Les crêtes des carènes paraissent elles- mêmes granuleuses aux points où elles sont rencontrées par les côtes longitudinales. Le seul spécimen que l’on ait de cette espèce ne se compose que de deux tours; l’un bicaréné, l’autre dont la carène antérieure disparait presque entièrement par-suite de l’enjambement du tour suivant sur sa partie antérieure. Ce fragment est trop incomplet pour que le classement de celte coquille parmi les Chenopus ne soit pas très-douteux. DIMENSIONS. — Hauteur du fragment, 6 millimètres; lar- geur maximum, 7 millimètres. OBSERVATIONS. — Ce fossile est, par ses ornements, très-différent des autres C'henopus, et c’est une des raisons qui font douter de l’exactitude de son classement. LOcALITÉ. — On trouve cette espèce à Lancié-Corcelle, dans l’Oxford-clay-supérieur. Collection de M. Dumortier. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl, 56, fig. 6. Échantillon de grandeur naturelle; fig. 7, le même trois fois grossi, Chenopus (Monocuphus ?) pulcher, Pietle. Pl::33, fig. 8. Tesla turrita, fusiformi: anfractibus convexis, transverse strialis ; penultimo anguloso ; ultimo quatuor costas ferente; alà amplé. Coquille fusiforme. Spire formant un angle convexe, composée de tours convexes sur lesquels s'enroulent trans- versalement de minces filets trop détériorés, sur le spéci- 1re série, Terr. jur., t. IL. — GaAStiROPODES, 17 258 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. inen unique qu'ona de celte espèce, pour que leur nombre puisse être déterminé. L’avant-dernier tour est bianguleux ; ses angles ou carènes sont formés par des côtes transver- sales très-saillantes; il porte en outre à sa partie antérieure une troisième côte transversale un peu moins forte. Le der- nier tour a quatre grosses côtes transversales qui se pro- longent sur une aile large dont elles forment les nervures; les contours de cette aile ne sont pas exactement connus. Canal large à sa naissance, inconnu à son extrémilé. Une ondulation bossuée de l’aile située près du canal est desti- née à laisser passer la tête de animal. DimEnsiONs. — Hauleur présumée du fossile, sans le canal, 38 millimètres; hauteur du dernier tour,sans le canal, 20 millim.; hauteur de l’avant-derniertour, 7 millim.; lar- geur du dernier tour sans l'aile, 17 millim.; largeur de ce tour avec la partie connue de l'aile, 29 millim. ; largeur de l’'avant-dernier tour, 13 millim, OBSERVATIONS. — Cette coquille se trouvait dans la col- lection de d’Orbigny avec les Alaria Cho dont elle est très- différente. Les deux angles de son avant-dernier tour suf- firaient seuls pour l’en séparer. LOcALITÉ. — Noyon. Étage oxfordien. Collection de d’Orbigny. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PJ, 33, fig. 8, coquille de grandeur naturelle vue du côté opposé à l'ouverture. Chenopus (Monocuphus) costellatus, Buy. PI, 26, fig. 9-41 ; pl. 49, fig. 9-12 et pl. 56, fig. 8-13. 1842. Rostellaria costellata (Buvignier), Statist. min. et géol. du dép. des Ardennes, p. 536, pl. 5,fig. 10. TERRAIN JURASSIQUE. 9259 1843. = — (Buvignier), Mém. de la Soc. phil. de Verdun. t. II, p. 249, pl. 6, fig. 10. 1850, Pterocera costellata (D'Orbigny), Prod. de pal. strat. univ., t. I, p. 356. Testa fusiformi, ovata : anfractibus convexis, quatuor primis lævigatis ; cæteris transverse striutis; sexto septimoque longitudinaliter costulatis; ultimo gtbboso, transverse costulato. C'æteræ notæ desunt. Coquille fusiforme, ovale; spire formant un angle légè- rement convexe, composée de 8 tours convexes, les quatre premiers lisses, les autres couverts de minces filets enroulés transversalement, le sixième et le septième costulés en long, le huitième ayant un renflement sur le côté opposé à l’aile. Le septième est toujours caréné; le sixième l’est quelquefois. Leurs côtes longitudinales vont d’une sulure à l'autre; elles se relèvent en pointe sur la carène du septième, qui est l’avant-dernier ; celui-ci en a treize; le précédent en a vingt-cinq. Les filets enroulés transversale- ment sont au nombre de cinq sur le cinquième lour, ils se présentent dans l’ordre suivant sur le sixième : près de la suture postérieure on en voit un gros; eusuite vient un espace lisse, qui est limité par un autre gros, suivi d’un pe- Lit; celui-ci est voisin de la carène. Quatre gros filets ornent la partie antérieure de ce tour. L’avant-dernier tour porte, entre la suture postérieure et la carène, deux gros filets al- ternant avec deux minces; ilen a quatre gros entre la carène et la suture antérieure. Sur le dernier tour on voilà partir de la suture un gros filet suivi de deux minces. Viennent ensuite une côte granuleuse formant carène, puis qualorze moyens filets allernant avec autant de petits. Ouverture inconnue. Canal paraissant droit el court, autant qu’on 260 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. peut en juger par un spécimen incomplet. Aile inconnue. J'ai fait dessiner, fig. 11 et 12 de la pl. 42, une aile qui me paraîl appartenir à cette espèce ; elle n’a pas entièrement la forme de celle du Chenopus Vespa ; on distingue, dans sa moitié postérieure, deux digitations principales reliées par une membrane en feston couverte de moyens et de minces filets parallèles aux nervures. Sa parlie antérieure est également couverte de moyens filets alternant, avec de minces. On remarque, sur sa face interne, les canaux des digitations et, sur le bord antérieur, non loin de la naissance du canal, une dépression destinée au passage d’un organe. Cette dépression prise dans l’épaisseur de la coquille n’est pas visible extérieurement, car le renflement de la surface externe de l’aile est à peu près insensible. Dimensions. — Hauteur du fossile sans le canal, 25 mil- limètres ; hauteur du dernier tour, 14 millim. ; largeur de ce tour, sans l'aile, 45 millim. ; largeur avec l'aile que je suppose être celle de ce fossile, 29 millim. OBsERYATIONS. — Cette espèce très-voisine du Chenopus Vespa est plus large et de plus grande taille. Ses côtes longitudinales vont d’une suture à l’autre; celles du CAeno- pus Vespa ne vont pas jusqu’à la suture postérieure ; elles s'arrêtent près de la carène. Les premiers tours du Cheno- pus Vespa croissent moins rapidement que ceux du Chenopus costellatus. Celui-ci n’a que son avant-dernier lour earéné ; celui qui le précède est à peine anguleux au milieu. Les cinq derniers lours du Chenopus Vespa sont carénés. Enfin la carène postérieure du dernier tour du Chenopus costella- tus est granuleuse sur le côté columellaire, tandis que celle du Chenopus Vespa ne l'est pas ordinairement. LOCALITÉ . — Neuvizy (Ardennes), dans lool. ferrugineuse de l'étage oxfordien. M. Buvignier fait observer qu'il croit TERRAIN JURASSIQUE. 261 que cette espèce se retrouve à Creue (Meuse) dans les cal- caires inférieurs du coral-rag. Collection de M. Buvi- gnier, r,:r. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl]. 42, fig. 9, C'henopus cos- tellatus de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture: fig. 10, lemême deux fois grossi vu du côté opposé à l’ou- verture; fig. 11, aile qu’on suppose appartenir à cette espèce, face externe de grandeur naturelle ; fig. 19, face in- terne de la même. PI. 96, fig. 9, Ch. costellatus de grandeur naturelle, vu du côté de la pointe de la spire ; fig. 10, le même deux fois grossi, vu du côté de la base; fig. 14, aile qu’on suppose appartenir à cette espèce, vue en raccourci. Cette figure d’aile est de grandeur naturelle. PI. 56, fig. 8, autre spécimen de grandeur naturelle, montrant les colu- melles internes; fig. 9, le même vu du côté de la pointe de la spire; fig. 10, le même, vu de la base; fig. 11, le même vu de côté, l’aile en raccourci; fig. 12, le même vu du côté opposé; fig. 13, le même grossi deux fois ei demie, vu du côté de l'ouverture. Chenopus? (Monocuphus) Raulineus, Buy. PI. 53, fig. 43-15. SYNONYMIE. 1852. Rostellaria Raulinea (Buvignier), Stat, min. et pal. du dép. de la Meuse; Atlas, p. 43, pl. xxvui, fig. 27. Test turrita, elongataa, gibbosa, transverse striata,; anfruc- tibus in medio carinatis ; ullimo bicarinato ; sutuwra ullimi an- fractus ad labrum retro recurva ; labro expanso ; carina pos- teriore, et veresimiliter anteriore in rostre adunco pr'oductis ; canali obliquo ? 262 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille turriculée, fusiforme, composée de tours con- vexes, légèrement carénés, portant leurs carènes plus près de la suture postérieure que de la suture antérieure, et cou- verts de minces filets enroulés transversalement sur eux. Le dernier est bicaréné. Ses carènes, autant qu’on peut en juger par l’unique échantillon que l’on à de celte espèce, ont une velléité de devenir épineuses sur le côté columel- laire ; en outre la carène postérieure porte une épine sur le dos, entre la columelle et l’aile. Il est probable que la carène antérieure en porte aussi une petite. Ces carènes se prolongent en digitations qui paraissent reliées entre elles par une aile palmée; la digitation postérieure s’infléchit en prenant son centre de courbure vers la pointe de la spire. Digitation antérieure et canal inconnus, Les filets qui s’enroulent transversalement sur la coquille sont presque tous très-minces ; parmi eux on en remarque un gros sur Ja partie postérieure des tours, et deux gros, outre la carène, sur leur partie antérieure. Voici la disposition des ornements de l’avant-dernier tour : sur sa partie postérieure, on voit, à partir de la su- ture trois minces filets, suivis d’un moyen, puis deux minces précédant un gros, et enfin six minces. La carène est une grosse côte striée dans le sens de sa longueur. Sur la partie antérieure du tour, on remarque, à partir de la carène, cinq minces filets précédant une grosse côte, puis quatre étroits filets parmi lesquels le second est plus gros que les autres ; on voit ensuite une grosse côte séparée par quatre minces filets d’une autre grosse côte qui borde la suture. Sur le dernier tour ; on voit entre la suture et la carène postérieure trois minces filets séparés par un moyen de trois autres non moins étroits, puis un gros, et enfin six minces. Entre les deux carènes, on remarque cinq minces TERRAIN JURASSIQUE. 263 filets, puis un gros, puis quatre minces dont le second est un peu moins étroit que les autres, et enfin un gros filet suivi de quatre minces. Sur la base, de gros filets, au nombre de cinq ou six, sont séparés les uns des autres par des groupes de quatre ou cinq filets très-étroits. M. Buvignier fait observer que, dans le voisinage de l’aile, le dernier tour devient enveloppant, et s’étend sur le tour précédent de manière à rendre la spire irrégulière, bossue, et le canal oblique. Cette disposition est-elle réel- lement un caractère spécifique ? Je ne le pense pas. Il est probable qu’elle est due plutôt soit à un accident arrivé à l'animal pendant sa vie, soit à une pression subie par le calcaire enveloppant la coquille et par la coquille elle-même pendant la fossilisation. Il n’est pas ordinaire que l'axe des Chenopus présente une ligne brisée. DimENsIONS. — Le fragment typique n’a que les trois derniers tours, et il est dépourvu du canal. Sa hauteur est de 19 millim. ; hauteur du dernier tour, 10 millim. et quart ; largeur sans l'aile, 42 millim. ; largeur avec la por- tion connue de l'aile, 48 millim. OBSERVATIONS. — Les épines du dernier tour prouvent que dans le jeune âge cette espèce a de grandes analogies avec les Alaires; c’est une des formes de fossiles qui font voir que la limite entre les genres Alaria et C'henopus est fort peu tranchée. Le C'henopus Raulineus a les plus grands trarts de ressemblance avec l’Alaria Ogerieni. Les épines de son dernier tour et surtout celle de son côté columellaire sont beaucoup moins fortes que celles de cette dernière espèce. LocaliTÉ. — Bar; calcaire portlandien, R. Collection de M. Moreau. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 53, fig. 13, C'henopus Raulineus grossi deux fois et demie, vu du côté opposé à 264 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. l'ouverture ; fig. 14, le même de grandeur naturelle, vu de côté, l’aile en raccourci; fig. 15, le même de grandeur naturelle, vu de la base. Résumé, Les Monocuphus, remarquables par leur aile détachée de la spire en avant et en arrière, par leur canal anté- rieur étroit et presque droit, par la petite sinuosité qu’ils ont près de ce canal et par l’absence de canal posté- rieur, forment dans le genre Chenopus un groupe bien limité. Apparus dès l’âge bathonien, ils se sont perpétués sous des formes diverses jusqu'à l’époque actuelle, puis- qu’on peut, sans violence, leur associer le Chenopus occi- dentalis. , Ce fut lors de leur éclosion primitive que ce groupe se manifesta par les formes les plus variées et les individus les plus nombreux : l’étage bathonien en contient sept espèces, le callovien quatre, l’oxfordien trois. On en trouve une douteuse dans le portlandien. Les espèces bathoniennes sont le Monocuphus camelus, le M. attractoïdes, le M. balanus dont la forme est si voisine de celle de l’Alaria pupæformis, le Mon. pagodus dont les ornements rappellent ceux de l’AZaria polygona, le Mon. vespa très-voisin des Monocuphus Bouchardi, Sauvagei et Ariadne, enfin le Mon. Bouchardi et le Mon. Sauvagei qui ne sont peut-être que deux variétés d’une même espèce. Les espèces Calloviennes sont le Monocuphus Ariadne qui représente, dans le Xelloway-Rock, le type des Wonocuphus vespa, Bouchardr et Sauvagei, le M. Amyntas que ses orne- ments rapprochent de l’Alaria seminuda, le M. nodulosus, le M. pulcher et le Monucophus ? jucundus, fossile qui n’est probablement pas à sa place parmi les Chenopus. TERRAIN JURASSIQUE. 265 Dans l'oxfordien gisent le #. pulcher et le M]. costellatus ; ce dernier représ ente, dans cet étage, le type des A. vespa, Bouchardi, Sauvage et Ariadne. On n’a pas encore ren- contré de Monocuphus dans le corallien ni dans le Kimmé- ridien. Le portlandien n’en renferme qu’une espèce dou- teuse placée sur la limite du genre Alaria : le M. Raulineus. On connaît donc en tout quinze espèces de Monocuphus dans la formation jurassique, en y comprenant le Wonocu- phus ? jucundus qui n’est probablement pas même un Che- nopus eten admettant que les AZ, vespa, Bouchardi, Sauvagei, Ariadne et costellatus soient cinq espèces distinctes. On en compterait seize espèces si on faisait entrer dans ce sous- genre l’A. flammufera qui en a presque tous les caractères. DEUXIÈME GROUPE. Sub-genus Pelecanus vel Chenopus proprie dictus. Sous-genre Pélécan ou Chenope proprement dit. Types : Chenopus musca; Ch. corallensis ; Ch. pes pelecani. Testa ovata vel fusiformi, antice canaliculata ; canali breve, largo, vix cavato, externe carinato; columella callosa ; labro dextro dilatato, palmato vel digitato, antice et postice sinuoso ; digitatione posteriore spiræ contiqua vel remota. C'anali pos- teriore aliquando minimo. Coquille ovale ou fasiforme, terminée en avant par un appendice large, court, légèrement recourbé, terminé en fer de lance, creusé, du côté de l’ouverture, en une rigole qui sert de canal au mollusque, et caréné du côté op- posé. (Voy. pl. 52, fig. 4,5, et pl. 73, fig. 1.) Aile palmée ou digitée, présentant un sinus à sa parlie antérieure et 265 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. parfois un second sinus, entre deux digitations, à sa partie postérieure. (Voy. pl. 57, fig. 19.) Tantôt la digitation postérieure est assez éloignée de la spire (voy. pl. %4#, fig. 7), tantôt elle lui est contiguë (Voy. pl. 59, fig. 4.) Dans tous les cas l’ouverture se creuse vers cette digila- tion ; en sorte que lorsqu'elle s’appuie contre la spire, le creux formé par la place de la lanière palléale qui s’y loge prend l’apparence d’un canal postérieur. Quand cette digitation ne s’applique pas contre la spire, 1l y a encore une sorte de canal postérieur très-large et sans rebord, formé par l’eneroûtement columellaire qui s’étend jusqu’à l’attache de l'aile et par l’attache de l’aile qui s’applique ordinairement sur plusieurs tours de spire. (Voy. pl. 73, fig. 1.) Ce canal, qui est parfois rudimentaire, ne ressemble pas à celui des Rostellaires limité étroitement par ses bords relevés. Ornements consistant en filets spiraux, en côtes longitudinales, et plus rarement en tubercules. Je don- nerai aux fossiles de ce groupe le nom de Chenope pro- prement dit ou Pélécan. Le nom de Pelecanus à été origi- nairement créé pour désigner un genre dans lequel on voulait à tort faire entrer toutes les espèces d’Ansérine à digitations. Il est entendu qu’en le conservant, je ne l'appli- querai qu’à un sous-genre dont sont exclues toutes les espèces à digilations qui ne présentent pas les caractères du groupe que je viens de décrire. Les Chenopus proprement dits ou Pélécans diffèrent des Monocuphus par la forme de leur appendice canalifère large, aplati, terminé en fer de lance, par la présence de leur canal postérieur, par l'étendue de leur callosité columellaire et de la portion de spire sur laquelle l’aile s'attache, et par le développement de la partie postérieure de leur aile. Frappé de la forme particulière du Chenopus Moreau- TERRAIN JURASSIQUE. 267 sianus, M. Gill a réuni sous le nom de Ceratosiphon les coquilles qui ressemblent à cette espèce. Les C'eratosiphon sont de véritables Chenopus, comme je l'ai dit p. 230, mais ne sont pas des Chenopus proprement dits. Ils en ont, 1l est vrai, la spire, l’aile, la sinuosité antérieure, la forme géné- rale ; ils én diffèrent par leur canal recourbé, très-long, très-étroit, très-grêle, si toutefois la figure que d’Orbigny a donnée du Chenopus Moreausiarus est exacte. Ainsi les Ceratosiphon ne constituent pas un genre distinct des Che- nopus, mais ils forment, dans ce genre, un groupe parti- culier ou sous-genre auquel on peut conserver le nom que leur a donné M. Gill. Je n’ai pas rencontré de coquille qui se rattachât à cette forme dans les étages jurassiques. Chenopus ? arenaceus, Pietie. Blidnfs 2netn3) Testa turrita ; anfractibus convexis, transverse costulatis ; ultimo tricostato, tuberculato ; labro dextro expanso; aper - tura longa et angusta. Canalis, labri expansio extremaque spira ignoti sunt. Coquille turriculée, fusiforme, à tours convexes. Ouver- ture étroite, allongée. Canal et aile inconnus. On n’a trouvé de cette espèce qu’un moule intérieur incomplet, maissur lequel on voit des traces d’ornements assez caractéristiques pour déterminer l'espèce. Une très-petite rampe transver- sale borde la suture des deux derniers tours. Sur l’avant- dernier, on aperçoit deux petites côtes spirales, l’une située sur le milieu du tour, l’autre près de la suture antérieure. Sur le dernier sont trois côles ou carènes transversales qui deviennent tuberculeuses en traversant trois renflements longitudinaux de la coquille, avant de se projeter en aile. Le mauvais état du fossile ne nous à permis de distinguer 268 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, que deux tubercules peu saillants sur la carène antérieure. Nous en avons reconnu quatre plus accentués sur la carène du milieu ; la carène postérieure en a trois, dont un est peu élevé et les deux autres sont épineux; elle s’infléchit en se prolongeant vers la pointe de la spire. L’aile ne parait s'attacher à la coquille que par les deux derniers tours. Un mince fragment du test fort endommagé reste sur l’a- vant-dernier tour; il est traversé par des filets spiraux très- fins et très-peu visibles. DimENsIONs. — Hauteur probable de la coquille sans le canal, 3 centimètres; hauteur du fragment figuré, 22 milli- mètres ; largeur du dernier tour sans l’aile, 46 millimètres. OBSERVATIONS. — Les trois carènes transversales et les renflements longitudinaux du dernier tour rapprochent cette espèce de celle figurée par M. Buvignier sous le nom de Æostellaria anatipes, La rampe de son avant-dernier tour etses petites côtes transversales l’en séparent à peine. LOCALITÉ. —M. Buvignier a trouvé cette coquille à Breux? (Meuse) dans la partie supérieure des calcaires sableux (étage liaisien). Il n’en a encore rencontré qu’un seul individu. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 1, figure 2, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture; fi- gure 3, la même vue du côté de l'aile. Chenopus oolithicus. Buy. (PI. 15, figure 9.) SYNONYMIE. 1843. Rostellaria oolithica (Buvignier), Mém, de la Soc. philo- matique de Verdun, t. II, p. 26, pl. vi, fig. 18. 1847. Pterocera — (D'Orbiguy), Prodrome de Pal. strat. univ, t. I, p. 302. TERRAIN JURASSIQUE, 269 Testa turrita, fusiformi,; anfractibus 9 convexis ; ultimo spi- nam et tres costas ferente. Ala tridactyla. Canali longo, largo, VIZ TeECUrVO. Coquille composée de 9 tours convexes. Le dernier porte trois grosses côtes transversales, qui forment en se prolon- geant trofs digitations reliées entre elles et avec le canal par les festons du manteau. Peut-être y a-t-il une qua- trième digitation s'appliquant contre la spire. Vers le mi- lieu du dessus du dernier tour, on voit la trace d’une épine qui affectait la côte ou carène postérieure et la réunissait à la côte précédente. Canal large, long, ayant une courbure en arrière presque insensible ; son extrémité est inconnue. Il en est de même de l'extrémité des digita- tions. La digilation antérieure paraît avoir son centre de courbure vers le canal ; mais il ne serait pas étonnant qu’elle se relevât ensuite en sens inverse. La digitation mé- diane a probablement le sien vers la pointe de la spire, Il en est de même de la digitation suivante. Le type est trop mal conservé pour qu’on puisse dire si la coquille est lisse ou a des ornements, et pour qu’on puisse affirmer qu’elle a ou n’a pas de sinus. DIMENSIONS. — Hauteur du fragment typique, 29 milli- mètres; hauteur sans le canal ni les digitations, 26 milli- mètres; hauteur du dernier tour sans le canal, 15 mil limètres; largeur avec la portion connue de l'aile, 20 millimètres , largeur sans laile, 45 millimètres, LocaLirÉs. — Poix, Villers-sur-le-Mont (Ardennes), dans les calcaires blancs de la grande oolithe. Collection de M. Buvignier. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 15, figure 9, Chenopus oolthicus de grandeur naturelle vu du côté opposé à l’ou- verlure. 210 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Chenopus amœænus, Piette. PI. 14, fig. 7, 8. SYNONYMIE. 1855. Fusus amænus ” (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2° série, t..XIL, p. 1122. 1856. Rostellaria amæœna (Piette), Bull. de la Soc. géol. de France, 2e série, t, XIII, p. 594, pl. xv, fig. 2%, 25. DIAGNOSE. — esta ovata, fusiformi ; anfractibus 10 con- vears, transverse strialis, longitudinaliter costatis. Cœteræ notæ desunt. Coquille ovale, fusiforme, turriculée. Spire formant un angle convexe, composée de neuf ou dix tours convexes, ornés de minces filets enroulés transversalement et de côtes longitudinales, qui sont au nombre de 12 sur l’avant-der- nier tour et qui tendent à seffacer sur le dernier. J’ai compté treize filets sur l’avant-dernier tour et vingt-huit sur le dernier. Ouverture étroite, allongée. Columelle lisse. L’aile dont le point d'attache est à la suture posté- rieure de l’avant-dernier tour est inconnue. Canal inconnu. Les premiers tours paraissent lisses. DIMENSIONS. — Hauteur de la coquille sans le canal, 15 millimètres; largeur sans l’aile, 7 millimètres ; hauteur du dernier tour vu du côté de l’ouverture et sans l'aile ni le canal, 7 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette coquille esttrès-distincte des au- tres espèces de Chenopus. Ses ornements la rapprochent des Rostellaires et des Fuseaux. LOCALITÉ. — Rumigny, route de la Cour-des-Prés, dans les calcaires marneux du Cornbrash. Collection de l'É- cole des mines. Rare. TERRAIN JURASSIQUE. 271 EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 14, fig. 7, coquille de grandeur naturelle vue du côté de l’ouverture ; figure 8, la même grossie trois fois et demie, vue du côté opposé. Chenopus?alternans, T. etJ. sp. (PI. 64, fig. 5, 6.) SYNONYMIE. 1869. Aluria alternans (Terquem et Jourdy), Monographie de l'étage bathonien dans le département de la Moselle. Mém. de la Soc. géol. der Francen2sériehteuX;;p.n67, pl. av, 6g.9,10. Testa elongata, turriculata ; spira fusiformi; anfractibus 9 transverse striatis longitudinaliterque costellatis ; costulis 5 on anfractibus alternantibus. Canal recto? Cæteræ notæ desunt. MM. Terquem et Jourdy décrivent ainsi cette espèce : à Coquille allongée, turriculée. Spire fusiforme, formée «de 9 iours plans, réguliers, ornés de gros nœuds alter- « nant avec ceux du tour précédent, et de cinq fines côtes «longitudinales. Dernier tour terminé paruncanalallongé. « Sutures profondes, Base munie de stries concentriques. « Cette coquille qui ne paraîl pas avoir acquis tout son «a développement et dont le labre est cassé ne présente « pas les caractères génériques propres à l’ouverture des « Alarwa. Son canal antérieur porterait plutôt à la classer «parmi les fuseaux. » DIMENSIONS. — Longueur, 12 millimètres ; largeur, 5 mil- limètres ; rapport du dernier tour, 60 pour 400. OBSERVATIONS. — MM. Terquem et Jourdy ont donné deux figures de cette espèce qu’ils ont classées dans le 272 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. genre Alaria. Une d’elles représente le fossile vu du côté opposé à l’ouverlure avec un dernier tour muni de côtes longitudinales aussi régulières et aussi accentuées que celles du reste de la spire. Jamais pareilles côtes n’ont orné le dernier tour d’un Alaire. Sur le dernier tour des Chénopes eux-mêmes, les côtes longitudinales tendent à s’effacer; elles sont irrégulièrement espacées et sont sou- ventremplacées par des côtes transversales qui deviennent les digitations del’aile. MM. Terquem et Jourdy ont done eu bien raison de douter de l’exactitude de leur détermina- tion. Ce fossile n’a aucun des caractères des Alaires, ni le nucleus lisse, ni le dernier tour caréné ni le labre projeté en digitations isolées les unes des autres. Assurément, si l'ouverture était telle qu’ils l’ont fait figurer pl. 4, figure 10 de leur mémoire et que je l'ai reproduite pl. 64, figure 5, d’après leur dessin, ce fossile serait un A/aria,un Alaria bien singulier avec ses côtes longitudinales du dernier tour, mais enfin un À larra véritable puisqu'il aurait un canal antérieur, une digitation isolée, et pas de canal postérieur. Mais évi- demment l’ouverture de cette coquille est représentée d’une manière inexacte; ses contours sont dus à l’imagi- nation du dessinateur qui a voulu justifier le classement fait par les auteurs. Le fossile n’a aucune digitation ni aucun commencement de digitation. Ce n’est peut-être qu’un simple fragment de spire. Son classement dans ies Chenopus est douteux. LOCALITÉ. — Les Clapes, près Tillancourt (Moselle); dans un calcaire marneux oolithique et ocreux que M. Ter- quem plaçait autrefois avec l’'Oolithe de Jaumont dans la grande oolithe, à un niveau supérieur au fullersearth. (Voyez Paléontologie du département de la Moselle ; Extrat de la statistique de la Moselle, p. 30.) M. Jacquet dans l’'Æs- TERRAIN JURASSIQUE. 273 quisse géologique de la Moselle avait adopté la même opi- nion. Mais en 1857, j'ai démontré que le calcaire marneux des Clapes et l’oolithe de Jaumont qui le recouvre appar- tiennent au fullersearth. (Voyez Bull. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. XIV, p. 510.) J'ai été assez heureux pour voir mon opinion admise par MM. Terquem et Jourdy dans le mémoire précité. Quant à M. Jacquot, corrigeant son ancienne manière de voir, dans sa Description du dé- partement de la Moselle, il jlace, comme moi, l’oolithe de Jaumont et par conséquent les Clapes, dans la même di- vision que les marnes à Osfrea acuminata, et il fait de ces assises le second groupe de l’oolithe inférieure. C’est en réalité adopter mon opinion, et l’on ne comprend pas pour- quoi, dans une longue note placée au bas des pages 263-268, il se contredit en montrant sa propension à assimiler l’oo- lithe de Jaumont à celles de Bath et de Minchinhampton et au great oohith des Ardennes. Malgré ces réticences, le gîte des Clapes est bien dans le fullers earth. Le Chenopus? al- ternans n’est connu que par un fossile unique appartenant à M. Lambertye. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 64, figure 5, Chenopus alternans grossi, vu du côté de l'ouverture (figure cojiée sur celle qu'ont donnée MM. Terquem et Jourdy); fig. 6, le même de grandeur naturelle. Chenopus vegetus, Pielte. PI. 57, fig. 21. DIAGNOSE. — T'esta turrita, fusiformt; anfractibus 7-8 convexis, costis transversis filiformibus ornatis ; penultèmo pos- tice carinato; ultimo tuberculato; canali incurvo amploque ; labri expansione magna jre sér., Terr, jur., t IL. — GABTÉROPOLES, 15 274 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille fusiforme. Spire formant un angle convexe, composée de huit tours convexes, ornée de fines côtes transversales. L’avant-dernier est caréné au tiers postérieur de sa hauteur ; le dernier a de grosses et larges côtes lon- gitudinales, séparées par des intervalles assez grands. Canal long, large, légèrement recourbé ; aile palmée, très-ample, s’attachant sur les deux avant-derniers tours de la spire, présentant des festons sur son bord et parcourue par des nervures qui sont le prolongement des plus grosses côtes du dernier tour. Le seul spécimen qu'on ait de celte es- pèce est trop mal conservé pour qu’on puisse le décrire avec plus de détail. OBSERVATIONS. — Par sa forme, par sa taille, par ses fines côtes transversales, cette espèce se rapproche du Malaptera Arthemis et du Mal. Burgunda. La forte carène de son avant-dernier tour et surtout les grosses côtes lon- giludinales de son dernier l’en séparent nettement. DimMENsIONs. — Hauteur avec la portion connue du canal, 65 millimètres; hauteur sans le canal, 56 millim.; hau- teur du dernier tour sans le canal, 32 millim.; largeur sans l’aile, 33 millim. ; largeur avec la portion connue de l'aile, 42 millim. LocALITÉ. — Château-Villaine (Haute-Marne), à la base du callovien. Rare. Collection de M. Séjournant. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 57, fig. 21, Chenopus ve- getus de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ou- verture. Chenopus magnificus, Pielle, PI. 26, fig. 7, 8, et pl. 42, fig. 13-16. Testa turrita ; anfractibus VA convexis, transverse sbraals, TERRAIN JURASSIQUE. 9275 costas longitudinaliter ferentibus ; ultimo carinato, granu- loso, gibboso. C'œterce notæ desunt. Coquille turriculée, allongée, fusiforme. Spire croissant assez régulièrement, formant un angle à peine convexe, et composée de dix ou onze tours convexes: les deux pre- miers sont lisses, les autres sont couverts de côtes longitudi- nales et de minces filets qui s’enroulent transversalement sur la coquille. Les plis ou côtes longitudinales ont une épais- seur variable ; ilsne se correspondent pas en ligne droite d’un tour à l’autre; ils sont ordinairement au nombre de huit sur le sixième tour, de neuf sur le septième et sur le huitième, de dix sur le neuvième et de onze sur l’avant- dernier ; sur celui-ci, ils deviennent subépineux au tiers pos- térieur de leur hauteur. Le dernier {our n’en a que quatre ou cinq, tous placés du côté de la columelle; ils y sont irré- guliers et forment une gibbosité en se soudant les uns aux autres. Ce tour, que sillonnent quelques stries d’ac- croissement, porte une forte carène couverte d’élégants nodules qui se relient en se prolongeant aux nodules d’une côte transversale placée en avant. Ouverture étroite, sub- quadrangulaire. Le canal, dont on ne connaît que la partie postérieure, paraît droit, très-légèrement oblique à l'axe. L’aile qui commence à la suture postérieure de l’avant- dernier tour est inconnue; son bord, près de la naissance du canal, est très-épais, replié sur lui-même et probable- ment sinueux ou échancré. Les filets qui ornent transversalement la coquille sont disposés de la manière suivante sur l’avant-dernier tour. Entre la suture postérieure et l’angle qui forme le point culminant des côtes longitudinales, on compte cinq min- ces filets; un sixième relie les pointes des plis longitudi- paux au tiers postérieur de leur hauteur; entre ce filet 276 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. carénal et la suture antérieure, on voit cinq minces filets alterner un à un avec cinq moyens. Sur le dernier tour, on remarque cinq moyens filets entre la suture et la carène. Gelle-ci est couverte de nombreux nodules épi- neux; trois filets de grosseur variée, très-rapprochés les uns des autres, la séparent d’une côte transversale, cou- verte de granules serrés les uns contre les autres; onze filets de moyenne grosseur, alternant avec autant de petits, couvrent la base de la coquille; sur le canal, on compie sept minces filets alternant avec sept moyens. VARIÉTÉ. — J’ai trouvé dans la collection de M. Buvi- gnier une variété remarquable de l'espèce que je viens de décrire. Sa taille est plus petite, sa forme moins élancée, ses côtes longitudinales sont plus nombreuses, plus grêles, ses tours plus convexes et moins carénés. La spire, qui forme un angle légèrement convexe, est composée de neuf ou dix tours; sur l’avant-dernier, les plis longitudinaux sont au nombre de treize; sur le précédent, j’en ai compté douze. Voici la disposition des filets qui s’enroulent trans- versalement sur l’avant-dernier tour. Entre la suture pos- térieure et le filet qui couronne l’angle du tour, on peut voir, à l’aide de la loupe, cinq minces filets alternant avec cinq plus minces encore; sur la partie antérieure du tour, on remarque deux minces filets suivis d'un gros, qui lui- même est suivi de deux minces, après lesquels on en voit un gros; viennent ensuite, près de la suture antérieure, un mince filet et un gros. Sur le dernier tour, j'ai compté, à partir de la suture, cinq minces filets alternant avec cinq plus minces encore,unecarène couvertede granulesépineux, deux minces filets, une côte granuleuse, puis trois minces filets alternant un à un avec trois cordonnets granuleux, et enfin dix moyens filets couvrant la base de la coquille, TERRAIN JURASSIQUE. 277 DIMENSIONS. — Hauteur du type avec la portion connue du canal, 32 millimètres; hauteur sans le canal, 29 millim. ; hauteur du dernier tour sans le canal, 12 millim. ; largeur sans l’aile, 43 millim. Hauteur de la variété sans le canal, 20 millimètres ; hau- teur du dernier tour, 9 millim. ; largeur, 10 millim. OBSERVATIONS. — La forme de la gibbosité du dernier tour et les granules épineux de sa carène font distinguer facilement ce fossile de toutes les espèces costulées en long. LocarirÉés. — Vieil-Saint-Remy, Neuvisy, Launois, dans l’oolithe ferrugineuse des Ardennes ; étage oxfordien. Col- lections de M. Hébert, de M. Buvignier et de d’Orbigny. Assez nombreux. | EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 42, fig. 13, type du Chenopus magnificus ; coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l’ouverture; fig. 14, la même grossie, vue du côté opposé; fig. 15, variété, coquille de grandeur naturelle vue du côté de la gibbosité ; fig. 16, la même deux fois grossie, vue du côté de l’ouverture. PI. 26, fig. 7, la même deux fois grossie, vue de la base; fig. 8, type deux fois grossi, vu de la base. Chenopus elegans, Pielte sp. PI. 32, fig. 1-3, et pl. 85, fig. 12, 13. SYNONYMIE. 1867. Roslellaria? elegans (Piette), Paléontologie française; ter. juras. Gastéropodes, . 1H, pl. xxxn1, fig. 1-3, 1874. Aporrhaïs elegans (De Loriol), Monographie des étages sup. de la form. juras. des envi- rons de Boulogne-sur-Mer, p.143, pl. x, fig, 25. 2718 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Testa fusiformi, transverse longitudinaliterque striata ; an- fractibus T-8 convexis ; penultimo bianguloso ; ultimo gibboso, quatuor costas crassas ferente. Columella spissata. À pertura elongata, ovata. Canali longo et probabiliter recto. Cæteræ notæ desunt, Coquille fusiforme, composée de huit tours convexes, couverts de nombreux et minces filets qui s’enroulent transversalement et se croisent avec des côtes longitudina- les, filiformes, non moins nombreuses, de manière à for- mer un réseau qui présente de petites saillies gemmiformes aux points d’intersection des côtes avec les filets. Le sixième tour est ‘anguleux vers le tiers antérieur de sa hauteur; le septième, quiestl’avant-dernier, estbianguleux ; sonangle antérieur est plus saillant que l’autre; c’estune vérilable ca- rène. Le dernier tour divient gibbeux sur le côté columel- loire ; il porte, outre les filets enroulés transversalement, au moins quatre grosses côles ou carènes luberculeuses, émoussées, qui se prolongent probablement sur l'aile; la côte antérieure est la plus étroite; la gibbosité ne parait affecter que les trois carènes postérieures; un tubercule plus gros que les autres, reliant les deux carènes posté- rieures, fait saillie sur cette gibbosité. Les côtes longitudi- nales filiformes tendent à s’effacer sur le dernier tour et à prendre l’apparence des intervalles laissés par les stries d'accroissement. Elles sont régulières et au nombre de quarante environ sur l’avant-dernier tour. Épaisse callosité sur le bord columellaire, s'étendant sur presque toute la longueur de la spire. Ouverture ovale, allongée. Aile pres- que entièrement inconnue. On voit seulement, par les ves- tiges qui en sont restéssur les quatre derniers lours, qu’elle s’appliquait contre la spire comme celle des rostellaires. TERRAIN JURASSIQUE. 279 Canal long, assez large, droit à sa naissance. Son extrémité est inconnue. Les filets enroulés transversalement sont disposés de la manière suivante sur les deux derniers tours : sur la partie postérieure de l’avant-dernier, on remarque, à partir de la suture, trois minces filets alternant avec trois gros, précé- dant celui qui forme le sommet de l’angle postérieur ; puis trois minces alternant avec deux gros, suivis de la carène. Sur la partie antérieure du tour, on voit, à partir de la ca- rène, trois filets étroits, puis trois gros alternant avec deux moyens. L’unique individu oxfordien que l’on a de cette es- pèce a perdu, par suite d’une fracture, la partie de son der- nier tour opposée à l’ouverture, et l’on ne peut, pour cette raison, donner la description de cette partie de la coquille. Si on regarde le dernier tour du côté de l’ouverture, on re- marque, à partir de la suture qui est assez profonde, deux moyens filets suivis d’un mince, puis deux gros alternant avec deux fins, et ensuite deux moyens précédant une grosse côte ou bourrelet tuberculeux qui porte d’étroits filets dans le sens de sa longueur. Trois filets très-ténus, alternant entre trois gros, séparent ce bourrelet d’une autre grosse côle tuberculeuse, qui porte, comme lui, des filets très-étroits. On voit ensuite trois moyens filets, puis quatre gros alternant avec trois minces, suivis du troisième bour- relet qui porte aussi de minces filets dans le sens de sa lon- sueur. Trois gros filets alternant avec trois moyens s’en- roulent entre le troisième et le quatrième bourrelet. Celui- ci n’est guère qu’une côte de moyenne épaisseur, en avant de laquelle on voit une série de moyens filets, en nombre qu'on ne peut déterminer, parce que la coquille est brisée antérieurement, DIMENSIONS, — Hauteur totale du fragment figuré, 41 milii- 280 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. mètres; hauteur du dernier tour, canal compris, 30 mil- lim. ; longueur de la portion connue du canal, 41 millim.; largeur de l’avant-dernier tour, 15 millim.; largeur du dernier tour, sans l’aile, 23 millim. OBSERVATIONS. -- Voisine du Monocuphus vespa et du Mono. cuphus costellatus, cette espèce est plus allongée. Son encrôu- temeni columellaire très-fort,son aile quis’applique au moins sur les quatre derniers tours de la spire, au lieu de s’attacher seulement aux deux derniers, son avant-dernier tour qui est bianguleux au lieu d’être simplement caréné, la ténuité de ses côtes longitudinales qui sont filiformes, présentent autant de caractères qui la séparent de ces monosyphons. Plus voisine du Chenopus Etalloni, elle en diffère par son dernier tour plus gibbeux, par son avant-dernier tour plus caréné et dépourvu de grosses côtes longitudinales. Le CA. Bourcadensis n’est peut-être qu’une variété de notre espèce. L'encroûtement columellaire, qui s’étend vers la pointe de la spire, m'avait fait classer provisoirement cette co- quille parmi les rostellaires. M. de Loriol en a trouvé un spécimen plus complet et l’a rangé avec les Aporrhais. Le canal, en effet, est large et n’a pas l’échancrure caracté- risti que des rostellaires. Il est probable qu'il se termine en fer de lance aplati comme celui des Chenopus propre- ment dits. M. de Loriol complète de la manière suivante la description que je viens de donner : «Le dernier tour est « fort grand par rapport à l’ensemble, et il recouvre légè- « rement l’avant-dernier tour. Ses ornements consistent « en quatre carènes saillantes, dont les intervalles sont cou- « verts de côtes parallèles, serrées, nombreuses, inégales, « mais toujours très-fines, Le labre se dilate en aile pro- « bablement assez étendue, sur laquelle les carènes «se prolongent sans doute pour former des digitations TERRAIN JURASSIQUE. 281 « dont l’allure est encore inconnue. La carène suturale se « recourbe très-rapidement, en recouvrant un peu le der- « nier tour, et se prolonge en se dilatant et en formant une « longue digitation collée à la spire, qui la dépasse proba- «blement. Les deux carènes médianes sont élevées, rap- « prochées et légèrement noueuses. Deux de ces nodosités « sont bien accentuées et rendent le pourtour anguleux. « L'ouverture est longue, très-étroite, prolongée postérieu- « rement en un canal courant le long de la spire. La callosité « de la columelle se prolonge jusqu’à l'extrémité du canal «antérieur. Gelui-ci est légèrement recourbé. Il paraît se « terminer comme dans les autres espèces du genre. » LocaALITÉ, — Vieil-Saint-Rémy (Ardennes), dans le mi- nerai de fer de l’oxfordien supérieur. R. Collection de la Sorbonne. Mont-des-Boucards (coralien inférieur). Collec- tions Pellat et Sauvage. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 32, fig. 1, Chenopus elegans de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouver- ture (il provient de l’oxfordien) ; fig. 2, le même, deux fois grossi, vu du côté de l'ouverture ; fig. 3, le même vu de la base. PI. 85, fig. 12, individu de grandeur naturelle, provenant du corallien, vu du côté opposé à l’ouverture. Cette figure rend mal la carène postérieure qu’elle atténue un peu trop et plus mal encore les deux gibbosités qui af- fectent les deux carènes médianes et déterminent sur cha- cune d’elles deux tubercules allongés ; fig. 13, base du même fossile, Chenopus Boucardensis, Lor. PI. 85, fig. 4-6. SYNONYMIE, 1873, Aporrhais Boucardensis (De Loriol), Monographie des étages supérieurs de la forma- 282 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tion jurassique de Boulogne- sur-Mer, p. 145, pl. X, fig. 26. Testa turrita, elongata, fusiformis. Spiræ anfractus octo, convezti, requlariter crescentes, suluris profundis separati sunt. Pinultimus media parte fortiter angulatus. Omnes spi- raliter tenue lirati sunt longitudinaliterque dense costah. Anfractus ultimus quadricarinatus, tenuis spéraliter cingulis ornatus, late alatus est. Ala palmata, in digitationes producta. Canalis brevis, latus, paululum recurvatus. Coquille turriculée, allongée, fusiforme. Spire composée de huit à neuf tours convexes, croissant régulièrement, séparés par des sutures profondes, ornés de nombreux filets spiraux, fins, à peu près égaux et régulièrement es- pacés, croisés par de nombreuses côtes longitudinales, allant d’une suture à l’autre, séparées par des intervalles à peine plus larges qu’elles-mêmes. Il en résulte un treillis fin, serré, presque régulier. L’avant-dernier tour est forle- ment anguleux au milieu, et sur son angle les côtes longi- tudinales sont légèrement noduleuses. Le dernier a quatre carènes entre lesquelles on voit de minces el nombreux filets qui leur sont parallèles. Sur le côté opposé à l’ou- verture, on remarque trois gibbosités ou côtes longitudi- pales, qui ne sont bien apparentes qu’aux points où elles rencontrent les carènes. Là elles donnent naissance à des tubercules. Ges tubereules sont mal rendus sur la figure 4. Ils sont mieux indiqués sur la figure à qui laisse beaucoup à désirer sous d’autres rapports. Le dessinateur de M. de Loriol les a encore plus mal réussis. La coquille qui a servi de Lype pour cette espèce a le bord de l'aile brisé; on n’en peut donc indiquer exac- tement les contours. Toutefois on peut dire qu’elle est palmée et qu’elle a au moins quatre digitations. La digi- TERRAIN JURASSIQUE. 283 tation postérieure est large, carénée, appliquée contre la spire. Canal large, court, caréné extérieurement, légè- rement recourbé en arrière. Sinus large. DIMENSIONS. — Hauteur de la coquille complète, 36 mil- limètres ; hauteur du dernier tour, avec le canal, 20 mil- lim. ; hauteur de ce tour, sans le canal, 45 millim. ; lar- geur de ce tour, sans l’aile, 42 millim. ; largeur avec la portion connue de l'aile, 23 millimètres ; diamètre de l’avant-dernier tour, 10 millim. ; angle apical, 30°. OBSERVATIONS. — Très-voisine du CA. elegans, cette coquille a les côles longitudinales plus fines, plus nom- breuses, plus rapprochées les unes des autres que ne le sont celles de ce C’henopus. Elles forment avec les filets spiraux un treillis plus fin que celui dont est couvert le test de cette espèce. LOCALITÉ. — Mont des Boucards (Boulonais), assise B de M. Pellat, dans le corallien inférieur. Collection de M. Pellat. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 85, fig. 4, Chenopus Bou- cardensis de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ou- verture ; fig. 5, base du même; fig. 6, avant-dernier tour du même, trois fois grossi. Chenopus? Pellati, Lor. PI 87, fig. 12-15. 1873. Fusus Pellati, De Loriol, Monographie des étages supé- rieurs de la formation de Boulogne- sur-Mer, p. 149, pl. X, fig. 31. Testa turrita, elongata, gracili. Spiræ anfractibus nume- rosis, regulariler crescentibus, convexis, media parte carinatis, cingulis spiralibus tenuibusque ornatis, costis longitudinalibus, elevatis acutisque conspicuis. Apertura angusta, ovata, in 284 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. canalem haud multo longum poloque recurvum desinente. Coquille allongée, turriculée, grêle. Spire composée de sept à huit tours croissant très-régulièrement,convexes, fortement anguleux au milieu, séparés par des sutures très-marquées et légèrement marginées. Ils sont ornés de côtes longitudinales élevées, étroites, anguleuses, séparées par des intervalles plus larges qu’elles-mêmes ; elles sont au nombre de huit sur l’avant-dernier tour. D'étroits cor- dons spiraux les coupent et les rendent noduleuses. Ou- verture longue, subquadrangulaire, rétrécie d’avant en arrière, terminée en avant par un canal court et légère- ment recourbé. Columelle lisse. M. de Loriol, en décri- vant cette coquille, fait remarquer que le labre n’est ni digité ni dilaté. « Elle a, dit-il, l'apparence de certains « pleurotômes ; cependant, n’ayant pu apercevoir aucune « trace d’entaille au labre, je la laisse provisoirement du « moins dans le genre Fusus dont elle présente les carac- « tères généraux. Il ne me paraît pas possible qu’elle ait eu le labre d’un A/aria. » 2 Le fossile décrit par ce savant paléontologiste n’a ni le canal, ni l’ouverture des fuseaux. Le canal des fuseaux ressemble à une feuille de papier enroulée. Celui de cette espèce n'est qu'une rigole comprise entre le test et une columelle arrondie et pleine comme un fàt de colonne. La longueur de la spire comparée à celle du dernier tour et du canal est beaucoup plus grande que chez les fuseaux ; je ne pense donc pas qu’on puisse laisser ce fossile parmi les Fusus. Peut-être n'est-ce qu'un jeune d’A/aria ou de Chenopus encore dépourvu d’aile. Une côte longitudinale plus grosse que les autres, placée sur le côté opposé au bord libre semblerait l'indiquer. J'en ai fait, mais avec doute, un Chénope. Si la coquille est celle d’un adulte, elle doit TERRAIN JURASSIQUE. 285 probablement être placée dans un des genres de [a famille des Melaniidæ. Elle ressemble beaucoup aux coquilles qui sont classées dans le sous-genre /0. J'ai créé autrefois un genre T'ubifer dont cette forme est très-voisine. DiMENSIONS. — Longueur, 11 millim. ; hauteur du der- nier tour, 5 millimètres ; diamètre du dernier tour par rapport à la longueur, 0,36; hauteur de l’ouverture avec le canal, à millimètres. Angle spiral, 30°. OBSERVATION. — Cetle espèce, si elle est un Alaire ou un Chénope, a beaucoup de ressemblance avec les coquilles costulées en long qui appartiennent à ces genres, el no- tamment avec l’A/aria tridactyla. LUCALITÉ. — Questrecque. Assise G. de M. Pellat, grès de Wirwigne ; partie supérieure de l’étage corallien. Col- lection Pellat. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 87, fig. 12, coquille quatre fois grossie, vue du côté de l’ouverture ; fig. 43, la même de grandeur naturelle, vue du même côté; fig. 44, la même quatre fois grossie, vue du côté opposé ; fig. 15, base de la même deux fois grossie, Chenopus Etalloni, Pietle. PI. 65, fig. 1-4. Testa turrita, fusiformi. Anfractibus convexis, tenue reti- culatis, postice angulosis; ultimo tuberculoso. Ala palmata, cujus posterior digitatio spiræ est contigua. Coquille turriculée, fusiforme. Tours convexes, anguleux postérieurement, finement réticulés, Le dernier à, sur sa partie postérieure, de gros et larges nodules arrondis, pro- longés antérieurement. Aile palmée, prolongée en digita- tions dont une s'applique contre la spire. La direction des 286 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. autres est inconnue. Le canal est également inconnu. Les filets spiraux sont plus épais et de grosseur plus irrégulière que les filets longitudinaux. Encroûtement columellaire lisse, épais, prolongé le long de la digitation postérieure. DimMENSsIONS. — Hauteur du fragment connu, 29 millim.; hauteur du dernier tour, sans canal, 16 millim. ; largeur, sans aile, 47 millim. OBSERVATION. — Gelte coquille réticulée comme le Che- nopus elegans et le Ch. Boucardensis, s’en distingue par son dernier tour dépourvu de carène el orné postérieurement d’une couronne unique de gros lubercules aplatis. LocaLiITÉ. — Valfin; corallien supérieur. Collection Étallon. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 65, fig. 2, Chenopus Etalloni de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ou- verture ; fig. 3, le même vu de côté; fig. 1, grossissement du test ; fig. 4, portion d’aile et de digitation de grandeur naturelle, qu'Étallon avait collée sur le même carton que le type de cette espèce. Il ne paraîl pas cerlain que ce fragment d’aile lui appartienne, cer on n’y voit aucune trace de réticulation. Chenopus gemmatus, Pielte. PI. 86, fig. 5 ; pl. 87, fig. 6. Testa turrita, fusiformi, spiraliter tenue striata ; anfrac- tibus angulosis; ullimo tricarinato; carinis nodulosis. Ala palmata, in quatuor digitationes desinente ; digitatione postica ondulosa, longissima, spu'æ contiqua. Canal brevi, lato, cari- nalo, recurvo. Coquille turriculée, fusiforme, couverte de minces filets enroulés transversalement. Tours anguleux vers leurs mi- TERRAIN JURASSIQUE. 987 - lieux. Le dernier a trois carènes noduleuses, dont les no- dules sont ovales et peu saillants ; ses stries transversales s’atténuent considérablement sur certains individus. Aile palmée, terminée par quatre digilations. La digitation anté- rieure, longue et assez mince, prend son centre de cour- bure dans la direction du canal, La seconde presque droite paraît se diriger encore du même côté ; sa pointe manque sur les spécimens que nous avons vus. La troisième égale- ment brisée prend son centre de courbure vers la pointe de la spire. La quatrième très-large et très-carénée ondule en s'appliquant contre la spire qu’elle dépasse de beau- coup. Le renflement siñueux, situé entre l'aile et le canal, est assez large; sa position rapproche celle espèce des syphosolènes; mais son canal large, court, légèrement recourbé en arrière, caréné extérieurement, la place d’une manière certaine parmi les Chenopus. DIMENSIONS. — Hauteur, sans la digilalion postérieure, 34 millim.; hauteur du dernier tour, avec le canal, 21 millim.; hauteur, sans le canal, 45 millim. ; largeur, avec l'aile, 28 millim. ; largeur sans l'aile, 14 millim. LocauiTÉ. — Mont des Boucards (Boulonais). Étage co- rallien. Collections de M. Pellat et de M. Sauvage, OBSERVATIONS. — Cette espèce, assez voisine du Chenopus T'hurmanni, a les tours moins convexes que les siens el les carènes du dernier tour plus saillantes. Les nodules qui les couvrent étroits, aplatis, peu saillants, sont très-diffé- rents des grosses côtes tuberculeuses qui caractérisent le Chenopus Thurmanni. Elle se rapproche davantage du Ch. corallensis ; mais elle en diffère par sa taille médiocre, par la carène médiane de son dernier tour très-saillante, par son aile profondément découpée et par la longueur de son épaisse digitalion postérieure, 288 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 87, fig. 6, Chenopus gem- matus de grandeur naturelle; type de l’espèce vu du côté opposé à l'ouverture. PI. 86, fig. 5, fragment d’une variété lisse de la même espèce (grandeur naturelle). Chenopus pustulosus, Pielte. PI. 42, fig. 1-3. Testé ovatä; anfractibus T convexis; primis lœvigatis ; ultimo ornato, ad alam pustuloso. Cœteræ notæ desunt. Coquille fusiforme, ovale, composée de sept tours con- vexes. Les six premiers sont lisses, n’ayant pour ornement qu'un mince filet transversal voisin de la suture posté- rieure. Le septième est bianguleux; lisse du côté de l'ou- verture, il se couvre d’ornements très-singuliers et peu apparents sur le côté opposé, dans le voisinage de l’aile : ces ornements consistent en trois minces filets enroulés transversalement sur une rampe, le long de la suture, et en une rangée de côtes longitudinales très-effacées, pre- nant naissance vers l’angle postérieur du tour, par lequel elles sont rencontrées, et allant expirer à l’angle antérieur. Chacune de ces côtes porte quatre pustules ovales, aplatis, peu apparents. Le puslule antérieur et le pustule postérieur de chaque côte sont plus petits que ceux qui sont au milieu. Quelques stries transversales, apparaissent vers l’angle an- térieur du tour. Base lisse. Aile inconnue. Il en reste un lam- beau appliqué contre l'avant dernier tour. Canal inconnu. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, sans le canal ni l'aile, 18 millim. ; hauteur du dernier tour sans le canal, 10 mil- lim. Largeur sans l’aile, 9 millim. OBSERVATIONS. — Les pustules aplatis qui caractérisent celle espèce sont une ornementation si insolite qu’ils l’éloi- TERRAIN JURASSIQUE. 289 gnent de toutes celles connues, Il est à regretter que l’aile et le canal manquent à l’unique échantillon que l’on ait de ce fossile. Peut-être présentent-ils quelque chose de parti- culier. LocarTé. — Valfin, dans un calcaire corallien que tous les auteurs ont pendant longtemps rapporté au Coralrag, mais qui, selon les travaux de Bayan, appartiendrait pres- que entièrement au Ptérocérien (Kimméridien). Collection de M. Guirand. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 42, fig. 1, Chenopus pus- tulosus vu du côté opposé à l'ouverture, trois fois grossi; fig. 2, le même de grandeur naturelle, vu du côté de l’ou- verture ; fig. 3, le même de grandeur naturelle, vu de côté, l'aile en raccourci. Chenopus corallensis, Buvignier. PI. 59, fig. 3-d. Testä turritä, transverse tenuiter striatà ; spirà acutà; anfractibus 8, 9 carinatis; ultimo tricarinato; carinä posticà subnodosû ; labro valde expanso, postice biangulato, usque ad apicem produelo, antice sinualo ; canali obliquo. Coquille ovale, turriculée, à filets spiraux très-fins, au milieu desquels on distingue une carène et un ou deux filets plus saillants et subnoduleux. Spire aiguë, com- posée de neuf (ours convexes dont les derniers sont légère- ment carénés un peu en arrière du milieu. Le dernier tour a trois carènes noduleuses, L’aile est très-développée et paraît, d’après la forme des stries d’accroissement, n'avoir que deux digitations, l’une dans le prolongement de la ca- rène postérieure, l’autre appliquée contre la spire dont elle se détache vers la pointe pour se prolonger au delà. Les 1re série, Terr. jur., t. III. — GasrÉRoroDEs. 19 290 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. deux carènes antérieures s'étendent en nervures au travers de l’aile et forment probablement les pointes de deux fes- tons sur son bord; leurs nodules sont ovales et oblongs. Ceux de la carène postérieure, plus gros que les autres, ont la forme de losanges. Les filets qui s’enroulent transversa- lement sur le dernier tour se prolongent sur l'aile, s’y dé- doublent et forment un système de moyens filets alternant avec des groupes de plus petits; ils y sont croisés par de nombreuses stries d’accroissement. Entre le canal et la di- gitation antérieure est un large sinus causé par une forte ondulation du manteau. Canal large, court et caréné dans le sens de la longueur. Le test de l’avant-dernier tour est trop délérioré pour qu’on puisse donner avec certitude le détail de ses orne- ments. Sur sa partie postérieure, j'ai distingué, à partir de la suture, trois miaces filets précédant un gros qui est nodu- leux, puis six minces suivis d’un gros également noduleux, puis quatre étroits. La carène porte au moins seize nodules traversés par de minces filets. La partie antérieure du tour est très-dégradée; elle paraît ornée de moyens filets alter- nant avec des groupes de fins, et porte au moins un gros filet granuleux dans le voisinage de la suture. Sur le dernier tour, on remarque, à partir de la suture, quatre minces filets dans une dépression, suivis d’un moyen qui se prolonge vers l'aile en grossissant et devient la digitation postérieure, puis neuf minces filets précédant la carène postérieure. Celle-ci porte de gros nodules en forme de losanges, au nombre de trois sur le côté opposé à l'ouverture, Seize étroits filets la séparent de la carène mé- diane sur laquelle sont, du même côté, quatre nodules oblongs, ovales, irréguliers. Environ quinze minces filets séparent cette carène de la carène antérieure ; celle-ci porte TERRAIN JURASSIQUE. 291 quatre nodules oblongs. Sur la base, le sinus et le canal, on remarque une série de moyens filets alternant avec des groupes de filets plus étroits. DiMENSsIONS. — Hauteur du fossile, 55 millim. ; bauteur du dernier tour avec le canal, 31 millim. ; largeur de l’a- vant-dernier tour, 43 millim.; largeur du dernier tour sans l’aile, 20 millim. ; largeur avec l'aile, 40 millim, OBSERVATIONS. — Cette espèce, voisine du Chenopus Mag- dalenæ, en diffère par ses carènes plus fortement noduleuses et plus rapprochées les unes des autres que ne le sont celles de ce Chenope. LocaLiré. — On la trouve dans les bois de la Claire- Côte, commune de Belrupt (Meuse) ; calcaires crayeux sub-compactes de l’étage corallien. Collection de M. Buvi- gnier. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 59, fig. 3, Chenopus co- rallensis de grandeur naturelle, vu de la base; fig. 4, le même vu du côté opposé à l'ouverture; fig. 5, le même vu de côté, l’aile en raccourci. Chenopus modestus, Pietle. PI, 72, fig. 1-3. DIAGNOSE, — Testà lurritä, fusiformi; anfractibus con- vexis, transverse tenuissime striatis, longiludinaliter costula- ts ; costis fere filiformibus; penultimis duo anfractibus in me- dio angulosis; ultimo bianguloso, Cœæteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme, composée de tours con- vexes, ornés de filets extrêmement minces, enroulés trans- versalement et de côtes longiludinales, minces et peu appa- rentes. Ces côtes sont au nombre de 20 ou 22 sur les derniers Lours, Les deux tours qui précèdent le dernier 292 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. sont sub-anguleux; le dernier est bi-anguleux. Les filets enroulés transversalement sont plus gros dans le voisinage du canal que partout ailleurs. Aile et pointe du canal in- connus. Le canal, à sa naissance, est large et droit. DIMENSIONS., — Hauteur du fossile, 22 millim.; hauteur du dernier tour, 42 millim. ; largeur, 9 millim. OBsERvATIONS. — Cette espèce, par le nombre et la te- nuité de ses côtes longitudinales et par la forme sub-an- guleuse de ses derniers tours, est très-distincte de tous les autres fossiles costulés en long. Les angles de ses tours, disposés comme des carènes, la rapprochent des A/aria. LocaLITÉ. — Estré; étage corallien. Collection de d'Or- bigny. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 72, fig. 1, fossile de grandeur nalurelle, vu du côté opposé à l'ouverture; fig. 2, le même grossi deux fois, vu du côté de l'ouverture; fig. 3, le même de grandeur naturelle, vu du côté de la base. Chenopus ovatus, Pielle. " PI. 70, fig. 1-3. Testä ovatà; anfractibus convezis ; ultimo tuberculato et ca- rinato ; aperturà angustä. Cœteræ notæ desunt. Coquille fusiforme, ovale, composée de 6 tours con- vexes, croissant rapidement. Le dernier qui est très-em- brassant est caréné à sa partie postérieure et, sur sa carène unique, il porte une rangée de petits tubercules épineux. Les autres {ours paraissent dépourvus de nodo- sités. Le fossile est trop mal conservé pour qu’on puisse affirmer qu’il ne porte pas des filets enroulés transversale- ment. Onverture étroite. Canal et aile inconnus. DIMENSIONS. — Hauteur sans le canal, 48 millim.; hau- TERRAIN JURASSIQUE. 293 teur du dernier tour, 11 millim.; largeur sans l'aile, 12 millim. OBSERVATIONS. — Voisin du Monocuphus vespa, ce fossile s’en distingue par le manque de carène et de nodules à ses premiers tours, et par l’absence des côtes transversales qui ornent d’une manière si remarquable le dernier tour du Chenopus vespa. LOCALITÉ. — Le Banné (Suisse); marnes kimméri- diennes. Collection de d’Orbigny. Rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 70, fig. 1, Chenopus ovatus de grandeur naturelle, vu de côté; fig. 2, le même vu du côté opposé à l'ouverture ; fig. 3, le même vu de la base. Chenopus filosus, Buy. PI. 73, fig. 6-8. SYNONYMIEe 1852. Pterocera filosa (Buvignier), Statistique géologique du dé - partement de la Meuse, p. #4, pl. xxIx, fig. + et'2. DIAGNOSE, — 7està ovalo-elongatä, fusiforma, costis trans- versis filiformibus, subalterne inæqualibus ornatä. Anfracti- bus 1, 8; posterioribus convexissimis; anterioribus postlice ca- rinalis ; ullèmo ad suturam subdentato. Canal incurvo. Labri expansione lestam superante. Coquille ovale, allongée, fusiforme. Spire formant un angle convexe, composée de 7 ou 8 tours convexes, ornés de côtes transversales, filiformes, d’inégale grosseur, alter- nant les unes avec les autres. Les premiers tours sont très-convexes ; les trois derniers sont anguleux, presque plans antérieurement, légèrement carénés vers le tiers 294 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. postérieur de leur hauteur; les deux avant-derniers ont leurs carènes finement crénelées. Le dernier est très-em- brassant. Il est orné de côtes longitudinales, obliques, épineuses, assez épaisses, qui partent de la suture où elles sont peu visibles, s’enflent aux approches de la carène et s’effacent en s’avançant vers la partie antérieure de la coquille, Quelques côtes transversales plus grosses que les autres s’enroulent sur lui et se prolongent dans l’aile ; elles sont séparées les unes des autres par trois côtes filiformes, d'inégale grosseur, parmi lesquelles celle du milieu est la plus épaisse. Sur la partie de la coquille voisine du canal, l'égalité de grosseur entre les côtes filiformes tend à s’éta- blir. Canal large, courbé, terminé en pointe, extérieure- ment caréné. Aile palmée, s'appliquant contre la spire en- tière et en dépassant la pointe. Elle décrit des festons aux- quels aboutissent les nervures qui sont le prolongement de la carène et des grosses côles. Son bord antérieur et son extrémité postérieure sont inconnus. DIMENSIONS. — Longueur de la coquille avec le canal et sans l'aile, 28 millim. Longueur du dernier tour avec le canal, 18 millim. Largeur sans l'aile, 12 millim. ; largeur avec l’expansion, au moins 24 millim. OBSERVATIONS. — Cette coquille a le canal des Chenopus et l’aile très-developpée. On peut la rapprocher du Che- nopus vespa et du Ch. musca, si l’on considère ses orne- ments, mais ses carènes et surlout l’ampleur de son aile la séparent nettement de ces espèces. LocaLiTÉ. Montzeville (Meuse), dans les calcaires mar- neux de la parlie supérieure du calcaire à astartes. Etage kimméridien. Rare. Collection de M. Buvignier. EXPLICATION DES FIGURES. Pl, 73, fig. 6, Chenopus filosus de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ouverture ; TERRAIN JURASSIQUE. 295 fig. 7, le même vu de la base ; fig. 8, le même grossi deux fois, vu du côté opposé à l’aile, Chenopus ornatus, Buy. PI. 46, fig. 1, 2 ; pl. 47, fig. 1, et pl. 86, fig. 3. SYNONYMIE. 1852, Pterocera ornata, (Buvignier), Stat. géol. min. et pa- léont. du dép. de la Meuse. Atlas, p. 44, pl. xxiIx, fig. 5. 1859. — subornata, (Étallon), Lethea Bruntrutana, ou Etudes pal. et strat. sur le Jura Bernois, p. 13%, pl. xt, fig. 114. Testé elongatä, fusiformi, transverse striatà ; anfractibus numerosis, subconvezxis ; ultimo tricarinato, inæqualiter tu- berculoso ; quibusdam tuberculis carinas posteriores jungenti- bus; canali carinato, lato, subrecto ; labro expanso, spiram adæquante, transverse striato, antice sinuoso, quinque den- tato, Coquille ovale, allongée, fusiforme, couverte de minces filets enroulés transversalement, Spire longue, composée de 8 ou 9 tours convexes, très-distincts ; les derniers ten- dent à devenir anguleux au milieu ; le dernier est tricaréné ; il porte en outre deux minces côtes parallèles aux carènes, l’une très-effacée, placée en avant des carènes, l’autre située près de la suture. Des tubercules ou plis allongés, irrégu- liers, partent des deux carènes postérieures et tendent à les relier ; les trois premiers à partir de l'aile sont exigus ; ils prennent naissance à la carène postérieure qu'iis ren- dent noduleuse et vont, en s’effaçant, vers la carène mé- diane où ils se terminent par des granules qui s’allongent vers la carène antérieure. Le quatrième n’est pas plus gros que les précédents; il est à cheval sur la carène médiane, 296 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. ei il va expirant vers les deux autres carènes. Le cinquième est beaucoup plus important que les autres : il réunit les deux carènes postérieures. Le sixième s’étend entreles deux mêmes carènes ; il est mince et peu apparent. Le septième occupe une position analogue ; c’est le plus gros après le cinquième. Aile palmée, ayant quatre digitations caré- nées, courtes et aiguës. Trois d’entre elles sont les prolon- gements des carènes; la quatrième est le prolongement de la grosse côte qui est voisine de la suture. La digitation antérieure prend son centre de courbure vers le canal dont elle est séparée par un large sinus. Celle qui vient après est droite; son extrémité s’infléchit légèrement vers la pointe de la spire. La suivante a son centre de courbure du même côté. La digitation postérieure semble parallèle à l'axe; elle dépasse peut-être la pointe de la spire. Un sinus la sépare de la digitation précédente. Le canal est large, caréné, presque droit; il a la forme de celui du Chenopus pes pelecani. Le type de M. Buvignier a la spire brisée. Etallon qui a eu entre les mains des individus complets décrit ainsi les ornements de la spire : « Les Lours sont un peu carénés au milieu ; près des sutures, deux côtes un peu élevées et formant aussi une carène sensible; entre ces côtes, une médiane peu élevée ; toutes séparées en outre par d’autres très-fines ; longitudinalement des côtes triangulaires, cou- dées, rares, assez peu développées. » On pourrait croire cette description faite d’après la spire d’un C4. autissiodo- rensis. Il est certain que la figure donnée par Etallon ne présente aucune trace de côles longitudinales ni de carè- nes sur les tours autres que le dernier. Les filets enroulés sur le dernier tour sont disposés de la manière suivante: à partir de la suture, on voit se succéder TERRAIN JURASSIQUE. 297 trois moyens filets, puis un beaucoup plus gros, donnant naissance à la digitation postérieure, et ensuite deux moyens alternant avec deux minces et précédant la carène postérieure; celle-ci est irrégulièrement granuleuse ; entre elle et la carène médiane, sont deux moyens filets suivis d’un gros, puis un moyen entre deux minces. La carène médiane est granuleuse comme la carène postérieure ; elle est séparée de la carène antérieure par trois gros filets alternant avec quatre minces. En avant de celle-ci sont six gros filets alternant avec six minces ; puis on voit une pe- tite côte parallèle aux carènes, se rendant sur le milieu du sinus. D’autres filets aboutissent à la partie antérieure du sinus et au canal. DIMENSIONS. — Hauteur, 27 millim.; hauteur du der- nier tour, 16 millim.; largeur sans l'aile, 8 millim.; lar- geur avec l’aile, 48 millim. Étallon a eu entre les mains des individus ayant 35 millim. de hauteur, 40 millim. de noyau et 25 millim. de large, aile comprise. OBSERVATIONS. — Si le dessin qu'Etallon a donné de la spire est exact, ce fossile à beaucoup de ressemblance avec le Ch. Demogenitus. Si c’est sa description qui est bonne, il faut le rapprocher du Ch. autissiodorensis. Les plis ou fronces de son dernier tour sont le caractère qui doit servir à le faire distinguer de ces espèces. LOCALITÉS. — Maujouy (Meuse), dans les calcaires blancs de la partie moyenne du calcaire à astartes. Microferme, Coin-du-Bois, dans le virgulien du Jura Bernois. Etage kimméridien. Collections de M. Buvignier et d’Etallon. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 46, fig. 1, C'henopus or- natus, de grandeur naturelle, vu de côté, l’aile en rac- courci; fig. 2, le même vu de la base. PI, 47, fig. 1, le même deux fois grossi, vu du côté opposé à l'ouverture. 298 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. PI. 86, fig. 3, même espèce, d’après Etallon, vue du côté opposé à l’ouverture. (Le canal est évidemment mal des- siné.) Chenopus Lonqueueanus, Buvignier. PI. 44, fig. 5, 6. Testä ovatâ, fusiformi; spirà turritä, longitudinaliter costaté, transverse costellatô ; anfractibus 7-8 subrotundatis ; costis longitudinalibus 9-10 flexuosis, subcarinatis, ad su- turas obsoletis; costellis transversis filiformibus, subalterna- tive tenuibus; ultimo anfractu tricarinato ; labro expanso. Caœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, ovale, fusiforme; spire composée d'environ 9 tours très-convexes, ornés de nombreuses petites côtes filiformes, transverses, de grosseur inégale, qui se croisent avec des côtes longitudinales plus épaisses, quoique minces encore, saillantes, très-légèrement cour- bées, un peu anguleuses, s’atténuant vers les sutures, et disparaissant sur le dernier tour. Celui-ci est tricaréné. Chacune de ses carènes est granuleuse. Aile large, palmée, s'appliquant contre les deux et peut-être même contre les trois avant-derniers tours, parcourue par les côtes fili- formes transversales et par les carènes du dernier tour. Celles-ci, en se prolongeant, donnent naissance à trois digitations à test mince. Une quatrième digitation nait d’une côte qui ne mérite pas le nom de carène. Toutes ces digitations sont brisées sur le type. Celle qui est à la partie antérieure de la coquille paraît courte; elle s’inflé- chit vers le canal; la troisième prend son centre de cour- bure vers la pointe de la spire ; la quatrième, qui est à la partie postérieure de l’aile, est presque droite et presque parallèle à l’axe de la coquille ; elle dépasse probablement TERRAIN JURASSIQUE. 299 la pointe de la spire (elle est mieux représentée par la fig. 5 que par la fig. 6. Si l’on s’en rapportait à celle-ci, on croirait qu’elle est contiguë à la spire, et cela est inexact). Canal court, large, presque droit, un peu oblique à l’axe, à peine infléchi antérieurement. Sinus antérieur bien apparent, placé entre le canal et la première digitation. Sinus postérieur très-visible entre les deux dernières digi- tations. Suture profonde. Le dernier tour paraît très-légè- rement gibbeux sur le côté opposé à l’aile ; cette apparence est peut-être due à un peu d'écrasement. Les côtes trans- versales filiformes de ce tour sont disposées de la manière suivan{e : à partir de la suture, on voit quatre moyens filets sur une petite rampe, puis une côte digitipare, légèrement onduleuse plutôt que granuleuse. Un moyen filet entre deux minces, puis un gros aboutissant au milieu du bord du sinus, et ensuite trois moyens séparent cetle côte d’une autre côle ou carène digitifère, granuleuse, très-accentuée. Ensuite on voit un très-mince filet, deux moyens, un gros, un moyen entre deux fins, puis une troisième côte ou carène digitipare, séparée par quatre gros filets d’une mince côte qui donne naissance à la digitation anté- rieure. Viennent ensuite trois moyens filets se rendant à une sorte de feston, puis six moyens alternant avec six presque imperceplibles se rendant sur le sinus antérieur. L’encroûlement du canal dans la roche ne permet pas de décrire ses ornements. Des stries d’accroissement déter- minent, sur le dernier tour, quelques très-minces plis longitudinaux. L’avant-dernier tour, à en juger par la por- ion qui n’est pas engagée dans la roche, a dix ou onze côles longitudinales, étroites, très-accentuées, allant d'une suture à l’autre, Ces côtes sont anguleuses aux points où elles rencontrent les côtes transversales, lesquelles sont 300 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. très-minces, filiformes et de grosseur irrégulière. Celles-ci sont disposées de la manière suivante : à partir de la suture postérieure, on voit un moyen filet entre deux fins suivis d’un fin entre deux gros, puis un fin, un gros et un moyen entre deux fins. Viennent ensuite un gros suivi d’un moyen entre deux fins, puis encore un gros suivi d’un moyen entre deux fins, et enfin un moyen entre deux gros, après lesquels deux filets presque imperceptibles, alternant avec deux moyens, s’enroulent près de la suture antérieure. Le tour qui précède paraît avoir dix ou onze côtes longitudinales, croisées par six gros filets alternant avec six minces, enroulés transversalement. Sur le tour précédent, on compte un même nombre de côtes transver- sales, croisées par neuf ou dix côtes longitudinales, plus épaisses et moins saillantes que celles du tour suivant. Le nombre des côtes longitudinales diminue encore sur les autres tours. DImENsIONs. — Hauteur du fossile sans l’aile, 28 milli- mètres; hauteur du dernier tour avec le canal, 16 milli- mètres; hauteur de ce tour sans le canal, 41 millimètres ; largeur sans l'aile, 12 millimètres ; largeur avec l’aile, mais sans les digitations, 17 millimètres; largeur de l’avant- dernier tour, 8 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce forme, avec les Chenopus musea et Piettei, un groupe naturel. Le nombre moins grand de ses côtes longitudinales, leur accentuation, la succession des filets enroulés transversalement sur l’avant- dernier tour et l’allongement de la spire séparent celte espèce du Ch. musca, auquel elle ressemble par la forme de l’aile. Ses digitations paraissent moins longues que celles du CA. Piettei. LOCALITÉ, — Souilly (Meuse), dans les calcaires mar- TERRAIN JURASSIQUE. 301 neux supérieurs du calcaire à astartes. Etage kimméridien. Collection de M. Lonqueue. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 44, fig. 5, Chenopus Lonqueueanus de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture ; fig. 6, les deux derniers tours du même grossis deux fois et demie. Chenopus musca, Desl. sp. Pl.,44, fig. 7,8, et pl, 52, fig. 1. 1837. Chenopus strombiformis ? (Koch et Dunker), Beiträge zur Kenntniss des nord- deutschen oolithgebildes und dessen versteinerun- gen, p. 47, pl. v, fig. 10. 1812. Pterocera musca, (Eudes Deslongchamps), Mém. de la Soc. lin. de Normandie, t. VII, p. 165, pl. 1x, fig. 4. 1850. — — (D’Orbigny), Prod. de pal. strat. univ., t. 11, p. 46. 1850. — _ strombiformis ? (D'Orbigny), Prod. de pal. strat. univ, 1. Il, p. 46. 1859, — Monsbeliardensis, (Contejean), Etude de l'étage kinunéridien, p. 242, pl. vi, fig. 8. 1869. Chenopus musca, (Piette), Paléontologie fran- caise, ler. juras., T TI, pl. xurv, 8:18 1874, Aporrhais — (De Loriol), Monogr. des étu- ges sup. de la form. juras. de Boulogne-sur-Mer , p. 142, pl. x, fig. 27, 28. Testà tenu, ellipticà ; anfractibus 9 conveæis, subrotundatis, transversim tenuissime striatis et longitudinaliter costulatis ; ullimo obsolete transversim quadricarinato ; interstitiis striatis ; La 302 PALÉUNTOLOGIE FRANÇAISE. alû quadridactylé ; digitis subæquidistantihus ; caudä brevi ; aperturà angustà . Coquille fusiforme, ovale, à test fort mince. Spire for- mant un angle convexe, composée de neuf tours arrondis. Les premiers sont lisses ; les autres sont couverts de minces filets qui s’enroulent transversalement sur eux et se croi- sent avec des côtes longitudinales qui, allant d’une suture à l’autre, sont plus minces et plus nombreuses sur les premiers que sur les derniers. Dernier tour orné de 4 côtes ou fascioles spirales, entre lesquelles se groupent de minces filets enroulés transversalement. Des côtes longitudinales nombreuses, étroites et peu apparentes rendent ses carènes granuleuses en se croisant avec elles. Ouverture étroite, allongée. Canal court, très-large, à peine arqué, caréné extérieurement, terminé en fer de lance. Aile palmée, ayant quatre nervures ou digitations qui sont les prolongementis des fascioles. Les deux pre- mières à partir du canal sont assez courtes. La troisième, qui prend son centre de courbure dans l’axe et au delà de la pointe de la spire, est beaucoup plus allongée que la seconde. La quatrième forme, avec l’axe de la coquille, un angle d'environ 30 degrés; elle remonte vers la pointe de la spire et la dépasse un peu en s’infléchissant très- légèrement en forme de S. L’aile s'applique, tantôt sur les trois derniers tours, tantôt sur les deux derniers seulement, Entre la digitation antérieure et le canal, l’aile est bossuée et festonnée à l'endroit par lequel sortait la tête du che- nope; elle est encore bossuée et sinueuse entre les deux digitations postérieures, à l'endroit où sortait le pied de l'animal. Suture bien apparente, grâce à la convexité des tours. Les côles longitudinales sont au nombre de 18 sur TERRAIN JURASSIQUE. 303 l’avant-dernier tour. Il y en a plus de 40 très-fines sur le cinquième. Les filets qui s’enroulent transversalement sont plus ou moins nombreux selon les individus; leur grosseur et parfois leur arrangement varient aussi d’indi- vidu à individu. Je vais indiquer comme exemple l’ordre dans lequel ils se présentent sur les deux derniers tours du type de Deslongchamps. Sur l’avant-dernier, on remarque, à partir de la suture postérieure, trois moyens filets alternant avec trois minces, puis un gros suivi d’un fin et un moyen suivi d’un pelit. Viennent ensuite trois gros filets alternant avec deux minces, puis quatre petils presque imperceptibles alternant avec quatre gros, et enfin un moyen suivi d’un gros, séparé de la suture antérieure par trois très-fins alternant avec deux moyens. Sur le dernier tour on voit, après la suture, trois minces filets alternant avec deux gros, puis une grosse côle ou carène granuleuse et légèrement onduleuse, parcourue dans toute sa longueur par deux petits sillons. De cette côte naît la digitation postérieure. Ensuite se présentent deux très-minces filets alternant avec deux moyens, suivis d’une grosse côte qui aboutit au milieu de la sinuosité posté- rieure et s’efface vers le bord de l’aile sans donner lieu à au- cunedigitation. Un assez gros filet, entre deux petits, sépare celle côte de la seconde carène qui est plus accentuée que la précédente ; cette seconde carène est onduleuse, granu- leuse, sillonnée comme la première, et donne lieu à la seconde digitation postérieure. Trois filets assez gros, alternant avec trois très-fins, s’enroulent entre la seconde et la troisième carène. Celle-ci bisillonnée, onduleuse et légèrement granuleuse, comme les autres, se prolonge en une digilalion. Quatre minces filets alternant avec quatre 304 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. gros la séparent de la grosse côte qui donne naissance à la digitation antérieure. Cette côte, à peine épineuse, ne mérite pas le nom de carène. Elle ne s’accentue qu’en se prolongeant sur l'aile. Viennent ensuite cinq minces filets alternant avec cinq gros et aboutissant au feston de l'aile qui fait partie de la digitation antérieure, puis six minces alternant avec six gros, se rendant sur le sinus antérieur et se relevant avec lui. Sept étroits filets al- ternant avec six gros se dirigent vers le canal et se re- courbent sur lui. La carène du canal se dresse devant le dernier. De l’autre côté de cette carène sont des filets à peine visibles, s’effaçant vers le bord. Dimensions. — Hauteur du spécimen de Deslongchamps, 26 millimètres; hauteur du dernier tour avec le canal, 15 millimètres; hauteur sans le canal, 10 millimètres ; largeur avec l’aile, 21 millimètres; largeur sans l'aile, 10 millimètres. OBSERVATIONS. — Il me paraît probable que le Chenopus strombiformis de Koch et Dunker n’est autre que le CA. musca. Les différences que présente, avec le fossile de Des- longchamps, la figure donnée par ces auteurs, sont peu considérables ; elles consistent en ce que le sinus antérieur n’est pas indiqué, et que l’aile prend son attache sur pres- que toute la spire. Ce sont des inexactitudes dans lesquelles on tombe facilement dès qu'on veul reconstruire un peu des échantillons incomplets. D’ailleurs, les mêmes mollus- ques, dans des bassins différents, présentent souvent des di- versités de forme assez notables pour constituer des variétés très-remarquables, sans pour cela cesser de faire partie de l'espèce originaire. Si, comme je le pense, le CA. strombi- formus et le Ch. musca sont une même espèce, c’est le nom de sérombiformis qui devra prévaloir, comme ayant la TERRAIN JURASSIQUE. 305 priorité. Parmi les Chenopus strombiformis de la collection de d’Orbigny, il en est qui n’ont aucun rapport avec la figure et la description présentées par Dunker et Koch: ce sont des moules marneux de Ch. Galateæ. J'ai cru devoir rapporter au (’h. musca le fossile nommé par Contejean Pterocera Monsbeliardensis. Je ne trouve aucune différence entre les fossiles désignés sous ces deux noms, si ce n’est que la digitation postérieure du Ch. Monsbeliardensis :a une longueur exagérée et qu’elle ne s’écarte pas beaucoup de la spire. Le Chenopus musca ressemble beaucoup au Ch. Lon- queueanus. La brièveté de sa spire, le grand nombre de ses côtes longitudinales, l’écartement qu’on observe entre sa spire et sa digitation postérieure, le font distinguer de cette espèce. Non moins voisin du Chenopus Piettei, il a des côtes longitudinales moins nombreuses, moins étroites que celles de cette espèce, des digitations moins longues, une spire moins élancée, un écartement plus grand entre la spire et la digitation postérieure. Enfin son dernier tour paraît toujours dépourvu de gibbosité. Le C4. ÆEudora, qui peut-être devrait être assimilé au C4. musca, est de plus grande taille que lui. Ses côtes sont moins nombreuses, plus larges, plus saillantes sur les derniers tours et plus régulières, plus apparentes sur le dernier que ne le sork celles du Chenopus musca. Locazirés.— Villerville (Calvados), dans les argiles supé- rieures du kimméridien, désignées par Eud. Deslongchamps sous le nom d’argile d'Honfleur; Maujouy (Meuse); Que- hen, Echinghen, Bellebrune (Boulonais) dans le coral- lien. Environs de Montbéliard, dans le kimméridien. Rinteln (Allemagne). N. n. Collections de MM. Des- longchamps, Lennier, Buvignier, Pellat et Beaugrand. 1ro série, Terr. jur., w LIL. — Gasrénoronss. 20 306 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 44, fig. 7, type de Deslongchamps, de grandeur naturelle, vu du côlé opposé à l’ouverture; fig. 8, les deux derniers tours du même grossis deux fois et demie. Il convient d’observer que le canal qui est représenté sur ces figures est incomplet. PI. 52, fig. 4, grossissement des deux derniers tours d’une variété granuleuse de Maujouy, vus du côté opposé à l’ou- verlure. Chenopus Piettei, Buvignier. PI. 44, fig. 9-13; pl. 52, fig. 2-5, 15, 16, et pl. 57, fig. 1-15. SYNONYMIE. 1850. Pterocera strombiformis, (D'Orbigny), Prodrome de pal. strat. univ., t. IL, p. 46. 1869. Chenopus Piettei, (Buvignier), Paléontologie fran- caise,: ter. 'juras.;) Er HE, p-492 1S69, — intermedius, (Piette), Paléontologie française, ter. juras., t. III, pl. 44, fig.ix-xur, Testä fusiformi. costellis tenuibus, longitudinalibus et trans- versis decussatä ; anfractibus rolundatis; ultimo expanso, pentadactylo, transverse costellato, obsolete quadricarinato ; carinis duabus medianis eminentioribus ; carinä postica fere suturali. Le type de cette espèce a été représenté pl. 52, fig. 45. Coquille fusiforme, treillissée par de petites côtes longi- tudinales très-rapprochées et par d’étroiles côtes trans- verses filiformes. Spire composée de neuf tours arrondis. Le dernier sur lequel les côtes longitudinales s’effacent est quadricaréné; la carène antérieure est peu prononcée, ]l TERRAIN JURASSIQUE. 307 en est de même de la dernière qui touche presque la su- ture. Aile palmée, se terminant par une expansion de quatre digitations pointues, carénées. La digitation antérieure est large, longue et presque droite. La seconde, qui n’a pas un grand développement chez le jeune, est grande chez l’adulte; elle prend son centre de courbure vers la pointe de la spire. Il en est de même de la troisième qui est plus longue que les trois précédentes. La digitalion postérieure se replie d’abord contre la spire, puis se dirige, parallèle- ment à l’axe, vers la pointe dont elle s’écarte par une courbe légère et qu’elle dépasse. Canal peu allongé, mais large, caréné comme les digitations, à peine recourbé antérieu- rement. Entre le canal et la digitation antérieure, l’aile bossuée indique la place du sinus destiné à laisser passer la tête de l’animal. Un autre sinus placé entre les deux digitations postérieures était destiné à donner passage au pied. Les côtes longitudinales sont moins apparentes que les côtes transversales. Leur nombre varie de vingt à trente sur l’avant-dernier tour, et de vingt-cinq à trente-cinq sur le septième. Elles s’effacent dans le voisinage de la suture antérieure. Les filets enroulés transversalement se présentent dans un ordre variable, Ils sont très-effacés sur certains spé- cimens. Un des types de M. Buvignier en a onze moyens alternant avec onze petits sur l’avant-dernier tour. Sur son dernier tour, on remarque, à partir de la suture, deux minces filets sur une petite rampe, puis une grosse côte donnant naissance à la digitation postérieure. On voit en- suite deux moyens filets alternant avec deux minces, un plus gros aboutissant au milieu du sinus postérieur et un moyen filet entre deux minces, Une seconde grosse côte 308 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. ou carène donne naissance à une seconde digitation ; elle est séparée de la troisième carène par trois gros filets alter- nant avec trois minces. Viennent ensuite quatre étroits filets alternant avec trois gros, puis une grosse côte donnant naissance à la digitation antérieure et enfin six minces filets alternant avec six gros. On ne peut indiquer les ornements du renflement du sinus ni ceux du canal, parce que ce spé- cimen est incomplet. Son aile prend son point d’attache sur les trois derniers tours de spire, peut-être même sur les quatre derniers. Les échantillons de Fumel présentent sur leur avant-der- nier tour, à partir de la suture postérieure, cinq très-minces filets alternant avec cinq gros, puis trois moyens serrés les uns contre les autres. Sur leur dernier tour, on remarque après la suture deux très-minces filets suivis d’un gros qui donne naissance à la digitation postérieure, puis un gros aboutissant au milieu du sinus postérieur, ayant de chaque côté deux très-minces filets. Vient ensuite la carène qui forme en se prolongeant la seconde digitation. Elle est sé- parée de la troisième carène par un gros filet placé entre deux moyens. Celle-ci donne naissance à la troisième digi- tation; on voit ensuite trois moyens filets serrés les uns contre les autres, puis une grosse côte qui forme en se pro- longeant la carène antérieure. Trois minces filets alternant avec trois gros aboutissent au feston antérieur de l'aile. Trois moyens serrés les uns contre les autres se rendent sur le sinus. L'état de conservation des échantillons re permet pas d'indiquer le nombre de ceux qui ornent le canal. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile avec le canal et les digitations, 26 millim. ; hauteur du dernier tour sans le ca- oal, 9 millim,. et demi ; hauteur avec le canal, 12 millim. et TERRAIN JURASSIQUE. 309 demi ; largeur sans l’aile, 10 millim. ; largeur avec l’aile, 29 millim. Les échantillons de Fumel ont des dimensions plus petites. LocaziTÉs. — Senoncourt, Souilly (Meuse), dans les cal- caires marneux supérieurs des calcaires à astartes. Blaize, Pancy, Daillancourt (Haute-Marne), zone à Am. caletanus, étage virgulien (kimméridien). Fumel (Lot-et-Garonne), dans des calcaires blancs rapportés par d’Orbigny au Co- rallien. Pézol près Montbéliard, dans le kimméridien. Col- lections de MM. Buvignier, Tombeck, Royer et d’Orbigny. OBSERVATIONS. — 1] ne faut pas confondre cette espèce avec le Pterocera Piettei d’Étallon (voyez Ætudes paléonto- logiques sur le Haut-Jura, p. 65). Celui-ci n’est, je pense, qu’un Cuphosolenus angulicostatus. Le Chenopus Piettei de M. Buvignier, voisin du C'henopus musca, s’en distingue par ses côtes longitudinales moins saillantes, par l’inégalité et la position de ses carènes dont la dernière est très- rapprochée de la suture et par la disposition de ses digita- tions dont la dernière, très-rapprochée de la spire, affecte une forme flexueuse. Les spécimens de cette espèce provenant de Fumel et appartenant à la collection de d’Orbigny y sont désignés sous le nom de Pterocera strombiformis. Gette assimilation est fautive : le Pterocera strombiformis, qui n’est proba- blement pas autre chose que le Chenopus musca ou Ch. Monsbeliardensis, a comme lui sa digitation postérieure éloignée de la spire. Je rapporte à cette espèce des fossiles que j'avais d'abord désignés sous le nom de CA. intermedius et qui ont été re- présentés pl. 44, fig. 9-13, pl. 52, fig. 2-5, et pl. 57, fig. 1-10, fossiles que je considère maintenant comme for- mant, non une espèce, mais une variété. Le type en est 310 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. représenté pl. 44, fig. 11. Voici comment je décrivais cette variété : Testà ovatä; anfractibus 9 convexis, transversum striatis, longitudinaliter costatis ; ullimo expanso, pentadactylo, sœæpe gtbboso ; canali largo, carinato, vix antice recurvo ; postico digito spiræ vicino. Coquille fusiforme. Spire ovale, composée de neuf tours convexes, couverts de fortes côtes longitudinales, allant d’une suture à l’autre, croisées par de minces et nombreux filets enroulés transversalement. Le dernier tour, qui est or- dinairement gibbeux un peu avant la naissance de l’aile, n’a que des stries d’accroissement au lieu de côtes longitudi- nales. Il est couvert de nombreux filets enroulés transver- salement, au milieu desquels on distingue quatre grosses côtes ou fascioles donnant naissance à quatre digitations. Les deux fascioles médianes sont les plus accentuées. La fasciole antérieure n’est parfois qu’un simple filet. Les deux digitations antérieures varient de forme et de lon- gueur ; les deux digitations postérieures sont toujours très- développées; la dernière s'applique d’abord contre la spire, puis s’en écarte, un peu en décrivant une légère courbe dont le centre est du côté de l’aile. Les variations des deux digitations antérieures sont très-fréquentes. Un échantillon de la collection de M. Tombeck n’a pas de digitation anté- rieure, ou du moins n’en a qu'un rudiment sous la forme d’un feston dépourvu de carène. Un individu de la collec- tion de M. Lonqueue a la digitation antérieure lrès-courte et les autres très-longues; enfin des fossiles du cap de la Hève recueillis par M. Lennier ont la digitation antérieure très-longue, celle qui vient après très-courte, et les digita- tions postérieures bien développées. La taille de cette espèce est aussi très-variable ; ainsi certains individus re- TERRAIN JURASSIQUE. 311 cueillis par M. Lonqueue et par M. Lennier sont deux fois plus petits que les fossiles de la collection de M. Moreau et de celle de M. Tombeck. La position de la digitation pos- térieure présente aussi des variations : quoique toujours rapprochée de la spire, elle en est plus ou moins distante. Enfin des différences notables peuvent être observées dans l’ordre des filets enroulés transversalement sur les derniers tours. Je regarde comme le type de cette forme de coquille l'échantillon de la collection de M. Moreau représenté pl. 4%, fig. 41. Son avant-dernier tour n’a que quatorze côtes longitudinales. Elles sont grosses, arquées et obliques à l’axe, Son dernier tour est gibbeux. Les filets enroulés transversalement sur son avant-dernier tour se présentent dans l’ordre suivant : quatre filets assez fins et assez espacés bordent la suture postérieure ; ils sont séparés de la suture antérieure par neuf filets plus gros et plus rapprochés les uns des autres. Sur le dernier tour on voit, après la suture, une petite rampe sur laquelle s’enroulent transversalement d’imperceptibles filets, une grosse côte formant la carène de la première digitation, un moyen filet intercalé entre deux fins, un d'épaisseur médiocre, aboutissant au milieu du sinus postérieur, et deux minces filets entre lesquels en est un moyen. Une grosse côte forme la carène de la deuxième digitation ; elle est séparée de celle qui donne naissance à la troisième digitation par trois moyens filets al- ‘ternantavectrois minces. On voit ensuite quatre étroits filets alternant avec trois moyens, puis une côle peu épaisse don- nant naissance à la digilalion antérieure, Trois moyens filets alternant avec trois minces abouussent au feston de cette digilation. Un moyen filetsuivi d’un mince, puiscinq moyens se rendent sur le sinus antérieur. Cinq moyens filets se recourbent sur le canal et s’effacent vers son extrémité. 312 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, Dimensions. — Hauteur d’un adulte de grande taille avec le canal, 24 millim. ; hauteur du dernier tour avec le canal, 45 millim.; hauteur de ce tour sans le canal, 41 millim. Largeur avec l'aile, 20 millim.; largeur sans l’aile, 9 millim. Hauteur d’un adulte de petite taille, 40 millim. et demi; hauteur du dernier tour avec le canal, 7 millim. ; hauteur de ce tour sans le canal, 5 millim. ; largeur avec l’aile, 8 millim. ; largeur sans l’aile, 4 millim. Telle était la description que je faisais de ces fossiles quand je les réunissais sous le nom de Ch. infermedius. Mais ils ne constituent pas en réalité une espèce, et ne sont que des formes intermédiaires entre le Ch. musca et le CA. Piettei, des liens qui rattachent ces deux espèces l’une à Vautre. Le CA. intermedius est un véritable CA. musca dont ia digitation postérieure est voisine de la spire ; il ne dif- fère du Ch. Prettei que par le nombre très-restreint de ses côtes longitudinales, par la grosseur des filets qui s’enrou- lent transversalement sur sa coquille et par la forme moins élancée de sa spire. Ces différences peu considérables n’ont certainement pas une valeur spécifique; mais en réunissant le Ch. intermedius au Ch. Piettei, on comble presque la dis- tance qui sépare celui-ci du CA. musca ; car l’espace entre la spire et la digitation postérieure est de grandeur variable avec les individus, en sorte que ces deux espèces dont les iypes sont très-différents (voyez pl. 44, fig. 7, et pl. 52, fig. 15) sont néanmoins rapprochées, si non confondues par de nombreuses formes intermédiaires. EXPLICATIONS DES FIGURES. — Pl. 44, fig. 9, Chenopus Piettei, exemplaire de petite taille appartenant à M. Lon- queue ; il est représenté de grandeur naturelle, vu du eûté opposé à l'ouverture. C’est un des types de M. Buvi- gnier. Fig. 10, le même vu du même côté, deux fois TERRAIN JURASSIQUE. 313 grossi, Fig. 11, fossile de la collection de M. Moreau, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ouverture. C’est encore un des types de M. Buvignier. Fig. 12, avant-dernier tour deux fois grossi d’un autre spécimen. Fig. 43, variété de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture (fossile de la collection de M. Tombeck). Pl. 52, fig. 15, type de l'espèce vu du côté opposé à l’ouverture; dessin de grandeur naturelle (fossile appar- tenant à M. Buvignier). Fig. 2, variété granuleuse vue du côté opposé à l’ouverture (grandeur naturelle). Fig. 3, der- nier tour d’un spécimen provenant du virgulien d’Are; il est représenté de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ouverture. Fig. 4, variété semi-granuleuse provenant du Kimméridien de la Meuse; dernier tour de grandeur natu- relle, vu du côté opposé à l'ouverture. Fig. 5, variété remar- quable par la brièveté de sa digitation antérieure, vue du côté opposé à l'ouverture. Fig. 16, variété provenant de Fains (Portlandien), de grandeur naturelle, remarquable par l’atténuation des filets de son dernier tour qui pa- raîit presque lisse; elle est représentée vue du côté op- posé à l’ouverture. PI. 57, fig. 1-5, divers individus de la même espèce présentant quelques variétés dans le contour de l’aile, vus du côté de l’ouverture, et provenant du cap de la Hève. Les figures sont de grandeur naturelle. On comprendrait difficilement ces figures si on ne faisait ob- server qu’elles ne représentent que des empreintes ou la partie interne du test du dernier tour. Les échantillons qui ont servi de modèles sont des coquilles écrasées et aplaties dans la marne. Ainsi le modèle de la fig. 4 a son dernier tour à l’état d’empreinte et dépourvu de test, excepté sur le bord de l’aile. Le modèle de la fig. 2 est revêtu de son test; mais c’est le côté interne du test qui apparaît, c’est-à- 914 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. dire celui qui touchait le corps de l’animal. C’est encore le test interne du dernier tour qu’on voit sur le modèle de la fig. 3. Son avant-dernier tour est à l’état d’empreinte. Le fossile dessiné fig. 4 présente le test interne du der- nier tour. Il en est de même du fossile représenté fig. 5. Fig. 6, 7, deux individus de même provenance, de gran- deur naturelle, vus du côté opposé à l’ouverture. Fig. 8, 9 et 10 : trois fossiles de la même espèce, de grandeur naturelle, vus de la base. Celui qui est représenté fig. 8 appartient à M. Moreau; celui qui est représenté fig. 9, à M. Perron. Fig. 11, échantillon provenant de la collection de M. Buvignier, vu de la base. Fig. 12, les deux derniers tours d’un fossile de Fumel quatre fois grossi, vu du côlé opposé à l’ouverture. Fig. 13, le même fossile de grandeur naturelle, vu du même côté. Fig. 14, échantillon de la même espèce provenant de Pézol, vu du côté de l’ouver- ture ; grandeur naturelle. Fig. 15, le même deux fois grossi, vu du côté opposé. £henopus varicosus, Pielte. ; PL73, fe, Testô turrilä, tenui, ellipticä ; anfractibus 8-9 convexis, subrotundatis, transversim longitudinaliterque costulatis ; ultimis postice carinatis, varicosis. AlG palmatä, quadridac- tylà ; digitis inæqualibus, subæquidistantibus. Columellæ cal- lositate expansä, alatä, lœvigatä, usque ad penultimt anfrac- tus posteriorem suturam productà. Caudà brevi. Aperturû anqustä. Coquille turriculée, fusiforme, ailée. Spire ovale, com- posée de 8 ou 9 tours convexes, finement rétieulés par de minces filets spiraux que croisent des côtes longitudinales TERRAIN JURASSIQUE. 315 non moins élroites. Les deux derniers tours sont carénés postérieurement et variqueux. Les varices se montrent sur le côté opposé à l’aile. Une de celles du dernier tour est épineuse. Sur ce tour, quelques côtes spirales plus grosses que les autres se prolongent sur laile et donnent naissance à des digitations. Aile paimée, quadridactylée : ses trois digitations postérieures prennent leur centre de courbure vers la pointe de la spire ; elles ont toutes un sillon du côté de l’ouverture, sont à peu près équidistantes, et sont dis- posées par rang de taille, la digitalion postérieure étant la plus grande. Celle-ci est éloignée de la spire dont elle dépasse la pointe. Callosité columellaire lisse, très-mince, mais très-développée, formant sur le côté une sorte d’aile arquée, qui se relie au canal respiratoire, se prolongeant postérieurement jusqu’à la suture antérieure du tour qui précède l’avant-dernier, où elle rejoint le bord de l'aile vé- ritable avec laquelle elle donne naissance à un canal large et peu profond, Canal antérieur court, légèrement re- courbé, placé sur un large appendice Lerminé en pointe. Ouverture étroite. Test mince. DIMENSIONS. — Hauteur de la coquille avec l'aile, 34 millim. ; hauteur de la spire avec le canal, 25 millim. ; hauteur du dernier tour avec le canal, prise du côté de l'ouverture, 15 millim. ; hauteur de ce tour sans le canal, prise du même côté, 10 millim.; largeur avec l'aile, 29 millim.; largeur sans l'aile, 14 millim. (*). (*) Quand j’énonce la hauteur du dernier tour, c’est toujours la hau- teur mesurée sur le fossile vu du côté opposé à l'ouverture depuis le milieu de la suture jusqu’à la naissance du canal. Dans les pages qui précèdent, je n’ai jamais mesuré la hauteur de ce tour prise du côté de l'ouverture que lorsque l’état du fossile ne permettait pas de la prendre du côté opposé. Mais dans ce cas le fossile n’a été figuré que du côté de l'ouverture. 316 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. OBsenvarions. — Ce fossile adhère à un feuillet d'argile qui n’en laisse voir que le côté de l’ouverture. Très-voisin des Chenopus musca, Pietter, Lonqueuanus, Eudora, il en diffère par la carène de ses derniers tours, par ses varices et peut-être par le développement remarquable de sa callo- sité columellaire. LocaAuTÉ. — Cap de la Hève. Kimméridien. Collection du musée du Havre. R. EXPLICATION DE LA FIGURE. — PI. 73, fig, 1, Chenopus varicosus de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouver- ture. Chenopus Eudora (Orb,. sp.). PI. 57, fig. 46-20. 1837. Chenopus strombiformis ? (Koch et Dunker), Beiträge zur Kenniniss des nord- deutschen oolithgebildes und dessen versteinerun- gen, p. 47, pl. v, fig. 10. 1850, Pterocera Eudora, (D'Orbigny), Prodrome de pal.strat.univ., t. II, p.46. 1859, — Monsbeliardensis ? (Contejean), Étude de l'étage kimméridien dans les en- virons de Montbéliard, p. 242, pl. vu, fig. 8. Testä ovatä; spiræ anfractibus convexis, costis longitudi- nalibus elevatis, remotis (circa 12), costulisque spiralibus te- nuissimis et numerosis ornatis ; ultièmo maximo, dilatato, pal- mato, costulis spiralibus tenuibus et inæqualibus ornato, 4 fasciolis munito queæ in À digitationes desinunt. Canali brevi, apice incurvo. Coquille ovale, spire composée de 9 tours convexes, sé- parés par des sutures profondes, ornés de 12 côtes longi- TERRAIN JURASSIQUE. 317 tudinales épaisses, saillantes, allant d’une suture à l’autre, et de minces filets spiraux. Le dernier tour est grand, Ses côtes longitudinales sont très-nombreuses, très-effacées. Il porte 4 fascioles ou grosses côtes qui donnent naissance à 4 digitations carénées. La fasciole antérieure est très-grêle ; celles du milieu sont grosses et fortement granuleuses. La côte postérieure est moins épaisse que les deux précé- dentes. Aile palmée, attachée au septième et au huitième tour, séparée du canal par un sinus. Un second sinus ap- paraît entre les deux digitations postérieures. La digilation postérieure est flexueuse ; elle ne s’applique pas contre la spire comme celle du CA. Piettei, mais elle ne s’en éloigne pas aulant que celle du Ch. musca. La distance à laquelle elle s’en tient est variable selon les individus. Canal plat, large, caréné extérieurement, terminé en pointe. DIMENSIONS. — Hauteur de la coquille entière, 23 mil- lim. ; hauteur sans le canal, 20 millim. ; hauteur du dernier tour avec le canal, 14 millim. ; largeur sans l'aile, 9 millim. ; largeur avec l’aile, 21 millim. OBSERVATIONS. — Le CA, Eudora est très-voisin des CA. musca et Piettei. J'ai dit plus haut comment sa digita- tion postérieure le faisait distinguer de ces deux espèces. Cette digitalion toujours séparée de la spire ne peut être confondue avec celle de la variété que j'avais décrite sous le nom de Ch. intermedius, car la digitation postérieure de celle variété côtoie la spire plus longtemps que celle du Ch. Piettei lui-même. L'ornementalion du C4. Eudora est très-accentuée. Ses côtes longitudinales sont moins nom- breuses, plus larges, plus régulières et plus apparentes que celles du CA. musca el du Ch. Piettei. Les côtes longitudi- nales de son dernier tour et les granules de ses fascioles sont relativement très-saillants, Ces différences sont cerlai- 318 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nement notables; cependant, la démarcation entre le Ch. Eudora et le Ch. musca n’est pas bien nette, et peut- être conviendrait-il de réunir ces deux espèces. Dans ce cas, on serait en présence d’une espèce unique douée d'une grande puissance de variabilité. Le Ch. Lonqueuea- nus est aussi très-voisin du Ch. Fudora ; sa spire est plus allongée, et une seule des fascioles de son dernier tour est granuleuse. Ces différences sont, il faut le reconnaître, fort peu importantes. LocALITÉ — Estrée, dans le corallien. Collection de d’Orbigny. N. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 57, fig. 16, Chenopus Eu- dora de grandeur naturelle, vu du côté de la base ; fig. 47, fragment de la même espèce, de grandeur naturelle, vu du même côté ; fig. 148, autre spécimen de grandeur natu- relle, vu du même côté ; fig. 19, le même de grandeur na- turelle, vu du côté opposé à l'ouverture ; fig. 20, autre in- dividu de la même espèce vu du même côté. Chenopus? Valfensis, Piette. PI. 43, fig. 6. Testà turritä, fusiforma ; anfractibus numerosis, convexis, sptraliter tenue costulatis, longitudinaliter costatis ; costis nu- merosis, retusis, e suturä ad suturam eminentibus. Columellà callosé ; alà dilatatä. Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme ; spire composée de tours nombreux, convexes, ornée de filets spiraux extrêmement fins, très-nombreux, et de grosses côtes longitudinales, ar- quées, saillantes, mais non anguleuses, allant d’une suture à l’autre. Dernier tour portant postérieurement de grosses côtes longitudinales ou tubercules allongés qui prennent TERRAIN JURASSIQUE. 319 naissance à la suture. Columelle calleuse. Ouverture allon- gée. L’aile, qui est probablement large, paraît s’appliquer sur les deux tours qui précèdent le dernier. Celui-ci est plus grand que le reste de la spire, Dimensions. — Le fragment qui sert de type et qui n’a ni le canal, ni la pointe de la spire, a 39 millimètres de lon- gueur. Son dernier tour, vu du côté de l'ouverture, a 23 mil- limètres de hauteur. Sa largeur est de 149 millimètres. OBSERVATIONS. — Je classe avec doute cette espèce parmi les Chenopus proprement dits. Je n’en connais ni le canal, ni l’aile, et j'ignore si elle a un sinus. L'absence de la carène, la grosseur de ses côtes longitudinales qui sont arquées et non épineuses, leur relief, la rangée de tuber- cules allongés et arqués qui orne le dernier tour et part de la suture, la tenuité extrême des filets spiraux séparent nettement cette espèce des Cuphosolenus tetracer, Deshayseus, Dionyseus, et Galatea. LOCALITÉ. — Valfin. Partie supérieure de l’élage co- rallien. R. Collection Guirand. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 43, fig. 6, C'henopus Val- fensis de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture. Il est désigné par erreur, sur la planche, sous le nom de Chenopus tetracer. La figure, dont le numéro a été oublié, est à gauche, vers le milieu de la planche. Chenopus acuticarinatus, Buvignier. PI. 59, fig. 6-9. està turrità, fusiformi, transverse tenuiter striata ; an- fractibus in medio carinatis ; ultimo anfractu bicarinato ; labro expanso, quadrangulari, tridactylo ; canali producto, subrecto. 320 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille fusiforme, allongée ; spire composée d'environ neuf tours convexes, couverts de minces filets transversa- lement enroulés, carénés vers leurs milieux, à carène re- levée par une côte étroite et saillante ; le dernier est bica- réné. En avant de la carène des derniers tours, on distingue sur certains échantillons, entre les filets enroulés transver- salement, une petite côte ou un léger filet aigu et saillant, qui donne à la suture un aspect canaliculé et qui se prolonge entre les deux carènes du dernier tour. Aile pal- mée, très-développée, ne s'appliquant pas seulement contre les deux derniers tours de spire comme celle des A/uria, mais contre les quatre derniers au moins. Sa partie mé- diane, presque lisse sur le bord, est légèrement striée dans le même sens que le reste de la coquille. Elle présente deux larges digitations carénées, presque droites, pro- longement des deux carènes du dernier tour : celle qui est placée en avant parait avoir son centre de courbure vers le canal ; peut-être sa pointe se recourbe-t-elle en sens in- verse ; l’autre a le sien vers la pointe de la spire. La partie postérieure de laile n’apparaît pas sur les types d’une manière assez nette pour être décrite. Il y a un sinus cor- respondant à une partie bossuée de l’aile, entre le canal et la digitation antérieure ; ily en a aussi un desliné à laisser passer l'extrémité du pied de l’animal entre la seconde di- gitation et la spire. Une troisième digitation assez problé- matique. semble être placée à la partie postérieure de l’aile et suivre la direction de la spire. Le canal, dont la pointe est brisée sur les types, est large, assez long, caréné extérieurement, presque droit, légèrement recourbé vers le côté opposé à l’aile. Certains échantillons ont la carène du tour qui précède l’avant-dernier très-finement crénelée. Les ornements de l’avant-dernier tour sont disposés de la TERRAIN JURASSIQUE. 321 manière suivante: neuf minces filets s’enroulent entre la suture postérieure et la carène qui est aiguë. Sur la partie antérieure du tour, on voit, à partir de la carène, trois moyens filets, suivis d’un très-gros faisant saillie, puis une rampe probablement striée encaissant la suture. Le der- nier tour présente les dispositions suivantes : le long de la suture court une petite rampe parcourue par deux minces filets; un filet plus gros forme l'arêle de la rampe. Ensuite on en voit six très-minces qui se prolongent sur l'aile ainsi que ceux dont il vient d’être question. Puis vient la carène postérieure, qui est bien anguleuse. Entre elle et la carène antérieure, qui est plus obtuse, s’enroulent de très-minces filets parmi lesquels il y en a trois plus gros se prolongeant sur l'aile. La partie antérieure du lour parait lisse ; on y distingue deux moyens filels et des stries d’ac- croissement. Le canal aussi paraît lisse. DiMENSIONS. — Hauteur du fossile avec le canal, 21 mil- lim.; hauteur sans le canal, 15 millim.; hauteur du dernier tour avec le canal, 12 millim. et demi ; larg eur de ce tour sans l’aile, 8 millim. ; longueur de la digitation antérieure, 9 millim. ; longueur de la digitation postérieure, 8 millim. OBSERVATIONS. — Laforme el les ornements de la spire rapprochent ce fossile du C’henopus Raulineus, de l'A/aria Mosensis et de l'A. Aispida ; on le distingue de ces espèces à son dernier tour, sur lequel on n’aperçoit aucune épine. LOGALITÉ. — Souilly (Meuse), dans les calcaires marneux supérieurs des calcaires à astartes. Étage kimméridien. Collections de M. Lonqueue et de M. Buvignier. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 59, fig. 6, CA. acuticari- natus de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouver- ture ; fig. 7, le même vu de la base, le canal enraccourei ; ire série, Zerr, jur., & LI. — Gasrénoronss. 21 322 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. fig. 8, autre spécimen de grandeur naturelle vu du côté opposé à l’ouverture; fig. 9, derniers tours du même deux fois grossis. chenopus Magdalenæ, Buvignier. PI. 52, fig. 14, et pl. 58, fig. 5-8. Test turritä, fusiformi, costis transversis filiformibus et, ad anfractus posticos, costellis longitudinalibus, tenuissimis, obsoletis ornatä ; anfractibus 9-10 carinatis; ullèmo late ec- panso, tricarinato. Carinä posticà bifidà. Canal largo, brevi, recurvo et carinato. Coquille turriculée, fusiforme. Spire composée de 9 ou 10 tours convexes, carénés au milieu de leur hauteur, or- nés de nombreux et minces filets enroulés transversale- ment. Ces filets sont coupés, sur le tour qui précède l’avant- dernier, par de petites côtes longitudinales très-nombreu- ses, très-fines et très-peu saillantes. Le dernier tour a trois carènes ou côtes qui forment en se prolongeant les ner- vures de l'aile. La carène postérieure porte un tubercule saillant placé entre l’aile et le côté columellaire. Certains spécimens, outre ce tubercule, en ont deux autres, l’un étroit et allongé placé à la naissance de l'aile, l’autre situé entre le tubercule constant et celui de l’aile. La carène médiane ne porte ordinairement qu’un tubereule très-peu accentué, relié par une gibbosité au tubercule constant de la carène postérieure. La carène antérieure ne parait pas tuberculeuse. L’aile striée dans le même sens que le dernier tour se compose d’une longue digitation carénée, presque lisse, appliquée contre les quatre derniers tours de la spire et peu écartée des premiers, d’une seconde digitation, prolonge- TERRAIN JURASSIQUE. 323 ment de la carène postérieure, ayant son centre de cour- bure vers la pointe de la spire, etde deux autres digitations, prolongement des deux carènes antérieures, paraissant avoir leur centre de courbure vers le canal. Toutes ces di- gitations sont reliées entre elles par les festons de l'aile dont la partie antérieure est inconnue. Canal court, très- large, caréné extérieurement, à peine recourbé, terminé en fer de lance comme celui du Chenopus pespelecant et por- tant quelques stries d’accroissement à son extrémité. Sinus ou feston bossué de l’aile près de ce canal, destiné à lais- ser passer la têle ou au moins la partie antérieure du pied de l'animal. Feston bossué de l’aile, entre les deux dernières digitations, destiné à laisser passer la partie postérieure du pied. ; Les filets qui s’enroulent transversalement sur l’avant- dernier tour sont disposés de la manière suivante: sur sa partie postérieure, à partir de la suture, on en compte six très-ténus, alternant avec cinq un peu plus gros; sur sa partie antérieure, à partir de la carène, on en remarque trois très-minces, précédant trois plus gros qui alternent avec deux plus minces, puis deux très-minces suivis d’un moyen, et enfin deux très-étroits. Sur le dernier tour, à partir de la suture, on voit trois filets très-ténus sur une srosse côte qui donne naissance à la digitation postérieure de l’aile, puis six minces filets alternant avec cinq plus gros, et ensuite un mince filet précédant la carène posté- rieure qui est tuberculeuse. Viennent ensuite un moyen filet, un mince, trois plus gros alternant avec deux minces, puis trois minces précédant la carène médiane. Sept étroits filets alternant avec six plus gros séparent celle-ci de la côte ou carène antérieure qui est très-obtuse et cou- verte elle-même de minces filets, De moyens filets alter- 9324 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nant avec de plus minces ornent la parlie antérieure du tour. Une variété de cette espèce a son avant-dernier tour dé- pourvu de carène et portant, près de la suture antérieure, un chaînon transversal de pustules aplaties. Les filets qui s’enroulent transversalement sur ce tour sont disposés de la manière suivante : à partir de la suture postérieure sont des filets très-ténus alternant avec de plus gros que l’état de détérioration de la coquille ne permet pas de compter; le sommet de la convexité du tour, presque lisse, porte trois filets d’égale grosseur peu apparents. Un gros filet, un moyen entre deux très-ténus, puis trois minces placés en- tre deux gros, et enfin trois très-ténus alternant avec trois moyens ornent la.partie antérieure de ce tour et s’y croi- sent avec des côtes longitudinales obliques, très-larges, très-effacées, pustuliformes dans le voisinage de la suture. DIMENSIONS. — Hauteur avec l’aile et le canal, 47 mil- lim.; hauteur sans l’aile, mais avec le canal, 45 millim. ; hauteur de la spire, non compris le dernier tour, 21 millim. ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 45 mil- lim.; largeur du dernier tour, sans l'aile, 17 millim.; largeur avec la portion connue de l'aile, 29 millim. OBSERVATIONS. — Très-voisine du Chenopus anatipes, cette espèce est plus allongée ; elle est striée ; sa digitation postérieure paraît se détacher de la spire; les tubercules de son dernier tour sont au nombre de trois sur la carène postérieure et d’un sur la carène médiane, tandis que le Chenopus anatipes en a au moins un sur sa carène anté- rieure et trois sur sa carène médiane. Ces différences, il faut l'avouer, sont peu considérables. J’ai indiqué, en dé- crivant le Ch. corallensis, les rapports de ce Chenope avec l'espèce dont on vient de lire la description. TERRAIN JURASSIQUE. 325 LocAuITÉ. — Sénoncourt, Souilly (Meuse), dans les cal- caires marneux de l’étage kimméridien, Collections de M. Buvignier et de M.Lonqueue. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 58, fig. 5, type de l’es- pèce; grossissement du tour qui précède l’avant-dernier ; fig. 6, grossissement de l’avant-dernier tour d’une variété ; fig. 7, les deux derniers tours du type vus du côté oppo st à l’ouverture et deux fois grossis ; fig. 8, le même complet de grandeur naturelle, vu du même côté. PI. 52, fig. 14, même espèce vue de la base (dessin de grandeur natu< relle). Chenopus mammosus, Piette. PT de, 4, et pl.78, fie 8: DrAGNose. — Nucleo turrito, ovato. Anfractibus convexis ; ultimo bis gibboso. Ala palmata. Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme, composée de tours légè- rement convexes. Le dernier qui est un peu aplati présente deux gibbosités, l'une sur le côté opposé à l'aile, l’autre entre cette première gibbosité et la naissance de l'aile. Canal inconnu. Aile palmée, large, s’appliquant contre l’avant-dernier tour et peut-être contre celui qui le pré- cède. Contour de l’aile inconnu. On ne connaît cette es- pèce que par un moule intérieur dépourvu de toute trace d'ornement. DiMENSIONS, — Hauteur du fragment servant de type, sans la pointe de la spire et le canal, 23 millimètres ; hau- teur du dernier tour, 16 millimètres; largeur avec la portion connue de l'aile, 22 millimètres. Locariré. — Souilly, étage kimméridien. Collection de M. Buvignier. 326 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. OBSERVATIONS. — Par sa taille et par sa forme, cette espèce rappelle l’A/aria striata. Maïs nous ignorons quels étaient ses ornements ; elle ne présente pas d’ailleurs la pointe caractéristique de cette Alaire, et ses tours ne pa- raissent pas carénés. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl, 78, fig. 8, moule inté- rieur de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture ; pl. 77, fig. 3, le même vu du côté opposé ; fig. 4, le même vu du côté de la base. Chenopus anatipes, Buy. PI. 83, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1852. Rostellaria anatipes, Buvignier, Sfatistique géol., min. et pal. du dép. de la Meuse, p. 43, pl. xxvin, fig. 14. 1858. Pterocera —_ Contejean, Etude de l'étage kim- méridien dans les environs de Montbéliard. Mém. de la Soc. d'émul. du Doubs, p. 67 et 215. 1859. — _ Thurmann et Étallon, Lethea bruntrutana. Études paléont. et strat. sur le Jura bernois, p.135, pl. xu, fig. 115. 1870. — — Greppin, Description géologique du Jura bernois, p. 102. (Maté- riaux pour la carte géol. de la Suisse.) 1872. Aporrhais — De Loriol, Mém. de la Soc. lin. de Normandie, t. XVI, p. 142, pl. 1x, Hp-'1t: Testä turritä, fusiformi, vix spiraliter striatä ; anfrac- hibus 8 in medio carinatis ; ultimo tricarinato, tuberculato ; TERRAIN JURASSIQUE. 327 tuberculis duabus carinis posterioribus jungentibus ; labro eæpanso, palmato, tetradactylo; canal subrecto ? sinu antico canali contiquo. Coquilleturriculée, fusiforme. Spire composée de 8 tours convexes, carénés au milieu, couverts de filets enroulés transversalement, si atténués que le fossile paraît lisse au premier aspect. Un de ces filets plus gros que les autres fait saillie vers le milieu de la partie postérieure du sixième et du septième tour. Dernier tour tricaréné. La carène anté- .rieure, qui est la moins saillante, est située au tiers antérieur du tour. Les deux carènes postérieures sont peu éloignées l’une de l’autre. Elles sont croisées par trois grosses côtes longitudinales qui les réunissent et forment, aux points où elles les rencontrent, des tubercules pointus. Ces côtes se prolongent au delà de la carène antérieure, sur laquelle elles ne déterminent que des tubercules peu considérables. .La côte du milieu est la plus forte. Aile palmée, formée de quatre digitations donnant une section triangulaire. La digitation postérieure s'applique contre la spire, la suit dans toute sa longueur et la dépasse probablement. M. de Loriol a fait repésenter un spécimen de cette espèce dont la digitation postérieure ne s'applique que contre une partie de la spire (voyez Mém. de la Soc. an. de Normandie, t. XVI, pl. 9, fig. 11). Les trois autres sont le prolonge- ment des fascioles du dernier tour. La première à partir du canal décrit un arc de cercle qui a son centre vers l'axe du canal ; la seconde est presque droite et perpen- diculaire à l’axe de la coquille; la troisième suit la direc- tion de la corde d’un arc de cercle dont le centre serait vers la pointe de la spire. Sinuosilé assez large, formée par un feston du bord qui se trouve bossué en cet en- droit, placée entre le canal et la digitation antérieure. 328 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Canal large, plat, court, presque droit, caréné extérieu- rement, terminé en fer de lance. J'ai. compté 7 filets enroulés transversalement sur la partie postérieure de Pa- vant-dernier tour, et autant sur sa partie antérieure; mais ils sont si effacés, qu’on ne peut affirmer que ce nombre soit exact. Etallon fait observer que l’avant-dernier tour porte les rudiments de dix à douze côtes longitudi- nales atténuées et à peine visibles. Ces côtes manquent sur les types de la Meuse. DiMENSIONS. — Hauteur totale du fossile, 40 millimètres ; . hauteur du fossile, sans le canal ni l'aile, 30 millimètres ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 21 millimètres ; hauteur du canal, à partir du bord antérieur du sinus, 5 millimètres ; largeur du dernier tour sans l’aile, 14 mil- limètres ; largeur de ce tour avec l'aile, 35 millimètres ; longueur de la digitation antérieure, 15 millimètres; lon- gueur de la seconde digitation, 21 millimètres ; longueur de la troisième, 20 millimètres ; longueur de la digitation postérieure, 16 millimètres. OBSERVATIONS. — Ce fossile paraît très-voisin du CAeno- pus Thurmann. N'ayant pas eu entre les mains le type de cette dernière espèce, je ne puis me prononcer positive- ment sur son identité avec celle de M. Buvignier. Etallon, qui a pu comparer les deux Chenopus, les à considérés comme deux espèces distinctes. Je me conforme à son opi- nion sans en prendre la responsabilité. A son avis, le Che- nopus Thurmanni a la spire pluslongue que celle du CAe- nopus anatipes ; ses tours sont plus distinets, plus carénés ; son dernier tour est plus arrondi et a les côtes dor- sales plus séparées; son aile paraît plus longuement palmée. Le Chenopus anatipes est également très-voisin du Che- nopus arenaceus. Celui-ci, dont on n’a qu'un fragment in- TERRAIN JURASSIQUE. 929 complet, présente dans l’ornementation quelques diffé- rences qui l’ont fait peut-être à tort ériger en espèce, LocaLiTÉs.— Senoncourt (Meuse), calcaire à Astartes su- périeur; Cret-d'Ermont, chemin neuf, dans l'hypoastar- tien ; Beauregard (Doubs), dans les calcaires et marnes à Piérocères. Etage kimméridien. Environs de Montbéliard, Champcourt, dans le calcaire à Astartes, deuxième zone à terebratula humeralis ; Etage corallien, Mont des Boucards (Boulonais). Étage corallien. Collections de M. Buvignier, d’Etallon, de M. Royer, de M. Sauvage. A. n. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 83, fig. 1, Chenopus anatipes de grandeur naturelle, type de M. Buvignier, vu du côté opposé à l’ouverture; fig. 2, le même, vu par la base ; fig. 3, le même vu de côté, l’aile en raccourci, Chenopus Thurmanni, Cont. PI. 85, fig. 14; pl. 86, fig. 4. 1858. Pterocera Thurmanni, ÆContejean, Étude sur le Kimméri- dien des environs de Montbé- liard, p. 243, pl. vin, fig. 9-10. 1861. Rostellaria incerta, Thurman, Nom de collection cité par Étallon, Lethea brun- trutana, p. 135. 1861. Pterocera Thurmanni, Thurman et Étallon, Lethea bruntrutana, p. 135, pl xxn, fig. 116. 1872. Aporrhais — De Loriol, Mém. de la Soc. lin. de Normandie, t. XVI, p. 141, pl. 1x, fig9. Testà turrutà, fusiformi ; spürà subelongatä, conicd, acutà ; anfractibus 6,'T convears, medio carinahs, spüaliter costis inæqualibus, tenuibus, approæimatis ornatis ; ultimo maximo 330 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tricarinato ; carinis chtusis, obsoletis; tuberculis 4, 5 duabus carinis inferiorrbus jungentibus. Coquille turriculée, fusiforme. Spire assez allongée, co- nique, aiguë, formée de 6-7 tours convexes, carénés au milieu, couverts de nombreux et minces filets inégaux, peu prononcés, très-rapprochésles uns des autres. Le der- nier très-grand est pourvu de trois carènes ou fascioles peu saillantes et couvert de filets spiraux comme les autres tours. Les deux carènes inférieures sont réunies par des tubercules au nombre de quatre ou cinq. Selon M. de Loriol, les traces de ces tubercules ou côtes longitudinales sont peu apparentes. Aile large, portant quatre digitations. DIMENSIONS. — Hauteur de la coquille sans le canal, 30 millimètres. Largeur du labre à la naissance des digi- tations, 20 millimètres. LOCALITÉS. — Environs de Montbéliard, Kimméridien : Donjeux (Haute-Marne), zone à Am. orthocera, étage ptero- cérien; Porrentruy, dans le strombien. Collections de MM. Tombeck et Etallon. OBSERVATIONS, — M. Contejean, après avoir décrit cette espèce, dit : « se distingue du Æostellarra anahpes, dont il rappelle entièrement la forme, par les ornements dont il est revêtu. » Le Chenopus anatipes n’est pas dépourvu de côtes trans- verses, comme l’a cru M. Contejean, et je suis assez disposé à croire que le Ch. Thurmannt n’est autre qu'un fossile que j'ai fait dessiner pl. 62, fig. 2, et qui, pour M. Dollfus, est le type du Ch. hisurtus. Cependant la figure 4, qui représente le Ch. Thurmanni vu par la pointe de la spire, semble indiquer que c’est letype du Ch. anatipes que Contejean a eu en vue. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 86, fig. 4, Chenopus Thur- TERRAIN JURASSIQUE. 391 manni de grandeur naturelle, vu par la pointe de la spire (copie du dessin de M. Contejean) ; pl. 85, fig. 14, le même, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture (selon la figure donnée par M. Contejean). Chenopus hirsutus, Dollfus. PI. 62, fig. 1-4, et pl. 78, fig. 4, 2. SYNONYMIE. 1863. Pterocera hirsuta, Dollfus, La faune kimméridienne du cap de la Hève, p. 52, pl. v, fig. 4,5. Testà turritä, fusiforma, vix spiraliter striatä. Anfractibus 8 convexis, duobus penultimis biangulosis ; ultimo tricarinato, postice tuberculoso ; tuberculis duabus carinis posterioribus jungentibus. Labro expanso, palmato, tetradactylo. Canalr lato, vix recurvo. Sinu antico canal contiquo. Coquille turriculée, fusiforme. Spire formant un angle régulier, composée de 8 tours convexes, sur lesquels on croit apercevoir les traces de filets spiraux très-minces et très-effacés. M. Dollfus, dans sa description, dit qu'ils sont lisses, tant leurs filets spiraux sont peu visibles, Dernier tour tricaréné, ayant, outre ses carènes, une côte assez grosse qui naît dans le voisinage de l’aile, à sa partie anté- rieure, et aboutit à une large sinuosité voisine du canal. Les trois carènes sont voisines l’une de l’autre ; les deux dernières sont unies par de larges tubercules aplatis. Aile largement palmée, présentant quatre pointes ou digitations. Les trois premières sont le prolongement des carènes ; la digitation postérieure, qui s'applique contre laspire, est le prolongement d’un filet spiral plus gros que les autres, 332 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. placé entre la suture du dernier tour et sa carène posté- rieure. Canal en forme de rigole à peine arquée, creusée dans un appendice large, extérieurement caréné, terminé en pointe. DIMENSIONS. — Hauteur totaie du fossile sans la digita- tion postérieure, 45 millim. ; hauteur sans celte digitation et sans l’appendice du canal, 39 millim. ; hauteur du dernier tour avec le canal, 32 millim. ; largeur sans l'aile, 17 millim.; largeur avec l’aile, 38 millim.; angle spiral, 55°. LOCALITÉS. — Cap de la Hève (Seine-Inférieure) ; Mau- vage (Meuse).Étage kimméridien, Collections de M. Lennier et de M. Moreau. OBSERVATIONS. — Très-voisine du Ch. anañpes, cette espèce en diffère par la forme bianguleuse des deux tours qui précèdent le dernier, par le développement du man- teau qui a sécrété une aile très-palmée et par le peu de longueur de ses tubercules qui n’affectent que les deux carènes postérieures, Non moins voisine du Ch. Thurmannt, elle en diffère par ses filets spiraux à peine indiqués et par la largeur des tubercules du dernier tour, lesquels sont très-voisins de l’aile. Peul-être faudrait-il réunir ces deux espèces. N'ayant pas eu le type du CA. Thurmanni entre les mains, j’ai dû renoncer à faire cette assimi- lation. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 62, fig. 1, Chenopus hirsutus, type de M. Dollfus, vu du côté de l'ouverture (grandeur naturelle); fig. 2, autre individu du cap de la Hève vu du côté opposé ; fig. 3, base d’un moule intérieur de même provenance, de grandeur naturelle ; fig. 4, le même, vu du côté opposé à l'ouverture. PI. 78, fig. 1, autre moule intérieur de grandeur naturelle, vu du côté TERRAIN JURASSIQUE, 3939 opposé à l’ouverture; fig. 2, base du même. Ce moule provient de Mauvage. Chenopus Perroni, Piette. PI, 78, fig. 3-5. Testä turrité, fusifori ; anfractibus convexis, spiraliter strialis ; ultimo gibbo, granuloso. Cœteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme, allongée ; tours con- vexes, couverts de minces filets enroulés transversalement. Parmi ces filets il en est qui sont granuleux, au moins sur le dernier tour, Celui-ci est gibbeux et a, sur le côté opposé à l’aile, trois renflements épineux qui se prolongent en côtes transversales sur ce tour. L'espèce n’est connue que par un fragment de moule intérieur sans aile ni canal, mais sur lequel est resté un lambeau détérioré du test. DimMENsIONs. — Hauteur du fragment, 28 millim. ; hau- teur du dernier tour tronqué prise du côté de l’ouverture, 18 millim. ; largeur, 16 millim. OBSERVATIONS. — Cette espèce, par son allongement, par ses filets granuleux et par la gibbosité de son dernier tour, est bien distincte des autres Chenopes kimméridiens. LOCALITÉ. — Chargey. Étage kimméridien. Collection de M. Perron. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl, 78, fig. 3, Chenopus Perroni, moule de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'aile ; fig. 4, le même vu de la base; fig. 5, le même vu du côté opposé à l’ouverture, Ce n’est pas l'ouverture que l’on voit ; c’est la cassure du fossile. 334 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Chenopus virgulinus, Lor. sp. P]. 84, fig. 16; pl. 85, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1873. Alaria virgulina, De Loriol, Monog. des étages sup. de la formation juras. de Boulogne-sur- Mer, p. 137, pl. x, fig. 21-23. Testé turritä, elongatä, fusiformi. Anfractibus numerosis, convezis, regulariter crescentibus, suturis mpressis separalis, medià parte leviter carinatis, sprraliter tenuissime cingulatis, (cingulis quibusdam aliis majoribus), præterea longitudinaliter costatis. Ultimus anfractus infra paulo carinatus, tenue li- neolatus est. Aperturä angustä. Alû palmatä. Cœteræ note desunt. Coquille turriculée, allongée, fusiforme. Spire composée de ours convexes, croissant régulièrement, séparés par des sutures bien marquées, légèrement carénés au milieu, ornés de petits filets spiraux très-nombreux et très-fins (au moins 18 à 20 par tour) dont quelques-uns sont un peu plus accentués que les autres, et pourvus en outre de 9 ou 10 côtes longitudinales, variciformes, allant d’une suture à l’autre. Ces côtes, sur les premiers tours de spire, sont très-légèrement anguleuses vers leurs milieux. Le dernier tour, légèrement caréné vers sa partie postérieure, est couvert de petites côtes spirales, très-nombreuses, qui se prolongent sur l'aile. Aile palmée, à contours inconnus. Ouverture allongée. Canal inconnu. DIMENSIONS. — Hauteur sans le canal, 144 millim.; hau- teur du dernier tour dépourvu de canal, 6 millim. ; largeur sans l'aile, 5 millim.; largeur avec la portion connue de l’aile, 7 millim. Angle apical, 38°. TERRAIN JURASSIQUE. 3935 OBSERVATIONS. — Cette coquille classée avec hésitation par M. de’Loriol parmi les Aluria est certainement un Chenopus. Son aile palmée ne peut laisser aucun doute à cet égard. Mais à quel sous-genre de C'henopus appartient- elle ? Est-ce un Monocuphus ou un Chenopus proprement dit ? C'est ce qu’il est impossible de savoir en présence d’un fossile dont le canal et une portion dé l’aile sont brisés. Sa forme générale rappelle celle du Ch. demogeti- nus ; mais ses côtes très-saillantes permettent de la distin- guer de cette espèce dès le premier abord. Sa spire res- semble à celle de l’A/aria formosa, mais cet Alaire, dont le dernier tour est bicaréné, a des côtes longitudinales moins nombreuses et ces côtes se correspondent exactement d’un tour à l’autre, tandis que celles du Chenopus virgulinus ne sont pas toujours placées dans un même alignement. Ces deux espèces ont d’ailleurs très-probablement des ailes fort différentes. LOCALITÉ. — Châtillon. Assise M de M. Pellat (sous- étage virgulien, partie supérieure de l’étage kimméridien). Cette espèce apparaît en relief sur les plaques d'argile avec le Cerithium virgulinum et l’Ostrea virgula. Collection de M. Pellat. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 86, fig. 1, Chenopus vir- gulinus quatre fois grossi, vu du côté opposé à l’ouverture ; fig. 2, le même de grandeur naturelle vu du côté de l’ou- verture ; fig. 3, autre échantillon de grandeur naturelle vu du côté opposé à l’ouverture. PI. 84, fig. 16, autre échantillon de la même espèce vu du côté opposé à l’ou- verlure. Grandeur naturelle. 330 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Chenopus Autissiodorensis, Cot, sp. PI. 45, fig. 3-5 ; pl, 81, fig. 5-7; pl. 82, fig. 4, 5, et pl. 86, fig. 6-9. SYNONYMIE. 1854. Roslellaria Autissiodorensis, Cotteau, Moll. foss. de l'Yonne, fasc.1, Prodrome, p. 40. 1858. — — Leymerie et Raulin, Sfatist, géol. de l'Yonne, p. 651. 1868. Aporrhais — De Loriol, Monograph. pa- léont. et géol. de l'étage portl. du dép. de l'Yonne, p. 415, pl. tv, fig. 2-5, 1872. — — De Loriol, Mém. de la Soc. lin. de Normandie, t. XNI, p. 138. Testä elongatä, turritä, fusiform. Spirà brevi; anfractibus 7 convezxis (penultimo subcarinato), requlariter crescentibus, suturis profundis separatis, spéraliter tenue striatis, longi - trorsum costis tenuibus, angustis, approxzimatis, in ultimo evanescentibus, ornatis; ultimo dilatato, alato, quatuor carinis munato in digitationes angustas elongatasque productis. A per- turû angustä ; labro dilatato, antice emarginato; callositate columellari externe lamelliformr. Canal rectiusculo, latedi - gitato. Coquille turriculée, fusiforme, ailée. Spire relativement courte, formant un angle légèrement convexe, composée de sept tours convexes, séparés par des sutures profon- des, bordées en avant d’un petit sillon, ornés sur toute leur surface de filets très-fins, très-serrés, séparés par des intervalles à peine plus larges, enroulés transversalement, et de côtes longitudinales arquées fines, nombreuses, irré- TERRAIN JURASSIQUE, 331 gulières, occupant toute la hauteur des premiers tours. Ces côtes ne sont visibles que sur les individus très-bien conservés. L’avant-dernier tour est parfois subanguleux vers le milieu; le dernier se dilate en une aile assez développée, et porte, outre les minces filets enroulés transversalement, quatre carènes ou côtes transversales, saillantes, rappro- chées les unes des autres, dont la moins apparente est voisine de la suture. Il paraît dépourvu de côtes longitu- dinales ; mais les carènes de certains individus sont irré- gulièrement granuleuses et reliées par des stries d’accrois- sement assez apparentes, Aile palmée, formée de quatre digitations, séparée du canal par un sinus. Les trois digita- tons antérieures ont leur centre de courbure vers la pointe de la spire; la digitation postérieure s'applique exactement contre la spire et la dépasse. Canal large, court, droit, caréné extérieurement, terminé en fer de lance lé- gèrement courbé. Ouverture allongée, très-étroite, Bord columellaire pourvu d’une callosité aliforme qui se con- tünue sur la face buccale de la coquille et déborde le tour jusqu’à une petite distance de la suture. Cette aile ou ex- pansion lamellaire est très-mince ; elle est rarement con- servée. Canal postérieur se confondant avec celui de {a digitation spirale. Cette espèce présente une variété dont la forme générale est plus élancée, la taille plus forte, la spire relativement plus longue, composée de tours un peu moins convexes et ornée de côtes longitudinales plus apparentes, plus fines et plus serrées. Cette variété a été figurée pl. 86, fig. 9. DIMENSIONS. — Hauteur totale avec le canal, 26 millimè- tres; hauteur du dernier tour avec le canal, 47 millimè- tres ; largeur du dernier tour sans l'aile, 42 millimètres ; argeur avec l'aile, 24 millimètres. LE Los ire série, T'err, jur,, t, III, — Gagrénorones, 398 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. OBsERvaTiONs. — Voisine du C4. Demogetinus, celle espèce en diffère par sa taille plus grande, son angle spiral plus ouvert, ses tours de spire moins nombreux, plus convexes, séparés par des sulures bien plus marquées et pourvus de fines côtes longitudinales plus apparentes, enfin par ses filets enroulés transversalement plus serrés et plus nombreux. Le Ch. musca, avec une forme analogue, s’en distingue par ses côtes longitudinales très-apparentes, par les granules de ses carènes et par la position de sa carène postérieure éloignée de la suture, prolongée en une digi- tation séparée de la spire. Ses rapports avec le CA. Zeau- nensis sont beaucoup plus grands : l’effacement des côtes longitudinales de ce dernier, l’importance de son aile co- lumellaire, la convexité de sa spire, la largeur de sa digi- talion postérieure serviront à le faire reconnaitre. LOCALITÉS, — Ravin Frais, ravin d'Egriselles, saut de Ju- lien, ravin de Jonches (environs d'Auxerre); Bernouil près Tonnerre (zone à pinna suprajurensis) ; Germigny. (Élage Portlandien). Paroy (Haute-Marne); zone à Cyprina Bron- gniarti. Collections de M. Cotteau, de M. de Loriol, de M. Dumortier, de M. Foucard, de M. Lambert, de M. Per- ron et de M. Tombeck. a. n. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 45, fig. 3, Chenopus Autissiodorensis, de grandeur naturelle, vu du côlé opposé à l'ouverture ; fig. 4, même individu vu de la base; fig. 5, le même deux fois grossi, vu du côté opposé à l'aile. PI. 81, fig.5, échantillon de Germigny, de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture; fig.6,le même vu de côté, l'aile en raccourci ; fig. 7, le même vu du côté epposé à l'ouverture. PI. 82, fig. 5, le même vu de la base; fig. 4, avant-dernier tour du même grossi trois fois et demie. PI. 86, fig. 6, individu de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture (collection TERRAIN JURASSIQUE. 339 Cotteau) ; fig. 7, individu de Bernouil légèrement grossi, vu du côté de l’ouverture (collection de Loriol). La hauteur du fossile n’est que les deux tiers de celle de la figure. Fig. 8, individu grossi presque deux fois, vu du côté op- posé à l’ouverture (Type de M. Cotteau). Fig. 9, variété de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture (col- lection Foucard). Chenopus nudus, Buvignier. PS 54, fig. #4: SYNONYMIE, 1852. Rostellaria nuda, Buvignier, Stat. géol. et pal. du dépar- tement de la Meuse, p. #3, pl. xxvin, fig. 31. Testa fusiformi ; anfractibus convezis ; ultimo ad suturam depresso, striato, carinato ; canal recto ; labri expansione {rigona. Coquille fusiforme, composée de tours convexes; l’avant- dernier est subanguleux au tiers postérieur de sa hauteur ; le dernier, qui est plus grand que le surplus de la spire, a une forme presque conoïdale ; il a deux carènes. Sa carène postérieure est assez bien marquée. Entre cette carène et la suture, la coquille est déprimée. Canal large, probable- ment court. L’aile doit êlre ample ; sa partie postérieure, qui est seule connue, est arquée et s'étend en prolonge- ment de la carène postérieure. Quelques minces filets s’enroulent transversalement sur le dernier tour. Sur les autres tours, on en remarque un gros, le long de la suture. Il est probable qu'ils en sont couverts; mais l'état de détérioration du test empêche de les voir. DIMENSIONS. — Hauteur du fragment figuré, 19 millim.; bauteur du dernier tour, 12 millim.; largeur, 41 millim. 340 7 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. OBSERVATIONS. — Cette espèce a les plus grands rapports avec le Ch. Icaunensis. Peut-être le fossile incomplet qui a servi de type pour la créer avait-il perdu son aile colu- mellaire, Si l’on fait abstraction de cette aile, le Ch. nudus ne diffère du Ch. Icaunensis que par sa spire allongée, for- mant un angle assez régulier, par son dernier tour maigre et bianguleux, et par la faible convexité de ses autres tours. LOCALITÉ. — Dammarie (Meuse); calcaire portlandien. Collection de M. Buvignier. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 51, fig. 4, C'henopus nudus de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture. Chenopus Icaunensis, de Loriol. PI. 86, fig. 10-15, et pl. 79, fig. 4. SY NONYMIE. 1868. Aporrhais Icaunensis, De Loriol, Monographie paléont. et géol. de l'étage portlandien du départ, de l'Yonne, p. 498, pl. iv, fig. 6-7; pl. 1x, fig. 2. Testà ovatä, elongatä, fusiformi. Spirä brevi. Anfractibus 6 convexis, suturis impressis separatis, tenuissime spiraliter striatis, inconspicue longitudinaliter costellatis, rapide cres- centibus. Aperturà elongatä, angustà ; labro ad apicem leviter sinuato; margine columellari callosissimo; callositate valde dilatatä, paginam buccalem fere omninû obtegente et ad latera extus expansä. Canal brevi, ad apicem dilatato. Coquille ovale, allongée. Spire courte, conique, formant un angle convexe, composée de six ou sept tours très-con- vexes ; le dernier est plus haut que le reste de la spire; 1ls croisseni rapidement et sont séparés par de profondes su- tures. On remarque, sur quelques individus, de très-min- TERRAIN JURASSIQUE. 341 ces filets enroulés transversalement et de faibles côtes lon- gitudinales à peine saillantes. Ordinairement la coquille est tout à fait lisse. Le dernier tour devient bianguleux dans le voisinage de l’aile. Ouverture étroite, allongée, res- serrée aux deux extrémités. L’aile pourvue en avant d’un léger sinus est lisse et s’étend jusqu’à l’extrémité de la spire qu’elle dépasse notablement. Elle est simple, selon M. de Loriol. Je ferai remarquer que le bord en est brisé sur tous les échantillons que cet auteur a fait dessiner, et quoique son assertion soit probable, il n’est pas démontré que les deux carènes très-effacées, qui rendent le dernier tour anguleux, ne se prolongent pas sur l'aile et n’y déter- minent pas des festons. Bord columellaire couvert par une large callosité qui occupe presque toute la face buccale de la coquille et se relie à l’aile près de la pointe de la spire. Cette callosité forme, en se détachant de la coquille, une aile columellaire lisse, qui s'étend depuis l'extrémité du canal jusque vers la suture du dernier tour. Canal peu déve- loppé,dilatéàl’extrémité et presquecomplétement inconnu. DiMENSIONS. — Hauteur totale, 17 millim.; hauteur du dernier tour sans le canal, 140 millim. ; hauteur du reste de la spire, 5 millim. et demi; largeur du dernier tour sans aile, 7 millim. et demi; largeur avec la portion connue des ailes, 9 millim. OBSERVATIONS. — Cette coquille a de tels rapports avec le Chenopus nudus qu’il me semble probable qu’elle forme avec lui une seule espèce. Cependant le CA. nudus a la spire plus élancée, les tours moins convexes, croissant plus régulièrement; et l’on n’a pas observé de trace d’aile columellaire sur le seul individu de cette espèce qui ait été recueilli. Le Chenopus Icaunensis, quand sa spire est or- née, ressemble beaucoup à un C4. Autissiodorensis dont 342 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. les ornements sont atténués. Le développement de sa callosité columellaire et l'absence probable de digitations établissent cependant entre ces espèces une démarcation. Le Chenopus Icaunensis, par l'extension de la callosité columellaire qui est aliforme et par la longueur du canal postérieur, mérite une place à part. II forme avec le ch. varicosus un sous-groupe naturel, celui des béalati (biailés). LOCALITÉS. — Ravin Frais; ravin d’Egriselles (près Auxerre) ; Bernouil, près Tonnerre. Zone à Pinna supraju- rensis. Etage portlandien. Collections de M. Cotieau, de M. de Loriol, de M. Foucard, de M. Lambert. a. r. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 86, fig. 10, Chenopus Icaunensis, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture (Collection de M. Cotteau); fig. 11, le même grossi; fig. 12, autre individu de grandeur naturelle, vu du même côté (collection de M. Foucard); fig. 43, le même grossi ; fig. 14, individu de Bernouil (grandeur naturelle), vu du côté de l’ouverture (Collection de M. de Loriol) ; fig. 45, le même grossi, vu du côté opposé. PI. 79, fig. 4, fossile de gran- deur naturelle, vu du côté de l’ouverture. Chenopus Demogetinus, Buvignier. PI. 53, fig. 1-7. SYNONYMIE. 1852. Rostellaria Demogetina, Buvignier, Statistique géol., min. et paléont. du départ. de la Meuse. Atlas, p. 43, pl. xxvin, fig. 17. Testà fusiformr, subturritä, transverse sulcatä ; anfracti- bus 8-9 convexis, elatis ; penultimo carin& subdenticulatä or- nato; ultimo tricarinato ; labro expanso, quadridigitato ; ea- nali subobliquo. TERRAIN JURASSIQUE. 343 Coquille turriculée, fusiforme. Spire formant un angle convexe, composée de sept ou huit tours convexes, ornés de filets qui s’enroulent transversalement sur elle. L'avant- dernier est parfois subanguleux; il a quelques rares côtes longitudinales, très étroites, qui sont quelquefois légère- ment apparentes sur les tours précédents et qui rendent granuleuses les carènes du dernier tour. Celui-ci a quatre grosses côtes transversales, dont trois forment carène, et qui toutes quatre se prolongent sur l'aile. Aile palmée, striée dans le même sens que la coquille, ayant pour nervu- res principales les prolongements de ses côtes. D’après un mastie moulé sur une empreinte assez mal conservée, la côte postérieure du dernier tour se prolongerait en une di- gitation longue, assez grêle, légèrement arquée, presque parallèle à l’axe ; la seconde côte (en comptant à partir de la suture) formerait une digitation plus large, séparée de la digitation postérieure par une sinuosité destinée à lais- ser passer l’extrémité du pied ; les deux digitations anté- rieures seraient larges et assez courtes. Mais il ne me pa- raît pas certain que ce mastique appartienne à la même espèce : sa spire est plus allongée et ne forme pas un an- gle convexe ; on voit en outre, sur son avant-dernier tour, des côtes longitudinales beaucoup plus nombreuses que celles du type. Le canal, dont l’exirémité est inconnue, est séparé de l’aile par une sinuosité et par une dilatation de la coquille qui est bossuée en cet endroit. Selon M. Buvignier, il est oblique à l'axe; mais ce caractère est loin d’être constant. Les filets qui s’enroulent transversalement sur la coquille sont au nombre de cinq sur le sixième tour, et de six sur l’avant-dernier; c’est le troisième de l'avant-dernier tour qui en forme l'angle, Ces filets ov petites côtes sont tran- 344 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. chants, et sont séparés les uns des autres par des filels d’une ténuité extrême, que l’on n’aperçoit que difficilement, même à la loupe. Les petites côtes, au lieu d’être tranchantes, sont parfois arrondies ; cela tient probablement aux diffé- rents états de fossilisation des échantillons qu’on examine. Les ornements du dernier tour sont disposés dans l'or- dre suivant à partir de la suture : un moyen filet précède la côte postérieure; celle-ci est séparée de la côte suivante par un moyen filet placé entre deux minces. Deux minces filetsencadrant un filet plus gros courent entre la secondeet la troisième côte. On voitensuite trois moyens filets alternant avec trois fort minces, puis la côte antérieure, et enfin, sur la base et sur le canal, une série de moyens filets entre lesquels s’en intercalent probablement de plus fins. DIMENSIONS. — Hauteur du type, 23 millim. ; hauteur du dernier tour avec la portion connue du canal, 142 mil- lim.; hauteur de ce tour sans le canal, 7 millim. ; largeur avec la portion connue de l'aile, 12 millim. ; hauteur d’un autre échantillon, 46 millim. ; hauteur du dernier tour avec la portion connue du canal, 10 millim. ; hauteur de ce tour sans le canal, 6 millim. ; largeur sans l’aile, 7 millim. ; largeur avec la portion connue de l’aile, 9 millim. et demi. OBSERVATIONS. — On distingue celte espèce du Chenopus ornalus par les tubercules longitudinaux et irréguliers qu'a celui-ci sur son dernier tour. Elle diffère du C4. Mosensis en ce que son dernier tour et parfois son avant-dernier sont seuls carénés, en ce que son dernier à trois carènes au lieu de deux et que sa carène postérieure ne porte pas d'épine sur le côté dorsal. LOCALITÉ. — Environs de Bar (Meuse), dans les calcaires compactes de l’élage portlandien. Collection de M. Buvi- gnier. Rare. u TERRAIN JURASSIQUE. 349 EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 53, fig. 4, Chenopus De- mogetinus deux fois grossi, vu du côté opposé à l’ouver- ture (type de l’espèce) ; fig. 2, base du même, de gran- deur naturelle; fig. 3, le même de grandeur naturelle, vu de côté, l’aile en raccourci; fig. 4, autre individu de la même espèce, vu du côté opposé à l’ouverture, deux fois grossi; fig. 5,le même de grandeur naturelle, vu de la base ; fig. 6, le même de grandeur naturelle, vu de côté, l'aile en raccourci; fig. 7, dessin de grandeur naturelle d’un mastic moulé sur une empreinte, représentant un fossile écrasé, vu du côté opposé à l’ouverture. Résumé. Les Pelecanus ou Chenopus proprement dits sont caracté- risés par un canal antérieur en forme de rigole courte, légèrement arquée, portée sur un large appendice caréné extérieurement et terminé en pointe; par une aile palmée, à bords festonnés, ayant sa digitation postérieure éloignée de la spire ou appliquée contre elle ; par une sinuosité pla- cée à la partie antérieure de l’aile; par un canal posté- rieur ou rigole large, peu profond, parfois rudimentaire, et par une ouverture assez étroite, dont le bord se creuse vers la digitation postérieure. Leur spire est ovale ou fusiforme. Leur dernier tour à souvent une gibbosité ou un léger renflement sur le côté opposé à l'aile. Leurs or- nements sont des filets spiraux, parfois granuleux, des côtes longitudinales, des nodules, et quelquefois, sur le dernier tour, des tubercules. Ils sont souvent désignés sous le nom d'aporrhais parce qu’Aldrovande en a dessiné un, sans toutefois en faire connaître les caractères. 346 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Dans les pages qui précèdent, j’en ai décrit 35 espèces. J'en ai signalé une, avec doute, dans le liasien : le Che- nopus arenaceus, pour lequel je crains qu’il n’y ait eu con- fusion de gisement. Trois dans le bathonien : le Chenopus oolithucus, le Ch. amaænus, le Ch. alternans, tous trois déterminés d’après des fossiles trop incomplets pour qu'on soit assuré qu’ils sont réellement des Chenopes proprement dits. Une dans le callovien : le Ch. vegetus. Deux dans l’oxfordien supérieur : le CA. magnificus et le Ch. elegans. Ge dernier passe dans le corallien inférieur. Treize dans le corallienr : le Ch. eleyans qui vivait déjà dans les mers oxfordiennes, les Ch. gemmatus, Etalloni, Eudora, Valfensis, pustulosus, corallensis, Boucardenss, Pellati, modestus, anatipes, musca et Pretteri. Ces trois der- niers passent dans le kimmeridien. Quinze dans le kimmeridien : les C'henopus anatipes,musca et Piettei, qui, vivaient déjà pendant l’âge corallien, les CA. ovatus, filosus, ornatus, Lonqueueanus, varicosus, acuticari- natus, Magdalenæ, mammosus, Thurmanni, hirsutus, Perron: et »rqulinus qu’on n’a pas rencontrés dans d’autres étages. Quatre dans le portlandien : les C'henopus nudus, Ieau- nensis, Demogetinus, Autissiodorensis. : Il convient de noter que si le gisement du CAenopus arenaceus à été inexactement indiqué, c’est seulement dans l’élage callovien qu’on peut mentionner pour la première fois, avec quelque certitude, la présence d’un pélécan. Rien ne prouve en effet que les fossiles batho- niens que j'ai rapportés à ce sous-genre n'appartien- nent pas à un autre. Il est très-remarquable que les pélécans n’ont commencé à prospérer dans les mers jurassiques qu'à partir du moment où les alaires y ont TERRAIN JURASSIQUE. 347 décliné. Dès l’âge callovien, les alaires sont devenus rares, et c’est après cet Âge seulement que les pélécans se sont multipliés et se sont manifestés dans les mers par des formes variées et des individus nombreux. Ils ont prospéré jusqu’à la fin de la période jurassique, et les mers crétacées es ont vu pulluler encore en grande abondance. Ils se sont perpélués jusqu’à l’époque actuelle. La décadence à aussi commencé pour les Monosiphus dans les bassins jurassiques de la France, du moment où les Chenopus proprement dits y ont vécu en grand nombre; car, dans les étages qui se sont formés postérieurement à l’âge oxfordien, on n’en a rencontré jusqu’à présent qu’une seule espèce douteuse, le Mon. Raulineus, qui gît dans le portlandien. Sous le rapport de la forme, les pelecanus ayant tous un canal à peu près pareil et une aile palmée, ne différent guère les uns des autres que par les orne- ments, par le nombre et par la disposition des digi- tations. Il en résulte une difficulté assez grande de sub- diviser le sous-genre Pélécan. Cependant les uns ont la digitation postérieure distante de la spire, les autres l’ont appliquée contre elle. De là deux groupes de fossiles entre lesquels il y a de nombreux passages. Dans le premier groupe il faut placer le C’henopus musca qui conslitue avec les CA. Pretter, varicosus, Lonqueueanus et ÆZudora un même type aux formes variées. Les Ch. Eudora, varicosus, Lonqueueanus doivent être placés dans le même groupe ; mais la digitation postérieure du C. Piettei peut prendre des positions différentes et s'appliquer contre la spire ou s’en éloigner; cette espèce peut donc être classée tantôt dans un groupe, tantôt dans un autre. À côté de ces fossiles, il faut placer le Ch, ovatus, qui en est assez 348 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. voisin par sa forme, quoique ses ornements diffèrent nota- blement des leurs, le C. filosus, dont le manteau avait une grande ampleur, et le Ch. acuticarinatus qui n’a pas de côtes longitudinales. Il faut encore classer dans le premier groupe le Ch. pustulosus, qui ne ressemble à aucun autre; le Ch. vegetus, que sa taille et sa forme générale, mais non ses ornements, rapprochent des Malaptera Arthemis et Bur- gunda ; le Ch. ornatus que le plissement du test sur son dernier tour fait facilement distinguer de tous les autres ; le Ch. nudus, dont la forme rappelle celle du CA. Zcaunensts, mais dont l'aile ne paraît pas s’appliquer contre la spire ; puis les espèces à côtes longitudinales : le CA. modestus aux ornements délicats, le Ch. amcænus dont l'aile et le canal sont inconnus, le CL. Valfensis dont les côtes rappellent celles du précédent, mais dont la forme générale paraît voisine de celle du Cyphosolenus tetracer, le Ch. magnificus, le Ch. alternans dont le classement est douteux, enfin Je Ch. Pellati dont le classement est non moins douteux et dont les ornements rappellent ceux de l’Alaria tridactyla. Dans le second groupe, il faut placer les Chenopus ana- tipes, arenaceus, hirsutus, Thurmanni qui ne sont peut-être que des variétés d’une même espèce ; les Ch. Magdalene, corallensis et gemmatus dont le type est voisin de celui du Ch. anatipes ; le Ch. mammosus qui n’est connu que par un moule intérieur ; trois espèces réticulées : les Ch. elegans, Doucardensis et Etalloni ; une variété du CA. Prettei dont l'aile s'applique parfois contre la spire; puis le CA. Autissiodo- rensis qui à une ressemblance éloignée avec le CA. musce, le Chenopus Demogetinus, le Ch. virgulinus voisin du précé- dent, le CL. Zcaunensis qui a une expansion columellaire comme le (x. varicosus, et dont l’aile est appliquée contre la plus grande partie de la spire, le CA. oolithieus fossile TERRAIN JURASSIQUE. 349 assez mal conservé, enfin probablement le CA. Perroni, dont la spire est très-élancée, mais qui est imparfaitement connu. On peut faire une autre coupe en séparant des chenopes à une seule aile ceux qui ont une aile columellaire et un large canal postérieur. J'ai désigné ceux-ci sous le nom de bralatus et les autres sous le nom monalatus. Sub-Genus Malaptera, Piette. (Max nrepov, qui a une très grande aile.) Sous-genre Malaptère. 1876. Malaptera. Piette, Note sur les coquilles ailées des mers Jurassiques, p. D. Types : Malaptera polypoda, M. ponti, M. vespertilio. Testa turrita. Spira fusiformi, ovala; anfractibus con- veæis, tenue sptraliter costulatis ; ulfimo majore, transversim costato, sœpe gibboso; costis aliquando nodulosis vel tuber- culatis. Ala palmata, maxima, reflexa, mullis parvulisque digitationibus insigni. Canali lato, recurvo, supra carinato, alæ affixo. Sinus non adest, sed digitatio excavata vel an- tice gébbosa. Coquille turriculée. Spire fusiforme ou ovoïdale, à tours convexes. Aile palmée, enveloppante, réfléchie, s'étendant en retour sur le côté columellaire et parfois sur la partie postérieure de la spire, présentant un grand nombre de nervures et de digitations. Canal ca- réné extérieurement et placé sur une large expansion qui fait partie intégrante de l'aile. Il consiste en une rigole recourbée et ressemble à celui des pélécans. Sinuosité remplacée, chez la plupart des espèces, par une digitation plus creusée que les autres ou par une 390 PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. légère expansion du bord de l'aile qui est bossué en cet endroit. Ornements consistant en filets spiraux sur toute la coquille et en côtes transversales qui deviennent par- fois noduleuses ou tuberculeuses sur le dernier tour. Celui-ci est très-enveloppant et souvent il est gibbeux. Très voisins des ptérocères par leur forme et leurs ca- ractères empyriques, les malaptères en diffèrent par l’absence de sinus véritable. Le sinus des ptérocères est une échancrure faite dans le test pour laisser passer un organe qui n’a pas besoin d’être protégé par la coquille. Les malaptères ont leur test bossué ou fortement creusé à la partie antérieure de l'aile pour laisser aussi passer un organe ; mais cet organe a besoin de protection ; et la coquille, au lieu de s’échancrer, s’avance en feston ou en digitation pour le garantir des chocs. En cela elle res- semble à celles des pélécans dont la sinuosité peut être regardée comme protectrice quoi qu’à un moindre degré. Le canal des malaptères est aussi, comme je l’ai dit, assez semblable à celui des pélécans. 11 n’en diffère que par l'importance de l’appendice sur lequel il se trouve, appendice qui, chez les pelecanus, est toujours séparé de l'aile: et qui, chez les malaptères, fait corps avec elle. Ce qui différencie surtout ces deux sous-genres, c’est, chez les malaptères, le remarquable développement de l'aile qui se réfléchit en s’appliquant en retour sur le côté columellaire. Les malaptères doivent être placés dans la série ani- male entre les pelecanus et les ptérocères; mais beaucoup plus près des pelecanus. Quand on croyait les chenopes herbivores, il semblait qu'il y eut un abime entre ces mollusques et les pterocères. Depuis qu'on a reconnu par l'étude de leur dentition qu'ils sont carnivores, la TERRAIN JURASSIQUE. 3)1 distance entre ces deux genres paraît beaucoup moins grande, quoique la forme du pied des strombidées et leur genre de locomotion la rende encore considérable. Il est probable que les malaptères la comblaient en partie. Malaptera Pictaviensis, Orb. sp. PTE He PO ETEPI "TO TE. 40 41° SYNONYMIE. 1855. Pterocerapictaviensis. d'Orbigny, Paléontologie francaise, terrain jurassique, 1. M, p. 431, fig. 4. 1867. — — . Piette, Paléont. fr., ter. jurass., to ploxivs He 0 'ebple xx, HEA'OAE Testa turrita, fusiformi. Anfractibus 9, 40 convezx1s, trans- verse striatis, angulatis ; uléimo bianqguloso, inflato, obtusamque spinam ad quemque carinam ferente. Canali recto? Ala amplé. Coquille turriculée, fusiforme, composée de neuf ou dix tours convexes, anguleux au tiers postérieur de leur hauteur, sur lesquels s’enroulent transversa- lement de minces filets séparés les uns des autres par des filets presqu'imperceptibles. Le dernier tour est bian- guleux. Un léger renflement placé entre la columelle et l’aile détermine, sur les angles ou carènes, deux pelits tubercules obtus. Plus près de la columelle, l’unique specimen qu'on ait de cette espèce présente une irrégu- larité de la coquille qui pourrait être la trace d’une ancienne ouverture, mais qui est peut-être due à l’écrase- ment. On compte, sur la partie postérieure de l’avant- dernier tour, cinq moyens filets et, sur sa partie anté- rieure, cinq gros, en comptant celui qui forme le sommet de l'angle ; entre ces filets, il y en a de plus petits. Sur la 302 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. partie postérieure du dernier tour, on remarque quatre gros filets séparés les uns des autres par deux filets très- minces. Quatre filets encore plus ténus précèdent la ca- rène postérieure. Entre les deux carènes, il y a quatre gros filets séparés les uns des autres par des filets très-minces. Sur la base, les minces filets groupés deux à deux ou trois à trois alternent avec les gros. Le ca- nal, dont l’extrémité est inconnue, est large el droit à sa naissance. Aile très-ample; les angles et les gros filets du dernier tour y deviennent les nervures qui se prolon- gent jusqu’au sommet des festons. La carène postérieure donne probablement naissance à une digitation qui se relève vers la pointe de la spire. La carène antérieure se prolonge sans doute aussi en une digitation. Dans le voisi- nage du canal, l’aile est bossuée ; celle dépression devait servir à laisser passer la tête de l’animal et à la protéger. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile avec une portion du canal, 8 millimètres ; hauteur du dernier tour sans Ca- nal, 25 millimètres; largeur avec la portion connue de l'aile, 57 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce est peut-être un pélécan. L’aile est trop incomplète et donne trop peu de carac- tères génériques pour que son classement soit certain. Elle diffère du #alaptera Burgunda et du mal. Arthemis par la forme de ses tours qui sont presque tous angu- leux, par la longueur de sa spire, par le rapprochement des carènes de son dernier tour, enfin par ses filets spi- raux beaucoup plus nombreux et plus minces que ceux du malaptère burgonde et du mal. Arthemis. LOCALITÉ. — Chauvigny (Vienne). Grande oolithe. Col- lection de d’Orbigny. R. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 14, fig. 9, Malaptera picta- TERRAIN JURASSIQUE. 393 viensis, coquille de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture; pl. 19, fig. 10, la même vue du côté de la base ; fig. 41, la même vue de côté. D Malaptera Arthemis, Orh. sp. PI, 32, fig. 4-8. SYNONYMIE. 1847. Plerocera Arthemis D'Orbigny, Prodrome de paléontologie stratigraphique, t. I, p. 333. 1867. Chenopus — Piette, Pal. française, ter. jurass., t. ILE, pl. xxx, fig. 4-8. Testa turrita, fusiformi. Anfrachibus 7-8 convexis, trans- verse striatis ; penultimo anguloso ; ultimo bianguloso. Ala ampla. Cœteræ notæ desunt. D'Orbigny décrit ainsi cette espèce dans le Prodrome : « Coquille assez grande (55 millim.), les tours striés en «travers; le dernier deux fois gibbeux, muni de deux an- « gles qui se terminent dans l’aile qui paraît avoir quatre « digitations. Angle spiral, 73°. » Les fossiles que j'ai trouvés dans la collection de d’Orbigny ne permettent pas d'indiquer combien l'aile peut avoir de digitations. Voici la description de l'espèce d’après ces fossiles : Coquille fusiforme, ovalaire. Spire formant un angle convexe, composée de tours convexes; l’avant-dernier est anguleux; le dernier est bianguleux. Son côté colu- mellaire est légèrement gibbeux. Entre ce côté et l'aile, se trouve un autre renflement dont on ne distingue qu'impar- faitement la forme à cause de l’état de dégradation des fossiles ; toutefois, il m’a semblé qu'il détermine, sur cha- que angle ou carène, une épine très obtuse et peu accen- tuée. De minces filets s’enroulent transversalement sur dre série T'err, jur.t. IL, — Gasrrnoropss. 23 354 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. toute la coquille ; ils sont aplatis comme des rubans, et entre eux l’on en voit d’autres d’une très grande ténuité. Les plus gros filets sont les seuls qui aient laissé des tra- ces sur les spécimens de la collection de d’Orbigny ; ce- pendant un fragment de test bien conservé sur le dernier tour de l’un d’eux fait voir que ces minces rubans sont eux-mêmes striés et sont séparés les uns des autres par trois profondes stries. On compte cinq gros filets sur la partie postérieure de l’avant-dernier tour, et cinq sur sa partie antérieure, en comptant celui de la carène. Sur le dernier tour, on voit, à partir de la suture, cinq gros filets, puis la carène postérieure qui est assez large, puis quatre gros filets. Ensuite se présente la carène antérieure qui est moins prononcée que l’autre. La base est striée comme le reste de la coquille. DIMENSIONS. — Hauteur de l’un de ces fossiles 45 milli- mètres sans le canal; hauteur du dernier tour sans canal, 26 millimètres; largeur de ce tour sans l'aile, 29 milli- mètres. OBSERVATIONS. — Le contour de la fig. 4, pl. 32, manque d’exactitude, il a été fait sur un spécimen mal conservé. I! faudrait se garder de croire que le fossile est ombili- qué ; c’est la cassure de la columelle qui, sur le dessin, produit l'effet d’un ombilic. Voyez la description du Malaptera Burgunda pour les rapports et les différences qui existent entre cette espèce et le Malaptera Arthemis. LOcALITÉS. — Chaumont, Pizieux. Etage callovien. Col- lection de d’Orbigny. A, n. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 32, fig. 4, Malaptera Arthemis, coquille de grandeur naturelle, vue de la base; fig. 5, la même vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 6, TERRAIN JURASSIQUE. 359 test grossi de la même; fig. 7, moule intérieur de la même espèce vu du côté de l’ouverture ; fig. 8, jeune de la même espèce vu du côté de l'ouverture. Malaptera Burgunda, Pielte. 2155, dig.5-8. SYNONYME : Septembre 1867. Chenopus Burgundus Piette, Paléont. fran- çaise, ter. jurass., tea MDI Exx Ve fig. 5-8. Testa fusiformi, ovata. Anfractibus convexis, transverse striatis ; ultimo bicarinato. C'arinis spinosis. Ala ampla. Coquille fusiforme, ovalaire. Spire formant un angle convexe, composée de tours convexes, sur lesquels s’en- roulent transversalement de minces filets. Dernier tour bicaréné : sa carène postérieure se relève en une épine obtuse entre l’aile et la columelle; sa carène antérieure a aussi un léger renflement vers le même endroit, mais il est plus atténué et plus voisin de l'aile. Aïle large, striée dans le même sens que la coquille. La conservation dé- fectueuse du type de cette espèce ne permet pas d’en in- diquer les contours. Canal large et droit à sa naissance. Son extrémité est inconnue. DIMENSIONS. — Hauteur présumée de la coquille sans le canal, 44 millimètres; hauteur du dernier tour, sans ca- nal, 23 millim. ; hauteur de l’avant-dernier tour, 11 mil- lim.; largeur du dernier tour avec la partie connue de l'aile, 35 millim. ; largeur de l’avant-dernier tour, 20 mil- lim. ; largeur du dernier tour sans l'aile, 28 millimètres. OBSERVATIONS. — Voisin du Malaptera Arthemis, ce fossile n’est connu que par un moule intérieur sur lequel on 356 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. apercoit quelques fragments de test. Rien n'indique sur le moule que son avant-dernier tour soit caréné, et l’é- pine qui caractérise la carène postérieure de son dernier tour paraît bien plus forte que le renflement du Malap- tera Arthemis. Malgré ces dissimilitudes qui sont peu im- portantes et la différence des gisements, il faudra peut- être fondre ces deux espèces en une seule, quand on aura trouvé des échantillons plus parfaits. Le Malaptera Bur- gunda et le M. Arthemis ont des rapports de forme avec le M. pictaviensis ; ils en diffèrent par leurs spires moins longues, plus ovales, et n’ont pas comme lui leurs cinq derniers tours carénés. LOcALITÉ. — Etrochey; étage oxfordien. Collection du musée de Dijon. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 35, fig. 5: Malaptera Burgunda, moule intérieur de grandeur naturelle vu de la base; fig. 6, le même vu de la pointe de la spire ; fig. 7, le même vu du côté opposé à l'ouverture (l’épine de la carène postérieure n’est pas assez accentuée sur le des- sin) ; fig. 8, le même vu du côté de l’ouverture. Malaptera polypodn, Buvignier, 14852. PI. 24, fig. 1-3, et PI. 56, fig. 4-3. SYNONYMIE. 1847. Pterocera stella D'Orbigny. Prodrome de paléontologie stratigraphique universelle, t. 1, p. 350. 1852. Pterocera polypoda Buvignier, Statistique géologique du département de la Meuse, p. 44, pl. xx1x, fig. 6-7. 1866. P. — Pieite. Paléont. française, ter. jur. EL JIT: pl xx1v, fig. 1-3. Testa fusiformi ; anfractibus 6-7 convexis, striatis : ultimo TERRAIN JURASSIQUE. 391 costato et tuberculoso; alä palmatä, A1 digitos ferente ; canal recurvo. D'Orbigny décrit ainsi ce fossile : « Magnifique espèce voi- «sine du l’feroceravespertilio,mais seulement pourvue desept «à huit pointes autour d’une large expansion aliforme. » Il était difficile de reconnaître à cette description une espèce dont l’aile a onze pointes, sans compter le canal; aussi M. Buvignier, écrivant cinq ans plus tard, lui a donné un nom nouveau, en décrivant le fossile avec exactitude et en le faisant figurer. C’est ce nom qui doit rester. Voici la description de cette espèce d’après de nombreux échantillons qui m'ont élé communiqués. Coquille turbinée, subovale. Spire formant un angle con- vexe, composée de six ou sepl tours convexes, sur lesquels s’enroulent transversalement de minces filets de diverses épaisseurs. L’avant-dernier tour a trois angles ; le der- nier à cinq côtes transversales, ornées de tubercules; le deuxième tubercule en partant de l'aile forme, sur les deux côtes les plus rapprochées de la suture, un renfle- ment gibbeux plulôt qu'épineux; un autre renflement non moins prononcé apparaît sur le côté columellaire. Suture bien apparente, très-légèrement canaliculée. Aile palmée, enveloppant presque tout le fossile et passant de l’autre côté de la spire; elle présente onze digitations courtes et pointues; les deux premières à partir du canal s’infléchissent dans le mème sens que lui; la troisième très-courte, large et ohtuse est bossuée vers son extré- mité et creusée en une sorte de canal destiné à protéger un organe; elle remplace le sinus des pterocères, La qua- trième, plus allongée que les précédentes, se recourbe en- core dans le même sens que le canal; la cinquième qui est plus courte et qui manque sur certains spécimens est 358 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. presque droite; la sixième s’infléchit vers la pointe de la spire; la septième est très longue ; elle se courbe en sens contraire de la précédente ; la huitième est longue et pres- que droite; la neuvième qui est voisine de la spire, en suit Ja sinuosité, et la dépasse en se prolongeant en ligne droite dans la direction de l’axe; la dixième est courte, légè- remenf, arquée, presque perpendiculaire à l’axe de la spire; la onzième est plus courte encore; elle s’applique en retour contre la spire, dont elle se détache ensuite, et se dirige presque parallèlement au canal. Toutes ces digita- tions, à l'exception des deux dernières, donnent, lors- qu’elles sont cassées, une coupe triangulaire; elles sont creusées en canal du côlé de l’ouverture; la quatrième, la cinquième, la sixième, la septième et la huitième digi- iation sont dues au prolongement des cinq grosses côtes du dernier tour. Canal très-large, de coupe triangulaire, s’'infléchissant de manière à former presque un angle droit avec l’axe de la coquille, s'étendant des deux! côtés en expansions qui le rattachent à l’aile et à la spire. Ouver- ture étroite, allongée, ayant la forme d’un croissant. Les ornements de l’avant-dernier tour sont ordonnés de la manière suivante. A partir de la suture postérieure, on compte quatre minces filets dont le premier et le troi- sième sont plus gros que les autres ; puis vient l'angle pos- térieur du tour, ayant son sommet formé par un moyen filet; ensuite on voit quatre minces filets alternant avec trois moyens, précédant le second angle couronné par trois minces filets. A partir de cet angle, sont quatre minces filets alternant avec trois moyens, puis l’angle antérieur dont le sommet est formé par un moyen filet, et enfin, entre cet angle et la suture antérieure, neuf minces filets alternant avec huit moyens. TERRAIN JURASSIQUE, 309 Sur le dernier tour, à partir de la sulure, on remarque trois minces filets, puis deux moyens alternant avec deux petits, puis un moyen qui donne naissance en se prolon- geant à la troisième digitation postérieure; ensuite on voit quatre minces filets alternant avec trois moyens et précédant une côle arrondie, tuberculeuse, portant ordi- nairement six tubercules dont le deuxième à partir de l’aile forme un renflement; de très-minces filets parcou- rent cette côte dans le sens de sa longueur. Quatre min- ces filets alternant avec trois moyens la séparent d’une autre côte qui est arrondie, finement striée et ornée de cinq ou six tubercules allongés dont le deuxième, à par- tir de l’aile, est porté sur le même renflement que le second de la côte mentionnée précédemment. Cette seconde côte forme la cinquième digitation qui est la plus longue. On compte ensuite cinq minces filets alternant avec quatre moyens, précédant une grosse côte tuber- culeuse, à 6 ou 7 tubercules allongés, à peu près égaux, sur lesquels courent transversalement de très-minces filets. Entre cette côte qui forme la dixième digi- tation, et une autre côte arrondie comme elie, qui porte de minces filets et quatre ou cinq tubercules allongés peu apparents, on voit sept minces filets alter- nant avec six moyens. Viennent ensuite deux moyens, puis une côte arrondie, couverte de filets très-ténus, por- tant trois ou quatre tubercules peu apparents, presque égaux, nuls sur certains individus; elle donne naissance à la huitième digitalion (huitième à partir de la parlie postérieure de la spire, quatrième à partir du canal). Trois moyens filets, alternant avec trois minces, précèdent un moyen filet qui forme, en se prolongeant, une sorte de courte et large digitalion bossuée vers son extrémité et 360 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. tenant lieu de sinus. Entre celte digitation et le canal, se trouve une série de minces filels alternant avec des moyens parmi lesquels 1l y en a deux qui se prolongent en digitalion. Quelques stries d'accroissement ornent la coquille et sont surtout apparentes sur l'aile. . Certains individus ont leurs tubercules alignés les uns au-dessus des autres dans le sens de la longueur ; d’autres spécimens les ont plus saillants, et placés d’une manière irrégulière. Un fossile de la collection de M. Moreau a une douzième pointe à l'aile; elle est très petite et située entre la pre- mière et la seconde à partir du canal. DIMENSIONS. — Hauteur de la spire 36 millimètres ; hau- teur du dernier tour 27 millimètres ; hauteur de la co- quille avec l’aile et le canal, 92 millimètres. Largeur de la coquille, 90 millimètres; longueur du canal rectifié, 30 millimètres. OBSERVATIONS. — C’est par erreur que, dans la pl. 29 de l’atlas de M. Buvignier, ce fossile a été désigné sous le nom de Pterovera mosensis. Le Malaptera polypoda est voisin par sa forme du Malaptera pont. Mais il n’a pas, comme celui-ci, une digilation en retour au delà du canal. Son aile est moins enveloppante et moins large; elle a les pointes des nervures plus longues, et elle est bossuée en avant comme l’est celle des Chenopes à l’en- droit où se trouve la sinuosité ; elle est donc en réalité très-différente de celle du #/. ponti qui ne paraît pas bossuée. L’avant-dernier tour du 7. polypoda a deux filets plus gros que les autres, qui le rendent bicaréné et ne se retrouvent pas sur celui du Malaptera ponte. L'espèce que nous décrivons, assez voisine du /. rupellensis, en diffère par l'absence d’une digitation en retour au delà de TERRAIN JURASSIQUE. 361 celle formée par le canal. On peut encore la comparer au M. vespertilio. Mais elle en diffère par sa taille plus grande, son dernier tour moins enveloppant, ses digitations moins nombreuses et plus allongées, et enfin par la forme de son aile qui s’étend en retour au delà de la pointe de la spire, tandis que celle du M. vespertilio s'arrête à cette pointe, autant qu’on en peut juger par les rares spécimens que l’on a de cetteespèce. LOcALITÉS. — Creue (Meuse), dans des calcaires blancs; Saint-Jean ; partie supérieure de l’étage oxfordien. Collec- tions de d’Orbigny, de M. Moreau, de M. Koechlin Schlum- berger.a.n. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 24, fig. 1, Malaptera po- lypoda, coquille de grandeur naturelle vue du côté de l’ouverture ; fig, 2, la même vue du côté opposé; fig. 3, portion de test grossi (fragment pris entre la deuxième et la troisième côte du dernier tour). PI. 56, fig. 1, Échan- tüillon de la collection de d'Orbigny, vu du côté opposé à l'ouverture (grandeur naturelle); fig. 2, le même vu dela base ; fig. 3, le même vu du côté de l’ouverture. Malaptera rupellensis, Étallon sp. PI: '69; fes 6: SYNONYMIE. 1859. Pterocera rupellensis, Élallon, Lethea bruntrutana, UE ELA U PR AIT EEE Testa fusiformi, late alata. Anfractibus convexis, spira- lhiter strialis ; ultimo multicostato, sex costas fcrente. Ala palmata, in A0 digitationes producta. Celle espèce peut être décrite de la manière suivante, d'après le dessin d’'Elallon : Coquille fusiforme. Tours 362 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. convexes, peu nombreux, ornés de minces filets spiraux. Le dernier a deux gibbosités longitudinales et un grand nombre de côtes transversales, assez régulières, qui for- ment les nervures d’une aile largement palmée et se pro- longent en pointes ou digitalions qui sont au nombre de dix. L’une de ces digitations large, carénée et recourbée en arrière sert de canal ; elle est voisine d’un large sinus situé en avant, qui la sépare des digitations issues du bord libre. Parmi celles-ci, quatre prennent leur centre de courbure dans la direction du canal, et quatre dans la di- rection de la pointe de la spire. La digitation postérieure a la forme d’un S; elle s'appuie contre la spire. La co- quille à en outre une digilation columellaire. DIMENSIONS. — Hauteur avec le canal et les digitations, 128 millimètres ; largeur avec l'aile, 112 millimètres; hauteur du fossile, sans canal ni digitation, 54 millimètres ; hauteur du dernier tour, sans canal, 30 millimètres; lar- geur sans l’aile, 32 millimètres. OBSERVATIONS. — Etallon fait remarquer que ce fossile est très-voisin du Malaptera ponti. « Il paraît, dit-il, avoir ses côtes plus égales, sa spire plus longue, une digi- tation columellaire. En outre, il n’a pas de nodosités irrégulières. » Etallon n’a eu entre les mains qu'un mauvais moule écrasé et incomplet, qu'il a dessiné en cherchant à le reconstituer ; aussi la figure qu’il a donnée a l’air d’une figure de fantaisie. Je pense que la coquille qu’il a représentée n’est qu’un spécimen déformé du Malaptera pont. Celui-ci a aussi une digitation en retour sur le côté columellaire. LOCALITÉ. — Laufon, dans le corallien. Collection Etallon. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 69, fig. 6, Malaptera ru- TERRAIN JURASSIQUE. 363 pellensis (demi-grandeur naturelle); spécimen vu du côté opposé à l'ouverture ; copie de la figure d’Etailon. Malaptera Vespertilio, Eud. Des]. sp. PE°69 48.9, et pl: 72, fig. 4 1842. Plerocera Vespertilio. Eudes Deslongchamps, Mémoires de la Soc. lin. de Normandie, ENVIE ne 100 pre ee 1852. Pterocera ponti. Etallon , Zethea bruntrutana p. 133, pl. xu, fig. 112. ? Testa tenui, papyracea, elliptica, antice et postice acuta, transversim tenuiter striata; anfractibus subplanis, ultimo obsolete transversim tricarinato ; ala dodedactyla, ex apice per caudam usque ad latus sinistrum expansa; digitis brevi- bus, inæquidistantibus, subtus canaliferis; apertura peran- gusta. Eudes Deslongchamps a décrit cette coquille de la manière suivante : « Coquille à test excessivement mince « dans toutes ses parties, elliptique, terminée en pointe « à son sommet et à son extrémité antérieure comprise « dans l'aile, très finement striée transversalement. Tours « de spire un peu aplatis, le dernier pourvu de trois ca- «rènes transversales, distantes et peu prononcées. Aile « très-grande et très mince, s'étendant du sommet de la « spire jusque vers le milieu du côté gauche du dernier « tour, sur lequel elle s'appuie, et où elle vient se confon- « dre avec la lèvre gauche qui est peu saillante, mais qui « se distingue du dernier tour par ce qu’elle en masque «les stries, Digitations au nombre de douze, non compris « celle qui s'appuie immédiatement sur la spire, toutes « canaliculées en dessous, à peu près égales en longueur, 364 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. « mais inégalement distantes les unes des autres et très- « peu prolongées au delà de l’aile. Ouverture très-longue «et très-étroite. Sinus de la base non distinct. » Etallon, dans Zethea bruntrutana, p. 133, pl. 12, fig. 119, a décrit et figuré, sous le nom de Pt£erocera pont, un fossile dont il signale les analogies avec le M. ves- pertilio. « Cette espèce, dit-il, est toujours de petite taille « dans les marnes strombiennes où elle constitue une va- « riélé bien déterminée du Pf. ponti. M. Deslongchamps «a distingué le Pt. vespertilio, qui, pour la taille et la « disposition des côtes, est bien voisin de notre variété. » Effectivement, je crois que la figure donnée par Etallon est un M. vespertilio incomplet. Je la reproduis pl. 69, fig. 5. Il convient cependant de remarquer que si le fos- sile de cet auteur appartient à la même espèce que celui de Deslongchamps, cette espèce a un nombre de digita- tions variable. Le fossile de Normandie a 12 digitations ; celui de Porrentruyÿ en à dix; il est vrai que la partie an- térieure de son aile est incomplète ; mais en la complé- tant, il n’en aurait que onze. En outre la partie antérieure de l'aile paraît bossuée entre le canal du fossile d’Etalon et la digitation voisine ; enfin la partie postérieure de son aile dépasse la spire. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile de Normandie sans l'aile, 27 millimètres; hauteur avec l'aile, 40 millim.; hau- teur du dernier tour, 19 millim.; largeur sans l'aile, 16 millim. ; largeur avec l'aile, 41 millim. Le fossile de Porrentruy est un peu plus élancé. LOcALITÉ. — Villerville, dans l'argile d'Honfleur. Kim- meridien. Porrentruy, dans les marnes strombiennes. Kimmeridien. Collection Tesson et collection Etallon.Rare. OBSERVATION. — Très voisine du M, ponte, celte espèce TERRAIN JURASSIQUE. 365 s’en distingue par ses digitations plus nombreuses, sa taille plus petite, sa spire plus ventrue, son aile dépour- vue de digitation en retour au delà du canal, et non réflé- chie postérieurement. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 72, fig. 4, M. vesperti- lio de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture, d’a- près Eudes Deslongchamps. PI. 69, fig. 5, même espèce vue du même côté, d’après la figure donnée par Etallon. Malapiera Saîilletea, Buy. PI. 82, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1852. Pterocera Sailletea. Buvignier, Statistique géologique du département de la Meuse. Atlas, p. #4, pl. xxvuui, fig. 32. Testa fusiformi, ventricosa, transverse et oblique longitudi- naliter costellata ; anfractibus 5-6 convexis ; penultèmo carina- to ; ultimo majore, bicarinato ; carinis granulosis ; costellis lon gitudinalibus ante carinas evanescentibus. Cœterænotæ desunt. Coquille fusiforme, ventrue, ornée de petiles côtes lon- gitudinales, obliques et de nombreux filets spiraux. Tours convexes, au nombre de 5 ou 6. L’avant-dernier est ca- réné ; le dernier, qui est un peu aplati, est bicaréné. Sa carène postérieure est plus forte que l’autre. Toutes deux sont granuleuses. Les côtes longitudinales du dernier tour prennent naissance un peu en avant de la carène an- térieure. Ouverture large. Aile et canal inconnus. Les filets spiraux sont disposés de la manière suivante sur J’avant-dernier tour : trois filets égaux ornent sa par- tie postérieure et sont séparés, par une carène granuleuse, de trois très minces filels qui, alternant avec deux filets plus gros, ornent sa partie antérieure. Ses côtes longitu- 366 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. dinales sont séparées par des intervalles égaux à leur épaisseur ; sur la figure 9, elles sont trop espacées. Sur le dernier tour, entre la suture et la carène posté- rieure, on remarque un moyen filet sutural, puis un très- mince suivi d’un filet beaucoup plus saïllant que M. Bu- vignier a désigné sous le nom de carène. Viennent en- suite deux moyens filets, puis un gros et enfin deux très- minces qui précèdent la vérilable carène postérieure. Entre les deux carènes, on voit un mince filet, puis un gros entre deux petits. La partie antérieure du dernier tour est ornée de nombreux filets, de moyenne taille, alter- nant avec de plus petits. DIMENSIONS. — Hauteur du fragment dépourvu de ca- nal, 17 millimètres ; hauteur du dernier tour, 13 millimè- tres ; largeur, 42 millim. et demi; hauteur de l’ouverture, 10 millimètres et demi. OBSERVATIONS. — Cette espèce, par ses ornements et sa taille, diffère de toutes les autres. - LOCALITÉ. —- Mauvage. Etage kimmeridien. Collection de M. Moreau. r. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 82, fig. 1, Malaptera sailletea de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture; fig. 2, même coquille trois fois grossie, vue du côté opposé; fig. 3, base de la même de grandeur naturelle. Malaptera minor, Buvyignier. PI. 83, fig. 4, 5. DIAGNOSE. Testa ovali, transverse costellata; costellis filiformibus tenuissimis, distantibus ; spira brevissima ; anfractibus 4-5 ; TERRAIN JURASSIQUE. 367 labro undique expanso; digitationtbus tenuibus, numero (?); canal recurvo. Coquille turriculée, ovalaire. Spire très courte, compo- sée de 5 tours convexes. Le dernier, qui est très envelop- pant, est quatre fois plus grand que le reste de la spire. Il est couvert de minces côtes transversales, filiformes, parmi lesquelles on en remarque quelques-unes plus saillantes que les autres. Ouverture étroite, allongée, subtriangu- laire. Canal recourbé du côté opposé à l’aile. Forte sinuo- sité à la partie antérieure de l’aile. Celle-ci est palmée et semble envelopper toute la coquille. Il est difficile d’en donner une description exacte parce que sa conservation est loin d’être parfaite. A partir du canal qui en forme l'extrémité antérieure, on voit deux festons ou pointes sur le côté opposé au labre, et on remarque, sur le labre, d’abord le renflement du sinus terminé par un petit feston, puis une pointe minime, suivie d’une plus grande. A par- ür de celle-ci, l’aile est brisée ou très-confuse. Trois petits sillons sur sa face interne indiquent trois autres di- gitations. L’aile forme encore assurément quelques pointes vers le sommet de la spire; elle passe même probable- ment de l’autre côté du fossile et y décrit plusieurs fes- tons; mais ils sont si mal conservés que, de ce côté, tout est confus, et qu'il est difficile de rien préciser. DimENsIONS. — Hauteur du fossile, sans l'aile ni le canal, 10 millimètres. Hauteur avec la portion connue de laile et le canal, 15 milimètres ; hauteur de la spire seule, 0,007; hauteur du dernier tour, sans le canal, 8 millimètres ; lar- geur sans l'aile, 6 millimètres; largeur avec la portion connue de l'aile, 14 millimètres. OBSERVATIONS. — Celle espèce a, par sa forme, des rap- ports évidents avec le M. vespertilio. Mais les digitations de 368 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. sa partie antérieure paraissent moins nombreuses; sa taille est beaucoup plus petite, et son dernier tour plus enveloppant. Il est certain que le M. Polypoda, le M. Ponti, le M. Ru- pellensis, le M. Minor ont un air de parenté qui frappe tout d’abord ; mais la taille du M. Minor, qui est minuscule et qui paraît cependant adulte, le fait distinguer facile- ment des autres malaptères. LocauTÉ.—Souilly,dansle calcaire marneux quiformela partie supérieure du calcaire à astartes. Kimmeridien. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 83, fig. 4, fossile de grandeur naturelle, vu de la base; fig, 5, le même du côté de l’ouverture. Malaptera ponti, Brongn. sp. PI. 66, fig. 1-4; pl. 69, fig. 1-4; pl. 70, fig. 4-6; pl. 72, fig. 8, 9 et pl. 80, fig. 4-7. SYNONYMIE. 1821. Strombus ponti, Brongniart, Annales des mines, pl. vu, fig. 6, (exclus fig. a). 1833. Pterocera ponti, Delabèche, Manuel géologi- que; traduction Brochant de Villiers, p. 412. 1836. Buccinum subbicarinatum, Rœmer, Die Versteinerungen des nord-deutschen ooli- thengebirges, pl. x1, fig. 20. 1843. Pterocera seæcostata, Eudes Deslongchamps, Mé- moires de la Société lin- néenne de Normandie,t. VU. p. 164, pl. 1x, fig. 5. 1850. Pterocera pont, D'Orbigny, Prodrome de pal. strat. univ., t. IT, p. 45. TERRAIN JURASSIQUE. 369 1855. Pterocera Ponti, Pictet, Traité de paléontolo - gie, t. II, p. 199. 1862. _ — Dolfus, Faune kimméridienne du cap de la Héve, p. 50, pl. v, fig. 11. 1863. Pterocera palliolata, Dolfus, Ibidem, p. 51, pl. v, fig. 8-10. DIAGNOSE. Testa turrita, ovale, transversim, tenuiter striata; an- fractibus convexis ; ultimo septem costas gibbosque plures ferente. Ala decies digitata, totam circumdante spiram ; di- gihis subtus canaliferis. A pertura perangusta. Coquille ovale, à aile enveloppante. Spire courte, com- posée de huit tours convexes, couverts de très minces et très nombreux filets enroulés transversalement. Le dernier tour, qui est beaucoup plus développé que les autres, porte, outre de minces filets, six grosses côtes transversales de grosseur à peu près égale, et une septième, très peu appa- rente et parfois tout à fait effacée, s'étendant le long de la suture, Sur le côté opposé à l’ouverture, s'élève une forte gibbosité qui affecte les trois grosses côtes postérieures et se fait sentir parfois jusque sur les côtes antérieures. Une gibbosité moins forte, ou du moins un léger renflement, apparaît à la même hauteur, sur le côté columellaire, non loin de ouverture, Les trois grosses côtes postérieures ont encore une propension à se renfler et à devenir épineuses en deux autres points : 4 entre la gibbosité columellaire et la gibbosité dorsale, 2° entre cette dernière et l'aile. Il arrive parfois que le prolongement de la gibbosité dorsale se réu- nit à celui du pelit renflement situé entre cette gibbosité et l’aile, de manière à prendre la forme d’un V. Canal rejeté vers le côté opposé à l’aile. Cuverture étroite, allongée. Aile festonnée, très ample, enveloppant toute la spire, ire série, Terr, jur., & HI, — Gasrénoronrs, 24 370 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. correspondant à un grand développement du manteau. Les festons sont au nombre de 10 au moins. Les six grosses côtes du dernier tour se continuent sur l’aile et forment, en se prolongeant, les pointes de six festons. La petite côte de la suture se développe le long de la spire, se bifurque, et lance deux pointes, l’une dans le prolongement de l’axe de la coquille, l’autre de l’autre côté de la spire, c’est-à- dire du côté opposé au bord libre. Il est probable que celle-ci se bifurque encore, comme la poinie postérieure du malaptera polypoda, et qu’une de ses branches se ren- verse contre la spire. Le canal, en se rejetant de côté, forme aussi la pointe d’un feston. Enfin, entre le canal et le côté columellaire, une côte renversée apparaît sur l'aile et forme, sur le côlé opposé au bord libre, la pointe d’un autre feston. Toutes les nervures de l'aile, vues du côté de l'ouverture, sont de véritables gouttières. Le canal n’est lui-même qu’une gouttière plus profonde que les autres. On ne remarque ordinairement aucun sinus antérieur sur l'aile. Cependant un échantillon assez mal conservé du cap de la Hève semble indiquer que le renflement de l'aile tenant lieu de sinus s’étend entre la pointe de la grosse côte antérieure et le canal. Un autre malaptère provenant de Mesnil-aux-Bois donne une indication différente : le renflement du bord de l'aile serait situé entre les deux grosses nervures antérieures. Ces échantillons sont trop mal conservés pour qu'on puisse rien affirmer à cet égard. Lesfilets enroulés transversalement sur l’avant-dernier tour sont disposés de la manière suivante : près de la suture antérieure, quatre très-minces filets allernent avec quatre moins fins; viennent ensuite deux minces, suivis d’un plus gros. Celle disposition de deux minces suivis d’un plus gros se répèle quatre fois; puis on voit un assez gros filet TERRAIN JURASSIQUE. 311 placé entre deux groupes de six minces, et enfin un assez gros filet suivi de trois minces. Suture postérieure. La conservation des nombreux individus de cette espèce laisse toujours tant à désirer que je ne puis donner le détail exact des filets enroulés transversalement sur le dernier tour. Du reste, il suffit de dire qu’ils sont très- nombreux, qu’ils forment une alternance de très-minces filets avec d’autres beaucoup plus gros, et qu’ils couvrent les grosses côtes aussi bien que les intervalles qui règnent entre elles. Je rapporte à cette espèce le P£. palliolata de Dolfus dont le type n’est évidemment qu’un échantillon marneux, à ornements très-effacés du M. Ponti. Le nombre des côtes et des festons, la gibbosité du dernier tour, l’extension du manteau et la forme générale de la coquille ne me parais- sent devoir laisser aucun doute sur l'opportunité de cette assimilation. Deux fossiles indiqués comme provenant de Chargey (portland stone), présentent cette particularité que la gibbosité si remarquable du type est alténuée et n’est pas plus grosse que celle qui est voisine de l’aile. Un échan- tillon de la Hève a aussi ce caractère. DIMENSIONS. — La taille de cette espèce est variable. Voici les dimensions d’un des échantillons les mieux con- servés : hauteur avec l’aile, 41 centimètres ; hauteur sans l’aile nile canal, 44 millimètres. Largeur avec l'aile, 9 cen- timètres ; largeur du dernier tour, sans l’aile, 26 millimè- tres; hauteur du dernier tour, sans le canal, 31 millimètres. OBSERVATIONS. — Très-voisin du A. Polypoda, le M. Ponti en diffère par la grosseur et l'égalité des côtes de son der- nier tour, par l’importance et la saillie de sa gibbosité dor- sale, par le grand développement du manteau à la partie an- térieure de l’aile, etenfin par la présence, sur le côté opposé 372 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. à l’aile, d’un feston important placé au delà du feston formé par le canal. Moins ventru que le Malaptera vespertilio, il a la partie postérieure de l’aile beaucoup plus développée que ne l’a celui-ci, puisqu'elle s'applique en retour sur la spire. Ses digilations sont moins nombreuses que celles de cette espèce, et il en a une en retour au delà du canal, Plus voisin du f. Rupellensis, il n’a pas son sinus antérieur. Il est vrai que ce sinus paraît avoir été mal dessiné et exa- géré par Étallon. Enfin le M. munor a la même forme que le Malaptera Ponti; mais sa taille est si différente qu’on ne peut songer à les assimiler. LOCALITÉS. — Chatelaillon (Charente-Inférieure), le Havre, cap de la Hève, dans l'argile du Aimmeridje clay ; Ménil-aux-Bois, Senoncourt (Meuse), dans le calcaire à astartes ; Chevagny (Saône-et-Loire), dans le calcaire kim- méridien, zone de la Nerinea gosa ; Chargey (Haute-Saône) et La Rochelle. Collections de d'Orbigny, de M. Lennier, de M. Moreau, de de Ferry, de M. Perron, de M. Buvignier et du musée de Dijon. L’échantillon de d’Orbigny étiqueté comme provenant du calcaire corallien de La Rochelle et dessiné pl. 70, fig. 5, a l’aspect d’un fossile du calcaire à astartes. Il y a eu là probablement une confusion d’éti- quettes. Les fossiles du musée de Dijon présentent, comme indication de gisement: Chargey, Portland stone. IIs pour- raient bien avoir été recueillis dans le kimmeridien. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 66, fig. 1, Malaptera Ponti de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture; fig. 2, le même, du côté opposé ; fig. 3, le même vu du côté de la pointe de la spire. Cet échantillon provient de Chava- gny. Fig. 4, même espèce ; échantillon provenant de Mesnil- aux-Bois, pourvu de l’aile, représenté de grandeur naturelle et vu du côté de l’ouverture. PI. 70, fig. 4, échantillon de TERRAIN JURASSIQUE. 313 Chavagny vu de la base; fig. 5, même espèce, de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture (c’est le spéci- men de la collection de d’Orbigny étiqueté comme prove- nant de La Rochelle). Fig. 6, variété de la même espèce, fossile provenant de Chargey, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture. PI. 80, fig. 7, M. Ponti, type du M. sexcostata de Deslongchamps, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture ; fig. 4, moule intérieur de M. Ponti provenant du kimmeridien de Chargey, de grandeur naturelle, vu du côté de la base; fig. 5, le même vu du côté de l’ouverture; fig. 6, autre moule vu du côté opposé à l'ouverture. PI. 69, fig. 4, M. Ponti, type du P#. Palliolata de Dolfus, de grandeur naturelle, vu du côté op- posé à l’ouverture ; fig. 1, M. Pont vu du côté de l'ouverture, échantillon de grandeur naturelle, variété de petite taille voisine du M. Vespertilio ; fig. 2, le même vu du côté op- posé ; fig. 3, le même vu du côté de la base. PI. 72, fig. 5, M. Ponti de grandeur naturelle, vu du côté de la base; fig. 6, grossissement du test de l’avant-dernier tour du même échantillon; fig. 7, grossissement du test du dernier tour de ce même spécimen ; fig. 8, la même coquille vue de côté, l’aile en raccourci; fig. 9, la même vue du côté opposé à l'ouverture. Résumé. Les Malaptères sont des coquilles à aile palmée, fes- tonnée, réfléchie, enveloppante, pourvues d’un canal semblable à celui des pélécans, mais incorporé dans l'aile, et munies d’une sinuosité antérieure qui est parfois rem- placée par la rigole d’une nervure ou digitation plus creusée que les autres. Test mince, 374 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Ils ont pris naissance dans les mers bathoniennes avec le Malaptera pictaviensis et se sont perpélués, par d’autres espèces, à travers les âges collovien, oxfordien et corallien, jusqu'aux temps kimmeridiens. Ils ont alors acquis leur maximum de développement par le nombre des individus et des espèces. Les mers de cette époque ont vu pulluler le Malaptera Ponti, le M. minor et le M. Sailletea. Selon une indication de collection, le Malaptera Ponti se serait per- pétué dans les mers portlandiennes. Voici la liste des malaplères jurassiques connus jusqu’à présent : Malaptera Pictaviensis, dans la grande oolithe. — Arthemis, dans le callovien. — Burgunda, dans l’oxfordien. — Polypoda, dans l’oxfordien supérieur. — Rupellensis, dans le corallien. — Vespertilio — Sailletea dans le kimmeridien — Minor ( dans le corallien, le kimmeridien, — Ponti : ; { et le portlandien. Total : neuf espèces. Comme on le voit par ce tableau, toutes sont spéciales à la zone dans laquelle on les trouve, à l’exception du Malaptera Ponti qui est commun dans le kimmeridien et qui est signalé, peut-être à tort, dans deux autres étages, Envisagés au point de vue de la forme, les Malaptères appartiennent à trois types différents, ceux du M, Arthemis, du . Sailletea et du M. Ponti. Le premier est caractérisé par un dernier tour bi- TERRAIN JURASSIQUE, 19 caréné, subeylindrique, ayant la carène antérieure pres- que aussi forte que la carène postérieure, et par des orne- ments en forme de filets ou de cordons spiraux. A ce type se rapportentle MW, Pictaviensis, le M. Arthemis et le M. Bur- gunda. Ces deux derniers sont très-voisins l’un de l’autre. Le second type est remarquable par une spire fusiforme, ventrue, par un dernier tour muni de deux carènes peu saillantes(la carène antérieure étant surtout très-atténuée), et par des ornements consistant en filets spiraux qui se croisent avec de minces côtes longitudinales. A ce type se rapporte le 47. sailletea. Ces deux premiers types sont représentés par des fossi- les trop incomplets pour être bien limités. Il n’en est pas de même du troisième. Celui-ci est caractérisé par une spire ovoïdale, par un dernier tour très-embrassant, cou- vert de grosses côtes spirales, entre lesquelles s’enroulent parallèlement de minces filets, et par une aile envelop- pante à festons multiples. A ce type se rapportent les Malaptera polypoda, M. Pont, M. minor et M. vespertilio. Il faut noter que le nombre des digitations qui est un caractère infaillible pour la détermination spécifique des Alaria ne fournit qu’un diagnostic incertain pour celle des Malapières, comme on a pu le voir par la description du M. vespertilio et du M. polypoda. Déjà ce caractère spécifique avait perdu de sa valeur pour la détermination des pelecanus dont quelques individus ont parfois une di- gilation atrophiée. Le canal, sa position, sa direction, sa forme, la forme et l'allongement de l'aile, importance de ses parties réfé- chies, la place de la sinuosité ou celle de la digitation creusée en forme de rigole qui la remplace quelquefois, le nombre et la grosseur relative des carènes sont, pour les 376 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Malaptères, d’excellents caractères spécifiques. On peut aussi se laisser guider par la forme et l’ornementation de la spire. Le nombre et l’arrangement des filets spifaux ne fournissent qu’une donnée variable pour ce sous-genre, comme pour tous les autres genres de coquilles ailées ; mais leur inégalité de grosseur, la présence et le nombre des grosses côtes entre lesquelles ils sont parfois intercalés, sont des caractères qui ne doivent pas être négligés. TROISIÈME GROUPE. Sub-genus Cyphosolenus, Picette. Kuzos cwkñv, Canal bossu. (Sous-genre Siphosolène). 1876, Sub-genus Cuphosolenus. Piette, Note sur les coquilles ailées des mers jurassiques, p. ÿ. PI. 60, fig. 4-3. Type. — Cyphosolenus telracer. Testa turrita, fusiformi, spiraliter costulis numerosis orna- ta, costis longitudinalibus munita. Ultimo anfractu conico, duplicem carinam tuberculatam ferente, e qua duo nascuntur di- gitationes. Ala semipalmata, tridactyla, non sinuosa; digita- tionibus longis, canaliculatisque. Canali postice inflato et si- nuoso, antice 1n longam digitationem producto. Apertura an- qusta. Columella spissata. Coquille fusiforme. Tours ornés de filets spiraux que croisent des côtes longitudinales. Le dernier tour est coni- que. Il présente antérieurement une grosse côte qui naît dans le voisinage de l’aile et postérieurement une rangée proéminente de tubereules d’où s’échappent deux digita- tions, Aile semi-palmée, tridactylée, s'appliquant contre TERRAIN JURASSIQUE. 911 une partie notable de la spire. Digitations longues et cana- liculées. Ouverture étroite, se creusant pour se relier à la rigole de la digilation postérieure, ou à la partie de l’aile qui s'applique contre la spire, de manière à former un canal pos- térieur peu important. Callosité columellaire épaisse, par- fois détachée antérieurement. Canal bossué postérieure- ment du côté du bord libre, terminé antérieurement par une longue digitation à peine recourbée. Le gonflement de la partie postérieure du canal correspond à une dilatation du test qui s'ouvre latéralement, en s’avançant en arc de cercle, comme pour protéger un organe. Cette dilatation du test du canal, sur le prolongement du bord libre, est sem- blable à celle qui forme le sinus de certains chenopes. Sa partie antérieure est versante. Au delà est une rigole pour le siphon, puis le canal destiné à loger la lanière de la di- gitation. Ces détails sont parfaitement visibles sur des exem- plaires de Cyphosolenus tetracer appartenant à la collection de d’Orbigny (Voy. pl. 60, fig. 1-3). L'individu figuré devait être vieux ; et l'examen d’autres spécimens me fait penser que, plus jeune, l'animal n’a qu’un canal pour son siphon el sa lanière palléale, et que sa coquille est dépourvue de la gouttière qui se trouve chez les vieux à la partie anté- rieure du renflement sinueux. Ce renflement sinueux du canal, qu’on ne reconnait que chez les individus bien con- servés, joint aux caracières tirés de la callosité columel- laire, de l’attache de l’aile, du prolongement de l'ouverture vers la digitation postérieure et des ornements ainsi que de la forme du dernier tour, me paraît très-suflisant pour faire séparer des alaires ce groupe de coquilles. L'ab- sence de sinus à l'aile le fait distinguer des Pélécans, dont le rapprochent tous les caractères qui le séparent des Alaria, et, quoique le sinus chez les Pélécans soit loin d’avoir l’im- 378 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. portance de celui des strombidés, j'ai pensé qu’on ne pouvait désigner sous la même dénomination les coquilles dont l’aile en est munieet celle dont l'aile en est dépourvue. J'ai donc créé pour celles-ci le sous-genre Cyphosolenus, que je n'hésite pas à placer, parmi les chenopes, dans la famille des Aporrhaïdées. On pourrait faire remar- quer que les Cyphosolenus ont la forme et les ornements des rostellaires ; que le renflement sinueux de leur canal est placé précisément à l’endroit où se trouve le sinus qui échancre le canal de ces strombidées. Mais ce rapproche- ment basé sur des caractères empyriques me paraît devoir être rejeté ; car autre est l’échancrure qu’on appelle le sinus des rostellaires, autres le renflement sinueux et la dilatation du test qu’on observe à la base du canal des Cy- phosolenus. M. de Loriol, dans ses remarquables études sur la faune des étages supérieurs de la formation jurassique, a classé parmi les alaires le C'henopus dyoniseus et Les autres fossiles se rapportant au type du Cyphosolenus tetracer. Il a parfaite- ment vu qu'ils n'avaient pas de sinus à leur aile; mais n'ayant pas eu entre les mains de spécimen dont le canal fût bien conservé, il a ignoré le caractère spécial de ces coquilles, et il a méconnu les différences qui les séparent du genre Aaria. Ce qui caractérise les alaires, selon MM. Morris et Lycet, créateurs de ce genre, ce n’est pas l’absence de sinus à l’aile, car, ayant confondu avec les alai- res les Chenopus dépourvus d’une digitation appliquée con- tre la spire, 1ls déclarent au contraire que les alaires ont un sinus. Pour eux l’A/aria est une coquille ailée, sans canal postérieur et sans callosité columellaire, caractères qui ex- cluent de ce genre les Cyphosolenus. C’est moi qui, modi- fiant la caractéristique donnée par ces auleurs, ai séparé TERRAIN JURASSIQUE. 319 les chenopes des alaires; mais en retranchant du genre Alaria les coquilles pourvues d’un sinus, je lui ai conservé les autres caractères assignés par ceux qui l'ont créé. Les Cyphosolenus ne peuvent donc en aucune façon être confon- dus avec les alaires, soit qu’on adopte ma définition, comme on l’a fait généralement, soit qu’on préfère celle de MM. Moris et Lycett. Les Cyphosolenus sont très-voisins des Aarpagodes, genre créé par M. Gill, qui a choisi pour type l’Aarpagodes pelagr. Dans ce genre rentre en effet le Péerocera aranea de d’Or- bigny, remarquable par le renflement sinueux de son canal. Si tous les Æ/arpagodes ont ce renflement, il faut les réunir aux Cyphosolenus dont ils prendront le nom, car celui d’Aarpagodes, créé pour des coquilles que rapprochent des caractères purement empyriques, ne pourrait convenir aux fossiles fusiformes et dépourvus de digitation appli- quée contre la spire. Dans ce cas il faudrait modifier légè- rement la caractéristique des Cyphosolenus en retranchant ce qu’elle a de trop spécial et en faisant figurer sous cette dénomination les coquilles globuleuses dépourvues de sinus à l’aile et munies de nombreuses digitations recour- bées. (Voy. Harpagodes aranea, pl. 39, fig. 1, t. III de la Paléontologie française, terr. jurassique.) Cyphosolenus? sphinx, Piette. PI. 73, fig. 2-5. ’ DiAGNOSE. — esta turrita, fusiformi, elongata; anfracti bus 9 convexis, lœvigatis ; ullimo antice striato; canali longo rectoque. C'eteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme, allongée. Spire formant 380 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, un angle convexe, composée de neuf tours lisses et com- plètement convexes. Le dernier, quand l’animal est adulte, porte à sa partie antérieure, près du canal, quelques traces de côtes transversales à peine visibles, séparées par des sillons peu apparents, Ouverture large, oblongue. Canal large, droit, à peine tordu et à peine arqué vers son extré- mité. Aile inconnue. DIMENSIONS. — Hauteur avec le canal, 67 millimètres ; hauteur sans le canal, 59 millimètres ; hauteur du dernier tour avec le canal, 45 millim.; largeur, 32 millim. Certains individus n’ont que 50 millim. de long; d’autres au con- traire ont une hauteur de 86 millimètres. OBSERVATIONS. — À voir celte espèce incompiète, on la prendrait pour un fuseau, et je n’ai pas de preuves qu’ellen’en soit pas un. Les sillons de son avant-dernier tour et sa res- semblance avec les Cyphosolenus? Beaumonti et fusoides dont elle est séparée par le développement de sa spire, m'ont engagé à la classer dans la famille des Aporrhaïdées. Il est cerlain que ces trois espèces, si voisines l’une de l’autre, forment un groupe à part, et peut-être, lorsqu'on en aura recueilli des échantillons complets, on s’apercevra que ce groupe présente des caractères particuliers. LocAzITÉSs.—Sainte-Anne-lès-Dijon, dans le Corn-brasch ; Chenôve (Côte-d'Or), dans la zone à Zerebratula obovata du forest-marble. Collection du musée de Dijon. R. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 73, fig. 2, Cyphosolenus ? sphinx, de grandeur naturelle, vu du clé de l'ouverture ; fig. 3, le même vu du côté de la base; fig. 4, autre échan- tillon de grandeur naturelle, vu du côlé opposé au bord libre; fig. 5, autre échantillon de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ouverture. TERRAIN JURASSIQUE. 381 Cyphosolenus? Beaumonti, G.et0.sp. P1%062, fig. 9-0; pl. 65, .fis. 7.et pl. 97, fie. 10,741. 1869. Péerocera Beaumonti, Guirand et Ogérien, Quelques fossiles nouveaux du corallien du Jura, p.15, fig. 23. Chenopus censoriensis, Cotteau. Nom de collection. DrAGNOSE.— 7esta turrita, fusiformi; anfractibus 8-9 con- vexis, lævigatis ; ultimo elongato, antice strialo; apertura lata; canali producto, fere recto; ala digitata, cujus posterior digi- tatio spiræ contiqua est. Coquille fusiforme. Spire formant un angle convexe, composée de huit ou neuf tours convexes et lisses. Le der- nier, qui est beaucoup plus développé que les autres, se prolonge en aile munie de digitations. La digitation posté- rieure est épaisse ; elle s'applique contre la spire qu’elle ne paraît pas dépasser. Son extrémité est légèrement re- courbée. Le reste de l’aile et le canal sont inconnus. Cette description est faite sur un échantillon qui porte le nom de Pterocera censoriensis dans la collection de M. Cotteau. Je crois devoir assimiler cette espèce au moins provisoi- rement à une coquille à test mince qu’on rencontre à Valfin et que MM. Guirand et Ogérien ont nommé Ptero- cera Beaumonti. Celle-ci est fusiforme ; elle a huit ou neuf tours convexes et lisses; sa spire décrit un angle convexe. Son dernier tour, qui a de grandes dimensions en hauteur, se termine par un canal très-long, large et presque droit. Sur la partie antérieure de ce tour, on remarque des sil- lons peu apparents, partant du bord columellaire, enroulés transversalement sur la coquille. L’avant-dernier tour a parfois une velléité d’être subanguleux vers son milieu, 382 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, L’aile manque complètement aux spécimens de Valfin et de Coulanges. | Dimensions. — Le fossile de M. Cotteau est un fragment qui n’a que 70 millimètres de hauteur. La hauteur de cet individu, s’il ne lui manquait que le canal et les digitations, peut être évaluée à 77 millimètres. Hauteur du dernier tour sans le canal, 50 millimètres ; largeur sans l’aile, 51 milli- mètres. Le fossile de Valfin est plus petit. Sa hauteur, canal com- pris, est de 49 millimètres ; hauteur du dernier tour avec le canal, 37 millimètres; largeur sans l’aile, 25 millimètres. LOCALITÉS. — Auxerre, Coulanges-sur-Yonne, Valfn, Pouilly, dans le Coral-rag. Collections de M. Cotteau, de M. Guirand, de M. Hébert, a. r. OBSERVATIONS. — Cette espèce diffère de l’Æarpagodes crassedigilata par l’absence de carène au dernier tour. Très-voisin du Cyph. fusoïdes, il a le canal plus droit, et son dernier tour, qui a une velléité d’être subanguleux, est moins large, moins aplati. Ces différences peu essentielles ne se- ront peut-être regardées que comme consécutives de varié- tés, quand on aura trouvé des individus complets. Le CypA. sphinx est un peu plus neltement séparé du Cyph..Beau- monti que celui-ci ne l’est du Cyph. fusoides. La longueur de sa spire, le développement relativement peu considéra- ble de son dernier tour suffisent pour le faire distinguer facilement des espèces qui lui ressemblent. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 62, fig. 5, Cyph. Beau- monti, type de M. Coiteau, de grandeur naturelle, vu du côté de l’aile ; fig. 6, le même vu de la base. PI. 63, fig. 7, le même vu du côté de l’ouverture. P].97, fig. 410, type de Valfin, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouver- ture ; fig. 11, le même vu du côté de l'ouverture. TERRAIN JURASSIQUE. 383 Cyphosolenus tetracer, Orb. sp. PI. 60, fig. 1-5, et pl. 61, fig. 1-9. SYNONYNMIE. 1825. Pterocera tetracera, D'Orbigny, Annales des sciences naturelles, p. 5, pl. v, fig. 2. 1847. — — D'Orbigny, Prodrome de pal. strat. univ., t. Il, p. 10. — ? — cola, D’Orbigny, Prodrome de pal. strat. UV NE. IEC DIMAIOE 1859. — tetracera, Élallon, Études paléont. sur le Haut-Jura (Mémoires de la Soc. d'émulation du Doubs, 3° série, vol. vr, p. 66). Testé turrutä, fusiformi, transverse striatä, longitudina- liter costellata; anfractibus 10, primis convexis, alis cari- natis, ullimo turbinato, elongato, bicarinato; posteriore ca- rinà geminata, nodosa ; labro expanso, tridactylo; canali produelo et fere recto. Coquille turriculée, fusiforme. Spire composée d’envi- ron «ix tours convexes, costulés en long, sur lesquels s’enroulent transversalement de minces et nombreux filets. Le septième, le huitième et le neuvième tour sont angu- leux vers leurs milieux. Il en est parfois de même du sixième. Le dernier qui est conique et allongé a deux carènes : l’une simple, placée à sa partie antérieure, nait à une petite distance de l’aile et se prolonge en une digitation canaliculée, presque droile, perpendiculaire au bord de l'aile ; l’autre double, portant des côtes longitudinales ou plutôt de gros tubercules doubles eux-mêmes, se bifurque et forme deux digitalions longues et canaliculées : Celle de ces digitations qui est la plus voisine de la spire s'en 384 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. éloigne d’une distance à peu près égale à la largeur du sixième tour ; presque droite, elle suit en ondulant une direction parallèle à l’axe de la coquille dont elle dépasse de beaucoup l’extrémité. La digitation médiane forme avec elle un angle aigu assez large ; sa longueur et sa direction ne sont pas exactement connues ; elle paraît décrire un arc de cercle dont le centre serait vers la pointe de la spire. Le bord de l'aile assez épais est dépourvu de sinus ; mais un large renflement sinueux apparaît à la naissance du ca- pal. Ouverture étroite, allongée. Callosilé columellaire lisse, épaisse, aliforme, ne s’appliquant pas d’une manière com- plète contre le dernier tour, prenant naissance à la suture ou même au delà et s'étendant, avec une grande largeur, jusqu’à l’extrémité antérieure de la sinuosité qui termine l’aile. Canal très-long, creusé antérieurement en étroite rigole, presque droit, formé par les'prolongements de l’aile et de la callosité columellaire. Les côtes longitudinales sont parfois complétement ef- facées sur l’avant-dernier tour ; d’autres fois elles y sont très-apparentes, et ordinairement au nombre de quatorze ; on en compte douze sur le huitième tour; leur nombre et leur forme paraissent varier dans certaines limites ; elles sont ordinairement anguleuses, un peu obliques et assez élroiles ; celles des premiers tours sont longues, régu- lières, à peine obliques, très-peu anguleuses et seulement vers leur extremité postérieure. Les nodules qui remplacent les côtes longitudinales sur la carène postérieure du dernier tour sont au nombre de quatre ou cinq gros sur le côté opposé à l’ouverture ; ceux qui se trouvent sur le côté opposé à l’aile sont plus allon- gés que ceux qui apparaissent sur le côté dorsal ; on n’en voit que rarement des indices sur le côté de l'ouverture TERRAIN JURASSIQUE. 385 qui est du reste presque entièrement recouvert par la callo- sité columellaire. Le nombre et la grosseur des filets qui s’enroulent transversalement sur la coquille sont variables. Ceux du dernier tour sont toujours onduleux, mais à des degrés très différents. Un des filets, qui apparaît sur la par- tie antérieure de l’avant-dernier tour, est parfois beaucoup plus gros que les autres ; il donne alors à ce tour un as- pect bianguleux ; il forme avec le filet de l'angle du milieu le commencement de la double carène qui caractérise la partie postérieure du dernier tour. Voici l’ordre que présentent le plus ordinairement les filets sur l’avant-dernier tour : quatre moyens filets courant près de la suture, et cinq très fins alternant avec cinq plus gros ornent sa partie postérieure. Sur sa partie anté- rieure, on remarque, à partir du filet qui fait l'angle, deux étroits filets à peine visibles, puis six étroits alternant avec six moyens, et enfin deux minces, à peine visibles. Sur le dernier tour, on compte neuf moyens filets entre la suture et la double carène tuberculeuse, six très minces sur le versant postérieur des tubercules, cinq moyens al- ternant avec quatre minces sur le milieu de la carène, quatre moyens sur son versant antérieur. Il y a six moyens filets entre la double carène et la carène antérieure. Celle- ci paraît lisse ou très finement striée dans le sens de la longueur. Base couverte de moyens filets alternant avec de très minces. Je classe parmi les C'yphosolenus tetracer divers fossiles étiquetés sous le nom de Pterocera eola, dans la collection de d’Orbigny, quoiqu’ils ne me paraissent avoir rien de commun avec la descriplion que cet auteur à faite de cette espèce. Voici comment il s'exprime : « Péerocera eola, « espèce de moyenne laille, à tours en gradins lisses. Le Are série, Zerr, jur., À, LIT, — Gagrénoronrs. 25 386 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. « dernier a deux légères saillies transversales, » Il est probable que cette description ne s'applique qu’au moule intérieur. Les fossiles qui figurent sous le nom de Pferocera cola dans la collection de d’Orbigny constituent une va- riélé de Cyph. tetracer. Parmi eux, il en est un qui a la taille des Cyph. tetracer ordinaires ; les autres sont un peu plus petits ; leur digitation antérieure est dans un plan presque perpendiculaire à celui de l'aile ; leurs autres digi- tations sont cassées. La digitation postérieure est peut-être un peu plus éloignée de la spire que celle du Cyph. tetracer, et un intervalle plus grand s’étend entre elle et la digita- tion médiane. Ces digitations sont un peu moins recour- bées que celles du type. Enfin le manteau du Cyph. tetra- cer se prolonge moins loin que celui de la variété dont d’Orbigny a fait une espèce. Ces diversités sont si faibles que ce ne sont que des nuances, et l'étude de ces fossiles ne change rien à la description que j’ai faite de notre espèce; on peut seulement ajouter que certains échantillons ont sept ou huit nodules longitudinaux sur la double carène du dernier tour ; ce Lour est à peu près égal en longueur au reste de la spire ; les côtes longitudinales de l’avant- dernier tour, quand il y en a des traces, vont d’une suiure à l’autre ; elles sont fines vers leurs extrémités, et renflées vers leurs milieux, en épines obtuses dont le sommet est sur la carène. Voici la disposition des filets spiraux sur certains fossi- les appartenant à cette variété : un échantillon dont l’avant- dernier tour est à peu près dépourvu de côtes longitudi- nales, présente sur la partie postérieure de ce tour dix moyens filets, et sur sa partie antérieure, outre la carène, huit filets de même taille. Sur son dernier tour, on voit à partir de la suture deux moyens filets, puis six moyens TERRAIN JURASSIQUE. 387 alternant avec six minces, et enfin trois minces ; vient en- suite la double carène {uberculeuse sur laquelle on remar- que sept étroits filets, parmi lesquels il y en a trois plus gros que les autres. Dix moyens filets alternant avec dix minces ondulent entre la double carène et la carène anté- rieure. La base est couverte de filets ayant la même taille que ceux dontil vient d’être question, doublés de filets très- étroits. Quelques stries d’accroissement sont bien apparen- tes sur le bord de l'aile. Un échantillon qui à des côtes longitudinales bien appa- rentes sur toute sa spire, mais qui a la partie postérieure de son avant-dernier tour brisée, présente sur la partie antérieure de ce tour cinq minces filets à peine visibles, alter- nant avec cinq moyens. Sur son dernier tour, j'ai compté, à partir de la suture, dix très-minces filets précédant la double carène qui est formée de deux grosses côtes réunies par des tubercules communs et présentant un aspect lisse, quoiqu’elle soit sillonnée par des stries d’accroissement. Dans l'intervalle laissé entre ces deux grosses côtes, on voit quatre minces filets. Seize filets irréguliers ondulent entre la double carène et la carène antérieure qui est lisse. La base est couverte de nombreux et moyens filets. Un des fossiles que d’Orbigny a rapportés au cyphosolenus eola, quoiqu'il ait la taille du cyphosolenus tetracer, présente sur la partie postérieure de son avant-dernier tour trois minces filets, et quatre à peine visibles alternant avec quatre moyens. Sur son dernier tour, les filets situés entre la su- ture et la double carène sont trop détériorés pour qu'on puisse Les compter ; cinq gros filets parcourent sa double carène ; on en voit dix entre cette double carène et la ca- rène anlérieure, 358 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Hauteur de la spire, 42 millim.; hauteur du derniertour de spire, 25 millim.; hauteur de la digitation postérieure, 33 millim. ; longueur de la digitation antérieure, 24 mil- lim. ; longueur de la digitation intermédiaire, inconnue ; hauteur de l'ouverture, 22 millim. ; hauteur de l’ouver- ture avec l’aile, mais sans les digitations, 27 millim. ; lar- geur de l’ouverture, 5 millim. ; largeur de l’ouverture avec l’aile mais sans les digitations, 42 millim.; largeur du dernier tour avec l’aile, sans les digitations, 26 millim. ; largeur de ce tour, sans l'aile, 19 millim. La variété décrite par d’Orbigny sous le nom de Ptero- cera eola présente les dimensions suivantes : hauteur du fragment typique de cet auteur (il n’a que les deux der- niers tours, sans le canal), 26 millim. ; hauteur du dernier tour, 20 millim. ; largeur de ce tour avec l'aile, sans les digitations, 26 millim. ; longueur de la digitation antérieure, 18 millim. ; longueur de la portion connue de la digitation médiane, 16 millim. La longueur de la digitation posté- rieure est inconnue. OBSERVATIONS. — Cette espèce dont le Cyp.theodoriensis n’est peut-être qu’une simple variété, est très voisine du Cyph. galateæ. Sa taille est plus grande ; la double ca- rène de son dernier tour a ses côtes plus séparées ; les ornements longitudinaux de la spire sont plus nombreux, plus anguleux, moins étroits ; enfin le manteau semble se prolonger moins ioin entre les digitations que ne le fait celui des Cyph. galateæ. Elle se distingue du C. Deslong- champsianus par la direction de sa digitation postérieure qui ne s'applique pas contre la spire. Elle est encore très- voisine du Cyph. dyoniseus ; mais la digitation postérieure de celui-ci est bien moins éloignée de la spire que celle au Cyph, tetracer; ses côtes longitudinales sont moins TERRAIN JURASSIQUE. 889 marquées et moins obliques ; ses filets spiraux sont plus effacés que ceux de l’espèce que je décris. Enfin le CypA. Deshayeseus ne paraît en différer que par ses côtes longitu- dinales plus nombreuses, plus obliques, plus anguleuses. LOCALITÉS. — On trouve le type de l’espèce dans l'étage corallien à Oyanax, à Estré, à Pointe de Ché, à La Ro- chelle (Charente-Inférieure), à Tonnerre, à Saint-Mihiel. A. N. Collection de d’Orbigny. La variété décrite sous le nom de Pf. eudora provient du corallien de La Rochelle et d'Étré. A. N. Collection de d’Orbigny. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 60, fig. 1, Cyphosolenus tetracer, type de l’espèce. Coquille de grandeur naturelle vue de la base, le canal en raccourci; fig. 2, le même vu du côté opposé à l'ouverture; fig. 3, le même vu du côté de l’ouverture ; fig. 4, avant-dernier tour du même trois fois grossi ; fig, 5, avant-dernier tour d’une variété peu cos- tulée trois fois grossi. PI. 61, fig. 1, type de l’espèce vu du côté opposé à l'aile; fig. 2, variété décrite par d'Orbigny sous le nom de Péerocera eola, dessin de grandeur natu- relle représentant la coquille vue du côté de l’ouverture ; fig. 3, la même vue du côté opposé; fig. 4, la même vue de manière à montrer l’attache de l'aile; fig. 5, la même vue de la base; fig. 6, avant-dernier tour de la même trois fois grossi; fig. 7, variété de petite taille décrite par d'Orbi- gny sous le nom de Pt{erocera eola, dessin de grandeur na- turelle, représentant une coquille vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 8, autre échantillon se rapportant à la même variété, vu du côté opposé à l’ouverture ; dessin de grandeur naturelle; fig. 9, avant -dernier tour du même trois fois grossi, 390 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Cypholosenus Deshayeseus, Buy. PI. 43, fig. 7; PI. 79, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1852. Rostellaria Deshayesea, Buvignier, Statistique géologique du département: dela Meuse, p. #3, pl. xxviu, fig. 25. 1857. _ — Étallon, Esquisse d'une description géologique du Haut-Jura, p. 52. 1859. — == Thurmann et Étallon, Lethea bruntrutana. Études paléontol. sur le Jura Bernois, p. 137, pl. xni, fig. 118. 1869. Chenopus tetracer, Paléont. fr., ter. juras., t. I, pl. xuui, fig. 7. Testaturrita, fusiformi, transverse strata, longitudinaliter costellata, costis obliquis ad suturas evanescentibus. Anfrac- tibus 8-9 in medio carinatis ; ultimo ad carinam trinodoso ; — labro expanso tridactylo. Canali recto producto. Coquille turriculée, fusiforme, composée de 9 tours con- vexes, anguleux vers leurs milieux, ornés de nombreux filets spiraux très-minces, et de petites côtes longitudi- nales obliques, anguleuses sur la carène, et s’effaçant : rs les sutures. Le dernier tour, plus long que la spire, a deux carènes ; il est dépourvu de côtes longitudinales et porte trois nodosités sur la carène postérieure qui se bi- furque pour donner naissance à deux digitations dont l’une se recourbe en arrière parallèlement à l’axe de la coquille, tandis que l’autre se continue à peu près dans la direc- tion de la carène. Une troisième digitation, prenant son centre de courbure vers la pointe de la spire, existe entre la digitation médiane et le canal qui est long, gibbeux à sa partie postérieure, et qui, s’allongeant dans la direction TERRAIN JURASSIQUE. og! de l’axe de la coquille, se termine probablement en se re- courbant légèrement en arrière. Sur aucune des figures qui ont été données soit par Etallon, soit par M. Buvi- gnier, soit par moi, ce canal n'a ses véritables caractères. Le gonflement sinueux n’y est pas indiqué; c’est à peine si on le devine. Il est vrai que les types de M. Buvignier ont le canal brisé, ou l’ont tellement engagé dans la roche qu'ilest difficile de connaître sa forme; et ceux d’Etallon ne sont pas moins incomplets. — L'aile s’attache sur les deux ou trois tours qui précèdent le dernier. Cetle atta- che de l’aile a été mal représentée sur les figures 2 et 3 de la pl.79; à les considérer, on croirait à l’existence d’une quatrième digitation appliquée contre la spire. Il n’en est rien. Les filets du dernier tour sont légèrement onduleux. Is se continuent sur l'aile qui est semi-palmée. Les digi- tations ne sont pas noduleuses, mais elles portent, dans le sens de l'accroissement, des stries assez profondes. Ces stries paraissent également sur la partie de l’aile qui sépare deux digitations. Je rapporte à cette espèce un spécimen de l'étage port- landien faisant partie de la collection de M. Perron (voy. pl. 79, fig. 2 et 3). Il présente cette particularité, que sa digi- tation postérieure est un peu plus voisine de la spire et plus éloignée de la digitalion médiane que ne l’est celle du type corallien de M. Buvignier. La gibbosité de sa carène posté- rieure est moins forte que celle du Cyphosolenus Dyoniseus. DiMENSIONS. — Hauteur du fragment qui à servi de type à M. Buvignier (l'extrémité du canal et les pointes des digi- tations postérieures manquent), 72 millimètres ; hauteur de la spire, 64 millimètres ; hauteur du dernier tour sans le canal, 32 millimètres; largeur sans l'aile, 24 millimètres : largeur avec l'aile, sans les digilations, 32 millimètres ; 392 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. largeur avec la partie connue des digitations, 46 milli- mètres. Hauteur du spécimen portlandien de M. Perron (c'est un fragment de moule auquel manquent la pointe du ca- nal et celles des digitations) , 84 millimètres ; hauteur de la spire, sans le dernier tour, 29 millimètres; hauteur du dernier tour, sans le canal, 30 millimètres ; largeur sans l'aile, 20 millimètres ; largeur avec la portion connue de l’aile, 49 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce, autant qu'on en peut juger par lesifragments qu’on en connaît, présente la forme gé- nérale et presque les ornements des Cyphosolenus tetracer. Ses côtes longitudinales très nombreuses, pointues et obli- ques, la font distinguer facilement quand on compare les types les plus séparés ; mais, dans le corallien de la Cha- rente-Inférieure, où l’on trouve à la fois le Cyphosolenus tetracer et le Cyphosolenus Deshayeseus, on rencontre de nombreux fossiles intermédiaires entre ces deux formes, en sorte qu’il n’est nullement certain qu’elles ne sont pas deux variétés très tranchées d’une même espèce. Le C. Deshayaeseus est plus grand et paraît plus massif que le C. tetracer ; son aile est plus palmée, et le renflement si- nueux de son canal est moins apparent que celui de l’es- pèce de d’Orbigny. Il est prudent d'attendre, avant de se prononcer sur la valeur de ces espèces, qu'on ait recueilli des C. Deshayeseus complets. Parmi les différences qui séparent ces deux espèces, on peut encore noter la forme des nodules qui ornent la carène géminée. Ces ornements sont des tubercules aplatis chez le C. Deshayeseus; ils sont plus nombreux et plus allongés en forme de côtes chez le C, tetracer. LocALtTÉS. — Verdun, Douaumont (Meuse), Novion (Ar- TERRAIN JURASSIQUE. 393 dennes), dans la partie inférieure du corallien ; Oyanax, Estré, dans le corallien. Environ de Porrentruy, dans l’épiastartien (étage kimmeridien). Gray la ville (carrière Cornet), dans le portlandien. Collections de M. Buvignier, d’Etallon, de M. Perron. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 43, fig. 7, Cyphosolenus Deshayeseus, type de M. Buvignier, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture. (Placé au bas de la plan- che et indiqué à tort dans la planche sous le nom de €, te- tracer.)P1. 79, fig. 1, lemème vu de côté, l’aile en raccourci; fig. 2, spécimen de la collection de M. Perron, prove- nant de l’étage portlandien, empreinte extérieure prise sur un moule, de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 3, moule intérieur du même, vu du côté opposé à l’ouverture. €yphosolenus Theodoriensis, Buvignier. PI. 78, fig. 12-16. Testa turrita, fusiformi; anfractibus numerosis, in medio carinatis, spiraliter tenue costulatis, longitudinaliter costatis ; costis obliquis, angulosis. Ultimo biangulato. Ala semi pal- mata. Ceteræ notæ desunt. Coquille turriculée, fusiforme. Tours nombreux con- vexes, anguleux vers leurs milieux, couverts de côtes lon- gitudinales, anguleuses, assez étroites, effacées vers les su-- tures, et de minces filets spiraux. Les côtes sont surtout visibles sur la partie antérieure des tours. Le dernier tour est bianguleux, ses filets spiraux sont très-onduleux. À sa partie antérieure est une grosse côte ou fasciole qui prend naissance dans le voisinage de l’aile. A sa partie posté- rieure est une grosse carène émoussée qui parait simple, 394 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Cet aspect est dû peut-être au mauvais état du fossile ; elle semble porter des traces de tubercules et se bifurquer comme celle du Cyph. tetracer. L’avant-dernier tour est trop dégradé pour que la description en soit possible. Celui qui le précède a, sur sa partie postérieure, neuf filets subégaux enroulés transversalement, et sur sa partie anté- rieure, outre la carène, huit moyens filets subégaux alter- nant avec huit petits. Il est orné de seize côtes longitudinales, étroites, obliques, subépineuses ; sa carène est un peu plus voisine de la suture postérieure que de la suture anté- rieure. Sur la partie postérieure du dernier tour on compte dix moyens filets, alternant avec dix très-minces. L'état défectueux du fossile ne permet pas de compter ceux qui couvrent sa carène postérieure. Celle-ci participe de l’aspect de celle du Cyph. galateæ plutôt que de celle du Cyph. tetracer. Entre elle et la carène antérieure, j'ai compté dix ou douze filets flexueux, de moyenne grosseur, doublés chacun d’un très-mince. Sur la base, quatorze filets onduleux allernent avec autant de filels très-étroits. Aile semi-palmée. Canal et digitations inconnus. Celles-ci sont probablement au nombre de trois, et l’attache de l'aile doit s’étendre assez loin sur la spire. DimExsioxs.— Hauteur du fragment typique, 40 millim., sans les digitations ni le canal; son dernier tour a 22 milli- mètres et demi de haut, sans le canal. Largeur de ce tour sans l’aile, 19 millim. ; largeur avec l'aile, mais sans les digitalions, 24 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette espèce créée d’après un spécimen incomplet, a les ornements de la spire peu différents de ceux qui couvrent celles des Cyph. tetracer et Deshayeseus. Sa carène postérieure paraît simple comme celle du Cyph. galateæ. 1] est très-possible qu’elle ne constitue qu’une TERRAIN JURASSIQUE. 395 variété dégradée de Cyph. tetracer ; peut-être, quand on en découvrira des individus plus complets, devra-t-on la réunir à cette espèce. LocaziTÉ. — Thierville (Meuse), dans les calcaires com- pacits subordonnés aux bancs oolithiques inférieurs du calcaire à astartes. Étage kimmeridien. Collection de M. Buvignier. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 78, fig. 12, Cyphosolenus Theodoriensis, grossissement du tour qui précède l’avant- dernier ; fig. 143, type de l’espèce, de grandeur naturelle, vu de côté, l’aile en raccourci; fig. 14, le même vu du côté opposé à l’ouverture; fig. 15, le même vu par la base; fig. 16, grossissement de la partie antérieure du dernier tour. Cyphosolenus matronensis, Lor. PI. 84, fig. 13. SYNONYMIE, 1871. Alaria matronensis, De Loriol, Monographie des étages supérieurs de la form. jurass. de la Haute-Marne, p. 137, pl. 1x, fig. 67. Testa turrita, elongata, nucleo solo cognita. Spiræ anfrac- libus convexis , numerosis ; ultimo maximo bicarinato; carina posteriore obliqua, tumida, in alam bifidam desinente (cujus digitatio anterior rectiuscula, posterior vero spiræ parallel) ; carina anteriore multo breviore. Apertura in canalem longum desinente. M. de Loriol qui a nommé celte espèce n’en a connu que le moule intérieur. Je reproduis la description qu'il en à faile : 396 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille turriculée, allongée. Spire composée de tours nombreux convexes qui paraissent avoir été ornés de nombreuses stries transversales. Le dernier porte à sa par- tie postérieure, immédiatement au-dessus de la suture, une carène très épaisse, gibbeuse, dont le renflement vient recouvrir une portion de l’avant- dernier tour. Elle se divise en deux digitations probablement très longues, dont la postérieure se recourbe parallèlement à la spire, tandis que l’autre se prolonge à peu près perpendiculaire- ment à l’axe de la coquille. Des tubercules vaguement accusés dans le moule ornent cette carène postérieure. Une seconde carène bien moins saillante apparaît dans la partie antérieure du dernier tour et forme une digitation probablement courte et dirigée en avant. M. de Loriol ajoute que l’ouverture est étroite, linéaire et que le canal est droit et allongé. Il est regrettable qu’il n’ait pas figuré son fossile du côté de l’ouverture, car lorsqu'on regarde la figure qui le représente du côté opposé, on ne peut guère, en voyant le dernier tour aussi large que long, s’imaginer que l’ouverture soit linéaire. Quant au canal dont cet au- teur n’a connu que la partie postérieure, il est permis de croire qu'il est légèrement courbé, comme ceux de tous les Cyphosolenus connus. DiMENsIoNs. — Longueur supposée de la coquille, sans le canal, 60 millim. ; hauteur du dernier tour, 34 millim. ; diamètre du dernier tour, sans l’aile, 25 millim.; largeur maximum du dernier tour, avec l’aile, mais sans les digita- tions, 40 millim. OBSERVATION. — Cette espèce a, selon la description qui précède, une ornementation analogue à celle de tous les Cyphosolenus. Elle se distingue des espèces voisines et en parliculier du Cyphosolenus dyoniseus par le développe- TERRAIN JURASSIQUE. 397 ment considérable et la gibbosité de la carène postérieure du dernier tour, par la direction de la carène médiane qui est perpendiculaire à l’axe de la coquille, et par le recou- vrement partiel et considérable de l’avant-dernier tour par le premier. LOCALITÉS. — Donjeux (Haute-Marne), zone à Ammonites orthocera, dans le plérocérien, étage kimmeridien ; Champ- court, même département, dans le calcaire à astartes, et dans la zone à Z'erebratula humeralis, étage corallien. Collec- tions de MM. Tombeck et Royer. EXPLICATION DE LA FIGURE. — PI, 84, fig. 13, Cyphosolenus matronensis, moule intérieur de grandeur naturelie, vu du côté opposé à l’ouverture. Cyphosolenus Galateæ, Orb. sp. PI. 48, fig. 2-5, et pl. 74, fig. 7-11. SYNONYMIE. 1847. Pterocera Galatea D'Orbigny, Prodr. de pal. stratig. univ., t. IL, p. 46. 1852. Rostellaria Wagneri, Thurmann. Nom de collec- tion. 1852. Rostellaria Wagneri, Buvignier, Stat. géol. de la Meuse, p. 354. 1858. Pterocera suprajurensis, Contejean, Étude de l'étage kimmerid. des environs de Montbéliard, Mém. de la Soc. d'émul. du Doubs, p. 24, pl. vu, fig. 7. 1859. Rostellaria Wagneri, Thurmann et Etallon, Lethea bruntrutana, Études paléontol. sur le Jura bernois, p. 136, Dix, De 147 1869. Chenopus Galatea, Piette, Paléont. française ; ter. Juras.,t. WE, pl. xzviu, fig. 2-4. 398 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. DIAGNOSE. — Test turrité, fusiformi,; spirâ elongatä, conicä, acutà ; anfractibus 6-7 transverse tenuissimeque stria- tis, longitudinaliter costatis; costis angustis, distantibus, ad suturas obsoletis ; labro expanso, tetradactylo.£'analielongato. Coquille turriculée, allongée, fusiforme, composée de neuf ou dix tours convexes, sur lesquels s’enroulent trans- versalement de nombreux et minces filets qui se croisent avec des côtes longitudinales étroites, un peu obliques, atténuées vers les sutures, et subanguleuses vers leur ex- trémité postérieure. Dernier tour conique, allongé, bica- réné, couvert de filets onduleux qui s’enroulent transver- salement; sa carène antérieure peu saillante naît à une faible distance de l’aile ; elle se prolonge en une digitation étroite qui paraît avoir son centre dans l’axe du canal. Sa carène postérieure est noduleuse et simple ; elle s’é- largit en s'avançant vers l’aile, se dédouble au point où apparaît le dernier nodule, se bifurque et se prolonge en deux digitalions étroites, de coupe triangulaire : l’une située postérieurement, se recourbe brusquement et suit une direction parallèle à l’axe de la spire dont elle dépasse la pointe ; l’autre, qui forme avec elle un angle presque droit, s’élend dans le prolongement de la carène et décrit une courbe qui prend son centre vers l'extrémité de Ja spire. Canal très-allongé, presque droit, à peine recourbé en arrière. Renflement sinueux à sa partie postérieure. Quoiqu’on ait de nombreux échantillons de celte espèce, on n’en à pas un assez bien conservé pour qu’on puisse Indi- quer d’une manière précise comment se terminent le canal et les digitations. Les nodules de la carène postérieure du dernier tour, à peine marqués du côté de l'ouverture, sont allongés sur le côté opposé à l’aile ; ils sont arrondis, très-apparents, et au nombre de quatre ou cinq sur le côlé TERRAIN JURASSIQUE. 299 opposé à l'ouverture ; Le dernier a deux sommités corres - pondantes aux deux arêtes de la carène dédoublée. L’a- vant-dernier tour a onze ou douze côtes longitudinales. Un mince cordonnet borde la suture. Le manteau s'étend assez loin entre les deux digitations. L’aile a peut-être une quatrième digitation assez courte qui s’applique- rait contre les trois tours qui précèdent le dernier; les figures qu’ont données Étallon et M. Contejean le font sup- poser, et les fossiles que j'ai eus entre les mains ne pré- sentent rien qui soit contradictoire à cela, quoique leur état de conservation ne permette pas d’y voir cette quatrième digitation. Toutefois, je ne la mentionne qu’avec réserve, dans la crainte que ces auteurs ne l’aient rencontrée sur des spécimens de Cyphosolenus angulicostatus qu’ils auraient confondus avec le Cyph. galateæ. I] me semble même qu’ils ont probablement pris l’attache de l’aile pour une digi- tation. Le test de l’avant-dernier tour des individus que j'ai étu- diés est trop dégradé pour qu’on puisse compter les filets qui s’enroulent transversalement sur lui. Le dernier tour, dont les filets sont anguleux et subégaux, en a six sur sa partie postérieure, cinq sur les nodules de sa carène qui se bifurque, quatorze entre cette carène et la carène anté- rieure, et quinze au moins sur la base. Le canal est égale- ment couvert de minces filets. DIMENSIONS. — La taille de cette espèce est très-variable, Hauteur présumée d’un fossile provenant de Chatelaillon, restauré et complet, 42 millimètres ; hauteur du fragment sans restauration, 30 millim. ; hauteur de la coquille, sans canal ni digitation, 26 millim. ; hauteur du dernier tour, sans canal, 46 millim. ; largeur, sans aile, 42 millim. ; lar- geur avec la portion connue de l’aile, 20 millim, ; longueur 400 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. de la portion connue de la digitation postérieure, 47 mil- limètres. Hauteur d’un fossile provenant d’Arc et apparte- nant à M. Perron, 47 millim. ; hauteur du canal, 46 millim. ; hauteur du dernier tour, sans canal, 44 millim.; largeur, sans aile, 14 millim. ; largeur, avec l’aile, 36 millim. ; lon- gueur de la portion connue de la digitation antérieure, 12 millim. ; longueur de la digitation médiane, 22 millim. ; longueur de la portion connue de la digitation postérieure, 22 millimètres. Il y a des échantillons beaucoup plus gros; j'ai vu un moule intérieur qui me paraît appartenir à celte espèce et qui n’a pas moins de 24 millim. de largeur, sans l’aile. OBSERVATIONS. — Les figures que M. Contejean et Étallon ont données de cette espèce représentent la carène posté- rieure simple et sans nodule ; mais Étallon fait remarquer qu’on y voit parfois quelques traces de nodosités. IL fait observer que ce Cyphosolenus offre des aspects très diffé- rents, suivant son état de fossilisation. « Dans les marnes, « dit-il, il ne reste que le remplissage interne où les or- « nements ont presque toujours disparu ; dans les calcaires, « c’est au contraire l'empreinte externe ou le moulagede « cette empreinte que l’on rencontre. En outre, il y a un « certain nombre de passages où les ornements plus ou « moins effacés ont pu faire croire à des espèces distinc- « tes.» Partant de ce fait, il assimile au Cyphosolenus Gala- teæ, qu’il nomme Aostellaria Vagneri, les Cyphosolenus angu- licostatus, gaulardeus et calvus. Il est probable que M. = Contejean à rapporté également à son Péerocera supraju- rensis, qui n’est autre que le Cyphosolenus Galateæ, des fos- siles qui sont de vérilables Cyphosolenus angulicostatus, car il admet que les tours de l'espèce qu'il a nommée ainsi sont carénés au milieu, quoique la figure qu'il a dessinée TÉRRAIN JURASSIQUE, 401 ne présente aucune trace de carènes sur les tours autres que le dernier. Le Cyphosolenus angulicostatus est en effet très-voisin du Cyph. Galateæ, et peut-être ces auteurs ont- ils eu raison d’assimiler ces deux espèces ; toutefois, comme la forme des côtes longitudinales est différente, et que l’on n'a pas d'échantillon complet du Cyph. angulicostatus, il est prudent de ne pas réunir prématurément, sous un seul nom, des individus qu’on sera peut-être obligé de séparer quand on aura trouvé des Cyph. angulicostatus complets, Je n’aurais pas créé celte dernière espèce ; je la trouve faite, et je ne vois pas de raison suffisante pour la rejeter avec la certitude qu’on ne sera pas obligé de la reprendre plus tard. Les côtes du Cyph. angulicostatus sont noduleuses et anguleuses vers le milieu, tandis que celles du Cyph. Gala- teæ sont à peine brisées vers leur extrémité postérieure, et gardentdans toute leur longueur une épaisseur qui varie peu, Le Cyph. tetracer est aussi très-voisin du Cyph. Gualateæ ; il est généralement plus gros. Ses côtes longitudinales sont plus nombreuses; ses digitations postérieures plus rappro- chées l’une de l’autre. Enfin sa carène postérieure est double, tandis que celle de l'espèce que je décris est simple, Mais le caractère qui séparerait le plus nettement ces Cy- phosolenus, serait la présence d’une digitation contiguë à la spire chez le Cyph. Galateæ, si les figures données par Étallon et M. Contejean élaient exactes. L’attache de l'aile du C'yph. tetracer ne s'applique jamais que contre l’avant- dernier tour et contre celui qui le précède. Malgré ces différences, il est souvent difficile de dire à laquelle de ces espèces appartiennent les échantillons plus ou moins incomplets que l’on rencontre. Quant aux Cyph. calvus et Gaulardeus, quoique j'incline à penser qu'ils doivent être réunis au Cyph. Galateæ, je les maintiens provisoirement 1e série, T'err. jur., t. LIL, — GASrknoropss. 26 402 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, comme espèces distinctes ; j'en dirai les raisons en faisant la description de ces fossiles. Etallon aurait voulu qu’on désignât toutes ces coquilles sous le nom de Wagneri ; il prétendait que ce nom donné par Thurman à des échantillons de sa collection, ayant été connu de MM. Contejean et Buvignier, devait avoir la prio- rilé sur ceux de Suprajurensis et d’Angulicostalus imposés par ces auteurs à la même espèce. « L'ouvrage de M. Bu- a vignier, dit-il, signale (p.354) le Xostellaria Wagneri « qui était ainsi connu de cet auteur ; il n’a pu, sans doute, « lier ces moules assez abondants à la forme réelle qu’il a « dessinée. » Je ne puis partager l'opinion d’Étallon. Les paléontologistes admettent unanimement qu’un fossile n’est réellement nommé que lorsqu'il est décrit d’une ma- nière suffisante pour le faire reconnaître. La description que d’Orbigny a donnée du Cyph. Galateæ sous le nom de Pterocera Galatea dans le prodrome, me paraîl avoir ce caractère. C’est la plus ancienne qui en ait élé faite; le nom de Galatea doit donc rester. Un nom de collection, quelque ancien qu’il soit, peut toujours êlre rejeté. Il en est de même d’un nom imprimé sans êlre suivi d’une des- criplion claire. Peu importe que Thurman ait nommé ce fossile Wagneri dans sa collection, peu importe que M. Buvignier, dans la partie géologique de son ouvrage sur la Meuse, ait indiqué sous le nom de Wagneri les moules à peu près indéterminables qu’on trouve dans les marnes; tout paléontologiste trouvant ce fossile, le décrivant, le figurant avec exactitude, aurait eu le droit de lui donner un nom nouveau, si d'Orbigny ayait omis de le décrire dans le prodrome. Ainsi, lors même qu'on rejelterait la description de cet auteur comme incomplète, le nom de Wagneri ne pourrait encore être adopté, n'ayant élé pu- TERRAIN JURASSIQUE. 403 blié ayec description par Etallon qu’en 4859, tandis que Contejean avait donné à l’espèce celui de suprajurensis dès 1858 ; et si l’on admettait, comme le veut Etallon, l’as- similation du Cyph. angulicostatus avec le Cyph. Galateæ, ce serait celui d’angulicostatus qui devrait prévaloir sur celui de suprajurensis. Le Cyphosolenus Deslongchampsianus, dont la taille et les ornements rappellent ceux des Cyph. Galateæ, en diffère par la longueur de sa digitation contiguë à la spire. J'ai cru devoir faire dessiner quelques moules de Cyph. Galateæ trouvées dans les marnes, afin de faire reconnaître l'espèce par ceux qui en rencontreront. LOCcALITÉS. — Chatelaillon (Charente-Inférieure), environs de Nantua (Ain). Etage kimméridien; collection de d’Or- bigny, a. r. Va-Bechaz, Courgenay, dans l’hypostrombien, a. r. Environs de Porrentruy, dans le strombien. n. Envi- rons de Porrentruy, dans l’épistrombien. R. Collection de Thurman. Petite Hollande, dans le calcaire à cardium ; en- virons de Montbéliard, dans le calcaire à diceras (étage kimméridien). Collection du musée de Montbéliard. n. Are, dans les calcaires blancs kimméridiens; r. Le Banné, étage kimméridien, Collection de M. Perron. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 48, fig. 2, Cyphosolenus Galateæ, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ou- verture ; fig. 3, le même, de grandeur naturelle, vu de la base; fig. 4, avant-dernier tour du même quatre fois grossi; fig. 5, même specimen vu de côté, l'aile en raccourci, PI. 74, fig. 7, même espèce, copie du dessin donné par Etallon, représentant la coquille de grandeur naturelle vue du côté opposé à l’ouverture ; fig. 8, moule de la même espèce trouvée dans Îles marnes, vu du côté de l’ouverture. dessin de grandeur naturelle ; fig. 9, le même vu de la 404 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. base ; fig. 10, autre moule de grandeur naturelle, provenant des marnes, vu du côté opposé à l’ouverture ; fig. 41, le même, vu de la base. Cyphosolenus angulicostatus, Buy. sp. PI. 46, fig. 3, 4; pl. 47, fig. 2-4, et pl. 75, fig. 1-A. SYNONYMIE. 1847. Pterocera Galatea, D'Orbigny, Prodr. de pal. strat. univ., t. II, p. 46. 1852. Rostellaria angulicostata, Buvignier, Statistique géol. du dép. de la Meuse, p. 43, pl. xxviu, fig. 23. 1858. Pterocera angulicoslata, Contejean, Étude de l'étage kimmérid. dans les environs de Montbéliard, p. 41, 45 et 87. — Rostellaria Wagneri, Thurman. Nom de collec- tion. 1859. — == Thurmann et Étallon, Lethea bruntrutana, Études paléont. sur le Jura bernois, p. 136, pl. xu, fig. 117. 1859. Pterocera Piettei, Étallon, Études paléontologi- ques sur le Haut-Jura, Mono- graphie du Corallien, p. 65. DIAGNOSE. — Test turritä, elongatä, fusiformi, trans- verse, tenuissime striatà, longitudinaliter costata ; costis in me- dio inflexis, subspinosis, ad suturas obsoletis ; anfractibus convezis, in medio subcarinatis ; labro expanso, tetradactylo ; canali recto, elongato. Coquille turriculée, allongée, fusiforme; spire compo- sée d’au moins neuf tours convexes, carénés vers le milieu, couverts de minces filets enroulés transversalement et de nodules ou côtes longitudinales. Ces côtes, dont le nombre TERRAIN JURASSIQUE. 405 varie de 13 à 16 sur l’avant-dernier tour, sont légèrement obliques; elles deviennent anguleuses sur les carènes et s’atténuent vers les sutures ; elles sont plus épaisses sur la partie anterieure des tours que sur leur partie postérieure. Le dernier tour est conique, allongé et bicaréné ; sa ca- rène antérieure, très-peu accentuée, naît à une faible dis- tance de l’aile ; sa carène postérieure est double et nodu- leuse ; les nodules arrondis sur le côté opposé à l’ouver- ture, sont allongés sur le côté opposé à l’aile et très-peu apparents du côté de l’ouverture ; de ce côté, la carène qui les porte est simple. Dans le voisinage de l’aile, le moule intérieur de ce tour est déprimé dans la partie qui est an- térieure à cette carène, et la carène est renflée. Ouverture étroite, allongée. Aile palmée, formée de quatre digitations dont les extrémités sont inconnues; la première à partir du canal est le prolongement de la digitation antérieure ; la seconde décrit un arc de cercle dont le centre est vers la pointe de la spire; elle est, ainsi que la troisième, le pro- longement de la double carène qui se bifurque. Sur le type de M. Buvignier, un léger sillon apparaissant, à la partie interne et postérieure de l'aile, semble indiquer une qua- trième digitation dans le voisinage de la spire. Cette digi- tation existe réellement si, comme je le pense, les échan- tillons de la coileciion de d'Orbigny et du musée de Dijon se rapportent au Cyphosolenus angulicostatus ; ceux-ci por- tent en effet une digitation appliquée au moins contre les quatre tours qui précèdent l’avant-dernier. Le manteau se prolonge assez loin contre les digitations. Canal droit, al- longé, dont l'extrémité est inconnue. Ouverture étroite, allongée ; fort encroutement columellaire. Sinus à peine apparent: ce n’est qu’une faible ondulation du bord entre l'aile et le canal. 406 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Les filets enroulés sur l’avant-dernier tour du type de M. Buvignier sont disposés de la manière suivante : sur la partie postérieure on en compte six étroits et égaux ; le septième, aussi mince que les autres, forme carène ; sur la partie antérieure on en remarque sept ou huit minces et égaux, puis, le long de la suture, une petite côte carénée sur la déclivité de laquelle court de chaque côté un filet à peine visible. Sur le dernier tour, à partir de la suture, on compte huit minces filets subégaux ; un neuvième de même taille forme la carène; huit minces filets traversent les côtes longitudi- nales ; sur leur déclivité antérieure et sur le reste du tour, on en compte plus de vingt qui sont tous étroits et subé- gaux. Un fossile appartenant à la collection du musée de Dijon présente, sur la partie postérieure de son avant-dernier tour, six moyens filets alternant avec six minces, puis quatre moyens; un filet de la même taille que les autres forme la sommité de l’angle du tour. Sur la partie anté- rieure, on compte sept moyens filets. DIMENSsIONS. — Hauteur présumée du type de M. Buwi- gnier, 52 millim. ; bauteur du fragment figuré, 42 millim. ; hauteur de ce fragment, sans le canal, 32 millim.; hauteur du dernier tour, sans le canal, 23 millim.; largeur sans l'aile, 15 millim. ; largeur avec la portion connue de l’aile, 31 millim. Hauteur d’un échantillon de la collection de d'Orbigny, sans aile ni canal, 50 millim.; hauteur du dernier tour, 30 millim.; largeur, 20 millim. Certains individus ont 20 millim. de large. OBsenvarIons, — Cette espèce, qui est très-voisine du Cyphosolenus tetracer et du Cyph. Galateæ, diffère de tous TERRAIN JURASSIQUE. 407 deux par la forme de ses côtes qui sont noduleuses et lar- ges sur la carène, et par l'importance de la digitation qui s'applique contre la spire, digitation dont le Cyph. tetracer est tout à fait dépourvu et dont le Cyph. Galateæ ne parait avoir qu’un rudiment s’attachant aux trois tours qui pré- cèdent le dernier. Je rapporte à cette espèce les fossiles qu’Etallon a dé- crits sous le nom de Pferocera Piettei ; voici la description qu'il en donne : voyez £'tudes paléontologiques sur le Haut- Jura, monographie du corallien, p. 65 : « coquille fusiforme, «un peu allongée, ornée, à spire régulière, composée de « sept à huit tours, à ensemble convexe, avec une légère « carène un peu au-dessous du milieu etune autre à peine « sensible près du tour antérieur, la partie médiane con- « vertie un peu en méplat, des siries costales transverses « alternativement inégales, au nombre de quatre sur « l’avant-dernier tour, et des nodosilés longitudinales assez « marquées et assez nombreuses, sur la carène, s’effaçant a antérieurement; le dernier tour occupant à peu près la « moitié de la coquille (abstraction faite des digitations), « orné de la même manière que les tours précédents, mais « les nodosités devenant plus rares et plus grosses, se ré- « duisant à sept ou huit; une digitation longeant loute la « spire et scudée contre elle; une deuxième continuant la « carène et remontant parallèlement à l'axe ; une troisième « naissant à la base des tubercules et continuant la carène; « une quatrième plus faible se montrant au quart antérieur « du dernier tour, et enfin une cinquième formant le ros- « tre, dans la direction de l'axe; bouche allongée, étroite ; « encroutementcolumellaire épais et large; hauteur, 35 mi- « lim. ; largeur, 18 millim. » Celle espèce qui, suivant l’au- teur, a les Lubercules plus rares que le Cyph. Deshayeseus, 108 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. me paraît présenter tous les caractères du Cyph. angulicos- talus, sinon du type de M. Buvignier, au moins des fossiles de la collection de d’Orbigny et du musée de Dijon que je Jui ai assimilés; la seule différence que je voie entre elle et ces fossiles est la légère carène antérieure que signale Etallon ; cette carène n’est en réalité qu’an filet placé sur un très-faible angle des tours, etle Cyph. tetracer en a par- fois une semblable sans cesser de présenter tous les autres caractères de son espèce ; elle ne peut donc suffire seule à faire séparer le fossile décrit par Etallon du Cyph. angul- costatus. Ainsi le Cyph. Piettei est une espèce qui doit être abandonnée. On ne pourrait la faire revivre que si, plus tard, on trouvait des fossiles complets pareils au type de Buvi- gnier et différents de celui d’Etallon. LOCALITÉS. — Demange-aux-Eaux (Meuse). Argile du Kimmeridge; r. Collection de M. Moreau. Valfin, dans le dicératien, subdivision de l'étage corallien, r. Châlillon ; calcaire à astartes, r. Bussurel, Vians ; calcaire à natices ; r. Pezol, Dung ; calcaire à virgules; r. Saint-Jean-d’An- gély (Charente-Inférieure), a. r. Collection de d'Orbigny et collection du musée de Dijon. EXPLICATION DES FIGURES. — PI]. 75, fig. 1 Cyphosolenus angulicostatus, de grandeur naturelle, type de M. Buvignier vu du côlé opposé à l’aile; fig. 2, le même, de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture; fig. 3, avant-dernier tour du même trois fois grossi ; fig. 4, même fossile, de grandeur naturelle, vu de la base. PI. 46, fig. 3, variété de la même espèce, appartenant au musée de Dijon, vue du côté de l’ouverture, dessin de grandeur naturelle; fig. 4, la même vue de la base. PI.47,fig.2,la même vue de côté, l'aile en raccourci; fig. 3, la même vue du côté opposé à l’ouver- ture ; fig. 4, avant-dernier tour de la même trois fois grossi. TERRAIN JURASSIQUE. 409 Cyphosolenus Deslongechampsianus, Buvignier. PI. 74, fig. 5, 6, et pl. 78, fig. 9-41. DIAGNosE. — 7'estû ovatofusiformi, transverse, tenuiter striata, longitudinaliter costata; spirà turritä; costis 14-15 obliquis ; anfractibus 9 subcarinatis ; ultièmo expanso bicari- nato; carinà poslicà majore, subnodosä, postice juxta spiram ultra apicem reflexà ; suturâ submarginatä ; canali recto. Coquille turriculée, ovale, fusiforme, allongée. Spire com- posée de dix tours convexes, subanguleux au tiers postérieur de leur hauteur, ornés de minces filets qui s’enroulent sur eux transversalement, et de côtes longitudinales, étroites, obliques, très-saillantes et peu nombreuses sur les pre- miers tours, peu apparentes sur les derniers, au nombre de qualorze sur l’avant-dernier, et de neuf seulement sur celui qui le précède. Le dernier tour est conique; il porte deux carènes jumelles postérieurement, et probablement une carène antérieure que l’état d’imperfection du fossile empêche d’apercevoir; celle-ci, si elle existe, ne prend naissance qu’à une faible distance de Paile et se prolonge sans doute en une digitation. Les carènes postérieures sont reliées entre elles par des nodules allongés peu apparents, au nombre de six ou sept sur le cùté opposé à l’ouverture. La carène la plus proche de la suture est la plus forte; elle se prolonge en une longue digitation qui se replie contre la spire dont elle dépasse le sommet (imparfaitement repré- senté dans la fig, 9 de la pl. 78). La seconde carène à parlir de la suture paraît se prolonger également en digita- tion. Aile formant une large expansion dont la forme n'est pas exactement connue. Vu du côté de l’ouverture, le der- nier lour présente quelques côles longitudinales, irrégu- 410 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. lières peu apparentes. Ouverture étroite, allongée. Colu- melle calleuse, assez semblable à celle du Cyphosolenus Dyoniseus. Le canal dont l'extrémité est inconnue parait droit. Suture marginée vers les derniers tours. L'avant- dernier tour porte huit minces filets sur sa partie posté- rieure, et quatorze sur sa partie antérieure. Les filets du dernier tour sont onduleux; il y en a douze sur sa partie postérieure, douze sur les nodules qui relient ses deux carènes postérieures, et plus de vingt moyens alter- nant avec autant de minces sur sa partie antérieure. DIMENSIONS. — Hauteur sans le canal, mais avec la digi- tation postérieure, 40 millim. ; hauteur sans le canal et sans celte digitation, 33 millim. ; hauteur du dernier tour sans le canal, 16 millim. ; largeur de l’avant-derniertour, 10 mil- lim, ; largeur du dernier lour, sans l’aile, 14 millim.; lar- geur de ce tour avec la portion connue de l’aile, 20 millim.; longueur de la digitation postérieure, 28 millim. OBSERVATION. — Celle espèce, par la forme deses côtes, rappelle le Cyph. Galatex ; elle en diffère par la longueur de la digilation qui s'applique contre la spire. Cette digi- tation la rapproche du Cyph. angulicostatus; mais lPallon- gement de sa spire, l’obliquité et la ténuité de ses côles, l’absence de carène au milieu des tours, l’en séparent net- tement ; il est d’ailleurs probable que la digitation voisine de la spire est plus courte chez le Cyph. angulicostatus que chez le Cyph. Deslongchampsianus. LOCALITÉ, — Souilly (Meuse), dans les calcaires marneux supérieurs des calcaires à astartes. Étage kimméridien. r. Collection de M. Buvignier. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 78, fig. 9, Cyph. Des- longchampsianus, de grandeur naturelle, coquille vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 16, la mème vue de la base; TERRAIN JURASSIQUE. ZA fig. 41, huitième et neuvième tours de la même, trois fois grossis. Pl. 74, fig. 5, fossile dégradé, de grandeur natu- relle, vu du côté opposé à l’ouverture ; son état de conser- vation ne permet de voir les ornements que du dernier tour; fig. 6, base du même, Cyphosolenus Gaulardeus, Buv., sp. PI. 74, fig. 49-15. SYNONYMIE. 1852. Rostellaria Gaulardea, Buvignier, Statistique géol. du dép. de la Meuse, p. 45, pl. XXVIL, fig. 22. 1858. Pterocera — Contejean, Étude sur l'étage kim. dans les environs de Mont- béliard; Mém. de la Soc.d'émul. du Doubs, p. 58, 76 et 9,4. 1859. Rostellaria Wagneri, Thurman et Étallon, Lethea bruntrutana. Études paléont. sur le Jura bernois, p. 137. DIAGNOSE. — Testé lurrèit&, fusiformi; anfractibus convexis ; ultimo carinato ; labro expanso, tridactylo; dactylis tenuibus, subrectis, quorum duo e carina nascuntur ; canali recto ?, Coquille turriculée, fusiforme. Spire composée d’envi- ron neuf tours convexes; le dernier est conique; il porte antérieurement une carène qui naît à une faible distance de l'aile et qui se prolonge en une longue digitation pres- que droite, perpendiculaire au bord de l'aile, et postérieu- rement une large carène noduleuse qui se bifurque et se projette en deux digitations, l’une médiane, qui est presque droite et forme le véritable prolongement de la carène, l’au- tre postérieure quise recourbe, suitune ligne parallèle à l’axe de la coquille et dépasse la pointe de la spire. Les deux di- gitations antérieures forment entre elles un angle de 60 de- 412 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. grés. Des vestiges d’ornements donnent à penser que, sur les tours, s’enroulaient transversalement de minces filets croi- sant des côtes longitudinales. Le manteau s’étend assez loin entre les digitations. On ignore comment se ter-. minait le canal; il paraît droit à sa naissance. Ouverture étroite, allongée. Petit sinus entre le canal et l'aile, à la naissance du canal. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, sans le canal et sans l'aile, 34 millim.; hauteur du dernier tour sans canal, 19 millim. ; largeur sans aile, 15 millim. ; largeur avec l’aile, sans les digitations, 22 millim. ; longueur de la digitation antérieure, 23 millim.; longueur de la digitation mé- diane, 28 millim. ; longueur de la digitation postérieure, 25 nil V0 0 OBSERVATIONS. — Étallon rapporte cette espèce au Cyph. Galateæ, qu’il nomme Rostellaria Wagneri. Elle me sem- ble être plutôt le moule intérieur du Cyph. angulicosta- lus, J'aurais assimilé ces deux formes si j'avais été sûr que les ornements du Cyph. Gaulardeus fussent les mêmes que ceux du Cyph. angulicostatus. LOCALITÉS. — Landrecourt (Meuse), dans les lumachelles de la partie inférieure du calcaire à astarles. r. Sene- court (Meuse), dans les calcaires marneux supérieurs du même groupe. n. (Étage kimméridien). Collection de M. Buvignier, Pelite-Hollande ; Châtillon, dans le calcaire à cardium. r. Baume, Thulay, dans le calcaire à corbis; r. Environs de Monibéliard, dans le calcaire à dicéras. r. Étage kimméridien, Collection du musée de Monthé- liard. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 74, fig. 12, type de M. Buvignier vu du côté opposé à l’ouverture, dessin de grandeur naturelle; fig. 43, autre spécimen de la collection TERRAIN JURASSIQUE. 413 de M. Buvignier, vu du même côté, dessin de grandeur naturelle ; fig. 14, le même, de grandeur naturelle, vu de la base ; fig. 15, le même, de grandeur naturelle, vu de côlé, l’aile en raccourci. Cyphosolenus tenuistriatus, Buy. PI. 74, fig. 1-4. SYNONYMIE. 1852, Rostellarix tenuistrin, Buvignier, Statistique géol. de la Meuse, atlas, p. 43, pl. xxvunr, fig. 18. DrAGNOSE. — T'està turritä, elongatä, fusiformi, transverse tenuiter striatà ; anfractibus convexis, ultimo carinato; carina e tuberculo crasso nascente, bifurcata, in canaiem recurvum, spiræ affizum desinente ; labro expanso, trigono. Coquille turriculée, fusiforme. Tours de spire convexes. Le dernier qui est très long a une légère gibbosité de la- quelle part une carène qui se divise en deux, l’une for- mant une pointe sur l’expansion du bord droit qui est triangulaire, et l’autre se repliant en gouttière le long de la spire. Le dernier tour et l’aile sont couverts de filets spiraux très-fins et très-nombreux. Peut-être cette espèce a-t-elle une troisième digitation en avant. Le seul spéci- men que l’on en ait est lrès-dégradé; il est impossible de dire comment se terminaient ses digitations. Le canal est inconnu ainsi que les ornements de ses tours autres que le dernier; celui-ci lui-même est en si mauvais état qu’on ne peut affirmer qu’il n’ait pas de côtes longitudinales. DIMENSIONS. — Hauteur du fragment lypique, 24 millim. ; bauteur du dernier tour, 19 millim. ; largeur avec la por- tion connue de l’aile, 22 millim, AL PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, OBSERVATIONS. — Cette espèce, moins élancée que le Cyphosolenus Deslongchampstanus, a de grands rapports avec lui. La détérioration du test du fossile typique empêche peut-être seule de la lui assimiler. LocaLiTÉ. — Argile kimméridienne, Mauvage. r.r. Col- lection de M. Moreau. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 74, fig. 14, Cyphosolenus tenuistriatus (type de M. Buvignier), vu du côté de l’ouvez- ture, grandeur naturelle ; fig. 2, le même vu du côté op- posé; fig. 3, le même vu du côté de la base ; fig. 4, le même vu de côté, l’aile en raccourci. Cyphosolenus ? calvus, Conte). sp. PI. 55, fig. 5. SYNONYMIE. 1858. Plerocera calva, Contejean, Etude de l'étage kim- mérid. des environs de Montbé- liard ; Mém. de la Soc. d'émul. du Doubs, p. 241, pl. vu, fig. 6. 1859. Rostellaria Wagneri, Thurman et Étallon, Lethea bruntrut., Etudes paléont. sur le Jura bernois, p. 136. DIAGNOSE. — Test turritä, fusiformi, elongatà ; spira elongata, conica, acuta; anfractibus 8-9 convexrs, ultimo in- ferne elevato, obtuse carinato, declivi ; labro expanso, elon- gato. Coquille turriculée, fusiforme, allongée ; spire formée de huit ou neuf tours convexes, lisses ; le dernier est coni- que; il est pourvu postérieurement d’une rampe limitée par une carène obtuse oblique à l'axe de la spire ; aile am- ple, triangulaire, allongée, ne présentant sur toute sa sur- TERRAIN JURASSIQUE. AS face aucun indice de côte ni de digitation; ses contours sont inconnus. Dimensions. — Hauteur du fossile incomplet qui a servi de Lype à M. Contejean et qui est dépourvu de canal et de digitations, 60 millim. ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 37 millim. ; largeur avec la partie conservée de l'aile, 32 millim. OBSERVATIONS. — Etallon réunit cette espèce au Cypho- solenus Galateæ, qu’il nomme Xostellaria Wagneri; je pense qu’il a raison, à moins qu’elle ne soit un Cyph. tetracer mal conservé. M. Contejean affirme que les ornements de ce fossile sont nuls et que le moule extérieur paraît par- faitement lisse ; le croquis qu’il en a donné est celui du moule extérieur. Il y a lieu de penser que c’est un fossile roulé qui a laissé celte empreinte; mais, comme le musée de Montbéliard m’a refusé communication du type, je n’ai pu vérifier ce fait. Je ne puis donc être affirmatif sur ce point, et je conserve provisoirement le nom de Cyph. cal- vus, quoique je ne pense pas qu’il corresponde à une espèce réelle. LocaLiTÉs. — Beauregard, dans les calcaires à ptérocè- res; r. Badevel, Arbouans, dans les calcaires à mactres, r. Nommay, dans les calcaires à virgules ; t.r. Environs de Montbéliard; étage kimméridien, Collection du musée de Montbéliard. Environs de Porrentruy, même étage. Collection de Thurman, EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 55, fig. 5, Cyphosolenus calvus, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouver- ture, d’après la figure qu’en donne M. Contejean. 416 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Cyphosolenus Johannæ, Buvign. (*). Pl 8; 00 DIAGNOSE. — T'està turritä, fusiformi, transverse striatä, longitudinaliter costatà ; costis latis; anfractibus 8-9, postice rotundats, acutis, subcarinatis ; ultimo expanso, unicarinato ; carina tenur; canali recto. Coquille fusiforme, turriculée, striée transversalement et ornée de côtes longitudinales assez larges, saillantes et anguleuses vers le milieu des tours antérieurs qu’elles font paraître en carènes. Les tours au nombre de neuf environ sont arrondis. Le dernier, terminé par une expansion dont la forme est inconnue, ne paraît porter qu’une carène peu saillante, située vers la partie postérieure. Son état de dé- lérioralion ne laisse apercevoir aucune trace de côtes lon- giludinales. Le canal dont l’extrémité est inconnue est assez large et droit à sa naissance. DIMENSIONS. — Hauteur du fragment de fossile, 27 mil- lim. ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 42 millim. ; hauteur de ce tour avec la portion connue du canal, 47 millim.; hauteur de lavant-dernier tour, 8 millim. ; largeur, sans l'aile, 42 millim. OBSERVATIONS. — En ne tenant pas compte de la forme de l’aile qui est inconnue, cette espèce a quelque analogie avec le Cyphosolenus Deslongchampsianus ; elle s’en distingue par ses côtes plus larges, par la carène de son avant-der- nier tour et par la forme de son dernier tour qui semble n’avoir qu’une carène unique et peu saillante. Plus voisine (*) Cette description, comme toutes celles de fossiles nouveaux mis sous le nom de M. Buvignier dans le cours de cette publication, est l'œuvre de cet auteur. TERRAIN JURASSIQUE. AT du Cyph. angulcostatus, elle n’est peut-être qu’un spécimen mal conservé de cette espèce. LOCALITÉ. — Maujouy (Meuse) dans les bancs à oolithes irrégulières des calcaires blancs à astart . Élage kimmé- ridien. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 78, fig. 6, Cyphosolenus Johannæ de grandeur naturelle, coquille vue du côté opposé à l'ouverture; fig. 7,le même vu de côté, l’aile en raccourci. Cyphosolenus ? fusoides. Dolf. sp. PI. 63, fig. 1-6. SYNONYMIE. 1836. Buccinum læve? Rœmer, Die versteinerungen des nord - deutshen oolithengebirges , pl. 11, fig. 24. 1842. Pterocera incerta ? ? Eud. Deslongchamps, Mémoires de la Société linnéenne de Normandie, t. VIX, p.165, pl. 9, fig..6. 1863. — fusoides, Dolfus, Protogea gallica. La faune kimméridienne du cap de la Héve, p. 53, pl. 6, fig. 2-3. DIAGNOSE. — Testa ovata, fusiformi ; anfractibus 8 con- vezis, lœvibus; ullimo magno, subventricoso, complanato, non carinato, antice vix sulcalo ; canali labo, elongato, paululun arcuato tortoque; apertura oblonga. Cæterxæ notæ desunt. Coquille ovale, fusiforme. Spire formant un angle légè- rement convexe, composée de huit {ours convexes et lisses, Le dernier, qui est très-allongé, est aplali el tend parfois à devenir postérieurement très-légèrement gibbeux; à sa partie antérieure, nou loin du Canal, apparaît dans le voisi- nage de l’aile une côte transversale presque invisible. Quelques sillons à peu près imperceptibles s'enroulent dans le même sens. Caral large, presque droit, un peu courbé 1e série, Z'err, jur,, t. II. — Gasränoronss. 27 418 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. antérieurement, légèrement tordu. Ouverture oblongue, large. Aile inconnue. DiMENSIONS. — Hauteur de la coquille, y compris le ca- nal, 64 millimètres ; hauteur du dernier tour avec le canal, 53 millim. ; largeur, sans aile, 37 millim. OBSERYATIONS. — Cette espèce est très-voisine du Cyphoso- lenus Beaumonti. On l’en distingue par l’aplatissement de son dernier tour et par la forme de son avant-dernier tour qui ne paraîl jamais subanguleux. Elle est séparée nette- ment du Cyphosolenus sphinx par la brièveté de sa spire, le développpement et l’aplatissement de son dernier tour. Peut-être aurais-je dû la rapporter au buccinum lœve de Roemer. La description qu’il fait du fossile qu’il désigne sous ce nom convient parfaitement à notre espèce ; mais à en juger par la figure que donne cet auteur, son fossile aurait, au dernier tour, une rampe suturale que n’a pas celui de la Hève. Peut-être Roemer n’a-t-il eu entre les mains qu’un moule incomplet et mal conservé d’'Harpagodes icaunensis. Pour éviter toute confusion, il convient de no- ter ici que le Pterocera lœvis de Dollfus, n'a rien de com- mun avec le buccinum lœve de Rœmer : c’est le Æotellaria, tenuistria de Buvignier. Le Cyphosolenus sphinx, le C. Beaumonti et le C. fusoides appartiennent à un même type qui s’est développé avec de légères modifications à travers les âges. Leur classement dans les Cyphosolenus n’est peut être pas bon. Ils n’en ont ni les ornements ni la carène postérieure. J’ignore même s'ils ont un sinus. Leur long canal et leur digitation posté- rieure, appliquée contre la spire, les rapprochent, ilest vrai, des Cyphosolenus et des Ceratosiphon. Mais les types qui ont servi à établir ces espèces sont trop incomplets pour que leur classement ne reste pas incertain. Le nombre de TERRAIN JURASSIQUE. A9 leurs digitalions est probablement lrop peu considérable pour qu’on songe à les ranger dans le genre Harpagodes. LOCALITÉS. — Le Havre (cap de la Hève); Senantes (Oise); Saint-Jean-d’Angély (Charente-[nférieure) ; Che- vagny (Saône-et-Loire). Étage kimméridien, Collections de M. Lennier, de d'Orbigny et de Ferry. A ssez rare. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 63, fig. 4 , échantillon provenant du cap de la Hève, de grandeur naturelle, vu du côlé de l'ouverture; fig. 2, le même vu du côté opposé; fig. 3, le même vu de la base; fig. 4, auire individu de même provenance, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'aile, de manière à faire voir l’aplatissement du dernier tour ; fig. 5, le même vu du côté opposé à l’ouver- Lure ; fig. 6, le même vu du côté de la base. Cyphosolenus dyoniseus, Buv. Éd e06-12;- pin 76, fie /443;" pl. 79, fig. 5-10; pl. 84, fig. 56. SYNONYMIE. 4852. Rostellaria Dyonisea, Buvignier, Stat. géol. min. et pal. du dép. de la Meuse, Atlas, p. 43, pl. 28, fig. 24. 1854. — — Cotteau, Etude sur les mollusques fossiles du dép. de l'Yonne, p. 40. 1858. — — Leymerie et Raulin, Statistique géol. de l'Yonne, p. 6ÿ1. Élallon, Paléontol. du Jura grayl. Mémoires de la Soc. d'émul. du Doubs, 3° série, vol. VIT, p. 455. 1868. Alaria Dyonisea, De Loriol, Monographie de l'étage portlundien de l'Yonne, p. 54, pl. 4, fig. 8-12. De Loriol, Monogr. des élages supé- rieurs de la formation jurassique 1864. Plerocera _ 1872. — — 420 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, de la Haute-Marne, p. 136, pl. 9, fig. 8. DrAGNosTic. — Test territurä, elongatä, fusiformi, tenuiter striatà, lon jitudinaliter costatà ; anfractibus vix subcarinatis ; ultimi anfractus carinâ majore. Labro expanso, palmato, tri- dactylo. Canali elongato, recto? Coquille turriculée, fusiforme; spire allongée, composée d’au moins dix tours convexes, très-légèrement anguleux vers le milieu ou vers le tiers postérieur de leur hauteur, couverts de filets spiraux ayant une grande ténuité, ornés de côtes longitudinales étroites, ovales, parfois subépineu- ses, qui tantôt vont d’une suture à l’autre, tantôt dispa- raissent dans le voisinage des sutures. Ces côtes, assez dis- tantes les unes des autres, sont en nombre qui varie de huit à douze sur l’avant-dernier tour. Le dernier tour est coni- que, couvert de minces filets onduleux, bicaréné, et termi- né antérieurement par un long canal qui a paru être droit à M. Buvignier, et qui très-probablement est fort peu courbé, mais dont l’extrémité n’est pas connue en réalité. La carène antérieure de ce tour n’apparaît que près de la naissance de l’aile. C’est une grosse côte qui n’a rien de très-apparent ; la carène postérieure est très-accentuée ; elle porte sur le côté dorsal quelques nodules arrondis (quatre ordinairement), et se bifurque pour donner nais- sance à deux digitations, l’une qui s'approche de la spire, suit une direction à peu près parallèle à son axe et la dé- passe, l’autre qui forme une courbe dont le centre est vers la pointe de la spire. Outre ces deux digitations, l'aile, qui est palmée, en a une troisième, prolongement de la côte ou carène antérieure ; celle-ci est mince, courte, creusée du côté de l’ouverture. Ouverture allongée, assez large, subquadrangulaire. Forte callosité sur la columelle. TERRAIN JURASSIQUE. 421 Cette espèce présente plusieurs variétés, PREMIÈRE VARIÉTÉ, — La première variété, que je pren- drai pour type de l'espèce, est un fragment qui ne pré- sente que sept tours, et qui a son avant-dernier tour et son dernier presque entièrement dépourvus de test; elle est figurée pl. 75, fig. 5-8. Ceux de ses tours qui sont bien (e A conservés ont neuf côtes longitudinales, ovales, distantes les unes des autres, légèrement anguleuses vers leurs mi- lieux, et allant d’une suture à l’autre. Les filets onduleux du dernier tour ont une épaisseur assez régulière et sont parfois séparés par d’autres filets beaucoup plus minces. Ce tour a sa carène antérieure peu accentuée et prolongée en une digitation qui se renfle et se soulève comme pour donner naissance à un sinus. La carène postérieure est très- saillante. Les arêtes des digilations sont légèrement et irrégulièrement noduleuses, à nodules très-effacés. La digi- talion postérieure est un peu plus rapprochée de la spire qu’elle ne le paraît sur la figure. BIMENSIONS. — Hauteur du fragment dépourvu de son canal, 47 millimèlres ; hauteur du dernier lour, sans le ca- nal, 25 millim.; largeur, sans l'aile, 22 millim.; largeur avec l’aile, mais sans les digilations, 32 millim. DEUXIÈME VARIÉTÉ. — Elle est figurée pl. 76, fig. 7-9. Dernier tour conique, ayant une carène antérieure ondu- leuse, qui ne devient visible qu’à une petite distance de l'aile, et une carène postérieure noduleuse, à peine visible du côté de l’ouverture, très-accentuée de l’autre côté. Les nodules de cette carène sont au nombre de trois sur le côté opposé à l'ouverture : les deux premiers sont arrondis; le plus voisin de l'aile est ovale et a son grand diamètre dirigé dans le même sens que la carène; au lieu de gros nodules, on ne remarque, du côté de l'ouverture, que de fortes stries 422 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. longitudinales, irrégulières. Toute la surface de ce tour est couverte de minces filets irréguliers, onduleux, enroulés transversalement, qui se présentent dans l’ordre suivant, quand on regarde le côté opposé à l’ouverture : à partir de la suture on en compte huit moyens, suivis de quatre min- ces alternant avec quatre gros. La carène postérieure et ses nodules sont couverts de quinze filets très-minces; on en voit ensuite douze moyens entre lesquels s’en interca- lent de temps en temps de plus petits. La carène anté- rieure n’est guère elle-même qu'un filet un peu plus gros que les autres. La base de la coquille est couverte de filets irréguliers, minces ou moyens. L’avant-dernier tour porte unerangée denodules arrondis peu éloignésles uns desautres C'est la forme de cesnodules qui sépare cetle variété de celle que j'aichoisie pour type : cette dernière, au lieu de nodules, a des côtes longitudinales sur son avant-dernier tour. DIMENSIONS. — Hauteur du dernier tour, sans canal, 49 millimètres ; largeur, sans aile, 44 millim. TROISIÈME VARIÉTÉ. — Elle est figurée pl. 79, fig. 5. C’est le type de M. Buvignier. Il ne m’a pas été communiqué, et la figure que j’en donne n’est que la reproduction de celle de l’auteur delastatistique géologique de la Meuse. Cette variété est remarquable par la forme de ses côtes qui sont arrondies en nodules, et par un assez gros filet qui accompagne la su- ture. Le dernier tour a de nombreux nodules sur sa carène postérieure. Il est probable que le dessin a été fait sur des échantillons très-imparfaits et que le canal, comme le reste de la coquille est représenté d’une manière inexacte. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, 61 millimètres; hau- teur du dernier tour, sans le canal, 23 millim. ; largeur, sans l'aile, 47 millim.; largeur avec la portion connue de l'aile, 24 millim. TERRAIN JURASSIQUE. 493 QUATRIÈME VARIÉTÉ. — Figurée pl. 75, fig. 9-19, elle dif- fère du type par ses côtes longitudinales plus nombreuses (l’avant-dernier tour en a douze), plus obliques, effacées vers les sutures, par la forme de ses derniers tours qui sont anguleux, et par sa taille plus petite. Son dernier tour dont les nodosités sont peu apparentes est plus renflé entre les deux carènes que celui du type; sa digitation poslé- rieure paraît s'éloigner un peu de la spire, et prendre une direction intermédiaire entre celle du type et celle du Cyph. tetracer. Dimensions. — Hauteur du fragment figuré, privé de la pointe de la spire et du canal, 32 millimètres; hauteur du dernier tour, sans le canal, 22 millim. ; largeur, sans aile, 17 millim.; largeur avec l’aile, 26 millim. CINQUIÈME VARIÉTÉ. — Cette variété a été figurée pl. 76, fig. 4-6; elle est remarquable par la forme de son canal qui s’est accru en deux fois; il est du reste presque droit. L'aile est étroite. La carène postérieure du dernier tour est garnie de nodosités nombreuses; les côtes longitudinales des autres tours sont subépineuses. La taille de cette va- riété est beaucoup plus petite que celle des autres. Dimensions. — Longueur avec le canal, 36 millimètres ; hauteur du dernier tour, avec le canal, 22 millim. ; hauteur de ce tour, sans le canal, 43 millim.; largeur, sans aile, 18 millim. SIXIÈME VARIÉTÉ. — Représentée dans la planche 79, fig. 6, 7, elle est remarquable par la forme de ses côtes qui sont très-épineuses, Le dernier tour du fossile est incom- plet; il présente des côtes nombreuses, mais pas de gib- bosité, Des moules intérieurs provenant de Chargey, Haute- Saône, et appartenant au musée de Dijon sont également remarquables par l'absence de gibbosité sur la carène ct 224 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, postérieure du dernier tour qui est incomplet. Ils sont représentés pl. 79, fig. 8-10. SEPTIÈME VARIÉTÉ. — Elle est dessinée pl, 76, fig. 10-13 et pl. 84, fig. 5. Elle est très-élancée et n’est connue que du côté de l’ouverture. Ouverture subtriangulaire, étroite, allongée ; columelle pourvue d’une épaisse callosité; bord libre épais, donnant naissance à trois digitations : la digi- tation antérieure paraît presque droite; elle est large, épaisse et terminée en pointe; bien dessinée dans la fig. 42, elle est mal représentée dans la fig. 11. Cette digitation est perpendiculaire au bord libre et forme un angle aigu avec l’axe du canal qui semble droit; la seconde digitation parait avoir son centre de courbure vers la pointe de la spire; la troisième, voisine de la spire, se dirige parallèlement à son axe en s’infléchissant à peine et la dépasse. Le dernier tour vu du côté de l’ouverture est irès-convexe antérieure- ment, et concave vers la suture ; il porte un grand nombre de très-minces filets enroulés transversalement qui se croi- sent avec de fortes stries d’accroissement obliques, courbes, irrégulières, et si accentuées qu’elles forment presque des côtes longitudinales. L’avant-dernier tour présente la même disposition : caréné au tiers postérieur de sa hau- teur, droit en avant, concave en arrière, il est parcouru transversalement par des filets à peine visibles, qui se croi- sent avec des stries d’accroissement grosses et irrégulières. Les tours qui le précèdent portent tous des côtes longitu- dinales, larges, ovales, allant d'une suture à l’autre. Ces côtes sont ordinairement au nombre de neuf sur un tour. Peut-être cette variété devrait-elle être érigée en espèce, DIMEXSIONS. — Hauteur du fossile, sans canal, 38 milli- mètres ; hauteur du dernier tour sans canal, 24 millim. ; largeur sans l'ouverture, 12 millim.; largeur avec l'ouver- TERRAIN JURASSIQUE. 425 ture, mais sans les digitations, 17 millim. ; largeur avec la partie connue des digitations, 25 millim. OBservaTions. — Cette espèce est très-voisine des C'ypA. tetracer, Galatæ, angulicostatus et Deslongchampsianus. Ses ornements sont plus effacés que les leurs; sa digitation postérieure est plus proche de la spire que celledes Cyph. tetracer et Galateæ, et plus éloignée que celle du Cyph. Des- longchampsianus. Quand on n’a que des échantillons incom- plets, il est parfois bien difficile de déterminer à laquelle de ces espèces ils appartiennent. LOCALITÉS. — On trouve cette espèce dans l’étage port- landien ; elle y est assez rare. M. Cotteau en a recueilli à Auxerre (Yonne) le type, la deuxième variété, la quatrième et la septième. La cinquième et la sixième variétés provien- nent de Gray-la-Ville et appartiennent à la collection de M. Perron. La sixième a été aussi rencontrée à Chargey (Haute-Saône), et figure dans la collection du musée de Dijon. Enfin la troisième qui est le type de M. Buvignier a été rencontrée dans les calcaires blancs compactesde Bar- le-Duc (Meuse), EXPLICATION DES FIGURES. — Pl, 76, fig. 4, Cynhosolenus Dyoniseus, cinquième variété, coquille de grandeur natu- relle vue de côté, l’aile en raccourci; fig. 5, la même vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 6, moule intérieur de la même variélé, de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l’ouverture ; fig. 7, deuxième variété de la même espèce, coquille de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture ; fig. 8, la même vue de la base; fig. 9, la même deux fois grossie, vue du côLé opposé à l'ouverture; fig. 10, septième variété de la même espèce (figure de grandeur naturelle), vue de la base, le canal en raccourci; fig. 11, la même vue du côté de l’ouverture(ilest à observer ici que, dans le dessin, la 426 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. digitation antérieure est trop étroite); fig. 12, la même vue de côté, l'aile en raccourci; fig. 13, les deux derniers tours de la même, trois fois grossis, vus du côté de l’ouverture, PI. 75, fig. 5, première variété de la même espèce, co- quille de grandeur naturelle, vue de la base, le canal en raccourci; fig. 6, la même vue du côté opposé à l’ouverture; fig. 7, la même vue de côté, l’aile en raccourci; fig. 8, avant- dernier tour de la même, trois fois grossi; fig. 9, quatrième variété, de grandeur naturelle, vue de côté, l’aile en rac- courci ; fig. 40, la même vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. 11, la même vue de la base ; fig. 12, avant-dernier tour de Ja même, trois fois grossi. PI. 79, fig. 5, troisième va- riété de grandeur naturelle, vue du côté opposé à l’ouver- ture; fig. 6, sixième variété de grandeur naturelle, vue de la base ; fig. 7, la même vue du côté de l'ouverture ; fig. 8, autre échantillon de la même variété, moule intérieur de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture; fig. 9, autre individu, moule intérieur vu de la base; fig. 10, le même vu de côté. P]. 84, fig. 5, septième variété ou variété élan- cée, de grandeur naturelle, vue du côté de l'ouverture; fig. 6, variété de grande (taille copie d’une figure donnée par M. de Loriol) fossile de grandeur naturelle, vu du côté de l'ouverture, faisant partie de la collection de M. Royer. Cy;phosolenus Barrensis. Bury. P]. 76, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1852. Rostellaria Barrensis, Buvignier, Stahstique géol., min, et pal. du dép. de la Meuse, p. 43, pl. xviu, fig. 15. 1853. _ — Cotteau, Etude sur les mollus- ques fossiles du dép. de l'Yonne, p. 40, TERRAIN JURASSIQUE. 497 1857. — _ Hébert, Terrain jurassique dans le bassin de Paris, p. 72 et 76. 1859. —- — Leymerie et Raulin, Statistique géol. de Yonne, p. 651. 186%. Plerocera — Étallon, Paléontolcgie du Jura graylois, Mém de la Soc. d’é- mulation du Doubs, 3° série, vol. VIIT, p. 456. 1868. Alaria — De Loriol, Monographie de l'étage portlandien du département de l'Yonne, p. 488, pl. 1v, fig. 13. DiAGNOSE. — Zestä elongatä, fusiformi, lœvi? Anfracti- bus convexis, in medio subcarinatis ; ultimo transverse striato, bicarinato ; carinä posteriore bifurcatä ; labro expanso, tri- dactylo ; canali recto? longo. Coquille turriculée, fusiforme, allongée ; spire régulière, composée d'environ onze tours convexes, subcarénés vers leurs milieux. Ils sont lisses, selon M. Buvignier; mais il est douteux qu’ils le soient vraiment. Le seul échantillon qu'il ait possédé de cette espèce a la spire à l’état de moule recouvert en quelques endroits d’un test dégradé, sur le- quel on croit reconnaître des côtes longitudinales analo- gues à celles du Cyphosolenus Dyoniseus. Dernier tour bi- caréné, couvert de minces filets qui s’enroulent sur lui transversalement. Sa carène antérieure est peu apparente; sa carène postérieure est épaisse; elle devient gibbeuse et- se bifurque vers la naissance de l'aile. Aile tridactylée, pal. mée, transversalement striée, ridée dans le sens de l’ac- croissement, ayant son bord convexe en avant et échancré entre les deux digitations postérieures. La digilation anté- rieure, droite et mince, se termine en forme d’épine ; la digilation postérieure se rapproche de la spire et s'appli- que peut-être contre elle ; la digitation intermédiaire pa- rait prendre son centre de courbure vers la pointe de la spire, Canal très-long, étroit, paraissant droit, faiblement 428 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. recourbé vers son extrémité antérieure. La partie de ce ca- nal qui n’est pas engagée dans la roche est la seule qui soit figurée. Sinus contigu au canal. DIMENSIONS. — Hauteur totale du fossile, 40 millimètres; hauteur du dernier tour avec le canal, 45 millim. ; largeur, sans l'aile, 41 millim, ; largeur avec ce qu’on connaît de l’aile 20 millim, OBSERVATIONS. — La monographie de l'étage portlandien de l’Yonne par MM. de Loriol et Cotteau n’avait pas encore paru quand j’écrivis la description qui précède, ayant sous les yeux le type M. Buvignier. M. de Loriol a fait une au- tre description du Chenopus barrensis d’après un fossile de l’Yonne. Selon cet auteur, comme selon M. Buvignier, la spire est lisse. Il dit que la digitation postérieure s’appli- que contre la spire. Mais la figure qu’il donne de ce fossile représente cette digitation séparée de la spire par un es- pace libre. J'en conclus que son fossile n’est guère mieux conservé que le type de M. Buvignier. La vue de celui-ci m'avait fait penser qu’il n'était peut-être qu’un Cyph. Dyo- niseus en mauvais état. Cependant quelques différences le séparent de cette espèce : les carènes antérieures sont plus rapprochées l’une de l’autre que celles du Cyph. Dyoniseus ; son dernier tour est moins conique et plus évidé, du côté opposé à l’aile que celui de ce siphosolène. M. de Loriol a classé parmi les alaires le Cyph. barrensis ; il a cru qu'il n'avait pasde sinus; ils’est trompé : le sinus est contigu au canal. C’est une espèce sur la limite des pélécans et des siphosolènes. LOCALITÉ., — Bar (Meuse), dans les calcaires portlan- diens ; collection de M. Moreau. Ravin d'Egriselles, près Auxerre (Yonne), dans la zone à pinna suprajurensis de l'étage portlandien; collection Foucard. TERRAIN JURASSIQUE. 4929 EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 76, fig. 4, cyphosolenus barrensis de grandeur naturelle, coquille vue de côté, l’aile en raccourci; fig. 2, la même vue de la base; fig, 3, la même vue du côlé opposé à l’ouverture. Résumé, Les Cyphosolenus (ou, plus euphoniquement les siphoso- lenus) remarquables par leur long canal presque droit, légè- rement arqué, bossué postérieurement et ouvert sur le côté, par leur aile semipalmée, formée de deux ou de trois digitations et attachée à une partie notable de la spire, par leur dernier tour conique, présentant anté- rieurement une grosse Côle qui naît dans le voisinage de l’aile et postérieurement une carène géminée noduleuse, rappellent par leur forme les rostellaires, mais doivent être placés entre les A/aria et les Chenopus. On peut dire que les siphosolènes sont aux rostellaires ce que les harpagodes sont aux ptérocères. Apparus dès l’âge corallien, ils se sont multipliés dans les mers kimméridiennes, et ont encore peuplé, mais en quantité beaucoup moins grande, les mers portlandiennes, J'en ai décrit 46 espèces qui sont réparlies de la façon suivante dans les élages jurassiques : Dans le bathonien, on en a rencontré une espèce dont le classement est incertain : le Cyph. sphinx. Dans l'étage corallien, l’on en a trouvé cinq espèces : le C. Beaumont, le C. tetracer, le C. Deshayeseus, le C'. an- gulicostatus, et le €. matronensis. Les trois dernières passent dans l'étage suivant, Dans le kimméridien, l’on a rencontré, outre le C’, Des- 430 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. hayeseus, le C. Matronensis et le C. Angulicostatus ap- parus déjà dès l’âge précédent, le C. fusoides, le C. Theo- doriensis, le C. Galateæ, le C. Deslongchampsianus, le C. Gaulardeus, le €. calvus, le C. Johannzæ et le C. tenuistria- tus. Total : 41 espèces. Dans le Portlandien on a recueilli trois espèces : le C. Deshayeseus déjà cité dans les deux étages précédents, le C. Dyoniseus et le C. Barrensis qui paraissent spéciaux à la zone dans laquelle on les trouve. Les Cyphosolenus, à l'exception des €. Sphinx, C. Beau- monti et C. Fusoides dont le classement est douteux et qui forment un groupe à part, ont entre eux un air de parenté qui rend très-diflicile la démarcalion des espèces. Ils pa- raissent tous dérivés d’un même type. On peut cependant les répartir dans deux groupes différents. Premier groupe : espèces pourvues de trois digitations dont aucune ne s’applique contre la spire, mais qui ont parfois une attache d’aile assez longue. Un sinus est ouvert à la partie postérieure de leur canal. Dans ce groupe je classe le Cyph. tetracer, le Cyph. Theodoriensis qui n'est peut-être qu’une variété du précédent, le €. calvus qui paraît n’être qu’un spécimen roulé du C. tetracer, le C. Deshayeseus qui en est aussi très-voisin, le €. Matronensis, trop incomplet pour être classé d’une manière cerlaine et le C. Galateæ, remarquable par la longue attache de son aile. Deuxième groupe : espèces pourvues de trois ou quatre digilalions dont une s'applique contre la spire ou en est voisine, et d’un petit sinus à la naissance du canal. Ce sinus touche à l’aile, étant placé plus en arrière que celui des coquilles qui appartiennent au premier groupe. Je range dans cette section le Cyph. Angulicostatus qui a quatre di- gitations, le Cyph. Gaulardeus qui n’est peut-être que le TERRAIN JURASSIQUE. 431 moule du précédent, le C. Johannæ qui paraît en être voisin, mais dont le type est très-incomplet, le C. Deslong- champsianus qui semble n’avoir que trois digitations dont une contre la spire, le €. Barrensis qui n'a aussi que trois digitations dont une contre la spire, et qui a le petit sinus à la naissance du canal bien visible, le C. tenurstriatus, fossile très-incomplet, qui n’a au plus que trois digitations dont une appliquée contre la spire, enfin le €. Dyoniseus, qui a trois digilations dont une est très-voisine de la spire et dont le sinus paraît placé moins en arrière que celui des espèces précédentes. Les fossiles de ce groupe sont assez voisins des Cératosiphons; toutefois leur sinus est situé beaucoup plus près du canal que celui des espèces qui ap- partiennent à ce sous-genre ; leur canal est plus droit, etils n’ont pas toujours la digitation postérieure appliquée con- tre la spire. Pour les Cyphosolenus, le nombre des digitations et la position des sinus sont d’excellents caractères spécifiques. Résumé général. Le genre Chenopus comprend, outre les ceratosiphon, quatre sous-genres que suflirait seule a caractériser la forme de leur canal. Dans les pages qui précèdent j'ai décrit 66 espèces de chenopes dont 16 monosiphons, 35 pélé- cans, 9 malaptères et 16 siphosolènes. Ces espèces se répar- tissent ainsi dans les étages : 12 dans le bathonien dont 7 Monosiphus, 3 pelecanus, À siphosolenus et 1 Malaptera ; 6 dans le callovien, dont 4 Monosiphus, À pelecanus et À malaptera ; T dans l’oxfordien dont 3 Wonosiphus, 2 pele- canus el 2 malaptera; 20 dans le corallien, dont 43 pelecanus, 432 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. 2 Malaptera et 5 siphosolenus ; 30 dans le kimméridien, dont 15 pelecanus, 4 Malaptera et 11 siphosolenus; enfin 9 dans le Portlandien dont 4 Monosiphus, 4 pelecanus, 1 Ma- laptera et 3 siphosolenus. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES DES CHENOPUS. Pour les siphosolenus, voisins des A /aria et des Ceratosi- phon le nombre des digitations et des grosses côtes ou ca- rènes du dernier tour est un excellentcaractère spécifique. Pour les monosiphus le nombre des grosses côtes du der- nier tour cesse d’être un caractère infaillible (Exemple : Mon. vespa et M. Sauvageï). Il n’est même pas certain que les pointes antérieures de l'aile soient toujours en même nombre chez tous les individus d’une mème espèce. Les pelecanus ou aporrhaïs ont parfois une de ces pointes atrophiée (Exemple : Chenopus Puettei, pl. 44, fig. 13), et leur digitation postérieure elle-même peut occuper des po- sitions différentes chez des individus d’une même espèce (exemple : Ch. Piettei). On ne peut donc pas dire que, pour eux, le nombre et la position des digitations donnent des caractères spécifiques infaillibles. Enfin le nombre des di- gitations a moins de valeur encore pour la détermination des malaptères (exemple : W. Polypoda et M. Vespertilio). Le nombre des côtes longitudinales, leur obliquité, leur effacement près de la suture sont loin d’être loujours des caractères spécifiques infaillibles pour les chenopes. La forme de ces côtes peut aider plus sûrement à reconnaître les espèces. Le nombre des filets spiraux et souvent même leur arrangement sont trop variables pour servir beaucoup à la détermination des fossiles de ce genre. TERRAIN JURASSIQUE. 1433 Genus harpagodes, Gill., 1869. On the pterocera of Lamarck. (From the American Journal of conchology, vol. V, part. IT, 1869.) Genre HARPAGODE. Lorsqu’en 1864, je commençai la publication des Gas- téropodes jurassiques dans la Paléontologie francaise, je déclassai de nombreuses espèces de coquilles décrites par les auteurs sous le nom de Ptérocère, et les rangeai dans la famille des Aporrhaïdés. Je fis remarquer (Voyez t. III, p. 9) que, pour Lamarck, le Caractère essentiel de la fa- mille des ailées était le sinus. Dès lors, il eût été logique de rayer des genres ptérocère et râstellaire toutes les es- pèces dépourvues d’échancrure. Cependant, étant fort nouveau dans la science paléontologique, je ne voulus pas faire table rase de tout ce qu'avait écrit d'Orbigny sur les coquilles ailées, et je conservai le nom de ptérocère à deux types de Gastéropodes jurassiques: celui du ?fer0o- cera aranea, qui n’a de renflement sinueux que pour son syphon, et celui du Pterocera polypoda dont la sinuosité est placée entre la deuxième et la troisième digitation, en deçà du canal (Voyez Paléontologie française, t. NE, pl. 24, 39 et 40). Ces types sont ceux de deux genres qui doivent rentrer dans la famille &es Aporrhaïdés, car ils n’ont pas de sinus vérilable, comparable à l’échancrure des Pté- rocères et des Strombes. L'étude des fossiles des mers jurassiques me confirma de plus en plus dans celle opinion qu'il n’y a pas eu dans ces mers de véritables Strombidés et que la famille des Aporrhaïdés y a pris une extension vraiment considé- {re série, Zerr. jur., t. IL, — Gasrénoronrs. 28 434 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. rable par le nombre des genres et des espèces qui lui ont appartenu. Aussi, lorsqu’en 1869, M. Gill proposa de distraire du genre Ptérocère un groupe de coquilles sans sinus vérilable, qui ne présente avec ces Gastéropodes ailés que des ressemblances superficielles, et de le placer, sous lenom d’AÆarpagodes, dans la famille des Aporrhaïdées, contrairement aux idées de M. Gabb qui l’a laissé parmi les Ptérocères, je me trouvai en communauté de vues avec lui et très disposé à admettre son nouveau genre. Voici la définition qu'il en donne : « Coquille subconique ou conoïdale. Spire médiocre- « ment élevée. Canal formé par une longue digitation « recourbée du côté gauche. Tours anguleux, convexes « ou aplalis entre l’angle et la suture, ornés de côtes spi- « rales. La côte ou fasciole antérieure (du dernier tour), « celles du milieu et quelquefois celle qui est postérieure « à J’angle émettent chacune une longue digitation spini- « forme. Digitation suturale canaliculée, couchée sur la « spire et se rejetant en arrière en se prolongeant. — « Type : Aarpagodes pelagi (Pterocera pelagi, Orb.; Pa- « léont. franç., terrain crétacé, pl. 212). » Celte diagnose, il faut le reconnaitre, ressemble plutôt à une description d’espèce qu’à une définition de genre. Elle ne mentionne que des caractères empiriques. L'auteur n'avait pas vu, il en fait l’aveu, les fossiles qu'il a groupés ; il ne les connaissait que par les figures parfois imparfaites données par d’Orbigny. Il était donc dans des conditions très difficiles pour bien en juger. Quand il prend soin de dire que la digitation postérieure est canaliculée, il semble vouloir indiquer un caractère particulier à cette digitation, En réalité toutes le sont. Les digitations sont dues à des lanières qui sont le prolongement du manteau. Elles sont TERRAIN JURASSIQUE. 435 sécrétées par ces lanières et elles les logent tant que l’a- nimal est jeune. Elles s’obstruent quand il devient vieux, parce qu’alors les lanières s’atrophient. Du reste, M. Gill a eu, sur les formes qu’il a réunies dans ce genre, des vues excellentes et, si l’on peut en contester l'exactitude dans les détails, elles n’en sont pas moins vraies dans l’ensemble. Je crois devoir modifier et compléter la dia- gnose du geure /larpagodes de la manière suivante : Coquille conoïdale ou fusiforme; tours convexes ou anguleux, lisses ou ornés de côtes spirales, dont quelques- unes deviennent proéminentes sur le dernier et se chan- gent parfois en carènes gibbeuses ou épineuses. Ouver- ture semi-circulaire ou subovale, dépourvue de sinus. Aïle non palmée, formée par de nombreuses et longues digi- tations, prolongement des côtes ou carènes du dernier tour. Ces digitations, canaliculées du côté de l'ouverture quand l'animal est jeune, s’encroûtent quand il vieillit. L'une d’elles sert de canal respiratoire ; elle se trouve à la partie antérieure de la coquille et se recourbe du côté opposé à l’aile. Elle est formée par l’enroulement du test et n’est pas une simple gouttière. Sur quelques individus bien conservés, on voit le canal se bossuer légèrement et son bord s'avancer en un petit arc de cercle. Peut-être cette disposition a-t-elle pour but de protéger le siphon qui se terminerait en cet endroit et d'y amener plus facile- ment l’eau. J’ignore si ce bossuage est commun à toutes les espèces, car le plus souvent ces coquilles ont le canal dégradé ou engagé dans la roche. La digitation postérieure s'applique contre la spire et la dépasse ordinairement; fréquemment elle affecte la forme d'un S. Ce genre diffère des Ptérocères par l'absence de sinus véritable, des Rostel- laires par son canal recourbé qu'aucune échancrure pro- 436 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. fonde ne vient effiler, des Chenopes par le nombre des digitations, la place et la valeur de la sinuosité, des alaires par l'existence de cette sinuosité minuscule, par le nombre el la forme des digitations et par la présence d'une digi- tation postérieure appliquée contre la spire. Après les Malaptères, les Harpagodes sont les coquilles jurassiques qui se rapprochent le plus des Ptérocères. Harpagodes Whrigtii, Mor. et Lyc. sp., 1850. PI. 12, fig. 4 et pl. 14, fig. 4, 2. SYNONYMIE. 1850. Pteroceras Wrightü, Morris et Lycett, À monograph of the Mollusca from the great oolithe chiefy from Minchinhampton, part. 4, p. 105, pl. x, fig. 1. Testa fusiformi, tumida ; anfractibus 6 rotundatis, lævibus vel spiraliter striatis ; ultimo qgibbo, transversim carinato ; carinis tribus rotundatis, inæqualiler remotis, in digitos lon- giores productis ; dorso ad angulum tuberculis duabus magnis ; labro quinque? digitato ; digitis in ætale adulta longissimis, flexuosis, recurvatis ; cauda longissima, arcuata. Telle est la description laline que MM. Morris et Lycett donnent de cetle espèce. Nous allons faire la des- cription francaise sur les échantillons qui sont entire nos mains. Coquille fusiforme, à spire convexe, composée de 6 ou 7 tours convexes; le dernier porte trois côles ou carènes, dont deux (celles qui sont à sa parlie postérieure) ont chacune un tubercule, sur le dos de la coquille, avant de se prolonger en digitalions. Entre ces carènes sont desstries TERRAIN JURASSIQUE. 437 transver-ales assez profondes; il y en a également sur la base et sur la partie postérieure de ce tour. L’ornemen- tation des autres lours nous est inconnue par suite de l’état de conservation de nos fossiles. MM. Morris et Lycelt disent qu'ils sont lisses ou transversalement striés. Jls affirment encore que le canal est long et recourbé, et ils supposent que les digitations sont au nombre de cinq. Toutefois, la figure qu’ils donnent de cette espèce n'en montre que quatre, et nos échantillons, dont l’aile est brisée, n’en fout pas pressentir davantage. D'après ces auteurs la digitalion postérieure s'appuie contre la spire et la dépasse. Rien sur nos spécimens n'indique cette digi- lation spirale, mais ils sont trop incomplets pour que nous en concluions qu'ils ne l'avaient pas. Nous ignorons si cette coquille à une sinuosité à la partie postérieure du canal. La figure donnée par MM. Morris et Lycett pourrait le faire supposer. C’est avec hésitation que nous avons rapporté nos échantillons à l’Æarpagodes Wrigtii. Is sont d'une taille plus petite que le type figuré par MM. Morris et Lycett ; leurs carènes ne paraissent pas espacées d’une manière identique, et leurs stries sont plus apparentes. Quand on délermine sur des figures, on court toujours risque de se tromper, et nous n’avons pas eu entre les mains les types de ces auteurs. Dimensions. — Nos spécimens ont les dimensions sui- vantes : longueur du fossile, sans le canal, 66 millimètres ; longueur du dernier tour, 35 millimètres ; largeur du dernier tour, sans l'aile, 37 millimètres. — La figure donnée par MM. Morris et Lycelt a les dimensions sui- vantes : longueur du fossile avec le canal et les digilations, 138 millimètres ; longueur du fossile, sans canal ni digi- talion, 79 millimètres; hauleur du dernier tour, 46 milli- 438 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. mètres; largeur du dernier tour, sans aile, 48 millimètres; largeur avec la partie connue de l'aile, 85 millimètres. OBsERVATIONS. — MM. Morris et Lycett comparent cette espèce à l'ÆJarpagodes Oceanti et au Malaptera ponti. C'est avec le Syphosolenus Beaumonti qu'elle a le plus de res- semblance ; mais elle en diffère par les carènes de son der- nier tour. Elle nous parait nettement séparée de toutes les autres coquilles ailées par la longueur de sa spire et par la forme de ses digitations. LOocaLITÉS. — On la trouve à Sainte-Anne-lès-Dijon (Côte-d'Or), dans la zone à Zerebratulaobovata; au Mares- quet (Normandie); à Chauvigny (Vienne) et à Minchin- hampton (Angleterre). Etage bathonien. Rare. Collection de M. Martin, d'Eudes Deslongchamps, de d'Orbigny et de M. Wright. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 14, fig. 1, coquille de grandeur paturelle, vue du côté de l'ouverture ; fig. 2, la même, vue du côlé opposé. PI. 12, fig. 1, coquille de gran- deur naturelle, vue du côté opposé à l’ouverture, d’après le dessin de MM. Morris et Lycett. iarpagodes aranea, d'Orb. sp. P1.:39, fig. 45 pl. 40, 68." 4;0pl 24 0h06 snleet, fig. 4, 5. SYNONYMIE. 1847. Pterocera aranea, D'Orbigny, Prodrome de paléont. stratig. univ., t. 1, p. 356. 1852. — mosensis, Buvignier, Statistique géologique du département de la Meuse, p. #4, pl. xxx, fig. 3, 4. 1855. — aranea, Cotteau, Mollusques fossiles de l'Yonne, fascicule 1, prodrome, p. 39. TERRAIN JURASSIQUE. 439 4858. Pterocera aranea, Leymerie et Raulin, Sfatistique géologique de l'Yonne, p. 650. 1860. — — Coquand, Synopsis des fossiles des deux Charentes, p. 49. 1872 — — De Loriol, Mém. Soc. linnéenne de Normandie, t. XVI, p. 148, pl. 1x, fig. 10. Testa turrita, globulosa. Anfractibus T convexis ; primis lœvigatis, penultimo ultimoque striatis ; ullimo quinque costas ferente. A la quinque digitos habente longos recurvosque. Canali longo et recurvo. D'Orbigny décrit ainsi cette coquille : « Espèce confon- « due avec le Pterocera Oceani(Thirriæ), de l'étage kimmé- «ridgien, maiss’en distinguant par le manque de bosse « au-dessus du dernier tour et par ses côtes plus mar- « quées. » Quoique cette description soit fort incomplète, elle suffit pour faire reconnaitre le fossile; voilà pourquoi je lui conserve lenom d’Aranea de préférence à celui de Mosensis que Buvignier lui a donné. Les nombreux spécimens qui m'ont été communiqués permettent d’élablir la diagnose de cette espèce de la manière suivante : Coquille globuleuse; spire courte, formant un angle convexe, composée d'environ 7 tours convexes, croissant rapidement ; les premiers paraissent lisses; les autres portent de minces filets qui s’enroulent sur eux transver- salement; le dernier, qui est très enveloppant, a six grosses côtes donnant naissance à six digitalions: les trois côtes les plus voisines de la suture sont les moins apparentes ; elles sont arrondies et placées les unes contre les autres. La côte qui occupe le milieu du tour est proéminente et 440 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. parfois, mais rarement, très légèrement renflée entre l'aile et la columelle. Les deux côtes antérieures sont éloignées les unes des autres; elles sont bien accentuées quoique moins fortes que la côte médiane. Entre les côtes, est une série de très minces filets alternant avec de plus gros. Toute la coquille est couverte de fines stries d’accroissement. Ouverture semi-lunaire. Canal long, étroit, recourbé en arrière, couvert de gros filets qui le parcourent transver- salement ; il est gibbeux et bossué à sa naissance. Aile non palmée, dépourvue de sinus, formée de six digitations iso- lées les unes des autres, très longues, minces, courbées en sens divers, arrondies exlérieurement et creusées en ca- naux du côté de l’ouverture. Celle qui est placée anté- rieurement s’infléchit dans le même sens que le canal; celle qui vient ensuite est très longue et se courbe dans le sens opposé ; il en est de même des deux suivantes; l’avant- dernière est à peine recourbée, mais en sens inverse; la di- gitation postérieure s'applique contre la spire, la dépasse et se rejette en arrière en décrivant une courbe presque parallèle à celle du canal. Voici la disposition des filets sur la partie antérieure du dernier tour : de gros filets couvrent la base jusqu’à la côtela plus rapprochée du canal; entre cette côte et la sui- vante, on remarque trois minces filets alternant avec trois gros, puis deux très minces. Entre la deuxième côte et la troisième qui est proéminente, on compte huit moyens filets de grosseur irrégulière, L’élat défectueux des fossiles ne permet pas de compter les filets qui s’enroulent sur la partie postérieure’ du dernier lour, et sur l’avant-dernier. DimENsIoNs. — Hauteur du fossile, sans canal ni aile, 49 millimètres ; hauteuravec l'aile etle canal, 432 millimètres ; hauteur du dernier tour, 36 millim. ; largeur sans l'aile, 44 TERRAIN JURASSIQUE. A4 millimètres ; largeur avec l’aile et le canal, 139 millimètres. Longueur du canal reclifié, 7 centimètres ; longueur de la digitation antérieure rectifiée, 11 centim. ; longueur de la seconde digitation rectifiée, 84 millim. ; longueur de la troisième, 63 millim.; longueur de la quatrième, 44 millim.; longueur de la cinquième, 46 millim.; lon- gueur dela digitation spirale rectifiée, 62 millimètres. OBSERVATIONS. — La courte descriplion que d’Orbigny a donnée de cette espèce indique ses rapports avec l’har- pagodes Thirriæ et les différences qui l’en séparent. Il convient de noter ici que l’Æ/arpagodes aranea (Pterocera mosensis de M. Buvignier) porte, par erreur, le nom de P#. polypoda, dans la planche 29 de la Statistique de la Meuse. Parmi les échantillons de cette espèce qui m'ont été com- muniqués, il n’y en à pas qui soient bien conservés du côté de l'ouverture; aussi j'ai dù, pour représenter le fos- sile de ce côté, emprunter la figure donnée par M. Buvi- gnier qui a sans doute eu entre les mains des spécimens plus parfaits que moi. Je dois faire observer que cette figure ne donne pas à la digitalion médiane ni à celle qui la précède antérieurement la courbure que j'ai observée sur les individus qui m'ont élé confiés; elle les fait presque droites. Il est probable qu’elles ont été dessinées selon les vues de l’auteur, pour compléter un fossile brisé. Une autre remarque que j'ai faite en examinant cette figure, c’est que le spécimen qui a servi de modèle devait avoir la spire mal conservée. Plusieurs échantillons que j'ai sous les yeux, vus du côté de l'ouverture, présentent sur le dernier tour les côtes et les filets que j'ai indiqués dans ma description ; on n’en voit pas de trace sur le dessin de la Statistique de la Meuse. Je rapporte à celte espèce un fossile que M. Gotteau 442 P'ALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. m'a communiqué sous le nom de Pf. raricosta et qui est représenté pl. 67, fig. 4. Il provient de Chatel-Amon (Yonne). C’est, à mon avis, une variélé allongée de l’Aar- pagodes aranea. Sa taille est plus grande que celle du type, ses digilations plus grosses et plus perpendiculaires au plan d'accroissement de la coquille; sa digitation postérieure est plus rejetée en arrière. Il convient d’ajouter que la pression des couches sous lesquelles le fossile était en- foui en a déterminé l’écrasement et la déformation. Cette déformation, les grandes dimensions de ce fossile et son allongement sont probablement les causes qui ont fait voir en lui, à M. Cotteau, une espèce nouvelle. Sa carène proé- minente est très détériorée, et il serait impossible de dire si elle est épinense, comme celle de l’Harp. rupellensis, ou dépourvue d’épine, comme celle de l’Æarp. aranea. S elle était épineuse, ce serait avec l'Harp. rupellensis qu'il faudrait le placer. C’est peut-être aussi à cet Harpagode que l’on devrait rapporter le fossile que M. de Loriol a fait représenter pl. 9, fig. 10, dans le tome XVI des Mé- moires de la Société linnéenne de Normandie. LOCALITÉS. — Creue, Saint-Mihiel (Meuse); dans les calcaires blancs que d'Orbigny rapporte à l’oxfordien supérieur et Buvignier au corallien inférieur, a. n. Cha- tel-Amon (Yonne); Ché, La Rochelle, (Charente-Infé- rieure); Saulce-aux-Bois (Ardennes); Douamont, Voué- court(Haute-Marne), dans la zone à 7erebratula humeralis ; calcaire corallien, a. n. Collections de d’Orbigny, de MM. Moreau, Cotteau, Kæchlin-Schlumberger, Royer, Tom- beck, de la Sorbonne. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 39, fig. 1, Æarpagodes aranea, dessin de grandeur naturelle représentant la co- quille vue du côté de l'ouverture, copié dans l’atlas de TERRAIN JURASSIQUE. 443 Buvignier. PI. 40, fig. 1, même espèce vue du côlé opposé, dessinée d’après nature. PI. 54, fig. 6, autre échantillon vu du côlé opposé à l'ouverture et réduit aux cinq sixièmes de sa grandeur naturelle (ces figures représentent des fossiles de Creue ; fig. 7, individu de grandeur naturelle, prove- nant de la collection de M. Cotteau, vu du côlé opposé à l'ouverture ; fig. 8, variété à côte médiane renflée, pro- venant du corallien de la Rochelle, vue de la base (dessin de grandeur naturelle). PI. 67, fig. 4, variété allongée, de grandeur naturelle, provenant de la collection de M. Cot- teau, vue du côté opposé à l'ouverture ; fig. à, individu de la collection de M. Hébert, vu du côté de la base (dessin de grandeur naturelle). Harpagodes crassedigitata, Pielte. P1:42, fis. 4, 5. SYNONYMIE. 1869. Pterocera crassedigilata, Piette, Paléont. francaise, ter. jurass., t. ILE, pl. 43, Ê. #4, 5. Testa fusiformi; anfractibus 8 convexis ; ultimo bicari- nalo ; carina posteriore inflata ; digitationibus spissatis ; pos- teriore crassa, spiræ contiqua. Cæleræ notæ desunt. Coquille fusiforme, composée de 8 tours convexes, pro- bablement lisses, dont les derniers paraissent carénés ; le dernier est bicaréné. La carène postérieure, très saillante, est très renflée sur le côté opposé à l'ouverture. Aile for- mée de plusieurs digitations très épaisses. La digitation postérieure s'appuie contre la spire et remonte presque jusqu’à son sommet. Les ornements, le reste de l'aile et le canal sont inconnus. Échantillon très détérioré, réduit à l'état de moule intérieur et ne présentant que de rares traces de test. 44% PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, DimENsioNs. — Hauteur du fossile, sans le canal, 50 millimètres ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 27 millimètres ; largeur de ce tour, sans l'aile, 32 milli- mètres. OBSERVATIONS. — Celte espèce, par sa taille comme par le développement de sa carène postérieure, se rap- proche de l’Æarpagodes Thirriæ ; elle en est séparée par l'épaisseur et la forme de sa digilation postérieure con- tiguë à la spire. | LOCALITÉ. — Valfin, dans le coral rag. Collection de M. Guirand. r.r. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 42, fig. 4. Harpagodes crassedigitata de grandeur naturelle, vu de côté, l'aile en raccourci, fig. 5,le même vu du côté opposé à l'ou- verture. Harpagodes rupellensis, d'Orbigny sp. PI. 67, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1847. Pterocera rupellensis, D'Orbigny, Prodr. de pal. str. univ., t. II, p. 10. Testa ovato-elongata ; spira turriculata, ‘fusiformi, elon- gala; anfractibus 8-9 convexis, fortasse lævigatis ; ultimo amplo,-subventricoso, sex costas in digitationes desinentes ferente ; tertia costa spinam gerente ; canali longo. Coquille fusiforme. Spire formée de 8 ou 9 tours con- vexes, dont le dernier, plus développé que les autres, porle six grosses côtes qui se terminent en digitations. La plus saillante de ces côtes est la troisième, en les comptant à parlir du canal; elle se renfle en une épine obtuse entre l’aile et le côté columellaire. La direction des digitations TERRAIN JURASSIQUE. 445 est imparfaitement connue ; celle qui est placée à la partie postérieure de l'ouverture s'applique contre la spire et la dépasse probablement ; les autres sont trop défeclueuses pour être décrites. Il est vraisemblable qu’à l'exception de la digitation antérieure, elles prennent toutes leur centre de courbure vers la pointe de la spire. Le canal est long et rejeté en arrière ; il forme, selon toutesles probabilités, une septième digitation non moins développée que les autres. Le test de la coquille paraît lisse; mais il est trop dété- rioré pour qu’on puisse affirmer qu'il soit totalement dé- pourvu d’ornements. Cette description est faite sur les fos- siles étiquetés Péerocera rupellensis dans la collection de d'Orbigny. DIMENSIONS. — Hauteur du fossile, sans le canal ni les digitations, 47 millim. ; hauteur du dernier tour, sans le canal, 30 millim. ; largeur, sans l’aile, 34 millimètres. Certains échantillons sont bien plus gros; l’un d’eux a 71 millim. de hauteur et 50 millim. de largeur, sans le canal ni l’aile. LOcALITÉS. — La Rochelle (Charente-Inférieure), Saulce- aux-Bois (Ardennes) ; dans le calcaire corallien. a. r. Col- lection de d'Orbigny. OBSERVATIONS. — Dans le Prodrome, d'Orbigny décrit ainsi ce fossile : «Espèce bien distincte du P£. ponti (Bron- a gniart, pl.7, fig. B)auquel je conserve ce nom. Celte espèce « a une pointe en dedans du canal. » Il semblerait résulter de cette description que cette coquille a de la ressem- blance avec le Malaptera pont ; il n'en est rien, et l’on peut se demander s’il n’y a pas eu confusion de fossiles et chan- gement d’étiquette. Elle rappelle par ses côtes el le nombre de ses digitations les Jarpagodes Thirriæ et aranea. C'est une forme intermédiaire entre ces deux espèces. La carène 446 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. médiane de l’Æarp. Thirriæ est tellement exagérée qu’on le distingue toujours facilement, à ce signe, du fossile qui nous occupe. Il est au contraire très difficile de tracer une ligne de démarcation entre l’Aarp. rupellensis et l’'Harp. aranea. La spire du premier est plus allongée que celle du second ; la partie antérieure de son aile est plus palmée ; son dernier tour porte une épine obluse que n’a pas l’Aarp. aranea ; mais celui-ci en a parfois le rudiment. Comme l'aile de l'Aarp. rupellensis n’est qu’imparfaitement connue et qu'elle peut présenter quelques particularités qui, jointes à l'allongement de la spire et à la présence d’une épine, la sé- parent plus nettement des autres espèces, j’ai cru devoir con- server provisoirement le nom de rupellensis. Etallon, dans le Lethea bruntrutana, p. 134, pl. 12, fig. 113, a décrit et figuré sous ce nom une coquille écrasée assez voisine du Malaptera ponti, mais qui n’a rien de commun avec les fossiles étiquetés P£4 rupellensis dans la collection de d'Orbigny. Il à évidemment été induit en erreur par la description qu'a donnée cet auteur. Il est probable que, par- mi les coquilles rapportées par M. de Loriol au Pterocera aranea (Mém. de la Soc. lin. de Normandie, 1. XVI, p. 148), il en est plusieurs qui doivent être classées avec les Harpa- godes rupellensis. Celui qui est représenté pl. 9, fig. 40, parait notamment appartenir à celte espèce. Sa troisième carène est relevée près de l'aile, et, entre le canal et les premières digilations, le bord de l’aile s’avance assez pour donner à la partie antérieure de celle-ci un aspect presque palmé. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 67, fig. 4, Æarpagodes rupellensis de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ouverture ; fig. 2, le même vu du côté de l’ouverture ; fig. 3, le même vu de la base. TERRAIN JURASSIQUE. 44T Harpagodes Lorioli, Piette. PI. 85, fig. 16. SYNONYMIE. 1872. Pleroceru Oceani, De Loriol, Mém. de la Soc. lin. de: Normandie, vol. XVI, p. 1##, pl. 1x, fig. 14. 1882. Harpagodes Lorioli, Piette, Paléont. française, ter. ju- mass, t. ILE, pl. 85; f. 16. T'esta ovato-elongata. Spira turriculala, fusiformri ; an- fractibus 8-9 convexis, quorum ignota sunt ornamenta ; ultimo maximo, subventricoso, 6 costis conspicuis inæquali- busque ornato. T digitationibus e costis nascentibus. Canali r'ecurvo ? Coquille turriculée, ovale, fusiforme, composée de 8 ou 9 tours convexes, dont le dernier est très enveloppant. Les premiers sont probablement lisses, et le dernier orné de nombreuses côtes spirales. Cette espèce n’est connue que par son moule intérieur, en sorte qu’on ne peut en décrire exactement les ornements; on peut dire toutefois que les grosses côtes spirales du dernier tour sont au nombre de six, qu’elles sont visibles sur toute la partie du fossile op- posée à l'ouverture ; que les trois plus voisines de la suture sont les moins fortes, et que la quatrième a l'apparence d’une carène émoussée. Elle est plus accentuée que les au- tres, sans avoir de renflement épineux. Ces six côtes trans- versales se prolongent en digitations ; la seconde, en les comptant à partir de la suture, se bifurque en pénétrant dans l'aile et en forme deux. Le canal est sur une hui- tième digitation. Il est probablement recourbé en arrière. La digitalion suturale s'applique contre la spire. L'aile est trop incomplète pour qu'on en puisse faire Une exacte 448 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. description. Elle est deaucoup plus palmée que celle des Harpagodes aranea, Thirriæ, oceani et icaunensis. Je n'ai remarqué sur ce fossile aucune trace de sinuosité. DiMENSIONS. — Hauteur, sans le canal, 57 millim. ; hau- teur du dernier tour, 40 millim.; largeur sans l'aile, 37 millim. ; largeur avec la partie palmée de l'aile, mais sans les digitations, 43 millim. OBSERVATIONS. — M. de Loriola classé cette coquille par- miles Pterocera oceani. Sicette déterminalion était exacte, si, comme l’a pensé cet auteur, le nombre des digitations de l’Aarpagodes oceani était variable et si sa carène médiane pouvait tantôt s’enfler démesurément et devenir épineuse, dans le voisinage de l'aile, tantôt conserver une grosseur uniforme dans toute son étendue, il faudrait réunir en une seule espèce tousles Harpagodes jurassiques, depuis l’Aar- pagodes aranea du corallien, jusqu’à l’Æarpagodes icaunensis du portlandien. Il n’y aurait plus de démarcation entre les formes que nous décrivons en ce moment, et l’on aurait un des exemples les plus frappants des variations nom- breuses qu’une espèce peut subir avec le temps. Ce serait la sélection naturelle et l'adaptation des êtres aux milieux dans lesquels ils vivent, prises sur le fait. Sans nier qu’il y ait entre ces coquilles beaucoup de ressemblance et que des formes intermédiaires semblentles relier l’une à l’autre, je pense que l’œuvre du paléontologiste, soit que ces for- mes nées des anciens types aient apparu subitement, soit qu'elles aient été le résultat des modifications lentes et progressives, est de chercher ce qui les sépare, en tenant compte de ce qui les réunit. Les naturalistes qui croient à la sélection naturelle sont obligés, comme les autres, de imiter les espèces pour les besoins de la classification et de l'étude. Mais quand les fossiles qui leur sont soumis sont TERRAIN JURASSIQUE. 449 incomplets, quand ils sont à l’état de moules et qu’une partie aussi importante que l’aile ou le canal leur fait dé- faut, on ne peut, s'ils présentent quelques différences entre eux, les classer sous une même dénomination, car la dé- couverte d'individus mieux conservés pourra donner des arguments nouveaux pour les séparer. Si elle enfournitau contraire pour les réunir, alors on devra les placer dans la même espèce. Le faire quand on ne les connaît qu’impar- faitement, est certainement prématuré. Cette remarque ne paraît pas avoir échappé à M. de Loriol, car après avoir signalé les analogies des diverses formes qu’il réunit sous le nom de Péerocera oceani, il fait observer que parfois des différences extérieures peu apparentes sont néanmoins des différences spécifiques. L'Harpagodes Lorieri diffère de toutes les espèces d'Har- pagodes par le développement de la palmature de son aile et par le grand nombre de ses digitalions. Sa spire est plus élevée que celles de l’Æarpagodes aranea et de l’Harpa- godes icaunensis. Ses grosses côtes sont plus étroites que celles de cette dernière espèce. L'absence de renflement épineux et la continuité de ses côtes sur tout le dernier tour, du côté opposé à l’aile, le font distinguer de l’Æar- pagodes Thirriæ. LOCALITÉ. — Vouécourt (Haute-Marne). Corallien com- pact. Collection de M. Tombeck. EXPLICATION DE LA FIGURE. — P]. 85, fig. 16, Æarpa- godes Lorioli, moule intérieur de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ouverture, d’après le dessin de M. de Loriol. 11e série Zerr, jur., t. IL, -- GAsrénoroDss, 929 450 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Harpagodes Abyssi, Thurmannet Étallon PI. 68, fig. 1. SYNONYMIE. 1836. Pterocera Oceani, Rœmer, Norddeutsch. oolith., p. 1445, pl. x1, fig. 9, 1841-44. — — Goldfuss, Petref. German. pl. ezix, Ho. 4, LL np 15: 1S61. — Abyssi, Thurmann et Étallon, Lethea Bruntrutana, p. 133, pl. x, fig. 411. 1372. —- Oceani, De Loriol, Mém. de la Soc. lin. de Normandie, t. XVI, p. 14%4, pl. 1x, fig. 13. Testa ovato-elongata. Spira turriculata; anfractibus 8-9 convexis, transverse costatis; ullimo maximo, ventricoso, mullirostato, costas quinque crassas, et sex digitationes fe- rente. Canali longo, recurvo. Coquille turriculée, ovale, allongée. Spire composée de 8 ou 9 tours convexes. Le dernier, quiest très enveloppant, est orné de cinq grosses côtes transversales, entre lesquel- les il y en a de plus étroites. Les grosses côtes sont sub- égales ; aucune d'elles ne porte un renflement ; elles occupent les trois quarts du dernier tour et se prolongent en digitations, Outre les cinq digitations qui naissent des grosses côtes, il y en a une sixième suturale, qui se replie vers la spire. Canal légèrement recourbé en arrière. La figure donnée par Étallon ne présente aucun vestige de sinuosité,. DIMENSIONS. — Hauteur avec le canal, 97 millimètres; bauteur de la spire, sans le dernier tour, 23 millim. ; hau- teur du dernier tour, sans le canal, 55 millim. ; largeur du TERRAIN JURASSIQUE. A51 dernier tour, sans l’aile, 61 millim. ; largeur avec la por- tion connue de l'aile, 75 millimètres. OBSERVATIONS. — N'ayant pas eu en communication le type de Thurmann el Étallon, je ne connais celte espèce que par la figure et la courte description qu'ont données ces auteurs. Au premier abord, j'ai pensé que la figure est une reconstruction faite avec la spire d’un Æarp. icaunen- sis et l’aile d’un Æarp. Thirriæ. Après un examen plus at- tentif, j'ai cru devoir conserver l’espèce. La spire de l'Harp. abyssi diffère de celle de l’Æarp. icaunensis par le nombre et la forme des grosses côtes de son dernier tour : il en à cinq, et elles sont bien plus saillantes et plus étroites que celles de l’Æarp. icaunensis qui sont au nom- bre de quatre seulement. L’Æarp. oceani a aussi quatre grosses côtes sur son dernier tour ; mais ces côtes, quoique plus étroites que celles de l’Æarp. icaunensis, sont plus larges et plus proéminentes que celles de l’espèce de Thur- mann et Étallon; l’une d'elles a un fort renflement dont celles de l’Æarp. abyssi ne présentent aucune trace. Cet harpagode, comme l’Æarp. Thirriæ, a six digitations, sans ie canal, tandis que l’AHarp. oceani et l’Harp. icaunensis n’en ont que cinq. Sa digitation postérieure parait ne pas s'appliquer contre la spire; mais l’espace qui l'en sépare élait probablement celui du test qui était très épais. On peut constater une semblable apparence sur un moule d'Harpagodes oceani (Voyez Paléont. française, t. juras., t. I, pl. 45, fig. 4). Il est du reste toujours facile de dis- tinguer de cette espèce l'Aarp. Thurriæ: celui-ci a un ren- flement carénal très caractéristique, et ses côtes, au lieu d'occuper tout le dessus du dernier tour, ne prennent naissance que dans le voisinage de l’aile. LocaziTé. — Alle, environs de Porrentruy, dans le vir- 452 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. gulien (étage kimméridgien), Collection de Thurmann. Cirey, zone à Am. gigas; étage portlandien. Collection Royer, a.r. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 68, fig. 1. Æarpagodes Abyssi de grandeur naturelle, vu du côté opposé à l'ou- verture. Reproduction de la figure donnée par Thurmann et Élallon. Harpagodes Thirriæ, Conte). sp. P1. 55, fig. 2, 3; pl. 59, fig. 1, 2; pl. 68, fig. 2-5 et pl. 74, fig. 1, 2. SYNONYMIE. 1820. 1861. Strombiles denticulutus, Pterocera ponti, —- Ocenni, — Thirriæ, — carinata, — Thirriæ, — Oc: ani, Schlotheim, Petrefacten, 1, p.153; Il, p.81, pl. xxxu, fig. 9. Eudes Deslongchamps,Mém. de la Soc. lin. de Nor- mandie, t. VII, p. 462, pl. 1x, fig. 2, 3. Bronn, Jndex paléontol., p. 1053. D'Orbigny, Prodrome de pal. strat. univ, t. II, p. 45. Pictet, Traité de paléont., 2e édition, t. HI, p. 199; Atlas, p. 64, fig. 13. Oppel, Juraformation, p.717. Contejean, Étude de l'étage kimméridgien dans les en- virons de Montbéliard, pl. 1x, fig. 1, 2. Iv., ibid., p. 243, Thurmannet Étallon, Lethea Bruntrutana,p.133, pl. xn, fig. 109. Io., ibid., p. 133, pl. xu, fig. 110. TERRAIN JURASSIQUE. 453 1863. Plerocera Oceani, Ileinr. Credner, Ober Juru- Eintheilung, p.29, #1, 8#, 106. 1863. — _— Dollfuss, Faune kimmérid- gienne du cap de la Hève, p.17. 1864. Aporrhais — Credner, Die pteroceras-schi- schten von Hannover, in Zeitschr. der deutsch. geol. Gesellsch., vol. XVI, p. 219 et passim. 1864. Pleroceru — V. Seebach, Hannoversche Jura, p.81, tableau n° 267, Testä turrita. Spiräconicà, chbreviata, injuventute spirali- ter stris tenuissimis ornala, cum ætate lœvissima : anfracti- bus 8-9 convezxis ; ultimo amplo, medio valde carinato; labro valde expanso, heptadactylo. Coquille turriculée, fusiforme ; spire conique, formant un angle légèrement convexe, composée de huit ou neuf tours convexes, dont le dernier est très élargi et muni vers son milieu, sur le côté opposé à l'ouverture, d’une carène très saillante, mais tendant à s’effacer près de l’erdroit où l'aile prend naissance. Celle-ci a six longues digitations qui sont le prolongement de la carène et de cinq autres côtes. Ces côles, si l’on en juge par le moule intérieur, prennent naissance sur le dernier tour, à une petite dis- tance de l'aile. Le canal, en se prolongeant, se transforme en une seplième digitation dont la forme et la direction ne sont pas parfaitement connues, mais qui est proba- blement très longue et recourbée en arrière. Les autres digitations sont assez épaisses, et paraissent toutes avoir leur centre de courbure vers la pointe de la spire, dans l’axe de la coquille, Celle qui est à la partie postérieure est repliée contre la spire qu’elle dépasse probablement 454 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. beaucoup. M. Contejean prétend que la coquille a, dans le jeune âge, des stries transversales très fines, et qu'elle est parfaitement lisse quand l’animal est adulte. Je ne suis pas certain que le fossile qu'il a pris pour le jeune de cette espèce et qu’il a fait dessiner comme tel le soit réelle- ment. Il est probable que cet auteur aura eu entre les mains des moules extérieurs de ce Ptérocère, et qu'il aura pu savoir par eux que la coquille de l'adulte est lisse. Quant à moi, quoique j'aie reçu en communication des Harp. Thirriæ en nombre considérable, je n’en ai vu aucun qui eût le test, ou dont on eût recueilli le moule extérieur. Ouverture large, en forme de croissant. Je n'ai observé de vestige de sinuosité sur aucun échantillon. DIMENSIONS. — Hauteur, sans le canal ni l’aile, 64 mil- lim. Hauteur du dernier tour, sans le canal, 42 millim. ; largeur sans aile, 50 millim.; largeur avec la porlion con- nue de l'aile, 86 millimètres. OBSERVATIONS. — On reconnaît facilement celte espèce à la côte médiane extrêmement saillante de son dernier tour et au peu de longueur de ses autres côtes qui nais- sent seulement dans le voisinage de l'aile. Ces deux ca- ractères la séparent de toutes les autres espèces voisines et notamment de l'Aarp. aranea qui ale même nombre de digitations, mais qui les a plus grêles, se prolongeant sur tout le dernier tour sous la forme de côtes dépourvues de renflement, ou peu s’en faut; de l'ÆJarp. oceani qui n'a que cinq digitations, non compris le canal, et dont la troisième côte, quoique renflée, est loin d'être aussi sail- lante que la côte médiane de l'ÆZarp. Thirriæ ; enfin de l’Aarp, icaunensis qui n’a lui aussi que cinq digita- tions, et dont les quatre côtes plates et arrondies, sans être plus saillantes les unes que les autres, s’étalent, TERRAIN JURASSIQUE. 455 comme celles l’Æarp. oceani, sur tout le dernier tour. Étallon a donné le nom de P4. oceant à une variété de l'Aarp. Thirriæ, dont la côte médiane est assez forte, sans être très saillante, et dont les autres côtes sont visibles sur la moitié du dernier tour. Du reste, cette variété a, comme le type de l’Æarp. Thirriæ, six digitations et cinq grosses côtes. Ces diverses formes occupent des horizons diffé- rents : l’Harp. aranea appartient à l'étage corallien; l’'Harp. Thirriæ apparaît dans l’épi-astartien ; il se mul- tiplie dans les calcaires et marnes à Ptérocères où il ar- rive à son développement numérique maximum (zones hypostrombienne et strombienne d’Étallon). La variété dé- crite par Étallon sous le nom de P4. oceani se montre dans l’épistrombien ; l’Æarp. abyssi gît dans le virgulien. L'Harp. ocean véritable et l’Aarp. icaunensis appartien- nentau nérinéen et au portlandien proprement dit. Locazirés. — Baume, Montbéliard (Doubs); Montafelon, environs de Nantua (Ain); Beaumont, Gray, Chargey (Haute-Saône); Porrentruy, Le Banné près Berne (Suisse); _Chateiaillon, Saint-Jean d'Angely (Charente-Inférieure) ; Chevagny, environs de Mâcon (Saône-et-Loire); Crans (Jura); le Havre, Honfleur (Calvados) ; Mauvages (Meuse), dans l'étage kimméridgien. Collections de d’Orbigny, de la Sorbonne, du musée de Dijon, de MM. Eud. Deslong- champs, Thurmann, de Ferry, Moreau, Kæchlin-Schlum- berger, Parizot. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 55, fig. 2, coquille qui, selon M. Contejean, serait le jeune de l'Æarp. Thirriæ : échantillon de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouver- ture ; fig. 3, Aarpagodes Thirriæ de la collection de M. Moreau, représenté de grandeur naturelle, vu de côté, l'aile en raccourci. PI. 71. fig. 1, le même vu du côté 456 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. opposé à l'ouverture ; fig. 2, le même vu du côlé de la base. PI. 59, fig. 1, moule intérieur d’un jeune, de grandeur naturelle, vu du côté de l’ouverture; fig. 2, autre moule intérieur d’un individu plus Âgé, de grandeur naturelle, vu du même côté. PI. 68, fig. 2, échantillon de grandeur na- turelle, vu du côté opposé à l’ouverture (variété rapportée par Étallon à l'Æ/arpagodes oceani) ; fig. 3, le même vu par la base; fig. 4, autre spécimen vu du côté de l’ouverture; fig. 5, le même vu par la pointe de la spire. Harpagodes Oceani, Brongniart sp. PI. 45, fig. 1, 2; pl. 48, fig. 1; pl. 65, fig. 5-7; pl. 80, lig. & et pl. 81, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1820. Strombites denticulatus? Schlotheim, Petrefacten, 1, p. 1453 ; Ill, :p. 81, pl. xxxn, fig. 9. 1821. Strombus Ocecni, Brongniart, Ann. des mines, VI, p. 55%, 570, pl. vu, fig. 2. Caractères zoologiques des forma- tions. 1833. Pterocera — De la Bèche, Manuel géol., traduction Brochant de Villiers, p. 442. 1836. Buccinum angulosum ? Swindon, Sow., in Fitt., Trans. geol. Soc., k, p. 262, pl. xx, fig. 5. 1846. Pterocera Oceani, Marcou, Jura salinois, p. 112. 1848. — — Bronn, Index paléont., p. 1053. 1850. — _— D'Orbigny, Prodr. de pal. strat. univ., t. I, p. 59 1855. -- — Pictet, Traité de paléont. 2e édition, t. II, p. 199. TERRAIN JURASSIQUE, 457 1856-58. Pterocera Oceani, Oppel, Juraformation, D: 747. 1857. — — Perron, Portlandien de Gray, p. 19. 1859. — — Contejean, Kimméridgien de Montbéliard, p. 118, 215, 244, 1860. — — Coquand, Synopsis des fossiles de la Charente, p.31. 1860. — — Damon, Geology of Wey- mouth, p. 83 (Syn. du Buccin.angulatum,Sow \. 1866. — — Pellat, Bull. de lu Soc. géol. de France, 2° série, t. XXIIT, p. 216 et pas- sim. 1866. — — Hébert, Bull. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. XXIIL, p. 240 et pas- sin. 1866. — — De Loriol et Pellat, Mono- graphie de l'ét. portland. de Boulogne-sur-Mer, p. 40, pl. 1v, fig. 4,5. Testa ovata-elongato. Spira turriculata, fusiformi, elon- gata, acuta. Anfrachibus 8-9 convexis ; primis lvvigatis. alüs transverse costatis ; ullimo maximo, subventricoso, mul- ticostato ; costis 4 majoribus digitationibus terminatis ; quin- tana digitatione suturæ propinquä, e modica costa nascente. Canali elongato, recurvo ? Coquille turriculée, ovale, allongée, fusiforme, Spire composée de 8 ou 9 tours convexes : les premiers sont probablement lisses ; les autres sont couverts de côtes transversales de grosseur assez régulière; l’avant-dernier en porte 9 ou 10, et l’une d'elles située vers le milieu de sa hauteur est parfois un peu plus large et un peu plus sail- 4158 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, lante que les autres. Le dernier, dont le développement est assez grand, a quatre grosses côtes ou carènes transversales, lisses et arrondies, entre lesquelles s’enroulent des côtes plus étroites. La seconde carène, en comptant à partir de la suture, est plus saillante que les autres; elle devient surtout proéminente vers le milieu du côté opposé à l'aile. Les sillons qui forment les petites côtes, en courant parallè- lement aux carènes, sont au nombre de trois sur la rampe quicôtoiela suture du dernier tour, detrois ou quatreentre la carène postérieure et celle qui la précède, de quatre entre les deux carènes du milieu et de quatre également entre les deux carènes antérieures. Il paraîl aussi y en avoir quatre entre la carène antérieure et lecanal. Ouverture allongée, subtriangulaire, terminée en pointe antérieurement. Je n'ai remarqué aucune sinuosité sur les spécimens que j'ai eusentreles mains. Il est vrai qu'ils étaient trop incomplets pour que l’on en puisse conclure d’une manière certaine à l'absence de ce caractère. Suture profonde, Test très épais. Je ne connais aucun exemplaire complet de cette espèce. Tous ceux que j'ai vus ont la pointe de la spire, l'aile et le canal brisés. Le canal paraît être rejeté en arrière. Il est probablement très allongé. L’aile est composée de cinq di- gitations étroites, dont la longueur est inconnue : quatre d’entre elles sont le prolongement des quatre carènes ; la cinquième, qui est située à la partie postérieure de l'aile, s'applique contre la spire; elle est le prolongement d'une côte de moyenne dimension placée entre la carène posté- ricure et la suture. VARIÉTÉS. — Cette espèce présente, outre le type, deux variétés, l'une un peu plus allongée que l’Æarpagodes oceant ordinaire, l'autre plus large et plus courte. La première, dont la collection de d’Orbigny présente un fort beau TERRAIN JURASSIQUE. 459 spécimen provenant de Champagnoles (Jura), est remar- quable par son peu de largeur; du reste elle est en tout point conforme au type; c’est pour cela que je ne l'ai pas fait figurer. La seconde est beaucoup plus trapue et moins élancée que le type ; elle n’est connue que pär des moules intérieurs ; mais ces moules ont une forme si différente de ceux des espèces les plus voisines, que j'ai cru devoir en faire dessiner plusieurs. DIMENSIONS. — Hauteur, sansle canal, 74 millim, ; hau- teur du dernier tour, sans le canal, 46 millim.; largeur sans l'aile, 52 millimètres. 11 y a des exemplaires beaucoup plus petits ou beaucoup plus gros que ceux sur lesquels ont été prises ces mesures : le dernier tour de l’un d'eux n’a que 38 millimètres de hauteur ; le dernier tour d’un autre atteint une hauteur de 55 millimètres. LocazirÉs. — Entreporte, près Champagnole (Jura), dans les marnes portlandiennes, r. Angoulême (Charente), Sain- tes (Charente-Inf.), étage portlandien. A. r. Collection de d’Orbigny. Noiron, Mantoche, Essertenne, Batterans, Cré- sancey, dans le calcaire portlandien. A. n. Collection de M. Perron. Cette espèce n’est pas rare aux environs de Bou- logne-sur-Mer, et notamment dans la tranchée de Ther- linctum, au milieu d’une petite couche glauconieuse, au- dessus des sables à pernes, dans la iranchée de la Ménan- delle, à Grisendal près Vimille et à Cotière, dans le grès jaunâtre (partie inférieure de l'étage portlandien). Collec- tions de d'Orbigny, de l’École des mines, de la Sorbonne, de M. Eugène Deslongchamps, de M. Pellat et de M. Mi- chelot. Un exemplaire de la collection de d'Orbigny, pro- venant de Porrentruy (Suisse), paraît encore se rapporter à cette espèce ; mais il est si mal conservé, qu'on ne peut assurer que cette détermination soit exacte. 160 PALÉONTOLOGIE FRANGAISE, OBsERvATIONS. — Celle espèce a été confondue par pres- que tous les auteurs avec l’Æ/arpagodes Thirriæ et l'Harp. icaunensis. Sa spire est beaucoup plus allongée que la leur. Elle n’a que cina digitations, non compris le canal, tan- dis que l’Aarp. Thirriæ en a six. Celui-ci n’est gnère con- nu que par son moule intérieur; mais ce moule diffère notablement de celui de l'espèce décrite par Brongniart. Ses carènes ne prennent naissance que dans le voisinage de l’aile, tandis qu’on voit dislinctement celles de l’Æarp. oceani, même en regardant le fossile du côté de l’ouver- ture ; le renflement de sa troisième carène (en comptant à parlir du canal) est vraiment considérable; il s'élève subitement vers le milieu du côté opposé à l’ouverture, et s'atténue dans le voisinage des digitations. Celui de la troisième carène de l’Æarp. oceanr est bien moins proémi- nent ; il fait moins brusquement saillie ; il est cependant assez accentué pour faire distinguer cette espèce de l’Æarp. icaunensis dont les carènes arrondies et très larges ne pré- sentent aucun renflement appréciable. Ce qui permet sur- tout de distinguer le moule de cet Harpagode de celui de l’'Harpagode décrit par Brongniart, c’est que ses quatre carènes n’y ont laissé leurs traces que dans le voisinage de l'aile, et que ces traces, toutes quatre trèslarges et très peu saillantes, sont à peu près égales, tandis que celles laissées par les carènes de l’Harp. ocean naïssent dans le voisinage de l'ouverture, sont relativement étroites et sail- lantes, et que l’une d'elles, la troisième à partir du canal, est incomparablement plus apparente que les autres. Les digitations de l’Æarp. icaunensis sont larges et épaisses ; son dernier tour est très embrassant. M. de Loriol a pensé avec raison que l’espèce de Bron- gniart ne doit pas être confondue avec la plupart des co- TERRAIN JURASSIQUE. AG quilles ailées du Jura et du Hanovre, indiquées sous le même nom. S'il n’a pas proposé d’une manière explicite des coupures que j'ai admises, c’est parce qu'il n’a pas eu entre les mains tous les types qui m'ont été communiqués. Étallon a pensé aussi qu'il convenait de diviser en plu- sieurs espèces les fossiles confondus sous le nom de P4. -oceani. Mais il ne paraît as avoir eu connaissance de la forme prise par Brongniartpour type. L’ÆHarp.icaunensis et \'Harp. oceant sont, malgré les différences que je signale,