Bulletin-Rubens

Antwerp. Commission officielle pour la publication

des documents relatifs à la vie et aux oeuvres de Rubens

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ambtelijke commissik ingesteld door den Gemehnteraad der stad Antvverpen voor het nitgeven der beseheiden betrekkelijk het levai en de werkcn van Rubens

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Brussel

Boek- & Steendrukkeru BoekhandelC. MUQUARDT Wed. DE BACKER MERZBACH & fai.K, uitgevcrs

Zirkstraat, 35 Regenciestraat, 45

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BULLETIJN BULLETIN

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ambtelijke commissie ingesteld door den Gemeenteraad der stad Antwerpen voor het uitgeven der bescheiden betrekkelijk Jict leven en de ïverken van Rnbens

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Boek- & Steendri kkkrij BOEKHANDEL C. MUQUARDT WED. DE BACKER MERZBACH & FALK, uitgevcrs

Zirhstraat, 33 Regenciestraat, 45

1888

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BULLETIN-I^UBENS

AN N A L E S

de la

Commission officielle instituée par le

Conseil communal de la ville d'Anvers

pour la publication des documents

relatifs à la vie et aux œuvres de Rubens

Tome 1 1 1

Anvers

I m primerie & Lithographie Librairie C. MUQUARDT Veuve DE BACKER merzbach & FAI.CK, éditeurs rue Zirk, 35 rue de la Régence, 45

1888

Bruxelles

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NÉCROLOGIE.

Le vénérable Président de la Commission Rubcns, M. Louîs-Prosper Gachard, est décédé à Bruxelles, le 24 décembre i885, à l'âge de 85 ans, dix mois. Sa mort a été un deuil pour la science de l'histoire : elle a été particulièrement douloureuse pour nous, ses collaborateurs dans la mission spéciale dont nous sommes chargés. Notre Bulletin, dans les procès- verbaux sommaires de nos séances, a pu donner une idée de la part qu'il a prise à nos opérations, surtout dans la période d'organisation et de premier déve- loppement ; car dans les deux dernières années de sa vie, les forces du vieillard ne répondaient plus à l'activité toujours -persistante de sa belle intelligence. Il suivait encore nos recherches, il aidait à nos travaux par ses conseils, il ne pouvait plus faire davantage.

Sa vie est une page de l'histoire des lettres en Belgique; nous ne pouvons songer, à l'écrire, ni môme à la résumer ici : les importantes publications de l'éminent archiviste sont connues de tous et les services qu'il a rendus ont été dignement rappelés devant sa dépouille mortelle par ses collègues des

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sociétés savantes ou des administrations dont il faisait partie.

La Commission Rubens a, pour sa part, accompli le même devoir : elle a assisté en corps aux obsèques de son président. Après les discours de M. le chevalier de Moreau, ministre de l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics, de M. Ch. Piot, président de l'Académie royale, de M. le baron Kervyn de Lettenhove, président de la Commission royale d'Histoire, de M. le baron T Serclaes, membre du Conseil Héraldique, de M. L. DeVillers, conservateur des Archives de l'Etat, à Mons ; le secrétaire de la Commission Rubens s'est exprimé en ces termes (i).

Messieurs,

Au Congrès qui s'est tenu à Anvers, pendant le mois d'août 1877, pour célébrer le troisième centenaire de P. -P. Rubens, la proposition fut faite d'élever au grand homme un monument nouveau, le plus digne peut-être de sa mémoire : la réunion des témoignages arrivés jusqu'à nous de sa noble et féconde existence d'artiste, de savant, de citoyen.

A la suite de ce vœu, l'administration communale d'Anvers nomma une commission de cinq membres qu'elle chargea de préparer le recueil des documents relatifs à la vie et aux œuvres de Rubens, et pria M. Gachard d'en accepter la présidence. Ce nom s'imposait de lui-même : personne ne s'étant intéressé plus que le savant archiviste, à l'histoire du peintre

(1) Les discours prononcés aux funérailles de M. Guchard ont été reproduits dans le Moniteur brfye du 20-27 décembre 1885.

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illustre. Après avoir exhumé des archives de Belgique et d'Espagne, un grand nombre de renseignements inédits, après avoir confié aux soins de M. Gachet la publication, faite en 1841, des Lettres de Rubens, il résuma les précieuses découvertes de M. M. W. Noël Sainsbury et Cruzada Villaamil, en y joignant celles qu'il avait opérées lui-même et donna, en l'année même du centenaire, une Histoire politique et diplo- matique de P. -P. Rubens, qui contribua grandement à ajouter à la gloire de l'artiste celle d'avoir été l'habile négociateur de la paix européenne.

Sous la direction de son vénéré président, la commission Rubens se mit à l'œuvre, tenant ses séances dans cette grande salle délabrée qui servait de cabinet de travail à M. Gachard, il entassait ses matériaux et tous les historiens de notre époque ont passé pour rendre hommage à celui qui l'occupait. Sur ses conseils et ses indications, le comité à fouillé, en divers pays, les dépôts d'archives, qui s'ouvraient tous à son nom ; les œuvres du maitre anversois ont été étudiées dans toute l'Europe, et en ce moment, les résultats de ses longues et patientes recherches sont livrés à l'impression.

Notre cher Président, hélas ! n'en a pu voir que les premières feuilles !

Il s'était réservé la tâche de refondre à nouveau, en un corps, tous les documents diplomatiques ; il comptait s'occuper de ce travail l'année prochaine ; sa forte constitution, la conservation admirable de ses hautes facultés de mémoire, de jugement, de coordination car personne Jie savait se mouvoir avec plus de sûreté au milieu d'un amoncellement

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de matériaux tout nous autorisait à espérer que le projet s'accomplirait. Et cette partie de l'oeuvre, exécutée par un tel homme, quel éclat, quelle autorité n'eût elle pas fait rejaillir sur l'œuvre entière !

La mort en a décidé autrement.

Et comme preuve de l'intérêt qu'il portait à notre entreprise, nous ne pouvons oublier de rappeler ici une triste coïncidence. Avant hier, le jour même du décès de notre Président, paraissait la dernière livraison du Tome II de notre Bulletin officiel, avec un article signé du nom de M. Gachard. C'est le dernier travail qu'il ait publié : nous avons donc la consolation de pouvoir dire que, dans le vaste champ de son activité, il s'est occupé encore, presque à ses moments suprêmes, de notre œuvre commune et de ce grand nom de Rubens dont il a été un des plus éminents glorificateurs.

Sous les auspices de votre mémoire, nous conti- nuerons l'œuvre, cher Président, nous le promettons dans ce dernier adieu que, par mon organe, vous adresse la Commission Rubens !

Après l'inhumation, les membres se sont réunis en séance chez le secrétaire.

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SEANCE DU 26 DECEMBRE i885.

A 1 1/2 heures.

Présents : MM. le chevalier de Burbure, Génard, Rooses et Ruelens.

Réunie par une circonstance fatale, la Commission avait pour ordre du jour la nomination d'un membre afin de se compléter.

Un nom se présentait de lui même : celui de M. le chevalier Gustave van Havre : il fut acclamé avec bonheur. Ancien membre du Sénat, recueillant avec un zèle pieux les documents du passé de sa ville natale, livres, estampes, médailles, etc., pour les faire servir à d'importantes publications, descen- dant de la famille de Rubens, héritier de précieux objets provenant du grand peintre, connaissant à fond, par l'étude et la tradition, tout ce qui est relatif à son glorieux parent, nul ne pouvait apporter à la Commission un plus précieux concours.

Il fut donc résolu de prier M. van Havre de vouloir bien accepter de joindre à ses autres titres, les modestes fonctions de membre du Comité Rubens.

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Il fut résolu ensuite de nommer, dans une séance ultérieure, et tous les membres présents, remplirait les fonctions de Président.

La mort de M. Gachard arrêtait la publication de la partie diplomatique des documents relatifs à Rubens. Un premier examen des mesures à prendre dans la circonstance s'imposait à la Commission. Le secrétaire, qui a livré à l'imprimerie le tome Ier des Documents épistolaires, émet l'opinion, déjà agitée autrefois, de ne point faire une partie distincte de ceux de ces documents qui se rattachent aux missions politiques du peintre. Il expose en faveur du recueil général les considérations suivantes.

La séparation est difficile à opérer. Pendant toute sa vie, Rubens a été mêlé à des affaires de politique. Dès son début dans le monde, il est chargé de missions ou de travaux que l'on peut qualifier d'annexés à des actes diplomatiques il a vécu dans des milieux florissait la science de Machiavel, il fut de bonne heure en relation avec de puissants joueurs de l'échiquier européen. Sa haute intelligence lui a fait comprendre bientôt comment on dirigeait les affaires d'un pays, et il n'est pas impossible qu'il ait caressé secrètement et de bonne heure, le désir d'être, lui aussi, plus que le simple spectateur des faits. Longtemps avant ses missions connues, on voit se dessiner dans sa correspondance et le vif intérêt qu'il prend aux événements, et la profonde connaissance qu'il a des choses de la politique : ainsi l'on peut dire que plus d'une de ses lettres à Peiresc, par exemple, peut servir de commentaire à ses rapports d'envoyé.

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Sans doute, dans des ouvrages spéciaux, on peut ex professo, considérer Rubens, ici comme diplomate, comme savant, ailleurs comme citoyen, abstrac- tion faite du peintre, et rassembler séparément les témoignages qui concernent chacun de ces titres d'estime ou de gloire, mais dans un recueil tel que le nôtre il faut, ce nous semble, envisager Rubens comme une majestueuse personnalité, réunir les documents qui le concernent sous le seul ordre chronologique, sans avoir égard à leur caractère objectif. Dans toutes les circonstances de sa vie, Rubens est resté le même ; ce serait rompre cette unité que de traiter à part l'homme politique et l'artiste. On peut dire qu'il n'a jamais cessé d'être l'un et l'autre en même temps.

Un autre motif milite en faveur de notre propo- sition. En retranchant de la carrière de Rubens les épisodes diplomatiques, nous allons retrouver dans ceux-ci des faits et des hommes dont il est question déjà dans les lettres d'ordre privé. Il faudrait donc répéter ce qui en a été dit au premier commentaire ou faire des renvois du second au premier. C'est un travail difficile, plein d'inconvénients et qui, loin d'éclaircir les textes, les entourera, peut-être, de plus d'obscurité.

Pour ces motifs et d'autres inutiles à développer, le secrétaire propose de ne pas scinder en deux parties les documents épistolaires. Il prie ses collègues de vouloir bien examiner la question et d'en dire leur avis à la prochaine réunion.

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SÉANCE DU iS JUIN 1886.

A Anvers : chez M. le chevalier L. de Burbure, à 2 heures.

Présents : MM. de Burbure, Génard, Rooses,

RUELENS, VAN HAVRE.

M. le chevalier L. de Burbure, président d'âge, annonce à M. G. van Havre sa nomination de membre de la Commission Rubens et le prie d'ac- cepter ce titre qui lui revient à tous égards.

M. G. van Havre remercie ses collègues, se dit heureux de prendre sa part de la mission qui leur est confiée et s'efforcera de rendre le plus de services qu'il lui sera possible.

L'assemblée se trouvant au complet, procède à la nomination de son président, en remplacement de M. Gachard, et, par acclamation, décide de nommer à ce poste M. le chevalier Léon de Burbure, le vaillant pionnier du glorieux passé de la ville d'Anvers.

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Se rendant aux pressantes sollicitations de ses collègues, M. de Burburc accepte.

La commission entame un examen de la propo- sition faite par le secrétaire de ne former qu'un seul corps de documents épistolaires et de fondre les lettres diplomatiques dans la correspondance générale. Elle adopte la proposition et croit aussi que l'œuvre y gagnera sous le rapport de l'unité, que l'on évitera de nombreuses répétitions dans les commentaires et que la publication se fera plus rapidement.

Le secrétaire rend compte des recherches qui ont été opérées pour la découverte de papiers de Rubens dans les archives d'une famille alliée à la descendance d'Hélène Fourment et de Bergheyck. Faites par les soins d'un savant magistrat, elles n'ont malheureu- sement donné pour résultat que des papiers domaniaux sans importance.

M. van Havre donne à ce propos des détails d'un haut intérêt : il a lui même porté ses investigations dans les archives de toutes les branches de sa famille, il a vérifié une grand nombre de documents chez d'autres familles et n'a rien trouvé qui ne soit connu aujourd'hui.

M. de Burbure promet de faire une tentative nouvelle auprès d'un descendant collatéral qui n'avait pas encore permis l'inspection de ses archives. Il est presque certain que l'on n'y trouvera que des actes relatifs à des propriétés ; mais, pour l'acquit de notre conscience, dit l'honorable président, nous ne devons rien négliger.

Le secrétaire annonce que le tiers du premier volume des documents épistolaires est imprimé et

que la rédaction entière en est achevée. Ce premier volume comprend les années 1600 à 1609, c'est-à-dire la période italienne de la vie de Rubens et formera de 5oo à 600 pages in 40, avec fac-similés.

M. Génard donne quelques renseignements sur l'histoire et la généalogie de la famille du peintre, dont la rédaction est presque terminée. M. le chev. van Havre lui communiquera des renseignements qu'à son tour, il a réunis sur la descendance de Rubens.

M. Rooses a publié les deux premières livraisons de YŒitvre de Rubens ; il espère que la totalité du premier volume verra le jour dans le courant de l'année. Il donne également quelques renseignements sur la situation financière.

Après quelques décisions d'ordre intérieur, la com- mission se sépare à 4 heures.

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UNE LETTRE INÉDITE

DE

JACQUES DE BIE A PEIRESC.

Jacques de Bie a eu trop de relations avec Rubens pour que l'on soit étonné de^trouver, dans le Bulletin qui porte le glorieux nom du grand peintre, une lettre adressée à l'éminent archéologue provençal qui fut un de ses meilleurs amis. En restituant à la Belgique la lettre du fécond graveur-éditeur conservée parmi les manuscrits de la bibliothèque de la ville d'Aix, je suis heureux de trouver l'occasion d'exprimer ici la vive sympathie avec laquelle les compatriotes de Peiresc ont accueilli le beau projet de publication formé par les compatriotes de Rubens. La publication presque simultanée à Anvers et a Paris de la correspondance des deux illustres amis sera un nouveau trait-d'union entre la Belgique et sa grande sœur. Qu'il soit permis à l'éditeur des lettres de Peiresc d'offrir ses félicitations, ses vœux et ses remercîments aux hommes d'élite qui, en contribuant avec tant de zèle et de dévouementt à élever en

l'honneur de Rubens et de son groupe un monument impérissable, ont bien mérité des deux pays.

Philippe Tamizey de Larroque.

A Monsieur de Peiresc, à Paris.

Monsieur, la grande froideure qu'il fait icy au Pais bas me deffcnd de me mettre en chemin ; entretemps je n'ay voulu faillir de vous advenir ce que j'ay appris par deçà. En premier lieu j'ay les patrons de Goltzius des dix Empereurs, mais j'ay esté contraint d'employer quatre cent francs davantage que j'avois proposé à Mr Cramoisi ; mais j'ay en contre change tout le reste de ses Médailles grecques, et aucunes annotations grecques que, je crois, vous agreront fort. J'ay ceci mandé à Mr Cramoisi, mais je n'ay aucune reponce de luy ; je ne sçay s'il prend de mauvaise part que j'aye excédé l'achat à luy proposé, mais qui me donnerait mille ecus de gain je ne le laisserais, comme vous dirés vous même quand le verrés.

Touchant vostre livre de Tournoy, j'ay trouvé chés le chanoine Hollande et un protonotaire nommé Van Hcurne une grande carte des noms et armoiries du Tournoy de vostre dit livre, mais rien d'autre ; le chanoine me délivrera ceux qui sont encore en estre, à scavoir les Maisons. Outre le chanoine m'a donné le feuillet cy joint d'un Ordre que Charles le V institua devant Thunis, mais n'eut nul effet depuis, pour la figure de Mercure qui avoit esté instituée. Le dict Sr Van Heurne m'a com- muniqué un certain amas du devoir de touts les hérauts du monde en touts combats, deffis et Tournois, qu'il a amassé ; s'il vous peut servir, je fairay qu'il en vous accomodera sans en donner aucun argent, mais quelque courtoisie d'aucun livre nouveau, et qui est beau. Si trouvés convenir de me repondre, il vous plaira de livrer la vostre à Mr Cramoisi. Sur ce je me dirai à tout éternité, Monsieur, vostre, etc.

A Bruxelles, le i5 janvier 1622 (1).

Jaques de Bie.

(1) Bibliothèque Mojanes, ù Aix-en-Provence. Collection Peirese, Tome II, 203. Copie.

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Le 427 du Musée du Louvre.

L'ADORATION DES MAGES

DE

RUBENS

PROVENANT DES ANNONCIADES DE BRUXELLES.

S'il est vrai qu'un jour, dans un moment de mauvaise humeur, le Roi-Soleil a traité de * magots »» les fumeurs, buveurs et danseurs de Teniers, il n'en est pas moins certain que, de tout temps, les souverains de la France ont prisé bien haut et admiré profondément la peinture flamande. Si la première République Française enleva aux Pays-Bas, par droit de conquête, des trésors d'art inappréciables, les rois de France avaient déjà pendant plus d'un siècle enrichi leurs collections d'une quantité de chefs-d'œuvre acquis à prix d'or dans le pays des coloristes par excellence.

Rubens, surtout, les avait toujours tentés et le Musée du Louvre prouve qu'ils réussirent souvent à déposséder la Belgique d'œuvres de haute valeur.

Le numéro 427 (école flamande) du catalogue actuel du Louvre est un de ceux que Louis XVI

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fit acheter à Bruxelles. C'est de cette Adoration des Mages de l'immortel Rubens que nous voulons écrire aujourd'hui l'histoire (i).

I.

Sur la foi de renseignements inexacts, l'un de nous avait contribué, en collaboration avec plusieurs de ses amis, tels que MM. Henri Hymans, Ph. Rombouts, Pierre Génard, Ch. Ruelens et Max Rooses (2), à propager la tradition qui voulait que cette Adoration des Mages eût été peinte par Rubens en 162 1, pour les archiducs Albert et Isabelle (3). On avait confondu le tableau des Annonciades avec celui que Rubens fit pour l'église Sainte-Gudule à Bruxelles. Le fait est que celui qui est au Louvre avait été commandé à l'illustre chef de l'Ecole Flamande par le célèbre chancelier de Brabant, Pierre Peckius, ou par la veuve de cet homme d'état, pour l'église des Annonciades à Bruxelles, dans laquelle celui-ci avait désiré être inhumé (4). Nous avons voulu connaître les raisons de cette

(1) Notre ami, M. Max Rooses, avait attiré notre attontion sur ce splendide tableau. Il vient d'utiliser nos notes dans son grand ouvrage sur les œuvres do Rubens.

(2) L'Œuvre de Rubens, Catalogue de l'Exposition organisée en 1877 à l'occasion du troisième centenaire de la naissance du Maitre. 2e Ed., p. 11.

(3) Dkscamps. Voyage pittoresque de la Flandre et du Brabant. Paris, 1769, p. 82.

(4) Inutile do dire que Frédéric Villot {Catalogue du Musée du Louvre. 1877. 427 de l'École Flamande) se trompe quand il dit que cette •» peinture fut commandée à Rubens, vers 1612, pour l'église des «. Annonciades à Bruxelles. - Nous verrons plus loin que ce couvent ne fut fondé qu'en 1616.

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préférence et de cette libéralité et nos recherches ne sont pas restées infructueuses.

Nous avons interrogé les archives et les archives ont parlé. L'histoire de ce chef-d'œuvre est, pensons- nous, assez intéressante pour être racontée en détail dans le Bulletin-Rubens.

Mais avant de l'aborder, qu'on nous permette de présenter au lecteur les personnages qui jouèrent un rôle dans cette histoire.

Pierre Peckius le vieux, le père de celui qui fut l'ami de Rubens, était à Ziericzee vers i53o. Savant illustre, il fut nommé en i586, après avoir professé pendant près de quarante ans le droit à Y Aima Mater de Louvain, membre du Grand Conseil de Malines. C'est dans cette ville qu'il mourut en i58g, laissant comme monuments impérissables de sa grande science de nombreux ouvrages publiés, de i553 à i582, à Louvain, à Cologne, a Douai et à Anvers et réimprimés à Munster, Helmstadt, Amsterdam et Leiden.

Son fils, le chancelier de Brabant, inscrivit avec raison sous le portrait du savant jurisconsulte les vers suivants :

« Haec tibi frons, Pecqui, fuit haec reverentia formx.

» Agnosco ; haec oculi gratia paxque tui.

» Si quidquam è vultu est animi deprendere mores,

» Haec quoque tranquillx mentis imago tuae est.

» Hanc faciès, hanc vita fuit confessa quietem,

» In quam fortunae nil valuere vices (i). »

Miraeus reproduisit l'épitaphe qui orne le monument

(1) Valkrii's Andrras. Bibliotheca Behfica. Bruxelles, 1739, T. II, p. 1000.

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funéraire de Pierre Peckius le vieux, à Saint-Michel de Louvain, dans ses Elogia illustrium Belgii Scrip- toru m (i).

De son mariage avec Catherine Gillis (2), sœur de maitre Jean Gillis, conseiller-pensionnaire de la ville d'Anvers et parente des Rubens, le professeur de Louvain avait laissé ce fils nommé Pierre comme lui, le bienfaiteur des Annonciades de Bruxelles (3).

Pierre Peckius le jeune naquit à Louvain en i562 (4). Après de brillantes études universitaires, il fut nommé successivement membre du Grand Conseil de Malines, surintendant de la justice militaire aux Pays-Bas, membre du Conseil d'État et chancelier de Brabant.

Les archiducs Albert et Isabelle le créèrent chevalier et le chargèrent à différentes reprises de missions diplomatiques importantes près les États- Généraux des Provinces-Unies, à la cour de l'em- pereur Mathias et à celle de Henri IV. Le roi de France le surnomma •* le Sage Flamand ». Peckius cultiva les muses et fut l'ami des littérateurs et des artistes les plus célèbres de son temps. C'est lui qui fit entrer son cousin, l'illustre Rubens, dans la diplomatie.

(1) Anlve)'/ria>, Vidaa et Hcrcdes Joannis Dellcri. 1602, p. 101.

(2) Elle était fille do Jean Gillis d'Anvers et do Jeanne Stegemans ; petite-lillo do Pierre Gillis, seigneur de Santboven, mort le 12 mars 1514, et do Mario Hommonez ; arrière-petite-hllo do Jean Gillis et de Catherine van lirtborn.

(3) Il laissa aussi une fille Adélaïde, qui épousa Antoine van Hoctvolde, seigneur de Tildonek, bourgmestre de Louvain.

(4) Archives Générales du Royaume à Bruxelles. Cartulaires et manuscrit-s. Vol. nn 651*, 9«> .

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Le 28 septembre 16 16, il acheta les seigneuries de Hove, Borsbeek et Bouchout, non pas d'Antoine de Tassis, comme quelques auteurs l'ont cru (1), mais de François-Thomas Perrenot de Granvelle, comte de Cantecroy. Le chevalier de Tassis, seigneur de Rivieren, Herdersem, Jette, Ganshoren, etc. était un ami particulier de Peckius et, comme il le déclare lui-même dans l'acte de transport passé le 28 mars 16 18 devant la Cour Féodale de Brabant, il ne fut en cette occasion qu'un homme de paille : - le transport n'a esté n'y est au prouffit particulier » de luy comparant, mais bien au nom et prouffit * de messire Pecquius, chevalier, chancellier de » Brabant, du Conseil d'Estat de leurs Sérénissimes » Altèzes et surintendant de la justice militaire ès

» Pays-Bas n'y ayant le comparant mis aultre

» chose que son nom et peine (2) ».

Peckius épousa Barbe Boonen, la sœur de l'arche- vêque de Malines et en eut plusieurs enfants. Aussi religieux que sa femme, il vit avec satisfaction un de ses fils, Pierre- Antoine Peckius, se faire chartreux (3) et trois de ses filles entrer aux Annonciades d'Anvers et de Bruxelles. Celles-ci retrouvèrent la fille

(1) Stockmans. Geschiedenis van Morlsel, p. 368,

(2) Archives Générales du Royaume, à Bruxelles. Cour Féodalo do Brabant, Rogistro 145, fol. 132.

(3) Ce religieux publia en 1639, a Anvers, une vie en latin de St-Bruno. Il mourut à la Chartreuse de Lierre on 1679 et y fut inhumé. La croix funéraire plantée sur sa tombo fut, lors de la suppression de la Chartreuse, en 1786, transportée au village de Mortscl, dans le comté do Cantecroy et placée au cimetière de cette paroisse on la voit encore aujourd'hui.

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d'Antoine de Tassis, l'ami de leur père dont nous parlions il n'y a qu'un instant (i).

Voilà, à côté de bien d'autres choses intéressantes, ce que les archives du couvent bruxellois des Annonciades nous ont appris. Ces renseignements expliquent la préférence que le chancelier Peckius avait pour ce couvent et le don qu'il lui fit d'un tableau de Rubens ; mais ce don ne fut pas sa seule libéralité. En fouillant dans tous les sens ce qui se conserve encore de cet ancien couvent aux Archives du Royaume à Bruxelles, nous avons constaté que Peckius comptait parmi les plus grands bienfaiteurs de ces religieuses.

Un mot sur le couvent et sur les rapports très suivis que le chancelier de Brabant et Madame Peckius eurent avec les Annonciades.

Le couvent d'Anvers de cet ordre avait été fondé en 1608 et en moins de neuf ans le nombre des religieuses y était monté à cinquante-un. Parmi elles on remarquait sœur Jeanne Peckius, l'aînée des filles du chancelier, née à Malines en 1598. Elle avait fait profession le 28 octobre 1614.

En 1616, le commissaire général des Annonciades

(1) Les autres enfants de Pierre Peckius et do Barbe Boonen furent :

1. Ange Peckius, qui releva le 22 Septembre 1627 les seigneuries do Hove, Borsbeek et Bouchout. Celles-ci no retournèrent pas au domaine, comme l'a cru M. Stockmans (Geschiedenis van Mortsel, p. 368), puis- qu'elles furent relevées le 19 mai 1634 par Mario Peckius, sœur d'Ange.

2. Marie Peckius, dame do Hove. Borsbeek et Bouchout, par relief du 19 mai 1634, avait épousé, par contrat du 13 février 1621, Adrien d'Andelot, seigneur de Reusmes, gouverneur de la ville et chàtellenie de Bouchain, fils de Jean d'Andelot, seigneur tic Hoves, de l'Ksclatière, Maulde, Reusmes, etc., et d'Anne do Jaucho de Mastaing, sa première fomme.

3. Anne-Eugénio Peckius épousa Philippe van Heylwegken, chevalier, seigneur de Haghobuck, fils d'Adrien van Heylwoghon, écuyor, ot de Cécile van Croonendael.

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aux Pays-Bas, le père récollet André de Soto, con- fesseur de l'Archiduchesse Isabelle-Claire-Eugénie, gouvernante générale des Pays-Bas et grande ad- miratrice de Rubens, résolut de fonder un couvent à Bruxelles et choisit huit religieuses d'Anvers pour être les premières habitantes de cette nouvelle maison.

Sœur Jeanne Peckius était du nombre, ainsi que sœur Sara de Licht, une cousine du grand Abraham Ortelius, qui avait été une des fondatrices du couvent d'Anvers et devint la première supérieure de celui de Bruxelles.

Ce choix eut lieu le 3o août 1616 et le lendemain les huit religieuses désignées partirent d'Anvers vers Malines. Elles firent ce voyage en deux voitures, mais sœur Peckius, très délicate, fut mise dans une litière portée par deux mulets, mise à sa dis- position par son père (1).

A Malines, elles trouvèrent Madame Peckius et sa fille Catherine qui entra peu de temps après dans le couvent qu'on allait fonder à Bruxelles. Mme Peckius et Mme de Tassis avaient accepté les fonctions de mère spirituelle du nouvel établissement, pour lequel Antoine de Tassis avait loué la maison de Don Alberto Struthio.

(1) - Dan alsoo suster Joanna Pecquius, seev weechelyck was (soo

- dat sy hei gheschock van den waghcn niet en soude hcbben konnen

- verdraghen), is sy gebroght in een Littiere gedraghen van ticee muylen, » welche haeren heer Vader dm cancclier van Bradant daer toe beschichl hadde. « (Manuscrit de la Bibliothèque Royale a Bruxelles, 2e série, 337, intitulé: Cort verhael can den oorspronch, beginsel ende roortganch vanl teghenwoordich Clooster vandt Order dcr glorieuse Maghet Maria ghenoempt Annuntiaten binnen deser stadt tan Brussel). Il nous a été signalé par notro excellent collèguo et ami, M. Charles Ruelens.

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Le lendemain, Ier septembre, on arriva à Bruxelles, Mme Peckius faisant le voyage assise dans la litière près de sa fille malade.

Avec les archiducs Albert et Isabelle, les époux Peckius et de Tassis peuvent être regardés comme les véritables fondateurs du couvent de Bruxelles. Aussi voit-on dans le premier registre aux recettes du couvent figurer le chancelier de Brabant immé- diatement après les archiducs et pour une somme de mille florins égale à celle qu'ils avaient donnée (i). Antoine de Tassis aussi avait donné mille florins pour aider ces religieuses à payer la maison du comte de Vertaing que Madame Peckius avait achetée pour elles le 29 août 1617 au prix de quinze mille florins.

Les Annonciades entrèrent dans cette demeure définitive, située à la chaussée de Louvain, le 5 novembre 161 7, et le comte de Warfusée reprit le bail qu'elles avaient à la maison de Don Alberto Struthio. C'est dans leur première demeure que la seconde des filles du chancelier, sœur Catherine Peckius, avait été vôtue le 27 décembre 1616.

Mais la générosité du chancelier ne s'arrêta pas à ce don de mille florins offert en septembre 16 17. En 1618, il reçut d'une personne à qui il avait promis son appui près des archiducs une somme de mille florins. Étant malade en ce moment, il

(1) - Mijn heere den Cancclier Peckius heefi gegeven tôt helpc der » betadinge dev huysen gecocht tôt slichtinge van ons clooster in - september 1617 de somme van 1000 guldens, » (Archives Générales du Royaume à Bruxelles. Fonds des Archives Ecclésiastiques, Couvent des Annonciades de Bruxelles, Reg. 4266, 1. Ontfanck van nolabde admissen).

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ne put tenir sa promesse et chargea du soin de le remplacer près de Leurs Altesses le père André de Soto, confesseur de l'archiduchesse Isabelle et commissaire général des Annonciades. Celui-ci ayant obtenu ce que l'on désirait, Peckius remit au couvent les mille florins qu'il avait reçus (i).

En 1618 aussi, il donna pour l'alimentation de sa fille Catherine qui avait fait profession le 3i décembre 1617, outre une rente viagère de deux cents florins, une somme de deux mille six cents florins (2).

En septembre 1619, Madame Peckius prêta aux religieuses, sans exiger d'intérêts, une somme de trois cents florins, qui lui fut rendue en quittances des rentes qu'elle payait pour ses filles Jeanne et Catherine (3).

(1) Même registre, fol. l*o : •• Iigtn Myn heere Pecquius heefl ons «• gegunl de somme van 1000 gulde>ts welcke hem voor eenen schinch

- toegeseyt iras van een die van haere Ilooeheden icat versochl endc

- daer onse Eerio. Patei' Commissarius Genei-alis. die bichtvader vande « Hertoginne is, behelpich is geweesl om te vercrygen om dat myn heere

- Pecquius sieck was ende zelcer zyne Hoocheyt nid spreken en coste,

- dits hier de somme van 1000 guldens «.

(2) Même registre, 17™: « Item Myn heere den Caucelier heefl tôt

- alimenlatie van zyn dochter suster Calharina Peckius beloefl boven

de 200 gufdens lyfrente de somme van 2600 guldens, met meyninge

ran voor de 1600 een evfrente te instituera, maer om onsen grooten

noot van gelt voor den coop van onse plaelse, heefl voor de Professie

de>- voorschreven suster Calharina, gcschiet uhima Dcccmbris 1617, » vol betaelt 2600 guldens

(3) Mémo registre, f*> 1 1 : - Onlfanek van geleent gelt sonder interrest. •—

- Mevrauvce Pecquius heefl ons noch in September 1619 geleent 500

- gulilens. Dese syn betaelt met een quictantie haer gegeven voor de rente» m die zy voor hare doçhlers ons betaelt, le te et en hondett guldens voor

- suster Jenneken voor het jaer 1619 verschene» den 28 october. Item

- 200 guldens die verschynen sullen ultima Decembris van hcljaer 1620

- voor suster Calharina Pecquius haer dochler •.

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En 1620, elle remit encore quatre cents florins (1).

En 162 1, au moment du mariage de sa fille Marie avec Adrien d'Andelot, Madame Peckius envoya aux Annonciades une aumône de cent florins et le chancelier s'empressa d'y ajouter cent florins de sa part (2).

Ce fut l'épouse du chancelier qui obtint du ma- gistrat de Bruxelles l'autorisation pour ces religieuses d'organiser une cavalcade au profit de leur couvent et afin de les aider à faire face aux frais de sa construction. Cette cavalcade parcourut les rues de Bruxelles en septembre 1621 et rapporta quinze cent cinquante florins (3).

En 1622, Madame Peckius donna pour trois vitraux à placer dans le cloître du couvent des Annonciades une somme de deux cents florins (4).

Le 4 septembre de la même année, avait eu lieu la cérémonie de la vêture de sœur Barbe Peckius. Le chancelier promit à cette occasion de lui donner pour son alimentation, outre une rente viagère de deux cents florins qu'il lui avait assurée, une somme de deux mille six cents florins, comme il en avait

(1) Mémo registre, 2 : Van Mecrauxce Pecquius voor een tamis - in octobei- 1€W 400 guldens ».

(2) Même registre, f> 2T0 : - Itetn Mevrau Peckius heefl ans gegeven » een almisse doen haer dochter hatiden, vcui 100 guldens.

' Item Men heer den Cancelier heeft ons gegeven een almisse van 100 » giddens ».

(3) Même registre, f5 2V0 : - Item in September hebben xcij eenen " omganck gedaen in de stadt lot den bauxe ran ans clooster, hei xcelck » Mevrau Pecqitius voor ons verkregen heeft tant Maigestraet. . . .

1550 guldens

(4) Même registre, 3 : - Item in December van Mevrau Pecquius « tôt 5 vensters in onsen pant 200 guldens

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donné une à sa fille Catherine (i). Il remit ce joùr-là six cents florins et le jour de la profession de sœur Barbe, le 5 septembre 1623, il acquitta les autres deux mille florins.

Pendant l'année IÔ23, Peckius donna encore une aumône de cent quatre-vingt neuf florins, montant d'une amende (2) et son épouse prêta aux religieuses quinze cents florins, sans demander d'intérêts. Ce prêt, ainsi qu'un autre de cinq cents florins, fait en novembre 1622, fut liquidé le 5 septembre 1623, lors de la profession de sœur Barbe (3).

En 1624, le chancelier et Madame Peckius inter- vinrent pour une somme de mille florins dans les frais de construction de l'église des Annonciades (4).

Le 28 juillet 162S, le chancelier Peckius mourut à l'âge de soixante-trois ans. Il avait demandé à être inhumé dans l'église de ces religieuses, devant le maître-autel destiné à recevoir V Adoration des Mages de Rubens. Ses dernières volontés furent exécutées

(1) Même registre. 19' o : - hem Myn heere dm Cancelier heefï tôt

alimmtalie ran tyn dochter susler Barbara Pecquiut beluefï bote» de « 200 giddent lyfrente de somme van 2600 guident, xcaer van v>y tegen

haere cleedinge geschiet dm i teptember 1622 onlfangen hebben de « tomme van 600 guident

(2) Même registre, f" 3™. » Onlfangen ran Myn lieer dm Cancelier em almitte van een amende 189 guident

(3) Même registre, Q> 11*0-12: Item Mevrauxre Pecquiut hee.fl ont

- geleent in Novembre 1622 de tomme van 500 guident. Dese tyn in de

- profettinge van tutter Barbera Pecquiut geliquedeert ». Item « Merrau Pecquiut die heefï ont in vertchyder partijen geleent de

- tomme van 1500 guident. Dii it in de profettinge vu)t hare dochter

- tutter Barbera geliquedeert

(4) Même registre, 4 : Item Myn heere ende Mevrauwe Pecquiut

hebben ont tôt het maecken vande herckc gegeveu cit? tomme van . .

1000 guident ».

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à la lettre. Le Père Laurent Uwens, jésuite, prononça l'oraison funèbre du chancelier, qui fut imprimée à Louvain quelques jours après (i). Barbe Boonen donna à cette occasion une aumône de cent cinquante florins (2). Elle fit placer sur le tombeau de l'illustre défunt l'épitaphe suivante :

HIC SITUS EST

PETRUS PECQUIUS,

TOPARCHA BOUCHALTII, BORS- BEKE. HOVE, etc. QUI NE QUID SCIENTI^ IGNORARET, PER OMNES ARTES BON AS GR^ECE LATIN EQL'E DOCTUS TRANSIIT : IN JURISPRUDENTIA SUBSTITIT ET EXCELLUIT, DUORUM SUPREMORUM CONSII.IORUM SENATOR, BRABANTl/K CANCELLARIUS, REGI A CONSILIO STATUS ; SUMMUS CASTRKNSIUM CAUSARUM JUDEX, LEGAT US

IN GALLIAM, GERMANIAM, HOLLANDIAM, QUINQUIES MISSUS : LEGATION E ULTIMA SUMMO XITJE PERICULO, PRO PATRIA FUNCTUS ; BRUXELLvE DEN1QUE ETIAM VITA DEFUNCTUS. ANNO M. DC. XXV. XXVIII. JULII, VIRO TOT VIRTUT1BUS ET HONORIBUS CLARO,

BARBARA MARIA BOONEN, UXOR MŒSTISSIMA POSUIT. OBIIT XXV. OCTOBRIS M. DC. XXIX (3).

(1) Oratin in funerc Viri Ampl. Pétri Peequii, Equitis, Brabantiœ Canoellarii. Lorauii, typis Heur. Hustenii, l6iS.

(2) Même registre, 4™ : * Ontvaugen van cen al misse van Merrau Peequius i>>0 guidons ».

(3) Les tombeaux des Hommes Illustres, qui ont paru au Conseil Prin( du Rnj Catholique au Pays-Bas, depuis son institution de Fan 1.ÏI7, jusq}tes anjourd'hug. Amsterdam. 1674. p. 61. Dans la reproduction «le cette épitaphe par Valcrius Andréas et Foppens on trouve quelques variantes.

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Madame Peckius resta une bienfaitrice des Annon- ciades ; malheureusement pour ces religieuses, elle suivit en 1629 dans la tombe celui qu'elle avait tant aimé.

Son frère aussi, l'archevêque de Malines, Mon- seigneur Boonen, n'oublia pas le couvent s'étaient retirées ses trois nièces. Le registre aux recettes qui nous a fourni plusieurs des détails qui précèdent mentionne, de 1621 à 1626, un certain nombre d'au- mônes assez importantes faites par ce prélat. La dernière que nous ayons annotée fut faite en 1626 : elle était de cent florins (1).

En 1625, au moment de l'inhumation du chancelier Peckius, l'église des Annonciades était loin d'être achevée. La première pierre de l'édifice, construit d'après les plans de Wenceslas Coeberger et de Jacques Francquaert, ingénieurs et architectes des archiducs, avait été posée le 5 mai 1620 par l'archi- duchesse Isabelle, mais des contrariétés de tout genre entravèrent les travaux de construction qui ne furent terminés qu'en 1626 (2). En cette année, on construisit aussi trois autels et six caveaux, dont trois devant le maître-autel ; le quatrième avait été creusé devant ou sous le monument de Peckius ; les deux derniers devant les autels des bas-côtés. C'est Madame Peckius qui, en souvenir du chancelier, avait fait construire le maître-autel en beau marbre. Est-ce elle qui avait

(1) Même registre, 4V0 : » Onlfangcn tan myn Eanc. Heer den Bisschap » tan Mechclm, den oom van on* susierhens Pccquius, eai almisse. .

100 guidais. *

(2) M. Adolphe Siret, le savant auteur des notices de Coeberger et do Francquart, dans la Biographie Nationale, ne cite pas l'église des Annonciades parmi celles dont ces artistes avaient conçu les plans.

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commandé à Rubens, son cousin, Y Adoration des Mages, ou bien, ce superbe tableau avait-il été com- mandé avant IÔ25 par le chancelier lui-même ? C'est ce que nous n'avons pu établir ; mais, un fait certain, c'est qu'en 1626, un an après la mort de Peckius, le tableau n'était pas achevé. La chronique des Annon- ciades, qui nous a appris tous ces détails, le dit en termes explicites (1). C'est en vain que nous avons cherché l'acte de donation ou une annotation quel- conque sur la date de la dite donation ; mais nous croyons être excusables de n'avoir rien trouvé de pareil en 1886, puisque, comme on le verra plus loin, l'avocat fiscal de Brabant n'avait pas trouvé mieux en 1777. Quoiqu'il en soit, le tableau de Rubens doit avoir été peint entre 1626 et 1629, année de la mort de la veuve du chancelier. La première gravure qui en fut faite par Panneels est datée de i63o.

Quelques années après, sœur Barbe Peckius, la plus jeune des filles du chancelier mourut jeune en odeur de sainteté, comme son ainée, sœur Jeanne. Alors il ne restait plus au couvent, des trois demoi- selles Peckius, que sœur Catherine qui mourut en 1679 (2).

(1) - Bmeden in dm buytm Choor iqordm de dry Autaeren yemaeckt, m nock de ses kelders, de dry vnnr dm honyhen autaer, dm vierden

- voor ofl nnder de Epitaphie van Myn heer Pecquius, ende de tirée » ander vour de kleyn Aulareu. Mevrouxo Pecquius onse yeeslelycke

- moeder, mils Myn heer dm Cancelier hier syn sépulture hadde verknseu, « $00 hecfl sy den hooyhen Autaer doen maecken van schooncn marber

- steen, mner de schilderye m ions dit jaer noch niet voldaen. . (Manuscrit citri de la Bibliothèque Royalo à Bruxelles, P 117)

<2) - Dit sclve jaer (1G79) is overlcdcn suster Catharina Pecquius, de

- leste van de dry dnchters van Myn heer den Cnnceliei' Pecquius, maer niet de minute in deuyhden, nietteymstamde dut hacre suster Barbara,

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Depuis le moment il fut placé au maître-autel de l'église des Annonciades jusqu'à l'année 1695, Y Adoration des Mages n'eut pas d'autre histoire. Tout ce que nous en savons pendant cette période, c'est qu'elle y était admirée comme elle le méritait.

En i6g5, pendant le bombardement de Bruxelles par les Français, l'œuvre de Rubens courut de graves dangers.

Tout Bruxelles était consterné. Un grand nombre de maisons étaient déjà devenues la proie des flammes, quand une bombe mit le feu au couvent des Récollets. Cet établissement brûla avec tout ce qu'il contenait.

Les Urbanistes et les religieuses du couvent de Jéricho, très exposées aux batteries des Français, se réfugièrent chez les Annonciades qui avaient déjà accordé l'hospitalité à la duchesse de Bavière, à la marquise de Lede, à la famille de la marquise Spinola et à celle du prince de Wemmel (1). Les religieuses eurent des alertes terribles, mais tinrent cependant bon jusqu'au dimanche 14 août. Ce jour-là, pendant la messe, une bombe ayant éclaté tout près de là, une panique générale s'empare de la nombreuse assistance. Alors les Annonciades décident de ce retirer dans l'abbaye de la Cambre. Elles doivent abandonner leur couvent et tout ce qu'il contient. Deux jours après, quand elles rentrèrent en ville, trois mille huit cent trente maisons avaient brûlé, un

nnchjonch van religie wesendc, geMorven is met npinie van heyligheydt, » van gelycken odck haer suster Joanna, de. icelcke een gheicecst is van » de seven fondaterssm alhier gcrocpm (Même manuscrit, 198).

(1) Sa.\dkri;8 (Chorographia Sacra Hrabantiœ. T. III, p. 100) dit quo les Riches Claires aussi demandèrent l'hospitalité aux Annonciades. Nous n'en avons rien trouvé dans la chronique du couvent.

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grand nombre de monuments publics, de couvents et d'hôpitaux étaient détruits en tout ou en partie par les 3ooo bombes et les 1200 boulets rouges lancés sur la ville par ordre de Louis XIV (r). Mais au milieu de cette désolation, les Annonciades eurent le bonheur de constater que les dégâts chez elles étaient peu considérables (2).

En 1708, pendant le siège de Bruxelles par le duc Maximilien-Emmanuel de Bavière, le tableau de Rubens courut de plus grands dangers encore. Le 25 novembre, les Annonciades avaient pour la seconde fois abandonner leur couvent et s'étaient réfugiées chez les Urbanistes. Pendant leur absence, une bombe tombée sur leur établissement avait éclaté, endommageant le toit, cassant beaucoup de vitres et causant des dégâts considérables aux orgues. Heu- reusement, cette fois encore, Y Adoration des Mages resta intacte (3).

De 1708 à 1777, rien ne semble avoir troublé en quoi que ce soit le couvent des Annonciades.

II.

C'était sous l'administration du comte Charles- Claude d'Angiviller, directeur général des bâtiments du roi de France, jardins, manufactures et académies.

Ce ministre des beaux-arts de Louis XVI, membre de l'Académie des Sciences, collectionneur lui-même,

(1) Hennb et Wautkrs. Histoire de l<x ville de Bruxelles, T. II. p. 128-134.

(2) Mémo manuscrit de la Bibliothèque Royale à Bruxelles, 221.

(3) Môme manuscrit, 243.

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peut être compté au nombre des protecteurs les plus zélés et les plus éclairés des sciences et des arts au XVIIIe siècle.

Grand admirateur de l'école flamande et toujours désireux d'enrichir les collections de son souverain, le comte d'Angiviller avait envoyé aux Pays-Bas, en 1777, pour assister à la vente des tableaux pro- venant des couvents supprimés des Jésuites, le sieur Pierre, premier peintre du roi de France et un nommé Paillet, commissionnaire.

Malheureusement, pour les collections de Louis XVI, « l'empereur Joseph II avoit tout écrémé et fait enlever ce qu'il y avait de plus beau » .

Aussi, quand Pierre et Paillet arrivèrent à Bruxelles, ne trouvèrent-il pas grand chose à acquérir. Ils s'en retournèrent bientôt à Paris, après avoir cependant donné ordre à un sieur François de Roy à Bruxelles (un marchand de tableaux, sans-doute) de les tenir au courant des occasions avantageuses qui viendraient à s'offrir ultérieurement.

François de Roy ne tarda pas à faire preuve de zèle et le 3o mai 1777, il acheta des Annonciades à Bruxelles le tableau de Rubens qui ornait depuis un siècle et demi le maître-autel de l'église du couvent de ces religieuses.

Les finances des Annonciades n'étaient pas dans un état bien brillant. U Adoration des Mages du prince de l'école flamande avait, parait-il, souffert et de Roy était parvenu à persuader aux religieuses que dans un avenir peu éloigné elles auraient été forcées de dépenser une somme considérable pour le remettre en état. Très adroitement, il leur insinua

3o -

,que, pour elles, une bonne copie de la toile ferait un effet tout aussi brillant dans leur église que l'original même et que si elles avaient quelque envie de refaire leurs finances, il aurait été disposé à donner un bon prix du tableau de leur maitrc-autel. Il n'omit pas d'ajouter qu'elles avaient tout intérêt à lui céder le plus tôt possible leur Rubens, qui ne pouvait par le temps que se détériorer davantage et perdre de sa valeur.

La supérieure se laissa convaincre et, le 3o mai 1777, réunit son conseil de sœurs discrètes en assem- blée capitulaire. On décida d'accepter les offres de François de Roy. Les religieuses recevraient pour prix du tableau quatorze mille florins argent courant de Brabant, deux pièces de vin de Bourgogne et une copie de l'œuvre de Rubens de la grandeur de l'original.

L'acheteur déclara immédiatement que l'achat qu'il venait de faire était pour le compte du sieur Paillet à Paris et demanda, en attendant qu'un acte fût passé par devant notaire, une pièce authentique attestant la vente du tableau. La supérieure et les membres du conseil lui remirent donc la déclaration suivante :

« La soussignée Révérende Mère et les discrètes du couvent » de l'Annonciation en cette ville de Bruxelles, sous campana » capitulair convoqués et assemblés et ainsy représentant l'entier » corps de l'Annonciation, déclarent par cette d'avoir vendu, » cédé et transporté au sieur François de Roy, ici présent et n acceptant au profit du sieur Paillet, savoir leur pièce d'autel n étant dans l'autel de leur chœur, représentant les trois Rois, » peint par le sieur Pierre Paul Rubbcns, pour et parmi la » somme de quatorze mille florins argent courant de Brabant, » avec deux pièces du vin de Coutau (?) et aux frais de

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» l'acceptant faire peindre une copie de la même grandeur » pour placer dans ledit autel, quelle somme sera payé par » ledit sieur Paillet et le vin livré aussitôt la copie sera peint » et avant de transporter le dit tableau hors leur couvent. » Fait à Bruxelles le 3o may 1777. Etoient signés Sr M. R. » Adan Moeder Ancilla, Sr M. T. de Croes Procuratersse, » Sr C. J. de Koleffel Vicaresse, Sr Joseph Peeters, Sr Terese » Le Begge, Sr Susanna Schryvers, Sr J. Maria Brehy, Sr A. » Spilleboudt, Sr A. Wauters, Sr M. A. de Diest et F. de » Roij ». (1)

François de Roy avisa immédiatement Paillet de l'achat qu'il venait de faire et chargea un artiste, dont nous n'avons pu découvrir le nom, du soin de faire une bonne copie du tableau de Rubens. Mais, il était écrit que les choses ne devaient pas marcher sans obstacles.

Si la vente faite par les Annonciades avait été un fait isolé, sans nul doute elle aurait passé inaperçue ; mais, depuis quelque temps, plusieurs marchands étrangers avaient parcouru les Pays-Bas, achetant partout les œuvres des maîtres flamands. A Anvers et à Bruxelles surtout, ils avaient trouvé de quoi satisfaire leurs commettants et on commençait à s'émouvoir de cet état de choses.

Un grand amateur d'Anvers, ancien échevin puis bourgmestre de sa ville natale, qui, en 1774, avait vendu très avantageusement ses remarquables col- lections, vit avec un grand déplaisir que les églises, les couvents, les magistrats communaux et les corporations de métiers semblaient vouloir imiter par trop son exemple. Un grand nombre de Rubens,

(1) Archives Nationales à Paris. 0l. 1696 (copie).

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de van Dyck, de Teniers, de Wouwermans, de Bonaventure Pecters, . ainsi que des Snyders, des Breughel, des van Uden et des Neefs avaient déjà pris le chemin de l'étranger. Le grand Serment de l'Arbalète à Anvers avait vendu un superbe Teniers ainsi qu'un tableau de Lange Jan. L'église de la Chapelle à Bruxelles avait aliéné un Rubens. En un mot, l'étranger était en passe d'enlever à la patrie de Rubens et de van Dyck ses toiles les plus remarquables. C'est alors que Pierre-François-Gisbert van Schorel crût nécessaire d'aviser le gouvernement et de provoquer des mesures pour empêcher toutes ces ventes.

III.

L'ancien bourgmestre d'Anvers, qui avait été d'abord grand-aumônier, puis échevin, s'était toujours occupé avec prédilection des affaires artistiques. En 1749, il avait été nommé, par ses collègues du Magistrat, premier directeur de l'Académie de peinture d'Anvers en suite de la séparation de cette institution d'avec la Gilde de Saint-Luc.

Le 17 décembre 1756, étant encore échevin, il fut nommé doyen de l'Académie, en remplacement de Jean-Augustin baron de Hove ; mais, le 19 juin 1767, il se démit de ses fonctions en faveur de l'échevin Jacques-Joseph de Prêt, sans, cependant, se désintéresser des affaires de l'Académie.

Les plaintes adressées par van Schorel au Gou- vernement furent écoutées. Le seigneur de Wilryck était très bien vu en haut lieu. Fils d'un grand négociant d'Amsterdam « qui avoit quitté la Hollande

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- pour se rendre sous la domination de l'Empereur * dans les Pays-Bas, pour y pouvoir plus facilement » exercer la Religion Catholique, Apostolique et Ro- y maine et y avoit toujours vécu sans reproche, avec » lustre, attaché à l'Auguste Maison d'Autriche » (i), van Schorel avait été anobli le i5 septembre 1734, alors qu'il n'avait que dix-huit ans (2). Le zèle qu'il avait toujours montré dans l'accomplissement de tous les devoirs de ses différentes charges l'avait mis en évidence. De plus, le prince Charles de Lorraine, grand amateur des beaux-arts et collectionneur pas- sionné, estimait beaucoup l'amateur-collectionneur anversois.

Le 19 mai 1777, quelques jours avant la vente

(1) Archives dit Royaume, à Bruxelles. Chancellerie des Pays-Bas à Vienne. Rog. 178. f1 109.

(2) Pierre-Franeois-Gisbett van Schorel, a Anvers, le 4 avril 1716, était fils «le Gisbcrt-François van Schorel d'Amsterdam et de Jeanne- Catherine van der Voort, qui épousa en secondes noces Jean-Antoine Wellens, secrétaire de la ville d'Anvers. Il acquit le 3 juin 1745, do la ville d'Anvers, la seigneurie de Wilrvck. Veuf en premières noces d'Anne-Marie-Françoise de Clèves, qui était décédé© le 23 mars 1752, il épousa, par contrat du 24 novembre de la même année, MarieMadeleino Carpentier, veuve elle-même de Robert- Joseph Hellin et fille do Nicolas Carpcntier, anobli par Mario-Thérèse on 1747, commandant du premier vaisseau de la compagnie d'Ostende envoyé en Chine en 1723, intendant de la marine do tous les ports et côtes de Toscane et chef-directeur du commerce de ce grand-duché sous l'empereur François I, puis bourgmestre d'Ostende. Elle mourut le G janvier 1773 et van Schorel suivit son épouse dans la tombe le 16 janvier 1778 ; il avait eu soin de faire construire en 1768, dans l'église Saint Jacques d'Anvers, un caveau fermé par une pierre portant l'inscription suivante:

D. 0. M.

OSTIfM MoNIMKNTI A.NTIQl.K AI't'D Hatavos Famu.i.k Prœnob. Dm. Pétri F. <î. VAN SCHOREL Toimuch.k ni: Wium k

I1LJIS LrMS CoNfcLI.IS PKIMAKII.

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faite par les Annonciades, van Schorel avait donc écrit au comte de Ncny, alors chef et président du Conseil Privé et conseiller d'État (i). Nous avons fait de vains efforts pour retrouver sa lettre. Celle-ci doit être aujourd'hui à Vienne, mais nous connaissons sa teneur par l'extrait de protocole du Conseil Privé que nous donnons ci-après. Le seigneur de Wilryck avait informé le comte de Neny que des marchands étrangers parcouraient Anvers et achetaient tous les tableaux de prix qui restaient dans les églises et dans les couvents. Le comte de Neny remit la lettre au Conseil Privé qui nomma rapporteur le conseiller Sanchez de Aguilar (2). Celui-ci déposa le 4 juin son rapport qui fit l'objet d'un extrait de protocole ainsi conçu :

« M. d'Aguilar a fait rapport de la lettre de M. van Schorel » de Wilryck, datée d'Anvers du 19 du mois dernier, par n laquelle il informe Son Excellence le Chef et Président, que

(1) C'est par erreur quo MM. Galesloot et Alvin ont dit que van Schorel avait «adressé -sa lettre au prince de Starhembcrg, ministre plénipotentiaire de la Cour de Vienne à Bruxelles (Des mesures projetées par le Gouver- nement de Marie-Thérèse pour empêcher la vente des tableaux de prix appartenant à des corporations religieuses cl séculières, aiticle de M. Galesloot, inséré au Tome X dos Annales de l'Académie d'archéologie de Belgique, p. lSô ; Un chapitre de l'histoire de l'administration des Beaux- Arts en Belgique. Feuilleton rie l'Écho du Parlement. 21 mai-18 juin 1862). Inutilo de diro que c'est aussi par erreur que M. Alvin croyait quo le tableau des Annonciades avait été peint en 1609. La prosento notice répond a la question posée par M. Alvin: ce tableau se trouve-t-il maintenant ?

(2) Bruno-Joseph Sanchez do Aguilar, à Bruxelles le 25 septembre 17143. était tils de Michel-Joseph, procureur au Conseil Souverain de Brabant. Il prit ses licences en droit à Louvain le 13 juin 1759, fut nommé conseiller au Conseil Souverain de Brabant par patentes du 12 avril 1769 et conseiller au Conseil Privé par patentes du 6 mai 1775. Nommé conseiller d'Etat le 23 mai 1794, il émigra pendant la Révolution Française et mourut à l'étranger.

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» des marchands étrangers parcourent toutes les higlises de la » dite ville pour tâcher d'enlever à grands prix les tableaux » rares et préiieux qui restent encore dans ces Églises et dans » quelques maisons religieuses, tellement qu'il est à craindre, si » on n'y pourvoit point, que la ville d'Anvers sera bientôt » épuisée de ces prétieux monumens. Le Conseil aiant délibéré, » résolut de proposer à Son Altesse Royale, par extrait de Protocole » étendu, de charger les fiscaux de Brabant de s'expliquer sur » cet objet, et de suggérer l'Ordonnance qui pourroitêtre émanée » afin d'y pourvoir » (i).

Le prince Charles approuva la proposition et écrivit le lendemain, 5 juin, aux conseillers fiscaux de Brabant et de Flandre. Sa lettre à ceux de Brabant disait :

« Charles Alexandre, Administrateur de la Grande Maîtrise » en Prusse, Grand Maître de l'Ordre Teutonique en Allemagne » et Italie, Duc de Lorraine et de Bar, Maréchal des Armées » du St-Empire Romain et de Celles de Sa Majesté l'Impératrice » Douarière, Reine apostolique de Hongrie et de Bohème, etc. » etc. Son Lieutenant Gouverneur et Capitaine Général de ses » Pais Bas, etc. etc. etc.

n Chers et bien amés,

» Le goût de former des Cabinets de Tableaux rares et » prétieux aiant engagé successivement plusieurs Princes et » particuliers de l'Europe à en faire emplette en ces Païs, » les Amateurs de la Peinture trouvoient de quoi satisfaire leur r curiosité, tant chez les habitans qui en avoient des collections, » que dans les Églises, Chapelles et Maisons Religieuses, et les » Tableaux de prix qui appartenoient à des Particuliers aiant » été transportés insensiblement chez l'Étranger, il n'en reste » plus guères d'intéressans, que l'on a l'occasion de voir et qui » excitent la curiosité des Amateurs, que dans les dits Batimens

(1) Archives Générales du Royaume, à Bruxelles. Protocoles du Conseil Privé. Rog. 235. f* 75.

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» et Établissemcns publics : Mais il nous revient que les mar-

i> chands de Tableaux commencent à tâcher aussi d'enlever ces

» derniers ; et voulant y pourvoir, Nous vous faisons la présente

» pour vous dire, que c'est Notre intention, que vous examiniez

n cet objet, et nommément si, à l'instar de l'aliénation qui avoit

n été interdite autrefois des effets meubiliers prétieux, comme

» des immeubles, et eu égard à ce que les Mains mortes qui

d possèdent des Tableaux rares et.de grand prix ne peuvent

n pas être censés avoir la propriété et la disposition libre et

» absolue des Biens qui ne sont proprement que sous l'Admi-

» nistration des Personnes qui les représentent actuellement, il ne

n conviendrait pas d'interdire aux Mains mortes Ecclésiastiques

» et Séculières l'aliénation des Tableaux rares et prétieux qui

» leur appartiennent, ou qui sont sous leur Administration,

» à moins d'un Octroi de Sa Majesté, qui ne serait accordé que

» dans le cas d'une nécessité indispensable. Vous vous expliquerez

» au surplus sur ce qu'il conviendrait de statuer pour déterminer

»» quels seraient les Tableaux pour lesquels cette interdiction

» devroit avoir lieu, et vous joindrez à votre avis le Projet de

u Règlement que vous croirez pouvoir être émané sur ces

« objets. A tant, chers et bien Amés, Dieu vous ait en sa

» Sainte Garde. De Brusselles, le 5 de Juin 1777. Ne. S.

» Charles de LORRAINE.

» Par ordonnance de Son Altesse Roiale, » DE REUL.

» Aux Conseillers Fiscaux de Brabant. » (1).

Cette lettre du 5 juin ne fut remise que le 26 du même mois à l'avocat fiscal qui était alors

(1) Archiva Générales du Rot/au »n\ à Rruxellfs. Oftice Fiscal do Brabant. Reg. 79. Avis D. Ctiykn Tome XII. 1777.

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Pierre-Joseph-Grégoire Cuylen (i). Celui-ci étudia l'affaire consciencieusement. Pendant qu'il s'occupait de la rédaction de son avis au Gouverneur-Général et du projet de règlement qui lui avait été demandé, on vint l'informer de la vente que les Annonciades de Bruxelles venaient de faire. Immédiatement, il s'aboucha avec le confesseur de ces religieuses qui lui confirma la nouvelle. Il alla au couvent, constata et fit constater par plusieurs témoins que le tableau était à sa place habituelle, dans le maitre-autel, mais que l'artiste désigné par François de Roy en faisait une copie. Sans tarder, il saisit le Conseil Souverain de Brabant du cas, conclut à nullité de la vente et obtint une interdiction provisionnelle de déplacer le tableau, interdiction qu'il notifia lui-même à la supérieure. Ceci fait, il termina son avis à Charles de Lorraine, qui est de tous points remarquable et le lui envoya en date du 7 juillet 1777, avec un projet de règlement défendant à tous les corps et communautés, tant ecclésiastiques que séculiers, d'aliéner aucun tableau de prix sans permission expresse de l'empereur. Nous faisons suivre ici cet avis judicieux, ainsi que le projet de règlement :

(1) Fils île Grégoire Cuylen, seigneur île St.-Job-in t Goor, et de Jeanne Moescops, Pierre-Joseph-Grégoire Cuylen, seigneur do Ter Eecken, naquit à Anvers, le 10 janvier 1720. Aprè< avoir été plusieurs fois échevin, il demanda en 171)3 la placo de conseiller-pensionnaire d'Anvers; mais, un candidat plus agréable à la Cour ayant été nommé, Cuylen devint second bourgmestre d'Anvers. Nommé, en mars 1705, conseiller ordinaire au Conseil souverain de Hrabant, il prêta serment le l' f mars 1766 comme avocat fiscal. Il mourut & Bruxelles en 1792.

« MONSEIGNEUR,

» J'ai reçu le 26 juin dernier la lettre de Votre Altesse » Royale, datée du 5 du même mots, par laquelle je suis n chargé d'examiner s'il ne conviendrait pas d'interdire aux » mains mortes ecclésiastiques et séculières l'aliénation des » tableaux rares et précieux qui leur appartiennent ou qui » sont sous leur administration, à moins d'un octroy de Sa » Majesté qui ne seroit accordé que dans le cas d'une » nécessité indispensable, et au surplus de m'expliquer sur » ce qu'il devroit être statué pour déterminer quels seroient » les tableaux pour lesquels cette interdiction devroit avoir » lieu, et finalement de joindre à mon avis le projet de » règlement que je croirais pouvoir être émané sur ces objets.

» Pour y satisfaire, j'ai l'honneur d'observer qu'on peut » tenir pour chose certaine que, depuis le commencement de » ce siècle, le grand nombre de tableaux de prix qui apparte- » noient à des particuliers dans ces pais, est considérablement » diminué et transporté chez l'Étranger et principalement n différens ouvrages des fameux Peintres de l'Ecole flamande » Rubbens, van Dyck, Teniers. Wouwermans, Bonaventure » Peeters, Snyders, Lange Jan, Breugel de Vloure, Breugel » d'Enfer, Arthois, van Uden, Pierre Neefs, etc.

» Il est apparent que successivement ce qui reste encore » de ces ouvrages sera acheté par les Étrangers dans les ventes » publiques qui, de nécessité, se doivent tenir dans les maisons » mortuaires.

» D'où résulte que si l'on veut conserver dans ces pais » quelques tableaux de prix, on ne peut se tourner que vers » ceux qui sont possédés par les cors (sic) ecclésiastiques ou » séculiers. Ces corps ou communautés sont des différentes n considérations, car il semble qu'il y a moins de danger » à l'égard des tableaux qui ont leur emplacement dans les » Eglises, qu'à l'égard de ceux qui se trouvent par ci par » dans les couvens.

» Il y a aussi moins d'apparence que les corps des magistrats » des villes feraient l'aliénation des tableaux de prix, que ne

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» fcroient les corps de métiers, serments et confrairics. Il est » cependant de fait que chez ces différents corps il se trouve » actuellement plusieurs tableaux de grand prix peints par » des fameux maîtres, sans que je sache que jusques ores » ces corps en auroient vendu. Je ne connois qu'à Anvers » le Grand Serment a vendu il y a environ 25 ans un beau »> tableau de Teniers et un autre du nommé Lange Jan.

» Et ici à la paroisse de la Chapelle une pièce de Rubbens.

» Et pendant que jetois occupé à fournir ce présent avis, » un quidam m'a rapporté que les Annonciates en cette » ville venoient de vendre un tableau placé au maître-autel » de leur Eglise, peint par P. P. Rubbens, représentant » l'Adoration des 3 Mages, à un françois pour la somme de » fl. 14,000 argent de change. Je me suis tout de suite « assuré dudit fait par la bouche même de leur père confesseur. » J'ai envoié des gens qui ont trouvé le tableau encore en n sa place, mais on étoit occupé à en tirer une copie pour » suppléer à l'original. J'ai été en outre informé que ce » tableau est une donation du fameux Peckius et doit servir » de monument de ce célèbre jurisconsulte : j'ai conclu à nullité » de ce marché au Conseil de Brabant et j'ai obtenu une » interdiction provisionnelle de ne pouvoir le déplacer.

n II se pourrait, comme au cas des Annonciattes, que pour » dettes ou autres calamités, ou par le luxe des nouveaux » batimens, des Communautés tant Séculières qu'Ecclésiastiques » se résoudraient de vendre leurs tableaux, même ceux appropriés » dans les Eglises, sans que personne en seroit informé à tems.

» Pour prévenir semblables aliénations il me parait juste » que par une loi générale ces sortes d'aliénations leur seroient » défendues, à l'instar de la défense leur faite concernant les » biens immeubles qu'ils possèdent.

» Cette défense sera fondée sur ce que ces corps ne sont » pas les propriétaires et n'en ont tout au plus que l'usage » et l'administration.

» Ces tableaux sont à leur égard comme ceux que certaines n familles possèdent avec la charge d'un fidéi-commis perpétuel, » ou comme s'ils appartenoient à des mineurs ou personnes

- 4o -

« en curatelle qui n'ont pns la libre disposition de leurs » biens tant meubles qu'immeubles.

» Mais il y a plus d'embarras pour déterminer quels » seroient les tableaux pour lesquels cette interdiction devroit » avoir lieu.

» Il ne convient pas de se borner à la de'fense générale » d'aliéner les tableaux rares et précieux peints par des fameux h maîtres.

» Il me paroit qu'on devroit y ajouter que tous les » magistrats des villes, bourgs et villages seront tenus de » former une liste exacte de tous les tableaux rares et précieux o peints par des fameux maîtres qui se trouvent sous leurs » ressorts respectifs, appartenant ou placés dans quelques n Églises, abbayes, couvents ou autres maisons religieuses, » ou dans des batimens publics tels que maisons de villes, » chambres des métiers ou sermens, ou appartenant à d'autres » corps ou communautés séculières.

» Lesquelles listes ils devront remettre à telle personne que » Votre Altesse Royale trouvera bon de dénommer à cet » effet, au moien de quoi on sera en tout tems en état « de prouver la contravention.

n Ces listes mêmes ainsi rendues pourront être examinées » par des amateurs, puisque ceux-ci savent du moins à peu » près tous les lieux et places se trouve quelque tableau » de prix et de fameux maître, et surtout ceux qui appartiennent » à des corps soit ecclésiastiques soit séculiers.

» Et pour abréger la besogne, on pourroit se borner à faire » faire ces listes par les magistrats des villes seuls, concernant » les corps séculiers de leur ressort et en adressant l'ordonnance » de former des listes directement aux abbayes, prieurés, » couvents et autres communautés religieuses.

» Je joins ici le projet de Règlement formé en conséquence n du précédent selon que la dite Lettre me charge.

» Au moien de quoi, j'espère d'avoir accompli les ordres « de Votre Altesse Royale.

» Je suis avec un profond respect, etc.

» Bruxelles, 7 Juillet 1777.

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» Projet de Règlement contenant défense à tous les Corps » et Communautés tant Ecclésiastiques que Séculiers, d'aliéner » aucun tableau de prix sans permission expresse de Sa » Majesté.

» Le goût de former des cabinets de tableaux rares et » précieux ayant engagé successivement plusieurs princes et » particuliers de l'Europe à en faire emplette en ces pais » les amateurs de la peinture trouvoient de quoi satisfaire <> leur curiosité, tant chez les habitans qui en avoient des » collections que dans les Églises, Chapelles et Maisons » Religieuses, et les tableaux de prix qui appartenoient à » des particuliers aiant été transportés insensiblement chez » l'Etranger, il n'en reste plus guères d'intéressant, que l'on « a l'occasion de voir et qui excite la curiosité des amateurs, n que dans les dits Batimens et Établissemens publics ; mais » il nous revient que les marchands de tableaux commencent » à tacher aussi d'enlever ces derniers et voulant y pourvoir,

n nous, de l'avis et à la délibération de

» nous avons ordonné et statué les points

n et articles suivans :

i

i.

» Nous défendons très expressément par cette à tous les » corps et communautés tant Ecclésiastiques que Séculiers » d'aliéner en façon quelconque les tableaux rares et précieux » peints par des fameux maîtres qui se trouvent dans les » églises, abbates, maisons religieuses, maisons de villes, « chambres des métiers, sermens ou dans quelques batimens » que ce fut, à peine qu'outre que nous tenons telles aliénations » pour nulles et non avenues, ils encourent une amende du " quadruple du prix du tableau vendu.

2.

» Et afin que nous puissions connaître par nous mêmes

42 -

» tous les tableaux rares et précieux qui se trouvent appartenir

» ou sont sous l'administration de tels corps Ecclésiastiques

» et Séculiers, nous ordonnons aux magistrats des villes d'en

» former incessamment une liste exacte, ainsi qu'aux supérieurs

» des abbaies, couvens ou autres maisons religieuses, des

n tableaux précieux qui se trouvent dans leurs églises et

» maisons : lesquelles listes contiendront une description que

» chaque tableau représente, le nom du maître, hauteur et

» largeur et l'endroit il est placé.

3.

» Ces listes devront être remises à en déans

» 3 mois date de cette, à peine qu'à défaut de ce Sa Majesté » enverra aux fraix des défaillans telles personnes qu'elle » trouvera convenir pour former ces listes et faire les » recherches nécessaires pour découvrir les tableaux de prix » qui auront été recellés.

4-

» Les susdites amandes à partager entre le dénonciateur » et l'officier exploitant. » (i)

Mais pendant que l'avocat fiscal procédait ainsi à tous les devoirs de sa charge, la supérieure des Annonciades, de son côté, ne restait pas inactive. Le 4 juillet déjà, après la première visite du fiscal, qui en avait annoncé une seconde pour le lendemain, la supérieure avait mandé François de Roy. Celui-ci étant absent, sa fille alla au couvent et se chargea d'écrire à Paris, à Paillet, ce qui venait d'arriver. La lettre de Jeanne de Roy nous a été conservée :

(1) Archives Générales du Rut/nmne, à Bruxelles. Oftire Fiscal de Hrabant Rejj. 19. Avis D. Cuyloii. Toi no XII. 1777.

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i

« Monsieur et Ami,

»

» Après m'avoir informée de l'état de votre santé, cette est » pour vous faire sçavoir que la Révérende Mère du Couvent » j'ai acheté votre pièce de Rubens m'a fait appeler chez » elle, elle m'a dit que le fiscal du Conseil de Brabant » a été au couvent et a demandé avec quelle permission » elles ont vendu ce tableaux, et si elle livre jamais le » tableaux, d'y maitre la main dessu. Sur quoi j'ai répondu » que je ne pouvois point sur cela leur répondre, que je « devois parler premièrement mon principal, et elle m'a dit » que demain le procureur et avocat devoit venir pour voire n ce qu'elle ferait avec cela pour vous livrer la pièce. Je » vous prie, écrivé moi, je vous prie, à la retour de poste, » ce que j'en ferez, et je vous donnerez aussi tôt des miens. » J'espère que vos tableaux et celle de Monsieur Bélisard » seront arrivé en bon port, quar je les ai pacqueté comme si n elle seroit pour moi-même. Avec quoi je suis avec tout » le respect possible ; je vous prie de présenter mes respects » à Madame votre épouse.

» Monsieur,

» Votre très humble servante, » au nom de mon père, » B : Jeanne Deroy.

» Bruxelles, 4 julette 1777.

» Monsieur, » Monsieur Paillet, à l'hôtel d'Aligre,

» à Paris. » (1)

Paillet (quel nom prédestiné pour un homme de paille !) remit cette lettre immédiatement à Pierre, le premier peintre de Louis XVI et celui-ci l'envoya le 7 Juillet à Versailles, au comte d'Angiviller. Le directeur général des bâtiments du Roi se trouvait donc parfaitement au courant

(1) Archirr* Nationales à Paris. O1. Ifi9fi.

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des difficultés suscitées le jour même le fiscal Cuylen déposa son avis. Voici la lettre du peintre Pierre au comte d'Angiviller :

« Monsieur,

» J'ay l'honneur de vous adresser une lettre que M. Paillet » reçoit de son correspondant à Bruxelles. L'affaire du Rubens » a perec'e. M. Paillet prétend qu'il n'y a pas de tems à »> perdre et qu'il est nécessaire d'interposer l'authorité du Roy » par son Ministre auprès de son Altesse Royale le Prince » Charles, sans quoy il s'élèvera un procès dont l'issue sera » longue ou douteuse. J'ajoute qu'il seroit dangereux de t) céder en pareille occasion parce que l'on ne pourroit compter » sur aucun marché, que l'acte est passé devant notaire : je » le joins icy (i). C'est une pièce très essentielle.

» Je suis avec respect,

Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,

Pierre.

» Paris, 7 juillet 1777 (2).

Le comte d'Angiviller s'en fut le lendemain chez le Ministre des Affaires Étrangères. Le célèbre comte de Vergennes étant en conférence avec les ambassadeurs, il dut se contenter de lui faire remettre une note sur l'affaire et de lui demander des instructions à adresser au Ministre plénipotentiaire de France à la Cour de Bruxelles.

Vergennes ne perdit pas un instant. Il écrivit à Bruxelles, au comte d'Adhémar, un mot qu'il

(1) Nous avons vainement cherché cet note notarié dans les protocoles conservés aux Archives du Royaume à Bruxelles.

(2) Arehirrs Xntinnaln à Paris. O1. 1696.

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envoya à d'Angiviller, en priant ce dernier d'informer plus amplement le ministre plénipotentiaire près de Charles de Lorraine. La lettre de Vergennes à d'Angiviller était conçue en ces termes :

« Le billet, Monsieur le Comte, dont vous venés de « m'honorer ma été rendu au milieu de ma conférence avec » MM. les Ambassadeurs. Je profite d'un instant de liberté » pour faire un mot à M. le Ctc d'Adhémar. Je le joins » ici à cachet volant, afin que vous vouliés bien en prendre » lecture et supléer à ce que je ne puis et n'ai pas le tems » de dire.

» Je vous renvoie. Monsieur le Comte, les papiers que » vous m'avés communiqués, et je vous remercie de l'occasion » que vous me donnés de vous marquer mon zèle. Ce sera » toujours avec empressement que je concourrai à tout ce » qui peut vous être agréable et vous convaincre de la fidélité » du sincère et parfait attachement avec lequel j'ai l'honneur » d'être, Monsieur le Comte,

» Votre très humble et très obéissant serviteur, » de Vergennes.

» Le 8 juillet 1777. » (1)

A la lettre, sans doute très sommaire, de Vergennes au comte d'Adhémar, d'Angiviller en ajouta une de sa main, instruisant le ministre à Bruxelles de tout ce qui s'était passé. Il insista surtout sur ce que le Roi de France ne possédait pas encore de Rubens dans le genre de Y Adoration des Mages des Annonciades et se permit de préjuger l'issue que l'affaire aurait, en disant qu'il espérait que le prince Charles, gouverneur-général des Pays-Bas au nom de l'Empereur, et le prince Georges-Adam de

(1) Archives Natùnuiles à Paris. O1. 169(i.

-46 -

Starhemberg, ministre plénipotentiaire de la cour de Vienne auprès de Charles de Lorraine, feraient lever l'interdiction mise par le fiscal de Brabant à la sortie du tableau. Cette lettre du comte d'Angiviller au comte d'Adhémar est fort intéressante :

h Versailles, le 8 juillet 1777.

» M. le Comte d'Adhémar, » ministre plénipotentiaire du Roy, » à Bruxelles.

» J'ai l'honneur de vous envoyer, Monsieur, une lettre de » M. le Comte de Vergennes qui vous marque que je vous » ferai plus de détails. J'aurois certainement toujours eu » l'honneur de vous écrire moi-même pour vous mettre au » fait de cette négociation, mais j'ai cru devoir instruire le d Ministre du Roy d'une espèce de petite négociation que » je voulois recommander à vos bons offices. Vous sçavés, » Monsieur, qu'on a vendu les tableaux des Jésuites ; M. le » O* de Vergennes m'en avoit envoyé le Catalogue et j'avois » envoyé en Flandres M. Pierre, premier peintre du Roy » et un commissionnaire pour avoir quelques-uns de ces » tableaux. L'Empereur avoit tout écrémé et fait enlever ce » qu'il y avoit de plus beau. Le commissionnaire a trouvé » le moyen de faire marché avec les Religieuses du Couvent » de l'Annonciation pour un magnifique Rubens qui est n dans leur église. Ce marché n'est pas désavantageux pour » elles puisqu'elles l'ont vendu 14000 florins, en leur fournissant » une copie et 2 pièces de vin de Bourgogne. Le fiscal de » Brabant a été informé je ne sçais comment de ce marché » et j'apprends qu'il met opposition à la sortie de ce tableau. » Il est important de lavoir parce que le Roy n'a point de » tableau de ce maître dans ce genre et que les occasions n sont rares et presque impossibles à trouver. Le marché » est fait sous le nom du nommé Paillet, qui est le

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- 47 ~

a commissionnaire, et point sous le nom du Roy, mais c'est » pour Sa Majesté. Je ne doute pas que M. le Prince Charles » et M. le Prince de Starembcrg ne lèvent cette interdiction, » dès qu'ils seront informés que c'est pour Sa Majesté que » cette acquisition a été faite. Je sçais qu'on empêche la » sortie de tableaux, mais c'est lorsqu'on est instruit de la » vente et non pas quand la vente a été consommée. J'espère, * Monsieur, que je vous devrai une main-levée dont vous » jouirés avec la Nation dès que la Gallerie dont ce tableau » doit faire une partie de l'ornement sera terminée (i). Le n Public vous devra ainsi que moi de la reconnaissance en » ce beau morceau dont vous aurés contribué à enrichir la n Nation.

» J'ai l'honneur d'être avec un très parfait attachement, » Monsieur,

» Votre très humble et très obéissant serviteur, » Comte D'ANGIVILLER (2).

Le même jour, le comte d'Angiviller écrivit au peintre Pierre : « C'est demain mardy le courier ; » n'espérant pas de réponce assés prompte, j'ay dit » à M. Paillet de mander à son correspondant » de tenir bon et de traîner jusqu'à l'arrivée de » la lettre de M. Adémar » (3).

(1) Le comte d'Angiviller parle ici sans doute d'un de ces travaux qui lui ont coùtô si cher après avoir coûté cher à l'État. Pou ménager des deniers publics, lo comte d'Angiviller fut accusé, le 7 novembro 1790, par Lametb, d'avoir multiplié les dépenses et présenté un compte de vingt millions fort exagéré. Le 15 juin 1791, Camus ayant été rapporteur, un décret ordonna la saisie de ses biens. 11 quitta la France, se rendit en Russie, puis en Allemagne et mourut dans un couvent à Altona.

(2) Archives Nationales à Paris. 0>. 1696.

(3) Ibid.

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IV.

Jean-Balthasar comte d'Adhémar de Montfalcon était l'homme qu'il fallait pour mener cette affaire selon les désirs de la Cour de France. Appartenant à une famille des plus considérables, dont étaient sortis les premiers comtes d'Orange, le ministre plénipotentiaire de France était bien vu dans les sphères gouvernementales à Bruxelles. Colonel du régiment de Chartres, chevalier de Saint-Louis, le comte d'Adhémar était un type d'honneur, se ressouvenant volontiers, ainsi qu'il l'avait consigné dans un croquis généalogique établi par lui-même pour pouvoir monter dans les carosscs du Roi, qu'il descendait d'Adhémar, parent de Charlemagne, qui, après avoir conquis Gênes et la Corse, en fut le premier souverain. Il n'avait pas oublié non plus que la branche à laquelle il appartenait, - toujours sans fortune, et plus connue par la continuité » de ses services, que par des illustrations, porte » en effet pour devise : plus d'honneur que d'hon- » ncurs. » (i)

Jouissant de la confiance entière de Louis XVI et du comte de Vergennes, il avait acquis, depuis deux ans qu'il représentait son souverain à Bruxelles, l'amitié du prince Charles de Lorraine, du prince de Starhemberg, du comte de Neny et de Crumpipen, alors chancelier de Brabant et conseiller d'État.

(1) Lu Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de lu Noblesse. 3* Kdition. Paris, 1863, Tome I, p. 110.

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Le comte d'Adhémar prit cette affaire extrêmement à cœur et, comme nous le verrons bientôt, Charles de Lorraine et le prince de Starhemberg se montrèrent favorables à l'accomplissement des désirs de la Cour de France. Le prince Charles fit envoyer le 14 juillet, au fiscal de Brabant, à fin d'avis, une note que le comte d'Adhémar lui avait remise :

» Charles Alexandre, etc.

» Cher et bien Amé, Nous vous rémettons ci-joint une » Note qui Nous a été présentée par le Ministre de Sa » Majesté Très Chrétienne en notre Cour, Comte d'Adhémar, » vous chargeant d'en examiner le contenu, et de Nous y o rendre votre avis. A tant, cher et bien Amé, Dieu vous » ait en sa S* Garde. De Bruxelles, le 14 Juillet 1777. Ne. S.

» Charles de Lorraine.

» Par ordonnance de Son Altesse Royale, DE REUL.

» Au Conseiller Fiscal de Brabant (1).

Le fiscal Cuylen rendit son avis le 21 juillet, avis parfaitement motivé, mais beaucoup moins défavorable que le précédent, daté du 7 du même mois. « Je n'ose rien entreprendre dans ce moment, * dit-il, puisque Votre Altesse Royale pourroit » trouver mauvais qu'on mettroit des empêchemens » aux vues du Ministre du Roy Très Chrétien. » Alors, comme aujourd'hui et comme toujours, il y avait avec le ciel des accommodements ! A retenir certains détails intéressants concernant deux autres tableaux de Rubens : « On m'a dit, écrivait Cuylen, » que le même Pière (sic) ou ses emploiés auroient

(1) Archives du Royaume à Bruxelles. Office Fiscal de Brabant. Reg. 79. Avi» D. Cuylen. Tome XII. 1717.

5o

» déjà offert 36ooo florins pour le grand et beau

y tableau de Rubbens dans le maître autel de

- l'Église des Augustins à Anvers. Qu'ils auroient r jctté de vue sur une pièce excellente du même

- Rubbens représentant Su' Anne et la Vierge dans * l'Église des petits Carmes à Anvers et peut-être » sur plusieurs autres. » (i)

Nous laissons suivre ici l'avis du fiscal :

» Monseigneur,

» Par lettre du 14 de ce mois que j'ai reçue le 19, Votre » Altesse Royale ma fait remettre la note ci-rejointe, lui m présentée par le Ministre de Sa Majesté très Chrétienne » en cette Cour, Comte d'Adhémar, me chargeant d'en examiner » le contenu et d'y rendre mon avis.

» Pour y satisfaire, j'observerai que le contenu de cette » note est, que le Sieur Pière premier peintre du Roy étant » envoie' en Flandres par M. le Comte d'Angevillers pour » acheter des tableaux, et nommément ceux qui étoient à i) vendre chez les Jésuites, a trouvé au couvent des Religieuses » de l'Annonciation un Rubbens dont il a fait l'acquisition » pour le Roy sous le nom de Paillet et pour le prix de » rl. 14,000, que le marché a été fait pardevant Notaire, » que le soussigné nomine officij a mis opposition à la sortie » dudit tableau, sur quoi M. le Comte d'Adhémar pria Son » Altesse le prince de Starhemberg d'interposer ses bons offices » pour que ce tableau réellement acheté pour le Roy parvienne » à sa destination.

» Il est vrai, Monseigneur, que d'abord que j'ai eu con- » naissance que les Annonciates en cette ville avoient vendu » ce tableau qui représente l'Adoration des Mages, l'officier » fiscal y a mis opposition par une Requête présentée au

(1) Ce dernier tableau est aujourd'hui au Musée d'Anvers, il figure sous le 306 du catalogue. 11 a étf grave par Holswert.

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» Conseil de Brabant, concluant à nullité de cette vente et » par provision à interdiction, ce dernier fut accordé et exécuté.

» Le premier moien de la conclusion est que ce tableau. « ainsi que le grand autel dans lequel il est placé, est une » donation du fameux jurisconsulte Peckius et qu'ainsi il » est un monument pour conserver la mémoire de ce grand » homme; la consignation de celte donation que je demanderai » dans la suite, et dont je n'ai pas eu le temps de faire la » recherche, par ce que l'interdiction provisionnelle pressait, » donnera du poids à ce premier moien.

»» Le second consiste que quoique ces Religieuses scroient » à réputer pour propriétaires du tableau dont s'agit, elles » ne peuvent pas être censées d'en avoir la libre disposition, » mais seulement pour autant que le bien être de leur » communauté, dont elles n'ont que l'administration, l'exige.

» Elles ne peuvent donc être les arbitres ni les juges dans n leur propre cause, mais à l'instar des autres administrateurs, » tuteurs ou curateurs, elles doivent se sousmettre à un » pouvoir supérieur : point du tout du provincial des » Récollets dont les Religieux sont leurs directeurs et qui » n'ont rien de commun avec des affaires temporelles comme » est la présente.

» Mais elles doivent avoir ce pouvoir du Souverain, ou n de ceux qui le représentent.

»> Sur ce principe ou pourroit sous correction très humble » répondre à la dite Note que jamais ce tableau n'a été réellement acheté, du moins que ces Religieuses n'ont pas » le pouvoir d'accomplir ce contract, à moins que Votre » Altesse Royale leur en accorde la permission par un octroy » à dépêcher dans la forme usitée pour les affaires Braban- » connes.

>

» Cette permission est d'autant plus nécessaire au cas présent, » que si on se relâche, un grand nombre de tableaux de » Rubbens et de van Dyck seront achetés peut-être dans » l'interval d'un mois par le dit Pière.

» Plusieurs maisons religieuses se laisseront porter à ces sortes de ventes, tant parce qu'on leur fait accroire (comme

52

» on a fait au cas présent) que ces tableaux se détériorent » journellement ; que sous prétexte que ne pouvant plus » recevoir des dotes, elles trouvent un grand vide dans leurs » caisses et ne sont pas en état de faire face à - leurs dettes.

» On m'a dit que le même Pière ou ses emploies auroient » déjà offert fl. 36,ooo pour le grand et beau tableau de » Rubbens dans le maître autel de l'église des Augustins » à Anvers.

n Qu'ils auroient jetté de vue sur une pièce excellente du » même Rubbens, représentant Ste.-Anne et la Vierge, dans » l'église des petits Carmes à Anvers, et peut-être sur » plusieurs autres.

» Je viens d'être informé dans l'instant que, nonobstant » l'interdiction leur insinuée judiciairement, elles auroient » déjà ôté le tableau de son emplacement, ce voie de fait » mérite sûrement une correction exemplaire. Mais je n'ose » rien entreprendre dans ce moment, puisque Votre Altesse » Royale pourrait trouver mauvais qu'on mettrait des o empêchemens aux vues du Ministre du Roy Très Chrétien.

» Cependant, considérant la chose de côté du pouvoir des » Religieuses Annonciates, je crois qu'il convient que Votre » Altesse Royale avant tout oblige ces Religieuses à lui » demander l'octroy requis pour l'aliénation de ce tableau, » en motivant les raisons qui les ont induit à cela, à moins » que Votre Altesse Royale préférait de laisser poursuivre » la cause intentée à leur charge par l'Office au Conseil de » Brabant, et en ce cas je la supplie de me faire parvenir » ses ordres pour empêcher une voie de fait de la part de » ces Religieuses.

» Espérant parmi ce d'avoir accompli les ordres de Son » Altesse Royale, je suis en très profond respect, Monseigneur, » de Votre Altesse Royale le très humble serviteur.

» Bruxelles, 21 Juillet 1777 (1).

(1) Archives Générales du Royaume, à Bruxelles. Office Fiscal de Brabant. Reg. 79. Avis D. Cuylen. Tome XU. 1777.

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Le jour même le prince Charles avait demandé l'avis de l'Office Fiscal de Brabant, le prince de Starhemberg avait ordonné au chancelier de Brabant Crumpipen d'envoyer la note remise par le comte d'Adhémar au Chef et Président comte de Neny, pour avoir aussi l'avis du Conseil Privé.

Crumpipen exécuta les ordres du Ministre Plénipotentiaire qui, lui aussi, ne demandait qu'à être agréable au Roi de France et « prévoyait qu'il » serait difficile de se refuser à la condescendance. » Voici cette lettre :

» Monsieur,

n C'est en exécution des Ordres du Ministre Plénipotentiaire » que j'ai l'honneur de remettre à Votre Excellence la Note » présentée par M. le Comte d'Adhémar et qui tend à n faire lever l'obstacle apporté à l'exportation d'un tableau » acheté dans ce pays-ci pour le compte du Roi Très Chrétien : » Son Altesse souhaite que le Conseil Privé s'y explique le » plutôt qu'il se pourra, prévoyant d'ailleurs qu'il sera difficile » de se refuser à la condescendance dans ce cas particulier. » Je suis avec un respect infini,

» Monsieur,

» de Votre Excellence » Le très humble et très obéissant serviteur,

» Crumpipen.

a B russe lies, le 14 juillet 1777.

» à Son Excellence M. le Comte de Neny. (1)

Le comte de Neny remit cette lettre au Conseil Privé qui nomma une seconde fois rapporteur le

(I) Archives Générales du Royaume, à Bruxelles. Cartons du Conseil Privé. 375. Juillet à Décembre 1777.

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conseiller Sanchez de Aguilar. Celui-ci, avant de donner l'opinion du Conseil Privé, résuma l'avis du fiscal et répéta une dernière fois toutes les excellentes raisons qu'on avait d'annuler la vente ; mais « vu la demande faite de la part de Sa « Majesté Très Chrétienne * ... et quelques considérations d'ordre secondaire, le Conseil Privé pensait que, sous certaines conditions, on pouvait autoriser la vente du tableau.

Cette pièce capitale dans l'histoire de Y Adoration des Mages de Rubcns est ainsi conçue :

» Extrait du Protocole du 2 Août 1777.

» Sur la note par laquelle le Ministre de Sa Majesté » Très Chrétienne en cette Cour, Comte d'Adhémar, se plaint » de l'opposition formée par le fiscal de Brabant à la sortie » d'un tableau de Rubcns, que le nommé Pierre, premier » peintre du Roi de France a acheté de la communauté des » Religieuses dites Annonciades en cette ville ; ce Ministre » assurant que cet achat a été fait réellement pour le Roi » son maître, il demande qu'il puisse être remis à sa » destination.

» Le fiscal de Brabant dit que l'opposition qu'il a formée » devant le Conseil de la même province et l'interdiction » qu'il a obtenue devant ce tribunal contre l'exécution de la » vente et la sortie du tableau susdit vendu pour le prix » de f. c. 14000, sont fondées sur ce que ce Tableau et » le grand autel dans lequel il est placé ont été donnés à » l'église des Annonciades par le chancelier et fameux » jurisconsulte Peckius, pour servir de monument à sa » mémoire, sans cependant que les clauses de cette donation » étaient encore connues de l'avisant, et sur ce que, supposant » même que ce tableau appartiendrait à la communauté des » Annonciades, celles qui la composent actuellement, n'ayant

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» que l'administration de ce qui appartient à cette communauté, » ne sont pas en droit d'en dispenser à leur gré et sans n autorisation du supérieur séculier ; l'avisant croit aussi que » l'on doit tenir cette vente pour nulle et en empêcher n l'exécution, à moins que Sa Majesté daignât la faire octroyer » avec les formalités usitées en Brabant et il observe que si » l'on se relâchait sur cet article, un grand nombre de » tableaux de Rubens et de van Dyck seraient achetés n peut-être dans l'intervalle d'un mois par le peintre susdit : » il propose finalement de faire poursuivre le procès qu'il a n intenté au sujet de la dite vente, ou d'obliger les religieuses n Annonciades à demander l'octroy requis pour la rendre n légitime et pour pouvoir l'exécuter.

n Le Conseil dit que quant aux droits de la famille de » Peckius à ce que ce tableau ne soit point ôté de leur » autel, l'on ne peut pas les empêcher de faire valoir ces » droits en justice, s'ils existent et s'ils sont fondés, comme » l'avisant le présume ; d'un autre côté il observe que la règle « d'après laquelle Sa Majesté, comme protectrice de tous les o établissemens publics, doit empêcher qu'on ne dispose mal » à propos des biens et effets qui y appartiennent, parait » devoir opérer dès qu'il s'agit d'un contract ou d'un autre » objet essentiel dont les effets peuvent ou doivent rejaillir n sur la postérité ; qu'ainsi les membres qui composent » actuellement une Communauté" ou qui sont les adminis- » trateurs préposés à ces établissemens doivent être assujettis » à ne rien conclure sans l'aveu de ceux que Sa Majesté a » autorisés pour ces sortes d'objets, tout comme un curateur, » tuteur ou administrateur ne peut faire aucune aliénation, * ni aucune autre disposition relativement aux biens ou effets qui lui sont confiés, comme un usufruitier même ne » peut disposer du fond des objets dont il a la jouissance » temporaire que par autorisation du juge et suivant les » règles et précautions à prescrire par ce dernier : cette règle » paraissant également essentielle pour le maintien de l'autorité » de Sa Majesté et pour le bien-être des établissemens publics.

» Mais vu la demande faite de la part de Sa Majesté Très

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» Chrétienne et la pauvreté notoire des Annonciades susdites, n que d'ailleurs la somme stipulée par le contract de vente » est proportionnée à la valeur du tableau dont ces religieuses » pourraient d'ailleurs négliger la conservation et qui commence » déjà à dépérir : le Conseil propose d'autoriser le fiscal de n Brabant à déclarer devant Commissaires du Conseil de cette » province, qu'eu égard aux circonstances particulières, il sera » permis aux dites Religieuses de procéder à la vente du » tableau, mais sauf les droits des représentans du chancelier » Peckius, s'ils en ont au même tableau, et parmi qu'elles » fassent conster à l'Office Fiscal de Temploy du prix d'achat » conformément au bien être de leur communauté : le Conseil » joint la lettre à adresser au fiscal, en faisant observer que » la formalité du decrètement de la déclaration à faire devant » Commissaires du Conseil de Brabant pourra suppléer en » tout cas à la forme Brabançonne et que la suplique de » la Supérieure du Couvent des Annonciades, qu'elle vient de » remettre à ce sujet, remplit la règle du recours au supérieur » séculier.

DE AGUILAR, rapporteur, (i)

Charles de Lorraine n'eût rien de plus pressé que d'écrire au dessous de ce document la formule approbative : * Je me conforme et j'ai signé la lettre. » Renvoyé le 7 août 1777. »

Le même jour, le comte d'Adhémar reçut la note suivante :

u Le Gouvernement Général s'étant fait rendre compte de » ce qui concerne le tableau dont il est question dans la n Note de M. le Comte d'Adhémar du 12 juillet, il en résulte » que l'interdiction, donnée à la poursuite de l'Office Fiscal » de Brabant, est très en règle et conforme aux dispositions

(1) Archives Générales du Royaume, à Bruxelles. SecrtHairerie d'Etat et do Guerre. Reg. 319. fol. 54«.

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» subsistantes ; mais puisque Tachât de ce tableau a été fait » pour le compte de Sa Majesté Très Chrétienne, il n'a fallu

d'autre considération que cette seule circonstance pour » déterminer le Gouvernement à faire lever l'opposition et » à autoriser l'exécution du contrat.

n En informant M. le Comte d'Adhémar dune disposition » dictée par l'empressement qu'aura toujours le Gouvernement » à donner des marques de sa déférence pour le Roi Très » Chrétien, on ne peut pas se dispenser d'observer cependant n que le tableau dont il s'agit, ayant fait avec l'autel l'objet » d'un don que le chancelier de Brabant Peckius a fait à » l'Église des Annonciates de cette ville, la levée de l'obstacle » apporté à la demande du fiscal de Brabant ne sauroit altérer » les droits des représentans du Donateur, au cas qu'il en » existe et qu'ils eussent l'intention de les faire valoir : objet d sur lequel la disposition du Gouvernement n'a pas pu » s'étendre.

n Brusselles, le 7 août 1777. » (1)

Le comte d'Adhémar transmit cette note à Versailles, au ministre de Vergennes, qui l'adressa le i3 août au comte d'Angiviller avec la lettre suivante :

« A Versailles, le i3 août 1777.

n J'ai l'honneur de vous envoyer, Monsieur, la réponse

> du gouvernement de Bruxelles au sujet du tableau que

> vous avés réclamé. Cette réponse me paroit entièrement

satisfaisante. M. le Prince de Starhemberg a assuré M. le » Comte d'Adhémar que la restriction qu'elle renferme n'étoit

que de pure prévoyance.

d J'ai l'honneur d'être très parfaitement, Monsieur, votre » très humble et très obéissant serviteur,

» de Vergennes. » A M. le Comte d'Angivillers. » (2)

(1) Archives nationales à Paris. O». 16M. (?) Ibid.

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A la réception de cette lettre et de la note du Gouvernement Général des Pays-Bas Autrichiens, le comte d'Angivillers alla remercier verbalement le comte de Vergennes.

Le 21 août fut rédigé le procès-verbal par lequel le Conseil Privé avait proposé d'autoriser le fiscal à déclarer devant les commissaires du Conseil de Brabant, qu'eu égard aux circonstances particulières, il serait permis aux Annonciades de procéder à la vente de leur tableau. Ce procès-verbal fut rédigé en flamand :

« Coram D. de Robiano « Consiliario et me » Secretario Bellanger Commissariis.

» Verbael.

» Den Substituut Procureur Generael,

» Suppliant,

» Die Overste ende Religicusen van het Clooster » der Anonciaetcn binnen Brussel,

» Geinsinueerden.

» Den 21 Augusti 1777.

» Den Suppliant doet blijcken van het Renvoy voor ons » Commissarissen de date negenthien deser geteeckent C. » Bellanger, dicnsvolgens seght, dat hy by requeste geappos- » tillcert den vierden Julv lestleden geconcludecrt hceft tôt » lastc der geinsinueerde tôt nulliteyt van de vercoopinghe n van sekerc schildcrijc stacnde in den hooghen Autacr van » hunne Kercke ende geschildert door Pctrus Paulus Rubbens, » op wclcke requeste desen hove verlecnt hadde provisionele

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» interdictie van de selve schilderije van hare plaetsc te amoveren, welcke requeste aen partije is geinsinueert geweest » den 4cn July voorschreven.

» Dat ondertusschen Syne Konincklijckc Hoogheijt geinfor- » meert sijnde dat de vercoopinghe der voorschreve schilderije » gcdaen was aen eenen schilder van den Coninck van » Vranckerijck, denwclcken onder eenen anderen naem dese » schilderije hadde gecocht voor den Coninck sijnen meester » voor eene somme van vierthien duijsent guldens courant » geldt, op conditie van ten sijnen coste daer van te doen » maecken eene Copije om gestelt te worden in den Authaer » alwaer de Originclc hadde gestaen, ende in aendaght nemendc n de omstandigheden in de welcke sigh bevindt de gemeijnte n der voorschreve Rcligieusen ende ooek de vracghe aen Hacre » voorschreve Conincklijcke Hoogheijt dienaengaende gedaen » weghens den Ministcr van Vranckrijck, Soo heeft desen » Serenissimen Prince by decreet van den tweeden descr » geauthoriseert den Raedt ende Advocaet Fiscael om voor » ons Commissarissen te verclaeren, gelijck men is doendc » mits desen. dat Haere Majcsteijt om besondere redenen ende n omstandigheden aen de geinsinueerde toestaet de permissie » om te vercoopen voor de somme ende onder de conditie » hier boven uijtgedruckt de Schilderije van Rubbens die sigh » bevindt in den hooghen Autaer van hunne Kerckc, sonder d prejuditie noghtans van de gerechtigheden die de represen- n tanten van den Cancelier Peckius daer aen soude connen o hebben, mits doende blijckcn aen *t Officie Fiscael van het « emploi der gcmelde coopsomme ten behoeve van hunne n gemeijnte ende mits betaelende de costen soo ordinair als o extraordinair van dit procès, consenterende den Suppliant » voor soo veel noodigh in de lichtinghe van de voorschreve » interdictie, ende dat aen de gedaeghdc daer over worde » verlcent acte ende décidément, om hun te diencn tôt » authorisatie van de vercoopinghe des questic.

» Den Advocaet de Neck als bemachtight bij procuratie » van de Mocder ende Overstc van het Clooster der Annonciaten » deser stadt alhier gedaeghdc ende van de welcke hy alhier

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» is visie doende, accepteert het verclaeren hier voren gedaen, » van het selve versoeckende decretement ende acte.

» Habeat. » C. Bellanger. » (i)

L'avocat Neck, qui accepta la déclaration du fiscal au nom des Annonciades dont il avait reçu procuration, paya pour une expédition de ce verbal la somme de douze florins.

Entre-temps, l'artiste chargé de faire la copie du tableau n'avait point perdu de temps et, dans le premiers jours de septembre, le peintre Pierre put informer le comte d'Angiviller que cette copie était terminée et qu'il allait envoyer Paillet à Bruxelles pour prendre livraison du superbe Rubens acheté pour le Roi. Toutes les mesures pour le payement du tableau et pour la visite par la douane furent immédiatement prises par le comte d'An- giviller qui écrivit à l'homme de confiance de Pierre :

« Versailles, le 9 Septembre 1777.

» A M. Paillet,

» J'apprens de M. Pierre, Monsieur, qu'informé de la » terminaison de la copie qui doit remplacer le tableau des » Dames de l'Annonciade de Bruxelles, que vous avez acheté » pour le Roy, vous vous proposez de partir incessamment o pour cette ville à l'effet de retirer ce tableau, sur lequel, » grâce aux soins de M. le Comte d'Adhémar, il n'y a plus » de difficulté. Je suis fort d'avis que vous ne perdiez point

(1) Archives générales du Royaume, à Bruxelles. Fonds des Archives Ecclésiastiques. 4263. Couvent des Annonciades de Bruxelles.

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d de temps à consommer cette affaire puisqu'elle est en état » de 1 être. Comme vous serez dans le cas de payer comptant » le prix convenu, conséquemment à la teneur de votre marché » avec ces Dames, ainsi que la copie, et le pot de vin, il » est juste que je vous en facilite les moyens. Vous pouvez d en conséquence tirer sur M. Dutartre à un jour de viie » le montant de la somme que tout cela doit coûter. Votre » traite sera acquittée ponctuellement.

» Comme il est important que le tableau ne soit point » visité, il seroit à propos que vous me prévinssiez quelques » jours d'avance du départ et de la route que la caisse doit » tenir, pour que j'en prévienne la ferme générale et que » cette caisse ne soit ouverte qu'à la douane de Paris.

» Je suis, Monsieur,....

» G* D'ANGIVILLER. » (l)

Le directeur-général des bâtiments du Roi chargea en même temps Paillet de remettre à Bruxelles, au comte ' d'Adhémar, une lettre ainsi conçue :

» A M. le Comte d'Adhémar, » Ministre plénipotentiaire du Roi à Bruxelles.

» Versailles, le 9 septembre 1777.

Après vous avoir renouvellé, Monsieur, mes remercimens n de vos bons offices et des soins que vous vous êtes donnés » pour faire lever l'espèce d'embargo mis sur le tableau » acheté par le Roy des Dames de l'Annonciade à Bruxelle, » j'ai l'honneur de vous addresser et de vous recommander n le sieur Paillet qui aura celui de vous remettre cette lettre » et qui est commissionnaire du Roy pour l'enlèvement du » tableau dont il s'agit. Il m'a paru nécessaire, à tout » événement, qu'il fut accrédité auprès de vous, afin que s'il » survenoit quelque nouvelle difficulté, vous voulussiez bien

(1) Archives Nationales d Paris. 0». 1696.

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» l'aider de votre protection et de votre crédit. Je vous prie, » Monsieur, de les lui accorder, s'il se trouve dans le cas » de les requérir, et je vous en aurai une sensible obligation.

» J'ai l'honneur d'être avec un très parfait attachement, » Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

« Comte d'Angivij.i.er. » (i)

Alors, plus rien ne devait entraver le départ du tableau pour Paris. Toutes les mesures étaient bien prises. Le prix convenu fut payé et la trésorière du couvent des Annonciades en libella la recette de la manière suivante : - Ontfangen van de schildercij r> van den hoogen autaer 14000. o. o. » (2)

V.

Pendant la dernière phase de ces longues et labo- rieuses négociations, la question de la défense générale à faire aux mains-mortes d'aliéner leurs tableaux précieux avait été agitée de nouveau au Conseil Privé. Celui-ci adressa à Charles de Lorraine un extrait de protocole étendu :

« M. d'Aguilar a fait rapport de l'avis du fiscal de Brabant « et de celui des fiscaux de Flandre, sur le projet d'interdire » aux Mains mortes Ecclésiastiques et Séculières l'aliénation » des tableaux rares et précieux. Les avisans conviennent tous » trois, que cette interdiction seroit avantageuse et nécessaire » même pour que les élèves de l'art de la Peinture puissent » être assurés de trouver dans le paijs des tableaux qui

()) Archives Xalio.ialcs à Paris. Û>. \6\)6 (minute).

(2) Archives Générales th< Koymotie, ù Bruxelles. Fonds des Archives Kcclésia.sti(|ues. 4208. R«£- intitulé : Sjn-ci/icatie-bocch candcn jacrclijkscht'ii oulpuèck cmle uytyeef van h et C/vusOt (1er Atonattiatm biunm Bri'ssel, venu'emet in het jacr 1678. (Article de la recette générale de Tannée 1777.)

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» puissent leur servir d'instruction et de modèles. Le Conseil » aiant délibéré sur la matière, résolut de porter ses observations » à la connaissance de Son Altesse Royale par extrait de » Protocole étendu, en proposant à ce Sérénissime Prince » qu'il pourroit lui plaire de charger, par Lettres circulaires, » les magistrats des villes principales du Brabant et de la » Flandre (car il n'y a guères de tableaux intéressans dans » les autres Provinces) de former et de remettre au Gouvernement » des Listes pertinentes de tous les tableaux rares et précieux » qui s'y trouvent appartenant à des Mains mortes quelconques ; » d'adresser pareilles Lettres aux administrations des États des » mêmes Provinces, par raport aux tableaux rares et précieux » qui se trouvent dans les petites villes et au plat paijs de » leur ressort ; et après que ces Listes seront rentrées. » d'interdire par une ordonnance à émaner dans ces deux » Provinces l'aliénation des tableaux qui auront été repris » dans les mêmes Listes. » (i)

Son Altesse Royale s'y étant conformée, les lettres circulaires furent expédiées le 3 septembre 1777 ; mais, comme le remarque M. Piot (2), l'ordonnance demandée par le Conseil Privé ne fut jamais faite, parce que le personnel du Gouvernement des Pays- Bas Autrichiens n'avait pas d'intérêt à le faire: * De » Cobenzl, ministre plénipotentiaire aux Pays-Bas, «dit M. Piot, avait augmenté considérablement » sa collection de tableaux et gravures au moyen » d'achats faits dans des établissements de main- « morte. Le prince Charles de Lorraine en fit » autant pour enrichir ses collections artistiques,

(1) Archives Générales du Royaume, à Bruxelles. Conseil Piivô. Rog. 236. P> 89.

(2) Rapport à M. le Ministre de V Intérieur sur le.t Tableaux enlevés à la Belgique en 179 i et restitués en 1815 (Bruxelles, 1883). p. 81.

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» et le gouvernement Autrichien ne manqua pas « l'occasion de s'emparer de nos meilleurs tableaux * pour en doter le Musée de Vienne. Il s'empara y des meilleures toiles trouvées dans les collèges r> supprimés des Jésuites, dans les couvents sup- - primés en 1783 et dans l'église de Caudenberg, » il s'appropria le tableau de Saint-Ildefonse. »

Nous ajouterons, pour terminer, que si Louis XVI ne l'avait fait acheter en 1777, il est plus que probable que, lors de la suppression du couvent, en 1784, Joseph II se serait emparé du Rubens des Annonciades de Bruxelles, et qu'au lieu d'être au Louvre, ce chef-d'œuvre ornerait aujourd'hui le Musée du Belvédère à Vienne.

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LES

ARMES DE LA FAMILLE RUBENS.

Les nombreux ouvrages, publiés depuis une cinquantaine d'années sur le chef de l'école flamande, ont fait justice de la légende qui attribuait à Rubens une origine styrienne et noble. On est généralement d'accord pour reconnaître à l'illustre peintre une ascendance anversoise et plébéienne.

Parmi les membres de la famille Rubens qui, au xvie siècle, ont le plus contribué à donner un certain éclat à leur maison, on doit citer maître Jean Rubens, avocat et échevin de la ville d'Anvers, et maîtres Pierre et Barthélémy Rubens, avocats et notaires de la même ville. Docteurs en droit, ces personnages comptaient parmi la noblesse de toge ou de robe et, par conséquent, avaient droit de porter des armoiries.

Nous avons voulu rechercher quelle était l'origine du blason des Rubens et nous sommes arrivés à un résultat des plus curieux. En effet, nous trouvons que parmi les anciens abbés de la célèbre abbaye de St. -Michel, antérieurs à l'année i564, il y en a eu deux qui ont porté pour armoiries un écu qui, sans le moindre doute, a servi de modèle à celui des Rubens. Le premier de ces prélats, dont le nom

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est inconnu, portait écartelé au i et 2 d'azur à la fleur de lys d'or ; au chef iïor à deux quintefeuilles ou roses

de gueules percées ou boutonnées d'or et feuillées de sinople au 2 et 3 de gueules à la croix d'argent, cantonnée de quatre sceptres posés en sautoir, c'est- à-dire les armes mêmes de l'abbaye St.-Michel. Devise: Moredeorum (?). Le second portait le même écusson ATSGœvebbé non écartelé avec la devise : Omnia vanitas ; il a été reconnu qu'il appartenait à l'abbé Guillaume de Grève, élu le 19 septembre 1564 et mort le i5 septembre i58i (1).

Annes de la famille Rubons.

Les Rubens étaient-ils alliés à la famille de ces prélats et, par un procédé assez commun à cette

(1) Ces armoiries sont pointes sur les portraits de ces abbés, tableaux qui autrefois ornaient le réfectoire de l'abbaye de St.-Michel et qui aujour- d'hui font partie de la collection de M. Pierre-Joseph Taoymans, à Anvers.

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époque, ajoutèrent-ils simplement au blason de ces abbés, et comme brisure ou signe distinctif, une nouvelle figure héraldique ? Il nous semble que nous ne pouvons hésiter un moment à donner à cette question une réponse affirmative.

D'après les plus anciens cachets et monuments sépulcraux, les Rubens portaient d'azur à la fleur de lys d'or; au chef d'or chargé dun cor de chasse de sable, lié de gueules, enguiché et virolé d'or, accosté de deux quintefeuilles ou roses de gueules, percées ou boutonnées d'or etfeuillées de sinople(i). Cimier : le corde chasse de Vécu.

Armes do l'échevin Jean Rubens, pore de Pierre-Paul.

Jusqu'à l'époque de Pierre-Paul, tous les membres de la famille Rubens se servirent des emblèmes précités (2). Ce fut le grand peintre qui, on ne sait

(1) Voir Suite du supplément au nobiliaire des Pays-Bas, T. II. p. 257.

(2) Notre savant collègue, M. le Chev. Gust. van Havre, possède, en sa qualité de descendant de Piorre-Paul Rubens, le petit sceau de maître Jean Rubens. Il est orné dos armoiries gravées ci-dessus.

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pour quel motif, changea le chef de l'écu en parti en face et le cor de chasse du cimier en fleur de lys, figure qui, on l'aura déjà remarqué, était également empruntée à l'écu.

Ce fut en 1624 que, par requête adressée au roi d'Espagne Philippe IV, Pierre-Paul Rubens sollicita des lettres de noblesse ; se basant sur les titres de son père échevin et de son frère, secrétaire d'Anvers, il se prévalait de sa charge de peintre d'Albert et Isabelle pour obtenir la faveur royale.

La requête de l'illustre peintre, soumise pour avis à l'évêque de Ségovie Don Inigo de Brizuela, président du Conseil suprême de Flandre à Madrid, provoqua le rapport suivant, présenté au roi Philippe IV, et dont nous devons la connaissance aux recherches de feu notre président M. l'archiviste général Gachard (1).

Senor,

Pedro Pablo Rubens, pintor de la Senora infanta dona Isabel, rclïcre en su mémorial que descende de parientes honrrados, que siempre han sido muy fieles vasallos de la corona de V.Md y servîdo en oficios principales : su padre doctor en leyes, esclavin de la ciudad de Anveres ; Phelipe Rubens su hermano, secretario délia ; y el suplicante se ha aplicado desde su ni nez à la pintra, frecuentando muchas tierras para habilitarse mas ; y por la grande experiencia y plâtica que tiene, el senor archiduque Alberto le recibiô por su pintor con doscientos escudos de sueldo al ano. Suplica a V.Md se sirva de concederlc letras, de nobleza sin pagar finanzas, atento à que es criado domdstico de S. A.

El suplicante Pedro Pablo Rubens es muy raro en son arte

(1) Histoire politique et diplomatique de P. -P. Rubens, p. 7, 8 et 266.

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y muy estimado en toda Europa; y cierto que muchos principes délia le han procurado sacar de Anveres con grandes promesas de hourra y dinero, y juntândose â esto ser hijo de padres honrrados y fieles vasallos de V.Md, y que el suplicante, ademâs de la excelencia y primor de la pintura, tiene otras buenas calidades de letras y noticia de historias y lenguas, y se ha tratado siempre muy lucidamente, teniendo mucho caudal para ello. Y assi parece podria V.Md servirse de hacerle la merced y honrra que prétende de nobleza, y dispensar en la paga de finanza».

Ordonarâ V.Md lo que fuere servido.

En Madrid, â 29 de enero 1624.

Obispo DE SEGOVIA. Résolution du roi : COMO PARECE.

TRADUCTION.

SlRE,

Pierre-Paul Rubens, peintre de la Sérénissime infante doha Isabel, expose en sa requête qu'il descend de parents honorables, lesquels toujours ont été de très fidèles vassaux de la couronne de Votre Majesté et ont rempli des charges principales ; que son père, docteur ès lois, a été échevin d'Anvers, et Philippe Rubens, son frère, secrétaire de cette ville ; que lui, suppliant, s'est appliqué dès son enfance à la peinture, que pour s'y rendre plus habile, il a visité différents pays, et que pour la grande expérience et pratique qu'il a de son art, le seigneur archiduc Albert le nomma son peintre, avec deux cents écus de traitement annuel. Il supplie Votre Majesté de daigner lui accorder des lettres de noblesse, sans payer finance, attendu qu'il est serviteur domestique de Son Altesse.

Le suppliant, Pierre-Paul Rubens, est excellent en son art et très estimé dans toute l'Europe. Il est certain que plusieurs princes ont tâché de le tirer d'Anvers par de grandes promesses d'honneur et d'argent. Comme en outre il est issu de parents honorables et de fidèles vassaux de Votre Majesté, qu'à son

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rare mérite comme peintre il joint des talents littéraires et la connaissance des histoires et des langues, que toujours il a vécu splendidement, ayant pour cela les moyens nécessaires, il paraît que Votre Majesté pourrait daigner le favoriser de la noblesse à laquelle il prétend, en le dispensant de payer finance.

Votre Majesté en décidera ainsi qu'elle jugera à propos. Madrid, 29 janvier 1624.

L'évéque DE SÉGOVIE. Résolution du roi : AVEC PARAFE.

Comme suite à la résolution du roi, des lettres de noblesse furent expédiées à Rubens le 5 juin 1624. Quoique ce document ait été publié en 1842 par M. Gachard (1) et reproduit plus tard par M. le baron de Reiffenberg (2), nous croyons ne pas pouvoir l'omettre ici, parce qu'il confirme les arguments que nous avons cités au commen- cement de cette notice au sujet de l'origine de la famille Rubens. En effet, dans cette pièce, il n'est pas question de l'ascendance du grand peintre. Sa noblesse ne date que de lui-même et lui est octroyée pour sa grande renommée. Bien plus, comme M. de Reiffenberg le faisait remarquer en 1844, quand le 10 juillet 1756, André-François-Joseph Jaerens, conseiller de l'impératrice-reine, exerçant l'état de premier roi d'armes dit Toison d'or, délivra aux Rubens un certificat de noblesse, il se contenta,

(1) Particularités et documents inédits sur Pierre-Paul Rubens. Trésor national, 1842. T. I, p. 157.

(2) Bulletin de l'académie royale des sciences, lettres et beaux-arts, T. XL (1844) p. II, p. 18.

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malgré la complaisance habituelle des rois d'armes, de dire que cette famille, originaire de la province et duché de Brabant, était ancienne et noble. Dans un autre certificat du 14 septembre de la même année, il ajouta qu'elle était noble et pour telle connue depuis plus de cent ans.

Patente d'anoblissement pour RUBENS.

PHILIPPE, par la grâce de Dieu, roy de Castille, etc.... à tous présens et à venir qui ces présentes verront, salut.

De la part de nostre très cher et bien-amé PIERRE-PAUL RUBENS, nous a esté très humblement remontre qu'il seroit issu de parens fort honorables qui auraient tousjours esté fidèles vassaux et servi à nos prédécesseurs, leurs princes naturels, de glorieuse mémoire, en offices et charges principales, avec beaucoup d'intégrité, particulièrement son père Jan RUBENS, docteur ès droicts, en celle d'eschevin de nostre ville d'Anvers, et PHILIPPE RUBENS, son frère, de secrétaire de laditte ville, et que le remonstrant, suivant leurs gestes et vestiges, s'auroit dès sa jeunesse appliqué à la vertu, bonnes lettres et peinture, fréquentant plusieurs royaumes et pro- vinces pour se rendre plus capable et habile, et que, pour sa grande et rare expérience, feu nostre très cher et très amé bon oncle l'archiduc Albert, de très haute mémoire, et nostre très-chère et très-amée bonne tante madame Isabel-Clara- Eugénia, par la grâce de Dieu infante d'Espagne, etc., l'auroient, par leurs lettres patentes du 23m* jour de septembre l'an 1609, receu et retenu à l'office de peintre de leur hostel, aux gages et tractement de cinc cens florins par an, et autres privilèges, franchises et libertez plus au loing déduites ès dittes lettres patentes ; duquel il s'étoit tousjours acquitté avec particulière satisfaction de Leurs Altesses ; et désirant le continuer à l'avenir, afin aussy d'esire encouragé à nous servir avecq plus de lustre, il s'est retiré devers nous et nous a supplié très humblement que nostre bon plaisir soit de

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l'honorer du titre et privilège de noblesse pour lui et sa postérité née et à naistre, sans payer finance, veu qu'il est serviteur domestique de l'hostel de nostre ditte très chère et très amée bonne tante, et sur ce luy faire despêcher nos lettres patentes en tel cas pertinentes : savoir faisons que nous, les choses susdittes considérées et eu égard à la grande renommée que le suppliant at mérité et acquis par l'excellence de l'art de peinture et rare expérience en icelle, comme aussy par la science qu'il a des histoires et langues et autres belles qualitez et parties qu'il possède et le rendent digne de nostre royale faveur, avons pour nous, nos hoirs et successeurs, de nostre certaine science, authorité souveraine et grâce spéciale, par ces présentes, audit PlERRE-PAUL RUBENS suppliant et à ses enfans et postérité mâle et femelle, nés et à naistre en léal mariage, accordé et octroyé, accordons et octroyons à tousjours ledit titre et degré de noblesse, voulons et ordonnons que ledit suppliant, ses enfans et postérité, et les descendans d'eux, nés et à naistre en léal mariage, comme dict est, ayent à jouyr et user, jouyssent et usent d'icy en avant et à tousjours comme vrais nobles, en tous lieux, actes et besoignes, des honneurs, pré- rogatives, prééminences, libertez, franchises et exemptions de noblesse dont les autres nobles de tous nos pays et seigneuries, signament en nos Pays-Bas, ont accoustumé de jouyr, jouyssent et jouyront ; et qu'il et sa postérité soyent en tous leurs faicts et actes tenus et réputés pour nobles, en toutes places, soit en jugement ou dehors, comme les déclarons et créons tels par ces mesmes présentes ; et que semblablement ledit suppliant soit et sera capable et qualifié pour estre eslevé et establi ès dignitez soit de chevalier ou autres ; et qu'il et sa postérité puissent en tout temps acquérir, tenir et posséder en tous nos pays et seigneuries, signament en nos dietz Pays-Bas, rentes, revenus, possessions et autres choses mou- vantes de nos fiefs, arrière-fiefs et tous autres nobles tenemens, et iceux prendre et tenir de nous et d'autres seigneurs féodaux, de qui ils seront dépendans. Et si aucunes des choses susdittes ils ont acquis, les tenir et posséder sans

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estre constraints de par nous ou d'autres les mettre hors de leurs mains, à quoy nous les habilitons et rendons suffisans et idoines ; et de nostre plus ample libéralité et munificence, avons pour les dittes raisons audit PlERRE-PAUL RUBENS suppliant, quitté, dispensé et remis, quittons, dispensons et remettons de grâce spéciale par ces présentes, la finance et somme de deniers qui se paye ordinairement une fois pour et à cause de semblables octroys et anoblissemens ; faisant en outre vers nous et nosdits hoirs et successeurs les devoirs y appartenons, selons la nature et condition d'iceux fiefs et biens acquis ou à acquérir, et la coustume du pays ils sont situez.

Et afin que Testât de noblesse dudit suppliant, desdits enfans et postérité soit plus notoire, cognu et authorisé, leur avons donné, octroyé et permis, donnons, octroyons et permettons qu'il, ses dits enfants et postérité, nés et à naistre en léal mariage, comme dict est, puissent et pourront doresnavant et perpétuellement en tous et quelsconques leurs faictz, gestes et autres actes licites et honnestes, avoir et porter les armes et les blasons qui s'ensuyvent, sçavoir est un escu parti en face, le dessus dor à un cornet de sable, et deux quintefeuilles aux cantons, percées dor, le dessous da\ur à une fleur de lis dor, l heaume ouvert et treillé, les hachements et borlct dor et dargent, et pour le cimier la mesme fleurs jie lis dor, comme elles sont peintes et figurées au milieu de ces dittes présentes. Si donnons en mandement à nos très chers et féaux les chef-président et gens de nos privé et grand-conseil, chef-trésorier-général et commis de nos domaines et finances, chancelier et consaux de nostre conseil en Brabant, président èt consaux de nostre chambre des comptes illecq, et à tous autres nos justiciers et officiers, présens et à venir, lieutenans et chascun d'eux endroit soy, et si comme à luy appertiendra, et autres nos subjects, que sans le payement de ladite finance et somme d'argent, lesdits de nos comptes procèdent bien et deuement à la vérification et entérinement de ces dittes présentes, selon leur forme et teneur, et, ce fait, ils facent, souffrent et laissent ledit

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PIERRE-PAUL RUBENS, lesdits enfans et postérité en léal mariage, de nostre présente grâce, octroy et anoblissement et de tout le contenu en ces dittes présentes, pleinement, paisiblement et perpétuellement jouyr et user, sans leur faire, mettre ou donner ny souffrir estre fait, mis ou donné à aucun d'eux, contre la teneur de ces présentes* contredict, destourbier ou empeschement quelconque ; car ainsy nous plaist-il et voulons estre fait, nonobstant quelconques ordon- nances, statuts, coustumes et autres choses au contraire, desquelles nous avons relevé et dispensé, relevons et dispensons les dits de nos finances et de nos dits comptes de Brabant, et tous autres à qui ce peut toucher ou regarder. Et afin que ce soit chose ferme et stable à tousjours, nous avons signé ces présentes de nostre nom et à icelles fait meure nostre grand scel, sauf en autre chose nostre droit et celuy d'autruy en toutes.

Donné en nostre ville de Madrid, royaume de Castille, le cinquième jour du mois de juin, l'an de grâce 1624, et de nos règnes le quatriesme, etc.

PHILIPPE.

Par le roy : BRUNEAU.

Enregistré le 2 fév. 1680, à Bruxelles, par le premier roi d'armes provincial, P. de Lannojr, (de Launay).

En élevant notre concitoyen à la noblesse, Philippe IV confirma, nous venons de le voir, notre concitoyen dans l'usage des armes de sa famille; nous ne saurions donc trouver rien d'étonnant dans la fleur de lys qui orne l'écu du peintre. D'ailleurs cette figure est fort commune dans nos contrées. Dans son ouvrage : Noblesse et autres familles patriciennes d'Anvers, André- Eugène van Valckenisse qui, lui aussi, portait des

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fleurs de lys dans ses armes, cite un nombre consi- dérable de familles qui se servaient de ces emblèmes.

L'histoire diplomatique de l'Espagne nous apprend que Philippe IV envoya Pierre-Paul à la cour de Charles I ; le monarque anglais voulut, à son tour, donner une preuve de sa sympathie à notre illustre concitoyen. Il l'arma chevalier et ajouta à ses armes un canton de gueules au lion léopardé d'or emprunté à l'écusson royal d'Angleterre.

Le texte du diplôme signé par Charles I e£t généralement connu ; faisons remarquer seulement que l'original s'en trouve entre les mains de M. le comte van der Stegen, à Lbuvain.

« Carolus Dei gratia Magnae Britanniae, Francise et Hiberniœ Rex, fidei Defensor, etc., universis et singulis, Rcgftms, Principibus, Ducibus, Marchionibus, Comitibus, Baronibus, Proceribus, Dominis ac Nobilibus quibuscumque ad quos

présentes litterae pervenerint, salutem. Cum nihil habeat nec natura hostra melius, quam ut velimus, nec fortuna nostra majus, quam ut possimus virtutem condignis praemiis afficere, et eo dignitatis nos sciamus à divina bonitate evectos, ut habeant boni quem suspiciant meritorum humanorum remuneratorem publicum, a Summo proximum, nos ex bonorum numéro selegimus Petrum Paulum Rubenium ex urbe Antverpiœ oriundum, Serenissimi Régis Hispaniarum Philippi Secretarium et ejusdem Senatus privati in Flandria Conciliarum, serenissimae Infantae Isabellae Clarae Eugeniae ex Famulitio Aulico Nobilem et virum, cum, magno erga nos et subditos nostros affectu et meritis, nobis apprime charum, tum vero maxime, insigni erga Regem Dominum suum fide et morum sapientia scientiaeque rerum, quibus ingenii et generis sui nobilitatem illustravit, Regiae nostrae curiae commendabilem, quin etiam memores sumus quanta integritate et industria sese publicae tranquillitatis necnon pacis inter Nos et Regem suum novissime sancitae studiosum apud Nos praestitit, quamobrem Nos, in affectus Nostri et virtutis suae monumentum, supradicto Petro Paulo Rubenio ad avitam nobilitatem insuper Equitis aurati gradum contulimus, eaque illum dignitate lubenter merentem insignivi- mus, tum gladium quo Equitem creavimus ipsi dono dedimus, atque, ut gratiae nostra? etiam ad posteros ejus luculentum aliquod argumentum derivetur, maturo consilio, certa scientia et de plenitudine Regiae nostrae potestatis, ejusdem Pétri Pauli Rubenii clypeo armorum gentilitiorum additamentum ex insignibus nostris regiis excerptum, videlicet Leonem aureum in cantone rubro, sicut in margine praesentium clarius depictum cernitur, adjunximus. Volentes et confirmantes quod prafatus Petrus Paulus Rubenius et haeredes ejus masculi de corpore suo légitime procreati additamentum praedictum in clypeis et insignibus suis gestare atque uti possint in perpetuum, eademque haec omnia et singula Serenissimos Regem Hispaniarum et Archiducissam Austriae praefatos grata habituros minime dubi- tamus. In quorum testimonium has litteras nostras fieri fecimus patentes. Dat. apud Palaiium nostrum Westmonasteriense décima quinta die Decembris, anno regni nostri sexto, verum

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a Virginis partu salutifero supra millesimum sexcentesimum tricesimo.

CAROLUS R. » (i) TRADUCTION.

« Charles, par la grâce de Dieu roi de la Grande-Bretagne, de France et d'Irlande, défenseur de la foi, etc. A tous ceux, Rois, Princes, Ducs, Marquis, Comtes, Barons, Grands, Seigneurs et Nobles, qui ces présentes lettres verront, salut. Comme notre nature n'a rien de meilleur que de vouloir, et notre fortune rien de plus grand que de pouvoir dignement récompenser la vertu, et comme nous savons que nous avons été élevé si haut en dignité par la Grâce Divine, afin que les bons sachent qu'ils possèdent, après Dieu, un rémunérateur public des mérites humains, nous avons choisi dans le nombre des bons Pierre-Paul Rubens, dans la ville d'Anvers, secrétaire du sérénissime roi d'Espagne, Philippe, et membre de son conseil privé en Flandre, gentilhomme de la cour de la sérénissime Infante Isabelle-Claire-Eugénie, lequel nous est aussi particulièrement cher par son affection et ses mérites envers nous et nos sujets, qu'il s'est rendu recommandable à notre cour par son insigne fidélité au Roi son maître, par la sagesse et par les connaissances pratiques qui rehaussent si éminemment la noblesse de son esprit et la gloire de sa race; comme, en outre, nous prenons en considération l'intégrité et l'intelligence qu'il a montrées en s'employant à la paix récemment conclue entre nous et le roi son maître, Nous avons, en souvenir des bonnes qualités dont il a fait preuve jet de notre affection spéciale, ajouté à la noblesse de famille

(1) Co document important figura, en dernier lieu, à l'exposition do gravures ouverte en 1877 à l'occasion du 300* anniversaire de la naissance de Rubens, p. 182 du cataloguo intitulé: L'Œuvre de Rubetis. Cette pièce remarquable appartient à M. le comte Alex, van der Stegen, descendant du grand peintre.

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dudit Pierre-Paul Rubens la dignité de chevalier (i) et lu avons librement conféré ce grade selon son mérite, et fait présent de lepée avec laquelle nous lavons créé chevalier, et afin qu'il reste à ses descendants une preuve évidente de notre faveur, nous avons, après mûre délibération, avec connaissance de cause et selon la plénitude de notre pouvoir royal, ajouté au blason dudit Pierre-Paul Rubens une augmentation d'armes prise dans notre blason royal, à savoir un canton de gueules au lion d'or, tel qu'il se trouve plus clairement dépeint en marge des présentes lettres ; voulant et confirmant que ledit Pierre-Paul Rubens et ses héritiers mâles légitimes, puissent porter et employer à perpétuité ladite augmentation d'armes en leur blason, ne doutant pas que toutes ces choses et chacune d'elles en particulier ne soient agréables au sérénissime roi d'Espagne et à la sérénissime archiduchesse d'Autriche. En foi de quoi nous avons fait dresser ces lettres patentes. Ainsi fait en notre palais de Westminster, le quinzième jour du mois de décembre, l'année mil six cent trente de la glorieuse nativité de Notre-Seigneur, de notre règne le sixième.

Charles R. »

Pour que Rubens put jouir, dans les pays dépen- dant de la couronne d'Espagne, des faveurs attachées à son nouveau titre, il fallait que celui-ci fût reconnu par le roi Philippe IV. Cet acte souverain ne se fit pas attendre. Le 20 août i63i (2) S. M. signa

(1) C'est à tort que M. André van Hasselt, dont nous suivons la traduction, a considéré les mots Eques auratus comme signifiant ^ chevalier de Yéperon d'or ; un eques auratus n'était qu'un chevalier portant des éperons d'or. En tous cas, l'ordre de ce nom n'appartenait pas à la couronne d'Angleterre.

(2) M. le baron de Reiflenberg a fort bien fait remarquer que de Vegiano s'est trompé dans la Suite du supplément au Nobilaire des Pays-Bas, T. II, 1614-1630, p. 2Ô0, en donnant au diplôme royal la date du 21 août 1630.

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à Madrid les lettres patentes qui octroyaient à notre concitoyen le titre de chevalier, tout comme s'il avait reçu l'accolade de la main même du Roi.

PHILIPPE par la grâce de Dieu, roi de Castille, etc.

Sçavoir faisons que pour la bonne relation que fait nous a esté de nostre cher et féal PAUL-RUBENS, secrétaire de nostre conseil privé es Pays-Bas, et des bons et aggréables services qu'il nous a rendus en .différentes occasions, tant en nosditz Pays-Bas, en ceste notre court qu'en Angleterre, il a esté envoyé de nostre part pour affaires concernans grandement nostre service et le bien public, s'estant en tout honorablement et utilement acquitté de son debvoir, à nostre entière satisfaction et avecq particulier tesmoignage de son zèle, dextérité et souffisance : pour ces causes, et tout ce que dessus considéré, mesmes afin de le stimuler davantage et luy donner occasion par quelque marque d'honneur, de s'esvertuer de plus en plus en nostre service, nous, désirans favorablement le traicter, décorer et eslever, avons à lad vis et favorable intercession de nostre très chère et très amée bonne tante madame Isabel-Clara-Eugenia, par la grâce de Dieu infante d'Espagne, etc., ledit PAUL RUBENS faict et créé, faisons et créons chevalier par les présentes, voulans et entendans que doresnavant il soit tenu et réputé pour tel en tous ses actes et besoignes, et jouissance des droicts, libertez et franchises dont jouyssent et ont- accoustumé de jouyr tous autres chevaliers par touttes nos terres et seigneuries, signament en nos Pays-Bas, tout ainsy et en la mesme forme et manière comme s'il eust esté fait et créé chevalier de nostre propre main.

Mandons et commandons à tous nos lieutenans et gou- verneurs, mareschaux et autres nos justiciers, officiers et subjects, à qui ce peult toucher en quelque manière que ce soit, que ledit PAUL RUBENS ils souffrent et laissent dudict titre de chevalier et de tout le contenu en ces dittes patentes plainement et paisiblement jouyr et user, sans luy faire,

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mettre ou donner ni souffrir estre fait, mis ou donné aucun trouble, destourbier ou empeschement. au contraire, car ainsy nous plaist-il, pour ce qu'au préalable ces dittes présentes soient présentées à Don Juan de Castille, nostre secrétaire du registre des merccdcs, afin d'en estre tenue note et mémoire ès livres de sa charge. En tesmoignage de quoy nous avons signé ces présentes de nostre main, et à icelles faict mettre nostre grand scel.

Donné en nostre ville de Madrid, royaume de Castille, le vingtième jour du mois d'aoust, l'an de grâce 1 63 1 et de nos règnes le onzième.

PHILIPPE.

Depuis sa visite à Charles I, Pierre-Paul Rubens se servit exclusivement des armes que nous venons

Armes gravées dans la pierif sépulcrale de P. -P. Rubeus.

de décrire en dernier lieu ; ce sont également celles qui ornent son épitaphe, ainsi que la tombe

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de l'autel de sa chapelle sépulcrale, à St. Jacques.

Armes ornant l'autel de la chapelle Rubens à l'église St-Jacques.

Ses descendants, à leur tour, conservèrent cette marque d'honneur, qui les distinguait des autres membres de leur famille.

Cependant les sculpteurs et les graveurs se sont permis de bien grandes libertés dans la reproduction des dernières armes de Pierre-Paul ; pour donner plus de place aux figures qui chargeaient le chef primitif, ils ont allongé celui-ci, de manière à en faire une Champagne, et par ils ont complètement changé la forme héraldique du blason.

P. Génard.

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RUBENS A VENISE.

L'arrivée de Rubens en Italie, les premières circonstances de son séjour jusqu'au moment nous avons des nouvelles officielles de Mantoue, sont des points biographiques enveloppés d'une profonde obscurité. Le seul témoignage positif que nous ayons est une demi douzaine de lignes de la Vita : quand il arrive à Venise, le hasard fait qu'il se rencontre, dans un même hôtel, avec un noble mantouan, attaché au duc Vincent de Gonzague, auquel il montre quelques tableaux de sa main. Ce seigneur les fait voir au Duc, grand amateur de peinture, qui attache immédiatement l'artiste à sa Cour.

Dans le premier volume des Documents cpistolaires relatifs à Rubens que nous publions en ce moment, nous essayons de porter quelques faibles rayons de lumière dans ces ténèbres. Nous voulons signaler ici, sur le même sujet, une pièce curieuse qui nous semble avoir échappé à tous les biographes et qui a trait directement au premier temps du séjour de Rubens en Italie ou plutôt à Venise.

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Elle n'a pas une forte importance historique, mais elle mérite d'être connue.

Il y a quelques années, la bibliothèque Royale de Belgique acquit, pour peu de francs, un volume venu d'Italie, fourvoyé dans une vente à Bruxelles, et que nos recherches démontrèrent appartenir à la classe des livres oubliés et rares, même dans leur pays d'origine. Le titre en est long, mais on ne peut pas le donner en abrégé ; le réduire serait du vandalisme. La Carta del Navegar pitoresco, dialogo Ira un senator Venetian deletante, e un professor de Pitura, soto nome d'Ecelenza, e de Compare. Comparti in oto venti con i quali la nave Venetiana vien conduta in l'alto mar de la Pitura, corne assoluta dominante de quelo a confusion de chi non intende el bossolo de la calamita. Opéra de Marco Boschini, con i argomenti del Volonteroso academico Delfico. Consagrà al' Altezza impérial de Leopoldo Guglielmo, archiduca d'Ans tria. In Venetia, per li Baba. M.DC.LX, i vol. in 40.

Ce qui peut à peu près se traduire : La Carte de la Navigation pittoresque, dialogue entre un sénateur de Venise dilettante, et un professeur de Peinture, sous les noms de Son Excellence et de Compère, partagé en huit vetits qui conduisent le navire Vénitien dans la haute mer de la peinture, il dominera absolument, à la confusion de ceux qui ne comprennent pas la boussole aimantée. Œuvre de Marco Boschini, avec les sommaires de l'Académicien empressé de Delphes. Dédié à S. A. Impériale Léopold Guillaume, archiduc d'Autriche. Venise, Baba, 1660.

L'auteur florissait à Venise au milieu du XVIIe siècle : peintre, graveur au burin et à l'eau forte,

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dessinateur à la plume, excellent miniaturiste et poète en dialecte vénitien. Il a laissé plusieurs tableaux dans des églises et des maisons particulières de sa ville natale. On cite parmi ses ouvrages :

Il regtio tutio di Candia, Atlas de cartes gravées du Royaume de Candie. Venise, i65i, in-f°.

L'arcipclago, etc. Atlas de l'archipel avec toutes les îles, les écueils, bancs de sable, etc. Venise, i658, in-40.

La car ta del navegar etc.

40 Funeral fatto dalla Pittura Veneziana. Les funérail- les célébrées par la peinture vénitienne à la mort du duc de Modène, Alphonse IV. Venise, i663, f°.

Le minere délia pittura, etc. Les mines de la peinture, notice succincte des peintures qui ornent les monuments publics de Venise et des iles voisines. Venise, 1644, in-120. Ouvrage souvent réimprimé et fort utile.

Giojelli pittoreschi. Les joyaux de la peinture ; description des peintures qui se trouvent dans les édifices publics de Vicence. Venise, 1676, in 120.

70 La Regia terrena de Dei, etc. Le palais terrestre des Dieux ou description du somptueux palais du duc de Mantoue à Maderno, etc.

Et plusieurs ouvrages restés manuscrits (1).

Tous ces ouvrages, à l'exception du 5, sont rares.

La Caria del Navigar est un beau volume, enrichi d'un grand nombre d'eaux fortes, en général assez faibles, et forme un long poème

(1) Mazzuchclli, Gli scrittori d ltalia. Brescia, 1762. T. II.

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divisé en quartinc, et écrit en dialecte vénitien. L'auteur, dans sa préface, explique la bizarrerie du titre. Pour lui, la peinture est un navire dont l'équipage est vénitien : Zambelin, (Jean Bellini) en a mesuré les premiers éléments, aidé des frères Gentile et du capitaine Carpaccio, Pordenone en a donné le dessin, Giorgione y a mis le gouvernail, etc. Puis, Titien en a été le pilote, Schiavone, le timonnier, Tintoret, le chef des canonniers, etc.

Le poème est divisé en huits vents ou chants. Vers la fin du premier chant, le poète dit que Venise est la ville qui attire tout d'abord les peintres étrangers : c'est à Venise que l'on trouve le bon et le beau ; c'est que Titien porta la bannière de l'art, ainsi que le disait un artiste célèbre, Salvator Rosa. Puis l'auteur continue, (i)

» Lorsqu'un étranger arrive en Italie et qu'il porte un jugement éloigné de toute passion, je dis que ce jugement est plus que bon si vous avez en vous la bonne connaissance du métier. On est assuré de trouver matière à changer tout-à-fait de pensée : que celui qui aime à être instruit entende donc une autre grande et très sérieuse autorité.

Un Rubens est venu tirer sa nourriture du sein de notre grande cité, pendant six ans, après avoir pris le lait à Rome avec peu de contentement. Peut-on trouver des preuves plus fortes pour donner à cette opinion une forme et pour la consigner? En faisant

(1) Dans cette traduction d'un texte difficile, nous n'avons cherché qu'à donner librement le sens général. Pour les érudits nous reproduisons le texte original.

r

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parler un maître de cette sorte, je crois que toutes les discussions seront finies. Il a dit de sa bouche ces paroles : pour mon grand malheur je n'avais pas appris ce que Ton nomme de la peinture à Venise; toutes les autres écoles errent à la débandade! Il vint de loin, ses pinceaux en main, prendre avec zèle des leçons du grand Vecellio, cette arche de la véritable science, et il ne fut pas maladroit en choisissant le meilleur. Il resta ainsi pendant le cours de trois années qui lui parurent trois heures de plaisir. C'est de qu'il devint un peintre si parfait et qu'il répara ses premiers défauts par cet enseignement.

En partant de là, il passa par Florence l'on voit de lui, dans les mémoires, divers témoignages, que Monsieur Giusto n'a pas laissé tomber dans l'oubli, de l'idée que Rubens avait du Titien.

Don Herman, un digne peintre, très estimé dans notre cité, m'a conté que lui aussi, s'est arrêté à Florence pour y acquérir du talent et de l'honneur. Arrivé là, il voulut d'abord jouir du Dolce, qui plait à tous : c'est un arbre qui produit de doux fruits, mûrs, de saison, excellents. De même il porta ses hommages à Vincenzo Manozzi, que le Grand Duc estimait pour un peintre de grande valeur, qui possède bien l'art et en a l'intelligence. Enfin, il alla visiter cet excellent Monsieur Giusto, peintre de son Altesse, lequel l'accueillit avec courtoisie et générosité et une extrême affection. Giusto lui montra ses œuvres qui sont, certes, curieuses et dignes d'être vues ; il montra, entr'autres, deux portraits qui semblaient être vivants et en

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pleine action. L'un représente le pape Innocent, l'autre, celui du prince Mathias : ils étaient si beaux qu'ils ne paraissaient pas être dus à des pinceaux.

Pendant toute une soirée on discourut sur ce sujet.

Telle fut la courtoisie dont M. Giusto se plut à user envers Don Herman. La main dans la main, il le conduisit avec grand plaisir dans toute sa maison. M. Giusto possède plusieurs œuvres de Rubens, si bien exécutées dans le goût du Titien que don Herman lui dit : Ce sont des œuvres importantes du Titien ; à quoi Giusto répondit : je ne puis pas vous cacher la vérité : elles sont toutes certainement de Rubens. Mais celui-ci avait Titien dans l'esprit tout autant qu'une dame a son véritable amoureux dans le cœur. Il a été mon grand ami autrefois en Flandre ; je lui faisais de fréquentes visites et quand nous raisonnions de Titien, on le voyait faire des merveilles. Il affirmait en toute vérité, sans passion, avec un vif sentiment, que Titien a été l'assaisonnement de la peinture et le plus grand maître qui fut jamais.

Que veut-on de plus ? Que peut-on entendre davantage ?

Les plus vaillants esprits l'avouent tous : que les peintres les plus célèbres et les plus dignes sont ceux de Venise. Peut-on dire plus ?

Le Sénateur :

Compère, je suis au courant : vous avez raison ; je suis tout consolé par votre discours ; vous avez

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grandement secouru mon esprit et je me rallie à l'opinion de tant d'autorités. »

Ce fragment d'amphigouri poétique est assurément fort curieux, mais il demande un mot d'explication. Ce que dit l'auteur de la prédilection de Rubens pour le Titien est vrai, quoiqu'il l'expose d'une façon trop exclusive. Mais il ne faut pas prendre à la lettre ce qu'il dit, du reste, d'une manière assez vague : que Rubens étudia son art pendant trois ans à Venise. Dans toute la période italienne du peintre nous ne trouverions pas même six mois de vacances consécutives que l'on puisse appliquer à un séjour dans la cité des Doges. Mais qu'il s'y soit rendu plusieurs fois pendant les six années environ qu'il a pu résider à Mantoue, c'est un fait absolument probable. Il y a une trentaine de lieues de distance de l'une à l'autre ville ; entre les deux se trouve Padoue il allait voir son frère ; il n'y a pas de doute qu'il n'ait souvent fait le trajet. Lorsque le duc Vincent de Gonzague s'absentait pour quelque voyage, ce qui lui arrivait assez fréquemment, il parait que Rubens, comme les autres pensionnaires de la cour, avaient leurs coudées franches et s'en allaient également voyager de leur côté. Rien ne s'oppose donc à admettre que Rubens ait été, de temps à autre, copier ou contempler quelque Titien à Venise ou ailleurs.

C'est ainsi qu'il faut entendre et les six années dont le poète parle une première fois et les trois années dont il parle ensuite. Boschini fait intervenir dans son récit Monsit Giusto et Don Erman. Le

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premier, tout le monde le sait, est Juste Sustermans ou Suttermans, (i) le célèbre portraitiste des Médicis, l'autre est Herman Stroifi, peintre d'histoire, élève de Bernard Strozzi.

Suttermans dit qu'il a été longtemps l'ami de Rubens. En effet, il doit l'avoir connu d'abord à Anvers. en i5gyt il étudia la peinture chez Pierre de Vos et partit ensuite, vers 1620, pour Paris il devint l'élève de François Pourbus, le jeune, et d'où il s'en alla en Italie. Il ne revint plus aux Pays-Bas.

Pendant les dernières années de son séjour à Anvers, Suttermans a donc pu se lier avec Rubens, ou plutôt avoir avec lui les rapports qui pouvaient se nouer entre un jeune élève de 20 ans et un illustre maître qui en comptait quarante. Plus tard, ces relations continuèrent : du moins, il y eut entr'eux quelque correspondance ; on possède une lettre de Rubens au peintre du Grand-Duc.

Que sont ces Memorie dont il est question dans le poème ? Nous l'ignorons. Peut-être est-il question des notices que Suttermans fournissait à Baldinucci pour la composition du grand ouvrage de celui-ci, notices qui ont laissé des traces dans le recueil d'Ant. Franc. Marni, dont nous avons parlé antérieurement. (Bulletin-Rubens II. 35g).

Nous donnons ci-après le texte de Boschini.

C. Ruelens.

(1) L'ne lettre autographo du 16 août 1615, quo j'ai vue à la bibliothèque de Florence, porte la signature Giusto Suttei'mam.

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Pietro Paulo Rubcns studia à Venetia.

Quando in Italia un Forestier ariva, E giudica lontan da la passion, Digo che quel giudicio è più che bon ; Mentre che in te '1 mestier perito el viva.

La se assegura che ghe xc materia Da remuover afato el pensier. La senta.'pur ; se l'hà gusto à saver Un' altra gran rason, che è molto séria.

Un Rubens da le tete el nutrimento Viense a tior de stà nostra gran Cita, Daspo sie ani, e mezo haver latà A Roma con so' puoeo zovamento.

Se puol trovar prove le più perite,

Per dar a sta opinion forma e registro ? meto in tola de sta sorte un Mistro, Credo che sia fenie tute le lite.

El disse de so' boca ste parole : Mi non ho inteso quel, che sia Pitura Nome in Venetia per mia gran ventura : Vaga in bordelo tute l'altre scuole.

De longo lu se messe a tior licion Con i peneli in man con diligentia Dal gran Vccelio, arca de vera scientia ; Ne'l gazoto à elezerse el più bon.

E si ghe stete cl corso de tre ani, Che i ghe parse tre ore dal dileto ; Dove el se pitor cusi perfeto ; E ressarcî al' inzegno i primi dani.

El passe per Fiorenza in tel partir ; Dove se vede de le so' memorie l'idea de Tician diverse istorie, Che Monsu Giusto no lassa mentir.

Me conta Don Erman, degno Pitor, E de gran stima in stà nostra Cita, Corne a Fiorenza ancora lu sta Con genio de virtù, con fin d'honor.

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E zonto che'l là, lu volse prima

Goder el Dolce ; quel, che piase a tuti,

Alboro, che aponto dolci fruti

Mauri, de sason, tuti de cima. E similmente el fece reverencia

Al Manozzi Vicenzo, che fato

Del gran Duca Pitor de gran carato,

Che de l'Arte possesso, e inteligentia. Infin el visite quel valoroso

Monsù Giusto, pitor pur de so Altezza,

El quai con cortesia, con zentilezza

L'acolse, e con ecesso afetuoso. E l ghe veder le so' opération,

Che certo è curiose, e degne in fati ;

Ma el viste trà le altre do' Retrati ;

Vivi î ghe parse, e viva anche l'ation. L'un de Papa Inocentio, e l'altro giera

Del Prencipe Marias, quadri si beli,

Che no i pareva fati co i peneli ;

Sto sugeto cusi disse una sera. Tal la cortesia de Monsù Giusto,

Che'l se compiasse far, che Don Erman

Vedesse la so' casa, e a man a man

El lo mené per tuto con gran gusto. Del Rubens l'hà più cose curiose,

Su '1 gusto de Tician cusi ben fate,

Che disse Don Erman : queste trate

De peso da Tician, ghe respose : D. Erman e Monsù

Signor el vero no puol star ascoso ; Giusto testimonii

Del Rubens le tute certamente : ^ veritâ.

Ma l'haveva Tician cusi in la mente

Corne Dama il tel cuor vero Moroso. Le stà molto mio amigo familiar

Z'a tempo in Fiandra, e spesso el visita va ;

E quando de Tician se rasonava,

Le maravegie el se vedeva a far ;

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L'a testa va con giusta verità,

Senzo passion, col vivo sentimento ;

Che'l giera de Pitura el condimento :

E'1 mazor mistro, che fuste mai stà. Che vuolla più ? che più se puol sentir ?

La confessa tuti i più bravi inzegni,

Che i Pitori più celebri, e più digni

in stà Cita ; che più se ghe puol dir ? EC. Compare son a segno : havè rason ;

Son tuto consolà, per stô discorso :

Havè al mio inteleto un gran socorso :

Me acomodo de tanti a l'opinion.

(Caria del Navegar, Vento primo, p. 59-62.)

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NOUVELLES DES VENTES.

Vente des Rubens du duc de Marlborough et de C. J. Nieuwenhuys.

Nous avons à enregistrer la vente de la galerie particulière la plus riche en Rubens qui ait jamais existé, celle du château de Blenheim, la résidence des ducs de Marlborough. La majeure partie des tableaux qui la composaient avaient été réunis par John, premier duc de Marlborough, le célèbre vainqueur de Ramillies et de Malplaquet. Plusieurs Rubens lui avaient été offerts par des villes des Pays-Bas et par des souverains ou enlevés par lui dans les collections publiques.

Après sa mort, ces œuvres d'art furent réunies dans le château monumental de Blenheim qu'il avait commencé à bâtir, et qui fut terminé par sa veuve. La reine Anne avait promis au célèbre capitaine de supporter les frais de cet édifice ; elle ne tint pas parole et ce fut aux frais de Marlborough que s'éleva cette construction grandiose.

Pendant un siècle et demi, la galerie de peintures et les collections de différents genres furent conservées dans la résidence princière de la famille, lorsque, il y a deux ans, le bruit se répandit que le duc actuel, à peine maître de la fortune de ses ancêtres, songeait à aliéner les trésors artistiques de Blenheim.

La nouvelle fut bientôt confirmée ; on apprit que la National Gallery lui avait acheté la Vierge Ansidei de Raphaël pour 1,750,000 frs. et le Portrait équestre de Charles I, par Van Dyck, pour 375,000 frs.

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D'autres tableaux furent vendus ailleurs, et, pour ne parler que des Rubens, le Musée de Berlin acheta X Andromède et la Saturnale ; le baron de Alphonse de Rothschild acquit le Portrait du maître se promenant dans son jardin avec Hélène Fourment et un de leurs enfants, ainsi que celui d'Hélène Fourment suivi d un page. Ces deux derniers tableaux furent, dit-on, payés 1.375.000 frs. Le baron Edmond de Rothschild acheta Y Abondance ou le Jardin des Hespérides. Le tableau Loth et ses filles fut également vendu au mois de juin ; nous ignorons le nom de l'acquéreur de cette œuvre.

La vente de ce qui restait de la collection, après cette aliénation de ses plus brillants chefs-d'œuvre, fut fixée au 26 juin 1886. Le catalogue imprimé porte cette date, mais, en réalité, la première séance de la vente n'eut lieu que le 24 juillet suivant. Ce fut ce jour que, dans la salle de Messrs Christie, Manson et Woods, à Londres, les Rubens furent vendus. En voici l'énumération avec les noms des acquéreurs et les prix atteints :

58 du catalogue. Madone avec enfant, i,36o guinées, à Davis, marchand d'art à Londres.

59. Sainte Famille (,1a Vierge, l'Enfant, Ste. Elisabeth et St. Joseph), 460 gs. à lord Ardilaun de Dublin.

60. L'Adoration des Mages, i,5oo gs. au même.

6r. Méléagre et Atalante, 520 gs. à George Cavendish Bentinck.

62. Le Retour d Egypte, i,5oo gs. à Charles Butler.

63. Une sainte Famille, (la Vierge, l'Enfant et St. Joseph). 1000 gs. à Agnew, marchand d'art à Londres.

64. Laisse^ venir à moi les petits enfants, 800 gs. à Charles Butler.

65. Le départ de Loth et de sa famille de Sodome, i,85o gs. au même.

66. La sainte Famille, (la Vierge, l'Enfant, St. Joseph, Ste. Élisabeth et St. Jean). 1,200 gs. au même.

67. L'enfant Jésus caressant un agneau, 5o gs. à lord Ardilaun.

68. La distribution du Rosaire, i,5io gs. à Agnew

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69. Tête de femme, i5 gs. à Colnaghi, marchand d'art à Londres.

70. Paracelse, 125 gs. à Sedelmeyer, marchand d'art à Paris.

71. Portrait de Rubens, uo gs. à Colnaghi.

72. Portrait d'Anne d Autriche, 3,700 gs. à Agnew.

73. La charité romaine (Cimon et Péro), 1,200 gs. à Meyer, marchand d'art à Berlin.

74. Bacchanale, 91 gs. à Bond.

75. Ve'nus et Cupidon essayant de retenir Adonis, 7,200 gs. à Agnew.

On dit que les tableaux acquis par Agnew, c'est-à-dire les n°* 63, 68, 72 et 75 ont e'te' rachetés pour le duc de Marl- borough. Pour les trois derniers: La Distribution du rosaire, Anne d'Autriche et Vénus et Adonis, le fait paraît certain.

Parmi les tableaux achetés par des marchands, nous savons que la Charité romaine a été acquise pour M. le consul Weber de Hambourg et que le Portrait de Paracelse à été cédé à M. Kums d'Anvers.

Rappelons, pour compléter l'histoire des Rubens qui jadis furent réunis à Blenheim, que ÏEnlèvement de Proserpine périt, en 1861, dans un incendie d'une partie du château ou se trouvait la galerie du Titien.

Le 17 juillet 1886, MM. Christie, Manson et Woods, à Londres, vendirent les tableaux provenant de la succession de C. J. Nieuwenhuys. Une partie des peintures de la même provenance avaient été vendues, le 4 mai i883, à Bruxelles.

Dans la vente de Londres parurent les tableaux suivants, attribués à Rubens.

90. Les noces de Thétis et Péléc, esquisse de 1 1 pouces sur 17, provenant de la collection de sir Thomas Lawrence, vendue à Noseda, 75 liv. st. 12 sh.

91. St. -George avec une bannière, 25 1/2 pouces sur 20, à Butler, i3 liv. st. i3 sh.

92. Portrait de Brigitte de Spinola Doria, 5g 1/2

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pouces sur 32, de la collection de sir J. Murray, vendu 304 liv. st. 10 sh., à Wertheimer.

93. Neptune et Amphitrite, 80 pouces sur 64, de la collection de lord Lyttelton, vendu 25o liv. st., à Sedelmeyer.

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DOCUMENTS RELATIFS A RUBENS

CONSERVÉS AUX ARCHIVES DU NORD.

L'intérêt que présentent au point de vue historique les Comptes de la Recette Générale des Finances des Pays-Bas, déposés aux Archives du Nord, a été signalé pour la première fois par MM. Gachard et de Laborde. L'un a publié quelques extraits des chapitres dits des Ambassades qu'ils renferment, et a montré quelle mine de renseignements précieux ils offraient aux investigations de l'histoire diplomatique (i). Le second a rempli les quatre volumes de son ouvrage sur les Arts à la cour des ducs de Bourgogne, de mentions tirées de ces comptes et relatives aux peintres, sculpteurs, enlumineurs, tailleurs-d'images, orfèvres, architectes, etc., ainsi qu'à leurs oeuvres de la fin du XIVe à celle du XVe siècle. Ces deux

(1) Lo Chapitre des Ambassades dans les Comptes d*s receveurs généraux des Finances do 1507 à 1524. (Bulletins de la Comniisskm royale d'Histoire de Belgique S* T. VI).

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publications avaient depuis longtemps appelé l'atten- tion des érudits sur l'importance historique du fonds de la Recette Générale. Aussi mon honorable et savant prédécesseur, M. le chanoine Dehaisnes, estima-t-il nécessaire de donner une analyse détaillée des documents qui le composent dans l'Inventaire Sommaire des Archives du Nord. En même temps, il puisait largement dans ce fonds pour la rédaction de son Histoire de l'Art en Flandre, œuvre à la fois si minutieuse et si magistrale, et y trouvait des renseignements curieux sur les artistes de la fin du XIVe siècle.

Cette analyse, faite par lui pour les Comptes et les pièces comptables des années 1384 à i526, forme le tome IV de l'Inventaire du Nord. Le tome V, rédigé par l'archiviste actuel, comprend celle des documents de même nature de i52j à 1600 et le tome VI, en cours d'impression, renfermera la même matière pour les années 1601 à 1699.

Un rapide coup d'œil jeté sur les tables, cependant très sommaires, des tomes IV et V suffit à faire apprécier et ressortir les nombreux détails inédits pour l'histoire des arts et des lettres, des artistes et des écrivains pendant plus de deux siècles, mis en lumière par le dépouillement de ces Comptes. Le tome VI sous ce point de vue ne sera pas moins intéressant. Nous croyons ne pas pouvoir mieux faire pour le prouver que de détacher dès aujourd'hui et de publier in-extenso les mentions relatives aux sommes payées à Rubens de 161 1 à 1640 par le receveur des Finances pour ses gages de peintre de l'hôtel des Archiducs Albert et Isabelle, l'acquisition

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de tableaux exécutés par lui, ses voyages et ses missions diplomatiques, enfin son traitement de secrétaire du Conseil Privé. Ces mentions n'ont pas toutes échappé aux savantes recherches de MM. Gachard et Pinchard ; mais elles n'ont pas jusqu'ici fait l'objet d'une publication particulière que nous a paru mériter et réclamer le nom du grand peintre flamand.

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Ce fut sur la fin de l'année 1608 que Rubens revint d'Italie dans les Pays-Bas, appelé par la triste nouvelle de la dangereuse maladie de sa mère Marie Pypelincx qu'il n'eut pas la consolation de trouver encore vivante à son arrivée à Anvers. Cette perte lui aurait, dit-on, causé un chagrin si profond qu'il se retira au monastère de St. Michel pour y passer les premiers temps de son deuil. Son intention était de retourner ensuite en Italie. Mais il avait compté sans les instances des Archiducs qui, pressentant en quelque sorte le lustre que sa renommée jetterait, un jour, sur leur gouvernement, résolurent de le fixer en Flandre et de l'attacher d'une manière étroite à leurs personnes. Par des lettres patentes, en date du 23 septembre 160g, ils le nommèrent peintre de leur hôtel aux gages annuels de 5oo livres de Flandre de 40 gros, équivalant à environ 625 livres tournois, somme dont la valeur actuelle peut être estimée à sept ou huit mille francs. Ce document a été publié dans le tome IX de la seconde série des Bulletins de

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la Commission royale d'Histoire de Belgique, p. 228. Il fut délivré sur le bon rapport « que fait nous a esté de la personne de Pierre-Paul Rubens et de ses sens et grande expérience tant en faict de paincture que de plusieurs aultres arts, nous confians à plain à ses léaulté et bonne diligence. » Outre le traitement de 5oo livres * payables depuis ce jourd'hui en avant, de demy an en demy an par esgale portion », ces lettres patentes stipulent que Rubens jouira * au surplus des droictz, honneurs, libertez, exemptions et franchises accoustumez et y appartenans et dont joyssent aultres nos domesticques et serviteurs de nostre dict hostel par tous les lieux de nostre obéissance, avecq pouvoir qu'il pourra enseigner à ses serviteurs et aultres qu'il voudra son dict art, sans estre assubjecti à ceulx du mestier tant qu'il nous plaira ».

Pour pouvoir jouir des avantages conférés par cet acte, Rubens dut, le 9 janvier 1610, prêter « le serment pertinent es mains de messire Ferdinande de Salinas, conseillier et maistre des requestes ordinaire du Conseil Privé de Leurs dictes Altèzes, à ce commis ». Il jura entre autres choses que pour obtenir cet office, il n'avait ni offert, ni promis, ni donné à qui que ce fût, aucun argent ni autre chose quelconque, qu'il n'en donnera, ni directement, ni indirectement, * sauf et excepté ce qu'on a coutume de donner pour les dépêches ».

Malgré les termes exprès de ces patentes portant que les gages de 5oo livres devraient être payés par moitié tous les six mois, Rubens ne les toucha qu'assez irrégulièrement par suite de l'embarras des

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finances du gouvernement des Pays-Bas. Ainsi ce ne fut qu'au mois de novembre 1611 qu'il reçut pour la première fois une somme de 1000 livres, montant de deux années de traitement. En i6i3, il est payé des gages de 1612 et ainsi de suite, sauf en 1622 il toucha 1000 livres pour les deux années allant du 23 septembre 1620 au 22 septembre 1622. Il en fut de même en i63i et en 1641.

D'autres lettres patentes du roi d'Espagne Philippe IV, datées du 27 avril 1629, nommèrent Rubens secrétaire du Conseil privé du Roi aux appointements de « trois quarts d'escus de pistolets d'Espaigne par jour de 72 sols, 6 deniers l'escu », et c'est dans le compte dix-septième d'Ambroisc Van Oncle (du Ier janvier au 3i décembre i63i) qu'est consigné le premier paiement qui lui fut fait à raison de ses nouvelles fonctions. Il s'élève à la somme de 1984 livres, i3 sols, 1 denier, montant des deux premières années de ses gages, commencées le 27 avril 1629 et finissant le 26 avril i63i. Son traitement de secrétaire du Conseil privé était donc de 992 livres, 6 sols, 6 deniers qu'il toucha régulièrement chaque année jusqu'au 19 avril 1640, c'est-à-dire un mois et onze jours avant sa mort si l'on admet comme date certaine de son décès le 3o mai 1640.

Son fils aîné, Albert Rubens, qui devait être un des plus savants archéologues du XVIIe siècle, avait obtenu par lettres patentes du i5 juin i63o, la survivance de l'office de secrétaire du Conseil privé * après le trespas de feu son père ou après la résignation dudict office *. Il est probable que le grand artiste, perclus de goutte et se sentant perdu,

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résigna ses fonctions en faveur de son fils qui en prit possession le 19 avril 1640. C'est à partir de ce jour que court le traitement de ce dernier d'après le 27e Compte d'Ambroise Van Oncle du Ier janvier au 3i décembre 1641 (f5 437 verso). On trouve dans le même registre (f° 5i3, verso) la mention d'une somme de 1979 livres, 3 sols, 4 deniers payée à la veuve de Rubens et à ses héritiers « pour quatre années moins quinze jours des gaiges dudict défunct comme peintre de Son Altèze, que Sa Majesté par ses lettres patentes du i5e d'Apvril i636, (renouvelant et confirmant probablement celle des Archiducs du 23 septembre 1609J luy at accordées de gaiges à l'advcnant de 5oo pareilles livres par an, à raison de ' sondit estât, lesdites quatre années, moins i5 jours, commencées le i3e de juing i636, jour qu'il a presté son serment et finies le 28e de may ensuivant 1640, par ordonnance de reliefvement, lesdites lettres patentes originelles, certification du jour de son trespas et quictance vérifiée, veues en Testât de juillet ». Il semblerait au premier abord résulter de cette mention que le décès de Rubens aurait eu lieu le 28 mai et non le 3o comme le portent toutes ses biographies d'après son acte de sépulture. Peut-on en conclure qu'il s'est glissé une erreur dans cet acte qui aurait prolongé de deux jours la vie du peintre. Il serait difficile d'être affirmatif sur ce point, car, si, d'un côté, on doit remarquer que les actes de cette nature rapportent plus exactement la date du jour de l'inhumation que celle du décès, de l'autre, dans les comptes de la Recette générale des Finances, les mois sont comptés pour le paiement des gages et

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pensions à 28 jours et non à 3o. Peut-être la divergence que nous venons de signaler doit-elle être attribuée à ce mode de comptabilité. Dans ce cas le 28 mai aurait été pour le comptable le dernier jour de ce mois et aurait équivalu fictivement au 3o, date réelle de la mort du peintre.

Enfin le compte de Tannée 1643 fournit la dernière mention relative au paiement des gages de Rubens comme secrétaire du Conseil privé. Elle porte sur une somme de 475 livres, i5 sols, 6 deniers, montant desdits gages pendant 175 jours, à raison de 54 sols, 4 deniers par jour, du 27 octobre i63g au 18 avril 1640 date de la prestation de serment d'Albert Rubens, comme successeur de son père dans les dites fonctions. Cette somme fut touchée par la veuve de l'artiste comme tutrice de ses enfants.

II.

Les mentions des sommes payées à Rubens pour ses traitements de peintre et de secrétaire du Conseil privé, ne sont pas les seules que l'on trouve dans les comptes de la Recette générale. Il y en a d'autres encore se rapportant à ses travaux d'artiste et qui paraissent ne pas manquer d'intérêt, malgré la concision avec laquelle elles sont malheureusement consignées. Ainsi, dans le registre de 161 7 (f° 3g5, recto) on voit le peintre de l'hôtel des Archiducs chargé d'estimer diverses peintures exécutées par David Noveliers, frère probablement de Salomon Noveliers qui occupa si longtemps les fonctions de conservateur des tableaux de la Cour à Bruxelles

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et du château de Ter Vueren. Sur le rapport de Rubens, il reçut mille livres de Flandre pour ses honoraires.

En 162 1, c'est une somme de 53o livres que Rubens toucha pour avoir peint le tableau du grand autel de l'église des Carmes du couvent de Morlawe-lez-Namur « représentant Monsieur St. Joseph ». Il serait intéressant de savoir ce qu'est devenu ce tableau qui jusqu'ici ne figure pas dans le catalogue des œuvres du peintre flamand. S'il n'a pas été détruit, il est peut-être enfoui dans quelque église de village de la province de Namur. L'article qui mentionne ce paiement en rapporte deux autres assez curieux faits à Gaspard Turckelsteyn, fondeur en métal, et à Etienne Van Schorre, sculpteur, * pour avoir livré et gecté une platine de cuyvre pour engraver en icelle les obligations que les Pères Carmélites au désert au bois de Morlawe-lez-Namur ont pour la fondation de Leurs Altèzcs, pesante ladicte platine 343 livres à i5 sols la livre ; et avoir gecté encoires une petite platine de cuyvre pesant 21 livres au prix susdit; item, 263 livres audit Estevan Van Schorrer, pour avoir couppé et engravé les susdites obligations contenant 2324 lettres, une partie à 3 solz et les aultres à 2 solz la lettre, et avoir taillé aussy les armes de Leurs Altèzes et de l'ordre desdicts Carmélites ».

En i63o, Rubens reçoit 7500 livres, * pour sem- blable somme à quoy monte le pris des peintures qu'il a faict et faict faire, par ordre de Son Altèze Sérénissime pour service de sa Majesté et envoyées en Espaigne ». Puis dans le compte vingt-troisième

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d'Ambroise van Oncle, du Ier janvier au 3i décembre 1637, on le voit toucher une somme de 25oo livres en à compte sur celle de 10000 qui lui est due pour les peintures que Son Altesse le Cardinal Infant Ferdinand, gouverneur des Pays-Bas, lui a fait exécuter, sur l'ordre du roi Philippe IV, pour orner certaine maison de plaisance sise au Pardo dans la grande forêt s'étendant à quatorze kilomètres de Madrid et Charles Quint avait déjà fait bâtir un château royal. Cette même année, il toucha les 7500 livres qui lui restaient dues sur ses honoraires, puis en i638 une nouvelle somme de 3ooo livres qui lui fut accordée pour le même objet comme gratification. C'est dans le château du Pardo, qui se trouve environ à une heure de voiture du palais de Madrid, que le roi Alphonse XII mourut il y a un an. Philippe IV, qui allait souvent chasser dans la forêt du Pardo, voulut avoir, dans une direction différente, un rendez-vous de chasse et, en 1634, il résolut de s'en faire construire un à l'endroit appelé la Torre de la Parada ou aussi la Torre del Pardo. Il confia la direction des travaux à son surintendant des bâtiments royaux, Jean-Baptiste Crescenzio, l'architecte du Panthéon de l'Escorial et dont il fut le grand protec- teur. C'est pour cette petite maison de plaisance, appelée la Torre de la Parada, que Pierre-Paul Rubens exécuta les peintures mentionnées dans le compte de 1637. La Torre de la Parada ayant été fort maltraitée en 1710, au moment l'Archiduc (plus tard l'Empereur) Charles entra avec ses troupes dans Madrid, abandonnée par Philippe V, plusieurs des toiles de Rubens ont disparu, mais le Musée

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de Madrid en conserve encore un certain nombre qui toutes représentent des sujets mythologiques tirées des Métamorphoses d'Ovide et ne passent pas pour être des meilleures du grand peintre d'Anvers. Ces tableaux sortent plutôt de l'atelier que du pinceau de Rubens, et c'est ce qui explique qu'au catalogue du Musée, dressé avec tant de soin et d'érudition par don Pedro de Madrazo, ils figurent les uns sous le nom de Pierre-Paul Rubens, les autres sous les noms de ses élèves Érasme Quellin, van Thulden, Cornelis de Vos, d'autres sous des noms peu connus tels que ceux de van Eyck, Gowi et d'autres encore sous la désignation générique de « Ecole de Rubens ». Parmi ces toiles on remarque celles représentant : la Chute de Phaêton, la Défaite des Titans, la Chute d'Icare, la mort d'Eurydice, Jason, Lapithes et Centaures, l'Enlèvement de Proserpine, le Banquet de Térée, Orphée et Eurydice, Mercure et Argus, Saturne dévorant un de ses enfants, Ganymède enlevé par l'aigle, Apollon, vainqueur de Marsyas, Cadmus et Minerve, Apollon et Daphné, Orphée jouant de la lyre, le Triomphe de Bacchus (i).

On trouve encore qu'il fit à Anvers dix-huit peintures avec la collaboration de Snyders pour le compte du roi d'Espagne et dont le prix s'éleva à la somme de ioooo livres qui leur fut payée en trois termes de 5ooo, 25oo et 25oo, portés au compte de

(1) Nous devons ces renseignements à M. Alfred Weil, de Madrid, que nous remercions de son obligeance et dont nous donnons aux pièces justificatives les savantes notes sur les tableaux de Rubens et de ses élèves, conservés au musée de Madrid.

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1640. François Snyders, à Anvers en i5qj, mort en i657, élève de P. Breughel le Jeune et d'Henri van Balen, se distingua comme peintre de chasses, de batailles et de nature morte, surtout de fruits. Il travailla pour le roi d'Espagne, l'archiduc Léopold- Guillaume et d'autres souverains. Rubens avait pour lui une vive affection qu'il témoigna en le chargeant avec deux autres personnes, de présider à la vente des objets d'art et des tableaux qu'il laisserait à sa mort. Nous serions porté à croire que les dix-huit peintures dont il est question dans cet article sont celles représentant Diane et ses nymphes, Nymphes à la chasse, quatre peintures avec figures de Rubens et animaux de Snyders, un intérieur de Snyders avec trois figures de la main de Rubens, tableaux aujourd'hui perdus, et qui figuraient, d'après M. Cruzada Villaamil, dans l'inventaire de 1666. On pourrait y comprendre les deux toiles conservées aujourd'hui au Musée de Madrid sous les N08 1644 e* 1645, et cataloguées avec la mention « École de Rubens ». Ce sont les Allégories de l'Air et du Feu, avec oiseaux de Snyders, dit le catalogue.

Dans le même compte de 1640, figure une autre somme de 4200 livres payée aux héritiers du grand peintre flamand, prix de quatre tableaux qu'il exécuta seul pour le service du roi d'Espagne. M. Paul Mantz pense que le Jugement de Paris et le Persée et Andromède du Musée de Madrid proviendraient de cette dernière commande, si l'on peut employer cette expression.

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III.

Le rôle joué par Rubens au point de vue politique et diplomatique a fait l'objet de nombreux et savants travaux de la part de MM. E. Gachet, Sainsbury, Villaamil, Gachard, etc.

Les renseignements que fournissent les Comptes de la Recette Générale des Finances, sur cette partie de la carrière du peintre d'Anvers, n'ajoutent que fort peu de choses à ce que ces ouvrages ont déjà fait connaître. Cependant, afin de faire ressortir ce qu'ils peuvent présenter d'inédit, nous allons esquisser rapidement, d'après les patientes et curieuses investigations de ces auteurs, les négociations auxquelles Rubens fut mêlé.

Ce fut en 1620, alors qu'il décorait les galeries du palais du Luxembourg que venait de faire construire Marie de Médicis et y retraçait les principaux événements de la vie de cette princesse, que se manifestèrent chez l'artiste ces premières préoccupa- tions politiques et patriotiques qui allaient quelques années plus tard en faire un diplomate. Jusqu'à ce moment l'art seul avait absorbé ses pensées que, d'ailleurs, ses voyages et ses séjours en France et en Italie ainsi que son incessant labeur avaient empêché de s'arrêter sur la triste situation matérielle et morale de sa patrie. Nous aimons à croire que ce ne fut pas l'ambition qui le jeta dans la carrière diplomatique, mais le désir d'être à la fois utile à son pays et aux archiducs Albert et Isabelle dont la souveraineté intelligente et douce lui paraissait devoir assurer l'indépendance. Tout au plus est-il

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permis de conjecturer que le commerce des princes et des personnages politiques dut éveiller en lui ce goût que Ton voit se manifester tôt ou tard chez tout esprit supérieur, artiste, littérateur ou savant, pour les négociations et le maniement des affaires d'Etat. Il serait, en effet, difficile de compter depuis l'antiquité grecque jusqu'à nos jours, les hommes illustres dans les lettres, les arts, la philosophie ou les sciences, ayant en même temps tenu à jouer un rôle politique dans leur patrie; ceux, au contraire, qui se sont exclusivement confinés dans leurs études et leurs travaux sont très-rares. Il ne pourrait être fait d'exception que pour les périodes les plus sombres du moyen-âge il n'y eut place dans la société que pour la force et la barbarie.

En 1620, la paix régnait encore dans les Pays-Bas, mais la trêve signée en 1609 avec les Provinces-Unies devait expirer le 11 avril 1621. Cette fatale échéance préoccupait à Bruxelles comme à Amsterdam les esprits modérés qui désiraient vivement qu'une paix définitive fût conclue ou tout au moins que la trêve de douze ans fût renouvelée. L'archiduc Albert écrivait dans ce sens à Madrid, mais en vain, car on avait conservé l'illusion de penser qu'on pourrait un jour écraser les hérétiques et réduire les provinces rebelles à reprendre le joug espagnol. En Hollande, le prince Maurice afin de donner un facile cours à son ambition, pencha d'abord pour la guerre et fit même monter sur Téchafaud Barneveldt qui voulait maintenir la paix. Mais le parti de ce dernier était si nombreux et si populaire qu'il ne succomba point avec son chef. Le prince Maurice fut contraint

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de compter avec lui- et pour essayer de lui donner satisfaction se crut obligé d'entrer en pourparlers avec l'Archiduc. Ces négociations se poursuivirent après la mort du roi d'Espagne et celle de l'archiduc Albert par différents agents secrets dont les principaux furent la dame de Tserclaes et Rubens. Malgré la rupture de la trêve et le commencement des hostilités, elles continuèrent et ne prirent fin qu'en 1624, quand Richelieu eut inauguré sa politique anti-espagnole en encourageant sous main la résistance de la Hollande.

Un passage d'une lettre de Rubens à son ami Pierre Dupuy, postérieure, il est vrai, de quelques années à ces événements, indique clairement dans quel but il se mêla à ces négociations. « Je crois d'autant plus facilement, dit-il, à l'intervention des États de Hollande entre la Suède et le Danemarck, que l'on donne comme certain qu'ils agiront de même entre la France et l'Angleterre. Je voudrais quant à moi, que le monde entier fut en paix et que nous puissions vivre au siècle d'or au lieu du siècle de fer » (1). Il était certes animé des mêmes sentiments, en 1624, quand il servait d'intermédiaire entre l'archiduchesse Isabelle, le marquis Spinola et le prince Henri de Nassau. « L'archiducesse preste tous les jours l'oreille, écrivait l'agent de Richelieu à Bruxelles, le sieur de Baugy, sous la date du 3o août 1624, aux discours que lui fait sur ce sujet Rubens, peintre célèbre d'Anvers qui est connu à Paris par ses ouvrages qui sont dans l'hostel de la royne-mère,

(1) Lettres inédites de Rubens publiées par Emile Gacbet. Page 111. Lettre du 22 avril 1027.

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lequel faict plusieurs allées et venues d'icy au camp du marquis de Spinola, donnant à entendre qu'il a pour ce regard quelque intelligence avec le prince Henri de Nassau » (i). Il est vrai que ce même sieur de Baugy attribue à un vil intérêt particulier les efforts tentés par Rubens pour rétablir la paix. « J'ai découvert, dit-il, qu'il n'y est poussé, que par son intérest et sur le désir qu'il avoit de s'assurer de la jouissance d'une succession avantageuse qu'il attend d'un oncle de sa femme demeurant en Hollande, il a charge, avec lequel ledit Rubens a formé correspondance sur ce sujet » (2). Pour détruire cette assertion il suffit de lui opposer celle d'un autre agent français, le sieur d'Espesses, résidant à la Haye, qui à peu près à la même époque (16 septembre 1624), écrivait: « J'apprends que le peintre Rubens étoit émissaire du cardinal de la Cueva, plutost afin de ruiner par la chaleur ordinaire à ces cervelles, plus imaginatives que judicieuses, qu'en intention de bastir la trefve, à quoi l'on observe que ledit seigneur a toujours paru contraire en son sentiment particulier » (3). Ainsi aux yeux du sieur de Baugy, agent de Richelieu à Bruxelles, Rubens par des intérêts personnels voulait à tout prix la paix, tandis qu'il passait à ceux du sieur d'Espesses, autre agent de Richelieu à la Haye, pour travailler, sous les ordres du cardinal de la Cueva, à rendre définitive la rupture de la trêve entre les Provinces Unies et

(1) Comptes-rendu» de la Commission royale d'Histoire, 1M Série, Tome III, p. 37.

(2) Idem. p. 38.

(3) Idem. p. 149.

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l'Espagne. Tant il est vrai que ce n'est pas seulement de nos jours qu'il est difficile de découvrir la vérité dans les rapports diplomatiques !

Mais ce qui nous parait ressortir de la contra- diction des deux agents français, c'est justement l'esprit de modération et de fidélité à ses souverains, apporté par Rubens dans sa mission. A Bruxelles, il était considéré comme un partisan de la paix à tout prix, parce que, probablement, il engageait l'Espagne à faire le plus de concessions possibles. A la Haye, au contraire, il était de son devoir de paraitre moins conciliant, de tacher d'obtenir pour le gouvernement qu'il représentait tous les avantages que son mandat lui imposait de revendiquer. Il est bien rare, malgré tout le tact, toute l'habileté qu'on y apporte, qu'on puisse jouer ce rôle de modérateur, surtout dans des circonstances difficiles des haines nationales et religieuses sont en jeu, sans se heurter à des convictions inflexibles et à des vues arrêtées, sans froisser par conséquent des amours propres et souvent aussi des intérêts et s'attirer ainsi de vives animosités. Rubens en fit la triste expérience, non-seulement en 1624, mais encore plus tard, quand on l'accusa d'avoir intrigué pour arracher les îles de la Zélande aux Provinces- Unies et les céder à l'Angleterre (1) ; puis, lorsque le duc d'Arschot lui enleva brutalement les pouvoirs qui lui avaient été donnés pour négocier avec la Hollande et lui fit sentir, d'une manière si outrageante, la distance qui

(1) Lettre» inédites etc. Introduction p. LI. Comptes rendu» de la Commission royale d'Histoire, 111. p. ~5.

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séparait alors un grand seigneur d'un homme issu de race bourgeoise, son nom fût-il des plus célèbres (r).

Cependant quoiqu'il eût échoué, probablement par suite de l'or et des intrigues des agents de Richelieu, dans la mission qui lui avait été confiée, Rubens ne perdit pas, pour cela, la confiance de l'Archiduchesse Isabelle, qui allait bientôt lui en donner de nouvelles preuves. En effet, vers 1627, elle le chargea de faire un voyage sur les frontières de Hollande, afin de tâcher de se mettre en rapport directement ou indirectement avec l'agent anglais à la Haye, le sieur Balthasar Gerbier. Il ne s'agissait de rien moins que d'arriver à un rapprochement d'abord, puis après à une paix définitive avec l'Angleterre en guerre contre l'Espagne depuis trois ans. Richelieu eut vent de ces pourparlers et mit tout en œuvre pour les empêcher d'aboutir, car la France, ayant elle-même rompu avec l'Angleterre, redoutait une entente de deux puissances jusqu'alors ennemies et dont la réconciliation pouvait être scellée par une alliance contre elle.

Dans une lettre du 6 août 1627, Balthasar Gerbier fait à milord Holland le récit de ces négociations. En voici le résumé succinct. L'abbé Scaglia, ambassadeur de Savoie, avait appris à Bruxelles que l'Infante et Spinola étaient fortement enclins à travailler à un accomodement entre l'Angleterre et l'Espagne, et il en avait même parlé à Gerbier quand celui-ci reçut une lettre de Rubens avec qui, d'ailleurs, il était déjà entré en relations. La première

(1) Lettres inédites, etc. Introduction page LI. C'est en grande partie d'après cette introduction que nous avons résumé ce que l'on connaît sur le rôle diplomatique joué par Rubens en cette occasion.

- M4

démarche était de faire obtenir au peintre un passe-port du prince d'Orange qui lui permit d'avoir avec l'envoyé anglais une entrevue à Zevenbergen. Le passe-port fut accordé sans difficulté, mais Gerbier ne crut pas pouvoir s'éloigner beaucoup de la Haye et assigna rendez-vous à Rubens soit à Delft, soit à Rotterdam. Après avoir conféré à ce sujet avec ses maîtres, ce dernier se rendit à Delft le 21 juillet. A ce moment, l'Infante attendait impatiemment don Diego de Messia, envoyé du roi d'Espagne, qui devait apporter les ordres et les instructions suprêmes de son souverain relativement aux négociations entamées avec l'Angleterre. L'entrevue de Rubens et de Gerbier aurait eu pour seul but de prolonger les pourparlers jusqu'à l'arrivée de ces instructions, de témoigner du désir qu'avait l'Infante de voir la paix conclue, enfin de prévenir ainsi tout soupçon dans l'esprit du roi d'Angleterre. Don Diego de Messia ne devait pas tarder d'arriver et Philippe IV avait même écrit qu'on pouvait toujours traiter avec Gerbier, non-seulement en ce qui concernait l'Espagne, mais aussi pour l'Allemagne et la Hollande. De son côté l'empereur Ferdinand avait aussi manifesté à l'Archi- duchesse le désir d'être compris dans le traité. Mais Richelieu prévint le coup qui menaçait la France et rompit d'avance la ligue qui allait être formée contre elle, en concluant un traité d'alliance avec l'Espagne. C'était un coup de maître qu'il exécuta avec l'aide de Marie de Médicis. Don Diego arriva dans les Pays-Bas porteur de ce traité qui déchirait tous ceux qu'on avait projetés avec l'Angleterre et la Hollande

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et forçait à renoncer à l'espoir d'une paix définitive, caressé à Bruxelles.

Cependant Rubens n'en continua pas moins à rester en relations avec Gerbier. Le sieur de Baugy prétend même qu'il eut à cette époque des entrevues avec le comte Carlil dont l'arrivée à Anvers aurait eu lieu sur sa demande au mois de janvier 1628 (1). Si ce fait est vrai, il ne peut que confirmer ce que nous avons déjà dit de l'amour de la paix qui animait Rubens et qui l'empêchait en quelque sorte de renoncer à l'espoir de voir ses efforts passés rester infructueux. C'est ainsi, d'ailleurs, que le cabinet de Madrid apprécia le rôle qu'il venait de jouer et, afin d'être complètement éclairé à cet égard, il demanda communication de toutes les lettres écrites ou reçues par le peintre durant le cours de ces négociations. L'Infante fut chargée de lui demander cette correspondance diplomatique. « J'ai ordonné à Pierre-Paul Rubens, écrit-elle au Roi, qu'il remette selon vos ordres toutes les lettres originales et en chiffre, qui lui ont été écrites sur cette matière, et il m'a répondu qu'il étoit prêt à faire ce qu'on lui ordonnoit, mais que personne ne comprendra ces lettres que lui, par rapport aux termes des mêmes, et parcequ'elles renferment d'autres choses particulières

différentes de la matière Je ne doute pas quant à

moi, que Rubens n'ait déclaré nettement ce que Gerbier lui a proposé » (2).

(1) Comptes«rondus de la Commission royale d'histoire, l1* Série, Tome III, p. 39.

(2) Correspondance de» Archiducs. Réponse de l'Infante en date du 3 mai 1628.

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Cette lettre fit prendre à Philippe IV le parti de mander Rubens à Madrid. Le 6 juillet, il faisait connaître à l'Infante cette détermination et le i3 août, celle-ci lui répondait qu'elle avait ordonné à Rubens de se rendre en Espagne avec toutes les lettres et papiers en sa possession touchant la pratique d'Angleterre. Rubens partit donc au mois d'août ou de septembre 1628 et arriva à Madrid à la fin d'octobre. Tout en s'acquittant de la mission diplomatique, but de son voyage, il exécuta plusieurs peintures pour la cour d'Espagne et copia un grand nombre de tableaux de maitres ornant les galeries de l'Escorial et du Palais Royal de Madrid. Les expli- cations données par lui sur l'état des négociations qu'il 3vait conduites et la manière dont il les avait dirigées, furent trouvées si satisfaisantes, que non- seulement ses services passés furent récompensés par sa nomination aux fonctions de secrétaire du Conseil privé, mais qu'on le chargea de reprendre les pour- parlers avec l'Angleterre, tant on avait confiance en son intelligence pour mener à bonne fin le projet d'alliance qu'on espérait conclure. A la fin d'avril 1629, il quitta donc Madrid avec de nouvelles instruc- tions à ce sujet. Le 12 mai, il était à Paris et quelques jours après à Bruxelles il remettait à l'archiduchesse Isabelle les dépêches de Philippe IV dont elle accusa réception le 17 mai, en annonçant que Rubens allait immédiatement s'embarquer pour Londres afin d'y négocier une suspension d'armes préliminaire au traité projeté. Le 22, Cottington écrivait que le sauf-conduit était prêt et deux jours après Rubens prenait passage à Dunkerque sur !e vaisseau qui

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venait de ramener l'envoyé du duc de Lorraine, M. de Ville. Nous n'avons pas ici à faire le récit détaillé de l'entrevue de Rubens avec Charles Ier, ni des négociations auxquelles il prit une part active. La correspondance qu'il entretint à ce propos avec le cabinet de Madrid et que M. Gachard a retrouvée en partie aux Archives de Simancas, fait ressortir à la fois la finesse et l'esprit de conciliation mis par lui en cette circonstance au service du vif désir qu'il avait de voir la paix être définitivement scellée entre les deux nations. Balthasar Gerbier dans son livre : * Les effets pernicieux des méchants favoris * avait déjà donné d'amples détails sur le séjour et la mission de Rubens à Londres. Charles Ier le prit en grande amitié et il fut convenu que l'Espagne enverrait à Londres un ambassadeur officiel tandis que de son côté l'Angleterre chargerait un envoyé extraordinaire de traiter à Madrid des conditions de la paix. Le grand trésorier Cottington fut désigné pour se rendre en Espagne en qualité d'ambassadeur et don Carlos Coloma pour remplir les mêmes fonctions à Londres. La mission de Rubens était dès lors terminée. Cependant il resta encore en Angleterre plusieurs mois, attendant l'arrivée de l'envoyé espagnol qui ne prit possession de ses fonctions qu'au mois de mars i63o. Au mois d'août de la dite année, il était de retour à Anvers d'où il date plusieurs de ses lettres. Mais rien ne s'oppose à ce qu'il eût regagné Londres au mois de novembre ou au commencement de décembre i63o, lors de la signature de la paix entre l'Espagne et l'Angleterre qui eût lieu le 17 décembre. Ce qui porte à le croire, c'est d'abord la date des

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1 et très patentes par lesquelles Charles Ier, voulant récompenser le zèle déployé par le peintre dans l'intérêt des deux Couronnes et lui donner un témoignage particulier de l'estime qu'il avait pour son talent, le créa chevalier, lettres qui furent octroyées le i5 décembre. Le roi d'Angleterre fit en même temps présent à Rubens de la magnifique épée avec laquelle il avait procédé à sa réception et que sa famille a toujours religieusement conservée depuis(i). Ensuite il semble résulter du compte des sommes payées pour ses missions diplomatiques, qu'elles doivent s'appliquer à plusieurs voyages faits par Rubens soit en Espagne, soit en Angleterre. Toutefois nous ne saurions partager l'opinion de plusieurs de ses biographes qui le font retourner en Espagne dans le cours des années i63o, i63i ou i632. La patente octroyant à son fils Albert la survivance de la charge de secrétaire du Conseil privé, est datée du i5 juin i63o. M. Emile Gachet s'était appuyé sur ce fait pour admettre que Rubens devait être à Madrid à cette époque et que c'était sur ses vives instances qu'elle avait été délivrée. Mais M. Max Rooses (Bulletin Rubens I, 295-297) a publié des documents desquels il ressort que Rubens était à Anvers au mois d'avril, mai, juin, juillet et août i63o. Enfin les sommes qui lui sont attribuées dans les comptes le sont expressément pour des voyages faits en 1629 et en i63o. Il ne reçut pour l'année i63i que 5oo livres, afin * d'estre employées en affaires secrètes

(I) M. Kreins a donné un dessin représentant cette épée dans V Artiste de 1835. 11 est reproduit dans l'Histoire de Rubens, par A. van Husselt, Bruxelles, 1840.

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dont n'est besoing faire plus ample déclaration - . Un voyage en Espagne eût certainement exigé une dépense plus considérable et le motif en eût été énoncé sans précautions comme on l'avait fait dans le compte de i63o. Les « affaires secrètes » dont il s'agit ici désignent évidemment la mission que Rubens eut à remplir auprès de Marie de Médicis qui venait de se réfugier dans les Pays-Bas espa- gnols (i).

Quand, au mois de mai 1629, Rubens quitta l'Espagne pour revenir à Bruxelles et <Je passer en Angleterre, Philippe IV n'avait pu lui donner que des distinctions honorifiques et des titres, car l'argent manquait à la cour de Madrid. Pour l'indemniser de ses frais de voyage on dut lui remettre un mandat sur l'Infante ou plutôt sur le Receveur général des Pays-Bas. Cette traite était ainsi formulée :

« Serenissima Senora, Pedro Pablo Rubens buelve al negocio que V. A. entendera por los despachos que lleva, y porque no se le ha dado ningun dinero para el viage, ordenara V. A. se le pague la cantidad que pareziere à V. A. assi por il gasto que se le ha offrezido en ir desde aqui como el que tendra en el camino que ha de contisnuar. Nustro Senor guarde à V. A. como desseo. De Madrid à 27 de abril 1629.

Yo el Rey (2). ,

Ce ne fut qu'en i63i que la Recette générale des Finances fit honneur à cette traite en délivrant à Rubens une somme de 12.374 livres, - à quoy

(1) Voir Gachard. Histoire politique et diplomatique de Pien-e-Pmd Rubens. Chapitre neuvième.

(2) Lettres inédites etc. Introduction p. XMV.

I

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montent les fraiz et despens par lui exposés ès années 1629 et 3o aux voyaiges par luy faictz vers Espaigne et Angleterre, allant et venant pour le service de sa Majesté dont n'est besoing faire plus ample déclaration. » Cette somme lui fut payée en deux termes de 6374 livres chacun (1). Il reçut aussi cette même année, ainsi que nous l'avons dit plus haut, 5oo livres, « en une lettre de descharge de pareille somme datée du 17e de novembre i63i, levée sur Gilles Rutteau, recepveur des menus cens de Cassel, dont est faict recepte cy devant folio 14g, pour semblable somme que Son Altèze luy at accordée pour cinq mois, à l'ad venant de cent livres par mois, que Sa dite Altèze at ordonné de lui estre furny pour estre employé en affaires secretz dont n'est besoing faire plus ample déclaration » (2). Cette indemnité se rapporte sans doute à la mission dont il fut chargé auprès de Marie de Médicis alors dans les Pays-Bas. Quant aux dépenses qu'il dut faire lors de ses pourparlers avec Balthasar Gerbier à Delft, en 1627 et 1628, on ne voit pas que Rubens en ait jamais été remboursé. Le compte de 1627 manque, il est vrai, à la collection des Archives du Nord, mais celui de 1628 s'y trouve et ne mentionne le paiement d'aucune somme en sa faveur, pas même de celle de 5oo livres qu'il aurait toucher pour ses gages de peintre de l'hôtel de l'Archiduchesse. Le paiement des 5oo livres fait en i63i aurait-il eu pour but de combler cette lacune ? Dans ce cas on

(1) Compte dix-septième d'Amhroise Van Oncle. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. H 296S. Folios 794 verso et 883, verso.

(2) Compte 17' dAmbroise Van Oncle. F»lio 842. verso.

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»

l'eût exprimé sans ambages et sans avoir recours à la formule des « affaires secrètes ^.

Ainsi Rubens ne toucha, et encore très tardivement, pour ses frais de voyage et de séjour en Hollande, en Espagne et en Angleterre, que 12.874 livres, somme à peine suffisante pour le rembourser de celles qu'il avait dépenser. Il est donc certain que, si on a pu l'accuser d'avoir recherché ces missions diplomatiques par ambition, on ne saurait dire que ce fût par un vil mobile de cupidité, car elles durent lui être très onéreuses, sans compter le temps précieux qu'elles lui firent perdre pour son art. Il en retira, il est vrai, des honneurs, le titre de chevalier et celui de secrétaire du Conseil privé. Nous persistons néanmoins à croire que le désir de voir son pays jouir enfin des bienfaits d'une paix qui lui était presque devenue inconnue, fut le seul motif qui dicta sa conduite.

Les extraits des Comptes de la Recette générale des Pays-Bas que nous venons d'analyser et que nous publions plus loin, ne fournissent certes pas de documents devant jeter un jour nouveau sur la biographie et les travaux de Rubens. Mais comme tous ceux qui se rapportent à un homme dont la postérité a consacré le génie, ils sont intéressants quand ils peuvent servir à préciser certaines particularités de la vie de cet homme et tel est le motif qui nous a décidé à les mettre au jour.

Jules Finot.

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Extraits des Comptes de la Recette Générale des Finances des Pays-Bas relatifs aux sommes payées à Rubens de 1 6 1 1 à 1640, a titre de gages et pensions, acquisitions de tableaux, frais de voyages diplomatiques et affaires secrètes.

Compte trente-troisième de Christophe Godin, conseiller et receveur général des Finances. 1" janvier au 3i décembre 161 1. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2848, folio 413, verso.

1000 livres (1) à Pierre- Paul Rubens, peintre de l'hôtel de Leurs Altesses, « que aussy, à telle ordonnance que dessus, ce dit compteur lui avait baillé et délivré, assçavoir Ve livres prinses en l'avant dicte lettre de descharge et les aultres cincq cens livres en une lettre de descharge de pareille somme, datée du dixscptiesme jour de novembre 161 1, levée sur Philippe de Marche, recepveur du domayne de Leurs Altèzes au quartier d'Ayre, dont est respondu cy-devant folios XIX verso et LX verso ; pour semblable somme que due estoit audit Pierre-Paul Rubbens, à cause de cincq cens livres que Leurs Altèzes par leurs lettres-patentes données à Bruxelles le vingt-troiziesme jour de septembre 1609 luy avoient ordonné et accordé de gaiges par chacun an, à raison de son dict estât de painctre susdit, à en estre payé par les mains dudict recepveur général des finances de demy an en demy an par esgalle portion, et ce pour les deux premières années desdits gaiges, commencées ledit vingt-troiziesme de septembre 1609 et finies le vingt-deuxiesme de Septembre 161 1, par copie auctentique desdictes lettres patentes et deux quictances y servantes vérifiées respectivement des Sieurs des finances, veues es estatz d'april 161 1, folio XXV et novembre dudit an folio XIX, verso, cy rendues, tadicte somme de M. livres « En marge : » Novum onus. Il commence et prend bien selon

(1) Il s'agit «le livres de Flandre ou de 40 gros tVpii valant à la livre parisis valant elle-même un quart de plus que la livre tournous.

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lesdictes lettres patentes. Par ladicte copie authentique de commission vérifiée, datée et contenant comme au texte cy-rendu avec deux quictances.

Compte trente-cinquième de Christophe Godin, conseiller

et receveur général des Archiducs, etc. ier janvier 3i décembre

1 6 1 3. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2860. Folio 467, verso.

« 5oo livres à Pierre-Paul Rubens, peintre de l'hôtel de Leurs Altèzes, que ledit recepveur général des finances luy avoit baillées et délivrées en une lettre de descharge de la somme de 800 livres, datée du 24e jour de febvrier 161 3 levée sur Marcq Anthoine de Martigny, recepveur du domaine de Leurs Altèzes au quartier de Landreschies, dont est faicte recepte cy-devant folio 122, pour semblable somme que deue estoit audit Pierre-Paul Rubbens, à cause de 5oo livres que Leurs Altèzes luy avoient ordonné de gaiges et traictement par chacun an à raison de son dit estât de painctre de l'hostel de Leurs Altèzes ; et ce pour une année desdits gaiges, commencée le 23e jour de septembre 161 1 et finie le vingt-deuxiesme de septembre enssuivant 161 2. »

Compte trente-sixième et dernier de feu Christophe Godin en son vivant, conseiller et receveur général des finances des Archiducs etc., du ier janvier au 9 juillet 16 14. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2866. Folio 368, recto.

5oo livres à Pierre-Paul Rubens, t painctre de l'hostel de Leurs Altèzes, que, à l'ordonnance de Leurs dictes Altèzes, ce compteur lui avoit baillées et délivrées en une lettre de décharge de pareille somme, dattée du septiesme jour dapvril

1614, levée sur Marcq Antoine de Martigny, recepveur du domaine de Landreschies, dont ce dict compteur a respondu ci-devant, folio 89, verso, pour semblable somme à luy deue, à cause de 5oo pareilles livres que Leurs dictes Altèzes luy avoient ordonné et accordé de gaiges et traictement par

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chacun an, à raison de son dit estât de painctre de leur hostel, et ce, pour une année desdicts gaiges, commencée le 23e jour de septembre 1612 et finie le 22® de septembre ensuivant 161 3. »

Compte de Pierre Godin, conseiller et maître extraordinaire de la Chambre des Comptes des Archiducs à Bruxelles pour les affaires du pays et duché de Luxembourg et du comté de Chiny, naguère commis par acte de Leurs Altesses du 12 juillet 1614 à la recette générale des finances etc., du 12 juillet 1 6 1 4 au 28 février 161 5. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2872. Folio 334, yerso.

5oo livres à Pierre-Paul Rubens, peintre de l'hôtel des Archiducs, « que, à l'ordonnance que dessus ce dit compteur luy avoit baillées et délivrées en l avant dite lettre de descharge datée du nœufïesme jour de febvrier 161 5, levée sur ledit Henry Vermeren, conseiller et receveur général du droit qui se lève sur les alluns arrivans par deçà, dont est faict recepte cy-devant, folio 164, sur semblable somme à luy deue, à cause de 5oo pareilles livres que Leurs dictes Altèzes luy avoient ordonnées et accordées de gaiges et traictement par chacun an, à raison de son dit estât de painctre susdit, et ce, pour une année de ladite pension commencée le 23* de septembre 161 3 et finie le 22e septembre ensuivant 1614. »

Compte premier d'Ambroise van Oncle, conseiller et receveur général des finances des Archiducs, du ier mars au 3i décembre 161 5. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2878. Folio 409, verso.

5oo livres à Pierre-Paul Rubens, peintre de l'hôtel de Leurs Altesses, pour sa pension du 23 septembre 1614 au 22 septembre 161 5.

Compte troisième d'Ambroise Van Oncle du 1er janvier au 3i décembre 1617. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2690. Folio 287. verso.

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iooo livres à Pierre-Paul Rubens, peintre de l'hôtel de Leurs Altesses, pour deux années de sa pension de 5oo livres, « à raison de son estât de peindre, commencées le 23e jour de septembre i6i5 et finies le 22e jour de septembre 16 17. » Folio 395, verso. 1000 livres à David Noveliers, peintre, « que Leurs Altèzes, eu sur ce l'advis de maistre Pierre-Paul Rubens, leur peintre, luy avoient tauxées et accordées pour diverses painctures par luy faites pour Leurs Altèzes, y comprins ce qu'il pouvoit avoir receu. »

Compte cinquième d'Ambroise Van Oncle, du ier janvier au 3i décembre 1619. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2901. Folio 260, verso.

1000 livres à Pierre-Paul Rubens, peintre de l'hôtel de Leurs Altesses, pour deux années de ses gages du 23 septembre 1617 au 22 septembre 16 19.

Compte septième d'Ambroise Van Oncle, du Ier janvier au 3i décembre 1621. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2913. Folio 325, verso.

5oo livres à Pierre- Paul Rubens, peintre de l'hôtel de Leurs Altesses, « pour ses gaiges et traictement du 23e de septembre 1619 au 22e de septembre 1620.

Folio 478, recto.

1066 livres, 6 sols à Gaspard Turckelsteyn, fondeur en métal, Etienne van Schorre, sculpteur et Pierre- Paul Rubens, peintre, « pour avoir livré et gecté une platine de cuyvre pour engraver en icelle les obligations que les Pères Carmélites au désert au bois de Morlawe-lez-Namur, ont pour la fondation de Leurs Altèzes, pesante ladicte platine 343 livres à i5 sols la livre ; et avoir gecté encoires une petite platine de cuyvre pesant 21 livres au prix susdit ; item, 263 livres, 6 sols audit Estevan van Schorrer, pour avoir couppé et engravé les susdites obligations contenant 2,324 lettres, une partie à 3 solz et les autres à 2 solz la lettre, et avoir

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taillé aussy les armes de Leurs Altèzes et de Tordre desdicts Carmélites,* et les restans 53o livres audict painctre Pierre- Paul Rubbens, pour avoir painct le tableau du grand autel de ladite église représentant Monsieur St. -Joseph. »

Compte huitième d'Ambroise van Oncle, du i«" janvier au 3i décembre 1622. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2919. Folio 358, recto.

1000 livres à Pierre-Paul Rubens, peintre de l'hôtel de Son Altesse, pour deux années de ses gages, commencées le 23 septembre 1620 et finies le 22 septembre 1622.

Les comptes de 1624, 1625, 1626 et 1627 manquent à la collection des Archives du Nord.

Compte seizième d'Ambroise van Oncle, du ier janvier au 3i décembre i63o. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2962. Folio 627, recto.

5oo livres à messire Pierre-Paul Rubens, chevalier, gentil- homme de la maison de Son Altesse Sérénissime, « pour une année de son traitement commencée le 23e de septembre 1628 et finie le 22e de septembre ensuivant 1629. »

Folio 847, verso. 7500 livres à Pierre-Paul Rubens, secrétaire du Conseil privé du Roi, « en une lettre de décharge de pareille somme datée du 18e de mars i63o, levée sur Jean Gobin, conseiller et recepveur général de Luxembourg, dont est faict recepte cy-devant folio 64, pour semblable somme à quoy monte le pris des pinctures qu'il at faict et faict faire par ordre de Son Altèze Sérénissime pour service de Sa Majesté et envoyées en Espaigne. comme est plus amplement spécifié et déclairé en certaine déclaration portant au pied ordonnance et quictance y servante, veue en lestât dudit mois de mars, folio 61, versO. u

Compte dix-septième d'Ambroise van Oncle, du Ier janvier

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au 3i décembre i63i. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2968. Folio 532 verso.

1984 livres, i3 sols. 1 déniera Messire Pierre-Paul Rubens, chevalier, secrétaire du Conseil Privé du Roi, « assçavoir 5oo livres, 5 sols en une lettre de descharge du dernier de janvier 1 63 1 , levée sur Jean Batens, receveur des contributions de Zevenberge, Steenberge, etc., et les restans 1484 livres, 8 sols, 1 denier en une autre lettre de descharge de pareille somme datée du dernier de juillet audit an, levée sur ledit Batens dont est respondu cy devant foliis 348, verso et 352 ; pour semblable somme à luy deue à cause de trois quarts d'escus pistolets d'Espagne par jour de septante-deux solz, 6 deniers l'escu, que Sa Majesté par ses lettres patentes du 27e d'apvril 1629 luy at accordé de gaiges à raison de son dit estât de secrétaire susdit, à en estre payé par les mains de ce compteur présent ou autre à venir, de demy an en demy an, par esgalle portion, ayant Sadicte Altèze par son ordonnance de relief- vement du 24e de mars 1 63 1 , ordonné qu'il seroit payé de sesdits gaiges doiz la datte des dites lettres patentes, nonobstant et sans prendre regard qu'il at presté le serment loingtemps après, et ce pour les deux premières années de sesdits gaiges, commencées ledit 27e d'apvril 1629 et finies le 26e d'apvril enssuivant i63i, par ladite ordonnance de reliefvement, copie authentique desdites lettres patentes origi- nelles et quictance y servantes, veues en lestât de juillet, folio 32 verso. »

Folio 611 recto. 1000 livres à messire Pierre-Paul Rubens, chevalier, secrétaire du Conseil privé du Roi, « en deux lettres de descharge, chacune de 5oo livres, datées la première du nœufiesme de juillet i63 1 levée sur Jérosme de la Barre, recepveur des domaines de Sa Majesté au quartier de Braine-le-Comte, et la seconde du huictiesme de novembre ensuivant audit an, levée sur Guillaume de Semet, recepveur de Thilmont, dont est faicte recepte cy-devant foliis, 202 et 27, pour deux années de son traictement commencées le 23* jour de septembre 1629 et finies le 22e de septembre enssuivant i63i. »

Folio 794, verso. 6374 livres à Pierre-Paul Rubens, secrétaire du Conseil privé du Roi, « en une lettre de descharge de pareille somme datée du 24e de mars i63i, levée sur Ange Boet, conseiller et recepveur général de Haynault, dont est faicte recepte cy-devant folio i«3, pour le parfum issement de 12,374 livres, à quoy montent les fraiz et despens par luy exposés ès années 1629 et 3o aux voyaiges par luy faietz vers Espaigne et Angleterre, allant et venant pour le service de Sa Majesté dont n'est besoing faire plus ample déclaration. »

Folio 842, verso. 5oo livres à Pierre-Paul Rubens, secrétaire du Conseil privé du Roi, « en une lettre de descharge de pareille somme datée du 17e de novembre 1 63 1 , levée sur Gilles Rutteau, recepveur des menus cens de Cassel, dont est faict recepte cy-devant, folio 149, pour semblable somme que Son Altèze luy at accordé pour cincq mois, à l'advenant de cent livres par mois, que Sadite Altèze at ordonné de luy estre furny pour estre employé en affaires secretz dont n'est besoing faire plus ample déclaration. »

Folio 883, verso. 6374 livres à Pierre-Paul Rubens, secrétaire du Conseil privé de Sa Majesté, pour le parfurnissement de 12,374 livres, à quoy montent tant seulement les fraiz et despens par luy exposés ès années 1629 et r63o aux voyaiges doiz Bruxelles vers Espaigne et Angleterre allant et venant. »

Compte 19e d'Ambroise van Oncle du ier janvier au 3i décembre i633. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2979.

Folio 477, recto. 992 livres, 6 sols, 6 deniers à messire Pierre-Paul Rubens, chevalier, secrétaire du Conseil privé du Roi, pour une année de ses gages de secrétaire susdit.

Folio 526, verso. 5oo livres à Pierre-Paul Rubens, peintre de l'hôtel de l'Archiduchesse, pour une année u de son entretènement commencée le 23e de septembre 1 63 1 et finie le 22e de septembre ensuivant i632. »

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129

Compte 20* d'Ambroise van Oncle du Ier janvier au 3i décembre 1634. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2985.

Folio 487, verso. 992 livres, 6 sols, 6 deniers à mess ire Pierre-Paul Rubens, chevalier, secrétaire du Conseil privé du Roi, m pour une année de ses gaiges de secrétaire susdit, commencée le 27* d'avril i633 et finie le 26e d'apvril ensuivant 1634, par quictance veue en Testât de juillet, folio 45, verso, veu le compte précédent folio 477, il suit bien. »

Compte 21e d'Ambroise van Oncle, du ier janvier au 3i décembre 1635. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. B. 2991.

Folio 38o, verso. 992 livres, 6 sols, 6 deniers obole à messire Pierre-Paul Rubens, chevalier, secrétaire du Conseil privé du Roi, « pour une année de ses gaiges de secrétaire susdit, commencée le 27e d'apvril 1634 et finie le 26e d'apvril en suivant i635. »

Compte 23e d'Ambroise van Oncle, receveur général des finances des Pays-Bas, du ier janvier au 3i décembre 1637. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. Recette générale des finances. B. 3oo2.

Folio 469, verso. 992 livres, 6 sols, 6 deniers à messire Pierre-Paul Rubens, chevalier, secrétaire du Conseil privé de Sa Majesté, « pour une année de ses gaiges de secrétaire susdit, commencée le 27* d'apvril i636 et finie le 26e d'apvril ensuivant 1637, par deux quictances veues ès estatz de janvier, folio 39 et juillet folio 32, cy-rend ladite somme de 992 livres, 6 sols, 6 deniers obole. » En marge : « veu le compte précédent, folio 474, il suit bien. »

Folio 646, verso. 25oo livres à messire Pierre-Paul Rubens, chevalier, secrétaire du Conseil privé du Roi, « en une lettre de descharge de pareille somme datée du septiesme de janvier

r

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i3o

1637, sur Philippe Le Roy, recepveur des licentes en Anvers, dont est faict recepte cy-devant, folio 2o3. verso, en tant moings de 10000 pareilles livres que Son Altèze, par son ordonnance du noeutiesme de décembre dernier, at ordonné luy estre furniz à bon compte de ce que coustront les peinctures que Sadite Altèze luy at faict faire par ordre exprès de Sa Majesté et pour ornement de certaine maison de plaisance dïcelle au Pardo, et ce, en quatre termes, sçavoir un quart promptement et les restans trois quarts de trois en trois mois après ledit premier payement, et ce, des deniers desdites licentes, se faisant ce présent paiement pour le quart à payer promptement. »

Folio 654, verso. 7500 livres à messire Pierre-Paul Rubens, chevalier, a pour la par paye de 10000 pareilles livres que Son Altèze, par son ordonnance du nrcufiesme de décembre 1 636, at ordonné de luy furnir à bon compte de ce que consteroycnt les peinctures qu'Icellc at faict faire par ordre exprès de Sa Majesté et pour ornement de certaine maison de plaisance à Pardo, à payer les dites dix mille livres en quatre termes, à sçavoir un quart promptement et les restans trois quarts de trois en trois mois après ledit premier payement, et ce des deniers desdits licentes, et se faisant ce présent payement pour les trois derniers payemens, ayant receu le précédent payement de 2 5oo livres au mois de janvier dernier, porté cy-devant folio 647, par ladite ordonnance de Son Altèze exhibée audit premier payement et quictance pour ceste partie y servante, veue en lestât dudit mois, folio, eodem ; cy-rend ladicte somme 7500 livres ; par ordonnance alléguée et rendue cy-devant, folio 647 et quictance conforme au texte cy-rend u. »

Ktat des deniers reçus et payés à l'ordonnance du Roi par messire Ambroise van Oncle durant le mots de janvier 1 638. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. Recette générale des finances. B. 3oo8.

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Folio 44, recto. 3ooo livres dudit prix à Pierre-Paul Rubens, chevalier, etc. « en une lettre de descharge levée sur Philippe Le Roi, recepveur des licentcs en Anvers, de 12000 pareilles livres que Son Altèze, par son ordonnance du 27* de novembre 1637, at ordonné luy estre furniz et que luy restent deuz pour les painctures par luy faictes par ordre de sadicte Altèze pour l'ornement de sa maison de plaisance à Pardo, à en estre payé desdits douze mille livres, asscavoir un quart promptement et les restans trois quarts de trois en trois mois desdits licentes d'Anvers, se faisant ce présent payement pour ledit quart à payer promptement, ayant encor receu au mesme effect la somme de 10000 pareilles livres par ladite ordonnance de X I ïm livres et quictance y servante, ladicte somme de 3ooo livres ; » en marge : « par ordonnance de la somme de XI Im livres en date du 27* de novembre 1637 et la quictance de IIIm livres. »

Compte 25* d'Ambroise van Oncle, receveur général des finances, etc. du ier janvier au 3i décembre 1639. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. Recette générale des finances. B. 3014.

>

Folio 376, recto. 992 livres, 6 sols, 6 deniers à messire Pierre-Paul Rubens, chevalier, secrétaire du Conseil privé de Sa Majesté, « pour une année de ses gaiges de secrétaire susdit, commencée le 27e d'apvril i638 et finie le 26e d'apvril ensuivant 1639. »

Compte 26e d'Ambroise van Oncle, receveur général des finances etc. du ier janvier au 3i décembre 1640. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. Recette générale des finances. B. 3o2o.

Folio 58i, recto. 5ooo livres à François Rojas, garde-joyaux, de Son Altesse Royale, « sur et à bon compte de 10000 pareilles livres à payer en quatre termes, asçavoir 1000 philtppus à 5o sols pièce comptant, et les aultres 3ooo

I

- 132 -

philippus de trois en trois mois ensuivant, pour estre lesdits deniers par luy employez au payement de dix huict peine* tures que* par ordre de Sa Majesté, se font en la ville d'Anvers par les peinctres Rubbens et Sneyders.

Folio 619, verso. 25oo livres à Francisco Rojas garde-joyaux, « à bon compte de 10000 pareilles livres à payer en quatre termes, asçavoir mille philippes comptant et les autres trois mille philippes de trois en trois mois suivant, pour estre lesdits deniers employez au payement de 18 peinctures que, par ordre de Sa Majesté, se font en la ville d'Anvers par les peinctres Rubbens et Sneyders. »

Folio 653, verso. 4200 livres à don Franscisco de Contreras y Rojas, garde-joyaux de son Altesse, « en une lettre de descharge de pareille somme datée du huictiesme de novembre 1640, levée sur l'avant dit Philippe Le Roy, dont est faict recepte cy-devant, folio 271, verso, pour de ce payer les héritiers de feu messire Pierre-Paul Rubbens, chevalier, pour quatre peinctures entreprins de faire par leur dit feu père pour le service de Sa Majesté, par ordonnance de Son Altèze et quictance y servante veue en Testât de novembre, folio 48, verso, cy-rendu ladite somme de 4200 livres. »

Idem. 25oo livres au même « en une lettre de descharge de pareille somme datée du 10e de novembre 1640, levée sur ledit Philippe Le Roy, dont est faict recepte cy-devant folio 272, pour la parpaye de 10000 pareilles livres, à payer en quatre termes, assçavoir milles philippes à 5o sols pièce comptant et les aultres 3ooo philippes de trois en trois mois suivans, pour estre lesdits deniers employés au payement de dix huict peintures que, par ordre de Sa Majesté, sont esté faietz en ladite ville d'Anvers par les peinctres Rubbens et Sneyders.

Compte 27e d'Ambroise van Oncle, chevalier, receveur général des finances du Roi, etc. du i,r janvier au 3i décembre

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1641. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lille. Recette générale des finances. B. 3026.

Folio 437. verso. 992 livres, 6 sols, 6 deniers à Albert Rubens, secrétaire ordinaire du Conseil privé du Roi, 0 pour la première année de ses gaiges de secrétaire ordinaire dudit Conseil privé que Sa Majesté, par ses lettres patentes du j 5* de juing i63o, luy at accordé à cause de son dit estât, luy ayant icelluy esté accordé pour le déservir après le trespas de feu son père ou après la résignation dudit office, la dicte première année commencée le 19» dapvril 1640, jour qu'il a presté le serment dudit estât et finie le 19e d'apvril 1641, par copie authentique desdites lettres patentes et deux qutctances veues en estatz de janvier, folio 39 et juillet folio 35 ; par copie aucthentique ciesdites lettres patentes deuement vériffiées en portant note de son serment presté le 19e dapvril 1640 et deux ses quictances conformes au texte cy-rendu. »

Folio 5 1 3, verso. 1979 livres, 3 sols, 4 deniers « aux vefve et héritiers de feu le secrétaire Pierre-Paul Rubens, en une lettre de descharge de pareille somme datée du dernier de juillet 1641, levée sur Baulduyn Blyleven, conseiller et recepveur général de Brabant au quartier de Louvain dont est faict recepte cy-devant folio IX, à quoy montent quatre années moins quinze jours de gaiges dudict défunt comme peintre de Son Altèze, que Sa Majesté par ses lettres patentes du i5« dapvril 1 636, luy at accordé de gaiges à 1 advenant de 5oo pareilles livres par an, à raison de son dit estât, lesdites quatre années moins quinze jours commencées le i5e de juing i636, jour qu'il at presté son serment et finies le 28e de mai ensuivant 1640, par ordonnance de reliefvement lesdittes lettres patentes originelles, certification du jour de son trespas et quictance vérifiée, veues en Testât de juillet. »

Compte 29e d'Ambroise van Oncle, receveur général des finances, du Ier janvier au 3i Décembre 1643. Archives du

- i34 -

Nord. Chambre des Comptes de Lille. Recette générale des finances. B. 3o38.

Folio 418, verso. 475 livres, i5 sols, 6 deniers a à la vefve et tuteur des enfans de feu messire Pierre-Paul Rubbens, vivant, chevalier, secrétaire du Conseil privé du Roi, en une lettre de descharge de pareille somme datée du vingtiesmc d'apvril 1643, levée sur messire Jacques van Ophen, chevalier, conseiller et receveur général de Brabant au quartier de Bruxelles, dont est faict recepte cy-devant folio VII, pour semblable somme à quoy montent 175 jours de ses gaiges à ladvenant de 54 sols, 4 deniers par jour, à raison de son dict estât, et ce depuis le vingt septicsme d'octobre 1639 jusqu'au 18e d'apvril ensuivant 1640, jour que le filz dudict défunct Albert Rubbens presta le serment dudict estât et entra en la déservitude d'icelluy, ayant receu le précédent payement au compte de l'an 1640, porté en icelluy, folio 38i, verso, par extraict autenticquc du testament du défunct et quictancc vérifiée veue en estât du mois d'apvril, folio 42, verso. »

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- 1 35

Note communiquée par MT Alfred Weil sur les œuvres de décoration de Rubens pour le rendez-vous de chasse de la Torre de la Parada au Par do.

(i) « La beauté de la vue que de toutes parts l'on découvre « du site de la Torre del Pardo a convié S. M. à y ordonner « la construction d'une maison assez spacieuse pour qu'Elle « pût y séjourner quelque fois.

m Le Marquis de las Torres (2) s'occupe de l'exécution « des travaux et de la réunion des fonds nécessaires par la « vente d'offices et produits ou par le moyen d'autres v combinaisons. »

C'est, sous la date du 10 janvier i636, qu'un journaliste de l'époque (3) nous apprend, en ces termes, quand commen- cèrent les travaux de « la maison de plaisance située au Pardo » et pour la décoration de laquelle Crescenzio fit appel au concours de Rubens, avec qui il s'était lié d'amitié lors du séjour du grand artiste flamand à Madrid, (août 1628 avril 1629).

Nous ne savons à qui appartint le choix des sujets : Rubens fut-il laissé libre ou bien dut-il se conformer à des instructions reçues de Madrid ? Ce que l'on peut supposer, c'est que le Maître tenta de faire revivre sur les murs de la Torre del Pardo ou « Torre de la Parada » les Métamorphoses a" Ovide

(1) - El sitio de la Torre del Pardo que por todas partes descubre

tan hermosa vista, ha convidado à S. M. de mandai* labrar en él

casa bastante en que alguna vez pueda aposentarse. El Senor Marques

- de las Torres entiende en la obra y on juntar dineros para este

- efecto vendiendo oficios, naturalezas y andando en otros arbitrios. «•

(2) Jean Baptiste Crcscmsio (frère du Cardinal Crescenzio) constructeur du Panthéon des Rois à l'Escorial plus tard surintendant des Bâtiments Royaux créé par Philippe IV Marquis do las Torres ou Marquis de la Torre : il ne nous a pas été possible de déterminer laquelle de ces désignations de titre est la vraie.

(3) La corte y Ut Monarqua de Espana en los atîos 1636 y 37 - (1 vol.) lettres, gazettes publiées par don Antonio Rodrigue* Villa,

p. 6.

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i36 -

(car toutes les toiles qui nous restent, forment une véritable série et traitent des fables et légendes de ce poème).

Pour l'exécution de cette commande, qu'il mena très rapidement, puisque d'après les écritures de Van Oncle, il avait déjà en 1637 droit à un à compte pour travaux accomplis, Rubens dut avoir recours largement à la collabo- ration de toute la troupe d'artistes qui travaillaient avec lut et pour lui sous sa direction. Avec une franchise et une modestie qui l'honorent il nous a fait connaître par ses lettres que c'était le système qu'il avait employé pour l'exécution de pareilles commandes à une époque il était en pleine santé et plus jeune de 20 ans. Aussi dut-il à plus forte raison le pratiquer alors qu'avec l'âge la goutte était venue et l'empêchait de se prodiguer avec la « furia d'antan. a

Les toiles de peinture décorative qui proviennent de la Torre de la Parada et que garde le Musée de Madrid sont donc, à n'en point douter, œuvres de collaboration elles sont plutôt de l'atelier de Rubens que de la main de Rubens et c'est ce qui explique qu'au catalogue du Musée, dressé avec tant de soin et d'érudition par don Pédro de Madrazo, elles figurent, les unes sous le nom de P. Paul Rubens ; les autres sous les noms de ses élèves Erasme Quellyn, van Thulden, Cornelis de Vos, d'autres sous des noms peu connus tels que ceux de pan Eyck, Gowi et d'autres encore sous la désignation générique de « Ecole de Rubens. »

En voici la liste :

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- .37-

= .

-3-Î3

s'C

y

Catalogué

Dimensions

Sujet ou tableau

SOUS LS NOM OB

et

s

M H

s •<

se

s

5

1

1150

Chuta de Pbaôton.

van Eyck

1">95

l'»80

1388 1412 1540 1541 1579

1580 1581 1588

Défaite des Titans.

Chute d'Icare.

La mort d'Eurydice.

Jason.

Lapithes et Cen- taures. (Périthous et Hippodamie.) Enlèvement de

Proserpine. Le banquet de Térée. Orphée et Eurydice.

J.P.Oowi

id.

Erasme Quellvn. id.

Rubens.

id. id. id.

1 . 1 1

l.vo 1.79 1.81 1.82

1 .ou 1.95 1.9*

1 QA

1.95 1.95 2.90

9 m

i . IU

2.67 2.45

Le savant auteur du Catalogue Musée dit que ce tableau est celui attribué à Rubens, et figurant aux inventaires du 17* siècle sous le nom de * Conquête des géants . Mr Cru za ci a ViUaamil avait compris ce tableau dans la liste des tableaux de Rubens perdus.

1594

Mercure et Argus.

id.

1.79

2.97

1599 1600 1636 1641 1642

Saturne dévorant un

de ses enfants. Ganymède enlevé

par l'aigle. Apollon vainqueur

de Marsyas. Cad m us et Minerve.

Apollon et Daphné.

id.

id.

Copie de Rubens. Ecole de Rubens.

id.

1.80 1.80 1.81 1 81 1.93

0.87 0.87 2.67 3.00 2.07

1776

Orphée jouant de

van Thul- den.

1.95

4.32

Mr Pedro de Madrazo, l'auteur du Catalogue du Musée, dit que ce tableau est celui qui figurait aux anciens In- ventaires sous le nom de Rubens etqueMr Cruza- da ViUaamil avait com- pris dans la liste des tableaux perdus.

1792

Triomphe de B&ccnus.

Cornelis de Vos.

1.80

2.95

f

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1 38

De la collection de sujets mythologiques exécutée sous la direction de Rubens pour la Torre de la Parada, il existe donc encore au muse'e de Madrid dix-sept toiles, classées par Mr Pedro de Madrazo comme suit :

7 Rubens.

2 Ecole de Rubens.

1 Copie de Rubens.

2 Erasme Quellvn. i van Thulden.

i C. de Vos.

1 van Eyck.

2 Gowi.

On est étonné de ne pas trouver, en examinant les sujets de ces tableaux, une toile représentant le Maître suprême de l'Olympe, mais nous savons de source certaine que cette omission n'a pas été commise par Rubens et qu'il avait peint pour la Torre de la Parada une toile de 4 varas de long soit 3m40 environ, intitulée « Jupiter et Junon. »

Après le passage des troupes autrichiennes en 171 o par la Torre de la Parada, on ne retrouva plus ce tableau et mention spéciale en fut faite à l'inventaire dressé en 1749 (1). Il est permis de supposer que, dans l'exécution de cette série de toiles, Rubens s'était réservé plus particulièrement celle représentant Jupiter et Junon et qui, comme on le voit par la dimension de longueur connue, était des plus importantes.

Cette note serait incomplète, même en ce qui a trait à Rubens, si nous n'indiquions ce que nous savons encore de la décoration du rendez-vous de chasse de la Torre de la Parada, aujourd'hui devenu logement d'un simple garde-chasse.

Le musée de Madrid possède encore 4 toiles de Paul de Vos qui ornaient la Torre de la Parada ce sont : N09 du catalogue 1798 Renard. hautr o 84 longr 0.81

i8o3 Cerf poursuivi par

une meute. » 2 12 » 3.47

(1) Cruzada VilUamil Rubens diplomatico Espanol « p. 322.

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N«du catalogue i8o5 Taureau vaincu par

des chiens. hautr 1.57 longr 2.00

» 1806 Sanglier. » 0.68 » 0J7

Il possède également les deux toiles de Snqyers n08 1664 et 166 5 du catalogue.

La 1" de im8o de haut s/tm49 de long représentant a Philippe IV servant un sanglier. »

La 2mc de imÔ2 de haut s/i°»48 de long représentant « Philippe IV tirant des cerfs. »

Le musée conserve de même sous n0» 679, 680, 68 1, 682, 683, 5 toiles de V. Carducci représentant des sujets religieux (Naissance de la Vierge, Annonciation, Visitation, Présentation au temple, Assomption) et qui devaient sans doute décorer l'oratoire du petit rendez-vous de chasse ; mais ce qui est plus intéressant, c'est de voir que Philippe IV, en artiste exquis qu'il était, y avait mis Rubens face à face avez Vela\que\.

Quoi qu'en dise Mr Paul Mantz (1), dans ses articles sur Rubens, le Démocrite et Y Heraclite de P. P. Rubens n'ont pas disparu. Ils ont si peu disparu qu'ils se trouvent actuellement au Musée de Madrid n°* 1601 et 1602 du catalogue. (Haut. 1.81 longueur 0.64.)

Ces tableaux, peints pour le Duc de Lerma, lors du premier voyage de Rubens en i6o3, ne sortirent pas d'Espagne. Philippe IV les ht placer à la Torre de la Parada et, en face, il fit accrocher les admirables toiles de Velazquez :

l'Esope, 1100 H. 1.79 L. 0.94

le Ménippe moi id. id. ainsi que :

le Mars, 1 102 id. id.

le Nain (Antoine l'Anglais) 1097 î.42 1.07

id. (l'enfant de Vallecas) 1098 1.07 o.83

id. (le crétin de Coria) 1099 1.06 o.83

Autant que les données que nous possédons nous permettent

(1) Voir Gaz»»© des Beaux- Art», Tome XXVI p. 277

r4o -

d'en juger, on voit qu'à la Torre de la Parada Philippe IV possédait :

L'oratoire avec peintures de Carducci ;

Une chambre (le vestibule sans doute) avec la représentation de ses exploits cynégétiques ; une autre avec les animaux de Vos, la salle à manger peut-être ; un boudoir avec les admirables rictus des Esope, des Héraclite, des bouffons, grotesques, anciens ou modernes, philosophes ou crétins ; et enfin : la collection de toiles mythologiques conçues par Rubens, exécutées sous ses yeux et retouchées de sa main de maître.

Si Thypothèse que nous nous sommes permis d'émettre est exacte et si Rubens dans ces toiles pour la Torre de la Parada a tenté de représenter les Métamorphoses d'Ovide (dont sont tirés les sujets de presque tous les tableaux indiques:

Livre i«f d'Ovide. Défaite des Titans.

Mercure et Argus.

2 » Phaèton.

3 » Cadmus et Minerve.

5 » Enlèvement de Proserpine.

6 <> Jason. 8 » Icare.

» Périthoûs. » io » Orphée.

Orphée et Eurydice. Mort d'Eurydice. » i5 » Jupiter armiger (Ganymède.)

il serait licite de supposer que certaines autres toiles, que possède le Musée de Madrid, aient fait partie de cette collection et nous serions porté à croire que de ce nombre il faille compter : 1 173 Borkens. Apothéose d'Hercule.

Hautr. 1.89 Longr. 2.12 1296 Cossiers. Prométhée rapportant le feu du ciel.

Haut1". 1.82 Longr. 1 . 1 3 1387 Gowi. Hippomène et Atalante.

Hautr. 1.81 Longr. 3.2o

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1 539 Quellyn. Bacchus et Ariane.

Haut1". 1.79 Longr. 0.95 1546 van Eyck. Thétis et Pélée.

Hautr. 1.81 Longr. 2.88 1 583 Rubens. Le sanglier de Calydon.

Hautr. 1.60 Longr. 2.60 1643 Ecole de Rubens Andromède enchaînée

Hautr. 1.93 Long*. 1.04 Nota. Au sujet des peintres : van Eyck. Gowi. Joui.

dont le catalogue du Musée disait :

« Van Eyck (1). Nous manquons de donnée à l'égard de ce peintre qui sans doute florissait au 17* sièle et était du nombre des disciples formés par Rubens.

« Gowi (J. P.) (1). Nous ne savons rien de la biographie de ce peintre dont, excepté le Musée de Madrid, aucune autre galerie publique ne possède de tableau. Il florissait au 17e siècle et paraît appartenir à la grande école d'Anvers.

« Joui (même note que pour le précédent.)

Je me suis adressé à M. Pedro de Madrazo qui m'a répondu que Gowi et Joui sont un seul et même auteur.

Madrid, 14 janvier 1887.

ALFRED WEIL.

(1) Jean van Eyck, qui a marqué son tableau de Madrid de la signature iEYCK, qu'on doit lire A EYCK, Ait admis comme maître à la corporation de Saint Luc en 1632-1633. En 1635, il aida David Ryckaert à peindre, d'après une esquisse de Rubens, l'arc de triomphe érigé près de l'abbaye de St. Michel, lors de l'entrée du Cardinal-Infant à Anvers. (Voir Max Roosbs: Geschiedenis der Antvoerpsche Schilder- school. P. 514.)

(2) Il est inscrit, a Anvers, en 1632-1633, sous le nom de Jacomo Pedro Gouwi, comme élève d'un Paul van Overbeeck, et, en 1636-1637, comme franc-maltre de St. Luc.

I

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Note communiquée par Mr Alfred Weil sur les peintures exécutées soit seul, soit avec la collaboration de Snyders pour le roi Philippe IV.

i

« En I640, Rubens reçoit 10000 livres, pour 18 peintures « qu'il fit à Anvers avec Snyders, pour le compte du Roi u d'Espagne, et 4200 livres, pour 4 tableaux qu'il exécuta seul. « U serait très curieux de savoir si ces tableaux figurent au « Musée de Madrid ou à l'Escorial » me dites-vous.

D'après ce que rapporte Mr Paul Mantz, dans son i4œe et dernier article sur Rubens Gazette des Beaux-Arts, livraison du ier décembre 1 883) il semble que Mr Cari Justi, dans son « Zeitschrift fur Bildende Kunst » se soit posé cette même question, sans parvenir à la résoudre. Justi avait eu connaissance de la commande des 18 peintures Rubens-Snyders, et des 4 tableaux à exécuter par Rubens seul : mais je remarque (est-ce erratum à l'impression de l'article de la Gazette des Beaux-Arts ?) que Mr Mantz indique le chiffre de cent mille {et non de dix mille) livres comme prix de la commande des tableaux. Je vous signale ce détail. Vous saurez sans doute s'il mérite d'être rectifié (1).

Si vous vous reportez à l'article mentionné à la Gazette des Beaux-Arts, vous verrez que Mr Mantz semble indiquer que le Jugement de Paris (N° 1590 Musée de Madrid) et le Persée et Andromède (N° Ô84 Musée de Madrid) auraient été deux des quatre tableaux commandés à Rubens seul. Voici à ce sujet mes observations :

Mr Cruzada Villaamil (dans son ouvrage « Rubens diplo- matico espanol ») fait remarquer que le Persée et Andromède figure pour la première fois à l'inventaire de 1686 : je dois ajouter pourtant que cette observation n'a pas un grand poids, car le Persée et Andromède se trouve à l'inventaire de 1686,

(1) Le compte 26e d'Ambruise van Oncle (1er janvier 31 décembre 1040.) ne mentionne que la somme de 10,000 livres accordée à Rnbens et à Snyders pour 18 peintures et celle de 4200 livres payée aux héritiers do Rubens pour »lcs tableaux que ce dernier exécuta seul.

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dans un des salons (le salon des glaces) dont, suivant mention spéciale faite à l'inventaire de 1666, les peintures n'avaient pas été inventoriées alors (1666.) Il est donc non seulement admissible mais probable que le « Persée et Andromède » (malgré ses dimensions 2m65 de hauteur sur im6o) soit, comme l'indique Mr Mantz, un des 4 tableaux exécutés par Rubens seul pour Philippe IV et la dernière œuvre du Maître (1).

20 Le Jugement de Paris figure, il est vrai, pour la première fois à l'inventaire dress'é à la mort du Roi Philippe IV en 1666, mais, c'est sur ce tableau que j'ai, dans mon portefeuille, la note dont je vous parlais, et d'après cette note, dont je vous enverrai copie un de ces jours dès que j'aurai pu la remettre au net, vous jugerez si l'on peut affirmer en toute assurance, avec Mr Paul Mantz, que le tableau 1590 du Musée est bien celui qui apparaît à l'inventaire de 1666, dans la galerie du Nord.

Le sujet est trop délicat pour que je me permette d'émettre une hypothèse à l'égard de la désignation de ces 4 tableaux exécutés par Rubens seul.

Je vous prie même d'excuser les observations qui précèdent. Ma réponse au sujet des 18 peintures de Rubens et Snyders en collaboration ne peut guère être plus précise que la précédente.

Toutefois je trouve dans l'ouvrage de Mr Cruzada Villaamil que parmi les tableaux perdus de Rubens se trouvaient les 7 tableaux suivants qui figurent pour la première fois à l'inventaire de 1666: or, comme l'inventaire précédent était de i636 et comme Rubens mourut en 1640, il résulte que tout ce qui n'est pas inscrit à l'inventaire de 1 636 a été exécuté de 1637 à 1640, c'est donc de cette époque qu'il faut compter :

(1) D'après Mr Max Rooscs (Œuvre de Rubens, I. p. 135), cos quatre tableaux do Rubens seraient ceux représentant : Hercule, Andromède, la Réconciliation des Romains et des Sabins, X Enlèvement des Sabines. HercuU et Andromède furent terminés par Jordaens; les héritiers de Rubens lui payèrent de re chef 240 florins.

~ '44

Diane et ses nymphes de Rubens et Snyders 3 varas 1/2 de long'

1 » 1/2 » hautr

20 Nymphes à la chasse de Rubens et Snyders 5 varas de long'

2 » » haut'

40 4 peintures avec figures de Rubens et animaux de Snyders. ... 3 varas 1/2 de longr

1 n 1/4 » haut'

Un intérieur de Snyders avec trois figures de la main de Rubens .... 3 varas 1/2 de longr

2 » » haut'

C'est-à-dire, les 7 tableaux perdus et inventoriés comme je viens de le rapporter.

Peut-être y a-t-il lieu de comprendre les deux tableaux existant au Musée, N°» 1644 et 1645, catalogués « Ecole de Rubens » et représentant :

L'un, Allégorie de l'air j

l'autre, Allégorie du feu, v avec oiseaux de Snyders. dit notre catalogue. (

N.-B. - La peinture de « Orphée et la Lyre » cataloguée sous le nom de van Thulden et dont mention est faite à la note sur les tableaux de la Torre de la Parada, serait (suivant les indications du catalogue) de van Thulden pour les figures, de Snyders pour les animaux.

Madrid, 18 janvier 1887.

ALFRED WEIL.

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LE MARIAGE

DES

FRÈRES RUBENS.

Paulo minora.

La muse de l'histoire ne chante pas toujours dans les tons épiques et celle du drame ôte quelquefois son cothurne pour chausser la sandale bourgeoise. Dans la vie des nations comme dans celle de l'homme, même de l'homme illustre, il y a des événements que Ton peut se dispenser de graver sur la pierre ou l'airain, qu'il suffit de consignersur desimpies tablettes. Shakespeare, qui a compris le drame humain comme on ne l'avait guère fait avant lui, nous donne la scène intime, populaire, à côté de la scène héroïque, émou- vante, et, pour exprimer ma pensée d'une manière plus moderne, je dirai qu'en écrivant l'histoire de quelque mortel éminent, il ne faut pas toujours avoir devant les yeux le portrait de ce mortel en grande tenue : toge à larges plis classiques, armure damas- quinée, pourpoint, collier d'or, uniforme chamarré de croix, il est nécessaire de le considérer un peu aussi en vulgaire robe de chambre.

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Ces réflexions assez énigmatiques mais destinées à se dégager plus clairement, je les émets si parva cum magnis, etc. comme excuses de la liberté que je prends d'abandonner, pour une fois, le nous obligé et le ton solennel ou, tout au moins sérieux, que je crois devoir employer en m'oc- cupant de Rubens. Je remplis pour aujourd'hui l'office de conteur ; car c'est bien un conte que j'ai à faire, le récit d'un de ces petits événements domestiques comme il s'en passe tous les jours, qui ne valent pas la peine d'être relevés avec sollicitude, qu'il importe pourtant de ne point laisser dans l'oubli. Une anecdote n'est-elle pas souvent un coup de lumière ou une tache d'ombre dans la composition d'un portrait moral ? Je n'attache aucunement, je me hâte de le dire, de l'importance en ce sens, au conte ou à l'anecdote que je vais communiquer au lecteur : le seul intérêt qu'elle offre, c'est que le nom de Rubens y figure, que le peintre y apparaît dans un épisode de la vie de son frère peut-être comme un Deus ex machina, qu'à certains égards, enfin, elle peut être considérée comme un fugitif rayon de clarté dans le milieu Pierre- Paul est venu séjourner au retour de son exode en Italie.

Cela dit, je prends mes coudées franches et j'entre directement en matière.

Philippe Rubens, l'aîné de Pierre-Paul, avait fait auprès de son frère deux séjours dans la noble pénin- sule : la première fois, de 1601 à 1604, pour y accompagner le jeune Guillaume Richardot et prendre ses grades de docteur en droit. Il rentre au pays en juin 1604 et va s'établir à Louvain, auprès de Juste

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Lipse. Il y reste un an et demi à peu près, puis se rend de nouveau à Rome, vers la fin de i6o5, pour y remplir les fonctions de bibliothécaire et secrétaire du cardinal Ascanio Colonna. En mai 1607, on le revoit à Anvers, sa mère achève sa vieillesse maladive et il attend une position que ses amis ont postulée pour lui.

On lui a promis une des quatre places de secrétaire de la ville, dès que l'une d'elles deviendrait vacante ; l'on croyait que celle de Jean Bochius (Boghe) l'aurait été bientôt, à cause de l'état de santé du titulaire, mais celui-ci traîna jusqu'au 19 janvier 1609 : le lendemain Philippe est nommé à l'unanimité ; le 26 mars suivant, il épouse Marie de Moy, fille de Maitre Henri de Moy, l'un des autres secrétaires. Voilà l'histoire dans toute sa sécheresse des faits, noms et dates.

Mais tout cela ne se succéda point sans péripéties et incidents accessoires, surtout l'affaire du mariage.

Il y avait, à cette époque, à Anvers, un médecin nommé Guillaume Verwilt, dont j'ai vu le nom inscrit sur le registre matricule de l'Université de Padoue, avec la date du 10 décembre 1600 (1). Un an

(1) Il résulte de recherches faites aux Archives d'Anvers que Maître Guillaume Verwilt, docteur en médecine, était fils de M' Guillaume Verwilt, apothicaire, et de Laurence Arlé, demeurant au Kipdorp, dans la maison Dm Witten Engel (Registres cadastraux).

Il avait deux frères et trois sœurs, savoir:

M* Dominique Verwilt, apothicaire.

M* Scipion Verwilt, également apothicaire.

Elisabeth Verwilt, qui épousa Nicolas Haverlandt, apothicaire. Jeanne Verwilt, béguine au Béguinage d'Anvers. Claire Verwilt, célibataire en 1627.

Les parents du docteur jouissaient d'une certaine aisance. Ils étaient propriétaires de plusieurs maisons et terrains à Anvers.

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après, Philippe Rubens vint pendant quelque temps suivre des cours à cette célèbre école : il est probable qu'il y a connu encore son compatriote. Celui-ci était de retour à Anvers en i6o3 ; car le 12 novembre de cette année, il date une lettre de cette ville à son ami Jacques de Bie, le fécond graveur anversois, lettre qui se trouve, en compagnie d'une trentaine d'autres qui vont jusqu'en 161 1, dans la correspondance ou plutôt dans un recueil de lettres reçues par le graveur.

Ici j'ouvre une grande parenthèse.

Cette correspondance, qui se compose d'environ 400 lettres réunies en deux volumes, est conservée à la bibliothèque royale de Bruxelles : elle est une très intéressante source d'informations, tant pour la biographie de l'homme que pour l'histoire intime de son temps, car de Bie, qui avait été graveur en titre de Charles de Croy, duc d'Aerschot, et avait beaucoup voyagé, était en relations suivies avec une foule de personnes et de personnages. Ainsi, pour ne citer que quelques noms, nous avons des lettres signées duc de Croy, Antoine d'Arenberg, Maximilien de Hornes, Nicolas Rockox, etc., et parmi les artistes Wenceslas Cobergher, Otho Vœnius, Joos de Momper, Egbert van Paenderen, Robert de Noie, Corneille

M* Guillaume Verwilt épousa Hélène de Moulin, fille de Michel de Moulin et de Gertrude Kesseler, appartenant à une famille distinguée. Par cette alliance, il devint beau-frère do Lucie de Moulin, femme de Gérard van Etten, seigneur de Weerden, et cousin-germain de George Deschamps, général de la Monnaie.

Les familles de Moulin et Kesseler étaient en outre alliées à celles de van Wocnsel, Steyaeits, Licea etc.

Le docteur Guillaume Verwilt eut de fréquentes relations avec M" Jean Brant au sujet de la vente de terrains; il mourut avant 1632.

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Boel, Pierre de Jode, etc., et, enfin, une lettre de P. P. Rubens, publiée jadis par M. A. Pinchart.

Epaves d'une correspondance que tout fait pré- sumer avoir été beaucoup plus considérable, car notre recueil ne comprend que la période de i6o3 à 1611, ces lettres nous fournissent, sur le caractère de l'homme auquel elles s'adressent, des renseignements qui ne sont pas toujours à son avantage. Il y en a des séries qui émanent de compagnons de plaisir ou de maîtresses, et qui se distinguent par un laisser- aller absolument sans frein : il fallait avoir même un certain courage pour conserver, à une période avancée de la vie, des documents de nature aussi intime. Il est vrai qu'en dehors de ces gauloiseries, ils contiennent des nouvelles et des souvenirs à foison : à certains moments de la vie, ne relit-on pas volontiers les témoignages d'un passé, fût- il même orageux, quand, après tout, il ne s'y trouve point d'actions déshonorantes?

De la lecture de ces documents, il ressort, me semble-t-il, que Jacques de Bie a été tout à la fois un franc viveur, un joyeux compagnon, un artiste très actif, un homme d'intelligence, quelque peu lettré et même savant. Quand et comment s'est-il lié avec Guillaume Verwilt ? C'est ce que j'ignore ; mais je suppose qu'ils se sont connus en Italie. Quoiqu'il en soit, dès le 12 novembre i6o3, Verwilt écrit familièrement à son ami, qui se trouvait à Mons, des nouvelles d'Anvers, de la femme de Jean Breughel; puis le 8 décembre de Jacques le Roy, du docteur Nonnius, de la banqueroute de Luchini, etc. Enfin, dans une lettre du 3 décembre 1604,

i5o -

il commence les premières mesures de l'opérette qu'il écrit en prose flamande et que je résume en prose française. Cette introduction, la voici : « Bossut et moi, nous courtisons, en compagnie, deux sœurs, les filles du secrétaire de Moy; lui s'occupe de l'aînée (i) dans le but d'arriver à l'emploi du père ; moi je m'adresse à la cadette, Marie, qui a demeuré à Mons, chez les l'Hermite que vous connaissez sans doute; ils portent le titre de du Béthisart. Cela nous fait oublier le temps, nous buvons quelquefois un bon verre à votre santé et à la nôtre. Dieu veuille nous aider, etc. »

Pendant ces agissements, Philippe Rubens ne se doutait de rien ; peut-être ne connaissait-il pas encore le secrétaire de Moy; il était à Louvain Juste Lipse le préparait à être son successeur.

Les amours de Vervvilt et de Bossut ne paraissent pas avoir marché à grande vitesse: il faut attendre deux ans avant d'en avoir des nouvelles dans la correspondance des deux amis. Dans une lettre sans date, mais évidemment écrite au commence- ment de décembre 1606, lettre dans laquelle il est question d'abord de besoin d'argent, sujet très ordinaire dans les missives de Verwilt, on lit le passage suivant:

« Je vous envoie une boîte contenant un petit cœur et une chaîne que je vous prie de conserver soigneusement jusqu'à ce que je vous aie dit ce qu'il faut en faire. Je désirerais que vous fissiez

(1) C'est à dire de Catherine, l'aînée des deux qui sont encore jeune filles. La véritable aînée, Claire, était mariée depuis 1590, à Jean Brant, le greffier d'Anvers.

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un arrangement avec Jean de Moulin, pour qu'il veuille porter la boite à Anvers, à Marie de Moy, avec une lettre dont l'écriture sera contrefaite d'après celle de Jeanne L'Hermite; il doit vous assurer qu'il remettra la réponse dans vos mains, car il ne faut pas que Jeanne L'Hermite en sache rien, sinon toutes choses viendraient au jour. Je vous enverrai par le prochain courrier la lettre ainsi que la manière de s'en servir. Si, cependant, il vous était possible de me dire d'avance que tout cela est faisable, vous me rendriez un grand service d'ami; aussi attendrai-je votre avis au plus tôt. *

Et en postcriptum: « Vous pouvez promettre un florin au messager, mais celui-ci doit être Jean de Moulin: il ne doit avoir aucune crainte, il peut dire que le paquet lui a été remis pour le porter et le remettre à Anvers, sans nommer personne. »

Nous savons, par un certain nombre de lettres de la correspondance, que Jacques de Bie n'était dévoré de scrupules d'aucun genre et qu'il servait volontiers d'intermédiaire dans les affaires de cœur; cependant, cette fois, pris d'une peur assez légitime, il fit la sourde oreille et ne répondit point. Aussi, quelques jours après, le 12 décembre, reçut-il du docteur une lettre que je dois reproduire en entier, malgré sa dimension, regrettant de ne pouvoir dans la traduction faire passer la saveur de l'original.

« Mon cher Jacques, je vous ai envoyé une petite boîte renfermant un petit cœur en or, je ne doute pas que vous l'ayez reçu ; j'attends votre avis à son égard. Sachez donc que j'ai fait avec Mademoiselle Marie de Moy ce pari : qu'elle accepterait encore de moi,

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sans lui dire par quel moyen, quelque chose qu'elle conserverait soigneusement. Je n'en ai pu trouver de meilleur que celui-ci. A l'aide de la servante, je me suis procuré une lettre écrite par Mlle Jeanne L'Hermite, lettre qui m'a instruit de tout ce qui se passe entre ces deux demoiselles, et j'en suis venu à cette idée de composer, à propos de mon pari et d'écrire comme sortant de la main de Mlle L'Hermite, une lettre par laquelle celle-ci offre à Mlle de Moy, en souvenir d'amitié et en retour de quelques con- fitures reçues, ce petit cœur en la priant de le conserver à son intention. Pour bien jouer cette comédie, nous devons avoir un messager de Mons qui se charge de remettre le cadeau : personne n'est plus apte à cela et ne prêterait moins au soupçon que Jean de Moulin, qui est connu chez les l'Hermite et chez les de Moy par les mes- sages qu'il fait des uns vers les autres. J'entends que ce messager réponde à son nom, afin que l'affaire tourne bien et que l'on en arrive à un mariage. Pour entamer la chose, il y a deux moyens, entre lesquels vous choisirez le meilleur. Dans le premier, on ne met le messager au courant de rien, on lui donne le change, de la manière suivante. Vous allez chez lui, vous lui demandez qu'il vous fasse un plaisir, en lui parlant en ces termes : « Je me suis trouvé en compagnie de MUe L'Hermite et lui ai demandé si elle n'avait point de commission pour Anvers je comptais me rendre. Elle m'a répondu affirmativement et m'a demandé, comme à un ami, de remettre cette petite boîte en mains de Mlle Marie de Moy et de rapporter la réponse.

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J'ai accepté et promis de remplir la commission ; mais à cause d'un empêchement, je suis obligé de rester ici ; comme j'aurais quelque honte à rapporter la boîte à Mlle L'Hermite, j'ai recours à vous et vous prie de vous charger de porter l'objet à sa destination, sans rien en dire à personne. Quant à moi, je ne me laisserai pas voir avant votre retour avec la réponse, que j'irai lui porter ensuite. Mais, de toute manière, vous ferez en sorte que la réponse, ou la boîte (si par hasard, elle s'aper- cevait de la fraude) vous reviennent en main pour que vous pussiez me les renvoyer. *

L'autre manière est celle-ci. Vous promettrez un philippiis au messager et vous lui ferez connaître l'affaire, afin qu'il puisse agir selon les circonstances, et répondre à propos, si on lui faisait des questions. Il dira qu'il a reçu la commission à son domicile avec ordre de l'exécuter et de rapporter une réponse. Si le messager vous est dévoué, ce moyen, ce me semble, est le plus sûr, pour plusieurs motifs : d'abord, si l'on apercevait de quelque chose, on le chargerait de rendre la boîte à L'Hermite, et alors lui, ne sachant de rien, la rendrait et vous attendriez longtemps la réponse. On pourrait aussi s'aviser de vouloir offrir quelque chose en retour: il s'empresserait de le lui porter et cela ne peut pas avoir lieu. On pourrait aussi lui faire subir un interrogatoire; lui, ne croyant pas malfaire, dirait sans hésiter qu'il a reçu la commission de vous, comme dans la première manière, et alors le pot aux roses s'ouvrirait. A mon avis, donc, la deuxième manière est la meilleure: elle nous rend

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certaine une chose, à savoir que la lettre ou la boite vous seront rendues, à moins que le messager ne soit un scélérat. Je soumets le tout à votre bon jugement ; car même après une indiscrétion, le messager pourrait s'excuser en disant qu'une servante est venue chez lui apporter et rechercher l'objet. Toutefois, vous aurez bien soin de ne pas dire mon nom, ni au messager, ni à personne, pour de bonnes raisons que je vous dirai un jour verbalement. Pendant ce temps, je saurai ici de la servante comment le cadeau a été reçu, si l'on a des soupçons, si l'on renverra le cadeau, si l'on donnera une réponse et quand. Je vous écrirai tout cela, afin que vous puissiez agir en conséquence et voir d'où vient le vent afin qu'il n'y ait pas d'erreur de commise, et tout au moins, afin que nous rentrions en possession du petit cœur, dans le cas il ne serait pas reçu ou qu'il serait renvoyé.

Je vous envoie, ci-jointe, la lettre écrite de mon mieux, en contrefaisant la main de M,,e L'Hermite. Si vous pouviez exécuter une contrefaçon meilleure ou si vous connaissiez quelqu'un qui la fît mieux, faites recommencer la besogne : à cet effet, je vous transmets une lettre originale de MUe L'Hermite : ne la montrez à personne et, après l'avoir utilisée, renvoyez-la moi, afin que je puisse la restituer à la servante. Plus la contrefaçon sera parfaite, plus M,le de Moy y sera trompée. Vous fermerez la lettre au moyen d'une nieulle rouge, sans y appliquer|aucun cachet. Vous y attacherez la boite de la meilleure façon. Le style français est médiocre, mais il est suffisamment bon; car, à en juger d'après sa lettre,

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MUe L'Hermitte n'est pas forte sur l'orthographe...

Ecrivez-moi la réception de la boîte afin que je puisse étudier le vent.

P. S. Si vous imaginiez quelque moyen meilleur d'exécuter mon projet, vous pouvez vous en servir, et vous m'en préviendriez ; car je me repose entiè- rement sur vous; faîtes à votre guise. En même temps mettez sur la lettre la date qu'il faut. »

Voilà tout le programme du stratagème si labo- rieusement combiné par le docteur : il mettait probablement moins d'encre et d'imagination dans ses recettes médicales. A sa lettre est jointe, comme il le dit, sa fameuse contrefaçon : elle a été conservée par de Bie et je vous donne à savourer ce petit chef-d'œuvre de supercherie.

Mon cœur certes il me semble que vous m'avez du tout oubliée, e privée de vos bonnes grâces, n'escrivant pas un mot de lettre à vostre tant aimée Lermitte, non mon cœur je ne veux pas que la nostre grande amitié que avons porté Tune à l'autre, prenne fin en ceste manière, pour cela je vous envoyé un petit cœur d'or, je vous prie de le tenir pour une mémoire de vostre tidelle amie, laquelle ne pouvant estre présente avec le corps, veut faire avec cecy que vous ayez occasion de quelque fois sur elle et quelque fois penser sur vostre cœur. Vous m'avez envoyée aultrefois de confitures, lequelles me furent fort aggréables, je ne doubte pas ou ce petit don ne sera de mesmes bienvenue, voyant que du bon cœur, à vous mon cœur, ce petit cœur je donne, parquoy fineray ceste, priant Dieu.

Made Marie de Moy vous donner longue e sancte vie, me recommandant à voz bonnes grâces et à celles de Monsieur vostre père et Mad1* vostre mère et Mad,e vostre sœur, comme font de mesmes ma grand mère et mon oncle.

De Mons le de décembre.

Votre bien aimée JENNE LERMITTE.

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L'ami du docteur, voyant, sans doute, en tout cela autant de danger que d'extravagance, ne se hâta point de répondre : il laissa de nouveau passer un peu d'eau sous le moulin, espérant que Verwilt renoncerait à son idée de contrefaçon. Mais le docteur guérissait le mal des autres et tenait à son mal à lui. Le 2 janvier, impatienté, il écrit de nouveau, mais avec des pattes de velours : « Mi Jacobe, avec tous mes meilleurs compliments, je vous envoie ces lignes pour vous donner des nouvelles de ma santé laquelle, grâce à Dieu, est passable, et ensuite, pour vous dire que je suis fort étonné de ne rien apprendre de l'affaire que vous savez. Voilà près d'un mois que je vous ai fait remettre par votre mère, votre livre des quinze joyes (du mariage) et en même temps la lettre à M1,c de Moy et une lettre de Jenne L'Hermite dont vous deviez contrefaire l'écriture ; je vous disais comment vous deviez opérer dans cette contrefaçon, afin que MIle de Moy ne soupçonnât point la supercherie ; ensuite, que Jean de Moulin devait la remettre entre les mains de la mère de M,,e ou de M,le elle-même, puis en obtenir une réponse que vous auriez reçue pour me l'envoyer avec la lettre de Jenne L'Hermite, afin que je puisse la restituer à celle qui me l'a donnée. Je croyais que Jean de Moulin aurait exécuté la commission pendant son dernier voyage : il me semble qu'il n'en est rien : je vous prie de faire en sorte qu'il l'exécute dans sa prochaine traversée. J'attends votre avis en même temps. ... "

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Dans un postscriptum écrit évidemment après avoir reçu une lettre de de Bie, il ajoute : « vous m'écrivez de vous dire ce que coûte le petit cœur et la chaîne. J'ai payé pour la façon, l'or, le musc, environ 22 florins : mais le bijou n'a pas été fabriqué ici; il vient de Paris, car ici on ne confectionne point des pièces aussi menues. »

La lettre à laquelle répond ce postscriptum ne devait être qu'un simple billet ne contenant qu'une question dont on ne devine pas trop la raison d'être : il ne s'y trouvait pas un mot concernant la grande affaire; car le 16 janvier, le docteur décoche une missive plus pressante.

« Mi Jacobe, je vous ai écrit diverses lettres auxquelles, jusqu'à présent, vous n'avez point répondu, ce qui me fait penser que vous êtes malade ou hors ville, ou arrêté par un important empê- chement. On assure ici que vous vous êtes marié avec une fille ayant six cent florins de rente ; si c'est vrai, faites le moi savoir, afin que je puisse m'en réjouir avec les amis. Nous allons avoir aussi une noce chez nous, le 28 du mois, ma sœur va être fiancée à Jean, notre aide. (1) Dieu leur soit propice et vous permette de venir assister à la noce.

Quant à l'affaire de Jean de Moulin, faites en sorte, je vous prie, qu'il la termine à son prochain voyage, car le mois de la nouvelle année se passe et la fête de M,,e tombe à la Chandeleur; faites y mettre de la diligence, je ferai comme je vous

(1) Orisen hnecht. Le pore Verwilt était pharmacien: il «agit proba- blement de son élève.

1 58

l'ai écrit et vous rendrai la pareille à l'occasion...

P. S. N'oubliez pas la lettre de Jenne l'Hermite, car je dois la restituer. »

II

A la fin, le graveur fut bien obligé d'abandonner un instant son burin et ses autres occupations, assez gaies, à ce qu'il paraît par sa correspondance, pour prendre la plume et répondre à son ami. Nous n'avons pas, malheureusement, sa lettre, mais il doit avoir écrit de bonne encre, car le 21 janvier Verwilt lui envoie cette héroïde :

« Mi Jacobe, j'ai reçu votre aimable lettre du i5, et appris les motifs pour lesquels vous n'avez pas exécuté ce que je demandais de vous. J'ai été fort étonné de ce que vous ne m'en ayez pas écrit plus tôt; car il m'aurait été très facile de trouver quelqu'un d'autre, tel que M. Sanglier qui s'est rendu de nouveau, il y a huit jours, à la foire de Paris, et maintenant il me fant attendre une autre occasion, laquelle, je l'espère, se présentera promptement. Je suis étonné aussi de toutes les excuses que vous m'offrez; car vous savez qu'une chose devrait être bien extraordinaire pour que je vous la refusasse et vous me connaissez capable d'oser prendre sur moi quelque action un peu audacieuse. Vraiment, je croyais qu'entre nous l'amitié était plus grande, du moins de votre côté, et que vous pouviez avoir en moi plus de confiance. Enfin, c'est fini : vous avez bien fait; vous avez conquis de cette manière un cœur de plus d'importance que mille autres. Plût à Dieu que le mien pût obtenir ce que vous

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avez obtenu: avant huit jours, j'en aurais une autre, dût-il m'en coûter trois fois autant.

Vous m'écrivez que c'est une folie. Que voulez- vous? En France, on paie cher; et il n'y a personne ici qui pût l'exécuter ; il faut donc siffler et danser comme chez eux, cela me coûte 3 philippus de façon : deux pour la chaîne, un pour le petit cœur, et l'on m'a compté i3 florins et demi pour l'or ; il me semble que l'or est là-bas plus cher qu'ici. Pour le musc et l'ambre j'ai payé un florin à Golery. Que voulez- vous? Quand on a besoin de quelque chose, et qu'on veut l'avoir, il faut le payer.

Dans l'intérieur du petit cœur sont gravées cinq lettres: V. S. T. E. C, que vous pouvez interprêter comme vous le voulez: Vostre Serviteur Très loyal E Constant, ou, en flamand: Voor Syn TournuntenEn Consumeren; ou Vous Servira Toujours En Constance; ou Verwilt Saldy Tourmenteren En Consumeren. Vous pouvez y mettre d'autres lettres si vous le voulez.

Pour avis, je vous prie de me renvoyer par le prochain courrier ma lettre et celle deMllc L'Hermite; je vous les renverrai quand il sera nécessaire, et je vous ferai savoir si la lettre doit être contrefaite. Je ne pense pas que vous lui ayez montré ou fait montrer la lettre, car il pourrait en résulter quelque brouille. »

III

Un an et des mois se passent. Comment la petite comédie, si bien échaffaudée, a-t-elle pris fin? C'est ce que je n'ai pu découvrir, toute une série de lettres faisant défaut. Il est certain, toutefois, que

I

i6o

la commission du cœur n'a pas été remplie, car les lettres de Venvilt et la lettre contrefaite n'ont pas été rendues et il n'est plus question du stra- tagème.

Nous avons vu que, dès l'origine des choses, Verwilt et son ami Bossut s'en allaient de compagnie, courtiser les demoiselles de Moy. Dans une lettre du 22 août 1606 de ce Bossut, qui se nommait J. B. van Bossuyt, celui-ci parle d'une vive querelle qu'il aurait eue avec le père Verwilt au sujet de ces amours. Ce terrible apothicaire l'avait accablé d'injures l'accusant d'avoir séduit son fils.

Le pauvre docteur, ayant contre lui son père et son meilleur ami, dut sans doute poursuivre ses projets d'une manière plus réservée. Toutefois il n'abandonna point la partie. Mais il était arrivé un sérieux compétiteur: Philippe Rubens débarqué à Anvers, en mai 1607.

Je n'ai pu découvrir quelles ont été les premières démarches de celui-ci dans la maison du secrétaire de Moy: ce fragment d'une lettre de Verwilt, du 16 août 1608, ne nous laisse que des conjectures à faire sur ce qui s'est passé depuis le 21 janvier 1607.

« Monsieur de Bie on n'écrit plus : mi Jacobe votre agréable lettre du 22 juillet m'a été remise : j'apprends comment votre affaire a été conduite, je ne doute pas de la voir se terminer heureusement. Pour ce qui concerne la mienne, elle est en grand péril ; car bien que j'aie à peu près destitué (qfgesef) Rubens, il me semble que j'ai un autre compétiteur qui me donne autant de fil à retordre et même

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plus; car la demoiselle a pris goût pour lui et commence à raisonner ainsi: puisque mes parents ne veulent pas que je me marie avec lui (c'est-à-dire avec Verwilt), et que je ne veux pas de Rubens, je vais prendre celui-ci qui est riche (En effet, il veut lui assurer mille florins de rente pour dot), sinon il est probable que je resterai sans mari, ou bien je devrai attendre la mort de mes parents, ce qui peut durer longtemps.

En résumé, mes affaires courent grand risque. Patience! Néanmoins, j'ai encore une espérance, dans laquelle vous voudrez bien m'assister, je l'espère, sinon, je vais me figurer que tout doit aller à vau-l'eau et que je n'ai qu'à rester sur le carreau. Ce moyen le voici. (i) vous le savez, le Père Botter est un factotum, et ils favorisent celui qu'il leur plait : je dois donc chercher quelque moyen de le gagner lui et le père Recteur: ce moyen consisterait dans un cadeau à l'église ou au couvent. Déjà même ils m'ont donné à entendre que je devais une offrande à l'église ; d'autres circonstances encore me l'ont fait sentir et m'ont rappelé comment ont agi quelques jeunes gens, dont l'un a donné cent florins, l'autre cent livres, d'autres plus ou moins et qui ont ensuite été pris en faveur et sont arrivés à réussir dans leur mariage. Je me trouve donc dans cette conjoncture de devoir agir de même pour atteindre mon but, et j'ai l'intention de leur offrir 5o philippus. Malheureusement, je ne suis pas dans

(1) Dan» l'original, après le nom il y a un trait, sous lequel, proba- blement, il faut lire: chez les Jésuites.

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ce moment en état d'exécuter mon projet, à moins d'avoir un peu d'aide de vous et pour quelque temps. Je suis disposé à vous donner quittance de ce dont vous me seriez redevable, à la condition que vous me prêtiez cent florins que je destinerais à cet usage: je vous renverrai immédiatement pour votre assurance une obligation signée de ma main. Je ne doute pas que vous ne placiez votre argent en rente ou en prêt ; dans ce cas je vous paierai l'intérêt que vous recevez des autres, et même davantage. J'espère que vous ne me refuserez pas cela, tant à cause du motif qu'en raison de notre vieille relation ; j'attendrai votre décision à cet égard par le prochain courrier, afin que je puisse prendre mes dispositions en ce qui concerne l'affaire . Sinon, il est à craindre qu'avant un mois d'ici, Ml,c de Moy ne soit accordée à l'autre, tant il fait des instances. Si vous me faites le plaisir demandé, je vous enverrai de suite l'obligation pour votre sûreté. Par courtoisie, venez à mon secours, cette fois; j'en ai bien besoin et je vous serai très reconnaissant.

Votre mère a été malade ; nous l'avons soignée; elle est très bien maintenant et tout à fait guérie, je l'espère.

Quant au banquier Pierre Gerardi, il a changé d'opinion: son fils étant faible de santé, il a résolu de le garder auprès de lui. Anvers, 6 Août 1608. »

Il résulte de cette lettre que la jeune fille avait deux nouveaux adorateurs: Philippe Rubens et un autre dont je n'ai pu découvrir le nom ; il en résulte encore que, selon Verwilt, les chances de Rubens étaient en baisse et que le troisième larron était

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sur le point de s'emparer du trésor. Mais des incidents arrivèrent et en même temps d'autres prétendants. De Bie accueillit mieux le nouveau projet du docteur qu'il n'avait fait du premier : néanmoins ne se trouvant, sans doute, lui-même pas trop en mesure de prêter cent florins, il n'en envoya que cinquante. Une lettre de Verwilt, du 28 août, va nous donner quelques détails sur la marche des choses.

« Monsieur de Bie, en réponse à votre agréable lettre, je vous accuse la réception des 5o florins que m'a apportés Jean de Moulin, afin que je puisse entamer l'affaire dont je vous ai parlé dans ma dernière lettre. Mais, selon ce que vous venez de m'écrire, j'ai pris diverses choses en considération ; je m'aperçois d'ailleurs de nombreuses intrigues, qui entravent mes affaires, de la part de quatre ou cinq prétendants; au point qu'il règne de vifs dissenti- ments entre tout ce monde: ainsi la mère veut avoir celui-ci, le père celui-là, le frère et les amis un autre, le Père Botter encore un autre ; enfin la fille ne sait plus que faire. Il me semble qu'il vaut mieux attendre encore une quinzaine de jours et voir ce qui m'adviendra; car bientôt tout va se rompre ou plier. Je ne m'en mêle pas, je les laisse faire ce qu'ils veulent ; mais je vais tenter de suprêmes efforts, à condition qu'il en résulte au moins quelque chose. D'un autre côté, ne pouvant pas employer encore ces 5o florins, il me faudra bien attendre et compléter la somme. Entretemps, j'examinerai si le jeu vaut la chandelle, car si mes peines doivent être perdues, il vaut mieux garder

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cet argent et l'employer ailleurs. Par le courrier prochain, je vous informerai de ma résolution : je vous remercie de votre bon cœur et j'espère vous en témoigner ma reconnaissance. »

IV

Le pauvre docteur est-il entré dans une période de recueillement ou bien y a-t-il une nouvelle lacune dans sa correspondance? Je ne sais trop. Toujours est-il qu'il faut sauter au n décembre avant de rentrer dans le vif de la comédie. Entretemps, la noble et digne mère des Rubens, Marie Pypelincx, était morte, le 19 octobre. Quelle influence cet événe- ment a-t-il exercé sur les « affaires » du docteur et de Philippe? Nous pouvons nous en faire une vague idée par cette lettre qui nous fait entrevoir encore, dans l'apparition d'un nouveau personnage, le dénouement qu'elles vont bientôt recevoir.

« Monsieur de Bie, avec tous mes compliments et mes salutations, cette lettre vous apprend que nous sommes tous en bonne santé, Dieu merci, et que nous aimons toujours le vin frais, surtout le vin d'Espagne, dans le verre de Venise qui est chez nous. Nous en usons tous les soirs, à côté d'un bon feu qui combat l'humidité de l'air comme le vin d'Espagne combat notre froide humidité intérieure, résultat du temps malsain et aquatique dont nous avons été gratifiés, et nous délivre des coliques, des catarrhes et autres maladies qui en sont les suites. Mais cela concerne notre peau.

J'ai appris de M. Bossuyt que vous avez été

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quelque temps à Mons vous avez pris congé de lui pour aller résider un mois ou deux à Bruxelles, ce qui m'a fait grand plaisir. Comme vous voilà près de nous, nous aurons plus souvent de vos nouvelles. D'un autre côté, par ce départ vous vous ferez désirer de votre maîtresse : elle vous oubliera tout à fait, ce qui vous amènera soit à un amour partagé, soit un débarras complet. Plût à Dieu que je pusse faire de même! Je n'attendrais pas jusqu'à demain, je partirais encore aujourd'hui; mais puisqu'il ne peut pas être ainsi, je dois prendre patience et me servir de tous les moyens pour réussir dans mon entreprise, ou empêcher tout au moins qu'un autre ne l'obtienne, elle ; afin que je ne sois pas livré à la risée générale. Je vous ai donc écrit, il y a quelque temps, la résolution que j'avais prise de faire un don gracieux au personnage que vous savez, mais que je m'étais décidé, pour plusieurs motifs, à observer d'abord un peu les événements. Or, le temps est venu et les circonstances sont propices de plusieurs manières: par l'espérance de ce cadeau, j'ai mené le personnage à peu près si loin qu'il m'a promis de faire tout son possible : je vous prie donc de me faire l'amitié de m'envoyer au plus tôt encore cinquante florins, dont je vous retournerai une obligation à votre convenance pour votre sûreté; d'autant plus que le peintre, frère de Rubens, est arrivé et que l'on négocie à force, de la part de l'administration, pour amener de Moy à vendre à la ville sa charge dans laquelle Rubens s'introduirait doucement. Étant devenu secrétaire, celui-ci pourrait alors venir de nouveau, à pleine force,

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reprendre ses prétentions sur la demoiselle: de sorte que je dois me mettre à l'œuvre avec zèle et m'évertuer à renverser cet obstacle par un dernier effort : car les autres prétendants sont des saints destitués. L'assaut, je le crains, sera très violent, parce que Brant et les échevins, ainsi que le Bourgmestre mènent activement l'affaire. A la vérité, je ne doute pas qu'il n'obtienne un pied de nez ; mais il ne faut pas se fier aux filles ; elles sont très versatiles, comme vous le savez par expérience : j'ai donc l'intention de lui mettre mon courtier sur le dos, je travaille encore de mon mieux, d'un autre côté, avec une autre personne pour empêcher qu'il ne réussisse et pour maintenir la demoiselle dans son idée présente.

Je vous prie de m'écrire à ce sujet par le prochain courrier et de me faire l'envoi demandé afin que je puisse mettre toutes choses en œuvre, car vous savez combien il est avantageux d'avoir de l'avance. Je vous écrirai comment les choses se passent ; mais je vous prie de tenir bien le secret pour de nombreux motifs que je vous dirai de bouche ; je vous prie aussi de brûler ou d'enfermer les lettres qui traitent de cette affaire, afin que personne ne les lise et n'en répande le contenu. Car s'il en arrivait quelque chose à certaines oreilles, j'en éprouverais un grand recul dans mes négociations qui, jusqu'à présent, ont été mises par moi sur un bon pied. Prenez cela en considération, je vous prie. Et je me recommande au Seigneur.

Anvers, le 11 décembre 1608.

Le tout vôtre que vous connaissez, Guillaume VERWILT.

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Encore une fois, Jacques de Bie laissa cette lettre sans réponse: il n'avait probablement pas plus de confiance dans l'intervention du Père Botter que dans celle du petit cœur d'or envoyé par une lettre pseudonyme. Mais le principal motif de son silence était, sans doute, qu'il s'agissait de nouveau d'une demande d'argent ; ce vil métal, je l'ai déjà fait remarquer, est un sujet assez habituel de la correspondance entre les deux amis et il semble que Verwilt en abusait même un peu. Quoiqu'il en soit, voici la lettre de rappel, qu'un mois et demi après, il expédiait à Bruxelles.

« Monsieur de Bie, je vous ai fait tenir par M. Bossuyt, une lettre sur une certaine proposition: n'ayant pas reçu de réponse, je soupçonne que vous ne l'avez pas reçue. Je désire vivement cette réponse, afin que je puisse river le clou ; il en est temps, pour beaucoup de raisons : avant un mois, tout sera rompu ou pliera. J'obtiendrais quelque avantage, vous le savez bien, si mon entremetteur était mis en mesure de travailler. Je vous en prie ; une lettre au plus tôt, afin que je puisse prendre des dispositions. Pour le reste, je vous envoie une réponse pour Bossuyt: il m'a écrit en plaisantant, je fais de même. Vale et me ama.

Le 3o janvier 1609.

P. S. Que Dieu vous accorde une heureuse nouvelle année. *

V

Hélas! le docteur ne l'obtint pas pour lui-même cette heureuse nouvelle année qu'il souhaitait à son

1 68

ami en Postcriptum. Car, à peine à son début, l'année 1609 fut néfaste à ses amours. Il s'était toujours bercé d'illusions; son ami de Bie devait savoir mieux que lui comment se comportaient les événements: il lui envoya non point les florins demandés, mais des conseils et peut-être des con- solations. Nous pouvons tirer tout cela de cette dernière lettre l'on apprend la fin de cette comédie qui avait duré un peu plus de quatre années.

« Monsieur de Bie, en réponse à votre agréable lettre, je vous annonce, en fait de nouvelles, que deux Espagnols ont été blessés par les mortiers dont ils se sont servis à l'entrée du marquis de Spinola ; mais il n'y a pas eu d'autre accident. Quant à ma prétendue, il est clair qu'elle est toute entichée de Rubens et que, maintenant, elle veut l'avoir par force. Par la conduite qu'elle tient, on dirait qu'elle a perdu l'esprit; mais je pense que sa joie se passera vite, pour plusieurs motifs que je ne veux pas vous écrire. Je crois aussi que Rubens s'en répentira et se dira qu'il eût mieux valu pour lui de la voir accorder à moi que de la subir lui-même.

Je ne pensais pas en sortir de la sorte, mais, Dieu merci, j'en suis délivré. Plût à Dieu que je ne l'eusse jamais vue de ma vie; non pas à cause du temps que j'ai perdu pour elle, mais uniquement parce qu'elle tient avec lui, après m'avoir fait tant chères promesses que j'ai fait un pari de deux contre un en ma faveur. Cette pensée, je le crains, me causera plus d'amertume que le reste ;

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*

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et puis, je dois encore me taire pour ne pas subir de railleries. Patience! Si je trouvais un moyen de me libérer de ce pari avec la moitié, j'en tirerais quelque profit; la chose n'est pas encore beaucoup ébruitée. Si j'étais en mesure, c'est à quoi je me disposerais. J'en ai tâté : on m'y prendra encore à faire la cour ! Patience ! Néanmoins, je suis satisfait de m'en être tiré avec honneur, pour beaucoup de motifs que je vous dirai bien verbalement. Si vous alliez bientôt à Mons, prévenez-moi, je vous donnerais une commission pour des renseignements à prendre sur une affaire. Portez-vous bien. Le 12 février 1609 ».

Bien que cette lettre commence par des nouvelles de Spinola et de deux espagnols blessés, il s'en faut que dans les phrases suivantes, elle révèle le calme de l'esprit et l'indifférence du cœur. Le malheureux médecin avait vu renverser toutes ses espérances et anéantir le fruit de quatre ans d'assi- duités et d'efforts. Il semble n'avoir plus tenté de courir d'autres aventures ; dans les quelques lettres postérieures à celles-ci qu'il adresse à son ami, il n'est plus question que de prêts d'argent, de consultations médicales ou de petites nouvelles.

L'année suivante, tout à son art, nous le retrou- vons, signant avec quatre confrères, la proposition adressée au magistrat pour l'érection du Collegium medicum, dont il devint plus tard le bibliothécaire.

L'épilogue de ce petit drame d'amour se résume en quelques lignes : six semaines après cette dernière lettre, Philippe Rubens devint l'heureux époux de

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Marie de Moy, l'objet des soupirs de tant de prétendants.

Sans vouloir nous lancer dans des suppositions, à perte de vue, ne pourrions- nous pas admettre que Pierre-Paul a été un peu le Deus ex machina dans tout ceci? Ne semble-t-il pas résulter de la lettre du 1 1 décembre que c'est à l'arrivée du peintre qu'une impulsion plus forte, presque décisive, a été donnée à l'affaire? Verwilt dit que Brant et le bourgmestre mènent les efforts en faveur de Philippe: or, le bourgmestre c'est Rockox qui, dès le retour de l'artiste à Anvers, devint son protecteur et son ami, et Brant sera dans un an, le beau-père de Pierre-Paul. Celui-ci revenait au pays entouré déjà d'un peu d'auréole ; Rome connaissait ses travaux; on ne devait pas ignorer à Anvers les circonstances de sa vie à la cour de Mantoue, Joignez-y sa belle prestance, son savoir acquis, les tableaux, les objets d'art qu'il rapportait : tout cela devait lui procurer immédiatement une considération personnelle. Nous n'avons guère de détails précis sur sa réception ; cela se comprend : les premiers moments furent consacrés à la douleur et aux affaires de famille; mais une seule ligne de la lettre de Verwilt nous fait assez bien sentir qu'il sut déjà exercer une certaine autorité en mettant le pied à Anvers.

Comme épilogue à cette histoire, disons que, plus tard, le médecin supplanté épousa Hélène de Moulin, une parente, sans doute, de ce Jean de Moulin qui devait jouer un rôle dans la scène supprimée du petit cœur d'or. D'après notre correspondance, Verwilt paraît avoir fait déjà un

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bout de cour à cette personne avant de s'adresser à MUe de Moy. Qui sait si Jean et Hélène n'ont pas tramé quelque complot dans tout cela? Une conséquence plus intéressante de la déconfiture du médecin, c'est que l'union de Philippe avec la charmante, mais peut-être un peu coquette Marie de Moy établit bientôt un nouveau lien entre les deux frères Rubens. Marie avait une sœur ainée, Claire, qui était mariée depuis dix neuf ans à Jean Brant. Le 3 octobre suivant, Pierre-Paul épousait la ravissante Isabelle Brant, la fille de cette sœur.

Et tout cela est venu de ce que Jacques de Bie avait refusé de se faire le complice d'un petit faux en écriture et de prêter quelques florins à son ami !

Plus tard, Pierre-Paul eût de fréquentes relations avec J. de Bie : il appréciait l'homme avec sévérité ; pourtant, un jour, il le tira généreusement d'une mauvaise situation d'affaires.

Encore une fois, on peut se demander si le petit roman ci-dessus n'a pas exercé son influence sur ces rapports.

En tout cas, Rubens et Jacques de Bie doivent s'être entretenus plus d'une fois des tentatives matri- moniales du docteur Verwilt.

C. Ruelens.

I72 -

PIÈCES JUSTIFICATIVES. GUILLIELMUS VERWILT A AN JACOBUS DE BIE.

I.

Mi Jacobe ic soude Ul. al eer geantwoort op Ul. aenge- namen, maer duer het tarderen van Balthasar den cleermaker die my mocst bescheet scggen, van tgene Ul. van my was begeerende, soo hebbe ic niet eer connen antwoorden dan van dage, ende dat duer dien ic eerste van dage van hem hebbe ant- woort gecregen, het welcke hy my wel eer hadde mogen seggen, omme Ul. daer van te adviseren. In conclusie hy seyt dat hy allesiens heeft vernomen naer die gedructe vellen, maer en heeft daer nergens geen connen becomen, maer hem werdt voer seker geseyt, dat se te Brusselen beter te crygen waeren, duer dien dat sy meer geuseert worden van de hovelingen dan van de coopmans, ende hy seyde my oock dat hy niet en wiste watse daer costen, noch hoe veele datter tôt een cliet (sic) soude van noode wesen, duer dien dat hy niet en wiste hoe groot de vellen waren. Het is my leet dat ic Ul. daer in niet en can gedicnen, want, God wcet hoe geren dat ic Ul. sou vrientscap doen waert my mogelyc.

Voorts aengaende van myn saken, my dunckt dat ic nu geen haeste meer en hebbe, want dat van Soror fratris Hieronimi is heel af, alleen om een cleyn oorsake, dat is datter lonsent te veele syn, maer daer en is niet mede bedreven, ic hope, hebbe ic misschien het gelt niet, ic sal wel een crygen (gelyc ic genoech mach hebben) die van beter geslachte sal syn.

Hier is nu een groot houwelyc gedaen, te weten van Deechbroot ende van Colveniers dochter, de welcke twee groote stucken syn.

Jan de La Biestra is subitelyc gestorven over sommige dagen.

Moerentorfs dochter is gehoudt met den wedewer van eenen suyckerbacker op de suyckeruy, Godt willet haer laten wel becomen, want sy noch een cleyn bruyt was. Bossut en ic

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maken tsamen den vryer, per compagnia aen twee gesustcrs te weten de dochters van den secretaris de Moy, hy aen de ouste dochter om het officie te hebben, ende ic aen de jonste Maria, die tôt Bergen Henegou heeft gewoont tôt L'Hermitens, oft ghyse kent, die Beihisart toe behoort.

Wy vergeten daer altemet den tyt mede, ende drincken altemet eenen schoonen roomer op huerlieder santé, ende

d'onse, Godt wilt daer in wercken dat wy mogen c.

wt de kercken ende dat wy het mogen hergaen, soo lange als den hecht wilt staen.

Wilt ons oock wat schryven wat daer te Bergen omgaet, om altemets die joufvrou wat te mogen seggen, ende hoe dat joufvrou Viragos al vaert Et leternel Lions vrou compt aile dagen te geligghen ; oft hy het gemaeckt heeft en wete ic niet, maer hy sal altyt den worp hebben. Vale, den 3 december 1604.

Tuus

G. Verwiltius med. doct. Adresse: à Monsieur Jacques de Bie à Mons Original à la bibliothèque royale de Bruxelles. 14466, Correspondance de Jacques de Bie, p. 240.

II.

December? 1606.

Mi Jacobe Ul. aengenamen is my ter hant gecomen, met den welcken ic verstaen hoe dat Ul. mynen brief met die bantschoenen ontfangen heeft, voorts dat duer dien van impeschementen Ul. my niet en heeft connen bij staen in hetgene ic met mynen brief was begeerende, maer by aldien ik nog niet gedaen en hadde dat Ul. my soude assisteren, aengaende dese saecke, sal Ul. weten hoe dat den dach vervallen wesende ende geen middel wetende om deselve te voldoen, hebbe my ten laesten geaccosteert aen Godefrido Balbani die my geerne de vrientscappe dede, maer op conditie van binnen dry weken te restitueren, want hy naer Spaegnien

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gact, soo dat ik daer met eenen afscheyden denckende middelen te vinden, om my heel en tal wt dees quellinge te helpen, maer wat ist ? d'eene volcht d'andere. Wy cregen Ste-Ceciliens dach, daer wy musiciens soo gedommineert hebben met banqueteren ende andere dingen dat wy den man voor 20 guldens gesien syn, dit moet oock betaelt syn, ende is betaelt, maer dat van Balbani bloeyt noch, ende doet my alledaghe gedencken syn vertrek, soodat ic nu wederomme alsoo becommert ben alsvoren. Ic en soude daer niet veel naer vragen coste ic tyt hebben, want ic lichtelyc dat inhalen sal, maer soo het schynt hy moet duergaen, daerom, mi Jacobe, ist mogelyc, staet ons nu by, ende helpt my hier wt dese brabbelinge, want seker ic luttel vrienden hebbe t'Antwerpen die my wat soude helpen. Patientia, ende bescaemt te blyven soude my spyten, want ic liever vercoopen soude al dat ic hebbe. Ic sal Ul. advys met den eesten verwachten. Lancelot heeft my geseyt dat Ul. brieven wel bestelt sj'n, maer dat hy geen brieven van Borckgraef en heeft noch gehadt en heeft soo dat my dunkt dat hy soo veele met syn truyt te doen heeft dat hy op u niet en peyst.

Ic seynde Ul. mede een doosken met een herteken met cen ketenken hetwelcke Ul. bewaert tôt myn advys, wat hy daer medc doen sal, want ic soude wel begeeren dat Ul. soo veel maeckte met Jan de Moulin dat hy dit met een brief gecontrefeyt met de hant van Jenne L'hermitte brocht t'Antwerpen aen Maria de Moy, ende Ul. versekerden de antworde in u hant te levercn, daer dien dat Jenne L'hermitte hier niet en weet, ende dan soude aile dingen wt comen, ic sal Ul. den brief de naeste reyse seynden, ende de manière van hier in te leven, maer waer het mogelyk antwoorde te hebbe van Ul. oft dit wel doenlye is, sal van Ul. groote vrientscappe ontfangen, ende daerom sal Ul. advys met den cersten verwachten. Met haeste

Tuus G. VERWILTIUS.

Den bode moechdv vry bclovcn cenen gulden maer het moet Jan de Moulin syn, hy en heeft niet te vreesen, want hy

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mach seggen: hct is my gebrocht om hier te brengen ende te bestellen sonder ymant te noemen. Adresse : à Monsieur de Bie à Mons avec une petitte boette.

Original à la bibliothèque royale de Bruxelles, M. 14466. Correspondance de Jacques de Bie, f. 221.

III.

12 december 1606.

Mi Jacobe, ic hebbe Ul. gesonden een doosken met een herteken van goudt daer in, ic en twyfele niet oft Ul. en heeft hetselve ontfangen, ende en is verwachtende hier van myn advys. Weet dan dat ic een weddinge aengegaen hebbe met Joufvrou Marie de Moy, dat sy noch wat van my nemen sal ende hetselve wel bewaren, maer en syde niet door wat middelen, ende hebbe geen beter connen vinden als dese. Ic hebbe door het meysen gecregen eenen brief gescreven van Joufvrou Jenne Lermitte ende verstaen aile hetgene tusschen huerlieden is passerende, nu dan benne ic van opinie geworden, eenen brief te dichten tôt desen proposte ende hem schryven naer de hand van Lermitte, met de welcke sy presenteert voer een gedenkenisse van cameraetscap ende voer sommige confituren die sy haer eens gesonden heeft dit herteken, welcke sy bidt datse wilt bewaren om heurent wille. Ende om dese comédie wel te spelen, soo moeten wy eenen bode van Bergen hebben, die dit bescickt, onder welcken geenen beteren te proposte compt, ende daer sy minder achterdenken sullen afhebben als Jan de Moulin, dewelcke bekent is ten huyse van Lermitte ende de Moys duer de brieven die hy over ende weder draecht, ten anderen ic verstaen dat denselve bode syn naem volcht, dat is dat den meulen wel drayen can ende wel een coppel maken soude, ende om dit aen te leggen synder twee middelen. Ul. neempt de beste, de eerste sonder den bode iwers af te seggen, dan hem oock te bedriegen, op dese manière. Ul. sal by hem gaen, ende begeeren een vrientscap op hem, seggende : ic hebbe in compagnie van

Joufvrou Lermitte geweest, ende haer gevraecht oft sy niet op Antwerpen woude ontbieden, want ic derwaerts mynde te trecken, sy seyde my jae ; ende badt my op aile vrientscappe dat ic dit doosken in handen van Joufvrou Marie de Moy soude bestcllen ende antwoorde procureren, ic hebbet aenveert ende belooft te doen ; nu door eenige impeschementen moet ic hier blyven ende wederomme te dragen soude scande wesen, soo dat ghy op hem syt begeerende dat hyt wilt bestellen sonder ymant daer van te vermanen, want ghy u van haer niet en suit laten sien voer dat hy weder comen is, ende de antwoorde van hem ontfangen, de welcke ghy daer aen haer suit dragen, maer Ul. moet procureren dat in aile manieren de antwoorde, oft het doosken (by aldien sy de scelmerye gewacr wirt) in u handen weder crycht, ende my believen weder over te synden.

De ander manière is deze van hem een filip te beloven ende de saecke te kennen te geven, omdat hy daer in mach leven naer occurrentie ende antwoorden soo het te passe quame, by aldien sy hem iet vraechden op dit proposte, ende seggen dat hy het tôt synen huyse gehouden heeft met oorden hetselve wel te bescicken ende antwoorde te procureren. Dese middele dunckt my de sekerste, ist saecke u den bode op synen duym heeft, om veel oorsaecken, ten eersten by aldien het gemerckt wordt sullen op hem begeeren dit weder te geven in handen van Lermitte, hy nieuwers af wetende sait doen, ende laten u naer de antwoorden wachten, ten anderen mochten sy oock wat overseynden in recompense, ende hy soude het daer dragen, het welcke niet en mach syn. Voorts soude sy hem mogen examineren ende ondervragen, hy niet denckende te misdoen soude seggen lichtelyc dat hyt van Ul, op de eerste manière ontfangen hadde, dan soude de baerken wt comen, daerom naer myn advys, dunckt my beter te wesen de tweede manier, want dan syde versekert, ten sy dat het eenen scclm is, de antwoorde oft het doosken weder te crygen, maer ic settet in u goetduncken, want by aldus het noch wt quam, de bode mach hem excuseren dat het meysen hetselve tôt synen huyse gehaelt ende gebrocht heeft,

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maer Ul. moet note van my niet te noemen noch aen bode noch aen ymant, om beters wille, ende reden die ic mondelinge u eens seggen sal. Te wyle sal ic hier vernemen van het meysen hoe het ontfangen is, oft suspicie is, oft het weder gesonden sal worden, oft datter antwoort sal comen, ende wanneer, het welcke ic Ul. al terstont overschryven sal om hem daer naer te reguleren, ende inden wint te sien datter geen abuys in en gesciede, ten minsten dat wy het herteken weder in handen crygen, ist saecke het niet ontfangen en wordt en weder gesonden wordt.

Voorts seynde Ul. dien brief gescreven naer myn beste, naer de hand van Lermitte, Ul. die beter contrefeyten can, oft ymant vinde die het beter doet, sultten doen herdoen, want ic eenen brief overseynde gescreven van de hand van Lermitte Ul. en laet hem niemandt sien en seynt hem weder- omme, als ghy hem gebesicht heeft, om te mogen den selven aen het meyschen te restitueren. Want hoe de hant gecon- trefeyt is, hoe sy meer bedrogen sal worden, ende sluyten (hem) toe met een roode ostie op dese manière sonder eenich mercke daer op te setten, het doosken daeraen vastmaeckende, gelyc Ul. dat sal geraeden vinden, het franchoys is gemeyn maer het is goed genoech, want soo ic sien aen haren brief, sy en heeft hetselve niet seer wel gespelt.

Ic seynde Ul. mede de i5 Jqyes de mariage dewelcke ic weder gecregen hebbe van die Joncfrou dièse gehadt heeft. Ul. scryft my oft ghy den Pastor fido in het francoys (niet) en hebt, genaempt Le fidel berger, want hy niet te coop en is, ic sal hem Ul. weder restitueren, als ic hem gelesen hebbe duer dien ic hoore dat hy wel getranslateert is, ende seer naergevolcht de Italiaensche spraecke.

Hans in de Croone ons gebuerman is doot van het water. De dochter van Runtfleeschs de wedewe wordt de bruyt met Robrecht den juwelier van Sy. Hoocheyt.

UL. sal my scryven als het doosken compt op dat ic oock mach in den wint sien.

Vaertwel ende vergeeft myn indiscretie desen 12 decembris 1606. Tuus

G. Verwiltius.

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Ist dat Ul. eenige andere manière in sinne heeft om dit aenteleggen die beter soude syn, mach hetselve doen, ende my daer van adverteren, want het teenemael in Ul. sette, sal believen den datum te setten naer den tyt op den brief.

Adresse: à Monsieur de Bie

à Mons.

Original à la bibliothèque royale de Bruxelles. Mss. 14466. Correspondance de Jacques de Bie, f. 217.

IV.

7 janvier 1607.

Mi Jacobe naer aile behoorlycke raccommandatien soo is dese dienende om Ul. te adverteren van onse gesontheyt dewelcke Godt sy gelooft, redelyc is, en ten anderen herby dat ic seer verwondert ben dat ic niet en verneme van diè saecke Ul. bekent, want ic bycans over een maent doer Ul. mameer overgesonden hebbe Ul. boeck van i5 Jqyes ende daer by den brief van Joufvrou de Moy met eenen brief van Jenne Lhermitte om de letter te contrefeyten, met den welcken ic Ul. schreef de manier hoedat Ul. hier in soude leven ende doen het inhout naer contrefeyten den brief van Jenne Lhermitte, omdat Joufvrou de Moy geen suspicie en soude hebben van valscheyt, ende voorts dat hem Jan de Moulin soude selver in handen leveren van de moeder oft de dochter, ende daer van antwoorde procureren, de welcke Ul. van hem soude ontfangen, ende my overseynden met den brief die ic Ul. gesonden hebbe van Jenne Lhermitte, opdat ic hem mach restitueren aen de gene die hem my gegeven heeft, ic meynde dat Jan de Moulin dese reyse het soude gedaen hebben, maar my dunckt neen, bidde Ul. dat het mach de naeste reyse gescieden Ul. advys met eenen verwachtende.

Aengaende van de brieven van den Bossche, my dunckt datter niet veel af comen en sal, niet tegenstaende dat Ul.

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brief wel bestelt is, want ic daer goet bescheet af hebbe van Lancelot die my gesyt heeft soo, dat hy advys heeft dat den brief wel bestelt is in eygen handen. In fine my dunckt dat het lanck werk sal syn. Niet sonderlings en weet ic meer te scryven dan my seer te raccommanderen in u goede gratie, ende bidde Godt dat hy U wilt verleenen een salich nieuwe jaer. Desen 7 january. Tôt Antwerpen anno 1607.

Tuus

GUGLIELMUS VERWILTlUS.

Ghy screeft my ailes dat ic soude scrijven wat dat herteken met de keten, cost ; het cost my met fatsoen, goudl, muscus, ontrent de 22 gulden, maer het en is hier niet gemaeckt maer te Parys, want se hier soo cleyn niet en werken. Per advys.

Original à la bibliothèque royale de Bruxelles. Mss. 14466. Correspondance de Jacques de Bie, f. 219.

Adresse: à Monsieur de Bie, chez le Sur le tenant de bois à Mons.

V.

16 janvier 1607.

Mi Jacobe, ic hebbe différente brieven aen Ul. gescreven van de welcke ic tôt noch toe geen antwoort en hebbe ontfangen, het welcke dat my doet imagineren oft dat Ul. sieck is, oft wt de stadt, oft met eenige saecke van importantie gem- pescheert. Men seyt hier voer seker dat Ul. daer gehoudt is met een dochter van ses hondert gulden erffelyc, ic bidde is het soo, laet ons mede wat daer afweten, opdat ic my moech verblyden met u vrienden.

Wy sullen tonsent oock haest een bruyt hebben, want myn Suster ondertrouw doen sal den 28 van deffen maent met Joannes onsen knecht, ons lieven Heer wiltse veel gelucks verleenen, ende Ul. commoditeyt om over te comen ende te mogen te bruyloft comen.

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Voorts aengaende de saecke van Jan de Moulin, ist mogelyc bidde Ul. dat se mach de naeste reyse met hem geexecuteert worden, duer dien dat dan de maent wtgaet van nieuwejaer ende haer feestdach lichmis is, ooch alsdan, Ul. sal believen daer wat diligentie, ic sal doen gelyc ic met voergaende gescreven hebbe, ic sal het selve weder verdienen.

Van den Bossche en verneme ic niet, my dunckt dat daer niet veel af comen en sal, gelyc ic van sommige verstaen, want sy seggen datter niet veel ten besten en is, ende dat hyt wel vernemen can datter is, per advys.

Vale, met haesten desen 16 January 1607.

Tuus G. Verwiltius.

Bidde Ul. en vergeet niet den brieff mede over te seynden die Jenne Lermitte gescreven heeft, want ik hem moet restitueren.

Ibidem, p. 222.

VI.

21 janvier 1607.

Mi Jacobe, Ul. aengenamen van den i5 deser hebbe ic ontfangen ende verstaen de reden waerom Ul. niet volbrocht en heeft hetgene op hem was begeerende, waerin dat ic my seer verwondere, dat Ul. my hetselve niet eer geschreven en heeft, want ic lichtelyc wel een ander soude gecregen hebben doer Mheer Sanglier, die wederomme over acht dagen nac de foire van Parys gereyst is, maer nu soo sal ic moetcn beyden naer eenige andere occasie, dewelcke ic hope dat my haest presenteren sal. Ten anderen, ben verwondert van aile, u excusien, want ghy weet wel dat het groot soude wesen, hct welcke ic soude aen Ul. weygercn, ende dat ghy anders my niet kent om eenige stouticheyt te moghen op my nemen. Seker ic meynde dat ons vrientscap grooter was, altoos van uwen respect, ende dat Ul. beter betrouwen van my behoorde te hebben. In fine het is gedaen, ende Ul. heeft wel gedaen, hebbende daermede gewonnen een herte dat meer importeert,

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dan duysent diergelycks. Godt gave dat ic soo wel met myn mocht obtineren ic soude eer acht daghen een ander hebben, al soudet my drymaels meer costen. Ul. schryft dat het dul is, maer wat wildy doch, de Francoysen syn dier, ten anderen hier en is niemant die het maken can, soo moet men dan naer huerlieden fluyten, dansen, het cost my dry flippen van fatsoen, twee voer het ketenken, eenen voer het herteken, sy rekenen derthien guldens ende half voer het goudt, my dunckt dat het goudt daer duerder is dan het hier doet, den muscus ende ambar hebbe ic aen Golery eenen gulden betaelt, wat sal men doen, als men wat van doen heeft, wilt men het hebben men moet het betalen. Daer syn binnen in het herteken vyf letteren gesneden te weten: V. S. T. E. C. dewelckc moghen interpreteren dat Ul. belieft, ic verstonder wt : Vostre Serviteur Très loyal E Constant oft in het duyts : Voor Syn Tourmenten Eens Compassie, oft Vous Servira Toujours En Constance% oft Verwilt Saldy Tour- menteren En Consumer en, Ul. mach daer ander op maecken naer syn goetduncken. Per advvs bidde Ul. my te willen met den eersten over te seynden mynen brief, ende dien van Joufvrou Lermitte, icsal se Ul. wederseynden alst pas sal gaen, ende schryven oft de letter wel naer te contrefeyten is, ic en dencke niet dat Ul. haer de brief getoond heeft oft doen toonen heeft, want daer seker eenige swaricheyt soede doer comen.

Van de reste hebbe Ul. met mynen voergaenden geschreven principalyc van Borckgrave daer met af nemen en sal gelyc het nu wel kennelyc is, want hy geen antwoort en schryft.

Men segt hier voer seker dat den joncksten broeder van Peer van Orpe tôt den Haghe onthalst is omdat hy te Delft een doot gesteken hadde droncken wesende.

Vale, mi Jacobe, desen 21 february 1607.

Tuus G. VERWILTIUS.

De Veneetsche driaeckel sal aen Ul. seynden, sy cost 4 schellingen d'onze.

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Original à la bibliothèque royale de Bruxelles, Ms. 14466. Correspondance de Jacques de Bie, f. 21 5. Adresse: Monsieur de Bie, à Mons.

VII.

6 avril ï6o8.

Monsieur de Bie, Ul. aengenamen van den 22 July is my ter hant gecomen, waer wt verstaen hoe dat Ul. saecken aile vergaen syn, ende en twyfele niet oft en sal tôt goeden ende comen, naedermael dat Ul. hem den vollen pot gegeven heeft. Voorts aengaende de myne sy is seer dangereux, want al ist saeken dat ic Rubbens alsoo wel als afgeset hebbe, my dunckt dat ic nu wederomme een andere tegencryge die wel alsoo veel spels maeckt, jae meer, want soo het schynt, de dochter heefter sinne in gecregen, ende begint te dencken : naedermael dat myn ouders geensins toelaten willen dat ic met hem houdc, ende Rubbens en begeer ic niet, soo wille ic dan desen nemen die rycke is, want hy heur wilt maecken duysent gulden erffel. voer dote, oft anders sal het apparent wesen dat ic sal onghehout blyven, oft beyden dat myn ouders comen te sterven, hetwelcke noch lange aenloopen mach. In con- dusie myn saecken loopen risico, patientie, niet tegenstaende hope ic noch in een saecke, ende daer hope ic assistentie te crygen van Ul. Want anders laete ic my voerstaen dat aile dingen sal in bordel loopen, ende het veerste daer van wesen.

De middel is dese, gelyc Ul. wel weet, P. Botter is doen

en laten, ende sy draghen diet haer belieft ; soo moet ic dan eenighe middelen soeken om hem ende P. Rector te winnen, dat sal wesen met eenen scencke te doen voer de kercke of clooster, want sy my al getintelt hebben dat ic de kercke wat moet scencken, ende andere dinghen die my genoech te riecken gaven, ende vermaenden my van sommige jonckmans, d'eene hadde hondert croonen gegeven, d'ander 100 pont, dander meer, dander min, dewelcke seer van heur gedraghen worden, ende syn al tôt hun vermeten gecomen in het

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houwelyc, soodat ic bevinde in dese coniecture hetselve te moeten doen om alsoo tôt myn vermeten te comen, ende ben van sinne haerlieden de (te) scencken vyftich philippen, nu bevinde ik my in staet van hetselve niet te connen executeren ten sy ic wat bystant van Ul. hebbe. Ende dat voer eenen tyt, want ic ben te vreden Ul. quyt te scellen het gheene ic met Ul. oneffe staen, op conditie Ul. believe my tôt hondert guldens te leenen om dit te moghen executeren, ende sal Ul. terstont obligatie over seynden van myn hant, op dat Ul. mach versekert wesen, ic en twyfele niet oft ghy en hebt u gelt op rentwys gegeven, oft geleent, ist saecke ic het selve geve dat een ander doet, iae meer, soo hope ic dat Ul. my dit niet weygeren en sal, soo om die occasie als om de oude kennisse, ic sal hier van Ul. advys verwachten met den eersten, opdat ic het soude moghen te wercke leggen terstont, duer dien daer aen geleghen is, want anders vreese ic dat se eer een maent al wech gegeven sal syn duer de instantie die den anderen doet, ist dat Ul. my de vrientscappe doet sal terstont myn obligatie over seynden opdat Ul. macht bewaert wesen. Per cortesia helpt my dese reyse, nu het van noode is, ic sait recompenseren ist my mogelyc.

Ul. Mater heeft wat siecke geweest, wy hebbense by gestaen ende is nu heel bene, hope dat se gedaen heeft.

Aengaende den wisselinck Peeter , Gerardi is verandert van opinie, duer dien den sone weeck is, soo is hy geresolveert dien by hem te houden.

Vale. Antwerpen 6 Augusti 1608.

Tuus G. Verwiltius. Original à la bibliothèque royale de Bruxelles. M. 14466. Correspondance de Jacques de Bie, f. 229.

VIII.

28 août 1608

Monsieur De Bie, op antwoort van Ul. aengenamen is desen dienende ende met eenen te adviseren hoe dat ic de 5o guldens

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van Jan de Moulin ontfangen hebbe, om het werck aen te leggen gelyc ic in mynen laesten Ul. aviseerden, maer duer dien ic veel dinghen overpeyse gelyc Ul. my scryft, ende dat ic sien dat er groote intrige syn in myn affairen, van différente serviteuren tôt vier oft vyf, soo datter groote discorden is tusschen huerlieden, de moeder wilt den eenen hebben, den vader eenen anderen, den broeder ende vrienden eenen anderen, P. Botte eenen anderen, enfin de dochter en weet wat docn, soo dunckt dat het beter is noch wat te beyden een 14 daghen ende sien watter af comen sal, want het haest breecken oft buyghen sal. Ic hebber den bruy van, laetse doen datse willen, maer ic wil myn wterste beste doen op conditie oft daer toch wat af quame, ten anderen duer dien ic dese 5o guld. noch niet wt rechten en can soo moet ic alleene wel beyden, ende die selve te vervullen, ende tusschen, dien aensien oft de pyne vveert sal syn oft niet, want soude ic verloren ' moet doen ist beter hetselve gehouden ende elders in geem- ployeert, met de naeste sal ic Ul. adviseren myn resolutie, bedanckende van het goet herte dat Ul. my is toonende, hopende heiselve noch te recompenseren.

Voorts Sonius antwoordt seynde ic mede, die de last van u luyte heeft aengenomen, ende salder sorghe voer dragen datse correct sy, ende salse alsdan overseynden.

Den brief van Vernier hebbe ic bestelt ende my belooft te antwoorden met den eersten. Met haeste desen 28 Augusti 1608.

Tuus G. Verwiltius.

Quiquibo is heel gram opt dat ghy hem niet schryft.

Original à la bibliothèque royale de Bruxelles. M. 14466. Correspondance de Jacques de Bie, f. 228.

Adresse: à M. J. de Bie à Mons.

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IX.

1 1 décembre 1608.

Monsieur de Bie, naer allé beboorlycke raccommandatien ende groetenissen, soo is desen dienende om Ul. te aviseren onsen allen gesontheyt Godt sy lof, ende dat wy noch wel couwen wyn moghen, principalyc spaense wt h et veneets gelasken, dat tôt myn heerens is, het gene aile avonden geuseert wordt by een goet vier, om die voechticheyt des weers. ende den spaensen wyn om de couwe ende voechticheyt van binnen te moghen, dewelcke wy doer het ongesont ende vochtich wcer vercregen hebben, verweeren, ende te impescheren datter ons geen colycke oft catarrhe oft andere sieckte soude doer comen. Sed hoc de cute curanda,

le hebbe verstaen doer Monsieur Bossut dat Ul. te Bergen is geweest een poose ende aldaer synen afscheyt genomen heeft voer eenen tyt om te comen tôt Brusselen een maent oft twee te resideren; het welcke my seer aengenaem is opdat wy altemets wat meer van Ul. hooren su lien, naerdemael Ul. ons naerder is, ende ten anderen dat ghy u ma tresse daer mede oft doen verlanghen suit oft vergeten teenemael, ende alsoo oft tôt jouissance te comen, oft heel den bras af te cryghen, Godt gave dat ic het selve coste gedoen, ende soude niet beyden tôt morghen, maer sou van daghe noch vertrecken, maer naerdemael dat het anders niet syn en mach, moet patientie nemen, ende behelpen my met aile middelen, om tôt myn vermeten te comen, oft ten minsten impescheren datse een ander niet en crycht, om alsdan niet bescampt ende bespot te worden van een iegelyc, nu dan, heb ik Ul. gescreven over een poose myn resolutie die ic genomen hadde, om dien persoon Ul. kenbaer een gentilesse te doen, maer dat ic noch geresolveert was eerst wat den tyt over te sien, om veel redenen, ende dat de tyt nu hier is, ende occasie van veel syden hem presenteren want ic dien persoon, op hope van cortesie, soo verre bycans hebbe dat hy my belooft heeft van syn beste te doen, soo bidde ic Ul. my de vrient-

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scappe te doen van met den eersten de vyftich guldens noch over te seynden, ende sal Ul. obligatie seynden naer behooren, gelyc Ul. dat sal begheren tôt versekerheyt, ende te meer doer dien dat den scilder comen is Rubbens broeder, ende men tracteert geweldich van stadts weghen dat de Moy soude syn officie willen vercoopen aen de stadt om alsoo stillekens Rubbens in officie te stellen, ende als dan met voile machte ende secretaris wesende, de dochter weder te comen pretenderen, soo dat ic moet dapper in de weer syn ende toe sien, dat ic dit noch omstoote (want de ander al afgeseten sancten syn) voer de laeste reyse, want ic vreese dat desen impetus geweldich sal syn, duer dien dat Brant ende de scepen met Borghemeester dit seer dryven, het is waer ic en twyfele niet, oft hy en sal Flip hebben, maer de dochters en syn niet te betrouwen, want se seer wankelbaer syn, gelyc Ul. dat wel kennelyc is, soo dat ic van sinne ben dien magger haer op de clodden te setten, ende ic van d'ander syde oock, met noch een ander persoon myn beste doen, om hetselve te impescheren, ende haer in haer opinie te manteneren, bidde Ul. daerom my te willen met den eersten hier op antwoort te scryven, ende het selve te willen overscicken, op dat ic mach met den eersten aile dinghen te werke leggen, want Ul. weet wel wat avantagie het is hem in de voerbaen te maecken, sal Ul. van als daer naer aviseren soot vergaet, maer bidde hetselve secreet te houden om veel redenen die ic Ul. mondelings - wel seggen sal, ende myn brieven hier van tracteerende oft verbranden oft wech te sluyten datse niemant en lèse, ende verspreye, alsoo dat het ten sommighe te ooren quame, want het heel achterstellen soude aile die negotien, die ic tôt noch toe op eenen goeden voet gebrocht hebbe, gelyc Ul. dat wel considereren can.

Hier mede den Heer bevolen. Wt Antwerpen den 1 i decembris 1608.

Tuus quem nosti GUGLIELMUS VERWILT. Adresse: à Monsieur, Monsieur de Bie

à Bruxelles.

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Original à la bibliothèque royale de Bruxelles. Ms 14466. Correspondance de Jacques de Bie, f. a5o.

X.

3o janvier 1609.

Mr de Bie naer aile groctenisse ic hebbe Ul. gescreven over een proposte doer M. Bossut, ic en verneme van u geen antwoort, het welcke my doet suspiceren ofte Ul. den selven ontfangen heeft, want ic seer verlange daer naer, om te moghen den nagel een hooft te maecken, want het nu tyt is, doer veel oorsaecken, ende het moet breeken oft booghen binnen een maent herwaert, ende soo soude ic alsdan nu maecken wat avantagie te hebben, gelyc hy wel weet, dat dien magger daer wat in can werken. Ic bidde antwoort metten cersten, opdat ic mach my daer naer regulieren. Aengaende de reste ic seynde Ul. antwoort aen Bossut van mynen brief, die my van hem gescreven al spottende, ic antwoort al spottende. Vale et me ama. Den 3o januarius 1609.

Tuus G. VERWILT. Adresse: à Monsieur de Bie à Brusselles.

Original à la bibliothèque royale de Bruxelles. Ms. 14466. Correspondance de Jacques de Bie f. 249.

XI.

12 février 1609.

Monsieur de Bie, op antwoorde van Ul. aengenamen soo segge dat hier niet nieuws is dan datter twee Spagniaerden gequest werden mette mortieren die sy geset hadden in het incomen van den marquis Spinola, anders en isser niemant gequest geweest. Voorts van de Matrcsse, het is claer sy is nu heel Rubbcns versint, ende wilt hem nu per fortse hebben.

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H et schynt datse niet wel wys en is, soo sy haer nu heeft, maer vreese dat die blyscappe seer haest vergaen sal, om vee] reden die niet en dienen gescreven te worden, ende dat hem Rubbens noch beclagen sal, ende denken dat hy liever gesien hadde dat icse gecregen haddc dan dat hy er mede gequelt is. Ic en meynde niet dat ic het alsoo soude connen doer- comen hebben, maer Godt sy gelooft hebbe den bruy daer af, Godt gave dat ic haer myn leven niet gesien en hadde, niet om den tyt die icker om versleten hebbe, dan alleen om datse met hem houdt daer syt my soo dier belooft hadde, op welcke beloofte ic al twee tegen een gewedt hebbe, soo dat ic vreese dat my dat meer opbreeken sal dan al de reste, ende moete noch swygen om niet begekt te worden, patientia, cost ic eenighe middel vinden om die weddinghe met de helft te volstaen het soude my wel wat profiteren, het en is noch onder den man soo seer niet, hadde ic occasie om het moghen doen, ic soudet te werke leggen. Ic hebber geweest, ende salder op dencken van het vryen. Patientia. Niet tegenstaende ben bly dat ic daer van ontslagen ben met eeren om veel redenen die ie u mondelinghe noch wel segghen sal. Gaet Ul. haest naer Berghen, wilt het my aviseren, want soude hem dan eene commissie scryven, om naer een saecke te vernemen. Vale, Tegen 12 february 1609.

Tuus G*us Yerwiltius.

Adresse: à Monsieur de Bie

Original à la bibliothèque royale de Bruxelles. Ms. 14466. Correspondance de Jacques de Bie, f. 246.

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LES PRIVILÈGES DE GRAVURE

ACCORDÉS A RUBENS.

On sait, qu'à l'exemple de la plupart des artistes de son époque, Rubens sollicita et obtint de divers états des « privilèges » pour s'assurer la propriété des gravures qu'il faisait exécuter d'après ses œuvres. C'était le moyen usité pour se garantir des contre- façons ou des reproductions de ses tableaux par le burin; le privilège donnant le droit de pour- suivre, dans le pays dans lequel il était octroyé, l'auteur ou le vendeur des gravures exécutées à l'imitation de celles que l'artiste avait revêtues de son approbation. L'histoire de l'obtention de ces privilèges a été traitée avec soin par M. H. Hymans dans son Histoire de la gravure dans PÉcole de Rubens. Bruxelles, 1870, p. 117, mais on n'a pas, jusqu'à présent, publié le texte même de ces octrois. Ce texte a été retrouvé récemment dans des liasses inexplorées des Archives générales du Royaume à Bruxelles. Nous nous empressons de publier ces documents.

C. Ruelens.

LETTRES D'OCTROY

SOUBZ LA CONDITION CY REPRINSE. Faict a Bruxkllks le XVI" de Janvier 1620.

A leurs Altezes Sérénis**

Remonstre très humblement Pierre Paul Rubens peintre de Vos Altezes sérénisses comme il est d'intention de faire tailler en cuivre quelques tableaux tant ceux qu'il a desja faict de sa main, que ceux qu'il pourroit faire doresenavant, mais comme il craint que tout aussy tost qu'il y auroit employé beaucoup de peine, et faict grands despens, quelques aultres se vouldroient avancer de contrefaire et imiter lesd. tableaux ainsy coupez en cuivre à son grand préiudice, a ledit Remonstrant obtenu au conseil de Vos Altezes ordonné en Brabant lettres patentes de octroy in forma pour l'espace de douze ans, comme il a aussy obtenu le mesme octroy de la cour du Roy très crestien de France. Quoy attendu, et que ledit Remonstrant desireroit avoir le mesme octroy pour les autres pays de l'obéissance de Vos

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Altezes, Supplie partant qu'icelles soient servies de lui accorder lesd. lettres patentes d'octroy, en vertu desquelles il sera permis audit Remonstrant de faire tailler en cuivre lesdits tableaux avecq deffences a touts et chascun que ce soit de les imiter ou faire imiter en aucune façon, ou de les induement contrefaits exposer en vente contre le sceu et gré dudit Remonstrant aux pays de l'obéissance de Vos Altezes, et ce pour l'espace de douze ans prochainement venants, a peine de grosses amendes au proffit de Vos Altezes sérénisse5, ou aultrement in communi forma.

Soubz condition toutefois avant les mettre en lumière, les faire visiter et approuver par le censeur ordinaire ou aultre a ce commis. Quoy faisant, etc.

Albert a tous ceux qui ces présentes verront sçavoir faisons nous avoir receu l'humble supplication et requête de Pierre Paul Rubens nostre peintre contenant qu'il seroit d'intention de faire tailler en cuivre quelques tableaux, tant ceux qu'il a desia faict de sa main, que ceux qu'il pourroit faire en après, mais comme il ne vouldroit ce faire sans nostre préalable congé et permission et qu'il craint que lorsqu'il y auroit employé beaucoup de peine, et faict grands despens, quelques aultres se vouldroient avancer de contrefaire et imiter lesd. tableaux ainsy coupez en cuivre a son grand preiudice. Il auroit pour a ce obvier obtenu de nostre conseil de Brabant lettres patentes d'octroy pour douze ans avecq privilège comme aussy du Roy très chrestien pour tout le Royaulme et pays de France. Et comme il desireroit d'avoir semblable octroy pour les autres

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pays de nostre obéyssance, il nous a bien humblement supplié qu'il nous pleust luy accorder lade per- mission avecq privilège en forme accoustumée et luy en faire depesches de nos lettres patentes à ce nécessaires.

Pour ce est-il que nous les choses susdes con- sidérées, inclinant favorablement à la supplication et requeste dud1 Pierre Paul Rubens suppliant, luy avons permis, consenti, octroyé et accordé, permettons, consentons, octroyons et accordons de grâce especiale par ces patentes qu'il puist et pourra faire tailler en cuivre par tel que bon luy semblera les tableaux et peintures par luy faites, et encore à faire en après et icelles vendre, et distribuer en, et par tous les pays, terres et seigneuries de nostre obéyssance, défendant bien expressément à tous ceux qui ce peut toucher et regarder de les imiter ou faire imiter en aucune façon ou iceux contrefaicts exposer en vente au desceu et contre le gré dudit Remonstrant dans le pays de nostre obéyssance et ce pour l'espace de douze ans pro- chainement venants, à peine de confiscation de tout ce qui aura esté contrefaict et rendu au contraire et en outre de trente florins d'amende paiables à nostre prouffit par celluy qui contreviendra à ce que dessus. Bien entendu toutesfois qu'avant pouvoir mettre lesd* tableaux et peintures en lumière, le suppliant sera tenu les faire visiter, et approuver par le censeur ordinaire ou aultre qui sera à ce commis. Ordonnons en mandement etc.

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Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre, A nos amez et féaux les gens tenans nos cours de parlement de Paris, Tholouse, Rouen, Bordeaux, Dijon, Aix, Grenoble et Bretagne, Baillifs, Prévosts et Seneschaux, desd* lieux, et à touts nos aultres officiers Salut. Nostre cher et bien aimé Pierre Paul Rubens, l'un des peintres de ce siècle qui excelle le plus en son art nous a faict dire et remonstrer, que depuis longues années il s'est exercé à faire des ouvrages de peintures, si bien élabourez qu'ils sont auiourdhuy en grand prix parmy ceux qui en ont la cognoissance, Et qu'il a esté invité par ses amys de faire graver et imprimer en taille douce les desseigns des plus belles pièces qui sont sortiz de sa main, ce qu'il ne peult faire sans des grands fraiz et despens, dont il ne se pouroit iamais desdommager, s'il est permis à d'aultres graveurs et libraires, que ceux qu'il pourrait choisir de graver, contrefaire et imprimer les mesmes desseigns, qu'il aura une fois mis au jour, pour à quoy obvier il nous a supplié très humblement de luy vouloir octroyer sur ce nos lettres de permission et privilège de faire graver et imprimer lesd* desseigns, par tels graveurs, imprimeurs et libraires qu'il iugera les plus capables de s'en dignement acquitter, avec inhibitions et deffences, à touts aultres graveurs, imprimeurs et libraires de les contrefaire, graver, ne imprimer, sans son adveu et consentement, à peine de confiscation, et de telle amende qu'il nous plaira y establir. Sur quoy nous désirons que ledit Exposant ne soit frustré de ses travaux, diligence, frais, et despens, Et voullans icelluy favorablement traicter et l'animer de faire tousiours de bien en mieux, Lui avons permis et permettons par ces présentes, de choisir et faire graver et imprimer par tels graveurs et imprimeurs que bon luy semblera, vendre et distribuer par tout nostre Royaume et terres de nostre obéissance le recueil de ces desseigns et peintures en toutes les formes et marges qu'il verra bon estre, pendant le temps et espace de dix ans consécutifs, à compter du jour et date que ledit recueil sera achevé d'imprimer,

'94 ~

taisant pour cet cffect très expresses inhibitions et deffencès à touts graveurs, imprimeurs, libraires et aultres personnes de quelque qualité et condition qu'ils soient de graver et imprimer ou faire imprimer, vendre, ne distribuer led. recueil, dans led. temps, sans le congé dud. Exposant sinon ceux qui auront esté imprimez de son adveu, et par tels graveurs et libraires qui auront esté par luy choisis, déclarant dez à présent, comme pour lors, touts les aultres exemplaires de quelque sorte ou manière qu'ils soyent ou puissent estre, acquiz et confisquez aud. Rubens, qu'il pourra faire saisir par officiers de justice en quelques lieux qu'ils soyent trouvez, non obstant oppons ou ' appellations quelconques, et sans preiudice d'icellcs, voulants en oultre que les contrevenans soyent condempnez en l'amende de mil livres dez à présent déclarée applicable, moitié à nous, et l'autre moictié aud1 exposant, et telle aultre arbitraire qu'il appartiendra, comme contrevenans et infracteurs de nostre vouloir et intention, et à touts les despens, dommages et interests dud1 exposant. Si vous mandons et à chascun de vous commettons endroict soy, si comme à luy appdra que de nostre présent privilège et permission, et de tout le contenu en iceluy, vous faictes et souffrez icelluy expant jouir et user plainement et paisi- blement ensemble ceux qui auront de luy charge, et à ce faire souffrir et obéyr contraignez touts ceux qui pour ce seront à contraindre par toutes voyes deues et raisonnables, En mettant par led. exp™t à la fin ou au commencement dud1 recueil par un bref le contenu en nostre présent privilège, voulons qu'il soit tenu pour deuement signifié. Et à la charge que led. Rubens mettra deux exemplaires en blanc dud. recueil en nostre bibliothecque, aussy tost qu'il sera achevé d'imprimer à peine de deschéange du fruict de ce présent privilège. Car tel est nostre plaisir.

Donné à nostre ville de Tours, le trois6 iour de Jullet, l'an de grâce mil six cens dix nœuf, et de nostre régne le dixiesme. Plus bas estoit escrit par le Rov en son conseil, signé DU IARDIN et scellé du grand seeau en cire iaunc.

Col la ta concordat cum suo originali, ad verbum, quod attestor requisitus. J. VAN HUFFEL, junior Not*. Admiss.

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COPIE.

Albert ende Isabel Clara Eugenia, infante van Spagnien by der gratien Goidts, Eertshertogen van Oistenryc, hertoghen van Bourgoignen, van Lothrycke, van Brabant, van Limborch, van Luxemborgh ende van Gelre, Graven van Hausburgh, van Vlaenderen, van Arthois, van Bourgoignc, van Thirol, Palsgraven, ende van Henegouwe, van Hollant, van Zeelant, van Namen ende van Zutphen, Marcgravcn des Heilights Ryckx van Roome, heere ende vrouwe van Vrieslant, van Salins, van Mechelen, van der stadt, steden ende landen van Utrecht, Overyssel ende Groeninghen, Onsen seer licven ende getrouwen Cancellier ende lieden van onsen raede geordonneert in Brabant, ende allen anderen onsen ende onser vasallen oft der smalre- heeren, Rechteren, Justicieren, Officieren ende dienaren ons voorscreven lantds van Brabant saluyt. Wy hcbben ontfanghen die supplicatie van Petro Pautlo Rubens onsen schildere, inhoudende hoe dat hy van meyninge is eenighe stucken schilderyen van synder handt te laeten affbeelden ende snydcn in coopère plaeten by alsulcken persoon oft persooncn als hy daertoe voor de bequaemste ende nutste sal achten ende verkiesen. Dan beduchtende als hy allen den arbevt ende cost gedaen hadde andere hem stracx souden vervoorderen deselve stucken alsoo afgebeelt ende gesneden naer te contrefeyten ende snyden, d'welck soude strecken tôt syns suppliants groote schade ende achterdeel mede van deghcne die daertoe by hem zullen worden geemployeert, soo heeft ons die voors. suppliant seer oetmoedelyck gebeden om onse opene brieven van octroy in sulcken cas dienende. Waerom so eest dat wy desen aengesien genegen wesende ter beden des voorscr. suppliants hebben denselven toegelaeten, geoirloft, geconsen- teert, ende gepermitteert, laeten toe, oirloven, consenteren ende permiteren by desen, Dat hy de voorscr. stucken schilde- ryen van synder handt gemaeckt sal moghen laeten afbeelden ende snyden in coopère plaeten by alsulcken persoon oft persoonen als hy daertoe voor de bequaemste ende nutste sal achten ende verkiesen, intcrdiccrende ende verbiedende aen

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it-

alien ende een yegelyck wye dat het soude mogen wesen die voorscreven stucken schilderyen alsoo afgebeelt ende gesneden in plaeten in twelf toecomende iaeren niet te moghen contre- teyten oft naer snyden noch doen oft laeten contrefeyten oft naer snyden in eenigher manieren, geduerende den voorscr. tyd van twelf iaeren sonder expressen oorlove ende consent van hem suppliant opdc pene ende confiscatie van deselve ende daerenboven t'incurreren in d'amende van dertig Rinsgul- den by elcken van denghenen te verbeuren die de contrarie daeraf doen sal, want ons alsoo gelieft. Gegeven in onser stadt van Bruessele den negenentwintichsten dach der maendt van julio, int jaer ons heeren duysent sesshondert ende negenthiene.

Onder stondt byde Eertshertogen in heuren Raede, onder- teeckent STEENHUYSE.

Ende was gesegelt metten grooten segele van hunne Hoo- cheden in Roeden wassche.

Gecollationneert tegens d'originel is dese copye daermede bevonden taccoorderen van woorde tôt woorde by openbaer geadmitteert Notaris dese ondert. hebbende. In Antvverpen den 4en Februarii 1620.

J. VAN HUFFEL. Junior Not*. Admis?.

Archives générales du Royaume à Bruxelles. Ancien Conseil privé. Liasse 266. Le Comte. Patentes. Dépêches.

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P.-P. RUBENS, CORNEILLE de WAEL, JEAN ROOS, ANTOINE van DYCK.

Lettres et renseignements inédits.

A Monsieur Charles Ruelens.

Cher Collègue et Ami,

Vous savez avec quelle passion je m'occupe de rechercher dans les dépôts d'archives tout ce qui peut intéresser les études et principalement celles qui concernent l'histoire de l'art, vous savez aussi combien j'aime votre pays : je crois l'avoir prouvé par mon livre sur les artistes belges et hollandais à Rome aux XVIe et XVIIe siècles. Cette prédilection s'est accrue beaucoup lorsque vous êtes venu séjourner pendant quelque temps à Mantoue et que nous avons pu nous entretenir, dans la cité de Virgile, de l'hôte illustre qu'elle a possédé plusieurs années dans ses murs, de Pierre- Paul Rubens.

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Dans votre pays on a, du reste, bien honoré mes travaux : l'Académie d'Archéologie, en me nommant membre correspondant, le Congrès Archéologique d'Anvers, en faisant l'éloge de mes publications sur les artistes des Pays-Bas : je m'efforcerai d'être reconnaissant de ces faveurs. Et je veux vous en donner une faible preuve aujourd'hui.

Après six années d'absence, j'ai pu revoir Rome, le champ de mes chères études : dans les nouvelles recherches que je me proposais d'y opérer, j'avais le secret espoir d'y trouver, sur votre grand Rubens, quelque document inédit qui pût un jour trouver place dans le Codex diplomaticus Rubcnianus. Mon espoir n'a pas été deçu.

Bien que je n'aie plus trouvé dans YArchivio di Stato l'arrangement que je lui avais donné autrefois pour la partie ancienne, j'ai pu encore, grâces à ma grande habitude du maniement de ses fardes, découvrir des lettres précieuses, inédites, de Rubens, de Corneille de Wael, de Jean Roos et des détails curieux, inconnus, sur Van Dyck.

Je vous envoie le fruit de mes recherches et vous en jugerez.

L

Le 12 juillet i63i, le gouverneur de Rome, recevait de César Ruggieri, romain, fondé de pouvoirs de Balthazar et Ferdinand de Grotti, espagnols, une accusation de vol contre un certain Don Fabricio Valguarnera, un palermitain, qui devait être arrivé à Rome. Dans sa plainte, il

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exposait que les susdits Grotti avaient expédié de Lisbonne à M. Paul Sonnio ou Zonio, flamand résidant à Madrid, par un courrier, de nombreux diamants bruts provenant des Indes, et que ceux-ci furent consignés à Emmanuel Alvarez de Carapetto, caissier de Mugno Mendez de Boito, très riche négociantà Madrid. Or, le dépositaire et Valguarnera, son intime ami, dépouillèrent le muletier porteur des diamants ; puis, craignant d'être découverts, ils déguerpirent de Madrid.

Après avoir dépensé plusieurs milliers d'écus pour retrouver la trace des voleurs, les propriétaires des diamants parvinrent à savoir qu'ils étaient arrivés à Rome, Valguarnera avait commencé à se défaire des précieuses pierres et même à les échanger contre des tableaux et des objets d'art.

A sa requête d'accusation, le procureur ajoutait une description diffuse du vol et des coupables, rédigée par les propriétaires des diamants, le 27 avril i63o ; il n'est pas inutile pour l'intelligence de l'affaire, d'en extraire quelques passages.

« Le véritable voleur, y est-il dit, est un portugais ayant peu de barbe, le visage maigre, le nez long, la bouche grande, la figure pleine de taches ; on

le nomme ici Manuel Alvarès Cascapeto Son

compagnon est un sicilien, qu'on appelle ici don Fabritio di Valguarnera ; de médiocre stature, rouge et large de visage ; il parle mal l'espagnol, il a une rupture et porte des bandages... il est âgé de 38 à 40 ans. Il est marié en Sicile et pratique la peinture... M. Rubens le connait bien ; il se peut qu'il lui ait écrit, attendu qu'il possède

une obligation du susdit M. Rubens, par laquelle celui-ci * promet de lui envoyer un tableau et lui » a vendu ici un autre tableau représentant Adam, » ce dont on pourra s'informer ici immédiatement... y> Vous pourrez aisément trouver le Sicilien ; il a y envoyé en Sicile une relique du bras de St. r Siméon le prophète, que notre Infante en Flandre » avait donné au confesseur de Son Altesse, lequel » l'avait apportée ici. Après sa mort, elle fut y> achetée par Don Fabritio... Enfin il est grand » amateur de choses rares, licencié en droit, mathé- » maticien, et s'entend aussi très bien en diverses » sortes de médecine : il a guéri là-bas M. Rubens » de la goutte ; c'est un homme de bonne maison ; » la femme du voleur était sa maîtresse. Ledit y> Fabritio di Valguarnera se trouve ici, il est en y> bonne correspondance avec Corneille de Wael, r> peintre, lequel demeure près de la porte Ste. » Catherine Gènes)... Si l'on ne parvient pas r> à le découvrir lui, Valguarnera, ou à se mettre » sur ses traces, il faudra avoir recours à M. » Corneille de Wael, qui est homme de bien et » de confiance, et par lequel on saura trouver la » résidence du susdit. »

A la requête était jointe une liste des diamants, au nombre de plus de 7,760, avec le poids de chacun d'eux.

Dominique Fernandez, portugais, muletier de Lisbonne, qui avait consigné les diamants, en 16 paquets, au caissier, en présence de deux autres muletiers et de la femme du caissier, porta plainte immédiatement à Madrid contre Alvarez, lequel,

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non content de nier la remise des diamants, avait tenté, d'accord avec Valguarnera, de le tuer, lui, le muletier, par le moyen d'un stratagème qui ne réussit point.

Je laisse de côté d'autres documents déposés à la cour du gouverneur de Rome et tendant tous à convaincre la police romaine du vol des diamants et à obtenir l'arrestation des coupables. La capture fut ordonnée, les sbires trouvèrent Valguarnera logé dans la maison des religieuses de St. Silvestre. Non seulement il fut arrêté, mais on mit encore en séquestre tous les objets qui lui. appartenaient, on fit porter à la cour de Tordinona une masse de papiers, de tableaux, de médailles, de diamants, etc. ; le tout dûment inventorié par le greffier.

II.

Voici quelques passages du procès-verbal de la procédure.

L'inculpé est de taille médiocre, il paraît avoir 38 ans, cheveux noirs, teint rougcâtre, barbe châtaine, longues moustaches, visage plutôt rempli que maigre.

Aux interrogatoires il répondit :

Je m'appelle D. Fabrizio Valguarnera de Beltrano ; je suis à Palerme, mon père est mort ; il se nommait don Vincenzo Valguarnera, ma mère dona Beatrix Capua et Beltrano ; elle est morte. Je suis docteur en lois et je me plais aux choses curieuses. Je suis marié depuis 6 ou 7 ans; ma femme se nomme Jeanne Valguarnera et Diana,

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elle habite Palerme, sa ville natale et ne Ta jamais quittée.

Il dit qu'il ignore la cause de son arrestation. Il ajouta qu'il s'est transporté à Madrid, il a un ami nommé D. Mariano Valguarnera, chapelain de S. M. C. ; il y résida trois ans, dans l'espoir d'y obtenir quelque position en qualité de docteur en lois. Il est passé en France pour chercher à Toulouse la généalogie de la famille de sa mère dont les ancêtres sont originaires de cette ville.

Dans le second interrogatoire, qui eut lieu le i5 juillet, il reconnut comme siens les objets séquestrés et en donna les explications suivantes.

J'ai acheté en Espagne la relique de St. Simon.

Parmi les tableaux, j'en ai acheté un de Jérôme Canetta, miniaturiste à la Chiesa nuova, à Rome (i), d'autres de Ferrante de Carolis (2), de Lanfranchi, de Roccatagliata (3), de Poussin (4), du cav. Joseph (5), de Corneille de Wael, etc. etc., à Naples, à Gènes, et je ne me rappelle pas tous mes vendeurs.

Le grand tableau, représentant la déesse Flore, m'a été donné par l'ambassadeur de Savoie, en échange d'un anneau de diamants d'une valeur de i5o écus.

(1) Artiste inconnu; je le crois crémonais. Zani parle d'un Caneti, J. B., dit le Creinosino, miniaturiste habile.

(2) C'était un lettré de Parir.e, amateur d'art, grand admirateur de Lanfranchi. Bottari (Rarcoltn, etc.) a publié plusieurs lettres de Lanfranchi à Carli.

(3) Amateur d'art do Gènes. (V. Bortolotti, Artisii mbalpini in Roma.)

(4) V. Bertolotti, Artisti francesi in Roma.

(5) Il caval. d'Arpino ou le Josephin.

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Le petit tableau Saint Ignace avec la Madone provient du peintre Andreuccio (i) à qui je l'ai payé 3o écus.

Une tête de femme a été acquise à Rome par l'entremise du peintre Carrosello (2). Le tableau de moyenne grandeur, Adam et Eve chassés du Paradis, a été obtenu à 5o écus par l'entremise du sculpteur Jules César (3).

De Jean Roos (4), à Gênes, il a acheté les deux grands tableaux dont l'un représente des oiseaux et l'autre des fleurs, pour la somme de 5o écus d'or. Pietro da Cortona (5) lui avait vendu pour la même somme un Enlèvement des Sabines.

Dans un autre interrogatoire sur les personnes qu'il connaissait à Rome, il répondit que quinze jours avant son arrestation, il était allé à Frascati avec Jean, peintre flamand (6). Il affirmait avoir à Rome, au séminaire, deux neveux, Don Ottavio et Don Vitale, fils du prince Valguarnera, de Sicile.

Il déclare qu'il possède le secret de faire de l'outremer, qu'il est connaisseur en peinture, sans être peintre. « Je me réjouis, ajoutait-il, de connaître les secrets pour guérir diverses maladies, telles que la goutte et la pleurésie. »

(1) Probablement André Paccbi, surnommé Andrencci.

(2) Angiolo Caroselli, peintre romain, mort en 1653, selon Passerî qui lui a consacré une notice biographique.

(3) Je ne sais s'il s'agit de Jules César Converti, bon statuaire de Bologne, selon Malvasia, et déci'dé selon Zani, en 1610.

(4) Jean Roos, d'Anvers (1">91-1638). i5) Berettini Caval. Pietro da Cortona.

(6) Dans mes Artisii Bctgi in Tfowm, j'ai fait connaîtra plusieurs Jean, peintres flamands, et on en connaît plusieurs autres, par exemple Jean Miel.

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Afin de vérifier l'exactitude des dépositions de Valguarnera, le gouverneur de Rome fit rechercher par la ville les artistes et les autres personnes ayant été en rapport avec l'accusé.

Devant le tribunal, Alexandre Moretti (i), diaman- taire, avoua immédiatement avoir travaillé des diamants bruts pour Valguarnera.

Le cav. Gio Lanfranchi dit que l'accusé lui avait ordonné de terminer l'esquisse d'une Madeleine, pour laquelle il reçut 40 écus ; puis il lui commanda un Christ en croix qui fut payé 70 écus, plus un diamant d'environ 5o écus et une once d'outremer.

L'accusé acheta encore un Christ distribuant les pains à la foule, pour i5o écus, une once et demie d'outremer, valant 5o écus l'once, et un diamant de 5o écus. Pour d'autres travaux, il donna deux diamants en pendants d'oreille, une chaîne en or, etc.

Ferrante Carli vendit à Valguarnera des tableaux de Louis Carrache et de Lanfranchi, ainsi que le portrait de Bembo par le Titien, pour de l'argent et des diamants ; Don Gio. Stefano Roccatagliata avait vendu à l'accusé des tableaux, entr'autres, un Roi Midas du Poussin, et avait été également paye en monnaie et en diamants. Le Poussin comparut aussi et déposa qu'il avait vendu au Sicilien un Printemps et l'Arche cnleve'e par les Philistins, pour 200 écus. On interrogea ensuite Monsieur Valentin, dont le greffier signale pour

(1) C'était un Véniiien. Dans mes Artisti bolor/nm, fa-rarcsi, ecc. in Rama, je le cite comme ayant été de 1(3-10 à 1046, le joaillier de la cour papale.

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la première fois Bologne comme nom de famille. On sait l'incertitude qui règne au sujet du nom et du prénom de ce peintre français. Baglione, qui l'avait connu, l'appelle simplement Valentino. Des écrivains postérieurs y ont ajouté le nom de Pietro ou de Moïse, probablement une corruption de Monsieur. Mais notre document judiciaire prouve que ce Valentin Bologne doit être le peintre français Valentin, lequel, à Coulommiers, en 1600, mourut à Rome le 7 août 1634, laissant de nombreux ouvrages.

Dans son interrogatoire du 3o juillet i63i, Valentin dit qu'il habite depuis longues années la Via Margutta et qu'il a peint sur la commande de Valguarnera une Zingara pour le prix de 100 écus.

Plus tard, comme supplément d'interrogatoire des peintres, on appela au prétoire Alexandro Turco (1), fils de feu Silvestre, de Vérone, lequel dépose : Je suis à Rome depuis 18 ans, je demeure au bas de la Trinité des Monts, dans une des maisons de Bernardino Naro, je suis peintre. Valguarnera est venu chez moi avec le menuisier Bartolomeo, et me pria de lui montrer quelques tableaux. J'avais esquissé un Adam et Ève pleurant Abel mort ; l'ébauche lui plut; il me commanda de l'achever, ce que je fis pour le prix convenu de 5o écus, qu'il me paya quelques jours après, en monnaie d'argent, et je lui délivrai le tableau. Je lui arran-

(1) Alessandro Turcbi, dit l'Orbctto, de Vérone, (V. Pozzo, Le Vite di pitiori ccc. Veronesi.)

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geai depuis, d'après une esquisse, une Présentation au Temple pour 200 écus. Il me commanda encore diverses copies de Y A dam et Eve.

Pendant que le juge poursuivait l'instruction, laquelle, étant portée sur la correspondance saisie, nous aurait appris de curieux renseignements sur Rubens, Corneille de Wael, Jean Roos et Van Dyck, l'accusé mourut en prison, comme le constate cette note du procès : 2 Januarii obiit in carceribus illius examine nondum perfecto Valguarnera. D'après une attestation du médecin de la prison de Tordi- nona, l'accusé depuis le mois de septembre i63i avait été pris de fièvre et de vomissements et, le 2 janvier i632, le chef des geôliers déclarait : Ce matin, après plusieurs jours de fièvre, est décédé D. Fabrizio Valguarnera, prisonnier, inculpé d'un vol de diamants. Il est mort dans la prison nommée Carcere del Sei.

III.

Nous ne nous occuperons point de la suite du procès : il a suffi de faire connaitre le personnage principal de Valguarnera qui avait reçu de Rubens cette lettre :

« Monsieur, je m'étonne que vous ne m'ayez » point répondu touchant le sujet et les mesures » du tableau que je suis obligé de vous peindre » de ma main propre. Je possède une Adoration » des Mages, de sept à huit pieds de haut, de forme * presque carrée, elle n'est pas entièrement terminée; » elle pourra servir pour l'autel de quelque chapelle

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» privée ou encore pour orner la cheminée d'une » grande salle. C'est pourquoi je voudrais savoir si » vous agréez le sujet ; je vous prie de me faire * connaître votre désir en toute liberté et assurance. " Je suis prêt à vous servir selon votre goût et selon » l'obligation que j'ai contractée envers vous.

» Anvers, le 20 Juin 1681.

y Votre serviteur très affectionné, » Pierre-Paul Rubens. »

» Je vous écris ceci au hasard, ne sachant si vous êtes à Naples ou à Palerme ou ailleurs ; j'espère toute- fois que ma lettre arrivera à son adresse, ; je sais que les gentils- hommes de votre rang sont connus partout. »

Arrêtons-nous un instant sur cette instruction.

Les Valguarnera sont sortis des comtes d'Ampurias, de Catalogne, possesseurs de fiefs en Sicile jusqu'au temps du roi Pierre Ier d'Arragon. Cette famille était comptée parmi les meilleures familles baroniales de la faction catalane et elle produisit de célèbres hommes de guerre, entr'autres François, prince de Valguarnera, capitaine de galère qui se distingua en 1676 (1).

Don Fabrizio, qui sortait d'une branche cadette, s'était rendu à Madrid, il avait peut être un parent éloigné, chapelain de Sa Majesté catholique. On croirait trouver en lui un prédécesseur de

(1) V. Palizzolo Gravi m. La Nobiltà Siciliana nellc cutni, nclU scienze, nelie lettere e nellc arti.

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Cagliostro. Amateur de peinture, s'occupant de médecine, de chimie et de toutes choses curieuses, il guérissait empiriquement diverses maladies, parmi lesquelles la goutte ; il semble aussi avoir entrevu la formation de l'outremer. Tout cela lui donna de la considération à Madrid, il devait fréquenter la cour, grâces à sa noble extraction et plus encore au crédit de son parent le chapelain.

Il n'a pas été difficile à l'intrigant Sicilien de savoir que Rubens était travaillé de la podagre et d'avoir à ce propos cherché à se mettre en relation avec lui. Et puis il n'est pas rare de voir un empirique se servir de bons remèdes ou de palliatifs et d'obtenir même des guérisons. D'un autre côté, on conçoit qu'en voyant la science impuissante à calmer des souffrances, on s'adresse même à un charlatan qui promet de rendre la santé. Or, on vient de voir par l'instruction ci-dessus, qu'à Madrid, on savait que Valguarncra avait guéri Rubens de la goutte. Il est certain que le grand artiste fut, à cette époque, délivré de ce mal qui plus tard devait ' reparaître et causer sa mort. Il n'est donc pas éton- nant que Rubens ait témoigné à cet homme une reconnaissance d'autant plus grande, qu'il le croyait appartenir à la première noblesse de Sicile, et qu'il voyait en lui un amateur intelligent de peinture, presque un Mécène pour les artistes.

Les propriétaires des diamants ont avancé que Rubens avait vendu à Valguarnera un tableau à' Adam. Parmi les tableaux séquestrés, on ne le voit pas figurer ; il faut en conclure que, si la

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vente a été réelle, l'acheteur avait déjà revendu cette œuvre pendant ses voyages.

Parmi les sujets d'Adam peints par Rubens, il serait difficile de reconnaître le tableau de Valguar- nera ; quant à l'Adoration des Mages, on pourrait, par les mesures données, retrouver celle que Rubens a offerte comme témoignage de reconnaissance pour sa guérison de la podagre.

La lettre publiée plus haut nous apprend que le peintre, fidèle à sa parole, avait écrit déjà précédemment pour connaître le sujet que l'on désirait : cette lettre est perdue, celle qui succéda fut reçue par Valguarnera, un peu avant son arrestation. Les deux hommes sont entrés en relation à Madrid, en 1628 ou 1629, pendant le séjour de Rubens à la Cour de Philippe IV.

Les relations de Valguarnera avec Corneille de Wael résultent du contenu de la lettre autographe suivante :

« Monsieur, J'ai reçu le ig avril votre lettre du 29 mars ; j'ai été fort heureux d'apprendre par elle de bonnes nouvelles de votre santé dont je n'avais plus rien appris depuis votre départ. M. Antoine van Dyck a répondu immédiatement à votre gracieuse lettre, pour vous apprendre que le tableau est en très bonne voie et qu'il vous l'enverra de suite, comme il vous l'a écrit. Il me prie très instamment de vous demander votre résolution relativement à ce tableau du portrait du Titien.

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M. Pierre-Paul m'a répondu 14 jours après ; aussitôt qu'ils seront arrivés je les adresserai à Palerme, selon l'ordre qui m'a été laissé. Je vous ai écrit plusieurs fois, sans avoir reçu d'autre réponse que celle-ci. J'ai fait vos commissions à M. Jean Roos ; mais il n'a rien, il se réserve jusqu'à votre commande et il m'avisera de la dimension et du sujet qu'il vous destine. Le porteur de cette missive est ce jeune homme qui a copié (lacune, déchirure du papier) ... de Van Dyck, il vient s'établir ici : il est prêt à vous servir, si vous lui commandez quelque chose. Je me recom- mande à vos bonnes grâces. De Gênes, le 20 avril i63i. »

Corneille de Wael.

On sait que Corneille de Wael et son frère Luc, élèves d,e leur père Jean de Wael, d'Anvers, vinrent s'établir à Gênes. Comme le dit Scheibler (1) les travaux de Corneille de Wael sont peu connus.

J'ai publié le Testament de Corneille, fait à Rome, le 6 mars 1667, alors que l'on croyait que le peintre était mort à Gènes en i658 (2).

Van Dyck rencontra les deux frères de Wael à Gènes, en 1623, et peignit leurs portraits réunis sur une toile qui se trouve au musée du Capitole (3).

Nous avons vu, dans les documents reproduits, que Corneille de Wael était connu jusqu'en Espagne comme un homme de bien et de confiance. De

(1) V. CoRNF.us DK Warl, dans lo Journal (1rs Beaux-Arts, 1883. (?) Giunte agli artisii beltji ed nlandesi in Rmna nei seco/i XVI

e xvn.

(3) H. Hvm.vns, Xolts sur un voyage m Italie. Rruxelles, 1878.

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même que Rubens, il a été circonvenu par l'intrigant Sicilien ; il croyait traiter avec un noble gentil- homme, un Mécène des beaux-arts. Les propriétaires des diamants avaient recommandé à leur agent de s'adresser à de Wael ; ils étaient certains que celui-ci, en apprenant que Valguarnera était un voleur, s'empresserait de fournir tous les rensei- gnements pour arriver à son arrestation. De la lettre publiée, on peut conclure qu'il a été le lien entre Valguarnera et les peintres Rubens, van Dyck et Roos.

Nous avons vu que van Dyck exécutait un tableau pour le Sicilien. Il semble que le peintre désirait avoir le portrait de Bembo, par le Titien, soit comme compensation, soit comme acquisition. La déchirure du papier empêche de connaître le tableau de van Dyck copié par le porteur de la lettre. Peut-être celui-ci était-il ce Giovanni Fiammingo que Valguarnera disait avoir accom- pagné à Frascati, quinze jours avant son arrestation.

V.

La dernière lettre conservée dans le dossier de l'instruction, est de Jean Roos.

» Très honoré Monsieur. Je vois par votre aimable lettre du 6 dernier que vous voulez des détails sur le tableau que vous avez commandé. La toile est déjà ébauchée en toute bonté et beauté, selon le désir que j'ai de contenter votre goût. Quant au sujet que vous me laissez et pour lequel vous vous en référez à moi, je dis qu'au lieu de

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faire une Volière ou une Arche de Noê, il me semble qu'un sujet ordinaire sera exécuté plus rapidement, quoique, selon moi, le travail doit être soigné dans tous. J'avais eu l'idée de représenter la Déesse de la Nature, qui me semble plus à propos et plus neuf et que l'on peut y introduire une grande variété d'animaux, de fleurs, de fruits, de poissons, d'oiseaux vivants. Le sujet est vaste et beau, il répond au désir que j'ai de vous plaire.

Quant au bleu d'azur (l'outremer), celui dont vous me parlez me parait beaucoup trop cher : j'en ai eu de très beau de Florence, aussi bon que le vôtre, pour huit piastres l'once ; je le trouve excellent. Je ferai mon possible pour terminer l'œuvre dans deux mois, quoique je doive laisser là, à cet effet, d'autres travaux, mais je veux m'efforcer de bien vous servir, si le bon Dieu m'accorde la santé. J.e vous prie de me faire savoir je dois envoyer le tableau. Pour le surplus, je me recommande pour tout ce que vous m'ordonnerez et je vous satisferai comme on doit le faire envers une personne de votre rang. De Gênes, le 7 juin i63i. -

Giovani Rosa (1).

Ce Jean Roos, que les historiens n'ont pas admis dans la phalange glorieuse de l'école d'Anvers, serait né, d'après Soprani, à Anvers, en i5gi ; il aurait appris son art de Jean de Wael et de François Snyders. Il est venu en Italie en 161 5

(1) L'incorrection du texte de cotte lettre en a ivn lu la traduction mal aisée. On s'est efforce4 simplement de saisir le sens gênerai. <c\ u.)

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et mourut à Gènes, il s'était établi, en i638, victime de son amour pour le travail (i).

Il fut en bonnes relations avec les frères de Wael et avec van Dyck. On a vu qu'il avait vendu deux tableaux d'oiseaux et de fleurs à Valguarnera et qu'il exécuta ensuite pour le même la Déesse Nature.

Voilà, mon cher collègue, ma petite farde de documents inédits sur quelques grands artistes de votre pays. Vous avez écrit : qu'il ne faut rien ignorer de la vie d'un homme tel que Rubens ; vous m'ap- prouverez, j'en suis convaincu, d'avoir mis en lumière ces détails curieux et inconnus. Et permettez-moi de clore cette notice par une réflexion qui vous paraitra étrange, mais que j'ai faite bien souvent et que vous admettrez, en songeant au genre d'archives dans lesquelles j'ai découvert tant de choses intéressantes pour l'histoire des arts ; archives de prisons, de tribunaux, de police, etc. En repassant le dossier de Valguarnera, si j'ai regretté que ce personnage n'ait pas joui d'une fortune honnêtement acquise, parce qu'il y avait en lui l'étoffe d'un grand Mécène, j'ai été heureux, d'un autre côté, d'avoir trouvé, dans un procès criminel, des renseignements qui, sans la circon- stance du vol, seraient probablement restés ignorés, et je songeais au vieil adage : Tout mal ne nuit pas.

Mantoue, 20 Août 1887. A. Bertolotti.

(1) Soi'KANi, Vite de piltnri, ecc. Genovesi. Genova 16*8, consacré a Jean Roos une notice très détaillée.

APPENDICE.

TEXTE DES LETTRES, Lettre de Rubens. » Molto Illre signor mio ossmo.

» Mi marauiglio che V. S. non mi habbia dato risposta toccante il soggietto e misure del quadro chio sono obligato di fargli de mia mano propria. Io mi ritrouo una adoracione delli magi di sette a otto piedi daltezza di forma quasi quadrata che non è finira di tuto punto e potria seruire sopra l'altare di qualque capella priuata et ancora per adornar la cheminea»di un salon grande. Perciô desidero saper di V. S. se ella agradirebbe un tal soggietto pregandola mi faccia sapere la sua inclinacione liberamente con sicurta e chio sono disposto per seruirla conforme ad ogni suo gusto e secondo l'obligo chio tengo a V. S. alla quale mi raccomando.

Anversa il 20 di Junio 1 63 1 .

Pe V. S. molto Illustre servitore alTettionatissimo.

Pietro Pauolo Rubens.

» Scrivo questa a caso non sapendo sella si troua a Napoli o a Palermo o in altra parte pur spero chella haura buon ricapito sapendo che ghentilhuomini pari suoi sono conosciuti da per tutto. »

20 Lettre de Corneille de Wael.

» Molto Illustre signor mio ossmo.

» La lettera di V. S. delli 29 di marzo ho ricevuto il 19 aprile, la quale mi ha dato molto gusto di hauer noua délia

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sua buona satute e sanita délia quale doppo la partenza di lui non haueua hauuto altra nova. Il signor Antonio Van Dijck rispose subito alla sua cortese 1 encra auertendo che il quadro era a buonissimo termine et diche (dice) che inuieralo subito, como scrisse anche a V. S. et mi fece grandissima instanza che la tirasse inanti la risoluiione di quel quadro del ritratto del Titiano. Il signor Pietro Paolo mi rispose 14 giorni dopo et subito che mi capitorno le ricapitai per Palermo conforme l'ordine lasciatomi. Ho scritto a V. S. piu volte ma non ho mai hauuto risposta solo questa. Al signor Giovanni Roossa ho fatto le sue raccomandationi ma non e cosa nessuna, si riserua, basti che comandi et mi auisi délia misura e del soggetto V. S. sara seruita. Il

portatore di questa e quel giouano che copié deo

(lacune) di Van Dijck, il quale viene per fermarsi costi. Si V. S. comanda qualche cosa li seruiro. Conche faccio fine et di cuore me raccomando.

Di Genova li 20 di aprile 1 63 1 .

Di V. S. 111» Molto 111» sempre ossmo servi tore CORNELIO DE WAELL.

Al Molto Illre signor mio oss,no il signor Don Fabritio Valguarnera bono amico che Dio guardi. Roma.

Lettre de Jean Roos. » Illustre signor mio et Patrone ossm°.

» Vedo per la gratta di V. S. de VI passato e visto intorno al quadro che V. S. mi concete. Giâ 6 la tella aparccietta in ogni bonta e bellezza secondo il gusto che 6 di seruirlo che tengo, nel resto délia istoria che V. S. mi concete e si rifere a me, Jo dico che a farce loffeo (sic) o sia arca di Noué li dico che a me parre piu presto istoria ordinaria che altro secondo io la fattica bisogna farla in

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tuto. Jo haueria inuece pensiero di farli l'idolo Dca délia Natura e secondo mi piû a proposito c nouo con dentro molto varietâ di animali como anco di fiori e frutte e pessi et uccelli viuij et aparrc mio et di persona istorica soggetto piû coppioso e gradito nouo e vago, e secondo il desidero che tengo c desidero in seruirla. Intorno allo azurro conforme V. S. mi avisa mi pare molto carissimo havendone hauuto da Fiorenza bellissimo e bono como quello per otto piastre la onsa che mi serue benissimo e fra il termine de dui mesi farô il possibile in seruirla ben che io bisogna che tralassi altri ma mi forserô di farlo a ciô che sia seruito e bene, se cosi a Dio Benedetto mi prestera salute, avisandone poi doue hauerô da inuiarlo e per fine a V. S. baccio le mani c mi raccomando in che posso seruirla mi comandera esendo debito mio conforme conuienc a personc pari a V. S. e per mille volte io fo riverenza. Di Genova li 7 Giugno 1 63 1 -

Di V. S. afin™ servitore

GlOANl ROSA.

AU' 111. signor et Patron mio ossmo il signor don Fabricio Valguarnera (Dio Guardi). Roma.

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LA MAISON DE RUBENS

Le 4 Janvier i6ii, Rubens acheta du docteur André Backaert et de son épouse Madeleine Thys - une maison avec une grande porte, cour, galerie, cuisine, plusieurs chambres, terrain et dépendances, ainsi qu'une blanchisserie sise à côté, au sud, également avec le terrain et les dépendances, le tout situé au Wapper, entre l'habitation de Henri Hoons, au nord, et certaines maisonnettes au sud ; la susdite blanchisserie touchant, du côté de l'est, au mur du serment des Arquebusiers (i). •»

Du texte de l'acte de vente, il ressort que la blanchisserie servait antérieurement de Raamhof, terrain les foulons tendaient les draps qu'ils préparaient.

La somme payée par Rubens était de 7600 florins.

Le grand peintre fit faire d'importants travaux dans sa nouvelle acquisition. Parles annotations tirées du registre des Arquebusiers, nous savons qu'en 161 5 un mur fut élevé entre le jardin de Rubens et celui du serment. En 1617, il fit sculpter les rampes de son escalier par Jean van Mildert (2). Dans une lettre écrite, le 12 Mai 1618, à sir Dudley Carleton, il affirme que, cette même année, il avait dépensé quelques milliers de florins à sa maison (3).

(1) P. Gbnard: P.P. Rubens, p. 442.

(?) F. Jos. van den Bkandkn : GeschieJmis (1er Anticerpsche schilder- school, p. 510.

(3) \V. Hookham Carpenter : Pictorial Notices, p. 148.

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Ce fut donc de i6i5 à 1618 que Rubens bâtit la superbe demeure qui nous est connue par les gravures faites par Harrewijn d'après les dessins de J.van Croes, dont nous joignons une reproduction à notre texte. En 1621, lorsque Otto Spcrling visita la maison du peintre, le bâtiment principal était construit.

Le 28 Juillet 1627, Rubens acquit encore trois maisonnettes avec leurs jardins, situées à côté de sa propriété au Wapper, pour agrandir et embellir sa demeure (1). Elles ne furent point englobées dans son habitation.

Les estampes déjà mentionnées donnent des vues extrêmement intéressantes de l'hôtel de Rubens. La plus ancienne est datée de 1684. Elle représente la cour avec les bâtiments qui la bordent des deux côtés et avec le portique qui s'ouvre dans le fond. A travers les trois arcades de ce portique, on distingue les parterres, les charmilles et le pavillon du jardin.

La seconde estampe est datée de 1692. Dans sa partie principale, elle figure une coupe longitudinale de la propriété, qui permet de voir la façade latérale et la façade postérieure du bâtiment principal, le jardin, l'entrée de la remise, les écuries, un pavillon en lattis à l'extrémité sud du jardin, et le pavillon à colonnades dans le fond.

Dans sa partie inférieure, la même estampe offre une vue de la façade principale, la coupe d'une haute salle ronde en forme de dôme servant de chapelle et la vue d'une chambre à coucher dont le plafond est en calotte.

(1) F. J. van des Bràndkn: Geschteilenis der Antvcerpsche sckilder- school, p. 506 en note.

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L'habitation du prince de nos peintres était réellement princière ; jamais artiste ne s'en construisit de pareille et ne l'orna avec tant d'amour. Comprend- on que ce sanctuaire de l'art ait pu être dévasté impitoyablement et qu'il n'en subsiste plus que des restes, très intéressants encore, assez riches pour nous donner une idée de la splendeur de l'ensemble, mais insuffisants pour nous consoler des parties disparues ?

A front de rue, l'estampe de Harrewijn représente la façade de l'hôtel de Rubens comme une construction fort disparate. Au nord, c'est-à-dire dans la partie la plus rapprochée de la place de Meir, on voit une habitation à porte cochère, ayant cinq fenêtres au rez-de-chaussée et six à l'unique étage. Un modeste pignon s'élève dans la partie du toit surplombant la porte ; un second, de même forme, au milieu du bâtiment ; un troisième, beaucoup plus considérable, s'élève à l'extrémité septentrionale de la façade. Une girouette couronne ce dernier pignon élégant, datant évidemment du XVIe siècle. Telle est la maison que Rubens acheta en 1611 et qu'il habita, depuis lors, avec sa famille.

Au milieu de la façade multiple, gravée par Harrewijn, s'élève un bâtiment ayant au rez-de- chaussée cinq énormes fenêtres cintrées, mesurant au moins cinq mètres de hauteur. Une rangée de cinq croisées basses, sous le toit, surmontent les premières. C'est la construction que fit élever Rubens, qu'il orna richement et dans laquelle il établit son atelier.

Plus au sud, on voit un bâtiment à trois issues : une porte cochère que nous savons être celle de la

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remise et deux portes cintrées, donnant accès dans deux maisons d'aspect bourgeois, que Rubens louait à des particuliers.

Quand, par la porte principale, on pénétrait dans la cour, on voyait, droit devant soi, l'arcade centrale du portique ; à gauche, la maison ancienne de modeste apparence ; à droite, le somptueux édifice élevé par Rubens sur les terrains vagues compris dans son acquisition. On traversait un porche sous lequel, à droite, s'ouvrait une double arcade conduisant à un escalier monumental dont on voyait, à travers trois autres arcades en plein cintre, la rampe richement . ornée. Parvenu dans la cour, on avait derrière soi la façade postérieure du porche. A la hauteur du premier étage, régnait un murcouvert d'une peinture décorative dont la partie inférieure représentait une galerie ouverte dans laquelle se trouvait le peintre avec sa femme, son lévrier et deux perroquets ; dans la partie supérieure, un tableau représentait Andromède délivrée par Perséc, sujet que Rubens a peint plus d'une fois. Entre les fenêtres de l'étage supérieur du nouveau bâtiment, du côté de la cour, des cariatides étaient peintes ou sculptées. La façade latérale semblait divisée en un rez-de-chaussée et deux étages. La division en étages était simulée et le rez-de-chaussée ne formait qu'un tout avec le premier étage fictif. Au milieu de cette façade s'ouvrait une large porte surmontée d'une rosace ; de chaque côté de la rosace, deux fenêtres. Dans la partie inférieure et au-dessus de la porte, des bustes antiques dans des niches. Entre les fenêtres de l'étage simulé, des bustes sur piédestaux.

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Au-dessus des fenêtres et de la rosace, des peintures en forme de bas-reliefs.

Les sujets de ces dernières compositions, pour autant que les reproductions microscopiques de la gravure nous permettent de les reconnaître, étaient : à côté du Persée et Andromède, dans la façade postérieure du porche, un sujet mythologique que nous ne retrouvons pas dans les tableaux de Rubens et dont nous ne saurions déterminer avec exactitude le sujet.

Sur la façade latérale : la Marche de Silène, le Jugement de Paris, un sujet inconnu, un tableau l'on voit couronner une femme, un cinquième représentant un sacrifice antique.

Sur la façade de derrière étaient représentés : un sacrifice païen rappelant la Chute du Paganisme par Rubens, un Héros couronné par la Victoire et Pluton enlevant Proserfine. Aucune de ces compositions, excepté Persée et Andromède, ne concorde avec les mêmes sujets traités par le maitre dans ses tableaux.

La façade postérieure du côté du jardin avait deux fenêtres et une porte vitrée, mesurant toutes trois, comme les fenêtres de la façade antérieure, la hauteur du rez-de-chaussée et d'un étage. Entre les fenêtres, sous le toit, étaient placées ou peintes deux statues.

Le portique existe encore ; il a trois arcades, les deux latérales semi-circulaires ; le cintre de la baie centrale est à pans coupés. Au-dessus des ouvertures, un buste de satyre et un de satyresse. Au-dessus de la balustrade, couronnant le portique, les statues de Minerve et de Mercure et deux vases. Entre les baies des arcades latérales et les deux bustes qui les

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surmontent, on lit, sur des tablettes, des inscriptions empruntées à la dixième satire de Juvénal. A gauche:

Permittes ipsis expendere numinibus, quid Conveniat nobis, rebusque sit utile nostris. Carior est illis homo quam sibi.

A droite :

Orandum est ut sit mens sana in corpore sano. Fortem posce animum et mortis terrore carentem, Nesciat irasci, cupiat nihil.

Dans le coin de la cour, à droite, était construite une grotte, dans la concavité de laquelle un berger, accompagné d'un cerf, jouait de la cornemuse ; du sol, un puissant jet d'eau s'élançait.

Le jardin était divisé en parterres symétriques, ornés de vases ; la partie située au sud et séparée du reste par une haie, semble avoir servi de potager. A l'intérieur du pavillon, au fond du jardin, se trouvait une statue d'Hercule ; à droite et à gauche, entre quatre colonnettes, les statues de Bacchus et de Cérès ; clans une lucarne élevée formant niche, une statue de l'Abondance.

Tout cela constituait un ensemble spacieux et élégant, la demeure d'un grand de la terre, béni des dons de la fortune autant que du génie artistique.

L'intérieur n'était pas moins somptueux, spéciale- ment dans les nouveaux bâtiments Rubens avait son atelier et son musée.

Quelle était la distribution intérieure de ce sanctuaire ? Grosse question, difficile à résoudre, maintenant que d'importantes reconstructions ont eu lieu dans la demeure du peintre et que nul document ne rend témoignage de l'arrangement primitif.

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Les actes de vente sont sobres de détails (i). Celui par lequel la maison fut cédée en 1701 à Jean-Adrien de Witte, la décrit comme suit: « Une grande maison, avec un grand jardin, un grand salon et plusieurs autres chambres au rez-de-chaussée et à l'étage, greniers, caves, grande et petite cour, avec les écuries dans le même jardin, ainsi que les statues et les vases de marbre et de pierre de taille, les meubles et garnitures du grand et des petits salons, les miroirs, les cuirs dorés et les tableaux, de même que tous les ornements et décors de la chapelle, la remise ou buanderie, avec le terrain, et les dépendances de haut en bas, à côté de la grande maison au sud, ayant issue par une porte cochère et possédant une seconde sortie particulière dans la rue Houblonnière. » Les descriptions qui se rencontrent dans les autres actes de vente sont moins explicites encore.

Un document de grand intérêt dans la question est une note appartenant aux manuscrits de Mois, que possède la bibliothèque royale de Bruxelles, et donnant une description de la maison telle qu'elle était avant sa transformation vers 1763. Cette description faite de mémoire est accompagnée d'un croquis du plan terrier, que nous reproduisons, agrandi et rectifié par les soins de M. l'architecte Jos. Schadde. On trouvera dans les annexes le texte de cette note (2).

Elle indique au rez-de-chaussée de l'aile gauche, la seule qui nous occupera, la cage de l'escalier et, y faisant suite contre la rue, une antichambre, puis un

(1) Voir le texte de ces actes aux annexes I, II, III.

(2) Voir annexe IV.

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seul salon comprenant la vaste aire du bâtiment en retour, bordant la cour à droite.

A l'étage, Mois place une galerie servant d'anti- chambre du côté de la rue, un salon en rotonde au milieu du bâtiment et une chambre à coucher avec alcôve, prenant toute la largeur du côté du jardin. L'auteur de la note dit d'abord que Rubens avait son atelier dans la galerie servant d'antichambre, à l'étage, près de l'escalier ; mais plus loin il se reprend et émet l'hypothèse que cet atelier pourrait bien s'être trouvé dans l'une des deux petites maisons, au sud, dans la rue du Wapper, à côté de l'entrée de la remise.

Une édition postérieure du P indus Charitatis du père François-Désiré de Sevin renferme une pièce de vers adressée à Henri Hilwerve et illustrée par les deux gravures de Harrewijn qui accompagnent la présente notice. L'auteur y célèbre en vers pompeux les splendeurs de l'ancienne maison de Rubens, mais n'entre dans aucun détail. Nous reproduisons les vers de de Sevin dans nos annexes (i).

Les voyageurs qui ont décrit leur visite à la maison de Rubens ne sont pas plus explicites. Golnitzius parle avec emphase des tableaux qu'il a vus chez Rubens, mais ne dit mot des locaux. Le Danois Otto Sperling, qui en 162 1, passa par Anvers, décrit d'une manière fort intéressante sa visite au grand artiste. Il dit :

« Nous rendîmes visite au très célèbre et éminent peintre Rubens que nous trouvâmes à l'œuvre et, tout en poursuivant son travail, se faisait lire Tacite et

(1) Voir annexe V.

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dictait une lettre. Nous nous taisions par crainte de le déranger ; mais lui, nous adressant la parole, sans interrompre son travail et tout en faisant poursuivre la lecture et en continuant de dicter sa lettre, répondait à nos questions, comme pour nous donner la preuve de ses puissantes facultés. Il chargea ensuite un serviteur de nous conduire par son magnifique palais et de nous faire voir ses antiquités et les statues grecques et romaines qu'il possédait en nombre considérable. Nous vimes encore une vaste pièce sans fenêtres, mais qui prenait le jour par une large ouverture pratiquée au milieu du plafond. se trouvaient réunis un bon nombre déjeunes peintres occupés chacun d'une œuvre différente dont M. Rubens leur avait fourni un dessin au crayon, rehaussé de couleurs par endroits. Ces modèles, les jeunes gens devaient les exécuter complètement en peinture, jusqu'à ce que finalement M. Rubens y mit la dernière main par des retouches (i). •»

Tel est le témoignage le plus explicite qu'un visiteur de la maison nous ait laissé.

Rubens avait donc son propre atelier ; ses élèves travaillaient dans une pièce sans fenêtres, prenant jour par le haut. En outre, comme on le voit par les gravures de Harrewijn, il y avait dans la maison deux pièces à voûte hémisphérique, l'une de forme circulaire, très élevée, servant de chapelle du temps du chanoine de Hillewerve; l'autre carrée, mais ayant

(1) H. Hymans: Une visite ches Rubens, racontés par un contemporain. Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 1887, ")<3« année 3* série, t. Xlll.p. 150. Traduit du Repertorinm fur Knnstwissenschafl, T. X, p. 111.

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un plafond en forme de calotte et servant de chambre à coucher.

se trouvaient toutes ces pièces ?

Et d'abord était le musée de Rubens? A notre avis, c'est le bâtiment circulaire qui plus tard servit de chapelle et qui se trouvait derrière le bâtiment de gauche, attenant à celui-ci et faisant saillie sur le jardin.

De Piles dit : « Entre sa cour et son jardin, il a fait bâtir une salle de forme ronde, comme le temple du Panthéon qui est à Rome, et dont le jour n'entre que par le haut et par une seule ouverture qui est le centre du dôme. Cette salle étoit pleine de bustes, de statues antiques, de tableaux précieux qu'il avoit apportés d'Italie et d'autres choses fort rares et fort curieuses (i). -

Mois place cette chapelle en dehors du portique, derrière la maison ancienne, et attenant à celle-ci. Il écrit : « La chapelle bâtie en octogone montant du fond, avec son antichambre qui étoit dans le retour. Celle au-dessus de celle-ci avoit une tribune on pouvoit entendre la messe ; cette chapelle avoit eu autrefois un nombre considérable de reliques, dans des châsses placées de bas en haut dans des niches pratiquées dans les angles (2). »

Ces niches nous semblent correspondre à celles que l'on voit dans la gravure de Harrewijn et Rubens plaçait ses statues antiques et ses curiosités. Notons que Mois dessine et décrit la pièce comme

(1) Œuvres diverses de M. de Files, 1767, T. IV, p. 367.

(2) Note de Mois, annexe IV.

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octogone, tandis que dans la gravure de Harrewijn et selon l'expression de de Piles, elle est circulaire.

De Sevin dans les vers qu'il consacre à la maison de Hilwerve et dans une note marginale dit assez clairement que la chapelle de la maison Hilwerve était ornée de reliquaires (lypsanothecœ). Ceux-ci probablement avaient servi de vitrines aux médailles et marbres de Rubens.

A tort, M. Victor van Grimbergen fait de la chapelle et du musée deux pièces différentes ; il dit que la première qui était haute de deux étages, fut changée en salon et que l'autre fut démolie peu d'années avant 1840 (1).

Cette pièce n'ayant que le diamètre du bâtiment du XVIe siècle, ne pouvait être très spacieuse. C'est une des raisons pour lesquelles nous n'y pouvons voir l'atelier des élèves, sans fenêtres, prenant le jour par une ouverture pratiquée dans le plafond ; une autre raison encore, c'est qu'il n'est point probable que Rubens permît à la jeunesse turbulente qui l'avait pris pour maitre, de travailler au milieu de ses trésors artistiques.

Le salon en rotonde figuré comme chambre à coucher sur la gravure de Harrewijn se trouvait, fort probablement, à l'étage unique de l'aile droite ; c'était une pièce assez basse, éclairée par des fenêtres sur l'un des côtés et par des oculi dans le plafond.

L'atelier de Rubens ne se trouvait pas à l'étage, comme on l'a dit, mais au rez-de-chaussée. Il comprenait l'immense pièce, éclairée du côté de la cour par les fenêtres à mi-hauteur de la façade, et du

(1) Va* Grimbkrokn : Leoen van Rubens, Anvers, 1840, p. 387.

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côté du jardin par trois énormes fenêtres, dont celle du milieu s'ouvrait de plein pied. On voit sur la gravure que le centre de cette dernière porte-fenêtre est coupé et que le milieu du linteau est mobile. Cet arrangement devait permettre de transporter aisément hors de l'atelier les tableaux de la plus grande dimension. Une seconde porte de l'atelier s'ouvrait sur la cour. La pièce mesurait quatorze mètres de longueur, sur dix et demi de largeur et neuf à dix de hauteur. Dans le croquis de Mois, elle s'appelle: Salon.

Quant à la vaste pièce travaillaient les élèves, ce devait être une construction sans apparat, qui disparut après la mort du maître et ne laissa point de traces dans les estampes ni dans le croquis de Mois. Il est probable que cet atelier donnait sur le jardin et que les élèves y avaient accès par la petite porte de sortie de la rue Houblonnière.

Que devint la maison de Rubens dans le cours des temps ?

Elle fut acquise de Philippe Rubens par Jacomo van Eycke le 16 Septembre 1680 ; vendue par Cornélie Hillewerve, veuve de Jacomo van Eycke, à son frère Henri Hillewerve, le 18 Janvier 1680, et donnée par Henri Hillewerve à Jeanne et Thérèse van Eycke, le 7 Mars 1691. Thomas de Letter l'acquit de Michel Steenecruys, le 8 Décembre 1696, et l'échangea, le 7 Avril 1701, contre des biens appartenant à Jean- Adrien de Witte et à dame Isabelle Mailluart. Le 3 Août 1763, Charles-Nicolas- Joseph de Bosschaert, aïeul du propriétaire actuel, en devint propriétaire.

Jusqu'alors elle n'avait pas souffert d'altérations notables ; mais, à cette époque, elle subit la

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transformation importante qui lui donna sa forme actuelle.

La construction du XVIe siècle fut entièrement rebâtie; la chapelle qui y était adossée fut conservée, ainsi que son antichambre, au témoignage de Mois.

Les fenêtres des façades antérieure et latérales furent changées et, dans l'atelier de Rubens, on posa un plancher coupant la vaste pièce en un rez-de- chaussée et un étage. La façade postérieure fut reculée dans le jardin de deux mètres environ et le toit fut prolongé d'autant. L'unique étage primitif devint second étage. Le grand escalier avec sa rampe et sa cage richement ornées, de même que les décors des façades latérales et postérieures, furent enlevés.

En fait d'œuvres d'art, on ne conserva que le portique, qui toutefois perdit les deux statues qui le couronnaient, et le pavillon au fond du jardin, qui resta intact.

Peu d'années après cette transformation. Mois annote que l'aile droite et la façade du côté de la rue ont été entièrement rebâties à neuf. Nous croyons qu'il commet un lapsus et qu'il faut lire « l'aile gauche et la façade du côté de la rue. » En effet, l'ancien bâtiment du XVIe siècle fut reconstruit avec des façades conformes à celle du bâtiment principal modifié. Mais ce dernier, qui forme l'aile droite, n'a pas été démoli à ras de sol. Les toits ont été conservés ; ils furent prolongés du côte du jardin. La girouette et les torches qui ornaient le faite sont restées en place ; la charpente est celle du XVIIe siècle et au grenier, au-dessus de l'atelier de Rubens, on retrouve encore une roue fort ancienne et un

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cabestan qui servaient probablement à dresser et à hisser les lourds panneaux sur lesquels le maitre peignait ses vastes créations.

La maçonnerie des murs extérieurs de ce bâtiment a été conservée en partie, à l'exception de la façade postérieure ; dans la façade latérale, des fenêtres ont été percées au rez-de-chaussée ; les fenêtres du premier étage ont subi une transformation ; celles du second étage actuel nous semblent avoir été respectées.

Depuis le temps Mois rédigeait sa note et traçait son croquis, la chapelle a disparu et a fait place à des appartements sans aucun caractère.

Vers 1840, la maison de Rubens fut scindée en deux habitations par un mur qui traverse la cour. Une seconde porte cochère fut pratiquée dans la façade antérieure.

On ne peut assez déplorer la dévastation de ce palais. On comprend qu'un particulier n'eût pu conserver dans son état primitif l'immense halle Rubens travaillait ; mais la ville d'Anvers aurait regarder comme un devoir de ne point laisser profaner le plus illustre de ses ateliers, celui qui a fait rayonner autour du nom de la ville la gloire la plus éclatante.

Malheureusement, jadis on ne pouvait attendre pareille générosité d'une cité ruinée, qui, du vivant du maitre,. lorsque les temps étaient meilleurs, ne lui commanda qu'un seul tableau l'Adoration des Mages, et s'empressa de faire présent de cette œuvre, deux années après l'avoir acquise ; de même qu'elle vendit ou donna en cadeau les décorations de YEntrée du Cardinal-Infant, le second et dernier travail commandé par elle à Rubens.

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Notre siècle a réparé en partie l'indifférence des âges passés et a rendu plus d'un hommage public à Rubens. Quel témoignage plus naturel et plus frappant de sa reconnaissance et de son admiration pourrait-elle offrir au plus illustre de ses enfants, que préserver de toute profanation ultérieure sa demeure, berceau de tant de chefs-d'œuvre, et de la dédier au culte de cet incomparable génie ?

Max Rooses.

ANNEXE I

(Extrait des Protocoles scabinaux de l'année 1680, sub Peetersj.

18 Janvier 1680.

Cornélie Hillewerven, veuve de Jacques van Eycke, échevin de cette ville, vend à Henri Hillewerven, son frère :

Eene groote huysinge met diversche opper- en neercamers, kelders, solders, groote ende clyne plaetse, grooten hove, gronde ende allen den toebehoorten, gestaen ende gelegen inde Wapper- straet loopende vande Meire naerden Wapper, tusschen de huysinge ende erve van Hendrick Hoens of actie hebbende aen d'een syde noortwaerts ende de huysinge naerbeschreven aen d'ander syde suytwaerts, comende achter oostwaerts tegens den muer vanden hoff vande Colveniersgulde deser stadt, met twee besondere vuytgangen, den eenen inde selve strate ende den anderen int Hoplant, ende daertoe noch twee andere huysen eertyts drye huyskens oft wooningen geweest synde, elck met syn hofîken, gronde ende aile den toebehoorten (1)» gestaen nelfens malcanderen inde selve straete tusschen den tweeden vuytganck oft poorte vande voorgemelde groote huysinge aen d'een syde noortwaerts ende meester Cornelis de Man huysen ende erven aen dander syde suytwaerts, comende achter oostwaerts tegens den hove vande voors. groote huysinge, gelyck ende in aile der manieren, op ende met alsulcken servituten van waterloopen ende gemynschappe van mueren als de voors. huysen ende erven eenichsints syn subject

ANNEXE II

(Extrait des Protocoles scabinaux de ( année 1701, sub

Hullegarde) .

7 Avril 1701.

Thomas de Letter donne en e'change de biens ruraux à Jean-

(1) Toutes ces propriétés sont inscrites aux registres cadastraux, vol. 15, fol. 252, 253, 254, 255, 250 et 25".

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Adrien de Witte, seigneur de Levergem, amman de cette ville, et à Isabelle Mailluart, douairière de Corneille van Rynegom :

Eene groote huysinge met grooten hove, groote salette, met noch divcrsche neercameren, diversche oppercameren, solders, kelders, groote ende cleyne plaetse, metten stalle inden selven hove, mitsgaders de steene ende niarmeren belden, vasen ende pedestaelen, oock mette meubelen ende stoffatien vande groote ende cleyne saletten, spiegels, goude leiren ende schilderyen, mitsgaders aile de ornamenten ende verciersel vande capelle, item metten wagenhuyse, coetshuyse ofte waschuyse, oock metten gronde ende toebehoirten van boven tôt onder, nevens de voors. groote huysinge suytwaerts gestaen (i) ende met eender groote poorre daerneffens vuytcomende, met noch eenen anderen particulieren vuytganck int Hoplant, gestaen ende gelegen dese groote huysinge metten appendentien ende dependentien van dien inde Wapperstraete alhier, loopende vande Meire naerde Wapper, tusschen de huysinge ende erve van Hcndrick Hoens oft actie hebbende ter Meirewaerts, aen deen syde noortwaerts, ende twee andere huysen van desen pant gespleten synde, aen dander syde suytwaerts, comende achter oostwaerts tegens den muer vanden hof vande Coloveniersgulde descr stadt

ANNEXE III

(Extrait des Protocoles scabinaux de l 'année 1763, sub

Schepmans) .

3 Août 1763.

Le notaire Edouard van Tilborgh au nom de Pétronille- Jeanne-Wilhelmine et de Marie-Madeleine van Honsem, pour deux tiers ; 20 Marie-Rebecca-Cornélie van Honsem, veuve de Guillaume-Joseph Verachter ; Éléonore-Pétronille Verachter et son mari Maximilien Blommaert ; Jean-Michel, Jacques-Ignace et Charles-François Verachter ; Guillaume-Joseph Verachter ;

(I) Les propriétés constituant lV.tcl Rubcns étaient inscrites aux anciens registres cadastraux de la ville, vol. 15 fol. 252, 253, 254 et 255.

- 234 "

Marie-Pétronille Verachter ; Rebecca-Maric-Thérèse Verachter et son mari Louis-Joseph Hermans, pour le tiers restant, vendent à Charles-Nicolas-Joseph de Bosschaert et à son épouse Cornélie- Caroline-Josèphe de Prêt :

Eene schoone groote huysinge, met hove, groote saletten. diversche neercameren, bovenkamers, capelle, solders, kelders, groote ende kleyne plaetse, met stal linge inden zclven hove, wagenhuys, koetshuys off washuys nevens de voors. groote huysinge gestaen, met eender poorte daernevens uytkomende ende eenen particulieren uytganck int Hoplandt, met aile de figuren ende pedestaelen, kopere vase stacndc ten eynde vanden voors. hoff, haegen, boomen ende baete staende inden selven holf ende voorts generaelyk al wat inde voors. huysinge, capelle ende hoff respectieve eenigsints aerd- ende naegelvast mitsgaeders berustende is, gronde ende allen deszelfs toebehoortens. gestaen ende gelegen inde Rubbestraete alhier. niets van d'een off d'ander uytgcsondcrt off gereserveert, als alleenelyk de schilderve voor desen gestaen hebbende inden lyst boven de schouwe inde groote salette, ende de schilderye aldaer actuelyk inden selven lyst staende, eene leeder ende eenen weekhouten ledigen lessenaer, sonder meer, ende voorts zoo gelyk ende in allen der manieren, op ende met alzulken servituten, commodityten ende geregtig- heden als de voors. groote huysinghe met ap- ende dependentien eenigsints subject ende competerende is, ende daerinne de voornoemde syns comparants twee cerste constituanten t'saemen voor twee derde deelen, ende de voors. Jouffrouvve Maria Rebecca Cornelia van Honsem, hunne sustere, met haeren man den voornoemden wylen d heer Guillielmus Josephus Verachter. voor het resterende derde paert. opden 24 October 1727, in forme van scheydinge, voor hceren schepenen deser stad gegoeyt ende geerft syn by d'heer Guillielmus Pittau qq. cum suis (1).

(1) Ces extraits nous ont été communiqués par M. P. Génard, archiviste <lo la ville d'Anvers.

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ANNEXE IV

NOTE DE MOLS servant d'explication au croquis qu'il traça de la maison de Rubens, telle qu'elle existait avant sa transfor- mation, au siècle dernier. (Bibliothèque royale de Bruxelles. Ms. 3726, p. 16.)

Ce plan de la distribution de l'ancienne maison de Rubens n'est fait que de mémoire, et se réduit à peu près à ce que l'on voit ici, pour le gros de la distribution, tant du rez-de-chausse'e que pour le premier étage de l'aile droite, il avait son atelier 1, le petit cabinet 2, au-dessus de la porte de la remise, la rotonde 3 et le cabinet à alcôve 4 et 5, avec le grenier 6 au-dessus de la remise, mais qui n'avait aucune communication avec les appartements, de même que son rez-de-chaussée par on entrait du côté du jardin ou du côté de la rue. L'aile gauche servait de logement à la famille, il y avait deux chambres sur la rue, ensuite la cuisine, une salle à manger, un escalier et la chapelle bâtie en octogone, montant du fond avec son antichambre qui était dans le retour. Celle, au-dessus de celle-ci, avait une tribune on pouvait entendre la messe ; cette chapelle avait eu autrefois un nombre assez considérable de reliques dans des châsses placées de bas en haut dans des niches pratiquées dans les angles. Je crois même que le retable avait renfermé un tableau, mais je n'en suis pas assuré. Au fond du jardin, il y a un pavillon ouvert de trois côtés orné de colonnes et de cariatides, qui subsistent encore en partie, ainsi que le portique à trois arcades grillées qui sépare le jardin de la basse-cour. Ce portique, le pavillon, la chapelle avec son antichambre est tout ce qui reste de l'ancien bâtiment, ainsi que quelques parties de l'aile gauche ; encore le portique a souffert une altération assez considérable, en ce qu'on y a adossé un corridor pour communiquer d'une aile à l'autre, ce qui ferme deux de ses arcades, n'y ayant plus que celle du milieu qui est restée ouverte pour l'entrée du jardin. Pour la face du portique du côté de la cour, elle subsiste encore en son entier, on en voit l'élévation dans les estampes d'Harrewijn, tant de celui-ci que du reste du bâtiment. L'aile droite, ainsi que la façade du côté de la rue, ont été entièrement rebâties à neuf depuis les fondements.

236

A côté de la grande maison, il y a eu deux petites. Ces maisons ont toujours appartenu au même fonds ; il est probable que, du temps de Rubens, elles étaient occupées par sa famille plutôt que l'aile gauche, qui était trop petite pour cela; ceci est d'autant plus probable que l'on voit par la distribution de ce bâtiment qu'il était plutôt fait pour l'ostentation que pour l'habiter. D'ailleurs, je ne vois pas trop bien comment Rubens pouvait travailler tranquille dans son atelier qui était près de l'escalier et par conséquent trop bruyant. Je croirais plutôt qu'il l'avait placé dans un des appartements de ces maisons à côté de la grande il était plus tranquille pour vaquer à son travail.

ANNEXE V

Pra:lUDIUM CHAR1TAT1S inscriptum nobili ac amplissimo Domino D. Henrico HllAVERYE sacerdoti dignissimo Protonotario apostolico.

Est tibi conspicua cultissimus Hortus in ^de,

Auriacos fructus hîc tibi fundit humus. Quot tibi consurgunt formoso germine flores,

Hcsperis hic fructus cessit et Hybla suos Tôt sertis speciosa Domus, tôt floribus Hortus

Laetitia? pandant débita signa sus. Ha?c tua tôt titulis fulgens Domus illa Ru BENI

Fulget ab H EN RIO non minus illa die. Tectum augustum, ingens, picturis undique clarum.

Et rarac Mu rus continet Artis opes. Non ego jam timeam dixissc Palatia Romae

Cederc jam tectis, liminibusquc tuis. Aspicis ut rutilant sublimia tecta RUBENl :

Nec micat in totà pulchrior urbe Domus. Belgicus his (video) tectis regnavit Apelles,

Et Domus hax nostri fertur Apellis honos. Illam tôt pictis ornasti HlLWERVE Tabellis,

Ut tua sit vario jure vocanda domus.

Hortus am<c- nissimus.

Amplissi ma Domus Rubeni- ana mine 1 1 il— werveriana.

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2?7

Quisquis in arte RllBKN spectas Artisque colores,

Aspicis, HlLWERVUS cernitur Artis Amor. Nomine nam Flandro signas Henrice colores :

His quoque, tum tabulis, eminet illa Domus. Tôt micat haec rutilis sine fine paratibus ^Edes,

Danda quod illustris sit tibi Palma Domus. Surgit ab HENRICI Festo nova Fama RtJBENI,

Henricique dies causa decoris ades. Hoc radiante die velamus fronde sacellum,

Et placet et Musis convenit i 1 le locus. An locus i lie Vix, Patriae cœlestis imago est ?

In qua tôt tabulis Regia picta poli est. Hoc puto fulgenti Chantes risisse sacello.

Hoc puto sidereos dctinuissc choros. Hoc ego conspicio parvi Panthaeonis instar,

Protinus exclamo Gratia quanta loci est ! Marmore, tum mira fulget testudine fornix,

Continet hic rari quidquid in Arte fuit. Araque magnifico spectabilis undique fastu ;

Ara mihi citharis, Ara canenda choris. Ars ea Romana est, et gloria tota sacelli :

Splendor et exuviis, Relliquiisque micat. Etquacumqueanimum,gressumque, oculosquereflectis,

Textilibus sertis ossa sacrata vides. His vacat aethercis Pietas HlLWERVlA donis,

Et fidei Pugilum sacra favilla placet. Hae tibi delicix ; totus spectaris in illis,

Hic tuus est fervor, ceu tuus il 1 e nitor, (Pindus Charitatis, sive Horœ subsecivœ R. P. Francisci Desiderii DE SEVIN Bruxellensis, S. Ordinis Minorum S. Francisci de Paula Charitopoli, Typis Basilicis.)

Splcndidissi- mum sacellum vn- riis lypsanothccis décorât um.

Oratorium scu conclave devotio- nis.

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UN PORTRAIT DE RUBENS

PAR

van DYCK

Sous ce titre, M. Hipp. Guillibert a fait paraitre dans l'Artiste de Paris (d'octobre 1887) un article très intéressant, illustré d'une belle eau-forte par F. Courboin. Il nous en a offert gracieusement un tiré-à-part dont nous tenons à le remercier. Voici ce que nous apprend l'article en question.

Le 8 mars 1627, Peiresc écrit à Jean Chalette que Rubens lui avait promis son portrait peint par lui-même. Le 2 décembre 1628, Rubens écrivant de Madrid à M. de Peiresc, termine ainsi sa lettre : « J'espère que vous avez reçu déjà mon portrait, que j'ai confié, longtemps avant mon départ d'Anvers, au beau-frère de M. Pycqueri, ainsi que vous me l'avez ordonné. »

Le g août, Rubens écrit de Londres à de Peiresc : « Si je savais que mon portrait fut encore à Anvers, je le ferais retenir, pour qu'on ouvre la caisse, afin de voir s'il n'a point été gâté, après un aussi long espace de temps passé dans une caisse sans

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être exposé à l'air, et si, comme cela arrive souvent aux couleurs fraîches, il n'a point pris un ton jaune, qui lui aurait fait perdre tout son premier effet. Le remède pourtant, si cela est arrivé, ce sera de l'exposer à plusieurs reprises au soleil, dont les rayons savent réprimer cette superfluité de l'huile qui cause ce changement; et si, par moments, il tourne encore au brun, il faudra de nouveau l'exposer au soleil. »

Le 23 août de la même année, le portrait devait être arrivé, car ce jour-là César Nostradamus écrit à Peiresc: « J'ai appris que vous avez receu le pourtrait de M. Rubens de sa propre main, sur quoy admirant ce personnage et sa réputation, j'ai fait le sonnet que je vous envoie. »

Au mois d'août i63o, Rubens mande à Peiresc : « M. de Valavès, votre frère, m'a écrit de Lyon le 4 juillet en me donnant la nouvelle de l'arrivée de mon portrait, que la longueur du voyage aura peut-être gâté, et qui, de toute manière, est indigne de votre musée, mais digne seulement de la qualité de votre serviteur. -

Monsieur Guillibert nous apprend ensuite que Peiresc inscrivit dans son testament l'article suivant: - Item lègue le dit testateur à Maistre Boniface Borrilli, notaire royal du dit Aix, le pourtrait du sieur Rubens. »

Boniface Borrilli eut pour héritier son fils Michel, prieur de Ventabren. L'historiographe Pierre-Joseph de Haitze publia, en 167g, un livre intitulé : Les Curiosités les plus remarquables de la ville d'Aix. Il y décrit le cabinet de Michel Bourrily et mentionne

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le portrait de Rubens en ces termes: Le portrait de Rubens par le Vtandeix son disciple et son élève.

Ce fut Michel de Fabry-Borrilli qui, ayant épousé Jeanne Borrilli, cousine de Michel, le prieur de Ventabren, hérita du cabinet de ce dernier. Pendant près de deux siècles, de 1637 a 1821, le tableau resta dans la famille Borrilli et de Fabry-Borrilli. Cette famille s'éteignit en 182 1 par la mort du président Honoré-Sauveur Borrilli. L'exécuteur testamentaire de ce dernier descendant de Jeanne Borrilli fut M. François Bermond, conseiller à la Cour d'Aix ; il reçut à titre de souvenir le portrait de Rubens. Le 25 mars 1837, il légua ce portrait à M. Roux Alphéran, ancien greffier en chef de la Cour royale d'Aix, et mourut en 1842. M. Roux Alphéran, l'historien d'Aix, le posséda jusqu'à sa mort, arrivée le 8 février i858. Sa fille unique, qui avait épousé M. de Gautier de Lalau- zière, hérita du portrait ; elle mourut en 1870 ; son mari la suivit dans la tombe le 12 mars 1884. Le tableau devint la propriété des héritiers Roux- Alphéran de La Lauzière : Mmes Hortense de La Lauzière, mariée au comte Fernand de Villeneuve- Esclapon et Marie-Thérèse, veuve du colonel Taconnet à Aix. C'est dans l'hôtel de cette dernière dame que le tableau est conservé actuellement.

Depuis 1679 jusqu'à nos jours, le portrait s'est toujours trouvé sous le nom de Van Dyck et l'auteur de la notice que nous analysons affirme que « au dire de tous les connaisseurs et amateurs qui ont pu l'admirer, la peinture, le coloris, le dessin, le modelé dénotent la main de Van Dyck. «

L'auteur s'attache à démontrer que Peiresc n'a

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pas possédé deux portraits de Rubens, l'un de la main du maitre , l'autre fait par son plus illustre élève. - La correspondance, dit-il, ne parle jamais que d'un portrait et le testament du célèbre ami du grand peintre se contente de dire qu'il lègue - le pour trait du sieur Rubens. »

La démonstration du fait que Peiresc ne possédait qu'un seul portrait de Rubens n'est pas aussi superflue que l'auteur, qui évidemment ne connaît pas les documents publiés par le Bulletin Rubens, aurait pu le supposer. En effet, dans une lettre écrite par de Peiresc au peintre Adrien de Vries et publiée par M. Charles Ruelens dans ce Bulletin (Tome i, p. 86), le savant ami de Rubens disait :

« Escripvant à Mr Rubens en réponse d'une sienne lettre que M. Pichery m'a apportée de sa part avec mille compliments d'honnesteté et mesmes sur le subject du portrait dudit Sr Rubens, à qui j'avois demandé permission de laisser prendre copie sur quelqu'un de ceux qu'il peut avoir faietz de sa main, j'ai creu que vous me feriez volontiers la faveur d'en prendre la sollicitation et que si Mr Rubens nous veut prester quelque sien portraict bien faict, vous trouverez facilement quelque galant homme qui prendra la peine d'en tirer une bonne copie pour l'amour de moy, seulement de la teste avec un peu de buste, de la grandeur à peu près de celuy que vous avez veu dans mon cabinet, ou je réserve place à celui-là

Le 3o juin suivant Peiresc écrit à Adrien de Vries: - Quant au portraict de M. Rubens, c'est sans doute que je ne puis reporter qu'à grand

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heur et advantaige de l'avoir de sa main mesme, ne croyant pas avoir mérité de luy donner ceste peine, je me serois bien contenté d'une copie, et eusse désiré que vous y eussiez insisté un peu davantage que vous ne faistes sur ces honnestes offices. *

Il ressort du premier de ces deux passages que Peiresc demanda, le 18 avril 1628, à Adrien de Vries une copie d'un portrait de Rubens de la grandeur à peu près de celui que de Vries avait vu dans le cabinet du savant d'Aix. En donnant à ces mots leur sens le plus naturel, on en conclurait que de Vries avait vu un portrait de Rubens chez Peiresc. Nous croyons cependant que la phrase pèche par ambiguïté, que le portrait vu par de Vries était celui d'un autre personnage et que Peiresc n'a, comme le démontre M. Guillebert, possédé qu'un seul portrait de son illustre ami d'Anvers.

Le second passage prouve que Rubens avait promis à de Vries d'envoyer à Peiresc son portrait, peint de sa propre main.

Le portrait existant à Aix est-il réellement de Van Dyck? Nous ne l'avons pas vu et ne pouvons donc en parler en pleine connaissance de cause.

Le portrait gravé par M. Courboin est évidem- ment une répétition de celui que Pontius a reproduit. Les variantes de détail sautent aux yeux, mais ne détruisent pas l'identité de l'effigie.

Le tableau gravé par Pontius fut fait de 1623 à IÔ25 et probablement en 1624. La répétition envoyée à Peiresc fut faite au mois de juillet 1628, au moment ou Rubens s'apprêtait à partir pour

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Madrid. Van Dyck était à Anvers, mais ne fré- quentait plus l'atelier de Rubens. Quelle probabilité y a-t-il que Rubens se serait adressé a lui pour lui faire reproduire son portrait? Aucune, à notre avis. Le fait qu'un guide d'Aix attribue en 1679 le tableau à cet élève de Rubens n'est pas une preuve sérieuse. Rubens avait promis un portrait de sa main ; César Nostradamus écrivant à Peiresc dit avoir appris que ce dernier a reçu le portrait de Rubens de sa propre main. Le tableau a donc été envoyé comme une œuvre de Rubens. Cela prouve-t-il que le portrait d'Aix soit réellement de la main du maître? Nous savons qu'avec Rubens nous ne devons pas prendre trop à la lettre l'expression * de ma main. » Il est peu vraisemblable qu'il se soit donné la peine de copier son propre portrait ; il est infini- ment plus probable qu'il aura confié cette tâche à un de ses élèves et que, suivant son habitude, il aura retouché le travail de son disciple. Corneille Schut, van Thulden ou quelqu'artiste moins connu a pu lui rendre ce service. Nous ne voulons pas nous arrêter à la supposition qu'Adrien de Vries lui-même aurait exécuté le portrait envoyé à Peiresc: la lettre de ce peintre et la réponse du savant auraient fait, nous semble-t-il, quelque mention de cette participation.

Nous répétons que, n'ayant pas vu le tableau, nous ne pouvons formuler qu'une hypothèse ; mais, étant donnés les raisonnements sur lesquels elle s'appuie, nous la trouvons assez plausible pour l'exprimer sans trop d'hésitation.

Max Rooses.

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LA DEMEURE DE PIERRE-PAUL ET DE PHILIPPE RUBENS A ROME.

On sait que M. A. Bertolotti, le savant archiviste italien, consacre ses veilles à la recherche de l'histoire des artistes néerlandais. Ayant découvert que, pendant leur séjour à Rome, les frères Pierre- Paul et Philippe Rubens habitèrent une maison de la Via délia Croce, M. Bertolotti adressa au duc Torlonia, syndic de la capitale, une lettre pleine d'intérêt pour obtenir de 1 edilité romaine que le nom du chef de l'école flamande fût donné à cette voie publique.

Nous reproduisons volontiers ici la lettre de M. Bertolotti, ainsi que la correspondance à laquelle elle donna lieu.

I

Ill.mo sig. Duca Torlonia, sindaco di Roma.

Permetta, onorevolissimo signor Sindaco, ad uno a Lei ignoto che le faccia una proposta; ma, affinchè non abbia a sembrare presuntuosa, sono obbligato di farle conoscere che passai in Roma dieci anni di vita archivistica. Questa fruttù varie pubblicazioni sugli artefici che resero l'aima città vera metropoli mondiale in fatto di belle arti. Délie medesime

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vi furono due volumetti sugli artisti belgi ed olandesi in Roma nei secoli XVI e XVII ', lavori forse scono- sciuti in Italia, ma ben apprezzati nel Belgio, avendo meritato al Tau tore un voto di benemerenza dal Congresso dagli archeologi, tenuto in Anversa nel i885, e l'aggregazione alla R. Accademia di archeologia del Belgio.

Fra i numerosi documenti scoperti vi fu una procura, la quale, addi 4 agosto 1606, Pietro-Paolo Rubens e suo fratello Filippo, in Roma, passavano alla loro madré, Maria Pijpelinckx.

Questo rogito, da me pubblicato, Ella facilmente potrà far verificare neWArckivio Urbano in Campi- doglio, al protocollo intitolato:

Nota, seu matricola rogitum Alexandri De Wyse... notarîi in Archivio Romanae Curiae descripti 1 602-1 607, fol. 85.

Vedrà che l'accennato rogito finisce cosi:

Ada fuerunt et snnt hac in Regione Campi Martis, in domo dictorum dominorum Constitueniium (I fratelli Rubens) in platea vulgariter nuncupata la strada délia Croce. Presentibus, etc.

Duhque i fratelli Rubens abitavano in via délia Croce, che sta tuttodi nel Rione Campo Marzo.

Il platea usato dal notaio, oltre forse esser sinonimo di via pnbblica, corne registra il Glossariodel Ducange, potrebbe indicare la figura singolare che la via délia Croce doveva ancora avère nel secolo XVII, residuo di antichi orti; o, meglio ancora, additerebbe quello spazio che anche oggidi présenta la via in discorso nello sboccare a piazza di Spagna.

Che i fratelli Rubens abitassero in detta via non

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parrà strano, quando si saprà che non capitava quasi fiammingo in Koma che non prendesse alloggio nelle osterie di via délia Croce e di via délia Vittoria, e che dopo non cercasse a preferenza di abitare in esse o nei dintorni.

Ciô è provato dalle mie pubblicazioni ; e per darne qui un esempio brève citerô qualche pittore che mi risultô evidentemente abitare in quei tempi nella via délia Croce.

Nicolô Bariol, pittore fiammingo, nel i6o5 in via délia Croce ;

Isacco Dai pit. fiam. nel 1606 idem;

Arnold di Arnoldo, pit. fiam. nel 160S idem ;

Giacomo Aidman, pit. fiam. nel 1608 id.;

Melchiorre Steltzten pit. fiam. nel 1608 id. ;

E se scendessi a qualche lustro dopo la partenza dei fratelli Rubens, lunga sarebbe. la série; ma bastino y seguenti :

Leonardo pit. fiam. nel 1620 abitante nella strada délia Croce, regione Campo Marzio ;

Guglielmo Van Romein, pit. fiam. i65o id.

Anthes Dond, pit. fiam. i656 id.

Corne vede la via délia Croce ben potrebbe dirsi via dei Fiamminghi : e poichè il Ruffini (Dizionario etimologico storico délie strade, piazze, borghi e vicoli délia città di Roma) non trova altra etimologia più probabile sul nome di Via délia Croce, che dalla forma di croce che avrebbe avuto; mi pare che ben potrebbe avère oggidi quello dei più grande fiammingo Pietro Paolo Rubens.

Ella conosce la celebrità di questo personaggio, che potrebbe chiamarsi il Massimo D'Azeglio fiam-

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mingo; poichè maneggiô tanto eccellentemente i pennelli, quanto i protocolli diplomatici. Ella sa che Roma conserva capi lavori del Rubens, e che appunto quando passô la procura a sua madré lavorava pella Chiesa di Santa Maria délia Val- licella, di cui trovai e pubblicai i pagamenti.

Le aggiungerô che oggidi nel Belgio si sta raccogliendo ogni più piccola notizia del Rubens, e che già usci in luce il primo volume del Codex Diplomaticus Rubenianus, contenente le lettere dal 1600 al 1608 per opéra di Carlo Ruelens.

Mi sembra pertanto che s'Ella, chiarissimo signor Sindaco, in opportuna occasione volesse far sua la mia umile proposta di mutar il nome di via délia Croce in via di Pidro Paolo Rubens sarebbe accettata ed applaudita, concorrendosi nello stesso tempo all'Illustrazione Rubeniana.

E con taie speranza ho il piacere di riverirla.

Mantova, 3 settembre 1887.

Devotissimo A. Bertolotti.

248

II.

GaBINETTO DEL SlNDACO M Roma. No 5397-

Roma, li 11 settembre 1887.

Al Sigfior ProfT A. Bertolotti, Direttore de l'Archivio

di Stato in Mantova.

Sono in possesso délia tua riverita nota, con la quale Ella, esprimendomi il desiderio che abbia ad essere fatta ricerca délia casa già dei Rubens in via délia Croce, si compiace trasmittermi la lettera da Lei pubblicata neWOpinione per proporre che sia cambiata l'attuale dinominazione délia via medesima in quella di Pietro Paolo Rubens, ricor- dando cosi la lunga dimora che la S. V. O. crede di poter asserire abbia ivi fatto il grande Fiam- mingo.

Intanto mentre La ringrazio vivamente del suo cortese foglio, L'assicuro che tornerô subito a scrivere alla Giunta Municipale di Statistica in merito a taie proposta, giàda me comuniçata,appena apparve néWOpinione, per quelle deliberazioni ch'è di sola competenza délia Giunta medesima prendere in proposito e délie quali non si mancherà tenere informato a suo tempo la S. V. O.

Ringraziandola poi anche del dono fattomi di un esemplare del suo libro « Artisti Belgi ed Olandesi in Roma nci sccoli XVI e XVII, libro che leggerô

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con quell'attenzione che si mérita, me Le dichiaro con osservanza.

Suo devotissimo, il Sindaco, Torlonia.

III.

Mantova, il 17 settembrc 1787.

Allo spettabilissimo Consiglio Comunale délia città di

Anversa.

Onorevolissimi Signori Consiglieri Comunali,

Mi prendo la libertà di far conosccre corne io abbia proposto pubblicamente, a mezzo di uno de più importanti giornali d'Italia, UOphnone al Signor Sindaco di Roma di cambiare il nome di via délia Croce in quello di via Pietro Paolo Rubens, provando che i fratelli Rubens nel 1606 abitavano in detta via, corne risulta da una procura che i medesimi passavano alla loro madré, atto notarile, che io pubblicai in uno mio libro sugli Artisti Belgi ed Olandesi in Roma fin dal 1880.

Meglio vedranno la mia proposta dal numéro del giornale, che spedisco con la présente ; intanto in foglio annesso comunico la copia testuale délia risposta che il Signor Sindaco di Roma si com- piacque darmi. Oltre la lettera pubblicata nell' Opinione io ne scrissi altra privata al detto Signor

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Sindaco invitandola a far eseguire délie ricerche per verificare quale délie case de via délia Croce sia stata abitata dai fratelli Rubens, allo scopo di porte una lapide onorifica al Rubens.

Dalla risposta sindacalesi vede corne anche questa mia seconda proposta sia stata corne la prima sottoposta al giudizio délia Giunta Municipale di Statistica affinchè a suo tempo deliberi.

Io non mancai di ringraziare il Signor Sindaco di Roma délia premura con cui aveva accolto le mie proposte ; ma io sono certo che se la patria del grande Rubens, rappresentata da cotesto Onorevolis- simo Consiglio scrivesse due linee di riconoscenza al detto Signor Sindaco di Roma pel buon volere dimostrato, si rendercbbe più pronta e sicura l'erTettuazione dclle mie proposte ; ed è per taie scopo che mi sono prcso la liberta di partecipare aile SS. VV. OOc il mio operato.

Ho dimostrato più volte la mia simpatia ed ammirazione al Belgio, e particolarmente ad Anversa, rivendicandola da inguisto obblio molti artefici distinti in Roma, e sarô ben lieto se riuscirô a far ricordare nella città eterna il più grande Fiammingo nel luogo stesso ore 281 anni fa abito.

Sono conosciuto personalmcnte di Carlo Ruelens, poiché l'aiutai nella sua venuta a Mantova per raccogliere documenti Rubeniani, e a Roma conobbi personalmente il rappresentante del Belgio Ambas- ciadore Van Loo ; e ciô noto per mia conoscenza pronto, se occorre di mandare l'originale lettera del Sindaco di Roma, di cui do la trascrizione.

Fortunato dell' occasione ho Tonore di sottos-

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crivermi di cotesta Onorevolissima Amministrazione Comunale.

Devotissimo Servitore Antonio Bertolotti Direttore del Archivio di Stato in Mantova.

IV.

Anvers, le 22 septembre 1887.

Le Collège des Bour&nestre et Èchevins

à Monsieur A. Bertolotti, Archiviste de l'État

Mantoue.

Monsieur l'Archiviste,

Notre Administration a appris avec une vive satisfaction les démarches que vous avez faites pour faire donner à l'une des rues de la ville de Rome le nom de via di P. P. Rièens.

Nous vous remercions, Monsieur l'Archiviste, de cette délicate attention qui dénote le grand intérêt que vous ne cessez de porter à notre célèbre con- citoyen, et, à cette occasion, nous nous empressons de vous témoigner notre gratitude pour les travaux par lesquels vous avez tant contribué à mettre en

V

lumière l'histoire des relations de nos grands artistes avec l'Italie.

Agréez, Monsieur l'Archiviste, l'assurance de notre considération la plus distinguée.

Par ordonnance: Le Bourgmestre,

Le Secrétaire, Léopold de Wael.

de Brauwere.

V.

Anvers, le 4 octobre 1887.

Le Collège des Bourgmestre et Échevins

à son Excellence Monsieur le Duc Torlonia,

Syndic de la ville de Rome.

Excellence,

Nous avons été heureux d'apprendre par la voie des journaux que M. Bertolotti, le savant archi- viste de l'État à Mantoue, a pris l'initiative de la proposition de donner à la via délia Croce qu'habita jadis à Rome P. P. Rubens, le nom du chef de notre École flamande.

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Cet hommage rendu à la mémoire d'un des plus illustres enfants d'Anvers nous a profondément touchés ; nous serions charmés d'apprendre, Excel- lence, que votre Administration puisse y donner suite.

Agréez, Excellence, l'assurance de notre haute considération.

Par ordonnance: Le Secrétaire,

DE BRAUWERE.

Pour le Bourgmestre, L'Èchevin, Jean Nauts.

NOTE

SUR

GIOVANNI ROSA (JEAN ROOSEN) PEINTRE ANVERSOIS.

Le peintre Giovanni Rosa (Jean Roosen) dont il est question dans l'article de M. Bertolotti, (P. -P. Rubens, Corneille de Wael> Jean Roos, Antoine van Dyck) n'est mentionné dans les Liggeren de la confrérie de St. Luc qu'une seule fois. Sous l'année i6o5, nous le trouvons inscrit comme apprenti chez Jean de Wael.

Le nom de son maitre et la date de son entrée dans l'atelier de celui-ci confirment les détails qui nous sont fournis par Soprani, son contemporain. Celui-ci dit :

* Jean Rosa, à Anvers d'un père marchand, en 1591. Dès ses premières années, il se livra à la peinture sous la direction de Jean de Wael, père de Luc et de Corneille. II sortit de leur école pour suivre pendant quatre ans celle de Fr. Snyders qui revenait d'Italie il avait beaucoup peint avec Rubens(sic). Après cette seconde école, il se rend à Gênes, à 23 ans, et s'y arrête quelques mois. De là, il passe à Rome et y étudie pendant deux ans les œuvres des plus grands maîtres. Revenu à Gênes, il pensa retourner dans sa patrie, mais quelques Seigneurs désireux d'avoir de ses tableaux l'obligèrent à rester. Il exécute ses œuvres, d'autres

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commandes lui surviennent, il s'établit chez nous et y prend femme à 32 ans.

- Il devint excellent en plusieurs genres: il peignit à merveille les plantes, les fleurs, les arbres, les animaux ; il fut très expert en figures, surtout en portraits, il s'approcha beaucoup du coloris solide de Van Dyck. Ses œuvres furent très estimées et recherchées à Rome, en France, en Espagne, d'où il reçut fréquemment des commandes; il en reçut aussi du Grand-Duc de Toscane et du prince de Monaco, qui l'aimaient beaucoup. Nous n'avons de lui qu'une seule œuvre dans un de nos édifices publics, mais elle suffit pour lui mériter l'estime qu'on avait généralement pour lui. Elle se trouve dans l'Église des SS. Côme et Damien et repré- sente le Christ déposé de la croix et devant lui, en adoration, les fondateurs de la chapelle, telle- ment naturels qu'on les croirait vivants.

« Les fatigues qu'il s'imposait dans l'exercice de la peinture furent cause que, consumé de fièvre étique, il mourut à 47 ans, ayant passé 24 ans à Gênes, en l'an i638. Il fut enterré dans la tombe qu'il s'était fait construire dans l'église de Slc Cathe- rine.

» Rosa laissa après lui un cousin, flamand comme lui, et son élève. C'était Jean Legi, qui peignit dans le style de Rosa, fort bien, des fleurs, des fruits, des animaux. Mais il y a peu d'œuvres de lui: affligé dans sa jeunesse d'un cruel flux d'humeurs dans la tète, il mourut à Milan il s'était transféré dans l'espoir d'y trouver un air meilleur pour lui.

- 256

D'après cette notice, Jean Roosen aurait eu 14 ans en entrant, en i6o5, dans l'atelier de Jean de Wael ; en 16 10 il aurait passé dans celui de François Snyders, revenu d'Italie en juillet 1609. En 1614, il se serait rendu à Gènes et y aurait passé le reste de sa vie, à l'exception de deux années passées à Rome. Toutes les données de Soprani concordent avec les faits qui nous sont connus par d'autres sources. Les Liggenn cependant sont muets sur son apprentissage chez Snyders.

Aucun musée ne possède de tableau de ce peintre qui, de son vivant, jouissait d'une assez grande réputation. Lanzi nous apprend qu'à Rome et dans les anciens États de l'Église, il existe un très grand nombre de tableaux, représentant des animaux et faits avec une grande habileté. D'après le même auteur, la galerie Bolognetti possède de lui deux tableaux de ce genre et un portrait.

Max Rooses.

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LETTRES

DE

PEIRESC AUX FRÈRES DUPUY

publiées par Philippe Tami\ey de Lar roque, correspondant de t Institut. Paris, 1888. Tome I". (Collection de documents inédits sur l histoire de France. 2e série). 1 vol. in 40 IX et 914 pp.

Souvent déjà le Bulletin-Rubens s'est occupé de cet homme extraordinaire qui fut, pendant plus d'un tiers de siècle, en France, le pourvoyeur général, comme on l'a appelé, des lettres et des sciences, de cet homme qui a droit à notre respect tout particulier, pour avoir été l'un des meilleurs, des plus nobles, des plus constants entre les amis du grand peintre. A maintes reprises, nous avons eu l'occasion de parler des relations de Peiresc avec Rubens ; nous commencerons nous-même bientôt, dans le tome II des Documents épistolaires, la publication des premières lettres échangées entre deux hommes si dignes l'un de l'autre; il est donc inutile de lui consacrer ici une notice qui trouvera

258

mieux sa place dans nos commentaires et qui sera faite, d'ailleurs, d'une manière magistrale par le savant éditeur de l'ouvrage dont nous allons nous occuper.

La mise au jour de la correspondance de Peiresc est, à nos yeux, une des entreprises les plus méri- toires, les plus indispensables, oserions-nous dire, que l'on ait conçues dans ces derniers temps en France. Cette immense quantité de missives que le Conseiller de Provence adressait en tous pays et auxquelles on répondait avec le plus grand empressement, forme dans son ensemble un tableau vivant du mouvement intellectuel de toute une époque. Pas un lettré, pas un savant qui n'ait été en rapport avec cet homme qui constituait, à lui seul, une sorte de bureau central d'informations ; pas un événement, pas une découverte, pas un débat dont il ne soit parlé dans ce qui nous reste de ce vaste commerce. Quand ces épaves précieuses seront toutes recueillies, elles offriront à l'historien un arsenal inépuisable de matériaux pour la con- naissance intime des choses de l'esprit en Europe.

M. Tamizey de Larroque, le vaillant pionnier de ce monde encore peu connu, celui des corres- pondants du savoir, nous a fait connaître déjà un grand nombre de lettres de Peiresc adressées à une quinzaine de personnages d'ordre secondaire ; avant lui, Fauris de St. Vincent et d'autres en avaient publiées ça et quelques unes, mais c'est par les let- tres aux frères Dupuy que s'ouvre réellement ce que nous appellerions volontiers le monde de Peiresc. Et quel monde! Il faudrait plusieurs pages pour

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la seule nomenclature de ceux qui en sont le peuple et parmi eux notre pays doit s'honorer d'en compter un beau nombre.

Les frères Dupuy étaient trois : Christophe, en i58o, successivement secrétaire du cardinal Du Perron, aumônier du Roy, prieur de la Char- treuse de Rome, procureur général de son ordre; Pierre, en i582, avocat au Parlement de Paris, puis conseiller d'État ; Jacques, en i586, prieur de St. Sauveur. La correspondance de Peiresc avec le premier, qui vécut hors de France, se réduit à peu de chose, mais celle qu'il entretint avec les autres frères est aussi longue que substantielle ; elle commence en 1617 et dure jusqu'à la mort de Peiresc, en 1637. On conserve à la bibliothèque nationale de Paris 485 lettres originales de Peiresc, dont les minutes se trouvent à Carpentras. Mal- heureusement, on ne possède plus qu'une soixan- taine de lettres émanant des Dupuy : comme ils en écrivaient une par semaine, à peu près, et qu'ils ont accompli cet échange pendant 20 ans, il devrait s'en retrouver environ un millier. Nous avons opéré un calcul semblable pour la corres- pondance tenue entre Rubens, Peiresc et les Dupuy et pour celle-ci le résultat est moins favorable encore. Pendant quatorze ans, le peintre écrivit presque chaque semaine à l'un ou à l'autre de ses trois amis de France et c'est à peine si nous parviendrons à recueillir une centaine de lettres de Peiresc et une soixantaine de Rubens !

Le premier volume des Lettres de Peiresc aux Dupuy contient leur correspondance du g décembre

2fi<)

1617 au 19 décembre 1627, et compte 147 lettres de Peiresc et 46 des Dupuy. On peut se figurer l'intérêt que présente cet échange d'idées, de travaux, de nouvelles entre Peiresc, récepteur et transmetteur universel et les deux savants de Paris, hommes de Cour, amis des de Thou, des Rigault, des Grotius, de tout ce qui portait un nom dans la capitale. Mais c'est à notre point de vue spécial de l'histoire de Rubens qu'il acquiert une impor- tance de premier ordre.

En 161 7, Peiresc fit à Paris la connaissance de Gaspar Gevaerts et le fréquenta dans cette ville pendant deux ans. A sa rentrée en Belgique, Gevaerts continua de correspondre avec le con- seiller d'Aix ; en 1619, il recourait à l'influence de celui-ci pour obtenir en faveur de Rubens le pri- vilège que l'artiste sollicitait en France relativement aux gravures d'après ses tableaux. C'était déjà une relation indirecte. Puis Rubens étant venu à Paris à l'occasion de la galerie du Luxembourg, s'y rencontrait avec Peiresc et y scellait cette amitié qui dura toute leur vie. Rubens, pendant son séjour à Paris, fut naturellement présenté à tout le cénacle littéraire dont Peiresc et les Dupuy faisaient partie ; et comme il avait connu en Italie quelques uns des personnages avec lesquels ses nouveaux amis de Paris se trouvaient en rapport pour l'éclair- cissement des questions scientifiques à l'ordre du jour, il devint bientôt lui-même un des membres actifs de cette espèce d'académie internationale, il se mêla de la discussion d'un grand nombre de points d'archéologie, principalement concernant la

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glyptique : on le consultait et il répondait avec autorité. Grâce à ce que nous connaissons déjà de sa correspondance, à ce que nous en publierons incessamment, et au recueil édité par M. Tamizey de Larroque, l'artiste apparaîtra bientôt sous une nouvelle face : à son génie d'artiste, à son habileté de diplomate, il joindra une enviable auréole de savant et de lettré.

Les lettres aux Dupuy, comme celles des Dupuy à Peiresc, sent le reflet de cet échange considé- rable de rapports et le nom de Rubens y revient sans cesse.

Dans la IIIe lettre, du 6 décembre IÔ23, il apparait déjà à l'occasion d'un recueil d'épigram- mes latines contre Claude de Saumaise ; il apparait chaque fois que l'un des amis reçoit du peintre une missive qu'il a bien soin de communiquer aux autres avec toutes les recommandations du respect et de l'amitié, sans empêcher toutefois l'expression libre, mais toujours délicatement formulée, de leurs sentiments personnels. Leur correspondance et nous y joignons celle de Rubens avec eux, est une sorte de conversation entre sages, passionnés de savoir. L'éditeur le fait remarquer avec beau- coup de justesse. * Les lettres de Peiresc, dit-il, sont remarquables à plusieurs égards. Un de leurs principaux mérites, c'est leur aimable simplicité. On dirait une familière et savoureuse causerie. Le naturel, comme une source vive, y coule à flot. Jamais un mot cherché, jamais une préten- tieuse image !. Dans cette honnête et agréable prose se reflète le caractère de l'écrivain. *

2b2

Ces paroles peuvent s'appliquer avec la même exactitude aux lettres de Dupuy et de Rubens. Celui-ci, nous l'avons déjà fait remarquer, ne cherche pas non plus la phrase: il écrit comme un homme dont l'esprit, entraîné habituellement dans les régions les plus élevées, descend volontiers de ces hauteurs pour se reposer dans de paisibles entretiens avec un ami. Veut-on voir un exemple de la franchise et de la cordialité qui règne dans ce long com- merce d'affectueuse expansion? Nous le trouvons dans deux lettres de Peiresc, de l'an 1627.

On sait que Rubens vendit, en cette année, son riche cabinet de statues antiques, de tableaux et autres objets d'art au Duc de Buckingham pour la somme de 10,000 livres sterlings. Peiresc avait appris le fait par P. Dupuy et répond à celui-ci avec une légère pointe de critique : - Si le cabinet de M. Rubens se vend 80 mille francs je n'y auray pas du tout tant de regret, parceque au inoings le dict ST Rubens aura de quoy y trouver son compte, mais je voudrais bien que l'achepteur y eust adjousté encore quelque millier d'escus pour faire imprimer ce qu'il y a de plus exquis afin que le public s'en ressentit. -

Il y a dans la phrase soulignée de Peiresc une certaine velléité d'attribuer la vente faite par Rubens à une idée de lucre ; or, quelques jours après, ayant appris du peintre lui-même le motif patrio- tique pour lequel celui-ci s'était résigné à accomplir ce grand sacrifice, il se hâte d'écrire à Dupuy : * J'ay eu un peu de regret d'entendre que le cabinet de Mr Rubens aye à passer oultre mer,

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263 -

attendu qu'il ne pouvoist estre en plus dignes mains ne ou il peult paroistre davantage, ne plus servir à ayder le public, et ne me sceus pas tenir d'en toucher un mot audict Sr Rubens par la lettre que je vous adressay dernièrement, ce que je n'eusse pas faict si j'eusse esté adverty que cette négo- ciation meritast d'estre tenue secrète, mais je n'en parleray plus à luy ne à personne, vous en pouvez estre sans regret. *

Ce redressement d'appréciation, exprimé d'une manière si spontanée et si délicate, nous semble donner une note typique résonnant comme un accent du cœur dans ce vaste concert d'intimité. Et l'exemple n'est pas isolé, il apparait à chaque instant. L'arrivée d'une lettre de Rubens est toujours une bonne fortune pour ses affectionnés en France : - la lettre de M. Rubens, écrit Pei resc ie iôjuin 1627, clui est toujours plus gentil et plus courtois et qui est si judicieux qu'il y a du plaisir de voir ce qu'il escript. » Et le 11 juillet suivant: « Les lettres de M. Rubens sont tousjours trez belles, à voir et celles-cy avoient de trez belles et bonnes particularitez. -

Il nous serait impossible de relever ici les points si nombreux qui intéressent Rubens dans cette importante publication ; on peut dire que chacune des lettres de Peiresc ou de Dupuy jette quelque rayon de lumière au milieu de ce monde de faits et d'idées le peintre a été introduit par eux. Aussi la regardons-nous comme une source précieuse pour son histoire, comme un recueil nouveau de révélations sur l'intelligence, le savoir, le caractère

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204

de l'homme, en dehors de son génie d'artiste. A ce point de vue, la correspondance de Peiresc est en quelque sorte, un annexe, un embranche- ment de la correspondance de Rubens, et nous y puiserons plus d'un passage pour compléter ou éclaircir celle-ci.

Nous n'avons pas besoin de faire remarquer avec quel soin la publication est exécutée. Texte repro- duit avec une scrupuleuse exactitude, notes dont la sobriété voulue cache une haute érudition et de difficiles recherches, tout concourt à classer les Lettres de Peiresc aux frères Dupuy au nombre des meilleurs et des plus intéressants parmi les recueils qui composent cette admirable Collection de Docu- ments inédits sur l'histoire de France qui ont rendu déjà tant de services.

C. Ruelens.

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BINNENZICHT DER VOOl

naar cent* schilderij van S EB ASTI A AN VW

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LUGE JEZUI ETENKERK

in hct Keizerlijk Muséum te Wecncn.

DE ZOLDERSTUKKEN

DER

YOORMALIGE JEZDIETEN-KERK

GESCHILDERD DOOR P.-P. RUBENS

HANDSCHRIFT UlTGEGEVEN DOOR MAX ROOSES.

Zooals men weet schilderde Rubens voor de Jezuieten-kerk van Antvverpen 3g zolderstukken, die in eenen brand van dit gebouw verloren gingen.

Volgens overeenkomst, gesloten den 2gn maart 1620 tusschen den schilder en Pater Jacobus Tirinus, overste van het professenhuis te Antwerpen, moest Rubens, zoo spoedig mogelijk en ten laatste vôôr het einde van het loopende jaar, de 3g bedoelde stukken leveren ; hij moest er zelf in het klein de schetsen van opmaken ze in het groot laten uitvoeren door van Dyck en andere zijner leerlingen en ze met eigen hand afwerken ; hij moest de schetsen aan den pater- overste afleveren of in de plaats ervan een tafereel voor een der vier zijaltaren der Jezuieten-kerk schilderen. De 3g zolderstukken moesten zeven duizend guldens betaald worden, maar de pater- overste zou de doeken leveren.

De onderwerpen, die moesten behandeld worden,

- 266

waren, volgens eene Hjst gevoegd bij de overeenkomst, de volgende :

1. Adam en Eva uit het Paradijs verjaagd ;

2. S. Athanasius ;

3. Michael Lucifer uit den hemel neerblikse- mend ;

4. S. Basilius ;

5. Abraham zijn zoon Isaac slachtofiferend ;

6. S. Gregorius Nazianzenus ;

7. Melchisedechs offerande ;

8. S. Chrysostomus ;

g. Jozefs praaltocht als heer van Egypte ;

10. O.-L.-V. boodschap ;

1 1 . Christus* geboorte ;

12. de Drie Koningen, O.-L.-V. Hemelvaart ;

13. S. Maria Magdalena door de muziek der engelén verrukt;

14. S. Anna ;

15. S. Barbara ;

16. Christus' Verrijzenis ;

17. S. Cecilia ;

18. S. Margareta met een kruis in de hand den draak verslaande ;

19. Mozes op den berg biddende ;

20. S. Ambrosius ;

21. David Goliaths hoofd afhouwende ;

22. S. Hieronymus ;

23. Salomon op zijnen ivoren troon met de koningin van Saba ;

24. S. Augustinus ;

25. Elias in een vurigen wagen ten hemel opge- nomen ;

! I

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26. S. Gregorius ;

27. Esther Assuerus aanroepende ;

28. De kruisrechting van Christus ;

29. de Hemelvaart van Christus ;

30. S. Lucia met de H. Agatha die haar verschijnt ;

31. de Nederdaling van den H. Geest ;

32. S. Catharina ;

33. S. Elisabeth ;

34. Clara Eugenia.

Deze lijst was niet volledig. Wel is waar, moeten waarschijnlijk de nrs 12 en 34 gesplitst worden ; maar dan stijgt het getal onderwerpen slechts tôt 36, en ontbreken er dus nog altijd drie stukken. Volgens de overeenkomst mocht dit programma gewijzigd worden, en dit gebeurde dan 00k. Bij de uitvoering vielen Adam en Eva, O.-L.-V. Boodschap en de Nederdaling van den H. Geest weg. De Bekoring van Christus in de Woestijn, het Laatste Avondmaal, de Kroning van O.-L.-V., S. Albertus, de Namen van Jésus en Maria vverden er bijgevoegd en zoo de 3g onderwerpen volledigd.

Rubens schilderde de schetsen zoowel van de weggelaten als van de uitgevoerde stukken : het muséum der Académie van Fraaie Kunsten te Weenen bezit de schets van O.-L.-V. Boodschap; die van Adam en Eva bevindt zich in het muséum « der Patriotische Kunstfreunde » te Praag. Hij leverde zijne schetsen niet aan de Jezuieten, maar schilderde in de plaats een tafereel vooreen der zijaltaren. Reeds in het midden der XVIIIe eeuw treffen wij verschei- dene dier schetsen in bijzondere verzamelingen aan. Een deel ervan zijn bewaard gebleven en ons bekend.

Zij bevindcn zich in het muséum der Académie van Schoone Kunsten te Weenen, in dat van den Louvre te Parijs (Salle Lacaze) ; in dat van Gotha en in dat van Dulwich Collège, bij Londen.

Het algemeen denkbeeld, dat de keus der onder- werpen bepaalde is niet volkomen duideiijk. Voor de achttien stukken der zolderingen in de boven-gaanderij is wel geen twijfel mogelijk : daar vindt men achtervolgens eenige der bijzonderste voorvallen uit het Nieuvv Testament, vergezeld van de afbeeldingen der gebeurtenissen uit het Oud Testament, welke deze voorspellen of er mede in verband staan : de Val van Lucifer, Eva's verleider, hangt samen met de Geboorte van Christus, die het menschdom komt redden ; de Koningin van Saba voorspelt de Aanbidding der Koningen enz. Wat de keus der heiligen in de beneden-gaanderij betreft,deze is moeilijk te verklaren. Wel vinden wij er de vier Grieksche en de vier Latijnsche kerkvaders in, alsmede de heiligen met Christus verwant ; wel zullen de heilige Elisabeth, Clara en Eugenia als patronessen der regeerende aartshertogin gckozen zijn, maar de overige heiligen Maria Magdalena, Cecilia, Catharina, Lucia, Barbara en Margaretha schijnen buiten eene algemeene leidende gedachte onder de voornaamste hemel- bewoonsters gekozen te zijn.

De negen en dertig zolderstukken van Rubens en de vier altaarstukken van denzelfden schilder maakten het voornaamste sieraad uit van de oude Jezuieten- kerk, de schoonste, welke de orde in de wereld bezat. Het grootste deel dier heerlijkheden werd vernietigd door denbrand van 18 juli 1718. Dévier altaarstukken

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van Rubens werden gespaard ; zijne3gzolderstukken gingen verloren. Behalve de schetsen van een deel dezer bleven er gelukkiglijk een paar kopijen in klein formaat naar al de schilderijen of naar het grootste deel ervan bewaard.

De eerste verzameling dezer kopijen werd zeer uitvoerig in waterverf geschilderd door Jacob de Wit een hollandsch kunstenaar, die ze vervaardigde in 171 x en 1712, ze in 1720 herteekende in rood krijt en ze zelf begon te etsen. Na er eenige gegraveerd te hebben, staakte hij dit werk en liet het door Jan Punt voortzetten. Deze graveerde de overige van 1747 tôt 1763. De verzameling de Wit-Punt bevat 36 stuks, namelijk de beide beneden- en boven-gaanderijen elk van 9 tafereelen ; de drie stukken boven het portaal ontbreken.

De zolderstukken werden nog eens geteekend door een schilder van Dresde, Muller genaamd. Deze verzameling bevat de 3g onderwerpen ; zij is in rood krijt uitgevoerd en met chineeschen inkt gewasschen. In 1735 gaf Joris-Marten Preisler negentien dezer teekeningen in prent uit. Het zijn ééne der boven en ééne der beneden gaanderijen, elk van g stuks, alsook de H. Clara, die, met twee andere stukken, aan den ingang der kerk de zoldering boven het portaal versierde.

Een gelukkig toeval verschafte ons de gelegenheid achtervoîgens de oorspronkelijke waterverfkopijen van Jacob de Wit en de teekeningen van Muller voor het Muséum Plantin-Moretus aan te koopen. De drie stukken boven het portaal, waarvan twee ons enkel gekend zijn door de teekening van Muller, zijn

S. Clara, S. Elisabeth en een derde heilige. Daar dit laatste stuk zeer moeilijk te zien was, bestaat er twijfel aangaande den naam van den heilige, die er op afgebeeld is. Op de teekening van Muller lezen wij : S. Eugenius S. R. E. Card. Mois noemt hem in zijne beschrijving der kerken van Antwerpen S. Joseph met eenen engel ; naar de teekening van Muller te oordeelen en in overvveging nemende, dat, evenals de bescherm- heilige der aartshertogin ook die van den aartshertog wel zal plaats gevonden hebben onder de gekozen heiligen, gelooven wij dat S. Albertus hier afgebeeld was. Van dezen heilige en van de H. Elisabeth voegen wij eene afbeelding in lichtdruk bij ons artikel. Voor de eerste maal worden hier die twee werken van Rubens in prent uitgegeven.

Behalve deze kopijen en schetsen bezitten wij nog een paar oorkonden, de zolderstukken der Jezuieten kerk betreffende. Het eerste bestaat uit de afbeel- dingen van het binnenzicht der kerk. Herhaaidelijk werd dit geschilderd. Sebastiaan Vrancx beeldde het afopeene schilderij, welke het K. K. Muséum van Weenen bezit ; het werd door Antoon Ghering geschilderd op drie stukken, waarvan hetzelfdc muséum er een, het muséum van Madrid een tweede en de Pinacotheek van Munich een derde bezit. Op min of meer duidelijke wijze vertoonen al deze gezichten de zolderstukken. Van het tafereel van Sebastiaan Vrancx, dat ze best laat onderscheiden voegen wij een lichtdruk bij dit artikel (i).

(1) Wjj hebben den heer FA. R. von Engerth. bestunrder der schilder\j- verzameling van het K. K. Muséum van Weenen hartelyk (e danken voor de welwillendheid, waarmede hjj voor ons eene photographie dezer schilderij lict vervaardigen.

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De tweede oorkonde bestaat uit eene uitvoerige beschrijving der 3gzolderstukken. Deze werdgemaakt weinige maanden na den brand, door iemand, die de schilderijen goed moet gekend hebben en ze zich levendig herinnerde. Hij had klaarbl ijkel ij k geen kopijen bij der hand en beschreef ze uit het geheugen. Alhoewel hier en daar eene onnauwkeurigheid in zijne aanduiding voorkomt, mag het hoogst bewon- derenswaardig genoemd worden, dat iemand zoo tôt in de minste bijzonderhcden zich eene reeks van 39 schilderijen wist te herinneren. Het meeste wat hier gezegd wordt was ons niet onbekend ; maar vele bijzonderhedenoverpunten van ondergeschikt belang worden door deze aanteekeningen medegedeeld ; de reeds elders aangestipte worden door een vertrouw- baren getuige bevestigd.

Het handschrift bevindt zich tegenwoordig in het archief der S. Carolus-Borromeus-kerk (de vroegere Jezuieten-kerk) te Antwerpen, waar in de laatste tijden vele kostelijke bijdragen tôt de geschiedenis van dit merkwaardig gebouw zijn bijeengebracht. Het heeft waarschijnlijk deel gemaakt van de biblio- theek van een Pater jezuiet, want het draagt boven aan het opschrift : Bibliothec. D. Prœfecti Cathechis- morutn. De schrijver ervan zal wel een lid der orde geweest zijn. Wij geven het stuk in zijne oorspron- kelijke spelling, die nog al grillig is, en herstellen eenige in het 00g loopende onnauwkeurigheden bij middel van aanteekeningen aan den voet der blad- zijden.

I

272 BESCHRYVINGE

VAN DE

SCHILDERYEN

door P. P. Rubbens eertyts voor onse Marbere kercke geschildert tôt Plafons van onder tegen de galerye en boven de galerye tegen den opper zolder, die met de selve kercke door den blixem ontsteken iammerlyck verbrant syn int iaer 17 18 den 18 July tusschen een uere naer den noenen liai/ dry, Op dut de minnaers der Conste, die de selve oijt met aendacht gesien hebben, eene levende verbeeldinge dtr selve hier door konnen hebben ; en wie dieselve noijt gesien hebben, eenige gissinge van die konnen krijgen.

De Schilderyen waren in de lengde van de galerije g in getal passende ieder op elcken boog soo boven als beneden ; uytmakende soo van de twee galerijen van weder zeyds, als van die tegen den gevel der kercke, die dese twee by een bindt, 3g in getal : hebbende ontrent vier ellen in de breede, en 3 in de hooghde, overhandt ovaelsgewys, en achtkantig, tus- schen vergulden lysten en menigvuldig vergult snijwerck.

H et is te bemercken dat den Meester op soo kort begrijp de figuren verbeelt heeft boven de levens groote in het verkort oft opgaende perspectif, en dat met soo groote konst, dat men syns gelycke hier te land noch niet gevonden heeft. En dat het meeste van de konstenaers beklaeght is, was, dat dese

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Blafons de eenigste waren, die men weet oijt van Rubens geschildert te zijn.

Voorders, tôt klaerder begrijp van dese beschry- vinge, onderstelle ick dat de kercke, met den hoogen autaer, naerden Oosten leyd, soo dat de eene galerye den Noordenheeft,en de andere den Zuijden, soo dat men hier uyt lichtelyck verstaen salhoesig de figuren vertoonden, wanneer ick beschrijve naer wat geweste zij gekeert stonden.

Boven de Galerye naer den Noorden kant tegen den opper solder van den Autaer beginnende :

I. SCHILDERIJE.

Den val van Lucifer met syne hoeveerdige Engelen. Dit Blafon was voor een van de schoonste geacht om de groote kracht die in het selve was uytgewerckt. Men sag in het midden Lucifer vallende uyt de locht met het hoofd nederwaerts, vertoonende het aengesicht en de borst tôt de beenen toe in gedaente van eenen mensch, de reste mismaeckt als een monster, uytwerckende soo met oogen als met handen eene groote furie tegen den hemel. Nevens desensag menten deel noch sommige andere vallende duyvelen, maer meerder verduystert. Boven Lucifer sag men uyt de wolcken tôt de helft des lichaems uytkomenden Aerts Enghel Michael, vertoonende in het aengesicht eene levendige gramschap, de slincke handt tôt eene vuijst gevrongen hebbendeen met de rechte den blixem met groote kracht worpende tegen

- 274 ~

Lucifer (i). Van den zuijt, west, en noordkant sagh men noch sommige engelen tôt de borst toe uijt- komen, alsmede vechtende tegen de duyvelen.

Iï.

Hier op volgde de geboorte van onsen Saligh- maeker, wiens ootmoedigheijt gestelt wirt tegen de voorgaende hoveerdighijt. De schildery verbeelde eenen stal van binnen, waervan men de balcken en het decksel, als over het hoofd hangende sag ; hebbende weynigh locht naer den Noorden als het inkomen des stals. Hier sag men de gebenedyde Moeder Gods met eene wondere soetigheyt des aengesichts zitten aen den suijd kant van het blafon hebbende het aengesicht naer den Noorden, oft het inkomen des stals. De gesteltenisse van dese figuren was aldus : Het rechte been was uijtstekende ende het slincke ingetrocken op welcker knije de slincke handt rustede met den elleboge wat verheven, alsoo het lichaem, wat voorewaerts gebooght was: met de rechte handt toonde sij aen de inkomende haer alder- soetste kindeken dat men in doecken gewonden sag liggen in een kribbe uijtstekende boven het rechte been (2). Achter de Maghet sag men den H. Joseph tôt de halft des lijfs. Achter de kribbe ontrent de voeten des Saligmaekers eene oude vrouwe allenelijck tôt de handen toe die sy tôt een gevronghen hielt voor

(1) S. Micbaël hield in de liuke hand een schild met Jobovah's naam. Een andere engel balde de vuist. Deze schildmg was viei kant, de volçende acbtkantig.

(2) De rechte band der H. Maagd was onzichtbaar, Joseph toonde het kindeken aan de binnenkomenden.

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275

de borst, als nederknielende en met seer teere genegentheyt den verlosser des werelds aenbiddende. Voor de kribbe stond eenen landsman als inko- mende noch geheel in den ganck met den rechten voet voor achter welcken eenen melkstoop en den slincken achter de rechte handt hefte den hoet op als fjroetende onder welcke het aengezicht gezien wirt. Achter desen naer den Noorden sach men ten halven noch eene boerinne als die met den lants-man inkwamp van welck men meest den rugge sag met den slincken arm draegende eenen korf. Dit stuck van een leerling maer geluckelijck gecopieert is noch in het klijn te sien boven het oxsael van de Jonchmans Sodaliteijt tôt Antwerpen aen de rechte kant.

III.

Het derde Blafon aen dese zeijde was van de koninginne Saba die Salomon quamaenbidden. Desen was vertoont op sijnen throon eenige trappen hoog seer in het verkort sittende van den Noort kant der schilderije siende naer het zuijden. Voor hem knielde de koninginne als eene halve moorinne kostelijck gekleet wat voorewaert geboogt met de handen wat uytgeryckt naer Salomon als opdragende haere giften.

Achter de koninginne naer den zuyden stonden noch twee halve moorinnen als jonghe staetiouffers dragende de sleij pende kleerderen van haer princesse. Dese schenen by naer nevens een te staen van welcke die van den rechte kant meer uytkomende

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naer het midden naer den koninck sagh, de andere met het aengesicht naer den westen scheen aen te sien twee slaeven die van onder opquaemen tôt den gordel ontbloodt van welcken den eenen naer den hoeck der Schilderye staende sigh vertoonde met den rug, draegende op den selve een swaer gouden becken, den anderen meer naer het midden, maer minder opkomende vertoonde sich meerder zeije- lings, oock swaer op de schouderen geladen met kostelycke presenten : in beyde dese witte slaeven sagh men eene groote en levende kracht (i).

Bynaer onder Salomon op de trappen des throons was sittende een klyn moorken gekleet en hebbende op de hant eenen schoonen papegaij.

IV

De voorgaende historié was de figure van de drij koninghen die het vierde blafon vertoonde, in welcke naer den Noortkant sat onse lieve Vrouwe tegen den muer van een gebouw van welcker opperste naer het midden uijtspronck eenen wijngaerd op latten geleyd sijnde, als tôt eene overlommeringe die van onder tegen de locht wirt aengesien. De Moeder Godts had op haeren schoot voor haer staende het goddelyck kint voorwaerts wat overgebooght om te zegenen eenen der Coningen die met syn hooft knielende nedergebooght was tôt den schoot van de Maghet : dit figuer was wonderlyck met eene dobbele verkor- tinge uytgebeelt, overmits het selve met den rugge en

(1) De gravuivn van Punt en Proislor vertooiion slochts édnen slaaf ; maar laten aan de tegenovergestelde zijde twee gebelmde krygslietlen zien.

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de voeten naer de aensienders oft naer den Noorden vertoonde, oversulckx dat van den rugge weynigh konde gesien worden, boven welcken het achterhooft geheel grijs wesende van den Coninck vertoonde het welck van de rechte hand van Jésus hem zeghenende wirt aengeraeckt. Neven de Moeder Godts naer den Noorden in de schaduwe als in den inganck des huys stont Joseph achter den nederknielende Coninck. Ontrent het midden van het stuck stont den tweeden Coninck ontdeckt van hooft, bruyn van hair middel- maetig gebaert met den slincken voet tredende op den steenen trap op welcke Onse lieve vrouwe sat nedergeboogt tôt haer en draegende in syne handen een goude wieroockvat met de ketenen tôt op den gront hangende : den mantel van desen Coninck wirt bij een gegrepen en gedragen van eenen ionghen page achter hem staende. Achter desen ionghen sach men den derde Coninck als eenen moor staen met eenen turbant op het hooft hebbende het aengesicht gekeert naer de moeder Gods, en draegende in syne handen een goude kofferken met de slincke handt dat onder- steunende, en met de rechte handt van boven plat vasthoudende een weynigh naer den zuyden van het midden des borsts. Een copyken hiervan is boven het oxael van de jongmans sodaliteyt tôt Antwerpen.

V

Het vyfde Blafon vertoonde het verslaen van den reuse Goliath door David en was geordineert op dese weyse : in het midden als op een heuveltje lag den gevailen reus voorwaerts op syn cort konstig

p

- 278 -

verbeelt ; hij toonde sijn aengesicht in welckers voorhooft den steen ingedruckt stont : boven het hoofd vertoonde sigh den rugg geheel in het harnas, en neven het hooft lag het helmet op synen kant, als afgevallen wesende.

Syne rechte handt bij sijn gevallen lancie lag wat omgeboogt, naer het aengesicht als door den val geforceert en verslapt, nochtans grypende naer syne lancie : den slincken elleboog stont geheel opgerecht, als met de slincke handt, die op de aerde uytgespreyt stont, met groote kracht sich willende oprechten. Gelyck den reuse een weijnig naer den Noord West gevallen lag, sag men naer den Suijd-Oosten het afdaelen van den heuvel syn slincke dye en been, geheel in de wapenen sijnde, uytgestrijckt liggen op de aerde. Boven den reus sag men den jongen David staen van onder opwaerts, geheel in het verkort, mits syn slinck been achter het lichaem van Goliath stont, en het recht met een geboogde knije op den rugge van den selven. Dien was in het kort gekleet, met een maele op de zeyde, blootshoofts als eenen herder. Hij had beyde armen opgeheven met beyden de handen den zabel vast grij pende boven syn hooft, die achter den rugge afhonck vertoonende eene levende kracht die verheyst wort in het afhouwen van het hooft van Goliath.

Van wederzeyds van den heuvel en het lichaem van den liggenden reus sag men in het kleyn eenige gewaepende mannen sommige te voet, sommige te peert. Naer den Noortkant als van de vluchtende Philistinen, naer den Zuijdkant als van de vervol- gende Israeliten.

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Boven in de locht sag men eenen ooijvaert over- vliegen naer den noorden, draegende in synen beck eenen spertelende en ingetrocken paelinck.

VI.

Gelyck David den Hooveerdigen reuse Goliath verwonnen heeft, soo wirt in de volgende schilderye Christus vertoont Satan overvvinnende in syne tentatie wanneer hij 40 daegen gevast had in de vvoestijne.

Aen den Zuytkant van het Blafon stont onzen Saligmaeker gekeert naer den Noorden onder eenen ouden boom, met de slincke handt weysende op sij selven als vervvonderende dat hem de steenen om verandert te worden in broot gepresenteert wirden, met de rechte handt uijtgereijckt en wat omgekeert toonde hy te verstooten de presentatie van Satan (1). By naer in het midden stond Satan in het kort gekleedt, tôt de knijen sich meer zeijelings vertoonende als onsen saligmaeker, hebbende in ieder handt eenen grooten steen die hij tôt hem uytreyckte, soo dat de slincke handt om het onder opsien onder de rechte verscheen. Syn gedaente was van een taemelyck out man rouw en mismaeckt met verwart hair dat als door den windt naer achter met korte strenen uytwaeyde als oock sij ne kleerderen.

VIL

Meyne nu dat de volgende schilderye verbeelde Abraham en Melchisedech etc.

(1) Christus stond niet, hij zat ; zyn linko hund rustte op de rots.

28o

f

Melchisedech droeg aen Abraham brooden en wyn voor het sacrificie, die desen Priester offerde aen Godt als het voorbeelt van het aider H. Sacrament des Autaers.

Dese schilderije wirt oock een van de schoonste geacht. Van den Zuydkant stont een stuck van een groot en trots paleys met groote en geboude pilaeren, als het inkomen des tempels in welckers poorte eenige trappen hoogh stont den oppersten priester in syn priesterlyck gewaet, het hooft behangen sijnde, neven wie eenen iongelinck in het wit stont als synen dienaer openhoudende den langhen mantel des pries- ters, die naer den Noorden overgebooght stont over- leverende de brooden aen David (lees : Abraham), en die nogh met sijne rechte handt ondersteunende. Aen der zuijdboort der schilderye stont eenen man bij naer naeckt als dat hij in het midden van de heupen tôt bij naer aen de knijen gegordt was met een kleet die nogh eene mande met brood droeg. Onder hem eenen met eene groote kruycke(i). Voor den priester stont Abraham sigh meer jruggelings als zeijelinghs vertoonende als een Romeynwel gewapent met een gepluijmt helmet staende met den rechten voet geheel verheven als wel tvvee trappen op- schrijende, ende den slincken van de trappen af, met het lichaem overgebogen naer den Priester, om de brooden te ontfanghen met de slincke handt onder de selve, ende de rechte met de vingheren alleen van boven die vast houdende. Dit figuer vertoonde sigh wonder schoon van onder op geheel in de opene locht die bij naer tôt op den grond tusschen de beenen

(1) De bovenste droeg eene kruik ; de ondersle eene mand met brood.

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doorscheen. Achter Abraham naer den Noorden van het stuck stonden nogh eenige krijgsmannen sijne dienaeren, van welcken den eersten een oorloghvendel hiel in de handt, dat steunde met den stock op de aerde, als oft hij met ecne pijcke stont, te wijlen het vendel dat ten deele om den stock gewonden afhonck tôt beneden, ten deele van den windt uytgespannen was als een zeil. Eenen anderen hiel een peert met den toom (i).

VIII.

Hier op paste het Avondmael als de waerheyt self. Om het kort begryp der schilderye was hier alleen- lyck een gedeelte van de taefel uytgebeelt aen welcke de Apostelen met onsen saligmaeker saeten : als ofte de helft sich verloor buyten het gesicht en het Blafon naer den Noortkant. Christus sat met den rugge tegen den Zuyden, en maeckte van dacr het beginsel des taefels, hebbende de voeten onder de selve uytstekende, het lichaem met hethooft wat voorwacrt hebbende, met de slincke handt op de taefel, ende de rechte presenterende het geconscacreert broodt aen de gemeijnte. Voor hem was eenige spatie der taefel open om dit voorgaende figuer beter en ge- heelyck te sien. Dan sat eenen Apostel die scheen Petms te wesen, al hoewel meest met den rugge naer ons gesicht ; nochtans een groot deel omgekeert naer onsen heere, soo dat men het aangesicht half sagh ; met de rechte handt wat opgeheven als hem aensprekende. Neven desen noch eenen anderen

(1) Van dezen laatstezag men sleclits het boofd.

282

Apostel wiens aengesicht een weynigh naer Christus gekeert sigh soo veel niet en vertoonde. Tusschen de openinghe dier tusschen onsen saligmaeker en Petrus was sag men Joannes van de overzeijde des taefels maer met het hoofd en schouderen, de reste van het lichaem door het opwaerts sien sigh verliesende achter de taefel : in het wesen van desen Apostel, dat met het hooft tôt onsen Heere gekeert was, kon- de men eene besondere teerhertighyt lesen. Neven Joannes tusschen hem en Petrus verscheen noch een hooft van eenen Apostel (i).

IX.

Op het eynde van deze Galerye tegen den gevel waeren dry persoonen sittende op eenen berg geschil- dert seer in het verkort, overmits dit Blafon niet als recht van onder staende konde gesien vvorden. Den hoogsten op den bergh sat Moyses biddende met opgeheve armen tôt God, welcke van den eenen kant van Aaron wat hooger sittende en van den anderen door Hur wat leeger sittende door beyde hunne handen ondersteunt wirden. Onder aen den voet van den bergh naer den Noorden sag men in kleyne figuren als van verre de nederlaege der Amalechiten door het volck van Israël. Dese schilderije onpaer wesende schcen te spelen op de laetste van de andere Galerije op welcke eene andere maer Goddelycke Dryvuldigheyt van persoonen verbeelt wirt croonende

(1) Deze vicide Apostel bovond zieb niet up de aangeduide plaat*, maar aan het uitoinde van bel taferoel.

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de aider H. Maghet van wacr aile hulp in onsen streijt moet komen.

Boven de Galerije van den Zuydkant tegen den * oppersten solder van den autaer beginnende. Hier stonden de vvaerheden voor, en de figuren haer volgende.

I.

De eerste schilderije, was het sacrificie van onsen minnelijcken saligmaeker aen het cruys, ofte de oprechtinge des cruys van onsen Heere.

Een stuck dat seer verwondert wirt van de con- stenaers, oock die geheel Italien gesien hadden waer sy seyden het selve in print gesien te worden en vermaert te ;;yn.

Het cruys was half opgerecht welckers voet was van den Noortkant, en het opperste van den zuijden. Aen den voet van het cruys sat eenen man die als met gewelt hetselve wederhiel opdat het door het oplichten uyt den put niet en soude verschuyven. Tegen het midden des cruys stont eenen anderen der beulen met uytstekende beenen die naeckt waren, die met den rugge groote cracht scheen te doen om het cruys te ondersteunen. Neven desen naer den zuyden was eenen derden met voorwaerts uytgeryckte armen die gespannen waren tegen de armen des cruys om het selve voortstootende met gewelt op te rechten, waerom synen slincken voet achterwaerts, en den rechten voorwaerts, als toekomende stonden. Maer het wonderste was het naeckt beelt van onsen

284

gecruysten salighmacker overzeydsgeschildert wesen- de, en dat wescnde van onder opperwaerts aengesien; in welcke gesteltenisse ick meyne noijt den gecruysten

Christum verbeelt te syn. Men sag maer een arm, te weten den slincken opwaerts gehecht aen het cruys. Hier onder de syde en de borst scheuns, boven welcke onder den arm het hooft half dat met doornen gecroond was. Het slincke been was opgetrocken soo dat men onder de verheffinge der knije en dije een deel van het rechte been sagh, den slincken voet op

den rechten aen het cruys genagelt wesende.

II.

De figure van de slachtinge van Christus, was het slachten van Isaac. Desen sat op eenen Autaer van rouwe steenen licht opgemaeckt op welcken hout lagh welckcrs zijden men sag uijtsteken. Isaac sat naeckt in het midden met eenen doeck gcgort sijndede oogen verbonden, met de handen op den rug vastgemaeckt, soo nochtans dat men besonderlvck den rechten arm sagh tôt den ellcboogh, mits hij in den westen sittende wat naer zuydwest gekeert was. Hij sat met inge- trocke voeten, als op de selve sittende, soo dat men van onder syne knijen tôt de helft der beenen buijten den autaer sagh uytstekcn, neven welcken eenen pot met vier stont om. het sacrificie naer de slachtinge te ontsteken. Hier neven stond den ouden Abraham kort gekleet met de beenen naeckt tôt de knijen, met de borst naer de westen, den rechten voet vooruijt stekende, welckers teenen van onder buyten de aerde uytstekende wirden gesien. Hij was grys en redelyck

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lang van baert met het hoofd en de oogen naer den Noorden omgekeert en opgeheven tôt den Enghel die uvt de wolcken komende syn sweert vast hielt dat Abraham met de rechte hand houdende liet over hellen om de slagh aen syn soon te geven. Van onder op de aerde in den Noort hoeck der schilderije was ecnen braembos in welcken eenen ram met syne hoornen verweert was die Abraham daernaer voor syn soon geslacht heeft.

III.

De verrysenisse van onsen Heere Jésus Christus uyt het graf dat in eene speloncke verbeelt was. Hierboven was onsen saligmaeker geheel schoon en glorieus in gedaente, het hoofd straclen uijtschietende, houdende in de rechte hand een cruys met een vaen- del, de slincke handt uytgereyckt hebbende, met den slincken voet als noch tredende op het graf, te wijlen hij met den rechten als opklom in de locht. Voor het graf lagh eenen soldaet op synen rugge slaepende met het hoofd naer den suyd oost gekeert, soo dat men syn lichaem doch aerdiglyck in het verkort konde sien, het slincke been geheel uytgeryckt synde naer den Noord-west en de rechte knije opgeheven staende. Naer den Noorde lagh noch eenen soldaet slaepende, die geheel tocgcwrongen voorwaerts over lagh. Naer den Suijdcn waren noch twee soldatcn van welcken den voorsten al suyselende wegvloodt naer den suyden den anderen van achter met ver- schrickthyt den verrysenden saligmaeker aensagh(i).

(1) Er waton slechts «Jrie soldafen : do ooi-sto en <le vionle hier oppresomd zijn dez*lfde man.

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IV.

De figure van de voorgaende schilderije was Joseph die naer dry jaeren uyt den kercker verheven wirt, gelyck den heere naer drij daegen uyt het graf verrees. Joseph sat op eenen kostelycken triumph waghen op het Romeyns geheel in het purper met een koninck- lycke bagge om den hais en eenen hoofdband gelyck de oude Koningen, voort met het hoofd bloot. Syne slincke hand was vooruit gereyckt vast houdende den toom der peerden die in den Triumph waegen ge- . spannen waeren in welcke de meeste konste en kracht van dese schilderye bestont. Dese trocken den Noortwest op, van welcke het eerste naer het gesight syne borst het mecst vertoonde geheel vigoureus was, hebbende het hooft wat omgedraeijt naer den zuijden. Neven dit sag men de hoofden van de andere dry peerden van welcke hetgene meest voor- waerts was met den toom geleyt wirt door een ionck man die ten halve gesien wirt. Boven de peerden wirt gesien eene Egyptische piramide oft obeliscus op syn sop draegende eenen bol. Achter Joseph eenige pilaeren van het Paleis van Pharao van welcke hy uytreedt. Voor synen waeghen stonden twee halve naeckten mans gevronghen trompetten blaesende door welckers geluydt de peerden scheenen meer aengedreven te worden.

V.

Het vijfde Blafon verbeelde de Hemelvaert van onsen Heere Jésus Christus in welcke hy self het

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wonderlijckste figuer was ; sijn lichaem hinck in de locht meer zeydelings als voorwaerts wat voorwaerts overgeboogt als van iemand die opklimt, nochtans als sonder moeite, het lichaem bynaer uitgereckt sijnde behalven dat den slincken voet als op eenen trap tredende verheven was. Syn lichaem was naeckt in het midden met eenen sluyer gegort sijnde : sijne ooghen met het aengesicht verheven naer den hemel Noordwest, Iangswaer hij scheen de wolcken te door- breken, hebbende daertoe de armen uytgereyckt en opgeheven, van welcke de slincke handt die meest naer ons gesicht was achter eene duystere wolcke gedeckt was, de rechte handt ontbloot tegen eene verlichte wolcke, waer tusschen den hemel als geopent scheen uytwerpende een claer licht tôt den glorieusen saligmaeker. Dit Beeldt . was soo konstig geschildert, dat de beenen schenen uyt de schiiderye tehangen. Nevens Christus lieten sigh in de wolcken sien twee enghelen van mans groote tôt de helft des lichaems, van welcke de wercke der Apostelen meldt, die tôt de Apostelen gesproken hebben ; beyde in het wit gekleet. Den eenen naer den suydt west hoeck der schiiderye naer beneden siende als de aensienders aensprekende : den anderen naer den Noordt oost kant den Salighmaecker aensiende en sigh als in sijne glorie verheugende.

VI.

Hier op was tôt figure toegepast de opneminge van Elias door sijnen vierigen wagen. Den profeet was geseten in eenen ronden waeghen bij naer als het

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voorste was van de Romeynsche triumph waeghens ; maer desen in sijnen bovensten omloop ront synde was van achter gesloten van onderden buijm sluytende bols geweijs op twee vvielen. Desen waegen was als geheel van goud oft gloeijende van vier.

Men sag Elias tôt den gordel buyten den waegen uytsteken, het lichaen naer den Noort Oost gekeert sijnde maer omsiende nederwaerts naer ons, en uytreykende synen slincken arm welckers handt gedeckt was in synen witten mantel die hij scheen te laten vallen, soo hy belooft had aen synen discipel Eliseus, hij was grys van haer, voor sigh laetende een vier sien dat uyt den waeghen quam bij naer gelyck straelen oft onderbroken vlammen tusschen de wolcken door welcken den waeghen scheen door te breken, de wielen in de selve als in sackende voor den waeghen, wat hooger als den selven, waeren ingespannen twee peerden die Eliam, naer den Noord Oost, opvoerden, soo dat men dese het meeste van achter en ten deele van den slincken kant sagh besonderlyck het welck naer den slincken kant inge- spannen was. Dese vvaren geheel vierigh, niet door het couleur, dat naturelyck was, maer door de kracht die sy betoonden uytblasende door de neusgaten eenige straelen.

VIL

De hemelvaert van Maria een wonder schoon stuck. De alderheyligste Maghet sat op de wolcken een weinigh overrug liggendc op de selve met de armen open en de handen naer den hemel, waer oock het

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aengezicht met de oogen gekeert was, het hooft een weynigh overhellende naer de slincke schouder, vertoonende eene soete en minnelyke genegenheyt tôt God. Boven haer hooft scheen den hemel sig te openen uytworpende eenige soete straelen tôt haer. Boven haer hoofd van het hulsel des selfs swierde eenen sluyer. Onder haeren blouwen mantel sag men de slincke knije, wat uytsteken den slincken voet ingetrocken wesende : den rechten was rechter uytge- steken die men uit de kleederen sag uytsteken staende op de wolcken. Achter het rechte been was eenen engel mans-groote die haer helpte opvocren, met de slincke handt als de Maghct op de knije vast houdende te weylen den rechten van achter in de wolcken werckte, welckers rechten voet over het been buyten de wolcken gesien wirt. Recht onder de wolcken op welcke de moeder Godts geseten was, vertoonde sigh eenen tweeden enghel van gelycke proportie, vliegen- de met den rugh van onder en de borst en het aenge- sight naer boven gekeert, de vleugelen uijtgespreijdt sijnde den eenen naer den Zuijden den anderen naer den Noorden, de handen van de uytgespreyde armen sig verliesende in de wolcken. Men sag naer den Zuid Oost syn rechte dije en den voet tegen de wolcken opdringende. Van den Zuyd-westcn kant kwam eenen derden Enghel gevloghen die sig het schoonste en met het geheel lichaem vertoonde, hebbende het aengesicht opgeheven naer de Maeghet met de handen in de wolcken ; wiens lichaem meest zeydeling dogh wat van onder wirt aengesien naeckt, maer in het midden met eenen sluyer gegort, heb- bende het slincke been geheel ingetrokken met den

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opgetrocken voet naer boven ende het rechte been geheel uytgereyckt, bijnaer gelijck iemant opde aerde liggende met macht en haest soude voortkruypen. Eene copye van dit blafon is vangelycken te sien op de Sodaliteyt der Jonghmans tôt Antwerpen boven het oxacl naer den slincken kant, in welcke nochtans desen laetsten Enghel ontbreekt.

VIII.

Tôt voorbeeld van de verheffînge van Maria volgde hier op het verheffen van de Coninginne Ester tôt voorspracke en hulpe van haer volck.

Dese schilderye wirt van een iegelijck een van de schoonste geacht. Aan den Zuyd kandt sat den Coninck Assuerus op synen Throon, verheven eenige trappen hoogh in een conincklyck lanck habeyt uytreyckende synen Conincklijken scepter uyt teeken van genade tôt Ester. Neven den Coninck voorwaerts uyt stont eenen gewapenden man bloots hooft tegen een pilaer van het gebouw met den slincken arm in de zeijde, en staende met den slincke voet op eenen hoeck van de architecture, met den rechten op den ondersten trap van den throon soo dat men van onder de ronde van syn pansier sagh dat hem van onder syn harnas uythonck tôt de knijen. Aen de rechte zeyde des Coninghs oft den oostkant stonden noch sommige van de princen des ryckx die sigh leegher en leegher allenskens uijt het gesicht verloren.

Voor den throon op den platten grond die als eenen langen trap vertoont was, was de Coninginne Esther op een wel gedonst flouweele kussen soo neder-

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knielende, dat sij als beswijkende scheen tôt een te vallen ; haer aengesicht was soet en wonder schoon, maer verstorve door de vreese met gesloten en half gebroken ooghen : achter haer naer den oostkant was eene staet Jouffer die met haer rechte handt op de borst van de Koninginne haer wederhiel en belette- de voonvaerts over te vallen, en de selvende als om te verkloecken aensprekende, soo dat sy haer aenge- sicht voor dat van de Coninginne voorbracht.

Voor de Coninginne naerder aen het gesicht staet eene andere staetjouffer schoon van gestaelte, op welckers slincken arm Ester met hare rechte handt steunde, te wijlen sij met haere rechte handt haer eigen kleerderen in haer zeyde ophield. Dese stont wat voorwaerts overgeboogt als veerdiglyck toeko- mende tôt hulp van haere coninginne, staende haeren rechten voet op eenen hoeck van het gebouw in den Noort-Oost hoeck der schilderye, ende den slincken op den trap op welcken Ester knielde soo dat men in de holte haerder kleederen haere teere en nette voetiens met sandalen konde sien. Het gebouw eyn- digde van desen kant met groote pilaeren achter de Coninginne hebbende de hoogde van het blafon die gebonden waren als met eene gedurige Galerye aen de architecture tegen welcke den throon des Conings stont, soo dat de middel galerije scheen eenen halven cirkel te maeken seer nederdeijsende in het midden ; waerboven de open en heldere locht was.

*

IX.

Het negende blafon en het laetste boven dese galerije tegen den gevel, soo ick in de beschrijvinge

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van het negenste van de andere aengeraeckt hebbe, was de krooninge van de Alderheyligste Maghet door de alderheyligste Drijvuldighijt, en scheen te spelen op de drij persoonen van het geseyde blafon van de andere Galerije. De figuren van dit Blafon waren seer in het verkort en konstig geschildert als niet kon- nende gesien worden, van die daer bijnaer recht onderstonden. In het midden van dese schilderye wat naer onder was Maria als sittende in de wolcken maar met de rechte knije wat meer verheven dan met de slincke welckers voet met meerder kracht de wolcken trede.' Haer slincke handt was op haere borste en de rechte uytgereyckt nederhangende ; als verwonderende dat haersulcke eere wirt aengedaen. Gelyck sy met de borst en aengesicht naer den westen sat had sy nochtans haeren oogen omhoog naer den hemel geslagen.

Wat hooger naer den zuvd-kant sat God den hemelschen vader oock recht in den westen siende nochtans naer de Maghet nedervvaerts met het aengesicht een luttel ten noorden gekeertsyne slincke handt rustede op syne slincke knije draegende den schepter (i) tôt teecken syner almogentheijt syne rechte handt was uytgereyckt tôt boven het hooft van Maria vast houdende cene kroone om haer te krooncn. Dese kroone wirt van den anderen kant vastgehouden van haren sone Jésus Christus die stond van den andere kant van syne moeder in de wolcken naer haer wat omgekcert wesende. Hy hadt beyde syne armen uytgereyckt om de croone op haer hooft te stellen. Syn rechte been was recht af tredende op de wolcken,

(1) Den weroldbol.

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maer het slinck been hooger in de vvolcken staende was met een uytgeboogde knije. Boven de kroone in het hoogste der schilderye was den H. Geest in de gedaente van eene vliegende duive omringelt met glorie en straelen.

Onder de galerijen vertoonden de blafons de H H. Leeraers der H. Kercke tusschen gemengelt met HH. Maegden oft vrouwen.

Onder de galerye naer den noord-kant wirden gesien de vier grieksche Leeraers, waer tusschen de volgende Heyligen. Aen S. Xaverius" autaer het eerste blafon :

I.

DEN H. ATHANASIUS.

Desen Heylighen stont in een priesterlyck nochtans vreemt habeijt met eenen hoet op het hooft door welckers scadue het aengesicht wat verduystert was, syn onderkleet was wit, en het overkleed violet hebbende onder syncn rechten voet den ketter Arius oock in een wit en bijna priesterlyck gewaet, welckers voeten uytstaecken naer den Noord-west liggende met het aengesicht opperwaerts naer den zuyd-oost. Athanasius had synen staf staende op den opgeswol- len buyck van den aerts-ketter, als aenwysende de strafife die hy uyt den hemel over hem verkregen had door het uytworpen van syn ingewant. Neven Athanasius naer den zuyden sag men eenen Enghel als eenen jongelinck tôt over den buyck uytkomende uyt de wolcken met eenen sluyer in de handt dat

swierde over het hooft van den vader als tôt teecken van syne victorie over Arius.

II.

De H. Moeder Anna.

Dese sat in de wolcken een luttel naar den zuyd west gekeert, aen wiens schoot stont van deselve zeyde de alderheyligste maeghet als een dochterken van tien oft twalf iaeren out geheel liefelyck ; welke de oude Moeder leerde in eenen boeck die op haer slincke knije rustede van haer vast gehouden door de rechtehandt te wijlen sydaer in wees met de slincke (i). Haer hooft was omsiende naer den Noord-west.

III.

Den H. Basilius.

Desen vader was vertoont knielende in de wolcken recht naer den westen oft ons gesicht. Hij was grijs van hair, out van wesen, redelyck gebaert. met een gestaetigh kleetsel, blootshooft. Hij had syne ooghen naer den hemel opgeheven, met uytgespalckte en afhangende armen en handen, uytwerckende eene vierighe begeirte syns herte tôt den hemel. Neven hem aen de redite zeyde wirtomhoogh in de wolcken gesien eene wolckachtige maer vierige colomme, benaer gelyck men leest dat aen het volck van Israël verschenen is wanneer sy uytrocken van Egypten (2).

(1) St. -Anna had geen boek.

(î) Voor hem op de wolken lagon twee boekon.

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IV.

De H. Maria Magdalena.

Dit \\as een van de schoonste schilderijen van beneden, een stuck dat opentlijck sijn meester hand getuijgde. Magdalena lagh met een uytgestreyckt lichaem in haere rotse, welckcrs voile openinge naer den oosten was, soo dat men boven haer lichaem daer buyten de opene locht konde sien ; de rotse van weder zeyde en van boven als eenen boog gesloten sijnde. Sy lagh in de lengtde van de schilderije met het hooft naer den Noorden dat op haere redite handt opgeheven sijnde rustede te weijlen haere slincke handt naer den voeten uijtgereijckt was, als met weenende ooghen en een seer bedruckt, maer soet aengesicht aensprekende het crucifix dat een weynigh achter de voeten tegen de locht staende gesien wirt, waer neven meer naer het midden van het stuck oock haer salf-busse stont, als eenen glaesen bol' met eenen voet. Sij was geheel en eerbaerelijck gekleet van omtrent den hais tôt aen de voeten, hebbende het slincke been ovcr het rechtc gekruijst boven de voeten met de knije wat verheven boven de andere.

V.

Den H. Naem Jésus (i). Dit blafon stont voor de Poorte van de Cappelle

(1) Hier stond de H. Naam van Maria.

296

van onsen H. Vader Ignatius ; misschien om sijne liefde voorden selven H. Naem.

In het midden van het stuck stont den H. Naem Jésus met straelen omringelt in de wolcken, ront om welcken vier klijne enghelenals kinderkens swierden, van welcke sommige hem aenbaden, eerden, oft verwonderden met een seer soet pinceel naer gewoonte van Rubens uijtgewerckt.

VI.

De H. Cecilia.

Dese H. Maghet sat wonderlijck soet met het aengesicht scheuns recht naer den zuyden spelende op het orghel. Sy sat met ingetrocken voeten onder haer, in het aengesicht met minnelijcke ooghen opgeheven naer den hemel als God lofsangen singrende, te weijlen sij met uijtgereijkte handen (de rechte boven de slincke om het opsien van. onder) roerde de stecken van het orghel : achter welck eenen enghel stont als eenen ionghclinck de blaesbalcken opheffende. Achter de Maghet naer den Noorden was eenen twceden Enghel mans groote geheel gekleet, behalven de armen die als toegevlogen quam met eene croone van bloeme die hij met uijtgereijckte handen hicl boven het hooft van Cecilia.

VII.

Den H. Gregorius Naziancenus. Desen H. Vader was in sijn Biscoppelyck gewaet

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hebbcnde den meyter achterwaerts diep in het hooft en met den staf in de rechte handt met het point opgeheven tegen eenen duyvel den welcken in eene leelycke gedaante voor hem stont, den selven in sijn aengesicht, dat tegen hem roock uytbraeckte, treffende soo dat den duijvel, overrugge scheen uyt de schilderye te vallen. De slincke handt van den heyligen was wat opgeheven en tôt een vuijst ingevronghen, vertoonende eene groote kracht en gramschap, die ooek in het aengesicht en geheel de gesteltenisse des lichaems te lesen was tegen den boosen geest.

VIII.

DE H. Barbara (i).

Dese Maeghet, gelyck ooek den voorgaenden Heylighen stont recht in den westen ofte naer ons gesicht. Sij hadt haeren goddeloosen vader onder de voeten liggende met het hooft naer den Zuijd-oost en de voeten naer Noort-west welckers slincke been uyt- gestrijckt lagh, de rechte knije, opgetrocken, en verheven sijndc. De heylige stont met tien slincken voet op den buyck des vaders omgort wesende met cenen sluer, bynaer als ofte haer opper-kleet opge- schort was, misschien om het verkort des gesichts te helpen. Sy steunde met haere rechte handt op een staende sweert, de slincke rustede op haer lijf ontrent den gordel.

(1) Verke« id vuor : 6*. Citthan'un.

298

IX.

DEN H. ChRYSOSTOMUS.

Dit blafon als wesende hct laetste tegen den gevel was weder op het meeste vcrkort geschildert. Den H. vader stont in sijn Bisschoppelyck gewaet met den myter op het hooft onder een vierkant pavillioen eenighe trappen hoogh naer den Noortkant van de schilderye hebbende den rugge naer den Noort-west, soo dat hy sigh het meeste met den rugge vertoonde hij hadt den rcchtcn arm opgeheven als gebiedende het afworpen van het bceld van de keyserinne Ku- doxia. Boven syrien arm sag men syn aengesicht vol van maiestyt met gramschapgemenghtgeheel scheuns tôt den mont toe : onder synen arm stont eenen diaken in het wit gekleet boven syn zwart onderkleet dat onder den ovcrrock uythinck, siende naer synen Prelaet en vasthoudende syn koorkappe hebbende eene cruyne op het hooft dat bynaer alleenlyck van achter gesien wirt. Den slincken voet van dezen diaken stont op den tweeden trap van den Bis- schoppelycken throon en den rechten eenen trap leegher soodat men van onder in de holte der kleedc- ren synen beencn gekoust en gcschoeyt konde sien bynaer tôt de knijcn. Aan den Zuydkant van de schilderye sag men hct silveren bcclt van de keyse- rinne als verder in het perspectief dat door dry mannen afgeworpen wirt : eenen tegen den zuyden vertoonde sigh hoogher die met eenen dicken stock

(1) Kr warcn <lrie mannon ami het werk m<it stokken om het beold om to werpen.

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onder het beeld ingedronghen hetselve Noorts-waert dede overhellen, welcken arbeyt van eenen tweeden die wat leegher uytquam voor het pedestael van het beeld wirt geholpen oock met eenen stock onder het beeld. In het midden van de schilderye sag men eenen derden wat meer achterwaerts en wat kleynder die met eene coorde het hellende beelt voorder over- trock. Dese dry mannen waren tôt den gordel naeckt, hoe verre sy maer gesien wirden, iae de twee laetsten noch minder de twee eerste van achter en den derden van voor aile dry uytwerckendc eene groote kracht. Het beeld van Eudoxia was als een antieck romeyns in eene lange voijle over het hooft gekleet tôt de voeten toe.Op het pedestael datmen naer het midden van het blafon buyten den tweeden arbeyder sagh ten halve uytsteken sag men de tweee erste letteren van haeren naem E. U.

Onder de Galerye naer den Zuydkant stondcn de vier Latynsche vaders tusschen andere hcyligen.

I.

Blafon aen den autaer van den H. Joseph.

Den H. Hiekonymus.

Hy sat geheel bloots hooft met de borst en armen ontbloot tôt den gordel, van waer hy met een root kleet gedeckt was tôt half de schenen. Hy keerde sig een weynigh naer suyd westen, houdendc op syne slincke knije eenen boeck met de handt van boven, soo dat dien overhelde van hem als om daer in te schryven,met

3oo

de rechte handt hiel hy cene penne maer afhangende een weynigh naer beneden met eenen half opgetroc- ken arm al s verbaest synde over eene trompette die van den slincken hoeck van de schilderye uyt de wolcken quam, waer h y oock syn aengesicht en oogen met vreese keerde (i). Neven hem naer den Noorden lagh eenen lecuw plat op sijne pooten met het back- huys recht in den wcsten als slaepende.

II.

DE H. LUCIA.

De Martelcsse stont gebonden aen eenen dicken staeck als eenen boom in het midden van een vier wclckers vlammen en roock als door eenen Noord- westen windt achter haer wirden weggedreven. Haer handen waren met gevrongen armen buyten ons gesicht als achter den staeck vast bij een gebonden, soo dat sij met uijtgeboogde knijen wat scheen neder te dcijsen ontfangende den steeck des doods met een sweert door de kele van eenen beul die naer den zuijd kant stont neven haer. Descn beul stont in eene schoone gesteltenisse met het hooft met eenen bandt gebonden ende het lichacm (dat bij naer gcheel naeckt was) voor over gebooght naer den westcn, dogh heb- bende het aengesicht gekeert naer de Maghet om haer den steeck te gevcn, en te samen als meijdendc het gewelt des viers dat achter syne beenen slingerde, den rechten stont uytgercvckt noch vast houdende

(1) Do heiliyo liifld iiooiw |k-ii in do hand ; hij koorde het nungezicbt naar don kant tou-viinverirostold aan dioii, waar eon engol de trompet blies.

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met de handt het svveert dat door de kele van Lucia stack welckers hais tôt de halft der borst ontbloot was : met sijne slincke handt hicl hy aen syne slincke zeyde wat naer achter toe de scheije van syn svveert. Naer den Noorden sag men boven in de wolcken de H. Agathatot de helft des lijfs met ccnen palmtack in de handt vleytclyck aenspreekende de Martelesse, als haer komende haelen, werwaerts oock het aenge- sicht met stcrvende oogen van de H. Lucia gekeert was. Achter den beul in de donckerhcyt des roockx scheen men nocheenige gewaepcnde mannen te sien. Dat was voorwaer een van de schoonste blafons van beneden.

III.

DEN II. AlîGUSTINUS.

Desen H. Vader stont gekeert naer den zuydcn bloots hooft hcbbende sijnen bischoppelijcken mijter voor hem aen sijne voeten en aenhebbcndc eene choorkappe. In sijne slincke handt hadt hy syncn Bisschoppelijken staf die achterwaerts over hellende achter de slincke schouder met den krol uytstack (r).

Met de rechte handt stont hy als den hemel aensprekende waerwaerts oock sijne oogen gekeert waren, getuygende den brant syns herte tôt God.

IV.

De H. Dimpna (2). Dese heylige stont verbeelt als vluchtende haeren

(1) De staf la? v6or hem ; do mijter werd gedragen door een engeltje, dat hem al spelunde op zijn eigen hocifd zette. Tww andeiv eng«d»»n hicldon de koorkap des beiligen open.

(2) Moet zun : de H. Barbara.

302

vader naer den Noord-oost, soo dat men ten deel haeren rugge sagh. Achter haer sag men haeren vader van den zuijd boort der schilderye uytkomende en met gewelt de vluchtige Heylige vervolgende, soo dat hy loopende den slincken voet voor hadt. Achter den buyck sagh men syn sweert ten halve uytsteken hebbende den slincken arm opgeheven als om haer met het hair ofte kleerderen te vatten. De H. Maghet stack haere armen voor haer uyt als vereyst de actie van die vreesende vlucht. Voor haer aen den noord- kant des blafons sag men uytsteken een gebouw waer sij haere beschuddinge scheen te soeken (i).

V.

Den H. Naem van Maria (2).

Desen naem stont in het midden van de schilderye in straelen voor oft boven de Poorte van de Capelle van de selve Aider II. Maeghet. Den selven Naem was omringhelt met vier kleyne en soete cnghelen die den selven eerden gelyck van den anderen kant den Naem Jésus.

VI.

De H. Agnes (3). De H. Agnes stont recht in den westen hebbende

(1) Do toron waarinzij word op^slotori.

(2) Hior «tond de H. Naam van .l>>>u>. 13) Of do H. Maitfaiftha.

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aen haere rechte zeijde een staende lammeken met het hooft gekcert naer den noort-west. Sij hadt ecnen palmtack in haere rechte handt etc (i).

VII.

Den H. Ambrosius.

Den H. Vader stont van gelycken in den westen recht in ons gesicht de rechte knije wat opgetrockcn wesende. Hij stont met svnen myter op het hooft in syn bisschoppelyck gewaet, syn choorkappe wesende wederzeyds opgeheven in het midden van de lengde door de twee klijnc engclcn die vliegende waeren in de locht. Neven hem naer den zuijden stont eenen biekorf die men tôt kenteecken gemeynelyck by desen heyligen stelt.

VIII.

De H. Eugenia.

Dit was wederom eene van de schoonste schilderyen geacht, in welcke haer martelie verbeelt wirt. De Maeghet sat op haere knijen naer den Noort-oost wat neer huckende en het hooft overhellende, dat met ongebonden hair was meest over de rechte schouder naer voor af hangende soo dat den geheelen neck en de schouderen ontbloot waeren om den slagh te ontfanghen, en een luttel van haere slincke borste konde gesien worden.

(1) Zij hield in de linke hand een lint, dat om don hais van eenen drnak ge>la<ron was.

304 -

Voorts was sij geheel gekleet tôt over de voeten, en tôt aen de handen die op haeren rugge byeen gebonden waeren met eene koorde. Neven haer slincke seyde stont den scherprechter naer den zuijd- oost gekeert in syn onderkleerderen met de slincke handt eene groote strene van het hair der Heijlige vasthoudende over haer voorhooft, soo dat hy het hooft scheen meer nederwaerts te willen trecken om , te seekerder sijnen slach te geven. Syn rechte handt was opgeheven met een beyl dat hy hielt, en syn lichaem wat overgebooght uytwerckende deverheysde kracht tôt den slagh. Neven de Martelesse tôt half achter haer sagh men een groot gebouw als van eenen tempel ten deele uytstaen dat tôt teecken van Godts vraeke scheen intestorten, de pilaeren buyten hun lood weijckendc ende de comice oft het opperste voorwaert invallende. Achter den aerden gront sagh men drij koppcn een van een vrouw, en twee van mans, met twee opgerechte armen tusschen de beenen van den beul en tusschen hem en de H. Maeghet, als van sommighe der aenschouwers die riepen teghen de onrechtveerdige doodt die men haer aendede (i).

IX.

Den H. Gregorius.

Dit stuck wirt geacht, niet alleen om syne schoon- heyt, maer oock om dat men seyde dat Rubens het selve op weynige ucren van eenen dagh hadt geschil- dert, hetwelck eenighsinsdaeruyt konde gegist worden

fl) Op dp plaat van .1. Pant ziet mon slwhfs twoe hoofden en één arm.

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DE H. EUGENIUS (ALRERTUS ?)

Zoldcrschildering dcr voormaligc Jezuietcnkcrk, naar de teekening

van MULLKR.

dat het licht scheen afgedaen te wesen. Het was nochtans schoon en vvederom het meeste in het verkort omdat het tegen den gevel stont. Den H . Gregorius sat sonder Pauselycke mutse oft meijter in eenen leegen leen-stoel met een goude laeken koorkappe naer Noort-oost hebbende in syncn slinc- ken arm synen Pauselyken staf van dry cruijsen (i).

De rechte handt sagh men voor de borst wat uyt- steken als aensprekende de alderheyligste Maghet Maria die voor hem stont in de wolcken. De Moeder Gods was met gevlochten hair aensprekende den H. Vader. Sij droegh haer lief en goddelyck kint op haeren slincken arm dat naeckt synde op eenen doeck welckers voetiens opgetrocken synde de Moeder met hare rechte handt ophoudende tegen haer lichaem byeendrongh. Den rechten voet van de H. Maeghet stont wat hoogher tredende op de wolcken en hadt haeren mantel om haer midden omgeslaeghen.

Onder de Galerye in het midden die van de Noort Galerye tôt de Zuyd Galerye over het Portael passeerde tegen den gevel, waeren dry stucken gelyck er dry boghen syn.

Het stuck teghen de Noort Galerije verbcclde

de H. Clara.

Het gesicht van dese schilderije viel naer het inkomen van de kercke soo dat men tusschen het portael en den middelsten boogh van dese middel- galerije moeste staen om de selve wel te sien.

(1) De hoiligm <liv»e£ zijn rni.jter, een zijner hawlen whs onder zi.jn mantel l^eborgen.

- 3o6 -

De H. Clara sat ineenen setelstoel in haer religieus habeijt hebbende eene remonstantie van het aider H. Sacrament des Autaers met eenen doeck in de handen en het selve vertoonde van eenen heuvel daer sij op sat (die de stadts vesten verbeelde binnen welcke sij woonachtigh was) aen de légers dervijanden die de stat belegerden welckers tenten aen den voet van den heuvel gesien wirden naer den westen werwaerts oock haer gesicht was, een weijnig hebbende van de zuijden. Nevens haer laeghen twee religieusen van haer orden op haer knijen overgebooght tôt bijnaer op de aerde met de handen te samen als het aider H. Sacrament aenbiddende.

De religieuse die neven haer naer den zuijdkant lagh van waer ons gesicht quam, wirt geheel gesien maer de andere, die van den noordkant was tôt bijnaer de helft van het lichaem, hebbende het aengesicht meer opgeheven om het Aider H. te aensien.

Van den anderen kant tegen de Zuijd Galerije de H. Elisabeth.

Van dese selve plaetse sigh omkeerende naer den zuyden, sagh men de H. Elisabeth staende op eenen steenen trap nevens welcken naer den Oosten sat eenen armen bedelaer half naeckt, de bloote beenen bijnaer gecruijst hebbende, en opsiende naer de H. Matroone tôt welcke hij eene houte schotel opstack om eene almoesse te ontfanghen : hij hielt de schotel op met sijne slinckc handt, hebbende sijne rechte

(1) Op de teokening van Millier /.ijn <ie boenen uiteengeslagon, «le linker hand houdt fvn siok va>t.

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3o7

ingetrocken tôt sijn middelde als om sigh met sijn kleet, sooveel hij konde, uijt schaemte te decken. De Heijlighe stont Noort oost gekeert met neder geboogde hooft naer den armen, hem toereijckende een stuck gelt met de rechte handt, en met de slincke houdende haer sluijer oft mantel. Haer hooft was gedeckt met een swart veloers ; soo dat haer kleetsel geheel zedigh was.

In het midden van dese Galerije boven het Portael.

Dit stuk konde nîet wel gesien worden als van die in het portael self stonden door de openinge desselfs van boven. Het verbeelde eenen H. Martelaer geheel in het lanckgekleet met eenen palmtack in de rechte handt, maer wat klynder van postuer dan de andere geschilderde beelden waren (i).

Noteert.

Dat dese bescrijvinghe van dekonstige schilderijen van Rubbens, die in soo iammerlijcken brant aile verongeluckt syn, alleenlijck gedaen is naer het verbranden der selve, ist dat men dan bevonde dat ergens in gemist was, dat men dit vergeve aen de kranckheijt van de memorie, en de verbeeldinghe des verstants, die door het verloop van cenige maenden wat verkrenkt was.

(Nota van lateren tijd.) De Schilderyen door P. P. Rubens geschildert

(1) WaarschUniyk He H. Albertns, zooals booger (blz. 260) zegden.

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- 3o8 -

voor de plafonds van onder tegen de galerye en boven de galerye tegen den solder waren 3g in getal te weten 9 in de lengte van idere galery zoo boven als beneden. Deze schilderyen hebben omtrent 4 ellen in de breede en 3 in de hoogten en zyn geplaatst boven overand vierkantig en achtkantig, beneden ovaals en achtkantig tusschen vergulde lysten.

Orde der Schilderyen.

Boven Noort Boven Zuid

te beginnen aen den Altaar te beginncn aen den Altaar

1 Den val der Engelen. 1 De Kruissing.

2 Geboorte van Christus. 2 Abraham en Isaac.

3 Koningin Saba. 3 De Verysenissc.

4 H. H. Dry Koningen. 4 Triomph van Joseph.

5 Goliath en David. 5 De Hemelvaart.

6 De Tentatie. 6 Opneming van Elias.

7 Abraham en Melchise- 7 Hemelvaart van Maria, dech.

8 Avondmaal. 8 Esther.

g Moyses op den berg. g De Krooning van Maria.

Beneden.

Noortkant. Zuid.

1 H. Athanasius. 1 H. Hieronymus.

2 Moeder Anna. 2 Lucia.

3 H. Basilius. 3 Augustinus.

4 Maria Madalena. 4 Barbara.

5 H. Naam Jésus. 5 Naam van Maria.

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3oq

6 H. Cecilia. 6 Margaretha

7 H. Gregorius Nazian- 7 Ambrosius. cenus.

8 II. Catharina. 8 Eugenia.

9 H. Joannes Chrysos- 9 Gregorius. tomus.

Tegen den \roorgevel.

Noord Zuid H. Clara. H. Elisabeth.

In het midden boven het portaal.

Eenen Heiligcn met eenen palmtak.

Van dcze laetste 3 schilderyen zijn geene teekenin- gen (1).

(I) Dit is onjuist, daar het blijkt dat Milliers teekenineen bewaard bleven.

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TABLE.

PAGK-s.

Nécrologie i

Séance du 26 Décembre 1 88 5 5

Séance du i5 Juin 1886 . . . , , . , , . . S

Philippe Tamizey de Larroque. Une lettre inédite

de Jacques de Bie à Peiresc 11

A. GoOVAERTS et HENRI STEIN. L'Adoration des

mages de Rubens (Louvre, 427) i3

P. Gk.NAKD. Les armes de la famille de Rubens. . tii

C. RU ELEXS. Rubens à Venise 74

Nouvel les des ventes 86

JULES Finot. Documents relatifs à Rubens. conservés

aux archives du Nord Q7

C. RU ELENS. Le mariage des frères Rubens ... 145

» Les privilèges de gravure accordés à

Rubens 187

A. BEKTOLOTTl. P. -P. Rubens. Corneille de Wael, Jean Roos, Antoine van Dyck, lettres et renseigne- ments inédits 197

MAX ROOSKS. La maison de Rubens 217

>2 Un portrait de Rubens, par Van Dyck . 2 38

A. BERTOLOTTI. La demeure de Pierre-Paul et de

Philippe Rubens à Rome 244

MAX ROOSES. Note sur Giovanni Rosa iJean Roosen)

peintre anversois 2$3

C. Ru ELENS. Lettres de Peiresc aux frères Dupuy . 237 MAX ROOSES. De zolderstukken der voormalige

Jezuieten-kerk, geschilderd door P. -P. Rubens . . 2Ô3

BULLETIN -RU BEN S

annales;

de la

Commission officielle instituée par le

Conseil communal de la ville d'Anvers

pour la publication des documents

relatifs à la vie et aux œuvres de Rubeus

Tome 1 1 1

Anvers

Imprimerie & Lithographie Veuve DE BACKER

rue Zirk, 35

.888

Bruxelles

Librairie C. MUQUARD"

MERZBACH & FALCK, cditcurs rue de la Régence, 4?

F^UBENS-BULLETIJN

JAARBOEKEN

der

ambtell jke commissie ingesteld door den Gemeenteraad der stad Antwbrpen voor hct mtgeven dcr bescheiden betrekkelijk hct le vai en de werken van Rubens

Vierde Deel.

Antwerpex

BRl'SSEL

Boek- & Steendri kkerij Boekhandei. C. MUQUARDT

wed. de backer

Zirkstraaty 35

MERZBACH & FAI.K, Ultgevers

Regenciestraat, \b ,89o ï%

Ie & 2l,e Afleveringen.

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Bestuurlijke Commissie van het Bulletijn.

MM. N

Vroor^itter ;

C. RUELENS, Bewaarder der handschriften der Koninklijke

Bibliotheek te Brussel, Secretaris ; MAX ROOSES, Conservateur van het Muséum Plantin-

Moretus te Antwerpen, Schatbewaarder ; P. GÉNARD, Stadsarchivaris te Antwerpen, en Ridder GUST. VAN HAVRE, lid der koninklijke Akademie van België, te Antwerpen, Leden. De mededeelingen betreffende het Bulletijn moeten aan een . der leden van het Bureel of der Commissie gedaan worden.

Commission directrice du Bulletin.

•v

MM. N

Président ;

C. RlJELENS, Conservateur des manuscrits de la Biblio- thèque royale à Bruxelles, Secrétaire ; MAX Rooses, Conservateur du Musée Plant in-Moretus

à Anvers, Trésorier ; P. GÉNARD, Archiviste de la ville d'Anvers, et le Chevalier GUST. VAN HAVRE, Membre de l'Académie royale de Belgique, Membres. Les communications relatives au Bulletin doivent être adressées à l'un des membres du Bureau ou de la Commission.

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*

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BULLE TIJN BULLETIN

F^UBENS-BULLETIJN

JAARBOEKEN

der

AMBTELIJKE COMMISSIE INGESTHLD DOOR DliN

Gemeenteraad DER stad Antwerpen voor het uitgeven der beschciden betrekkelijk het leven en de werken van Riibens.

Vierde Dcel.

ANTWERPEN

Bokk- & Stf.kndrukkerij Wkd. DE BACKER

ZIRKSTRAAT, 35. 1896

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BU LLET IN-RUBENS

ANNALES

de la

Commission officielle instituée par le Conseil communal de la ville d'Anvers pour la publication des documents relatifs à la vie et aux œuvres de Rubens

Tome IV

ANVERS

Imprimerie & Lithographie Veuve DE BACKER

RUE ZIRK, 35.

1896

44 U

LES

PETITS MÉMOIRES DE PEIRESC

A MONSIEUR CHARLES RUELENS,

Conservateur des manuscrits de la Bibliothèque royale de Bruxelles^ Président de l'Académie d'Archéologie de Belgique, Secrétaire de la Commission pour la publication des documents relatifs à la vie et aux œuvres de Rubens.

Mon cher confrère et ami,

Vous souvient-il des bonnes journées que nous passâmes ensemble, pendant l'été de 1882, dans cette charmante ville de Carpentras, dont se moquent seulement les moutons de Panurge qui ne la con- naissent pas ? A peine avions-nous été présentés l'un à l'autre par l'excellent conservateur de la Biblio- thèque d'Inguimbert, que nous étions déjà étroite- ment liés. Il y avait tant d'affinités entre nous ! Fervents bibliophiles, passionnés paléographes, intré- pides chercheurs, ayant, avec nos goûts semblables, de communes amitiés (je me contenterai d'indiquer ici le nom du regretté Paul Lacroix et de notre maître à tous, M. Léopold Delisle) ne devions- nous pas voir se développer tout de suite en nous une

2

mutuelle sympathie, comparable à ces magnifiques fleurs doubles qui s'épanouissent en un moment ? Et quel trait d'union particulier entre nous que ce cher Peiresc, dont nous nous occupions avec une égale ardeur ! On l'aime tant pour peu qu'on le connaisse ! Il avait de si hautes qualités de cœur et d'esprit ! Sa belle âme apparaît si bien à travers sa correspondance ! Et dans ce pur miroir se reflètent si admirablement, à côté de sa séduisante physionomie, tant d'autres figures attachantes, par exemple, celles de plusieurs de vos compatriotes parmi lesquels le grand Rubens brille d'un incomparable éclat. Avec quel tendre intérêt nous suivions notre héros au milieu de ses inappréciables manuscrits ! Il était le plus curieux de tous les amateurs de son temps, et l'on prétend que nous sommes deux des plus curieux chercheurs du notre. Aussi combien nous buvions avidement aux sources inexplorées de l'Inguimbertine ! Combien, sous le bienveillant et presque paternel regard de M. Barrés, tout heureux de notre bouillante émulation, nos plumes couraient sur le papier, vives et légères, empruntant, semblait-il, aux aigles qui planaient autour du Mont-Ventoux, quelque chose de la rapidité de leur vol.

A propos de ce Mont-Ventoux, laissez-moi vous rappeler que vous avez été infidèle, un jour, à l'In- guimbertine (c'était le i5 mai). Vous lui avez préféré une ascension faite en compagnie du docteur de Mahy, ministre de l'Agriculture (où sont les neiges d'autan ?), et du sénateur Naquet

- qui depuis... mais alors il était orthodoxe ! »

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pendant que, hardi buveur d'air, vous vous éleviez à près de deux mille mètres au dessus du niveau de l'Océan et rivalisiez avec les aigles dont je viens de parler (rien de métaphorique ! Il s'agit, bien entendu, d'aigles réels), je restai, toute la journée, emprisonné dans notre petite salle de travail, cette salle que vous appeliez irrévérencieusement une boîte ,et, plongé dans les délices de mes transcriptions, je me disais, dédai- gneux des sommités, que j'avais choisi la meilleure part.

Quel agréable souvenir je garde et garderai à jamais de nos amicales causeries Carpentrassieiines ! Avant la séance, nous nous préparions à bien travailler en arpentant le boulevard du Musée. Après la séance, nous nous délassions de nos fatigues en nous entre- tenant, pendant une autre promenade, de nos trouvailles, de nos impressions, de nos projets, de toutes choses enfin et de quibusdam aliis. Avec quelle gaité d'étudiants nous allâmes, un jour, examiner le prétendu tableau de Rubens qui, dans la maison j'habitais je bénirai toujours cette aimable maison ornait la galerie de la vénérable Madame Brun ! Nous eûmes le bon goût de respecter les illusions de la vieille dame ; courtois, galants jusqu'au bout, nous gardâmes devant le faux dieu l'attitude la plus correcte et à notre air convaincu nous crûmes même devoir mêler un brin d'enthousiasme (grande ombre de Rubens, pardonne-nous le !), mais combien nous nous dédommageâmes du sacrifice en descendant l'escalier !

Dans une de ces causeries qui étaient un des charmes les plus vifs de mon séjour à Carpentras,

vous m'apprîtes une grande nouvelle : l'on possédait en Angleterre, disiez-vous, entr'autres manuscrits de Peiresc, un recueil intitulé par les rédacteurs du catalogue de la fameuse collection de lord Ashburn- ham : Mémoires autographes de Peiresc, avec la note détaillée de toutes les lettres écrites par lui. Cette révéla- tion alluma aussitôt ma convoitise. Je n'eus plus qu'un souci : voir les manuscrits de Peiresc qui étaient conservés à Ashburnham-Place, voir surtout le manuscrit des mémoires. Dès mon retour à Gontaud, je m'empressai d'écrire à lord Ashburnham pour le prier de la façon la plus pressante de m'auto- riser à aller consulter chez lui les documents peires- ciens. Ma supplique était faîte pour attendrir le dragon des Hespérides lui-même. Lord Ashburnham, en une lettre froide et polie comme l'acier, m'opposa la plus décourageante tin de non-recevoir. J'étais désolé et j'exhalai mes plaintes un peu partout, jusque dans la Revue Critique, Au bout de quelques temps, M. L. Dclisle, touché de mon inconsolable douleur, me confia sous le sceau du secret que des négociations étaient entamées pour ramener en France les manus- crits ravis par Libri et qu'il en attendait d'heureux résultats. Les espérances de réminent érudit ne tardèrent pas à se réaliser. Louera-t-on jamais assez le zèle, le dévoument, l'habileté déployés par lui pour nous rendre nos trésors perdus ? Quant à moi, je ne passerai pas un seul jour sans l'en remercier au fond de mon cœur, et de même qu'on maudissait autrefois, en un refrain quotidien, la fureur des Normands, je célébrerai jusqu'à la fin de ce qui me reste de vie la bienfaisante intervention de celui qui

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aura été, à divers égards, j'en parle comme en parlera la postérité lepère de l'histoire de France au XIX siècle.

Mais voilà une causerie qui, comme nos causeries d'il y a sept ans, devient interminable. J'oubliais, dans l'entrainante joie des souvenirs évoqués, que ni vous, ni moi ne nous appartenons plus ; vous vous devez tout entier à Rubcns, comme je me dois tout entier à Peircsc. Tant que nous n'aurons pas l'un et l'autre achevé de mettre en lumière les lettres de ces deux grands hommes et de leurs innombrables amis, nous n'aurons pas le droit de prendre un moment de loisir. Comme ces coursiers généreux qui, malgré même l'épuisement de leurs forces, ne s'arrêtent pas avant d'avoir atteint le but, nous ne devons nous reposer passez-moi ce vieux cliché que « dans les bras de la victoire. « Puissions-nous, avant de prendre notre billet pour la mystérieuse station qui est au bout de la ligne, échanger nos plus cordiales félicitations en face de la rangée complète et pas mal imposante de ces gros volumes auquels nous aurons consacré le meilleur de notre existence, et, la main dans la main, nous dire avec sérénité, que nous avons conscien- cieusement rempli notre mission !

Un dernier mot. A vous qui le premier m'avez fait connaître le recueil dont je vais donner quelques extraits, je devais l'hommage de ma petite publication. Je vous le devais aussi parce que vous m'avez gracieu- sement ouvert toute grande la porte de ce Bulletin l'hospitalité est si douce et si honorable. Je vous le devais, enfin, parce que j'étais impatient dédire très haut, devant vos compatriotes et les miens, quelle profonde reconnaissance je garde de tous les services

6 -

que vous avez daigné rendre à celui qui est et sera toujours, pour employer une des riantes formules du bon vieux temps, vostre plus ami et serviteur.

Philippe Tamizey de Larroque.

Gontaud, 3i Mai 1889.

Qu'il me soit permis de répondre et d'ajouter quelques mots à la lettre-dédicace de mon excellent confrère et ami, lettre que je laisse subsister entière, bien que, dans sa sagesse, le bon « Pierre Charron, parisien « y eût relevé quelques petits excès de bienveillance.

Mes collègues de la Commission Rubens acceptent comme une bonne fortune l'honneur de pouvoir publier ce document si précieux pour l'histoire du grand artiste, si important aussi pour l'histoire du mouvement intellectuel au premier tiers du XVIIe siècle. Et, c'est avec quelque fierté que nous consta- tons la place considérable occupée par Rubens dans cette correspondance gigantesque, phénoménale ; car ce n'est pas seulement dans les missives qui lui sont adressées personnellement qu'il y a lieu de chercher son nom. Il est peu de lettres écrites à des compatrio- tes du peintre il ne soit pas question de lui, et dans une foule d'autres, pour ne citer que les lettres de Peiresc à Dupuy, à Vallavcz, au nonce Guidi da Bagno, à Aléandre, etc., etc., on trouve de lui des nouvelles, des détails, que l'on chercherait vainement ailleurs. Nous pouvons donc affirmer que la correspon- dance de Peiresc est une des sources les plus abon-

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dantes en notions concernant Rubens comme peintre, comme savant et lettré, comme caractère.

On sait qu'il existe à Carpcntras et à Aix des minutes ou des copies de lettres de Pcircsc ; mais elles sont très loin de former la totalité de sa correspon- dance : quant aux lettres originales, elles sont perdues ou dispersées. De ce qui est connu jusqu'à présent d'importantes parties ont été publiées ou sont en cours de publication : le présent document aura surtout pour grand avantage de provoquer des recherches et de faire découvrir espérons-le, des lettres origi- nales errantes dans les collections publiques ou privées.

Suivant le désir exprimé par M. Tamizey de Larroque, j'ai ajouté des notes relatives aux lettres adressées à Rubens ou à d'autres belges. Lorsque je dis que la minute existe à Carpcntras, il s'agit de lettres que j'ai copiées et qui viendront dans les tomes II et III de la Correspondance de Rubens ; lorsque je dis que la minute n'y est pas, je veux dire que je ne l'ai pas rencontrée. Ce n'est donc pas un procès- verbal de carence absolu, car il se peut qu'on retrouve un jour l'une ou l'autre dans ces registres volumineux l'ordre ne règne pas toujours.

Largement répandus, espérons que les Petits mémoi- res feront retrouver quelques débris au moins de la correspondance, jusqu'à présent perdue, du plus illustre des correspondants de Peiresc !

C. R.

- 8 -

AVERTISSEMENT.

M. Léopold Delisle, clans son Catalogue des manus- crits des fonds Libri ci x Bar rois, (i) décrit ainsi (p. 146) le recueil dont je viens m 'occuper : Nouvelles acqui- sitions françaises 5i6g (Libri, i838). Correspondance de Peircisc. Registre dans lequel Peiresc a noté les lettres qu'il a écrites à ses correspondants depuis l'année 1622 jusqu'à l'année i632. Volume en papier, de 52 feuillets. 320 millimètres sur 2i5. » L'illustre critique ajoute : « Un passage suffira pour donner une idée de ce précieux registre. "Oui, bien précieux, en effet, car non seulement on y trouve le relevé, jour par jour, des lettres envoyées par Peiresc aux quatre coins du monde, avec l'indication des objets dont ces lettres étaient souvent accompagnées (livres, manus- crits, dessins, monnaies anciennes, plantes rares, etc.), mais encore de rapides mentions de divei*s événements de sa vie, mentions qui justifient jusqu'à un certain point le titre adopté dans le catalogue de la collection Libri, et qui me permettent, à mon tour, de me servir du terme de petits mémoires.

Je ne reproduirai pas en entier les pages Peiresc a consigné de sa propre main, avec la régularité d'un parfait teneur de livres, tout ce qui concernait ses relations épistolaires, ainsi que plusieurs particulari- tés biographiques. Comme je l'ai annoncé ailleurs, j'ai le projet d'insérer la liste des lettres qu'il écrivit pendant une période de dix années (moins quelques mois), dans le tableau général, dressé par ordre chronologique, des lettres qu'il écrivit en toute sa vie,

(\) Paris. H. Champion, 1S88. grand in-8<\

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tableau qui doit figurer à la fin du dernier volume de sa correspondance (i), Aujourd'hui je veux seulement tirer du journal de Peiresc un certain nombre de faits et de dates dont l'intérêt sera considérable pour tous les curieux. Je publierai in extenso, comme échantil- lons, le premier et le dernier feuillet de ce journal, et je ferai dans les autres pages un choix discret.

Tous ceux qui jetteront les yeux sur ces extraits déploreront avec moi que le registre ne soit pas complet, qu'il n'embrasse pas aussi les vingt années qui ont précédé 1622 et les cinq années qui ont suivi i632. Quel dommage que, guidés par Peiresc lui- même, nous ne puissions le suivre dans toute la merveilleuse activité de sa correspondance depuis son extrême jeunesse (dix-huit ans) jusqu'à sa mort prématurée (moins de soixante ans !) De combien de lettres perdues nous retrouverions ainsi la trace ! Et quelle abondance de renseignements nouveaux vien- drait compléter ce que nous connaissons déjà de la vie et des relations de celui qui tint une si belk place dans la première moitié du XVIIe siècle !

Autour du texte je mettrai seulement les notes indispensables, de crainte de noyer petit poisson dans grande sauce, renvoyant mon lecteur à la Vie de Peiresc, par Gassendi, ouvrage le biographe se montre si digne du héros, à la Correspondance de Peiresc avec les frères Dupuy , dont le tome 11 verra le jour dans quelques semaines, aux seize fascicules déjà

(1) Voir mon programme, oti, pour mieux diro, mes desiderata (car l'éditeur propose, ot lo Comité des Travaux historiques dispose), il la suite de l'étude si remarquable de M. L. Dolislo sur (Un grand amateur français du X VIT siècle, Toulouse. 1889, grand in-8<\ p. 24-26).

10

publiés des Correspondants de Peiresc (i). Je laisse naturellement à M. Ruelens le soin de l'annotation en ce qui regarde les personnages des Pays-Bas tant de fois mentionnés dans les Petits Mémoires (2). Dieu me garde de chasser sur les terres de celui qui en sait si long et qui aime tant à faire profiter ses amis des richesses de son érudition !

(1) Les deux derniers fascieulos viennent de paraître à l'instant même, le XV (Lettres inédites de Thomas d'Arcos) A Alger, chez .lourdan, le XVI {Lettres inédites de François Luiflier) a Paris, librairie Léon Tochcnor.

(2) Le nom do Rubens surtout réparait souvent dans le journal, et c'est l'occasion de rappeler le mot de mon ami bien regretté M. Armand Hascbet : - Il ne faudrait rien ignorer do la vie d'un artiste tel que Rubens, - mot que M. Ruelens a si heurousement arboré, comme épigraphe, comme drapeau, en tôte de son splendide Codex diplomaticus Rubenianus.

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PETITS MÉMOIRES

DE

PEIRRSC.

Année 1622, Peiresc étant alors à Paris.

4 Octobre [par] Jacquet

7 7

XI

XI

'4

'4

par Jean, fils de

Estienne [par] Jacquet

A mon père, avec les lettres de M. du Puy pour le vicaire de M. le Cardinal. A M. d'Agut (1). A M. Rubens (2). A mon père et à M. d'Agut

[avec] des livrets. A M. d'oppede. A mon père. A mon frère.

A M. d'Agut. avec deux livres. A M de Mornicu. 9 A M. Chifflet. A Mgr Bagni. A Mgr Bagni.

A M. Rubens, avec ses mesu- res (3). A M. d'Oppede. A M. de la Ceppcde.

(1) Le conseiller hu parlement d'Aix, Honore d'Agut, fut un des intimes amis de Peiresc. On trouvera de fréquentes mentions de son nom dans les petits mémoires. Presque toutes les lettres de Peiresc a son collègue et ami sont perdues, car dans les registres de minutes, à l'Inguimbertine, on en conserve tout au plus une demi-douzaine.

(2) Lettre perdue, pas de minute à Carpontras (R).

(3) Lettre perdue. U s'agit des mesures des panneaux à remplir par Rubens, dans la Galerie de Luxembourg (R).

[par] Jacquet

12

14 Octobre [par] Jacquet

i5, 16

16

'7

18

'9

20

2 1

21

[par] Messager

A mon père, avec la commission

de M. de Brcssicux. A M. Du val. A Bidone.

A Boumard, sur ses plaintes du P. du Val et rétention des deux priorez (1). A M. Pichon.

A mon père, avec M. de Villc- roy {sic). par Pierre Fcrauld, A M . de Surîren. le messager d'Eres (pour H y ères).

A mon père, avec sa cornette. A M. d'Agut, avec des livrets. A M. Lucas.

[par] M. Surîren

par Pierre de

Blenis par la poste

par messager de Caen

Ipar] M. de Lo- menie

[par] la poste [par] Jacquet

[par] Jacquet

A M. du Val. A Bidonne. A M. Pichon.

A M. du Bouillon, avec lettre

de Malerbe (sic). A M. Rubens (2) . A M. de Commartin (sic).

A M. Lucas, avec les memoirs

et papiers. A M. d'Andilly. A M. d'Oppede. A M. de Malerbe. A M. d'Agut pour Chaillan A mon père, avec un pacquet

de Giraudenc.

(1) Ceci se rapporte aux affaires de Peiresc en son abbaye do Gultres. Voir l'excellente monographie de M. A. de Lantcnay, intitulée : Peiresc, abbé de Guitres. (Bordeaux, Feref, 18SK, grand -în-8n).

(2) Dans le registre à Carpentras. Lettre contenant surtout des nouvelles politiques (R.)

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21 Octobre

2 5™ »

25

28 »

| par] Jacquet [par] messager de

Grâce, Ant.

Mathieu

|par] André

[par] la poste

[par) l'ordinaire

[par] M- Cotron

A mon frère, touchant Chaff (sic). A M. d'Agut avec l'histoire ro- maine payée 8 livres 2 sols (1).

A mon père. A M. d'Oppede. A M. Seguiran.

A M. d'Agut, avec la lettre du restablissement de M. du Vair.

A M. Merindol.

A mon père. I avec la despesche

A mon frère, j de la cour.

A M8r le G. [arde] d [es] s [ceauxl de Commartin.

A M. de la Ville aux clercs.

A M. d'Herbault.

A M. de L'Avrilliere.

A M. Godart.

A M. D'Andilly.

A M. Lucas.

A M. Lormier.

A M. le juge Suffren.

A M. Pacius avec le récépissé de 6 pistoles de son filz.

A M. du Val.

A M. Bidonne.

A M. Pichon.

A M. Bagni

A Rubens (sans l'abréviation

MM (*). A mon père, mon frère. Au P. Seguiran.

(1) Il s'agit de l'histoire romaine de Nie Coeffeteau. Paris, Sébastien Crarnoisy, lfi21, in-t*».

(2) Le futur cardinal Magni était alors nonce a Bruxelles.

(3) A Carpentras, 27 octobre. Composition du grand tableau représentant lo Mai iage de Marie de Médicis {H.)

f

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28 Vendredy [par] l'ordinaire sainct [pour] Rome

A Made. de Barclay

A M. Eschinard. A M. Lanver.

4 Novembre

5 8

XI

A M. Rubens, avec les commis- sions, etc. (')

A M. d'Oppede.

A M. de Malerbe, avec la res- ponse de Caen.

A mon frère, avec des livretz.

A M. de Ramberviller.

A M . de Bouc, avec son pacquet.

Au cardinal de Sourdy.

Au P. du Val, avec la lettre du dit cardinal.

Rubens (-).

Bagny.

Cardinal Sainte-Suzanne, [avec] Energumeni.

Aleandro.

La Barclay (3). [pour Bordeaux] : Au P. du Val, au fermier Bou-

mard, à Tadvocat Boumard, au procureur Montalier, à Bidone, à M. Pichon, à Mil- langes. (4).

(1) Minute à Carpentras, avec la date du 3. Les commissions, ce sont le* démarches faites par Peireso à Paris pour obtenir des changements aux fenêtres de la Galerie, afin d'avoir une meilleure lumière. (R).

{Ï) Minute à Carj>entras, même sujet et nouvelles. (R).

Ci) Excusons Pcirese pour avoir, dans un moment de précipitation, irresj>eetueusement appelé la Barclay celle qu'il appelait plus haut Mmedf Barclay et qui était la veuve d'un de ses meilleurs amis, le romancier- porte Jean Barclay et la sieur d'un autre <le ses amis, M. de Bonnaire.

( I) .le n'ai trouvé dans les bibliothèques d'Aix, de Carpentras, de Paris, etc. aucune lettre de Pcirese au rélèbi-e imprimeur Millangos, aucune lettre de ce dernier au prince des bibliophiles de son temps.

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i5

18 Novembre A M. Rubens,avec la fenestre

22 » [pour Bordeaux] A M. d'Oppede, à M. d'Agut

(livrets). A mon père.

23 A M. Schildcravec le géographe

Arabe, les Energu menés du Jacobin, livrets, les vers de Borbonius (*} au P. Berulle. 2 3 « [pour Rome] : A Aleandro, au cardinal de

Sainte-Suzanne, à Nie. Ale- manni, à Bonaire, à Eschinard. MBr Bagni, au Sr Rubens, (avec les articles) [de la paix] (3).

26 » A M. de la Frettiere, avec la

chronique St.-Aubin. (*).

27 » [pour Bordeaux]: Au P. du Val, à Boumard, à

Milangcs.

28 A mon père : à M. d'Agut, avec

deux boittes de coitignac d'Orléans, le port pavé. (•"•).

29 » A M. d'Oppede, à M. d'Agut,

avec le mémoire de la tapis- serie 14 aulnes, payer] dans » un mois, à M. de Malerbe, au cardinal Bcntivoglio.

(1) A Carpentras, date du 17. La fenestre, c'est lo dessin de la fenêtre que M. do Brosse, l'architecte du Luxembourg, avait enfin consenti a ouvrir sur les vives instances de Rubens. (R).

(2) Il s'agit la de Nicolas Bourbon qui, après avoir salue1 dans ses vers le fondateur de l'Oratoire, le futur cardinal de Berulle, devint lui-même plu.s tard oratorien.

(:$1 A Carpentras, date du 24. Les articles de la paix, après la soumission de La libelle (R).

(4) Voir dans le Dictionnaire historique de Maine-et-Loire par M. C. Port, l'article Saint- A ubnin (t. 1, p. 150-151).

(5) Ainsi Peiresc ne se contentait pas d'offrir à son ami deux boites du fameux Cotignac d'Orléans : il avait encore l'amabilité d'en payer le port, bien différent de cet académicien de nos jours qui, adressant ses œuvres complètes (d'un poids formidable) à un de ses amis de province, oublia d'affranchir l'énorme ballot et fit maudire par cet ami sa funeste fécondité.

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16 -

1 Décembre. A M. Kubens, de sa tapisse-

rie (>). A. M. Bagni, de l'entrée d'Avignon.

2 » [pourAixJ A M. d'Oppede, à M. de la Cep-

pede, à M. Seguiran, à M. Merindol,à M. d'Agut,à mon père, à mon frère.

3 » [pour Rome] Au Sr Aleandro, au P.Capello.

à Mad. Barclay, à M. de Bon- naire, à M. Eschinard, à MM de Seve.

4 » Au P. du Val, avec ses callottes. 8 » A M. Bagni, à M. Rubens (2).

16 » A M. Bagni. à M. Rubens (3).

18 » Au P. du Val, à Cernillot, bour-

geois de Bordeaux {rue Mar- seille), à M. Pichon.

22 » Au Sr Spelman, au Sr Seldenus,

au Sr Camdenus. (3bis). Au Sr Rubens, avec l'entreveûe de Lyon. (4) [Même Entrevue envoyée à Mgr Bagni]. A Mmc Barclay, avec l'entreveûe de Lyon, 40 portraictz cor- rigez [portraits de Barclay], 10 portraits non corrigez, 60 errata [pour l'Argenis, dont la première édition, venait d'être donnée par Peiresc, à Paris, chez Buon, in-8°].

(I) A Carpentras, très longue lettre relative au Luxembourg, aux quatre calions do tapisseries envoyés par Kubens : la vie do Constantin, etc. (R.)

(2j A Carp.'titras, réception «les Palus si tli Geuota, etc. (R.)

{'.S) A Carpentras. Oirro d'une pierre dure pour être ciselée, etc. (R).

(Mis) Parmi les savants de l'Angleterre, ce furent ceux avec qui Peiresc eut les meilleures relations.

( I) A C.11 penlras. Remise du départ de la Reine-Mùie de Lyon, ete. (R).

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29 Décembre [pour Rome] A M. Bagni, à M. Rubens avec

les vers de Borbonius pour Gevartius. (1). A M. d'Oppede, à M. d'Agut (avec livre), à mon père, à mon frère, à M. Viaz (2).

Année 1623, que Peiresc passa encore à Paris.

A M. du Maurier, à M. Rubens

(3), au Sr Bagni. A M. d'Oppede, à M. de la Ceppede, à M. d'Agut, à mon père, à mon frère [avec] l'al- manach. Au Cardinal Sainte-Susanne, Aleandro (offre de la lunette), Barclay (offre de 200 escus), Bonnaire, Eschinard, Seve. A M. d'Oppede, à M. d'Agut (avec des livres), à mon père, mon frère, | lettre! de Cramoisy à Mcrindol. A M. Rubens (4). A M. l'Abbé de Caunes. à M. d'Oppede, à M. Ollivier, à M. Thoron, à M. Badct, à

11) A Carpentras. Vers pour Prennes envoyés à Gaspar Govaert*. (K).

\i) Il s'agit du poète marseillais Balthazar de Via**, parent do Peiresc. un «lèses légataires et exécuteurs testamentaires. Voir, outre le fascicule VI dos O.irresftoudants de Peiresc, qui lui est exclusivement consacré, lu Testament <le ce dernier, a la suite de l'étude déjà citée de M. L. Delisle sur toi grand amateur français, p. 30.

(3) A Carpenti-as. Nouvelles de Marc Antoine do Dominis, questions numis- matiques. etc. (R).

(I) A Carpentras. Nouvelles politiques, cartons do tapisserie-, etc. (K).

3 Janvier

6

12 »

i3

18 »

S"

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i8 -

20 Janvier

2.)

24 27

2 Février

M. Venel, à M. Spagnet (sic pour Espagnet), à mon père, ù mon frère.

A mon père, avec des livrets, à M. d'Agut, [avec] les Mille- tiere (1).

A M. Bagni, à M. Ruberïs, et le mèsme jour sa caisse des testes (2).

A M. d'Oppede, Ollivier, d'Agut (avec livre), Merindol, du Perier, mon père (avec livres), mon frère.

A Lucas Toi ri us, avec Ribera.

A Rubens, (3) à Bagni, avec il cavalerato.

A M. Rubens (4). à M. Bagni. Au sieur Pignorius [Lorenzo Pignoria] avec les vers de J. Sirmond, les trois fleurs de lys, le Cappellus, 2 exem- plaires du Ragusius, le Bor- bonius). Au Sr G. P. Gualdo.

Au P. du Val, avec la lettre du cardinal de Sourdys, la coppie de sa elèricature, le factum de Boumard.

(1) Le livre du eontroversisto Théophile Hraehetde la Mdletière, person- nage dont Tallement des Réaux a dit qu'il avait quelque chose de démonté dans la tète. - Ce livrv, que la chambre de l'Kdit condamna à être brûle par- la main du bourreau, est intitulé: Discourt îles r rayes raisons pour les- quelles ceux <lc la religion en France peuvent et doivent, en bonne con- science, résister par arme* à la persécution (1622, en 8°).

(2) A Carpentras. Envoi dos tetes en plâtre, de Henri IV et de Marie de Médicis. (R).

(3) A Carpentras, date du 26. Réception de médailles de Rockox. galerie du Luxembourg, etc. (R).

(4) A Carpentras, date du ',\. Nouvelles. (R).

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- JQ -

io Février A M. Bagni, à M. Rubens (i)

avec lettre de M. l'Abbé (2).

16 » A M. Millotet, avec la boitte de

graine de chou-fleur.

19 > Au Sr Rubens (3), au Sr Bagni.

215 A M. Wingue(4), sur les Fastes.

24 » Au Sr Rubens, (5) avec la remon-

strance aux Hollandois, au Sr Bagni.

25 » A M. Winghcn.

26 » A Milanges, à M. de l'Aubar-

demont. (6).

28 » Arrivée de mon frère (7).

(1) A Carpentius, date du 9. Envoi de la lettre tlo l'Abbé do St.-Ambroiso annonçant que la Reine approuve l'arrivée de Rubens à Paris à la fin do mars. (R).

(2) On écrivait ainsi, au XVII* siècle, lu nom de l'érudit Charles Labbô. La mémo forme est donnée à ce nom dans les lettres de Jean Chapelain, de, l'Académie Française, t. II, in 4», 1883, p. 3. Ch. Labbé fut un petit Libri, car il arracha pour son usage personnel, plusieurs feuillets d'un manuscrit aujourd'hui u la bibliothèque nationale, (fonds latin nn 4'JIO), qui lui avait été confié j ar Peiresc, lequel dans une note indignée a flétri cot odieux pro- cédé. Voir le Cabinet des manuscrits par M. L. Delisle, t. I, in-f°, 1808, p. 284.

(3) A Carpentras, minute des lettres écrites à Rubens, datées de Paris, 10 et 24 Février, et envoyées ensemble. (R).

(4) Jérômo de Winghe, chanoine de la cathédrale de Tournai. De 1008 à 1625, Peiresc eut avec lui une correspondance intéressante roulant sui- des questions de plantes, de médailles, etc. (R).

(5) V. Note 3.

(6) Il s'agit du fameux juge r>u plutôt bourreau dX'rbain Grandier, Jean Martin, baron de Laubardemont, qui tut maître des requêtes, conseiller d'Etat, président de la cour des Aides de Guyenne, etc. Les uns ont vu en lui un scélérat, les autres un imbécile. A l'appui de l'opinion de ces derniers, on pourrait citer, si elle était historique, la plaisante anecdote racontée par Tallemant des Réaux (Historiettes, t. II, 1854, p. 135); le diable de Loudun dit une fois: M. de Laubardemont est C... Kt Laubardemont, à son ordinaire, mit le soir : ce que j'atteste estime vray, et signa. *

(") Je souligne ces mots, parce que Peiresc, en bon frère -, et Palamède de Fabri, sieur de Valavez, lui tendait certes affection poui affection. ~ s'est servi de lettres majuscules pour inscrire sur son registre ce petit evénoinent.

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20

3 Mars 10 »

17

21 »

24 » 28 »»

3o Vendredi 4 Avril Mardy 12 » 21 »

Au Sr Rubens. (1).

M. Bagni, à Rubens (2), M.

Roccox (3). Rubens. (4).

A la Barclay (5) au Sr Aleandro, à Eschinard (de sa pension), à M. de Seve[du Paruta].

A M. Bagni, à M. Rubens (6).

Au cardinal Sainte-Susanne, avec le Ragusius relié, au Sr Aleandro,. avec les portraits du Roy jet] l'Argenis.

Rubens. (7).

Mon père (8) Rubens (9). M. Rubens. (10) M. de Loménie. M. Rubens. (1 1) M. Bagni. M. d*Oppede. Mon père, avec

(I) A Carpenti-as, «lato du 1 Mars. On fera savoir à Rubens l'époque de la présence d<> la Reine à Paris. (R).

{2) A Carpentrax. Nouvelles de la Galerie, du neveu «le M. Rockox, ete.(R). (:j) A Carpentras. Publiée dans le Bulletin Rubens U, 118. Nicolas Rockox, le célèbre bourgmestre d'Anvers, l'ami de Rubens. (R).

(4) A Carpentras, date du ]t». Envoi d'une lettre de l'abbé St.-Ambroise, relative à l'achèvement «les tableaux du Luxembourg et à l'arrivée de la Reine (R).

(5) Devant celte récidive «le mon cher Peiresc je n'ose plus plaider les cii constances atténuantes et j'abandonne le coupable à toute la sévérité des lois de !n galanterie.

(o) A Carpentras, date du 23. La Reine ofl're un logement à Rubens au Luxembourg. (R).

(7) A Carpentras. Départ de la Ri;i ne pour Fontainebleau, cabinet du duc d'Aisrhot etc. (R).

(8j Du 7 au 11 Avril Peiresc était a Fontainebleau, comme il a soin de l'indiquer en son journal.

('.>) A Carpentras, datée de Paris 5. Peiresc se rend à Fontainebleau (R).

(10) Pas de minute à Carpentras. U y était question d'une entrevue de IVirese avec le cardinal de Richelieu au sujet de la Galerio du Luxem- bourg. (R).

(II) A Carpentras. Relative au paiement des travaux de Rubens. (R).

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21

l'advis de la mort de M. de Marseille (i). A M. Aleandro, avec lescapitu- laires, la confutation de M. Saulmaise double (2). 22 Avril M. Pignoria avec deux exem-

plaires de Ragusius l'un en velin, l'autre en blanc. 28 » Hubcns. (3) M. Bagni.

2 May M. d'Oppede, mon père, M.

d'Agut, M. Bourgoigne, M. de Mondevcrgues, M Pacius. 5 » Au sieur Bagni, au sieur Ru-

bcns (4).

9 » A M. d'Oppede, La Ceppede,

Seguiran, d'Agut, mon père, Du Mas, Bausset, Valbelle, Cassagne, Maureillan, Mon- devcrgues, de Seve.

90 A M. Rubens (3), avec la res-

ponse du cardinal et de la Reyne.

XI » Claude est entré à mon service.

12 » A M. Rubens (6).

M. le président Seguiran, M. de Vergons, M. d'Agut. 19 » Rubens (7).

(1) Nicolas Coeffeteau était mort A Paris le môme jour (21 avril).

(2) Claude de Saumaise, aussi grand querelleur que grand savant, eut, entre mille disputes, une dispute violente avec Jérôme Aloaiidrc, au .sujet «les églises suburbicaires. Voir, dessus une note détaillée dans le fascicule V des correspondants de Pei rose, Dijon, 1882, p. 7.

(3) A Carpentras. Il es|>cre voir bientôt Rubens à Paris. (R).

(4) A Carpentras, date du 4. Démarches faites à Fontainebleau. (R).

(5) A Carpentras. Le Cardinal décide quo Rubens vienne - tendre sus tableaux - à Paris. (R).

(6) A Carpentras, date du 11 nuit. Prochaine arrivée de la Reine à Paris (R).

(") A Carpentras. On attend Rubens avec impatience (R).

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22

iq May

-

23 »

24 »

29 »

9 Juin

17 »

18 » 27 »

Mon père, avec la despesche de

M. de la Ville aux Clercs. A M. de Barclay [l'abbé Jean, fils

du poète]. Au cardinal Bar-

berin, avec les 3 caisses de

livres (0- Au cardinal Sainte-Susanne, au

SrAléandro, à Mme Barclay,

au Sr de Bonnaire (avec lettre

de Buon). A M. de Winghe (2). M. Roccox, avec sa médaille

d'ATEVLA, sur le cabinet du

duc d'Arscot (3). Arrivée de M. Rubens (en

lettres majuscules) (4}. A Mgr Bagni, à M. Gevartius

(5).

A M.Spelman.à M. Camdenus.

avec lettres de Torrius. Martin m'a commancé à servir

par emprunct (6). M. Winghen avec la F[rance]

M[ourante] (7).

11) Le cardinal Maffeo Barberini, qui avait été nonce en France, et qui allait devenir pape sous le nom d'Urbain VIII.

12) A Carpentras. (H).

Publiée dans le Bulletin Ruban II, 121. (R).

(4) Cette mention n'est pas dans le registre de Carpentras. (R).

(5) Lettre en original a la bibliothèque royale de Bruxelles : un court fragment en été publié dans les lettres inédites de P. P. Rubens par M I-:. Cachet. Bruxelles 1840. (R).

(fi) Cet emprunt ne fut pas de longue durée, car Peircsc a inscrit au ba> du feuillet en ivgard de la date 11 Juillet, cette note sur son ondoyant servi- teur : « Martin est party.j'ay payé sa pansion, plus ay baillé un escu, oultiv un autre escu qu'il avnit eu en détail. «•

(7) La France mourante, dialogue : le chancelier de V Hospital, le Capi- taine lia yard, dit le chevalier sans reproche, lu France malade. S. L. N D. (1621) in 8°. La pièce, souvent réimprimée (cinq éditions sont indiquées

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3o Juin 7 Juillet 14

21 »

22 »

28

4 Aoust »o »

M. Rubcns (1) M. Bagni.

Rubens, (2) Bugni.

M. Rubens, (3) touchant ma

reserve. M. Rubens (4).

M. Wingue, avec son livre (5).

Au cardinal Sainte-Susanne, avec les lunettes, à M. Ale- andro, au cardinal Barberin, à M. Pignoria, à M. J. Mocenigo.

Rubens (6), avec les 9 graveures métalliques.

M. Rubens (7), M. Bagny.

M. Rubens (8), avec le Pignorius et les fr. Roses. M. Roccox 19) [avec] le Pignorius.

Baille la boitte des médailles du Duc d'Arscot à M. Ferrarin, luy ayant envoyé 8 jours auparavant la caisse des mar- bres de M. Rubens.

dans le Catalogue delà bibliothèque nationale, histoire de France, t. I. 1615), me parait avoir été1, sans motifs suffisants, attribuée au cardinal de Richelieu.

(1) Pas de minute à Carpentras. (K).

(2) A Carpentras. Vente dos médailles du duc d'Arschot. Dans le registre suit une lettre datée du 10, non mentionnée ici. (R).

(3) Longue lettre a Carpentras. Questions do numismatique. La réserve c'est la partie du medaillier du duc d'Arsebot dont Peirese voulait se rendre acquéreur (R).

(4) A Cari>entras. Longue letti-e ; question de camées et do médailles. (R).

(5) A Carpentras. (R).

I0j A Carpentras, date du 31 Juillet. Knvoi d'empreintes d'intaille.-. et.-. (R).

(7) A Carpentras, date du \\ Août. Camées, Rose-Croix, etc. (R).

(8) A Cai |Hmtnis. Médaille.-, empreintes envoyées à Pignoria, discours de cflui-ci (V. note 10).

('.») l'as de minute : il ne .s'agit probablement que d'un billet d'. nv,.| insère dans la lettre à Rubens (R).

13 Aoust

14 »

18 »

Envoyé à M. de Luson son

M. S. de Reims. Baille à M. de Seve, secrétaire

du Roy, la signature de la

pension dEschinard. M. Rubens (1).

M. Spelman, avec le Salmasius de pallio, Seldenus, avec le livre de M. Pignorius, Cam- denus, Bosvel.

Winghcm, avec son Poullier (pouillé ?) et la main de Pi- gnorius (2).

Pignorius, avec les vers de Bor- bonius, le Salmasius de Pallio, le Pascalii rhetica Legatio, la Galère de Hobier, le Cappel- lus, 20 exem plaires de sa main , [en tout] six pacquets.

M. Pacius, M. d'Andilly, avec lettres de Rome.

D'Estampes. (4) A mon frère.

D'Orléans. Al papa Urbano VIII (12) at cardinal Sainte- Susanne. al Sr Aleandro, avec les vers de Borbonius, la main de Pignorius, à Menestrier, à

(1)A Carpentras. Carnées envoyés à Rubons, onivros do (îoluius, etc. (R).

(s?) Ce que Peiresc appelle la main de Pignorius était la dissertation du savant antiquaire de Padoue imprim<S> à Paris par les soins de son dévoué correspondant: Mar/ntr Dcmn mairis hier rt Attirfis initia ex vetuslis mnnnmmtis nuper Turnari yri-vinrum enttis (lo23, in 4'), composée a l'occasion d'une antique main d'airain trouvée a Ton nia y.

(3) Peiresc venait de quitter Paris après un séjour d'un peu plus de sept ans. Son journal va nous indiquer les étuj>es du retour en Provence.

(4) Mafleo Harberini venait d'être élu (G août), Peiresc, averti en toute bâte par son ami M. de Honnairc. s'empressa d'adresser au nouveau pape •les félicitations qui lui furent très agréables.

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25

N. Alcmanni.àla Barclay, à de Bonnaire, à Eschinard.

A mon père, à M. Seguiran, à M. d'Agut.

21 Aoust. d Orléans. 26 » de Tours.

6Septcmbre.de Guistres. 7 » de Li tourne. 17 » de Cadillac.

A mon trère.

A M. l'Abbé de St.-Maur.

A Mad. de Curson.

(1) A Madame de Chalais.

(2) A M. Rubens(3) avec la cor- niole de Messaline. A M. Fer- rarin, à M. Fianni.

1 Octobre.

(par le P. du Val

| Au card. S. Susanne, à M. de Gourgues, à M. de la Houl- saye (4). MON ARRIVÉE A AIX.

3i

2 Novembre.

Au Sr Lucas Torrius.

Au PP. Urbain VIII, au Car-

(1) Pas un seul mot du journal n'indique le séjour à Bordeaux, mais ce séjour est attesté par deux actes que Peiresc signa dans la capitale de la Guyenne, l'un le 15 Septembre, avec Marc Antoine de Gourgues, premier président du parlement de Bordeaux, l'autre, le 16 du mémo mois, avec les PP. Charles Venot et Nicolas Daron de la Compagnie do Jésus. Voir Peiresc, abbé de Guitres, par M. de Lantenay, p. 38-40.

t2) Gassendi, d'habitude si minutieusement exact, a oublié do mentionner la vjsite faite par Peiresc au magnifique château du duc d'Epernon.

(3) A Carpentras. Voyage de Peiresc à Bordeaux. Longue dissertation sur un camée de Messaline et des statues existant en cette ville (R).

(1) J'ai publié dans la Messaline de Bordeaux, plaquette dont le titre équivoque a obligé d'honnêtos gens à so voiler trop vite la face (Bordeaux, 1*84, grand in-8°, p. ll-13j, la lettre écrite à M. de la Houlsaye. Cette mémo lettre a été reproduite, trois ans plus lard, dans le tome 1 des Inscriptions romaines de Bordeaux, par M. Camille Jullian (Bordeaux, 1887, in-4", p. «10 ) Le savant épigraphiste donne à tort la date du il Septembre à la lettre écrite le //. Une faute d'impression m'avait fait adopter, dans ma notice archéologique sur la statue romaine (p. 11), la date du 17. Une faute d'impression plus grave et qu'après plusieurs années j'ai peine encore -\ pardonner à Mm Cadoret, c'est celle qui (p. 9) transforme en roi des peintres allemands ce Hubens que j'avais salué du titre de roi des peintres flamands.

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- 26

dinal Barberin son neveu (i), au Card. Ste.-Susanne, au Card. Bentivoglio, au S. Aleandro, au S. de Bonnaire, (avec les anagrammes de Bil- lon) (2), à la Barclay, à Es- chinard.

i3 Novembre A Mgr Bagni, à M. Rubens,(3)

à M. de Mondevergues.

17 a A M. Aleandro, avec la boiltede

la lunette et lettres du P. Vassan.

1 5 Décembre Au S. Aleandro avec 3 exem-

plaires des Sylvcs de M. Vias, Au S. de Bonnaire. Au S. Eschinard, au S. de Nozet. avec 4 caisses de prunes et une lettre au S- de Perussis (41.

23 à 27 » Au S. Aleandro avec la brique

antique et les lettres hiérogly- phiques, à la Barclay, au S. Eschinard, à M. de Seve.

26 à 28 » A M. de la Ville aux Clercs, à

(1) Los relation.* de Peiresc avec le cardinal François Barberini vont être désormais très actives, comme on le verra, et il ne partira guùres de courrier pour Rome sans qu'il emporte quelque lettre et quelque livre pour le neveu d'I'rbain VIII.

(2) Thomas de Hillon, avocat d'Aix, était passé maître dans l'ail de faire ces tours de forée que Ton appelle les anagrammes. Sa facilité en ce géni e était déplorable. Ne fit-il pas pleuvoir sur le malheureux Louis XIII, à son entrée dans Aix.cinq cents anagrammes bien comptés ? .l'ai déjà rencontré ce prestidigitateur littéraire dans le lr volume des Lettres de Peiresc ouac frères l)i>]>utf et j'aurai de nouveau l'oerasion de m occuper prochainement de lui, en publiant une de .-es lettres à Peirese.

(:!) A Carpentras. Retour de Peiresc à Aix (R>.

( I) Ce « Sieur de I \tiis>is « appartenait, à la vieille famille que représente aujourd'hui avec tant d'éclat un érudit et un poêle d'autant de talent que de eo-ur, M. Léon «le Berlue Pci ussis, ancien président de l'Académie d'Aix-en Provence. C'était Paul de Perussis. baron de Lauris. dont le Hls, Gaspard, fut viguier d'Avignon.

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Mad. de la Ville aux Clercs, à M. de Lomenie, à M. de Lisieux,à M. Le Beauclerc, à M. Le Pelletier, à M. du Puy, à M. Tavernier (avec lettres à M. de Malerbe, Buon, Ant. Estiennc, M. Bignon, M. Duchesne (avec le traicté des Sarrasins), M. delà Barodc- rie (avec le plan de Beaugcn- tier), M. Grotius.

Année 1624.

Au Card. Bentivoglio, pour le

pied et poids antiques. A M. Paciusavec 2 bouteillesde

Malvoisie (1). Au S. Lor. Pignoria, avec les Sylves de M. Vias, les dessins de la brique et de la toille. Au S. Aleandro, avec les vers de Montanusà S. Bruno et le dessein du pied antique. A M. de Lomenie père, M. de Lomenie tilz, Pelletier, du Puy (2), Bosvel, Spelman, du

(1) Peiresc avait ainsi voulu réconforter son ancien professeur de droit, pour lequel il conserva toujours une filiale tendresse ot qui allait, dix ans plus tard, mourir à Valence en Daupbiné accablé d'années et de chagrin. Voir ce que j'ai dit des relations vraiment touchantes du maître et de l'élève dans une mince plaquette intitulée ; Jutes Parias de licriya. Compte-rendu du mémoire de il. Ch. lievittout atec addition de documents inédits. Paris, 1883, grand in 8"). I>u vin de Malvoisie réparateur offert à Pacius, il faut rapprocher la cari* du lac de Gonève que, par une délicate attention, Peiresc fit venir en toute hâte pour satisfaire un caprice de son ami du Vair malade. Voir Lettres itn'dites de Guillaume du Vair (Marseille, 1873, p. 23).

(2) Peiresc envoyait aux frères Dupuy, avec chacune de ses dépêches si

8 Janvier.

12 »

25, 29 »

- 28 -

Chesne, Bignon, Chappelain, Mgr. le garde des sceaux d'Aligre, Tavernier (avec let- tre de crédit).

5 Fcbvricr A M. de Lomenie père, M. de

la Ville aux Clercs, du Puy, de la Baroderie.

10 w A M. Barclay, avec la balle de

Buon des i 5o exemplaires des poèmes, au cavalier Gualdo.

1 5 * A M. de Maussac (i).

17 » Au S. Eschinard, aux Sr* Lu-

maga de Gènes, au S. Alean- dro, au S de Bonnaire.

2* - Au S. de Bagni, au S. Rubcns

(2), avec le fragment du La- terculus, los Alombrados.

21 Mars A M. de Lomenie, de la Ville

aux Clercs, le Beauclcrc. le Pelletier, de Valletot. de Ma- Icrbe.

2 5 A M. Bignon, à M. Saulmaise,

avec la boitte et figure Togata.

12 Avril Au cardinal Bentivoglio, au S.

Aieandro,avec l'Epistomius et la lettre de M. Viaz. au S. de Bonnaire, sur l'induit, à la

nombreuses, quelque livre ou quoique manuscrit ; je juge inutile de produire ici la mention do ces documents, énumérés dans les lettres de mon grand recueil.

(1) Llielléniste Philippe de Maussar, auquel sera consacré un des plus prochains fascicules des ('an'cspinvliiuts dr Peiresc

(2) A Carj»entras, date du 12. Très longue lettre. Rubens, affligé de la pêne de sa fille Claire, l'aînée de ses enfants, àgee «le VA ans, n'avait pas écrit à Peiresc depuis quelques mois. Le 28 octobre 1*323, il reprend la corresftondance par une letU"e perdue. Peiresc répond par un véritable mémoire sur la cornaline et la statue de Messaline et par l'envoi d'une copie de la lettre do/".* Alombrados et d'antres choses (R.)

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Barclay, au S. Pignoria avec son A lys etc

par Claude M élan, Au cardinal S. Susanne, avec graveur (i) l'histoire de Montauban, au

S. Alcandro, au S. de Bon- naire.

A frère André, avec les myrthes (2) et une caisse pesant 38 livres dont la voiture est ré- servée au retour. Au S. de Seve, M. de Lomenie, M. du Chesne, avec le volume d'Eschines, l'advis d'Angleter- re et mémoires des œuvres de M. du Vair, M. Buon, avec une imperfection. M. de Li- sieux (3), avec la suite des œuvres M.SS. (4), M. du Puy, M. Godefroy, M. du Liz,

(1) Indication importante nous donnant la date certaine du premier voyage à Rome du célèbre artiste, qui après avoir été l'hôte de Peiresc en 162-1, devait êti-e encore son hôte une seconde fois, comme nous le verrons dans la suite de ce journal. Je suis d'autant plus content du renseignement précis donné en ce passago, que je puis ainsi rectifier et compléter ce que j'ai dit des voyages à Rome do Claudo Mellan dans le Tome I, des Lettres de Peiresc aiue frères Dupuy et -dans le fascicule XVI des Correspondants de Peiresc. François Luillier.

(2) On sait que le myrte est au nombre des plantes dont Peiresc s'occupa avec prédilection. Voir les pages charmantes écrites a cet égard par Gassendi (édition de La Haye, 1651, p. 107-108). On lit en cette dernière page, au sujet de la culture du myrte à larges feuilles et à pleines fleurs dans les beaux jardinsde Belgentierf 1603): id attingere visunt est, quia nu quant in tota Ettropa Mgrlus plenn /tore f itérât agnila : ac débet ttr Peireskio, quod jam in Itortis regiis, quod Romœ, quod in Jîe/gio, quod alibi geatium visatur.

(3) C'était Guillaume Alleaume, neveu et successeur de Guillaume du Vair.

(4) C'était le rôle des manuscrits destinés à entrer dans l'édition dos œuvres complètes de G. du Vair à laquelle Peiresc présida pendant son séjour à Paris et dont, après lui, s'occupa André Du Chesne.

i5 Avril

20 »

2 May

3o -

M. de Vertamont, M. de Malerbe, Tavernier, M. Le Sueur avec la lettre deSouchet.

1 3 May A Sa Sainteté, au cardinal Barbe-

rin, au card.de Ste. Susanne, au S. Aleandro.

i5 » Au vicc-legat Bardi, à M. de

Mondcvergues.

17 »> Au S. Aleandro, à de Bonnaire,

au card. Bentivoglio, à Gio- Bat. Gualdo, à Claude Me- nestrier.

20 » A M. Catel. avec la coppie du

titre de Philippe le Bel. Au S. Aleandro, [avec] le Gra- mondus relié {1), au cardinal Sainte-Susanne, lavec] ledit Gramundus en blanc, au car- dinal Bentivoglio, au S. Aleandro.

4 Juin A M. Pacius.

5 » A M. de Lomenie, M. de Ma-

lerbe, M. du Chesne, M. Rubens, (2) au dit M. Rubens. avec la lettre de Saulmaise. 10 » Départ du docteur Antonio

Novel de Pignans pour S. Lucar de Varrameda (3).

14 » Au cardinal Bentivoglio, à la

Barclay, à de Bonaire, avec le mot à l'Oreille, au prieur de

( 1 ) lliâtt-ria iivuslrottf a Ludovic*» XIII sectivriorum in G ail in rebcllionis par Gabriel de Barthélémy, sieur de Grammont, président au parlement de Toulouse (l<>s»:t, in-l«).

{•i) Pus de minute à Carpentras. (K).

\'.\) .l'ai l'intention de publier une correspondance très curieuse de ce mi'-dccin-vovap'ur avec Peiresc dans un fascicule je i*éunirai quelques antres lettre* à Pehese «le divers vivants médecins provençaux.

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3i

Formen tieres Lan ver, au car- dinal Barbcrin, au cardinal Saintc-Susanne, au cardinal Bentivoglio, au S. Alcandro, aux sieurs Lumaga. |àj Gènes.

28 Juin par mon frère A M. de Lomcnie, M. de la Ville

Paris] aux Clercs. M. de la Tremo-

liere, M. le Beauclerc, M. le Peletier, M. du Liz, Mme Aleaume, avec lettre de M. de Vcnce [Pierre du VairJ, M. le Bailleul, M. de L'EfFreticre, M. de Malerbe, M. Viaz, avec lettre du S. Aleandro, M. du Puy, avec son papier delli saggi morali et le traicté MS. des libertez de l'église Galli- cane, M. Poulain, M. Ferra- rin, avec la police de M. Rubens(i), M. Lumages, M. Bignon. avec les 4 conclaves, les promesses de Drouart, et les monneyes de Clotaire, II. Sigebert, Dagobert, Clovis II, Pitton, Tavernier, Buon. avec 10 pistoles, M. du Chesne, M. Bonniot. avec une botte d'arrests, Le Tan- neur, M. de Choixsy. M. de Soucarriere, M. Jacquet, M. Cardon, M. de Godefroy, M. de Mondevergues (2).

29 » A mon frère, à Mgr. le Garde

des Sceaux Aligre, à M. de

(1) Pas de minute a Carpentrns (H).

(2) On voit par cette énume rat ion d'une trentaine do lettres, que le bon Peircsc avait voulu profiter «le l'occasion du port gratuit.

- >2

Roissy, M. Galand, M. le Nonce Archevesque de Da- miette. M. de Vertamon, M. d'Aubray, M. Dreux, M. Rubens (i), avec le dessein de l'Alhys et le modelle de sa tiare.

6 Juillet A M. le Card. Bentivoglio, M.

Aleandro, M. Menestrier, M. de Bonnaire, avec la feuille du Diogenes, au S. Pignoria, avec le dessein de son Athys et les evesques de St-Pol, etc. [pour Toulouse] A Mess, de Cambolas,deClaran,

de Maran conseiller, de Maran professeur, d'Abbatia, fpour Beziers] à M. de Bertcuil, [pour Montpellier] à M. de Maussac.

12 » A M. Chappelain, M. le Beau-

clerc, M. Le Pelletier, M. de Lomenie, à mon frère, M. Bignon, avec le mémoire des œuvres de St-Chrvsostome.

1 5 » Au président d'Expily, sur la

nouvelle ortographe (sic). 2 Aoust A M. de Lomenie, à M. de

Retelin, avec les conditions de Soucliet, à mon frère, avec les mémoires du iraicté d ac- cord avec M. de Crcquy et les -sommations de ceux de Rians.

10 )> A Lumnga, Eschinard, de Bon-

naire, au S. Aleandro, au Card. Ste-Susanne, au Card.

(1) Pas do :ninute ù Carpentrns (Rj.

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Bentivoglio, au caval. Fr. Gualdo.

ly Aoust A mon frère, à M. Rubens (i),

avec le livre de Fra Paolo, et une boitte estoit la pierre blanche des camayeulx, et une autre boitte d'empreintes et de la bague de Borrille (2) avec ie porte cloche en amethiste.

18 » [pour Bordeaux] A M. de Gourgucs, de Monts.

de La Tour, de l'Aubarde- mon, d'Andrault, de Pichon et sa femme.

22 a Par Jean Cossiers, (3) Au S. Aleandro avec leGra- peintre flamand mondus et le Verulamius

et la boitte de l'Athys, au Sr de Bonnaire, à Lumaga, au Sr Pignoria, à Eschinard,à M. le chanoine Maran, avec mes cachets et mémoires de livres, uu Sr Aleandro, au Sr Cas- sagne.

6 Septembre. Au Sr Aleandro, au Sr Menes-

trier, avec le coral (sic) en une boitte, au card. Benti- voglio.

(1) Pas de minute ù Carpentras (R).

(2) C'est Boniface Borrili, le notaire-antiquaire d'Ais, souvent mentionné dans mes diverses publications Peiresciennes et dont j'aurai encore à m occuper dans un volume où, avec ses lettres àPeiresc, je mettrai en lumière l'inventaire de son riche cabinet d'antiquités et curiosités, voulant ainsi donner un pendant à mon travail sur son compatriote et confrère Antoine de Rascas, sieur de Bagarris (fascicule XII des Correspondants de Peiresc, Aix, 1887).

(3) Lettre publiée dans le Bulletin Rubens II. 263 Le Gramnndus est Gabriel de Barthelemi, seigneur de Gramond et le Verulamius, est le Chancelier François Bacon, baron de Verulam. (R).

- 34 -

9 Septembre

23 »

20 » 2 Octobre

i5 Novembre

22

6 Décembre

Au Sr Aleandro, deux exem- plairesdeBillon.àM. Barclay, avec les caisses de Buon.

A M. Fraisse, avec 2 médailles d'or. (1).

A Malerbe.

A M. de Lomenie. M. de la Ville aux Clercs, M. Pelletier, mon frère, avec lettres de Malerbe, Borilly. M. de Vence, Mondevergues. au nonce de Flandres avec lettres de M. Astier et ses hardes.

Au card. Barberin, au card. Ste.-Susanne,avec le Petavius, [Petau] au card. Bentivoglio, avecle Petavius et Montauban et vers du p [remier] p [rési- dent] et Billon, à Bonnaire, la Barclay et le petit Barclay, à Pignorius, avec les Ana- grammes de Billon, et vers du P.P.

A mon frère, avec la boitte de raisins. [Envoi au même de deux nouvelles boites le ir décembre].

Au Sr Aleandro, avec le Ter- tullian ad Nationes, au Sr Godefroy le jeune.

Au card. Barberin, au Sr Alean- dro/ avec le fra Paolo (2^, au

(1) Je néglige uno bonne cinquantaine de lettres écrites en septembre et novembre par Peiresc aux juges de son procès, à Paris. Si l'on s'étonnait de voir un magistrat devenir si intrépide solliciteur, je dirais que c'était, en ce temps là, uno habitude qui ne choquait personne. Est-on bien sûr, d'ail- leurs, que l'habitude en soit, de nos jours, tout à fait perdue?

(2) Fra Paolo Sarpi.

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35 -

Sr de Bonnaire, avec les in- duits et la bulle de Cle'ment V, au Sr Eschinard. au Sr Maran. au Sr Pignoria, avec le fra Paolo.

Année 1625.

10 Janvier

2 3 »

3 et 4 Février.

i5 »

IX Mars XII »

Au sieur cardinal Barberini sur la punition du Sr Aleandro (i).

A M. de Lauson, à M. Rubens (2), à mon frère, avec les six pièces d'Italie de M. d'Agut,

A M. Catel, (3) aved l'entrée du roy ; à M. de Mausac, avec la préface du Tertullian, à M. d'Abbatia avec les vers du pape, la harangue du P. Gabriel, les anagrammes de Billon.

A Buon, avec lettre [de change] de 140 livres. M. Tavernier, avec lettre [de change] de 3oo livres. (4).

A mon frères avec les deux portraictzde M. du Puy.

Au Sr Rubens. (5).

A M. Cardon, avec six orangers.

(1) Quelle pouvait être cette punition i Quel pouvait être le péché i Qui nous le dira ? [il Pas de minute à Carpentras (R).

(.3) L/historicn Guillaume rie Caiel, conseillerai! parlement de Toulouse, que j'aurai prochainement l'honneur de présenter, avec son groupe langue- docien, aux lecteurs des G.n-etp'nidants ih> Peircsc.

(4) Buon fournissait des livres à Peiresc ; Tavernier lui fournissait des cartes, des gravures. Les belles collections content cher. Je sais quelqu'un qui les compare à ces belles femmes irrésistiblement exigeantes auxquelles l'humaine faiblesse sacrifierait tout.

(5) Pas de minute à Carpentras (R).

iguizea oy

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XX Mars

9 Avril

10 "

1 1 i)

12 »

13 »

i5 ».

17 »>

2 1 i>

22 »

8 May

A M. Jacquet, avec 12 orangers

et 2 jossemins. (1;. A M. Rubens (2). Passage du cardinal [François

Barberini]. Arrivée de MM. Aleandro, Per-

sico, Bonnaire, Barclay, Au-

bry, Lanicle. PartementdeMM. de Bonnaire,

Barclay, Aubry, Lanicle. Passage du Sr Guidetti, Regii,

Doni, et Giorgio Loneo

Scossesc. [Passage] du P. Guevara, géné-

ral des Clercs mineurs. Partement de Sr Aleandro et du

dit P. Guevara que je menay

en Avignon. Entrée du cardinal en Avignon. Despesche à mon frère avec la

relation du cardinal Légat. A M. de Lomcnie, M. du Puy,

M. Bignon, M. Rubens (3).

M. de Bouq. Partement d'Arles. A M. de Mondevergues, avec

l'huille de scorpion (4) pour du Monstier. (5).

(1) Vous avez bienlu : Puiivsc écrit Josscmin pour Jasmin. C'est une forme du XVI' siècle, et l'on se souvient sans doute des délicieux vors Ronsard, chantant une bouche aimée, dit qu'elle surpasse en douceur « ce le thym, le jasmin et lu'iUet.» Peiresc, en envoyant à des employés supérieurs de la poste ces gracieux cadeaux, cherchait a se les rendre favorables ; c'étaient des gâteaux do miel donnés à Cerbère.

(2) Pas do minute (R).

(3) Pas de minute (R).

(4) D'après le Dictionnaire de Trévoux, ce vilain insecte était fort

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12 May Au cardinal Barberin légat pour

mon frère, au dit cardinal, pour M. Maran.au SrAleandro pour M Maran, au Sr Maran, au Sr de Bonnaire, à M de Lomenie, de la Ville aux Clercs, le Beauclerc, le Pelle- tier, Scarron, d'Andilly, Mad. de la Boderie, aux sieurs de Roissy, de Mesmes, Herouard, Des Iveteaux, Bignon, de l'Ef- fretiere, d'Aubray, du Thou, de Vertamon, Rev. père de Berule, R. P. Sancy, R. P. Sirmond, Tabb^deSt. Aman [Charles de Montchal, le futur archevêque de Toulou- se], de Lauson, Fouquet,' Rubcns (i), Autin, Tristan [le numismate Tristan de St.-Amand], du Monsticr, du Puy, Rigault, Grotius, Saulmaise, Bertius,Godefroy, du Chesne, Aleaume, M idorgc, P. Mercene, Buon.

19 » A M. Vris peintre flamant (2),

à M. Maran, conseiller, à M. d'Abbatia, au cousin Ro- bert de Chavary.

commun en Provence. L'huile l'on avait fait mourir des scorpions passait pour guérir les piqûres de leurs congénères.

(5) Daniel du Monsticr, l'habile peintre, grand ami de Malherbe et de Poiresc.

(1) Pas de minute a Carpentras (R).

(2) Pas de minute à Carpentras. V. sur A. do Vries, notre article Bulletin Rubens I. 72 et suivantes (R).

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23 May M. Rubens (i ), avec la lettre de

Lancelot, M. de Roissy, M. de Cambolas, M. Fouquet.

26 » A M. Eschinard, pour M. Bo-

rilly, à la Barclay, au prieur de Roumoules, au P. Segui- ran.

27 » A M. de Mondcvergues, avec le

mémoire de Borilly, et les lettres des Celestins pour les remèdes de la ratte. 27 » A M. Ranchin, advocat général

à Mompelier, et maintenant général, à M. Vrys, peintre 12).

2 Juin A M. de Mondcvergues, avec les

biscuits, au S. Pacius.

3 » Au cardinal Ste-Susanne, avec la

caisse des livres du S. Aleandro qui sont l'Epiphane, le Ter- tullian, le Thuanus, le Car- dan, de Sapicntia, etc. 3 » Au S. de Lomenie, au S. de

Valavez, au S. Aleandro, au S. de Bonnaire, au S. Rubens (3) au jeune du Puy (4).

13 » Au S. Eschinard, à la Barclay,

à Cossiers (5), au cardinal Bentivoglio.

14 n [pour l'affaire de Au pape, au cardinal Barberin,

Guittres] au cardinal Ste-Susanne, au

(1) Minute à Carpentras. Envoi il* une lettre adressée à Lancelot, de Mar- seille, et d'une réponse pour le trésorier Jean do Montfort, acquisition d'antiquités faites par Rubens, etc. (R.)

(2) Pas do minute a Cai |H tttras (R).

Probablement la lettre minutée a Carpentras, magtfio 1025, avec la date du jour raturée. Longue lettre relative à des antiquité* (Ri.

(4) C'est-à-dire .Jacques du Puy, plus tard prieur de Saint-Sauveur.

(5) Pas «le minute à Carpentras I R).

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cardinal Bentivoglio, au car- dinal de Sourdis, avec son brief du pape, au S. de Bon- naire, au S. Pamphilo Persico, au S. Aleandro, à M. Rubens » (i), à M. Roccox (2) avec le

traicté des médailles du duc d'Arscot, à M. du Lis, à M. Pichon.

19 Juin [pour Toulouse] Au S. d'Abbatia, au S. Maran,

conseiller ; [pour Bordeaux] à M.deGourgues, 1* président, au président d'Affis, au prési- dent Conte, au S. Camain, doyen du parlement, au S. de Gaufreteau, au S. de Pou- miers, deMerignac,deMonts, avec l'arrest de M . d'Espernon , de Grimard, d'Andrault, du Duc, de l'Aubardemont, de La Tour, advocat général, de Besleisle, La Haulsaye, gref- fier des insinuations, Paty Bellegarde, conte de Gurson, commandeur de Trignan, Gaufreteau, provincial, P. du Val, P. Charles Venol, recteur du Noviciat.

1 Juillet A mon frère de Bouq et à mon

frère de Vallavez, 2 pacquets.

5 » Au P. du Val, à M. de Gourgues,

M. de Monts, avec le .livre de M. Viaz, M. Pichon, M. Catel, M. Maran, conseiller, M. de Maussac, avec le Ter-

Ci) Pas de minute à Carpentras (R).

(2) Publiée, avec la date du 11 Juin, au Bulletin Rubens II, 122 (R).

- 4o -

i6 Juillet

19 »

20 »

[pour Avignon]

25 » 3 Aoust

1 Septembre

17 »

24 »

tullian de Godefroy, M.

d'Abbatia, avec Sylva regia

[de ViasJ. Au sieur de j

Lomenie [ avec les œuvres de A Mgr. le l de M. du Vair. Chancelier '

(par le muletier qui porte les hardesde la marquise d'Urfé) : A mon frère avec la caissette de fleur d'Orange.

A M. de Mondevergues, à M. de la Valfenière [le célèbre architecte] avec la monstre des quarreaux de Monstiers, à M. le juge d'Orange.

A mon frère, avec le grand cachet de Rome.

Au S. d'Abbatia, avec deux extraicts de l'hostel de ville, au S. d'Andrault, au P. du Val, au S. de Monts.

AM.de Vris(i), à M. Ranchin le médecin, à M. Ranchin, l'advocat-général, à M. Pacius, à M. d'Abbatia, avec son cer- tificat.

Commencement de ma cure par le S. tânea (2) (en lettres majuscules).

A M. d'Andrault, à M. le Ma-

(1) Fragment publié au Bulletin Rxhcns \. 2G4(R)

(2) Après avoir beaucoup cherché, j'ai le regret de déclarer que je n'ai rien trouvé sur cet -ttuca, probablement un de ces médecins étrangers qui ont toujours été quelque \m\ à la mode chez nous. Depuis que cotte note a été écrite, j'ai appris par les lettres autographes de l'oiresc à son frère que le mystérieux /Knea était un médecin italien auquel son reconnais- sant client Ht obtenir des lettres de naturalisation.

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- 4i -

27 Septembre 4 Octobre

io

24

26 «

29 »

30 , »

2 Novembre

zuyer. à Mess, de Maussac, de Claret, de St-Felix, Maran, d'Abbatia.

A mon frère, à M. de Malerbe.

A M. de la Ville aux Clercs, de Lomenie, à mon frère, à Malerbe.

A mon cousin de Meaux ; con- doléance pour la mort de feu mon oncle de Meaux.

A M. Viaz avec lettre de Melan et advis de la venue de M. Aleandro.

A M. de Bonnaire avec le por- traict de feu M. Barclay.

A mon frère sur le subject du decez de feu mon père arrivé le mesme jour, à M. de Lo- menie, à M. de la Ville aux Clercs.

Au S. Aleandro, au S. de Bon- naire en Avignon.

A mon frère sur le passage du légat en cette ville (1).

De Roquevaire (2), à mon frère.

De Beaugentier, au caval. Gu- aldo, à la Barclay, au S.

(1) Cette relation a été publiée par Fauris de Saint-Vincens dans le Magasin encyclopédique du mois d'août 1805 sous co titre : Lettre de M. de Peiresc, écrite d'Aix à son frère alors à Paris, dans laquelle il lui donne des détails sur tine visite que lui avait fait le cardinal Barberin, neveu du pape Urbain VIII, légat eu France. Comment F. de Saint-Vincens a-t-il pu donner à cette relation la date du 27 Octobre ? Comment surtout a-t-il pu ajouter de son propre cru beaucoup de détails à ceux qui avaient été donnés par Peiresc ? Je publierai, plus tard, la lettre autographe de Peiresc en regard do la lettro très développée écrite par son trop peu scrupuleux collaborateur oc amplificateur.

(2) Chef-lieu de canton de l'arrondissement de Marseille, à 29 kilomètres de cette ville.

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42

Alemanni, au S. Menestrier, au cardinal S. Susanna. De Saint-Maxemin (i). Au pré- sident de St. -Jean, à M. de Paule, pour mon affaire de Rians.

7 Novembre De Rians. (2) Au sieur Aleandro,

avec le paquet deM.d'Aubray, au sieur de Bonnaire. «5 » A mon frère, avec les exploicts

de Rians, à M. de Lomenie, à M. de Malerbe.

16 » A mon frère avec les informa-

tions de Rians et deux exploits principaux, à M. de la Ville aux Clercs par le Sr Mnea.

17 » A mon frère, avec autres mé-

moires de Rians, à M. de Lauson pour les religieuses de Saint-Saulveur [d'Aix].

23 » Au cardinal Barbcrin ; au Sr

Aleandro, avec le Bartas. (3).

2 1 » A la comtesse de Carces, avec le

pacquet de mon frère.

2 5 Décembre A mon frère, à M. le premier

président de Verdun, M. le président de Iiellievre, M. du Lis, M. du Puy,de Malerbe.

(1) Saint-Maximin, cbeMieu de canton de l'arrondissement de Brignole», à 20 kilomètres de cette ville.

(2) Rians, chef-lieu de canton du même arrondissement, à 45 kilomètres de Brignoles

('A) Par le Bartas il faut entendre Guillaume de Saluste, seigneur ilu Bartas, dont les œuvres furent si souvent réimprimées dans les première» années de XVII» siècle (1601, 1007, 1G10, 1611, 1614, 1615, 1632). Voir Manuel du libraire, t. v. p. 97-99 ; Les vie» des poètes gascons par Guil- laume Colletet, do l'académie françaiso (Aucn, 1866, in 8°, p. 71-79).

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Année 1626.

1 Janvier 5

19 »

24 » 1 Febvricr

[pour Avignon]

20 »

26 »

Au Sr Ant. Novel, avec lettre de Mr de Cormis.

Au prieur de Beaugentier [avec] les 4 boittes de bulbes,les mar- cottes, le rosier Variegato.

A M. de Lomenie, à Mgr le Chancelier Aligre, à M. Gaul- min, advocat général au grand conseil, à mon frère avec l'original de mon induit.

A M.deVris(i),àM.deMalerbe.

A mon frère avec les 3oo mar- cottes enserpillées.

Au vice-legat et à l'Archevesque, pour les dames de la Visitation , à M. Suarez.

A M. de la Valfeniere, avec les Palais de Gènes et l'instrument à desseigner.à Mr Zanobis, (2) avec le Spilemberg, à l'evesque d'Orange (3).

A la Barclay, à l'archevesque d'Aix, à M. de Lomenie, à mon frère.

Au Sr Lucas Torius, avec un mémoire.

(1) Pas do minute à Carpentras. (R).

(2) Sur les Zanobis d'Avignon, voir le Dictionnaire hist. biogr. etbibliogr. du dêpt. de Vaucluse parle dr Marjavel, t. U, p. 495-496). Le correspondant de Peiresc possédait le manuscrit autographe, aujourd'hui conservé en ringuinibcrtine, des mémoires sur les guerres de religion de Louis de Perussis, seignourdo Caumont. (Ibid. p. 249).

(3) C otait Jean de Tulle qui siégea du mois d'Août 1609 au mois d'Octobre 1640. C'était un oncle par alliance du frùre de Peiresc, lequel frère avait épousé Marquise de Tulle.

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I

44

i Mars

13 »»

14 »

15 »

16 » 18 »

27 » 12 Avril

Au prieur de Beaugentier avec deux boittes d'Anémones, la boitte d'Anémones de Rome, deux sachets de grenes.

A M. le cardinal Légat, avec la harangue de Heinsius pour le prince d'Orange, à M . d'Auberi avec des grenades.

A mon frère, avec les Alom- brados et diverses lettres.

A M . d'Espinouse, avec les greffes de Robin (1). A M. de Riez (2). A M. Thomassin pour la Bible et lieux communs de Genebrar (3). A M. l'Arche- diacre pour d'autres pièces de Genebrar.

A Malerbe, à M. de Frejus (4). à M . Antelmy , avec ses lampes.

Au consul Durand, à M. Viaz, à M. Signier, du voyage de M. des Hayes Cormesnin en Perse.

A M. de Cambolas, avec des greffes. Au S. Aleandro, avec son bréviaire et autres livrets.

Au S. Gassendi avec le Cleomc-

(1) Vespasien Robin, botaniste, démonstrateur des plantes médicinales du jardin du roi, était fils de Jean Robin, directeur du jardin du Louvre sous Henri Kl, Henri IV et Louis XIII, lequel Jean était mort le 25 avril 1629.

(2) Louis Doni d'Attichy (1628-1652).

(3) Le docte Gilbert Genebrard, bénédictin'de Cluny, professeur d hébmi au collège de France, archevêque d'Aix en 1592. On indique inexactement dans tous les recueils biographiques la date de la naissance et de la mon decetérudit. Selon les rectifications de M. Desvoyes (Rente de Marseille d"a<»ùt 1&*<5. p. 340 et 350), il serait Riom] le 12décembre 1535et serait mort à Semur le 16 février 1597.

(4) Barthélémy de Camelin (1596-1637).

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des Balforei 4°marroquin (1). Au juge Thomassin \ ^ Au juge Arnauld ) ^°Ur & [Bible de Genebrar.

12 Avril A M. Cardon, avec les greffes et

marcottes. A MM. Viaz, père et fils. A Samson Napollon.

14 » Au chevalier de Fourbin, avec

la relation du 3 Avril.

15 » Au prieur de Beaugentier, avec

les graines de melon, arti- chauds, etc.

22 » A TEvesquede Marseille (2). Au

S. de Mondevergues.

23 » Au cardinal Légat, au Caval.

del Pozzo, au cav. Dony, au S. d'Aubery.

24 » A N. S. Perc, au card. Maga-

lotti, au S. Aleandro avec lettres pour les Tnnitaires.

27 n Au prieur [de Beaugentier] avec

les Anémones jaulnes de Nice. 2 May A M. le chancellier en remercî-

ment de mon induit, à M. d'Aix (3), tie son parterre.

19 » Au card. Légat avec les vers

d'Abbatia contre les Hugue- nots et Espagnols et 3 mon- noyes dlldeionsus Castus, au Vice- Légat., à M. de Monde-

(1) Cleo tmu fis Metcora, gr. et lat, a Rob. Balforen ex ms cod. biblio- tltecœ Cardin. Jnynsii multis mmdis repnrgata, latine versa, et pcrpctuo cnmmcntarin illustrata. (Kordeaux, Simon Millanges, 1605, in-l°).

(2) François de Lomônio (1024-1629). Voir dans les Lettres atix frères Dupity divers passages sur ce prélat traçassiez turbulent et dont l'humeur batailleuse inquiétait tant lo pacifique Peirosc, ami si dôvoue do la maison de Loinénie.

(3) Louis de Bretol (1630-1645).

- 46 -

vergues, avec 3 volumes des recueils de l'Admonitio 21 May A M. de Seve, avec 14 pistoles,

à M. de la Ville aux Clercs, à M. de Lomenie, à mon frère, à M. d'Aix, à M. Marchier, à I renée Vendelin, au Liège 1 1), au cardinal Spada. Caisses arrivées (en lettres ma- juscules). A M. du Lis, à mon frère avec lesgrcffes dOIliviers Crochus, Cannellez et Gros. A M. le général Ranchin, M. l'advocat Pacius, M. Maussac le père, M. d'Abbatia, pour l'Histoire de M. Catel, M. le Cardinal de Sourdis, M. Peri- sacet M. Miard, ses vicaires, M. de Gourgues, M. le prési- dent de Pontac, pour M. de Vris, M. de Monts, M. d'An- drault, M. du Duc, M. de Gaufreteau, M. du Sault et M. de la Tour, advocats généraulx, M. Pichon, M. de Vris (2), M. de la Houssaye. 5 Juillet Mon voyage de Tollon (en

lettres majuscules). '9 B Au S. Gassendy, de quy jay

depuis receu le Fr Patricius. 27 » Au S. Armand, pour les chape-

lets de corail, à M. de Mar-

(1) Wenueli mis signait quelquefois I renée, yrèrisaut ainsi son prénom (iodofroid (R).

(2) Publiée Bulletin -Rubeus, I, 189 (R).

4 Juin

5 »

l3 n

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3 Aoust

5 »

XI »»

12 » l4

16

1 Septembre

2 »

8 n

seille, aux Sr» Viazet Durand,

pour les religieuses. A M. Frère et à M. d'Expilly

Grenoble] deux exemplaires

des œuvres de Mgr. du Vair

en grand papier. Mon voyage dAubaigne (1) (en

lettres majuscules). Mon voyage de la Tour d A 1-

gue\ (2) {idem). A Pillehotte (3).

A M. de Marseille, aux religieu- ses reformées de St-Saulveur.

A M. du Puy, à Erycius, Puteanus (4), à Gevartius (5), à Roccoxfô). à M. Rubens(y).

Mon voyage de Marseille (en lettres majuscules).

De Marseille, au S. Chabert à Toullon pour le passage du cardinal.

Au S. de Mondevergues, au P. Lorini, à mon frère, à M. d'Aix pour les Trinitaires, à M. Marchier, à M. de Lome-

(1) Chef-lieu de canton de l'arrondissement de Marseille, à 17 kil. de cette ville.

(2) Aujourd'hui La Tour d'Aiguës, département de Vaucluse, arrondis- sement d'Apt, canton de Pertuis, si 5 kil. de cette ville.

(3) Sur l'imprimeur do Lyon et sur sa famille, voir une excellente étude de M. Aimé Vingtrinier, conservateur do la grande bibliothèque de la ville de Lyon, in-S°, 1886).

(4) Minute à Carpentras (R).

(5) Idem. Et en original à la bibliothèque royale de Bruxelles (R).

(6) Minute à Carpontras. Publiée dans le Bulletin- Rubetis, II. 123 (R).

(7) Minute à Carpentras. Lettre de recommandation en faveur de M. OUivier, fils d'un conseiller au parlement d'Aix. Les lettres à Roc ko x et à Ûevaerts sont pour le môme objet (R).

- 48 -

nie, sur le passage du légat, à Malerbc, à M. deToullon (i). 9 Septembre A M. d'Abbatia, pour le stampe

des comtes de Thoulouse [de G. de Catel].

XI » [pour Rome] Au cardinal Barberin, au caval.

del Pozzo, au cav. Doni, au S. Eschinard, au S. de Bon- naire, à Dom du Puy [le chartreux Christophe, frère ainé de Pierre et de Jacques], au card. Bentivoglio, au caval. Fr. Gualdo, au S. Aleandro.

îy » Au cardinal Barberin, au S.

Aleandro.

19 » Voyage de Gui lie Barbec à Rome

avec le S. Henry Alhens. 11 est de Dusseldor f près Cologne et Liège. Je luy ay baillé oultre les 25 escus et 6 livres de cy devant, autres 6 escus.

25 » Au S. d'Abbatia sur la réception

du livre de M. Catel.

3o » A rrivée de mon frère de Val-

lave\ de Paris (en lettres majuscules).

19 Octobre Par M. Gaillard on a envoyé' le

livre de Patnciusà M.Bignon.

21 » Par le peintre Cossiers : A M.

Rubens (2), à Tavernier.

23 » Voyage de mon frère à Mar-

seille (en lettres majuscules).

(1) Auguste de Forbin (1628-1638).

(2) Minute à Carpetatras. Lettre de recommandation en faveur du peintre .lean Cossiers. Publiée dans le Bulletin- Rubens I. 266, avec celle de Peiresc à Tavernier et à Gaillard (R).

S" >

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29 Octobre 3i »

3 Novembre 8

28 » 2 Décembre 5 9

XI

Voyage de M. dOppede en

Cour (idem). A M. l'Empereur, à M. Cas-

sagne, à M. le président

Monnyer. A M. d'Oppede, à l'Evesque de

Toullon. Voyage de mon frère à Rians,

Beaugentier et Jeres (en let- tres majuscules). Voyage de monfr ère à Avignon

(idem ) .

Vernie des plantes de Constan-

tinople (idem). Arrivée de M. dAixet mon

frère avec hiy (idem). Voyage de mon frère à Mar- seille, avec MM. Pellot et

Marchier (idem). A M. de Marseille, avec lettre

de M. de Lomcnie. A M. du Puy l'aisné, avec les

lettres de Rubcns (1) et actes

du grand conseil. A M. du Puy le cadet, avec

lettre de M. Viaz. A M. d'Oppede avec lettres de

M. le président Carriolis, de

M. le président Chaine, de M.

d'Agut.de Madamed'Oppede. A M. Guittard, avec lettre de

la demoiselle de Napolon (2).

(1) Il s'agit «les lettres de Rubcns adressées a Dupuy. Le recueil de Gachet en donne trois du mois de novembre. C'est en cette année 162G quo Knbens continue avec I*. Dupuy la correspondance qu'il tenait auparavant avec Peiresc, bien qu'il écrivit encore de temps à autre à celui-ci (R).

(2) ("était Françoise Raoulx, fille de François Raoulx et de Venture

Au cardinal Barberin, au S. Aleandro, au S. Aubery, au S de Bonnaire. à la Barclay. Retour de mon frère (en lettres

majuscules}. Voyage de Mons. Seguiran en

Cour {idem). A M. de Lomcnic, à M. de Toullon, à M. du Puy, à M. d'Oppede, à M. Robin (de mon frère, avec le roelle des plantes de Constantinople). A M. le Beauclerc, avec le por- trait de feu M. du Vair, M. Le Peletier, M. de Lomenie, M. du Puy, l'abbe' de St.-Am- brois, M. Priandy, M. d'Op- pede, etc. Au Vice-lcgat, au S. Suarès, sur les registres de Jean XXII, au P. Lorini, à M. de Mon- devergues.

Année 1627.

5 Janvier A M. Bergeron, avec lettre de

Blanc (1), à M. d'Oppede, au Prévost Aguillengui, (avec lettre de mon frère à M. Robin, de M. Viaz à M. de

Fnvior. Sanson Napollon, qui était à Centuri, prù-s du cap Corse, et qui rirait fils rto fîiurtieelli Napollon et rte Marina Cipriani, avait épousé Fran- çoise on IV>^li>p eut liértrale rte la Major, le 20 janvier ltîOU. (Notice sur S. Napollon par Léon Mourgncs, dans la Revue de Marseille et rfc Provence, livraison rte mai-juin p. 214).

(1) Vincent Blanc ou Le Blanc, le fameux voyageur Marseillais rtont les récits, arrangés par Pierre Bergeron, parurent en 1049, Paris, in-K

Mi Décembre 1 y »

22 »

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Clermont,) à M. Seguiran,au R. P. Seguiran, à M. de Lo- menie, M. de la Ville aux Clercs, M. Bignon, M. du Lis, M. du Puy.

6 Janvier ParM.de Perussis (pour Rome):

Au card. Barberin, au S. Fraissc,avec pacquet deGuit- tard à la Napolon.

7 » Au Sire Cesari, avec les 14

escus des peaux de marro- quin (1). A M. Viaz, tou- chant le livre d'Estius que demandoit M. d'Orléans (Ga- briel de l'Aubespine).

8 » A Dominico Majolo et Bene-

detto Gnieco Rome) pour 60 orangers (2).

A M. deLomenic,à M. du Puy,

à M. Rubens(3), M. d'Op- pede.

Voyage de Marseille avec M. FArchevesque d'Aix (en let- tres majuscules). 16 » par M. de Bour- A M. de Guise sur ses marbres

daloue, de Marseille, antiques. 20 A M. le General Ranchin à

(1) On sait quo Peiresc avait, pour sas roli lires, la. passion du maro- quin et particulièrement la passion du maroquin rouge.

(2) Pour Domenieo Majolo et Henedetto GnieCo, je renvoie à une lettre de Peiresc à son frère, du 25 mai 1025, Ton trouvera le dramatique récit dos aventures de ces Italiens, qui fuient arrêtés et emprisonnés a Urignoles et qui ne durent leur mise en liberté qu'à 1 énergique intervention de leur illustre client, lequel eut à lutter, à cette occasion, contre le premier prési- dent du parlement d'Aix (d'Oppède). Cette lettre e«t une des plus curieuses de toutes celles que Peiresc écrivit à Valuvez et qui rempliront en entier un volume de la collection des documents inédits.

(y) l'as de minute à Carpontras (R).

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52 -

22 Janvier [pour Marseille]

23 » au soir, par un pcdon (3) extraor- dinaire (pour Rome).

28 h au matin.

5 Fcbvrier [pour Rome] :

Mompelier, pour les recueils du concile de son parent. A M. d'Orléans avec un fagot de libvres {1). A M. Cassagnc avec l'Elmacinus (2). A M. Vias.

Au card. Bentivoglio, au S. d'Aubery, avec lettres de M. Chabert et de mon frère, à M. de Perussis et mémoire de livrets.

A M. de Lomenie, avec un pac- quet de M. de Marseille, Mess, du Puy, à M. de la Fayette, à M. d'Oppede, à M. de Malerbe.

Au card. Barberin, avec les notes de M. Rigault sur l'in- scription d'Accia Maria Tul- liana. Au S. Alcandro, avec la Gallia d'EIzevir (4). A

(1) Voir dans le fascicule VII des Correspondants de Pa'resc (Orléans. 1S8.*>, fHissim) combien de services Peire.sc eut le plaisir de rendre à son voisin, lequel habitait momentanément Marseille et y préparait un de ses savants ouvrages. On peut dire que l'exquiso obligeance de notre biblio- phile mettait sa riche bibliothèque sous la main même de G. de l'Aubes- pine.

(2) Il s'agit la do l'édition do YUisloria Sarucenica de Georges Elmacin par Th. Krperiius (Leyde, 1625, in-fb.)

(3) Voici la définition du mot par le Dictionnaire de Trêtoitx : « Terme qui est en usage à Avignon. C'est le nom qu'on y donne à un cour- rier, ou plutôt à un messager A pied qui porte les lettres pour Rome. Le jiëdon d'Avignon porte les lettres pour Rome jusqu'à Gènes, ou il trouve le pédon de Rome, à qui il les donne, et de qui il reçoit celles do Rome. Ce mot vient de l'italien pcdon,', un piéton. »

(4) Hespnbtica, sive status nv/ni (ialtitv diversornm autorum (Leyde, 162o. in-24). Voir les détails que donne sur ee recueil M. Alphonse Wil- lems dans son livre classique sur tes Elsecier (H ni selles, 1880, p. "0, article 250).

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9 Febvrier

10 »

16 »

Eschinard, à M. d'Aubray. à M. de Bonnaire.

Par le conseiller Cassagne qui promet des greffes de la pomme Royale (1) : à M. le président Faurc, à M. le Gé- néral Ranchin.

Par Gautier, mulletier, qui a 3 pistoles d'arres à 20 livres la charge : trois charges fruicts à M. Jacquet, à M. Cardon, une caisse, les marcottes pour Robin.

Passage de Domenico Maiolo et Bencdetto Gnieco, qui nous ont vendu 74 orangers et 6 jossemins pour 60 livres et oultre ce 3 plants de Lau\a Spada (en lettres majuscules).

A M. de Mondcvergucs, à M. de la Valfeniere, à l'Evesque d'Orange, au gouverneur Val- kembourg, pour faire por- traire le Théâtre antique d'Orange (2).

Arrivée du Narcisse Iacobee de Rome (en lettres majus- cules) par patron Hugues Varande, avec l'huille St.- Félix.

(1) Voir dans Nemausa, t. II, 7(Nimes, 1884-85, p. 198) les Lettres de Pciresc au conseiller de Cnssar/ues, du prSsidial de Nimcs, publiées par M. Georges Maurin. Dans la troisième des lettres a Jacques de Cassagnes, du 10 mars 1627, Peiresc lui accuso réception des greffes de la pomme royale.

(2) Voir une récent et remarquable brochure de M. Charles AVWher, professeur d'archéologie à la Bibliothèque Nationale : Quelques mots sur le tliéàtrt ' antique d'0rauf/e(V 'aria, E. Thorin, 1889, in 8°).

- 54 -

18 Febvrier A mon frère avec le Narcisse

Iacobcc. A M. d Orléans, avec les vies des pères de Rosveidus, le Casauboni exercitationes, etc. A M. Cas- sagne, avec d'autres livres de l'Histoire Sarrasine elle Pa- ru ta. A M. Viaz. Par Vincens Blanc ; A Fr. Blanc, pour le voyage de son frère.

23 » A M. Cassagne, avec les méde-

cins arabiques. A M. d'Orlé- ans, avec YOptatus de Bau- douin.

i Mars A Tavernier. avec le roollc des

planches de fleurs, à Mess, du Puv, à M. de Lomenie. Ipour Bordeaux]: A M. de Monts, à M. d'An-

drault, à M. du Duc, à M. de Vris (i).

5 " Au card. Barberin, avec le livre

de M. du Chesne des histo- riens Fr[ançois] 8°. Au S. Aleandro, avec TOptatus pour conférer aux Mss. Au S. Cavalier del Pozzo. A Dom. du Puy.

6 » Au lieutenant Arnaud avec le

livre de M. Vendelin (2>. XI » A M. le conseiller Cassagne à

Nismes, avec des dattes mari- nes, au commandeur de Four- bi n, à M. d'Espinouze avec

(1) Je n'ai pa.s trouvé la minute à Ciirpontras \]{).

(2) Probablement, le L>>.rifs, stu <//• obliijuitnlf s"lis, que Godefroul Wemlelinns avait publié l'année précédente à Anvers. (II.)

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des greffes de la pomme royalle et autres. 18 Mars A M. Robin [lettre] de mon

frère, avec les myrtes et greffes et ronces.

27 » A M. d'Orléans, avec les epistres

de l'Archcvesque de Lyon au pape, à M. Viaz touchant les œuvres du dit S. d'Orléans.

28 » Réception de la Cassette de Rome

(en lettres majuscules), estoit l'empreinte du vase du cardinal et la table d'Arain. i Avril A M.deLomenie, M. du Puy,

M. Rubens (1), M. Gevartius (2), M. Cossiers, M. Geofroy Vendelin, docteur ez droicts, avec lettre du S. Arnaud (3), à M. dOppcdc.

9 » A M. Robin [lettre] de mon

frère avec la boitte de la pre- vanche blanche et ordre de prendre l'immortelle en Avi- gnon, à M. de Mondevergues, avec des grenadiers.

1 3 » A M. l'Archevesque avec les

caisses de vin de la Ciotar.

18 »» A M. Chabert avec la pollizae

de chargement des arbres de Lauza Spada.

20 » A M. de la Valfeniere sur les

(1) Pas do minute a Carpentras [R).

(2) La lettre à Gevartius, avec la date du 2'.» mars, est en original à la Bibliothèque royale de Bruxelles ut fera partie, comme les autres lettres «le Peiresc, de la eorresi>ondanee de P. P. Ruben.» (R).

(3) Pas de minute à Carpontras (K).

56

antiquitez d'Orange et autres, à M. de Mondevergues.

6 et 7 Mars Passage de M. d Orléans (en

lettres majuscules).

7 » Au card.Barberin,au S. Soarez,

au S. Giorg. Persico,au caval. Doni, au S. Aleandro, avec le Godcfroy de Praecedentia, au S. d'Aubery,àM. deThou, au card. Bentivoglio, etc.

8 » A M. de Conserans (i), M. de

Pasmier de Sponde avec le livre du S. Aleandro, M. de Maussac, M. Maran, M. de Fieubet, M. d'Abbatia.

9 » A frère Hierosmc Pasquier, à la

Grande Chartreuse. 18 » Au card. Barbcrin avec le Henry

VII de Baccon, marroquin. 27 » A M. Cardon, avec les tortues.

29. » A MM. du Puy, Tavernier, Lo-

menie, Seguiran, d'Orléans,

Rigault, père Vassan, d'Agut,

etc.

4 Juin Au card. Barberin, au S. Alean-

dro, avec le livre de Rivius, au S. d'Aubery, au S. Menes- trier, etc.

10 d A M. du Puy. à M. Rubens (2).

de Ventis, audit M. Rubens (3), de la podagra avec le livre du S. Aleandro.

21 » A M. Durand avec douze escus

(1) Citait Bruno Ruade (1624-16-13). J'ai publié dans la lit-rur tU Gasot/,1,' (passim) diverses lettres de ce coiruspoiidniit de Peire.se.

(2) Pas de inimité à Carpentra> (R).

(3) ldeiu(R).

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des marroquins qu'il avoit respondus pour moy à Sire Cesari.

23 Juin Au card. de Sourdis, au S. de

Gourgues, premier président, au S. de Monts.au S. du Duc, au S. de Fayart, au S. de Vris (i), au S. d'Abbatia.

25 » Au S. Ant. Espanet, vice consul

en Cypre, au consul Viguier, au S. Cesari, avec sa peau (2).

29 » A M. du Puy, M. d'Agut, M.

Seguiran.

2 Juillet Au cardinal (3), à Gios. Pcrsico,

au cav. del Pozzo, au S. Alcandro, à M. de Thou, au S. d'Aubery, au S. de Bon- naire.

7 » A M. Jacq. Godefroy, avec les

epistres de Themistocles et le livret de M. Fabrot de XI mense et les roolles de livres. A M. d'Aix avec des fruicts et fleurs, et le jossemin qui pouscc une seconde fleur du centre de la première (4).

(1) Pas de minute à Carpentras (R).

(2) C'est-à-dire avec le maroquin plus haut mentionné que Peiresc, ama- teur délicat, raffiné, renvoyait sans doute comme imparfait.

(3) Poiresc appelle François Barberin le cardinal, comme on appelait Rome, la ville, Urbs.

(4) La grande place qu'occupont les plantas dans <*e journal montre combien j'avais raison de dire, dans une note des Lettres <fe César de Xostre Dame (fascicule II des Correspondants de Peiresc, Marseille, 1880, p. 51): - On sait combien Peiresc aimait les (leurs et avec quoi zèle il les cultivait. Son jardin de Belgentier a été un merveilleux jardin d'acclimatation, ot je no sais comment les ingrats botanistes n'ont pas encore donné a la plus bello de leurs nouvelles fleurs, le nom de Peiresca ». Un très distingué botaniste

38 -

14 Juillet A M. de Lomenie, M. de Ma-

lerbe,M. Robin (de mon frère), M. dePuy, l'advocat, M. J. du Puy, M. d'Orléans, M. d'Agut, M. Seguiran.

'9 " Arrivée de Af. dAubray (let-

tres majuscules) conseiller au grand conseil revenant de Rome. Arrivée de M. Mallier, M. des Brosses et le prieur Chevalier, ses collègues.

20 »• M. de Lomenie. M. du Puy,

M. Rigault, M. Le Beauclerc, M . Le Peletier, M. de Malerbe, avec un paquet de chez luy (i ).

22 » Au cardinal Barberin, avec la

harangue funèbre de Madame par M. de Tolon (2). Au S. Aleandro, avec le livret de M. Fabrot, et lettre de M. d Aubray à M. de Thou.

28 » A M. l'Archevesque avec lettres

de M. de Limoges (3), à M. de Monde vergues, au P. Lorin, au P. de Bus, avec les

'de Marseille, M. Alfred Roynier, touché de ce reproche, m'a promis de réparer, tirs qu'il en trouverait l'occasion, lo tort fait par ses confrères à I Viresc, et il espère découvrir, dans ses herborisations provençales, dirigées surtout vers les montagnes des Basses-Alpes et «lu Var, quelque plante digno du nom glorieux qu'elle portera. Faisons des vœux pour (pie le baptême soit prochain !

(1) C'est -à-d ire ;\ Aix, avait continué à réside!- la femme de Malherbe.

(2) Nous avons déjà vu que ce prélat était Auguste «lo Forbin. Son oraison funèbre de Madame n'est pas a la bibliothèque nationale, l'on conserve une douzaine de pièces sur la mort de la duchesse d'Orléans (CaUil<ujm\ Histoire île France, f. X, p. 104. lo440 à 104*1).

(:}) François de la Fayette, qui venait d'être nom nié à la place de Raymond de la Marthonie, lequel était mort le 11 Janvier 1627,

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3o Juillet 9 Aoust

10 » par M. de Napolon: 14 » [pour Paris] •'

[peur Padouel :

20 »

2 sermons de St-Bernard, mss. en francois ancien.

Au cardinal Barberin, avec TAristarchus sacer de Hein- sius, au S. Aleandro, al S. Gios. Persico, au S. de Bon- naire, au P. Dom du Puy, au cardinal Bentivoglio.

A. M. de Marseille, au cardinal Barberin, au S. Baulac, du tableau de Chalette (1).

A M. de la Ville aux Clercs, M. Le Pelletier, MM. du Puy, M. d'Agut.

A M. le Beauclcrc, à M. Napo- lon, à M. Seguiran, à M. d'Agut, à M. du Puy, à M. d'Orléans, à M. Andrault, à M. Rigault, à M. Godefroy.

A M. Pignoria. avec le livret de M. Fabrot.

A M. de Marseille, en response de tous ses reproches.

(1) Voir une de mes plus minces et plus rares plaquettes (elle n'a que quatre pages et n'a été tirée qu'à 25 exemplaires) : Une lettre inédite de Peiresc à Jenn Chalette (extrait de la Revue, de Champagne et de Brie, 1884). .l'ai condensé en un étroit espace, autour de la lettre à Chalette, divers renseignements empruntés a MM. le Marquis de Chennovières, K. Rose bac h, etc., sur un peintre dont le nom manque à presque tous nos recueils biographiques (Michaud, Didot, I.ud. I.alanne), et même à ce Die- timinairr, critique de biographie et d'histoire .lal a publié tant, «le ren- seignements nouveaux sur les artistes). Conférez une lettre de lViresc à Adrien de V ries publiée dans la notice de M. Ruelens sur ce dernier peintre (Anvers, 18X2, p. 50). A. De Vries y est de beaucoup préféré à Chalette. Si réellement, commo le jwnsait Peirese, ai je dit (p. 4), - A. de Vries était supérieur a Chalette, il faudrait placer bien haut le peintre flamand, dont le talent a, du reste, été fort admiré par des maîtres tels que Rubens <-t Van Dyck

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Passage de M. de Poume (en lettres majuscules) de Lyon, neveu de M. de Fetan.

22 Aoust A M. l'Archevesque.

z3 » (pour MompelierJ : A M. Pacius le docteur, avec le

portraict de l'espèce de M. de Grille.

24 » A M. Chabert, pour le dessein

de son poisson.

25 » A M. Viaz, avec six pièces ara-

biques (1) par l'homme de la Vigne blanque.

20" » [pour Paris] : A M. Godefroy, M. de Lomenie,

M. de Malerbe, M. Robin, [pour Bordeaux] : M. d'Andrault, avec les 5 arresls

et les vers de Remy (2) pour M. de Monts. A M. de Vris (3), avec le pac- quet du P de Rez. à M. Guittard, avec les papiers de Souchet, à M. du Liz, à M. du Puy, à M. Rigault.

27 » [pour Rome] : Au card. Barberin, au S. Sua-

rez, des Assises de Hierusa- lem, au S. Aleandro, à M. de Thou, au card. Bentivoglio, au S. Menestrier, etc.

28 n A M. Cassagne, à Gilly, à

(1) Kalthazar do Vias était un collectionneur, un numismate, et Peiresc voulut flatter les goûts île son parent et confrère en lui laissant, comme .suprême souvenir, « six de ses médailles d'or, au choix du dict sieur de Via». - (Testament, déjà cité, p. 30 de la brochui-o sur le titre do laquelle j'ai eu l'insigne honneur de mettro mon nom a coté du nom de M. Delislu).

(2) ("était Abraham Ravaud, dit Rémi, liemmitu, professeur au collège de France, qui figurera bientôt dans la galerie des Corrcspo>ut<oits de Peiresc.

Ci) Publiée au Bulletin Kubens, t. I, p. 80. (R.)

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Ci

Daumartin, pour les trois momies de patron Perier (i). 3 Septembre [pour Avignon] Au P. Lorin, au P. de Bus, au

S. Suarez prevost, au S. de Mondevergues.

5 » A M. de Cassagnes, avec l'his-

toire de Naples, les essais de [nom que je n'ai pu de'chiffrer] (2 ) et les proverbes arabiques, ii » [pour Mompelier] : A M. Ranchin, à Mlle Clausel

(la fille du jurisconsulte Pa- cius).

i3 » jpour Paris] : A M. Seguiran, à M. d'Agut, à

M. du Puy, avec le raisin muscat bigarré de blanc et de rouge en une boitte.

16 « [pour Marseille] : A M. Viaz, avec les six volumes

Poetarum Germanorum, in- 16.

Parlement de M. Néron (en lettres majuscules) (3). 18 » [par le consul de Au lieutenant Arnaud, avec les Forcalquier] : lettres de M. Vendelin et

Gevartius (4).

( l) Los momies du cabinet de Peiresc ont été souvent signalées. Je renvoie d'avance, pour la description des principales richesses do ce cabinet, à un travail que jo préparo peu à peu et qui sera intitulé les Collections de, Peiresc. Ce travail sera divisé en quatre parties : livres, manuscrits, portraits, dessins, monnaies et objets d'art antiques ; curiosités diverses d'histoire naturelle.

(2) Ce n'est pas Montaigne et tout d'abord, j'ai été tenté de lire Mont- chrestien. Mais ce po*';te tragique, ce créateur do l'économie politique, n'a l«is laissé d'essais. Il m'a donc fallu abandonner mon candidat d'un moment et me résigner à l'abstention.

(3) Autre aveu d'ignorance. Je déclare, à ma plus grande honte, mie je no sais rien de ce Néron dont Peiresc annonce le départ comme si c'était un personnage d'importance.

(4) Godefroid Wcndelinus était, sans aucun doute, le savant le plus encyclojiédique qu'il y eut en Belgique à cette épique. Mais, vivant dans

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22 Septembre i Octobre [pour Rome] :

28 »

2(j » |pour Rome] :

Au prieur de Beaugentier pour du boys de lentisquc.

Au S. Lumaga, Gènes, pour les orangers du P. Gabriel.

Au card. Bentivoglio, au card. Barberin, au S. Suarez, au S. d'Aubery, au S. de Bonnaire.

Venue du S. du Chastellet de Lorraine (en lettres majus- cules) ( 1 ).

Au card. Barberin, au S. Suarez, au S. Aleandro,au S. Holsle- nius, au S. Aubery, au S. de Thou, au S. Menestrier, au

un milieu pou favorable», relégué, pour ainsi dire, dans un»; humble euro tt'u no pauvre province, ne recevant guères d'encouragement, il ne put se livrer à la culture îles sciences, surtout dos sciences naturelles et «le l'a-stro- nomie.avee la passion qui l'animait. Néanmoins, il trouva encore les moyens de publier divers ouvrages, il en préparait d'autres qui n'ont pas vu le joui , et surtout il entretenait avec les plus grands savants de l'Europe une corres- pondance considérable. De celle-ci et de ses travaux inachevés j'ai réussi à recueillir quelques débris. Dans sa jeunesse, il a\ait habité la Provence en qualité de précepteur des entants d'André Arnaud, lieutenant-général de la Sénéchaussée do Forcalquier. ("est la qu'il fît la connaissance de Peiresc, c'est qu'il entreprit ses premières observations l'uo étude savante, appi-o- fondie, du séjour de Wendelin dans ce coin du midi, a été publiée en une suite de six articles, par M. do Berluc-Pérussis, dans le Journal de Forçai - /y/f/Vrdu 24 .luilletau 4 Septembre 1887. Ces articles, espérons-le, seront un jour réunis en brochure : ils offrent un intérêt trop considérable pour parta- ger le sort éphémère des nouvelles d'une gazette.

sont les lettres de Wendclinus et de Gevartius dont il est question ici ?

La bibliothèque loyale de Bruxelles possède un volume de minutes des lettres de ('. (îevartius, mais il ne se rapporte qu'aux années 1051 a 1651.

Kai.-ons remarquer, en passant, que (.îodofroid Wendclinus était lié avec Kubeus et que dans ses lettres il est souvent question du peintre. (R.)

(1) C'était le très singulier personnage appelé Jean du Chùtelet, baron de Beausoleil, dont il est question dans les Lettres de Peiresc et de Dupuy tt. 1, pp. "141, 002) et dans le fascicule VI, liait ho sur de Vias, p. 1S-1'.>. Le pré- tendu alchimiste et astrologue parait avoir été surtout un fourbe, un charlatan.

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S. de Bonnaire, à Dom. du Puy.

3o Octobre Au S. Nicolas Gilloux en Alep

et au S. Spanet, en Cypre. 2 Novembre A M. Cassagne avec 140 tulipes

variées, à M. Arnaut, lieute- nant [de Forcalquier] sur ses MSS.

7 n Au S. Napolon, au S. Fort, au

S. Durand, sur la barque d'Algers.

XI » A M. Chabert [par un navire

flamand], à M. Rubens (r), pour accompagner le boys de lentisque. Par M. de Gastines : Arrivée de la cassette de M. A ubery de Rome (majuscules).

X I I » A M . Cassagne, avec le Phylar-

que (du P. Goulu contre Bal- zac).

Le S. de Gastines [négociant de Marseille], estant en cette ville, je luy ay payé les cent escus de la dame de Lignage receus à Paris par M. du Puy, avec les changes d'un et demy pour cent de Paris à Lyon, et aultant de Lyon à Paris, et 4 livres du port de la cassette de Rome.

XVI » Le S. Durand estant icy, je luy

ay baillé vingt escus à tant moings de vingt et sept escus

(1) Pas do minute a Carpentras. Mais sous la date du 10, Peircsc écrivit â De Vrios, une lettre dont il n'est pas fait mention ici, et qui a été publiée Bulletin Rubms, l, S3 (R).

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17 Novembre

18 »

2<*> » [pour Romcl :

que se montèrent les deux douzaines et demy de marro- quins de Levant, qu'il m'avoit acheptez, à raison de 10 escus la dernière douzaine, et dix et sept escus ladouzaine et demy pendante, faisants 81 livres. Je luy doibs sept escus de reste que je ne luy ay pas payez attendant l'advis de Rome des frais de son affaire.

Ma caisse de Venise est arrivée ' (majuscules), conduicte par le S Symon Carraire à qui on a payé 4 livres 20 sols de son port et voiture

A M. de Gastines en response de la dicte caisse et sur le manquement de divers livres.

A M. Viaz avec les vers du S. Holstenius sur le mariage de D. Thadeo (1).

Au cardinal, avec le Grotius pro veritate Christianae religionis et les vers propuerisbaptisatis, la bibliothèque de Naudé(2) et déclaration contre le duc de Rohan, au S. Soarez, au S.

(1) On sait que Thadeo Rarborini, prince de Palestrina, préfet de Rome, épousa Anna Colonna, fil 1*> do Philippe Colonna, duc de Palliano et de Tagliaroti, grand connétable du royaume de Naplcs, et que ce mariage fut ci'li hiY', connue on un harmonieux concert, par tous les poètes amis de la maison Harberini.

[2) Advis pour dresser une bibliothèque (Paris 1027, in-8 ). Voirie fasci- cule XII des Correspondants de Peire.se. Gabriel Naudé. Lettres inédites écrites d'Italie etc. (Paris, L. Techener, 1881). Mgr. Le duc d'Aumale vient de donnera Natidé ce grand éloge: - Une des plumes les plus fines de ce siècle. - (Histoire des jj rinces de Oaidé, tome V. 18M>, p. 356).

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28 Novembre [pour Mompelier

et Toulouse]

29 » [pour Rome]

III Décembre 5 »

Aleandro, avec le voyage de Drag (sic) (1) 8°. Au S. d'Au- bery, au S. Holstenius, avec lettre du Nonce, au S. Albcr- tini pour le MS. du concile de Chalcedoine.

M. Ranchin, M. de Maussac, M. de Fiobé [Fieubct], M. d'Abbatia.

Au S. Spannet, vice-consul en Cypre pour les Assises [de Jérusalem] et autres MSS.

Au S. Suarez, avec les poètes provençaulx de Jan Nostra dame (2) de M. d'Agut, imparfaict du cahier N, atten- dant que je le remplace du mien, au S. Aleandro, au S. de Bonnaire, etc.

Mon voyage à Bouc (3), (majus- cules).

Par M. de Cambolas, le cha- noine (à Rome) : Au cardinal Barberin, au cardinal Benti- voglio, au S. Suarez.

(1) C'était la seconde partie (Paris, 1G27, petit in-8«) delà traduction de lu première édition anglaise de la relation du célèbre navigateur : Le voyage de Francis Dracke à fenlour du monde, traduction faite par Louvencourt, Sieur de Vaucbeïles, et dont la V* partie avait paru en 1613 (Paris, J. Gesselin).

(2) Lyon, 1575, petit in-»S°. J'éprouve grand plaisir à annoncer uno prochaine édition critique de cet ouvrage par un de mes plus chère confrères et amis, M. Camille Chabaneau, correspondant de l'institut et chargé de cours à la faculté de Montpellier. Ce que je sais du travail du savant roma- niste me permet d'affirmer que son volume, depuis longtemps préparé coi amore, fera sensation dans le monde savant.

(3) Commune des Bouches du Rhôno, dans l'arrondissement d'Aix, à 15 kilomètres de cette ville, a 29 de Marseille.

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XI Décembre Ballot de Cramoisy venu (ma-

juscules).

XII » (Venise) Au S. de Thou, au S.

Pignoria. (Paris) : à M. le Beauclerc, M. de Lomenie, à Malerbe, à M. du Puy, à M. d'Orléans, à M. Rigault, à M . d'Agut, à M. Seguiran, etc. (Pays-Bas) : à M. Camerarius, à M. Vendelin (i), avec le discours du catalogue des pages et le pacquet de M. Ar- naud, à M. de Vris (2), à M. Bagni.

i3 » Arrivée des MSS. de Çypre

(en majuscules).

17 » Arrivée du livre des lignages

doultre mer, de la peinture antique de Rome (idem).

18 » A M. Ranchin le général, à M.

Ranchin le chancellier, avec lettre du S. Godefroy, pour le code Theodosien M S. 3i ,i A DomenicoMajoIoet Benedetto

Gneco, pour les orangers de Beaugentier, au cardinal Bar- berin, avec les Rep. Scotia? et Hiberniœ, au cardinal Benti- voglio, au S. Suarez, sur le Gervasius Tillebericus. [Ger- vais de Tilbury], au S. Hol- stenius, avec les extraicts des Eclogues de Virtute et Vitio, à Dom Du Puy, au S. de

(1) Minute à Carpentras sous la date du 2r» Novembre. (K.)

(2) Pas de minute à Carpentras (R).

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Bonnaire avec le pacquet de S. Gassendi. Au baron de Beausoleil, à Mar- seille, à M. Viaz.

Année 1628.

3 Janvier A M. de Cassagne, avec le Non-

nius de re cibaria et de salubri potu à M. Viaz, au S. de Beausoleil.

7 » [pour Rome] Au cardinal Barberin, avec les

vers d'Abr. Remius, au S. Suarez, avec les extraicts de Gervasius Tilleberiensis, au S. Holstenius, avecdes versde Remius, au S. Cavalier Dony. 16 » (pour Valence] A M. Pacius, à son aisné.

[pour Mompelier] A M. Ranchin le général, à Mme

de Clauscl (du cabinet du Chancellier).

[pour Toulouse] A M. d'Abbatia, avec les vers

du S. Remy, pour Dom Taddeo. à M. de Pamies, à à M. Challette.

19 » A l'archevesque d'Avignon (2),

au S. de Cohorne, secrétaire de la légation (3).

(1) Diœteticon, seu de re cibaria libri quatuor (Wkiss : Biogr. Unie.) Antv. Relieras, 1627. L'auteur Louis Nunez, d'origine portugaise, mais à Anvers, vers 1360 (lbid.) était un médecin fort érudit, auteur de plusieurs ouvrages. Il s'occupait do numismatique et compte parmi les amis de Rubens (K).

(2) Marius Filonardi (1»»24-1 64-4). Lue des rues d'Avignon porto, en souvenir de ce prélat, le nom de ruo Filonai de.

(•'!) M. de Cohorn est un des aïeux maternels de mon vénérable arni M. le Marquis de Seguins-Vassicux, lequel m'a communiqué sur ce correspondant d«i Peiresc des renseignements que j'utiliserai dans un fascicule seront groupés, autour du demi- provençal Abraham Remy (il n'appartient à la Provence que par son séjour chez le premier président d'Oppède, di s enfants duquel il fut précepteur), plusieurs personnages réellement provençaux.

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25 Janvier Au cousin de Chavari, avec une

bouteille malvoisie [Montpel- lier] : au général Ranchin, au chancelier Ranchin, à Mlle de Clausel; (Bordeaux): à Dom ' Paul d'Hillaire,au P. du Val, au général Gaufreteau, à Fr. Chabert, à Fr. LouysCabrier, àFauchier,à Brianson; (Paris): au S. de Fetan,au S. Cardon, à M. Le Beauclerc, à M. de Lomenie, à M. d'Agut, à M. du Puy, à M. Rigault, à M. d'Aubray, à M. de Brèves, avec le pacquet du S. Napol- lon, à M. Guittard. 5 Febvrier [pour Rome] : Au Cardinal, au S. Suarez, au

cav. Doni, avec la lettre du S. Ranchin du i décembre pour son cabinet, au S. Ale- andro, au S. de Bonnaire, au S. Holstenius, avec le géogra- phe de Constantius du S. Godefroy et la lettre de Mgr. Bagni oubliée, (pour Montpellier]: Au S. Ranchin, de son cabinet

sur ses premières offres, au général Ranchin, à Mlle de Clausel, pour le portraict de l'espée, au S. de Maussac (pour Toulouse) : au président Cambolas, du Dionysius By- zant. et du Pline, à l evesque de Pamies, avec un autre livre du S. Aleandro, au S. d'Ab- batia, au S. Maran, du Pline de M. Catel: (pour Rhodez) :

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6 Febvrier Dimanche

20

Dimanche matin (pour Venise) :

au Sr evesque de Rhodez (i), avec lettres de M. l'arche- vesque et de l'abbé de Foix, pour le Dionysius Byzant, (pour Agen) : au S. d'Andrault. (pour Bordeaux) : au P. du Val, au card. de Sourdis, à levesque de Maillezais, coad- jutorie (2), au S. deGourgues, aux jésuites du Noviciat, au S. de Bellisle, au président Comte, au S. de Pichon, thrésorier, au S. de Mons. Au S. de Fetan. avec une boitte

de soles. Au S. d'Avaux, au S. de Thou, avec 4 lettres du S. Napollon, pour Constantinople et Scio (pour Paris) : aux SS. de Lomenie, du Puy, Rigault, de Brèves, etc. Au cav. G. B. Dony, avec les empreintes de 6 médailles étrusques, au S. Suarez avec 2 exemplaires des poésies provençales (3). Arrivée de la Boette de Ste- phanoni (en majuscules) par le chevalier Ravely de Pertuys. Arrivée (en majuscules) du fagot de livres de M. d'Aubery sur la falouquc de l'Abbé du Jar, estoit le poids antique.

(1) Bernardin de Corneillan (1614-1630).

(2) Henry d'Escoubleau de Sourdis, frère cadet et successeur de cardinal archevêque de Hordeaux.

(3) Le recueil de (1. Krueys : Jardin deys musos provmsalos 'Aix, David, 1628, 2 vol-in-16).

22

24

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27 Febvrier [par La Perrière pour RomeJ

2 Mars

3 » [pour RomeJ :

Au card. Barberin pour La Ferrière (i), (Dimanche matin, pour Paris) : au S. de Fetan, avec 3 grenades d'Espagne, à M. le Beauclerc, au S. de Brèves, à M. de Lomenie, avec une boitte pour Robin, au S. du Puy, (pour Bor- deaux) : au S. de Monts, au S. d'Andrault, au prieur de Roumoules, au marquis de Sourdis, au S. de Maillezais.

A M. le chancelier Ranchin, du prix de son cabinet et inven- taires.

Au card. Barberin, avec la IIe partie de Phyllarque, l'arrest du Mfarquis] d'Assigny, les vers de Maynard, le Montmo- rency d'Abbatia, les notes de Grotius sur Tacite, des vers à plusieurs testes [ici nous passons de la poésie à l'histoire naturelle], lettres de M. d*Op- pede et du S. Remy, au S. Holstenius, au S. Aleandro, avec la lettre du S. Gassendi pour Galilée, au S.cav. Dony, au S. de Bonnaire, au S. d'Aubery, au card. Bentivo- glio, au S. Suarez, au S. de Cambolas.

(1) Jacques do la Ferrière était un médecin natif de l'Agenais qui fut attaché à la maison du cardinal Alphonse de Richelieu, tour à tour arche* vêque d'Aix et de Lyon. On trouvera quelques page* de cet homme d'esprit dans un petit recueil que j'intitulerai : Lettres inédites de divers hommes célèbres de /' Agoutis.

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Au baron de la Garde, avec la vie Notre-Dame de Marcas- sus (i).

XI Mars Arrivée du ballet de Cramoisy

(en majuscules), du 3o Janvier.

j6 » [pour Toulouse] : Au S. conseiller de Puymisson,

avec les notes de Cujas sur Pline, le lieu [c'est-à-dire le passage] de Nie. Damascenus de Auro Tolosano.

22 » Au S. de Spinouse avec les

greffes de Gènes et ceulx de Robin, de la poire d'Ambre et des pommes de Damas.

23 « [pour Paris]; A M. de Fetan avec une boitte

de soles crues, à M. de Brè- ves, à M. de Lomenie, à M. du Puy, à M. d'Orléans, à M. de Malerbe, à M. le nonce Bagni. (pour Bordeaux) : à M. de Monts, au prieur de Roumoules.

26 » A M. Viaz avec XIII Aspres de

Turquie.

1 Avril Samedy malin. A M. Rubens, (2) avec lem- (pour Anvers) : preinte de la corniole à deux

testes, les vers de M. Remy, au cardinal pour son frère, à M. de Vris (3), avec la lettre du P. de Rez.

7 » M.leC Barberin avec les vers

de Malerbe et Remius, au S.

(1) Sur Pierre do Marcassus, le polygrapbe gascon si fécond, il y aurait une curieuse étude biographique et bibliographique à entreprendre Je la recommande à quelque jeune et zélé chercheur.

(2) Pas de minute à Carpentras (R).

(3) Publiée au Bulletin Rubens I. 90 (R).

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Aleandro, avec le pacquet du P. Morin et les vers de Re- mius, au S. Holstenius avec son M S. de S. Athanasegrec et les vers Remius, au S. d'Aubery, avec des vers pour M. Dony, au S. de Bonnaire, avec la harangue de M. le Prince, les vers de Remy pour Suarez, etc. n Avril A M. l'evesque d'Orange, au

lieutenant Arnaud, avec les lettres du S. Erycius Putea- nus (i) et Vendelin (2), et le livre de Olympiades, au S. Gassendi, sur ses observations et cachet d'Ambre.

13 » (par son homme), au S. de la

Garde, de ses œuvres (3).

14 » Par mon frère de Vallave^, à

M. de Perussis (en majus- cules).

15 » (pour Venise) : Au S. d'Avaux, au S. de La

Lane, (pour Paris) : à M. le Rcauclerc, à M. de Brèves, au S. de Malerbe, au S. de

(1) Je ne trouve pas de lettres de Puteanus, adressées à celte date à Peiresc, dans ses nombreuses centuries imprimées (R>.

(2) C'est la lettre du 2 mars 1628 publiée par M. T- de L. dans le Journal de Forcalquier, du 24 Juillet lS87.0n en trouve aussi une copie à la biblio- thèque de Ni mes, dans le recueil dit de Sé^uier. (Cat. 13812) (R).

ÇA) Voir, dans le tome I des Œ ivres complètes de Malherbe. (Collection des grands écrivains de la France) une ode a de » A Monsieur de La Ganle, au sujet de son Histoire sainte - (p. 285-290). Le savant éditeur, M. Lud. Lalann<\ dit: - On ignore si f Histoire Sainte a jamais été imprimée. Son auteur était un gentilhomme de Provence, de la maison de Villeneuve «. Serait-il impossible d'obtenir des chercheurs provençaux d'autres renseignement, surtout en ce qui concerne - les œuvres «• du correspondant de Malherbe?

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- 73 -

Lomenie, au prieur de Rou- moules, à M. du Puy, au S. Robin (de mon frère).

16 Avril Au card. Barberin, avec le livre

de la stérilité, au S. Holste- nius, avec le géographe grec de Godefroy, et ses livres et carthes, au S. Aleandro, avec Respublica Helvetiorum, au S. Suarez, avec le Nostra- damusdes Poètes Provençaulx 8°, au card. Bentivoglio.

17 » A M. Rubens (1} avec des vers.

etc., a M. l'archevesque d'Am- brun (2).

21 » Vendredy Saint Le S. Ayguin de Bonnieux m'a

vendu le M S. de Meifred pour 6 esc us à rachept.

22 » Samedy Saint Au S. de Fctan, à M. de Lome-

nie, à M. du Puy, à M. de Brèves, au S. Gassendi, avec lettres du S. Valois, au S. Midorge, au P. Mercene, au S. Maynard (3), l'Argenis en françois.

24 » Au lieut. Arnaud, avec la des-

pesche du S. Vendelin du XI

<4>-

29 » A M. de Lomenie, M. du Puy,

M. Gassendi, avec lettres de Rome et de Deodali.

(1) Pas de minute à Carpentras (R).

(2) Guillaume d'Hugues (1612-1648).

(3) S agit-il du poëte François Maynard, deux ans plus tard que Peiresc et trop lié avec Malherbe, dont il fut le meilleur elevo, pour notre pas lié avec Peiresc lui-même ?

(4) Pi-obablement la lettre à Peiro-ic, du 2 mars 1628, dont il y a copie à la bibliothèque Méjanes à Aix (R).

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74

5 May (pour Rome) :

[pour Paris] :

8 »

12 »

[pour Rome] :

[pour Paris] :

Au Cardinal, avec le Seneque d'EIzevir, la lettre de Théo- phile contre Balzac, l'advis de Phylarque, les vers de Rhé, au S. Suarez, du MS. de Maifred, au S de Bonnaire, avec les 24 exemplaires du Panégyrique de M. Viaz, la response du cardinal pour la Rochelle, à Dom du Puy, avec les dits vers, au S. Ale- andro, avec les vers de l'Huis- tre, 3 de Viaz, 1 de Remy, r de Fabrot (1), au S. Menes- trier,au cardinal Bentivoglio.

M. Le Beauclerc, M. le Pelle- tier, M ad. de Brèves, M. de Lomenie, M. Robin, de mon frère, M. de Malerbe, M. du Puy, avec 10 exemplaires des vers de M. Viaz au Pape.

Au card. Barberin, au card. Bentivoglio, au P. Gabriel Le Febvre.

A M. Le Beauclerc, M. le Bail- leul, M. d'Orléans, avec les vers du Pape et la lettre de M. de Riez, à M. de Lomenie, à M. du Puy. à M. le nonce Bagni, au S. Robin, de mon frère, avec une boitte de plan- tes du Portugais (sic. pour Portugal).

(I) Sur le combat de l'huître et du rat, qui fut une source intarissable de poésies françaises, latines, provençales, voir force détails dans le fascicule X des Correspondants de P?ire$c ; Guillaume d'Abbatia, capitoiU de Toulouse (Montpellier, 1885, p. 41-45)

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- 75 -

[pour Agen et Bordeaux] :

A M. de Rubran, de mon frère, à M. de Monts, avec les vers du Pape, au prieur de Rou- moules, avec les mesmes vers, à M. d'Andrault, avec les

mesmes vers.

20 May

[pour Paris] :

A M. de Lomenie,à M. du Puy, à M. Gassendi, (pour An- vers) : à M. Rubens, (i) des camayeuls.

26

Arrivée du fagot du S. Aubery, les assises de Hierusalem , etc. et de (Hiacyanthe tubér- euse du S. de Bonnaire [2) (en majuscules).

(1) Très longue lettre, véritable mémoire sur des camées appartenant à Rubens et dont celui-ci avait envoyé des empreintes à Venise. On sait qu'une partie de la collection du peintre se trouve aujourd'hui à Paris, à la section de glyptique et de numismatique de la bibliothèque nationale. Dans la dissertation il est question aussi d'une médaille antique que Rubens croyait représenter Klagabale en femme. (R)

(2) Voilà la date précise de l'introduction en France de la superbe fleur. Littré, en son Dictionnaire, a cité ce passage des Mélanges do Bonaventure d'Argonne, le faux Vigneul-Marvillo : « Il [Robin, garde du jardin des Plantes est la premier qui a donné vogue aux tubéreuses, qu'on ne connaissait qu'en Provence Littré avait emprunté cette citation avec tant d'autres citations au Dictionnaire de Trévoux. Voici ce qu'avaient ajouté les rédacteurs de ce Dictionnaire, vieille forêt ou l'on ne cesse d'aller cou- per du bois : » Cest le savant M. Peiresc qui a eu le premier des tubéreuses en Provence. 11 a voit envoyé, à ses frais, un Père Minime en Perse. Ce religieux sappeloit le Père Théophile Minuti, et étoit fort intelligent dans les langues orientales. Il rapporta plusieurs manuscrits arabes et autres. A son second voyage de Perse il rapporta la prernièi-e plante de tubéreuse qu'on ait vue en France. Elle fut mise dans le jardin de M. Peiresc a Bou- fftnieé(s\c), qui est un bourg entre Signe et Souliers, de coté de Toulon. - Gassendi, qui a parlé avec tant de complaisance des conquêtes végétales do Peiresc, qui s'est plu, par exemple, à rappeler (p. 188), que, dès 1611, le premier en Provence, il cultiva dans son jardin d'Aix la tulipe dont les oignons lui avaient été envoyés de Tournai, l'automne précédent, par le chanoino de Winghe, et qu'en 1030 il propagea le Jasmin do l'Inde, et divers autres autres jasmins, diverses sortes de vignes, (p. 342-345) sans

- -

2 Juin

(pour Rome) :

Au card. Barberin, avec le Cle- ricus, la Scotia (i) en mnrro- quin, les vers du P. Arnoux, de Rhé, ceux de M. Remy, au Cardinal, au S. Holstenius, au S. Aleandro, aucav. Doni, au S. Suarez, au S. Gios. Persico, au S. Aubery, au S. Caval. del Pozzo, au S. Me- nestrier, au S. de Bonnaire, à Mellan (2).

3

[pour Paris| :

A M. Le Beauclerc, à Mad. de Brèves, à M. de Lomenie, à M. du Puy, à M. Gassendi, à M. de Malerbe, (pour An- vers) : à M. Rubens (3), avec lettre du S. Vris.

9 Vendredy

Parlement de M. I Archevesque

pour la Chartreuse et pour- la Cour (en majuscules). 10 » [pour Venise] : A M. d'Avaux, avec les vers de

M. Viaz, au S. Pignoria, avec les dits vers du S. Viaz au Pape.

Ipour Paris] : A M. de Lomenie, M. du Puy

l'Aisne, M. du Puy le puisné,

reparler du myrtho a large feuille, n'a pas fait mention de la tubéreuse. Disons, pour comploter cette trop longue note, cjue l'on peut lire un délicieux {tarage, dans un des meilleurs livres dAlpbonse Karr, Voyage autour de mon jardin (Paris, 1845, t. I. p. 47), sur les œillets et tubéreuses qu'une brave femme ap|>ortuit a Marie-Antoinette en sa prison du Temple et qui, par la beauté de k-urs couleurs et par la suavité de leur parfum, rendaient un peu moins insupportables pour la reine de France les souffrances de la plus odieuse captivité.

( 1 ) Iiesjjidjlica.siv'' status regni Scotia' et Uiberniœ. Diccrsoram atttorum. (l.eyde, Klzewer, 1627, in-21).

(2) Nouveau jalon po.-é pour l'histoire du séjour de l'artiste d'Abbeville en Italie.

(3) Pas de minute ù Carpentras. (K)

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17 Juin (pour Paris) :

22 n

24 » (pour Venise; :

(pour Paris) :

27 n 3o »

8 Juillet

M. Bagni, M. Gassendi, Robin.

A M. le Beauclerc, M. de Lo- menie, au S. Robin, à M. du Puy, à M. Rigoult, avec les lunettes, à M. Gassendi, avec sa lunette et lettres de chez luy, à Tavernier, etc.

Au Roy, à M. d'Herbault.à M. l'Evesque d'Orange.

M. d'Avaux.

Mad. de Brèves, M. de Malerbe, M. le Beauclerc, M. d'Or- léans, M. de Lomenie, M. du Puy, M. Gassendy.

A S. de Nostradamus, avec les 2 chattons (1).

Parlement de M. de Creqiiy (en lettres majuscules).

Au Cardinal, avec de principa- tibus italiœ, les Harangues d'Angleterre, au S. Aleandro, au S. Suarcz, au S. de Bon- naire, au S. Aubery, au card. Bentivoglio, à M. Menestrier (2).

Au S. Godefroy, à M. de Lo- menie, à M. du Puy, au S.

(1) Peiresc avait donc offert à César do N'otredame, comme a tant d'autres amis de Paris et de Rome, des petits chats de race orientale si heureusement introduits par lui dans la circulation. Voir sur ces chats, venus surtout de Damas, les spirituelles pages de M. L. Del isle (Vu r/rantl amateur fran- çais,^. 17-18). On trouvera force choses sur les gentils animaux si chers à Peiresc dans les tome* H et III des Lettres aux frères Dnjtuy.

(2) A la date du .30 Juin, Peiresc écrivait à Do Vries, une lettre que nous avons publié au Bulletin Rubeus (I. 88) et qui ne figure pas dans les Petits mémoires (R).

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Gassendi, au S. Deodati, au prieur de Roumoules.

XII Juillet Receu le volume de Pline de

Pelicier (i) (en lettres majus- cules) jusqu'au XVIe livre in- clusivement de la part de M. de Malemeysson, par l'entre- mise de M. d'Abbatia.

i5 » (pour Paris) : A. M. de Brèves, à M. le Beau- clerc, à M. de Malerbe, à M. de Lomenie, à M. du Puy l'ainé (et) à M. Rigault, avec le ir tome du Pline de Pe- licier, à Robin, pour prendre 2 escus pour le prix des ciseaux [de jardinage], à M. Gassendi, à M. Deodati. (pour Bordeaux) : Au prieur de Roumoules, à M.

de Monts.

20 » A Gilly avec le Néron et 8 livres

io sols. Au S. Picherv, avec XII pistoles, avec la lettre de M. de Vrix, à M. Viaz, avec ses lettres du cardinal.

22 « (pour Paris} : Au S. de Fetan, à M. de Lo- menie, à Robin, avec la boitte de plantes,àM. du Puy, à M. Rigaulr, au S. Gassendi, à M. Bertius ; (pour Bordeaux) : au prieur de Roumoules, au Sr

(1) Guillaume 1 'ollieier ou Pellissier, évèque de Maguelonne-Montpellier, est trop célèbre pour qu'il soit utile de rappeler qu'il rapporta d'Italie de nombreux manuscrits orientaux, grecs, latins et que la Bibliothèque Natio- nale a surtout profité de tant de dépouilles opimes. Voir Le cabinet des manuscrits par M. L. Delisle (t. I. p, 15M57, loi, 455; t. III, p. 350,390). Voir encore la thèse-monographie de M. Zeller et le catalogue des manus- crits grecs de la Bibliothèque nntiunale par M. II. Omont.

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79 -

23 Juillet

23 »

25 »

28 » (pour Rome) :

d'Andrault, avec ses lettres.

Maistre Augustin Barbe d'Apos- tre a retiré de moy 20 escus pour divers livres tant dessei- gnez que gravez, entr'autres les portes et fenestrages del Ligozzio de Florence, celuy des fabriques [c'est à dire édi- fices] de Jérusalem, toutes les oeuvres de Chérubin del Borgo qui a faict la sale Clémentine, en nombre de plus de cent de luy seul, livre du Polydore, de Michel Angelo et autres.

Il m'a promis de Lyon, des dessains de Fra Pasquale, gênerai degli Olivetani tirez sur des antiquitez tant Fabri- ques que figures en nombre de plus de deux cents, à con- dition qu'ilz ne me duisent je les luy renvoyeray à Paris.

Par le Sr de Rossi de Lyon allant à Florence, baillé mé- moire des livres de Pise, Luques, et du priorista de Fi renze composé par Giacomo de Rossi, son père.

A M. l'Archevesque d'Aix, à M. de TEstoille [le fils du chro- niqueur et le futur membre de l'Académie française], à M. de Riez.

Au card. Barberin avec le Justi- nianus Fr. Guineti 8°, le Fabrot de num° Puerperii, la lettre du Divan, l'inscription

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- 8o -

29 Juillet (pour Paris) :

3i » (Montpellier et

Toulouse) :

5 Aoust (pour Venise) :

6 n

1 2 Samedy (pour Paris) :

2 5 » (pour Rome) :

de Constantin, au Sr de Bon- naire, au Sr Aleandro, avec de puerperii, au Sr Eschinard, avec ses mémoires, au Sr Menestrier, au Sr Aubery.

Au Sr de Fetan, de Lomenie, du Puy, Rigault, du Chesne, Bagni, avec de numéro Puer- perii, Gassendi, Deodati; (pour Bordeaux) : au prieur de Remoules.

Au gênerai Ranchin. au Sr d Abbatia, à M. l'Archevesque de Thoulouse, à M. de Puy- misson, à M. de Pamier, avec les vers d'Amaltée.

A M. d'Avaulx, à M. de Thou, (pour Paris) : à M. de Lome- nie, à M. Gassendi, avec un paquet à Gafarel, à M. du Puy layne', au jeune du Puy, à M. Rigault, du Pline.

A Guez à Marseille pour son frère de Constantinople (pour Montpellier) : au gênerai Ran- chin, au maistre Baudan pour la duchesse d'Uzez, à Mlle Clausel, pour lespée peinte.

Au Sr de Fetan, de Lomenie, Gassendy, du Puy, Mess, de Sainte-Marthe, auSr Deodati, M. du Chesne, Godefroy, M. l'Archevesque.

Au card. Barberin, avec les canons de Dionysius exiguus et la lettre du Roy de Suma-

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ira, au Sr Alcandro, au Sr Suarcz, au Sr Holstenius, au Sr d'Aubery, au Sr de Bon- naire, pour la bulbe du Nar- cisse des Indes, les vers de Viaz cl lettres du P. Gabriel.

26 Aoust Samedy Au Sr de Fetan, à M. le Beau-

clerc, à M. de Lomcnie, à M. du Puy, à M. Rigault, à M. Gassendi, avec arl'orce lettres, (pour Bordeaux) : au prieur de Roumoules, avec les vers de Viaz, au p. du Val. 1 Septembre. Vendredi De Marseille (pour Paris) : A

M. le Beauclerc, M. de Brè- ves, de Lomenie, du Puy, Deodati, Gassendi. 5 » De Beaugentier (pour Paris) :

A M. Gaulmin, advocat géné- ral, au S. Napolon. 7 » Jeudy De Beaugentier (pour Paris) :

de Lomenie. du Puy, Gas- sendi ; (pour Bordeaux : au prieur de Roumoules, à M. dAndrault, au P. du Val.

14 » Jeudy (pour Paris) : Le Beauclerc, Le Pelletier, Lo- menie, du Puy, du Chesnes, Gassendi, delà Roche-Maillet, d Oppede, avec les papiers de la Rochelle.

20 » (pour Seyde) : A M. de Thou en Alexandrette

ou Seyde, à M. Guez.

25 » De Beaugentier. Au card. Bar-

berin, avec les macules solai- res et lunaires de Fabri, ingé- nieur i et le dessein des Amours

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2 Octobre 14 »

18 » (pour Paris) : 27 » (pour Rome) :

3o »

forgerons de Normandie ( 1 ) et les vers de la Rochelle du jeune Fabrot, au S. Suarez, avec l'cpistre de Sylvestre II, au S. Pignoria, au S. Pietro délia Valle, au S. Doni, avec le pacquetdu P. Mercene, au S. de Bonnaire et de mon frère, avec les vers de Fabrott au card. BentivogIio,au caval. del Pozzo, à Dom du Puy, avec le Henry VI I de Baccon, au S. Aubery, au S. Menes- tricr, au S. Holstenius. A M. Ranchin, à M. d'Espi- nouse.

Au S. Viaz avec deux lettres de Rome du card. Barberin et du S. Aleandro.

Au S. de Fetan, M. de Lomenie, M. du Puy, au S. de Vrix (2) à M. Gassendy.

Au card. Barberin, avec les livres d'Aristarqueetd'Achastels, au S. Suarez, avec la lettre de de Mad. de Mazan, au S. Bonnaire, au S. Aubery, au S. Aleandro: (pour Padoue) : au S. Pignoria, avec la ge'nealo- giedes Daulphinsde Viennois

Arrivée du S. Dormalius lié- geois venant de Rome (3i.

(1) .le n'ai par malheur aucun renseignement à fournir sur cet ouvrage dont lu titre fait rêver.

(2) Publiée, avec la date du 21 octobre, Bullrtiu Rubcns, I. 94 (R).

(!J) Je trouve de ee Dormalius deux lettres a Poiresc, datées de Liège 20 janvier 1029 et 10 juillet 1G35, à la bibliothèque Mèjane*, à Aix.au tome IV

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83 -

2 Novembre (pour Rome) : 4 (pour Paris) :

6 » 14

1 7 » (pour Paris) :

Au S. Aleandro, au S. Aubery, au S. Holstenius, avec lettre du S. Dormarle.

Le Beauclerc, de Fetan, de Lo- menie. du Puy, de Vris (1) avec neuf lettres de recom- mandations adressées à M. de Lomenie, de la Ville aux Clercs, deSt.-Ambrois, La Ba- roderie, La Galaud, du Mon- stier, du Puy, le P[ere] Se- guiran.le P[ere] Sirmond (2).

Par M. Henrv Dormalius : Au présidant d'Expilv, au S. Godefroy.

A M. de Fetan, à M. le Beau- clerc, M. de Lomenie, M. du Puy, M. de Vris (3). M. Gas- sendy, avec les lettres de M. Galaup (4).

A M. de Lomenie, M. du Puy, M. Bagni.

des copies des registres «le Peiresc. Il y est question d'un riche cabinet île médailles d'un nommé Jacobus Susins, lequel possédait aussi une bibliothè- que valant bien 150 0 florins des Pays-Bas*. Dans le Recueil de la correspon- dance de lYirese, à la Bibliothèque nationale de Paris (Ms. français 9339) il y a une lettre de lui à Peiresc datée de Rome, 5 septembre 1C36, de laquelle il résulte qu'il était mathématicien et ami de Wendelinus. Il signe Henricus Dormalius. 11 était chanoine à Liège (R).

i 1 ; Publiée, avec la date du 29 octobre. Bulletin Rabais, I, 91 (R).

(2) Il y eut, semble-t-il, une dixième lettre de recommandation, car en regard de la colonne formée par les neuf noms, je vois dans l'espace réservé au peintre A. de Vris, cette indication : A M. l'Archevesque.

(»» Publiée Bulleiin-Unbens, 1. 97. (R)

(4) C'était François Galaup île C'hasteuil, le docte et saint orientaliste, si célèbre sous le titre de solitaire du mont Liban. Je m'occuperai bientôt de cet anachorète dans un fascicule des Correspondants de Peiresc, que M. le Marquis de Boisgelin doit enrichir d'une notice généalogique comme il sait les faire, sur la famille de Galaup.

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84 -

18 Novembre (pour Paris)

8 i

S

-S y> «- ~ s>

J « <

S 73

23 »)

Décembre (pour Rome) :

3 »

4 »

(pour Avignon)

1 3 et ib

A M. Bagni :

A M. Le Bcauclerc

A Sr Le Peletier

A M. TArchevesquc

A M. L'Advocat

A M. Le Tenneur

A M. d'Ayneux

A M. Gau

Au Sr de Vris, avec lettres du P. de Rez. (i)

A M. Godcfroy. à M. du Puy. à M. de Vris (2).

Au card. Barberin, au Sr de Bonnaire, au Sr Suarez, au Sr Alcandro, au Sr P. de la Vallc, au P. du Puy, au Sr Holstenius, au Sr Menestrier, (pour Padoue) : au Sr Pi- gnoria.

Au vice lcgat,au Sr deCohorne, au dataire Bongo, au prieur du Barroux (3).

A M. deLomenie.àM.du Puy, à M. de Vris, (4) à M. de Grâce, evesque (5). à Monseigneur le garde des Sceaux de MariHac. à M. l'Evesquc d'Orléans, à Robin, de mon frère.

A M. de Thou, en Alexandrie, avec les imprimez de la Rô-

ti) Publiée en partie Bidlclin-liuhnis. I. 171. (R)

(2) Probablement, celle qui poite la date du 13 novembre au BidUtin- Ih'brns, I. 171. (R)

(3) Aujourd'hui commune du département de Vaucluse, arrondissement d'Orange, canton de Malaucvne, à .*> kilomètres de cette ville, à 4 kilomètres d'Avignon.

(4) Publiée Bulletin-Rubens, I. 172. (R)

(5) Jean Guerin (1628-1632).

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chelle, au Sr Estelle, vice consul de Seyde. 20 Décembre (pour Paris) : A M. delà Ville au Clercs, M.

Le Beauclerc, M . de Lomenie, M. de Marseille, M. le Pelle- tier, M. de Lyonne. M. du Puy, M. Rigault. » (pour Orange) : A M . de Valkenbourg, à 1' evcsque

d'Orange.

(par son laquay) : Au Sr Viaz avec lespreuve de

ses vers.

» A M. Pacius, à M. de Monde-

vergues.

22

Année 1629.

6 Janvier (pour Paris) :

21

(pour Venise)

Dimanche (pour Paris)

Au Sr de Fetan, Le Beauclerc, de Lomenie, du Puy, Gassen- di, Moreau, Naudé. A M. d'Avaulx, avec des vers, au Sr Pignoria, avec des vers et relations. Au S. de Fetan, à Mad. de Brè- ves, à M. de Lomenie, M. du Puy, (pour Bordeaux) : au prieur de Roumoules. à Ma- dame la première présidante, au P. Venol, au S. de Belleisle, à l'advocat Boumard, à M. d'Andraut, au threso-ier Pi- chon, au juge Paty. Samedi (pour Rome): Au card. Bentivoglio, à Eschi-

nard, au card. Barberin.avec des vers des sieurs Viaz et Remy sur la Rochelle, l'ins- cription du S. Rigault et l'épi- taphe de Bukingam*, au S. Suarez, au càval. Doni, au S.

86

Aleandro, avec les vers susdits des sieurs Viaz et Remy.au S. Holstenius avec les Mss. du S. Pacius, au S. d'Aubery, au S. Menestrier, avec l'original de sa naturalité et arrest des comptes, au S. de Bonnaire. au chanoine Antelmy, sur les Amulettes /Egyptiens.

6 Febvrier Mardy(pour Paris): Au Sr de Fetan, au M. de Re-

telin pour Suchet, au Sr Peletier, à M. le Beauclerc, à M ad. de Brèves, à M. de Lomenie, à M. du Puy l'aine, àM.J.du Puy.àM.Rigaulr, à M. Aultin, à M. du Chesne, à M. de Vris(i), à M. delà Baroderie; (pour Brusselles) : à M. Bagnv, avec les vers de MM. Viaz et Remy, à M. Chiftiet avec les mesmes vers.

, 5 » Par le P. Minuti qui m'a appor-

té le larmoir de deux pans de long (pour Hierusalem) : au Sr Empereur, qui a escript sur son passage, (pour Mar- seille) : au Sr Empereur, son frère, au provincial qui a baillé son consentement, le P. Jean François, qui m'a envoyé la verge comme celle de Moi se.

28 0 {pour Rome) : Au card. Barberin, au cardinal

Bentivoglio, au Sr de Bon- naire, au Sr Aleandro, au S'

(1) Longue lettre publiée au Bulletin- Rabais, I. \TX (R)

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- 87 -

2 Mars (pour Rome) :

4

17 0 (pour Venise) :

26 «

Aubery, au Sr Holstenius, avec trois empreintes, au Sr Menestrier, avec plusieurs empreintes de médailles, au P. d'Ambruc.

Au card. Barberini, au cav. del Pozzo. de la mittre des fem- mes de la peinture antique, au Sr Aleandro, au Sr Pietro délia Valle, sur le Pentateuque samaritain, avec des vers, au Sr Aubery, avec afforce vers, au Sr Holstenius, au Sr Menestrier, avec ses 5 médailles de Gorinthe et l'em- preinte de l'Adam de Natalicio Benedetti, à dom du Puy, au cavalier Doni, à M. de Thou.

A M. Le Beauclerc, M. de Lomenie, avec les vers du Var, [par A. Remy] et le livre de l'huistre [le recueil des vers sur le combat de l'huitre et du rat], autre au même, pour le brevet deM.de Nostradame [le brevet de gentilhomme de la chambre du roi], M. du Puy, M. d'Orléans (avec les vers du Var, M. Gassendi, avec les mesmes vers.

A M. d'Avaux, au S. Pignoria, avec les vers de Remy, (pour Paris) : A Mad. de Brèves, M. de Lomenie. M. du Puy, au S. Gassendi, de son hoste de Digne.

Au S. de Nostradame (César),

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88 -

3i Mars.

(pour Rome) :

6 Avril. (pour Paris) : 10 »

XI »

avec son MS. d'Epistres de son père et à son père in-40 ( 1 ) et avec 4 livres de ces guerres, 8 mémoires Mss. de la réduc- tion de la Rochelle, 6 petits imprimez. Au chevalier de la Valette (2), avec lettre du conseiller An- tel my.

Au card. Barberin, avec le Ter-

tullian de M. Rigault, les vers

de M. Viaz du Var. A M. le Nonce avec les vers de

La Rochelle qu'il demandoit. A M. Pacius à Valance pour les

MSS. du S. Holstenius et le

Pollux.

A M. du Barroux, avec les pa- piers du S. de Laincel.

Maistre Simon Briançon est party d'icy pour s'en retour- ner chez luy, m ayant remis ses comptes tels qu'il luy a pieu dresser. Il m'avoit donné une médaille d'or de Trajan et trois petites.

(1) Quoi recueil doublement curieux ce devait être et quel malheur qu'il soit, comme il le semble bien, à jamais perdu î

(2) Ce fils naturel de Jean Louis de Nogaret, duc d'Epernon, qui devint plus tard flG45) lieutenant, général de l'armée navale ries Vénitiens, allait être, en attendant, un héros de roman. Voir dans le tome II des Lettres de Peiresc aux frères Dupai/, l'amusant récit (p. 234-23(3) de l'enlèvement de Mlle Gabrielle d'Aimar, fille du président Honoré d'Aimar, sieur de Mont- sallic^ par le trop galant chevalier, à Toulon, en plein jour, le 18 janvier 1630. Si l'on voulait plus do détails sur l'audacieux coup demain, on les trouverait dans les documents relatifs à r enlèvement de Mlle d'Aymar publiés dans la Revue Sexticnne du 15 avril 18*4 (p. 44-54) par celui qui écrit ces lignes.

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- 89 -

14 Avril (pour Paris) : A M. le Beauclerc, M. de Lo-

menie, M. du Puy, M. de Vris (1).

'9 » (pour Marseille) : A M. Cassagne, avec le libvre

du card. Albornos.

21 n A M. Pichery, avec sa boitte de

cent me'dailles d'argent, (pour Paris) : A M. de Lomenie, M. du Puy,

au S. Gassendi avec les vers du Var tant du S. Remy que Vias, le phœnomene des 3 soleils, lettres de son frère et du prieur de la Valette.

22 » A M. des Essars sur la mort de

sa mère. A M. de Mondever- gues.

1 May. (pour Marseille) : A M. Cassagne sur son vase

d'Alabastrites Mellei coloris de Pline ou Murrhinum, avec les voyages de M. de Brèves. A M. Viaz, avec les triomphes et vers de Borbonius.

2 " A M. Pacius pere et filz de ses

MSS. grecs.

4 n (pour Rome) : Au card. Bentivoglio, au card.

Barberin, avec diverses curio- sitez, au S. Suarez, avec la charthe d'Honorius, au S. de Bonnaire, au S. Holstenius, de l'inscription de l'arc de Suse et de Boristenes, à Dom du Puy, au S. Amalteo, du kalendrier arabe, au S. Dony, au S. Menestrier, à Melan

- rt A M. de Lomenie, à M. du Puy

'!) Publiée Bulletin Rnbcns I. 178 (R).

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90 ~

6 May

1 2 »

1 3 »

'4 »

i Juin (pour Rome) :

ladvocat, à M. du Puy, son frère, à M. Rigault, à M. du Chesne, du livre des lignages d'Oultre mer. Sur les 4 heures aprez midy V Arrivée de M. ÏArchcvesque de Richelieu (en majuscules). Au Sr Pignoria, au Sr Bagni, au lieutenant Arnaud, au Sr de Mondevcrgues, au S. Viaz. A M. de Lomenie, M. du Puy, M. Gassendi, avec la lettre de Taxil sur ses escripts (i), à Mad. de Brèves. Par Fr. Théophile Minuti à qui j'ay baillé 2oescusd'ord'Italie. En Syrie et Egypte au Sr Estelle, consul de Seyde. avec lettre de crédit du Sr Turquet, pour 3o ou 40 escus, si be- soing est, au Sr Espagnet, vice-consul en Cypre, au Sr Guez, en Constantinople, à M. l'Empereur en Hierusa- lem, à M. Farnoux et à M. Cœsar Lambert, en Alexan- drie.

Au card Bentivoglio, au card. [Barbcrini] avec les poèmes de Barlœus relie en marroquin, les parelies du Sr Galaup, les versdeCruceius de la Rochelle

(1)11 s'agit du chanoine Nicolas Taxil, prévAt de l'église de Digne à la mort «Je Gassendi. J'ai reimprimé (Digne, 1*82) l'oraison funèbre do son pi-AlA-ossuur, qu'il prononça dans l'église cathédrale de Diurne le H novem. bre liiôô. Voir, en une note de la page 4 «le cette plaquette, la h>te des œuvres de N. Taxil.

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gt

et de Casai, les vers du S. Remy, sur les parclies, les advis de M. de Rohan et de la prise de Privas, au caval. dcl Pozzo, au S. Suarez, au S. de Bonnaire, à Dom du Puy, à M. Holstenius,de son Oppian, à M. Aubery, avec le roolle de ses curiositez retenues. Parlement de M. SA rchevesque d'Aix (en majuscules).

3 Juin Pentecoste. à M. le Beauclerc,

M. de Lomcnie. M. du Puy, au S. Rubens (i), au S. Ri- gault, du Boristenes, de l'arc deSuse, lettres au S. Gassendi [envoye'es] de Digne.

6 » Partement de mon frère pour

la cour avec mon neveu et le jeune Mondevergues (2) (en majuscules).

8 n (pour Avignon) : A M. l'Archevesque, à M. de

Mondevergues avec le chat Tripolin (3).

(1) Je n'ai pas trouvé la minute de cette lettre à Carpentras : c'est d'autant plus regi-ettablo qu'elle devait être intéressante. Vers le milieu de 1628, Rubens était parti en mission diplomatique auprès de Philippe IV en Kspagne. Durant son absence, il arrêta sa correspondance avec Peiresc, et la reprit à son retour vers le mois de mai 1029. Cette lettre do Peiresc est la première dont il soit fait mention après le retour. Kilo fut remise au peintre, alors envoyé à Londres auprès de Charles I. Rubens y répondit de Londres le 9 août : « La sua gentilissima de 2 di giunio mi ha dato la vita (R)

(2) Ce jeune Mondevergues était-il François do Lopès qui devait devenir célèbre sous le nom do Marquis de Montdcverguos, lieutenant-général et amiral des mers dans les Indes orientales i

(3) Peiresc a pris la précaution d écrire le mot Tripolin en lettres majus- cules. D'après ce certilicat, le chat en question serait venu de la Turquie d'sie, de Tripoli, l'ancienne Tri polis.

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- 92 -

(pour Valence) : A M. Pacius, avec une boitte

il y avoit 1 5o escus sol vallants 600 livres.

10 Juin Parlecousin Isnard (1), au S.

deNostre-Dame, deson poëme au Roy.

XI » (pour Rome) : Au card. Barberin, avec la vie

du grand duc D. Antonio de Portugal et l'épigramme de Privas, au S. de Bonnaire, au S. Aubery, au S. Menestrier, au S. délia Valle, de son Pen- tateuque et de ses relations MSS., au S. Holstenius, don des MSS. Grecs platomiciens.

14 » Venue de M" Haligre, Le

Grand et Peletier (en majus- cules).

16 » (pour Rome) : Au card. Barberin, avec tous

asini de Heinsius, relié en marroquin (2). A M. Holste- nius, Suarez, de Bonnaire. Mon voyage, à Marseille vers M. de Thou (en lettres majus- cules).

23 » Venue de M. de Thou avec A/rs

Haligre, Le Grand et Pelle- tier (idem.)

(1) Ce cousin do Peireso, qui «Hait beau-frère de l'historien-poete, apparte- nait à la famille dos Isnards, qui joua un rôle si important dans les guerres de religion du XVI" siècle, et qui est, aujourd'hui encore, si brillamment représentée en Provence. Voir le fascicule II des Correspondants de Peirrsc, César Xostradamus, p. 38. Il y a une piquante petite historiette que j'appellerai l'historiette dos trente sous.

{2) Laos asini terlia parte auctinr (Leyde, Elzevier, 1620, in-24). Cha- cun sait quo l'édition originale de cette facétie de Daniel Heinsius est de l'année 1623, in-4*.

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24 Juin (pour Paris): Au S. de Fetan,M.le Beauclerc,

M. de Lomenie, M. du Puy, M. Rigault, M. de la Ber- chere. premier présidant de Dijon, avec lettre de l'Abbé St.-Sulpice, son fils.

26 t. Au S. Taxil, chanoine de Digne.

1 Juillet. Retour de mon frère (majus-

cules).

3 i> Au card. Barberin, avec le Bu-

chanan d'Elzevir, in-16 en blanc (j).

5 » Arrivée de M. dAubray (ma-

juscules), Maistredesrequestes et de M. de la Hoguette (ma- juscules).

8 » Parlement de M. dAubray,

(en majuscules), aprez avoir veu la preuve des veines lac- tées sur un mouton.

10 n Mon voyage en cour (majuscu-

les) avec les autres députez de nostre compagnie. Voyage de mon frère aux Es- tats de Tarascon (majuscules) avec M. de la Hoguette.

XI » De Tarascon par AT. dHaligre

et M. le Pelletier (majuscules) les escripts de M. Gassendi en fagot, à M. du Puy.

(1) Georg. Buchanani, Scott, Poemata quœ extant. Editio postrema (Leyde, 1628). Cette publication avait été précédée, en la même année, de Parti}) h ras i s psalmorum Davidis poetica multo quant antehac castiga- ti»r. Auciore Georgio Buc/tanano, Set Au, poetarum nostri secidi facile principe. (Leyde, in-2l). Voir les Elsevier do M. Alpb. Willems, p. 77.

(2) Voir Lettres inédites de Philippe Fortin de la Hoguette publiées pnui la société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis. La Rochelle. 1888, un vol. grand in-8° de 215 pages.

~ 94 -

XII Juillet DUzcz. Par le sommelier de feu

M. du Vair : A M. du Puv [etj à M. Gassendi (avec l'Epi- cure de M. Gassendi, baillé à M. d'Haligre), à M. d'Haligre, à Mgr le chancellier, son père, à M. Le Pelletier.

14 » D'Uzez A M. de Lomenie,

avec la duché d'Uzez. Mon voyage k Nismes [majus- cules] à la suitte du Roy (1).

1 5 » Parlement du Roy [en majus-

cules] pour Montfrin, vers Paris (2).

17 » Nosîre retour à Arles [majus-

cules]

18 i> D'Arles, à M. d'Aubray, à

Tarascon par son laquay. »q » Nostre retour à Aix (majus-

cules].

22 (pour Paris) : Au S. de Fetan, à M. de Lome- nie. avec le cahier des Estats. à M. du Puv, au prieur de Roumoules, à M. le Beau- clerc, avec ledit cahier (des

(1) Kn re.trard de la mention du voyagea Nimes, on lit ees mots desti- nés â rappeler des trouvailles et achats en ce voyage : - Le MS. de Georges Syncellus. L'onyce de la nativité de N. S. avec autres pièces pour 3 pistoles et demy. Adorée urnes pour i pistoles. L'anneau d'or antique avec l'inscrip- tion + ÏKCLA S KG KL LA -f TKCLA VIVAT DKO CVM MARITO SU), pour 4 pistoles et demy. »

(2) Chef-lieu de commune du département du Gard, arrondissement dt* Nimes, canton d'Aramon, à U kil. de cette ville. On lit dans les Mémoires de Bassompierre (édition du de Chantërae, t. IV. 1877, p. 54) : «Le Dimanche lo roy partit de Nismes pour s'en retourner en France, et me laissa avec Monsieur le Cardinal pour commander Ls armes sous lny. Nous le fusmes conduire jusques à my chemin de Montfrin il alla coucher, et revinmes à Nismes

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9b

29 Juillet (pour Paris) :

3o » {pour Rome) :

7 Aoust (pour Rome) :

9 »

XI ».

Estats), à M. Le Grand, avec les advis de Rome.

Passage du S. Guittard et du S. de Guenegaud. (majuscules).

A M. le Beauclerc, M ad. de Brèves, M. de Lomenie, M. du Puy, M. Rigault, de M. d'Orléans et de l'anneau d'or de Tccla, etc.

Au Cardinal, avec coppic des lettres au S. Gassendi et la réponse sur les Parhelies du i5 juin 1629, au S. de Bon- naire, à M. de Thou, avec le Tertullian de Dom du Puy.

Au cardinal Barberin, au card. Bentivoglio, au S. Suarez, avec lettres de M. d'Oppede, au S. de Bonnaire, avec la feuille de jossemin jaulnc, au S. Holstenius, avec les figures du Psellus, et les oracles ? Assyriens et de l'anneau de Tecla, au S. Menestrier.

Au S. Galaup à St-Marc, avec le Moyse de Gaulmin (1), il avoit les Talismans de Gafla- rel (2), à M. Pacius, avec le duplicata de mes lettres du 9 et XI juin, à son tïlz aisné.

Partement de Perdreau, Ton- grelot, et André Martin d'Use^ (majuscules) avec le S. Thiboet (3).

(1) Liber rubbinieus de vitn et morte Mosisnon uotis (Paris, 1(329, in-*°).

(2) l ' ost-à-diro : Curiosité; innuyes sur lu sculpture tulismauigue des Persans, etc. (Paris, KJ29, in-8).

(3) Au dessus du nom du premier de ces jteintres, Peiresc a inscrit 12

- 96 -

12 Aoust (pour Paris) : 19 » (pour Paris) :

29 ») (pour Paris) :

2 Septembre XI » (pour Rome) : 16

Au S. de Fetan, le Beauclerc, de Lomenie, du Puy, Le Huillier, Gassendi, Le Jay, Vrix (.), Bagni, Chifflet.

Au S. de Fetan, Le Beauclerc, Mad. de Brèves, avec le con- tract des PP. de l'Oratoire, au S. Gaillard, avec touts les papiers de Napolon d'Algers, M. de Lomenie, M. du Puy. M. Gassendi, avec les impe- trations de sa Prevosté et lettre de son frère.

Au S. de Fetan, à M. le Beau- clerc, à M. Le Pelletier, à M. de Lomenie, à M. du Puy, au S. Gassendi, au S. Auberv, avec le dessein du champi- gnon, (pour Avignon) : au vice-le'gat Filonardi, au S. de Cohorn, au S. de Mondever- gues, au S- Bingo, dataire.

Au S. Pichery, avec la lettre de M. Rubens 12).

Au cardinal Barberin, au S. de Bonnaire, au S. Holstenius.

De Beaugentier (pour Paris) : au S. de Fetan, à M. le Beau- clerc, à M. du Puy.

escus ; au dessus du nom du second, pareille somme ; au dessus du nom du troisième, 3 escus. C'est le chiffre des honoraires de chacun des trois artistes employés par Peiresc.

(1) Publiée avec la date du 4. Bulletin- Rubens, I. 181 (R).

(2) Peiresc avait reçu de Rubens une lettre datée de Londres 9 août 1629. 11 est possible qu'à celle-ci était jointe uno lettre de Rubens à son cousin Picquery qui habitait, je crois, Marseille et qui était souvent l'intermé- diaire des commissions du peintre et de Peiresc. Je n'ai pas vu la minute de la lettre à Picquery (R).

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(Interruption du milieu de Septembre jusqu'au commencement

de Novembre}.

6, 18, 20 Novembre (pour M. Le Beauclerc, M. le Pelle- Paris) : tier, M. du Puy, M. Grotius, des Eclogues MSS. de Con- stantin Porphyrogenete, M. Rigault, avec les inscriptions de Palaistine, M. Bcrgeron. les desseins de l'anneau de Tecla. M. Gassendi, M. Ru- bens (1), M. Gevartius (2), M. Vendelin (3), M. Putea- nus (4), M. Tongrelot, M. Cossiers (5), M. Aubcry, S. du Mesnil, M. Perdreau, M. Rigault.

8-18 Décembre M. du Puv,advocat, M.deThou,

Aubcry, Gassendi, du Tripos (G), Haligre. Mgr. lechancel- lier son père, Robin, de mon frère, cardinal Bagny, cardi- nal de Lyon, S. de l'Estoille.

(1) Pus (le minute à Carpentras (R).

(2) En original ù la bibliothèque royale de Bruxelles (R).

(3) Minute à Carpentras (R).

(4) Publiée dans le Bulletin-Rubens, 1. 2G8 (R).

(5) Pas trouvé la minute de cette lettre (R).

(6) Le fameux trépiod de bronze antique trouve A, Fiéjus et dont Peiresc s'occupa dans je ne sais combien de lettres et dans une disseitation spéciale, la seule qui autrefois ait été imprimée de lui. (Recueil du P. Desmolets, 1726-1727).

3i Décembre

A M. Gasscndy, recommandé à M. de Digne (3).

Année i63o.

4-12 Janvier A M. du Puy, Gassendi, de

Champigny, levesque d'Or- léans, deVris (4), Tavernier, Samuel Petit, cardinal Bagny, Mgr. le Garde des Sceaux, de Lomenie, Le Beauclerc,

(1) Pas trouvé de minute à Carpentras (R).

(2) En original a la bibliothèque royale de Bruxelles (R).

(3) Raphaid do Kologno (1028- hïï»). Voir sur ce prélat YOraison funèbre de Gassendi par Nicolas Taxil (p. 85) et quatre lettres inédites de Jacques Gaffarel. (l%no, 188f>, p. 8).

(4) Publiée, sons la dato du 18 Janvier, BulUtin-Rubens, I. 185 (R).

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i5 Janvier (pour Rome) :

6 Février. Mars.

9 Avril. 29 »

7 May. (Rome) : 9 » (Paris) :

i5 » (Rome) :

d'Aubray, des Noyers, Le Pelletier, Vignon.

Au cardinal avec les comtes de Toulouse de Catel, etc., au S. de Bonnaire, avec un mé- moire d anticailles, et les ca- hiers doubles du concile de Florence, 40.

Au S. Godefroy, Diodati, Pa- cius.

Au P. Théophile Minuti, à Li- gourne. Au card. Barberin, au S. P. délia Valle, au S. de Bonnaire.

A M. d'Avaux, ambassadeur à Venize.

(pour M. Aycard, de Tollon), (Paris) : A M. Le Beauclerc, M. Le Pelletier, M.d'Aubery, M. de Thou, M. du Puy, M. Pichèry, M. Rubens (1), du Tripos.

Au card. Barberin, au S. de Bonnaire.

A M. le garde des sceaux Maril- lac, à M. de la Ville aux Clercs, à M. Olivier père et à son filz aine.

Au card. Barberin, au S. Sua- rez, au S. Menestricr, au ca- val. del Pozzo, au card. Ben- tivoglio, au caval, Gualdo, de mon Tripos et du sien, à Dom Dupuy, avec le dessein du Tripos et eschantillon du

(1) Pas do minute à Carpentras (R).

lOO

\6 » (Rome) :

XI Juin. 12 »

.3 »

2 2 »

Pentateuque Samaritain, à M. Holstenius,au Sr délia Valle, pour ses livres Samari- tains et Ccphtes, au S. de Bonnaire. Au cardinal, en response du Kalendrier Turquesque, avec l'Entrée du Roy à Aix, au S. Suarez.

Par M. Fabrot, à M. Pacius, à Valence.

A M. de Thou, à M. d'Aubray, à Sallon.

Passage de M. TEvesque de Besiers (majuscules) avec le père Bonzi, dominicain (i).

Passage de M. de Rethune (ma- juscules)avec les S. de Somerset Anglois, Marescot, Hardy.

A disner, Partcment [de Beau- gentier] de Peyron Castagne avec toutes les despesches suy vantes : à M. le Beauclerc, M. le cardinal Bagni, avec un paquet pour M. le cardinal Barberin, M. le cardinal de Lyon. M. Marchier, M. Pel- lot, M. Godefroy, M. Rossi, avec 5o anémones jaulnes, de Fetan, Aycard, avec lettre de sa femme, M. Seguiran. mon frère, avec 3 cahiers d'instruc- tions, le dessein du Tripos, le roolle des MSS. de M. Pacius, afforce lettres, etc.

(1) Clômont do Bonzi, lo troisième de la dynastio (1628-1659).

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i Juillet A mon frère, à M. du Puy, à

M. Bergeron, à M. Pacius, à M. d'Oppede, à M. de Chas- teuil, lettre de son frère.

3 le mecredy Passage de M. de Guise et de

M. d Aubray[en majuscules].

5 n Arrivée de la cuvette des plantes

de Sayde [majuscules] tirées de Bytigny, au jardin de l'esmir Facardin.

8 » Arrivée des roulleaux et fagots

de registres et papiers MSS. [en majuscules].

,3 Retour de M. dAubray [majus-

cules] avec M. de Crose. Arrivée de mon frère [majus- cules] de son voyage de Lyon.

j5 » Arrivée des 4 premiers coffres

apportez par mon frère.

, 6 » A r rivée des S* Fernand Nune\

et Manuel da Costa [majus- cules J.

(pour Tunis) : Au Sr Thomas de Arcos.

,7 » Arrivée de l'autre coffre et des

deux balles de Paris.

,9 Partement des Srs Fernand et

Manuel pour s'embarquer le soir mesme à la Seyne au navire du cadet de Bremont, et par eux escript au Sr Nico- las Gilloux, aux Indes, au Sr Gaspar de Costa, frère dudict Manuel à Goa, au Sr Augustin Merryard, gentilhomme du Grand Mogor, à Lahore.

22 » Passage de M. le premier pré-

sident d'Oppede (majuscules).

102

23 JuiUct Mon voyage à Tollon (majus-

cules) avec M. le premier président.

26 " Mon retour de Tollon avec M.

le comte de Marcheville (ma- juscules), ambassadeur en Constantinople.

27 » Au matin (pour Venise) : à M.

d'Avaux ; (pour Rome) : au cardinal Barberin, à M. de Bonnaire, à M. Holstenius, de ses MSS. du voyage de Constantinople, au cardinal Benti voglio, au caval. Gualdo. 27 » Au soir, par M. de Marcheville,

à M. de Thou, à M. du Puy, à M.Gassendy pour Constan- tinople (1), à M. L'huyllier.

(Lacune de fin Juillet à fin Octobre).

23 Octobre (pour Thunis) : Au Sr d'Arcos, trois lettres avec

la mappemonde.

24 » Au cardinal de Bagni, avec le

Trepié.

Passage du Nonce [Bichi].

27 » (pour Rome) : Au card. Barberin, au Sr de

Bonnaire. au Sr Menestrier,

au Sr Suarez, avec le dessein

du Trepié, le livre de Nice-

phore de S. Domitille, au

caval. del Pozzo, à Dom du

Puy, au Sr P. délia Valle,

avec les MSS. arabes de Golius,

à M. Holstenius, avec le roolle

des Platoniciens et du Trepié.

(1) C'est-à-dire pour lui proposer d'accompagner en Orient le comte de Marcheville.

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io3

io Novembre (pour Rome) : Au cardinal Barberin, au Sr

Suarez, au Sr de Bonnaire, au Sr Holstenius, au Sr Me- nestrier.

15 » (pour Rome) : Au cardinal Barberin, avec le

Spelmannus, f°, le N. Borbo- nius, 8°, au card. Bentivoglio, au Sr Suarez, Holstenius, G. B. Doni, de Bonnaire, Me- nestrier, au Sr de Fontenay Bouchard avec le mémoire des Pandectes et de Galilée.

18 » (pour Paris) ; A M. de Lomenie, M. du Puy,

M. d'Aubery, au Sr Robin, de mon frère, à Mme de Brèves, de mon frère.

Année 1 63 1 .

12 janvier A M. de Lomenie, M. de Baugis,

M. Camerarius, M.desHayes.

19 » A M. de Viviers, pour les tables

de bronze, au Sr Samuel Petit, auSrde Mondevergues, au Sr Suarez, auditeur, à M. d'Agut, à Corberan, pour les livres de Jean Mallon d'Alep.

16 Febvrier (pour Avignon). Au card. Bagni.à M. d'Ambrune,

au P. Maximilian, au vice- legat, au Sr de Mondevergues, à Mme de Rousset, au Sr de Bellan, au Sr Ruffy, à Dom Polycarpe de la Rivière. 18 » (par M. de Piensin, party le 20)

Pour Paris : au Sr du Mes- nil Aubery, à M. du Puy, à M. Rigault, avec l'inscription

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20 Fcbvrier

21 Mars

23 » (pour Rome) :

LEVATE LVDERE NESVS et lepistre du Sr Suarez, de Tertulliano, à M. Gassendy, M. Marchier.

A M. Mallon à Alep, avec le ballot de livres de liturgie, à M. Cassagne, avec le livre de M. Gassendi contre Flud.

(pour Rome par M. Naudé et par Mgr. le cardinal de Bagni (r), au cardinal Barberin, avec son fagot des lettres de M. de Foix, Fabiano Dhona et P. Soave, les 3 chats (2) et les marcottes et greffes, au caval. del Pozzo, avec Hugo, deMilitia equestri, le dessein et feuille de Jossemin, au Sr Suarez, au S. Holstenius, avec la caisse des livres grecs miss, platoniciens et autres, au Sr de Fontenav Bouchard, à Eschinard, au cardinal Ben- tivoglio, (par M. de La Garde, capitaine de la Galère, au P. Dom du Puy, au Sr J. B. Doni.

Au card. Barberin, au cardinal Bagni, au Sr Naudé, au Sr

(1) Sur le séjour à Belgentier du cardinal do Bagni et de son bibliothécaire Gabriel Naudé, voir l'Avertissement du fascicule xm des Cnn-espondants de Peiresc, 1K87, p. 2.

(2) J'ai lu quelque part que le chat angora avait été importé d'Orient à Rome et que du palais Barberini il s'était répandu dans toute l'Europe. On remarque par l'envoi ici mentionné que, loin de venir d'Italie en France, l'angora est allé tout d'abord de Provence.-'» Rome. Le premier père adoptif est Peiresc : le cardinal F. Barberini n'est que le second père et son œuvre de propagande n'a commencé que plusieurs mois après celle de Peiresc.

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de Bonnaire, au S. Holstenius, au S. Menestrier.

2 May Au cardinal de Lyon, avec les

deux chats (i), à M. Marchier.

8 » (pourThoulouse) : A M. d'Abbatia, aux hoirs de

feu M. de Puymisson avec les 2 volumes du Pline de Pelli- cier, à M. l'Archevesque de Thoulouse, à M. de Pasmies, à M. Antoine de Grisoles.

23 » A M. H. Aycard (pour Thunis) :

A M. d'Arcos, avec 2 ton- neaux de vin.

25 « (pour Paris) : A M. de Thou.àM. Aisnéjpour

Lainé], premier président, M. Rigaut, de la lunette, M. Gassendi, de l'herbe soubster- raine, à M. Bergeron, avec les mémoires de Blanc, à M . du Chesne, du Formulaire de Bulles, du cardinal Alber- gat, et registre de Cypre et Sceaux de Die, M. Aubery, M. de Marseille, M. le Jeune, M. d'Aubray.

27 » (pour Rome, Avi- M. le vice-légat avec le pacquet

gnon, Vauriaz du cardinal [Barberini]. M. [Valréas, arron- Suarez, auditeur, avec le dissement d'O- pacquet de son frère [le futur range] : évêque de Vaison], M. de

Beaucastel, M. de Vinsobres, M me de Rousset, ma nièce de Rians. (Lacune de la fin de Mai au milieu de Septembre).

(1) On .«avait que le grand cardinal do ftichidicu avait une passion pour les chatons, mais on ignorait sans doute que son frère les aimais aussi et que c'était un goût de famille.

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1 5 Septembre (pour Paris) :

16 »

i Octobre

3 » (pour Rome) :

A M. Aubery, à M. du Puy, à M. du Chesne, avec le testa- ment de Ph. Cabassole et 2 RaymondinsdeThoulouse, au P. Sirmond avec le pacquet de M. Suarez et l'empreinte du cachet de NI<K2Y.

Au S. du Puy, au S. Aubery, au S. Moreau, professeur en médecine, au S. Vernier, à Nancy, [avec un] mémoire des armes de Jean, bastard d'An- jou [un fils du roi René'].

Au S. Dom Polycarpe, avec afforce tiltres de Stephanus, episcopus Tholon, de R. Gaufridus etGaufredetus dicti Tholoni, de Sancius cornes provincial.

Au S. Naudé, au card Bagni, avec un fagot de Fraole, 3 vignes de Canada et 2 gatti, au P. Bzovius, au S. Suarez, au P. Dom du Puy, au S. Holstenius, au card. Barbe- rin, avec les images des poètes provençaux, les vers du Perier, de l'Aulx avec la musique de Barbesieux, l'epistre de Seneque de Malerbe, le por- traict de Cleopatre. le Josse- min jaulne des Indes, un fagot de Fraole de Canada, de Pervence [sic pour Per- venche] double, 3 vignes de Canada, Bosleduc de Da- niel Heinsius,[Bosleduc]d'un

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ingénieur, l'entrée du Roy à Arles, à Aix, à Paris, desseins de marbres antiques ; au S. Menestrier,au S. deFontenay Bouchard, au ca val. del Pozzo, à Dom du Puy, avec lettre de D. Polycarpe, au card. Benti- voglio, au card. Ubaldin, pour les religieuses d'Arles, etc. 10 Octobre Au card. Barberin pour la

viguerie de M. de Mondcver- gues, à M. Tonduti, avec les tables Rudolphines, au P. Lorini.

Kll » Au vicomte de Dona, avec l'his-

toire de Montmorency, au S. de Beaucastel, à l'evesque de St-Pol (i), au S. du Cros, archidiacre de St-Pol, au S. Racallcr, archidiacre, grand vicaire et officiai de Vaison, au S. de Vinsobres, à Mme de Rousset, à ma Niepce.

(Lacune du milieu d'Octobre au milieu de Décembre).

i5 Décembre

28 » (pour Rome) :

Au S. Hugon, grand vicaire de Die, au vicomte de Dona, avec le livre de lacteis venis, au S. de Beaucastel, à M. de la Pise. à l'evesque de St-Pol, pour ses tiltres, à Mm« de Rousset, à ma nièce, à mon neveu.

Au card. Barberin, au caval. del Pozzo, au S. Suarez.

(1) C'était François Adhémar de Monteil de Grignan (1630-1643).

3i Décembre (pour Paris) : A M. du Puy, à M. de Thou, à

M. de Thoulouse, pour M. Holstenius, à M. du Chesne, à M. Gassendi, de ses obser- vations avec lettres de M. de Gastines, etc.

Année i632.

XIX Febvrier XII Mars

A M. de Grenoble (i) avec une grosse charge de fruict et d'arbres, eau naffe (2), etc.

Au card. Barberin.à M. d'Arène, de mon frère à M . de Bon- naire.

(Lacune du milieu de Mars au milieu de Juillet).

1 3-i8 Juillet (pour Marseille) : AM.de Gastines, Fort, Lam- bert, (pour Tunis) : au S. d'Arcos, au S. Berenger, au S. H. Aycard. (pour Nismes) : au S. Sam. Petit, avec les 3 MSS. cophtes et l'inscription punique, au S. Tournier, au S. Peladan, avec sa Flaminia et 3 médailles d'or, (pour Rome) : au card. Barberin, avec le Merille sur la passion, au card. Bagni, au S Naudé, au S. Suarez (3), au caval. del

(1) Pierre Scarron ( 1621-1670).

(2) Sur l'oau <le nafle dont Peiresc aspergeait ses amis et aussi ceux dont il voulait obtenir, en communication, quelque antiquo objet d art, doux et innocent moyen do corruption ! Voir un bien agréable passage do la notice do M. L. Delisle dans Un grand amateur français, p. 16.

(3) Ces trois lettres roulaient sur le môme sujet, comme nous l'apprend Peiresc, qui après les noms des destinataires, ajoute : des années d'Aiipustc.

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Pozzo, avec les desseins des vases d'argent antiques et celuy du vase d'alebastre, à M. Holstenius, des vases d'argent, des mesures et du Trépied, à Dom Chrestofle du Puy (du Vésuve), au S. de Fontenay Bouchard (du Vésuve), au S. de la Berchere, au S. Doni, du pontificat de Maximian, avec l'inscription de Constantin Cœsur, au S. de Bonnaire, à la Barclay (i). 25 Juillet Au S. deGastines, au S. Lam-

bert, pour venir avec ses curiositez, au S. Petit, de Nimes, de la langue des Per- ses, au S. Calvet [aussi à Nismes) des margottes d'ar- bres de St-Privaz. (pour Rome) : au card. Barbcrin, des trois mages et préfets, au caval. del Pozzo, avec le des- sein du vase d'alebastre, au S. Holstenius, des Trepiet, de l'incitega (sic), au S. Suarez, de la pesche, avec lettre du S. Menestrier, au S. de Bonnaire, pour les desseins des bas- reliefs, au S. Melan, idem, au cavalier Gualdo, pour les desseins de son bassin de la nopee et balances pour la dot.

(1) Encore la Barclay ! L'incorrigible Peiresc voulait donc finir son journal comme il l'avait commencé !

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Reproduction intégrale du feuillet 5i et dernier.

[Lettres écrites] Au cardinal Barberin, avec les d'Aix : lettres de du Moulin et Balsac.

Au cardinal Bagni, avec les arti- cles du i Octobre et précé- dants.

Octobre par l'ordinaire de Au S. Suares.

Lyon passé le 22 Au caval. del Pozzo.

Roma. Au général di S. DominicoNic. Ridolfi.

Au S. de Bonnaire, avec les articles.

Au cardinal Barberin, pour les dames d'Arles.

Au cardinal Barberin, pour les PP. de l'Oratoire.

Au P. Estienne Maynier.

Au S. Despiots.

Au S. Horatio Tridi.

Au S. Stefano Mercante. Octobre par le P. Saqui Au cardinal Barberin, avec \ Roma. les 2 volumes de Samuel 1

Petit. Les 2 volumes del *5 Lansbergius,aveclesup-[ o" plément MS. du prieur £ de la Valette. Les vies I c des Papes d'Avignon de | « Fr. Bosquetus. /

Eidem, du Scaphium.

Au card. Bentivoglio.

Au S. Holstenius.

Au S. Suarez.

A Dom du Puy.

Au S. de Bonnaire.

Au caval. del Pozzo, avec le roulleau du portraict de feu M. Aleandro.

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I1J

Dernier Octobre par M. Valoys A M. ievesquc de Grenoble, sur

Grenoble la maison de Morges.

A M. Mitalier, des mémoires de Souliers (i).

2 Novembre par l'ordinaire au A M. de Thou à Dijon avec une sieur du Lieu. lettre envoyée par M. de Dijon Gastines.

A M. du Lieu. A M. Pacius. De mon frère à M. Rossy. Paris A M. de Lomenie.

A M. du Puy, avec les articles de reformation du couvent St-Barthelemy, l'arrest de Brignole, sur le moine Brun sécularisé renvoyé en un mo- nastère, l'arrest des Augustins de Marseille contre les Gai- gnedeniers. Un pacquet de Rians pour M.

du Soul avec 2 pistoles. De mon frère à M. Robin avec 2 plantes de Semperviva de Rhodes et de la Graine. Au Prieur de Roumoules, des

noms des Vases. A M. de Roissy. A M. le président de Mesmes. 4 Novembre i632 par l'ordinaire Au card. Barberin.

Rome Au card. de Bagni, avec la lettre du S. Petit et ses memoriaulx et lettre du S. Le Grand. Au cavalier del Pozzo.

(1) Mémoires en latin sur l'histoire de Provence pur Jules Raymond de Soliers (no h Portais, Vaucluso), mémoires dont le jurisconsulte Annibal Fabrot tira et traduisit (1013. in S") les Antiquités de la ville de Marseille.

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Au général des Jacobins.

De mon frère au S. de Bonnaire.

8 Novembre Par mon neveu et A Dom Polycarpc, avec la lettre

sa belle mère (i) de St-Castor à St-Cassian.

A l'evesque de Cavaillon (2).

9 » par l'ordinaire A M. de Lomenie.

Paris A M. du Puy, avec larrest de

Mad. de Crequy sur sa sup- pression de part du moys de juillet i632. Au P. Morin des Pentateuques Samaritains tritaptes et sim- ples.

Au S. le Jav des volumes du Nouveau Testament Syriaque et arabe et de R. Salomon, avec le texte du Pentateuque des Juifs et les 3 versions Chal- dée, Arabique et Persienne.

Au S. Vitray du Théophile de M. Fabrot.

Lettre de mon frère au S. Passai t (3). Lyon A M. Mencstrier.

Au S. de Rossy.

FIN.

(1) Le fils de Valavez, Claude de Kabri, baron, puis Marquis de Rians, avait épousé Marguoritc des Aliïcs, fille de Jacques des AIrics, Sieur de Roussel, et d'fsabeau de Simiane.

(2) Fabrice de la Bourdaisièro (1616-1646).

(3) On a souvent dit que tout était commun entre les deux frères, leur fortune, leur logement, comme leurs goûts, mais on n'a peut être pas fait remarquer combien Valavez aidait Peiresc à porter le fardeau de son écra- sante correspondance. J'aime, en la dernière de mes notes, à signaler ce nouveau témoignage d'une des plus touchantes affections qui aient jamais existé entre deux bons fi-èros.

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UN TÉMOIGNAGE RELATIF A P. P. RUBENS EN ITALIE.

En dehors des documents tirés des archives de Mantoue, de Florence, de Rome, on ne connaît guères de témoignages relatifs à Kubens et à son séjour en Italie, publiés à l'époque même de ce séjour par quelque témoin de sa vie et de ses travaux. Il n'y a rien qui doive nous surprendre: le peintre était jeune, il commençait sa carrière, il n'avait pas eu l'occasion de produire des œuvres provoquant l'en- thousiasme ou le panégyrique. On peut croire pour- tant qu'à propos de l'une ou de l'autre de ces œuvres, telles que les tableaux de la Vallicella, à Rome, il ait été parlé dans un écrit du moment, mais on n'a, que nous sachions, rien signalé de ce genre jusqu'à présent.

Nous venons de découvrir un témoignage qui nous semble avoir échappé à tous les historiens de Rubens et que nous ne craignons pas de qualifier d'extraordi- naire. Il émane de ce Gaspard Scioppius dont nous avons traité longuement au Tome I des Documents épistolaires, il apparaît dans un gros livre qui ne doit jamais avoir eu beaucoup de lecteurs, même au temps de sa publication, et que, de nos jours, on a

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feuilleté bien moins encore ; d'ailleurs, comme beau- coup d'ouvrages de Scioppius, il est très rare ; on le trouve à peine sur les rayons de quelques grandes bibliothèques. Il porte pour titre ce vaste grimoire : Gasp. Scioppii Scaliger Hypcrbolimœus, hoc est Elenchus epistolœ Josephi Burdonis Pseudo-Scaligcri, de Vctustatc et splcndore gentis Scaliger anœ. Quo prœter crimcnfalsi et corruptarum litterarum Regiarum, quod Thrasoni isti impingitur, instar quingenta ejusdem mendacia deteguntur et coargunmtur . Mogitntiœ, apud Johannem Albimum. M. DC. VII. in 4*.

Quelques lignes pour expliquer le sujet de ce livre.

On sait que le savant professeur de Leyde, Joseph Scaliger, aussi vaniteux que Jules César, son père, se vantait avec celui-ci d'être un descendant de l'illustre famille des Scaliger de Vérone. Pour en fournir les preuves, il avait publié un livre stupéfiant : Epistola de Vetustate et spiendore gentis Scaligerœ et vita J. C. Scaligeri. Leidœ, 1594. Pitoyable faiblesse d'un homme qui avait d'autres titres de renommée que ceux d'une origine illustre, ce livre ne méritait d'autre accueil qu'un sourire et le silence, mais il se trouva quelqu'un pour entreprendre de le réfuter longue- ment, le non moins vaniteux G. Scioppius. Celui-ci publia donc, treize ans après, un gros volume dont nous venons de donner le titre : c'est un gigantesque pamphlet qui doit lui avoir coûté un énorme travail de recherches et une étonnante persévérance de bilieuse animosité.

Il le dédie à l'archiduc Ferdinand d'Autriche, qui lui a fait grand honneur en acceptant la dédicace d'un livre de ce genre. Quel en est, en effet, le sujet?

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Tout simplement de prouver que le Scaliger de Leyde n'est pas un descendant des Scaliger de Vérone ! Sujet bien intéressant pour être dédié à un Archiduc, fils d'empereur et plus tard empereur aussi! Scioppius a découvert dans YEpistola de Scali- ger cinq cent mensonges qu'il réfute laborieusement l'un après l'autre, et il établit en même temps, par une foule de pièces, que Scaliger est un simple Burdo, c'est à dire un descendant de la famille des Bordone, à laquelle, entr'autres personnages connus, appartient le peintre Paris Bordone : c'est en parlant de celui- ci qu'il appelle Rubens en témoignage : « Mon ami, Pierre Paul Rubens, dit-il, un homme en qui je ne sais ce que j'aurais le plus à louer, ou son habileté dans l'art de peindre, art dans lequel, aux yeux des connaisseurs, il semble avoir atteint la perfection, si quelqu'un en ce temps y soit parvenu, ou son savoir en tout ce qui appartient aux bonnes lettres, ou cette délicatesse de jugement qu'il joint à un charme toùt particulier de parole et de conversation, mon ami Rubens m'a affirmé qu'il a vu, ça et là, en Italie, de nombreux tableaux sur lesquels le nom de Paris Bordone est inscrit nettement et authentique- ment. »Amicus quidem meus Petrus Paulus Rutenius, in qm utrum commendemmagis nescio,pingendine artificium, ad cujus ipse summam, si œtatis hujus quisquam pervenisse intelligentibus videtur, an omnis humanioris litteraturœ peritiam politumque judicium cum singulari sennonis et convictus suavitatc conjuncium : is crgo non paucas in Italia passim vider i vtihi affirmavit, in quitus Paridis Burdonis nomen plane et probe perscriptum visatur, (Hyperbolimaeus, p. 140.)

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Cette appréciation de l'artiste et de l'homme, publiée à cette date, par un personnage chez qui, malgré sa perversité, l'on ne peut méconnaître une très haute intelligence, cette appréciation provoque, à bon droit, l'étonnement ; on pourrait dire même l'admiration, tant elle est empreinte d'une prophé- tique justesse. Trente cinq ans plus tard, taillée en guise d'épitaphe dans la pierre tombale de Rubens, elle eût paru saississante de vérité dans sa laconique précision. Et pourtant, à l'époque elle fut écrite, en i6o5 ou 1606 (1), le peintre n'avait* pas trente ans, la portée de son renom ne pouvait être étendue. L'éloge de Scioppius est dicté par un jugement tout personnel et tout sincère, mais, perdu dans l'épais fourré d'un livre filandreux, dépourvu d'intérêt et devenu rare, cet éloge n'a pas eu de retentissement. En Belgique il semble avoir passé inaperçu comme le livre lui même.

Quelques années plus tard, Scioppius eut encore l'occasion de dire quelque chose à l'avantage des frères Rubens en racontant un petit épisode datant de sa liaison avec eux.

En 1606, un Anversois, Daniel Lhermite, devenu secrétaire de Ferdinand de Médicis, Grand Duc de Toscane, vint faire un séjour à Rome et y vécut dans l'intimité de Scioppius et des frères Rubens. Un jour, les trois amis, en compagnie de deux autres

(I) L ouvrage de Scioppius porte une introduction datée: Kal. febr. 1(507 : il parut donc au commencement de cetto année. Mais le livre est gros, l'impression a demander de longs mois ; la copie n'a pu «v( i e fournie que dans le courant de 1606. C'est pendant cette armée, et anté- rieurement déjà, que nous avons constaté les rapports des frères Rubens avec Scioppius, à Rome.

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flamands, font une excursion à Tivoli. Pendant la route, dit Scioppius, ce Lhermite ne cessa de com- menter les obscénités de Pétrone et de l'Arétin, il traçait des dessins orduriers sur les murs des cabarets, et tint des discours tellement éhontés que les Rubens et lui, Scioppius, s'en montrèrent très scandalisés. Cette anecdote, dont la véracité est très suspecte, se trouve dans un autre ouvrage de Scioppius, égale- ment dirigé contre Scaliger, plus violent que le précé- dent et plus rare aussi, intitulé : Oporini Grutini Amphotides. 1611. On peut lire sur cette affaire l'article Lhermite du Dictionnaire de Bayle et l'intro- duction du recueil : Daniel Eremitœ Aulica vita ac civilis, etc. Ultrajecti, 1701, publié par le savant Jean George Graevius.

C. Kuelens.

LES NOUVEAUX RUBENS.

Il ne se passe guère de semaine que les journaux ne nous révèlent la découverte d'un nouveau Rubens, exhumé dans les greniers d'une église de village, trouvé chez de pauvres gens, acheté à vil prix dans une vente publique, où, sous une épaisse couche de vernis et de crasse, il avait échappé à l'attention des experts.

Nous avons vu passer sous nos yeux quelques douzaines de ces chefs-d'œuvre ressuscités soit que, attirés par une réclame plus habile que les autres nous nous fussions rendus au lieu de la découverte, soit que, plus habituellement, les trouvailles pompeu- sement annoncées nous fussent envoyées en nature ou en photographie. Immanquablement tous les connaisseurs de l'endroit de provenance et, à leur tête, les restaurateurs et les artistes qui avaient vu le tableau avaient constaté et certifié la parfaite authenticité de l'œuvre retrouvée. Il y aurait un livre à faire de ces déconvenues et il n'y a pas de conser- vateur de Musée qui ne saurait fournir un chapitre à l'ouvrage : chapitre d'habitude assez comique,

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parfois médiocrement gai. Citons quelques cas parmi ceux dont tout récemment nous avons été témoin.

Il nous arriva, le mois dernier, trois messieurs de Manchester ; c'étaient des bourgeois peu favorisés par la fortune. L'un deux était porteur d'une énorme boîte en fer blanc, soigneusement peinte. La boîte ouverte, on en extraya une toile roulée, représentant l'Adoration des Mages, composition entièrement sem- blable à celle du rétable de l'église St.-Jean à Malines. L'un des trois étrangers se fit connaître comme le propriétaire du tableau, le second était un sien ami, connaisseur en choses de l'art, le troisième était un restaurateur. Le second avait découvert dans les broderies du manteau de l'un des trois rois des signes qui, pour lui, étaient clairement les initiales P. P. R. En regardant de près, c'était une ornementation composée de lignes droites alternant avec des lignes courbes.

Le tableau lui-même était une copie faite d'après la gravure de Vorsterman. Les braves gens se rendirent le lendemain à Malines pour s'assurer de leurs propres yeux qu'ils ne possédaient qu'une copie et que leur toile reproduisait les détails de la gravure, coloriés au petit bonheur. Ils avaient dépensé plusieurs centai- nes de francs pour se convaincre de leur illusion.

Quand je dis « convaincre, * j'exagère. Il nous arriva avec eux ce qui nous est régulièrement arrivé dans tous les cas analogues.

Les tableaux d'après les gravures de Rubens sont innombrables et bien souvent leur conformité aux estampes est aux yeux de leurs propriétaires la meil- leure preuve de leur authenticité. Sur dix tableaux

I 20

soi-disant de Rubens qui nous sont envoyés à l'exa- men, il y en a au moins neuf qui sont faits d'après les anciennes estampes. La plupart de ces peintures datent du X VrI Ie, un certain nombre du XVI I Ie siècle. Il n'y a pas à en douter : il a existé à Anvers et ailleurs des ateliers l'on fabriquait des Rubens d'après les estampes de Vorsterman, de Poptius, de Bolswcrt, de Witdoeck et d'autres graveurs du maitre.

D'ordinaire on a assez de peine à faire comprendre aux gens que la conformité à la gravure n'est nulle- ment une preuve d'authenticité pour un tableau ; bien au contraire. Il en est qui se targuent de connais- sances en peinture et en iconographie et vous disent et répètent: « la gravure reproduit de tous points ma toile ou mon panneau, de tous les tableaux connus traitant le même sujet et attribués à Rubens aucun ne présente cette similitude, donc le mien est le modèle que le graveur a eu devant les yeux. » On a beau leur expliquer que les gravures de l'école de Rubens reproduisent rarement avec exactitude les tableaux du maitre, que ces estampes furent faites d'après des dessins, des grisailles, des esquisses de Rubens ou de ses élèves, que le maitre remaniait ses modèles, les dessins des graveurs et les épreuves d'essai de leurs planches ; ils n'en démordent pas. Montrez-nous, repondent-ils d'un ton triomphant, l'esquisse ou la grisaille modèle ; faute de quoi, nous déclarons notre tableau de la main de Rubens. C'est ce qui nous arriva avec nos visiteurs anglais.

Ce ne sont pas toujours des profanes en choses de l'art qui raisonnent de cette manière. Il n'y a pas

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longtemps, un amateur, ayant occupé un poste assez élevé clans la direction des Beaux-Arts d'un pays voisin, nous montrait un tableau reproduisant la gravure de Witdoeck d'après l'Erection de la Croix. Nous lui fimes remarquer que son tableau, regardé par lui comme valant une fortune, n'était que la copie d'une gravure, faite elle même, non d'après le célèbre triptyque, mais d'après une esquisse bien connue de l'œuvre, copie comme nous en avons rencontré au moins une demi-douzaine. Nos raisons ne parurent pas faire grande impression sur l'esprit du propriétaire ; mais, par politesse, il fit semblant d'admettre qu'elles n'étaient pas entièrement dénouées de fondement.

Huit jours après nous reçûmes une lettre de notre amateur nous apprenant qu'il venait de trouver la gravure de Witdoeck dont nous lui avions parlé, mais que, selon lui, son tableau ne reproduisait pas du tout, m En effet, dit-il, dans mon tableau, l'arbre derrière la croix porte des poires ou des coings et dans la gravure ces fruits manquent. * Il ajouta d'un ton convaincu que je voudrais bien admettre avec lui l'authenticité dorénavant incontestable de son chef d'œuvre !

De toutes ces prétentions absurdes et de toutes ces folles illusions la plus fantastique est bien celle dont rend compte une brochure qui, s'il faut en croire le titre, en est à sa troisième édition, qui apour auteur un anonyme signant J. L. et pour sujet « Un tableau de Rubens récemment découvert et possédé par le doc- teur Timothée Riboli, représentant la Parodie du Sac do Rome (1527) sous Clément VII. *

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Le corps de la brochure nous apprend que la découverte récente date de 1857, qu'en cette année l'article, réimprimé en 1889, a paru dans la Gazette officielle de Vérone, que l'heureux propriétaire du tableau habitait Parme à cette époque et a depuis lors transféré son domicile à Turin.

L'article en brochure nous donne la description du tableau. Il représente une fête champêtre à laquelle prennent part, de gré ou de force, non de simples villageois, mais des figuresquisont la personnification des plus hauts pouvoirs de l'État et de l'Église. Léon X, en habits de pape, gambade à la tête de la ronde, un bourgmestre aviné vient après lui ; le second couple de danseurs se compose d'un homme d'armes et d'une femme richement vêtue ; puis viennent deux moines * dont l'un s'appuie à bouchon sur les genoux de l'autre et vomit. * Deux gueux composent l'or- chestre ; une femme, deux hommes et la foule complètent la liste des personnages.

L'une des femmes de la composition est Isabelle Brant, première épouse de Rubens que le grand artiste fit, il est vrai, semblant de pleurer, mais qu'au fond il estimait peu, comme le prouvent, dit notre auteur, le bruit qui courut sur ses relations avec Van Dyck, la place que Rubens lui assigna dans le Jugement dernier et dans le présent tableau.

Le sujet de ce dernier est pour lui incontestable- ment le sac de Rome.

Une prise de ville représentée par une danse devant une guinguette, c'est passablement hardi; mais l'on sait de bonne source que Rubens, aimait à se jouer de toutes les difficultés. Ce qui n'est pas moins éton-

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nant, c'est que le peintre donne au pape Clément VII les traits de Léon X. Notre auteur rappelle avec une ingéniosité remarquable que les deux papes étaient de la maison de Médicis et que Rubens s'est permis des licences bien plus déconcertantes. Il y a dans la brochure d'autres explications qui dénotent une acuité d'esprit non moins extraordinaire ; ainsi le joueur de fifre aveugle représente évidemment le peuple, exaspéré par la vente des indulgences et mettant en branle toute l'Europe; le bourgmestre, qui tient la main du pape, représente l'Allemagne.

Mais le vrai triomphe de l'esprit critique de notre auteur se trouve dans son explication de la signature du tableau. On y lit, à droite du bord inférieur, à peu de distance l'un de l'autre, deux monogrammes ; l'un consiste dans la lettre R} l'autre se compose des lettres Mois. Le premier est l'initiale du peintre ; le second est le nom de sa belle-mère Claire de Moy. Rubens ne voulant compromettre son nom ni celui de sa femme signa cette parodie du nom de sa belle- mère. Le grand génie créateur a trouvé cette manière nouvelle de témoigner ses sentiments intimes à l'égard d'une belle-mère. Quel rayon de lumière cette explication jette sur l'étude de l'histoire des arts ! Devant une signature inconnue on ne dira plus « cher- chez le maitre, « ni même - cherchez la femme ; » on dira : « cherchez la belle-mère ». Ce n'est pas seule- ment un tableau de Rubens dont l'on vient ainsi de révéler la découverte au monde, c'est une méthode entièrement inédite d'expliquer la signification d'un tableau et d'une signature.

M. R.

COMMISSION POUR RÉUNIR L'ŒUVRE DE RUBENS

EN GRAVURE OU EN PHOTOGRAPHIE.

Avec l'année i88g finissait le terme de dix ans pour lequel cette Commission avait été nommée. En déposant son mandat, elle a fait rapport à l'autorité communale sur l'ensemble de ses travaux. Il ressort de ce document qu'elle a ajouté au fonds existant i5o5 pièces, dont go7 gravures et 598 photographies. De ces dernières, 233 ont été faites sur commande et aux frais de la Commission. Elle a réuni en outre une collection de livres et d'ouvrages à gravures traitant de Rubens ou renfermant des estampes d'après lui. Cette collection comprend 28g ouvrages.

L'autorité communale a décidé de proroger le mandat de la Commission et l'a chargée de recueillir les gravures et photographies de Rubens qui pour- raient manquer encore à la collection ou qui paraî- traient ultérieurement. M. l'échevin van den Nest a été nommé président de la Commission en rempla- cement de feu M. l'échevin Allewaert.

La ville a décidé en outre d'exposer dans une des ailes du rez-de-chaussée du nouveau Musée des Beaux-Arts la collection des gravures et photogra- phies d'après Rubens. Cette exposition sera ouverte en même temps que la nouveau Musée, au mois d'Août 1890. Une commission spéciale est chargée de l'organiser.

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INHOLJDSTAFEL. TABLK DES MATIÈRES.

1 . Petits mémoires de Peiresc publiés et annotés par

p. -H- Tamizcy de la Larroque, correspondant de l'Institut de France page i

2. Un témoignage relatif à P. -P. Rubens en Italie,

par Ch. Ruelens » 1 1 3

3. Les nouveaux Rubens, par Max Rooscs . . . . » 1 18

4. Commission pour réunir l œuvre de Rubens en gra-

vure ou en photographie » 124

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BULLETIN-RU BEN S

ANNALES

de la

Commission officielle instituée par le

( "onskil commun \\ de la ville d'anvers

pour la publication des documents

relatifs à la vie et aux œuvres de Rubens

Tome IV

Ie & 2e Livraisons.

I\U BENS-BULLETIJN

J AARBOEKEN

der

MUTHLIJKE COMMISSIE INGESTELD DOOR DEN (jEMEENTERAAD DER stad Antwêrpen voor het uitgevcn der bescheiden > betrekkelijk het levcn en de

werken van Rubens

Vierde Deei. P>

3e Aflevering

Bestuurlijke Commissie van het Bulle"

MM. ARTHUR VAN DEN NEST, Schepen der Stad Antwcrpen.

Voor^itter ;

P. GÉNARD, Eere-archivarisder Stad Antwcrpen, Secretaris ; MAX ROOSES, Conservateur van het Muséum Plantin-

Morctus te Antwcrpen, Schatbewaarder ; GEORGES RUELENS, Advocaat, Brussel, en PAUL Cogels, Antwcrpen, Leden.

De mededeelingen betreffende het Bulletijn moeten aan cen der leden van het Bureel of der Commissie gcdaan worden.

Commission directrice du Bulletin.

MM. ARTHUR VAN DEN NEST, échevin de la ville d'\nvcra.

Président ;

P. GÉNARD, Archiviste honoraire de la ville d'Anvers.

Secrétaire ;

MAX ROOSES. Conservateur du Musée Plantin-Moretos

à Anvers, Trésorier ; GEORGES RUELENS, Avocat. Bruxelles, et PAUL COGELS, Anvers, Membres.

Les communications relatives au Bulletin doivent être adressées

à l'un des membres du Bureau ou de la Commission.

H ET LAATSTE TESTAMENT

VAN

P. P. RU BEN S

RU BEN S, volgens de getuigenis der geschied- schrijvers, was niet allcen een gcniaal kunstenaar en een uitmuntend staatkundige, maar buitendien een ervaren financier.

Van de eerste jaren zijner terugkomst in onze provinciê'n, na zijn verblijf in Italie, zien wij hem met eene nainvkeurigheid, die zclf de mannen van het vak verwondert, de grootste voorzorgen nemen om zijne belangen en die zijner familie gade te slaan : contracten, schriften van allen aard werden door den meester vervaardigd om de rechten die hij bezat, onder welken titel ook, ongeschonden te behouden (i). Zoo zien wij hem nog eenige maanden

(1) Zooals blijkt onder anderen, uit het volgendo uittreksol on te vindon in het Rehtcestboeck der stad Antwerpen van het jaar 1635, fol. 248.

Vcrfboont reverentelyek Joncker Piktro Paci.o Rumens, swretaris van *vne Majesté y t hoodat den ontfangher van doser »tadt rliynsen eompt pre- féndercn op syne huy^en eado paivL>u #hestne:i aen den Wapper onde hy het Lnrnmekens raeme alhier twee ehysen over den 100*u rhynspcuninek rleo Casteeie, den eenen vun 30 stuyvere tsjaers verachtert tsedert

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voor zijnc dood, voor notaris Hendrik van Cantel- beck, maatregelen nemen om « den vrijdom van accijsen, imposlen,tollen en anderssins » die hij bczat als in dienst zijnde van «Zijne Coninclijke Majesteyt van Spaingnen, domesticque dienaer van zijne doorluchtige Hoocheyt den Prince-Cardinael, * aan zijn huisgezin te verzekcren (i).

Het kan dus niemand tôt vervvondering ver- strekken,dat van zijne eerste stappen in het openbaar leven, Kubens vooral gezorgd heeft om de stukken, die met den burgerlijken stand zijner familie in verband staan, op de stevigste voorschriften onzer costumen te gronden ; alzoo, wanneer hij in het huwelijk trad met Isabella Brant, zorgde hij dat

kersniisse 15l.»7 ende den andercu van 13 12 stuyvers tsjaers, verarhter ooek tscdert den selvcu kcrsmisse 1597 onde hoowcl den suppliant! by sync ghoedenisbricven do voors. rliynsen niet en syn vuytgesteken ghe- weest onde dat hy gheeu verliael dacratf en wcet te beeomen van syue vereoopers die t*edert tôt deeadentie syn ghecomen ende dat hy ooek ter saeekcn van dven niet geerne mette heeren Trésoriers ende Rent- meester doser stadt eu sonde in que«tie oft procès willen, soo bidt de suppliant dat I." K. ghelieveu wille den voors. heeren Trésoriers» ende Kentmeestcr t'ovdnnnoren dat hy t'capitael der voor?. twcc ehynsen tegheu den penuiuck 21 gherekent (ghclyek dierghelyokc rhyusen daeghe- lycks worden ghequeten) mette voors. onbctaclde verloopen bedraeghende tsaemen 132 guidons ende 13 siuyvers, sal moghen losseu ende voldoen met drye jacren verloops van sekerc rente van 40 guidons t-yaers, «lie hy helïende is op de3c vo. irs. sUnIt van Antwerpen, staemle te boeeke op den naeme van biuve Horluis onde numéro 442 veraehtert Kersmisse 1 G?>t, 1029 eude 1030 waeraff de leste betaelingho is den 29"» Aprilis van den voorleden jner 1031 bedraoghende tsaemen 120 guldens eens, synde te vroden do restereude twellT guldens ende 13 stuvvers contant op te leg- geu. Dwelck doende et'-.

Sy dese ghesteit in hauden van Trésoriers emle Rentmeeater omme etc. Aftum 27 feb. 1035, ondertecekent. K. K\hRt.

iJaer naer gehoort Trésoriers ende Rentmeester, tnyne heeren Burge- meesieren ende Sc hepenen hehhen den suppliant t'versoeck by den dis- positive de-or ghedaen gheaeeordeert. Actum 7 martii 1035 gheparapheert R->. v«. onderteet'keut : K. Fakri.

(I) Zie mijn werk over P. P. Itubens, bladz. 72.

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door talrijk bescheid voor het lot van vrouw en kinderen werd gezorgd.

Verscheidene akten,die wij ter stedelijke archieven van Antwerpen hebben ontdekt, bewijzen dat de groote schilder, als goed vader, onophoudelijk de toekomst zijner jonge spruiten in het oog hield. Indcrdaad, reeds op 21 Februari 161 1, gezamenlijk met zijne cerste echtgenoote Isabella Brant, stelde hij voor notaris Leonardus van Halle een testament op, dat, jammerlijk genoeg, met een aanzienlijk getal andere stukken van dien notaris verloren is gegaan. Door dit schrift werden, in geval van aflij- vigheid van een der gehuischen, Mr Jan Brant, Isabella's vader en Philips Rubens, Peter- Pauwel's broeder, tôt medevoogden der na te laten kinderen aangesteld. Eenigen tijd daarna, voor notaris Peeter de Bruyn, te Wolverthem, in klein Braband, vervaardigde onze schilder een codicilie, waarin hij eenige schikkingen opzichtens zijnen zoon Nikolaas nam. Dit stuk is, naar allen schijn, 00k te zoek geraakt.

Wanneer Rubens op het punt was zijn tvveede huwelijk met Helena Fourment aantegaan, eischte de vader der bruid dat P. P. Rubens «van zijne twee voorkinderen, daar moeder afï was vrouw Isabel Brandt, gescheijden was van de selve kin- deren ende hen voldaen oft verzckert hadde van henné moederlijcke goeden. » Op 29 November i63o verklaarden deze kinderen voor notaris Guyot « gecontenteert te zijn van allen tgene dat denselvcn soude mogen competeren voor henné moederlycke goeden, nyet daeraff vuytgenomen noch gereser-

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veert, van welcke passeringe van quictancie hem attestant wete gegeven synde. »

Ten gevolge dezer afrekening, die ook later in eene codicilie van 16 September 163g vvordt her- haald, trad Rubens in het huwelijk met de schoone Helena Fourmcnt ; op 4 December i63o werd het huwelijkscontract geteekend voor notaris Toussanus Guyot. Jammer maar dat dit stuk wederom is verdwenen. Vijf kinderen werden uit deze nieuwc echtverbintenis geboren.

Ten jare i63i stelde Rubens gezamenlijk met Helena Fourment voor notaris T. Guyot, een nieuw testament op, en eenige jaren later, op 2 Januari 1637, verkreeg hij van den Koning van Spanje, de machtiging om over al zijne bezittingen, leengoede- ren, zoowel als andere, ten gemeenen voordeele zijner kinderen te beschikken. Het spijt ons groote- lijks dat al deze akten van groot belang, welke notaris Guyot geroepen werd op papier te brengen, zoek zijn geraakt, en het ons diensvolgens onmo- gelijk is de juiste vormen van deze openbarc stukken te bespreken.

Intusschen vinden wij in i635 de volgende akte (1) :

\ ui lhoonen i evorentcl\< k Hoor I'ietro Pai i.o KiHKNS, Kidder ende Seoretaris vandon Soereten kaedt van Syue Majcsteyt, onde Meester Juu Hrandt, <>udt Sclie| eno doser stadt, hoe dat ?y, Suppliauten, svn opjier- mouihoir onde incdemomhoir respective over Ai.bkrtcs onde Nicy>i..vE8 Iti;iiKNP, des voor». ierste suppliants soneu daer moederaft was Jouflïouwe I.sahki.la Iîhandt, tôt wions hehoeve voor d'ecn helft onde van hem, ierste suppliant, voor d'ander helft. don tweeden Ootohiis anno 16?7. irheeoeht is 00 ne n>nte van diisent guidons erllelvek op tsrhipvaert onde veerpelt van Hrussel op Vilvoorden ende Antworpen uiidtsgaders op andere nieuwo gheoetroyeerde middelen dersellTver st:i<ltv dewelcke «le Mecreu Trésorier* onde Koutmeostore van Uriissel he^eeren a IV te <myton« tut wehkeu oyndo

(1) F.drurt uit h>:t K><iucsthtnck oVr ,sta f Anlva-pcn van h<-t jtuic iiiliô, ht. IV» \«.

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deSupplianten inde voors». respective qualiteyt ghepasseort endeghosonden hchbende proeuratie opden CommNsaris K.truires aldaer, soo weygheren de voor*. Heereu Trésoriers ende Kentiiieestere bon deeapitaolc penningen der voor*. rente te hetaelen ondert prétest dat -y Suppliante!) niet on souden syn veisien van authorisatic van l\l£., nietteglien-Maende dattet alhier altyt ghebruyek i* ghewee.-t dat te-tamentelvoke momboirs vermo- ghen de eapitaelepouninghen van de renten tôt behoeve van tienne weosen gheeocht, wel te ontlanghen ende Sehepeucn ipiitantio daemtTte pas<ereu, als wesende dierghelyeke goroohte renten maer gehnuden voor s< bat- srhulden. ende on» dien aenghaende mette vnor". Heereu van lirussel in ghoen disput te vallen,soo hidrlcn deSupplianten dat l'.K. als oppormom- boirs van aile weesen,ghclieve wille heu ex xupet abuwlanti totte quytinghe der voor*. rente ende pas^eringhc vande behoorlyeke quitantie te authori- seren. Dwelrk doende cte.

Myne Heeren burgemeesteren eudo Sehepcnen, voor noovolc in bun is, den Supplianten hersoeek by den dispositive des?r ghodaen, ghoareordeert, ende dyen volghende de selvc totte quyttinge end? passeringhe vando quitautie in dc<en ghoruert, ^heauthoriseert. Aetuni 1? May liïT». Onder- teeekent : R. Faiiw.

In de Scabinale Protocollen der stad Antwerpen van het jaar i638 vol. 4 sub van den Huftel en Fighé, f°68, lezen wij het volgende :

Acte voor Sehepcnen Chartes en Del piano. Gillis Princen, inden naine ende als fonder andere) toltet gene naobesore- ven. procuratie hebbendo van Heer Pktko Paim.o Rukhkss, Riddcre, etc. opten negentbiensten Decembris anno XVIe ende vierendertich, voorden Notaris Meester Jan Nicolai in presentie van gctuygen gepasseei-t, ons te desen originelycken gethoont, in dyer qualiteyf, ter renie, ende Nieolaes de Man, brouwer alhier, ter andere zijden, onde bekenden ende verclaer- denten beydenzyden.aengnendedeseheymueren gemaeokt byden voors. Heer Potro Paulo Ruebens tusschon zyn huys ende orve ende thuys ende orve vanden voors. Nieolaes de Man, boyde opden Wapper alhier gestaon, alzoo de selve rnueren eerst byden voors. Heor Ruhbkns gomaeckt zynde tôt redelycke hoochte, gecost hoeft in allés ter somme van een hondert elff guidons se vent bin ende eenen halvon stuyvers eens, daervan de voors. do Man bereet is te dragon de helft, maeckonde vyvonvyftich guidons aohthien stuyversoen blanck.ende deselvemueren nyot hooeh genoech zynde naerden sinne ende intentie vanden voors. de Man, is doorden zelven do Man ver- hoocht met consent vanden voors. Heer Rikrkns. hem gecost hebbor.de achthien guldens, waervan de helft, bedraeghende negon guidons, byden voors. Heer Rl'KBENS moet gedraegen wordeii, indor vuogen dat de voors. Nieolaes do Man aenden voors. Heer Piktko Pai'I.o Ri eukns tôt vergelye- kinghe opgeleot, betaelt ende vohiaen heeft in handen van den voors. Gillis Princen, zijnen gemachtichden, de somme van sessenveertich guldens achthien stuyvers ende een blanck eens, midts denwelckon zoo verclaerden

- i3o -

de sohe Gillis Princen, inder voors. qualiteyt, mettcn voors. Nicolaes de Man gcaccordeert te zijn dat de voors. scheymuoren van nu voordano zelen zyn ende blyven gemoyn toebehoorende tusschen de voors. Heer Rubbens en de voors. Nicolne* de Man, halff ende halff, endo selen alzoo tôt gelyc- ken eosto moeten onderhouden worden ende by ben endo hunne naeicom- melingen worden gebruyckt, gelyck men naer costume deser stadt gemeyne mueren mach gebruyeken, tallen dagen. Sonder argelist. In kenni^se van etc.

St'ptima Auffusti 165$.

In i63g was de familie Rubens in bijzonder goede betrekkingen met den ieverigen notaris H. van Cantelbeck; de grootc schilder nam deze gele- genheid te baat om niet alleen zijn testament, maar tevens verscheidene stukken rakende zijne zonen Albert en Nicolaas te volledigen. Wij hebben deze akte in druk gegeven, doch de codicille van Rubens en Helena Fourment verdient hier in zijn geheel opgcnomen te worden (i). Het zij hier in 't voorbij gaan gezegd, dat alhoewel te samen op- tredende, Rubens in dit stuk als Heer en Meestcr handelt en Helena Fourment hare rechten als medecigenares van de goederen ten tijde van haar huwelijk bekomen, schijnt over het hoofd te hebben gezien. Wij schrijven het stuk letterlijk over, zooals het thans nog in originali wordt bewaard in het stedelijk Archief. waar het voorzeker een der kostbaarste stukken, rakende het leven van onzen meester uitmaakt (2).

Drrimrt srxta Srptembris 1639.

Compareerden in propre persoonen Heer Petro Paulo Rubens, Riddere, endc Vrouwe Helena Fourment, zyue wettige huysvrouwe, inwoonderen deser .«tadt. my notario bekent, beyde gesont van bertten, met ons gaende, staende ende op der aerden wandelendc, ben /.innen, memorie ende vers tant over al wel maehtich ende volcomentlycken gebruyekende

(1) Protocollra snb Notaris H. van Cantki.hkck, 1639.

(2) Zie uns werk over P. P. Rcrkns, blz. 24.

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gelyok dat aen hen wel blecck eiiile s<dieen. Knde bekenden dnt zy wt hennen vryen ende eygencn wille, gereohter wetentbeyt onde goeder deliberatie, ornbedwonpen ende onverleyt zynde van yemanden. al nocb gelaudeert. geraliticeert ende goapprohoert bobben, lauderen, ratifloeren ende approheren bij deseo, het testament onde dispositif van wtersten wille by ben gesamentlyYken gemaeot ende binnen deerste jaer bons houwelyex voor don Notaris Mecster Toussein Ouyot, albier residerende, iu presentie van getuygen gepasseert, daertoe vuegende by forme van codicille, als volebt, te wetene dat deerste ahMyvige van ben rodicilla- teuren wilt ende begeert dat allen de leengoeden by den zelven eerston aftiyvigen met zyn doodt te ruymen ende nae te latene, ogeen gereserveert, van wat nature ende qualiteyt die mogen zyn ende tôt wat plactsen die gestaen, gelegeu zyn ende bevonden zeleu mogen woirden, altsamcn tusschen zijn eerst afttivigens kiudereu gepaert, ge- soheyden ende gedeylt zullcn woirden hooftgelijeko, deen kint zoo veel als dander ; daeronder oiok begrypende hij Heer codirillnteur zijn twee voorkinderen, zonder dat yemant van zijn eerst afflivigens kiudereu, out«te oft jonexste sone oft andere eeoioh redit van premenentic oft voordeel totte zolve leengoeden zal mogen bebhen oft preteuderen in eeniger manieren, om redenen bem oft baer daertoe moverende, zoo zy zeyden, ende tôt meerderen effeetc van tgene voors. hiertoe gebruyekende dopene brieven van ortroy by" ben codioillateuren om van benne leen- goeden ende zoodauige andere te mogen testeren, te Hove verworvon den tweeden January XVIe zevenendertirb, luyt den brieve daeraff zynde, besegelt met z\)ne Cnnineklyoke Mnjestey ts zegele van rooden wassobe, geparapbeert : Boissohot vidit, ende geteeekent op de plyrke: Byden couinek : Mastlyn, ten desen originalycken gesien. Ende al ist zoo hy Heer codicillateur by eender codicille voor den Notaris Peeter de Bru y n, tôt Wolflerteem in cleyn Rrabaut residerende, in presentie van getuygen gepasseert. gewilt ende begeert beeft dat aen Jo- Nicolaes Rubens, zyncn joucxsten voorznon, tideuommis zoude zyn allen tgene hy Jor Nicolaes door zyn Huer codirillateurs doodt meer zoude bcervrn al? zyn legittime portie zal comen te bedraegen, dat by Heer codiril- lateur zulex is veianderende eude derogerende by desen, begeerende espresselyck by Jor Nicolaes zyu patrimouiael gooden, ruerende ende onruereude, baeffelycke ende erfielijcke, action, sebulden, crediten ende gereehticheden, vry onde onibolast ende zonder eenicb restoir geniete, als zyn ander kinderen doen ; voirder willcnde by rodicillateur dat de schilderyen, statuen, agaten, medalieu, toeckouingen ende diergelyeke frayeheyt tzyn eers- te afflivigens stertTbuy.se te bevinden, tôt hequaemcn ende gelegender tyt vercoebt zelen woirden, npenbacrlyVk oft wter liant, zoo men gevuecbelyek bevinden zal te behooren. Dit verclaerdcn zy codioillateuren alnocb te wesen bennen wtersten wille dien zy willcn van alzulcken etfect ende weerdon te zyn alwaer den inbout van dieu mede in bennen voors. testamonte begrepen otide gocompre- honilcert ; verzuerkende etc.. ot<~-

Aldus gedaen tbcnnen woonbuyse gestaen aeu den Wapper albier, in do strate loopende van de Brabantsebe coremeret naer de Mere, ter présent ien

1 32

van Jan Fions emle Pet rus Paulu.s van Mildert, beyde pchilders alhier, als getuy^cn hierioe geroepen eude versocht.

PlETRO PaUOI.O Rl'BENS,

Uelena Four ment, Jan Floris,

Pétri s Pali.us van Mildert. H. van Cantelbeck, Nots.

Helena Fourment schijnt geene rust gehad te hebben met deze akte; zij zal naar allen schijn notaris Toussanus Guyot, de man van vertrouwen harer familie, over dit stuk geraadpleegd hebben. Er werd tusschen de gehuischen besloten, een nieuw testa- ment te vervaardigen, waarvan de inhoud door notaris Guyot zou worden opgesteld, en waarin de rechten van aile partijen zouden worden gehandhaafd.

Tôt het jaar i8g3 was dit stuk onbekend,aangezien er maar vier boekdeelen van de minuten van notaris T. Guyot op de stedelijke archieven voorhanden zijn ; doch wij hadden het geluk de hand te leggen op den inventaris van het sterfhuis des grooten meesters, waardoor wij ons in staat achtten gesteld, zoo niet den woordelijken, ten minste den zakelijken inhoud der verlorene bescheiden te doen kennen, en als het ware Rubens testament te herstellen (i).

Volgens gezegdc Staat masse ende rekeninge der goe- der en aan schilder's sterfhuis toehoorende, en die op 20 November 1645 aan de door het magistraat afgevaardigde commissarissen werden voorgelegd, had de schilder, tôt in de kleinste moeilijkheden voorzien.

fil In het \rchicvtnbkul deel II, bl. 69-lîî> hebben wij dit voor de kunst zoo belangrijk stuk, volledig medegodeeld. Zio verder mijn werk P. P. Rubkns, blad. 2«).

Wij denken te mocten dwn opmerken dat do spelling van den inventaris min of meer verschilt met die van het testament.

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De voornaamste punten in dit laatste testament vastgesteld zijn de bijzonderlijke staat die Rubens maakte voor zijne vrouw ; voor zijne twee voorkinderen ; voor zijne nakinderen.

Vrouw Helena Fourment, wij hebben dit vroe- ger reeds doen uitschijnen, -werd tôt Rubens alge- meene erfgenaam genoemd voor de helft en een kindsgedeelte. Dit was het paart voorzien door de costumen van Antwerpen ; daarenboven ontving zij nog, bij verscheidene bijzondere legatcn, haar deel in de geconquesteerde erfgoederen haar toekomende naar der stad recht, en het voordeel waaronder het beruchte « stadsvoordeel » enz., bestond.

Al de kinderen des grooten schilders werden op gelijken rang gesteld ; alleenlijk aan de twee voor- kinderen werden, als prelegaat, eenige voorname giften gedaan, die wij denken hier te moeten aantee- kenen.

Aan Albrechtgaf hij als «prelegaat de boecken ende bibliotecque en aen den selven Albert mitsgaders aenjoncker Nicolaes Rubens, tsaemen elcke voor de helft aile de agaeten ende medallien, wtgenomen de vasen van agate, jaspis ende andere costclijcke gesteenten, met conditie dat sylieden de voors agae- ten ende medallien nyet en sullen mogen vercoopen dan tsaemen ende met gemeynen consente, op con- ditie oock van tselve syn testament int minste poincte nyet te mogen bestrijden oft te contravenieren op penc van affneminge derselver prelegaeten (i) ».

Aen zijne nakinderen gaf hij de helft der heerlijk- heid van Steen, waarvan de andere helft reeds aan

(1) Mon zogt dat doz« vcrzameling thans decl niaakt van het Mmi- tenhabinet der Bibliothèque nationale te Parijs.

- ,34 -

zijne tweede vrouw toehoorde.als conquest gedurende de jaren van hun huwelijk.

Eene algemeene schikking, waarin men den kuns- tenaar erkend, was de volgende :

« Uytgenomenalnoch de teekeningen bij hem testa- teur vergaerdert ende gemaeckt, dewelcke hy bevelt opgehouden en bewaert te vvorden tôt behoeve van iemant van syne sonen die hem soude moghen willen oeffenen in de conste van Schilderen oft by gebreke van dyen, tôt behoeve van eenre synder dochtcren, dewelcke soude mogen comen te trouwen met eenen vermaerden schilder, ende dat soo lange tôt dat de joncxste zyner kinderen sal gecomen wesen tôt den ouderdom van achticn jaeren, als wanneer, soo verre nyemant van de sonen hem totte voors. conste begeven en heeft, oft geene van de dochteren met eenen vermaerden schilder gehout en zy, dat dan de voors. teeckeningen mede sullen verkocht vorden, ende prys daervan te procederene, gedeylt als syne andere goeden *.

Andere legaten vverden nog aan bijzondere perso- nen, aan eenige kerken en aan de armen gedaan. De staatmassa werd met recht aanzien aïs een der belangrijkste stukken der geschiedenis, niet alleen van Rubens maar der Vlaamsche kunst, en wij twij- felden dat, bij gebrek der minuten van den notaris Guyot, ooit nog een woord over de nalatenschap van Rubens zou zijn gerept geworden, toen plotsc- lings op eene plaats waar men zulks niet had ver- moed, door de heeren Edmond BonafTé en J. van Camphout een aantal belangrijke bescheiden werden ontdekt, waarin onder andere, de ambtelijke kopij van het testament van Rubens, uitblonk. Deze stukken

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hoorden toe aan de archieven van het aloude kasteel van Gaesbeek en vvaren het eigendom van Mevrouw de markiezin Arconati-Visconli. Met buitengewone bereidwilligheid stemde Mevrouw Arconati er in toe dat M. Bonaffé te Parijs in de «* Gazette des Beaux- Arts «>(i) eenige artikels over de ontdekte schriften zou uitgeven. Groot was de belangstclling waarmede deze stukkcn werden ontvangen, en het bestuur van het Rubens' bulletijn, achtte het zich ten plichte, door bemiddelingvan het stadsbestuur, van Mevrouw Arconati oorlof te erlangen om voor de eerste maal, in de oorspronkelijke taal, de belangrijke bescheiden in het licht te geven.

Met hare gewone dienstwilligheid, stemde Mev. Arconati in den uitgedrukten wensch toe, en de bestuurder harer goederen, de Heer van Camp- hout, ontving machtiging de verlangde kopijen af te leveren.

Wij hebben voor ons het gewichtige stuk liggen, doch het testament van 1640 is niet het testament van Rubens alleen, maar wel dat van den kunstschil- der en zijne gade of lievcr gezegd, wat men de ge- woonte had een ra^ro^w^-testament te noemen.

Schonk Rubens aan zijne vrouvvbuitengewoon vele voorrechten, die wij aile door de Costumen van Ant- werpen gewettigd vinden, van eenen anderen kant was Helena Fourment niet onbemiddeld, en vermaakte zij, ingeval van vooraflijvigheid, 00k verscheidene niet te verachten giften aan haren echtgenoot. Veel uitleg zal het stuk niet vragen, vooral voor hen die met de Costumen van Antwerpen bekend zijn en dicns-

(1) De firtikrls van <ien Heor K<l. Bonaffé v-vschentm onder den titelvan: Documents inédits sur Ribkns.

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volgens kunnen begrijpen,met welke voorzichtigheid Notaris T. Guyot is te werk gegaan.

Hemelbreed is het verschil tusschen het voorlaat- ste en het laatste testament. Wij hebben reedsgezien dat Rubens wars was van aile gedingen en processen, rakende zijnen uitersten wil, evenwel twijfelen wij dat onze groote schilder zijn doel hebbe bereikt ; tusschen de twee partijen van eerste en tweede bed is er, naar onze meening, meerdan eene moeielijkheid gerezen.

Ziehier de belangrijke bescheede :

!o den Naemeons Hceren amen. By desen tegenwoordigen openhaereo, instrumente van Testamente, zy eoudt onde kennelyok eenen yelyeken dat np den «evencntwintiehsten daoh der maent van meye van tjaer desselfs ons Heeren XVI" ende viertich voor m y Tousseiu Guyot openbaer notaris by den secretcn Raedt van Syne Mi'jesteyt ende van Brabant geadmittoert ende geapprobeert t'Autwerpen residerendc ende de getuygen naergenocmpt compareerden Heer Pietro Pauolo Ruebcus Ridder en de vrouwe Helena Fournient syne wcttigo huysvrouwe inwoouderen doser voors. stadt van Antwerpen boyde my notario bekent zynde, gosout van herten, hunne simien memorie ende verstant overal wel nmchtw hendc voloommeutlyok gehruyckende, gelyek dat aen hem Hacrlyrk bleeck. lioewel dat de voors. Heer comparant sieekelyek naer den liehaeme te bedde was liggende.

Ende verelaerden dat sy mot welbedaohten sinnen onbedwongen ende onverlcyt, gemacokt hebben onde maecken mits desen hen testament ende wttersten wille indcr vuegcn ende mauieren naevolgendc.

Bogeereude wtterlyek, dat het selve sal stadt grypen ende syn volrom- mcn effort sorteren, by forme van Testament Codicille donatie tersaecken vande dont oft anderssint* inde bcste forme ende manière, soo ende gelyek iemauta testament ende wttersten willo alderbest stadt grijpenendc effect sorteren can.

Nyettegenstaende dat aile ende yogolvcko de solemnitcytendie van rcohts wejjen daerinne souden mogen behooren onderhouden te worden, hierinne nyetal norh voleommentlyck en souden wesen onderhouden endeaehtcr- voleht. Oooknyettcgenstaendeeenlgeeostuymen wetten munieipaelestadt- olt lantrerhten ter contrarie, daer onder sy souden mogen comen t'over- lijilen ende hunne goeden gelo^en oft bevonden souden mogen worden, aile deselve, voor son vole die desen hunnen testamente oft anderc dis- positif van wttersten wille souden nio»en contrarieren, derogerende en<le willendo gederogeert wesen mits desen.

Wederroependo oo«'k ende te n\rt dnende aile eudo yegelyeke andere lestamcnten « odecillen donation ter s.uvken vande doot en hoedanipe andere disposition van wttersten wille «lie sy testateurcu gosaemondcrhandt

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oftelcke besundere voordaetedescrgemacekt oft gepasseert pouden mogen hebben.

Inden eeraten soo beveclden de voors. tesdateuren benne sieleu nu ende soo wannoer die bei dcn wille Oodts wt henné liehacine «eheyden *ullcn, aen Cto<lt almachtich, syne gehenedyde moeder altijts Maeget Maria eude allenden hemelschen geselsehappc, cnde benne doode lichaemen der ge- wyder aerden, kiescnde benne sépulture inde parochiaela kercke van St. -Jacob binnen deser stadt ter plaetsen daer bet den lancxtlevenden best goct duncken sal, stellende d'wytvacrt ter diseretie vanden sclveu lancxtlevenden ende de naetenoemene exécuteurs van deson hunnen testa- mente ende momboiren van henne minderjarigo kinderen. Lactendc ende maeckende der fabricque van der voor*. kercke d*ier.*te van ben Testateuren te overlydene de somme van hondert guldeuen eens.

Aen den Aelmoesseniers deser stadt ten behoeve van de schaemcle huysarmen de somme van vyffhondert guldenen eens.

Bevelende voorts de voors. Heer Testateur dat tngcvalle hy binnen syn leven aen Jacques Moermans nyet golevert en heeft eene sehilderye gelyck by daer inné verhonden is dat men den selven Moermans daervan contentement sal doen geven terstont nner syn overlydeu.

Prelegaterende eude voorwtmacckende aen Joncker Albert Ruebens daer moeder aff was Vrouwe Isabella Brant saligergedaehte syuou outsten ?one secretaris van Syno Majcsteyts Secreten Kaede aile eude iege- lycke de boecken van syne bibliothecque, cnde aenden selven Joncker Albert met Joncker Nicolaes Ruebens ooek synen sone tsacmen elcke voor de helft aile de agateu ende medallien wtgenomen de vasen van agaten, jaspis ende andere eostelyeke gesteenten, met conditie dat sy de voors. agaten ende medallien nyet en sullen mogen vercoopen dan tsaemen ende met gemeynen consenten op conditie van bot tcgenwnordich testa- ment, in het miustepoinet nyet te mogen bestryden oft contravenieren op pene van aftneminge derselver prelegaetcn.

Knde aengaende d'andere goeden van de Testateuren ruerende onde on- ruerende, huysen, lant, sant, renten, gout, silver, gemunt ende nngemunt scbulden, actien ende crediten alomme wacr ende tôt wat plaetsen dcsehc gelegen syn oft bevonden sullen worden. over*chictende boven aile scbulden kerckenrechten en andere lasten van des cerst afllyvigens sterffhuys, allen •loselve hebben sy Testateuren by wille ende consent deen aen den an- deren gemaeckt, gegeven en gelneten, maecken, geven ende laeten mits de?en als volent.

Te wetene indenval dat de voorgen. béer Testa te ur cer.-t comt nfHyvieh te wordeu, soo beeft hy gemaeckt gegeven en gelaeten, maeckt, geeltende laet mit» desen aende voorgen. Vrouwe Tentatrice syne buysvrouwe een kiutsgedeelte in aile ende iegelycke syne naetelaetene goeden eude dat boven ende behalvens dejuwcelen voorden houwelyck aen haer gegeven naementlyck twee goude ketenen met diamanten, een goude ketene met Indiaens werck hestaende in derthien touren, noeb eene keteue van Musqués gegarnisscert in gout, uoeh eene goude ketene geemalieert met swert ondewit. Dry louren perlen, eene bagge met diamanten tsedert bekeert in eene hoeyte, eenen goudeu Ancker met diamanten, cencu

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goudeu appretador met diamanten, een paar oorpendanten met diamanten, eeneu rinok met eenea grooten diamant geoommen van Kngelant, eene partye goude cnoppen soo effene als geemmaliecrde ende eene bor?s>e met verscheyden stu<-ken goûts. Bovenalsnoch deeleederen, wolle, syde, goude, silvere code lyue thaereu lyve dienende, mitsgaeders de hellicht van aile en iegclveke haertelyoke ende haefldeylige goeden ende geoonequcsteerde erdgoeden haer toecommende uaer deser stadt recht, ende hunne houwe- lyexe voorwacrde voor my notaris gepasseert op den vierden decembri* van deu jacre XVIe ende derticli, ende tvoordeel naer deser voors. stadts rechteu den vrouwen toeeommende in de meuhelen.

Maeckende gevende en laetendede reste aen de voorgen. Jonoker Albert ende Joncker NicolaesKuobens synesonen van deu voorbeddo, ende aeude kinderon by hem verweekt ende die by mette gratie Oodts alnocb soude inogen verweeken in synen tegenwoordigeu bouwelyck, om aile de selve syns testateurs goeden byde voorgen. syne jegcnwoordige huysvrouwe ende kinderen gelyckelyck aenveertgescheydenendegedeylt te wordeu, behoor- lycken iuventaris ende staet daervan gemaeckt synde, ende dat hoofts gelyck ; daer onder oook begrepen de leengoeden souder dat yemaut van de selve kinderen outste oft jonexte soneoft audere in oft totte selve leengoeden eeuich voordeel ?al mogen heblien in eeniger manière, biertoe gebruyekende d'opene brieven van Octroy by hem testateur ende de voorgen. syne tegenwoordige huysvrouweom vau benne leengoeden te inogen testeren, in den souveraiuen raede van Brabant verworveu op den tweedeu daeh der maentjanuary van bet jaar XVIe eu sevenentdertich hesegelt mot syne Majesteyts grooten segele in rooden wassche gepa- rapbeert, Boisschot ende op de plycke getecckeut Mastelyu, ten deseu origeuclyVk gesien.

Behoudelyck nochtans datsyns testateurs» kinderen vansyn tegeuwoor- dioh houwelyok sulleu inogen aanveerden ende bebouden de belft vanbet holT eude heerlyckhcit van Sleon mette lauden, bosseben ende Itempdeu daartoe behoorende, soo ende gelyck hy allentselve indenjaer XVlf ende vytTentdertieh opdeu tweelfston dach van meyc by deorect vau voors. Raede van Brabant heeft. geoocht, mette uicuw editicien Uedert daerop gemaeckt ende ten ouste syns .sierlfhuyse te volmaeckene, ende de dry bundereu ende een dachwant bemptsdaerby gecoobt vau Franchois Vrancx mitsgae- ders den bosoh genaemt den plattenSteen ende den leenbosch vau Attenorde mits voordeselve bell't inde massa scheydinge ende deyliugen goctdoende de somme van vyfticb duyseut guldcnen eens, W'illende voorts ende wtter- lyck begeerende dat de Vrouwe Testatrice d'anderbelft van tvoors. hotf, heerlyckheyt, lauden, weiden, bosseheu, leenboeck ende ediflcien,eude aile andere goeden baer toebehooreude als oonequest, sal hebben ende blyven bebouden mel vollen rechte eude vrye dispositie, nyettegenstaende de costuimelycke devolutie die daer comt te vallen by bet afsterveu vau d'een der eonjninoteu, ofteenich auder beletsel, sulck als bet soude mogen wesen ter contrarie, aile deselve voor soovele alst uoot doet raits desen derofjerende.

Willeude alnocb dat deselve Juweelen vaugout, silver, diamanten ende audere synen sterfl'huyse toecomende sulleu gepriseert worden by persoo-

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aen hun des verstaende, eude daer naer gestelt in soovele cavels oft deelen als hy erfgenaemen naer laeten sal ende tusschen deselve worden gedeylt bij cavelinge oft lotinge.

Maer aengaende de schilderyen statuen ende dyergelyck frayeeheyt, beveelt deselve tôt bequaemen ende gelegenen tydt openbaerlyek oft wi ter haut zoo men best bevinden sal te behooren, vercocht te wordeue, ende dit met advys van Sn Franchois Snyders, Jan Wildens ende voorgen. Jacques Moernians, wttgenomen de Contrefeytsels van syus testateurs huysvrouwe ende van hem selven daerop rorresponderende, die hy begeert dat volgen sullen aen henné respective kinderen, ende de schilderye ge- oaemthet Pelskenaen syue tegenwoordige huysvrouwe sonder yet daervan te moeten geven ofi intehreugen. Wytgeuomen aluoeh de teeokeuingen by hem testateur vergaedert ende gemaeckt dewelcke hy beveelt opgehouden ende bewaert te wordene tôt behoeve van veinant syuder soneu die hem soude mogen willen oetfenon inde confie van schilderen, oft by gebreke \an dyen tôt behoeve van eender syuder dochtereu de welcke soude inogen romen te trouwen met eenen vermaerden schilder ende dat aoolange toidat dejonexste synder kiuderen sal gecomen wesen tôt ouderdom van acbttien jaeren, alswanncer soo verre nyemant van de sonen hem totte voors. ronste begegen (sic.) en heeft oft geene vande dochteren met eenen vermaerden schilder gehouwt en sy, de voors. teekeningen mede sullen moeteo vercocht worden, ende den prys daervan te procederen gedeylt als syue andere goeden.

Knde iudyca de voorgen. Vrouwe Testatrice geraeck te d'eerste te over- lyden, soo maekt geeft eude laet zy mits desen allen èn yegelyrke haere goeden, ruerende ende onrucrende.oock leengoeden daertoe mede gehruye- keade d'opene brieven van Ortroy, hierboven breeder gemelt.aen den voors. Heer Testateur haeren man, om syncn vryen wille daermede te mogeu iloene, op den last alleenlyck dat hy gehouden sal syn hender beyder kinderen die sy nu hebben ende mette gratie Godts noch souden mogen verweeken. t'onderhouden naer syne conditie, en gecomen synde tôt geapprobeerden staet, elckeu van hen alsdan wttereycken de somme van ûerduysent ponden grooten vlems eens, eude boven dyen elcken syn deel van aile ende iegelycke de juweelen, ringen, baggen, goude ketenen, perlen ende andere, mitsgaeders pleederen thaeren lyve ende hoofde ge- dient ende toebehoort hebbende.ende dit ailes voor moederlycke goeden, maer ingevalle sy Testatrice eerst afllyvich wert sonder kindereu achter te laeten, d:»t de voors.Testateursal gestaeu mits aen haere naeste vrienden ende ertfgenaemen ab intestato onder hen alleu wytrcyrkcnde de somme van <luv«ent ponden vlems eens.

Hebben voortsde voors. Testa teuren begeert ende geordonnoert,begecren ende ordonneren mits desen dat soo verre eenich van de kinderen van hunuen tegenwoordigen houwelyck quaeme te sterven minder van jaeren synde, oft sonder wettige gel>oorte achtertelaeten, oft van syne goeden tfedisponeert te hebliene, dat deselve goeden van aulcken aftlyvich kint toecomen ende devolueren sullen op de broeders en susters soo van den halven als geheelen bedde, die tselve nu heeft oft van desen houwelyck noch soude mogen crygen gelyckelyck.

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Insgelycx hebhsn de voor.?. Testateuren beyde hegeert ende geordon- neert,hegeeren ende onlonnercu mits desen zoo verre de Testatrice «juaeme te sterven naer de doot van henné voors. gemeyne kinderen, ende sonder kiuderen vau oenieh naehouwelyck aehteitelacten, dat inden selven val de voors. dos Testateurs voorkinderen sullen trecken on genieten een gerecht derdendeel,cndo de uaeste vrienden ende erflgenaemeu vau haer Testatrice Isy geinstitueerde ol't ab intestato de resterende twee derdendeelen van aile eude iegelycke do haetlelycke ende ertlelycke goeden by haer Testa- trice aehtertelaeteu, sonder dat sy ter contrarie van dyen sal mogen disponeren, gelyck sy Testatrice oock geloeft heeft ende geloeflde mit* desen in prejudicie oft achtcrdeel vande selve des Testateur» voorkinderen daervnn nyct te disponeren.

De voorgen. Testateuren malcanderen ende henné gemeyne kinderen mitsgaeders die Testateur syuo voorkinderen in alleu tgene voors. i? henné ertîgcnaemen noemende, iuslituercndeendc substituerendcmct vollen rtH'hte van iustitutie ende substitutie. Ende op dat het tegenwoordich hun testament ter exeeutie gestolt worde ende hunne minderjaerige kinderen uiogen versien syn van tesUamentelcyke momboiren, soo hebben de voor*. Testateuren daer toe gecosen die hecr Testateur eerst afflyvkh aynde de Vrouwe Testatrice met ten voorgen.Joncker Albert Ruebens synen outsten sone, Sr Peeter Hauikart, synen swaeger, heer .ende Mr Philips Rueheus Licentiaet in de reehtcn synen neve, ende heer ende Mr Gregorius dcWecrdt, oock Licentiaet in de reehtcn ende Sceretaris «léser stadt, sijne:i behouden neve. Ende de vrouwe Testatrice ierste afllyvige syude, den heer Testateur alleen, uyet willende, wytterlyck verbiedende de persooueu oft goeden vanhunne voors. kinderen ineenigen tyt ouderworpeu te syneder Weescaemere «léser stadt.

Eyndelinge begeeren «le testateuren alnoch, dat soo verre opt verstaut van dit hen testament oft andereaaeckcn van des eerst afllyvigeiis sterilhuys. eenigegeschillcn ouaemcnte rysen.twaere tusscheu de voors. henueerfTjre- uacrnen, ofttusscheu de voors. exécuteurs ende momboirs, dat deselveint minnelyck eude sonder forme van procès sullen gedecideert worden by de soer Kcrw. heere Franc hois vauder Zype, priester, Archwliakeu ende Canonick vande Cathédrale kercke, den seer Edeleu Heere Robert Tucher, Rid<ler,Horgemeester «léser sl\di eude heer en Mr Peeter Ruebens, Licentiaet iude rechteu ierste gecominitteerdeoverde Judiratien vandeLicenteu alhier. des Testateurs cosyu, «le sel\e «laer toe mits iloseu versueckende eude committerende.

Ende dit al mits «liverschc pregnante redeneu heu Testateuren dnertoe pori ende ende tuoveremle, soo sy verclaerden: van allen dwelck versoehten de voor». Testateuren by mu Notarié voorgen.eenoft meeropenbaere iustru- menten gemaeckt ende geexpedieert te worden. Aldus gedaen eude gepas- seert t' Antwerpeu ten huysen der voors. Testateuren op «leu Wapper alhier gestaen. ter presentie van Franchois vander Vekene ende Melchior van Sehoonhovc, ingeseteue deser stadt als petuygeu hier toe versoebt ende geheden, hebbende «le voors. Testateureu mette getuygeude minute deser intregister niyns notaris met henné naemen onderteeckent beneflens roy Notarié

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In quorum omnium et singulorum fldom presens testament! instrumentum si^no meo manuali solito siguari rogatus.

T. Guyot Nots pubu».

Pour cojtie conforme, J. van Camphout.

Bij de uitgave van het laatste testament van Rubens, achten wij het ons ten plicht onzen besten dank aan Mevrouw Arconati uit te drukken, voor de heusche mededeeling die zij ons in onze hoedanigheid van schrijver der aanteekeningen van Rubens heeft willen doen; ook aan de Heeren J. van Camphout en Max. Rooses, die gedurende onze ziekte, ons de nageziene kopij met de grootste bereidwilligheid hebben bezorgd.

P. GÉNARD

DE KWARTIEREN

VAN

P. P. RUBENS.

De oorsprong der familie Rubens is, evenals die van aile voorname geslachten, met een aantal legen- den omringd.

Wanneer in 1747 en 1773 de geleerde pastoor Joannes Carolus Diercxsens het Anlverpia Christo nascens et crescens in het licht gaf en een punt van het levenvanjan Rubens behandelde,datop hetspoorvan hetverleden van dit stamhuis zou kunnen brengen, (1) werd de gewetensvolle geschiedschrijver door zekeren Michel hevig aangerand (2); algemeen was het alsdan aangenomen , dat de familie Rubens oorspronkelijk van Styrië en van adellijken bloede was; zij zou in België de edellieden van het hof van Keizer Maximiliaan I hebbengevolgd. Onze voorganger, de heer archivaris Frederik Verachter, lichtte een deel van den sluier op die de waarheid omhulde, en bewecs dat de familie Rubens heel eenvoudig eene burgerfamilie van Ant- werpen was, waar zij sedert eeuwen leefde; haar adel

(1) Decl IV, blz. 353 eu 354..

(2) Het leven van Rubens door Michel, versebeen in 1171 te Brussel.

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kon slechts bogen op eenen épicier of drogist, later eenen apotheker ; verder op eenigc advokaten en notarissen. Zooals ik elders zegde, heeft de familie Rubens voor het bestaan van dcn uitmuntenden schilder, haren luister te danken aan Jan Rubens, advokaat en schepen van Antwerpen, die in nauwe betrekkingen met prins Willem van Oranje verkeerde, doch die ongelukkiglijk op de vrouw des Zwijgers verliefde, en voor langen tijd, zijn gezin in de ellende dompelde.

Wij hebben ons voorgesteld den staat der voor- vaderen van den schilder te bespreken. De uitmun- tende kunstenaar hoorde toe aan een geslacht, waarvan al de leden als Antwerpenaars mogen aan- zien worden. Was die familie niet, wat men mag noemen van adellijken bloede, zij telde toch tusschen de aanzienlijke poorterij, en eenige harer leden voerden een blazoen of heraldiek kenteeken. Halen wij hier aan wat men de gewoonte heeft de vier kwartieren van onzen schilder te noemen :

RARTOOLOMEKUB a BARBARA ARKNTS HUBKN8 alias SPIERINCK

HENBICU!» PYPE

W c

CURA t>ETOU ION

alias rVI'KLl.NLKX

of KjPELiIVC

u

alias COLYN8

JAN RUBENS

g MARIA l'YPKLINCKX

P1ETER PAUWEL RUBENS

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Thans eenen oogslag op deze verschillige kwartie- ren geworpen.

RUBENS.

Verachter, in zijne Généalogie de Rubens, doet den vader kennen van den apotheker, Bartholomeeus Rubens, grootvader van den kunstschilder. Of- schoon wij niet de stamtafel uitvoerig willen bespre- ken, moeten wij toch zeggen, dat die man, even- alsonze groote schilder, Pieter heette en het bedrijf van drogist en épicier uitoefende; hij woonde in de nabijheid van de Groote markt, in de Appelstraat, waar hij in 1527 overleed. Volgens ecne akte, nog op het archief te Antwerpen berustende, was hij getrouwd geweest, omstreeks het jaar 1499, met Margareta van Looveren (1) dochter van Jan van

(1) Meldenswaardig nu;' het heoten, dat in de XV» ocuw, tu**-hcn de familie Rubens en Massys, de vermaardste onzor schilder^geslarhten, be- trekkingeu hebben bestaan, die wù" denken hier te moeteu mededcelen. Aert Hulieus, Peter.«i.«ono, Iwntwerker, had voor voogd den gekenden Jan Mus-tys, waarover wij reeds zoo dikwu> geschreveu hebben.

Ziehier deze akte :

Kxrrart uit de srabinale protiwollen der «tad Antwerpen van het jaar HW, sub Iîe< a et Gobbaert fol. 1H1 v/o. Akte voor Sehepenou Buekeleren van der Heydeu.

Aert Rubbens,Peter>sonc wylen, bontwcivkere, bekende hem volcoinclie ende al vernuecht, gepaeyt, geeoutentoert ende wel voldaeti van Jaune Mars.*y<>, oick bontworokero, Janne Meunens, houtbrekere, Peteren Stairk inetsere, ende den erfgenamen van Gory?c van Wczenbeke die zyn mom- boers geweest zyn, van aile der hauteringen, regimente ende bewiude van vutgevene ende innemene coopeuc ende vereoopene ende des dien aanele- ven mach, datzy van allen voerlodeneu tyden totten daghe toe van heden, over zyn goeden gehadt ende gehantheert moeghen hebben in enniger inaniereu. overmidLs dien dat hem de voer«. Jan Marssys ende Jan Mcn- neus dair af van al tal goede witlige rekeninge, bewysinpe ende he*oheyt gedaen hebben ende zyne brieven entle heseheyt over gegeven ende bewe- sen dair mede hy wel coûtent ende te vroden was. Quitavit. Oelovende.

Il IL die Februarii.

Aert Rubbens voers. vercocht Jaune Mon non?, houtbrekere, thieue scel-

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Looveren, weerd in den Rkyn, de vermaarde herberg, die in i5i5 bij de eerste beurs van Antwerpen werd ingelijfd (.).

Talrijk zijn de ter stadsarchieven bewaarde stuk- ken,die met de gehuischen in verband staan. In 1499 rekende vader van Looveren met zyne dochter af (1).

linge grote brabant* erflick van den dric ponden XV scellingen anderhal- ven peoningc grotcn ende VI mytcn erflick die hy heeft ende heffende is in acht ponden zevene scellingen VI denier* groten ende VI rayten brabanU tsiaers erfflickere renten dairomme de rnoinboers van hem nictten raom- boren van den wittigen kindercn Jan Marssy* op ten lesten dach van Julio anno XCVIII lestleden terve gegeven hebben Matheouse van Berkelaer, hovenier, huer reçut paert ende gedecl van ccnon hu\se cum fundo et pertinentii? geheeten de Sterre, gestaen op ten hoeck van der Appelstraten voer de loocgate tusschen de zelve Appelstrate ex una en de thuys gehee- ten den Bier ex altra versehinendc jairlicx mediatim Natalis et medi- atira Johannis prout litterio de*uper confect». Droech op io waeruo van allen eoramer ende ealaengien.

Eodem die.

ll)Ziehier ecneoude beschryving van dezeu grooteu eigendom :

Den /?yn,metten huysen daerneffens, achter en de beayden staendo, met ter plaetsen, ?tallingen, borneputte, paekhuyzen, hovegronde et pertinentiis omnibus, gestaen al doen aen dandere in de Bullinc-trate die men hcetde Wolstrate tusschen de huysinge ende erveu geheeten den Vliegenden Hert, ex una, westwaert, ende 's Heerenstratc geheeten t'Hofstraetken exaltera, comende met eenre poerten int voers. Hofstraetken ute ende metten hove aende erve van der huvsingcn geheeten de Sterre. (Scab. protoc. sub Bost éStecke vol. 1 fol. 15 "v°. 15 Mei 1494.)

(2) Protoc. scab. 1499, Bost et Anoblis, fol. 85 v».

Voor Schepenen Delpt, Dilft.

Peter Rubbens, eruydenier voir hem selven ende in den natnen van Magriete van Looveren ztfnder huysvrouwe die hy hier inné vervinck etc., bekende ende verlide hem volcomelio ende al vernueoht,gepacyt,geconten- teert ende wel voldaen van Jaune van Looveren der vors. Magriete vader, van alsulcken hondert ponden grooto vlems eens al« de ?elveJan den vors. Peeter Rubbens metter vors. Magriette zynder dochter tôt behulpe van huwelic geloeft ende toegeseyt hadde, ovennids dien dat hy hem daer af van al tôt al met gereeden penningen ende erfliken rente gecontenteert heeft daermede hv wel content ende te vreden was, quit avit, gelovende.

VII Novembris 1499.

Protoc. scab. 1499. Sub Bost en Angelis, fol. 85. Voor Schepenen Dilkt, Buerelerb.

Jan van Looveren, Janss. bekende ende verlide achtcrvolgende der huwelycshcr vorwaerden tusschen Peteren Rubbens, ter eenre, ende

Uit dit huwelijk werden geboren: Bartolomeeus Rubens, de reeds vermelde groot- vadervan P. P. Rubens; Peeter Rubens ; Constantijn Rubens;

Magdalena Rubens, die in het huwelijk trad met Raphaël Monicx; Maria Rubens. (i)

Bartelmeeus Rubens, de grootvadervan Pieter Pau- wel, trad in den echt met Barbara Arents, alias Spie- rinck ; zijn zoon, de beruchte schepen, van wien wij laterzullen spreken, ging een huwelijk aan met Maria Pypelinckx, de moeder des grooten schilders.

Hoe en op welke manier de familie Rubens een wapenschild verkreeg, is tôt nu toe niet geweten. Zij voerde een schild van azuur, met eene lelie van goud, het hoofd van goud, beladen met eenen jachthoorn van sabel> gebonden van keel met mondstuk en beslagen van goud,

Magriete van Loovcren, zynder wittiger dochter, ter andere zyden, dat hy overgegcven ende bewyst heeft, gaf terstondt over ende bcwysde sonder ennieh wederroepen der vors. Magrieten, zynder dochter, die vier ponrien groten brabants erllic van den uegoncpouden tweelve scellingen vive pon- den groten brahauts tsiucrs erllikere renten, daer af de vier ponde grote erllic Henricko Balliuck toebehoorendezijn, ende daer af de XXXII scelliu- gen vive penninge grote erfiie afgequeten zyn, daer op de vors. Jan van Looveren in deujaere duysent vier hondert ende vierentnegentich twee dage in Januario GhysbreehteUheens terve gegeven heeft, een huy&inge metter plaetsen, hove, borneputte, italien metter poorten achter alome van der brouwerien fundo et pertinentiis,geheeten nu ter tydt den Odenvare ende die den Ketel teheeton plach, gestaen in de Coepoortstrate tusscheo der erfgenamcn Wouters van Hove huysinge ende.erve geheeten Oestenryck aendeenzyde eude Willems van den Cloote huyse ende erve aen dander zyde verschinende jaerlics mediatim Natalis et modiatim Johannis prout littene desuper confecta? daer af hy den zyuen mede overgaf, dat wel verclarende, droechop met aile den rochte, te waerne van allen commère.

V die novembris.

(1) De belangrijke akte waarann wU deze inliehtinaren verschuldijrd z\jn, bevindt zich in het register sub Ryt en Halle bl. 228 jaar 1555.

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geêvend van twee bladen of vijf rozen doorstokcn of geknopt van goud, gebladerd van sinopel. Helmteeken: de jachthoorn van het schild, hetwelk P. P. Rubens in eene lelie veranderde. (i)

Zien wij thans het geslacht van

ARENTS, alias SPIERINCK.

Wij hebben voor ons liggen eene akte van het jaar 1664 (a) die ons de gansche familie doet kennen. Het hoofd van het geslacht waarvan Rubens afstamt, is Lambrecht Arents, alias Spierinck, getrouwd met Catharina Bisschot. Zij hadden voor kinderen Jan Arents,tf/irts Spierinck; 20 meester Thomas, advokaat ' in den Raad van Brabant; Joos Arents, alias Spie- rinck, die een kind naliet, Catharina genaamd, getrouwd met Marten Hallot ; 40 Maria Arents ge- trouwd i° metMichiel van Heyst, waarvan Pauwel van Heyst, 20 met Simon van Berchem, waarvan Pieter van Berchem, schout van Etten; eindelijk, Barbara Arents getrouwd met i°Bartolomeeus Rubens, waarvan Jan Rubens, de befaamde schepen; 20 Jan de Landt- meter, van wien Philip de Landtmeter, de vermaarde schepen, die eene belangrijke roi in het leven zijns halven broeders heeft vervuld, en nog Barbara en Jacoba de Landtmeter.

De familie Arents, alias Spierinck (3) had een bijzonder kenteeken, welk wij op twee verschillende wijzen geblazonneerd vinden: van sabel met drie

(1) Zicmyn artikel : Les armes de la famille Rubens iu het Rubens bulle- tin, deel II!, blz. (55, 1880.

(2) Graphœus en Asseliers, vol. II. fol. 107.

(3) In 1.778 tien 22«n December vindcu wij Jacob Spierinck aangeteekend aU kooproau in tapissery/cn. (Cert. sub Moy en Nkessens, bladz. 472).

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boven elkander geplaatste spieringen van zilver ; en van sabel met het rad van zilver. Volgt thans de familie

PYPELINCKX. <D

Dit geslacht heeft aanleiding gegeven tôt eene menigte legenden die in omloop zijn over het leven onzesschilders. Men is zelfs zoo ver gegaan de familie Rubens en die van Pypelinckx te gelijker tijd uit de Limburgsche kempen te doen afstammen.

Hendrik Pypelinckx, wiens naam wij ook als Pype {{) en Popelinck geschreven vinden, was stellig in Curingen geboren.

Hij werd poorter van Antwerpen op 8 Augustus 1544 en oefende het ambacht van tapissier uit, een bedrijf dat men wel is waar zal mogen houden voor gelijkstaande met dat van koopman in tapijten. (s) Zijne aanneming als burger is als volgt in het poor- tersboek aangeteekend :

8 Atigt. (i5)44 Henrick Popelinck, Janss, van Curin- gen, tapissier.

Int.

Hij trad in den echt met Clara de Touion, alias Colyns, en kocht, op 24 Novcmber i545, het huis St-Arnoldus op de Meir, dat zijnen afstammelingen tôt in 1601 bleef toebehooren. (3)

De handel moet Hendrik Pypelinckx verrijkt

(1) Zio aktc van h<*t jaar ir>-T>, sub Wkzk.mbeke en (ïr.vpiîeo II. blad/.. 112 en ons artikel over iie owir m-buigingen drr eigrnnamen.

(2) Zie Aant'/ekcning <>p Rubens, bladz 2i\*.

(3) De cerste rc^clcn dor akte zyn werkwaardip ; zij luidcnals vol fît: « Fmnchois Gielis. cnnpmin, rcrcocht Hcnrirke Pype. alias PgjHlinck ende Claren Colyns, cju* uxon...... »

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hebben, en wij zien de gehuischen Pypelinckx weldra aanzienlijke plaatsen in onze stad vervullen.

Uit hunnen echt sproten drie kinderen voort:

een jongeling die vôor zijne ouders overleed.

Maria Pypelinckx, geboren den 20" Maart i538, en moeder van Rubens.

Suzanna Pypelinckx, gehuwd: met Peeter de Moelenere, die vôor 1587 overleed, en met Peeter de Schot.

Maria Pypelinckx, die wij hier bovenkomen te mel- den, was een der schoonste fîguren, welke ons de XVIe eeuw heeft opgeleverd. Zij is het voorbeeld der vrouw,die ailes voormanen kinderen veil heeft. Zon- der hare opofferingen hadden hare zonen nooit den hoogen rang van geleerdheid en kunst bekleed, die vooral Peeter Pauwel, tôt een der grootste mannen maakt, welke ooithetmenschdom heeft voortgebracht.

Herhaalde malen hebben wij het voorstel gedaan van naast de namen der vrouwen des grooten schil- ders, Brandt en Fourment, ook eene straat met den naam dezer edele vrouw te zien doopen. Tôt nu toezijn wij nietgelukt; zou men eenen schrik van den naam Pypelinckx hebben?

Hendrik Pypelinckx had eenen broeder,Dionysius Pypelinckx, die zich ook te Antwerpen kwam vestigen, in den echt trad met Joanna van Woluwe, en twee kinderen naliet, Dionysius en Maria, welke beide zonder afstammelingen overleden (.).

Het huis de St.-Arnoldus op de Meir, was de gewone verblijfplaats van Maria Pypelinckx, wanneer zij te Antwerpen kwam. Van daar de algemeente Ant-

(1) Scab. profnc sut* Mov on Nfesfn 15"",. Cnicum M/.. 217 on Certifica- tieboek van I.T98, blz. 213 \/«.

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i5o

werpen verspreide légende : Rubens zij in deze \vo- ning geboren (»). De St.-Arnoldus bleef aan Suzanna en Maria Pypelinckx toebehoorentot3i Octoberiôoi, wanneer beide zusters het geraadzaam vonden uit onverdeeldheid te treden. (i) De koopman Hendrik Hoons trad in het bezit van den eigendom.

Het is zonderling, dat Rubens, wanneer hij ertoc besloot een huis op den Wapper te bouwen, juist eenen grond kocht, die naast de vroegere erve zijner moeder vvas gel egen. Wellicht waren hier eenige, hem duurbare herinneringen, aan verbonden.

DE TOUION.

Over den naam dezer familie heeft men lang gere- detwist.Wij hebben in onze aanteekeningen: L'acte de Cologne, hem in zij ne echte spelling aangegeven (3).

De familie de Touion, alias Colyns, vindt,naar allen schijn, haren oorsprong in Colyn de Touion, die in 1474, op 1 1 Maart, eene akte verleidde voor de schep- enbank van Antwerpen, waaruit blijkt, dat hij een kruidenier was, en alsdan een huis, genaamd * den Spiegel » op de Groote Markt bewoonde (4). Wij deelen dit belangrijk stuk hier mede :

Culyn de Touion, (Tuydentcr, renowieerde vertceoh ende srhaut quyt? ahulken liuriope, vorwaerden ende getonsten van jacr*eharen als hyenicli- .«tas h ad de ende houdende mocht /.ijn aeti de huysinge geheeten den Spu- gel, Janne Boessrhelman ende zynon wive toebehnrende t'Ant werpen aeude Merot gestaen, tu^clien thuys geheeten Spaengien ex una ende tliuvs pehecten den Ai'en ex altéra, cotnende a«di!erwte met eeuen gnnjio ind-» Buelim^trate die men heet de. Wobtrate, welke hueriuge van den sekoa

huyse de voira. Colyu tauderen tyde gednen lieeft jegeiH con^enteflrcndtî

ende begeerende dat die hueringe van Kersmisse anno LXXIIU lcstledea

(1) Aanteekeningen over\Rubensb\/.. 189.

(2) Aanteekeningen orer Rubens, blz. 3i">.

(3) Aanteekeningen over Rubens Idz. \"9 en 271.

(4) Aanteekeningen oter Rubens blz. 170.

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voerdaoe doot ende te nyente zy, ende bckende voert deselveCol vu dat hy van Kersmisse les'.leden herwaert voerdane jreene huct-in^e oft vorwaerde meer daeraen en hadde oft behoudendc en bleef, iu gecnre mnnieren Actum Xla Marcijanno LXXIIII incarnera consilii.^Scab. Prot .1474, vol. 1, fol. 343 v«).

Een jaar later bewoonde hij nog het huis * den Spiegel, » naar luid eener akte, waaruit blijkt dat hij immer hetzelfde bedrijf uitoefende als de familie Rubens, dat is te zeggen, dat van cruydeniereien.

Colyn de Tonyon, eruydenier, wo-tende inden Spieyhel aen de Maret, débet Cornelise Breeesrhilt in den Ryn, au< latori, VIi;° 11. grooten Vleems. toeeomende van roepmmsrapeu, birrditor'hten onde van geleenden geldc, dandum média Martini proximo et média te Hast<davonde deinde. Unde olduliUeetsua. XXXdieMey (Srah. l'rot. 1475, vol. 1, fol. H').

Het blijft verslaan, dat het huis ds Spiegel, welk nu de familie Kreglinger toehoort, in de XVIe eeuw aan de gilde van den jongen handboog tôt vergader- plaats verstrekte. (■)

Wonderbaar zal het naar allen schijn voorkomen, dat bijna al de voorouders van Rubens in de omstre- ken der Groote Markt verbleven. De ouders der grootmoeder van Peter- Pau wcl, waren de koopman Jan de Touion, alias Colyns die, met Machtelt van Alteren (2) gehuwd, ouders waren van vijf kinderen :

Nicolaas de Touion, alias Colyns, koopman.

Jan de Touion, alias Colyns, koopman, die in het huwelijk trad met Clara de Mangeleer.

Clara de Touion, alias Colyns, die met Hendrik Pypelincx huwelijk aanging.

40 Dorothea de Touion, alias Colyns, gehuwd met Andries Jeheu, koopman te Brussel.

Andries de Touion, alias Colyns, getrouwd met Catharina Goossens. (3)

(l)Ziem(jne Recherches sur la luaisondu vieiw serment de l' A ebalete,U\/..\. 2 Zie m\jueaantcekenin</en urer Rubens, blz. 271 en <?S4. (3) Scab protoc. van 15*11 sub. Halle en Mny vol. Il, blz. 273 275 \r-/ en 387; in deze akten worden al de leden der familie de Touion geheeten.

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Clara de Touion, gekend om haar vast en kracht- dadig karakter, heeft eene groote roi in de geschie- denis van Rubens vervuld ; zij was het die in al de wederwaardighedenvan Maria Pypelinckx, hare doch- ter ondersteunde ; zij was het ook, die naar Keulen trok om de belangrijke akte te verleiden, waarop de aanspraak dezer stad op den titel van geboorteplaats van Rubens was gevestigd, doch die wij het geluk hebben gehad voor immer uit de geschiedenis van den grooten schilder te ruimen.

De zoo vaak besproken benaming Bothoniensis werd eenvoudig du Thouion.

Clara de Touion, die eenigen tijd te Lier verbleef, behoorde tôt de confessie van Augsburg; (i) in haar testament, dat zij op 18 Juli i583 voor den notaris Severyn Rubens verleed, maakte zij eene rente van 5o carolus gulden « den armen van der gemeynte van de confessie van Augsborg binnen deser stadt van Antwerpen. (*) »

Zij stierf omtrent i583. Wij hebben de akte van deeling harer goederen opgenomen in onze Aan- teekeningen over Rubens, bladz. 3o6; deze belangrijke bescheede heeft bewezen, dat de familie de Touion eenen aanzienlijken rang in onze samenleving bekleedde.

Deze akte is ten Stadhuize in de Scabinale Proto- collen van het jaar i583xsubKiEFFEL & gillis, Deel I, bladz 377 te vinden. P. P. Rubens bewaarde het ambtelijk afschrift van het stuk, dat thans nog bij de familie berust. (3)

U> Zie tnyue Aanteekeningen orcr P.P. Rubem, blz. 179. (?) P.P. Rubens blz. 303.

(3) Het stuk berust iude verzameliu^ van Baron Henri van Havre.

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De familie de Touion schijnt in nauwe betrekkin- gen gestaan te hebben met den beruchten edelman Jan de Boubert gezegd Pergamont, die zulk aanzien- Iijke roi tijdens de beeldstormerij speelde (<) en, op bevel van het magistraat, de doodsiraf onderging (t).

Uit de bovenstaande kwartieren blijkt,dat Rubens eenburgerman was.

Hij bleef dit niettegenstaande zijne titels, zijne verheffing tôt den adeldom en zijnen buitengewoon grooten rijkdom. Zijne eerste vrouw behoorde tôt denzelfden stand en, voor zijne tweede, koos hij de overschoone Helena Fourment, die van eene tapis- siersfamilie afstamde. Toenhij aan zijnen vriend Clau- dius Fabri de Peiresc,op 18 December 1634, dit groot nieuws overbriefde, zegde hij onbewimpeld waarom hij geenen keus aan het Hof, in den adel (3) deed. «Ik vreesde met op die plaats te verblijven, » zegt Rubens « de ondeugd van hooverdij, welke, naar gewoonte, den adel vergezelt. Ook heb ik een persoon verko- zen, die niet zal blozen mij mijne penseelen te zien nemen; en, om de waarheid te zeggen, het zou mij pijnlijk hebben voorgekomen aan den kostbaren schat mijner vrijheid, voor de liefkozingen eener oude vrouw te moeten verzaken. «

P. GÉNARD.

(1) Zie Archiettmhlad deel 9 hlz. m en 3<>1 eu deel 11 hlz. 370.

(2) Zie Aanteekeningen orer Rubens; «le akte rakcude «le familie de Landt- meter, hlz. ir>9.

(3) Zie in het Rubens Iiulletijn, Deel P, hladz. 273, het versla^ van den Heer K Ruelons, en in de Bulletin de l'Académie Royale, het artikel : Une lettre inédite de Rubens, par Km. Michel; medcdecli ng van H. Hyraans, 1894.

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Staat van goederen in het Sterfhuis van ISABELLA BRANT. uitgegeven en toegelicht door Max Rooses.

De oorkonde, waarvan wij hier den tekst laten ver- schijnen, e venais het testament van P. P. Rubens, dat voorafgaat en als de stukken, die zullen volgen, berust in het archief van het kasteel van Gaasbeek, toehoorende aan Mev. de markiezin d'Arconati-Vis- conti. Zij is overgeschreven door de zorgen van den heer Van Cromphout. Zij werd in eene Fransche ver- talingbroksgewijze uitgegeven door den heer Bonaffé in de Gazette des Beaux-Arts van September 1891.

IsabellaBrant, Rubens' eerstevrouw, wasdentwin- tigsten Juni 1626 overleden. Den elfden Juli daarop- volgendewerd de staat van goederen, aan de ovcrlc- dene en haren echtgenoot toehoorende, opgemaakt. Den 28" Augustus 1628 werd hij door P. P. Rubens aan zijn schoonvader en schoonbroeder, den groot- vader en den 00m, beide medevoogden zijner kin- deren, voorgelegd en door hen goedgekeurd.

De staat van het sterfhuis is verdeeld in drie hoofd- stukken. Het eerste bevat de gereede en geringe goederen zijnde 125 gulden in gereed geld, 84,000 gulden ontvangen van den hertog van Buckingham voor kunstwerken aan hem verkocht en i5oo gulden koperen platen te samen 85,625 gulden. De juweelen en schilderijen van 's meesters vcrzamelingenwerden, pro memorie aangeteekend.

Het tweede hoofdstuk bevat de uitstaande schulden , zijnde de sommen ontvangen van verkochte schilde- rijen, kostelijke voorwerpen en uitgezet geld. Een

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deel dcr postcn van dit hoofdstuk wordt pro memorie in rekening gebracht, het overige beloopt 75 19 gulden.

H et derde hoofdstuk bevat de onroerende en erfe- lijke goederen : huizen, hoeven en renten. Een goed deel ervan wordt pro memorie gerekend, het overige bedraagt 1297 gulden 18 st.

Het geheele beloopt 94,441 gulden 18 st. zijnde het bedrag van hetgene ontvangen werd door het sterfhuisvandendood van Isabella Brant tôt aan den datum van het afleggen der rekening.

De uitgaven,door het sterfhuis binnen denzelfden tijd gedaan,beîoopen 92,692 gulden i4Stuivers,zoodat ereen tegoed bleef van 1749 gulden 4 stuivers, waar- van de helft of 874 gulden 12 stuivers toekwam aan den weduwenaer en de helft aan de weezen. Er dient aangemerkt, dat de verschillende posten zooals zij opgegeven zijn in het handschrift, dat wij afdrukken en dat een kopij der oorspronkelijke oorkonde is, gezamenlijk slechts 91,743 gulden en 14 stuivers bedragen, zoodat het verschil tusschen de afzon- derlijk opgegeven uitgaven en de vermelde totale som 949 gulden beloopt. Er moeten dus in onze oor- konde posten weggevallen of cijfers verkeerdelijk op- geschreven zijn.

De particulière lasten te dragen door de kinderen en de kosten van het sterthuis beloopen 729 gulden 10 stuivers.

Vele der posten voorkomende in dezen staat van goederen zijn belangwekkend ; wij roepen er de aandacht op in en geven er zooveel mogelijk de verklaring van bij middel van aanteekeningen ge- plaatst onderaan de bladzijden.

Staël van den stcrffhuysc

VAN JOUFFROUWE

ISABELLA BRANT.

Staat van allen den goederen haeffelycke ende erffelycke, schulden ende weder schulden achterge- laeten ende competerende den sterffhuyse van wijlen jouffrouwe Isabella Brant wettighe huysvrouwe ge- weest heeft van Heer Petro Paulo Rubens, Edelman vanden huyse van haer doorluchtichste Hoocheyt, dieop den twintichsten Junij A0 XVIe sessentwintich deser weerelt is overleden naelatende twee hender beyder kinderen naementlyck Alberthus oudt als- doen derthien jaeren (<) ende Nicolaes Rubens oudt doen tertijt neghen jaeren (s) welcken desen staet mits gaeders rekeninghe ende bewijs, den voorschre- ven Heer Petro Paulo Rubens als vaeder ende opper testamentelycke momboir gestelt byden testamente der voorsch. syne overleden huysvrouwe over syne voorschreven kinderen doen maecken ende prépare- ren heeft, in conformiteijt vanden manualen contract

<1) Albertus Itubou-i wus ychoren in Juni 1G14 en den > «lier maand jçedoopt. Toen z'un moeder den 20n Juni 16?0 stierf was bij dus yeene dertien, niaar pa* twaalf jaar jrewnrden.

(2) Nicolas Rubens w.ts gedonpt don £?n Maart 1018; l»y zyu moeders dond was bij dus» fnume oop>n jaar niaar arbt jaar, eu ou^eveer drie inaanden oud.

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tusschen hem ende de voorgenoempde testamente- Jycke mede momboiren den elfsten Julij daer naer gemaeckt ende gesloten, daer by geaccordeert is, dat tusschen den selven Heer Rubens ende syne kinde- ren sterfThuys ende naer gelaetene goeden der voorsch. afflyvighe gescheyden ende gedeylt sal wor- den sonder vuyttreckinghe oft reversie van goederen te doen aen d'een off d'ander sijde ende dat oyck den voorschreven Heer Petro Paulo Rubens nyet en sal behouden eenigc duarie t'sy conventionael oft costumier, maer dat hem sal volghen in absoluten eygendom aile ende yegelycke syne cleederen van lijnen, wullen ende anderssints. Item synejuwee- len ende fraeijicheden t'synen lyve toebehoorende mitsgaeders sijn rijepecrt metten gereetschappen totten selven, ende daer enboven syn wapenen ende ringhen, vuytgenomen dcghene die inde caskens byde agaeten bevonden sijn (i), al brccder naer inhout vanden selven contracte daertoe men hem is refererendc, ende mits desen overgevende ende doende is aen Mr Jan Brandt, oudt schepen deser stadt van Anl\verpen,dersclverkinderen grootvaeder, ende Mr. Hendrick Brandt, Greffijer der selver stadt, der voorschreven kinderen oom, beyde inden naem ende als mede testamentelijcke momboiren over de selve kinderen, vander administratie by hem ren- dant gehadt ende gehanteert over sterffhuijs ende naegelaetene goeden sijndcrhuijsvrouwe voornoempt, die welcke waeren, soo ende gelijck hier naevolcht.

(1) De ringhen die inde cas h eus bijdc agaeten bevonden sijn, zyn dft rin^'en met #esu«?den steent n <>f amlere, die tut Rul>ens' vorzameling van oudheden eo niet t«»t /ijn pcrsooalyk g^hruik. hehoorden.

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Ende ierst vande gereede ende geringhe goe-

DEN DESES STERFFHUYS.

Inden iersten alsoo de voornoempde Jouffrouwe Isabella Brandt de moeder op datum voorseyt deser weirelt is overleden is t'heuren sterffhuijse bevonden in gereeden gelde d'welck alhier vuytgetrocken wordt de somme van guld. ic xxv

Item sijn ten desen sterfïhuyse bevonden eenighe peerlen weert onbegrepen elff hon- dert oft tweelff hondert guldenen die met- tertijt vercocht selen worden hier oversulcx daer van memorie.

Item noch bevonden eender bagghe weerdtde somme van neghenhondertgulden onbegrepen, mitsgaeders een spaensche goude keten weerdt onbegrepen vyff hondert guldenen ende een tremblant weerdt on- begrepen eenhondert t'sestich gulden.welcke parceelen tôt gelegender tijt tôt gelde ge- maeckt selen worden (i) hier oyck daervan memorie.

Item sijnder noch in desen sterffhuijse bevonden diversche silverwerck begrepen in eenen particulieren Inventaris byden voorsch. rendant ende voorsch. momboiren

(1) Op hare |»ortrettmi, die het Muséum van Sint-Petcrsburjr en de verzamelintf van «Ion hertog van Norfolk hezitten, is Isabella Brant afge- heeld met een ^midi'ii keten, die haar iu dohhelen toer den hais omrintt. Waarsfliuiilyk isdit de keten, welke hier vermeld wordt. la dit 7.00 dan werd zy niel verkorht.want wy vinden ze weer op het i>ortret van Helens Fournicnt, Ruben* tweede vrouw. Op hare versrhillende portretten îi^t men Isabella Braut tfexiord met paarlen in het baar eu een paarlen snoer um den bah.

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onderteeckent allen welcke voorsch. silver- werck mettertijt oyck gepenninckweert sal worden ende hier alleenlyck vuijtgetrocken wordt voor memorie.

Item den voorderen huijsraet oft meube- len mettet lijnwaet ende de voordere clee- deren der afflijvighe alt'saemen begrepen in eender particulière specimcatie syn ooyck noch onvercocht maer selen metten eersten totgeldegemaeckt woorden hier oyck voor memorie.

Item is te wetene dat deser kinderen vaeder naer de doodt hender moeder vuijt- ter handt ten meesten proflijte vercocht heeft aenden heer Hertoghe van Bucqingam in Engelant eenighe schilderyen, antiquiteijten van marber, agaten ende anderejuweelen ter somme toe van eenhondert duysent gulden cens (i), daer aene gecort sesthien duijsent

(1) Rubens ontmoette den hertog van Buckingham in Mei 1C25 te Pary>, wanneer de Kngolsche staatsman zieh flaar bevnnd om in den naam zhna koningn, Karel I, Henriette-Marie te huwen, en de kunstcnaar ergekomen wasomdo laatste hand te leggen aan de schilderyen, die h(j voor Maria van Medici getnaakt had. Wanneer de hertog van Buckingham inSeptem- l>er 1025 naar de Nederlanden kwam, bezooht hy Ruben*' huis en hewon- derde daar des kunstenaars rykc verzameliug van antiek bceldhouwwcrk, gesneden steencn en schilderyen. De lust kwam in hem op dien kunst- schat te hezitten en hy Met door tusschenkomst van zyn vcrtrouweling Balthnsar Oerbier, de verzameliug kostbaarhcden van Kubens koopeu. De zank kreegeerst hanr beslagiu den loop van 1627. Den 23n lebruari van dit jaar kwam Oerbier den xhilderspreken te Antwerpen over denverkoop. Den 19 1 Mei daaropvolgende schryft Rubcn$ aan Oerbier, dat hy de kunst- werkeu niet durft zenden omdat de overtocht zoo gevaarlyk is ; den 8i September schryft Rubens hem dat de schilderyen gereed zyn. Hy voegt er by, dat het best ware, dat de heer le Blond last gavo ze over te zenden en iemand naar Antwerpen licte komen om zorg te dragen voor de verzending. Rond dien tyd moet dus de koop geheel zyn voltrokken en de betaliug der 84 000 gulden in den staat van goedereu vermeld plants hebben gehad.

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iôo

gulden ecns, naementlijck ses duysent gul- denen ecns, over een stuck schilderije vande oprijsinghe van de saelighe sielen d'welck den vaeder in desen gehouden was onder de voorschreven partijen van schilderijen te leveren aenden voorschreven heer Her- toghe, ende d'welck metter doodt der afflij- vighe in desen niet en was begonst (») ende

(1) Do s< hiUiei'O vau de Oprysinghv van de sa* ltghe Sielen tnoe^t door Rubens aau den hcrtog van Burkinghaui geleverd word^a met de a ridera sehilderyen. Hy het nfVtervou van Itahella lirnnt was /y niet beg<m- neu en hy het opmaken van don Maat, 28 AuguMus 1G28, wa-« zy niet geleverd. Welkc srhildery" wordt hierdoor ver-daau? Wy gelooven dat het werk nooit werd uitgevnerd. (.tezieu den prys van t>000 gulden dien mon het schatte. moest het een g root sluk zyn en vandergelyk work vindea wij nergeas eeuig sprxir. W'el viuden wy herhaaMelijk vermeld ce» onvoltooide scdiets verbeeldcnde de Oprg.ùnghc ran de saelighe Sielen.hùi.c. sehets werd in het slerfhuis van Ruheu^ aangekocht door deu sehilder Jan Wildens en in don iuventiris van dezes sterfhuis werd zij besehre\en aU: « inperfe<t ende maer ah eene s^het^e ofte heuin.sel van schilderyc, ver- inits niaer eentghe liguerkens in den midden hyimar waereu opgemaefkt ende de reste ronfointne met rryt ende laek was aengewezen. > Jan Wildens had liet lalcu bij.-rhilderen door Johau Boerkhorst, alin.1* langea Jan (F. Jos. v\n r»RN Braxden. Geschiedenis der Antirerpsche Seltilder- school, hh. ~>81).IIet werd verkoeht met Jan Wilden* nagelaten goedereain 1653, onder rien titel van « den Opganck van de Salighe StV<Vn,van Ruben-. » I)en?n Augustus 1(»83 verklaarden negen sehilders, beeldlumwers en lief- hehbers vnn («eut als eeht eene sehildery van T\uhen*<\e Salighe Sielen. die tweejaervroeger aan Jacob van Hoorebeke hnd toebehoord. Den 27» A]>ril IfifM verklaardeu de dekensder I.wasgilde van Antwerpen, dat een kieine sehilriery aan hunoordeel ouderworpen en verbeeldende de Salighe Sielen bejjonnen wa.x door Rubens en afgewerkt door Jan vau Boekhor.H. Het *tuk werd verkoeht aan Vau Biexum van Rotterdam tegen 1715 gulden.

Wy gelooven, dat deze sehets door Rubens gemaakt werd gedurende zijn verblyf in Italie, dat hij ze medehracht by /.yn terugkeer uaar Autwerpen en heel zyn verder leven in zijn atelier bewanrde zonder ze af te werken, dat de hertog van Bufkiugham ze daar zag en deu sehilder opdroeg ze in het groot te sohilderen, dat Rubens dit nooit deed. dut de onvoltooide sehets in zijn sterfhuU verkorht werd en na herhanldelijk van eigeuaar te zyn veranderd te réélit kwam in de onde Piuakothcek van Munrhen waar zy zioh nu onder nrS04 bevindt. Zy is op paneel gesehilderd eu meet 118 em. in de hoogte en 92 em. in de hreedte. (M.w Rooses, L'frvrre de Rabats, I, III en V, 310.)

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de resterende thien duijsent guldenen gesmolten sijn in geloefte gedaen aenden ghenen die den coop vande voorschreven partyen den selvcn hertoghe heeft acnge- bracht ende vercocht (<), Ergo suijver ont- fanghen de somme van guld. lxxxiin™.

Item de voorder principael schilderijen ende andere inden voorschreven sterrïhuijze bevonden van diversche meesters gemaect dewelcke begrepen sijn in eenen particulie- ren Inventaris daervan (i) syndc bijdcn voorschreven rendant ende de voorschreven momboiren onderteeckent, die oyck ter gelegender tijt gepenninckvveert selen mo- ghen worden dienende alhier oyck voor memorie.

Item noch competeerden desen sterff- huijse eenighe copere plaeten gesneden soo van Lucas Vostermans, Paulus Pontius

{1) Twee namcn worden genocnid waar er spraak is van de hciuiddclaars tusschen den Hertog van Buckingham en Ituhens hij den verkoop der verzameliug: die van Balthazar Oerbier en die van Michel Le Blon. Oerbier was de vertrouwoling vau den hertog van Burkinghnm on «le politieke agent, dien «le alverrnogende staatMnan jaren lang in de Nederlauden bezigde; hij was een vricnd van Rnbens en zyn tu*sohen- korast was waarsohynlyk niets auders dan eeu daad van gedienstigheid. Michel Le Blon, die mon ook onder de naam van Blondel vormeld vindt, was een knnstkenner,dien wy herhnaldelyk zien tusschcnkomen als man vanhetvak. Hy moet de verzaineling ge-schat hehben, en liet nverzeudcn hebben verzorgd. Aan hem zullen dus de tien duizend gulden eommis*ie- loou betaald zyn. Hy srhynt hotzelfde ambt nU Balthas-ar Oerbier te hebben uitgeoefend eu een ollicieus diplomatiek agent «1er koningin van Zweden by den koning van Kugolaud geweest te zyn, immers onder zyn poriret door Théo. Mathamnaar Van Dvek's scbiidory gegravecrd lezen w\j: Michel le Blon, Agent de la Reyne et Coitmnne de Suéde Chez sa Alté de (a Grande Bretagne.

(i) De inventaris, waar van hier gesprokcn wordt. is ongelukkifilyk uict weergevonden.

ende van andere meesters (i) meest halff sleet synde diemen aenden rendant heeft overgelaeten ende vercocht ter somme van guld. xvc

Somma van dese vuytgetrocken gereede proffijten compt vijffentachentichduysentses hondertvijflfentwintichgulden. Lxxxvm vicxxvguldens.

Cappitel vande vuijtstaende schulden ende

CREDITEN DESES STERFFHU IJS.

Ierst ontvangen van mynen Eerw. Heere den Abt van Sinte Michiels clooster alhier over t'gene hy desen sterffhuyse schuldich was (s) de somme van guld. vnc 1.

Item ontfanghen vande kerckmeesters van onse Lieve Vrouwe kercke alhier voor den hooghenaultaer(3) aldaer de somme van guld. xvc

(1) Belaugryk is deze vermelding,omdat eruit blykt dat de oudste platcn, welke naar Rubens' t<ehilderycn ea onder zyue leidinggegravcerd werden op zyne kosten werden gcsuedeu en zyn eigendom bleven. Uat Rubens zelf handel dreef in de gravureu naar zyne werken gemaakt is genoeg gekend, dat hy" zyne plaatsntyder.-* betaalde eveuzecr. Hier viuden wij nu bevestigd, dat die platen, of zy dan z\jn eigen naam of die der graveurs* of uitgevera dragen, zyn eigendom waren en bleven en te zynen bate wenlen verhandeld.

(2) Rubens had voor den hoogen auter van Sinte-Miehiels-abdij eene Aanbidding der drie koningen ge*ehilderd, welke zieh nu in het Muséum van Antwerpcn bevindt. De fchildcry werd in twee keeren l»etaald ; do eerste helft van 750 guidon den 23o Deoetnber 1G24, de tweede helft don 29" Augustus 1026. Hetia deze tweede helft, welke hier in rekening wordt gebraeht. Het register van den kassier der abdy vermeldde dat die tweede helft evenals de eerste aan Uahella Brant werd betaald. Wy deden i-eeds elders opmerken dat Rubens* eerste vrouw gestorvcn was voor den dag der tweede betaling en die vermelding dus onjuht was. De hier toegclichte post bewyst dan ook dat het niet aan haar, maar aan het stcrfliuis is dat de betaling werd gedaan. (Zie Max Roosks. Œuvre de Rubens 174.)

(3) Rubens had voor deu deken der Onze t.ieve Vrouwe kerk van Ant- werpeu Joanoe* del Rio de sehildery ges<-hilderd,die zieh nog heden op het h loge aliiaibjvindt. Den 12» November 1GK> \vaj*deovereenkomat gesloien

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Item ontfanghen van mynen Eerw. heere den Biscop van Gendt over t'gene hij desen sterffhuijse oyck schuldich was (i) compt hier de somme van guld. xc.

Item ontfanghen van wegen de groote kercke van Aelst (t) de somme van guld. Ve.

Item ontfangen van Joris Descamps (3)

waarby" do kunstenaar aanvaardde het werk to levereu tegen 1500 gulden. Den 30» Septembcr 1626 wa* het werk voltooid en dieu dag zelven ontving Rubens op rekeuing eoue som van duizeud gulden. J oanues delRio was den6°Januari 1624 gestorven en het was /.un erfgenaam, die dezeeerste som betaalde en die den 10o Maart 1627 de overige 500 gulden aftelde. (Zie Max Roosbs. Œurre de Rubens, 350.)

(1) De bnschop van Gent, vau wien hier genproken wordt, Antoon Trient, geboren in 1576, gestorven in 1657, bissrhop vau Oent van 1622 tôt het eiude zjjns levé»*. Hy h«zat of biînrelde venHieidcn werkeu van Ruben*. Zoo belioorde hem in 1643 de Moord der onmtozcle kinderen. In 1624 bestelde h\j de Bekeering van SitU-ltato voor het hoog altaar der hoofdkerk van Oent. Wy weten nog dat hy" eene rchilderh' « Kinderkens» van Rubens bezat,vermoedelyk de Zecen kinderen die vruchien dragen uit het Muséum van Munchen. De teekening (1er Oprechting tan het Kruis% nu in den Louvre, komt voort uit zyn verzimeling. Boëtius a Bolswert droeg hem de plaat naar de Bekeering van Sint-Paulus op. In afdoening van welke schuld de hier vermelde duizeud gulden betaald werden is niet met zekerheid te zeggen. Deu 27 n Septcmber 1624 werd door Jacob de Witte, rentmeester van bissehop Antoon Trient, de somme van 600 guidon betaald aau Jan Brueghcl, die zo in Rubens' uaam ontving. Wy hebben vermoed dat deze som betaald werd voor de Bekeering van Sint-Bavo. Het kan eehter wel zyn, dat z\j alleen op afkorting van den volleu prys werd afgelegd en dat de hier vermelde duizend gulden betaald werden tôt geheeleaftelling van den bestelprys.

(2) Deze vyf honderd gulden zynongetwyfeld vau wege «de groote ken ke van Aelst » betaald voor de sehilderyen van het altaar van Sint-Rochu*>,die in 1623 of 1624 geschilderd werden. Volgcns eene oudeoverleverintr wor4len diestukken aan Rubens besteld door het broederschap van den H. Rorhus tegen den prys van 800 gulden. De som ontvangen tus«chcn 20 Juni 1626 en 28 Augustus 1628 zou dus op rckening of tôt afdoening der verschul- digde *om betaald zyn. (Zio Max Rooses. Œuvre de Rubens, n°»4£8-491.)

(3) Joris Deseamps of Deschamps schynt eeu koopman in sehilderyen geweest te zyn. Aan hem werd uit Rubens' sterfliuis de Àtartelie van Sint-Pieter, tegen de som van 1200 gulden vnnr een man van Keulen ver- kocht. (Zie P. Génard. La Succession de Rubens. Bulletin des Archives d'Anvers II, 81).

164

van weghen de Conincklijcke Ma1 van Polen de somme van thien hondert guldenen eens op rekeninghe vande achthienhondert gul- den die de selve Conincklycke Ma1 desen sterffhuyse schuldich was (1) comt guM- x'-

Soodat de selve Conincktycke Ma1 daeraff noch resteert acht hondert guldenen alhier pro memoiïe.

Item noch competeerden desen sterff- huyse overeen jaer pension die den voorsch. Heer Petro Paulo Rubens is treckende vande Cerenissime Infante (*) de somme van guld. vc.

Item ontfangen van Mynheer Biel de somme van guld. 111e lxxxim.

Item ontfanghen van Peeter Van Haelen oude cleercooper van vercochte oude clee- deren van d'afïlijvighe in desen de somme van guld. 1111e lxxxv.

Item ontfanghen van Sr Daniel Four- ment (3) ter saecken ende als reste van

(1) lu 1624 «tchilderde Rubens het portret van Wladislas Sigismoud, koning van Polen, ecn kniestuk door Paulus Pontiu? gegraveerd. Een tweede portret te paard, dat in?golykï» doorRubeu^ /ou geschilderd zun, vinden wij nogvermeld. De 1S00 guidon floor den Poolsehen koning aan den kunsteuaar ver*chuldigd waren wanrsiehyulyk de pry> dier portretten.

(2) Den 23° September lOOf werd Rubens tôt hofsehilder der Aartsher- togen Albertua en Isabella henocnid met eene jaarwcdde van 500 ponden Vlaamsch gelykstaaude met 500guldeu. De/.e jaarwedde werd hem tôt het einde zyns levens betaald.

(3) Daniel Fourment, de oudero, geboreu te Antwerpen omtrent 15+V>, overlccd den Su Juni 1043, h'y was koopmau in zyde en tapyteu; zynelfde eu jongste kind, Helena, werd Rubens tweede vrouw. Zyn tweede zoom, Dauicl de jonfrere, gedoopt den 24n Februari 1592, huwde Clara Brant, zuster van Rubens* eerste vrouw. Waarschyulyk iser hier spraak van den ouderen Daniel.

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eenighe agaten byden rendant int leven der afflijvighe gesonden naer Indijen de somme van guld. ixc.

Item ontfangen van Mijnheer Hemelaer(t) canoninck alhier de somme van guld. vC.

Item Sr Jan Baptista Aernouts is desen sterffhuijse schuldich van gelt hem bij d'ouders in desen in deposito gedaen de somme van neghen hondert vijfftich ponden Vlems eens, ende daeraff t'verloop rentsge- wijse tachter is voor ses jaren waarvore specialijck verbonden staet sijn hoeve mette huysinghe ende toebehoorten gestaen ende geleghen indenDoel groot drijentvijftich oft vierentvyftich gemeten, dan soomen onse- ker is, wannier dese schult gecouvreert sal worden hier voor memorie.

Somma van dit Cappittel van vuytge- trocken ingecommen schuldencompt seven- duysentvyffhondert negenthiengulden. vnm vc xix gl.

Cappittel van onruerende ende erffelycke goeden desen sterffhuyse toecomende ende

competerende.

Eerst degene diegene die metter doodt der voorsch. Jouffrouwe Isabella Brandt bevonden sijn Ierst competeert daeraff desen gemeynen

(1) Joannes Hemelaer*, knnunik vau On/.e-Licve-Vrouwe-Kerk te Ant- werpen, geboren in den Haag rond 1580, knnunik te Autwerpeu vnn 1607 tôt hot einde zyns levons, 6 November 1G55, was een nian van groote {;eleortlheid, die ver-rheideu LfttynM'he werken over Penningkunde eu Oeschiedenis schreef. W ij weten nict in welke bctrekkiug h\j tôt Kul>ens stond.

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sterffhuys een groote huijsinghe metten hove, gronde ende toebehoorten gestaen ende gelegenop den Wapper alhier vry ende onbelast synde bijden voorsch. Heer Petro Paulo Rubens int geheele gebruyckt wor- dende (i) hier voor memorie.

Item een huijs metten gronde ende toe- behoorten achter de voorschreven groote huijssinge geleghen vuijtcommende jegens over de Lammekens Raem (a) belast met vyffentwintich guldenen erffelyck compe- terende de Weduwe Roi. Item sevenentder- tich guldenen erffelyck competerende de Weduwe Vanden Broeck ende drije gul- denen erfïelijck het Clooster Van Roosen- berghe daeraflf de huere in toecomende rekeninghe verantwoort sal worden hieroyck voor memorie.

Item een huijs metten gronde ende toebehoorten genaempt de Sterre gestaen ende geleghen in de Jodestraete (3) alhier, vrij ende onbelast sijnde, daervan in toe- commende rekeninghe vande huere oyck verantvvoordt sal worden. memorie.

Item een hoeve mette huijsinge daerop staende, gronde ende toebehoorten groot int geheele tweentdertich gemeten broeck- lants al saemen geleghen onder Swyndrecht

(1) Het huis door Rubens gekocht, herbouwd enbewoond.

(2) Het huis iu kwestielag in het Hoplnnd. De Lammekensraam is de grond, wnarop in 1624 de ongesclioeide Karmelieten of Disealsen een klooster houwden, hettegenwoordige Arsenaal.

(3) Dit huis werd door Rubens ^'ekochtden 14° Mei 1(122, hy bezat het nog bg /'gn overlyden. (P. Oénard : P. P. Rubens, blz. 03 3).

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1 67

in Vlaenderen (<) ailes vrij ende onbelast synde, daer van ten respecte van huere in toecomende rekeninghe oyck verantwoort sal worden memorie.

Item eene rente van t'sestich guldenen t'siaers gheheven wordende op de heeren staeten slants van Brabant int quartier deser stadt van Antwerpen (s) op den naem

van die vanden verloope verachtert

stont vierthien off vijffthien jaeren daeroppe ontfanghen synde twee jaeren verloops ver- vallen bedraegende guld. jC xx-

Item eene rente van vyffentseventich guldenen erffelyck geheven wordende opt huijs metten toebehoorten gcnacmpt den gulden Aèrent gestaen ende geleghen achter de Lammekens Raems alhier toebehooren- de Jan Hesius die verachtert stont van zes jaeren

Item eene rente van vyffentwintich gul- denen vier stuyvers t'siaers geheven worden- de op deser stadt van Antwerpen (3) heure ende gemeijne ingesetenen goeden der sel- ver staende te boeck op den naem van.... die van den verloope verachtert staet van drijentwintich jaeren daeraff ontfanghen op

rekeninghe twee jaeren verloops gevallen

bedraegende guld. 1. vin st.

(1) Insgeltjks vermeld in den staat der goederen nagolateu door Rubens. {Ibid. bl.65 17).

(2) In den staat der uagelaten goc<leren besr-breven ats te boek staande mb. no. 384. (Ibid bl. 69 8}.

(3) I>eze rente ten kapitale van ">04 gulden etond ingesebreven op den naam van JanSleboxcn Margaretha de Hnen. (Ibid. bl. U8n°3).

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Item eene rente van een hondert vyflftich guldenen erfflelijck oyck geheven wordende op deserstadt van Antwerpen op den naem van (i) die vanden verloope verachtert stont van seven jaeren daerop ontfanghen een jaer verloops gevallen.... compt guld ic 1.

Item een rente van viertich gulden t'siaers geheven wordende op als boven op den naem van (*) die vanden verloope ver- achtert stont oyck van seven jaeren daerop ontfanghen oyck een jaer verloops geval- len. compt guld. xl.

Item eene rente van sesse hondert vyffen- twintich gulden erffelyk quytbaer den pen- ninck sesthiene geheven wordende op sommighe bosschen geleghen tôt Hubais int quartier van Naemen toebehoorendeden Heer Grave van Warfusé (3) die vanden verloope verachtert stont van vier jaeren d'ieste daeraff gevallen, daerop ontfanghen synde op rekeninghe guld. ixcxxxvii— x st.

Item eene rente van seven hondert tweent- viertich gulden erffelyck quytbaer als boven gehipothiceert op twee hoeven geleghen onder Melsele ende Swijndrecht in Vlaen-

(1) Kcne rente ten kapitale van 3000 gulden a-ingetoekcnd opden nann van Johan Qriheaumoa ten hchocvc van Idolet zy ne dochtfr, dorh hehoo- rende Rubensen zyne voorkiuderen (Ibid. hl.08nr?.)

(2) Deze rente volgcos de Staetm.isse van Rubens sterfhuis stond op den naam van Louis Herbais. (Ibid. bl. <>7 1.)

(3) Eeue rente van 623 guldenen tsjaer» stneude in questieindea Raede van Mechelen, weloke rente men geheven heeft ojMle Heerlyrkheyt ende bosschen van Haybes, indcn lande van Nainen. toebeboort iiobbondc don Grave van Warfusé ende den voors. heer aflly vigen (Rubens), biuneu synen levene, die vercooht hadde aen M. Cornelis van Nispou, (Ibid. bl. 70 1? .)

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deren toebehoorencîe Cornelis Stocx die vanden verloope verachtert stont alleenlyck van eenen jaere daervan in toecommende rekeninge verantwoordt sal worden memorie.

Item eene rente van twee duysent gulden t'siaers quytbaer den penninck sesthiene ge- hipoticeert opde stadt van Yperen ende Ninhoven (1) die vanden verloope verachtert stont t'sedert.. .. daeraff in toecommende rekeninghe oyck verantwoordt sal worden memorie.

Volgen d'erffgoeden ende renten die nae de doodt der voorsch. Isabella Brandt der weezen moeder gecocht syn mette pennin- ghen die als vore ontfangen syn vanden Heere Hertoghevan Bucquingam als an- dere (*).

Item competeert daeraff desen gemeynen sterrThuyse een huijs metten gronde ende toebehoorten gestaen ende geleghen op den Wapper alhier neffens de voorsch. groote huijsînghe vry ende onbelast synde by Gee- raert Vran Hove meulder gebruyckt worden- de tôt dertich gulden t'siaers.

Item noch competeert desen sterffhuijse een ander huysken daer neffens gestaen oyck

(1) Eene rente van 2000 gnldencn erffolyck gehipothirecrt opde stadt vanlpre, eudo op sConincx domeynen vande stadt van Ninoven, tôt be- hocve van deu voors. heor aflh vj^en, opden 16 Juny 1626, beloopende in capitael, jegonsdcn penninck 16 yorekent, 32 000 guldenen cens waervan d'eeu helfl toeconit aen de voor*. voorkinderen. (Staetsmasse tan Rubens" sterpiuis, Ibid. bl. 69 6.)

(?) De zeven hnizen welke hiorna vermeld worden en waarvan dedrie eerste opden Wappor noveus Kubcn.V groote womug en de vior andere in net Hoplaud stonden, werden door deu schilder aangekocbt op 28 Juli 1627. (Ibid. bj. 63 2.)

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\yo

onbelast synde by Syke Smits gebruyckt wordende tôt zesthien gulden t'siaers.

Item noch een huysken oyck aldaer ge- staen oyck ende onbelast synde by Balthasar Peeters gebruyckt wordende tôt dertich gul- den t'siaers.

Item een huijs gestaen achter der voor- schreven huijsinghe vuyttcommende iegens- over de Lammekens Raem onbelast synde by Marcus Huybrechts gebruyckt wordende tôt zessentdertich gulden t'siaers.

Item noch een huijs daer neffens oft on- trent gestaen oyck vry ende onbelast sijnde by Michiel De Boeck gebruyckt wordende tôt vierentviertich gulden t'siaers

Item noch een huysken aldaar gestaen oyck onbelast synde by de Weduwe Smits gebruyckt wordende tôt tweentwintich gul- den.

Item noch een huijsken daerby gestaen insgelycx vry ende onbelast synde bij Fer- nandt Leenaerts gebruyct wordende tôt twintich guklenen t'siaers.

Van aile welcke huijsen de huere in de naeste rekeninghe hier op te maecken goet gedaen ende verantwoort sal worden memorie.

Item een hoeve metten huijsevanplaisan- cien geleghen tôt Eeckeren genaemt t'hofî van Urssel gecocht van Jacques Loemans groot... belast alleenlyck met eenighe coren- rentkens ende eenighe heerlycke chijn- sen dewelcke hoeve aenden voorschreven Loemans verhuert is vierhondert guldenen

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t'siaers waer van de selvc huere inde naeste rekeninghe oyck verantwoort sal worden(i) memorie.

I tem eene rente van achtentviertich gu lden thien stuyvers t'siaers geheven vvordende op de heeren staeten van Brabant int quartier deser stadt van Antwerpen op den

naam van ende dat metten verloopen

daer aff verschenen t'sedert den

xvjc neghen herrewaerdere waer van t'verloop in toecommende rekeninghe oijck verant- woordt sal worden (i). memorie.

Item eene rente van tweeduysent-vijffhon- dert gulden t'siaers quytbaer den penninck sesthiene gecocht op de nieuwe middelen vande vaert van Brussel daer van t'verloop oyck in toecommende rekeninghe goetge- daen sal worden dus hier memorie.

Ende noch gecocht eene rente van sesse- hondert vijffentwintich guldenen erffelyck quijtbaer den penninck sesthiene gehipoti- ceert op d'iandt toebehoorende Joncker Jan Doyenbrugge de Duras geleghen tôt Asse- nede ende Hove in Vlaenderen by t'sas van Gendt (3) daer van t'verloop insgelyckx in toecommende rekeninghe goet gedaen sal worden hier voor memorie.

Somma van dit cappittel van vuytge- trocken proffijten compt tweelffhondert ze-

(î)Deze hocvewerd tfekocbt door Kubens op 29 Mei IA27, zy was groot Il gemeten Drnedeneu 9 voete» en wonlt vermeM in de StnatHtnas«a vuu Rïibens' sterfliuis (Ihid. M. 63n°4).

(?) VermeUJ indeStautsmassa. (Ihid. hl. 70 11).

(3)Dezerente werd aangekn^ht den PC» April 1C27. (Und. bl. 68n°5).

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172

venentneghentich gulden achthien stuyvers.

xnc xcvn guld. xviii st. Somma sommarum van de voorsch. drye cappittelen van vuy tgetrocken proffyten ende ontfanghe compt vierentnegentich duysent vier hondert eenentviertich gulden achthien stuyvers xcmim 1111e xli guld. xvm st.

COMMEREN ENDE LA.STEN VAN DESEN STERPFHUIJSE JEGENS DE PROFFIJTEN VOORSEIJT.

Ende ierst int gemeijne.

lerst betaelt aen AnthoniCornelis Gheeus van eender weddinghe met hem int leven der aflijvighe aengegaen de somme van guld. ixc.

Item betaelt aenden waschmaecker over t'gene t'sterffhuijs hem schuldich was van flambeeuwen gebruyckt int leven vande afflijvighe in desen guld. xvn xvi st.

Item gegeven totten mercktganck vande maeltijt van vuijtvaerde over d'afflijvighe in desen gehouden de somme van gtiKl . lxxxim.

Item betaelt Aerthus van Enghelen hove- nier voor t'gruen by hem totte voorsch. maeltijt gelevert guld. v ix st.

Item betaelt aen melck tottet maecken vant rijs gebruyckt xi gl. vin st.

Item betaelt aende naten opde voorschre- ven maeltyt gebruyckt xmi gl. xim st.

Item betaelt aen Hans Huybrechts cruij- denier over zuycker, cruyt ende andere specerye t'synen huijse gehaelt t'saemen de somme van guld. 1 mi.

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Item betaelt aenden pasteijbacker van gelevert geback guld. xxim.

Item betaelt aen Gijsbrecht den Cock vande vuytvaert te cocken guld- VI-

Item betaelt voor t'hueren van eenigh tennewerck tôt dienst der voorsch. vuijtvaert gebruyckt g" Ici. v.

Item aende Dekens vande Violiere alhier voor het bancquet daermede die vande Violiere vereert syn geworden ten tyde vande begraeffenisse der voorsch. afflyvighe guld. icx.

Item betaelt aende maeltyt vande heeren magistraet guld. icxxxv

Item betaelt aent banquet gehouden ten daeghe van d'jaergetyde der voorschreven afflyvighe guld. xlvin.

Item betaelt aende dienstmaerten deses sterffhuyse gejont aen roucleederen t'samen guld. Ix.

Item over diversche partijen van schulden die desen sterffhuyse schuldich getelt in han-

den van van M ont fort ende Magdalcne

den knecht ende dienstmaert geweest heeft desselffs sterffhuys getelt de somme van achthien hondert guldens cens die al ten selven effecte syn geemployeert sonder dat den rendant de specifficatie daer aff heeft ge- reserveert compt guld. xviuc.

Item betaelt. aen Sr Offermans, over t'gene t' sterffhuys hem schuldich was van asinint leven derafflyvighevan hem gehadt guld. ic lvi.

Item betaelt over t'gene 'tsterffhuys schul- dich was van boter ende caes guld. xvm xvm st.

Item betaelt aanden cleermaecker over

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t'fatsoen van cleederen guld. vi xmi st.

Item betaeltover t'gene t'sterfthuijs schul- dich was van gecocht lynwaet guld. mi x st.

Item betaelt aen Elisabeth Melyn over t'gene heur quam van doecken by heur ge- levert om op te schilderen guld. xn i st.

Item betaelt over lobben ende craeghen

guld. xvii x st.

Item betaelt op de hoender merckt guld. xv

Item betaelt aen Andries van Broechem ter saecken van guld- lC lxxxvi.

Item betaeltover t'gene t'sterffhuysschul- dich was van gelevert passement ende syde guld- xlv.

Item betaelt aen Melchior Arens zeepsie- der over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was van gelevert zeep ende olie om te schil- deren de somme van guld. ic xlim.

Item betaelt aenden schaliedecker voor twee jaeren gagie guld. xxxii.

Item betaelt aen pampier gelevert aen den drucker (i) guld. lxim x st.

Item betaelt aenden bleycker guld. vu.

Item betaelt aen Catharine die eertyts de dienstmaerte was ten desen sterffhuyse over t'gene heuren man quam van lynwaet te weven guld. xi xn st.

Item betaelt aen Cornelis van Wyck over t'gene t'sterffhuijs hem schuldig was van gelevert passement ende ander zydewerck de somme van guld. nc lvi.

(li Dit papier zal wol aanden drukkcr gelevert] zgn doorRul»cns orner dekoperenplîiîenrdic hem toobehoorden, te laten opdrukken.

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Item betaelt aen Sebastiaen Francx over t'gene hem quam van een schilderije by hem voor de afflyvighe gemaeckt (i) int leven van haer voor den rendant de somme van guld. mC-

Item betaelt aenden timmerman over t'gene hem competeerde de somme van guld. vu.

Item betaelt aen eendcr lyste guld-

Item betaelt aenden bancketbacker over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was van gelevert banquet de somme van guld. IjC lxvm.

Item betaelt over t'gene men schuldich was vande leveringhe van eenen silveren becker guld. xxn xvm st.

Item betaelt aenden besteder vande wa- gens op Calis over t'gene t'sterffhuys van waghenvracht (*) schuldich was guld. xlvi.

Item betaelt aen Salomon den hoeymaec- ker over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was guld. xiiii v st.

Item betaelt aen Michiel den panneel- maecker over t'gene t'sterffhuys hem schul- dich was voor reste van geleverde panneelen de somme van guld. ic lxn.

Item betaelt tôt Gendt inde over soo

veele den rendant aldaer schuldich was guld. ix.

Item betaelt over t'gene t'sterffhuys schul- dich was aen was ende andersints guld. mi xix st.

Item betaelt aen Aertus Van Engelen

(1) Van Sebastiaen Vnuu-x vermeldt «le Catalogus der kunstwerken door Kuhens napeluten twee sphilderijen : de Vehlslag ran koning Sebasiiaan ran Portugal eu de Blinden die vlkander leiden.

(2) Voor hct vervoeren der kunstwerken gekopht door den hertng van Buekingham.

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176

timmerman over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was guld- XX1-

Item betaclt aen Mynheer Montfort tôt Brussel (1) over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was van verschoten geldeguld.icxix imst.

Item betaelt aen Hans Jorgen over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was voor een oude rekeninghe comt guld. xcvi.

Item betaelt aen Cornelis Schut ter saec- ken van gelevert guld. xvn 11 st.

Item betaelt voor t'ruymen eender weer- dribbe inde voorschreven huysen. guld. vi.

Item voor t'placken eender camer met leiren guld. xi.

Item betaelt aenden metser guld. Ul-

Item betaelt aenden officier van den Doel over eenighe costen by hem verschoten int dvincerendehocve van den voorschreven Sr Jan Baptista Aemoults aldaer geleghen voor t'gebreck vande voorsch. negenhondert vyff- tich ponden vlems mette verloope hem by d'ouders in desen als vore is geseyt in depo- sito gedaen de somme van guhi. icxv.

Item betaelt aen Monsieur Del Becque ter saecken voorschreven de somme van guld. i°xxix.

Item betaelt aen Cornelis De Vos voor twee copijen die begrepen syn onder de parceelen als vore vercocht aenden heere Hertoghe van Bucquingam guld* xlvm.

Item voor t'ruymen de weerdrubbe van-

(\) Mgsiheer .îan van Montfort l'ourier-niayor \au het liotMer iiartsherlojjiu libella.

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den voorsch. huijse byden rendant bewoont wordende betaelt de somme van guld. xin.

Item betaelt aen naegelen ende yserwerck

guld. un xv st.

Item betaelt aenden gelaesmaeker over t'gene hem quam voor t'vermaecken van eenighe gelaesen guld. vu xvm st.

Item noch betaelt over t'gene t'sterffhuys schuldich was van gelevert yserwerck

guld. vu mi st.

Item aen heer ende meester Laurentius Biel over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was van eenighe by hem voorden rendant gedaen de somme van guld. mc.

Item betaelt aen verscheyden visiten over d'afflyvighe in heur zieckte gedaen nament- lyckaen doctor Unnis gulden xvi xvi st.

Aen doctor Verwilt gelycke

guldens xvi xvi st. Aen doctor Lazarus guld. xxx

Ende aen doctor Vereycken guld. xi

Compt t'saemen guld. iciii xn st.

Item betaelt aen verscheyden cloosters die voor d'afflyvighe in heur sieckte gebe- den hebben t'saemen guld. lxi xvi st.

Item betaelt aen Justo den schilder(i) over t'gene hem quam van guld. xxxun.

(1) Dexen schilder Justo vinden w\j nng verrneld in eenen brief van Rubens aan Valaves vau3.Iuli 1025. Wy vermoeden dut hicrdoor bedoeld wordt Justus van Egmont, Itubens'gokonde leerling. Ken f-cbilder Joes Just wordt nog vcrmcld in de Uggeren der Antwei|wbe Lucasgilde ala ont- vangende ecueu leerling in bet jaar 1047-1048.

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Item betaelt aen Cornelis den picqueur ter saecken ende als reste van t'houden van een peerdt guld. lxxv vin st.

Item betaelt aen Nicolaes Ryckemans (<) over t'gene t'sterfhuys hem schuldich was voor het snyden van eenighe plaeten de somme van guld. ixs.

Item betaelt aen heer Nicolaes Roccocx over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was ter saecken van . . de somme van guld. xc lxxv.

Item betaelt aen Jouffrouwe Maria de Moy over t'gene t' sterffhuys heur schuldich was van geleenden gelden de somme van guld. iiic lxv.

Item betaelt aen Magdalena Baeck die diensmaerte was van desen sterffhuyse over soo vele d'afflyvighe van heur in bewaernisse hadde ontfangen de somme van guld. 1 1 ic

Item betaelt aen Monsieur Lunden over soo veele van hem ontleent tottet coopen de voorschreven rente van twee duysent gulde- nen erffelyck op de steden van Ninhoven ende Yperen de somme van guld. inra xcvn.

Item betaelt aen Monsieur Gan over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was van gecochte agaten begrepen inden coop van Bucquingam de somme van guld. nic.

Item betaelt aen Michiel den taffelreel-

(\\ Nicolaas Rvckemans, de pekcnde graveur naar Uubens' werker. snoed: Chrishis en de tvcaalf Apostelm, de Onbevlekte Onttangenis, 'L- Aanbidding der Koningeny Qnze-Lieee-Vroiiw met het Kind.de Ileilig? Famiiie, Christus op het stroo, Ackilles onder Lyeomcdes' dt«jtt<rs, de Paleisenvan Genua, mKsehien ook de Cumern. Al deze platen scliijncu korts voor of na het jaar 1020 gcrnaakt te zyu, dus voor Jsabclla Brant's sterfdag.

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maeckere over t'genet'sterffhuys hem schul- dich was van geleverde lysten de somme van guld ic.

Item betaelt aen Cornelis de Clerck zyde- laeckencooper over t'gene het sterffhuys hem schuldich was van geleverde stoffen de somme van guld. iiic xxim.

Item betaelt aen Pauwels Dupont over t'gene hem quam van gesneden printen (i) de somme van guld. mc.

Item betaelt aen d'erffgenamen van Hans Hans over t'gene hem quam van eene partye medalien vercocht onder de parceelen gele- vert aenden Hertoghe van Bucquingam de somme van guld. nc xxn.

Item betaelt over t'genet'sterffhuys schul- dich was van eenen Olifants tant de somme van guld. nc.

Item worde hier last gemaeckt over soo veele van desen sterffhuyse wegen geleent aen Sr Guilliam Brandt de somme van guldens nm

Item betaelt aen Peter Bouwelaer over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was van geleverde wynen de somme van guld. xcvi.

Item betaelt aen Sr Selsius tôt Duynker- cken over t'gene den rendant van hem ontfan- ghen hadde als wanneer hy de antiquiteyten vanden Hertoghe van Bucquingam naer Calis voer de somme van guld. iiic lxxxvi.

(1) Pauwels Dupont of Pau lus Pontius be«on voor Rubens te graveeren in 1624. Dit jaar vervaardi/fde h\j Susanna en de Grijsaards, 0. L. V. Hemelvaarti en het portret van Wladislas Sigismond tan Poten; in 1625 verscheeu van liera de H. Rochusy patroon der peslsieken; in 1627, de Nederdaling vanden II. Gcest; iu 1628, de Graflegging van Christits.

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Aen Lion Hemselroy weert int Gulden Hooftop de Minnebroedersruye over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was betaelt guld. lx.

Item betaelt aen Merten Ryckaert (<) over t'gene men hem van outs schuldich was de somme van guld. n£l.

Item betaelt aen Pauwels de Vos (s) over t'gene hem oyck quam van een oude schult de somme van guld. mc x.

Item betaelt aen Dierick Van Ryswyck goutsmit over t'hersetten van eenighe agaten in ringhen guld. lxxvi.

Item betaelt aen Hans Diricksens tijck- wever over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was van geleverde tycken daermen op schildert . guld. 111e xlvm.

Item betaelt aen Aerthus de la Port over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was over gelevert lynwaet guld. Ixxxvm.

Item betaelt aen Peeter Vermeulen laec- kenvercoopcr over t'gene t'sterffhuys hem schuldich was van gelevert laecken ende baey de somme van guld. mc.

Item betaelt aenden Weerdt in de Mundt alhier over t' gene t'sterffhuys hem schuldich was van gehaelden wyn de somme van guld. ic xim.

Item betaelt aen Stockmans den brouwer in de Zwaen aende Brabantsche coren

(1) Manon Rvrkaert, de t'okeiKlo laudseha|»s*diilder, sreboren K>S7, pcstorvon 1631. I let is niet onmn^elyk 'lut hy Ruhens «/ehrdpeu heeft bij hct schildercn der laudsrhappen in zijno schildoryen.

(2) Paulus «le Vos, de pekende dierensohilder, die diereo en waar- schynlijk ook doode natuur in Kuhens' schilderyen maalde.

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merckt over t'gene hem quam van gelevert

bier de somme van guld . Ix

Item betaelt aen Peetcr Vanden Broeck Apothecaris over t'gene t'sterffhuijs hem oyck schuldich was over geleverdc medica- menten de somme van guld- I<: 1X

Item betaelt aen Andries Van Brocchem wcerdt in den Gulden Leeuw tôt Brussel over t'gene t'sterffhuijs hem schuldich was van vertheerde costen de somme van guld. ixc

Item betaelt aen casmaecker over soo veele t'sterffhuijs hem schuldich was voor leveren van eenighe casschen, rae- men als anderssints t'saemen de somme van guld. ic 1

Item betaelt aanden gelaesmaecker over t'gene t'sterffhuijs hem schuldich was van gelaesen ende reparatien by hem tôt behoeff vande voorsch. huysen gelevert ende ge- daen t'samen guld. lu x st.

Item betaelt aenden packer die de schil- deryen ende statuten heeft gepackt diemen naer Enghelant gesonden heeft aanden Her- toghe van Bucquingam guld. xxxvi.

Item gerestitueert aende huysvrouwe des voorsch. Meester Jan Brandt deser weesen Grootmoeder over soo veele zy voor desen sterffhuijse in verscheyden items verschoten hadde de somme van guld. Ixxxvi.

Item betaelt aenden Procureur vanden Bosch over t'gene t'sterffhuijs hem oyck schuldich was guld. xlix.

Item betaelt aen Sr Alexander Vanden Broeck over de cappitaele penninghen

vande zevenentdertich guld. thien stuyvers erffelyck vuytgegaen hebbende op t'voorsch. huys gestaen tegens over de Lammekens Raem hier voor bij den tweeden article van- den derden cappittele vande prouffyten deses staet geruerdt de somme van sesse hondert guldens ende over vier jaeren ende eenighe maendenverloops van dy en guld. 149 v st.

Compt. t'saemen guld. vncxhx-vi st.

Item betaelt aen Reynier Reesbroeck over de cappitaele penninghen vande vyffen- twintich gulden erffelyck die hy opt voorge- ruert huys oyck geheven heeft guld. 400. Ende voor drye jaeren ende eenighe maen- den verloops guld. 91

Compt t'saemen guld. nnc xci.

Item betaelt voor de capitale penninghen ende eenighe jaeren verloops vande dry gulden erffelyck die opt voorseyde huys oyck vuytgegaen hebben als over t'recht vanden overgeleverden constitutie brieff t'saemen guld. lxin.

Item aen Jan Baptista Aernoults getelt guld. nmxl.

VOLGHEN DE BETAELINGHEN DIEMEN GEDAEN HEEFT AEN D'ERFFGOEDEN NAE DE DOODT DER VOORSCHRE- VEN AFLYVIGHE ALS VORE GECOCHT.

Item betaelt aen Hans Smekens over de coop penninghen van zeven huijskens van hem tôt behoeff van desen gemeynen sterff- huyse gecocht gestaen by ende omtrent de voorsch. groote huysinghe metten hove by- den heer rendant in desen gebruyckt wor-

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i83

dende gelyck hier vore onder den derden cappittel ende proffyten deses staet is ge- seyt, de somme van guld. imm.

Item betaelt aenden Notaris Van Ufiel voor besoignen by hem gedaen int coopen vande voorschreven huyskens guld. xxmi.

Item betaelt aen Jaspar Vanden Bogaert voor maeckelaerdijloon vande selve huys- kens guld. xxx.

Item betaelt aen Jacques Loemans over de coop penninghen van de voorsch. hoeve metten hove ende huyse van plaisancien geheeten t'hoff van Ursel geleghen tôt

Eeckeren guld- 74°7

Ende in handen vande Paters vande Socie- teyt Jesu alhier over de capitale pennin- ghen van eene rente metten onbetaelden verloop die zij opt voorsc. hoff heflende waeren guld. 6525

Compt t'saemen luyt de quittancien

guld. xii^ix'xxxii

Item betaelt aende Rentmeester vanden Graeve van Hoochstraeten over de verloo- pen van eenighe chynsen alsrentkensalnoch vuytgaende opt voorschreven hoff van Ur- sel t'saemen guld. xLvi xv st.

Item betaelt over de capitaele pennin- ghen met eenighe verloops vande achten- viertich guldenen thien stuyvers t'siaers diemen als vore gecocht heeft op deser stadt van Antwerpen heur ende der gemeynre ingesetenen goeden der selver op den naem van t'saemen de somme van guld. xc.

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Item betaelt over de capitaele penninghen vande twee duysent vyfT hondert gulden erffelyck quytbaer tegen den penninck sesthiene diemen als vore gecocht heeft op de nieuwe middelen vande vaert van Brus- selen de somme van guld. xlm.

Item betaelt aen Thomas Maignaert over den maeckelaerdye-loon der voorsc. rente ende van andere, t'saemen guld nc.

Item betaelt over decappitaele penninghen vande sesse hondert vyffentwintich guldenen erffelyck diemen als vore gecocht opt lant toebehoorende Joncker Jan Doyen- brugge de Duras geleghen tôt Assenede ende Hove in Vlaenderen by t'sas van Gendt bedraegende tegens den penninck sesthienen de somme van guld. xm.

Item betaelt aen Dîrick den cassier van Sr Lunden voor syne moeyten ende tytver- let by hem gehadt int ontfanghenende vuyt- geven de voorsch. penninghen gecomen van- den Hertoghe van Bucquingam de somme van guld. icl—

Somma van dese gemeyne lasten ende vuytgeven comt t'saemen tweentnegentich duysent sessehondert tweentnegentich gul- den vierthien stuyvers xcnmvicxcn guld. xmist.

De vuytgetrocken proffijten ende ontfan- ghe beloopt als vooreter somme van vierent- negentich duysent vierhondert eenentvier- tich gulden achthien stuyvers

xciiiimiincxli guld. xvin st.

Ende de voorsch. lasten ende vuytgeven

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i85 -

daer aene gecort ende affgetrocken soo overt ende compt noch int gemeyne goet ende meer par slot deses staet ende rekeninghe ontfanghen dan vuytgegeven de somme van seventhien hondert negenenviertich galden vier stuyvers compt guld. xviicxlix mr st.

Daeraff dat den heer rendant in desen competeert d'een helft ende syne voor- noempde twee kinderen d'ander helft is elcx helft de somme van achthondert vierent- sevenlich guldens twelff stuyvers.

vnic lxxmi guld. xii stuyvers.

Ander lasten ende vuytgeven den twee kinderen in desen als erffgenamen vande doode syde alleen staende te draeghen te wetene.

Ierst betaelt aen achtendertich wape- nen aen d'iyck der afflyvighen ende tôt verscheyden plaetsen gebruyckt guld. xix x st.

Item betaelt aenden Heere Pastoir van Sint Jacobs kercke over syn recht vande be- graeffenisse der selve afflyvighe gu^- m-

Item betaelt aende zanghers van de misse ten daeghe haerder begraeffenisse int musicq te doen guld. xi.

Item betaelt aenden graffmaecker voor d'maecken van heuren graeve. guld. n vin st.

Item betaelt aenden chirurgyn vande affly- vighe naer heur doodt t'openen de somme van guld. vi.

Item betaelt aende cnaepen van Sincte Lucas guide van die vande selve guide met

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heur afflijvighe begraeffenisse te roepen guld. i x st.

Item van gelycken betaelt aenden cnaep vande Romanisten ter saecken voorsch.guld i x st.

Item betaelt aende Heeren van Sincte Michiels clooster voor allen de kercken rechten der voorschreven afflyvighe al noch van t'celebreren van eenige missen t'saemen guld. lvn.

Item betaelt aen den wasvercooper voor allen d'iyck rechten der selver afflyvighe ende d'waschlicht by hem gelevert t'saemen de somme van. guld. nc xc.

Item aende aelmoesseniers tôt behoeff vanden armen gegeven voor d'medegaen mette voorschreven begraeffenisse de somme

van guld- Ixxii.

Item betaelt aen stoff passement ende voeyeringhe toteenen nieuwen roucassuyffel t'saemen guld. 16-6 st.

Ende aende wapenen daerop gestelt guld. 8-8 st.

Compt t'saemen guld. xxmi xnii st.

Item betaelt aen 't Clooster vande Car- melieten alhier over het celebreren van een jaermissc over de voorsch. afflyvighe guld. icx-vii st.

Item betaelt voor t'celebreren d'jaerge- tyde over de voorschreven afflyvighe guld. ix x st.

Item betaelt voor d'naeycn van twelff hempden voor de voorsch. twee weesen

guld. 1 il 1 xvi st.

Item betaelt aenden schoenmaecker voor schoenen voor de selve twee kindercn guld. xn.

Item betaelt voor eenen tabbaert voor

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Nicolaes Rubbens (1) guld. vi.

Item betaelt voor boecken voor denselven Nicolaes guld. 1 un st.

Item noch betaelt aenden schoenmaecker voor een ander rekeninghe van schoenen by henlieden oyck gehadt guld. xvi x st.

Item betaelt aenden hoey crcmer over eenighe hoeyen ende ander cremerye by hen oyck gehadt t'saemen guld. lx x st.

Item betaelt aen een gelas by Albertus Rubens {*) ten Augustynen daer hy scholen gegaen heeft gegeven guld xx.

Somma van dese particulière lastcn ende vuyt geven compt sevenhondert neghen en twintich guld. thien stuyvers eens viicxxix guld. x st.

De selve kinderen compt vande gereede overschiet ende baete als voore ter somme van guld. viiic lxxim xn st.

Ende t'voorschreven particulier vuyt geven daer aene gecort soo overt ende compt hen noch goet de somme van een hondert vyffent viertich guldenen twee stuyvers icxlv guld. 11 st.

Ende dit boven de thienhondert guldenen eens die de selve kinderen toecommen vande twee duysent guldenen eens die naer de doodt hender moeder als voore onder de gemeynelasten is geseyt vuytgetrocken ende geleent syn aen Sr Guilliam Brandt memorie.

Desen staetende rekeninghe was aldus overgegeven

(1) Nimlaas Rubens «le tweede zoon van P. P. Ruben* en KsabeUa Hrandt.

(?) Albertus Rubens de oudfte zoou van P. P. Rubens en Isabella Bnmdt.

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en de gepresenteert byden voorsch. Heer Petro Paulo Rubbensals vaederendeopper testamentelycke mom- boir van syn voorschreven kinderen aende voornoemp- den Meester Jan Brandt ende Meester Hendrick Brandt als grootvaeder ende oom respective ende mede testamentelycke momboir over de selve kinde- ren, ende naer dyen hen den selven staet ende reke- ninghe van voore tôt achtere behoorlycken over lesen ende overleegt is ende vande verifficatien daer toe annex synde hadde gebleecken oyck dat hy heer Rendant verclaerde dyen over als deuchdelyck ende rechtveerdich te syn hebben dyen gepasseert gelau- deert ende voor goet accepteert zoo zy dyen passeren, lauderen ende voor goet accepteren by desen, Toir- conden by hen dese beneffens den voorschreven rendant onderteeckent in Antwerpen den xxviii dach Augusti xvic ende achtentwintich ende was onder- teeckent Pietro Paulo Rubcns, J. Brandt, Henr. Brandt. »

Onder stondt geschreven Collata concordat cum suo originali quod attestor Francus Hercke notarius admiss*.

Gecollationneert ende bevonden accorderene mette voorsch. copye auctenticque, by my ondersch. open- baernotaris t'Antvvcrpen residerende Oirconde ex.

T. Guyot, Nots pub™.

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HUWELIJKS-VOORWAARDEN VAN

P. P. RUBENS en HE LENA FOU RM EN T. Uitgegeven en toegelicht door Max Rooses.

Rubens had den 20" Juni 1626 zijne eerste huis- vrouw verloren. De staat van goederen bij haar overlijden werd den un Juli daaropvolgende opge- maakt en den 28" Augustus 1628 goedgekeurd door de voogden der minderjarige kinderen, zoo- als wij in het vorige stuk zagen. Onmiddellijk daarop ondernam Rubens de diplomatieke zending hem opgedragen door de aartshertogin Isabella en begaf zich op weg naar Madrid, waar hij tusschen 10 en 14 September aankwam. Van Madrid keerde hij terug naar Brussel in April 1629 en vertrok van daar terstond weer naar Londen, waar hij tôt in Maart i63o bleef. Nog in den loop van dit jaar ging hij zijn tweede huwelijk aan ; den 29" November werd hem door de voogden zijner kinderen kwittantie gegeven van hetgeen dezen laatsten toekwam uit de nalatenschap hunner moe- der; den 4" December bood hij zich met zijn aanstaande bruid en dezer ouders bij notaris Tous- sein Guyot aan om het huwelijks-contract op te maken, waarvan wij hieronder den tekst mede- deelen ; twee dagen later was de drie-en-vijftig- jarige kunstenaar de gelukkige echtgenoot der zes- tienjarige Helena Fourment. De jonge vrouw, die op de tien laatste levensjaren van den grooten meester den glans harer schoonheid Het stralen, was gedoopt den eersten April 1614 in de Sint-

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Jacobs kerk te Antwerpen. Haar broeder Daniel was sedert 22 September 1619 getrouwd met Clara Brant, de zuster van Isabella, Rubens' eerste vrouw. De groote kunstenaar zou den naam der teergeliefde en hare trekken, die hij in zoo me- nig meesterstuk afbeeldde, vereeuwigen.

De oorspronkelijke oorkonde hieronder afgedrukt berust in het archief van het kasteel van Gaas- beek, waar zij voor ons werd afgeschreven door de welwillende tusschenkomst van den heer Jules Van Cromphout.

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IIODWELIJOXE VOOHWAERDK

VAN HEER

Peeter Paulo RUBENS

Inden jaere ons heeren duysent sessehondert en dertich den vierden dach der maendt decembris, voor mij Toussein Guyot openbaer notaris bij den secreten Raede van Sijne Ma1 ende van Brabant geadmittcert ende geapprobeert t1 Antwerpen reside- rende ende de getuijgen naergenfoemd] compareer- den Heer Pietro Paulo Ruebens Riddere Secretaris van Sijne Ma1 secreten Raedt ende Edelman vanden huijse van haere Doorluchtichste Hoocheijt (l\ als toecommende bruijdegom ter ccnre, ende Jouffre Helena Fourment geassisteert met H. Daniel Fourment ende Joe Clara Stappaert haeren vaeder ende moedere als toecomende bruijt ter andere zijden, aile mij notaris bekent sijnde. Ende beken- den ende verlijden dat sijlieden 't saemen gecon- cipieert geraemt ende gesloten hebben een toecom- menden houwelijck tusschen den voorgenoemden Heer Pietro Paulo Ruebens ende Joufl'r* Helena

(1) De aartsherto^in IsaUilln-Clara-IùiguniH.

Fourment, ter eeren Godts, indij^n 't selven hou- welijck bij orlove van onse moedere de heijlige Kercke geschieden ende voortsganck hebben mach, ende dat onder de conditien, inder vuegen ende manieren naevolgende. Inden iersten soo geloefde de voorschreven Ileer toecomende bruijdegom tôt subsidie ende onderstant sijns toecomende houwe- lijcs intebrengen aile ende ijegelijcke sijne goeden ruerende ende onruerende alomme waer ende tôt wat plaetsen die gelegen sijn ende bevonden sou- den mogen worden, als voldaen hebbende sijne twee kinderen daer moeder aff was JourTi* Isebeel Brandt van henné moederlijcke goeden, naer luijt der quictancîe bij benne testamentelijcke momboirs opden negenentwintichsten dach der voorledener maendt Novembris voor mij Notaris gepasseert waermede de voorgenoemde Jouffi^ toecommende bruijt ende haere ouders verclaerden te vreden te wesen.

Waertegens de voorschreven Hr Daniel Fourment ende JoufiV Clara Stappaert sijne huijsvrouwe geloefde tôt subsidie ende onderstant van hens voorschreven dochters toecommenden houwelijck ende stracx naede consommatie van den selven, te geven de somme van drij du ij sent ponden grooten vlems (') eens, ende dat sij bovendijen sal inbrengen de hondert negenentwintich ponden tweelff schellingen ende seven grooten vlems eens die sij geerft heeft van wijlen Jouffr Catharina

(1) Drie duizend ponden grooten Vlaamsoh aan zos gulden het pond ofaclittion dtiizond g-iilden, zouden nu ongeveor honderd duizend fnink, berekend naar do toenmalige waardô van hot geld uitmaken.

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Fourment haer sustere (*) huijsvrouwe was van Hr Gielis Hanckaert, voorts dat sij lieden de selve henné dochtere sullen vuijtsetten cleeden ende reeden, mitsgaders de bruijlofts feeste becostigen soo ende gelijck sij lieden daerafF eere ende danck begeeren sullen, vvaermede de voorsch. heer toe- commende bruijdegom verclaerde insgelijkcx te vreden te wesen. Sijnde voorts tusschen de voorsch. partijen contrahenten ondersproken ende gecondi- tionneert soo wanneer dit toecommende houwe- lijcs bedde bijden wille Godts, compt te scheijden sonder wettich hoir van hender beijdcr lijve ge- procrecrt achtertelaetene, dat aile ende ijegelijcke de goeden bijden eencn oft den andercn van hen intebrengene, oft die hen staende desen houwelijck souden mogen toecommen oft versterven, oft de weerde van dijen, sullen gaen ende keeren ter zijde waerts van daer de selve ingebrocht oft ver- storven sullen wesen, Ende dat de voorsch. toe- commende bruyt (wesende de lancstlevende) sal boven dijen hebben ende behouden, aile ende ijegelijcke de cleederen, juweelen, fraeijecheden, cleijnodien, lijnen ende wullen thaeren lijve ende hoofde eenichsints dienende ende behoorende, ende voorts voor duwarie vuijt des toecommende bruij- degoms gereetste achtertelaetene goeden de somme van tweentviertich duysent carolus guldens eens, (2)

(1) Catharina Fourment gedoopt in O.-L.-Y. k<«rk den 18" October 1603, trociwde op 14 Maart 1627. \ 'olgens den he»r P. (jenard (P. P. Kubcns blz. 411) was haar man Peeter Hanckaert of Hannicaert sehepen van Antwerpen. en was Gillis Hannicaert eon haier getnigen ; zoo staat het ook vermeld in do huwelijksboeken van .lacobskerk.

(2) V'olgens do hooger aangenometi raming der geldwaarde ongeveer 233.000 frank unzer dagen.

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sonder inde conquesten ijet te mogen pretende- ren. Ende ingevalle de voorsch. toecomende bruij- degom de lancstlevende is, dat hij sal insgelijcs hebben ende trecken voor duwarie vuijt der toe- comende bruijts achtertelaetene goeden de somme van achtduijsent carolus guldenen eens.

Aile vvelke poincten ende conditien geloefden beijden voorsch. partijen malcanderen wel volcom- melijck ende getrouwelijçk te onderhouden te volbrengen ende te voldoen. Aldus gedaen ende gepasseert t'Antwerpen ten huijse des voorsch. Hr Daniels Fourment ter presentien van heer ende Mr Jan Brant schepen, Mr Hendrick Brant greffier respective deser stadt, Hr Peeter Fourment, Hr Peeter van Hecke, Hr Balthasar de Groot, Hr Hendrick Moens ende Hr Nicolas Picquerij (i) als getuijgen hiertoe versocht, ende hebben de voorsch. comparanten, assistenten ende getuijgen de minute deser înt register mijns Notaris met henné naemen onderteeckent.

Quod attestor signo meo manuali solito

T. Guyot, Nots. Pub"".

(I) Jan Brant vader van Rubens oerste vroiiw; Hcndrik Brant. haar broedor; Peeter Fourment, de oudste brooder van Helena; Peeter Van Hecke, echtgonoot van Clara Fourment, Helena's zuster ; Balthasar De Groot, echtgenoot harer zuster Joanna; Hendrik Moens, ecbtgenoot harer zuster Maria ; Nicolas Picquery, echtgenoot harer zuster Elisabeth.

I

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Varia Rubeniana

DOOR

MAX ROOSES.

Een schilderij aan Rubcns toegedicht door Vondel.

In zijne levensbeschrijving van Gérard de Lairesse (Degroote Schouwburg der Nederlandsche kunstschilders en schilderessen. iy53. Deel III,blz. 141) schrijft Arnold Houbraken het volgende:

T lust ods een opmerkelyk staal van vernuftige vindinge, in een konst- stuk, door Rubbens penoeel bemaalt, en door Vondela pen besrhreven, tôt bestempeling van ons gezegde, na teschryven, uit de opdragt voor het Treurspel der Gebroederen.

Ziehier de brok uit Vondel, waarop Houbraken doelt :

Hier wort ick belust om door Rubeu?, de glori der penseelen onzer eeuwe, een heerlyrk en koningklyck tafereel, aïs een treurtoonee), te stof- feeren. H\) valt aan het tekenen, ordineeren, en schilderen, nochte zyn wackere geest rust eer het werckstuck voltoit zy. David zifer.zwaermoe- digh op den hoogen troon. Men ziet'er» door een poort in 't verschiet, de drooge dorre en dorstige landen qu\jncn. Boven in 't gewelf van 't prachtige marmeren en cederen hof zwieren zommige Kngelkens, die, naer de gewoone zinryckheit des allervernuftighsten Schilders, elek om stryt bezigh zyn om net uit te beelden t geen ter zaecke dient. 't Een schynt het vonnis der Gebroederen uit een half ingerolt bladt te vellen.

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Ken ander geeft met een gesdoten waterspuit te kennen dat de Hemel gesloten z\j. Een ander beduit met eeu dompige farkel, een ander, met eeneu waeier in 't aenzirht waeiende, hitte en benaeutheit. Tweeanderen sehy nen twee stammen uit te beolden, te weeten ; net een, dat vrolyok van opzicht, met kroonen srepterintop vlieght, Juda; het ander, dat, verbaest en treurigh van gelaet. en met den hoofde neèrwaert vallende, naer de vallende kroou grypt, Benjamin. Andere maken een yzere keten klaer om der misdadigen halzeu te sluiten. Een ander druckt met weegh.«ohael en zwaerdt de rcchtvaerdigheit der straffe uit. Sauls verweze nakomelin- gen staen voor den rechterstoel,cn zien zeer deerlyck, overmits Bcnajas den lammen Mefbosetb, en het kleentje Micha, op het wencken van "a Ko- ninghs oogen, en w'ùzen des uitgeatreckten acepters, uit den hoop treckt; terwyl de Gabaonners met wraorkgierige en gloeiende aengezichten, aen d'eeuezijde, op hun Rorht dringen. en aen dandere zyde hem benauwen hetmisbaeren de traeneu der allerbedrurkste Michol; waer neveus de stockoude weduwe al beveude met de rechtehantop haeratoxken, en met deslinckeop de rorhte schouder vau haere kamenier leunende, met een lachend uensohyn melt, datze, van rouwe aen 't mtfmeren geslaegen, niet wcet watze, zcit

Maerhyaleven sty f wect nu van geen erbarmen,

Noch keert zieh *tallermin5»te aen traeneu, noch aen kermen.

't Orakel sehiet'er voor. Ood zelf verstopt althaos

Het oor des andersins gezeggelyeken mans:

Eueveneens gelykop Lilwn t winterweder

Beatormt den dicken stam van een bejaerden céder

Vau overal, zoo dat 'er bergh en bo»ch afkraeckt,

En 't giereu vau den boom een bedt van bladen maeckt:

Die al te hecht gegroeit iu d'aerde, achiet te wonder

Zyu tackeu juistzoo hoogh alstaeie wortcla onder;

Zoo wort do bel t al staegh door t roepon hier en daer

Ge*olt, en hoe behart een fellen stryt gewaer;

Maer 't op/.et eveu vast niet eens verzet door sehreien.

Hofstede de Groot in zijn uitstekend boek Quellen- studiïn zur HolUindischen Kunstgcschichte. Arnold Hou- braken und seine * Groote Schouburgh » blz. 160 zegt van dit schilderstuk ** Die Dilrre zu Kônig Davids Zeiten (2 Sam. 21). Von Vondel ausfuhrlich beschrie-

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ben. Eine solche Darstellung findet sich nicht bei Rooses « .

Indien ik hetstuk noch beschreven noch vermeld heb is dit gebeurd om de zeer eenvoudige reden, dat wij er niet alleen buiten de beschrijving van Vondel nergens gewag vinden van gemaakt, maar dat Vondel zelf nooît beweerd heeft dat dit stuk werkelijk bestaan hebbe. Het komt mij nog altijd onverklaarbaar voor, hoe die tekst door verlichte Nederlanders verkeerd is kunnen verstaan worden. « Hier word ik belust om door Rubens, de glorie der penseelen onzer eeuwe, eenheerlijkenkoninklijktafereelte stofleeren * zoo schrijft Vondel. Hoe kan men daar iets anders in vinden dan dat de dichter voor een oogenblik het penseel aan Rubens ontleent om in den trant van den grooten schilder een tafereel op te hangen. Het- gene volgt: « Hij valt aan het teekenen, ordineeren en schilderen » zegt toch klaar genoeg, dat Vondel in zijnen geest Rubens aan het werk zet en ziet. Heel de beschrijving die er op volgt bewijst tenovervloede, dat hiergeen schilderij van Rubens beschreven wordt, maar dat de dichter zulke schilderij fantazeert. Zeker de Antwerpsche schilder heeft vvel cens samenstel- lingen geleverd, die om de spitsvondigheid der toe- spelingen en om de ingewikkeldheid der zinnebeelden nevens het verzinsel van Vondel zouden mogen ge- plaatst worden; die samenstellingen warendan echter geen onderwerpen van schilderijen, maar van teeke- ningen, bestemd om gegraveerd te worden, als boe- kentitels. De eenige uitzonderingen op den regel zouden te vinden zijn in zijn reeksenwerlten : de Geschiedenis van Maria van Medici, de Verheerlijking van Jacobus /, de Zegepraal en de Figuren van het Aller-

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heiligsie Sacrament; maar al deze werken bestaan uit verscheidene stukken en geen ervan is zoo overpropt met personagiën en zinnebeelden als de schilderij door Vondel gestoffeerd. Maarzelfs al ware de dichter trouwer gebleven aan den trant van den schilder, niets laat uit zijne woorden opmaken dat hij het be- schreven stuk anders gezien hebbe dan in zijne ver- beelding.

Het portret van Cornelis Arnoldus aan Rubens toegeschreven.

In zijn artikel over Pieter Fransz de Grebber zegt Kramm : « Ik voeg hier de prenten bij, die later be- kend zijn geworden, en bij Heller(L) staan vermeld als: Susanna met de beide Ouden% i665, . . De H. Magdalena . .De H. Petrus . . Cornélius Ar- noldus, naar Rubens, i63o». De toeschrijving aan Ru- bens van de schilderij, naar welke de laatste prent vervaardigd werd, is zoo bepaald mogelijk; ik achtte het dus wel de moeite waard een onderzoek naar hare gegrondheid in te stellen, zooveel te meer daar van Heller de vermelding overgegaan is naar Kramm en van Kramm naar Vosmaer (Rembrandt, les Précurseurs etc. p. yy) en de légende dus op weg is geschiedenis te worden.

Het portret gegraveerd door Pieter de Grebber verbeeldt in den doodslaap den Roomschen priester Cornélius Arnoldus, die den 3" October i6i3 aan waterzucht stierf en wiens lijk den 6n Mei i63o, zes- tien en half jaar na zijn dood, gaaf en ongeschonden,

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bruin van tint en buigzaam van ledematen, in zijn graf werd teruggevonden, zooals blijkt uit de inschrif- ten, die de gravuur te lezen geeft. Deze eerwaarde heer schijnt geen anderen titel tôt de onsterfelijkheid te bezitten dan de overgankelijkheid zijns lichaams.

Ziehier de opschriften der plaat.

Rond het portret :

D. Cornélius Arnoldi presb. obiit An. 1613 3 ootob. Corpus ejus hy- dropicum post XVI annos et mens. VI in Sepulcro integrum ac ftrmum, roerabris ductilibus, colore fuaco, repertum An. 1630 VI maji P. D. Oreb. P. ex monum.

Onder aan het conterfeitsel :

Sesqui anno lustrisque tribus post, quam abstulit hydropa

Cornelium, integro corpore talia erat. Corpora sol vend i quid btydrope potentius? Ast heic

Fusca vides «olidis ora vigere toris. Vivere dixisses caruemque cutemque lacerti

Motibus, et reducem membra vooare animam. Corpora si qua negent cariom quia templa Dei snnt :

Certior tntactac virginitatis honor.

Opwelken grond het portret, naarhetwelkdie plaat gesneden is, aan Rubens wordt toegeschreven, valt niet te zeggen; hoogst vvaarschijnlijk om de eenvou- dige reden, dat zulke grond niet bestaat. Naar het onderschrift te oordeelen : Fusca vides solidis ora vigere torts, zou men zeggen, dat de afbeelding naar eene schilderij is gemaakt, een veronderstelling, die overi- gens door den graveur bevestigd wordt, waar hij zegt dat hij naar een gedenkteeken werkte (fecit ex monumento); maar waar en waarom Rubens dit doo- denportret zou gemaakt hebben, wordt nergens ver- meld, en in geen der beide opschriften, de eenige oorkonden, die men over den man en zijn conterfeit- sel bezit, komt er een woord van voor. Ziedaar de

reden waarom ik het stuk in mijn Œuvre de Rubens onvermeld liet.

Het eenige, dat hierbij aan te stippen valt, zonder dat er daarom eenige gevolgtrekking tôt rechtvaardi- ging der toeschrijving kunne uit afgeleid worden, is dat de Haarlemsche schildersfamilie de Grebber lang vôôr i63o met Rubens in betrekking stond. Frans Pieterszoon de Grebber, vader van onzen Pieter Franszoon, dien Rubens Frans Pieterssen noemde, werd door hem en Sir Dudley Carleton gebezigd in de gekende ruiling van antieke marmerbeelden tegen schilderijen, die in 1618 plaats had (Zie Noël Sains- bury, Original unpiélished papers, illustrative 0/ the life 0/ Sir Peter Paul Rubens , blz. 27-44).

Ecn schilderij van Adriaan Brouwer in Rubens' bezit.

De heer F. Jos. van den Branden schrijft in zijne Geschiedenis der Antwerpsche Schilderschool (blz. 847) het volgende :

« Den 4nMaart i632, « compareerde Signor Adriaen Brouwer, constschilder, residerende binnen desestadt Antwerpen* voor den notaris Peter de Breuseghem. Ten verzoeke van Daniel Deegbroot verklaarthij daar, voor de gerechte waarheid, in plaats van eed, dat hij zekere schilderij : Een Boerendans, waarvan de omtrek aan de achterzijde van den akt wordt geteekend, niet meer dan cens geschilderd heeft en dat die schilderij in handen is van den heer Peter Pauwel Rubens. Rubens is daar insgelijks tegenwoordig en bevestigt,

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dat hij bedoeldc schilderij, sinds omtrent éen jaar in zijn bezit heeft ; en de vorst onzer schilders stelt, ter bekrachtiging dezer verklaring, zijn handteeken, onder dat van Adriaan de Brouwer. »

Op ons verzoek deelde de heer van den Branden ons den tekst van het vermelde stuk mcde. Ongeluk- kiglijk bevindt zich niet op de minute van dezen akt, bewaard in het Antwerpsch Archief, de bedoelde teekening van Adriaan Brouwer, die op de expeditie van den akt moet geschetst geweest zijn. Wij laten den tekst van den akt hier volgen.

TKN YKRSLKCKK VAN Sr DANIEL DEEriîRROnT

DIB QIÎARTA MARTH 1032.

Comparcerde Sr Adriaen Brouwer, conHt9childer,residerende binnen dese stadt my Notario bekent zijnde, Ende verrlaerde ende attesteerde voor de gerechte waerheyt in plaetae van eede, densel ven talleutydcn presenterende desversocht zijnde, waerachttch te syn, <tat hy attestant bet subiect van d'origineleoft principael scbilderye.wesendeeenen boerendans (waerafl den orntreek ten naersten by op dander zyde staet geteeekent) uyet meer aie eensen heeft geschildert endedattet voors. principael jegenwoordeiyck is inhanden van d'heer Pietro Paulo Rubbcns, gelyekde selve heerPietro Paulo Rubbcns, my Notario oyck bekent zynde, mcde eomparerende ver- rlaerde ende attesteerde wacrachtig te syn ende dat de voor*. principael schilderye in syne handen geweest is van outrent cenjaer herwaerts, con- senterende de voors. attestauten bieraff by my notariseen ofte meeropen- bare instrumenten gemaeckte worden. Aldus gedaen ende gepasseert 'c Autwer|>en ter presentieu van Ambrosius Sehillc ende Jacques Jourdain, incolis, testibus.

Adriaen Brouwer. Pietro Paiolo Ri;bins. P tu» rK Brbusegiiem.

Frédéric II, roi de Prusse, collectionneur.

Les volumes XIII etXV du Jahrbuch der Kôniglich- Preussischen Kunstsammlungen contiennent une série

202

d'articles par Paul Seidel consacrés à «* Friedrich der Grosse als Sammlervon Gemâlden und Sculpturen. * On sait que le grand roi s'était formé une collection dont la majeure partie des tableaux se retrouvent dans la galerie de Sans- Souci. Nous croyons que jamais au monde un amateur peu clairvoyant ne fut plus scandaleusement trompé par ses fournisseurs que ne le fut le célèbre monarque : les Rubens de Sans-Souci le prouvent avec une évidence indéniable. En dehors de quelques tableaux de valeur qui ont pris le che- min du Musée de Berlin, toutes les grandes toiles du maître flamand acquis par le roi de Prusse sont d'indignes copies.

Dans les articles de Paul Seidel, nous relevons quelques mentions des tableaux de Rubens; elles sont malheureusement peu nombreuses et peu explicites.

(XIII p.*>8.)LETTRES DE METTRA, EH FOURNISSEUR DU ROI,A DE CATT. (Kilnigliches Haus-Archir , Rep. XLVJ1).

Paris, 4 juillet 1766.

Je vous envoyé une note do tableaux qui sont à bon marché. Ils for- ment une de» plus agréables collections que j'ayo vue. Le Rubens est une esquisse fia ie du beau tableau qu'il a fait à Rome pour y faire connaitre ses talents (?). Les deux Rembrandt sont très gracieux et de la plus belle expression, on ne donnera ces tableaux pour les prix indiqués que pour avoir de l'arpent comptant. C'est une très belle occasion.

(XIII p. 209.) Paris, 28 juillet 1 766.

Voici la note des articles qu'on propose à choisir pour remplacer le Jules Romain. J'ai à vous observer qu'ayant examiné de nouveau l'esquisse de Rubens j'ai vu qu'on l'avait entièrement pâtée en la voulant retoucher. Les repeints ont repoussé en plusieurs endroits et je crains bien qu'ils ne puis- sent pas même supporter le voyage. Cette esquisse était en meilleur état quand je l'ai proposée.

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(XIII p. 211.) Paris 6 atril i 767.

J'ai suivi exactement la vente du cabinet de M. de Julienne suivant les ordres de Sa Majesté; j'ai acheté le S. Jérôme de Vanderwerffpour L 2530. La Charité Romaine de Rubens a été vendue L 5000 : quoique ce soit un beau tableau, j'ai pensé que je servirais mal les intentions du Roi en faisant l'acquisition, il est uoir, point gracieux et en fort mauvais état. Les autres articles que le Roi désire n'ont pas encore été mis en vente.

(XV p. 53.) COMPTES DE GERARD ET MICHELET AU ROI FRÉDÉRIC II.

1765, 19 novembre de caisses M. D. C. 32 a 39 contenantes : le Rubens, Rem us et Romulus et Bordure (i), la diseuse de bonne aventure de Roux, le Bassan et Rottenhammer ; Leandre de Rubens, la grande Pendule ; la pet ite Pendule , le Léonard de Vinci ; envoie de Mettra pour S. M.

1766. 5 mai. Nr 54 à 59 la Pendule à fusée, son pied et chapiteau, le van der Werff : enfant prodigue ; des Paters : la suite de 14 Paters ; deux têtes deRubens et cinq tableaux sous condition.

(P. 55.) Gutzkowsky vend en mai 1755 un grand tableau deRubens pour 2500 thalers et un petit pour 1700 thalers; en juin 1766, un grand tableau de Rubens Susanne pour 2500 thalers.

Le directeur César vend en 1755 au roi trois tableaux, au prix de 7448 tha- lers, L'io du Corrége, la Déjanire avec le centaure Nessus par Rubens et la Sainte Famille par André del Sarto.

P. 56. Trible fournit au roi en Mai 1771, au prix de 800 écus : Un tableau représentants. Martin à cheval distribuant ses vêtements aux pauvres; la figure qui est derrière le St. Martin est le portrait de Rubens (2).

Littérature.

Le célèbre peintre français Eugène Delacroix était un admirateur enthousiaste de Rubens et, si ses œuvres trahissent l'influence exercée sur l'artiste par le pein-

(1) Galerie de Sans-Souci.

(21 Au Nouveau Palais à Berlin. Répétition du Saint Martin deVanDyek au ChAteau de Windsor.

204 -

tre Anversois, ses écrits témoignent du zèle et de la prédilection avec lesquels il étudiait les tableaux de son illustre prédécesseur. Le Journal de Eugène de la Croix que la librairie Pion de Paris vient d'éditer en i8o,3 atteste en différents endroits l'admiration de l'auteur pour Rubens. Il y a entre autres le récit d'un voyage en Belgique, entrepris en i85o, et la vente d'un exemplaire des tapisseries de la Vie d'Achille, en i852, qui lui fournissent l'occasion de s'étendre lon- guement sur son maitre favori. Inutile de faire ressor- tir avec quelle compétence il en parle.

Dans une publication antérieure les Lettres de Eugène Delacroix (Paris, Quantin, 1878), nous avions déjà pu constater les mêmessentiments.Pourendonner un exemple, nous citons un alinéa de la lettre que, le 8 août i858, il adressa à son ami Dutilleux. Eu égard aux critiques qu'à soulevées à diverses reprises la res- tauration des tableaux de la galerie de Marie de Médicis,dont il est question dans cette lettre, celle-ci revêt le caractère et acquiert la valeur d'un document important.

A M. 1)1 TILLKI X.

Ce 8 août 1858.

Cher Monsieur et Ami,

Vous voulez bien me demander mon opinion sur la restauration des Rubens. En somme, je crois l'opération bonne: elle est même excellente, eu égard aux. vernissages pratiqués habituellement sur les tableaux. Voici l'effet produit: le vernis enlevé À fond, particulièrement sur les clair;*, a découvert une fraicheur de tous à laquelle ou devait s'attendre. Les jeunes nourrissons de la peinture, qui se figurent qu'il suffit de peinture a l'huile grasse et de donuer a leurs toiles à l'aide du bitume ce qu'ils ap- pellent des tons chaud?, ont ''tre désappoiutés. On saura désormais qu'on

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peut être un artiste très chaud et rendre la nature avec des tous véritables. Le seul inconvénieut do ce travail résulte «ans doute de la manière dont les tableaux ont été exécutés. Il est probable que Hubeus se contentait de simples frottis pour les ombres. Ces frottis ou glacis étaient pratiqués avec des tons trausparent$ qui ont poussé au noir. La coloration noire des ver- nis accumulés par le temps qui s'étendaient également aux clairs, mettait une sorte de liaison entre ce* clairs et ces ombres. Aujourd'hui la propor- tion est dérangée, c'est-à-dire que les ombres sont foncées et les clairs ont un éclat si vif, celui que le peintre axait voulu y mettre, que l'aspect des tableaux a quelque chose de métallique et de monotone, à cause de l'effet uniformément sombre do* parties ombrées. C'est, du reste, l'effet qui se produit presque constamment sur tous les vernissages. 11 serait à souhaiter qu'on ne vernit jamais. Nos descendants auraient sans doute une idée plu» exacte de nos tableaux; mais comment résister au désir de donner à ses contemporains la meilleure opinion possible de soi et do ?es œuvres ?

Adolf Rosenberg l'éditeur des Rubensbriefe (Leipzig, Seemann, 1881) a terminé l'année passée dans les publications du Gesellschaft filr vervielfaltigende Kunste de Vienne, l'histoire des graveurs de Rubens (Die Rubensstecher), illustrée de nombreuses et excellentes reproductions de gravures rubéniennes. En 1894, il a commencé dans le Zeitschrift fur bildende Kunst une biographie de Rubens qui s'annonce comme devant être d'une exactitude digne d'éloges.

Emile Michel, l'auteur de la Vie de Rembrandt, qui a été un des succès de la littérature artistique des der- nières années, travaille en ce moment à une Vie de Rubens qui fera pendant à l'histoire du grand peintre hollandais.

Dans le Zeitschrift filr bildende Kunst, Wilhelm Bode

20Ô

le célèbre historien d'art, directeur de la Galerie royale de Berlin, publie ses notes sur les œuvres d'art anciens qu'il a eu occasion de voir dans le cours du voyage qu'il a fait aux Etats-Unis lors de l'Exposi- tion de Chicago.

Nous en extrayons ce qui se rapporte à l'œuvre de Rubens.

Dans la collection de la Historical Society de New- York, l'auteur a vu un grand portrait authentique d'un chevalier de la Toison d'or, un peu froid de facture et de coloris ; plusieurs tableaux de l'école ou de l'atelier sans importance.

Dans le Metropolitan Muséum of Art de New- York.

Sous le nom du maître :

Susanne, copie de l'école ;

Pyramus et Thisbé par van Thulden ;

Portrait d'homme, œuvre de jeunesse de Van Dyck vers 1618 ;

Le Retour d'Egypte, une œuvre d'atelier complète- ment ruinée (Voir Œuvre de Rubens i83).

Dans Y Art Institute de Chicago :

Portrait d'Ambroise Spinola, répétition d'école de l'original de la Galerie Nostitz à Prague (Œuvre de Rubens 1060).

Dans la Collection Quincy A. Shaw à Boston:

Esquisse de la Danaë de Rubens (Un tableau de Rubens Jupiter et Dana'ê se trouve mentionné dans les inventaires de la Collection Royale de Madrid et dans le catalogue de la vente Hoet, mais le tableau n'est pas connu).

L'Inventaire de Jean van de Cappelle, 1680, men-

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tionnc sous le nom de Rubens les tableaux suivants: 18 Une Léda; 3o Un Triton; 6g Deux portraits; 179 Un portrait de P. P. Rubens (Oud Rolland, X, 32).

L'ŒUVRE DE RUBENS

Addenda

(Les numéros cités en tète de chaque pièce sont ceux que les tableaux portent dans mon Œuvre de Rubens).

Les Triomphes et les figures de l'Eucharistie.

42. Le Triomphe de l'Eucharistie sur la Philosophie et la Science.

43. Le Triomphe de V Eucharistie sur l Ignorance et l'Aveuglement.

48. Le Sacrifice de l'ancienne Loi.

L'inventaire des tapisseries appartenante la maison impériale de Vienne mentionne des pièces repré- sentant les trois sujets ci-dessus mentionnés. Ils portent la marque de la fabrique bruxelloise B. B. et le nom du négociant aulique Gilles Gerobo (Gil- lis Gerobo Hoefhandl.) qui en fit la commande au XVIIe siècle pour l'empereur Ferdinand III. Jusqu'à l'année 1877, ces pièces se trouvaient dans le Palais de Prague, elles avaient été déposées après le Cou- ronnement de Marie-Thérèse comme reine de Bo- hème, en avril 1743.

(Jahrbuch der kunsthistorischen Sammlungen des Aller- IWchsten Kaiser hauses. II, 216)

107 . Le Sacrifice d'Abraham. Le 2goctobre 1614, une

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résolution des États-généraux de la Hollande refusa à Balthasar Flessiers l'autorisation sollicitée par lui de publier une gravure d'après le Sacrifice Abraham^ Voici le texte de la résolution :

Opte requcsto van monsieur Balthasar Flessiers, srhilder alhior iu den Hage, voorheliltende te lateu vuytgaen net aflcontrefeytsel, by hem naer het leven gedaen van seeekere jonge dochter, tôt Moers woonachtich, met name Kva Fliegeu, die in den tyt van seventieu jaeren egeen aertwhe spys ofte drank heeftgcnotcn ; item uoeh de Offcrhande Abrahams van synen soon Isaac, geschildert by den vermaerden Mr. Piedro Paolo Rub- betis, versoeckende daertoe octroy voor sess jaren, met verboth dat nye- mant deselve daerentussohen en sullen moegen naedrucken, is dit des suppliants versoeok aflgeslagcn < Resolutie der Staten-Generaal i614. October 29. (Kramm: De Levens etc. sub Flessiers.)

Ce document confirme la supposition émise par M. Henri Hymans, à laquelle je m'étais rallié, que, à en juger par la gravure, le tableau semble appartenir à la première époque de Rubens.

i3o. Daniel dans la fosse aux lions. Du temps de Ru- bens, il existait déjà plus d'un exemplaire, ou du moins une copie, de ce tableau. En effet, dans l'inventaire de la mortuaire de Jean Brant, le père d'Isabelle, la pre- mière femme de Rubens, nous rencontrons la mention d'un grand tableau de Daniel dans la fosse aux liotis. Il est vrai que le document n'ajoute pas le nom de Ru- bens à ce titre, mais vu le lieu le tableau se trou- vait et sa dimension, il est à peine permis de douter qu'il s'agit ici d'une répétition de l'œuvre de Rubens (Archives du château de Gaasbeek).

177. L'Adoration des Mages. Le tableau se trouve actuellement au Nouveau Palais près de Potsdam (Zeitschrift fiir bildende Kunst, juin i8g3, p. 207).

256. La Femme adultère. Le tableau fut de nouveau présenté en vente, comme faisant partie d'une collec-

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tion Schuster de Bruxelles, chez Heberlé de Cologne. Les journaux du 24 novembre 1S92 annoncent qu'il a été adjugé à 25,5oo marcs.

260. L Enfant prodigue. Ce tableau fut acquis par le Musée d'Anvers en 1894. Nous en avons donné la description d'après la gravure. Sur le tableau, le fils prodigue se trouve à droite. La peinture en général est sèche et mince; les animaux sont faits de peu, mais très exactement indiqués. Ils ont une allure épique rubénienne et la construction robuste, de formulcgéné- rale, que le grand décorateur donnait à ses bêtes; mais ils sont vivants, les chevaux et les porcs d'un mouve- ment énergique et vif, les vaches d'une tournure naturelle. A première vue, ils ne vous saisissent pas; après un examen plus attentif, on admire l'habileté du maitre qui, en quelques coups de brosse, donnait la vie à ses animaux. Le fils prodigue a la musculature héroïque des premiers temps de Rubens; sur sa peau d'une carnation chaude le modelé est indiqué par des ombres d'un bleu froid et d'un brun transparent à re- flets flamboyants. La servante est de tournure ample, ses vêtements de peinture plate et claire. Le ciel est strié de nuages blancs, rougis par le soleil couchant. Les arbres sont sommairement indiqués. Le travail des accessoires est simple ; celui des personnages et des animaux est poussé plus loin. L'effet de lumière dans le ciel est vivement accentué par les dernières retouches en empâtement du maitre. La riche lu- mière du fond crée une perspective lointaine et met chaque chose à sa place. Elle corrige jusqu'à un cer- tain point la sécheresse de l'ensemble, mais ne la fait point disparaitre entièrement. Le premier plan, et

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spécialement la construction en bois de l'étable, est un peu confus.

Le tableau est entièrement de la main de Rubens. Il date de 1612 environ, à en juger par la forme des personnages, la musculature du fils prodigue et le modelé bleu et brun de sa chair. Il a été payé 45,000 fr. par le Musée. Il provient d'une vente qui a eu lieu en 1894, il fut adjugé à 840 livres sterling (21 ,000 fr.) et a appartenu à W. Wilkins, architecte de la National Galery, dans la vente duquel il avait été adjugé à 246 liv. i5 sh. (6169 fr.) (Art Journal octo- bre 1894).

284. La Translation du corps de Sainte Catherine par les anges. Monsieur Paul Foucart, avocat à Valen- ciennes, m'écrit (20 décembre 1894) que son père pos- sède cette prédelle, depuis un grand nombre d'années.

342. Le Christ à table avec les disciples d'Emaiis. Copie à l'église St.-Eustache de Paris.

460. Saint Ivon le défenseur des veuves et des orphelins. Le tableau fut peint pour l'église des Jésuites à Lou- vain. Un fait pouvant servir à fixer à quelle date il fut exécuté, se trouve mentionné dans une lettre de G. Gage à Sir Dudley Carleton (Noël Sainsbury : Pa- pers relating to Rubens p. 19). Le n mars 1617, est-il dit dans cette lettre, Rubens se trouvait à Louvain (I missed very narrowly Sig Rubens 3 dayes since at Louvain. Brussels ^i^marsh îôiô-y).

Tome 1. p. 328. Saint Martin à cheval. L'inventaire du cabinet du château impérial de Prague mentionne sous le 484 un Saint Martin à cheval. H. 2 aunes 21 pouces; L. 2 aunes 14 pouces, par Rubens (Jahrbuch der kunsthist. Samml. des Allerhôchsten Kaiserhauses

X. CLXl).

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478. La Décapitation de Saint Paul. Pour expliquer la contradiction existant entre les différents auteurs au sujet du tableau qui ornait le maitre autel de l'égli- se des Dominicains à Anvers, j'ai émis l'hypothèse que cet autel possédait deux retables, l'un de Ru- bens, l'autre de Boeyermans, qui étaient exposés alter- nativement. Un document qui fut publié en 1870 dans le Vlaamsche School confirme cette supposition. C'est la liste des tableaux enlevés à cette église par les soldats de la République française en 1794. On y lit :

le tableau du Maitre Autel par Rubens

item. par Boeyermans.

4971. (Tableau non mentionné). L'inventaire de la galerie de l'archiduc Léopold-Guillaume d'Autri- che, dressé en i65g, mentionne une Sainte-Thérèse en buste qui tient dans la main droite une plume et dans la main gauche un livre ouvert. Peint à l'huile sur panneau, cadre noir uni. Hauteur 3 palmes 9 doigts, même largeur. Original de Pierre Paul Ru- bens (Jahrbuch der Kunsthistorischen Sammlungcn des Allerh. Kaiserhauses, I cxix, 86).

5531. (Tableau non mentionné). Le même inven- taire mentionne : un tableau à l'huile est repré- sentée l'histoire de Progné servant à son mari la tête de son enfant et lui (Térée) renversant la table. Cadre noir. Haut 2 paumes 4 doigts, large 2 paumes 1 doigt. Original par Pierre-Paul Rubens (Ibid. I, cxxxvi, 406).

562. Briseïs rendue à Achille. Un dessin de cette composition (H. 17 1/4 pouces, L. 26 pouces) fut adjugé dans la vente Adrian Hope, Londres, 3o juin 1894, au prix de 340 guinées. Le catalogue l'appelle

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gravement: Une illustration pour la tragédie d'Alceste Euripide,

572. La mort d'Argus. Ce tableau qui, par inadver- tance, a été décrit une seconde fois sous le 632 et sous le titre Junon, Vénus et Argus a été vendu le 28 juin dans la vente de lord Dudley pour la somme de i5oo guinées (Art journal, 1892, p 286). En 1894, le Musée de Cologne l'a acquis de M. Steinmeyer (Nieuwe Rotterdamsche Courant, 17 mars 1894).

620. Hercule et Ompliale. Les inventaires de la gale- rie impériale à Prague de 1 718 et de 1737 mentionnent un tableau original de Rubens, qui ne se retrouve pas dans le Musée impérial de Vienne: Hercule filant au milieu des femmes. (Jahrbuch der Kunsthistorischen Sammlungen des Allvrh. Kaiserh. X, cxxxvmet cxliii).

707. -714. L'Histoire du Consul Decius Mus. La famille Schwarzenberg de Vienne possède un exemplaire des tapisseries d'après ces cartons, se composant de dix pièces de la fabrique de Jan Leefdael et Gérard Van der Streken de Bruxelles (Ibid. V. 352).

718-729. L'Histoire de Constantin. La maison impé- riale d'Autriche possède six tapisseries d'après ces cartons et trois pièces d'un autre exemplaire (Ibid. I, 23o; II, 184).

La même maison possède huit pièces de tapisse- ries de Bruxelles, exécutées par Everard Leyniers et Henri Reydams représentant les Leçons d' Equitation de Louis XIII de France. Les différents sujets sont :

1. Neptune créant le cheval. A gauche, des Tritons sur le bord de la mer; à droite, Vénus sur son char avec un Amour.

2. Henri IV avec sa femme Marie de Médécis, au-

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près desquels des Amours amènent deux chevaux.

3. Louis XIII courbettant à droite.

4. Même sujet autrement traité.

5. Louis XIII faisant faire à son cheval une passa- de àgauche; derrière lui, le maitre écuyeretunamour.

6. Même action à droite. Derrière le jeune prince, Mercure conduisant un cheval.

7. Le jeune prince sur le cheval sautant à droite; un écuyer en costume romain derrière lui.

8. Le même sujet: le cheval sautant à gauche, l'écuyer se tenant à gauche.

Ces huit pièces furent acquises du négociant vien- nois Bartholomée Triangl, en 1666, à l'occasion du mariage de l'Empereur Léopold I avec l'infante Marguerite-Thérèse d'Espagne, pour la somme de 8327 florins. Les cartons en sont attribués à Rubens ou à Jordaens. Si effectivement ilssont l'œuvre de l'un de ces deux peintres, toutes les probabilités sont pour Rubens dont les relations avec la Cour de France de 1622 à IÔ25 sont assez connues, tandis que Jordaens n'a jamais exécuté de commande ni pour la reine Marie de Médicis ni pour son fils Louis XIII. Il est vrai que nulle part on ne trouve mentionnée cette com- position de Rubens (Ibid. I, 245).

766. Les Bienfaits du Gouvernement de Jacques I. (Tableau non mentionné). Le musée de Bruxelles vient d'acquérir de M. Gauchet au prix de 3o,ooo fr.t une étude pour le panneau principal du plafond de Whitehall. Ce n'est pas une esquisse, c'est une étude poussée fort loin, constituant un véritable petit tableau. On y voit le roi Jacques I assis sur le trône, élevé sur une espèce de piédestal de forme circulaire qui s'appuie sur une base carrée. De la main droite, il

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tient le sceptre et des deux mains il fait le geste de repousser le groupe qui se trouve à droite. Celui-ci se compose de Minerve armée de son bouclier à tête de Méduse et de sa lance; le casque au panache puissant lui couvre la tête, l'épaule et un des seins qui sont nus, le corps est enveloppé d'une draperie de couleur changeante. Elle s'élance du haut des airs pour arrêter Mars, qui, une torche dans la main droite, se précipite vers le trône du roi et appuie un pied sur le corps de la Discorde étendue sur le dos à ses pieds. Mars porte un casque et une cuirasse sur laquelle flotte un man- teau rouge ; les jambes sont nues, la tête et le haut du corps sont renversés. La Discorde est coiffée de vipères et tient un serpent dans la main droite; le corps est nu à l'exception d'une draperie autour des reins.

Le coloris est très vigoureux, les teintes sont posées par solides coups de pinceau ou par larges trainées. Les quatre figures ressortent vigoureuse- ment sur un fond d'un ton écru clair, couvrant à peine le panneau. Le jeu des clartés rousses répandues par la torche de Mars se reflétant sur le dieu lui-même et sur Minerve est soigneusement indiqué. En général, la variété des tons et des nuances est fort riche, mais ils sont rudement et sommairement accentués au lieu d'être liés et fondus comme dans un tableau terminé du maitre de la même époque. Les personnages sont bien mouvementés et bien unis dans leur mouvement. C'est un très beau morceau entièrement de la main du maître, bien conservé, sauf quelques retouches sur les fentes refermées et sur l'épaule gauche et le bras droit de Minerve.

Panneau H. 71 cm., L. 86 cm.

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Il a passé par la vente de Benjamin- West en 1820 il fut adjugé à 162 liv. st. i5 sh.

846. Un Fauconnier revenant de la Chasse (the Fig). Exposé par Lord Windsor dans l'Exhibition of Works by old Masters, à Londres. Winter Exhibition 1894. Toile H. 79 pouces, L. 88 pouces.

902. Isabelle Brant. Adjugé dans la vente Baring Brothers, Londres, à 65o livres sterling.

go2bi\ Portrait de Jean Brant (Non mentionné). Dans l'inventaire de la mortuaire de Jean Brant, le beau- père de Rubens, que le Bulletin Rubens publiera dans une prochaine livraison, se trouve mentionné un por- trait de ce personnage peint par Rubens. Le docu- ment constate que cette peinture a été léguée à Albert Rubens, fils de Pierre-Paul.

Dans le même inventaire se trouve encore men- tionné un portrait d'un jeune fils de Jean Brant pro- bablement peint par Rubens (Voir plus loin io36bi").

io36bis. Clara-Serena Rubens (Non mentionné). Dans l'inventaire de la succession de Jean Brant, le père de la première femme de Rubens, se trouvent men- tionnés deux portraits d'enfants, peints à l'huile sur panneau et encadrés, l'un d'un jeune fils de Jean Brant, l'autre de la fille de Rubens, Clara-Serena née en 1611, morte en 1624. Quoique l'inventaire ne cite pas le nom de l'auteur de ces portraits, il est à peine permis de douter qu'ils soient de la main de Rubens (Twee stukxens schilderye respective op paneel, olieverve in lyste een van Jan Brant des affly- vigen soontken was, ende dander van Clara Serena Rubbens dochterken was des voors. Hr. Rubbens. Inventaire de la mortuaire de Jean Brant, Archives du château de Gaasbeek.)

2l6

io5o. Rubetts et Isabelle Brant. L'inventaire que nous venons de citer mentionne parmi les objets appartenant au père d'Isabelle un tableau représen- tant Rubens et sa première femme (Een stuck schilderye van heer Petro Paulo Rubens met syn eerste huysvrouwe op paneel, olieverve en lyst). Il serait assez naturel d'identifier ce tableau avec celui que possède la Pinacothèque de Munich, si ce n'était que ce dernier est peint sur toile collée sur panneau, tandis que le portrait appartenant à Jean Brant était peint sur panneau. S'agirait-il d'une répétition par le maitre, ou d'une copie? Le document ne fournit pas de réponse à cette question.

io66bis. Portrait d'Antoine Triest, évèque de Gand (Non mentionné). Au mois de Mars 1894, un portrait mentionné comme celui d'Antoine Triest, évêque de Gand et attribué à Rubens, fut vendu chez Christie à Londres au prix de 199 liv. sterling (Journal de Koophandel, Anvers, 21 Mars 1894).

1160. La Chasse au Sanglier . La répétition prove- nant de la collection du roi de Hollande fut adjugée dans la vente Adrian Hope, Londres, 3oJuin 1894, à 1743 liv. sterling (Art-Journal, Octobre 1894).

1189. Un Paysage au clair de la lune. Vendu en Juin 1892 à Salting au prix de 3oo guinées (Art-Journal 1892, p. 286).

i25o. Frontispice du Breviarium Romanum. Le des- sin original de cette gravure se trouve au British Muséum sous le nom d'Érasme Quellin. (Département des Estampes et dessins, portefeuille d'Erasme Quel- lin). A la plume lavé de bistre avec les armes du Pape Paul V, sans les inscriptions. H. 35, L. 22. cm.

i554bis. VErichtonius dans la Corbeille. Le dessin à

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la pierre noire et à la sanguine est authentique ; celui qui est fait à l'encre et à la pierre noire est l'œuvre d'un graveur.

141 7. Étude pour la Chute des réprouvés. Dans la Dyce-collection exposée au South- Kensington Mu- séum de Londres, se trouve un dessin de Rubens, représentant un ange qui étend la main pour saisir un damné.

Reproductions d'oeuvres de Rubens par la gravure et par la photographie.

148. La Nativité du Christ. Gravé par William Fin- den.

i58. U Adoration des Rois. Gravé par Dam brun et Devilliers (Dambrun se. Devilliers aq. forti).

181. Le Massacre des Innocents. Gravure anonyme avec texte anglais.

296. Le Christ en Croix auquel on porte un coup de lance. Gravé par Ger. Van der Gucht.

307. La Descente de Croix de la Cathédrale d'An- vers. Vient d'être reproduite en une superbe eau-forte de très grande dimension par A. Coppier de Paris.

i325-i337. Le Christ et les Apôtres. Photographie par A. Braun.

A. Braun a publié les photographies de la plupart des tableaux de Rubens du Musée d'Anvers, du Louvre et des diverses collections de Rome. Citons ces dernières planches.

3o8ter. La Visitation de la Vierge de la galerie Bor- ghèse.

- 2l8 _

416. Saint François d'Assise (copie). Galerie du Capi- tale.

Le Saint Sébastien de la galerie Corsini. (Œuvre de Van Dyck, voir Œuvre de Rtéens 492.)

652. Nymphes couronnant la déesse de l'Abondance. Académie de Saint-Luc.

801. Romulus et Remus. Galerie du Capitole. 1124. Un portrait de Moine. Galerie Doria.

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I X HOUDSTAFEL

TABLE DES MATIÈRE.

H et laalste Testament van P. P. Rubens, door P.

Génard blz. 1 25

De Kwartieren van P. P. Rubens, door P. Génard. n 142 Staal y an goederen in het sterfhuis van Isabella

Bran/. Uitgcgeven en toegelicht door Max Rooscs. » 134 Huwelijks-voorwaarden van P. P. Rubens en Helena

Four ment. Uitgegeven en toegelicht door Max

Rooses «189

Varia Rubeniana, door Max Rooses » 195

BULLETI N-RJUBENS

AN N A L E S

de la

Commission officielle instituée par le Conseil communal de ville d'Anvers pour la publication des documents relatifs à la vie et aux œuvres de Rubeus

Tome IV

ANVERS

Imprimerie & Lithographie Veuve DE BACKER

RUE Z1RK, 35.

1895

3e Livraison

RUBENS-BULLETIJN

JAARBOEKEN

der

MBTELIJKE COMMISSIE INGESTELD DOOR DKN GEMEEN rERAAD DER STAD AnTYVERPEN

voor hct iiitgcvcn der bcschciden betrekkelijk hct levai en de werken van Rnbens.

Vierde Deel.

ANTWERPEN

Boek- & Steendrukkerij Wkd. DE BACKER

ZIRKS TRA A T, 35. 1896

4e Aflevering

BeSTUURLIJKE CoMMISSIE VAN HET BULLETIJN.

MM. ARTHUR VAN DF.N N'EST, Schepen dcr Stad Antwerpen, Voor^itter ;

P. GÉNARD, Eerc-archivarisdcr Stad Antwerpen, Secretaris ; MAX Rooses. Conservateur van hct Muséum Plantin-

Moretus te Antwerpen, Schatben'aardcr ; Georges Ruelens, Advocaat, Brussel, en PAUL Cogf.LS, Antwerpen, Ledcn.

De mcdedeelingen beticlfende hct Bullctijn moeten aan een der leden van hct Bureel ol der Commissie gedaan wordcn.

Commission directrice du Bulletin.

MM. ARTHUR VAN DEN Nest, c'chevin de la ville d'Anvers, Président ;

P. GÉNARD, Archiviste honoraire de la ville d'Anvers, Secrétaire ;

MAX Rooses. Conservateur du M usée Plantin-Moretus

à Anvers. Trésorier ; GEORGES Ruelens. Avocat, Bruxelles, et PAUL COGELS. Anvers, Membres.

Les communications relatives au Bulletin doivent être adressées à l'un des membres du Bureau ou de la Commission.

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H ET TESTAMENT

Jan Brant en Clara de Moy

RUBENS' SCHOONOUDERS

door P. GÉNARD.

In den omgang van Onze Lieve Vrouwe-Kerk, niet verre van de St-Lucaskapel, ligt een zerk voort- komendevan St-Michielsklooster, {<) waarop de vol- gende woorden gebeiteld zijn :

D. O. M. S.

MONVMENTVM D. IOANNIS BRANTiî

I. C.

ET

D. Clarae de Moy

CONIVGVM ET SVORVM

(1) BU de afochafflug van St-Vli«*hiehklooster en de heropeniug van O.-L.-V. Kerk, werden, in 1801, een auuzienlijk deel der zerken van St.-Mirhielsabdy naar onze Cathédrale overcevoerd : zoo viadt raen daar ook den zerk van den vermaardeu aardrykskunriipe Orteliun. Herhaalde malen, in net Aardrijkskundiy Genootschtip,behben wy erop aangedrongeu dat deze meikwaardifle tteeu eenehetere plaats bekome.

VAN

R. 1. P.

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220

Deze weinige woorden raken twee personen, die in het leven van Pieter-Pauwel Rubens eene groote roi vervuld hebben. Inderdaad Jan Brant, griffier en schepen van Antwerpen, en Clara de Moy waren de ouders van Rubens' eerste echtgenoote; daaren- boven was Jan Brant de schoonbroeder van Maria de Moy die, op 26 Maart 1609, in het huwelijk trad met Philippus Rubens, den ouderen broeder van den grooten schilder, en den eersten getuige zijner schit- terende loopbaan.

Jan Brant II was een uitstekend ambtenaar, die aan de Stad Antwerpen groote diensten bewees. Zoon van den voornamen rechtsgeleerde Jan Brant I en van Elisabeth Dunhoot, alias s'Dunnen, was hij omtrent i56o te Antwerpen geboren, en werd hij, op 22 Januari i5cp, bij meerderheid van stem- men, als raad-griffier in vervanging van Jeronimus Scharini gekozen ; sedert dien dag 00k was zijn naam aan al de belangrijke zaken, die de stad raakten, gehecht geworden.

Op i3 Meert 1607 verkreeg hij van het stadsbe- stuur eene gift van 200 gulden, voor de opdracht aan het magistraat van zijne Commentaria Julii Ccvsaris.

In April 1616 ontving hij voor de uitgave der werken van Philippus Rubens, zijnen schoonbroeder, eene zilveren schaal ter waarde van honderd gulden.

In 1622 gaf hij zijn ontslag als griffier en zijn zoon Hendrik volgde hem in zijne bediening op. Ditzelfde jaar werd hij tôt schepen verheven en droeg dien titel op nieuw in 1623, IÔ25, i63o.

Op 17 October i633 schonk hem het stads- bestuur voor de opdracht van zijn boek, getiteld Senator, eene tweede zilveren vergulde schaal met het

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221

opschrift S. P. Q. A. en de wapens der stad, ter waarde van 172 gulden Artois. Dit kunststuk werd evenals het vorige door den vermaarden drijver Abraham Lissau vervaardigd (1). Wij zullen later zien, dat Brant dit geschenk op prijs stelde.

Jan Brant II bewoonde in de St-Michiels-of KIoos- terstraat, het huis in de stadswijkboeken geteekend, deel IV bladz. 72, en dat thans n^ 37 draagt. Na zijn huwelijk met 's griffiers dochter, betrok Rubens een deel van de woning zijns schoonvaders {*) en het was aldaar dat hij verscheidene zijner meester- verken uitvoerde (3).

De innigste vriendenbanden vereenigden het huis- gezin Brant en Rubens ; wij zien, dat de meester het afbeeldsel zijns schoonvaders vervaardigde, en dat deze laatste verscheidene schilderijen van zijnen schoonzoon bezat, waarvan wij ongelukkig- lijk de onderwerpen niet kennen.

Isabella Brant overleed vôôr i5 Juni 1626 en werd in St-Michielsabdij bij Maria Pypelincx, des schilders moeder, onder een prachtig gedenkteeken ter aarde besteld. Volgens de costumen van Ant- werpen werden van moeders zijde, twee voogden over de twee zonen der overledene benoemd. Luidens het gezamenlijk testament, voor notaris van Hal opgemaakt waren, in geval van vooraflij- vigheid der vrouw,haar vader Jan Brant II en Philips Rubens, de man van Maria de Moy tôt mombers

(1) Zie onze Xotice sur la corporation des orfèvres p. 17, en Anrers à travers les âg*>.s T II, p 4-">:î W\\ heliUen ook eenige inliohtingen van onzen voorganger Fred. Verarditer henutrif.rd.

(2) Zie rnyn op*îel Ititttcns. I>! 4<"4.

(3) Ueeds in 1611 deed Ruheusden aankoop van den grond zyner nieuwe woning.

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harer nagelatene kinderen aangewezen. Philips Ru- bens op 28 Augusti 161 1 overleden zijnde, zoo trad de griflier Hendrik Brant in zijne plaats op. Hier- door werden de betrekkingen met de familie Brant nog nauwer, en de banden werden talrijker nog wanneer in i63o de groote schilder in tweede huwe- lijk, met de zuster van Daniel Fourment, trad. Op 29 November i63o verklaarden Albertus en Nicolaas Rubens, voor notaris Guyot geconten- teert te syn van allen 't gene dat denselven soude mogen competeren voor henné moederlycke goeden, nyet daeraff vuytgenomen noch gereserveert. »

Clara de Moy, Jan Brant's echtgenoote, werd in 1637 door eene zware ziekte aangetast, waarvan zij den 24 Augusti van gezegd jaar overleed. Jan Brant volgde zijne echtgenoote in het graf op 29 Augusti 1639, nalatende voor eenige erfgenamen de kinderen van P. P. Rubens en die van Daniel Fourment, den jongere, als vertegenwoordigende de twee dochters uit zijn huwelijk gesproten.

Een wederzijdsch testament was door de echte- lingen Brant opgemaakt, dat in handen berustte van Daniel Fourment, en door dezen laatste in handen werd gegeven aan de notarissen van der Soppen en H. van Cantelbeck, die het, op 3o Augusti 1639, ambtelijk openden. Dit stuk is zeer belangrijk, doordien het de betrekkingen der gansche familie doet kennen ; doch om de* verwantschap der familiën Rubens, Brant en Fourment beter te begrijpen, denken wij eenen oogslag op den stam- boom dezer geslachten, langs den kantderde Moy's, te moeten werpen.

De befaamde rechtsgcleerde Hendrik de Moy,

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223

de gemeenschappelijke stamvader, was te Heren- thals op 21 April i53i geboren (i). Hij werd poor- ter van Antwerpen den 28" April i56i, secre taris der stad in i563 en trouwde in St-Walburgiskerk aldaar, den ion Mei i56g, met Clara van Gulick dochter van Melchior van Gulick en Margareta de Witte, die zelve dochter was van Adriaan de Witte en Clara Verhagen (*).

Drie dochters sproten uit dit huwelijk voort, waar- van eene, Catharina de Moy, gedoopt den Januari 1574, ongehuwdstierf. De twee andere waren: Clara de Moy, die, op 23 October i5go, in het huwelijk trad met Jan Brant II, greffier en later schepen van Antwerpen, en Maria de Moy, die in het huwelijk trad : op 26 Meert 1609, met Philippus Kubens, Pieter-Pauwel's broeder; 20 met Balthasar van Nispen, stichter van een godshuis in de Korte Ridderstraat te Antwerpen gelegen.

Jan Brant won bij Clara de Moy vier kinderen, Henricus en Jan, die beiden ongehuwd stierven ; Isabella, geboren den 20" October i5gi, die de eerste huisvrouw van Pieter-Pauwel Rubens was,

(1) Hendrik de Moy was xoon van Nirolaas de Moy en van Catharina Monincx, waarvan hy het wapcn in /.yn schild ovoruam.

De familie Mouiucx was eene der dcftigste uit de Kempen, en verbleof langen tyd te Lier. Door akten van 1523 en 1540, leeren wy eeu aantal der leden van het geslacht Monincx kennen, onder anderen : Aart Monincx die waarschynlyk met Catharina van Ghcolo trouwde, en voor dochter had : Margareta die, in 1540, omtreut 37jarenoud was. Behahe dcze had hy nog de volgendo kinderen, waarvan de drie laatste in 1523 miuderjarig waren en voorvoogden hadden Jan van Gheele en Peeter van don Dycke: Jan Monincx. Catharina, gehuwd met M1* Nieolaas de Moy, Joanna Moninex, Aart Monincx, Lucas Monincx, Kl i sa het h Monincx.

Zio over de familie de Moy, onze aanteekening in het eerste deel van ona Arrhievenbtfui.

(2) Akt van 14 Meert 1576 (suh Martini); zie ook nkte van 1546, 10 November (Sub J. van Wesembeecke).

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224 ~

en Clara Brant, die, op 22 September 1619, in het huwelijk trad met Daniel Fourment, broeder van Helena Fourment. de tweede huisvrouw van den grooten kunstenaar.

Uit het huwelijk van Clara Brant met Daniel Four- ment, aangegaan in St-Andrieskerk op 22 September 1619, waren zeven kinderen gesproten, die te Antwer- pen in verscheidene kerken werden gedoopt ; te weten :

Clara Fourment, gedoopt in St-Andrieskerk den 17" Juli 1620; peter: haar grootvader Jan Brant; meter: hare grootmoeder Clara F'ourment.

Elisabeth F'ourment, in O. L. Vrouw (zuidi den 20" December 162 1 ter vunte geheven ; peter: Balthazar van Nispen en meter : Elisabeth Rubens. (Isabella Brant?)

Daniel Fourment, gedoopt in O. L. Vrouw kerk (zuidi den i8n Januari 1623 ; peter: Daniel Fourment, de oude ; meter: Clara Brant.

40 Joannes-Baptista Fourment, gedoopt in O. L. Vrouwkerk (zuid), den i3n April IÔ25 ; peter: Petrus Fourment, en meter: Clara Fourment.

Balthazar Fourment, in St-Jacobskerk gedoopt op 2 Februari 1627 ; peter : Balthazar de Groot ; meter: Joanna Mertens, in naam der weduwe van Petrus van Hecke.

Henricus Fourment, in O. L. Vrouwenkerk (zuid), gedoopt op 27 October 1628; peter: Henricus Brant ; meter : Maria de Moy.

70 Guilielmus Fourment gedoopt in O. L. Vrou- wenkerk (zuid), in Augustus i635; peter: Guilielmus Brant ; meter : Clara Rubens.

Zonderling genoeg, dat het testament der echt- genooten Brant niet aan den oudsten der aange-

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trouwde zonen, P. P. Rubens, maar aan Daniel Fourment in handen werd gesteld. Wanneer nu Jan Brant, de langstlevende van het huisgezin Brant op 23 Augusti i63g was overleden, verscheen op 3o Augusti daarna, om dit testament te openen Daniel F'ourment in eene zitting bij den notaris van der Soppen, bijgestaan door zijnen ambtgenoot Hen- drik van Cantelbeeck, in tegenwoordigheid van den Eerw. heer Norbertus van Couwerven, alsdan prior derabdij van St-Michiels, vergezeld van P. P. Rubens en dezes zoon Albertus Rubens.

De lezing van dit stuk moet het huishouden Rubens min of meer verwonderd hebben. Inderdaad Jan Brant en zijne echtgenoote hadden besloten dat al hunne kindskinderen niet stamsgewijze, maar hoofds- gewijze zouden bedeeld worden, en derhalve dat het huishouden Rubens, vvaarin zich slechts twee af- stammelingen bevonden, enkel twee paarten zou ontvangen, terwijl aan het huishouden Fourment, zeven paarten, zouden toegekend worden. De familie Rubens was dus eenigszins verongelijkt. Een geschenk eventvvel van zeker belang bleef aan Albertus Rubens al s extraordinaire en buiten proportie van de kinderen van Fourment, voorbehouden : al de boeken, geschreven engedrukte; het afbeeldsel van den overledenedoor Rubens geschilderd. Aan Nicolaas Rubens werd ver- maakt de zilveren schaal met het wapen der stad waarvan wij hooger hebben gesproken.

Het testament van Jan Brant en Clara de Moy luidde als volgt (i).

(I) Dit hrtlanjïryk stnk borust in de archieven van Mevrouw de Arro- nati-Viaronti, in het Kasteel van Gne.-du'Ck. Wy danken den heer Vati Croinphout voor de kopy, die hij ona hoett hezni^d.

1NDEN NAF.ME ONS HEEREN.

Wy Jan Brandt ende Clara de Moy hegeerende te disponeeren vande tydelycke goeden ons byden Heere genadelùck verleeut, verclaren d in- houdt van desen te weseu onsen vuyttersten wille die wy begeeren naer oDsen overlyden puntuel volhracht ende achtervolcht te worden, t/y by forme van testamente codicille donatie, causa mortis of iusulcke andere manière als yemanta vuytersten wille alderbest can bestaeu, alwacrtdat aile solemniteyten van rechten daer inné niet en waren geobserveert, de zelve mits desen, soo vele desnoot zy, derogerende.

Ierst bevelen wy onse zieleu, soo haestdie vuyten lichame sullen sehey- den, de grondeloose bermherticheydt Godts, de verdiensten ons lieffs Heere Jesu Christi, d'intereessie van aile syne lieve heyligeo, en onse lichamen der gewyde aerde, ter discretie vande lancxtlevende.

Ende aengaende onse voor*c. goeden, hoedanich en waer die gelogen mogen zyn, egeene vuytgesteken, die maecken wy d'eerst atflyvipe den lancxtlevende, om by hem aenveerdt, behouden, beseten, gebruyckt ende daervan gedisponeertte worden naer synen vryen willeendebeliefle, sonder tegenseggen van yemanden, sonder oick aen yemandt, staet, déclarât ie. oft openinge te derven doetie, al» zynde by ons aen onse kinderen hen houwelyckx goet «egeveu, d'welek wy hunende heure kinderen voor heure légitime portie zyn aenrekenende ende daer inné institucrende mits desen :

Ende naer de doot vande lancxtlevende van ons bevden, willen ende be- geiren wy te weten, degene die van ons de lancxtlevende sal zyn, dat aile de voorsc. goeden, diemen iudeu sterffhuyse desselffs lancxtlevende zal bevinden, in weson te syn, sullen gelyckelyck worden gepaert ende gedeylt, tusschen de kinderen van wylen onse dochter Isahella, die zy heeft gehadt by Heer Petro PauloRubens, namentlyck Albertus en Nico- laus, ende de kinderen wylen onse dochter Clara geprocreert in houwe- lyck met Daniel Fourment, te weten allen ende ycgelyck de selve kinderen hooftsgewyse onder hun gesamentlyck, al oft sy gebroeders ende gesusters waeren, d'welck wyalsoo willen endebegeiren vuyt sekere respecten ende considération ons daertoe moverende, hier onder ooek geruert.

D'eerste afflyvige deu lancxtlevende ende naer de doot desselffs lancxt- levende de voorsc. kinderen in al t" gene ende inder mauieren als voorsc. is met vollen rechte van Institutie noemonde ende instituerende ; ende oft gebeurdedat de voorsc. Albertus.ende Nicolaus, oftyemand van huu beyden, deser werel t q uaemen t' overlyden , sonder wet t ich ki nd t van heu ren oft zy nen lyffve in houwelyckcn state verweekt endege[>rocreert achtertelaten, indien gevallen begeiren eude ordonueren wy, dat derzelver oft dessein alsooaf-

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227

lyvich geworden portie, inde immeuble ende onruerende goeden van ons testateurs, daer onder mede bogrepeu de huysingen en erffven biunen dese stadt gelegen, aal accresseren, aenwassen en met vollen rechte toe- comeu eude aenblyven den kinderen der voorsc. Clara, alsdnn in leven we^ende. gelygkelyck ende prorata, zonder partioipatie vau ghene 'tzy Al- bert in oft Nicolaus die zoude mogcn te lyffve blyvcn d" welek wy alsoo f?oet viuden ende gerecbt nebbeu otudat de kinderen der voorso. Clura eentehsins geadvantageert mo<hten worden, nndien Godt almachtich den selven Albertu* ende Nicolaus extranrdinarlyck ende buytcupro|K>rtie van de kinderen vande zelve Clara heeft vorsien ende gcbeniticiecrt.

Begeirende voorts dat de voorsc. Albert us naer m vus testateurs aflly- virheydt voor vuyt hebben zal aile myne boeoken, soo geschreven als ^«•lruekt, pampieren, geschriften, eude atulerc sturken ende inunimenten myne studien ecuichsints aeugaoude oft rakeude, eude daereuboven myn «'i>iitreleyts«el by zyneu heer vader geschildert. tôt rnyuder g<'don<-k- nisse. ende «le voorsc. Xiclaes een silvere sohaelc daerop staet de wapen vande Stadt, eertyts acn my testateur by de selve Stadt totoene vereeriuge Seschonken.

Aen I.isken Jacnhâ.on* lieden vcîo jaeren wel ende getrouwelyck gedient hebbende, maeeken wy voor een legact, 't zestich gulden "sjaers, haer leven lanck gedurende. daeraffd'eersto jaer sal vcraehynen ten dagbe vande aflyvieheydt vande lancxtlevende vau ons beyden.

Aendaelmoesseniers tôt behoeve vande gemeyne sehamele huysarmen deserstadt,de somme van drye hondert guident, vuyttereyf ken aende selve aelmoesseniersten daghe vande afflyvieheydt vanden eerstafflyvigen vau ons beyde. In teeecken der waarheyt heb iek testateur dcse met myne eygen handt geschreven, ende gesamentlyck met myne huysuouwe testatrison- derteekent, in Antwerpen den XVIc «evcuenderticb.

Aende fabrique van St. Andrieskercke, tweebondert guldens. Was on- derteeckent J. Brandt, Clara, de Moy.

HKT OPSCHRIFT.

Op heden sevenentwintich daegen in July vanden jnere ou-* Hecren duy- sent sesse hondert endesevenenderticb, tusschen vyff ende sesse uren naer middacb, comparerende voor my David vander Soppen, openbaer Nota ri* bij den rade van Brabant geadmitteert, t Antwerpen residerende, ende de ^e- tuygen ondergenoempt, in propre persoonen Heer ende Meester Jean Brandt . oudt schepene deser stadt en Jouflvrouwe Clara de Moy, syne wettige huys- vrouwe,de voorsc. MrJan Brandt gaende ende staende met ons op der aerdeu ende de voorsc. Jouffrouwe Clara sieck te bedde liggeude,cndo beyde heure

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memorieende verstandt welmaehtich wesemle soodat opentlyrken bleke, ende verclaerden en verelaren raits deseu, dat d'inhoudt vandcsen tegen- woordigen blade pampier, by hctn lleer comparant geschreven, ende by henbcydcn geteeckent ende tendrye plaat*eu mei des comparant» signet toegesegelt, te wesen hen beyden testament ende vuytersten wille. den wekken sy begceren ende vuyterlycken willen, dat tcrstont naer een van hen beyden afflyvieheydt onderhouden ende volbroeht sal wordeu, gelyck onde al oft open testament waer, niet tegenstaende eenige co»tuymen oft ordonnantien ter eontrariëu, de welrhe sy comparanten voor son vele die doseu hennen vuytersten wille soude mogen contrariereu, syn dero- gerende, derogerende oookende doende te nietealle voorgaende testaman- ten by hen respective gesameuderhandt oit elch iut besnnder voor datum de^cr gemaeckt oft gepasseert, willeude auderwerff dat de<en alleeu sal stadt grypen, ende versueckeu aen my notaris hier van godepecheert te worden dusdauich instrument. Aldus gedaen ende gepasseert binnen deser sttdt Antwerpen, ten woonhuyse des voorsc. comparanten, pesta en in de Cloosterstraete van Ste Miehiels, ten bywesen van Mattheus Waterloo pa?- semeutwercker, en Adriaen Vcreerken, lantwercker, ingesetene deser stadt als getuygeu hier over peroopen ende gebedeu, ten dape, maendt in jaere voorseyt. Was onderteeckent : J. Brandt, Clara de Moy, Matheus Waterloo, Adriaen Vereecken : quod attestor : D. vander Soppen, Notarius.

OPKNINGE.

Alsoo heer emleMr Jan Brandt don xxui*" dach Augusti XVIe negenender- tirh (geweest synde den lancxtlevenden vande testateurs in descu) deser werelt is overleden, is dat testament gcsloten wesende, by S1* Daniel Four- ment dejonge, my notario in handen gestelt, ende desselfs versuoeke ende medeoverstaen vanden Eerw*n Heere Norbertus van Couwerven Prior vande apdyevan Ste Miehiels alhier, Hcer Petrus Paulus Rubens, Sr Albertus *ynen sone,ende J"' Clara en Isabel Fourment,des voorsc. Sr Daniels kinde- reneu,de MrHenrick van Cantelbeeck medenntaris,gcopent en gepubliceert, ten sterffhuysc dos voors<\ wylen Mr Jan Brandt, gestaen in de Clooster- strate van St Miehiels alhier, desen xxxon Augusti XYV negenendertirh, in Antwerpen. Was onderteekent F. Norbertus van Couwerven, Prior vau St. Michicls, Daniel Fourment de jonge. H. van Cautelbeeck notaris. Quod attestor: D. vander Soppen, Notaris. Gecollationeert ende bevonden con- corderen metten originelen testameute, opsrhrift ende acte van opeuiuge desselfs respective onderteeckeut als voren, by my <>|>enbaer Notaris te Antwerpen residerende, Ooirconden, etc. G. Le Rousseau, Nots publicus.

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Op de vraag van Rubens en zijne twce zonen, als- ook van Daniel Fourment, werd in het sterfhuis van Jan Brant, den 3in Augusti i63q en volgende dagen, de algemeene inventaris der nagelatene goe- deren opgesteld door den notaris Hendrik van Cantel- beck, een ambtenaar, die de vertrouweling der familie Brant was.

Het vermogen van den aflijvige was aanzienlijk. De inventaris, waarin het uitvoerig beschreven werd, berust in het archief van het kasteel van Gacsbeek. Het stuk is al te omslachtig om in zijn geheel te wordcn medcgedeeld, des te meer daar zijn inhoud voor onze uitgave van gering belang zou zijn. Wij deelen er enkel uit mede wat betrekking heeft tôt de kunstwerken en stippen er een paar andere wetens- waardige punten uit aan.

Onder de nalatenschap van Jan Brant bevond zich een aanzienlijk getal schilderijen, waarvan er eenige van Rubens waren, die wij hier aan het hoofd moeten stellen :

Rubens en zijne eerste huisvrouw Isabella Brant .

Het afbeeldsel van Jan Brant III.

Het afbeeldsel van Clara-Serena Rubens, dochter van Pieter-Pauwel Rubens en van Isabella Brant en het oudste kind dezer echtelingen. Weinige geslachtkundigen hebben melding gemaakt van deze spruit van Rubens, die te Antwerpen was geboren in het huis van Jan Brant, gedoopt werd in St- Andries kerk, op 21 Meert 161 1 en op twaalfjarigen ouderdom overleed (1).

Haar peter was Philippus Rubens; haar meter, Clara de Moy, de vrouw van Jan Brant.

(1) Medegedeehl «Inordeu Heor Max Itoox s.

23o

De volledigelijstderschilderijen bevat de volgende stukken, waaronder er hoogst waarschijnlijk nog wel meer werken van Rubens' hand dan de drie, weîke wij hooger noemden, voorkomen :

- In de groote camer aen den hoff :

«• Een groot stuck schilderije van de Drij Coningen, op panneel, olieverve, in lijste.

r> Een stuck schilderij van Ileer Petro Paulo Rub- betts met sijn eerste huysvrouwe, op panneel, olie- verve, in lijste.

Den afflijvigen in desen ende sijne huysvrouwe res- pective, op panneel, olieverve, in lijste.

Een stuck schilderije van Marie Magdalena, op doeck, sonder lijste.

» Wat blommen op panneel, in lijste.

* Een oude man, op panneel, olieverve, in lijste. " Een doeck olieverve, in lijste van rhetorica.

» Twee stucxkens schilderije respective, op pan- neel, olieverve, in lijste, d'een van Jan Brant, des afflij- vigens soontken was, ende d'ander van Clara Serena Rubens, dochterken was des voors. Hr Rubbens.

- Eenen lieremyt, op panneel, in lijste.

« Een groot stuck schilderije van het leven ende de doodt, op panneel, olieverve, in lijste.

- Een groot stuck schilderije van wijlen Hr Hen- rickde Moy, op panneel, olieverve, in lijste.

* Een begraeffenisse Christi, op een plaetken in eb- benhoute lijste.

» Het conterfeijtsel van den afflijvigen in desen, in lijste.

r> Het conterfeijtsel van desselfs afflijvigens vaeder ende moeder, respective, op panneel, olieverve, in lijste. » Een stuck tegen den solder hangende van de

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- 23 I -

voors. camer, van verscheidene personagien ; olie- verve in lijste.

Andere schilderijen en kunstwerken versierden de talrijke vertrekken.

» bit camer km aan de straete :

» H et conterfeijtsel van dm voors Afr Henrick de Moy\ op panneel, olieverve, in de lijste

* Een bancquet van den Coninck Balthazar, op pan- neel, olieverve, in de lijste.

y Den Hertoch Albcrtus, hoochloflyker memorie, in sijn cardinaels cleederen; op panneel, olieverve, in lijste.

» Een spaensche juffvrouwe, op panneel, olieverve, in lijste.

- Een gebourduert stucxken schilderije van Marie ende Joseph, in lijste.

* Een thoren van Babilotiien, op panneel, olieverve, in lijste.

* Een landschapkm, op panneel in lijste met een predicatie daer inné.

» Een fruytagieken, op doeck, in lijste " Een boschagiekm in een rondeken op panneel, in lijste.

* Onse Salichmaecker aen 7 cruys met onse Lieve Vrouwe mde Sint Jan, op een panneelken, olieverve, in lijste.

» Den Coninck ende Coninginne van Engelant, pam- piere kunstplaatsnêe, in lijste respective. «♦ In de neer camer neffens h et voorgaendc camer km.

* Een a/tbreeckinge van het casteel van Antwerpm, op panneel, olieverve, in lijste.

» Den vader van den afflijvigen, in desen ; op pan- neel, olieverve, in lijste.

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» Een cleyn stucxken van Erasmus Roterdami, op panneel, olieverve, in lijste.

t Een onthooffdinge van Sint Jan Baptiste; op doeck, olieverve in lijste.

* Nog een conterfeijtsel van des afflijvigens vader, in lijste.

» Een deurp op panneel, olieverve, in lijste.

- Een M ariebecldeke» , op panneel, olieverve, in lijste.

* Drij la»dschappe» , met geschi Merde lijsten op doecken.

* Eenen gecrnyste» Christus, op panneel, olieverve, in lijste.

- De Kerckc op de» berch va» Calvaric» ; op pan- neel, olieverve, in lijste.

» De Hcrlogmne, op pampicren kunst; in lijste.

- Een vroitwenhooft van plaester.

- de» vloer :

- De stadt va» Lo»de», pampieren kunst, in lijste.

* Een la»lschapy op doeck, in lijste.

- In de groote ceucke» :

«• Een stuck schilderije van Phebus; op panneel, olieverve, in lijste.

" Een fruytmcrct; op panneel, olieverve, in lijste.

- de camer bove» de» vloer :

- Twee zilveren lampetschotels met eenen silve- ren lampetpot.

" Twee silvere verguldc schalen ; in d'ee» gedreven de wape»s va» de stadt va» A»t<vcrpc»% d'a»dcr gedre- ve» stae»de eenige goddinnen.

- Een groot stuck schilderije van Daniel den Cuyl der leeuwm; op doeck, olieverve, in lijste.

ed by GoogI

» Eenen gecruystcn Christus mette schakcrs (i), over beydesyden; op panneel, olieverve, in lijste.

* Een Mariebelt met Joseph ; op doeck, olieverve in lijste.

•> Op de bovencamer daerneffens : - Een stucxken schilderij van Caïn ctrAbel, wit ende swert (grisaille) op doeck, in lijste.

« Tvvee Mariebelden op panneel, olie verve in lijste.

* Een lantschapken op panneel olie verve in lijste. » Een oude manstronie ; op panneel.

» Op de gaelderije :

» Een cleijn stucxken schilderij van Adam en Eva ; op panneel ; olieverve ; in lijste. » Een sotteke ; op panneel.

*• Opt hangende camcrken neffens de voors. gaelderije. » Een Mariebeldeken ; in lijste. y> Opt cleyn solderken :

« Een conterfeijtsel van Mr Henrick Brant, des soon in desen was.

* Op den solder boven den voors. solder :

r> Een lantschapken met Sinte Christoffel daerinne, op panneel ; in lijste.

» Een oude mans- met een vromvetronie respective; in lyste.

r> Op den solder neffens liel groot comptoir :

* Een landschap op doeck olie verve.

« Twee groote stucken schildery op doeck in lyste, d'een van eenen mans persoon ende d'ander syn huysvrouwe. »

Na deze kunststukken volgen de gelden liggende op het « comptoir « van Jan Brant, waarin zich de aan- zienlijke som van vier en twintig duizend, vier hon- dert twee en twintig gulden, vijf stuivers bevond ;

(1) Moordenaars dieveu Ed. SdU ctu-r.

234

daarbij moet men nog rekenen eene hoeveelheid zeldzame penningen, een aantal kostbare gesteenten, kettingen, ringen, twee gouden Agnus Dei, een aan- tal tinnen tellooren, enz.

De « brieven, pampieren en munimenten » van het sterfhuis waren vrij talrîjk, en bewijzen dat de afgestorvene een schoon erfgoed bezat. De beschrij- ving van renten en schulden op staten en vaste goe- deren is van te grooten omslag om hier opgenomen te worden , maar onder nr 70 «* bevindt zich het originael contract van houwelyck voorwaerde tusschen Joncker Petro Paulo Rubbens, ter eenre, ende Jouffrouwe Isabella Brant, ter andere, mette assistentie van heunne vrienden manualyck gemaeckt in date 27 Septembris XVIe negen ; daer onder ooek staende de voldoeninge van eenige penningen daer inné geruert met noch een quitantie in date 21 Octobris anno XVIe vierthien, daer by den selven Heer Petro Paulo Rubbens bekent ontfangen te hebben van den affly- vigen in desen, de somme van negenhondert guldens eens, te wetene de ses hondert guldens eens by Jouffrouwe Clara van Gulick gemaect aen syn doch- terc Clara Sercna Rubbens ende de resterende dry hondert guldens aen syn huysvrouwe gelaten door Jouffrouwe Catharina de Moy, gequoteert in dorso...-

Het ware belangrijk te kunnen zeggen, hoe de verdeeling der goederen van Jan Brant is geschied, en vooral waar de kunststukken zijn gebleven. Het is zeer waarschijnlijk dat het contcrfeytsel van den stadsgriffier, zich tusschen die talrijke onbekende afbeeldsels bevindt, welke onder de werken van Rubens voorkomen. Ook zoo met het afbeeldsel van Clara-Serena, dat des te meer belang opwekt daar,

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gelijk wij hebben gezegd, het bestaan van dit kind zoolang aan de geschiedschrijvers van Rubens onbe- kend is gebleven.

Het belangrijkste feit, welk ons het sterfhuis van Jan Brant oplevert, is het bewijs dat de familie Rubens voor tvvee paarten in de nalatenschap kwam, terwijl het geslacht F'ourment er zeven deelen in vertegenwoordigde. (i) De rijke verzameling van handschriften en boeken werd het deel van Albertus Rubens, en Nicolaas werd eigenaar der zilveren schaal, het pronkstuk van het Huis Brant. (s)

(1) Deze verdeeling *<-hynt byzonder wel uit by de volgende woorden ▼au den akt van den staet van al de goederen, geteekend A. k 10, deel.

* C* van den bewyse gedaen acn de seven kinderen van Joufl* Clara Brant saliger, beloopt drve eu aestich duysent, tweentuegentieh pl. 4 st. LXIII» XCII ni. IIII st.

» De selve comt voor hunne 7/9 deelen de somme van een hondert thien duysent dry hondert negenent«eveutirli gl. 6 1,2 st. »

Zie ook onze aanteeheningen ovei- Rubens, blz. 22, 74, 409, en 412, de Vlaamsche School 1803, blz. 141, en het Archiexenblad, deel II. blz. 69 tôt 179.

(2) Het wapender familie Brant wa«: van zilver met drie moorenhoofdeu van ?abel, voorzien vau hunne wrongen van kecl; het hoofd van het srhild van keel, beladeu met eenen vogel van goud.

Het wapen der familie de Moy was pevierendeeld : 1 en 4 van goud, met den keper van azuur, beladen met drie hermelyne moesjes of spikkels van goud, vergezeld vau drie pauwhoofden van azuur: 2 eu 3 van zilver, met twee koekenvan sabel, beladeu met een hermelyuen spikkeltje vau zilver (Monincx); het vry kwartier geschaakt goud en keel ; met kleine vry kwar- tier van zilver met den vogel van sabel (van der Aa.)

DE VERDEELING

VAN

RUBENS' NALATENSCHAP

Tusschen Helena Poarment en de voor- eo nakinderea van Rabens .

I ITGECiEVEN IMlOR

MAX ROOSES.

Onder de papieren der familie Rubens, welke in het archief van het kasteel van Gaasbeek gevonden zijn, bcvinden zich drie stukken, betrekkinghebbende tôt de verdeeling tusschen de erfgenamen der goe- deren nagelaten doorden grooten schilder. Het eerste is het Accort tusschen vrouw Helena Founnent ende voor ende naekinderen van wylen Heer Pietro Panlo Rubens, van den jaere 1645, den 28 Augusti ; het werd reeds gc- drukt in P Génard, P. P. Rubens, bl 87-93. Het tweed e heet Letteren aengaende de Scheydinge ende dey- linge der goeden achtergelaeten door den heer Peeter Paulo Rubens, van den gsten aprilis 1646 ; het werd gedrukt in hetzelfde werk, blz. 93-106. Het derde is de Afre- keninge tusschen vrouwe Helena Fourmcnt, ende voor ende naerkinderen van wylen heer P. P. Rubens den 9 april 1646. Wij deelen dit Iaatste stuk hieronder mede. Dezedrie oorkonden komen voort uit de nalatenschap van Albertus, den oudsten zoon van Rubens. Ineene nota, 011s medegedeeld doorden heer van Cromphout,

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wordt de weg aangeduid, dien zijgevolgd hebben om hunne tegenwoordige plaats te bereiken.

Albertus Rubens huwde Clara Del Monte. Hunne dochter Clara-Petronilla huwde don Juan, burggraaf van Alvarado, heer van Melis, Albergen, Roost, Walputte, enz. raadsheer en ontvanger generaal der domeinen en financièn des Konings. Hij won bij haar drie zonen en drie dochters, van welke er vijf stierven zonder nakomelingschap De zesde Cathe- rina-Josephina van Alvarado en Bracamante huwde den weledelen heer van Blondel, heer van Lillers. Hunne eenige erfgename was Catharina van Blon- de], vrouwe van Lillers, die in 1725 huwde den wel- edelen heer van Boneem, eenigen zoon van Ferdi- nand-Philips, baron van Boneem, heer van Werve, Groot-Balliu van het land van Waas en van vrouw Louisa-EIeonora Volkaert. Francisca-Ferdinanda van Boneem, zuster van Ferdinand-Philips van Boneem, huwde Frederik-Franciscus-Hubertus Vol- kaert, heer vanWeldene,Spiegelhove en Salardinghe, ontvanger generaal van Vlaanderen. Hunne dochter Joanna-Maria Dorothea- Eleonora- Philippina Vol- kaert huwde Alexander-Lodewijk Schockaert II,graaf van Tirimont, baron van Gaasbeek. Hunne dochter huwde Jan Galeas, markies van Arconati-Visconti. De familie Boneem geheel uitgestorven zijnde, zoo kwamen de papieren en een deel der goederen van Rubens door erfenis in het bezit der familie Arconati- Visconti-Schockaert, waarvan dethans tegenwoordige eigenares van het kasteel van Gaasbeek, de markiezin Arconati-Visconti, de eenige erfgename is.

AFREKENINOE TUSSCHEN VROUWE HELENA FOURMENT, ENDE VOOR EXDE NAERKINDEREN VAN WYLEN HEER P. P. RUBENS, DEN 9 APRIL 1646.

Afrekeninge tusschen Vrouwe Helena Fourment weduwe van wylen Heer Peeter Paulo Rubens Riddere Heere van Steene etc. met Joncker Janbaptista van Broechoven Heere van Bercheyck oudt Schepene deser Stadtheuren tegenwoordi«en man, ter eenre, Ende Joncker Albert Rubens Sécréta ris van z\jne mats. soeretcn rade des voors. wylen Heeren Peeters Paulo eone daer moeder aff was Vrouwe Isabella Brandt ter andere zgde, ende voldoeninge van 'tgeue den sehen Joncker Albert ter saken van zyue vaderlycken goeden ende anderssints ten lastc vande vooruoempde Vrouwe Helena Fourment is toecomende (Gepresenteert den 9 April 1646 aen Heeren en Meesters Melchior Ifaecx binncn borgenaeestere, Jacob tan Bnren Schepene en my secretaiHs nnderschreven als daer toe gecommiteert ondert. G. de Weerdt.Is gecomparcert II* en MT Philips Rubens Schepene deser stadt als procuratie hebbende van Jor Albert Rubens voorden notaris Cantelbeeck gejiasseert den 7«n Decembris 1645, alhier gethoont).

De vooruoempde Joncker Albert Rubens moet hebben :

1. Ierst voorde helft vande bate van sekere rekeuinge tusschen de voor- noempde Vre Helena Fourment ter eenre den voors. Joncker Albert ende meester Philips Rubens als procura tie hebbende van Joncker Niclaes Rubens op den tweeden decembris vanden Jarescsthienhondert ende vyffen- veertich in presentie vanden notaris Ouyot gesloten ende geteekent vyff duysent drye hondert ende vyflentwiotich guldens seveu stuyvers (blyckt by de rekeninge als inden lext alhier getien.) gld. 5325— 7

Item voor zyn kintsgedeelte oft achtste deel vande bate vau de gocden bydeu voornoempden wylen Heer Peeter Paulo Rubens zynen vader acbtergelateu volgens den staet van zyneu sterfhuyse opden negensten decembris vanden jare sesthienhondert ende vyffenveer- tich voorde tegenwoirdighe Heeren Comiasarissen gesloten ses- thienduysent vyffhondert seveneutseventich guldenen achthieu stuyvers (blyckt by den staet als inden text alhier gesien.) gld. 16577—18

3. Item voor een vierdedeel hem competerende van syns moe- ders wegen inde nabeschreven vyff huysen, te weten twee daer van geteeckent numéro vier ende vyff gestaen aenden Wapper tegens over de I.ammekens Rame, Item twee geteeckent numéro ses ende seven oick aldaer gestaen, ende het vyffde geteeckent numéro acht inde selve strate gestaen neffens eude boven den vuylganck van de greote huysinge des voornoempde wgleo

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Hcereu Peeter Paulo Rubca», aile welcke vyff huysen gelyck arti- oulis xxii. xxui. xxiiii ende xxv vanden tweeden ontfanck apre- kende vande onruerende ende erffelycke goeden van den voor- «chreven staet is blyckende, zyn geschatt op aesse duysent ende vyftich guldens waer van het voorsch. vierdedeel daer van de voor- noeropde Joncker Albert Rubens ten behoeve van Joncker Niclaes Rubens aenden welcken de voorsch. huysen hier naer worden toe- gevuecht behoorlycke transport sal doen (blijckt by den staet al- hier gesien.) gld. 1512—10

4. Item voor gelycke vierdedeel hem competerende als vore in eea huys genaempt de sterre inde Jodeatrate alhicr gestaen welcke huys int geheele ge achat is geweest op twee duycent acht hondert puldenenals blyckt by den lunen articule vanden voorsch. tweeden capittele vau ontfanck soo dat voorsch. vierdedeel daer van de voors. Joncr Albert transport sal doen ten behoeve als vore corapt. gld. 700—

5. Item gelycke vierdej>aert hem toecommende als vore van eea huys van plaisantien met verscheyden parcheelen van lande meest geinvadeert liggende onder Keckeren gespeciflceert iuden xxxh. xxxiii. xxxiiii. xxxv. xxxvi. xxxvii. xxxviii. xxxix ende xl. articulen van den voorsch. tweeden cappittele vanden ontfanck, welck huys van plaisantien ende landen int geheel zyn geschat op elff duysent drye hondert guldenen eens waeraen gecort de chinsen die getaxeert syn op 648 gld. soo blyft daer 10652 gld. als blyckt by den volgenden xuM articule, beloopende alsoo het voorsch. vierdedeel daervan den voorsch. Joncker Albert transport sal doen ten behoeve van de vyff naerkinderen des voornoempden wylen Heer Peeter Paulo Rubens daer de voornoempde Vrouwe Helena Pourment moeder aff is, aendc welcke de voorsch. hoeve ende lan- den hier naer bewesen worden beloopt. gld. 2663

6. Item voor het vierdedeel van eene rente van hondert ende vyftich guldenen erffelyck geheven wordende op dese stadt van Antwerpen waer van het capitael int geheel bedraeght gelyck ar- ticule seven vanden voorschreven tweeden capittele van ontfanck blyckt drye duysent guldenen ende het voorsch. vierdedeel (waer van de voornoempde Joncker Albert transport sal doen) metten verloope daer van openstaende ten behoeve van den voorsch. vjjff naerkinderen bedraeght. gld. 750—

7. Ende het vierdedeel van de verloopcn der seUer rente inden

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lxen articule van den voorsch. capittele gestelt int geheele op sevenhondert ende vyftich guldenen beloopt. gld. 187—10

8. Item voor hct vierdepaert van eene rente van vyff en twintich guldenen vier stuyvers erffelyek oick op dese stadt geheven wor- dende waer van het capitael gelyck articulo thien vanden voor- sehreven capittele van ontfanck blyckt int geheel bedraeght vyff hondert ende vier guldenen. Ende het vierdedeel daer vandwelck mette verloopeu sal worden hyden voornoempden Joncker Albert getransporteert teu behoeve vande voor.'chreve vyff naerkin- deren. gld. 126—

9. Ende voor het vierde deel van de verloopen byden twelfsten articule van den voorsch. tweeden capittele gestelt int geheel op hondert negenentachtentich guldenen. gld. 47— 5

10. Item voor het vierdedeel den voornoempden Joncker Albert competerende als vore van eene rente van sestich guldenen erffe- lyck geheven wordende op deStaten van Brabant int quartier deser stadt, waer van het capitael int geheele bedraecht gelyck articulo Iv van den voorsch. tweeden capittele van den ontfanck van den stael deses sterfhuys geseght wordt negenhondert ende »estich gulden ende het vierdedeel daer van dewelcke metten verloopeu daer van openstaende de vooruoempde Joncker Albert transpoite-

ren sal aende voora. vyff naerkinderen. gld. 240—

11. Ende voor het vierde deel vande verloopen der selver rente int geheel gestelt op drye hondert gulden aïs by den Lvir» articule

van den voorsch. capittele blykt. n\d. 75—

12. Item voor zyn vierdedeel vau eeu detdedeel hem compete- rende als vore in een derdendeel vau een bempt geheeten de Muylen gelegen tôt Muysen boveu Mecheleu tus*chen de twee Wielbruggen groot int geheel twee bunderen lachtentich roedeu. Item vaueenstuk bempts geheeten de Brugge groot een huuder een dachwaut ende vierentsestich rocden ende eenen beinpt ge- naempt den Peerboom groot een half bundcr sessentachtentich roeden t' samen sesse bunderen twee dachwant dryeutachtentich roedeu onbegrepen gementioneert inden Ixxxin*» articule vanden voorschreveu capittele ende bydeu lxxxmi"1 jzeschat het voorsch. derdendeel in een derdendeel int geheel op twe ff hondert guldenen soo dat 't voorï^ch. vierdedeel d' welck de voornoempde Joncker Albert sal transporterai ten behoeve van Joncker Niclacs Rubena znneu hroeder beloopt. gld. 300—

13. Item voor een vierde paert den voornoempde Joncker Albert

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rorni>oterende als vore van een obligatie van twelff hondert ende vyftich guldeuen eens die Joos Serrarts woonende tôt Brussel schul- dich is en daer vore gehipoticqueert stact de helft van eene hoff- stadt metten huys»e daer opi>e staende inde Vleeschouwers strate lot Brussel gelyck inden xcvui» articule vanden eersten capittele vanden voorschreven sterfhuyse verhaelt staet rompt voor het vierdodeel daer van de voornoempde Jonckcr Albert transport «al doen ten behoeve van de voornoempde VrouwelIelenaFourment. gld. 312 10

14. Item vyfthien guldenen eens voor seventhien stuyvers ende eenen halven erffelyck die hy vuyt zyn paert vande sessehondert ende vyffentwintich guldenen erffelyck geheven wordende op de goeden van Heer Jan Doyenbrugge de Duras heere van Gembre ter Looven gelegen int quartier van Assenede Selsate ende Eert- velde breeder vermelt byden xiiii* articule vanden tweeden capittele vanden voorsch. staet, welcke seventhien stuyvers eenen halven erffelyck de voorsch. Joncker Albert sal transporteren ten behoeve vande voors. vyffnaerkin'deren. gld. 15—

Het gene de voors. Joncker Albertus moet hebben achten- twintichduy^ent acht honiert tweendettieh guldens.

Dico xw-iiim vnic xxxu guld.

Daer tegens wordt den voornoempden Joncker Albert bewesen ende in betalinge gegeven als volght.

1. Ierst de nabeachreven parcheelen van meublen inden sterff- huyse van zyuen Heer vader bevondeu ende hem aen geschat te weten (by bekennen van den contradicent ende stact vanden stei'f- huyse in syne qualiteyt )

2. Opden sesthienden July van jaere sesthieohondert ende veer-

ticli voor een sluyer. gld. 20—

3. Den decemb. voor eenen Colant vau diamanten. gld. 2400—

4. Een schilderye van een verkensjachte. gld. 200—

5. Een Susanna metten Emaus. gld. 90—

6. Een Cuelia. gld. 54—

7. Voorde heia van een contrefeytscl van Jouflï* Lunden int geheel geschatt op hondert vierenveertieh guldenen vvner van d'ander helft de voorkiudereu toecompt. gld. 72

8. Item voorde helft vau drye trognien op doe<'k den voor- kinderen voor d'ander helft toeconuneude int geheel gcsehat op sestich guident, gld. 30

9. Voor het ioutrefeyt>el van zyn huysviouwe gld. 84

-

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10. Voorde helft van tachtentich guldencn daer op geschat zgn tweecontrefeytsels van zyu grootvader ende grootmoeder Rubens

t usschen dosen sterfhuyse ende de voorkinderen gomeyu zynde. gld. 40—

11. Voorde helft vau thien guldenen daer op geschatt is een copye van het voorsch. contrefeytsel van z\jo grootvader oick ge- meyn zgnde. gld. 5—

12. Voor een groot landtschap geschat op gld. 1?50

13. Den twelfsten Augusti vanden jare sesthienhondert ende tweentveertich door zyn ordre betaelt aen Sr Arnout Lunden. gld. 6508— Ô

14. Item twee duysent drye hondert negcnentsestich gui" ende elff stuivera by Jan Lindemans oude cleercooper ingehouden ter saken van gelt aen den voornoempden j oncker Albert beUel tende schilderyen by hem inden vuytroep van desen sterffhuyse gecocht.

ffld.2369— 11

15. Den achtaten July vanden jare sesthienhondert ende vyffen- veertich voor soo vele aen juffrouwe zù'ne huyavrouwe in gelde gegeven. gld. 841—2 1,2

16. Voor soo vele beloopt z\jn deelende vierdepaert in derepara- tien gedaen aende huysingen ende schuere tôt Keckeren volgende

de rekeninge daervan in den staet vanden sterfhuyse gestelt. gld. 382—13

17. Item worden hem bewesen de «esse sevenste declen inde helft, waer van hem het resterende sevenste deel toecompt vau eene hoeve mette landen ende huysingen daer op staende groot int geheele achtenvyftich gemeten ende een halff lants, gelegon inden oieuwen docl breeder vermclt inden lxxvn* artirule vanden tweeden capittele vanden ontfanck vanden voor?ch. staet, weleke hoeve intgeheele is geschatt geweest op drye hondert guldens het gemeth bodragende alsoo t'samen seventhieu duysent vyflhondert ende vyfltioh guldens, als blyrkt articulo lxxix vanden voorsch. capittele ende oversulcx beloopen de voorseh. sesse sevenste deelen

inde helft. gld. 7521-0

18. Item noeh een gerechtc vierde deel van de voorsehreve hoeve ende landen byde voornocmpde Vrouwe Helena Founnent ge- cocht van Joncker Niclaes Rubens ende den selven toebehoort hebbende vuytten hooffde van zyne vrouwe Moeder saliger ter somme van vier duysent drye hondert sevenentachtentich gulde-

nen thien stuyvers du» hier de selve. gld. 4387—10

19. Inder vuegen dat de voors. Joucker Albert de voorsch. hoeve int geheele alsnu sal hebben alsoo het resterendc vierdedeel hem

van wegeu zyne Vrouwe Moeder van te voren is toecommende. Memorie.

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20. Item de drye vierde paerten te weten de helft toecomende den sterfhuyse vanden voors. Heer Peeter Paulo Rubens ende een vierdedeel waer van Joncker Niclaes Rubens hem transport sal doen van de twelffhondert ende vyftich guldenen die Anthonia vander Stock woonende tôt Brussel schuldich is breeder vermelt ioden lxxxvmc articule vanden eersten ontfanck vaoden voorsch. staet, waer van net restereude vierdedeel deu voors. Joncker Al- bert te vorens toecompt beloopende de voors. dry vierdedeelen.gld. V37 10

21. Item voorde drye vierde deelen vande verloopen de sel ver obligatie alhier gerekent op drye jareu de reste binnen loopende, de welcke bedragen int geheel twee hondert vierendertich gul- dens seven ende eenen halven stuyver ende voorsch. drye vier- dedeelen. gld. 175—15 3/4

22. Item de drye vierdedeelen waer van hy hot resteerende vierde deel aen hem selven is vindendc van liet capitael ende verloop van de rente van veertich guldens erflel. geheven wordende op dese ftadt van Antwerpen waer van het capitael volgens den vierden articule vanden voorschreventweeden capittele van ontfauck inden ?taetdes voorsch. sterfhuys beloopt acht houdert guldens ende het verloop als inden.sesten articule vanden selven capittele blyckt int geheel gestelt is op hondert veertich guldens t' saraen makende negen hondert ende veertich guldens waer van de drye vierde- deelen beloopen. gl. 705—

23. Item de drye vierdedeelen waer van het resterende vierde- daet mede aeu zyn selven is vindende van het capitael ende ver- loop van eene rente van achten veertich guldens tliion stuyvers erffelyck geheven wordende op de ntaten van Brabant int quartier de*er stadt waer van het capitael gelyck articulo Ixxx van den voorsch. tweeden capittele vanden ontfanck vcrhaelt staet he- draecht int geheel seven hondert sessentseventich guld. ende het verloop volgens den lxxxn articule is gestelt int geheel op twee hondert eeneutuegentich guld. t' samen in ailes thienhoudert sevenentsestich guldens en de voorde drye vierdedeelen. gld. 800-5

Dit bewys bedraecht achtentwintich duysent negen hondert vierendertich gui. eenen stuyver een oort.

Moet hebben als voren xxviii» vin» xxxn guld. Sulcx dat hem te vele hewesen is hondert twee guld. een stv. i oort.

Dico il guld i stv. i oort.

Andbr afrbkeningb tusschende voornoempde Vrouwe Helena Fourment met heuren mao ter eenre Ende Joncker Niclaes Rubens ter andere ztfden,

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met bewijs ende voldoeninge van t gene den selven Jonoker Niclaes voor vaderlyek ^ >et onde anderssints hebhen moet aïs volght. (Is gecom- pareert den voors. Heer ende \lr Philips als procnmtie hebbende vanden selven Joncher Xiclaes Rubens gepasseert als rore.) De voornoempde Jonoker Niclaes Rubens moet bebben.

1. Ierst voorde helft vande bate van seker rekeninge tusschen de voor- noempde Vrouwe Helena Fourment ter eenre Jonoker Albert Rubens ende Heor en Meester Philips Rubens al» gemachtioht vanden vooruoempden Jonoker Niclaes op den tweeden decenibris vanden jare duysent *e?se hondert ende vylTenveertich in prcsentie vauden notaris Guyot gesloten ende geteeckcnt vylT duysent drye hondert vytrentwintich guldens »even stuy vers (blyckt by de afrekeninge als in den text) gld. 5325—7

2. Item sesthienduysent vyfT hondert sevcncntseventich guldens aohthien stuy vers voor zyu kintsgedeelte oft achtste deel vande suyvere bate vande goeden zyns Heeren vaders volgens den staet van zynen sterfhuyse trepasseert eude gesloten als vore (blyckt by

den staet als in den text.) gld. 1(5577—18

3. Item vooreen seveuste deel vande helft van de hoeve metten huysen indeu nieuwen Doel breeder hier voren verraelt articule xvue vanden crédit van jonoker Albert Rubens aenden weloken de sesse sevenste deolen der sel ver hoeve bewesen wordeu ende dyen volgende de voornoempde Joncker Niclaes van zyn .«este deel transport sal doen. gld. 1 253—11

4. Item voor een vierdedeel hem vuy tteu hooffde van zyne vrouwe moeder saliger oompeterende iude obligatie van twelfT hondert ' vyftich guldenon ten laste van Autbonis vauder Stock tôt Brusnol ende vande verloopen der selver hier voren articulis 20 et 21 van débet oft bewys van Joncker Albert Rubens breeder gementioneert aenden weloken den voors. Joncker Niclaes 't voors. vierdedeel sal transporterez gld. 371—1 12

5. Item voor een vierde paert hem oompeterende als vore van eene obligatie van twelfT hondert ende vyftich guldens eens ten laste van Joos Serarts tôt Brusscl ende zyne hoflstadt aldaer ge- staen inde Vleeschouwersstrate breeder hier voren gementioneert inden derthienden articule vanden crédit vanden voorsc. Joncker Al- bert hier voren waervan den voornoempden Joncker Niclaes aende voors. Vrouwe Helena Fourment transport saldoen compt gld. 312—10

fi. Item voor een sevenste deel inde helft van de rente van sessc- hondert vyflentwintich guldens erffelyck geheven wordende op de goeden van Heer Jan Doyenbrugge Duras Heere van Gembre ten

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Looven gelegen inden quartiere vau Asseuedc, Selsate ende Ert- veldebreedergementioneert inden xmi articule vanden tweede ont- fanck van voor.«ehreven Staet waer van liet capitael iu't geheele bedraeeht tcn pouninck. sesthiene thien duyseut guldens ende voor het voorach. ^evensle deel dwelek hier naer metten verloope onder andere gedeelten der voorsrh. reute bewcseu wordt aen«le v\ff kiuderen vaude voors. Vrouwe Helena Kourment. gld. 714—51/2

7. Item voor aile de verloopeu daer van hem toeeommcnde ende noch openstaende afgetrocken t' j?ene (je vooruoemde Vrouwe Helena daer inné is competerende tut nu toe gld. 78—2

Somma beloopt van *t pene Jo' Xielae* hcbben moot viereutwintich duysent *os hondert tweendertich pubien* neven liées vijitieu] stuyvers.

Dico \\\\\m vi» xxxn gl. xv stuyvers.

Daer tcgens wordt den voirnoempdeu Jon <ker Nîclaes bewesen ende in betalinge gegeven liet naervcdgende.

1. Inden eersten voor de uabesehreven paitijcn hem aengesohat te weten (Myckl, by détint net en kennissen van cuntradicent.)

2. Den seathieudeu July sesthien hondert ende veertieh vcrschey-

den meublen op gld. 231—8

3. Den dccember eenen hoedbant van diamanten

op gld. 900—

4. Ken pluymken met een roosken van diamanten op pld. 100

5. Eenen diamauti im k geschatt op gld. 180 G. Een sluck sohilderye het vonnis van Midas gld. 30

7. Ken lantsrbap van L'dens op laneel pld. 200

8. Een ander lant^chap vanden selveu Udeus pld. 100

9. Ken Su^anua onvolmaeckt op duerk gld. 40

10. Een slapcnde Angelica gld. 1T>

11. EenCopye van Venus thoonende haer borsten gld. 30

12. Voorde helft van sestich guldeneu daer op gesehat is eenen Cephalus en Procris tueschen desen sterfhuyse

ende de voorkinderen gemeyn zynde gld. 30—

13. Een lantschap op paneel gesehat op gld. 90—

14. Voorde helft van hondert en achtguldens daer op ge- sehat is eenen Silenus op doeckpemeyn zyude gld. 54

15. Item een copye van Orpheus inde Helle gesehat op gld. 78-

16. Een vonnis van Paris op gld. 150—

17. Vier gepremeurde doecken op gld. 6—

18. Item twee duysent ses hondert veerthieu guidons ende vier

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stuyvers door ordre vanden voornoerapdeu Joncker Niclaes Rubens betaelt aen Sr Arnout Lunden dea negcusten Âugusti vau deu jare sesthienhondert ende tweentveertich. gld. 2614—4

)9. Item duyseut twee hondert ende vierenseventieh guldenen door zyn ordre betaelt den negenthienden der sel ver macndt aeode huysvrouw vanden Heere Secretarie de Weerdt. gld. 1274—

20. Item thienduysent tweehondert sessentaestich guidons ende seventhien stuyvers die Jan Lindemans oude cleercooper gecort heeft, aende penuingen vanden vuytroepe voor soo vele aenden voors. Joncker Niclaes in comptant getelt ende by hem aen schilde-

ryen besteedt. gld. 1026G-17

21. Item voorde drye vierdedeelen (waer van het resterende vier- dedeel hem vuythen hoofde van zyne vrouwe moeder toecompt) te weten de helft den sterfhuyse van zynen Heer vader toecommende, ende een vierendeel daer van Joncker Albert Rubeus t'synen be- hoeve transport doen sal van een derdendeel in een derdendeel van verscheyden bempden grootsameu sesse bunderen twee dachwant lxxxm roeden oubegrepen gelegen tôt Muysen boven Mechelen breeder inden twelflfoten articule vanden crédit van Joncker Albert Rubens hier voren gementioneert. gld. 900—

22. Item voorde drye vierdedeelen (waer van het resterende vier- dedeel oick toecompt als vore) te weten de helft toecommende den sterfhuyse van zynen Heer vader ende een vierdedeel dwelck by Joncker Albert zynen broeder t'zynen behoeve sal worden getrans- porteert van vyff huysen gestaen aenden Wapper breeder byden derden articule van den crédit des voorn. Joncker» Albert» hier voren gementioneert. gld. -1337—10

23. Item voor gelycke drye vierdedeelen daer van het resterende vierdedeel hem oick toecompt, namenlyck de helft die het sterff- huys van zynen Heer vader aengaet ende een vierdedeel dwelck hem by Joncker Albert sal worden getrausporteert van een huys genaempt de Sterre inde Joden strate gestaen, waer van inden vierden articule vanden crédit des voorn. Jonckers Alberts breeder mentie wordt gemaeckt. gld. 2100—

24. Item sessehoudert sessentnegencich guld. sesthien stuyvers die de voornoempde Vrouwe HelenaFourment per reste aen voorn. Joncker Niclaes in comptant opgeleght heeft. gld. 696—16

Somma van dit bewys bedraeght oock net vierentwintich duysent ses hondert tweeudertich guldensseven [lees vyftien] stuyvers ergoalhier quyt. Ander afrekeninge tusschen de voernoempde vrouwe Helena Fourment

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ende heuren man tereenre. ende de mom boira van heure vyffkinderen daer vader af waa de voorn. wylen Peeter Paulo Rubens ter andere zydeo. (Syn gecompareert de voorn. W en MT Philips Rubens en Sr Peeter Hanicart beyde schepenen deser stadt als momboirs van de Weesen in des en.) De voors vyf kindereo moeten hebben.

1. Ierst voor hunne kintsgedeelten sive de vyfl achtste deelen vandebate vande gocden hyden voorn. wylen hunnen vader aehter- gelaten elck sesthien duysent vyffhondert sevenentseventieh guldena en aehtien stuyvers volgens den staet van zynen sterf- huyse voor de tegenwoordige heeren Comisaarisen als vore ge- passeert compt voor hun allen tweentaehtentich duyaent aeht- hondert negeneutachtentich guldens thien stuyvers (blyckt by den

Staet als inden tend) gld. *?889-10

2. Item voor vyffsevenste gedeelten inde helft van eene hoeve raetten huysingen ende landen inden Doel breeder gementioneert hier voren inden xvin» Articule vnn débet van Jonrker Albert Rubeus ende aldaer hera bewesen gld. 6îtf7— 15

3. Item voor hunne vyff achtste deelen inde helft van hetcapitael eender rente van vyfthien hondert guldens erffelyck teu penninck aesthiene diemen te heffen plachte op de nieuwe geoctroyeerde middelen der stadt Brussel byde selve stadt afgequeten omirent novembri vanden jare sesthien hondert en de viereuveertich gelyck inden Ixxvw» articule vanden tweeden ont fane k van den Staet des sterfhuys van den voors. wylen Heer Peeter Paulo Rubens breeder staet verhaelt bedroegen de selve helft int geheele twelff duysent guldens ende de voors. vyff achtste deelen daer van gld. TôOO—

4. Item eompt den voorseh. vyff kinderen voor hun paerten int het silverwerck bevonden ten sterfhuyse van voors. hunnen Heer vader gelyek articulo x van den eersten ontfanek oft baten vanden staet zyns sterfhuys blyckt dwelck aldaer per raemorie i9 gestelt ende daer naer vercocht ztfnde heeft vuytgebrocht sesthien hondert guldens compt gld. 1600

De Weesen moeten hebben t' saemen de somme van achten- negentich duysent twee hondert sevenenvyftich guldens vyf stv.

Dico xcvm» il* Ivii gl. v st.

Daertegens wordt aende voorach. vyff naerkinderen ende hunne momboirs bewesen ende in betalinge gegeven by conseute en approbatie van myne Ferw. Heeren Borgermeesteren en Schepenen

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deser stadt volgende der selver apostille gestelt op der voorsch. momboiren requeste vander date den sesthienden meerte van den jare sesthien hondert ende sesscuvcertich onderteeckent O. van Buren, de navolgcndc partyen (blyckt by de Req{* ende cotisent als inden text alhier gesien)

1. lerst de drye duysent viereuveertich guldenen 5 1/4 st. die de voorsch. vyff kinderen schuldieh blyven tersakenvan der selver alimentatie ende eleerdercn, afaetroeken t'gene hun goet compt over d'inneeommen van sekere penningen hy de voornoempde vrouwe Helena aengcleght vuyt het geue geprocedeert is vanden vuytroep vanden sterfhuyse des voornoempden hunder Heeren vaders en auderssints volgens de rekeningc tussehen de voors. Vrouwe Helena Fourment ende heuren raan ter eenre zyde ende de momboirs van haie voors. kiuderen ter andere voorde tegenwoor- dige heeren Comissarissen gepassecrt, hedcn datodcsersegge drye duysent vicrenveertieh guld. vyff stuyvers 1 oort (blyckt by het slot

van Rekeninge als in dm test.) gld. 3044— 1,4

2. Item vyftieh duysent guldenen voorde helft vande heerlicheyt van Steene mette huysingen landen bossehen ende bempden gele- gen inde prochie van Ste Huybrecht Klcwyt, endeonder Kppegem tusschen Vilvoorden ende Kppegem mitsgadors van een ha IfT blin- der met eenige roeden bosch ende vnndrye bundcren code een dach- want hempts oft woyde breeder gcmentioneert înden Ix en lxi'B articulen van het twecde capittel vanden ontfanck oft baten van den stact des stcrfhuys voorsch. ende hyden Ixuien articule vanden selven capittele de voorsch. helft geschat op de voorsch. (blyckt by

den staet alhier gesicn.) gld. 50,000—

3. Item de helft van negen buuderen ende een halff achtent- sestioh ende een halff roeden bosch gelegen onder Cappcllen ende Smal Brabant mits gaders van twee bundcren bleckbosch gelegen onder Capellen op den bosch, ende van een stucxkeu lants ge- naempt het Kerdeken gelegen vast neffens de voorsch. twee bun- deren bleckbosch breeder gementioneert in den lxx*' lxxn, lxxui en Ixxmi articulen vanden voorsch. tweeden capittele van ontfanck des voorsch. staets en aldaer gestelt int geheel op prys te weten de negen bunderen ende eeu halff eude achtentseslich roe- den ende een halff van veerthienduysent sevenhondert endesestich guldcns, de voorsch. twee buuderen bleckbosch op drye duysent hondert dryentnegentich guldeus en elff stuyvers ende 't voorsch. stucxkeu lants op hondert vecrtich guldenen makende "tsamen

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arhthienduysent twec hondert dryentnegeutieh guldens ende

elff stuyvers ende voorde helft gld. 9146—15 1/2

4. Item de drye vierde deelen van een huys van plai?antien met verscheydcn parcheelen van lande eena deels geinvadeert liggende onder Eeckeren hier voren inden vyfden articule van crédit des voorsch. Jonckers Albert* breeder gementioneert teweteu de helft daer van toecomende den sterfhuysedes voora. hunneu Heer vaders een vierdedeel daer van t' hunnen behoeve transport sal gesehieden »>v Joucker Albert Ituhens int geheel geschatt op eUT duysent drye hondert guident cornpt voorde drye vierde deelen afgecort de iasten van chiusen geestiineert 648 gld. gld. 798 9

5 Item nocb een vierdedeel daer by van de voornoempde Vrouwe Helena gecocht ten behoeve vaude voors. vyff kinderen soozy verclaerde den derden Augusti van den jare sesthieuhondert dryetivoertich voor twee duysent guldens en daer by gevuecht het vierde deel vaude repara tien daer aen f sedert den voorsch. coup gedaen drye hondert tweentachtentich guldeus ende derthieu Huyvers compt t' oamen gld. 2382—13

6. Item eenc reute van hondert on vuftieh guldeneu opdcse stadt van Antwerpen tewetende helft toecomende den sterfhuy>e des voorn. Heeren h un* vaders, een viereudeel tnocommende Joucker Albert Kubens die ten behoove vaude voorsch. kinderen daer ail* trausport sal doen ende 't resterende vierdedeel by de voorsch. Vrouwe Helena Fourmeut vercreyeu by transporte van Joncker Niclae* Rubens, van welcke rente het capitael bcdraecht, gelyck hier voren articulo sexto, vanden crédit des voors. Joncker Altarts uemeutioneert staet gld. 3000

7. Ende het verloop daer van voor thien jaren d'ieste verschenen in Decenibris vanden jare sesthienhondcrt eu vyflenvoertich isge-

stelt als blyckt articulo ^eptimo vanden selvcn crédit op gld. 750—

8. Item eene rente vau vyffentwintich guldens ende vier stu> vers erflelyek oick opdese stadt geheven wordende en toecommendeaan «Jeu voorsch sterfhuyse voor de helft Joncker Albert voor een vierde- deel ende de voorsch. Vrouwe Helmia by transport van Joncker Niclaes aU vore voor het resterende vierdedeel breeder hier voren Articulo Octavo van den crédit van Joncker Albert gementionneert

waer van het capitael int geheel beloopt gld. 504—

9. Ende het verloop van vyfthieu jaren d leate verscheneu in den jare duysent scssehondert ende vyffenveertich gelyck articulo

nono vanden selven crédit verhaelt staet gld. 18V—

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25o

10. Item eene rente van sestieh guldens erffelyck toecomende als vore waer van het capitael bedraeeht gelyck hier voren arti-

culo decimo van den crédit van Joncker Albert staet verhaclt gld. WO—

11. Ende het verloop van sesthien jaren d'ieste verschenen in Augusto vanden jare sesthien hondert en vyffenveertich gelyck articulo xi° van den voorsch. geseght wordt isgestelt op gld. 200

12. Item een vierdedeel van sessehondert vyffentwintich guld s jaers geheven wordende op de goeden van Heer Jan Doyeubrugge de Duras Heere van Gembre ter Looven gelegen int quartier van Assenede, waer van breeder mentie wordt gemaeckt iuden xnu** articule vanden crédit vanden voorsch. Joncker Albert welcke vier- dedeel de voorn.Vrouwe Helena op den negeDentwiutichs ten meye van den jare sesthienhondert ende dryenveertich vercregeu heeft by transport vanden voornoempden Joncker Niclaes Rubens corapt voor het capitael van twee jaren acht maonden verloops versche- nen den eersten january vanden jaren sesthieohondert, en sessen- veertieh t'samen gld. 29l<" 14

13. Item een sevenste deel inde helft der voorsch. rente toeco- mende den voorsch. Joncker Niclaes dwelck hem hier voren arti- culo sexto van zunen crédit goet wordt gedaen bedragende in capitael gld. 714—5 \f2

14. Ende vande verloopen gelyck articulo van den selven cré- dit wordt verhaelt gld. 7S-2

15. Item seventhien atuyvers ende eenon halven erffelyck die Joncker Albert van zyn gedeelteinde voorschreven rente ten bc- hoeve vande *oorsch. kinderen salcedereu beloopende gelyck hier

voren articulo xiiu0 van zynencrediet hem goed gedaen wordt gld. l.>—

16. Iudervuegen dat mette vyff sevenste deeleu die den voors. vyff kinderen vuyt hunneu eygeu hoofde inde voorschrevc rente toeoommende zyu zy daer inné hebben sulleu vier hondert vyff- entwintich guldens erffel. endo de voornocmpde Joncker Albert de resterende twee hondert guldeus Memorie

17. Item eene rente van hondert twelff guldeus ende thienstuy- vera sjaers die de voors Yrouwe Helena Fourment gecoeht heeft ten bchoovc vande voornocmpde hare vyff kinderen ten laste vau heer Jan Gootens oudt Schepene der Stadt Mechclen eude zyue huysvrouwe ende der selver boseh gelegen inde Tis*elstrate onder Puers genaempt Portugael cude noch scven dachwandcn bosch gelegen ouder Smal Brabant alias Ophombekc, volgens de con- stituée brievcn daer van zyiido vcor Schej eacn der baucke van

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'a5i -

Ophombeke voors. gcpassccrt den twintichsten septemberis van- den jfire sesthieuhoudert en viereuveertirh. Kude voor Schepenen van Puers den twiutiehsteu Ootobris vaudeu selveu jare verval- lcnde jaerlycx den achthieuden septemb. ende is het verloop ter vonrsobreven kinderen behoeve loopende van den achthien- den Septemhris des jaers van den jare sesthienhondert ende vier- enveertich hedrageude in capitael ten penninck sesthiene (blyckt by den brie fais inden text) gld. 1 800

18. Item eene rente vausesse houdert vyflfcntwintich guld.crfle- lyi-k ten penninck sesthiene die Louis Vaudeuberge notaris ende Cornelis De Pannemaker apotecaris opden eenentwin- tichsten Kebruary vauden jare sesthienhondert en de vyflen- veertich vercoeht hebben deu momboiren ende ten behoeve vande voor*chreve vtfff kinderen op eenen grooten RaemhofT metten huyse daer inné stnende borneputten, spoelbaeken, metten uieuwcn wasch huy.se daer op gemaeckt gronde ende toebehoorten groot een houdert aehteuvyftich roeden ende dryentsestich voeten ge- naempt de roose rame ge*tacn ende gelegeu voorby Sinte Michiels elooster alhier in Sinte Michiels strate. Item noch een stuck erven daer achter aen gelegen, comeude achter aeu 't straetken sonder eynde groot wesende sevencuderrieh roeden tweeudertieh voeten gclegcu inde Lepelstrate alhier tu?sehen 't voorsch. strnetken aen d'eeu zyde oostwaerts ende den voorsch. Rooseu Raemhoff aen d'ander zyde we*twaerts. Item op noch twelff huyskeus oft woo- uingeu daer achter inde Lepelstrate gestaen metten holTkens deser acbtergronde ende toebehoorten, welcke rente begoust hecft te loopeu ter voorsch. kiuderen behoeve vanden voorsehrcven dach

der eonstitutie ende het capitael daer van beloopt gld. 10,000

19. Item eene rente van twcehoudert ende vyftichguldens erfTe- lyck quytbaer ten penninck sesthiene die de vooruoempde Louis Vandenberge opden voorsch. eenentwintiehsten Fehruary inden jare sesthienhondert eude vyrteuvcertich vercoeht lieefl deu mom- boiren ende ten behoeve van de voorsch. vyffkinderen ende beseten op eenen hleyckhoff met huysing eu *tallingc, logie protide eude aile den toebehoorten genaempt Spagnart^hotV gelegen inde nieuw stadi alhier achter de biouwcrven geuaempt de Goudt Rlomme eude de Rorcht, waer van het capitael bedraeght vier duysent gul- deuen hebbende het verloop tt*r voorschreveu kinderen behoeve be- giuueueours te ueineu vaurien voorsch. dach van cou-titutic eompt.

gld. 4000—

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?0. Item eene rente van derthien guldenen twee ende eenen hal- veu stuyver erffelyek quytbaer ten penninck sesthiene nielten openstaendeu verloopen daer van t' sedert kersmisse inden jare duysent sesse hondert ende gcheven wordende

op eene groote hoflstadt met den huysingcu daer op stacnde gronde hoeve stallen daer toe behoorende met twee cleyne huys- kens daer achter aengelegen ende allen den toebehoorte binnen derstadt Vilvoorden opdenhoeek vande lange Molenstrate weseode ecn vermaerde herberge gemeynnelyck genaempt den Keyser wek-ke rente de momboireu der sel ver kiuderen thunncu behoeve liebben gecoeht van Hans Anthoni ende Henriek Vasseur en zyo daer inné voor Schepeueu van Vilvoorden gegoeyt ende geerft ge- weest den vierde may iuden jare duysent se-seboudert en vyffen- vecrtirh en is daer vore belaelt gewee.'t de somme van gld. 2?9 13

Ditbewys bedraght aehteuegeutich duysent uegenthien guldens acbt stuyvers een oort.

Dico xcviu,nXlX gld. vin st. een oort.

Ende moeton hebbeu als vore xrvium Ivn ^ld. vyf stny vers. Soo compt huu goet twee bondert sevencndcrtich guld. sevcu- thien \lees sesthien] st. cen blanck.

Dico nc xxxvu gld. xvii liées xvi]st.v. dry quaert.

Kude is te weten dat vandc huysen ende gronden van crven hier voren de voornoempdc Joncker* Albert ende Niclaes Rubeus ende deu vyflf naerkindereu daer moeder af is de vooruoempde Vrouwe Hclena Fourment respective bewesen ende in betalinge gegeven daer van bel verloop der selver geen mentic eu is ge- maekt bet innecommeu en verloops begoust heeft ten prolTyte vande voorseh. geassigneerde respective van kersmisse lestledcu des jaers duysent sessehoudert ende vyflenvcertich bly vende aile voorgaende verloopen ende iuuecomen daer van openataende gemeyn tôt behoeve vaude geue daer toe respective gerecht zyude. Memorie.

De voorseh. afrekeniuge ia als»oo gedaen ende gepasseert ter presentie en overstaen vaudou persoouen respective inde selve genomineert voor de Heeren Commixsarissen als in het beginsel deser ten dage maende ende jaere als vore.

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H ET TESTAMENT

VAN

AALBRECHT RUBENS

AANTERKKNING DOOR I». GKNARD.

De oudste zoon van P. P. Rubens, in huwelijk verwekt met Isabella Brant, zag te Antwerpen het licht, en werd in St.-Andries kerk den 3n Juni 1614 gedoopt. Zijn peter was Senor Juan de Silva, in den naam van onzen vorst, Aartshertog Albertus ; zijne meter was zijne grootmoeder Clara de Moy, de huis- vrouw van Jan Brant, griffier der stad Antwerpen.

De opvoeding van het veelbelovend kind werd met groote zorg bewaakt ; echter scheen het kunstenaars- beroep voor hem niet gcschikt te wezen ; hij legde zich vooral op de studie der rechten toc, en reeds in jeugdigen ouderdom, werd hij door Aartshertogin Isabella tôt secretaris van den geheimen Raad van zijne Majesteit in de Nederlanden verheven.

Hij vertrok naar Brussel, alwaar hij in de nabijheid der Sinter-Goclekerk woonde.

Op 3 Januari 1641 trad hij in St.-Jacobs kerk te Antwerpen in den echt met Clara del Monte, dochter van Raymond del Monte en van SusannaFourment; Aalbrecht Rubens'vrouw wasderhalve bloedverwante der tweede huisvrouw van zijnen vader. Over hare afkomst zullen wij nadere inlichtingen mededeelen.

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Vier kinderen sproten uit hunnen echt voort ; een zoon en drie dochters :

Aalbrecht-Hyacinthus Rubens, die op dertien- jarigen ouderdom aan razernij overleed;

Isabella-Helena Rubens, die later in den echt trad met Marc van der Vekene, Heer van Berent;

Constansia- Maria Rubens, gehuwd met M vr- theus van Beughem, Heer van Ottignies;

en 40 Clara-Petronilla Rubens, later de echtge- noote van Jan Willem, burggraaf van Alvaredo y Bracamonte.

Aalbrecht Rubens, die, zooals wij gezien hebben, in het testament van Jan Brant en Clara de Moy, was opgetredcn als erfgenaam van

« aile de boecken, soo geschreven als gedruckt, pampieren, geschriften ende andere stucken ende » munimenten zyne studien eenichsints aengaende « ende rakende, » had, volgens het testament van zijnen vader, nog verkregen, onder anderen : ge- zamentlijk met zijn broeder « de antiquiteiten gepre- » legateert, elcke voor de helft, aile de agaeten ende » medallien, uitgenomen de vasen van agate, jaspis » ende andere costelijke gesteenten, met conditie, » dat sylieden de voors. agaeten ende medaillicn nyet y en souden mogen verkoopen, dan tsaemen, ende » met gemeynen consente, op conditie oock van tsel- » ve syn testament int minste poincte nyet te mogen - bestrijden ofte te contravenieren, op pcne van aflf- •» neminge derselver prelegaeten. - Gelijk wij in onze Aanteekeningcn over P. P. Rubens hebben gezegd u) vcrwekte dit prelegaat eenige moeilijkheden.

(I. Bla.lz. 53.

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de handschriften en briefwisseling van P. P. Rubens. Langs dezen weg zouden zij in bezit der familie Arconati-Visconti gekomen zijn, bij welke zij thans gedeeltelijk terug gevonden werden.

verscheidene schilderijen, waaronder de afbeeld- sels van P. P. Rubens en Isabella Brant, zijn vader en zijne moeder.

de uitgebreide en rijke bibliotheek van P. P. Rubens, welke, niettegenstaande het prelegaat, He- lena Fourment had doen inventorieeren (i).

In bezit van al deze boeken en kunstwerken wist Aalbrecht Rubens de waarde daarvan hoog te schat- ten; zelfs schreef hij verscheidene werken, die op het geschiedkundig en oudheidkundig veld hoog werden gewaardeerd ; zoo Het hij een werk na De re vestiaria veterum, dat in i665 door Graevius werd uitgegeven; daarbij Gemma Augustaea; De natali die Cesaris-Augusti ; eindelijk het schrift, Regum et Im- peratorum Romanorum numismatay anders gezegd, de beschrijving van het cabinet van penningen van den hertog van Aarschot.

Aalbrecht Rubens testeerde, gezamentlijk met zijne echtgenoote, voor notaris Gaspar van de Perre, grif- fier der hoofdbank van Ukkel op i3 Januari i65y ; hij overleed te Brussel den isten October i65j; en werd te Antwerpen in den kelder zijner familie begraven, alwaar,volgens den inventaris, een gedenkteeken werd opgericht, dat door Cornelis van Mildert werd gebei- teld en thans nog in vollen luister bestaat.

Clara del Monte overleed weinige weken na haren

(1) Aanlvelurningen over P. P. liuhi ns M. 53 on Arehieccnblad. Deel II, blu.J/.. «>3.

echtgenoot; haar stoftelijk ovcrschot werd naast dat van haren man bijgezet.

Wij maken het ons ten plichte het testament van Aalbrecht Rubens en Clara del Monte te doen ken- nen, aangezien het vele onbekende bijzonderheden bevat (i).

In dit stuk toont de familie Rubens zich vooral met haren hoogen stand ingenomen; inderdaad dank aan de reusachtige werken van den onsterfelijken schilder, kon zij met de voornaamste geslachten in wedstrijd treden.

TESTAMENT VAN ALBERT Rl'BENS EN CLARA DKI. MONTE,

S Y NE IIUYSVROUWK.

Inden naenie ons Heeren. Amon. KennelyVk sij eeucn ije<;bely>ken, «lie dese sullen sien oft hooren lexen, rl;it op bedcu <icn XIII*" dnoh der macodt van Jauuaris, iut jaor ons Hooren duysont s os bondert ende zevenen- vyfiub, voor inij Gaspar vrindon Perte, Greffier vande booftbancke van Ueole, in qualiteyt vau notarié geadmitteert in Brabant residerende binnen Rrusselo,cude in tenbenwoordicheyt van gbetuygbeu,biei ondergenoempt, syn ghecompareert in bunne persoonen : Iloer Albert Rubens, seoretaris vanSyoe Majestytseoretonraede. ende Yrouwe Clara del Monte, synewet- tigbe huysvrouw; dewelcke ick notaris oertilicere— beyde wcl le kenuen, beyde gbesont vau liobaom onde van verstaude. gbelyck ons dat oopli- sienclyok bloke, seggbeudc ende vetvlerende, dat zij ^nnesiende der monsohelijeker natnren oranckheyt, dczekerheyt des doots, ende d'onze- kerheyt, van d'tire der solver.) badden geraedsacm ghevonden te niaeokeu ende te ordonnoren bun testament oft déclarai ie vau vuyttersten wille, ende dit «loende, bebben sy : Voor ier.«t begheert, dat die langbstlevende van buu beyde, den overledeu sal doen bejjraeven in zuicken kercke, als hij oft /.y gberaedeusal vinden, laetende t'zyuder oft baerder discret ie de

(1) Voor zooveel wij bebben kuunen opmerkeu, moet, na den dood van baron gcmaal, Clara del Monte afzouderlyk, in eigen naani, nog eou tes- tament bebben opgestcld. dattotuog toe niet is teruggevonden.

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pompe funèbre, ende dat <len selveu langht-devendeu tôt laeffeuisse vande ziele van den overleden, terstont sal doen doen vyfthondert miasen, ende, gheduerendc deu tyt van eenen jaere, daeghelycx eenc misse, ende uaer elcke misse ghelesen te worden den Psalm De profundis mette collecte ende het ghebeth.Knde commende hier mede tôt dispositie vande goederen, hun door de gratie Godts geleent, ende ghebruyckende de macht, hunlieden ghegeven by Syne Majestey ts opene brieven van octroyé in desselfs raede van Brabant, in date vanden elftsten novembris lestledeu, onderteeckent : Gaillard, hebben zy" Testateuren gewilt ende begheert, willen ende begheren by desen, dat den langh.^tlevenden van hun heyden sal blyven in vollen béait te van aile hunne beyder goederen, ruerlyck ende onruerlyck, haeffelycke ende erffelycke schuldeu,actien ende crediten, verstorven ende gheconquesteerde, soo wel leen als allodialecheynsen enderenten, gheene vuytghesondert noch ghereserveert, ende waer ofttot wat plaetse de selven raoghon gheleghen .syn, om hem ofte haer naer zyne oft haere qualiteyt, staet ende conditie t' onderhouden, mitsgaeders om hunne achter te laeton kinderen eerlyck ende naer hunne conditie op te brengen, tôt dat zy respectivelyck toteeuighen gheapprobeerden staet sullen ghecomen wesen, als wanneer die sel velanghtsle vende, t'sy vaeder ofte moeder, elcken vaude selve hunne kinderen, schuldich ende gehouden sal wesen vuyt te stellen ende te doteren naer hunnen voorschreven staet ende conditie, ende dat vuyt soo daenighe goederen, als die langhtslevende vaeder oft moeder daer toe sal oordeelen de bequaemste ende ghevuechelykste te wesen, wel veretaende, dataen deselve hunne kinderen, die hun toteenighen gheeste- lycken staet souden comen te beKheven («lie welcke in sulcken gevalle soo vele niet van doen en hebben aïs d'andcre, in de werelt bly vende) die selve langhstlevende nyet meer en sal behoeven vuyt te reycken, oft te laeten volghen dan soo vele als hunne légitime portie soude commen le bedraegen, eude by soo verre eenighe van de voorschreven hunne kinde- ren tegheus danck eude wille vande selve lancxtleven sich vervoorderde te treden in houwelycken staet, oft wel naar hunder Testateuren beyde aftlijvicheijt, teghen» danck ende wille van hunne te stellen vooghden ende momboiren, in sulcken «hevnlle en saimen nyet gehouden syn aen soodaenighe wederspannigheende onghehoorsame kinderen yct tegheven, maer willen eude begeiren die voorschreveu Testateuren, dat ten regarde van hun sal worden volbrocht het rigeur ghestatueert byden placcaerte, ten waeredat die lancxtlevende oft de voorschreven vooghden ende mom- boiren gheraeden vondeu aen do selve kinderen dese onghehoorsaemheyt te vergheven. Ende om aile de kinderen «les te meer in devoir ende plicht tôt hunne ouders tehoudeu, d'een vande selve kinderen vermoghen meer

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te recompenser, en die door huu goet com portement, lieffde ende dien*t sulex sullen meritceren, als dandere : willende ende hegerendedat f ghene slj Testateureu hier boveo gheordonneert hebhen tôt voordeel vaudeu lancxtlevende, te weten int blyven besitten vande achter te laetene goede- ren, sal cnmcn te ces^eren. soo wanneer hy oft zy sal fommen te her- trouwen, in weleken ghevalle hy oll zy sal sehuldich wesen teghen» hunne kinderen, van aile de erflelyckc eode onruerende goederen afr te deylen halfTen halft, bl y vende de lauiîhstlevende behouden de ineulvden. goederen, soo nochtans dat onder de woirdeu meubelr goerlerm, uijet en sullen worden begrepeu de huijsen.hun toebehoorende binnen Antwerpen, diemen aldaer noehtans voor haefdeijlich is houdende, nochte ook de renten loopen op obligation, diemen hinnet. Hrus.sel voor meubel U hou- dende, jae «elve ooek mjet de rapitaele penninghen van dyerghelijrke obligatieu, indyen de selve quaemen ghequeteu oft gherestitueert te worden, insgelyckx oijck nijet hunne agaten onde medalien vermoghen te vercoopen ende des nyettemin gehouden siju de penninghen daer van te proeederen aen te logghen op renten oft daer mede te roopen erflely>ke goederen tôt z'yue oft haeren ende hunne voorstel : kinderen behoeve. Knde opdat inden voorschreven ghevalle van herhouwen der voorschreven kinderen ghoreehticheyt te hefer werde gheconserveert, soo begeiren zy Testateuren, dat terstont naer des ierste van hùn beyde affly vicheyt, door den langh^tlevenden voor notaris ende inde presentie van twee van hunne naeste vrinden, d eene van zynder zyde Heer ende M. Philips Rubons, secretaris der Stadt Antwerpen ende Heer Ouillielmus I.unden van haerder zyde ofte by voorsterven vanden eenen ofte den anderen den naesten vriendt van Testateur ende Heer ende meester Henriek Froment, Advocnet, in den Raede van Rrabant, van weghen haer Tentatrice sal ghemaekt worden «taet ende inventaris van aile de voorschreven erffelycke ende onruerende goederen, mitsgaders vande ghene hier boven voor soodae- nighe ghedeclnreert. van weleken staet ende inventaris sal boven den langhstlevenden yeder een vande voorschreven vrinden oyck hebhen ende behouden eene eopye autenticque om dyen volghcnde (: Inden voorschre- ven ghevalle van herhouwen :) ghedaen te worden de voorschreven affdeylinghen van liai fT en halft ; ailes noohtans in sulcken verstande dat. die selve lnnghstlevcude de voorschreven goederen hy den voorschreven staet ende inventaris te begrypen. sal vermoghen te belastcn ofte vercoo- pen naer zyn goetduncken. midts alleenlyck ten tyde van herhouwen, innebrenghende ende rapporterende de penninghen, daer van gheproce- deert, oft het employ daer me<le ghedaen, kie^ende ende noemende zy Testateureu, van alsuu vooralsdan, de bovenghenoemde vrinden by ordre

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als voor, voor vooohdeu en do momboirs van liunne voorschrcven kinderen, beneîTens den sehen lanextlevondeu, ter exdusie vau aile andeie Wees- mee-ters ofte overmomboiren van de plaise, d;«er hun sterffhuys sal romen te vallon. Dan soo lanphe de selve langhstlevonde sal bly ven ongohouwt, hy ofte /y alleeu sal wesen vnoeht ofte vooghderse, momboir of mombojresse van de selve hunne kiuderen. Revorerende ende te nyet doeude zy Testateurcn wol expresselyek hy dcsen bel rontiact van bonwelyck. Lus «-heu hun lieden Rheniaerkt tôt Antwerpen voor den notarié Toussainr-t Guvot ende ghetuyghen, opden derden January ze— thie» hondert eenen veertirh, ende begerende datdit hun testament alleen sal worden arhtenolght, bnndieh ende vast hlwcn tallen tyde, t sy hy manière van mae^kinghe ofte gifle, diemen heet ter saeeke van de dont ot't tussehen levende, soo t' selve best sal «omen ende moghen besdnen, oyrk nuetteghenstaende, dat aile solemnitey ten soo vande gheschreven reehten als vande rostumen der landen oft oenijjhe andere ordonnantien, statuten, plarfaerten ende unantien vande plaetse, daer huulieden voor- sehieven goederen oft hunnen voorsrhreven sterffhuys soude gheleghen moghen wesen, daer inné nyet en waeren aehtervolght, noeh gheob- serveert, die, soo veel hun aengaet, sullen syn ende blyven ghedero- gueert, ghelyok sy de selve derogueren ende te nyettedoen midis» desen, reserverende nyeltemin hun herroepen met ghemeynen consente, soo langho als sy t'saemen in levon sullen wesen. In sulcker voeghen, dat het bedde ghescheyden synde. t\oor.xh. testament nyet en sal wesen revoeabel, ende des toitvonde hehben zy testateuren de minute doser met my voors»ch. notaris ende Heer Coruelis Sncllinok, Racdtsheer vande opperste admiraliteyt. van Syne Ma1 ende Jacques Ernoy beyde als gho- looftwerdighe ghetuighen hier toe gheroepen ende gheroepen ende ghc- bedcn, ouderteeokent. Knde waa onderteeekent : Ribrns, Clara dei. Monte, O. I>. I'erre, nota, C. Sneu.im k, M. Jacques Krnoij. Arcordeert woirde tôt woirde rnetto origiuele minute ; hieromc, etc.

O. 1). Perre nots. (1)

(1) Wij danken den heer van Oomphout voor het alsrhrift, waarvan de oorspronkelyke kopy, in het kasteel van Oaesbeeek berust, en ona wel- willend door Mevrouw Visconti de Arconati weid medogedeeld.

LA PREMIÈRE ÉPITAPHE

DE RUBENS.

Une question d'histoire par P. GÉNARD.

Le tombeau de Rubens à Anvers a été l'objet des études de toutes les personnes, qui se sont occupées de la biographie du grand maitre ; à notre tour nous avons publié, tant dans le Bulletin des Archives (i) que dans la revue de Vlaamsche School (2) et dans nos Aanteekeningen over P. P. Rubens, (3) un grand nombre de documents, complétant les données de notre prédécesseur, l'archiviste Fréd. Verachter, dans son intéressante notice. Le tombeau de Rubens* (4) Certes nous nous serions gardé de recommencer nos recherches, si l'acquisition faite par nos soins, le 24 mai 1892, pour les archives communales d'Anvers, d'un exemplaire du Théâtre sacré de Brabant, par le baron Jacques Le Roy, ouvrage enrichi de dessins inédits de la main d'un archéologue du XVIIIe siècle, n'était venu, pour ainsi dire nous forcer à reprendre notre travail que nous croyions terminé, depuis long- temps.

il) Vol II, pp. 0<M7'.>.

(?) Ami.'»; lNf>3 pp. 141 et suivante.

(.'}) l'sitf es 3<> a 3K.

(4) Pages 15-16.

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Mais n'anticipons pas sur les faits.

M. Verachter et moi nous avions fait connaître la fameuse déclaration de la famille de Rubens, d'où il résultait que quelques jours avant son décès, Rubens réunit autour de son lit, toute sa famille et déclara qu'il avait choisi pour lieu de sépulture l'église de St. -Jacques, dans le pourtour du chœur, qui était loin d'être achevé. Pour autant que sa famille trouvât qu'il était digne de ce souvenir, il désirait faire con- struire une chapelle, dont il ornerait l'autel d'un tableau de sa main, représentant la Ste. -Vierge et l'enfant Jésus. Dans la partie supérieure, il aurait placé la Vierge des douleurs, un des chefs d'oeuvre de son élève Luc Faid'herbe (i).

On le sait, Rubens mourut, le 3o mai 1640, vers midi : le grand homme avait presque atteint sa 64e année.

D'après l'usage du temps, dit M. Verachter, l'en- terrement eut lieu le soir du même jour! Une note

(1) Voici d'une manière exacte le* paroles de la re»ju«He la famillo Rubens, au magistrat d'Auvers: « hoedal.le selirve Hoer Ruebens wyleu, » ecnigbe dagbeu voor syne afllyvirhcyt htm aengediendt syude dat li v » tôt syne begraefleni-*se ende vau syu-î naoïcomeliugen in de proebie van

> St.-Jacobs. alwaer by syne he<;raçflenis«i» ge<o>-en had, soude doen » bouwen eene eapelle, daerop (naer syna ingeborene zedicbeyt) goani-

> woordt heeft, ilat vindende syne weduwo, meerderjarige sonc ende » de moniboireu van syne minderjurighe kinderen. dnt h y soodanige ge- » denekenisse soude verdiendt hebben, sy de voorseyde rappelle souden » doen bouwen, sonder ander syne ordonnance ende in sulcken val, » daertoe gebruyeken eene sebildcrye van Ouse Lieve Vrouwe met bet » kindeken Jbesu op hareu arm, vergesclschapt met verseheydcu Heyli- » gen, etc., endo norh een beldt vau Onse Lieve Vrouwe van marmeren » steen. » Voyes Bulletin des Archives, T. II pr.ge 169. Ajoutons que c'est M. van Lerius qui a fait connaître le nom de Tante ir de la statue

-

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2Ô2

extraite des anciens registres d'enterrements de la paroisse St. -Jacques, déposés aujourd'hui à l'État civil, contient en effet les renseignements extraordi- naires suivants: - Juniusanno 1640. Item den 2 is - geweest het choorlyck van Men Heer Petro Paulo « Rubens begraven in Sr Fermentens kelder, ende » is gesoncken 3 dagen te voren. •»

En attendant la construction de la chapelle projetée par Rubens, son cercueil fut donc descendu dans le caveau de la famille de sa femme Hélène Fourment, situé dans le pourtour du chœur de l'église St.- Jacques.

D'après les recherches de notre savant ami M. van Lerius, la convention relative à la bâtisse de la nouvelle chapelle porte la date du 14 mars 1642.

Jacques Desenfants, tailleur de pierre et Antoine Maicx, maître maçon, la construisirent; les cendres du peintre y furent transportées en novembre 1643 (1). En 1645, l'autel fut édifié par le sculpteur Cor- neille van Mildert et le 28 septembre i65o, on remit à cet artiste la pierre destinée à servir de table à l'autel. Les frais s'élevaient a 5ooo florins; le caveau comprenait tout l'espace de la chapelle, l'entrée en était pratiquée devant la chapelle et reçut pour inscription :

(1) Le Afai(\leyhoom) arbre qui servait a fêter l'achèvement d'un travail de maçonnerie, avait été planté le 3 uovembrc 1043.

Dans l'inventaire de la succession de Rubens, on trouve, concernant la translation des cendres de Rubens le passade suivant ( Archùxenblad, T. H, p. 146) : « Aon den prafTinaecker van St.-Jacobskercke, van het liehaern «les heer afflyvigens t'ont^racven, ende in desen nieuwen kelder le le^gen.... 5.— " - »

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D. O. M. OSTIUM MON U MENTI FAMILLE RU BENI AN >E. K I. P.

Cette ouverture s'y trouve encore et, en i855, j'étais au nombre des personnes admises à visiter les cen- dres de Rubens (i).

Mais à côté de cette inscription il y en avait deux autres. La famille Rubens reconnaissante envers son illustre chef s'était exprimée comme suit :

Domina Helena Formentia vidua ac lireri sac el lu m hoc aramque ac tabclam, Deipar.e cultui consecratu'

MeMORLE Ru DENIANT

L. M. poni Dedicarique

CURARUNT.

L'autre épitaphe dont parlent tous les historiens, était celle composée par l'ami de P. P. Rubens, Gaspard Gevartius; elle était rédigée comme suit:

(1) Le caveau de Rubens fut ouvert le 23 octobre 1855 en présence de l'Administration de l'Église St. -.Tartines et des autorité de la Ville; plu- sieurs notables furent invités a assister i\ rotle inspection. Ami de M. van Lerius, nous eûmes l'honneur d'être admis trois jours après pendant que M. Henry Schnefels exécutait une esquisse de re lieu de sépulture.

A rette occasion M. van Lerius, en sa qualité de secrétaire-martfuiller de l'église St. -Jacques, publia daus le Messot/cr ries sciences historiques de 18.VJ (1e livraison), un article qui fait connaître exactement l'état dans lequel se trouvaient les différents cercueils de la famille Rubens.

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D O. M.

Prtrus Pau lu s Rubenius Eques

JOANNIS, HUJUS UrBIS SeNATORIS,

filius Steini Toparcha : qui inter c.eteras quibus ad miracu lu m excelluit doctrin.e hist0r1/e prisce, omniumq' bon arum artium et ELEGANTIARUM dotes,

NON SUI TANT U M S.ECUU, SED ET OMNES .EVI

Appelles dici meruit :

ATQUE AD REGUM PrINCIPUMQ. VlRORUM AMICITIAS

GRADUM SIBI FECIT : A PHILIPPO IV. HlSPANIARUM INDIARUMQ. ReGE INTER SANCTIORIS CoNCILII ScRIBAS ADSCITUS,

ET

ad Carolum Magn.e Britannle Regkm An no M D.C. XXIX. delegatus,

PACIS INTER EOSDEM PRINCIPES MOX INIT.E FUNDAMENTA FELICITER POSUIT.

Obiit annoSal.M.D.C.XL.XXX maîLetatis LXIV.

Nous avons autrefois lu clans une histoire de Rubens, que cette dernière épitaphe peinte sur bois fut placée devant la tombe du peintre, mais, disait l'auteur, elle tomba bientôt dans un oubli complet.

Le baron Le Roy dans le Théâtre sacré de Brabant publié en 1729- 1734, passe entièrement sous silence le monument et les inscriptions. Berbie dans son Guide à Anvers, imprimé en 1756, mentionne le tom- beau et omet l'inscription. Toutefois J. F. M. Michel dans son Histoire de la vie de Rubens, éditée en 1 77 1 , dit en toutes lettres que l'inscription dressée par » le docte Gevaerts, malgré qu'elle fut composée et ren- due, resta dans l'oublia la placer,depuis l'année 1640,

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DOgle

jusqu'à celle de 1755. » Enfin Verachter, qui ne sait comment tourner la difficulté, pense qu'aucune pierre n'a jamais reçu l'inscription que le savant « Gevarts « avait composée en mémoire de son illustre ami (i), partant il faudrait la considérer comme une espèce d'honorarium. »

L'acquisition faite pour les Archives d'Anvers, prouverait que tous les biographes se sont trompés.

D'après le dessin que nous avons devant nous et qui parait faitavec certainsoin, il semble être horsde con- teste qu'un monument portant l'épitaphe de Gevar- tius, fut placé du côté droit de l'autel, et, chose importante, qu'il fut orné d'un des célèbres portraits de Rubens fait par le maitre lui-même et connu par la gravure.

Sur une espèce de socle ou de tombeau on voyait une pierre octogone contenant l'inscription que soute- naient deux statues d'hommes accroupis, qui dérou- laient un manteau héraldique aux armes pleines de Rubens et de Fourment, dans la partie supérieure, le portrait du grand peintre entouré d'une couronne de lauriers, tenue par deux renommées, sonnant de la trompette ; ces instrumentssont garnies de drapelets.

Sans doute, cette épitaphe était encore à la place indiquée, lorsqu'en i65y les cendres d'Albert Rubens vinrent rejoindre celles de son père. En effet, il résulte de l'inventaire des biens délaissés par le fils de Rubens que ce secrétaire du grand conseil du roi d'Espagne, après plusieurs années de mariage avec Claire del Monte, mourut à Bruxelles, et qu'il choi- sit pour sa sépulture la chapelle de P. P. Rubens.

(1) Verachter, p. op. cit.

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Probablement, pour faire pendant à l'inscription de son père, on plaça une table de marbre noir, dans l'angle entre les deux fenêtres à gauche, sous les armoiries, on mit l'inscription suivante :

d. o. M.

Albkrtus Rubenius Pet. Paul, fil' Régi Cathol. in Sanctiore Concilio a Secretis, hic situs est, qui politioris omnis litterature, historie gr.-ec.tt bt romane, reique

ANTIQUARLE COGNITIONE NEMINI CEDENS, HONORIS MEDIO IN CURSU DECESSIT AN. SAL. M.DC.LV1I KAL OCTOB. .ETAT. XLIII.

*

D. Clara del Monte

MARITI CARISSIMI DESIDERIO .EGRA, VIXQUE ELAPSO MENSE IPSUM SECUTA,

Sacro Perpetuo IN HOC Sacello PIE

FUNDATO, OBIIT .ETAT. XXXIX

R. I. P.

En consultant les documents de la mortuaire d'Al- bert Rubens, nous y voyons que ce monument, très élégant, est également l'œuvre de Corneille van Mildert; (i) cet artiste reçut pour son travail la somme

(1) On lit dans rc* compte*: « Item hctaelt acn Con10li3vanMilder.de nomme van vierhondert puldenen eens voor het epitaphium gestelt inde » eappclle.voor don aflU viyhen gelyk hy te.^tamente is geordonneert, hlyo-

> kende h\ dcsscll'svan Milders «(uitaiitio rompt lHjr guld. Item hetaelt

> voor hot ver^uldou onde « hrwon van do lot toron van het voorsrhroven » epitaphium de somme van voorthien guidon* a. ht stuyver*, rompt xiiijg.viij stof».

C'est donr par rrreur quo M. van l.erius rnn«idôre Aruould Quelliu ooimno l'auteur du monument d'AHterl Rubeus.

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de 400 florins. On paya ensuite quatorze florins, huit sous pour la dorure des lettres.

Différentes dépenses furent faites pour l'ornementa- tion de l'autel, de sorte que l'on peut dire qu'en i658 la chapelle était entièrement meublée. Un grand nombre de messes de Requiem y furent dites par un chapelain spécial

Depuis i658, conformément à l'acte de sa fondation, le caveau de la chapelle de Rubens, servit de lieu de sépulture à presque tous les membres de la famille. Un des défunts, dont la mort causa de grands regrets, fut Albert- Hyacinthe Rubens, fils d'Albert qui périt misérablement des suites d'une hydrophobie.

Quoique, comme nous l'avons vu, le sol de la cha- pelle fût pourvu d'un pavement, il faut reconnaître que le dallage était peu en harmonie avec les orne- ments de cet oratoire. En 1755, un des descendants de Rubens par les femmes, Jean-Baptisle-Jacques van Parys, chanoine de l'église de St. -Jacques, par un sentiment d'amour filial, se concerta avec la famille pour le placement de trois pierres tumulaires avec blasons et inscriptions en l'honneur de ses aïeux. La dalle du milieu fut consacrée à Rubens, celle de droite aux descendants de François Rubens, fils du peintre et de Susanne-Gratienne Charles, et celle de gauche aux descendants de Claire Rubens, femme du chevalier Philippe van Parys. Dans la dalle du milieu van Parys fit reproduire l'inscription de Gevartius, à laquelle il joignit les lignes suivantes :

Hoc Mon u mi? n tu m a Ci.arissimo Gevaktio olim Petro Pau 1,0 Ri benio consecratum,

A PoSTERIS HUC USQl E NKGLECTUM,

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RUBENIANA STIRPE MaSCULINA JAM INDE EXT1NCTA HOC AN NO M. DCCLV. PoNI CURAVIT.

R. D. Joannes Bapt. Jacobus de Parys,

HUJUS IftSIGNIS ECCLESLE CaNONICUS EX MATRE KT AVIA RlJ BENI A NEPOS. R. 1. P.

La dalle à droite se rapportait aux descendants de François Rubens et de Susanne-Gratienne Charles.

D. O. M.

ET

Memorle

Francisci Rubenii, Pétri Pauli filii Règle Majestatis In Sufremo Brabantle s en at u a consiliis. &a

ET SlJSANN.E GrATIAN.E Ch ARLES CONJUGUM :

OBIIT ILLE XXVI. Septembris M. DC. LXXVIII. ILLA vero IV. Novembris M. DC. LXXXII. eorumq ; filii Alexandri Josephi Rubenii,

TOPARCHE

de Vremdyck, Willemskercke et Terschrieck,

DOMINI

in llesel, malderen et steenhuffele, qui Rubenii nominis ultimus, nulla

POSTER1TATE RELICTA RuBENIAN.E StIRPI,

non tamen Nomini, metam posuit XV'II. Ff.bruarii anno Sal. M. DCC. LU. et Catharin.î- Philipin.e De Parys, eju s conjugis dictorum Locorum Dominée qu.e obiit XXIX. Augusti an ni M.DCC.XLI. Ambo moriuntuk Mechelinlîî sed hic apud majores tumulantur

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FUNDATO SACRO, HORA UNDECIMA QUOTID1E IN HOC SaCELLO CELEBRANDO.

R. I. P.

La dalle à gauche eut pour inscription :

D. O. M.

ET

Mémorise Philippi De Parys Equitis Toparch.*: de Mercxem et Dambrugge: Ordinum Brabanti.e quondam a Consiliis, Qu^estoris ac Thesaurarii Generalis et Clarté Rubeni^e Pétri Pauli fili>e conjugum ob1it ille iv. octobris anni m.dc.xcix

ILLA VERO XXIV. Martii ANNI M.DC.LXXXIX.

eorumque filii, Philippi Constantini de Parys et CathariN/E Francisco Rubeni/e conjug'. obiit hic XII. Martii anni M.DCC.XXIX.

H,£C VERO III. AUGUSTI ANNI M.DCC.XVII. NECNOM ILLORUM TRIUM LIBERORU M

R. D. Alexandri Jacobi de Parys, Juris utriusç/

Licent' obiit X. Aprilisanni M.DCC.LVI. R. D. Joannis Bapt* Jacbi de Parys J. U. Licent'

et hujus Insignis Eccles' per annos XXII: CanoniciobiitXXV.MartiianniM.DCC.LXXXVII

ISABELLE ALEXANDRINyE JOSEPH^: DE PaRYS

ejusq' conjug' Francisci Frederici de Respani comitis toparch-e de vremdyck et brugge &a.

QUI OBIIT XIII JlILY ANNI M.DCC.LIX. ILLA VERO XXVI. DECEMBRIS ANNI M.DCC.XCII. ILLORUMÇjUE POSTERORCM.

R. I. P.

Le Chanoine van Parys, toujours d'après le dessin que nous avons découvert, mit ensuite sur l'autel une pierre contenant la dédicace de la chapelle, inscrip- tion qui s'était autrefois trouvée sur le monument et l'orna des armoiries de l'artiste et d'Hélène p'ourment. Le style des ornements de toutes ces pierres était celui qu'on nomme rocaille et d'après les notes trouvées par MM. Verachter et van Lerius, ce serait le statuaire Henri Danco, qui en fut l'auteur (i).

Si donc, comme nous le supposons, le monument de Pierre-Paul Rubens a réellement exsisté, tel que l'a dessiné l'archéologue du XVIIIe siècle, nous nous demandons se trouve aujourd'hui le portrait ornant cette sépulture? Et si en écrivant l'histoire des différents portraits peints par Rubens lui-même, on ne pourrait pas parvenir à savoir ce qu'en a fait le descendant du grand peintre, à qui finalement il est tombé en partage.

Tout en rendant hommage aux sentiments respec- tables du chanoine van Parys, nous devrions cepen- dant déplorer que la ville d'Anvers ait perdu la seule image authentique reproduisant les traits du glorieux chef de son école de peinture.

(1) Vf.h achtkr. Le Tombeau de liidn-ns, p. 22; et Th. van i.ERlt'S. Notice drs ,rm:res d'art <le ïrylixe St.- Jacques, i». 122.

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ŒUVRE DE RUBENS

ADDENDA ET CORRIGENDA.

258. Jésus-Christ donnant les clefs à Saint-Pierre.

Le 5 décembre 1895, nous avons vu ce tableau, appartenant à M. de Potemkin, exposé en vente chez M. Lampe de Bruxelles. Il venait d'être restauré et avait considérablement gagné. Quand nous le vîmes en 1880, nous en disions « L'œuvre lourde et médiocre doit probablement ce caractère à des retouches mala- droites. r> En effet, après l'éloignement des repeints, l'œuvre a beaucoup gagné en éclat et en vigueur. Elle est bien de i6i3 environ, comme nous le di- sions; elle garde l'allure compassée, doucereusement affectée de cette époque, la moins bonne du maître, son génie semblait traverser une crise maladive ; mais dans le tableau rafraichi le Saint-Pierre est d'un brillant coloris et d'une exécution vigoureuse. Le Christ reste la ligure académique et bellâtre, mais a gagné en éclat.

Sur le revers du tableau se trouve peinte l'in- scription dont on lit une partie sur la pierre tumu- laire de Pierre Bieughel : Petrus Paulus Rubens pinxit. David Tenicrs ex haercdibus renovavit an no 1676.

492bis. Le Bienheureux Simon de Valence.

Voorhelm Schneevoogt (n° 143) cite d'après Basan une estampe représentant le bienheureux Saint Simon de Valence, gravée par Corneille Galle. Le bienheureux tient d'une main un crucifix, de l'autre un lis. Un encadrement ovale ornementé entoure le portrait.

Nous ignorions à quel titre cette gravure était rangée dans l'œuvre de Rubens. Nous venons de découvrir un document qui fournit l'explication. Le 17 mars 1614, Jean Van den Wouvver écrivit à son ami l'imprimeur BalthasarMoretus la lettre suivante:

Cher Ami,

Je viens de nouveau frapper a votre porte et vous importuner. Je voudrais que vous imprimiez, comme je vous ai dit naguère, a me» frai» exclusivement et en petit nombre d'exemplaires seulement, la Vie du bienheureux Simon de Valence. Simademande vient mal à propos, pardon- nez-la moi comme à un bon ami dont l'affection ne s'éteindra qu'avec la vie. Pour le momont, je vous envoie la dédicace pour que vous l'examiniez et m'en fassiez connaître librement votre opinion. Le portrait que der- nièrement j'ai remis en votre présence a Corneille Galle se trouve main- tenant entre les mains «le notre ami Rubens dont il sortira, j'en suis sûr, plus élégamment orné et dans une po.se plus artistique pour être gravé) sur cuivre avec un art plus remarquable.

Je vous salue et vous prie de nf aimer toujours comme je vous aime.

Cordialement Jean Woverius.

Cette lettre se rapporte à la publication de l'opus- cule : Vita B. Simonis Vaîentini sacerdotis a Joanne Woverio Anlverp. descripta. Antverpiae ex officina Plan- tiniana, apud Viduam et filiosjo. Moreti. M. D C. XIV. In 8°.

Le livre renferme un portrait du Saint, entouré d'un

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encadrement de style rubénien. Dans un cartouche sous le portrait on lit : Viva imago B. Simonis Sacer- dotis Valentini vixit sanctissime ann. XXXIII. Esse mortalis desiit VII Kal. Matas M.D. CXII. Nul doute que cette planche ne fût gravée par Galle d'après le dessin de Rubens. Le volume fut tiré à 5oo exem- plaires.

563. Achille tue Hector.

Dans la vente de la Collection Enea Lanfranconi qui eut lieu chez Heberlé à Cologne, les 21-23 octobre 1895, figurait une esquisse de cette composition qui est décrite en ces termes:

* Esquisse spirituellement traitée dans les parties essentielles, en tons bruns sur bruns, en partie con- tournées de noir, en partie réhaussées de tons clairs, attribuée par les autorités les plus compétentes à la main du maître, faisant partie des huit tapisseries représentant la Vie d'Achille. *

Toile H. 35; L. 52 centimètres.

Adjugée à Sedelmeyer à 1 100 marcs.

56o. Thêtis recevant de Vulcain les armes d'Achille.

Monsieur F. Kleinberger, marchand de tableaux à Paris, nous soumit le 23 juillet 189,5 un petit tableau peint sur toile, mesurant 45.5 cm. de haut sur 57.5 cm. de large, représentant le sujet indiqué ci- dessus.

La composition est conforme à celle du carton fait pour la série des tapisseries de l'Histoire d'Achille. Jupiter avec l'aigle, formant l'une des cariatides, se trouve à droite ; Junon avec le paon, à gauche. Thétis est drapée dans une étoffe d'un rouge rosé. Vulcain

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porte une draperie verdâtre autour des reins et sur le dos. L'antre de Vulcain est peint dans un ton brun foncé et doré. Thétis et sa suivante présentent le type rubénien, les chairs nacrées et rosées, la chevelure d'un blond doré. Vulcain et les hommes qui portent la cuirasse ont le teint brun. Le ton général du tableau est rosé et tendre, recherchant la délicatesse et tombant dans la mièvrerie. A première vue, il est trop charmant, mais il est bien original et de la main de Rubens. 11 a un peu souffert et les quelques retouches qu'il porte ont, jusqu'à un certain point, altéré le ton primitif.

Comme facture, il se rapproche de la Sainte-Thérèse du Musée d'Anvers et semble être exécuté vers i63o. Il doit être un des petits tableaux faits par Rubens pour servir de modèle à ses élèves qui fournirent les toiles de dimension plus grande appartenant jadis à la collection Pastrana après avoir servi de cartons aux tapissiers. 11 est largement traité, fourni d'un seul jet, mais poussé évidemment trop loin, pour être qualifié d'esquisse.

566. Apollon sur son char entouré d'Heures et de Génies.

Dans la vente de la galerie Enea Lanfranconi qui eut lieu chez Herbelé à Cologne, les 21-23 octobre 1895, figurait sous le 175 une esquisse de cette composition, sur panneau. H. io5, L.85 centimètres. Elle correspondait parfaitement à l'esquisse origi- nale que possède le baron von Oppenheim de Cologne et doit être une copie de celle-ci, qui elle-même reproduit un des plafonds peints par le Primatice au château de Fontainebleau.

Le catalogue de la vente qui n'indique pas cette

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similitude donne une photogravure de l'exemplaire ayant fait partie de la collection Lanfranconi. Adjugé à Heberlé en commission à 2750 marcs.

604. La Mort de Didon.

La « Spécification des peintures trouvées à la mai- son mortuaire de feu Messire Pierre Paul Rubens » mentionne parmi les pièces faites par lui-même.

- Une Didon qui se tue *.

Ce tableau n'avait pas été retrouvé jusqu'ici. Il a paru à la vente de la Galerie Enea Lanfranconi de Presbourg, qui a eu lieu à Cologne, chez Heberlé les 21-23 octobre i8g5. Il est décrit de la manière sui- vante dans le catalogue de la vente : « Figure de grandeur naturelle de la fondatrice de Carthage, qui, toute nue, est assise sur le lit de repos qu'elle a fait élever sur le bûcher, et qui en levant au ciel les yeux remplis de larmes se perce le sein d'une épée. »

Toile. H. 186, L. 119 centimètres.

Une belle phototy pie du tableau est jointe à cette description.

Le tableau fut vendu i3ioo marcs à Sedelmeyer.

Les Leçons d'Èquitation de Louis XIII de France.

Dans la dernière livraison du Bulletin Rubens, nous avons signalé huit pièces de tapisseries appar- tenant à la maison impériale d'Autriche, et dont les cartons attribués à Rubens ou à Jordaens, re- présentaient le sujet ci-dessus indiqué. Nous fondant sur les relations de Rubens avec Marie de Médicis, nous avons émis l'avis que toutes les probabilités étaient en faveur du premier de ces artistes. Depuis lors, un doute nous est venu. Nous rappelant que Henri

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Reydams et Evrard Leyniers de Bruxelles avaient exécuté une chambre de tapisseries fines de sept piè- ces, hautes desixaunes chacune, de Grands chevaux , (1) d'après les patrons de Jordaens, nous nous deman- dions si ce n'était pas la série de l'Équitation de Louis XIII. Nous nous sommes adressé à M. le Dr. Th. Frimmel de Vienne, et l'avons prié de vouloir bien examiner les tapisseries dans le but de nous éclairer à ce sujet. Le savant et consciencieux auteur nous répond d'une façon à faire pencher complète- ment la balance en faveur de Jordaens.

« Nous avons obtenu de voir, à Schoenbrunn, les huit tapisseries en question, nous écrit-il. La composition, la disposition, la répartition des cou- leurs et une figure d'enfant, témoignent formellement en faveur de Jordaens, comme l'auteur de sept des huit pièces. C'est à peine si l'on peut songer à Rubens. La composition est trop simple pour être de lui, les figures sont trop hautes par rapport à la dimension totale de la composition, le paysage est trop vide. Quant au nombre huit des tapisseries, la première pièce doit être écartée, comme ne représentant pas une scène des Leçons d'Équitation, et comme étant d'une composition mythologique et allégorique beau- coup plus riche que les autres. Impossible d'indiquer avec certitude l'auteur de cette pièce. Peut-être n'est- elle pas du tout de Jordaens, peut-être cependant est-elle bien de lui. *

On remarquera que le nombre des tapisseries reconnues parle Dr. Th. Krimmel, correspond à la commande de la salle des sept tapisseries faites aux

lli F. J. Van uf.n !r\mkn w/.t, i,t,,* ,• Antirsrp.«-hc >Wri/7»*r-

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tapissiers Henri Reydams et Evrard Leyniers, et que ce détail tend à confirmer l'identité des deux œuvres et l'exactitude de l'attribution que le savant allemand préconise.

757*. La Bataille iïlvry (Esquisse).

M. Emile Michel a publié - Une lettre inédite de Rubens. Fac-similé de l'original avec transcription et traduction. « C'est lalettrede Rubens à Peirescdatée du 18 décembre i635, niais écrite en réalité le 18 décembre 1634, que feu Ch. Ruelens a fait connaître par une traduction dans le Bulletin Rubens, Tome 1 1 , p. 273.

Dans cette publication figurent deux héliogravures intéressantes. L'une représente l'esquisse mentionnée ci-dessus, qui fait partie de la collection de M. Léon Bonnat, le célèbre portraitiste de Paris, et l'autre l'esquisse du Bellérophon de la Pompa Introïtus Fer- dinandi, appartenant au même amateur et signalée sous le 789 de l'Œuvre de Rubens.

789. Le Bellérophon de la façade postérieure de PArc de l' Hercules prodicius (Esquisse). Voir le précédent.

770* Minerve terrassant l'Ignorance.

Le 5 décembre 1895, nous avons vu chez le mar- chand de tableaux M. Lampe de Bruxelles l'esquisse de Minerve terrassant l'Ignorance qui fut achetée par M. Le Roy à la vente Nieuwenhuys (Bruxelles i883).

A droite, la déesse, coiffée d'un casque orné d'une plume et armée d'une lance, met le pied gauche sur la jambe droite de l'Envie; deux plaques d'acier lui

couvrent la poitrine, ses voiles rougeâtres s'envolent derrière le dos, des draperies jaunes et grises lui cou- vrent les genoux. L'Envie est représentée par une vieille femme étendue horizontalement, couverte d'une draperie rouge. Le groupe est porté sur des nua- ges. La peinture est d'un ton fort chaud et croustil- lant. La vieille femme à la peau plissée et ratatinée est admirablement rendue. Toile. H. 65, L. 53 cm.

774. Le Passage du prince Ferdinand de Barcelone à Gênes et

775. La Rencontre du Cardinal Infant et de Ferdi- nand, roi de Hongrie, à Nordlingen.

Nous avons trouvé parmi les dessins de Théodore van Tulden, que possède le British Muséum de Londres, ces deux pièces de la Pompa introitus Fcrdi- nandi, reproduites par l'artiste pour servir de modèles à ses eaux-fortes.

979. Portrait de Charles de Longueval, comte de Buc- quoy (ou de Busquoy).

Le British Muséum possède un dessin de Luc Vorsterman fait à la plume, signé * L.V fecit* repré- sentant la tête qui figure dans le portrait de Charlesde Longueval, sans l'encadrement qui l'entoure dans la gravure. Le dessin porte l'inscription : * Excell. D. Carolus de Longueval comte de Buquoy et G rats Caes. Malis praefectusgeneralis ». La main, qui tient le bâton du commandement, et les armoiries, que l'on voit sur l'estampe, manquent. Le travail parait avoir été fait par Vorsterman, pour servir à Kubens de modèle pour le portrait colorié qu'il plaça dans l'enca- drement en grisaille, tel qu'on le voit au Musée de St.-Pétersbourg.

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io79bL<- Portrait de François Woverius (Un jeune abbé).

Monsieur Henri Hymans publie, dans la livraison de janvier 1896 de la Gazette des Beaux- Arts, un très intéressant article sur le portrait connu sous le nom de * Un jeune abbé, » que nous avons décrit en ces termes: - Un jeune abbé, à mi-corps et avec les deux mains debout, portant un col large, un habit fermé de deux rangées de boutons, un manteau ouvert. Il pose une main sur le cadre inférieur du tableau, une main est relevée avec un geste de prédi- cateur (Œuvre de Rubens. T. V, p. 325).

Jusqu'ici ce portrait n'était connu que par des exemplaires sans inscription. Monsieur Hymans a eu la bonne fortune d'en trouver un qui portait un texte donnant des détails curieux sur la personne du modèle et sur le moment de sa vie rappelé par le portrait. Voici ce texte:

Woveridem vix dum bissenis auctum Dicentem admirans aula Brabantia stupet. Annos suada pra?it decoris praesaga futuri ; O quanta eximii vis micat ingenii ! Ingenium sequitur mentis pudor auctor honesti Vultusque in toto stat probitatis amor. Hancanimam servato Deus patriaeq. patriq. Ut vivat patrise, moribus opto patris. Francisci Wover I Antverpiensis Joan : F. Ann: XII

[mens: VIII nat. Sui amicissimi Cognati iconem Cornélius Bishto-

[vius I. C. celebrabat. P. P. Rubens pinxit. Corn. Galle scuipsit.

Il résulte de cette inscription que le jeune homme

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représenté est François, fils de Jean Woverius (Van den Wouwer), le directeur des finances du gouverne- ment archidu cal, l'ami bien connu de Rubens. Il avait douze ans quand le 17 juillet 1622, devant la cour de Bruxelles, il prononça l'éloge funèbre de l'archiduc Albert. C'est dans ce moment que Rubens, qui sans doute fut présent à la séance, représente le jeune ora- teur. Le texte de la harangue nous a été conservé dans une brochure imprimée par Balthasar Moretus, un autre ami de Woverius, intitulée: Laudatio funebris anniversarii inclytœ memoriœ Alberti Piit publié en IÔ23, par Louis, le frère de François Woverius avec les épitres laudatives: Applausus amoris et favoris ab amicissimis doctissimisque viris Francisco Woverio Jo. F. scriptits. Ludovicus /rater collegit et publicavit. Le jeune prodige mourut à Luxembourg le 6 janvier i636 sans que son précoce talent eût trouvé une autre occasion de se manifester que le coup d'éclat dont la peinture de Rubens a conservé le souvenir.

Le portrait peint de François Woverius n'a pas été retrouvé jusqu'ici. Espérons qu'un hasard aussi heu- reux que celui qui a permis à M. Henri Hymans de mettre la main sur la gravure fasse un jour découvrir le tableau!

1404. Quinze têtes d'après l'antique.

Nous avons sous ce numéro décrit quinze des tètes antiques gravées dans le recueil « Antique Greek and Romain Coins, Gems etc.Engraved from original Drawingsof Rubens by G. Van der Gucht. Published May 3oth 1740 » appartenant au British Muséum.

Dans notre dernière visite à la collection des des- sins de ce dépôt, nous y avons trouvé les dessins de

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Rubens, qui fournirent au graveur les modèles des quinze autres planches de son recueil et qui complè- tent la série reproduite par Van der Gucht.

LE NOUVEAU CATALOGUE DE LA GALERIE DES TABLEAUX

du musée l'Ermitage a St.-Pétersbourg.

En i8g5 a paru le second volume du catalogue de la galerie des tableaux du Musée de l'Ermitage à St.-Pétersbourg. Cette partie traite des écoles néer- landaises et de l'école allemande. Le premier volume paru en 1891 traite des écoles d'Italie et d'Espagne. Un troisième volume comprendra les écoles françai- se, anglaise et russe. La seule partie de ce travail dont nous ayons à nous occuper ici est celle qui est consacrée aux œuvres de Rubens ; nous ne voulons cependant pas nous priver du plaisir de constater que cette troisième édition du catalogue de l'Ermitage constitue un très notable progrès sur l'édition anté- rieure. Les auteurs de la présente publication ont fourni un travail consciencieux, basé soit sur leurs connaissances personnelles, soit sur les auteurs les plus autorisés et les plus récents. Il en est résulté un numéro nouveau dans la série de ces catalogues scientifiques dont le nombre s'accroît d'année en an- née et qui forment des documents de la plus haute importance pour l'histoire de l'art. Ajoutons que cette édition est illustrée de nombreuses photo- typies constituant un attrait et une utilité de plus de l'ouvrage.

Pour les œuvres de Rubens nous sommes généra-

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lement d'accord avec l'auteur du nouveau volume, M. A. Somoff, conservateur en chef pour la section destableaux, et souvent ses renseignements concordent parfaitement avec ceux fournis par notre Œuvre de Riéens. Le catalogue présente quelques divergences consistant en pièces nouvelles que le Musée a acqui- ses dans les derniers temps et en attributions qui s'écartent des nôtres. Nous allons passeren revue les principales de ces différences.

Le catalogue mentionne sous le 1784 La Vierge avec l'Enfant acquis en 1887 avec le Musée Galitzine. En voici la description extraite du nouveau volume :

« La Vierge, vêtue d'une robe rouge à manches bleues, avec un manteau verdâtre, et portant sur la tête un voile gris, est debout près d'une table repré- sentée à droite et recouverte d'un tapis vert. Des deux mains elle soutient l'Enfant qui, tout nu, est debout sur la table. La figure de la Vierge est à mi- corps; sa tête, ainsi que celle de l'Enfant, sont nim- bées. Le fond est gris foncé.

« Transporté de bois sur toile. »

Le catalogue ajoute : « Ce tableau présente une grande ressemblance avec la partie du milieu du tableau conservé à la Pinacothèque de Munich (n° 729) et nommé « Madone avec l'Enfant » entourée d'une guirlande de fleurs (peintes par J. Brueghelde Velours) et de onze anges. [Œuvre de Rubens, 198]. Mais il en diffère par la dimension plus grande des figures, ainsi que par certains accessoires. Exé- cuté probablement vers la même époque que le tableau de Munich c.-à.-d. en i6i5-i6i8. »

553. La Lutte des Centaures et des Lapithes.

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Donnée comme une esquisse du tableau de Madrid ; est, à vrai dire, une réduction de celui-ci. L'exécution ne saurait en être attribuée à Rubens lui-même. L'esquisse du tableau se trouve au musée de Bruxelles. (Œuvre de Rubens, 53g bisj.

556. Une scène de l'histoire du général romain Décius Mus (Œuvre de Rubens, 814).

L'un des légionnaires porte le labarum. L'esquisse appartient donc à {'Histoire de Constantin et non à celle de Décius.

559. Philippe IV roi d'Espagne et

560. Elisabeth reine de France.

Le catalogue mentionne ces deux portraits comme des originaux; nous les regardons comme des copies d'après ceux de la Pinacothèque de Munich (Œuvre de Rubens, nos 102 5, g 2 5).

56 1 Le Cardinal Infant prenant congé de Philippe I V. Toute la scène figurée dans le tableau qui surmonte l'entrée de l'arc de triomphe est faussement interpré- tée (Voir Œuvre de Rubens, 781).

1785. L'Amour filial d'une Romaine. (La Charité ro- maine, Œuvre de Rubens 873). Ce tableau retiré de la galerie de l'Ermitage sur le conseil de Waagen qui le regardait comme une copie a été réintégré au musée. Le catalogue en dit :

« Ce tableau, se rapportant à la première période de l'activité de l'artiste, aux années 1612-1613, a été jusqu'en i863 exposé à l'Ermitage et considéré non seulement comme une œuvre incontestable de Rubens

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mais encore comme une de ses meilleures peintures. Comme telle, il fut gravé par J. Sanders (dans la Description de la Galerie de l'Ermitage publiée par Fr. Labensky.T. I n" 2). Mais dans la suite, il a été retiré de la Galerie de l'Ermitage sur le conseil de Waagen qui l'avait reconnu, bien à tort, comme une copie. Outre Sanders, il fut gravé par un anonyme et par C. Van Caukercken (en sens inverse, avec une dédicace à Charles Vanden Bosch, neuvième évèque de Bruges à qui cette toile appartenait). Il existe plusieurs répétitions et copies de cette composition de Rubcns. Au Musée d'Amsterdam figure son tableau offrant le même sujet, mais d'une toute autre compo- sition; son esquisse se trouve dans la collection du Consul Weber à Hambourg. Toile. H. 1.40, L. 1.798 m.

541. La Vierçe recevant l'hommage des Saints (Œuvre de Rubcns, 2ro). Est donné par le catalogue comme un travail d'élève. Nous le considérons également comme tel, mais croyons qu'il a été rapidement retou- ché par le maitre.

5g2. Des Lions. (Œuvre de Rubens, 1 164). Egale- ment donné par le catalogue comme un travail d'é- lève. D'après nous peint en partie par le maître.

Le principal désaccord entre nous et le catalo- gue nouveau consiste dans l'attribution de deux œuvres importantes peintes, d'après nous par Rubens, d'après le catalogue par Van Dyck. Il s'agit du 5j5 Isabelle Brant et du 635 Susanne Fourmcnt et sa fille Catherine.

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Le premier de ces deux tableaux qui, jusque dans les derniers temps, était considéré comme une œuvre de Rubens, a été classé par M. W. Bode dans l'œuvre de Van Dyck. Le second, quia toujourspassé pour une œuvre de Van l)yck,aété attribué par nous à Rubens. Nous sommes tous tombés d'accord que les deux portraits, portant jadis des noms d'auteurs différents sont du même artiste. Nous y reconnaissons la main du maitre, nos contradicteurs tiennent pour l'élève.

Selon Bode, le portrait d'Isabelle Brant présente un spécimen très beau et très caractéristique des pro- ductions de Van Dyck, dans la première périodedeson activité, 1620-1623. Nous professons le plus profond respect pour les connaissances étendues du directeur du Musée de Berlin et pour son tact merveilleux à discerner les caractéristiques des divers artistes, et nous ne nous aventurerons pas à nous séparer de lui sans de sérieuses raisons. Nous devons cependant faire observer qu'une heureuse inspiration de M. Bode l'a quelque fois entraîné trop loin. Nous faisons allusion à son penchant d'attribuer à la jeunesse de Van Dyck les portraits attribués autrefois, à tort ou à raison, à la période de son maitre, correspondant aux débuts de l'élève (1618-1621). Une preuve de cet entraînement nous est fournie par les deux por- traits du Musée de Bruxelles, Jean-Charles de Cor- des et sa femme, que M. Bode hésite à reconnaître comme des œuvres de Rubens et pencherait plutôt à attribuer à Van Dyck, quoique très certainement ces œuvres d'un travail si parfait ne rappellent en rien la manière du plus jeune des deux maîtres. Et précisément les portraits d'Isabelle Brant et de Susanne Fourment se distinguent par une facture

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soignée, par une richesse de coloris et de lumière que l'on admire également dans les portraits de Jean- Charles de Cordes et de Jacqueline Van Caestre.

L'auteur du catalogue émet l'opinion que le por- trait d'Isabelle Brant du musée de l'Ermitage fut donné en cadeau par Van Dyck, avant son départ pour l'Italie en 1623, à Rubensqui le conserva dans sa maison jusqu'à la fin de ses jours et qu'il a été cité dans l'héritage artistique de celui-ci. La remise d'un portrait d'Isabelle Brant par Van Dyck à Rubens est une légende ; son existence dans l'Inventaire des tableaux de la mortuaire n'est prouvée par aucun document.

Quant au portrait de Susanne Fourmcnt, le cata- logue admet l'exactitude du nom que nous avons donné aux personnages représentés dans ce tableau, naguère désigné comme le portrait d'une dame in- connue; mais il croit que c'est sans aucun fonde- ment sérieux que nous l'attribuons à Rubens. Il semble pourtant que le fait de reconnaître dans le modèle la belle-s<rur de Rubens qu'il a reproduite souvent constituait une présomption en faveur de l'attribution du tableau à ce dernier.

L'aveu que ce tableau présente beaucoup de res- semblance dans la facture avec le portrait d'Isabelle Brant, confirme cette manière de voir.

Voilàdeux personnes de l'entourage de Rubensque le maitre a peintes certainement plus d'une fois et dont rien ne témoigne qu'elles aient posé pour l'élève; on hésite à attribuer leur portrait à l'un ou à l'autre des deux artistes ; n'est-ce pas à Rubens que vont les probabilités plutôt qu'à Van Dyck?

Le catalogue de l'Ermitage termine sa notice hîsto-

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rique du portrait de Susannc Fourment par ces mots : «* Comme facture, ce tableau semble rappeler assez le portrait d'Isabelle Brant, peint par A. Van Dyck un peu plus tard que celui-ci, vers l'année i63oet qui appartient maintenant à l'Ermitage (n° 576). (1) » La phrase est malheureuse et dénote une profonde inattention de la part de l'auteur. Dire d'un portrait d'Isabelle Brant qu'il est peint vers i63û lorsque le modèle est mort en 1626 est déjà une étonnante dis- traction. Trouver de l'analogie entre un travail de Van Dyck de 1620 à 1623, date attribuée par le cata- logue au portrait d'Isabelle Brant, et un autre de i63o prouve qu'on oublie 1 énorme différence entre les œuvres de ce peintre à ces deux dates et témoigne, par surcroit, que ni l'un ni l'autre de ces portraits ne présente lecaractèredistinctifdu maître avant et après son voyage d'Italie. La cause de cette erreur est que la facture des deux portraits n'est pas plus celle de la première jeunesse de Van Dyck que celle de son âge viril ; mais qu'elle est d'un autre maître aux couleurs plus vives, au dessin plus simple, à la lumière plus abondante: de Kubens, en un mot. Bien involontaire- ment, le rédacteur du catalogue vient donc confirmer notre manière de voir, quant au véritable auteur des deux œuvres importantes.

S'il pouvait exister le moindre doute sur l'exacti- tude de l'attribution à Rubens du portrait de sa première femme, le superbe dessin de la tête d'Isa- belle Brant que le British Muséum a acquis dans les derniers temps suffirait pour les dissiper. Ce dessin dont nous parlerons encore plus loin et qui est

(1) C'est par erreur que le catalogue mentionne le 57f> : r'est 575 qu'il faut lire.

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incontestablement de Rubens représente le modèle un peu moins de face, mais absolument semblable au tableau de Saint Pétersbourg avec tous les détails des traits, l'arrangement des cheveux et l'expression du visage. L'auteur du dessin est l'auteur du tableau et cet auteur ne peut être que Rubens.

Exposition de maîtres anciens a Londres.

Dans la Winter Exhibition de i8g5, à Londres, figuraient les œuvres suivantes de Rubens.

Ixion trompé par Junon du duc de Westminster (Œuvre de Rubens, 63 1).

La Sainte Famille du duc de Devonshire (n° 23oï.

L'Entrée triomphale de Henri IV à Paris du comte de Darnley (n° 759').

LES DESSINS DU BRITISH MUSEUM.

Lors de notre dernière visite à Londres (septembre i8o,5), nous avons examiné à nouveau les portefeuilles de dessins des peintres flamands. Nous y avons ren- contré plusieurs pièces de Rubens qui ne nous avaient pas été montrées jadis ou qui ont été nouvellement acquises. Nous les avons fait photographier par M. E. Dossetter et en donnons ci-dessous la description en indiquant par le numéro qui précède le titre, la place qu'ils occupent ou doivent occuper dans notre Œuvre de Rubens.

1246. Frontispice de Venerabilis patris D. Ludovici Blosii Opéra.

A la plume, lavé d'encre, rehaussé de bleu. H. 3o, L. 21 centimètres.

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Dessin vigoureusement traité, d'une plume grasse, avec un riche jeu d'ombre et de clarté.

Le dessin se distingue de la gravure en ce que les écussons répandus par terre ne portent pas d'armoiries et que le titre du livre n'est pas inscrit sur les pages ouvertes. En outre l'ange le plus rapproché des genoux de la Sainte Vierge ne montre qu'une main; celle qui dans la gravure lève une espèce de hochet manque. L'ange qui, tout en haut de la gravure, tient d'une main une couronne, de l'autre uncollier de riche bijouterie ne tient ici que le premier de ces attributs ; l'autre main manque. Le dessin est en sens contraire de la gravure, c'est-à-dire que le Christ est placé contre le bord à gauche.

Le dessin provient de la collection Malcolm (N° 583 du catalogue).

i25o. Frontispice du Breviarium Romanum.

Déjà signalé dans la livraison précédente du Bulle- tin Rubens p. 216. Le dessin ne porte pas le titre du volume, mais les autres inscriptions tirées delà Bible et fournies par Balthazar Moretus y sont tracées de la main de ce dernier.

Le dessin est en sens inverse de la gravure.

1255. La Résurrection du Christ. A la plume, lavé d'encre, rehaussé de bleu. H. 29.5, L. i8.5 cm.

Conforme à la gravure et présentant un contraste énergiquement accentué entre la lumière et les ombres.

Provient de la collection Malcolm, dont le cata- logue (n° 5go) le regarde sans aucune raison comme exécuté par un graveur.

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Antérieurement dans les collections Lawrence; Vente Tonneman, 1754; Vente Hoet, 1760.

1276. frontispice de Haraei Annales ducum seti principum Brabantiae.

A la plume, lavé d'encre de Chine. H 28.5, L. 17.

Conforme à la gravure, mais sans aucune inscrip- tion. Beau travail exécuté avec soin et avec la préci- sion des œuvres du maitre de cette époque (1623).

Provient de la collection Malcolm, n" 5go, du cata- logue, qui l'attribue à Van Dyck. Antérieurement dans la collection Lawrence.

i3o5. Le Portrait de Juste Lipse pour les œuvres de Sénèque.

A la plume. H. 23, L. 18. 3 cm.

L'encadrement seul est dessiné par Rubens; il est sans autre inscription que le nom de Justus Lipsius, sur la tablette immédiatement au-dessous de l'encadre- ment ovale, et les mots Roma et Virtus inscrits dans les médaillons qui figurent sur la même tablette. Le socle avec l'inscription Lipsiadae etc. manque.

Le dessin est en sens inverse de la gravure.

1 3 1 4 1 . Cupidon et Psyché.

Dessin à la plume sur un papier de forme irrégu- lière. Environ 7,5 centimètres en hauteur et en largeur. Deux têtes juxtaposées en forme d'Herma- thène, sommairement tracées. Une tête de femme à droite, au-dessus de laquelle Rubens a écrit de sa propre main Psyché; à gauche, une tète d'enfant au- dessus de laquelle Rubens a eu l'aimable attention d'écrire: Cupido ex Albertuli mci imagine.

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Cette tête est d'un enfant très jeune, deux ou trois ans, au front bombé et énorme, aux cheveux longs, à la face joufflue. Il est vu de profil et ne présente qu'une silhouette tracée au courant de la plume, sans formes précises et nettement accentuées.

Vu l'âge du jeune garçon, le dessin date de 1616 environ.

La position des tètes est la même que dans le dessin de YHermalhène qui appartient également au British Muséum (Œuvre de Rubetis, 1364) et dans le frontispice pour Bernardi Bauhusii et Balduini Cabillavi Epigrammata et Caroli Malapcrtii Poemata (I bid . , 1241). Mais les traits des figures sont tout autres.

13401 (Tome V, p. i5i. La Fuite en Egypte). Dessin à la plume, retouché à la couleur. H. 36, L. 46,5 cm.

C'est un dessin fait par le graveur pour la repro- duction du tableau du musée de Cassel (Œuvre de Rubens, 178).

Il est conforme à la gravure de Mari nus; de même que celle-ci, il présente des différences sensibles avec le tableau.

C'est un fort beau travail abondamment retouché à la couleur par Rubens.

1345* Étude de Christ en croix.

A la pierre noire, rehaussée de blanc et de bistre. H. 53,5, L. 37 cm.

Le modèle est vu jusqu'à la naissance de la hanche, il a la tête rejetée en arrière et penchée à droite, les bras musculeux raidis en l'air, les yeux levés au ciel, les sourcils contractés, le front ridé, la bouche

entrouverte, dans l'attitude et avec l'expression du Sauveur implorant de son père la fin de ses souffran- ces. Le bois de la croix n'est pas dessiné. C'est un travail admirable, vigoureux et soigné. Aucun des Christs en croix que nous connaissons ne reproduit cette étude ; le Christ au coup de poing {Œuvre de Rubens nos 291 et 1345) s'en rapproche le plus.

i354* La Bataille des Amazones.

Dessin à la plume, H. 25, L. 43 cm.

Composition entièrement différente du tableau traitant ce sujet (Œuvre de Rubens, 5jo). Au milieu, on voit une formidable mêlée, au-dessus de laquelle s'élèvent cinq amazones coiffées de casques et bran- dissant l'épée, ainsi que des guerriers coiffés de peaux de lions dont la tête est couverte du mufle de la bête. Adroite et à gauche, des chevaux qui fuient; par terre, des combattants morts ou blessés ; u n furieux en- tortillement de guerriers et de chevaux. Le tout exé- cuté en traits de plume fins et aigus, tels que Rubens les traçait dans les dessins de sa première époque.

Provient de la collection Malcolm et mentionné au 586 du catalogue, qui indique comme lieu de pro- venance les collections Richardson et Bouverie.

i357*. L'Amour maternel.

A la craie noire et à l'encre. IL 27, L. 22 cm.

La composition reproduit exactement celle du tableau de ce nom dans la galerie de Pommersfelden (Œuvré de Rubens, n°822j. Il estexécutéà la pierre noire qui ne présente guère que de vagues formes estom- pées, mais les contours des têtes de la femme et de trois des enfants, ainsi qu'une des mains de la femme

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et le corps de deux enfants sont en partie tracés d'une grasse ligne à l'encre.

Le dessin dont l'attribution à Rubens est douteuse a porté dans le coin inférieur à droite une signature qui est effacée. Il a fait partie de la collection Mat- colm il était attribué à Van Dyck (N° 5g8 du catalogue).

i395. (Note de la page 354 du cinquième volume).

Un groupe de la bataille d'Anghiari.

Le dessin provenant de la collection Malcolm (n° 585 du catalogue) appartient actuellement au British Muséum et est exposé parmi les principaux dessins que le dépôt possède de Rubens. La signa- ture qu'il porte est fausse et les notes en italien qui s'y lisent ne sont pas écrites de la main de Rubens. Son authenticité est fort suspecte.

1427. Un Lion couché.

A la craie noire, lavé d'encre et rehaussé de blanc. H. 27.5, L. 42.8 cm.

Sous le 1427, nous avons décrit un lion couché appartenant à la collection Albertine de Vienne et portant l'inscription : Opus manu pro: Pétri Pauli Rtibenii. Ce dessin très soigné, très correctement et uniformément exécuté à la sanguine, ne saurait être comparé comme beauté et vigueur de travail à la présente œuvre, qui est caractérisée par une va- riété et par une ampleur de touche dénotant, sans doute possible, l'originalité.

Quelque soit donc le mérite du dessin de 1* Alber- tine, l'évidence nous force à y reconnaître une copie du lion que possède actuellement le British Muséum.

294

L'inscription de l'exemplaire pastiché est de date postérieure.

1440'. Trois Anges dans les nuages.

A la pierre noire, rehaussé de bistre et de blanc. H. 37, L. 43,5 cm.

Trois angelets flottent dans les nuages dans les- quels ils plongent les mains, deux à gauche étendus horizontalement, le troisième à droite s'élevant de biais. Tous les trois abaissent les regards vers la terre. Un beau groupe largement traité formant une étude qui n'a été utilisée dans aucune des œuvres connues du maître.

Portant la fausse signature : P. P. Rubens.

i5oo\ Isabelle Brant (en buste). A la pierre noire et à la sanguine. H. 38, L. 29, 5 cm.

Isabelle Brant est vue de face, les cheveux relevés sur le front et ornés au sommet de la tête d'un léger ornement ou coiffure en forme de diadème. L'ex- pression est souriante, les sourcils relevés à la chi- noise. Elle porte des pendants d'oreilles, le vêtement inférieur est ouvert, le collet du vêtement supérieur est relevé, un corsage bordé de dentelle à la hauteur des seins. La tète est exécutée avec beaucoup de soin et d'un dessin ferme et admirable.

Cette tête d'Isabelle Brant est absolument con- forme à celle de son portrait au Musée de St.-Péters- bourg (Œuvre de Rubens qoo). Seulement dans le tableau elle est un peu tournée de trois quarts. Dans le tableau, elle porte un collier et une chaine d'or qui ne sont pas marqués sur le dessin.

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Cette pièce de la plus grande valeur a été acquise en i8g3. C'est probablement celle que Waagen vit dans lacollection William Stirlinget qu'il décrivit en ces termes: * Rubens Portrait of his first wife, Cathe- rine Brandt, in a black and red drcss. Spiritedly and broadly drawnin chalk. (Art Treasures IV, 450)

i5o5\ Hélène Four ment (en buste).

A la pierre noire, rehaussé d'un peu de blanc. H. 43, L. 26 cm.

Hélène Fourment est vue de trois quarts, la tête un peu baissée. Elle est coiffée d'une toque surmontée d'une houppe en forme de champignon. Les cheveux descendent dans le cou en boucles très sommairement esquissées. Au cou, elle porte une rangée de perles. La robe échancrée laisse voir la naissance des seins, une broche est piquée à la fermeture du corsage.

C'est évidemment une étude fort rapide pour le portrait de la seconde femme du maître que possède actuellement le baron Alphonse de Rothschild à Paris et qui provient de la galerie du duc de Marlborough (Œuvre de Rubens, n°g45). LUe est loin de présenter la jeune femme d'une façon favorable, mais parait néan- moins être de la main du maître.

i5i3. Théodore Mayeme mi-corps).

A la pierre noire, la tète peinte à l'aquarelle. H. 3i, L. 22 cm.

Le docteur est vu presque de face : tête puissante et carrée, au nez droit, aux joues amples, cheveux courts, barbiche longue, col blanc rabattu. De ses épaules descend un manteau dont un des pans est relevé par la main gauche qui, sur la ceinture, retient le bord de l'étoffe bouffante sous l'étreinte des

296

doigts. Pièce fort intéressante, vigoureusement traitée. i53o. Pierre-Paul Rubens.

A la pierre noire, rehaussé d'un peu de blanc. H. 45, L. 27 cm. Provenant delà vente Lawrence.

Le peintre s'est représenté drapé dans son man- teau, coiffé de son chapeau aux larges bords. 11 est vu jusqu'aux genoux. C'est la répétition exacte du dessin du Louvre et vu son absolue conformité à ce dernier, il doit, malgré son mérite incontestable, être regardé comme une copie, ainsi que nous l'avons déjà qualifié en le mentionnant sous le i53o de Y Œuvre de Rubens. Dans la copie, tous les traits du crayon sont plus uniformément accentués, et plus durs. Dans l'original, la facture est beaucoup plus légère, plus moelleuse et plus variée.

i547l. Un homme assis tenant un bâton.

A la pierre noire, rehaussé de blanc et de san- guine. H. 40.5, L. 53.5 cm.

L'homme est tout nu ; il est assis par terre, vu de profil; il lève la tète dans la direction du point vers lequel il dirige le bâton. Ktude de facture vigoureuse, dont nous ne connaissons pas l'emploi dans l'œuvre du maitre.

i552*. Tête d'homme ref rognée.

A la pierre noire, rehaussé de couleurs. H. 48, L. 3 8 cm.

Longue chevelure et pleine barbe ondulantes, yeux irrités, tète baissée vue de trois quarts et du côté droit, largement et sauvagement esquissée. N'a pas été utilisée dans l'œuvre de maitre.

i552*. Tête de vieillard.

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A la pierre noire, rehaussé de couleurs. H. 48, L. 40 cm.

Tête aux cheveux et à la barbe longs et ondoyants en coup de vent, le regard levé en contemplation, les traits vénérables, violemment traitée. N'a pas servi dans l'œuvre du maitre.

i565\ Une Tête d'homme et une Tête de femme en pleurs.

A la pierre noire, lavé d'encre et rehaussé de blanc. H. 14, L. 14 cm.

A gauche, une tête de vieillard barbu, aux longs cheveux, penchée en avant, le front élevé et ridé, le regard baissé vers la tète de femme. Adroite, une tête de femme aux longs cheveux dénoués et tombant sur les épaules et sur la poitrine; les yeux grand ouverts et levés au ciel dans une attitude et avec une expres- sion de Madeleine; sur les joues, deux grosses larmes.

1572'. Tête de jeune femme (Religieuse). A la pierre noire, rehaussé de blanc. H. 26.2, L. 1 1 .7 cm.

Tête de jeune femmedrapée d'un voile rappelant la coiffe des religieuses; elle porte la main gauche au front et tient les yeux baissés dans une attitude mé- ditative. Sans utilisation connue; porte la fausse signature : Peter Rubens.

i582\ Élude de cheval.

A la pierre noire. H. 29, L. 20, 5 cm.

Le cheval est vu par derrière, en raccourci, posé de trois quarts, à la croupe puissante, aux fortes jambes. La tète manque. C'est un beau travail, aux contours fortement accentués, et tracés d'une main sûre.

i587*. Un Paysage (Chaumières et arbres).

A l'aquarelle et en couleurs diverses. H. 23, L. 37,5.

Au premier plan, un terrain nu, à l'exception d'une broussaille sur le bord antérieur; à l'arrière-plan, une demi-douzaine de huttes basses, couvertes de chaume. Un grand arbre devant les chaumières, quelques arbres plus petits derrière elles. A gauche, sur une petite élévation du terrain, un artiste dessinant le site. Fausse signature: P. P. Rubens.

Provient de la collection Malcolm (N° 58i du ca- talogue).

15872. Un Paysage d'hiver (Entrée de ferme).

A la plume, réhaussé de vert et de bleu. H. 17,5, L. 3i,5 cm.

Au milieu, on voit une porte d'entrée de ferme cintrée et surmontée d'un toit aux arêtes recourbées. Au milieu de ce toit, une lucarne; au sommet, un pigeonnier couronné d'une girouette. Dans l'ouver- ture de la porte, un chariot rustique; à droite et à gauche, de modestes bâtiments et des arbres dénudés.

Fausse signature: P. P. Rubens.

Provient de la colection Malcolm (N° 582 du cata- logue).

15873. Un Paysage (Arbres et clôture de branches entrelacées).

A la pierre noire, relevé desanguine. H. 35, L. 5i cm.

Adroite, un fouillis d'arbres aux troncs et aux branches tordus ; à gauche, une clôture formée de grosses branches passées entre des pieux ; dans le fond, une rangée de saules étêtés et d'arbres élancés.

Croquis sommaire d'une authenticité douteuse.

Max Rooses.

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TABLE

Mr. es

Ph. Tamizey de Larroque. Les petits mémoires

inédits de Peiresc i

C. RUELENS. Un témoignage rélalif à P. P. Rubens

en Italie n3

MAX RoOSES. Les nouveaux Rubens 118

Rapport de la Commission pour réunir l'œuvre de

Rubens en gravure ou en photographie. ... 124

P. GÉNARD. Het laatste testament van P. P. Rubens. 125 » De Kwartieren van P. P. Rubens . . 142

Max ROOSES. Staat van goederen in het sterfhuis

van Isabel la Brant 1 54

MAX ROOSES. Huwelijks-voorwaarden van P. P. Ru- bens en Helena Fourment 18g

MAX ROOSES. Varia Rubeniana i95

» L'œuvre de Rubens (Addenda). . . 207

P. GÉNARD. Het testament van Jan Brant en Clara

de Moy, Rubens' schoonouders 219

MAX ROOSES. De verdeeling van Rubens' nalatenschap tusschen Helena Fourment en de voor- en nakin- deren van Rubens 236

P. GÉNARD. Het testament van Aalbrecht Rubens . 253 » La première épttaphe de Rubens. Une question d'histoire 260

MAX ROOSES. Œuvre de Rubens. (Addenda et corri-

genda) 271

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INHOUDSTAFEL. TABLE DES MATIÈRE

1 . H et testament van Jan Brant en Clara de May

Rubens* schoonouders, door P. Génard .... blz. 219

2. De verdeeling van Rubens' nalatenschap tusschen

Helena Fourment en de voor- en nakinderen van Rubans , door Max Rooses «23(5

3. Met Testament van Aalbrecht Rubens, door F.

Génard » 233

4. La première épitaphe de Rubens, une question

d'histoire, par P. Génard » 260

5. Œuvre de Rubens (Addenda et Corrigenda), par

Max Rooses 271

BULLETI N-RUBENS

ANNALES

de la

Commission officielle instituée par le Conseil communal de la ville d'Anvers pour la publication des documents relatifs à la rie et aux œuvres de Ruôens

Tome IV

ANVERS Imprimerie & Lithographie Veuve DE BACKER

RUE ZIRK, 35. 1896

4e Livraison

RU BENS-BULLETIJN

JAARBOEKEN

dcr

tbtelijke commissie in'gesteld door den Gemeenteraad der stad Antwerpen voor hcf uitgeven dey bescheiden bctrekkelijk het leven en de werken van RuBens.

Vijfde Deel. f\

m

ANTWERPEN

Boek- & Steendrukkkrij Wed. DE BACKER

ZIRKSTRAAT. 35. ,8y7

Ie en 2e Afleveringen.

Bestuurlijke Commissie van het Buuletijn

MM. ARTHUR VAN DEN NEST, Schepcn der Stad Antwcrpea

Voor^itter ;

, *P. GÉNARD. fcere-archivarisder Stad Antwei pen, Sccrctaris MAX ROOSES, Conservateur van het Muséum IMuntin

Moretus te Antwerpen, Schatbewaarder ; GEORGES RUELENS, Advocaat, Brussel, en PAUL COGELS, Antwerpen, Leden.

De mededcelingen betrerTende het Bulletijn moeten aan eei der leden van het Bureel of der Commissie ^'cdaan \vf»rdcn.

Commission directrice m Bulletin

MM. ARTHUR VAN DEN NEST, échevin de la ville d Ame

Président ;

P. GÉNARD, Archiviste honoraire de la ville d'Anvc

Secrétaire ;

MAX Rooses, Conservateur du Musée Planjin-Mord

à Anvers, Trésorier ; GEORGES RUELENS, Avocat, Bruxelles, et PAUL COGELS, Anvers, Membres.

Les communications relatives au Bulletin doivent être .îJressi

à l'un des membres du Bureau ou de la Commission.

BULLETIJN BULLETIN

RU BENS-BU LLETIJ N

JAARBOEKEN

der

AMBTELIJKE COMMISSIE INGESTELD DOOR DEN

Gemeenteraad DER stad Antwerpen voor hct uitgcven der beschcidcn betrekkelijk het levai en de werkcn van Rnbens.

Vijfde Deel.

ANTWERPEN

BOEK- & Stkkndrukkerij Wkd. DE BACKER Z1RKSTRAAT, 35.

. 897

BULLETIN-RUBENS

ANNALES

de la

Commission officielle instituée par le Conseil communal de la ville d'Anvers pour la publication des documents relatifs à la vie et aux œuvres de Rubens

Tome V.

ANVERS

Imprimerie & Lithographie Veuve DE BACKER

RUE ZIRK, 35.

.897

BU LLETIJN

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BULLETIN

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RU BENS-BU LLETIJ N

JAARBOEKEN

der

AMBTELJJKE Co.MMISSIE INGESTELD DOOR DEN

Gemeenteraad DER stad Antvverpen voor het uitgeven der bescheiden bctrekkelijk het leven en de werken van Rubens.

Vijfde Deel.

*********

SE

ANTWERPEN

BOEK- & STEENDRUKKERIJ J. VAN HILLE-DE BACHER

ZIRKSTRAAT, 35 1910

BULLETIN-RU BEN S

AN N A L E S

de la

Commission officielle instituée par le Conseil communal de la ville d'Anvers pour la publication des documents relatifs à la vie et aux œuvres de Rubcns

Tome V.

ANVERS

IMPRIMERIE & LITHOGRAPHIE J. VAN HILLE-DE BACKER

RUE ZIRK, 35.

1910

Clara del Monte en Deodatus van der Mont

door P. GÉNARD.

In ons artikel over Albrecht Rubens hebben wij noodzakelijkcr wijze gesproken van zijne echtgenoote Clara del Monte. Wie was deze vrouw en tôt welke familie behoorde zij ?

Volgens Fréd. Vkrachter, die van haar spreekt in zijne Généalogie de la famille Rubens, was zij de dochter van zekeren Raymondus del Monte, die in het huwelijk trad met Susanna Fourment (') zuster van Helena Fourment, tweede huisvrouw van P.P. Rubens.

Volgens het beweren van anderen was zij de doch- ter van Deodato del Monte, den boezemvriend van P. P. Rubens, en van zekerc Geertruide van den Berghe.

Wiens dochter was zij nu? Wij hebben hierover eenige nasporingen gedaan, en danken de Heercn Baron C. de Borrekens, afstammeling van Rubens, en L. Bisschops, vroeger beambte bij den burgerlij- ken stand onzer stad, voor de inlichtingen, die zij ons hebben gelieven te geven.

(1). Zie Rubens UuUetijn tWa\ IV Mz. 2:>:i.

(?). Zie tien stnmhoom dor familie Fourment in mijno A'oih-, ■kmin'jon oter Rubens M*ùi 40S-414.

- 6 -

In de St. Jacobskerk bestaat thans nog het graftee- ken van Clara del Montk; daaruit blijkt, dat zij aan- spraak op eene adellijkc afkomst maakte ; jammer, dat de kleuren in het schild niet zijn aangeduid ; het is alsvolgt: gevierendeeld i en 4 van .... met drie kerkuiltjcs (chouettes) van .... en 2 en 3 van .... met tvvec kepers van

Gelijk wij hebben gezegd, stamde Clara wezenlijk af van Raymondus del Monte en van Susanna Fourmknt, (wereldberoemd door haar afbeeldsel, door Rubens gemaakt en gekend onder den naam * Het Spaansch hoedeken *) ('). Haar doopakt luidt als volgt: 1 April 1618, O. L. V. Noord :

Clara, (Pater) Sr Raymondo (sic) Delmonte, (Mater) Jouiïr Susanna Fourment, (Susceptores:) Guilhelmus Heyrincx, plaatsvervanger van Sr Fran- chois van den Berge en Joufr9 Clara Stappaert.

Deze Raymondus was in het huwelijk getreden met Susanna Fourment op 29 Januari 1617. De trouwboeken van O. L. V. Kerk N. Kw. luiden aïs volgt: (f° 16 :)

Sr Raymondus del Monte. Solemnisatum 29 Januari 16 17 cum consensu Rmi D. et dispensatiene 3e pro- clamationis. Jouf. Susanna Fourment; (testes:) Fran- çois van den Berge, Daniel Forment.

Clara huwde Albrecht Rubens in de St. Jacobskerk, op3 Januari 1641, hunnehuwelijksakte luidtalsvolgt: Generosus D. Albertus Rubens Domicella Clara del Monte; Contraxerunt cum disp. ban. et temporis clausi coram D. Nicolao Rubens et D. Arnoldo Lunden.

Clara's vader was vuor het jaar 1621 overleden en

(l) Zio iiiyuc Aiiiitcdd Hiitf/cn oecr Rubt'ii*, hit. it on 414.

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zijne weduwe, Susanna Fourment, huwde in tvveede huwelijk een lid der familie der tweede vrouvv van P. P. Rubens, wiens naam, Arnoldus Lunden, Generaal der Munt, men in het leven des grooten kunstenaars herhaalde malen terugvindt. De huwelijksakte is in de registers van 1622 (fol. 180) van St. Jacobskerk te vinden : Dispensati Rmo Dno Nostro Episcopo in bannis et tempore clauso conjugati sunt Arnoldus Lunden et Da Susanna Fourment A0 1622, 8 Martij, Testes Daniel Fourment et Melchior Lunden.

Wij hebbengezien hoe innig de liefde van Albrecht Rubens en Clara del Monte was, en hoe deze vrouw haren echtgenoot slechts weinige dagen overleefde.

Ten tijde dat de familie Rubens-del Monte alzoo te Antwerpen bestond, gelijk wij reeds hebben ge- meld, leefde er in onze stad nog een ander geslacht, waarvan de naam met dien van het voorgaande werd verward, bijzondelijk omdat hij werd gedragen door den boezemvriend van P. P. Rubens teweten, Deodatus del Monte, van Dermonde of van der Mont. En deze verwarring wordt des te moeielijker om op te helderen, wijl deze laatste familie in nauwe betrekkingen staat met een geslacht van df.n Berghe- di;l Monte geheeten, dat insgelijks in betrekkingen met de familie Rubens onderhield. De heer Ad- vocaat van Lerius, in zijne aanteckeningen over den sehilder del Monte, noemt hem Deodaat van der Mont; in de Liggeren evcntwel hcet hij eerst Deo- daat scilder van Dermonde en later Deodatus van Dkrmont. Men weet, dat hij de bijzondcre vriend van Rubens werd, en dat hij, in 1628, van den grooten sehilder een allervleiendst getuigschrift ontving, dat in De Bie's Gulden Cabinet werd opgenomen.

Deodatus' echtgenoote heette Gertrudis van den Berghe; bij deze vrouw verwekte hij verscheidene kinderen.

Rumoldus, gedoopt den 4" Maart 1616 in O. L. V. Noord; de peter van het ter vunt gehouden kind was Rumoldus del Monte, wellicht Raymundus, naar allen schijn de vader van Clara del Monte, die later met Albrecht Rubens trouwde.

Vreemd genoeg, de doopakte luidt als volgt: Ru- moldus, — Deodate van der Mont, Geertruyt van den Berghe; Rumoldus del Monti, Chris- tina van der Mont.

20 Franciscus, gedoopt in de St. Jacobskerk den i5n Mei 1618

Doopakte : * Franciscus

(pater) Deodatus van Dermont

(mater) Gertrudis van den Berghen

(susceptores) D. Guilhelmus Herinck no(m)ine

D. Francisci van den Berghen

Jouff6 Susanna Forment. »

Arnoldus Benedictus, gedoopt in de St. Jacobs den 3in Maart 1624 ; zijn peter was Arnold Lu n den, de echtgenoot der weduwe van Raymondus del, Monte, de moeder van Claha del Monte; de meters waren: Isabella Brant, de eerste echtgenoote van P. P. Rubens en Maria Hannick.

De doopakte luidt: « Arnoldus Benedictus

(pater) Deodatus van der Mont

(mater) JoufTr. Geertruyt vanden Berge

(susceptores) Arnoldus Lunden

Isabella Brants

Maria Hannick; »

De verwarring is te verontschuldigen.

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Deodato del Monte, die een voornaam schilder, bouwmeester, en zelfs een sterrekundige was, wist de bescherming des Konings van Spanje, Philip- pus IV, van den Cardinaal Infant, onzen Gouverneur envanden Hertog van Neuburg te verwerven ; de laatste hechtte hem aan zijnen persoon met den titel vanzijnen schilder en bouwmeester generaal, en ver- hiefhem tôt den adel, hem een wapen schenkende, dat wij tôt nu toe niet gevonden hebben, en dat op eene afdoende wijze het onderscheid der twee fami- lien zoude moeten doen kennen. Op 3i Maart 1620 kocht hij het huis den Roosen Hoed thans nr 2, Prin- cestraat, (') eene afspanning, die vroeger aan Gil- lebert van Schoonbeke toebehoord had en die del Monte tôt zijn gebruik herbouwde. Dit huis bleef zijn eigendom tôt den i5n October 1641, wanneer hij het aan zijnen zoon Rumoldus overliet.

Del Monte overleed te Antwerpen op 24 November 1644, en werd in de St. Jacobskerk bcgraven ; volgens den heer van Lerius werd hij met buitengewonepracht ter aarde besteld; inderdaad in de overlijdensregisters van St. Jacobs-parochie leest men het volgende:

« November 1644. Item den 27, is geweest het Choorlyck vanSr Deodatusdel Mont, schilder, woon- achtig in de prinsestraet, achter de Capelle van Gra- tien, met 36 flambeeuwen, 3 autaeren behangen met witte taffe cruyeen, geredimeert voor 2 gulden 8 stuy- vers, sonder baere. Philips (lykbidder in de 4 Ge- kroonde;) musieck met 8, met den Dies Ire ende Miserere) onder het oflertorium, den ofler, 8 gulden

(1) De Heer Au«j. Tliijs heeft over ile/.e woninjj cone loxoMswsuirdipeaaii- teekeninfî gemaaktiu zyn Recueil dm Bulletins ttr la Propriété 18TS, bl. 120.

4 stuyvers, somma 47 gui. 12 st. » En in het lijkboek derzelfde kerk vindt men nog: - 16 Meert 1645. Ontfangen van de Wcduwe van Signor Deodat (del Monte) schilder, by het Engelshuys, over het mede- gaen van de 4 dienende kerckmeesters met hunne tabbaerts, ter begrafenisse, het groot geiuyt tsavonts ende 's morgens, staengelt ende 't behangen van den hoogen choor van den voornoemden Signor Deodate, guld. 47- ro *. (')

Twee aanhalingen, die bewijzen, dat del Monte buitengewoon welhebbend was, en ter aarde werd besteld met eene pracht, welke bijna die der begra- fenis van Rubens evenaarde. (2)

In 1662, volgens een register in het stadsarchief bewaard, leest men eenen zin, vvaaruit blijkt, dat Ru- moldus del Monte de eenige afstammeling was, dien Deodat i del Monte van zijn huwelijk had overgehou- den : (3)

* Jouffrouwe Geertruyt van den Berghe, weduwe

* w ylen Deodatus del Monte met eenen momboir r> heur gegeven metten rechte ende Ileer ende Mees-

* ter Rumoldus del Monte, Licentiaet in de rechten r> ende advocaet alhier, desselfs wylen Deodatus « ende Jouffrouwen Geertruyden eennigen sone *

Defamilie del Monte bleefnict lang haren schit- terrenden staat behouden; het huis in de Princestraat werd voor schulden verkocht.

(1). Zic lioi !ii(M k\vo<>ifliK wcrk D>; Litjgrrin «loor Th. Van I.erius on Ph. Rom bout s nitjjo^iM'on.

(?!. Volions i>iMi Uorhoido van li>4r<, in liet arcliief van <». L. V. Kork tcokcti<le<lozosfi.il«loi-/ijn testament Droitati de Li„u,nt.

(3). Scan, j.rot. liV>?,vnl. II. lui. 33*.

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STAET EN DR INVENTARIS

VAN DEN

Sterffhuyse van Mynheer Albertus Rubens

»

ende vrouwe Clara Del Monte.

UlTCKtîKVK.N l>«JoR

MAX ROOSES.

Onder de stukkcn, welke teruggevonden zijn in het archief van hct kastecl van Gaasbcck en waar- van er reeds verscheidene afgedrukt werden in het vierde deel van het Rubens-Bulldijn, bevindt zich ook de hierboven genoemde oorkonde. Voor de geschiedenis van Albertus' vader, Petrus-Paulus Rubens, levert zij over het algemeen geen recht- streeksch belang op, maar verscheiden der arti- kels daarin opgesomd bevatten inlichtingen over des kunstenaars vverken, die in het bezit van zijnen oudsten zoon overgingen en, op zich zelve be- schouwd, geeft zij ons de volledige beschrijving van den inboedel en van de bestanddeelen der fortuin

van een rijk en aanzienlijk man uit de eerste helft der XVIIe eeuw. Om deze dubbele reden druk- ken wij haar hier in haar geheel af.

Zooals men weet was Albertus Rubens de oud- ste zoon en het tweede kind van Petrus-Paulus en van Isabella Brant; hij werd gedoopt den 5n Juni 1614 in de Sint-Andrieskerk ; de peter was aartshertog Albertus, vertegenwoordigd door den heer Johan de Silva; de meter zijne moei Clara Brant. De jongen was de lieveling zijns vaders, die groote zorg droeg voor zijn onderricht, waar- mede hij zijn vriend Gaspar Gevartius belastte. Wanneer hij zich in Madrid bevond schreef hij den 29" December 1628 aan den gelcerden secre- taris der stad Antwerpen: « Ik verzoek u mijn kleinen Albert als mijn eigen beeltenis, niet in uwe huiskamer en bij uwen haard, maar in uw studievertrek te houden. Ik heb den jongen lief en beveel hem u aan, als aan mijn besten vriend en aan den hoogepriester der Muzen, opdat gij met mijn schoonvader en mijn schoonbroeder Brant cr zorg voor draget, in mijn leven zoowel als na mijnen dood. (') * Den i5" September 1629, schrijft hij uit Londen nogmaals over Albertus aan Gevar- tius deze regelen, die van zijne vaderlijke liefde en bezorgdheid getuigen: « Ick hope dat mynen sone te minsten in dese myne obligatie tôt UE. waerts sal mynen erfghenacm wesen, ghelyck hy ooek een groote part deelachtich is in UE. faveur ende sculdich is aen UE. goede instructie het beste deel van hem sclven. Ick sal hem te meer

(1) Kmii.k (îumkt: Lettres iuddt'h-s <le Pierre-Paul Rubens bl/.. ??3.

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achten om dat UE. hem estimeert, wyens juge- ment ghewichtigher is als het myne; toch ick hebbe altyts in hem ghemerckt seer goede wille. My is seer lief dat hy nu beter is Godt lof ende ick bedancke UE. grootelycx voor de goede ty- dinghe ende voor de eere ende consolacie, die UE. hem ghegeven heeft met sijne visites, ghedue- rende syn sieckte. Hy is jonck (si natura ordinem servetl om voor ons te gaen, Godt geve hem leven om wel te leven neque enim quam diu, sed quam bene agatur fabula refert ('). »

De vruchten van dit degelijk onderwijs en van die vaderlijke zorg waren dan ook wat men er van vervvachten mocht. Albert Rubens legde zich toc op de studie van Latijn en Grieksch, van de oud- heid- en van de penningkunde, zooals het bij jonge lieden van zijnen stand toen gebruikelijk was en maakte er ongemeen snelle vorderingen in. In Augustus i63o, toen hij pas 16 jaaroud was, bezorgde hij aan zijn vader een heele reeks aanhalingen uit oude schrijvers, welke deze benuttigde in een brief aan Peiresc om zijne meening over de drievoeten bij de Romeinen te staven.

In 1627 schreef hij reeds een Latijnsch lofvers, dat gedrukt werd in het werk van Joannes Heme- larius over de gouden munten der Romeinsche keizers, welke zich bevonden in de verzameling van den hertog van Aarschot, Karel van Croy. Wanneer 27 jaar later de drukker Hcndrik Aertssens een nieuwe uitgaaf van deze muntcn-verzameling wilde laten verschijnen, begaf hij zich bij Gaspar

(I) Ibid. blz. 238.

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Gevartius en vroeg hem of hij niets kon bijdra- gen om nieuwen luister aan het werk bij te zet- ten. Gevartius antwoordde, dat een zijner vrienden, een degelijk oudheidkundige, sedert îang eene korte maar geleerde verklaring op de munten der keizers gcschreven had en dat het de moeite waard zou zijn deze in dit werk op te nemen. De drukker begaf zich tôt den schrijver, vroeg de noodige toelating om zijne bijdrage te mogen opnemen en verkreeg ze; maar de geleerde deed opmerken, dat het stuk rceds meer dan twintig jaar geschreven was, dat het niet bestemd was om uitgegeven te worden en hij nu geen tijd meer had om het na te zien. Hij liet ten slotte den drukker vrij cr mede te handelen zooals hij wilde, maar verbood hem er des schrijvers naam onder te zetten. ('). Die geleerde was niemand anders dan Albertus Rubens, zooals Gevartius het later aan Graevius verklaarde (').

Hij schreef nog verscheiden verhandelingen ovcr Romeinsche oudheden, maar liet niets drukken. In den loop zijner laatste ziekte toen hij vermoedde dat zijn dagen geteld waren sprak hij den wensch uit dat zijn erfgenamen het pak groote en kleine ongeordendc blaadjes, waarop hij die stukken ge- schreven had, zouden ter hand stellen aan den Lcidschen geleerde Joannes-Fredericus Gronovius, die ze dan op zijn beurt overhandigde aan den oudheidkundige Joannes-Georgius Graevius, die ze

(1) Rfffum i't hnpcvntorum Itomnuorutn nttmismata attrea. Apud Henrirum A«rts^»ns Antv. I'mI (Ti/p'i'/rapîuts lectori. Inlcnling tôt In Nam ismau C<> m mm ta rins . i

(2) .1. C. CiuxKViiis. Thcxfiurus antiquitatnm romanorum. Ut redit. 1G97. In folio. Voorredo van deel VI.

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in i665 bij Moretus liet verschijnen. H et voor- naamste stuk is gewijd aan de kleederdracht der Romeinen, waarbij dan nog een drietal verhan- delingen over andere punten van oudheid komen. Graevius nam de meeste dezer stukken op in het zesde en het elfde deel van zijn Thésaurus antiquitatum Romanarum.

Albertus Rubens voegde bij de stukken, door tusschenkomst van Gronovius in de handen van Graevius gekomen, zijne verhandeling over de be- roemde gesneden steenen van Augustus en Tibe- rius, over wier verklaring zijn vader en dezes vriend Nicolas Peiresc menigen brief hadden gewisseld en die Rubens in het koper had Iaten graveeren. Toen hij deze verhandeling aan Gevartius zond om ze aan Graevius over te maken verklaarde hij dat de brieven van Peiresc over dit onderwerp aan zijn vader geschreven in zijn bezit waren ge- bleven ('). Waarschijnlijk zal hij wel meer stukken uit de kostelijke briefwisseling zijns vaders, die nu spoorloos verdwenen zijn, bezeten hcbben. Hij had, zoo bevestigt zijn kozijn Philips Rubens, ook aan- teekeningen gehouden over het leven zijns vaders, waar de schrijver der beroemde Vita uit putte om zijn levenschets van den grooten meester op te sîellen.

Op zestienjarigen ouderdom was Albert Rubens tôt secretaris van den geheimen raad des lands benoemd, zijn patent is geteekend van i5 Juni i63o (a). Hij trad echter eerst in werkelijken dienst en verhuisde naar Brussel na zijn huwelijk met

(1) Alberti Rcmknii de lie, tesliaria vêtent m etc. Antverpise. Kx offi- cina plantiniana Balthasaris Moreti (1665 in-l°, M. ]<)?.)

(2) (.ïachkt. Lettres inéililes de Picrm-Paul Itnbons. I»ago XLVII.

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Clara Delmonte, dat den 3n januari 1641 gevierd werd. Zijne vrouw was de dochter van Raymond Delmonte en van Susanna Fourment, zuster van Helena Fourment, Rubens' tweede vrouw.

Beide echtgenooten stierven vroegtijdig : hij den eersten October 1657, zij den 25" November daarop- volgende ; beiden werden in de grafkapel van Petrus- Paulus Rubens begraven. Hij zelfgeeftde reden der ziekte op, die een einde aan zijn kort leven stelde.Op 3i december i656 schreef hij aanzijnen vriend Daniel Heinsius: « Mijn eenige zoon, een kind dat de beste hoop gaf, werd op het einde van juli laatstleden lichtelijk gebeten door eenen hond en vijftig dagen later werd hij eerst door waterzucht aangetast, waarop hondsdolheid volgde en in weinige uren werd hij mij ontroofd. Door dezen slag ben ik zoo- danig verpletterd dat ik nauwelijks tôt bezinning komen kan (')». Negen maanden nadat hij die woor- den schreef stierf hij, zonder nog een uur van ge- zondheid gehad te hebben.

Zijne kinderen waren Albertus-Hyacinthus ge- storven den nn September i656 (a), oud i3jaren ; Isabella-Helena-Francisca, die Marcus Van der Vekene huwde en in 1677 stierf ; Constantia-Maria, die Matheus van Beughem huwde; Clara-Petronella, die Jan-Willem burggraaf van Alvaredo y Braca- monte huwde en den 8n november 17 16 stierf. Van deze laatste zijn de oorkonden afkomstig, die in het kastcel van Gaasbeek bewaard worden, en onder welke zich 00k de afrekeningen van Philips

(l) BiRMAN.\i:s. Sylloge epistotanan, 11, 761. (?) Zie verder, blz. 52.

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Rubens met de kinderen van zijn kozijn Albertus en de bijzondere afrekeningen met Clara Rubens bevinden.

Van deze afrekeningen laten wij eenige uittrek- sels volgen na de boedelbeschrijving van Alber- tus Rubens.

Slael ende inventons van tien sleriThuyse van myiiheei' Alberlus Rubcns ende vrouwc Clara dcl Monte.

Staet ende Inventaris van ghereede penninghen meuble ende immeubele goedcn bevonden in den sterfTliuyse van wylen Mynheer Albertus Kubens in sijn leven Secretaris van syne Majesteyt se- crcten raede ende vrouwe Clara del Monte ghe- huijschen docn sy leeffden ghestaen binnen der Stadt Brussele by de kercke van Ste Goedeîe ghc- maeckt, ten vcrsoccke ende interventie van heer ende Mr Philips Rubens Secretaris der Stadt van Antwerpen ende heer Guilliam Lunden als mom- boirs testamentair van de kinderen by de selve afflyvighe achterghelaeten ghenoempt Joffen Isabella Hélène Françoise, Constance Marie, ende Clara Pctronella Kubens, begonst den selven Inventaris op den derden ende voleynt op den sessden dach van decembri sesthicn hondert ende sevenenvyfT- tich by my Jacques Coentzen openbaer notaris respectievelyck gheadmitteert by syne voorschreven majesteyt secreten raedc, ende desselfls souveraine gheordonnecrt in Brabant, tôt Brussele voorschre- ven residerende.

In den iersten indc ecdtcamer.

Ierst de selve caemer behanghen met goude lei- ren den grondt swert.

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Item een ledicant met een roodt damasten be- hanghsel, drye sargien, een bedde, een strootsack cenen hooftpeluwe ende vier oorcussens.

Item een schrynhoute vuyttreckende taeffel met een groen taeffelcleedt.

Item noch een ronde taeffel ende een schenck taeffel van schrynhout elck met syn taeffel cleedt.

Item thien spaensche leire stoelen vyff hooghe ende vyff leeghe.

Item een scribaen van schrynhoudt ende een schabel .

Item eene schilderye voor de schouwe repre- senterende Clelien (').

Item eene andere representerende eene Susanna(').

Item eenen cleynen spiegel met een salvoieken (2)

Item een gordyn van saeye ghestrepte stoffe.

Item een ysere plaete staende in de schouw met een brantyser.

Op de sale.

Ierst een herthoute léger taeffel met een quaet cleedt.

(I) Clelien, Susanna. In «ïo vortîoelin^ der got»deren najjelaten door iMrus Panlus Rubens wordern aan Albertus Rubens overgelaten en - by gemeynen consente aengesebadt de eopyen van:

Eene Susanna met den Emaus voor 90 guidon. (I'. (jenaiw. De Xilatenschap van P.P. Rubens. Antwerpsch Archievenblad II, bl/. 88, n- LXVII.)

Een CWia(natiiui'lijk Clelia te lezen) voor 54 guidon. (Ibid LXVIII.)

Van welke der vele Stisanna's van Rubors de bierbovon vennelde kopij was valt niet te zeygon.

De Clelia is een Vlucht vin Cletia, w:nrvan b 't oorspronkelijk met bokend is, maar dat hoogsfwaarscbijnlijk een werk van Rubens was.

Ken scuk, dit onderwerp bobandel.Mide en onmiskenbaar nit Rubens' w.'i khuis of een kopij naar oen werk van ziju band, bevindt zieb in bi t Muséum van Dresden entier den uaam van Abrabam van Dieponbeeck.

(?) Een s.ilcotcken: Ken kleine .salve, een kleine kom.

20

Item een schrynhoute persse.

Item een sluytende banck.

Item een lynwaet schapraey van schrynhout.

Item drye caerten.

Item seven houte stoelen.

Item tvvee bussen ende een fornais.

Item twee capstocken.

In de salette.

Ierst een ledicant met een gheblomt Damasten behanghsel met eenen gouwelaecken ommeloop ende den hemcl ende sargie van goude laeken een bedde, een matras, eenen stroysack, eenen hooft poluwe ende twee sargien.

Item eenc groote ronde schrynhoute taeflel.

Item eenscribaenvan ebbenhoudt met synen voet.

Item eene ysere plaete ghestelt in de schouwe.

Item een brandtyser met schup ende tanghe met cooper beslaegen.

Item sesse trype sittecussens ende een groot.

Inde plaetse gheheeten d'Alcove. Ierst sesse leenstoelen.

Item tvvelfF hooge stoelen aile becleedt met baye. Item een taeffel van swert houdt. Item de selve plaets behanghen met baeye ende het cleedt ter aerden.

Item twee cleyne brandtysers.

Int camerken van de knecht daer naest.

Item een slaepstede van herdthoudt met cen bedde, eenen hooftpoluwe, eenen stroeysack ende vier sargien

Item een taeflelkcn van withoudt.

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Int comptoir.

Item eenen lessenaer ende een taefïel.

Inde Ga'erye.

Ierst een caerte met eenen boucketsteen met synen voet.

Inde kokene.

In den iersten een rechtbanck van herdthoudt.

Item een ronde eedttaeffel.

Item eenen dwelier (').

Item eenen houte schuttsel.

Item acht slechte stoelen van diversche soorten.

Item eenen quaeden esel om het ten op te setten.

Ten.

Item een groote houlle (2) schotel. Item veerthien schotelen van sesseponden. Item neghen schotelen van een mindere soorte. Item acht schotelen wat cleynder.

(1) Dweliier. Een soort van handdoek zooals verder dice.il.

lu den inventaris der rialatansrhap van Bah basai- Morotus II en Anna Goos 1691, vinden w|j eone rubriuk : Dwelliers. Hantiloecken. 4 dwelliers de beste met groote canten.

11 dwelliers dunne.

14 dwelliers met kleyn cantiens.

12 groote langhe servet bantdoeckon enz.

Het woord moet hier gebruikt zijn in den zin van toestel nm handdoeken (dwoilpn) op te hangen. Zoo vinden wij nog in een koukonbcscbrijving : 1 Dweillior met lepelberdeken.

In den inventaris der nnlatenschap van Maria do Sweert, weduwe van .Inn Moretus II (1653) wordt bot woord geschreven Dicalieren (7 dwa- lieron met kanton, 2 dwalieren met kanten). Het is blijkbaar hetzolf.le »\s Dwaele servet Kilianus: Mappa, mantile.

(A rebief Muséum Plantin-Moretus. Inventaris Maria de Sweei-t. Blz. 940.)

(2) Houlle schotel. Schotel om houille (steonkolen) in to leggen.

22

Item scsse dosynen ende scven tailloiren ende drye met gaeten.

Item een lampet schotel metten pot. Item drye tenue i net pot te n. Item sesse waterpotten. Item vier commekens.

Item twee becxkens, tvvee croesen, een wywae- ter vaetken, ende een maetjen, soudtvat cnde drye tenne lepels met cenen druplepel.

Item daer naer noch eenen schotel ghevonden.

Yscrwerck.

Ierst een lat met drye haelen (') van diversche soorten.

Item twee speten met een ysere braedtpanne ende twee ysers daer den spit in draeyt, ende een yser dat men daer voor seth.

Item een spitmolen.

Item een tanghe, dry pothaisen vier roosters, een vispaen, twee ysere potschelen, ende twee ysere backpannen ende een capmes, met ecnighe taelïel- messen.

Item twee chaufforen ende drye trefïterkens. Item een croon om vlecsch acn te hanghen. Item een raspe van bleck. Item vyfï ketels van diversche soorten. Item een vierwaeghen.

Aerdoi'erck ende andersints.

Ierst een lampet met synen pot cnde twee potte- kens.

(1) Hae.lcn : Heu^ols, <.Tém;ullt;r&>.

(2) Pothaisen : IVttliongsol. Kilianus. Kynso, hoynso : Ansa.

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Item achthien schotelkens als taillioren van wit porcelain.

Item elff soo bier aïs wynpotten van diversche groote.

Item noch eenighe minutien (') van cleyne con- sideratie.

Item twee keersbacken, twee houte soutvaten, drye blaesbalcken en twee houte kandelaers.

*

Inde Bottelrye. Coperwcrk.

lerst een coopère bedtpanne. Item eenen coperen hespketel. Item eenen andere ketel. Item twee coopère koelbacken. Item twee confytbexkens.

Item twee coopère eemers ende eenen aecker. Item eenen coperen mortier met eenen stamper. Item een cleyn copere potteken. Item twee copere potten. Item twee copere cleyne ketels. Item eene copere panneken ende een ander om eyeren inné te doppen. Item eenen doorslach.

Item eenen coperen melckpanneken ende een ringelken.

Item drye toertpannen ende een pasteypanneken. Item sesse candelaers soo cleyn als groot. Item vier blaeckerkens ende sesse vierketels.

Andere meubelen.

Ierst drye blecke braetpannen ende een staende dienende voor t' spit.

(1) Minutien : kleinighodcn.

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Item een blecke lamp met syn blaeckerken. Item drye blecke kandelaerkens ende een treff- terken.

Item een vlieghschappraye.

Item eenen block ende eenen boterstamper.

Item een scherffbert (') ende drye andere berders ende twee rolstocken.

Item eenen steenen mortier metten stamper.

Item een deel aertwerck dienende totte keucken ende eenige minutien van cleyne consideratie.

Inden keldcr.

Ierst acht stellingen.

Item drye groote wascuypen met henné stel- linghen.

Item sesse cleyne cuypkens.

Item dertich soo wynstucken als biertonnen ende noch eenighe cleyn tôt verjuys ende asyn.

Item een vleeschcuyp ende vier botercuypen.

Op de bovcncamer.

Bevonden eene bibliothèque volgens catalogue daer van ghedruckt by Vivien (2) daer toe mits desen wort ghereservert.

Item een taefifel met een groen taeffelcleedt ende eenen spaenschen leiren stoel met eenen groenen lessenaer ende eene quacde slechte casse.

Op de kindercamer boven de sale.

Ierst eene cleerschappraye van herthoudt.

Item een lcdicant met een saye behanghsel, een

(1) Scher/Jbn t: Snyberd. Kilianu* : Seherfberd. Mugis conscisoria.

(2) Vivien Frans Vivien, drukker te Hrussel, moet volgens dit artik»l «1<>n catulnifiis der bibliothook van Albertus Rubens gedrukt hobben. Van *\o7a'U citaloyiid is ons g.n;n excmpla.ii' bekend.

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bedde, eenen stroysack, eenen hooftpeulen ende twee sargien.

Item noch een slaepstede met een bedde, eenen stroysack, eenen hooftpeule ende twee sargien.

Item een schrynhoute taeffel met een vuyttrec- kende laye met een taeffelclcedt.

Item een herthouten sluytbanxken.

Item een cleyn herthouten schappraeyken met eenen saeye cleeken.

Item een cleyn viertanghsken ende een brandt- yserken.

Item een schouwcleedt van groen stofie. Item drye printen in henné lysten. Item drye cleyne schutselkens. Item een rapier.

Op de camer boven de eedtcamer.

Ierst de selve cacmer behanghen met goude leiren hebbende eenen swerten grondt.

Item twee spaensche leiren stoelen ende twee vrouwe stoelen.

Item een scribaentjen van ebbenhoudt ende een cricificx oock van ebbenhoudt ende den Godt van silver ende eene Lieve Vrouwe oock van silver.

Item een swerte taeffel met een vuyttreckende laye.

Item een hooghe schabelle van herthoudt.

Item een ingheleyt ledicant met een sayen be- hanghsel, een bedde, eenen stroyesack vier oorcus- sens van diversche soorte.

Item een wymen (') schutselken met eenen yseren voet.

(1) Wymen: Wissen. teenon. Kili »nus : Wyme. Ptonila s.Ue.r, vimi- noie, xsimm.

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Item eenen wymen setel.

Item dry pistolkens.

Item een schrynhoute schappraeye.

Item een portraict van Mevrouwe.

Item twee brandtysers.

Op? Caemerken boven de Bottelrye

Ierst een scribaenken van ebbenhoudt met synen voet.

Item een herthouten taeffelken met een cleeken.

Item twee leeghe spaensche leire stoelen ende vier andere slechte stoelen.

Item een spinnewiel met eenich vlasch.

Item een heel cleyn cofferken.

Item een schilderije representeerende eenen doo- den.

Op het plaetsken boven de Mené.

Ierst een kokenschappraye van herthoudt. Item een schappraeye van withoudt. Item een vlieghschappraeyken. Item een witte houtte kistjen. Item een cleyn taeffelken om op t' bedde te setten. Item noch een schappraeye. Item een leere ende eenighe borstels. Item een deure oft hecke van den trap ende eenige minutien van cleyne weerde.

Op den solder boven de kindercamer ende daer outrent.

Ierst de sperren om het lynwaet op te hanghen. Item een graen qucrne (') met eene kiste.

(1) Qucrne: Kwwrn, hainliiiolori.

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Item eene vvitte houte kiste.

Item een waeflelyser ende eenen treft.

Item een boeckweijcoeckijser ende een schupken.

Item een houte balance met eenighe steene ghe- wichten ende eenen yseren hanger omme de keersse inné te setten.

Item eene quantiteyt haver ende hoye.

Item een wande, een meeltonne een souttonne ende tvvee meilsacken.

Item een deel flessen ende gelasen van diversche soorten.

Op de groote Caemer boven de saletie.

Ierst een ledikant met een groen perpetuanen (') behanghsel, een bedde, een matras, eenen stroosack, eenen hooftpeule, twee oorcussens, drye sargien ende het spreijcleedt.

Item een léger taeffelken met een groen cleedt van perpetuaen met een pavellocnkcn om het wywaeter te hanghen.

Item een scribaen van ebbenhout met eenen voet, met diversche poppedinghen van silver.

Item eenen spiegel met eenen vergulden lijsten.

Item een clavecimbole met haeren voet.

Item achthien roode mans stoclen.

Item twce groote swerte leenstoelen.

Item noch twee swerte mans spaensch-leiren stoe- len, ende drye vrouwe spaensch-leire stoelen.

Item tvvee ghestekene tabourekens ende een van roodt fluvveel met eenen boecksack van 't selve.

Item een swerthoutc schabelle.

(1) Perpetuanen : Duurzanm (soort van stof).

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Item twee copere brandelers (*) ende twee ysere. Item een nieuw schrynhoute taeffelken met twee laykens.

Item de selve kamer behanghen met goude leiren hebbende den gront roodt boschghewys.

Item noch een camer goude leiren hebbende den gront roodt.

Item een groot trypen spreijcleedt ende noch een ander oock van tryp.

Item een groot trypen taeffelclcedt.

Item eene groote schilderye representerende d'ont- hooffdinghe van St.-Jan (2)

Item een groot landschap wesende een schouw- stuck (3).

Item een andere representerende de Jacht van een wilt vercken (3).

Item een andere representerende Andromeda (*). Item eene andere van Emaus (3).

(1) Brandelers : Brandijzers.

(2) D'Onthoofdinghe van St.-Jan. Wij konnen een groot stuk ver- beeMendo de Onthoofding van Sint .lan, eene herhaling van hetzelfde onderworp door Kubens geschildcrd op een der luiken der Aanbidding ran de drie Koningen to Mechelen. Misschien wordt hier dit stuk bedoeld; niisseh>en o«k is het een Het'odias het hoofd van Sint Jan dragendt.

Een groot landschap. In Albertns Kubens' aandoel der schildo- rijen aanwezig in het sterfbuis zijns vaders vinden wij vermeld :

Kono groote landschappe, de wedergaey "van dat tôt Steene is, hem aen^.-schat voorde somme van 1250 guidon . (P. G*nahi>: De Nalalrnschap van P. P. Rv.bms. Gemecntobullotijn II, blz. 88 n" LXXUll).

Ken kopij Verckcns jacht tMelcat/er en Atalante) 200 guidon (Ibid XL VI.

Tweo contrcfovtsels van svnen groot vaoder ende grootmooder Rubens. (Ibid n°LXXII).*

i-l) Andromeda. I)it stuk is niet vermeld in do NaJatensehap van linhens. Ken Andromeda bcvjndt zieh in het Mu^iim van Berlijn; een l'ersri'S en Andrmneda in do Muséums van Berlijn, van Madrid on van Sint f'otersburg.

(5) Zie booger nota 1. bh 19.

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Item eene andere van de predicatie van St.- Pauwels (').

Item eene andere representerende eene conver- satie van Joffrs (2).

Item twee contrefeytsels van den Coninck ende Coninginne van Spaignien (3).

Item eene andere representerende de contrefeytsels van Mynheer den overlcdenen ende synen broeder (4).

Item de contrefeytsels van den vaeder ende moe- der van Mynheer (5).

Item de twee contrefeytsels van de moeder van Mevrouwe saliger (6).

(1) De Predicatie van Sie.-Pauwels. Niet gckond onder de werken van Bubons. Jordaens schilderde dit ondorworp in oon stuk dat zich in het Muséum dor Académie van Schoone Kunsten te Weenen bevindt.

(2) Eene Conversatie van JoffT*. Keno der Conversatie' s à la mode. (Venus' Lusthop waarvan wij er twee konnen, een in het Muséum van Madrid on oon bij baron Kdmond van Rothschild te Parijs.

(3) Ttcee contrefeytsels can den Coninck ende Coninginne van Sjtai- gnien. Fortrotten van Philips IV en van Klisabeth van Bourbon.

(A) De contrefeytsels van Mijnheer den overledenen ende synen broeder. De groep waarin Albert us en Nicolaus Rubans zijn afgebeeld, die zich in de verzamelin<,r van prins Liechtenstein te Weenen bevindt en waarvan het Muséum van Dresden eene herhaling be/it.

(5) De contrefeytsels van den vaeder ende moeder tan Mijnheer. De portretten van Petrus Paulus Ruben.s en van Isnbolla Brant.

(6) Txcee contrefeytsels van de moeder van Mevrouwe salif/er. Do mot der van Clara Delmonte was Suzanna Fotirrnent (de vrouw met het strooien hoedje). die door haar tweede huwolijk de vrouw werd van Arnold Lunden. In do nalatenschap van Bubon* wurden er aan Albertus Kubons niet minder dan vior portretten /ijiKr schoonmoeder toegekend : Het contr-efeytsel van .louflrouwe I.unden voor hondert ende vierentviertich guldenen welck .stuck gemeyn was, soo comt do helft hier wtgetmcken, bedraegondo 12 guidon. (De Nalatenschap en/. LXIX). Nooh drij trognien va ride selvo. op dooe-k, voor tsestich guldenen, maer al soo «lie int gemeyn toebehoordon soo comt hier voor de h*dft 30 guidon. (Ibid. LXX). Ken dor portretten draagt vorder in onze oorkonde den naam van Joffroione Susanna del Monte.

Item noch een contrefeytscl van den grootvaeder van Mynheer (').

Item noch een cleyn wcsende cen manstroniken.

Item een cleyn schilderyken van den hertoghe van Saxen.

Item drye giternen (2).

Op V Caemerkcn bovcn het Comptoir.

Ierst een legcrtaefïelkcn met een ghestrept sayen cleedt.

Item een ront schrynhoute taeflfelken.

Item een schrynhoute schappraije.

Item een cleyn kofTerken met swert leir.

Item een schilderye voor de schouwe wesende het portraict van de grootmoeder Jofïrouvve Susanna del Monte (3).

Item vyfif contrefeytsels van diversche persoonen.

Item thien printen van t'huys van Nassouwe in henné lystkens.

Item een schappraeyken vast inde muer.

Item een sayen schoumantelken.

Bovcn iVAlcove.

Ierst een ledicant met een gacren bchangsel, een bedde, een stroosack, een hooftpeulc ende twee sargien.

Item een slacpbanck met een bedde, eenen hooft- peulc, eenen stroosack ende twee sargien.

Item een groote cleerschappraye.

Item cen cleyn schappraeyken vast inde muer.

(1) .lan Uubens nf .lan Branl.

(2) Giternen: Cutaivn. Kiliaims: (iliittt'ino, FidicuUi.

(3) 7Ao hooger nota 6, blz. 29.

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Item een schouwcleedt.

Item vier cleyne schabellekens ende eenen cleynen stroyen stoeltjen. Item een luyt.

Item een toeslaande schilderije representerende twee contrefeytsels van oudt, groodt vaeder ende groot moeder van den afflyvighen secretaris Ru- bens (*).

Item een printe van t'huys van Oistenryck in een lyste.

Op de knechte Camer.

Ierst een ledicantjen met een bedde, hooftpeule ende stroosack. Item een rollecoetsken met cenen stroosack. Item eenen houten stoel. Item een taeffel met twee sargien.

Op de Camer daer boven van Mynheer Fourment.

Ierst een taeffel met een laye ende een trypen taeffel cleedt.

Item twee spaensche lciren stoelen.

Item een schouwcleet met een bert.

Item een schutsel van root stamet (*) met vergulde nagels.

Item een groot ende een cleyn schutsel van groen.

(1) Twee conterfin/tsels van oudt, groodt vaeder ende yroolmoedcr van den afllijvighen secretaris Rttbens. Waarsehijnlijk portretten van «lan ftubensen Marie Pypelinck die Albertus waren toogokend in do nalaton- scbap zijns vaders {l.oc. cit. LXXII).

(2) Stamet: Wollen stof. Kilianus: Stamet, Vestis subtilibus fdis la- nets texta.

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Op de solder s.

Ierst twee wiegen, een sitte mande ende eenen kintscorff.

Item eenighe glaesen om over de meloenen te setten.

Item twee ysere brandelers.

Item eene groote schappraye van herthout.

Item eene groote ronde taeffel van weeckhout sonder voet.

Item een coffer van roodt leir.

Item noch een coffer van swert leir.

Item een hondecot ende andere vodderye van cleyne weerde.

Op den grooten solder.

Ierst eene groote persse met diversche berders ende een servetbert.

Item eene groote taeffel met haere schraegen. Item twee groote witte kisten. Item eenen houten stoel. Item dry lynwaet baelen.

Item noch eenighe andere vodderye van cleyne consideratie

Op? Comptoirken boven de Galderye.

Ierst een deel porceleine pottekens, schotels, tail- loren ende dierghelycke.

Item eenighe steenen als glasen flessen pottekens ende dierghelycke.

Item een deel ghesponnen gaeren.

Item eenighe doosen ende andere dinghen van cleyne consideratie.

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Lijnwaedt.

Ierst inde grootc schappraye boven d'Alcove een lynwaete behangsel met eene groote sargie van cat- toen ghesteken.

Item sess paer slaeplaeckens van twee brcyden met binnenvvercken.

Item twee paer laeckens van drye breyden.

Item vier paer laeckens van twee breyden cnde een halff.

Item een groot Ammelaeken van Pavie voor een ronde taeffel.

Item noch sesse Ammelaekens van Pavie tôt een ronde taeffel wat cleynder.

Item een groot Ianck Ammelaeken van Damast ende twee cleyne.

Item twee dosynen servetten van Damast.

Item eenen dweil van Damast.

Item noch vier dweilen van Pavie.

Item twee en veertich servetten van Pavie ghe- teeckent met een A ende een cruysken.

Item noch drye dosynen servieten van Pavie ghe- teeckent met een B.

Item in een groot coffer van swert leir op de groote Camer.

Ierst vier paer slaeplaekens van twee breyden.

Item noch twee paer slaeplakens van twee brey- den van eene mindere soort.

Item vier paer slaeplaekens van anderhalff breyde.

Item twee paer fyn cleyn laeckens.

Item dry en twintich paer laeckens voor meyssens ende knechten.

Item achthien ammelaeckcns ghctccckcnt met een 2.

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Item noch tweliï ammelaeckens gheteeckcnt mette cyffer i.

Item sesse dosynen servieten gheteeckent, met een A. R. ende een cruysken.

Item dry dosynen gheteeckent met een A. R. ende een 2.

Item drye dosynen gheteeckent met A. ende R. Item seven dosynen gheteeckent met een A. R. ende een 1.

Item vyffentwintich servettcn gheteeckent met een

R.

Item dertich dweilen.

Item twelff drooghdoecken ende sesse doecken om het silver te drooghen.

Item achtentwintich Ammelakens voor de dienst- boden met achtentwintich hantdoecken.

Lynwaet van Mijnheer.

Ierst vcerthien hemden. Item elfTcalçons. Item acht slaeplyven. Item thien dicke slaepmutsen. Item twelfïandere slaepmutsen. Item drye scheermantels. Item sesse halve hemden. Item veerthien paer mouwen. Item thien cante craghen. Item seven craghen sonder canten. Item acht dosynen snutdoecken. Item thien paer ondercaussens. Item vyfTthien paer witte socken soo goede als quaedc.

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Item tweeentwintich pacr blauwe lynwaetc soc- ken.

Item drye paer ry causscns.

Item twellï paer ponnetten (').

Lynwaet van Mevrouwc.

Ierst seventhien hemden.

Item vier cattoenc slaeplyven.

Item sesse andere slaeplyven.

Item vyfïentwintich cante snutteldoccken.

Item noch sesse snuttdueckcn van rolle (a)

Item acht halfdoecken soo goet als quaet.

Item seven nacht packetten.

Item sevenentwintich ondersten.

Item cenentwintich cooven.

Item veerthien catoene voorschoyen.

Item noch vyfT met canten.

Item noch vyff lynwaetc.

Item achthien paer moukens.

Item sessentwintich paer Jansenisten (J).

Item twelff servetdoecxkens met vyff fistel doeex- kens.

Item eenen gheblomden lynwaeten rock.

Item vylT ondersten van servietten.

Item twee lynwacte craghen.

Ander lynwaet.

Item elff paer ende een groote fluwynen.

'1) Ponnetten: Handlobbon, poif/nets.

(2) Smtttdoechni vttn rolle. Zakdot'ken vjin tfrof linnon.

Ni-ghen en een balf «lKn gro\en rolle. (Aichiof Muséum l'iantin- Moretus. Nalatenscbap Anna Goos). 6 snutdoecken van rollé. (Ibid. Inventaris Halthasur Moretus II. 1658).

(3) Jansenisten. Vrouwenwanten die het deol van don voorann be- dokten welke de kono rnouwen bloot lieton.

36 -

Item elffpaer ende een cleyn fluwynen.

Item seven fluwynen met binnewercken.

Item twelff groote kindtsdoecken.

Item twelff halff hemdekens.

Item twelff dach begynen ende elff nacht begynen.

Item twelff kinder doecxkens.

Itemdryekinderfaillekens, twelff naevelschroyen,(l) twelff bandekens, ende twelff broecxkens.

Item vier sitdoecken, drye lyffkens ende sesse mutskens.

Item een pacxken doeckxkens om voor de borst te leggen.

Item eenen ghesteken hooftpeule van lijnwaet met twee oirfluwyntjens. Item twee windels.

Item eenentsestich kinder boesemkens. Item thien mutskens. Item thien lynwaete cooffkens. Item eenentwintich mouchoirs. Item thien hertdoecxkens. Item sesthien cleyne onderstcn. Item vyff kindere hemdekens. Item twee paer cleyne cousskens ende een pan- telonneken.

Item vyffthien hemdekens van het soontjen.

Item vier halff hemdekens.

Item veerthien paer mouwen.

Item seven mutskens.

Item twelff craeghen met canfen.

Item vierentwintich craeghen sonder canten.

(I) Naecelschroycn. WiiHh'U, om «le ufgo.snetlon navelstrvn».' t<» \»r- bimton, ook itarrlbaiulrloms geltccton.

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Item thien paer canons ('). Item thien paer ponnetten met canten. Item vyffendertich paer ponnetten sonder canten. Item noch eenighe cleijnicheijt van lynwact van cleyne weerde ende consideratie.

Cleederen van Mijnheer ende sijnen soone.

Ierst cen coleur laeckcn cleedt. Item twee kernels haeren cledercn met een mantel. Item drye swertelaecken wanbaisen ende een coleuren.

Item eenen grooten coleuren laeckcn tabbaert. Item twee paer syde coussens met enighe syde coussebanden.

Item eenen swerten hoet.

Item een kernels haeren cleedt metten mantel frheboort met gouden passement van den soone. Item drye witte lynwaete wambaisen van den sone. Item noch eenen grauwen hoet.

Cleederen van Mevrouwe ende andere partyen.

Ierst eenen rock van swerte goude laecken.

Item eenen andere rock van roodt satyn ghe- boort met twee canten van goudt, ende silver ende eenen geilen satynen rock.

Item eenen rooden perpetuanen rock.

Item eenen rock van sarge de Chalon met een lijff.

Item noch twee slechte rocken ook van sarge de Chalon.

Item eenen tabbaert van swert tabin (2) met het lijff.

(1) Canon : Stoffen opsmuk, waarmede men den ondeikant der brooken boordo.

(2) Tabin : Tabyn, gewaterd taf. Franscb: tabis.

38

Item noch eenen van poudesoy (') met het lij fï. Item noch eenen tabbaert met het lijff van kernels hair.

Item eenen laecken tabbaert met eenen laeken rock.

Item swerte syde storTe tôt eenen tabbaert. Item ccn ghebreydt slaeplyff van blauwe sijde ende silver.

Item een capotjen van sarge de Chalon gheboort met ccn goude galonnekcn.

Item noch een roodt ghebreyl slaeplyff met silver.

Item eenen witten sattynen kinder draeghmantel met silvere canten, ende eenen witten carsaeyen ('*) mantel.

Item eenen grooten groenen armosynen lap met silver ghewerckt met goudt.

Item eenen swerten syden sluyer gewerckt met gout.

Item een groot turckx taeffel cleet. Item noch een cleyn groen perpetuanen clcedt. Item eenen vrouwen hoedt met een geii ende swerte pluym.

Comptante penningen bevonden in den stcrjjfJiuyse.

Icrst eenen sack met hondert twintich guldens 120 o

Item eenen andercn sack met twelff hondert guldens 1200—0

Waer van betaelt worden diversche passive schul- den volgens de quitantien ende affirmatien ende

(Il Poudesoy: Pou-dc-Soie: Keno soort van zijdon stof.

(2) Carsaeyen : Soort van stof. Kilianus : Kanseye, Panai yatus.

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de reste dienen'de tôt het huyshouden d'welck tôt dijen eijnde is ghclactcn in handeti van d'outste dochter JofP Isabella Kubens.

Silverwcrck.

lerst een groote lampet mette schotel.

Item noch een cleyn lampet mette schotel.

Item twee doorluchtighe salven (').

Item eencn vvynpot.

Item noch twee andere salven.

Item thicn kandelaers.

Item achthien lepcls ende achthien forchetten.

Item twee cofïoiren.

Item drye commekens.

Item drye soudtvaeten.

Item eenen croes.

Item eenen silveren memme.

Item eenen silvere tonghscrabber.

Item eenen vergulde horlogie.

Item een silvere commeken.

Item eenen silvere mostaertpot, metten lepel.

Item een silvere peperbus.

Item eene porccleine commeken met silvere vergulde oirkens.

Item een cleyn silvere wywaeter vatjen.

Item een cleyn casken met eene L. Vrouwe.

Item eenen silveren arm dienende voor eenen kandelaer.

Item een wywaeter vat met een engels hooft.

Item eenen silveren spiegel.

Item drye silvere poeder doosen.

Item eenen cleerborstel ende drye airborstels.

{\)Sahcn: Kironde kom. Vun bet Spaansch Salva.

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Item noch seven silvere doosken's van diversche grooten.

Item eenen silveren keerssnutter.

Item cen rapier met een silvere ghevest.

Item noch sesse oncen silver hebbende ghedient aen eenen bandelier.

Item noch een rapier met een vergult ghevest.

Item drye glase flessen met silvere decksels.

Item twee silvere sleutel riemen.

Item een silvere madalie, vanden prince Cardi- nael.

Item twee cleyn silvere lepelkens. Item twee silvere stoutsen ('). Item een silvere suyckerdoos.

Goudt endc Jtmeden.

Ierst drye goude medaillien. Item twee goude ketenen.

Item een stuck cristal de roche int gout ghcscth. Item eenen trouwrinck.

Item een tour peirlen van neghenendertich.

Item drye toeren van cleynder peirlen elck van twee rangen.

Item eenen langhen tour van cleynder peirlen.

Item eene boite van eenentwintich diamanten soo groot als cleyn in goudt gheseth.

(1) Stoutsen: Knkers. Van li»?t Spaansch Kstiirha. Ook voorkomrmto in don vonn van Storcù, Stm-sie, Stoislt : 1 Stoeciken mot silvere l'pel, mosken en fnrkettien.

1 Stoecio met lnp^l, forket on een mt>3.

1 Stoesie met silvore pen in.

Ken Stoisteken mot silvercn lopel, mosken onde fivcqtiet. (An-hief Musonm Plantin-Moietu». Erfenis Balthas.iv Mordus II en Anna Goos, 169 t.)

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Item eenen papillon van eenenveertich diaman- ten van diversche groote.

Item noch eene ronde boite van diamanten heeft nicht Isabella voor twee hondert guldens by haer verclaeren ut infra.

Item eenen cleynen strick van diamanten dese heeft Je Constantia ovcrghenomen voor i5o gulden by haer verclaeren van den 5en martij i65S.

Item eenen grooten diamant rinck

Item eenen cleynen diamant rinck.

Item vyiïthien diamanten van diversche groote niet inneghcseth ende noch eenen intgoudt gheseth.

Item drye paer goude haecken.

Item een paer corale braseletten elck met acht diamantjens.

Item noch een paer ambre braseletten elck oock met acht diamantjens.

Item noch een paer swerte braseletten elck oock met acht diamantjens.

Item een goude paternosterkent.

Item drye goude ringhen met agaeten ende noch een sonder steen.

Item een cleyn casken met een Lieve vrouken daer inné.

Item twee amarauden in gout gheseth ende noch vier niet ingheseth.

Item drye gouden Agnus Dei. Item drye portraitjens op goudt.

Nota dat dese juweelen t'sedert altomael syn {fedeylt tussclit n do di-y .Misters als blyckt by bet besebeet van 12 npril loïîO jre passée it voor den notaris Coentsen ende by de eorie afi -ekeninybe van perinin^ben voor eorniiiissarisseii ^«srliiot 7 January 1 0*32 bernsteiirbi onder Joufe Clara Rubens.

Item diversche cassen met agaten volgens de

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catalogue oft specificatie daer van ghemaeckt by den heere Canoninck Siflet (') door ordre van de afflyvighe vrouwe van welcke agaten de hellicht toecompt de kinderen van heer Nicolaes Rubens Heere van Ramayen volgens den testamente van des afflyvigens vaeder saliger ende d'ander hellicht aen dit sterffhuys (').

Item noch diversche andere slechte agaten ende ringhen niet begrepen in de selve cataloge.

Item twee layen met diversche caskens met medaillien soo silvere als copere van welcke de hellicht toecompt de boven gheschreven kinderen van Heer Nicolaes Rubens Heere van Ramayen volgens den boven gheciteerden testamente ende d'ander hellicht aen desen steriïhuyse.

Item is int voorsc. sterffhuys noch bevonden een carosse becleedt met laecken ende baye.

Item twee peerden met henné hoessen.

(1) Jan Chifflet, kannnik van Doornik, kapellaan van den kardiuaal- infant, landvoogd der Nederlanden, scbrijver van verseheideno werken over godsgeleordheid en oudheidknnde, geboren in Besançon rond 1611 gestorven to Doornik in ItioG.

(2) Dozo agatlien zijn de ge.sneden steenen vormende de vorzameling van Petrus-Paulus Rnbons. Over dit deel zijner nalatensebap had Rtibens in zijn testament van 27" Mei KMO <le volgende scbikking genomen:

- l'relegatecrende ende v.».»i wtiiiaeckende aen Joneker Albert Ruobens daer moeder atT was Vrouwe Isabella Brant s^ili lt*m- gedaebte synen out- .«•ten sone secret a ri s van Syne Majesteyts Secreten Kaede aile ende iege- lycke de boeckon van syn bibliotbecqno ende aendeu selven Joneker Albert met Joneker Nicolaes Ruebens ooek syrien sone tsaemen elcke voor de helft aile de agaten ende medallien wtgenomen de vasen van agaten, jaspis ende andero eostelycke gesteenten, met conditie dat sy de voors. agaten endo medallien nyet en sullen mogen vercoopen dan tsaemen ende m«t gemeynen consenten op conditie van bot tegenwoor- dich testament, in het minste poinct nyet te mogen bestrijden oft con- tra venieren op pene van aflneminge der sel ver pielegaeten. - (Rubms- Butlelijn. IV, 137-

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Item de ghetuyghen ende andere ghereetschap daer toe dienende als oock totten stal.

Staet ende Inventaris van de erff ende renie brieven ende andere bevonden in den selven sterffhuyse soo ende ghelyck hier naer volght.

lerst eenen constitutie briefT eender rente van drye hondert rinsguhlens tôt behoeff van de over- ledene op drye vierde deelen van d'een hellicht ende de vyiï sevcnste deelen in d'ander hellicht van een huys ende syne toebehoorten gheleghen binnen Brussele op Schoonbeecke gheheeten ecr- tyts de Koebelle ende nu de Kuyldere, vallende de selve rente den vierden mey te quyten den penninck twintich volgende den briefT daer afT synde ghepasseert voor schepenen van Brussele op den vierden mey sesthien hondert eenenveertich gheteeckent H. Vander Borght buyten ghcquoteert i.

Betaelt volgens den renteboeck fol0 87 verso tôt vier may i655. memorie

Item eenen Schepenen constitutie briefT van hon- dert twintich guldens t'sjaers tôt behoefT der voor- noempden overledene altyt vallende eenentwintich Juny te quyten den penninck sesthiene bepant op een huys inde Meester straete naerder vuyt ghe- druckt inden voorscs. brieve in date den neghensten July sesthien hondert ende eenenveertich gheteeckent H. Vander Borght buyten ghequoteert metten Vidimus briefT ende notarialen instrumente daer afT synde 2.

Betaelt, volgens de notitie van den voorschreven

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renteboeck folio 72 tôt eenentwintich Juny i65i.memorie

Ende betaelt op den voorderen verschenen ach- terstel vieren veertich guldens dry stuyvers. memorie

3. Item eene constitutie brieff van hondert seven- entachentich guldens thien stuyvers t'sjaers te quijten ten penninck sesthiene, vallenden den derthienste Julyop de stadts innecomen van Mechelen synde den selven brieff in date derthiensten July sesthien hondert ende dryenveertich gheteeckent T. Van Gheele ghequoteert 3.

Betaelt tôt derthien July sesthien hondert ende sessenvyfftich volghens den selven boeck fol. 69 verso. memorie

4. Item eenen anderen constitutie brieff ghe- passeert voor Schepenen van Wecheleersande ende Vlimmeren van hondert sevenen tachentich guldens thien stuyvers t'sjaers tôt behoeff van den overledene te quyten den penninck sesthiene val- lende den vierden Juny bepandt op diversche goeden toebehoorende Jor Jan de Proost heere der voorschreven heerlyckheden naerder vuytghedruckt in den selven brieff in date den derden Juny ses- tien hondert eencnvyfftich onderteeckent Loycx secretaris buyten ghequoteert mette copye authen- ticq numéro 4.

Betaelt a hondert vyfftich guldens t'sjaers tôt het jaer sesthien hondert ende vierenvyfftich inclus volghens het notitie boeck verschenen fol° 101 verso, memork

5. Item eenen constitutie brieff van hondert twintich guldens t'sjaers teghen den penninck ses- thiene vallende halff den eenentwintichsten Dcccm- bris ende eenentwintichsten |uny op de Domey- nen van syne MajesU-yt in Brabant volgens den

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selven brieff synde in date vyffentwintichsten octo- bris sesthien hondert eenenveertich gheparapheert Boissot gheteekent Vanreyken buyten ghequoteert 5.

Betaelt volgens den voorschreven boeck folio 76 totten eenentwintichsten juny sesthien hondert seven envyfftich. memorie

6. Item eene constitutie brieff van tweentsestich guldens thien stuyvers oock den penninck sesthiene vallende halfif prima Aprilis.ende prima Octobris op deselve Domeynen volgens den selven brief in date den iersten Mey sesthien hondert ende vijffen- veertich gheparapheert ende gheteekent als boven buyten ghequoteert 6.

Betaelt volgens den voors. boeck folio 74 totten iersten Aprilis sesthien hondert ende sevenenvyftigh. memorie

7. Item eenen constitutie brieff van vyffthien hondert rinsguldens erffelyck daer aff dit sterfïhuys toecompt vierhondert rinsguldens t'sjaers tegens den penninck twintich halff vyffthien martij en halff vyffthien septembris vallende beseth op d'inne- comen van de schipvaert ende andere volgens den selven brieff indate den tweeden octobris sesthien hondert sevenentwintich gheteeckent F. Van As- broeck buyten ghequoteert 7.

Betaelt totten vyffthienden martij sesthien hon- dert seven en vyfftigh volgens den selven boeck fol° 123. memorie

8. Item eene personele rente van hondert vyffentwintich guldens t'sjaers tegen den penninck sesthiene vallende seventhien juny tôt laste van wylen Matheus Metermans als principael ende S'" Guido de Félon coopman alhier binnen Brussele

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als principaelen Coutionaris naer breeder inhou- den van den Instrumente daer aff synde ghepas- seert op den seventhienden juny sesthien hondert endc neghenenveertich voor den notaris Van den Perre buyten ghequoteert numéro 8.

Betaelt totten seventhienden juny sesthien hon- dert sevenenvyftich volgens den voorschreven rente boeck folio 125. mcn

9. Item cene obligatie van Anthonio Van den Stock van twelff hondert vyfftich rinsguldcn eens tôt be- hoeff van Mynhccr Pedro Paulo Rubens vaeder des voorschreven heere Secretaris synde in date den eersten Aprilis sesthien hondert vierendertich ghe- tceckent A. Vanden Stock, Van Nuvcle als ghctuy- ghen met het transport daer aff gedaen voor schcpe- nen der stadt van Antwcrpen voor een deel der selver somme tôt bchoeff van den voorschreven heere Secretaris mette executorien daeroppe ghedepc- scheert.

10. Item twee goedenissen oft transport brieven van twcc stucxkens lant d'een van twee dachwandcn ecn halff ende d'ander van een dachwandt lants gheleghen Sincte Ulricx Capelle synde t'selve trans- port ghedaen by François Laureys als borge princi- pael des voorschreven Athonio Vanden Stock tôt bchoeff des voorschreven heere Secretaris Rubens voor de somme van vyff hondert tachentich guldens salvo daerop aff te trecken anderhalff sister rogge daerop vuytgaende mette verloopen van dyen ende dat op reeckeninghe ende cortinghe der boven ghe- schreven obligatie van twelff hondert vyfftich gul- den naer breeder inhouden der selver brieven res- pective in date achtentvvintich Augusty ende seven

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47 ~

september sesthien hondert ende sevenenvyfftig ghe- teeckent M. De Coninck ende F. Vander Borght aile ghequoteert 9.

1 1. Item dat by notitie van den voorschreven boeck bevonden wort dat den achsten Augusti sesthien hondert tweentvyfftich het capitael vermindert is tôt elff hondert vyffenveertich guldens ende dat den Inte- rest betaelt is totten tweentvvintichsten April sestien hondert drijenvijfftich prout blyckt in den selven boeck fol. 86 verso aen welck capitael van elff hondert vyffenveertich guldens moet corten den coop prys der voorschreven twee transporten van welcke resterende schuldt cleyne aparentie is iet voorders te becomen midts aile moghelycke debvoiren gheschiedt sijn d'welck dient voor memorie

Renten op de Stadt Antwerpen.

12. Ierst wort bevonden aen den voorschreven sterffhuyse te competeren een rente van t' sestich guldens crfTelyck ghereduceert den penninck twintich gheheven wordende op de stadt van Antwerpen op den naem van Lenaert van Hercke sub 2476 be- taelt wordende vuytte cas van de reductie volgens de brieven daer aff ghementionneert in den Inventaris van den sterffhuyse van Mr Jan Brandi oudt schepenen der sel ver stadt Antwerpen ende groodt vaeder des voornoempde overledene, synde aldaer vier stucken t'saemen ghebonden ghequoteert 35 ende alhicr numéro 10. Betaelt het jaer verschenen achtentwin- tich novembris sesthien hondert ende vyfftich op den eenentwintichstcn Augusti sesthien hondert sevenen- vyfftich als blyckt bij den voorschreven boeck folio

88 verso. memorie

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13. Item ccne rente van neghen guldens twel fi* stuyvers t'sjaers op de selvc stadt ende vuy tte cas vande reductie als boven op den naem van Jan van Leent sub numéro 1668 volghensde brieven tôt drye stucken ghequoteert, 11.

Betaelt het jaer verschenen neghen september ses- thien hondert eenenvyfïtich als blyckt by den selven boeck folio 89 verso. me

14. Item eene andere rente van veertich guldens op de selve stadt ooek ghereduceert den penninck tvvintich op den naem van Anna Mercelis sub numé- ro 1 5 1 volgens de brieven daer van synde ghequoteert numéro 12.

Betaelt het jaer verschenen elflf may sesthien hon- dert ende tweenvyfftich als blyckt fol 90 verso. mei

Aile welcke drye renten opte voorschreven stadt aen de afflyvighen toecommen by scheijdinghe ende deylinghe ghepasseert voor Schepenen der sel ver stadt op den sevensten decembris sesthien hondert ende vyfïenveertich gheteeckent G. de Weertalhierghesien.

15. Item eene andere rente van veertich guldens erffelycx op de selve stadt ooek ghereduceert tegens den penninck tvvintich op den naem van Loys Her- bais sub 442 volgens de brieven daeraff synde ghequoteert numéro i3.

Midts gaeders de scheydinghe ende deylinghe ghepasseert voor Schepenen van Antwerpen op den neghensten Aprilis sesthien hondert ende sessen- veertich ooek gheteeckent G. de Weerdt.

Betaelt het jaer kersmisse 1649 als blyckt folio 91 verso hier. me

16 Item eene rente van tvvee hondert guldens erffelyckx vuyteene meerdere rente van sesse hondert

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vyffentwintich guldcns crflelyckx quytbaer den pcn- ninck sesthiene die myn heer Jan Doyenbrugge de Durcis Heere van Gembre ter Looven op den sesscn- twintichsten Aprilis sesthien hondert ende sevenen- twich voor Schepenen van Assenede ten behoeve van den vaeder van den afrlijvighen ende syne twee soonen ghehipothiqueert heeft op t' goet ende Casteel huysinghe van plaisantie ende pacht goet ghenaempt ter Loone metten lande groot hondert bunderen ghe- legen int quartier van Assenede Selsate ende Eertvelte, volgens de lothinge scheydinghc ende deylinghe daer arT synde ghepasseert voor Schepenen van Antwerpcn op den neghensten Aprilis sesthien hondert sessen- veertich gheteeckent G. de Weerdt waer van den brieff berust onderden momboir Rubens soo hy ver- claerde.

Betaelt dese twee hondert guldcns totten iersten mey sesthien hondert vierenvyfftig als blyckt folio 97 verso. memorie

Rcntcn op de Staetcn van Brabant int quartier

van Antwerpcn.

17. Item eene andere rente van vyff en vyfltig guldens erfïelyck quytbaar den penninck sesthiene gheheven wordende op ende ten laste van de Heeren staeten van Brabant int quartier van Antwerpen op den naem van Jan Brant sub. n" 206g volghcns den biieff daer van synde ghequoteert numéro 14.

Toecomende den selven heere overledenc by sclieydinghe ende deylinghe ghepasseert voor sche- penen van Antwerpen op den sevensten decembris sesthien hondert ende vyiïenvecrtich onderteeckent G. de Weerdt.

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5o -

Betaelt het jaer verschenen eenentwintich Juny scsthien hondert vyfïtich op den tweeden september sesthien hondert sevenenvyfïtieh blyckt fulio 98 verso des voorschreven boeck. rnei

18. Item eene andcre rente van achtenveertich guldens thien stuyvers erfïelyck op de selve heeren Staetcn van ende vuyt eene meerdere rente van hondert vyiïtich gulden erftelycx sub. i38 oock den penninck sesthiene den selven Heere afflyvighen toecommende by de voorghenoempde scheydinghe ende deylinghe van den neghensten Aprilis ghe- teeckent G. de Weerdt de brieven daer aff mentie maeckende syn ghequoteert i5.

Betaelt het jaer vervallen January sesthien hon- dert neghencndertich als blyckt folio 99 verso. mei

19. Item noch eene rente van vyfftich rinsgulden t' sjacrs op de selve heeren Staeten van Brabant te quytcne ten penninck twelfTve op den naem van Ilcndrick Moens sub 1410 den afflyvighen toe- comende by de voorsc. scheydinghe van den seven- sten decembris sesthien hondert ende vyffenveertich gheteeckent G. de Weerdt volgens den brieve daeraff synde ghequoteert n" 16.

Betaelt het jaer verschenen seven martij sesthien hondert tweendertich als blyckt fol. 100 verso. mei

20. Item eene rente van vyffhondert eenent'se- ventich guldens acht stuyvers ende eenen halven t'sjaers vu}Tt eene meerdere rente van tvvee dusent guldens erffelycx ghehipothicqueert op de stadt van Ipre ende op s'eoninex domeynen der stadt Ninove waervan de vyfïhondcrt guldens erffelycx aen den afflyvighen toecommen volgens den staet, masse, ende iceeks van de rucicnde ende onrucicnde goe-

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5i

den van den sterffhuyse van vvylen den vaeder van den afflyvighen ende d'cenenseventich guldcns acht stuyvers ende eencn halven commen aen den selven afflyvigen toe by scheydinghe vande neghensten April sesthien hondert ende sessenvcertich synde den constitutiebriefT ghequoteert dcr voorsc. rente 17.

Betaelt het jaer verschenen elff Juny sesthien hondert neghenenveertich volgens den selven boeck fol. 102. memorie

21. Item is tôt dycn te noteren dat, volgens den accorde ghepasseert voor schepenen van Antwerpen op den achtentwintichsten Augusti sesthien hondert ende vyffenveertich noch vyffhondert guldens erffe- lyck worden beseten in tochte by vrouwe Ilelena Fourment ende Heer Jan Bapt\ van Broeckhoven Heere van Bercheyck haeren man ende dat naer hen beyder doodt de selve vyffhondert guldens sullen comen ende succederen op de voor ende naer kin- deren hooffden ghelyck van den voornoempden Heer Pedro Paulo Rubens waer van den afflyvighen een voorkindt was. memorie

22. Item heeft den afflyvighen alnoch pretensie totte ghedeelten vande selve rente van twee naer kinderen waervan d'eene ghenoemt Isabella Rubens ghestorven ende d'andere Constance gheprofïessyt is i 11 1 clooster vander Cameren voor soo veele den afflyvighen volgens de costumen van Ipre daer inné gherecht is. memorie

23. Item eene corcn rente toebehorende desen sterffhuyse van thien ende een halff veertelen rogge mate van Antwerpen ghehevcn wordende op seeckere panden leen wesende ondcr den hove van Wyn-

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gaerdc ghelegen binnen den Dorpe van Loenhout tôt Nedcrvenne mette verloopen van dyen inghe- volghe van den transporte daer van ghedaen by [o(Tr Maria Barbarina van Varick tôt behoeff van den voornoempden Heere van Bergheyck oft den genen die hy denomineren sal ghepasseert voor schepenen van Antwerpen opten eenentwintichsten Jimy sesthien hondert dryenvyfftich onderteeckent Ph. Rubens ende d'Acte van denominatie by hem dyen volgende ghedaen voor schepenen voorsc. op den 2 Juny i656 tôt behoeff van den Heere Albertus Rubens afrîyvigen in dese ghequoteert 18.

24. Item competeert aen desen sterffhuyse drye lyffrenten elck van twee hondert guldens t'sjaers op de Staten van Henegouw ghestelt deen op het lcven van Joff" Isabella Hélène Françoise Rubens wesende d'oudtste dochter d'andcre op Constance Marie Rubens ende de derde op Albert Hyachinte Rubens afrlyvighen soone van den overledenen Heere Secretaris Rubens door wyens doodt de selve is commen te cesseren synde overleden den elffsten sep- tembris i656 van welcke leste rente noch open staen te betaelen de verloopen t'sedert den eersten juny sesthien hondert twee-envyfftich totten voorsc. elffsten septembris sesthien hondert sessenvyfftich maeckende t'saemen vier jaeren drye maenden ende thien daeghen waervan den originelen brieff berust in handen van den bode van Bergen Fige, d'andere twee resterende staen opt leven der voorschreven dochteren syn verachtert t'sedert den iersten juny sesthien hondert tweenvyfftich ailes blyckende by den selven boeck folio 108 waervan den selven bode Fige eene quitantie in handen heeft van vier hon-

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dert guldens voort jaer verschcnen i653 volgens desselffs recipissc synde ghequoteert 19.

Huyscn.

Item competccrt descn sterffhuyse een vierendeel midtsgaeders een twce-en-dertichste deel in seeckcre groote huysinghc ghestaen tôt Antwerpen op den Wapper alwaer den afflyvighen heere vaeder ghe- storven is, midtsgaeders ghelycke ghedeelte in drye cleyne huyskens daer neffens ghestaen, waer van het groot huys bewoont wort by den Marquis van Nieuw-Casteel a sess hondert guldens t'sjaers waer van de huere verschenen is t'sedert bamissc sesthien hondert sessenvyfftich volgens den voorschrcven boeck folio 117. memorie

De brieven berusten onder den momboir van de naerkinderen. memorie

Ende nopende de huerc van d'andere dry cleyne huyskons wort vcrantwoort by Hendrick van Wet- teringhen als rentmcester der selvcr waer van hy gherekcnt heeft tôt i3 Martij i65j als blyckt by syne rccck". memorie

Item competeert dcsen sterffhuyse een huys nu ghenoempt den rooscn hoet ghestaen tôt Antwerpen inde cortte gasthuys straet waervan huerlinck is Christiaen van Requevelt tegens 162 gui. t' sjaers betaelt tôt kerssemisse i656 volgens den selven boeck folio 94 verso.

Blyckende voorts van het vercrygh, van dcsen huyse by den goedenisse brieffve daer aff synde ghe- passeert voor schepenen van Antwerpen in date veer- thien july sesthien sessenvyfftich gheteeckent Valcke- nissen ende descheydinghe daer aff synde ghepasseert

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voor den notaris Rousseau tôt Antwcrpcn op den twelffsten dcr selver maent ende jaerc ghequoteert 20.

Landt.

Item competeert desen sterffhuise eene hoeve ghe- leghen in den Doel groot acht en vyfftich ghemeten ende een halff landts metten huyse ende schuere daerop staende waer van de pachters syn de kinderen Jans Verstraeten a omtrent elflf hondert t' sestich guldens t'sjaers den voorsc. afflyvighen competerende inghevolghe van de scheydinghe ende deylinghe van den neghensten Aprilis sesthicn hondert ende scssen- veertich ende d'andere brieven daer van synde ghe- quoteert op den dos vant pacquet numéro 21.

Het jaer pacht verschenen kersmisse sesthien hon- dert sessenvyfftig is bctaelt alsblyckt by den voorsch. boeck foll. 80. même

Nota dat om dese goederen ende andere procès is hanghende, d'vvelck geguarandeert moet worden by d'Erffghenaemen van Jor Nicolaes Rubens ende de Wed° van den Ileere Pedro Paulo Rubens midts- gaeders de naerkinderen ieder naer proportie die- nende alhicr voor mémo

Item competeert al noch aen desen sterffhuyse een vierendeel in eene hoeve gheleghen ooek inden Doel voorschreven groot int gheheel omtrent t'seven- tich ghemeten waer van pachteresse was Mayken Egberts cortelinghe overleden ende is elck ghemeth verhuert a neghenthien guldens t'sjaers voor vijff jaeren inneghegaen Bamissc sesthien hondert sessen- vijfïtich.

Wesende het jaer pacht verschenen Bamisse ses-

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thien hondert sesscnvyfftich onbetaelt prout folio 106 bedraeghende int gheheel elff hondert guldens waer van Sr Balthasar Fourment den ontfanck moet ver- antwoorden dienende alhier voor memorie. memorie

Ende is te vveten dat in de huysinghe vande voor- schreven hoeve competeert een derden deel aen de erfïghenaemen Jans Brant Guille8 sone. memorie

De brieven van dese goeden berusten onder d'erff- ghenaemen Sr Daniel Fourment aen de welcke dan- der hellicht toccompt. memorie

Item competeert desen sterffhuyse twee neghenste deelen in derthien ghemeten acht roeden lants maec- konde twee ghemeten twee hondert achtentsestich roeden ende een halff gheleghen in Austruweel in vier parcheelen daer van d'andere seven neghenste deelen toecommen de voorschreven erffghenaemen Fourment waer van den ontfanck ooek moet verant- woort worden by den voorschreven Balthasar Four- ment t'sedert kersmisse i655 alsblyckt van den selven achterstel by den voorschreven boeck fol. 114 verso.

Blyckende van de proprieteyt der voorschreven twee neghenste deelen by scheydinghe ghepasseert voor Schepenen van Antwcrpen den veerthienden Julysesthien hondert ende sessenvijfftich gheteeckent Valckenissen.

D'andere brieven berusten onder de voorschreven erffghenaemen Fourment. memorie

Item competeert desen sterffhuyse de somme van vyfïhondert guldens eens metten intereste van dyen teghen den penninck sesthiene over ghelycke somme gheleent by den afflyvighen aen syne Con: Ma1 ghefurneert in handen van myn Heer Grim- minck rentmeestere generael van syne Majesteyts

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56 -

Domeyncn volgens syne récépissé cnde ghelofte van restitutie daer aff synde in date den twelfT- sten martij sesthien hondert ende seven envyfftich gheteeckent Grimminck ghequoteert numéro 22.

Item dicnt ghenoteert dat aen dezen sterffhuyse noch competeert sekere cleyn ghedeelte in eene hoeve tôt Swyndrecht gheleghen, door dyen de halve suster van den afflyvighen Joffc Constancia is gheprofessceyt int Clooster ter Cameren ghe- lyck den afflyvighen oock ghenoten heeft door d'afflyvichcyt van Isabella Rubens achtent'seven- tich guldcns elflf stuyvers twee oirt als blyckt by den boeck, folio 179 hier. me

Item is te noteren dat, de teecghcninghe ghe- ruert int accord ghepasseert voor Schcpenen van Antwerpen den achtentwintichsten Augusti sesthien hondert vyffenveertich vercocht syn tôt Antwerpen in de maent Augusti lestleden als wanncer de twcc afflyvighen noch leeffden bedraeghende de suyvcr bate van den vercoopboeck der sel ver sess d usent vyffhondert sevenenvyfftich guldens sesthien stuy- 'vers waer van het sessde deel desen sterff- huyse toecommende bedraecht een dussent twee entneghentich guldens sesthien stuyvers welckc somme myn Heere Philips Rubens verclaert ont- fanghen te hebben ende daer van betaelt door ordre van de Vrouwe afflyvighe aen myn Heere Guilliam Lundens de somme van een dusent achtenveertich guldens in november lestleden vol- gens desselfïs quictantie ende bekentenisse bij hem alhier ghedaen (l).

(1) Aanjjaande de teekeningen nagelaten door Rubens behelst zyn testament de volgondo schikking:

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Item noch betaelt van de selve somme by den voorschreven Philips Rubens de costinghe van de sinckinghe des heere afflyvighen als blyckt by twee quictantien van den waschmaecker ende coster bevonden in den sterffhuysen t'saemen neghenen- twintich guldens sesthien stuyvers.

Item noch betaelt voor den priester om de missen te doen dertich daegen voor de siele van den Heere afflyvigen begonst sedert twee-entwin- tichstcn octobris tôt twee-en-twintichsten novem- bris a thien stuyvers 's daeghs vyffthien guldens, bedraeghende alsoo de voorschreven betaelinghen

Maor aengaando de schilderyen stutucn ende dycrgelyck frayecheyt beveelt deselve tôt bequaemen ondo gelegenon tydt oponbaerlyck ofl wterhant zoo mon bcst beviuden sal te behooren, vcrcocht te wor- dene... Wytgenomen alnoch de teeckeningen bij hem testateur vergaedert ende gemaeckt dewelcke hy beveelt opgehouden ende bewaert te wor- dene tôt behoeve van yernant sijnder sonen die hem soude mogon wilden oeffenen in de consto van scliilderon, oft bij gebreke van dyen lot behoeve van eender sijnder docbteren do wclcke soude inoghen comen te trouwen met eenen vermaerden schilder onde dat soolange totdat de jonxcste synder kinderen sal gecomen wesen tôt ouderdom van achttien jaeren, als wanneer soo verre nyemant van de sonen hem totte roors. conste begeven en heeft oft geeno vando docbteren met eenen vermaerden schilder gehouwt en sij de voors. teekeningen mede sullen moeten vercocht worden. ende don prys daervan te procederen gedeylt als syn andere goeden. » (Rtibon^-Bullclijn. IV, 139).

Rubens jongsto kind, Constantia-Albertina, werd geboren den 3n februari 1641, de teekeningen mocliton dus niet vorkocht worden voor 3 f«»biuari 1639. Maar aangezien Constantia-Albertina roeds vôùr «ugustus 1657 in het clooster van ter Kameren was gegaen, moest om harent" wille de verkoop niet meer uitgcsteld worden. Hot voorlaatsto kind Petrus-Paulus was goboren den 1" Maart 1637, bij had op 1 Maart 1655 den ouderdom van arhttion jaar beieikt : geen der zonen had zich toegelegd np de kunst; geen der doebters wxs met een schilder getrouwd : er was dus voldaan aan de vooi waarde gesteld door Rubens tôt den verkoop zijner teekeningen en deze rnocht gebeuren in Augustus 1657.

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just de ontfanghen dusent tweentneghentich gul- dens sesthien stuyvers.

Item wort bevonden folio hondert eenentwin- tich van den voorsschreven boeck aen den sterf- huyse alnoch te competeren de gagie van den Heere afflyvighen over syne voorschrevene officie verschenen tsedert den neghentienden Aprilis ses- thien hondert sevenenvyfTtich tôt synen sterffdach wesende den iersten octobris van den selven jaere maeckende ontrent een halff jaer, welck halff jaer wort bevonden by den selven boeck te bedraeghen ter somme van vyffhondert neghenenveertigh gul- dens. me 01

Item competeert desen sterffhuyse de somme van hondert guldens over vacatien ghedaen by den afflyvighen int oversien van seckere registers welcke somme sal bctaelt vvorden by den huissier van den Priveen Raede Buvet. mei )r

Passive schuldcn van den voorschreven sterffhuyse.

lerst wort bevonden dat desen sterffhuyse schul- dich is aen Jenneken Pluysskens ghewesene came- nierc der voorscheven Vrouwe overledene de somme van twelff hondert guldens metten achterstel van dyen tegens den penninck tvvintich t'sedert kers- misse lestledcn midts daer op betaelt is een halff jaer interest verschenen van St.-Jansmisse sesthien hondert sessenvyfftich tôt kerssmisse daer naest volghende van den selve jaere ghelyck van de selve obligatie is blyckende by het schrifftclyck beschecdt daer aff synde gheteeckent Clara del Monte Vrouwe myns Heere Albert Rubens alhier ghesien.

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Item vvort bevonden by sekerc boeck berustende int sclve strerffhuys dat tselve oock schuldich is aen dcn voornocmdcn Heere Guilliam Lunden sckere somme ghclyck naerder sal blijcken by daffrceckeninghe dacrover mettcn iersten t'adjus- teren hier memorie

Aldus ghcsloten ende gheeyndt descn Inventaris op den voorschreven sestcn Dccembris sesthien hondert ende sevenenvyfftich wesende de minute deses by de voorschreven requiranten neffens my bovenghcschreven notarisondcrtecckent ; onderstont quod attestor, ende was onderteeckent J. Coentzen notarius publicus.

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AFREKENINGHEN

AENGAENDE DE

Kiaton m ifln Heer Albert Biens.

Onder de oorkonden behoorende tôt het archief van het kasteel van Gaasbeek bcvinden zich ver- scheidene afrekeningen betreffende de goederen der kinderen van Albert Rubens. Wij sommen ze hier- onder op en deelen mede wat in elk stuk belangrijks voorkomt.

istc Rekeninghe aengaende de dry minderjaerighe kinderen van wylcn Heer Albert Rubens den 17 April 1660 gepresenleert (aan ecn der Schepenen en een Sccretaris der stad Antwerpen, door Philips Rubens, Secretaris der Stad van Antwerpen, als voogd der kinderen).

Item ontfanghen van Mevrouwe van Ramayen over de helfft vantgene aen reparatien van agaten ende t'schryvcn van catalogen vuytgegeven is by het sterffhuys bedraegende de voorsc. helft vol- ghens de twee items gebrocht inden tweeden staet ende rekeninghe onder het cappittel van vuytgeven twelff guldens ende twelff stuyvers compt.

xii gui. XII st.

Item voor eenige ringhen van agaten vercocht

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aenden Coninck van Engelant compt voor de helft, midts d'andere helft toecompt aen Mevrou' Van Ramayen de somme van hondert ende vyfftich guldenen. ic 1 gui.

Item den negensten september ontfanghen vanden oudecleercooper Artus Bertreyn over den vuytroep van twee schilderyen ende eenighe vasen, geson- den tôt Antwerpen den seventhiensten Juny Anno sesthienhondert achtentvyftich, alwaer het groot bivckt bv de lantschap vercocht is duysent guldenen ende een ninghe. cleyn pourtraict vanden Ilertoch van Saxen dryent- vyfftich guldenen, blijvende de Andromedanochtertyt onvercocht over midts deselve niet genoech en mochten gelden, dus compt hier volghens de rekeninghe vanden voorschreven Bertreyn thien- hondert eenendertich guldenen. im xxxi. gl.

Item den seventhiensten september heeft den rendant ontfanghen over den vercoop vande mcdail- lien aenden Heere Schenckel gedaen bedraeghende Acceptatur int geheel achthondert guldenen waer aff dehelft toecompt aen deser weesen bedraeghende nnc gl.

Item voor ontfanghen voor eenighe slechte Agae- tkens vercocht aen Sr Gillis op de merckt sessent- veertich guldenen acht stuyvers waer van compt voor de helft aen dese weesen de somme van

xxni gl. iv. st.

Item noch ontvangen van H' Wouters op reke- ninghe vande helft van den coop van eenighe agate n by hem gecocht de somme van vyffthien guldenen. xv gui.

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Item betaelt aen vracht vande casse met de schilderyen ende het cabinet van Joeffc Clara byaffirmatie Rubens met het thuys brenghen vuyt het schip t'samen de somme van vyff guldcnen ses stuyvers

v. gui. vi. st.

Iem aen schryven van twee cataloguen vande agaten compt alhier voor de helft de somme van

i gui. vi. st.

Item betaelt aen Sr Moretus eene oude rekeninghe van boecken acnden Heere afrlyvighen gelevert ende daer over geaccordeert voor tweehondert veertich guldenen blyckende by de rekeninghe ende quitantie compt (l). 11e xl gui.

Item betaelt de doot schult vande Confrérie vande blycktaisin Romanisten voorden Heere afrlyvighen de somme dentext. yan y^ gU\^cn volgens den ordinaris ende qui- tantie compt. v. guld.

Item betaelt aen Cornélius Van Milder de somme van vierhondert guldenen cens voor het epithaphium gestelt inde Capelle voorden afflyvighen | Albertus Ru- bensj gelyck by testamenteis geordonneert, blycken- de by desselfs Van Milders quitantie compt. 1111e gui.

Item betaelt voor het vergulden ende schryven van de letteren van het voorschreven epitaphium

(1) Den eersten Moi 1658 werd er voor rekening van Albertus Rubens en ter kwijting oenersom van ti. 354 gulden 17 stuyvers aan Bakhasar Moi-ctus betaald in geld t?40 guidon en de overige 114 g. 17 st. in - doux planches des images «les Agathesen taille-douce, - zijnde du plat< n dur Gemma Augustca en dur Gemma Tiberiana die Rubens op zijn kusten had laten gravee- ren (Zie Rubens Hulletijn, Deel II, blz. 1S5.)

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de somme van vierthien guldens acht stuyvers compt. xiii. gui. vin. st.

2de Rekeninghe aengaende de dry minderiaerighe kin- deren van wylen H eer Albert Rubens dm 22 April 1661 gepresenteert (door M. Philips Rubens aan een der Schepenen en een secretaris der stad Antwerpen).

Item van Sr Horenbeeck achtentwintich augustij ontfanghen over sekere agate by hem vercocht aen myn heer Schenckel voor vyffhondert guldens wacr in een twelffste deel toequaeme aen dese vvcesen hebbende Mevrouwe van Ramayen een gclyck twelff- ste deel gehadt, bedraeghende eenentviertich gul- dens derthien stuyvers ende een quaert.

xl. guld. xiii 1/4 s.

Item ontfangen over den prys van den coop van den voorschreven huyse op den Wapper met de dryblyckt aïs in cleyne huyskens daer neffcns geschiet met authori- don loksl satie ende consent vande Heeren van magistrat be- draeghende int geheel den voorschreven coop twintich duysent gulden waer in dese weesen toe- compt een vierendeel wesendc vyffduijscnt ende noch een achste deel in een ander vierendeel bedrae- ghende seshondert vyffcntvvintich guldenen maec-blyckt by de kende al t'saemen het deel van dese weesen vyff-coopcodull°- duysent sessehondert ende vyfïentwintuh guldenen dus alhier (*) vmvicxxv gui

(1) Het huis van Rubens op den Wappor wcrd den 1(5" Sepletnber I6<>0 door Philips Rubens handeletide in naaiu der eifeenamen aan Jacomo Van Eycko verkocht.

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Item den vyffthienden october van Mevrouw van Bergeyck ontfanghen dertich gulden voor een ses- Acceptaïur thiende deel in sekere vasen van agat by hacr inge- cocht voor tweehondert pattacons compt hier voor het voorschreven deel (') xxx gui.

Item betaelt aan Mevrouw Bergeyck voor oncosten gedaen aen de Cappelle volghens haere rekeninghen bivrkt aïs in t'scdert het jaer scsthicnhondert vyffentvyfftig tôt het jaer duysent sesse hondert sestich ses guldens scven stuyvers ende eenen halffven. vi gui. vu 1/2 s.

Item betaelt aenden Cappellaen vandc misse ge- daen te hebben t'sedert den iersten April scsthien- by f|niuntio hondert ecnentsestich wcsende twelff maenden a Iwel ff guldens tien stuyvers de maent macckt hon- dert vyftich guldens als blyckt by quitantic. iclgul.

3de Rekcninghe aengaende de dry minder jaer igné kindcren van nylcn Hcer Albert Rubens den Vten decembcr 166 r gepresenteert (door Philips Rubens aan een oud Burgemeester en een secretaris der stad Antwcrpen.)

Item ontfanghen derthien augustij over vercochtc agaten aen eenen Fransman Monsieur de Mee te weten eene casse met ccncntwintich rouw agaten ende noch een hooft van den Keyser Léo in cenc casse apaert t'saemcn voor achthondert guldenen waer van de helft toecompt dese weesen bedrae- gendo. 1111e gui.

Op den thienden september noch ontfanghen van

(1) Mcvi-miw van H.'i^eyck is Heb na Fourment.

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S' Gillis goutsmidt over vcrkochte agaten te weten ecne mane in cene witte doose ende noch cenighe tronien van mooren staendc in cene casse apacrt t'saemen drye hondert guldenen waervan de hellt bedraeght. ic 1 gui.

Item alsoomen over twee jaercn in handen gestelt hadde van myn Heer Grcvius Professor tôt Deven- ter groote vrindt van mijn Heer Rubcns saligher diversche syne schriften ende tractaten, te weten de Re Vcstiaria et Lataclavo, om deselve te oversien ende in ordre te stellen om daervan ecnen boeck te connen doen drucken, midts de selve seer confus cnde incorrect vvacren soo is hy op den tweentwin- ticlisten augustij sesthienhondert eenentsestich tôt Antwerpen van Dcventcr overgecommen hebbende de selve met groote moete in ordre gestelt ende daer op gemaeckt diverssche tacffels ende cappittels om te connen gedruckt worden ende deselve gegeven aen myn Heer Moretus int net vuytgcschreven, om te drucken soo heeft den rendant aenden voorschre- ven Heer Grevius gegeven voor syne moeijten ende vacatien met ad vis van myn HeerGcvaerts de somme van hondert guldenen dus alhier. ic gui.

Ten selven tyt aenden voorschreven Heere Grevius noch gegeven voor andere tractaten te oversien die mede gedruckt sullen worden die veel bestaen in griecx te weten : de Urbibus neocoris, et de Annis Christi et de Nummo Augusti qui vocatur Asia re- cepta (!). xlvmgul.

(I) De verhaiidelin^en d* Urbibus neocoris en de Nummo Augusti qui vocatur Xsiarecepta bevinden zieb in Albert us Ru bons' book de Re vestia-

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Cortte afrekeninghe tusschen de drij joeffrouwcn Rubens op den ysU Januari 1662 gepresenteert (aan een der burgemeesters en schepenen door den secretaris Philips van Valckenisse.)

Rekeninghe aengacnde joeffrouwe Clara Rubens, min- derjaerighe dochter van wylen joncher Albert Rubens op den 10 j unij 1664 gepresenteert (door Philips Rubens aan Mr Jan Snyers oud-burgemeester en een secretaris der stad Antwerpen.)

Den sevensten april sesthienhondert tweentsestich ontfanghen van Sr Gillis over den coop van deaga- ten de eerste paye van de resterende schuld begrepen in den eenentwintichsten post vande repartitie re- latif! tôt den achtenvyfftichsten vande masse bedrae- gende vyfïhondert guldenen waervan het derden deel voor dese weese bedraeght honderd sessent- sestich guldenen derthien stuyvers een halven dus alhicr. ic lxvi gui. xm 1(2 st.

Daer naer opden eersten december sesthienhon- dert ende tweentsestich noch ontvanghen de reste- rende dry paye over den voorschreven coop vande agaten bedraeghende duysent vierhondert vyfftich guldenen waer van het derdendeel van dese weese bedraeght vierhondert dryentachentich guldenen ses stuyvers ende eenen halven dus alhier.

IIIIC LXXXUI gui. vi 1/2 st.

Item aen oncosten gedaen tôt den dag van heden

ria ; m aar niet het stuk De Anuis Christi, waartloor waarschijnlijk be- doeld wuiilt de verbandelmg De Natali die Cœsaris Àugusti, dat daann wel îsf.p^ nouion.

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over hct verseynden nacr Vuytrecht diversche proe- ven van de druckscls van seeckeren boeck ghedruckt wordende tôt Moretus ende daer vore betaelt telcke reyse aen port int wederom cryghen t'samen elff gul- den vierthien stuyvers vvaer van het derdendeel be- draeght voor rekeninghe van dese weese dry gulden achthien stuyvers als blyckt by de notitie gehouden opzynen boeck. ni gui. xvm st.

Rckeninghe aengaende jocffromve Clara Rubens min- derjacrige dochter van wylen joncher Albert Rubens op den \sU julij 1667 gtprescntcvrt (door Max Gerardi voor de commissarissen der Wct van Antwerpen.)

Item op den vyflentwintichsten february sesthien- hondert ende sessentsestich betaelt aen Heer Gre- vius voor aile de nioeten ende studien die hy noch gehadt heeft dry a vier jaeren lanck met den nieu- wen boeck in ordre te stellen ende bequaem te maecken om gedruckt te worden ende aile de proc- ven tôt Vuytrecht gecorrigeert ende de Grieckxsche texten in latijn overgeset te hebben, de somme van tweehondert viertich guldcns blyckende by by quitantie syne quitantie waer van het derden deel raeckende de weese in desen bedraeght tachentich guldens.

1 xxx guld.

Item heeft den rendant noch betaelt aen oncos- ten vanden nieuwen boeck soo aen het doen binden van sessentvvintich exemplaria teghen sesthien stuy- vers ieder ende noch twelfl exemplaria te coopen teghen dry guldens ieder om aende vrinden tôt Brussel ende elders te seynden mitsgaeders noch

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aen drinckgelt voor de knechten van de druckerye ende aen diversche porten van Vuytrecht volghens by affirmatie de notitie daer van gesonden op den boeck 'tsae- men bedraeghende vierentsestich gui. thien stuy- vers waer van het derdendeel van dese weese bedraeght. xxi gui. x. st.

Rekeninghe aengaende joeffrouwe Clara Rubens min- derjaerighe dochter van wylcn JonT Albert Rubens op den 18 Julij 1669 gepresenteert (door Philips Rubens voor een Schepene en een Secretaris der stad Antwerpen.)

Rekeninghe aengaende joeffvrouwe Clara Rubens minderjaerigc dochter van wylen JT Albert Rubens op den 14 Julii 1671 gepresenteert (door Philips Rubens voor een Schepene en een Secretaris der stad Antwerpen.)

90 Rekeninghe overgegeven door MT Philips Rubens aen syne nichte Jouff* Clara Rubens den 23 Junii 1673.

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ŒUVRES DE RUBENS

Addenda

Monsieur Charles Sedelmeyer, de Paris, a fait paraître, dans les dernières années, des catalogues illustrés donnant la description et la reproduction des tableaux anciens qu'il a en magasin. Le pre- mier de ces catalogues, paru en 1894, a pour titre One hundred Paintings 0/ Old Masters belonging to Ihe Sedelmeyer Gallery. 1894. Il comprend et décrit sous les numéros cités ici entre parenthèses les piè- ces suivantes, peintes par Rubens.

(34) . La tête d'un vieillard. Panneau. H. 58, L 3g.

« Une tête chauve de vieillard vénérable, à large barbe grise, tournée vers la gauche. Cette tête est une étude pour une des figures du tableau la Femme adultère (Œuvre de Rubens, 256) qui appartient à Sir Philip Miles de Bristol. Elle est gravée aussi dans le Livre à dessiner « Voir Œuvre de Rubens vol. II, p. 32 et vol. V, p. 25, planche 353. »

(35) . La Sainte Famille provenant de la collection du duc de Marlborough.

Nous avons parlé do co t.iblo.iu a la pajjo 320 du 5e volume do V Œuvre de Rubens.

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(36). Le Christ en croix pendant V éclipse.

Panneau. Haut 3 pieds 7 pouces, large 2 pieds 4 14 pouces (109 :■: 72 cm.).

« Le Christ est suspendu à la Croix. Tous ses membres sont douloureusement contractés. Sa face divine est d'une expression indéfinissable. Ses yeux sont dirigés vers le ciel. Sa bouche à demi ou- verte semble prononcer les mots: « Père, pardonne leur, car ils ne savent ce qu'ils font. - L'éclipsé est vue à gauche; en bas, dans le lointain la ville de Jérusalem.

* Le tableau a appartenu primitivement au cou- vent des Dominicains à Anvers. Il provient de la collection du R. P. Vereecken. Il est marqué au dos des mains de la Corporation de St.- Luc à Anvers. *

Ce tableau nous était resté inconnu. C'est probablement un des Christ en croix mentionnés sous les not 292 et 293 de X Œuvre de Rubens.

683 (37). Neptune avec Cybclc.

Décrit dans ï Œuvre de Ruhens nl 0*3.

401 (38). Le Mariage mystique de Sainte Catherine.

Toile. H. 79, L. 114 cm. <• La Sainte Vierge est assise à droite près d'une colonne. Elle est ha- billée d'une robe rouge et d'un manteau bleu. Le divin enfant est assis sur les genoux de sa mère et passe un anneau au doigt de Ste. -Catherine, qui se tient à gauche. La tête de la Sainte, aux beaux cheveux blonds, s'incline dans une attitude de soumission. Sa main gauche est placée sur la poitrine; sa main droite est étendue vers l'enfant Jésus. S t. -Joseph se trouve au centre du tableau,

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au second plan ; il tient deux clefs de la main droite.

<• La peinture est de la première période du maître. *

Le tableau est probablement celui que Waagen vit dans la collec- tion de Stnfford-House et que nous avons mentionné sous le n" 401 de l'Œuvre, de Rubens. Les attributs portes par le Saint qui se tient au milieu nous font croire que le peintre a représenté, non St. -Joseph, mais St. -Pierre.

1040 (3g). Le Portrait de Philippe Rubens frère de Pierre-Paul.

Panneau. H. 60, L. 48 cm.

« En buste, légèrement tourné vers la droite, vu de trois-quarts, tête nue, chevelure épaisse de cou- leur châtain foncé, moustache courte et barbe poin- tue. Habit noir flottant, long col blanc.

« Collection du duc de Morny, et du Dr Leroy d'Etiolles. «

Cest peut-être lo portrait provenant de la collection du duc do Mecklen- bourg (Voir Œuvre de Rubens, 1040).

Il offre, en effet, de la ressemblance avec celui de Philippe Rubens qui nous est connu par lo tableau Juste Lipse et ses élèves (Œuvre de Ri'.bens, n" 977) et par la gravure do Corneillo Galle (Œuvre de Rubens, 1302», sans que cetto ressemblance soit assez frappante pour nous faire admettre l'identité du modèle. La chevelure, entre autres, diffère considérablement et les sourcils sont autrement plantés; en arc régulier dans la présente peinture, en crochet dans les portraits authentiques.

Dans la seconde centurie de la Galerie Sedel- meyer publiée en 1 8 3 5 nous rencontrons. 19 11 (33). La Vierge et l' Enfant. Panneau. H. 97, L. 72.

« La Vierge porte un corsage écarlate et un man- teau gris, elle est assise, vue de trois-quarts, tenant

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l'enfant debout sur ses genoux ; sa main droite entoure le buste de l'enfant et sa gauche touche les pieds de Jésus.

« Provenant de la collection Secretan de Paris *

(34). Arion Sauvé par les Dauphins.

Tableau décrit dans YŒuvre de Rubens (Tome III, p. 56).

Dans la troisième centurie publiée en 1896, nous trouvons.

ibis (33). St.-Michel. Esquisse d'un des plafonds de l'église des Jésuites (Œuvre de Rubens 1). Panneau. H. 46, L. 52 cm.

« Provenant de la collection Paul Tesse de Paris et Ph. George d'Ay, 1891. »

Cette esquisse a été acquise depuis par M. Alphonse Willem*. do Bruxelles.

Des différences do détails se remarquent entre le tableau gravé et 1 esquisse. Colle-ci no porto pas lo nom de Jéhovab sur le bouclier do l'archange, l'aile de l'ange à gaucho est plus ouverte dans l'es- quisse etc.

604 (341). La Mort de Didon provenant de la vente Lanfranconi.

Nous en avons parlé au Bulletin Rubens. (Tome IV, p. 275) et dans \ Œuvre de Rubens, 601.

56-67bis. (35 et 36). Saint Jacques et Saint André. Panneau. H. 62, L. 49 cm.

Deux tètes d'apôtres faisant partie d'une suite de douze pièces repro dnisant, avec «les modifications importantes, la série 56-67 de YŒucre de Rubens

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Lors d'une visite que nous fîmes à la Galerie Sedelmeyer, en avril 1897, nous y avons encore trouvé les œuvres suivantes du maître.

3iobU. Saint Christophe et C Ermite.

Panneau. H. 61, L. 5o cm.

La même composition que celle du revers des volets de la Descente de Croix de la cathédrale d'An- vers (Œuvre de Rubens, 3 10) avec des variantes sans importance. Le Saint Christophe porte autour des reins une ceinture blanche, derrière lui et l'enfant assis sur ses épaules flotte une draperie rouge. Il a la peau d'un rouge brunâtre; l'enfant plus gras- sement peint est d'une tonalité claire. L'ermite est vêtu d'une robe d'un lilas grisâtre le brun trans- parait, la lumière qu'il porte se reflète sur l'enfant et lui donne une belle couleur pâle. A l'horizon, le soleil couchant trace une ligne chaude. Les per- sonnages sont d'une pâte ferme comme émail ; le reste est d'un frottis léger.

L'œuvre est de la main de Rubens et du même temps que la Descente de Croix (1612-1614).

Photographie : Ad. Braun.

329bi*. La M adonne avec l'enfant Jésus.

Panneau. H. 64, L. 47.5 cm.

La Vierge et l'enfant sont représentés dans l'attitude du groupe qui figure au volet de gauche du triptyque le Christ à la paille du Musée d'Anvers (Œuvre de Rubens, n" 329), avec la différence que le Christ est entièrement nu, que la Vierge porte la main gauche au pied de l'enfant, et que la main droite de celui-ci pend le long du corps. La Vierge est coi fiée d'un voile bleu foncé ; sa robe est également bleue. L'enfant a la même

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expression inintelligente que sur le revers du trip- tyque ; la Vierge manque de grâce. La pâte de la peinture est ferme, les tons brillants et unis. Le tableau est de la main du maitre et date de la même époque que le Christ à la paille, c'est à dire de 1618 environ.

Photographie: Ad. Braun.

563bi*. Achille tue Hector.

Esquisse sur papier marouflé. H. 34, L. 5o cm.

Provenant de la vente Lanfranconi et men- tionnée par nous dans le Bulletin Rubens IV, 273.

Ajoutons aux détails déjà donnés que l'esquisse est faite en une grisaille de brun, de blanc et d'un peu de rouge. Au lieu des cariatides, on ne voit que le croquis d'un homme et d'une femme.

8i3bis. Néron.

Panneau ovale. H. 33, L. 26 cm.

L'empereur romain est représenté en buste, nu-tête, la toge rouge bouclée sur l'épaule droite, sans barbe, les cheveux crépus, la lèvre inférieure relevée, le regard de travers et mauvais. Il est largement et sommairement peint.

11 existe une différence sensible entre ce ta- bleau et le Néron gravé par Pontius dans la série des Douze bustes de philosophes, de généraux et empereurs grecs et romains (Œuvre de Rubens ii° 12 19). Ce dernier est représenté portant une courte barbe pleine, son expression est cruelle, mais non sournoise, ses cheveux sont plus forte- ment bouclés, il n'a point de draperie.

Cette gravure est faite d'après un dessin de Rubens, fait lui-même d'après un marbre antique. La peinture ne reproduit pas le marbre; elle donne

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Néron tel que Rubens le concevait en s'inspi- rant clu modèle antique. La nature de ce tableau, trop peu important et d'une facture trop expédi- tive pour former une œuvre à part, nous fait croire qu'il a fait partie d'une série de bustes analogues. Dans cette hypothèse, il formerait la seule pièce qui nous soit connue. On pourrait admettre qu'indépendamment des dessins fournis aux graveurs, Rubens a encore peint, dans une série de tableaux de forme ovale, les douze per- sonnages de l'antiquité qu'il dessina d'après le marbre.

Dans les ventes des dernières années parurent les œuvres de Rubens suivantes:

236. La Sainte famille entourée d'une guirlande de rieurs par Jean Breughel de Velours.

Ce tableau fut vendu par Christie à Londres, dans la vente de la collection Lyne Stephens (9 à 16 mai i8g5). Le Repertorium filr Kunstwis- senschaft (XVIII, 238) en dit: - Médaillon avec la Sainte Famille, Sainte Elisabeth et Saint Jean. Fort intéressant petit tableau, la guirlande de fleurs par Jean Breughel. Conservation parfaite. Pièce datant du temps Rubens faisait la cor- respondance italienne de Breughel et celui-ci le recommandait comme un jeune peintre de grand avenir (?). Le tableau fut adjugé à Martin Colnaghi au prix de 555 gui nées. -

Art journal (1890, p. 3 16) prétend que son der- nier prix fut de 1 5 1 2 guinées.

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Ce doit être la Madone provenant de la ga- lerie du Comte de Schonborn à Pommersfeld. (Œuvre de Rubens, nu 236).

38. Outre les tableaux attribués à Kubens qui ont paru dans la vente Enea Lanfranconi et que nous avons mentionnés dans la dernière livraison du Bulletin Kubens, le Repertoritim filr Kunstwissen- schaft (XVI II, 482) signale encore le 174 Saint- Jérôme une esquisse authentique, dit-il, vendu à 400 marcs.

Le catalogue de la vente le décrit en ces ter- mes : « Le Saint est assis dans les nuages, drapé dans un large manteau tenant de la droite une palme, de la gauche un livre. A ses côtés se tien- nent deux anges dont l'un tient le chapeau du cardinal, l'autre la traîne de l'habit.

« Panneau. H. 35, L. 46 cm. »

A en juger d'après cette description, il parait évident qu'il s'agit ici d'une esquisse d'un des plafonds de l'église des Jésuites. Mais il est à remarquer que le Saint-Jérôme de cette suite ne ressemble en rien à l'esquisse décrite ici. En effet, il ne tient ni palme, ni livre, et son lion est couché à côté de lui. Ce n'est donc pas ce Saint que représente l'esquisse de la vente Lanfranconi. mais bien celui qui figure sur un des plafonds non gravés par Punt et par Preisler, notamment le Saint- Eugène, comme l'appelle le dessinateur Muller, ou le Saint-Albert, que nous croyons y reconnaître (Voir Œuvre de Rubens, V, 3o6 et Bulletin Rubens III.

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270). La seule différence à signaler entre l'esquisse vendue et le dessin de Muller c'est que dans ce dernier l'ange planant au-dessus du Saint ne porte pas le chapeau de Cardinal, mais une couronne. Les deux attributs figurant dans cette esquisse confirment pleinement l'hypothèse que nous avons émise concernant le nom à donner au Saint repré- senté dans le plafond et prouvent que c'est bien St.-Albert que Rubens a représenté. En effet, le Saint-Albert qu'il fait figurer sur le volet du trip- tyque de Saint Ildefonse porte un livre et est coiffé du chapeau de cardinal. Le dessinateur Muller a facilement pu se tromper, la peinture qu'il reproduisait étant tellement mal éclairée qu'on avait beaucoup de difficulté à distinguer ce qu'elle représentait.

557-564. Dans le Repertoriutn filr Kunswissenschafl (XX, 140) Th. von Frimmel rend compte d'une vente qui eut lieu le 17 février 1892 dans les salles du Kunstlerclub de Vienne et mentionne sous le 3oi une esquisse par Rubens, malheureu- sement fort endommagée, représentant une scène de YHistoire cTAchil/e, provenant de la collection Lederer. Elle fut adjugée à 10 florins, mais a été revendue depuis longtemps. A défaut d'indications plus précises, il est impossible de distinguer de l'esquisse de quel sujet il s'agit.

Dans ses Klcine Galerie-Studiën (III, 68), le même auteur fait observer que la tète de la galerie

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Schônborn n'appartient pas à un personnage de la Chasse aux Lions de la Pinacothèque de Munich (Œuvre de Rubens, i i5o) comme je l'avais dit; niais qu'elle se retrouve dans la Chasse aux Lions et aux Tigres du Musée de Dresde (Œuvre de Rubens, 1 134). La rectification est fondée, il y a eu confusion de ma part.

Dans la vente Alexis Schoenlank de Berlin (Cologne, Heberle, 28 et 29 avril 1896) se rencon- traient sous les nos iSj et i58 deux tableaux de Rubens.

559. Achille reconnu par Ulysse parmi les filles de Lycomède.

Le Repertorium filr Kunstwissenschaft (XIX, 243) l'appelle un travail assez sec d'après Rubens. Ad- jugé à 7o5o marcs.

Photogravure: B. Kiihlen dans le catalogue de la vente.

72 2bi\ Combat de cavaliers sur un pont.

Le Repertorium filr Kunstwissenschaft (Tbid.) l'appelle une esquisse hardie fort animée. Adjugé à 4600 marcs.

Photogravure : B. Kuhlen dans le catalogue de la vente.

Le sujet représenté est la Défaite et la mort du tyran Maxence. La composition correspond parfai- tement à la gravure de Tardieu.

Dans la galerie de sir Richard Wallace se rencontre une esquisse du même sujet. H. 42, L. 67.5 cm. (Œuvre de Rubens, ir 722).

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Dans la vente Warwick (Londres. Christie, 20-21 mai 1896) se trouvaient sous les nos 347 à 35o les dessins suivants de Rubens :

La femme de Rubens au marche aux légumes. Dou- teux. Adjugé à 56 liv. 14 st.

Premier projet de Rubens avec sa femme et son enfant. (Le tableau de la collection Alph. de Roth- schild. Œuvre de Rubens, io52.) Adjugé à 45 liv. à C. Davis.

Anges autour d'un ostensoir. Crayon rouge et noir 16 liv.

Etude pour le Jugement dernier. 19 liv.

Nous avons acquis pour la collection de l'Œuvre de Rubens, appartenant à la ville d'Anvers, un dessin de graveur fait d'après le Thomyris et Cyrus du Louvre (Œuvre de Rubens, 792). Le dessin était attribué à Pierre Soutman. L'attribution est erronée. Non seulement le faire du dessinateur, soigné et plutôt délicat que fougueux, n'est pas celui du graveur des Chasses, mais les dates ne s'accordent pas d'avantage. Le dessin reproduit scrupuleusement le tableau du Louvre ; il est largement rehaussé de touches blanches posées par Rubens: il fut donc fait à Anvers, sous les yeux du maître. Or le tableau datant d'après i63o ne put être reproduit par Soutman qui à cette époque avait depuis longtemps quitté la ville. C'est un des graveurs habituels de Rubens, pro- bablement Pontius, qui fit le dessin.

Celui-ci est encore intéressant à un autre point de vue. Nous avons fait remarquer que le tableau

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a été agrandi sur les quatre côtés ; or le dessin le reproduit avant cet agrandissement, il nous fait voir exactement la partie primitive de l'œuvre à laquelle postérieurement des bandes de toile ont été cousues. Les dimensions du tableau sont de 263 X 199 cm., celles du dessin sont de 3o X 27 cm. La grisaille de la collection Léon de Bur- bure (Œuvre de Rubens 7921) reproduit le tableau agrandi, elle mesure 42 X 32.5 cm.

Le dessin est fait à la plume, lavé de bistre et d'encre de chine, réhaussé de blanc par Rubens dans toutes ses parties et spécialement sur la robe de la reine et sur celle de la sui- vante qui se tient en évidence à ses côtés.

Par une rare fatalité, le superbe tableau repro- duit deux fois au XVIIe siècle, en vue de la gravure, n'a pas été gravé à cette époque et n'a pas davantage tenté les burinistes de notre temps.

Nous avons encore acquis un dessin ; celui-ci de la main de Rubens, représentant la Statue de Ce'rès dans une niche que des génies garnissent de fruits (Œuvre de Rubens, 582). H. 29, L. 20. À la plume lavé de bistre rehaussé de sanguine.

Nous avons reçu de M. Miethke de Vienne la photographie d'un tableau représentant la scène Henri I V saisissant l'occasion opportune pour conclure la paix. (Toile. H. 182, L. 273 cm.)

La composition du tableau correspond parfaitement

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à celle de l'aquarelle du Musée de Weimar (Œuvre de Rubcns, 1472, planche 414). Le sujet est le même que celui qui est traité dans l'esquisse de la Galerie du prince de Liechtenstein (Œuvre de Rubens, 761), mais la composition de cette esquisse diffère complètement de celle du tableau, quoique l'idée et l'action soient les mêmes dans les deux œuvres. Dans le tableau, un guerrier s'avance de la droite portant au bras gauche un bouclier sur lequel est figurée une tête de Méduse et étend la main vers la figure allégorique de l'Occasion entièrement nue. Minerve qui se trouve au second plan l'attire vers le milieu de la scène et place la mèche de cheveux de l'Occasion, entre ses mains. L'Abondance assise à gauche pousse cette dernière vers le guerrier. Dans le haut plane le Temps armé de sa faux. Dans le haut encore, au-dessus du héros, deux anges portant la palme et la couronne; au-dessus de Minerve, son hibou; à côté du Temps, un petit génie portant le symbole de l'Eternité, le serpent qui se mord la queue. Dans le bas, un génie soutenant la cor- beille de fruits de l'Abondance et un autre portant le voile qui couvre la nudité de l'Occasion. Le Zeitschriftfilr bildende Knnst (décembre 1896, VIII, 74) décrit le tableau et en contient une photogravure. L'auteur de l'article C. v. Lutzow dit que la peinture est entièrement terminée, sauf les pieds du génie dans le coin gauche, que le tableau est bien conservé à l'exception de la carnation de l'Occasion et des deux petits génies dans le bas, la couleur de la couche inférieure a poussé, et qu'elle trahit, par la transparence et l'éclat du coloris, la main et la meilleure époque du maître.

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Nul doute que Rubens n'ait traité dans ce tableau le sujet qu'il se proposait de faire figurer dans X Histoire de Henri IV, mais nous ne croyons pas que la présente toile ait été faite pour faire partie de cette série. La hauteur n'est que de la moitié des tableaux de la Galerie de Marie de Médicis et de ceux que nous connaissons de la Galerie de Henri IV; la différence avec l'esquisse, faite en vue de cette dernière galerie, est d'ailleurs trop considérable pour admettre que le tableau en soit le développement. A notre avis, l'œuvre est une composition isolée dans le genre de la Minerve proté- geant la paix contre la guerre, de la National Gallery de Londres et plutôt antérieure que postérieure à i63o.

A propos, de ce tableau nous avons à signaler une ébauche du même sujet qui se trouve à la Galerie d'Arenberg à Bruxelles et dont ni Biir- ger ni nous mêmes n'avions su débrouiller la signification. Ce n'est que lorsque nous avons pu étudier à loisir l'esquisse de la Galerie de Liech- tenstein que nous y avons trouvé le mot de l'énigme. Dans l'esquisse de la Galerie d'Arenberg, la figure allégorique d'en bas ne tient pas le serpent et la massue, mais bien le gouvernail et le globe, symboles du bon gouvernement. Cette même fi- gure se rencontre dans la gravure de Pierre de Jode (V. S. Histoire et allégories 84. Œuvre de Rubens, 823) et a servi de frontispice au recueil de mé- dailles antiques (V. S. Suites, 23).

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M. Emile Verbrugghe, artiste peintre de Bruxel- les, nous a montré un exemplaire du portrait de îa jeune femme aux cheveux blonds bouclés (Œuvre d-: Rubens, 1097) dont un autre portrait se trouve au Musée de Dresde (n° 970). L'exemplaire de M. Verbrugghe est peint sur panneau; il mesure 73 cm. de haut sur 60 de large. Il est conforme au tableau de Dresde. Tête tournée à gauche, vue de trois-quarts, teint très frais, peau couleur de crème, avec du rouge de pêche sur les joues, ombres bleuâtres et jaunâtres dans le cou, jolie transparence, belle couleur dorée La draperie noire est d'une peinture compacte, non transparente. Le travail facilement et rapidement fait n'est pas fort important, mais bien de la main de Rubens. Il reproduit une figure que nous rencontrons non seulement au Musée de Dresde, mais encore dans un exemplaire authentique à la Galerie d'Aren- berg à Bruxelles, et dans des copies à Cassel et à St.-Pétersbourg. Il a été gravé par J. B. Michel sous le nom d'Hélène Fourment, par Jos. Canale et L. A. Claessens comme Isabelle Brant, par C. T. Stoelzel comme une inconnue.

Dans les catalogues des divers Musées il est actuellement mentionné comme le portrait d'une inconnue.

Dans la galerie d'Arenberg, il est encore désigné sous le nom d'Isabelle Brant, quoiqu'il n'ait pas la moindre ressemblance avec la première femme de Rubens, qui, sans parler d'autres points de différence, avait les cheveux bruns. Ouelle est cette mystérieuse inconnue, reproduite si souvent par Rubens? Quel lien rattachait l'artiste à son modèle

charmant ? Nous n'avons, hélas ! pas la moindre hypothèse à émettre en réponse à cette question.

478. La Décapitation de Saint Paul.

En décrivant cet ouvrage, nous avons parlé assez longuement de la copie qui ornait jadis le maître autel de l'église des Dominicains à Anvers. Le tableau avait été enlevé sous la république fran- çaise, transporté à Paris et plus tard cédé, croyait- on, à un musée de province; nous l'avions cherché dans tous les musées de France sans réussir à le retrouver. Nous venons de le découvrir dans l'église Sainte Madeleine d'Aix-en-Provence, on le tient en grand honneur comme un Rubens au- thentique. Nous en donnons une description plus complète que celle que nous avions pu fournir au- paravant.

Sur le haut d'un tertre, le Saint est agenouillé, les mains liées, le buste nu, le bas du corps enve- loppé d'une draperie de couleur sombre. Les yeux du martyr sont dirigés vers le ciel d'où deux anges lui apportent la palme et la couronne. A gauche du Saint, une femme se tient debout, prête à lui couvrir les yeux d'un bandeau; à droite le bour- reau tenant d'une main le glaive, de l'autre le vêtement du Saint, va lui donner le coup fatal. A gauche, sur la hauteur, trois soldats romains armés de lances.

La moitié inférieure du tableau est occupée, à droite, par deux soldats romains. L'un couvert de la cuirasse et coiffé du casque s'appuie sur sa lance; l'autre, tête nue, poite un étendard romain;

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entre les deux, un cheval gris pommelé les genoux en terre. A gauche, les assistants forment un pre- mier groupe, composé d'un homme agenouillé s'ap- puyant de la main sur la terre, d'une femme aux épaules nues portant un enfant, et un second groupe l'on remarque deux enfants se serrant contre une jeune femme agenouillée, un vieillard les mains jointes et levant, comme la jeune femme, les yeux vers le Saint Martyr, un troisième personnage à genoux, les mains étendues. Dans le lointain, à mi-hauteur, on aperçoit un groupe de soldats parmi lesquels on distingue un cavalier romain.

Tous les personnages sont des figures rubéniennes bien connues et se rapprochant sensiblement de celles du Portement de la Croix (Œuvre de Rubens, «° 274), du Musée de Bruxelles. Le tableau est une copie ancienne. Pour autant qu'on puisse en juger d'après cette répétition, l'original doit dater de la même époque que le Portement de la Croix, c'est-à-dire de i632 à 1637.

1011. Le portrait du comte-duc d'Olivarez. Jugeant d'après la facture de la grisaille qui fait partie de la galerie Kums à Anvers, nous avions placé cette œuvre à la date de 1626 environ. Nous venons de trouver dans une lettre du duc d'Olivarez à Rubens, que possède la Bibliothèque royale de Bruxelles, la justification de cette hypothèse. Dans cette lettre, datée du 8 août 1626, Olivarez écrit au peintre: * Vous me fournissez un excellent té- moignage de l'affection que vous me portez dans le portrait que vous avez fait imprimer. » Ce pas-

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sage se rapporte évidemment à la gravure de Pon- tius que Rubens venait de faire paraître.

127. Judith et Holopherne. Nous avons vu à Paris, en novembre 1896, un tableau représentant Judith qui met la tête d 'Holopherne dans un sac, conforme à la gravure d'Alex. Voet (Toile. H. 110, L. go cm.). Il avait été offert en vente au Louvre par son propriétaire, un abbé de Bologne, et n'avait pas été acheté par le Musée.

La Judith est placée à gauche, elle est vêtue d'une robe bleue avec des manches d'un bleu plus clair aux reflets jaunes, elle porte au cou un collier qui manque dans la gravure. Derrière elle, on voit une draperie rouge. La tète d' Holopherne est la même que dans Thomyris et Cyrus du Louvre; la tête de Judith est celle d'une bonne flamande; la vieille femme a la peau fortement ratatinée. C'est pro- bablement un tableau d'atelier retouché par le mai- tre dans les parties les plus claires, les chairs de Judith. Œuvre peu intéressante ayant subi de fortes retouches.

Dans le Bulletin de l'académie royale d'archéolo- gie d'Anvers, de 1896 (4e série des Annales, 2e partie XXVIII, p. 972) le comte de Marsy communique les notes d' « Un Voyageur français à Anvers au milieu du XVIII" siècle. »

Jean-Baptiste-Auguste de Montullé, conseiller au Parlement de Paris, parcourut la Belgique en 1746. A Anvers, il visita le cabinet de Henri Geelhand et y vit: « Une chaste Susanne, petit tableau de Rubens, qui a traité plusieurs fois ce sujet. »

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Chez Verlinden, artiste-peintre, un paysage de Rubens.

Chez de Bodt marchand: « Deux femmes nues de Rubens tenant une corne d'abondance. »

Chez un collectionneur dont le nom n'est pas indiqué « Deux tableaux d'Hercule de Rubens. »

Comme on le voit, la récolte a été particulière- ment maigre.

La Chaste Susanne de Henri Geelhand doit être le petit tableau qui a appartenu en dernier lieu à Charles Verlat qui l'avait de Sano, qui l'avait de Hartog. Ce tableau (Œuvre de Rubens, i35) ap- partient en ce moment à l'auteur de ces lignes. Notons en passant que lorsqu'il appartenait à Har- tog, il y a une cinquantaine d'années de cela, le peintre Joseph Correns, fit une copie de la figure principale du tableau, laquelle copie se trouve en- core à son atelier.

La revue Die Handzeichnungen Alter Meister ( Wien 1897, II, 171) publie une reproduction du dessin de TAlbertine la Bergère offrant un agneau, décrit sous le 1430 dans V Œuvre de Rubens et repro- duit par la planche 407. La note accompagnant la reproduction des Handzeichnungen indique le tableau Achille reconnu par les filles de Lycomede du Musée de Madrid (Œuvre de Rubens, 567) comme la composition dans laquelle cette étude a été utilisée En effet, la pose de la femme, la manière dont la tête est tournée, la coiffure des cheveux, les vêtements sont bien ceux d'un des personnages

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de ce tableau. Cette analogie frappante nous avait échappé. Il n'en est pas moins vrai que, comme nous le disions, le dessin représente une bergère qui tient un agneau et que Rubens a fait le croquis, non pour X Achille reconnu, mais pour une Adoration des Bergers, de même qu'il dessina les nos 1429 et 1431 de Y Œuvre de Rubens pour un tableau traitant le même sujet : La comparaison des ncs 142g et 1430 avec la bergère agenouillée de Y Adoration des Bergers du Musée de Rouen (Œuvre de Rubens, i5o, planche 52) le prouve à toute évidence. L'indication des Handzeichnungcn a néan- moins sa valeur en ce qu'elle constate que Rubens utilisa pour le tableau du Musée de Madrid une étude faite en vue d'une autre composition. Nous savons que Y Achille (ut fait vers 1618 ; j'avais émis l'opinion que Y Adoration des Bergers de Rouen gravée en 1620 avait été peinte peu de temps avant cette année, opinion qui se trouve ainsi confirmée.

Au mois de mai 1897 s'ouvrit à Bruxelles une exposition de portraits. Les tableaux suivants de Rubens y figuraient :

Portrait d homme appartenant à M. Léon Somzée de Bruxelles (Toile. H. 65, L. 52 cm.).

En buste. La tête vue de trois quarts, traits régu- liers, moustache et barbiches blondes très légères, cheveux noirs ramenés en arrière sur les tempes, dres- sés en toupet sur le haut de la tète ; fraise tuyautée, habit noir aux boutons d'or, lourde chaîne en or dont les bouts se rejoignent sur la poitrine, près

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du cadre en ovale peint qui entoure le portrait. Expression calme, peinture lisse et placide, car- nation rosée, contours nettement dessinés s'éloignant par la facture des œuvres connues du maître, mais ayant quelque chose de franc et d'ouvert dans la physionomie qui en explique l'attribution. Peut- être un travail de jeunesse, avant le départ du maître pour l'Italie.

Portrait d'Isabelle Branl, appartenant à M. Edmond Huybrechts d'Anvers.

Panneau. H. 94, L. 68 cm.

Les mains sont posées l'une sur l'autre; dans les cheveux, une parure ornée de perles; autour du cou, la chaîne à un simple tour; robe noire, manches à crevés d'où sort un tissu de soie blanche, brodé d'or. C'est une répétition du por- trait du Musée de La Haye (Œuvre de Rubens, Sgy)y authentique, mais fortement repeinte.

Portrait du doge Cornaro, appartenant à M. Rous- selle de Bruxelles.

Panneau. IL 5g, L. 48 cm.

Nous ignorons sur quel fondement le nom que le portrait porte lui a été donne. Ce que nous savons c'est que c'est le modèle, gravé par Chris- tophe Jegher, modèle dont la peinture était restée inconnue jusqu'à ce jour {Œuvre de Ruhcns, na i323). Comme dans la gravure, le portrait peint est vu de trois quarts, tête massive, ramassée, barbe drue, noire et pleine, figure énergique, rébarbative, au teint basané, tournée à droite; col blanc et mou, habit noir bordé de fourrure ; type italien. Pro- bablement copié en Italie d'après le Titien ou un autre maître vénitien.

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La déesse Hygie appartenant à M. Allard de Bruxelles.

Panneau. H. 102, T.. 73 cm.

D'une main, la déesse tient un serpent, de l'autre une coupe d'où elle fait tomber des gouttes de liquide dans la gueule du reptile. Corps lourd, vu jusqu'aux genoux, chevelure roussâtre, les bras et un des seins nus, draperie rouge couvrant tout le personnage, un bout de linge blanc se montrant sur la poitrine, une perle dans l'oreille. Dans le fond, vue sur le ciel bleu.

Peinture décorative, à la facture large dans les chairs, rude dans la draperie; travail de la main de Rubens, datant de 1620 environ.

Dans X Œuvre de Rubens (Tome III, page no), nous avons mentionné quatre exemplaires de la Déesse Hygie reproduisant la même figure que le présent tableau. Le premier est décrit dans le catalogue de la vente Comte d'Hane-Steenhuyse de Gand (Paris 1840). Il mesurait 60 centimètres sur 42.

Le second, sur panneau (H. 100, L. 70 cm.), parut dans la vente de Proli (Bruxelles, 1785); dans la vente Smet van Alphen (Amsterdam, 1810) ; dans la vente Francken (Lokeren, i83o); dans la vente Nieuwenhuyse (Paris, 1840). Vu la matière sur laquelle est peinte le tableau de M. Allard et ses dimensions, il est sans aucun doute identique à ce second exemplaire.

Un troisième (Toile. 80, L. 68 cm.) parut dans la vente Werbrouck (Anvers, i85g).

Un quatrième (Toile. H. 120, L. 72 cm.) parut dans la vente Pcricr (Paris, 1843).

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- 9' -

896. Isabelle Brant, Florence, Uffizi, 197.

Une confusion de chiffres ma fait donner la description du portrait d'Isabelle Brant portant le 180 aux Uffizi au lieu de celui qui porte le 197. Le 180 est une copie, le 197 un original. Ce dernier nous montre Isabelle Brant, la main gauche sur la poitrine, le main droite tenant un livre d'heures à couverture rouge, entre les feuillets duquel elle passe un doigt. Elle porte une robe noire, un col et des manchettes en den- telles, un collier de perles, la chaîne à double tour et les pendants d'oreille en or que nous voyons sur d'autres portraits, tant de la première que de la seconde femme du maitre. Elle a des yeux à la chinoise, aux sourcils montants, le nez aquilin, la bouche aux coins relevés, les cheveux bruns très foncés ramenés en arrière. Sur la tête, elle porte un diadème d'or et de perles. Sa physionomie exprime une bonté naïve et un esprit vif. Le tableau est éclairé d'une lumière voilée faisant ressortir la carnation chaude du modèle.

C'est un travail soigné, entièrement de la main du maitre, des derniers temps de la vie d'Isabelle Brant, vers 1626.

La figure telle qu'elle est représentée ici est identique au portrait d'Isabelle Brant de la col- lection du duc de Norfolk (Œuvre de Rubens, 899).

378. Le Christ triomphant de la Mort et du Péché. (Œuvre de Rubens, 378). Au mois de mai 1897, ce tableau se trouvait dans une exposition de maitres

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anciens et modernes ouverte à Bruxelles par le Kubensclub.

833. L'Amour et le Vin. Nous avons vu au Palazzo Bianco à Gênes, ce tableau provenant du legs de la duchesse de Galliera.

Un lansquenet assis tient une courtisane sur les genoux. Il porte la cuirasse sur laquelle passe une écharpe rouge, un bonnet à larges bords de four- rure, un pantalon en cuir tailladé qui laisse per- cer une étoffe bleue. La jeune femme a les seins à demi découverts et les bras entièrement nus. Elle tient un vase en argent que le soldat veut ressaisir d'une main, tandis que de l'autre, passée par-dessus l'épaule de la belle, il lui prend le sein. A gauche, un satyre couronné de lierre élève une coupe de vin: à droite, une vieille femme tenant un flambeau souffle les mauvaises passions au guerrier; dans le bas, un petit amour tient son épée.

Le sujet est étrange pour Rubens, cependant il a de l'analogie avec le Soldat, la Signora et la Vieille (Œuvre de Rubens, 842) qui n'en semble qu'une répétition peu modifiée et avec les Soldats maltrai- tant les paysans (Œuvre de Rubens, 844). Le satyre et l'amour s'éloignent sensiblement des formes que Rubens donnait d'habitude à ces personnages. Mais la tête et les mains du lansquenet, toute la figure de la femme, ainsi que le moelleux de la touche dénotent bien la facture rubénienne. C'est à tout prendre un tableau énigmatique, mais que l'on

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doit bien attribuer à Rubens, malgré ses écarts du style ordinaire du maître.

Nous croyons qu'il date de l'époque italienne. La puissante musculature des personnages, l'ob- scurité du fond, les reflets des couleurs, l'étrangeté même de certaines qualités de l'œuvre plaident for- tement en faveur de cette hypothèse.

Au palais Marcello Durazzo de la même ville se trouve une Marche de Silène.

Le vieil ivrogne porte dans une draperie rouge des grappes de raisin, un tigre se dresse contre lui; à gauche, une bacchante jouant des castagnettes ; à droite, un jeune satyre qui couronne Silène de pampres et tient une coupe d'or en main. Peinture d'un ton foncé, aux ombres noires grisâtres. Pièce de valeur, datant probablement de l'époque italienne, magistrale surtout dans la figure du jeune satyre.

Présente des ressemblances, mais aussi des diffé- rences avec le tableau gravé par Faucci (Œuvre de Rubens. Tome III, p. i65).

Saint François d'Assise. Cassel. Eglise catholique. Panneau. H. 66, L. 85.

Lors de notre dernier voyage en Allemagne (juillet, 1897), nous avons vu au Musée de Cassel, il se trouvait temporairement exposé, un Saint François d'Assise appartenant à l'église catholique de cette ville.

Le Saint vu à mi-corps, lève le regard vers le

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ciel d'où un faible rayon de lumière descend sur lui. Il est tout jeune. Les cheveux et la barbe sont noirs. Dans les mains croisées sur la poi- trine, il tient un rosaire. Il est entièrement absorbé dans la prière.

La peinture est exécutée avec soin, très mince, baignant dans une douce clarté ; dans les mains, elle est très moelleuse; dans la tète, plus ferme et plus chaudement éclairée. Le tableau bien conservé est entièrement de la main de Rubens et date de IÔ25 environ.

Portrait du duc de ïînfanlado.

Dans son Diego Velasquez (II, 85), Cari Justi nous apprend que le portrait à cheval du duc de l'Infantado qui se trouve au palais Dietrichstein, propriété de la comtesse Clam Gallas, à Vienne, et qui est attribué à Velasquez, doit être rangé parmi les œuvres de Rubens. Le duc de Tlnfan- tado représenté n'est pas le beau-père du duc de Lerma que Rubens connut lors de son premier voyage en Espagne, mais le petit-fils du premier et le fils du second, qui avait hérité du titre Infantado.

Le cavalier est représenté âgé de 24 ans envi- ron. Son visage agréable, de carnation pleine et fraichc, exprime la distinction et la vivacité ; le bras droit, tenant la bride, est soulevé comme dans le portrait équestre de Francesco-Maria Balbi par Van Dyck au palais Balbi Senarcga à Gènes, avec la différence que ce dernier salue du chapeau. Le superbe andalous châtain du haras royal que

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monte le duc de l'Jnfantado, le paysage désert, et la clarté de la lumière donnent au tableau un aspect espagnol très prononcé qui fait tout d'abord songer à Velasquez. Mais un examen plus minutieux montre, à n'en pas douter, la technique de Ru- bens, ainsi que sa manière de traiter le paysage et la scène dans son premier temps. Il se peut que le nom du modèle soit bien exact et que Rubens ait peint le fils du duc de Lerme en même temps que ce dernier.

Dans l'inventaire de la mortuaire d'Albert Ru- bens, fils de Pierre-Paul nous voyons figurer les tableaux suivants, probablement tous de Rubens.

1. La Fuite de Clélie, dont nous connaissons deux imitations.

2. La Décapitation de Saint Jean. Peut-être une répétition d'un des volets du triptyque de l'église Saint Jean de Malines.

3. Un grand Paysage formant pièce de cheminée. C'est le paysage inconnu qui échut en partage à Albert Rubens après la mort de son père.

4. La Chasse au Sanglier (M éléagre et Atalante) Id.

5. Un portrait de Jean Rubens et de Marie Pype- linckx, le grand-père et la grand'mère du défunt. Tableau tombé en partage à Albert Rubens.

6. Une Andromède.

7. Les Pèlerins d'Emails. Copie tombée en par- tage à Albert Rubens.

8. Une Prédication de Saint Paul (tableau inconnu).

9. Une Conversation à la mode.

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10. Les portraits de Philippe IV et d'Elisabeth de Bourbon.

11. Les portraits d'Albert et de Nicolas Rubens.

12. -I3. Les portraits de Rubens et d'Isabelle Bran t. I4.-i5.-i6. Trois portraits de Susanne Four ment. 17. Un petit portrait du duc de Saxe.

Le compte passé par Philippe Rubens neveu de Pierre-Paul, le 17 avril 1660, concernant l'avoir des trois enfants mineurs d'Albert Rubens, constate que des tableaux que nous venons de mentionner, le grand paysage, le petit portrait du duc de Saxe et l'Andromède avaient été envoyés à Anvers le 17 juin i658 pour y être vendus. Le premier rap- porta 1000 florins, le second 53 florins, le troisième ne fut pas vendu parce que la somme offerte était jugée insuffisante. Le produit de cette vente fut ac- quitté le 9 septembre i658 ou i65g par le fripier Artus Bertryn.

Dans la vente de la collection des dessins de I. W. de Londres tenue à Munich par Hugo II el- bing, le 19 juin 1897, se trouvaient plusieurs dessins de Rubens. L'un d'eux est reproduit dans le cata- logue et il nous a été permis ainsi de nous en faire une opinion plus ou moins exacte. Il est décrit de la manière suivante.

(N° 25o). Martyre de Saint Laurent.

* Dessin magnifique au crayon noir et rouge (H.

*

3i,g, L. 19,5 cm.) »

La phototypie minuscule qui le reproduit nous montre un martyr soulevé par deux bourreaux, tandis qu'un troisième nourrit le feu. Dans le ciel,

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un ange apporte la palme du martyre. A première vue, on s'aperçoit que la composition s'éloigne complètement de celle du Martyre de Saint Laurent connue par le tableau de la Pinacothèque de Mu- nich et par la gravure de Luc Vorsterman (Œuvre de Rubens, 468). En effet, à l'exception du mar- tyr dont l'attitude dans le dessin se rapproche très sensiblement de celle du saint figurant dans le tableau, tous les personnages, au nombre de douze dans la peinture, au nombre de cinq dans le dessin, diffèrent entièrement dans les deux œuvres. Ce n'est, en effet, pas le Martyre de Saint Laurent qui est représenté, mais bien le Saint Jean jeté dans l'huile bouillante , un des volets de Y Adoration des rois dans l'église Saint Jean de Malines (Œuvre de Rubens, i63). Le dessin que nous croyons de la main de Rubens, pour autant qu'une reproduc- tion minuscule permet d'en juger, ne diffère de ce dernier tableau que par un seul détail, il ne montre qu'un ange dans le haut, tandis que dans la peinture on en voit deux.

Parmi les dessins nouvellement acquis par le ca- binet des gravures du Musée de Berlin nous avons remarqué et fait reproduire pour la collection appar- tenant à ville d'Anvers les pièces suivantes.

(Dessins non classes) Isaac lié.

A la craie noire et blanche. H. 47, L. 22,5. Cintré dans le haut.

Etude pour le tableau le Sacrifice d'Abraham. (Œuvre de Rubens 107).

Le fils d'Abraham est agenouillé par terre, les

mains liées derrière le dos, la tête penchée sur l'épaule gauche, une draperie autour du milieu du corps. Figure à peu près identique à celle que l'on voit dans la gravure d'André Stock. La diffé- rence la plus sérieuse se rencontre dans l'arran- gement de la draperie.

(N° du catalogue du Musée: 4004.) Trois Anges jouant avec un agneau.

A la craie noire et à la sanguine. H. 40, L. 24,5 cm.

Ce dessin représente le groupe qui se rencontre dans le Repos en Egypte tel qu'il a été gravé par Corneille Galle (Œuvre de Rubens 17g, planche 62) avec la seule différence que l'ange à droite a des ailes de papillon, dans le dessin, et des ailes d'oi- seau, dans le tableau.

La facture du dessin est vigoureuse et légère. Nous n'oserions affirmer qu'il est de Rubens. La manière dont la chevelure des anges et les con- tours de leur corps sont faits par des lignes ondulées et rompues dénote plutôt la main de Van Dyck.

(3997.) Etude de chevaux et de cavaliers.

A la plume lavé de bistre. H. 35, L. 3g.

Croquis représentant, à gauche, un groupe de deux chevaux conduits par un homme marchant à côté; au milieu, un cheval conduit par un homme, une femme semblant être couchée sur un cheval, et un homme; plus haut, deux autres figures encore. A droite, un cavalier romain portant le casque et armé d'une lance; plus haut, une autre figure. Tous ces personnages semblent être des fragments d'une étude pour une Fuite de Clélie. Le tout très sommairement jeté sur le papier.

Sur le revers de la même feuille. A la sanguine

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Étudies de quatre têtes d'ange, comme il s'en trouve flottant dans les nuages dans plusieurs composi- tions du maitre. Travail plus terminé et plus con- ciencieux que les études de chevaux et de cavaliers. (4003.) Jeune femme assise.

A la craie noire et à la sanguine. II. 42, L. 5o cm.

Elle est assise par terre, la main droite pendant et stouchant à la robe, le coude du bras droit plié, le bras gauche soulevé et passé dans celui d'un person- nage invisible. Cheveux crépus, grande fraise, man- ches bouffantes, ample robe. C'est très certainement une étude non utilisée pour une des figures de la Société élégante ou le Jardin d'Amour (Œuvre de Ru- bens, n<* 835, 836).

Elle ne se rencontre dans aucun des deux tableaux connus traitant ce sujet, mais fait évidem- ment partie de la série des études dessinées en vue de cette œuvre; série que nous avons décrite dans Y Œuvre de Rubens, sous les nos 1477 à 1487.

Superbe travail, fait d'une main large et sûre, comme les autres études pour la même compo- sition.

379. La Chasse au taureau.

A la craie noire. H. 3r, L. 44.

C'est l'original de la pièce que nous avons décrite sous le 1496 de VŒuvre de Rubens, d'après une lithographie anonyme.

3240. Une feuille d'études.

A la plume H. 20, L. t6 cm.

Au haut de la feuille on lit :

(1) Juvenis erat primo aetatis flore pubescens

(2) Is tum flere coepit et os suum cenverberare Au milieu, à droite de la feuille:

ioo

(3) Post illatum Dimni cadaver Rex in concionem pro- cedit vultu praeferens dolorem animi amicorum quoque moestitia expectationem haiid parvam fecerat.

(4) Diu Rex demisso in terram vultu atlonito stupen- tique similis stetit.

(5) Ille (scilicet reus) exanguis attonitoque similis stabat per metum etiam voce suppressa.

Toutes ces annotations sont écrites de la main de Rubens. Deux d'entre elles : Post illatum Dimni cadaver et Diu rex demisso in terram vultu sont copiées littéralement du sixième livre de Quinte Curce et se rapportent à l'auteur de la conjuratio n tramée contre Alexandre le Grand. La dernière Ille exanguis a probablement trait à Philotas qui n'avait pas informé le roi des révélations qui lui avaient été faites concernant la conjuration de Dymnus.

Les annotations du haut de la page Juvenis erat et Is tum flere coepit sont fort probablement copiées aussi dans Quinte Curce : la première comme expression latine à retenir ; la seconde, ainsi que toutes les autres, comme peintures de fortes émo- tions.

Sous les deux lignes du haut de la page, on voit trois petits croquis de figurines qui jettent les bras en l'air par un mouvement d'étonnement, d'effroi ou de saisissement.

Au-dessus des citations 3-40 on voit une figure de guerrier portant un casque antique et élevant la main par un geste d'étonnement. Son expression dénote l'irritation. C'est sans doute Alexandre entrant dans la salle l'on a porté le cadavre de Dymnus. A côté des mêmes lignes, on voit

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deux figures l'une en buste, l'autre en pied et assise, exprimant l'étonnement. Ce sont probable- ment des personnages traduisant le sentiment indiqué par la note 5. Dans le bas enfin, on voit deux femmes. L'une est à genoux et vue de dos, elle élève les bras dans l'attitude de la supplica- tion. L'autre est une mère tenant son enfant couché sur les genoux et exprimant la commiséra- tion pour l'infortune de sa voisine.

Toutes les figures ainsi que quatre des citations se rapportent donc à des états d'âme violemment et dramatiquement émue.

La feuille est signée P. P. Rubenius. La signature n'est peut-être pas authentique, mais elle est bien de l'époque du maître. Les figures tracées en traits de plume minces sont de sa main et datent de son premier temps, probablement de son séjour en Italie.

Sur le revers du feuillet d'autres Etudes. Dans le haut, on lit :

Proportioncs Alberli Dureri.

Prima Rustica longitudinis septem capitum.

Secunda Ocio capitum.

Tertio Novem capitum.

Quarto- Decem capitum.

Infantium Quatuor capitum.

Notes se rapportant aux proportions d'Albert Durer.

Au-dessous un Jugement de Salomon. Le roi est assis sur son siège de juge. L'une des mères, agenouil- lée, montre le cadavre de l'enfant mort couché par terre. L'autre se tourne vers le roi en jetant des cris de désespoir et cherchant à retenir le bras

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du bourreau. Celui-ci, tout nu, lève l'enfant vivant par les bras et s'apprête à le fendre. C'est une scène se traduisent des sentiments analogues à ceux qu'expriment les personnages de la première page.

L'écriture et les croquis tracés en traits fins sont de la main de Rubens et de son premier temps, probablement de son séjour en Italie.

Le feuillet pourrait bien appartenir à un album de notes et de croquis. De ce même album pour- rait avoir fait partie le dessin d'un Camée antique que nous avons décrit sous le 1228 de YŒuvrc de Rubens.

Max Roosbs.

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INHOUDSTAFEl

fABLE DES MATIÈRES.

1 . Clara del Monte en DeoJaius van der Mont, door

P. Génard bldz. i

2. Staet ende inventaris van den sterffhuyse van Myn-

heer Albertus Rubens ende vrouwe Clara Del Monte, door Max Rooscs » i j

3. Afrekeninghen acngaende de kinderen van ivylen

Heer Albert "Rubens, door Max Rooses. ... » 60

4. Œuvre de Rubens (Addenda), par Max Rooses . » 69

BULLETIN-RU BENS

AN N A L E S

de la

Commission officielle instituée par le Conseil communal de la ville d'Anvers pour la publication des documents relatifs à la vie et aux œuvres de Rubens

Tome V.

ie et 2e Livraisons.

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RUBENS-BU LLETIJN

JAARBOEKEN

der

BTELIJKE COMMISSIE INGESTELD DOOR DEN

Gemeenteraad der stad Antwerpen voor het uitgeven der bescheiden betrekkelijk het leven en de werken van Rnbens.

Vijfde Deel. £

ANTWERPEN

Boek- & Steendrukkkru Wed. DE BACKER

ZIRKSTRAAT, 35. 190)

3e Aflevering.

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Bestuurlijke Commissie van het Bulletijn

MM. ARTHUR Van DEN Nest, Schepen der Stad Antwerpen, Voor^itter ;

MAX ROOSES, Conservateur van het Muséum Plantin-

Moretus te Antwerpen. Secretaris-Schatbeivaarder ; GEORGES RUELENS, Advocaat, Brussel, en PAUL COGELS, Antwerpen, Leden.

De mededeelingen betreffende het Bulletijn moeten aan een der leden van het Bureel of der Commissie gedaan worden.

Commission directrice du Bulletin.

MM. ARTHUR VAN DEN NEST, échevin de la ville d'Anvers, Président ;

MAX ROOSES, Conservateur du Musée Plantin-Moretus

à Anvers, Secrétaire-Trésorier ; GEORGES RUELENS, Avocat, Bruxelles, et PAUL COGELS, Anvers, Membres.

Les communications relatives au Bulletin doivent être adressées à l'un des membres du Bureau ou de la Commission.

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DE M AN IN OOSTERSCH GEWAAD

UlT H ET

MUSEUM VAN CASSEL

Enkele maanden geleden ontmocttc ik een ijverigen uitpluizer van gemeentclijkc en kerkelijke archie ven, den heer J. B. Stockmans, die de geschiedenis geschreven heeft van verscheiden dorpen in denabij- heid van Antwerpen gelegen en op dit oogenblik L ezig was met die van Merxem. Hij deelde mij mede, dat hij het testament gevonden had van een Antwerpschen edelman, waarbij deze beschikte over zijn Tuiksch portret geschilderd door Riibens, en vroeg mij of die mededeeling mij van dienst kon zijn in mijne Rubensstudiën. Onnoodig te zeggen, dat ik den vinder gelukwenschte en danktc om zijne inlichting mij tevcns aanbevelcndc voor de kopij van de bepaling uit het testament en andcre bijzon- derheden aangaandc legateur en legaat. Van het eerste oogenblik bestond er voor mij geen twijfel of wij zouden eindelijk te weten komen wie de raad- selachtige man in de Oostersche kleedij uit het Muséum van Cassel (nr 83 van den Catalogus, nr 1091 Œuvre de Riibens) is.

Korts nadien ontving ik het gevraagdc testa- ment alsook eenige bijzonderheden over den afge- beelde, die ik hier mededeel.

104

Den 22" November 1647 stelde de Eeiw. heer Jan Kievidts pastor van Merxcm het testament op van Nicolaas de Respani, heer van Schooten ; daarin komt de volgende « donatio inter vivos * voor : « Item verclaert hy mits desen gegeven oock » te hebben ende getransporteert donatione oock

* inter vivos, aen Mevrouw van Schooten syne tegen-

- woirdige huysvrouwe sijn turcks contrefeytsel gemaeckt « van Rubbens op last ende conditie dat hetselve « contrefeytsel naer die aflyvicheyt van myne tegen-

* woirdige huysvrouwe altyt aen die oudste levendc

* mans oort sal moeten succederen. »

* Item verclaert hy mits desen oock donatione inter » vivos gegeven ende getransporteert te hebben aen » syne oudste sone Mynheer Niclaes de Respaigne » capiteyn etc. synen goude cruys van Hierusalem » met het goude kettenken daeraen gehecht, ende r> oock syne turcxe cleederen, bogen, bylen ende » die andere bijgevoegde turcxe rariteyten.

Het testament bepaalt nog dat « hy is gevende

* ende overleverende donatione inter vivos dit secker « Onse Lieve Vrouwe beelt van marbel, tôt noch toe

* gestaen hebbende in die groote salet in syn » huys tôt Antwerpen, ende dat beeld is gunnende » aen die kercke van Schooten, om aldaer daer van » voirder gemaeckt ende opgerecht te wordcn eene » epitaphie voor hem selvcn ende syn familie ;

- ende dat om dis wil dat hy syne begraeiïplaetse « naer sijne doodt tôt Schooten daer in die selfïde y, kercke mits desen oock is verkiesende. »

Den pastoor van Schooten vermaakte hij cen klein albasten Lieve- Vrouwenbeeld, terwijl die van Merxem eene aam wijn kreeg. Pastoor Kievoedts

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io5 -

voegt achterzijn handteeken de woorden : « in ncces- sitate ad hoc requisitus, » wat laat verstaan, dat zijn ambtgenoot van Schooten afwezig was op den dag dat het testament werd gcmaakt en dat de testa- teur in zulken veegcn toestand verkeerde, dat het opmaken van zijn laatsten wil geen uitstel duldde.

Het schijnt wel, dat de epitaphie vedangd door Nicolaas Respani nooit in de kerk van Schooten werd geplaatst ; wel bestaat er daar in den noordermuur van het hooge koor boven het gestoelte een gedenk- teekcn, waarop een borstbeeld in witten hardsteen van Jan-Baptist Respani geplaatst is boven een zwart marmeren plaat met het opschrift

SEPULTURE

VAN JONCKER JaN BaPTIST RESPANI STERFT DE DIE DEN EERSTEN

DONDERDAGH NAER SYN OVERLYDEN HIER BESET H EEFT EEN JAERGHETYDE Ghelyck OOCK GHEDAEN HEEFT SYN HEER VADER OP 24 NOVEMBER EN SYN VROUVV MoEDER OP 3 AUGUSTUS ENDE DEN VOORNOEMDE JONCKER HEEFT NOCH GHELAETEN EEN RENTE VAN TWAELFF GULDEN 's JAERS VOOR DE HEERE

PASTOIR ENDE COSTER MITS CONDITIE DE BERECHTINGHEN VAN HEEL H ET DORP SULLEN MO ET EN VOOR NI ET DO EN ENDE TOT S U P P LE M EN T U M VAN EEN WECKELYCKSCHE Hf.YLICH SaCRAMENTS

Misse heeft noch ghelaeten een

RENTK VAN ACHTTIEN GL'LDEN 's JAERS.

R. I. P.

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io6

Uit dit opschrift mag m en opmaken, dat Nicolas Respani overleed den 24" November 1647, twe^ dagen na het maken van zijn testament.

Nicolaas de Respani en Cornelia Draeck, zijne vrouw, schonken 00k aan de kerk van Schooten de eikenhouten gestoelten, die zich nog heden bevinden aan beide zijden van het hooge koor en die het wapen der genoemde echtgenooten dragen.

Op 29 December 1648 gaf « vrouwe Cornelia Draeck, weduwe wijlen d'heerNicolaesde Respaigne, heere van Schooten, » het hoogaltaar derzelfde kerk. De twee pilaren met de wapens der schenkster bestaan nog.

Zooverre liepen de inlichtingen mij medegedeeld door den heer Stockmans. Mij ne eerste zorg was nu natuurlijk te onderzoeken, of de man met de Oostersche kleedij uit het Muséum van Cassel wel dégel ijk Nicolaas de Respani was, zooals ik ver- moedde. Aile twijfel daaromtrent was al spoedig opgeklaard. Op het portret bevinden zich nog sporen van een adellijk wapenschild, die de bestuurdcr van het Casseler Muséum in i885 voor mij had laten naschilderen en die door cenen Duitschen deskundige aldus gclezen waren : * Un écu de gueules au chevron d'argent au chef d'ar- gent chargé de , l'écu timbré d'un casque

d'argent, grillé, liseré et couronné d'or, assorti de ses lambrequins de gueules et d'argent. Au-dessus, en cimier, un vol dont une partie est d'argent et l'autre de sable. » Rietstap beschrijft het familie- wapen der Respani of Respaigne : * De gueules au chevron d'hermine, au chef d'argent chargé de deux roses du champ. Casque couronné. Cimier

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huit plumes d'autruche alternativement d'argent et de sable, chargé d'une rose de gueule. Lambrequins d'argent et de gueules. » Het wapenschild is klaarblijkelijk met opzet weggckrabd op de schil- derij ; maar in wat er nog van te zien is herkent men zeer duidelijk, dat het de Respani's toehoorde, zooals overigens voldoende blijkt uit de vergelijking der twee hooger staande beschrijvingen. Het por- tret van Cassel is dus zonder eenigen twijfel het conterfeytsel van Nicolaas de Respani door hem op 24 November 1647 aan zijne vrouw gelcgateerd.

Wie was nu deze schenker?

Nicolaas de Respani of de Respaigne was een Ant- werpsch koopman, die in 1606 met zijn huisvrouw, Elisabeth Stappaert. Venetie bewoonde ; daar werd in dit jaar hun zoon Lodewijk geboren. Zijn naam zal wel oorspronkelijk de Respaigne geweest zijn en over de Alpen zal hij dien veritaliaanscht hebben. In 1619 vinden wij hem in Antwerpen weder. Den 24* October van dit jaar « heeft heer ende meester Franchois de Schot, Binnen-Burgemeester, gecon- senteert aan Nicolaes Respaigne, coopman, te besla- pen syne bruyt tôt Gent, sonder prejudicie van syne poorterye. » (1) Zijne tweede echtgenoote, de vrouw, die hij dien dag huwde was Cornelia Draeck, weduwe van den koopman Jacobus Speeck. Uit zijn eerste huwelijk sproten twee zonen : Ludovicus, wiens geboorte te Venetie' wij hooger vermelden

(l) Poortersboeken van Antwerpen. Anngehaald in de Lipjçeren d-r St. Lucasgilde 1. 604.

- io8

en Peter; uit zijn tweede sproten Nicolaas en Jan Baptist (■), wiens grafzerk wij beschreven.

Nicolaas de Respaigne was ridcler van het Heilig Graf (2). Daarom bezat hy « het gouden cruys van Hierusalem met het gouden kettenken, » waarover hij beschikt in zijn testament en daarop 00k doelt het dubbele kruis geschilderd op den palmblade- ren waaier, die op zijn portret nevens hem staat. De orde der Ridders van het Heilig Graf kwam tôt stand in het begin der XVIe eeuw, nadat de kanunniken van het Heilig Graf hadden opgehouden, te bestaan. In den naam was het een militaire orde, inderdaad was het nooit iets anders dan wat de moderne burgerlijke orden zijn, eene onder- scheiding toegekend om wezenlijke of gewaande verdiensten of bewezen diensten. De Gardiaan der Franciscaner monniken in het Heilig Land bezat het recht de Ridders van het Heilig Graf te benoe- men. Zij moesten van adellijke geboorte zijn ; maar men vergenoegde zich met hunne bevestiging dat zij die hoedanigheid bezaten, en voor het grootste deel waren zij burgers en kooplieden; zij moesten daarbij over voldoende geldmiddelen beschikken om te kunnen leven, zonder handel te drijven en 00k op dit punt werden zij op hun woord geloofd. De wetten en gebruiken der orde schreven voor, dat de rid- ders elken dag mis zouden hooren, indien zij er

(1) Mededeeling van don heer F. .los. van den Branden, stedelgken

nrebivaris te Antwerpen.

12) - Nicolas Respnni chevalier du Saint Sépulcre, Seigneur do Schooten

rt do Horst. Bibliotbèquo royale do Bruxelles. Département des Ma- nuscrits, Fonds Goût hais, folio, tomo IV. p. 235.

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geen wettig beletsel toe hadden ; dat zij de wapcns mocsten opncmen, wanneer de christencn in oor- log zouden zijn met de ongeloovigen of iemand zcnden om het in hunne plaats te doen; dat zij de kerk en hare dienaars zouden beschermen tegen aile vervolging, aile onrechtvaardige oorlogen zouden vermijden, en als goede christenen zou- den leven.

Nadat de nieuwbenoemde dien eed had afge- legd zegende de Gardiaan het zwaard en de gulden sporen, bond hem deze aan, sloeg hem ridder met het zwaard en hing hem een gouden ketting met het kruis van Jérusalem om den hais. De ridders verkregen hierdoor het recht de uiterlijke teekenen der orde te dragen: hel kruis van Jéru- salem, en het gouden kettinkje, waarvan Nico- laas De Respaigne spreekt in zijn testament. De instelling der orde had voor doel de christenen aan te moedigen tôt het bezoeken van het Heilig Graf te Jérusalem en hen te beloonen voor de moeite en de kosten der lange reis.

Onze Nicolaas de Respaigne was dus een Vlaamsch koopman, die te Venitië gevestigd was, handel dreef met de Levant, de reis naar Jérusalem gedaan had en van daar den titel en de ordeteekens van ridder van het Heilig Graf, alsook eene verzameling Turksche kleederen, wapens en andere •> rariteyten « had meegebracht. In zijn land teruggekeerd vond hij het prettig zich door Rubens te laten schilderen iu het vreemde costuum en aldus ontstond het portret, dat wij in het Muséum van Cassel bewonderen.

De Respaigne hield veel van kunsten en kun-

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stenaars; zijn naam komt herhaaldelijk voor in de Liggeren der Antwerpsche Lucasgilde In i623- 1624 werd hij ontvangen onder de liefhebbers der Rederrijkkamer van die Gilde, de Violieren geheeten. Tôt in 162V1629 verscheen hij jaarlijks op de maaltijd der kamer ; in 1629-1630 betaalde hij nog enkel zijne jaarkosten; het volgende jaar verliet hij de Violieren. In 162g, werd hij ont- vangen in de Gilde der Romanisten in vervanging van Otto Vaenius, die kwam te overlijden.

Hij was niet van adel, ofschoon hij den titel aannam van heer van Schooten en Horst. Toen zijn oudste zoon Lodewijk stierf en hij zich bij die gelegenheid dien adellijken naam had aange- matigd spande de wapenheraut een procès tegen hem in. Eerst op i3 Juni 1661 kende de koning van Spanje aan zijn zoon Nicolaas, kapitein der curassieren, de hoedanigheid van edelman, die zijn vader en hij vôôr dien tijd zïch hadden toegeèi- gend en den titel van ridder toe.

Op zijn portret staat Nicolaas de Respaignc recht, hij is ten voeten uit geschilderd, de eene hand rust op de heup, de andere op een stokje ; hij draagt eeti tulband een violetkleurig kleed op het zvvare middel met een witten sluier omwonden en daarover eenen met pels gevoederden mantel, roode broek en lichtbruine schoenen. In zijn geheel, en de klcur van het gelaat daargelaten, vinden wij dit figuur weer in den Negerkoning uit Rubens* Aanbidding der Wij zen in het Muséum van Antwer- pen. Ook daar staat de Moorenvorst in Oosterschen dosch gekleed met de hand op de heup, met den gordel om het machtige lijf, in den mantel met

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pels gevoederd over den rok en met hct lichtbruine schoeisel ; het valt haast niet te betwijfelen of de Levantijnsche koopman is komen poseeren voor dien Negerkoning en heeft bij die gelegenheid zijn Oostersch costuum aangetrokken, zooals hij het deed toen hij zijn portret liet schilderen Dit laatstc is, te oordeelen naar den trant, rond 1624 gemaakt, en dagteekent dus vnn denzelfden tijd als de Aanbiddinç der Wijzen.

Wij laten hier als oorkonde den volledigen tekst van het testament van Nicolaas de Respaigne volgen.

Max Rooses.

TESTAMENT VAN NICOLAAS DE RESPAIGNE

In den naem Ons Heeren Jesu-Christi, Amen. CompareerJe voor my pastor von Merxem, desen twce ende twintichstcn dach van die maendt van November in net iaer sesthicn hondert seven ende veertich, den edelen heere, myn hcere Niclaas de Respaigne, heere van Schooten, etcet., op syn bedde sieck liggende, nochtans syn volcomen verstandt, memorie ende sinnen volcomelyck hebbende. Heeft verclaert mits desen in presentie van my pastoir van Merxem ende getuyghen ondergenoemt : dat hy de voorgenoemden mynheere mynheer van Schooten gedisponeert heeft met donatie inter vives ende volcomen translatie, ende dadelycke overleveringe ende transport ende volcomen alienatîe van synenlwege in aile dusdanige meubelen gelt ende articulen hier onder gemen- tionneert : ende inden iersten soo ist dat oversulex hij mits desen is verclarende, metterdaet ende mits desen dat hij dade- lyck is gevende ende overleverende donatione inter vivos dit secker Onse Lieve Vrouwe beelt van marbel, tôt noch toc gestaen hebbende in die groote salel in syn huys tôt Ant- werpen, ende dat beeld is gunnende aan die kercke van Schooten, om aldaer daer van voirder gemaeckt ende opgerecht te worden eene epitaphie voor hem selven ende syn familie: ende dat om dis wil dat hy syne begraeffplaetse naer syne doodt tôt Schooten daer in die selffde kercke mits desen ooek is verkiesendc. Item verclaert hy mits desen gegeven ooek te hebben ende geiransporteert donatione ooek inter vivos, ucn Mcvrouw van Schooten syne tegenwoirdigc huysvrouwe van Schoottn syn turcks contrcfeytscl gemactkt van Rubbens op last ende conditie dat hetselve contre feytscl naer die afly- vichcyt van myne tegenwoird'ge huysvrouwe aliyt aen die oudste levende mans oort sal moeten succtdcren. Item ver- claert hy miis desen ooek donatione inter vivos gegeven ende getransporteert U- hebben aen syne oudste sone mynheer Niclaes de Respaigne capiteyn etc. synen goude cruys van

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Hierusa'em met het goude kettenken daeracn gehecht, ende oock syne turcxe clecdcren, bogen pylen cnde die undcre bygevoegde turcxe rariteyten. Item verclaert mils desen dat hy oock donatione inter vivos gegeven heeft ende datelyck gealieneert aen synen jongsten sone Joncker Jan Baptist de Respaigne synen besten groffynen muntel met lang velp gevoijdert. Item verclaert mits desen dat hy oock donatione inter vivos gegeven heeft ende getransporteert aile wullen ende lynen klecdcren, mantel etcetera, dat syn lijf aen gaet, ofte dat hy te voren in syne gesontheyt voor syn lichaem gebruyckt haddc, aen Jacob van Meel synen tegenwoordigen knecht. Item verclaert mits desen dat hy in handen van syne huys- vrouwe, Mevrouwe van Schooten getransporteert heeft die somme van vyftich guldcnen om in synen naem ende tôt synen last cnde rekeninge die uytgereyct te worden aen die cerw. heeren die predikheeren. Item verclaert hij mits dat hy oock begheert dat tôt synen last ende rekeninge oock gegeven sal worden dadelyck den H. Geest van Schooten, ses veer- telen corcns ecns. Item verclaert mits desen dat hy donatione inter vivos gegeven heeft aen den pastoir van Merxem eene a me wyn, ende die door hem gecocht te worden waer hy wilt, ende to: mynen laste ende rekeninge van m y ende van myne bysondere goederen betaelt. Heiwelck altemael waer- achlich te wesen ende metterdaet donatione inter vivos getrans- porteert ende van hem gealieneert mils desenden voorgenoemden heeren mynheer van Schooten in presentie van my pastoir van Merxem ende van getuyghen onder genoemt, is verclaerende ende gevende op die beste manière die hy can geven oft dadelyck transporteren ; gelycker wys hy mynheer van S:hooten oock aen den pastor van S.hooten oock op die selve manier is gevende een cleyn albasten Lievevrouwe beeldeken. Actum desen twee ende twintichsten November 1647.

Quas omnia a praedicto Domino in Schooten vere declarata et actu transportât* in manus assignatorum vel etiam passiitr statim et immédiate transportanda nos testes et pastor per présentes declaramus.

Patricius Gineus. tamquam testis requisitus

Jan Wachtelaers als getuighe daertoe versocht

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Jacob van Melc, als getuighe daertoe versocht Joannes Kicvidts, pastor in Mcrxem, in nécessita te ad hoc requisitus.

(Capsa testamentorum, ter archieven van St.-Bartholomeus- kerk te Merxem vol. i, p8g. 21.)

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H ET PORTRET VAN JAN BRANT

IN DE

PINACOTHEEK VAN MUNCHEN

De Pinacotheek van Munchen bezit het portret van cen geleerde, geschilderd door Kubens en dragende het nummer 799. (Œuvre de Rubens nr 1109/. Hij zit in eenen leunstoel, zijne korte haren zijn in de hoogte geborsteld. Hij draagt een zwart kleed en cen gepijpten kraag. In de eene hand houdt hij een boek, de andere rust op de leuning van den zetel. Op een schab tegen den muur van den achtergrond ziet men een vijftal boeken staan, waarvan een het opschrift Ciceronis opéra omnia, een ander dat van Opéra Juin Caesaris draagt. De m an ziet er buitengewoon welvarend voor zijn ouderdom uit; glimlachende zit hij daar, tevreden over zich zelven en over de menschen. De schildering is helder, malsch en glad, niet zoo los en forsch als Rubens het in zijn laatste jaren placht te doen : maar een uitstekend stuk is het toch en geheel van 's meesters hand. Boven- aan draagt het de dagteekening Sal. xvi. xxxv. Aetat. lxxv. Dus geschilderd in i635, toen de afgebeelde jS jaar oud was.

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Wie de man was had ik mij zelven nooit gc- vraagd, de aanduidingen op de schilderij waren dan ook niet van zulken aard, dat zij het onderzoek erg schenen te vergemakkelijken Toen ik de laatste maal nog eens de Rubenszaal in de Munchener Pinacotheek doorwandelde, zonder mij meer dan vroeger de vraag te stellen wie daar afgebeeld was, werd ik in eens getroffen door iets in den blik van den ouden gclecrde. die hem mij deed erkennen zooals men in het leven wel cens uit zeker straling van iemands oog een persoon erkent, die men vroeger gezien maar sedert lang vergeten had. Die doordringende zwarte oogen. diep in hunne kassen liggende en vinnig uitkijkende, die goedige glimlach, die opgaande wenkbrauwboog, die uitstekende kaaksbeenderen, wel ja, het waren trekken van een oude bekende, van Isabella Brant, en ik wist het nu, ikstond voor het portret van haar vader. En opkijkende naar de goedige glimlachcnde tronie dacht ik er ecne vriendelijke instemming met mij n vermocden en een guitige bevrecmding in te bemerken, dat ik dit niet reeds sedert lang ondekt had.

't Huis gekomen ging ik aan het onderzoeken of ik juist geraden had. In weinige minuten was aile twijfel opgcklaard. Jan Brant werd geboren te Antwerpen den 3on September i55ç), op den- zelfdcn datum 1634 was hij dus 75 jnar oud ; het portret werd geschilderd tusschen 3o September 1634 en 3o September i635, toen de afgebeelde den aangeduiden ouderdom bereikt had.

Jan Brant studecide de rechten te Leuven, te Orléans en te Bourges; hij bezocht daarna Italie

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en Duitschland en vestigde zich te Brussel, waai hij gedurende vijf jaar het beroep van advocaat uitoefende Dan keerde hij terug naar Antwerpen waar hij den 23n October 1590 Clara de Moy huwde en den 22" Januari van het volgende jaar tôt stadsecretaris werd benoemd. Vijf en dertig jaar lang vervulde hij dit ambt, toen werd hij tôt schepen bevorderd. Hij stierf den 5" Septem- ber i63g. Philips Rubens, de broeder van Petrus Paulus, huwde Maria de Moy, zuster der vrouw van Jan Brant; de groote schilder huwde den 3" October 1609 Isabella, oudste dochter van den stadssecretaris, en werd aldus de neef van zijn eigen broeder.

Zooals de meeste voorname lieden uit zijnen tijd, die zich met studién bezig hielden, legde Jan Brant zich toe op het uitpluizen der oude Latijnsche schrijvcrs. Voor zijn aandeel koos hij Cicero, Julius Caesar en Apuleius. Hij gaf achter- volgens uit : Elogia ciccrcniana Romanorum domi mili- tiaeque illustrium (Antwerpen, Verdussen i6i3), een verzameling van aile trekken uit het leven van bcroemde mannen, veispreid in de werken van Cicero; Senator sive de perfecti et veri senatoris offi- cio libri duo (Antw Plantin, i633). Hij gaf de nagelaten schriften van zijn schoonbroeder Philips Rubens uit onder den titel : S. Asterii episcopi Amascœ Homiiiœ Graece cl Latine nunc primum édita Philippo Rubenio ïntcrpnte. Ejusdem Rubenii Carwiiia, Or alloues, et Epistolœ Select iores : itemque Amicorum in vita functum Pie tas (Antw. Plantin, 161 5); hij schreef daarbij de opdracht aan het magistraat en cen levensbeiicht van den overledene. In de uitgave van Julius Caesars werken bezorgd door

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Gothofredus Jungermanus en gedrukt te Frank- fort in 1606 bij Claudius Marnius en de erven van Joannes Ambrius is een uitvoerige commentaar van hem, samen met die van verschciden andere geleer- den, gedrukt, die in de vele latcre uitgaven herdrukt werd. Ook voor de werken van Apuleius, uitgegeven door Elmenhorst, schreef hij een Spe- cilegium criticum (Francfort, Wechel, 162 1). Volgens Valerius Andréas schreef hij nog In Sex Terentii Comoedias Commentarius, Brèves Notœ ad Amo- bium et Minuci Felicis Octavium en bezorgde hij eene Latijnsche vertaling van Lod. Guicciardini's Italiaansche beschrijving der Nederlanden, welke drie laatste werken hij niet uitgaf. Hij was dus een ijverige en kundige latinist en men begrijpt dat geen lofspraak hem aangenamer en geen inschrift beter passend bij zijn portret kon zijn dan de namen van Cicero en Caesar, de twee groote schrij- vers zijner keuze.

In 1637 maakte Jan Brant en Clara de Mov hun testament; riaarin bepaalde hij dat Rubens' oudste zoon Albcrtus •* voor vuyt hcbbcn zal aile (zijne) boecken, soo geschreven al s gedruckt, pam- pieren, geschriften, ende andere stucken ende (zijne) muninimenten (zijne) studien eenichsints aengaende oft rakende, ende daerenboven (zijn) contrefeytsel by (zijnen) heer vader geschildert tôt (zijnder) gedencke- nisse (1)». Geen twijfel of het hier bedoeld stuk is datgene wat zich heden in de Pinacotheek te Mun- chen bevindt. Hetzelfde portret staat vermeld in de boedelbcschrijving van Albertus Rubens - Item

(l) Rubtns Bulietijn IV, 227.

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noch cen contrcfeytsel van dcn grootvader van Mynheer (i) ».

Zoo hebben wij een portret te mecr uit Rubens' familiekring weergevonden. Met dat van Susanna Fourment (<le Vrouw met het Spaansch hoedje uit de National Gallery te Londen, de Vrouw uit de familie Boonen uit den Louvre en de Dame met hare dochter uit l'Ermitage) en met dat van Frans Rubens, den oudsten zoon van Helena Fourment, die over een paar jaren herkend wcrd door den heer Claude Phillips in een kindcr- beeltenis uit de verzameling van graaf Radnor, is dus het aantal bekenden uit Rubens' naaste omge- ving met drie aangegroeid. Wonderlijk genoeg werd dit laatste herkend door zijne sprekende gelij- kenis met Helena Fourment, evenals Jan Brant weergevonden werd door zijne gelijkenis met zijne dochter. Zeker mogen wij ons verheugen in dien aangroei van ons kapitaal van kennis, maar zeker- der nog mogen wij het betreuren dat onder de verwanten van Rubens, door hem afgebeeld, er zoo- vele zijn, die ons nog immer onbekend blijven. Wij kennen noch het portret van zijn vader, noch dat zijncr moeder, noch dat van zijn broeder Philips, noch dat zijner dochter Clara Serena, noch dat zijner schoondochter Clara del Monte, noch dat van verscheiden der broeders en zusters, schoonbroeders en schoonzusters van Helena Four- ment, die hij zondcr twijfel conterfeitte. De hoop schijnt wel gering ze ooit weer te vinden in het zooveel grooter aantal portrctten door hem geschil-

(1) Rubens Bullelijn V. 30.

derd, die ons bewaard bleven en wier modcllcn ons onbekend zijn. Op een gelukkig toeval alleen mogen wij niet rekenen om die verloren zonen en dochters weer thuis te brengen ; grondiger onder- zoek en nauwer kennismaking met de kinderen van Rubens' penscel in het algemeen en met de leden uit zijnen engeren familiekring in het bij- zonder zullen wel de beste helpers zijn om ons op een gelukkig oogenblik en door de straling van een toelichtenden blik op het spoor van cen hunner te brengen.

Max Rooses.

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DE SCHENKER DER

MARTELIE VAN UEN H. ANDREAS

A AN H ET

Gasthuis der Vlamingen te Madrid.

In 1594 werd te Madrid door een lid der Ant- werpsche familie Charles een gasthuis gesticht voor behoeftige Vlamingen ; de kapel ervan werd gebouwd in 1606- 1607. Een ander Vlaming schonk later bij zijn uitersten wil de schilderij van het altaar, een werkvan Rubens; het testament van dezen laatsten weldoener is bewaard gebleven en over weinige jaren benuttigde men het in een schrift over de godvruchtige en liefda- dige stichtingen der Vlaamsche kooplieden in Spanje. Men las daarin dat het testament vervaardigd was in i656 en dat de naam van den erflater P. Rambrecht was. Daar die oorkonde mij van aard scheen eenig licht te werpen op de geschiedenis eener schilderij van Rubens, verzocht ik op aanraden van den heer Sainctelette, toenmalig legatieraad te Madrid, en door tusschenkomst van den Belgischen ministcr van Buitenlandsche Zaken afschrift ervan. Zeer bc- reidwillig werd mijn verzoek toegestaan en de kopij werd mij al spoedig gezonden.

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Tôt mijn nict geringe verbazing bleek het mij nu dat de naam van den schenker niet was P. Ram- brecht, maar Juan van Vucht, en dat zijn testa- ment geschreven was niet in i656 maar den 24" April i63g. Tôt mijne even groote voldoening vond ik in den milden man een oude kennis van Rubens en van mij wcdcr. Maar daarover later. Laat ons eerst zien wat het testament bevatte. Op 24 April 1639, liet Juan van Vucht, woonachtig te Madrid en gcboortig uit de stad Helmont in Brabant, den notaris Andréas Calvo roepen om hem zijn uitersten vvil te doen opstellen. Hij vermaakte aan kerken en kloosters, armen en bedienden en wel voorna- meîijk aan het Gasthuis der Vlamingen te Madrid verscheidene aanzienlijke bezettingen en bepaalde dan vcrder:

« Ik beveel dat aan gezegd Gasthuis (van den H. Andréas) ge6chonken worde de schilderij der Martelie van den roemrijken H. Andréas, die ik hcb doen komen uit Vlaanderen en die een werk is van de hand van den berocmden meester Petrus Pauius Rubens en dat eraan gezegde schilderij een lijstgemaakt worde, zooals gezegde schilderij het ver- eischt, van het beste bceldhouwvverk mogelijk, naar keus van Abraham Lers en Juliaan Beymar, meubel- makcr,onderdanen van zijne Majesteit; alsook dat er kolommen en kroonlijsten en het verdere noodzake- lijke bij gemaakt worden, eveneens naar keuze van hooger gcnoemde personen, en dat zij geplaatst worde op het hooge altaar van genoemd gasthuis en dat ailes wat dit kostenzal betaald worde op de sommen, die ik aan het gasthuis schenk bij mijn uitersten wil, evenals op het makelaarsloon en op het kwaart

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ten honderd dat ik daarbij geschonken hcb en dat het kome in vermindering van dcze schenkingen. En op de som, die beschikbaar zal blijven, zullen de uitvoerders van mijn testament nemen tôt het bedrag van twee duizend ducaten om ze op veilige rent te stellen naar hun goeddunken en van deze rente zullen zij eene eeuvvige gedenkenis maken en stichten in gezegd gasthuis van den H. Andréas van een bed in de ziekenzaal, welk ten eeuwigen dage zal blijven bestaan en dit bed zullen zij te begif- tigen hebben met gezegde rente voor den onder- houd van het lijnvvaad en van de overige benoo- digdheden, zooals het tocgestaan en geschikt worden zal door mijne testamenteurs, voor al hetwelk ik hun volmacht toeken om de noodige akten van stichting te verlijden, met de vereischte handtee- keningen, handelingen en plechtigheden, die daarbij passen voor het instandhouden van gezegd bed. *

Deschenking.waarvan Jan van Vucht hier spreekt, bedroeg 111,900 maravedis, zonder te rekenen het makelaarsloon en het kwaart ten honderd der goe- deren, die hij verkocht had te rekenen van den in juni i638 tôt den dag der onderteekening van zijn testament. Het gasthuis was hem op dieu dag nog schuldig van vroeger tijd eene som van 328.415 maravedis en eene andere van 112.404, welke hij beide kwijtschold.

In hoofdsom bedroeg zijn legaat dus 552.71g maravedis. Wanneer wij den maravedis rekenen tegen 2 centimen in geldwaarde der XVIIe ecuw en tegen 6 centimen in geldwaarde onzer dagen, dan vcrmaakte Jan van Vucht eene som van ruim 33. 000 fr. aan het gasthuis van den II. Andréas, zonder te

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rekenende schilderij van Rubens' hand en debijgaande giften Hij was dus een rijk man. Uit zijn testament blijkt dat hij Maria Bils (of Vils) gehuwd had, drie kinderen naliet,Juan Enriquez, Pedro enlsabella en te Madrid woonde in de Cal le de las Carretas, waar hij twee huizen bezat.

Wij weten gelukkiglijk iets meer van hem. Jan van Vucht, dien wij vroeger, wanneer wij in ons Œuvre de Rubens de geschiedenis der Martelie van den H. Andréas schreven, niet erkenden, omdat de afschrijvers van zijn testament zijn naam verkeerd gelezen hadden, was sedert 1622 in betrekking met Balthasar Moretus, Rubens' bijzonderen vriend. Hij was zijn gewone correspondent te Madrid, aan- hem zond de Antwerpsche drukker de boeken voor Spanje bestemd en, alhoewel van Vucht zelf geen boekhan- delaar was, rekende Moretus toch met hem af over het gezondene. Niet enkel boeken zond men hem uit Antwerpen. Herhaaldelijk vermeldt Moretus schilderijen door hem naar Madrid gezonden:zoo op 7 en op 3i December 1622, op 24 Januari, 18 Februari en 20 Maart 1623. Op dien laatsten datum zond hij hem onder andere « twee caskens met scilderyen 3 voor Adolphe ende 4 voor Ul. met de 6 doecken Ul. voor desen geadresseert die meyne Ul. wel sullen contenteren. Den slach Prague îs gemaeckt ten huyse van Hendric van Balen van diversche handc myne het daer wel nieuws sal wesen ende aengenaem want die de personnagien van de bataliegeschildertheeftisser présent geweest. »

Behalve over de zaken van den handel werd er over de gebeurtenissen van den dag gesproken in de brieven, die Balthasar Moretus cens of twee

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maal per maand aan Jan van Vucht schrcef. Het gebeurde wel meer in die dagen dat vrienden, uit verschillende landcn, elkander op de hoogte hielden van de meest gewichtige voorvallen van den dag op politiek gebied en aldus door regelmatig over- gemaakte tijdingen de dagbladen van onzen tijd vervingen. Zoo ging het ook met de brieven van Balthasar Moretus en waarschijnlijk met die van Jan van Vucht, die ongelukkiglijk niet bewaard wer- den. Wanneer eriets belangrijks voorvaltin degewes- ten van herwaarts over, deeltde Antwerpschedrukker het aan zijn te Madrid gevestigden landgenoot mede, verzekerd dat deze het met belangstelling zal verne- men. Achttien jaar lang duurt die briefwisseling en wij mogen wel zeggen dat, indien wij de politieke berichten door Moretus gezonden wilden overschrij- ven, wij een beknopt verhaal zouden samenbrengen van het meest wetenswaardige dat in dit fel bewogen tijdperk hier voorviel. En zooveel te belangwekkender zou dit verhaal zijn daar het geschreven werd door een wel ingelichten tijdgenoot, die het grootste belang had bij de gebeurtcnissen die hij overbriefde, wiens hart bloedde bij de rampen, die zijn vaderland troffen, wiens handel ten onder ging terzelfder tijd als de algemeene welvaart.

Toen Rubens in Augustus 1628 naar Madrid vertrok om daar, op last der infante Isabella, Phi- lips IV en zijne ministers te gaan inlichten over den toestand onzer gewesten, had hij ongetwijfeld van zijn vriend Balthasar vernomen, dat er daar in de Spaansche hoofdstad een man woonde, dien hij hoog schatte en wiens kennismaking ookvoorden kunstenaar van nut zou kunnen zijn. En zoo kwam

Rubens in betrckking tôt Jan van Vucht. Zoohaast de schilder-diplomaat Madrid verlaten heeft vinden wtj in Moretus' brieven sporen dier nieuw aange- knoopte betrekkingen. Einde April 1629 was Rubens naar de Nederlanden teruggekeerd, waar hij slechts weinige dagen zou doorbren-en en van waar hij in Mei naar Londen vertrok met een diploma- tieke zending. Den 6n September daaropvolgende schrijft Moretus reeds aan van Vucht : * Ul. sal believen mijne groetenisse te doen aen el R. P. Fr. Lucas de Alcala, en wederom te grueten mijnen seer besonderen ende ouden vriendt Sr Louis Ferez, de Baron. Aen S' Pedro Rubens, die haest hier verwacht wordt, sal desgelijckx van Ul. weghen ge- schieden »

Over den politieken toestand van het land schrijft Moretus in denzelfden brief : -Aengaende publicque saecken, is groete droefheydt alhier ende disordre, midts den cours vande victorie van Graef Hendrick vanden Berghe inde Veluwe gebroken is, door het subit verlies van Wesel, het Magasin van onse vivres ende ammunitie. Godt wete d'oorsaecke, ende oft niet en is de onbehoorlycke emulatie van sommighe tegheneenen Nederlandtschen Generael.» Indelaatste woorden, vernemen wij een weergalm der wrijving tusschen de bewindvoerders van Nederlandschen en van Spaanschen oorsprong. Dit gevoel van wrevel en misnoegdheid zou nog aangrocien en een paar jaren later aanleiding geven tôt een begin van opstand. Den gn October daaropvolgende, wanneer Wesel en 's Hertogenbosch zijn overgegaan in de handen van Frederik-Hendrik, schrijft Moretus aan zijn vriend te Madrid : * Godt vergheve die hier

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in misdaen hebben, ende opene de ooghcn vali- de heeren Staten vanden Lande en namentlyck der Bischoppen ende Abten, dat sy des koninghs ende haere eyghene saecke beneerstighen, ende nict en betrouwen op dry oft vier die van buyten komen en niet wel en kennen de manieren ende plaetsen vanden lande. » Klachten over den benarden toc- stand onzer gewesten komen haast in aile brieven voor. Den i3n Maart i63o luidt het : * Verstaen alsdat ghisteren avondt el Marquez de Legancs tôt Brussel gearriveert is: hope goede ordre ende provisie van geldt medebrenght tôt betaelinghe vali- de soldaten, die door grooten noodt ende armoede langhs der straeten alhier gaen bedelen, tôt groot achterdeel ende oneer van Syne Majesteijt. Dicr- ghelycke desordre versterckt onsen vyandt, ende doet hem meer naer oorloghe als naer trêves trachten ; ende de groote envie teghen denGenerael Graef Hen- drick vanden Berghe is oorsaeck van een grootquaedt. Och ofte Godt gave, dat den koninck, naer het exempel van synen oudt Grootvader ecuwigher memorieeens selvc sijn Nederlandt besochte; hoe vele donckere wolcken soude hij verdryven door het licht van sijne tegenwoordicheyt. »

En zoo gaat het voort in clk schrijven ; niet allen de gang der politiek, maar de gebeurtenissen van den dag worden aangestipt, zooals het bezoek van Maria van Medicien van Gaston van Orléans aan de stad en aan de Flantijnsche drukkerij. Vcrmelden wij nog enkel onder het nieuws van dien aard de intrede van den Cardinaal-infant te Antwerpen. Den i3n No- vember 1634 schrijft Moretus dat men te Antwerpen * seer verblijd is over de gelukkige aankomst van

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den landvoogd te Brussel. - Den ti" December meldt hij « alhier worden gercet gemaeckt eenighe arcus triomphales tegen de komste vanden Prince Cardinal in dese stadt, dewelcke soude wesen teghen het beginsel vanden toecomcnde jaer.

Den 17" Januari i635 : « De compste vanden Prince Cardinal in dese stadt is wtgestelt tôt het eynde deser maendt : daerentusschen is vertrocken naer Gendt den i5n deser om de haven van Vlaende- ren te besichtigen. » Den 1711 Februari: « Den Prince Cardinal Infante heeft syn rcyset' Antwerpen wtgestelt door het bevriesen vanden Scheldt, tôt het beginsel vanden Meert. » Den 29" Maart: « De kompste van den Cardinal Infante tôt Antwerpen is noch onseker; eenen goeden vriendt van Brussel schryft my dat hy niet eer t' Antwerpen en sal komen, voor dat hy gereet sal wesen van hier stracks in compagnie te trecken. »

Dit zij voldoende om den aard der betrekkingen en der briefwisseling tusschen Balthasar Moretus en Jan van Vucht te doen kenrien. Wij zullen ons verder bepalen bij het aanstippen van hetgeen Rubens betreft in het schrijven van den eersten van beiden. Moretus had zich vergist toen hij den 6n Septem- ber 162g den terugkeer van Rubens aanstaande achtte; erverliepen nog zeven maanden eer hij zijn aankomst te Antwerpen kon melden. Van Vucht had herhaaldelijk Moretus gelast hem te groeten. Op zulke aanbeveling luidde het antwoord den 3on October: « Mijnheer Petro Paulo Rubens is noch al in Engelandt: hier wedergecomen zijnde, zal niet laten U. 1. groetenisse te doen, - en den 6n December: - Monsieur Rubbens blijft noch in Enge-

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landt n Eindelijk den 6n April i63o luidt het: Mr Reubens ist den lcstcn van Engeland geko- men, doet U. 1. en mein Iieer Pères de Baron secr groeten. »

Na den terugkeer van Rubens vangt de onder- handeling aan tusschen van Vucht en Rubens met tusschenkomst van Balthasar Moretus, betrefïende eene schilderij, die de eerste aan den grooten kun- stenaar zou willen bestellen. Wij hebben hetgene dcsaangaande door Moretus geschreven werd reeds vroegermedegedeeld (Zie Rubeus-Bullrtyn \,2g5). Laten wij slechts herinneren dat van Vucht rechtstreeks aan Rubens schreef, en terzelfdertijd Moretus gelast te een schilderij te bestellen, die 200 à 25o gulden mocht kosten. Moretus antwoordde dat hij gaarne van Vucht's wensch zou overmaken, maar van geen prijs zou spreken, daar hij nooit op voorhan J met Rubens accoord maakte, maar hem betaalde na voltooiing van het werk wat de kunstenaar ervoor verlangde. Hem scheen verder dat er voor 200 of 25o gulden niet veel kon verkregen worden, ten ware een stuk met één of twee personages. Dit schreef hij den 25n Juni i63o; den i3n Juli daaropvolgende laat hij van Vucht weten, dat Rubens hem zal zelf schrijven; den i3n Augustus vraagt hij van wege Rubens naderen uitleg over de gewenschte schil- derij ; den 3on derzclfde maand meldt hij dat hij aan den kunstenaar den prijs van 100 patacons geboden door van Vucht heeft doen kennen, maar deze heeft géant woord dat geen van « de drye sub- jecten onder de twee hondert pattaccons soude konnen maecken, midts te veel wercks zijn. Bij zoo- verre, voegt hij er bij, U. 1. Diana met twee nym-

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phen soude begheeren geschildert te hebben, oft eenighe andere materie van twee oft dry .personen soude U.l. seer geerne dienen voor deze voorschreven hondert pattacons. * Den 22" October daaropvol- gende herhaalt Moretus dit aanbod van Rubens; verder is er tusschcn hem en van Vucht geen spraak meer van deze of van eenigc andere schilderij.

De briefwisseling met Jan van Vucht duurt voort tôt 6 Juni 1639, op welkcn datum Balthasar Moretus hem zijn laatsten brief schreef. Jan van Vucht was toen reeds overleden; indcrdaad, bij brievc van i5 Mei had de Eerw, Heer Hieronymo de All>endea zijnen dood gemcld aan den Antwerpschen drukker. Van Vucht had dus zijn testament van 24 April i63g in de laatste dagen zijns levens gemaakt.

Uit den trant der Martclie van den H. Andréa* had ik opgemaakt, dat zij rond 1637 moest gcschilderd zijn ; het testament van den schenker komt bewijzen, dat ik niet erg misrekend had. Den 24" April i63g was het altaarstuk te Madrid, maar het was nog niet ingelijst; het was dus sedert kortcn tijd in Spanje aangekomcn en waarschijnlijk in i638 uit Antwerpen vcrzonden en even waarschijnlijk in dit jaar gemaakt. De schenker, die Rubens persoon- lijk kende had zich rechtstreeks tôt den schilder gewend om het te bestellen. Het werd gegraveerd door Alexander Voct Junior, naar eene teekening verschillende van het altaarstuk doordien zij in den achtergrond drie personnages meer laat zien. Met een kleine wijziging werd die zelfdc bewer- king gegraveerd door een onbekende, wiens plaat werd gedrukt door Jan Dirckx. In de afrekening van Rubens' nalatenschap werd er 23 gulden betaald:

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- Aen hetlossen van zekere teeckeningevan S'Andrics. mette plaete daeraff, die den heer aflyvigen gegeven hadde in handen van cencn plaatsnyder, vandcr Docs genoemt, die deselve verseth hadde. » Het werk dat opgedragen was aan vander Does werd door dezen niet afgemaakt of minstens niet onder- teckend; zijne plaat moet ofwel voltooid zijn door Alexander Voet of wat waarschijnlijker is werd zij zonder naam van graveur door Jan Dirckx uitge- geven. De teekening kwam in de veiling van ver- scheidenberoemde vcrzamclingen voor: Crozat(i74i), Mariette (1775), Randon de Boisset (1777), Lempereur H 783), Lebrun (1791), Sir Thomas Lawrence (i83o).

De schilderij bleef in de kapel van het gasthuis der Vlamingen in de Callc San Marcos tôt op het cinde der vorige eeuw ; toen werd het gasthuis afgeschaft en de altaartafcl naar het Escuriaal over- gebracht. In 1844 toen het gasthuis werd heropend hernam Rubens' werk zijn oorspronkelijke plaats. In 1862 werd het kerkje afgebroken; een nicuw gasthuis der Vlamingen werd in 1877 in de Calle Claudio Coello te Madrid gebouwd en daar werd de schilderij weer op het altaar geplaatst.

Zou het niet de moeite waard zijn te onderzoeken aan wie de stichting, die geen reden van bestaan meer heeft, toebehoort, en of het vaderland des stichters geen rechten kan doen gelden op den eigendom van Rubens' werk?

Max Rooses.

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H ET TESTAMENT VAN JAN VAN VUCHT.

o En el nombre de nuestro Sor Jesucristo amen. Sepan quantos esta carta de testa mento vieren como yo Juan van Vucht vezino desta villa de Madrid natural de la villa de Elmont en brabante hijo lixitimo de henrrique Van Vucht y la ss» dona ysabel etamen bruque (sic) bezinos y naturales de la dha villa cstando enfermo en la cama de enfermedad cor- poral y en mi juizio memoria y entendimiento natural creyendo como vien fiel y Catholicam* creo en il misterio de la san- tisima trinidad padre hijo y espiritu ss10 que con très perso- nas y un solo dios berdadero y en todo aquello que tiene crée y confiesa la ssta madré yglesia de rroma y en esta Catolica ffe y creenzia me juzgo de aver vivido y protesto bivir y morir torriando como tomo por mi abogada e ynterzesora â la sacratisima Virgen sto maria madré de nro senor y rreden- tor Jesucristo anparo del linaje umano y à todos los santos y santas de la corte zelestial otoigo y conozco por esta carta que hago y ordeno este mi testam10 ultima y postrimera voluntad en la forma y mana sig'*.

Primeramente encomiendo mi aima â Dios nuestro senor que la ctio y rredimio con su preciosa sangre y mando el cuerpo à la tierra de que fue formado.

Quando la voluntad de dios nro sor ffuere de llevarme desta près1® vida mi cuerpo sea sepultado en conbento de san felipe desta villa en la sepoltura del sor bichimans todo la tocante al aconpanamy10 de my cuerpo lo dejo â dispusizion de mis testamentarios.

Que el dia de mi fallecimyto si fuere ora sufiziente y sino otro dia sigte se diga por mi aima una misa cantada de cuerpo preste y si il entierro fuere por la tarde se diga vixilia y otro dia la misa con la musica de san felipe.

Mando se me diga un nobenario de misas rezadas del aima y al fin del una misa cantada como la del dia del entierro.

Mando que con toda brevedad se me digan mill misas de aima por la mia en altares previlexiados de indulgenzia en las yglesias monasterios y ples que pareciere à mis testamentarios.

Iten mando se digan por el aima dona maria Vils mi

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muger que sea en gloria treszientas misas de aima mando se digan por las aimas de mis difuntos y de las animas del pur- gatorio y personas â quien sea en algun cargo que no me acuerde trescientas misas de aima y todas ellas se digan en las ygle- sias monasterios y p1** que pareciere a mis t esta ment arios.

Mando à las mandas forzosas y rredenzion de cautibos cri- stianos ocho Rs conque les aparto de mis bes.

Mando â los lugares sagrados de Jérusalem donde se obro neustra rredenzion zinqu Reaies por una vcz.

Mando que me acompanen doze pobres que llevendoze achas cnzendidas y à cada uno se le de quatro Rs de limosna.

Declaro que todo lo que debo y se me debe se allarâ en mis libros de caxa manual y mayor en que todo esta con mucha claridad.

Mando al conbento de los capuchinos desta villa zinquenia du08 de limosna p* ayuda â las nezesidades del dbo conbento.

Mando p* ayuda al sustento de los pobres de las carzelas de Villa Corte y Corona desta villa sesenta du08 â cada una veynte.

Mando al padre fray alonzo de arriola mi confesor de la horden de san augustin conbentual en el conbento de san felipe desta villa treinta du08 p* un avito.

Yten md0 â cornelio zeguerany criado natural de bruselas treszientos ducados sin que pueda pedir salario del tienpo que a estado en mi casa y servicio porque si le pidiere no le pago la dha manda.

Al aguador que oy trae agua à mi casa 6 al que actualm* trugere agua a mi casa al tiempo de my fallecimiento très ducados.

Mando â la labandera que laba la rropa de mi casa 6 labare al tpo de mi fallecimy10 quatro du0*.

Mando à m* direntit que a sido criada de cassa dozientos R* por una bez.

Mando â al° arias que acude à mi casa treinta duOR y se le pague su salario.

Declaro que me deve la capilla del Santo xpto de los desa- gravios del ospital rreal de san Andres desta qte treszientos y vlP y ocho mill quatrozientos y quinze mr* que desenbolse

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mas de lo que entro en my poder de los ss,e9 biquimans y justo fagnarte y pablo sonnio ffuera de lo que yo di de limosna pa la fabrica y adorno de la dha Capilla del dho ospital como consta de las partidas de mis libros laquai cantidad que asi e dado demas rremito y perdono a la dha capilla.

Declaro me deve el dho ospital rreal de san andres ciento y doze mitl quatiozientos y quatro mrs que e pagado mas como consta por la quenta de mis libros lo quai rremito asy mismo al dho ospital y se lo dexo de limosna.

Declaro que soi deudor a las limosnas de la dispusicion que tengo de devozion mia ciento y onze mill y nuevezientos mr" como consta por la quena de mis libros y advierto que se a de azer la qta de los corretages de las partidas que se an vendido sin corredor questan anotados en mi libro manual que el dho corretaxe tengo aplicado pa la dha limosna y se a de ajuster la qu de los dhos cor retaxes desde primero de Junio del afîo pasado de seis°* y treinta y ocho y azer lo bueno en dha quenta de dhas limosnas â dha mi dispusicion y asi mismo se ha de azer la qu desde primero de Junio del dho ano de seiszientos y treinta y ocho por el dho mi libro manual de todas las partidas que yo desde entonzes e bendido hasta hoy y lo que montare la limosna de toda la dha cantidad â rrazon de un quarto por ziento se a de azer bueno à las dhas limosnas de mi dispusizion p* la quai aplico muchos ahos como por la dha mi quenta de mis libros consta.

Mando se entregue al dho ospital el quadro del martirio del glorioso san andres que e hecho traer de Handes y es pintura de la mano del famoso maestro pablo Rubens y al dho quadro se le heche un marco como lo pide el mismo quadro de la mejor escultura que se pudiere a élection de abraan 1ers y Ju° beymar ebanista criados de su magd. Y ansi mismo se hagan sus columas y rremates y lo demas que fuere nezes" â la mysma élection de los susodhos lo quai a de ser en el altar mayor del dho ospital y lo que todo esto costare se a de pagar de lo que ansi debo â las dhas limosnas de mi dispusizion asi de los dhos corretajes corne del dho quarto por ziento y se a de baxar dello y sobre la cantidad que quedare liquida mis tesîamentarios de mis bienes an de cum-

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plir hasta dos mill du°* par* hefeto de poncrse en rrenta segura y como lo dispusieren y de la rrenta dello hagm y funden en el dho ospital de san andres una memoria perpétua de una cama para la enfermeria del que perpetuamle se conserbe y la dha cama la an de dotar con la dha Renta p* la con- serbaxion de la rropa y lo demas nezes° tocante â ella segun y como par los dhos ss'8 mys testamentarios fuere asentado y dispuesto a los quales para el dho hefeto les doî poder cumplido y p* que en rrazon dello puedan hazer y otor- gar las escrituras de fundaciones y las demas nezes**con los grabamenes rrequisitos zircunstanzias y solenidades que con- bengan para mayor perpetuidad y conserbacion de ta dha cama y en caso que no tenga efeto ny pase adclante la enfermeria que oy liene el dho ospital por qualquier azidente o caussa con lo quai zesa la conserbazion de la dha cama quiero y es my boluntad que los dhos ssres mys testamentarios dejen la rrenta de los dhos dos mill d"8 al dho ospital con cargo de dozientas misas rrezadas del aima pepretuam«e en cada un aoo por mi aima y de mis defuntos que salen dotadas la limosna délias à cinco rreales y medio y hagan cos los ssre* adminisirador y rretor del dho ospital las escrituras nezess »" pa-la perpetuydad de la dha fundazion previniendo en las dhas escrituras que en la tabla de las memorias perpétuas del dho ospital sea sienprc y pong» esta todo ello segun fuere dis- puesto por los ss'e* mis testamentarios y si los dhos ss*8 admy- nistrador y rretor no se contentaron con la dha limosna de los dhos zinco R" y medio de la dotacion de cada misa pue- dan mys testamentarios fundar la dha mem* perpétua en otra qualquier ygla o monastcrio que les pareciere.

Declaro que yo a hecho poner a mi costa una rrcxa en la capilla del sto xpto de los desagravios y falta par dorar los rremates mando se hag^n dorar y lo que costare se pague de mis bienes.

Mando que a dona anta borde flamenca questa en my casa del tiempo que a estado y estubicre en ella se le de a rn«zon de quinos zinquenta Rs al ano y ansi mismo la mando por una vez zinqu dos y la pido me encomiende a D os.

Mando â ges my criada diez d01* por una bez y se le

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pague lo que parecicre deverscle de salario â rrazon de diez y ocho R* cada mes.

Mando â guillermo doria que quarenta d°* por una bez y se le paguen â rrazon de zinco r reaies cada dia del tienpo que ha hestado en my cassa y estuviere en ella hasta que se despidiere por los dhos mis testamentarios.

Y usando de la facultad del dr° y leyes destos Reinos mando y mexoro en el terzio y rremanente del quinto de todos mis bienes muebles rrayces deudas actiones y droa avidos y por aver Juan Enriquez y ban bucht mis hijos lixitimos y de la dha Dona Maria bils mi muger queste en gloria los que les dhos mis dos hijos ayan y lleven la dha mexora del dho tercio y rremanente del quinto precipua y abentaxadamente y quiero y es mi boluntad que por quenta de lo que ynportare la dha mexora se les adjudiquen y desde luego les adjudico y doi mis casas que tengo en esta villa de madrid en la calle de las Carretas délia.

Y para cumplir pagar y executar las mandas y legados con- tenidos en esto mi testamento dexo y nombro por mis testamen- larios â los sres secretario ant° Carnero cavallero de la orden de s. ant° y biquimans y Diego hermite y don Jorje de bande y alexandro baltin archero de su magd y â Juan Enrriquez y ban bucht mis hijos todos vecinos desta villa de madrid a los quales y â cada uno y qualquier del los ynsolidum doy mi poder cumplido para que entren en mis bienes y los bendan y rrematen en publica almoneda 6 fuera délia como quisieren y cumplan lo contenydo en este mi testamento y rrecivan y cobren todas y qualesquier deudas actiones y derechos y quanto en qualquier manera se me debe y debiere hagan qualesquier transaciones conziertos zesiones ajustamientos de quentas y todo lo demas que conbenga den cartas de pjgo finyquitos y lastos y otros qualesquier generos de rrecandos y todo lo demas que con- benga y el ofîcio y cargo de taies mis testamentarios les dure todo el termino nezesario sin limitacion alguna aunque sea pasado el ano del albaceazgo.

Y cumplido y pagido todo lo contenydo en este my testa- mento y las mandas y legados del en el rremanente que quedare de todos mys bir" deudas actiones y derechos sacada la dha

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manda yo mexora de terzio y quinto dexo y nombro por mis unibersales herederos a ios dhos Juan Enrriqucz van Vucht ban Vucht y a dona ysavel Van Vucht mis hijos lixitimos y de la dha ssa ma bils mi muger losquales los ayan y hercden con la bendizion de dios y la mya por yguales p*8.

Y rrevoco y anulo y doi por ningunos y de ningun balor y hefeto otros qualesqr testamento o testamentos codizilio o codizi- lios o poderes p* testar q* antes deste ayaffcho y otorgd° los quales nyng° dellos quiero que no balgan ny hagan fee en juy° ny fuera del salvo este qe al près1* hago ordino y otorgo qe quiero que balga por my testamto o por mi codizilio ultima voluntad o en la via y for* que mejor de di° lugar aya.

En cuyo testimonio ansi lo otorgue en la villa de madrid à vte y quatro dias del mes de abrill de mill y zeisciervtos y ireinta y nuebe anos siendo presteR por l08 Juan de rrial y ant° perez y franco rredondo y fran*0 martinez y franco ffernan- dez vezinos y rresidentes en esta qte y el dho sr otorgante que yo el scrivano doy rTee conozco lo firmo - Juan vanvucht Aote mi: Andres Calvo ».

LES RUBENS

DE LA

Galerie du duc de Richelieu.

Dans son Dictionnaire des Amateurs français au XVII* siècle, Edmond Bonnaffe dit à l'article Duc de Riche- lieu : * Sa première galerie perdue, le duc se remit à collectionner et, cette fois, conseillé par Roger de Piles, se jeta dans les bras de Rubens. Profitant de la guerre avec les Flandres qui laissaient partir le meilleur de leurs collections pour se faire de l'argent, le duc fut libre de choisir et choisit bien. Sa nouvelle galerie comprenait quatorze Rubens : Neptune, la Chasse aux Lions, la Pénitence de la Madeleine, la Décollation de Saint Jean-Baptiste, le Massacre des Inno- cents, le Saint-Georges, une vue de Cadix, le Bain de Diane (de l'ancienne collection du Cardinal), un Satyre, Suzanne et les deux Vieillards, la Continence de Scipion, la Rêveuse, David et Abigaïl et une Vue de Matines. De Piles a fait une description de cette collection sous le titre de « Cabinet de Monseigneur le duc de Richelieu ; » je n'en connais qu'un exemplaire, à. la Bibliothèque nationale. Le livre était à peine imprimé que la galerie fut encore remaniée ; le Nep- tune, la Décollation, les Innocents, le Satyre et le Scipion disparurent, remplacés par deux toiles exception-

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nelles, la Chute des Réprouvés et le Silène. De Piles fit alors imprimer un second catalogue définitif, inti- tulé : Dissertation sur les ouvrages des plus fameux peintres dâiiêe à Monseigneur le duc de Richelieu, i68[. La description du tableau de la Chute des Réprouvés est faite par le duc lui-même, »

BonafTé se trompe en regardant l'édition de 1681 comme définitive. La vérité est que, à notre con- naissance, la Description de de Piles ne compte pas moins de six éditions. La première est de 1677. Elle comprend la description des tableaux suivants: le Massacre des Innocents, l'Enlèvement des Sabines, le Combat des Amazones, la Chasse aux Lions, la Descente de croix, Susanne avec les deux vieillards , l'Andromède, les trois Bacchanales, les Paysages (la Vue de Matines, les Vaches, FArc-en Ciel, le Porto Venere ou Port de Cadix ou la Réception d'Ulysse en nie de Corcyre), Diane s'apprêlant à la Chasse, Erichtyon on la Curiosité des filles de Cécrops, le Juge- ment de Paris, le Saint-George. La seconde édition, celle que Bonnaffé cite d'après l'exemplaire de la Bibliothèque nationale de Paris, (Réserve V. 3 175) comprend les tableaux que nous avons cités dans l'extrait de son article. Le titre de l'ouvrage dans lequel se trouve la description est : Le Cabinet de Monseigneur le duc de Richelieu. La troisième édi- tion est datée de 1681; elle comprend la descrip- tion des tableaux: la Chute des Réprouvés, la Chasse aux Lions, Susanne avec les deux vieillards, le Silène, la Vue de Cadix, le St.-Gcorgc, la Rêveuse, la Péni- tence ou la Madeleine aux pieds de J.-C. chez Simon le Pharisien, le Bain de Diane. La quatrième édi- tion est datée de 1682 et porte la mention :

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* Seconde édition Outre les tableaux de l'édition de 1681 elle comprend: la Décollation de St.-Jean- Bapliste, le Satyre, la Continence de Scipion et le tableau de la Gloire. Le Neptune a disparu. La cinquième édition est de i683 et porte la mention de « Troi- sième édition Elle comprend les mêmes tableaux que la précédente, sauf la Décollation de St.-Jean- Baptiste, le Satyre et la Rêveuse. Le Neptune y réap- paraît. Enfin la sixième édition de la Description se trouve insérée dans le quatrième volume des Œuvres diverses de de Piles (Amsterdam, 1767).

On y trouve tous les tableaux des éditions précédentes, sauf la Décollation de St. -Jean-Baptiste, le Satyre, la Continence de Scipion, le tableau de la Gloire (? Assomption des Justes) et le Neptune.

Les éditions antérieures comprennent donc cinq tableaux qui ne se trouvent pas dans l'édition définitive. Cette dernière est dans toutes les mains, inutile donc de faire connaître le texte des noti- ces qu'elle renferme ; mais les premières éditions étant devenues d'une rareté extrême, nous avons cru qu'il pouvait y avoir intérêt à faire connaître, à titre de document, les descriptions non repro- duites dans la dernière. C'est un hommage que nous devons à de Piles, le plus fervent des admi- rateurs de Rubens et le mieux informé de ses historiens au XVIIe siècle.

Remarquons en passant que certains tableaux omis dans l'une ou l'autre édition antérieure réap- paraissent dans des éditions postérieures. L'édition posthume de 1767 me parait être une compilation des descriptions antérieures. La mention d'un tableau dans cette dernière impression ne prouverait donc

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pas qu'il a continué à faire partie du cabinet du duc de Richelieu après son premier remaniement, (jui s'est fait entre 1677 et 1681.

Le tableau David et Abigaïl que Bonnaiïé cite omme faisant partie de la collection du duc de Richelieu, n'a été décrit dans aucune des éditions du livre de de Piles. Le duc en fit cadeau à l'auteur de la description de son cabinet.

Voici le texte des notices que de Piles consacre aux cinq tableaux en question.

DESCRIPTION DU TABLEAU DE NEPTUNE.

Ce tableau est dessiné de la plus grande et de la plus Hère manière. Il est peint avec une force et une liberté inimitables. L'ordonnance et la disposition en sont rares au dernier point.

Neptune est la figure principale, il est placé presque au milieu du tableau en attitude commandante. Il fait voir par son action et par la majesté de son visage qu'il est un Dieu. Il est coloré d'un brun sur un fond clair. Les Néréides qui l'accompagnent pour nouer les groupes sont claires sur un fond brun qui est la mer, et s'emparent d'abord des yeux des spectateurs, ce qui fait une surprise si agréable que les Italiens avec raison ont toujours appelé cet effet merveilleux : Il contra Ponto.

La science de ce grand maître se fait encore admirablement connoistre aux groupes de ces chevaux marins et au Triton qui est fondu doucement dans un brun obscur et le fond de la couleur est exécuté d'une si grande justesse, qu'il fait deux effets admirables, de manière que le principal sujet y domine et que la lumière qui est dans le ciel nous paroist une véritable lumière. Ces remarques sont fondées sur des principes et des règles infaillibles que Rubens a mieux possédées qu'aucun peintre. Le plus merveilleux encor de cet ouvrage

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est que dans tomes ses figures et dans celles des chevaux, il y a meslé légèrement une teinture de l'eau de la mer, qui nous fait paroistre son sujet véritable.

Jamais figure n'a exprimé rien de si grand que celle de Neptune, ni mieux représenté la Divinité, la puissance absolue et cette colère juste et raisonnable qui n'oste pas ce caractère de majesté et de grandeur qui ne subsistent jamais avec ces transports des passions humaines.

L'esprit, le savoir et le génie du peintre excellent en ce tableau : il a sceu faire voir en même temps par son art la tem- peste et le calme de la mer, la fureur des vents et leur prompte obéissance, l'ordre restabli en un instant au milieu d'un désordre affreux, qui paroist dans ces galères brisées et presque englouties au milieu des vagues.

Quelle terrible expression de ces chevaux marins et farouches qui de leurs nazeaux soufflent également le feu et l'eau! Les carnations des Néréides sont d'un blanc de lait et d'une chair si délicate que le Titien même n'en a jamais fait de semblables. Leurs visages charmans sont aussi redoutables que festoient ces voix enchanteresses des Sirènes dont les poètes ont tant parlé. Enfin l'œil est content de quelque costé qu'il se tourne, et jamais sujet difficile, grand et plein de diversité n'a esté traité si sçavamment, ny si agréablement, ny si heureusement.

Il est tiré de Virgile dans l'endroit de la tempeste d'Enée, Neptune le favorisant menace les vents et rétablit le calme par ces mots:

Quos ego!.. Sed motos prœstat componere fluctus.

Ce tableau a esté fait pour un arc de triomphe à l'entrée du cardinal Infant à Bruxelles, qui avoit quasi péri sur mer.

Il a onze pieds de haut sur douze de large, les figures en sont plus grandes que nature.

(Le Cabinet de Mnr le duc de Richelieu, pages 3-7.

Bib. nat. Réserve V. 3iy5.)

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LA DÉCOLLATION DE S. J E\N- BAPTISTE.

Après que Salomé, fille d'Hérodiade eut gagné par sa danse le cœur d'Hérodc et qu'elle luy eut demandé pour récompense de son adresse la teste de Jejn-Bjptiste, ce Roy la luy accorda, mais avec regret, parce que Mit l'Ecriture) il le craigaoit et le tenoit pour un homme saint et juste. C'est ce qui a donné lieu au peintre de supposer que cette jeune fille fut envoyée dans la prison par sa mère qui vouloit s'assurer de l'exécution d'un arrest qu'elle croyoit très important pour le repos de si vie. Le peintre suppose encore qu'elle y fut accompagnée par une vieille femme qui avoit soin de sa conduite et à laquelle Herodiade avoit apparemment donné des ordres secrets de presser le supplice Cette supposition qui n'est pas hors de la vraysemblance et dont il n'y a rien de contraire dans l'Evangile, fait une diversité plaisante dans la scène du tableau et corrige par son agrément ce que peut avoir d'affreux un spectacle aussi funeste qu'est celuy-cy. Le corps du Saint paroist au milieu du tableau, sous la plus grande lumière et dans le moment que la teste en vient d'estre séparée. Il est d'une attitude tout-à-fait avantageuse et pour l'art du peintre et pour l'expression du sujet mais très-difficile à exécuter et à luy donner tout le relief qui y est nécessaire. Il se voit tombé sur le costé droit, les mains liées, le corps plié, les épaules, fort avancées sur le devant, et le reste du corps en raccourci mais d'une veuë belle et sçavante; le choix de la couleur en est précieux et extraordinaire. Ce n'est point une chair vive, car lame en est séparée, elle n'est point aussi comme celle d'un cadavre livide; car le sang qui sort des veines du col avec abondance, fait juger qu'il y a encore quelque reste d'esprits, et c'est avec ce sang qui paroist tout fumant et plein de chaleur, que le Peintre a voulu accorder cette couleur indécise et moyenne entre la mort et la vie. Le Satellite qui vient de luy trancher la teste est dans une attitude fière et belle au possible. Il a un pied sur ce tronc, et tenant son épée de la main droite, il présente de la gauche la teste du Saint, laquelle il tient par les cheveux, pendant que vis-à- vis de luy la Fille d'Hérodiade la reçoit dans un bassin. Cette

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belle, mais impitoyable danseuse, est veuë de profil, vestuc et coiffée galamment; son air est jeune et toute sa personne noble. La joye tranquille qui paroist sur son visage vient plûtost de la satisfaction qu'elle est preste de donner à sa mère que de sa propre cruauté, et l'on peut dire en la voyant que l'innoncence est encore peinte sur son visage. Il n'en est pas ainsi de la Vieille, car il semble à son air qu'elle partage les espérances prochaines de sa Pupille et l'avidité sanguinaire d'HéroJiade. Les Gardes qui assistent à cette action font voir au travers de leur fermeté de 1 etonnement et de l'indig- nation. Leurs airs de teste sont dans leur caractère des plus beaux qui se puissent voir, et d'une expression très-vive.

Le goust du Dessein est dans ce Tableau comme dans tous les autres beaux ouvrages de Rubens, c'est-à-dire excellent et principalement le corps du Saint qui est d'une correction et d'une beauté achevé". Le clair-obscur y est à son ordinaire merveilleux aussi bien que la couleur qui est traitée diffé- remment de tous les autres Tableaux de ce Cabinet ; car la lumière estant celle d'un flambeau, communique sa couleur jaune aux endroits éclairez et laisse ceux qui sont ombrez plus obscurs et plus forts.

Ce tableau a six pieds et demi de haut et cinq pieds et demi de large. (Ibid. p. 18-22.)

LE SATYRE

Le Satyre est grand comme nature, et jusqu'à moitié des cuisses il est planté au pié d'une roche. Cette figure est admirable par la force et le grand goust des couleurs : la joye éclate sur son visage par le brillant de ses petits yeux retirez, et les coins de sa bouche entre-ouverte qui semble preste à dire quelque boufonnerie. L'on remarque dans ce Tableau l'adresse du Peintre par la lumière judicieusement répandue sur la pirtie de l'estomach qui est plus éclairé et d'une chair plus blanche que son visage, pour le faire paroître et pour le détacher d'un Panier de fruits qu'il soutient de ses deux mains, qui

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n'est remplv que de poires et de raisins qui sont colorez, d'une force surprenante.

Ce tableau n'a que Trois pieds quatre pouces de larges, sur trois pieds de haud.

(Ibid. p. 41-42.)

LA CONTINENCE DE SCIPION

Le premier coup d'œil de ce Tableau inspire d'abord la qualité du Sujet qu'il traite qui est tout grand et tout noble, et en voyant cet Ouvrage incomparable, on se sent également surpris d'étonnement par son effet extraordinaire et de plaisir par la beauté des objets qui le composent.

Scipion après la prise de Carthage la neuve, ayant apris que parmi ses captifs il y avoit une jeune Dame de grande qualité, d'une beauté singulière et qui estoit fiancée avec un Prince de sa nation, fit venir les parens de cette fille, et après se l'estre refusée, jeune et victorieux comme il estoit, la leur rendit par une force sur luy-mesme que l'Histoire a toujours rapportée comme un exemple mémorable de continence.

Rubens dans l'expression de ce sujet a choisi le moment que Scipion en présence des parens de cette captive, la remet entre les mains d lndibilis auquel elle avoit esté promise. Ce conquérant est assis sur son trône à costé gauche du Tableau, environné de ses gardes et habillé à la Romaine de ses armes et de son paludamont. Il a la teste un peu panchée sur l'épaule droite, les yeux à demy baissez et le bras droit avancé, comme s'il ordonnoit à Indibilis de recevoir de sa libéralité la main de sa captive et de se promettre l'un à l'autre une foy mutuelle, adjoûtant à la dot de cette fille les Vases d'or qu'on avoit donnez pour sa rançon.

De l'autre costé et vis-à-vis de Scipion, est cette Captive debout dans l'action de se jetter aux pieds de ce grand Capitaine, pour le remercier des marques sensibles qu'elle vient de recevoir de sa générosité. Parmi la beauté extraordinaire de cette Dame il y a une pudeur et une majesté capables de faire autant

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de Scipions qu'elle aura de spectateurs. Elle est habillée d'un satin blanc doublé d'hermine avec une espèce de manteau de velours bleu par dessus; et quoique ces vestemens soient magni- fiques par les ornemens et les pierreries qui sont dessus, ils le sont encore davantage par le beau choix de leurs plis, par la simplicité ingénieuse dont ils sont accommodez et par la belle négligence que le hazard paroist y avoir mise.

Indibilis lui donne la main et soutient son bras dans le moment quelle se jette à genoux. Le Peintre qui entre merveil- leusement dans le caractère des choses qu'il représente, a mis dans toute la figure de ce Prince celuy de la fierté si essentiel à sa nation, et ceux qui connoissent les manières graves des Espagnols n'auront pas de peine à les reconnoistre dans toute la contenance de cet amant. Il semble même que les habits dont les Espagnols se servent aujourd'huy ont pris leur origine de ceux que le Peintre a donnez à cet Espagnol ancien, car les modernes tiennent beaucoup de la façon dont son manteau est retroussé, de celle dont il porte ses cheveux, de la ceinture de sa saye, et de sa chaussure étroite.

Derrière la Captive sont deux filles qui l'accompagnent, dont il ne paroist que les testes et qui à voir la délicatesse de leur air et la façon galante de leur coiffure, sont plutôt de sa parenté que de sa suite, y en ayant une autre moins parée qui luy porte la queue.

A costé de la Captive et au milieu du Tableau sont le Père et la Mère qui estant venus pour obéir aux ordres du vainqueur, se prosternent à ses pieds et le reconnoissent pour leur bien- faiteur.

Ce Tableau est complet en toutes ses parties et il n'est pas possible de s'imaginer rien de plus fort, de plus vray, de plus vivant, de plus noble, ni qui fasse tant de plaisir à la veuë que ce chef-d'œuvre de la Peinture. Les couleurs en sont aussi fières que celles du Silène et de la Madelaine chez Simon, et ce concert admirable qui enchante les yeux par l'harmonie de ses couleurs, ne touche pas moins le cœur que les expressions de ses figures et chacune dans son caractère donne le mouvement à la passion dont le Peintre nous a voulu toucher: l'on admire dans la figure du jeune Scipion

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la modération et la sagesse; dans la Captive une pudeur, une noblesse et une beauté extraordinaire qui attire le respect, dans ses Parens un malheur sans tristesse, une soumission sans abbatement et une reconnaissance affectueuse, capable d'exciter la pitié et la libéralité du Victorieux ; et tous en- semble inspirent le sujet principal qui est la Continence.

(Ibid. p. 45-5o.)

LE TABLEAU DE LA GLOIRE.

Ce tableau surprend en toutes manières; il est rare par la distribution de la Lumière, qui frappe d'abord la veuë, et qui luy fait, par avance, goûter les douceurs de cette félicite souveraine qui est dans les Cieux. Ce tableau est composé de deux groupes, pour avoir lieu de distribuer les lumières sur celuy qui est devant, et faire en sorte que celuy de derrière ne serve que comme un fond à son principal sujet. L'Ordon- nance en est grande, la manière noble, les figures y sont admirablement dessinées, et l'expression y est incomparable par la diversité et par les difTérens caractères qu'on remarque sur les visages des Eleûs qui sortent des tombeaux, ou qui en sont déjà sortis pour aller recevoir le comble de leurs désirs, et la récompense de leur vertu.

Dans les uns qui sont entre les bras des Anges, l'excès de la joye est vivement empraint, dans les autres qui n'y sont point encore et qui leur tendent les bras on voit l'ardeur de leur impatience mêlée de quelque crainte de n'estre pas receus.

Dieu le Père, qui est en haut, y paroist dans une majesté qui inspire une sainte terreur.

Jésus Christ un peu plus bas, assis sur l'Arc-en-ciel, au milieu de ses Aposires, voit d'un air content le fruit de ses travrux et de sa Croix dans le salut de ces Prédestinez.

La Vierge au-dessous semble en augmenter en quelque feçon les joyes, dont elle jouit.

Jamais on n'a veu dans un Tableau si petit tant de figures si bien démêlées, tant de délicatesse, tant d'amour, tant de

science, et la force de l'expression n'est en aucun autre lieu dans un si haut degré de perfection.

L'Art du Peintre laisse à la veûc et à l'esprit, plus on examine ce tableau de nouvelles beautez à découvrir.

Ce tableau n'a que trois pieds et demy de hauteur sur deux pieds de large.

(Dissertation sur les ouvrages des plus fameux peintres, dédiée à Monseigneur le duc de Richelieu, 2e édition, Paris, Nie. langlois, 1682 p. 1 33).

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DE PLAKBRIEF

DER

HEERL1JKHEID VAN STEEN

Den i2n Mei i635 kocht Rubens de heerlijkheid van Stecn, gelegen te Elewyt, cen dorp tusschen Mechelen en Vilvoorde. In zijn laatste testament nam hij de volgende beschikking over dien eigen- dom: « Behoudelyck nochtans dat syns testateurs kinderen van syn tegenwoordich houwelyck sullen mogen aenveerden ende behouden de helft vanhet hoflf ende heerlyckheit van Steen mette landen, bosschen ende bempden daertoe behoorende, soo ende geîyck hy allentselve inden jaer XVIe ende vyfïentdertich op den tweelfsten dach van meye by decreet van voors. Raede van Brabant heeft gecoch t , mette nieuwe edificien tsedert daerop gemaeckt ende ten coste syns sterffhuyse te volmaeckene, ende de dry bunderen ende een dachwant bempts daerby gecocht van Franchois Vrancx mitsgaeders den bosch genaemt den platten Steen ende den leen- bosch van Attenorde (Attenvoorde) mits voor deselve helft inde massa scheydinge ende deylingen goet doende de somme van vyftich duysent guldenen eens, Wîllende voorts ende wtterlyck begeerende dat de

i5o -

Vrouwe Testatrice d'anderhelft van tvoors. hoff, heerlyckhcyt, landen, weiden, bosschen, leenboeck ende edificien, ende aile andere goeden haer toe- behoorende als concquest, sal hebben ende blijven, behouden met vollen redite ende vrye dispositie, nyettegenstaende de costuimelycke devolutie die daer comt te vallen bij het afsterven van d'een der con- joincten,oft eenich ander beletsel, sulck als het soude mogen wesen ter contrarie, aile deselve voor soo- vele alst noot doet mits desen derogerende * In de rekening over de nalatenschap van Rubens lezen wij nopens dien eigendom het volgende: * Ende alsoo de voors. heer afflyvige, by synen voorgeruerden testamente, gemaeckt ende geordon- neert hceft, dat syne naekinderen vanden tweeden houwelyck sullen mogen aanveerden ende behouden de helft van tvoors. hoffende Ileerlyckheyt van Steen, mette landen, boschen ende bempden daertoe be- hoorende, soo ende gelyck hy allen 't selven inden jaer XVIe ende vyfTentdertich, den tweelffsten dach van Meye, by décrète vanden Raede van Brabant gecocht heeft, mette nieuwe edificien, tsedert daerop gemaeckt, ende ten coste syns sterfThuys te vol- maeckene, mitsgaeders de dry bunderen ende een dachwant bempts, daerby gecocht van Franchois Vrancx, ende den bossch, genaeint den platten SU en, metten leenboeck van Attevorde, mits voor deselve helft inde massa, scheydinge ende deylinge van synen sterffhuyse goet doende de somme van vyf- tich duysent guldenen cens, die alhier worden wtge- trocken. gl. 5oooo

(1) Rubens Bidletijn IV. 138.

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* Hebbende voorts begeert dat de voors. vrouwe Rendante (Helena Fourment) dander helft vande selve Heerlyckheyt, landen, weyden, bosschen, leen- boeck ende edificien, ende aile andere goeden, hacr toebehoorende, als conquest, soude hebben ende blijven behouden, met vollen rechte ende vrye dispositie, soo wort daer vore alhier ooek wtgetrocken gelycke somme van gl. 5oooo (i).

De eigendom bleef onverdeeld in bezit der kin- deren, uit Rubens' tweede huwelijk gesproten, tôt i3 October 1682; alsdan werd hij in openbare veiling te koop gesteld en bij die gelegenheid werd een plakbrief gedrukt, waarvan wij een exemplaar hebben gevonden in bezit der tegenwoordige eige- naars van het kasteel van Steen, de heeren Wouters, die zoo vriendelijk waren ons er een afschrift van te laten maken. Wij stippen aan dat op dit stuk de volgende nota te lezen staat : « Het goed van Steen heeft gekost g3 000 gulden ende heeft aan gebaudt 7000 fl. De pachter gaf 2400 (gulden) 'sjaers * Wij laten het stuk verder in zijn geheel volgen.

Max Rooses.

(1) Anttcei'psch Archieomblad. 11, 111.

TEKST VAN DEN PLAKBRIEF

DE

HEERLYCKHEYDT

EN DE

GOEDEREN VAN STEEN

Ghelegen tôt S. Huybrechts Elewyt by Perck tusschen Eppegem ende Weerde toc-behoorende de kinderen van wijlen dcn Heere Pedro Paulo Rubbens Riddere, ende Vrouvve Helena Fourment.

Te koop tôt Brussel inde kamer van Uckel, Gbestaen binnen den Stadts-huyse teghen over de Thresorije Deynsdagh den i3. October 1682, naer den noen ten dry uren, ende soo voorts van 14 tôt 14 daghen, met v/inste van Palmslagh ende Hooghen.

In den eersten een Hof— stadtmetde grootesteene Huysinghen ende andere schoone Edificien in forme van een Casteel daerop staende, met den Hof, Boomgaert, Fruyt-boomen, op treckende Brugghe, met een groote Motte, ende den grooten hooghen vierkantighen Thoren in t midden van deselve Motte ronts- omme syne Vyvers gheleghen, met oock het Neer-hof met syne appaerte Pachters-wooninghen, Schueren, diversche Stallinghen, ende aile hunne andere toe-behoorten, t' saemen eroot vier- Bunderen 5o Roeden rontsomme in syne Water-grechten. Item de Plantagicn, diversche Dreven ende Warande wel beset soo met schoone groote op-gaende Eycken aïs andere, rontsomme de voorsz. ende naer-volghende Goederen staende.

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WEYDEN ENDE BEMPDEN ONDER ELEWYT.

Item een Eusscl, ofte Wcyde met het Bempdcken daer aen, groot sesse Bunderen ende een Daghwant, gheleghen onder Elewyt voorsz. komende tegens de Goederen van de Godls- huysen van Ter Cameren ende Grimberghen. Item eenen Bempt gheheeten de dry Bunderen, groot dry Bunderen ende een half, gheleghen onder Elewyt, kommende tegens de Ley- beke, teghens de Dreve van dese Goederen ende teghens de Wey-bempden.

Itern eenen Bempt gheheeten het Kleyn Roesbroeck, groot twee Bunderen gheleghen tôt Elewyt, waer af een half Bunder in- Landt bekeert is.

Item eenen Bempt gheheeten het Groot Roesbroeck met den Savoir-bempt, groot vicr Bunderen, ghelegen tôt Elewyt kommende teghens de Leybeke, ende met dry zyden teghens dese Goederen.

Item een half Daghwant Bempts gheleghen onder Elewyt in de Wey-bempden, kommende teghens de Leybeke, ende teghens de Goederen van den Heere Baron van Perck.

Item een half Daghwant Wissel-bempt, gheleghen onder Elewyt, kommende tegens de Goederen van N...

WEYDEN ENDE BEMPDEN ONDER EPPEGEM.

Item een Block gheheeten de Thien Bunderen daer men van Steen naer Eppegem gaet, wesende eene Weyde groot sesse Bunderen ende 60 Roeden, gheleghen onder Eppegem, kommende teghens de Visch-poel ter eenre de goederen van Grimberghen ter tweeder, ende teghens dese goederen ter derder zt (de.

Item eenen Bempt met de Grachten daer aen, gheleghen onder Eppegem, groot vyf Bunderen ende 85 Roeden, kommende teghens de goederen van N... van Merstraetcn ter eenre, de Wey-bempden, ter tweeder, de goederen van Mynheer Schoefs ter derder, ende teghens deze goederen ter vierder zyde.

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WEYDEN EN DE BEMPDEN ONDER WEERDE.

Item ccne Weyde groot vyf Daghwanden, ghcleghen onder Wcerde in *t Broeck op 't Aertlandt, kommcnde metter eender ende tweeder zyde tegens de goederen van Franchois Clacs, ende van de Commanderye van Pitsenborgh.

Item noch eenen Bempt ofte Weyde groot een Bunder, gheleghen onder Weerde, kommende ter eenrc tegens dese goederen, ter iweeder ende derder teghens die van Ter Cameren ende Pitsenborgh.

Item eenen Bempt ofte Weyde groot een bunder gheleghen onder Weerde, kommende teghens de voorsz. goederen van Ter Cameren ende Pitsenborgh.

De voorsz. Weyden, ende Bempden met het Voorsz. Cas- tee), Motte, Vyvers, ende Boomgaert groot vier bunderen ende cen half aïs voren, beloopen 't saemen 35 ~bunderen ende 45 roeden.

LANDEN ONDER ELEWYT.

Item sesse bunderen winnende Landt, gheleghen onder Ele- wyt, kommende aen de Warande van dese Goederen ende teghens de goederen van Myn Heer Cordes, ende van Myn- heer van Buren.

Item een partye Landts met de voorsz. Warande, ofte Prieel met den Wyngaert met de Blocken, t' samen groot elf bun- deren ende een half gheleghen onder Elewyt op beyde zyden v^n de weghen daer men van t Casteel ter kercke van Ele- wyt gaet.

Item twee Daghwanden Landts gheleghen onder Elewyt lanext den voorsz. Wyngaert ende teghens de goederen van Myn Heer van Buren.

Item een half bunder Landts gheleghen onder Elewyt op 't Steen-veldt in twee stukken, kommende teghens de goe- deren van Myn Heer van Buren, Myn Heer Ghys ende van Franchois Rins.

Item een Daghwant Landis gheleghen op 't selve steen-veldt,

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kommende teghens dese Goederen ghenoemt de H âge, ende van Sr. N.. de Bruyn, ende van Myn Heer van Buren.

Item twee Daghwanden Landts gheleghen op t' selve Steen- vcldt aen den Cortenvelst, kommende teghens de goederen van N.. de Bruyn ende teghens dese Goederen.

Item een bunder Landts ghenoemt net Groot Blinder, ghe- leghen op t'selve Velt, kommende teghens de goederen van den voorsz, de Bruyn, ende van Myn Heer Ghys.

Item een bunder Landts genoemt het Kleyn-Bunder gelegen op 't selve Velt, kommende tegen het voorsz. Groot Bunder.

Item sesse Daghwanden Landts gheleghen op 't selve velt kommende tegens de Dreve, leydende naer Eppegem.

Item een half bunder lants gheleghen onder Elewy, de Dreve naer Eppegem ten eenre, de goederen van den voorsz. Heere van Buren ende de Bruyn ter andere zyde. Aile welcke Partycn van Landen t' saemen beloopen 22 bunderen dry daghwanden, ende daer Huerlinghen af zyn Guilliam ende Jan Govaerts met Gielis Verbrugghen tôt Half Meert toe-komende voor 1400 guldens s jaers.

DEN HEERELYCKEN CHEYNS-BOECK VAN STEEN.

Item den Cheyns-boeck der Heerlyckheydt van Steen voorsz. gheleghen onder voorsz. Prochie van Elewyt, hem bestreckende over de Prochien ende Dorpen van Elewyt, Beylant, Hou- tem, Berchby, Campenhout, Steynockerzele, Eppegem ende Weerde, beslaende in 80. Items, ofte Posten, als te weten in 45 ende een half Cappuynen, in 21 Gansen, in 18 Hin- nen, in twee paer ende half Duyven, in sesse Molen-vaten en een Meuckcn Rocx, in 24 Molen-vaten Evene, in 4 Schcl- linghen ende 3o en een half Penninghen Tournois, in 55 ende een half Schellinghen, ende 212 Penningen eenen Hellinck Lovcns, in 37 ponden ende 81 Schellinghen Payements, ende in 3o stuyvers Brabants, ailes Salvo justo, ende waer af de Goedenissen moeten geschieden voor Meyer ende Schepenen, ofte Lathen van de voorsz. Heerlyckheydt van Stèen, ailes volghens den parequementen Cheyns-boeck daer af zynde.

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DEN LEEN-BOECK VAN DE HEERLYCKHEYT VAN

STEEN.

Gheleghen onder Elewyî, waervan men hct Bedryf ende Hof- recht heeft mel het stellen van Stadl-houdere, Leenmannen ende Officier voor de naer-volghende Leen-goederen.

Bestaande in 18 a 20 Items ofie Posten, beloopende 'tsamen elf Bundcren onbegrepen, soo Landen, Weyden als Eussels, ailes volghcns den Leen-boeck daer af zynde.

DEN HEERLYCKEN CHEYNS ENDE LEEN-BOECK VAN ATTENVOORDE.

Item den selven Cheyns-boeck bestaet in vyf Items ofte Posien, te weten in een Cappuyn ende 3i. ende een half Penninghen Lovens, hem besireckende over eenighe der voorsz. Dorpen, ofte daer ontrent.

Item eene Heerlyckheydt van Manschappen van Achter- leenen met de voorsz, beerelycke Cheynsen, ghelegen onder de Prochie van Elewyt ende daer ontrent, ende wordt ghe- meynelyck ghenoemt het Leen-hof van Attenvoorde, ende bestaen in 22 à 2 3 Items ofre Posten, beloopende 'tsaemen vyfthien Bunderen onbegrepen, soo landen als Weyden, ailes volghens den Leen-boeck daer afzynde. Den lesten sit-dagh. Men laet den Palmslagh daer af voor de somme van. . 40000 guldens.

Wesende aile de voorsz. Goederen vry, suyver, ende onbe- last, soo van Commeren als Renten.

Den Palmslagh sal zyn hondert patacons, ende eenen gulden van elcke Hooghe doende dry guldens.

MEN SAL DEN PALMSLAGH GHEVEN. LANDT ONDER ELEWYT.

Item twee Daghwanden Landts gheleghen onder Elewyt op 't Steen-veldt tegens de goederen N... de Bruyn, daer Huer- linck af is Jan Govaert. Den lesten Sitdagh. Men laet den palmslagh daer voor 170 guldens.

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EENEN BOSCH TOT HOUTEM ONDER VILVOORDEN.

Item eenen bosch met de boomen ende Schaerhout daerop staende, groot een half bunder ende... Roeden, terplaetse ghe- heeten den Dorrenbergh, daer Boschwachter af is Jan Govaerfs. woonende op 't Pacht-hof tôt Steen onder Elewyt. Den lesten Sitdagh.

Men laet den palmslagh daer af voor de somme van . . .

188— guldens.

PORTRET DER KINDEREN

UIT

RUBENS' TWEEDE HUWELIJK.

In het Dagboek van Constantijn Huygcns den zoon leest men het volgende : « Dinsdag 28 Oost 1696.

« Smergens was tôt neef Hoefnagel (te Brussel) die my was komen besoecken, en verreuylde aen hem peerden tegen schilderyen, teweten : mijn Engelsch rij-pecrd, dat verleden voorjaer te Londen gekocht hadde met een sael, voor een schilderye van Pourbus, van het geslacht van Hoefnagels, daer grootemoeder Huygens in quam, hebbende een papegaey op haer hand en oudt omirent i5 a 16 jaeren. Het conterfeytsel van Pourbus zelf spelende op een luyt etc. etc. (sic). Het peerd had mij naer onthoud, 200 gl. gekost, 2 carre peerden gaf voor een schilderije van eenen Martins, die geseght wierdt geleert te hebben by Rubbens, daer in quamen 3 van zijne kinderen en een grooten hondt daer der een van op-klom, en het andere wesende een meisje, den hondt, daer zij mede- speelden vast hield zeer aerdigh ghedaen. Een klein

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swart knechts peerdetje gaf voor een Conterfeytsel van Card1 Carondelet ('). *

VVie die Martins is, die gezegd werd geleerd te hebben bij Kubens, is niet uit te maken. Wat de schildcrij is met de dric kinderen van Rubens weten wij beter, ofschoon wij het stuk zelf niet kennen. H et vvcrd gegraveert door l\ J.Tassaert (Voorhelm Schncevoogt, Portraits i32) met het volgende opschrift Ruberis three Children dont from a capital picture in the possession of Monsieur J. Bertels at Anlwerp. P.P. Rubens pinxit. P. J. Tassaert fecit.

Het oudste kind, dat den hond vasthoudt is een meisje, dat een jaar of vijf oud kan zijn; het tweede kind, dat op den hond geklommen is is een jongetje van een jaar of wat jonger; het derde loopt nog in een rolmand. Wij gelooven, dat de drie afgc- beelde kinderen wezenlijk die van Rubens zijn. Clara-Joanna geboren den i8n Januari i632; Frans geboren den I2n Juli i633 en Isabella-Helena gebo- ren den 3n Mei i635. Het stuk zou gemaakt zijn rond het einde van i636. Sterk gekenmerkt zijn de gelaatstrekken niet en daarom komt het mij voor dat Tassaert's gravuur niet naar een schilderij van Rubens en veel waarschijnlijker naar een werk van een zijner leerlingen, hetzij dan den ongekenden Martins of een anderen zou gemaakt zijn. Een der kinderen is echter voldoende te herkennen, namelijk Frans Rubens, het jongetje met de weelderige krul- lende lokken en met den zwaar gepluimden hoed; dit hoofddeksel is hier op den grond gevallen, maar in andere gekende stukken houdt hij het in de hand.

(I) Journaal van Constantyn Huygons <i*-n zoon Un 1777 door llist. Oenoot. Utrocht uitge^von. Deol K bludz. 628/29.

Zooals men weet graveerde Tassaert een tweed e maal een groep van Rubens' kinderen ; de plaat draagt het opschrift : Rubens' s Family. From a minia- ture picture, in his Majestés Collection by Fruy tiers of Antiïerp; after a capital Picture by Rubens, Rubens pinxit. Tassaert fecit. Publishcd August îst- 1768 De miniatuur, of liever de waterverfschildering, be- hoort nog tôt de koninklijke verzameling op Wind- sor Castle en maakt deel van H. M. rijke prenten- en teekenverzameling. Vôôr korten tijd had ik het genoegen het stuk te herzien en kon mij toen over- tuigen dat het stellig naar een verloren gegaan werk van den mcester ongetwijfeld een echt meester- wcrk geschilderd was, Clara-Joanna kan hier zeven en half jaar oud zijn, Frans zes, Isabella-Helena vier; bij welke nu nog gekomen is Peeter-Pauwel, geboren den in Maart 1637 en nu een paar jaren oud. Te oordeelen naar den oudcrdom der vier kinderen moet het stuk geschilderd zijn in den zomer van i63o, en wellicht op het buitengoed te Perk. De twee oudste kinderen gaan hand aan hand vooruit ; de oudste zuster is al een heele meid geworden en Frans een jonkertje in minia- tuur met een heusch zwaardje aan de zijde; num- mer 3 komt achteraan en reikt de hand aan den laatstgeborene, die nog een valhoed draagt en te paard rijdt op een stok met een paardenkop. Een kindermeid en een keukenmeid houden de kinderen in het 00g. De twee hier besproken stukken zijn de eenige afbceldsels, die wij bezitten van Helena Fourment's kinderen ; Frans Rubens gelijkt treftend aan zijnc moeder.

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RUBENS EN OPHOVIUS

Tal van schrijvers vermclden, dat Ophovius Rubens' bicchtvader was en dat de groote schilder de graf- tombe ontwierp van dezen prelaat. In Van der Aa's Biographisch woordenhock leest men bijvoorbeeld: * Ophovius stierf te Lier den 4n November 1637 in den ouderdom van 06 jaren en werd te Ant- werpen, in de kerk dcr Prcdikhecren, die nader- hand als parochiekerk van den H. Paulus is gebruikt geworden ter linkerzijdc van het hooge altaar bcgra- ven. Prachtig was de graftombe, die men voor dezen kerkvoogd oprigtte ; de schets daarvan was, in zijn leven, gelijk hij zelf vcrhaalt, door Rubens, wiens biechtvadcr hij was, ^-eteekcnd. «» Aan duidc- lijkheid en stelligheid laat dit bericht, zooals men ziet, niets te wenschen over. J. A. Coppens in zijne Niettwe beschrijving van het Bisdom van 's Ilcrlogenbosch (bl. 257) zegt nagenoeg hetzelfde: - Zeer prachtig was de graftombe, die men voor dezen uitmuntenden kerkvoogd oprigtte; de schets daarvan was in het leven van den bisschop, gelijk hij zelf verhaalt, door den vermaarden Rubens geteekend, wiens biccht- vader hij geweest is « En zoo meer andcren. Beide aangehaalde schrijvers beroepen zich tôt het staven van het door hen vcrmelde feit, dat Rubens Ophovius'

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graftombe zou geteekend hebben, op het eigen ver- haal van den bisschop. lk achtte het der moeite waard kennis te nemcn van de bedoelde eigen levensbeschrijving van Ophovius en wenddc mij tôt den Z. Ferw. Heer A. J. Fr. Mutsaers, président van het Groot Seminarie van 's Hertogenbosch te Haaren, in welk gesticht het Dagboek van Ophovius bewaard word t. Met de meeste bereidwilligheid deelde Z. te. mij uit het handschrift de plaatsen mede, welke op Rubens betrekking hebben.

Het Dagboek of Diarium in het Latijn opgesteld loopt van 4 Augustus 1629 tôt 1 Januari i632.

Onder datum van 4 Februari i63i staat daarin te lezen : Ivi ad D. Rubbenium pro disponenda sepultiira.

Den 3" Maart i63i : Scripsi quoque ad D. Vt- carium de Discalceatis et misi Bullas indulgentiarum . Scripsi quoque de tabula picta pet Rubbens S. Antonii quae debetur D. Arnoldo van Aken quant vendidit uxor de Moy.

Den il" Maart i63i : Scripsi quoque de tabula picta Rubbens S. Antonii quae debetur D Arnoldo van Aken,, quant vendidit uxor.

Den dag te voren had hij reeds aangeteekend : Recepi litteras a D. Arnoldo Godefridi van Aken quibus significat uxorent de Moy ad instantiam Junioris Sweertii vendidisse tabulant Antonii.

Den i6n Maart i63i : In prandio nemo nisi D™ Faelerbeek, de Moy, Sylvaducensis pictor, et Siveertius Canonicus. Venerunt cum Pastorc in Mirloo, tractari negotium van A km de omametiiis, et nec tabula vendit a, nec ornamenla alienata et imo accusabant ab Aken quod quinque candelabra acnea Altaris Stx Antonii abstulisset et aligna ornamenta.

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Dcn 7" Augustus i63i : Domi invisi Rubbens.

Den H" Augustus 1 63 1 : Pranws in domo Marc- gravit cum D van Oncle, Rubbens, D. Praeposito Trajec- tensi, et D"" Ridderspoore et fi lia et P. Bocqiutio.

Den 23n Augustus 1 63 1 : Post Congregationem (Epis- coporum) pransus cum D. Montfort ubi cral Dnul Rubbens cum uxore et D. van Oncle et A gens Régis Angliae (Balthazar Gcrbier) cum uxore.

Zooals men ziet waren de betrekkingen tusschen Rubens en Ophovius vriendschappelijk ; of de bis- schop toen of vroeger des kunstenaars biechtvadcr was blijkt niet uit de aanteekeningen van het Diarium. Wat betreft de verzekerin^. dat Ophovius zelf zou verklaard hebben in zijn daghock dat Rubens zijn graftombe teekende, zooals men bemerken kan uit de aanhaling, is die bewering verre overdreven. Ophovius is naar Rubens gegaan clen 4" Februari i63i * om schikkingen te nemen over zijn grafstede. » Het is wel mogelijk, dat die schikkingen bestoinlen in het maken van cen ontvverp voor den beeld- houwer, maar gezegd is het niet en het op te maken uit de aanteckening is allerminst vermetel.

Wat de schilderij van den H. Àntonius betreft, waar herhaaldelijk spraak van is in het Diarium, wij weten niet met zekerheid welk stuk hier bedoeld wordt ; waarschijnlijk is het datgene, welk gegraveerd werd door Petrus Clouwet, het eenige ons bekende dat «■ de Dood van den H. Antonius»» behandelt (Œuvre de Rubens, 3qi).

Max Rooses.

LA GALERIE DU MARQUIS DE LÉGANÈS

On connaît l'histoire de la mission du duc d'Ar- schotcn Espagne qui devait se terminer d'une manière si fatale pour lui. Il partit de Bruxelles le iônovembre i633, chargé par l'infante d'aller demander au roi d'Espagne le renouvellement de la procuration que Philippe IV avait donnée en 162g à sa tante de traiter en son nom avec les Etats-Généraux des Provinces- Unies, ou bien la confirmation de la substitution des délégués des Etats-Généraux de Bruxelles à cette princesse dans lesdites négociations. Il arriva à Madrid au commencement de décembre et descendit chez le Marquis de Léganès, président du conseil suprême de Flandre. Il fut fort bien reçu par le roi et par son premier ministre le comte-duc d'Olivarez. Dans une lettre écrite par lui au baron de Hoboken, le 27 décembre i633, il énumère les honneurs qui lui furent faits, puis il continue: « Il me semble que nous avons la plus belle occasion du monde d'obliger le marquis de Leganès, et ce à cause que le Roy, au bastiment nouveau qu'il fait faire, appelé le bon Retiro, tout contre Saint-Géronimo, lui a demandé l'accommodement de ses chambres, lesquelles il a furny extrêmement bien et particulière-

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ment de peintures. Il a desjà écrit à Olivarès, pour en faire faire d'autres semblables à celles qu'il a donné à Sa Majesté ; si l'assemblée trouvoit bon de lui faire payer, et que je les Iuy présentasse, comme de ma part, pour recognoistre l'honneur qu'il m'a fait de me loger, je crois que cela luy rendroit ma personne plus aggrcable et l'obligerait à faciliter ma négocation : à quoy je l'ay recognu fort porté comme témoignent aussy beaucoup d'autres. Vous vous pouvez informer d'Olivarès quelles peintures fait faire le marquis de Lcganès et par qui, comme, de même, vous vous pouvez informer des peintres ce qu'elles pourroient couster, et en cas que la somme ne soit trop excessive, et l'assemblée trouve à propos que je les luy donne pour éviter l'excuse qu'il pour- roit prendre de ne les oser prendre de l'assemblée, il seroit très-à- propos, voire nécessaire, que vous donnassiez à entendre discrètement audict Olivarès que je vous ay prié de faire payer lesdictes peintures et les luy faire mettre en main, pour les présenter audict marquis de Leganès de ma part. Si cela se fait bientost, il pourrat, parle retour du premier ordinaire ou par l'arrivée du premier extraordinaire, en advertir ledict marquis Leganès et asseurement cela fera bon sang ('). »

Le 17 janvier 1634, le baron de Hoboken com- muniqua à l'assemblée des Etats-Généraux la lettre de leur délégué; le lendemain, la lettre fut lue une seconde fois, et ce jour l'assemblée décida : * quant au présent que Son Excellence suggérait au regard du seigneur marquis de Le^anez, at esté

(1) Gachard, Actes des Etats- Généraux de 1631. Bruxelles, 1866, IL 455.

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donnée charge audict baron d'Hobocque de s'in- former secrètement du nombre et pris précis des painctures que ledict marquis auroit faict faire en Anvers, et d'en faire rapport à l'assemblée (1). »

Le 20 janvier, - le baron d'Hobocque a repré- senté à l'assemblée ce qu'il avoit entendu touchant lesdictes painctures. » Le 23 du même mois, « le baron d'Hobocque a communicqué à messieurs de l'assemblée l'information qu'il avoit receu d'An- vers touchant lesdictes painctures, portant que, de la part dudict Seigneur marquis de Leganez, on yavoit donnéordre de faire huict pièces de painctures; a monstré leur grandeur, et dict que la pièce cous- teroit cent pattacons, peu plus ou moins,et qu'on les commencheroit à faire au mois de mars prochain ; et y estant délibéré, ont messieurs de l'assemblée réservé, pour quelques jours de résoudre au regard de la valeur du présent qu'on ferait audict marquis. *

Deux jours après « le baron d'Hobocque a repré- senté que le greffier Olivarez luy avoit dict que le Seigneur marquis de Leganez avoit donné charge qu'on luy achapteroit une tappisserie contenant l'his- toire de Tolomeo, ouvraige de ceste ville. Et at esté dict que ledict baron s'informerait du marchant de tapisseries Raes ce que une telle tapisserie ajus- terait, et qu'il en ferait rapport à l'assemblée. »

Le 27 janvier - ont messieurs de l'assemblée résolu que le greffier, par lettres sur leur nom, à envoier par l'ordinaire d'Espagne qui partoit le mesme jour au soir ou le jour suivant, adviseroit

(1) Gachard. Actes des Etats-Généraux de 165t. Bruxelles, 1866, II, pp. 318, 319, 320, 32), 322.

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le seigneur ducq d'Arschot qu'on estoit informé que le seigneur marquis de Leganez a voit faict faire huict pièces de paincture ; que chacune couste- roit environ cent pattacons, et qu'on les commenche- roit à faire au mois de mars prochain; que ce pré- sent leur sembloit petit; que si, néantmoins Son Excellence trouveroit convenir de les présenter, que rassemblée les payeroit. *

Après cette date, il ne fut plus question du pré- sent à faire au marquis de Léganès; au mois de mars 1634, le duc d'Arschot quitta l'hôtel du marquis pour aller se loger dans une autre maison. D'ailleurs Léganès ne parait pas lui avoir été de grand secours dans la mission dont le duc s'était chargé et déjà, avant que les lettres de l'assemblée des Etats-Géné- raux de la fin fie janvier eussent pu arriver à Madrid, la face des choses avait complètement changé pour le malheureux d'Arschot. Il était soupçonné de par- ticipation au projet de rébellion de i632; il fut arrêté et dut se consacrer entièrement à se justi- fier du crime de haute trahison dont on l'avait accusé.

Nous ne savons donc pas si les Etats-Généraux donnèrent quelque suite à la proposition du duc d'Arschot et à leur propre décision. Mais nous savons que Léganès avait été en relation avec Kubens, qui avait fait son portrait en 1627, lors- que le marquis était venu dans les Pays-Bas espa- gnols, chargé d'une mission politique importante.

Nous savons encore que dans la collection du marquis de Léganès se trouvaient de nombreux tableaux de Rubens L'inventaire dressé en i655 n'en mentionne pas moins de 3i. Nous en reprodui-

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sons la description d'après un document manuscrit appartenant au comte de Valencia dont l'existence nous a été signalée par notre excellent ami M. Henri Hymans.

Il est évident pour nous que la plupart sinon tous les Rubens de la collection du marquis de Léganès sont des copies comme il s'en fabriquait des masses pour l'Espagne au xvne siècle à Anvers.

La question se pose tout naturellement si les États-Généraux n'ont pas fait présent de tableaux de ce genre au marquis. Nous croyons devoir répon- dre négativement. Nous voyons figurer parmi les tableaux mentionnés comme œuvres du maître à l'inventaire du seigneur espagnol, celle du retable de sa chapelle mortuaire (n° 1243 de la liste), et nous possédons ainsi la preuve qu'au moins une de ces pièces fut acquise après la mort de Rubens.

Les mentions des autres tableaux sont conçues en termes tellement vagues qu'il serait fastidieux et inutile de chercher à préciser se trouvent actuelle- ment ces peintures ou d'après quels originaux elles ont été exécutées.

Ceci dit, nous faisons suivre la liste telle qu'elle a été copiée sur l'inventaire de i655 :

LES 3i TABLEAUX PEINTS PAR P. P. RUBENS DANS LA COLLECTION DU MARQUIS DE LÉGANÈS A MADRID EN i635.

6. Otra imajen de nuestra Senora con el nino y dos angeles: de vara de alto y 3 Cuartas de ancho, de mano de Rubens.

7. Otra imajen de nuestra Senora con cl nino en los bra-

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zos, de mano de Rubens de vara y cuarte de alto y una de ancho.

38. Otra pintura de San Alberto de mano de Rubens. El paes, ciervos y caballo de mano de Bruguel.

40. Otra pintura retrato de medio cuerpo del Rey nuestro Senor Don Felipe IV armado, sombrero con plumas blancas, de mano de Rubens.

61. Un retrato de medio cuerpo armado del Marques de los Balbases Ambrosio Espinola, de mano de Rubens.

70-71 . Dospaises de mano de Rubenscon dos fabulas pequenas, una zorra y una garça, y el otro de un asno que esta paciendo cercado de todas viandas: de 2 1/2 vara de alto y 1 1/2 de ancho.

214. Una pintura de Diana, de mano de Rubens, con 3 ninfas y la una la tiene asida un satiro de los brazos, y una vieja y 3 perros y la diosa con un venablo en la mano ; de 2 varas de ancho y 3 de alto.

223. Un San Jeronimo de mano de Rubens de 1 vara y cuarta de alto y 1 de ancho y una piedra en la mano derecha dandose en los pechos.

228. Una Magdalena de mano de Rubens de 1 vara y una cuarta de alto y 1 de ancho, desnuda y los cabellos tendidos y lagrimas en los ojos.

264. Una Anunciacion de nuestra Sra y un Angel de mano de Rubens, de 4 varas de alto y 2 y 1/4 de ancho; el cielo en ovalo y en el algunos angelos echando flores, una cesta con labor de nuestra Sra y un gato al pie de ella.

265. Un San Francisco de 2 varas de alto y una de ancho con el cordero junto a el, de mano de Rubens.

267. Una nuestra Senora de vara y cuarta de alto y una de ancho, con el nifio desnudo en los brazos y San José detras de mano de Rubens.

274. Una pintura de S*0 Domingo de 2 varas de alto y una de ancho, con el perro y un libro de mano de Rubens.

317. Una imagen de nuestra Senora con el niho en una cuna de cesta, San Juan junto a el y nuestra Sra con una mano sobre la cesta y otra sobre la ropa y San José, sen- lado, de mano de Rubens, de vara y tercia de alto y una y média de ancho.

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322. Una pintura con 4 ninos jugando con unas palomas y un ceston con dos pendientes; los ninos de mano de Rubens y cl ceston de frutas de Snyders; de 2 v8 de alto y 3 de ancho.

325. Un Daniel en la cueva con los liones y el en medio orando, de mano de Rubens. de 2 v* de alto y poco mas de una y scsma de ancho.

326. Un retrato de poco mas de medio cuerpo de la Prin- cesa de Conde', de mano de Rubens.

336. Una pintura de vara y mcdia de ancho y una de alto, de mano de Rubens, nucstro senor con san Juan y dos angelos jugando con cl cordero urrimado a una almohadilla blanca junto a un ccstillo de frutas en tabla.

448. Otro retrato de Da Leonor de Guzman, esposa del Conde de Uzeda, de mano de Rubens.

498. Un retrato de medio cuerpo de la Infanta D* Isabel vtbiida de terccra (de la Orden tercera) de mano de Rubens

1198, Mas otra pintura de las fuerzas de Hercules tiene de alto 2 vs y média y 3 de largo.

1199 Otra de la misma manera y son de Rubens.

1210. Una pintura del robo de las Sabinas, de mano de Rubens, de 3 vs de alto y 4 de ancho.

1233. Una pintura de un Dios Baco que tiene 2 vs y cuarta con una mujer que le tiene abrazado y echando vino en una taza y con dos ninos y un hijo que esta bebiendo, de mano de Rubens.

1237. Mas otra de un retrato de medio cuerpo que tiene en la mano derecha una copa de vidrio y en la otra un emboltorio apretado que se esta reyendo con una gorra colorada en la cabeza, de mano de Rubens.

1239. Mas otra con 4 muges y un angel que esta coronando de laurel la de en medio, la una tiene un manojo de sartas atadas y con una cinta y mas cinco ninos con racimos, a mas una bandera, dos lanzas y un martillo, tiene de largo 4 vs y de alto 3, de mano de Rubens.

1241. Mas otra de 7 figuras de mujeres y la una tiene un cesto de flores en la cabeza y otra un penacho de plumas y un angel encima con alas a los pies, tiene 2 v* largo y vara y média de ancho; de mano de Rubens.

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1242. Mas otra con 3 figuras, las 3 de mugeres y las dos de ninos, cstan metidas en un cepo de flores y arboles: tiencn dos cestos a los pies, la una con flores y la otra con tuli- panos y rosas, larga 3 v* y 14, alto 3 cuarias, de mano de Rubens.

1243. Mas una pintura de nuestra S?a con su nino en bra- zos, que la esta besando la mano, el Papa San Buenavtnturu y a su lado très mugeres y san Gorje detras y al otro lado San Jeronimo que le tiene el hbro un nino y arnba estan 3 angeles con una corona, tiene 3 v* de alto y de ancho algo mas de 2 vs y 1/2, de mano de Rubens.

i3o6. Mas una pintura de Rubens con una Sra y el nino en brazos y en pie, y San Juan que se tiene asido de los pies al nino. San José, Santa Ana y san Francisco y un cordero: tiene de largo 3 1/2 varas y de ancho algo mas de très.

Max Roosks.

ŒUVRE DE RUBENS

Addenda et corriger) da

TABLEAUX. Musée de Berlin.

Le musée de Berlin a acquis deux paysages de Rubens provenant de la collection Hope :

Un paysage avec la tempête d'Enée (Œuvre de Rubens, 1169).

Travail de peu d'importance, d'une tonalité sombre, coupée de clartés blanches et dures, tenant le milieu entre l'esquisse et le tableau.

Il a été offert au Musée de Berlin par M. Alfred Beit de Londres.

U n paysage avec une tour élevée [Œuvre, 1 204bis ) .

Esquisse en grisaille avec quelques colorations vertes sur la campagne et bleues dans le ciel. Contre la tour et plus loin dans la plaine, un chaud effet de soleil.

Étude pour le Tournoi appartenant au Louvre (Œuvre, 845).

Musée de l'Ermitage a St.-Pétersbourg.

Nous avons constaté avec plaisir qu'à la suite

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des observations que nous avons formulées au sujet de l'attribution à van Dyck des deux tableaux du Musée de l'Ermitage de St.-Pétersbourg, Isabelle Brant et Susanne Fourmcnt avec sa fille, ces deux œuvres de Rubcns ont été restituées à leur véritable auteur.

Florence (Uffizi).

Le Choix d'Hercule. Musée des Uffizi, 1140 (Œuvre de Rubens, 622).

Cette pièce d'importance secondaire, mal placée d'ailleurs, a attiré notre attention lors de notre der- nier séjour à Florence. En l'examinant de plus près nous avons pu nous convaincre qu'elle est faussement attribuée à Kubcns. Par bien des points elle rappelle l'inHuence rubénienne: parla composition d'abord, par certaines figures ensuite, et cependant en la revoyant après un intervalle de quelques années, nous avons été frappé par certaines particularités de la fac- ture qui ne sont pas celles de notre maitre. D'autres particularités et certaines figures, notamment le Cu- pidon au-dessus de Vénus, le page qui tient le cheval du demi-dieu et l'amour qui retient Hercule par la jambe, trahissent van Dyck. Un examen atten- tif nous a donné la conviction que le tableau est au pinceau du grand élève de Rubens et que, fort probablement, il a été fait à l'époque de ses œuvres traitant des sujets empruntés au Tasse.

La Vénus et Adonis (Œuvre, 6g3) du même musée est l'œuvre d'un artiste qui a su imiter avec un cer- tain tnlent la manière de Rubens.

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Palais Pitti.

Le portrait de Buckingham 324 (Œuvre de Rubens y 906) mentionné par le catalogue, et ce ajuste titre, sous le nom de Rubens porte depuis quelque temps sur l'étiquette apposée sur le tableau dans la salle le nom d'Antoine van Dyck. Cette attribution nou- velle ne repose sur aucun fondement, le tableau est bien réellement de Rubens.

Musée de Turin.

La Résurrection de Lazare et Su saune avec les vieil- lards, sont tous deux faussement attribués à Rubens et doivent être rangés dans la série des pastiches exécutés dans la manière du maître.

Galerie Doria a Rome.

Le Moine (Œuvre de Rubens, 1124), de même que les deux autres pièces mises sous !e nom de Rubens, ne sont pas de lui.

Musée de Glasgow.

Le musée de Glasgow s'est enrichi de deux tableaux de Rubens: La Nature embellie par les Grâces (Œuvre de Rubens, 821) provenant de la collection Graham Gilbert et la Chasse aux Sangliers dont nous avons mentionnée l'adjudication dans la vente Hope (Bulle- tin Rubens, IV, 216).

Des photographies de ces deux œuvres ont été exécutées pour la collection de la ville d'Anvers.

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Musée de Lierre

Le petit tableau Sainte Thérèse priant pour les âmes du purgatoire (Œuvre de Rubens, 49^) n'est pas une copie réduite comme les autres œuvres de ce genre que nous avons signalées; c'est l'esquisse originale du tableau. Il est sur panneau et mesure 44 cm. de haut sur 36 de large. Il y a quelques diffé- rences assez notables entre l'esquisse et l'œuvre définitive. Il n'y a que deux anges dans l'esquisse il y en a trois dans le tableau ; celui qui se trouve le plus bas a des ailes de papillon dans l'esquisse, et des ailes de plumes dans le tableau ; la femme qui occupe la deuxième place dans le groupe du purgatoire tient les mains jointes dans l'esquisse et en élève une dans le tableau.

Les autres œuvres de ce musée mises sous le nom de Rubens lui sont faussement attribuées.

Chez M. Sedei.meyer a Paris.

Dans la cinquième centaine d'oeuvres de maîtres anciens 'The fifth Hundred 0/ Paintings by old M asters, Paris, 1899) publiée par M. Sedelmeyer nous rencon- trons de Rubens les pièces suivantes:

Portrait d'homme.

Panneau. H. 59, L. 45.

Il est légèrement tourné vers la droite, regardant le spectateur. Il porte de courts cheveux gris, des moustaches et une barbiche en pointe, un large col de dentelle, et un pourpoint noir avec quatre boutons d'or. Provient des collections Englaender de Vienne, Maurice Kann de Paris et Tabourier de Paris; a

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passé depuis lors dans la collection de M. Alphonse Willems de Bruxelles, Peinture grasse et moelleuse, œuvre bien authentique.

Portrait d'homme.

Panneau. H. 101, L. 71.

Il est debout, tourné vers la droite regardant le spectateur. Il a les cheveux noirs et courts, une barbe en pointe et des moustaches. Il est habillé d'un pourpoint de velours noir et d'une fraise tuyautée à double tour. Sa main gauche est appuyée sur la hanche; dans la droite, qui retombe le long de son côté, il tient des gants. Portrait de grandeur naturelle.

De la collection du colonel Hankey, Beaulieu, Hastings.

Esquisse pour le plafond de Whitehall (Œuvre de Rubens, 765-1-2-3).

Panneau. H. 60, L. 46.

C'est l'exemplaire de l'esquisse provenant des col- lections Horion, Joshua Reynolds, colonel H. Baillie.

Saint Pierre et Saint Paul (Œuvre de Rubens, 484- 485).

Panneau. H. 5o, L. 37.5.

Esquisse des deux figures, qui dans l'église des Capucins étaient séparées et se trouvent réunies ici.

Provient de la collection du colonel Hankey, Beaulieu, Hastings.

Dans un volume publié par M. Sedelmeyer en i8g8 sous le titre de Illustrated catalogue of 3oo pain- tings by old M asters which Itave at varions times formed part of tlie Sedelmeyer Galleryt on trouve la reproduction et la description d'un certain nombre de tableaux

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de Rubens qui ont appartenu à différentes époques à M. Sedelmeyer.

Nous y trouvons le Méléagre et Atalante, le Portrait de l'empereur Mathias, le Portrait du Moine et l'esquisse du Martyre de Saint Liévin appartenant à M. Rodolphe Kann dont nous parlerons plus loin, ainsi que le Saint Sébastien du Musée de Berlin

En outre, Loth et ses filles provenant de la collection de Marlborough et passée dans celle de la baronne de Hirsch, de Gereuth, à Paris ;

Deux Chérubins tenant une guirlande de /leurs pnssé dans la collection de M. Ro lman Wanamaker, de Philadelphie;

Une esquisse pour le plafond de Whitehall : le roi Jacques I désignant Charles I comme roi d'Ecosse (Œuvre de Rubens, 769 1-2 3-4-5-61 provenant des collec- tions sir J. Reynolds, Demidofï, Charles Porgès et passé dans celle de M. Albert Lehmann de Paris ;

Deux esquisses de V Histoire de l'empereur Constan- tin, l'Apparition à Constantin du monogramme du Christ, (Œuvre de Rubens, 719. Panneau. H. 44,5, L. 54.) acheté par M. John G. Johnson à Philadelphie et le Baptême de Constantin (Œuvre de Rubens, 729. Panneau. H. 44.5, L. 54.) acheté par M. Eugène Lyon de Bruxelles.

La grisaille de la Thèse en l'honneur de l'ordre de St. -François et de la Maison d'Autriche (Œuvre de Rubens, I23i. Panneau. M. 53, L. 77,5.) passé dans la collection de M. John G. Johnson, à Philadelphie.

La Vierge et l'enfant (Œuvre de Rubens, i89bisj.

Le Portrait de Frédéric de Marselaer (Œuvre de Rubens, 989. Panneau. H. 64, L. 5o). provenant

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de la collection de Sir Charles Robinson et passé dans celle du baron de Kœnigswarter, Vienne

La fêle de deux Apôtres. (Panneau. H. 66, L. 5i) maintenant dans la collection de M. Charles T. Yer- kes, à New- York.

Lors de ma dernière visite chez M. Sedelmeyer (février 1899), j'y ai vu de Rubens :

Vénus et Cupidon.

Vénus est appuyée contre la base d une colonne qui fait partie d'une arcade ouverte sur la droite. Elle penche le haut du corps vers la gauche et tient dans la main droite une flèche, de la main gauche elle indique au petit Cupidon à côté d'elle un but vers lequel il doit diriger son projectile. Le petit amour a bandé son arc, prêt à tirer. La déesse a sur l'épaule une étoffe orange retombant à terre ; sur les reins est posée une draperie rougeàtre Elle a la tête couronnée d'un diadème en or avec pierres précieuses. Sa chevelure blonde est crépue. Les contours sont nettement accusés. L'attitude de Vénus d'un abandon gracieux et libre est admi- rable.

La figure principale est de la main du maître; le Cupidon est probablement le travail d'un colla- borateur, retouché par Rubens.

L'œuvre date de 1628 environ.

Collection Rodolphe Kann, Paris.

Portrait de P Empereur Mathias. Panneau. H. 72, L. 5o.

C'est l'effigie d'un vieillard vu de trois quarts portant moustaches et barbiche, de courts cheveux gris, un

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grand chapeau droit, orné d'une plume noire et d'une boucle en or, une collerette tuyautée, une chaine d'or à laquelle est attachée un médaillon, une pelisse brune sur un manteau noir ouvert sur le devant.

La figure a des ombres d'un gris bleuâtre et est extraordinairement pâle; elle est bien cependant de la main de Kubens.

Le Martyre de Saint Liévin (Œuvre de Rubens, 46g).

Esquisse du tableau du Musée de Bruxelles.

Panneau. H. 81, L. 5j.

Peinture extraordinairement vigoureuse d'une tona- lité brunâtre et dorée, avec des taches de couleur rouge dans le manteau du bourreau, qui arrache la langue du martyr, des touches couleur d'or sur le manteau du Saint; en outre, quelques taches jaunes et blanches dans les figures, du vert dans le paysage, des tons ardents dans le ciel.

L'œuvre bien authentique provient de la vente Crabbé de Bruxelles. Le panneau porte sur le revers la marque du château d'Anvers.

Méléagre et Alalante (Œuvre de Rubens. Tome III, p. 121). L'exemplaire de cette composition prove- nant de la collection Marlborough a passé dans celle de M. Rodolphe Kann. C'est un beau morceau de peinture, d'une grande fraîcheur de coloris dans la carnation de la nymphe, d'un jeu de lumière chaude dans les ombres châtain

Collection Ferdinand Bischoffsheim. Paris.

M. Ferdinand Bischoffsheim de Paris, a acquis une répétition du Méléagre et Atalante du Musée

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de Dresde {Œuvre de Rubens, 641). Travail d'atelier retouché par le maître.

Le Triomphe et les Fioures de l'Eucharistie. (Œuvre de R ubens , 4105).

La série le Triomphe et les Figures de V Eucha- ristie, telle que nous l'avons décrite dans Y Œuvre de Rubens, nos 41 à 55, comprend quinze pièces:

1. Le Triomphe de l'Eucharistie sur l'Idolâtrie.

2. Le Triomphe de l'Eucharistie sur la Philo- sophie et la Science.

3. Le Triomphe de l'Eucharistie sur l'Ignorance et l'Aveuglement.

4. Le Triomphe de l'Eucharistie sur l'Hérésie.

5. L'Amour divin triomphant dans le dogme de l'Eucharistie.

6. La Rencontre d'Abraham et de Melchisedech.

7. Les Israélites ramassant la Manne dans le désert.

8. Le Sacrifice de l'Ancienne Loi. g. Le Prophète Elic dans le désert.

10. Les quatre Evangélistes.

11. Les pères de l'Eglise et d'autres Saints, défen- seurs du dogme de l'Eucharistie.

12. Le dogme de l'Eucharistie confirmé par les papes.

13. Les princes de la Maison d'Autriche en adora- tion devant le Saint Sacrement.

14. Anges glorifiant la Sainte Eucharistie.

15. Anges glorifiant la Sainte Eucharistie.

Une récente découverte vient de nous prouver que

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dans la conception première du peintre les quatre derniers sujets n'en formaient qu'un seul.

En avril 1899, Monsieur Léon Le Monnier, curé de la paroisse St. -Ferdinand des Ternes à Paris, nous fit savoir qu'il venait d'acquérir un petit tableau dans lequel les quatre sujets en question étaient grou- pés en une seule composition, et exprima l'avis que dans le plan primitif de Rubens ces diverses parties étaient destinées à constituer un ensemble et à être reproduites en une seule tapisserie.

En mai 1900, nous eûmes l'occasion de voir le tableautin en question. C'est une peinture sur cuivre haute de 49 et large de 36 centimètres. Dans le bas, à droite, on voit agenouillés l'empereur Ferdi- nand II, le roi Philippe IV et la reine d'Espagne; derrière eux, St.-Georges, debout, en cuirasse, tient un étendard rouge. Au second plan sont agenouillés l'infante Isabelle et cinq autres personnages parmi lesquels on croît reconnaître un empereur en robe rouge à collerette d'hermine. A gauche sont agenouil- lés le pape St. -Grégoire entre un diacre et un sous-diacre, St. -Dominique, St. -Jérôme et quatre autres personnages parmi lesquels doivent se trou- ver St.-Ambroise et St.-Augustin.

Entre les groupes d'en bas et ceux d'en haut volent deux anges habillés de blanc.

Dans la partie supérieure, on voit, à droite, un groupe d'anges jouant de la viole et de la cithare, un groupe de trois petits anges tenant un cahier de musique et chantant, de plus trois anges en adoration. A gauche, un ange joue de la cithare, deux petits anges chantent, deux plus grands jouent de la trompette, trois petits sont en adoration.

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Tout en haut deux anges tiennent le Saint Sacre- ment.

Le tableautin n'est pas peint de la main de Rubcns; c'est la reproduction réduite d'une composition de plus vastes dimensions, mais c'est, a n'en pas douter, la copie d'une œuvre de Rubens L'unité de la composition est frappante. Les groupes que nous connaissons par les tapisseries des Dames religieuses déchaussées royales de Madrid, pris séparément ne sont pas justifiés dans leur attitude et dans leur expression ; celles-ci s'expliquent parfaitement dans le groupement que présente la composition repro duite par le tableau que nous venons de décrire et qui semble n'avoir laissé d'autres traces que la réduction sur cuivre dont l'existence vient de nous être révélée.

La composition primitive a été scindée en cinq parties pour une raison qui nous est inconnue et qui n'est probablement que la nécessité de fournir des pièces de moindre dimension mieux appropriées aux panneaux les tapisseries devaient être expo- sées. Outre les quatre fragments portant dans la liste citée plus haut les nos 12, i3, 14, i5, une cinquième tapisserie plus petite que les autres reproduit le groupe des deux anges tenant le St. Sacrement. Nous savons par d'autres exemples que Rubens composait d'un premier jet des œuvres de grande envergure qu'il scindait dans l'exécution défi- nitive, tels V Elévation de la Croix et ses deux volets ; le Miracle de St.-lldef>/ionse et les deux donateurs, trip- tyques que Rubens peignit d'abord sur un seul panneau. L'écartèlement dune œuvre d'ensemble, ne fut jamais opéré d'une manière aussi brutale

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et les parties disjointes ne portèrent jamais aussi clairement les caractères dœuvres fragmentaires que dans cette Glorification du Saint Sacrement.

Rubens ne s'est pas donné la peine de modifier les diverses parties de façon à donner à chacun d'eux l'aspect d'une œuvre complète et pondérée. On ne voit pas dans les groupes des Souverains et dans celui des docteurs de l'église ce qu'ils con- templent et adorent ; on ne voit pas davantage ce que glorifient les anges; seul le groupe des deux angelets portant l'Eucharistie a été pourvu d'un encadrement qui lui donne l'aspect d'une œuvre formant en elle-même un ensemble.

Dans les tapisseries fragmentaires, le peintre a fait subir quelques changements à son projet pri- mitif. Dans le groupe des Souverains, l'empereur porte sur le manteau l'aigle d'Autriche que l'on ne voit pas dans le tableau de M. Léon Le Mon nier; dans la tapisserie, les deux mains sont visibles; dans le tableau, on n'en voit qu'une et l'épée man- que; dans la tapisserie, la reine se trouve devant Philippe IV; dans le tableau, elle se trouve der- rière lui ; dans la tapisserie, il y a six personnages ; dans le tableau, il y en a douze. Le groupe des docteurs de l'Eglise compte neuf figures dans le tableau ; dans la tapisserie, il y a sept figures, les quatre docteurs de l'Eglise St. -Dominique, St. -Fran- çois d'Assise et le porteur de la croix papale; dans le tableau, il y a en outre le diacre et le sous diacre à côté du pape; ce dernier porte une coiffe dans la tapisserie, il est nue tête dans le tableau. Au dessus de ce groupe, on voit deux anges dans la tapisserie, un seul dans le tableau. Dans les

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groupes supérieurs il y a de chaque côté neuf anges dans la tapisserie, huit dans le tableau.

La Sainte-Famille. (Œuvre de Rubens, 235).

A l'occasion de la vente de ce tableau chezChristie en mai 1899, nous avons eu l'occasion de le voir et de nous convaincre que des deux exemplaires qui existent de la composition celui du château de Wind- sor n'est que la répétition, tandis que celui de l'an- cienne collection Miles est l'original.

La Vierge est d'une couleur superbe, avec une lumière dorée sur le visage et un reflet plus clair sur la chevelure; l'enfant Jésus se trouve en pleine clarté, le petit St. -Jean dans une tonalité plus mate et plus brune. C'est un charmant tableau rappelant la Sainte-Famille au perroquet du Musée d'Anvers; le St. -François ressemble à celui du Christ dépose' de la Croix du Musée de Bruxelles.

Le tableau est entièrement de la main de Rubens et d'exécution bien soignée; il date de 1618 environ.

La Femme adultère (Œuvre de Rubens, 256). Panneau. H. 142, L. 198. Musée royal de Bruxelles.

Le tableau vendu chez Christie en mai 1899 est entièrement de la main de Rubens, il date de son époque de crise maladive, venant immédiatement après la Descente de Croix et avant YIncrédulité de Saint Thomas, comme Waagen l'avait déjà indiqué, c'est-à-dire de 161 2- 161 3.

La peinture est plate, sans profondeur. Les chairs sont d'un coloris timide aux ombres noires, les drape- ries sont peintes en grandes taches monochromes

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avec des reflets bronzés sur la robe verte de la femme. La tonalité générale est chaude, sans grands effets de lumière, les mains sont d'une peinture unie ; les figures également sont peu modelées, excepte celle des deux prêtres dont le gros a le vis ige fort ridé et l'autre, à barbe longue et grisonnante, a une figure de fanatique émacié; tous deux montrent une élo- quente expression de haine et de méfiance.

Le Denier de César (Œuvre de Rubens, 261).

Lors de notre dernier séjour à Londres (mai 1899), nous avons eu l'occasion de voir le tableau de M. Dufaur de Sidney (mentionné Œuvre de Rubens, II, 41 et V. 324).

L'effet produit à première vue n'est guère favo- rable et nous ne fûmes pas convaincu d'emblée de son authenticité. En l'examinant de plus près et en le comparant aux œuvres des diverses époques du maitre nous ne trouvions à le ranger dans aucune des périodes bien connues de son activité artistique. Il ne date ni de son séjour en Italie, ni du temps qui s'est écoulé entre son retour dans la patrie et l'époque l'œuvre fut gravée par Vor- sterman; encore moins d'une époque postérieure. Les expressions sont dures, les couleurs n'ont pas la belle richesse du temps de la maturité du mai- tre, pas de splendeur dans les tons, pas d'éclat dans la lumière.

Et cependant nous regardons le tableau comme une œuvre authentique de Rubens. Il y a du moelleux dans les ombres de certaines figures ; les couleurs des draperies sont trop pâles, mais il y a déjà une belle chaleur dans certaines carnations: on aper-

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çoit les germes d'un beau talent, non arrivé à matu- rité, mais se distinguant nettement de tout autre.

Nous avons emporté la conviction que le tableau appartient à la période peu connue des dernières années de l'apprentissage du maître, immédiatement avant son départ pour l'Italie (i5g6-i6oo). Nous ne connaissons guère de tableaux de cette époque, et il est indiscutable cependant qu'il en a produit, bon nombre. Il n'a pas renié plus tard cette œuvre ; il l'a fait graver, mais il en a modifié la composition. Il a fait disparaître la tête déplaisante du vieil- lard et la figure insignifiante du jeune homme à droite du Christ ; il a ajouté une tête pour combler le vide entre l'apôtre et le premier des prêtres; il garde les figures énergiques des ennemis du Christ en rendant leur expression moins dure; il ennoblit la tète du Sauveur, tous changements que l'on com- prend qu'un maître à l'époque de son apogée apporte à une œuvre de sa jeunesse.

Mais le travail primitif est bien de Rubens; déjà dans le geste noble et large du Christ, dans les figures expressives et dramatiques des autres per- sonnages, on reconnaît sa manière de rendre la vie. La couleur est la partie la plus faible, mais si elle est pâle et sans éclat, elle n'est ni fausse ni dure ; la lumière par contre présente déjà de sérieuses qualités.

Comme œuvre de la jeunesse du maitre, le tableau présente un grand intérêt documentaire; comme œuvre d'art il est secondaire, quoique non dépourvu de mérite.

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Jésus Christ devant Pilate (Œuvre de Rubens, 2j3).

Ce tableau ne nous était connu jusqu'ici que par la gravure et par l'esquisse appartenant à Madame veuve van Parys. Nous venons d'en rencontrer une copie de grande dimension à la cathédrale de Nivel- les, très probablement peinte au siècle dernier d'après le tableau du maître. Cette copie, et par conséquent l'original aussi, présente quelques variantes avec la gravure, variantes que nous avions déjà signalées dans l'esquisse. Près de Pilate se tiennent deux personnages qui manquent dans l'œuvre gravée, et li porte du fond que nous remarquons dans celle-ci manque dans le tableau.

Pour autant qu'on peut en juger par la copie et considérant que le groupe du bas se rapproche très sensiblement de celui que l'on remarque dans le Portement de la Croix au Musée de Bruxelles, nous croyons que le Jésus Christ devant Pilate date de la même époque que le Portement de la Croix, c'est- à-dire de 1634 environ.

Trois Nymphes tenant une corne d'abondance.

M. Massillon Rouvet, architecte à Nevers, a publié en 1897 une brochure pour faire connaitre un exem- plaire de ce tableau en sa possession. Peinture sur toile, H. 200, L. i35 cm. L'auteur appelle son tableau Portraits des femmes de Rubens ou Cérès et Pomone. Deux phototypies documentent le texte de la brochure. Nous y constatons que, différant en ceci des exemplaires connus jusqu'ici de cette com- position rubénienne, les nymphes sont vêtues et que le paysage du fond est omis.

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Vénus et Adonis,

Dans une plaquette publiée en avril 1898 et une feuille volante imprimée en avril igoo, M. E. Becker, architecte à Grunewald-Berlin fait connaître un exemplaire de la composition Vénus et Adonis dont il est le propriétaire. D'après sa description confirmée par des phototypies, cet exemplaire se distingue des tableaux bien connus de St.-Pétersbourg et de La Haye principalement par l'attitude du petit Cupidon. Dans le tableau de M. Becker, le fils de Vénus se tient debout sur les deux jambes à côté d'Adonis; de la main gauche, il tient la lance du demi-dieu dont le bout repose sur la terre entre les jambes de l'amant de Vénus. Dans les autres exemplaires, Cupidon s'accroche à l'une des jambes d'Adonis et à sa lance pour se soulever et ses deux pieds ne touchent plus la terre. Adonis est accom- pagné de trois chiens, comme dans le tableau de St.-Pétersbourg; dans celui de La Haye, il n'y en a que deux, mais ils sont placés comme ceux du tableau de M. Becker, c'est-à-dire plus près l'un de l'autre que dans le tableau de St.-Pétersbourg.

De la principale différence entre les exemplaires connus et celui dont l'existence vient de nous être révélée, ainsi que de certaines imperfections de détail que nous ne signalerons point, l'auteur-pro- priétaire conclut que son tableau est une exécution inférieure d'un sujet que le maître a repris plus tard pour le corriger et le perfectionner. Il en déduit la probabilité que son tableau fut exécuté en Italie et qu'il est identique à celui dont Baudius signale l'existence avant 161 3 dans la pièce de vers qu'il adresse à Rubens et dans laquelle il mentionne

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plusieurs œuvres du maître. L'œuvre que décrit Baudius a disparu. M. Becker prétend lavoir retrou- vée et en être le propriétaire. Nous ne connaissons pas son tableau ; ne l'ayant pas vu nous ne pouvons juger ni de son authenticité ni de sa valeur; mais nous avouons que le raisonnement développé dans les publications qui y sont consacrées ne manquent pas de logique et de vraisemblance. D'autres exemples peuvent encore être cités à l'appui de la thèse que Rubens a repris à un âge plus avancé et avec un talent mûri des œuvres de sa jeunesse pour en corriger les défauts. Nous venons d'en faire connaître un, le Denier de César. Il est incontestable que les tableaux de La Haye et de St.-Pétersbourg sont supérieurs et ont été sérieusement améliorés par les variantes qu'elles offrent avec l'exemplaire nou- vellement présenté au public. Il est raisonnable aussi d'en conclure qu'ils furent exécutés après l'œu- vre de mérite inférieure.

Vémts pleurant Adonis (Œuvre de Rubens, 696). Toile. H. 2.00, L. 3.25.

Au mois d'août 1898, nous avons examiné ce tableau appartenant alors à M. Blondel de Paris et avons été ainsi mis en état d'en faire une description plus détaillée que celle que nous avions pu fournir antérieurement d'après les données d'autres auteurs.

Le cadavre d'Adonis est couché par terre sur une draperie d'un gris bleuâtre, la jambe droite éten- due sur sa lance rompue, la jambe gauche pliée, le genou élevé. Vénus est agenouillée à gauche sur une draperie rouge près de la tête de son bien- aimé et le soutient des deux mains. Elle est toute

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nue les cheveux défaits, pendant en partie sur la poitrine, en partie sur le dos. Au bras gauche, elle porte un bracelet en or garni de pierres pré- cieuses. Accroupie derrière le cadavre se trouve une suivante de la déesse qui soulève le linge blanc couvrant le cadavre ; comme Vénus, elle est blonde, une tresse de ses cheveux entoure son bras droit. Entre ces deux femmes, une troisième est debout les mains jointes en un geste de désespoir, une draperie rouge sur les genoux, les cheveux blonds défaits. Une quatrième est debout derrière la nymphe accroupie, les cheveux blonds lui tombent devant le visage; elle a joint les mains sur les seins et jette un regard désespéré sur le cadavre. A côté d'elle et près des pieds d'Adonis, l'Amour est debout, enlevant le ruban qui retient le carquois pendu sur sur dos, comme s'il voulait se débarrasser de son arme devenue inutile. Le fond est formé par un paysage; à droite se tiennent deux chiens de chasse dont l'un lèche le sang qui coule de la blessure faite à l'aine.

Le tableau est de Rubens: Adonis, Vénus, la nymphe qui soulève le linge ainsi que l'Amour sont de sa main ; les deux autres suivantes de la déesse sont en majeure partie repeintes par lui. Le paysage trop noir et trop confus et les deux chiens sont faits par des collaborateurs ; le maître les a retouchés, de même que le ciel. Le tableau se distingue parles nuances bleuâtres dans les chairs et les reflets chauds dans les contours, signes caracté- ristiques des premières années de sa seconde manière. La figure d'Adonis est pâle et bleuâtre, celle de Vénus rappelle le type de la même déesse dans

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ie tableau du Musée d'Anvers, mais elle est plus moellcusement peinte. Les ombres des deux nym- phes derrière Adonis sont assez brunes et opaques; l'Amour est posé en belle lumière chaude. L'ex- pression des figures est éloquente surtout celle des deux nymphes ; Vénus elle même n'est pas fort affectée, mais le regard brisé d'Adonis qui en mourant contemple encore amoureusement la déesse est d'une tendresse touchante. Le tableau date de 1617 envi- ron.

Les bustes de Philosophes, de Généraux et d'Empe- reurs Grecs et Romains (Œuvre de Rubens, 1208- 12 19).

Jusque dans les derniers temps, nous n'avions ren- contré aucun travail de la main de Rubens exécuté en vue de la série gravée des bustes de Philosophes, de Généraux et d'Empereurs Grecs et Romains, quand coup sur coup l'existence de deux pièces appartenant à cette série s'est révélée. Toutes deux sont des grisailles faites par Rubens pour ses graveurs.

La première a passé par la vente Foucart (Valen- ciennes, 1898), elle représente Scipiou l'Africain (Peint sur bois de chêne, H. 3o, L. 24 centimètres). Sur un fond blanc crème, la peinture est faite au bistre avec empâtements en blanc. La tête est entière- ment nue, vue de trois quarts, la cuirasse ornée d'une tête de Méduse sur le devant recouvre un vêtement de dessous consistant en une tunique à manches.

La peinture évidemment faite d'après le marbre est d'une exécution légère, mais entièrement de la main de Rubens, et de son dernier temps, vers 1638.

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L'œuvre a été acheté par M. C. Hoogendyk, de La Haye.

Laseconde pièce est le Buste de Sénèque, fait d'après le marbre qui a appartenu à Rubens. Elle est peinte sur bois de hêtre, très probablement en Italie. Elle est de forme ovale et mesure 40 centimètres de haut sur 3o de large. C'est un travail fait avec soin et précision, en grisaille, avec des retouches d'un blanc jaunâtre et des ombres d'un gris noirâtre. Elle a été achetée par le Musée Plantin-Moretus de M. Alfred Cahen de Bruxelles.

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VENTES

Vente Kums (Anvers. 17-18 mai 1898).

Portrait du comte Olivarez (Œuvre de Rubcus, 101 1), adjugé à Ernest Le Roy, à 12,000 fr.

Portrait de Théophraste Paracelse (Œuvre de Rubens, 1016) au Musée royal de Bruxelles, 24,000 fr.

Portrait d'Homme (Œuvre douteuse. Œuvre de Rubens, IV, 191), à Gouin, 29,000 fr.

Enlèvement dHippodamie. Esquisse non authentique, à Buesco, i35o fr.

Vente Sir Cecil Miles (Leigh-Çourt) et lord Methuen deCorsham Court. Londres, i3mai 1899.

La Sainte Famille (Œuvre de Rubens, 235), 83oo guinées, à Agnew.

La Femme adultère (Œuvre de Rubens, 256), 1950 guinées, à Colnaghi, revendu au Musée royal de Bruxelles.

La Conversion de Saint Paul (Œuvre de Rubens, 477), 1950 guinées à Agnew.

Vente Valentin Roussel, de Roubaix, Bruxel- les, 14 juin 1899).

Le Christ donnant les clefs à Saint Pierre, (Œuvre de Rubens, 258), i6,5oo fr. adjugé à M. Sedelmeyer de Paris.

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Minerve terrassant l'Ignorance (Œuvre de Rubens, 770 1-2). L'esquisse provenant de la vente Nieuvvenhuys, achetée par le Musée d'Anvers, à 9300 francs.

Vente Foucart (Valenciennes, 1898).

Dans cette vente furent adjugés:

Scipion l'Africain, buste en grisaille (Œuvre de Rubens, 12 14), acheté par M. C. Hoogendyk, de La Haye.

La Translation du corps de Sainte Catherine par les anges (Œuvre de Rubens, 284).

La Descente de Croix provenant de la collection Van der Schricck. Copie ou répétition de celle de l'Ermitage et de la Cathédrale d'Arras (Œuvre de Rubens, 3 12, 3i3).

Le Portrait de Thomas comte tfArundel, apparte- nant à lord Warwick (Œuvre de Rubens, 890) a été vendu à Madame Garner de Boston, au prix de 17,000 livres sterling.

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DESSINS

Musée de Gênes.

Tête de jeune femme. Musée de Gênes, Palazzo Bianco. Dessin à la craie noire et à la sanguine, H 25, L. 20 cm.

Tête déjeune femme, vue de trois quarts, penchée vers l'épaule droite, les yeux mélancoliquement tour- nés vers la droite, les cheveux frisottés et posés en touffes plus épaisses sur les oreilles, un bijou esquissé dans l'oreille gauche, le bord du vête- ment indiqué dans le cou et sur la poitrine.

Le dessin se trouve exposé sous le nom de Ferrari Giovanni Andréa. Il est incontestablement de la main de Rubens. C'est le même personnage que le modèle du Buste de la jeune femme (Œuvre de Rubens, 1570) que possède le Musée des Offices de Florence. Seulement, dans ce dernier travail, la tête est plus penchée vers la gauche ; il y a également une certaine différence dans l'arrangement de la chevelure ; la main posée sur la poitrine manque dans le dessin de Gènes.

Musée des Uffizi, a Florence.

L'Assomption de la Vierge (Œuvre de Rubens, 36o). Le Musée des Offices à Florence possède un

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dessin de Y Assomption de la Vierge de la Galerie de Liechtenstein, à la craie noire et à la sanguine, fait par le graveur Jean Witdoeck et retouché à la couleur blanche par Rubens. Il porte la mention «■ Antonio Van Dyck da Rubens •» indication évi- demment erronée.

Collection J. F. Heseltine, Londres.

Feuille d? Etudes.

A la plume. H. 20 1/4, L. 28 cm.

Feuille dessinée des deux côtés. D'un côté trois figures de femmes couchées dont deux avec un amour. De l'autre côté, trois études de femmes qui en trans- portent une autre en s'élevant dans les airs.

Dessin maigrement fait, datant de 161 1 à i6i3.

Hélène Fourment assise dans une chaise.

A la craie noire, rehaussée à la craie blanche. H. 4$» 3i.

Dessin très largement fait, personnage de la Con- versation à la mode (Œuvre de Rubens, 835), exécuté de la même manière que les autres études pour ce tableau (Œuvre de Rubens, i^jy à 1487).

Collection Sir Charles Robinson, Londres.

L'enfant Jésus avec Saint Jean qui porte la croix avec /' A" nus Dei.

A la craie noire. H. 27,5 cm., L 21.

Les deux enfants sont debout et caressent un agneau. Le petit Jésus est vêtu d'une robe serrée autour de la taille par une ceinture, le petit Saint Jean porte sur l'épaule et sur la poitrine une peau de mou-

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ton. A droite, un vasque de fontaine. Dessin très soigné. Sujet qui ne se rencontre pas dans l'œuvre peinte du maitre.

L'Ensevelissement du Christ.

A la craie noire et à la sanguine, lavé au bistre. H. 3r, L. 46.

Le Christ est porté au tombeau par trois anges, deux à la tête et un aux pieds. Un quatrième ange entoure de ses bras le cou du Sauveur, un cinquième éclaire le cortège d'une torche qu'il élève, un sixième tient la main au-dessus des yeux comme s'il voulait les protéger contre le trop vif éclat du flambeau.

Le dessin très soigneusement exécuté est qua- drillé comme s'il était destiné à être transporté sur toile et à servir de travail préparatoire à un tableau, ou bien comme s'il était copié d'après une composition de dimension plus considérable pour ser- vir de modèle à un graveur. Il ne rappelle aucune composition connue de Rubens, peinte ou gravée.

L'Archiduc Albert à cheval.

Dessin à la sanguine reproduisant le même per- sonnage dans la même attitude que le portrait peint, décrit dans l'Œuvre de Rubens, 881 Seulement, dans le fond, le paysage et les fortifications man- quent.

Vue de la ferme het Kcysers hof.

A la plume et à la couleur.

Au milieu, une ferme se composant de plusieurs bâtiments; à droite et à gauche, des arbres; sur le devant, un chemin.

Dessin très largement esquissé comme Rubens

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seul semble avoir pu le faire. Au dos, la feuille porte l'inscription : Dits Keysers ho/.

Le triomphe d'un empereur romain.

Lavé au bistre, au noir et au blanc. H. 42,5, L. 63,5.

Dessin de Rubens d'après Jules Romain appar- tenant à la même série que le dessin du Louvre (Œuvre de Rubens, i3g3).

Six chevaux sont attelés au char de triomphe; ils sont conduits par des femmes dont les unes marchent à la tête des chevaux, les autres entre l'attelage. Le triomphateur, assis sur une chaise curule au haut du char, tient d'une main le scep- tre, de l'autre une branche de laurier, un cocher assis sur le devant du char tient les rênes et se retourne pour regarder l'empereur. Dans les airs, cinq génies ailés et portant des palmes, des cou- ronnes et une torche. Au second plan, derrière les chevaux, un porte-enseigne, un homme à cheval et quelques gens du peuple. A gauche, une statue coiffée d'un casque étendant les bras vers le vain- queur; à droite, devant le char, le Tibre et la louve romaine avec Romulus et Remus.

Il y a une analogie manifeste à remarquer entre les conductrices du char et en général entre toute la composition et celle du tableau de Rubens le Triomphe de l'Eucharistie sur l'Ignorance et l'Aveugle- ment (Œuvre de Rubens, 42).

La Guêrison de l'aveugle dtElymas d'après Raphaël.

A la plume, lavé de bistre. H. 25, L. 38,5 cm.

Exécuté avec soin et fait évidemment en Italie.

La vision d'Ezechiël, d'après Raphaël (Œuvre de Rubens, 1372 )

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A la sanguine. H. 3o,5, L. 22,5.

Dessin admirable de finesse rendant bien le carac- tère de Raphaël et cependant trahissant clairement la main de Rubens.

Etude d'homme, d'après Annibal Carrache.

A la craie noire.

Un homme debout, drapé dans son manteau, coifïé d'un chapeau à larges bords.

Le dessin porte l'inscription - Annibale Caracci, ma studio di Rubens. Habé scol". A. van Dick. -

La Conversation à la mode.

A la plume, lavé à l'encre et à la couleur bleue. Deux pièces, mesurant chacune 47, 5o cm en hau- teur et 70 en largeur.

Composition gravée par Christophe Jegher d'après les deux feuilles dont il est question ici. (Œuvre de Rubens, i322).

C'est le plus beau dessin de Rubens que nous con- naissions, un vrai chef d'œuvre de grâce, de sûreté de main et de délicatesse de touche. Les traits de la plume sont très lins, les tons sont indiqués pour le graveur au moyen de lavis d'un gris bleu- âtre et de bistre.

Sénèque mourant dans le bain (Œuvre de Rubens, i3o6).

A la plume et au bistre.

Dessin qui a servi de modèle à la gravure de Corneille Galle, imprimée dans le Sénèque de Juste Lipse.

L'Adoration des Rois (Œuvre de Rubens, 1254). A la plume, lavé à l'encre. H. 29,5, L. 19. Très beau dessin ayant servi de modèle à la

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gravure de Théodore Galle illustrant le Missel plan- tinien de i6i3.

La Défaite de Scnnachérib.

A la craie noire, retouché à la plume. H. 35, L. 45.

Le dessin représente le groupe principal du tableau de Munich (Œuvre de Rubens, 124); il a servi de modèle à la gravure de Soutman ; il a été exé- cuté par Soutman ou par Van Dyck et retouché en quelques traits de plume vigoureux par Rubens.

Dessins du Musée de l'Ermitage.

En examinant, il y a quelques mois, les porte- feuilles du Cabinet des dessins du Musée de l'Er- mitage à St -Pétersbourg, nous y avons encore trouvé un certain nombre de dessins de Rubens dont nous faisons suivre ici la description.

Tète d'Albert Rubens.

A la plume, à la sanguine et à la craie noire. H. 21 cm., L. i8,5.

L'enfant est âgé de deux ou trois ans, il est vu de trois quarts, regardant à gauche, les cheveux retombant sur le front.

Très beau dessin, malheureusement gâté par des taches.

Albert Rubens en buste

A la craie noire et à la sanguine. H. 3o cm., L. 2o,5 cm.

L'enfant est un peu moins âgé que dans le dessin précédent ; il est représenté de face, les yeux tout grands ouverts. Il est vu jusqu'à la moitié de la poitrine.

Dessin très beau et très soigné.

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Tête 'de jeune femme.

A la craie noire et à la sanguine. M. 21, 5 cm., L. 18 cm.

La figure est vue de profil tournée vers la droite. Les yeux sont dirigés vers le haut avec une expres- sion extatique. Les cheveux entourant le front et les joues retombent en boucles légères; plus haut sur la tète, ils sont ramenés en arrière et forment un chignon, retenu par un peigne à bordure ornée. Le vêtement est indiqué par une simple ligne dans le cou.

La Statue du Sénèque mourant.

Trois dessins différents faits d'après le marbre et représentant le Pécheur africain du Louvre. Dans l'un des dessins, la statue est vue de face; autour de la ceinture est noue un linge qui ne couvre pas la nudité ; dans le second, la nudité est couverte au moyen d'une feuille ; dans le troisième, la figure est vue de dos. Dans tous les trois, elle est placée dans un bassin. Rubens se servit de cette étude pour son tableau la Mort de Sénèque (Œuvre de Rubens, 812) et pour sa figure illustrant les œuvres de Sénèque (Œuvre de Rubens, i3o6).

Plusieurs dessins faits par ou pour les graveurs de Rubens se trouvent dans la même collection :

Saint Georges tuant le dragon d'après le tableau du Musée de Madrid (Œuvre de Rubens, 434) sans la Sainte Agnes. Très beau travail non terminé, pro- bablement par Luc Vorsterman

La Chute des anges rebelles (Œuvre de Rubens, 86). Conforme à la gravure de Luc Vorsterman et pro- bablement fait par lui. Dans le même sens que la gravure.

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Le même musée possède un dessin copié d'après cette gravure de Vorsterman, attribué à Jordaens.

La Sainte Famille, gravée par Luc Vorsterman. (Œuvre de Rubens, 227).

Le Christ donnant les clefs à Saint Pierre (Œuvre de Rubens, 258).

Le Crucifiement de Saint Pierre (Œuvre de Rubens,

487)-

Venus et Adonis (Œuvre de Rubens, 691).

Le Triomphe de l'Eucharistie sur la Philosophie et la Science (Œuvre de Rubens , 42).

Les Disciples d'Emaus (Œuvre de Rubens, 345).

La Marque de i imprimeur Meursius 'Œuvre de Rubens, 1 314).

Le Denier de César {Gïuvrc de Rubens, 261). Pro- bablement par Luc Vorsterman, mis sous le nom de Jacques Jordaens.

Dessins du duc de Devonshiue.

L'un des deux albums appartenant au duc de Devonshirc qui figurèrent à l'Exposition des œuvres de Van Dyck à Anvers, en 1899, renferme plu- sieurs dessins de Rubens, dont nous faisons suivre la discription.

Trois groupes de la Cène.

A la plume. H. 29 cm., L. 43,3 cm.

Dans le haut, à droite, cinq figures d'apôtres assis à table, et un apôtre debout; à gauche, trois apôtres nssis; dans le bas, le groupe de trois apôtres à la droite du Christ rappelant beaucoup le groupe à droite du Christ dans la Cène de Léonard da Vinci, mais présentant avec celui-ci des différences

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notables. Tout en haut, deux figures en croquis et l'inscription tracé de la main de Rubens : Geslus magis largi longiqm brachijs extensis.

Au revers, des mères emportant des enfants morts, groupe que l'on dirait emprunté à un Massacre des Innocents par Rubens.

Divers groupes de la Cène.

A la plume. H. 29, L. 44.

Dans le haut, au milieu, un groupe de huit personnes dont cinq assises au coin d'une table et trois debout ; à droite, trois autres assis au tour- nant de la table; a gauche, un léger croquis de trois figures. Dans le bas, un groupe de cinq figures parmi lesquelles le Christ, la main levée.

Figures énergiques bien rubéniennes, largement dessinées. Probablement fait en Italie.

Les groupes supérieurs à gauche et à droite repro- duisent d'une manière plus sommaire six des apôtres qui figurent dans les deux groupes d'en haut du dessin précédent.

Au revers de la feuille, deux petits croquis.

Les deux dessins précédents semblent être des études pour une Cène que Rubens n'utilisa jamais.

Etude de cheval.

A la craie noire. H. 29, L. 3i,5. Tête de cheval baissée. On voit le cou, le poi- trail, les deux jambes de devant. Très beau dessin. Etude de cheval.

A la craie noire. H. 26, L. 40,5.

Deux têtes de cheval, l'une tournée à droite, l'autre à gauche; la bouche est ouverte, la crinière flottant au vent, comme celles des chevaux que Rubens fait figurer dans ses chasses et dans ses batailles.

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Un Chariot avec un Paysan battant le grain.

A la craie noire et à la sanguine. H. 25,5, L. 41,5.

A droite, on voit un paysan dont la camisole est faite a la sanguine, levant le fléau pour battre le grain amoncelé devant lui ; à droite, un char à foin à quatre roues.

Le chariot figure dans le Paysage avec une char- rette embourbée de l'Ermitage (Œuvre de Rubens, 1178) et plus exactement encore dans l'Enfant prodigue (Œuvre de Rubens, 260).

Etude de paysanne.

A la craie noire, retouchée à la sanguine. H. 33,5,

L. 20, 5.-

Une jeune et forte paysanne, coiffée d'un bonnet, occupée à battre le beurre. Dos deux mains levées, elle manie le pilon servant à agiter le lait dans la baratte.

Têtes d'Empereurs romains et d'autres personnages.

A la plume, petites figures de 5 à 7 centimètres de haut sur 4 à 5 de large.

Dix têtes d'empereurs romains et un groupe de deux têtes de vieillards à grandes barbes et à longs cheveux, le tout monté sur une même feuille.

Etude de mains.

A la craie noire. H. 27,5 cm., L. 27.

Deux mains levées, les doigts étendus, vues du côté intérieur; une troisième main abaissée, vue sur le dos, tenant une draperie.

Tous les dessins mentionnés sous la présente rubri- que ont été photographiés pour la collection de la ville d'Anvers.

Max Rooses.

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INHOTJDSTAFEL. TABLE DES MATIÈRES.

Max Rooses. De man in Oostersch geu>aad uit lut muséum van

Cassel blz. 103

id. Het furtret van Jan Brunt in de Pinacotheek van

Munclun » 115

id. De sclunker. der Martelie van Sint Andries aan lut

Gasthuis der Vlamingen te Madrid » 121

id. Les Rubens de la Galerie du duc de Riclulieu . . » 138

id. De pkikbrief der heerlijkhcid van Steen » 149

id. Poriret der kindercn uit Rubens' tweede huwclijk . » 158

id. Rubens en Ophovius » 161

id. La Galerie du Marquis de Léganès » 164

id. ŒUVRE DE RUBENS

Adpenim et Cqrkigemm. Tableaux

Musée de Berlin » 173

Florence Uffi/i » 173

id Palais Pitti 174

Musée de Turin > 174

Galerie Doria à Rome > 174

Musée de Glasgow » 174

Musée de Lierre » 173

Chez M. Sedelmeycr à Paris » 173

Collection Rodolphe Kann A, Paris >■ 17S

Collection Ferd Bischoffsheim à Paris ... » 17g

Le Triomphe et les figures de l'Euiluiristie. . . » 180

La Sainte Famille . . . > 184

La Femme Adultère 184

Le Denier de Char . 185

Jésus-Christ devant Pilule 187

Trois Symphes tenant une corne d'abondance . . 187

l 'émis et Advnis > 188

Vénus pleurant Adonis » 189

Les Bustes des philosophes, de Généraux et d'Em- pereurs Grecs et Romains » 191

Ventes

Dkss[,v>.

Musée de Gênes 195

Mu^ée des Uffi/i à Florence » 195

Collection F. P. Heseltine à Londres » 196

Collcihon Sir Charles Robinson . . . » 196

Mifée de IT'.rmitagc > 200

Collection du Duc de Devonshire » 202

C

BULLETI N-RUBENS

ANNALES

de la

Commission officielle instituée par le Conseil communal de la ville d'Anvers pour la publication îles documents relatifs à la vie et aux œuvres de Rubens

Tome V.

ANVERS

Imprimerie & Lithographie Veuve DE BACKER

RUE ZIRK, 35. igoo

3e Livraison.

RUBENS-BU LLETIJN

J AARBOEKEN

der

btelijke commissie ingesteld door den Oemeenteraad der stad Antwerpen voor lict itifgcven der bescheirfen betrekkelijk het leven en de wer/een van Rabots.

ANTWERPEN

BOEK- & STEENDRU KKKKIJ J. VAN HILLE-Dlî I3ACKER

ZIRKSTRAAT, 35 1910

Vijfde Deel.

4e Aflevering.

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L'Histoire de Decius Mus

Dans le de Kunstchronik du 20 décembre 1907, nous trouvons l'article suivant :

RUBENS' DECIUS-ZYKLUS IN DER LIECHTENSTEINGALERIE

Im Jabre 16 r 8 war Rubens. wie wir aus scincn Briefen an Dudley Carleton wissen, damit bescbaftigl, fur einige Genuescr Edellcute Kartons mit Darstellungen der Geschichtc des Konsuls Decius Mus zu fertigen, die als Vorlagcn fur Tapisscrien dienen sollten. Kartons, mit Kohle auf Papier gezeichnet, sind fur kein Werk Rubens' nachzuweisen ; die Figuren der giossen Decius-Folge in der Liechtensteingalcrie sind linkshàndig, und eine Reihe von Gobelins, die sicb im Besitze verschiedener Sammler befinden, stimmt mit den GemaMden vollkommen ùberein, nur ist im Gcwebe die Ucber- setzung von redits und links durchgefiihrt : es kann also kaum ein Zweifel dariïber bestehen, dass der DecLus-Zyklus mit jenen Kartons identisch sei. Als Rubens den Auftrag der Gcnucsen erhaltcn batte, trat eben der junge van Dyck in die Antwcrpener Lukasgilde ein und kam wahrschein- lich schon damais als Gebilfe zu Rubens. Van den Branden reilit nun in seiner « Gesdiiedenis der Antwerpschc Schildcr- school » den Zyklus in das (Euvre des van Dyck ein ; archi- valischc Nacbrichten veranlassten ilin dazu : das Notariatsarchiv in Antwerpen bewahrt eine Urkundc vom Jahre 1661, in wclcher der Maler Gonzales Coques und Jan Baptist van Eyck crkliiren, im Verein mit I. C. de Witte funf Gemiilde mit « de Historié van den Keyser Decius », gemalt von Anthonio van Dyck, gekault zu haben; das sechste Bild der

Folgc hefand sich damais schon im Besitzc dcr Kâufer. Etwa zwanzig Jahre spiitcr spricht dann Coques in seinem Tes- tamente von don Bildern und nennt sie « geschildert van van Dyck nacr de schetzen van Rubbens », und im Nach- lassinventar des van Eyckschcn Bcsitzes vom Jahre 1692 heissen sie * geordonneert door den heere Rubbens cnde opgeschildert door den heere van Dyck », Die Bcschreibun- gen der invertierten Gemalde stimmcn mit den Sujets der Liechtensteingalerie uberein, nur fehlcn die « Totenweihe » und die « triumphierende Roma ».

Im erstcn gedrucktcn Kataloge der Liechtensteingalerie (1767) ist bereits der ganze Zyklus verzeichnct, doch war bisher nicht nachzuweiscn, wann und von wem die Gemalde crwor- ben wurden ; eine Tradition sagte. Fiïrst Joseph Wenzl (1704-1772) habe die Gemalde in Brùsscl von einer Familie Claes gekaul't, andere Nachrichten nannten den Fiirsten Hans Adam als Kaufer ; und zwar hicss es, die Gemalde seien um 72000 resp. 80000 Gulden in Briissel aus dem Besitze der Herzogc von Clevc gekauft wordcn. Dièse urkundlich nicht zu stiitzenden Berichte mit ihren fur jcne Zeit miir- chenhattcn Preisnotierungen stammen aus der Lîteratur der ersten Jahre des 10 Jahrhunderts und tïnden sich auch im dem Rubenswerk von Max Rooses reproduziert.

Die Vermutung, dass die Folge der Liechtensteingalerie mit den Gemalden aus dem Besitze van Eycks identisch sci, hatte einen hohen Grad von Wahrscheinlichkeit, doch war fur die Jahre i6<>2 bis 1767 kein Besitzer nachzuweiscn und der Zeitpunkt der Erwcrbung fur die Galerie der Fiirsten von Liechtenstein war nicht sichergestellt.

In einem ausfùhrlichen Feuilleton der «Neuen freien Presse » vom 7. Oktober 1007 teilt nun Dr. Victor Fleischer einen Briet' mit. den er bei Ordnungsarbciten im Hausarchive der regierenden Fiirsten von Liechtenstein gefunden hat und der die Frage nach der Identitlit der Liechtensteinschen Bilder mit den van Eyckschen beweist und zugleich die Zeit dcr Erwerbung rixiert.

Am 7. Juli des Jahres i6()2 zwei Tage vor dcr Inven- tierung im Hausc van Eycks schreibt der Kunsthandlcr

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Markus Forchondt an den Fùrsten Johann Adam Andréas von Liechtenstein einen Brie» aus Antwerpcn. dass dortselbst in weinigen Wochen eine Verlassenschaft zur Versteigerung gelangen werde, die auserlesene Werke von van Dyck enthalte, und zwar fiinf oder sechs Stiick « Die Historié von Desius», Gemâlde, die in « Spalier » (Gobclins) viclfach nachgebildet seien. Die rômisch kaiserliche Majestât (Leopold I.), mcint der Briefschreiber, diirfte « zu Hof cin Zimber dar von » haben, das die kaiserlichen « Tapitsierer » dem Furstcn zeigen konnten. Es seien Gemiilde mit lebensgrosscn Figuren, aber ohne die « Borten » der Gobelins. Das Schreiben lautet :

« Durchleuchtig hochgebohrner Hertzog Gnadigister Fïirst vndt Heer Heer etc : Ich bitte Ear Durchleucht mich nicht in Vngnaden aut zu nehmen das ich aber mahlen mit dise meyne geringe Zeylen corne autwarten, die Oorsaech aber ist das eyne Verlassensialt vorhanden ist darinn viel rare Malerey von Antonius von Dyck die Historié von Desius soo in 5 oder 6 Stuck bestehet, solchc baldt vcrcauft wierdt wcrden wan Eur Durchleucht eynig Belieben haben solche gekauft zu haben, wil ich meyn Vleys nicht sparen solche in eyn billigen prctium zu becom^n Dises wiert vercautt dahicr an der jenige der das mjyst bieten doet. Dise Mah- lerei ist in Spallier vielmael nachgearbeytet. Ich vcrmeyne das Ihro Roms kays: May: zu Hot eyne Zimber dar von haben solches die kay: Tapitsierer Eur Durchl. woiil weysen ciintcn. Die Figuren seynt lebensgrosse vnd die Bilter auch gros aber haben keyne Borten wie die Spallier. Vermainc dise Mahlerey in 3 oder 4 Wochen wierdt vercautt werden. Ich werde auch Eur Durchl von die 2 grosse Diamanten das Munster in Cristal weysen lassen, warmit Eur Durch- leucht in den Schutz des Allerhoechstcn mich aber an Eur Durchl. zu beharleyche Gnadt gehorsamst empfehle vnd ver- blcibe Eur Durchl. vnderdaniger Diener Marcus Forchondt.

Anvers ady 7. July 1692 A. »

Der Brief ist adressiert:

« Dem Durchlcuchtigen hochgebohrnen Furstcn vndt Herrn Herrn Johan Adham Andréas des heilligen R'ôm : Reichs

208

Fursten von Lichtcnstcin vndt Nickelspurg in Schlcsien Hcrtzog zu Troppau vnd Jagcrndorf etc. etc. meinen gna- digsten Fursten vndt Herrn Herrn. Wienn per Feltsperg. n

Am 25. Juli 1692 wurde das Schreiben pràsenticrt; unter dem Einlaufsdatum stcht als Kanzleivermerk : « H. Forçant bericht dss 5 od. 6 Stuk iMalerey von Anton von Deyk zue verkauffen die Historj von Desius. »

Eine Antwort auf diesen Bricf ist in den bisher geord- neten Bestanden des fùrstlichcn Hausarchivs nicht nachzu- weisen. Wohl aber findet sich in den Rechnungsbuchern einc Eintragung, die zweifellos auf diesen Zyklus zu beziehen ist. In der « Hoffzahl Ambts Rechnung von Weihnachten i6o5 bies St. Joannis Baptislae a: 1696 » heisst es in der Rubrik «Fur Gemahl vnd Farben » unter Nr. 1 25 :

« H. Marco Forehand fur 8 Stuckh Mahlerey von Antonio von Daykb zahlt lauth Quittung vnd zurukh gestelten Reuers bezahlet . 1 1 .000 fl » Als Dokumente dazu sind verzeichnet : « I hr fiïrstl. Gnd. Contrakt und Emptangsquittung. »

Dass die Zahlung drei Jahre nach jenem Brief datiert, darf uns nicht beirren; abgesehen davon, dass zwischen jenem Anbot, dem wirklichen Ankauf und der Ucbergabe in Wien einc ziemlichc Zeit verstreichen musste, bezieht sich die Notiz ja ofîcnkundig auf die Einlosung eincr Obligation, die vie] friiher ausgestellt vvorden sein kann. Ueberdics betriigt der Zahlungsvermerk entgegen dem sonstigen Brauch kein Tagesdatum, es ist also moglich, dass die Notiz als Nach trag aus der Zeit vor Weihnachten i6q5 aufzufassen ist. Jedenfalls ist die Zeit fur die Einlosung einer Obligation nicht allzu lange. Eine andere Obligation zum Beispiel, durch welche Fiirst Johann Adam Andréas bekennt, dem selben Markus Forchondt fur Juwelen (auch der Schluss des oben zitierten Bricfes deutet auf einen Juwelenankauf) noch 4600 Gulden zu schulden, datiert vom 2t. Màrz 1691. Die Ter- mine fur die Teilzahlungen sind in der Obligation festge- setzt und erst am 21. Juni 1692 (also auch fast anderthalb Jahre nach der Ausstellung) ist die Schuldurkunde ganz eingelost.

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Dagegen blcibt einc anderc Fragc offen: das Invcntar des van Eyckschcn Nachlasses weist nur scchs Bilder dcr Decius- Folge auf, die Zahlung aber spricht von « 8 Stuckh ». Ob Forchondt damais die zwei fehlenden Gcmalde der Reihe selbst besass oder anderwârts erworben hatte und zuglcich an den Fursten verkaufte oder ob zwei anderc Wcrke van Dycks mit den sechs Decius-Gcmalden angekauft wurden, ist aus der Eintragung nicht zu ersehen. Zwcifellos aber muss es sich bei dieser Zahlung um aussergewohnlich grosse Bilder gehandelt haben, denn die Prcisc, welche die fiirstlichen Rcchnungen sonst fïir van Dyck notieren, sind vicl geringer. So verkauft zum Bcispicl 1708 dcr « kayserl Khunstkammcr- kupferstecher » Jakob Miinnl an den Fursten « zwey Con- trafait Bruststuck von Deyck » um 175 Gulden.

Durch den hier publizicrten, bisher unbckannten Brief und die wohl mit Recht darauf bezogene Zahlamtsnotiz ist also nicht nur die Identitiit des Decius-Zvklus der Liechtenstein Galerie mit jcnen Bildern aus dem Besitz des van Eyck in Antwerpen erwiesen, sondern auch mit der Konstaticrung des Ankaufs durch den Fursten Johann Adam Andréas (wenig- stens fur sechs Bilder dcr Folge) die zusammenhangendc Geschichte des Bilderbesitzes von 1661 bis heute hergestellt; denn aus dem Besitz der fiirstlichen Familie sind dièse Gemalde nicht mehr entfernt worden

Der Kunsthandler und Juwelier Marcus Forchondt gchtirte, wie Fleischer wciter berichtet, einer Familie von Malern und Kunsthiindlem an, die schon scit den sechziger Jahrcn des 17. Jahrhunderts in den turstlich Liechtensteinschen Rcch- nungen nachzuwcisen ist. Marcus starb 1709 und hinterliess ein grosses Lager von Gemiilden deren Vcrzeichnis sich crhalten hat. Zu seinen Kunden gehorte neben dem Hochadel auch die kaiserliche Hofkammer. Die Gattin des Kunsthand- 1ers war einc geborene Vermoelcn, einc Verwandte jcnes spanischen Wurdentragcrs, dessen mit dem Familicnwappen geschmùcktes Portriit sich ebenfalls in der Liechtenstein- galerie befindet. Wahrscheinlich ist auch dies Port rat des Jan Vermoelcn durch die Familie Forchondt an die Fursten von Liechtenstein vcrkauft worden.

2IO

11 résulte des documents cités dans cette pièce, que la galerie de Decius a été achetée par le prince Jean-Adam-André de Liechtenstein, peu de temps après le 25 juillet 1692 et qu'elle a été payée entre la Noël de 1695 et la Saint Jean (24 juin) 1696. Le prix fut de 11.000 florins. Nous savons que le der- nier propriétaire avant les princes de Liechtenstein fut J. B. Van Eyck d'Anvers, qui mourut le 6 juillet 1692. Le jour de sa mort, six des tableaux de la série ornaient la chambre du rez-de chaussée de sa maison, située dans la longue rue de l'Hôpital. Ils furent décrits en ces termes : « Six pièces de peintures com- posées par le sieur Rubens et achevées par le sieur Van Dyck, à savoir l'Histoire de l'empereur Decius. La première représentant le triomphe de cet empe- reur (Rome triomphante); la seconde, une Offrande (Decius consulte l'Aruspice); la troisième, devant la cheminée, le Peuple des Romains (Decius raconte son rêve); la quatrième, une pièce de fenêtre, le Trophée (le Trophée); la cinquième, l'empereur Decius est percé (Decius blessé à mort); la sixième, l'empereur est enterré (les Funérailles de Decius).»

En signalant les tableaux à ce prince, Marcus Forchondt, qui semble ne pas les avoir vus, déclare qu'ils sont au nombre de cinq ou de six. Chose curieuse, cette incertitude sur le nombre des pièces qui composent la série, se signala déjà antérieure- ment. Quand, le 16 février 1661, Gonzales Coques déclare avoir acheté, avec Jean-Charles de Witte et avec Jean Baptiste van Eyck, l'Histoire de l'em- pereur Decius, peinte par van Dyck, il parle de cinq tableaux; nous venons de voir que, en 1692,

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J. B. van Eyck en possédait six. D'après la désigna- tion de ces six pièces, il lui manquait Decius voué aux Dieux infernaux et Decius renvoie ses lecteurs. N. Nicodemus Tessin qui vit les tableaux chez J. B. van Eyck, en 1687, parle de sept pièces (Oud Holland, XVIII, p 23). Dans ses Tapisseries bruxelloises (p. 3oi), Alphonse Wauters parle égale- ment de sept pièces, dont les cartons existent au palais des princes de Liechtenstein à Vienne ; mais le même auteur, à la même page de son livre, parle de huit pièces de laine soie et or, portant la signature du tapissier Jacques Geubels. Quand, en 1695 -1696, Marcus Forchondt est payé, c'est égale- ment le prix de huit pièces qu'on lui compte. En diminuant le nombre total (6 ou 8) d'une unité, on regarde le Trophée comme ne faisant pas partie de l'œuvre. Les deux pièces, manquant dans l'exem- plaire de J. B. van Eyck, se trouvaient dans la galerie Liechtenstein en 1759, lorsqu'elles furent gravées. Entrés en possession du prince de Liechten- stein comme œuvres de Van Dyck, les cartons gran- dioses lorsqu'ils furent gravés et aussi longtemps qu'ils figurent dans le galerie, ont porté le nom de Rubens.

Nous remarquons encore que les tableaux de l'Histoire de Decius furent offerts en vente au prince de Liechtenstein comme une peinture (Malerey) de van Dyck. C'est ainsi qu'ils avaient été désignés dans la déclaration de Gonzales Coques du 16 février 1661. Dans l'inventaire de la mortuaire de J. B. van Eyck ils sont dits : « composés par le sieur Rubens et achevés par le sieur van Dyck». Nico-

demus Tessin déclare avoir vu, en 1687, chez van Eyck un négociant d'Anvers, dont le frère, paraît-il, habite Venise, les grandes peintures que Van Dyck a fait d'après la composition de Rubens pour servir de modèles à des tapisseries, l'histoire de l'empe- reur Decius (Oud-Holland, XVIII, 202).

Dans la déclaration des tableaux achetés par Alexandre Voet, depuis le 17 novembre i685, se trouve *une Bataille de Decius, double toile, peinte par Van Dyck d'après l'esquisse de Rubens » : Item ecn batalie, dobbelen doeck, van Desius, van van Dyck geschildert naer de schetse van Rubens (Bul- letin des Archives d'Anvers, XXII, 48). Dans l'in- ventaire de la mortuaire d'Alexandre Voet, 6-10 octobre 1689, la même pièce est mentionnée (Ibid., XXII, 6g).

Les nouveaux documents publiés par la Kunst- chronik, nous apportent la certitude que le prince de Liechtenstein acheta les tableaux de la série dans la mortuaire de J. B. van Eyck. en 1692. Ils ne nous apportent pas de lumière sur leurs auteurs. Nous n'allons pas ici traiter tout au long cette question que nous avons examinée déjà plus d'une fois (Œuvre de Rubens, III, 201-204; Rubens Leven en Werken, p. 265-268). Résumons les faits. Le 12 mai 1618, Rubens écrit à Sir Dudley Carleton : « J'ai fait moi-même à la demande de certains gen- tilshommes génois quelques superbes cartons d'après lesquels on tisse maintenant. » Le 26 mai, il écrit au même : « Je vous enverrai toutes les mesures de mes cartons de l'Histoire de Decius Mus, le consul romain qui se dévoua pour le triomphe

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du peuple romain; mais j'écrirai à Bruxelles pour lavoir exactement. Tout se trouve entre les mains des maîtres tapissiers. <* Kubens ne saurait affir- mer sa paternité d'une manière plus positive et, en réalité, il ne l'a fait avec plus de clarté pour aucune autre de ses œuvres. Il a fait les compo- sitions en esquisses; van Dyck les a transposées sur une échelle plus grande ; Rubens a mis la dernière main à l'œuvre. Cela s'est fait pour cent de ses œuvres, sans qu'on songe à les lui contester. Je répète ce que j'ai écrit jadis: « Non seulement l'Histoire de Dccius est une œuvre de Rubens, mais nous ne croyons pas trop nous avancer en (lisant qu'elle est la plus rubénienne de ses œuvres.*» Je viens de la revoir il y a peu de jours par une lumière admirable: ma conviction ancienne s'est raffirmée, si possible. L'opinion contraire d'après laquelle l'Histoire de Decius porte à tort le nom de Rubens et doit être attribuée à Van Dyck, n'est fondée que sur les documents d'archives que nous venons de résumer; je ne comprends réellement pas comment un historien de l'art qui a vu les œuvres elles-mêmes puisse, un instant, admettre pareille attribution. En 1618, quand les cartons se trouvaient dans l'atelier du tapissier, Van Dyck avait ig ans, il ne pouvait en avoir que 18 quand les peintures furent faites. Certes, le grand élève de Rubens était d'une précocité fabuleuse, mais admet- tre, qu'il eut été capable de produire ce chef-d'œuvre à cet âge, dépasse les bornes de la vraisemblance. D'ailleurs, il suffit d'examiner les peintures elles- mêmes pour être pleinement édifié à ce sujet.

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Kubens a fait la composition et les esquisses, per- sonne n'en doute. Un ou plusieurs de ses élèves exécutèrent à la dimension voulue la couche infé- rieure des cartons. Rubens les retoucha entièrement, y mit la vie et la lumière, exécuta de sa main les principales figures, spécialement celle du pre- mier plan. Il se passa donc pour cette œuvre ce qui se fit pour un nombre très considérable de ses tableaux que personne ne songe à attribuer à ses collaborateurs. Outre les documents d'archives, nous possédons la preuve convaincante de ce fait dans les tableaux eux-mêmes.

Prenons pour exemple les deux œuvres les plus importantes de la série : Les Funérailles de Decius et Decius blessé à mort. Dans la première, le guerrier, agenouillé au premier plan, est entièrement de la main de Rubens, ainsi que celui qui apporte le butin. Le soldat vu de dos et la femme entraînée par les vêtements sont entièrement repeints par Rubens. La tète du Consul étendu sur le bûcher est un chef-d'œuvre du maître. L'arrière plan, les figures et les armes sont de la main d'un élève retouchés par-ci par-là par Rubens. Decius blessé à mort appartient par la composition à la série de la Bataille des Amazones, de la Conversion de saint Paul et des Chasses. Le soldat mort étendu sur le devant est entièrement de la main de Ru- bens. Sont encore de lui: la tête du mort repo- sant sur ce cadavre, une autre tête de mort plus à droite, la tête de Decius, le bras de celui qui va le frapper du sabre et le bras de celui qui le perce de sa lance. Le cheval pommelé est repeint

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par Rubens dans ses parties claires, l'arrière train du cheval brun est encore retouché par lui. Comme dans le précédent tableau, l'arrière plan est d'un élève avec des retouches de Rubens.

Les chevaux jouent un grand rôle dans les com- positions; ils sont, à n'en pas douter, en majeure partie de la main de Van Dyck et prouvent le don merveilleux du peintre, adolescent encore, dans l'exécution des fougueux coursiers, talent qui ne fit que s'accroître dans le cours des temps. La pein- ture de Rubens, n'est pas d'une exécution raffinée ; elle est exécutée par fragments ; le maître ne s'est pas donné la peine de fusionner soigneusement son travail avec celui de ses aides, comme il l'aurait fait dans un tableau ordinaire. Le travail est déco- ratif; on pourrait l'appeler un roman historique qui fait vivre et resplendir la vérité dénuée d'arti- fice. La peinture des figures par l'élève ou les élèves est assez sèche surtout celle des figures. Le principal des collaborateurs est Van Dyck dont les chevaux sont des chefs-d'œuvre ; les accessoires et les paysages sont d'un autre élève, probablement de Wildens, sinon de Paul De Vos.

* Max Rooses.

Les contrats passés entre Rubens et Marie de Médicis concernant les deux galeries du Luxembourg

Le 26 février 1622, Rubens étant présent à Paris, les conditions auxquelles les deux galeries, celle de Marie de Médicis et celle de Henri IV, furent arrêtées entre la reine mère et le peintre, et con- signées dans le registre des ordonnances de la reine. Ce contrat fut signé par la reine, par son secrétaire Claude Houtillier, par Rubens, et par deux témoins Jacques et Guerreau. Les feuillets du re- gistre numérotés « quatre-vingt-cinq «> et « quatre- vingt-six » furent arrachés du registre. Il y a peu d'années ils furent mis dans le commerce, nous les reproduisons ici :

Fut put en sa personne le sr Pierre Paul Rubens excel- lent peintre Marnent demeurant en la ville d'Anvers et estant de pnt en ceste Ville de Paris loget près le pont neuf sur le quay et pavé S< Germain l'Auxer. lequel a recongneu et confessé avoir taict marché, promis, promect et s'oblige à très haulte très puissante et très illustre princesse Marie par la Grâce de Dieu Royne de France et de Navarre mère du Roy lire sire

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ce acceptante «Si présente en personne en la p'*' aussv de Mr Claude Boutillier consr du Roy nie Sire en son conseil d'estat et privé secrétaire des commandements de lad. dame Royne de faire, parfaire et peindre de sa propre main touttes et chacunnçs des figures des tableaux et quadres des deux gal- l.ries du pallays que sa ma" faict bastir à S* germain des prez en paris Et de repnter dans lesd. tableaux touttes les histoires qui sont portées et desduictes tout au long par escript selon l'intention de sa ma* qui en a donné une coppie aud. Sr de Rubens paraphé par led. sieur boutillier secrétaire. Et en a Rubens aultant cS: devers eux paraphé comme Taure, amn que led. de Rubens sattisface entièrement à l'intention de lad. dame Royne comme il s'est obligé de faire Et pre- mièrement dans l'une des galleries qui est desjà faicte et de laquelle les sollyves et poultres sont dorées et peinctes led. de Rubens sera tenu et s'oblige de desscigner et peindre de sa propre main vingt quatre tableaux dans lesquels seront repntez les histoires de la vie très illustre & gestes héroiques de lad. dame Royne selon les devis (en subjeetz jusqu'au nombre de dix-neuf (') qui en ont este donnez comme dict est aud. Sr de Rubens par sad. Ma,c (dequi luv en seront donnez pr les cinq restant pend, qu'il travaillera aux pre- miers ('). Et pour la gallerie de l'autre costé qui n'est encore faicte s'oblige aussv led. de Rubens de fc et peindre de sa ppre main tous les tableaux qu'il fauldra mectre et apposer dans les lieulx destinés po chacun. Et dans lesd. tableaux y représenter et peindre toutes les batailles du derTunct Roy henry le grand les rencontres qu'il a faictes, ses combatz, prises et sièges de villes avec les triomphes desd. victoires en la façon des triomphes des Romains suivant le devis qui luv en sera donné par sa ma*. Tous lesquels tableaux des- dictes deux galleries led. sr de Rubens promet et s'oblige de te & achepver au mieulx qu'il luv sera possible et n'en livrer aulcun qui soit faict à la légère désirant comme sa ma* luv en a accordé le prix et donné tout contantemt de la servir

(i) Les mots imprimas entre parenthèses sont écrits dans la mar^'O ot paraphés par Rubens de son nom tout i-ntii r et par trois f^t ific s des représentants de la reine.

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aussy cie tout son pouvoir et scion sa vollonté et recongnoist led. de Rubens que lad. dame Royne s'est réservée le pou- voir d'augmenter ou diminuer les subjects desd. tableaux avant quilz seront commancés et de faire retoucher et changer les figures qui ne luy seront agréables lorsque lesd. tableaux seront par deçà. Aussy entend sa maté ne rcccpvoir aulcun tableau qui ne soist tout peint de la ppre main dud. de Rubens pr ce qui concerne les figures partant promect et s'oblige led. de Rubens fre & parfaire tous lesd. tableaux et quadres qu'il conviendra aux deux galleries du susd. palays de sa ma"' dedans quatre ans par dessus les desseigner & pein- dre comme dict est de sa propre main et le tout pour et moyennant le pris et somme de soixante mil livres t. payable comme sera cy aprez dict. Et rendre par deçà de Rubens ceulx de la gallcrie qui est à put faicte et ce dedans deux ans prochain venant Et en livrer douze de faietz dedans ung an pchain et les faire poser en leur lieu et place et les aures douze dedans l'année suivante. Et promect aussi led. de Rubens en apportant les douze premiers tableaux faire tenir à la dame Royne les desseings qu'il aura faicts des batailles du deflunct Roy henry le grand pour l'autre gallerrye de sa ma,é et ceux qui resteront à faire de lad. prc gallerye. Laquelle dicte somme de soixante mil livres t. lad. dame Royne fera payer aud. de Rubens en quatre payemëts csgaux chûn de quinze mil livres dont le premier payemt se fera quand led. de Rubens aura faict parfaict et mis en leur lieu et place les douze premiers tableaux faisant la moictié des vingt quatre destinés pour lad. première gallerye. Le second payemen lors- qu'il aura achevé les douze autres faisant le reste de lad. gallerye. Et en à fre et terminer les deux autres payements au feur et à mesure qu'il livrera moictié des autres tableaux destinés pour lad. seconde gallerye et qu'ils seront faietz parfaietz et posés en leur lieu et place ainsi que dessus. Car ainsi a este entendu accordé convenu et arresté entre sa ma,é et led. sr de Rubens promectant et s'obligeant mesmement led. de Rubens l'octroyer en lieux recommandés.

Faict et passé au chau du Louvre l'an mil six cent vingt deux 8 h. samedy avant midy vingt sixiesme jour de febvrier

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et ont la dite dame Royne et sieur Boutillier et de Rubens signé la présente et posés les deux apostielles estant en marge de la pe page.

Marie, Bouthiluer,

Pietro Pauolo Rubens, Jacques. Guerreau.

Cependant le jour même du 26 février 1622, il fut convenu entre les deux parties contractantes que le prix réel ne serait que de 64.000 livres et que les 6.000 livres de différence ou une partie de cette somme ne seraient payées à Rubens que si la reine- mère était pleinement satisfaite de son travail. Dans ce cas, ces six milles livres seraient considérées comme une grâce et courtoisie de Sa Majesté. Cet accord définitif fut revêtu de la signature de Rubens et des témoins Jacques et Guerreau et inscrit dans le même registre des ordonnances de Sa Majesté sur le feuillet numéroté « quatre-vingt-quatre ». Comme les deux suivants, ce feuillet fut arraché à une époque inconnue; de nos jours il fut mis dans le commerce II figura dans le catalogue 36 de la librairie ancienne de Mr Jacques Rosenthal de Munich : Choix de livres el de manuscrits rares et pré- cieux, n° 489, M. Jacques Rosenthal fut assez gra- cieux pour mettre l'original à ma disposition. Ces contrats signés, Rubens quitta Paris le jour même. Ses amis et confidents ne connaissaient que le prix de 60000 livres accordé pour les deux galeries (').

(1) Se n'<' tornato a rasa, i-crit Peiresc à Aleaiulcr, le 7 mars 1622, il sr Pietro Paulc» Kiihens, sendosi assonto la pittura délie duo ^allerie délia résina madré, con pretio di venti mila srhiuli et con licenza di lavorar a casa sua, in tutto cio che vi si potrà fare, senza obli^o di tornarc che non hahbia finito 8 o diece quadri

Je soubzsigné Pierre Paul Rubens peintre flamens demourant à anvers recongnois et confesse de bonne fov ancores que par contract qu'av ce jourdhuy faict avecq la Royne mère du Roy pour raison des peinctures quelle désire estre par moy t'aictes aux deux galleries de son pallais de Sainct Germain des prez lez paris et aplain mentionnées audict contract, la dicte Dame Royne mayt promis donner et bailler pour icelles la somme de soixante mil Livres tournois paiablcs en quatre paiements esgaux chacun de quinze mil livres.

Néanmoings la vérité est qu'avons convenu et accordé ensemble à la somme de cinquante quatre mil livres dont me sera paie à chacun paiement la somme de treize mil cinq cents livres aux termes dudict contract. Au moyen de quoy demeurera ladite dame Royne quitte et deschargée comme moy des six mil livres faisant le reste desdietz soix'« mil livres. Sinon que de sa grâce et courtoisie sa majesté me voullust donner ladicte somme de six mil livres partie ou portion d'icelle selon que mes dietz ouvrages de peinctures luv seront agréables remettant ceste libéralité à la discrétion et soubz le bon plaisir de sa dicte maté. Faict ce vingt six™0 febvrier en XVIe vingt deux en pnee des norcs soubs1* qui ont pour approbation signé à ma requeste la présente.

PlKTRO P \l IX) RUBKNS.

JACQUKS. Guerreau.

KT:m«li, con i «jnali sprr.i ritorn;iro in tnanoo sp;itio di toinpo < lu- molti non lviwi tcMmmio prns.it.» (Ere. Mi n i/. Courrier de l'Art, i_* sc|itt'tn:>fr i ^ :).

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De vreemde reizigers Rubens of zijn huis bezoekende

Otto Speriing (1621).

Otto Speriing, lijfarts van den koning van Dene- marken, was in 1602 geboren in Hamburg. Nadat hij in Grcifsfeld gestudccrd had begaf hij zich naar Leiden, verblccf daar Iwec jaar en ondernam tegen het einde van dien tijd, in het jaar 1621, in gezel- schap eeniger bekenden, eene reis naar Brabant en Vlaanderen. In den loop dezer deed hij onder andere Antwerpen aan, waar hij Hugo Grotius leerde kennen en niet vervvaarloosde Rubens ecn bezoek te brengen. Van dit bezoek schreef hij het volgende verhaal in zijn eigen levenschets: Dr tned. Otto Speriing s selvbiografi oversat i Uddrag efter Original handskriftet of S. Birket Smith. Kjobenhavn, i885. W. von Scidlitz lict er eene Duitsche vertaling van verschijnen, die wij hier laten volgen, in Repertorium filr Kunstwissenschaft, X, bl. 11 r. H. Hymans gaf hiervan een Fransche vertaling in Bulletin del'Aca demie royale de Belgique, 1887.

a Wir bcsuchtcn auch den weitberuhmtcn und kunstrei- chen Maler Rubbcns, den wir gerade bei der Arbcit tralon. wobei er sich zugleich aus dem Tacitus vorlesen liess und danelx;n einen Bricf dikuerte. Da wir uns nun still ver-

hiclten und ihn durch Rcden nicht storen wollten, begann er selbst mit uns zu sprechcn und fuhr dabei ununterbrochen in scincr Arbcit tort, liess sich weiter vorlescn. horte nicht auf den Brief zu diktieren und antwortctc uns aut unsere Fragen, indcm er uns hierdurch sein grosses Ingenium zeigen wollte. Darauf liess er uns durch einen seiner Diener ûberall in seinem herrlichen Palast herumfuhrcn und uns seine Antiquitâtcn und die griechischen und romischen Statucn zeigen, die er in grosscr Menge besass. Wir sahen dort auch einen grossen Saal, der kleine Fenster hatte, sondern sein Licht durch eine grosse Oelïnung mitten in der Decke erhielt. In diescm Saale sassen vicie junge Maler, die aile an ver- schiedenen Stucken malten. welche mit Kreide von Hrn. Rubbens vorgezeichnet worden waren und auf dener er hier und da ein Farbenfleck angebracht hatte. Diesc Bilder muss- ten die jungen Leute ganz in Farben ausiuhren, bis zuletzt Hr. Rubbens sclbst das Ganzc durch Strichc und Farben zur Vollendung brachtc. Da hiess es denn, das ailes sei Rubbens' Werk. wodurch sich dieser Mann einen ungeheu- ren Reichthum gesammelt hat und von Konigen und Fûrsten mit grossen Geschenken und vielen Juwelen bedacht worden ist. Um dièse Zeit wurde in Antwerpen eine neue Jesuiten- kirche gebaut, zu deren Schmuck er fast unzahlige Bilder ausgetuhrt hat; sowohl oben an den Gewolben wie fiir viole Altiire und auch sonst rundum an den Wiinden. womit er sich vide Tausende verdient hat. Da wir nun ailes gesehen hatten, kehrten wir wieder zu ihm zuruck. bcdankten uns hoflich und nahmen Abschied von ihm

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Abraham Golnitzius (1624).

Abraham Golnitzius van Dantzig, secretaris van koning Christiaan IV van Denemarken, schrijver van Ulysses Belgico-Gallicus , doorliep de Spaansche Nederlanden, Frankrijk en het hertogdom van Savooien en liet zijn reisverhaal verschijnen bij Elzevier in i63i. Hij bezocht Antwerpen en in Antwerpen het huis van Rubens. Wij deelen hierbij het alinéa mede dat hij wijdde aan het merkwaardige gebouw en aan den beroemden bewoner. Hij beweert in Rubens werkhuis gezien te hebben een Laatste Oordeel en de twintig en meer schilderijen der galerij van Maria van Medici. Het Laatste Oordeel was niet dat wat het Muséum van Munchen bezit; al de stukken der geschiedenis van Maria van Medici zal hij waarschijnlijk niet bijeen gezien hebben, daar Rubens er in 1623 negen naar Parijs meegenomen had en de vijftien andere eerst later daarheen gevoerd werden. Waarschijnlijk is het dat hij Rubens* werkhuis bezocht kort voôr dat de schil- der de laatste hand legde aan het groote werk, dus in 1624.

A Plantino ab Rubenium te ducam, vivum Europae mira- culum. Ingenua artificis humanitas non negabit artem, humana; œmulam naturae vïdeas, qux- ibi sculpta, crclata, pictaque vidi, cogitationc, non calamo habeo. Unius tabula? sit menfio œstimii supra quinque mill. florenorum; opus natum auctore Rubenio, rcprascntans judicium in die Domini magnum. Superius, cœli amœna, corporumque ad ea volatus: alios in cœlo gaudio dirHuere; alias apud interos torqueri, hic cor- porum raptus, infcrorum gurges, mixtac infelici interitu mari- bus fœminae, juvenes senibus. Ita ut spectatorem suum tormcnta

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terreanl «S; alliciant fjaudia. Pniîter hanc viginti & plurcs tabulas Parisios ddcrctulas, impcnsis Régine matris, manu «S: opcrà Kubcnii pictas vidimus; alias alias, silcntiu potiùs quàm calamo à nobis rtîigcndas.

Nicodemus Tessin (1687).

Nicodemus Tessin, een Zweedsch bouwmeester vverd geboren in Nykoping in Sodermanland, den 23" mei 1654. Hij studeerde te Upsala en ving zijne eerste studiereis aan in 1673. Hij trok toen over Denemark en Hamburg door Duitschland naar Italie* en Rome. Eene tweede reis ondernam hij in 1687. Met den beeldhouwer Burchard Precht en den ingénieur P. Gerdes verliet hij den 19° mei Stockholm. Zij gingen over Kopenhagen naar Ham- burg, van daar over Osnabruck naar Holland en Belgié, en verder naar Parijs, Lyon, Turijn, Genua, Rome. Langs Milaan, Bolonje en Venetic keerden zij terug naar het Noordcn. Over deze reis heeft hij aanteckeningen in het Duitsch en het Fransch gehouden, die bewaard worden in het archief van Vrijheer Bonde te Kriksbcrg in Sodermanland. Lit deze trok Dr Gustav Upmark de bijzonder- heden, die hij in Oud Holland (deel XVIII, jaar- gang 19001 liet verschijnen met een levensbericht over Nicodemus Tessin, onder den titel: -EinBesuch in Holland 1GS7 aus den Reiseschilderungen des Schwedischen Architectes Nicodemus Tessin d. j.* Wij ontleenen aan deze uittreksels de brokken waarin spraak is van Rubens, zijne werken en zijn huis.

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Einc schûne schijlderey wahr dar (bij Silbcrcrcons dochter in dcn Haag) von Rubcns, vom Suject Gcbct dcm Keijser was des Keijssers ist etc. so ich in Kuptferstîick habe, sonsten wahr dar auch eins von Rubcns (').

M' De Warts (Diego Duartc te Antwerpen), eines schr reichen Portugiessers Cabinet haben wir auch gesechen, alwor wir im erstcn Sahl haben gesechen citcl Schildereijen von Van Dijck und Rubcns, unter andern wahr sonderlich schôn das vom Printz De Barbançon zu pferde lebensgrôssc, er wahr ciirassirct, undt dass pfcrdt wahr castinicbraun, undt wurde zimblich gcdrehet von hinten gcsehen fast in contraire actitude, gegen der zcychnungen die ich von Van Dyck habc (*).

Von Rubcns wahren dar (bij Antonio den Postmeester te Antwerpen) vicie Schildcreycn und schitzen, wie auch unter andern cine schonc Copei nach cinem Weibe vom Titiano (•').

Bev Von Eijckcn, cinem vornehmen Grosshandler athier (in Antwerpen), wessen bruder in Vencdig seijn soll, haben wir auch vicie schone dinge gesechen, wie unter anderen die grosse Schijldercyen die Van Dijck nach Rubcns Ordonnance hat geschildert, so in tapeten seijndt gemacht, die historié ist vom Keijsser Decio (*).

Bey einem Geistlichen Do Vos genandt (te Antwerpen) habe ich unterschiedliche Volumen von den raresten zeijchnungen in Antwerpen gcsehen. welche meist aile choisiret wahren, unter welchen stijcke sich funden, die nicht vor i5o Rdhl. dass stijek feil wahren, ich kaufte dar ein stijek von van Dyck vor 6 Rdhl. welches er hat gezeijchnct, nach einem Stall- meister zu Pferde, beij dhem er undt Rubcns zu zeiten gelernet haben.

Beij Alexander Voet, einem alten Kupfferstecher (te Antwer- pen), wahren dreij ùber aile die massen schonc Schitze zu sehen vom van Dyck, die treflich acheviret wahren, die eine wahr vom S1 Augustin, darvon dass grosse am Augustins zu sehen ist, undt vor van Dyks bestes stijek in Antwerpen gehalten

(1) Oud HotliwJ, XVIII, ôu.

(2) IbtJ., _'oi.

(3) Ibid. zuz.

(4) Ibid., 202.

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wirdt; die andere wahr von der Creutzigung Christi, vor cinc jedwede wurden 3oo gûlden geheist, undt 600 vor der drit- ten von der Ermida etc. davon ich dass Kupfferstijck kauffte. Sonsten wahr dar auch eine sehr herlicke Schijldereij von der aussfùhrung Christi, lebensgrosse von Van Dyck vorgestclt, wofûr er 1000 Rdhl. begerte; zweij artige ovaliktc Contre- faiten von Rubens undt Van Dyck wahren dar auch vom letzteren gethan, vor welchen er 100 pistolen zusammen begerte ('.).

Die Jesuiter Kircke (te Antwerpen) ist von ordonnance nicht sonderlich, aber sehr reich von marmor, die gantze kirche ist meist vom weissem Marmor inwendig. Beijm Alter stehen 4 marmor statuen; die obersten seyndt vom alten Quel lin zimblich woh! gemacht. An dem durchbrochenen langen Schrankwerck vorn beijm Altar ist eine grosse arbeit geschehen. Zum grossen Altar haben sie dreij stijek die sic verendercn, dass eine ist vom S. Xaviere, dass andere von S. Ignace, herlich vom Rubens vorgestellet, darvon man artige kleine stijcke auch von seiner hand siehet in einer Chapelle auf der lincken hand der Kirche; dass dritte ist auch sehr herlich von einem nahmens Gérard Segers getahn (derzu Rubens zeijt auch lebte) handelt, wie man dass Crcutz mit Christi aufhebt. In der Heiligen Jungfrauen Chapelle auf der rechten hand der kirche so ùber aile die massen reich von marmern ist, siehet man eins der besten stijeken von Rubens, von der Himmclfahrt Mariae. Sonsten seijnd hier noch 36 stijek in den platbnden zwischen den portiquen inwendig der Kirche iiber einander zu sehen, so nach Rubens ordonnance gemahlet, undt von ihme retouchirct seijndt.

Oben in ihrem Oratorio wahren auch zwey schonc stijcke vom Van Dyck, deren dass eine sehr hoch wirdt aîstimiret, welcher da ist von der Vereheligung Marias mit Joseph.

In der Hauptkirche N. Dame genandt, handelt das grosse Altar von der Himmeltarth Marias, ist von Rubens. An der rechteren seilen im Creutz der Kirche ist dass sehr hoch a'stimirte Stijek von Rubens, handelt wie man Christum vom

(1) Oud-llolland, XVIII, *oJ.

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Creutz hcruntcr nimpt, auf der einen sciten nebenbeij auf den thiiren inwcndig hat cr sehr treHich gcmahlct dcn Simcon mit de m Christkindlcin, auï der andcrn wie Maria die Eli- sabet hcimsucht ; aussen auf den thiiren hat er vorgestelt den Christot wie er dass Christkindlcin tr.igt.

Beij dcn Dominicanem ist dass stijck am grossen Altar von Rubens. handelt darvon, wie dass S. François undt S* Domcnic wollen Gott abwenden, dass cr die Welt nicht strate. Dass grosse Altar zur rechten che, man in Chor hinein- gehet ist auch von ihme, handelt von der Dispute vom Hei- ligen Nachtmahl. Zur rccliten dicht am Eingang dess Chors ist dass sehr herliche undt sehr a-stimirte stijck vom Van Dyck. dass suject darvon ist. wie man Christum zum Creutz hinausfùhret. Zur lincken im Creutz der Kirchcn ist auch ein stijck so man sehr hoc h arstimiret von M. Agnolo Cara- vaggio gcmahlct. darvon ich dass kuprferstijck habe gckaulft ; handelt wie einige miinche auf Maria? befehl die pater noster bander ausstheilen. Zur lincker der kirche ist ein stijck vom Rubens, wie man Christum geisselt. Die statue vom Hya- cint oben im Chor an der linckcrcn seiten der kirche, mit der zeijt undt dem tode vorgestellet, ist von Quellin. Sonstcn seyndt hier auch im Chor die sehr hoch arstimirte gemahlte fenster mit lebensgrossen Hgurcn von der historié Pauli. vorgestellt durch Diepenbeek.

In der Burgkirche ist dass grosste undt capitalste stijck in gantz Antwerpen von Rubens, worinnen vorgestellet ist, wie sic das Creutz mit Christo aufheben. undt accompagniren die inwcndige gemahlte thiiren dassclbe suject, aussen auf den thurcn scijndt gcmahlct S. Klisius, S. Amandus, Su Cate- rina undt Su Walborgia : dièses hat cr gemahlet zucrst wie cr auss Italien kahm, undt conservirct sich die colorit treflich daran. Der Konig van Frankrcich hat 5ooo Rdhl. hiervor gebotten undt 700 darneben vor 2e" kleincn stijeken unter dcn thurcn des Altars; dass eine handelt van S** Walbor- gia? Schitfbruch, dass ander von ihrem tode.

Aux Augustins ist dass stijck zu schen vom S1 Augustin in extas, welches vor dass bestc stijck wirdt gehaltcn, so Van Dijck in Antwerpen gemahlet hat.

A S1 François oder bcij der Minnrebriidern, ist dass andere sehr herliche stijck vom van Dijck [Rubens], wie dass S1 Fran- çois nackend aufgerichtet, zum letzten mahl die Com- munion verrichtet, ist auf der rechteren seitcn beijm Eingang des Chors zu sehen: Auf der linckeren seiten ist auch ein sehr rcnomirtes Vesperbild vom Van Dijck: Dass grosse Altar ist vom Rubcns, wie Christus zwischen den Reubern am Crcutze hangt, auch sehr wohl getahn. Auf der rechten sei- ten im Creutz der Kircke ist die Chronung Mariae von Rubens vorgcstellt; hic hat man uns im Closter gewiescn ein lebensgrosses Christkindlein von wachs, so iiber aile die massen schon vom Francesco Fiamingo wahr vorgestellet (').

A S. Michel ist dass grosse Altar Stiick von Rubens, han- delt von der ankutft der dreijen Kônigen; auf der lincke- ren seiten im Chor ist noch ein ander stijck von ihme, handelt von S Grcgorius undt anderen heiligen. Auf der rechten seiten vom Creutz der Kirche ist dass sehr grosse stijck vom gemelten Quellin, wie auch dass Refectorium von ihme hie beij der Kirche zu sehen.

Aux Grands Carmes ist auf der rechten fluchss neben dem Eingang zum Chor die Dreyfaltigkeit sehr schon von Rubens vorgestellet undt ist insonderheit schon daran dass Christ- bild, so in Gottes schoss liegend in Verkiirtzung wird ange- sehen.

Rubens hauss darinnen er gewohnt, undt seine Werke ge- mahlt hat, welcher al fresco auf ettzliche stcllcn ausswendig wahr geschillert, haben wir auch gesehcn imgleichcn dess Vor- nembsten Abbéens Hauss beij S. Michel, darnach auch die Citadell, so aber sehr ubcl unterhalten wirdt (J).

Zu Brussel haben wir ersten besehen dess Herren Gouver- neuren Schloss, woran ausserhalb der Situation nichtes be- sonders ist; In der grossen Gallerei haben wir gefunden sex grosse schone stijckc von Rubens gemahlet so in tapeten auch seyndt gcmacht (a).

(1) Oud-Holland, XVIII. 204-205.

(2) Ibtd., XVIII, 2of,.

(3) /W</., XVIII, 200.

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Im Stadthauss haben wir zweij sehr hcrliche stijcke, dit* sehr gross und schon wahrcn. geschen, dass crste vom Ru- bens, handelte vom Richter, dcn Cambijsas wieder auf den thron selzte, ubcr welchen er dcss vattcrs haut batte lassen aufhengcn, worinncn dcss Richtcrs demuht undt turent sehr wohl, wahr vorgcstclt ; dass andcre walir dass schr trefliche stijcke vom Van Dvck, worinncn er dcn gantzen Magistrat batte abgcmahlet, die zahl bestunde in 23 lebensgrossen Con- tretaiten: Sonstcn walir dar auch cin andcics von ihme von se.v rtguren.

In Kirchcn ist hier nichtes sondcrliches su sehen, als in S1 Nicola cin schon stvck von RuU-ns. undt in der Kirche au Sablon dass grab mit dem Kpitatio und die Chapelle vom Printz de la Tour, welche bcijde gantz von Marmor wahrcn gemacht (').

Das Cabinet von cinem nahmens Abber, (te Brusscl) der mit Schildcreijen handelt sahen wir auch, worinncn unter vielen schonen sachcii. sonderlich zu sehen wahr, ein stijek so Rubens mit grosscm rieiss batte ausNgemahlt mit kleinen riguren, aber dass stijek wahr ubcr 4 ellcn hoch ; dass suject wahr Luci- fers fall, mit eincr greulicher mengde riguren, die sehr frembd undt artig wahrcn vorgestcllt: sonstcn wahr dar auch einc bacchanaillc die schr guth von Rubens gctahn wahr, im glcichen wahr dar ein schon jachtstijek mit Tigern undt Leuen von Van Dijck (\).

Max Roosks.

(1) Oud-Vollami. XVIII. J..7-0S. (:•) Ibid.

De Afdoening van het Kruis

Uit het Rekeningboek der Antwerpsche

Kolveniersgîlde (')

(Anno Kii i) Dcn i3 mccrt is de Camcr vergadcrt om mctten anderen te sprcken opt maecken van don Nieuwen Aultaer. als docn verteert iij gl. x st.

Dcn 7" September (1611) is de Camer vergadcrt met den schilder Mr Pr Rubbens diemen in tegenwoerdicheyt van dcn hecr Hooftman (Xicolaus Rockox) doen aenbesteden het schil- deren vande tacffclc, en doen mctten selven verteert xvi gl.xviii st.

Item (1611) syn de Dekens tôt drye distincte rcysen gegacn ten huyse vanden schilder soc om de schilderyc te docn voorde- ren alsoyck om het pencel te visiteren orîcr egeen speck in en was ende opde drye rcysen soo aen drinckgelt den knechts van den schilder als aldacr in wyn verteert. in ailes . . ix gl: x st :

(Anno 1612. 12 September). Item heeù de rendant noch betaclt aende arheyders voor hennen loon gedaen. soo int vueren vande storlen van houtwcrk pannccl als het aridoen vande schilderye vanden solder tôt inden vlocr, ten huyse vanden schilder Rub-

(1) In miin Œuvre iU Rubens (II, 1 1 ,) <lr«'klt- ik «-en uittreksrl nu-clo uit he t Jiot k drr K<>lv<Mii<r--j;il<le zooals hrt tivcr^cst hri'vrn was dm>t d«n Aivhiv nis Fred. Wi ,n htci t. D iar ik bij vcr^lilkiiiK nut dm iH>rvj.r«)tiki-lijkcn tekst ht-b waarurnotnen dat rr rrniyr onnanwkru- ri^ht'ili n voot koui. n in hrt aîs< hritt, a< ht ik hrt wrnsrhrhik dir ( )( 11 k< mdrn iioi; crus m nu n:iar dm oorspronkrlijkrn U-k^t. hrru-trndr in t strdmik arrhirf van Antwrrprn. \v»rr tf -tv.n.

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bons, mede van dicte vueren inde Cappcllo, leveringe van herdt daertoe verbesicht. ende andere mater ialcn, midtsgaeders oyck aen verschcyde gelagen sue int besteden mette aenemers als wercklieden verteert tsamen. naer luvt de particulière specificatie daer van synde gesp. N" 3 de somme van i" lxxvij gl. xiiii st. 1/4.

(Anno 161 3). Den 21 may na dat de rendant met syne mede Dekens, den Deken Flessers de Beeltsnvders ende metsers vcele loopens hadden gehadt inde arfairen vanden Aultaer ende het besorgen van het bout totte taefel doen mette selve verteert

JX gl . X1J st.

(Anno 1614) Betaelt den xi ii Januari van de deuren vande sebilderye van den aultaer in den horf te vueren . . 1 gl : x st :

Den 2 1 January (1014) vergadert de Camer om te ordonneren het fatsoen van de copere pilaren, ende 4 february die besteedt. op beyde die reysen verteert mette aenemers . . iij gl: xii st:

Den 18 februari ende 6 meert (1614), van de deuren van den aultaer ten huyse vanden schilder atf te doene, ende inde kercke te draegene betaelt met tsvee guldenen met de arbeyders verteert vii gl : i st :

Item (1614) aen Hansvan Haecht voor reste van d' macken vande paneelen ende lysten luydt zynequittantie spec. N" 18 Lgl.

Den 4 december (1614), de Camer vergadert wesendc by de Dekens Oude Dekens, Oudermans ende de Sergcanten ende doen vcrmangelt het stuck schilderve in de kerck op het stuck schilderve wesende een Avontmael dat nu voor de schouwe staet, doen oyck huere gemaect met Jaspar Hulst huerlinck vande halve maene ende alsdan verteert te samen. xxiiii gl : xv st :

(i(5 «4) Noch van Jacques Tschot ontfangen voor baete ot't advantage van het stuck schilderve d' welck opden ouden aultaer plach te stane. tegens het Avondmael nu staende voor de schouwe op deser Guide camer vcrmangelt. de somme van . . xxx gl:

Item (1614) aen den selven (Jacques Tschot) vercocht het stuck schildereye dwelck voor de voors. schouwe plach te staene ende daer voere ontfangen xxii gl : x st :

Noch ontfangen (1614) van de vyrT stuckskens schilderijen die onder in den voet van den aultaer stonden van deken Flessers vj f?1 :

2^2

Den 3o April (1614) dcn kerdryvcr betaelt voer 't wech vueren van de oude schilderyen v gl : ij st :

Item betaelt (3o Juny 1614) aen Hans Gillis borduerwercker van eenen Christoffel cnde Bussen te borduercn in 't besten aultaerclecdt luydt sync quittantie gesp. 26 . . . xlv gl :

(Den 2 Augusty 1614). Item voorden Dienst van de Misse ten daeghe vande wydinge vanden Aultaer met de solempnele misse van den St. Christoffel, betaelt voor aile de oncosten met het chiraet tsamen luydt de splie 29 . . . . r xi gl: vij st:

Item ( 1614) op Maria Magdaleenen dach op de Camer genoevt Mvnc heeren Reverendissime den Bisschop deser stadt Choor- deken cnde anderc heeren in dienste van Mynheer de Reveren- dissime, ovck van de Magistraet alswanneer Mynheer den Bisschop op dien dach aile jaere aen den Aultaer afflaet heeft gegeven. doen betaelt aen cost, Banckct, Dranck ende aile andere onkosten 't samcn iiije lxxii gl: iiij st:

Den 4 december (1614) De arbeydcrs die het avondmael op de Camer brochten ende voor de schouw te setten. . 1 gl: xij st :

(Den xi december 1614). Item aen Peeter Deltour geelgieter voor de pillaeren en de Candelaeren met de viercante pedestalen wegende tzaemen 652 ft. tôt 12 st. het pond. Betaeld luydt syne rckeninge ende quictantie gespccifieert 40. iijc xcj gl ; iiij st :

Item ( 1 ô 1 5 ) voor een paer handtschoenen geschoncken aende huvsvrouwe van Sr Rubbcns als besproken betaelt viij gl: x st.

Item den 8 Januari (161 5) als men accordeerden met Sr Rubbens en Davidt Rcmceus verguldere nopens het naewerck, ende doen met hen lieden présent doude Dekens, verteert xlvj gl : xviij st.

Item (8 Januari 1 6 ï 5) den voers. Rubbens doen op rekening van sijne tachterhevt betaelt, luyt syne quictantie gespec. N" 45

imgl.

Item (161 5) oyck betaelt aen Davidt Remeeus vcrguldcr, voort vergulden van de schilderye ende byvallen luyt zyne quictantie gesp. 47 i" x gl.

( 1 6 1 5) Somme van den vuytgaeff vanden Aultaer by den Rendant gedaen bedraecht . . iiim viic Ixxxii gl : xvii 1/2 st :

Den 25 July (161 5) veraccordeert met Franchoys de frayer

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int opmaecken van dcn muer tegens den hoff van Sr Rubbens ende docn verteert metten selven ix gl : xiiij st :

Item (i6i5) hetaclt aen Andries De Vos, voor 323 pottcn biers aldaer gedroncken by de arbeyders in 't maekcn van den muer cnde huvsken, daer atT Sr Rubbens de helft van het bier moet geldcn in respecte van den muer en voordcrs nyet, 't samen bedragendc volgens de twee kerven gespecifieerd N°33xlgl : ij st:

Item (i6i5) betaeld de ertfschevders voort meten vanden nieuwen gemetsten muer daer alî Rubbens voors. de ecne helft moet dragen pr quittancie 34 iiij g):.

Item(i6i5) compt Franchoys De Crayer voort opmaekcn vanden muer boven den accoirde met hem aengegaen aengaende synen vrydom j xlix gl.

In de rekening 1619-1620 staat aan het einde:

Op heden den xven december xvi" tweentwintich de Camer ver- gadert syndc by de dienende ende oude Dekens ende Ouder- mans soe heeft den Deken Jan Loose overgelevert de générale quictantie van Pctro Paulo Rubcns schilder daer by hy bekent voldaen te syne vande somme van vierhondert ponden vlaems in voile betalinge van het maeken vande schilderye staende op den Aultaer in dato i3 februari 1621.

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Zum kleinen Jùngsten Gericht von Rubens in der Alten Pinakothek

Um das Jahr i6i5 war Rubens lebhaft mit IJeen erfiillt, die wohl das grosse Altarfresko von Michel- angelo der Sixtinischen Kapelle in ihm ausgelost hatte, und von denen er sich in einer Anzahl von Gemâlden gewissermassen zu befreien suchte. Er schuf in den Jahren i6i5 bis 1618, wie Max Rooses in einer sehr glucklichen Hypothèse annimmt, meh- rere Darstellungen des Jungsten Gerichtes, des Sturzes der Verdammten und der Auffahrt der Seli- gen, die das reichc Thema immer freier und leichter, auch immer schôner behandeln. Die besten und wohl auch einzig echten besitzt die Alte Pinako- thek, und unter dicsen ist die beste das sogenannte kleinc Jiingste Gericht.

Von diesem Bilde gibt es einen Stich aus dem Jahre 1642 von Jonas Suyderhoef, der nicht die ganze Komposition, sondern nur den Hauptteil, den Sturz der Verdammten, und das Format nicht oben abgcrundet, sondern rechteckig zeigt.Das gab Veran- lassung, dass in den spâteren Auflagen des Kataloges der Pinakothek der Vermerk gemacht wurde, dass das Bild ursprunglich kleiner als jetzt gevvesen und erst

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nachtrâglich erweitert worden sei. Das ist nun ein bei Rubens hàufiger Fall, so dasser ja auch hier ganz leicht vorliegen konnte. Unterstiitzt wurde dièse Ver- mutung dadurch, dass gerade tiber dem Sturz der Verdammten das Brett in der Tat angestlickt ist ; allerdings kann das ebensogut schon von Anfang an gewesen, wie auch erst spâter geschehen sein ; denn die grossen Malbretter bestehen ja nie aus einem Stuck.

Nun hat Rooses iaseiner jungsten grossen Rubens- Biographie den Fall aufgegriffen und behauptet, dass das Bild durch dièse Anstuckelung kunstleri- schen Schaden gelitten hatte. Bei dem grossen Anse- hen, das Rooses als Rubens-Forscher geniesst, ver- lohnt es sich darum doch wohl, auf die Sache nàher einzugehen und zu untersuchen, ob wirklich eine nachtrâgliche Erweiterung stattgefunden hat oder nicht. Zu diesem Zwecke ist es am besten, zunachst die Riickseite zu betrachten. Auf dieser befindet sich eine Landschaft, wie das im Katalog auch vermerkt ist ; allerdings sprechen sich die Verfasser des Kata- loges nicht darUber aus, von wem wohl das Gemâlde auf der Riickseite herstammen moge. Sie schreiben nur : « Rlickseits eine uberhôhte Landschaft in weit- gehender Uebermalung. ». Man sollte denken, dass dièse wichtige und intéressante Notiz einen Rubens- Forscher veranlasst hatte, der Frage nachzugehen ; aber das ist, soweit mir bekannt ist, nicht geschehen obwohl doch die Aussicht gegcben war, dass auf der Riickseite ein echter Rubens zu finden sei.

Da die Behauptung, dass das Bild nachtrâglich angestùckt sei, am besten und sichersten nachzu-

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prlifen ist, wenn man die Rlickseite untersucht, habe ich die grosse Tafel abhangen lassen und bin nach wiederholter Priifung und durch Vergleich mit den zahlreichen in Londoner Sammlungen befind- lichen Rubens- Landschaften zu dem Résultat ge- kommen, dass es sich hier um eine trotz einiger Skizzenhaftigkeit an sich hochbedeutende und ausser- dem auch kunsthistorisch sehr wichtige Landschaft von Rubens' eigener Hand handelt.

Dargestellt ist auf sehr hoher, verhaltnismâssig schmaler, oben abgerundeter Tafel ohne aile StafTage eine italienische Landschaft. Farbenreich und stark in den mâchtigen Barockformen steht die Gegend vor uns, weniger als eine Erinnerung an ein wirklich gesehenes Motiv wie als eine prachtvoll in die Ferne wirkende Coulisse, so wie ja damais in Italien die Landschaft gern behandelt wurde. Ein riesengrosser, zweigeteilter Baum mit breiter, aber luftiger und dunner Krone steht rechts im Vordergrund, als der Teil. den Rubens mit besonderer Liebe aus- gefiihrt hat, in solch herrlicher, scharfer Zeichnung, wie sie eben das hochgeschàtzte Kennzeichen von Rubens' eigenhandigen Skizzen ist. Von da aus fallen in scharf ausgezackten, etwas phantastischen, aher damais sehr beliebten Formen, terrassenfôr- mip hintereinander gelagert, mehrere Hugel gegen die Mille des Bildes ab, unseren Blick weit in die Tiefe fuhrend. Ihnen, die ganz nach Rubens' Art die eine Seite des Bildes mit breiten Massen fullen, so wie das auch bei der Landschaft mit dem Regenbogen der Fall ist, steht als wirksa- mes Gegengewicht ein weniger hoher Hugel auf der

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anderen Seite des Bildes gegenuber, auf dem ein Baum in wundervoll leuchtendem Griin steht. Auch das Arrangement dieser linken Seite entspricht der Landschaft mit dem Regenbogen und der woblbe- kannten Kompositionsweise des Meisters.

Das Bild ist geradezu vorziiglich erhaltcn. Es war immer gegen die Wand gekehrt, wurde nicht verrieben und verscheuert; so sind die einzelnen Pinselziige mit einer seltcnen Klarheit stehen ge- blieben und haben sogar noch durchgehends den scharfen Grat behalten. Einige kleine Beschadigun- gen finden sich wohl, sind aber ohne Belang.

Wenn nach der genialen Leichtigkeit und der volligen Uebereinstimmung mit Rubens' Technik die Malweise ihm die Landschaft zuschreiben lasst, so lasst sich die Eigenhandigkeit der Ausfuhrung auch durch rein logischc Schltissc wahrscheinlich machen. Es sind zwei Falle môglich : erstens, dass die Landschaft fruher, und zweitens, dass sie spaler gemalt wurde als das auf der Vorderseite befind- liche Jùngste Gericht. Dièses ist nun ein Haupt- werk des Meisters, und zwar jenes, wo er das ihm su lieb gevvordene Pioblem vom Jiingsten Gericht cndgùltig abgeschlossen hat. Da mag es doch nicht gut anzunehmen sein, dass er zur Ausfuhrung ein Malbrett wahlte, auf dem ein anderer Kiïnstler sich versucht hatte. Ebenso wenig wird man aber annehmen dùrfen, dass ein anderer Kunstler sich erlaubt hatte, auf die Rùckseite eines grossen, hochangesehenen Meisterwerkes von Rubens eine Landschaft zu skizzieren, die ja nie zu sehen witre. Das hatte an sich wenig Sinn, und um so weni-

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ger, als wir, wovon spâter noch zu handeln ist, wissen, dass das Bild dem Meister persônlich sehr lieb war und in seinem Empfangssalon hing. So kommt man auch von solchen Ervvàgungen aus zu dem Schluss, dass es sich hier nur um eine eigen- hàndige Arbeit des grossen Kùnstlers handeln kann.

Allerdings sind zwei weitere Fragen nicht zu um- gehen. Warum hat Rubens dièse Skizze nicht ganz zu Ende gefiihrt, und wenn er sie doch nicht zu einem reifen Bilde ausarbeiten wollte, warum hat er sie dann als Ruckseite benutzt? Auf die erste Frage konnen wir natiirlich gar keine Antwort geben ; auf die zweite aber wenigstens vermutungs- weise die, dass er, wie das unsere Maler ja auch heute noch tun, die Skizze als Ruckseite nahm, um sie zu retten und zu erhalten. Er mag Wert auf sie gelegt haben, und wenn er das tat, so hat ihn sein Urteil nicht getàuscht; denn dièse Skizze ist eine der schonsten landschaftlichen Konzep- tionen, die wir von Rubens uberhaupt, und jeden- falls die schônste, die wir aus seiner fruheren Zeit besitzen.

Die Landschaft ist allem Ermessen nach vor dem Jûngsten Gericht entstanden. Dièses aber wird mit gutem Grunde fur das Jahr 1616 datiert. Das ist also der spâteste Termin fur die Landschaft, die aber wohl auch roch einige Jahre friîher gemalt worden sein kann. Sie fâllt also noch in die friihere Période von Rubens' Tiitigkeit, und damit erhâlt sie ein besonderes Interesse, weil der Meister da- mais sich noch wenig mit Landschaftsmalerei be- fasste. Das Figtirliche war ihm, der noch im letzten,

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sehr akademisch angehauchten Viertel des 16. Jahr- hunderts seine kUnstlerische Erziehung erhalten hatte, am wichtigsten. Gegen Ende seines Lebens, \vo er sich auf sein Landgut zuruckgezogen hatte, wird das anders ; da lasst er die Figuren mehr zuriick- treten und schafft auch gern Bilder, die hauptsâch- lich der Schilderung der freien Natur gewidmet sind.

Die wenigen Landschaften, die wir aus seiner Frtihzeit besitzen, haben viele Beziehungen zu Italien; das ist auch bei einem Kunstler, der so lange im Suden gelebt hat, nicht anders zu er- warten. Man hat nun aber auch gesagt, dass die friihen Landschaften enge Beziehungen zu ita- lienischer Kunst, besonders zu Agostino und Anni- bale Carracci hâtten. Das ist etwas ganz anderes und ist so ohne weiteres auch nicht wahrschein- lich. Was immer auch die Niederlânder in bezug auf den sogenannten grossen Stil von den Italienern lernen konnten, das hatte wenig oder keinen Belang fur ihre Bedeutung aîs Landschafter. In diesem Gebiet waren sie den Italienern uberlegen und bis zu einem gevvissen Grade sogar deren Lehr- meister. Die italienischen Kunststadte wimmelten damais von nordischen Landschaftsmalern, und be- sonders hoch angesehen waren Adam Elsheimer und Paul Bril. Es ist darum eigentlich ganz selbst- verstândlich und jedenfalls sehr wichtig, zu beob- achten, dass sich eine der bekanntesten Landschaf- ten des Rubens aus seiner romischen Zeit, die Darstellung des palatinischen HUgels, an die Art der Bril und Elsheimer anlehnt; wichtiger noch

ist im gegebenen Fall, dass unsere Landschaft in engen Beziehungen zu den grossen Gemâlden des Paul Bril steht, die man noch jetzt so hàufig in den rômischen Palasten und Kirchen trifft. Bril ist ja freilich im Arrangement seiner Bilder ein wenig verwalscht; aber in der Hauptsache, beson- ders in der Technik und Farbe, ist er ein gut flâmischer Maler geblieben, wie das gerade seine kleinen Bildchen beweisen, die er meistens in seinen letzten Lebensjahren gemalt hat und die niemand U\t italienisch halten wird. Rubens hat also selbst in der Fremde, soweit die Landschaft in Betracht kommt, sich an Kunstler seiner Heimat gehalten. Man wird gut tun, dièses Moment bei der Cha- rakterisierung von Rubens' kunstlerischer Entwick- lung mehr zu betonen, als das bisher der Fall war. Auch auf die vielgeschmàhten niederlândischen Ve- dutenmaler vom Ende des 16. und Beginn des 17. Jahrhunderts, die gewohnlich in unseren kunstge- schichtlichen Werken so flUchtig behandelt werden, fallt durch diesen Zusammenhang mit Rubens ein sehr freundliches Licht. Sie habcn in treuer, leider viel verkannter Arbeit ein gutes Teil dazu beige- tragen, dass Rubens' Stil sich so frei entwickeln konnte.

Eine ganz besondere Bedeutung hat nun, um zum Ausgangspunkt zuruckzukehren, unsere Landschaft dadurch, dass der erwahnte machtige Bauin vom Lîoden bis in die oberste Hohe ùber das ganze Bild weg geht. Er beweist, dass die Tafel schon von Anfang an so gross war wie heule, und dass sie den runden Abschluss schon hatte, ehe Rubens das

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JUngste Gericht auf sic malte. Untcrsuchen wir aber doch noch weiter, was Rooses iiber die an- gebliche Anstiickelung zu sagen weiss. Er schreibt auf Seite 199 der deutschen Ausgabe seiner gros sen Rubens Biographie : » Das Bild war urspriing- lich rechteckig, jetzt ist es oben abgerundet und dieser balbrunde Teil muss vom Maler angefugt sein, um Christus, seine Mutter und die Himmels- bewohner darauf abzubilden. Ursprunglich war nur der Niedersturz der Verdammten beabsichtigt, und Suyderhoefs Stich von 1642 gibt auch nichts anderes wieder; spater fiigte der Maler die Himmelfalnt der Seligen hinzu. Dieser angefugte Teil ist Ne- bensache und schadet mehr, als er nutzt ; cr bringt eine Teilung des Stoffes, die nicht durchgefuhrt ist und ohne Bedeutung bleibt; er verursacht in der Ausfïihrung eine Zwiespaltigkeit, die zwar nicht be- sonders auffallt, aber doch besteht und, vvenn man sic bemerkt, stôrt. Tatsachlich hat das Werk nun zvvei Lichtmittelpunktc; den einen g.mz in der Hohe, wo Christus thront und woher der Glorienschein auf den halbrunden,oberen Teil strahlt ; den anderen um den Erzengel Michael, aus dem das Licht auf den Knauel der Verdammten fâllt, die er niedersch- mettert, und auf die ganze, linke Seite der Szene. Die Himmelfahrt der Seligen hat Rubens neben- sâchlich behandelt, sie nimmt einen kleinen Teil der linken Seite des Bildes und des halbrunden oberen Teiles ein; aus dem Himmel ergiesst sich eine blendende Helle in der der richtende Christus sitzt und in der die Seligen aufsteigen, deren For- men sich mit dem Lichte zu verschmelzcn scheinen. «

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Rooses fiihrt zugunsten seiner Ansicht den oben erwahnten Stich des Jonas Suyderhoef von 1642 an. So steht hier zunâchst Argument gegen Argu- ment ; aber wenn man den Stich mit dem Bilde vergleicht, so sieht man aus verschiedenen Kur- zungen und Erweiterungen, dass er nicht eine ge- treue Wiedergabe des ganzen Bildes, sondern eine der gerade in der Stechersckule des Rubens haufig vorkommende Detailwiederholung ist. Suyderhoef hat nur den am meisten durchgearbeiteten Teil des Gemâldes, den Sturz der Verdammten, reprodu- ziert, und selbst diesen nicht ganz treu, sondern an den Rândern mit solchen Verânderungen, dass das Détail doch als Ganzes erscheint. So kann dieser Stich von 1642 uberhaupt in unserer Frage nicht als Zeuge dienen. Er kann das schon wegen der Jahreszahl nicht. Im gleichen Verlag und im gleichcn Jahr wie Suyderhoefs Stich sind mehrere ofîenkun- dige Detailreproduktionen von Gruppen aus Rubens1 grossem Sturz der Verdammten erschienen. Da ist es sehr wahrscheinlich, dass mit diesen auch der von Rooses angefiihrte Stich im Zusammenhang steht. Aber abgesehen davon, war Rubens damais schon zwei Jahre tôt. Wenn man annehmen wollte dass dem Suyderhoef das Bild noch als rechteckige Komposition vorgelegen hatte, dann mtisste es noch um 1642, also nach Rubens' Tode, rechteckig gcwesen sein, und Rubens hatte die Erweiterung nicht machen konnen. Das widerspricht aber der Ausfiihrung, die fraglos, wie auch Rooses zugibt, von Rubens selbst herrùhrt, und zwar muss dièse Erweiterung schon friihen Datums sein ; denn sie

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passt durchaus nicht zu dcr uns wohlbekannten Art von Rubens' Malerei aus seiner letzten Zeit. Wenn man also Suyderhoef als Zeugen fiir den Umstand, dass das Bild friiher einmal anders arrangiert ge- wesen sei als heute, anrufen wollte, so kônnte man das nur insofern tun, als man auch die weitere Meinung vertreten wollte, dass der Stich von 1642 einen ganz frùhen Zustand des Bildes reproduziert, nachdem Rubens schon lange die Abânderung vor- genommen hatte. Das geht aber doch wirklich, So- lange kein triftiger Beweis daflir vorliegt, unmog- lich an.

Gegen Rooses Berufung auf Suyderhoefs Stich Iâsst sich aber ein vollwichtiges Zeugnis anfiihren. Es gibt ein vielbesprochenes Bild, das auch von Rooses erwahnt und abgebildet wird, und das uns das kleine Jtingste Gericht schon 20 Jahre vor 1642 in der heutigen Form zeigt.

Das Gemalde befindet sich im Muséum von Stockholm und stellt, wie man mit grosster Sicher- heitannimmt, den Empfangssalon in Rubens' Wohn- hause dar. Es wird von Rooses fiir das Jahr 1622 datiert und zeigt unter den an der Wand hân- genden Bildern auch das kleine Jiingste Gericht, und zwar in dem Format, wie wir es in der Alten Pinakothek haben. Da ein zweites Exemplar nicht bekannt ist, so ist unser Munchener Bild jeden- falls das in dem Stockholmer Gemalde reprodu- zierte, und wir dtirfen glauben, dass Rubens es wohl fiir sich gemalt, jedenfalls aber fiir sich behalten hat. Das ist nun fast das sicherste Zeichen, dass uns hier eine Kapitalleistung vorliegt ; denn die

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Werke, die Rubens fiir sich und seine Familic bestimmte, pflegtcn ganz besondets gut zu sein. Darum liess er wohl auch die Landschaft der Rlickseite stehen, die er einem Fremden kaum dreingegeben hatte.

Die Qualitat wurde van Rooses in Zweifel gezo- gen, indem er sagt, dass die Erweiterung des urspriinglich klcineren Bildes auf den heutigen Umfang ungiinstig gewesen sei. Das ist eine Be- bauptung, die naturlich schwer zu widerlegen ist ; denn sie beruht suf Stimmungen des Geschmackes, iiber die nicht Ieicht zu urteilen ist So viel Gutes Rooses auch iiber Einzelheiten des Jiingsten Ge- richtes zu sagen weiss, so gefallt ihm die Kompo- sition als Ganzes nicht mehr, seitdem er die vermeintliche Erganzung als Tatsache annimmt. Aber wenn nun auch dariiber, ob das Bild unein- geschranktes Lob verdient, hier nicht gesprochen vverden soll, so darf doch jenem Teil von Rooses Behauptungcn widersprochen werden, der dem Bilde die Einheitlichkeit abspricht. Das kleine Jiingste Gericht ist in der vorliegenden F*orm, die wir als Jie ursprungliche nachweisen kônnen, durch- aus einheitlich. Von einer Bevorzugung einzelner Partien und von Vernachlassigung von anderen kann nicht die Rede sein. So weit die Erzahlung als solche in Betracht kommt, hat Rubens aller- dings, als ein lebens- und drangvoller Barockkunst- ler, dem grausigen Sturz der Verdammten die grosste Riicksicht geschenkt. Er hat sie in den Vordergrund geschoben und darum die Figuren voiler ausmodellieren miissen. Was dagegen die

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malcrischc Bclcbung des ganzen Bildcs betrifft und was ferner den Schwung der Komposition anlangt, so hat cr den Aufstieg der Seligen in der glanzenden Nacktheit ihrer weissen Leiber und dem strahlendcn Lichtc, in dem sic gegen den Himmel fahren, nicht nur mit ganz bisonderer Liebc und mit hervorragendem Gluck geschildert, sondern aufs wirksamste in die ganze Komposition einbezogen. Dièse Fiille des Lichtes und die unaufhaltsame Kraft der Bewegung leitet von den untercn Partien in prachtvollem Kcichthum und mit erstaunlicher Anschaulichkeit zu den oberen Partien iiber. Ohne sie wiire die ganze Komposi- tion matt und gevvissermassen abgehackt. Dièse Figuren sind allcrdings mehr skizzenhaft behan- delt; aber nur darum, weil sie mehr in die Ferne geruckt sind. Man muss sich nur einmal das Bild als Rechteck vorstellen und das angeblich ange- stuckte obère Halbrund wegdenkcn, um zu erken- nen, dass dann die Komposition in Licht, Farbe und Bewegung ihrer Stutzen und der Verstand- lichkeit beraubt wiire. Vom rein kunstlerischen und malerischcn Standpunkt aus lâsst sich der Nachweis, dass das Bild von Anfang an so kon- zipiert war, wie es jetzt ist, noch viel einleuchtender fuhren, als wenn man die Landschaft und das Stockholmer Gemàlde zum Zeugen anfiihrt. Dièse konnen nur sozusagen den urkundlichen, aber mit ausserlichen Momcnten arbeitenden Nachweis er- bringen, wahrend die Bedeutung, die die von Rooses getadeltc Himmelfahrt der Seligen fur die

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malerische Anlage des Ganzen besitzt, ein inneres und darum viel wertvolleres Moment bildet.

ïm ubrigen ist es auch anzunehmen, dass ein Bild, an dem Rubens seine besondere Freude gehabt hat, wohl ganz besondere Vorziige besitzen muss; denn unter den vielen Tugenden, die den grossen Kunstler auszeichneten, war die scharfe Selbstkritik einc der schônsten und wertvollsten.

Karl Voll.

(Beilage zur Allgemeinen Zeitung, Munchen 21 Juni 1906).

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Unterhandlungen ûber den Verkauf des Ru- bensschen Qemàldes in der Kapuzinerkirche zu Aachen

Den Hochaltar der ehemaligen Kapuzinerkirche zu Aachen schmuckte ein Gemiilde von Peter Paul Rubens. Der bekannte Aachener Lokalhistoriker Christian Quix gibt auf Grund von Notizen iiber den Kirchen- und Klosterbau, die ihm vorgelegen haben, an, dass ein gewisser Anton Damizaga, richtiger d'Amizaga, welcher mit Bildern gehandelt habe, jencs Gemalde im Jahre 162 1 dem Landkomthur Edmund Huyn von Amstenrath fiir die Kapuziner- kirche zum Preise von 5o Philippsthalern verkauft habe, unter der Bedingung, dass, wenn der Werth des Bildes viel hoher sein wurde, der Komthur ihn schadlos halten sollte (/).

(1) Orix. Bcitrûgc zur Gtschichtt dtr Stadt Aachtn und ihn r Uritçcbun- çen. 2. Bandchen, Aachen is.<s, S. s.\. Vj-l. Pi< k, A us Aachens Ver- gangenlitit, Aachen ih.p, S. n._», w.» die N.unen l>eri» hti^t und Nachrichten uber die Ami/.a^.i zusainmer.p.stellt sind.

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Im Staatsarchiv zu Diïsseldorf (Aachen, Collen- bachsche Sammlung 25) finden sich ein paar Akten- stucke, aus denen hervorgeht, dass die Kapuziner in den Jahren 1773 und 1774 geneigt waren, ihr kostbares Kleinod zu verkaufen. Schon haben sich verschiedene Licbhaber fiir das Gemâlde gefunden ; unter ihnen befindet sich ein Ilerr in Brussel, der zunachst ungenannt sein will und einen Herrn J. B. Méan mit den Unterhandlungen iïber den Ankauf betraut. Wie sich spliter, in dem letzten der erhaltenen Briefe, herausstellt, ist der Kauflustige der Schwiegervater des Herrn Méan, doch wird uns sein Name leider nicht genannt. Méan aber wendct sich auch nicht direkt an die Kapuziner, sondern llisst durch den ihm befreundeten Herrn von Collen- bach mit ihnen verhandcln (').

Es liegen uns drei Schriftstucke vor, von denen die beiden erstcn von derselben Hand, von der Méans, geschricben sind. In dem zvveiten Stucke, einem Briefe, klagt der Schreiber desselben, dass ihn eine fluxion ofïenbar ein Augenleiden nôthige, sich in seincm Briefe kurz zu fasscn und sich grauen Papiers zu bedienen. Wahrscheinlich hat sich das Augenleiden verschlimmert, so dass Méan scinen letzten Brief hat diktiren miissen und nur die Unter- schrift selbst beigeftigt hat.

(1) Letzteres gcht aus der Art und Weise hervor, wie im letzten Briefe- (zu Anfang) der Madame de Collenbach gedacht wird. Ihr Gcmahlist jcdenfalls der Syndikus und Gchcimc Rath Franz Rudolf von Collenbach, der in Prozcssen am Rcichskammer^ericht in den Jahren 1756, 1737 und 1769 vorkommt: /Ceitschrift des AathtnêT

Gackichtsvereins Bd. X, S. So1 Si, S7.

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Das erste Schriftstiick hat die Form einer kurzen Dcnkschrift. Es tragt weder Unterschrift und Dati- rung, noch richtet es sîch an eine bestimmte Person. Seinen Inhalt bildet die Darlegung der fur die Kapu- ziner giinstigen Verkaufbedingungen und die Hervor- hebung der Nothwendigeit, den Verkauf bald zu vollziehen, da sonst das bereits sehr beschâdigte Gemalde immer mehr zu Grunde gehe. Vermuthlich waren dièse Zeilen einem Briefe beigelegt und haben Collenbach als Unterlage fur die Verhandlungen mit den Kapuzinern dienen sollen. Das Schreiben ist so gehalten, dass man annehmen muss, Méan und sein Hintermann tretcn damit crst aïs neue Bewerber um das Gemalde neben den bisherigen auf.

Im Juni 1773 haben die Unterhandlungen bereits stattgefunden, wie uns das zweite Schriftstiick gleich dem dritten ein Brief Méans an Collenbach, von Brussel aus geschrieben lehrt. Die Kapuziner- patres haben jedoch nicht gewagt, ohne Zustimmung ihrer Oberen in den Verkauf einzuwilligen, sie haben das Generalkapitel oder zum mindesten die Guar- diane der Nachbarschaft erst befragen wollen. Méan hofft zwar, dassihncn das Angebot einer besonderen Verehrung (récréation) flir den Konvent in der Hohe von 8 Louis d'or den Mund wâsserig gemacht habe. Doch seine Hoffnung war eitel : ein voiles Jahr ver- geht, ehe wir uberhaupt wieder von Verhandlungen hôren. Die Brusseler Herren haben, wie es scheint, eine Einvvirkung auf die Patres von irgend einer ein- flussreichen Stellc in Rom aus erstrebt, doch bleibt uns sowohl das, was sic eigentlich unternommen,

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wie das, was sic erreicht haben, verborgen, da eine dem Briefe vom 14. Juni 1774 beigelegte kleine Denkschrift hicriiber verlorcn gegangen ist. Dièses Mémoire aber sollen die Kapuziner zur Bestâtigung der Wahrheit der darin gemachten Angaben unter- schreiben, und der Briefschreiber ist guter Hoffnung, dass der Ankauf des Gemaldes durch Vermittelung einiger hochgestellter Personen zu Kôln in kurzer Zeit gelingen werde.

Wenn wir jedoch Quix Glauben schenken diirfen und wir haben keinen Grund, seine Aussagen zu bezweifeln so kann dieser Verkauf den er aus einem Schreiben des pâpstlichen Nuntius in Koln, GiambattistaCaprara, vom Jahre i774kennt, wonach den Kapuzinern 206 Louis d'or geboten und die Anfcrtigung einer guten Kopie des Gemaldes ver- sprochen war nicht zu Stande. Die Griinde fur das Scheitern der Verhandlungen sind uns verborgen, vermuthlich haben die Aachener Kapuziner die Zustimmung ihrer Oberen nicht zu erlangen ver- mocht. Das Gemaide blieb vielmehr bis 1794 an seinem Platze und wurde damais mit manchen andern Kunstwerken von den Franzosen nach Paris entfuhrt.

Das Gemaide vvird nach dem ersten unserer Akten- stiicke als eine Nativité de Notre Seigneur bczeich- net. Es ist zwar ein freilich nur durch den Stich von Bolswcrt auf uns gekommenes Gemaide von Rubens, das die Geburt nur mit den Figuren der hl. Jungfrau, des Chiistkindes, Josephs und einiger Engel in den Wolken darstellt, bekannt, welches auch im Jahre

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i794von den Franzosen nach Paris geschleppt wor- den ist, das aber aus Huy in Belgien stammte (•). Unser Gemalde zcigte vielmehr einen von Rubens mit besondcrer Vorliebe behandelten Gegenstand, die Anbetung der Hirten (l'Adoration des Bergers). So uberliefert uns die wenige Jahre vor den erorter- ten Verkaufsverhandlungen erschienene Rubens- Biographie von Michel, die noch die nahere Angabe enthàlt, dass auf dem nach diesem Gemiilde ange- fertigten Stich eine Hirtin dem Jesusknaben cin Hi darbiete (*). Das dem Stich zu Grunde liegende Ori- ginal aber glaubt Rooses (3j in einem Gemalde des Muséums zu Rouen (Nr. 278) erblicken zu miissen, wenn auch der von Vorsterman 1620 ausgefiihrte Stich im Gegensinne gehalten ist und in Einzelheiten von dem Gemalde mehrfach abweicht. In der That befand sich dièses Gemalde zu Anfang des Jahrhun- derts in Paris und vvurde i8o3 nach Rouen abgegeben. Auch was wir sonst von dem Aachener Gemalde crfahren, stimmt zu den Angaben von Rooses, soweit hier eine Kontrole ohne Besichtigung des Bildes selbst moglich ist.

Unsern Berichten nach befand sich das Gemalde

(1) Max Roosi:s, L'aurore de P.P. Rubens, Anvers issr>, IM. I, S. 190; (1er Stich planche 5o.

(2) J. F. M. Mk ni 1., Histoire de la vie de P. P. Rubens. Bruxelles 177 r, fuhrt tinter den n.u h ihrem Standort aiif;eordneten (îeinalden das zu Aachen mit lol^etiden Worten an: A Aix-la-( 'hapelle, aux Capucins, leur maitre autel est orné d'un très beau tableau de Rubens, il design»* l'Adoration des I Servers; son estampe est Vielle et o.nnoissable par une expression singulière du peintre, y plaçant une berbère présentant un teuf au petit Jésus.

(*) A. a. ( ). I!d. I. S. i.j5;der Stich : pl. m* he 5j.

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in sehr schlechtem Zustand. DieLeinwand hatte sich vielfach geworfen. Besonders warcn die Haibtone, die ja iiberhaupt in der Regel am ehesten zu Grunde gehen, bereits stark der Verwitterung « einer Art von Rost (rouille) » anheimgefallen, und der Mit- telgrund, der sogenannte zweite Plan (le second fond), war so dunkel geworden, dass man kaum die Gegen- stande unterscheiden konnte. In wenig Jahren, meint Méan, vvird das Gemâlde, wenn es langer in seinem bisherigen Zustand vcrbleibt, vollstândig zu Grunde gehen, und es wird dann nicht mehr môglich sein, die erloschenen Farben wicder herauszuholen. Aus- serdem ist der Hais der Jungfrau, wahrscheinlich aberauch noch andere Stellen des Bildes, iibermalt, und ohne Anwendung des Pinsels wird es auch nicht moglich sein, dass Gemalde nur einigermassen wie- der in Stand zu setzen. Quix weiss ferner zu erzahlen, dass ein Guardian des Klosters die allzu nackte Brust der Mutter Gottes habe mit Farben bedecken lasscn.

Nach der freilich kurzen Angabe von Rooses ist auf dem Rouener Bild der Grund ziemlich gut erhal- ten, die Figuren aber sind stellenweise iibermalt, wodurch das Werk unkenntlich geworden ist. Uebri- gens meint Rooses, dass die Komposition zwar von Rubens herriïhre, dass dieser die Ausfuhrung aber einem Schuler Uberlassen und nur die letzte Fland selbst angelegt habe.

Da auch die Grosse dièses Gcmaldes es ist 3.33 m hoch und 2,28 m breit dafiir spricht, dass es einen Altar zu schmucken bestimmt war, so glau-

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ben wir mit Rooses annchmen zu diirfcn, dass das- selbe mit dem ehemaligen Hochaltargemâlde dcr Kapuzinerkiche zu Aachcn identisch ist.

i. Tableau peint par Rubbens, représentant la Nativité de Notre Seigneur, placé dans le Maitrc-Autel des révérends pères Capucins à Aix-la Chapelle.

Ce tableau dépérit; la toi 1 le a déjà beaucoup poussé , toutes les demies-teintes, si point tout à tait passées, le sont au moins pour une grande partie ; enfin le second tond est tellement terni que l'on peut à peine distinguer les objets.

Si le tableau reste plus longtems dans cet état, cette espèce de rouille qui a déjà rongé les demies-teintes, augmentera tellement, qu'en très peu d'années il dépérira tout à tait et qu'il n'y aura plus moyen d'en tirer aucun parti.

On dit que Mr. de Beelen le fils (') en a offert il n'y a pas longtems 100 ducats, et que même Mr. Wyers, qui est amateur et connoisseur de tableaux, en donnerait bien 100 guiné.s, s'il n'avoit pas reconnu, que le col de la Vierge étoit tout à fait repeint.

Si les pères Capucins sont encore dans l'intension de s'en derfaire, il se présente aujourd'huy un acheteur, qui en donne- roit les cent guinées et qui ferait à ses risques et périls les frais de le nettoyer et le remettre un peu en état.

Il est à observer cependant qu'il est très dangéreux de faire l'acquisition de ce tableau, car on ne p~-ut pas scavoir. à quel point le fond est endommagé, et s'il y aura moyen de faire resor- tir déjà tant de couleurs effacées.

Celuy qui vou.lroit en faire l'acquisition, risquerait donc d'en

(1) l'eber die Fmnlie Beelen cf. /£eit<chriît drs Aachencr fin- schichtsvereins B !. XV, S. .\n>. Der hier grnannte Berli n Ji }^ war viclleirht dcr S>hn des 170*) veistnrbenen Lirentiateu Friedcrich Beelen ; 1771 ubcrtrutf cin Johann Albert v. Beelen-Bri tolf sein Schloss Bertolf einein Ilerrn v. Beelen. Auditor lu i (1er K. K. Rech- nui^skammer zu Biussel: Chk. (Jnx, fcittSgt su tmer iusionun tvf,- graphisdun liischrabung iUs Krets.s Eupai, Aachcn 18.^7, S. .20S.

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faire les frais, pour tacher, s'il est possible d'en tirer quelque parti. Mais d'une façon ou d'autre, il n'est pas à présumer qu'on en vienne à bout sans employer, par cy par là, le pinceau, et cet expédient sera même nécessaire.

L'on scait combien peu les connoisseurs font de cas d'un tableau repeint. Les pères Capucins conviennent cependant, que celuv cy l'a déjà été, nommément au col de la Vierge, probable- ment encore ailleurs, et qu'il devra l'être encore pour le remettre dans un état un peu passable.

Malgré cela ils pourront s'en défaire aujourd'huy à un prix- proportionné à sa valeur actuelle et au mauvais état dans lequel il se trouve. Mais il faut que ces pères se décident en déans un mois au plus tard sur l'offre qu'on en fait de 100 guinées, lequel terme expiré, cette offre vient à cesser; car si le tableau reste plus longtems dans l'état de dépérissement il est, il est à craindre qu'on ne pourra plus en tirer aucun parti.

L'acquéreur veut bien courir ce risque aujourd'hui ; mais plus on tardera, plus ce risque sera grand, ou pour mieux dire, il risque tout, si la rouille reste plus longtems sur le tableau, car en peu de tems toutes les couleurs seront mangées.

2. Bruxelles ce icrJuin 1773. A quoy en sommes-nous, mon cher ami, avec notre négociation? Les pères Capucins ont-ils persisté à attendre le chapittre général, ou la récréation leur auroit-elle fait venir l'eau à la bouche, pour conclure dès à pré- sent, ou ont-ils préféré la voye de consulter les Gardiens circon- voisins? Je serois bien charmé d'en scavoir quelque chose, d'autant que j'ay diné aujourd'huy chez la personne pour qui est l'acquisition et qui, à dire le vray, sans cependant témoigner d'impatience, m'a bien fait connoitre qu'il seroit charmé d'en apprendre quelque chose. Je vous prie donc, mon cher ami, de vouloir m'en dire un mot à vos momens de loisir.

11 va mieux de ma Huxion, mais je suis obligé d'écrire encore sur du papier gris et d'être laconique malgré l'envie que j'aurois de faire une plus longue causette avec vous. Je finis donc en vous priant de présenter mes respects à tout ce qui vous appar-

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tient. Recevez les amitiés de ma femme et celle avec laquelle j'ai l'honneur d'être, Monsieur et cher ami, votre très humble et obéissant serviteur

J. B. Méan.

3. Monsieur et cher ami. J'espère que la présente vous trou- vera en parfaite santé, de même que Madame de Collenbach, Mr. votre père, Mme votre mère et toute la famille, à qui je vous prie de présenter mes très humbles compliments et ceux de ma femme.

Je remonte sur l'eau pour notre tableau de Rubens, et je vous envoyé ci-joint ce que nous avons effectué à Rome. Le tout se trouve détaillé dans le petit mémoire ci joint, ainsi que dans la lettre de la personne, que mon beau-père a employé à Rome. Des raisons trop longues à détailler icy l'avoient forcé de garder l'incognito jusqu'aujourd'hui, mais ces raisons venant à cesser je m'empresse à vous faire connoitre l'acquéreur, espérant que votre amitié pour le gendre vous portera à servir tant mieux le beau-père.

Si, comme je n'en doutte point, les pères Capucins persévèrent dans leur résolution, il s'agira seulement que vous les engagiés à mettre leur attestation au bas du dit mémoire, par laquelle ils certifieront la vérité de ce qui y est contenu, et après cela je vous prie d'envoyer le même mémoire ainsi certifié avec la pièce original, qui y est jointe, à Monseigneur le Nonce à Collogne. Je vous préviens, mon cher ami, que j'enverrai après votre réponce une copie du dit mémoire à notre ancien ami Mr. Bos- saert, résident impérial à Collogne, pour le prier de vouloir employer ses bons offices pour la réussite et l'accélération de l'affaire.

N'oublié pas défaire resouvenir aux pères Capucins, qu'au dessus du prix de deux cents guinés énoncé dans le mémoire, la condition sécrette d'une récréation de huit Louis pour le couvent aura toujours lieu, ainsi que nous en sommes convenus.

A dieu, mettez bien les fers au feu pour faire réussir notre aflaire, qui n'a jamais été en si bon train, et compté que ma

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rcconnoissance égalera le véritable attachement, avec lequel j'ai l'honneur d'être, Monsieur et cher ami,

votre très humble et très obéissant serviteur

Bruxelles le 14. Juin 1774. J. B Méan.

P. S. Vous serés surpris sans doutte que la requête présentée à la congrégation apostolique, est au nom des pères Capucins d'Aix, mais nous n'avons pas donné cette commission là, et c'est la personne que mon beaupère a employé à Rome, qui l'a l'ait ainsi de son chef, pour gagner du tems et sur l'assurance, que vous nous aviés donné, que ces pères persistoient toujours dans le dessin de vendre leur tableau.

Dtisseldorf. PAUL REIM.ICH.

(Beitràge \ur ncuern Geschichte Aachcns, i8çq).

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Autour d'un tableau de Rubens (,)

A propos d'une estampe inédite d'après le maître

Le il mai 1611, Kubens adressait à Jacques de Bye, graveur et numismate d'origine anversoise, alors fixé à Bruxelles, une lettre souvent rappelée. Le peintre s'y excuse de ne pouvoir accorder une place, parmi ses élèves, à un protégé de son correspondant. Quantité de demandes analogues ont eu le même sort. Quelques-uns des meilleurs amis de l'artiste lui gar- dent rigueur de ses refus. Mais le fait est qu'une centaine de jeunes gens attendent chez d'autres maî- tres le moment de trouver place dans son atelier.

La très intéressante missive, publiée d'abord par Alexandre Pinchart et appartenant à la Bibliothèque royale, est suivie d'un post-scriptum à peine moins digne d'attention. Rubens y fait part à son correspon-

|i| BuU. de i'Aïad roy. de Belgique. (Chisse des Beaux-Arts) 5, pp. -Vt4<>a iy<>7-

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dant d'une occasion qui lui est offerte de placer avan- tageusement sa toile de Junon et Argus, émettant l'espoir qu'une production ultérieure pourra mieux lui convenir.

«* J'ai tenu à vous aviser, dit le grand peintre, ayant pour principe d'agir correctement, toujours, particu- lièrement envers mes amis. Je n'ignore point d'ail- leurs qu'avec les grands on n'arrive pas sans peine à réaliser ses vues. »

Pour expliquer ce post-scriptum, Pinchart émettait l'idée d'un accord entre Rubens et de Bye pour la reproduction, en gravure, de la toile mentionnée. L'œuvre étant à la veille de se vendre, ce projet devait rester sans suite.

Fort bien, mais que signifient alors les mots: ic weet wel dat men met princen niet altijt en can tôt effect brenghen zynen goeden wille : « je sais bien qu'avec les princes on n'arrive pas toujours à réaliser ses desseins favorables».? Us ne se rapportent sûrement pas à l'exécution d'une estampe.

De Bye, nous avons eu l'occasion de le dire ailleurs, et la chose doit être rappelée, était alors au service de Charles de Croy, possesseur d'un médaillier célè- bre, un des plus grands amateurs d'art de son temps. Les pourparlers entre Rubens et lui étaient nécessai- rement relatifs à la cession, à l'éminent personnage, de la toile de Junon et Argus. Ils avaient traîné, et le peintre, ayant trouvé le placement avantageux de son œuvre, renonce au marché. Il espère qu'une de ses toiles futures aura plus de succès.

Le tableau de Junon et Argus représente, en réa- lité, Junon transférant les yeux d'Argus, tué par

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Mercure, au plumage du paon. Production grandiose, passée en vente à Londres, en 1894, avec la galerie de Lord Dudley et figurant depuis au Musée de Cologne. La lettre à Jacques de Bye permet de la classer, parmi les œuvres de son auteur, dans le proche voisinage de YÊrection de la Croix.

Notre savant confrère M. Max Rooses en donne la description suivante:

« Argus est étendu sur le sol, décapité, la poitrine tournée vers le spectateur, les bras passés derrière le cou, une jambe pliée, l'autre levée. Junon est debout au milieu du tableau ; elle vient de descendre de son char doré; elle porte une ample robe rouge; une riche draperie brochée de grandes fleurs d'or sur un fond sombre et fourrée d'hermine est jetée sur son épaule droite; une suivante, dont on ne voit que la tête, couverte de boucles d'un blond doré, en porte le bout. Elle tient dans la main les yeux d'Argus, sem- blables à des pierres précieuses ; elle en laisse tomber trois. La tête d'Argus, enveloppée d'un linge blanc, est posée sur les genoux d'une suivante de la déesse, une blonde en robe bleue, dont le voile de la même couleur est soulevé par derrière. Devant elle se trouve un paon, la queue basse, à côté duquel un autre fait la roue. Deux enfants ailés font mine de saisir les plumes des paons; un autre se tient derrière eux. Le premier plan est d'un brun foncé, le fond sombre, le ciel gris avec des nuages lumineux, se dessine un arc-en-ciel. Le cadavre d'Argus est remarquable, il rappelle vivement les géants musculeux de YErection de la Croix, avec des effets de lumière plus prononcés. De même, les suivantes de Junon rappellent la sainte

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Catherine du même triptyque, et la draperie de la déesse est de la même étoffe que le manteau du saint Éloi. L'action est encore morcelée, les couleurs sont peu variées, les ombres d'un brun foncé, l'éflTet est demandé aux jeux de lumière. Il n'y a pas de doute que le tableau appartienne à la même époque que YErection delà Croix. Les paons ont été peints par un collaborateur, comme aussi les enfants, au moins pour une bonne partie ('). -

Pour avoir vu souvent la peinture, nous n'hésitons pas à la désigner comme une œuvre splendide, d'une richesse de coloris se révèle vivace le souvenir des créations du Titien, récemment étudiées en Italie et en Espagne.

Le type féminin n'est point encore celui que Rubens affectionnera par la suite. Junon a les che- veux d'un noir d'ébène; les enfants rappellent l'exquise peinture du Capitole, Romulus et Rémus allaités par la louve. Quant au cadavre d'Argus, puissamment modelé, . il procède d'une étude plus d'une fois utilisée par le maitre, notamment pour sa Mort dHippolytc.

Au gré de Pinchart, on l'a vu, Jacques de Bye aurait projeté de reproduire en gravure la Junon. Si ce n'est le sens du post-scriptum de la lettre que lui adressait Rubens, la chose apparait comme conci- liable avec l'idée d'une cession éventuelle de l'œuvre au ducdeCroy. La question mérite d'être envisagée de plus près, nous allons nous en convaincre.

Aucun catalogue, aucun répertoire ne signale une gravure de la Junon de Rubens.

(i) Max. Romsi.s, Rubens % sa vu et ses «livres, i^»i,p. i }3.

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E ii 1610 ou 161 1, date probable de la naissance de cette vaste et importante création, le peintre ne dispo- sait encore d'aucun des fameux graveurs qui, par la suite, donneraient de ses œuvres de si grandioses interprétations. De Jacques de Bye, désigné par van Hulthem - comme le maître des plus célèbres gra- veurs d'après Rubens*, nous ne relevons pas une seule fois la signature au bas d'une estampe, grande ou petite, empruntée à ses œuvres. M. Voorhelm Schneevoogt, dans sa persévérante recherche des planches exécutées d'après Rubens, ignore jusqu'à son nom. M. Max Rooses, de qui l'on peut dire qu'il n'a négligé aucun document pouvant aider à l'édification du grandiose ouvrage consacré à Rubens, ne signale, dans son iconographie du maitre, établie avec grand soin, aucune planche émanant du burin de de Bye.

Rien, d'autre part, ne nous autorise à admettre, après l'exploration des cabinets les plus richement pourvus d'estampes d'après le chef d'école, qu'il soit issu de ses relations avec Jacques de' Bye aucun témoi- gnage gravé.

Ce fut donc avec une surprise extrême qu'en feuil- letant, à une vente récente, un paquet de gravures, nous vîmes se présenter une pièce, datant certaine- ment du xvi r' siècle, reproduisant avec une précision rigoureuse, mais en contre-partie la Junon de Rubens!

Cette pièce, aujourd'hui entrée dans les collections de la Bibliothèque royale, mesure 22 centimètres de large sur 16 de haut ; elle ne porte aucun nom d'auteur et, chose bizarre, parait être restée incomplète! Le ciel, à droite, devraient être des nuages, est de- meuré clair, sauf quelques contours. Le trait carré,

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vers la droite aussi, est à peine exprimé. D'ailleurs, aucun nom de peintre ni de graveur. Il s'agit, on le voit, d'une curiosité iconographique.

A qui l'attribuer? Par une association naturelle d'idées, on songe à Jacques de Bye.

A passer en revue les estampes de Michel Lasne, de Jean Muller, de Jacques Matham, de Guill. Swanen- burg, de de Jode père, de Jean-Baptiste Barbé, graveurs qui, originairement, travaillèrent pour Rubens, aucune analogie de procédé ne se révèle. Force est, dès lors, de songer à un autre maitre, par- ticulièrement à Jacques de Bye. Aucun point sérieux de comparaison ne nous est malheureusement offert. De Bye est un graveur méthodique, ancien élève d'Adr. Collaert, conduisant son burin un peu froide- ment, mal préparé à aborder avec succès une œuvre de Rubens. A vrai dire, il s'agissait peut-être d'un essai.

A s'en tenir pourtant à la physionomie de l'œuvre, on songe plutôt à Luc Vorsterman, à ses débuts, la pièce ayant une priorité assez grande sur les morceaux plus caractérisés du maitre. Celle que nous avons sous les yeux est timide ; la préoccupation du détail y est manifeste. Le trait, passablement confus, accuse une main peu assouplie. Rubens a voir cette planche avec un médiocre plaisir.

Aussi, abandonnée avant son complet achèvement, elle ne reçut ni titre ni signature, et ses rares épreuves furent délaissées.

L'attribution \ Vorsterman ne se fait pas toutefois sans hésitation.

Nulle trace certaine du séjour à Anvers de ce fameux graveur, originaire de la Gueldrc, ne nous est

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fournie avant 1619, année de son mariage. Nous n'avons, d'autre part, aucune preuve de ses relations avec Rubcns avant 1620, l'année même de son admission à la bourgeoisie. En revanche, il existe des pièces de son burin notablement antérieures, car sa précocité fut remarquable.

Le tout serait de pouvoir préciser le moment de la production de ses premiers travaux sortis des presses anversoises. Comptons sur quelque chance heureuse pour nous permettre de résoudre un jour ce problème.

Une chose demeure incontestable : la rareté de l'œuvre que nous apportons et son très faible rapport avec les planches se traduit l'autorité de Rubens sur les graveurs adonnés à la traduction de ses pein- tures.

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II

A propos de la Junon de Rubens (*)

J'ai eu l'honneur, il y a une couple d'années, d'at- tirer l'attention de la Classe des beaux-arts sur une gravure anonyme d'après un vaste tableau de Rubens, appartenant au Musée de Cologne. La peinture représente, en une composition mouvementée, un sujet de la Fable: Junon transférant les yeux d'Argus, décapité, au plumage du paon.

Il est question de cette toile dans une lettre de Rubens à Jacques De Hie, datée de 1611. Le style de la peinture accuse chez son auteur le souvenir encore très vivacc du long séjour qu'il venait de faire en Italie. Moment d'intérêt considérable dans sa car- rière et auquel se rattachent des créations de l'impor- tance de Y Érection et de la Descente de la Croix, comp- tées à juste titre parmi les œuvres maîtresses de son pinceau.

Pour la gravure, le chef d'école ne disposait alors d'aucun des adeptes du burin, plus tard formés à l'interprétation de ses grandes pages et qui devien- draient les traducteurs les plus expressifs de ses

(1) liuUitni de l'AnuU-ntic royale de lidçique (Classe «les beaux-arts) 4 ]>j>. Ss-wj, in- > ».

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compositions. Que l'œuvre fût destinée à quelque église ou à quelque palais, le souvenir en demeurerait ineffaçable par les magistrales estampes signées Vorsterman, Pontius, BMswert ou Jegher.

Mais au moment nous considérons les graveurs interprètes de Rubens, leur ambition était plus modeste, et la pièce qui faisait l'objet de ma note précédente et à laquelle je reviens, mesure à peine 22 centimètres de large sur 16 de haut. Elle intéresse plutôt notre curiosité. Et si j'ajoute qu'elle ne rappelle le style d'aucune gravure de l'école d'Anvers, que sa mention fait défaut dans les divers catalogues consa- crés à l'étude de l'œuvre gravé de Rubens, il y avait là, en somme, un problème à élucider.

Récemment, un iconographe de grande autorité, particulièrement en ce qui concerne les œuvres hol- landaises, M. E. W. Moes, directeur du Cabinet des estampes d'Amsterdam, eut la grande amabilité de me signaler la présence, dans les Métamorphoses cCOvide, de Pierre Du Ryer, de l'Académie française, de la gravure qui motiva ma communication. Il en avait, aussi, retrouve une épreuve parmi les pièces du cabinet confié à sa garde.

Effectivement, à la page 36 du grand in-folio publié à Bruxelles sous la date de 1677, se rencontre, ano- nyme toujours, la composition de Rubens. Dédié au jeune prince de Vaudémont, Charles IV de Lorraine, le volume ne contient pas moins de 12S planches, dont à peine cinq ou six signées par des graveurs obscurs: Martin et Pierre Paul Bouche ou Bouché, Frédéric Bouttats.

A part Diepenbecke. dont le nom figure sur une des

compositions, toutes les autres sont anonymes. On y retrouve parfois le souvenir d'œuvres d'artistes fameux de l'école des Pays-Bas, de Rembrandt, par exemple: Diane et ses nymphes surprises par Action . Toutefois, sauf quelques-unes, les gravures sont d'ordre secon- daire.

En appelant mon attention sur la présence dans les Métamorphoses d'Ovide, de Pierre Du Ryer, de la pièce d'après Rubens, M. Moes me signale sa mention au catalogue des Van de Passe, de D. Franken, et l'attribution qu'en fait cet auteur à Madeleine, fille de Crispin le vieux, graveur hollandais fort connu de la fin du xvic et du commencement du xvif siècle.

Que la composition procédât de Rubens, Franken parait l'avoir ignoré ; le nom du grand peintre, en effet, ne figure pas dans la liste, dressée par lui, des maîtres dont les œuvres ont servi de thème aux estampes de l'industrieuse famille dont il avait entre- pris de décrire les productions.

La Junon porte, dans son catalogue, le 37g.

Comment faut-il s'expliquer que Madeleine de Passe fut amenée à entreprendre cet ouvrage? Elle n'aurait pu, semble-t-il, le faire qu'à Anvers, elle ne paraît pas avoir séjourné. L'estampe serait-elle par hasard de son père, inscrit à la Gilde de Saint- Luc en i585, ou encore de son frère. Crispin le jeune, lequel, dans la préface d'un de ses ouvrages, paru à Amsterdam en 1643 ('), assure avoir été en relation avec Rubens?

Madeleine cependant fut très précoce. Née à

(1) La prima parte dulla luce del dipingere, etc. De la lumière, de la peinture et de la désignaturt, etc. Amsterdam, iô43. In-folio.

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Utrechtvers 1600, elle y mourut, déjà veuve, en i638. Elle a pu connaître Rubens, mais certes pas à l'épo- que où le maitre créait la Junon. En Hollande, il voyagea vers 1621 et sans doute antérieurement, le grand peintre fat en rapport avec les principaux artistes et probablement visita Crispin de Passe.

On a vu une autre jeune Hollandaise, Anne Roe- mer Visschers, en rapports artistiques avec Rubens, copier de ses peintures et lui dédier des vers en 162 1.

Quoi qu'il en soit, Madeleine, gravant d'après Elsheimer une estampe de Céphale et Procris, égale- ment utilisée plus tard pour les Métamorphoses, en fit la dédicace à Rubens en ces termes :

V . CLmo Petro Paulo Rubenio. artis pictoriœ hujus sœculi facile principi, omniumq. libéral ium artium amatori summo, observaniiœ suœ ob rarissimum eius ingenium, signum hanc a se œri insculptam tabellam^ D. D. D. Q.

Magdalena Passera, Crisp. F, fecit. Adam Elsheimer pinxit.

(Au très illustre Pierre-Paul Rubens, prince de la peinture de ce siècle, le premier des amateurs de tous les arts libéraux, cette œuvre, gravée sur suivre par elle-même, est dédiée par Madeleine, fille de Crispin de Passe, en témoignage d'admiration pour son rare génie.)

Ceci, par malheur, ne nous donne pas la solution du problème posé par la gravure du vaste tableau ter- miné par Rubens dès avant 161 1, estampe dont l'au- teur n'a pas appartenu à l'entourage du maitre et l'a précédé dans la tombe.

En 1Ô23, Madeleine de Passe dédiait une autre de ses œuvres, Salmacis et Hermaphrodite, d'après J.

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Pinas, également adaptée à l'illustration des Métamor- phoses d'Ovide, au fameux poète et homme d'État, Jacob Cats.

Peut-être la jeune artiste at-elle voulu placer ses débuts sous le patronage d'hommes illustres de son temps. Comment elle a été initiée à la connaissance du superbe ensemble reproduit par son burin d'après Rubens, est un point de solution actuellement impos- sible.

Pour reproduire en gravure, avec le soin et la fidélité de sa Junon, une page de cette importance, il fallait avoir eu sous les yeux ni une copie ni un dessin. Rubens en a pu vouloir une planche, mais qu'il se soit adressé à Madeleine de Passe pour l'obtenir, c'est des plus douteux.

Ayant vu l'œuvre quelque part et l'ayant admirée, la jeune artiste aura désiré, peut-être, en entreprendre une gravure motu proprio.

Admettre que Foppens en ait fait la commande pour son volume, il n'y faut pas songer. Madeleine de Passe était morte depuis longtemps quand parurent les Métamorphoses d'Ovide de Du] Ryer, éditées avec des planches de remploi, nous venons de le voir.

De toutes les œuvres d'art, les gravures semblent avoir le plus de longévité : un jour, peut-être, une épreuve revêtu de quelque texte révélateur viendra faire la lumière sur le point soulevé par la rencontre de notre pièce anonyme. En attendant, je m'acquitte du plus agréable des devoirs en exprimant une vive gratitude à M. K. W. Moes, pour l'obligeante infor- mation qu'il a bien voulu me procurer.

Henri Hymans.

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Le premier tableau de Rubens

en Pologne

Dans l'église de S. Nicolas à Kalisz, fondée au xme siècle par le duc BolesIas-le-Pieux et sa femme Yolande, reconstruite ultérieurement dans le style gothique, sous Casimir-le-Grand, et assignée aux Chanoines Réguliers, se trouve, depuis la fin du premier quart du xvir siècle, au-dessus du maitre- autel d'un superbe baroque, un tableau à l'huile d'imposantes dimensions. Pendant tout le xixe siècle les habitants de Kalisz et des environs le considé- raient comme une œuvre de Rubens; mais en dehors de ce cercle local fort étroit, il était à peu près inconnu. Ce n'est qu'après i85o et à l'occasion d'une restauration assez mauvaise d'ailleurs de cette peinture, qu'on commence à en parler dans le Royaume de Pologne. Dans le « Kalis- zanin » (journal de Kalisz), les « Klosy » (les Epis, journal illustré), le « Kuryer Warszawski * (Cour- rier de Varsovie) on lui consacre des articles pour la plupart insignifiants, parmi lesquels toutefois se distingue par un réel mérite de méthode le travail de M. Alphonse Parczewski de Kalisz. Néanmoins le

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tableau n'a jusqu'ici été étudié sérieusement, ni sous le rapport historique, ni sous le rapport artistique. M. le comte Mycielski a voulu combler cette lacune et voici le résultat des recherches qu'il a faites, avec le concours de M. le chanoine Jean Sobczynski, curé actuel de l'église S. Nicolas à Kalisz.

Le tableau représente « La Descente de la Croix » et il est sans aucun doute une œuvre authentique de Pierre-Paul Rubens, peinte en 1620- 1621. En même temps que le magnifique maitre-autel baroque doré, il fut offert cette année-là par Pierre Zeromski, secré- taire royal, plus tard maître-queux de la couronne et staroste de Bydgoszcz, décédé à Cracovie en i633. Zeromski, natif de Kalisz, soigneusement élevé à Rome, parlant plusieurs langues, était un des cour- tisans favoris de Sigismond III, et ce prince lui confia plusieurs missions à l'étranger. Après la diète de novembre 1620, Zeromski, à l'effet d'y obtenir des subsides pour la guerre contre les Turcs, est envoyé en Flandre, est alors lieutenant-gouverneur l'Archi- duc Albert d'Autriche. Les subsides lui furent refusés, mais il acheta à l'atelier de Rubens à Anvers une superbe « Descente de la Croix -, que dès 162 1 sans aucun doute il fit transporter à Kalisz. Ce fait, ainsi que l'authenticité du tableau, sont confirmés par un document presque contemporain. La visite de l'église de S. Nicolas à Kalisz, effectuée le 26 novembre 1639 par Stanislas Zychowicz, archidiacre de Kalisz, au nom de l'archevêque de Gniezno, visite relatée dans un document manuscrit de l'époque, conservé dans les archives de l'église, corrobore incontestablement

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notre assertion ('). Ce document fut établi du vivant même de Rubens, qui ne mourut qu'en 1640, et il est aussi contemporain de Zeromski, ou tout au moins du clergé qui avait été en relations avec ce dernier.

Le tableau, peint sur toile, mesure 3 m. 20 cm. de hauteur, sur 2 m. 12 cm. de largeur. Le groupe, supérieurement ordonné, est composé de cinq per- sonnes: Joseph d'Arimathie et S. Jean détachent de la Croix le corps admirable du Christ, à droite la Sainte-Vierge, de toute beauté, est debout, tandis qu'au pied de la Croix, Sainte Marie Madeleine à genoux tend ses mains vers le Christ. Cette composi- tion fait partie du second groupe des « Descentes de la Croix » de Rubens. Au premier, d'une composition avant tout dramatique, figurent neuf personnes, appartiennent, à côté du chef-d'œuvre capital de 161 2 qui se trouve à la cathédrale d'Anvers, les tableaux de S. Orner, de Lille et de Valenciennes, peints jusqu'en i6i5 et même un peu plus tard. Le second groupe, plutôt lyrique, avec une grande tristesse et

(1) Voici Je texte du document en question: Altaki: \l.\jrs. Est muratum latere recto non consecratum. h"t tamen altare portabile < ( nisi'i ratum inte^rum et sitjiHis bene munitum, ad quod tribus Kradibus muratis asrenditur. astricatis, et trabibus li^neis circum- ductis. Nullam h~t obli^ationem hoc altare. pneter missas conven- tuales et célébrât missam pro defunctis qualibet Feria seeunda ex conee^sione Alt iris Privile^iati ex urbe impetrati. Kstq. hoc altare satis eininens lon^um et altum, lar^umquc juxta proportionem et indi^entiam. ( àijus major imayo est depositionis de ( Wuc.v. Domini N'ri Jesu Christi Antverpia- depicta. his temporibus acelebri pietore Rubens allat.i et donata huic Kcrlesia* per Iltrum et Mgfcum olim Petrum Zeromski S. K. Mttis Câlina- Pratectum et Capitaneum l»vdi,To*tieensem cornic Hue-, columnis, basi, capitello<| & aliis ad proportionem eiusmodi Ima^inis. omnibus decenter inauratis et ex- tructis curn ciborio, ad basim ejusd. sito ut dictum est. Oiui' omnia sumptibus pfaii. ma-b i Dni Piafecti Curv.v Re^ni comporata sunt.

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beaucoup de sérénité, était jusqu'ici représenté par les tableaux qui se trouvent à Arras : l'un, à la cathé- drale, l'autre à l'église de S. Jean Baptiste. M. Max Rooses, le plus éminent critique et connaisseur de Rubens de notre temps, considère le second de ces tableaux comme une œuvre d'élèves de Rubens, exécutée vers 1625 et retouchée en quelques endroits seulement par le maître lui-même; le premier, comme un ouvrage tout à fait détérioré et non ori- ginal. La « Descente de la Croix » de Kalisz doit donc certainement prendre place parmi les produc- tions authentiques de ce second groupe. Ce tableau, quant à la composition, est identique à celui d' Arras, qu'il surpasse toutefois en longueur de de 40 cm. et en largeur de 7 cm. Les couleurs des vêtements de la Vierge et de Joseph d'Arimathie sont aussi diffé- rentes dans le tableau de Kalisz, et beaucoup mieux que celles de la peinture d'Arras, présentent un carac- tère qui parle en faveur de l'authenticité de la toile. Toute la technique enfin, large et aisée au-délà de toute expression, le coloris brillant, le ton général du chef-d'œuvre, tout en un mot atteste que le tableau de Kalisz est bien un ouvrage original du maître d'Anvers, le premier sans doute qui ait été apporté en Pologne. Les relations qui plus tard s'établiront entre les Polonais et Rubens et les artistes flamands, ne commencent qu'en 1624, c'est-à-dire lors du voyage de Ladislas Wasa, prince royal de Pologne, à Bruxelles et à Anvers.

Georges Mycielski, Cracovie.

(Extrait du Bulletin de l'Académie des Sciences de Cracovie. Mars 1909).

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Mededeelingen van den heer Hofstede de G root

Den heer Max Rooses.

Ik heb de volgende aanteckeningen gevonden over schilderijen van Rubens, die voor zoover ik het regis- ter zie, niet in uw groot werk voorkomen :

1. Muséum te Rochefort:

Jupiter verandert Lykaon in een wolf. Hij zit vergezeld van een adelaar in een roode draperie rechts aan een tafel. Op de tafel staat een stuk vleesch op een wit servet. Lykaon heeft een gelen mantel over een donker violet kleed. Hij heeft reeds een wolfskop en zit tegenover Jupiter. Links een stuk architectuur. Breed meesterlijk geschetst. 22 bij 17. Nr. 74.

2. Christus in Gethsemane. Schets. Verzameling van Lord Wimborne te Canford Manor.

3. De Afneming van het kruis. 7 personen om het lijk van Christus. Echte schets in kleuren. Verzame- ling Graaf Schoewaloff te Sint-Petersburg.

4. Mucius Scaevola. Schets. Scheen mij goed. Nr. 497 van het Roemjantsoff Muséum te Moskou.

5. Heilige familie. Groot schilderij in de brecdte, met 10 levensgroote halffiguren, de M adonna, het

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Christuskind, Jozef, Anna, Simeon en vicr engelen. Heet Jordaens, maar is een echte vroege Rubens. Zeer goed geconserveerd en zeer sterk van kleur. De directeur zei mij, indien ik mij goed herinner, dat het stuk uit de veiling Meyer te Keulen komt. Het zal dus wel bekend zijn. Nr. 3i van het Muséum Warschau, catalogus 1901.

6. In de verzameling van Lord Leconfield te Petworth, noteerde ik nog, behalve de door U genoemde schilderijen, het borstbeeld eener oude dame. Zeer goed. Nr. 101 van den catalogus.

7. In de verzameling van den Earl of Derby, Knowsley noteerde ik een Wilde Zwijnenjacht van Rubens en Snijders.

8. In dezelfde verzameling noteerde ik Petrus de sleutels ontvangend. Lijkt zeer op de compositie van den Ongeloovigen Thomas. Hierbij noteerde ik Rubens of eerder van Dijck. Ik kan niet zeggen, hoe dit schilderij zich verhoudt tôt het ongetwijfeld echte schilderij, dat ik U onlangs te New-York signaleerde.

Hercules en Anteus. Levensgroot.

De Ontdekking van Kallisto. Copie naar Titiaan. Deze beide schilderijen zijn in dezelfde verzameling en staan bij mij onder hetzelfde opschrift: Rubens of eerder van Dyck.

g. In de teckeningenverzameling van den hecr H. Duval te Luik, noteerde ik eene studie van een kind met den vinger in den mond, opgrijs papier in rood en zwart krijt on twee studics van de H. There- sia in profiel. Voorts nog een kniclende H. Hiero- nimus in zwart krijt. Rubens of van Dyck.

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10. In de Grusonstichting in het Muséum te Maagdenburg is eene Aanbidding der Koningen, een mooie kleurige schets.

11. Mansportret, in de linkerhand zijn hoed, in de rechter zijn handschoenen houdend. Geheel in het zwart. Zeergoed. Paneel io3 x 7$ cm. Verzameling van Lord Ridley te Blagdon.

12. Portret naar redits gewend van Helena Four- ment. Schets in het brum, wit en rood en vleesch- kleur. Borstbeeld tôt aan de schouders. Op paneel, zeer krachtig. 29 X 22. Verzameling van Lord Ridley te Blagdon.

13. Levensgroot portret van eene zittende dame in het zwart tôt aan de knieën, zonder ornament, met een weduwekapje. Links boven een ruitvormig wapen met een rood schildhoofd en voor het overige ver- ticaal gestreept: zwart, wit, zwart, wit, zwart.

161 1 gedateerd. In de linkerhand een zakdoek, op de Iinkerwang een kleine wrat. Paneel 1.17 x 92. Verzameling Lord Ridley te Blagdon.

14. Krijgsman in antiek kostuum. Achter hem, links, een draak. Mercurius komt van boven en wijst hem op mannen, die elkaar bevcchten. Blijkbaar Cadmus, die de tanden van den draak gezaaid heeft. Echte, breed gedane schets. Verzameling Sir Hick- man Bacon, te Gainsborough.

15. Schets voor de Kruisdraging. Mcer gekleurd dan die te Amsterdam en niet geheel zeker. Verza- meling van Lord Yarborough te Brocklcsby Hall. 1905.

16. Schets in het bruin, de Gevangenneming van Simson voorstellend. Schijnt goed, maar hangt vrij

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donker. Kan ook van Dyck zijn. Verzameling van Earl Howe te Gopsall. Juni 1908.

17. Staand Mansportret tegen eene roode draperie en zeil. Levensgroot. Verzameling van Lord Am- herst, Montréal te Sevenoaks. Juni 1908.

18. Lord Dysart te Ham House bij Richmond aan de Theems, heeft nog een exemplaar van den Sater met de vruchten en de jonge vrouw die bij Schônborn te Weenen en in het Mauritshuis voor- komt. Het eerst genoemde exemplaar schijnt mij nog steeds het beste.

19. Kolonel Warde, Squerries Court te Wester- ham in Kent, bezit een levensgroot portret van Philips II te paard met de stad Sint-Quentin en den veldslag op den achtergrond.

20. De heer P. A. B. Widener te Philadelphia bezit een schets in de breedte, voorstellende den Sabijnsche Maagdenroof.

Aangaande Nr. 597 van den Catalogus der Eremi- tage, voorstellende Apollo en Marsyas, een schets die slechts als School van Kubens gecatalogiseerd is, heb ik de opmerking gemaakt, dat deze zoo goede kwaliteit bezit, dat ik niet kan inzien, waarom de oude toeschrijving in de verzameling Baudouin, die ook langen tijd in de Eremitage gegolden heeft, niet juist zou zijn.

In hetzelfde Muséum wordt Nr. 65g De aanbidding der Hcrders, bij wijze van vraag aan C. Schut toege- schreven, maar ik ben het met Bode eens, dat het een werk van Kubens uitzijn eersten tijd is.

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Catalogue du duc de Buckingham (1635)

London. 20 Dccember 1906. M. Max Kooses.

Dear Sir,

You may be interested to hear that a MS catalogue of the Duke of Buckingham 's pictures, made in i635, has been discovered : it contains many more pictures both by Kubens and others than Walpole's list. The discovery was made by Mr Randall Davies, who I suppose will publish the list some time or other.

Truly y ours, Laurence Binyon.

1. One winter pièce.

2. A great pièce for the cieling of my Lords

Closet.

3. My Lord Duke on horseback

4. Our Saviour on the cross.

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5. The Torments of Hell.

6. A great landskip

7. The Hunting of the boar.

8. A little Landskip, a morning.

9. A little Landskip, an evening.

10. The Archduchess of Brabant.

11. The Dutchess of Crin.

12. Marquess Spinola.

13. A fair picture of the Virgin Mary in a gar-

land of flowers (Rubens & Breughel).

14. Leander & Hero.

15. Children tying up fruitage about a statue.

16. The picture of Paracelsus.

17. The 3 grâces sacrificing (R. & Breughel).

18. Three grâces with a basket of flowers.

19. The picture of the Marquess d'Kste in armour.

20. A Portugese Lady.

21. Medusa's head with Snakes (R. & Subter fSny-

dersj?)

22. The picture of Mars.

23. A Centaur & Diana.

24. A Hermit with a naked woman (?i

25. Two little old mens heads.

2f). The Duchess of Brabant & lier Lover.

27. Drunken Silvanius.

28. The Hunting of Lyons.

29. A preat pièce with fishes.

30. Chimon with Iphigenia & naked ladics sleeping.

(N. B. 24 is not stated to be Rubens, but it is no doubt the same picture as mentioned in the Fairiax catalogue).

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L'Œuvre de Rubens

Addenda et Corrigenda

Les notes suivantes servent de supplément à mon Œuvre de Rubens. Histoire et description de ses Tableaux et Dessins, Anvers, Maes 1886-1892.

Tome I, Introduction p. 10. Outre les noms cités des élèves et aides de Rubens, nous avons à men- tionner :

Luc Franchois de Malines, dont Cornei.is de Bie dans son livre Het Guldcn Cabinet, (Anvers, 1661, p. 376) dit:

Wiens Mcestcr langlicn tijdt d'Heer Rubbens is geweest, Het^en' hy ooek t;henoch doet blijckcn in schikiri jen ,

Die van hem met verstandt staen cloeck gheordonneert Soo in devotie als Poë'terijen:

Daer menich Kerck en Hof is mede ghestotfeert.

DAVID TkN'IKRS I. « Desen David Teniers is Discipel tiheweest van den Edelen ende Constrijcken Pet rus Paulus Rubens. (C()RN. ni-: Rik, Hct Guldcn Cabinet, p. 140).

Dans sa Vita Pétri Pauli Rubaiii, Philippe Rubens cite parmi les élèves de son oncle Joannes Brouchorst.

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28o

Dans sa vie de Samuel Hofman, Houbraken dit: SAMUKL Hof.MAN, van Zurich. Dczc kwam, na dat de taam dcn rocm van Rubbuns werken, op hare wickcn, in dat waerelt- oort omgevoerd haddc. afzakken naarde Nederlanden. en bcgaf zich in de school van RURRKNS, daar hij door deszclfs lecrlcssen. en het afzien van sijne lx.-handelingen.tot een goed meester in de konst opwiesch (ARNOI.I) Hoi'HRAKFN : De Croate Schou- burgh der Nederlantsclic Konstschilders en Schilderessen,

'753> ^ 77)-

Dans sa lettre à Rubens, datée de Paris, le 10 juil- let IÔ23, Peiresc écrit que cette lettre lui sera appor- tée par « son Maximilien » qui partait ce jour pour Anvers et qui lui avait apporté le même jour cinq gravures d'après des tableaux de Rubens. Ce même Maximilien avait employé trois ou quatre journées presqu'entières à dessiner pour Peiresc certains tom- beaux antiques, travail dans lequel il a fort bien réussi. Nul doute qu'il s'agit ici d'un élève de Rubens, qui avait accompagné son maitre à Paris et l'y avait aidé dans le travail de la Galerie du Luxembourg. Nous ne l avons pas trouvé mentionné ailleurs (Voir Correspondance de Rubens, III, 194).

Ad. Siret affirme que Gérard Douffet fut un élève de Rubens, chez qui il travailla pendant deux ans (Ad. Siret. Dictionnaire, des Peintres, i883, arti- cle Douffet).

Martins. Constantin Huygens mentionne un cer- tain Martins que l'on disait être un élève de Rubens (Martins die geseght wordt by Rubens geleert te hebben) Journael van Constantyn Huyghens uilgegeven

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door lut Hiitorisch genootschap te Utrecht, 1S77, II, 628, 629).

Loris dk Vadder aurait, d'après une note sur un de ses dessins de paysage, au Musée du Louvre, peint des fonds pour Rubcns < Louvre, Portefeuilles de des- sins, n" 2o55(j).

1 i1,,s (N° de Y Œuvre de Rubensj. Le Sacrifice d'Abra- ham est mentionné dans l'Inventaire de Herman de Neyt, 1 5-2 1 octobre 1642 : * Een schets van aïs boven (van Kubens), wesende d'OrTerande van Abraham ende Ysaack \V. J. Van den Branden. Collections de tableaux à Anvers, Bulletin des Archives d'Anvers, XXI, 335'.

i5,li\ L'Enlèvement du prophète Elie. Inventaire de Herman de Neyt: » Ken schets van den Propheet Elias opgevocrt, van Kubbens « (Ibid , XXI, 340).

4CJ1. (Œuvre de Ruhens, tome V, p. 3o6). Adam et Eve chassés du Paradis. Cette esquisse est mentionnée dans l'inventaire de Herman de Neyt: * Een schets van Rubbens, daer Adam ende Eva wtet Paradys worden gejaecht » (Ibid.. XXI, 335).

Et dans celui de Victor Wolfvoct, 24 26 octobre i652 : - Ecn ander sclietse, vanden selven Rubens, daer Adam ende Eva wtten Paradyse geslaghen worden » (Ibid., XXL 376).

40K Les messagers de Moïse rapportant une grappe de raisins. Th v. Frimmsl rapporte que, dans la galerie du prince Eugène de Savoie, 169, se trou-

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vait un petit tableau octogone, représentant ce sujet et croyait y voir le projet d'un des plafonds de l'église des Jésuites: * Rubens, Die Zuriickkunft der Kund- schafter die Moses in das gelobte Land schickte und die Weintrauben mit sich brachten. Hoch 2 Fuss 8 ljz Zoll und ebenso breit, achteckig. Ich kann die Ver- muthung nicht los werden, dass es sich um einen Entwurf fur ein Deckenbild der Antwerpener Jezui- tenkirche gehandelt hat * (Th. v. Krimmel. Wiener Galérien, Band I, Capp. III, p. 5o).

Tome I, p. 48. Le Musée de Bruxelles a acquis, en 1901, une vue de l'intérieur de l'église des Jésuites, signée, et daté W. S van Ehrenberghe. 1664.

4i,)is. Le Triomphe de l'Eucharistie sur P Idolâtrie.

46l)is. La Rencontre d'Abraham et de Melchisedech.

47bis. Les Israélites ramassant la Manne dans le désert.

48bis. Le Sacrifice de l'Ancienne Loi.

49,jis. Le Prophète Elie dans le désert.

Ces cinq esquisses se trouvent mentionnées dans l'Inventaire de Victor Wolfvoet, 23 octobre i652.

* Alnoch een ander schetsken, insgelycx van als voore, daer men den osch opofferd, mede in ebbe lystken.

» Een ander schetsken, van als voore, van Melchi- sedech. op panneel, in gelyck lystken.

y> Noch een ander schetsken, mede van als voore, daer het hemelsbroot regent, oick in gelyck lystken.

Noch een ander schetsken, van als voore, van d'Arcke des Verbonts, oick in gelyck lystken.

v Noch een schetsken, van Rubens, daer den Engel

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by Elias compt met broot ende wyn, op panneel, in ebbenhouten lystken (Bulletin des Archives d'Anvers, XXI, 3;6).

41-49. Les Triomphes et les Figures de l'Eucharistie. Les ébauches en grisaille que possède le Musée de Cambridge, et dont j'ai encore rencontré d'autres pièces dans le commerce, ne sont pas des originaux par Rubens, mais des copies d'après les gravures de S. a. Bolswert.

4149 (Tome I, p. 721. Le 14 juillet 1628, Chifflet écrivit à un de ses correspondants: « S. A. a faict partir, les deux jours en ça, deux chariots qu'elle fait passer en Espagne chargez de tapisseries, de toilles et de chartes géographiques et de quelques peintures. » (Notes prises par M. Charles Ruelens dans la corres- pondance de Chifflet à liesançon). Nul doute que les tapisseries envoyées en Espagne, le 26 juillet 1628, ne fussent celles des Triomphes et Figures de l'Eucha- ristie. Nous savons, qu'en janvier 1628, l'Infante avait donné a Rubens plusieurs perles à bon compte des patrons de ces tappisseries.

(Tome I, p. j5). Nicodemus Tessin.dans les notes sur sa visite en Hollande que nous publions plus haut, affirme qu'il a vu, en 1687, à Bruxelles, dans la grande galerie, six belles pièces peintes par Rubens et reproduites en tapisseries. (Voir plus haut, page 228). Ce sont les pièces qui furent détruites par l'incendie de 1731 ; c'étaient non pas les originaux, mais des copies des cartons originaux de la série.

284

56-67, 68-8o. Le Christ et les douze Apôtres. Dans l'exemplaire de cette série que possède le Musée de Madrid, il manque la figure du Christ; dans l'exem- plaire du palais Rospigliosi, le Christ se trouve. Un Christ tel qu'il est représenté dans la série gravée par Nie. Rijckemans, est signalé clans le Schottenstift à Vienne. Un autre exemplaire, appartenant au Cou- vent anglais de Bruges, a été restauré en 1906, par M. Maillard d'Anvers, dans l'atelier duquel je l'ai vu. Le Christ nu jusqu'à la ceinture est entouré d'un linge blanc et vu jusqu'à mi corps. Dans le bras gauche, il tient la croix, de la main droite il en touche le tronc Les longs cheveux d'un brun clair descendent sur l'épaule droite. Il rappelle vive- ment le Christ de Y Incrédulité de saint Thomas; une ombre d'un brun châtain lui tombe dans le cou et sur la contournure du bras ; les ombres sur le corps sont d'un gris verdâtre. La peinture n'est pas de la main du maitre, mais bien d'un élève. Le tableau provient de la collection Schamp d'Avcschoot. II a passé dans la collection de M. Henry Roche de Londres.

81. La Sainte Trinité adorée par Vincent de Gon- zague et sa famille. Gravure dans Zeitschrift filr Bildende Kunst, 1887.

84bis. La Trinité. Suivant le Dr Th. von Frimmel, l'église de Feldsberg possède une Trinité par Rubens. « Der Neubau der Kirche (von Feldsberg) wird im 1660 angesetzt. Die Einweihung geschah 1671 und warscheiniieh sind dam ds die beiden Gemiihlde von

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Rubens hingelangt, die ein Zeitlangden Hochaltar der Feldsberger Kirche geziert haben: die Himmel- fahrt Mariae jetzt in Wien (?), die Dreieinigkeit noch in Feldsberg (Dr Th. von Frimmel, Beilage zur Bilderkunde. Mai 1907, blz. 22).

92. Le Jugement dernier. Le 3 janvier 1905, M. Carlo Giacinto Oliva présenta en vente au Musée des Beaux-Arts d'Anvers l'esquisse de ce tableau ou plutôt son croquis. (Il quadro originale o meglio il bozzetto).

93. (I, p. 108). La Chute des reprouvés. Ce n'est pas à ce tableau, mais à la chute des Anges rebelles (n° 86) que Philippe Rubens, dans son mémoire adressé à Depiles, en réponse à la lettre du 5 mars 1676 de ce dernier (Bulletin Rubens, II, 164), assigne la date de 162 1. Il admit cette date parce que la gravure du tableau, faite par Vorsterman, la porte.

94. L'Assomption des Justes. L'inventaire de Jérémic Wildens (3o décembre i653) mentionne: « Ecn be- gonst pineel, de salige sielen » (Bulletin des Archives d'Anvers, XXI, 388). Nul doute que ce ne soit l'es- quisse que possède la Pinacothèque de Munich.

99. Abel tue Cain. Parmi les huit tableaux appor- tés à Madrid par Rubens, se trouvait le Fratricide de Cain. (C. Justi, Vclasquez, I, 240).

io5. Agar renvoyée par Abraham et Sara. Un tableau de Rubens, traitant ce sujet, se trouvait au château de l'Electeur palatin (der Winterkonig), suivant

l'inventaire dressé en i633 (J. C. Overvoorde. Bul- letijn van den Nederlandschen Oudheidkundigen Bond, Januari igo3, bl. 74-75).

i3obis. Daniel dans la Fosse aux Lions. L'esquisse appartenait en 1900 à Sir William Farrer et figura dans la Winter Exhibition de Londres, 1899-1900.

137. Judas Maccliabée priant pour les défunts. Le tableau du Musée de Nantes est un travail d'élève retouché par Kubens et datant de 1618 environ.

i38bis. L'Immaculée Conception. Bode signale dans la collection de l'empereur d'Allemagne une œuvre traitant ce sujet, faite par un élève et retouchée par Rubens. C'est, dit-il, un fragment d'autel datant de 1620 environ (Bode. Gemftlde des Kaisers, p. 90).

143. L'Annonciation. Suivant Frimmel, l'esquisse de ce tableau se trouve dans la Galerie de Prague (Th. von Frimmel. Wiener Gemltldesammlungen , p. 492-3. Id. Kleine Galeriestudiën, II, 58).

I. 189. La Visitation. Un tableau traitant ce sujet est mentionné dans l'inventaire de Jérémie Wildens. (Bulletin des Archives, XXI, 391!: « Een groetenisse van Elisabeth, van Rubens ». Il se retrouve dans l'inventaire de J. B. Anthoine, 28 mars-10 avril 1691 (Ibid.tXXll, 83): «De visitatie van Sint Elisabeth op doeck, van Rubens, geschat 800 gulden ».

i5o. L'Adoration des Bergers. Nous avons publié plus haut un article sur les négociations au sujet

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de la vente de ce tableau. Déjà en 1764, des offres furent faites aux pères Capucins, mais ils refusèrent d'y donner suite. (Lettre de Gobenzl à Desbordes, 1764. Bulletin de la Commission royale d? Histoire, de Bruxelles, IVe série, tome II, p. 272).

162. L'Adoration des Rois. Une étude pour la tête d'un homme de la suite des rois appartenait en 1896, à M. Kende de Vienne; en 1902, à M. Gross de Vienne; la même année, à M. Kleinberger de Paris; en 1903, à Ritter Hoschek von Muhlheim de Prague. C'est la tête gravée par Wrenk sous le titre: Un Philosophe ancien (Voir Œuvre de Rubens, t. IV, p. 323-324).

175*. Bode signale dans la collection de l'empe- reur d'Allemagne, une Adoration des Rois, se trouvant au Nouveau Palais. Travail d'élève, retouché par Rubens, différant beaucoup des autres compositions traitant le même sujet (Bode. Gemtilde des Kaisers,

p. 90)-

176. L'Adoration des Rois. Collection du duc de Westminster (Eaton Hall). Le roi mage agenouillé porte une ample robe rouge, celui qui se tient der- rière lui un manteau couleur d'or. La Vierge est assise à gauche. Les couleurs manquent de vigueur, le ton est voilé. Le tableau n'est pas un chef-d'œuvre et Rubens s'est fait aider dans l'exécution.

178. La Fuite en Egypte. L'inventaire de Simon Balthasar de Neuf (28 novembre 1740) mentionne

288 -

une Fuite m Egypte par Rubens: « Een stuck schil- derye door Rubbens in vergulden leyst, represente- rend, de Vlught van Egipten » (Bulletin des Archives, XXII, 106).

i86b5s. L'Enfant Jésus. Dans la vente Sedelmeyer (Paris, 17 juin 1907) parut un Enfant Jésus entouré d'une gloire, assis sur un coussin rouge, la main droite levée, la main gauche appuyée sur le bout d'un linge blanc qui lui entoure le bras. La pein- ture est très claire, le ton doux et moelleux. Le tableau est sans valeur supérieure, mais il est authentique et doit être admis dans l'œuvre de Rubens.

187. La Madone. J'ai rencontré un exemplaire de cette Madone dans le commerce à Bruxelles, en 1896; un autre en possession de M. Menke à Anvers; un troisième au Musée Corsini à Rome. Bode en signale un dans la galerie impériale à Potsdam ( Kaiser liche Bilder, p. 88).

I94bis. La Madone. Dans la vente Thirion (Paris, 1907) une Madone non décrite fut vendue. La Vierge est assise les yeux baissés ; elle est habillée d'une robe rouge avec un petit liseré blanc autour du cou. Les manches sont d'un gris bleuâtre. Dans les che- veux est attaché un voile verdâtre transparent. L'en- fant Jésus est debout sur les genoux de sa mère qui tient dans un linge blanc très fin le pied de son enfant. De sa main droite, elle entoure le milieu du corps de Jésus recouvert en partie d'un linge. Une

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espèce de gloire jaillit autour de la tête de la Vierge et éclaire le fond.

Le tableau était primitivement arrondi dans le haut. Le rayonnement autour de la tête de la Vierge a été rapporté plus tard et des repeints cernent la tête. La tête et les mains de Marie, le corps de l'en- fant tout entier avec ses linges sont de la main de Rubens et de son premier temps, probablement de i6i3. Le cou et la tête de la Vierge ont la tonalité froide et grise de cette époque. La tête de l'enfant avec sa chevelure blonde brillantée est superbe ainsi que toute l'attitude du petit Jésus. Malheureusement, le tableau est fortement repeint, spécialement le corps de l'enfant Jésus. Les modelés bleus abondamment répandus sur le côté ombragé de son corps, sont des repeints. Rubens, il est vrai, jetait en i6i3, des touches de cette nuance sur ses chairs, et primitivement, il s'en est trouvé également sur le présent tableau, mais le retoucheur les a forte- ment renforcées et exagérées. Certaines touches cré- meuses dans les chairs de l'enfant et de la Vierge sont également posées plus tard. Par là, les chairs originairement belles ont été plus ou moins gâtées et l'aspect a été faussé. Rubens a également peint les draperies. La robe rouge est brillante. Somme toute l'œuvre est authentique ayant des parties superbes, manquant de pureté, mais belle encore dans son ensemble.

198. La Madone dans une guirlande de fleurs. Le tableau semble avoir appartenu au duc de Bucking- ham;dans le catalogue de sa collection, rédigé en i635,

2QO

nous lisons: « A fair picture of the Virgin Mary in a garland of flowers (Rubens & Breughel) Le petit Jésus a la tête d'Albert Rubens. L'enfant paraissant être âgé de deux ans, le tableau serait de 1616.

2o5. Anges entourant une Madone. Dans les docu- ments concernant ce tableau, à la page 271, il est parlé de « Augustinus infans cardinalis = le cardinal infant Augustin », il faut lire .• « Augustinus Cusanus cardinalis = le cardinal Augustin de Cusa ».

214. La Vierge entourée de plusieurs saints et saintes. Esquisse. En 1897, Sedelmeyer offrit en vente cette esquisse (The fourth hundred of Paintings byold Masters, 1897, 3i3). Elle fut achetée par le Musée de Boston.

2i8bis. La Madone provenant de la galerie du duc de Marlborough, fut donnée par M. F. O. Mattheescn au Metropolitan Muséum de New- York.

227. La Sainte Famille, Jésus, Marie, Joseph, saint Jean, sainte Elisabeth. Un tableau de composition entièrement semblable parut dans la vente Thirion (Paris 1907). L'œuvre n'est pas décrite, elle est en partie de Rubens, en partie d'un collaborateur. La tète de la Vierge et ses mains, le corps du petit Jésus et ses linges sont entièrement et soigneusement faits par Rubens. Le petit saint Jean est également et entière- ment de lui, mais d'une facture plus lâché. Rubens a retouché légèrement la tête et la main de saint Joseph et de'sainte Anne, plus abondamment le berceau et les couvertures. Les draperies des personnages et

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l'agneau sont de la main d'un disciple. Le tableau date de i6i5 environ, il est bien conservé, mais n'est pas de la meilleure manière du maître.

23 1. La Sainte Famille. Jésus , Marie, Joseph, saint Jean, sainte Elisabeth. Un tableau de cette composition se trouve au Musée de Strasbourg. Peinture d'un ton sombre parsemé de lumières, largement faite. Marie et Jésus sont fort beaux, les autres figures moindres; l'authenticité est douteuse.

238. Le Christ instruisant Nicodcme. Le tableau fut donné au Musée de Bruxelles, par M. Ed. van Parys, en 1906.

242. Le Festin iïHérode. En 1901, on m'offrit en vente un dessin de ce tableau à la craie noire, recou- vert presqu'cntièrcment d'aquarelle noire, blanche, grise, brune, appartenent alors à M.Castel Smith, de Londres. Il est probable que le dessin primitif a été fait par un élève et que Rubens a couvert presque toute la pièce de couleur pour indiquer les valeurs au graveur.

256. La Femme adultère. Le tableau a été vendu avec la collection Miles, de Bristol. En 1899, il fut acheté de Colnaghi, de Londres, par le Musée de Bruxelles.

256bis. La Femme adultère. Un tableau delà même composition fut présenté en vente par M.Kleinberger, de Paris, en 1907. Ce second exemplaire est entière- ment de la main de Rubens, mais moins achevé que

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le précédent. Rubens a laissé son œuvre, sans y avoir posé les derniers glacis. La tête du Christ est d'une facturé ferme avec des ombres d'un gris fauve, la barbe est largement brossée ainsi que les cheveux avec des tons dorés dans le châtain clair. La robe est d'un rouge éclatant avec des tons chauds, la draperie qui la couvre est d'un clair verdâtre avec des ombres transparentes. Le vieillard à tête chauve a une barbe blanche, et une carnation claire bien travaillée. La femme adultère est plus légèrement faite avec une robe vert foncé à forts reflets orangés très lumineux. Le prêtre avec le capuchon rouge et le collet en her- mine sur cette robe, est très hâtivement frotté sans éclat; il est gras et massif avec des taches noires non fondues et désagréables. Le grand prêtre avec les caractères hébreux sur le bonnet, a les yeux largement ouverts, une draperie bleue et une pèlerine d'or mieux travaillée. Il y a deux figures dont on voit le profil à l'extrême droite, deux figures dont on voit la tète entre la femme et le prêtre à la robe rouge. Deux garçons regardent la scène. Ces six dernières figures sont largement brossées en teintes noirâtres; derrière le Christ, une tête. En tout treize figures. Le coloris est primesauticr, avec une vive lumière sur les figures du premier plan. La facture est plus libre que celles du tableau de 1612, la couleur est véritablement éclatante dans les têtes des deux prêtresses figures du second plan ont une belle teinte dorée. Le tableau a fait partie de la collection Schuster, de Vienne; il fut présenté en vente chez Heberlé, à Cologne, en 1892 et adjugé à 25.5oo marcs.

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258. Jésus Christ donnant les clefs à saint Pierre. Le tableau appartenait à Sedelmeyer. de Paris, en 1901, qui l'annonça dans The Seventh Hundred of painlings by Old Masters, 38. En 1908, il se trouvait chez le marchand d'art Blakeslee, à New- York.

260. L'Enfant Prodigue se trouve actuellement au Musée d'Anvers. Le tableau mesure H. 98, L. i56 cm.

266. L'Entrée de Jésus Christ à Jérusalem.

267. Le Lavement des pieds. Ces deux prédelles de la Cène ne sont pas de la main de Rubens; elles sont faites d'après ses données.

269. La Flagellation. Ce tableau fut donné aux Dominicains par Louis Clarisse: « De Gheesselinge gegheven van Mynheer Lowies Clarisse ghemaeckt van Mynheer Peeter Rubbens. i5o fl. * (Archives de l'église Saint- Paul à Anvers. Schilderyen van de 15 Mysteriën).

272. Ecce Homo. Un tableau portant ce nom est mentionné dans l'inventaire de Herman de Neyt, marchand de tableaux, i5-2i octobre 1642: « Eenen Ecce Homo van Rubbens » (Bulletin des Archives, XXI, 346).

275-277bis. L'Erection de la Croix. Cette esquisse fut vendue en 1901 chez Christie, à Londres; et à l'hôtel Drouot, à Paris, le i5 décembre 1907. Dans cette dernière vente, elle fut payée 175,000 fr. La lettre du 23 janvier 1619 de Rubens à Pierre van

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Veen, prouve qu'à cette époque Rubens songeait à faire graver le tableau ou l'esquisse par Vorsterman. (Correspondance de Rubens, II, 207).

2g5. Le Christ en croix entre les deux larrons. An Musée de Toulouse, provenant de l'église des Capu- cins (Saint-Antoine) à Anvers. Cette église possède encore une copie, grandeur de l 'original, de ce tableau .

3o8*< r. La Visitation de la Vierge (Galerie Borghèse). Bode regarde ce tableau comme une copie faite par un élève. Après avoir revu et examiné l'oeuvre, je ne la considère plus comme de la main du maître.

3n. La Descente de la Croix. Le Musée de Lille a acquis l'esquisse du grand retable. Cette esquisse est absolument authentique; elle provient de la vente Hamilton ; la vieille femme manque. La tête du Christ s'affaisse davantage. Les couleurs sont vague- ment indiquées: ainsi le rouge et vert des draperies de saint Jean ne sont nullement accentués. La tona- lité est d'une grande douceur, certaines parties sont rudimentaires.

332. Le Christ au tombeau. Ce tableau est représenté dans la peinture de l'atelier de Rubens au Palais Pitti, à Florence.

334,)is. La Résurrection du Christ. Une grande Ré- surrection sur toile, inachevée, est mentionnée dans l'inventaire de Herman de Neyt, i5-26 octobre 1642:

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2or»

<• Een groote Verryssenisse, van Rubbens, onvolmaect, op doeck n (Bulletin des Archives, XXI, 352).

Une petite Résurrection se trouve dans l'inventaire d'Erasme Quellin, 7 novembre 1678: « Scheytse, Verrysenisken van Rubens * (Ibid., XXII, g).

340. L'Apparition des Anges aux Saintes Femmes. Suivant Th. von Frimmel, l'original de ce tableau se trouve au couvent de Môlk dans la Basse- Autriche. L'exemplaire de la galerie Czernin à Vienne est authentique.

342. Le Christ à table avec les disciples d'Emails. Ce tableau se trouve à la maison d'Albe à Madrid (H. Hymans, Dos Muséum, III, i5" Lieferung. Id. Gazette des Beaux-Arts, août 1894, p. 162).

356. L'Assomption de la Vierge. Londres Buckingham Palace. L'œuvre n'est pas authentique. C'est une ancienne copie de dimensions réduites.

358. L'Assomption de la Vierge. L'esquisse de ce tableau appartenait en igoo à Sedelmeyer qui l'offrit en vente dans The Sixth Hundred 0/ paintings by old M asters. Elle reparut dans la vente Edmond Huy- brechts. Anvers, 1902.

362. Le Couronnement de la Vierge. L'inventaire de Victor Wolfvoet, 24-26 octobre i652, mentionne l'esquisse d'un Couronnement de la Vierge: « Een schetse van Rubens. wesende een Crooninge van Onse Lieve Vrouw, op panneel, in lyste » (Bulletin des Archives, XXI, 36oj.

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2(/> -

368. Les Quatre Pères de l'église latine. L'inven- taire de Herman de Neyt, i5-2i octobre 1642, mentionne une grande toile encadrée, représentant les quatre docteurs de la Sainte- Eglise, faite par Rubens et Jordaens: «* Een groot stuck, op doeck, in lijste, inhoudende de vier Doctoren vande Hey- lighe Kercke gemaect door Rubbens ende Jordaens (Bulletin des Archives, XXI, 349).

Dans l'inventaire de Jérôme Wildens, on trouve les quatre docteurs esquisse par Rubens : « De Vier Doctoren geschist, van Rubbens « (Ibid., XXI, 3g2) ainsi que les Quatre Docteurs avec des chappes en or: « De vier Doctoren met goude coorkappen, van Rubbens » (Ibid., XXI, 392).

376. La Dispute du Saint- Sacrement. Bellori confirme notre manière de voir quant à la date à laquelle le tableau fut fait : Fra le prime cose fatte in Fiandra in San Domenico nel altare del Sacramento i quattro Dottori chc parlano del Divin Pane (Bellori, Vite dei Pittori, I, 227).

379bis. Le Christ triomphant de la Mort et du Péché, Hermann Luide possédait, en 1902, un autre ta- bleau de ce sujet. Toile, H. 21 5, L. 173. Le Christ est assis sur son tombeau, la main droite appuyée sur la pierre, la main gauche tenant la hampe d'un dra- peau rouge. Il est tout nu, à l'exception d'une dra- perie blanche qui est retenue derrière lui par un grand ange et qui retombe sur la ceinture. L'ange est enveloppé d'une draperie rouge. A droite, au second plan, un petit ange qui tient deux couronnes de

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laurier; un autre angelet devant celui-ci tient une branche de palmier. Au premier plan, une tête de mort sur laquelle un serpent pose la tête. Le Christ écrase du pied gauche le cou du serpent. A droite, dans le coin inférieur, un feu est allumé. Les figures sont de la main de Rubens, de 1616 environ, excepté l'ange qui porte les couronnes. Le Christ a la figure un peu banale, mais son attitude triomphante est bien réussie. La peinture est large et énergique, avec des ombres brunes sans reflets ardents. Le tableau a souffert et a subi de nombreuses restaurations.

38 1. Jésus Christ et les quatre pénitents. Dans le catalogue de la mortuaire de Rubens (n° 160) se trouve mentionné: «les Pécheurs repentis, grande pièce r> ; à moins que ce ne soit le tableau du Musée de Cassel , notre 20g : La Vierge recevant l'hommage de quatre pénitents et d'autres Saints.

384bis. Le Martyre de saint Adrien. En 1908, M1,e Lombard, de Paris, m'offrit en vente un tableau de Rubens, « le Martyre de saint Adrien » (Signalé dans L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, 20 août igo5). Une esquisse d'un tableau du même sujet est mentionnée dans l'inventaire de Jacques Horremans, 6 et 7 mai 1678 : * Noch eene schetse van Rubens, representerende de Marterye van Sinte Adrianus » (Bulletin des Archives, XXII, 4).

387. Saint Ambroise et l 'Empereur Théodose. Dans sa lettre du 14 avril 1622, Peiresc écrit à Rubens que Vivot lui a dit que Rubens lui avait offert son saint

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Ambroise à 200 livres (Correspondance de Rubens, tome II p. 38o).

428. Saint-François d'Assise tenant un crucifix. Olden- bourg, Musée. La tête du Saint est de la main de Rubens, de i6i5 environ. Elle est peinte en belles touches solides, brunes et blanches. Les mains sont d'un blanc pâteux, la robe est d'un ton mat avec des pièces multicolores. Le fond n'est pas achevé et une bonne partie du tableau est plutôt esquissée que terminée.

432. Les Miracles de saint François-Xavier. Dans une lettre à Pierre van Veen du 23 janvier 1619, Rubens parle de la gravure à faire par Vorsterman de ce tableau (Correspondance de Rubens, II, 200). Le tableau était donc exécuté à cette date.

436. Saint Georges, L'inventaire de J. B. Anthoine, 28 mars-10 avril 1691, mentionne une petite pièce saint Georges : « Een cleyn stucxken, van Rubens, Sint Joris » (Bulletin des Archives, XXII, 84).

449. Saint Ignace. Warwick Castle. Le Saint porte une chasuble rouge. Rubens s'est fait aider dans la peinture du tableau.

454. Les Miracles de Saint Ignace. Même remar- que que pour le 432, les Miracles de saint François Xavier.

460. Saint Yves le défenseur des Veuves et des Orphe- lins. Le tableau parut dans la vente Didot, en 1822 (Van Even, Louvain Monumental, p. 214).

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472. Sainte Madeleine repentante. Berlin, Kaiser Friedrich Muséum, 763a. Toile H. 21 5, L. 285 cm. En avril 1906, l'empereur d'Allemagne donna au Musée de Berlin l'exemplaire de la Madeleine qui se trouvait au vieux château à Berlin. La Sainte est assise au milieu d'un paysage; à gauche, deux anges dont l'un tient des verges de cordes et dont l'autre lie un paquet de brins d'osier. A droite, un ange qui appro- che du nez le flacon à parfums. Madeleine est toute nue entourée d'une draperie rouge. La Madeleine est de la main de Rubens, les anges sont faits par un élève et retouchés par lui, le paysage est de Wildens, retouché par le maître. Le tableau date de i636 environ.

Une Madeleine avec des anges est mentionnée dans l'inventaire de Herman de Neyt, i5-2i octobre 1642: «• Een grootstuck, op doeck, wesende een Magdalena met engelen, gemaect door Rubbens « (Bulletin des Archives, XX IT, 342).

477. La Conversion de saint Paul. Le tableau fut vendu en 1899 avec la collection de Sir Philip Miles, de Bristol, chez Christie, au prix de igôoguinées à Agnew, de Londres. Sedelmeyer l'offrit en vente en 1901 (Seventh Hundrcd of paintings). Il fut acheté par le Musée de Berlin en 1903. C'est une œuvre de 16 18, le temps Rubens était dans sa pleine maturité, et il peignit les Chasses, auxquelles le présent tableau est apparenté. Van Dyck a aidé son maitre et a peint entre autres les chevaux comme dans Y Histoire de Décius. L'effet est fort dramatique et sans aucune exagération : un vrai chef-d'œuvre.

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Saint Pierre le Martyr. Cette pièce qui figurait dans le catalogue de la mortuaire de Rubens, 3, comme un dessin du Titien fut vendue à Philippe IV, comme une copie de Rubens d'après le Titien : « Een stuck van S1 Peeter martir, nae Titiaen » (Bulletin des Archives, II, 83).

484-485. Saint Pierre et saint Paul. Nous avons vu chez M. De Beule, à Gand, un exemplaire des deux apôtres (Toile. H. 2i5, L. 107) peints, séparément, arrondis dans le tout. Saint Pierre tient dans la main gauche levée une clef, une autre dans la main droite baissée. Il porte une tunique bleue sur laquelle est étendue une draperie jaune. Saint Paul appuie les deux mains sur le pommeau d'une épée, il porte un habit rouge avec une draperie lilas. Saint Pierre a une tête grise énergique, saint Paul a les cheveux et la pleine barbe d'un brun clair. Le ciel est d'un bleu clair avec de légers nuages blancs. L'effet est décoratif. La peinture inférieure est d'un élève; Rubens Va retouchée, surtout dans les têtes; il a en outre jeté les lumières sur les draperies. Peint entre 161 5 et 1620.

5oo. Le Martyre de sainte Ursule. L'inventaire de J. B. Anthoine, 28 mars- 18 avril 1691, mentionne une sainte Ursule par Rubens (Bulletin des Archives, XXII, 84).

5o2. Appollon et Mary as. Le 1637 du Musée de Madrid est peint par Jordaens et porte sa signature authentique J. Jor. f.

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3oi

5o 1-556. Des esquisses des M étamorphores d'Ovide, le Musée de Bruxelles a acquis les nns 524, la Chute des Géants; 53g le Combat des Lapithes et des Centaures; 541, Mercure et Argus. Mme Errera de Bruxelles a acquis les nos 532, Hercule se reposant de ses travaux; 535, Jason avec la toison d'or; 536, Junon allaitant Hercule; 534, la Naissance de Vénus; 538, Jupiter et Lycaon; 557, Achille plongé dans le Styx.

557. Achille plongé dans le Styx. Un tableau ayant servi de carton à la tapisserie se trouvait dans la vente Pacully (Paris, 1909).

564. La Mort d'Achille. Esquisse actuellement au Musée de Berlin. Toile, H. 45, L. 455 cm., 785a, acquise en 1904 avec la collection A. Thiem. De la main de Rubens. Les figures en couleur; le prêtre porte une robe blanche, Achille une cuirasse et un manteau rouge. Encadrement grisaille jaune.

557-564. L'Histoire d'Achille. Dans l'inventaire de J. B. Anthoine, 28 mars-10 avril 1691, se trouve mentionné YHistoire d'Achille, comprenant huit pe- tites pièces de Rubens, évaluées à 1200 florins: «De Historié van Achilles,bestaende in acht stucxkens, van Rubens, welcke stucxkens te samen syn geweerdeert gl. 1200 » (Bulletin des Archives, XXII, 83).

565. Appollon chassant Diane. L'esquisse se trouvait dans la collection Léon Bonnat. (Emile Michel. Rubens, sa vie, son œuvre et son temps, pp. 229, 342). En 1903, elle fut donnée avec toute la collection du grand portraitiste au Musée de Bayonne.

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570. La Bataille des Amazones. Le tableau se trouve représenté dans la Galerie de van der Geest par Wil- lem van Haecht, 1628, appartenant à Lord Hunting- field et exposé à la Winter Exhibition de Londres, 1907, 52.

570*. La Bataille des Amazones (Esquisse). Actuelle- ment au Musée de Glasgow, 870.

575. Bacchus soutenu par un Satyre et un Faune. Galerie Léopold-Guillaume, i65g.

578. Borée qui enlève Orythie. L'inventaire de Jéré- mie Wildens, 3o décembre i653, mentionne un Borée soufflant: * Eenen blasenden Borias » (Bulletin des Archives, XXI, 394).

579. Castor et Pollux enlevant les filles de Leucippe. L'inventaire de Jean van Weerden, 29 avril 1686, mentionne les filles de Seracuse. Je suppose qu'il faut lire : les Filles de Leucippus : « Een groot schouwstuk van Rubens, representerende de dochters van Seracuse (Bulletin des Archives, XXII, 63).

584. Cérès et Pan. Le tableau fut apporté par Rubens à Madrid, en 1628.

6o3. Diane et ses Nymphes surprises par les Satyres. Donné au Musée de Berlin, en igo3, par l'empereur Guillaume II.

610. Faune pressant une grappe de raisins. L'exem- plaire de cette œuvre appartenant à M. de Prêt, d'Anvers, est l'original (Voir Onze Kunst, avril igo3).

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629. Hêro et Léandre. Figure dans le catalogue du duc de Buckingham, dressé en i635, Rembrandt l'acquit en 1639 ou 1640.

Tome III, p. 112, Hygie. L'inventaire de Jérémie Wildens, 3o décembre i653f mentionne une femme avec un serpent à la main : « Een vrouwe met een slange inde handt, van myn heer Rubbens» (Bulletin des Archives, XXI, 383).

63 1. Ixion trompée par Jupiter. Appartenait en 1899 à M. Bourgeois, en 1902 à M. Steinmeyer, tous deux marchands de tableaux à Cologne.

641. Méléagre et Atalante. Nous avons trouvé encore des exemplaires de cette composition chez M. de Bisschoffsheim à Paris, chez M. Sedelmeyer (The Seventh Hundred of Paintings, 1901, 37); dans la collection de l'abbé Dejardin, à Bruges; dans la vente De Man, Bruxelles, 1904.

643. Méléagre et Atalante. Esquisse mentionnée dans l'inventaire d'Erasme Quellin (7 novembre 1678) : « Scheyt van Offerande (sic) ende Meleager, Rubens » (Bulletin des Archives, XXII, 21) et dans l'inventaire d'Alexandre Voet, 6-10 octobre 1689 : « Een stucxken van Attalanta met het wiltverckens- hooft, seggen van Rubens oft van Dyck » (Ibid., XXII, 70).

658. Orphée et Eurydice. En 1900, Colnaghi, de Londres, exposa à la New Gallery (n° i3i) une esquisse de ce tableau.

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660. Pan et Syrinx. L'inventaire de Jérémie Wil- dens, 3o décembre i653, mentionne un Pan et Syrinx de Rubens, le paysage de Jean Wildens : « Een Pan ende Seringa, van Rubens, het lantschap vanden ouden Wildens»» (Bulletin des Archives, XXI, 383).

667. Persée et Andromède, mentionné dans le catalo- gue de la mortuaire de Rubens, 85, et dans l'inven- taire de la mortuaire d'Albert Rubens, 1657.

Tome III, p. 149. La Chute de Pha'êton. Mentionné dans l'inventaire de Jérémie Wildens: « Eenen Phaeton van Rubens opdoeck » (Bulletin des Archives, III, 43o).

669. Philémon et Baucis. Œuvre de l'école de Rubens.

670. Pomone et Vertumne. S. A. (le prince d'Orange) acheta une Pomone avec Vertumne de Rubens et Brueghel à 1400 livres. (Journal van Constantin Huy- gens, p. 178, samedi 12 juin 1677).

670'. Pomone et Cérès, par Rubens et Snyders, vendu chez Christic, à Londres, le 12 mai 1906.

671. Le Rapt de Proserpine. Mentionné dans l'inven- taire d'Erasme Quellin, 7 novembre 1678: « d'Ont- schakinge van Proserpina » (Bulletin des Archives, XXII, 87).

672bis. Le Rapt de Proserpine. Actuellement au Petit Palais de Paris.

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673-674- Psyché transportée au ciel. Mentionnée dans l'inventaire de Jérémie Wildens, 3o décembre i653, comme peint par Rubens d'après Raphaël : « Eene Epchige, geschildert van Rubbens, naer Raphaël Ur- bine» (Bulletin des Archives, XXI, 382).

677. La Marche de Silène. La planche 208 reproduit ce tableau et non celui de Saint-Pétersbourg (679).

686. La Naissance de Vénus. S. A. le prince d'Orange acheta chez un courtier nommé Schoof une Vénus naissante de Rubens, 950 livres, un marchand nommé Hombeeck fit le marché (Journal van Con- stantin Huygens, p. 178).

687-688. Vénus sortant des eaux. La Naissance de Vénus. Les dessins faits par Rubens pour le ciseleur d'une aiguière et d'une salière, furent demandés à Rubens par une lettre du maréchal Thomas Howard comte d'Arundel, adressée au peintre par l'intermé- diaire de Balth. Gerbier et datée du 29 octobre (8 novembre) i636 (Correspondance de Rubens, VI, 168).

689. La Toilette de Vénus. Mentionné dans l'inven- taire de J. B. Anthoine, 28 mars-10 avril 1691 (Bulletin des Archives, XXII, 83) et évalué à 240 florins).

690-691. Vénus et Adonis. Un tableau de cette com- position qui jadis se trouvait dans les châteaux royaux de Prusse fut donné par l'empereur au Musée de Berlin, en 1906 (Panneau, H. I.I25 m., L. 0.96).

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Peinture d'une clarté éclatante, entièrement de la main du maître, de 1612 environ.

694 ou 696. Vénus et Adonis. L'inventaire du che- valier Jean van Weerden, 29 avril 1686, mentionne une belle pièce de cheminée représentant Vénus et Adonis: « Een schoon schouwstuk van Rubens repre- senterende Venus ende Adonis » (Bulletin des Ar- chives, XXII, 63).

698. Vénus refroidie. Un tableau de Rubens traitant ce sujet, est mentionné dans l'inventaire de Jérémie Wildens, 3o décembre i653: « Een Cauvenus, van myn Heer Rubbens (Bulletin des Archives, XXI, 382).

724. La ville de Rome couronnée par la Victoire. Esquisse. Rome triomphante est assise sous un bal- daquin et couronnée par la Victoire; à côté d'elle, un homme tenant un étendard; à sa droite, un guerrier tenant un cheval et d'autres figures. À gauche, des captifs et un trophée ; devant le trône le loup et les enfants Romulus et Remus et deux anges. Panneau, 19 1I2 x 22 pouces. Provient de la collec- tion Calonne. Exposé en 1899 1900 à la New Gai 1er}', par sir Francis Cook Bart.

736. Le Mariage de Henri I V avec Marie de Mcdicis. Une étude des deux lions figurant dans ce tableau appartient à M. Karl Madsen à Copenhague.

752. Le portrait de Marie de Médicis. Dans la collec- tion d'Alexandre Fritsch, M. Gustave Gluck décrit

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une esquisse de ce tableau. (NederlUndische Gemltlde ans der Sammlung des Herrn Alexander Frilsch% Wien, 1907).

Tome III, p. 262. La lettre de Peiresc a Dupuy, du 17 janvier i63o, prouve qu'en effet l'abbé de Saint-Ambroise possédait à cette époque les esquisses de la Galerie de Marie de Médicis (Correspondance de Rubens, V, 266).

772. La Bienvenue. L'inventaire de Victor Wolfvoet (24-26 octobre i652), mentionne une petite pièce par François Wouters, représentant l'entrée par la porte impériale, sur panneau, encadré: « Een stucxken van Wouters, wesende dincomen deser stadt lanex des Keysers poorte, op paneel en lyste (Bulletin des Archives, XXI, 362. Gustave Gluck. Jahrbuchder Kunsthisiorischen Sammlungen des Allerhbchsten Kaiser - hausen, XXIV, 20). Ceci semble prouver que Frans Wouters collabora à l'Entrée du Cardinal infant.

773-774. L'Arrivée du prince. Le Passage du prince de Barcelone à Gênes. Ces deux tableaux sont mention- nés dans l'inventaire de Jan Gillis, 28-3o juillet 1682 : « Item een groot stuck, van Rubbens, synde eenen Neptunus. Item een groot stuck vanden selven, bedie- dende de Verwillecominge van den Keyser met den Prince Cardinael (Bulletin des Archives, XXII, 36).

7g3. Cambyse et le Juge. Le tableau devait être terminé avant la fin de juin i623; il fut placé en face des portes (Lettre de Rubens à Frédéric de Marse- laer. Correspondance de Rubens, VI, 336).

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Tome IV, p. 9. Diogène cherchant un homme. L'es- quisse que possède le Musée de Francfort, est une œuvre de la main de Rubens de i6i3 à i6i5.

800. Philopémen, général des Achéens. Vendu chez Christie, à Londres, le 12 mai 1906.

8o3. L'Enlèvement des Sabines. L'inventaire de Jean van Meurs, 26 et 27 octobre i652, mentionne un grand tableau de V Enlèvement des Sabines: «• Eene groote schilderye, geschildert door Heer Petro Paulo Rubens, wesende een batalie tusschen de Romeynen ende Sabinen, daer de vrouwen den peys maecken * Bulletin des Archives, XXI, 354). Le même tableau se trouve dans l'inventaire de Guill. van Hamme, 24 mai 1668 : « Een groot schouwstuck, geschil- dert door mijn Heer Rubbens, wesende den Rapt van de Sabinen op panneel, in swertte lijst met een vergult boordeken «. (Bulletin des Archives, XXI, 455).

L'inventaire de Victor Wolfvoet, 24-26 octobre i652, mentionne un dessin de l'Enlèvement des Sabines sur panneau par Rubens : « Een teeckeninge, van Rubens, wesende den RoofT van de Sabienen, op panneel, in lyste » (Ibid., XXI, 364).

804-805. L'Enlèvement des Sabines, la Réconciliation des Romains et des Sabins, appartenaient en 1902 au baron A. de Rothschild, à Londres.

Tome IV, p. 24. La Fuite de Cécile, cédé à Albert

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Rubens, qui reparut dans l'inventaire de ses biens (Bulletin Rubens, V, 19), est désigné dans l'inventaire de la mortuaire de Rubens, comme une copie (Bul- letin des Archives, II, 88).

816. La Pucel le d'Orléans. L'inventaire du chevalier J. B. Cachiopin de la Redo, 2 mai 1662, mentionne un portrait de la Pucelle d'Orléans par Rubens: «Een contrefeytsel van de Maecht van Orléans, van Rubens * (Bulletin des Archives, XXI, 441).

819. L'Apothéose du Duc de Buckingham. Le cata- logue de la collection du duc de Buckingham, i635, mentionne: «* A great pièce for the cieling of my Lords Closet».

821. La Nature embellie par les grâces. Musée de Glasgow, 410. Les figures sont entièrement de la main de Rubens; les figures inférieures plus soi- gnées que les figures supérieures moins terminées, plutôt esquissées. Le tout dans un ton sombre et solide sur lequel les personnages et les accessoires ressortent en une lumière vigoureuse. Peinture très soignée le pinceau du miniaturiste Breughel s'allie à la facture fine et large de Rubens. Peint vers 1614.

836. La Société élégante. En 1899- 1900 fut exposé à la New Gallery à Londres un tableau appartenant au duc de Leeds une réduction du présent tableau. Pan- neau, H. 49, L. 67 pouces.

837. La Kermesse Flamande. L'inventaire de Jérémie

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Wildens, 3o décembre i653, mentionne une grande noce de paysans : « Een groote boerenbruyloft, met een dobbel swertte lyst, geschildert door myn Heer Rubbens» (Bulletin des Archives, XXI, 38i). Dans l'inventaire de Susanna Willemssens, veuve de Jan van Borm, 6 juillet i657, est mentionnée une Kermesse de paysans et une copie de la même pièce : « Eenen boerenkermisse, van Rubbens, staende ten huyse van Cornelis de Vos, desen sterfhuyse voor een deel aengaende. Noch een copye vant selve, ten selven huyse staende, desen sterfthuyse ook voor een deel aengaende « (Bulletin des Archives, XXI, 433).

840. Un Berger embrassant une Bergère. Le tableau fut commandé par Constantin H uygens au nom du prince Frédéric-Henri par lettre du 2 juillet i63g: « Son Altesse s'est resjouie de vous savoir relevé d'une forte maladie, depuis laquelle apprenant que vous (avez) encor ramené la main au pinceau, elle m'a recommandé de sçavoir, si vous auriez aggréable de luy embellir une cheminée, dont les mesures vous seroyent envoyées, de quelque Tableau dont l'inven- tion fust toute vostre, comme la façon, qu'on ne desi- reroyt que de trois ou quatre figures pour le plus et que la beauté des femmes y fust élabourée con amore, studio e diligenza » (Correspondance de Rubens, VI, 234).

841. Un Berger embrassant une Bergère. Répétition non originale du tableau précédent.

842. Le Soldat, la S ignora et la Vieille. En 1906,

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Mr Ferdinand Koch,de Cologne, possédait un exem- plaire de cette composition peint en partie par Rubens en partie par un collaborateur. Il date de i6i5 environ.

846. Un Fauconnier revenant de la Chasse. (The Fig.) L'inventaire de Simon Balthazar de Neuf, 28 novem- bre 1740, mentionne un tableau nommé * la Figue » dont les figures sont de Rubens: « Een stuck schilde- rye, in vergulden leyst, genaempt « de veyge », waer- van de portraitten geschildert seyn door Rubbens » (Bulletin des Archives, XXII, 106).

85 1 . Un homme charge d'un chevnuil et sa femme. La spécification des tableaux trouvés à la mortuaire de Rubens mentionne ce tableau sous le i53: « Un villageois avec une villageoise avec beaucoup de venaison des fruits faicts par Paul de Vos ».

858. Quatre têtes de Nègres. La tète d'un des nègres est gravée par Pontius dans son Livre à dessins de Rubens.

85q. Un Soldat, un homme pleurant et un homme riant. L'inventaire de Jérémie Wildens, 3o décembre i653, mentionne trois visages sur panneau : * Dry tronien, op panneel, van myn Heer Rubbens » (Bulletin des Archives, XXI, 382). Le même tableau figure à I inven- taire d'Augustin Thyssens, 14 juin 1675: * Dry tronien, copyen oft principalen, van Rubbens » (Ibid.y XXI, 469).

863. Une jeune femme à sa toilette. L'inventaire de

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Jérémie Wildens, 3o décembre i653, mentionne un visage avec un petit miroir: « Een tronie met een spiegeltken, geschildert van den voors. Heer Rubens (Bulletin des Archives, XXI, 38i).

Tome IV, page 100. Danse d'Enfants. La mortuaire de Rubens paya à Jacques Moermans 5 fl.7 sous pour aller chercher à Malines un tableau des enfants qui dansent et autres choses qui sont (Bulletin des Archives, II, 128).

Dans l'inventaire de Guill. van Hamme (24 mai 1668), est mentionné un tableautin représentant un Enfant avec une grappe de raisins : « Een schilderycken, op pineel, van Rubbens wesende een kindt met eenen tros druyven, in swertte lyste met vergulden boort » (Bulletin des Archives, XXI, 457).

868\ Cimon et Péro. L'inventaire de Victor Wolf- voet, 24-26 octobre i652, mentionne une Caritas, petit tableau par Rubens: «Een cleyn stucxken, van Rubens, wesende een Caritas op panneel, in een eb- benhoute lystken » (Bulletin des Archives, XXI, 362).

870. Cimon et Péro. Le tableau appartenant à la galerie de l'Hermitage, qui en avait été retirée, a été réintégré au musée. Il est de la main de Rubens et date de 161 1 ou 161 2. La peinture est extrêmement soignée, comme émaillée, avec un peu de recherche.

874-881, 967-970. Les archiducs Albert et Isabelle. Un exemplaire des deux portraits appartenait au

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Dr Duncan, à Londres, en 1900, et à M. Richard J. Jackson à Camberwell, en igoi.

Le buste de l'archiduc, différant de la gravure de Jean Muller appartenait à M. Casella, Londres, en 1904.

L'archiduc représenté jusqu'aux genoux, apparte- nait à l'avocat Duvivier, à Bruxelles, en 1901.

Un autre exemplaire provenant de la maison de Nassau appartenait à la princesse de Danemarck.

Un autre, école de Rubens, appartenait, en 1902, à M. Joseph Bellens, à Liège.

890. Thomas comte d'Arundel. Vendu, en 1899, à Mm« Gardner, de Boston.

895-902. Isabelle Brant.

Un exemplaire au Musée de Stuttgart avec une branche de roses à la main. Copie.

Un autre signalé dans la collection de M. Sander- son (Art Journal, 1897, p. 271).

Un autre dans la collection de M. Edm. Huy- brechts d'Anvers, vendu, en 1902.

Idem. Dans le catalogue de Sedelmeyer de 1900. N°3o.

Le Musée de Berlin acquit, en 1903, un portrait d'Isabelle Brant qui avait passé par la collection Winterhalter de Paris, par celle de S. M. l'impératrice Frédéric et de S. A. le prince Frédéric-Charles de Hesse.Dans le catalogue du Kaiser Friedrich-Museum il porte le 762». Panneau, H. 96, L. 70.

907, Le duc de Buckingham à cheval. Le tableau

figure dans le catalogue de Lord Buekingham, i635 : « My Lord Duke ou Horseback by Rubens ».

Tome IV, p. 143. Portrait de Jacques de Cachiopin. L'inventaire du chevalier J. B. Cachiopin de la Redo, 2 mai 1662, mentionne un portrait de Jacques de Cachiopin par Rubens: « Het contrefeytsel van Joncker Jacomo de Cachiopin, van Rubens (Bulletin des Archives, XXI, 442). Van Dyck fit également le portrait de Jacques de Cachiopin.

gi3. Charles-le-Téméraire. Sous le 96 la « Spécifi- cation des peintures trouvées à la maison mortuaire de Rubens » mentionne un portrait de Charles-le- Téméraire sur fond de bois. La reproduction de cette Spécification par Paul Lacroix (Revue Universelle des Arts, Paris i855), imprime erronément: -sur fond de toile ». Le 107 de la même « spécification », men- tionne un second exemplaire: « Un pourtrait de Charles-le- Hardy sur fond de bois ». En 1904, M. Maurice W. Brockwell, de Londres, me fit voir un exemplaire de ce portrait, sur toile, H. 121, L. 97 cm. C'est un travail datant de i635 environ, entière- ment conforme au tableau du Musée impérial de Vienne, excepté qu'ici le personnage porte une légère moustache. 11 est commencé par un élève et terminé par Rubens qui a jeté de larges rehauts sur le man- teau à broderies d'or et sur la doublure rouge qui donne un grand éclat au tableau. La tète n'est pas du maître, mais il a esquissé la main sans la terminer.

gi3bis. Charles-le- Téméraire. Un autre exemplaire

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du portrait de Charles-le-Téméraire, semblable au précédent, fut offert en vente en 1906, au Musée des Beaux-Arts d'Anvers, par M. Albert Kahn, de Paris.

Tome IV, p. i5i. Pater Dominions Car melita. L'inven- taire de Jean van Meurs, 26 et 27 octobre i652, men- tionne un portrait du père Dominique Carmélite: « Pater Dominicus Carmelita, van Rubens» (Bulletin des A rchives, XX 1,357).

926,,iH. V Archiduc Ernest d'Autriche. Le portrait mentionné au n" 779, comme se trouvant dans la galerie historique de Bruxelles, a été transféré à la galerie les tableaux, 385.

928bis. Ferdinand, le Cardinal Infant d'Espagne, En 1901, Sedelmeyer, de Paris, offrit en vente un portrait du Cardinal infant vu jusqu'aux genoux. Toile 45 sur 36 pouces. Entièrement de la main de Rubens, peint en i635-i638, le plus resplendissant des portraits peints par Rubens. Vendu à Pierpont Morgan, au prix de cinq cent mille francs.

93o. Ferdinand, le Cardinal infant d? Espagne à cheval. Un second exemplaire (H. 275, L. 2i5) se trouvait, en 1907, en possession de M. le marquis de Montglat à Paris. La figure du prince est peinte par Rubens ; le cheval et les accessoires: la bataille de Nordlingeri dans la plaine et l'arbre à droite sont exécutés par des collaborateurs et retouchés en quelques endroits par le maître. Exécuté vers i636.

- 3i6 -

g3g. Hélène Fourmcnt à la mantille. Dresde, g86*. Copie d'après Rubens.

944. Hélène Four ment à la pelisse. Au 864 de l'Œuvre de Rubens, nous avons mentionné dans la mortuaire de François Snyders * une femme nue avec une pelisse»» faite par Rubens d'après le Titien. Cela nous rappelle que le Titien a effectivement peint plusieurs femmes nues avec des pelisses, on en voit à l'Ermitage et au Musée impérial de Vienne.

947. Hélène Fourment ayant un enfant sur les genoux, Munich Pinacothèque, 797. L'enfant est le petit François Rubens, en i633 et âgé de deux ou trois ans. Ce tableau est donc peint en i635 ou i636.

948. Hélène Fourment et deux enfants. Louvre, 460. La fille peut avoir cinq ans, le garçon, François, trois ans, ce qui revient à dire que le tableau fut peint en i636. Pour une raison inconnue, Rubens ne le ter- mina pas ; ce n'est pas la mort, comme on serait tenté de le croire, qui vint interrompre le travail.

956. La Famille de Balthasar Gerbier. Le tableau qui se trouve au château de Windsor, se compose d'une toile primitive reproduite dans l'œuvre que possédait Sir Culling Eardley et qui passa, en 1860, en possession de son héritière Mrs Culling Hanbury à Bedwall Park Hatfield. Cette partie se compose de la femme de Balth. Gerbier et de quatre de ses enfants ; elle est copiée d'après l'œuvre originale de Rubens. Cette œuvre originale se trouve encastrée dans la toile du château de Windsor elle est

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entourée de tous côtés par une bande peinte par un autre artiste de mérite inférieur. Celui-ci y ajouta, à gauche, Balthasar Gerbier et cinq de ses enfants. Les accessoires ont été modifiés par la main qui a ajouté les six figures d'après les exigences des parties ajoutées. Le tableau porte l'inscription: «Familiede Mesire Balthasar Gerbier Paintier». Dans le tableau original la mère et les quatre enfants sont peints par Rubens. Les deux filles sur le premier plan, sont habillées de noir; le petit garçon derrière elles en rouge, la mère d'une robe vert bronze avec corsage blanc. Elle est assise sur un fauteuil rouge et der- rière elle une draperie rouge est suspendue. Der- rière la colonne, on aperçoit un ciel nuageux d'un bel effet de lumière.

g58bis. Portrait de Jean van Ghindertaelen. Musée de Berlin. Portrait de vieillard vu presque de profil, che- veux clairsemés, presque chauve sur le crâne, barbe blanche, fraise tuyautée, habit noir bordé de fourrure. Très belle téte, au regard vif. Peinture large et solide- Arrière-plan légèrement brossé, aux tons neutres sur lesquels la tête se détache admirablement. Sur la tonalité chaude de la peau Rubens a fait res- sortir les encoignures des yeux et des narines par des touches écarlates. Le dessin est ferme, le linge est d'un blanc superbe. La peinture est entièrement de la main du maître et un de ses chefs-d'œuvre. Elle date de i63o environ. Dans le coin supérieur gauche, on voit l'écusson du personnage qui porte les armoiries des van Ghindertaelen, famille bruxelloise apparentée à des Anversois. Rietstap (Armoriai

3.8 -

Général) les décrit comme suit : De gueule à cinq losanges d'argent posées 3 et 2 accostées en chef d'une rose du même entre deux étoiles d'or. Bourrelet d'ar- gent et de gueule.

o,58ter. Portrait de Jean Carlo Gillebert. Dans l'in- ventaire de Jean Carlo Gillebert, 11 juin 1689, se trouvait le portrait du père et de la belle-mère du défunt avec accessoires de Snyders : « Een schil- derye, representerende het contrefytsel van den vaeder van den afflyvighen in desen ende syne stieff- moeder, geschildert van den Heere Pedro Paulo Rubens, ende gestoffeert door Sneyers, welcke schilderye den voors. afflyvighen by den voors. synen testamente heeft geprelegateert aen synen outsten sone, d'Heer Petrus Ignatius Gillebert, pro memorie (Bulletin des Archives, XXII, 67).

974. Le Marquis de Leganhs, Le marquis deLeganès était le beau-fils d'Ambroise Spinola. Il est probable que Rubens parlait de ce dernier lorsque, le 9 décem- bre 1627, il écrivit à Dupuy : « Au premier jour, je commencerai le portrait du marquis » .

977. Juste Lipse et ses élèves. Je crois que le tableau a été fait en 1606, lorsque Philippe Rubens était à Rome. Le portrait de Juste Lipse, gravé par Pierre De Jode, d'après le tableau d'Abraham Janssens, en i6o5, lui servit de modèle.

989. Frédéric de Marsclacr. Le portrait passa de M. Sedelmeyer à M. le baron de Koenigswarter.

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3 1 9

Dans la vente de ce dernier, en 1906, il fut acheté par M- Kleinberger.

995. Hippolyte de Medicis. Inventaire de Jean van Meurs, 26 et 27 octobre i652: « Item, Hippolito de Medicis van Rubbens » (Bulletin des Archives, XXI, 357).

1007. Thomas Morus. Inventaire de Jean van Meurs, 26 et 27 octobre i652: « Item, een schilderye, geschildert door denselven Rubens, wesende het con- trefeytsel van Thomas Morus (Bulletin des Archives, XXI, 355).

1016. Theophraste Paracelse. Le portrait apparte- nait, en 1628, à Corn, van der Geest. On le voit dans le tableau de Guill. van der Haecht (1628) apparte- nant à Lord Huntingfield (Winter Exhibition 1907, 52, Londres). En i635, il appartenait au duc de Buckingham.

io33. Marie Pypelinckx, voir 1037, Jean Rubens.

io33bis. Nicolas Respani: (Un homme en Costume orientalt 1091), voir Bulletin Rubens, V, io3.

1039. François Rubens. Le 1039, Nicolas Rubens, représente en réalité François Rubens (Claude Phillips, Art Journal, octobre 1897).

1037. Jean Rubens et Marie Pypelinckx. Un portrait de Jean Rubens appartenait à Albert Rubens.

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320

(Staet ende Invenlaris van den slcrfhuysc van mynheer Albertus Rubens. Bulletin Rubens, V. 3o|.

C'était probablement celui qui figurait à l'inven- taire de P. P. Rubens, sous le LXV (Bulletin des Archives, II, 87).

Un diptyque représentant le père et la mère de P. P. lui appartenait également: « Item een toe- slaende schilderye representerende twee contrefeyt- sels van oudt, grootvader ende grootmoeder van den afflyvighen secretaris Rubens (lbid.y V, p. 3ii. Je crois que c'est par erreur que ion a écrit « oudt grootvader * et qu'il faut lire « Grootvader * .

La seconde pièce fut adjugée à Albert Rubens lors du partage des biens de Rubens: «Twee conterfeytsels van synen grootvaeder ende grootmoeder Rubens, voor tachtentig guldenen, maer alsoo die gemeyn was soo comt hier voor de helft . gl. 40*

(Bulletin des Archives, II, 88. Bulletin Rubens, IV, 242}.

io3g. François Rubens. Le tableau de la Galerie de comte de Radnor, décrit dans le Catalogue raisonné de John Smith (II, 3i3) et par Waagen Treasures of Art in Great Britain (Supplément p. 36o) et que ce dernier regardait comme une oeuvre de la première période de Van Dyck a été reconnu à juste titre comme le portrait de François Rubens, fils de son second mariage, peint par le maître lui-même. J'avais cru y reconnaître Nicolas Rubens.

io5o. Rubens et Isabelle Brant. Albert Rubens pos- sédait un portrait de son père et de sa mère: «Item de contrefeytsels van den vaeder en de moeder van

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Mynheer (Stact ende invenlaris van den sterffhuyse van Mynheer Albert Rubcns ende Clara del Monte. Bulletin Rubens, V. 29).

1054. Un enfant de Rnbens avec une servante dans une office. L'enfant qui figure dans ce tableau est François, fils de Hélène Fourment.

Œuvre de Rubcns, IV, 267. La Famille de Rubcns. Les trois enfants gravés par Tassaert, sont peints par un certain Martins. Constantin Huygens l'affirme : 28 Oost 1696, 2 carr peerden gaf voor een schilderije van eenen Martins die geseght wierdt geleert te heb- ben van Kubbens, daer in quamen 3 van syne kin- deren en eenen grooten hondt, daer der een van opklom en het andere wesende een meisje den hondt daer sy mede speelden, vasthield, zeer aardigh gedaen (Journnaal van Constantin Huygens, den soon, in 1877, door het Historisch genootschap van Utrecht uitgegeven, II, 628-9).

Ibid. La Famille de Rubens par P. J. Tassaert. Dans les comptes de la mortuaire de Rubens, on trouve noté 6 florins 12 sous payés à Fruytiers pour le cadre et le verre (du tableau) des enfants: « Aen Fruytiers, schilder, betaelt tgene dat hem noch quam van de lyste ende van tgelas vande kinderen (Bul- letin des Archives, II, i36).

io56. Le Duc de Sajonia (Voir 973, Jean Frédéric duc de Saxe). Albert Rubens possédait un petit por- trait du duc de Saxe (Bulletin Rubens, V, 3o). Victor Wolfvoet en possédait également un mentionné dans

322

son Inventaire, 24 octobre 1602 (Bulletin des Archives, XXI, 36o).

1059. Ambroisc Spinola. Le 9 décembre 1627, Rubens écrit à Pierre Dupuy: «Au premier jour, je commencerai le portrait de M. le Marquis (Spinola ") (Correspondance de Rubens, IV, 334). Le 11 mai 1628, il écrit au même: «*Le portrait du marquis est tout fait, il n'attend que l'occasion de quelq'un qui s'en retourne à Paris - (Ibid., IV, 404). Rubens avait donc fait deux portraits de Spinola ; le premier était terminé avant le 2 septembre 1627 ; le second commencé peu après le 9 décembre 1627, fort avancé le 20 janvier 1628, terminé le 11 mai 1628-

Un portrait de Spinola est mentionné dans le Catalogue du duc de Buckingham, i635

Œuvre, tome IV, p. 282. Jean Wildens. Le portrait de Jean Wildens se trouve dans la collection de M. J. Rump, à Copenhague- Il se trouvait dans la collection de Van Geest telle qu'elle est représentée dans le tableau qu'en fit Guill. van Haecht en 1628, et qui appartient à Lord Huntingfield. L'inventaire de Jérémie Wildens. 3o décembre i653, le mentionne: * Het contrefeytsel van den ouden Wildens, van Rubbens* (Bulletin des Archives, XXI, 3gi).

io85bis. Portrait d'enfant. Un enfant à la chevelure blonde fut donné en 1906 au Musée de Berlin (n° 763) par l'empereur d'Allemagne. Le portrait est celui de Nicolas Rubens jouant avec la mésangequ'il tient liée par un fil Panneau, H. 49. L. 40.

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J

iog i . Un homme en costume oriental ( N kolas Respani) voir Bulletin Rubens, V, io3, Voir aussi Fernand Don net, Schootcn. Annales de l'Académie d Archéologie LVII, 291, igo5).

iog3- Un homme vu de face à moustaches et barbiche. (Dresde) Ce portrait que j'avais attribué à Van Dyck a été mis sous le nom de ce dernier dans le catalogue du Musée.

io97bis. Portrait d'homme. Musée de Francfort, Portrait de vieillard à moustaches et barbiche blan- ches, coiffé d'un chapeau noir, portant un col tuyauté, un habit et un manteau noirs. Autour du cou une chaîne d'or à laquelle est suspendu un médaillon. La tète est peu achevée, d'une peinture mince et légère mais bonne, de la main de Rubens, excepté la chaîne et le médaillon. Don de la sœur de feu M. Rud. Kann, Mad. B. Schnapper.

iog8bis. Portrait d'homme. Musée de Glasgow. Par Rubens, mais attribué à Corneille De Vos. L'homme a 3o ans environ ; il porte une fraise tuyautée, et un manteau noir dont sort la main. La peinture a souffert par le nettoyage.

1 1 1 2bis. Portrait de femme. Panneau, H. 64 L., 40cm, Elle tient en main un petit bouquet de fleurs faible- ment teintées ; elle porte un bonnet blanc, un col tuyauté, des manchettes blanches, une robe noire. Elle est encadrée d'un cadre peint en noir; les joues sont rouges, le teint crémeux, le travail est de la main de

324

Rubens, léger et réussi. Dans le haut, on lit l'inscrip- tion: « Aet. sue 35 van 14 Meert i63i». Appartenait en 1907 à Kleinberger de Paris, en 1909 à Goudstikker d'Amsterdam.

Tête d'homme. Collection Novak, Prague. Tête d'homme, courbée et se retournant en arrière, peinte en touches vigoureuses, aux ombres très noires avec des reflets bleuâtres sur les cheveux. Coupé proba- blement dans une grande étude, datant de 1607 à 1612. De la main de Rubens.

1134. Une) tête d'Enfant. Vienne, Liechtenstein. Probablement Clara Serena, la première enfant de Rubens.

Tome IV, p. 324. Un moine en buste , gravé par Win- terhalter, le même que le portrait d'un prieur des Augustins de la vente Burtin, se trouve actuellement dans la collection Baron von Speck Sternburg, a Liitzschena.

Tome IV, p. 324-4. Un philosophe ancien. La figure gravée parWrenk|VooRHELM Schneevoogt, Portraits, 314) sous le nom d'un philosophe ancien appartient à M. Max Gross, de Vienne. C'est une étude pour le roi debout dans l'Adoration des Mages de l'église Saint- Jean de Malines (Œuvre de Rubens, 162-169).

1 160. La chasse au Sanglier. L'exemplaire qui passa de la collection Hope au Musée de Glasgow n'est pas de la main de Rubens, c'est une œuvre d'atelier, faite d'après l'esquisse de Rubens par une autre main.

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Tome IV, p. 356. Chiens lévriers. L'inventaire d'Erasme Queîlin, 7 novembre 1678, mentionne des Lévriers par Rubens: * Hasewinden, van Rubbens « (Bulletin des Archives, XXI ï, 17). Dans la vente Prince Paul Troubctzkoï (Paris, 3 mai 1892) se trouvait : Une étude de Chiens lévriers par Rubens, vendu à i5oo francs.

1 168. Un paysage avec Philemon et Baucis. L'inven- taire de J. B. van Zoom, 11 avril 1699, mentionne une Tempête en mer avec des personnages: « Een schilderye, schouwstuk, van Rubens, tempeest in zee, met figuren « (Bulletin des Archives, XXII, 99).

1169 ou 1 181 . L'inventaire de Jérémie Wildens, 3o décembre i653, mentionne une tempête sur mer par Rubens: « Een Seetempeest van mijn Heer Rubens « (Bulletin des Archives, XXI, 383).

1189. Un Paysage au clair de la Lune. Exposé en 1899-1900 à la New Gallery, Londres, par Ludwig Mond.

1 194. Un Paysage avec deux chasseurs, des vaches et des laitières. Il est signé en bas, à gauche: L. v. v. (Lucas van Uden). Le paysage est peint par van Uden avec des figures d'un élève de Rubens.

1200. Un paysage avec Ulysse abordant à l'île des Phéaciens. Florence, Pitti, 9. Le tableau date de 1620 environ.

326

Dans le catalogue du duc de Buckingham, i635, se trouvent mentionnés deux paysages, un petit, repré- sentant une matinée, et un grand.

L'inventaire de Jérémie Wildens, 3o décembre i653, mentionne une pêcherie: « Een visscherye, van den voorschreven Heer Rubbens » (Bulletin des Archi- ves, IV, 38 1).

Jean Philippe Happaert (1686) possédait un pay- sage espagnol par Rubens et un autre paysage (Ibid., XXII, 60).

i2o6bis. Paysage avec une bergère et huit vaches. Col- lection Oppenheim, Cologne. Dans le fond un groupe d'arbres sombres, sur la droite deux arbres rompus ; au premier plan, une plaine bien éclairée sur laquelle une bergère et huit vaches, auprès d'elle un homme habillé de rouge. Œuvre des premiers temps 161 1- 161 2. Le paysage très lourd, les vaches très riches en couleur.

12 16. Jules César. En décembre 1907, se trouvait au Musée d'Amsterdam à titre de prêt une grisaille du buste de Jules César, largement brossée, du der- nier temps de Rubens. La tête était tournée de trois quarts.

1209- 12 19. Les douze Empereurs. Plusieurs de ces bustes furent gravés avant i638. Ceux que Vorsler- man exécuta datent probablement d'avant 1622. Le 10 mai 1624, Peiresc écrit à Aléander que Rubens a déjà fait graver sur cuivre plus de cinquante des plus

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beaux camées et qu'il ne se fait pas scrupule d'y mêler quelques bustes en marbre parmi lesquels celui de Démosthène avec les cheveux rasés sur la moitié de la tète et fort longs de l'autre côté et avec une inscription grecque (Correspondance de Rubens, III, 2cj3). Comme Boetius à Bolswert mourut en i633, la planche faite par lui fut faite avant cette année.

1220. Gemma Ttbcriana. Dans le catalogue de la Vente de Canipion de Tersan (181g, 25g) est signalé un tableau de Rubcns, haut de 3 pieds en grisaille d'après le grand camée de la Chapelle.

1229. Livre à dessiner. L'inventaire d'Erasme Quel- lin, 7 novembre 1678, mentionne: Un Livre à des- siner de Rubens. Encore un petit livre de Rubens avec de l'architecture : «* Teeckenboeck van Rubbens. Noch een cleyn boecken, van Rubbens, met architec- tuer - (Bulletin des Archives, XXII, 23i.

1230. Les Palais de Gènes. Chez Sotheby, Witkin- son et Hodges, à Londres, on vendit le 19 mai 1906 dans la collection de M. J. Harvcy : *A Collection of 120 original Drawings of the Palaces of Genoa done by the order of Sr P. P. Rubens, 1 607-1608, from wich the book of the Palaces of Genoa was engraved. Mostlycontaining a description in his rare autograph mounted in a folio guard-book half bound. Of this invaluable séries of drawings a few are missing and thèse have been supplied by impressions of the prints. Inserted are extracts relating of thèse drawings from ail the principal biographies of Rubens

- 328 -

1234- Frontispice et Vignettes de Francisci Aguilonii Opticorum libri sex (p. 41 1. 4). Les vignettes sont gravées par Théod. Galle.

I25g. La Toussaint- L'esquisse de cette composi- tion de la main de Rubens se trouve au Musée de Rotterdam, 269.

1268. De Gelrischc Rechten. L'inscription sur l'ar- cade est: U troque clarescerc, et non: Viro clarescere.

1187. Frontispice de Lcgatus Frederici de Marselaer. Voir Correspondance de Rubens, VI, 199.

i3i8. Le Repos en Egypte. La planche de Jegher retouchée par Rubens appartient actuellement à la Collection des reproductions rubéniennes conservée au Musée des Beaux Arts d'Anvers.

i353bis. La Conversion de saint Bavon (voir II, 23i).

I42gbis. Une Bergère présentant un œuf. Un dessin à la plume lavé au bistre H. i5 L.20, cm. représentant un groupe de deux personnes de Y Adoration des Bergers (Œuvre i5o) se trouve dans la collection de M. le Comte Duchastel-Dandelot, à Bruxelles. Le berger appuyé sur sa houlette se trouve à droite avec un chien; derrière lui, une bergère avec une cruche à lait sur la tète-

I449bis. Saint Georges avec le dragon. Ermitage Saint-Pétersbourg. Dessin à la craie rouge et noire renforces d'encre aux contours, non terminé.

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I45g. Bacchus enfant- Dessin ayant servi de modèle d'un ivoire sculpté par Faidherbe et appartenant au Musée Impérial de Vienne. (G. Gluck, Jahrbuch der Kunsthistorische Sammlung der K. K. Hauses, Wien, XXV, 73).

I473bis. Statue de Sênèque. Saint-Pétersbourg, Ermi- tage, cabinet des dessins (54gg-55oo-55oi). Statue de Sénèque mourant, vu de face et de revers, d'après le marbre par Rubens.

i^Syhis. La Conversation galante. Dessin, étude de draperie à l'Albertina (Handzechnungen Alter Meister VII, 732). Une des femmes de la Conversation à la Mode, tournée à gauche, la main pendante, retenant la robe, sans tête.

i48obis. Une jeune femme accroupie. Louvre.

i5o5. Hélène Four ment. Collection Heseltine, Lon- dres. H. 48, L. 3i cm. A la craie noire rehaussé de craie blanche. Etude pour Hélène Fourment assise dans une chaise. Munich, Pinacothèque, 197.

i52ibis- Nicolas Rubens. Stockholm Musée i52o, i52i. Deux fois le même enfant dans des attitudes différentes.

1529. P. P. Rubens. Dessin, qui est une étude pour la Promenade au Jardin avec Hélène Fourment à la Pinacothèque de Munich (Œuvre, io5i).

i566. Deux jeunes femmes C'est une étude pour

- 33o -

Thomyris et Cy rus (Œuvre, n" 791 etpiurle Miracle de saint Ildefonse (Œuvre, 456)

1572. Une Tête de jeune fille. Une des saintes du Miracle de saint Ildcjonse {Œuvre, 4D0).

Max Rooses.

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TABLE DES ŒUVRES DE RUBENS MENTIONNÉES DANS LES 5 VOLUMES DU BULLETIN RUBENS (').

r à 403. Les Plafonds de l'église des jésuites à An- vers. III. 265, 270. Y. 76, 226.

2. Saint Michel, esquisse. V. 72.

i ibi». Le Sacrifice d' Abraham. V- 2S1.

i5bia. L'Enlèvement du pro- phète Elie. V. 281.

3ibi\ Sainte Barbe. I. 157.

3-S. V. p. 3o6. Saint Eugène. V. 76.

3S. V. p. 3o6. Saint Joseph accompagé d'un ange V. 76.

40. L'Annonciation. 111. 267.

.}■')•*. Adam et Eve chassés du Paradis terrestre. III. 2O7. \ . 281.

4< >h. Les Messagers de Moïse rapportant une grappe de raisins. V. 281.

41-49. Le Triomphe et les Fi- gures de l'Eucharistie. -IV.

107. V. iSu à 184, 228, 282.

4ibi\ Le Triomphe de l'Eu- charistie sur l'Idolâtrie. V.

282.

42. Le Triomphe de l'Eucha- ristie sur la Philosophie et la Science. IV. 207. V. iq8, 2LL2_,

43. Le Triomphe de l'Eucha- ristie sur l'Ignorance et l'Aveuglement. IV. 207.

46*»*. La Rencontre d'Abra- ham et de Melchisédech. V. 282.

47bi\ Les Israélites ramassant la manne dans le désert. V.

282.

48. Le Sacrifice de l'ancienne

Loi. IV. 207. 48,,i«. Le Sacrifice de l'an-

cienne Loi. V. 282. 4()b'». Le Prophète Élie dans

le désert. V. 282. 56-67. Le Christ et les douze

Apôtres. I. 204. II. 87. V.

72, 284. oS-Su. Le Christ et les douze

(') Pour faciliter les recherches dans le Bulletin Rubens nous avons imprimé la table des œuvres de Rubens mentionnées dans les cinq volumes de la Revue, selon l'ordre adopté dans l'ouvrage YŒuvre de Rubens par Max Roosks. Les chiffres précédant les litres in- diquent le numéro que portent dans \'(Eiivrc de Rubens les ouvrages mentionnés; les chiffres suivant les titres indiquent le volume et la pige du Bulletin de Rubens il en est parlé. Max R00SES.

332

Apôtres. L 292, 294. IV. 178, 284^

^ 1 . La Sainte Trinité adorée par Vincent de Gonzague et sa famflle. 1 1 . 86, 284.

82. La Sainte Trinité avec des Anges. V. 22S.

84bis. La Trinité. V. 284.

86. La Chute des Anges re- belles. V. 201 .

()i . Le petit Jugement der- nier. V. 2_3j. à 24(1.

(|2. Le Jugement dernier. V. _ 285. '

q3. La Chute des Réprouvés. IL 166. 170. V. i3q, 285.

94. L'Assomption des Justes. IV. n><>. V. 140» 1471 285.

96. Eve cueillant le fruit dé- fendu. IL 8iL

99. Abel tué parCaïn. V. 285.

10T. Lot h quitte Sodoine. L 5_.

102. Loth quitte Sodome. III. 94.

103. Loth enivré par ses filles.

III. (j4_. V. 177-

io3. V. page Ht 1 . Loth enivré par ses filles. III. 94_.

io5. Agar renvoyée par Abra- ham et Sara. V. 285.

107. Le Sacrifice d'Abraham.

IV. 207. V. Q7_.

I page 1 3 1 . Diane et ses nym- phes. V. 169.

1 .m. David et Abigaïl. V. i38. 141.

1 24. La Défaite de Senna- chérib. V. 200.

T?.5. Judith coupant la tête d'Holopherne. L 126. IV. 3_,

126. Judith tenant la tête d'Holopherne. L i5_L»

127. V. page IlL Judith met la tête d'Holopherne dans un sac. V. «SJL

1 3o. Daniel dans la fosse aux lions. L i5K, 09, 260. IV.

2LÙL

j 5ol. Daniel dans la fosse aux

lions. V. 170. i3o". Daniel dans la fosse

aux lions. V. 2 80.

1 33. Susanne et les vieillards.

IV. 179, 241. V. 19.

134. Susanne et les vieillards.

V. i38, 139.

135. La chaste Susanne. V. 87.

137. Judas Machabée priant pour les défunts. V. 286.

138. L'Immaculée Conception

IV. 128.

i38bis. L'Immaculée Concep- tion. V. 286. 143. L'Annonciation. V. 286. 145. L'Annonciation. V. 169. Lp. 189. La Visitation. V. 286.

148. La Nativité du Christ. V. 217. V. 25i.

149. L'Adoration des Bergers. IL iiiL

150. L'Adoration des Bergers.

V. 88j 25 1, 252, 286.

i5_3. L'Adoration des Bergers. IL 82,

157. L'Adoration des Rois. IL 6, 8^ 2iL

J33

1 5X. L'Adoration des Rois.

IV. J12,

i5q. L'Adoration des Kois. II.

S-. 111. jj à 04 . if >o. L'Adoration des Kois.

111. oj.

if>i - L'Adoration des Kois.

III. 14. V. 2^

1112^167. L'Adoration des Kois.

L L IV. 110. V. iS, g;, tfrj. L'Adoration des Rois.

if>3. Saint ]ean l'Evangéliste jeté dans l'huile bouillante.

V. 07.

H>4. La Décollation de Saint Jean Baptiste. V. 2!^ <p.

if")S. L'Adoration des Bergers. L 1 3o.

1 <><>. La Résurrection du

C hrist. L 1 V>. 1 70 à 172. Les Kois Mages. L

2*2, 2q 1 , 2Q2. 1 1 . 21±h. à 2_LLL,

174. L'Adoration des Kois.

IV. If)2. V. 1 lu.

175. L'Adoration des Kois.

IV. 17S.

17.53. L'Adoration des Kois.

V. 2S7.

1 7f>. L'Adoration des Kois. L

00 V. 2S7. 1 77. L'Adoration des Kois. L

2f)2, 2<)i, 294. IV. 2oS.

1 7'S. La Luite en Egypte. IV.

20 1. V. 2S7. 1 7<) . Le Repos en Egypte. V.

qS.

1 M . Le Massacre des Inno-

cents. IL if»j, 100. IV. i(>3,

- j 7. \ . I 'N iSj. Le Retour d'Egypte. L

2.Sf>. IL 2.S1. III. 94. iîiL Le Retour d'Egypte. IL

2ÏL IV. 2o(>.

1S4. L'Knfant Jésus sauveur

du monde. L 1 57." iS()l,i«. L'Enfant Jésus. V. aNS. Tome. V. page S 1 S . Le Buste

de la Vierge. L 282, 291. IL

20S, 2 10. 187. La Madone. V. 2HS. i'SS. La Madone. V. 229. i*o. La Madone (l'Enfant

agenouillé sur les genoux

de sa mère). IV. 17S. îKqb». La Madone (l'Enfant

agenouillé sur les genoux

de sa mère). L 1ÎL V.

l77-

190. Appendice V. Àiq. La Madone. 11L 9j_. V. 2A1

\qil. La Vierge et l'Enfant. V. t_i.

n>4b,s. La Madone. V. aSS. i<)7. La Madone (La Vierge

au myosotis). L 1 52. 2 5s. i9s- La Madone. IV. 2*2. V.

27_S. 2^.

204. La Madone (La Vierge aux Anges). L 255. 25(>.

20.5. Anges entourant une Madone. L 109, 1 57.

207. La Madone avee des Saints. 11.

210. La Vierge recevant l'hom- mage de (juatre pénitents et d'autres Saints. IV. 2S4.

334

2i2l. La Vierge invoquée par des Saints et par Albert et Isabelle. III. Q4_, q5.

214. La Vierge entourée de plusieurs Saints et Saintes.

V. 2QO.

21Î. La Sainte Famille. (La Vierge au perroquet). V. 1S4.

218. La Sainte Famille.) Jé- sus, Marie, Joseph). III.

2i8a. Appendice V. 3 20. La Sainte Famille. V. 09.

2i8bi». La Madone. V. 290.

22 t. La Sainte Famille (Jésus, Marie, Sainte Anne). IV. 178.

227. La Sainte Famille ( Jésus, Marie, Joseph, Saint fean et Sainte Elisabeth). III. 04, c)5. V. 202, 290. iio^La Sainte Famille. IV. 2hïL 23_i_ La Sainte Famille (Jésus, Marie, Joseph, Saint Jean, Sainte Elisabeth). V. 23 1 .

235. La Sainte Famille. V. 1S4, 193.

236. La Sainte Famille. V. 7_5.

237. Le Baptême de Jésus- Christ. IL HLl.

238. Le Christ instruisant N'i- codème. V. 291 .

239. Décollation de Saint Jean Baptiste. V. 28^ i38, 140, 143.

242. Le Festin d'IIérode. V. 291.

245-24»). Le Triptyque de l'Adoration des Rois. IL 210.

246. Tobie et l'Ange. L 1 5 5 .

247. Le Denier du tribut. L 1 56.

254. Le Christ chez Simon le

Pharisien. V. i38, 139. 256. La Femme adultère. IV.

208 . V. bq, 184, 193, 291 . 256biï. La Femme adultère.

V. 291.

2 58. Jésus-Christ donnant les clefs à Saint Pierre. L 1 53. 1 1 . 87^ IV. 271. V. iq3, 202, 293.

259. La Transfiguration. 11.

8h.

260. L'Enfant prodigue. IV.

209. V. 204, 293.

2(>i. Le Denier de César. V. i85, 189, 202, 225.

II page 4^2_. Le Christ bénit les enfants. III. 94^

2ô3a. La Résurrection de La- zare. V. 174.

2b3biï. Jésus chez Marie et Marthe. L 134, 07.

266. L'Entrée de Jésus-Christ à Jérusalem. V. 29 3.

207. Le Lavement des pieds. V. 2o3,

269. La Flagellation. L »3o. V. 227, 293.

272. Ecce Homo. V. 293.

273. Jésus-Christ devant Pi- late. V. 187.

274. LePortementdela Croix. V. 85^ 187.

>o£ie

275-285. Le Triptyque de l'Hrection de la Croix. L l5j. IV. 121. V. 227, 25g, 264, 2p3.

284. La Translation du corps de Sainte Catherine par les anges. IV. 210. V. 104.

2S5. Le Miracle de Sainte Walburge. V. 227.

288. Le Christ en croix. L !5t_.

2 go- I-e Christ en croix. L ig8.

2gi. Le Christ en croix. V.277.

2g2. Le Christ en croix. V. 70.

2g3. Le Christ en croix. V. 70.

2g5. Le Christ en croix entre les deux larrons. V. 204.

296. Le Christ en croix au- quel on porte un coup de lance. IV. 217. V. 228.

3o7-3io. Le triptyque de la Descente de Croix. II. 2g_.

IV. 217. V. t_3, 226, 2J0 à 233, 264.

3o8bi*. La Visitation. (Volet de la Descente de croix). L i_22,

3o8ter. La Visitation de la Vierge. L 1 Sy. IV. 217. V.

2Q4-

3io. Saint Christophe et l'er- mite. V. 7^3.

3iobi*. Saint Christophe et Termite. V. t_3_.

3.1 1. La Descente de la Croix.

V. jo4_.

3i2-3r3. La Descente de la

Croix. V. 194. 3 1 7. Le Christ mort sur les

genoux de la Vierge, avec saint François. IV. 17p. V. 184.

327. Le Christ au tombeau (Le Christ à la paille). IV. 178.

32q. La Vierge et l'enfant

Jésus. V. 73. 332. Le Christ au tombeau.

V. 2Q4-

334-33g. Le triptyque de la Résurrection du Christ. L

2J5.

334bi*. La Résurrection du

Christ. V. 204. 337-341. Le triptyque du

Christ à la paille. V. 73. 340. L'Apparition des Anges

aux Saintes Femmes. V.

2g5.

342. Le Christ à table avec les disciples d'ICmaiis. IV. 210, 241. V. 10, 28^ fp, 2Q5.

345. Les Disciples d'Kmaùs.

V. 2Q2.

346-35o. Le triptyque de l'In- crédulité de Saint Thomas. 1 1 . 24^ 29.

347. Nicolas Rockox. II. 24, 92.

348. Adrienne Perez. 1 L 24,92. 3_5i_ Le Christ confiant ses

brebis à saint Pierre, IL 87.

353. La Descente du Saint- lisprit. IL 8iL IV. 179.

354. La Descente du Saint- F^sprit. 1 1 . 87.

35f>. L'Assomption de la Vier- ge. V. 2g5.

- 336

35y. L'Assomption de la Vier- ge. Y. 226.

358. L'Assomption de la Vier- ge. II. 87. IV. 179, 2(p.

350. L'Assomption de la Vier- ge. I. 5q. V. 22(1.

36o. L'Assomption delà Vier- ge. Y. 1<)5.

3ô2. Le Couronnement de la Vierge. V. 22S, 2q5.

36K. Les Quatre Pères de l'Eglise. V. 290.

376. La Dispute du Saint Sa- crement. V. 227, 290.

37S. Le Christ triomphant de la mort et du péché (Etude pour le tableau). 1. 260. Y. 91-

379bi*. Le Christ triomphant de la mort et du péché. Y. 296.

351. Jésus Christ et les Ouatre Pénitents. Y. 207.

3S4l,'\ Le Martyre de saint Adrien. V. 297.

3S61. Saint Albert. Y. i(>9.

3K7. Saint Ambroise et l'em- pereur Théodose. V. 297.

3Sr>. Le Martyre de saint An- dré. V. 120 à i3i, 134.

391 . La mort de saint Antoine l'Egyptien. Y. io3.

39O. La Conversion de saint Ha von. IV. io3.

3<>6bi*. La Conversion de saint Ha von. 1. \5~.

4«x». Le Couronnement de sainte Catherine. L 1 15.

401. Le Mariage mystique de sainte Catherine. Y. 70.

407. Saint Dominique et saint François intercédant pour sauver le monde. V. 2.27.

40S. Saint Dominique. Y. 160.

4i(>. Saint François d'Assise (Copie). IV. 21*.

427. Saint François d'Assise V. 169.

42S. Saint François d'Assise tenant un Crucifix. V. 29S.

429. La Dernière communion de saint François d'Assise. Y. 22S.

432. Les Miracles de saint François Xavier. Y. 22I), 20S.

434. Saint (ieorge tuant le dragon. Y. 201.

435. Saint George dans un paysage. Y. i3S, 139.

430. Saint George. Y. 29S. 439. Saint George avec le

dragon. III 9-5. 442bi*. Saint Grégoire, saint Maur et saint Papien. 1. 109, 137. IL S7. IV. 1 13.

443. Sainte Domitille, saint N'érée et saint Achillée. 1. 109, 07. IL S7, IV. 1 13.

444. Sainte Hélène retrouvant la vraie Croix. I. 127. IL

NO.

445. Le Couronnement d'epi- nes. 1. 127. IL 86.

444-446. Les tableaux de l'é- glise Sainte-Croix de Jéru- salem, à Rome. I. 127, IL 219.

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44<)- L'Erection de la Croix.

449. Saint Ignace. V. 29S. 4D4. Les Miracles de saint

Ignace. Y. 226, 29S. 456-459. Le triptyque de saint

lldefonse. II L tjài v- 460. Saint Ivon, le défenseur

des veuves et des orphelins.

IV. 210, 29S. 4631. Saint Jérôme. V. ibg.

464. Saint Jérôme. V. yj^ 4^5. Saint Joseph tenant l'en- fant Jésus. III. 104.

466. Saint Joseph. L 282, 20 1 . IL 208. 210.

467. Saint Just. L 2S2, 2 80, à 289. 2qo.

465. Le Martyre de saint Laurent. IL 8_7_. V. qj.

469. Le Martyre de saint Lié- vin. V. 177, 179.

471. Sainte Madeleine dans un paysage. L i5y.

472. Sainte Madeleine repen- tante. V. 299.

472 (?) Sainte Madeleine re- pentante. V. 109.

1 p. 328. Saint Martin à che- val. IV. 2 m.

477. La Conversion de saint- Paul. IV. i63, H)3. V7. 299.

478. La Décapitation de saint Paul. IV. 211, V. t\£.

479. Saint Pépin et sainte Bègue. V. 27!*).

480-481. Saint Pierre et saint Paul. L 107.

4.84-485. Saint Pierre et saint Paul. V. 1 76, 3oo.

487. Le Crucifiement de saint Pierre. L L IV. th3. V. 202, 3oo.

488. Saint Roch intercédant pour les pestiférés. IV. i(>3. i_7_9_.

491. La Madone et l'Enfant. IV. Lil±

492. Saint Sébastien. L i57, IV. ijJL

492bi*. Le Bienheureux Simon de Valence. IV. 272.

493. Sainte Thérèse priant pour les âmes du purga- toire. V. 175.

499. Le Martyre de sainte Ursule et de sescompagnes. IL i5±.

500. Le Martyre de sainte Ursule. V. 3oo.

5oi-55(>. Les Métamorphoses

d'Ovide. III. io5, i3o, 1 35.

137 à 141 . V. 3oi: 5(>2. Apollon et Marsyas. III.

r 37. V. 3<x>. 507. Le Triomphe de Bac-

chus. V. 170. 509. Cadmus et Mineive. III.

140.

52o. La mort d'Eurydice. 1 II. 140.

523. L'Enlèvement de Gany- mède. III. 1 37, 140.

524. La Chute des (iéants. IL 154. III. 140.

525-532. Les Travaux d'Her- cule. V. 170.

338

534- La chute d'Icare. III. 140.

535. Jason avec la Toison

d'or. III. 140. 537. Jupiter et Junon.III. i38. 539bi*. Le Combat des Lapithes

et des Centaures. IL Ô4.

III. ijj. 541. Mercure et Argus. III.

1 37, 140. 54 1 bis. Mercure et Argus. IL

134, i5_5_. 543. Orphée et Eurydice. III.

1 37, 140. 546. La Chute de Phaéton.

III. 140.

549. Le Rapt de Proserpine. III. i37, 140.

550. Saturne dévorant un de ses fils. III. 1 37.

553. Le Banquet de Térée.

III. 132.

553 1. Le Banquet de Térée.

IV. 211.

557-5(14. L'Histoire d'Achille.

IV. 204. V. 7_7_, 3oi . 557. Achille plongé dans le

Styx. V. 3oi. 55q. Achille reconnu par l'iys-

se parmi les filles de Lyco-

méde. V. "S. 56o. Thétis recevant de Vul-

cain les armes d'Achille.

IV. 22± 5(i2. Briséis rendue à Achille.

IV. 2_LL

5o3. Achille tue Hector. IV. _ 27A V. 2A1

564. La Mort d'Achille. V. 3oi .

565. Apollon chassant Diane. V. 3oi.

560. Apollon sur son char entouré d'Heures et de Gé- nies. IV. 274.

567. Achille reconnu par \J- lysse parmi les filles de Ly- comède. IV. 178. V. 87, 8JL

570. La Bataille des Ama- zones. IL 166. V. 139, 3o2.

5701. La Bataille des Ama- zones. V. 3o2.

572. La mort d'Argus. IV.

2_L2_.

III page 56^ Arion sauvé par les Dauphins. V. 72.

573. Bacchanale. 1 1 . 289 à 3oi .

574. Bacchus assis sur un tonneau. IL i63, 167. V. 1 3q.

075. Bacchus soutenu par un satyre et par un faune. L r 53. V. 3o2.

578. Borée qui enlève Orythie. V. io^

579. Castor et Pollux enlevant les filles de Leucippe. V.

:■• >2.

580. Les Amours des Cen- taures. L i58. 159, 2(k).

582. La Statue de Cérès dans une niche que des Génies garnissent de fruits. V.

584. Cérès et Pan. V. 3o2.

] 1 . p. 2±i Diane partant pour la chasse. V. 139.

5<)2. Diane et ses Nymphes à la chasse. III. 144.

601. Diane et Actéon. V. i3S. 139.

339

603. Diane et ses Nymphes surprises par les Satyres.

V.

604. La Mort de Didon. IV. 27 5. V. 7_2_.

606. Erichtonius dans sa cor- beille. II. îhi^

607. Erichtonius dans sa cor- beille. V. 139.

610. Faune pressant une grappe de raisins. V. 3o2.

611. Faune tenant une cor- beille de fruits et une saty- resse. V. i38, 140, 142.

612. Ganymède reçoit d'H ebé la coupe des dieux. L 122.

61 3. Les Trois Grâces. IL i63.

617. Hercule. IL 8_7_.

618. Déjanire. IL 87.

620. Hercule et Omphale. IV.

2 12.

1)22. Le Choix d'Hercule. L

137. V. 173. 623. Hercule ivre soutenu par

un Faune et par une Fau-

nesse. IL 8_t_. 025. Hercule. III. 143.

629. Héro et Léandre. V. 278. 3o3.

630. La Mort d'Hippolyte. V.

260.

Tome 1 1 1 page 1 1<> La déesse Hygie. V. 90, 3o3.

631. Ixion trompé par Junon.

IV. jSS, V. iuX

032. Junon, Vénus et Argus.

V. 252 à 2h>L

III page LliL Jupiter et Da- naë IV. 206 .

636. La Tête de Méduse. V. 278.

641. Méléagre et Atalante. V.

179. 3o3. 643. Méléagre et Atalante. III.

94. V. 3o3.

643. Appendice. V. 339. Mé- léagre et Atalante. III. oj^

Vol. III p. 121 . Méléagre et Atalante. V. 177, 179.

05o. Nymphes de Diane sur- prises par des Faunes. III.

lAAi

65 1 '. Trois Nymphes tenant

une Corne d'Abondance.

L i57- V. 278. 652. Nymphes couronnant la

déesse de l'Abondance. IV.

21 8.

658. Orphée et Eurydice. V.

660. Pan et Syrinx. V. 304. 662. Le Jugement de Paris. III. 107, 142, 143.

664. Le Jugement de Paris. IL 166. V. i3y.

665. Persée et Andromède. III. 220. > V. 28^ 61^ 95, 96.

666. Persée et Andromède. V. 28. 61 . 95, 96.

667. Persée et Andromède. IL i63, 167. III. 9j_. V . 2^ 6i_,

95, 96, 139, 304.

668. Persée et Andromède. III. 107, 142, 143.

Tome III page 14p. La Chute de Phaëton. V. 304.

340

Ofifj. Philémon et Baucis V. (xjo. Vénus et Adonis. V. 108,

304.

670. Pomone et Yci tumne. V 304.

(nji. Vénus et Adonis. V. 188, 202, 3o5.

670 f. Pomone. et Cérès. V. boj. Vénus et Adonis. L i5j.

J04. V. ij3.

072. Le Rapt de Proserpine. 004. Vénus et Adonis. 111. cp.

111. cp. V. io±

Y. iu^

Ô72b,s. Le Rapt de Prost'i pine. 696. Vénus pleurant Adonis.

V. 304.

V. 189, 3o<).

673-674. Psyché transportée 00S. Vénus refroidie. V. 3 (>(">.

au ciel. V. 3o5, 67b. La Marche de Silène. 11.

III. oj_, op. V. i3q. 077. La Marche de Silène. V.

3o5.

678. La Marche de Silène. III. 04- <P-

702. L'Offrande à Vénus. V.

27b.

706. L'Offrande à Vénus. IL

289 à 3oi . 707-714. L'Histoire du Consul

Décius Mus. IV. 212. Y.

2o5 à 2l5, 22J.

<>70. La Marche de Silène. L 715-717. Le Triomphe de Cé- sar (d'après Mantegna). L

0^

(>8o. La Marche de Silène. Y. i3q.

III page io5. La Marche de

Silène V. g3. O82. Les Noces de Thétis et

de Pelée. III. op.

718-729. L'Histoire de Con- stantin. IV. 16. 2U. 719. L'Apparition du mono- gramme du Christ. V. 177. 721. La Bataille de Constantin (>83. Le Tigre et l'Abondance contre Maxcno\ 1 . 1 58, i5<>. (Neptune et Cvbèle). III. 722. La Défaite et la Mort du

rjô. V. 70.

tvran Maxence. V. 78.

08O. La Naissance de Vénus. 724. La ville de Rome cou-

V. iui.

o87-()8S. Vénus sortant des eaux (La naissance de Ve- nus). V. -»>5.

(>88. La Naissance de Vénus (grisaille). L i5s, 1 5q, 25q.

()8rj. La Toilette de Vénus. V.

ronnée par la Victoire. Y. 3q".

720. Le Baptême de Constan- tin (Esquisse). Y. 1 77.

730-754. L'Histoire de Marie de Médicis. L 5, 143. io5t

254. IL 1 17. 1 22, Ihl, 23o.

m. 108, uot 2i)o. iv. 20.

>o«ie

197» 204. V. 8o, Si, 21b à

220, 223, 307.

73 1. La Naissance de Marie de Médicis. I. 11 5.

732. L'Education de Marie de Médicis. 1. 227.

734. La Mariage de Marie de

Médicis. IV. i3. 736. La Mariage de Henri IV

avec Marie de Médicis. V.

752.

755-702. L'Histoire d'Henri IV. I. 25f). IV. 277, 288. V. So, Si.

757 *. La Bataille d'ivry (Es- quisse). I. 25g. IV. 277.

75g9. L'Entrée triomphale d'Henri IV à Paris. IV.28S.

701. Henri IV saisissant l'oc- casion opportune pour con- clure la paix. V. So, Si .

703-771. La Glorification du roi Jacques 1«. II. 167. IV. 197.

766. Les Bienfaits du Gou- vernement de Jacques I. IV. 2i3.

766 ,-*-3. Esquisse pour le plafond de Whitehall. V. 176.

760'-»- *- «-*-«. Le mi Jacques I désignant Charles I comme roi d'Ecosse. V. 177.

770. M inerveterrassantl' Igno- rance. V. 194.

7701-2. Minerve terrassant l'Ignorance. IL i5b, IV. 277.

772. La Scène de la Bien- venue. V. 307.

773-774. L'Arrivée du prince Ferdinand. Le Passage du prince de Barcelone à Gê- nes. V. 307.

774. Le Passage du Prince Ferdinand, de Barcelone à Gènes. IV. 27S. V. i3S, 140. 141.

775. La Rencontre du Cardi- nal-Infant et de Ferdinand, roi de Hongrie à Xordlin- gen. IV. 27S.

7S0 L'Entrée solennelle du Cardinal-Infant Ferdinand à Anvers en i(>35 (Le Por- tique des Empereurs, Por- trait de l'empereur Frédé- ric). IV. 1. 1 55.

781. La scène de l'Archidu- chesse Isabelle. IV. 2S3.

780. Le Bellérophon de la façade postérieure de l'Arc de l'Hercule Prodicius (Es- quisse). IV. 277.

791. Thomyris et Cyrus. V. 33o.

792. Thomyris et Cyrus. V. 79» «%•

7g3. Cambyse et le juge. V.

229, 307. 7g3 l. Diogène cherchant un

homme. V. 3o8. 7g7, Heraclite pleurant. II .8b.

III. i3g. 79S. Démocrite riant. H. Sb.

III. i3g. 800. Philopémen général des

Achéens. V. 3oS.

342

501. Komulus et Rémus. IV. 21 S. V. 260.

502. Romulus et Rémus. IV.

2o3.

8o3. L'Enlèvement des Sa- bines. IL 166. V. i3q, 3o8.

S04-S06. L'Enlèvement des Sabines et la Réconciliation des Romains et des Sabins. V. 3oS.

806-807. L'Enlèvement des Sabines et la Réconciliation des Romains et des Sabins. III. 143. V. 170.

808. IV page 24. La Fuite de Clélie. IV. 241. V. 19, g5, 98, 3o«S.

809. La Continence deScipion V. i38, i45.

812. La mort de Senèque. V. 201.

813. Senèque mourant. IL 211.

814. Le Retour d'un général romain. IV. 283.

81b. La Pucelle d'Orléans. V. 3oq.

819. L'Apothéose du Duc de Buckingham. V. 309.

819. L'Apothéose du Duc de Buckingham. V. iog.

820. L'Apothéose du Duc de Buckingham (L'Apothéose de Guillaume le Taciturne). I. 157. V. 309.

821. La Nature embellie par les Grâces. V. 174, 278, 309.

824. L'Abondance. III. 94.

825. Minerve protégeant la

Paix contre la Guerre (Mars et Vénus). IL 2, 7. 827bi«. Les Maux de la Guerre. 1. 157.

832b". Un Héros couronné par la Victoire. V. 81.

833. L'Amour et le Vin. V. 92.

834 IV. page 60. L'Air. III. 107.

834 IV. page (o. Le Feu. III. 107.

835. La Société élégante (Le Jardin d'Amour). IL 166. V. 29, 95, 99, 196.

836. I^a Société élégante (Le Jardin d'Amour). V. 29, 95, 99, 309.

837. La Kermesse flamande. I. 256. V. 3og.

83g. La Danse des villageois. IL 88.

840. Un Berger embrassant une Bergère. V. 3 10.

842. Le Soldat, la Signora et et la Vieille. V. 92, 3 10.

844. Soldats maltraitant les paysans. V. 92.

845. Etude pour le Tournoi. V. 172.

846. Un Fauconnier revenant de la chasse. IV. 2i5. V. 3 1 1 .

85 1. Un homme chargé d'un chevreuil et sa femme. V. 3n,

858. Quatre Têtes de Nègres. 11/156. V. 3n.

859. Un Soldat, un Homme

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pleurant et un Homme riant. V. 3_i_i_

Mx>. l'n Marché aux poissons avec Notre Seigneur. V.278.

Tome page 9_3_. La Rê-

veuse Y. i3K à 140.

N»3. Une Jeune Femme à sa toilette. Y. 3 1 1 .

Tome IV page 100. Danse d'enfants. V. I12.

so5. Sej>t Knfants (jui portent une guirlande de fruits. IV.

ShX. Cimon et Péro ou la Charité romaine. III. tp. IV. ?n C V. 3t?.

^70. La Charité romaine. IV. 2S± V. 3_L^

571. Cimon et Iphigénie. V.

572. Angélique et l'Krmite V.

!S74"s;Sl« <^~'tnn- ï-cs Archi- ducs Albert et Isabelle. V.

SSi. L'Archiduc Albert à

cheval. Y. 197. S82. Alphonse, roi d'Arragon

et de Naples. L 2S2, j.s.L 8*3. Alphonse 1 d'Kste, duc

de Ferrare. Y. 278. K,s5. Anne d'Autriche. III. 95. 890. Le Portrait de Thomas,

comte d'Arundel. Y. 194,

3_lL

S(j5-()<>2. Isabelle Brant. \T. 3_lL

Sgh Isabelle Brant. Y. o_i_. Sq7. Isabelle Brant. Y. >><).

8<><>. Isabelle Brant. I\r. i5S, V.

o/K). Isabelle Brant. IV. i5m,

284 à 294. \'. 173. 902. Isabelle Brant. L i58.

25q. IV. 2t5. 902*"». . Jean Brant. IV. 2i5.

229, 23o, 234. V. 3^ 1 19. 906. Le portrait de Buckin-

gham. V. 174, c>c >7 . Leduc de Buckingham à

cheval. V. 277, 3jlL Tome IV. p. 143. Portrait de

Jacques de Cachiopin. V.

314.

908. Jacqueline van Caestre, épouse de Jean Charles de Cordes. IV. 2S v

91 3. Charles-le-Téméraire. Y. 314.

Tome IV page iîi. Pater Do- minicus Carmelita. V. 3 1 5 .

9i5. Hélène Fourment, suivie d'un page. III. rj4_.

<>2o. Jean Charles de Cordes. IV. 285,

921. Mathias Corvin. L 282.

La Duchesse de Croy (?) V. 27A.

o^i* Elisabeth de Bourbon, femme de Philippe IV. IV. 2.S3. Y. 20^ 90. 1 70.

926L|\ L'Archiduc Ernest d'Au- triche. V. 3i 5.

9281»*. Ferdinand, le Cardinal- Infant, à cheval. V. 3ii.

<)3o. Ferdinand, le Cardinal- Infant, à cheval. Y. 3i5.

344

939. Hélène Fourment à la mantille. II. u_* V. 3 1 f > .

944. Hélène Fourment à la pelisse. V. 3 16.

947. Hélène Fourment ayant un enfant sur ses genoux. V. iiû.

948. Hélène Fourment et deux enfants. V. 3i(>.

949. Susanne Fourment (Fem- me de Rai mon d del Monte et d'Arnold Lunden. (Le Chapeau de paille). IV. 241. Y. 0, 2<±, 3o, 36, 119.

950. Susanne Fourment (Une dame de la famille Boonen). Y. 1 u±.

ï)52. Susanne Fourment et sa

fille Catherine. IV. 2S4 à

28K. Y. 110, i?3. 956. La Famille de Balthasar

Gerbier. Y. IlLl. g58b'*. Portrait de Jean van

Ghindertaelen. V. 3 17. f)5S,er. Portrait de Jean Carlo

Gillcbert. Y. 3i_8. ()5q. Vincent de Gonzague. II.

961. Adrienne (iras. L 282,

970. L'Archiduchesse Isabelle- Claire-Eugénie (en habit de religieuse). Y. 1 70.

973. Jean Frédéric, duc de Saxe. Y. 3i_>i 6j_! 9°' 32 1 .

974. Le Marquis de Léganès. Y. iiS,

975. Léon X, pape. L 282, 283, 2>ïî

976. Portrait équestre du Duc de Lerme. IL K^v.

977. Juste Lipse et ses élèves (Les quatre Philosophes). IL lii. Y. 3 18.

978. Juste Lipse, L 282, 2*3.

979. Charles de Longueval, comte de Bucquoy (ou de Busquoy). IV. 278.

989. Frédéric de Marselaer. Y. 122, àiiL

994. Médicis (Cosme de). L 285, 2S0.

995. Hippolyte de Médicis. V. 3 19.

996. Médicis (Laurent de). L 282. 283, 285.

1002. Pic de la Mirandole. L £82, .>83.

1003. Jacques Moerentorf. L 282, 284.

ioo5. Arias Montanus. L 2*j. -j83.

100I). Jean Moretus L L 273, 282, 283.

1007. Thomas Morus. Y. 3iq.

1008. L'empereur Néron. V. 74.

10 10. Nicolas V, pape. L 28(>.

101 1. Le Comte-duc d'Oliva- rez. L i58, 159. IL i5?>. Y. 85, 193.

1014. Abraham Ortelius. L 282. 284.

101 5. Pantinus (Pierre). L -283 à 285.

101 6. Paracelse { Thé» >phraste ) III. 95, 19.L V. 278, 3 H).

1024. Philippe IV roi d'Kspa-

gne d'après Yélasquez. L 1 5s.

iui5. Philippe IV roi d'Espa- gne. IV. 2.S3. V*. 20^ (/>.

1027 (?) Philippe IV roi d'Es- pagne. Y. iof).

1028. Philippe IV roi d'Espa- gne. L 2 5g.

1030. Christophe Plantin. L

2*2, 2hA>

1031. Martine Plantin. L 2^2, 2K4.

Io3j. Platon. L 2$2, 283, 285,

20 1 . II. ^ r 1 . io33. Marie Pypelinekx. Y.

3i , c)5, 3 19.

1033. IV. p. 240. Jean Grusset Kichardot. IL 2 r s à 224.

io33b'\ Nicolas Kespani (l'n Homme en costume orien- tal). V. 3 19.

1034. Jeanne Rivière. L 282, 2S4_.

io3l». Albert et Nicolas Ru- bens. V. 20^ 06.

io3()bls. Clara-Sèréna Rubens. IV. 2 15, 229, 23o, 234.

io3y. Jean Rubens et Marie Pypelinekx. Y. 3iq.

io3y. Rubens (Jean). Y. 3^ cp.

10.Î9. Nicolas Rubens (Fran- çois Rubens). V. 1 i m. 3 19.

io3(). François Rubens. V.32Q.

1040. Philippe Rubens. 111. q5. Y. 71.

1043. Rubens (Pierre-Paul). 11. L°j lii lLl

ioj4. Rubens (Pierre-Paul).

11./.

1045. Rubens (Pierre-Paul). L SO, ÇiJ_, Lii 173, 174. II. 1 1 (note). III. 242.

1046. Rubens (Pierre-Paul). II. 7_.

1047. Rubens (Pierre-Paul). L i5t_. II. (>.

lo.pj. Rubens à l'âge de Lio ans L Ll II. <^f ±L

1050. Rubens et Isabelle Brant II. 5_j tL IV. 216, 220, >3o. VT. 20^ ç/>, 3-2Q.

1051. Rubens et Hélène Four- ment se promenant dans leur jardin. L 2^.

nÔ2. Rubens et Hélène Four- ment (]ui conduit un enfant à la lisière. III. Q4_. V. Jg.

1054. Un Fmfant de Rubens avec une servante dans un office. Y. 32i .

IV. 2<>7. Les trois Enfants de Rubens. V. 1 58, 32 t.

io56. Le duc de Sajonia (Jean Frédéric, duc de Saxe). Y.

io5<>. Ambroise Spinola. L

iof>o. Ambroise S])inola. IV.

2Q<>.

io<>2. Ambroise Spinola. V. i0<).

K>o3. Brigitte Spinola. lll.tp. lobb1''*. Antoine Triest évè(jue

de ( iand. I \'. 2 iO. IV p. 2S2. Jean Wildens. Y.

1078. Wladislas - Sigismond. IV. 1O4, !/<).

io79bi"- François Woverius.

IV. 27Q.

ioK5bi». Portrait d'Enfant. V.

322.

io<S6, Un Homme tenant ses

gants. L 221^ 1088. Un Homme âgé de 4J

ans. L 258. ioKtSa. Appendice Y. 35 1 . Un

Portrait d'homme. Y. 88, 1091. Un Homme en costume

oriental (Nicolas Respani).

V. io3, 3 19, 323.

ioo,3. Un Homme vu de face à moustaches et barbiche. V. Izi.

1097. Une jeune Femme à cheveux crépus. V. &3_

io97bi\ Portrait d'Homme. V.3_ji

109S1»». Portrait d'Homme V. 323.

[109. Un Savant. V. 1 15. 11 12. Un Moine. V 1771. ui2bi». Portrait de Femme. V. 323.

1 123. Une Tète d'étude. 1 . 1 57.

1124. Un Moine. L 1 57. IV. 21 S. V. 174.

1125* Une jeune Vénitienne. V. 225,

1 1 34 . Une Tète d'enfant. Y. 324.

IV. p. 334. Un Moine en

buste. V. 324. IV. p. 324. Un Philosophe

ancien. V. 324. 11481. Portrait d'Homme. V.

175.

1 148bi*. Portrait d'Homme. V. 170-

IV. p. 191. Portrait d'Homme. V. 193.

1 i5o. La Chasse aux Lions. L

^9-2 > ^94- V. 2$i IV. page 3_3_i. La Chasse aux Lions. V. i3S. 139.

1154. La Chasse aux Lions et aux Tigres. V. 7S.

11 55. La Chasse aux Lions et aux Tigres. L 1 5y.

1159. La Chasse au Sanglier. L l3cl

11 00. La Chasse au Sanglier.

IV. 216. 241 . V. 28, 95, 174,

278, 324- 1164. Les Lions amoureux.

IV. 2S2,

1166. Etudes de Lions. L t K'>- IV. p. 356. Chiens lévriers. Y. lai

1 168-1207. Paysages. IL 107.

1168. Un Paysage avec Phi- lémon et Baucis. V. 325.

1169. Un Paysage avec la tempête d'Enée.Y. i38, i3q, 172, liL

1171. Un Paysage avec la Chasse de Méléagre et d'A- talante. III. 141 .

1 1 72. Le Retour des Champs.

V. i3S. [39.

1173. Une Etable et un pay- sage où il neige. V. 277.

1178. Un Paysage avec une Charrette embourbée. V. 204.

- -M7 -

1 1 H i . Un paysage avec la tem- pête d'Enée. V. 325.

1184. Un Paysage avec un arc-en-ciel et un berger jouant de la flûte. V. i3<>

n85. Un Paysage avec un arc-en-ciel et un berger jouant de la flûte. I. 25b.

1 1 89. Un Paysage au clair de lune. IV. 216, 325.

1194. ^n Paysage avec deux Chasseurs, des Vaches et des Laitières. V. i3<), 325.

1200. Un Paysage avec Ulysse abordant à l'île des Phéa- ciens. V. i38, 139, 325.

i204bis. Un Paysage avec une tour élevée. V. 172.

i2o6bi*. Un Paysage avec une bergère et huit vaches. V. 3i6.

1208- 12 19. Les bustes de Phi- losophes, de Généraux et d'Empereurs Grecs et Ro- mains. V. 74, 191, 194, 204.

1214. Scipion l'Africain (buste en grisaille). V. 194.

1209- 12 19. Les douze Empe- reurs. V. 326.

1216. Jules-César. V. 32b.

1 2 1 9. L'empereur Néron .V . 74. 1220-1228. Les Camées. IL

185. IV. 178.

1220. Gemma Tiberiana. V. 327.

1228. Camée antique. I. 192, 193. V. 102.

1229. Livre à dessiner. V. 09, 327.

1230. Les Palais de Gènes. IL i65, 260. IV. 16, 43, 178, V. 327.

1231. Thèse en l'honneur de l'ordre de Saint François et de la maison d'Autriche. V.

177.

1234- 1240. Frontispice et vi- gnettes de Francisci Agui- lonii Opticorum libri six. I. 157, 281. IL 53, 57, 147. V. 328.

Vf page 46. Planches pour : Boissardus, Romanœ Anti- quitates. I. 281.

1241. Frontispice de: Bernardi Bauhusii et Balduini Cabil- lavi esoc.Jesu Epigramma- ta, Caroli Malapertii ex eadem soc. Poemata. 1 . 283. IL 74. IV. 291.

1245. Frontispice de : Jacobi Bidermani e Soc. Jesu He- roum epistolae, Epigram- mata et Herodias. I. 283. IL 76.

1246. Frontispice de : Lud. Blosius Opéra. I. 282, IL 70, IV. 288. f

1246p. 53. Frontispice de : Jac. Bonfrerius, Pentateuchus Moysis commentario illus- tratus. II. 142.

1248. Frontispice de.Jacobus Bosius, Crux triumphans et gloriosa. I. 2S2. IL 61.

1240. Frontispice de : Jean Boy vin, Le Siège de la ville de Dole. Il, i3o, i32, i33.

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348

i25o. Le Frontispice du Bre- viarium Romanum. IV. 210, 2S8.

i25o- 12(12. Le Frontispice, les planches et les encadre- ments du Bréviaire Planti- nien de r f > 1 4 . L 2S1 . II. 53, 54, 55, 5d, 5;.

1254. L'Adoration des Rois. V. 190.

1255. Le Résurrection du Christ. IV. 2M0.

I25q. La Toussaint. V. 32.S.

1262. L'Arbre de Jessé. Plan- che de Missel. IL 5~.

1263. Frontispice de : Phi- lippus Chiffletius. Concilii Tridentini Canones et Dé- créta. I. 21 S, i3o. i3() à i3S.

1204. Frontispice de: Baltha- sar Corderius, Catena sexa- ginta quinquc gnecorum patrum in S. Lucam. 1. 2S2. IL 6*.

i2')5. Frontispice de: Baltha- sar Corderius, Fxpositio pa- trum ( ircrcorum in Psalmos. IL 145.

i2/>5. Vignette sur le titre de: Balthasar Corderius, Catena patrum Gnecorum in S. Joannem. 11. (m>. Planche. IL entre page 124 et 125.

Y. ]>. 72. Frontispice de : Andréas Cuil. Dietelius, Kxercitatio Theologica. IL i3S. i3o, 140.

1260- 1207. Frontispice et vi- gnette de : S. Dionysius

Areopagita. L 28 2. IL 73.

1207. Armoiries du Cardinal- prince de Dietrichstcin. L 2iS3. IL 74.

126S. Frontispice de: Gelrische Rechten. Y. 32 S.

1269. page 70. Frontispices des (euvresde Hubert Golt- zius, 1044-1043. II. 125. 120 à 120, 177, iS3. 1S4, iS5.

1270. Frontispice de: Jacobus Bia'us, Numismata impe- ratorum romanorum aurea argentea a C. Julio Casare us(jue ad Valentinianum. Aug. IL 43.

1271. Frontispice de : Gracia* 1* ni versa? Asiaque minons et insularum numismata veterum Huberto Cioltzio quondam sculptore 11 une demum in lueem prolata cum indice geographico. IL 116.

1272. Frontispice général des (Euvresde Hubert Goltzius dans l'édition plantiniennc de : Romaine et Gracia- antiquitatis monumenta e priscis numismatibus eruta per Hubertum Goltzium. if>45. IL 127, 177, i«S3, 184, iS5.

1273. Frontispice de : Icônes Imperatorum Romanorum, ex priscis numismatibus ad vivum delineata- et brevi narratione historica illu- strata.» per I lubertum . Golt-

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zium M.DC.XLV. II. 40. 1274. Médaillons des empe- reurs romains pour le 5m(-' vol. des «ouvres de Hubert (ioltzius : Icônes imperato- rium romanorum 1O45. II. io3, 120, 127, 1 28, 177, i<s-^

1S4, LSi III.

i2~5. Frontispice de : Regia via Crucis auctore D. He- nedicto Hae(teno Ultrajec- tino. L 283. 1 1. 70^,

1270-1277. Frontispice de : Franeiscus Ilaneus, Anna- les Ducum Hrabantiae. L 2S2. 11. 64^ 147. IV. 21 )Q.

V. p. s^L l'Vontispice de : Herm. Hugo, De Militia cquestri. 1_L 144.

1278. Frontispice et planches de: IL Hugo, Obsidio Bre- dana. L 122, 1 5y, 2-S2. H. o3.

V. p.Sp. Frontispice de : <le la Serre, Histoire curieuse de tout ce qui s'est passé à l'entrée de la Revue Mère. 11.24^

1270. Frontispice de : Leo- nardi Lessii de Justitia et Jure. L 2.s 2. II. Lll.

1280. Portrait de Leonardus Lessius pour : Leonardi Lessii Opuscula. L 2 S 3. II.

1 281 -1282. Frontispice et vi- gnette de : Justi Lipsii Opé- ra. L 281 , 282. H. 2Sh

1283. l'Vontispice de: François

Longusa Coriolano: Summa Conciliorum omnium. L282. H. IlL

1284. l'Vontispice de : Luit- prandus, Opéra quae extant. 1 1 . i3o, 134. 1 35.

1285. l'Vontispice de : Mapha'i (Urbain VIII) Poemata. L 2*3. II. 73.

1286. Portrait du pape Urbain VIII pour : Mapha'i Poe- mata. L ?83. II. 73.

1287. l'Vontispice de: Frederi- cus De Marselaer, Legatus. L 3o7. H. i2q. V. 328.

128K. IVontispice de : Augus- tinus Mascardus, Silvarum libri. L 283. II. o3_j

12.NS. Frontispice de : Las Obras de Don Francisco Borja, principe de Ksqui- lache. IL tx±.

i2()o. IVontispice de : Math, de Morgues, Diverses piè- ces pour la défense de la Reync Mère. 1 1 . 1 3o, i3i ,

1 32.

I2i)i. p. 107. l'Vontispice de : Carolus Xeapolis, Anaptv- xis ad Fastos Ovidii Xaso- nis. II. 141 , 142.

1202. l'Vontispice de : De Symbolis Heroïcis libri IV Auctore Silvestro Petra- sancta Romano e Soc.Jesu. L jAL II. 78.

i2()2. V. ioq. I;rontispice de : Franc. Quaresmius, Ilisto- rica theologica et moralis

^5o

Terrae sanctae elucidatio. II. 145.

1204. Frontispice de : Bartho- lomœus de los Rios, de Ilierarchia Mariana. II. i35, i36.

i2()5. page 11 3. Frontispice de : îleribertus Rosweydus, Vita? patrum. II. 142, 143.

1296. Frontispice de Heri- bertus Rosweydus 't Vaders Boeck. II. 144.

1 297-1301. Planches de : Phi- lippus Rubens, Electorum libri II. II. 5i.

1207. Ieonismus statua? toga-

ttP. II, 52.

i3f>2. Portrait de Ph. Rubens pour : Ph. Rubenius, S. Asterii Amasea1 Homilia\ II. 52.

i3o3. Frontispice de : Ste- phani Simonini Sequani S. Th. et J. Can. Doct. Silvse l?rbanian& seu gesta Crba- ni VIII. II, 72.

i3o3. Frontispice de : Math. Casimirus Sarbievius, Lyri- corum. I. 283. II. 72, 14b.

i3o5-i3o7. Frontispice et planches de : Ann. Seneca, Opéra. I. 281. II. 5q.

1305. Le portrait de Juste Lipse II. 5q. IV. 290.

1306. Sénèque mourant dans le bain. II. 59. V. 199, 201.

1307. Le buste de Sénèque. 1. 282, 2-S3, 285, 292. IL 59.

iioS. Frontispice de : De con-

templatione divina libri sex. Auctore R. P. G. Thoma a Jesu. I. 283. IL 63.

i3o(). Frontispice de : Augu- stinus Torniellus, Annales sacri. I. 282. IL 02.

:3io. Frontispice de: François Tristan, La Peinture de la Sêrénissime princesse Isa- belle-Claire-Eugénie. I.2S3. IL 76.

1 3 1 1 . Portrait de Jean van Havre pour son Arx Vir- tutis. IL 68.

1 3 1 2 . La Marque de l'impri- merie Plantinienne. II.80.

1314. La Marque de l'impri- merie de Jean van Meurs. I. 2*3, 291. V. 202.

i3i4*. Cupidon et Psyché.

IV. 290.

1 3 1 5 . La Tentation de Jésus Christ. IL 181.

1316. Le Couronnement de la Vierge. IL 181.

1 3 17. Susanne et les vieil- lards. IL 181 , 182. V. 174.

1318. Le Repos en Egypte. IL 181, 182. V. 328.

1 3 1 9 . L'Enfant Jésus et saint Jean jouant avec un agneau. IL 181.

1320. I^a Marche de Silène. IL 181.

1321. Hercule écrasant l'En- vie. IL 181, 182.

1322. La Société élégante ou le Jardin d'Amour. IL 181,

V. 199.

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J5i

i3i3. Un Portrait d'homme (le doge Cornaro). 11. 181 . V. 83

i325-i337. Le Christ et les

Apôtres. IV. 217. i33q. V. page 146. Loth quitte

Sodomc. III. (>£. 1340. V. page 1 5 1 . Le Retour

d'Egypte. III. cj±. IV. 291. 1345. Christ en Croix. L Ô7. i345'. Christ en croix. IV*. 20 1. 1 3 5 1 . La Descente du Saint

Esprit. L 1J7. i353bi\ La Conversion de

saint Bavon. V. 328. 1 3541"9. V. page 1Ô7. Erichto-

nius dans la corbeille. L

157. 1 V . 216. Vol. V. p. i<>f>- La Bataille

des Amazones. IV. 292. 1 357 *. L'Amour maternel. IV.

292.

1 304J Tn H ermathè ne. 1 \* . 29 1 . 1372, La Vision d'Ezéchiel, V. 198.

i393. Le Triomphe d'un em- pereur romain. V. 198.

i3()4« La Bataille de Cadore d'après le Titien. L 1 58.

1 395. Un groupe de la Bataille d'Anghiari. IV. 293.

1403. Quatre Tètes et une Fi- gure d'après l'antique (Mé- duse ?). L 1J7.

1404. Quinze Tètes d'après l'antique. IV. 280.

1409. Le Triomphe de l'Eu- charistiesurlT ïérésie. 1 . 07. 14 16-1417. Une Etude pour la

Chute des Réprouvés. L i5j. 14 17. Etude pour la Chute des Réprouvés. IV. 217.

1427. Un Lion couché. IV. 293.

1428. Une étude de Lionne. L 1J7.

1429. Une Bergère présentant un œuf. V. &8_.

1429 b,\ L'ne Bergère présen- tant un œuf. V. 32S.

1430. Bergère offrant un agneau. V. 82;

143 1. Une Bergère agenouil- lée. V. 8±L

1435. L'Erection de la Croix.

IV. ifii

14401. Trois Anges dans les nuages. IV. 294.

I449bi\ Saint Georges avec le dragon. V. 3 28.

1456. Le Martyre de deux Saints. L 1 5y.

14.59. Bacchus enfant. V. 329.

1472. I lenri IV saisissant l'Oc- casion opportune pour con- clure la paix. V. 80^ 8_l

1473 bi». Statue de Sénèque.

V. 329.

1477 à 1487. Série d'Etudes diverses. V. 9^, 190.

1479. Une jeune Femme age- nouillée. L i58.

i48obi\ Une jeune Femme ac- croupie. V. 329.

1482. Un Couple se tenant embrassé. L i38.

1483. Un jeune Seigneur des- cendant un escalier. L 1 58.

352

i4»s4-^-'n jrune Seigneur assis. 1. i5S.

I4-S5. Un jeune Seigneur dra- pé dans un manteau. 1. i5S.

I4-S71"8. La Conversation ga- lante. V. 32Q.

I4<>ô. La (liasse au Taureau. V. go.

1400. Isabelle Brant. I. i5j. i5ool. Isabelle Brant. IV. 294. j5o5. Hélène Fourment. V. 3 jc>.

i5o5'. Hélène Fourment (en

buste). IV. 2g5. i.SiJ. Théodore Mayerne

mi-corps). IV. 2g5. i5jTl,is. N icolas Kubens. V. 32g. i5jq. P. P. Kubens. V. 32g. r53o. P. P. Kubens. IV. 200. i53g. Un Portrait d'homme.

1. 1 5y.

1 547 Un Homme assistenant un bâton. IV. 2gh.

1 552 Tète d'Homme refro-

gnéc. IV. 2g(>. 1 5522. Tète de Vieillard. 1\ .

2qn.

j5i»51. Une Tète d'Homme et une Tète de Femme en pleurs: IV. 207.

i5(>6. Deux jeunes Femmes. V. 32g.

i5jo. Un Buste de jeune

Femme. V. ig5. 1572. Tète de jeune Fille. V.

33o.

t 572 l. Tète déjeune Femme

(Religieuse). IV. 207. I5K21. Ftude de Cheval. IV.

i5SjK Un Paysage. IV. 2gN. 15.S72. Un Paysage d'hiver.

IV. 2<)S.

r5S73. Un paysage. IV 2<,\ V. p. 3o(. n'1 3S. Saint Albert.

V. 70.

LRKATA.

\'. page 2.S5, N" gg, au lieu

de : Ahei tue Caïn, lisez .-JA<7

tue par Caïn. V. page 3o3 ligne 4 au lieu

de : Tome III p. 112, lisez

page un. V. page 304, au lieu de : 6yi.

Le Rapt de Proserpine. lisez 6-2.

. 3oS. dernière ligne au lieu

de : Cécile lisez Clelic.

. page 321. N" io5'> au lieu

de : Le due de Sayonia. lisez

Sajouia.

. p. 32S au lieu de : 11 S~. Frontispice de Legattts lisez 12S7.

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VJJFDE DEEL

lîlz.

P. GÉNAR1). Clara del Monte en Deodatus van dcr Mont. i Staet ende inventaris van den Stertïhuyse van Mynheer Alberlus Rubens cnde vrouwe Clara del Monte. Uit-

gegeven door MAX ROOSES m

Max ROOSES. Afrekeninghen aengaende de kindercn van

wylen Heer Albert Rubens . .60 II). ŒUVRE DE RUBENS. Addenda . 60

II). De Man in Oostersch gewaad uit het Mu-

séum van Cassel. . . . . io3 II). Het Portret van Jàn Brant in de Pina-

cotheek van Munchen . . . 1 1 3

ID. De Schenker der Martelie van Sint Andries

aan hetGasthuisderVlamingen te Madrid 121 ID. Les Rubens de la Galerie du duc de Riche- lieu 1 38

H). De Plakbrief der heerlijkheid van Steen . 149

ID. Portret der kindercn van Rubens' tweede

huwelijk . 1 58

In. Rubens en Ophovius . . . 161

ID. La Galerie du marquis de Léganès . 164

ID. CEUVRE DE RUBENS.

ADDENDA ET CORRIGENDA.

Tableaux.

Musée de Berlin 172

Id. de Florence, Uffizi 173

Id. id. Palais Pitti . . .174

Id. de Turin 174

Galerie Doria à Rome . . . . . '74

Musée de Glasgow. . . . . . . 174

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- 354 -

BU.

Musée de Lierre i~5

Chez M. Sedelmeyer à Paris i~5

Collection Rodolphe Kann à Paris . . . .178 Collection Ferd. Bisschotïsheim à Paris. . . . 170 Le Triomphe et les Figures de l'Eucharistie . .180

La Sainte Famille 184

La Femme adultère 184

Le Denier de César . . . . . 1 85

Jésus-Christ devant Pilate . . . . .187

Trois Nymphes tenant une Corne d'Abondance .187 Vénus et Adonis . . . . . . . 18S

Vénus pleurant Adonis . . . . . 189

Les Bustes de Philosophes, de Généraux et d'Empereurs

grecs et romains 191

Ventes . . . iq3

Dessins.

Musée de Gènes . . . . . . .195

Musée des Ufiizi à Florence. . . . . io5

Collection F. P. Heseltine à Londres . . .196

Collection Sir Charles Robinson 196

Musée de l'Ermitage 200

Collection du duc de Devonshire 202

Max Rooses. L'Histoire de Décius Mus . . . 20D

II). Les Contrats passés entre Rubens et Marie de Médicis concernant les deux galeries du Luxembourg 216

Id. De vree.mde Reizigers Rubens of zijn

HUIS BEZOEKENDE: Otto Sperling . . . . .221

Abraham Golnitzius 223

Nicodemus Tessin. . . . .224 In. De Afdoening van het Kruis. Uit het

Rekeningboek der Antwerpsche Kolve- niersgilde . . . . 2 3o

KARL Voi.L. Zùm Kleinen Jùngsten Gericht von Rubens

in der Alten Pinakothek. . . . 234

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Blz.

PAUL REDLICH. Unterhandlùngen ùber den Verkauf des Rubcnsschen Gemàldes in der Kapùziner Kirchc Aachen ......... 247

HENRI Hy.MAXS. Autour d'un tableau de Rubens . 2.S7 GKORGE MyCIEI.SKI. Le premier tableau de Rubens en

Pologne ......... 267

HOFSTEDE DE GROOT. Mededeelingen . . . .273

LAURENCE Binyon. Catalogue du duc de Buckingham. 277 MAX Rooses. LCEUVRE DE RUBENS. Addenda et

Corrigenda 279

II). Table des œuvres de Rubens mentionnées

dans le Bulletin de Rubens. . . 33 1 Errata 352

EINDE VAN H ET RUBENS-BULLETIJ N FIN DU BULLETIN RUBENS.

INHOUDSTAFEL TABLE DES MATIÈRES

BU.

MAX RooSKS. L'Histoire de Dtlvius Mus , , 2o5

II). Les Contrats passés entre Rubcns et Marie

de Médicis concernant les deux galeries du Luxembourg 216

II). Dk vreemde Reiziokrs Rubens of zijn

HUIS BEZOEKENDE:

Otto Sperling 221

Abraham Golnitzius, .... 223

Nicodemus Tessin. . 224

II). De Afdocning van het Kruis. Uit het Rekcningbock der Antwerpsche Kolve-

niersgilde 23o

Karl Voi.I.. Zùm Kieinen JQngsten Gericht von Rubens

in der Alten Pinakothek. . . . 234 PAU. REDUCH. Untcrhandlùngen ûber den Verkauf des Kul cnsscliL-n Gemaldes in der Kapùxiner Kirche

Aachcn . . . . . . . 247

H EN Kl Hvmans. Autour d'un tableau de Rubens . 237 GEORGE MVUEESKI. Le premier tableau de Rubens en

Pologne 267

H(') ESTE DE DE GROOT. Mededeelingen . . . .273 Lai H hN'.l". BlNVON. Catalogue du duc de Buckingham. 277 MAX Rooses. LŒUVRE PL RUBKNS. Addenda et

Corrigenda 279

Id. Table des œuvres de Rubens mentionnées

dans le Bulletin de Rubens. . . ^* Errata , . , , , . : 1 35a

BULLETIN-RU BENS

AN N A L E S

de la

Commission officielle instituée par i i Conseil communal de la ville d'Anvers pour ta publication des documents r ci ai ifs à la vie et aux œuvres de Rubcns

Tome V.

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ANVERS

IMPRIMERIE & LITHOGRAPHIE J. VAN H l LLE- DE BACH

kl I: Z1KK 33

4e Livraison.

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